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Commission permanente de l'Education,
des Affaires culturelles et des Communications
Etude des crédits du ministère des
Affaires culturelles
Séance du mercredi 31 mai 1972
(Seize heures)
M. SEGUIN (président suppléant de la commission permanente
de l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs !
M. BURNS: La dernière fois que cette commission a
siégé, je pense que c'était pour les communications,
c'était alors le député de Lafontaine. Normalement, c'est
le député de Saint-Jacques qui est à cette
commission-ci.
M. LE PRESIDENT: Alors, c'est le député de Saint-Jacques
â la place du député de Lafontaine.
M. BURNS: Non. Si vous avez Lafontaine sur votre liste, substituez
actuellement le nom du député de Lafontaine par celui du
député de Bourget qui sera ici dans quelques minutes.
M. LACROIX: D'ailleurs, je voudrais expliquer au leader parlementaire du
Parti québécois qu'à ce moment-ci c'est toujours seulement
pour la séance, ou pour la journée. Lorsque c'est par motion
annoncée ou non annoncée en Chambre, c'est en permanence. Quant
à moi, M. le Président, je voudrais dire que le Dr Fortier,
député de Gaspé-Sud, remplace le Dr Cloutier,
député d'Ahuntsic. Le Dr Faucher, député d'Yamaska,
remplace M. L'Allier, député de Deux-Montagnes. M. Caron,
député de Verdun, remplace M. Leduc, député de
Taillon. M. Kennedy, député de Châteauguay, remplace M.
Ostiguy, député de Rouville. Ils seront ici dans quelques
minutes, mais nous avons quorum pour débuter.
M. CARDINAL: Du moins en quantité!
M. LACROIX: Supposons que nous avons les deux, la qualité et la
quantité!
M. LE PRESIDENT: Madame, messieurs, je ne sais pas si dans les autres
commissions on procède de la même façon que je le fais. De
toute façon, que ce soit entendu dès le début que tout
député a le droit de parole. Lorsqu'il s'agit d'une question de
vote, il n'y a que ceux qui sont enregistrés comme étant membres
de la commission qui ont le voix au chapitre.
M. LACROIX: C'est l'article 153.
M. LE PRESIDENT: Ah! Je ne voulais pas être
procédurier.
M. LACROIX: J'aime faire l'avocat au moins une fois par
année!
M. LE PRESIDENT: J'évitais de mentionner des articles de
règlement. J'aime mieux procéder avec bon sens. Le
rapporteur?
M. LACROIX: Le rapporteur sera le Dr Faucher.
M. LE PRESIDENT: Alors, avant d'entreprendre l'étude des
crédits des Affaires culturelles article par article, je voudrais faire
le commentaire suivant : Dès que le ministre aura fait sa
déclaration ou ses commentaires sur les principes ou la politique
générale de son ministère, nous entendrons un
représentant de chaque parti qui aura des commentaires à faire.
Je suggérerais qu'on soit aussi bref que possible dans ses commentaires,
pour revenir plus tard dans les différents articles d'une façon
plus précise sur le point qu'on veut souligner. Cela économisera
du temps et je pense que ce serait une façon normale de procéder.
Au lieu de s'éterniser au début, on pourra tout de suite
s'engager dans l'étude des crédits mêmes.
Naturellement, s'il y avait des réponses données au
début en ce qui concerne l'exposé du ministre, lorsque nous
arriverons à l'article en question, ou le sous-article en question, je
devrai, avec beaucoup de peine, intervenir et empêcher qu'on continue le
débat. Je demanderais qu'il y ait une restriction, au début. Je
ne vous restreins pas sur le temps, je demande d'être aussi bref et aussi
général que possible.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais faire une observation à ce
sujet. Dans l'exposé préliminaire du ministre, il se peut qu'en
réponse nous lui posions des questions d'ordre général.
Cela ne doit pas restreindre le droit pour un député de poser des
questions précises sur les divers articles, sans reprendre tout ce qu'on
a pu dire lors des commentaires que nous ferons â la suite de
l'exposé que fera madame le ministre.
M. LE PRESIDENT: Le député a bien compris. Ce que j'ai
voulu dire, c'est ceci et je le répète: Lorsqu'il y a eu une
réponse définitive donnée à une question
posée, peut-être à l'occasion de l'entrée en
matière, nous ne reviendrons pas sur cette question à l'occasion
de l'étude de l'article. Il ne s'agit pas, ici, de restreindre ou
d'empêcher les gens de parler. Madame le ministre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'allais justement dire, M. le Président,
qu'après un exposé d'ordre général, j'imagine que
les différents partis voudront faire des remarques d'ordre
général également. Pour économiser du temps, il me
semble que nous pourrions peut-être procéder par article.
Là on pourrait poser toutes les questions qui se présenteront au
fur et à mesure qu'on prendra un sujet ou un autre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout dépendra, M. le Président,
des observations que le ministre voudra bien faire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mes observations sont d'un ordre très
général.
M. LE PRESIDENT: Entendu. Remarques générales
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, messieurs, l'exercice
financier 71/72 était déjà très avancé, il
ne restait que deux mois avant son expiration, lorsque je me suis vu confier la
direction du ministère des Affaires culturelles. Je l'ai acceptée
avec un enthousiasme auquel se mêlait un peu d'appréhension. Le
développement culturel constitue, à mon sens, un
élément si essentiel du développement global de la
société québécoise qu'il n'est pas possible d'en
assumer la responsabilité sans se rendre compte, pour peu qu'on soit
lucide, de l'immensité du travail qu'elle comporte. La politique
culturelle ne peut que se situer à l'avant-garde de la politique
générale. A ce propos, j'estime important de préciser
qu'il ne saurait être question de la disparition sous forme de fusion ou
autrement du ministère des Affaires culturelles.
On se rappellera que celui-ci est une conquête de la
révolution tranquille. S'il disparaissait, cela ne pourrait être
que le fait d'un esprit réactionnaire tout à fait étranger
au gouvernement dont je fais partie.
L'an dernier, mon prédécesseur a fait état de la
réorganisation administrative à laquelle il avait vu la
nécessité de procéder. Celle-ci découle d'une
conception de l'action culturelle correspondant à quatre fonctions
susceptibles d'être assurées ou coordonnées par l'Etat.
Premièrement, une fonction de conservation dont l'objectif est la
préservation du patrimoine historique, archéologique, monumental,
artistique et littéraire de la collectivité. Deuxièmement,
une fonction de création orientée vers l'enrichissement de ce
patrimoine que nous avons le devoir de transmettre, accru de recherche et des
oeuvres contemporaines aux générations qui nous suivront.
Troisièmement, une fonction de formation qui, jusqu'ici, s'est
exprimée principalement dans les domaines de la musique ou du
théâtre, qui a commencé à se manifester dans celui
de la librairie et qui normalement devrait s'étendre à
l'animation culturelle et aussi au cinéma. Quatrièmement, une
fonction de diffusion qui vise à mettre à la disposition du plus
grand nombre, par l'élimination progressive des obstacles
géographiques et socio-économiques, des biens que les ouvriers de
notre culture s'appliquent à conserver ou à créer.
Non seulement cette conception de l'action culturelle a-t-elle
inspiré la mise en place des structures du ministère mais elle a
également été le point de départ du travail qui
s'est poursuivi avec intensité au cours de l'année
écoulée en vue de préparer l'établissement du
système de budgets par programmes. C'est pourquoi la transition entre le
mode de gestion utilisé jusqu'ici et la gestion par programmes a
commencé à s'opérer et promet de se développer sans
grande difficulté.
Une autre caractéristique de l'action des services culturels,
caractéristique que je me propose de maintenir et même
d'accentuer, est celle de la consultation et de la concertation. Je pense
évidemment à la concertation avec d'autres ministères. La
politique du livre appliquée progressivement depuis un an, la politique
du cinéma dont l'élaboration avance et la politique de la
conservation. Ces politiques se poursuivent en consultation et en concertation
avec les ministères de l'Industrie et du Commerce, de l'Education, des
Affaires intergouvernementales, des Affaires municipales, du Tourisme et des
Institutions financières. Je pense encore davantage à la
consultation avec les milieux des créateurs et des diffuseurs. Celle-ci
s'effectue au moyen des commissions et des comités consultatifs. Elle
s'effectue également par le dialogue que le ministre et ses
collaborateurs s'appliquent à maintenir et à intensifier avec
ceux qui oeuvrent dans tous les domaines de la culture.
A l'occasion du remaniement qui m'a amenée aux Affaires
culturelles, l'Office de la langue française a été
rattaché au ministère de l'Education. Cela ne signifie toutefois
pas que la politique de la langue laissera désormais mon
ministère indifférent. D'autre part, la Centrale d'artisanat du
Québec est depuis lors reliée aux Affaires culturelles où
nous prenons des dispositions pour lui confier un rôle d'une importance
plus grande.
De même, la Régie de la Place des Arts est désormais
en contact avec le gouvernement, par l'intermédiaire de mon
ministère. Il était d'ailleurs logique que cet incomparable
instrument de diffusion de la culture relève, comme le Grand
Théâtre de Québec et les centres culturels, de la
responsabilité du ministère des Affaires culturelles.
Au cours de l'année écoulée, l'accent a
été mis sur la conservation et la mise en valeur du patrimoine en
raison de l'urgence qu'il y avait et qu'il y a toujours d'agir dans ce secteur.
Actuellement, deux dossiers, parmi plusieurs autres, me préoccupent
d'une façon prioritaire. Il y a d'abord le dossier du spectacle, qu'il
me parait indispensable de rouvrir à la suite de l'acquisition de la
Comédie-Canadienne par le Théâtre du Nouveau Monde. En
même temps, c'est celui de toute la politique des subventions qu'il me
paraît nécessaire de revoir.
Ce dernier dossier, extrêmement complexe, pose des
problèmes sur la forme que doit prendre l'appui financier de l'Etat au
travail des organismes qu'il y a lieu de soutenir. Il pose aussi la question
des équipements culturels et,
dans une mesure qui n'est pas négligeable, celle des relations
fédérales-provinciales. Enfin, il remet d'actualité le
statut socio-culturel de l'artiste, problème fondamental auquel s'est
attaqué notre service de recherche et de planification. Dans le cadre de
la réforme administrative qui se poursuit à l'échelle de
l'Etat, le ministère met au point ses propres mécanismes afin de
donner à son action plus de poids et une ampleur croissante.
Il s'est appliqué à prouver le mouvement en marchant et il
continuera à le faire, je puis vous l'assurer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je remercie le
ministre de l'exposé qu'il vient de faire et qui était une
répétition à peu près exacte de celui que faisait
le ministre des Affaires culturelles l'an passé, avec l'addition de
l'artisanat, et à tous égards à peu près semblable
à celui que je faisais lors du dernier exercice qui avait fait l'objet
du budget que j'avais défendu en 1969.
Il ne me paraît pas, à prime abord le ministre
pourra expliciter lorsque nous l'interrogerons à chacun des articles et
des postes du budget qu'il y ait changement notable sinon cette addition
de l'artisanat compensée négativement par la disparition de
l'Office de la langue française. Il me semble également que le
ministère des Affaires culturelles laisse échapper un bon nombre
d'instruments de diffusion extrêmement importants qui se retrouvent au
ministère des Communications, dont nous avons examiné le budget
hier et ce matin.
Je n'ai pas l'intention d'en faire grief au ministre, qui vient
d'assumer la responsabilité de ce ministère; je me contenterai de
lui poser deux questions d'ordre général qu'elle pourra reprendre
lorsque nous en viendrons aux articles et aux postes qui touchent ces sujets
que je veux évoquer. Il y a d'abord tout ce problème de ce qu'on
appelle le contentieux constitutionnel.
Le contentieux constitutionnel, dans le domaine des affaires
culturelles, va porter à la fois sur la Loi des biens culturels, qui est
inscrite au calendrier de travail de la Chambre depuis le 8 mars et dont le
dépôt n'a pas encore été fait, au sujet de la Place
Royale, des monuments historiques, de l'archéologie, des subventions,
des conservatoires, de l'aide à l'édition, de la Comédie
Canadienne, de l'Opéra du Québec, du Conseil des arts du
Québec, de l'Office du film du Québec, du Musée des
Beaux-Arts de Montréal, des relations avec la France et les autres pays,
ainsi qu'avec l'Ontario et le Nouveau-Brunswick, de l'Orchestre symphonique de
Montréal, à tous les articles des subventions, de même
qu'à la Place des Arts et à la Régie du Grand
Théâtre.
Il s'agit là d'un contentieux culturel extrêmement
important qui met en cause non seulement l'activité du ministère
des Affaires culturelles, mais la permanence et l'expansion de cette
activité, puisque ce contentieux culturel, qui est un point d'accrochage
perpétuel, empêche le ministère des Affaires culturelles
d'établir lui-même des priorités aux fins de promouvoir une
culture québécoise qui réponde aux besoins des citoyens
par tout le territoire du Québec.
J'aurais aimé également que Mme le ministre nous
donnât quelques précisions de doctrines sur sa philosophie de la
culture, sur la dimension qu'elle entend donner à ce qu'on appelle la
culture populaire et sur le contenu sémantique que ce terme retrouve
dans son esprit. Elle a évoqué le problème de la diffusion
qui est une façon, avec celui de la création et de la formation,
d'encourager diverses formes de culture populaire. Je souhaite elle aura
l'occasion d'y revenir qu'elle précise cette notion et qu'elle
nous indique de quelle façon elle entend mettre en marche ce qu'on
appelle, en termes recherchés et savants, une dynamique de la
culture.
Il m'apparaît que certains articles devront faire l'objet d'une
étude assez approfondie en raison des problèmes que pose
l'utilisation des fonds, notamment à la Place Royale. Il nous manque
le ministre me corrigera si je fais erreur quand même,
certains documents essentiels, soit le rapport de la commission consultative de
la Place Royale, le rapport de la Place des Arts et le rapport de la
Régie du Grand Théâtre de Québec, qui sont des
documents essentiels à l'examen de ces budgets. Alors, j'imagine que le
ministre, si elle ne peut pas nous donner des versions définitives de
ces différents rapports, pourra nous en donner, tout au moins, des
versions préliminaires ou nous en faire connaître le contenu. Nous
le lui rappellerons au moment où nous étudierons les articles,
à moins qu'elle ne veuille, elle-même, faire une
déclaration à ce sujet. J'aimerais immédiatement indiquer
au ministre que je souhaiterais avoir, pour éviter de lui poser la
question chaque fois que nous aborderons l'article, la liste des services
professionnels qui apparaissent à chacune des catégories 4 des
divers articles du budget, afin que nous sachions exactement de quoi il
retourne lorsqu'on parle de ces services professionnels, administratifs et
autres.
Alors, je lui en fais tout de suite la demande et nous pourrons les
examiner à mesure que nous verrons les différents articles.
En conclusion, M. le Président, je ne veux pas poursuivre plus
longtemps. Je résume ma pensée en disant que ce qui me
paraît majeur dans l'examen de ce budget, c'est, d'abord, le concept de
culture dont je m'attends bien que le ministre fasse état et, d'autre
part, le contentieux constitutionnel qui est, à mon sens, non seulement
le point de cristalisation de divers malaises, mais également le cran
d'arrêt qui empêche le gouvernement du Québec
d'établir des priorités culturelles qui soient vraiment les
siennes et répondent aux aspirations d'une
collectivité en majorité de langue française, mais
qui comporte également un nombre important de gens d'une autre culture
et même d'autres cultures.
Alors, je remercie Mme le ministre et je cède la parole à
un autre collègue.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le ministre préfère
répondre à ces observations ou entendre les autres
représentants?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je préférerais entendre les
autres.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Richmond.
M. BROCHU: Le ministre a tracé rapidement un plan d'ensemble de
son ministère et de ses politiques globales relatives aux
différents secteurs d'activités qui sont les siens. Pour le
moment, je m'en tiendrai aux directives qui ont été émises
par le président. Je n'entrerai pas dans des considérations
d'ordre général trop à fond, puisque nous avons
décidé de réserver, pour l'étude article par
article, l'étude plus en détail', l'ensemble de la discussion.
J'aimerais, cependant, que le ministre prenne note de deux questions.
J'aimerais, pour ma part, qu'il nous fasse part des réalisations et des
projets en ce qui a trait à la fameuse Place Royale qui a fait couler
énormément d'encre. J'aimerais que la commission soit mise au
courant des montants exacts qui ont été consacrés à
ce projet et des modes de distribution de ces sommes. En effet, il semblerait
qu'il y ait lieu, à ce niveau-là, de se poser de sérieuses
questions, et même qu'il y ait lieu, possiblement, de demander une
enquête à cet effet, car le problème se présente
sous un angle assez ouvert. J'aimerais que le ministre nous donne plus
d'éclaircissements à ce niveau-là.
J'aimerais qu'il nous informe de ses politiques en matière de
subventions en ce qui concerne les camps musicaux à travers le
Québec. Je sais que ce n'est pas un des problèmes majeurs au
niveau des Affaires culturelles. Cependant, c'est un problème qui n'en
est pas moins important. J'aimerais donc que le ministre nous dise s'il a
l'intention de modifier certaines politiques dans ce secteur ou s'il va
conserver les mêmes politiques qui avaient été mises de
l'avant.
Je me limite donc pour le moment à ces deux questions, mais je
souligne, en terminant, que j'aimerais que le ministre nous fasse, si possible,
part de son intention ou non de donner une nouvelle orientation ou une
orientation plus particulière à son ministère à
partir de sa conception du ministère des Affaires culturelles, du
rôle qu'il a à jouer au niveau du Québec actuellement et de
la place qu'il devra éventuellement occuper, puisqu'il s'agit d'un
ministère très important, mais qui, à mon sens, n'occupe
peut-être pas encore tout le champ d'activité qui normalement
devrait lui échoir de par son importance. J'aimerais qu'en terminant le
ministre puisse nous donner une vue globale je comprends que le ministre
vient d'entrer en fonction de sa philosophie, de son mode de
pensée relativement au présent et à l'avenir du
ministère des Affaires culturelles.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: Dans ses remarques liminaires, le ministre a fait état
indirectement de la préoccupation qui existe dans certains milieux quant
au rôle que joue le ministère des Affaires culturelles dans la vie
du Québec. Elle en a fait état indirectement lorsqu'elle a dit
qu'il n'était pas question que le ministère des Affaires
culturelles disparaisse. Si ces inquiétudes, ces préoccupations
existent dans notre milieu, ce n'est pas seulement en raison du changement
récent de titulaire, d'une part; deuxièmement, ce n'est pas en
raison du transfert d'une des régies ou d'un des offices les plus
importants, l'Office de la langue française, au ministère de
l'Education; c'est en raison de l'impression qui existe dans plusieurs milieux
que le ministère des Affaires culturelles marque le pas depuis quelque
temps.
Le ministre, dans ses remarques liminaires, a dit aussi je suis
bien d'accord avec elle que le ministère des Affaires culturelles
devrait être à l'avant-garde de la politique
générale de n'importe quel gouvernement du Québec. Ceci se
conçoit très bien, puisqu'au Canada le gouvernement du
Québec est le seul, au fond, qui doit être le foyer d'une culture
distincte.
Si cette inquiétude et cette préoccupation existent, c'est
que, dans plusieurs milieux, on se demande si le ministère des Affaires
culturelles continue d'être à l'avant-garde de la politique
générale du Québec. On se pose de sérieuses
questions, alors qu'on ne devrait pas s'en poser, puisque le ministre
l'a aussi signalé ce ministère non seulement ne doit pas
disparaître, mais, lorsqu'il a été créé, il
correspondait à un espoir, à une attente, à une
volonté de la collectivité québécoise qui tenait
à ce que ses impératifs culturels se traduisent en politiques
concrètes au niveau du gouvernement.
On a l'impression que, depuis quelques années, le
ministère des Affaires culturelles, au lieu d'être à
l'avant-garde, au lieu d'être dynamique, au lieu d'être le lieu
d'un bondissement, d'un jaillissement d'énergies qui reflètent le
dynamisme nouveau de notre peuple, les mutations qui se produisent au sein de
notre collectivité, est devenu de plus en plus une sorte
d'administrateur de la culture, ce qui est, bien sûr, nécessaire,
mais ce qui n'est certes pas suffisant. On a l'impression, en somme, que la
devise inconsciente ou implicite du ministère des Affaires culturelles
est devenue beaucoup plus "Je maintiendrai" que "Je créerai" une culture
propre à notre collectivité, non pas que le maintien du
patrimoine culturel soit négligea-
ble, bien au contraire. Ceci est extrêmemment important.
Que ce soit dans le domaine de l'archéologie, des monuments
historiques, de l'édition du livre, de la musique, cela est
extrêmement important. Je pense que le ministère des Affaires
culturelles, sur sa lancée d'il y a dix ans, continue ce rôle. On
pourra le critiquer en détail, mais je pense qu'il continue ce
rôle. Il reste que, depuis quelques années, on a l'impression que
les additions à ce rôle, l'ouverture à de nouveaux
horizons, à de nouvelles perspectives tardent à se manifester, en
même temps que nous voyons le rôle traditionnel du ministère
des Affaires culturelles être de plus en plus amenuisé,
réduit par les initiatives d'un autre gouvernement qui, lui,
possède des moyens, des ressources beaucoup plus amples et qui
possède, même dans le domaine de la culture, maintenant, des
justifications à son action.
Je rappelle au ministre les distinctions qui ont eu cours, il y a
quelques années, entre les domaines de l'éducation et de la
culture. On a voulu prétendre que la culture était une zone
grise, qu'elle pouvait faire l'objet de programmes conjoints parce que,
justement, ce pays avait été créé par deux cultures
et que le gouvernement fédéral devait se préoccuper de la
culture des deux peuples fondateurs, alors que l'éducation,
évidemment, relevait exclusivement des gouvernements provinciaux en
vertu de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique.
Cette zone, qui a été déclarée grise en
vertu de ce que j'appelle des sophismes qui demeurent tels malgré
l'habilité avec laquelle ils sont proposés, a permis l'intrusion
de plus en plus marquée, de plus en plus massive d'un autre palier de
gouvernement dans un domaine qui, au fond, devrait être l'apanage de ce
peuple qui possède en réalité son propre gouvernement et
dont le ministre vient de déclarer que la culture devrait être une
des pierres d'angle de toutes les politiques.
Je n'ai pas l'intention d'entrer en détail, bien sûr, dans
le contentieux dont on a fait état, mais il reste que, comme tous les
Québécois, je m'inquiète de plus en plus du dynamisme dont
fait preuve un autre palier de gouvernement dans ce domaine, dynamisme, au
fond, qui est dû, encore une fois, dans ce ministère comme dans
tous les autres, â des imbroglios constitutionnels qui ne se
règlent pas. Il est bien entendu que, lorsqu'un gouvernement
possède des ressources qui dépassent ses besoins, d'une part, et
que, lorsqu'il possède la force constitutionnelle qui lui permet, sans
danger, sans risque d'être contesté d'une façon
sérieuse, d'envahir n'importe quel domaine, il est bien évident
que ceci peut amener des invasions qu'on peut déplorer mais qu'on ne
peut guère arrêter.
Le danger est encore plus grand lorsque, à ce niveau
supérieur de gouvernement, les postes sont occupés justement par
des francophones intelligents qui comprennent davantage les be- soins du
Québec que les ministres anglophones et qui sont capables d'entamer,
d'entretenir un dialogue avec les états-majors que l'on peut trouver
dans les divers domaines culturels.
C'est la raison pour laquelle au cours des dernières
années, on a vu l'homologue fédéral du ministère
des Affaires culturelles prendre des initiatives intéressantes je
l'avoue immédiatement des initiatives importantes dans le
domaine, par exemple, du livre, dans le domaine de l'édition, du
cinéma, des subventions également.
Commençons par les subventions. Tout le monde sait maintenant que
dans le domaine de la musique le ministère fédéral accorde
un montant supérieur de subvention à celui que le provincial
accorde. On sait que dans la politique du livre, la politique de
l'édition, les Québécois peuvent, en s'adressant au
ministère fédéral, obtenir plus d'avantages qu'en
s'adressant au ministère provincial.
On se rend compte également qu'en ce qui concerne le
cinéma depuis très longtemps nous sommes à la remorque du
ministère fédéral qui a une politique plus dynamique, plus
avancée, plus généreuse surtout que la nôtre. Je
pense que si cette érosion devait se continuer, ça deviendrait
très dangereux pour notre vie culturelle, puisque la vie culturelle ne
se meut quand même pas dans l'abstrait, mais qu'elle s'incarne dans des
structures, dans des hommes aussi, qui vivent concrètement dans le
milieu qui est le nôtre. Si on leur donne l'habitude de se tourner vers
un autre palier de gouvernement pour réaliser des projets concrets, des
projets dynamiques qu'ils ont à l'esprit, ils garderont cette habitude.
Lorsque le moment viendra pour le ministère des Affaires culturelles
d'élaborer des politiques d'ailleurs je doute qu'on puisse le
faire avec les faibles ressources qui sont à sa disposition il
sera peut-être difficile au ministère de garder la
crédibilité nécessaire qui permettrait à ces
structures, surtout à ceux qui les dirigent, d'avoir à l'endroit
du ministère le minimum de confiance qui les inciterait à
collaborer avec le ministre.
Je m'inquiète donc comme beaucoup de Québécois de
cette érosion rapide de nos positions traditionnelles dans ce domaine.
J'aurais aimé aujourd'hui que le ministre nous annonce une politique
vigoureuse, énergique dans le domaine du livre, de l'édition, du
cinéma, de la musique. Je sais bien, elle en a fait état à
la fin de ses remarques, que ceci exige des rencontres, des consultations. Il
reste que ces consultations ont eu lieu le prédécesseur du
ministre en faisait état l'an dernier depuis maintenant deux ans.
Il y a des projets même très précis qui ont
été présentés au ministre, en particulier en ce qui
concerne le cinéma.
J'aurais aimé que les consultations puissent
s'accélérer, que le ministre prenne les moyens de les
accélérer et surtout que ces consultations donnent lieu le plus
rapidement possible à des politiques très précises dans ce
domaine. Je
comprends que le ministère est gêné par les faibles
ressources qu'on met à sa disposition, puisqu'on se rend compte que le
budget n'est guère plus élevé cette année que ce
qu'il était l'an dernier. Je reconnais aussi qu'il y a d'autres
impératifs, celui de la relance économique, de l'assistance
sociale qui justement devient plus impérieux dans la mesure où la
relance économique ne se fait pas.
Mais il reste quand même que dans des domaines, d'une part aussi
importants, et dans des domaines qui nous sont contestés au
mépris de l'esprit de la constitution, il est peut-être urgent
pour le ministère de prendre des actions le plus rapidement possible,
afin d'arrêter le glissement et afin d'effectuer, de commencer une
reconquête qui de toute façon devra se faire, et devra se faire en
fonction de nos caractéristiques culturelles propres, en fonction des
besoins très précis des groupes qui oeuvrent chez nous à
la promotion culturelle.
J'aimerais que le ministre dans les remarques qu'elle fera
sûrement, à la suite de ces exposés liminaires, nous fasse
plus que des promesses, des déclarations d'intention, nous fasse part
davantage que de voeux pieux, mais d'une résolution, de sa
détermination, à faire avancer ces dossiers le plus rapidement
possible. J'ai remarqué d'ailleurs que depuis qu'elle a
accédé à ce poste, elle a pris déjà un
certain nombre de décisions pratiques dans certains domaines qui ont
fait avancer la solution de certains problèmes. J'aimerais que, dans ces
problèmes plus généraux, elle fasse montre du même
esprit de décision, de la même détermination.
J'aimerais qu'elle puisse se mettre à l'écoute d'une
façon concrète, d'une façon efficace, de ces groupes qui
n'ont pour autre ambition que de manifester de la vitalité et du
dynamisme, des groupes culturels qui, au Québec, essaient de nous doter
de ces oeuvres qui viendront enrichir notre patrimoine.
Ce contentieux fédéral-provincial m'apparaît donc,
cette année, devoir être la priorité essentielle du
ministère non pas, encore une fois, pour le simple plaisir de faire des
querelles constitutionnelles. Tout le monde connaît les positions de
notre groupe. Mais, ce n'est pas dans cet esprit que nous faisons ces
suggestions au ministre. C'est en nous mettant au-dessus de toute
idéologie partisane et au seul nom des intérêts
supérieurs des Québécois, à quelque formation
politique qu'ils appartiennent.
Nous voudrions que, cette année, l'accent soit mis d'une
façon prioritaire sur le règlement efficace, concret, pratique de
ce contentieux fédéral-provincial, dans tous les domaines
où l'érosion s'est manifestée, où l'invasion s'est
manifestée. Ceci, afin qu'un redressement salutaire puisse s'effectuer
avec le maximum de célérité possible, dans tous les
domaines très précis, très concrets, où du travail
a été effectué et où nos groupes culturels sont
à l'oeuvre d'une façon très encourageante qui
témoigne, justement, des mutations qui sont en train de s'effectuer au
sein de notre collectivité. Aussi, de façon qu'émergent le
plus possible, et le plus rapidement possible, ces nouvelles formes d'art qui
naîtront sûrement de ces changements en profondeur qui s'effectuent
actuellement dans notre société.
M. le Président, il nous semble que malgré ce qu'a dit le
ministre dans son exposé liminaire, le ministère des Affaires
culturelles joue un rôle moins important dans l'élaboration des
politiques de ce gouvernement. Il serait important, par exemple, de savoir
pourquoi l'Office de la langue française a été
transféré, que le ministre nous en donne toutes les raisons d'une
façon candide, d'une façon franche, afin qu'on puisse, à
notre façon, nous aussi, critiquer, peut-être, cette
décision du gouvernement dans un sens constructif et nous demander s'il
n'y aurait pas de meilleure solution que celle qui a été
apportée.
Il ne faudrait pas, précisément en raison du rôle
très important que le ministre a assigné à son
ministère, que cette défaveur que l'on peut sentir chez
l'équipe gouvernementale actuelle à l'égard de ce
ministère, puisse continuer et même que toute apparence de
défaveur puisse continuer à exister, en raison,
précisément, de l'importance que le ministère doit
assumer. Il ne faudrait donc pas que ce ministère puisse donner
l'impression à la collectivité québécoise qu'il
devient de moins en moins utile, qu'il devient de moins en moins accordé
aux préoccupations des Québécois. Au contraire, il
faudrait que tous les efforts soient faits, aussi bien lors de l'étude
des crédits que dans la politique quotidienne du gouvernement, pour que
le ministère reprenne son allant, reprenne son pouvoir d'initiative,
reprenne sa vigueur, son dynamisme. Non seulement d'une façon
concrète, au niveau du ministère, mais d'une façon
publicitaire, afin que les Québécois se reconnaissent dans ce
ministère et qu'ils puissent accorder au ministre la collaboration qu'il
demande, la confiance, l'appui dont tout ministre a besoin dans
l'exécution de ses politiques.
Enfin, M. le Président, je pense, comme d'autres l'ont dit avant
moi, que le concept de culture est en train d'être révisé,
est en train d'être étudié à nouveau, enrichi, je
dirais, quant à ses implications. Le concept de culture a pris trop
longtemps une connotation passive, une connotation statique,
c'est-à-dire que la culture, au fond, se bornait au maintien d'un
patrimoine que l'on essayait, bien sûr, d'enrichir mais que l'on tentait
quand même de maintenir dans l'état où il était.
Alors qu'on se rend bien compte, non seulement au Québec, mais
dans tous les autres pays, à mesure que le fossé entre les
générations s'agrandit, à mesure que des interrelations se
nouent entre les divers aspects, économique, social et culturel de la
vie collective, on se rend bien compte que le concept de culture doit
être repensé. Ceci de façon à faire droit à
la démocratisation graduelle de nos sociétés, à
l'âge de la participation, où chaque citoyen, voyant ses
droits essentiels reconnus et inscrits dans les faits, droit à la
santé, droit â l'éducation, droit à la gestion, que
ce soit dans les usines, que ce soit dans les coopératives, que ce soit
même dans les conseils consultatifs régionaux des
ministères. A l'heure où ces droits sont reconnus, à
l'heure où le niveau de vie continue à s'améliorer, il
reste qu'il faut en arriver à cette conception où les besoins
essentiels de l'homme étant satisfaits, les besoins supérieurs,
les besoins spirituels, les besoins intellectuels prennent une
prééminence de plus en plus grande. L'homme ne vit pas seulement
de pain. Ce concept a pu sembler formel et théorique, depuis les
origines de l'humanité et aussi longtemps que le peuple vivait dans la
pauvreté. Il fallait d'abord vivre. Primo vivere, comme disaient les
Latins, déjà.
Mais au fur et à mesure que notre société
progresse, que le niveau de vie s'améliore, que le revenu national brut
s'améliore, il faut repenser ce concept de culture. Car, l'homme
étant ce qu'il est, étant orienté vers des perspectives
humanisantes d'épanouissement, de développement, on aborde
immédiatement, de plein chef, le domaine de la culture.
Je sais bien qu'il existe au Québec encore de grands îlots
de pauvreté. Je sais qu'il faut s'occuper de ces zones, de ces
quartiers, de ces populations défavorisées. Mais, il reste quand
même que le niveau de nos sociétés s'exhausse d'une
façon graduelle et que même ces populations
défavorisées profitent de ce brassage d'idées, de ce
brassage de concepts, de notions, profitent de la proximité, avec tous
les événements du monde, avec tous les courants de
pensées, que lui accordent les nouveaux moyens de communication. Je
pense que, dans toutes les couches de la société, même dans
les couches les plus défavorisées, et parfois davantage dans
celles-là, parce que leurs besoins sont exacerbés, il faut en
arriver de plus en plus vite à définir le nouveau concept de
culture, d'une part, et ne pas perdre trop de temps quand même, à
le définir. Parce qu'il faut en même temps accorder
immédiatement à ces groupes et à toute la
société, la satisfaction culturelle que la société
demande. Et peut-être, à ce moment-là, ceci exigerait des
réformes très concrètes au niveau du ministère, sur
lesquelles on pourra peut-être revenir. Le ministre en a fait état
dans son exposé, quand il parlait, par exemple, de diffusion,
d'équipement culturel, d'animation culturelle. Mais, ces moyens me
semblent encore assez timides, ils me semblent très préliminaires
encore. Je me demande s'il ne faudrait pas penser à l'équivalent
de ce que la commission Rioux a fait pour l'enseignement des arts à
l'école, de ce que la commission Parent a fait pour
l'éducation.
Il me semble, en tout cas, qu'il y a là un problème
très sérieux, même s'il n'apparaît pas à tout
le monde d'une façon aussi évidente, si le gouvernement ne veut
pas que s'agrandisse encore le fossé qui existe entre le pouvoir et les
citoyens. On a déploré trop souvent cette distanciation trop
grande entre les élus, entre l'appareil administratif, l'appareil
étatique, et les citoyens. Voilà précisément un
domaine où cet écart peut être noté, observé
et où il peut y avoir des conséquences dangereuses. J'attirerais
donc l'attention du ministre sur cet aspect très important de nos
sociétés contemporaines et en particulier au Québec,
où, en plus de ces caractéristiques modernes de nos
sociétés, il y a également un côté culturel
qui rend encore plus impérieux, plus urgent, l'exécution d'une
politique en ce domaine.
Je limiterai donc mes remarques liminaires à ces trois accents,
à ces trois priorités et j'attends avec intérêt les
commentaires du ministre sur ces trois orientations.
M. LE PRESIDENT: Mes commentaires seront très brefs à ce
moment-ci. Au début, avant que le député n'arrive, j'avais
demandé ou suggéré que les représentants des
différents partis soient assez brefs dans leurs commentaires du
début en réponse à l'entrée en matière du
ministre.
Je devrai, je pense, et le député reconnaîtra le
droit de la présidence, à ce moment-ci tenir compte des
différentes observations qu'il a faites et, advenant les
différents articles ou sous-articles, je devrai tenir compte dans
l'exposé de ces faits de l'exposé qu'il voudra faire à ce
moment-là puisque déjà c'est fait à l'entrée
en matière. Je pense que le député de Chicoutimi, qui a
déjà parlé, et le député de Richmond ont
suivi cela à la lettre. Je n'ai pas voulu interrompre des avancés
très savants et puisque vous n'étiez pas ici à ce
moment-là, je préviens donc qu'une fois que nous aurons entendu
le ministre, nous allons procéder à l'étude de l'article
1: Administration. La parole est au ministre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, j'ai écouté
les remarques et critiques des trois partis avec intérêt. Je dois
dire que, sur certains points, je m'accorde avec eux, en particulier sur les
limitations qui nous sont posées par les restrictions
budgétaires. Il reste cependant que ce ministère, comme on le
sait, est un jeune ministère et qu'il y a quand même certaines
priorités au Québec auxquelles on a voté des budgets
substantiels et qui font qu'effectivement celui dont nous disposons est
beaucoup trop limité. Le député de Chicoutimi voulait
savoir ma conception de la culture. J'ai pensé qu'il comprendrait,
lorsque je me suis exprimée au début, que si je mentionnais les
différentes fonctions de l'action culturelle, c'est donc que je
considérais que c'étaient les fonctions sur lesquelles je devais
me pencher et que c'était, à mon sens, un peu la
définition du travail d'un ministre de la culture.
Si on cherche des définitions, et je pense que mes
collègues seront d'accord avec moi-là-
dessus il y a d'innombrables définitions de la culture et
même un certain académicien a écrit un livre de la culture
qui a été publié récemment. On constatera que
l'auteur en a trouvé plusieurs, et qu'en regardant un ministère
dont les préoccupations jusqu'à un certain point sont
variées, il est possible de trouver de nombreuses définitions. Je
pense que le député de Chicoutimi acceptera que je n'entre pas
dans les différentes définitions de la culture.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas ce que j'ai demandé. J'ai
demandé quelles étaient les orientations, la conception du
ministre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ma conception, mes orientations. On a posé
la question de la même façon, un autre orateur m'a demandé
s'il y aurait de nouvelles orientations. Je dois dire que déjà
j'ai pris connaissance, entre autres, des débats antérieurs
à l'occasion de la défense des crédits. Mon
prédécesseur avait fait part des politiques et des orientations
du ministère. Je compte bien travailler à l'évolution de
ces politiques qui ont déjà été
énoncées. Mais, messieurs, j'ai l'habitude de travailler dans le
concret et, dans les autres ministères où j'ai oeuvré,
c'est un peu ce que j'ai fait. Pour ma part, je ne crois pas qu'il soit
tellement utile de s'éterniser sur les définitions
philosophiques, mais de procéder à l'action. En ce qui me
concerne, si je devais définir la culture, pour moi, cela devient
à certains moments, un mot synonyme d'accessibilité.
Je pense que, dans le Québec, et on ne peut jeter la pierre
à personne, mais depuis très longtemps cette accessibilité
n'a pas été ce qu'elle aurait dû être et il n'y a pas
de doute qu'avec les fonctionnaires qui travaillent en collaboration avec moi,
nous tenterons d'accroître cette accessibilité, d'une part, du
public aux arts et d'autre part pour les artistes qui désirent se
former, qui désirent avoir la chance de se perfectionner.
Pour ce qui est des rapports, il y en a que nous pouvons produire, entre
autres, le rapport des comités consultatifs. Il nous fera plaisir d'en
donner une copie aux membres de la commission. Je pense qu'il serait
peut-être plus utile de commencer l'étude des différents
articles du budget et s'il y a des questions spécifiques que mes
collègues veulent poser, je tenterai d'y répondre.
Pour avoir pris connaissance de défenses de budgets
antérieurs, si je prenais l'exemple sur le député de
Chicoutimi, lors de sa première défense des crédits, je me
souviens qu'il n'était pas tellement loquace. Et, par prudence, je
serais peut-être portée à suivre son exemple
là-dessus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je remercie madame.
Madame avait noté que je n'étais pas tellement loquace, mais
c'est qu'auparavant je ne m'étais pas permis de commettre des articles
qui étaient des énoncés de politique avant que d'assumer
la responsabilité qui m'avait été confiée. Je
m'étais même permis d'aller fumer alors que notre regretté
collègue, M. Laporte, faisait une intervention assez vigoureuse, que
j'écoutais d'ailleurs avec beaucoup d'attention tout en fumant.
Alors, si madame le veut bien et M. le Président, nous allons
commencer par les services administratifs, à l'article 1:
Administration. J'aimerais, avant de procéder, faire observer que si je
dis quelquefois le ministre, je sous-entends toujours madame le ministre, pour
que nous puissions procéder rapidement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous êtes gentil, mais ce n'est pas la
peine; je suis habituée à me faire appeler madame et
monsieur.
Administration Services Administratifs
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je l'emploie au masculin. Alors, je vais
demander au ministre de nous dire quelle est actuellement la situation de son
cabinet personnel au ministère des Affaires culturelles, quelles sont
les personnes qui sont membres de son cabinet.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a Benoît Fleury, adjoint aux cadres
supérieurs; à mon cabinet, il y a Jean-Paul Malo,
secrétaire particulier; Michel Lapalme, secrétaire
particulier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que M. Lapalme est toujours votre
secrétaire particulier, parce que quelqu'un...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Lapalme est mon secrétaire particulier
en ce moment, mais nous savons qu'il désire se rapprocher de sa famille
à Montréal et qu'il y a des possibilités qu'il y ait un
changement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il n'était pas ou ne devait
pas être nommé à l'artisanat?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'a jamais été question qu'il
soit nommé à l'artisanat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les rumeurs des journaux sont fausses.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme bien d'autres, en effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous avez M. Fleury comme...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Fleury, adjoint aux cadres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est le secrétaire de
presse?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, en ce moment. Evidemment, lorsque je suis
arrivée au ministère, j'ai amené des gens, des
collaborateurs qui travaillaient au ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche, à mon cabinet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et M. Cloutier en a amené aussi.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et M. Cloutier a amené ceux qu'il avait
avec lui, ce qui explique un certain nombre de changements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a donc trois personnes, M. Fleury, M.
Malo et M. Lapalme à votre cabinet; à part, évidemment, le
personnel de bureau. Est-ce que vous avez une réceptionniste au bureau?
C'était Mme Rhéaume.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elle a suivi le ministre qui est maintenant
à l'Education. Je crois qu'elle est intégrée, sauf erreur,
au sein de ce ministère. J'avais déjà une
réceptionniste qui m'a suivie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mme Rhéaume est dans la liste des
personnes dites disponibles et elle travaille chez elle, c'est-à-dire
qu'elle n'a pas d'occupation à l'heure actuelle. Je voulais savoir si
c'était le ministre qui est devant nous qui lui avait demandé de
se retirer ou si c'était l'ancien ministre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne l'ai jamais rencontrée, je ne
connais pas Mme Rhéaume. Je me souviens, par exemple, que lorsqu'il a
été question de la mutation, j'avais moi-même une
réceptionniste à mon ministère et, à ce
moment-là j'ai laissé savoir qu'elle me suivrait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui est normal. On a du bon personnel, on
cherche à l'emmener avec soi. Au bureau des sous-ministres, il n'y a pas
eu de changement. Il y a M. Gariépy qui est le nouveau sous-ministre
adjoint...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, effectivement, c'est M. Gariépy.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... depuis déjà quelque temps.
Il y a M. Frégault qui est toujours là, comme l'an passé.
A la catégorie: Traitements, salaires et allocations, combien y a-t-il
de postes au total au ministère des Affaires culturelles?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au total, au ministère des Affaires
culturelles?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Combien y a-t-il de postes remplis?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au 1er avril 1972, il y en avait 680.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des postes à
pourvoir?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a évidemment des postes vacants
à différents endroits. Je ne sais pas si nous pouvons vous
donner... Il y a 61 postes vacants incluant les nouveaux postes qui sont au
nombre de 34.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'article 1: Services administratifs,
combien y a-t-il de postes à pourvoir?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a 7 postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ce sont des postes cadres ou des
postes de personnel de bureau?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un poste pour un adjoint aux cadres
supérieurs et les autres sont des employés de bureau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et cet adjoint aux cadres supérieurs,
quelle est la fonction qu'il devra occuper?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il sera directeur des budgets-programmes.
M. CARDINAL: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Sur le même sujet.
M. CARDINAL: Oui, mais ma question est très
générale parce que nous ne pourrions pas, je pense, la relier
à un article particulier. C'est pourquoi je profite de l'article 1, de
la catégorie 1. Je pense que le rapport annuel du ministère
dépend de l'administration du ministère et reflète cette
administration, il reflète les orientations, etc. J'ai pris connaissance
du dixième rapport annuel qui est le dernier, je pense, qui a
été signé par le prédécesseur du ministre
actuel, ce qui explique d'ailleurs certains changements dans le personnel que
l'on vient d'invoquer. Ce n'est pas une question. C'est une suggestion que je
fais au ministre. Nous avons, à certaines commissions, celle de
l'éducation notamment, souligné la qualité de
présentation remarquable du rapport annuel du ministère de
l'Education, cette année, par rapport à celui des années
antérieures. Je ne critique pas la tenue littéraire du rapport,
ni la maquette qui est en page frontispice mais, comme il s'agit du
ministère des Affaires culturelles, je souhaiterais que l'éditeur
du Québec et le ministre des Finances permettent au ministre responsable
présentement de faire le même effort qu'a pu réussir,
malgré les difficultés, le ministère de l'Education. Ces
rapports qui, autrefois, étaient souvent présentés d'une
façon fort ennuyeuse, à
cause de contraintes souvent budgétaires ou de normes
établies arbitrairement par des gens qui n'étaient pas du
métier, il me paraît important, dans un ministère comme
celui des Affaires culturelles et je fais le voeu que madame le ministre
réussisse à avoir, comme le ministère de l'Education, non
seulement un texte mais des illustrations, des schémas et
peut-être même aller plus loin. Je pense ici à une revue
comme "Culture Vivante" qui se présente très bien et d'une
façon beaucoup plus intéressante que la présentation
matérielle du rapport du ministère des Affaires culturelles.
C'est un voeu que j'émets souhaitant que le ministre fera les efforts
nécessaires pour le réaliser.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je prends avis de vos recommandations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame...
M. LE PRESIDENT: Un instant s'il vous plaît. C'est peut-être
sur la même question?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est sur la même question. Je n'avais
pas terminé. A l'article 1: Services administratifs, apparaît le
nom de M. Charles-Eugène Bélanger. Est-il toujours à son
poste de directeur général de l'administration?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Matte est ici. M. Paulette est toujours
directeur de l'information?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Mlle Lemay est toujours conseiller
juridique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est question d'un changement, d'une mutation
qu'elle a demandée.
M. CARDINAL: Elle avait été prêtée par le
ministère de la Justice.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui et justement la conseillère juridique
que j'avais au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
me suivrait probablement, remplacerait Mlle Lemay. Elle s'appelle Mlle
Mercier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, je sais bien. Est-ce que le chef
comptable, M. Paradis, est toujours-là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, il est toujours là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Depuis combien de temps est-il là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est possible que ce soit depuis plus de deux
ans.
M. CARDINAL: Plus de deux ans. Est-ce que je peux faire une suggestion?
A cette commission, on a permis parfois aux fonctionnaires, sur des questions
très précises comme celle-ci, de répondre directement
plutôt que le fonctionnaire nous le dise à l'oreille...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je n'ai pas objection, vous savez.
M. CARDINAL: Alors, comme le ministre le désire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, ça va très bien. Quand on
arrive à un ministère pour une première fois, je pense
bien qu'on ne s'attend pas à ce qu'on ait la science infuse.
M. CARDINAL: Ce n'est pas que je ne croie pas que le ministre ne puisse
pas répondre, mais sur des questions très précises, il
peut arriver que le fonctionnaire...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, oui, ah! si ça demande une longue
explication, d'accord, vous êtes gentil.
M. CARDINAL: Disons que je distingue les idées politiques des
questions purement administratives.
M. LE PRESIDENT: Disons que nous allons laisser à la
discrétion du ministre le droit de répondre elle-même,
d'abord, et si elle juge opportun, elle demandera à un fonctionnaire de
le faire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est la première fois qu'on nous fait une
si belle offre, M. le Président, j'en prendrai avantage si l'occasion se
présente.
M. CARDINAL: Je vous remercie, madame, de le prendre ainsi.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, est-ce que je pourrais demander au
ministre si le service de planification et de recherche existe toujours, et
sinon que sont devenus les douze fonctionnaires qui faisaient partie de ce
service?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce service existe toujours.
M. LAURIN: Est-ce que le ministre pourrait nous dire les travaux que ce
service à entrepris?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que je peux
compléter la question de mon collègue...
M. LAURIN: D'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Enfin, la compléter, c'est
prétentieux, mais où apparaît exactement le service de la
planification?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il a été fusionné, M. le
Président, à l'administration.
M. LE PRESIDENT: La question est bien dans l'ordre. Vous m'excuserez, je
me demandais si ça ne se rapportait pas à un autre
sous-article.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors, ce service de recherche et de
planification a entrepris plusieurs études. Est-ce que vous
désirez avoir une liste des études et s'il y a...
M. LAURIN: Celles qui sont terminées, celles qui sont en cours et
les nouvelles qui ont été entreprises.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y en a une en particulier, une étude
sur les conditions de vie et le statut social des artistes à
Montréal. Cette étude n'est pas terminée, l'étude
est en cours présentement. Il y a eu à cette occasion environ 400
questionnaires envoyés à des artistes. Il y a certaines
réponses d'entrées et ça va être traité
évidemment.
M. CARDINAL: Artiste est dans quel sens? Est-ce qu'on parle d'artistes
lyriques, d'artistes de scène, d'artistes...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans les arts plastiques.
M. CARDINAL: Ah bon!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est réservé aux
arts plastiques ou aux écrivains, à tous les autres? Surtout les
arts plastiques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il s'agit des arts plastiques, en
l'occurrence.
M. CARDINAL: Ce qui me surprend, c'est que, si je suis bien
informé, les écoles de beaux-arts sont passées au
ministère de l'Education. Est-ce qu'il y a relation entre le
ministère de l'Education et les Affaires culturelles quant à
cette étude entreprise?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a une étude qui est au niveau
scolaire et de l'enseignement et qui, évidemment, répond aux
besoins du ministère de l'Education.
M. CARDINAL: Dans le domaine des arts plastiques, ce n'est pas de
l'éducation comme dans d'autres domaines parce que c'est l'art de faire
et, par conséquent, l'on peut difficilement distinguer la partie des
études, même si au bout de trois ans il y a un diplôme qui
est accordé, de la partie, si vous voulez, "fabrication" qui est le
propre de l'artiste, surtout en arts plastiques, et c'est pourquoi je posais
cette question de concordance entre deux études pouvant exister dans
deux ministères.
M. LE PRESIDENT: La question existe toujours, j'attends qu'on y
réponde avant qu'on aille à autre chose.
M. LAURIN: Les études en cours, on n'a pas
mentionné...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais j'aimerais compléter cette
question de l'étude sur les artistes.
Est-ce que cette étude porte sur le statut de l'artiste au
Québec, ses problèmes de création, de distribution ou
appelons ça de vente de ses oeuvres, de ses relations avec le public?
Quel est le sens, l'orientation générale de cette étude
qu'on a commandée?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est sur le statut socio-économique de
l'artiste. Par exemple, ses revenus, et le reste.
Il y a une autre étude qui fait l'inventaire des
équipements culturels.
M. LAURIN: Des équipements?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Culturels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans tout le Québec, ça?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CARDINAL: Tant privé que public, venant du
fédéral et du provincial?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que c'est surtout au niveau des centres
culturels, de tout l'équipement qui se trouve sur place.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a coordination entre les études sur
l'équipement culturel que fait le ministère des Affaires
culturelles ici au Québec et les travaux qui se font à
l'intérieur du programme de Perspectives-Jeunesse du gouvernement
fédéral? Il y a quand même certaines études qui se
font par le gouvernement fédéral, donc est-ce qu'il y a
coordination entre les ministères?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela dépend de quelle division. Par
exemple, si on pense à l'artisanat, il y a un travail qui se fait dans
ce sens-là mais pas généralement par le
ministère.
M. LESSARD: Est-ce que le ministère s'occupe au moins d'avoir un
rapport de ces études-là qui se font et qui sont financées
par le gouvernement ?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a des rapports, qui sont publics d'ailleurs,
et je suis persuadée que nos recherchistes en prennent connaissance et
utilisent les renseignements qui s'y trouvent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais savoir si cette étude dont
vous parlez et qui porte sur l'équipement culturel... Le
député de Bourget posait une bonne question: Qu'est-ce qu'on
entend par équipement culturel? Vous avez dit qu'il s'agissait de
l'équipement culturel surtout dans les centres culturels. Est-ce qu'on
s'occupe en même temps de savoir quel peut être l'équipement
culturel disponible dans les milieux scolaires et qui pourrait être
utilisé par les citoyens en dehors de ce qu'on appele les centres
culturels comme tels?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Principalement les centres culturels, salles de
concert, salles de théâtre où le public a accès.
M. CARDINAL: Cela comprend les collèges d'enseignement
général et professionnel, les universités, etc., parce que
déjà il existe un équipement qui pourrait être
utilisé d'une façon communautaire dans tous ces endroits?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. LAURIN: Est-ce que l'étude est terminée?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, elle n'est pas terminée.
M. LAURIN: Quand comptez-vous la terminer?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela ne fait pas longtemps qu'elle est
commencée d'ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ces études sont faites par
les fonctionnaires de votre ministère ou si cela apparaîtra au
poste 4 dans les services professionnels? Est-ce que vous avez requis les
services de personnes extérieures au ministère pour faire ces
études ou si ce sont des gens du ministère qui la font?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Jusqu'à maintenant, c'est principalement
les fonctionnaires du ministère, mais il y a peut-être eu quelques
travaux qui ont été donnés à
l'extérieur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On peut attendre à l'article 4.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors, on aura le renseignement pour vous
à l'article 4.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est le même objet?
M. LESSARD: Est-ce que le ministère s'occupe au moins d'avoir un
certain contrôle sur les études qui sont faites par le
gouvernement fédéral? Soit de supervision...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. Supervision, c'est beaucoup dire.
M. LESSARD : Est-ce que cela ne devrait pas être fait?
M. LE PRESIDENT: Ce sont des crédits. On a répondu non
à votre question. Je me demande si on doit tramer là-dessus, je
reviens au député de Bourget.
M. LAURIN: On peut en faire la suggestion quand même, attirer
l'attention du ministre là-dessus. Est-ce qu'il y a d'autres travaux en
cours que ceux qui ont été mentionnés?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont les deux principaux.
M. LAURIN: Mais il y en a d'autres?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y en a d'autres prévus. Avec le
personnel que nous avons, nous sommes quand même limités dans le
nombre d'enquêtes, si nous voulons qu'elles soient vraiment efficaces et
qu'elles répondent à des questions pour lesquelles nous avons
besoin d'avoir une réponse.
M. LAURIN: Les deux études sont donc en cours, ne sont pas
terminées, vous en prévoyez de nouvelles, mais vous n'avez pas
encore défini le mandat exact des nouvelles études ou des
nouveaux travaux que le ministère pourra entreprendre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avions prévu deux études dont
l'une est une consultation de spécialistes sur la situation
économique de l'écrivain au Québec et sur les
répercussions économiques des industries du théâtre,
du cinéma et de la musique. Nous n'avons pas obtenu les crédits
que nous espérions, le montant que nous avons demandé a
été coupé de moitié, avec le résultat qu'il
est difficile de vous dire aujourd'hui exactement quelle étude sera
prioritaire dans notre esprit.
M. CARDINAL: Sur la même question, pour qu'on la vide, une
étude devait commencer sur le statut socio-économique des
artistes. Est-ce que le mot artiste doit se prendre dans le sens de celui qui
exerce officiellement le poste d'artiste ou bien de celui qui a obtenu un
diplôme des beaux-arts autrefois ou des universités
aujourd'hui et qui peut être rendu dans une série de domaines
où, en fait, il n'est pas un artiste autrement que par sa formation?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois qu'on doit le prendre dans le sens
d'artiste professionnel.
M. CARDINAL: Créateur, celui qui exerce justement la fonction de
créateur au moment où vous faites votre enquête.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que madame pourrait me dire si cette
étude a été commandée à la suite des
nombreuses représentations qui ont été faites depuis
longtemps et répétées par les artistes qui oeuvrent dans
le domaine des arts plastiques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je m'excuse...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que cette étude fait suite aux
nombreuses demandes qui ont été faites, aux revendications,
doléances qui ont été exprimées par les artistes
à maintes reprises?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, sûrement et...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais quel est le but de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Lorsque je mentionne l'artiste professionnel, il
faudrait peut-être, pour être plus précise, que j'ajoute
reconnu par son association.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, cela groupe par exemple l'association
des sculpteurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Graveurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Graveurs, mais, entre autres, l'association
des sculpteurs, qui a fait souvent beaucoup de bruit. Maintenant, au terme de
toutes ces études, quelle pourra être l'utilisation, ] 'objectif
que vous vous proposez, que vous vous êtes fixé en commandant ce
type d'étude?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Avant de leur apporter de l'aide, il faut
déterminer la forme de cette aide et nous croyons que les
réponses que nous recevrons de cette enquête seront de nature
à nous éclairer.
M. LAURIN: Je voudrais poser la même question sur le mandat, le
but que vous poursuivez dans l'autre étude, qui porte sur les
équipements culturels, l'objectif que vous vous êtes
fixé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que c'est justement aussi de voir si on
répond à la demande dans différentes régions de la
province et d'en obtenir la meilleure utilisation possible. Il peut arriver
peut-être qu'il y ait certain dédoublement, qu'il y ait d'autres
régions où vraiment il y a des lacunes. On sait qu'il y a des
régions qui sont moins favorisées que d'autres et il faut y voir.
