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Commission permanente de l'éducation,
des affaires culturelles et des communications
Projet de loi no 46 Loi concernant la garantie de
certains prêts
aux éditeurs et libraires
et modifiant la Loi de l'aide
au développement industriel du
Québec
Séance du jeudi 19 juin 1975
(Seize heures dix minutes)
M. Pilote (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
La commission de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications est réunie pour étudier article par article le
projet de loi no 46, Loi concernant la garantie de certains prêts aux
éditeurs et libraires et modifiant la Loi de l'aide au
développement industriel du Québec.
Sont membres de cette commission: M. Bellemare (Johnson); M. Perreault
(L'Assomption) remplace M. Bérard (Saint-Maurice); M. Bonnier
(Taschereau); M. Charron (Saint-Jacques); M. Cloutier (L'Acadie) est
remplacé par M. Parent (Prévost); M. Côté (Matane);
M. Ostiguy (Verchères) remplace M. Déom (Laporte); M. Houde
(Fabre); M. Lapointe (Laurentides-Labelle); M. Léger (Lafontaine); M.
Parent (Prévost); M. Samson (Rouyn-Noranda); M. Saint-Germain
(Jacques-Cartier), et M. Veilleux (Saint-Jean) est remplacé par M. Assad
(Papineau).
La parole est au ministre...
M. Ostiguy: M. le Président, ne faudrait-il pas nommer un
rapporteur? Je suggérerais le député de
Laurentides-Labelle.
M. Hardy: M. le Président, c'est une excellente
suggestion.
Le Président (M. Pilote): Agréé?
M. Hardy: Le député de Laurentides-Labelle
représente un très beau comté. Il a eu un
prédécesseur brillant.
Le Président (M. Pilote): Le député de
Laurentides-Labelle est donc rapporteur de cette commission.
Article 1.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 2.
Rôle de la SDI
M. Charron: Ce sont les deux premières lignes de l'article
2 qui vont nous permettre de clarifier la façon dont on utilisera cette
loi par la suite, lorsqu'elle sera adoptée.
Quels sont les pouvoirs respectifs de la Société de
développement industriel, quant à sa propre décision de se
porter garante d'un emprunt d'un éditeur ou d'un libraire? Et quelle est
la responsabilité du ministre?
La grosse question qui demeure derrière cela est celle-ci: Est-ce
que le ministre pourrait imposer à la SDI de se porter garante là
où, de par ses experts comptables, elle aurait choisi de ne pas le
faire?
Autrement dit, c'est la liberté de manoeuvre de la SDI dans
l'histoire.
M. Hardy: Le processus, c'est que la SDI analyse le dossier, fait
une recommandation au ministre et le ministre n'est pas lié par cette
recommandation.
La SDI peut faire une recommandation favorable et, théoriquement,
le ministre peut la refuser. La SDI peut faire une recommandation
négative et le ministre peut quand même demander à la SDI
des garanties. Cela se fait actuellement entre la SDI et le ministre de
l'Industrie et du Commerce.
Le Président (M. Pilote): L'article 2 est
adopté?
M. Charron: Attendez un peu, M. le Président. Les articles
qui précisent ce que vient de dire le ministre et ce qui est contenu
à l'article 2, si on peut y faire référence
immédiatement, ce sont les articles 17, 18 et 19.
A l'article 19, on parle d'une autorisation provenant du
lieutenant-gouverneur en conseil, sur recommandation du ministre, tandis
qu'à l'article 2 on ne fait référence qu'à la
décision du ministre.
M. Hardy: On pourrait préciser que, pour les petits
montants, seule l'autorisation du ministre suffit. Pour des montants plus
considérables, il faut l'autorisation du lieutenant-gouverneur en
conseil.
M. Charron: Qu'est-ce qui fait la différence entre un
petit montant et un gros?
M. Hardy: Actuellement, c'est $500,000 pour ce qui regarde la
SDI. En haut de $500,000, c'est le lieutenant-gouverneur en conseil. En bas,
c'est le ministre lui-même.
Par règlement, pour l'application de cette loi, on
décidera quel montant...
M. Charron: $500,000 me paraît considérable.
M. Hardy: Mais c'est à l'Industrie et au Commerce
actuellement.
