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Commission permanente de l'éducation, des
affaires culturelles et des communications
Etude des crédits du Haut-Commissariat à
la jeunesse, aux loisirs et aux sports
Séance du mercredi 14 mai 1975
(Dix heures dix minutes)
M. Kennedy (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
La commission est réunie pour continuer l'étude des
crédits budgéraires du Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports.
Dépôt de documents
M. Phaneuf: M. le Président, avant de débuter,
hier, je m'étais engagé à déposer le document sur
la centrale administrative avec toutes les dépenses, le document
complet, faisant suite à la demande qui m'avait été
présentée par le député de Lafontaine. Il me fait
plaisir de le lui remettre illico.
Pour donner suite à la demande des protocoles qui avaient
été signés entre les municipalités, j'ai un autre
document qui donne la liste des commissions intermunicipales en voie de
formation, ce qui complète les documents que j'ai remis hier aussi au
député de Lafontaine.
M. Léger: II y avait aussi une autre question que j'avais
posée au ministre concernant le cyclotourisme.
M. Phaneuf: J'ai donné la réponse sur le budget du
cyclotourisme. De mémoire, c'est $54,000...
M. Léger: Ah bon! D'accord! Oui, c'est vrai. Vous avez
donné la réponse, parce que vous avez dit que vous
déposeriez les documents avant. Concernant le CENA?
M. Phaneuf: Je n'ai pas obtenu. Le CENA: Budget de
fonctionnement.
M. Léger: ... de la sous-utilisation et la subvention que
le Centre d'éducation national...
M. Phaneuf: On me dit que le document devrait être
prêt pour la fin de semaine. De toute façon, s'il n'est pas
prêt pour l'étude des crédits ici, je le déposerai
quand même.
M. Léger: D'accord! Une autre question, sur les jeux de
Lethbridge. Je demandais les sommes qui ont été
dépensées, la proportion fédérale-provinciale pour
les équipements des athlètes.
M. Phaneuf: Le document est prêt. Je vais pouvoir le
déposer tantôt.
M. Léger: D'accord!
Le Président (M. Kennedy): Nous en sommes rendus au
programme 16, élément 1.
Développement des loisirs
M. Léger: M. le Président, dans ce domaine, le
conseil québécois à la jeunesse, aux loisirs et aux sports
et le plein air ont émis onze recommandations dans le premier rapport
annuel. Est-ce que le haut-commissariat a tenu compte de ces recommandations
dans la préparation de ses programmes? Entre autres, on parlait
d'accorder une attention particulière à la recherche, à la
planification et à l'innovation en loisirs au Québec, faire
confiance et respecter les organismes privés que la population se donne
pour manifester et répondre à certains de ses besoins en loisirs.
Cela rejoint un peu ce qu'on discutait, cette liberté de
créativité, de contrôle interne de la politique des
fédérations.
M. Phaneuf: Dans la presque totalité, je dois dire que le
haut-commissariat a donné suite aux recommandations et, si on lit bien
la recommandation, elle dit bien ce qu'elle veut dire. Je pense que, lorsqu'on
demande au haut-commissariat de reconnaître et d'assister des organismes
privés, cela s'est fait dans tous les cas. Ceux qui étaient des
organismes privés, subventionnés par l'Etat, le sont encore et
j'ai dit, il y a trois ans, qu'il n'était pas question d'avoir des
épées de Damoclès sur la tête des organismes. Bien
au contraire. On a procédé à une consolidation de tous les
organismes. Donc, je pense que les remarques faites par le conseil
québécois étaient peut-être pertinentes à
l'époque, mais je pense bien que, si on pose maintenant des questions
aux organismes qui reçoivent des subventions du gouvernement, ils sont
satisfaits de la liberté qu'ils ont d'oeuvrer dans leur milieu.
M. Léger: Mais le conseil disait aussi qu'il souhaitait
une cohésion scolaire et municipale.
M. Phaneuf: Cela donne suite aux 140 protocoles d'entente qui ont
été signées et ce voeu est maintenant devenu une
réalité dans beaucoup de cas. Cette politique doit se poursuivre
et j'espère qu'on retrouvera, dans tous les cas, des protocoles
d'entente pour la co-utilisation des équipements, autant scolaires que
municipaux, pour ne pas arriver à un doublage de l'implantation
d'équipement.
M. Léger: II y avait aussi une question de coordination
interministérielle en loisir. Cela va moins bien de ce
côté, je pense.
M. Phaneuf: Non. Je ne dirais pas que cela va moins bien. Dans
tous les cas, même si on a parlé assez longuement d'un certain
document, cela ne veut pas dire que, actuellement, il n'y a pas un dialogue
d'établi avec le ministère des Affaires culturelles. Le transfert
des quinze dossiers dont on a aussi discuté donne suite à un
dialogue et c'est une tentative d'évaluation, dans un premier temps,
de ce dossier. On verra à donner suite à cette
recommandation et c'est déjà fait.
Par contre, cela découlera peut-être d'une nouvelle
structure, éventuellement. Cela reste à voir.
M. Léger: Le ministre a-t-il confié au conseil
québécois le rapport du comité interministériel de
la coordination du domaine des sports et du loisir pour qu'il fasse des
recommandations sur les difficultés éprouvées?
M. Phaneuf: Le conseil québécois a obtenu tous les
documents, sans exception, qui ont été demandés par ce
dernier.
M. Léger: La question des conclusions du conseil
québécois sur le rapport du comité
interministériel.
M. Phaneuf: Ce sont les mêmes conclusions que celles de
tous les autres organismes qui se sont penchés sur ce problème.
C'est la recommandation de la création d'un ministère des
loisirs.
M. Léger: Et vous avez envoyé une copie
soulignée au ministre des Affaires culturelles?
M. Phaneuf: II est fort bien renseigné, en effet.
Subventions Choralies
M. Léger: J'ai quelques questions particulières et
précises au ministre qui concernent des milieux qui m'ont parlé
dans ce sens. Le ministre est-il au courant que l'Alliance chorale qui est
responsable de l'organisation des choralies bénéficie d'une
subvention de $35,000 qui pourrait être nettement insuffisante pour ses
besoins? A-t-on l'intention d'augmenter ces subventions?
M. Phaneuf: C'est un des dossiers qui a été
transféré aux Affaires culturelles, la question doit donc
être posée au ministre des Affaires culturelles.
Centres culturels
M. Léger: Cela veut dire qu'elle était plus ou
moins bien traitée, mais cela ne veut pas dire qu'elle n'était
pas heureuse avec le haut-commissariat, mais il fallait qu'elle demande sa
subvention à un ministère qui a des préoccupations pas mal
différentes, sauf de contrôler. La Fédération des
centres culturels attend toujours sa subvention du ministère des
Affaires culturelles. Est-ce que cela a été
transféré aussi?
M. Phaneuf: Non. La Fédération des centres
culturels a toujours été aux Affaires culturelles. Ce n'est pas
un dossier...
M. Léger: C'est cela. C'est ce que je dis. Elle attend
toujours sa subvention du ministère des Affaires culturelles.
Actuellement, on chevauche entre deux ministères.
M. Phaneuf: D'accord, je comprends fort bien les questions du
député qui sont pertinentes.
M. Léger: Comment est-ce que cela peut fonctionner? Si
cela revient au haut-commissariat, d'ici ce temps, elle ne l'aura pas du
ministère des Affaires culturelles.
M. Phaneuf: Elle doit continuer à négocier avec le
ministère des Affaires culturelles dans un premier temps.
M. Léger: J'ai déposé au feuilleton une
question que j'aurais pu poser aujourd'hui. Peut-être que j'aurais eu ma
réponse plus tôt, mais disons que je la repose aujourd'hui au
feuilleton, au ministre, afin qu'il puisse me donner une réponse plus
rapide que celle qui est au feuilleton. Concernant la liste des subventions
hors-normes distribuées par le haut-commissariat, l'année
dernière, avec les raisons de chacune de ces subventions. Est-ce que le
ministre pourrait faire photocopier ces 110 formules et ...?
M. Phaneuf: La raison pour laquelle le document, lorsqu'il a
été demandé, n'a pas été
déposé, c'est que l'année était en cours et je dois
die que même si je demande aux députés de faire leurs
recommandations au mois de juillet, certains députés retiennent
certaines sommes de leur enveloppe pour leur comté et me font des
recommandations après les fêtes, même dans le mois de mars,
à la toute fin du budget. Pour donner une réponse
complète, je dois attendre la fin de l'année financière
pour faire la compilation et produire le document.
M. Léger: Mais j'avais déjà
déposé cette question il y a plusieurs mois...
M. Phaneuf: C'est une question que vous posez annuellement et
à laquelle vous avez une réponse annuellement à peu
près au même temps.
M. Léger: C'est-à-dire que je l'ai
déposée une fois.
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: A ce moment-là, on ma donné,
peut-être à cause de la raison que le ministre me donne, celles de
l'année précédente; alors que celles que je voulais avoir
c'étaient celles de cette année, c'est-à-dire celles dont
vous avez déjà versé les sommes et non pas celles
où on est en train de faire des demandes. C'est pour cela. Les
dernières émises, les chèques sont faits puisqu'on est en
train de préparer celui de l'année dernière.
M. Phaneuf: C'est sûr.
M. Léger: C'est celui-là que je veux avoir.
M. Phaneuf : Quand vous m'avez posé la question la
dernière fois, j'ai déposé ce que je pouvais
déposer, donc le budget 1973/74.
M. Léger: Evidemment.
M. Phaneuf: Cette fois-ci, ce sera le budget 1974/75, qui s'est
terminé au 31 mars 1975.
M. Léger: Oui, c'est-à-dire dont les chèques
avaient commencé à être versés au mois de septembre,
le 1er septembre 1974...
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: ... et quelques chèques auront
été versés au mois de mars.
M. Phaneuf: II y en a plusieurs qui ont été
versés au mois de mars, selon le désir des députés.
Parce que, dans cette partie du hors-normes, certains députés se
réservent une partie pour leurs activités d'hiver; ce sont des
demandes qui pourraient arriver à une période hivernale. C'est ce
qui fait que je ne peux rien déposer au mois de septembre, car il
demeure que, sur quelque $1 million de disponibles, il y a peut-être
$700,000 ou $800,000 d'engagés mais il reste en disponibilité,
compte tenu du désir des députés, une autre somme qui
n'est pas engagée. Donc, je ne peux pas dire de quelle façon les
députés ont l'intention de la dépenser.
Il faut donc que j'attende réellement la fin de l'année
fiscale pour pouvoir répondre en totalité à la question
lorsqu'elle m'est posée.
M. Léger: Est-ce donc dire que ceux dont les derniers
chèques ont été versés à la fin de mars...
Est-ce que je pourrais l'avoir demain ou après demain?
M. Phaneuf: C'est quand même un travail assez...
M. Léger: C'est une photocopie de 110 feuilles.
M. Phaneuf: Oui. M. Léger: 110 ou...
M. Phaneuf: Oui, d'accord. On pourra déposer ça
parce que, de toute façon, l'opération est terminée, on
pourrait donc déposer le document le plus rapidement possible.
M. Léger: Bon. Parce qu'au feuilleton, c'est long, tandis
qu'en le déposant, le ministre, qui m'apporte
régulièrement des dossiers, pourrait peut-être me
l'apporter plus rapidement.
Est-ce que le ministre peut nous dire quels sont les critères
qu'il recommande? C'est une situation délicate pour un
député d'avoir à déterminer des sommes pour le
domaine des loisirs hors-normes? Il n'y a pas de normes comme telles. Mais
est-ce qu'il n'y a pas une politique quelcon- que qui devrait être
définie pour que le député puisse se servir de ces
critères dans la division des sommes à même les organismes
de son milieu?
M. Phaneuf: Le but du budget hors-normes était bien
expliqué. C'était pour tenir compte de toutes les
disparités qui pouvaient exister entre les comités et les besoins
de loisirs sont très diversifiés.
Dans certains comtés, on s'aperçoit que l'orientation que
le député donne est plutôt dirigée vers les clubs de
l'âge d'or, pour son comté, c'est probablement un besoin
particulier.
Dans d'autres cas, c'est donné comme assistance à certains
clubs de hockey, de baseball, des organismes de loisirs. Vous allez prendre des
organismes de loisirs de quartier par rapport à des organismes d'OTJ, de
terrains de jeux comme autrefois, dans certaines petites municipalités;
on connaît une grande diversité dans le mode de distribution. Par
contre, on est assuré d'une chose. Dans la totalité des cas, ces
sommes vont à des organismes de Loisirs et c'est le but poursuivi.
C'est pour ça qu'on doit maintenir ce genre de budget, qu'on
appelle budget hors-normes, qui a été traité par certains
comme une espèce de budget politique, ce qui est absolument faux. Le
député a des responsabilités auprès de ses
concitoyens et il est en mesure de faire des évaluations pour
connaître les besoins de ses citoyens, c'est même son rôle.
C'est lui qui prend cette responsabilité. Je trouve cela normal.
M. Léger: Le ministre, je pense, a partiellement raison,
mais il y a des difficultés. Moi, dans mon comté, voici ce que
j'ai fait. J'ai invité tous les organismes de loisirs, que ce soit de
sport, de loisirs, de municipalités, de clubs d'âge d'or, d'AFEAS,
tous les groupes qui ont un rôle de loisirs, dans le sens de
réunions que les gens font dans le but de se récréer,
quelle que soit la manière.
