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Commission permanente de l'éducation,
des affaires culturelles et des communications
Etude des crédits du Haut-Commissariat à
la jeunesse,
aux loisirs et aux sports
Séance du jeudi 8 mai 1975
(Vingt heures dix-huit minutes)
M. Kennedy (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
Nous avons quorum et la commission de l'éducation, des affaires
culturelles et des communications se réunit pour étudier les
crédits du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports. Je voudrais apporter les changements suivants: M. Phaneuf remplace M.
Cloutier, M. Caron (Verdun) remplace M. Déom (Laporte) et M. Fraser
(Huntingdon) remplace M. Parent (Prévost); et qu'on ajoute le nom de M.
Bellemare (Rosemont) et de M. Boudreault (Bourget) comme membres de la
commission.
M. le ministre, si vous avez des remarques d'ouverture à faire,
la parole est à vous.
M. Léger: M. le Président, avant, je voudrais
confirmer qu'on est d'accord, pensant que plusieurs ont des engagements, pour
terminer à 10 heures ce soir.
Le Président (M. Kennedy): Si on a l'unanimité, on
terminera à 10 heures.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Kennedy): Cela nous permettra de voir la
troisième période.
M. Caron: On est travaillants, le soir d'une partie de hockey,
des sportifs comme nous autres.
Exposé général de M. le
ministre
M. Phaneuf: M. le Président, mes chers collègues,
à titre de responsable de l'administration des programmes Formation du
sport et Développement des loisirs, je suis particulièrement fier
de pouvoir analyser avec vous les progrès réalisés
jusqu'ici, bien sûr, mais surtout de mieux évaluer les efforts
constants et toujours accrus faits par le gouvernement du Québec pour
assurer le développement de ce secteur devenu très important dans
nos activités quotidiennes.
Le rythme de vie moderne nord-américain, où l'automation
réduit l'effort humain à sa plus simple expression, souvent nous
impose certains impératifs visant à canaliser les énergies
de chacun vers un mieux-être personnel et collectif. Le Haut-Commissariat
à la jeunesse, aux loisirs et aux sports cherche à atteindre cet
idéal en facilitant l'accessibilité, pour tous les
Québécois, aux différentes formes de loisirs, qu'ils
soient culturels, sportifs, scientifiques ou récréatifs.
Sur un budget total de $34,318,900 qui est affecté à la
réalisation de ces deux programmes, 89.15% de ces crédits sont
prévus pour l'octroi de subventions à des organismes
privés et publics, la différence étant affectée
à l'administration du haut-commissariat.
Nous n'avons plus à faire la preuve de la nécessité
pour l'Etat de soutenir financièrement et techniquement tous les efforts
des nombreux bénévoles car ils sont encore très nombreux,
en dépit de ce qu'on voudrait laisser croire.
L'importance de reconnaître et d'encourager l'esprit d'initiative
et le dynamisme de tous les individus et organismes dédiés
à la cause se traduit pour l'Etat par une assistance financière
accrue d'année en année, comme c'est le cas pour le
Québec, depuis quelques années. Les résultats obtenus
jusqu'à maintenant sont plus que satisfaisants et augurent bien pour
l'avenir.
Nos programmes sont analysés par les autres provinces et nos
méthodes de travail sont devenues un modèle que l'on tente
d'implanter selon les besoins de chacune en vue de résultats probants et
rapides. Avant de nous plonger dans l'étude de ces crédits, je
tiens à vous signaler que le total de $34,318,900 constitue, par rapport
à l'année précédente, une augmentation de
65.4%.
Par rapport au total des crédits budgétaires du
gouvernement du Québec, cette proportion passe de .29% en 1974/75
à .42% en 1975/76. C'est une progression importante, bien sûr,
mais à notre avis, il faudra la maintenir et peut-être même
l'accentuer encore au cours des prochaines années.
On n'a presque rien changé à la structure des programmes
qui avait été soumise lors de la présentation des
crédits budgétaires de l'exercice financier de 1974/75. Nous nous
retrouvons donc avec les deux mêmes programmes et les composantes
demeurent identiques, à savoir pour le programme 15, Promotion du sport,
nous avons deux éléments qui sont les suivants: assistance aux
organismes sportifs et organisation et préparation des
compétitions sportives.
Quant au programme 16, Développement des loisirs, il se compose
de cinq éléments: le développement des activités
socio-culturelles, le développement des activités de plein air,
le soutien au fonctionnement des organismes locaux et régionaux, le
développement des équipements récréatifs et
l'administration du haut-commissariat.
Bien sûr, certaines activités ont dû être
modifiées pour nous permettre de mieux définir la portée
de chacun des programmes qui sont ou en voie de réalisation ou
proposés pour réalisation en cours d'exercice. Le tableau
comparatif des prévisions budgétaires en annexe permettra de
mieux cerner tous les éléments qui les composent.
Les priorités pour l'exercice de 1975/76, en tenant compte des
besoins qui ont été identifiés, le Haut-Commissariat
à la jeunesse, aux loisirs et aux sports a retenu et entend favoriser
certains projets jugés prioritaires au détriment d'autres, tout
aussi valables peut-être, mais dont la réalisation
immédiate ne nous a pas paru aussi évidente.
Ainsi donc, dans le cadre du programme 15, Promotion du sport, nous
avons identifié quatre
priorités que nous vous signalons. Premièrement, la
consolidation définitive des organismes régionaux unisports et
multisports, où les sommes investies sont portées de $2,393,500
en 1974/75 à $4 millions en 1975/76, pour une augmentation substantielle
de l'ordre de $1,606,500.
Deuxièmement, le soutien aux organismes de conditionnement
physique et la mise en place d'équipements et de programmes susceptibles
d'améliorer la condition de vie des Québécois. Pour ce
faire, nous entendons y consacrer une somme de $950,000 de nos crédits
comparativement à $143,500 en 1974/75, soit une addition de plus de
$800,000.
Troisièmement, l'élargissement du soutien à
l'élite sportive, jusqu'ici réservé aux athlètes de
pointe des disciplines olympiques pour I976, nous amène à la
création de l'Institut des sports qui sera appelé à
perpétuer le travail si magnifiquement amorcé par les membres de
Mission Québec 76 dont le mandat se termine avec la fermeture des Jeux
de Montréal. Les sommes affectées à cette priorité
passent donc de $1,182,400 en 1974/75 à $2,750,000 en 1975/76 pour une
addition importante de quelque $1,570,000.
Quatrièmement, l'assistance à des clubs locaux de sport
(scolaires et municipaux) afin de favoriser l'encadrement du pratiquant sportif
à partir de la base et à toutes les étapes de son
développement. L'imputation d'une somme de $2,150,000 à
même nos budgets de l'exercice 1975/76 nous paraît minime en
comparaison des avantages multiples du développement rationnel de cette
activité. Le projet avait été initié au cours de
l'exercice 1974/75 avec une somme de $200,000 d'où une affectation
additionnelle de $1,950,000.
En ce qui a trait au programme 16, Développement des loisirs,
nous avons retenu trois priorités qui nous paraissent indispensables
pour assurer une meilleure consistance aux politiques déjà mises
en oeuvre et favoriser une participation plus active des grands
intervenants.
L'accent est mis sur l'assistance à apporter aux organismes
publics sous forme d'engagement de personnel de cadre compétent,
l'organisation de stages spécialisés et la participation à
l'implantation d'équipements divers qui vont des canots-kayaks aux
complexes sportifs et récréatifs en passant par la construction
de piscines, d'arénas et l'achat d'appareils
spécialisés.
Ces équipements variés nécessiteront, pour
l'année en cours, des investissements de l'ordre de $5,300,000
comparativement à une somme de $3,358,800 en 1974/75, soit une
augmentation de près de $2 millions.
Au chapitre de l'assistance aux organismes publics, locaux,
régionaux et provinciaux, vous noterez une dépense prévue
de $4,800,000, comparativement à $4,178,300 pour 1974/75, tandis que les
organismes de plein air s'accaparent une somme de $3,026,200 en regard de
$2,228,000 pour 1974/75.
C'est là une augmentation de plus de $1,400,000 qui nous
permettra d'intensifier l'action déjà entreprise.
Quant aux loisirs socioculturels, nous avons dû retarder certaines
étapes de leur développement en raison de réalités
budgétaires, mais il n'est pas dans nos intentions, pour autant, de
négliger les efforts fournis jusqu'à maintenant par tous les
intéressés. Au contraire, nous entendons y porter une attention
toute particulière au cours des années à venir.
Pour permettre la réalisation de tous ces projets, il nous faut,
évidemment, penser à une structure en ressources humaines qui
soit conforme aux exigences et réponde adéquatement aux besoins
reconnus. A cet effet, le Conseil du trésor a consenti une addition de
41 nouveaux employés aux effectifs actuels, les portant de 91 à
132. Ce chiffre inclut le personnel du cabinet du ministre, mais ne tient pas
compte de 34 occasionnels que nous prévoyons devoir engager en cours
d'opérations pour répondre aux impératifs du moment.
L'intensification de la recherche pure et l'instauration d'un service autonome
de communication sont deux éléments importants de l'augmentation
de près de $4 millions notée aux crédits de
l'exercice.
Les frais de fonctionnement du secrétariat administratif y sont
également pour une partie importante, $1,853,900, cependant que
l'augmentation réelle est moins élevée, les frais de
fonctionnement de ce secrétariat pour 1974/75 ayant été
imputés au programme 15, parce qu'administré par la
Confédération des sports du Québec, une bonne partie de
l'année.
Voilà donc les quelques notes explicatives que j'ai cru bon
d'ajouter à l'étalage de chiffres qui est devant vous. Il va sans
dire que je suis à votre disposition pour tout éclaircissement
additionnel que vous pourriez réclamer.
Le Président (M. Kennedy): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, au début de
l'étude des crédits du haut-commissariat, je pense qu'il serait
bon de souligner que nous sommes, dans le domaine des loisirs, sports, plein
air, jeunesse, à une période où les gens de ces milieux
sont de plus en plus inquiets. Ils sont inquiets parce que, devant l'attitude
du haut-commissariat et du gouvernement et d'autres ministères, ils ne
savent pas encore avec qui ils doivent transiger, qui est le responsable de
quoi et de quelle façon on pourrait établir une politique globale
permettant à tous ceux qui sont concernés par le domaine du
loisir et du sport d'élaborer eux-mêmes leurs politiques de
fonctionnement.
On sait qu'à la base on est de plus en plus structuré et,
plus on monte dans la hiérarchie de ceux qui dirigent, on est de moins
en moins structuré.
Je voudrais faire un petit historique de la situation. En juin 1972, par
trois arrêtés en conseil, le ministre de l'Education créait
le Haut-Commisariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, ce qui est
déjà une anomalie puisqu'une assise d'un domaine aussi important
que le domaine des loisirs et des sports faite uniquement par
arrêtés en
conseil, c'est quand même une assise plutôt
chambranlante.
Par la suite, il y a eu la formation d'un comité
interministériel de l'administration de la jeunesse, des loisirs, des
sports et du plein air, et, troisièmement, la formation d'un conseil
québécois de la jeunesse, des loisirs, des sports et du plein
air. Pour terminer, il y a eu la nomination de celui qui est actuellement
ministre d'Etat responsable du haut-commissariat, mais, à ce
moment-là, il avait été nommé adjoint parlementaire
du ministre de l'Education.
La deuxième étape a été une sorte de
préambule d'une politique ou une énonciation d'une politique du
ministre actuel qui déclarait, à l'occasion des Jeux du
Québec à Chicoutimi, que les activités socio-culturelles
sont les enfants pauvres des organismes de loisirs, mais que cela devra changer
et que c'est la volonté du nouveau titulaire responsable d'y voir.
Une troisième étape, dans les dix que je vais mentionner,
c'est en décembre 1972, quand le haut-commissariat crée le
service des activités socio-culturelles. C'était
déjà un premier pas pour réaliser les sujets sur lesquels
le ministre s'était prononcé quelques mois auparavant.
Une quatrième étape a été la nomination, en
février 1973, du ministre d'Etat à l'Education comme ministre
responsable du haut-commissariat. A ce moment-là, le ministre
déclarait son désir de consolider le domaine des loisirs, des
sports et de la jeunesse.
Un peu plus tard, en juin 1973, il y avait le fameux rapport du
comité interministériel de l'administration de la jeunesse, des
loisirs, des sports et du plein air. A ce moment-là, une des conclusions
était que le comité n'a pu faire l'unanimité autour d'une
seule option et il serait inutile, par ailleurs, de poursuivre plus avant ses
travaux. C'était donc une déclaration sur les difficultés
majeures de la prise de position d'une politique claire et définie du
gouvernement concernant la situation des loisirs, des sports et de la jeunesse
au Québec.
En avril 1974, après de laborieuses négociations et des
incitations violentes, on est arrivé à installer un
secrétariat administratif des organismes du sport, du plein air et du
socio-culturel. Cela a été une étape assez difficile pour
ceux qui l'ont vécue.
La septième étape c'était lorsque le ministre
actuel déclarait aux Jeux du Québec de Valley-field, concernant
les loisirs comme étant un tout: S'il est vrai que par souci
d'éviter des dédoublements d'interventions de l'Etat le transfert
de ce service aux Affaires culturelles a été envisagé
c'est-à-dire le domaine du socioculturel jamais cette
possibilité n'a dépassé les limites de la
possibilité.