M. Charron: Oui, c'est cela. Mais vous n'avez pas l'intention de
garder le même...
M. Hardy: Non. On va tenir compte des échelles.
M. Charron: Dans les règlements. Parce que
je ne pense pas qu'il y ait un éditeur ou même un libraire
qui ait jusqu'à $500,000 d'emprunt.
C'est pour cela qu'on dit: "... sur décision du ministre, et, le
cas échéant, avec l'autorisation du lieutenant-gouverneur en
conseil..."
M. Hardy: Ce ne sont pas les règlements qui vont le
préciser.
M. Charron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 2, adopté.
Article 3, adopté?
M. Charron: Adopté
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 4.
M. Charron: Qu'est-ce que c'est qu'un livre admissible?
M. Hardy: On a retourné à la définition des
livres admissibles.
M. Charron: 75%. Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 5.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 6.
Editeurs et libraires
M. Charron: L'une des activités principales est
l'édition. Comment prévoit-on définir... pour dire que
l'édition est l'activité principale d'un individu?
M. Hardy: Supposons une corporation qui se prétend
éditeur et dont le chiffre d'affaires, dans le domaine de
l'édition, serait de 10%, de 15% ou de 20%, je pense difficilement qu'on
pourrait la reconnaître comme répondant aux critères de
l'article 6.
M. Charron: Adopté.
M. Hardy: Cela ne serait pas une de ses activités
principales.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 7.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 8.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article...
M. Hardy: Ce sont les mêmes conditions que pour les
librairies agréées.
Le Président (M. Pilote): Article 9. M. Charron:
Les librairies agréées?
M. Hardy: Agréées.
Le Président (M. Pilote): Adopté?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 10.
M. Hardy: II faudrait le changer tout de suite.
M. Charron: Oui.
M. Hardy: "... remplissent des fonctions de direction
équivalentes..." au lieu de "... doivent être...", "... sont...".
A l'article 10 b), quatrième ligne, je propose de changer les mots "...
doivent être..." par "... sont des citoyens canadiens."
Le Président (M. Pilote): L'amendement proposé par
le ministre est adopté?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 10 a) et l'article 10
b) sont adoptés?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 11.
M. Charron: Quand on dit: "A titre de libraires, les personnes
sont agréées à ce titre en vertu de la Loi de
l'agrément des libraires." Si on revenait à la définition
des éditeurs, ce sont à peu près les mêmes
conditions...
M. Hardy: Oui.
M. Charron: ... ou exactement les mêmes conditions?
M. Hardy: Oui.
M. Charron: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 12.
M. Charron: Les définitions que l'on a sont les
définitions internationales du livre?
M. Hardy: UNESCO.
M. Charron: UNESCO.
Le Président (M. Pilote): Adopté?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 13.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 14.
Excusez-moi. Il y a un amendement à l'article 14.
M. Charron: C'est un amendement que je pré-
sente, mais qui est... Si mon amendement à l'article 32, plus
tard, devait être adopté...
M. Hardy: Suspendons l'article 14. M. Charron: Suspendons
l'article 14.
Le Président (M. Pilote): L'article 14 est suspendu.
Article 15.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 16.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 17.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 18.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 19.
M. Charron: Adopté aussi.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 20.
M. Charron: D'accord.
Le Président (M. Pilote): Article 21 adopté.
M. Charron: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 22.
Garanties de la SDI
M. Charron: Ces $5,000,000, à partir de quoi a-t-on
estimé ce montant? D"après ses besoins actuels?
M. Hardy: Oui, mais je vous avoue que ce n'est pas d'une rigueur
absolue, on va le savoir après que la loi sera en vigueur. Il est
sûr que c'est un montant suffisant pour un bon bout de temps. Si la
situation était encore plus difficile que nous la voyons, que nous
pouvons l'évaluer, il y aura toujours possibilité de
l'amender.
M. Bonnier: M. le Président, qu'est-ce que c'est? Des
garanties de prêts ou quoi?