On a passé une soirée à déterminer ensemble,
par sous-comités, par ateliers de travail, leur politique
générale provinciale de loisirs, afin de savoir ce qu'ils en
pensaient. Il y en avait qui avaient de bonnes idées sur la politique de
loisirs du comté, sur les critères sur lesquels les
députés devraient se baser, de façon qu'on me mandate avec
des critères assez précis.
Il a été conclu que le député devait tenir
compte de la quantité de membres de ces organismes, des budgets, de
l'ancienneté de fonctionnement, des objectifs à atteindre et voir
à ce que tous ceux qui en demandent en aient.
Ce sont à peu près ces critères qu'on m'avait mis
de l'avant et cela a été fait par les organismes de loisirs comme
tels. Je me demande s'il y a possibilité je ne sais pas si c'est
dans les comptes publics qu'on peut avoir cela de connaître les
montants d'argent, que ce soit suivant les normes ou hors-normes, selon les
critères, que tous les comtés reçoivent en exclusion des
$15,000 que le député a à distribuer.
M. Phaneuf: Cette distribution, dans les autres
programmes, n'est pas présentée en fonction de
comtés, comme tels. Ce sont des discussions avec des
municipalités... D'ailleurs, vous connaissez les programmes d'assistance
aux municipalités.
M. Léger: Mais, est-ce que vous n'amenez pas cela quand
même...
M. Phaneuf: Non.
M. Léger: ... pour dire, dans ce comté-là,
il y a eu trois arénas, deux piscines et...
M. Phaneuf: Non, on ne fait pas ce travail-là. On a la
carte des loisirs que je vous ai expliquée, dans laquelle on identifie
les équipements de loisirs qui seront déposés
éventuellement, comme je vous l'ai expliqué lorsqu'on a
étudié le programme 15.
Dans le cas des comtés, pour savoir si, dans le comté de
Verchères, par exemple, il y a eu tant de municipalités et que
tant d'argent a été versé aux municipalités dans
les programmes d'assistance aux équipements, aux miniéquipements,
etc., on ne fait pas ce genre de compilation. Ce serait une compilation
politique, à ce moment-là, et on n'a pas senti le besoin de faire
cette compilation politique.
Jeux d'hiver d'East Angus
M. Léger: J'ai un exemple ici: dans le comté d'East
Angus, il y a eu une subvention expresse de $10,000 au comité des jeux
d'hiver d'East Angus et, par la suite, on voit une autre annonce qui montre que
le député Dionne va à la rescousse de l'Elan, un autre
groupe de loisirs, un club de ski, pour un autre montant de $10,000.
Sur quoi s'est-on basé pour établir que ce
député aurait ce montant pour cette municipalité et que,
par la suite, par hasard, il y aurait besoin d'une aréna dans une autre
municipalité, que ces gens auraient eu leurs $100,000 de base, tel que
prévu? Sur quels critères peut-on dire...
M. Phaneuf: Le dossier de l'aréna est évalué
en fonction du dossier des arénas pour des besoins bien
spécifiques. On a divisé la province de Québec. On a
épousé les mêmes régions que nos régions
administratives, en matière de loisirs. On fait l'évaluation du
nombre d'arénas qui existent par rapport à la population, ce qui
nous amène à amener des secteurs qui ont une
préférence par rapport à d'autres.
J'ai parlé de la Gaspésie qui est rendue à une
aréna par 8,000 de population, comparativement à un autre secteur
où c'est une aréna par 15,000 de population et à la zone
de Montréal qui a une aréna par 48,000 de population. Donc,
l'orientation dans les décisions d'octroyer ou de ne pas octroyer, dans
le cas des arénas, est basée sur des statistiques comme cela.
Pour le cas d'assistance au club Elan qui est un club de ski, cela peut
être une assistance qui est donnée directement au club pour
consolider des équipements existants. Cela s'est fait dans plusieurs
cas. Le club Elan est un exemple. Il y en a d'autres centres de ski qui
reçoivent les subventions du gouvernement, mais qui sont analysés
en fonction de centres de ski. Là aussi, on regarde. Comme on sait, dans
la région de Rimouski, il y a Val-Neigette, mont Commis. On voit
à donner des subventions en fonction de la consolisation de
l'équipement existant, pour autant que le club de ski, la
priorité soit incorporée en vertu de la troisième partie
et soit donc à but non lucratif.
M. Léger: Mais, il n'y a pas de réticence, de la
part du ministère, à n'évaluer que cette région. Le
besoin qu'on vient de faire ressentir, existe aussi ailleurs, mais on ne l'a
pas demandé, parce qu'on ne savait pas qu'on pouvait l'obtenir. Quel
critère permet d'établir qu'il faut en donner ou non?
M. Phaneuf: Les mêmes critères pour tous les
équipements. On a décidé d'avoir une assistance
financière pour les équipements de ski. Donc, on a un programme
au niveau des équipements lourds et au niveau des
mini-équipements, où on peut accorder des subventions, lorsque
les demandes nous sont présentées.
D'ailleurs, quand on parle d'information, je dois dire que, de plus en
plus, le haut-commissariat a un service d'information qui informe. Donc il dit
aux Québécois quelle sorte de subvention, quelle sorte
d'assistance, il peut obtenir. On informe les municipalités, parce que,
souvent, ce genre d'équipement, même dans les centres de ski, est
la propriété de municipalités. Les gens sont maintenant de
mieux en mieux informés sur le genre d'assistance qu'ils peuvent obtenir
dans ces cas.
M. Léger: Je vais vous donner un exemple dans la
région d'East Angus. Il semble que le député ait obtenu
une somme de $10,000 pour le club Elan.
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Mais, selon le maire Godbout, il se serait rendu
à Québec, il aurait refusé cette subvention, sous
prétexte que le centre de ski n'était pas prioritaire dans la
ville et qu'il y avait autre chose qui pressait plus que cela. Selon lui, ce
n'était pas sa priorité. Mais, le club Elan, probablement, est
allé voir le député et lui a demandé de faire
quelque chose. Le député est allé auprès du
haut-commissariat le recommander.
Ce refus, selon le maire, compliquait nos affaires. Le gouvernement ne
demandait pas mieux que de reprendre une telle somme d'argent pour la donner
ailleurs, mais le député Dionne a poursuivi ses démarches.
Entre les mois de juin et novembre, nous n'avons plus eu aucune nouvelle, mais
nous n'étions pas découragés. Les démarches se sont
poursuivies et des lettres ont été envoyées pour obtenir
une assistance financière. Avec toute les démarches d'un groupe
qui en a besoin, le maire dit que ce n'est pas sa priorité, la
décision vient du gouvernement. Comment est-ce que cela peut fonctionner
dans ce sens? Quels
sont les critères de base qui établissent cela? Parce que
la municipalité a son mot à dire, elle veut avoir l'argent pour
autre chose.
M. Phaneuf: La municipalité a sûrement son mot
à dire. Il peut exister des problèmes politiques et des
divergences d'opinions entre un maire et un député. Comme nous
dépensons des sommes qui sont des sommes du gouvernement provincial, le
député est donc consulté sur la forme qu'on doit donner
à une certaine assistance. Il a aussi son mot à dire dans cette
consultation. Comme c'est lui qui se fait élire au nom des
dépenses gouvernementales, en fait, en matière provinciale, il
prendra ses responsabilités selon les remarques qui sont faites dans le
journal.
M. Léger: Maintenant, quant aux
municipalités...
M. Phaneuf: Je dois dire qu'il y a le critère de
l'évaluation pour octroyer des subventions. Prenons le club Elan, il y a
un dossier qui est ouvert. Les évaluations ont été faites.
Cela a été octroyé selon les normes et les critères
et les us et coutumes du haut-commissariat. On peut interpréter. C'est
très facile de faire des interprétations. Si le maire n'est pas
en accord et s'il trouve qu'il y a d'autres priorités, il a un pouvoir
de taxation municipale. C'est à lui de voir à orienter ses
propres budgets selon ses priorités.
M. Léger: A propos des subventions spéciales du
comité des jeux d'hiver de East Angus, le comité disait il y a
quelques jours, et cela vient d'être confirmé deux jours
après: Le comité des jeux d'hiver de East Angus a toutes les
raisons de croire qu'il obtiendra sous peu une subvention spéciale de
$15,000 pour l'achat de bancs à l'aréna Robert-Fournier, etc.
Pourquoi ne pas aller voir leur député Dionne, disent-ils? Une
vingtaine de personnes, sous la présidence de Jean-Marie Mé-nard,
ont rencontré le député, ont exposé le projet ainsi
que la demande d'une subvention possible. On vient de l'avoir. Je me dis:
Est-ce que vous n'avez pas une possibilité de comptabilité,
puisque vous dites que le député provincial a une
responsabilité provinciale et qu'il peut faire des démarches
auprès du gouvernement? Ne serait-il pas normal qu'il y ait une
comptabilité provinciale de tout ce qui se donne en matière de
subventions avec normes ou sans normes de loisirs et sports par l'entremise du
député et du comté?
M. Phaneuf: C'est toujours avec normes, si on parle du budget des
programmes réguliers, il y a des normes...
M. Léger: II y a la partie des normes et il y a les autres
subventions qui peuvent être selon des normes.
M. Phaneuf: Oui, d'accord.
M. Léger: Est-ce qu'il ne devrait pas y avoir une
comptabilité pour permettre d'évaluer quelles comparaisons il
peut y avoir d'un comté à l'autre, qui pourraient entrer en ligne
de compte quand un comté s'aperçoit que, depuis plusieurs
années, il est défavorisé et que d'autres comtés en
obtiennent plus que lui?
M. Phaneuf: Oui, mais si un comté en obtient plus qu'un
autre, c'est parce que les besoins sont différents...
M. Léger: Cela dépend un peu si le
député a été plus ou moins intime...
M. Phaneuf: On peut faire la même comparaison dans le
domaine de la voirie. A part cela, les députés pilotent
eux-mêmes des projets; d'ailleurs, c'est le rôle du
député de piloter des projets et de les présenter au
ministre concerné. Je le fais moi-même dans le domaine de la
voirie lorsque j'ai une demande particulière d'une municipalité
pour un besoin particulier. Je m'adresse au ministre de la voirie pour essayer
d'obtenir des sommes d'argent pour répondre aux besoins de mon milieu.
D'ailleurs, je représente mon milieu pour cette fonction aussi. C'est le
rôle du député.
M. Léger: Le danger, c'est la partisanerie possible. C'est
pour cela que les chiffres devraient être publiés pour qu'on soit
en mesure d'évaluer si les décisions qui ont été
prises sont conformes-aux besoins et à l'équité.
M. Phaneuf: Dans le cas présent, 101 sur 110, et tous les
députés du Parti québécois étant, dans la
majorité des cas, situés sur l'île de Montréal,
c'est assez facile de faire la comparaison. Mais parler de partisanerie, avec
101 députés libéraux, il y aurait peut-être conflit
entre les députés libéraux, mais sûrement pas avec
l'Opposition. Si vous comparez entre, je ne sais pas moi, tous les
comtés de la Gaspésie, où la totalité des
députés sont libéraux, et le Lac-Saint-Jean, où il
y a un député, qui est à Chicoutimi et qui fait partie du
Parti québécois, on pourrait peut-être faire une
comparaison pour voir s'il y a de la politique. Mais je peux vous dire que le
club de tennis qui a construit une bulle, etc., à Chicoutimi, dans le
comté du député du Parti Québécois, a obtenu
sa subvention selon les mêmes normes et critères que les
autres.
M. Léger: Mais je fais une relation entre les normes et le
travail du député. Qu'un député travaille plus
qu'un autre et soit plus intime avec ceux qui ont des décisions à
prendre et qui facilitent la décision, d'accord. Mais il y a des normes
bien précises qui font que quel que soit le travail qu'un
député doit faire ou quelles que soit les influences qu'il peut
avoir, il faut qu'il passe par des normes. C'est dans ce sens que je parle...
Je vais même parler de partisanerie. Je vais vous donner un exemple. Vous
avez parlé de la Voirie. Dans le comté de Lafontaine,
après avoir fait des pressions auprès du ministre, en commission
parlementaire publique, pour obtenir la continuation du boulevard
Métropolitain, qui est une autoroute qui
s'en va vers Joliette, j'ai réussi à l'obtenir
après un an de discussions en commission parlementaire, jamais en
discussion privée. Et après un an, quand on a accepté de
mettre cela dans le budget, j'ai annoncé dans mon comté que le
parachèvement du boulevard Métropolitain dans Pointe-aux-Trembles
serait fait. Normalement, le gouvernement, le ministère des Transports
et des Travaux publics donne au député, selon un nouveau
critère, une nouvelle discipline. Il avertit le député du
comté, de quelque parti qu'il soit, que le contrat va avoir lieu. J'ai
été avisé de cela. Par la suite, il y a eu une demande de
soumissions. J'ai été avisé des noms des soumissionnaires.
J'ai annoncé dans mon comté ceux qui soumissionnaient pour cela.
Mais malheureusement, la partisanerie est arrivée, et au moment
où une des compagnies a été choisie comme le plus bas
soumissionnaire, l'adversaire libéral battu dans le comté de
Lafontaine a obtenu, un mois avant même que le contrat soit donné,
le nom du plus bas soumissionnaire et l'a annoncé lui-même dans le
journal du comté.
Alors, M. le Président, c'est une partisanerie difficile à
accepter...
Le Président (M. Kennedy): A l'ordre!
M. Léger: M. le Président, c'est une comparaison
bien précise de danger qu'il peut y avoir avec...
Le Président (M. Kennedy): Comparaison, mais de toute
façon, je ne pense pas que...
M. Léger: ... les normes de loisirs.
Le Président (M. Kennedy):... ce soit dans les normes
du...
