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(Vingt heures douze minutes)
Le Président (M. Thérien): Je rappelle aux membres
de la commission que le mandat est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 18, Loi modifiant la Loi favorisant le
développement scientifique et technologique du Québec. M. le
secrétaire de la commission, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que vous avez des
remarques d'introduction, d'ouverture, M. le ministre? Oui,
Nous allons passer à la déclaration d'ouverture du
ministre.
M. Ryan: Si vous voulez me donner juste deux minutes, M. le
Président.
Le Président (M. Thérien): Prenez votre temps.
M. Ryan: II me manque un texte.
Le Président (M. Thérien): M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: M. le Président» je pense qu'il n'y a pas
lieu de refaire les discours qui ont été prononcés ce
matin lors du débat sur le principe du projet de loi, mais quelques
rappels s'imposent tout de même surtout en vue de faciliter la
compréhension d'un amendement que je vais proposer tout à l'heure
au projet de loi.
Dans la Loi favorisant le développement scientifique et
technologique du Québec, surtout à la suite de modifications
apportées en 1985, le gouvernement s'est doté de trois fonds dont
la mission est de favoriser le soutien à la recherche et d'assurer le
soutien financier de la recherche scientifique au Québec. Un de ces
fonds s'appelle le fonds FCAR, le Fonds pour la formation de chercheurs et
l'aide à la recherche qui, lui, est chargé de fournir des bourses
à des étudiants ayant atteint un degré d'excellence
exceptionnel au niveau de la maîtrise et du doctorat. Il est
chargé d'appuyer des étudiants qui veulent aller au-delà
des études doctorales et aussi d'appuyer des équipes de recherche
dans les universités. Aussi, depuis quelques années, il est
chargé de fournir des subventions à des institutions
universitaires engagées dans la recherche pour des achats
d'équipement.
Le mandat du fonds FCAR peut aller jusque-là. C'est un fonds qui
dispose d'un budget annuel d'environ 30 000 000 $. Cette année, cela va
être environ 31 000 000 $ car on a ajouté l'indexation. C'est un
fonds autonome qui fonctionne à une distance raisonnable du
gouvernement, "at arm's lenght", comme on dit, et qui a son conseil
d'administration propre, sa direction propre, mais qui doit quand même
recevoir certaines directives et orientations du gouvernement. Le fonds a toute
une série de proqrammes qui fonctionnent assez bien dans l'ensemble.
Un deuxième fonds qui est le fonds... Le premier fonds est sous
l'autorité directe du ministre " de l'Enseignement supérieur et
de la Science. Le deuxième fonds s'appelle le Fonds de la recherche en
santé du Québec, FRSQ. Ce fonds est sous l'autorité de la
ministre de la Santé et des Services sociaux. Il a pour objet de
favoriser le soutien financier à la recherche dans le domaine de la
santé et de la médecine. Sa fonction de base est double. D'une
part, il fournit des bourses à des chercheurs dont la qrande
majorité sont des étudiants voulant s'orienter vers des
carrières scientifiques, des carrières de recherche scientifique.
Le deuxième objet de son action est de fournir des subventions à
des instituts de recherche ou à des professeurs particuliers. Il peut
arriver qu'une équipe de chercheurs, par exemple, ait conçu un
projet et le fonds peut lui attribuer une subvention.
Le fonds a 22 programmes différents. Le gros de son
activité... Il a un budget de subvention d'environ 28 000 000 $ par
année. Cette année, cela sera légèrement
augmenté avec une certaine indexation. Le gros de ces subventions est
versé en faveur d'organismes de recherche qui sont soit dans les
universités, soit dans les hôpitaux, soit autonomes. Le principal
organisme subventionné à ce titre est l'Institut de recherches
cliniques de Montréal qui a été fondé par le Dr
Jacques Genest et qui est dirigé maintenant par le Dr Michel
Chrétien. C'est sur la rue des Pins, à Montréal, juste en
face de l'Hôtel-Dieu. L'Institut de recherches cliniques travaille en
étroite collaboration avec l'HÔtel-Dieu.
Les médecins de l'Institut de recherches cliniques ont droit
à un certain nombre de lits à l'Hôtel-Dieu. Il y a beaucoup
d'échanges qui se font entre les deux institutions. Il y a un institut
de recherche sur le cancer à l'hôpital Notre-Dame qui est
très bien connu. Il y a un institut de recherche rattaché
à chacun de nos hôpitaux universitaires: par exemple
l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, l'Hôtel-Dieu de Québec, le
Centre hospitalier de l'Université Laval et le Centre hospitalier
universitaire de Sherbrooke. La Faculté de médecine de
l'Université McGill a une fonction de recherche très
développée, probablement la plus développée de tout
le Québec. L'hôpital Royal Victoria a un institut de recherche
très impartant qui travaille en étroite collaboration avec
l'Université McGill de même que le centre de recherche de
l'Hôpital général de Montréal.
Or, tous ces centres de recherche travaillent sur les maladies
reliées au cancer, les maladies du coeur, sur toutes les questions
reliées à l'endocrinologie, l'étude des glandes et des
cellules. Ensuite, il y a des développements considérables dans
le secteur de la neurologie, dans le secteur des maladies
héréditaires, des maladies contagieuses et des maladies mentales.
On pourrait énumérer toute une série de projets.