M. Hardy: Oui, des garanties...
M. Bonnier: Des garanties exigées des éditeurs?
M. Charron: Les garanties que la SDI acorde.
M. Hardy: La SDI ne garantira pas plus que pour $5,000,000.
M. Bonnier: C'est-à-dire pas des prêts?
M. Hardy: Non, il n'y a pas de prêts, seulement des
garanties.
M. Bonnier: Pour permettre à...
M. Hardy: Le montant que la SDI s'engage à garantir ne
pourra jamais, tant que la loi sera ici, excéder $5,000,000.
M. Charron: Au total. M. Hardy: Au total.
Le Président (M. Pilote): L'article 22 est-il
adopté?
M. Charron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 23.
M. Charron: D'accord.
Le Président (M. Pilote): Article 24.
M. Charron: J'en propose la suspension.
M. Hardy: D'accord.
Le Président (M. Pilote): L'article 24 est suspendu.
Article 25. Adopté.
M. Charron: Attendez un peu. D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Pilote): Article 26.
M. Charron: Les trois premières lignes de l'article 26
permettent que, par règlement, on prévoie un pouvoir de
réglementation?
M. Hardy: Non, cela veut dire qu'on peut faire des
règlements sur toute question susceptible de faire un règlement.
C'est-à-dire qu'on peut faire des règlements pour autant que les
règlements ne vont pas à rencontre de la loi.
M. Charron: Autrement dit, les pouvoirs réglementaires qui
accompagnent cette loi sont énumérés à l'article
26.
M. Hardy: Mais, ce n'est pas limitatif.
M. Charron: Mais c'est ce que je veux dire, c'est la quesstion
que je vous posais.
M. Hardy: II faut toujours un grand principe, le grand principe
est toujours là. Un règlement ne peut pas aller au-delà du
champ couvert par la loi.
M. Perreault: Ni aller à l'encontre non plus.
M. Hardy: Non, ni à l'encontre, mais c'est une formule que
l'on retrouve généralement. Ce n'est pas particulier à
cette loi. Vous trouvez que le pouvoir est trop grand?
Une Voix: Est-ce que...
M. Hardy: D'accord, je n'ai pas d'objection à ce que vous
parliez. Cette loi a été approuvée par le comité de
législation. Jamais je ne présente une loi qui n'a pas le sceau
du comité de législation.
M. Charron: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): L'article 26 est adopté.
Article 27.
M. Charron: D'accord.
Le Président (M. Pilote): Article 28.
M. Hardy: Ce sont les nouveaux pouvoirs dont la SDI a besoin pour
appliquer cette loi.
M. Perreault: Cela dépend de la Loi de la SDI?
M. Hardy: Oui. Vous voyez comme il n'y a pas de divorce
fondamental entre les Affaires culturelles et le Commerce et l'Industrie.
M. Charron: Reste quand même que ce n'est pas la vocation
traditionnelle de la SDI, comme vous avez voulu signaler ce matin.
M. Hardy: De toute façon, je vous ai dit, ce matin, que
nous étudiions cette question. Vous pouvez être assuré que
vos propos vont faire l'objet d'une étude attentive de notre part. Il
est même possible, un jour, que j'aie à me servir de votre
témoignage.
M. Charron: Je me suis, pour ma part, enquis auprès du
ministre de l'Industrie et du Commerce, privément, ce matin, sur le fait
que la SDI se retrouvait avec une vocation nouvelle et quelle était son
interprétation. Le ministre est évidemment solidaire de la
décision, M. le Président, qui est à la base de la loi qui
nous est présentée, mais il me l'expliquait comme une
décision du gouvernement de ne pas multiplier les centres de diffusion
d'aide financière.
M. Hardy: Ce sont des écoles dont je vous parlais ce
matin.
M. Charron: C'est exact, mais je pense qu'il était
lui-même convaincu que, pour ce qui est du domaine des entreprises
culturelles, sans les multiplier à l'infini, il faudrait
peut-être, à un moment ou à un autre peut-être
la loi-cadre sur le livre sera-t-elle l'occasion de le faire
créer une société de développement des industrie
culturelles ou je ne sais trop quoi.
