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Commission permanente de l'éducation,
des affaires culturelles et des communications
Etude des crédits du
Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports
Séance du mardi 13 mai 1975
(Dix heures quarante minutes)
M. Kennedy (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs! La commission de l'éducation, des affaires
culturelles et des communications continue l'étude des crédits du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports. Je pourrais
peut-être suggérer, vu que cela fait déjà deux
séances, je crois, que l'on consacre aux
généralités, il y aurait peut-être lieu ce matin
d'entreprendre les éléments des deux programmes que nous avons
à éplucher, si je peux dire ainsi.
M. Léger: Je vous ferai remarquer, M. le
Président...
Le Président (M. Kennedy): Je n'ai pas d'objection
à ce que vous continuiez dans les généralités.
M. Léger: ... que nous avions convenu que, dans chaque
programme, ce seraient des questions d'ordre général, quitte
à ce que les éléments soient adoptés d'un bloc
après. C'est pour cette raison que nous allions dans ce sens. Au
début, je voudrais seulement faire une remarque. Ce n'est pas pour le
ministre actuel, mais c'est pour le gouvernement qui continue à
préparer des commissions parlementaires le mardi matin. Il nous oblige
à faire des prouesses et même peut-être, parfois à
attraper des contraventions de vitesse pour arriver à l'heure. Pour ceux
qui partent de loin, le mardi matin en tout cas, c'est une remarque
générale que je fais c'est très difficile pour les
députés d'un parti de l'Opposition qui ont des
responsabilités la veille qui se terminent parfois à 3 heures du
matin, de partir en vitesse le matin, pour arriver à une commission
parlementaire à 10 heures je suis quelques minutes en retard
je trouve que c'est inhumain. Je n'ai aucune objection à en faire
le mercredi matin, le jeudi matin et le vendredi, mais le mardi matin, pour
ceux qui viennent de loin, et surtout quand un parti de l'Opposition n'a que
six représentants et que chacun est obligé s'il arrivait
un accident quelconque, il ne peut même pas se faire remplacer je
trouve que c'est... En tout cas, c'est une remarque générale que
je veux faire. C'est impensable de faire siéger des commissions
parlementaires le mardi matin quand on part de loin. Le reste de la semaine, on
est déjà à Québec, il n'y a pas de
problème.
M. Phaneuf: Seulement pour donner suite à cette remarque,
je dois dire que j'étais, moi aussi, à Montréal où
j'ai rencontré des groupes, même dans le comté de
Maisonneuve. J'ai eu le plaisir de rencontrer M. Burns hier à une heure
fort tardive, je dois le dire, et j'ai été obligé de
rentrer à Québec de nuit, moi aussi. Ce qui est vrai pour
l'Opposition est aussi vrai pour le parti gouvernemental, parce que nous avons
aussi des tâches très ardues. Cela fait partie de nos devoirs de
parlementaires. Je dois dire que je trouve cela aussi ardu que lui.
M. Léger: C'est très dur. La seule nuance, c'est
qu'on doit conduire nous-mêmes nos automobiles.
M. Bonnier: M. le Président, à l'ordre!
J'étais à Mont-Laurier hier soir. C'est encore plus dur que
d'être à Montréal.
Dépôt de documents
M. Phaneuf: M. le Président, si vous me le permettez,
lorsque nous avons étudié les crédits jeudi et vendredi,
je m'étais engagé à déposer des documents pour le
député de Lafontaine sur le budget global de Games Plan, le
programme d'action des fédérations sous le couvert de
Mission-Québec '76, le budget de Mission-Québec '76, 1975/76, et
les documents des écoles estivales et des clubs sportifs et les
états financiers au 31 mars 1974. Je dépose donc ces
documents.
M. Léger: M. le Président, est-ce que nous sommes
prêts à commencer?
Le Président (M. Kennedy): Oui.
Education physique
M. Léger: Quand nous nous sommes laissés, vendredi
après-midi, je pense, nous étudiions les relations qui existaient
entre les villes, les commissions scolaires je reviendrai tantôt
là-dessus et le haut-commissariat. J'ai demandé au
ministre si, depuis l'an dernier, alors que nous avions étudié
les crédits du haut-commissariat, le ministre nous avait affirmé
que l'étude du service de planification du haut-commissariat sur les
besoins des municipalités en matière d'équipement
sportif... Cette évaluation et cet inventaire devraient être
prêts incessamment. Est-ce qu'actuellement, le ministre est prêt
à nous les déposer ou est-ce que ce n'est pas encore tout
à fait terminé?
M. Phaneuf: Ce n'est pas tout à fait terminé. Nous
avons des documents en partie complétés. Lorsque les documents de
recherche auront été complétés, je pourrai
déposer ces documents pour le député de Lafontaine.
M. Léger: Alors, dans combien de temps?
M. Phaneuf: C'est maintenant rendu à l'informatique pour
compilation et, d'ici deux mois, nous devrions avoir le document complet.
M. Léger: Deux mois. J'ai un document ici, le rapport
Bouchard. Une des recommandations sur la condition physique des
Québécois demandait qu'un nouvel examen de l'importance
accordée à la condition physique, au sein de ces intentions
générales de préparation à la vie, soit, en fait,
pour le ministère de l'Education, une préoccupation majeure.
Qu'est-ce qui a été fait dans ce sens, puisque le ministre de
l'Education me disait, à l'étude des crédits de
l'éducation dernièrement, qu'il n'avait pas l'intention de rendre
à l'élémentaire l'obligation de la pratique du sport dans
un des cours, même avec des volets de choix?
M. Phaneuf: Par contre, un autre document a été
présenté récemment, je pense que c'est la semaine
passée, à l'APAPQ, document présenté par un
sous-ministre de l'Education, qui signale les intentions du ministère de
l'Education face à l'éducation physique au niveau
élémentaire. Forcément, ce document va amener des
dépenses assez importantes dans le domaine de l'immobilisation, parce
qu'on sait que, dans le domaine de l'élémentaire
particulièrement, les facilités physiques n'existent à peu
près pas. Il n'y a pas beaucoup de gymnases au niveau des écoles
élémentaires et cela représente un programme, je crois,
dans un premier temps, de $5 millions en immobilisations. Cela devrait
être mis de l'avant par étapes. Il est impensable et il est peu
pratique de penser qu'on puisse lancer ce programme cette année, de
façon logique. Il y aura des équipements à construire. Il
y aura aussi la formation de conseillers en matière d'éducation
physique au niveau élémentaire pour préparer des
professeurs je ne devrais pas dire des professeurs ordinaires, des
professeurs de matières théoriques normales non pas des
spécialistes, mais des gens un peu plus compétents pour enseigner
l'éducation physique sous la direction d'un conseiller
pédagogique.
M. Léger: Maintenant, devant le problème que pose
la dénatalité, probablement temporaire au niveau des
écoles quand je dis la dénatalité temporaire, c'est
qu'il se peut qu'il y ait des soubresauts d'énergie dans le
Québec et devant des politiques peut-être un peu plus
familiales de la part du gouvernement, et devant aussi le fait que ces
événements arrivent par cycle, est-ce que, pendant la
période difficile où le ratio est de 1-17 au ministère de
l'Education, cela peut amener une possibilité de mise à pied de
plusieurs enseignants? Est-ce qu'il n'est pas possible, au niveau du conseil
des ministres, de convaincre le ministre de l'Education, entre autres, que les
professeurs qui actuellement pourraient être mis à pied soient
recyclés dans le domaine de l'éducation physique, comme
conseillers pédagogiques dans le domaine du sport, de façon
à pallier ce qui manquait avant? Auparavant, il y avait suffisamment de
professeurs et même il en manquait. Maintenant qu'on a trop de
professeurs pour des disciplines traditionnelles et que le rapport Bouchard,
entre autres, préconise une meilleure utilisation et une meilleure
formation physique de la jeunesse, qu'on recycle ces professeurs qui peuvent
être de trop actuellement, selon le ratio 1-17. Qu'ils soient,
peut-être, recyclés dans le domaine de l'éducation physique
et de l'animation dans ce sens.
M. Phaneuf: Disons que c'est fort souhaitable, mais il faut quand
même admettre que c'est une responsabilité plus directe du
ministère de l'Education par rapport aux responsabilités du
haut-commissariat des programmes 15 et 16. Par contre, je suis bien prêt
à répondre. Je sais que le ministre de l'Education a
annoncé son programme du budget de $5 millions qui doit être mis
de l'avant entre trois et cinq ans, comme étape. Je pense bien qu'on
tiendra compte de ces disponibilités.
M. Léger: La recommandation du rapport Bouchard, la 22e,
dit: "Que le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports
prenne la responsabilité de réaliser et de maintenir à
jour un inventaire de toutes les catégories d'équipements
permettant la pratique des activités physiques." C'est une question qui
est dans le rapport Bouchard, mais qui avait été posée
l'année dernière. Vous me dites cette année que cela ne va
arriver que dans deux mois.
M. Phaneuf: Par contre, sur le plan des cartes, les cartes sont
déjà fabriquées pour toutes les régions du
Québec où on indique ce qui existe en matière
d'équipements sportifs. Ces cartes sont déjà prêtes.
Par contre, on déposera l'ensemble des documents et les cartes indiquant
les facilités physiques, plus toute la compilation des
équipements lorsque le service de l'informatique aura terminé son
travail et que le rapport sera déposé dans environ deux mois.
Donc, une grande partie de ce travail est terminée actuellement,
et en particulier celle de la fabrication des cartes.
M. Léger: Maintenant, le sous-ministre du
haut-commissariat, M. Bélanger, qui est à votre gauche, a
déclaré, en décembre dernier, que le haut-commissariat
avait l'intention de créer des écoles de sport annuel et qu'un
budget de l'ordre de $3 millions serait prévu à cet effet.
Où en est-on dans cette politique?
M. Phaneuf: Les écoles de sports telles que
préconisées par le haut-commissariat l'an passé sont mises
de l'avant encore cette année avec beaucoup plus d'insistance. En
parallèle avec les écoles de sport, nous avons un nouveau budget
de $2 millions que vous voyez aux crédits pour financer les clubs
sportifs existants. Il y a deux sortes d'écoles, il y a l'école
estivale comme telle, qui va être mise de l'avant en collaboration avec
les professeurs d'éducation physique et d'autres personnes, qui ont la
compétence d'organiser ce genre d'écoles, et,
parallèlement à ce programme, il y a un nouveau programme qui
vient apporter une assistance aux clubs sportifs.
M. Léger: Maintenant, M. Bélanger avait
déclaré aussi que les commissions sportives régionales
feraient l'objet d'études très approfondies. Où en est-on
actuellement?
M. Phaneuf: On participe encore aux études. Ce n'est pas
complètement terminé. Il y a des problèmes particuliers,
spécialement sur l'île de Montréal, que vous connaissez
bien, qui devront être traités d'une façon un peu plus
originale, compte tenu de la densité de la population sur l'île de
Montréal et de la difficulté à pouvoir organiser des
choses par rapport à d'autres endroits en périphérie de
l'île de Montréal. L'étude n'est pas terminée
à cet effet, mais les consultations se continuent. J'ai personnellement
rencontré, d'ailleurs, un groupe de Concordia qui représentait
les neuf districts de la ville de Montréal justement hier soir à
cet effet. Nous avons confié au service de la planification le soin
d'établir une structure qui va mieux coller aux réalités
de l'île de Montréal par rapport au reste de la province.
M. Léger: Quand cela sera-t-il terminé?
M. Phaneuf: Le plus rapidement possible. C'est la seule
réponse que je peux donner actuellement. Nous n'avons pas terminé
notre consultation. Je n'ai pas l'intention de me faire accuser de mettre des
structures sans consultation.
M. Léger: D'accord. En parlant de consultation, M.
Bélanger, à la même occasion, avait
répété les mêmes propos que le ministre. H disait,
entre autres...
M. Phaneuf: Cela prouve qu'on s'entend bien.
M. Léger: Oui, du moins dans ce domaine, en tout cas, il
disait justement que le domaine socioculturel est indissoluble du sport et du
plein air. Il a, en quelque sorte, lancé un message au ministre des
Affaires culturelles, Denis Hardy, qui essaie d'entraver la mise en place du
ministère des loisirs. Dans combien de temps, pour faire suite à
cette déclaration, le conseil des ministres va-t-il être
approché à nouveau par le ministre d'Etat pour connaître
réellement la décision du conseil des ministres, concernant la
création possible d'un ministère de loisirs et sports?
M. Phaneuf: J'ai dit et je le répète que le
haut-commissariat, compte tenu de son mandat, qui est de coordonner l'ensemble
des préoccupations aux loisirs au Québec... C'est le mandat
très clair qui a été confié au haut-commissariat.
Nous avons, à la suite d'un travail assez intense, produit un document
qui regroupe l'ensemble des préoccupations aux loisirs
québécois dans un document bien particulier dont vous avez un
double. Lorsque le gouvernement songera à mettre de l'avant ce
système, ce ministère éventuel, c'est quand même la
décision qui doit être prise par le conseil des ministres et le
premier ministre en tête. Disons que le travail de préparation est
ter- miné, que les lois sur le loisir, la loi créant un
ministère ou une loi sur les loisirs comme tels, ce travail
préliminaire est terminé. Nous avons soumis ce document au
conseil des ministres qui est encore au stade des analyses.
M. Léger: Je ne veux pas recommencer le débat que
nous avons eu au début des études. On a pratiquement passé
deux heures sur le débat de la présentation de cette loi et des
difficultés rencontrées par le ministre avec son homologue, le
ministre des Affaires culturelles. Mais, pour le bien-fondé, pour
l'éclairage de notre position, parce que nous autres, on est souvent
retenu dans nos questions, parce que tout est retourné vers la
possibilité de cette loi sur les loisirs et la loi créant ce
ministère des loisirs, est-ce que, devant le fait que les quinze
dossiers sont allés, maintenant, aux Affaires culturelles, il y a eu des
prises de positions aux crédits du ministre des Affaires culturelles?
Devant des affirmations et le désir du ministre actuel ainsi que son
sous-ministre, est-ce qu'on peut s'attendre parce que, dans le discours
inaugural, il a été question d'une revaloristion dans le domaine
du loisir et du sport au Québec à ce que cette
loi,modifiée ou non, soit présentée avant l'ajournement
d'été?
M. Phaneuf: On peut s'attendre à tout. Création d'un
ministère
M. Léger: Non, mais je parle bien
précisément. Dans le discours du budget, dans un élan
oratoire qu'on reconnaît rarement au lieutenant-gouverneur, il avait fait
ressortir l'importance de la décision du gouvernement de se lancer dans
le domaine du sport et du loisir.
A cause des problèmes qu'on a vécus, pour nous de
l'Opposition, nous nous demandons si c'est annoncé dans le discours
inaugural. C'est qu'il y a une décision quelque part ou, du moins, c'est
peut-être encore seulement de la poudre aux yeux, mais le ministre sait
que je l'appuie là-dessus. C'est pour cela qu'il ne peut
s'empêcher de voir jusqu'à quel point je puis lui être utile
quand l'Opposition est d'accord avec lui pour qu'il y ait une loi
là-dessus. Mais c'est annoncé dans le discours inaugural, on
connaît la déclaration du ministre des Affaires culturelles lors
de l'étude des crédits la semaine dernière et l'actuel
ministre a déjà présenté deux documents. Je pensais
que c'était un document qui était présenté à
tous les députés et le document secret que j'ai entre les mains,
il semble que ce sont seulement les membres du conseil des ministres qui l'ont.