C'est une question un peu de besoins, de moyens à déterminer,
pour que la politique que nous ayons soit la plus équitable possible
pour desservir les différents segments de la population.
M. LAURIN: L'an dernier, votre prédécesseur disait dans
son discours liminaire et en particulier au service de la planification et de
la recherche qu'il fallait rapprocher le concept de culture du concept de
loisir et du concept de communication et qu'il avait l'intention d'entreprendre
des études très concrètes pour voir comment ces concepts
de culture, loisir et communication pouvaient s'articuler de façon qu'on
puisse les concrétiser le plus rapidement possible. Est-ce que vous avez
repris à votre compte cette volonté de votre
prédécesseur? Est-ce que vous avez posé des gestes pour
qu'une étude soit entreprise sur ce sujet en collaboration avec par
exemple vos collègues des ministères des Communications et de
l'Education?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les reprendre, c'est beaucoup dire puisque
déjà, nos demandes à la Trésorerie ont
été quand même réduites. Alors, il faudra agir
à l'intérieur du budget que nous avons pour en tirer le meilleur
profit.
M. LAURIN : Est-ce que ceci a quand même fait l'objet de
consultations avec vos collègues de l'Education et des Communications
qui, eux, possèdent peut-être les crédits que vous n'avez
malheureusement pas, de façon qu'un projet commun puisse être
intitulé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je n'ai pas encore eu ce genre de consultation.
D'ailleurs, je dois dire que les premiers mois et je ne peux pas dire
qu'il y a eu plus que cela ce fut surtout une consultation au niveau des
principaux intéressés, des artistes, dans les différents
domaines. J'ai rencontré, depuis la mi-février, une
quantité extraordinaire de gens qui avaient des problèmes
sérieux dans les divers milieux où vraiment nous avons une
responsabilité. J'ai pensé rencontrer ces gens. Et après,
lorsque vraiment nous pourrons voir clair dans les différentes
requêtes qui me sont faites, agir en collaboration avec les
différents ministères. Effectivement, il y a certaines demandes
que j'ai déjà orientées à d'autres ministres
responsables. Je pense qu'un travail de collaboration s'impose et c'est
seulement en le faisant qu'on peut réussir pleinement à
répondre à certains besoins, surtout avec les moyens
budgétaires
limités que nous avons au ministère des Affaires
culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre, à ce
propos-là, a été contacté récemment par le
ministre des Communications qui nous disait, hier soir ou ce matin, qu'il
devait créer un comité interministériel afin, justement,
de réaliser cet objectif d'une utilisation maximale de tous les moyens
techniques ou autres qui existent et qui sont mis à la disposition des
divers ministères?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Remarquez, je n'étais pas aux discussions
qui sont intervenues, hier, entre mon collègue, le ministre des
Communications, qui est ici justement cet après-midi, et peut-être
le député de Chicoutimi. Mais, je dois dire qu'on n'a pas encore
communiqué avec moi à cet effet. C'est évident que nous
voulons obtenir un rendement maximal et que ce n'est rien de nouveau d'avoir
des comités interministériels pour tenter de régler des
problèmes, pour trouver les meilleures solutions. Cela ne me
surprendrait pas du tout que l'on me fasse cette demande.
M. LE PRESIDENT: Dans ce même ordre d'idées hier le
ministre des Communications a expliqué assez longuement ce programme. Je
ne voudrais pas qu'on s'éternise, à ce moment-ci. Si vous le
voulez, avec un peu de coopération, peut-être s'il y avait une
autre question puisque déjà la chose...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement.
M. LE PRESIDENT: Oui, M. le député, je comprends.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. LE PRESIDENT: Non, il n'y a pas de règlement.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement.
M. LE PRESIDENT: Il n'y a pas de règlement, à ce
moment-ci.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement. Il y a un
règlement ici.
M. LE PRESIDENT: Non, il y a une question de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous allez donner votre directive et je dirai
ce que j'ai à dire après.
M. LE PRESIDENT: C'est ça. Allez-y.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Prési- dent, je tiens à
vous faire observer ceci. Notre intention n'est pas de reprendre la discussion
que nous avons eue avec le ministre des Communications. Nous demandons
simplement à Madame et le ministre des Communications est ici
si elle a été contactée par le ministre des
Communications qui nous a dit qu'il avait l'intention de créer un
comité interministériel. Mon intervention se résume
là. Madame nous donne une réponse. Alors, si vous intervenez
à tout moment pour nous dire: Nous en avons parlé il y a quatorze
jours ou il y a quinze jours, nous ne pourrons pas discuter. Madame nous a
répondu fort aimablement et je suis satisfait de sa réponse.
M. LE PRESIDENT: C'est très bien, excepté que je voulais
prévenir une prochaine question dans le même ordre d'idées,
puisque la réponse avait déjà été
donnée et que vous-même vous étiez présent, hier,
à l'occasion des commentaires du ministre de l'Education. Quant à
intervenir à tout moment, non, je n'interviens pas à tout moment.
On gardera le débat, si vous voulez, à l'intérieur des
Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous sommes à l'intérieur des
Affaires culturelles puisque nous avons évoqué ce
problème-là.
M. CARDINAL: M. le Président, si vous me permettez, sur le
même sujet non pas des communications, mais de l'équipement
d'où nous sommes partis, ce qui me frappe c'est un commentaire et
non pas une question à poser au ministre c'est que dans le
domaine des municipalités, des équipements ont été
constitués, en même temps et souvent, au niveau paroissial.
Au plan scolaire, je suis un des premiers à savoir que des
équipements ont été établis. Si bien que nous
avons, tout simplement dans ces trois domaines, sans oublier les contres
culturels qui sont venus en 1967 du fédéral, une telle
multiplication à certains endroits de commodités qu'il y a des
endroits où des choses ne sont pas utilisées.
Je ne prends pas des endroits comme Montréal, je prends
simplement un comté comme le mien où il y a deux polyvalentes qui
offrent des commodités en plus des centres de loisirs qui existent dans
chacune des municipalités, centres de loisirs qui sont pris dans le sens
de loisirs et culture. D'ailleurs, je pense qu'à ce moment-là, le
ministre ne me contredira pas.
C'est pourquoi je pense que cette étude est très
importante, car le Québec n'a pas les moyens de multiplier, par la
construction d'annexes aux presbytères ou dans les écoles ou dans
les centres culturels, des bâtisses, des amas de briques qui
coûtent très cher en équipement, qui ont un service de la
dette assumé par les contribuables à divers paliers de
gouvernement, au moins à trois paliers, qui sont divisés entre
divers ministères.
Je regrette que depuis longtemps au Québec
et ce n'est pas la faute du ministre actuel ni du gouvernement
qui l'a précédé ç'a été dans
nos habitudes avant de fonctionner par paliers différents et de ne rien
coordonner. Ce n'est pas pour rien qu'on en est venu à rejeter la
planification.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans cet ordre d'idées, si vous me
permettez, si vous avez terminé...
M. CARDINAL: Certainement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est peut-être une des raisons pour
lesquelles, lorsque je me trouvais responsable du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, je trouvais beaucoup plus logique que le
Haut-Commissariat soit lié au ministère de l'Education, à
cause justement de l'équipement qui se trouve sur place. Et c'est une
des préoccupations de notre gouvernement d'éviter les
dédoublements.
C'est un peu dans ce sens-là, sans vouloir me dérober
à ma responsabilité que je trouvais plus logique que le
Haut-Commissariat se trouve là où se trouvait
l'équipement, à l'Education. Evidemment, il y en a
également au niveau des municipalités, mais c'est très
difficile d'éviter un dédoublement qui aurait dû être
évité il y a bon nombre d'années et qui existe quand
même à l'heure actuelle.
M. CARDINAL: Qu'il ne faut pas perpétuer.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je comprends l'opinion que veut émettre le
député de Bagot, c'est le plus possible d'éviter ces
dédoublements. Evidemment, ça ne sert à rien de multiplier
des bâtiments, mais encore faut-il qu'on leur trouve une mission
précise et une utilisation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame le ministre, sur ce sujet, sans
reprendre la discussion que nous avons eue sur le Haut-Commissariat, une des
difficultés, en matière d'équipement, c'est cette fameuse
distinction qui reste toujours absolument impossible à définir de
façon précise, entre culture, loisirs, sports.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est parce que, très souvent, on voit la
culture définie comme le mieux-être.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quand on considère le nombre d'heures de
loisirs que nous aurons dans l'année x...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela crée des difficultés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On sait fort bien qu'il y a un lien entre toutes
ces choses.
M. CARDINAL: Au niveau de l'éducation, il y a des commissions
scolaires qui, parce qu'elles sont responsables, je pense à
certaines commissions scolaires d'Outremont ferment tout simplement
toute la bâtisse, y compris l'accès à tout ce qui peut
servir en salles de culture durant la période d'été, pour
des raisons d'assurance ou toute autre raison qui ne paraissent certainement
pas valables.
M. LESSARD: Dans le même sens, M. le Président, c'est
justement là le problème que nous vivons en particulier dans des
régions comme la mienne, où différents organismes ne
peuvent pas véritablement s'organiser parce qu'ils n'ont pas les moyens
financiers de le faire. Malheureusement, les organismes qui sont
déjà véritablement équipés, comme les
commissions scolaires, ne rendent pas disponibles cet équipement soit
aux municipalités, soit aux organismes...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais vous ferez ces représentations, M. le
Président, aux commissions scolaires, c'est-à-dire au ministre
responsable.
M. LESSARD: Madame le ministre, je suis bien d'accord, mais il serait
très important que ce comité interministériel, qui serait
formé du ministère des Affaires culturelles, du ministère
des Communications et du ministère de l'Education, existe pour
empêcher ces dédoublements d'équipement et surtout pour
faire en sorte que ces différents équipements soient rendus
disponibles à la population.
Et si la population se sent obligée de s'organiser à
nouveau, c'est parce qu'il n'y a pas moyen d'avoir ces
équipements-là. Pourtant dans nos écoles on a bien souvent
de très bons équipements qui ont coûté
énormément cher au gouvernement du Québec et la population
peut difficilement s'en servir.
M. LE PRESIDENT: Avec toutes mes excuses au' député de
Chicoutimi, je ne veux pas intervenir inutilement. Nous avons ici devant nous
l'article Administration et je vois le poste Affaires culturelles... il
faudrait tout de même rester à l'intérieur...
M. LESSARD: M. le Président, nous étions à discuter
d'une étude...
M. LE PRESIDENT: ... mais on passe des commissions scolaires au
ministère de l'Education, aux Communications. Il faudrait revenir...
M. LESSARD: M. le Président, nous étions à discuter
d'une étude que le ministère a entreprise concernant les
équipements. Il m'apparaït que, lorsque nous discutons des
crédits d'un ministère, nous devons avoir la possibilité
de faire des suggestions det d'apporter au ministre
certains problèmes culturels que nous vivons dans nos
régions...
M. LE PRESIDENT: En ce qui regarde...
M. LESSARD: ... et c'est exactement ce que nous faisons en
matière culturelle et nous demandons au ministre de communiquer avec les
autres ministères qui sont en même temps des responsables, quand
même, de la culture, pour rendre disponibles ces
équipements-là.
M. LE PRESIDENT: Le ministre vous a répondu tout à
l'heure...
M. LESSARD: Je pense que nous sommes complètement dans
l'ordre.
M. LE PRESIDENT: Le ministre vous a répondu que c'était
d'accord.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur cette question, si vous permettez, M. le
Président, il semblerait qu'il y a quand même des commissions
scolaires qui collaborent très bien. Cela dépend peut-être
des régions; évidemment, il faudrait peut-être que dans les
localités les gens s'en mêlent, interviennent auprès des
responsables localement pour obtenir la possibilité d'utilisation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'où la nécessité, M. le
Président, et c'est parfaitement dans l'ordre, de faire la suggestion au
ministre...
M. LE PRESIDENT: On en décidera.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... dans le cadre de cette étude qui a
été commandée et qui n'est pas terminée, je
suggérerais au ministre qu'elle soit beaucoup plus compréhensive
en ce sens qu'on ne s'occupe pas de faire l'inventaire uniquement des centres,
de ce qui existe dans les centres culturels, les centres culturels existants
mais qu'on aille aussi voir ce qui existe dans les commissions scolaires, dans
les municipalités et dans certains organismes privés et
semi-privés qui ont un énorme équipement et qui...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Notre étvde couvre justement ça, M.
le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis très content, ça
répond à ma demande.
M. HOUDE (Fabre): Me permettez-vous une petite intervention sur ce
sujet. J'ai entendu un peu la conversation concernant les équipements,
que ce soit dans le domaine du loisir ou dans le domaine des sports ou de la
culture, je pense qu'il est peut-être temps aussi au Québec de
cesser d'être seulement pessimiste quant à l'utilisation de ces
facilités. Je pense qu'on doit dire très honnêtement et
très objectivement que, dans la plupart de nos régions, dans la
plupart de nos complexes scolaires en particulier, là où il y a
des théâtres, des gymnases, des piscines, de plus en plus il y a
une amélioration assez extraordinaire.
Je pense, et j'en fais une modeste suggestion au ministre et ça
devrait s'adresser également à d'autres ministères, qu'on
hésite plus ou moins à donner une subvention à une troupe
de théâtre, une chorale, un orchestre, on hésite plus ou
moins à donner une subvention à une équipe de hockey ou de
basketball ou à un groupe qui fait de la philatélie. Il y a des
mécanismes prévus et, ordinairement, ces organismes-là,
ces associations reçoivent assez facilement des subventions.
Je me demande si, dans l'avenir, on ne devrait pas prévoir pour
certaines régions des subventions spéciales à
l'association ou au syndicat des concierges. Cela peut paraître terre
à terre à une table où on discute de culture mais si vous
connaissez le moindrement le sujet et que vous voulez être
pratico-pratique, vous allez réaliser que quatre fois sur cinq, pour ne
pas dire 4.9 sur 5, quand une école est fermée, quand un
théâtre est fermé, quand une salle de laboratoire de
langues ou peu importe les facilités qui ont coûté des
millions sont fermées et ne sont plus à la disposition du public,
ce n'est ordinairement pas à cause des animateurs, très souvent
ce n'est pas à cause des commissaires d'écoles, on revient
toujours à l'éternel problème de concierge. Cela fait
vingt ans, dans mon cas, que je l'entends; je le disais à mon
collègue tantôt, je me souviens de certains congrès dans le
monde du loisir, il y a une vingtaine d'années où il y avait des
ateliers de travail intitulés "Le cadenas". On parlait de ça il y
a vingt ans. Vingt ans après on parle encore de faire ouvrir les
écoles, ouvrir les cours d'école, mettre à la disposition
du public des commodités.
Je pense que, lorsqu'on donne une subvention à une troupe de
théâtre c'est peut-être ma suggestion qui est
dans le petit protocole d'entente entre votre ministère et la troupe de
théâtre, un montant spécifique, pas pour les costumes, pas
pour les décors, pas pour les professeurs, mais pour payer le
concierge... Vous avez beau leur donner tous les costumes, tous les
décors, tout l'éclairage que vous voulez, s'ils n'ont pas la
salle pour répéter ou jouer leur pièce et si la raison en
est le concierge, mon Dieu! qu'on le prévoie en subventions, dans un
article particulier ou qu'on donne carrément aux syndicats les
concierges, si cela existe. Je sais que cela existe dans certains domaines,
dans certaines villes. Qu'on permette cette possibilité et vous
réaliserez qu'après vingt ans, peut-être on cessera de
parler de ce fichu problème qui en est un authentique, qui est
même nord-américain.
Si vous avez lu des revues récemment, comme Life où on
montrait, par exemple, une cour d'école assez extraordinaire, avec un
équi-
pement fantastique au point de vue sportif à l'intérieur
de la cour... On avait dessiné un immense cadenas, on voyait un grand
adolescent appuyé sur la porte de la cour d'école, avec un ballon
qu'il tenait dans son dos et c'était écrit: "Please, don't fence
me out". Cela a été publié dans toutes les grandes revues
à travers l'Amérique. Qu'on cesse de parler seulement de grandes
théories et que quelqu'un, quelque part, dise: Si le problème est
encore le cadenas après vingt ans de discussion, si c'est vrai que les
concierges... Et je les comprends les concierges; ils ne sont pas
obligés de travailler le soir, gratuitement. Je les comprends de vouloir
être payés pour travailler le soir, mais $6, $7 ou $8 dollars par
soir, pour trois répétitions par semaine, ce qui me semble
à peu près normal pour une petite troupe de théâtre,
cela fait $21 ou $25 dollars par semaine. Multipliez cela par peu importe
l'orgagnisme, vous vous rendrez compte que c'est un article drôlement
important que celui de pouvoir faire ouvrir la porte de l'école, la
porte du théâtre ou encore du laboratoire de langues.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons présenter une loi du
cadenas.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y en a déjà eu une.
M. LAURIN: Je ne sais pas si vous voulez passer au sous-article 2 de
l'article 1.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 1 de l'article 1.
Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 3: Services de transport et de
communication.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous donner
quelques détails sur les transports et communications? Ce n'est pas le
ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur la somme prévue, il y a...
M. CARDINAL: C'est le transport et les communications des
fonctionnaires.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le transport des fonctionnaires et des ministres.
Et cela comprend également les publications du ministère
dont...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela comprend quoi?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: "Culture Vivante". Nous sommes bien rendus
à l'article 1, sous-article 1, catégorie 3.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services de transport et de communication.
Vous avez parlé de publications du ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est à cause d'une nouvelle
classification des dépenses.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qu'est-ce que cela comprend exactement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela comprend d'abord les frais de voyage du
ministre et des fonctionnaires, des frais de représentation, le fret et
la messagerie, les télégrammes, les communications et
également, les publications. Le gros montant est aux publications
effectivement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont ces publications?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a "Culture Vivante" qui est la principale et
le rapport annuel qui constitue un article important, la collection
"Civilisation du Québec".
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez nous dire combien a
coûté l'impression du rapport annuel? Et où a-t-il
été imprimé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le rapport annuel a coûté $3,718 et
il a été imprimé à Montréal chez l'imprimeur
Artistic Press.
M. CARDINAL: En combien d'exemplaires?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En 2,000 exemplaires.
M. CARDINAL: Alors, l'observation que j'ai faite au début au
ministre, je la refais. Pour ce prix-là, je pense qu'on pourrait faire
un effort.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Remarquez qu'une des questions que j'ai
posées lorsque je suis arrivée au ministère, concernant
justement le coût, était: Est-ce un coût qui se compare aux
prix qui ont été payés les autres années?
Apparemment c'est tout à fait dans l'ordre.
M. CARDINAL: Enfin, ne discutons pas de technique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mêmes normes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais sur l'originalité de
présentation pour un ministère de la culture, je m'accorde sur la
suggestion du député.
M. CARDINAL: Dans le fond, avec le même
papier vous pourriez avoir une présentation différente. Le
coût est beaucoup plus, si vous voulez, dans l'impression que dans la
maquette ou toute autre chose, je pense.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sujet de Culture Vivante, quelle a
été, l'an passé, au cours du dernier exercice, la
périodicité de Culture Vivante et le nombre d'exemplaires
publiés et le coût moyen par exemplaire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député sait que la revue est
publiée à tous les trois mois. Je peux donner les dates si on le
désire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai vu des dates, le 1er mars...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Juin, septembre, décembre et mars.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce le dernier?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le dernier est du 24 mars 1972.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les coûts moyens de Culture Vivante?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le coût moyen serait environ $4,800.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $4,800. Est-ce que le nombre d'abonnements
s'est accru ou si ça demeure un peu stationnaire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le nombre d'abonnés est de 3,500.
Naturellement c'est variable. Il ne semble pas y avoir tellement d'augmentation
mais c'est une...
M. CARDINAL: De toute façon c'est relativement peu important
parce que toute revue ne vit jamais des abonnements mais ne vit que de ce qu'on
appelle des "by-products" c'est-à-dire s'il y a des annonceurs ou des
commanditaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ici, M. le Président, je pose la
question au ministre parce que l'an dernier le ministre des Affaires
culturelles nous avait dit qu'il entendait, enfin, changer la politique des
publications du ministère notamment en ce qui concerne Culture Vivante.
Il nous avait dit à la suite d'une suggestion que je lui avais faite, et
c'était aussi mon intention d'en faire une revue certes de prestige,
mais une revue, peut-être plus accessible parce qu'elle est quand
même un véhicule très important. Nous avions insité
notamment sur ceci qu'il y avait une qualité de papier qui est bien
évidente, une présentation qui est toujours très bonne.
Mais, est-ce que cette revue, dans votre conception à vous, madame,
correspond aux objectifs de l'accessibilité dont vous parliez tout
à l'heure?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Personnellement, je trouve la revue excellente.
Elle ne répond peut-être pas entièrement à ce souci
d'accessibilité. Par ailleurs, il s'agit d'articles de
spécialités qui est peut-être moins accessibles à
toute une population.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est justement là-dessus que nous
avions discuté.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est possible que mon
prédécesseur, s'il était encore au ministère,
aurait des choses à vous dire là-dessus. Personnellement, j'ai
bien l'intention de me pencher sur ce problème sans faire aucune
promesse. S'il y a possibilité de la rendre plus accessible et que son
tirage soit augmenté, je vais tenter de le faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en avions discuté l'an
passé, je le rappelle au ministre et j'en fais à nouveau la
suggestion parce que moi-même trouvant la revue très belle, je la
trouve quand même hermétique en raison de la nature des articles.
J'aurais aimé que les articles fussent plus accessibles, si vous voulez,
que ce soit un véhicule qui rejoigne un plus grand nombre de
personnes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Par ailleurs, si on compare cette revue avec
d'autres émanant de ministères dans d'autres provinces ou pays,
je pense qu'on se rend compte que la même difficulté existe
ailleurs. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas tenter de la
résoudre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, d'accord!
M. LAURIN: Je voulais, M. le Président, insister sur le
même aspect et me référer, justement, aux discussions qui
avaient eu lieu l'an dernier et qui portaient encore une fois, comme l'a dit le
député de Chicoutimi, non seulement sur Culture Vivante mais sur
l'ensemble des publications du ministère.
Je voulais y revenir en rapport avec ce que vous avez dit au
début, sur la politique générale d'accessibilité
à la culture, de définition de la culture. Je voudrais savoir si,
dans l'année qui s'est terminée, des mesures ont
été prises, des comités d'étude ont
été formés pour étudier tout ce
problème.
Je comprends qu'étant donné peut-être votre
arrivée récente au ministère vous n'avez pas eu le temps
d'y accorder votre réflexion personnelle. Mais, conformément
à la promesse que nous avait faite le ministre l'an dernier, est-ce que
des mesures ont été prises, des jalons ont été
posés?
Incidemment, j'aimerais demander quel est le comité de
rédaction de cette revue.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au sujet de votre première question, il
n'y a pas eu de comité créé dans ce sens. Je crois qu'il a
pu y
avoir des fonctionnaires à qui on a donné la mission de
travailler dans ce sens.
Je vais donner un exemple: A un moment donné, il y a certains
événements qui influent beaucoup sur le sujet d'une publication.
Par exemple, à l'heure actuelle, le prochain numéro portera sur
la Centrale d'artisanat à qui, comme on le sait, on a confié la
présentation du pavillon du Québec à Terre des Hommes.
C'est à la suite d'un vaste inventaire de l'artisanat à travers
la province qu'on doit présenter une exposition que je crois
extraordinaire et qui fera connaître nos artisans dans toutes les
régions du Québec et qui est susceptible de les faire
connaître également des étrangers, des visiteurs.
Il était, je pense, normal que ce numéro apporte de la
publicité à cette présentation et je crois que là,
on touche peut-être l'accessibilité. J'ai l'impression que c'est
un numéro qui va se vendre très bien et qui va être en
demande.
M. LAURIN: Est-ce que les membres du comité de rédaction
sont engagés à forfait? Est-ce qu'on a pensé à
élargir le comité de rédaction?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des fonctionnaires.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce ne sont que des fonctionnaires jusqu'à
maintenant.
M. LAURIN: Et les collaborateurs?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A l'occasion, il y a des collaborateurs, mais je
pense que dans l'ensemble, ce sont des fonctionnaires.
Les collaborateurs sont évidemment de l'extérieur.
M. LAURIN: C'est juste. Est-ce que les collaborateurs de
l'extérieur sont rémunérés ou si c'est simplement
une collaboration?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ils sont rémunérés, M. le
Président, mais cela peut varier avec l'importance de l'article.
M. LAURIN: Il y a des critères à cet effet?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, il y a des critères.
Le coût payé est d'environ $200 l'article, en moyenne.
Encore une fois, ça peut varier; c'est très difficile de
généraliser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai noté que vous aviez un très
bon caricaturiste dans ce numéro; j'espère qu'on va le garder. Il
est excellent.
La Revue Vie Musicale n'est-elle pas disparue?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, elle a été fusionnée.
Le dernier numéro de Vie Musicale est paru au mois de mars 1972. Le
tirage était de 5,000 exemplaires.
On comptait 600 abonnés. On m'a dit que le budget était
minime, que c'était une revue qui était produite de façon
très artisanale et qu'effectivement les abonnés à notre
autre revue, généralement recevaient aussi celle-là. On a
pensé que, dans l'intérêt des abonnés, dans
l'ensemble, il y avait peut-être lieu de nous concentrer sur la
qualité de notre autre revue. Depuis le temps où cela a
été fusionné, il y a toujours des articles sur la musique
dans les différents numéros des arts.
M. LAURIN: Les vibrations universelles de Stockhausen, par exemple.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame, vous avez parlé tout à
l'heure des publications traitant de la civilisation québécoise;
c'est compris là-dedans, dans ce budget. Est-ce que vous pourriez nous
donner le montant global que représente la publication de ces petits
ouvrages? Un montant moyen.
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Je suis obligée de faire l'addition. Je
dirais que c'est $16,000 environ, composition et impression.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que les rédacteurs ou l'auteur
de ces publications, dans certains cas il y a des fonctionnaires... Est-ce que
cela comprend les honoraires payés à ceux qui ont fait
l'ouvrage?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans Civilisation du Québec, ceux qui
n'étaient pas fonctionnaires étaient payés et c'est
compris dans le chiffre que je viens d'énoncer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel peut être le montant payé
pour une publication? Je les ai vues ces publications; je les ai reçues
d'ailleurs. Quel peut être le montant payé à l'auteur,
à ce moment-là, de cette publication? Ce sont de petites
monographies sur des sujets spécialisés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un seul exemple que je suis en mesure de
donner, et c'est pour les églises de Charlesbourg. Cela a
été un coût de $300.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, quel a été le tirage
de chacune de ces publications qui sont fort intéressantes et de valeur
éducative?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: 3,000 chacune.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et elles sont
vendues; elles sont au comptoir de l'Editeur du Québec?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président, elles se vendent
très bien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et on les met au comptoir de l'Editeur du
Québec?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. A la Place Royale également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que ces monographies sont très
bien faites, elles sont très éducatives.
Est-ce que, dans la programmation, vous avez, au sujet de ces
publications... Est-ce que pour l'année en cours, vous projetez un
certain nombre de publications de même nature, une ou deux ou trois,
selon le budget que vous avez?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, nous en projetons en
effet, mais pas autant que nous aimerions. Le budget nous permet d'en projeter
environ deux.
M. CARDINAL: C'est malheureux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est toujours le problème du
budget.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce qu'il faut quand même se garder de
l'argent, il faut prévoir les réimpressions. Comme elles sont
très bien, il arrivera que nous serons obligés de les
réimprimer.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Je cède la parole
à...
M. CARDINAL: Ce que je voulais dire c'est qu'on l'a fait au
ministère de l'Education. Je prendrais la suggestion du
député de Chicoutimi tantôt, mais d'une façon, si
vous voulez, presque sous forme de motion, non pas que je désire un
vote. Est-ce qu'on pourrait généralement s'entendre sur le fait
que toutes les catégories 4 de chacun des articles, soient suspendues
automatiquement jusqu'à ce que le ministre nous remette la liste
complète du détail de ces dépenses pour services
professionnels et occasionnels? Est-ce qu'on pourrait nous donner cette
liste?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On pourrait la remettre aux membres.
M. CARDINAL: Au lieu de discuter, on prendrait la liste au complet et on
ne serait pas obligé d'analyser chacune des catégories 4 dans
chacun des articles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On pourrait après les prendre en
bloc.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4 suspendue ainsi que toutes les
catégories 4 de chaque article. Catégorie 5.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, j'aimerais bien qu'on
s'entende pour ne pas recommencer les discussions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non. Ce que nous voulons dire, quand nous
aurons obtenu la liste, on pourra un moment donné s'arrêter, faire
un examen.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'ailleurs le député de Chicoutimi
m'avait dit, il y a quelques semaines, qu'il me demanderait une liste de
documents. J'attendais toujours sa demande et je ne l'ai pas reçue. Si
je l'avais eue, j'aurais pu lui transmettre tous ces documents-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame, je dois vous confesser que c'est la
timidité d'un célibataire qui m'a empêché de
répéter ma demande.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sans commentaire.
M. LE PRESIDENT: Avant d'avoir d'autres confessions. Catégorie 7.
Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les loyers, oui. Catégorie 5.
Adopté. Catégorie 7, un instant, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6; Loyers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les Xerox?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
Alors, catégorie 7: Fournitures et approvisionnements. Ce sont
les choses de bureau, ça, ordinaires?
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, autres dépenses.
Catégorie 8, ça va.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Autres dépenses. On passe de $5,200
à $15,200, qu'est-ce qui justifie cela?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a $10,000 prévus pour les frais des
cours de perfectionnement. C'est un programme de la Fonction publique. C'est un
nouveau projet qui est à l'étude présentement pour les
employés du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre des Communications nous a dit la
même chose, hier, c'est un nouveau programme de perfectionnement. Comment
dans le cas du ministère des Affaires culturelles est conçu ce
programme de perfectionnement? Quelle catégorie de fonctionnaires
doit-il toucher? Est-ce qu'il s'agit des fonctionnaires cadres?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il s'agit des fonctionnaires cadres, en
effet.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Spécialisés dans des disciplines,
par exemple, l'animation culturelle, les arts plastiques, etc.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je peux donner cela exactement. Il y a un
séminaire sur le PPBS, un séminaire sur les communications et la
gestion, un autre séminaire sur la gestion du personnel. Il arrive aussi
que certains fonctionnaires peuvent être envoyés à
l'occasion pour suivre des cours à l'extérieur, pour des
stages.
Il y a également des cours offerts par l'American Management
Association, ce sont des cours de gérence intermédiaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des stages relativement brefs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, très brefs même; un mois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un mois.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et même parfois moins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LAURIN: M. le Président, y aurait-il lieu de suspendre
l'adoption de l'article 1 où on discute habituellement des orientations,
des perspectives, pour pouvoir donner la chance au ministre d'y revenir
elle-même.
M. LE PRESIDENT: L'article 1.
M. LAURIN: Oui, l'article 1 en général.
M. LE PRESIDENT: A moins que ce ne soit le désir de la
commission, on a passé tous les sous-articles, on a discuté assez
longuement.
M. LAURIN: C'est parce que c'est habituellement la tradition.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne voudrais pas être dans l'erreur,
mais je pense qu'en vertu de notre nouveau règlement, automatiquement,
c'est acquis qu'on peut reprendre, sous une forme ou l'autre, la discussion du
budget de l'un ou l'autre des ministères. Autrefois, il fallait
réserver l'article. Mais je ne voudrais pas faire erreur...
M. LE PRESIDENT: A l'intérieur du cadre de 45 jours, on a encore
dix heures allouées à chaque ministère.
M. LAURIN: Je posais cette question-là étant donné
que le ministre a décidé, tout à l'heure, de nous laisser
faire un exposé préliminaire et de ne rien répondre tant
qu'on aurait pas fait l'étude minutieuse de chacun des articles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle a déjà
répondu...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai déjà répondu à
un certain nombre de questions, il me semble.
M. LE PRESIDENT: Maintenant, si vous le voulez, messieurs, sans
suspendre ou sans retarder l'approbation de l'article 1: Administration, je
pense bien qu'il y aurait moyen de convenir qu'à la fin, à moins
qu'on ait dépassé les dix heures ou les 45 jours en question,
qu'on pourrait peut-être, si le ministre le veut, s'il accepte cette
procédure, faire un tour d'horizon.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous pourrons faire un petit concours
d'éloquence.
M. CARDINAL: A l'Education, l'autre jour, nous nous sommes rendus
à treize heures.
M. LE PRESIDENT: Je ne pense pas que ce sera possible aux communications
mais...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quatorze heures.
M. LE PRESIDENT: ... dans les Affaires culturelles, ce serait
acceptable.
M. LAURIN: Une autre suggestion, M. le Président, avec votre
permission. Comme il est six heures, est-ce qu'on peut retarder à la
prochaine séance l'abord de l'article 2?
M. LE PRESIDENT: A moins qu'il n'y ait des questions. Est-ce qu'il y a
plusieurs questions là-dessus ou...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est l'heure exacte M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: Je dois commencer et
finir d'après le cadran. J'ai six heures moins cinq mais si c'est
très bref sur...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est parce qu'il faudrait savoir une chose,
M. le Président, je pense aussi répondre à la question du
député de Bourget. On ne voit de poste "artisanat" nulle part;
sauf erreur...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. Il n'y a pas de budget ici pour la Centrale
d'artisanat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ici, au pavillon du Québec,
c'est...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elle est censée s'autofinancer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, d'accord. Maintenant, ici, au Pavillon du
Québec, c'est un montant qui va être attribué à la
Centrale d'artisanat, pour une partie.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A la Centrale d'artisanat, pas dans son entier,
mais pour une portion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, on pourrait peut-être s'entendre
ici pour discuter de cette question de l'artisanat à ce chapitre-ci.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On pourrait en discuter maintenant, mais il est 6
heures.
M. CARDINAL: Enfin, il est 6 heures. Personnellement, comme mon
collègue...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une question de politique
générale.
M. CARDINAL: J'aimerais parler de la question d'artisanat, même
que les employés de l'artisanat ne savaient plus tellement où ils
étaient rendus, après être passés par le
Secrétariat de la province, par le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Effectivement, ils ont été
chambardés...
M. CARDINAL: ... et les Affaires culturelles. Je connais des gens qui ne
savaient plus de qui ils dépendaient et ne pouvaient même pas le
savoir eux-mêmes. C'est pour ça que je veux en discuter parce
qu'on sait où est maintenant l'artisanat. Si on s'entendait pour
ajourner la séance après avoir accepté la catégorie
11, on pourrait à l'occasion de la discussion sur Terre des Hommes,
parler de l'artisanat, vu qu'il n'y a aucun endroit où on peut en
parler.
Je proposerais, M. le Président, comme il est 6 heures, de
suspendre nos travaux.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je n'ai pas d'objection.
M. LESSARD: M. le Président, je constate aussi qu'il n'y a rien
concernant les subventions aux organismes culturels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dépenses de transfert, c'est là
que sont les subventions.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A chaque direction.
M. LESSARD: D'accord.
M. LE PRESIDENT: La reprise des travaux à 10 heures demain
matin.
M. CARDINAL: Nous sommes aux ordres de la Chambre et on nous a dit 10
heures.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Il faut se lever tôt.
M. LE PRESIDENT: Et la reprise se fera avec le sous-article 2: Pavillon
du Québec, à l'intérieur duquel il sera question de
l'artisanat. C'est ça?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci, M. le Président.
UNE VOIX: D'accord. (Fin de la séance à 17 h 57 )
Séance du jeudi 1er juin 1972 (Dix heures cinq
minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
Hier, nous étions rendus au sous-article 2, de l'article 1:
Pavillon du Québec à Terre des Hommes. Il était
sensé être question d'artisanat. Le ministre m'a demandé la
parole.
Pavillon du Québec à Terre des
Hommes
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre avait demandé la parole
mais je l'avais demandée après elle. Est-ce que le ministre a une
déclaration à faire là-dessus?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a une chose que j'aimerais clarifier avec
votre permission, M. le Président. Nous avons réservé la
catégorie 4. A ce moment-là, j'ai compris que je devais apporter
des renseignements sur la ventilation pour l'exercice financier 72/73. Est-ce
que c'est exact?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est exact.
M. CARDINAL: Oui, pour toutes les catégories 4.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je dois vous avouer que nous avons un obstacle
technique, notre machine à photocopie ne fonctionne pas ce matin. Nous
n'avons qu'une copie. Alors, nous aurons les autres copies au cours de
l'après-midi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez une déclaration
à faire concernant l'artisanat? Ou aimez-vous mieux que nous
procédions par question?
Centrale d'artisanat
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense qu'il s'imposerait peut-être de
faire l'historique de la centrale, parce que cette centrale, comme certains des
critiques l'ont dit hier, a été chambardée d'un
ministère à l'autre et il s'est passé
énormément de choses. Je dirais qu'aujourd'hui elle repart
presque à neuf. Je pense qu'il faudrait en faire l'historique.
Au moment où la centrale était sous ma juridiction
lorsque je me trouvais au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche le conseil d'administration à l'époque
comprenait un représentant du ministère de l'Industrie et du
Commerce, un représentant du ministère de la Justice, par suite
de la mutation d'un ancien employé du Secrétariat de la province,
et un représentant du ministère des Affaires culturel- les, par
suite aussi de la mutation d'un ex-employé du Secrétariat de la
province. Le ministère que je dirigeais, avant que j'y arrive, n'avait
pas jugé opportun d'être lui-même représenté
au sein de cet organisme qui relevait pourtant de lui. Il faut dire que
l'organisme avait été rattaché à un
ministère et à un autre et qu'un nouveau rattachement restait
possible. Depuis 1967, une dette de $281,000 qu'on n'avait jamais pris soin de
régler paralysait les opérations financières de la
Centrale d'artisanat. Cette dette provenait de la participation de la centrale
à l'Expo 67. Enfin, l'Association professionnelle des artisans faisait
des représentations constantes concernant la gérance de cet
organisme.
En 1970, j'ai d'abord procédé à la
réorganisation du conseil d'administration de la Centrale d'artisanat du
Québec, en tenant compte, bien sûr, des recommandations que le
ministère, à l'époque, avait reçues de
l'Association professionnelle des artisans.
En 1971, j'ai par ailleurs demandé au nouveau conseil
d'administration de la centrale de voir à respecter intégralement
son mandat en mettant sur pied des services techniques et culturels. Le conseil
d'administration a par la suite procédé à l'engagement
d'une personne très connue dans ce secteur.
Je pense que le député de Chicoutimi le connaît,
c'est M. Cyril Simard. J'aimerais mentionner ici, pour l'information de
certains journalistes, que M. Simard n'a aucune parenté avec
l'épouse du premier ministre actuel.
En 1971 toujours et parallèlement à la mise sur pied des
services techniques et culturels, la Centrale d'artisanat du Québec
s'est engagée dans la réalisation d'une vaste exposition au
pavillon du Québec à Terre des Hommes. Enfin, tandis que nous
demandions à la Centrale d'artisanat du Québec de se lancer dans
ces voies nouvelles, pour elle effectivement, au ministère nous nous
efforcions d'aider l'entreprise à réorganiser ses finances et son
administration. C'est ainsi, vous vous souviendrez, messieurs, qu'un budget
supplémentaire fut présenté à la fin de
l'année dernière pour régler le problème du
déficit occasionné par la participation de la Centrale
d'artisanat à Expo 67. Au fur et à mesure que les services
techniques et culturels de la centrale, aidés par l'énorme effort
déployé autour du pavillon du Québec, prenaient de la
dimension, il a paru évident que tôt ou tard les activités
semblables du ministère des Affaires culturelles dans le cadre du projet
de l'ODEQ devaient être coordonnées avec celles de la centrale. Et
c'est la raison, je dois dire, pour laquelle, lorsque le premier ministre m'a
proposé le ministère des Affaires culturelles, je lui ai
souligné tout l'intérêt qu'il y aurait pour le
ministère à coordonner certaines des activités du service
des arts plastiques aux activités de la Centrale d'artisanat du
Québec.
Le 2 février, la centrale passait sous la juridiction du
ministère des Affaires culturelles
dont le sous-ministre, M. Guy Frégault, devenait directeur de
l'organisme à la réunion suivante du conseil d'administration.
Des négociations ont lieu en ce moment en vue de définir les
modalités de la coordination. Un projet d'ailleurs a été
transmis au ministre responsable de l'ODEQ à ce sujet et aussitôt
qu'une entente sera intervenue, nous nous empresserons de la faire
connaître car il n'y a pas seulement un côté à cette
entente, il y en a deux. L'entente reflétera à la fois l'avis du
CRD, du cercle des fermières de la région concernée, de la
population de cette région et celui des administrateurs de la Centrale
d'artisanat.
Maintenant, je suis disposée à répondre aux
questions.
M. CARDINAL: Avant qu'on ne fasse autre chose, je m'excuse de soulever
une question de procédure peut-être le député
de Saint-Jacques voulait la soulever j'aimerais savoir quels sont les
membres de la commission ce matin. Est-ce que le député de
Saint-Jacques remplace pour la séance le député de
Bourget?
M. CHARRON: Effectivement, je reprends la place normale à la
commission.
M. CARDINAL: Et peut-être que c'est le cas pour d'autres afin que
le président...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Du côté ministériel, ce sont
deux députés qui se trouvaient ici.
M. CARDINAL: Bon, alors je m'excuse, c'était pour clarifier la
situation.
M. LE PRESIDENT: Le député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sujet de cette Centrale d'artisanat, il y a
évidemment deux aspects qui sont importants. Il y a l'aspect commercial,
si on peut dire, puisque la Centrale d'artisanat doit s'occuper de vendre des
produits dits artisanaux et il y a aussi le problème qui peut être
un peu plus fondamental, plus abstrait en apparence, de la définition de
l'artisanat.
Quand la Centrale d'artisanat était rattachée au
ministère des Affaires culturelles, il y a toujours eu certaines
difficultés concernant le type d'activité que mènent des
gens qui s'appellent des artisans et dont certains se réclament du titre
d'artiste créateur, au même titre que les peintres, etc. Il y a
une série de confusions là-dedans qui rendait toujours
rébarbatives des propositions d'aménagement commercial. On nous
disait: Oui, d'accord, nous vendons et nous voulons vendre nos produits; mais,
il ne faut pas oublier que nous sommes des créateurs au même titre
que tous les autres artistes qui oeuvrent dans le domaine plastique, etc.
Alors, cela posait des difficultés.
Je ne sais pas quelles vont être les orientations du
ministère à ce sujet et surtout quelle va être l'attitude
des membres de l'Association professionnelle des artisans et de tous ceux qui,
d'une façon ou de l'autre, s'occupent d'artisanat. Le ministre pourra me
répondre là-dessus.
En 1967, le gouvernement avait mis à la disposition de la
Centrale d'artisanat, pour sa participation à l'Expo, un montant de
l'ordre de $500,000, si j'ai bonne mémoire, à la demande de M.
Letendre. Il ne semble pas, en raison de certaines difficultés
techniques et d'aménagement aussi du pavillon du Québec que l'on
ait tiré grand profit de la participation à l'Expo, du
Québec.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il en est résulté un
déficit assez important.
J'aimerais demander à Mme le ministre de nous dire quel est
actuellement l'inventaire de la Centrale d'artisanat. Qu'est-ce qu'elle a comme
inventaire?
Deuxièmement, est-ce que le gouvernement a l'intention d'examiner
la possibilité de créer une sorte de fonds, de la nature de ces
fonds qui sont donnés par les agences gouvernementales, qui sont
attribués par les lois du gouvernement au titre de l'aide à
l'industrie, afin d'organiser la Centrale d'artisanat sur une base industrielle
stable et solide, avec le secours financier du gouvernement? Le ministre
indiquait tout à l'heure que l'ODEQ sera appelé à
travailler à la réorganisation de la centrale d'artisanat. Est-ce
que le gouvernement, de cette façon, pourra retirer des fonds
fédéraux? A quelles conditions ces fonds fédéraux
pourront-ils être atrribués? Quel est le plan
général de développement de l'artisanat dans l'ensemble
des régions du Québec?
Jusqu'à présent, on a vu la Centrale d'artisanat
simplement à travers les différentes boutiques que l'on trouve
tant à Québec qu'à Montréal, où l'on va
acheter des objets d'artisanat. Le problème qui se pose et je
l'ai souvent éprouvé moi-même c'est
évidemment un problème de mise en marché et c'est aussi un
problème de coût des objets dits d'artisanat. C'est que, lorsque
vous vous présentez à un magasin de la Centrale d'artisanat et
que vous voulez acheter une lampe, simplement un cendrier en émail, une
sculpture ou un bel objet, vous vous rendez compte que beaucoup de ces
pièces sont quand même à des prix assez
élevés; et cela constitue une difficulté pour le
marché. J'aimerais savoir si, par le truchement du ministère des
Affaires culturelles et cette réorganisation de la Centrale d'artisanat,
il sera possible d'établir une concurrence normale avec d'autres agences
et d'autres établissements qui, actuellement, noient le marché
québécois de produits dits artisanaux, mais qui sont
fabriqués en réalité sur une base industrielle et qui
évidemment, en raison de leur prix, trouvent preneur beaucoup plus vite
que la production
locale qui elle, est de belle et de bonne qualité dans la
majorité des cas, mais n'est pas facilement accessible, du fait des
coûts importants, des prix importants qui sont exigés lorsque l'on
a à acheter des pièces d'artisanat.
J'aimerais que le ministre, en résumé, nous dise quelle
est l'orientation que cela va prendre, quelle est l'attitude de l'association
professionnelle des artisans? Comment entend-on résoudre ce
problème de mise en marché? Est-ce que le gouvernement a
l'intention, au titre de l'aide à l'industrie, par exemple, de donner
à la Centrale d'artisanat des moyens qui lui permettent d'exploiter une
entreprise qui, forcément, à son terme je ne parle pas de
l'aspect création devient une entreprise commerciale?
M. CARDINAL: M. le président, si je peux compléter ce que
vient de dire le député de Chicoutimi...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je n'ai pas d'objection
du tout; seulement il y a une série de questions qui me sont
posées, j'ai peur de ne pas avoir pris note de toutes les questions et
de ne pouvoir répondre à toutes à la fois.
M. CARDINAL: Cela ne vous nuira certainement pas, parce que ce n'est pas
une nouvelle question. Je veux simplement souligner un fait que j'ai
constaté moi-même, l'été dernier. J'ai
moi-même acquis plusieurs pièces de la Centrale d'artisanat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tu es riche.
M. CARDINAL: Non. Mais, j'ai constaté une chose que je veux
souligner au ministre. Je ne sais pas s'il est au courant. Dans un endroit
où l'on vend des pièces, qu'elles viennent de la Centrale
d'artisanat ou d'ailleurs, on constate le phénomène suivant. Et
je donne des détails précis. Il existe actuellement un
marché japonais qui fabrique des pièces de céramique qui
ont exactement le même aspect que les pièces fabriquées par
nos artisans. Le même objet, ayant la même présentation, se
vend à la Centrale d'artisanat, $8.75 et l'autre produit qui est
exactement semblable, mais qui n'est pas un objet d'artisanat, se vend $1,25.
Vous voyez que la question du député de Chicoutimi est loin
d'être théorique. Il y a une espèce de "dumping"
actuellement, surtout dans tous les petits centres qui existent dans la
banlieue de Montréal, comme Laval, dans le sud, probablement à
Québec aussi, car ces gens ont leur saison touristique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je sais que la question n'est pas
théorique. C'est tellement vrai que lorsque nous avons demandé
à M. Simard de se joindre à l'équipe, c'est justement
parce qu'il était un architecte, un homme qui connaissait l'artisanat,
qui avait fait ses preuves et nous voulions justement que nos artisans puissent
avoir un conseiller technique qui pourrait leur aider à utiliser des
dessins, une inspiration proprement québécoise, comme il l'a fait
déjà, dans la région où il a oeuvré,
à Baie-Saint-Paul.
Malheureusement, il arrive dans certains cas que l'exemple donné
par le député de Bagot soit vrai; toutefois, il ne faudrait pas
généraliser, je pense bien qu'il comprend le fait qu'il y ait des
difficultés sur le marché. Il y a une explication: comme on le
sait, lorsque nos artisans sont en concurrence avec les artisans du Japon ou
d'ailleurs, dans bien des cas, le coût horaire du travail de ces artisans
est tellement bas que, même malgré les coûts de transport,
ils réussissent à pouvoir vendre à un prix
inférieur.
Mais ce qui est important, à mon sens, c'est justement que l'on
s'inspire de ce que nous avons de beau ici au Québec et de notre
histoire c'est justement dans l'esprit de la pensée de Cyril
Simard pour encourager nos gens à avoir des modèles qui
sont originaux mais qui peuvent être en demande n'importe où, dans
n'importe quel pays et de produire à des prix concurrentiels.
Evidemment, ce n'est pas facile. Avant que nous ne créions la
Centrale d'artisanat, nous subventionnions, comme on le sait, différents
artisans. Nous avons créé cette centrale pour aider tous
lés artisans qui voulaient l'utiliser à travers le Québec,
pour la mise en marché de leurs produits. Je crois que, dans le
passé, nous n'avons pas suffisamment pensé à la
qualité de la production et à l'importance de
l'originalité du produit pour, qu'il puisse être vraiment
concurrentiel.
Nous oeuvrons dans le sens qui est suggéré et c'est un peu
une des nouvelles politiques de la centrale. On a parlé d'autres groupes
d'artisans, par exemple les métiers d'art, et je crois je ne
voudrais pas parler pour eux, je ne suis pas leur interprète mais
on me dit qu'ils sont tout à fait d'accord sur le projet que nous avons
présentement dans l'Est du Québec et pour lequel nous attendons
une décision de part et d'autre.
Le député de Chicoutimi a demandé l'inventaire de
la Centrale d'artisanat. Le bilan que j'ai devant moi, le dernier que nous
avons, est du 29 février, pour une somme de $364,282.97.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardonnez-moi, madame. Ce bilan fait-il
état ici de tout ce qui est en stock dans les différents
établissements où l'on vend des pièces d'artisanat ou s'il
s'agirait d'un inventaire sous forme de stock dans un entrepôt?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est de la marchandise pour revendre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour revendre. Actuellement, dans les points
de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est-à-dire
à la date que j'ai mentionnée. Nous avons une série
de magasins. Est-ce que vous seriez intéressé â savoir
où ils sont?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas dans un entrepôt, c'est
dans les magasins. Il peut y en avoir en entrepôt.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il peut y en avoir dans les entrepôts. Il y
a des problèmes auxquels nous devrons répondre. Par exemple,
notre magasin de la rue Saint-Denis sera bientôt délogé,
comme on le sait; il faut trouver un autre local.
M. CARDINAL: Vous parlez de celui qui est à côté du
CEGEP du Vieux-Montréal?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CARDINAL: Parce que, à un moment donné, il y en a eu un
en face aussi.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce que je voulais dire, c'est que le
ministère, en plus d'avoir créé cette centrale, de l'avoir
dépannée au moment où, après l'Expo il y avait un
stock qui était presque invendable, apporte de l'aide technique. Aussi,
il y a des possibilités qu'au cours de l'année les locaux que
nous avons sur la rue Saint-Laurent soient utilisés partiellement pour
une partie du stock de la Centrale d'artisanat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et les locaux du ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Les locaux du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Là où est le bureau du
ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Là où est le bureau du
ministère, parce que nous savons qu'il y a quand même un certain
nombre de pieds qui ne sont pas utilisés tellement à l'heure
actuelle et nous voulons en retirer le maximum, parce que le loyer quand
même payé est assez élevé et nous croyons que nous
pouvons aider la centrale de cette façon, puisqu'elle sera
délogée sous peu.
M. CHARRON: Est-ce que je peux demander au ministre si la Centrale
d'artisanat est équipée de dépisteurs pour employer
une expression familière c'est-à-dire de gens dont la
tâche est essentiellement de renouveler le stock, de chercher une
nouvelle qualité d'artisanat, un nouveau type d'oeuvre d'art à
travers le Québec ou si on attend que ça vienne de soi?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Disons que l'an dernier, au cours de
l'été, avec un projet du fédéral, le conseiller
cuturel est allé chercher à ce moment-là, ça
s'est fait au niveau du ministère des Affaires culturelles de
nombreux étudiants qui ont fait un genre d'inventaire de l'artisanat au
Québec.
Et il y a un rapport très complet de cet inventaire. C'est dans
le cadre des projets de Perspectives-Jeunesse de l'été dernier.
On a posé la question tout à l'heure, peut-être pas sous
cette forme-là, mais cet été encore, il y aura une
subvention passablement élevée du gouvernement
fédéral à la centrale, dans le programme de
Perspectives-Jeunesse. Si jamais le pavillon du Québec doit ouvrir ses
portes, les sommes d'argent seront utilisées. Cela contribuera beaucoup
à la formation de l'artisan. Parce qu'on aura à peu près
les plus grands noms de l'artisanat du Québec qui donneront des cours
sur place, au pavillon du Québec. Et je pense que cette
expérience devrait s'avérer très utile aux artisans qui
viendront de toutes les régions de la province.
M. CHARRON: Est-ce que le rapport que vous mentionnez, rapport de l'an
dernier, pourrait être rendu public?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce rapport est technique. Il a été
remis au ministère des Affaires culturelles. Il est présentement
utilisé. Je ne vois pas effectivement l'intérêt qu'on
pourrait avoir à le rendre public mais je prends note de la suggestion
du député. Je pense que je me dois de discuter du document avec
les principaux intéressés qui l'utilisent à l'heure
actuelle. Même si je n'ai pas d'objection à rendre le document
public, il se peut que certains renseignements sortis du contexte puissent
porter à confusion et, au lieu d'aider l'artisanat dans l'ensemble du
Québec, peuvent nuire ou donner une idée absolument fausse.
Alors, cela reste à déterminer.
M. CHARRON: Vous faites mention que ce document connaît des
répercussions politico-administratives au sein du ministère,
c'est-à-dire qu'il est utilisé, actuellement, dans la gestion de
la Centrale d'artisanat ou s'il est un peu sur les tablettes. Est-ce qu'il a
donné lieu à des changements de décisions par suite de la
connaissance de l'inventaire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est-à-dire que tout le problème
de l'artisanat est à l'étude en ce moment.
M. CHARRON: Et ce document-là est utilisé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Tous les fonctionnaires de la centrale
travaillent tellement fort à l'élaboration du projet du pavillon
du Québec que je ne sais pas jusqu'à quel point, en ce moment, il
est utilisé. Mais il n'est pas question de le laisser sur les tablettes
sans l'utiliser. Je veux que vous sachiez cela.
M. CHARRON: Vous mentionniez tout à l'heure que les subventions
fédérales dans ce domaine comme dans d'autres que nous
aurons l'occasion de souligner sont attendues encore pour cet
été, encore par le truchement du programme Perspectives-Jeunesse,
je crois. Est-ce que le ministre a eu l'occasion de vérifier si les
projets de Perspectives-Jeunesse qui touchent le domaine des affaires
culturelles ne seront pas en ce domaine-là comme ils le sont,
hélas! dans beaucoup d'autres domaines, c'est-à-dire des
répétitions de ce qui a été fait l'an dernier ou du
gaspillage de fonds pour un travail qui a déjà été
fait par le ministère ou par d'autres programmes de
Perspectives-Jeunesse qui ne seraient, en fin de compte, qu'un bien-être
social déguisé?
Si oui, est-ce que le ministère des Affaires culturelles s'il
devait s'apercevoir que des jeunes ont présenté des programmes
qui ressemblent fort étrangement à ceux qui ont été
faits l'année dernière, souvent, d'ailleurs, par les mêmes
gens, et qui s'apprêteraient donc à produire le même type
d'activités, est-ce que le ministère a un moyen quelconque
d'intervenir pour que l'argent ainsi dépensé par le gouvernement
fédéral soit utilisé à d'autres fins que celles
déjà remplies par un mandat de l'année
dernière?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sans donner raison au député, je
sais que, dans d'autres ministères, il a pu y avoir un certain
gaspillage de fonds. En ce qui concerne, par exemple, l'artisanat, que je
connais particulièrement, parce que cela fait deux ans que j'en ai un
peu la direction par le biais de la centrale car ce sont quand
même des administrateurs qui décident d'une façon autonome,
qui prennent les décisions je sais que le travail qui a
été fait était un travail original et n'avait pas
été fait par un organisme du gouvernement.
Dans les autres domaines, j'aurais peut-être de la
difficulté à répondre pour l'instant sans avoir un
éclairage de la part des fonctionnaires concernés, le domaine du
théâtre, etc. Jusqu'à maintenant, j'ai eu des
échanges avec le ministre responsable des Affaires culturelles. Nous
avons engagé un échange d'idées. Je ne peux
évidemment parler que pour ce qui est des deux ou trois derniers mois.
Il y a eu des échanges fort intéressants et qui ne me
laisseraient pas entrevoir de double emploi du genre de ce à quoi fait
allusion le député.
M. CARDINAL: Si vous me permettez, ma question vient à la suite
d'une phrase que vous avez prononcée tantôt. Vous avez
parlé des fonctionnaires de la centrale. Je remets en cause, si vous
permettez, le cadre juridique de la centrale. Sans vouloir vous corriger, on
peut les appeler des fonctionnaires au sens propre, mais ils ne font pas partie
de la fonction publique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Je suis tout à fait d'accord. J'aurais
dû utiliser un autre mot.