M. Phaneuf: Pour faire une comparaison, il faudrait qu'on compare
avec quelque chose. On compare avec l'hypothèse qu'il pourrait y avoir
du favoritisme. Je m'excuse. Si vous avez des cas précis à me
souligner, en me démontrant qu'il y a eu un favoritisme quelconque dans
l'obtention de budget de loisirs, je demanderais au député de me
donner des exemples.
M. Léger: Le ministre...
M. Phaneuf: A partir de l'hypothèse où il pourrait
y en avoir, je dis au député que, quant à moi, il y a I0I
députés libéraux sur MO sièges possibles, il peut y
avoir une concurrence, si concurrence il y a entre les députés.
Ce n'est pas équitable, ce n'est pas la façon qu'on
choisit...
D'ailleurs, je dois dire que souvent, les maires des
municipalités viennent à mon bureau pour présenter des
demandes d'assistance, compte tenu de leur connaissance des programmes. Ils
sont accompagnés des députés, ce qui est normal. Cela ne
veut pas dire qu'on politise à partir du moment où le ministre
reçoit un maire en présence d'un député.
Là-dessus, je m'excuse, mais cela fait partie de mon travail. Cela fait
partie du travail du député et cela fait partie du travail du
maire.
M. Léger: M. le Président, le ministre devrait
comprendre ce que je vais lui dire. Je n'ai pas fait...
M. Phaneuf: Je comprends fort bien...
M. Léger: Non! Le ministre pense que je fais des
insinuations. Absolument pas! Moi, je parle d'une situation de fait. Il n'y a
pas de comptabilité permettant d'établir la quantité de
sommes d'argent dépensées par le domaine du sport et des loisirs
par comté.
M. Phaneuf: C'est un souhait que vous émettez pour qu'on
le fasse.
M. Léger: Donc, n'ayant pas cela... M. Phaneuf:
Oui.
M. Léger: Comment voulez-vous être capable de faire
une comparaison, de faire une étude par la suite de la situation? Et
quand un député fait pression auprès du gouvernement pour
obtenir une subvention, basée sur des normes précises, c'est un
député qui fait son travail, c'est un bon député
qui voit à ce que les normes soient respectées et que son
comté ne soit pas délaissé. Mais quand le
député fait pression pour des cas où il n'y a pas de
normes, c'est beaucoup plus par le fait qu'il est plus intime, plus ami et
qu'il peut travailler plus que d'autres, mais il n'y a pas de normes. Comment
être capable d'établir la différence si c'est seulement
avec une comptabilité de tous les comtés? Je trouve que cela
devrait exister dans le livre des comptes publics.
M. Phaneuf: On pourrait faire ce genre de comptabilité,
mais cela ne démontrerait absolument rien. Je ne peux donner des
subventions pour des pentes de ski que là où il y a des
montagnes. Si je donne des subventions, dans un programme d'assistance, aux
clubs de ski, vous retrouverez, dans les comtés où il y a des
montagnes, des subventions pour les centres de ski. Mais si vous comparez,
parce que vous avez $100,000 dans les centres de ski, avec votre comté
sur l'île de Montréal, vous allez dire: II a donné $200,000
dans le comté de Châteauguay et il a donné $15,000 dans le
comté de Lafontaine et je suis nettement défavorisé dans
les subventions pour les loisirs. La comparaison serait boiteuse.
M. Léger: J'ai des bosses dans les rues, mais je n'ai pas
de montagne.
M. Phaneuf: Alors, vous comprenez fort bien que ce genre de
comparaison n'est pas nécessaire, quant à moi, n'est pas
souhaité et n'est pas souhaitable, non plus. Cela serait purement
faire
des comparaisons qui seraient orientées vers des comparaisons
politiques et les programmes ne sont pas orientés d'une façon
politique.
M. Léger: Le ministre devrait réaliser que ce n'est
pas une comparaison. Il est sûr que, dans un comté où il
n'y a aucune montagne, je ne commencerai pas à critiquer parce qu'il n'y
a pas eu de subvention pour le ski. Comparons des oranges avec des oranges et
des pommes avec des pommes.
M. Phaneuf: Justement. Vous étiez mal parti
tantôt...
M. Léger: C'est simplement une comptabilité de
distribution de sommes d'argent de façon que chaque comté puisse
évaluer les montants qu'il a eus et, s'il y a des comtés qui ont
des avantages supplémentaires, meilleurs que d'autres, ils devraient en
avoir plus et ce n'est pas une question de partisanerie de ce
côté. C'est une question de vérifier d'une façon
réelle les subventions qui se donnent selon les normes, de façon
qu'un député, et même je dirais plus que cela... Je vais
poser une question là-dessus au ministre.
Quand une municipalité décide de faire construire une
aréna, elle sait qu'elle peut obtenir du haut-commissariat, je pense,
une somme de $100,000, selon, quand même, certaines conditions. Pour les
autres possibilités, comme gymnase ou comme piscine ou autres besoins
sportifs ou du loisir, au Québec, avez-vous des normes basées sur
la densité de la population? Autrement dit, une municipalité de
50,000 âmes aurait droit, si elle le demande et si elle correspond aux
normes prévues, à trois piscines; une municipalité de
100,000 âmes pourrait avoir droit à cinq piscines, deux
arénas, etc. Il y a de tels critères qui existaient dans le
domaine de l'éducation pour permettre une préparation et
éviter un pèlerinage à la Maurice Duplessis de l'ancien
temps alors que les gens disent: Je vais aller voir le ministre ou le
ministère pour obtenir telle subvention. Si les municipalités
savent qu'il y a des critères de base, qu'elles correspondent à
ces critères, elles n'ont qu'à la demander et satisfaire à
certaines autres responsabilités et elles vont l'obtenir.
Existe-t-il des normes et des critères?
M. Phaneuf: Oui. De façon nette, claire et précise
dans les programmes. On dit qu'une municipalité a 10,000 de population,
on reconnaît certaines priorités à l'intérieur de
cela et on pourrait même déposer ces normes pour
éclairer...
M. Léger: Le ministre pourrait les déposer. Je
pense que ce serait un document très intéressant.
M. Phaneuf: C'est un document, d'ailleurs, qui est public et qui
est fourni aux municipalités pour mieux les renseigner sur ce qu'elles
peuvent obtenir à partir des programmes qu'on a mis de l'avant. Donc,
tous ces critères existent actuellement et je déposerai le
document pour la connaissance du député de Lafontaine.
M. Léger: L'an dernier, j'avais posé une question
au ministre et il m'a répondu par lettre, par la suite. Je le remercie
pour la réponse qu'il m'a donnée. J'avais demandé si la
ville de Montréal avait fait une demande officielle pour une subvention
du haut-commissariat ou du gouvernement pour l'obtention d'une aréna et
d'un centre sportif à Rivière-des-Prairies et le ministre m'avait
répondu, à ce moment, qu'il n'avait eu aucune demande. Y a-t-il
eu une demande cette année?
M. Phaneuf: Dans le cas précis de
Rivière-des-Prairies, de mémoire, c'est non, mais je vais
être prudent et je vais vérifier pour voir si, effectivement, il y
a eu une demande. Mais, dans un premier temps, à ma connaissance, il n'y
en a pas eu.
M. Léger: II n'y a pas eu de demande. Maintenant...
M. Phaneuf: Je vais faire la vérification, par contre, et
je répondrai au député de Lafontaine.
M. Léger: Quelles sont les conditions de fonctionnement?
Supposons que Montréal fait une demande de subvention, le maximum est de
$100,000, je pense, pour une aréna.
M. Phaneuf: Non. Dans le cas de Montréal, de l'île
de Montréal, et du Québec urbain, la norme a été
montée à $200,000, car pour construire une aréna en milieu
urbain, il faut tenir compte des coûts de construction et d'achat du
terrain. On a donc décidé de majorer le maximum à $200,000
pour favoriser ces initiatives, compte tenu des critères que j'ai
mentionnés tantôt, et avec une aréna par 48,000 de
population, pour favoriser la construction. Nous avons majoré les normes
à $200,000 au lieu de $100,000 pour l'île de Montréal et
pour la ville de Québec.
M. Léger: Quand la demande d'aréna inclut aussi un
genre de centre civique, avec gymnase, est-ce que le maximum est encore de
$200,000?
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Une municipalité comme Montréal
demande une subvention de $200,000. Quelles conditions la ville doit-elle
remplir entre autres pour l'immobilisation, le remboursement de la dette, la
comptabilité de fonctionnement? Est-ce qu'il y a des normes aussi qui
doivent être respectées dans ce sens? Quelles sont-elles?
M. Phaneuf: Je déposerai un document qui est très
spécifique là-dessus, sur les normes. Donc, c'est la
capacité de payer de la municipalité. Dans un premier temps, il
faut avoir l'acceptation par la Commission municipale du règlement
d'emprunt. Selon nos normes et critères d'évaluation, on octroie
les $200,000 dans ces cas-là. Je dois dire que c'est un nouveau
programme pour les $200,000 qui vient de débuter, le 1er avril 1975.
M. Léger: L'année dernière, c'était
$100,000.
M. Phaneuf: $100,000.
M. Léger: Et $200,000 cette année.
M. Phaneuf: D'accord. C'est en faisant suite aux dernières
évaluations qu'on a faites qu'on a décidé de modifier
notre programme.
M. Léger: Je pourrais poser au ministre une question
politique, mais dans laquelle il n'est pas concerné. Est-ce qu'il
pourrait me répondre très bientôt, dans quelques jours, si
possible demain, j'aimerais mieux par lettre, ou ici, si on est encore en
commission, concernant la demande de la ville de Montréal? Lors des
élections municipales de Montréal, à
Rivière-des-Prairies, le maire Drapeau est venu lui-même affirmer,
la veille de l'élection, parce qu'il sentait son château fort de
Rivière-des-Prairies lui échapper, qu'il avait fait une demande
à Québec pour obtenir une aréna et que l'aréna
serait bâtie. Donc, c'était la veille de l'élection.
M. Phaneuf: Je dois dire, pour ne pas infirmer ce que M. Drapeau
a dit, que M. Drapeau m'a demandé s'il y avait une demande venant de la
ville de Montréal pour l'obtention d'une subvention de $200,000. Je lui
ai répondu que la réponse serait oui, compte tenu des programmes
que je mettais de l'avant et des disponibilités que j'avais.
M. Léger: Cela était verbal.
M. Phaneuf: C'était verbal, mais c'est vrai que M. Drapeau
a communiqué avec moi et que je lui ai donné cette
confirmation.
M. Léger: De toute façon, s'il vous l'a
demandé verbalement et que vous vous le rappelez, vous êtes quand
même capable d'affirmer qu'il ne l'a pas encore fait par
écrit.
M. Phaneuf: J'ai dit tantôt que j'aime mieux
vérifier avant d'affirmer que cette demande n'a pas été
faite par écrit.
M. Léger: D'accord. De mon côté,
Rivière-des-Prairies est une partie du territoire de Montréal, et
je tiens à ce que le maire Drapeau ne la délaisse pas et qu'il ne
fasse pas de promesses en l'air. S'il l'a réellement demandé, je
vais aider M. Drapeau à réaliser ce qu'il a proposé, de
façon que, même si on a des divergences d'opinions, les citoyens
n'en subissent pas les conséquences.
Une Voix: Ce ne sera pas une décision politique.
M. Léger: Je l'espère.
M. Bonnier: M. le Président, est-ce que je peux faire une
suggestion?
M. Phaneuf: Si je comprends bien le député, si
c'est favorable au député, ce n'est plus une décision
politique. Cela devient une prise de responsabilités.
M. Léger: Les gens de Rivières-des-Prairies ont
été délaissés depuis dix ans; depuis qu'ils ont
été annexés à la ville de Montréal, ils ont
été délaissés. Ils ont subi les promesses des
dirigeants municipaux depuis ce temps-là. Cette fois-ci, la campagne
électorale avait été faite en délaissant ainsi la
ville de Montréal; la promesse de M. Drapeau, la veille des
élections, je l'ai trouvée un peu dure et je voulais
vérifier s'il avait réellement fait une demande officielle. Il
s'est informé si c'était possible; donc, il a pu faire sa
promesse électorale et je veux voir maintenant à ce qu'il la
réalise.
Le Président (M. Kennedy): Le député de
Taschereau.
Jeux de Lethbridge
M. Bonnier: M. le Président, je voudrais faire une
suggestion au ministre. Cela fait plusieurs fois qu'il parle de
dépôt de documents. Est-ce qu'il s'agit de documents particuliers
qui ont trait à des politiques, des barèmes ou des normes? Est-ce
qu'il serait possible d'en avoir une copie pour chacun des membres de la
commission?
M. Phaneuf: Avec grand plaisir. M. Bonnier: Merci.
M. Phaneuf: Pour répondre au député de
Lafontaine sur sa question de la participation aux jeux canadiens à
Lethbridge, la subvention globale qui a été donnée pour
les athlètes québécois était de $90,000 et elle a
été divisée...
M. Léger: Pouvez-vous nous donrier le détail?
M. Phaneuf: Oui, oui. Premièrement, la subvention directe
aux fédérations pour des athlètes
sélectionnés... Non, pour la sélection des athlètes
et l'entraînement, $41,500. L'achat de survêtements, lesquels ont
été donnés aux fédérations afin qu'il y ait
utilisation après les jeux, $6,000. Transport et hébergement des
athlètes à l'intérieur du Québec, $8,000. Achat
d'uniformes de sortie, qui ont été donnés aux
athlètes, $24,000. Information, publicité, guides de presse,
$5,500. Accueil à Lethbridge, $3,000. Préparation de la mission,
$2,000. Pour une somme totale de $90,000.