Pour le moment, les gens disent: II n'y a pas de problème, on va
quand même garder tout ça sous un même toit. En octobre
I974, le ministre parlait d'un projet de loi d'un ministère des loisirs
qui devait être déposé sous peu. Et, en novembre I974, il y
a eu ce fameux affrontement au congrès du Parti libéral où
le ministre des Affaires culturel- les déclarait, et il le
répétait encore dernièrement à la commission des
affaires culturelles: Le rapatriement de certains dossiers du haut-commissariat
indique clairement cette volonté du ministère des Affaires
culturelles de couvrir toute la vie culturelle de la collectivité et de
rejeter totalement cette philosophie ou cette prétention que la culture
peut se diviser en grande et petite cultures. Il n'y a qu'une vie culturelle et
le ministère des Affaires culturelles a l'intention d'assumer la
totalité de cette dimension de notre vie collective. Le
développement des bureaux régionaux et du service de
développement régional du ministère connaît une
augmentation, etc.
Et on voyait, d'un côté, les affirmations du ministre des
Affaires culturelles et, de l'autre, le ministre responsable du
haut-commissariat disait: Le haut-commissariat, qui a été
créé comme un instrument complémentaire, a maintenant une
vocation qui lui est propre et qui sera bientôt confirmée par la
création d'un ministère, attendue depuis plusieurs
années.
Et on arrive après ça en janvier I975, où le
ministre parle entre autres il en avait parlé en décembre
aussi de la création d'une commission athlétique du
Québec. Finalement survint une décision, en février I975,
où les organismes du socio-culturel apprenaient que, sur quinze
dossiers, huit organismes membres de la Confédération des loisirs
du Québec se voyaient transférés au ministère des
Affaires culturelles comme responsabilité.
C'est là, et surtout devant les affirmations du ministre d'Etat
actuel au haut-commissariat, qui disait qu'il est impossible d'établir
une réelle politique des loisirs si on n'a pas au départ
consolidé tout ce qui touche l'aspect récréatif, l'aspect
des loisirs, du temps libre.
Je citerais peut-être ce que le ministre disait à ses
collègues alors qu'il affirmait que le loisir socio-culturel peut
être défini comme l'ensemble des activités d'ordre
scientifique, technique, artistique et social auxquelles les individus
s'adonnent par goût, en dehors de diverses nécessités et
contraintes de la vie, soit en particulier dans l'occupation professionnelle,
civique et familiale. Plus loin, il affirmait: En conservant il parle du
haut-commissariat sa juridiction sur le secteur socio-culturel, on peut
envisager que le ministère puisse avoir une politique globale des
loisirs.
C'est donc dire que si les dossiers qui ont été
transférés au ministère des Affaires culturelles ne sont
pas de la responsabilité du haut-commissariat, selon les dires du
ministre lui-même et je serais porté à l'appuyer
là-dessus, il est impossible d'avoir réellement une politique
globale des loisirs, de créer un ministère des loisirs. Un aspect
important du loisir est la partie récréative; on l'a même
défini le socio-récréatif plutôt que le
socio-culturel pour essayer de trouver un certain climat d'entente. Mail il y
en a qui ont des ambitions qui sont tellement fortes qu'ils empêchent
peut-être de réaliser, pour le grand bien des
Québécois, quelque chose de fondamental. Je pense que l'actuel
ministre d'Etat n'oserait pas le
dire, je ne lui demanderai pas de l'affirmer, mais je suis
complètement d'accord sur l'idée que les ambitions d'un autre
ministre peuvent empêcher la réalisation d'une politique globale
des loisirs au Québec et que la division des responsabilités
amène, c'est ce que je disais au début, une inquiétude
profonde dans le milieu socio-culturel.
J'ai visité les gens de ce milieu, j'ai rencontré les gens
responsables dans différents domaines du socio-culturel, du sport, des
loisirs, du plein air, et on se dit: Le grand problème, c'est qu'on ne
sait pas qui est responsable de quoi. A qui devons-nous demander telle ou telle
décision? C'est le problème majeur. Et il y en a un autre, c'est
que la division administrative des loisirs, du socioculturel, quand elle
relève du ministère des Affaires culturelles n'a pas la
même délimitation géographique que celle du
haut-commissariat quand on touche le socio-culturel actuellement défini.
Les gens ne sont pas dans le même territoire, ils ne relèvent pas
de la même région ni de la même hiérarchie
responsable.
On voit que ceci peut créer non seulement des inquiétudes
dans le milieu sportif et socio-culturel mais même auprès de
l'Opposition officielle.
Comment sommes-nous capables de poser les questions pertinentes à
un ministre responsable de n'importe quel ministère, on nous
répond toujours: Cela s'en vient dans une loi-cadre. On a parlé
de loi-cadre pour l'assurance-automobile. On ne peut rien faire tant que la
loi-cadre n'est pas déposée. On a parlé de loi-cadre dans
le domaine du loisir et du sport. Donc, on ne peut rien régler, parce
que la loi-cadre s'en vient. La loi-cadre ne s'en vient pas
immédiatement, M. le Président; il y a des obstacles majeurs
à cela. On nous a parlé de loi-cadre dans différents
autres domaines: une loi-cadre dans le domaine du livre. Alors, que voulez-vous
faire, quelle sorte de questions les gens de l'Opposition peuvent-ils poser?
Attendez, on ne peut rien faire; une loi-cadre s'en vient.
On est en train d'encadrer, tout simplement, l'Assemblée
nationale et d'empêcher celle-ci de fonctionner normalement, parce que
des grands projets de lois-cadres empêchent la reconnaissance quotidienne
de problèmes que nous vivons dans tous les milieux. Les ministres qui
pourraient ou qui désireraient avoir des politiques globales de loisirs
ou des politiques globales dans leur ministère sont eux-mêmes
retardés parce que cette fameuse loi-cadre, quelle qu'elle soit, est
toujours bloquée dans l'attente d'un consensus possible au conseil des
ministres.
M. le Président, devant cette attitude, quelles sont les
conséquences de cette dernière décision d'avoir
transféré les quinze dossiers et les huit organismes membres de
la Confédération des loisirs? D'abord, un morcellement du secteur
socioculturel n'est jamais un avantage pour l'élaboration d'une
politique globale en matière de loisirs. C'est impensable! La
création d'un ministère des loisirs devient de plus en plus
incertaine. On en a parlé avec grand fracas. On aime
répéter souvent la même chose dans le discours inaugural.
Cela fait plusieurs années qu'on en parle, mais cela ne va pas plus loin
que le domaine des idées, des intentions, des
velléités.
M. le Président, se référer à une seule
unité administrative gouvernementale est sûrement la voie qu'il
faut privilégier pour permettre aux organismes socioculturels et aux
loisirs, globalement, de se développer avec harmonie et
cohérence.
C'est un des aspects que je voulais traiter au départ,
l'incohérence du gouvernement actuellement, la difficulté de
s'entendre sur une responsabilité unique dans un domaine particulier
permettant d'établir une politique globale sur laquelle on pourrait se
fier.
Un autre point que je voudrais toucher, M. le Président, c'est le
quasi-désintéressement du ministre d'Etat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports, et spécialement aux sports, face à sa
responsabilité dans le domaine du hockey amateur. Il a
déjà dit avec grand fracas qu'il voulait faire une enquête
sur le comportement ou la situation de la violence dans le sport amateur, dans
le hockey amateur en particulier, mais, actuellement, nous vivons des moments
difficiles pour le hockey junior au Québec.
M. le Président, le hockey junior au Québec, c'est un
sport amateur. Les contrats que ces jeunes auront à signer
relèvent du droit civil, donc du Québec; les contrats du hockey
relèvent du domaine provincial. Actuellement, devant les attitudes, je
dirais absolument inacceptables, intransigeantes et même
dégueulasses des dirigeants de la Ligue nationale de hockey, de
l'Association mondiale de hockey devant l'Association canadienne du hockey
amateur et de l'Association de hockey amateur du Québec devant les
ligues juniors du Québec, de l'Ontario et de l'Ouest, il y a un conflit
qui ne peut pas se régler, parce que personne ne veut prendre le taureau
par les cornes.
Le ministère de la Santé fédéral aime bien
s'ingérer dans le domaine provincial; il semble être le grand
parrain qui va régler tout cela, mais il ne règle pas
grand-chose. On en promet des choses avant les élections
fédérales dans le domaine du football, mais on n'a rien fait
après. Il reste que cela permettait d'avoir des votes en temps
d'élection. Après cela, on n'y a pas touché, parce que
c'était trop dangereux d'y toucher pour les votes de l'Ouest.
Là, on parle du sport, du hockey amateur junior. On a de petites
rencontres auxquelles le ministre responsable des sports au Québec n'a
pas été convié.
Le hockey amateur au Québec devrait être
vérifié, surveillé par un ministre qui verrait à
donner des solutions à ceux qui sont là, M. le Président.
C'est inacceptable que les gars du Québec ne touchent pas à ce
domaine et n'exigent pas d'être au moins présents à une
entente au sujet du repêchage.
Les jeunes, M. le Président, qui n'ont pas encore vingt ans pour
le domaine junior, d'accord, ils sont majeurs sur le plan civil, mais on est en
train de détruire le hockey junior au Québec. Devant
l'appétit vorace de l'Association mondiale de
hockey et de la Ligue de hockey nationale, devant leurs chicanes de deux
gros systèmes capitalistes qui ne sont absolument pas là pour le
sport, mais seulement pour faire de l'argent et qui s'entendent très
bien entre clubs rivaux au niveau du sport du hockey professionnel, qui
s'entendent très bien, mais viennent gruger dans notre sport amateur, le
ministre responsable des sports ne bougerait pas là-dedans?
M. le Président, je pense que c'est inconcevable. C'est
inacceptable, cela, parce que le développement de nos jeunes dans le
domaine du hockey junior dépend de la qualité des
règlements qui seront observés par ceux qui ont de
l'intérêt au hockey junior, et ce n'est pas le hockey
professionnel qui porte de l'intérêt au hockey junior. Il est
intéressé, dans cette jungle sportive, à venir piger le
meilleur joueur qu'il peut y avoir, même si cela va faire tomber le club
qui avait ce joueur junior et va diminuer les assistances, donc diminuer les
revenus de ceux qui s'occupent de promouvoir le hockey junior dans les
différentes villes du Québec.
On a même annoncé la vente des Remparts de Québec,
parce qu'ils ont perdu des vedettes trop tôt. On voit que la plupart de
ces vedettes ne sont même pas des joueurs actifs, sauf exception,
La-rouche, peut-être, et Mario Tremblay, pour les Pingouins de Pittsburg
et le Canadien de Montréal. Les autres s'en vont jouer dans des ligues
semi-professionnelles. Ils sont repêchés alors qu'ils auraient pu
apporter un atout formidable au développement d'autres joueurs juniors
au contact de ces vedettes qui ont été repêchées,
qui n'ont même pas été placées dans le hockey
professionnel. On les perd, M. le Président.
Je pense que le ministre a une responsabilité dans le domaine du
hockey junior.
Un autre aspect, M. le Président, c'est l'annonce que le ministre
a faite de la création de l'Institut des sports du Québec. M. le
Président, l'idée était bonne, merveilleuse,
enchanteresse, cela prendrait la relève de Mission Québec '76, et
on l'attend encore, M. le Président.
C'est très important que ce projet comme de raison on
pourra le critiquer quand il sera là paraisse au moins à
l'horizon avec quelque chose sur quoi on peut se prononcer, parce que si c'est
pour prendre la relève de Mission Québec '76, c'est pour
permettre que les Jeux olympiques qui coûtent très cher
actuellement à la province de Québec, à l'Etat du
Québec, très cher, cela dépassant les $360 millions et
quelque... On connaît actuellement les déficits possibles.
Cela coûte très cher, et si cela coûte cher et que le
gouvernement provincial n'a pas le courage de demander à M. Trudeau
d'accepter de payer sa part de déficit, si cela coûte si cher que
cela au gouvernement du Québec, il est important que le gouvernement du
Québec voie à ce que les Jeux olympiques ne soient pas un point
d'arrivée, mais un point de départ pour l'olympisme.
Et le point de départ, c'est d'utiliser justement les structures
qu'il peut avoir en main actuellement via peut-être l'institut des sports
qui pren- drait la relève de Mission Québec '76 pour aider
à promouvoir l'olympisme au Québec, non seulement pour 1976 mais
pour la suite. M. le Président, si le ministre avait une philosophie
dans le domaine du sport amateur, de l'olympisme, il faudrait qu'il tienne
compte de deux choses. D'abord, qu'on ne bâtit pas une équipe
olympique québécoise, une élite uniquement à
même certaines vedettes qu'on va prendre et qu'on va aider grâce
à l'institut des sports.
