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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Charbonneau): La commission permanente de
l'éducation et de la main-d'oeuvre reprend ce matin l'étude du
projet de loi 29, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique et diverses
dispositions législatives.
Nous en étions toujours à l'étude de l'article 18,
mais, auparavant, avant d'engager la discussion, je demanderais à la
secrétaire de la commission de nous faire part des remplacements.
La Secrétaire: M. Baril (Arthabaska) est remplacé
par M. Tremblay (Chambly).
Le Président (M. Charbonneau): Doit-on accepter le
remplacement?
La Secrétaire: Vous n'avez pas à accepter ou
non.
Le Président (M. Charbonneau): Nous en étions
à l'article 18, à l'étude du paragraphe 567.11. Je ne sais
pas si le ministre avait des commentaires particuliers à formuler.
Modifications à la Loi sur l'instruction
publique (suite)
Commissions scolaires confessionnelles
M. Gendron: Je pense qu'en terminant on a eu l'occasion, que
j'appellerais d'une façon ouverte, d'expliciter un tableau qui avait
été déposé à la commission, mais un peu
d'une façon informelle, de préciser que l'article 567.11 se
voulait la garantie que les commissions scolaires confessionnelles recevraient
6 % de leurs dépenses nettes et, sur la base du tableau, d'expliquer
comment cela se passerait dans les faits. Essentiellement, l'article 567.11
donne au conseil scolaire l'autorité de prélever pour le compte
des commissions scolaires confessionnelles un montant de 6 % de leurs
dépenses nettes. C'était le sens des dispositions de l'article
567.11. En ce qui me concerne, je n'ai pas d'autres commentaires, puisqu'on
avait donné toutes les clarifications requises.
M. Ryan: M. le Président, je pense qu'il faut situer cet
article par rapport à l'article qui modifie les pouvoirs et attributions
du conseil scolaire de l'île. Je crois que c'est l'article 504 de la Loi
sur l'instruction publique. Vous savez, on a bien des articles à tenir
ensemble ce matin. Pourriez-vous nous rappeler l'article exact où il est
question de la fonction de péréquation?
M. Blanchet (Marcel): L'article 504.1 des papillons.
M. Ryan: L'article 504.1 des papillons. Cela, c'est pour le
rattrapage.
Une voix: Dans les milieux défavorisés.
M. Ryan: Le rattrapage dans les milieux
défavorisés, mais la fonction de péréquation plus
fondamentale...
M. Blanchet: Vous voulez dire les pouvoirs généraux
du conseil scolaire de répartir le pouvoir de financement et la
planification de développement des commissions scolaires; c'est
l'article 504 de la Loi sur l'instruction publique.
M. Gendron: Dans les papillons, M. le député
d'Argenteuil, c'est l'article 11.1. On avait 11.1, mais c'est le 504.1; c'est
l'article 504 général, mais c'est le 504.1.
M. Ryan: La question que je veux poser est la suivante: La
fonction générale de péréquation du conseil
scolaire de l'île...
M. Blanchet: Ce sont les pouvoirs généraux du
conseil, M. Ryan.
M. Ryan: Cela veut dire qu'elle ne s'applique plus que pour les
commissions scolaires non confessionnelles.
M. Blanchet: Non confessionnelles. C'est cela.
M. Ryan: Cela veut dire qu'elle ne s'applique même plus
pour les commissions scolaires confessionnelles.
M. Blanchet: Cela s'appliquerait pour les commissions scolaires
non confessionnelles comme cela s'applique actuellement, mais cela ne
s'appliquerait plus pour les commissions scolaires confessionnelles, sauf
à leur demande et avec entente avec le conseil. C'est ce que
prévoit les dispositions de l'article 504.1 et, plus spécialement
à ces fins, le 504.2. Le conseil pourrait continuer
d'exercer ces pouvoirs...
M. Gendron: Un instant, M. Blanchet! II y a un problème
technique.
Le Président (M. Charbonneau): II n'y a pas
d'amplification. Cela enregistre, mais il faudrait que les gens parlent un peu
plus fort pour que les uns et les autres comprennent mieux parce qu'il n'y a
pas d'amplification.
M. Blanchet: L'article 504, plus particulièrement le
premier alinéa, prévoit effectivement une fonction
générale du conseil pour les commissions scolaires non
confessionnelles. Actuellement, c'est pour les commissions confessionnelles et
non confessionnelles, mais, avec le projet de loi 29, ce serait pour les
commissions scolaires non confessionnelles. C'est en vertu de ces dispositions
générales que le conseil administre des programmes de
péréquation pour les commissions scolaires.
M. Ryan: La Commission des écoles catholiques de
Montréal, en vertu des tableaux qu'on nous a remis hier, pour l'exercice
1985-1986, à titre d'exemple, touche la somme de 21 646 609 $ à
même le produit de la taxe de 6 %. Si elle touchait des sommes seulement
au titre des 6 % qui sont garantis par l'article 567.11, le plus qu'elle aurait
droit de toucher serait 20 944 000 $, soit une différence de 700 000
$.
M. Blanchet: Les 6 % lui rapporteraient 20 000 000 $ alors
qu'avec la péréquation effectuée par le conseil elle a
droit à 21 000 000 $. C'est une décision du conseil.
M. Ryan: Avec cette disposition de la loi, vous enlevez à
la Commission des écoles catholiques de Montréal 700 000 $.
M. Gendron: Non, cela, M. le Président, je pense qu'on a
eu très clairement l'occasion de l'expliquer hier. Hier, on a fini
là-dessus, M. le député d'Argenteuil, en disant: D'abord,
ce serait une décision du conseil de l'île et non la
décision en vertu de l'article 567.11, puisque cet article dit: On veut
garantir aux confessionnelles 6 %. Vous avez raison, M. le député
d'Argenteuil, de dire que, sur la base du tableau que nous avons, si le conseil
de l'île de Montréal prenait la même décision qu'on a
sur l'hypothèse 85.6, l'hypothèse 3 du budget non
subventionné, cela ferait que la CECM aurait la garantie des 6 % - donc,
20 944 000 $ en vertu de l'article 567.11 - et le conseil de l'île de
Montréal, sur la base des mêmes règles que nous avons
devant nous, distribuerait une somme de 21 646 609 $, qui n'est pas
changée, sauf que la CECM aurait la garantie d'avoir les 6 %. Si le
conseil de l'île travaille sur les mêmes bases qui ont fait qu'il
est arrivé à un montant supérieur pour la CECM, le conseil
de l'île verserait à la CECM 21 646 000 $. L'article d'aujourd'hui
dit, par exemple, à la CECM: Quoi qu'il advienne, quelles que soient les
priorités adoptées par le conseil de l'île, vous avez la
garantie d'avoir 6 %. C'est ce que l'article dit.
M. Ryan: Les fonctions de péréquation du Conseil
scolaire de l'île de Montréal ne s'appliquent plus de
manière obligatoire aux commissions scolaires confessionnelles en vertu
de la nouvelle interprétation qui est donnée à l'article
504, comme l'a dit M. Blanchet tantôt. Actuellement, dans le texte de la
loi, cela vaut pour toutes les commissions scolaires de l'île. Avec le
nouveau contexte que crée la loi le texte reste le même et ne
signifie plus la même chose. Cela veut dire que cela s'applique seulement
pour les commissions scolaires non confessionnelles. À ce moment, il n'y
a plus aucune espèce de garantie que la Commission des écoles
catholiques de Montréal aura droit à sa part de la
péréquation vu qu'elle ne relève pas du conseil pour cela
et que le conseil n'a pas d'obligation envers elle. Là, elle est sujette
entièrement à son bon plaisir et, en vertu d'un autre article de
votre projet de loi, sur une question comme celle-ci, elle n'aurait même
pas le droit de vote et même pas le droit de parole quand cela sera
discuté.
M. Gendron: Non, parce que l'article 504 est on ne peut plus
clair; ce n'est pas pour rien qu'on a apporté cela comme papillon.
À l'article 11.1, à 504.1: ..."Le conseil doit adopter, par
règlement, des mesures propres à assurer le rattrapage en
matière d'éducation dans les milieux défavorisés
des commissions scolaires et des commissions scolaires confessionnelles." Si ce
n'est pas là une mesure obligatoire, je me demande ce que c'est. C'est
pourquoi, à l'article 504, on a une mesure spécifique pour
qu'effectivement le conseil de l'île continue à jouer un
rôle de redistribution au-delà des 6 % garantis par l'article
567.11, qui est une obligation pour nous à la suite des jugements, mais,
au-delà de cela, étant conscients qu'il demeurera des milieux
défavorisés et étant conscients que certaines commissions
scolaires doivent effectuer du rattrapage, oui, il y a une espèce de
"péré-quationnement", si vous me permettez l'expression, qui doit
être faite par le conseil de l'île et l'article 504 l'y oblige.
M. Ryan: Là, il est obligé de le faire seulement au
titre d'un motif très limité le rattrapage en milieux
défavorisés.
M. Gendron: Exactement.
M. Ryan: Le concept de péréquation est beaucoup
plus large que celui de rattrapage simple en milieux défavorisés.
Cela va beaucoup plus loin que cela; là, vous le réduisez
singulièrement. Cela veut dire que, pour tout le reste, le conseil va
dire aux commissions scolaires confessionnelles: Nous regrettons, ce n'est pas
dans nos attributions, ce n'est pas dans nos responsabilités.
Occupez-vous de vos affaires, on va s'occuper des nôtres. Et même,
la qualité qu'on établit en général suivant le
niveau de revenu, cela n'est pas prévu du tout par...
M. Gendron: Je voudrais rappeler au député
d'Argenteuil que c'est cela qui nous a été demandé par les
confessionnelles, quand on les a rencontrées, d'avoir la garantie
qu'elles auraient 6 % et que, pour les pouvoirs additionnels au-delà des
6 %, on prévoie des dispositions de deux ordres: l'une affectant ce que
j'appelle le rattrapage en milieux défavorisés - vous avez raison
que c'est plus restrictif que le reste, je le conçois - et l'autre
permettant n'importe quelle entente: "Le conseil, après entente avec les
commissions scolaires confessionnelles, a aussi compétence pour exercer
à leur égard tout autre pouvoir prévu à l'article
504."
On a eu l'occasion de le mentionner, mais je pense que l'occasion est
appropriée de le mentionner: dans le projet de loi 3, les dispositions
424, 425 et 426 sont des dispositions pour que le conseil continue à
jouer un rôle au sujet de ce dont nous discutons. Alors, l'article 424 du
projet de loi 3 et, en particulier, l'article 425 du projet de loi 3: "Le
conseil adopte, par règlement, des mesures propres à assurer le
rattrapage en matière d'éducation dans les milieux
défavorisés."
M. Ryan: Cela ne change rien, cela n'ajoute pas une once à
ce qui est ici, on l'a déjà.
M. Gendron: "Le conseil fournit, sur demande, des services de
soutien technique aux commissions scolaires de l'île de
Montréal."
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous nous assurez que l'article 567.11
ne contredit pas, ne restreint pas l'article 504.1. C'est ça?
M. Gendron: Pas du tout. L'article 567.11 ne peut pas restreindre
l'article 504.1 parce que le 567.11, c'est: On vous garantit 6 %. Comme on sait
qu'il y a des commissions scolaires qui avaient des besoins au-delà des
6 %, l'article 504 est plus expansionniste, si vous le permettez, parce qu'il
déborde la garantie des 6 % pour la question des milieux
défavorisés. Donc, ce n'est pas restrictif, c'est
expansionniste.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais on dit bien: Jusqu'à
concurrence d'un montant équivalent à 6 %. Est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu de dire: Sans restreindre les dispositions prévues
à l'article 504.1, le conseil perçoit ou, enfin...
M. Gendron: L'obligation que nous avons et l'engagement qui a
été pris avec les commissions scolaires confessionnelles, c'est
de leur garantir 6 %. On a indiqué hier, lors des discussions qu'on a
eues, que le ministre avait pris l'engagement public que, par les règles
budgétaires, une commission scolaire qui n'aurait pas la garantie des 6
% se verrait compenser par suite de la rétention des règles de
distribution choisies par le conseil de l'île. L'article 504, M. le
député, est au-delà et déborde l'application de
l'article 567.11; donc, il ne restreint pas la portée de l'article
567.11.
M. Ryan: Je pense que c'est une conception qui vient s'ajouter
à l'autre constatation qu'on a faite jusqu'à maintenant: le
projet de loi 29 est singulièrement réducteur à bien des
points de vue et bien au-delà de ce qui était requis par le
jugement de la Cour suprême du Canada. Il n'est pas question du tout dans
le jugement de la Cour suprême du Canada de sabrer dans la fonction de
péréquation du conseil scolaire de l'île pour une
considération comme celle qui vient d'être
énoncée.
Ce n'est pas du tout ce que j'avais compris, hier, quand vous avez
donné votre explication, vous avez dit: On a dit au bureau des
écoles protestantes que, nous autres, on est prêt à vous
garantir la différence. Il y avait une différence d'à peu
près 300 000 $ entre ce qu'elles toucheraient en vertu des 6 % et ce
qu'elles touchent au titre de la péréquation pour la
présente année, par exemple. Vous avez dit: On va vous
garantir... Vous aurez au moins vos 6 384 000 $, par exemple.
J'étais préoccupé par le cas de la CECM. Je n'avais
pas vu le joint très clairement hier, mais je le vois beaucoup plus
nettement ce matin. Dans le cas de la CECM, en vertu des 6 % qui sont
prévus à l'article 567.11, il y a 700 000 $ de moins qui lui sont
garantis au début de l'année. Je crois que le conseil va faire la
péréquation... Une fois qu'il aura donné les 6 % aux deux
commissions scolaires confessionnelles, il va dire: La
péréquation en vertu du premier alinéa de l'article 504,
on fait cela pour les autres commissions scolaires. Il va peut-être y
avoir un petit programme de rattrapage pour les milieux
défavorisés. Disons qu'on met de côté 1 000 000 $
pour les programmes de rattrapage, il va dire: Là-
dessus, vous autres, les commissions scolaires confessionnelles, vous
avez le droit de participer à ce programme précis et
limité. Pour le reste de la fonction de péréquation, il va
dire: On l'exerce en fonction des commissions scolaires qui sont couvertes par
le premier alinéa de l'article 504, et vous n'avez pas d'affaire
là-dedans. Ils sont soumis au pur bon plaisir du gouvernement. Je vais
vous poser une question. Avez-vous donné une garantie de même
nature à la Commission des écoles catholiques de Montréal,
qu'elle va avoir les 700 000 $ si le conseil ne les rend pas disponibles par
les voies d'un programme de rattrapage en milieux
défavorisés?
M. Gendron: La réponse est non. Je ne peux pas donner
cette garantie parce qu'elle n'est pas de ma prérogative. Je voudrais
quand même atténuer les propos très affirmatifs du
député d'Argenteuil dans le sens que cela ne serait pas du tout
au niveau de la volonté du gouvernement, c'est le conseil de
l'île. Ce qu'on a d'abord ici, c'est une hypothèse;
deuxièmement, ce sont les priorités adoptées par le
conseil de l'île. Je ne peux pas, aujourd'hui, garantir que les
priorités adoptées par le conseil de l'île auront toujours
comme conséquence que la CECM ne reçoive pas le même
montant que ses priorités par rapport aux 6 %. Ce que je garantis, et
c'est avec assurance: Oui, elle aura la protection des 6 %. (10 h 30)
Deuxièmement, quand vous dites, au tout début de votre
commentaire, M. le député d'Argenteuil, que c'est très
restrictif par rapport à la portée du jugement, je tiens à
vous indiquer que si c'est votre vision, ce n'est au moins pas celle des
intéressés. Quand on a rencontré les
intéressés, c'est ce qu'ils nous demandaient de leur donner, la
garantie de 6 %. Ils ne nous ont jamais parlé, lors des échanges
de vues qu'on a eus avec eux, de dispositions qui leur garantiraient des sommes
additionnelles au-delà de cette garantie de 6 %.
M. Ryan: D'accord. Je ne m'intéresse pas, d'abord,
à faire plaisir à M. Pallascio, qui est président de la
Commission des écoles catholiques de Montréal, ni à M.
Butler, qui est président du bureau des écoles protestantes. Je
m'intéresse au sort qui va être fait aux enfants qui sont dans les
écoles de la Commission des écoles catholiques de Montréal
et aux enfants qui sont dans les écoles du bureau des écoles
protestantes du grand Montréal. Le reste, ce sont des
considérations purement accessoires pour moi, je vous assure.