M. Léger: Merci. Alors, pour revenir...
M. Phaneuf: Je peux déposer le document.
M. Léger: Oui, j'aimerais bien parce qu'il faudrait tout
relire au journal des Débats.
Maintenant, j'aurais un exemple dans le domaine des arénas. Dans
l'aréna de Bromptonville, le ministre vient de m'affirmer que le nouveau
programme de subvention de $200,000 ne commençait qu'en avril I975.
Est-ce que le ministre peut m'expliquer comment il se fait que, dans le
comté de M. Jean-Claude Boutin, ancien député de Johnson,
il ait obtenu, pendant la période élec-
torale, une subvention supplémentaire de $100,000 pour
l'aréna alors qu'il avait déjà reçu la subvention
statutaire de $100,000? C'était une subvention supplémentaire de
$100,000. Donc $200,000 en période électorale alors que le
montant de $200,000 ne commençait qu'au mois d'avril.
D'abord, est-ce que c'est vrai puisque cela a été
annoncé dans un journal de la place?
M. Phaneuf: C'est faux. M. Léger: C'est faux? M.
Phaneuf: Oui.
M. Léger: Un instant. Alors, écoutez, M. le
Président, c'est une annonce faite dans un journal local, pendant la
compagne électorale de Johnson et je dis que le maire Dorilas Gagnon
était présent à la rencontre...
M. Phaneuf: ... mal informé, c'est tout.
M. Léger: ...et, étaient aussi présents pour
appuyer cette subvention qui était remise: M. Boutin, Mlle Lise Bacon,
ministre d'Etat aux Affaires sociales, M. George Vaillancourt, ministre d'Etat
aux Affaires municipales, M. Denis Sylvain, député de Beauce-Nord
et le président de l'Association libérale de Bromptonville, M.
Bienvenue, était aussi de la partie.
M. Phaneuf: Alors, M. le Président, je dois dire au
député de Lafontaine qu'un montant de $100,000 avait
été accordé et non $200,000, à la ville de
Bromptonville et que la ville a eu un référendum. Ils ont
été battus au référendum. L'aréna ne sera
pas construite. Mais l'engagement du gouvernement était pour une somme
de $100,000 et non pas de $200,000.
M. Léger: Oui. Maintenant, ce que je lui dis, c'est que la
déclaration, à ce moment-là, du candidat libéral,
Jean-Claude Boutin, c'était qu'il y aurait $100,000
supplémentaires aux $100,000 statutaires.
M. Phaneuf: Ecoutez, vous vous basez sur des coupures de
journaux.
M. Léger: Mais il y avait des ministres présents
à ça.
M. Phaneuf: Je n'y étais pas et c'est moi le ministre
responsable.
M. Léger: Bien oui. Mais...
M. Phaneuf: Et je vous dis que je peux déposer...
M. Léger: ...
M. Phaneuf: Non, je peux même déposer la copie de la
lettre qui a été envoyée et qui engageait le gouvernement
du Québec pour une subvention de $100,000 à la ville de
Bromptonville.
M. Léger: M. le Président, je serais d'accord si le
ministre voulait déposer la lettre pour réellement infirmer cette
déclaration. Mais ce qui n'empêche pas l'aspect dont le
ministre n'est pas responsable très politique de faire affirmer,
en campagne électorale, avec la présence de ministres
libéraux...
M. Phaneuf: Bon. J'aimerais que le député me
questionne...
M. Léger: ... que c'était une...
M. Phaneuf: ...ce dont je suis responsable.
M. Léger: ... subvention de $200,000 alors que c'est faux.
C'était seulement pour aller chercher des votes. C'est vrai que cela ne
l'a pas fait gagner parce que les gens s'en sont aperçu.
M. Phaneuf: Vous voyez ...
Une Voix: Nous autres non plus d'ailleurs!
M. Léger: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait me dire si c'est encore une fausse nouvelle les journalistes
font de fausses nouvelles, c'est effrayant que le député
de Trois-Rivières-Ouest...
M. Phaneuf: ... journalistes faisaient de fausses nouvelles, je
vous ai dit ce que moi je fais.
M. Léger: Oui.
M. Phaneuf: Je vous laisse le soin de juger.
M. Léger: De toute façon, pour le cas de Brompton,
vous avez des ministres du gouvernement qui étaient présents et
qui étaient très heureux d'annoncer cette nouvelle pour leur
permettre d'avoir des votes.
M. Phaneuf: Bien...
M. Léger: Mais l'affaire est fausse...
M. Côté: Les journalistes leur donnent un montant
supplémentaire, ce n'est pas les gens qui étaient là,
voyons donc.
M. Léger: Ah! M. le Président, c'est ce qui a
été annoncé pendant...
M. Côté: Par un journaliste qui était
là.
M. Léger: ... que la lettre prouve que ce n'est pas le
cas, cela est une autre chose. Mais que cela ait été
annoncé par des personnes à une assemblée publique,
pendant une campagne électorale, avec la présence de ministres du
gouvernement, c'est ça que je veux dénoncer: De fausses promesses
pendant les campagnes électorales pour leurrer les gens en s'imaginant
que pendant le mois d'élection on peut dire n'importe quoi pour
leurrer le monde. On est capable de les bourrer. C'est ça que je
veux faire ressortir.
M. Côté: Cela fait cinq ans que vous dites n'importe
quoi, vous autres.
M. Léger: Le jounal La Tribune de Sherbrooke.
M. Côté: Cela fait cinq ans que vous dites n'importe
quoi.
Une Voix: ... à tous les jours, le député de
Lafontaine à part cela.
M. Parent (Prévost): II ne faut pas se fâcher comme
cela.
M. Léger: Je vais donner un deuxième cas, c'est une
subvention d'au-delà de $100,000 qui vient d'être accordée
à la ville de Trois-Rivières-Ouest par le haut-commissariat, pour
la construction d'une aréna. Le député de
Maskinongé, M. Picotte, en a fait l'annonce cet après-midi. Le
député mentionne l'obligation que l'aréna soit construite
en 1974/75.
Or, l'aréna est déjà en chantier depuis un certain
temps, Trois-Rivières-Ouest n'ayant pas attendu de connaître la
réponse de Québec. On prévoit que les travaux seront
entièrement complétés d'ici un mois.
Le député dit: "C'est la deuxième subvention, pour
une aréna dans mon comté, que je parviens à obtenir" M. le
Président, c'est là le problème. Quels sont les
critères permettant d'établir que tel comté a droit, selon
que le ministère va dire: Vous allez en avoir deux, trois ou quatre.
M. Phaneuf: Je ne comprends pas le député de
Lafontaine. A partir du moment où un député, dans son
comté, est très fier d'avoir obtenu $100,000, les critères
de sélection demeurent les mêmes. Vous parlez de ceux qui les ont
obtenus, mais vous ne parlez pas des autres députés
libéraux qui n'ont pas obtenu les $100,000. Les critères et les
normes d'évaluation sont les mêmes pour tout le monde.
Je l'ai dit et quitte à me répéter il
est en concurrence avec d'autres députés libéraux, dans
les autres comtés voisins, parce qu'eux aussi font des demandes
d'arénas.
Ce sont donc les mêmes critères, les mêmes normes qui
sont retenus pour la sélection. Si, dans la zone de
Trois-Rivières, il y a une aréna par 25,000 do population, cette
zone devient plus prioritaire, par rapport à une autre zone où il
y a une aréna par 15,000 de population.
Ce sont donc les mêmes normes, les mêmes critères.
J'irai plus loin. Si vous regardez dans le comté de Vaudreuil-Soulanges,
qui est le mien, j'ai donné deux subventions pour arénas, parce
qu'il n'y en avait pas dans le comté de Vaudreuil-Soulanges, pour
desservir la population. En périphérie de l'île de
Montréal, il y avait une grande lacune. Cette lacune est maintenant
comblée à la grande fierté, au grand plaisir du
député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Léger: Vous n'avez pas eu de difficulté à
vous convaincre?
M. Phaneuf: Absolument pas!
M. Déom: Les gens en avaient besoin, parce que...
M. Phaneuf: Ce sont les mêmes normes et les mêmes
critères. Je dois dire que je suis responsable du haut-commissariat
depuis trois ans, et les mêmes normes, les mêmes critères se
sont appliqués dans mon cas.
M. Léger: M. le Président, il est sûr que,
dans un comté, si vous y allez avec un critère de 10,000 de
population pour avoir une aréna, avec une subvention de $100,000, les
plus élevées allant à $200,000, combien d'arénas un
comté pourrait-il se permettre? Vous allez dire: Combien y a-t-il de
municipalités? Quel est le budget total du Québec, du
haut-commissariat, pour les arénas, pouvant satisfaire tous ceux qui en
demanderaient?
Ma question est la suivante: II y a une limite quelque part. A un moment
donné, même si la demande de telle municipalité correspond
à des normes, si vous avez trop de demandes, vous ne suffirez pas dans
votre budget actuel.
M. Phaneuf: Ce qui nous fait répondre...
M. Léger: Ma question est la suivante: Que le
député fasse son travail en faisant une demande, si c'est dans
les normes, il fait son travail; si ce n'est pas dans les normes et qu'il
l'obtient quand même, c'est une autre question.
Mais si, dans son comté, il y a 22 municipalités qui ont
des besoins et que cela entre dans les normes et, dans l'autre comté
voisin, il y a encore 22 municipalités et que cela entre aussi dans les
normes, qui va déterminer quels sont les comtés qui auront la
plus grande partie du budget global que le Québec a pour les
arénas? C'est cela que je veux dire.
M. Phaneuf: J'ai dit que le critère de sélection
n'était pas fait par comté, mais, si on veut se baser sur la
norme de comté, du fait qu'on ait tenté d'uniformiser la
quantité de population ou le nombre de votants par comté, cela
établit par le fait même que, pour la viabilité d'une
aréna, on va retrouver un certain nombre d'arénas dans ce
comté.
Quand vous parlez de 22 municipalités, s'il y a 22
municipalités, je peux bien prendre encore l'exemple du comté de
Vaudreuil-Soulanges; il existe 32 municipalités.
Même si je voulais bâtir une aréna à
Saint-Clet, par exemple, il n'y a pas de population pour faire vivre une
aréna à Saint-Clet; la municipalité de Saint-Clet n'a pas
la capacité, dans son propre pouvoir de taxation, de faire accepter
à la Commission municipale un règlement d'emprunt
pour construire ce genre d'aréna. Donc, il n'y en aura pas
d'aréna à Saint-Clet, à moins qu'il y ait un regroupement
de municipalités pour cette construction d'aréna, avec des
garanties de participation financière à l'immobilisation, des
autres municipalités.
Donc, les mêmes normes et les mêmes critères
s'appliquent dans tous les cas. Si le député veut poser la
question à savoir combien d'arénas nous allons octroyer cette
année, à partir d'un budget, à l'immobilisation, de
$400,000, cela me permet d'octroyer une vingtaine d'arénas, si on
retient la norme stricte de $100,000 par aréna.
Si, par contre, je reconnais et j'accepte cette année, dans notre
évaluation, la construction de quatre arenas sur l'île de
Montréal, avec le critère de $200,000, comme je vais engager
$40,000 par année, pendant cinq ans, au lieu de $20,000 par
année, cela diminue le nombre d'arénas que j'ai pu octroyer cette
année.
Ce sont les normes, les critères qui vont régir, compte
tenu de l'enveloppe budgétaire disponible.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous établir
la liste des arenas qui ont eu une subvention au cours de l'année
passée?
M. Phaneuf: Oui, très facilement. Je déposerai la
liste.
M. Léger: Avec les montants, comme de raison?
M. Phaneuf: Bien sûr.
Club Elan
M. Léger: M. le Président, pour revenir à ce
que le ministre vient de dire, je vais lui donner le cas bien précis de
la somme la plus petite du fonctionnement de ces subventions. Le club Elan
avait demandé une somme d'argent et, le 12 novembre, M. Quintin recevait
une lettre de M. Claude Dépa-tie, directeur du service du
développement régional du plein air. Ce fut un autre refus, il ne
pouvait considérer la demande à cause de l'exercice financier, du
trop grand nombre de demandes et d'un budget limité. Donc, ce fut un
refus du ministère.
Par la suite, M. Paul Rolland, secrétaire particulier adjoint au
ministère, demande l'accélération de l'étude du
dossier afin de venir en aide dans les plus brefs délais possible. Il ne
pouvait rien faire encore. C'était non, il n'y avait pas de
supplément d'argent.
Le député Dionne rejoint M. Phaneuf et lui explique qu'il
faut absolument qu'il ait une somme d'argent, même s'il ne peut pas avoir
la somme totale. Le ministre Phaneuf accorde, au député du
comté, la somme d'argent.
M. Phaneuf: Non, je n'ai pas octroyé au
député la somme d'argent. J'ai octroyé la somme d'argent
au club Elan.
M. Léger: Ne jouons pas sur les mots, je suis d'accord et
c'est oui. C'est ce que je dis.
M. Phaneuf: Je ne joue pas sur les mots, la demande vient...
M. Léger: Mais c'est que votre intervention, à la
suite de l'intervention du député du comté, vous a fait
changer une décision de M. Dépatie qui, lui, avait
épuisé son budget. Le ministre a trouvé la somme dans un
autre budget, je ne le sais pas, mais parce que le député a fait
des pressions auprès du ministre, le ministre l'a octroyée alors
que son fonctionnaire avait refusé parce qu'il n'avait plus d'argent
dans son budget.