Ce sont deux choses qui peuvent être faites en même temps,
c'est-à-dire qu'on doit, d'une part, permettre l'installation, dans les
écoles élémentaires, d'un éventail de
responsabilités ou d'options d'éducation physique avec une
obligation pour chaque élève de choisir dans un éventail
d'options pour l'entraînement physique, l'éducation physique
à l'élémentaire. Tous les jeunes devraient pratiquer les
sports de leur choix à l'intérieur de cet éventail. De
l'âge de 6 à 12 ans, c'est la période, dans la vie d'un
jeune homme ou d'une jeune fille, où l'on commence à créer
des goûts, pas établir des choix immédiatement mais une
sorte d'aptitude, un certain choix de groupe, je dirais, à
l'intérieur de cet éventail pour donner des goûts à
ces jeunes dans le domaine du sport.
Rendu au secondaire et au CEGEP, il y aurait une continuation avec des
options; l'enfant peut faire des choix, à cet âge-là. Par
la suite, comme cela devient une préoccupation du sport de masse,
d'abord, l'institut des sports, qui devrait être créé
immédiatement, pourrait choisir parmi la quantité énorme
de jeunes garçons et filles qui ont eu un apprentissage, à
l'école, de ces différents sports. Ils ont pris le goût et,
là, on peut choisir, à travers une quantité énorme
de jeunes, ceux qui ont des aptitudes particulières pour qu'on puisse
leur donner une attention supplémentaire, comme cela se fait dans bien
des pays d'Europe. J'ai visité plusieurs pays d'Europe où cette
chose se fait. Les instituts vont vérifier dans les écoles ceux
qui ont des talents; ils les prennent à leur charge et ils les
entraînent régulièrement. Ils en font des élites qui
peuvent par la suite représenter leur pays.
Au Québec, on ne doit pas favoriser uniquement l'élitisme.
On doit favoriser d'abord la masse et, à travers la masse, on va pouvoir
avoir un plus grand nombre de choix et un meilleur calibre dans notre
élite permettant d'avoir une équipe olympique qui a de
l'allure.
Ce sont les points que je voulais mettre de l'avant. Je demanderais au
ministre s'il a des réponses à ce que je viens de dire.
Après, j'aurai des questions d'ordre général.
M. Phaneuf: Bien sûr, le premier tour d'horizon fait par
mon collègue le député de Lafontaine mélange
peut-être un peu les préoccupations que le ministre responsable du
haut-commissariat se doit d'avoir. Il a parlé, dès le
début, d'un certain problème ou d'un certain malaise qui peut
exister dans le monde du loisir; il faudrait, pour être cohérent,
faire comprendre aux gens qui ont à militer dans ce domaine de la
récréation que plusieurs domaines existent.
Pour ce qui a trait au sport, pour prendre un premier point, à
plusieurs reprises le député de Lafontaine, dans son allocution,
a mentionné que les sportifs étaient inquiets, etc. Il
mélange les sportifs avec un autre domaine qui est le socioculturel.
Bien sûr, au nom de la récréation et au nom du loisir,
c'est facile à faire. Pour ce qui est du domaine du sport, si on regarde
ce qui existait il y a dix ans au Québec et si on regarde ce qui existe
actuellement dans la province de Québec, si le Québec n'est pas
en avance sur les autres provinces, il se trompe. Je puis assurer tous les
membres de cette commission qu'actuellement, compte tenu des structures qui ont
été mises de l'avant, compte tenu des programmes qui ont
été mis de l'avant, compte tenu d'une politique bien claire et
bien définie par l'Etat du Québec, le domaine du sport est
maintenant assez bien encadré.
Je m'explique: Ce qui est vrai pour d'autres domaines au nom de la
récréation est moins vrai pour le domaine du sport. Quand on
parle d'un budget de $12 millions tel que celui qui nous est
présenté actuellement, quand on parle de l'institut des sports et
quand on parle de l'élitisme, il faudrait aussi qu'on parle de la raison
d'être d'une certaine élite, la raison d'être des
fédérations, la raison d'être de la CSQ et la raison
d'être de tout ce qui chapeaute les mécanismes, de ce qui
chapeaute les véritables sportifs québécois, les
jeunes.
Quand le député de Lafontaine parle aussi de
l'éducation physique à l'élémentaire, il mêle
les programmes; ce sont des questions, qui auraient dû être
posées lors de l'étude des crédits du ministère de
l'Education.
M. Léger: Est-ce que je peux dire au ministre que le
ministre de l'Education voulait qu'on en parle au haut-commissariat?
M. Phaneuf: Bien sûr que c'est la responsabilité du
ministre de l'Education, l'éducation physique aux niveaux
élémentaire, secondaire, collégial et universitaire. Ce
sont des dépenses reconnues par le ministère de l'Education. Ces
budget ne relèvent pas du Haut-Commissariat à la jeunesse aux
loisirs et aux sports. Je n'ai aucune espèce d'autorité sur les
éducateurs physiques. Je n'ai pas les budgets des éducateurs
physiques, je n'ai que des budgets de complémentarité pour
prendre la relève à partir du moment où les temps
scolaires sont terminés.
Pour revenir à ce que je disais tantôt, si on veut parler
d'une pyramide, la seule comparaison valable c'est de voir si la tête de
la pyramide correspond à la raison d'être de la base de la
pyramide, donc les clubs sportifs, ceux qui militent dans le domaine sportif.
Cette année, dans les $12 millions que nous allons analyser
tantôt, vous allez trouver un nouveau budget qui s'appelle Assistance aux
clubs sportifs, plus les écoles de sport. Il y a plus de $2 millions de
sommes d'argent nouvelles pour coller à cette réalité et
répondre dans un premier temps à ce premier besoin. Je veux
assurer le député de Lafontaine que, compte tenu des programmes
et de la politique du haut- commissariat, nous allons être en mesure,
cette année, et dès cette année, de répondre
à cette base, à cette réalité, en finançant
directement des clubs sportifs.
La deuxième étape, sans parler d'élitisme, encore
une fois, c'est quand même les Jeux du Québec où, dans 18
régions, 18 secteurs bien identifiés au Québec, nous
tenons des compétitions au niveau de chacune des régions pour
arriver à des finales dites provinciales, avec des sanctions de chacune
des fédérations dans les disciplines concernées, dans des
jeux d'hiver et des jeux d'été. Cela nous permet d'identifier
quand même un certain élitisme et à un niveau de
très jeunes personnes. Ce financement est accordé
déjà depuis quelques années. On connait les succès
des Jeux du Québec actuellement, on n'a qu'à analyser les
succès, et la participation. Il y a 100,000 jeunes qui participent aux
Jeux du Québec, actuellement. C'est une autre étape d'une
politique gouvernementale et c'est une autre étape de programmes du
gouvernement du Québec qui finance en totalité ces
activités.
Toutes les fédérations sportives, sans exception, compte
tenu de la réalité québécoise donc, dans un
ordre de priorité qui colle à nos propres réalités
les fédérations sportives reçoivent actuellement
des sommes d'argent assez impressionnantes qui permettent à chacune des
disciplines sportives, donc à chacun des jeunes qui milite dans une
discipline sportive, de recevoir un encadrement, de recevoir une assistanse
technique par le biais de directeurs techniques permanents, de recevoir toutes
les informations qu'ils doivent recevoir. Cela a forcé une
décentralisation de chacune des fédérations sportives
qu'on connaissait, soit à Montréal, soit à Québec,
il y a déjà quelques années.
Donc, cette partie, et toutes les fédérations maintenant
regroupées dans un organisme qui s'appelle la CSQ, qui reçoit
aussi son financement en totalité du gouvernement du Québec, nous
a amenés à mettre sur pied un nouveau programme qui va s'appeler
l'Institut mais, pour la première fois, dans un programme permanent,
parce que Mission Québec '76 a été mis de l'avant pour
pallier une lacune, celle de la préoccupation pour le Québec de
son élite.
Le programme de Mission Québec '76, qui a été mis
de l'avant il y a déjà deux ans, on pourra en évaluer la
rentabilité après les olympiques de 1976. Mais il ne faut pas
perdre de vue un des défis ou le défi de Mission Québec
'76, qui est non pas l'obtention de médailles d'or, d'argent ou de
bronze, mais une participation des Québécois sur les
équipes canadiennes. Etant 6% de la population canadienne, nous avons
décidé de prendre en main ce défi.
M. Léger: 30%.
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Vous avez dit 6%.
M. Phaneuf: Ah! je m'excuse.
M. Léger: C'est un peu la représentation
québécoise sur les équipes canadiennes olympiques.
M. Phaneuf: C'était. M. Léger: 6%.
M. Phaneuf: II y a déjà eu jusqu'à 15% de
Québécois sur les équipes olympiques, mais 30%, c'est plus
que le double de ce qu'on avait obtenu au maximum.
La relève de Mission Québec '76...
M. Léger: M. le Président, si le ministre me le
permet...
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: ...je voudrais simplement lui dire ceci au sujet
des huit derniers Jeux olympiques. A ceux de I932, il y avait 2% de
représentants du Québec. Je vais aller un peu plus vite. En I952,
à Helsinki, 7% des Québécois étaient de
l'équipe olympique.
M. Phaneuf: Au maximum, 15%.
M. Léger: 6% en I956, à Melbourne; 4% de
l'équipe canadienne étaient des Québécois à
Rome, en I960; 3.7% à Tokyo en I964 et 9.4% à Mexico, en
I968.
Ceux que j'ai rencontrés dans le domaine de Mission Québec
'76, nous affirment qu'ils visent 30%, mais qu'ils ne l'auront jamais, ce qui
serait malheureux.
M. Phaneuf: M. le Président, c'est un but qu'on se donne,
un programme qu'on met de l'avant. Vouloir faire l'évaluation d'un
programme avant la fin du programme, c'est peut-être un peu utopique.
J'aime mieux attendre après I976. On fera des post mortem d'une
défaite, si défaite il y a. Attendons I976, attendons la fin du
programme de I976 et, là, on pourra analyser, d'une façon plus
objective, les résultats de ce programme.
De toute façon, ce qui est important, c'est que l'Etat a pris ses
responsabilités face à un défi bien particulier. On ne
peut pas quand même accuser l'Etat, le gouvernement du Québec,
actuellement, de ne pas avoir pris en main cette responsabilité, de ne
pas avoir mis de l'avant des programmes selon un sondage qui avait
été fait, selon une consultation qui avait été
faite, à partir du rapport Bouchard, vous vous en souvenez fort bien, il
y a deux ans. Nous avons observé, dans leur totalité, les
recommandations de ce rapport.
En I976, on fera le point. Il est trop tôt pour le faire.
L'institut des sports du Québec doit être mis sur pied
cette année. Vous verrez tantôt, dans le budget, qu'il y a plus
d'un million de dollars qui vont être consacrés à la mise
sur pied de l'institut des sports du Québec. C'est un programme qui ne
sera pas parallèle à Mission Québec '76 ou
compétitif au programme de Mission Québec '76, mais qui
prépare la relève et la prise en main du programme de Mission
Québec '76. Il est bien beau de faire une tentative d'obtenir les 30%
pour les olympiques de 1976, mais il faut s'assurer une permanence de
structure, compte tenu d'une politique, non pas à venir, mais qui est
maintenant établie dans le domaine des sports, actuellement, au
Québec.
On peut faire des remarques à savoir que des promesses ont
été faites. Ce ne sont jamais des promesses; ce sont des
engagements formels. Si vous regardez, on pourra revenir point par point sur
tout ce que vous avez mentionné tantôt, sur les engagements que
j'avais pris depuis que je suis nommé au Haut-Commissariat à la
jeunesse aux loisirs et aux sports.
M. Léger: Vous vous étiez engagé à
passer les dossiers au ministre des Affaires culturelles?
M. Phaneuf: Nous y reviendrons tantôt... M. Léger:
Non, mais vous dites... M. Phaneuf: ... point par point. M.
Léger: ... point par point.
M. Phaneuf: Je me suis engagé à mettre sur pied un
mécanisme qui va coller aux réalités en fonction du
domaine des loisirs, d'une façon globale au Québec. Le
défi demeure entier. J'ai dit, dans un premier temps, que je parlais du
domaine du sport. Je voulais prouver au député de Lafontaine que,
dans le domaine des sports, si tout n'a pas été fait, quand
même, il y a des politiques, il y a des programmes. L'ensemble des
préoccupations dans le domaine des sports est actuellement accompli.
Lisez les journaux d'il y a trois ans, d'il y a deux ans et regardez les
remarques qui se font actuellement dans le domaine des sports. Il y en a de
moins en moins. Il y a de moins en moins de critiques.
On peut constater certaines lacunes. On peut constater des
déficiences sur le plan humain, non pas sur le plan des programmes, non
pas sur le plan du financement. Mais tant qu'il y aura des hommes, il y aura de
l'hommerie et des déficiences dans ce domaine. Il s'agit, pour nous,
d'être aux aguets, de pouvoir pallier ces lacunes au fur et à
mesure que les problèmes se présentent.
Dans le domaine des sports j'y reviens je pense que nous
avons rempli le premier défi pour ce secteur particulier du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports.
Pour ce qui est du domaine du plein air le député
de Lafontaine a été assez avare de commentaires dans le domaine
du plein air il existe aussi et le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche a certaines préoccupations dans ce domaine.