Cela dit, je trouve que, dans le projet de loi comme il est, on s'en va
vers une réduction à peu près certaine des sommes
auxquelles aura accès la commission qui est chargée de fournir
l'éducation aux enfants inscrits dans les écoles de la Commission
des écoles catholiques de Montréal, la plus grosse commission
scolaire du territoire de l'île de Montréal. Hier, quand je vous
ai questionné là-dessus, vous m'avez dit: En tout cas, il n'y a
pas de problème, on va régler cela par voie administrative; on
lui en a déjà donné l'assurance. Ce n'est pas moi qui l'ai
dit, c'est vous qui nous l'avez dit hier.
M. Gendron: C'est exact.
M. Ryan: J'ai demandé qu'on nous produise une lettre, un
écrit ou quelque chose, et je pense qu'il n'y en a pas; cela a
été fait verbalement, si j'ai bien compris.
M. Gendron: Dans le discours de deuxième lecture, ces
engagements ont été énoncés.
M. Ryan: Est-ce qu'il y aurait moyen de ressortir ce discours de
deuxième lecture, le passage où vous avez dit cela? Cela
m'intéresserait de le revoir.
J'en reviens à mon point. Disons que les données qu'on a
pour 1985-1986 sont hypothétiques, vu que le budget n'est pas encore
adopté par le Conseil scolaire de l'île de Montréal, ni par
les commissions scolaires concernées. Prenons celui de 1983-1984, pour
marcher sur du sûr. Faisons la transposition ou, si vous voulez, la
simulation de ce qu'aurait donné la loi 29 par rapport à ce qu'a
donné la Loi sur l'instruction publique.
En 1983-1984, sur des revenus totaux de l'ordre de 45 000 000 $ que le
Conseil scolaire de l'île de Montréal a partagés entre les
commissions scolaires au titre de la taxe de 6 % et de quelques autres revenus
d'appoint qu'il avait pu toucher du gouvernement sous forme de subventions, il
y a une somme de 23 911 480 $ qui a été attribuée à
la Commission des écoles catholiques de Montréal. Si on avait
fonctionné en vertu de la loi 29, la Commission des écoles
catholiques de Montréal aurait eu droit à une part de 22 979 433
$, c'est-à-dire une différence d'à peu près 960 000
$, si je compte bien?
M. Gendron: Oui, très bien.
M. Ryan: 967 000 $. Ma question est la suivante: la même
situation est susceptible de se reproduire en 1985-1986. Là, la
différence est de l'ordre de 744 000 $; disons 700 000 $, à
quelques milliers près. Est-ce que c'est un des effets de la loi, comme
je le prévois? Vous me dites: C'est le conseil qui va décider. Je
ne peux pas accepter cette réponse, parce que ce n'est plus dans les
attributions du conseil de faire la péréquation, sauf au titre
des programmes de rattrapage pour les milieux défavorisés.
C'est tout ce qu'il y a dans le texte de loi que vous proposez. Je ne
sais pas combien c'était dans l'ensemble des mesures de
péréquation qui ont été prises par le conseil pour
la dernière année. Je suis sûr que c'est un
élément qui est loin de rendre compte de toute la
réalité. Je ne sais pas quelle est la part exacte. On n'a pas les
données ici.
M. Gendron: Encore là, je pense qu'on a eu l'occasion d'en
parler quelque peu. Le rôle de "péréquationnement" qu'a
toujours joué le conseil de l'île de Montréal, à
moins qu'on ait des informations qui ne soient pas exactes, a toujours
été pour les milieux économiquement faibles. À
partir du moment où on a une disposition qui dit: Vous allez continuer
à jouer le rôle que vous avez toujours joué dans la
péréquation, mais pour une clientèle particulière,
spécifiquement précisée. Contrairement à ce que
vous venez de mentionner, nous, on prétend que les dispositions de
l'article 504.1 garantissent que le conseil de l'île va continuer
à jouer ce rôle. Je ne pense pas que cela change les
règles, M. le député d'Argenteuil, de dire: Le plancher de
6 % est garanti. Si une formule de péréquation vous donnait plus,
qu'on continue à permettre en vertu de l'article 504, je ne vois pas
pourquoi, les règles n'étant pas modifiées, les montants
reçus pour favoriser les milieux économiquement faibles ne
seraient pas les mêmes. Le rôle joué par le conseil de
l'île au niveau de la péréquation, c'est un rôle
particulier pour la question des milieux défavorisés.
M. Ryan: Lorsqu'on parle de programmes pour les milieux
défavorisés, en général, ce sont des programmes
conçus en fonction de quartiers précis qui ont été
identifiés comme tels dans le territoire général d'une
commission scolaire. Il peut arriver que, par-delà ces milieux
défavorisés, il existe des inégalités de
caractère plus général entre la population d'une
commission scolaire et celle d'une autre commission scolaire et, en
conséquence, entre la qualité des services offerts par cette
commission scolaire et la qualité des services offerts par une autre
commission scolaire. Je pense que ce qu'on doit garantir dans la loi, c'est que
cette fonction de péréquation plus large que celle qui vise de
manière un peu plus technique les programmes spéciaux en faveur
de milieux défavorisés ne soit pas laissée de
côté ou réservée seulement aux commissions scolaires
non confessionnelles.
Prenez, par exemple, la politique du lait dans les écoles. Cela
ne va pas seulement dans le quartier X ou le quartier Y. Je n'en nomme aucun
qui aurait été étiqueté comme
défavorisé par les autorités du conseil scolaire de
l'île ou des commissions scolaires concernées. Cela vaut partout.
Est-ce que cette fonction va pouvoir continuer à s'exercer par le
conseil dans les commissions scolaires confessionnelles une fois qu'elles ont
touché leurs 6 %?
M. Gendron: Non. Pour celles qui voudront l'exercer, oui, je ne
verrais pas pourquoi cela ne serait pas permis pour les commissions scolaires
qui voudront l'exercer, c'est-à-dire l'activité d'offrir le lait
dans les écoles. Ce que nous devons comprendre, ce matin,
là-dessus, c'est que la différence, oui, les
responsabilités peuvent changer de niveau de juridiction dans le sens
que ces responsabilités dont on parle, soit le lait dans les
écoles ou d'autres types d'offres de services spécifiques
à des clientèles mentionnées puisque vous avez dit que ce
qui vous intéressait, c'étaient les jeunes et l'offre de services
éducatifs. Nous avons la même préoccupation, mais,
dorénavant, les commissions scolaires elles-mêmes assumeront cette
responsabilité avec la garantie de 6 %.
M. Ryan: Mais, pour les commissions scolaires non
confessionnelles, qu'est-ce qui va se produire?
M. Gendron: Pour les commissions scolaires non confessionnelles,
juste une seconde... Je suis pas mal certain qu'on a eu l'occasion de
répondre, je voudrais m'assurer. Pour les commissions scolaires non
confessionnelles, le conseil de l'île va continuer à assumer les
responsabilités qu'elles auraient assumées.
M. Ryan: II ne les assumera plus à l'endroit de la
Commission des écoles catholiques de Montréal et du Bureau des
écoles protestantes du grand Montréal.
M. Gendron: Non, puisque je dis pour les non confessionnelles.
Alors, vous dites: II ne les assumera plus pour les confessionnelles. J'ai
répondu tantôt. Nous devons garantir les 6 % pour les
confessionnelles. Il faut leur garantir leur autonomie financière. On ne
peut pas dire: Toute la formule de péréquation va être
assumée au-delà de l'article 504 pour les milieux
économiquement faibles, au-delà de l'article 504.2, qui porte sur
les ententes, M. le député d'Argenteuil. Pour le reste, il est
certain que vous avez raison, que, pour les deux confessionnelles, ces
responsabilités ne pourront pas être assumées par le
conseil de l'île au-delà de l'article 504.1 et de l'article
504.2.
M. Ryan: La question que je vous pose est la suivante. En
acceptant comme une hypothèse plausible le budget qui a
été préparé pour 1985-1986, l'hypothèse 3 du
budget non subventionné pour 1985-1986, à l'intérieur de
la loi actuelle, le conseil scolaire, d'après ses règles de
répartition,
serait obligé de verser à la Commission des écoles
catholiques de Montréal 21 646 609 $. Si nous adoptons le projet de loi
29, il ne sera plus tenu de lui verser que 20 944 402 $. Il n'a plus d'autres
obligations que celle-là à l'endroit de la Commission des
écoles catholiques de Montréal. Vous me disiez: À moins
d'entente, à moins qu'ils disent qu'ils sont intéressés.
Oui, ils peuvent dire qu'ils sont intéressés, mais il va falloir
l'acceptation des autres. Autrement, ils ne pourront pas être admis
à d'autres programmes.
Je vous dis: Où est-ce qu'on va aller chercher les 700 000 $ de
différence? Qui est-ce qui va les donner? Est-ce qu'ils vont les perdre
purement et simplement? Cela va être un des autres effets
réducteurs de la politique du gouvernement pour la restructuration
scolaire à Montréal. Ou est-ce que vous avez des garanties
quelconques, à savoir qu'ils vont avoir droit à ces
sommes-là comme ils y ont droit sous l'empire de la loi actuelle?
M. Gendron: Bien, je peux vous dire, M. le député
d'Argenteuil, que ce n'est pas du tout dû au projet de loi 29, parce que
c'est bien écrit que c'est selon les priorités adoptées
par le conseil, qu'éventuellement, la CECM recevrait 21 000 000 $. Vous
ne regardez jamais l'autre colonne, c'est votre privilège. L'autre
recevrait moins que le plafond qu'on lui garantirait, des 6 %. Le BEPGM...
M. Ryan: On va y revenir après à celui-là,
il n'y a pas...
M. Gendron: Oui, mais je veux juste... Par analogie, je peux
très bien répondre ce que je viens de répondre. C'est que
ce n'est pas le projet de loi 29 qui aurait comme conséquence que les
sommes pourraient être différentes, puisqu'il dit qu'on garantit
les 6 %; mais les règles adoptées par le conseil de l'île
ont fait que, dans certains cas, il y a une commission scolaire qui recevait
plus que les 6 % et d'autres moins que les 6 %. Nous avons l'obligation de
garantir aux confessionnelles qu'elles recevront, toutes les deux, le plancher
garanti de 6 %. Alors, je ne dis pas que c'est le projet de loi 29 qui fait
qu'il y a un manque à gagner selon le tableau qu'on a ici, pour ce qui
est de la CECM; ce sont les priorités adoptées par le conseil de
l'île.
M. Ryan: Excusez-moi, je pense que je ne peux pas accepter cela.
Juste une minute, je veux relire ce que vous aviez dit dans votre discours de
deuxième lecture sur cette question. On vient de le porter à mon
attention. Est-ce qu'on pourrait avoir une suspension d'une minute?
Le Président (M. Charbormeau): Est-ce que cela va?
M. Ryan: Parce que je ne voudrais pas...
Le Président (M. Charbonneau): La commission suspend ses
travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 42)
(Reprise à 10 h 44)
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Ryan: Le ministre a fait écho, tantôt, aux
paroles qu'il avait prononcées dans son discours de deuxième
lecture à la Chambre sur le projet de loi 29. Là, j'ai eu
l'occasion de relire certains passages du discours qui se rapportent à
cette question. Je trouve là-dedans des éléments qui
viennent compléter le tableau d'une manière plutôt
favorable à la thèse que nous défendons. Le ministre me
répondra s'il le veut, je vais l'écouter avec attention.
Après avoir parlé des 6 %, sur lesquels nous nous
entendons pour les interpréter de la même manière - en tout
cas, cela fait ce point de départ de pris - le ministre continue dans
son discours. Il dit: "Les commissions scolaires confessionnelles sont d'accord
avec les dispositions du projet de loi 29, qui leur permettent de fixer
elles-mêmes leur niveau de dépenses, de demander au conseil de
l'île d'agir comme agent de perception et de leur remettre les revenus de
la taxation qui leur sont nécessaires jusqu'à concurrence de 6 %
de leurs dépenses nettes." Cela va très bien, je pense que c'est
conforme à ce que le ministre a dit. "Au-delà de ce pourcentage,
elles - les commissions scolaires confessionnelles pourraient tenir
elles-mêmes un référendum -nous allons y revenir plus tard
dans l'examen du projet de loi - auprès de leurs électeurs pour
obtenir des revenus de taxation additionnels. Elles voudraient, cependant, que
le conseil continue, parce que je pense que le conseil de l'île joue un
rôle important sur l'île de Montréal - c'est toujours le
ministre qui parle - d'exercer le rôle de péréquation pour
les milieux défavorisés parce qu'il y en a dans le milieu, dans
le bassin montréalais. Je pense qu'il était important que ce
rôle puisse continuer à s'exercer au-delà des modifications
que nous apportons dans le projet de loi 29." Je cite toujours le ministre. (10
h 45) "Les commissions scolaires confessionnelles nous ont indiqué,
cependant,
que pour elles, c'était important que le niveau de revenus ne
puisse subir aucune baisse. Pour atteindre ce dernier objectif, la CECM propose
que le conseil soit autorisé à imposer une taxe spéciale
de 2 % pour les milieux défavorisés ou qu'une subvention
gouvernementale lui soit attribuée spécifiquement pour cette
fin."
C'est un élément important pour compléter le
tableau. C'est un peu comme le Québec quand vous allez à Ottawa
et que vous demandez, comme dans votre dernier mémoire, rien que des
choses pour le Québec; pour le reste, il n'y a rien. Je comprends la
Commission des écoles catholiques de Montréal qui dit: Plus on
peut en avoir pour nous, mieux c'est. Si on peut avoir un conseil qui va
n'avoir qu'une fonction de distribuer un peu d'argent, tant mieux, cela va nous
libérer de bien des problèmes. C'est peut-être l'attitude
qu'ils ont prise envers vous. Ce n'est pas exactement la conception que nous
nous faisons de la fonction de péréquation sur le territoire de
l'île de Montréal. C'est une conception plus large et plus
généreuse que cela.
Dans les réponses que vous... Non, je ne voudrais pas
déranger le sous-ministre dans sa conversation avec le ministre. Donc,
ils vous ont dit bien clairement que c'était important d'avoir une
garantie qu'il n'y aurait pas de baisse dans leur niveau de revenus,
d'après les paroles mêmes que vous avez prononcées le 2 mai
1985 à l'Assemblée nationale - compte rendu, page 3407 - et,
là, vous venez de nous dire que vous admettez, dans la perspective de
l'hypothèse 3 du budget non subventionné de 1985-1986 ou, encore,
si vous préférez, dans la perspective de la simulation que j'ai
faite pour l'exercice 1983-1984, qu'il y a une perte de revenus de 700 000 $
qui est envisagée pour l'exercice actuel. Alors, c'est contraire. Je ne
sais pas si, eux, seraient prêts à accepter toute
l'économie du projet de loi si vous leur disiez: II y a une baisse de
revenus et on souhaite bien que le conseil va être gentil avec nous; on
souhaite qu'il puisse trouver des choses, que vous puissez vous accommoder
ensemble, mais c'est tout ce que l'on peut vous dire pour l'instant.
Je voudrais vous demander de préciser de nouveau ce que vous avez
dit hier. J'ai cru comprendre que vous avez dit hier que vous étiez
prêt à garantir à un organisme -j'ai cru que c'était
le PSBGM, j'ai pu mal entendre, cependant - que la différence de 300 000
$ ou 400 000 $, vous seriez prêt à la combler par voie
administrative. Si je comprends bien, cela veut dire par voie de subvention.
Alors, qu'est-il arrivé exactement et que répondez-vous à
cette difficulté qui a été soulevée par les
commissions scolaires concernées elles-mêmes et peut-être
encore plus explicitement par nous, sans avoir de "prodding" de leur part? Ils
ne nous ont fait aucune pression à ce sujet-là. Ce ne sont pas
eux qui nous en ont parlé. On regarde les chiffres et on
s'aperçoit de cela et on le porte à votre attention, puis on dit:
II y a quelque chose là qui cloche; qu'est-ce qu'on fait?
M. Gendron: Si on revient à l'engagement qui a
été pris, vous avez cité correctement, je pense, ce que
j'ai évoqué en deuxième lecture. Il y a un premier
commentaire que je veux faire, c'est qu'il y a une différence entre...
Quand je dis qu'elles voudraient cependant que le conseil scolaire continue
d'exercer les fonctions qu'il exerce présentement au niveau de la
péréquation pour les milieux défavorisés, cela ne
fait aucun doute qu'elles nous ont indiqué qu'elles voulaient
bénéficier des apports que leur donnait le conseil scolaire de
l'île au niveau de la péréquation pour les milieux à
faible densité de population et elles ont également
indiqué qu'elles ne voulaient pas subir de perte de revenus. Par contre
- vous avez continué à lire - pour atteindre ce dernier objectif,
la CECM propose que le conseil soit autorisé à imposer une taxe
spéciale de 2 % - c'est ce que vous avez lu - pour les milieux
défavorisés ou qu'une subvention gouvernementale lui soit
attribuée spécifiquement pour cette fin. C'est une demande
qu'elles m'ont faite lors des rencontres, alors le ministre ne fait
qu'évoquer ce que les commissions scolaires ont demandé.