M. Phaneuf: Je dois dire que c'est faux, c'est sur une
recommandation du service que j'ai octroyé cette subvention. Ce n'est
pas à la demande du ministre que cela a été
octroyé.
M. Léger: Je parle du député.
M. Phaneuf: Ni du député; le député
ne va pas voir dans mon service et ne force pas les fonctionnaires à
agir, quand même. Je ne veux pas qu'on prête des intentions ou
qu'on dise des choses qui ne sont pas vraies. C'est une évaluation qui a
été faite par le service et c'est une recommandation du service
de financer le mont Elan.
M. Léger: Le problème n'est pas là, je suis
d'accord avec le ministre.
M. Phaneuf: Je m'excuse, laissez-moi terminer. Les
négociations avaient été entreprises avec la ville d'East
Angus pour doter la ville d'East Angus d'un club qui permette d'acquérir
le mont Elan qui n'est pas dans le territoire de la ville d'East Angus, je dois
dire. Ces négociations, lorsque le dossier a été
présenté au service, ce sont continuées et se sont
révélées infructueuses. Cela n'a pas fonctionné
comme tel. Le service a fait l'analyse, par la suite, strictement à la
demande du mont Elan, par le groupe incorporé du mont Elan,
indépendamment de l'entente qui aurait pu être faite ou prise
antérieurement d'une collaboration entre la ville d'East Angus et le
mont Elan, chose qui n'a pas été faite.
Donc, faisant suite à ce bris de négociations entre les
deux, le service a recommandé au ministre d'octroyer directement au club
du mont Elan des sommes d'argent pour pouvoir faire ce que ces gens ont
demandé de faire dans leur demande.
M. Léger: Mais, dans ce cas, c'est quand même le
député, je pense, qui est intervenu auprès du ministre
pour trouver une autre façon administrative de trouver la somme
voulue.
M. Phaneuf: Non.
M. Léger: Le député n'a eu rien à
faire là-dedans?
M. Phaneuf: Non.
M. Léger: II n'a fait aucune pression?
M. Phaneuf: Non.
M. Léger: Comme cela, il s'en est vanté dans son
comté, disant qu'il était allé chercher du crédit
dont il n'avait pas besoin.
M. Phaneuf: Le député avait déjà
parlé au ministre, du club de ski du mont Elan, disant que
c'était important pour son comté. Pour le reste, cela n'a rien
à voir. La décision, c'est une décision technique,
analysée par le service qui a fait la recommandation au ministre.
M. Léger: De toute façon, cela répond
à ma question. C'est que, d'un côté ou de l'autre, si le
député...
M. Phaneuf: Vous pouvez donner toutes les interprétations
à partir du moment où le député sait qu'il va
obtenir une subvention. Cela se fait dans tous les cas et dans tous les
ministères. Vous-même, vous m'avez dit que vous étiez
averti de tel contrat. Cela ne vous empêchera pas, demain matin, à
partir de cet avertissement, d'aller publier dans les journaux, de dire:
Après de nombreuses interventions auprès du ministre, je suis
heureux d'annoncer que j'ai obtenu telle chose.
M. Léger: Si c'est le cas, oui.
M. Phaneuf: Oui, mais qu'est-ce que vous voulez que j'y
fasse?
M. Léger: Je n'aimerais pas me faire dire, après
cela: Vous n'avez rien fait pour obtenir telle chose; vous vous en êtes
vanté pour rien; vous pouvez être certain de cela. Mais, ce que je
disais tantôt, c'était l'inverse.
M. Phaneuf: II ne faudrait pas laisser supposer que...
M. Léger: C'est que, normalement, la politique du
gouvernement, c'est d'aviser le député responsable, de quelque
parti qu'il soit, de telle action qui est prise concernant les travaux
publics.
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Mais cette fois, c'était l'inverse. Ce
n'est pas votre ministère. C'est que, un mois avant que le contrat soit
signé... Donc, il y avait une collusion avec le candidat...
M. Phaneuf: Oui, je ne veux pas revenir là-dessus.
M. Léger:... libéral défait et le groupe qui
a eu le contrat. Donc, un mois avant que le contrat soit signé, il
l'avait obtenu et il l'a mis dans le journal. C'est une manoeuvre pas tout
à fait honnête.
M. Phaneuf: Oui. Mais, de toute façon, dans les cas qui
nous concernent, les budgets de loisirs, j'espère que...
M. Léger: Cela ne touche pas votre ministère. C'est
pour éviter ces choses.
M. Phaneuf: Je ne veux pas qu'on mentionne des choses d'autres
ministères à la commission des loisirs pour politiser le
débat, parce que ce n'est pas mon intérêt de politiser les
débats et vous me connaissez fort bien là-dessus. Je dis donc que
toutes les évaluations que nous faisons sont basées sur des
normes et des critères bien précis que je peux expliquer et
déposer continuellement. C'est là-dessus qu'il faut que le
député de Lafontaine nous juge, non pas sur ce qui se fait dans
d'autres ministères, c'est la responsabilité d'autres
ministres.
M. Léger: Le ministre conviendra avec moi que ce serait
normal que, par comté, puisque les députés sont
responsables de leur comté, on voie à faire avancer les
situations difficiles selon des normes; il devrait y avoir une
comptabilité de subventions, loisirs, sports, jeunesse, plein air par
comté.
M. Phaneuf: J'ai dit que je retenais le souhait du
député de Lafontaine, mais je ne donne pas l'assurance au
député de Lafontaine que, demain matin, cela va être le
genre de comparaison que je désirerais faire, pour les raisons que j'ai
données au député de Lafontaine.
M. Léger: Dans les comptes publics de l'année
dernière, j'avais montré au ministre c'est il y a deux
ans, je pense qu'il y avait des comtés qui avaient eu des sommes,
mais ce n'était pas complet, c'était une bonne partie, des sommes
de $240,000, $300,000 de subventions, d'autres comtés en avaient eu
$10,000, d'autres $5,000, d'autres $35,000. A ce moment, le ministre m'avait
répondu: C'est parce qu'il y a des arénas là-dedans. Cela
provient d'autres normes. Si on a pu le faire pour certaines subventions, on va
les mettre ensemble, des hors-normes, d'autres avec normes, on devrait pouvoir,
dans les comptes publics, établir l'ensemble des sommes données
au niveau des sports, des loisirs, de la jeunesse comme subventions, avec ou
sans critères, normes ou hors-normes, de façon que, pour chaque
comté, on sache ce qui s'y est dépensé.
M. Phaneuf: Je retiens le souhait du député de
Lafontaine comme je l'ai dit tantôt. Avec les mêmes
réticences, je fais un souhait...
M. Léger: Exprimez-nous un souhait sans réticence
si possible.
M. Phaneuf: Non, j'ai des réticences et je les explique.
Si je donne à un club de voile une somme de $30,000 à
l'opération pour faire de la voile dans ce comté, cela peut
être de la voile avec une vocation régionale, ce ne sont pas
exclusivement les gens du comté qui vont faire de la voile. Je suis
certain qu'il y a des gens dans votre comté qui font de la voile, mais
ils ne peuvent pas le faire dans votre comté. C'est assez difficile.
M. Léger: II ne faudrait pas qu'ils tombent à
l'eau.
M. Phaneuf: C'est assez difficile. Vous êtes d'accord avec
moi. Donc, ce serait orienter et laisser supposer qu'on favorise un
comté par rapport à un autre pour faire des actions de loisirs.
Ce qui est absolument faux. On ne peut faire du ski que là où il
y a des montagnes. On ne peut faire de la voile que là où il y a
des lacs. Je pense qu'on comprend cela. Ce n'est pas au coin de Peel et de
Sainte-Catherine que je peux organiser cela. Cela pourrait laisser supposer des
choses qui ne sont pas vraies.
M. Léger: D'accord. Est-ce que le ministre peut nous dire
quel est le... Oui?
M. Phaneuf: M. Claude Dépatie me signale que si vous
regardez à la page 21 du document que je vous ai donné...
M. Léger: Ce matin ou hier?
M. Phaneuf: Hier. Tous les normes et critères sont
d'ailleurs définis dans ce cahier. Lorsque vous aurez pris le temps d'en
faire la lecture, vous allez comprendre et je ne serai pas obligé de
déposer un autre document, du fait que c'est déjà inclus
dans ce document.
M. Léger: A la page 21?
M. Phaneuf: Dans la partie "équipements". Vous allez voir.
C'est écrit: 1- Objectifs et portée du programme, la notion de
l'équipement de loisirs, les principaux éléments du
programme, l'orientation et les priorités au plan des
municipalités, au plan des équipements, l'admissibilité,
les municipalités, le cas des organismes privés. Tout est
traité dans ce document.
M. Léger: De quelle page parlez-vous?
Le Président (M. Kennedy): C'est étiqueté
équipements. C'est dans...
M. Phaneuf: Vous prenez la première page, à partir
du... Vous avez le contenu du document qui est expliqué et vous avez
ensuite une explication de tout le document. Cela vous donne tous les normes et
critères de l'évaluation pour octroyer des équipements
à partir de ce programme. Il va falloir que vous le lisiez
attentivement.
M. Léger: Oui, mais c'est le développement
régional et du plein air. On ne parle pas à ce moment
d'arénas.
M. Phaneuf: Oui, c'est tout là-dedans.
M. Léger: Dans le document du service régional de
développement?
M. Phaneuf: Le budget des arénas est inclus dans le
service du développement régional.
M. Léger: Régional, d'accord.
Le Président (M. Kennedy): C'est le programme d'assistance
financière aux équipements de loisirs, la table des
matières, objectifs et portée du programme, orientation et
priorités, admissibilité.
M. Léger: Cela n'empêche pas quand même qu'un
document ne soit pas là, je ne voudrais pas que le ministre pense que
j'ai dans ce livre le document que je lui demandais, celui des subventions de
l'année dernière pour les arénas.
M. Phaneuf: J'ai bien retenu cette demande, il va avoir une
réponse.
Voyages et échanges
M. Léger: D'accord. Maintenant, le ministre peut-il me
dire le montant prévu par le haut-commissariat dans son budget au
chapitre des voyages et échanges?
M. Phaneuf: Si vous regardez le premier document que je vous ai
remis...
M. Léger: De quelle couleur?
M. Phaneuf: Le bleu. Le tout premier document, lorsque nous avons
débuté. Vous allez voir: Voyages et échanges. Vous allez
voir: Découvertes du Québec, 1975/76, $515,000 de disponibles;
assistance financière aux organismes de voyages et échanges,
$200,000; jeunes voyageurs, $100,000. Vous avez des détails des budgets
qui sont octroyés pour les programmes voyages et échanges. Vous
avez donc déjà les détails.
M. Léger: D'accord! Les chiffres sont là. M.
Phaneuf: Oui.
M. Léger: Maintenant, est-ce que le ministre est au
courant de tous les échanges qui se font sans passer par le
haut-commissariat? C'est quand même une des vocations...
M. Phaneuf: C'est difficile pour moi de savoir ce qui se
passe...
M. Léger: Non, mais étant donné qu'on se
sert du haut-commissariat habituellement pour mettre le budget pour ces
échanges-voyages, il y en a qui se font en dehors du haut-commissariat.
Est-ce que le ministre est au courant?
M. Phaneuf: Oui. Dans le service du placement étudiant, il
y a des voyages qui sont organisés, qui sont la responsabilité
d'autres ministères, mais je ne peux être au courant que de mes
propres programmes, pour les budgets dont j'ai à répondre.
M. Léger: D'accord! La réponse du ministre me fait
penser à une question que j'ai posée l'an-
née dernière. Le ministre m'avait répondu d'une
façon très...
M. Phaneuf:Très claire.
M. Léger: Non, pas très claire, très
frondeuse, quand je lui ai demandé: Vous n'êtes pas au courant de
la somme d'argent qui est dépensée par le gouvernement
fédéral dans le domaine du sport et des loisirs au Québec?
Il m'avait affirmé qu'il l'était, et qu'il déposerait
bientôt ces chiffres. Je ne les ai jamais eus et cela fait un an. Est-ce
que le ministre peut encore m'affirmer qu'il sait les sommes
dépensées par le gouvernement fédéral sur le
territoire du Québec, dans le domaine du sport, des loisirs, de la
jeunesse?
M. Phaneuf: On reçoit régulièrement de
Sports Canada, les dépenses qui sont faites, sur le plan canadien, en
matière de sports.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait me
déposer...
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: ... la somme totale qui se dépense au
cours d'une année?
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Bon! Sur le territoire du Québec.
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Ces chiffres sont-ils divisés par
régions ou si c'est une somme globale?
M. Phaneuf: Ce sont les montants qui sont versés aux
organismes.
M. Léger: Bon! Comme ça, est-ce que je pourrais
avoir cela dans les jours qui viennent?
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Vous avez cela dans vos dossiers, parce que vous
me l'aviez promis il y a un an?
M. Phaneuf: II faut dire que les dossiers ont
évolué depuis un an, que le haut-commissariat...
M. Léger: D'accord! Mais...
M. Phaneuf: ... est plus fort qu'il était, mieux
structuré, mieux organisé, mieux financé. Nous avons
donc...
M. Léger: Alors, on va avoir les documents plus vite.
M. Phaneuf: Voilà!
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire où
en sont les programmes d'initiation au plein air dans les écoles?
M. Bonnier: Est-ce qu'on a dit que l'élément 1 est
accepté?
M. Léger: Depuis le début, M. le
député de Taschereau, de Vanier, de Taschereau, c'est
ça?
M. Bonnier: De Taschereau, oui.
M. Léger: Nous posons des questions
générales, et après cela...