Est-ce qu'on va parler de chevauchement ou si on va parler de
complémentarité? Si on prend chacun des programmes que
nous administrons, on va parler de complémentarité. Cela
ne veut pas dire que, dans certains secteurs bien précis, il n'y a pas
certains chevauchements. Mais ces chevauchements existent dans d'autres
ministères actuellement et c'est une partie normale parce qu'il est
assez difficile de créer une structure qui va répondre
entièrement à tous les besoins dans un domaine bien
précis.
Comme le domaine socio-culturel demeure une des préoccupations du
haut-commissariat et comme le haut-commissariat a été
créé par un arrêté en conseil en 1972, comme le
disait tantôt le député de Lafontaine, nous avons
été assez clairs, je pense, sur le mandat qui a été
donné au Haut-Commissariat à la jeunesse aux loisirs et aux
sports, mais ça n'abolissait pas le fait qu'un ministère des
Affaires culturelles existait, de par une loi, depuis 1961.
M. Léger: Le ministre a affirmé que la loi des
Affaires culturelles ne lui donnait pas la responsabilité d'atteindre
les mêmes objectifs que le haut-commissariat pouvait atteindre au niveau
du socio-culturel.
M. Phaneuf: Ce n'est pas tellement au niveau de la loi, mais
plutôt au niveau des préoccupations. Si on lit la loi du
ministère des Affaires culturelles, beaucoup de choses auraient pu
être faites par le ministère des Affaires culturelles, mais ce
n'est pas là-dessus que j'en suis.
Compte tenu du défi qui a été octroyé au
haut-commissariat et des préoccupations qu'il se doit d'avoir, pour
nous, dans le secteur spécifique des activités socio-culturelles,
on doit se préoccuper, en toute connaissance de cause, en sachant fort
bien qu'il existe un ministère des Affaires culturelles...
Nous avons mis sur pied le service socioculturel chez nous. Nous avons
octroyé un budget, nous avons reconnu des programmes, nous avons
tenté d'analyser dans un premier temps certaines priorités. Cela
nous a permis d'aller de l'avant. Je pense que nous n'avons pas reculé
dans ce domaine, bien au contraire.
Et ç'a créé certaines difficultés. Le fait
de passer quinze dossiers au ministère des Affaires culturelles est
purement et simplement pour pouvoir permettre de terminer une
évaluation, compte tenu des préoccupations gouvernementales et
compte tenu de structures existant actuellement.
Les structures à venir, nous les analyserons au fur et à
mesure qu'elles viendront. Tant que le haut-commissariat existera avec les
préoccupations que nous avons actuellement, nous avons l'intention de
continuer à évoluer dans le domaine du loisir. Et je pense que
nous avons évolué d'une façon intelligente.
Cela ne veut pas dire que tout a été fait, que tout est
terminé. Spécialement dans le domaine des activités
socio-culturelles, je suis d'accord avec le député de Lafontaine:
de grandes difficultés demeurent. C'est une question de
préoccupation dans une préoccupation d'ensemble du domaine des
loisirs, et quand on a cette préoccupa- tion, on a la
préoccupation du sport, du plein air, de la récréation, de
la régionalisation, de la collaboration entre le domaine scolaire, le
domaine des municipalités, le domaine provincial, tous les paliers
on a parlé du fédéral tantôt, nous y
reviendrons gouvernementaux, tous les pouvoirs de taxation
existants.
Pour ce qui est du domaine socio-culturel, c'est une étape pour
le haut-commissariat, ce n'est pas une fin en soi. Des décisions ont
été prises pour permettre une certaine évaluation. Lorsque
cette évaluation sera faite, nous prendrons les décisions que
nous avons à prendre.
Pour les remarques qui ont été faites dans le domaine du
hockey, qui ont été faites par questions par le
député de Lafontaine, à quelques reprises, en Chambre, je
dois dire que j'ai rencontré cette semaine un groupe qui a un mandat
assez clair pour faire l'analyse, l'évaluation, une enquête
à fond sur tout le domaine du hockey au Québec actuellement.
C'est très facile de dire qu'il existe des problèmes, de
la violence, mais si vous avez le temps d'interviewer les professionnels qui
jouaient au hockey il y a quinze ans, questionnez les Jean Bé-liveau,
les Maurice Richard pour voir si la violence existait lorsqu'ils ont
joué au hockey. Certains actes de violence ont été moins
connus parce que la télévision était moins connue à
une certaine époque. Du fait d'avoir plus de parties de hockey
maintenant, nous sommes mieux informés sur ce qui se passe.
Le hockey est un jeu rude, et les Jean Béli-veau vont vous dire
que, quant à eux, le hockey a toujours été un jeu rude, et
il ne sera jamais un jeu autre que celui-là. Par contre, nous sommes en
mesure de constater qu'il y a peut-être des abus qui ont
été commis, des abus que j'ai pu constater de visu, étant
spectateur à certaines parties de hockey. Je suis d'accord avec le
député de Lafontaine sur les responsabilités que le
gouvernement doit avoir face à ces brutalités. Mais parler de
capitalisme versus les jeunes, c'est prendre une option purement politique qui
n'a peut-être pas tout à fait à voir avec la
réalité.
Allez demander aux jeunes, ceux qui, à 18, 19 ou 20 ans, signent
des contrats, allez donc les questionner à savoir pourquoi ils signent
des contrats, ce qui les intéresse, pourquoi ils jouent au hockey,
quelles sont leurs motivations.
Si le député de Lafontaine veut se faire l'apôtre
d'une certaine philosophie, il devrait prendre le temps d'expliquer cette
philosophie aux jeunes, ceux qui ont signé des contrats, pour voir s'ils
sont vraiment lésés dans leurs droits, frustrés d'avoir
signé ces contrats. Je l'ai dit et je le répète, quand
j'ai eu l'âge de 18 ans j'ai signé moi aussi un contrat qui
m'engageait pour cinq ans dans l'aviation royale canadienne, à
l'époque.
M. Léger: Cela explique bien des choses.
M. Phaneuf: Bien sûr que ça explique bien des
choses. Cela me liait et à ce moment-là la loi n'était pas
votée; la majorité était à 21 ans et pas
à
18 ans. On faisait exception et à 18 ans on pouvait signer ce
genre de contrat.
Aujourd'hui on reconnaît un jeune comme majeur à partir de
l'âge de 18 ans. Je l'ai dit et je le répète, à
partir de ce moment-là, le code civil est très clair, le jeune a
le droit de signer des contrats qui l'engagent à faire ou à ne
pas faire ce qu'il veut; il le fait en toute liberté. Personne, il n'y a
pas un jeune qui a signé un contrat avec un fusil dans le dos.
L'enquête sur la rudesse au hockey, on va la faire. Il y a des
préoccupations qui doivent être prises en main par le monde des
éducateurs physiques, qui sont des gens spécialisés,
formés dans nos universités, ce qui est quand même assez
récent au Québec. Il faut admettre qu'à l'époque
où moi j'ai fait mes études il n'y avait pas une
université québécoise qui pouvait vous donner un cours
d'éducation physique. J'ai donc confié ce genre d'enquête
à des éducateurs physiques, ça va coûter une
certaine somme d'argent. Lorsque le rapport sera présenté au
haut-commissariat, nous en ferons l'analyse, comme tous les autres rapports. En
attendant, la seule remarque et le seul conseil que je peux donner à
ceux qui sont les entraîneurs, surtout à ceux qui ont cette
préoccupation de faire le hockey, surtout dans le monde amateur, surtout
dans le monde en bas de 18 ans, c'est qu'ils ont des responsabilités qui
sont assez grandes. Les entraîneurs doivent prendre leurs
responsabilités à partir d'un certain niveau de
compétence. Il y a une fédération qui existe, qui est
subventionnée par le gouvernement du Québec, qui s'appelle la
Fédération du hockey amateur. Des directeurs techniques
permanents sont à cette fédération. Compte tenu de ce
programme de l'Etat québécois, je pense que c'est une des grandes
préoccupations du hockey amateur, par le biais de son directeur
technique, de faire savoir à tous les entraîneurs du Québec
et à ceux qui ont cette préoccupation de la formation de nos
jeunes leur responsabilité et quel genre de hockey on veut voir jouer
dans nos arénas. Il ne faut pas oublier une autre chose; c'est
très facile de critiquer mais la responsabilité est aussi aux
parents qui assistent à ces matches de hockey. Je ne sais pas si le
député de Lafontaine a assisté récemment à
un match de hockey dans le domaine des pee wee, midgets. Avez-vous entendu
quelles sortes de remarques faisaient les parents?
M. Léger: II faut s'imaginer une chose, les parents ne
sont pas nombreux derrière leurs enfants.
M. Phaneuf: II y en a plus qu'on pense; venez dans mon
comté, vous allez voir qu'il y a beaucoup de parents...
M. Léger: Malheureusement ils ne sont pas assez
nombreux.
M. Phaneuf: Un des problèmes, par exemple, ce sont
certaines remarques que l'on entend de la part des parents et ce qu'on dit
à nos jeunes qui sont sur la glace est leur responsabilité
première.
Je le répète, il n'y a pas une loi qui va remplacer la
responsabilité des parents dans ce domaine. Donc, la première
responsabilité reste encore celle des parents. Eux-mêmes ont
à faire la remarque à leurs propres enfants qui jouent sur la
glace, non pas d'aller tuer les voisins parce qu'ils veulent absolument gagner
un match, mais plutôt de jouer un hockey intelligent avec les
responsabilités que ça comporte.
C'est une des remarquesque j'ai à faire dans ce domaine-là
et il n'y a pas une loi qui va changer ça.
Je veux bien prendre mes responsabilités comme ministre
responsable des sports, des loisirs et de la jeunesse mais je ne peux pas
remplacer tous les parents du Québec et je n'ai pas l'intention de le
faire. Je ne fais que signaler ces faits. Si vous ne me croyez pas, allez-y
dans la province de Québec, allez assister aux matches, écoutez
les remarques qui sont faites par les parents et certains entraîneurs.
Remarquez le manque de respect de certains parents face à des arbitres
qui ont à juger, sur la glace, de par les règlements qui
existent. Ils pourraient permettre un certain hockey mais des fois ils
développent certaines craintes face à des remarques qui sont
faites. Dans certains cas, des arbitres sont obligés de sortir par la
porte d'en arrière dans des arénas parce que des parents veulent
leur faire ce que vous savez.
Cela aussi c'est une responsabilité qui n'est pas celle du
gouvernement mais celle des parents. Tout ceci étant dit, je pense que
nous allons prendre nos responsabilités, nous allons faire
l'enquête que nous devons faire. Je ne veux pas laisser passer cette
observation que vous avez faite des capitalistes qui exploitent d'une
façon indue nos jeunes actuellement. Je pense qu'ils ont leur partie de
responsabilité, une responsabilité qui va beaucoup plus loin que
ça.
M. Léger: M. le Président, sur les dernières
remarques du ministre, je suis d'accord sur l'aspect de la violence que le
ministre dénonce. Je suis d'accord avec lui là-dessus, il a
manifesté le désir de réagir devant cette violence, il a
émis des intentions, il a même mis sur pied un comité pour
étudier les conséquences de cette violence; je suis d'accord
là-dessus. Mais quand j'ai parlé du hockey junior au ministre, je
n'ai fait que souligner la violence, j'ai surtout parlé du
repêchage. Quand je parlais de l'exploitation par les
propriétaires capitalistes d'équipes professionnelles de hockey
qui ne se souciaient pas du tout de l'intérêt de leur
pépinière dans laquelle ils peuvent puiser leurs vedettes de
demain, c'est là que je voulais que le ministre intervienne
davantage.
M. Phaneuf: Pourquoi voulez-vous que j'intervienne? C'est ce que
j'aimerais savoir.
M. Léger: D'abord, c'est l'absence du ministre dans une
rencontre possible avec le ministre fédéral qui
déjà, lui, avait demandé une rencontre avec les gens de
l'AMH...
M. Phaneuf: Je ne savais pas que vous étiez aussi
intéressé à mes relations avec le ministre
fédéral.
M. Léger: Oui, surtout quand d'autres viennent s'occuper
de nos affaires, je suis intéressé à ce qu'on y aille.
M. Phaneuf: Mais c'est encore l'affaire du Canada...
M. Léger: Pour le sport?
M. Phaneuf: Pour le sport, bien sûr. Nos équipes
nationales sont...
M. Léger: Le Canada a investi dans le domaine du sport
simplement parce qu'il a de l'argent à dépenser mais c'est une
responsabilité provinciale parce que le sport relève de la
culture. Il ne faut pas oublier cela. Et le droit civil relève du
Québec; et les contrats que les jeunes signent, c'est sûr que cela
relève du Québec. Il ne faut pas oublier cela, M. le
Président.
Alors, ce que je veux faire remarquer au ministre...
M. Phaneuf: Je m'excuse, juste une remarque. C'est trop facile de
faire des remarques comme cela. Quand on parle...
M. Léger: Je n'ai pas fini.
M. Phaneuf: Je comprends que vous n'avez pas fini mais moi aussi,
vous allez me permettre, parce qu'on peut sauter longtemps, on peut dialoguer
longtemps. Quand vous parlez de responsabilités sur le plan
québécois, je veux bien, mais quand on parle de ligues mondiales,
quand on parle du club Canadien et de tous les clubs qui sont reliés
à la même association, est-ce qu'on parle purement du
Québec à ce moment-là ou si on parle de repêchage
à la grandeur du Canada?