Je signale à votre attention un numéro récent de la
revue FORCES qui portait entièrement sur le thème de la recherche
en santé au Québec. II y a un développement très
intéressant qui s'est produit ces dernières années
à l'Institut de recherches cliniques de Montréal. Le Dr David Roy
- je cherchais son nom ce matin et là, il me revient - c'est un
Américain qui est venu ici, il y a plusieurs années. Il a ouvert
un département de bioéthique pour l'étude de toutes les
questions qui touchent la frontière entre l'éthique et les
développements de la biologie aujourd'hui. Par exemple, on va prendre le
thème de la fécondation in vitro: Jusqu'où peut-on aller
au point de vue éthique? Par exemple, il y a aussi la question de
l'euthanasie, la continuation des traitements dans les cas de personnes qui
n'ont plus aucune chance de s'en tirer du point de vue scientifique, la
question de l'usage de certains moyens pour le traitement des maladies
mentales. On a vu récemment ce qu'ont donné les contrats qui
étaient accordés autrefois au Allan Memorial Institute qui
était rattaché à l'Université McGill.
J'ai bien connu le docteur Cameron, qui était le directeur de cet
institut autrefois, mais je ne pensais pas qu'il prenait des contrats de la CIA
pour faire des expériences sur le conditionnement des esprits. Et il ne
m'a pas connu assez pour avoir de l'influence sur moi à ce point de
vue-là.
C'est un institut qui a fait des travaux considérables,
malgré ses errements. Je pense que tout le monde reconnaît
aujourd'hui qu'il a fait des travaux considérables. II faut dire, en
toute honnêteté, qu'une grande partie des travaux de recherche
médicale aux États-Unis sont faits en relation avec les
problèmes auxquels doivent faire face les forces armées»
Les forces armées des États-Unis sont partout au monde»
Elles font face à toutes sortes de situations nouvelles. C'est pour cela
qu'il y a beaucoup de fonds publics qui sont engagés dans la recherche,
en particulier la recherche qui peut être reliée aux situations
que rencontrent les membres des forces militaires ou encore aux situations des
pays où sont appelés à travailler les représentants
américains.
Un troisième fonds était prévu dans la Loi
favorisant le développement scientifique et technologique du
Québec, c'est le Fonds de recherche en agriculture, en pêcheries
et en alimentation. Ce fonds n'a jamais été constitué. Le
ministère de M. Pagé distribue des subventions, des bourses au
titre de la recherche reliée aux trois objets du ministères
l'agriculture, les pêches et l'alimentation, mais cela se fait par des
comités qui sont rattachés directement au ministère et non
pas par un organisme distinct. Cet organisme était prévu dans la
loi, mais on ne lui a jamais donné forme. Il n'a jamais
été appelé è exister.
Dans le cas des deux autres organismes, je rappelle un fait historique
qui est important pour comprendre la démarche d'aujourd'hui. Lorsqu'on
avait créé le ministère, autrefois, c'était le
ministère de la Science et du Développement technologique, je
pense. Mme la députée de Jacques-Cartier s'en souviendra parce
qu'elle était le porte-parole du parti en ces matières à
l'époque. On avait constitué les fonds dont je viens de parler.
En plus, on avait constitué un fonds additionnel. Je ne sais pas comment
on l'appelait, mais on disait que c'était le fonds... Vous rappelez-vous
le nom de l'organisme qui était chargé d'aller chercher des
subventions?
Mme Dougherty: C'était une fondation. M. Ryan: Une
fondation? Mme Dougherty: Oui.
M. Ryan: Je ne me souviens pas du nom exactement, mais
c'était une fondation dont l'un des objets était d'aller
recueillir des subventions dans le secteur privé grâce auxquelles
ensuite elle aurait versé des fonds à chacun des trois fonds
spécialisés. Par conséquent, ces fonds n'avaient pas le
pouvoir d'aller chercher directement des subventions. Il fallait que cela passe
par la fondation. Mais lors des changements qui ont
été faits en 1985, on a laissé tomber la fondation
et on n'a pas retenu pour les fonds le pouvoir d'aller recueillir des
subventions dans le secteur privé de sorte que, légalement, ils
ne sont pas habilités actuellement à aller chercher des
subventions dans le secteur privé.
Alors, il y a deux facteurs qui nous obligent à réagir
vite. D'un côté, il y a la nouvelle loi qui doit être
ratifiée par le Sénat canadien prochainement concernant les
produits pharmaceutiques. Cette loi veut donner une plus grande protection aux
brevets qui sont le fruit de recherches faites au Canada de manière
qu'une compagnie qui a investi plusieurs millions de dollars dans la
fabrication d'un produit nouveau puisse au moins avoir une certaine protection
sur son produit.
Jusqu'à maintenant - c'est encore la situation aujourd'hui - une
compagnie pouvait lancer un nouveau produit et dès qu'il s'agissait d'en
fabriquer une espèce particulière avec une variante tout à
fait secondaire, une autre entreprise pouvait se lancer dans la production et
la vente de ce produit sans aucune espèce de contrainte légale.
Avec la nouvelle loi, les choses seront resserrées. Les créateurs
de brevets jouiront d'une protection beaucoup plus sévère en
retour de quoi les compagnies de produits pharmaceutiques seront tenues
d'investir dans la recherche scientifique faite au Canada, une partie plus
considérable de leurs revenus provenant de la vente de leurs produits.