Donc, les membres du conseil des ministres ont la documentation et la
recommandation du ministre d'Etat au Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports et ils ont aussi la copie que j'ai ici des deux lois
possibles et, devant cela, on annonce dans le discours inaugural...
Ma question est bien précise: Puisqu'on l'annonce dans le
discours inaugural, c'est donc qu'il y a une décision. Est-ce que la
décision sera le
ministère, tel que préconisé dans les deux lois
dont j'ai copie? Ou la décision sera-t-elle un ministère des
sports qui exclurait la partie qui est allée au ministre des Affaires
culturelles, M. Hardy?
M. Phaneuf: Dans l'annonce du discours inaugural, le gouvernement
a signalé ses intentions. Ses intentions étant donc
signalées, étant assez claires, cela n'empêche pas chaque
ministre d'avoir ses propres intentions et sa propre compétence à
analyser certains dossiers.
Les décisions et les remarques qui ont été faites
par le ministre des Affaires culturelles, les remarques que j'ai eu à
faire ont été faites aussi par le ministre responsable du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports et la
décision demeure l'ensemble de la préoccupation des ministres,
donc tous les ministres au conseil des ministres devront prendre, avec le
premier ministre, la décision de faire ou de ne pas faire...
J'ai dit que chacun fait son travail selon ce qu'il pense qu'il doit
faire. Le reste de la décision reviendra à une décision du
conseil des ministres, ce qui veut dire que nous sommes maintenant bien
informés sur les intentions du gouvernement lorsqu'on lit le discours
inaugural. Nous sommes bien informés sur les intentions du
ministère des Affaires culturelles lorsqu'on relit les débats qui
ont eu lieu lors de l'étude des crédits du ministère des
Affaires culturelles.
Nous connaissons nos intentions parce que je les ai signalées,
publiquement, à plusieurs reprises. Il reste qu'il y a une
décision à prendre qui relève du conseil des ministres et
qui doit être prise.
M. Léger: D'accord, mais il y a quand même dans le
discours inaugural une intention. Par la suite, il y a une incohérence
de deux intentions. Deux ministres dans leur sphère respective parlent
de repatriement, d'une part, de structures culturelles et, d'autre part, d'un
ministère des loisirs et du sport. Alors, la question que je posais au
ministre est la suivante: Si c'est un ministère des sports, uniquement,
l'aura-t-on avant l'ajournement d'été et si c'est un
ministère des loisirs, c'est-à-dire incluant toute
activité qui se fait en dehors des heures obligatoires du travail, donc
par un choix personnel, les quinze dossiers qui ont été
transférés au ministre des Affaires culturelles reviendraient-ils
au ministère des loisirs à ce moment?
M. Phaneuf: C'est une question hypothétique, mais il faut
admettre que, pour avoir une garantie des intentions du ministre responsable du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, vous n'avez
qu'à lire le document qui a été présenté. Je
ne crois pas qu'on parle de la création d'un ministère des
sports. On parle de loisirs avec une préoccupation globale. Ce sont donc
mes intentions. C'est donc ce que j'ai présenté au conseil des
ministres et je ne peux que dire au député de Lafontaine que
j'espère que le conseil des ministres se préoccupera, le plus
rapidement possible, de ces intentions et pourra les signaler, le plus
rapidement possible, au monde du loisir qui attend actuellement ces
décisions.
M. Léger: Comme on est du même côté de
la barrière cette fois-ci on est du même avis le
ministre admet-il que si son point de vue prédomine au conseil des
ministres, qu'il rallie la majorité et que c'est le ministère des
loisirs, tel que préconisé dans les documents dont nous parlons,
cela demande-t-il le rapatriement des quinze dossiers du socio-culturel?
M. Phaneuf: Cela demande plus que cela, si vous lisez à
fond le document que vous avez devant vous. Quand on parle d'une
préoccupation du loisir, on parle de plein air, on parle de sport, on
parle de socio-culturel. Cela veut donc dire que la préoccupation est
beaucoup plus grande que quinze dossiers transférés. On parle
aussi de ce qui se fait dans les parcs, comme l'animation. On peut parler aussi
du mont Sainte-Anne. On peut parler de pas mal de choses dont on ne parle pas
actuellement qui sont aussi, si on veut avoir cette préoccupation, cette
vue d'ensemble de la préoccupation gouvernementale en matière de
loisir. Il reste à savoir si le gouvernement prendra la décision
d'un véritable ministère à vocation de regroupement comme
tel, ou, si on aura un ministère qui aura une vocation un peu plus
sectorielle.
M. Léger: C'est donc dire que la décision doit
quand même se prendre assez rapidement puisque, actuellement, les quinze
dossiers représentent des groupes qui relevaient, auparavant, du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports et qui,
actuellement, cherchent avec qui ils doivent faire affaires et qui ont...
M. Phaneuf: Non. Ils le savent. Ils font affaires avec le
ministère des Affaires culturelles. Ils ne cherchent pas.
M. Léger: Je les ai rencontrés et on m'a dit...
M. Phaneuf: Non.
M. Léger: On m'a dit qu'on veut savoir qui est leur
patron. Alors, il y a une période latente qui fait que ces gens ne
savent pas directement, ni au niveau territorial, parce que ce ne sont pas les
même régions, ni au niveau de la responsabilité
sectorielle, qui est un nouveau patron. Il faut donc nécessairement,
pour le bien du milieu, qu'une décision soit prise rapidement. C'est
pour cela que j'essayais d'avoir une réponse du ministre, à
savoir si cela sera fait avant l'ajournement d'été. Ce qui me
chagrine, c'est le fait que le ministre ne peut nous assurer que cela sera au
moins avant l'ajournement d'été, parce que le milieu va vivre ces
problèmes, malheureusement.
M. Phaneuf: Comme ce n'est pas exclusivement ma décision,
vous comprenez fort bien que je ne peux vous donner la réponse. Par
contre, là où je suis en total accord avec le
député de Lafon-
taine, c'est lorsqu'il dit que cela crée certains
problèmes. Bien sûr, le fait que ces quinze dossiers ou que ces
quinze organismes sont identifiés à un chapeautement qui
s'appelle la CLQ, qui regroupe aussi d'autres organismes qui ont la
préoccupation du développement socio-culturel, cela fait un
effritement. C'est parce qu'on retrouve en partie des dossiers au
ministère des Affaires culturelles et en partie des dossiers au
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports. Le
problème demeure entier. Je ne m'en cache pas, bien au contraire. Il
s'agit de voir éventuellement quelle sorte de structure on va mettre
pour mieux coller à cette réalité et pour ne pas permettre
cet effritement dans l'avenir. Cela nous permet de faire l'évaluation du
dossier par rapport à ce qui existe, actuellement, comme instrument,
parce qu'il existe comme instrument, au ministère des Affaires
culturelles... Je l'ai dit d'ailleurs jeudi dernier. Il existe aussi quand
même le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports, qui est créé, qui existe légalement et à
qui on a aussi confié un mandat bien précis, celui de coordonner
tout ce qui s'appelle loisirs au Québec. C'est le mandat du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports. Donc,
à partir de ce mandat et de cette préoccupation, j'ai fait des
recommandations dans le document que vous connaissez.
M. Léger: Si cela peut vous aider, je pourrais assister au
prochain conseil des ministres. Vous auriez une voix de plus.
Concernant ce que nous discutions tantôt sur le rapport
Bouchard,le ministre peut-il nous parler de sa deuxième phase du
programme de la promotion de l'olympisme en milieu scolaire? Il avait
été question de passer par deux phases. La première phase
avait été discutée l'année dernière, mais
quelle est cette deuxième phase cette année?
M. Phaneuf: Je pourrais peut-être déposer, pour le
député de Lafontaine, le document de promotion, qui est la
deuxième phase, qui lui donnerait tous les détails, avec le
budget, de la promotion qui sera faite au niveau scolaire.
M. Léger: D'accord.
M. Phaneuf: Je pense que cela répondrait en
totalité à la question.
Cyclisme
M. Léger: A l'élément I... Le cyclisme a
toujours été le château fort du Québec. Il y aurait
peut-être lieu de se demander si le Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports fait quelque chose de particulier dans
cette matière.
M. Phaneuf: La fédération cycliste est
subventionnée comme toutes les autres fédérations avec la
préoccupation des athlètes québécois dans le
domaine du cyclisme, et nous n'avons pas arrêté notre travail.
Bien au contraire. Le problème que nous avons connu était sur une
structure canadienne par rapport à des structures existantes dans toutes
les autres provinces. Vous savez que cela a été un des sujets de
discussion de la conférence interprovinciale lorsque les ministres
responsables des sports et de la jeunesse se sont rencontrés. Nous
allons tenter d'uniformiser les structures dans les provinces pour arriver
à un chapeautement fédéral qui collera un peu plus aux
réalités de chacune des provinces.
Le problème dans le domaine du cyclisme est en partie
réglé. Il y a de nouvelles assemblées
générales, de nouvelles élections et je dois dire que les
relations entre la structure canadienne par rapport à la structure
québécoise sont beaucoup meilleures qu'elles ne l'étaient
auparavant.
Mais, par contre, l'ensemble des préoccupations...
M. Léger: Cela est-il réglé ou est-ce
seulement un modus vivendi?
M. Phaneuf: Non. C'est un modus vivendi. Cela sera
réglé, en totalité, pour toutes les
fédérations, non seulement pour le cyclisme, lorsqu'on se sera
entendu entre les provinces et on s'entend fort bien. Il s'agira d'avoir une
rencontre avec le fédéral pour uniformiser ce genre de structures
pour que, lorsqu'on composera les exécutifs des
fédérations canadiennes, il y ait une représentation
assurée des provinces pour qu'un type ne soit pas membre d'une
association canadienne, sans pour autant appartenir à une
fédération québécoise ou une
fédération provinciale, devrais-je dire. C'est ce que nous allons
tenter de faire lors de notre prochaine rencontre à Winnipeg, qui va
découler rapidement sur une rencontre avec le fédéral pour
cette uniformisation de structures qui est souhaitée par tous, de toute
façon.
Le problème québécois n'est pas strictement un
problème québécois. D'autres provinces vivent le
même genre de problème dans d'autres fédérations
sportives, actuellement.
M. Léger: Le ministre peut-il nous dire si, à
l'intérieur de Mission-Québec '76, étant donné la
forte représentation ou la qualité de nos cyclistes, on peut
affirmer que les athlètes québécois en cyclisme
représenteront deux bons tiers de la représentation canadienne?
S'il y a un domaine où on est réellement fort, c'est bien
celui-là.
M. Phaneuf: II est sur que les Québécois plus
particulièrement, compte tenu de la qualité de nos
athlètes, ont de bonnes chances d'être de l'équipe
canadienne. D'ailleurs, vous avez, je pense, dans le document que je vous
remets au nom de Mission-Québec '76, les statistiques et le nombre de
participants dans chacune des disciplines.
M. Léger: M. le Président, combien d'argent a
été versé à la Fédération
québécoise de cyclotourisme, l'année dernière?
Combien, cette année? Quand les pistes spéciales pour le cyclisme
de randonnée vont-elles être préparées? Comme de
raison, aussi, cela touche un peu le plein air.
M. Phaneuf: On retient cette modalité de discussion,
d'aller dans un secteur et dans un autre, et qu'on pourrait adopter, comme on
l'avait dit tantôt, les programmes en bloc. D'ailleurs, je me permettrai
aussi de remettre un autre document au député de Lafontaine.
C'est un document du service du plein air qui lui donne en détail toutes
les auberges de jeunesse, les bases de plein air, les colonies de vacances, les
conseils régionaux de loisirs, la politique d'engagement d'un directeur
au niveau municipal, l'engagement d'un permanent, les ententes de services
entre municipalités et un document sur les équipements, ce qui va
répondre, en bonne partie, à des questions qui pourraient
être posées par le député de Lafontaine, avec toutes
les statistiques à l'appui.
M. Léger: L'avez-vous ici ou si vous allez... M.
Phaneuf: Oui, je l'ai.
M. Léger: D'accord. Est-ce que, dans ce document...
M. Phaneuf: Sur le cyclotourisme, lorsque j'aurai obtenu les
montants exacts, je les donnerai au député de Lafontaine.
M. Léger: D'accord. Est-ce que, dans ce document qu'on
vient de me donner, il est question d'un programme de sécurité
cycliste? L'année dernière, vous aviez dit que le
haut-commissariat songeait à préparer un programme de
sécurité cycliste.
M. Phaneuf: Je dois dire qu'une rencontre est prévue avec
la Fédération québécoise de cyclotourisme, dans mes
bureaux de Montréal, pour justement discuter plus
particulièrement de ce problème. Je ne sais pas tout ce qui a
été fait, cette année, dans le domaine du cyclotourisme.
Lorsque j'aurai les budgets, ie pourrai voir les intentions de la
Fédération du cyclotourisme, mais je sais qu'une rencontre est
prévue, à Montréal, pour discuter de cet aspect,
particulièrement.
M. Léger: Pour les pistes spéciales, comme il y en
a dans la région de Hull?
M. Phaneuf: C'est strictement au niveau de l'évaluation.
J'en avais discuté, d'ailleurs, non pas d'une façon très
précise, mais des possibilités éventuelles, lorsqu'on
construira de nouvelles routes. Il s'agit aussi de voir les coûts
d'aménagement des pistes de cyclisme le long de certaines routes. Si
vous vous rappelez, lorsqu'on avait fait l'étude d'un projet de loi qui
avait été présenté à l'Assemblée
nationale sur les mobilettes plus particulièrement, certains voulaient
permettre aux mobilettes d'accéder aux grandes routes et ces choses. Je
m'y étais opposé, compte tenu des limites de vitesse
déjà existantes sur les grandes routes. Je trouvais que
c'était impensable. On avait déjà, dès lors,
parlé de l'aménagement éventuel de pistes de cyclisme qui
pourraient être aménagées le long des grandes routes. Ce
n'est pas encore au programme et on espère qu'un jour cela le sera.
Mais, compte tenu des disponibilités financières et des
capacités de payer des Québécois, il faut tenir compte de
cette première préoccupation.
M. Léger: C'est là que les 5% de la Loterie
olympique auraient pu aider le haut-commissariat. Le ministre pourrait-il nous
dire à quand le protocole d'entente avec le ministère des
Transports, sur la question de la sécurité cycliste?
M. Phaneuf: Je pense qu'on doit terminer, avant l'étude
sur le cyclotourisme, les programmes qui peuvent être mis de l'avant.
Lorsque nous aurons terminé ce genre d'étude, ce genre d'entente,
au moins avec la fédération, on pourra faire une proposition au
ministère des Transports.
M. Léger: Je ne veux pas dire que cela devrait être
une priorité, mais je veux quand même signaler au ministre que
c'est une question que je lui ai posée l'année dernière.
Cela fait un an.
M. Phaneuf: Sans être une priorité, c'est une grande
préoccupation. Quand nous circulons, surtout les fins de semaine,
actuellement, sur nos routes, on rencontre de plus en plus de jeunes qui font
ce genre de randonnées, de cyclotourisme, et je pense qu'il devient
important et impérieux pour le gouvernement de prendre ses
responsabilités dans ce domaine aussi.
M. Léger: Je ferai remarquer au ministre que la
réponse qu'il me donne aujourd'hui est la même qu'il m'a
donnée il y a un an. Je me dis que ce n'est peut-être pas une
priorité, mais on est au même point que l'année
dernière.
M. Phaneuf: Je suis entièrement d'accord, mais vous
connaissez toutes les préoccupations que le haut-commissariat avait et a
encore.