M. Hardy: D'autre part, cette loi pourra peut-être
permettre une certaine expertise. Comme je vous l'ai dit, il y a deux
écoles. Il y a l'école qui voudrait qu'il y ait des
sociétés sur le modèle de la SDI pour l'agriculture, pour
le tourisme, pour les affaires culturelles. C'est une école. Il y en a
une autre qui considère que c'est mauvais de multiplier de tels
organismes.
Evidemment, on parle dans l'absolu, abstraitement. Nous allons avoir une
loi...
M. Perreault: L'expérience vécu par cette loi
pourra servir...
M. Hardy: C'est cela. Cela pourra servir peut-être
d'indication, en tout cas.
M. Charron: Le problème, au fond, est pour la SDI. C'est
que si une société fait faillite et qu'elle s'est portée
garante d'un emprunt que cette société, cette coopérative,
peu importe, ou cet individu a fait, éditeur ou libraire, elle se
ramasse avec un bébé sur les bras pour lequel elle n'est
absolument pas préparée. Quand Federal Packing nous tombe dans
les bras, c'est le genre d'entreprise avec lequel elle est un peu plus
habituée, parce que sa vocation traditionnelle est d'appuyer les
industries manufacturières, les industries de transformation, elle a
été créée pour cela.
Mais, demain matin, si elle se porte garante, je ne sais pas, d'un
emprunt fait en vertu de cette loi, par un gros libraire de Montréal, le
bonhomme, sur son emprunt, fait de mauvaises transactions ou, alors, la
situation s'envenime, peu importe. Il se déclara en faillite, ne peut
rembourser son emprunt. La SDI s'est portée garante. Elle se ramasse
avec l'emprunt à rembourser au prêteur et avec l'administration de
la faillite aussi, parce qu'elle en était garante.
M. Hardy: Vous parlez de la SDI telle qu'elle est
constituée actuellement. Théoriquement, il n'est pas impensable
de songer à une SDI qui aurait des secteurs, une espèce
d'entreprise, parce que cela existe dans l'entreprise privée. Vous avez
des compagnies qui ont des filiales qui se spécialisent dans tel
domaine. Théoriquement, vous pourriez avoir la SDI qui aurait un secteur
culturel et un secteur touristique.
M. Charron: C'est je pense ce que nous l'obligeons à faire
par cette loi.
M. Hardy: Oui, mais d'une façon assez modeste pour le
moment.
M. Charron: En fait, sans présumé personnellement
de tous et chacun des individus de la SDI qui le constituent je ne pense pas
qu'aucune des personnes actuellement dans la SDI, à cause de la
vocation, jusqu'à ce jour, de la SDI puisse, par exemple, être
tout à fait apte à faire l'inventaire d'un libraire ou
l'inventaire d'un éditeur. Je pense que ce sont vos services du
ministère des Affaires culturelles qui devront combler cela.
M. Hardy: C'est sûr que, pour l'administration de cette
loi, tout devra se faire en étroite collaboration avec le service du
livre.
M. Charron: C'est d'ailleurs pourquoi j'ai ac-
cepté spontanément, à l'article
précédent, que vous soyez chargé de l'application de la
loi, parce que j'ai l'impression que ce dont la SDI est maintenant
chargée, elle ne peut l'assumer d'elle-même, à moins
d'avoir une collaboration du ministère des Affaires culturelles.
Adopté, M. le Président, l'article 28.
Le Président (M. Pilote): Article 28, adopté.
Article 20?
M. Charron: Adopté. Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 31?
M. Charron: Adopté aussi.
Le Président (M. Pilote): Article 32?
Loi-cadre du livre
M. Charron: A l'article 32, M. le Président, j'ai un
amendement qui affectera les deux articles que nous avons laissés en
suspens et qui visent à mettre un terme à l'application de cette
loi présentée ce matin par le ministre des Affaires culturelles
comme étant une loi d'urgence, une loi exceptionnelle, imposée
simplement par la préparation difficile de la loi-cadre.