M. Léger: Voilà le problème, on
exporte...
M. Phaneuf: Et plus loin que cela, est-ce qu'on ne va pas
même aux Etats-Unis?
M. Léger: ... le talent et on n'a pas de contrôle
là-dessus. C'est là le problème.
M. Phaneuf: Vous voulez garder, ce que vous voulez dire...
M. Léger: Non mais qu'il y ait un contrôle. M.
Phaneuf: ... c'est que le Parti québécois... M.
Léger: Non, non.
M. Phaneuf: ... voudrait avoir un contrôle sur
l'exportation des jeunes et voudrait avoir un contrôle pour pouvoir faire
signer ou ne pas signer, et dire aux jeunes: vous n'avez pas l'autorité,
la liberté de signer des contrats pour aller jouer à New York,
pour aller jouer dans les villes américaines. C'est cela que vous-voulez
dire?
M. Léger: M. le Président, le ministre...
M. Phaneuf: II faut que vous expliquiez quand même, il faut
être bien clair là-dessus.
M. Léger: ... essaie d'esquiver le problème de
base.
M. Phaneuf: Je n'esquive pas, je pose des questions.
M. Léger: Je vais vous expliquer ce que je vous demande.
Je pense qu'il y a une différence entre un individu qui peut vouloir
signer un contrat et la réglementation d'une profession. Je parle de la
profession de joueur de hockey. Dans n'importe quelle profession, c'est
sûr que parfois l'intérêt d'un individu, pour lui, prime. Je
suis sûr qu'un jeune qui a signé un contrat de $1 million
où est rendu Jacques Locas aujourd'hui qui a signé un gros
contrat, sa présence, par exemple, aurait pu être
nécessaire dans le hockey junior. Et prenez-en d'autres qui sont partis
dans différents autres domaines.
Quand je parle de réglementer une profession, c'est de permettre
aux clubs juniors de garder leurs joueurs vedettes le temps qu'il faut pour
développer la majorité des jeunes dans le sport du hockey
amateur. C'est là que je dis qu'un joueur qui a signé un contrat
de $1 million, il ne l'a pas signé avec un fusil dans le dos; je suis
d'accord, M. le Président, qu'une personne qui a signé un contrat
professionnel, elle ne l'a pas signé parce qu'elle avait un fusil dans
le dos, c'est parce qu'il y avait une grosse somme d'argent.
Mais le problème n'est pas là, le problème...
M. Phaneuf: Une question.
M. Léger: Laissez-moi terminer.
M. Phaneuf: Non parce que...
M. Léger: Laissez-moi terminer, je n'ai pas eu le temps
d'expliquer ce que j'essaie d'expliquer au ministre. C'est que
l'intérêt du hockey junior et de tous les jeunes joueurs dans le
hockey junior dépend de la force, de la structure des équipes de
la ligue junior de hockey du Québec, de la ligue junior de l'Ontario, de
la ligue junior de l'Ouest. Ce sont trois groupes qui sont provinciaux. La
ligue junior du Québec est un organisme provincial, et quand on sait que
nos jeunes auront à signer des contrats, combien de villes canadiennes
vont en bénéficier? On est encore dans la
confédération. Il y a Vancouver, Toronto, Edmonton, Winnipeg,
Toronto a deux clubs, Québec et Montréal. M. le Président,
les autres vont jouer à l'extérieur, d'accord, mais au
bénéfice de qui? Au bénéfice des villes qui vont
recevoir ces joueurs et qui vont faire de l'argent. Je n'ai pas d'objection
à ce qu'elles en
fassent mais qu'on réglemente le fait du repêchage de nos
joueurs avant qu'ils deviennent majeurs.
En devenant majeurs au point de vue légal, à 18 ans, et
l'âge de 20 ans qui est la réglementation pour permettre à
ces joueurs d'être repêchés, c'est là la nuance, M.
le Président, et je pense qu'il faudrait y avoir une étude
peut-être ou une réglementation qui suivrait cette étude,
permettant une certaine entente que tout le monde respecterait, autant le
hockey professionnel que le hockey junior. Les gens qui mettent de l'argent
dans des clubs comme à Sherbrooke, Chicoutimi, Shawini-gan,
Trois-Rivières, n'ont pas tous les moyens financiers d'aider longtemps
les performances de joueurs juniors dans leur ville si on leur enlève
les meilleurs joueurs, ce qui fait que la qualité du jeu diminue, donc
la compétition des autres jeunes qui veulent aussi, un jour, jouer dans
une équipe professionnelle, ces jeunes s'ils n'ont pas la
compétition voulue ne seront pas des joueurs susceptibles d'être
repêchés. Et la qualité du contrat qu'ils vont signer par
la suite va en dépendre.
Je pense que c'est l'intérêt collectif des jeunes et du
sport du hockey au Québec qui prime sur l'intérêt d'un ou
deux ou trois individus qui vont signer un contrat trop tôt.
C'est pour cela que je dis qu'il faut qu'il y ait une entente
très tôt entre l'Association mondiale, la Ligue nationale de
hockey et la Ligue junior majeure du Québec, parce que c'est cela qui
m'intéresse pour le moment. Peut-être qu'il faudrait que
l'Association canadienne du hockey amateur intervienne aussi, c'est sûr.
Mais, dans tout cela, c'est la jungle actuellement. C'est pour cela que je dis
qu'il y a une responsabilité du ministre de protéger la
qualité de développement de nos joueurs junior, grâce
à une réglementation qui doit être faite dans ce sens.
M. Phaneuf: J'ai une question: Quelle sorte d'entente?
M. Léger: M. le Président, moi, je dis qu'il y a un
problème, mais je suis dans l'Opposition. Je pense que, si
j'étais à la place du ministre, je commencerais par m'apercevoir
qu'il y a un problème, parce que ce n'est pas sûr que le ministre
s'en aperçoive. Il me ramène toujours dans le domaine de la
violence dans le hockey. Je suis d'accord qu'il se penche sur la
violence...
M. Phaneuf: Ne faites pas de politique, ce n'est pas le
temps.
M. Léger: ... mais je parle de trouver des solutions. Vous
avez une équipe, vous avez une responsabilité. Je vous souligne
un problème majeur et je suis convaincu que le ministre est conscient de
cela, mais il n'ose pas s'aventurer dans ce domaine. Moi, M. le
Président, je tiens à vous dire une chose: J'ai cinq enfants;
j'en ai deux qui pratiquent dans des équipes pré-olympiques du
ballon-volant; j'en ai une dans la gymnastique, une dans le système de
l'athlétisme et un autre dans le hockey. Je les suis mes enfants, quand
l'occasion me permet en fin de semaine de les suivre. Le ministre a raison de
dire que les parents ont une responsabilité, mais ils ne sont pas
nombreux, les parents qui assistent aux parties de hockey de leurs enfants.
M. Bellemare (Rosemont): Je ne sais pas si le
député de Lafontaine me permet une question. Premièrement,
est-ce qu'il est au courant que les équipes nationales ou la Ligue
mondiale versent des subsides lorsqu'elles prennent un junior dans les
équipes? Est-ce qu'il est au courant des montants? Ma deuxième
question est celle-ci: Si votre enfant a 18 ans et qu'on lui demande de signer
un contrat de $1 million, est-ce que vous refuseriez cela à votre
enfant?
M. Léger: Là, je ne peux pas empêcher une
personne qui a 18 ans et dont le père dit: Ecoute, c'est la chance de ta
vie. Pour cet enfant, c'est sûr que, s'il n'y a pas de
réglementation, il va être signé, le contrat. Je suis
d'accord, je le comprends, mais le problème, c'est qu'il devrait y avoir
une réglementation, une entente. Quand, auparavant, il n'y avait que la
Ligue nationale de hockey, il y avait une entente qui disait qu'on ne
repêchait jamais un joueur en bas de vingt ans. Quand on repêchait
ce joueur à vingt ans, il y avait un dédommagement; il passait de
$50,000 dépendant du degré de choix... Le premier choix, je
pense, c'était $50,000 qui étaient remis soit à
l'équipe, soit à la ligue et il y avait des sommes en diminuant,
dépendant du numéro où était choisi le joueur.
Cette entente a été brisée par la venue de
l'Association mondiale qui, elle, n'a pas respecté cela. La Ligue
nationale a dit: Je ne le respecte pas et là, c'est la jungle.
Dernièrement, des personnes dans le domaine du hockey junior ont
demandé au ministre fédéral, malheureusement: Ayez donc
une taxe quelconque que vous prélèveriez dans le domaine du
hockey professionnel permettant d'aider le domaine du hockey junior. C'est
peut-être une solution; peut-être que cela n'en est pas une, il y a
des implications. Vous voyez comme moi qu'il y a un problème majeur pour
le développement de tous les jeunes joueurs de hockey junior, qui, eux,
ont besoin de structures solides, de financement, de personnes
bénévoles qui veulent les aider à fonctionner au niveau
des équipes. Vous savez que les gens qui travaillent dans les
équipes, dans les villes comme Sherbrooke, Shawinigan,
Trois-Rivières, Hull, si vous voulez, il y a beaucoup de
bénévolat là-dedans, malgré que ce soit du hockey
junior et qu'il y ait des revenus. Ces gens ont besoin d'un encadrement, d'une
réglementation et ce sont les organismes politiques qui peuvent prendre
une décision. Le gouvernement du Québec doit être
présent à ces décisions. C'est là-dessus que je
veux que le ministre se penche.
M. Phaneuf: M. le Président, bien sûr, compte tenu
des remarques qui ont été faites par mon collègue de
Lafontaine, il est facile de dire, comme il
l'a dit tantôt je comprends son rôle d'Opposition
que le gouvernement n'est pas conscient des problèmes et que le
gouvernement ne prend pas de décision.
J'ai posé une question tantôt au député de
Lafontaine: La solution? Il m'a dit qu'il n'avait pas de solution, que ce
n'était pas son rôle dans l'Opposition.
M. Léger: J'ai parlé d'une entente.
M. Phaneuf: Non, je m'excuse, vous n'avez pas voulu que je vous
interrompe; je veux bien terminer, moi aussi. J'ai dit: Quelle sorte d'entente?
C'est facile de parler d'entente, de parler de règlements, il faut quand
même expliquer quelle sorte d'entente on pourrait mettre de l'avant.
M. Léger: II faudrait quand même que le ministre
assiste aux réunions pour savoir quelle entente II peut y avoir.
M. Phaneuf: M. le Président, est-ce que le
député de Lafontaine pourrait me permettre de continuer? J'ai dit
que nous avons mis sur pied une enquête; j'ai dit que nous étions
conscients de problèmes qui existaient actuellement. J'ai dit je
l'ai déjà dit à l'extérieur, je l'ai dit au
Parlement aussi que j'étais conscient qu'un des grands
problèmes actuellement du hockey junior était le financement
même des équipes. Je connais fort bien le problème, parce
que je reçois assez régulièrement des demandes
d'équipes junior pour qu'on aide au financement, parce que les gens qui
mettent de l'avant une équipe investissent des sommes assez importantes
et s'aperçoivent assez rapidement... J'ai parlé du "box office".
On m'avait dit que j'employais un terme anglais, si on s'en souvient bien.
J'avais dit que pour tirer sur le "box office", pour permettre
l'autofinancement de ces clubs, compte tenu d'un certain public qui
apprécie plus la violence que le jeu technique du hockey, cela
forçait certains clubs à demander aux instructeurs et aux joueurs
de présenter une certaine forme de hockey qui ne correspond plus aux
véritables réalités que nous désirons. Nous sommes
conscients du problème. Je n'ai pas dit, par contre, que nous avions
trouvé les solutions adéquates pour répondre au
problème.
L'enquête va se faire, les recommandations, à partir de
cette enquête, seront faites et les avis seront donnés au
haut-commissariat. En temps et lieu, lorsque cette enquête sera
terminée, nous aviserons en conséquence. Il est trop facile de
prétendre qu'ordonner la non-signature, demain matin, de contrats par
voie de règlement ou par une loi quelconque va résoudre
immédiatement le problème. De cela, je ne suis pas sûr. Je
ne suis pas sûr non plus que c'est notre devoir de législateur de
nous embarquer dans ce genre de législation. Nous sommes encore dans un
système démocratique où on a reconnu, par des lois, la
majorité d'une personne qui a atteint l'âge de 18 ans, ce qui lui
permet de signer des contrats qui la lient, pour un certain temps, à une
industrie qui s'appelle le hockey. Je n'ai pas l'intention, demain matin, de
changer ce règlement.
Par contre, je l'ai dit et je le répète, dans un premier
temps, compte tenu de cette préoccupation et compte tenu de cette
analyse qu'on peut faire de cette violence dans le hockey, je ne peux que
demander à ceux qui ont cette responsabilité, à la
Fédération du hockey amateur, aux instructeurs et aux arbitres
d'être plus vigilants, dans un premier temps, pour nous permettre de
faire cette première analyse et de trouver des solutions qui seront
adéquates, je l'espère.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire si
l'enquête il revient toujours à l'aspect de la violence; je
suis d'accord avec lui là-dessus, je l'ai félicité
là-dessus, sur l'enquête qu'il a préconisée,
qu'il a mise sur pied ne touche que la violence ou si elle touche aussi le
problème du repêchage?