M. Léger: Encore, oui.
M. Phaneuf: Je dois dire que ce n'est pas la priorité,
oette année, mais, par contre, nous ne perdons pas de vue nos
responsabilités face à ce domaine qui s'appelle la cyclotourisme.
Nous allons continuer à terminer nos ententes pour pouvoir arriver
à prendre des décisions, tantôt.
M. Jos Maléjac
M. Léger: Le ministre a-t-il cherché à
savoir les raisons du congédiement ou du non-renouvellement des services
de Jos Maiéjac par la Fédération de l'athlétisme du
Québec?
M. Phaneuf: Je vous avoue que je n'ai pas cherché à
savoir les raisons. Je reconnais à des fédérations,
quelles qu'elles soient, les budgets de fonctionnement et leur pleine
autonomie, lorsque le conseil exécutif de cette fédération
veut engager ses permanents. Elles engagent de façon
contractuelle. Dans le cas de Jos Maléjac, c'était un
contrat qui devait se terminer et qui, effectivement, s'est terminé. La
fédération a décidé de ne pas renouveler son
contrat. Ce n'est pas à moi de faire enquête et savoir pourquoi.
La fédération a sa pleine autonomie de gestion, dans ce domaine,
et je tiens à la reconnaître.
M. Léger: La question que je lui pose, ce n'est pas dans
le but de critiquer une fédération dans son choix ou dans son
congédiement, mais je pense qu'une personne comme Jos Maléjac qui
a fait ses preuves de compétence et qui est congédiée,
cela peut être pour différentes raisons. Les raisons devant
être connues par le ministre, elles auraient pu peut-être amener le
ministre, par la suite, à prendre des décisions dans un autre
domaine. Ma question est la suivante: Le ministre aurait-il eu l'intention
d'utiliser les services de M. Maléjac pour des fins gouvernementales ou
para-gouvernementales?
M. Phaneuf : Je n'ai pas eu l'intention d'utiliser les services
de Jos Maléjac au niveau gouvernemental. Lorsque de nouvelles
structures, avec des préoccupations plus grandes, seront mises sur pied,
les gens qui auront ces préoccupations verront à se servir ou
à ne pas se servir des services de Jos Maléjac. Ce n'est pas la
responsabilité de l'Etat, comme tel. Je reconnais et je maintiens ma
décision de reconnaître la pleine compétence des
fédérations sportives d'engager leurs directeurs techniques ou de
les renvoyer.
J'aurais pu faire enquête, mais si j'avais fait enquête, et
si j'avais donné mon opinion, publiquement, je me serais
ingéré dans la décision dé la
fédération d'athlétisme. Je l'ai dit, je le
répète, je n'ai pas l'intention de le faire.
M. Léger: Ma question portait beaucoup plus sur le fait
que M. Jos Maléjac a été invité, par le
Québec, à venir aider dans le domaine de la
fédération d'athlétisme. Qu'il soit
congédié, c'est une chose. Il peut y avoir différentes
raisons d'ordre de conflit de personnalité ou autre chose. Mais, sa
compétence étant reconnue, puisqu'on l'a fait venir, je
demanderais au ministre s'il est conscient de ses grandes
responsabilités et de voir les raisons qui peuvent être mineures,
qui peuvent peut-être même être valables pour qu'une
fédération se départisse des services de M.
Maléjac. Cela ne veut pas dire qu'il ne peut pas être très
utile dans d'autres domaines, puisqu'on l'a fait venir de l'étranger.
C'est la raison pour laquelle je me dis: Est-ce que le ministre n'aurait pas pu
être au courant des raisons de ce congédiement qui ne peut
absolument pas toucher à l'intégrité ou à la
capacité de la personne? Le sachant, il aurait peut-être pu
utiliser les services de cette personne pour des domaines gouvernemental ou
paragouvernemental où on n'est pas toujours pleinement qualifié
pour les besoins de la cause.
M. Phaneuf: Vous savez, depuis quelques années, les
Québécois ont évolué dans le domaine du sport.
Lorsqu'on a demandé à M. Jos Maléjac de venir au
Québec pour faire la promotion de l'athlétisme et pour augmenter
les connaissances des Québécois dans le domaine de
l'athlétisme, s'il a bien fait son travail, nous devons donc avoir aussi
au Québec des personnes compétentes en matière
d'athlétisme. Je pense que nous en avons. Comme M. Jos Maléjac
est venu ici pour une période bien déterminée et que cette
période est terminée, maintenant, il est de la décision de
la fédération de ne plus l'utiliser et plutôt de se servir
de ceux qui ont été formés et qui ont travaillé
avec Jos Maléjac. Si cette décision démontre que le
travail a été bien fait, je ne peux que remercier Jos
Maléjac des services qu'il a rendus au Québec et entériner
la décision qui a été prise par la
fédération de se servir maintenant de Québécois qui
ont la qualité qu'il faut pour continuer à faire le travail de
promotion et de formation dans le domaine de l'athlétisme.
Patinage de vitesse
M. Léger: De toute façon, M. le Président,
sur un autre sujet, le ministre peut-il nous dire pourquoi le haut-commissariat
n'a-t-il versé que $250 aux organisateurs du Shamrock de Québec,
de patinage de vitesse, à Sainte-Foy, l'année dernière?
Vous ne saviez pas qu'il y avait eu une subvention de...
M. Phaneuf: Non, dans les $20 millions que j'ai
dépensés l'an passé, je ne savais pas qu'il y avait...
Quoique j'aie dû signer la lettre, de mémoire, je ne peux pas vous
répondre tout de suite. Je vais demander des informations et je
répondrai tantôt.
M. Léger: C'est parce qu'il semble que, dans I'enserrible,
il manque de fonds pour le patinage de vitesse. Il y a déjà eu
une promesse de subvention de $4,500 à la Fédération de
patinage de vitesse. Est-ce que c'est devenu une réalité, par la
suite?
M. Phaneuf: II faudrait que je regarde le dossier pour voir
quelle demande a été faite et quelles ont été les
recommandations du haut-commissariat. Par contre, je suis au courant de
certains problèmes au niveau du patinage de vitesse. Des lieux, comme il
en existe dans d'autres provinces, devront être identifiés pour
favoriser le développement de cette discipline sportive, mais, pour ce
faire, il faut voir, sur le plan de l'immobilisation, que nous consacrons une
somme assez importante pour permettre d'avoir ce lieu qui n'est pas un stade de
hockey ordinaire, qui devient un centre de formation de patinage de vitesse, de
patinage de fantaisie. Je dois dire que nous retenons d'ailleurs les
recommandations qui ont été faites par cette
fédération, compte tenu de ses propres préocupations. Nous
allons continuer de l'évaluer selon nos propres disponibilités
pour pouvoir arriver à donner les meilleurs services possibles à
ce genre de discipline.
M. Léger: Ma question, le ministre voit où je
l'oriente, c'est que je veux savoir qui fixe les priorités et les
critères de subventions dans cet ordre-là.
Je donne l'exemple que, l'année dernière, le ministre a
donné une subvention de $500 à une course internationale de
traîneaux de chiens à la ville de Vanier. Je me dis: $250 aux
organisateurs du championnat du patinage de vitesse du Québec et $500
pour une course de traîneaux de chiens. Ces montants ont
été versés à différents organismes. Qui fixe
les priorités, les critères, et quels montants ont
été versés, l'an dernier, aux organismes de patinage
artistique, qui ont quand même une base beaucoup plus importante?
M. Phaneuf: Ceci a été assez bien expliqué
lors de l'étude des crédits des années antérieures.
Vous vous le rappelez, je vous avais expliqué que nous avions
divisé, au niveau du service des sports, les sports qui collaient le
plus aux réalités québécoises, compte tenu des
défis québécois. Nous avons, à ce moment,
identifié quatre catégories, dont la priorité no 1.
J'avais expliqué, à ce moment, que le baseball était
tombé dans cette catégorie, parce que c'était une
réalité québécoise, même si ce n'était
pas un sport olympique comme tel.
Nous avions donc décidé, compte tenu qu'on aurait les
Olympiques en 1976, d'identifier dans un premier temps, toutes les disciplines
olympiques dans le domaine de la priorité comme tell j. Dans les
priorités 2, 3 et 4, nous retrouvions d'autres disciplines
sportives.
Le patinage de vitesse est une réalité
québécoise, mais qui n'a pas l'ampleur du hockey ou d'autres
disciplines, actuellement. Elle n'a pas retenu ce critère de
première priorité.
M. Léger: C'est quand même une priorité
olympique d'hiver!
M. Phaneuf: Oui, bien sûr. Mais, nous, comme premier
défi, on prenait les Olympiques d'été, parce qu'on les
tenait ici à Montréal, on en a fait une première
priorité. Ceci n'empêche pas la Fédération du ski,
la Fédération du saut, les fédérations sportives
qui vont se produire à Innsbruck, lors des compétitions à
cet endroit, d'avoir aussi un ordre de priorité, mais qui n'est pas le
même que celui des olympiques d'été. Ceci étant dit,
dans le domaine du patinage de vitesse, même si c'est une discipline
olympique, compte tenu du nombre de pratiquants, qui va en augmentant, je dois
dire... Cette fédération connaît un taux de croissance
intéressant, actuellement. Ceci va faire, que, compte tenu de cette
nouvelle réalité qui n'était pas vraie il y deux ou trois
ans, quand il y avait peu de pratiquants, mais le nombre de clubs a
augmenté depuis, l'ordre des priorités sera changé selon
l'évolution même de la fédération.
Je dois dire que cette fédération a sûrement fait un
excellent travail, parce que le nombre de clubs identifiés par rapport
à ceux qu'on pouvait identifier il y a deux ans a connu un taux de
croissance assez exceptionnel.
M. Léger: Je suis d'accord avec le ministre, mais il ne
m'indique pas quand même les critères des priorités. Vous
avez parlé de priorités de sports olympiques d'été,
mais qu'en est-il dans le domaine de sports olympiques d'hiver?
M. Phaneuf: Je vous ai parlé des critères. Je ne
vous dis pas que je n'ai pas parlé des critères, j'ai dit que le
premier critère qu'on a retenu, c'était celui des disciplines
olympiques d'été, d'une part; l'autre critère,
c'étaient les réalités québécoises, dans le
domaine du hockey, dans le domaine du baseball, des sports fortement
pratiqués par les Québécois. Donc, ils ont
été retenus comme priorité no 1. C'était donc le
critère de sélection, et les priorités 2, 3, 4 ont
été établies selon des critères en fonction du
nombre de personnes qui pratiquaient ces disciplines.
M. Léger: Quand on voit, M. le Président, une
subvention de $500 à une course internationale de traîneaux de
chiens et $250 à l'organisation d'un championnat international de
patinage de vitesse au Québec j'ai l'impression qu'on a dû dire:
Notre chien est mort. Avec $250, on ne va pas loin. C'est une course
professionnelle.
M. Phaneuf: Non, mais la Fédération du patinage
artistique reçoit une subvention gouvernementale...
M. Léger: Je parlais de vitesse.
M. Phaneuf: La Fédération du patinage de vitesse
reçoit aussi une subvention gouvernementale. Dans le cas des chiens, il
n'y a pas de fédération subventionnée comme telle. Le
budget qui a été accordé pour une compétition en
particulier a été pris au niveau du hors-normes, et non pas au
niveau du service des sports selon une évaluation technique.
M. Léger: Pour les $500 à la course internationale
de traîneaux de chiens, sur quoi vous êtes-vous basé pour
dire: Eux, c'est $500?
M. Phaneuf: Sur une demande qui nous avait été
présentée, d'une façon partielle...
M. Léger: Partiale? M. Phaneuf: Partielle.
M. Léger: Partielle, oui.
M. Phaneuf: ... par cette organisation qui tenait ce genre de
compétition, compte tenu que c'était une réalité,
pour cette année, parce qu'on faisait ce genre de compétition,
nous avons décidé de lui donner les $500. Mais c'est une
décision du ministre.
M. Léger: C'est un argument de plus à l'image que
les gens se font du ministre avec son carnet de chèques dans ses poches
et qui se promène avec des millions.
M. Phaneuf: Si on regarde l'ensemble des préoccupations du
haut-commissariat, si on fait l'analyse du budget de $34 millions et si on
regarde les disponibilités laissées à la discrétion
du ministre, dans le budget hors-normes, c'est assez mince dans l'ensemble des
préoccupations.
M. Léger: Quand même...
M. Phaneuf: II ne faudrait pas laisser penser que les $34
millions sont dépensés de cette façon, même si le
ministre met son nez dans toutes les décisions.
M. Léger: Pourvu que cela sente bon. M. Phaneuf:
Voilà. M. Léger: Voilà.
M. Phaneuf: C'est quand même celui qui a expliqué
justement l'utilisation des fonds publics. Je participe à toutes les
décisions. J'ai assez de connaissances dans le domaine du loisir, pour y
avoir travaillé assez d'années, pour pouvoir y apporter moi aussi
ma participation selon ma propre compétence.
M. Léger: Dans le socio-culturel aussi? M. Phaneuf:
Aussi.
Jeux du Québec
M. Léger: Voilà. Nous espérons que vous
convaincrez l'autre ministre là-dessus. Vu le coût grandissant de
l'organisation des Jeux du Québec, on est rendu à $1 million, un
comité de la société des jeux a recommandé de les
tenir tous les deux ans. Est-ce que le haut-commissariat a l'intention de
mettre en pratique cette recommandation ou de la laisser annuelle?
M. Phaneuf: Pas dans un premier temps. Nous avons d'ailleurs
analysé le budget de la société des jeux cette
année. On retient encore deux jeux.
Je dois dire que, lorsqu'on fait un tour d'horizon de ce qui existe dans
les quinze régions en périphérie de l'île de
Montréal, on s'aperçoit qu'il manque encore des ressources
physiques. Le fait d'organiser les jeux augmente rapidement ce genre de
ressources. Tant et aussi longtemps que nous ne pourrons dire que nous avons
atteint un des buts poursuivis par les Jeux du Québec qui était
de doter des municipalités à vocation régionale de
services sportifs adéquats, tant que nous n'aurons pas atteint ce but,
nous devrons maintenir deux jeux par année.
M. Léger: On avait apporté comme argument je
ne dis pas que je l'appuie comme tel, mais c'est une question qui me
préoccupe que le fait de les avoir à tous les deux ans,
pourrait servir pour une réorganisation complète du
système de finales pour une grande participation
échelonnée sur deux ans, ce qui permettait de mieux faire
l'équilibre entre la participation et la compétition.
M. Phaneuf: Je ne suis pas certain qu'en faisant les jeux
seulement à tous les deux ans, on pourrait augmenter ce genre de
participation. Si on regarde, selon les statistiques qui nous sont
présentées, le nombre de participants... Je dois dire et je
répète qu'en périphérie de l'île de
Montréal j'exclus l'île de Montréal, dans un premier
temps, parce que le problème demeure plus particulier; il va falloir
traiter cela d'une façon plus originale dans les quinze autres
régions, le mode de participation est assez bien organisé. Je
pense que le fait d'avoir deux jeux par année ne crée pas de
problème. Par contre, dans un bassin comme celui de l'île de
Montréal où il y a une densité de population dont les
structures sont assez difficilement identifiables, nous allons terminer le
travail de consultation que j'expliquais pour mettre sur pied, peut-être,
des commissions sportives ou des commissions de loisir qui vont coller, dans un
premier temps, beaucoup plus à cette réalité, qui va nous
permettre d'avoir, sur le plan régional, une sélection plus
adéquate de jeunes athlètes pour arriver à une meilleure
participation du secteur de l'île de Montréal aux jeux du
Québec. Cela demeure une lacune actuellement, mais le problème de
l'est de Montréal, par rapport au problème du centre de
Concordia, et le problème de l'ouest sont totalement différents.