On estime qu'actuellement ils investissent dans la recherche et le
développement, ce qu'on appelle en anglais le R & D,
c'est-à-dire la recherche axée sur le développement de
produits et de marchés nouveaux. Ils investissent à peu
près 5 % de leurs revenus totaux de vente. On estime qu'avec la nouvelle
loi, ce pourcentage devrait doubler au cours des prochaines années,
c'est-à-dire passer à 10 %.
Les fonds qui sont consacrés à la recherche et au
développement, seulement dans le secteur pharmaceutique, seraient
appelés à passer de 1 500 000 000 $ qu'ils sont actuellement
à 3 000 000 000 $ au cours des prochaines années. Ce changement
pourrait donner naissance à plus de 3000 emplois dans le secteur de la
recherche et du développement pharmaceutique seulement. Alors, c'est un
univers considérable duquel nous ne pouvons pas être absent.
Un deuxième développement, c'est le changement
d'orientation dans la politique fédérale de subvention à
la recherche. Le gouvernement fédéral a trois organismes
principaux qui s'occupent de subventionner la recherche. Il y a le Conseil de
recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le Conseil de
recherches médicales du Canada et troisièmement, le Conseil de
recherches en sciences humaines du Canada. Ces organismes se sont fait dire par
le qouvernement Mulroney, récemment, que les fonds dont ils disposent
à des fins de subventions à la recherche demeureront gelés
pour cinq ans. Ils seront cependant autorisés à encourager des
projets de recherche pour lesquels l'entreprise privée ou des fondations
privées auront consenti à verser des subventions. Pour chaque
dollar de subvention à la recherche qui aura été recueilli
dans le secteur privé, le gouvernement fédéral consentira
à verser un dollar de plus en subvention, ce qu'on appelle "la
contrepartie".
Cela crée une problématique entièrement nouvelle.
Cela veut dire qu'il y a de gros efforts de promotion qui vont se faire du
côté du secteur privé par ces trois organismes, par les
chercheurs, les organismes et les instituts de recherche qui veulent des
ressources financières plus grandes. On se dit qu'il ne faut pas que le
Québec reste en arrière. Il faut que le Québec soit aussi
bien équipé que les autres organismes subventionnaires canadiens
pour prendre sa part des fonds qui seront rendus disponibles pour les fins de
soutien privé à la recherche. En donnant au Fonds de la recherche
en santé le pouvoir de conclure des ententes avec toute personne,
société ou organisme aux fins de recevoir ou d'accepter des dons,
des legs, des subventions ou d'autres contributions, je pense qu'on va ouvrir
des horizons de ce côté qui vont permettre à nos centres de
recherche québécois de bénéficier d'un soutien
financier accru.
On m'informe que les autorités du Fonds de la recherche en
santé du Québec sont déjà en négociation
avec une dizaine d'entreprises de produits pharmaceutiques du Québec
afin de retirer de ces entreprises la part qui doit normalement revenir au
Québec à la suite de l'adoption anticipée de la nouvelle
loi fédérale sur les produits pharmaceutiques. Je pense que cela
expose assez bien et assez clairement les raisons pour lesquelles le
qouvernement a décidé de procéder maintenant.
Maintenant, en examinant de près ce projet qui m'a
été communiqué par la ministre de la Santé et des
Services sociaux mais que j'ai convenu de parrainer parce que l'ensemble de la
loi sur le développement scientifique et technologique relève du
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, je me suis rendu
compte qu'à la suite des changements récents d'orientation dans
la politique du gouvernement fédéral, il serait également
désirable que le même pouvoir accordé au fonds FCAR soit
accordé au Fonds de la recherche en santé du Québec. J'en
causais avec ma collègue la ministre de la Santé et des Services
sociaux et elle n'a aucune objection à cet élargissement de
perspective qui demeure tout à fait
dans l'esprit et dans le principe du projet de loi.
C'est pourquoi, M. le Président, je voudrais déposer un
projet d'amendement en vertu duquel - je pense qu'on l'a communiqué
à chaque membre de la commission - les chiffres "81.1" seraient
modifiés pour écrire à la...
Une voix: ...article.
M. Ryan: ...place "90.1". Le texte se lirait de la même
façon mais avec un changement; "Dans la poursuite de ses objectifs - au
lieu d'écrire "le Fonds de la recherche en santé du
Québec", on écrirait -un fonds peut, avec l'autorisation du
ministre responsable, conclure des ententes ou accords avec toute personne,
société ou organisme aux fins de recevoir ou d'accepter des dons,
legs, subventions ou autres contributions." Or, c'est le seul changement que
nous proposons à la Loi favorisant le développement scientifique
et technologique du Québec. Je crois qu'en faisant ce changement, nous
corrigerons une omission qui a été faite en 1985 par le
législateur et nous répondrons d'une manière efficace aux
exigences de la situation nouvelle que j'ai décrite dans mes remarques.
J'espère, par conséquent, que nous pourrons nous entendre sur
cette modification à la loi qui nous permettra d'améliorer
considérablement la situation concurrentielle de nos deux grands fonds
gouvernementaux de soutien à la recherche, le fonds FCAR et le Fonds de
la recherche en santé du Québec. (20 h 30)
Le Président (M. Thérien): M. le ministre, cela
remplace l'article 81.1.