M. Bonnier: Vous étiez surtout sur les... M.
Léger: ... on adopte les éléments...
M. Bonnier: Vous êtes encore dans le
général?
M. Léger: Dans le général du programme. De
toute façon, on s'était entendu qu'on les poserait
individuellement. Si vous en avez, interrompez-moi. Il n'y a pas de
problème.
Quand les députés n'ont pas d'intention vicieuse, on le
sent et on les laisse aller.
M. Côté: Vous n'en avez pas de vicieuse, vous.
M. Phaneuf: C'est un budget de $150,000. C'est purement fait dans
la période estivale, en collaboration avec certaines commissions
scolaires, certaines écoles comme telles. Cela a débuté
l'an passé, et, cette année, on a un budget de $150,000 pour
faire encore ce genre de découvertes du plein air.
M. Léger: Seulement l'été? M. Phaneuf:
Oui.
M. Léger: Est-ce que c'est à l'intérieur de
ces sommes que vous subventionnez parfois des jeunes qui vont dans les camps
comme EDFI par exemple, ou si c'est en dehors de ce programme?
M. Phaneuf: On ne subventionne pas des jeunes qui vont à
EDFI.
M. Léger: C'est l'école elle-même qui
a...
M. Phaneuf: On ne subventionne pas le camp EDFI, parce que le
camp EDFI est un camp à but lucratif.
M. Léger: Oui.
M. Phaneuf: On ne subventionne pas les camps à but
lucratif. On subventionne exclusivement les...
M. Léger: Non, je parlais des jeunes qui iraient aux camps
EDFI par les commissions scolaires.
M. Phaneuf: Si c'est un stage organisé par la commission
scolaire, on pourrait subventionner un stage, à ce moment.
M. Léger: C'est sûr...
M. Phaneuf: Mais, dans la période d'hiver, on ne
subventionne pas de tels stages d'une façon systématique, n'ayant
pas de programme pour répondre à ce besoin.
M. Léger: Mais pour l'été?
M. Phaneuf: II y a des commissions scolaires qui font ce genre de
stages et qui organisent des voyages de ski ou des semaines de ski, du mi-temps
pédagogique, etc., mais c'est laissé à la
discrétion des commissions scolaires. Ce sont leurs propres budgets.
M. Léger: Est-ce que...
M. Bonnier: Sur ce sujet-là, est-ce que le
député de Lafontaine me permet une question? Est-ce que c'est
possible, pour le haut-commissariat d'aider...
M. Phaneuf: Le Président peut vous le permettre, si vous
me permettez cette remarque.
M. Bonnier: Oui, M. le Président. Je m'excuse. Le
Président (M. Kennedy): II est très libéral.
M. Bonnier: Je voudrais savoir du ministre, M. le
Président, si dans les sessions et les programmes mis de l'avant par les
commissions scolaires pour initier les jeunes, soit les semaines vertes ou les
semaines blanches, il pourrait y avoir une contribution financière du
haut-commissariat pour permettre aux enfants, surtout de certains quartiers
déshérités d'y aller? J'ai eu connaissance de certaines
choses, où les enfants ne pouvaient même pas y aller, parce que
les parents ne pouvaient pas contribuer financièrement.
M. Phaneuf: Non. Disons que la suggestion du député
est excellente. A l'avenir, nous espérons, lorsque nos budgets seront
accrus, pouvoir participer à ce genre d'initiatives.
Dans un premier temps, nous n'avions pas les fonds pour pouvoir
participer, parce que vous comprenez fort bien qu'avec le nombre
d'étudiants au Québec, le nombre de demandes qu'on pourrait avoir
à partir de la mise sur pied d'un tel programme, cela demanderait une
somme assez importante pour participer.
Dans un premier temps, c'est non, malheureusement. Mais on sait que les
commissions scolaires et les écoles se débrouillent assez bien
elles-mêmes dans ce domaine et dans beaucoup de cas, à des taux
assez exceptionnels, réussissent par toutes sortes de formes à
autofinancer ces stages. Je dois dire que je les félicite de leurs
initiatives qui sont fort louables.
J'espère qu'un jour nous aurons cette possibilité
d'assistance financière.
M. Léger: Quelles ont été les
réalisations du service de la régionalisation et du plein air au
cours de la dernière année? Pourrait-on avoir un court
aperçu du fonctionnement de la dernière année dans ce
domaine?
M. Phaneuf: C'est surtout au niveau d'une planification qui est
faite en collaboration avec le service de la planification pour mettre sur pied
des cartes de loisirs, une identification de tout ce qui existe en
matière d'équipement de loisirs, en matière
d'équipement de récréation et la formation de nouveaux
programmes que vous voyez présentés ici d'une façon assez
détaillée. Vous avez, d'ailleurs, dans le document que je vous ai
présenté, toutes les initiatives et toutes les actions qui ont
été prises par le service et vous n'avez qu'à regarder ce
document pour vous apercevoir qu'il est assez complet.
M. Léger: D'accord.
M. Phaneuf: Vous avez cela en détail dans le document que
je vous ai donné. Vous avez les auberges de jeunesse, les bases de plein
air, les camps de vacances, les conseils régionaux de loisirs, donc, les
CRL, le programme d'engagement d'un directeur à l'assistance au
leadership, l'engagement d'un permanent qui est l'autre programme, les ententes
de services entre municipalités, le programme des équipements,
les programmes des stages d'initiation aux activités de plein air.
Colonies de vacances
M. Bonnier: Pourrais-je, dans le même ordre d'idées,
demander au ministre quelle est la politique générale
relativement au soutien pour les colonies de vacances? On marque ici: Colonie
de vacances-familles, mais cela peut être des colonies de vacances pour
les enfants, je suppose.
M. Phaneuf: Si on prend le document au chapitre des colonies de
vacances qui est le programme 16, élément 2...
M. Bonnier: C'est un document qu'on apprécierait.
M. Phaneuf: Je pense qu'il serait souhaitable que je remette
à tous les membres de la commission ce document qui pourrait vous
éclairer. Je vais m'abstenir d'en faire la lecture. C'est un document
assez volumineux et vous avez toutes les normes et tous les critères qui
sont retenus pour apporter une assistance financière aux colonies de
vacances.
Par contre, avec des camps de vacances-familles, il y a 85 colonies de
vacances qui reçoivent actuellement l'assistance financière du
haut-commissariat. Cela signifie qu'à peu près 20,000 jeunes vont
bénéficier de ce programme.
M. Bonnier: Ce sont strictement des dépenses de
fonctionnement ou peut-il y avoir les dépenses d'investissement
aussi?
M. Phaneuf: Les deux, mais le programme est
analysé en fonction de dépenses d'opération. Dans
certains cas, nous procédons à la consolidation de certains
équipements, compte tenu de normes mises de l'avant par le
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre sur le plan de la
sécurité.
Donc, nous avons permis, dans des camps à but non lucratif, une
assistance financière pour l'électricité, la plomberie,
etc. Parfois, c'est pour de la ventilation, pour permettre à ces camps
de continuer de fonctionner.
M. Bonnier: Merci.
Tourisme nautique
M. Léger: Le ministre a certainement pris connaissance du
projet "Un fleuve-un parc" préparé par la
Fédération québécoise de la faune. A-t-il aussi
pris connaissance du projet de son homologue, le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, concernant un réseau nautique provincial?
Je sais que le ministre est un maniaque de la voile.
M. Phaneuf: Je n'ai malheureusement que peu de temps pour en
faire!
M. Léger: Comme ministre du haut-commissariat, pouvez-vous
collaborer à ce projet?
M. Phaneuf: Lorsqu'on parle de l'implantation d'un réseau
de tourisme nautique, donc de marina, notre intention est d'apporter une
assistance lorsque ces marinas seront construites pour ouvrir des écoles
de voile et c'est dans ce sens que nous allons le faire.
Nous avons déjà débuté dans certains
projets-pilotes, par exemple, la ville de Québec. L'an dernier, nous
avons donné au club nautique un budget de $30,000, si ma mémoire
ne fait pas défaut, pour faire démarrer une école de voile
qui serait ouverte au grand public, indépendamment du club de voile qui
est un club privé.
Alors, à partir d'une incorporation qui peut être faite
à l'intérieur d'un club privé, on peut ouvrir une
école de voile et l'ouvrir à des jeunes. A ce moment-là,
on pourrait obtenir des subventions du gouvernement pour tenir cette
école de voile à des taux préférentiels pour ces
jeunes, chose que nous ferons de plus en plus. Nous attendons donc, avec
beaucoup d'anxiété, l'implantation de ces réseaux
nautiques pour pouvoir s'y intégrer en ouvrant de plus en plus des
écoles de voile.
M. Léger: Le ministre peut-il nous donner les montants des
subventions versées aux principaux clubs nautiques du Québec?
Vous venez de m'en nommer un. Quels sont les montants prévus pour l'an
prochain, totalement, et les sommes versées cette année?
M. Phaneuf: On n'a pas subventionné j'ai bien
parlé d'un projet pilote les clubs d'une façon
systématique. C'est plutôt dans des stages d'initiation à
la voile qu'on reconnaît nos écoles de sports, des choses comme
cela, qu'on peut se permettre ce genre de financement pour la période
dite de voile. Nous n'avons pas encore, d'une façon systématique,
un programme et un budget pour financer systématiquement ce genre de
truc. Il faut dire qu'il n'existe pas encore tellement de clubs de voile non
lucratifs au Québec. C'est souhaitable qu'il y en ait de plus en plus,
mais je peux dire que, par exemple, le Club nautique des Deux-Montagnes a
reçu des sommes d'argent pour l'école de voile des
Deux-Montagnes. Il y a un nouveau club, le Centre nautique, c'est aussi ouvert
dans le comté de Vaudreuil-Soulanges entouré d'eau, comme
vous le savez, ce qui favorise mon comté et il y a un centre qui
est ouvert en collaboration avec la Cité des jeunes de Vaudreuil, qui
est financé par le haut-commissariat, mais où on ne fait pas
exclusivement de la voile; on fait aussi du canot-kayak et de l'aviron. Mais ce
centre est disponible non pas seulement pour les gens de la région de
Vaudreuil-Soulanges, mais il est aussi disponible même pour les gens de
l'île de Montréal. C'est en fonction d'une vocation
régionale qu'on finance. Il y a aussi des bases de plein air qui sont
financées comme Pohénégamook, etc., pour les mêmes
fins, dans des endroits différents, dans des secteurs où c'est
possible de les tenir, mais elles sont disponibles pour les gens de toute la
province.
M. Léger: Est-ce que le ministre a quand même,
même si ce n'est pas fait d'une façon systématique, la
liste des subventions de l'année dernière pour les clubs
nautiques et les clubs...
M. Phaneuf: ... pour les clubs nautiques et les bases de plein
air, je pense que ce serait important que vous soyez renseigné. Je vais
vous les donner.
M. Léger: D'accord. Je vais en profiter pour demander au
ministre, concernant le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, dans son projet de ministère des loisirs et des sports, il
a été question, je pense, de rapatrier, dans le domaine du loisir
et des sports, non seulement les affaires culturelles, mais aussi la chasse et
la pêche sportives, non pas la chasse et le pêche
économiques ou industrielles ou commerciales. Est-ce que le ministre a
commencé des pourparlers avec son homologue dans ce sens et est-ce que
les relations sont meilleures que celles avec le ministre des Affaires
culturelles?
M. Phaneuf: Les relations sont ordinairement toujours très
cordiales, correctes avec mes collègues, comme vous le savez. Dans un
premier temps, ce qu'il est important de retenir, c'est ce qu'on fait
actuellement. Je dois dire que nous avons discuté effectivement d'une
collaboration et je dois dire que j'ai même obtenu cette collaboration
d'une façon très étroite du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche dans l'implantation et l'utilisation de trucs
qui sont identifiés au ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche. Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche est propriétaire de certains équipements et,
là où on peut faire de l'animation, avec les
équipements qui appartiennent au ministère du Tourisme...
Je peux donner l'exemple du mont Sainte-Anne. Même si cela relève
du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, cela
n'empêchera pas le haut-commissariat de financer des stages d'initiation
au ski au mont Sainte-Anne. Donc, on peut se servir d'équipement
appartenant à un autre ministère pour des fins de
récréation et de loisirs ou des fins de sport et financer des
stages qui peuvent être tenus. Ce genre d'entente est fait, pas d'une
façon systématique, mais il est souhaité et souhaitable
des deux côtés.
M. Léger: De ce point de vue, je pense qu'il n'y a pas de
problème. Ma question était beaucoup plus axée sur le fait
qu'au niveau du ministère des Affaires culturelles, le ministre avait
une politique bien précise, une détermination dans une direction
contraire à celle des voeux et des désirs du ministre. Mais dans
le domaine du tourisme, de la chasse et de la pêche, est-ce que le
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche serait plus souple dans
la possibilité de transférer, dans un ministère des
loisirs, la portion de chasse et pêche sportives?
M. Phaneuf: On verra cela plus tard, pour ce qui est des
transferts. J'ai parlé de...
M. Léger: Mais est-ce qu'il a une objection
systématique comme c'est le cas pour l'autre ou s'il pourrait être
prêt à transférer cela?
M. Phaneuf: Comme on n'a entendu d'objections
systématiques nulle part, il ne doit pas y en avoir.
M. Léger: Je ne sais pas, c'est vous qui concluez cela. Il
n'y en a pas.
M. Phaneuf: Bien non!
M. Léger: Donc, ce serait plus facile de ce
côté que du côté des Affaires culturelles?