Je voudrais attirer votre attention - je ne sais pas à quelle
page cela se trouverait là-dedans, mais j'ai mon discours de
deuxième lecture - un peu plus loin à une précision que je
pense qu'il est important de vous donner. Je dis: Elles pourront alors
participer à la péréquation que le conseil effectue pour
les milieux défavorisés et -voilà l'engagement,
d'après moi - des mesures seront prises pour qu'elles n'en subissent pas
de préjudice. C'est l'engagement que j'ai mentionné en ce qui
concerne la compensation pour les cas évoqués hier. Dans la
perspective où les règles de distribution ou du conseil de
l'île feraient qu'elles ne recevraient pas ce qu'elles avaient
auparavant, le ministre de l'Éducation s'engage à compenser la
différence.
M. Ryan: Vous avez cité un autre passage de votre discours
où vous dites que...
M. Gendron; C'est là, je trouve, qu'était
l'engagement du ministre et du gouvernement concernant l'écart à
combler. C'est cela qu'on demandait...
M. Ryan: Mais vous admettez...
M. Gendron: ...hier.
M. Ryan: ...M. le ministre, une parole de ministre... Combien de
temps allez-vous être ministre de l'Éducation? Sur la base du
dossier de vos prédécesseurs, il n'y a pas de garantie que cela
va être éternel. Une fois que vous allez être passé,
ils vont venir nous dire la même chose que vous avez dite à propos
de choses qui ont été dites avant vous par M.
Bérubé et M. Laurin: C'était l'autre ministre et je ne
suis pas responsable de tout ce qu'il a fait, de tout ce qu'il a dit. C'est la
manière dont les choses se passent en politique. On est assez familier
avec cela pour le savoir.
Par conséquent, cela témoigne d'une bonne volonté
que j'apprécie, mais elle n'est pas du tout du même ordre que les
garanties qu'on veut conserver et qu'on veut peut-être raffermir au
besoin. De ce point de vue-ci, il y a une carence dans le texte qui nous est
proposé, à laquelle ces paroles-ci n'apportent pas une
réponse satisfaisante. Si vous me disiez que le gouvernement garantit,
même si cela était pour la présente année... Le
gouvernement ne peut pas garantir beaucoup de choses au-delà de la
présente année entre vous et moi. On ne sait pas ce qui va
arriver après. Au moins, on aurait quelque chose, mais on n'a même
pas cela pour la présente année. On n'a rien.
M. le député de Sauvé, si vous me le permettez, me
soulignait tantôt un aspect qui ne manque pas de vraisemblance. Il me
disait - je pense que vous l'avez évoqué plus tôt,
peut-être n'avais-je pas porté assez d'attention à cet
aspect de vos remarques antérieures - que la péréquation
se fait actuellement par la volonté politique du conseil. Il n'y a pas
d'article dans la loi qui dit: Tu vas la faire de telle ou de telle
manière. Cela se fait suivant des normes et critères
définis par le conseil à l'intérieur d'un rapport de
forces qui est celui de membres qui sont sur un pied d'égalité,
alors que, là, cela ne sera plus le cas. Cela ne sera plus le cas pour
une raison que vous allez comprendre facilement. C'est qu'en vertu d'un autre
article de votre projet de loi, les commissions scolaires confessionnelles
n'ont pas le droit de participer aux délibérations, à plus
forte raison, n'ont pas le droit de participer au vote dans les questions pour
lesquelles le conseil n'a pas compétence sur elles. Dans cette
question-ci, le conseil n'aurait pas compétence sur elles, sauf s'il
s'agissait d'actions de rattrapage pour les milieux défavorisés.
Si l'article était formulé en termes plus larges et qu'on disait
que, pour la fonction de péréquation, ces commissions scolaires
continuent de faire partie du conseil de l'île à titre
régulier, la difficulté serait éliminée de mon
côté. Mais, là, elle ne l'est pas.
M. Gendron: Regardez, je vais... En ce qui me concerne, M. le
député d'Argenteuil, je voudrais dire que sur la notion
générale il existait un rapport de forces avant. Vous avez
raison. On était tellement conscient qu'il existait un rapport de forces
que, dans la loi 3, on avait prévu que toutes les commissions scolaires
participent à la formule de péréquation. Mais combien cela
fait-il de fois qu'on vous dit qu'entre-temps il y a eu un jugement de la Cour
suprême qui nous dit d'assurer la pleine et entière autonomie
financière au niveau des commissions confessionnelles? Que voulez-vous
que je vous dise? Je ne peux pas refaire 35 fois les mêmes discours.
Dans le domaine de la péréquation, le conseil a la
responsabilité d'assumer la péréquation. Les
décisions du conseil de l'île de Montréal à cet
égard, cela ne devrait pas être des décisions pour le
"fun". Cela devrait être des décisions qui, effectivement, donnent
des résultats concrets, permettent de régler des problèmes
identifiés dans les milieux défavorisés. Or, les milieux
défavorisés sont actuellement bien identifiés. C'est
Verdun et c'est la CECM. Donc, une péréquation réelle
devrait donner davantage à la CECM, si on voit véritablement ce
pourquoi on a prévu des dispositions au conseil de l'île. Alors,
quelle est cette histoire-là? C'est là où ils sont, les
milieux défavorisés, à la CECM. Dans ce sens, je ne
verrais pas pourquoi cela changerait. Vous me dites: Je serais satisfait si on
mettait cela plus large. Aux articles 504.1 et 504.2, je répète
ce que j'ai dit: En ce qui nous concerne, oui, nous le permettons,
contrairement à ce que vous avez mentionné. Vous avez dit: Les
autres confessionnelles ne participeront pas de plein droit au conseil de
l'île.
Pour ce qui est des milieux défavorisés, ce n'est pas
exact, ils vont pouvoir participer. On ne leur enlève pas du tout le
droit de voter. Pour ces milieux, il y a une disposition explicite qui leur
dit: Pour cette partie, vous avez l'autorité de le faire. Dans ce sens,
je ne peux pas aller plus loin. Je ne peux pas accepter l'affirmation gratuite
dans le sens que, dans les milieux défavorisés, on exclut ces
gens. Au contraire, il y a une disposition spécifique qui leur dit: Les
milieux défavorisés ont exactement la même
responsabilité que les autres.
À l'article 498.1, on dit: "Les représentants
désignés par les commissions scolaires confessionnelles ne
peuvent participer aux délibérations du conseil ni voter que sur
les matières pour lesquelles la présente partie donne
compétence au conseil". Mais si je leur donne spécifiquement
compétence sur la matière dont on discute, qui s'appelle les
milieux défavorisés à l'article 504.1, je ne peux pas
accepter de les exclure des débats concernant la
péréquation en milieux défavorisés.
M. Ryan: Vous posez un problème. Vous dites dans l'article
504.1 qui est proposé dans vos modifications: "Le conseil doit adopter
par règlement des mesures propres à assurer le rattrapage en
matière d'éducation dans les milieux défavorisés
des commissions scolaires et des commissions scolaires confessionnelles". Pour
adopter un règlement à ce sujet, il va falloir qu'il approprie
une partie de son budget aux mesures de péréquation, aux mesures
de rattrapage dans les milieux défavorisés. Est-ce que les
commissions scolaires confessionnelles vont voter là-dessus ou si sur
cette partie de son budget... Elles vont voter? Supposons qu'elles votent
là-dessus, faisons l'hypothèse qu'elles ont une majorité
et décident qu'elles vont affecter 10 % du budget pour cette fin et que,
si elles n'avaient pas participé, le résultat aurait
été de 2 %. Est-ce qu'elles ont droit de vote sur cette partie du
budget? À ce moment...
M. Gendron: Je vais vous répondre...
M. Ryan: Je m'excuse, je vais terminer ma question. À ce
moment, cela veut dire qu'elles pourraient aller jusqu'à décider
qu'il va y avoir 50 % ou 30 %, etc. Est-ce que c'est une implication du projet
de loi ou si c'est exclu? Qui va voter sur le budget? J'ai cru comprendre bien
clairement que, sur le budget du conseil scolaire de l'île, ce sont
seulement les commissions scolaires non confessionnelles qui vont voter.
M. Gendron: Sauf pour le règlement concernant des mesures
propres à assurer le rattrapage en matière d'éducation
dans les milieux défavorisés. Votre question du début
était, quand je vous ai interpellé, oui, selon notre
interprétation, elles pourront voter sur le règlement concernant
les mesures de péréquation.
M. Ryan: Je pense que vous me comprenez mal. Il y a deux aspects:
il y a d'abord la décision budgétaire. Le conseil scolaire de
l'île va affecter, disons, 3 000 000 $ pour le rattrapage dans les
milieux défavorisés. Une fois qu'il a adopté ce budget,
son budget général à l'intérieur duquel il y a un
poste, 3 000 000 $, rattrapage en milieux défavorisés, là,
il faut qu'il adopte un règlement pour définir un peu comment ce
rattrapage va se faire, comment il va partager la somme. Là-dessus, les
commissions scolaires vont voter, mais je ne crois pas qu'elles aient droit de
vote sur le premier point. Est-ce que vous êtes en mesure de m'affirmer
le contraire?
M. Gendron: Un instant! C'est évident, la réponse,
il la sait et vous la savez; dans la logique du projet de loi et des
discussions qu'on a eues, je suis convaincu que le député
d'Argenteuil sait très bien qu'elles ne votent pas sur le budget. La
réponse, c'est non. Elles vont voter sur les dispositions concernant le
règlement qui va spécifier comment s'affectera la
responsabilité qui est au conseil de l'île pour l'adoption du
budget et la protection offerte aux commissions confessionnelles. On ne parle
que de cela, donner pleine et entière autonomie aux commissions
confessionnelles. Dans l'économie générale du projet de
loi, on ne peut pas revenir là-dessus.
Par contre, dans les dispositions spécifiques, comment se fera la
ventilation du montant, ce qu'on appelle le règlement concernant les
milieux défavorisés? Là, bien sûr, elles sont
parties prenantes du règlement. (11 heures)
M. Parent: Ce qu'il arrive, c'est que le jeu est faussé au
départ. Si on leur donne le droit de vote au moment où ils vont
juger de la répartition de la classe, je pense que c'est normal, mais si
on dit que ce n'est pas partie prenante du vote au moment de la décision
de la masse des sommes d'argent pour les milieux défavorisés, ce
qui va arriver, c'est que les commissions scolaires non confessionnelles qui
parlent de la situation qu'il y a ici actuellement ne sont pas celles qui ont
le plus de milieux défavorisés. Donc, si elles portent une
importance moindre aux milieux défavorisés, automatiquement par
ricochet, les deux commissions scolaires confessionnelles qui n'ont pas droit
de vote à ce moment peuvent effectivement être
pénalisées. Et étant donné qu'elles vont être
les deux plus petites commissions scolaires, le rapport de forces qui existait
avant n'existera plus. C'est là qu'on pense qu'il peut y avoir une
possibilité d'injustice.
M. Gendron: Là-dessus, M. le député de
Sauvé, vous avez raison. Mais lorsqu'on dit la même chose,
même si vous me posiez davantage de questions, je ne vois pas pourquoi je
changerais mon point de vue, parce que ce n'est pas le mien. J'ai dit, si on
n'avait pas eu de jugement qui avait dit d'offrir une protection aux
commissions scolaires confessionnelles, je serais d'accord, puisqu'on a dit
dans l'économie du projet de loi 3 que l'on prévoyait
effectivement que l'équilibre de forces joue exactement comme vous venez
de l'évoquer. Si vous demandez: Est-ce que vous êtes d'accord avec
votre insertion? Oui, avant le jugement de la Cour suprême, là
depuis qu'il y a le jugement de la Cour suprême, je ne peux pas avoir
d'autres réflexions que celles que j'ai soumises.
M. Parent: Mais en quoi le jugement de
la Cour suprême qui dit qu'on donne la pleine et entière
autonomie aux deux commissions scolaires confessionnelles entre-t-il en conflit
avec la possibilité que les deux commissions scolaires confessionnelles
aient la possibilité ou le droit de voter lors de l'adoption du
budget?
M. Gendron: En quoi! Vous le savez très bien. Comment
voulez-vous concilier la pleine et entière autonomie financière
si effectivement c'est un tiers qui exerce ce pouvoir? Écoutezl
M. Parent: II y a un manque de cohérence.
M. Gendron: Dans le jugement oui, mais là il paraît
qu'on ne peut pas dire cela.
M. Parent: Ce n'est pas moi qui ai dit "dans le jugement", c'est
vous; c'est un manque de cohérence dans vos explications. Jamais je
n'oserais dire qu'il y a un manque de cohérence dans le jugement.
M. Gendron: Mais dans votre première prémisse, M.
le député de Sauvé, je tiendrais à vous rappeler
que la responsabilité première - écoutez moi bien - du
Conseil scolaire de l'île de Montréal, c'est quoi quand on discute
de ces choses? Son premier devoir, c'est effectivement de faire de la
péréquation. S'il ne le fait pas par rapport aux endroits
où se situent les difficultés en termes de milieux
défavorisés, le Conseil scolaire de l'île de
Montréal ne fait pas son job. Mais je ne peux pas m'imputer la
responsabilité ou présumer que le Conseil scolaire de l'île
de Montréal ne prendra pas ses responsabilités d'assurer que la
formule donne des résultats là où elle doit en donner.
Mme Dougherty: M. le Président, j'aimerais soulever un
autre problème concernant une possibilité de taxes
spécifiquement pour ramasser de l'argent pour les milieux
défavorisés. Si le Conseil scolaire de l'île de
Montréal décide d'aller au-delà des 6 %, par exemple
à 8 % spécifiquement pour avoir 2 % pour les milieux
défavorisés, donc, il faudrait un référendum,
n'est-ce-pas?
M. Gendron: Oui, je vais dire cela dans l'article suivant si on
peut y arriver.
Mme Dougherty: Alors, qu'arrivera-t-il? Est-ce qu'on aura un
référendum sur l'ensemble du territoire de l'île de
Montréal? Ou est-ce qu'il faut un référendum
séparé pour les deux commissions scolaires confessionnelles? Si
les résultats sont en ce sens que les contribuables du PSBGM auraient
voté pour, parce qu'ils savent qu'ils ont beaucoup de besoins dans les
milieux défavorisés et la même chose pour la CECM et que
les autres commissions scolaires auraient voté contre,
qu'arrivera-t-il?
M. Gendron: Je ne suis pas un futurologue, madame.
Mme Dougherty: Quel serait le résultat d'un tel
référendum?
M. Gendron: Le résultat, d'ailleurs si vous allez à
l'article suivant soit 567.2, parce que votre première question
était: Est-ce qu'au-delà des 6 % cela prend un
référendum? La réponse est oui. Qui va l'exercer? Ce sont
les commissions scolaires confessionnelles. Votre question additionnelle, c'est
que si les commissions scolaires confessionnelles disaient oui à
au-delà de 6 %...
Mme Dougherty: Ou l'inverse.
M. Gendron: C'est ça, ou l'inverse, là, je ne peux
pas commencer à dessiner le scénario de ce qui va se passer.
Une voix: Je crois que là-dedans vous êtes bon.
M. Gendron: Ce n'est pas moi qui le dis.
Mme Dougherty: Donc, il y aura plusieurs résultats.
M. Gendron: Bien sûr qu'il y aura plusieurs
résultats mais ce seront des choix des intéressés.
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Si les commissions scolaires
confessionnelles disent: Nous autres, on décide d'accepter
au-delà des 6 %, même par voie référendaire, pour
nous donner une meilleure marge de manoeuvre pour effectivement corriger des
situations réelles dans les milieux défavorisés, bien,
elles prendront la décision. Vous m'avez dit: Si les commissions
scolaires non confessionnelles disent non à un au-delà de 6 %,
cela signifie qu'il y aura au moins une possibilité pour corriger des
situations de manque à gagner. Effectivement, cela va faire exactement
comme il existe actuellement. Pourquoi a-t-il une formule de
péréquation actuellement? C'est parce qu'il y a des milieux
défavorisés qui sont localisés quelque part, ils ne sont
pas sur la planète Mars. Parce qu'ils sont localisés quelque
part, il y a sûrement des commissions scolaires qui reçoivent un
peu plus que d'autres pour corriger ces situations. Dans l'hypothèse que
vous me soumettez, Mme la députée de Jacques-Cartier, je pense
que la réponse est qu'il y aura encore des situations analogues selon le
genre de décision qui sera prise par les personnes
concernées.