M. Ryan: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que vous avez
bien compris, Mme la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que cela
complète votre déclaration d'ouverture, M. le ministre?
M. Ryan: J'ai terminé ma déclaration d'ouverture,
M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Mme la
députée de Chicoutimi, est-ce que vous voulez vous
prévaloir de votre droit de faire une déclaration
d'ouverture?
Mme Jeanne L. Blackburn
Mme Blackburn: Oui, M. le Président. J'aimerais que ce
projet de loi nous donne véritablement un contenu qui nous permette de
faire des déclarations d'ouverture. C'est succinet, il y a un article,
sauf évidemment l'article pour indiquer la date d'entrée en
vigueur, mais je ne pense pas qu'on puisse considérer cela comme un
article.
M. le Président, je trouve déplorable que ce gouvernement
ait choisi de procéder à la pièce. Il se présente
un cas, on règle ce petit cas et, tout à coup, on
s'aperçoit, en commission parlementaire, au moment où on est en
train de lire le projet de loi, qu'il y a des corrections à faire. Je
dirais que parmi les projets de loi qu'on a eu à examiner ici, è
la commission de l'éducation, vous en êtes tous témoins, il
n'y en a pas un seul, même s'il ne comportait qu'un article, qui n'a pas
dû subir des modifications. C'est comme si les choses étaient vite
faites et qu'on n'essayait pas d'examiner un peu autour comment on pourrait, en
même temps qu'on est train d'ouvrir un projet de loi pour le modifier,
apporter des améliorations aux questions qui s'y rapportent et qui
mériteraient aussi de faire l'objet de modifications au projet de loi.
Il y a même eu un projet de loi que le ministre a adopté, et six
mois plus tard, on a été obligé de l'amender à
nouveau, faute d'avoir fait un travail correct lors de la première
modification. Je trouve cela reqrettable.
Par ailleurs, je me demandais pourquoi, - le ministre n'a pas
répondu à ma question en Chambre - quant à toucher
à la loi, on n'a pas touché aux allocations de présence.
Je pense qu'il est éqalement prévu dans la loi que ceux qui
siègent pour le fonds reçoivent également des allocations
de présence.
Au-delà de ces questions, il est évident que, dès
que la loi permet aux fonds d'aller chercher des subventions, des legs ou des
dons, on est tout à fait d'accord avec cela. J'en ai fait part au
ministre, il me semblait élémentaire que le FCAR ou l'autre
fonds, lorsqu'il sera constitué, puisse aussi bénéficier
des mêmes avantages. Cela nous apparaissait élémentaire et
cela faisait déjà partie des questions qu'on entendait poser
à cette commission, comme en Chambre cet après-midi.
Le ministre nous a fait un lonq exposé sur la valeur des travaux
du Fonds de la recherche en santé et, au-delà de cela, l'urqence
qu'il a d'ouvrir la loi pour pouvoir permettre à ces fonds d'aller
chercher des subventions privées. Est-ce que le ministre a l'intention
d'imposer la même politique au provincial que celle du
fédéral, c'est-à-dire que, pour chaque dollar qu'on ira
chercher dans le fonds privé, il ajoutera un dollar de subvention
additionnelle? Tout à l'heure, le ministre me disait que l'enveloppe du
FCAR avait été indexée, mais à notre connaissance,
si elle l'a été, elle ne l'a pas été totalement, ou
si elle l'a été, elle l'a été si peu que,
finalement, ce n'était pas très
significatif, si je me rappelle bien l'étude des crédits,
bien qu'on n'ait pas eu de longs moments pour travailler sur la recherche
à l'occasion de l'étude des crédits. Mais c'était
assez, de toute façon, pour que je me rappelle que, s'il y a eu une
indexation, ce n'était vraiment pas l'indexation au coût de la
vie. C'était peut-être 1 % ou quelque chose comme cela.
La question à laquelle j'aimerais que le ministre réponde
est la suivantes Est-ce qu'il a l'intention d'appliquer au Québec la
même politique? C'est-à-dire que, si les fonds vont chercher des
subventions privées, est-ce que le ministre s'engage, en plus des
subventions statutaires, à leur accorder l'équivalent de ce
qu'ils iraient chercher en subventions privées, en legs ou en dons?
M. Ryan: Nous n'avons pas... Mme Blackburn: Je ne...
M. Ryan: Excusez-moi!
Mme Blackburn: ..voudrais pas m'attarder plus longtemps
là-dessus. Autrement, on donnerait l'illusion à tout le monde
qu'il y a des projets de loi importants. Je trouve que c'est regrettable.
Écoutez, entre nous, c'est parler pour s'entendre parler. M. le
Président, j'ai terminé.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que vous voulez
que M. le ministre réponde à votre question? M. le ministre, Mme
la députée de Chicoutimi vous a posé une question.
M. Claude Ryan (réplique)
M. Ryan; Je pense avoir compris la question. Pour le moment, le
gouvernement n'a pas l'intention de suivre l'orientation qui a
été adoptée par le gouvernement fédéral.
Nous examinons avec intérêt les développements de ce
côté. Nous suivons de très près les
répercussions que pourra entraîner, pour chacun des fonds
subventionnaires, la nouvelle politique définie par le gouvernement
fédéral. La réaction des fonds subventionnaires, comme le
sait la députée, a été empreinte
d'inquiétude et les premiers résultats sont variables d'un
secteur à l'autre. Je pense que le secteur qui pourrait peut-être
le plus facilement s'en tirer, c'est celui des sciences naturelles et du
génie, parce qu'il est plus "conaturel" avec le secteur de l'industrie.