On va trouver un grand nombre de municipalités à chaque bout de
l'île, mais, par contre, vous avez les neuf districts de l'île de
Montréal dans le centre Concordia. Il va falloir qu'on ait des
structures un peu plus originales pour qu'elle ait cette
réalité.
M. Léger: M. le Président, les Jeux du
Québec, d'après le ministre, sont-ils destinés à
devenir des miniolympiques plutôt que des jeux pour créer, pour
engendrer la plus grande participation des jeunes à des activités
socio-culturelles et sportives? Il semble que la routine commence à
s'installer aux Jeux du Québec. C'est la simple compétition entre
les régions qui semble être a l'ordre du jour avec un
système de compilation très compliqué pour évaluer,
du fait qu'il y a disproportion entre la densité de la population d'une
région à l'autre... Est-ce que le haut-commissariat entend faire
quelque chose de différent ou de spécial pour redonner aux jeux
leur caractère de véritable encouragement à la
participation aux finales locales et régionales?
M. Phaneuf: Je pense que le défi demeure entier, que la
responsabilité de la Société des jeux du Québec et
du haut-commissariat sont exactement les mêmes que celles qu'elles
étaient en 1969 lorsque nous avions décidé de mettre de
l'avant cette politique de jeux du Québec. Parce que les jeux sont de
plus grande qualité, parce que les fédérations sont mieux
organisées, parce que la compilation des records est mieux faite, parce
qu'une meilleure publicité est aussi faite aux
jeux, cela ne veut pas dire que nous avons perdu de vue le but premier
des jeux du Québec; bien au contraire. Je dis que nous sommes
arrivés à une qualité, au niveau des Jeux du
Québec, mais sans perdre de vue, par contre, le grande participation
dans chacune des régions. J'ai dit que les jeux étaient assez
beaux pour demeurer ce qu'ils étaient. Ce ne sont pas de miniolympiques
comme telles mais, bien sûr, on se sert des jeux pour faire du
dépistage. Les fédérations s'en servent pour faire du
dépistage dans chacune des régions.
Parce que Lucille Lessard est devenue ce qu'elle est à cause des
Jeux du Québec, cela ne veut pas dire que les Jeux du Québec
visent purement à l'élitisme. Bravo, si, à cause des Jeux
du Québec, on peut déceler des athlètes et de nouveaux
espoirs québécois! Ce n'est pas le but des Jeux du Québec,
mais cela découle du fait qu'on a les Jeux du Québec.
M. Léger: Comment se fait-il que certaines régions
n'ont pas encore leurs CRL, les conseils régionaux de loisirs?
M. Phaneuf: Toutes les régions ont leur conseil
régional de loisirs.
M. Léger: Toutes les régions qui sont dans la
compétition?
M. Phaneuf: Sûrement. Excepté la région de
Montréal qui est divisée en trois, mais il y a le SLM de
Montréal.
M. Léger: J'y reviendrai sur celui-là, parce que
j'ai lu des choses là-dessus. Est-ce que le ministre peut nous dire
comment qualifier ou expliquer le faible rendement de la région de
Montréal qui est quand même subdivisée?
Comment pallier ce problème? Parce que, chaque année, les
gens s'imaginent que Montréal devrait quand même produire,
étant donné la densité de la population, une
quantité d'athlètes dont la qualité aussi devrait
être au sommet. Comment se fait-il qu'il y ait si peu de rendement dans
la région de Montréal?
M. Phaneuf: Pour plusieurs raisons. Si on regarde les
statistiques... D'ailleurs, vols allez les avoir sur le plan de
l'immobilisation. Si on parle d'arénas, on a une aréna par 48,000
de population sur l'île de Montréal par rapport à une
aréna par 15,000 dans la plupart des autres secteurs et même une
aréna par 8,000 de population, maintenant, dans la zone
gaspésienne. Ce qui est vrai pour les arénas est vrai pour
d'autres installations sportives. Exemple: Trouvez-moi de disponible
actuellement, sur l'île de Montréal, une tour de plongeon de dix
mètres? Vous en avez une à Québec au PEPS, vous avez
d'autres tours de plongeon. Il y en a une qui vient de se construire dans la
région du Lac-Saint-Jean. Par contre, à Montréal,
actuellement, le directeur technique de la fédération de
plongeon, M. Bernard Valois, pour organiser un stade de plongeon à
Montréal, n'a pas un lieu physique disponible sur l'île de
Montréal. Donc, il y a une grande lacune sur le plan des
équiperhents, lacune qui, j'espère, sera comblée
après les Olympiques, compte tenu des équipements qui seront
disponibles sur l'île de Montréal.
Ni. Léger: On ne peut pas parler du stade, du
coût...
M. Phaneuf: Entre autres, on ne parlera pas du coût, on
parle de...
M. Léger: Ce que vous dites là, ce serait
peut-être vrai et je serais d'accord avec le ministre. Quand on sait
combien cela va coûter pour faire fonctionner et entretenir un stade de
$345 millions, les gens qui vont l'utiliser, ainsi que le centre Robillard et
le centre Desmarteaux, etc., cela va coûter tellement cher pour les faire
fonctionner qu'il ne faut pas s'attendre que, sans subvention bien
précise du haut-commissariat ou d'autres domaines, on va pouvoir dire
que la ville de Montréal va être équipée de
façon à rendre l'accès facile à ceux qui s'occupent
de sport amateur.
M. Phaneuf: La ville de Montréal aura les
équipements comme tels. Si on parle du centre Robillard, il ne faut pas
perdre de vue que le gouvernement du Québec, par le biais de ses budgets
à l'élite, si on parle de l'Institut des sports
québécois et si on parle du budget de Mission-Québec '76,
devra avoir, en 1976, pour cette préoccupation purement de
l'élite, $3 millions de budget, ce qui nous permettra aussi de
participer au financement de l'opération de ces équipements en se
servant de ces équipements, compte tenu qu'on n'en a pas de disponibles
actuellement. Je dois dire que la ville de Pointe-Claire est un exemple
où, compte tenu d'une capacité de payer des gens et d'un pouvoir
de taxation municipale, ça leur a permis d'avoir plus
d'équipements que n'importe où ailleurs au Québec, ce qui
a amené la ville de Pointe-Claire à avoir sa propre 50
mètres, sa tour de plongeon, etc. C'est l'endroit où se tiennent
le plus grand nombre de compétitions en collaboration avec les
fédérations concernées.
Actuellement, dans la zone particulière de Montréal, nous
connaissons de grandes difficultés sur le plan des équipements
pour pouvoir organiser ce genre de stades, ce qui défavorise les
Montréalais par rapport à d'autres secteurs. Il ne faut pas
perdre de vue non plus que, lorsqu'on a mis de l'avant le programme de
construction de polyvalentes, cela s'est fait à la grandeur de la
province. Dans toutes les polyvalentes, vous retrouviez des gymnases, des
palestres, et là, on est en train d'ajouter à ces programmes des
piscines qui s'ajoutent aux ressources physiques. Dans la région de
Montréal, il n'y a pas tellement de terrains disponibles. C'est
difficile, même pour la ville de Montréal, d'arriver à
trouver des terrains. Chaque fois, d'ailleurs, qu'on prend un terrain et qu'on
coupe des arbres, vous savez ce que cela donne. Ce n'est pas facile de
régler le problème de Montréal.
C'est une des raisons, mais ce n'est pas la seule. Sur le plan de
l'organisation et je l'ai dit les Jeux du Québec sont
organisés en collaboration avec les CRL, les conseils régionaux
de loisirs. A Montréal, compte tenu de la densité de la
population, je dis qu'il va falloir arriver à une originalité de
structure pour pouvoir diviser le secteur montréalais d'une façon
un peu plus sectorielle, pour arriver à donner un animateur sportif au
niveau du CRL, mais dans des zones précises, pour pouvoir mieux
organiser les Jeux du Québec et faire la promotion des Jeux du
Québec sur l'île de Montréal comme telle.
D'ailleurs, j'ai pris le temps de rencontrer les représentants
des trois secteurs de l'île de Montréal. Hier soir, je rencontrais
les représentants des neuf districts de Concordia, donc des gens du
territoire de la ville de Montréal. Nous avons discuté d'une
structure à devenir pour pallier cette lacune.
M. Léger: M. le Président, si on regarde les
résultats... Je suis heureux que le ministre semble conscient du
problème. On regarde la participation aux jeux...
M. Phaneuf: Le ministre est préoccupé.
M. Léger: Oui, il y a plusieurs ministres dans le conseil
des ministres qui sont des ministres préoccupés de leur
ministère, mais cela ne veut pas dire qu'ils sont responsables de leur
ministère. Il y a une nuance avec la préoccupation. Je l'ai dit
tantôt en...
M. Phaneuf: Vous me visez en disant ceci?
M. Léger: Actuellement, vous êtes très
préoccupé, en tout cas. Je n'irai pas jusqu'à dire... Vous
n'êtes pas encore tout à fait responsable, mais vous allez
l'être bientôt si vous arrivez à faire adopter vos lois. Si
on regarde les campagnes et les villes, on s'aperçoit que la moyenne de
participation, si on la compare, est la suivante: Dans
l'Abitibi-Témiscamingue, un participant par seize de population;
Québec, 1 par 94; Richelieu-Yamaska, 1 par 53; Mauricie, 1 par 82;
sud-ouest du Québec, 1 par 50; est du Québec, 1 par 73;
Lac-Saint-Louis, 1 par 70; Outaouais, 1 par 95; rive sud du Montréal
métropolitain, 1 par 128; et Montréal-Concordia, 1 par 1,474.
M. Phaneuf: C'est exact.
M. Léger: Entre autres, on donne comme excuse ou raison
que les quatre régions métropolitaines de Bourassa, Concordia,
Lac-Saint-Louis et Laval fonctionnent sans l'aide d'un conseil régional
de loisirs, donc sans appui technique, et avec des budgets si pauvres qu'ils ne
suffisent même pas à embaucher un permanent.
En réalité, le problème majeur est un
problème technique de financement et de régionalisation,
permettant d'avoir un milieu dans lequel on peut développer des
athlètes et le chiffre de I par 1,474, comparativement à des
chiffres de 1/50, 1/73 1/16 démontrent l'acuité du
problème.
M. Phaneuf: Oui, c'est vrai, mais quand on dit: "Sans l'aide d'un
conseil régional des loisirs", il faut dire qu'il existe un conseil
régional des loisirs...
M. Léger: ... pour l'île de Montréal...
M. Phaneuf: Pour l'île et la ville de Laval aussi, et
l'ensemble de l'île Jésus. J'ai dit qu'on reconnaissait qu'il y
avait là un problème, que nous étions en train de faire
une analyse pour arriver à une structure qui va coller un peu plus
à cette réalité. Mais il reste qu'il demeure très
difficile de subdiviser pour arriver à la même norme que la
périphérie de Montréal. J'ai dit que le problème
est différent. Il faut le traiter d'une façon plus originale, et
c'est ce que nous sommes en train de faire.
Le problème demeure entier. Je suis entièrement d'accord
avec le député de Lafontaine. Nous sommes bien conscients de ces
statistiques, d'ailleurs, qui sont fabriquées par nous. Ce sont les
analyses qui vont nous permettre de mieux orienter nos programmes et de les
diversifier pour coller à cette réalité. Nous sommes bien
conscients que le problème existe, par contre.
M. Bonnier: M. le Président, si le député de
Lafontaine me le permet, j'aurais une question d'ordre général
à poser aussi.
Est-ce que M. le ministre pourrait nous expliquer, en regard de ce
problème qui est soulevé, quels sont les types de partage de
responsabilités entre le haut-commissariat et les villes ou les
municipalités? Est-ce que c'est assez clair? Est-ce que vous autres,
vous vous donnez comme rôle de stimuler les villes, les
municipalités à augmenter le budget des sports,
dépensé par les villes, ou bien si le haut-commissariat est
obligé de suppléer, constamment, aux carences des
municipalités?
M. Phaneuf: Je dois dire que la plupart des municipalités
ont connu à peu près la même préoccupation que le
haut-commissariat, et quand je rencontre les municipalités maintenant
il y en a environ 1,500 au Québec on s'aperçoit
que, de plus en plus, dans les budgets des municipalités, d'après
leur propre pouvoir de taxation, on met de l'avant des budgets pour faire
fonctionner la récréation municipale.
Le gouvernement du Québec veut être complémentaire
à cette préoccupation et je m'explique: Le gouvernement doit
combler pour des disparités au niveau du partage des richesses. Vous
avez des zones mieux favorisées que d'autres. J'ai donné
l'exemple de la ville de Pointe-Claire tantôt. On pourrait donner
l'exemple de villes moins riches, qui ont un pouvoir de taxation moins fort
à ce moment, compte tenu qu'il n'y a pas d'industries, etc., ce qui nous
amène, dans notre complimentarité, à identifier ces zones,
qui sont moins favorisées que d'autres; et d'arriver avec
des programmes d'assistance aux municipalités pour pallier
à ces lacunes, à cause des disparités qu'on peut
identifier.
Nous sommes aussi incitatifs. Nous ne sommes pas que
complémentaires. Nous sommes incitatifs dans le sens que nous avons des
programmes pour financer l'engagement de permanents en récréation
dans le domaine des sports, dans le domaine socio-culturel, où on
finance, pendant une période de trois ans, 50% du salaire jusqu'à
concurrence de $12,000, ce qui veut dire que la participation gouvernementale
est de $6,000. Nous avons toutes sortes de programmes, au niveau de
l'immobilisation, pour favoriser des protocoles d'entente pour l'utilisation
maximale des ressources existantes, protocoles d'entente qui se signent, de
plus en plus, entre les commissions scolaires et la municipalité. Le
haut-commissariat, même par des budgets de mobilisation, en
complémentarité avec la ville lorsqu'elle signe des protocoles
d'entente, augmente les ressources physiques dans des lieux donnés, pour
permettre cette coordination.
Nous avons toutes sortes de programmes qui sont mis de l'avant, et,
d'ailleurs, sous peu, des documents bien précis seront envoyés
aux municipalités c'est déjà commencée
pour signaler aux municipalités qu'elles sont les intentions du
gouvernement québécois et quelle sorte d'assistance les
municipalités peuvent s'attendre à obtenir du gouvernement du
Québec.
M. Bonnier: Si une ville hésite, par exemple, à
faire l'acquisition de centres récréatifs ou des choses
semblables dans le domaine des sports ou du socio-culturel, est-ce que le
haut-commissariat a comme responsabilité de les stimuler à le
faire, de façon à ce que les gens en profitent, parce que,
relativement à la question du député de Lafontaine, c'est
que, bien souvent, le ratio du nombre de compétiteurs, qu'il est
possible d'envoyer aux Jeux du Québec, est relié,
évidemment, à l'équipement de base. Bien souvent, je ne
pense pas que ce soit le haut-commissariat qui soit responsable de la
pauvreté de l'équipement de base. Ce sont beaucoup plus les
municipalités et les villes elles-mêmes, n'est-ce pas?