Oui, on est d'accord pour au-delà du
6 % ou on n'est pas d'accord au-delà du 6 %. Cela donne une
meilleure marge de manoeuvre pour intervenir dans les milieux
défavorisés ou pas.
M. Parent: Remarquez bien que c'est la même situation qui
va exister que celle qui existe actuellement, sauf qu'on n'est pas certain que
le conseil scolaire portera le même intérêt aux milieux
défavorisés qu'il porte actuellement à cause de l'absence
des deux commissions scolaires confessionnelles au moment du vote. Je suis bien
d'accord avec vous, c'est-à-dire que ce n'est pas le problème du
ministre ni de la loi, c'est le problème du conseil scolaire de se
prendre en main et de voter. Il faut faire un vote de confiance en ces
personnes, puis penser qu'elles ont un jugement.
M. Gendron: Je suis 100 % d'accord avec vous, M. le
député de Sauvé. Les responsabilités du conseil de
l'île ne changent pas avec la loi 29. À partir du moment ou c'est
leur responsabilité de "péréquationner" pour les milieux
économiquement défavorisés ou économiquement
faibles, c'est toujours demain leur responsabilité. Le ministre de
l'Éducation n'a pas modifié cette responsabilité du
conseil de l'île.
M. Parent: Cela ne change pas. Ce que je veux faire ressortir,
par exemple, c'est que les deux commissions scolaires confessionnelles
étaient beaucoup plus vulnérables qu'elles ne l'étaient
avant du fait qu'elles ne voteront pas.
M. Gendron: Avec raison, vous soulevez une interrogation. Je ne
peux pas présumer que le conseil de l'île ne s'acquittera pas de
cette responsabilité.
M. Parent: Moi, je vous dis que c'est un point d'interrogation,
c'est la voie de l'expérience pour avoir siégé pendant
quatre ans au conseil de ville.
M. Gendron: Oui, c'est ce que j'ai compris, point
d'interrogation, mais je ne peux pas affirmer cela.
M. Ryan: N'oubliez pas une chose. Sous le régime que nous
avons en vertu de la Loi sur l'instruction publique, la CECM a six
représentants au conseil scolaire de l'île qui participent
à toutes les discussions, à toutes les décisions. Le PSBGM
en a deux, cela fait une proportion importante sur l'ensemble des membres.
Est-ce que c'est 8 commissions scolaires que nous avions en tout sur
l'île de Montréal?
M. Parent: 8 sur 19.
M. Ryan: 8 sur 19, c'est 40 %, 42 % probablement. Là, vous
réduisez cela à 0 et vous pensez que cela va être la
même situation. C'est évident que la Commission scolaire de
Sainte-Croix, la commission scolaire... Je n'en nommerai aucune autre, parce
que je ne veux pas faire de discrimination. Elles n'auront peut-être pas
des motifs aussi impérieux que la Commission des écoles
catholiques de Montréal qui vit le problème de manière
beaucoup plus intensive de s'intéresser aux mesures de rattrapage.
Là, le budget que le conseil scolaire de l'île va affecter
aux mesures de rattrapage peut aller de 0 à X %. Il n'y a rien qui
garantit qu'on va même avoir 1 %. On peut très bien adopter un
règlement disant: Pour toutes les écoles qui sont dans les
territoires qui sont 50 % en bas de la moyenne, on aura des choses
spéciales. Cela ne s'appliquera à aucune école. Il n'y a
rien qui nous le garantit.
Je reviens à ma question. Dans l'hypothèse où le
conseil scolaire de l'île adopte une politique qui confirme le pronostic
que font entrevoir les chiffres de l'hypothèse 3 du budget non
subventionné pour 1985-1986, le manque à gagner de 700 000 $ qui
interviendrait pour la Commission des écoles catholiques de
Montréal, comment va-t-il être comblé? Vous avez dit dans
votre discours en deuxième lecture, le 2 mai: Des mesures seront prises
pour qu'elles ne subissent pas de préjudice. J'aimerais que vous
expliquiez cela davantage pour qu'on sache clairement ce que vous voulez dire
par là. Quelle est votre réponse à la question des 700 000
$?
M. Gendron: Je pense avoir répondu, mais on va le faire
à nouveau.
M. Ryan: On va vous écouter bien attentivement et on va
essayer de comprendre cette fois.
M. Gendron: Lorsque le conseil de l'île de Montréal
prend des décisions répartissant son budget global, il arrive
dans certains cas - je pense que le tableau l'illustre - que des commissions
scolaires ont plus de 6 %. Donc, la différence positive est
comblée par le conseil de l'île de Montréal. Votre question
est: Dans les cas où c'est l'inverse.
M. Ryan: C'est juste une petite précision; il y en a qui
ont moins de 6 % aussi.
M. Gendron: Merci, j'allais y répondre.
M. Ryan: D'accord, cela va.
M. Gendron: II y en a qui en ont plus,
mais il y en a qui en ont moins. Dans les cas où elles ont moins
de 6 %...
M. Ryan: C'est l'essentiel de la péréquation.
M. Gendron: C'est cela. Mais quand elles en ont plus, le conseil
de l'île de Montréal joue un certain rôle de
"péréquationnement". Dans les cas où elles ont moins de 6
%, votre question est: Qui va combler la différence? C'est ce que vous
avez posé comme question.
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Vous allez dire: Et le gouvernement, comment va-t-il
assumer la différence?
M. Ryan: C'est une partie de la question, mais le volet
principal, ce n'est pas celui-là. Le volet principal, c'est dans le cas
où une commission scolaire toucherait moins, à cause de ceci, que
ce qu'elle toucherait normalement, suivant les règles en vigueur pour la
présente année, comment allez-vous combler la différence?
L'autre est un deuxième aspect de la question; celui que vous avez
soulevé. Le premier, ce sont les 700 000 $. On va prendre les 300 000 $
du PSBGM après, si vous voulez.
M. Gendron: D'accord. Dans les cas où une commission
scolaire toucherait moins que les 6 %, nous...
M. Ryan: Non, ce n'est pas cela; je n'ai pas posé cette
question.
M. Gendron: Bien oui, vous avez posé cette question.
M. Ryan: Si vous repasser à l'autre, pour commencer, et
prendre l'autre après, cela ne me fait rien. Ma première
question, c'est: Dans le cas où elle toucherait moins que ce qu'elle
aura droit de toucher en vertu du programme établi pour l'année
1985-1986.
M. Gendron: Dans le cas où elle toucherait moins, vous
avez raison; ce matin, je n'y ai pas répondu. Mais, hier, quand on a
discuté de cela, on a dit: Si, effectivement, elle a en moins, c'est
parce qu'il y a moins de besoins. Le conseil de l'île de Montréal
aurait identifié qu'il y a moins de besoins que la répartition
sur laquelle on travaille.
M. Ryan: II aurait décidé cela sans même que
cette commission soit représentée à ses
délibérations.
M. Gendron: Pour les confessionnelles, vous avez raison.
M. Ryan: II se serait prononcé du haut de sa grandeur que
les gens de ville d'Anjou et de Westmount auraient décidé pour
ceux de Maisonneuve, du faubourg de Québec et de Saint-Henri; ils
connaissent cela, eux. C'est formidable:
M. Gendron: À ce jour, c'est dans leurs
responsabilités et ils sont majoritaires.
M. Ryan: Oui, mais avec la participation des
intéressés; eux, ils sont là aussi; ils ne peuvent pas se
plaindre. Ils ont une représentation judicieuse. Là, ils n'en
auraient plus; vous leur enlevez cela.
M. Gendron: Pour ce qui est de ce qu'on discute, j'ai
répété à plusieurs reprises qu'ils vont être
là. Pour la question des milieux défavorisés, ils vont
être là.
M. Ryan: Mais, pas pour le budget. M. Gendron: Non, pas
pour le budget.
M. Ryan: Mais c'est la pièce principale; je regrette
infiniment. Tout le reste, c'est de la littérature.
M. Gendron: Je le sais, M. le député d'Argenteuil.
Écoutez, vous revenez sur des arguments qu'on évoque depuis le
début en commission parlementaire. Vous dites que c'est l'argument
principal. C'est aussi, de notre côté, notre argument principal.
Comment voulez-vous que, quand j'ai la prétention qu'il faut leur donner
pleine et entière autonomie, vous dites: Ils ne votent pas sur leur
budget, je comprends. J'ai répété cela peut-être 500
fois. Alors, non, ils ne votent pas sur leur budget, parce que ce n'est pas une
façon de leur donner leur pleine et entière autonomie
financière.
M. Ryan: Je n'ai pas eu de réponse à ma question
des 700 000 $ et j'attends ma réponse.
M. Gendron: Lorsque c'est plus - je vous l'ai dit - c'est le
conseil de l'île de Montréal qui y pourvoit. Lorsque c'est
inférieur, là, vous dites: Comment allez-vous assumer le
différentiel? C'est par les règles budgétaires. Via les
règles budgétaires, le gouvernement du Québec va s'engager
à combler la différence inférieure à 6 %. Je n'en
suis pas sur un tableau hypothétique; je n'en suis pas sur des
décisions du conseil de l'île de Montréal; ce n'est pas moi
qui peux gérer le tableau du conseil de l'île de
Montréal.
M. Ryan: Tout ce que vous avez à répondre sur les
700 000 $, c'est que par les règles budgétaires, le gouvernement
y pourvoira peut-être?
M. Gendron: Pas peut-être, assurément, dans les cas
où c'est inférieur à 6 %.
M. Ryan: Oui, mais ce n'est pas cela qu'on discute. C'est
justement un cas où il y a 6 %, mais où c'est inférieur
à ce qu'on aurait touché en vertu de la politique suivie ces
dernières années.
M. Gendron: Mais c'est cela qu'on discute.
M. Ryan: Mais non. (11 h 15)
M. Gendron: Si effectivement elle a un montant inférieur
à la garantie que les 6 % lui donneraient, on est d'accord? C'est de
cela que l'on discute?
M. Ryan: Non, ce n'est pas de cela. Je pense qu'on ne se comprend
pas. Je vous pose le cas de la CECM. Sous le régime actuel, qui a
été défini par le budget 1985-1986, elle toucherait 21 646
609 $. Si on adopte le projet de loi 29, elle touchera 20 944 402 $, soit une
différence de l'ordre de 700 000 $. Je vous dis: Est-ce qu'elle va
perdre cet argent? Si je m'en tiens à ce que vous m'avez répondu
jusqu'à maintenant, oui, je suis obligé de dire qu'elle va le
perdre. Mais y a-t-il quelque chose qui va garantir qu'elle ne le perdra pas?
N'y a-t-il pas moyen de le garantir par la loi?
M. Gendron: La réponse précise est non. On ne peut
pas garantir... Mais on avait donné la réponse depuis fort
longtemps. On ne peut pas garantir de par la loi une différence sur des
priorités adoptées par le conseil scolaire de l'île. On n'a
jamais vu cela et on ne fera pas cela ici ce matin dans la loi 29. Alors, le
conseil scolaire de l'île a une responsabilité. C'est bien
sûr que ce n'est pas la loi 29 qui comblerait la différence
au-delà des 6 % parce que ce n'est pas l'engagement que l'on prend. Pour
les commissions scolaires confessionnelles, on prend l'engagement
plafonné à 6 % qui avait toujours été assumé
par le conseil scolaire de l'île. Cette responsabilité, si vous me
posez la question et cela fait plusieurs fois qu'on y répond
adéquatement, non, ce n'est pas la loi 29 qui va assumer des
règles de distribution qui faisaient dans le passé que certaines
commissions scolaires avaient plus que la règle des 6 % et que certaines
avaient moins que la règle des 6 %. C'était une décision
du conseil scolaire de l'île et c'est le conseil scolaire de l'île
qui va continuer à assumer ces décisions.
M. Ryan: Alors, je peux dire en toute vérité que si
le projet de loi 29 est adopté, la Commission des écoles
catholiques de Montréal perdra probablement 700 000 $ par rapport
à ce qu'elle aurait normalement touché au cours de l'exercice
1985-1986 sans que le gouvernement ait aucune garantie de compensation à
lui offrir en retour. Ce sera un des prix à payer pour une
interprétation du jugement de la Cour suprême qui va bien
au-delà de ce qui était requis.
Encore une fois, je vous dis que, lorsque vous parlez de pleine et
entière autonomie financière, je ne trouve cela nulle part dans
le jugement de la Cour suprême.
M. Gendron: M. le Président, je voudrais ajouter un
dernier commentaire et en ce qui me concerne ce sera véritablement mon
dernier.
M. Ryan: Pas moi.
M. Gendron: M. Ryan a peut-être tout à fait raison
de prétendre que les commissions scolaires du conseil scolaire de
l'île sont irresponsables et n'assumeront pas leur responsabilité
en ce qui concerne la péréquation. C'est lui qui l'aurait dit.
C'est exactement ce qu'il a dit en disant: On peut conclure d'ores et
déjà que la CECM va recevoir 700 000 $ de moins. C'est ce qu'il
dit. Il dit: Moi, je peux conclure cela. Cela fait deux fois qu'il dit cela. Il
dit: Je peux conclure, d'après ce que l'on discute, que la CECM va
recevoir 700 000 $ de moins. Moi, je dis: Je ne peux pas conclure cela
aujourd'hui, parce que c'est une responsabilité du conseil scolaire de
l'île sur des priorités du conseil scolaire de l'île et s'il
joue son rôle de péréquation et que les besoins, M. le
député d'Argenteuil, sont à la CECM, eh bien, il prendra
les mesures pour les combler là où sont les besoins et cela doit
être vrai ce que je dis, puisque, s'il en donnait plus à la CECM
et que d'autres en avaient moins, cela signifie que les mêmes montants
d'argent étaient là. La masse d'argent n'a changé en
aucune façon. D'ailleurs, vous-même vous avez dit: On va revenir
à l'autre qui recevait moins. Donc, si le conseil scolaire de
l'île décide que la CECM recevra 700 000 $ de moins, ce sera son
choix. S'il a décidé aujourd'hui qu'elle recevrait 700 $ de plus,
c'est parce qu'il a pensé que les écarts à combler
étaient à la CECM. Si la CECM a 700 000 $ de plus au moment
où on se parle, cela doit être sûrement, M. le
député d'Argenteuil, pour répondre a des besoins
réels. Peut-on convenir de cela?
Donc, si ce sont des besoins réels aujourd'hui, je ne crois pas
que la loi 29 va changer les besoins réels demain et
après-demain. Vous me posez la question: Qui va combler cet
écart? Ce n'est pas une responsabilité en vertu de la loi 29,
c'est une responsabilité en vertu du conseil scolaire de l'île. Je
présume et je conclus vraiment que si les commissions scolaires du
conseil scolaire de l'île sont responsables -
ce que je crois - elles vont continuer d'assumer cette
responsabilité et elles vont affecter les sommes là où les
besoins sont dans les milieux défavorisés.
M. Ryan: M. le Président, je pense qu'on est en plein
sophisme. Ce que j'établis, c'est une interprétation à
partir de chiffres qui m'ont été mis sous le nez. C'est un budget
qui a été préparé de manière responsable par
le conseil scolaire de l'île pour l'année 1985-1986, selon des
normes que j'imagine être des normes de justice, comme il peut les
interpréter au meilleur de sa connaissance. Là je prends ces
données et je fais une transposition des conséquences
qu'entraînerait le projet de loi 29, s'il était adopté. Je
dis: En vertu du même tableau, la Commission des écoles
catholiques de Montréal va avoir droit à un minimum de 20 944 402
$. Pour le reste, elle n'a plus aucune garantie, elle est à la
complète merci des autres commissions scolaires de l'île. Si vous
me disiez "elle va être assujettie à des décisions qui vont
être prises par tout le monde sur un pied d'égalité", je
vous concéderais qu'il y a un point là; franchement, je serais
très disposé à en discuter. Mais, ce n'est pas cela. Quand
le montant budgétaire va être approprié pour les fins de
l'action de péréquation, la Commission des écoles
catholiques de Montréal ne participera ni aux
délibérations, ni au vote, non plus que le Bureau des
écoles protestantes du Grand Montréal. Après cela, ils
vont leur dire: D'après la loi de M. Gendron, venez-vous-en, vous
êtes les bienvenus dans la maison du père, on a mis 25 000 $ de
c8té, on va discuter ensemble des règlements qu'on va faire pour
cela; c'est important, on va discuter de cela, il faut que vous soyez
là. Mais, ils vont dire: Pour nous, les besoins, ce n'était pas
cela, c'était 2 500 000 $. Ah bien, cela ne vous regarde pas, c'est
décidé par vos voisins, on n'a pas d'affaire là-dedans. On
a regardé cela et, à partir d'Anjou ou d'Outremont, on a
trouvé que, franchement, c'était assez que, pour le reste, ils se
débrouillent eux-mêmes, on fait notre possible. Cela nous
coûte bien cher de taxes, vous savez, on est déjà
pressuré chez nous.