Pour le moment, nous observons les choses, mais nous n'avons point l'intention
de modifier nos politiques dans l'avenir prévisible. Nous
étudions la situation avec intérêt. Et si l'examen que nous
faisons des situations qui sont reliées à ce secteur devait nous
conduire à revoir certaines de nos orientations, nous le ferons
volontiers.
Mais, encore une fois, pour le moment, il n'est pas question de cette
politique au Québec.
Le Président (M. Thérien): Donc, nous allons
aborder l'étude...
Discussion générale
Mme Blackburn: J'ai juste un dernier commentaire à faire,
M. le Président. Au moment où . les premiers
éléments de la politique avaient été
annoncés, je sais que cela avait créé une certaine
inquiétude dans les milieux scientifiques, en particulier dans les
milieux de recherche en sciences humaines et en sciences sociales. Si je me
rappelle bien, la politique était de contrepartie ou de pairage.
J'essaie de me rappeler le terme qu'on utilisait à l'époque. Je
pense qu'on utilisait indifféremment ces deux termes. Il était
évident, pour les chercheurs en sciences humaines et en sciences
sociales, qu'il était beaucoup moins facile d'aller chercher des
subventions du secteur privé que, par exemple, en sciences de la nature,
en génie et même en sciences de la santé. Il est beaucoup
plus facile d'aller chercher des subventions dans ces domaines de recherche que
dans le domaine de la recherche en sciences sociales et en sciences humaines.
Cela avait provoqué un certain remous dans le milieu, de même que
des inquiétudes, parce que en même temps que le gouvernement
annonçait une telle politique, il annonçait le gel des
subventions statutaires, donc, évidemment, une diminution
équivalant à l'augmentation de l'indice du coût de la vie
annuellement. Cela veut dire qu'après cinq ans, si vous avez une
augmentation du coût de la vie de l'ordre de 5 % à 6 %, cela peut
aller jusqu'à 35 % ou 40 % de diminution du budget réel. Cela
avait créé des inquiétudes dans le milieu. C'est pourquoi
je trouvais qu'il était important qu'on se rappelle que cette politique
avait créé des remous importants dans le milieu scientifique et
particulièrement en sciences de la santé et en sciences humaines.
C'est le seul commentaire que j'avais à ajouter.
Le Président (M. Thérien): Nous allons donc
passer...
M. Ryan: Un instant!
Le Président (M. Thérien): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que ce serait une bonne chose que je
réponde à cette intervention. Mon directeur de cabinet, M.
André Fortier, qui est à mes côtés, est justement
allé faire une visite à Ottawa ces jours derniers, à
l'occasion de laquelle il a
pu avoir des rencontres avec plusieurs personnes qui oeuvrent dans le
milieu des conseils subventionnaires. Les impressions qu'il a rapportées
se résument à peu près ainsi en ce qui touche ie secteur
des sciences humaines, en particulier. Il n'y aura pas de difficulté
à trouver, à partir de sources privées, des revenus d'aide
à la recherche qui pourront être paires par des subventions
fédérales, de manière à assurer une augmentation de
l'ordre de 6 %, disons, dans les sommes consacrées annuellement à
la recherche, avec l'appui du conseil. Il y a un problème qui se pose,
cependant. Les programmes de base du Conseil de recherches en sciences humaines
sont gelés au niveau où ils étaient et ils vont demeurer
gelés. Et les autres fonds qui seront consacrés à la
recherche seront plus souvent marginaux par rapport aux programmes de base.
Cela va créer des conséquences qu'il faut surveiller de
très près et qui donnent lieu à des inquiétudes
dans plusieurs milieux. Pour que la recherche puisse se développer
normalement, il ne suffit pas que, d'année en année, on puisse
dire: On a obtenu 1 % ou 2 % de plus. Il faut avoir un cadre
général avec une certaine programmation qui permette... Un
chercheur ne décide pas de s'en aller dans la recherche biologique du
jour au lendemain. Ce n'est pas comme décider de changer de magasin
d'alimentation ou de s'acheter des habits ou autres. Ce sont des choses qu'on
prépare de longue main. Et s'il n'y a pas des programmes bien
encadrés, qui vont permettre de voir un peu quel cheminement de
carrière on pourra suivre, ou si ces programmes de base sont
gelés et qu'il y a seulement des choses particulières qui soient
possibles, au-delà de cela, cela peut créer un
déséquilibre dangereux, et c'est cela qu'il faut surveiller de
près.
Mme Blackburn: En guise de complément à cette
information, j'ajouterais que le ministre nous rappelait cet après-midi
que le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada était le
conseil pour lequel, au Québec, on allait chercher le plus de
subventions. Cela veut dire que si ce conseil est affecté - c'est 39 %,
si ma mémoire est fidèle - par les nouvelles politiques, cela
vient affecter directement le développement des sciences sociales et des
sciences humaines dans nos universités, ici au Québec, parce que
la grosse part des subventions qu'on va chercher, c'est dans ce secteur et par
ce conseil.