M. CARDINAL: Non, je ne veux pas vous corriger, je veux vous souligner
la nuance.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, remarquez, je n'ai pas cet orgueil. Je puis
accepter la correction.
M. CARDINAL: Je veux souligner un problème qui existe à la
centrale, au sein même de la centrale, et qui n'est pas le
problème de l'artisanat. Ayant eu un bureau voisin de la centrale,
pendant 31 mois, il y a eu des contacts assez fréquents entre nous.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais vous parlez de l'ancienne centrale et non
pas de la centrale telle qu'on la connaît aujourd'hui.
M. CARDINAL: Justement. Je me dirige vers cette question. Actuellement,
au ministère des Affaires culturelles, est-ce qu'on a changé des
personnages au conseil d'administration?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Effectivement, le directeur, entre autres, M.
Bouvrette.
M. CARDINAL: C'est ça! Il y avait des difficultés de ce
côté-là. Enfin, je ne le souligne pas, mais je le
constate.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y avait de nombreux conflits.
M. CARDINAL: C'est exact! Est-ce que le ministère peut avoir une
direction plus immédiate sur la centrale, qui n'est ni un office ni une
régie, mais une espèce de corporation autonome où il y a
quand même des fonctionnaires de divers ministères qui,
jusqu'à présent, avaient été membres du conseil
d'administration? Mais les gens en place, à la centrale même,
disons les vendeurs, ceux qui sont dans le commerce, n'étant pas
heureux, se croyant mal payés par rapport aux fonctionnaires, n'ayant
pas la protection qu'ont les fonctionnaires, est-ce que ceci n'a pas nui, en un
certain sens, à la vente de la marchandise?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela a pu nuire jusqu'à il y a un an mais
on a augmenté les salaires. Quand je parle d'une nouvelle centrale,
justement, on a apporté des changements considérables. Le
directeur est parti. Le salaire qui est accordé à M. Dame...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez nous donner, s'il
vous plaît, le nom des membres de la centrale?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a M. Dame, qui est directeur par
intérim, qui, au cours de l'année dernière, a obtenu une
aug-
mentation de $3,500 et reçoit en ce moment un salaire de $18,000.
Il y a M. Cyril Simard, qui a commencé à un salaire annuel de
$14,000, qui a reçu une augmentation de $1,000 et qui reçoit donc
aujourd'hui $15,000. Il y a M. Shanilski, qui est adjoint au directeur, et qui
reçoit $9,100. Il y a Mlle Roch, qui est secrétaire à la
direction générale et qui reçoit $6,750.
Il y a également M. Clément, secrétaire, qui
reçoit $5,175 et il y a un certain nombre d'employés d'une part,
il y a aussi cinq employés à la comptabilité et quatre
à l'expédition; il y en a quatre à l'achat et à
l'étiquetage et deux à la décoration; à
l'entretien, il y en a deux; il y en a une douzaine à la vente. Cela,
sans compter ceux de la rue Peel, de la Place Laurier qui sont au nombre de
quatre respectivement. Au Reine Elizabeth, il y en a deux; au 403,
Sainte-Catherine, il y en a trois. Il y a des vendeuses à temps partiel
et en période de vacances particulièrement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, madame, comment se fait la
coordination avec le ministère des Affaires culturelles? Vous avez
parlé tout à l'heure du sous-ministre M. Frégault qui
serait directeur de ce conseil d'administration, un des directeurs...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A venir jusqu'à il y a deux ou trois ans,
jusqu'à ce que je prenne la direction du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, le ministère intéressé n'était
même pas représenté. Comment voulez-vous qu'il y ait eu un
lien? Ce n'est pas possible. Il manquait de dialogue entre le ministère
intéressé et la centrale. Cela a été changé
et je dois dire que le sous-ministre assiste assez régulièrement.
Pour ma part, je me suis fait un devoir, depuis que cette centrale est partie
sur un nouveau pied, d'y assister assez régulièrement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand vous évoquez le fait que le
ministère n'était pas représenté, le
ministère a été représenté un temps, mais il
était très mal vu dans les cadres de la Centrale d'artisanat. Je
reviens à une question que je vous posais au départ, c'est qu'un
grand nombre d'artisans je ne parle pas de l'association comme telle,
l'Association professionnelle des artisans considéraient que le
ministère des Affaires culturelles n'avait rien à voir
là-dedans. Ils devaient être libres de leur action, de leur
orientation, du point de vue de la création, etc.
Nous avons tenté à ce moment-là, à maintes
reprises, et M. le sous-ministre Frégault s'en souvient, de faire des
rapprochements pour leur permettre, leur offrir une aide technique pour les
orienter. On nous avait dit carrément, à ce moment-là, que
le ministère des Affaires culturelles ne devait pas se mêler de la
Centrale d'artisanat, que c'était une entreprise commerciale. Par
ailleurs, on nous disait: Le gouvernement doit s'en occuper parce que nous
avons des problèmes...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quand il y a des déficits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... de mise en marché, de
déficits, ainsi de suite. Ils voulaient que nous fussions là
mais, d'autre part, que nous ne voyions rien ou que nous n'ayons pas droit de
regard sur quoi que ce soit. C'est pour ça que je vous posais tout
à l'heure la question à savoir si on s'est enfin entendu sur,
prenons-la au sens le plus vague du terme, une définition de ce qu'on
appelle l'artisanat et ce que prétendait être des arts dits
plastiques ou visuels, appelons ça comme on voudra. Ils voulaient qu'il
y eut une distinction entre eux et les artistes, que nous subventionnions par
ailleurs mais d'un autre côté, quand on voulait intervenir, ils
disaient: Non, nous ne sommes pas des artistes, nous sommes des artisans. Il
était assez difficile de tracer la ligne de démarcation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Justement la ligne de démarcation est
assez ténue et c'est assez difficile, je n'oserais pas aujourd'hui
m'aventurer dans une définition de l'artisanat, pas plus que j'ai voulu
le faire pour la culture.
Mais je dois dire au député de Chicoutimi que les
relations entre la centrale et le ministère à l'heure actuelle
sont excellentes. Le dialogue est engagé, il y a des échanges
d'idées très constructives et cette ancienne méfiance, si
vous voulez, des directeurs, à mon sens, n'existe plus, bien au
contraire. Il est vrai, cependant, qu'on a recours à nos lumières
et on espère, à notre budget, et à l'occasion, à
notre aide technique. Mais je pense qu'à l'heure actuelle, les
échanges sont beaucoup plus constructifs et il y a de part et d'autre un
travail très constructif.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour ma part, ce qui me préoccupe,
c'est...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme cette réorganisation est
récente, je pense qu'il sera beaucoup plus facile d'évaluer le
tout à la fin d'une année ou deux. Une année, c'est assez
court.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui me préoccupe, vous savez,
madame, c'est qu'il y a un problème de mise en marché. Que les
artisans veuillent...
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Oui, absolument.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... agir motu proprio, je n'ai aucune sorte
d'objection à cela, mais lorsqu'il s'agit de mise en marché
je parlais tout à l'heure des prix, mon collègue parlait
du "dumping" est-ce que le ministère est en train
d'élaborer une politique qui va faire de la Centrale d'artisanat, en
quelque sorte, une industrie qui pourra émarger au budget du
Québec, selon les normes des divers ministères dont on
pourrait requérir le secours? Est-ce que le ministère a
l'intention d'aider la Centrale d'artisanat un peu sur la base qui existe
lorsqu'on parle de l'aide à l'industrie? Parce que, pour le client, je
précise, madame, pour le client, vous, moi, un autre, il y a un
problème de prix qui fait que l'objet artisanal devient presque
on devrait dire toujours un objet de luxe tel qu'on le voit aujourd'hui.
Est-ce que le ministère envisage d'aider les promoteurs qui installent
des comptoirs d'artisanat? Par exemple, dans la région du
député du Lac Saint-Jean, il y a un comptoir d'artisanat à
la Plaza d'Alma, est-ce que ces gens-là vont pouvoir avoir du
secours?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'en est pas question pour l'instant, ce
serait aller à l'encontre de l'esprit de la création de la
Centrale d'artisanat. Nous avons voulu aider tous les artisans et leur fournir
des débouchés, par l'entremise de cette centrale. Nous ouvrons
des magasins, nous essayons d'étendre le réseau. Bientôt,
et c'est possible que je m'aventure c'est hypothétique, puisque
c'était un projet du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, je ne sais pas où cela en est rendu à
l'occasion de l'ouverture de kiosques sur les frontières
québécoises des Etats-Unis, il est possible qu'au moins la
moitié de ces nouveaux bâtiments soient pourvus de comptoirs pour
donner aux touristes la chance d'acheter des produits de l'artisanat du
Québec. Mais ce sont des produits qui proviendront de la centrale. Je ne
dirai pas que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dans le domaine
de la mise en marché, mais c'est présentement une question
à l'étude et nous voulons apporter l'amélioration
suggérée par le député de Chicoutimi. Mais de
là à subventionner les différents artisans qui ont des
comptoirs d'artisanat à travers le Québec, on se rend compte que
ce n'est vraiment pas possible. La porte de la centrale n'est toutefois
fermée à aucun artisan.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur le plan régional, comme vous l'avez
indiqué tout à l'heure, par quel moyen le ministère
pourra-t-il, via la centrale, encourager et la production locale et la mise en
marché locale du produit local d'artisanat?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons des équipes d'animateurs qui,
effectivement, à l'heure actuelle, dans une région, le
Bas-du-Fleuve et la Gaspésie, vivent une expérience. Nous
espérons qu'avec l'aide technique qui sera fournie par la centrale, si
l'entente intervient entre la centrale et les gens de la région et le
ministère des Affaires culturelles, nous pourrons aider les artisans de
cette région. Nous espérons aussi que cette expérience,
par une formule ou une autre, pourra se répéter par la suite dans
d'autres régions de la province. Mais je pense qu'il faut attendre le
résultat du travail qui se fera dans cette région.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sans les fonds qui peuvent venir de l'ODEQ, il
y a quand même une part de fonds fédéraux, est-ce que vous
avez une idée de l'ordre de grandeur des fonds qui pourraient venir et
à quelles conditions? Est-ce que ces fonds sont remis
inconditionnellement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: De mémoire, je pense que c'est $580,000,
on va vous donner le montant exact. Il faut que ces fonds soient
utilisés et profitent aux gens de la région concernée.
Dans le programme des métiers d'art, il y a $512,000 prévus.
M. CHARRON: L'aide fédérale.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, par le biais de l'ODEQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous en avez la libre disposition?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A partir de programmes...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A partir de programmes pour l'est du
Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais des programmes que vous concevez vous
autres mêmes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Des programmes qui ont été
conçus par les gens de la région, eux-mêmes, avec des
animateurs culturels, avec des conseillers en artisanat.
M. CHARRON: Ces conseillers venant du ministère des Affaires
culturelles du Québec, et non pas du Secrétariat national du
Canada?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas nécessairement. Il y en a qui sont des
artisans, mais entre autres, Cyril Simard qui était au ministère
du Tourisme de la Chasse et de la Pêche a été
mêlé à l'organisation, l'été dernier, pour le
travail qui s'est fait dans la région du Bas-du-Fleuve et de la
Gaspésie. Pour ce qui est des autres animateurs, il y a une douzaine
d'employés qui travaillent sur ce programme. C'est un projet pilote,
évidemment.
M. CHARRON: Le ministre comprendra que ce qui intéresse encore
plus que le montant de $512,000, puisque de toute façon ce sont des
taxes québécoises qui nous reviennent et qui doivent nous
revenir, c'est la décision qui accompagnera la répartition de ces
$512,000. Par qui sera-t-elle faite?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le programme est déjà fait, il a
été approuvé par les artisans de la région. Il a
été élaboré conjointement avec le ministère
concerné, avec notre ministère.
M. CHARRON: Est-ce que le Secrétariat national du Canada a aussi
participé au choix ou s'il s'est contenté...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président.
M. CHARRON: Il n'a pas participé au choix. Il a remis $512,000
pour...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Remis, ce n'est pas remis encore, mais ce le
sera...
M. CHARRON: Il s'est engagé à les remettre
indépendamment des programmes que lui pouvait vouloir financer. Il a
laissé toute la disponibilité...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est-à-dire, il y a eu un genre de
délégation qui s'est opérée et effectivement
j'imagine bien qu'il a vu le programme de travail et il a dû se
satisfaire du programme qui avait été élaboré par
les gens de la région et des Québécois.
M. CHARRON: Est-ce qu'il y a eu à cet effet un échange de
correspondance entre le ministère des Affaires culturelles et le
Secrétariat national du Canada?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pardon?
M. CHARRON: Est-ce qu'il y a eu, sur cette matière
précise, pour en venir à la somme de $512,000 et surtout à
son utilisation, concertation ou négociation entre le Secrétariat
national et votre ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois que les négociations,
effectivement, ont été faites beaucoup plus au niveau de mon
collègue le Dr Quenneville qui est responsable des projets de
l'ODEQ.
M. CHARRON: Donc, c'est à lui qu'il faudrait poser la
question.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je dirais qu'il faudrait lui poser la
question.
Perspectives-Jeunesse
M. CHARRON: Maintenant, M. le Président, si vous me permettez,
avant de remettre la parole au député de Chicoutimi, s'il a
d'autres questions, il me permettra, pendant qu'on est là-dessus, de
compléter ce que j'ai esquissé tout à l'heure à
propos des programmes Perspectives-Jeunesse qui sont un autre outil
fédéral dans le domaine qui nous préoccupe ce matin.
Sans vouloir faire le tableau des relations
fédérales-provinciales, ce n'est pas l'endroit et je n'en ai pas
envie non plus, ce matin, je veux simplement signaler au ministre comment notre
absence de juridiction, notre absence de contrôle sur ce genre de
programme-là, affecte...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous me permettez, M. le Président,
excusez-moi si je vous interromps, parce qu'il n'y a eu aucune ingérence
du gouvernement fédéral.
M. CHARRON: Non, ce que je veux dire, c'est...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Peut-être qu'ailleurs on pourra...
M. CHARRON: Si vous me permettez. L'utilisation des vastes sommes dont
disposent Perspectives-Jeunesse et, en particulier, la grande partie qui vient
au Québec, à cause de notre chômage élevé,
n'est pas sans contrepartie sur l'autorité du ministère des
Affaires culturelles. Je sais, pour ma part, qu'un nombre considérable
de programmes, je dirais, à vue d'oeil, peut-être 40 p.c. des
programmes de Perspectives-Jeunesse, c'est-à-dire
présentés par des jeunes Québécois et
acceptés par le gouvernement fédéral, sont d'ordre
culturel employons un néologisme paraculturel. C'est ce
type d'activité qui intéresse, pour la saison chaude et pour une
période de quinze à vingt semaines, les étudiants
québécois. Je sais que, dans mon propre comté, il y a eu,
l'année dernière, huit programmes Perspectives-Jeunesse
accordés simplement sur le territoire que couvre le comté de
Saint-Jacques. Et là-dessus, il y en avait au moins cinq qui
étaient de ce type-là, soit aide à la création
artistique des jeunes dans les ruelles, etc.
L'absence de contrôle du Québec dans ce genre de programmes
a des conséquences assez sérieuses par le fait que plusieurs
études sont intéressantes, en particulier dans le domaine de
l'écologie, domaine où travaille de plus en plus le
ministère des Affaires culturelles, s'il faut s'en tenir aux propos de
l'ancien ministre, l'année dernière, à l'étude des
crédits.
Les étudiants peuvent, avec l'argent des contribuables
québécois, travailler pendant plusieurs semaines, produire des
rapports souvent intéressants; certains projets sont absolument
folichons mais d'autres sont intéressants. Ces rapports filent sous le
nez du ministère des Affaires culturelles complètement, ils se
retrouvent à Ottawa dans les bureaux de Perspectives-Jeunesse et
deviennent ensuite outil de travail, lorsqu'ils ont une certaine qualité
reconnue par plusieurs personnes, du Secrétariat national du Canada qui
se sert de ce qu'il a financé pour pouvoir venir jouer dans les
plate-bandes québécoises dans ce domaine-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je m'excuse d'interrompre le député
mais ce serait intéres-
sant s'il pouvait nous donner un exemple concret de ce qu'il avance?
M. CHARRON: Oui; prenons par exemple un programme présenté
l'année dernière, qui était l'oeuvre d'une quinzaine
d'étudiants?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quel programme?
M. CHARRON: Dans la région de Sainte-Agathe, il s'agissait d'un
programme d'écologie, d'aménagement territorial du coin, dans un
esprit de respect de la culture. Je connais des gens qui ont travaillé
à ce programme-là, qui me l'ont...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un programme de quinze étudiants.
M. CHARRON: Une quinzaine d'étudiants.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A Sainte-Agathe.
M. CHARRON: Oui, le ministre aura l'occasion de vérifier si elle
veut, d'ailleurs je lui ferai parvenir une copie du rapport.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je l'apprécierai.
M. CHARRON: Cet outil-là, j'en suis convaincu, pourrait
être utilisé par le ministère des Affaires culturelles, que
ce soit à la direction générale de la création ou
de la diffusion. Il a été absent des dossiers du
ministère, j'en suis convaincu, parce que ça s'est en allé
à Ottawa parce que c'était Ottawa qui l'avait financé. Je
ne serais pas surpris de voir le gouvernement fédéral
désormais utiliser cette affaire-là pour nous le passer sous le
nez et venir jouer avec ça. Je dis que ce n'est pas l'ensemble des
programmes Perspectives-Jeunesse; je crois que la majorité des
programmes sont absolument ridicules et font partie du régime dans
lequel on vit.
Mais les autres, certains sont d'une utilité qui viendrait
peut-être suppléer temporairement, ou de façon bien
inadéquate, mais quand même, aux faiblesses budgétaires du
ministère des Affaires culturelles. Sans demander, ce matin, le
rapatriement des programmes de Perspectives-Jeunesse, je sais bien que ce n'est
pas à votre gouvernement qu'il faut le demander, je pense quand
même qu'il serait possible de parvenir à une entente avec le
Secrétariat national du Canada pour que ces rapports puissent
connaître un son de cloche au niveau québécois lorsque la
période des programmes est terminée et puissent être
utilisés par le ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je prends bonne note des remarques du
député. Evidemment, je ne cache à personne le fait que je
suis fédéraliste et je pense bien que, dans mon cas, le dialogue
est très facile. Si, effectivement, parmi les études je
suis prête à croire le député il peut y en
avoir qui ont été ramenées à Ottawa et dont les
copies pourraient ne pas avoir été transmises à mon
ministère, vous pouvez être assuré, M. le Président,
que je récupérerai ces études qui seraient de nature
à nous aider avec notre maigre budget.
M. CHARRON: Le ministre comprendra le sens de mon intervention; il ne
s'agit pas de poser le problème du fédéralisme ou de
l'indépendance, ce matin, autour de la table. Il s'agit d'un
aménagement administratif; je trouve inconcevable que les taxes des
contribuables québécois, utilisées à un niveau,
n'aient pas de répercussions à un autre domaine où on va
peut-être être obligé de commander le même type
d'études quand elles ont déjà été faites
à un autre endroit, avec les taxes des mêmes citoyens. Il s'agit
de rendre le fédéralisme rentable.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui; il y a peut-être un renseignement que
je devrais ajouter à ce propos, c'est qu'il y a une fonctionnaire du
ministère qui est aux relations culturelles, Mlle Denise Perron, qui
fait partie d'un jury fédéral-provincial dans le cadre du
programme Perspectives-Jeunesse. Il semblerait que tous les programmes qui ont
été effectués auraient été vus; le jury a
siégé, non seulement à Ottawa, mais également
à Québec.
Il reste à s'enquérir pour savoir si, dans les faits, nous
avons eu des copies de toutes ces études et c'est ce que je ferai.
M. HOUDE (Fabre): Sur le même sujet, si ça peut
éclairer un peu, concernant Perspectives-Jeunesse cette année, il
y a quand même eu une petite amélioration en ce sens que,
effectivement, dès le lancement des projets, on avait demandé au
Haut-Commissariat de s'occuper du dossier de Perspectives-Jeunesse.
Il y a eu des rencontres avec M. Pelletier, M. Saint-Pierre,
moi-même et également, avec les fonctionnaires d'Ottawa. Je dis
une petite amélioration, parce que ce que le ministre vient de dire,
effectivement, est vrai. Nous avons, cette année, un groupe de cinq
permanents dont trois ou quatre qui viennent de différents
ministères et un ou deux du Haut-Commissariat qui, depuis le tout
début de l'année Perspectives-Jeunesse, ont travaillé
à la sélection et à l'établissement de certains
critères, de certaines normes.
D'autre part, soyons objectifs et honnêtes; cinq fonctionnaires ou
à peu près chez nous, comparativement à une quarantaine du
fédéral dans la province, nous sommes nettement minoritaires dans
le bloc de Perspectives-Jeunesse. D'ailleurs, je souhaite que...
M. CHARRON: Là comme ailleurs.
M. HOUDE (Fabre): ... le ministre, avec ses collègues, les autres
ministres, fasse front commun là, c'est le temps fasse
bloc pour que cette année nous puissions avoir les résultats des
projets qui auront été exécutés non pas à
peu près un an après que quelques membres ou quelques
députés du fédéral les auront eus, mais que nous
puissions avoir nous aussi les résultats. Je dois dire que le
député de Saint-Jacques avait raison. J'ai eu l'an passé
enfin, l'an passé, il y a à peine quelques mois le
résumé fort mince de tous les projets de l'été
dernier et on a souvent parlé d'un problème de
dédoublement qui se produisait; dans certains cas, ce n'est pas en
double, c'est en triple, ou quatre fois, ou cinq fois. Par contre, il y a un
certain nombre de projets de Perspectives-Jeunesse qui sont effectivement d'une
grande valeur tant du point de vue culturel que du point de vue sportif ou
social. Je pense que ce serait extrêmement intéressant si nous
pouvions avoir les meilleurs projets ou les meilleurs documents
Perspectives-Jeunesse à peu près en même temps que les
autres, pour en faire profiter les différents ministères du
Québec.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, sur ce, je dois ajouter
que ce qui a pu être vrai au Haut-Commissariat n'est pas
nécessairement vrai au ministère des Affaires culturelles.
Justement, un fonctionnaire me disait que Mlle Perron qui a siégé
à ce comité a toujours fait part des buts spécifiques du
Québec dans le domaine et qu'on a respecté presque à la
lettre toutes ses requêtes.
M. HOUDE (Fabre): C'est vrai, madame, mais c'est cette année,
ça. Cette Mlle Perron faisait partie, quand même, de la même
équipe. J'ai dit qu'il y a eu une nette amélioration pour la
sélection. C'est-à-dire que le Secrétariat d'Etat avait
accepté que beaucoup de projets venant des Québécois
soient dans le prolongement de politiques québécoises des
différents ministères, dont le vôtre. Ce n'est pas
là la question. Maintenant que les projets sont donnés,
maintenant qu'ils sont en marche, les jeunes vont travailler tout
l'été. Il y a de ces jeunes qui, dans certains projets, vont
faire des trouvailles, des trouvailles parfois extraordinaires, qui vont faire
des études. Le résultat de ça, si on pouvait l'avoir le
plus tôt possible, une fois l'automne arrivé...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En somme, tout le monde est d'accord.
M. HOUDE (Fabre): Tout le monde est d'accord pour que nous l'ayons. Il
faut le demander.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il reste de ce que nous appelions hier, quand
nous avons parlé, de façon générale, du contentieux
constitutionnel qui touche le ministère des Affaires culturelles
à un degré assez prononcé, qui empêche le ministre
comme je l'ai dit de mettre de l'avant des politiques qui soient
vraiment québécoises... Alors, Perspectives-Jeunesse n'est qu'un
aspect.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il ne faut rien exagérer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous allez voir qu'à certains
moments...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: lI y a un fédéralisme qui est quand
même rentable: la collection de Borduas, d'un quart de million de
dollars, qui nous est donnée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, nous reparlerons de tout cela.
M. CARDINAL: Il y a quand même le centre d'Ottawa qui...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des cadeaux de Grecs, ça
M. CARDINAL: ... est payé à même nos taxes et qui ne
nous sert pas.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Bien sûr, mais il ne faut rien
exagérer et dire qu'on ne peut jamais avoir aucune politique à
nous.
M. LE PRESIDENT: Je pense bien qu'on a passé à travers la
question. Est-ce qu'on pourrait maintenant passer au sous-article 2? Pavillon
du Québec à Terre des Hommes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le montant de
$300,000 je vais avoir besoin de verres bientôt, c'est
récent d'ailleurs, ma presbytie c'est pour...
M. CARDINAL: C'est l'âge.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous avons atteint un âge,
madame, où nous avons besoin de lunettes.
M. CARDINAL: C'est le doyen des députés...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelquefois avec de bons yeux, on voit de
travers, parce qu'on souffre de strabisme constitutionnel.
Alors, concernant le problème du pavillon du Québec ici,
il s'agit d'un montant que le ministère des Affaires culturelles
consacre à la Centrale d'artisanat, à des fins de promotion
d'artisanat au Pavillon du Québec. Il y aura là-dedans une sorte
de cours, des ateliers...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... en plus des présentations sur
différents comptoirs...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Présentations que nous voulons
représentatives de toutes les régions du Québec, de
l'artisanat de qualité de toutes les régions.
M. CARDINAL: Mais, si le pavillon n'ouvre pas comme vous l'avez
souligné c'est possible, malgré que ce matin, les
relations semblent meilleures à Montréal dans ce domaine mais
quand même, le maire lui-même a indiqué qu'il était
possible que cela n'ouvre pas, est-ce qu'il y aura péremption concernant
cette somme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CARDINAL: Ou cette somme sera-t-elle quand même utilisée
pour des fins de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'aimerais bien que vous me posiez la question
quand je défendrai mes crédits, à l'occasion de la
prochaine session. Parce qu'à l'heure actuelle, je ne veux pas
être pessimiste. Et d'ailleurs, vous l'admettez vous-même, on
laisse entrevoir un règlement possible.
M. CARDINAL: Je ne poserai pas de question. Je ferai une suggestion.
Dans l'hypothèse où vous ne réussiriez pas, non pas
à cause du ministère, mais à cause des relations de
travail à Montréal, je vais suggérer que cette somme ne
soit pas périmée, parce que le ministre des Finances
dirait...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je suis tout à fait d'accord qu'elle serve
à l'artisanat.
M. CARDINAL: Qu'elle serve à l'artisanat quand même.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. M. CARDINAL: C'est une suggestion. MME
KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y aura possibilité de faire un
virement, quoique ce soit une imputation assez précise au point de vue
techniques administratives.
M. CARDINAL: J'en ai vu d'autres virements comme celui-là. Au
ministère de l'Education, l'an dernier, il y avait une somme assez
importante parce que le ministre de l'Education était, autrefois,
vice-président du conseil, il y avait un poste. Et il est demeuré
au ministère de l'Education, sous M. Saint-Pierre alors qu'il
n'était pas vice-président au conseil et la somme a
été utilisée sans difficulté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est bien cela.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est bon de connaître un
précédent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et aux Affaires culturelles...
M. CARDINAL: Je vous le donne comme exemple et nous pourrions citer le
journal des Débats de l'an dernier où j'avais souligné
ceci.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Méfiez-vous, madame. Aux Affaires
culturelles, il surveille beaucoup. Il nous donne plus et il surveille
beaucoup. Est-ce que le pavillon du Québec à Terre des Hommes
sera utilisé uniquement par la centrale ou pour l'artisanat?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Il y aura une petite boutique où les
visiteurs pourront acheter les produits de la centrale, des artisans.
L'exposition est organisée également par la centrale, mais les
produits ne seront pas à vendre partout, à tous les
étages.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. Ce que je veux dire, c'est ceci: Est-ce
que le pavillon du Québec sera consacré uniquement au
ministère des Affaires culturelles pour promouvoir l'artisanat?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, exactement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est le montant de $300,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est une des choses dont je suis très
fière d'ailleurs. Je n'étais pas la seule parmi les ministres
à désirer utiliser le pavillon du Québec. Je suis
très fière d'avoir obtenu l'utilisation de ce pavillon qui, je
pense, fera énormément pour faire connaître l'artisanat de
qualité du Québec aux étrangers et même aux
Québécois. Malheureusement, il y a trop de
Québécois qui ne connaissent pas notre artisanat.
M. CARDINAL: Terre des hommes a ses propres hôtesses qui sont
engagées par un organisme paramunicipal et qui est devenu un organisme
presque municipal parce que, cette année, le maire Drapeau a mis en
fonction des fonctionnaires mêmes de la ville de Montréal à
Terre des Hommes dans divers domaines, pour éviter certains
problèmes éprouvés l'an dernier. Est-ce que et je
pose la question de façon précise le ministère des
Affaires culturelles, en plus de donner la somme, aura sur place, je n'appelle
pas cela des hôtesses, mais des gens qui pourront justement guider les
visiteurs?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, justement. Nous aurons quinze
hôtesses.
M. CARDINAL: Ah bon! Bravo!
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Est-ce que vous êtes
intéressé à connaître leur salaire?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Leur nom, leur adresse.
M. CARDINAL: Non, non.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je n'ai ni l'un, ni l'autre.
M. CARDINAL: La question n'est pas là. J'aurais pu poser la
question en parlant de la Centrale d'artisanat. C'est que, à quelqu'un
qui entre dans une centrale artisanale ou qui entrera au pavillon du
Québec, on devrait, je pense, offrir le même service que certaines
sociétés importantes de décoration offrent.
C'est-à-dire, les gens qui sont là sont non seulement des
vendeurs, mais aussi des conseillers; ils peuvent initier, diriger et
expliquer.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le conseiller culturel, M. Simard, me dit que les
hôtesses seront vraiment renseignées et très utiles aux
visiteurs qu'elles devront guider dans tout le pavillon.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je fais confiance à M. Simard.
M. CARDINAL: On sait comment la ville de Québec est
visitée par les touristes, j'ai fait le "test" moi-même et...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela peut-être un désastre
parfois.
M. CARDINAL: Oui, c'est ça, je suis bien compris.
Relations culturelles Coopération avec
l'extérieur
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 2. Adopté. Article 2:
Relations culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, ici, aux relations
culturelles, il y a deux secteurs, si on peut dire: il y a les relations
culturelles extérieures et les relations culturelles internes, dites
Canada français d'outre-frontières. Au premier chapitre des
relations culturelles, je voudrais d'abord un petit renseignement d'ordre
technique. Les catégories qui apparaissent ici sont les
catégories ordinaires qu'on trouve au titre de l'administration. Mais
où apparaissent les montants qui seront utilisés à des
fins d'expositions, d'échanges, etc.? Est-ce que ça
apparaît à des chapitres de subventions?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est aux Affaires intergouvernementales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est vrai, l'argent est aux Affaires
intergouvernementales, vous passez les commandes, c'est le ministère qui
continue.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est la même chose
qu'autrefois.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CHARRON: Encore une fois, cette année, il n'y a pas
d'imputations. L'année passée, je me souviens, avec le
député de Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, on s'était disputé un peu
là-dessus.
M. CHARRON: ... on l'avait mentionné et je suis à relire
le journal des Débats de l'année dernière, il y avait un
engagement du ministre que pareille erreur ne se reproduirait pas. Quelle somme
devrait normalement figurer aux imputations puisqu'elles sont aux Affaires
intergouvernementales?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le programme de coopération
pourrait nous indiquer quelle est la somme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est $420,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le montant de $420,000, par rapport à
combien l'an passé déjà.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La même somme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La même chose. Maintenant, madame, ici,
à la coopération avec l'extérieur, est-ce que le
ministère des Affaires culturelles, par son conseiller à Paris,
etc., envisage une expansion des relations culturelles avec la France et les
pays de la francophonie? Est-ce qu'on s'en tient uniquement à la France
ou si on a étendu le champ d'activité à la Belgique, par
exemple, à d'autres pays de la francophonie africaine?
M. LE PRESIDENT: Je pense que cette question-là vient au
sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous sommes dans les considérations
générales. Après ça, on passe aux sous-articles,
ça, c'est très technique, et on parle de traitements, de
fournitures, d'équipement, on ne pourra pas parler de relations
culturelles. Ici, c'est le Canada français d'outre-frontières.
C'est un autre aspect. Cela se fait ici en Amérique tandis que
ça, ça se fait à l'extérieur, Nouveau-Brunswick,
Ontario, Louisiane.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai dit tout
à l'heure que je n'aime pas donner de définition. Est-ce
que le député de Chicoutimi et les autres membres de la
commission seraient d'accord pour que je donne un peu la définition de
la direction des relations culturelles pour parler, en particulier, des
secteurs concernés?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, madame, je suis assez familier avec le
sujet. Les définitions, ça me préoccupe assez peu.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Malgré que vous m'en demandez à
l'occasion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, c'est-à-dire que quand je vous ai
demandé des définitions hier, je vous demandais plutôt des
orientations, c'était une question d'hésitation sur la
terminologie en même temps qu'un petit piège amical.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je l'ai reconnu d'ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais donc savoir les secteurs, si vous
aimez les appeler comme ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, les secteurs. Il y a le service de la
coopération avec l'extérieur, qui s'occupe
particulièrement de l'entente franco-québécoise et des
relations avec les pays autres que l'Amérique. Vous connaissez le
directeur, qui est M. Jean-Claude Couture. Il y a ensuite le service culturel
de la délégation du Québec à Paris qui, comme on le
sait, est le prolongement des activités du service de la
coopération avec l'extérieur. Et là, le conseiller
culturel est toujours M. Raoul Jobin. Enfin, le service du Canada
français d'outre-frontières s'occupe des relations avec les
groupes francophones des autres provinces et des relations avec les Etats-Unis,
mais il s'occupe également des ententes Québec-Ontario,
Québec-Nou-veau-Brunswick, Québec-Louisiane et le directeur de ce
service est M. Dagneau .
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je connais bien ces secteurs. Je vous demande
s'il y a expansion dans ce domaine des relations culturelles avec
l'extérieur en général, non pas de l'Ontario, du
Nouveau-Brunswick, Louisiane, etc., je parle de la France en particulier.
Est-ce qu'on en reste à peu près au même niveau
d'échanges puisque globalement le budget est le même?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Avec la France, c'est le maintien, mais avec la
francophonie il y a expansion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans quel domaine?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Par le biais de l'agence de
coopération.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec quels pays y aurait-il relations
maintenant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les 22 pays qui font partie de l'agence.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des pays
particulièrement intéressés ou qui intéressent
particulièrement le ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La Tunisie. Je viens de rencontrer le ministre
des Affaires culturelles et il y aura sûrement des échanges fort
intéressants qui suivront.
M. CARDINAL: Ils sont déjà commencés, il y a
eu...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a eu dans le domaine de l'artisanat un
congrès qui a été tenu là il y a un an environ, un
an et demi et nous prévoyons de nombreux échanges entre ce pays
et notre province.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai rencontré le ministre des Affaires
culturelles de la Tunisie la semaine dernière et il m'en a parlé.
Est-ce qu'avec la France il s'agit toujours des expositions et des
différents types de stages, bibliothécaires, journalistes,
artistes, etc? Sont-ce les mêmes activités? Est-ce que vous avez
un calendrier des activités qu'il y a eues?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a eu deux expositions
étrangères au Québec et quatre expositions
québécoises à l'étranger.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les expositions québécoises,
quelles étaient-elles?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y en a une qui était de Borduas et des
automatistes, une autre était la foire du livre à Francfort, une
exposition des créateurs du Québec qui aura lieu au mois de juin
en Belgique et l'exposition de jouets qui se tiendra à Saint-Etienne en
France au cours du présent mois et du mois de juin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que la France envoie dans le domaine
des expositions cette année? L'an passé, qu'est-ce qu'elle a
envoyé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons eu: Art hors limites. Nous devons
tenir une exposition sur l'art médiéval.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la France qui nous les envoie?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, l'exposition sera à Québec et
à Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un projet qui est depuis longtemps en
marche, soit
l'exposition d'art médiéval, parce que j'étais
là et on le préparait déjà...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Trois ans.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... est-ce que le ministère des
Affaires culturelles a renoncé à avoir cette grande exposition
que nous avait offerte le conservateur du Louvre sur l'art mésopotamien?
Une exposition de très grand prestige et que nous apprécierions
bien avoir.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'exposition n'a pas pu s'organiser. Par
ailleurs, nous aurons une exposition sur le 1 p.c. de l'embellissement des
édifices publics en France: des photographies.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le domaine des stages ou dans le domaine
des échanges dans le secteur de la musique, spectacles, est-ce qu'il y a
des projets, est-ce qu'il y a eu des réalisations? Musique et
spectacles. Je sais qu'il y a eu M. Barrault qui est venu ici.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans les spectacles, il y a le quatuor Bourque
qui a été entendu au mois de mars 1971 à la salle Gaveau
à Paris. Il y a dix représentations de "La ville dont le prince
est un enfant" de Montherlant, qui ont eu lieu du 12 au 27 mai 1971.
Egalement les Percussions de Strasbourg, qui ont donné une
tournée de concerts dans toute la province du 16 novembre au 1er
décembre dernier, et une tournée du Quatuor de Pierre Bourque,
qui vient de se terminer. Il y a le Festival international d'art contemporain
de Royan, qui vient de se terminer et qui a été un grand
succès. Ou est-il en cours présentement? Il vient juste de se
terminer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le domaine du spectacle, est-ce que c'est
dans le cadre de la coopération que l'on a fait demander M. Barrault
comme metteur en scène au Théâtre du Nouveau Monde?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, je pense que la question devrait être
posée à un autre niveau de gouvernement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela s'est fait avec le fédéral?
C'est le fédéral qui a fait venir M. Barrault?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. C'est-à-dire que je ne peux pas vous
dire ce qui s'est passé entre eux, mais je sais qu'il y a eu des
échanges entre Jean-Louis Barrault et le...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le Théâtre du Nouveau Monde ne
vous a pas demandé à vous autres de faire venir Barrault. On
s'est adressé à une autre instance gouvernementale.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président. C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, c'est ce que je voulais savoir.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A la catégorie 1, M. le
Président, nous en sommes aux traitements, salaires et allocations.
D'abord, à Paris, combien le ministère des Affaires culturelles
a-t-il de personnel d'employé? Il y a le conseiller culturel, M. Jobin,
qui est toujours en poste, mais dont on me dit qu'il serait rappelé
bientôt. Est-ce que c'est exact?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, ce n'est pas exact. Son mandat est
renouvelé. Il sera renouvelé parce qu'effectivement il prenait
fin à l'automne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous sommes en juin mais, avec les retards
qu'on avait mis à l'envoyer, cela a commencé en septembre. Alors,
son mandat sera reconduit.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour une année, oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une décision récente?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est une décision tout à fait
récente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, parce que, la semaine dernière
encore, on m'avait...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elle l'était... elle
précédait la semaine dernière par exemple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La semaine dernière encore, on m'avait
prévenu qu'il devait faire ses bagages.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est peut-être parce qu'il y a eu
discrétion pour une fois chez nous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne sais pas, mais il n'y a jamais eu
d'indiscrétion sérieuse à mon sens, ce sont des choses qui
courent la rue.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Justement, il y en a tellement qui courent la
rue.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est malheureux, mais cela finit par venir
aux oreilles de tout le monde. D'ailleurs, dans les ministères, vous
savez, il n'y a qu'une sorte de secrets, ce sont des secrets de Polichinelle.
Il ne faut pas s'en faire. Maintenant, quelles sont les person-
nes qui assistent M. Jobin et qui représentent le
ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est le seul représentant du
ministère à Paris, les autres employés sont des
employés des Affaires intergouvernementales.
M. TREMBLAY(Chicoutimi): Alors, est-ce que vous avez dessein, comme on
l'avait demandé l'année passée, comme le ministre nous
avait dit qu'il le ferait probablement, de fournir à M. Jobin un
assistant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cet assistant n'est pas choisi, est-ce qu'il
n'est pas question d'y envoyer M. Pierre de Grandpré? Il aurait
trouvé peut-être une vocation là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a pas de décision de prise encore
là-dessus, quant au choix.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. de Grand-pré, au fait, où
est-il?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est à Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Représentant du ministère
à Montréal.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est-à-dire qu'il est conseiller du
ministre à Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il fait cela et il écrit ses livres en
même temps.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il a le droit, dans ses heures de loisirs, de
faire ce qu'il désire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il a beaucoup de loisirs. N'insistons pas.
A Paris, donc, vous avez l'intention de donner à M. Jobin un
assistant, parce que le travail qu'il a à faire est assez
considérable.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, la décision a été prise
avant même que nous venions ici.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'en suis bien aise, parce que nous l'avions
demandé au ministre l'an passé. Maintenant, vous avez dit tout
à l'heure qu'à la direction de la coopération...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Jobin vous remerciera sûrement de
l'intérêt que vous lui portez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'en suis sûr, il l'a déjà
fait d'ailleurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Bravo! C'est beau de voir des gens reconnaissants
en politique, c'est beau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien sûr, c'est rare. D'autant plus que
M. Jobin n'a pas d'allégeance politique. Madame, vous avez un directeur
permanent maintenant aux relations culturelles ou à la
coopération avec l'extérieur, c'est M. Couture?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est M. Monette, M. Claude Monette.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Monette est le directeur de là
coopération. Est-ce qu'il est par intérim ou permanent?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Par intérim, pour l'instant. Mais comme on
le sait, nous sommes à réviser avec le budget-programme et il y
a...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Je vous pose la question, simplement pour
venir au secours de M. Monette.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je suis très consciente de la valeur de M.
Monette.,.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... parce que ça fait pas mal de temps
qu'il est par intérim. Vous avez parlé tout à l'heure de
M. Jean-Claude Couture, quel est son poste exactement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Il s'occupe de la coopération avec
l'extérieur. Il y a évidemment M. Dagneau qui est au Canada
français...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, au Canada français.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... et MM. Monette et Couture.
M. CARDINAL: Il faudrait peut-être poser la question à un
autre ministère, mais est-ce qu'il y a quelqu'un au ministère des
Affaires intergouvernementales qui, présentement, s'occupe en partie des
affaires culturelles, je parle, à Québec même. C'est M.
Frégault.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que la question devrait être
posée au ministère des Affaires intergouvernementales.
M. CARDINAL: Enfin, on pourra la poser au ministère des Affaires
intergouvernementales. C'est que, l'an passé, il y avait un
problème au ministère des Affaires intergouvernementa-
les, c'est allé très vite parce qu'on nous
référait au ministère concerné. Alors il y a une
espèce de jeu de balle qui se produit.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il reste qu'il y a un travail de collaboration
qui doit exister lorsqu'il y a des échanges et qu'il y a des voyages
à l'extérieur.
M. CARDINAL: Je comprends fort bien qu'il y a eu au cours des trois
dernières années, beaucoup de réaménagements et que
des ministères en matière d'information et en matière de
coopération ont, ou perdu ou gagné des membres au profit des
Affaires intergouvernementales, mais il existe quand même, même si
nous ne discutons pas du budget des Affaires intergouvernementales, le fait que
le personnel de ce ministère est réduit de 50 p.c.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Notre correspondant aux Affaires
intergouvernementales est M. Turi.
M. CARDINAL: Ah bon! M. Turi, celui qui a écrit le volume?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est à l'Immigration?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. Couture, quelle est sa fonction
exacte?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il dirige la coopération avec
l'extérieur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec l'extérieur. M, Monette est
directeur de cette direction?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Des relations culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des relations culturelles. Et l'autre est
directeur de la coopération avec l'extérieur?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est lui qui fait la liaison? Maintenant
à la catégorie: Traitements, salaires et allocations.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. Est-ce qu'il y a des postes
à pourvoir, outre celui dont nous avons parlé, l'assistant de M.
Jobin?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un poste d'agent culturel au Canada
français d'outre-frontières.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est tout.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 4?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela a été suspendu sous
réserve de...
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, ça va, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6. Adopté.
M. CHARRON: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, ça va.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8. Excusez, catégorie 10.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Catégorie 10: Dépenses de
transfert, de quoi s'agit-il exactement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Des deux prix littéraires.
France-Québec et France-Canada.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord. M. LE PRESIDENT; Adopté.
Catégorie 11?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): France-Canada a été
attribué à qui?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A Georgette Lacroix.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10. Adopté. Catégorie
11. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. M. LE PRESIDENT: Sous-article 2.
Canada français d'outre-frontières
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au sous-article 2:
Canada français d'outre-frontières, j'aimerais savoir du ministre
ce qui se passe dans le domaine des relations avec l'Ontario, avec le
Nouveau-Brunswick et avec la Louisiane. Quels ont été, s'il y en
a eu, les programmes d'échanges, la nature de ces programmes
d'échanges et quelles sont les perspectives d'avenir, enfin, quelle est
la programma-
tion pour l'année qui vient, pour l'exercice en cours?
MME KIKRLAND-CASGRAIN: Le député a mentionné
plusieurs endroits. Je pourrais peut-être commencer à parler de la
Louisiane.
D'abord, il y a eu un congrès des Amériques francophones
qui a été tenu à Lafayette au début d'avril 1972 et
je dois dire que le congrès était vraiment représentatif.
Il y avait, entre autres, la présence des délégations des
Antilles, de Saint-Pierre et Miquelon, de la Belgique, de la France; nous
étions évidemment présents et il y avait aussi plusieurs
provinces, y compris des états de la Nouvelle-Angleterre.
Ce congrès a duré trois jours et, dans l'ensemble, cela a
été d'un apport considérable, en particulier pour les
francophones de la Louisiane, parce que, jusqu'à ce moment-là, le
fait de parler français demeurait dans bien des milieux presque un
péché. Il arrivait même aux enfants de ma
génération, dans les écoles, de se faire dire par les
professeurs de ne pas parler français.
Disons que le congrès a apporté un renouveau
extraordinaire et les gens qui, pendant un temps, parlaient français,
mais en se cachant ou en badinant un peu, sont devenus très fiers de
leur connaissance. Il arrive que, dans les écoles, les enfants
aujourd'hui, reprennent le goût d'apprendre le français. Je crois
que nous pouvons nous attendre à un renouveau assez extraordinaire du
goût de parler français en Louisiane. Disons que l'aide que nous
apportons est vraiment précieuse.
Notre représentant là-bas que plusieurs des membres de la
commission connaissent, M. Léo Leblanc, fait vraiment un travail
extraordinaire. Il y a évidemment un Louisianais, M. Thomas Domengeaux
qui lui, de son côté, a été un peu le père de
ce renouveau. Justement, il travaille en étroite collaboration avec M.
Leblanc et j'apprenais tout récemment qu'on va produire, je ne sais pas
si c'est un hebdomadaire ou un mensuel en français. Je sais qu'il y a
des projets d'établissement de postes où on parlera
français a temps partiel en Louisiane.
Evidemment, tout est encore au niveau de projet mais disons que les
perspectives d'avenir pour la francophonie sont assez encourageantes. A
Lafayette, c'est sûrement là que se trouve le plus gros noyau de
français; c'est très fréquent d'arriver dans un restaurant
et d'entendre les gens, si loin du Québec ou de la France, parler
français.
Ce qui arrive, par exemple, à la Nouvelle-Orléans, c'est
qu'on apprend le français mais un peu par snobisme. Je pense qu'il y a
un mouvement qui est en bonne voie de réalisation pour faire que cette
province se francise de plus en plus. Il ne faut pas oublier que le nouveau
gouverneur est d'origine acadienne; il a d'ailleurs été
assermenté comme gouverneur et la formule d'assermentation a
été lue en français et en anglais. Le discours qu'il nous
a fait à l'occasion du congrès a été
prononcé en excellent français et disons que les perspectives
d'avenir sont fort encourageantes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, madame, pour élargir un peu
le cadre de ces projets éventuels, est-ce que vous avez l'intention,
est-ce que votre ministère a l'intention ou a pu voir, à
l'occasion de ce congrès, qu'il y aurait des possibilités
d'échanges avec des pays de langue française, les Antilles
françaises par exemple? Est-ce qu'il peut y avoir une amorce, à
votre avis, de relations avec ces pays-là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois qu'il y a une amorce de relations avec,
entre autres, Haiti.
De mon côté, j'ai fait un voyage qui ici, j'aimerais
bien le mentionner n'a rien coûté au gouvernement. C'est un
voyage personnel que j'ai fait au Mexique et, à cette occasion, par
exemple, même si je n'étais pas payée je n'avais pas
de per diem, le voyage entre la Louisiane et le Mexique, je l'ai payé
moi-même j'ai tenu à rencontrer au Mexique des
personnalités, en espérant un début de dialogue avec ce
pays qui, comme on le sait, a des richesses extraordinaires non seulement dans
le domaine de l'archéologie, mais dans bien d'autres domaines.
A cette occasion, j'ai rencontré le ministre responsable des
Affaires extérieures pour le Mexique, le sous-ministre de l'Education,
l'un des directeurs du Palais des Beaux-Arts; j'ai également
rencontré le Dr Bernai qui est directeur du musée d'anthropologie
de Mexico. Je dois dire que, suite à ces rencontres, je pense qu'il y
aura des échanges extrêmement utiles qui pourront se faire, avec
la collaboration, naturellement, du gouvernement canadien. Je pense en
particulier au troisième festival international du film qui sera tenu
à Mexico et où, je pense, nos cinéastes
québécois auront une participation. Tout au moins, le dialogue
entre eux est ouvert.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous disiez: En collaboration avec le
gouvernement central. Qu'est-ce que cela veut dire exactement? Est-ce que vous
devez passer par les ambassades?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a certaines facilités, il y a eu des
arrangements d'intervenus. Il y a eu des ententes d'intervenues entre le
gouvernement canadien et le gouvernement mexicain et, suite à ces
ententes, il peut y avoir énormément d'échanges entre les
provinces et le Mexique, échanges dans tous les secteurs des arts.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez été
je pense que c'est oiseux de poser la question consultée ou si
vous avez manifesté par lettre que vous seriez intéressée
à participer à de tels échanges, si le gouvernement
canadien en établissait avec ces pays?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est-à-dire qu'il y a déjà
une entente qui permet ces échanges. Cette entente est intervenue, je
pense, l'automne dernier, entre les deux gouvernements et, suite à cette
entente signée, nous pouvons, les provinces, avoir des échanges
dans les différents secteurs des arts. Et déjà...
Effectivement, quand je me suis rendue au Mexique, je n'ai eu aucune
difficulté disons que je parle assez couramment l'espagnol et que
j'ai des entrées là-bas, j'ai des amis canadiens qui habitent
là à rencontrer les personnalités dont j'ai
mentionné les noms tout à l'heure. Et je suis persuadée...
Il y a des échanges de lettres à l'heure actuelle et ça se
fait absolument dans l'ordre; il n'y a pas de problème et je suis assez
persuadée qu'à l'automne nos cinéastes, entre autres,
participeront à des échanges. Il y a aussi le fait que le
directeur du musée d'anthropologie m'a fait part du vif
intérêt qu'on a au Mexique pour le travail des autochtones. On
aimerait beaucoup avoir des expositions de culture esquimaude. Voici autant de
sujets. Le dialogue est ouvert et il n'y a pas de problème. Je suis
persuadée qu'il y aura des échanges très fructueux
à l'avenir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez pris contact avec le
gouvernement central à ce sujet-là? Est-ce que vous avez...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, certainement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... discuté de ces questions?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est pas un problème quand on est
Canadienne, de dialoguer avec d'autres Canadiens...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Remarquez que cette observation d'ordre
général...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... en ce qui me concerne et en ce qui concerne
mon boulot.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, je veux bien l'entendre, madame, comme
ça. Mais à un moment donné, on touche à ce que
j'appelle toujours le contentieux constitutionnel, même si on a
d'excellentes relations avec des gens qu'on connaît, il y a parfois des
mouvements de résistance.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il arrive effectivement qu'on n'est pas toujours
d'accord. Mais, dans le domaine qui nous préoccupe c'est celui
dont je peux parler je n'ai eu aucun problème.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sujet de l'Ontario maintenant, quels ont
été les échanges dans le domaine des relations
Ontario-Québec, en vertu de l'entente signée entre l'Ontario et
le Québec? Quels ont été les programmes de l'année
passée et quels sont ceux de cette année?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le Québec a participé aux
conférences de la commission permanente. Evidemment, si on parlait des
échanges concernant un autre ministère que j'ai mieux connu,
celui de l'Ontario, je pourrais vous entretenir longuement là-dessus.
Mais sur les échanges dans ce nouveau ministère, je suis
obligée d'attendre les... Il y a eu un festival québécois
à l'Université de Toronto en novembre dernier, une tournée
de Claude Gauthier dans toutes les écoles secondaires francophones et un
certain nombre de participations à des manifestations isolées
comme à Welland et à Sudbury.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que c'était exactement ce
festival québécois? Qu'est-ce que vous y avez montré?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était une des manifestations
organisées qui duraient une semaine à University College dont le
thème était: "Understand Quebec."
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez des manifestations qui
sont prévues pour l'année qui vient, soit que des Ontariens
viennent ici, soit que des Québécois aillent là-bas, dans
divers domaines: art, spectacles, etc.?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y aura répétition de cette
tournée d'un artiste québécois dans les différentes
écoles francophones. Ce sera la troisième année
d'ailleurs. Pour ce qui est des autres manifestations, c'est un cas
différent. La commission permanente se réunit bientôt et
doit affecter un budget pour les manifestations. Alors, je pense qu'à
l'heure actuelle il est un peu prématuré d'en discuter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que l'Ontario vous a fourni des
manifestations? Parce qu'il y a quand même une entente, c'est
bilatéral.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A l'heure actuelle, il y a un projet de
manifestation de Welman pour le théâtre des marionnettes, Puppet
Theater Welman, mais le projet, en ce moment, est encore à
l'étude.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et au Nouveau-Brunswick.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au Nouveau-Brunswick, il y a un budget de
prêt, nous avons des programmes qui sont prêts mais nous attendons
une réponse de ce gouvernement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez, en termes de budget, des
montants qui sont prévus, déterminés, dans le cadre du
budget que nous étudions actuellement, pour la
Louisiane, l'Ontario, le Nouveau-Brunswick? Est-ce que vous avez des
enveloppes pour chaque cas ou si c'est dans le budget global?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, non. Ni l'un, ni l'autre. On sait, par
exemple, que M. Léo Leblanc est un employé du ministère
des Affaires intergouvemementales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors, le budget se trouve au ministère
des Affaires intergouvernementales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et selon les décision que vous prendrez
à la commission permanente, vous ferez des demandes au ministère
des Affaires intergouvernementales pour obtenir l'argent.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Effectivement, le travail se fait à notre
niveau, nous prenons les décisions, nous faisons ensuite les
recommandations et le ministère des Affaires intergouvernementales
paie...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministère des Affaires
intergouvernementales a un budget assez important dans ce domaine-là? On
pourra le lui demander.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense, M. le Président, qu'il faudrait
peut-être lui poser la question...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais comme vous avez à préparer
des programmes, vous devez avoir quelque idée des montants qui
pourraient vous être alloués pour vos propres programmes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans le cas de l'Ontario on peut donner un
chiffre. Il y a $50,000 dont $10,000 pour des manifestations.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté.
Catégorie 3. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. La catégorie 4 est retenue.
M. CHARRON: Oui.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont ces dépenses de transfert,
madame, s'il vous plaft?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont les subventions. Est-ce que les membres
de cette commission aimeraient avoir la liste des personnes qui ont reçu
des sommes d'argent?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, il nous intéresserait d'avoir
cette liste. Madame peut nous en donner...
MME KIRKLAND-CASGRAIN : L'Association canadienne-française de
1'Alberta, $6,000; l'Association canadienne-française de l'Ontario,
$13,000; l'Association culturelle franco-canadienne de la Saskatchewan, $6,000;
l'Association des professeurs franco-américains de Manchester, $1,500;
le Collège de Saint-Boniface, $3,000; le Comité conjoint de la
presse périodique, $10,000; l'Ecole nationale du théâtre,
$1,000; la Fédération canadienne-française de
Maillardville en Colombie-Britannique, $6,000; la Fédération
canadienne-française de l'Ouest, $2,000; la Fédération
française de la Nouvelle-Ecosse $4,000; la Société
manitobaine, Saint-Boniface, $6,000; la Société historique de
Saint-Boniface, $1,000; la Société nationale des Acadiens,
$7,000; la Société des professeurs français en
Amérique, $1,000; la Société Saint-Thomas-d'Aquin, $1,000;
Le travailleur de Worcester, $2,000; l'Université de Moncton, $6,000; la
Fédération féminine franco-américaine, $1,500, pour
un total de $78,000.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3: Diffusion.
Diffusion Administration
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, à Diffusion,
j'aimerais que le ministre, avant de poser des questions, nous fasse
connaître quel est le programme général de diffusion parce
que le ministre a parlé au départ de l'accessibilité de la
culture, du bien culturel en général. J'aimerais qu'elle nous
indique quelles sont les articulations majeures du programme de diffusion, quel
est l'objectif à court terme et à long terme. Quelles sont les
grandes articulations de ce programme de diffusion et quelles sont les
régions, les points où il est nécessaire de mettre
l'accent d'un programme de diffusion qui fasse que l'on sente que le
ministère des
Affaires culturelles se préoccupe de l'accessibilité du
bien culturel, particulièrement dans les régions
défavorisées, non seulement dans les régions
situées en dehors des grands centres mais dans la ville de
Montréal, par exemple, ou dans la ville de Québec, partout
où les citoyens ont des difficultés à jouir des services
culturels, du bien culturel en général?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, j'espère que le
député de Chicoutimi ne s'attend pas à ce que j'arrive
avec une réponse tout à fait originale aujourd'hui. Entre autres,
je me souviens d'avoir pris connaissance des débats l'an dernier et que
la question avait été posée à mon
prédécesseur. Je pense que mon prédécesseur s'est
autant que celui qui pose la question aujourd'hui intéressé
à l'accessibilité. De là à dire aujourd'hui comment
on peut la faire progresser, je ne suis pas prête à le faire.