M. Phaneuf: La première responsabilité de la
récréation je l'ai déjà dit d'ailleurs
de par son propre pouvoir de taxation, revient à la
municipalité. Nous sommes toujours complémentaires et nous
devenons incitatifs lorsque nous nous apercevons que, dans certains secteurs,
il y a de nettes lacunes. Les fonctionnaires, à ce moment, font des
rencontres avec les municipalités intéressées, font la
promotion de certains programmes, et voient à mettre sur pied les
programmes pour pouvoir pallier à ces lacunes, mais c'est purement dans
des domaines particuliers comme ceux-là.
M. Bérard: Concernant le document dont vous parliez, M. le
ministre, il y a quelques instants, pourriez-vous nous dire quand ce document
sera distribué aux municipalités? Parce que je constate, comme
beaucoup de monde, que les municipalités, souvent, ne sont pas tellement
au courant des disponibilités ou des possibilités du
haut-commissariat, de ses programmes.
Je pense qu'un document comme celui dont vous parliez, serait
extrêmement intéressant pour ces municipalités en ce sens
qu'il pourrait les renseigner sur les programmes et également sur
l'argent dont elles pourraient disposer, de la part du haut-commissariat.
M. Phaneuf: Le document devrait être disponible pour
étude au haut-commissariat la semaine prochaine. Lorsque nous aurons
terminé, d'une façon interne, l'étude du document, nous le
rendrons public.
Il ne faut pas oublier, par contre, que si nous n'avons pas fait de
publicité, il y a deux ans ou il y a trois ans, à ces programmes,
il faut parler aussi de la modestie des budgets. A partir de cette modestie,
nous devions, pour nous permettre de mettre de l'avant certains programmes, les
évaluer, ce qui nous a amenés à mettre des programmes qui
vont coller à l'ensemble de ces préoccupations maintenant, et qui
vont pouvoir répondre à un plus grand nombre de
municipalités. Il s'agissait pour nous, compte tenu de nos enveloppes
budgétaires, de ne pas créer des appétits auxquels on ne
pouvait pas répondre de toute façon. Je pense que si nous avons
été plus lents, avec le budget que nous avons cette année,
nous allons néanmoins mettre l'ampleur qu'il faut dans la
publicité de nos programmes.
M. Bérard: J'imagine que les subventions que vous accordez
se font surtout au niveau des immobilisations et des capitalisations, et non
pas des frais généraux ou de l'entretien par exemple...
M. Phaneuf: Non pas au niveau de l'entretien, mais nous avons
toutes sortes de programmes. Il y a, au niveau de l'immobilisation, au niveau
du mini-équipement, l'assistance au leadership, les écoles de
sport, l'entraide, l'assistance aux clubs, qui doit être connue aussi par
la municipalité qui a des clubs d'élite en formation. Il y a
toutes sortes d'assistances. Dans ces programmes et dans la distribution de nos
programmes, nous allons pouvoir faire de la publicité à
l'ensemble des programmes.
M. Léger: M. le Président, je peux quand même
dire au député, en toute amitié, en
référence aux récentes questions posées qu'il y a
eu, dans la séance de vendredi, toute une série de question et de
réponses de la part du ministre là-dessus.
M. Bonnier: Pas au niveau des municipalités. Je regrette
parce que j'ai été présent tout le temps...
M. Léger: Pas parce que je voulais l'empêcher de
poser ces questions, mais...
M. Bonnier: Non, mais je voudrais spécifier...
M. Léger: ... il y a eu des réponses
là-dessus.
M. Bonnier: ... que le député de Lafontaine semble
souvent avoir des références par rapport à la ville de
Montréal. Je voudrais lui dire qu'en ce qui regarde la ville de
Québec, il y a une pauvreté d'organisation dans un certain
milieu, en particulier dans mon comté...
M. Léger: Oui.
M. Bonnier: ... et les milieux du bas de la ville. Ma question
est un peu en relation avec celle-là. Je voudrais savoir jusqu'à
quel point le haut-commissariat se donne comme responsabilité de
susciter, chez les villes, un intérêt un peu plus grandissant.
M. Phaneuf: Ce qui est vrai pour la ville de
Montréal...
M. Bonnier: Je sais qu'il y a des questions
générales qui ont été posées, mais par
rapport...
M. Phaneuf: ... est aussi vrai pour la ville de Québec,
qui connaît aussi certaines difficultés dans ce sens. Si on
regarde le travail qui est fait par le CRL-Québec, on s'aperçoit
que la participation est souvent plus grande à l'extérieur
même de Québec que venant même de la ville de Québec,
et pour les mêmes raisons, parce que les problèmes
d'équipement dans des villes à forte densité demeurent
plus grands que dans les villes de moindre densité, où on peut se
servir plus facilement de la polyvalente, des équipements existants,
où les espaces verts existent en plus grande quantité et
où il est plus facile d'aménager un terrain de baseball, parce
que, même souvent, le terrain est presque donné par des personnes
qui veulent avoir ce genre d'équipement, Mais essayez d'obtenir un
terrain gratuitement à Montréal ou à Québec, vous
allez vous apercevoir que c'est un peu différent. Les difficultés
sont bien identifiées dans ce sens, et j'ai dit qu'on va tenter de
pallier ces lacunes en collaboration avec les municipalités et en
partageant les responsabilités.
Je me permets aussi de déposer, parce qu'il y avait eu une
demande sur le nombre de protocoles d'entente qui avaient été
signés, la liste des protocoles signés. J'ai reçu le
document et je me permets de le déposer, pour le député de
Lafontaine.
M. Léger: Parfait! Merci!
M. le Président, je vais continuer...
M. Phaneuf: Une autre réponse aussi, l'an passé, le
cyclotourisme a reçu un montant de $54,924 en subventions, pour ses
activités; cette année, il reçoit un montant de $54,917
pour les mêmes fins.
M. Léger: Merci!
On était en train de discuter tantôt des Jeux du
Québec, et on parlait de la possibilité de les tenir tous les
deux ans, mais dans le sens peut-être de tenir une année des jeux
d'hiver et l'année suivante des jeux d'été. Je m'explique.
Actuellement, on est toujours en train de s'organiser, ce qui amène un
accent beaucoup plus poussé vers des finales interrégionales,
alors que l'aspect de la participation de la masse se situe beaucoup plus au
niveau des finales locales, à l'intérieur d'une région.
C'est la raison pour laquelle je me demandais si le ministre ne devrait pas
repenser la formule pour que l'accent soit mis beaucoup plus sur les finales
locales, de façon que, une année, on ait une organisation
générale de finales nationales d'été, et l'autre
année d'hiver. De la sorte, pendant l'année qui
précède, il y aurait toute cette série de finales locales
qui amèneraient une participation plus grande et un intérêt
plus grand de ce côté.
M. Phaneuf : J'ai dit tantôt que c'était une de nos
préoccupations... Nous faisons ce genre d'évaluation et la
Société des Jeux du Québec, qui a le mandat d'organiser
les Jeux du Québec, s'interroge, d'ailleurs, sur le nombre de fois qu'on
doit tenir les jeux. Lorsque la société des jeux aura
terminé sa propre enquête, sa propre évaluation, la
société des jeux fera des recommandations au gouvernement du
Québec, compte tenu que l'argent vient du gouvernement du
Québec.
Je sais que c'est un des articles discutés à la
société des jeux, à savoir la fréquence des jeux,
annuellement ou tous les deux ans, pour conserver cette préoccupation de
tenir des jeux beaucoup plus sur le plan régional plutôt que
d'arriver à des finales provinciales. Dans un premier temps, compte tenu
de l'autre préoccupation, qui était aussi la rapidité
d'implantation de l'équipement sportif, il y a tout cela dans la balance
qu'il ne faut pas perdre de vue. Il y a toutes sortes d'éléments
sur le plan de l'évaluation dont it faut tenir compte pour pouvoir
prendre une décision logique.
M. Léger: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de faire que la
société des jeux participe plus activement à
l'organisation même des jeux?
M. Phaneuf: Dans quel sens? Parce que la société
des jeux y participe directement.
M. Léger: Ce sont les villes qui s'en occupent.
M. Phaneuf: Oui, mais la société des jeux en
discute avec la ville qui est choisie; la ville choisie met sur pied la
Corporation des Jeux du Québec; d'ailleurs, on avait changé
l'identité de corporation des jeux pour société des jeux,
pour ne pas confondre les deux organismes. Donc, le mécanisme de
corporation qui est sur pied travaille en collaboration avec la
Société des jeux pour faire les Jeux du Québec.
M. Léger: Je parle pendant les jeux comme tels.
M. Phaneuf: C'est donc la Corporation des
jeux du Québec, celle qui a été formée pour
les Jeux du Québec à l'endroit donné, qui a mandat de
faire les Jeux du Québec, toujours chapeautés par la
société des jeux, qui apporte ses conseils, compte tenu des
expériences vécues par les permanents de la société
des jeux.
M. Léger: Est-ce que le haut-commissariat a l'intention de
faire une enquête pour éviter que les Jeux du Québec
deviennent une source de profits beaucoup plus intéressante pour les
organisateurs, spécialement dans le cas de Valleyfield, où il
semble qu'il pourrait y avoir eu des conflits d'intérêts entre les
gens qui organisaient les jeux et leur propre commerce, qui était un
intérêt directement concerné là-dedans. Est-ce que
le haut-commissariat a fait une enquête pour vérifier
jusqu'à quel point c'est dans l'intérêt des jeux d'avoir
des responsables qui ont eux-mêmes un intérêt direct avec
leur commerce?
M. Phaneuf: Cela devient dangereux quand on fait des affirmations
comme cela.
M. Léger: J'ai demandé une enquête.
M. Phaneuf: Oui, mais le fait de faire une enquête, c'est
parce qu'on présuppose au départ qu'il y a un problème et
cela vise directement ceux qui ont fait les Jeux du Québec à
Valleyfield. Si vous vous rappelez, lors des jeux de Valleyfield, ce genre de
truc a été signalé par certains journalistes. Les
enquêtes ont été faites. Les résultats de
l'enquête ont d'ailleurs été donnés par le ministre
responsable en Chambre, lorsque j'ai répondu aux affirmations ou aux
remarques qui avaient été faites par certains journalistes. Je
pense que j'ai été assez clair là-dessus et j'ai
déjà donné ma réponse à ce genre de
constatations. Je dois dire que, par contre, je demande une certaine prudence,
dans ce genre d'affirmation, pour qu'on ne se prive pas de
bénévoles qui vont dire: De toute façon, si je
décide d'entrer dans la corporation des jeux parce que je suis
commerçant, je pourrais peut-être laisser penser qu'il y aurait un
conflit d'intérêts, que mon intérêt premier ne serait
pas de faire les jeux, mais plutôt de vendre je ne sais quoi. Cela
devient assez dangereux. Pour les mêmes raisons, je suis assez prudent
dans ce genre de choses. Je dois dire que, lors des jeux de Valleyfield, des
enquêtes ont été faites. Elles n'ont pas
démontré de conflit d'intérêts, n'ont pas
démontré de fraude, bien au contraire, et je pense d'ailleurs que
je me dois de féliciter, malgré les grandes difficultés
climatiques entre autres, ceux qui ont tenu les Jeux du Québec à
Valleyfield. Ils ont quand même réussi à faire des jeux qui
ont été potables malgré les grandes
difficultés.
M. Léger: Quand on prend la décision d'octroyer des
jeux à une ville, comment évalue-t-on les raisons et les
responsables qui seront là pour s'en occuper, pour dire: C'est à
cette ville qu'on va les donner? Est-ce qu'il y a des critères?
M. Phaneuf: II y a toute une formule de présentation
lorsqu'une ville veut obtenir les Jeux du Québec. C'est bien connu
qu'annuellement la société des jeux reçoit des demandes
des villes. Il y a un comité de sélection à
l'intérieur de la Société des Jeux du Québec qui
fait ce genre de choix. Ce choix n'est pas fait par le gouvernement du
Québec, n'est pas fait par le ministre, le ministre ne s'en même
pas, c'est fait strictement par la Société des Jeux du
Québec.
M. Léger: Comment se fait-il que des
fédérations imposent une taxe de participation aux jeunes
athlètes? Est-ce que le ministre a l'intention de se pencher
là-dessus?
M. Phaneuf: Certaines fédérations, pour leur propre
régie interne, vendent une carte de membre. Cela existe depuis de
nombreuses années. Ce n'est pas une taxe comme telle, mais on dit que,
pour appartenir à une fédération X, cela va coûter
$2 pour en être membre. S'il y avait des abus sur le coût à
payer pour une carte de membre, le gouvernement devrait signaler à ces
fédérations que, compte tenu des subventions versées aux
fédérations, on doit en main tenir le taux très bas. Mais
le fait de payer $1, $2 pour une carte de membre ne me semble pas trop
élevé, ne me semble pas une taxe, comme le disait le
député de Lafontaine, qui va à rencontre...
M. Léger: C'est-à-dire que c'est une condition sine
qua non. La personne ne peut pas pratiquer ou participer si elle ne paie pas sa
carte.
M. Phaneuf: Pour être membre affilié de la
fédération, on doit donc obtenir, par demande à la
fédération, une carte de membre qui coûte $1 ou $2.
M. Léger: C'est $3.
M. Phaneuf: Cela peut être $3, mais je ne pense pas que les
Québécois soient...
M. Léger: Je ne dis pas que c'esi un problème
majeur, mais je demande quand même: Est-ce que le ministre s'est
penché sur le fait que chaque jeune enfant, pour participer, devrait
payer $3 puisqu'il doit être membre de la fédération pour
pouvoir participer aux jeux?
M. Phaneuf: C'est le prix d'une entrée au cinéma,
quand même. Ce n'est pas abusif. Je trouve cela normal qu'on paie $3 pour
avoir une carte de membre.
M. Léger: Comment le haut-commissariat et la
société des jeux envisagent-ils le rôle des
fédérations sportives dans le contrôle de l'organisation
des jeux?
M. Phaneuf: Les fédérations sportives ont toujours
le contrôle sur leurs disciplines, ce qui veut
dire qu'en collaboration avec la société des jeux,
lorsqu'on décide de faire, dans le domaine de la natation, par exemple,
une compétition de natation, pour obtenir les sanctions et l'analyse
dès records et pour reconnaître la compétence de ceux qui
vont avoir à juger cette compétition... Tout cela se fait en
collaboration avec la fédération qui, elle, voit à
fournir, lors de l'organisation des jeux, les juges qui ont la
compétence de pouvoir juger et les personnes qui ont la
compétence pour pouvoir tenir les records. Ce sont donc des jeux qui
sont tenus en collaboration avec toutes les fédérations et c'est
le mandat et c'est la responsabilité, si on veut obtenir une sanction,
que la fédération soit présente lors de ces
compétitions, parce que seule la fédération a ce pouvoir.
Cela va autant sur le plan international que sur le plan canadien et sur le
plan québécois.
Jeux du Canada
M. Léger: Si on allait maintenant dans le domaine des Jeux
du Canada où le Québec a fait belle figure. Est-ce que le
ministre peut nous dire combien ont coûté les derniers Jeux du
Canada, à Lethbridge, au gouvernement du Québec, par
équipe, par athlète, par discipline, pour les instructeurs?
Est-ce que vous avez des chiffres là-dessus?
M. Phaneuf: Je pourrais déposer le dossier avec le montant
du budget qui avait été donné pour la participation
québécoise aux Jeux canadiens.
M. Léger: Vous n'avez pas cela ici? Seulement ces
chiffres...
M. Phaneuf: Non. J'ai les chiffres, mais il faut les sortir au
fur et à mesure des demandes.