M. Ryan: De ce côté-là, il y a un danger qui
est réel. J'apprenais qu'on va accepter, comme source privée de
financement, les fonds qu'on appelle les "restricted funds" dans les
universités, les fonds qui sont réservés pour des fins
d'aide à la recherche.
Par exemple, à l'Université McGill, je ne sais pas combien
il y en a. Il y a quelques centaines de fonds comme ceux-là. Si un
chercheur obtient une subvention de ce fonds, il aura le droit de demander une
subvention de pairage parce que cela sera considéré. Mais, comme
nos universités francophones n'ont pas beaucoup de ces fonds
réservés à la recherche, il y a un problème qui
doit nous préoccuper et que nous allons aborder avec les
autorités compétentes du gouvernement fédérai afin
d'éviter qu'il ne se produise un glissement de ce côté.
Mme Blackburn: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous dire quelle est la part que va chercher l'Université
McGill au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du
Canada, par rapport aux autres, dans la part du Québec qui est de
l'ordre de 20 %?
M. Ryan: Je l'ai ici...
Mme Blackburn: Je me demande si ce n'est pas la moitié
du...
M. Ryan; Non. Dans le domaine des sciences naturelles et du
génie, je pense que c'est un peu moins. Le secteur où c'est le
plus fort, à ma connaissance, c'est le secteur de la médecine. Je
pense que l'Université McGill va chercher près de la
moitié des subventions que nous touchons du Conseil de recherches
médicales du Canada. Peut-être que ma collègue, la
députée de Jacques-Cartier, qui est familière avec ces
réalités, pourra...
Mme Doughertys Vous avez raison, M. le ministre. Je n'ai pas les
chiffres exacts, mais c'est à peu près cela.
M. Ryan: On va les sortir. Ici, j'ai le rapport du conseil
national des sciences naturelles et du génie.
Mme Blackburn: Cette politique de pairage n'aura-t-elle pas comme
effet d'accentuer ce déséquilibre? Du moment où il y a,
dans cette université, des fonds qui permettront d'invoquer la
présence déjà de fonds de source privée pour aller
chercher des subventions au conseil national, que ce soit celui des sciences de
la santé ou...
M. Ryan: Je ne connais pas la composition de tous les fonds
réservés à la recherche à l'Université
McGill, mais je peux dire que la recherche médicale a connu un
développement considérable dans le secteur francophone. Nous
avons des équipes très solidement constituées. Je ne pense
pas que cela va gêner, par exemple, l'Institut de recherches cliniques de
Montréal, parce que, déjà, je croîs que plus des
deux tiers de ses
revenus viennent de subventions en provenance de l'extérieur,
surtout de grandes fondations canadiennes et internationales et cela va
continuer.
Mme Blackburn: Bien.
Le Président (M. Thérien): Donc, nous allons passer
à l'étude...
M. Ryan: Je note les préoccupations dont nous a fait part
la députée de Chicoutimi et nous la tiendrons informée des
contacts que nous aurons de ce côté.
Mme Blackburn: Je vous remercie, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Thérien): J'appelle l'article 1
tel qu'amendé. Est-ce que l'article 1 est adopté tel
qu'amendé? L'amendement, d'abord. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Blackburn: On va commencer par examiner l'amendement.
Le Président (M. Thérien): Oui.
Mme Blackburn: Encore une fois, on s'étonne simplement
qu'on trouve encore le moyen de modifier un projet de loi qui ne contient qu'un
article. Cela me rappelle le moment où l'on a eu un projet de loi qu'il
a fallu réécrire. C'était le deuxième qu'on
examinait à cette commission, je pense. Évidemment...
Une voix: II avait trois articles, celui-là.
Mme Blackburn: C'est cela. Celui dont on a accepté qu'il
soit réécrit avait trois articles. Je ne suis pas légiste,
mais j'imagine que, dans l'amendement, quand on dit "un fonds peut" on fait
probablement référence au fonds relié à la
définition qu'on retrouve dans la loi. En ce sens, cela couvre les deux
fonds existants et le fonds à créer, je présume. Je n'ai
pas de commentaires, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): M. le ministre. (20 h
45)
M. Ryan: M. le Président, tout d'abord, je voudrais
fournir quelques clarifications. La députée de Chicoutimi a fait
certaines critiques, et c'est son droit. Mais je crois que le fait d'être
capable de faire des changements, dans les projets de loi qu'on a
conçus, jusqu'au moment où ils sont adoptés, c'est une
marque d'ouverture d'esprit et une marque d'esprit critique aussi. Je ne sais
pas
Comment la députée de Chicoutimi travaille, mais quand
j'écris un article, tant que je ne suis pas obligé d'aller le
livrer à celui qui va en assurer la publication, j'y fais des retouches.
Je me rappelle quand j'étais journaliste: mon article était rendu
à l'imprimerie et parfois, je téléphonais à 1 heure
du matin et je disais: II y a telle chose qui a été écrite
et ce n'est pas'cela qu'il fallait dire. Je faisais faire une correction. Il me
semble que si on a le souci de la perfection de son ouvrage, tant qu'on n'est
pas vraiment rendu au point terminal... Ceux qui me connaissent savent que
c'est ma manière de travailler. Cela fatigue parfois mes collaborateurs,
mais tant qu'on n'est Das obligé de mettre le point final, j'aime mieux
que cela soit l'avant-dernier point. Cela explique que nous apportions des
amendements dont l'expérience nous enseigne qu'ils furent toujours des
améliorations. Par conséquente.