M. Phaneuf: Cela suppose cela, oui. Véhicules
récréatifs
M. Léger: Est-ce que le haut-commissariat a pris contact
avec le ministère des Transports... C'est malheureux que les sourires ne
puissent pas être inscrits au journal des Débats. Est-ce que le
haut-commissariat a pris contact avec le ministère des Transports afin
de faire baisser les taux d'immatriculation pour des véhicules
récréatifs comme les roulottes, entre autres?
M. Phaneuf: II y a un mémoire qui a été
soumis par la Fédération canadienne de camping et de caravaning
qu'on a appuyé et qu'on a envoyé aussi au ministère des
Transports, mais la réponse n'est pas encore venue du ministère
des Transports.
M. Léger: Est-ce que cela fait longtemps que vous avez
fait cette demande?
M. Phaneuf: C'est l'an passé.
M. Léger: L'an passé et vous n'avez pas eu de
réponse encore?
M. Phaneuf: Non.
M. Léger: Est-ce que vous avez l'intention de le
redemander cette année?
M. Phaneuf: Nous avons l'intention de le redemander cette
année.
M. Léger: Je m'aperçois que les réponses du
ministère des Transports au ministre d'Etat sont parfois aussi lentes
que les demandes que je lui fais d'un crédit à l'autre, d'une
année à l'autre. Mais je pense, M. le Président, que c'est
une chose importante pour les sportifs.
M. Phaneuf: Non, mais c'est aussi la responsabilité de la
Fédération camping-caravaning de pousser sur son propre dossier,
sur ses propres recommandations, sur ses propres désirs auprès du
ministère des Transports ppur l'obtention de cette diminution du
coût d'immatriculation des roulottes...
J'ai dit que nous avons appuyé cette demande, la trouvant fort
logique, mais que nous n'avons pas encore obtenu l'assentiment du
ministère des Transports à cet effet.
M. Léger: M. le Président, il y a eu certaines
difficultés et rumeurs, parfois des accusations, fondées ou pas
je ne suis pas plus au courant que ça contre le conseil
des loisirs de la Mauri-cie, à la suite des piètres
résultats de cette région aux derniers Jeux d'hiver du
Québec. On cite parfois, dans les arguments, des manques de leadership,
l'incertitude des dirigeants et des permanents bénévoles, quant
au futur CLM, comme des raisons de cette faible performance.
Est-ce que le ministre est au courant de cette situation? Est-ce qu'il y
a des solutions qui ont été apportées à
ça?
M. Phaneuf: Le ministre est au courant. Ce n'est pas à moi
d'apporter des solutions. Chaque conseil régional des loisirs est
responsable, par le biais de son propre conseil d'administration, d'engager ses
permanents ou de désengager ses permanents. Si les résultats
obtenus et le fonctionnement même du conseil régional des loisirs
ne correspondent pas à l'idéalisme que les membres du conseil
d'administration se font sur les actions qui doivent être prises, ce sont
donc les responsabilités de ce conseil d'administration de prendre ses
décisions pour arriver aux résultats qui sont souhaités
par les organismes.
Conseils régionaux de loisirs
M. Léger: Mais c'est quand même une façon,
pour le ministre, de prendre conscience que ce qui arrive dans certains CRL,
conseils régionaux des loisirs...
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: ... peut se répéter pour
différentes raisons, et peut-être les mêmes, dans la plupart
des CRL...
M. Phaneuf: Bien sûr. M. Léger: ... du
Québec.
M. Phaneuf: C'est exact. Mais c'est une structure qui se veut
démocratique et vous connaissez la structure. Vous savez que, lors de
l'assemblée générale, les membres du conseil
d'administration sont élus par les représentants, lors de cette
assemblée générale. Ce conseil d'administration, qui est
formé, choisit ensuite son exécutif qui procède à
l'engagement des permanents ou ratifie ceux qui sont déjà en
place. C'est toute la souplesse du système.
Maintenant, bien sûr, ceux qui sont les animateurs sportifs,
directeurs généraux, etc., tous ceux qui travaillent de
façon permanente à l'intérieur des CRL, sont toujours
dépendants des décisions de leur conseil d'administration, de
leur exécutif. Et, si les résultats ne sont pas ceux
souhaités par l'exécutif, ce sont des décisions qui
doivent être prises par l'exécutif même. Il a toute la
liberté de son choix et de ses actions dans ce domaine.
M. Léger: Maintenant, M. le Président, le ministre
est sans doute au courant et est-ce qu'il a fait une enquête sur les
mauvaises transactions financières du CRL du sud-ouest? Est-ce que c'est
vrai que le conseil régional des loisirs du sud-ouest est quasiment
inopérant? Qu'est-ce que le haut-commissariat a l'intention de faire
pour le remettre en activité?
M. Phaneuf: II y a plus que des intentions. Des gestes ont
été posés. Il existe un conseil régional des
loisirs au sud-ouest, qui a connu, effectivement, l'an passé, de graves
problèmes. Vous avez sûrement lu dans les journaux, comme moi, ce
qui s'est passé. Ce conseil régional des loisirs du sud-ouest
avait décidé de procéder à l'achat du mont
Sainte-Agathe. Mais, quand nous avons reconnu, nous, un budget de
fonctionnement au conseil régional des loisirs du sud-ouest, nous avions
bien spécifié de quelle façon ces sommes d'argent devaient
être dépensées, selon les normes et critères
reconnus par le haut-commissariat, ce qui n'empêche pas un CRL, un
conseil régional des loisirs, d'aller plus loin que ce que l'on
reconnaît comme rôle et, par le biais de l'autofinancement,
d'acquérir des choses et de faire des choses.
Mais, par contre, prendre $35,000 des fonds de roulement du CRL pour
procéder à l'achat, sans avoir obtenu parce qu'on a dit
qu'on avait rencontré le ministre, etc., on est même venu à
la maison pour déposer des documents... Bien, il fonctionne selon des
normes et critères. Des évaluations scientifiques et techniques
sont faites par le ministère. Il ne fonctionne pas au "pif" comme
ça. Il n'a pas obtenu l'assentiment, ni verbal, ni par
téléphone, ni par écrit, du ministre, pour procéder
à cet achat.
Nous avons donc décidé de mettre en tutelle et de
restructurer le conseil régional des loisirs du sud-ouest du
Québec. Nous avons procédé effectivement. Le conseil
régional des loisirs du sud-ouest existe actuellement. Par contre,
certaines remarques ont été faites. Vous savez, quand on veut
faire de la politique c'est très facile, surtout quand on est en
désaccord avec les décisions qui sont prises de la part du
gouvernement. On avait dit que le ministre avait des intentions de changer le
lieu du CRL, le bureau central du CRL, pour amener ça dans son
comté. On m'a prêté toutes sortes d'intentions, ce qui est
absolument faux. Le CRL a encore son siège social à Valleyfiled,
au même endroit où il existait auparavant.
Alors, de toute façon, la situation, pour nous, est claire. Mais,
par contre, je peux me permettre ici, en commission parlementaire, de bien
signifier aux organismes, comme les CRL, que l'utilisation des fonds doit
être faite en fonction de ce que l'on a reconnu comme fonds et il y a un
protocole d'entente de signé, entre le gouvernement et le CRL, sur
l'utilisation des fonds.
A partir du moment où on fait autre chose avec les fonds qui sont
des fonds gouvernementaux, on doit donc prendre ses responsabilités
à ce moment-là.
M. Léger: Qu'est-ce que le ministre pense qui pourrait
être fait avec le déficit?
M. Phaneuf: On a comblé une partie du déficit pour
permettre au CRL de fonctionner. Mais quand on juge de la compétence de
certaines personnes qui ont procédé à l'achat du mont
Saint-Agathe, qui a été fermé par la suite, compte tenu
que les équipements étaient inadéquats, inefficaces,
dangereux, je dois dire que ces gens-là, ceux qui ont
procédé à cet achat, étaient incompétents
à juger de la qualité des équipements. Ils ont
procédé assez vite et s'ils avaient procédé par les
voies normales d'évaluation, on aurait pu envoyer des
spécialistes sur place pour faire des évaluations. Cela aurait
peut-être pris un peu plus de temps, mais cela aurait évité
une erreur grave qui a été commise par le CRL.
Comme on me dit, on a reconnu la nécessité de payer le
personnel qui était en place, les permanents, qui, pendant quelques
semaines, n'ont pas reçu de salaires, compte tenu qu'il n'y avait plus
de fonds.
M. Léger: II est arrivé quelque chose de semblable
dans le comté du ministre. Je demanderais au ministre si c'est exact
qu'une subvention du haut-commissariat au CRL de Vaudreuil-Soulanges aurait
été illégalement affectée à l'achat d'une
montagne. Est-ce que le ministre pourrait nous dire si c'est faux, si c'est
vrai, si c'est partiellement vrai? Qu'est-ce qui s'est passé
exactement?
M. Phaneuf: Ce n'est pas le CRL de Vaudreuil-Soulanges, parce que
le conseil régio-
nal des loisirs du sud-ouest du Québec regroupe quatre
comtés. Première mise au point.
Deuxièmement, je n'ai pas accordé de subvention, je n'ai
pas reconnu cette possibilité de subvention, pour l'achat d'une
montagne. C'est faux.
M. Léger: D'accord. C'est ce que je disais. Cela a
été fait illégalement. Il y aurait eu une subvention pour
d'autres fins, peut-être, mais que...
M. Phaneuf: II y a eu des subventions accordées au CRL
pour les fins d'opération du CRL, conformément aux normes et
critères de tous les CRL du Québec.
M. Léger: Mais est-ce qu'il a été question
d'acheter une montagne avec cette somme?
M. Phaneuf: II a effectivement acheté une montagne. Il est
pris avec elle aussi.
M. Léger: Mais les sommes mises pour l'achat de cette
montagne ne provenaient pas d'une subvention du haut-commissariat?
M. Phaneuf: Elles provenaient de la subvention globale pour le
fonctionnement du CRL. Je dis qu'il a pris $35,000 au fonds de roulement du
CRL, prévus pour les salaires à verser aux employés. Le
CRL a pris ces $35,000 pour procéder à l'achat, sans avoir obtenu
auparavant l'assentiment du haut-commissariat. Cela a créé un
grave problème de financement au CRL, parce qu'il y avait eu une
utilisation de fonds non conforme aux évaluations faites par le
haut-commissariat.
Ce qui est arrivé, c'est qu'il n'y avait plus de fonds en banque
pour payer les employés, étant donné qu'on avait pris les
$35,000 de ce fonds.
M. Léger: Qu'est-ce qui est arrivé comme solution,
par la suite?
M. Phaneuf: J'ai dit qu'on a consolidé les
opérations. D'ailleurs, c'était ma réponse tout à
l'heure, pour permettre de payer les employés. Mais c'est un engagement
de près de $400,000 à l'achat. Il n'est pas question pour nous,
de toute façon, d'acheter le mont Saint-Agathe.
Faisant suite à cela, indépendamment de la décision
du CRL, pour moi, un CRL doit oeuvrer à l'intérieur de son
secteur. Donc dans les quatre comtés de Vaudreuil-Soulanges, la remarque
que j'avais faite, c'était d'acheter le mont Saint-Agathe, qui se situe
dans les Laurentides, si le CRL des Laurentides m'avait fait cette même
demande, j'aurais trouvé cela un peu plus logique.
Deuxièmement, j'ai quand même pris le temps d'envoyer des
fonctionnaires sur place. M. Claude Despatie est allé personnellement
faire l'évaluation de tout le dossier. Or, la recommandation même
pour le gouvernement d'acheter cette montagne, pour l'offrir à tous les
Québécois, cette recommandation a été
défavorable, ne reconnaissant pas l'urgence et la possibilité
d'exploitation du mont Sainte-Agathe.
M. Léger: Est-ce que le ministre a l'intention de suivre
les conseils du conseil québécois de la jeunsesse, des loisirs et
sports et de ne pas modifier la carte des régions de loisirs du
Québec?
M. Phaneuf: Modifier la carte de loisirs, on en a parlé
assez longuement sur la partie de Montréal comme telle, où il y a
des modifications qui doivent être apportées. Quelles seront les
modifications? Je ne peux pas me prononcer tout de suite, nous n'avons pas
terminé les travaux d'évaluation. Il y aura certaines
modifications qui vont être apportées.
Vous savez, le conseil québécois, c'est un comité
consultatif auprès du ministre. Ce ne sont pas des ordres que le conseil
québécois donne au ministre et que le ministre doit
exécuter. C'est un conseil consultatif. Je dois dire que, sur à
peu près tous les cas, je consulte mon conseil québécois,
à cause de la représentativité et de la force du conseil
québécois.
Par contre, selon d'autres ordres d'idées, d'autres
priorités, je prends aussi mes décisions.
Equipements récréatifs
M. Léger: Pourquoi cette étude qui émane de
son service de planification a-t-elle été faite en premier lieu?
Combien a-t-elle coûté?
M. Phaneuf: Quelle étude?
M. Léger: Au cours de l'année, vous avez sorti une
carte.
M. Phaneuf: Oui. Elle est faite en fonction de pouvoir
évaluer tout ce qui existe sur le territoire québécois, en
matière d'équipements récréatifs. Cela va nous
donner aussi, à partir de bassins de population, des "guide lines", des
lignes de conduite éventuelle sur l'orientation qu'on doit donner
à d'autres équipements. Cela nous permet d'évaluer les
zones les plus défavorisées, par rapport aux critères de
population, etc. C'est donc aussi, pour nous, une façon d'établir
des normes et critères pour mettre nos programmes sur pied.