M. Léger: II y a toujours de mauvaises langues, M. le
Président. Il y en a qui disaient qu'on avait mis beaucoup plus d'argent
dans les chandails, dans les vêtements que dans l'équipement et
dans les dépenses plus précises pour les athlètes.
M. Phaneuf: II faut voir ce qui est fourni. Quand une ville
demande de tenir les championnats canadiens, c'est la même formule qu'au
Québec pour tenir les Jeux du Québec. La ville doit s'engager
à fournir les stades, à fournir certains équipements et
les ententes sont très précises dans ce domaine entre ce que le
fédéral va payer, ce que la ville va payer et ce que les
provinces, dans la participation, vont payer.
M. Léger: Un peu comme les Olympiques. M. Phaneuf:
Un peu comme les Olympiques.
M. Léger: Zéro au fédéral, tout au
provincial et...
M. Phaneuf: Non. Si vous regardez ce qui se fait, le
fédéral paie quand même une bonne somme d'argent pour la
tenue des jeux canadiens. Cela se fait. Il y a des ententes bien
précises qui sont signées à ce moment-là, à
savoir qui fait quoi et qui fournit quoi et la participation
québécoise est selon les modalités de l'entente qui sont
prises par les autres provinces aussi.
M. Léger: Est-ce que le haut-commissariat aide directement
les athlètes sélectionnés pour les jeux?
M. Phaneuf: Quels jeux?
M. Léger: Les Jeux du Canada à Lethbridge.
M. Phaneuf: Oui, directement.
M. Léger: Ce sont des subventions particulières par
athlète pour le logement...
M. Phaneuf: L'achat de pièces, le gîte... M.
Léger: La nourriture.
M. Phaneuf: ...la nourriture, les uniformes, etc. Tout cela est
fourni par le gouvernement. Il n'y a pas de bourse directe à
l'athlète.
M. Léger: Non. Ce sont les dépenses directes...
M. Phaneuf: Ce sont des contingents qui sont formés avec
des encadreurs qui les accompagnent. Il y a toujours un chef de mission
québécoise. D'ailleurs, le chef de mission était M.
Gaétan Sainte-Marie qui est maintenant mon secrétaire particulier
adjoint et qui était chef de mission pour le Québec lors des Jeux
canadiens à Lethbridge.
M. Léger: Comment se fait-il qu'il y ait un manque
d'équipement sportif au CENA, c'est-à-dire le Centre
d'entraînement national athlétique?
M. Phaneuf: II ne manque pas actuellement d'équipement
sportif au CENA.
M. Léger: C'est changé dernièrement?
M. Phaneuf: Non, ce n'est pas changé dernièrement.
On a mis sur pied le CENA pour pallier une lacune d'équipement dans la
zone montréalaise. Vous le savez d'ailleurs fort bien, je l'ai
expliqué tantôt. A partir de ce moment, on a décidé,
par le biais de Mission-Québec 1976, de mettre sur pied le CENA qui
existe pour pallier cette lacune et, en même temps ce n'est pas
une décision du gouvernement de fermer la Palestre nationale.
Vous vous souvenez que la Palestre nationale a été fermée.
Les fédérations sportives, quelles qu'elles soient, ont dans leur
budget la possibilité d'acheter des équipements. Quand on dit
qu'on cherchait un chronomètre, c'était charrier drôlement
parce que, si elles n'ont pas trouvé les chronomètres qu'elles
ont achetés...
M. Léger: Elles n'ont pas eu le temps de les trouver.
M. Phancuf: ... il y a quelqu'un quelque part qui les a mis dans
ses poches, parce qu'elles ont des chronomètres et elles ont des
équipements. Dans le domaine de l'haltérophilie, un autre
exemple, parce que vous parlez des disciplines qui ont été
mentionnées à un certain programme de télévision,
l'haltérophilie avait le budget pour acheter ces équipements
selon les recommandations du directeur technique de la Fédération
d'haltérophilie et tous les équipements avaient été
achetés, mais c'était la mise en place des équipements,
compte tenu des échéanciers auxquels on avait à faire face
à ce moment-là.
M. Léger: Mais je parle de l'édifice de
Cana-dair.
M. Phaneuf: Est-ce que vous êtes allé à
Cana-dair?
M. Léger: Dernièrement, non, mais il y a quelque
temps, on affirmait que l'intérieur de la bâtisse n'était
pas utilisé régulièrement ni intensément par manque
d'équipement.
M. Phaneuf: C'est faux. M. Léger: C'est
corrigé. M. Phaneuf: Oui, c'est corrigé.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut me dire combien
d'argent a été investi dans ce centre d'entraînement par le
haut-commissariat?
M. Phaneuf: Je vais obtenir les chiffres et je vous les donnerai
tantôt.
M. Léger: D'accord. Est-ce que le ministre peut dire
qu'actuellement il est complètement utilisé ou
sous-utilisé?
M. Phaneuf: Non, les remarques qu'il m'a faites, c'est qu'il est
entièrement utilisé par ceux qui en font la demande. De toute
façon, il ne faut pas oublier que le CENA est un palliatif dans un
premier temps, compte tenu d'un défi bien concret qui était de
fournir une ressource physique à certaines fédérations
pour leur propre entraînement. Le CENA n'est pas là en permanence,
parce que Canadair décidera peut-être un jour d'utiliser ses
hangars pour des fins de construction d'avions, je ne le sais pas, mais d'ici
1976 on va se servir du CENA. Après 1976, compte tenu des nouvelles
disponibilités que nous aurons à Montréal, nous verrons
à réutiliser d'autres endroits et mettre sur pied l'institut des
sports qui devrait répondre d'une façon permanente à ce
besoin d'équipement pour la formation d'élites. C'est pour
ça que, cette année, vous avez un budget $1,200,000 pour mettre
sur pied l'institut des sports.
Jeux de l'Arctique
M. Léger: M. le Président, est-ce que le ministre
peut nous dire qu'elle est la somme d'argent allouée par le
haut-commissariat aux organisateurs des Jeux de l'Arctique?
M. Phaneuf: Je vais obtenir le montant et vous le dirai
tantôt.
M. Léger: Mais vous ne savez pas ça par coeur, une
somme globale.
M. Phaneuf: J'ai une bonne mémoire, mais pas à ce
point.
M. Léger: Une chance que vous me donnez beaucoup de
documents à la séance suivante.
M. Phaneuf: D'ailleurs, c'est pour ça, vous posez des
questions, je vous donne les réponses. Si je ne vous donne pas les
réponses...
M. Léger: C'est-à-dire que vous donnez des
documents; je suis bien d'accord avec ça, remarquez bien.
M. Phaneuf: C'est la façon la plus logique de mieux
informer l'Opposition en déposant des documents. A ce moment, vous avez
des documents Oniciels de tous les budgets qui vous concernent, sur lesquels
vous posez des questions et je pense que c'est la meilleure façon de
répondre aux questions.
M. Léger: Je préférerais avoir quelques
chiffres de la bouche du ministre, me montrant qu'il connaît à
fond ce dossier, mais je suis bien d'accord pour qu'il me donne aussi des
documents.
M. Phaneuf: Vous savez, le dossier des Jeux de l'Arctique n'est
pas une priorité. Si vous me posez des questions dans d'autres secteurs,
je les connais par coeur. Les Jeux de l'Arctique viennent
périodiquement...
M. Léger: Cela vous laisse froid.
M. Phaneuf: Ce n'est pas que ça me laisse froid, mais je
dois dire que ce n'est pas un dossier qu'on a tous les jours sur son bureau; le
dossier des athlètes est un dossier qu'on a tous les jours sur notre
bureau. Il y a des dossiers prioritaires chez nous sur lesquels on se penche
régulièrement. Les Jeux de l'Arctique, c'est éventuel et
ce n'est pas pour l'an prochain non plus. Donc ce n'est pas prioritaire chez
nous, on en fait l'étude, l'évaluation, les rencontres ont lieu,
ce n'est pas un dossier prioritaire.
M. Léger: A Schefferville, c'est là qu'on
prépare...
M. Phaneuf: Pour ce qui est de Schefferville,
on vient de compléter les ententes, les montants d'argent fournis
par le Québec par rapport aux montants d'argent qui vont être
fournis par le fédéral...
M. Léger: Quels sont ces chiffres?
M. Phaneuf : Je peux vous les donner, c'est de l'ordre de
près de $400,000 pour la participation québécoise,
à l'immobilisation. D'ailleurs, je dois dire au député de
Lafontaine que j'ai déjà remis, jeudi, le document dans lequel il
va retrouver que la participation aux Jeux de l'Arctique, la prévision,
est de $225,000. C'est une prévision budgétaire.
M. Léger: Ce n'est pas $400,000, c'est $225,000.
M. Phaneuf: J'ai parlé, pour les Jeux de l'Arctique, de
l'immobilisation pour Schefferville, pour ne pas mélanger les deux
questions, il y a l'organisation des jeux comme tel.
M. Léger: ...qui est de $225,000.
M. Phaneuf: ... et à l'immobilisation, on a dit qu'on
irait pour un montant qui ne dépasserait pas $400,000.
M. Léger: Quelle est la somme accordée par le
gouvernement fédéral aux mêmes jeux?
M. Phaneuf: Pour la ville hôtesse, le gouvernement du
Québec donne $100,000 et le gouvernement fédéral donne
$250,000.
M. Léger: Pour l'organisation? M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Là, je ne vous suis pas. Vous avez
parlé de $225,000 pour les Jeux de l'Arctique...
M. Phaneuf: II y a des temps là-dedans. Pour me suivre,
les jeux ne se font pas cette année, donc on n'a pas à
dépenser, immédiatement, pour l'organisation des jeux, pour les
athlètes qui vont être là éventuellement, des sommes
d'argent. Les premières sommes qui vont être
dépensées sont pour l'augmentation de la qualité des
équipements pour tenir les jeux. Donc, ça demande, a la ville de
Schefferville, un engagement formel de la part du fédéral et de
la part du provincial sur l'apport qui va être donné sur
l'infrastructure qui va tenir les jeux. C'est un premier budget.
Ensuite, on va discuter du deuxième budget, celui de
l'opération comme telle et la participation du fédéral par
rapport au gouvernement provincial pour l'organisation des jeux, ce sont deux
budgets distincts qui vont être discutés d'une façon
distincte. Il ne faut pas mélanger les deux, non plus.
M. Léger: Quand vous parlez d'infrastructure, est-ce que
c'est de l'immobilisation ou de l'infrastructure humaine?
M. Phaneuf: C'est de l'immobilisation.
M. Léger: Vous avez parlé de $100,000 pour le
Québec, tandis que...
M. Phaneuf: Ce montant est donné à la ville
hôtesse.
M. Léger: Les $400,000 dans l'immobilisation, c'est
quoi?
M. Phaneuf: C'est donné à la ville de
Schefferville, pas au comité d'organisation, parce que, là aussi,
il y a la municipalité qui prend ses responsabilités pour fournir
les équipements.
Donc, on va donner $400,000 pour l'immobilisation à la ville de
Schefferville. Donc, ce sont des ententes prises entre le maire, les
conseillers, dans les rencontres qui se font. Ensuite, il va y avoir le budget
qui va être discuté pour faire les jeux avec le comité
organisateur des jeux et, là aussi, on va parler de participation
éventuelle, mais lorsqu'on les fera.
M. Léger: Oui, Voulez-vous me répéter tout
ça? Vous avez l'immobilisation qui va être de $400,000 pour la
municipalité.
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Vous avez parlé d'une infrastructure de
$100,000, qu'est-ce que c'est?
M. Phaneuf: Non, j'ai parlé de $100,000 donnés
à la ville hôtesse pour faire les jeux, un montant
additionnel.
M. Léger: Pour l'organisation comme telle, $225,000.
M. Phaneuf: $225,000, cela inclut les $100,000, il va rester
$125,000.
M. Léger: Ah bon! Les $100,000 sont inclus dans les
$225,000. D'accord.
M. Phaneuf: Oui, d'accord?
M. Léger: Et le fédéral, pour
l'organisation, va donner $250,000 seulement?
M. Phaneuf: Je ne l'ai pas dans mes budgets, je vais m'informer
parce que ça ne relève pas de moi.
M. Léger: Oui, pour l'immobilisation, le
fédéral...
M. Phaneuf: Le fédéral donne $250,000 à
l'organisation, non pas à l'immobilisation.
M. Léger: II ne donne rien à l'immobilisation?
M. Phaneuf: Non.
Centrale administrative
M. Léger: M. le Président, je vais terminer le
programme, Promotion du sport par une question qui touche autant le domaine du
sport que le domaine socio-culturel du plein air. Je veux parler de la centrale
administrative. Les trois organismes concernés ont leur propre
façon de travailler qui n'a rien de comparable à celle des
fonctionnaires. Chacun a son identité propre. Est-ce que, d'après
le ministre, à l'intérieur de la centrale administrative, les
groupes qui vont y travailler pourront garder leur propre façon de
travailler?
M. Phaneuf : A partir d'une disponibilité
financière que vous retrouvez pour l'organisation de la centrale
administrative, il y a $1,800,000.
M. Léger: $1,800,000.
M. Phaneuf: Le conseil d'administration de la centrale
administrative est composé de dix membres, dont deux sont des
fonctionnaires, huit sont donc des gens qui représentent des organismes
participants. Voulez-vous me répéter la question pour que je
puisse...?
M. Léger: Avant de la répéter, parmi les
huit personnes, vous en avez combien de la CLQ, trois ou quatre?
M. Phaneuf: Quatre.
M. Léger: Et vous en avez deux du plein air?
M. Phaneuf: Deux du plein air et deux de la CLQ.
M. Léger: D'accord. Ma question était la suivante,
les trois organismes concernés ont leur propre façon de
travailler dans le domaine où ils fonctionnent, non pas comme des
fonctionnaires. Est-ce que chacun, à l'intérieur de cette
centrale administrative...?
M. Phaneuf: Cela me fatigue, ça semble
péjoratif.
M. Léger: Non, un fonctionnaire n'a pas la même
façon de travailler qu'une personne qui travaille
particulièrement dans un milieu où elle doit animer ce milieu,
recevoir des gens du milieu, souvent, elle est issue du milieu...
M. Phaneuf: Les fonctionnaires ont aussi cette
préoccupation.
M. Léger: Ce n'est pas péjoratif ce que je dis.
Malheureusement, les fonctionnaires de l'Education, cela a été
dit au ministère, devraient se recycler en retournant dans
l'enseignement. Les gens de l'enseignement ont dit qu'ils ne voulaient pas les
voir, qu'ils ne seraient pas qualifiés.
M. Phaneuf: Est-ce que vous voulez dire que mes fonctionnaires
devraient se recyler aussi?
M. Léger: Je vous donne l'exemple. Les gens du milieu de
l'enseignement disaient qu'ils ne voudraient pas voir les fonctionnaires
à l'éducation...
M. Phaneuf: Je me sens concerné, je voudrais bien qu'on
s'en tienne...
M. Léger: ... ils ne voulaient même pas accepter les
normes. Ce sont eux qui prennent les décisions. De toute façon,
c'est une boutade. Ce que je voulais dire, c'est que c'est sûr, tout le
monde sait que les fonctionnaires ont une façon à eux de
travailler, de fonctionner, les gens du milieu du loisir, du sport et du plein
air, ont leur propre façon de fonctionner. C'était une des
raisons majeures pour laquelle on s'opposait à cette unification
forcée, puisqu'eux ne voulaient pas travailler à des heures
fixes, mais selon les besoins et selon le dynamisme du moment. Tandis qu'un
fonctionnaire, à la longue, travaille peut-être très bien,
mais souvent à des heures précises et termine à telle ou
telle heure, selon certains fonctionnaires qui vont parfois travailler à
des heures qui dépassent les normes habituelles. Ce n'est pas à
ce point de vue que je le dis.