M. Phaneuf: Elle touche tous les problèmes, l'ensemble des
préoccupations dans le monde du hockey, actuellement. Lorsque le rapport
sera sorti, on sera en mesure de le critiquer, de l'évaluer et de voir
si cette enquête a vraiment répondu aux problèmes. Il ne
faut pas oublier, par contre, que face à un problème et face
à des budgets que nous aurons à analyser tantôt, une
enquête comme celle-là, d'après les budgets qui m'ont
été présentés, va coûter $50,000. C'est quand
même une somme d'argent assez importante, mais compte tenu du fait que le
hockey est notre sport national, compte tenu de nos propres
responsabilités et du nombre de jeunes qui militent dans cette
discipline qui s'appelle le hockey, il est important, pour nous, de mettre de
l'avant ce genre d'enquête et de faire une analyse globale. Toutes les
préoccupations seront donc analysées lors de cette enquête
et lorsque nous aurons le rapport, nous serons en mesure d'en faire
l'évaluation.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire qui,
actuellement, fait l'enquête et quand il attend le rapport?
M. Phaneuf: C'est par le biais de l'APAPQ, l'Association des
professionnels de l'activité physique du Québec, qui a cette
première préoccupation, compte tenu du fait que, dans la plupart
des cas, ce sont des jeunes qui travaillent comme professeurs
d'éducation physique, qui sont près des jeunes, qui sont dans le
domaine scolaire, qui sont dans le domaine municipal, qui sont un peu partout
au Québec actuellement. J'ai confié cette enquête à
l'APAPQ pour permettre de faire ce tour d'horizon. C'est un mandat...
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous donner les noms
des responsables? Est-ce tout l'APAPQ? Qui est président?
M. Phaneuf: Non, un comité a été mis sur
pied, qui m'a présenté une forme de rapport et un budget
attaché pour faire ce genre d'enquête. Il y a M. Foisy qui est
dans ce comité.
M. Léger: Foisy de Pointe-aux-Trembles?
M. Phaneuf : Non, ce n'est pas le directeur des loisirs de
Pointe-aux-Trembles; c'est un des membres de l'APAPQ, actuellement, le
directeur général de l'APAPQ.
M. Léger: Le budget qui leur a été
donné, c'est $50,000, ai-je bien compris cela tantôt?
M. Phaneuf: Le budget n'a pas été
complété. Il y a deux propositions: la proposition la plus
dispendieuse, si on peut s'exprimer ainsi, est de $43,000 environ, et une autre
proposition a été mise de l'avant. Nous allons prendre la
proposition globale et lui octroyer l'argent qu'il faut pour faire
l'enquête au maximum.
M. Léger: Le ministre peut-il nous donner
l'échéancier de travail? Quand prévoit-il avoir un
rapport?
M. Phaneuf: Un premier rapport doit être soumis pour mai
1976 et le rapport final pour octobre 1976.
M. Léger: Est-ce que ce sera un rapport public?
M. Phaneuf: La condition qui m'a été
présentée, et c'est la même condition que je
respecte pour à peu près tous les rapports qui sont
présentés au haut-commissariat et au gouvernement, compte tenu
que c'est toujours présenté et financé par des fonds
publics, est que le rapport, un mois après le dépôt au
ministre, devienne automatiquement public par l'organisme qui aura fait le
rapport et l'enquête.
M. Léger: D'accord. Est-ce que le ministre pourrait nous
dire... Je vais plutôt revenir sur des questions d'ordre
général, après avoir touché un point en
particulier, là. Le ministre a fait parvenir à ses
collègues et au conseil des ministres un mémoire et deux projets
de loi datés du mois de décembre 1974.
M. Phaneuf: Je les ai fait parvenir au conseil des ministres
exclusivement.
M. Léger: Exclusivement. Dans ces documents, le ministre
préconise la création d'un ministère des loisirs ainsi que
la consolidation, au sein de celui-ci, de toutes les activités des
différents ministères concernant le loisir en
général.
M. Phaneuf: Comment se fait-il que vous êtes au courant
d'un rapport qui a été remis exclusivement au conseil des
ministres?
M. Léger: C'est notre rôle de l'Opposition
d'être au courant, pour être le plus efficace possible et aider et
même seconder le ministre dans ses problèmes avec le ministre des
Affaires culturelles.
M. Phaneuf: Je n'en doute pas.
M. Léger: Vous pouvez être certain que je vais vous
seconder là-dessus. Plus spécifiquement dans le domaine du loisir
socio-culturel et du loisir de plein air. On sait cependant, que le 3
février dernier, la plupart des dossiers du loisir socioculturel du
haut-commissariat sont passés sous la responsabilité du
ministère des Affaires culturelles. Est-ce que, malgré ces
événements récents, le ministre persiste à vouloir
garder sous la tutelle du futur ministère des loisirs, les loisirs
socioculturels?
M. Phaneuf: II demeure un fait, M. le Président; le
service socio-culturel du haut-commissariat et je l'ai bien
expliqué tantôt existe toujours au Haut-Commissariat
à la jeunesse, aux sports et aux loisirs. Quand on parle de la majeure
partie des dossiers du service socio-culturel, on exagère quelque peu.
Le budget, l'an passé, du service socio-culturel au haut-commissariat
était de $3 millions. Quinze dossiers ont été
transférés au ministère des Affaires cultu:
relies; ces dossiers représentaient une somme totale de $300,000.
Donc, $300,000 sur $3 millions, ce n'est pas la totalité des dossiers du
service socio-culturel du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs
et aux sports. C'est purement une correction et une remarque que je fais au
député de Lafontaine. C'est un transfert, dans un premier temps.
J'ai rencontré aussi, récemment, la CLQ, qui a la
préoccupation du regroupement, au même titre que la CSQ, qui a la
préoccupation du regroupement des fédérations sportives.
Cela inquiète la CLQ et je pense qu'elle a raison, dans un premier
temps. J'ai dit tantôt que ce premier transfert va nous permettre de
compléter une certaine évaluation des préoccupations
gouvernementales en matière socio-culturelle. Lorsque cette
évaluation sera terminée, on sera peut-être plus en mesure
de prendre une décision, que nous devrons prendre en tant que
gouvernement, sur une structure à créer.
Le député de Lafontaine a fait plusieurs remarques sur
l'engagement que je m'étais donné de la création d'un
ministère des loisirs. J'ai lu un article dans le journal Le Soleil
récemment, qui était fort bien fait, je dois dire, qui relatait
tous les événements et toutes les péripéties d'une
création éventuelle d'un ministère des loisirs. Mais je
répète qu'en tant que député de Vaudreuil-Soulanges
et surtout ministre responsable du haut-commissariat, cela demeure une de mes
grandes préoccupations et un de mes désirs les plus chers
d'arriver à mettre sur pied une structure qui va coller à
l'ensemble des préoccupations de loisirs québécois.
M. Léger: Cela veut-il dire que le ministre per-
siste à vouloir garder sous sa tutelle le domaine du
socio-culturel, d'après sa réponse?
M. Phaneuf: C'est assez évident, c'est même inscrit
dans le budget et il y a même des montants qui ont été
accordés, encore cette année, pour le service socio-culturel du
haut-commissariat.
M. Léger: Je suis d'accord que le ministre a raison de
vouloir le faire. Le ministre me traitait d'avare dans mes commentaires sur le
domaine du plein air; je dois dire que dans son rapport, à la page 7, il
est très avare quant au domaine du loisir socio-culturel. Il y a un
petit paragraphe de sept lignes sur le socio-culturel, alors qu'il y a six
pages pour le reste de ses responsabilités.
M. Phaneuf: Je savais que le député de Lafontaine
se chargerait de faire les commentaires pertinents pour m'amener à
élaborer beaucoup plus dans ce domaine.
M. Léger: M. le Président, les affirmations du
ministre me font plaisir mais je pourrais avoir certaines craintes sur la
réalisation de ses désirs. Je relis ce que le ministre des
Affaires culturelles affirme: Le rapatriement de certains dossiers du
haut-commissariat c'est le ministre des Affaires culturelles qui parle
indique clairement cette volonté du ministère des Affaires
culturelles de couvrir toute la vie culturelle de la collectivité et de
rejeter cette philosophie ou cette prétention que la culture peut se
diviser en grande et en petite cultures. Il n'y a qu'une vie culturelle et le
ministère des Affaires culturelles a l'intention d'assumer la
totalité de cette dimension de notre vie collective. Cela a
été dit jeudi dernier aux crédits du ministère des
Affaires culturelles, par le ministre des Affaires culturelles.
M. le Président, que le ministre me dise si, dans son futur
ministère, il se contentera d'un ministère des sports si cet
aspect de son mémoire est rejeté. Ou, est-ce qu'il s'agit d'un
tout qui est inaltérable?
M. Phaneuf: Quand le député de Lafontaine parle de
son ministère, en voulant parler du ministre responsable du
haut-commissariat, je n'ai pas de ministère. Vous savez fort bien que
cette décision...
M. Léger: Ne vous arrêtez pas sur les virgules,
donnez-moi le fond.
M. Phaneuf: Non, mais j'aime bien clarifier la situation. Je suis
ministre responsable du haut-commissariat et j'ai parlé de...
M. Léger: Moi, j'ai dit cela par ancitipation.
M. Phaneuf: Je suis bien content de voir que vous êtes
très optimiste. Je partage par contre certaines préoccupations du
député de Lafontaine. Compte tenu des décisions et des
évaluations qui seront faites éventuellement, le gouvernement
québécois a des responsabilités face à ce monde du
loisir. Si nous ne prenons pas nos responsabilités, face à ces
préoccupations, nous serons jugés en temps et lieu. Ce n'est pas
d'hier qu'il y a des complications pour arriver à créer une
structure qui va permettre une meilleure coordination, compte tenu, non
seulement des ministres, mais aussi de fonctionnaires qui ont ce goût des
chasses gardées, ce goût de structures à conserver en
permanence.
Ce manque d'envergure à l'évolution normale de certains
dossiers, on peut prendre cela comme des critiques ou prendre cela comme une
constatation. Mais ces remarques, je les fais en pleine connaissance du dossier
et je dis et je le répète: J'ai un mandat, qui est assez clair
quant à moi. Il y a un organisme qui s'appelle le haut-commissariat,
à qui on a confié un mandat très clair lorsqu'on l'a
créé par arrêté en conseil, on peut, si on
décide de le faire, l'abolir par un autre arrêté en
conseil. On peut permettre sa permanence en créant un ministère.
Cela demeure la pleine et entière responsabilité du gouvernement
du Québec. Si le gouvernement du Québec ne prend pas ses
responsabilités face à cette responsabilité, on jugera en
temps et lieu.
M. Léger: Oui, mais actuellement, M . le Président,
la question est: Est-ce que le ministre juge que c'est un tout
inaltérable, le ministère du loisir, incluant le socio-culturel,
que lui appelle, parfois, socio-récréatif, ou si le ministre
d'Etat responsable du haut-commissariat se contenterait uniquement d'un
ministère des sports?
M. Phaneuf: Je ne me contenterai pas d'un ministère des
sports. Cela ne répond pas à l'ensemble des préoccupations
que le loisir offre actuellement au Québec.
Je l'ai dit à plusieurs reprises, je l'ai dit publiquement, cela
demeure ma pleine et entière responsabilité et mon défi.
Ce défi se doit d'être partagé par le gouvernement du
Québec et, en temps et lieu, je le dis et je le répète, si
nous ne prenons pas nos responsabilités dans ce domaine, nous serons
jugés.
M. Léger: M. le Président...
M. Phaneuf: Je pense que je suis très clair.
M. Léger: Presque, presque. Maintenant, le ministre
affirmait, lors d'une entrevue qu'il accordait à la revue Loisir Plus,
qui est une revue spécialisée pour ceux qui se préoccupent
du domaine du loisir, je cite le ministre d'Etat: "Pour moi, le loisir n'est
pas quelque chose de sportif, quelque chose de plein air ou quelque chose de
culturel. Le loisir c'est un tout, c'est l'occupation du temps libre comme tel.
Et que le ministre des Affaires culturelles se préoccupe du loisir
socio-culturel est une chose. La mission du ministère des Affaires
culturelles, telle que définie par la loi, en est une autre." Là,
le ministre dit: "J'ai pris le temps de consolider cet organisme qui est le
haut-
commissariat, consolider ses structures administratives, me pencher sur
les préoccupations d'ordre légal et finaliser un dossier qui
semble mieux coller aux réalités ou préoccupations des
Québécois. Je crois que maintenant le jour est venu d'aller plus
loin et de proposer une structure légale permanente pour répondre
adéquatement aux besoins actuels en matière des loisirs."
Quelque temps après, un mois après, il transférait
quinze dossiers au ministère des Affaires culturelles Est-ce donc dire
que le gouvernement n'est pas prêt à accepter ou à endosser
le point de vue du ministre d'Etat actuel d'un ministère des loisirs
incluant le socio-culturel et le domaine du sport?