Même si j'ai essayé de faire un tour complet du ministère,
il est un peu tôt pour donner aujourd'hui les projets que je pourrais
avoir en tête.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que madame pourrait me dire si l'on a
poursuivi l'expérience de ce qu'on avait appelé, nous, les
bureaux d'aménagement culturel dont certains existent?
Est-ce qu'il y a des projets de création d'autres bureaux
semblables ou si on transformerait ces bureaux, on leur assignerait non pas une
vocation nouvelle, mais on leur donnerait des outils plus importants?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, là-dessus, il n'y
a pas de nouveaux bureaux d'aménagement prévus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, le programme est stationnaire. C'est
une raison budgétaire ou si c'est une raison de révision de la
politique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est une raison budgétaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que les bureaux d'aménagement
culturel remplissent à votre avis la fonction qu'ils devaient remplir
dans diverses régions?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est beaucoup me demander que de passer un
jugement sur le travail de ces bureaux, mais disons que j'aimerais que le
député revienne à la charge à l'occasion d'une
future discussion de ce problème.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais la connaissance que vous en avez à
l'heure actuelle doit vous permettre de nous fournir des renseignements sur
l'activité qu'ont menée ces bureaux dans les différents
secteurs du Québec où ils existent?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des activités précises, je
ne sais pas si nous avons ici des détails. Nous avons le programme des
tournées et des diverses manifestations dans le domaine du
théâtre et dans le domaine des expositions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait nous donner un petit
détail?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Egalement dans le domaine du cinéma, de
l'animation, de la musique et des festivals.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que madame pourrait nous donner des
détails là-dessus?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans quel secteur? Théâtre,
cinéma?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le théâtre, le
cinéma, la musique, tous les secteurs. Ce n'est pas nécessaire
d'épuiser la liste, mais nous aimerions avoir une indication du type de
ces manifestations.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je puis vous dire quel groupement ou quelle
troupe s'est fait entendre, et quel est le montant de la subvention. Si vous
voulez d'autres renseignements, je pourrais peut-être vous les
donner.
Il y a eu du théâtre pour enfants avec une troupe qui s'est
produite à Baie-Comeau, Sept-Iles, Schefferville la troupe
s'appelle l'Arabesque au coût de $3,500.
L'orchestre dû centre national des arts s'est produit à
Sept-Iles, Baie-Comeau, Matane, Rivière-du-Loup, au coût de
$7,500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il s'agissait du coût total ou
s'il y a eu un coût partagé par le gouvernement central?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons payé une petite portion du
coût dans ce cas, le gouvernement central ayant payé la plus
grosse partie de ce coût.
Le Théâtre populaire du Québec a fait une
tournée à différents endroits, soit Saint-Félicien,
Baie-Saint-Paul, Trois-Pistoles, Rivière-du-Loup, Mont-Orford, Granby,
Drummondville, Oka, Hull, La Tuque et Jonquière. Ceci a
entièrement été payé par nous, au coût de
$35,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel spectacle a donné à ce
moment-là le TPQ?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela a été une
variété de spectacles, quatre ou cinq, dont je n'ai pas les
titres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame, c'est pourquoi je pose la question.
Est-ce qu'il y a eu beaucoup de commentaires positifs et négatifs?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous voulez faire des commentaires, allez-y.
Je suis là pour vous écouter, vous avez peut-être une
opinion là-dessus, vous avez été quand même
mêlé au ministère pendant quatre ans.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne veux pas porter jugement
là-dessus parce que cela devient très souvent subjectif et je
connais la qualité du TPQ. Maintenant, je m'inquiète un peu de la
réaction du public et il restera à voir si le TPQ révisera
ses orientations qui concernent la nature des spectacles qu'il présente.
Je ne veux pas faire de procès au TPQ parce que j'ai trop de respect
pour les gens qui travaillent dans cette compagnie pour les critiquer sans
avoir vu moi-même les spectacles, ce sont malheureusement des spectacles
que je n'ai pas vus.
M. CHARRON: Si le député de Chicoutimi s'inquiète,
quant à la réception du public, du TPQ, elle a été
excellente, à mon avis. Peut-être que le ministre pourrait nous
fournir des détails mais dans toutes les régions où il est
passé, me dit-on, il a connu un franc succès, à la fois
salle comble et un public satisfait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas nécessairement ce qui
s'est dit partout. Comme je disais tout à l'heure, et je le dis au
député de Saint-Jacques, il y a quand même un facteur de
subjectivisme qui intervient et je sais fort bien qu'un grand nombre de gens
qui sont allés au spectacle du TPQ ne sont pas nécessairement
ceux qui ont écrit les articles élogieux. C'est une autre
histoire que l'opinion d'un critique et l'opinion d'un public en
général.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, à la diffusion, M. le
Président, catégorie 1 : Traitements, salaires et allocations,
combien y a-t-il de personnes en place et est-ce qu'il y a des postes à
pourvoir. Le directeur est-il toujours M. Lachapelle à la diffusion?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a eu des changements majeurs
dans le personnel?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a pas de poste à pourvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les mêmes personnes qui s'en
occupent? Qui est l'assistant de M. Lachapelle?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a des chefs de service, M. Lachapelle n'a
pas d'adjoint.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais il n'y a pas de poste à
pourvoir?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas de poste à pourvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Retenu. Catégorie 5 :
Entretien et réparations.
M. BROCHU: A 5, est-ce que le ministre pourrait brièvement
expliquer l'augmentation des coûts à l'entretien et
réparations.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est pour le bateau l'Escale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce qui en est exactement du bateau
l'Escale? Je voudrais savoir, à moins qu'on en parle au centre culturel
comme tel, si on va le remettre à flot ou le laisser à quai?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons une prévision pour un contrat
de $16,300 qui n'est pas encore donné, pour réparations
obligatoires du bateau en cale sèche à la suite de l'inspection
par le ministère des Transports. Comme on le sait, cette inspection se
fait à tous les cinq ans, et, afin de conserver le certificat de
navigabilité, nous sommes obligés de faire effectuer ces
travaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais ce sont des travaux techniques pour la
mise en marche du bateau ou si on fait des réaménagements
à des fins d'utilisation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont pour les réparations et
peinturage, également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les choses normales qu'exige le
ministère des Transports. A l'article des centres culturels, M. le
Président, je reviendrai sur la question de l'Escale parce qu'il s'agit
ici simplement de réparation du bateau, ce n'est pas ici qu'on doit en
parler.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 6: Loyers.
Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7. Adopté. Catégorie 11.
Adopté. Sous-article 2: Service des bibliothèques du
Québec.
Service des bibliothèques
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Ici, M. le Président, j'aimerais poser
une question générale au ministre. Je connais les subventions qui
sont données, etc. Est-ce que, de façon générale,
puisqu'on parle globalement du problème, des bibliothèques
publiques, des bibliothèques du Québec, des bibliothèques
municipales ou publiques ou ambulantes, etc., il est exact que l'on a
réduit, d'un pourcentage assez important, les subventions
attribuées aux bibliothèques publiques?
Est-ce qu'il est exact que le budget dont on dispose ne permettrait pas
la création d'autres bibliothèques publiques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a une diminution de 17 p.c. des subventions
aux bibliothèques publiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une diminution imposante, une contrainte
budgétaire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a pas eu de diminution de 70/71 à
71/72; le budget des subventions est passé de $1,500,000 à
$1,585,000, soit une augmentation de 5.6 p.c. De 71/72 à 72/73, le
budget des subventions est passé de $1,585,000 à $1,700,000, soit
une augmentation de 9.2 p.c. Si les normes avaient été
observées, le budget global des subventions aurait augmenté de 22
p.c, au lieu de 5.6 p.c. Les bibliothèques qui se rapprochent le plus
des normes n'ont pas subi de diminution, au contraire. Celles qui tirent de
l'arrière, malheureusement, par rapport aux autres, ont effectivement
subi de légères diminutions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, lorsque vous parlez de ce respect
des normes, est-ce qu'il s'agirait de bibliothèques qui sont
situées dans des endroits où les municipalités n'auraient
pas apporté leur quote-part, celle que prévoit les
règlements de la loi du ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela dépend des deux facteurs importants,
population desservie et contributions municipales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les deux facteurs. Il y a des
municipalités qui n'ont pas fourni leur quote-part mais est-ce qu'elle a
été abaissée?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On a abaissé leurs contributions.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'autres ont augmenté, mais il y en a qui
ont baissé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce qui explique que certaines ont subi
des diminutions. Maintenant, est-ce qu'il y a des projets de création de
nouvelles bibliothèques publiques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est pas possible.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas possible à cause des
contraintes budgétaires?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A cause des contraintes budgétaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, dans le cas de la
bibliothèque publique régionale du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui
est censée être à Aima, qu'est-ce qu'il en est? Est-ce
qu'on a créé cette bibliothèque? Quel a été
le budget qui a été attribué et quels sont ses projets
d'expansion si tant est qu'il y en ait compte tenu des contraintes
budgétaires?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour cette bibliothèque, de
décembre 1970 jusqu'en décembre 1971, elle a été
logée dans une ancienne école. L'année 1970 est la date de
sa création. Depuis le 15 décembre 1971, elle occupe un
édifice de 9,500 pieds carrés qui est conçu
spécialement pour ses besoins. Le député connaît
peut-être l'adresse sur la rue Price. Dans la collection, il y a 37,000
volumes. Est-ce que vous êtes intéressé à avoir plus
de détails?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces détails-là
m'intéressent moins. Je veux savoir simplement quel est le territoire
qu'elle dessert actuellement et qu'elle est appelée à desservir,
parce que cette bibliothèque devait être implantée à
Chicoutimi plutôt qu'à Alma?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a 20 municipalités qui
adhèrent et il y en a cinq dans le comté de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y en a cinq dans le comté de
Chicoutimi.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est une quote-part intéressante.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est assez importante, d'autant plus
qu'elle devait être à Chicoutimi. En passant, ce n'est pas votre
responsabilité.
M. BROCHU: Est-ce que vous me permettriez une question? Comment se
fait-il qu'il y a une concentration aussi importante dans la région de
Chicoutimi? Il y a cinq bibliothèques alors que dans d'autres
régions il y a un nombre...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a eu un ministre!
M. BROCHU: Ah! il y a eu un ministre. Est-ce qu'il y a une relation
directe entre...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il faudrait demander ça à
l'ex-ministre. Demandez-moi combien il y a de bibliothèques dans mon
comté, remarquez que je travaille pour mon comté, mais vous vous
rendrez compte qu'il n'y a pas de changement depuis que je suis au
ministère. C'est vrai que ça ne fait pas longtemps, mais vous
pourrez me poser la question plus tard.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, c'est une question qui
n'en est pas une. Il y a quand même le service des bibliothèques
publiques il y a là une commission consultative...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais ça aide d'être ministre
responsable.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... examinant les besoins qui fait des
propositions au ministre et il y a eu proposition pour la création d'une
bibliothèque...
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Et le ministre parfois peut faire des
contrepropositions. Non?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre s'occupe des intérêts
de ses citoyens, surtout lorsqu'il y a besoin. Alors, il y avait besoin...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et suffisamment pour faire des envieux, par
exemple. J'en fais de l'autre côté de la table.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, je ne pense pas que le
député comprenne exactement le problème; lorsque madame
dit qu'il y a cinq villes ou municipalités de Chicoutimi qui recevront
les services de cette bibliothèque, c'est que c'est justement la formule
du service des bibliothèques, c'est-à-dire que les
municipalités demandent le service et contribuent afin d'obtenir ces
services.
C'est donc révéler là le dynamisme de la population
de Chicoutimi et l'intérêt qu'elle porte à la culture.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je suis d'accord. Je connais la population de la
région du Lac-Saint-Jean dans son entier, c'est une population
très dynamique. J'ai appris à la connaître à
l'occasion de la dernière campagne électorale. Je suis
allée dans trois comtés en particulier mais je ne suis pas
allée dans le comté de Chicoutimi. Je me réserve une
occasion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous étiez venue en 1966.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, j'y suis allée pour la
première fois en 1970.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A Chicoutimi-Nord en 1966.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans les différents comtés, j'ai
visité au moins trois comtés, j'ai passé plusieurs
fois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais vous étiez venue dans le
comté...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Avant que le président ne me rappelle
à l'ordre, je peux dire que dans le comté de notre
président qui a d'ailleurs été élu par la
suite...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Là, j'ai été aussi
élu à cause de votre...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne suis pas allée dans votre
comté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A cause de votre visite.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je me promets une visite une autre fois.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, nous vous recevrons avec tous les honneurs
dus à votre...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai trouvé les gens de votre
région très hospitaliers, très dynamiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... fonction, votre qualité de
femme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous serons très heureux.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: Est-ce que vous me permettez une question? Lorsqu'il y a des
bibliothèques municipales dans les villes et qu'il y a construction
d'une école polyvalente par exemple et que la municipalité, dans
un commun accord avec la commission scolaire, décide de fusionner les
bibliothèques, est-ce que vous continuez quand même à
verser des subventions à cette bibliothèque municipale qui se
fusionne avec une bibliothèque d'une école polyvalente?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président et je vais vous dire
pourquoi. Les conclusions d'une enquête qui a été
menée par le service des bibliothèques publiques et par un
comité interministériel qui comprenait les ministères de
l'Education et des Affaires culturelles, dans les neuf autres provinces du
Canada ainsi qu'aux Etats-Unis et en Europe, se résument dans une
opinion d'un des grands experts en la matière qui s'appelle Hamey Smith
et qui
est directeur des bibliothèques scolaires du Minnesota, qui est
également conseiller de la commission des bibliothèques publiques
du Wisconsin et conseiller auprès du comité de législation
des bibliothèques du Tennessee. Je regrette mais je suis obligée
de citer le texte en anglais: "School libraries and public libraries are
important and necessary to our civilization, but to try to combine them results
in defeat of both."
Donc, dans un but d'éviter la faillite, on ne peut pas, en ce
moment, accéder à la demande.
M. OSTIGUY: Même si la bibliothèque municipale était
subventionnée auparavant; au moment où elle se fusionne, elle
perd automatiquement ses subventions.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La subvention tombe à ce
moment-là.
M. OSTIGUY: Elle tombe.
M. CHARRON: Le député de Rouville pose la question. Est-ce
qu'il a dans l'esprit de nombreux cas où il y aurait eu fusion entre une
bibliothèque municipale et une bibliothèque qui appartient
normalement à une école secondaire polyvalente? Parce que moi, je
n'en connais pas.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est pour qu'il n'y ait pas de double
subvention.
M. OSTIGUY: Est-ce que les bibliothèques scolaires sont
subventionnées par le ministère de l'Education?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CHARRON: Oui, c'est un moyen d'enseignement. Mais je sais qu'aussi au
niveau du service des moyens d'enseignement au ministère de l'Education,
on a, sans fusionner les bibliothèques, établi un mode de
collaboration avec les bibliothèques municipales, dans le sens que
certains étudiants demandant un volume à l'école
secondaire polyvalente, on leur apprend que le volume est disponible dans la
bibliothèque municipale de la ville où se trouve le CEGEP et non
pas vice versa.
Je pense qu'il est important que les bibliothèques qui
s'adressent à une autre clientèle sensiblement plus
âgée, si on en fait le profil démographique, que celle des
polyvalentes, que ça demeure à l'extérieur des
polyvalentes.
M. OSTIGUY: Oui, mais il semblerait quand même que, dans les
milieux ruraux, au lieu d'avoir deux bibliothèques, une à
l'hôtel de ville, dans les bâtisses de la ville et une autre dans
une école polyvalente qui peut être à deux ou trois rues,
on semble vouloir les fusionner et donner le service aux étudiants et
à la population adulte aussi.
M. CHARRON: Je ne pense pas qu'on les fusionne; je ne veux pas parler au
nom du ministre de l'Education. Mais à ma connaissance, dans ce domaine
au ministère de l'Education, on ne les fusionne pas mais, lorsque vient
le temps de monter la bibliothèque, les commandes de volumes, on ne peut
pas se fermer les yeux sur ce que détient, en volumes, la
bibliothèque municipale, ce qui fait que, dans ses commandes, le service
des bibliothèques de la commission scolaire ne met pas en
priorité les volumes qui appartiennent déjà à la
bibliothèque municipale, comme vous dites, à deux ou trois
rues.
M. OSTIGUY: C'est parce que j'ai un cas typique dans mon comté,
la ville de Mont-Saint-Hilaire a fusionné les deux bibliothèques
et évidemment...
M. CHARRON: Avec quel CEGEP?
M. OSTIGUY: Avec l'école polyvalente dans la régionale
Yamaska.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A ce moment-là, M. le Président, je
pense bien qu'une intervention au ministère de l'Education peut
être faite et apporter une augmentation; on me dit que c'est possible,
une augmentation du ministère de l'Education.
M. OSTIGUY: Je pose la question parce que je pense que ça va se
produire dans d'autres milieux ruraux, surtout avec la construction des
écoles polyvalentes qui se fait à un rythme assez
accentué.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que le
député de Rouville pourrait me dire s'il lui est apparu que cela
avait été préjudiciable à la population, ou le
contraire?
M. OSTIGUY: Il semblerait que de la part de la population de
Mont-Saint-Hilaire ce fut bien apprécié, parce qu'on a
regroupé tous les volumes, autant les volumes scolaires que les volumes
de la bibliothèque municipale. C'est récent la fusion et...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce l'est peut-être trop pour passer un
jugement ferme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un problème qui est
discuté depuis longtemps d'ailleurs.
M. CHARRON: Est-ce qu'on a regroupé physiquement les
bibliothèques?
M. OSTIGUY: Physiquement.
M. CHARRON: Ou si ce n'est que le fichier qui vous apprend l'endroit
où c'est disponible? Physiquement, à quel endroit? Dans la
polyvalente ou dans la bibliothèque municipale?
M. OSTIGUY: Dans la polyvalente. M. CHARRON: Dans la polyvalente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, excusez-moi...
M. CHARRON: Ce qui veut dire qu'il n'y a plus, à toutes fins
pratiques, de bibliothèque municipale au Mont-Saint-Hilaire?
M. OSTIGUY: Il y en a encore une, mais elle est à
l'intérieur de l'école polyvalente. Elle est ouverte au grand
public.
M. CHARRON: Je m'inquiéterais de ce
phénomène-là s'il devait se répandre, pour une
seule raison, à cause de la disponibilité des polyvalentes
à l'égard de la population. Je parle uniquement d'emplacement
physique. La plupart du temps...
M. OSTIGUY: Il faudra se référer au ministère de
l'Education.
M. CHARRON: Ce phénomène, en tout cas je le fais
à l'intention du ministre et du service des bibliothèques
s'il devait se produire, je sais bien que sur le plan économique... Il
est évidemment rentable de concentrer les bibliothèques, mais il
est aussi important, dans l'esprit, que la bibliothèque soit à
proximité des citoyens. Et nombre de cas des écoles secondaires
polyvalentes je ne parle pas de celle à laquelle
réfère le député de Rouville sont en plein
champ et très loin des centres urbains qu'elles sont censé
desservir. Je ne vois pas très bien une population adulte faire le
voyage en autobus, comme le font les étudiants, pour aller chercher des
bouquins à la polyvalente à l'extérieur de la ville.
M. OSTIGUY: Il y a dédoublement de frais lorsqu'il y a deux
bibliothécaires, un à la bibliothèque municipale et un
autre à la bibliothèque scolaire.
M. LE PRESIDENT: Je pense que c'est une chose qui devrait être
discutée au ministère de l'Education.
M. BROCHU: Pas nécessairement. Je pense que ça fait partie
d'un problème global qui a été discuté au niveau de
différents ministères, sur l'entente possible relativement
à l'utilisation maximale des locaux qui existent déjà dans
une région, soit au niveau des Affaires culturelles ou du
ministère de l'Education et, plus particulièrement, en ce qui
nous concerne ici, au niveau des bibliothèques, par exemple, où
il semble qu'il y ait une amorce de rencontres qui se fait pour une utilisation
plus rationnelle de ces locaux. Cela vaut aussi au point de vue sportif, au
point de vue de l'éducation sportive, comme le mentionnait le
député de Fabre aussi hier, sur un certain point particulier. Je
pense que chaque ministère, si j'ai bien compris, a amorcé une
certaine démarche dans ce sens, mais aurait intérêt
peut-être à accentuer plus d'efforts à ce niveau pour
arriver à cette utilisation maximale et éviter le
dédoublement des capitaux à investir aussi, que ce soit dans le
domaine éducatif, sportif, culturel, des bibliothèques et
autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je rappelle ici
à l'intention des membres que nous en avions discuté l'an
passé. Cela revient constamment. Il y a toujours eu un problème;
quand on a créé les bibliothèques publiques, on a
subventionné les bibliothèques municipales, créé
des bibliothèques municipales, on s'est toujours demandé: Est-ce
qu'on ne devrait pas utiliser, dans les lieux où c'est possible, les
bibliothèques dites scolaires?
On a examiné le problème des clientèles, le lieu
où se trouvent ces bibliothèques, particulièrement les
bibliothèques publiques qui sont toujours à la sortie de ville
pour pouvoir rayonner au moyen des bibliobus. Evidemment que l'idéal, si
on veut éviter dédoublement de services ainsi de suite, de
personnel, serait qu'on puisse faire une sorte de réunion de ce qu'on
appelle de l'équipement culturel. Mais c'est très difficile;
chaque cas devient un cas d'espèce et chaque région devient une
région particulière à cause des problèmes qui se
posent là.
Vous savez, par exemple, que les gens se plaignent actuellement de ce
que certaines bibliothèques qui relèvent, en somme, du
ministère de l'Education via les commissions scolaires ne soient pas
accessibles à ceux qui fréquentent les écoles à
titre d'adulte. Maintenant, la question c'est de savoir à quelle heure
les étudiants ont besoin des ouvrages, à quelle heure les adultes
en ont besoin, quel est le type d'ouvrage, ainsi de suite. C'est un
problème extrêmement complexe qu'étudie, je crois
constamment, la commission des bibliothèques publiques en vue d'en
arriver à cette utilisation maximale sans que, pour autant, l'une ou
l'autre des clientèles en subisse des préjudices.
On a créé, par exemple, à Chicoutimi c'est
encore une autre chose importante, M. le député de Richmond
une bibliothèque municipale. J'assistais à la
création et voilà une population qui est desservie par un grand
nombre de bibliothèques. Il y a celle de l'université, du CEGEP,
des différentes polyvalentes mais il y a quand même une
bibliothèque municipale. Est-ce qu'on pourrait réunir tout cela?
Je pense que cela serait assez difficile, à cause du territoire, des
clientèles, etc.
Dans les centres ruraux, je comprends que l'absence d'équipement
en matière de bibliothèque publique peut faire qu'on cherche
à trouver des accommodements. Maintenant, comme disait le
député de Saint-Jacques, à mon avis, il n'est pas
souhaitable qu'on mette en branle un vaste mouvement de fusion parce que,
là, on mélangerait des choses qui ne vont pas
nécessairement ensemble.
M. HOUDE (Fabre): Est-ce qu'il serait possible de nous procurer une
copie de cette enquête qui a été faite? Je pense que c'est
fort valable. Il est assez difficile d'expliquer dans certains cas la
non-fusion possible ou le pourquoi de la cessation de subventions. Il y a des
cas d'espèce comme disait le député de Chicoutimi, mais si
vraiment, il y a eu des enquêtes qui ont été faites et
qu'on a des arguments solides à donner... Parce que je sais qu'encore,
dernièrement, la ville de Montréal avec le CEGEP d'Ahuntsic a
voulu établir un certain protocole d'entente au point de vue d'une
bibliothèque au coin de Saint-Hubert et Crémazie et cela n'a pas
été possible. Mais pour le profane, ce n'est pas toujours facile
à expliquer qu'une fusion est plus ou moins bonne.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il s'agit d'un document interministériel
et je n'ai vraiment pas le pouvoir de dire qu'on puisse le rendre public
aujourd'hui.
M. OSTIGUY: Mais vous pourriez quand même dans les semaines qui
viennent nous faire un résumé de cette enquête.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur ce point particulier...
M. OSTIGUY: Comme le mentionne le député de Fabre...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... de préparer un résumé
qui pourrait vous éclairer.
M. OSTIGUY: Parce que dans les comtés ruraux, on nous pose des
questions.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il pourrait vous aider également à
faire comprendre peut-être à la population de vos comtés
les problèmes qui existent et l'opinion des spécialistes dans ce
domaine.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 1. Adopté?
M. BROCHU: Un instant. J'ai demandé la parole.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. BROCHU: Sur le même sujet, je comprends qu'il existe, à
ce niveau, certaines difficultés aux points de vue géographique,
démographique et autres. Je pense qu'il y a une partie de la
difficulté qui peut venir du fait que chaque ministère pense en
fonction de sa structure et de son fonctionnement. Il y a peut-être une
orientation de pensée ou une forme de conception d'une utilisation
maximale rationnelle qui est à améliorer aussi. Je pense qu'il y
a peut-être un travail à effectuer à ce niveau de
l'évolution des mentalités, d'un rapprochement ou d'une
uniformisation dans le sens de vue globale d'une situation face à ces
problèmes pour en arriver à considérer les polyvalentes ou
autres, comme des lieux communs et non pas des lieux exclusivement
d'éducation en termes de cours et d'horaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des lieux communautaires.
M. BROCHU: Des lieux communs ou communautaires ou...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Lieux communs n'a pas le même sens.
M. BROCHU: Je parle d'un lieu commun de rencontre pour
différentes activités. Je m'en remets aussi à ce que le
ministre disait hier. Il ne s'agit pas non plus de s'envoler au-delà des
nuages, sur des grandes théories et de parler pour parler. Le ministre
voulait aller dans des domaines concrets, mais je pense que si l'on veut
arriver à définir une situation, il faut clairement statuer sur
la position de chacun des individus qui ont à oeuvrer là-dedans.
Les ministères ont à se rencontrer, pour arriver à faire
un consensus autour d'un sujet que je pense important et un terrain sur lequel
il aurait lieu d'apporter des améliorations.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Merci.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que la Commission des
bibliothèques publiques est composée des personnes dont les noms
apparaissent au rapport de l'an dernier ou s'il y a eu des changements?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a, pour 1972-1973, Jean-Charles Bonenfant,
Helen Dechief. Il y a des nominations incessantes qui doivent se faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est le président? Est-ce que c'est
M. Vachon?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le président est André Vachon. Il
l'était, je devrais dire, parce qu'il a démissionné...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, il est aux archives.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... le 3 décembre dernier. Le
vice-président, Théo. Picard, dont le mandat a expiré le
31 mars, tout récemment. Jean-Paul Légaré a
démissionné le 11 juillet. Il y a également Lucille Ouimet
dont le mandat a expiré tout récemment.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1 : Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Certainement, M. le Président.
M. BROCHU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3. Adopté.
Catégorie 4 est retenue. Catégorie 5. Adopté.
Catégorie 6. Adopté. Catégorie 7. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10.
M. BROCHU: A la catégorie 10, est-ce que le ministre pourrait
nous dire rapidement de quoi il s'agit; Dépenses de transfert?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les subventions.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont les subventions aux
bibliothèques.
M. BROCHU: Ah bon!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout est là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a vingt nouvelles bibliothèques
depuis 1969.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3: Centres culturels.
Centres culturels M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Prési-
dent, au sujet des centres culturels, c'est un sujet assez...
M. LE PRESIDENT: Si le député de Chicoutimi me permet, il
est midi et vingt-cinq. Je pense qu'il n'y aurait pas lieu d'entreprendre ce
sous-article.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme vous voulez.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est peut-être aussi bien.
M. LE PRESIDENT: A la prochaine séance.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Après la période des questions,
M. LE PRESIDENT: Après la période des questions, la
séance suspend à...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, nous discuterons à la salle 91.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En bas, je crois.
M. LE PRESIDENT: ... quatre heures, à la salle 91.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Après la période de questions.
M. LE PRESIDENT: La séance suspend jusqu'à quatre heures,
à la salle 91, après la période des questions.
(Suspension de la séance à 12 h 17)
Reprise de la séance à 16 h 14
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
Avant que commence la séance, je voudrais mentionner que M.
Shanks remplace M. Cloutier.
La parole est au député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au moment de la suspension, M. le
Président, nous avions abordé le sous-article 3: Centres
culturels. Je voulais demander au ministre, de façon
générale, quel est l'état de santé des centres
culturels, si son ministère prévoit de l'aide financière
en vue d'implantations de nouveaux centres culturels et s'il y a eu avec le
gouvernement central des négociations au sujet du fonctionnement des
centres culturels et des subventions attribuées aux centres
culturels.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En somme, le député de Chicoutimi
me demande un diagnostic sur les centres culturels.
Pour débuter, je dois dire qu'il y a un changement survenu et
qu'il y a une fusion entre le service des centres culturels et le service des
bureaux d'aménagement culturel. Le budget étant ce qu'il est,
nous ne prévoyons pas l'établissement de nouveaux centres
culturels. Peut-être pourrais-je mentionner, pour rafraîchir le
mémoire des membres de cette commission, qu'il y a 80 centres culturels.
Ces organismes relèvent des municipalités. Evidemment il y a une
relation entre les normes et les municipalités. Le montant des
subventions est déterminé je sais que le
député de Chicoutimi connaît ces renseignements, mais il y
en a peut-être d'autres qu'il serait intéressé à
connaître $9,000 de subventions dans les villes comptant plus de
30,000 habitants; $6,000 dans les Villes comptant entre 15,000 et 30,000
habitants; $5,000 dans les villes comptant moins de 15,000 habitants; à
la condition que le centre compte au moins deux animateurs culturels permanents
et agréés par le ministère, s'il est situé dans une
ville de plus de 30,000 habitants ou qu'il compte au moins un animateur
culturel permanent et agréé par le ministère, s'il est
situé dans une ville de moins de 30,000 habitants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que madame pourrait nous dire s'il y a
eu des rencontres, des discussions avec le Secrétariat d'Etat à
Ottawa concernant la possibilité de subventions â des centres
culturels?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est possible qu'il y en ait eu au niveau des
hauts fonctionnaires mais au niveau des directeurs de service, il n'y en a pas
eu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et au niveau du ministre, il n'y en a pas
eu?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas encore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand madame dit: Pas encore, est-ce que cela
indique qu'il pourrait y en avoir ou qu'elle se propose d'avoir des
discussions?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député de Chicoutimi sait que je
suis partisane du fédéralisme rentable et que s'il y a des
possibilités d'aller chercher de l'argent, en des cas où nous
aurions à faire l'administration et en fait où nous serons
maître d'oeuvre, je n'hésiterai pas à faire les
démarches qui s'imposeraient.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis heureux d'entendre le ministre dire
qu'elle est déterminée à aller chercher les fonds dont
elle pourrait avoir besoin...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si fonds il y a.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... si fonds il y a, il y en a de toute
façon, mais à condition, comme elle l'a dit, que son
ministère et le gouvernement du Québec reçoivent ces fonds
de façon inconditionnelle et que cela permette au ministère des
Affaires culturelles d'établir ses propres politiques en matière
culturelle, tant pour le fonctionnement des centres que pour le fonctionnement
des fédérations de centres culturels, etc., parce que certains
conflits étaient survenus avec la fédération des centres
culturels qui cherchaient à obtenir des subventions tantôt du
ministère des Affaires culturelles, se retournant par la suite pour
obtenir d'autres fonds à une autre instance de gouvernement. Est-ce que
cette situation-là existe encore avec la fédération des
centres culturels?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a présentement pas de conflit, il y
a toujours peut-être un danger de conflit mais, à l'heure
actuelle, on m'informe que dans le travail il y a de l'harmonie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que cela veut dire que la
fédération des centres culturels établit ses politiques
à partir des directives du ministère et que la subvention...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qu'elle reçoit du ministère
n'est pas augmentée par une autre subvention dont le ministère
n'aurait pas connaissance?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a une subvention qui se donne, qui
émane du gouvernement central et c'est pour un colloque.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour un colloque seulement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et ça concerne les minorités
francophones.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. BROCHU: A titre d'information, est-ce que vous pourriez nous donner
plus de renseignements sur le procédé d'engagement des animateurs
dont vous avez fait mention tout à l'heure? Est-ce que c'est la
municipalité en question qui propose d'avoir un animateur ou deux, selon
sa population, ou si ça se fait conjointement avec le
ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est la municipalité; mais en
consultation, ça se fait à l'occasion d'un concours qui est
jugé par un jury et le ministère des Affaires culturelles est
consulté, fait partie de ce jury.
M. BROCHU: Alors, c'est la municipalité, premièrement, qui
a à signifier son besoin de l'animateur, en matière de centre
culturel?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La municipalité en a la
responsabilité, mais nous sommes quand même présents. Il
est clair que la décision du ministère est de première
importance.
M. BROCHU: J'ai peut-être besoin de situer davantage ma question.
Je parle surtout d'une municipalité qui n'aurait pas d'animateur et qui
serait dotée d'un centre culturel. Est-ce que c'est à elle,
à ce moment-là, de faire les premières démarches
pour signifier son besoin?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a absolument des consultations au
préalable, avant l'établissement d'un centre culturel, qui
déterminent les besoins. Il y a également le fait que le conseil
de ville doit voter un budget.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Il existe un certain nombre de centres culturels qui ne sont
pas sous le contrôle des municipalités, qui sont plutôt sous
le contrôle d'organismes sans but lucratif. Est-ce que ces centres
culturels...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pourriez-vous préciser votre
pensée? Je pourrais vous répondre.
M. LESSARD: Est-ce que vous voulez un cas particulier? Des centres
culturels qui ne sont pas du tout sous le contrôle de
municipalités, qui sont des centres culturels qui ont été
construits par des organismes privés et sans but lucratif. Je pense, par
exemple, au centre culturel de Manicouagan, chez nous, sur la Côte-Nord,
dans le comté de Saguenay.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Notre action à l'heure actuelle se
rattache uniquement aux municipalités.
M. LESSARD: Bien souvent, ces centres culturels sont beaucoup plus
dynamiques. Je sais que toute la culture dans notre région, la diffusion
de la culture s'établit plus particulièrement au niveau de ce
centre culturel où il y a des comités d'animation, etc., alors
que le centre culturel...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est possible.
M. LESSARD: ... qui a été construit en 1967 diffuse
très peu. C'est plutôt un endroit où se font des
réunions; il n'y a pratiquement pas d'animation. Est-ce qu'il est
possible..?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est possible que la situation décrite
par le député soit vraie dans certaines régions et je
crois que nous nous devons d'étudier le problème et voir ce que
nous pouvons faire dans des cas semblables. Mais je ne pourrai pas, en ce
moment, élaborer une politique à ce sujet-là.
M. LESSARD: De toute façon, il y aura communication avec le
ministère à ce sujet-là et nous pourrons en discuter.
M. CHARRON: M. le Président, l'année dernière, le
ministre avait parlé, au chapitre des animateurs culturels dont vient de
faire mention le député de Richmond, des pourparlers qui
étaient en cours avec l'Université du Québec, quant
à la formation d'animateurs culturels. Est-ce que ces pourparlers ont
débouché sur quelque chose et ont-ils des effets concrets sur les
options offertes aux étudiants en animation culturelle à
l'Université du Québec?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'Université du Québec à
Montréal aura, d'ici un an, 300 diplômés dans le domaine de
l'animation culturelle.
M. CHARRON: Est-ce que le ministre juge ce nombre trop
élevé pour les besoins?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne suis pas prête à dire que le
nombre de diplômés est trop élevé pour les besoins.
Mais le marché du travail est quand même, en ce moment, assez
limité, sérieusement.
M. CHARRON: Combien de jeunes diplômés croyez-vous pourront
trouver du travail?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il faudrait d'abord évaluer... je
comprends que les besoins de la population doivent entrer en cause, mais les
budgets des municipalités, qu'on le veuille ou non, sont beaucoup
déterminants.
M. CHARRON: Est-ce que le ministère peut avoir une vue sur le
nombre de ces étudiants qui auraient un emploi, actuellement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est pas possible de donner de chiffre
là-dessus.
M. CHARRON: Je comprends mal que le ministère collabore avec
l'Université du Québec à la formation d'animateurs
culturels sans se soucier il se soucie peut-être de la
qualité de la quantité d'animateurs culturels que l'on va
obtenir.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a eu un défaut de planification dans
le passé et c'est un peu vrai dans d'autres domaines. Par exemple, on
pense aux guides touristiques qui sont formés à l'heure actuelle
ou qui sont sur le point d'être formés et où il n'y a pas
d'ouverture, même si les besoins sont là. Il faudrait
sûrement accroître la planification entre le minsitère
intéressé, les municipalités et l'université qui
forme ces spécialistes.
M. CHARRON: Les bureaux d'aménagement culturel dont on a
parlé ce matin...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La politique dont j'ai parlé, si vous
permettez, vise justement la création de postes permanents. Mais vous
comprendrez sans doute que la question des budgets est importante, non
seulement au niveau du ministère que je représente mais
également au niveau des municipalités, au niveau local.
M. CHARRON: Je comprendrai toujours les arguments d'un ministre
responsable dans un gouvernement quand il invoque une question de budget mais
à l'intérieur de cette contrainte qu'est, pour n'importe quel
gouvernement, le budget il y a des gouvernements qui aménagent
mieux et des gouvernements qui aménagent mal est-ce que les
bureaux d'aménagement culturel dont ont parlé ce matin la
fédération des centres culturels, (dont on parle cet
après-midi) et le ministère des Affaires culturelles et, bien
sûr parce que maintenant on va le compter dans le décor
le Secrétariat national du Canada, est-ce que ces quatre
organismes-là sont en mesure de préparer un marché du
travail pour cette formation d'animateurs culturels qui vont sortir de
l'université? Contrainte budgétaire étant...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Evidemment nous sommes concernés par la
question mais nous ne sommes pas le seul ministère concerné.
M. CHARRON: D'après la constitution, vous devriez
l'être.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quand je parle de seul ministère
concerné, je pense par exemple au ministère de l'Industrie et du
Commerce qui est concerné aussi.
M. CHARRON: Est-ce que le ministère de l'Industrie et du Commerce
est concerné...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Par la création...
M. CHARRON: ... par la création d'animateurs culturels?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... d'embauche et d'industries qui sont de nature
à apporter des développements dans une région
donnée.
M. CHARRON: Mais je ne parle pas d'emploi par les industries
d'animateurs culturels, je pense au programme de diffusion de la culture, ce
dont nous parlons et dont vous êtes responsable.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le ministère des Affaires municipales, mon
exemple est peut-être mal choisi, est également
concerné.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, qui est responsable
actuellement des centres culturels au ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Robert L'Heureux en est le directeur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Robert L'Heureux. Est-ce qu'il y a des
postes à pourvoir?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y aurait deux postes à pourvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des postes d'animateurs ou d'agents
culturels?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Ce sont des postes d'animateurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En ce qui me concerne, les traitements,
ça va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CHARRON: M. le Président, j'aurais une question.
L'année passée, dans son discours de présentation, le
ministre des Affaires culturelles au chapitre de la diffusion, avait
parlé j'emploie et je le cite "de l'activation du potentiel
artistique qui existe dans nos communautés plutôt que la diffusion
des témoignages d'artistes actuels ou passés".
Déjà, il apportait ce que nous avions convenu d'appeler
une modification d'orientation
dans le rôle du ministère et qui affectait
profondément la direction de la diffusion. Et c'est à ce
moment-là qu'il a parlé des pourparlers avec l'Université
du Québec dont je viens de faire mention, quant à la formation
d'animateurs culturels. Je voudrais savoir si cette orientation nouvelle se
traduit aujourd'hui dans le budget et où. Et deuxièmement,
a-t-elle eu des conséquences c'était sous-entendu à
ma question de tout à l'heure dans les programmes de formation
des animateurs culturels, puisqu'ils seront désormais appelés
à être des activistes du potentiel artistique de nos
communautés, plutôt que des diffuseurs de témoignages
passés?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a une somme de prévue pour des
projets régionaux de $6,000 par région; donc, pour l'ensemble,
$36,000.
M. CHARRON: A quoi serviront ces $6,000?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour la créativité locale.
M. CHARRON: Qu'est-ce que cela signifie?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est un peu dans le sens mentionné, les
activistes. Je n'aime pas tellement le terme.
M. CHARRON: Non, moi non plus.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais, puisque vous l'avez employé, nous
pouvons peut-être continuer. Alors, pour aider à la
créativité des gens qui travaillent dans ce domaine.
M. CHARRON: Appelons cela des agitateurs culturels, si vous voulez.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne suis pas sûre d'aimer mieux le terme,
de toute façon.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela peut peut-être identifier une
certaine réalité.
M. CHARRON: Quelle serait la mission de ces gens qui auront à
utiliser ces $36,000 dont nous venons de parler? Comment les belles phrases du
ministre des Affaires culturelles se traduisent-elles concrètement,
phrases de l'an dernier?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je dois dire que c'est encore au niveau de
projet. Alors, je ne peux pas donner trop de détails.
M. CHARRON: On nous l'avait présenté ainsi l'an dernier.
Je n'ose croire que la direction générale de la diffusion n'a pas
travaillé là-dessus au cours de l'année. Pour que vous
transposiez un montant de $36,000 à un article comme celui-là, il
faut que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je prends note du reproche du
député.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ce montant de $36,000 est compris
dans la catégorie: Traitements, salaires et allocations?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, ce montant n'est pas compris.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où ce montant apparaït-il?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est compris dans la catégorie 4:
Services professionnels, administratifs et autres; non, à la
catégorie 3: Services de transport et communication.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A la catégorie 4.
M. CHARRON: Si vraiment c'est devenu le rôle fondamental des
animateurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que je dois dire, pour que les membres
de la commission puissent suivre, que ce montant apparaît à
l'article 3, sous-article 3, catégorie 3. J'ai pu faire une erreur tout
à l'heure.
M. CHARRON: Si vraiment il y a une direction nouvelle de donnée
à la diffusion à l'intérieur du ministère vers le
potentiel artistique des communautés plutôt que la diffusion de
témoignages passés, quelle différence y aura-t-il entre le
travail d'un animateur culturel à ce chapitre et celui de la direction
générale de la création? Est-ce qu'il n'y aurait pas
confusion entre les deux directions générales, si vraiment elles
se trouvent sur le même terrain?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A la création, à ce qu'on me
rapporte, ils existent pour une forme d'art alors qu'à la diffusion ils
existent pour l'information et pour le public dans l'ensemble.
M. CHARRON: Pouvez-vous être plus claire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je regrette infiniment de
ne pouvoir être tellement claire. Je suis sûre que si les
fonctionnaires prenaient la parole ils pourraient l'être plus que
moi.
M. CHARRON: J'en suis convaincu.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai l'impression que ce sont des discussions qui
ont été tenues avant, à l'occasion d'autres
défenses de crédits. Effectivement, j'aimerais qu'on me pose
de nouveau la question quand cela fera un peu plus de temps que je serai
au ministère. Je pourrai donner des réponses plus
complètes.
M. CHARRON: Il est vrai que ce n'est pas nous qui avons appelé
l'étude des crédits du ministère des Affaires culturelles
aujourd'hui. Quant à nous, on aurait pu nous le proposer pour la
rentrée d'octobre. Nous n'aurions pas eu d'objection, d'autant plus que
cela vous aurait donné peut-être l'occasion de vous recycler
ailleurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a des recyclages nécessaires dans
tous les partis.
M. CHARRON: J'en ai la conviction aujourd'hui. Si vous permettez,
également au chapitre de la diffusion, quelle est la politique...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous sommes à la catégorie des
traitements.
M. LE PRESIDENT: Je voudrais rappeler au député de
Saint-Jacques que nous sommes au sous-article 3: Centres culturels. Nous ne
sommes plus à l'article...
M. CHARRON: J'allais parler des centres culturels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous sommes à la catégorie des
traitements. Donc il s'agit des salaires, traitements et allocations. Il s'agit
du personnel en place et du personnel qu'on peut y mettre.
M. CHARRON: Je n'ai pas entendu appeler la catégorie des
traitements et allocations.
M. LE PRESIDENT: J'ai appelé la catégorie des traitements,
salaires et allocations.
M. CHARRON: Continuez votre tactique. Allez-y!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement. Je crois que M. le Président, ici, est attaqué.
Il ne s'agit pas d'une tactique.
M. CHARRON: Non, ce n'est pas au président que je le disais,
c'est à vous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il ne s'agit pas d'une tactique, M. le
Président. Il s'agit tout simplement d'une question d'ordre. Si le
député était absent physiquement à certains
moments, s'il veut l'être mentalement, c'est son affaire, mais nous
sommes à la catégorie des traitements, salaires et
allocations.
M. CHARRON: Allez-y, demandez tous les détails que vous voudrez
pour faire perdre le temps de la commission.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai posé au ministre une seule
question, à savoir qui était responsable des centres culturels,
madame a répondu. Je lui ai demandé s'il y avait des postes
à pourvoir, elle a répondu en me disant qu'il s'agissait
d'animateurs ou d'agents culturels et j'ai dit que, quant à moi, au
poste des traitements, je n'avais pas d'autres questions à poser.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3: Services de
transport et de communication. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4: Services professionnels,
administratifs et autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons suspendu ces différentes
catégories parce que nous attendons le document, alors nous pourrons
toutes les prendre en bloc.
M. LE PRESIDENT: D'accord, on suspend la catégorie 4.
Catégorie 5: Entretien et réparations. Adopté.
Catégorie 7: Fournitures et approvisionnements. Adopté.
Catégorie 10: Dépenses de transfert.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'agit ici des subventions, bien entendu.
Est-ce que le ministre a la liste et pourrait nous donner une idée des
différentes subventions attribuées?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Voici la liste attribuée pour 1971-1972.
Comité d'information culturelle de l'Outaouais: $2,000. Centre
d'animation Saint-Laurent: $2,500. Centre culturel de Longueuil: $6,000. Centre
culturel de Shawinigan: $9,000. Centre culturel de l'université de
Sherbrooke: $9,000. Centre culturel de Drummondville: $6,000. Centre culturel
de Trois-Rivières: $6,000. La cité de Hull: $5,000. Comité
culturel de Chibougamau: $1,500. Les loisirs de Victoriaville: $5,000. Le
Conseil culturel du Nord-Ouest québécois: $19,500. Conseil
culturel de la Baie-Saint-Paul : $13,500. Fédération des centres
culturels du Québec: $54,000. Institut canadien de Québec :
$15,000.Institut des arts au Saguenay: $9,000...
M. CARDINAL: Je m'excuse d'interrompre le ministre mais il me semble
que, dans le rapport annuel, à la page 123, nous avons
déjà cette liste...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cette liste apparemment est
périmée.
M. CARDINAL: La liste que vous donnez correspond au moins quant aux
noms...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai remar-
qué qu'il y a certains noms qui reviennent d'année en
année.
M. CARDINAL: Ce n'est pas pour nuire à la discussion, mais...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, je comprends, au contraire cela aurait pu
aider, mais c'est le rapport de 1970-1971 alors qu'ici il s'agit de la liste
des dernières subventions pour 71/72. Les loisirs de Granby: $5,000. La
ville de Chicoutimi: $6,000. La municipalité de Cowansville: $5,000. La
municipalité de Sept-Des: $6,000. Pour un total de $185,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je remarque, madame, certaines diminutions. A
quoi sont-elles attribuables dans le cas notamment de Jonquière,
Drummondville, je pense, aussi.
C'est une contrainte budgétaire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est une contrainte budgétaire, encore
une fois.
M. CHARRON: Changement de parti au pouvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que le député a
dit?
M. CHARRON: J'ai dit changement de parti au pouvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si d'aventure le Parti québécois
était au pouvoir, M. le Président, tous les gens feraient de la
culture en prison, en camp de concentration.
Alors, M. le Président, je demandais à madame pour quelle
raison elle m'a dit qu'il y a là des contraintes budgétaires.
Est-ce qu'il vous apparaît que l'effort des municipalités dans
l'ensemble est satisfaisant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je dois ajouter qu'il faut tenir compte
également de l'application des normes en plus des contraintes
budgétaires. H reste que l'effort des municipalités dans
l'ensemble s'est maintenu.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11. Adopté. Catégorie
13.
M. BROCHU: Dans les contributions du gouvernement du Canada, ici
apparaissait en 71/72 un montant de $23,000 et cette année il n'y a
aucun montant d'inscrit?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est une somme, je pense, qui provenait de
l'ODEQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cette somme provenait de l'ODEQ et elle avait
été attribuée à quoi ou à qui?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On se réfère à quel article
exactement?
M.LE PRESIDENT: Catégorie 13: Contribution du gouvernement du
Canada.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est tout simplement que ce montant
apparaît ailleurs cette année. Si vous voulez savoir exactement,
on va vous le dire dans un instant. Cela a été payé
à la ville de Rimouski pour une troupe de théâtre amateur
de la Baie-des-Chaleurs, et il y a des sommes assez minimes de $400 et $18,000
à la ville de Rimouski. C'était un festival qui avait lieu au
cours de l'année 1971-1972.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ne reviendra pas cette année?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. Il peut y avoir d'autres festivals qui sont
prévus mais pas le même type de festival.
M. BROCHU: Est-ce que le ministre pourrait nous donner la nature de ce
festival qui a motivé le ministère à donner $18,000
à la ville de Rimouski?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était à l'occasion de
l'opération Faisan qui était tenue à Rimouski. Il y avait,
comme on le sait, également une contribution du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et de l'industrie privée. Le
ministère des Affaires culturelles contribuait sa quote-part.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 15.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Imputations, est-ce que madame pourrait nous
expliquer ce que veut dire le mot imputations ici?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est le programme pour l'an prochain, M. le
Président. Il y a un festival du cinéma de prévu, mais il
y a d'autres activités aussi. Il serait peut-être
prématuré d'en parler assez longuement parce qu'il y a encore du
travail qui se fait et ce n'est pas encore définitif.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous parlez bien de la catégorie
15?
M. CARDINAL: Les imputations qui peuvent être reçues par le
ministère pour services rendus à d'autres ministères ou
à d'autres organismes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des remboursements de dépenses
encourues par le ministère, par l'intermédiaire de l'ODEQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par l'intermédiaire de l'ODEQ et le
ministère est remboursé.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Cinéma. Cinéma
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, voilà un
chapitre évidemment difficile et délicat, la question du
cinéma. Nous n'avons pas fini d'en entendre parler. L'an dernier, le
ministre des Affaires culturelles nous avait proposé non pas un
programme défini d'action en matière de cinéma mais nous
avait indiqué son intention de mettre en marche un programme, de mettre
en place aussi des mécanismes qui permettent de voir naître, au
Québec, petit à petit, une politique du cinéma. Du
cinéma québécois j'entends, c'est-à-dire le
cinéma fait par les cinéastes du Québec. Evidemment nous
étions en retard. J'avais été moi-même victime de
reproches à ce sujet et je les admettais bien volontiers. Le ministre
qui m'avait précédé aussi avait été pris
à partie au sujet de cette question du cinéma, parce que,
entre-temps, le gouvernement central avait créé une
société de développement du cinéma. Cette
société met à la disposition des producteurs des sommes
quand même assez importantes sur présentation de programmes, de
projets, de devis bien définis. L'association des producteurs, des
cinéastes et tous les gens qui s'occupent ici du cinéma ont fait
souvent, au ministère des Affaires culturelles, des
représentations. J'aimerais savoir dans quel sens, depuis l'an
passé, s'est orienté le ministère des Affaires culturelles
en matière de cinéma. Est-ce que le ministère des Affaires
culturelles a fait des représentations au gouvernement central afin
d'obtenir une partie de la somme attribuée à la
société de développement du cinéma, pour encourager
le cinéma ici et contribuer à créer une véritable
industrie du cinéma, en collaboration avec d'autres ministères,
comme celui de l'Industrie et du Commerce par exemple? C'est une
première question qui est assez vaste et j'y greffe une autre question
qui est la suivante. C'est à l'Office du film peut-être qu'on
pourra la poser, mais je la pose ici tout de suite, parce que c'est dans le
cadre général de la politique du cinéma. Quels sont les
développements survenus dans le domaine des ententes, en ce qui concerne
le doublage des films et l'utilisation d'artistes du Québec pour doubler
les films en langue étrangère? En bref, j'aimerais que le
ministre me dresse un tableau de l'évolution de cette politique qui doit
nous mener à une véritable politique du cinéma et à
une industrie cinématographique québécoise.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La loi-cadre du cinéma annoncée il
y a quelque temps fait encore l'objet d'études. Les principaux
intéressés ont eu de nombreuses réunions
d'études.
Je veux dire les cinéastes, les producteurs de cinéma et
tous les gens concernés. Cela a été un dialogue
extrêmement fructueux qui a été animé par M.
Léger de l'Office du film du Québec et j'aimerais ici lui rendre
hommage pour le magnifique travail qu'il a fait dans le domaine, en
collaboration avec les principaux intéressés.
Il doit y avoir encore quelques rencontres qui seront prévues au
cours de l'été et j'espère que, au cours de l'automne,
cette loi-cadre du cinéma pourra être rendue publique et
présentée à l'Assemblée nationale. Pour ce qui est
de la demande de subventions au gouvernement central via l'organisme qui
accorde de l'aide au cinéma, il n'y a pas encore eu de demandes faites
à cette agence, si on peut l'appeler ainsi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame, à propos de cette
Société de développement du cinéma qui existe
à Ottawa, est-ce qu'il y a eu entente pour que les cinéastes
québécois, les producteurs? Enfin les gens
intéressés à la création d'une industrie
cinématographique, admettent l'idée que tout cela doit se faire,
doit provenir du ministère des Affaires culturelles, que les plans et
devis vous soient d'abord soumis et que les demandes soient acheminées
vers le gouvernement central, afin d'obtenir les fonds qui sont là-bas
disponibles et qui sont assez importants, comme on le sait.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il arrive, M. le Président, qu'il y ait
échange d'information; il y a un dialogue, en tous les cas,
d'établi. Mais, ce n'est peut-être pas d'une façon absolue
et il peut encore arriver des cas où la consultation pourrait être
établie. Je crois qu'il y a peut-être un travail à faire
dans ce sens-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a eu des échanges, des
discussions en bonne et due forme, systématiques au niveau du
ministère des Affaires culturelles et au niveau du Secrétariat
d'Etat, conjointement, pour élaborer cette politique du cinéma
qui doit aboutir à la présentation de la loi-cadre dont on parle
depuis bon nombre d'années? Ou est-ce qu'on va encore à droite et
à gauche, sans s'occuper de la responsabilité du gouvernement du
Québec en matière de culture?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a consultation. Comme je le disais tout
à l'heure, il y a échange d'information également, mais il
reste que le cinéma relève du ministère des Affaires
culturelles de la province et qu'il peut y avoir en ce moment difficilement une
entente, puisque c'est un domaine qui, à notre sens, relève de
notre compétence.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais justement, vous admettez que le
cinéma relève de la
compétence du gouvernement du Québec et que le
ministère des Affaires culturelles, à ce titre, a des
responsabilités particulières. Je demande au ministre, de
façon précise: A ce jour, est-ce que les échanges que vous
avez eus avec le gouvernement central ont été suffisamment
suivis, systématiques, pour que l'on puisse en arriver â une
entente, en bonne et due forme, entre le gouvernement central et le
gouvernement du Québec aux fins de récupérer les montants
d'argent qui, normalement devraient revenir au gouvernement du Québec
à même cette caisse à l'industrie
cinématographique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai dit tout à l'heure ou si je ne l'ai
pas dit clairement je voulais le dire, qu'il n'y a pas d'échange
systématique. Il est clair que cette agence fédérale quand
même a aidé énormément de cinéastes
québécois et de producteurs de films québécois. Je
pense qu'il faut travailler dans le sens d'une systématisation de cette
échange qu'il peut y avoir et de la collaboration de la part de l'autre
niveau de gouvernement.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ose pas poursuivre plus loin la discussion
parce qu'on reprendrait là tout le débat général
constitutionnel, le dossier de Victoria, en fait, ça fait partie de ce
contentieux constitutionnel. J'incite le ministre ici je sais qu'elle
vient d'arriver au ministère, qu'elle a pris connaissance des dossiers,
à reprendre les discussions à systématiser ces
discussions et à insister auprès du premier ministre pour que
soit intégré dans le dossier des discussions constitutionnelles
le problème du cinéma, particulièrement en ce qui concerne
cette caisse d'aide au cinéma. Parce que tant et aussi longtemps que
nous n'aurons pas les fonds, il est bien clair que nous ne pourrons pas aider
à l'établissement d'une industrie cinématographique. Il se
fait beaucoup de choses du côté de l'entreprise privée
mais, pour qu'on ait ici un cinéma d'envergure, un cinéma de
qualité, il faut absolument que les pouvoirs publics interviennent par
mode d'assistance financière. J'aimerais savoir ici du ministre,
à propos de l'entreprise privée, quel est le genre de relations
qui existent entre les producteurs privés et le ministère des
Affaires culturelles lorsqu'il s'agit de la mise en marché des films, de
leur diffusion, etc.