Mme Blackburn: ...
M. Ryan: Non, je pense que la députée convient
elle-même - et c'est très heureux -que quand on a eu
l'expérience du journalisme, on est habitué à recevoir des
lumières spéciales dans l'heure qui précède le
moment de la tombée.
Mme Blackburn: C'est parce qu'on ne s'est pas relu avant.
M. Ryan: Non. C'est parce qu'on est plus conscient de l'impact
que va avoir ce qu'on a écrit sur le public et on se dit: II y a encore
ceci à ressaisir. Il y en a qui travaillent différemment, c'est
entendu, mais je crois que les amendements que nous avons apportés de
cette manière, plusieurs d'ailleurs, furent apportés en
réponse à des remarques de l'Opposition. Quand l'Opposition nous
a soumis des remarques qui étaient pertinentes et fondées, nous
avons été très heureux d'en tenir compte sans aucune
espèce d'étroitesse d'esprit ou de jalousie, même quand on
a adopté des lois spéciales. La dernière loi d'exception,
c'était à propos de l'Université du Québec et nous
avons osé l'adopter pendant l'absence de la députée de
Chicoutimi. L'Opposition, par la voix du député de Joliette et
leader de l'Opposition à la Chambre, avait présenté des
amendements. Nous en avons volontiers accepté une couple parce que,
à deux points de vue, on améliorait le projet de loi par ces
amendements. Nous étions très heureux de le faire quoique ceux
qui ont l'expérience de la Chambre se souviendront que, en
général, quand les gouvernements présentent des lois
spéciales, c'est plutôt le rouleau compresseur qui passe et ils
n'entendent pas raison. Ils n'entendent aucune espèce de suggestion
visant des amendements. Mais nous l'avons
fait volontiers dans ces cas. Et c'est dans cet esprit que nous avons
présenté cette modification, pas dans un autre esprit.
Inutile d'ajouter, M. le Président, que cet amendement a
été rédigé par les services juridiques du
ministère, vérifié avec eux, discuté avec eux, et
ils nous assurent que la teneur de l'amendement est parfaitement conforme
à l'intention des auteurs et à l'économie
générale de la loi. Nous n'éprouvons pas le besoin de
modifier le reste de la loi pour l'instant parce que nous trouvons que nous
pouvons vivre avec. Il y a des changements que nous devrons apporter, par
exemple, à la Loi sur le ministère de l'Enseignement
supérieur, de la Science et de la Technologie étant donné
le changement de partage des tâches qui s'est fait avec le
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique. Il y aura des changements à apporter.
Ainsi que je l'ai dit lors de notre débat sur le principe du
projet de loi, il y a des choses qui sont encore à l'étude
actuellement au gouvernement quant aux structures qui devraient être
mises en place pour favoriser le développement de la politique en
matière scientifique et technologique. Tant que ces études ne
sont point terminées, ce n'est pas le lieu pour procéder à
des changements législatifs qui pourraient être trop temporaires
ou de trop brève durée.
Le Président (M. Thérien): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, à propos des
amendements qu'on apporte même s'il y a seulement un article, vous
admettrez avec moi que cela a quand même de quoi surprendre. J'imagine
que si le ministre, alors qu'il était éditorialiste, avait
seulement eu un paragraphe, on peut penser que le paragraphe de son
éditorial aurait été à peu près correct. Ce
n'est pas tout à fait de la même manière que cela se passe
ici. Vous avez un projet de loi avec un article et on est obligé de le
modifier. J'imagine qu'il aurait passé la nuit à corriger ses
éditoriaux s'il avait fonctionné sur ce modèle.
Le Président (M. Thérien): ...s'en tenir à
cela qu'aux éditoriaux.
Mme Blackburn: Cependant, ce que je voulais dire, c'est que j'ai
l'impression que comme le ministre n'est probablement pas très
porté sur l'examen des textes de loi, c'est plus parce qu'il examine
à la dernière minute qu'il s'aperçoit tout à coup
qu'il y a peut-être des améliorations à y apporter.
Au-delà de cela, je n'ai pas d'autres commentaires sauf
peut-être un. Dans la définition qu'on donne d'un organisme au
sens de la Loi favorisant le développement scientifique et technologique
du Québec, je me permets de lire cet article; "Chapitre I,
Définition. 1. Aux fins de la présente loi, constitue un
organisme public: 1° un organisme dont le gouvernement ou un ministre nomme
la majorité des membres; 2° un organisme dont la loi prévoit
que le personnel est nommé et rémunéré suivant la
Loi sur la fonction publique (chapitre F-3.1.1), 3° un organisme dont le
fonds social fait partie du domaine public? ou 4 un organisme dont plus de la
moitié des dépenses de fonctionnement sont payées sur des
crédits apparaissant aux prévisions budgétaires
déposées à l'Assemblée nationale."
Qu'adviendrait-il d'un fonds qui irait chercher plus de subventions externes
que gouvernementales, de l'Assemblée nationale?
Le Président (M. Thérien): M. le ministre.
Mme Blackburn: C'est un peu cela qu'on va encourager avec cette
pratique, avec la modification qu'on vient apporter à la loi et la
politique fédérale.