Je crois que c'est le vrai régime dans lequel vous nous
introduisez. On a absolument... Vous disiez, dans votre discours: "Des mesures
seront prises pour qu'elles n'en subissent pas de préjudice". Vous
êtes incapable de préciser ce que cela veut dire, ce matin. C'est
tout ce que vous pouvez dire. Dans les règles budgétaires, on ne
le sait pas; il n'y en a sûrement pas pour cette année, en tout
cas, à ce chapitre. La loi serait adoptée et les règles
budgétaires ont déjà été envoyées aux
commissions scolaires. Il n'y a rien là-dessus de spécial.
C'est la situation dans laquelle vous acculez ces commissions scolaires,
en particulier la CECM. Le PSBGM n'a pas de problème si vous allez aux 6
% parce que, déjà, au titre de la péréquation, il
touchait moins de 6 %. Vous allez lui donner plus. Je comprendrais, en tout
cas, M. Butler de ne pas être spécialement mécontent de cet
aspect du projet de loi, parce que cela atténue l'action de
péréquation qui était en cours. Je ne le sais pas, mais
j'espère que vous n'avez pas promis d'argent à M. Butler au titre
de la péréquation, parce qu'il en aurait plus avec les 6 %. Je ne
sais pas à qui vous l'avez promis. L'autre jour, vous avez dit qu'on
réglerait cela par voie de subventions. Je ne sais pas à qui vous
destineriez vos subventions spéciales. Dans ce cas-ci, cela ne semble
pas devoir s'adresser au PSBGM en tout cas. Vous avez dit qu'il n'y avait eu
aucune garantie de cette nature. Même s'il y en avait eu, cela ne me
satisferait pas, parce que ce sont des choses qui devraient être
prévues dans la loi. Mais je ne comprends pas cette affaire et je ne
peux l'admettre pour aucune considération.
M. Gendron: Je n'ai pas de commentaire additionnel. Tout a
été dit, M. le Président. Je propose le vote.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? Donc, l'article
567.11 est-il adopté sur division?
M. Ryan: Oui, je demande un vote nominal sur celui-là.
...Montréal. Il est impliqué.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Contre.
Le Président (M. Charbonneau): Contre. M. le
député d'Abitibi-Est?
M. Bordeleau: Pour.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Pour.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Chambly.
M. Tremblay: Pour.
Le Président (M. Charbonneau): Mme la
députée de Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Contre.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Saint-Laurent?
M. Leduc (Saint-Laurent): Contre.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Sauvé?
M. Parent! Contre.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Pour.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
Une voix: II a voté.
Le Président (M. Charbonneau): Avez-vous voté, M.
Ryan?
Une voix: Oui, il a voté.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, le
député de Verchères est pour. Pour: 5; contre A.
Adopté. On passe maintenant au paragraphe 567.12 de l'article 18.
M. Gendron: L'article 567.12, M. le Président, c'est tout
simplement une disposition pour garantir qu'au-delà des 6 %, les
confessionnelles doivent tenir un référendum. Et vous avez
également les modalités qui précisent comment va
s'opérer la tenue de ce référendum.
M. Ryan: M. le Président, si ce n'était que de cet
article, il n'y aurait pas beaucoup de problèmes autour du projet de loi
29. Celui-ci répond très directement à une exigence qui a
été formulée par la Cour suprême dans son jugement
du mois de décembre dernier. Nous n'avons aucune peine à convenir
qu'il est nécessaire pour redresser la situation qui avait
été jugée invalide par la Cour suprême. Par
conséquent, il n'y a pas de difficulté spéciale sur ce
point. Je pense que...
Une voix: Adopté.
M. Ryan: ...nous sommes prêts à en envisager
l'adoption, si vous voulez me permettre seulement une seconde. Il y a seulement
un point qui est sujet à discussion, c'est la dernière phrase:
"La liste électorale est dressée conformément à
l'article 567.6." A-t-il été adopté hier, l'article
567.6?
Le Président (M. Charbonneau): On a adopté les
articles 567.5 et 567.6.
M. Gendron: II a été adopté sur
division.
M. Ryan: Évidemment, celui-ci va être adopté
sur division à cause de cela.
M. Gendron: On fait le débat de: "être de la
confession religieuse".
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur division.
L'article 567.13.
M. Gendron: L'article 567.13, c'est une définition de
l'assiette foncière des commissions scolaires confessionnelles pour
l'application d'une surtaxe, lorsque celle-ci, bien sûr, a
été approuvée par référendum. On donne la
définition de ce qu'on appelle la surtaxe à être
imposée par voie référendaire.
M. Ryan: Je propose le vote.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur
division?
M. Ryan: Sur division. Pardon? Excusez-moi, M. le
Président, y a-t-il eu une remarque là-dessus?
M. Parent: Non, ce sont les personnes morales que je ne comprends
pas tout à fait: "Dans le cas d'un immeuble qui est la
propriété d'une personne morale...".
M. Ryan: Avant qu'on ne prenne le vote définitif,
j'aimerais que le ministre réponde à la question qui a
été soulevée.
M. Gendron: On n'a pas eu votre question. J'attends. C'est quoi,
la question?
M. Ryan: Elle s'en vient.
M. Gendron: Vous m'avez dit: J'aimerais que vous répondiez
à la question, mais elle n'a pas été posée.
M. Parent: Je vais essayer de le lire.
Le Président (M. Charbonneau): On va suspendre pendant
quelques instants.
Une voix: On prend le prorata à ce moment-là. (11 h
30)
Leduc (Saint-Laurent): Si vous le permettez, dans le cas d'une
personne morale, celle-ci peut choisir également d'être non
confessionnelle?
M. Gendron: Non.
M. Leduc (Saint-Laurent): Elle doit absolument être
confessionnelle.
M. Blanchet: C'est-à-dire que sa taxe est divisée
au prorata des commissions scolaires qui sont sur le territoire.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais confessionnelles.
M. Blanchet: Ce serait divisé entre la confessionnelle et
la non confessionnelle, en tout cas, sous le régime de la loi 3.
Actuellement, sur le même territoire, s'il y a la CECM et la CEPGM,
évidemment ce sera divisé au prorata entre les deux.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si elle fait un choix?
M. Blanchet: Elle ne peut pas faire de choix, c'est une personne
morale.
M. Leduc (Saint-Laurent): On dit: Qui n'a pas exprimé de
choix.
Une voix: Qui n'a pas exprimé son choix sans...
M. Ryan: C'est le propriétaire.
Une voix: D'accord. C'est le propriétaire.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va! M. Leduc
(Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Charbonneau): Nous allons passer
maintenant à l'étude du paragraphe 567.14.
M. Gendron: Au paragraphe 567.14, ce sont des dispositions
concernant le prélèvement de la surtaxe par les commissions
scolaires confessionnelles, mais avec possibilité d'entente avec les
corporations municipales.
M. Ryan: Deux questions à ce sujet, M. le Président. Tout
d'abord, est-ce qu'avec ceci on veut sérieusement dire que les
commissions scolaires confessionnelles, pour percevoir une surtaxe de 3 %,
pourraient se voir réduites à l'obligation de confectionner
elles-mêmes un rôle de taxation et un rôle de votation pour
les fins du référendum en question? Deuxièmement, est-ce
qu'on a eu des indications des municipalités concernées quant
à la manière dont elles réagissent à ce projet
d'article 567.14?
M. Gendron: Pour la deuxième question, je suis en mesure
de répondre: Non, on n'a pas eu de représentation des gens
concernés sur les modalités. Sur la première question, M.
Blanchet.
M. Blanchet: En fait, c'est bien évident que les
commissions scolaires auront l'obligation de dresser leur rôle de
perception pour cette surtaxe. Évidemment, il n'y a personne d'autre qui
va pouvoir le faire pour elles. C'est une des obligations, je pense, que nous
impose le jugement de la Cour suprême. Si elles décident de
surtaxer, c'est elles- mêmes qui doivent surtaxer. À ce moment,
elles doivent prendre les mesures propres pour imposer et percevoir cette
surtaxe. On n'a pas le choix. On n'est pas pour faire faire cela par
d'autres.
M. Gendron: La réponse serait: Oui, cela appartient aux
commissions scolaires concernées de percevoir...
M. Ryan: Est-ce que ce serait possible qu'elles concluent une
entente avec le conseil scolaire de l'île pour cette fin
précise?
M. Blanchet: L'article 567.7 le permettrait certainement.
M. Gendron: Oui. L'article 567.7: "Une commission scolaire
confessionnelle peut conclure avec le conseil toute convention pour fins
scolaires". Si elle décide de conclure une convention à cet
effet, c'est le conseil qui le perçoit. La possibilité est
là. D'ailleurs, même chose dans l'essence même de 567.14
avec les corporations municipales. Elles pourraient également conclure
des ententes avec les corporations municipales.
M. Ryan: Si personne ne veut faire d'entente avec elles, il faut
qu'elles s'arrangent avec leurs problèmes, il faut qu'elles fassent leur
perception elles-mêmes.
M. Gendron: C'est exact.
Mme Dougherty: Qui est le responsable pour le recensement? Qui va
être désigné? On a les contribuables individuels, les
personnes, et en ce qui concerne les personnes morales, est-ce que c'est la
commission scolaire confessionnelle qui... Ils ne sont pas
désignés protestants ou catholiques et tout le monde paie la
même taxe.
M. Gendron: La réponse est oui, ce sont les commissions
scolaires.
Mme Dougherty: Elles sont obligées de désigner, de
demander le choix de religion aux personnes morales.
M. Gendron: Pas pour les personnes morales, on l'a dit
tantôt.
Mme Dougherty: Qui va décider? Par quel mécanisme
va-t-on décider? Quelles sont les personnes morales qui veulent verser
leurs taxes scolaires à la commission scolaire catholique ou
protestante?
M. Gendron: M. Blanchet.
M. Blanchet: Les rôles de perception, comme on le sait,
sont préparés à partir des
rôles d'évaluation municipale. Mais, là, on sait qui
sont les personnes morales. Effectivement, les commissions scolaires
confessionnelles devront certainement se référer aux rôles
d'évaluation municipale pour savoir qui est une personne morale et qui
est une personne physique. À ce moment, au sujet des personnes morales,
ce sera au prorata, comme on l'indique dans l'article précédent,
et en ce qui concerne les personnes physiques il faut choisir la commission
scolaire. Si c'est la protestante qui décide d'imposer un
référendum, à ce moment, ce sera cette clientèle
qui sera visée. Ce sera la clientèle identifiée par le
recensement.
M. Ryan: L'article qui décrit comment cela va se passer
pour indiquer sur quelle liste de taxation on veut être inscrit,
pourriez-vous nous l'indiquer?
M. Blanchet: Quelle liste?
M. Ryan: L'article par lequel un contribuable peut dire: Moi, je
veux être sur la liste de la commission scolaire confessionnelle. De quel
article s'agit-il?
M. Blanchet: C'est l'article 567.12 qui prévoit que la
liste électorale est dressée conformément à
l'article 567.6. Alors, là, il y a une liste électorale qui est
faite conformément à l'article 567.6.
M. Ryan: C'est le rôle de taxation que je veux avoir, ce
n'est pas la liste électorale. C'est la question de la
députée de Jacques-Cartier.
M. Blanchet: Le rôle de perception, comment est-il
établi?
M. Ryan: Oui.
M. Blanchet: II est établi par la commission scolaire
confessionnelle en s'inspirant - comme je l'ai dit tantôt - du rôle
d'évaluation établi par la municipalité. Dans le cas
présent, c'est le rôle d'évaluation établi par la
Communauté urbaine de Montréal.
Mme Dougherty: On ne pose pas la question aux protestants, aux
catholiques, tout le monde est imposé au même niveau depuis
longtemps.
M. Blanchet: Alors, cela va obliger effectivement un recensement
pour dresser la liste électorale de ceux qui pourront voter à ce
référendum pour savoir qui peut voter. En ce qui concerne qui
sera taxé, là, ce sera le rôle d'évaluation
municipale qui servira pour établir le rôle de perception.
M. Ryan: II n'y a pas d'article sur la procédure qui va
être suivie pour indiquer qui va être sur le rôle de
perception de la commission scolaire confessionnelle, comment cela va-t-il se
faire? Est-ce que vous allez ajouter une question au moment de la confection du
rôle municipal ou intermunicipal, selon le cas? À Montréal,
comme vous le disiez, c'est la CUM qui fait tout ce travail. Est-ce qu'il va y
avoir une question pour que la commission scolaire confessionnelle sache qui
elle va taxer? Ou bien si vous allez lui imposer l'obligation de s'adresser
à tout ce monde et faire un partage? Comment cela va-t-il se passer?
Mme Dougherty: Est-ce que cela va coûter quelque chose
à la CUM?
M. Blanchet: Je vais vérifier dans la loi et je vais
pouvoir vous répondre.
M. Ryan: Oui, très bien.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous permettez, pendant qu'il va
chercher la réponse, je voudrais revenir sur l'article 567.13. Quand
vous parlez d'une société, parlez-vous d'une association de
personnes? Est-ce qu'on ne peut pas identifier une personne morale ici? On
parle souvent de sociétés pour des compagnies, des personnes
morales.
M. Gendron: Ce que je peux répondre, c'est qu'une chose
est certaine: si l'on distingue dans l'article 567.13 - qui a été
adopté, en passant - la propriété d'une personne morale
d'une société, si l'on fait une distinction entre les deux, c'est
qu'on ne donne pas le même sens à une personne morale qu'à
une société.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous le dites.
M. Gendron: Vous le dites, c'est dans la loi. Si cela avait le
même sens, on ne l'aurait pas répété.
M. Leduc (Saint-Laurent): Une société, cela a un
sens.
M. Gendron: Oui.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce n'est pas écrit, le sens du
ministre de l'Éducation.
M. Gendron: Non.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est une société, alors
je crois que le mot "société" peut prêter à
confusion. Il y aurait lieu peut-être de l'enlever simplement parce
qu'une société ou une association de personnes, ce sont
strictement des personnes, point. C'est un propriétaire. Même les
mots
"ou d'un propriétaire", le propriétaire... C'est une
personne physique, c'est cela que vous voulez dire; un propriétaire,
cela peut être une personne morale. À mon sens, la
rédaction est très ambiguë. Un propriétaire, pour
vous, c'est une personne physique.
M. Gendron: Un propriétaire, pour moi, c'est une personne
physique.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais cela peut être une personne
morale. Une compagnie, cela peut être un propriétaire.
M. Gendron: Oui.
M. Leduc (Saint-Laurent): Une société peut
être une compagnie.
M. Gendron: Oui, de toute façon, sur la définition
des mots à partir du moment où je laissais...
M. Leduc (Saint-Laurent): Peut-être y aurait-il lieu pour
la bonne compréhension...
M. Blanchet: J'ai deux questions auxquelles répondre. Je
vais vérifier dans la loi et je vais vous donner la réponse
tantôt. De mémoire, effectivement, on s'est inspiré
purement du texte qui existe actuellement pour le référendum du
conseil. On n'a pas voulu mettre des définitions nouvelles ou utiliser
des termes nouveaux pour ne pas créer de confusion. Alors, c'est cela
que je vais vérifier.
M. Ryan: M. Blanchet, pendant que vous cherchez, j'ajoute
seulement ceci. À Montréal, nous avons un rôle commun
d'évaluation qui est dressé par la Communauté urbaine de
Montréal. Comme nous avons un taux de taxe uniforme, au point de vue
scolaire, pour toute l'île de Montréal, pour toutes les
commissions scolaires, il n'y a pas de problème. On n'est pas
obligé d'inscrire au rôle d'évaluation -cela va valoir pour
la commission scolaire X ou Y, c'est la même chose pour tout le monde...
Là, vous allez imposer, à moins qu'il n'y ait des
précisions que vous cherchez - je vous en sais gré - des
complications administratives et financières considérables, si on
suit la logique de ce qui est là. En tout cas, on attend vos
explications.
Est-ce qu'on peut suspendre une minute, M. le Président, s'il
vous plaît?
Le Président (M. Tremblay): La commission parlementaire de
l'éducation suspend ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 43)
(Reprise à 11 h 46)
Le Président (M. Tremblay): Les travaux de la commission
de l'éducation et de la main-d'oeuvre reprennent immédiatement.
La parole est au député d'Argenteuil.
M. Ryan: J'attendais...
Le Président (M. Tremblay): Oui, vous attendiez la
réponse.