M. CHARRON: M. le Président, me permettez-vous, avant que le
ministre ne réponde à cette question qui ouvre un nouveau
chapitre, la question du député de Chicoutimi, de ne pas
clôturer immédiatement l'autre, celui du contentieux
fédéral-provincial en cette question? Je ne veux pas reprendre le
débat sur l'ensemble de la soumission graduelle du Québec en
cette matière, mais dans le domaine précis du cinéma, le
ministre a quand même fait, dans ses répon- ses évasives
aux questions du député de Chicoutimi, des affirmations qui sont
loin de nous satisfaire. Plutôt que parler d'une
récupération de ce secteur, elle parle d'une
systématisation, de la collaboration entre les deux niveaux de
gouvernement, ce qui est tout à fait différent. Je ne sais pas si
c'est la politique du parti que représente le député de
Chicoutimi, mais entre les deux, je dois m'opposer...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement ici, seulement pour apporter la précision qu'exige le
député de Saint-Jacques. C'est que ma position à cet
égard et celle de mon parti est bien connue: j'ai déclaré
à maintes reprises alors que j'étais ministre des Affaires
culturelles et après, que tout cet argent qui est à Ottawa et qui
sert à des fins culturelles devrait être remis
inconditionnellement au Québec pour qu'il puisse élaborer ses
propres politiques culturelles y compris dans le domaine du cinéma. Il
ne s'agit pas simplement d'une systématisation, j'ai posé le
problème en me servant de l'approche dont le ministre s'était
servi en nous présentant le problème.
M. CHARRON: Vous n'avez pas soulevé de question sur la
réponse du ministre qui était contraire à la position que
vous venez maintenant...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, si vous me permettez
d'invoquer encore une fois le règlement, il y a des choses...
M. CHARRON: Est-ce qu'il peut invoquer le règlement n'importe
quand, M. le Président?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, lorsqu'on a
été mal interprété, on a le droit de le faire. La
position de mon parti est assez claire. Je me suis exprimé assez souvent
là-dessus pour qu'il ne soit pas nécessaire de revenir
constamment et reprendre et reprendre incessamment les mêmes propos et
dire: On est contre ceci, on est contre cela. Le ministre connaît
très bien ma position. Nous n'avons peut-être pas tout à
fait la même approche mais j'ai demandé un retour inconditionnel
des fonds et M. le sous-ministre se rappellera que je l'avais fait la
première fois au mont Orford à propos d'une grande inauguration
à laquelle participaient les représentants du gouvernement
central et je n'ai pas changé d'idée.
Alors, le député de Saint-Jacques peut poursuivre s'il le
veut. Quant à moi, je ne ferme pas le dossier. Je me dis que le dossier
est dans tel état. Cela ne me satisfait pas mais je n'entends pas
poursuivre le débat plus avant ici.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: J'avais demandé au ministre si son choix était
définitivement fait entre les
deux. Sa réponse n'en était qu'une évasive ou
faut-il y déceler la politique de son gouvernement. Est-ce que votre
gouvernement je n'ose pas dire votre ministère parce que je ne
suis pas sûr que cela soit la politique du ministère a
l'intention de systématiser, au niveau des affaires culturelles, ce
qu'il tente de faire à d'autres niveaux également,
c'est-à-dire une collaboration inscrite dans les réalités
quotidiennes entre les deux niveaux de gouvernement? Est-ce que vous ferez ce
que l'ancien gouvernement avait fait, c'est-à-dire réclamer par
discours et lettres ouvertes, la récupération en espérant
que, à bon entendeur, salut? Ou si, dans d'autres domaines, vous
devancerez carrément le gouvernement fédéral dans ses
initiatives par une politique qui soit beaucoup plus souple et en même
temps beaucoup plus proche des intérêts québécois
que ne peut l'être l'avance qu'a prise le gouvernement
fédéral dans ce domaine-là?
Cela fait deux ans que je suis dans ce parlement et, de la part du
gouvernement qui siège en face de moi, j'ai entendu à peu
près à tous les niveaux, de tous les ministères, et les
deux derniers où j'espérais l'entendre étaient le
ministère de l'Education et celui des Affaires culturelles, parler de
systématisation et de collaboration. Parce qu'en ce domaine-là il
ne s'agit pas de collaborer, d'ajuster le fédéralisme pour qu'il
soit rentable. Il s'agit de faire respecter la juridiction exclusive du
Québec en ces matières. Et quand on me dit qu'on
systématisera une collaboration parce que le grand frère, avec le
pouvoir de dépenser, a pris une avance considérable dans ce
domaine et qu'on est rendu au ministère des Affaires culturelles
à faire la queue de veau comme on le fait sur le plan économique,
je trouve que c'est une nouvelle orientation que je ne peux pas laisser
passer.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Peut-être que le grand frère, en
l'occurrence, est un bien petit frère puisqu'il n'a pas de juridiction
et que le gouvernement du Québec a cette juridiction.
M. CHARRON: Il s'en fout de la juridiction.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais cela n'empêche pas que le gouvernement
central peut jouer un rôle de complémentarité.
M. CHARRON: Actuellement, c'est votre ministère qui joue ce
rôle.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et il peut y avoir des échanges utiles. Je
pense qu'il faut arrêter de discuter de philosophie et de théorie
quand on peut faire avancer les intérêts des
Québécois et du Québec. Nous considérons que cette
juridiction nous appartient. La loi-cadre du cinéma, d'ailleurs, a
aidé à rasseoir cette juridiction d'une façon assez
claire. Et à mon sens, cela n'empêche pas le gouvernement
fédé- ral de jouer son rôle, c'est un rôle
complémentaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'avais posé une question au ministre
au sujet de la collaboration entre son ministère. Collaboration,
évidemment, est un mot qu'il faudra encore décharger...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je me rends compte...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... d'émoti-vité.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que de toute façon, qu'on
réclame des pouvoirs et qu'on retire de l'argent, un jour ou l'autre ou
d'une façon ou d'une autre, il faudra négocier. Tant que nous
serons associés, nous négocierons avec les partenaires et quand
nous serons séparés, nous négocierons à coups de
fusil. Cela ira mieux.
Je demandais ceci au ministre et j'emploie le mot collaboration dans son
sens le plus noble du terme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non pas esclavage.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est cela. Est-ce qu'il y a une collaboration
entre le ministère des Affaires culturelles et l'industrie privée
du cinéma au Québec, à l'heure actuelle? Et est-ce que le
ministère envisage, par la voie du ministère de l'Industrie et du
Commerce, d'aider l'industrie privée du cinéma?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A l'heure actuelle, il y a une grande
collaboration entre l'industrie privée et l'Office du film. Nous
entrevoyons obtenir également l'aide des agences du ministère de
l'Industrie et du Commerce.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci. Est-ce que c'est une collaboration
évidemment de nature technique et est-ce qu'il est possible d'envisager,
par le truchement du ministère de l'Industrie et du Commerce, une
assistance financière, par exemple, par le Fonds de crédit
industriel?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois que cela est possible, M. le
Président, mais en ce moment, comme nous sommes en train de travailler
sur cette loi-cadre, qu'il y a quand même un travail qui se fait au
niveau des fonctionnaires et qu'il y a évidemment une décision
à obtenir de la part de l'autre ministère
intéressé, je crois qu'il est prématuré de
répondre définitivement à la question du
député. Mais, quant à moi, je crois que cette
collaboration serait non seulement utile mais nécessaire.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame, quel est le directeur du
cinéma, actuellement c'est M. Léger qui s'occupe de la direction
du cinéma?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Raymond-Marie Léger qui s'occupe... Ah!
vous parlez des ciné-parcs?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, du cinéma, de la direction du
cinéma.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Léger est directeur de l'Office du
film, comme on le sait. Pour ce qui est du cinéma... Je ne suis pas
sûre d'avoir saisi la question du député.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, voici ce que je veux savoir. M.
Léger, je le sais, est directeur de l'Office du film, est-ce que M.
Léger est en même temps au ministère responsable ou
directeur de la politique du cinéma ou du cinéma comme tel?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est-ce qui s'occupe de cet aspect du
problème?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: De la politique du cinéma,
évidemment je pense bien que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le ministre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... il faut le demander au ministre. Il y a, par
ailleurs, un responsable des ciné-parcs qui est M. Morissette.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3: Services de
transport et de communication. Adopté. La catégorie 4 est
suspendue. Catégorie 7: Fournitures et approvisionnements.
Adopté. Catégorie 10: Dépenses de transfert.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Aux dépenses de transfert, M. le
Président, que comporte ce montant de $115,000?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a deux tranches de prévues pour la
cinémathèque canadienne, $47,000 et $17,000...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour la cinémathèque?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Pour un total de $64,000 et pour le Conseil
québécois pour la diffusion du cinéma, $51,000, ce qui
fait un grand total de $115,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et la cinémathèque canadienne,
est-ce que le ministre pourrait nous en parler un peu? Quel genre de services
offre-t-elle?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est particulièrement de la documentation
et...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Prêts et locations de films.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elle doit servir à la diffusion des
classiques du cinéma, entre autres, de la documentation également
dans le domaine du cinéma.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président. Les
$51,000, c'est pour le conseil... comment avez-vous appelé
ça?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... québécois pour la diffusion du
cinéma.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Conseil québécois pour la
diffusion du cinéma. Est-ce que cet organisme collabore avec le
ministère et de quelle façon collabore-t-il avec le
ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il collabore d'une façon très
étroite comme conseiller pour la diffusion du cinéma à
l'intérieur du Québec et également à
l'étranger.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ce conseil a un personnel qui
permet, par exemple, aux gens situés en dehors des grands centres
d'obtenir des renseignements ou de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... savon-comment on peut se procurer des
films, éventuellement leur en procurer via d'autres organismes, comme
l'Office du film, la cinémathèque, etc.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le conseil a organisé une cinquantaine de
rencontres dans différentes régions de la province en
présence de cinéastes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que les citoyens, la population en
général, les municipalités, etc., sont informés des
services que peuvent rendre des organismes comme le Conseil
québécois du cinéma et la cinémathèque?
Est-ce qu'il y a de la publicité au sujet de ces organismes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'information qui circule, j'en suis
persuadée, pourrait
être plus complète. Je prends l'engagement aujourd'hui de
voir à ce que justement on puisse améliorer la situation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pose la question à madame parce que,
dans le milieu où je suis, dans la région que je
représente, avec mes collègues, il arrive souvent que l'on soit
démuni lorsqu'il s'agit de trouver des sources de renseignements.
Evidemment, le bureau d'aménagement culturel fait du travail dans ce
sens-là, on ne sait pas toujours où et à qui s'adresser.
On sait qu'il existe une cinémathèque à Montréal,
ainsi de suite, mais j'insiste sur le côté
publicité-information afin que les milieux que j'estime démunis
puissent trouver assistance auprès du ministère via le conseil et
les organismes dont nous venons de parler. Alors madame nous dit qu'il n'y a
pas assez de publicité à son avis, d'information et qu'on va voir
à ce que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il va falloir vraiment améliorer la
situation pour que la classe défavorisée puisse prendre avantage
des occasions que nous leur offrons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'imagine qu'on utilisera les bureaux
régionaux d'information dont nous a parlé le ministre des
Communications pour véhiculer tout genre de documentation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est sûrement une formule.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que c'est très important de
savoir cela.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Office du film du Québec.
Office du film du Québec
M. CARDINAL: M. le Président, on a parlé un peu tout
à l'heure de l'Office du film du Québec mais j'aurais deux
questions. Je connais, moins bien l'Office du film du Québec que mon
collègue de Chicoutimi, mais cet office créé par le
gouvernement du Québec, à l'origine, devait tout d'abord rendre
service aux autres ministères et s'occuper de faire des films, par
exemple, pour le tourisme. Je pense que le ministre est au courant de ceci,
ainsi que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a des commandes considérables au
ministère.
M. CARDINAL: Cet office a aussi fait des recherches internes comme
l'Office du film canadien l'a fait, a aussi permis à certains
cinéastes de produire quelques films, peu nombreux, je pense. Je me
rappelle d'un film de Claude Jutra en particulier il y a deux ou trois ans,
mais quels sont maintenant qu'existe Radio-Québec qui fait aussi de la
production, les relations ou le dédoublement entre l'Office du film du
Québec qui est aux Affaires culturelles et Radio-Québec qui est
au ministère des Communications? La question n'est pas insidieuse, c'est
que nous n'avons pas les moyens de doubler une production parce qu'aujourd'hui,
faire un film pour la télévision ou le cinéma, c'est une
question mineure de technique et l'Office du film et Radio-Québec sur
certains plans sont-ils concurrents, complémentaires? Je ne le sais pas,
je pose la question.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député pose une question, il
connaît peut-être partiellement la réponse. Il y a
effectivement, on ne peut le nier, dédoublement et il est à
espérer que les deux se retrouvent éventuellement sous une
même direction.
M. CARDINAL: Ma question était peut-être ce qu'on appelle
en anglais "a leading question", c'est que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je n'ai pas d'objection à me laisser
entraîner dans...
M. CARDINAL: Ce n'est pas que je veux que l'Office du film...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce qu'effectivement je pense qu'il serait
logique...
M. CARDINAL: ... soit absorbé par Radio-Québec ou vice
versa.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... que Radio-Québec soit absorbée
par l'office ou par notre ministère.
M. CARDINAL: Je laisse le soin au gouvernement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne doute pas que mon collègue des
Communications puisse différer d'opinion avec moi là- dessus.
M. CARDINAL: Je ne lui ai pas posé la question à
l'occasion de Radio-Québec mais je profite de l'occasion de la
présence de M. Léger à vos côtés pour poser
la question parce qu'il doit être fort inquiété par la
réponse que le gouvernement donnera.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si je puis continuer sur la lancée de
mon collègue, lorsque le ministre et je ne veux pas entrer dans
le détail bien entendu des Communications a
présenté ses trois projets de loi, 35, 36 et 37, il a
été question largement de ces relations entre l'Office du film,
l'ORTQ, etc. Nous avons dit
l'autre jour, lorsque nous avons examiné les crédits de
l'Education, que nous reviendrions sur le sujet lorsque le projet de loi sera
rapporté à la Chambre. Il nous était apparu l'an
passé. Nous en avons fait état lors de l'examen du budget des
Affaires culturelles. Nous devons y revenir encore cette année. Il y a
un problème de dédoublement; il est bien évident qu'on
dédouble des services et il devient urgent, à notre avis,
d'établir, non pas seulement une coordination, mais des
mécanismes qui permettent au ministère des Affaires culturelles
ou à l'autre ministère qui en sera responsable, si cela allait
dépendre des Communications, d'utiliser au maximum le film comme tel,
sous toutes ses formes, afin de servir à la diffusion de la culture
comme à l'éducation. Pour cela, certains proposent que tout soit
ramené au même endroit pour des fins de production, que tout
l'appareillage technique soit aux Communications et que les ministères,
dans le besoin, passent des commandes. D'autres prétendent qu'on devrait
garder l'Office du film autonome, indépendant, avec son appareillage
technique, etc., au ministère des Affaires culturelles. La question
reste pendante et difficile à trancher.
Moi, je vous dis tout de suite madame, que quand j'ai été
ministre des Affaires culturelles, je n'aurais pas été du tout
heureux qu'on pensât à donner à un autre ministère
la responsabilité de l'Office du film. J'estime que c'est là
l'instrument par excellence de la diffusion moderne et c'est, en termes
d'accessibilité, un des instruments peut-être les plus sensibles
et les plus efficaces dont puisse disposer le ministère. Il y a
évidemment des problèmes budgétaires; il y a le danger de
dédoublement, etc. Mais je fais la prière suivante au ministre,
soit qu'elle garde de grâce, l'Office du film. S'il devenait
dépendant de la bonne volonté du ministère des
Communications, il y aurait grand risque que les commandes du ministère
des Affaires culturelles ne soient pas traitées avec autant
d'empressement que celles qui viendraient de ministères beaucoup plus
gros, beaucoup plus importants en termes de budget et en termes psychologiques
dans l'esprit de ceux qui administrent le Québec, quels que soient les
gens en place. Le ministre ne l'ignore pas, le ministère des Affaires
culturelles a encore à se faire connaître. Il a encore une
bataille à livrer qui n'est pas gagnée pour convaincre les
responsables de l'administration gouvernementale de la nécessité
non seulement de maintenir mais d'accroître les possibilités de
promouvoir l'expansion du ministère des Affaires culturelles. Dans les
remarques préliminaires que j'ai faites, en déplorant que le
ministère me paraissait se désintégrer, j'insistais sur la
nécessité de garder au moins ce qu'il y a encore, dont l'Office
du film, et de l'accroître. Si cela passait aux Communications, tout le
domaine technique serait là. Vous devriez passer des commandes et
attendre qu'on veuille bien s'en occuper.
Je ne sais pas si cela correspond aux préoccupations du ministre.
Je ne veux pas qu'elle tranche le débat en me disant: Je veux garder
cela chez moi et je ne veux pas que les communications s'en emparent. Moi, je
vous dis: Tâchez de faire en sorte que les communications ne s'en
emparent pas.
M. CARDINAL: Ce que je voudrais dire, M. le Président, sur la
lancée du député de Chicoutimi, que j'avais moi-même
commencée, ma question a été posée sans que je la
qualifie. Mais c'est une manière d'inquiétude ou de souci.
Si l'on regarde cette présentation du budget des Affaires
culturelles, qui me paraît d'ailleurs assez étrange, comme
division... J'ai fait la même remarque pour l'Education...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est vrai de tous les ministères à
cause des PPBS.
M. CARDINAL: Cela n'a plus de sens alors qu'on devrait fonctionner sur
des programmes, mais pas se demander s'il y a deux employés ici ou trois
là. Le ministère des Affaires culturelles, dont au début
des séances de cette commission nous avons parlé en invoquant sa
vocation, si on lui enlève l'Office de la langue, l'Office du film et
certains autres instruments de culture, ne deviendra uniquement qu'une filiale
du ministère des Finances pour donner des subventions à certains
groupes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qu'il était au départ,
d'ailleurs.
M. CARDINAL: On reviendra à avant 1960.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, les députés
qui se sont exprimés ont émis une inquiétude qui est
partagée par les cinéastes et l'industrie du cinéma dans
son entier. C'est tellement vrai que, récemment, j'ai reçu de
nombreux télégrammes relativement aux bills 35, 36 et 37. Je ne
suis d'ailleurs pas le seul membre du gouvernement à avoir reçu
ce genre de télégramme...
M. CARDINAL: Membre de l'Assemblée nationale.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui... et il s'imposerait que certains
amendements soient apportés à ce bill. Je tiendrais à
réassurer mes collègues, si le passé est garant de
l'avenir. Lorsque j'étais responsable d'un autre ministère, on a
tenté à plusieurs reprises de morceler le ministère;
évidemment, il y a eu des changements d'apportés. Mais, je dois
dire que jusqu'à la fin, le Café du parlement, pour n'en citer
qu'un, relevait de mon ministère, les campings qui sont maintenant
passés au Haut-Commissariat relevaient également du
ministère; et je pourrais continuer à citer de nombreux exemples.
Je ne vous dirai pas que cela a toujours été facile de garder ces
différents ministères. Moi, personnellement, je n'ambitionne pas
d'empire, mais lorsque, logiquement,
certaines juridictions s'imposent, je ne vois pas pourquoi il n'y aurait
pas possibilité de convaincre mes collègues du cabinet de
l'importance, de l'urgence, justement, du problème. Ceci est
particulièrement vrai si l'on regarde les chiffres que nous produit
l'industrie du cinéma, parce que les films qui sont produits par
l'Office du film et réalisés par nos techniciens coûtent
beaucoup moins cher que ceux réalisés par d'autres
organismes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, toujours à propos de cet
Office du film, en termes généraux. Comment le ministre
pourrait-il traduire en termes mathématiques et pratiques la diffusion
des films produits par l'office? Est-ce qu'il y a grande demande? Quels sont
les clients? Quelle est la clientèle des films de l'office et par quelle
voie ache-mine-t-on ces films?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a une clientèle variée. Il y a
évidemment les salles de cinéma. Il y a la
télévision. Il y a la câblovision, deux
cinémathèques, 14,000 copies de films. Cela rejoint 2.5 millions
de spectateurs par année.
M. CARDINAL: Est-ce qu'il y a aussi le monde de l'éducation qui
est touché par ces films? J'entends les écoles, les
collèges.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a 80 p.c. de la clientèle des
cinémathèques, c'est pour l'éducation.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1 : Traitements, salaires et
allocations.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est M. Léger qui est directeur
de l'Office du film, est-ce qu'il a un assistant comme directeur de l'Office du
film?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, il y a M. Michel Therrien qui est
directeur... Je m'excuse, je n'ai pas rencontré ce monsieur; je dois
dire que j'ai un blanc de mémoire mais c'est M. Michel Vergne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Michel Vergne.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est ici. C'est celui de Québec.
Est-ce qu'il y a des postes à pourvoir?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a deux postes à pourvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Deux postes; ça va pour moi.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3. M. TREMBLAY
(Chicoutimi): Cela va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4. Suspendu.
Catégorie 5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 6. Loyers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Catégorie 7, M. le Président,
j'ai une question.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 7.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Catégorie 7; il y a ici un montant de
$207,800 pour fournitures et approvisionnements. Est-ce qu'on pourrait ventiler
un peu, seulement quelques indications sur la nature des achats que l'on doit
faire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, il y a l'achat de l'eau pour les bureaux de
Québec et Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'achat de? Pardon; je n'ai pas compris.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'eau; eau ou H2O. Carburant, lubrifiant pour
véhicules, imprimer les livres et fournitures générales de
bureau pour les bureaux de Québec et Montréal. Il y a
évidemment les plaques d'immatriculation pour le ciné-bus, il y a
d'autres produits finis; fournitures de laboratoire pour les deux services de
Québec et de Montréal et ainsi de suite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va. M. LE PRESIDENT: Adopté.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a également les films et copies de
films.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 15. Imputations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les imputations, d'où
proviennent-elles?
M. CARDINAL: Des autres ministères?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels sont les ministères?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce chiffre est plutôt théorique
ici.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une écriture.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous désirez avoir plus de
détails...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une écriture...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est plutôt symbolique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va; d'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, avant de terminer ce
chapitre-là, est-ce que le ministre pourrait, parce que ça ne
viendra pas nulle part ailleurs, déposer, quand elle pourra le faire, la
liste des permis de ciné-parcs qui ont été émis
à ce jour...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... avec la liste évidemment
complète, comportant les noms, adresses des membres des diverses
sociétés qui ont sollicité et obtenu des permis
d'implantation?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne vois pas de difficulté, M. le
Président. C'est d'ailleurs public.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, nous l'avons ici mais elle a
peut-être été complétée. Et est-ce que le
ministre pourrait nous dire s'il est exact que des sociétés qui
avaient obtenu des permis d'implantation et d'exploitation de
ciné-parcs, depuis que ça existe, auraient vendu leur entreprise
à des sociétés étrangères,
c'est-à-dire situées en dehors du Québec?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas à ma connaissance M. le
Président, mais je crois qu'une vérification s'imposerait pour
être certaine de donner une réponse exacte au
député.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je souhaiterais que le ministre s'informe
parce qu'il y a eu des rumeurs à ce sujet-là et je voudrais bien
qu'on le confirme. Quand nous avons mis de l'avant cette politique, nous avions
exigé que ces sociétés soient québécoises,
tout au moins à majorité québécoise, qu'elles aient
un siège social au Québec et que la vente on avait
même parlé d'un amendement à la réglementation
éventuelle devrait être faite à d'autres
sociétés québécoises pour qu'on garde ici cette
industrie de ciné-parcs.
M. LE PRESIDENT: Article 4: Formation.
Formation Administration
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, c'est tout le
problème de la formation; il s'agit ici évidemment des
conservatoires de musique, des conservatoires d'art dramatique; nous parlerons
des conservatoires d'art dramatique et des conservatoires de musique aux
articles spécifiques.
Dans l'optique générale de la formation et en termes
d'accessibilité de la culture, est-ce que le ministère des
Affaires culturelles a commencé d'élaborer une politique de
formation d'animateurs culturels, d'agents culturels, de spécialistes
chargés d'activer la création culturelle au Québec sous
toutes ses formes et de donner, par exemple, à ce qu'on appelle la
culture populaire terme que je trouve toujours assez équivoque
une impulsion particulière?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, ce projet n'est pas
encore mis en oeuvre à cause toujours des restrictions
budgétaires, mais il y a un travail considérable de fait dans le
domaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que des études ont
été commandées pour en arriver à élaborer
cette politique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas encore, M. le Président, mais il y a
des programmes d'études qui ont été faits au
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au ministère, par les fonctionnaires du
ministère? Est-ce que ce programme, ce projet, touchera les
différents domaines de la formation de toux ceux qui seront
chargés de promouvoir la culture au Québec, je parle des
animateurs, des agents culturels, de tous les spécialistes en
création? Il y a, par exemple, dans le Québec, un grand nombre
d'ateliers de poterie, de céramique, d'émaux, ainsi de suite. Or,
dans les centres culturels, on nous a constamment demandé des
subventions aux fins d'aider les municipalités à payer les
professeurs qui donnent des cours dans ces différentes disciplines des
arts plastiques, des arts visuels, de la musique même, etc. Il y a
évidemment le problème des relations avec le ministère de
l'Education mais est-ce que votre ministère, compte tenu des
responsabilités qui sont les siennes, entrevoit une politique dans cette
optique que je viens de décrire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous entre-
voyons la formation globale faite à l'occasion de stages.
Evidemment, il y a des régions du Québec qui sont moins bien
pourvues au point de vue des conservatoires; incidemment, les membres de la
commission auront sans doute appris qu'un nouveau conservatoire ouvrira ses
portes à Rimouski bientôt.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En septembre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous voudrions qu'il y en ait aussi ailleurs. En
fait, il y en a ailleurs, mais nous voudrions aussi voir l'implantation de
conservatoires dans d'autres régions. Evidemment, nous avons des
restrictions qui font que nous devons procéder moins rapidement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A propos de l'implantation du Conservatoire de
Rimouski, la création de ce nouveau conservatoire a été
rendue possible grâce aux fonds de l'ODEQ.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais il est entendu que ce conservatoire est
un instrument sous la responsabilité directe des services
compétents du ministère des Affaires culturelles.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président, et c'est bien une
condition à...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sine qua non.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... l'acceptation sine qua non des sommes
attribuées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que peut représenter la
contribution fédérale prise à même le budget de
l'ODEQ pour la création du Conservatoire de Rimouski?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : $950,000, M. le Président, pour les
prochains quatre ans.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un montant de $950,000 étalé sur
quatre ans pour la création du conservatoire? Est-ce que c'est seulement
pour la création ou pour son fonctionnement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est pour les frais de fonctionnement. Et si le
député le désire, j'ai ici toute l'opération de
huit mois prévue du 1er août 1972 au 31 mars 1973. Je pense qu'il
serait peut-être un peu long d'énumérer...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais simplement savoir si le montant
dont vous parlez qui sera étalé sur quatre années,
comprend d'abord la location d'un local quelconque, école, je ne sais
pas quoi...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela comprend l'immobilisation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... immobilisation, achat d'instruments.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ensuite, les salaires des professeurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est exact. Une somme de $25,932 pour le
personnel administratif et une somme de $84,598 pour le personnel
enseignant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce projet de l'ODEQ ne sera pas
éternel. Est-ce que le ministère prévoit il ne faut
pas faire de projections à trop long terme qu'il sera en mesure,
l'an prochain, par exemple, de voir au fonctionnement du conservatoire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, il en coûte $150,000 de fonctionnement
par année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Annuellement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et il faudra prévoir cette somme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en sommes à ce sujet, au
conservatoire de Rimouski. Je sais qu'il y a une clientèle qui sera
certainement importante. Combien prévoit-on d'étudiants?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous prévoyons un peu plus de 100
élèves?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans combien de disciplines?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si le député le désire, je
peux mentionner les disciplines. Il y a deux professeurs de théorie,
solfège et dictée, deux professeurs de piano, un professeur de
violon, un professeur de violoncelle, un professeur pour les bois, un
professeur pour les cuivres, pour un total de huit professeurs, à temps
plein. Et il y en a cinq à un taux horaire, selon les besoins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Selon les besoins, oui cela je le sais, selon
les disciplines, selon le nombre d'étudiants. S'il n'y a qu'un
étudiant, on ne déplacera pas le professeur. On va plutôt
chercher à envoyer l'étudiant ailleurs. C'est assez difficile
cela. Je connais le problème. Il avait été question de la
création d'un conservatoire de musique à Sherbrooke. Est-ce que
ce sont les contraintes budgétaires qui ont empêché la
création de ce conservatoire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est un projet remis à deux ou trois
ans.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a une sorte de palliatif
à cela? Est-ce que le ministère de l'Education compense par autre
chose? Ou est-ce que l'Université de Sherbrooke assure un
enseignement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Evidemment, cela nécessite un certain
déplacement. H y a plusieurs jeunes musiciens de Sherbrooke qui
viennent, soit à Québec ou à Montréal. Et Rimouski
pourra desservir certaines régions défavorisées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, je me pose la question ici. Il y a
des conservatoires qui ont été créés sous mon
administration comme sous les administrations précédentes. Vous
en créez un à Rimouski. Est-ce que le ministère a fait des
projections pour l'intégration de ces musiciens à partir du
moment où ils deviendront des travailleurs sur le marché du
travail? Est-ce qu'on a une idée de leur utilisation
éventuelle?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On m'informe que le marché du travail
absorbe 90 p.c. des gradués lorsqu'ils terminent leurs
études.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans l'enseignement comme dans la
pratique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas nécessairement dans l'enseignement.
Dans les métiers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les métiers, c'est-à-dire,
comme musiciens professionnels et quelques-uns, peut-être, dans
l'enseignement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans les professions d'enseignement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): 90 p.c. sont absorbés à l'heure
actuelle.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, je n'irai pas vous demander, ce
serait assez chinois de vous demander ce qu'il en est des 10 p.c. qui
restent.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont ceux, évidemment, qui vont dans
l'enseignement ou qui se marient ou qui abandonnent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ou qui perdent la voix quand il s'agit de
chanteurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela arrive ce temps-ci.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3: Services de
transport et de communication. Adopté. Catégorie 7: Fournitures
et approvisionnement. Adopté. Catégorie 10. Dépenses de
transfert.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A cette catégorie 10, est-ce que madame
pourrait ventiler le montant de $80,100 qui se trouve là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a, d'une part, paiement aux institutions
privées dont l'Ecole nationale de théâtre pour $25,000 et
l'Ecole des Grands Ballets canadiens pour $45,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est $25,000 pour l'Ecole nationale de
théâtre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Il semble que ce n'est pas un
précédent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, c'est un malheureux
précédent que nous avons créé, qui avait
été abandonné, que j'ai recréé et que j'ai
regretté par la suite.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a également paiement aux organismes
sans but lucratif, à l'Association des élèves de
conservatoire de musique, $3,500; l'Association des élèves des
conservatoires d'art dramatique, $600 et à l'Association des professeurs
des conservatoires $10,000. Pour le conservatoire de Sainte-Foy, je pense qu'il
est important de le mentionner.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De Sainte-Foy. Une expérience
commencée il y a déjà trois ans. C'est M. Gagné qui
s'occupe toujours de cela.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Le député veut-il que je le
félicite?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non. Je ne veux pas que madame me fasse
du charme car je vais être obligé de rentrer mes griffes!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non? Ah bon!
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Conservatoires de musique.
Conservatoires de musique
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ici, évidemment, il s'agit des
conservatoires de musique existants, Québec, Montréal,
Chicoutimi, Trois-
Rivières, Val-d'Or, Hull. Je n'ai pas tellement de questions
â poser à ce sous-article, quant à moi. Je connais le
fonctionnement des conservatoires de musique. Je sais ce qu'on y fait.
Personnellement, je ne sais pas ce que les autres en pensent. Quant â moi
je suis prêt â adopter en bloc le sous-article : Conservatoires de
musique.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce qu'on peut compléter?
M. BROCHU: Il me semble que ce sont passablement les mêmes
chiffres que l'an dernier. C'est seulement une question de détail
â la catégorie 10. Il y a un montant de $4,000 qui apparaît
cette année et qui n'était pas l'an dernier aux dépenses
de transfert. Est-ce qu'il y a des subventions spéciales?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des bourses d'études. C'est
nouveau.
M. BROCHU: Ah bon!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A propos de ces bourses d'études on
avait parlé il y a déjà quelques temps...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Peut-être devrais-je spécifier que
ce sont des bourses de dépannage pour les élèves les plus
défavorisés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De dépannage, oui.
M. BROCHU: Je m'excuse, sur la même question. Dans le cas
où les élèves sont rendus à un certain stade de
leurs études dans le conservatoire de musique ou...?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, il s'agit des élèves de ces
instituts et de ces conservatoires.
M. BROCHU: Ah bon! D'accord!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici la question que je voulais poser
à propos de ces bourses d'étude. Ici, c'est peu important en
terme de chiffres, mais il y a le problème général des
bourses d'études. Je comprends qu'il n'y a pas de frais de
scolarité aux conservatoires de musique, mais il y a quand même,
pour l'étudiant qui fréquente un conservatoire, l'obligation de
vivre souvent en dehors de sa famille, dans bien des cas. Or, tout le programme
de bourses, d'aide" aux étudiants sous forme de bourses, est au
ministère de l'Education. Est-ce qu'on a amélioré les
mécanismes de coordination et de consultation qui permettent aux
responsables de l'enseignement de la musique ou des conservatoires de
surveiller davantage l'attribution des fonds?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y aurait une amélioration en ce sens
que nous avons des membres du jury qui sont des fonctionnaires du
ministère des Affaires culturelles, à l'occasion de la prise de
décisions, lorsqu'on décerne des bourses.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, j'ai toujours eu envie de suggérer
et même de demander, quand j'étais ministre, que cette partie du
budget une grande partie du budget et des bourses soit
rapatriée au ministère même. Je sais qu'il y a un
problème de mécanique administrative qui fait qu'on concentre,
à cause du traitement électronique des données, je sais
que ça devient très difficile. Le problème reste
là, c'est que même s'il y a des fonctionnaires du ministère
des Affaires culturelles qui surveillent, qui font partie du jury, j'ai souvent
des représentations d'étudiants qui prétendent être
mal traités par le service des bourses parce qu'ils appartiennent
à des conservatoires, ils n'appartiennent pas à des
écoles, à des universités ou à des CEGEP. Je ne
sais pas dans quelle mesure il serait possible d'améliorer les relations
mais il me parait y avoir là un problème que je souligne au
ministre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je remercie le député de me le
souligner. Il y a peut-être une chose qui peut aider, c'est le fait que
mon prédécesseur est maintenant à l'Education et peut
comprendre le problème mieux que d'autres qui n'ont pas vécu le
problème.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une bonne idée.
M. BROCHU: Si je comprends bien, c'est la première fois que votre
ministère accorde lui-même des bourses.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est un réaménagement
budgétaire qui nous a permis cette fois d'agir d'une façon
positive et de le faire.
M. BROCHU: Est-ce qu'on peut entrevoir là une possibilité
d'élargir cette politique dans le sens qui a été
mentionné tout à l'heure? Parce que quand même les
étudiants en musique auraient un statut assez particulier.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y aura assurément des efforts faits
dans ce sens mais c'est difficile de prévoir les résultats.
M. LE PRESIDENT: Les catégories 1, 3, 5, 6, 7, 8 et 10 sont
adoptées?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord. M. BROCHU: Adopté. M. LE
PRESIDENT: Sauf la catégorie 4? M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Conservatoires d'art dramatique.
Conservatoires d'art dramatique
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a un problème qui se pose, c'est
toujours épineux, délicat, lorsqu'on l'aborde. Il se donne
actuellement dans les écoles du ministère de l'Education
et cela vaut aussi pour la musique un enseignement de l'art dramatique.
Enseignement de quelle qualité? Ce serait téméraire et
maladroit de ma part d'essayer de passer un jugement sur la qualité de
cet enseignement, mais il arrive que les étudiants qui sont
intéressés à l'art dramatique ou à l'étude
de la musique se demandent à un moment donné vers quelle
école se diriger. Il y a d'un côté l'enseignement qui se
donne dans les écoles d'Etat, les écoles publiques, celles dont
s'occupe le ministère de l'Education; il y a l'enseignement musical et
les cours d'art dramatique, à ma connaissance, qui se donnent dans les
universités, il y a les écoles de musique dans les
universités ou des facultés de musique. En ce qui concerne l'art
dramatique, il y a les conservatoires d'art dramatique du Québec, qui
donnent un enseignement professionnel de l'art dramatique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On voit apparaître petit à petit
dans les CEGEP des formules d'enseignement de l'art dramatique que, comme je le
disais tout à l'heure, je ne veux pas juger ou qualifier mais qui
m'inquiètent à certains égards, parce que je me demande si
l'enseignement de l'art dramatique qui est donné dans d'autres
écoles que celles des conservatoires d'art dramatique est d'une
qualité telle que les étudiants puissent aller vers ces
écoles et ignorer que nous maintenons quand même à grands
frais, des écoles d'art dramatique destinées à former des
professionnels de l'art dramatique.
Alors, je pose la question suivante au ministre: Est-ce qu'il y a eu des
discussions, est-ce qu'on a poursuivi des discussions, devrais-je dire, en vue
d'examiner ce problème de l'intégration des enseignements
professionnels de la musique et de l'art dramatique au ministère de
l'Education ou si le ministère des Affaires culturelles maintient sa
position qui est de garder la responsabilité de l'enseignement
professionnel de la musique et de l'art dramatique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, le député
soulève une des préoccupations constantes du directeur et du
personnel intéressés. Le député parle d'une
formation qui est plutôt culturelle, par rapport à une autre
formation qui est professionnelle, mais je ne puis pas ajouter à cette
observation pour l'instant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pose la question parce que, dans les
recommandations du rapport Rioux, il avait été question de cette
intégration. J'ai eu l'occasion, l'autre jour, d'en parler avec le
ministre de l'Education, lors de l'étude de son budget. Le ministre de
l'Education me disait qu'il n'était pas question d'intégrer
l'enseignement professionnel de la musique au ministère de l'Education.
J'imagine qu'il en est de même pour l'enseignement de l'art dramatique.
Mais je sais que beaucoup de gens, d'associations, de groupements, de musiciens
et de gens de théâtre, par exemple, seraient d'avis qu'on doive
intégrer ces formes d'enseignement, ces disciplines d'enseignement au
ministère de l'Education.
Je tiens à dire pour ma part que ce serait là une erreur,
parce que j'ai eu l'occasion souvent d'en discuter avec des spécialistes
et notamment avec celui qui est devant moi, M. Vallerand. Il faut faire une
distinction très nette entre l'enseignement dit de culture, dont doivent
jouir tous ceux qui fréquentent des écoles quelles qu'elles
soient, quels que soient les professions ou les métiers vers lesquels
ils se dirigent et l'enseignement dit professionnel de la musique et de l'art
dramatique afin de garder une qualité d'enseignement qui, à mon
sens, compte tenu des programmes du ministère de l'Education, une
clientèle scolaire très considérable et d'une sorte
d'abaissement graduel des seuils d'admission aux études dans les
écoles, seraient extrêmement préjudiciables à la
formation professionnelle des gens de théâtre et des
musiciens.
Je sais que le problème n'est pas facile, qu'il a suscité
beaucoup de polémiques à ce jour, il va en susciter encore, mais
je souhaiterais que le ministère des Affaires culturelles maintienne ses
conservatoires de musique et ses conservatoires d'art dramatique afin qu'on se
rende compte que le citoyen, l'étudiant de talent qui passe par des
maisons spécialisées d'enseignement comme sont les
conservatoires, y reçoit une formation qui le distingue et qui lui
permet d'atteindre dans sa carrière un niveau de qualité et
d'excellence que d'autres, de façon générale, ne peuvent
pas toujours atteindre. Il y a naturellement d'heureuses exceptions. Il n'est
pas nécessaire de passer par des écoles très
spécialisées quand on a un talent très important.
J'aimerais savoir du ministre si c'est bien l'intention du ministère de
conserver ces maisons d'enseignement spécialisé que sont les
conservatoires?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, j'aurais seulement une
remarque à ajouter, c'est que la formation professionnelle est
très difficile en dehors des conservatoires. Il est bien de l'intention
du ministère de continuer à apporter cet enseignement que nous
donnons et qui est très spécialisé, dans les
conservatoires.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on
a nommé un directeur au conservatoire d'art dramatique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous n'en avons pas encore nommé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est M. Hébert qui,
actuellement, s'en occupe?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est coordonnateur des deux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des deux conservatoires. Maintenant, à
Québec, qui en a la responsabilité?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est M. Paul Bussières qui est professeur
et chargé de cours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et à Montréal?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est M. François Cartier à
Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. François Cartier. Maintenant, est-ce
qu'il est dans l'intention du ministre de nommer bientôt, non pas
seulement un coordonnateur, mais un directeur général au
conservatoire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un directeur général au
conservatoire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Déjà on a discuté du
problème et il y a différents noms qui ont été
suggérés. Nous examinons les possibilités.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. Ça va.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Suspendu. Catégorie 5.
Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, ça va. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 7. Adopté. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M.
LE PRESIDENT: Article 5: Création.
Création Administration M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le
Prési- dent, encore un sujet qui sera plus difficile, la question de la
création. Est-ce que le ministère des Affaires culturelles, dans
ce domaine de la création évidemment, tout le monde sait
de quoi il retourne lorsqu'on parle de création envisage de
mettre de l'avant une politique plus dynamique, devrais-je dire, dans le
domaine de la création, afin de susciter les vocations artistiques dans
toutes les disciplines, quelles qu'elles soient et dans toutes les
régions du Québec? Il y a, comme on le sait, un potentiel
énorme de talents dans toutes les régions du Québec et il
arrive que faute d'assistance des pouvoirs publics, ces talents ne se
manifestent pas et que le Québec se trouve ainsi privé de
ressources culturelles de la plus grande importance.
Comment s'oriente la politique du ministère dans cette optique de
la création, de l'aide à la création? Est-ce qu'on a des
plans nouveaux, des projets nouveaux? Est-ce qu'on a fait un inventaire des
ressources possibles?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont toujours les mêmes restrictions, M.
le Président, des restrictions budgétaires. Il faut observer
aussi que nous avons une réduction de l'effectif.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La réduction de l'effectif, on en
parlera à la catégorie traitements.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ici, il y a un adjoint aux cadres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que, de façon
générale, avant d'aborder les catégories proprement dites,
on maintient, pour l'exercice financier qui s'amorce, les mêmes
politiques d'ensemble, l'aide à la création, aux artistes, dans
le domaine des arts plastiques, visuels, appelons ça comme nous
voudrons, dans le domaine du livre, de la musique, enfin toute la
catégorie des subventions qu'on retrouve dans les rapports annuels?
Est-ce que c'est cette politique qu'on maintient?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce serait peut-être difficile de dire oui
pour tous les domaines qui ont été mentionnés par le
député. Evidemment, il y a un réaménagement, en
tenant compte des études qui ont été faites, au point de
vue de l'administration et nous croyons que des changements administratifs
pourront être effectués au cours de l'été.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'abord, est-ce que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Conformément aux recommandations du
PPBS.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que, dans cette optique de
réaménagement, le ministère entend mettre, à la
disposition des créateurs régionaux, des montants d'argent?
Est-ce
qu'on a inventé une formule quelconque qui permettrait
d'encourager la création au niveau régional?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, ce n'est peut-être
pas à cet article que nous pouvons en parler, mais plutôt à
la diffusion. Je pense qu'on en a dit un mot tout à l'heure.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons passé la diffusion,
évidemment; mais...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais, il reste qu'il y a certains organismes que
le ministère subventionne comme le TPQ et d'autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. C'est assez embarrassant. Evidemment,
ça dépend de la présentation du budget.
A la diffusion, nous avons parlé de la diffusion, de la
nécessité de promouvoir la diffusion et de la diffusion dans le
sens de la mise à la disposition des gens du bien culturel et de la
création par les gens d'un bien culturel, en somme une action et une
rétroaction. Mais ici, au chapitre de la création proprement
dite, le ministère semble devoir maintenir les politiques d'assistance
qu'il avait et qui sont celles-ci: On fait une demande au ministère des
Affaires culturelles parce qu'on a un projet intéressant qu'on soumet,
c'est reçu ou c'est refusé. Est-ce que c'est cette même
politique qui se poursuit ou s'il y a d'autres horizons qui s'ouvrent?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il pourrait y avoir d'autres horizons, M. le
Président. Je ne puis pas, aujourd'hui, répondre au
député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministère a
commandé des études pour analyser les possibilités
d'exploitation des talents dans les régions autrement que par le moyen
de la diffusion qui permet de trouver des talents mais de façon souvent
accidentelle?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je peux donner un exemple. Dans le domaine des
arts plastiques, à la suite de travail fait, de recherches, nous
élaborerons de nouvelles façons d'agir dans ce domaine. Nous
apporterons des changements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne peut pas savoir de quelle nature seront
ces changements?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je
préférerais ne pas donner de précisions ici. Je craindrais
qu'il soit prématuré de le faire. Je préférerais en
discuter en d'autres occasions, peut-être quand on aura commencé
à apporter des changements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les rencontres que le ministre a
multipliées, nous a-t-elle dit, avec les artistes, les associations qui
regroupent les artistes, est-ce que justement il a été question
de ces politiques nouvelles que l'on pourrait mettre de l'avant, lancer pour
encourager la création?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les idées des personnes concernées
ne manquent pas. Je dois dire qu'il y a de nombreuses suggestions qui m'ont
été faites. Avant de penser à les mettre en vigueur, une
période de travail reste quand même à faire.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel est le directeur de la création?
M. Desjardins?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est M. Desjardins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que M. Desjardins a un adjoint?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'a pas d'adjoint en ce moment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des postes à pourvoir
ici?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Aucun.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Aucun poste à pourvoir.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 3. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 4 est suspendue? La
catégorie 7. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 8. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 10: Dépenses de
transfert.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour ce qui est des dépenses de
transfert, il s'agit bien entendu des subventions. Je ne demande pas au
ministre de nous lire toute la liste, parce que c'est assez fastidieux.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est assez laborieux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une série de noms et de projets
qu'on retrouve dans les rapports. Est-ce que le ministre pourrait nous en faire
tenir copie afin que nous ayons une idée des domaines
impliqués?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Certainement. Mais il reste que c'est avant la
fermeture l'année n'est pas terminée et c'est
incomplet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est normal. Chaque année, c'est
comme cela. A la catégorie 10, il y a un montant de $699,500. Est-ce que
le ministère a déjà procédé à une
distribution de ce montant? Parce qu'on avait coutume, au début d'un
exercice financier, de faire des appropriations en disant: Aux arts plastiques,
on pourra consacrer un montant de X milliers de dollars, à la musique, X
milliers de dollars, etc. Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a des
appropriations prévues pour chacun des domaines que recouvre cette
réalité des subventions au titre de l'aide à la
création?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a d'une part les prix des concours
littéraires, scientifiques et autres pour un montant de $157,500 et une
autre subvention aux organismes sans but lucratif, pour un montant de $542,000
dont $500,000 pour la Régie du Grand Théâtre et $42,000
pour lesquels il est impossible à la direction générale de
la création de produire une ventilation précise puisque les
subventions sont à verser pour 72/73.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous parlez de la Régie du Grand
Théâtre. Est-ce que nous pouvons en parler tout de suite ici parce
que je ne vois pas où il soit possible d'en parler plus
spécifiquement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Lors de la création de cette régie,
à l'époque de sa création, le ministre responsable
déposait le bilan du théâtre et, je m'excuse, je pense en
ce moment à la Place des Arts, pour ce qui est du Grand
Théâtre... Voulez-vous poser votre question encore une fois?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici...
M. CHARRON: M. le Président, je vous ferai remarquer qu'il est
six heures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme le temps passe vite !
M. LE PRESIDENT: Il est six heures, la séance est suspendue
jusqu'à huit heures quinze.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il y a une fonction
officielle de plusieurs fonctionnaires de mon ministère et à
laquelle je dois me trouver présente ce soir, à l'heure du dfner,
est-ce qu'il serait possible de continuer à neuf heures?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De reprendre à neuf heures?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: De reprendre à neuf heures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Jusqu'à onze heures.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, jusqu'à onze heures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quant à moi, je n'ai pas objection.
M. BROCHU: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, la commission suspend ses travaux jusqu'à
neuf heures.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
Reprise de la séance à 21 heures
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre
messieurs!
La parole est au ministre.
Bureau de surveillance du cinéma
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, est-ce que nous pourrions
passer immédiatement à l'article 7 : Bureau de surveillance du
cinéma? Les fonctionnaires qui sont ici doivent nous quitter et ont des
raisons valables pour nous quitter le plus rapidement possible. D'ailleurs,
j'en ai dit un mot aux deux députés qui sont ici.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, madame. Quant à moi, aucune
question là-dessus.
M. BROCHU: Je n'ai pas d'objection non plus.
M. LE PRESIDENT: Aucune question, on peut considérer...
M. BROCHU: J'aurais juste une question brièvement. A quoi se
résume présentement le rôle du bureau de surveillance? Quel
est son champ d'activité? Est-ce que le ministre pourrait nous donner
quelques informations rapides?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est conforme à la loi qui a
créé le bureau. C'est que c'est un bureau qui a des
décisions à rendre. C'est un bureau autonome.
M. BROCHU: Est-ce qu'il s'en tient uniquement â la codification
des films?
MME KIRKLAND-CASGRAIN. Il fait la classification des films pour tous,
quatorze ans et dix-huit ans.
M. BROCHU: D'accord.
M. LE PRESIDENT: On peut considérer que l'article 7: Bureau de
surveillance ainsi que les catégories s'y rapportant sont
adoptés?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, M. le Président. Sous
réserve de la catégorie 4.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Toujours sous réserve de la
catégorie 4.
M. LE PRESIDENT: On revient à l'article 5: Création-,
catégorie 10: Dépenses de transfert.
Création Administration (suite)
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au moment où
nous avons suspendu nos travaux, nous avions évoqué le montant de
$500,000, si j'ai bonne mémoire, comme devant être attribué
à la régie du Grand Théâtre de Québec, c'est
bien ça?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que madame pourrait répondre
à deux questions assez précises? Est-ce que vous avez le bilan de
l'exercice financier du Grand Théâtre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous ne l'avons pas encore, parce que l'exercice
financier s'est terminé le 31 mars et nous ne l'avons pas encore
reçu.
Nous avons uniquement un bilan provisoire des activités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il appert de ce bilan provisoire
qu'il y a déficit?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président. Il y a un
léger surplus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avions voté, si j'ai bonne
mémoire, un budget supplémentaire de $325,000 et c'était
pour la première partie de l'exploitation du Grand Théâtre.
Cela a commencé il n'y a quand même pas tellement longtemps et
là nous votons $500,000, ce qui fait $825,000. Il n'y a pas de
déficit?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est pas pour la même année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je comprends que ce n'est pas pour la
même année, parce que cela enjambe deux années. D'abord, le
Grand Théâtre a ouvert à un moment où l'exercice
financier s'achevait et nous sommes à un autre exercice financier. Le
bilan que vous avez chevauché en réalité deux moments,
deux budgets.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'an dernier, nous avions eu $625,000 pour le
Grand Théâtre et cela comprenait le budget
supplémentaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un budget supplémentaire de $625,000 et
cette année vous demandez $500,000. Vous dites qu'il n'y a pas de
déficit, alors pourquoi expliquez-moi cela mécaniquement
demandez-vous $500,000 s'il n'y a pas de déficit? Qu'est-ce qu'il
faut payer avec cela?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un loyer de conservatoire auquel il faut
songer et $150,000 à payer aux Travaux publics. Nous devrons
peut-être demander un budget supplémentaire pour une somme de
$80,000 ou $90,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour quelle raison devrez-vous demander un
budget supplémentaire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est un problème entre les Travaux
publics et le ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En réalité, si je comprends
bien, madame, les $500,000 servent à payer le loyer que le conservatoire
de musique doit donner pour l'occupation des lieux?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela sert à payer l'opération du
Grand Théâtre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dit qu'il n'y avait pas de
déficit.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ou le déficit d'exploitation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout à l'heure, je vous ai posé
la question, j'ai dit: Est-ce qu'il appert du bilan provisoire que vous avez
qu'il y a déficit? On m'a dit qu'il y avait au contraire un léger
surplus. Comment concilier cela?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a pas de déficit pour
l'année 71/72, après a voir versé $625,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Donc, l'exploitation du Grand
Théâtre exige quand même des fonds publics...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Une mise de fonds.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... ce qui veut dire que les recettes
d'abonnements ou de guichet ne couvrent pas complètement...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... l'exploitation du Grand
Théâtre? C'est ça que je voulais savoir.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je n'avais pas dû dire effectivement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela m'incite à vous poser l'autre
question que je devais d'ailleurs vous poser. Il est évident que nous
sommes en présence d'une exploitation, pour l'instant,
déficitaire. Il y a fort à parier qu'elle sera, pour un bon
temps, peut-être d'année en année, déficitaire. Je
n'aurais pas d'objection à ce que cette exploitation du Grand
Théâtre soit déficitaire si je n'était pas par
ailleurs assez bouleversé, devrais-je dire, par le coût des
billets, c'est-à-dire des droits d'entrée que doivent payer les
citoyens qui fréquentent le Grand Théâtre. Le Grand
Théâtre a été conçu évidemment comme
un des grands instruments de culture de la ville de Québec et de la
région métropolitaine. Mais comte tenu des chiffres que vous
venez de nous donner, compte tenu de ce que nous savons, nous qui
fréquentons occasionnellement le Grand Théâtre, ce n'est
quand même pas un instrument de culture populaire, en ce sens que
l'accessibilité n'est pas si je puis employer cette redondance
très accessible, parce que les prix d'entrée sont
très élevés pour quelque spectable que ce soit, sauf
certains spectacles. Est-ce que le ministère des Affaires culturelles se
penche très sérieusement sur cette question? Je vous fais part
des observations qui m'on été faites, à savoir que le
Grand Théâtre c'est encore comme la Place des Arts de
Montréal, un instrument à la disposition des favorisés. Je
ne veux pas faire ici de la démagogie facile ça c'est
très facile de faire de la démagogie sur un thème
comme celui-là. Mais, si on le prend dans son propre problème, on
le place dans l'optique d'accessibilité dont vous parliez, au
début de l'étude de ces crédits, le Grand
Théâtre de Québec remplit-il sa fonction
socio-culturelle?
S'il ne doit être et ne doit demeurer qu'un instrument dont
peuvent jouir des gens qui ont des salaires assez importants; à ce
moment-là, le Grand Théâtre de Québec ne remplit pas
une fonction de diffusion de la culture, de communication avec la masse des
citoyens. Je me demande remarquez que la question que je pose là,
je me la posais au moment où ce bâtiment a été
construit comment nous pourrons en arriver à faire de cet
instrument de culture quelque chose qui soit accessible au plus grand
nombre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, disons que j'approuve les
énoncés du député de Chicoutimi à l'effet
que l'on ne peut vraiment pas parler, généralement,
d'accessibilité en pensant au Grand Théâtre, en observant
le coût des billets de représentation dans l'ensemble. Sans
vouloir jeter la pierre à aucun des administrateurs du Grand
Théâtre, il y a lieu d'entrevoir certaines économies au
niveau de l'administration.
Par certains aspects, depuis peu, certaines économies ont
été faites par les administrateurs du Grand Théâtre,
si on considère ce qui se passe par exemple à la Place des Arts
à Montréal. Le député demandait si nous
étudions ce problème. Oui, nous l'étudions effectivement.
J'ai l'intention, sous peu, avec les hauts fonctionnaires du ministère,
de rencontrer les
administrateurs de l'un et de l'autre de nos deux grands
théâtres, celui de la Place des Arts aussi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Celui de la Place des Arts.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... et de suggérer certaines
améliorations qui réduiraient le coût d'administration.
Comme on le sait, c'est un problème, je dirais international.
C'est un problème particulier en Amérique du Nord. C'est
tellement vrai qu'il y a des séminaires qui se tiennent dans
différentes villes américaines où les administrateurs,
dans le domaine du spectacle par exemple, se réunissent et vont, pendant
quelques jours, à un genre d'école pour améliorer
l'administration.
Je sais qu'il y a un de ces séminaires qui se tenait, très
récemment, à Los Angeles.
Je ne suis pas sûre, dans une grande ville américaine. Des
représentants, en particulier, je crois, de la Place des Arts, devaient
s'y rendre. Toutes les provinces canadiennes y envoyaient leurs
administrateurs. Nous avons beaucoup à apprendre parce que
l'expérience américaine de ces grandes boites
précède la nôtre. Je suis persuadée qu'il y a moyen
de réduire, d'améliorer l'administration dans ces deux
théâtres. Encore une fois, sans jeter la pierre à
personne.