M. Ryan: Tout d'abord, M. le Président, en réponse
aux reproches d'improvisation qu'on nous adressait, je voudrais préciser
certaines choses. Tout projet de loi qui est déposé à
l'Assemblée nationale doit d'abord être soumis à un certain
nombre de comités gouvernementaux. Il passe d'abord par... Il y a trois
comités gouvernementaux fonctionnels: le comité des affaires
culturelles et sociales, le comité des affaires économiques et le
comité des institutions et de l'aménaqement du territoire. Ce
projet-ci a été soumis au comité des affaires culturelles
et sociales. Ensuite, il a été soumis au comité de
législation. Il est passé au cabinet et il est passé
ensuite à l'Assemblée nationale. Mais il peut arriver, avec
toutes ces étapes, qu'on oublie une certaine dimension et c'est pour
cela que, jusqu'à la fin, il y a la possibilité d'apporter des
modifications. Mais je voudrais dire que tous les projets de loi du
gouvernement doivent passer à travers ce tamisage assez exigeant.
Maintenant, en réponse à la question de la
députée de Chicoutimi, je pense que la question ne se pose pas
dans le cas dont elle a traité, parce qu'on parle ici d'"un organisme
dont plus de la moitié des dépenses de fonctionnement...";
"fonctionnement", cela veut dire qu'on lui donne... Prenez un organisme comme
le Fonds de la recherche en santé du Québec qui doit avoir un
budqet de fonctionnement de 2 000 000 $ à 3 000 000 $ par année
qui vient entièrement des fonds publics. Même s'il allait chercher
des fonds de subvention deux fois plus élevés que ceux que lui
confie le gouvernement, il resterait un organisme
public au sens de la définition que nous donnons ici, parce que
ses dépenses de fonctionnement émargeraient aux fonds publics.
Pour qu'il en fût autrement, il faudrait qu'il eût eu
l'autorisation du gouvernement qui doit approuver son budget et son programme
de travail chaque année.
Mme Blackburn: M. le Président, l'explication du ministre
est plausible, mais pas entièrement parce que du moment où on
reconnaît que les frais afférents représentent à peu
près 50 % de la subvention, cela veut donc dire que lorsqu'un organisme
obtient une subvention, il y a 50 % de la subvention qui constitue des
dépenses de fonctionnement. On lui impute l'équivalent de ce que
cela coûte pour gérer ce fonds-là. Cela entre donc dans les
dépenses de fonctionnement.
M. Ryan: L'organisme ne fait pas de recherche. Le Fonds de la
recherche en santé subventionne des projets de recherche et les frais
indirects d'un projet de recherche qui est réalisé, disons
à l'institut du cancer, cela va avec le budget de ce projet-là,
cela n'a rien à voir avec le budget du fonds.
Mme Blackburn: Très bien.
M. Ryan: Le budget de fonctionnement.
Le Président (M. Thérien): Donc, à l'article
1, il faudrait lire, à la troisième ligne du premier
alinéa, au lieu du chiffre "81", le chiffre "90". C'est un
élément de concordance.
Mme Blackburn: M. le Président, tout à l'heure, le
ministre nous soulignait le nombre d'organismes et de comités qui
examinaient les projets de toi. Il a dit que cela était passé
devant, mais j'ai l'impression que cela ne s'est pas arrêté
devant, parce qu'on constate qu'on est obligé de nouveau d'y apporter un
amendement alors qu'il n'y a qu'un article.
Je serais prête à adopter l'amendement et le projet de loi,
mais j'aurais cependant une dernière question. Est-ce que le ministre
n'aurait pas trouvé pertinent de toucher la question concernant les
allocations ou si on estime simplement que ce sont des experts qui se penchent
là-dessus et donc, qu'ils méritent une allocation?
M. Ryan: Les allocations de présence, c'est un autre sujet
sur lequel le gouvernement continue de délibérer. Des mesures
administratives ont été prises au cours de la dernière
année, mais il n'y a aucune politique définitive qui a
été arrêtée de ce côté-là. Par
conséquent, il n'a pas été jugé opportun
jusqu'à présent de procéder par modification
législative. Mais le gouverne- ment reste libre de déterminer le
montant des allocations auquel peuvent avoir droit des membres d'orqanismes et
il le fait par une série de décisions administratives qui sont
à la connaissance des députés, je pense bien.
Mme Blackburn: Le premier ministre a déposé en
Chambre, à la suite d'une question que j'ai fait inscrire au feuilleton,
la liste des organismes pour lesquels il y avait eu des modifications et des
décisions prises sur les allocations de présence et les deux
fonds n'apparaissaient pas dans cette liste.
M. Ryan: Dans le cas du fonds FCAR dont je suis directement
responsable, il n'y a pas d'allocations de présence. Les membres
siègent tous bénévolement.
Le Président (M. Thérien): J'avais appelé
l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Le deuxième
amendement qui était le remplacement du chiffre "81" par le chiffre "90"
est-il adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que l'article 1
tel qu'amendé est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que l'article 2
est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que le titre de
la loi est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi est adopté?
Mme Blackburn: Adopté, M. le Président.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais vous remercier ainsi
que les collèques qui ont participé à notre travail d'une
manière aussi empreinte de collaboration.
Mme Blackburn: Collaboration financière. Ha! Ha! Ha!
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Thérien): On ajourne donc sine
die, ayant réalisé notre mandat.
(Fin de la séance à 20 h 56)