M. Gendron: En mon nom.
M. Blanchet: Écoutez, il faudrait que je vérifie
dans la Loi sur la fiscalité municipale et je ne l'ai pas ici. C'est
quand même une loi qui est très consistante, comme tout le monde
le sait, et le temps de retrouver l'article précis qui nous parle de
cela, j'en aurais pour quelques minutes et je ne veux pas retarder inutilement
les travaux de la commission. Par ailleurs, je peux vous référer
aux articles 226 et 557 de la Loi sur l'instruction publique, qui
prévoient effectivement que la cotisation est basée sur
l'évaluation uniformisée des biens imposables. Alors, dans les
deux cas, on prévoit cela. Mais, pour savoir quelle est cette base
d'évaluation uniformisée des biens imposables, il faudrait
référer effectivement à la Loi sur la fiscalité
municipale. Alors, je vais le vérifier et aussitôt que j'aurai la
réponse, je vous en ferai part.
M. Ryan: Voici l'autre aspect de la question que nous vous avons
posée et qui se formule comme suit: Comment va-t-on procéder pour
dresser la liste des contribuables qui seront assujettis à la surtaxe
imposée par une commission scolaire confessionnelle?
M. Blanchet: Les contribuables qui seront situés sur le
territoire de la commission scolaire confessionnelle et qui seront des
personnes physiques qui auront choisi la commission scolaire confessionnelle
seront taxés. Quant aux personnes morales, c'est le prorata prévu
à l'article 567.13 qui s'appliquera.
M. Ryan: Qui auront choisi, en vertu de quel article de la
loi?
M. Blanchet: Qui sont choisies à cause de leur confession
religieuse.
M. Ryan: Elles ont choisi...
Mme Dougherty: Elles n'ont pas le droit de choisir, selon votre
loi.
M. Blanchet: C'est-à-dire que si elles sont de confession
religieuse catholique et protestante, selon le cas, cela va leur donner le
droit de vote à ce référendum. Sinon, à
ce moment-là, ce seront les propriétaires qui seront... Ce
sera au prorata pour les personnes morales et les personnes qui
bénéficieront des services octroyés par la commission
scolaire confessionnelle seront taxées aussi évidemment. La
commission scolaire devrait connaître sa clientèle, normalement,
et devrait connaître les immeubles qui sont sur le territoire de la
commission scolaire.
M. Ryan: Vous avez un problème. Vous êtes partis
avec vos visières étroites, confessionnelle, confessionnelle,
confessionnelle, vous avez appris la définition peut-être 50 fois.
Mais nos écoles à Montréal, celles de la Commission des
écoles catholiques de Montréal et du Bureau des écoles
protestantes sont des écoles confessionnelles et communes.
M. Blanchet: Oui.
M. Ryan: Donc, il y a des enfants qui peuvent aller è ces
écoles et qui vont être des enfants de parents juifs, de parents
musulmans ou d'autres confessions. Où ces parents vont-ils se situer sur
le rôle de perception des taxes?
M. Blanchet: Si leurs enfants fréquentent les
écoles des commissions scolaires confessionnelles, à ce
moment-là, ils seront là.
M. Ryan: Donc, vous allez avoir deux listes différentes,
une pour la taxation, une pour la votation. Cela ne sera pas la même
liste.
M. Blanchet: C'est cela.
M. Ryan: Et la question qu'on vous pose, c'est comment va
être établie la liste pour la taxation. C'est cela qu'est la
question. On n'a pas eu la réponse.
M. Blanchet: Ce que je vous disais tantôt, en fait,
si...
M. Ryan: C'est ce que vous cherchez. M. Blanchet:
...l'article 667.13... M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Pour être capable de vous donner une
réponse complète, M. le député d'Argenteuil, il
faut qu'on aille voir comment s'établit la liste pour ce qui est du
rôle d'évaluation, mais dans la Loi sur la fiscalité
municipale. C'est cela qu'il vous a été répondu, que
dès la reprise, cet après-midi, on serait en mesure de donner
cette réponse au niveau de la loi 57 sur la fiscalité
municipale.
M. Blanchet: II n'y aura pas une liste de... Les personnes
morales ne voteront pas, évidemment...
M. Ryan: C'est entendu, cela.
M. Blanchet: ...sans savoir effectivement comment elles vont se
retrouver sur la liste, sur le rôle de perception. Finalement, c'est
cela.
M. Ryan: C'est cela le fait. Les autres entre les deux, à
la fois, les catholiques et les non-catholiques dont les enfants
fréquentent des écoles catholiques et même des personnes
sans enfant qui auraient pu dire: Nous autres, la commission scolaire que nous
préférons, c'est la commission scolaire confessionnelle, c'est
à celle-là que nous voudrions verser nos taxes. On veut savoir
comment cela va être établi?
M. Gendron: C'est ce qu'on va regarder.
M. Ryan: Je crois qu'il n'y a pas de réponse même
dans la loi 57, je serais bien étonné qu'il y ait une
réponse là, vous savez. En tout cas, s'il n'y en a pas, il va
falloir que vous en apportiez une parce que c'est un vide.
Le Président (M. Tremblay): Le paragraphe 567.14 de
l'article 18 est suspendu. Nous passons donc à l'étude de
l'article...
M. Ryan: Vous avez écrit: Sur division. Le
Président (M. Tremblay): Pardon?
M. Ryan: Vous avez écrit présomptueusement sur
division.
Le Président (M. Tremblay): On peut l'adopter sur
division, si vous voulez.
M. Ryan: Non, c'est moi qui avais fait erreur au début de
la discussion.
Le Président (M. Tremblay): L'article 18 est suspendu.
Nous passons à l'article 567.15.
M. Gendron: L'article 567.15, M. le Président, je ne pense
pas qu'il y ait de difficulté de l'adopter puisque c'est strictement
pour prévoir un délai de prescription pour réclamer la
surtaxe. C'est ce que ça dit: "La surtaxe imposée en vertu de
l'article 567.13 s'applique à l'année scolaire pour laquelle elle
a été imposée. "Les délais de prescription et les
charges attachées à cette surtaxe de même que les droits et
obligations des personnes à l'égard de cette surtaxe sont les
mêmes que
ceux qui sont attachés aux taxes foncières municipales."
II n'y a pas de difficulté.
M. Ryan: Nous sommes prêts à l'adopter sur
division.
Le Président (M. Tremblay): Le paragraphe 567.15 de
l'article 18 est-il adopté? Oui? Sur division?
Une voix: Adopté sur division. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Tremblay): Le paragraphe 567.15 de
l'article 18 est adopté. Nous étudions donc un amendement qui est
l'article 18.1.
M. Gendron: Après l'article 18 qu'on vient d'adopter dans
sa totalité, sauf les restrictions qu'on a faites, il faudrait
insérer à la fin de l'article 18, une disposition qu'on a
appelée 18.1, que vous avez, M. le député d'Argenteuil,
ainsi que les autres membres de la commission, sur ce qu'on a appelé le
dossier des papillons.
Insérer après l'article 18, les articles suivants: "18.1
La formule 7 qui apparaît en annexe de cette loi est modifiée par
la suppression, à la seizième ligne, des mots "qui seront
élus au mois de juin prochain". Oui?
M. Ryan: Regardez, je voudrais faire une remarque de
procédure. Comme nous avons laissé entre parenthèses les
articles 3, 4, 5, 6, et que ces deux modifications viennent se situer par
rapport à ce qui est dit à l'article 4...
M. Gendron: C'est exact.
M. Ryan: ...je pense qu'on serait mieux de le garder avec les
autres, de prendre cela dans un même bloc, quand on va revenir à
cela.
M. Gendron: À tout le moins, c'est évident que cela
va ensemble.
Le Président (M. Tremblay): Alors, quelle est la
proposition?
M. Gendron: La proposition serait de les laisser temporairement
en suspens puisqu'ils sont reliés à l'article 4, qui était
déjà suspendu temporairement.
Le Président (M. Tremblay): Si je comprends bien, c'est la
volonté de la commission de suspendre les articles 18.1 et 18.2.
M. Gendron: Jusqu'à l'étude de l'arti- cle 4.
Le Président (M. Tremblay): La suspension est
adoptée. Nous passons à l'étude de l'article 19.
M. Gendron: Je tiens à vous indiquer, M. le
Président, que c'est tout simplement une technique compliquée,
mais qui est nécessaire, qui a été utilisée pour
réintroduire les dispositions déclarées nulles par la Cour
suprême sans avoir à les reproduire dans le projet de loi, sauf
celles auxquelles on apportait des modifications. Dans ces derniers cas, celles
auxquelles on apportait des modifications, on reproduit l'article avec, bien
sûr, les modifications qu'on y apporte. Donc, ici ma recommandation est
de ne pas modifier cet article 19 tel qu'il figure au projet de loi 29
après avoir expliqué que le sens de l'article 19, c'est que le
texte de chacun des articles - là, ils sont nommés - de cette loi
est respectivement remplacé par le texte de chacun de ces articles tel
qu'il est publié dans les Lois refondues du Québec en date du 20
décembre 1984. Donc, ici, nous reproduirions chacun des articles,
nommément mentionnés dans les lois refondues.
M. Ryan: Un changement avait été apporté
dans la version qui a été publiée le 20 décembre.
Quel changement avait été apporté?
M. Blanchet: Ce n'est pas un changement, le 20 décembre,
c'est la date du jugement. Alors, les articles sont devenus invalides à
compter de cette date et on les réintroduit tel qu'ils existaient
à cette date-là.
Une voix: Ils sont revalidés. M. Ryan: C'est
cela.
M. Blanchet: C'est une technique qui a été
suggérée par les légistes.
M. Gendron: Les légistes ont regardé cela. C'est
quelque chose qui provient directement du comité de
législation.
M. Ryan: Avez-vous la listes des articles qui avaient
été invalidés par le jugement de la Cour suprême, M.
Blanchet?
M. Blanchet: Les articles 339, 346, 353, 362, 366, 375, 382, 495,
498, 499 et 500 de la Loi sur la fiscalité municipale qui introduisaient
les articles qu'on retrouve à 226, etc., à l'article 19... Vous
n'avez pas les mêmes numéros, parce que, évidemment, ce
sont des numéros que je vous ai donnés...
M. Ryan: C'est la Loi sur l'instruction
publique.
M. Blanchet: C'est cela, les numéros que je vous ai
donnés, ce sont des numéros de la Loi sur la fiscalité
municipale.
M. Gendron: C'est cela.
M. Blanchet: Ce sont ces articles qui introduisaient les articles
qui ont été invalidés qu'on retrouve à l'article 19
et dans les autres qui ont été modifiés.
M. Gendron: Je propose l'adoption de l'article 19, M. le
Président.
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Tremblay): L'article 19 est adopté
sur division. J'appelle l'article 20.
Modifications à la Loi sur la fiscalité
municipale
M. Gendron: À l'article 20, il s'agit de
réintroduire l'article 495 de la Loi sur la fiscalité municipale
qui été déclaré nul par la Cour suprême. On
ne pouvait l'introduire à l'article 19 - on vient de l'expliquer
indirectement - compte tenu qu'on a réintroduit à l'article 19
les articles de la Loi sur l'instruction publique et non pas ceux de la Loi sur
la fiscalité municipale. Donc, à l'article 20, on introduit
l'article 495 de la Loi sur la fiscalité municipale.
M. Ryan: On ose bouger.
Une voix: Là, on a à adopter deux articles.
M. Gendron: Je propose l'adoption de l'article 20, M. le
Président.
Le Président (Charbonneau): Adopté sur
division.
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau):
L'article 21?
Modifications à la Loi sur l'enseignement
primaire et secondaire public
M. Gendron: L'article 21 est un article - je tiens à le
signaler pour l'information des membres de cette commission - qui n'aaucune référence comme telle au jugement, sauf que cela a
été demandé par plusieurs intervenants de prévoir
la possibilité - je dis bien la possibilité - d'augmenter le
nombre de quartiers dans certaines commissions scolaires. Je
répète que c'est à la suite des représentations qui
nous ont été faites par plusieurs commissions scolaires. Il n'y
avait aucun inconvénient pour nous d'y donner suite. On a pensé
que cela pourrait garantir une représentativité élargie
dans les cas de petites commissions scolaires qui sont réparties sur
d'immenses territoires. On a prévu cette disposition pour effectivement
permettre une plus large représentativité pour ce qui est du
nombre de quartiers uniquement dans certaines commissions scolaires, si elles
le désirent, et elles ne sont pas obligées.
M. Ryan: J'aimerais avoir des précisions sur les
commissions scolaires qui ont fait des demandes en ce sens. Pourriez-vous nous
donner une précision plus concrète quant à la source
d'où sont provenues ces demandes?
M. Gendron: Oui, M. Rousseau est en mesure de le faire.
M. Rousseau (André): Plusieurs.
M. Gendron: Plusieurs. Si vous voulez effectivement une liste, je
peux tenir pour acquis qu'on la déposera à la reprise. À
partir du moment où c'est à leur demande et que je n'ai rien
à cacher, à la reprise, on vous donnera une liste disant: Voici
les commissions scolaires qui nous ont fait des représentations en ce
sens.
M. Ryan: Cela nous intéresserait d'avoir plus que cela,
parce que nous ne sommes pas ici comme de purs bureaucrates ou des machines
à approuver. On voudrait connaître...
M. Gendron: Je répondais à votre question. Votre
question était: Est-ce qu'on peut avoir la liste?
M. Ryan: Ce que je voudrais connaître justement, en plus de
la liste, ce sont les motifs qu'elles ont invoqués. Si on avait cela
concrètement, si vous me dites, par exemple que la ou les commissions
scolaires de votre comté ont fait des demandes en ce sens, je vais
regarder cela de près pour voir ce que cela veut dire. Si ce sont des
commissions scolaires dont le territoire m'est moins familier, je vais
m'intéresser aux explications qu'elles proposent. Peut-être que la
requête a du bon sens a priori; je dois supposer qu'elle en a. Mais je
vous dis: J'aimerais avoir des renseignements un peu plus concrets è
l'appui de cette modification qui est proposée. Si je comprends bien,
disons que vous avez une commission scolaire qui, en vertu de la loi actuelle -
nous passons dans le domaine de la loi 3 aurait normalement huit quartiers,
parce qu'elle a moins de 3000 élèves, avec l'article 21, est-ce
que cela veut dire que le ministre pourrait décider qu'elle va en avoir
14, à la
rigueur? (12 heures)
M. Gendron: La réponse, c'est oui. Si les commissions en
demandent six de plus, cela peut être ça, mais je vous dis qu'on
l'a balisé passablement. De toute façon, je voudrais quand
même, en préalable, vous dire que cela m'étonne que le
député d'Argenteuil soit intéressé par cette
question, selon la provenance de la demande. Ce n'est pas cela qui
m'intéressait. Quand on l'a analysé, indépendamment de la
provenance de la demande, il m'apparaissait que, sur le fond de la question, M.
le député d'Argenteuil, il était légitime de
prévoir une représentativité plus grande des commissaires
qui pourraient venir siéger à la nouvelle commission scolaire
dans le cas où le nombre d'élèves n'est pas tellement
élevé, mais le territoire est très grand. C'est pourquoi
on a donné suite et on dit: À la demande du conseil des
commissaires, le gouvernement peut autoriser une commission scolaire qui a
moins de 3000 élèves, mais il me semble qu'on a mis les balises
requises pour ne pas qu'il y ait d'abus dans ce sens et cette demande qu'on
autoriserait, il faudrait toujours qu'elle soit justifiée par les
raisons suivantes: de la dimension exceptionnelle d'un territoire, du nombre de
municipalités comprises dans ce territoire et de l'isolement d'une
municipalité. Nous croyons que ces trois balises restreignent la
portée qu'on voulait offrir à certaines commissions scolaires.
Votre question est pertinente de vous donner non seulement la liste, mais
également les arguments sur lesquels les demandeurs se sont
appuyés, puisque j'ai dit que j'avais souscris à leur demande,
parce que, nous, cela ne présente pas d'inconvénients
négatifs par rapport aux objectifs qu'on poursuit.
M. Ryan: II y avait déjà une disposition à
cette fin dans la loi. Il n'y a pas de nouveau principe. Par conséquent,
ici, c'est écrit dans le texte de la loi 3: "Cependant, à la
demande du conseil des commissaires, le gouvernement peut, par décret,
autoriser une commission scolaire qui a moins de 3000 élèves
à établir deux ou quatre quartiers électoraux de plus que
ce qui est prévu au présent article, ou autoriser une commission
scolaire qui a moins de 6000 élèves à établir deux
quartiers électoraux de plus, lorsqu'il estime..."
Vous, ce que vous changez, en somme... Vous voulez avoir plus de marge.
Là, il y avait des balises. On disait: Une commission scolaire de moins
de 3000 élèves, on pourrait l'autoriser à établir
deux ou quatre quartiers électoraux de plus que ce qui est prévu
au présent article et une commission scolaire de moins de 6000
élèves, on peut l'autoriser à établir deux
quartiers électoraux de plus. Là, vous enlevez ces balises, parce
que cela ne couvrait pas tous les cas qui ont été portés
à votre attention, je suppose.