Il reste un fait que le député de Chicoutimi admettra avec
moi, Au début, l'administration d'une boîte comme le Grand
Théâtre est extrêmement coûteuse. Lorsque la
majorité des gens d'une région n'ont pas encore acquis l'habitude
de prendre avantage des spectacles qui y sont présentés,
ça fait grimper le coût des billets. Il y a également les
cachets que les administrateurs de ces différents théâtres
ont à payer à plusieurs des artistes qui s'y produisent. Et l'on
sait qu'il y a certains artistes québécois qui, eux aussi,
exigent énormément. C'est un problème qui n'est pas
facile.
Si nous avions une population plus grande au Québec,
l'accessibilité en serait plus facile, je crois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je sais...
M. OSTIGUY: Au Metropolitan Opera, à New York, les billets sont
aux environs de $20 à $25 tandis qu'ici, au Grand Théâtre
de Québec, je pense que la moyenne peut se situer entre $6 et $8 pour un
excellent spectacle.
M. CHARRON: Ce n'est pas le Metropolitan non plus.
M. OSTIGUY: Il y a d'excellents spectacles qui sont
présentés au Grand Théâtre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le Metropolitan est largement
déficitaire comme chacun sait. Le problème, évidemment,
c'est de se demander...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous n'avons pas non plus tous les
mécènes que nous devrions avoir dans le domaine des arts.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Même dans le cas du Lincoln Center, il
est bien évident que ça reste déficitaire, en dépit
du mécénat important qu'il y a là. La question que je me
pose et que je me posais je me la pose toujours est celle-ci:
Est-ce que cet instrument est à la mesure de nos moyens? Il faut se
poser la question. D'un autre côté, j'entends bien des critiques
au sujet des prix, des droits d'entrée aux spectacles. Il y a bien des
gens qui vont nous dire: Cela coûte extrêmement cher pour aller au
Grand Théâtre, pour aller au concert, à l'opéra,
enfin à des spectacles de théâtre, ainsi de suite. Et les
mêmes gens n'hésiteront pas à payer je ne sais combien de
dollars pour un billet de baseball ou de hockey.
Il faut se demander exactement quelle est la clientèle...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Que l'individu connaisse ces valeurs...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... que chacun recherche. Mais il me
paraît quand même, si on établissait, selon le plan qui
avait été soumis par le ministre qui vous a
précédée, ce qu'on appelait un axe
Québec-Montréal, il serait possible de réduire les
coûts d'abord au titre de la publicité, de l'administration et si
le gouvernement doit casquer à la fin, qu'on puisse quand même en
arriver à une certaine normalisation dans les prix des billets. En ce
qui concerne les cachets, il y a les unions des artistes, il y a ceci, il y a
cela. Nous savons combien cela coûte de faire venir un tel ou un tel.
Maintenant, je le répète et j'en donne l'exemple. Il y a des gens
qui me disaient il y a quelque temps qu'ils auraient bien aimé aller
à l'opéra. J'ai dit: Oui, les billets coûtent quand
même un prix assez élevé. Maintenant, du même
souffle, ils me disaient qu'ils étaient allés entendre Frida
Boc-cara, ou je ne sais trop qui, et les prix étaient exactement les
mêmes.
Il y a une question de goût. Seulement quand on veut critiquer, on
peut toujours trouver des justifications mais qui ne tiennent pas à
l'examen. Mais le problème reste quand même posé. C'est que
ces instruments que ce soient la Place des Arts de Montréal ou le
Grand Théâtre de Québec sont des boites
coûteuses qui ne sont pas accessibles à la population et qui de ce
fait, ne rendent pas, à mon sens, des services que l'on voulait qu'elles
rendissent lorsqu'on a décidé de les bâtir. Mais j'admets
et le ministre comprend que le problème n'est pas facile. Nous avons les
boîtes. C'est un peu comme les centres culturels, nous les avons. Et il y
en a un grand nombre qui ne sont pas rentables, ce qui ne veut pas dire que
nous ne devons pas faire un effort pour trouver une solution qui permette de
réduire les coûts d'administration et permettre ainsi de
réduire le
prix des droits d'entrée que paie le citoyen chaque fois qu'il
fréquente ces maisons qui de fait sont quand même des entreprises
commerciales et considérées comme telles au départ.
Il y a un problème de rentabilité qui est basé sur
l'offre et la demande et on ne peut pas échapper à cela. Mais
lorsque le public, en général, regarde cela, il a toujours
l'impression que c'est un groupe de favorisés qui s'est fait donner un
instrument de son choix pour se donner les satisfactions de son choix. Et la
critique, à ce moment-là, devient assez violente et elle sert
d'argument à une démagogie qui est toujours facile lorsqu'on
traite de sujets de cette nature.
Mais j'avoue et je dis au ministre que je ne porte pas de jugement sur
l'administration du Grand Théâtre. C'est trop jeune encore. Si
cela devait être aussi coûteux que l'est la Place des Arts de
Montréal, il faudra absolument que le ministère des Affaires
culturelles, en collaboration avec d'autres ministères, envisage, enfin,
étudie les possibilités de rentabiliser ces instruments de
culture de façon qu'ils puissent être accessibles au plus grand
nombre de citoyens. Je veux parler plus particulièrement des personnes
qui ne peuvent quand même pas se payer un spectacle tous les soirs
à $34 ou même à $6 ou $7 le billet. J'espère que le
ministre pourra déposer le bilan du Grand Théâtre afin que
nous examinions en détail l'administration et éventuellement
faire au ministre des suggestions lorsque l'occasion se présentera d'en
faire. Pour l'instant j'estime que ce n'est pas encore un chancre mais
ça risque de le devenir si on ne repense pas la formule d'utilisation de
ces grandes boites, même si le problème se pose à
l'échelle de l'Amérique et même à l'échelle
de l'Europe. Il faut se demander comment rentabiliser tout cela et en
même temps atteindre l'objectif de l'accessibilité qui doit
être une préoccupation majeure du ministère des Affaires
culturelles et la préoccupation de tous ceux qui contribuent à
mettre au monde des instruments de culture aussi prestigieux que le Grand
Théâtre de Québec. Je comprends que, si la population de la
ville de Québec et des environs était de 2 millions, les
problèmes seraient moins aigus.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, ils le seraient moins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ilya quand même à peine, je ne
sais pas, moi, 450,000 à 500,000 personnes dans le Québec
métropolitain. Cela pose un problème.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10: Dépenses de transfert.
Adopté. Sous-article 2: Lettres et livres.
Lettres et livres
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ici, M. le Président, Lettres et
livres, j'aimerais que le ministre fasse le point sur la politique du livre.
Qu'il nous dise exactement ce qui se passe dans ce domaine, quelles sont les
bases, les normes de cette politique du livre.
Qu'elle réponde, dans la mesure où il lui est possible de
le faire et si les critiques qui ont été faites sont
fondées, aux arguments de ceux qui prétendent qu'à l'heure
actuelle il y a des monopoles qui s'installent au détriment du livre
québécois, c'est-à-dire des éditeurs, des auteurs
et des clients du livre québécois. Le ministre des Affaires
culturelles a annoncé, l'an passé, une politique du livre dont
les éditeurs, les libraires, les distributeurs ont dit au départ
qu'ils étaient satisfaits. Depuis lors, il semble que les choses se
soient gâtées. La vente de la librairie Garneau à la
Société Hachette a ranimé certaines querelles. J'aimerais
que le ministre fasse le point là-dessus, parce qu'il y a beaucoup de
critiques. Je suis heureux d'ailleurs que le premier ministre vienne
s'enquérir de la façon dont se passent les choses ici, pour nous
entendre parler du livre. Si vous voulez nous instruire et instruire le premier
ministre à ce sujet-là, nous en serions fort heureux.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'aimerais beaucoup que le premier ministre
m'instruise sur le sujet parce qu'effectivement, il a partici-pé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je me fie davantage à une femme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... à des négociations, comme on le
sait, en France. Il ya eu des ententes d'intervenues entre notre gouvernement
et Hachette, plus précisément entre la SGF et Hachette. J'ai bien
mes opinions personnelles, que j'ai d'ailleurs récemment fait connaf-tre
dans un article qui vient d'être publié, mais je suis solidaire de
la politique énoncée par mon prédécesseur. Il n'est
pas certain que se réalisent tous les avantages que nous
espérions que les éditeurs québécois retireraient
de cette entente... Il reste à voir si nous retirerons les
bénéfices réciproques que nous espérions et rien ne
s'oppose, par suite de l'expérience que nous vivons, à ce qu'il y
ait révision au cours de l'automne et qu'il y ait de nouvelles
négociations d'entamées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a quelque temps, en mars, M. Patenaude,
du Conseil supérieur du livre, avait demandé une enquête
parlementaire sur les agissements de M. Yves Michaud, commissaire
général à la coopération. M. Patenaude avait
porté une accusion assez grave. Il avait dit que M. Michaud était
le grand responsable de la pénétration étrangère
dans l'édition québécoise. Il y a eu beaucoup de tintouin
à ce sujet-là. J'aimerais bien savoir quels sont les termes de
l'entente avec Hachette, les pourcentages qui doivent être
réservés à l'édition québécoise.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'aimerais bien que le député se
souvienne tout de même que M. Michaud est un employé des Affaires
intergouvernementales. J'imagine qu'il pourra faire ses remarques à
l'occasion de l'étude...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord. Comme nous parlons du livre, qu'il y
a eu ces ententes avec Hachette, l'achat de la librairie Garneau, cela a
donné lieu à des déclarations assez fracassantes et je ne
sache point que ces déclarations aient été relevées
et réfutées de façon satisfaisante par le gouvernement du
Québec. Je vois ici le premier ministre. Peut-être pourra-t-il
nous donner son avis là-dessus?
M. BOURASSA: Je me souviens, quand M. Michaud avait été
nommé commissaire général, que le député de
Chicoutimi avait soulevé une affaire Michaud. Il essaie de soulever une
autre affaire Michaud à l'occasion du livre. C'est qu'il s'ennuie
évidemment des débats qu'il avait avec le député de
Gouin alors qu'il était ministre des Affaires culturelles. Mais comme
vient de le dire le ministre des Affaires culturelles, je pense que M. Michaud
a agi dans cette affaire comme fonctionnaire de l'Etat, en collaboration avec
le ministère, et notamment le sous-ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La réponse du premier ministre est
aussi politique, sans signification, que laconique. J'ai posé la
question suivante et je serais malheureux que le premier ministre politise un
débat qui ne l'a pas été du tout aujourd'hui.
M. BOURASSA: Loin de là, il faut que je remonte â la baie
James.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est loin, vous avez un bon voyage à
faire, M. le premier ministre.
Alors, je demande au ministre quels sont au fait les termes de l'entente
avec Hachette?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que c'est le député de
Bagot qui, ce matin, suggérait que certains fonctionnaires puissent
répondre. Je ne sais pas, mais je crois que les fonctionnaires
préfèrent ne pas répondre, mais si M. Frégault veut
faire part à la commission des termes de l'entente...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je serais très heureux si M. le
sous-ministre voulait bien nous expliquer ce qui s'est passé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense qu'il est difficile de parler d'une
entente avec la France à ce sujet. On peut toutefois rappeler qu'il y a
eu, non pas une entente au sujet du livre, mais une entente culturelle
signée en 1965. L'article 8 de cette entente culturelle prévoit
que les deux parties favorisent la libre diffusion des biens culturels de
l'autre partie dans son territoire. Lorsque le ministère des Affaires
culturelles a élaboré les normes qui régissent
actuellement la librairie, normes qui s'appuyaient sur l'utilisation du pouvoir
d'achat de l'Etat, il a pensé évidemment à plusieurs
possibilités et ces possibilités lui ont été
d'ailleurs suggérées par une foule de rencontres avec tous les
milieux intéressés depuis les libraires jusqu'aux
bibliothécaires en passant par les éditeurs et les commissions
scolaires, de sorte que le ministère a cherché à ce moment
à savoir quelle serait la meilleure formule.
Il y a eu également consultation avec le secrétaire du
Conseil du trésor, il y a eu consultation avec le ministère de
l'Industrie et du Commerce et la question s'est posée de savoir quelles
seraient les normes imposées aux libraires et aux éditeurs pour
qu'ils puissent, s'agissant des éditeurs, être
subventionnés et pour qu'ils puissent, s'agissant des libraires,
être agréés. Parmi ces normes, il y a celles qui
prévoient que le financement des entreprises d'édition ou de
librairie doit être au minimum de 50 p.c. québécois plus
d'autres conditions. Etant donné l'entente culturelle qui existe entre
le Québec et la France, il a été jugé normal de
prévenir la partie française des possibilités qui
s'offraient à l'Etat québécois dans l'établissement
de cette réglementation.
Plusieurs possibilités, je vous l'ai dit, avaient
été évoquées auparavant et à la suite de la
mission â laquelle on a fait allusion tout à l'heure,
c'est-à-dire mission de consultation, d'abord à Québec
avec les représentants de la France, c'est-à-dire le consulat
général de France à Québec, consultation
également avec le ministère des Affaires
étrangères, d'accord sur les recommandations qui nous venaient du
secrétaire du Conseil du trésor et qui nous venaient
également du ministère de l'Industrie et du Commerce, il a
été jugé que la proportion de 50 p.c. assurait aux
Québécois la maîtrise des établissements dont il
était question. D'autant plus que cette proportion du financement
était assortie d'autres conditions, l'une de ces conditions étant
que l'entreprise devait être incorporée selon les lois du
Québec.
Disons incorporation québécoise, sauf pour celles qui
étaient déjà incorporées au moment de la
publication dus arrêtés en conseil, selon les lois
fédérales.
Deuxièmement, et surtout, c'est ce que nous a fait valoir le
ministère de l'Industrie et du Commerce, ce qui est important, c'est
moins je ne fais que transmettre l'opinion que l'on nous a donnée
à ce moment-là la capitalisation elle-même que le
personnel qui dirige les entreprises. Si bien que les arrêtés en
conseil exigent que, comme dans le cas de l'édition, le
président, le vice-président, le directeur général,
le directeur général adjoint et le
secrétaire-trésorier soient des citoyens canadiens
domiciliés au Québec. Donc il faut qu'ils soient des
Québécois et que la majorité du conseil d'administration
soit formée du Québécois.
C'est à la suite de toutes ces consultations et aussi de cette
consultation particulière avec la France, parce que la France est le
seul Etat avec lequel il existe une entente culturelle de cette sorte pour le
Québec, étant donné également qu'environ les trois
quarts des livres écrits en français qui se vendent à
Québec sont des livres produits en France qu'il avait été
jugé utile d'avoir des consultations, avant la publication des
arrêtés en conseil, voilà les choses telles que je les
connais et telles que j'ai pu les suivre personnellement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, le ministre, en remerciant le
sous-ministre M. Frégault des renseignements qu'il nous a fournis, je
reviens à ces critiques que l'on a faites alors que l'on a remis en
cause cette question du 50 p.c. On disait: Voici cela nous avait paru
équitable, au départ, et cela serait conforme à ce que
vient de dire le sous-ministre. Il nous apparaît qu'à l'usage cela
va entraîner la mainmise des sociétés françaises sur
les maisons québécoises dont les conseils d'administration ne
seront, à toutes fins utiles, que des paravents. Le débat a
repris, cette fois, de façon assez violente, lorsque la librairie
Garneau a vendu, sinon la totalité, du moins une partie de ses actifs
à la société Hachette. C'est pour cela que je pose le
problème et que je me demande si cette décision qui a
été prise, cette sorte de protocole, même non signé,
s'il n'y a pas de protocole signé fait l'objet de discussions. Elle
semble inquiéter considérablement le monde du livre
québécois.
M. le sous-ministre sait fort bien que, même si nous devons
être sensibles aux avis du Conseil supérieur du livre, à
leurs critiques, certaines de ses critiques sont quelquefois un peu excessives.
Il y a eu quand même des déclarations, comme je le disais tout
à l'heure, assez fracassantes qui nous font nous demander à nous,
enfin qui me faisaient demander à moi, quels étaient exactement
les termes de l'entente. Je sais pour avoir contacté, il y a peu de
temps, des gens du livre de Montréal, que l'on voudrait que le
ministère des Affaires culturelles reprenne ce dossier et remette en
cause ce pourcentage de 50 p.c. On se dit qu'on a convenu d'établir la
politique sur la base de 50 p.c. dans ce contexte de coopération avec la
France, mais il nous apparaît maintenant que ces gens sont
déjà très puissants et vont exercer des pressions telles
que, à un moment donné, c'est l'édition française,
ce sont les libraires français, pas directement, mais c'est tout le
monde du livre français, c'est le livre français qui va prendre
le dessus sur l'entreprise québécoise. Alors, ce sont les raisons
pour lesquelles j'interroge le ministre et je lui demande s'il ne serait pas,
non seulement utile, mais nécessaire de revoir les termes de cette
entente et d'en discuter si ça n'a pas déjà
été fait avec le Conseil supérieur du livre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Prési- dent, il y a environ un mois,
peut-être plus, avec M. Frégault, je rencontrais les membres du
Conseil supérieur du livre à Montréal et nous avons
discuté de différentes questions, en particulier de
celle-là. Nous leur avons dit, à cette occasion, que le dossier
de la politique du Uvre n'était pas fermé, que nous y
travaillions et que nous allions en juger à la lumière de
l'expérience que nous vivrions dans les semaines à venir. Nous
avons également parlé de certaines recommandations qu'ils avaient
faites au ministère, avant même que j'y sois, mais M.
Frégault était présent.
Je crois qu'ils sont partis, à la suite de cette réunion,
passablement satisfaits et prêts à attendre, à la
lumière de l'expérience que nous vivons, les changements que nous
pourrions peut-être apporter, mais que nous n'apporterons pas
nécessairement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, il y a, du côté du
ministère, une volonté de reprendre le dossier et les
consultations dont vous faites état. On peut tirer, de ces
consultations, la conclusion que le monde du livre québécois se
dit disposé à attendre des changements qui pourraient survenir
dans cette nouvelle politique du livre et qui seraient satisfaisants pour le
Conseil supérieur et tous les autres intéressés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Remarquez, je ne peux pas parler pour les membres
du Conseil du livre, mais je peux seulement vous faire part de cette
réunion. Il y a eu des échanges. Dans l'ensemble, ça a
été extrêmement cordial et les membres du conseil se sont
dit prêts à nous faire confiance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Enfin, j'accepte cette déclaration du
ministre en espérant que l'on reverra le dossier et que, s'il y a lieu,
on changera les termes de l'entente qui est intervenue. Maintenant, je ne cache
pas que je reste sceptique quant au bien-fondé des termes de l'entente
et de la base du 50 p.c. Il m'apparaît, à moi aussi, que le
rapport de forces entre l'industrie du livre au Québec et l'industrie du
livre en France n'est pas ce qu'on pourrait appeler un rapport de forces
équilibrées et qu'il y a danger que l'entreprise
québécoise du livre soit drôlement dirigée par
l'entreprise française du livre.
Je ne veux pas discourir davantage, mais je crois qu'il faudra
surveiller cette situation évolutive et je souhaite que le
ministère des Affaires culturelles...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je m'y engage, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... prenne des dispositions qui
protègent l'industrie du livre au Québec. Ce n'est pas un
problème facile, tout le monde le sait. Il y a toujours cette politique
des librairies dites agréées, elle existe toujours?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, elle existe toujours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et, à ce propos, j'aimerais poser une
question au ministre. C'est une critique que l'on m'a faite et je veux
vérifier s'il y a quelque fondement à cette observation. On a
prétendu devant moi que des distributeurs français ouvraient au
Québec, à divers endroits, des librairies ou des centres de
distribution et que ces librairies s'apprêtaient à demander le
certificat d'agrégation du ministère des Affaires
culturelles.
J'ai à l'esprit, par exemple, une librairie située
Côté de la Fabrique je ne me rappelle pas le nom exact
qui est en fait une succursale de Larousse. Est-ce que ce genre de
librairie peut être agréé ou s'il s'agit simplement d'un
centre de distribution du livre étranger?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A cet effet, M. le Président, sur ce cas
particulier, nous avons reçu du ministère une déclaration
assermentée à l'effet que les intérêts
étaient à 50 p.c. québécois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que cette déclaration
assermentée sur les titres de propriété des actionnaires
de la librairie en question serait suffisante au ministère pour donner
un certificat d'agrégation?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le conseiller juridique du ministère a
examiné le document et a fait des recommandations par la suite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai visité cette librairie il y a
déjà quelques mois maintenant. Je me suis rendu compte qu'il n'y
avait pas à ce moment la situation a peut-être
changé ou probablement changé de livres
québécois. Je ne sais pas si ç'a changé depuis, or
c'est une condition, ça. Pour l'accréditation il faut qu'il y ait
un certain nombre de titres.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'on m'informe, M. le Président, que
certaines vérifications ont été faites et qu'il y avait
effectivement au moins deux rayons de livres québécois, au tout
début.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame, je pose ce problème parce que
c'est là qu'est peut-être l'astuce. On peut très bien
constituer un conseil d'administration qui soit ce que les anglais appellent un
"front", une sorte de paravent, que les bailleurs de fonds soient
Français ou étrangers, enfin Américains ou n'importe quoi
et qu'on profite des lois du Québec et des avantages des lois du
Québec pour en somme mener une exploitation commerciale qui sert les
intérêts des distributeurs étrangers.
Je signale ce problème au ministre parce qu'il peut, à un
moment donné, y avoir prolifération de ce genre de point de
chute. Moi, j'appelle ça un point de chute. C'est un point de chute de
Larousse à Québec, qui fait concurrence à une autre
librairie tout à côté.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député se souviendra quand
même qu'il y a le comité consultatif du livre qui nous fait des
recommandations également, qui constitue, je pense, une garantie
additionnelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je veux bien croire ça, madame. Je suis
convaincu de l'objectivité et de la probité des membres du
comité. Mais souvent les membres de ce comité ne peuvent pas
découvrir ce qui se trouve à l'arrière. On va vous
présenter un bilan, des documents, tout ça paraît fort beau
mais s'il y a une sorte de concertation, à un moment, d'un certain
nombre de distributeurs de livres étrangers, on peut utiliser justement
ce stratagème assez élémentaire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je comprends, M. le Président. C'est
une mise en garde qui s'impose. Je suis persuadée que les membres du
comité consultatif en prendront connaissance. Pour ma part, je prends
bonne note de la mise en garde du député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non pas que j'en aie contre l'entrée du
livre français ce serait assez stupide de ma part mais si
on veut bâtir...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est plutôt le coût du livre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... une industrie du livre, il faut quand
même aider les Québécois à le faire. Il y a le
coût du livre, c'est l'objet de discussion et c'est un problème
international. C'est le cas de le dire parce que ça se passe partout.
Enfin, je n'insiste pas là-dessus. J'ai fait les observations que je
croyais devoir faire au ministre responsable pour qu'on réponde dans
toute la mesure du possible aux exigences de l'industrie du livre
québécois.
A propos du livre québécois, est-ce, que depuis la mise en
place des nouveaux mécanismes, l'on a abandonné la politique
d'achat des livres québécois qu'avait le ministère des
Affaires culturelles? On achetait chaque année des librairies, enfin des
éditeurs, un certain nombre de livres, de façon à les
encourager. Est-ce que cette politique existe toujours?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, j'ai l'impression que le
député de Chicoutimi connaît peut-être la
réponse parce qu'il y a déjà deux ans que cette politique
a été abandonnée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle a été
abandonnée il y a deux ans, c'est peut-être beaucoup dire,
puisque, encore il y a quelques mois, on distribuait à
l'Assemblée nationale des livres qui avaient été
achetés en vertu de cette politique du ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ils avaient été achetés
avant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense que, en toute honnêteté,
les titres ne me paraissaient pas tout à fait récents. Mais quand
nous avons discuté le budget l'an dernier, le ministre nous avait
indiqué l'intention qu'il avait d'abandonner cette politique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était chose faite mais il m'arrive,
comme il a pu m'arriver aujourd'hui, de répondre rapidement et
peut-être de donner un renseignement qui pouvait ne pas être tout
à fait exact. Il semblerait que déjà cette politique avait
été abandonnée.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le directeur, M. le Président...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous permettez...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous en prie.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il faudrait faire remarquer qu'il y a toujours
des achats de volumes. Il n'y a pas d'achats aux éditeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, évidemment. D'accord. Alors, le
directeur du service des lettres et des livres, c'est toujours M.
Saint-Germain.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a du personnel nouveau? Est-ce
qu'on prévoit une augmentation du personnel ici?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas de poste nouveau?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il peut arriver qu'il y ait du personnel de
secrétariat...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 1. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 3. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 4 est retenue. Catégorie 7.
Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 8. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: La
catégorie 10.
M. BROCHU: Est-ce que le ministre pourrait nous brosser rapidement un
tableau de l'affectation du montant de $179,000 qui est inscrit à la
catégorie: Dépenses de transfert?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a d'abord les deux prix de concours
littéraires très connus, le prix David et le prix Scientifique
pour $5,000 respectivement. Il y a un autre montant considérable de
$169,000 dont la ventilation n'est pas encore précise et il n'est pas
possible en ce moment de déterminer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais l'an dernier, il y avait à cette
catégorie le même montant de $179,000. Est-ce qu'on pourrait faire
la ventilation de la catégorie qui était la même l'an
dernier? Il y a évidemment les prix et le résidu. Il y a des
achats ou des subventions?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a une liste considérable. Est-ce que
le député désire que je lui donne les détails?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Deux ou trois articles pour nous donner une
idée. Ce sont des achats ou des subventions?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a, par exemple, une subvention à
l'Association canadienne de diffusion du livre pour $10,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le Conseil supérieur...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'Association des éditeurs canadiens pour
un montant de $6,000; le Conseil supérieur du livre pour un montant de
$28,000; l'Institut d'histoire de l'Amérique française pour un
montant de $15,000; les Jeunesses littéraires du Québec pour un
montant de $3,000. Tiens, voici un article qui fera plaisir au
député de Chicoutimi : Presses de l'université Laval, un
montant de $12,028; revue Séquence, un montant de $10,000;
Société de diffusion générale du livre pour un
montant de $3,500; Société des écrivains canadiens pour un
montant de $1,500; Société des poètes
canadiens-français pour un montant de $2,000; Société
royale du Canada pour un montant de $2,000 et j'en passe.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, oui.
M. BROCHU: Donc, dans l'ensemble cette année, est-ce que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a le Salon du livre du Saguenay...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon? Un salon du livre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a le Salon du livre du Saguenay, qui est
près du coeur du député de Chicoutimi, qui reçoit
un montant de $3,300.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans mon coeur.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 10.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les fonctionnaires me soulignent une erreur. J'ai
dit pour la revue Séquence j'ai bien exagéré le
montant donné...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela doit être un montant de $1,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est $2,000. Vie des arts a $10,000.
M. BROCHU: Une dernière question, même s'il n'y a pas de
sujet défini à cet article de la distribution, est-ce qu'on peut
prévoir cette année que ce sera sensiblement la même
ventilation à l'intérieur de cet article?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. BROCHU: Merci.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10. Adopté. Sous-article 3 :
Musique
Musique
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, la politique de la
musique est la même. Je n'ai pas de question d'ordre
général sur la politique de la musique.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. BROCHU: Pour ma part, M. le Président, j'aimerais que le
ministre puisse nous donner peut-être la politique de son
ministère en matière de camp musical, pour les différents
camps musicaux à travers le Québec et si possible nous fournir la
liste de ces camps musicaux et le montant de leur subvention ainsi que,
mentionner sur quel critère ces camps musicaux peuvent être
subventionnés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce que le député désire
la liste pour les deux années: 71/72 et 72/73?
M. BROCHU: Est-ce que c'est une liste qui est passablement longue?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va à la catégorie 10, M. le
Président, dépenses de transfert, ce sont des subventions.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. BROCHU: Alors est-ce qu'on peut s'en tenir d'abord pour le moment
à la politique générale du ministère en cette
matière? Est-ce qu'il y a changement d'orientation ou si...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est une politique de subventions pour
l'instant. Cela continue à être une politique de subventions
à différents organismes musicaux, des organismes reconnus et qui,
dans l'ensemble, ont fait leurs preuves. Il y a cinq catégories
d'organismes. Est-ce que le député désire que je donne
plus de détails?
M. BROCHU: J'aimerais si vous pouviez faire un survol de cet
article.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il ya cinq catégories. Première
catégorie, organismes assurant la création et la diffusion
musicales; deuxième catégorie, organismes assurant la formation,
l'éducation et la diffusion musicales; troisième
catégorie, organismes assurant les auditions, examens et concours
musicaux; quatrième catégorie, organismes groupant des centres de
recherche, de documentation et autres services identiques; cinquième
catégorie, organismes développant et coordonnant les
différents groupements amateurs de musique.
M. BROCHU: Encore merci beaucoup. M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Traitements. Le directeur de la musique, c'est
toujours M. Bouchard.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Victor Bouchard.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté. La catégorie
4 est retenue. Catégorie 7 : Fournitures et approvisionnements.
Adopté. Catégorie 8. Adopté. Catégorie 10.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voilà la catégorie des
subventions, M. le Président, le député pourra poser les
questions qu'il voudra.
M. BROCHU: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai des ques-
tions qui portent sur les grandes formations musicales, à savoir
les orchestres symphoniques. D'abord, l'orchestre symphonique de
Montréal. Est-ce qu'on a finalement établi des normes lorsqu'on
attribue des budgets, enfin des subventions plutôt à ces
orchestres symphoniques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Des normes administratives ont été
établies l'an dernier. Il y a d'autres normes également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, j'aimerais, si le ministre le voulait
bien, qu'on nous indique quelles sont ces normes qui permettent de
subventionner les grandes formations comme les deux orchestres symphoniques
dont j'ai parlé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a différentes normes, M. le
Président. C'est passablement long. Il y a d'abord les normes
administratives et il y a les normes relatives au recrutement des musiciens
d'orchestre. Est-ce que le député désire que je les lise?
C'est très long. Nous avons plusieurs pages.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, voici je vais lui poser une question qui
va me situer. Lorsque ces formations musicales, un orchestre symphonique, vous
demande une subvention, est-ce que vous exigez d'abord qu'on présente
d'abord un budget équilibré?
Est-ce que vous exigez que les formations musicales qui ont encore,
j'imagine, des déficits accumulés amortissent le déficit
en prenant une partie de la subvention pour cet amortissement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les réponses sont oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que, d'autre part, vous exigez de ces
orchestres symphoniques qu'ils donnent, dans la mesure où cela est
possible il faut tenir compte des contraintes qui sont hors du
contrôle des formations musicales priorité aux musiciens
professionnels du Québec?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a différentes normes, M. le
Président. Il est évident que nous nous préoccupons par
exemple du contenu québécois, qui est prioritaire, dans le
recrutement des musiciens d'orchestre et également dans la programmation
musicale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce contenu québécois des
musiciens, est-ce qu'il y a un pourcentage dans la mesure où c'est
possible de fixer un pourcentage?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel peut être ce pourcentage?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le pourcentage varie à Québec et
Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A Québec par exemple?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur cent musiciens à Montréal, il y
a 61 musiciens canadiens.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A Québec, la proportion doit être
plus élevée?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, elle est plus élevée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans la programmation, quand vous parliez de
contenu canadien, écoutez, ce n'est pas difficile à
établir; un programme d'orchestre ne joue pas 500,000 pièces.
Mettez trois pièces au programme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je me souviens par exemple d'un concert
symphonique auquel je me trouvais présente récemment, l'Orchestre
symphonique de Québec. Sur, disons, quatre ou cinq pièces, il y
en avait une d'un compositeur québécois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est normal. On ne fera pas de chinoiserie
là-dessus parce que le chef d'orchestre a quand même son mot
à dire. Ce n'est pas toujours facile de trouver la pièce qui
convienne. Au sujet de l'Orchestre symphonique de Montréal, je voudrais
poser une question. Quelle a été la subvention attribuée
à l'Orchestre symphonique de Montréal l'an passé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est $210,000, M. le Président.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Et combien l'Orchestre avait-il reçu du
Conseil des arts d'Ottawa?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est $400,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel était le total du budget de
l'Orchestre symphonique de Montréal l'an passé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était $2,150,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec ce montant de $2,150,000, est-ce que
l'orchestre symphonique de Montréal est toujours déficitaire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Malheureusement oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pose la
question au ministre ici. Je ne sais pas si cela a été
porté à sa connaissance ou si cela s'est passé, le cas
échéant, avant qu'elle n'arrive. Est-il exact que le
vérificateur des comptes aurait prévenu le ministre des Affaires
culturelles de certaines anomalies dans l'administration de l'Orchestre
symphonique de Montréal, notamment au sujet d'un salaire qui serait
versé à une personne qui ne ferait plus partie de l'organisation
de l'Orchestre symphonique de Montréal?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je n'ai pas été prévenue par
le vérificateur de la province, mais s'il existe ce genre de personne et
que le député de Chicoutimi est au courant du nom de cette
personne, je pense que c'est son devoir de me le donner.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que M. Pierre Béique est
à l'emploi de l'Orchestre symphonique de Montréal?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le directeur du service me dit que non, pas
à sa connaissance, mais il est possible... Je pense qu'il faudrait qu'il
y ait... Je connais le nom de M. Béique parce que, depuis le temps que
je suis l'Orchestre symphonique de Montréal et je pense que je
peux dire que cela fait 20 ans, j'ai été abonnée
jusqu'à il y a cinq ans je me souviens d'avoir vu M.
Béique dans l'organisation. De là à savoir s'il est
rémunéré, je ne pourrais pas le dire; mais je peux me
renseigner. On me dit qu'il peut être conseiller culturel. Est-ce qu'il
est rémunéré ou non? Cela reste à
vérifier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais bien que le ministre
vérifie, parce qu'il a été porté à ma
connaissance que le vérificateur des comptes aurait servi au
ministère des Affaires culturelles un avertissement au sujet de
l'administration de l'orchestre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On m'informe qu'effectivement, l'an dernier, il
aurait été payé parce qu'il y travaillait à temps
plein, mais qu'il aurait depuis lors démissionné.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Enfin, je maintiens ma demande de
vérification de cette situation. Non pas que j'en veuille à M.
Béique, loin de là...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, parce que je sais, ayant suivi l'orchestre
symphonique depuis, je suis obligée de dire que cela fait
peut-être 25 ans, que M. Béique, à l'époque
où il a travaillé, à ses débuts, à
l'époque de Wilfrid Pelletier, était considéré
comme un mécène de l'Orchestre symphonique de Montréal. Il
a fait, je pense, beaucoup pour le faire connaître avec d'autres
naturellement, il n'était pas seul pour que cet orchestre se
perfectionne, qu'il améliore le nombre et la qualité des
musiciens qui en faisaient partie. En l'occurrence, s'il était
rémunéré, ce que je devrai vérifier, je croirais
que ce serait très peu, qu'on lui donnerait très peu, quand on
considère ses qualifications et les services qu'il a rendus à
l'Orchestre symphonique de Montréal. Cela, je vous le dis de
mémoire. Il y a au moins 25 ans que je l'ai vu travailler. Remarquez que
M. Béique n'est pas un de mes amis. Je l'ai déjà
rencontré, mais il y a très longtemps. Mais je pense qu'il faut
rendre à César ce qui appartient à César. C'est un
homme qui a énormément travaillé au mieux-être de
cet orchestre pour la population de la région de Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si j'ai évoqué le nom de M.
Béique, c'est parce que vous m'aviez invité à vous donner
un nom. J'ai pour M. Béique beaucoup d'estime.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, j'apprécie d'ailleurs le fait que le
député m'ait donné son nom et je vérifierai.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et cela dans le but de rendre justice à
M. Béique. Si la situation qu'on m'a décrite n'existe pas, ce ne
serait que justice de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je connais M. Béique de réputation.
Je serais extrêmement surprise qu'il reçoive un salaire et qu'il
ne travaille pas, parce que je pense que M. Béique est
complètement indépendant de fortune. Non pas que cela ne puisse
pas arriver, mais cela me surprendrait énormément.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas une accusation que je porte; loin
de là, madame le comprend. Mais c'est parce qu'on a porté
à ma connaissance certains faits et j'aimerais bien, puisqu'on parle en
administrateurs de fonds publics... Je regrette d'avoir pu évoquer ce
nom.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si anomalie il y avait, il est possible que ce ne
soit pas la seule, remarquez.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que l'Orchestre symphonique de
Montréal, avec un budget de $2,150,000, reste déficitaire. Je
voudrais bien que le ministre s'occupe de le rendre rentable.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est beaucoup dire, mais tout au moins
d'améliorer la situation. Nous avons pensé à certaines
améliorations à apporter au niveau de l'administration de
l'Orchestre symphonique de Montréal qui pourraient réduire les
coûts. C'est dans mon intention de rencontrer, à brève
échéance, les responsables.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que, lorsque vous attribuez les
subventions, soit à
l'Orchestre symphonique de Québec, soit à celui de
Montréal, il y a la ville de Montréal aussi qui subventionne et
est-ce que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La ville de Montréal subventionne
l'Orchestre symphonique de Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ici à Québec, il n'y en a pas ou
si peu, je pense qu'il n'y en a même pas du tout. Est-ce que la
subvention qui est attribuée par le gouvernement central est
attribuée après consultation avec votre ministère? Est-ce
qu'on a fini par trouver des moyens d'entente pour qu'il n'y ait pas
surenchère dans ce domaine-là, parce que c'est un des domaines
où il y a toujours surenchère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au niveau du Conseil des arts, il y a des
séances de coordination dans tous les cas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a consultation
régulière?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au niveau du Conseil des arts, oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec les représentants du Conseil des
arts et des représentants des Affaires culturelles, tel qu'on avait
commencé à le faire quand j'étais là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je dois vous dire en toute modestie que c'est
moi qui ai commencé à établir des contacts suivis avec le
Conseil des arts pour ne pas qu'on ait ce problème de
surenchère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme ancien député
fédéral vous aviez peut-être moins de méfiance que
d'autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai aucune méfiance à
l'endroit de qui que ce soit. J'aime que les choses soient claires. Quand je
crois que c'est mon bien, je le réclame.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je l'ai remarqué et je vous
félicite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand je pense qu'on peut le partager,
j'essaie de le partager dans le respect des droits de chacun. Je ne fais rien
à coups de fusil.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10: Dépenses de transfert.
M. BROCHU: Un instant, s'il vous plaît, M. le Président.
J'aurais une question précise à poser à un autre palier,
au niveau des transferts relativement au Camp musical amateurs d'As-bestos,
plus particulièrement dans le comté de Richmond. Ce camp musical,
entrerait, comme je peux voir, en tant qu'organisme de formation et
d'éducation musicale. Il apparaît qu'il devient un apport
important sur le plan culturel musical, cependant depuis deux ans
déjà, le camp n'a pas pu obtenir de subvention, je pense que la
situation n'a peut-être pas été clarifiée.
J'aimerais que le ministre ou les hauts fonctionnaires responsables puissent
nous donner plus d'éclaircissements à cet égard?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, on me souligne que ce
n'est pas le projet que l'on juge, parce que le projet serait valable. Mais
c'est faute de fonds. La demande aurait été faite il y a
déjà deux ans et nous ne pouvons le subventionner, à
l'heure actuelle.
M. BROCHU: Est-ce qu'il n'y avait pas eu confusion, au moment de la
demande, relativement au fait que ce camp musical amateur aurait pu faire
partie de la Confédération des harmonies et fanfares du
Québec plutôt, alors que c'est un camp musical amateur
indépendant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y aurait un dossier là-dessus, mais
nous ne l'avons pas avec nous. Il est possible qu'il y ait eu une
méprise, mais là encore, si le député le permet,
nous pourrons obtenir l'information et lui donner le renseignement.
M. BROCHU: J'apprécierais énormément pouvoir
recevoir cette information. Je comprends les contraintes budgétaires du
ministère également en cette matière. Cependant, au point
de vue régional, chez nous, il y a le camp Orford qui est quand
même de première importance. Cependant, il y a
l'accessibilité à Orford aussi qui devient passablement
difficile, c'est peut-être, à un autre palier, le même cas
que le Grand Théâtre, alors que le camp musical amateur d'Asbestos
comme tel, offre peut-être beaucoup plus de possibilités au point
de vue d'accessibilité pour une majeure partie de la population. Je
pense que c'est là un trait majeur à considérer,
étant donné la mince contribution, au niveau régional chez
nous, au point de vue de la formation musicale des jeunes.
Si j'ai bien compris le ministre, je pourrai peut-être rencontrer
le haut-fonctionnaire en question...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais certainement.
M. BROCHU: ... et nous pourrons étudier le dossier pour faire
plus de lumière à ce sujet.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. M. BROCHU: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est la subvention accordée l'an
passé au camp musical Mont-Orford?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: $100,000 en immobilisation et $80,000 en frais
d'exploitation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En frais d'exploitation. $200,000, est-ce que
ce n'est pas la dernière tranche des $300,000 qu'on devait verser?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous allons donner la troisième tranche
cette année et il reste encore deux ans.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et quel a été le montant
accordé au camp musical du Lac-Saint-Jean, qui n'est plus un camp
amateur mais un camp de professionnels?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: $20,000 en immobilisation et $15,000 en frais
d'exploitation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a deux autres tranches qui vont venir,
tel que je l'avais décidé et tel que mon collègue le
sait.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est le dernier versement cette année, M.
le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cette année. Mais c'était
inscrit au budget. Je suis d'ailleurs content que mon collègue en ait
retiré quelque mérite.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10. Adopté?
M. HOUDE (Fabre): Non M. le Président. Cela fait deux ou trois
fois qu'on mentionne le mot fanfare et tout le monde se met à rire ou
à peu près.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il ne faudrait pas généraliser.
M. HOUDE (Fabre): Non, personnellement, je trouve qu'il n'y a rien de
drôle là-dedans. Mais j'aimerais justement savoir où se
classe tout ça. Vous parlez de camp amateur; vous parlez de camp amateur
qui devient professionnel au Lac-Saint-Jean; vous parlez de camps de toutes
sortes. Peut-être, que la fanfare ne fait pas partie de la culture, je ne
sais pas. Il me semble que ça a une certaine importance. Je sais
pertinemment que certaines fanfares, dans certaines villes, dans certains
villages ou avec certaines associations se font refuser, à un moment
donné, des subventions ou de l'aide soit du Haut-Commissariat parce
qu'on dit: Ce n'est peut-être pas tout à fait la catégorie
dans laquelle vous entrez. Dans le secteur du ministère des Affaires
culturelles, est-ce qu'il y a différentes catégories?
Est-ce que, pour avoir droit à des subventions ou à de
l'aide dans le domaine de la musique, ça prend nécessairement des
violons ou des pianos et non pas d'autres sortes d'instruments? Est-ce qu'on
doit changer le qualificatif? Est-ce que les fanfares ou harmonies devront
s'appeler orchestre symphonique amateur?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elles vont s'appeler des bandes.
M. HOUDE (Fabre): Je n'ai pas tellement de bons exemples professionnels.
Par ce que j'ai pu comprendre, le déficit est assez considérable.
On joue dans les zéros. Vous savez comment les placer. J'ai entendu $2
millions comme subventions tantôt. J'aimerais très
sérieusement savoir, justement, où se classent tous ces gens.
Cela va peut-être en faire sourire encore plus parce qu'il y a
également toute l'autre catégorie. On aime plus ou moins entendre
celle-là, on aime plus ou moins l'expression mais je connais quand
même des associations drôlement dynamiques qu'on appelle dans
certains endroits les majorettes ou les corps de clairons.
Qu'on dise ce qu'on voudra, on aura les experts qu'on voudra en musique
et je pense que les experts finiront par dire qu'il y a des milliers de
garçonnets et de fillettes au Québec qui ont une initiation
à la musique grâce à ces gens. Il y a probablement plus de
gars et de filles dans ces associations qu'il n'y en a dans tous les
conservatoires de musique de la province.
De plus en plus, dans les méthodes actives d'enseignement, qu'on
pense à Marly-le-Roi par exemple qui est devenu un centre d'animation
sur le plan mondial, que plusieurs Québécois connaissent et qui
est situé non loin de Paris. Je sais fort bien que l'initiation à
la musique se fait, pour les jeunes agriculteurs par exemple, en enseignant aux
futurs animateurs à frapper sur toutes sortes d'objets.
Je suis loin d'être un spécialiste en musique mais je
commence à savoir que des triangles, ça existe. Je commence
à savoir qu'il y a toutes sortes de tam-tams qui existent et j'ai eu
l'occasion de visiter une multitude d'écoles au Japon, soit dit en
passant, où l'initiation à la musique se fait dès la
maternelle.
Sauf une méthode inventée, dit-on, par un
Québécois concernant le violon. Egalement au Japon on utilise
tous ces moyens d'enseignement ou tous ces moyens extrêmement dynamiques
d'initiation à la musique. Pour moi, c'est le contraire peut-être
de plusieurs autour de la table. Quand on parle de culture et de grands mots ou
d'orchestre symphonique amateur, c'est cela qui me fait rire, passablement plus
que la fanfare et plus que l'initiation et plus que le tam-tam ou le triangle.
C'est une question
d'optique peut-être, mais j'aimerais le savoir. Le nouveau
ministre est mère de famille, soit dit en passant. Elle a eu des enfants
qui, probablement eux aussi, ont eu peut-être la chance d'apprendre la
musique très jeunes. J'espère que quelqu'un, quelque part, encore
une fois, va se pencher sur ce secteur et qu'on pourra nous dire justement
où on doit classer tous ces éléments ou ces associations
qui veulent faire quelque chose dans le domaine musical mais qui n'ont
peut-être pas encore la chance ou la prétention, selon le cas, de
porter le nom d'orchestre symphonique amateur ou professionnel.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je dois peut-être
faire une mise au point au tout début: Ni l'un ni l'autre ne me font
rire. J'ai eu un père qui, justement, faisait partie d'une fanfare et on
m'a habituée à aimer les fanfares. Voici ce qui arrive au
ministère. Il existe la Confédération des
harmonies-fanfares du Québec. La subvention que le ministère
accorde est donnée à cette confédération qui, elle,
distribue des montants.
Je comprends que ce n'est pas l'idéal. Je sais que, dans bien des
cas, nous sommes obligés de référer des demandes à
la confédération. La confédération a quand
même certaines exigences à propos du type de musiciens qui doivent
faire partie d'une fanfare pour que celle-ci reçoive une subvention, du
nombre et le reste. C'est la même chose pour les majorettes. Je trouve
ça assez pénible. Par exemple, pour donner un cas concret,
j'avais récemment à mon bureau les représentants du corps
de majorettes de Shawinigan qui, comme on le sait est un groupe ayant
énormément de talent. Elles se sont produites à Banff, en
Alberta, et dans d'autres provinces canadiennes. Elles sont très en
demande.
Par ailleurs, dans ce cas, je n'ai pas pu les référer
à une confédération pour de l'aide. Dans le cas des
fanfares qui se sont adressées à moi, je leur ai demandé
d'entrer en communication avec cette confédération.
Est-ce que le député serait intéressé, M. le
Président, à ce que je lui parle un peu de cette
confédération? Est-ce qu'il connaît cet organisme? Est-ce
qu'il aurait des suggestions à proposer? Est-ce que, dans son esprit,
cette formule évidemment toute formule peut être
améliorée il aurait des suggestions d'amélioration
à faire?
M. HOUDE (Fabre): C'est-à-dire que la suggestion que j'ai
à faire est peut-être au ministère. Comme ce que le
député de Chicoutimi disait tantôt concernant
l'accessibilité au Grand Théâtre ou à la Place des
Arts je pense que si on veut parler d'accessibilité ou de culture ou de
diffusion de la culture dans le domaine musical, il faut peut-être penser
justement à populariser davantage ces organismes ou ces moyens
d'enseigner la musique. Cela coûte très cher que de faire
apprendre la musique aux enfants. Les professeurs de musique coûtent
cher. Peut-être que par le ministère des Affaires culturelles, par
vos animateurs culturels, par les centres culturels qui existent, dans la
formation justement ou dans vos bourses d'études que vous
décernez, il y aurait moyen il y a suffisamment de
spécialistes en musique au Québec et de pédagogues, je ne
pense pas qu'on soit en retard de ce côté de rendre
davantage populaire l'initiation à la musique ou l'apprentissage aux
instruments musicaux par des moyens faciles et non coûteux. Qui sait si,
à ce moment-là, il n'y en aura pas plus un jour qui seront
intéressés, non pas en faire nécessairement une
profession, mais à posséder un enrichissement personnel et un
loisir quelconque.
Cela me console que l'on ne ferme pas la porte totalement. Le ministre
vient de le mentionner, il y a cette confédération.
Il y a l'autre catégorie où vous avez admis
vous-même que c'est un peu embêtant de classer les jeunes de
Shawinigan. Quant à cela, c'est la même chose pour les
Châtelaines de Laval quant à parler de nos comtés et
de nos villes qui sont championnes du Canada et qui nous
représentent un peu partout à travers les Etats-Unis et tout le
Canada. Vous avez là un groupe de 80 jeunes filles qui apprennent la
musique trois soirs par semaine et qui, de peine et de misère, ont
réussi à engager des moniteurs ou des instructeurs qui
connaissent un peu la musique. Je suis bien prêt à admettre que
c'est difficile à comparer avec de vrais professeurs ou un
conservatoire, mais j'ai hâte, en tout cas, que tous les enfants du
Québec en particulier, puissent avoir la chance, comme cela existe dans
d'autres pays, de frapper sur quelque chose et, à la fin de
l'année, d'en sortir des sons et d'avoir au moins un
élément de base dans le domaine de la musique. Qu'on ne pense pas
à l'initiation musicale uniquement en fonction de suivre des cours chez
le professeur X ou au conservatoire Y. Je pense que c'est autre chose.
Aujourd'hui, il y a des moyens modernes, faciles que nous, les plus de 30 ans,
n'avons pas eu la chance de connaître. Alors si, aujourd'hui, ces
méthodes existent, avec les animateurs culturels d'un peu partout au
Québec, avec des stages de formation qui sont donnés de plus en
plus, il y aurait peut-être moyen d'avoir là un mouvement plus
terre à terre pour l'initiation à la musique.
M. LE PRESIDENT: Le député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais bien qu'il n'y ait pas
d'équivoque, même si on rit lorsqu'on parle de fanfares, de
cliques, d'harmonies, etc., parce que le ministère des Affaires
culturelles, depuis le début, encourage ces groupes musicaux. Et je puis
vous dire, et le député de Fabre s'en réjouira, que l'un
de ceux qui ont sensibilisé le ministère à ce
problème,
c'est le maestro Wilfrid Pelletier, qui n'est quand même pas le
dernier venu et qui, faisant des tournées dans tout le Québec et
ailleurs en Amérique, a découvert d'excellents musiciens,
justement, qui avaient été initiés dans les cadres d'une
harmonie, d'une fanfare, d'une clinique, enfin, appelons cela comme on voudra.
On a même tenu des cliniques pour former des animateurs tirés de
ces milieux, de ces groupes, de ces formations dont parle le
député de Fabre. Ce qui nous fait rire, c'est simplement ceci:
C'est que ce problème des fanfares se pose toujours et cela se pose en
termes de budget. C'est qu'il y en a un très grand nombre dans le
Québec. Je ne me rappelle pas combien de centaines existent dans le
Québec et, chaque année, nous avions toujours, lorsque nous
faisions la répartition du budget, à poser le problème en
disant: Qu'est-ce que nous pouvons donner à des gens qui ont un
potentiel avec le petit budget que nous avons?
Malheureusement, nous étions toujours obligés de les
réduire à la portion congrue et je ne pense pas que le budget du
ministère cette année permette encore d'aller dans le sens des
voeux qu'exprime le député de Fabre. On n'a pas beaucoup d'argent
pour je ne sais pas combien de centaines de fanfares qui existent dans le
Québec. J'en connais pour n'en mentionner qu'une dans ma
région la fanfare d'Arvida, qui est une très vieille
fanfare, donc des musiciens qui sont d'excellents musiciens et on s'est
toujours efforcé d'encourager ces groupes-là, compte tenu des
disponibilités budgétaires qui étaient les nôtres.
Il n'y a aucune sorte de préjugé à cet égard, parce
que, au contraire, nous nous sommes rendu compte, qu'il y a là des
talents et que nos dépisteurs peuvent trouver, au sein de ces
formations, des gens qui, sans devenir des musiciens professionnels, peuvent
faire de l'excellente musique et qui peuvent devenir de bons musiciens,
d'excellents musiciens professionnels.
Je dis cela pour qu'il n'y ait pas d'équivoque. Tout au
contraire, nous avons cherché, constamment, à encourager ces
harmonies et fanfares, mais le budget ne permet pas de leur attribuer des
sommes importantes. Dans le cas des majorettes, je suis moins informé de
la qualité des formations musicales qui peuvent exister là. Je
sais qu'il en existe. On peut avoir des préjugés contre les
majorettes parce qu'elles portent des costumes qui nous plaisent ou qui ne nous
plaisent pas, mais, au sein de ces corps de majorettes, il y a toujours des
petites formations musicales et j'en ai entendu quelques-unes qui
étaient de qualité, dont une de La Malbaie, entre autres. Et je
sais qu'il y en a bien d'autres dans le Québec.
Je ne suis pas un abonné des manifestations, des parades de
majorettes, mais il reste que j'en ai entendu assez pour savoir qu'on peut
tirer de là d'excellents éléments. Mais le
ministère a des priorités. C'est dommage qu'il n'ait pas plus
d'argent.
M. BROCHU: Une simple remarque pour mentionner que j'ai bien
apprécié le commentaire du député de Fabre. Je
comprends par ailleurs les contraintes budgétaires qui y sont
mentionnées; cependant, je pense que c'est là une façon
concrète de voir la possibilité d'en arriver peut-être
à une vraie accessibilité de façon plus
générale.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je suis tout à fait d'accord, M. le
Président.
M. BROCHU: Dans l'autre sens, lorsqu'on parle en termes de Grand
Théâtre ou de choses comme ça, c'est formidable, mais c'est
quand même une accessibilité qui part d'en haut et qu'on essaie
d'implanter alors que, dans l'autre domaine, il y a déjà des
forces dynamiques qui sont prêtes à oeuvrer et qui ne demandent
pas mieux que d'obtenir quelques moyens pour le faire.
Globalement, sur cette question, j'aurais peut-être une petite
question à poser au ministre. Est-ce qu'il est prévu à
certains articles du budget, à ce niveau, la disponibilité de
professeurs ou de moniteurs qui pourront ou qui peuvent éventuellement
aller durant les vacances, par exemple, au niveau des camps musicaux ou des
harmonies ou qui peuvent assister les fanfares temporairement dans des projets
bien précis?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Jusqu'à maintenant, c'est la
confédération qui joue ce rôle de formation en allant
à différents endroits, en essayant de donner de l'aide
technique.
M. BROCHU: Elle fournit cette aide. MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La même chose, madame, je
précise, pour qu'on se comprenne bien, le même problème se
pose pour les chorales. Il y en a un très grand nombre dans le
Québec. Il y a une association qui regroupe les chorales, et l'on
procède...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est l'Alliance chorale qui...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... à la distribution de la même
façon...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... et on a trouvé là,
justement, d'excellents éléments. Il y a même eu un
festival des chorales à Trois-Rivières, si j'ai bonne
mémoire, et on en a tiré d'excellentes conclusions. Mais encore
là, il y a des contraintes budgétaires.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10: Dépenses de transfert.
Adopté.
Arts plastiques
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Arts plastiques; catégorie 1:
Traitements, salaires et allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, dans le domaine des
arts plastiques, est-ce qu'il y a des changements dans la politique du
ministère? Il s'agit de l'aide à la création dans le
domaine des arts plastiques. Est-ce que le souci d'accessibilité du
ministre l'a incité à revoir la politique de son ministère
dans le domaine des arts plastiques ou si on a maintenu la politique qui
prévalait depuis pas mal d'années au ministère des
Affaires culturelles?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cette année, M. le Président, nous
ouvrons de nouveaux programmes et nous espérons que ces programmes
apporteront une accessibilité accrue dans le domaine des arts
plastiques.
Evidemment, à travers toutes les discussions que nous avons, nous
parlons toujours de contraintes budgétaires. Mais je crois qu'on peut
quand même répondre aux besoins de nos populations en
créant des moyens, parce qu'effectivement il ne faut pas toujours
s'arrêter aux contraintes budgétaires. Je sais qu'à
plusieurs reprises le terme est revenu et je pense qu'il faut analyser les
différentes possibilités de l'aide qui peut être
donnée toujours en dehors de cette contrainte.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, au sujet de ce problème des
arts plastiques, je sais que ce sont les contraintes budgétaires, mais
la politique actuelle favorise dans une certaine mesure la création,
encourage les arts plastiques, favorise la diffusion du bien culturel, mais
dans ces programmes dont parle le ministre, qu'est-ce qui pourrait indiquer
qu'on veuille élargir ces préoccupations du ministère en
ce qui concerne les artistes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons, entre autres, l'ouverture de salons
communautaires pour favoriser une meilleure diffusion des oeuvres. Nous avons
un programme aux Etats-Unis qui reste en partie à définir mais
sur lequel nous travaillons. Nous avons également un programme d'aide
à l'édition et un autre programme d'aide aux premières
expositions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est dans les nouveaux programmes du
ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela fait suite aux rencontres qui
s'étaient amorcées déjà il y a trois ou quatre
ans?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ici, c'est un endroit où justement, je
dois le mentionner particulièrement, nos budgets ont été
augmentés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'insiste sur ce sujet, madame, parce que cela
vaut pour les musiciens, pour les gens de théâtre et tout le
monde. Mais il y a énormément de préjugés au sujet
des artistes qui oeuvrent dans le domaine de ce qu'on appelle les arts
plastiques, les arts visuels. On ne s'est pas suffisamment encore rendu compte
au Québec et même les gens de gouvernements, quels qu'ils
soient, ne pensent pas nécessairement en ces termes-là de
la fonction socio-économique de l'artiste. On considère souvent
l'artiste comme une sorte d'être bizarre et on ne s'attache suffisamment
pas à cette réalité, à savoir que, quand
même, l'artiste est quelqu'un qui travaille, qui essaie de gagner son
pain en pratiquant un métier, une forme de travail qui est justement la
création artistique. Il y a énormément de
préjugés à ce sujet, il y a beaucoup de résistance
de la part des gens et il y a aussi du côté des artistes certaines
excentricités qui contribuent à accroître la
méfiance et les préjugés qui sont déjà fort
répandus.