M. Phaneuf: C'est l'avenir qui pourra prouver ou
désapprouver ce que j'ai dit lorsque cette entrevue a été
faite. Mais je maintiens entièrement ce que j'ai dit lorsque cette
entrevue a été faite.
Pour le fait d'avoir transféré quinze dossiers, je l'ai
dit et je le répète, cela nous permet de finaliser une certaine
évaluation de certains dossiers et certaines préoccupations
d'instruments qui existent au gouvernement du Québec. J'ai dit que le
ministère des Affaires culturelles existe actuellement et c'est un fait.
Il existe depuis quand même plusieurs années. Lorsque nous aurons
finalisé ces évaluations, nous aurons des décisions
à prendre et nous serons jugés sur les décisions que nous
prendrons lorsque nous les prendrons.
M. Léger: M. le Président, est-ce que le ministre
peut nous dire nous avons ici des documents sur son projet de loi sur
les loisirs, sur la loi du ministère des loisirs ainsi que des
renseignements concernant les raisons pour lesquelles le gouvernement devrait
se pencher sur la décision à prendre concernant un
ministère des loisirs dans combien de temps on peut s'attendre
à une décision là-dessus?
M. Phaneuf: Je ne peux que faire mon travail de ministre
responsable du haut-commissariat et proposer au conseil des ministres et au
gouvernement des choses à faire éventuellement. Cela reste la
préoccupation du premier ministre et la préoccupation du conseil
des ministres, de créer ou de ne pas créer cet organisme qui
devra chapeauter le monde du loisir éventuellement.
Donc, les recommandations, compte tenu du fait que vous avez le texte du
projet de loi, vous iavez fort bien ce qu'il y a dans le projet de loi. Je
pense qu'en tant que ministre responsable du haut-commissariat, j'ai mis tout
ce qu'il y avait comme préoccupations et je pense que l'approche globale
a été mise de l'avant.
Nous verrons, dans l'avenir, si, oui ou non, le gouvernement
décidera ou ne décidera pas de faire ce que je souhaite qu'on
fasse.
M. Léger: Mais devant la déclaration de la semaine
dernière, en dedans d'une semaine, du ministre des Affaires culturelles
qui dit qu'il veut conserver cela, est-ce que le ministre pense qu'il y a
d'autres choses à faire pour convaincre le gouvernement d'avancer dans
ce domaine?
Il semble dire que vous avez donné les arguments qu'il fallait et
que vous attendez maintenant. Est-ce qu'il y a d'autres gestes à
poser?
M. Phaneuf: Oui, continuer à discuter calmement du devenir
des loisirs au Québec pour arriver à une structure qui va coller
aux réalités.
M. Léger: Est-ce que la création de l'institut des
sports, attendue depuis un an, dépend du sort réservé au
mémoire du ministre?
M. Phaneuf: Je m'excuse, je n'ai pas tout à fait
saisi.
M. Léger: La création de l'institut des sports...
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: ... qui est attendue depuis un an, est-ce que
ça dépend du sort réservé au mémoire du
ministre par le conseil des ministres ou si ça peut être une
décision prise de votre côté?
M. Phaneuf: Non, on pourra y revenir lors de l'étude
sectorielle des crédits. Vous allez vous apercevoir qu'il y a
déjà au budget $1.2 million pour la création de
l'institut, ce qui veut dire que nous avons l'intention de mettre sur pied,
indépendamment des décisions d'une structure à venir,
l'institut des sports du Québec. C'est un problème bien
précis dans un domaine bien précis qui s'appelle le sport.
Je pense que, lorsque nous arriverons à l'étude des
crédits pour ce secteur particulier, nous pourrons y revenir, mais je
peux assurer le député de Lafontaine que nous avons
l'intention... Je devrais être en mesure d'annoncer sous quelle forme
l'institut des sports va démarrer cette année, mais il est
prévu plus de $1 million au budget pour la mise sur pied de l'institut
des sports québécois.
M. Léger: J'aimerais revenir sur une question, car,
tantôt, il me restait un point que je n'avais pas mentionné
concernant le comité d'enquête pour étudier à fond
tous les problèmes du hockey junior: violence, financement,
repêchage, structure, etc. Est-ce que le ministre a pris connaissance, en
plus de ça s'il n'y a pas d'enquête du rapport
ontarien de la commission McCruty?
M. Phaneuf: Oui. J'ai même rencontré l'avocat qui a
fait cette enquête. Il va travailler aussi en collaboration avec ce
comité. Pour répondre plus complètement à la
question du député de Lafontaine, M. Gilles Néron, qui est
président du comité d'étude sur la violence au hockey,
professeur en éducation physique à l'Université de
Montréal et qui complète ses études de doctorat, va
présider ce comité d'étude. J'ai même reçu
une copie du rapport du comité d'enquête qui a été
mis sur pied en Ontario.
M. Léger: Le ministre avait déclaré, au mois
de mars, qu'un projet de loi serait soumis cet au-
tomne à l'Assemblée nationale dans le but de
réglementer la violence au hockey. Il nous a parlé du
comité. Est-ce que cette loi va couvrir, entre autres, d'autres aspects
du hockey amateur, comme les tournois de hockey pour les moins de douze
ans?
M. Phaneuf: C'est une affirmation qui n'est pas tout à
fait vraie, parce que je n'ai pas dit que je soumettrais un projet de loi
spécialement sur la violence au hockey. J'ai plutôt dit que, dans
le projet de loi qui est en travail actuellement, on inclut la commission
athlétique et cette commission pourra ou ne pourra pas, selon les
règlements de la commission athlétique, régir
éventuellement le hockey.
Dans un premier temps je le répète j'ai dit
que la commission athlétique, qui sera créée par ce projet
de loi, comprendre la lutte et la boxe, telles que nous les connaissons
actuellement, et, s'il y a lieu, toutes les disciplines sportives
éventuellement, compte tenu de besoins nouveaux qui pourraient
s'exprimer au Québec.
M. Léger: Ce que j'ai affirmé là,
c'était les titres qu'il y avait dans les journaux à la suite de
l'entrevue qu'il avait donnée. On mettait comme titre: Une loi pour
mettre un frein à la violence dans le hockey. Si le ministre dit que ce
n'est pas une loi, qu'il a été mal
interprété...
M. Phaneuf: Je n'ai pas dit que ce n'est pas une loi; j'ai dit
que ça fait partie de l'ensemble du projet de loi que je présente
à l'étude actuellement. Si on décide de ne pas faire un
ministère des loisirs, je peux revenir à mon projet de loi que
vous connaissez, celui qui avait été déposé en
première lecture pour créer la commission athlétique.
Cette commission pourrait avoir comme pouvoir de légiférer et de
réglementer le monde du hockey.
M. Léger: Le fait de réglementer le hockey au
niveau de l'aspect promotion du spectacle, comme c'est le cas dans la lutte ou
la boxe dans le projet annoncé, est-ce que le ministre pense que c'est
suffisant pour résoudre efficacement le problème de la violence
au hockey?
M. Phaneuf: Je n'en sais rien actuellement. Je pense que je vais
attendre les résultats de l'enquête. Si ce problème
devenait majeur demain matin et qu'il fallait légiférer
rapidement, je pense que je serais obligé de redéposer ce projet
de loi pour créer la commission athlétique, qui est une approche
plutôt sectorielle, par rapport à l'approche globale que j'avais
l'intention de prendre. S'il le faut, je le ferai.
M. Léger: Le ministre parle souvent et donne, à
différentes occasions, des conférences de presse. Il a
parlé d'une nouvelle fédération de hockey sur glace...
M. Phaneuf: Rarement.
M. Léger: On le voit souvent, il y a des journaux qui
donnent souvent des nouvelles. La nouvelle fédération du hockey
sur glace du Québec, est-ce qu'elle a son statut légal?
M. Phaneuf: Toutes les fédérations qui sont
subventionnées par le haut-commissariat, au départ, ont un statut
légal, doivent être incorporées selon les normes, les us et
coutumes et les lois du Québec. Donc la Fédération du
hockey est reconnue, incorporée.
M. Léger: Est-elle pourvue de règlements et de
modalités administratives?
M. Phaneuf: Comme toutes les fédérations, oui.
M. Léger: Le ministre pourrait-il dire quel est le montant
de son budget qui est affecté à cette fédération et
qui sont les titulaires des postes de direction?
M. Phaneuf: J'aimerais mieux attendre lorsqu'on fera
l'étude étape par étape.
M. Léger: Nous sommes rendus là en ce qui me
concerne.
M. Phaneuf: II faudra que je sorte le dossier. Si on veut le
faire, on peut prendre le programme 15, qui est le programme des sports, et
commencer à analyser les budgets de façon sectorielle.
M. Léger: D'accord. On peut commencer le programme 15, si
vous voulez.
M. Phaneuf: D'accord.
Assistance aux organismes sportifs
Le Président (M. Kennedy): Programme 15, promotion du
sport, élément I, Assistance aux organismes sportifs.
M. Léger: M. le Président, on avait l'habitude,
avec le ministre, l'année dernière, de prendre un programme et,
plutôt que de voir chaque élément, poser des questions
générales et après adopter le tout.
Le Président (M. Kennedy): D'accord, je n'ai pas
d'objection.
M. Léger: Le ministre peut-il penser à la question
que je viens de lui poser...? Cela va se suivre de toute façon, le plus
possible.
Le ministre pourrait, avant de commencer je pense que c'est un
oubli de ma part, un peu de la sienne aussi présenter les
fonctionnaires qui sont avec lui, chose qu'il fait habituellement, pour qu'on
sache quels sont ceux qui aident le ministre dans son travail.
M. Phaneuf: C'est une excellente suggestion.
Je vais, par contre, faire une petite remarque, compte tenu du fait que
nous ne savions pas exactement quand nous allions commencer l'étude de
ces crédits. J'ai d'ailleurs remarqué le faciès du
député de Lafontaine lorsqu'on nous a annoncé que nous
devions commencer nos crédits ce soir, surprise qui était...
M. Léger: Le ministre comprend pourquoi j'étais
surpris. C'est qu'un ministre des sports qui a l'étude de ses
crédits pendant la partie de hockey des anciens amateurs de hockey,
c'est-à-dire la ligue Nationale... Cela m'a surpris que ce soit ce
ministère qui siège ce soir alors que peut-être d'autres
ministères, qui sont dans un domaine beaucoup plus élevé,
comme la culture ou autre chose, auraient pu être
intéressés à ne pas regarder le hockey.
M. Phaneuf: II faut dire que plusieurs personnes du
ministère sont absentes; à cause des travaux qu'elles avaient
à faire, elles ont dû aller à Montréal. J'ai fait
des téléphones, mais le sous-ministre, M. Yves Bélanger,
n'a pas réussi à revenir à Québec à temps
pour commencer les travaux de la commission. M. Raymond Benoît est aussi
absent, il travaille à Montréal, où il y avait une
réunion du secrétariat administratif cet après-midi, et va
tenter de revenir le plus rapidement possible. A ma droite, par contre, vous
avez M. Guy Desrosiers, qui est le directeur du service des sports au
haut-commissariat; vous aviez ici tantôt mon chef de cabinet, qui est M.
Pierre Delisle; M. Gaétan Sainte-Marie, qui est secrétaire
particulier adjoint; M. Paul Roland, qui est secrétaire particulier
adjoint aussi; M. Ernest Brière, qui est directeur de l'administration
au haut-commissariat; M. Jean Rioux, qui est directeur du service
socio-culturel, qui a cette grande préoccupation du domaine
socio-culturel, avec les défis que cela comporte, et vous avez
naturellement M. Lavigne et M. Hamel, qui sont aussi du haut-commissariat.
Naturellement, au fur et à mesure que les gens seront avertis que nous
avons commencé nos travaux, ils viendront s'ajouter à ces
fonctionnaires pour pouvoir mieux répondre aux questions
posées.
M. Léger: Est-ce que le ministre aurait un organigramme,
comme l'année passée, des différentes directions ainsi que
des personnes qui sont responsables? Je pense que vous avez un organigramme
dans ce style.
M. Phaneuf: Oui, que nous pourrons remettre demain lorsque nous
continuerons. Je suis prêt à remettre tous les documents comme
nous l'avons fait l'an passé, selon les demandes du député
de Lafontaine.
M. Léger: Est-ce que le ministre a la réponse
à ma question?
M. Phaneuf: Pour ce qui est de la Fédération de
hockey mineur, il y a un montant de $106,000 qui est donné à
cette association cette année; pour ce qui est du hockey majeur, nous
sommes en négociations actuellement. Nous sommes aussi en
négociations pour fusionner les deux organismes qui ont la
préoccupation du hockey comme tel, comme nous l'avons fait dans toutes
les fédérations. Vous vous rappelez, à une certaine
époque, il y avait plusieurs fédérations dans le monde de
la voile; nous avons réussi à regrouper ces
fédérations. Nous l'avons fait dans le domaine équestre,
nous l'avons fait dans plusieurs domaines parce que nous pensons qu'il doit y
avoir une fédération pour coiffer une discipline
particulière.
M. Léger: M. le Président, est-ce que le ministre
peut nous dire ce que le haut-commissariat est en train de faire concernant le
rapport Lavallée? Est-ce que le haut-commissariat a des suites à
donner a ce rapport, est-ce qu'il s'inspire du rapport Lavallée?