M. Gendron: C'est en plein cela. La loi 3, d'après la
prétention de certaines commissions scolaires, avait trop de
contraintes. Cela ne réglait pas tous les problèmes et, en
particulier, ceux qui ont été portés à notre
attention. Alors, on a dit: II nous semble que vous avez raison sur la base des
arguments qui ont été évoqués par ces commissions
scolaires. Donc, on a décidé d'apporter cette suggestion
additionnelle.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous me permettez, je pense qu'on va
avoir trop de commissaires. Quel est le nombre maximal de commissaires qu'on a
actuellement dans les commissions scolaires?
M. Gendron: Dix-neuf.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si on enlève
Montréal.
M. Gendron: Dix-neuf dans les locales.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y en a déjà trop
à Montréal. Est-ce que je peux avoir le nombre à
l'extérieur de Montréal, le nombre maximal?
M. Gendron: Je pense qu'on a répondu tantôt.
C'était 19 pour les locales, mais, au niveau des régionales, cela
allait à la somme des commissions scolaires participantes d'une
régionale. Dans certains cas, cela allait jusqu'à 97, me dit-on;
c'est la situation qui existait dans le passé.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y avait jusqu'à 97
commissaires.
M. Gendron: Oui, c'est ce qu'on a dit.
M. Parent: ...diminuer plutôt que de les augmenter?
M. Gendron: C'est évident qu'avec une disposition comme
cela, on les réduit. Vous ne retrouverez plus de commissions scolaires
régionales de 97, vous ne retrouverez plus cela. Vous ne retrouverez
plus 70. En réponse à votre question: Oui, on les réduit,
parce qu'on trouvait que, dans certains cas, c'était nettement... Cela
fait de gros conseils d'administration, c'est évident.
M. Ryan: J'ai une question à propos de ce point-là.
Les quartiers sont formés en vertu d'une règle définie
à l'article 117...
M. Gendron: C'est cela.
M. Ryan: ...suivant lequel le nombre d'électeurs dans un
quartier ne doit être ni supérieur ni inférieur de 15 % au
quotient
obtenu en divisant le nombre total d'électeurs dans la commission
scolaire par le nombre de quartiers. Si le ministre ou le gouvernement, par
décret, peut procéder à la création de six
quartiers nouveaux dans une commission scolaire de moins de 3000
élèves, par exemple, est-ce que la règle prévue
à l'article 117 continue de s'appliquer? J'ai l'impression que le
gouvernement n'est même pas obligé de la suivre en vertu du
dernier alinéa.
M. Gendron: Non, puisque dans l'article 118, M. le
député d'Argenteuil, que vous-même lisiez tantôt, on
dit à la toute fin: "La règle sur la délimitation des
quartiers prévue au deuxième alinéa de l'article 117 ne
s'applique pas à une commission scolaire visée par un tel
décret."
M. Ryan: C'est justement ce que je voulais vous faire dire.
M. Gendron: C'était écrit dans la loi.
M. Ryan: Vous m'avez donné la réponse du
maître, c'est parfait, mais je voulais m'assurer que c'était bien
cela. Cela veut dire que... Pardon?
M. Gendron: Je ne comprends pas les remarques de l'Être
suprême.
M. Ryan: Non, mais vous allez comprendre par ce qui s'en vient,
j'espère.
Une voix: Du maître, pas de l'Être suprême.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Cela avait l'air de l'Être suprême qui
parlait.
M. Ryan: Non, non.
M. Gendron: Tout ce que j'ai fait, j'ai cité
l'article.
M. Ryan: C'est cela, c'est ce que je voulais vous faire dire.
M. Gendron: Je n'ai pas fait de drame.
M. Ryan: Je voulais bien m'assurer qu'il se
référait au cas sur lequel vous pourriez intervenir comme
gouvernement.
Supposez que vous ayez une commission scolaire de huit quartiers, avec
la représentation prévue à l'article 120: deux parents de
conseils d'écoles primaires, un d'école secondaire, un
commissaire par quartier. Le gouvernement... Ils ne sont pas contents de la
manière dont la représentation est assurée. Ils ont eu des
représentations de leurs amis dans un coin. Ils ont dit: On forme une
communauté spéciale, on a besoin d'un quartier. Le ministre
pourrait décider qu'il va faire un quartier avec un territoire qui
comporte 200 élèves. Il n'y a pas de limite, là. Y a-t-il
des limites quelconques? Y a-t-il des balises ou s'il n'y en a pas?
M. Gendron: Oui, c'est la commission scolaire qui a toujours la
responsabilité de délimiter les quartiers. Donc, ce n'est pas le
gouvernement et ce n'est pas pour ses amis. Toutes vos prémisses sont
fausses. C'est à la demande du conseil des commissaires.
M. Ryan: Mais supposez que ce soit un gouvernement
libéral.
M. Gendron: Oui, même s'il pouvait...
M. Ryan: Là, il serait moins vertueux. Il penserait
au...
M. Gendron: ...dans l'année 2000 arriver cette
énormité, ce serait quand même à la demande du
conseil des commissaires.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela va arriver avant.
M. Gendron: Ce serait quand même à la demande du
conseil des commissaires.
M. Ryan: Oui, mais le conseil des commissaires peut vouloir cela
lui aussi. Il peut vouloir réaménager sa majorité et
s'assurer des coussins plus solides. Il a des amis au gouvernement et il dit:
Arrangez-nous donc cela, passez-nous donc un petit décret pour qu'on ait
trois commissaires de plus, trois districts de plus, six de plus.
M. Gendron: Vous avez raison de dire que le décret porte
sur le nombre de porte-parole additionnels - je vais appeler cela de même
- mais pas sur la délimitation des quartiers, sur l'arrangement et tout.
C'est le conseil des commissaires de la commission scolaire demanderesse qui
établirait les règles. Tout ce que nous faisons, c'est de dire:
À leur demande, oui, on autoriserait par décret une
possibilité qu'il y ait une représentation élargie, point.
Mais, dans les modalités, on est obligé de les soustraire
à la règle du 117 pour leur laisser la responsabilité de
délimiter elles-mêmes, dans les cas où c'est
inférieur à 3000, comment elles établiraient la question
des limites de quartiers. C'est vraiment la commission scolaire et non le
gouvernement. Alors, je proposerais l'adoption...
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? Sur division?
M. Gendron: ...en s'engageant, comme on l'a fait, à
fournir cependant l'information.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur division?
Article 22?
M. Ryan: Si l'information fournie donne lieu à des
questions, qu'on puisse revenir sur ces questions pour les faire
éclaircir.
M. Gendron: Oui, oui, en termes d'échanges sur
l'information qu'on vous aura donnée, c'est exact, mais cela ne changera
pas la portée de l'article 21.
L'article 22 est un article de concordance avec l'article 118 pour les
parents membres du conseil des commissaires.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? Adopté sur
division ou adopté tout court?
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur
division.
M. Gendron: L'article 23, c'est un article de concordance pour
les...
Le Président (M. Charbonneau): N'y a-t-il pas un article
22.1?
M. Gendron: Dans les papillons, vous avez raison. J'avais
oublié.
Le Président (M. Charbonneau): Nous avons une
secrétaire de commission vigilante.
M. Gendron: M. le Président, c'est un ajustement
nécessaire en vertu de l'article 495. L'article 137 de cette loi est
modifié par l'insertion à la quatrième ligne du
deuxième alinéa, après le mot "voter;" des mots "sur le
territoire d'une commission scolaire confessionnelle"; c'est une disposition
qui est reliée à l'article 495 concernant l'établissement
des listes électorales et qui est requise par le Directeur
général des élections. Cela avait été
demandé par l'Opposition. M. le député d'Argenteuil nous a
demandé d'ajouter cette disposition.
M. Ryan: On va retracer exactement l'article 137...
M. Gendron: C'est l'article 495 de la loi 3. M. Blanchet, s'il
vous plaît!
M. Blanchet: Si vous me permettez, on se souviendra que, lors des
discussions qu'on a eues sur l'article 495, il avait été
présenté qu'il pourrait être exagéré de poser
la question confessionnelle à tout le monde lors d'un recensement
général. On a essayé de trouver une autre technique pour
éviter que cette question ne soit posée. C'est ce qui
apparaît, entre autres, au niveau des articles 4.1 et suivants qui ont
été suspendus. Par ailleurs, étant donné qu'on
modifie l'article 495 pour dire que la question sera posée uniquement
sur le territoire des commissions scolaires confessionnelles lors des
premières élections, il fallait faire aussi la modification
à l'article 137 pour toutes les élections à venir, pour ne
pas que la question soit posée partout, mais uniquement sur le
territoire des commissions scolaires confessionnelles, là où
c'est obligatoire.
M. Ryan: Voulez-vous me lire l'alinéa comme il se
formulerait une fois modifié?
M. Blanchet: D'accord. Lors du recensement, les recenseurs
demandent à l'électeur, qui est une personne physique et qui est
domicilié sur le territoire de la commission scolaire, la commission
scolaire pour laquelle l'électeur choisit de voter; sur le territoire
d'une commission scolaire confessionnelle, il lui demande aussi s'il est de
confession catholique, protestante ou autre.
M. Gendron: Je propose l'adoption de l'article 22.1.
M. Ryan: Ici, la même objection fondamentale. Je pense
qu'on l'a mis en réserve celui-là; il y a un article qui traitait
de cela plus tôt. C'est la fameuse question de l'information qui est
demandée à l'occasion du recensement. On lui demande s'il est de
confession catholique, protestante ou autre. La seule chose que je veux
vérifier ici, c'est si on l'a mis en réserve. On va demander
qu'il soit mis en réserve également. S'il a déjà
été l'objet d'un vote, on va continuer.
M. Blanchet: Cette question précisément du
recensement, de façon générale, n'a pas encore
été posée. Cela va venir, cela viendrait normalement
à l'article 35 du projet de loi 29, parce que c'est là qu'on
retrouvait le problème que vous aviez soulevé.
M. Ryan: Je pense qu'on serait mieux de le garder en suspens pour
le moment parce vous faites une modification qui répond à un voeu
que nous avions formulé en partie.
M. Blanchet: C'est cela. C'est-à-dire qu'on fait...
M. Ryan: Vous restreignez aux commissions scolaires
confessionnelles, c'est très bien, mais la question, ce n'est pas
celle-là qu'on veut qui soit posée. Comprenez-vous? C'est cela
qu'on voulait soulever et j'aimerais mieux qu'on le soulève à
l'article 35 plutôt qu'ici, parce qu'on va être dans le bain
à l'article 35. Si on
pouvait garder celui-ci en suspens, cela va être
réglé par la décision qu'on prendra à l'article 35.
Sur le reste, il n'y a pas de problème.
M. Blanchet: Si vous me permettez, je pourrais quand même
ajouter que, manifestement, sur le territoire d'une commission scolaire
confessionnelle, cette question est absolument obligatoire si on ne veut pas
les faire disparaître parce que, si les recenseurs passent sur le
territoire d'une commission scolaire confessionnelle et demande: Voulez-vous
voter pour une commission scolaire française ou anglaise, sans demander
si on veut voter sur une commission scolaire catholique ou protestante,
à ce moment, cela ne fonctionnera pas.
M. Ryan: Si c'était cela la question, M. Blanchet, il n'y
aurait aucun débat entre nous. Vous savez que ce n'est pas cela. Je
demande qu'on le garde en suspens pour le moment où on va adopter
l'article 35.
M. Gendron: Même s'il n'y a aucun lien.
Le Président (M. Charbonneau): Ce serait en suspens et on
serait maintenant rendu à l'article 23.
M. Ryan: Celui-là, c'était 23.
Le Président (M. Charbonneau): Non, c'était
22.1.
M. Ryan: Très bien, 22.1. C'est correct. (12 h 15)
M. Gendron: L'article 23, c'est une concordance pour les
commissions scolaires confessionnelles de l'île de Montréal afin
de leur permettre d'imposer elles-mêmes leurs taxes. La recommandation,
c'est de supprimer l'article 23. Lors des rencontres avec la CECM, la CEPGM et
le conseil de l'île, il a été convenu de
réintroduire les commissions scolaires confessionnelles dans le conseil.
Cet article 23 est devenu inutile puisque les montants auxquels ont droit les
commissions scolaires confessionnelles en matière de taxation seront
perçus par le conseil à même le taux de taxes qu'il
imposera pour toute l'île de Montréal. Donc, c'est un article qui
n'est plus nécessaire è la suite des amendements et des
rencontres que nous avons eues avec les personnes concernées. Je
recommande la suppression de cet article.
M. Ryan: Cela n'était pas dans le recueil de papillons que
vous nous aviez donné. Est-ce nouveau de ce matin?
M. Gendron: Non, ce n'est pas nouveau.
Le Président (M. Charbonneau): On ne l'a pas. Donc, la
proposition d'amendement...
M. Gendron: Un instant! Si vous ne l'avez pas dans les papillons,
je veux savoir pourquoi. Un instant, on va vérifier. Vous avez raison,
il n'est pas dans les papillons. Là, c'est vraiment très
technique parce qu'à partir du moment où on avait fait les
papillons après les rencontres et les échanges de vues il aurait
dû y figurer, puisqu'on avait convenu que l'article 23 du projet de loi
29 que vous avez entre les mains n'était plus requis.
Une voix: C'est un papillon volage.
M. Ryan: Je ne le sais pas, parce que l'article 346 a une
portée beaucoup plus générale et cela m'étonnerait
qu'on supprime cela complètement. Vous supprimez juste l'article 23.
Très bien, l'article 346 demeure tel quel.
M. Gendron: Oui, vous avez tout à fait raison. L'article
23, c'était juste pour supprimer deux mots et non l'article 346. Ce
qu'on propose de supprimer, c'est: après les mots "autre qu'une
commission scolaire", le mot "linguistique". On proposait d'insérer cela
et, là, on dit: On ne met pas cela. On n'a pas d'affaire à mettre
cela dans l'article 346. Mais l'article 346, bien sûr, demeure. Cela
va?
M. Gendron: II n'y a pas de problème là.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté?
M. Ryan: Adopté tout court, celui-là. Quand on fait
maison nette, on adopte cela avec enthousiasme.
M. Leduc (Saint-Laurent): Et empressement. Dans l'honneur
et...
M. Ryan: ...l'enthousiasme.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 24. On a un
papillon.
M. Gendron: À l'article 24, on a un papillon. Je voudrais
quand même expliquer la portée de cet article. Pourquoi a-t-on un
papillon? Encore là, à la suite des représentations qui
nous ont été faites et vu la décision du gouvernement
annoncée en deuxième lecture de réintroduire les
commissions scolaires confessionnelles dans le conseil, cet article est devenu
inutile, c'est-à-dire celui qui figurait au projet de loi 29, et doit
être remplacé par des dispositions visant à limiter
cependant la participation des commissions scolaires confessionnelles dans le
conseil. C'est pourquoi on suggère de
modifier l'article 407 et, avec un article 407.1, on prévoit
ajouter: "Les représentants désignés par les commissions
scolaires confessionnelles de l'île de Montréal ne peuvent
participer aux délibérations du conseil ni voter que sur les
matières pour lesquelles la présente section donne
compétence au conseil sur ces commissions scolaires
confessionnelles."
M. Ryan: M. le Président, je crois qu'à compter de
ce moment on entre dans une série de dispositions du projet de loi 29
qui sont des dispositions tout à fait semblables à celles qu'on a
déjà discutées à propos de la Loi sur l'instruction
publique, mais cette fois elles visent la loi 3. Elles ont en
général exactement le même effet que les dispositions
discutées ou ayant fait l'objet de décisions
antérieurement. Par conséquent, il faudrait adopter la même
ligne de conduite vis-à-vis de ces dispositions. Je pense que celle qui
vient d'être évoquée, le papillon 24, papillon portant sur
l'article 24, nous réfère à l'article 9 du projet de loi
29 que nous avons décidé de laisser en suspens hier, si mes
souvenirs sont bons. Par conséquent, il faudrait faire la même
chose pour celui-ci.
M. Gendron: C'est exact.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, l'article 24 est en
suspens. Est-ce que cela serait la même chose pour l'article 24.1, M. le
ministre?
M. Ryan: Oui, pour 24.1, attendez un peu.
M. Gendron: Non. On pense que, parce que cela vient de l'article
24, c'est relié, mais le fond de l'article 24.1 n'a pas de
référence au fond de l'article 24. Ce qu'on dit, c'est: À
la première ligne du deuxième alinéa, après les
mots "commissions scolaires", ajouter le mot "linguistiques". L'article 24.1
n'a pas de référence au fond de l'article 24. C'est une
disposition qui est reliée à l'appellation de commissions
scolaires linguistiques.