C'est pour ça que je me réjouis de savoir que le ministre
a l'intention de mettre de l'avant des programmes nouveaux qui permettront aux
artistes de se manifester, de se faire connaître et, je l'espère,
le cas échéant, de trouver preneur pour leurs oeuvres dont ils
disent qu'elles ne sont pas achetées trop facilement par les clients
éventuels.
Ce n'est pas un problème facile. Quand j'étais ministre,
nous avons eu de nombreuses rencontres à ce sujet, je sais qu'elles se
sont continuées et on avait pensé justement à ces formules
d'ateliers communautaires, de galeries communautaires pour activer la
création et, en même temps, pour donner aux artistes des moyens
d'entrer en contact plus direct avec les citoyens intéressés
à l'achat des oeuvres. Parce que, non seulement le gouvernement
pendant un certain temps, on s'est attaché à penser que ça
devait être l'Etat, dans ses édifices ou ailleurs les
grandes entreprises, les grandes sociétés commerciales et
industrielles devaient être les grands clients des artistes. Je suis bien
d'accord pour cela.
Mais le simple citoyen, dans la mesure de ses moyens, même
modestes, pourrait aussi, avec l'aide des pouvoirs publics, profiter de cette
création artistique et aider non seulement à l'artiste mais
à l'expansion de l'art, de la création artistique au
Québec. C'est poser le problème, ce n'est pas le régler,
ça. C'est très difficile.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous le posez d'une façon très
éloquente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un éternel problème, et
partout. Le mécénat ici est
rare. Je suis content de savoir qu'on va mettre de l'avant des
politiques nouvelles.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est M. Boulanger qui est directeur?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas de postes à pourvoir ici?
Les effectifs restent les mêmes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BROCHU: Est-ce qu'on pourrait demander au ministre ici pourquoi la
coupure de presque au-delà du tiers au niveau du budget pour cette
année?
Est-ce qu'il y a eu un réaménagement du personnel ou
...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un programme de l'ODEQ en plus.
M. BROCHU: Qui aide à payer les allocations des...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela a été de $150,000 qui a
été coupé de $59,000. Cela, c'est l'an dernier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel était ce programme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est le programme des métiers d'art dont
on a parlé en Gaspésie. Le Bas-du-Fleuve et la
Gaspésie.
M. BROCHU: Il n'a été coupé que l'an dernier?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'ont pas pu effectuer toutes les
dépenses prévues.
M. BROCHU: Donc il restait un montant qui a permis de diminuer le
montant consacré à cette catégorie précise cette
année.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cette dépense est convertie en subvention
cette année pour une somme de $512,000 ce qui a déjà
été mentionné d'ailleurs au début de la discussion
lorsque nous avons parlé de l'artisanat. On me dit que c'est
mentionné à l'article 5, catégorie 15, pour un montant de
$512,000.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté. Catégorie 3.
Adopté. La catégorie 4 est suspendue. Catégorie 7.
Adopté. Catégorie 8. Adopté. Catégorie 10:
Dépenses de transfert.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous donner
une idée des subventions attribuées l'an dernier, sans donner
toute l'énumération?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je vais donner, M. le Président, pour
l'année 71/72 les plus importantes peut-être. L'Association des
sculpteurs du Québec, $21,000; l'Atelier libre de recherches graphiques,
$10,000; les Métiers d'art du Québec, $9,500, Musée des
beaux-arts, $200,000; la Société des artistes professionnels du
Québec, $17,800.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le musée des beaux-arts, la subvention
apparaît ici, pour le Musée des beaux-arts de Montréal.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire où en sont rendus les projets
du Musée des beaux-arts et les relations du Musée des beaux-arts
avec le ministère des Affaires culturelles? Nous en avions
discuté l'an passé. Ce problème est posé depuis
déjà un certain nombre d'années.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans le sens auquel vous faites allusion, le Dr
Cloutier à l'époque est intervenu. Le député de
Ahuntsic devrais-je dire, est intervenu. Evidemment les problèmes
à ce musée ne sont pas tous réglés. Il y a eu ce
jour une rencontre avec les administrateurs du musée. J'en
prévois d'autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il avait été question à
ce moment, Mme le ministre, du déménagement du musée dans
un édifice qui serait construit. Où en est-on? Est-ce qu'il y a
des projets de construction?
MME KIRKLAND-CASGRAIN? Il y aurait différentes options. Une
partie du terrain en arrière du présent musée serait
libre. Il y avait une question de problème de zonage avec la ville de
Montréal. Il y aurait des possibilités de
déménagement mais il reste à déterminer le mode
exact. Je suis déjà entrée en communication avec les
Travaux publics relativement au problème. C'est un problème sur
lequel nous travaillons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministère des Affaires
culturelles a poursuivi ses études, ses recherches en collaboration avec
le Musée des beaux-arts pour que ce musée soit de plus en plus
accessible à l'ensemble de la population du Montréal
métropolitain, de tous ceux qui passent par là?
Il s'agissait évidemment d'un musée privé au
départ. C'est grâce à un mécénat assez
important que ce musée a pu naître et constitue l'un des plus
beaux musées du Canada.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a une exposition, à laquelle
j'assistais récemment, de Villeneuve, peintre que le
député de Chicoutimi connaît très bien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y avait même une de mes toiles.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je n'ai pas remarqué
particulièrement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle avait été faite
spécialement pour moi.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Exposition très intéressante. Des
travaux, je pense, se font pour rendre le musée encore plus accessible.
De là à donner plusieurs précisions, ce serait
peut-être difficile pour moi de le faire en ce moment. Je sais entre
autres qu'il y a une bibliothèque, là, qui est beaucoup plus
utilisée qu'il y a quelques années, et que, effectivement, les
langues sont utilisées couramment. Autant de personnes de langue
française y ont accès, plus même que des personnes de
langue anglaise.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a un problème d'espace. On est
terriblement coincé dans ce musée. H est devenu très
petit. Il y a là des réserves qu'on ne peut pas montrer.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les conditions de conservation ne sont pas les
meilleures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, il avait été
question d'un projet de construction. Est-ce qu'on maintient ce projet? Est-ce
que le gouvernement du Québec va y être associé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme je le disais, il y a encore
présentement des discussions sur le projet. Je ne peux pas donner plus
de précisions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il est venu à la connaissance
du ministre que le Musée des beaux-arts de Montréal aurait eu des
contacts avec le Secrétariat d'Etat à Ottawa pour
réaménager le musée ou construire un autre édifice
pour y loger des collections prestigieuses qui s'y trouvent?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas à mon souvenir. Je sais, par ailleurs,
qu'il est arrivé que le Conseil des arts ait donné des
subventions pour l'achat de certaines toiles.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 10: Dépenses de
transfert.
M. BROCHU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 13: Contribution du gouvernement du
Canada.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que c'est ça: Contribution du
gouvernement du Canada? C'était, l'an passé, $187,900.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est encore le programme de relance de
l'artisanat de L'ODEQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De l'ODEQ. Et cette année, il n'y a pas
de subventions...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le chiffre de subventions, comme on peut le
constater, est considérable, mais il sera remboursé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que ça veut dire ça?
Excusez-moi, mais je n'ai pas compris exactement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y aura $493,000 pour l'ODEQ et $436,500 pour
les arts plastiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par l'ODEQ?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La contribution de l'ODEQ est de $493,000. Par
ailleurs, le budget conventionnel des subventions est de $436,500, ce qui donne
le total de $929,500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, l'augmentation provient de fonds de
l'ODEQ.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour cette année.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour l'ODEQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce seulement pour cette année ou si
ce sera renouvelable?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est renouvelable M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est renouvelable sur demande du
ministère, présentation de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Selon les programmes entrepris,
effectivement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Selon les programmes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... c'est un programme de cinq ans.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De cinq ans. C'est le ministère,
évidemment, qui a l'entière responsabilité de
l'administration de ces fonds, sur présentation, évidemment, de
projets.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est le maître d'oeuvre. Et de la
conception des projets.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De la conception des projets. C'est un retour
de fonds, en réalité, inconditionnel à ce
moment-là.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Catégorie 13: Contribution du
gouvernement du Canada. Adopté. Catégorie 15: Imputations.
Adopté.
M. BROCHU: Est-ce que le ministre pourrait nous donner globalement
pourquoi cela n'apparaissait pas l'an passé au budget alors que, cette
année, la somme de $512,000 est indiquée?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'an dernier, M. le Président, le budget
de l'ODEQ pour les arts plastiques était de $188.676 sur un budget de
$250,000. La dépense réelle a été de $188,000.
M. BROCHU: L'an passé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est le même projet.
M. BROCHU: Alors, c'est la continuation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On en a parlé assez longuement...
M. BROCHU: Oui.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Peut-être que le député
n'était pas présent à ce moment-là.
M. BROCHU: Oui, j'étais présent mais globalement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des jeux d'écriture.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Article 15: Imputations. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Théâtre.
Théâtre
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Politique du théâtre. Madame le
ministre, qu'y a-t-il de neuf dans la politique du théâtre au
ministère des Affaires culturelles? Quelles sont les nouvelles formules,
encouragements au théâtre, s'il en existe? Est-ce que l'on oriente
la politique du ministère de façon à rejoindre les
préoccupations de ceux qui, dans bien des coins du Québec,
mènent une activité théâtrale dont on dit souvent
qu'elle est de type amateur mais qui peut être une activité de
bonne qualité? Ou s'agit-il simplement de la poursuite des politiques
déjà amorcées?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Prési- dent, dans le domaine du
théâtre, il en est comme le domaine de la musique dont nous avons
déjà discuté. J'imagine toutefois que certains
renseignements intéresseraient les membres de la commission, comme la
question du directeur du service du théâtre peut-être.
Un concours a été tenu en 1971 et, parmi les candidats, le
concours n'a révélé personne qui aurait pu prendre la
direction du service au niveau d'adjoint aux cadres supérieurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela, c'était pour remplacer M.
Dufour.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact, M. le Président. Deux
candidats ont été classifiés agents culturels. On n'a pas
cru bon de nommer l'adjoint avant de nommer le directeur avec qui il pourrait
travailler. Le nouveau plan d'organisation nécessité par la mise
en application du budget-programme nous permettra d'assurer en permanence la
direction du programme des arts d'interprétation.
Le député connaît celui qui assure le fonctionnement
du service du théâtre, je crois. Est-ce qu'il y aurait des
questions qu'il aimerait...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je demanderai au ministre s'il y a de nouveaux
programmes dans le domaine du Théâtre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a pas de nouveaux programmes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On maintient les politiques...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On maintient les politiques établies.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... déjà établies.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
M. CHARRON: M. le Président, avant la catégorie 1, le
ministre, l'année dernière, avait parlé de l'idée
qu'il avait de centraliser l'administration des grandes troupes de
théâtre. Je voudrais savoir si cette idée de centralisation
de l'administration des grandes troupes de théâtre, dans l'esprit
j'imagine de réduire le déficit que la plupart d'entre elles
accusent, a poursuivi son chemin au ministère cette année?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les projets qui avaient été
énoncés par le ministre restent valables, mais il y a quand
même le personnel qui doit être complété pour que
nous puissions mettre de l'avant ces programmes.
M. CHARRON: Est-ce qu'on peut quand même savoir si l'idée a
été abandonnée?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président.
M. CHARRON: Donc, on attend la décision.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté. Catégorie 3.
Adopté. Catégorie 4 est retenue. Catégorie 7.
Adopté. Catégorie 8. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Aux dépenses de transfert, M. le
Président, c'est évidemment la liste des subventions. Quelles
sont les compagnies de théâtre auxquelles ont été
octroyées des subventions, dans les plus importantes, â commencer
par les plus grosses?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La plus grosse subvention a été
attribuée à la Nouvelle Compagnie Théâtrale; la
deuxième, au Théâtre du Trident...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'était combien à la Nouvelle
Compagnie Théâtrale?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: $175,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cette Nouvelle Compagnie
Théâtrale...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Gilles Pelletier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je m'arrête tout de suite ici. Elle fait
un excellent travail. Elle poursuit toujours la même activité. On
mène une activité de théâtre. On va dans les
écoles comme on le faisait. Est-ce que cette subvention, vous comptez
l'augmenter cette année ou si vous la maintenez?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ilya peut-être des possibilités,
mais je ne pourrais pas assurer...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La Nouvelle Compagnie Théâtrale
évolue toujours dans Montréal, ne sort pas de Montréal,
parce qu'elle est fort occupée d'ailleurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elle évolue exclusivement dans la
région de Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme c'était au départ sa
vocation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et on sait qu'elle se produit au
théâtre Le Gésu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, une excellente compagnie d'ailleurs. Elle
joue un rôle...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cependant, je voudrais faire remarquer qu'il y a
des élèves qui viennent de toutes les régions de la
province.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 10.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président, il y a
d'autres compagnies au sujet desquelles je voudrais interroger le ministre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a le Théâtre du Trident qui
reçoit $155,000...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, permettez-moi de vous interrompre ici
au sujet du Théâtre du Trident, $155,000. Est-ce que
l'exploitation du Théâtre du Trident se révèle
rentable?
Je sais qu'il a eu d'excellents succès parce que les recettes de
guichet...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans l'ensemble, c'est un succès mais il a
eu certaines difficultés cette année à cause du choix
d'une pièce en particulier, d'après ce qui m'a été
dit.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Aristide 1er, le pharamineux, etc..
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne l'ai pas vue celle-là. Alors,
dans l'ensemble, il semble que le Théâtre du Trident soit bien
engagé et réponde à la vocation qu'on voulait lui donner
parce que cela fait suite à tout le travail qui a été fait
pour regrouper les forces du théâtre dites professionnelles
à Québec. Et jusqu'à présent, vous avez
l'impression que le Théâtre du Trident pourra jouer son rôle
sans encourir de déficit.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La réponse du public est extraordinaire.
Presque tous les soirs, on fait salle comble.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour le Théâtre du Trident,
ça va. Quelles sont les autres compagnies? Le TNM?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le TNM reçoit un montant de $110,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le TNM reçoit un montant de $110,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un montant de $10,000?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un montant de $110,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bon! cela m'étonnait. A propos du
TNM...
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse. Est-ce que nous pourrions ajourner? C'est
parce que j'ai une entrevue avec le ministre des Affaires sociales et des
personnes de mon comté. Ces gens m'attendent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez des problèmes de
santé?
M. LE PRESIDENT: Il est 10 h 55. Est-ce que vous auriez objection
à ce que nous ajournions immédiatement quitte à revenir
demain?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce que nous ne pourrions pas finir l'article
5: Création? Est-ce que le président ne pourrait pas être
remplacé? Ce n'est pas possible.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quant à moi, je n'ai aucune
objection...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce que nous pouvons l'adopter, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: Si le député de Chicoutimi a d'autres
questions...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y aurait certaines questions j'en
préviens tout de suite le ministre au sujet du TNM, de
l'installation à la Comédie canadienne et tout cela. Le ministre
comprendra que j'aie quelque curiosité malsaine peut-être à
ce sujet-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En quelques mots, je pourrais dire au
député que le TNM a fait une demande au gouvernement
fédéral. Cela s'est réglé entre le
secrétariat d'Etat et le TNM et la compagnie Molson. Et à
l'époque, avant mon arrivée au ministère, mon
prédécesseur avait fait certaines suggestions mais le
secrétariat n'a pas tenu compte de nos suggestions et, effectivement,
les chansonniers nous ont fait de nombreuses représentations.
Il y a quand même un dossier d'ouvert sur le problème des
chansonniers. Je ne puis pas en dire plus long au député, sauf
que j'ai rencontré les deux administrateurs du théâtre Le
Patriote. Nous espérons éventuellement pouvoir apporter une aide
aux chansonniers parce que c'est même un domaine dans lequel nos
Québécois excellent. Toute l'aide que nous pouvons leur apporter
devrait effectivement se traduire par une aide quelconque, sinon
budgétaire, du moins technique. Alors, pour l'instant, je pense bien que
jai essayé de faire vite, mais je ne peux pas en dire plus au
député de Chicoutimi, même s'il m'interrogeait pendant des
heures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je n'ai pas l'intention d'interroger
pendant des heures. Est-ce que la Comédie-Canadienne avait reçu
l'an passé des subventions?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et elle s'est débarrassée de son
théâtre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Seulement pour des productions de
théâtre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour des productions seulement. Elle s'est
débarrassée de son théâtre et c'est le TNM qui va
occuper les lieux.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'estexact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et cela, grâce à l'aide du
gouvernement central qui ne vous a pas consultée.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le Secrétariat d'Etat. Et il faut dire que
la compagnie concernée aussi était mêlée à la
transaction. Nous, nous n'avions rien à voir dans cette transaction qui
était en somme une transaction privée, entre le TNM et la
compagnie concernée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Enfin, M. le Président, je
préfère suspendre cette affaire, j'aimerais mieux que nous y
revenions.
M. LE PRESIDENT: Alors, la commission ajourne à demain,
après la période des questions et nous suspendons la
catégorie 10.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce ne sera pas long c'est parce qu'il y a des
petits détails.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, c'est tout simplement parce que j'aurais
aimé pouvoir libérer les fonctionnaires. J'ai essayé de
faire rapidement, mais ce n'est pas possible.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je pense que vous pouvez libérer
les fonctionnaires de ce service. Nous pourrons en discuter ensemble. Je ne
pense pas que les détails que j'ai à demander...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce que s'il y a des questions d'ordre
technique, à ce moment-là il est certain que j'aurai besoin
des...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je laisse cela, madame, à votre
discrétion.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors, demain, après la période des
questions.
M. LE PRESIDENT: Après la période des questions.
(Séance ajournée à 22 h 58)
Séance du vendredi 2 juin 1972 (Onze
heures)
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs !
Conservation Musée d'art contemporain
M. LE PRESIDENT: Selon les désirs des membres de la commission,
nous allons passer immédiatement à l'article 6: Conservation;
sous-article 5: Musée d'art contemporain. Ceci étant donné
que les fonctionnaires sont de Montréal. Egalement le sous-article 2:
Bibliothèque nationale du Québec. A la page 20, le sous-article
5: Musée d'art contemporain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame, pour le Musée d'art
contemporain, je n'ai pas de question précise à poser, sauf
est-ce qu'on a nommé un nouveau directeur au Musée d'art
contemporain ou si M. Hénault est toujours directeur?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme le député le sait, M.
Hénault a été malade et M. Barras a été
nommé par intérim. D n'y a pas encore de nouveau directeur
nommé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai aussi une autre question au titre des
acquisitions. Quel est le budget d'acquisition du Musée d'art
contemporain et est-ce que ce budget se trouve en réalité
bouffé, si je peux employer ce terme argotique, par les achats qui ont
été faits de la collection?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a déjà $40,000 engagés
pour la collection Lortie et $7,500 pour une oeuvre de Pellan.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur un budget de combien?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: De $58,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Evidemment, on a toujours à
déplorer, vous comme moi, que les budgets ne soient pas plus
considérables. Nous avions demandé à la commission des
engagements financiers de nous fournir une liste ventilée des
pièces de collection Lortie et du prix approximatif. Parce qu'on a
dû faire un paquet, je pense, on a acheté en bloc une collection
mais j'avais demandé lors de la commission des engagements financiers
je crois que c'était M. le sous-ministre Gariépy qui
était là de nous fournir une liste ventilée. Je ne
demande pas, à moins qu'elle soit prête, qu'elle nous soit
produite ce matin, mais c'est pour consultation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La liste n'est pas ici mais nous pourrions
l'obtenir et la produire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une autre petite précision que je
désirerais avoir. Ce budget de $58,000 se trouve grevé par...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: $40,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... les $30,000 de la collection Lortie et le
Pellan que vous voulez acheter. Maintenant, l'an prochain on devra payer une
autre tranche pour la collection Lortie?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Une autre tranche de $40,000 est prévue
pour l'année prochaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au total, la collection Lortie
représente un montant de combien?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: $110,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et on la paiera en deux ou trois
versements?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En trois versements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui laisse une petite marge du budget pour
des acquisitions nouvelles. Madame, en ce qui me concerne, je n'ai pas d'autre
question au sujet du Musée d'art contemporain.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on peut considérer que les
catégories 1, 3, 5, 6, 7, 8 et 11 sont adoptées?
C'est-à-dire toutes, sauf la catégorie 4.
M. BROCHU: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 6; sous-article 2: Bibliothèque
nationale du Québec, page 19.
Bibliothèque nationale du Québec
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, madame, tout le monde sait ce que c'est
que la Bibliothèque nationale, quel est son rôle, sa fonction,
est-ce toujours M. Cartier qui en est le directeur?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne voudrais pas faire erreur, mais il me
semble qu'il avait été question d'un agrandissement de la
bibliothèque ou de nouveaux aménagements en
un autre lieu ou une annexe à la bibliothèque. Où
en est ce projet?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Effectivement, il y a des pourparlers entre les
Travaux publics et nous-mêmes, mais je ne puis aujourd'hui faire part
d'aucune décision.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sans aller dans le détail, sans essayer
de vous tirer des renseignements que vous ne pouvez pas donner, je sais ce que
sont ces problèmes de relations avec les Travaux publics. Est-ce qu'il
s'agirait plutôt d'un agrandissement, de la construction d'un nouvel
édifice ou de l'aménagement d'une section de la
bibliothèque dans un secteur, pas nécessairement à
proximité de la bibliothèque actuelle?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Diverses options ont été
suggérées, je n'ai pas encore pris de décision, il est
possible que ce soit un agrandissement, mais je le dis sans
préjudice.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous toutes réserves. Alors, madame,
pour ma part, je n'ai pas d'autre question à poser à ce
titre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. BROCHU: A la catégorie 1, est-ce que le ministre pourrait nous
donner plus d'information relativement aux $134,000 de plus que l'an dernier
qui sont accordés à la catégorie de traitements, salaires
et allocations? Est-ce qu'il y a des projets nouveaux ou des besoins
nouveaux?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont de nouveaux programmes
effectivement.
M. BROCHU: Est-ce que le ministre pourrait nous donner la nature de ces
programmes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'abord, le répertoire d'articles des
revues québécoises et conformément à la loi,
l'article 5 f ). Nous avons également, bibliographies du Québec.
C'est une expansion de trimestriel en mensuel. Nous avons également le
centre bibliographique, le service de microphotographie, l'informatique,
collections spéciales; ce sont des manuscrits et réserves.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations. Adopté. Catégorie 3: Services de transport et de
communication. Adopté. Catégorie 4: Services professionnels,
administratifs et autres. Retenu. Catégorie 5: Entretien et
réparations. Adopté. Catégorie 6: Loyers. Adopté.
Catégorie 7: Fournitures et approvisionnements. Adopté.
Catégorie 8: Matériel et équipement. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. LE PRESIDENT: A l'article 5: Création; sous-article 5:
Théâtre; catégorie 10: Dépenses de transfert.
Création Théâtre (suite)
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, hier soir, quand nous
avons terminé cette partie des subventions, j'étais à
interroger le ministre sur la transaction de la Comédie-Canadienne. Je
ne veux pas pousser plus loin et poser au ministre des questions et des
questions là-dessus. Elle nous a dit, hier soir, que...
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, le député
peut poser toutes les questions, il reste que c'est une transaction dans
laquelle mon ministère n'a rien à faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En dehors de cela, c'est ce que j'ai retenu
d'ailleurs et c'est ce que j'avais retenu à la suite du
télégramme qu'avaient envoyé à vous, ou à
l'autre ministre, les gens de la boite à chansons. Le Patriote. Vous
nous disiez hier soir, en terminant, que votre ministère avait
l'intention de fournir de l'assistance à ceux qui s'occupent de la
promotion de la chanson québécoise.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Nous examinons et nous avons ouvert tout le
dossier de la chanson québécoise.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, il n'apparaît pas au budget
de cette année de montant qui nous permettrait de mettre en marche un
programme d'assistance?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Effectivement, non. Mais, il reste qu'il y a
l'assistance par le budget et il peut y avoir de l'assistance technique
d'accordée également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En plus de ces tournées qu'il vous
arrive d'offrir à des artistes du Québec...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... soit au Québec ou en dehors du
Québec. Mais, il n'y a pas de projet précis en ce qui concerne
l'encouragement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En ce moment, il n'y a pas de projet
précis, mais il y a un début d'échanges, de pourparlers et
j'espère que ça pourra aboutir à quelque chose de
positif.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'insiste
pas plus que ça. Maintenant, nous avions examiné la
subvention du Théâtre du Trident, le TNM, la Nouvelle Compagnie
Théâtrale. Quelles sont les autres subventions importantes â
cet article?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les Grands Ballets canadiens, pour $110,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $110,000?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La fondation du Théâtre du Nouveau
Monde pour la même somme, $110,000. Le Théâtre du Rideau
Vert: $110,000. Est-ce qu'on a mentionné le Théâtre
populaire du Québec?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, pas hier soir.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: $125,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $125,000. Maintenant, ici au chapitre du
théâtre, je pose une question au ministre, question qui provoque
toujours des réactions dans les milieux extérieurs à la
Chambre, ordinairement. Est-ce que le ministère des Affaires
culturelles, tout en tenant compte du contenu canadien et de la promotion de ce
qu'on appelle le théâtre canadien, ou québécois,
pour parler plus exactement, entend maintenir certaines orientations que nous
avions indiquées, aux compagnies de théâtre pour que l'on
maintienne à la programmation de ces compagnies ce qu'on appelle le
théâtre de répertoire, théâtre classique,
théâtre de boulevard, en même temps qu'on mette l'accent sur
la création de pièces québécoises?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, est-ce que ça se fait par
mode de répartition mathématique dans les discussions que vous
avez avec les directeurs artistiques, les directeurs des compagnies de
théâtre? Est-ce que vous avez commencé à
établir des normes, qui doivent évidemment respecter l'autonomie
de ces compagnies de théâtre et des dirigeants artistiques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président. A la première
question, la réponse est non; nous n'avons pas imposé de
contingentement, mais nous voulons faire confiance aux directeurs que nous
considérons responsables.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous n'avez pas l'intention de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne dis pas qu'il ne pourrait pas y avoir de
changement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici pour- quoi je vous pose la question,
madame, c'est que, même si je porte grand intérêt à
la création québécoise, il reste qu'il y a un
théâtre international, il y a des oeuvres internationales qui
doivent être manifestées, reprises par les diverses compagnies de
théâtre. Et si on veut bien savoir ce que c'est que le
théâtre et faire des comparaisons valables avec le
théâtre québécois, il est important, pour des fins
d'éducation et pour des fins de culture en général, de
maintenir un théâtre de répertoire pour toutes les
clientèles d'abord en même temps que l'on encourage la
création québécoise. C'est le sens des observations que je
fais. Je ne fais pas de reproche à qui que ce soit.
Je me rends compte à certains moment j'ai l'impression
qu'il y a une tendance à réduire de plus en plus la
production de pièces de théâtre international, qu'elles
soient françaises ou adaptées du théâtre
étranger. C'est une inquiétude que j'ai et qui est
partagée par bien des gens. Ceci dit sans préjudice au
théâtre du Québec sur lequel vous me permettrez de ne pas
passer de jugement parce qu'il faut attendre que le temps décante ces
oeuvres et établisse leur valeur en termes de critères
d'universalité de la production théâtrale.
Je ne veux pas vous embarrasser plus longuement avec ces questions. Dans
les autres subventions, vous avez parlé du TPQ. Le TPQ maintient
toujours sa vocation de théâtre populaire, théâtre de
tournée, comme la Nouvelle compagnie théâtrale maintient la
sienne. Quant au Théâtre du Nouveau Monde, il me parait y avoir
passablement de branle-bas dans ce monde, dans cette compagnie qui a toujours
été assez vorace. Je ne parle pas de sa qualité, parce que
tout le monde s'entend à dire qu'on y fait du théâtre de
qualité, mais elle a des appétits assez voraces et elle a la
mauvaise habitude je l'ai déploré souvent d'aller
trop souvent à l'extérieur du Québec pour chercher des
fonds.
Est-ce qu'elle vous consulte avant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Clairement non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle ne vous consulte pas. Cela ne vous
indispose pas qu'elle ne vous consulte pas?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le fait de ne pas être consulté,
non. Ce sont peut-être d'autres faits, il faudrait examiner l'entier du
problème. Que des compagnies théâtrales aillent au
gouvernement central pour demander de l'argent, c'est leur affaire, je ne leur
en veux pas et tant mieux si elles réussissent. Mais je crois que,
lorsque nous parlons du TNM, le problème est peut-être plus vaste,
plus grand et il mérite un examen considérable.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a un problème, évidemment,
de vocation de cette compagnie et il y a un problème d'orientation
de cette compagnie en fonction des besoins du Québec. Pour ma
part, je serais d'avis que le ministère des Affaires culturelles
n'accepte pas facilement d'octroyer des subventions au TNM si cette compagnie
continue de mener son activité comme elle la mène actuellement
lorsqu'il s'agit de trouver des fonds.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela ne serait peut-être pas la raison qui
me guiderait pour ou contre une décision de subvention.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, j'en ferais une raison parce que
je n'ose pas employer un terme qui serait assez vulgaire mais les gens
du TNM se conduisent de façon assez cavalière et racolent des
fonds à droite et à gauche sans égard aux programmations
que le ministère des Affaires culturelles doit surveiller pour donner
aux Québécois les services que ceux-ci doivent attendre des
compagnies de théâtre subventionnées par l'Etat
québécois.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas de commentaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame ne veut pas faire de
commentaires...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, je n'ai pas de commentaires, j'ai tout dit
ce que j'avais à dire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je crois que c'est un dossier qu'il faudrait
réexaminer.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le dossier n'est pas fermé. Nous sommes
présentement à l'étudier de très près.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous conseille si je peux me
permettre de vous donner des conseils je vous...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Avec l'expérience de vos quatre ans
à ce ministère, bien sûr...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous prierais de le surveiller beaucoup. Ce
n'est pas que j'ai des préjugés contre le Théâtre du
Nouveau Monde mais sa façon d'agir me parait fort discutable en ce qui
concerne les relations avec le ministère des Affaires culturelles.
Enfin, M. le Président, cet article quant à moi est
adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Pour le bénéfice du
journal des Débats, l'article 5: Création; sous-article 5:
Théâtre; Catégories 1, 3, 7, 8 et 10. Adopté. La
catégorie 4 est retenue.
Article 6: Conservation.
Conservation Administration
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous abordons le sujet
de la conservation. C'est là un domaine, un secteur de l'activité
du ministère des Affaires culturelles des plus importants. Il m'incite
à rappeler au ministre, d'abord, qu'il y a ce dont je ne puis pas
parler explicitement au calendrier de la Chambre inscription d'un projet
de loi qui doit venir et qui s'intitule: Loi sur les biens culturels.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il sera sûrement appelé
incessamment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'inscription est faite depuis le 8 mars. Le
projet de loi est prêt.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame connaît la genèse de ce
projet de loi. Nous nous sommes inquiétés, à un moment
donné, d'abord de la conservation des monuments, des arrondissements
historiques, de tout ce qui se trouve sur le territoire d'arrondissement
historique, des territoires dits archéologiques et de la conservation de
tout bien, peinture, enfin tout ce qui s'appelle patrimoine artistique.
Il avait été question, et j'avais engagé des
discussions avec le Secrétariat d'Etat, discussions qui ont
été reprises par mon successeur, de préparer une loi,
j'avais commencé moi-même à faire préparer cette loi
pour empêcher, par exemple, en plus de toucher à tous les secteurs
que je viens d'évoquer, la sortie massive des oeuvres artistiques
québécoises qui sont chinées par une sorte de rabatteurs
qui ont ratissé le Québec et qui ne se sont jamais
gênés pour expédier tout cela en dehors du Québec ou
soit dans les autres parties du Canada ou aux Etats-Unis plus
spécialement.
Il nous apparaissait, à ce moment-là, et je pense que le
ministre l'a constaté, illusoire de présenter une loi
québécoise qui ne serait pas, qui ne recevrait pas l'appui des
autres gouvernements qui pourraient, eux aussi, légiférer de
façon qu'il y ait concertation pour la protection de ces biens
culturels, de ces richesses artistiques.
Le gouvernement central prépare un projet de loi. Je ne sais pas
si d'autres gouvernements, des Etats membres de la fédération
s'apprêtent à préparer des lois analogues mais je serais
heureux de savoir du ministre, sans qu'elle aille dans le détail, bien
entendu, quel sera l'objectif de ce projet de loi, quels sont les champs que
couvrira le projet de loi et s'il y a des ententes, pas nécessairement
écrites...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne veux
pas être désagréable à mon collègue
mais il reste que ce projet de loi est déjà à
l'Assemblée nationale et les buts sont, on le sait, en italique et bien
inscrits. Je pense que d'ici peu nous aurons l'occasion de discuter...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'est pas déposé, madame.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il va l'être incessamment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est justement parce qu'il n'est pas
déposé que je m'autorise...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense bien que le député est
prêt à prendre ma parole à ce sujet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, mais j'aimerais qu'on me donne quand
même quelques orientations. Est-ce que cela couvre tous les champs que
j'ai indiqués?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je sais que le député connaît
très bien le projet sans l'avoir lu. Il sait quel est le but que nous
nous proposons et je pense que mon prédécesseur en avait
discuté avec lui. Je me rends compte qu'il est 11 h 30 et il me semble
peut-être, si le député le veut bien, opportun de remettre
la discussion au moment où le projet sera déposé â
la Chambre. Je pense que les deux autres partis seraient d'accord. Le
député de Chicoutimi, grâce à sa gentilhommerie,
sera bien prêt à ce que nous procédions à
l'étude de ces crédits un peu plus rapidement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, madame. La seule chose que je
voulais savoir du ministre, et elle m'a répondu implicitement, c'est que
le projet de loi sera bientôt appelé et qu'il couvrira les
domaines que nous venons d'évoquer. Je ne veux pas embarrasser le
ministre, qu'elle se sente bien à l'aise, je pose toutes les questions
qui me paraissent nécessaires et cette question me préoccupe
particulièrement, c'est un sujet très grave.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je connais l'importance du projet pour en avoir
discuté avec plusieurs personnes qui sont impliquées et je sais
que tout ce que le député a dit est tout à fait vrai. Trop
longtemps, le Québec, et encore jusqu'à ce que cette loi soit
adoptée, a vu ses richesses sortir. Je sais que nous ne sommes pas la
seule portion de territoire â prendre les moyens pour conserver et
protéger nos richesses. Récemment au Mexique, j'apprenais que les
problèmes, jusqu'à récente date, étaient les
mêmes au point de vue de l'archéologie. Les oeuvres étaient
sorties du pays par un autre pays voisin. Nous courons le même risque. Je
suis tout à fait d'accord sur l'importance du projet de loi et je puis
assurer qu'il va être déposé incessamment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce qui me préoccupe et je vous
remercie de me donner cette assurance.
Il n'était pas dans mon intention d'aller dans le détail
du projet de loi, je voulais simplement savoir s'il serait déposé
au cours de la session afin que nous puissions...
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce qu'il est inscrit seulement
là.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je sais. D'ailleurs le leader me l'a
demandé une fois, une certaine semaine. Cependant c'est un
ministère, comme on l'a déjà dit, où il y a
beaucoup de représentations et j'ai été absente pendant
cette semaine pour cause de représentation. C'est une des raisons pour
lesquelles cela a été retardé mais je suis
persuadée qu'au cours de la présente session le projet va
être adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1: Administration; catégorie 1:
Traitements, salaires et allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est responsable, madame, de la direction
de cette conservation?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Depuis le départ de M. Giroux, c'est le
sous-ministre, M. Gariépy qui en est le responsable.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3. Adopté.
Catégorie 7. Adopté. Catégorie 8. Adopté.
Catégorie 10.
M. BROCHU: A la catégorie 10: Conservation; sous-article:
Administration, est-ce que le ministre pourrait nous dire globalement en quoi
consistent ces dépenses de transfert qu'on retrouve ici?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont, pour la majeure partie, des subventions
à des sociétés historiques. Est-ce que les
députés seraient intéressés à
connaître ces sociétés historiques?
M. BROCHU: Il y aurait peut-être possibilité que le
ministre nous fasse parvenir la liste, ce serait peut être...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est à peu près...
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Remarquez, M. le Président, qu'il n'y en
a pas tellement, il y en a une dizaine, je peux
mentionner chacune d'entre elles et les montants.
M. BROCHU: D'accord.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Association des archivistes du Québec:
$2,500; Brome County Historical Society: $2,000; Conférence canadienne
sur la ressource historique: $800; Etats généraux de
l'enseignement de l'histoire: $700; Société d'histoire des
Cantons de l'Est: $500; Société d'histoire de Matane: $1,000;
Société historique du comté de Missisquoi: $1,000;
Société historique de l'Ouest du Québec: $1,000;
Société historique de Québec: $1,500;
Société historique du Saguenay: $10,000; Société
historique de Vaudreuil-Soulanges: $5,000; pour un total de $26,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons la part du lion.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2 a été adopté.
Sous-article 3: Archives nationales du Québec.
Archives nationales du Québec
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est le directeur des archives
actuellement?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: M. André Vachon.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté. Catégorie 3.
Adopté. La catégorie 4 est retenue. Catégorie 5.
Adopté.
M. BROCHU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6. Adopté. Catégorie 7.
Adopté. Catégorie 8; Adopté. Sous-article 4: Musée
du Québec.
Musée du Québec
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, M. le directeur est
toujours M. Soucy. La seule chose que je voudrais savoir ici est le budget
d'acquisition du Musée du Québec.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Il est de $66,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le directeur se plaint de n'en pas
avoir assez?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois qu'il n'y a pas de directeur qui ne se
plaint pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que madame pourrait nous fournir
je ne demande pas qu'elle nous la lise la liste des acquisitions au
cours du dernier exercice financier? Non, je ne demande pas qu'on nous lise la
liste, qu'on la dépose parce que c'est assez fastidieux.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est possible de le faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que la commission consultative du
musée a été changée et quels en sont les membres
actuels?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Elle n'a pas été changée
depuis ma nomination au ministère mais il y a eu des changements par mon
prédécesseur. Les nouveaux membres sont les suivants: MM. Benoit
East, Jean-Marie Roy, le Dr Paul Dumas, MM. André Marchand et
André Juneau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Jean-Marie Roy, est-ce que c'est
l'architecte? M. le directeur du musée est toujours le président
de cette commission?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un gros et solide président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3: Services de transport et de
communication. Adopté. On suspend la catégorie 4.
Catégorie 5 : Entretien et réparations. Adopté.
Catégorie 7: Fournitures et approvisionnements. Adopté.
Catégorie 8: Matériel et équipement. Adopté.
Catégorie 11: Autres dépenses. Adopté.
Article 6: Conservation; sous-article 6: Monuments historiques.
Monuments historiques
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, les monuments
historiques. Voilà encore un gros morceau et il y a dans ce domaine,
à ce titre, deux problèmes, deux aspects si vous voulez, deux
secteurs. Il y a les monuments historiques qui se trouvent
éparpillés un peu partout sur le territoire et il y a te
problème de Place Royale qui peut venir là ou qui peut venir
aussi aux immobilisations, au sous-article 9.
J'aimerais demander au ministre, sans qu'elle nous donne tout le
détail, la liste des monuments qui ont été
restaurés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce que le député veut dire
restaurés au cours de l'année?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au cours du dernier exercice financier.
MME KIRKLAND CASGRAIN: Est-ce qu'il s'agirait de monuments qui
appartiendraient à la province ou est-ce que vous voulez connaître
les deux catégories?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les deux catégories. Simplement par
dépôt de liste, sauf que j'aurai des questions à poser sur
un cas particulier.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y en a deux en ce qui concerne les
bâtiments qui appartiennent à la province: La maison
Légaré et Vieilles Forges.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où en sont les travaux des Vieilles
Forges? Quel était le montant, l'an passé, qui a
été attribué pour la reconstitution des Vieilles
Forges?
MME KIRKLAND CASGRAIN: L'an dernier, nous avions $80,000 et nous avons
fait la consolidation de trois vestiges: la boulangerie, la grande maison et un
hangar.
Actuellement, c'est ouvert au public.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, la maison Légaré qui
a un nouveau nom, j'ai vu ça, je ne l'ai même pas retenu, son
véritable nom.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vanfelsen.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vanfelsen. Cette maison Légaré
avait fait l'objet d'un examen en commission des engagements financiers. Il
nous était apparu que le coût de restauration de cette maison
était drôlement élevé. Alors est-ce qu'elle pourrait
nous fournir des chiffres sur les montants qui ont été
affectés à ce jour à la restauration de la maison
Légaré et est-ce qu'on en aura bientôt fini avec ce
monument historique qui a coûté pas mal d'argent?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il a coûté trop cher. Il a
été acheté en 1960. La maison a été
achetée de la succession Alphonse Légaré, au coût de
$55,000. Il y a eu divers frais de notaire, d'architecte de plans
préliminaires pour un total considérable. Il y a eu $5,000 de
frais additionnels au coût d'achat de la maison, avant même
d'entreprendre la restauration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Donc, $60,000 avant d'entreprendre la
restauration.
Maintenant, la restauration, c'est fait par étapes; à ce
jour, on en est rendu à quel montant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le montant de la restauration en est rendu,
à ce jour, à $231,506.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $231,506. Et est-ce que c'est final? Parce
qu'aux engagements financiers, ce qu'on nous a donné comme chiffre est
plus que ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il resterait environ une somme de $18,000
à dépenser sur les engagements de $250,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $250,000 additionnels?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, à ajouter aux $231,000. C'est ce
montant qui a été discuté devant la commission des
engagements financiers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Là, je voudrais qu'on soit bien clair.
La maison a coûté $60,000; à ce jour, la restauration a
coûté $231,000 et qu'est-ce que l'on doit ajouter pour que la
restauration soit terminée? Aux engagements financiers, ça ne
nous avait pas paru très clair, cette affaire de la maison
Légaré.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur les $250,000 prévus pour le budget,
pour la restauration, il y en a $231,500 de dépensés, pour donner
un chiffre rond. II en reste $18,500 et il semblerait qu'il y aurait encore des
travaux â faire pour $10,000 pour terminer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais sur les derniers travaux qui sont faits,
nous allons avoir un prix ferme et j'ai beaucoup insisté
là-dessus parce que ces travaux de restauration me sont apparus
très élevés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Très élevés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et c'est la raison pour laquelle j'ai
demandé qu'on arrête les chantiers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Actuellement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela va reprendre, mais pour permettre une pause
pour évaluer ce qui restait â faire et déterminer les prix
pour finalement avoir un prix ferme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on a prévu l'utilisation de
cette maison, éventuellement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On en a discuté, il y avait
différentes options et nous avons plusieurs offres, à l'heure
actuelle, d'utilisation. Cela a d'ailleurs été examiné
à l'époque. Evidemment, les soumissions vont être
présentées à la commission; il y aura un choix â
faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce seront des
entreprises commerciales, des restaurants ou des magasins?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le rez-de-chaussée resterait commercial;
la cour et l'ancienne écurie seraient également commerciales.
Pour ce qui est des autres étages de la maison, nous croyons qu'il y a
une mission particulière mais ça reste à déterminer
définitivement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les projets ne sont pas encore
arrêtés; la Commission des monuments historiques étudie la
question et on déterminera plus tard l'utilisation qu'on doit faire de
la maison Légaré.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les grands chantiers des monuments
historiques, outre la maison Légaré, est-ce qu'il y a d'autres
propriétés du ministère qui sont en chantier?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A Château-Richer, un moulin est
présentement en chantier ou commence.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le moulin de Château-Richer qui a
été acheté par le ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela a été acheté vers 1960.
Les fonctionnaires qui sont ici ne semblent pas d'accord; cela aurait pu
être acheté il y a sept ou huit ans. On peut vous fournir la date
exacte, si vous le désirez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, nous souhaiterions obtenir ces
renseignements parce que cela reviendra forcément aux engagements
financiers. Est-ce qu'il y a d'autres propriétés qui sont en
chantier outre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a évidemment Place Royale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, Place Royale c'est un...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On va en discuter plus tard.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... article à part.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministère a des projets
de restauration, compte tenu de son budget, bien entendu, dans le
Vieux-Montréal par exemple? Il y a actuellement beaucoup de
représentations qui sont faites au sujet de l'ilôt des Voltigeurs,
ainsi de suite.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le gros morceau effectivement, comme le
député le sait, est le château de Ramezay.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le château de Ramezay.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons une autre petite résidence, la
maison Beaudoin, en face du palais de justice, qui est en cours
actuellement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En cours actuellement. Maintenant, sans
discuter du cas de Place Royale, le gouvernement du Québec a obtenu des
fonds assez importants pour Place Royale. Est-ce que le ministre a
engagé d'autres pourparlers pour obtenir des montants qui permettraient,
évidemment sous réserve des droits du Québec en ce
domaine, d'entreprendre d'autres travaux de restauration, soit à
Québec même ou dans la région de Montréal, dans tous
les endroits où se trouvent des richesses historiques importantes, des
monuments historiques importants?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a rien d'officiel encore, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'en est-il de cette société de
gestion je ne sais pas trop comment on l'a appelée ces derniers
jours; on en a parlé beaucoup dans les journaux pour l'ensemble
du vieux Québec? Il semble qu'il y ait des pourparlers c'est ce
que le premier ministre nous a dit en Chambre entre le gouvernement du
Québec et le gouvernement central, pour mettre de l'avant un immense
programme de restauration du vieux Québec, par le truchement d'une
société qui s'appellerait société de gestion ou de
protection ou...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est à un niveau très
préliminaire, M. le Président. A la suite d'une nouvelle parue
c'est peut-être à ça que le député
fait allusion...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... dans le journal Le Soleil j'ai
tenté de retracer à mon ministère un dossier
là-dessus, sans succès. Alors, je suis entrée en
communication avec le ministre Jean Marchand et j'ai envoyé un
télégramme le jour même où est parue cette nouvelle.
J'ai reçu une réponse. On m'informait que le chiffre était
absolument inexact, je regrette de ne pas avoir le
télégramme avec moi qu'effectivement tout ce qu'il y avait
eu, c'étaient des pourparlers entre une communauté religieuse et
certains fonctionnaires pour connaître la valeur d'un terrain. Cela
n'allait pas tellement au-delà de ça et c'est très
très préliminaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je mets ici en garde le ministre à
propos de deux points. Il y a d'abord l'ingérence possible du
gouvernement central dans un domaine qui relève du ministère des
Affaires culturelles du Québec et sur le territoire du Québec; on
a déjà assez d'enclaves fédérales embarrassantes,
dont le parc des Champs de bataille, la rue des Braves et bien d'autres dans le
Québec, pour qu'on ne répète pas l'expérience d'une
ingérence du gouvernement central dans le domaine de la restauration des
monuments historiques.
D'autre part, il existe au ministère des Affaires culturelles une
direction qui s'appelle la direction des monuments historiques. Il y a une
Commission des monuments historiques. Je veux bien que l'on fasse appel au
mécénat, que l'on fasse appel aux entreprises, que la ville de
Québec participe mais j'aimerais savoir du ministre s'il est de son
intention de garder l'autorité complète sur ce domaine de la
restauration du vieux Québec ou de tout autre secteur historique
où qu'il se trouve.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne voudrais vraiment pas m'engager pour
l'avenir. Soyez assuré toutefois que j'agirai dans
l'intérêt des contribuables québécois, lorsque
j'aurai des décisions à prendre. Nous discutons d'un cas qui est
très, très hypothétique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est très hypothétique
mais vous savez, madame, que la Commission des monuments historiques a
déjà eu des problèmes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je prends bonne note...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Que dans le cas de Place Royale, on a dû
créer précisément une régie pour que le
ministère ait tout droit de regard et il ne faudrait pas...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... que se recréent dans ce domaine des
sociétés qui viendraient contrecarrer la planification
générale du ministère dans le domaine de la
restauration.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je comprends fort bien l'inquiétude
du député et je la partage, soyez-en sûr.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un avertissement que je ne donne pas au
ministre, cela serait prétentieux de le faire, mais que je donne
à tous ceux qui s'intéressent à la restauration parce que
c'est souvent l'occasion de petits trafics dont nous aurons l'occasion de
reparler.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 1.
M. CHARRON: M. le Président, sur cette question, pour faire suite
aux dernières questions posées au ministre. Avec le budget que le
ministre présente au chapitre des monuments historiques et connaissant
l'effort que le gouvernement du Canada fait actuellement pour un montant
équivalent de $21 millions comparativement au budget actuel, le ministre
peut-il sincèrement affirmer à la commission parlementaire que
son ministère espère garder un leadership, quelles que soient les
lettres de protestation envoyées, lorsque le budget, lui, parle
d'autorité beaucoup plus qu'une protestation de nationalisme gaga de
protestation constante contre l'ingérence du fédéral? On
l'a fait pendant quatre ans, on peut le faire encore pendant quatre autres
années si vous voulez mais les chiffres sont là. Et peut-on
espérer sincèrement garder un leadership là-dedans? N'y
aurait-il pas de nombreuses raisons pour les membres de la Commission des
monuments historiques de passer au gouvernement fédéral puisque
c'est là que l'initiative est carrément prise maintenant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Lorsqu'un pouvoir de délégation est
absolument entier, lorsqu'on nous remet des subventions et qu'on nous laisse
maître d'oeuvre des travaux, je pense qu'à ce moment-là on
peut dire qu'on reste le maître d'oeuvre et c'est la politique du
ministère qui décide...
M. CHARRON: Au chapitre des monuments historiques, est-ce que le
gouvernement fédéral laisse au ministère des Affaires
culturelles du Québec le rôle de maître d'oeuvre que vous
décrivez?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans le cas de Place Royale, oui.
M. CHARRON: Et pour les autres?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a pas d'autres contributions, sauf le
Séminaire de Québec et les travaux ne sont pas...
M. CHARRON: Est-ce que votre ministère connaît seulement
tous les projets du gouvernement fédéral dans cette
matière?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous ne connaissons pas les projets du
fédéral mais quand nous apprenons des nouvelles par les journaux,
entre autres, nous nous renseignons et nous nous rendons compte que c'est une
fumisterie.
M. CHARRON: Oui, mais un montant de $21 millions, c'est plus ou moins
fumiste à côté de $589,000 au chapitre des dépenses
de transfert.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Reste à
voir. Si vous parlez d'une nouvelle qui a paru dans le Soleil...
M. CHARRON: Je ne parle pas d'une nouvelle parue dans le Soleil. Je
parle d'une décision concrète prise au niveau
fédéral que vous connaissez sans doute, comme par exemple, le
fort de Lévis-Lauzon et d'autres initiatives parce que M. Gérard
Pelletier s'est fait voter un budget conséquent à ses ambitions
et à ses intérêts au niveau du Secrétariat national,
ce que vous n'avez pas réussi à faire au sein de votre
ministère. Vous pouvez très bien me proclamer debout sur la table
que vous entendez conserver la juridiction exclusive du Québec en cette
matière. Je l'ai entendu pendant quatre ans au niveau des Affaires
culturelles. Cela n'a jamais rien donné. L'érosion s'est toujours
poursuivie. Quand nous posions des questions, on nous répondait qu'on
avait protesté violemment lors d'un discours d'ouverture quelque part et
par une lettre à quelque ministre mais pendant ces quatre années,
on sentait constamment le pouvoir du Québec se désagréger
là-dessus. Vous pouvez vous aussi avoir un nationalisme fictif.
Vous pouvez, vous aussi, vous contenter d'une protestation à gogo
sur ces affaires. Vous pouvez, vous aussi, faire semblant de défendre
les intérêts du Québec verbalement et que sur le plan des
décisions concrètes de la politique, constamment autant que dans
n'importe quel autre régime, l'érosion se poursuit. C'est
certainement une des raisons pour lesquelles, à chacun des chapitres, je
peux me garder d'intervenir. Je le fais là parce que je trouve moi aussi
que ce domaine est important. Il mérite un peu d'intervention. Dans tous
les domaines où il y a entrée du gouvernement
fédéral, où il y a diminution du budget, où il y a
manque d'initiative de la part du gouvernement du Québec, on nous dit
qu'on va étudier, qu'on va protester, qu'on va s'arranger pour
être le maître d'oeuvre des décisions du gouvernement
fédéral. Ce sont toutes des choses dont personnellement je
commence à en avoir plein et dont la population du Québec aussi
commence à en avoir plein. On n'est pas ici pour se faire un spectacle
de résistance à l'assaut fédéral. On est ici pour
prendre des décicions concrètes en matière d'autonomie
culturelle, selon le langage même du chef du gouvernement actuel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame, si on me permet aussi de dire quelque
chose à la suite des propos du député de Saint-Jacques,
pendant les quatre ans que j'ai assumé la responsabilité du
ministère des Affaires culturelles, il n'y a pas eu d'invasion du
gouvernement central, tout au contraire. Nous avons refusé, même
à certains moments, des subventions, qui auraient été
assez importantes pour la restauration de maisons historiques, pour reprendre
ensuite le dossier et négocier avec le Secrétariat d'Etat, en
commençant par le sec- teur de Place Royale. Je suis bien de l'avis du
député de Saint-Jacques à l'effet que le gouvernement
central a des moyens que nous n'avons pas. Il manifeste une voracité que
tout le monde déplore. En ce qui me concerne, lorsque nous avons
engagé les pourparlers avec le gouvernement central, qui ont abouti
d'ailleurs au versement d'un montant très important pour la restauration
de Place Royale, il n'y a eu à ce moment aucune sorte d'érosion
en matière de compétence du gouvernement du Québec dans le
domaine des monuments historiques. Nous avons obtenu des sommes d'argent
considérables. Le ministre qui m'a suivi a pu l'annoncer, a pu mettre en
marche, de façon beaucoup plus dynamique, le chantier de Place Royale.
En aucun temps le gouvernement central ne s'était arrogé le droit
de surveiller, de quelque façon que ce soit, les travaux de Place
Royale. On nous avait demandé de préparer un dossier. Nous avons
présenté ce dossier. Celui-ci comportait des demandes. A partir
des devis, des plans, des projets que nous avons soumis, le gouvernement
central a consenti à prendre une part du budget qui est le budget de
tous les Canadiens, les Québécois y compris, pour nous permettre
non seulement de mettre en chantier, mais de réaliser l'entreprise de
Place Royale. Et lorsque je demande au ministre si ces entretiens se
poursuivent pour la restauration d'autres secteurs importants de monuments
historiques dans le Québec, il est toujours sous-entendu dans mon esprit
que nous demandons à ce moment un transfert inconditionnel de fonds
à partir et ça c'est une procédure tout à
fait normale de plans, et devis bien arrêtés.
L'idéal serait, dans mon esprit le ministre peut différer
d'opinion avec moi que l'on puisse négocier, d'une façon
beaucoup plus générale, des sommes globales que nous serions par
la suite libres d'affecter à tel ou tel chantier que nous
désirons entreprendre. Je tiens à préciser, pour tous ceux
qui font du nationalisme facile, qu'il n'y a jamais eu, au temps où
j'étais au ministère des Affaires culturelles, d'érosion
dans ce domaine. Les protestations que nous avons faites ont eu ce
résultat de mettre un cran à des initiatives
fédérales qui tendent à se répéter, qu'on
tente de reprendre et que le ministre a le devoir d'arrêter à
partir d'une politique culturelle globale qui respecte la compétence du
gouvernement du Québec en ce domaine.
Je suis donc partiellement d'accord avec le député de
Saint-Jacques, mais je n'ai pas l'intention de faire un sort à toutes
les insinuations qu'il a faites. Il est libre de poursuivre son entreprise de
propagande comme le gouvernement central poursuit la sienne. Il nous appartient
à nous de prendre les dispositions utiles pour mettre le cran
d'arrêt, lorsque quelque citoyen que ce soit ou quelque groupe que ce
soit ou quelque gouvernement que ce soit menace l'autorité, les droits
et les champs de compétence qui sont les nôtres.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: La nouvelle loi va justement avoir des
dispositions qui vont être dans le sens suggéré par le
député.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous verrons.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un renseignement ici qu'on me demandait
tout à l'heure. Le moulin de Mgr Laval a été acquis le 5
avril 1966 et...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le moulin de Mgr Laval, ce n'est pas le
moulin de Château-Richer.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ...le moulin Petit-Pré au
coût de $31,000.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le directeur des monuments historiques est-il
toujours par intérim? C'est M. Guindon. Par intérim ou
définitivement directeur?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Par intérim.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre me permettra peut-être de
lui faire une observation ici, non pour la condamner.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a beaucoup de directeurs par
intérim. Je suis tout à fait d'accord, je m'en rends compte
mais...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour des fins de planification et de
consolidation d'activités.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: La prochaine fois que nous nous rencontrerons
à cette table, je pense qu'il y en aura moins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On n'aura plus d'intérim. Cela nuit
à la planification et à la consolidation des forces à
l'intérieur du ministère, ces intérims. Quelqu'un qui ne
sait pas trop s'il sera là ou s'il ne sera pas là demain, il a
moins de stimulus.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3. Adopté. La
catégorie 4 est retenue. Catégorie 5 : Entretien et
réparations. Adopté.