Ce sont quand même deux façons différentes de
fonctionner. Est-ce qu'on peut s'assurer qu'à la centrale administrative
les trois organismes concernés vont pouvoir fonctionner quand
même, pas comme des fonctionnaires, mais comme des gens du milieu du
loisir et du sport?
M. Phaneuf: Comme vous ne retrouvez à la centrale
administrative que deux fonctionnaires dans le fonctionnement et
l'opération de la centrale administrative, tous ceux qui y travaillent
ne sont pas des fonctionnaires, selon votre terminologie. Ce qui veut dire que
je ne vois pas en quoi le fait de mentionner des fonctionnaires peut enclaver
ou amoindrir le fonctionnement de la centrale administrative comme telle. Cela
n'a aucune relation .
D'autre part, je dois dire que vous vous basez sûrement sur
certaines réticences, certaines craintes qui avaient été
signalées lorsque nous avons décidé de créer cette
centrale administrative. Je dois vous dire aussi, que lorsque j'ai
rencontré, la semaine passée, les représentants de la CLQ,
la CLQ m'a signalé, d'une façon bien précise, qu'elle
était heureuse d'être entrée à la centrale
administrative et qu'on était réellement surpris du genre de
fonctionnement et du genre de services qui pouvaient être offerts par la
centrale administrative, qui est devenue leur instrument de travail. Ce n'est
pas un intrument de travail de fonctionnaire comme tel, si vous voulez vous
exprimer ainsi.
Il y a eu une demande d'ailleurs assez forte d'autres organismes pour
entrer à cette centrale administrative. Non seulement les gens veulent
la centrale administrative, mais il faudrait peut-être
penser, même bientôt, compte tenu des demandes qui sont
faites, à agrandir cette même centrale.
M. Léger: Justement, y manque-t-on déjà de
place?
M. Phaneuf: C'est fort possible, mais, dans un premier temps,
compte tenu des premières évaluations et compte tenu de la
réticence qui avait été démontrée par
certains, nous avons pris nos décisions en fonction des besoins qui nous
étaient présentés. Nous étudierons
l'évaluation du dossier au fur et à mesure que le dossier
évoluera. Mais je dois dire que le dossier est entre bonnes mains et
qu'il fonctionne bien. Lorsque nous aurons terminé la centrale
administrative et que nous aurons un bilan d'un an, on sera peut-être
mieux en mesure d'évaluer l'impact de la centrale administrative.
M. Léger: Où en est le centre de documentation?
M. Phaneuf: C'est en négociation. On est en train de le
mettre sur pied, mais ce n'est pas terminé comme tel. Il y a des
ententes qui sont en train d'être faites. D'ici un an, cette structure
devrait être mise sur pied.
M. Léger: D'ici un an. Est-ce que vous avez le rapport
administratif de la centrale? Pouvez-vous le déposer?
M. Phaneuf: C'est-à-dire que c'est assez difficile de
déposer un rapport global d'une administration qui ne s'est pas faite en
cours d'année. Il faut admettre que c'est une année de transition
et que, d'ailleurs, même sur le plan budgétaire, pour l'an
passé, une partie du budget qui était affectée à la
CSQ, pour la centrale administrative, a été continuée et
qu'on a additionné une somme pour prendre en main le financement de la
centrale administrative, compte tenu que |e financement venait directement du
haut-commissariat, compte tenu qu'il y avait d'autres organismes que la CSQ qui
étaient à la centrale administrative et que, lorsqu'on aura
terminé le bilan, on pourra dire qui a fait quoi dans l'année en
cours. Mais, on vient juste de terminer cette opération.
Pour cette année, cela va être plus facile, lorsqu'on
posera la même question aux crédits, parce qu'on aura une
année complète.
M. Léger: On vous l'avait posée, l'année
dernière.
M. Phaneuf: Par contre, il ne faut pas oublier, si vous vous
rappelez les crédits de l'an passé, que la partie de la centrale
administrative apparaissait au budget de la CSQ, non pas au budget de le CLQ et
au budget de la Fédération de plein air. Tandis que, cette
année, la centrale administrative n'apparaît pas au budget de la
CSQ. Il n'y a que le budget de la CSQ qui est de $300,000, qui est pour le
fonctionnement de la CSQ, mais qui n'a rien à voir avec la centrale
administrative. Le $1.8 million disponible est purement pour le fonctionnement
de la centrale administrative et pour tous les organismes y participant.
C'est dificile de faire les comparaisons par rapport à l'an
passé, compte tenu des nouvelles présentations et des nouvelles
modalités de fonctionnement.
M. Léger: Quels sont les deux fonctionnaires qui
siègent au conseil de la centrale administrative?
M. Phaneuf: M. Yves Carbonneau et M. Raymond Benoît.
M. Léger: M. Raymond Benoît. Le ministre juge-t-il
normal la possibilité, pour ce groupe, d'établir son budget de
fonctionnement avec, à l'intérieur de ce groupe des dix,
même s'ils ne sont que deux, deux fonctionnaires, dont un sera
appelé, par la suite, à juger du rapport?
Autrement dit, le ministre juge-t-il normal que le groupe, au
départ, doive faire un budget qui satisferait une des deux personnes,
puisqu'elle-même, par la suite, peut le bloquer en étant juge et
partie?
M. Phaneuf: Oui, je le trouve normal. M. Léger:
Nous trouvez cela normal? M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: De quelle façon pensez-vous que cette
consultation, je dirais, cette fausse consultation des trois groupes...
M. Phaneuf: Pourquoi une fausse consultation? Je ne crois pas
à cela.
M. Léger: Parce que les quatre membres de la CSQ, les deux
de la Fédération du plein air et les deux des loisirs doivent
discuter de la préparation de leur budget avec une personne qui,
directement va être celle qui va juger par la suite de la validité
ou non. Autrement dit, le budget que la personne du ministère viendrait
discuter avec eux, c'est son budget à elle qui va être
adopté, sinon, il va être bloqué en dehors.
M. Phaneuf: Oui, mais cela se fait dans tous les cas, M. le
député de Lafontaine. Il ne faut pas oublier que, dans le cas
d'une fédération sportive, lorsqu'elle présente ses
budgets, elle en discute aussi avec le fonctionnaire qui a le mandat d'analyser
ce budget.
C'est toujours discuté...
M. Léger: II n'a pas le droit de vote là-dessus. Il
y a une différence entre consulter une personne pour lui dire: On s'en
va dans telle direction. A ce moment...
M. Phaneuf: Si on veut parler d'un vote, ils sont huit contre
deux.
M. Léger: Oui, mais huit contre deux, sachant que la
personne qu'ils ont battue, à ce moment, va revenir pour leur dire: Je
n'adopte ce que vous avez voté.
M. Phaneuf: De toute façon, tant que je serai
là...
M. Léger: Cela équivaut à huit votes
à lui tout seul.
M. Phaneuf: On peut être d'accord ou en désaccord
avec le ministre, mais, tant que je serai là, donc toutes les nouvelles
structures qui vont être mises de l'avant, la présence des
fonctionnaires va être assurée. Je veux toujours avoir les
informations de ce qui se passe, de ce que sont les intentions, pour être
à la fine pointe de l'information pour pouvoir prendre des
décisions. Je trouve cela normal d'avoir, constamment, compte tenu de la
quantité d'argent dépensé, actuellement, dans le domaine
des loisirs, la présence des fonctionnaires. Vous retrouvez ce genre de
structure dans d'autres structures.
M. Léger: Ma question n'est pas là. Je suis
d'accord que le ministère doit avoir deux fonctionnaires là,
mais, quand un des deux fonctionnaires est celui qui, par la suite, va refuser
le budget ou l'accepter, cela vient de donner à ce fonctionnaire le
pouvoir précis de ne pas tenir compte des recommandations ou d'avoir
une...
M. Phaneuf: Je m'excuse, ce n'est pas le fonctionnaire qui
refuse, c'est le ministre qui refuse.
M. Léger: Entre vous et moi, le ministre signe beaucoup de
lettres que le fonctionnaire a préparées, on le sait bien.
M. Phaneuf: Je peux dire oui ou je peux dire non, ce sera
à moi de m'expliquer. Le fonctionnaire ne fait que des recommandations,
parce qu'il siège sur le conseil d'administration. Il fait ses propres
recommandations à partir de cela. Je peux être en accord ou en
désaccord avec les recommandations du fonctionnaire, comme je peux
être en accord ou en désaccord avec les présentations qui
nous sont faites par les organismes, mais la décision demeure celle du
ministre, elle ne demeure pas celle du fonctionnaire. Les fonctionnaires sont
là pour recommander et le ministre, pour ratifier ou modifier.
M. Léger: M. le Président, le ministre passe
à côté de ma remarque. Je suis d'accord avec lui
c'est normal qu'il y ait deux fonctionnaires qui voient à
l'intérêt de l'Etat, qui voient à ce qu'il n'y ait pas de
gaspillage inutile, mais, dans le choix, dans toute une ventilation d'un
budget, il y a des préoccupations derrière des chiffres
démontrant une importance plus particulière pour tel ou tel
domaine, en affectant des crédits plus forts à un endroit
qu'à un autre, qui déterminent la préoccupation de ceux
qui avaient l'habitude d'avoir une politique dans leur milieu de
fonctionnement.
Ces politiques doivent être faites selon, peut-être, des
normes générales que le gouvernement doit mettre de l'avant et
les fonctionnaires sont là pour voir à ce que les normes
générales soient respectées. Mais, si parmi les deux
fonctionnaires, il y en a un qui, lui, aura, par la suite, non seulement
aidé à la confection du budget, en coupant les endroits qu'il
n'accepte pas, par sa préoccupation personnelle ou par une politique
personnelle dans tel ou tel domaine, et appose son veto ou explique aux gens
qu'il n'est pas d'accord là-dessus, au départ, cela vient
d'empêcher cet organisme de présenter un budget qui correspond
à ses préoccupations. Vous auriez, par la suite, le pouvoir, par
le fonctionnaire qui décide, de rediscuter avec eux pour leur dire:
Ecoutez, vous n'êtes pas selon les normes générales, on
vous suggère peut-être de corriger telle ou telle chose. Mais,
à la confection même du budget, la personne qui va le juger est
présente. Elle a autant de force, comme membre du groupe, qu'elle a
comme personne qui, par la suite, va décider si c'est accepté ou
non. C'est cela que le milieu n'accepte pas, de ne pas être libre de
préparer son budget.
M. Phaneuf: Le milieu ne m'a pas signalé cela, c'est le
député de Lafontaine qui me dit cela.
M. Léger: Le milieu, je l'ai consulté, je n'affirme
pas cela gratuitement.
M. Phaneuf: Qui?
M. Léger: J'ai consulté les trois groupes qui sont
là.
M. Phaneuf: Ils vous ont dit cela?
M. Léger: Que, pour eux, la personne...
M. Phaneuf: Vous affirmez, M. le député de
Lafontaine, que les trois groupes que vous avez consultés sont en
désaccord sur la structure?
M. Léger: J'affirme que les trois groupes sont mal
à l'aise de préparer leurs budgets, avec, comme participante, la
personne qui, par la suite, sera partie dans la décision et juge pour
accepter ou non. Cela donne un pouvoir direct et un danger d'étatisation
du loisir, pour eux.
M. Phaneuf: D'étatisation, le danger existera toujours.
Tant et autant que l'Etat va être présent, par le biais du
financement, dans des organismes, l'Etat sera présent aussi sur les
conseils d'administration. Quand on fait l'analyse des budgets, comme vous le
signalez, le fait d'avoir deux fonctionnaires présents qui peuvent eux
aussi il est bon que les fonctionnaires soient présents, pour,
justement, les remarques que vous avez faites juger de certaines
originalités à partir d'une norme générale. Si
l'originalité présentée rend conscient le fonctionnaire de
modifier et d'appor-
ter des recommandations au ministre pour modifier certaines structures
et augmenter les participations budgétaires, à cause de
l'originalité présentée, je trouve plus que normal que le
fonctionnaire soit là pour faire de meilleures recommandations au
ministre.
Je ne vois pas en quoi cela pourrait venir à rencontre. C'est
purement prêter des intentions en voulant dire que le fonctionnaire, qui
serait présent sur un conseil d'administration, serait là pour
brimer l'originalité de certaine fédération, ce qui n'est
pas le cas. Je ne vois pas en quoi les remarques du député sont
pertinentes.
M. Léger: M. le Président, ce sont deux
étapes complètement différentes.
Qu'il y ait deux fonctionnaires pour rappeler aux organismes qui ont
à établir des budgets basés sur une politique autonome de
leur fonctionnement mais qui respecte des normes du gouvernement, les
fonctionnaires peuvent être là pour cela, et devraient être
des fonctionnaires différents de ceux qui ont ou de celui qui, par la
suite, a à accepter le budget. Autrement, c'est une mainmise directe de
l'Etat dans la décision de la préparation de budgets qui va
concerner des politiques de réalisation du milieu. Si on veut entretenir
encore l'intérêt du milieu à une créativité
personnelle, à une participation davantage axée sur les besoins
qu'eux perçoivent dans le milieu, il faut leur laisser le soin de
préparer leur budget, quitte à ce que, quand il est
présenté au fonctionnaire, celui-ci va, par la suite
déterminer que c'est bon, mauvais, que c'est à corriger, qu'il y
a telle ou telle orientation à donner, qu'il y a à recommander
autre chose au ministre. S'il est là pendant l'élaboration du
budget, c'est un double contrôle qui peut même asphyxier les
groupes intéressés à préparer un budget selon les
besoins de leur milieu.
M. Phaneuf: Je ne peux pas dire au député de
Lafontaine que je suis d'accord avec lui sur les remarques qu'il fait quand il
dit que cela va asphyxier, etc. Je dis que c'est faux. Le fait d'avoir deux
fonctionnaires ne brime pas l'étude et la préparation de
l'étude des crédits de ces organismes, bien au contraire. Je dis
que c'est un apport et, au lieu d'avoir deux rencontres et deux sortes de
préparations, il n'y en n'a qu'une. C'est un organisme qu'on a
créé en assurant la présence des fonctionnaires parce que
je trouvais que c'était nécessaire et je maintiens ce que j'ai
décidé à cet effet. On va vivre avec la...
M. Léger: Je n'ai pas parlé d'enlever des
fonctionnaires, j'ai suggéré que ce ne soit pas le même qui
ait le veto à la fin et qui participe au budget.
M. Phaneuf: C'est mieux que ce soit le même parce que c'est
quand même celui qui est le mieux renseigné à ce
moment-là. Il faudrait que les deux fonctionnaires se rencontrent
il y aurait double emploi pour discuter des mêmes choses. Car il y
a quelqu'un qui, finalement, va être obligé de prendre la
décision. C'est donc celui qui est le mieux informé, celui qui
siège au conseil d'admi- nistration et qui a aussi participé
à la discussion, qui, d'après son jugement, peut aussi donner une
orientation, et lorsque le budget est... Il faut dire aussi qu'il y a la CSQ,
la CLQ, la Fédération du plein air qui siègent à
cet organisme et qui ont des préoccupations différentes. Il faut
qu'elles s'entendent entre elles aussi sur des priorités. Je trouve que
le fait d'avoir des fonctionnaires n'entrave en rien... D'ailleurs, cette
année, c'est un accord total. Il n'y a pas eu de problème de
cette nature, c'est un accord total sur la présentation.