M. Léger: Est-ce dans cet esprit que vous vouliez faire
quatre régions sur l'île de Montréal?
M. Phaneuf: C'est dans cet esprit.
M. Léger: Mais ce n'est pas encore
déterminé?
M. Phaneuf: Ce n'est pas terminé. Je suis en train de
terminer mes enquêtes dans ce domaine, en collaboration avec les
fonctionnaires. Lorsque nous aurons terminé, nous prendrons les
décisions qu'il faut prendre.
M. Léger: Le ministre peut-il nous confirmer la promesse
selon laquelle aucun bureau régional des loisirs ne serait
créé au Québec, à part les deux qui existent
déjà sur la Côte-Nord et dans l'Est du Québec?
M. Phaneuf: Sur la Côte-Nord, il n'en existe pas. J'ai dit
que je souhaitais qu'il y en ait un, compte tenu de la distance.
M. Léger: Non, mais je demande s'il va en faire un. Dans
ma question, c'est qu'il n'y en a pas ailleurs, mais que la, il y en ait
un.
M. Phaneuf: Evidemment, je souhaite en mettre un sur la
Côte-Nord, comme je le dis, comme il en existe un en Gaspésie. Il
y a naturellement un bureau à Montréal qui a aussi
été ouvert. Mais, je n'ai pas l'intention d'aller plus loin cette
année.
M. Léger: La raison pour laquelle je pose la question,
c'est que ces bureaux viennent peut-être un peu "en concurrence" avec les
CRL des régions.
M. Phaneuf: Absolument pas! Le rôle reconnu à des
fonctionnaires et le rôle reconnu aux CRL ne sont pas les
mêmes.
M. Léger: Non, je suis d'accord avec le ministre, mais je
veux dire...
M. Phaneuf: Cela pourrait le laisser supposer, mais ce n'est pas
le cas, de toute façon.
M. Léger: D'accord.
M. Phaneuf: Pour le bureau qu'on a ouvert à
Montréal, c'est sûr que la présence du ministre à
Montréal épargne énormément de voyages à des
organismes qui militent dans la région de Montréal. Comme il y a
un bassin de population assez fort à Montréal, il était
normal pour moi d'avoir un bureau et d'avoir quelques fonctionnaires qui
travaillent à Montréal. Le conseil québécois est
à Montréal. La centrale administrative est à
Montréal. C'est beaucoup plus facile pour moi de rencontrer ces gens et
je leur épargne du temps.
Par contre, ce qui est vrai pour Montréal, c'est vrai pour la
Côte-Nord, compte tenu des distances. C'était aussi vrai pour la
Gaspésie, compte tenu d'un programme bien spécial qui
était l'ODEQ, en Gaspésie. Les $400 millions étaient
disponibles, l'argent du fédéral, pour les rotations de toutes
sortes d'équipement, aussi sur le plan industriel.
M. Léger: Le ministre a-t-il eu un rapport
là-dessus?
M. Phaneuf: Sur?
M. Léger: Sur ce dont vous venez de parler. Dans le
rapport, on réclamait $219,000 pour remédier à l'immense
cafouillage des loisirs régionaux, selon les...
M. Phaneuf: A quel endroit?
M. Léger: Je n'ai pas la date ici. C'est au mois de
janvier 1975, je pense. Les recommandations faites par le service du
développement régional au ministre responsable du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports.
M. Phaneuf: Concernant les documents de travail de la
régie interne, les recommandations qui sont faites, des
évaluations doivent être faites.
M. Léger: C'est cela. Vous m'aviez dit cela l'année
dernière, que c'est un document de travail.
M. Phaneuf: C'est cela et cela demeure encore un document de
travail.
M. Léger: C'est en rapport avec ce document que je vous
pose ces questions.
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Mais, est-ce que le ministre a quand même
l'intention de créer un bureau régional provincial des loisirs
auquel seraient subordonnés les CRL?
M. Phaneuf: Non. M. Léger: Aucunement? M.
Phaneuf: Non. M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Kennedy): Le député de
Sainte-Marie.
M. Malépart: M. le ministre, à la question à
laquelle vous avez répondu, pour Montréal, je pense que je n'ai
pas à vous expliquer les problèmes qui se vivent à
Montréal, sur l'île de Montréal. Pour votre carte, quand
prévoyez-vous que la consultation va être terminée? Est-ce
que des comités de loisirs vont avoir de l'information ou de la
participation dans un avenir rapproché?
M. Phaneuf: Je dois dire que la plupart des organismes ont
déjà été consultés. J'ai même eu le
plaisir d'aller dans votre comté et de rencontrer les gens qui
représentaient les neuf districts de la région de
Montréal, donc Concordia. Cela faisait partie de mes propres
consultations. Les fonctionnaires ont aussi fait leur consultation avec
plusieurs organismes existant sur l'île de Montréal. Nous devrions
terminer sous peu cette consultation pour nous amener à prendre des
décisions.
J'ai dit que, pour combler cette lacune de Montréal, il va
falloir qu'on ait une structure qui soit peut-être un peu plus originale
que celle qu'on retrouve à l'extérieur de l'île de
Montréal, compte tenu des problèmes bien spécifiques de
l'île.
M. Léger: M. le Président, je voudrais...
M. Phaneuf: Je voudrais remercier le député du
magnifique travail qu'il a fait et de cette collaboration qu'il a
apportée au haut-commissariat
pour nous permettre une meilleure évaluation du dossier.
M. Léger: De quel député parlez-vous?
M. Phaneuf: De M. Jean-Claude Malépart, le
député de Sainte-Marie.
M. Léger: Sainte-Marie. Le député de
Sainte-Marie a aussi été félicité par le ministre
des Institutions financières, parce qu'il l'avait aussi invité
dans son comté. Le député arrive toujours à temps
pour recevoir des félicitations.
M. Phaneuf: Je dois souligner particulièrement le
magnifique travail qu'il fait dans Sainte-Marie.
M. Malépart: J'espère que le député
de Lafontaine en fera autant quand il sera là.
M. Léger: M. le Président, je n'ai pas peur de
féliciter même l'adversaire pour des choses qui sont bien faites.
D'ailleurs, le ministre est conscient de cela. C'est pour cela qu'il
reçoit aussi les briques que je lui envoie, parce qu'il sait que, quand
je le félicite, je n'ai pas peur de le faire. Je voudrais terminer par
deux points, en disant d'une part qu'hier soir, à l'Assemblée
nationale, c'est par une question de privilège que j'ai affirmé
que je n'assisterais pas à la commission parlementaire des
crédits du haut-commissariat, non pas parce que je voulais comme tel
boycotter cette commission parlementaire, mais c'est qu'il faut tenir compte
d'une chose. Le gouvernement avait pris la décision de mettre de
côté toutes les règles normales de fonctionnement qu'on
utilise en Chambre pour pouvoir faire adopter son projet de loi.
A ce moment, comme nous ne sommes que six de l'Opposition et que ces
deux projets demandent le temps et la présence continuelle des six
députés prêts à intervenir, selon la position que
nous avons à prendre, je ne pouvais absolument pas accepter que, pendant
qu'on met de côté toutes les règles, parce que le
problème est urgent, en même temps, on siège à une
commission parlementaire. C'est la raison pour laquelle j'ai dit que je ne
pouvais pas venir ici pour me consacrer au projet de loi qui était en
Chambre, sur lequel le gouvernement avait mis I accent et décidé
de mettre de côté toutes les règles, dont la
possibilité de siéger la nuit.
Je voulais simplement, pour les gens de la commission
parlementaire...
Le Président (M. Kennedy): On doit féliciter le
ministre d'avoir ouvert la commission et de l'avoir ajournée
immédiatement, parce que la commission avait...
M. Léger: Si le président m'avait laissé
terminer, je l'aurais félicité, parce que je devais
féliciter e ministre d'avoir la courtoisie d'attendre que nous soyons
dans un climat un peu plus détendu et moins bousculé pour
étudier ces crédits. Ils ont été
étudiés, je pense, cette année, d'une façon
très constructive, même si parfois on a eu à s'affronter
sur certains points. Je voudrais noter, et on me permettra de le noter, parce
que je n'ai pas voulu le faire durant toute l'étude des crédits
du Haut-Commissariat à la jeunesse aux loisirs et aux sports, que nous
avons eu rarement quorum durant les huit ou dix heures où nous avons
étudié les crédits.
Le Président (M. Kennedy): Neuf heures.
M. Léger: Nous avons eu un bon président qui a fait
un bon travail, qui a laissé travailler les personnes ici sans
créer de provocation. Il a été très ouvert. Je
félicite le président, mais je ne puis que faire remarquer que
nous n'avons eu que rarement quorum. J'aurais pu soulever la question
très souvent, mais je préférais parler du contenu que de
faire de la petite politicaillerie et continuellement dire: II manque deux ou
trois députés libéraux pour avoir quorum. Je ne l'ai pas
fait, mais c'est important, à la fin, à présent que la
commission est terminée ou qu'on achève, de faire remarquer que
nous n'avons pas eu quorum durant la plupart des huit heures durant lesquelles
nous avons étudié les crédits du haut-commissariat. Je
pense que c'est mon devoir de le souligner.
M. Phaneuf: M. le Président...
Le Président (M. Kennedy): Je voudrais simplement ajouter
un mot aux remarques du député de Lafontaine. Il a
félicité le ministre, d'ailleurs les félicitations lui
reviennent. Je voudrais simplement souligner qu'hier soir il y avait quorum. Si
cela avait été le voeu de la commission, elle aurait pu
siéger. Tous les membres ont été d'accord pour ajourner le
débat afin de ne pas brimer l'Opposition dans ses privilèges et
ses droits dans l'étude des crédits.
M. Léger: M. le Président, je dois remercier les
députés qui étaient présents à la commission
pour avoir reconnu l'importance de l'Opposition dans le système
démocratique.
M. Phaneuf: Avec votre permission, M. le Président, comme
nous terminons actuellement les travaux de l'analyse et de l'évaluation
du budget du haut-commissariat, je veux faire une remarque. Hier soir, j'ai
bien compris le député de Lafontaine et les raisons pour
lesquelles il ne pouvait être présent à cette commission
parlementaire. Je me refuse de faire accepter mes crédits en l'absence
de l'Opposition.
Je trouve qu'il est normal pour l'Opposition de questionner à
fond le ministre responsable d'un service. Je m'abstiendrai toujours de faire
adopter mes crédits en l'absence de l'Opposition.
M. le Président, vous allez me permettre, compte tenu que nous
sommes arrivés à la fin de cette étude des crédits,
de profiter de cette occasion pour faire remarquer compte tenu d'une
remarque qui a été faite par le député de
Lafontaine que ce matin, nous avons étudié les
cré-
dits à partir de 10 heures, qu'il est maintenant midi moins
vingt, et que pour cette session en tout cas, nous avons eu quorum tout le
temps.
M. Léger: Ce matin?
M. Phaneuf: Oui, ce matin. Cela vous montre que sur les huit
heures, il y a au moins presque deux heures...
M. Léger: M. le Président, au moment où vous
parlez, nous n'avons même pas quorum.
M. Phaneuf: Non, parce que nous avons terminé et les gens
quittent. Je dois dire, M. le Président...
M. Léger: Vous vous assoyez... Je voudrais bien que le
ministre continue à être objectif.
M. Phaneuf:... que j'ai aussi personnellement
apprécié, d'ailleurs, le travail qui est fait par le
député de Lafontaine, qui est de l'Opposition, et ses remarques
fort pertinentes, d'ailleurs, sur l'étude des crédits. Je le
remercie de sa collaboration, et de l'intelligence avec laquelle il a
présenté ses remarques. Cela nous a permis de discuter d'une
façon calme et sereine, et de procéder à l'ensemble de
l'analyse des budgets du haut-commissariat.
M. le Président, vous allez me permettre de vous féliciter
personnellement aussi, pour avoir conduit nos débats avec autant de
sérénité. Je profite aussi de l'occasion pour remercier
tous mes fonctionnaires qui, annuellement, travaillent d'une façon
ardue. Je dois dire que, probablement, ceux qui travaillent au
haut-commissariat dans le domaine des loisirs ont peu de temps pour leurs
propres loisirs, compte tenu des exigences mêmes des programmes que nous
avons à mettre sur pied, et du taux de croissance rapide que le
haut-commissariat connaît, ce qui demande énormément de
travail de la part des fonctionnaires. Je profite de l'occasion pour les
féliciter et les remercier sincèrement des efforts qu'ils ont
fournis cette année, pour faire du haut-commissariat ce qu'il est en
train de devenir.
M. le Président, je remercie aussi tous les membres de cette
commission d'avoir manifesté cet énorme intérêt au
domaine du loisir et des sports, et permettez-moi, en mon nom personnel, de les
remercier sincèrement.
M. Léger: M. le Président, je voudrais certainement
renouveler au ministre mon appui dans sa bataille pour réaliser sa
fameuse loi sur les loisirs et sur le ministère des loisirs. Je ne peux
pas, tant que le projet ne sera pas présenté officiellement, dire
que j'appuierai complètement le projet comme tel. Mais le principe
d'avoir une loi qui regroupe tout ce qui touche les loisirs, sports et
jeunesse, je pense qu'il a mon appui de ce côté. Je voudrais
peut-être dire, même si ses fonctionnaires ont peu de loisirs,
qu'avec la qualité de travail qu'ils font, c'est un loisir pour eux de
faire ce travail.
M. Phaneuf: M. le Président...
Le Président (M. Kennedy): Le programme 16,
éléments 1, 2, 3, 4 et 5, est adopté.
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Kennedy): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 42)