Il reste quand même que cette loi-cadre, on travaille, dit-on,
d'arrache-pied à l'intérieur du ministère pour la
présenter le plus rapidement possible. Elle devrait arriver au printemps
prochain. Je pense que ces mesures artificielles, comme celles qu'est la loi
46, devraient obligatoirement prendre fin et disparaître lorsque la
loi-cadre sera établie. Pour être certain qu'on n'attendra pas
douze ans pour avoir une loi-cadre du livre, comme on l'a attendue pour le
cinéma, et pour mettre un peu de pression sur le ministre, parce que ce
qu'il peut fort bien arriver, c'est qu'aujourd'hui, il nous présente
cela comme une loi d'urgence. Il ne pouvait pas s'en cacher. Il se peut
très bien qu'une loi d'urgence, lorsqu'elle entre dans les annales,
suffise pour plusieurs années. On n'est pas pressé. C'est cela,
la Loi du crédit agricole ou, au chapitre de la justice, la Loi
favorisant la conciliation entre propriétaire et locataire qui revient
annuellement changer le millésime pour étirer une loi vieille
d'une trentaine d'années presque, maintenant.
En fait, l'amendement que j'ai présenté, dit que: La
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction et cesse
d'être en vigueur le 1er juillet 1976.
M. Perreault: Vous n'avez qu'à changer de
millésime.
M. Charron: C'est vrai que, même avec mon amendement, si
vous l'acceptiez, vous pourriez toujours présenter un amendement
l'année prochaine pour dire: Au 1er juillet 1977, si vous êtes
encore en train de chercher... C'est le député de L'Assomption
qui me le signale, mais...
M. Hardy: C'est pour vous démontrer comment votre
amendement est fragile et...
M. Charron: Le fait, c'est que vous seriez obligé de
revenir à l'Assemblée.
M. Hardy: Alors, votre plaidoyer est terminé?
M. Charron: Mon plaidoyer est terminé. Vous avez...
M. Hardy: M. le Président, il est évident que je ne
peux pas accepter cet amendement, parce que ce serait me donner un vote de
non-confiance avouer à l'avance que je ne respecterai pas mes
engagements. Je ne peux pas faire cela. Même le député de
Saint-Jacques, s'il veut être honnête, comme je pense, il l'est,
reconnaîtra que je n'ai pas besoin de cela. Rappelez-vous au mois de
décembre dernier, j'ai annoncé d'une façon très
claire et très précise qu'une loi-cadre du cinéma serait
déposée à la reprise de la session et serait
adoptée avant l'ajournement d'été. J'ai tenu parole d'une
façon absolument rigoureuse. Or, c'était le premier engagement
que je prenais sur le plan législatif comme ministre des Affaires
culturelles. C'est maintenant le deuxième.
M. Charron: Remettez-vous la loi-cadre du livre avant la fin de
l'année financière 1975/76?
M. Hardy: Fin 1975 ou début 1976.
M. Charron: Quand je vous dis l'année financière,
cela vous conduit jusqu'au 31 mars.
M. Hardy: L'année financière, oui, pour
déposer, sans aucun doute. Avant le 30 mars 1976, la loi-cadre sur le
livre sera déposée. Peut-être, mais je dis bien
peut-être, avant la prorogation de la présente session.
M. Charron: Bien, M. le Président.
M. Hardy: Est-ce que c'est assez pour que vous retiriez votre
amendement?
M. Charron: Oui, parce que c'était le but de l'engagement
que j'avais cherché.
M. Hardy: Alors, les deux articles...
Le Président (M. Pilote): Article 32, adopté?
M. Hardy: Les articles suspendus sont adoptés.
M. Charron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 32, adopté. 14,
adopté. Article 24, adopté.
M. Hardy: M. le Président, vous me permettrez de remercier
le député de Saint-Jacques pour la marque de confiance qu'il
vient d'avoir à mon en-
droit. Vous me permettrez de le remercier de sa collaboration et de
remercier tous les membres de la commission parlementaire de leur collaboration
pour l'adoption de cette loi en commission.
M. Charron: M. le Président, vous me permettrez de
souhaiter un excellent voyage au ministre des Affaires culturelles pour les
fonctions qu'il a en représentant le Québec et aussi pour ses va-
cances personnelles auxquelles il a droit comme tout le monde.
Le Président (M. Pilote): Pour le retour du journal des
Débats, j'aimerais rappeler que les articles du projet de loi no 46 ont
été adoptés avec amendements. La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 35)