M. Phaneuf: A quel sujet?
M. Léger: Concernant le hockey pee wee et mosquito. En
vous posant ma deuxième question, vous allez saisir l'aspect: Est-ce que
le haut-commissariat, qui n'était pas d'accord sur la conclusion du
rapport quant au maintien des tournois de hockey pee wee et mosquitoes, l'a
laissé sur les tablettes ou s'il va s'en occuper?
M. Phaneuf: C'est le Dr Lavallée de Trois-Rivières
qui...
M. Léger: Oui, c'est cela, le docteur Hugues
Lavallée.
M. Phaneuf: Ce n'est pas un rapport qui a
été...
M. Léger: Dr Hugues Lavallée.
M. Phaneuf: ... remis officiellement au ministre, à ma
connaissance en tous cas. C'est peut-être un rapport qui circule
publiquement mais ce n'est pas un rapport qui m'a été remis
officiellement pour étude et observations.
M. Léger: En tous cas, il y a quand même des
recommandations; c'est une étude réalisée en 1969 et dont
le rapport a paru en 1971.
M. Phaneuf: Ecoutez... M. Léger: Et puis...
M. Phaneuf: ... en 1969, j'étais encore directeur des
sports à la Cité des jeunes de Vaudreuil.
M. Léger: C'est quand même un dossier important, un
rapport important.
M. Phaneuf: Je ne minimise pas l'importance du dossier mais je
vous dis que ce rapport ne m'a pas été présenté
comme tel depuis que je suis ministre responsable du haut-commissariat.
C'est
assez difficile pour moi de faire des commentaires sur un rapport qui ne
m'a pas été présenté.
M. Léger: De toute façon, c'est un rapport que le
ministre devrait lire puisqu'on parle là-dedans, entre autres, pour les
jeunes dans le hockey mineur, de règlements concernant les mises en
échec; on parle des examens médicaux, le choix des instructeurs,
les recommandations d'une étude, la valeur des tournois pee wee et
moustiques. L'équipe de ce docteur a fait un travail sur la santé
des jeunes. Alors je me demandais si le ministre pourrait prendre bonne note de
ce rapport qui l'aiderait dans sa future loi, peut-être, qui touchera le
domaine de la santé des jeunes athlètes.
M. Phaneuf: C'est un rapport qui avait été fait il
y a quelques années, suite au tournoi pee wee, je pense, qui se passa
à Québec. Certaines remarques étaient fort pertinentes.
Mais ce n'est pas un rapport qui a connu une très grande diffusion,
à ce qu'on me dit. Bien sûr, je tiens compte des observations qui
sont faites par le député de Lafontaine. Je pense que ces
remarques ont été faites en 1971. On en a tenu compte et
l'évolution du dossier suit son cours. Mais je pensais que
c'était un rapport qui...
M. Léger: Quand le ministre n'a pas l'air trop sûr,
il dit: Suit son cours. Cela veut-il dire le cours de la tablette ou bien le
cours des recommandations?
M. Phaneuf: S'il a été présenté en
1971, et nous sommes rendus en 1975, je ne sais pas s'il est maintenant sur une
tablette. Je dois dire que...
M. Léger: II a de la poussière.
M. Phaneuf: ... il ne m'a pas été
présenté. Je dois le répéter quand même.
M. Léger: Oui.
M. Phaneuf: Je pensais que c'était un dossier qui avait
été présenté au ministre sur lequel vous nous
demandiez des commentaires. Ce n'est pas un rapport qui m'a été
présenté.
M. Léger: La question que je pose au ministre, c'est parce
que je sais qu'il est préoccupé par une loi concernant le sport.
Il y a même eu une équipe pour faire enquête sur le
comportement du sport, du hockey junior entre autres, et ce rapport touche
justement l'ensemble du fonctionnement des jeunes dans le domaine du sport et
du hockey en particulier.
Je pense que c'est une chose importante. Et le ministre, dans ses
études ou dans ses recommandations ou dans la réglementation
qu'il pourrait apporter, doit nécessairement tenir compte des outils
qu'il peut avoir sous la main.
M. Phaneuf: Compte tenu du fait que le rapport a
été fait en 1971, je dois dire au député de
Lafontaine que la Fédération de hockey, à
l'époque, ne recevait pas une somme énorme du gouvernement du
Québec pour son financement, comme toutes les autres
fédérations. Depuis ce temps, le dossier des
fédérations a évolué drôlement et M. Georges
Larivière, qui était un des participants au rapport, a même
été directeur technique de la Fédération de hockey
mineur. Donc, j'espère que M. Larivière a mis en application son
propre rapport.
M. Léger: De toute façon, j'espère que le
ministre va prendre la peine maintenant de lire le rapport Larivière et
voir tout ce qu'il y a de bon dans ce rapport, pour peut-être l'utiliser
dans sa prochaine législation.
M. Phaneuf: Mais ce qui est encore plus important c'est que,
compte tenu des responsabilités mêmes de la
fédération et que la responsabilité de l'Etat est de
financer et de permettre aux fédérations sportives d'avoir tout
ce qu'il faut comme instrument de travail pour faire la promotion de son sport,
pour s'assurer que les règlements et l'évolution du sport soient
faits selon les règles de l'art, je pense que le fait même que le
directeur technique ait été celui qui avait participé au
rapport correspond à cette réalité.
Je veux bien tout lire ce qui s'est écrit, mais il n'y a que 24
heures dans une journée.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire quand
même parce qu'il y a un lien entre ma question et son
enquête sur la gérance, le repêchage, etc. si cette
étude que le ministre est en train de faire par l'APAPQ touche aussi
l'impact des tournois de hockey pee-wee, Bantam, sur le fonctionnement,
l'administration, les responsabilités vis-à-vis des jeunes, le
rôle des instructeurs, l'administration, ou si c'est uniquement le hockey
junior?
M. Phaneuf: L'enquête va porter surtout sur la violence
même du hockey. Et compte tenu des enquêtes qui doivent être
faites par ce comité, le tour d'horizon et le déplacement que ce
groupe va faire un peu partout au Québec, cela va leur permettre de
faire toutes les évaluations et de questionner tous les gens, dans tous
les milieux, pour pouvoir faire un rapport complet.
Je pense qu'il serait quand même avantageux pour le
député de Lafontaine, que je lui présente cette demande
qui m'a été présentée, compte tenu de ce
défi, de cette enquête, ce qui lui expliquerait de quelle
façon les gens ont l'intention de procéder pour faire
l'enquête et les montants qui sont accordés, parce que cela fait
partie aussi des crédits. Cela permettrait de répondre
entièrement à la question du député de
Lafontaine.
M. Léger: D'accord.
M. Phaneuf: Alors, j'ai donc l'intention de lui transmettre la
copie de ce dossier.
M. Léger: D'accord. Maintenant, le ministre m'a
inquiété un petit peu avec sa dernière réponse,
quand il a dit que cette enquête touche surtout la violence et, par la
bande, peut-être d'autres aspects. Est-ce que cette enquête va
toucher aussi l'aspect repêchage dans le hockey junior?
M. Phaneuf: Je pense qu'elle va toucher tous les aspects, parce
que...
M. Léger: D'une façon mineure ou d'une façon
importante?
M. Phaneuf: Les résultats de l'enquête le
prouveront, mais le mandat est suffisamment vaste.
M. Léger: Non, non. Cela dépend du mandat que vous
lui avez donné. Il ne faudrait pas arriver, dans deux ans, et dire:
C'était surtout sur la violence et on n'a pas touché tellement
l'aspect du repêchage. Le problème va être encore
là.
M. Phaneuf: C'est surtout sur la violence, le mandat qui est
demandé par ce groupe qui veut faire l'enquête et le mandat qui
est accordé par le ministre, mais vous allez voir, lorsqu'on va faire ce
tour d'horizon, qu'à peu près tous les aspects seront
touchés. La violence est occasionnée par quoi? C'est la
première question qu'il faut se poser. Pour pouvoir analyser à
fond les raisons de cette violence, il va falloir qu'on fasse un tour d'horizon
complet.
M. Léger: Je ne sais pas si le ministre m'a répondu
tantôt, je m'excuse s'il m'a répondu, mais est-ce qu'il peut me
dire que la commande est donnée à ce comité ou si ce n'est
pas tout à fait définitif, cette enquête?
M. Phaneuf: La lettre d'intention au comité n'est pas
signée. La commande est donnée, parce que j'ai rencontré
ce groupe et je lui ai dit que c'était oui; il y avait une
réponse officielle du ministre, mais elle était verbale, à
ce moment-là, et vous connaissez les procédures normales qui
doivent suivre. Donc, une lettre d'intention doit être envoyée
à ce groupe pour lui permettre de démarrer. L'octroi du budget de
$43,000 j'y vais de mémoire doit leur permettre de faire
la totalité de l'enquête.
M. Léger: Puisque la lettre d'intention n'est pas encore
postée, est-ce que le ministre accepterait de rajouter à ce
mandat que l'enquête touche aussi l'aspect du repêchage junior? Que
ce soit mentionné, de façon qu'on n'arrive pas, au bout de deux
ans, sans aucune réponse et aucune recommandation dans ce
domaine-là. Je pense que le ministre n'a rien à perdre,
l'enquête n'est pas commencée.
M. Phaneuf: Je n'ai rien à perdre, mais je pense que je
devrais peut-être demander à ceux qui veulent faire
l'enquête s'il y a lieu de faire ce genre d'enquête à partir
du problème du repêchage. Je demanderai à ce groupe s'il a
l'intention d'inclure dans leur enquête ce genre de sondage.
M. Léger: Ma question allait plus loin que cela. Je
pourrais peut-être y revenir demain, quand on les rencontrera, mais
c'était que le ministre spécifie, en plus de l'enquête sur
la violence, que ce groupe se penche aussi sur le problème du
repêchage. Cela permettrait peut-être à ce groupe d'avoir
une sensibilisation plus prononcée sur ce problème qui, pour moi,
est très important au Québec.
M. Phaneuf: Comme je reconnais que ce groupe est assez
sérieux, j'aimerais mieux prendre le temps de le lui demander pour voir
s'il se sent habilité à faire ce genre d'enquête avant de
donner la réponse au député de Lafontaine.
M. Léger: Demain, on pourra en reparler avec ceux qui
seront présents.
M. Phaneuf: Mais ce ne sont pas des gens membres du
haut-commissariat; ce sont des gens à l'extérieur du
haut-commissariat. Ils ne seront pas présents ici, lorsque nous
continuerons les crédits.
M. Léger: Pour demain, ce que vous avez dit tantôt,
c'est uniquement les dossiers; ce ne sont pas les personnes qui seront ici.
M. Phaneuf: Nous ne sommes pas en commission parlementaire
où nous invitons des groupes de l'extérieur du haut-commissariat
pour pouvoir leur poser des questions.
M. Léger: Est-ce que cette belle initiative du ministre
je le félicite là-dessus ne pourrait pas être
le prélude à une vaste enquête sur le comportement du
hockey amateur au Québec?
M. Phaneuf: Nous jugerons en temps et lieu.
M. Léger: Je sais que le ministre n'ose pas s'aventurer
trop, actuellement, mais je pense qu'un ministre qui a de l'initiative n'a rien
à perdre de ce côté. Il est conscient du problème,
il me l'a dit tantôt, mais une des preuves du fait qu'il est conscient du
problème, c'est de profiter de l'occasion de cette enquête pour le
demander. Moi, si je pensais qu'il viendrait ici demain... C'est plutôt
un dossier qu'on va nous soumettre demain et nous n'aurons pas de
réponse demain là-dessus. Est-ce que le ministre ne pourrait
pas...
M. Phaneuf: J'ai dit que je soumettrais au député
de Lafontaine le dossier qui m'a été présenté pour
faire l'enquête, ce qui permettra au député de Lafontaine
d'analyser, à partir de l'offre qui m'est faite par ce groupe de faire
l'enquête, s'ils vont assez loin selon les désirs du
député de Lafontaine. Dans un premier temps, cela correspondait
à cet engagement que j'avais pris d'avoir un comité
d'enquête pour faire une analyse sur la vio-
lence au hockey. Le député de Lafontaine veut y ajouter
autre chose. J'ai dit tantôt, que je ne suis pas certain, malgré
la qualité des gens qui ont à faire cette enquête, s'ils
sont aptes à augmenter cette recherche et s'ils le désirent. Mais
c'est plutôt à M. Néron, à M. Foisy et à ceux
qui m'ont présenté ce rapport de répondre. Je dis que ce
n'est pas à ce stade-ci que je peux répondre au
député de Lafontaine. Nous verrons en temps et lieu s'il y a lieu
d'augmenter le mandat de ce comité d'enquête.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Kennedy): Nous constatons qu'il est dix
heures. Tel que convenu au début de la séance, la commission
ajourne ses travaux selon les ordres de l'Assemblée nationale,
demain.
M. Léger: Est-ce que c'est la Chambre qui va
décider?
Le Président (M. Kennedy): C'est la Chambre qui va
décider si on siège demain après la période des
questions ou si cela va être reporté à mardi.
M. Léger: D'accord.
(Fin de la séance à 21 h 57)