M. Léger: M. le Président, je vais vous donner un
exemple. Est-ce que le ministère n'a pas déjà...
M. Phaneuf: Ils sont hypothétiques. Si c'étaient
des faits, si vraiment il y avait un problème...
M. Léger: Disons que je mets de la nuance dans ce que je
dis, le ministre va comprendre à travers mes nuances. Quand le
haut-commissariat a commencé à suggérer ou à
proposer aux organismes que, dans leur fédération et, dans le
milieu du secrétariat personnel de chacune des
fédérations, toute la liste de paye soit faite directement par la
centrale administrative, est-ce que le ministre n'admet pas que c'est une
façon encore plus avancée de contrôler les activités
des fédérations?
M. Phaneuf: Je ne vois pas en quoi une certaine uniformité
est toujours interprétée par des contrôles comme cela. Des
contrôles sont déjà établis. Les
fédérations ne peuvent pas faire n'importe quoi. On dit qu'un
directeur technique peut être payé de tant à tant. Le
contrôle est déjà établi à partirde
l'étude des budgets, à partir du moment où on a
défini une norme pour engager une personne. Il y a déjà
des contrôles et ces contrôles existent. Il n'y a pas d'autres
contrôles qui vont venir s'y ajouter. Si le directeur technique d'une
fédération est payé en deça de $16,000 et que la
norme dit un maximum de $16,000, et si on le paie $18,000, les $2,000 ne seront
pas financés par le gouvernement et il faut que cette
fédération, par un biais d'autofinancement, accorde ces $2,000
mais pas à même l'argent du gouvernement. C'est tout. Il y a
déjà des normes là-dedans. Le fait d'uniformiser le
"payroll" ne change en rien les directives données.
M. Léger: Cela change la liberté d'action de la
fédération comme telle.
M. Phaneuf: Absolument pas!
M. Léger: La personne qui paie est maîtresse de sa
politique.
M. Phaneuf: La personne qui paie est maîtresse de ses
politiques, mais comme c'est le gouvernement qui paie à 99%, j'aimerais
bien être maître de mes politiques.
M. Léger: II y a une nuance et c'est justement là
qu'on va tuer le bénévolat du loisir et qu'on va tuer l'esprit
d'initiative et la créativité des loisirs.
M. Phaneuf : Ne mélangeons pas cela.
M. Léger: Dans les loisirs et le sport, les personnes qui
travaillent dans un milieu doivent avoir la possibilité, dans leur
fédération, d'établir des critères, d'avoir une
autorité sur les personnes qui ont à travailler et qui sont
payées pour le faire. Et pour que ce soit...
M. Phaneuf: Est-ce que cela va à l'encontre de ce que je
viens de dire?
M. Léger: II y a des nuances et que le ministre ne
s'enfarge pas dans les nuances.
M. Phaneuf: Non, mais est-ce que je peux prendre les points
sectoriellement?
M. Léger: II y a des nuances... Si le ministère
veut avoir réellement un bon contrôle des ressources
financières, je suis d'accord qu'il doit établir des
critères et, par la suite, établir avec les
fédérations des protocoles d'entente que celles-ci doivent
respecter. Mais, après cela, c'est aux organismes eux-mêmes de
voir à l'élaboration du fonctionnement selon les objectifs de
cette année, selon l'intensité qu'ils veulent mettre, selon leur
choix d'un fonctionnement.
M. Phaneuf: A ce moment-là.
M. Léger: Mais tout cela ne peut se faire que si la
fédération, à l'intérieur de ces
confédérations, peut établir elle-même qu'elle va
payer ces personnes, qu'elle peut les congédier.
M. Phaneuf: Ce n'est pas le fait de payer qui change quoi que ce
soit.
M. Léger: II y a une grosse différence.
M. Phaneuf: Non, je m'excuse. Laissez-moi m'expliquer. Vous
affirmez des choses qui sont loin de la réalité. Je dis que nous
avons établi des normes et critères pour financer l'engagement
d'un directeur technique. J'ai dit que la fédération a pleine
autonomie pour payer en plus ou en moins ce directeur technique. Le fait de
centraliser l'émission des chèques ne va pas à rencontre
de ces décisions et ne va pas à rencontre de l'autonomie de la
fédération. Si la fédération décide de payer
quelqu'un plus cher que la norme reconnue par le gouvernement du Québec,
elle a cette possibilité. Le fait d'uniformiser le "pay roll " ne change
en rien ce genre de décision. Je ne vois pas en quoi les remarques du
député sont non conformes avec les décisions qui ont
été prises, parce que si la fédération
décide de payer $18,000 au lieu de $16,000, elle peut le faire. Le
chèque va venir d'un endroit centralisé pour uniformiser
l'émission des chèques. C'est tout. Et cela, si les organismes le
veulent.
M. Léger: M. le Président, de toute façon,
j'ai donné le point de vue que j'ai pu recueillir des gens du milieu.
C'est le ministre qui a la décision. Il doit vivre avec ses
décisions et avec les conséquences de ces décisions.
M. Phaneuf: C'est cela.
M. Léger: Je ne fais que passer! Dites-vous?
M. Phaneuf: Non, je ne fais que vivre avec mes
décisions.
M. Léger: Je pense que nous aurons l'occasion, au cours de
l'année, de voir les avantages ou les inconvénients de cette
décision. C'était mon devoir de souligner au ministre ce que les
gens du milieu m'ont dit. C'est maintenant au ministre de prendre ses
décisions, et à voir les avantages ou les désavantages.
Mais l'année prochaine, ou même avant, quand nous
étudierons les crédits, nous pourrons relire les passages du
journal des Débats et nous verrons peut-être qui avait raison.
M. Phaneuf: D'accord.
M. Léger: M. le Président, je vais continuer. Quel
est le montant des crédits alloué par le haut-commissariat
à la nouvelle centrale administrative, pour les fins découlant de
sa période d'implantation, c'est-à-dire du 1er novembre 1974 au
31 mars 1975?
M. Phaneuf: Nous avons donné $685,000 cette année
pour l'implantation de la centrale, en deçà de ce qui avait
été donné, de la partie que j'ai mentionnée
tantôt, qui était attachée au budget de la CSQ.
M. Léger: De quelle partie? Des $300,000 ou
$1,800,000?
M. Phaneuf: Non. J'ai dit que cette année le budget de la
CSQ est de $300,000. L'an passé, il était de plus que cela, parce
qu'il y avait une partie qui était à la centrale administrative.
Nous avons ajouté une somme, parce que nous commençons à
intégrer la CLQ et la fédération de plein air; nous avons
ajouté une somme de $685,000 pour l'an passé.
M. Léger: Quel a été le coût de
l'aménagement et de l'acquisition de mobilier et
d'équipement?
M. Phaneuf: Ce serait plus simple de déposer l'analyse qui
a été faite de la dissection du budget de la centrale
administrative, où apparaît, à ce moment-là, la
partie pour les meubles, les équipements et les mobiliers.
M. Léger: Et aussi les coûts de
déménagement.
M. Phaneuf: Tout cela, oui.
M. Léger: Vous avez cela dans un dossier.
M. Phaneuf: Oui, lorsque nous avons fait l'analyse des besoins de
la centrale administrative. Je déposerai le dossier où vous aurez
tous les détails.
M. Léger: Maintenant, quel sera le budget de
fonctionnement de la centrale pour l'année qui vient?
M. Phaneuf: On dit qu'il y a $1,800,000 en disponibilité
pour l'ensemble de la centrale. Pour être plus précis, c'est
$1,873.900.
M. Léger: Quel est le montant versé par le
gouvernement, pour terminer le contrat de location? Pour que le
propriétaire termine la location?
M. Phaneuf: Cela paraît au budget, nous allons le
déposer tantôt. C'est un bail de dix ans, comme cela avait
été signalé en Chambre, c'est environ $27,000 par mois.
Pour être plus précis, je déposerai le budget, ce qui va
vous donner l'ensemble des montants, soit $27,000 par mois.
M. Léger: Est-ce que cela inclut des sommes qui ont
dû être ajoutées pour terminer la location?
M. Phaneuf: Non, c'est seulement le loyer, tel que
signé...
M. Léger: Est-ce qu'il y a eu un montant
déterminé de ce que le gouvernement a été
obligé de donner au propriétaire pour terminer la location?
M. Phaneuf: Pour l'aménagement, oui.
M. Léger: Mais il n'y a pas eu de problème de
retard.
M. Phaneuf: II y a eu tous ces problèmes, oui, comme cela
existe dans l'implantation d'à peu près tous les organismes.
M. Léger: Mais y a-t-il eu un montant versé
à l'ancien propriétaire?
M. Phaneuf: II y a un supplément d'aménagement de
$50,000.
M. Léger: Mais où en est rendu le
déménagement actuellement?
M. Phaneuf: II est presque terminé. Il ne reste que
quelques organismes socio-culturels à entrer d'ici le 2 juin.
M. Léger: M. le Président, même si toutes les
réponses ne me satisfont pas, l'avenir nous le dira.
M. Phaneuf: Pourquoi?
M. Léger: Le ministre demande pourquoi. C'est pour lui
dire qu'après un an nous pourrons faire un bilan, parce qu'il semble que
les membres du milieu trouvent que ce sont les deux fonction- naires du bureau
de direction qui prennent effectivement les décisions pour eux. C'est
clair, pour les gens du milieu, pour les quatre de la CSQ, les deux de la
Fédération du plein air et les deux de la CLQ, les
décisions ne sont pas prises par elles, mais par les deux
fonctionnaires, à cause du double pouvoir qu'ils ont de participer
à la décision et, par la suite, de ratifier cette
décision.
M. Phaneuf: Je demanderai de voir les minutes du conseil
d'administration de la centrale administrative, comme ils sont huit, ils
devraient me les signaler à ce moment-là.
M. Léger: M. le Président, on sait que le ministre
a déjà écrit des lettres à ses groupes qui, par la
suite, se sont révélées le contraire de ce qu'il avait dit
et il a été obligé de corriger beaucoup de choses. Ce qui
est écrit n'est pas, nécessairement, ce que la personne
pense!
M. Phaneuf: Cela prouve la souplesse du ministre.
M. Léger: Alors, les trois confédérations
doivent être très souples!
Le Président (M. Kennedy): Le programme 15, les
éléments I et 2.
M. Léger: Le ministre peut-il nous dire combien a
été donné à l'école des sports de
l'université Laval?
M. Phaneuf: L'an passé, l'université Laval ne s'est
pas inscrite au programme d'assistance au sport. Cette année, elle s'est
inscrite et nous sommes en train d'en faire l'analyse.
M. Léger: Quand va-t-elle avoir une réponse
là-dessus?
M. Phaneuf: Nous sommes au début de l'année sur les
analyses. Ordinairement, les réponses sont données vers le mois
de juin, et les premières émissions de chèques sont
faites, comme vous le savez, vers le mois de juillet.
M. Léger: Elle n'a rien eu l'année dernière,
parce qu'elle n'a pas fait de demande. Cette année, elle a fait une
demande, et vous êtes en train de déterminer...
M. Phaneuf: Elle n'a pas fait de demande à cause des
normes. Vous le savez, c'était notre premier programme l'an passé
et, à cause des normes, l'université Laval n'en a pas senti le
besoin. C'était un peu strict pour elle et elle n'a peut-être pas
eu le temps de faire cette présentation. Chose qui est faite cette
année, et lorsque nous aurons analysé les demandes, nous serons
en mesure de mieux répondre à ce genre de questions.
M. Léger: Maintenant, cette année, est-il exact que
le barème est rendu à $15,000 par comté pour les loisirs
et sports hors normes?
M. Phaneuf: C'est exact. Au lieu de $14,000 par comté,
c'est rendu à $15,000.
M. Léger: A partir de quelle date les demandes
doivent-elles être parvenues au bureau du ministre?
M. Phaneuf: J'ai signé les lettres vous signalant à
quelle date les demandes doivent parvenir. Je pense que c'est au début
de juillet. Vous devriez avoir, dans le courrier, cette semaine, la lettre que
je vous ai envoyée à cet effet.
M, Léger: Pour quelle date le rapport que les
députés doivent faire doit-il vous parvenir?
M. Phaneuf: Pour le 15 juillet. M. Léger: Le 15
juillet.
M. Phaneuf: Vous remarquez, par contre, que nous gardons toujours
une certaine souplesse, même si cela nous occasionne beaucoup de
problèmes. A cause de la nature même de leur comté,
certains députés me disent que c'est impensable de distribuer la
totalité de la somme dès l'été, compte tenu de
certaines demandes qui pourraient leur parvenir durant l'hiver. Nous avons
toujours conservé la souplesse qu'il fallait pour répondre en
totalité à ces besoins.
M. Léger: Vers quelle date les chèques sont-ils
émis?
M. Phaneuf: Les chèques seront émis vers le mois
d'août, à ce moment-là.
M. Léger: Malgré le fait que ce sont...
M. Phaneuf: Cela peut être en août ou septembre. Il
faut dire que tous les députés ne répondent pas avec la
même rapidité. Je ne veux pas dire que, d'une façon
uniforme, nous émettons des chèques dans ce domaine. C'est selon
la rapidité des réponses que nous obtenons.
M. Léger: M. le Président, en ce qui concerne le
programme 15, il serait adopté. Je reviendrai sur cela au début
du programme 16.
Le Président (M. Kennedy): Alors, le programme 15,
éléments I et 2 adoptés.
La commission ajourne ses travaux sine die, selon les ordres de la
Chambre.
(Fin de la séance à 12 h 25)
Reprise de la séance à 21 h 15
M. Pilote (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
La commission est réunie ce soir pour continuer l'étude
des crédits du Haut-Commissariat, à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports. La parole est au ministre responsable du Haut-Commissariat à
la jeunesse, aux loisirs et aux sports.
Absence de l'Opposition
M. Phaneuf: M. le Président, je ne sais pas si le mauvais
sort s'acharne sur le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports. L'an passé, j'ai eu à vivre des difficultés
à peu près identiques à celles que nous vivons ce soir,
à savoir que les membres de l'Opposition officielle se sont
absentés de cette commission, compte tenu des exigences de la Chambre et
de certains travaux. On peut être en désaccord avec les
décisions du gouvernement, mais il existe un fait dans cette
démocratie qui est nôtre. Quant à moi, comme ministre
responsable du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports, compte tenu que j'ai dit, lorsque j'ai pris la direction du
haut-commissariat, que le haut-commissariat était devenu un livre
ouvert, je trouverais ridicule que nous discutions et que nous adoptions les
crédits en l'absence de l'Opposition officielle.
J'ai bien l'intention de permettre à l'Opposition officielle de
poser toutes les questions pour clarifier les situations et pour s'assurer que
l'Opposition soit bien informée sur l'orientation que le gouvernement
entend prendre dans le domaine du loisir, du sport et de la jeunesse. Or, vu
cette abstention de l'Opposition officielle, j'aurais une demande à
formuler à cette commission, celle que nous puissions ajourner sine die
jusqu'à ce que les travaux de la Chambre, compte tenu de l'urgence des
projets de loi présentés, puissent se poursuivre et lorsque la
Chambre décidera de permettre à cette commission de siéger
à nouveau, nous reviendrons en commission pour pouvoir compléter
l'é'tude de nos crédits. Avec la permission des membres de la
commission, je propose donc l'ajournement de cette commission sine die.
Le Président (M. Pilote): Cette motion d'ajournement
est-elle agréée?
(Fin de la séance à 21 h 17)