M. BROCHU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6: Loyers. Adopté.
Catégorie 7: Fournitures et approvisionnements.
Adopté. Catégorie 10: Dépenses de transfert.
M. BROCHU: Je voudrais profiter de cet article pour demander si cela
entre au niveau de conservation des monuments historiques, la restauration ou
la conservation des quelques ponts couverts qui nous restent encore.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Lorsqu'ils sont classés seulement.
M. BROCHU: Est-ce que cette liste de classement est sujette à
addition ou si elle est définitive?
MME. KIRKLAND-ASGRAIN: Oui, sûrement, c'est sujet à
addition. A condition que cela corresponde aux normes.
M. BROCHU: Il y a certaines normes prévues.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Les normes de classement.
M. BROCHU: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 13: Contribution du
gouvernement du Canada. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Peut-être que j'ai mal saisi quelque
chose. Quelle était cette contribution, l'an passé, de $352,000?
Je ne me rappelle pas, nous en avions parlé.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: C'est pour le Séminaire de
Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En passant, seulement un mot rapide. Est-ce
qu'elles sont à peu près terminées les grandes
restaurations au Séminaire de Québec?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a actuellement un programme d'ensemble qui
est élaboré, mais il n'y a rien d'accepté encore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un projet énorme.
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: C'est un projet énorme de $4 ou $5
millions.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 13 est adoptée. La
catégorie 15 est adoptée. Sous-article 7 : Inventaire des oeuvres
d'art.
Inventaire des oeuvres d'art
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que l'inventaire des oeuvres d'art est
toujours à l'université Laval?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on a terminé la
révision de cet inventaire?
MME. KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est pas encore terminé, mais
ça devrait être terminé au cours de l'été, le
micro-film.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, je connais toute la partie technique de
cette affaire. Quand sera terminée cette révision, de quelle
façon utilisera-t-on cet inventaire?
Est-ce que tous les documents, toutes les données seront à
la disposition...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... du public...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... du public, des maisons
d'enseignement...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... des maisons d'enseignement pour consultation,
oui, pour des architectes et des personnes intéressées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... pour ceux qui sont
intéressés à l'inventaire.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel est le directeur de l'inventaire des
oeuvres d'art?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Camille Guy.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, est-ce qu'il est par
intérim ou...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Egalement par intérim, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Toujours la même remarque.
M. BROCHU: Actuellement est-ce qu'il y a une diminution du personnel,
cette année, est-ce qu'il y a des postes qui sont demeurés
vacants? L'an dernier on remarque qu'il y avait un montant de $146,000, cette
année $91,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a deux personnes qui ont été
mutées aux Terres et Forêts, ce sont des botanistes.
M. BROCHU: Est-ce qu'éventuellement les postes seront
comblés?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a eu trois postes de réduits.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Catégorie 3. Adopté.
M. BROCHU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4 est retenue. Catégorie 5.
Adopté. Catégorie 6. Adopté. Catégorie 7.
Adopté. Catégorie 8. Adopté.
M. BROCHU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8: Archéologie et ethnologie.
Archéologie et ethnologie
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans archéologie et ethnologie,
naturellement la même remarque s'impose, parce que cela va entrer dans le
cadre de la loi. Quel a été le travail en général
effectué pour le service d'archéologie et d'ethnologie au cours
du dernier exercice financier? Est-ce que le ministère a dirigé,
a surveillé les équipes qui font les fouilles, dans quelle
région, quel secteur?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a en ce moment un programme d'inventaire
global des sites archéologiques du Québec, qui est en cours et il
y a certaines fouilles d'urgence qui ont été faites, ou de
sauvetage, comme à Cap-Chat et à plusieurs autres endroits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on prévoit un programme de
fouilles d'urgence, c'est le cas de le dire, dans les territoires de la baie
James.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un programme de défini dans ce
sens-là. Mais il y a un problème de crédits
apparemment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A la catégorie 4, on a prévu des
crédits à ce point de vue là. Maintenant, lorsqu'on parle
d'ethnologie, qu'est-ce qui se fait dans ce domaine de l'ethnologie? On avait
mis sur pied un institut national de civilisations.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A l'heure actuelle, M. le Président, il ne
se fait que des acquisitions et comme le fonctionnaire est seul pour s'en
charger, évidemment on aurait besoin d'aide additionnelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on a prévu des postes pour
l'archéologie et l'ethnologie?
MME 'KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a quand même un budget de subvention
qui pourra faire que l'on accorde des travaux à des spécialistes
dans le domaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on a établi des relations
bien systématiques avec les grandes universités et est-ce qu'on a
songé à établir des relations du ministère des
Affaires culturelles avec l'Université du Québec à
Chicoutimi?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le contact est fait, il y a des échanges,
les gens se connaissent, il reste à établir un programme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le programme n'est pas préparé
encore. Alors, tout le domaine de la civilisation amérindienne, est-ce
qu'on a mis sur pied une équipe qui ira dans différents secteurs
stratégiques?
Prenons celui de la baie James; il se fait des fouilles dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Est-ce qu'il y a des équipes
du ministère des Affaires culturelles qui travaillent avec les
équipes d'archéologues des universités?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les travaux sont surveillés à
l'heure actuelle. Nous avons un programme de recherche archéologique qui
devrait être mis en vigueur cet été. Les universités
y participent par les étudiants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le centre d'études nordiques
de Laval y participe en collaboration avec le ministère des Affaires
culturelles ou s'il mène son activité parallèlement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On ne connaît pas ce programme de recherche
du centre archéologique de l'université. Mais, justement, par le
fait que le député le mentionne, nous devrons nous
enquérir pour éviter le dédoublement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est question aussi de la constitution d'une
équipe archéologique et ethnologique à l'Université
du Québec à Chicoutimi, qu'on commence à appeler
maintenant l'Université du Nord. Alors, j'aimerais savoir si le
ministère a l'intention non seulement d'établir des contacts,
mais de former avec ces universités où il y a des
archéologues, des équipes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois que c'est à l'avantage de tous
les intéressés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Que les travaux soient confiés à
ces équipes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Encore faut-il avoir les crédits, les
moyens pour constituer ces équipes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et les archéologues aussi, parce qu'ils
ne courent pas les rues.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais à Chicoutimi, les fonctionnaires du
ministère collaborent avec la société d'archéologie
du Saguenay.
M. LE PRESIDENT: Le député de Témiscouata.
M. SIMARD (Témiscouata): Nous avons parlé tantôt de
fouilles d'urgence à Cap-Chat et à différents endroits de
la province. Dans Témiscouata, en ce qui regarde le Fort Ingall, est-ce
qu'on pourrait me dire, pour l'année écoulée, les montants
qui ont été affectés à ce projet et les montants
prévus au budget cette année, pour continuer les recherches?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons des projets relativement à Fort
Ingall. D y a un montant d'une vingtaine de mille dollars qui est prévu
pour l'achat de terrains.
M. SIMARD (Témiscouata): On avait annoncé, l'année
passée, un montant de $1 million qui serait affecté à ce
projet.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était le montant global.
M. SIMARD (Témiscouata): C'était le montant global; mais
c'est réparti sur combien d'années?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour l'an prochain, nous avons $106,000 dans le
cadre de l'ODEQ.
M. SIMARD (Témiscouata): Dans le cadre de l'ODEQ. L'année
dernière, quel montant a été affecté à ce
projet?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un montant de $27,000.
M. SIMARD (Témiscouata): Pour l'année en cours, seulement
$20,000?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, je viens de mentionner $106,000.
M. SIMARD (Témiscouata): Ce sont $106,000 pour l'année
72/73.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le cadre des programmes de l'ODEQ.
M. SIMARD (Témiscouata): Le montant de $1 million qui avait
été mentionné est réparti sur combien
d'années?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur quatre ou cinq ans.
M. SIMARD (Témiscouata): Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. BROCHU: J'ai eu l'occasion de prendre connaissance, au cours de cette
année, d'un article paru dans Perspectives relativement à un
monsieur dont je ne me rappelle pas le nom, il
est de l'Abitibi. Je pense qu'il a fait des fouilles personnelles sur
les environs d'un grand lac là-bas...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Témiscamingue.
M. BROCHU: Témiscamingue, c'est ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a le lac Témiscamingue et c'est une
île juste en face de Ville-Marie.
M. BROCHU: Oui. Il aurait découvert des vestiges assez
importants. Est-ce que votre ministère est entré en contact avec
cette personne et est-ce qu'il y a eu des suites à ces rapports?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est-à-dire que je connais
personnellement le propriétaire de cette 3e et j'ai visité
moi-même les vestiges qui se trouvent sur l'île et qui sont fort
intéressants.
M. BROCHU: Est-ce que le ministère entend prendre entente avec
ces individus?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est assez préliminaire parce que, encore
faut-il que les fonctionnaires soient sensibilisés au problème et
aux possibilités que nous avons dans cette région. Comme il a
été question d'un parc national pour cette région,
à l'époque où j'étais à un autre
ministère, c'est à ce moment-là que j'avais pris
connaissance de cette île, dont j'oublie le nom. Et j'avais visité
l'île et à ce moment-là, il y avait toutes sortes de
possibilités qui s'ouvraient à nous.
Comme il n'y a pas de décisions rendues sur ce point, et on ne
semble pas vouloir en prendre d'ici peu, il n'y a pas de doute qu'il y a un
intérêt pour le service concerné de se renseigner sur ce
qui existe là-bas qui, à mon sens, est fort
intéressant.
M. BROCHU: Les vestiges sont suffisamment importants pour que le
ministère les prennent en considération.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Evidemment, je ne suis pas spécialiste en
ce domaine. Je préférerais que les fonctionnaires voient
l'endroit avant de pouvoir donner une opinion.
M. BROCHU: Mais disons qu'on peut compter qu'il y aura un travail qui
sera continué.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un travail très préliminaire
devrait se faire.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3: Services de
transport et de communication.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le directeur pour l'archéologie, c'est
toujours M. Gaumond?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est M. Camille Guy.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! Excusez-moi.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté?
M. BROCHU: Excusez-moi, M. le Président, même question que
tout à l'heure. Ici, étant donné qu'il y a quatre fois le
budget de l'an passé, qui est accordé, est-ce que ça fait
partie de nouveaux projets, de catégories qui ont été
comblées face à des...?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quelles catégories?
M. BROCHU: Catégorie 1: Traitements, salaires et allocations.
L'an dernier, on lisait $41,200 et cette année, $153,400. Est-ce que
ça fait partie de projets spéciaux?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député fait allusion au projet
de l'ODEQ, je pense. Le reste, c'est pour fort Ingall.
M. BROCHU: Celui-là sera remboursé? MME KIRKLAND-CASGRAIN:
Oui.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3: Adopté. Catégorie 4:
Services professionnels, administratifs et autres.
M. BROCHU: Toujours retenu.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5: Entretien et
réparations.
M. BROCHU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7: Fournitures et
approvisionnements.
M. BROCHU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8: Matériel et
équipement.
M. BROCHU: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les dépenses de transfert, ce sont les
diverses subventions, madame, aux sociétés d'archéologie.
Est-ce qu'on pourrait éventiller pour l'an passé enfin, le
dernier exercice?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Il y a
non seulement des sociétés mais également des
archéologues. Est-ce que les membres de la commission aimeraient que je
donne les détails, les noms?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Enfin, j'aimerais avoir certains
détails.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Les subventions pour 71/72: Georges
Barré: $8,000. Centre de recherche historique et préhistorique du
Grand-Portage: $4,000. Georges Fortier: $3,000. Un membre du centre de
recherche sur les Esquimaux de l'université Laval, et j'aurais beaucoup
de difficulté à prononcer le nom, il s'épelle I... Alors,
le montant est $2,900. Pierre McKenzie: $5,846. René Ribes: $4,500.
Viennent ensuite différentes sociétés
d'archéologie, celle de la Gaspésie pour $1,000; celle du
Saguenay pour $6,000; la Société préhistorique du
Québec: $9,000; une autre société d'archéologie
à Sherbrooke: $2,000 et une autre en Abitibi pour $6,000.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10: Dépenses de transfert.
Adopté. Catégorie 11: Autres dépenses. Adopté.
Catégorie 15: Imputations. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, Place Royale maintenant.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9: Place Royale.
Place Royale
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au sujet de Place
Royale, j'ai pris connaissance des rapports du comité consultatif de
Place Royale. Ces rapports, je dois le dire tout de suite ici au ministre, ne
sont pas très explicites en ce qui concerne les projets de Place Royale
et ce qui a été accompli jusqu'à présent, non plus
que ce que l'on entend faire des maisons comprises dans ce quadrilatère,
cette zone définie comme étant la zone de Place Royale.
Je dois vous dire que le rapport du comité consultatif est non
seulement pas explicite mais ne nous donne même pas les renseignements
essentiels qui nous permettraient de voir comment est engagé maintenant
le projet de Place Royale.
Je devrai donc procéder par questions et ces questions vont
forcément être assez nombreuses, tout en essayant d'être le
plus concis possible. D'abord, j'aimerais savoir, premièrement
c'est la première question que je pose combien de maisons ont
finalement été achetées et constituent, font partie
appelons ça comme ça du complexe de restauration de Place
Royale? A ce jour, combien y en a-t-il et est-ce que les achats sont
terminés?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Environ 60 maisons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Environ 60 maisons.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ces maisons sont, soit achetées ou en
négociation d'achat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a encore des négociations pour
achat de maisons?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La majorité sont en train de se
terminer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que toutes les maisons qui se
trouvaient dans le quadrilatère défini par la Loi de Place Royale
sont achetées? Je sais qu'on a dû acheter d'autres maisons qui
sont venues s'ajouter, qui ont élargi un peu le secteur de Place
Royale.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, nous n'avons pas élargi le secteur,
M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous n'avez pas élargi le secteur?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. Il reste même quelques maisons
à acquérir dans l'arrondissement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans l'arrondissement de Place Royale.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, il y a...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y en a deux effectivement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il reste encore quelques achats à
faire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y en a aussi qui sont présentement en
litige devant la Régie des services publics.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, je sais. Combien de maisons ont
été mises en chantier, enfin de combien de maisons a-t-on
commencé la restauration ou a-t-on terminé la restauration?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y en a quinze environ, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quinze environ. Le ministre pourrait-il me
dire, ou le fonctionnaire responsable de Place Royale pourrait-il nous faire la
genèse de la procédure que l'on a suivie pour l'engagement des
archi-
tectes. Quels ont été au départ les architectes? Au
début, il y avait eu M. Cantin qui devait faire les relevés
techniques, tous les relevés, et par la suite, quelles sont les
maisons...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, évidemment
ça s'est passé avant que je n'arrive au ministère...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, je comprends, madame.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... je sais que M. Picard a probablement tous les
renseignements. Peut-être pourrais-je lui demander de donner ces
renseignements au député?
M. le Président, les renseignements que nous avons donnés
l'an dernier sur les maisons d'architectes qui ont été
engagées pour les contrats de Place Royale sont toujours valables car il
n'y a eu aucun autre architecte-conseil d'engagé depuis ce
temps-là. Il s'agit donc des maisons Dorval et Fortin; La Roche, Ritchot
et Déry; Lavigne et Marquis; et Dupéré.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les maisons actuellement en chantier
de restauration. Combien y a-t-il de chantiers qui sont terminés? Si on
peut parler de fin de chantier quand on est dans un travail de restauration,
c'est toujours assez long.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a deux maisons qui sont terminées et
qui sont habitées à l'heure actuelle par des résidants de
Place Royale; il y a quatre maisons qui doivent être terminées
dès le début de la saison touristique pour visite par les
touristes et les gens qui sont intéressés à Place Royale.
Dans le courant de l'été, il y aura quatre autres maisons qui
seront complétées. Ce qui fait un total de dix dans le courant de
l'été.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dix dans le courant de l'été.
Maintenant, M. Picard, le chantier comme tel, compte tenu de la programmation
que vous avez faite, sera terminé quand pour le complexe de Place
Royale, tout l'arrondissement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En 1977. Si le programme est suivi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quelles ententes en êtes-vous
arrivés avec les citoyens qui habitaient l'arrondissement de Place
Royale? Est-ce que ces gens ont été déplacés?
Est-ce que des gens ont manifesté l'intention de se réinstaller
Place Royale? Et quelles conditions leur fera-t-on?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au départ, il y a eu la formation d'un
comité de citoyens, en novembre ou décembre 1970. Nous sommes en
pourparlers constants avec lui. Le ministre
François Cloutier avait d'ailleurs nommé deux
représentants du comité de citoyens au comité consultatif
de Place Royale afin que le dialogue soit plus continu. Les gens du
comité de citoyens désirent, pour la plupart, revenir demeurer
Place Royale lorsque la restauration sera terminée. Il y a même
des anciens paroissiens, par centaines, qui voudraient revenir Place Royale, ce
qui est d'ailleurs impossible. La promesse a été faite par le
ministre que la priorité serait donnée aux citoyens de Place
Royale d'y revenir lorsque la restauration sera terminée. De ce
côté, je crois que non seulement il y a dialogue, mais il y a
également entente sur à peu près tous les points.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. Picard, on parle dans ce
rapport du comité consultatif, d'une étude de rentabilité
des maisons de Place Royale. Est-ce que la société qui doit faire
une étude de rentabilité vous a fourni un rapport à ce
jour?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. C'est la société Pluram Inc.
Le rapport nous a été fourni.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est cette société Pluram
Inc.?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des économistes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cette société est-elle de
Québec ou de Montréal? Est-ce que c'est une société
nouvelle?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elle est de Québec. Elle n'est pas
nouvelle. Cela fait plusieurs années qu'elle existe. Elle a
énormément de contrats et elle en a d'autres ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans quel sens vont les recommandations de
cette société en ce qui concerne la rentabilité de Place
Royale? Qu'est-ce qu'on prévoit comme utilisation des lieux, par
exemple?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les étages seront transformés,
aménagés en logements, parce que ce sont déjà des
logements, et les rez-de-chaussée seront exploités pour le
commerce, à l'exception de sept ou huit maisons qui seront ouvertes au
public et qui seront, évidemment, un attrait touristique pour Place
Royale. La définition même de la restauration de Place Royale est
d'abord un apport culturel et un apport touristique pour la ville de
Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces maisons seront ouvertes au public. Mais
qu'est-ce que le public ira y voir? Des musées, des expositions?
Qu'est-ce qu'on mettra dans ces maisons?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est d'abord un centre d'accueil où les
gens pourront avoir certains services, c'est-à-dire toilettes, eau,
sièges, etc., ce qui a été demandé pendant tout
l'été dernier à Place Royale alors qu'on a invité
les gens à aller visiter et que personne ne pouvait même avoir un
verre d'eau. Il y aura la maison d'un marchand telle qu'elle existait au 18e
siècle qui sera aménagée pour le 15 juin ou le 20 juin.
Les voûtes de la maison Fournel seront un centre d'interprétation
de la restauration de Place Royale avec quelques éxpositions
archéologiques. La même chose ou à peu près existera
dans les voûtes des maisons Dumont et Milot où on montrera ce
qu'est l'archéologie historique, la façon dont nos
archéologues ont travaillé.
Finalement, dans les maisons LeBer-Charest il y aura des expositions
d'outils anciens et peut-être une partie de la collection
amérindienne du ministère. Il y aura également, un
programme audio-visuel, des films et des diapositives.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les projets à ce jour.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des projets pour l'été.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour l'été. Ce n'est rien de
définitif. C'est ce qu'on veut faire pour l'été, quitte
à revoir l'ensemble des projets à long terme. Pour ce qui est des
concessions ou de la location à des établissements de commerce,
quelles ont été les recommandations de cette
société, qui vous a fait rapport?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les recommandations sont, évidemment, de
procéder de la même façon que pour un centre d'achats,
c'est-à-dire les baux les plus modernes qui soient. Il s'agit d'un prix
au pied carré avec participation aux revenus des commerces.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'à votre connaissance, M.
Picard, ne s'est pas formée une société qui s'appellerait
la Société des cinq associés et qui semble-t-il, en
mènerait passablement large en vue d'obtenir les concessions des
établissements de commerce?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est la première nouvelle que j'en
ai.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il faudra vous renseigner auprès du
ministère des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives afin de voir s'il n'y a pas telle société qui
existe?
Pour ce qui est de la location des étages où il y aura des
logements, vous avez dit tout à l'heure vous me corrigerez si je
me trompe que l'on donnera priorité aux anciens locataires. A
quelles conditions, c'est-à-dire à quel prix moyen ces logements
ont-ils été évalués par la société
qui vous a fait un rapport de rentabilité?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La Société Pluram n'a pas
considéré qu'il s'agissait de réinstaller les gens de
Place Royale dans ces logements. La Société Pluram nous a donc
fourni des taux ou des tarifs qui dépassent évidemment les moyens
des gens de Place Royale. Il a fallu réétudier les taux que nous
pouvions charger aux résidants de Place Royale, premièrement,
pour envisager leurs possibilités et deuxièmement pour aussi
considérer notre rentabilité approximativement. A ce moment les
profits baissent énormément. Il reste que nous sommes
arrivés à un point de rencontre qui a satisfait les citoyens de
Place Royale, pour le moment, et nos besoins de rentabilité. Des tarifs
avaient déjà été suggérés par les
résidants de la place, par le comité des citoyens qui nous
suggéraient de louer à $20 la pièce. C'était
peut-être, et j'admets que c'est probablement un très bon tarif
pour des logements de sept pièces, sept pièces et demie ou six
pièces et demie. Il faut tout de même considérer que, pour
un logement de trois pièces, cela devient très bon marché,
parce que ces trois pièces sont assez luxueuses, évidemment, et
très grandes. Nous avons donc fait adopter par le comité des
citoyens une moyenne qui part de $20 par pièce mais qui monte
jusqu'à $40 par pièce pour un trois pièces. Cela a
été approximativement ce qui a été
accepté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que déjà vous avez une
idée du nombre de personnes qui manifesteraient le désir de se
réinstaller à Place Royale?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Environ 150 familles qui ont déjà
résidé là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et de ces 150 familles, croyez-vous qu'elles
seront toutes capables de faire face aux obligations qu'imposerait la location
à Place Royale?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a pas de place pour 150 familles à
Place Royale. Actuellement il y a 75 familles environ. Nous comptons les
réintégrer à Place Royale. Des familles vont
peut-être trouver un peu sévères nos règlements mais
il n'est pas question de les appliquer rigidement. Il sera peut-être
possible d'en discuter dans le temps mais le problème ne s'est pas
posé encore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces règlements portent sur les tarifs
et, j'imagine, sur l'utilisation des lieux? Est-ce qu'on permettra, je vais
prendre un exemple banal mais assez concret, dans ces maisons de Place Royale
l'installation de laveuses et sécheuses.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est prévu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est quand même un problème
parce que ce sont de vieilles maisons. Ce sera possible pour ces gens d'avoir
toutes les commodités qu'on trouve dans un appartement moderne, sous
surveillance, évidemment, du ministère lorsqu'il s'agira
d'installer lesdits appareils électro-ménagers ou autres dans les
logements qu'on veut louer?
M. le Président, je pose toutes ces questions. Elles ont l'air un
peu chinoises, mais ce sont des cas très pratiques, très
concrets. On déplace des gens; il y en a qui veulent se reloger
là, ce que je trouve très normal.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, nous avons des projets
pour les familles que nous pourrons reloger à l'intérieur du
secteur et qui pourront les satisfaire. Evidemment, je ne puis aujourd'hui les
rendre publics. Mais nous pensons à les reloger tout près de
Place Royale, à un endroit qui pourrait répondre à leurs
espérances de revenir dans le quartier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a, à ce jour, des baux
qui ont été signés avec le ministère au sujet de
Place Royale pour l'utilisation de maisons qui seraient habitables dès
maintenant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a des baux qui ont été
signés par des locataires mais qui ne sont pas rendus au ministre. Ces
baux étaient temporaires et ils sont négociés. Nous avons
refait le bail parce qu'il y avait des clauses qui n'étaient pas au
goût, et avec raison, des comités de citoyens. Nous avons donc
refait le bail. Certains ont signé le nouveau bail qui sera porté
à l'attention du ministre pour signature, la semaine prochaine,
probablement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des établissements de
commerce qui ont signé des baux avec Place Royale?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas encore. Les négociations sont assez
avancées dans plusieurs cas et les baux seront signés d'ici
quinze jours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des établissements de commerce
de quelle nature? A part les restaurants?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le premier bail, le premier locataire qui nous
intéressait est un commerce banal qui est sur la place et que nous
déplaçons. Il s'agit d'une parfumerie ou d'une tabagie. On
appelle ça une pharmacie dans la place.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a d'autres baux qui doivent
être signés bientôt?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Commerciaux?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Commerciaux.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a d'autres baux qui sont en
négociation. Il y a aussi des propositions qui sont demandées
pour des commerces plus luxueux, disons plus immenses.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'agit de boutiques plus
spécialisées présentant un attrait?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ceux qui sont en négociation sont
plutôt des brasseries ou des petits restaurants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des antiquaires, enfin des
boutiques-librairies, ainsi de suite, oeuvres d'art?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a trois antiquaires sur la place mais aucun
n'est en négociation pour un nouveau local.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voilà un ensemble de renseignements qui
sont relativement satisfaisants; on verra ce que cela donnera quand la machine
sera vraiment en marche. Je ne sais pas si on peut y passer tout de suite,
parce qu'à l'article 9, il y a les: Achats, construction et
transformation d'immeubles. J'aimerais savoir ce qu'a coûté
jusqu'à présent la Place Royale en honoraires d'architectes,
d'ingénieurs, ainsi de suite. Quelles sont les firmes qui...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Depuis le début jusqu'à maintenant,
incluant la maison Chevalier-Fournel, le coût en achat de terrains,
$2,663,888.57.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela comprend les achats de terrains?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, et les propriétés. Pour les
entrepreneurs, il y a une somme de $3,564,457.27, et maintenant, les honoraires
des architectes, ingénieurs, évalua-teurs, avocats, notaires,
conseillers, pour un total de $694,663.14. Il y a, à traitements et
salaires pour le personnel du bureau et cela comprend également
les archéologues, les historiens $234,307.37. Les autres
dépenses, fournitures de bureau et le reste pour $28,650.79, pour un
total de $7,185,967.14.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A ce jour.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, dont $3 millions dans l'année.
$3,049,937 pour l'exercice 71/72.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Evidemment, madame il est toujours difficile
d'apprécier de façon équitable le coût que
représentent ces travaux. Le montant à prime abord me semble
énorme. Par ailleurs si on regarde l'arrondissement, il est
lui-même très important. Et je sais, pour m'en être
occupé assez longuement, quels sont les accidents de parcours qui
peuvent survenir lorsqu'on commence la restauration d'une maison historique. On
frappe un mur là où on ne savait pas qu'il y en avait un, une
cheminée qui était masquée depuis x années, ainsi
de suite. Il y a une série d'imprévus qui sont extraordinaires;
même les entrepreneurs ne veulent pas prendre cela à forfait, ils
exigent de travailler à la pièce, parce qu'ils connaissent les
risques de l'entreprise. J'avais, lors de l'examen de certains engagements
financiers, à la commission des engagements financiers, fait des
représentations assez sévères à M. Picard, de
même qu'à M. le sous-ministre Frégault. Je ne veux pas
reprendre ce débat; il reste dans mon esprit, évidemment beaucoup
de doutes et je me demande si c'est le moment d'asticoter si je puis me
permettre le terme chacun des fonctionnaires qui ont eu affaire à
cela pour obtenir le supplément de renseignements qui me manque pour
porter un jugement, une appréciation de l'entreprise et de ses
coûts.
Je me réserve le droit d'y revenir. Mon collègue de
Richmond invoquait, hier, la possibilité de demander une enquête
sur le cas de Place Royale. Sans aller jusque là, je dois informer le
ministre que certains faits je ne voudrais accuser personne ni laisser
planer quelque soupçon que ce soit ont été
portés à ma connaissance, qui nous obligeront à demander,
un peu plus tard, quand les travaux seront plus avancés, une ventilation
beaucoup plus précise, beaucoup plus détaillée de
l'opération Place Royale. Je suis inquiet, pour ma part.
D'autre part, je connais l'importance et la difficulté de ces
travaux. Jusqu'à présent, je n'aurais pas de raison de
déclarer que la Société de Place Royale n'a pas accompli
son mandat avec objectivité, honnêteté et
équité, mais le gouvernement comme tel devra, à mon avis,
nous rendre des comptes beaucoup plus précis lorsqu'on aura
dépassé un certain stade qui nous permettra de voir ce que
représentera, en termes de coût, l'entreprise de Place Royale. Il
reste également tout ce problème de l'utilisation des lieux, leur
rentabilité. Il y a aussi le problème, qui est à mon avis
un problème très important, de la relocalisation des citoyens de
Place Royale à l'intérieur de la zone, de l'arrondissement de
Place Royale.
M. le Président, je conclus à ce chapitre en disant que
s'il s'agit d'une très belle, très grande entreprise, le
coût en est très important. Nous n'avons pas suffisamment de
détails pour porter un jugement équitable, qui rende justice
à ceux qui sont mêlés à l'entreprise, mais je crois
que l'an prochain le ministre sera en mesure, comme je le disais tout à
l'heure, de ventiler davantage l'opération Place Royale, de sorte qu'il
nous sera possible, à ce moment-là, de porter un jugement de
valeur sur ce qui s'est fait et sur ceux qui ont travaillé à
l'aménagement du complexe Place Royale.
Ce que je souhaite, c'est que l'on procède le plus rapidement
possible afin que l'on puisse jouir des avantages tant les gens de
Québec que tous les touristes qui viennent nous voir de ce
merveilleux arrondissement historique qui est la zone de Place Royale.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, j'aurais peut-être
quelques remarques à faire. Les inquiétudes qui ont
été soulevées par le député de Chicoutimi,
je les ai partagées également, lorsque je suis arrivée au
ministère. Pour peu que je m'enquérais de la situation, on me
parlait des coûts excessifs, etc., etc. J'ai donc pris des mesures pour
apporter un contrôle. Entre autres, j'ai demandé à un
urbaniste de Montréal, M. LaHaie, qui est bien connu, de se rendre sur
place et d'étudier certains problèmes que nous avons, par exemple
de coûts excessifs.
Je lui ai demandé de prendre connaissance des rapports, d'une
part, de Jean Cimon, sur l'aménagement de Place Royale, et d'autre part,
de Pluram, sur la vocation et la rentabilité de Place Royale.
Il y a effectivement un rapport préliminaire qui m'a
été remis et je crois que, à la lumière d'un
rapport plus complet et final, il y aura possibilité d'apporter une
grande amélioration au niveau de l'administration de cette place.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Effectivement, ce que j'ai fait récemment,
ce fut d'envoyer une lettre à M. Picard qui, comme on le sait, est
coordonnateur de Place Royale. On sait qu'au début c'était une
expérience considérable que cette reconstitution de la Place
Royale et il est vrai que les travaux se faisaient à "cost plus". C'est
sûrement ce qui explique en partie le coût très
élevé.
J'ai cependant pris des décisions, en ce qui concerne certaines
des maisons qui ne sont pas des restaurations intégrales, où il y
a seulement la façade. Et afin que le coût soit plus
réduit, j'ai donné des instructions pour que, dans le cas par
exemple de plusieurs de ces maisons, de dix de ces maisons, on établisse
des plans et devis complets et qu'on demande des soumissions publiques à
prix forfaitaires.
Je pense que c'est une façon de réduire le coût. Un
rapport préliminaire de M. LaHaie permet d'être optimiste, en ce
moment, en ce qui concerne la Place Royale, parce qu'il fait remarquer qu'en
dépit des conflits de personnalité, il est moralement convaincu
qu'il sera possible de rallier tous les esprits autour des solutions et que ces
solutions, nous les aurons évidemment dans son rapport final.
Il y a un point dont il me fait part et je pense qu'il serait
peut-être bon de le rendre public, pour les membres de cette commission.
Il me dit qu'il retire, de l'examen des documents et de la consultation des
personnes impliquées jusqu'à maintenant, une impression
très nette que les seules erreurs d'interprétation
qui ont été faites, si on peut parler d'erreurs, sont
attribuables, dans bien des cas, à l'ardeur et à l'enthousiasme
de chacun.
Il prétend, dans la conclusion d'un rapport comme
celui-là, que ce n'est pas tous les jours qu'on peut porter un tel
jugement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait déposer
je demande ici à la commission la permission de les faire
inscrire au journal des Débats tous les documents à ce
jour ventilés sur les coûts de l'opération Place
Royale?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons ici, M. le Président, un
tableau qui donne tous les détails de la dépense, à ce
jour. C'est la ventilation complète de la dépense, à ce
jour.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a plusieurs tableaux: achat de
propriétés et le reste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... ce document pourrait être
déposé et inscrit au journal des Débats?
M. LE PRESIDENT: Si on pouvait en passer à chacun des
députés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des documents qui vont
éventuellement être publiés dans les comptes publics, mais
peut-être pas sous leur présente forme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourra nous en faire
faire la distribution?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, personnellement, je n'ai aucune
objection.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais que ce soit inscrit au journal des
Débats, parce qu'il y a beaucoup de gens qui sont
intéressés à connaître, à moins que tout
soit...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des tableaux absolument complets, qui
donnent tous les coûts, à ce jour. Cela se termine
évidemment au 31 mars 1972.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Madame n'a pas d'objection à ce que ce
soit inscrit au journal des Débats?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Que je vous ferai distribuer ces tableaux? Pas du
tout.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, ce n'est pas ça que je demande. Je
demande que vous nous distribuiez les tableaux et que ces tableaux apparaissent
en annexe au journal des Débats.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme tels, je n'aurais pas d'objection mais,
étant donné que ça paraîtra dans les comptes
publics, je pense bien, en somme, que ça servira les mêmes
fins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les comptes publics, ça arrive toujours
en retard.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, non pas que...
j'espère que nous n'avons rien à cacher, mais le publier comme
ça et sortir du contexte certains des renseignements qui apparaissent,
je pense que ce serait injuste. Cela me parait vraiment... il faut que ce soit
audité d'ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'argument du contexte est un bon argument. Je
me satisferais pour l'instant...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois que M. Picard...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... d'un dépôt.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... a peut-être quelque chose à
ajouter là-dessus.
Je voudrais qu'à la suite des remarques qui ont été
faites, et qui ont porté surtout sur le coût exorbitant
j'ai entendu le coût exorbitant des travaux on vous dise une
chose: Nous avons deux seuls barèmes au Canada sur lesquels nous pouvons
comparer les coûts de restauration à la Place Royale. Le premier,
c'est la commission Viger à Montréal, et le second, c'est la
restauration de Louisbourg. Dans les deux cas, nous sommes
énormément inférieurs au coût unitaire de ces deux
projets.
La restauration ne se compare pas à de la construction. Je crois
que c'est une chose qu'il faut que tout le monde admette.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va de soi.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Merci, M. Picard.
M. CHARRON: ... de Place Royale, quel est le rapport entre la
Société de la Place Royale et la Commission des monuments
historiques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pardon? M. CHARRON: Quel est le rapport?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le rapport de la commission?
M. CHARRON: Non, les relations des autorités, si vous voulez.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela a été
séparé.
M. CHARRON: Est-ce que, légalement, la Commission des monuments
historiques ne garde pas une autorité quelconque sur le pro-jet?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je vais demander à M. Picard de
répondre.
Est-ce que vous parlez du Service des monuments historiques ou de la
Commission des monuments historiques?
M. CHARRON: Je parle de la Commission des monuments historiques.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La Société de Place Royale est
soumise aux décisions de la Commission des monuments historiques, comme
tout organisme dans la province.
M. CHARRON : Donc, est-ce que nous pouvons dire que l'autorité
suprême sur le projet de restauration de Place Royale demeure la
Commission des monuments historiques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CHARRON: Est-ce à dire que toutes les signatures
légales devant accompagner les décisions viennent de la
Commission des monuments historiques ou du ministre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elles viennent du ministre. Il y a une
délégation.
M. CHARRON: Et au conseil d'administration de la Société
de Place Royale, est-ce qu'il y a des représentants nommés par la
Commission des monuments historiques? Est-ce qu'ils ont tous été
nommés par la Commission des monuments historiques ou en consultation
avec la Commission des monuments historiques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ils ont pu l'être en consultation,
mais...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La loi prévoit les mécanismes de
nomination.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, la loi les prévoit et c'est le
ministre qui les nomme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il doit y en avoir un de la ville de
Québec, un autre de la Chambre de commerce, un du ministère et
les autres à la discrétion du ministre.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté. Catégorie 3.
Adopté. La catégorie 4 est suspendue. Catégorie 5.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, un instant s'il vous
plaît.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5. Adopté. Catégorie 7.
Adopté.
Article 9: Achat, construction et transformation d'immeubles y compris
ameublement et équipement.
Achat, construction et transformation
d'immeubles
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces montants sont évidemment pour les
monuments historiques, à l'article 9?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La Place Royale et les monuments historiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La Place Royale et les monuments historiques.
A partir des chiffres que vous nous avez donnés tout à l'heure,
lorsque nous avons examiné les deux...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Peut-être que je pourrais donner les
dépenses en immobilisation pour 71/72. Pour la Place Royale,
$3,049,937.30 millions; les monuments historiques, $290,519.72; le
Conservatoire de musique de Québec, $1,026,333.92; le Grand
Théâtre de Québec, $372,120.77 soit un total de
$4,738,911.71.
Il y a une contribution du gouvernement du Canada pour la Place Royale
qui est de $1,409,553.35 pour l'année 70/71 et de $1,770,446.65 pour
l'année 71/72, soit un total de $3,180,000. Il y a un montant
additionnel de prévu, qui est également une contribution du
gouvernement central, pour les études de rentabilité et
d'urbanisme de Pluram Inc. et de Jean Cimon. C'est $50,000 dont $39,498.04 ont
déjà été reçus.
M. LE PRESIDENT: L'article 9 est adopté, ainsi que la
catégorie 15 de l'article 9. Il reste S 8, à la page 11:
Subvention à la Régie de la Place des Arts. Adopté Il
reste enfin les catégories 4, pour lesquelles je pense, les
renseignements ont été distribués à chacun des
membres de la commission. Est-ce qu'on peut considérer que les
catégories 4 de chacun des sous-articles et articles sont
adoptées?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En ce qui me concerne, j'ai examiné
attentivement, hier soir, ce document. Il s'agit évidemment de choses
qui font partie de l'administration courante du ministère, d'honoraires,
etc. Je fais ici l'observation que je faisais au ministre de l'Education et que
d'autres collègues ont faite avant moi ou après moi,
ça n'a pas d'importance quand nous soulignions à
différents ministres que le gouvernement devrait prendre toutes les
mesures nécessaires pour que les dépenses au titre de services
professionnels, honoraires, etc., soient réduites au maximum et qu'on
utilise au maximum également le personnel déjà en place au
ministère.
Il arrive toutefois que certains travaux, certaines études ou
recherches spécialisées exigent qu'on fasse appel à des
sociétés, à des individus en dehors des ministères.
Plus particulièrement, peut-être, au ministère des Affaires
culturelles où la diversité des secteurs d'activité fait
que l'on doit souvent avoir recours à des spécialistes de toute
nature. Il ne m'est rien apparu d'excessif dans tout cela.
Il y a une question que je me suis posée. Je n'ai vu
à moins que je fasse erreur aucun montant représentant les
honoraires payés aux membres du Conseil des arts du Québec.
Est-ce que ce conseil existe toujours? Est-ce qu'il s'est réuni?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'a pas siégé, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il est en train de
s'éteindre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La plupart des mandats sont expirés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre a l'intention de
recréer le conseil? De renouveler le mandat ou de transformer ce conseil
comme nous l'avions indiqué l'an passé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est possible qu'il y ait des changements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pose une question plus précise que
ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne donnerai peut-être pas de
réponse précise.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On a discuté à chaque
année le rôle, la vocation du Conseil des arts du Québec
qui voulait devenir, à toutes fins utiles, le ministère des
Affaires culturelles et distribuer lui-même les subventions à la
façon de celui qui existe à Ottawa. Nous nous sommes
opposés à ce genre de requête. Maintenant, le Conseil des
arts a-t-il encore une utilité, selon le ministre, ou faudra-t-il doter
le ministère des Affaires culturelles d'une sorte de conseil, de
comité, d'organisme consultatif de la nature de celui qui existe
à l'Education, c'est-à-dire le Conseil supérieur de
l'éducation?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il faut repenser cette formule.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il faut repenser cette formule. Et vous
n'écartez pas la possibilité de doter le ministère d'un
organisme consultatif qui pourrait être...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, à condition que cela demeure
consultatif.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il pourrait être mutatis mutandis un peu
comme celui qui existe à l'Education à savoir le Conseil
supérieur de l'éducation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur cela, je ne désire pas m'engager
aujourd'hui à donner une réponse au député.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais vous étudiez ce dossier.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, j'étudie le dossier. C'est pourquoi
je ne puis pas donner une réponse en ce moment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que ce ne sont pas des biens de main
morte, il va mourir complètement.
M. LE PRESIDENT: Les catégories 4 que nous avions retenues sont
adoptées.
Pour le bénéfice du journal des Débats, je dois
mentionner que les articles, les sous-articles et les catégories des
crédits du ministère des Affaires culturelles sont
adoptés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Avant l'adoption, je m'excuse M. le
Président, nous avons ici des renseignements. On a obtenu les
détails demandés relativement à la collection
Gérard Lortie, à savoir le coût de chaque tableau. A la
dernière page de ce document, on a dit qu'il y a un total de $126,000
mais cela a été négocié pour une somme de
$110,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce document sera déposé
également?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, j'ai les copies ici. Il est important de
mentionner ici pour les membres présents et également pour les
lecteurs du journal des Débats que la valeur des tableaux, la
majorité des tableaux, est de trois à quatre fois
supérieure au prix que nous les avons payés,
particulièrement pour les Bor-duas. M. le Président, je remets
les copies.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, madame, avant que vous ne
concluiez, je désirerais porter à votre attention le fait que je
n'ai pas abordé, à aucun moment, le problème de
l'Opéra du Québec. Voici pourquoi je n'ai pas voulu l'aborder.
C'est que je suis passablement au courant de ce qui s'est passé. Il
s'agit d'un organisme très jeune. Il a commencé sa
première saison cette année.
Il y a eu des modifications en cours d'année du conseil. On a
remanié la société qui s'occupe de l'opéra, on a
créé une direction artistique tricéphale, ce qui est fort
étonnant et inusité, ce que je n'admets pas, mais compte tenu
je ne dirais même pas de la puberté de l'organisme qui
s'occupe de l'opéra de son état encore
embryonnaire je ne veux pas engager de débat
là-dessus avant que de voir à l'usage, c'est-à-dire
après la saison qui va s'engager à l'automne dans quel sens va
l'opéra du Québec. Ce que nous en avons vu cette année est
satisfaisant...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'ailleurs, nous n'avons pas encore reçu
le rapport du président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour cela d'ailleurs que je n'ai pas
insisté sur ce sujet. Nous avons vu des représentations cette
année, chacun peut porter son jugement là-dessus. J'en ai vu deux
pour ma part qui étaient de bonne qualité. J'ai vu le programme
qu'on annonce pour la saison prochaine. Ce qui m'inquiète, c'est la
direction artistique, c'est le coût.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'ailleurs, je partage votre inquiétude,
M. le Président, je partage cette inquiétude et je crois qu'il y
aura des changements d'ici peu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le départ de M. Simoneau a
été aussi pour moi un choc. J'imagine que le ministère
voudra le récupérer à un endroit ou l'autre, parce qu'il
s'agit d'une valeur artistique de toute première importance au
Québec. Elles sont rares quand même. Il y a le problème du
coût aussi. Il y a le problème de l'accessibilité qui se
pose encore là. Comme l'organisme est jeune et que nous n'avons pas
encore de rapport, j'attendrai d'avoir les documents pour interroger le
ministre en une autre occasion.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le ministre a quelque chose à
ajouter?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. Conclusions
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, on pourrait
faire ici un long discours sur la situation, sur l'état du
ministère des Affaires culturelles. J'ai au départ fait certaines
observations générales, insistant sur le contentieux
constitutionnel. Je n'y reviens pas. Il y a un contentieux constitutionnel.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le ministère des Affaires
intergouvernementales n'a pas encore fait voter ses crédits, vous
pourrez peut-être revenir à la charge.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais il y a un contentieux constitutionnel
très important, nous l'avons évoqué, nous en avons
discuté à divers articles.
Il m'apparaît à moi que le ministère des Affaires
culturelles, qui a encore un très petit budget, risque d'être
dépassé par des initiatives qui proviennent d'un gouvernement
à une autre instance.
A l'occasion de l'étude du budget des Affaires
intergouvernementales, il me sera loisible de poser, au premier ministre et au
ministre responsable, des questions beaucoup plus précises à ce
sujet. Le ministère des Affaires culturelles maintient, dans l'ensemble,
ses politiques; il y a eu distraction de l'Office de la langue
française, ce qui est porté au passif du ministère.
D'autre part, le ministre considère comme un actif l'artisanat qui est
rapatrié au ministère des Affaires culturelles. Je suis
porté à penser comme elle, quitte, naturellement, à voir
ce que ça donnera dans l'ensemble.
Mon impression générale, c'est que le ministère des
Affaires culturelles marque, à l'heure actuelle, le pas, que son
activité est singulièrement réduite, que le
ministère souffre d'anémie que j'ose qualifier d'anémie
pernicieuse. Et je suis inquiet de l'avenir de ce ministère, compte tenu
de tout ce qui s'est dit et de ce qu'on entend dire. Je suis également
inquiet en raison de l'absence de dynamisme qu'a manifesté le
ministère au cours du dernier exercice financier.
Je me dis et je prie le ministre de ne pas prendre cela comme un
jugement sur son administration à elle qui ne vient que de commencer
...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Bref, pour que je ne m'offusque pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... que le ministère des Affaires
culturelles, instrument par excellence de la promotion culturelle de la
collectivité québécoise, est un grand malade et qu'il a
besoin d'injections de fonds d'abord, qu'il a aussi besoin d'une injection
d'enthousiasme, qui exigera de la part du gouvernement qu'on le mette aux soins
intensifs et, cela dès maintenant, pour qu'il puisse jouer le rôle
qu'on lui avait attribué au départ, au moment de sa
création.
Je le répète, il a marqué le pas cette
année, les politiques qu'on a annoncées sont très timides,
ce sont surtout des projets qui n'ont pas été formulés de
façon précise. Madame le ministre a été prudente et
je ne lui en ferai pas grief, mais je souhaite qu'elle reprenne la barre de ce
ministère avec force, énergie, vigueur et qu'elle
détermine chez ses collègues un mouvement de sympathie pour ce
grand malade qui pourrait fort bien, en un temps que je ne puis pas mesurer,
mourir de leucémie.
Ce sont là, madame, les conclusions que je veux faire très
brièvement en vous remerciant très cordialement de la
façon que vous avez répondu à nos questions et du ton que
vous avez gardé, ce qui ne nous surprend pas parce que nous avions
à traiter avec une dame. Je suis très heureux, quant à
moi, de ces échanges que nous avons eus avec vous ainsi qu'avec tous vos
collaborateurs que je remercie, de même que mes collègues, sans
oublier bien entendu mon collègue du Lac-Saint-Jean, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. BROCHU: M. le Président, quelques remarques simplement pour
mentionner que dans l'ensemble, pour ma part, j'ai constaté que les
politiques du ministère des Affaires culturelles demeuraient
sensiblement les mêmes que celles de l'an dernier. Evidemment, on a
souligné la possibilité de mettre de l'avant différents
projets qui, à mon sens, seraient d'importance capitale. J'espère
qu'éventuellement des sommes plus considérables pourront
être consacrées au ministère des Affaires culturelles
puisqu'il est un des éléments importants dans la
société. Je considère qu'il va falloir s'attarder aussi
sur un point qui a été discuté à différentes
reprises: celui de l'accessibilité à la culture pour une plus
grande partie de la population et peut-être repenser les moyens que le
gouvernement fournit pour permettre cette accessibilité, mais dans les
faits et à un niveau beaucoup plus grand.
De plus, il a été question aussi de présenter, l'an
prochain possiblement, le budget sous une autre forme. J'espère que
cette intention sera conservée pour permettre une approche beaucoup plus
facile et peut-être beaucoup plus fructueuse aussi de l'étude des
crédits.
Je remercie le ministre de sa participation et également de son
attitude au cours des débats qui se sont déroulés à
cette commission parlementaire. Je remercie également les hauts
fonctionnaires, les sous-ministres, responsables en matières culturelles
qui se sont déplacés pour apporter leurs connaissances aux
travaux de cette commission.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: M. le Président, tout au long de l'étude des
crédits, j'ai pris une attitude de silence que je n'avais pas
employée au cours des deux années précédentes
où j'ai été appelé à étudier les
crédits du ministère des Affaires culturelles. Et je m'en
voudrais de terminer sans expliquer pourquoi j'ai pris cette attitude.
Je veux expliquer cette attitude surtout à l'égard des
hauts fonctionnaires qui ont accompagné le ministre parce que je veux
les assurer que ce silence n'était pas absolument symbolique d'un
désintérêt ou encore moins d'un mépris que je
pourrais avoir pour le ministère des Affaires culturelles et pour le
travail qu'ils font, au contraire. Au cours des deux premières
années où j'ai été appelé, au nom de mon
parti, à étudier les crédits, la préparation que
nous y avions mise, le travail que nous avions fait à la commission, les
remarques que nous avions faites, les suggestions les plus modestes que nous
pouvions faire, nous nous sommes appliqués à les
présenter.
Je suis convaincu que, dans le for intérieur des gens qui
militent à l'intérieur du ministère des Affaires
culturelles actuellement, elles ont reçu un écho. L'écho
politique, lui, a été beaucoup moins fort. Et s'il est un
ministère qui est symbolique du cul-de-sac dans lequel s'enfonce le
Québec actuellement, je crois que nous en avons eu l'expérience
tragique au cours des trois derniers jours, l'étude des crédits
du ministère. J'accepte bien de fonctionner dans le système mais
quand le système devient à ce point stérile, je ne vois
pas pourquoi je gaspillerais de l'énergie que je peux utiliser
ailleurs.
Le ministère souffre actuellement d'une absence de leadership
politique incalculable et qui risque, pour paraphraser ce que vient de dire le
député de Chicoutimi, de le conduire à une mort lente.
Le ministre, malgré tous ses efforts, n'a réussi, devant
les quelques questions que nous avons tenté de poser et qui nous
décourageaient d'en poser d'autres, à nous prouver, sinon une
méconnaissance des dossiers, à tout le moins un manque
d'intérêt. L'absence de dynamisme politique qu'on pourrait
espérer à la tête de ce ministère devient grave pour
l'avenir de ces responsabilités. Le dynamisme qu'a manifesté le
ministre à d'autres postes des fonctions gouvernementales et que je suis
prêt à lui reconnaître aujourd'hui par exemple, au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche elle
admettra avec moi que l'évidence a été faite au cours des
trois derniers jours qu'elle ne l'a guère apporté au niveau du
ministère des Affaires culturelles. Je ne vous en fais pas blâme.
Vous n'êtes pas responsable du fait qu'au niveau de la direction du
gouvernement, on considère le fauteuil des Affaires culturelles comme le
fauteuil pour fin de carrière. Le ministère n'a jamais eu,
à travers les gouvernements successifs, l'attention qu'il
méritait. Je pense qu'il a atteint, aujourd'hui, le cul-de-sac de
l'irresponsabilité gouvernementale. On y a toujours mis des gens dont la
culture, les affaires culturelles étaient, appelons ça,
préoccupations secondaires et qui nécessitaient chez ces gens un
effort pour s'adapter au rôle qu'on leur confiait. Ou alors des gens dont
la préoccupation n'était que fictive et n'était qu'un
"flash" pour salon mondain.
M. le Président, à plusieurs endroits, les réponses
du ministre ont constitué, par leur forme évasive et par leur
manque de solidité, un appel au désintérêt. Qu'il
désintéresse la participation d'un membre de l'Assemblée
nationale à une commission parlementaire, ce n'est pas grave. Qu'il
désintéresse le Québec et les Québécois aux
initiatives du ministère des Affaires culturelles, ce l'est plus. Et
que, par contrepartie, à cause de sa faiblesse chronique maintenue par
décision politique du gouvernement, on ouvre ainsi la porte aux
initiatives fédérales, ce qu'à peu près à
chacun des chapitres on aurait pu violemment dénoncer, ça aussi
c'est beaucoup plus grave.
Je pense que si M. Gérard Pelletier devait, demain matin, mettre
la main sur le journal des Débats des crédits des Affaires
culturelles du
Québec, il obtiendrait facilement une augmentation des
crédits déjà élevés qu'il a obtenus du
gouvernement central pour venir piétiner dans un domaine que nous avons
à peine commencé, avec le ministère des Affaires
culturelles, à travailler.
Finalement, M. le Président, j'aurais pu, moi aussi, poser des
questions sur les noms des fonctionnaires ou sur les notes de piano ; j'aurais
pu, moi aussi, faire du spectacle pour les fonctionnaires avec une
habileté à reconnaître, pour couvrir un vide de
pensée par une multitude de mots.
M. le Président, je n'ai pas l'âge, ni surtout le sens du
ridicule, pour devenir, à mon tour, une force de nuisance à
l'intérieur de l'assemblée nationale. Merci, M. le
Président.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, les membres de cette
commission sont libres de porter jugement sur le ministre responsable,
après trois mois de direction au ministère. Remarquez que je ne
suis pas surprise des remarques du député qui m'a
précédée.
Evidemment, nous avons connu, au Parlement, toutes sortes de fins de
carrière. Il y a eu un de mes prédécesseurs, on aura
reconnu Pierre Laporte qui en a connu une, qui a été
prématurée, et c'est avec le genre de travail d'activiste et de
révolutionnaire qu'on a connu et qu'on continue â connaître,
qu'il arrive comme ça des fins de carrière
prématurées. Je l'ai dit à plusieurs reprises avant, je ne
considère pas, comme d'autres, la politique comme une fin.
Cependant, j'ai toujours aimé les postes où j'ai
travaillé, et si je ne les avais pas aimés, je ne les aurais pas
acceptés. J'envisage des choses quand même extraordinaires pour ce
ministère que je trouve absolument fascinant. Même si je l'ai
accepté avec beaucoup d'hésitation, je me rends compte qu'il y a
quelque chose à faire. Quand même on n'aurait pas tout l'argent au
monde, il reste la matière grise que nos artistes dans les
différents secteurs possèdent, ici au Québec, qui me donne
espoir.
Absence de leadership, M. le Président, je ne crois pas que ce
soit dans un concours oratoire que je gagnerais contre celui qui m'a
précédée. Et même contre mon
prédécesseur au ministère des Affaires culturelles, parce
que je dois dire qu'en l'écoutant, à certains moments, je me
disais, c'est de la pure poésie. Il s'exprime dans un français
châtié que je lui envie beaucoup. Il reste que j'aimerais
rencontrer les critiques des trois partis, dans un an, et là, s'ils
veulent porter jugement sur le travail que j'aurai fait, je crois que ce sera
plus juste.
Mais de toute façon, M. le Président, je ne suis pas ici
pour éterniser le débat. Je ne vais pas parler du
ministère agonisant et le reste, mais je me rends compte qu'il y a des
fonctionnaires ici et moi-même, à 1 h 30, nous avons faim.
Personnellement, je l'ai dit à plusieurs reprises d'ailleurs, j'ai
toujours aimé travailler dans le concret et je crois qu'il est temps
qu'il se fasse quelque chose. Je ne dis pas qu'il ne s'est jamais rien fait de
concret au ministère des Affaires culturelles, mais je considère
que c'est justement le temps d'agir dans le concret et ce ne sera jamais par
des beaux discours qu'on réglera les problèmes au
ministère des Affaires culturelles.
Je vous remercie, M. le Président, pour la façon dont vous
avez dirigé les débats. Je remercie en particulier deux de mes
collègues qui se sont comportés d'une façon absolument
élégante et civile. Je remercie également les
fonctionnaires qui m'on entourée, qui m'ont aidée, qui m'ont
apporté un tas de renseignements que j'admets ne pas connaître
tous. Je les remercie et je leur demande, par cette même occasion, alors
qu'on a entendu toutes sortes de conclusions pessimistes, de m'aider à
travailler dans ce ministère qui est effectivement, non pas au point de
vue budgétaire, mais au point de vue de la pensée, l'un des plus
importants du Québec. Nous sommes la province, de tout le Canada,
où il y a le plus de dynamisme dans les différents secteurs que
nous avons étudiés et je suis très fière pour ma
part d'être à la direction de ce ministère. Ils peuvent
être assurés que je continuerai à travailler en
collaboration avec eux et je suis persuadée que, tous ensemble, il y a
moyen de faire progresser la culture au Québec, si l'on s'accorde sur
une définition du mieux-être des Québécois.
Je n'ai rien à ajouter. Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Je remercie les membres de la commission, et Mme le
ministre, de la façon dont les débats se sont
déroulés. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 25)