M. Ryan: Voulez-vous me dire comment l'article 24 se lirait avec
votre amendement par rapport à ce que nous avons dans le projet de
loi?
M. Gendron: Un instant!
M. Blanchet: Le nouvel article 24 est tel que vous le retrouvez
au papillon.
M. Ryan: L'article 24 reste là, lui, si je comprends
bien.
M. Blanchet: C'est-à-dire que celui-là, on
l'enlèverait. On enlèverait l'article 24. On dit: Remplacer
l'article 24 par le suivant, parce que, pour être cohérent avec ce
qu'on disait tantôt à l'article 23, on a effectivement
enlevé la distinction de linguistiques vu que les commissions scolaires
sont réintégrées dans le conseil. On annule l'article 24
et on le remplace par un autre qui viendrait préciser le rôle des
confessionnelles dans le conseil scolaire.
M. Ryan: Je lis dans le papillon: Insérer, après
l'article 24, l'article 24.1.
M. Blanchet: Oui.
M. Gendron: C'est un nouvel article après 24.
M. Ryan: L'article 24 demeure tel quel, lui.
M. Gendron: L'article 24 demeure tel qu'au papillon. L'article 24
du projet de loi disparaît, M. le député
d'Argenteuil...
Une voix: II devient le papillon.
M. Gendron: ... puis on lit le texte du papillon. Voilà le
nouveau texte de 24. Après qu'on a le nouveau texte de l'article 24, on
ajouterait un article 24.1. L'article 24.1 n'a rien à voir avec
l'article 24. Je répondais à la question: Est-ce que lui aussi on
le laisse en suspens? On peut bien, mais cela ne change rien, cela n'a rien
à voir avec le fond. Moi, je voudrais l'adopter tout de suite.
M. Ryan: Adopté sur division.
M. Gendron: M. le Président, si vous voulez tenir pour
acquis qu'on vient d'adopter l'article 24.1
Le Président (M. Charbonneau):
L'article 24.1 est adopté sur division. Très bien. On n'en
attendait pas moins de vous. Maintenant, on est rendu à l'article 25 et
il y a un papillon. Je vous signale que c'est un gros contrat. Est-ce que vous
voulez engager la discussion maintenant ou suspendre parce qu'il reste trois ou
quatre minutes? J'imagine que, si on veut avoir une discussion
cohérente...
M. Gendron: II est long, mais ce n'est pas parce que quelque
chose est long qu'il est nécessairement compliqué sur le fond.
Cela visait tout simplement à réintroduire dans le conseil
scolaire... Vu qu'on réintroduit les commissions scolaires
confessionnelles à l'intérieur du conseil scolaire de
l'île, il est nécessaire de préciser que le premier
alinéa de l'article 421 vise les commissions scolaires linguistiques.
C'était le sens et la portée de cet article.
M. Blanchet: Si vous me permettez, on a tout simplement reproduit
le texte intégral pour éviter d'avoir à marquer partout:
dans la troisième ligne, enlever le mot "linguistique" ou ajouter ceci,
ajouter cela. Il nous est apparu plus simple au point de vue de la technique et
de la rédaction de reproduire l'article plutôt qu'indiquer les
lignes et les virgules où il fallait faire les changements.
M. Gendron: De toute façon, M. le Président, je
tiens à indiquer que cet article protège les titres obligataires
du conseil de la même façon que ce qui est prévu à
l'article 567.9 introduit par l'article 18 du présent projet de loi qui,
lui, a été adopté.
Mme Dougherty: J'ai de la difficulté à comprendre.
Vous avez éliminé l'article 24 dans le projet de loi 29. Donc,
l'article 104 du projet de loi reste, n'est-ce pas? C'est ça? L'article
404, pardon. L'article original 24 parle de l'article 404, n'est-ce pas?
Une voix: C'est ça.
Mme Dougherty: Maintenant, au lieu de garder cela, dans le
papillon 24.1, on modifie l'article 420 de la même façon au lieu
d'avoir modifié 404. Ma question, c'est: Si on garde l'article 404 de la
loi 3, comme il l'est, il dit: "II a compétence pour les matières
- on parle du Conseil scolaire de l'Ile de Montréal - qui lui sont
attribuées sur les commissions scolaires situées en tout ou en
partie sur le territoire de l'île de Montréal". Donc, il a une
compétence sur tout le monde.
M. Gendron: Oui, pour les matières qui lui sont
attribuées. Il ne faut pas oublier cela. C'est bien clair. Il a
compétence sur les commissions scolaires situées sur tout le
territoire, mais pour les matières qui lui sont attribuées.
Mme Dougherty: Plus loin, selon une modification de l'article
24.1, on parle de l'article 420 de la loi 3. 11 exerce seul les fonctions des
commissions scolaires de l'île de Montréal relatives aux... On
parle des emprunts, n'est-ce pas?
M. Gendron: Oui.
Mme Dougherty: C'est là, la différence, parce qu'on
change la compétence pour les emprunts.
M. Gendron: C'est exact, mais il n'y a pas
d'incompatibilité.
Mme Dougherty: Mais, c'est parce que, au début, j'ai vu
une contradiction entre l'article 404 et l'article 420, tel que
modifié.
M. Gendron: Oui, mais admettez-vous qu'il n'y en pas? Parce que,
effectivement, quand vous dites qu'on change les dispositions pour des
emprunts, c'est justement pour les matières qui lui sont
attribuées à partir du moment où il y avait cette
précision qu'ils ont compétence sur tout le territoire, mais pour
les matières qui lui sont attribuées, cela élimine l'image
de l'incompatibilité que vous venez d'évoquer. Oui, parce que le
territoire n'est pas affecté; ce qui est affecté, ce sont les
matières, ce sont les compétences sur lesquelles le conseil de
l'île de Montréal se prononce.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'amendement est
adopté? Sur division?
M. Ryan: Regardez, je veux juste souligner une chose. C'est la
même position qui s'applique sur toute la ligne. L'article 25 est un
article auquel nous avons des objections profondes, parce que cela modifie
substantiellement et de manière probablement décisive la
manière dont on fonctionne pour exercer le pouvoir d'emprunt. C'est une
des objections qu'on a formulées quand on a discuté cela à
l'article 18. Ils sont exactement les mêmes et, comme c'est une
concordance, ici, on transpose dans la loi 3 ce qu'on a transposé
antérieurement dans la Loi sur l'instruction publique et on ne refait
pas tout le débat. On est profondément opposé à
cela. C'est un des points sur lequel nous avons une objection fondamentale.
M. Gendron: Je suis d'accord, M. le député, mais je
pense que cela finirait comme cela finit à l'article 567.9. Ce qu'on
discute là, c'est à l'article 567.9, les obligations, autres
titres ou valeurs qui font partie de la dette du conseil... On l'a
discuté et l'article 567.9 a été adopté.
M. Ryan: Mais c'est ce que je vous dis.
M. Gendron: Je suis d'accord avec vous. Adopté sur
division. C'est ce que vous voulez signaler avec vos mêmes
réserves. Vous avez raison.
M. Ryan: Oui, c'est entendu.
Le Président (M. Charbonneau): Très bien.
Adopté sur division. La commission va...
M. Ryan: Parce qu'il ne faut pas oublier une chose: Dans un an,
on va peut-être se retrouver sous l'empire de la loi 3 et non plus de la
Loi sur l'instruction publique; il faut que cela soit expliqué bien
clairement qu'on avait les mêmes objections fondamentales sur un certain
nombre d'articles quand il s'agissait de les transposer dans la loi 3 et
lorsqu'il s'agissait de
modifier la Loi sur l'instruction publique.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 25, tel
qu'amendé...
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau): ...est adopté sur
division.
La commission va ajourner ses travaux sine die. Éventuellement,
nous reprendrions avec la proposition de l'amendement 25. Cela va?
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 16 h 30)
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît! Avant que l'on poursuive l'étude du projet de loi 29, cela
me prendrait un consentement très explicite de part et d'autre, parce
que la commission n'a pas eu l'ordre de la Chambre et nous sommes encore
à la période des affaires du jour, si je ne m'abuse... Donc, il
ne faudrait pas qu'on crée un précédent qui nous
amènerait des problèmes par la suite. Donc, il faudrait que ce
soit assez clair, de part et d'autre, qu'il y ait consentement pour
qu'on...
M. Ryan: Le consentement est explicitement donné par
l'Opposition pour que le travail s'amorce dès maintenant, à la
suite de la période d'attente que nous venons de vivre.
Le Président (M. Charbonneau): Que j'ai dû vous
imposer, parce que je n'avais pas eu cet avis que je recherchais.
M. Gendron: Il en est de même pour le parti
ministériel, puisque, possiblement, au moment où l'on se parle,
l'avis est donné; donc, on va présumer qu'il l'est. De part et
d'autre. Il y a consentement unanime pour procéder.
Le Président (M. Charbonneau): Sur cette
présomption, nous allons poursuivre l'étude du projet de loi 29.
Nous en étions ce matin à l'article 25.1. C'est un amendement qui
ajouterait l'article 25.1.
M. Gendron: C'est une disposition -parce qu'on était rendu
là, l'article 25 ayant été adopté, pour
insérer, après l'article 25, l'article 25.1. Il s'agirait de
modifier l'article 425 de cette loi par l'addition, à la fin, des mots
"des commissions scolaires linguistiques et des commissions scolaires
confessionnelles de l'île de Montréal".
M. Ryan: Juste une minute, je voudrais vérifier un point.
Est-ce que nous avons adopté l'article 25, ce matin...
M. Gendron: Oui, M. le Président. M. Ryan: ...avant
d'aller plus loin?
Le Président (M. Charbonneau): Oui, monsieur.
M. Ryan: Nous l'avons adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Sur division?
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: Est-ce que cela va, M. le député
d'Argenteuil?
M. Ryan: Juste une petite minute.
M. Gendron: D'accord. Ce dont on parle, c'est d'une modification
à l'article 425 de la loi 3, vous l'avez sans doute bien compris,
puisque vous y êtes, M. le député d'Argenteuil. Puisqu'on
dit que le conseil adopte, par règlement, des mesures propres a assurer
le rattrapage en matière d'éducation dans les milieux
défavorisés, article dont nous avons discuté
antérieurement, nous voulons ajouter, à la fin de cet article 425
de la loi 3 - c'est cela - les mots que j'ai indiqués tantôt,
à savoir "des commissions scolaires linguistiques et des commissions
confessionnelles de l'île de Montréal". Adopté sur
division?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? Donc, l'article
25.1 est adopté sur division. On arrive maintenant à l'article
26. Il y a un...
M. Gendron: Un papillon.
Le Président (M. Charbonneau): ...papillon...
M. Gendron: Avant d'aller au papillon comme tel, je tiendrais
à indiquer que l'article 26 est un article de concordance, parce qu'on
fait obligation au conseil scolaire de prélever un montant pour les
commissions scolaires confessionnelles. Vu que les commissions scolaires
confessionnelles sont réintroduites dans le conseil scolaire, il est
nécessaire de modifier l'article 428 pour préciser que les
pouvoirs du conseil qui y sont prévus s'appliquent uniquement pour les
commissions scolaires linguistiques, à l'exception de l'alinéa
introduit par l'article 26 du projet de loi 29.
Là, vous avez le papillon. Donc, c'est
l'article 428 de la loi 3...
M. Ryan: Attendez un petit peu. Sur l'article 26, je vais juste
vous souligner un point. C'est parce qu'ici, cela se réfère assez
directement à l'article 11 du projet de loi, sur lequel, je pense, nous
sommes convenus de surseoir. Si c'était le cas, il faudrait faire la
même chose pour l'article 26. Je pense qu'on se comprend.
Le Président (M. Charbonneau): Nous allons donc suspendre
l'étude de l'article 26.
M. Gendron: C'est exact, parce que c'est la même chose.
M. Ryan: Je voudrais juste, peut-être...
M. Gendron: Juste une seconde, M. le député
d'Argenteuil, je voudrais voir si... D'accord. Je voulais juste vérifier
s'il était exact que l'article 11 avait été suspendu.
C'est exact.
M. Ryan: Justement, en relation avec ce dernier point que vous
venez de toucher, M. le ministre, simplement pour nous guider les uns les
autres, je voudrais vous soumettre une liste des articles qui sont
restés en suspens de manière que, si on y fait allusion, on ait
tous la même liste.
J'ai, sur ma liste, les articles 3 à 6 inclusivement, cela va de
soi, les articles 9, 11, 15, 558.1...
M. Gendron: Attendez un petit peu. Article 9, cela va.
M. Ryan: Article 11?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Article 15, 558.1?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Article 15, 567.14?
M. Gendron: II est encore appelé.
M. Ryan: Excusez, c'est une erreur de ma part.
Une voix: Voilà!
M. Ryan: Articles 18.1, 18.2, 22.1 et 24.
Le Président (M. Charbonneau): II y a l'article 11.1
aussi.
M. Ryan: Articles 11 et 11.1. Évidemment, quand on avait
l'article 11, cela prenait l'autre également, mais on le note pour une
plus grande sûreté.
M. Gendron: Cela va.
M. Ryan: Alors, cela va pour celui-ci. On ajoute, par
conséquent, l'article 26.
M. Gendron: L'article 27 n'a pas sa raison d'être.
M. Ryan: Attendez un petit peu! Là, on vous suit. Je crois
que c'est l'article 28 que vous voulez supprimer.
M. Gendron: Non, l'article 27. M. Ryan: L'article 27
aussi.
M. Gendron: À l'article 27, il y a un papillon. Vous
l'avez dans vos...
M. Parent: On n'a pas de papillon à l'article 27. On a un
papillon pour supprimer l'article 28, par exemple.
M. Gendron: Bien moi, supprimer l'article 27, ce n'est pas moi
qui ai trouvé cela. Je veux juste lui montrer...
M. Ryan: II y a des choses que les yeux de l'Opposition ne
doivent pas voir.
M. Gendron: C'est la même photocopie des papillons.
M. Ryan: II était temps que vous arriviez, M. le leader du
gouvernement.
M. Bédard: Je ne suis pas inquiet avec M. Gendron.
M. Gendron: De toute façon, M. le député
d'Argenteuil, en attendant qu'on régularise le processus des
papillons...
Une voix: On les a.
M. Gendron: Vous les avez, la commission les a.
M. Ryan: Oui, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Moi, je l'ai. Est-ce que
vous l'avez?
M. Gendron: Je ne sais pas si, volontairement, vous soustrayez
des papillons dans vos papillons. Non, mais qu'est-ce que cela dit? Vous
l'avez, l'article 27, dans le projet de loi 29. Cela dit: On le supprime. Bien,
vous l'avez, le projet de loi 29.
Une voix: Non, supprimez.
M. Gendron: Bien oui, c'est ce que j'ai dit, Mme la
députée. Cela dit qu'on veut supprimer l'article 27 du projet de
loi 29.
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Oui, vous aviez dit: Jamais de commentaire quand
c'était pour...
M. Ryan: C'est cela, exactement.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté.
M. Gendron: L'article 28, c'est la même chose.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté?
M. Ryan: Article 28, attendez un petit peu.
Le Président (M. Charbonneau): On supprime.
M. Ryan: C'est un gros problème. Je crois que cela se
rattache à l'article 26. Les articles 26, 27, 28, 29 et 30, je pense que
cela se rattache à l'article 26. Il faut faire attention. Je crois que
cela va aller ensemble. Ce sont seulement des problèmes de concordance.
Ce n'est pas très grave, mais je crois que si on met en suspens
l'article 26, il faut mettre les articles qui en dérivent
immédiatement, 27, 28, 29, 30, dans le même paquet. On va revenir
à cela tantôt. Je pense que cela ne change rien.
M. Gendron: En tout cas, je veux juste indiquer au
député d'Argenteuil que c'est non par rapport à ce que
nous faisons, et c'est oui par rapport au fond...
M. Ryan: C'est cela.
M. Gendron: ...puisqu'à partir du moment où on
réintroduit - et, là, je comprends que vous pouviez avoir des
divergences sur la façon dont on fait la réintroduction - cela
c'est le fond, c'est l'article 26, mais indépendamment de cela nous
allons devoir, de toute façon, supprimer les articles 27 et 28, peu
importe la discussion qu'on aurait sur l'article 26, à savoir si l'on
corrige la façon de réintroduire les gens au conseil de
l'île. C'est pour cela que je crois qu'on peut adopter sans
problème les articles 27 et 28.
M. Ryan: J'aimerais mieux vous demander que l'on procède
au vote, ne serait-ce que pour la correction du travail que nous faisons. Il me
semble que la charrue ne doit jamais venir avant les boeufs. Ce sont des choses
qui...
M. Gendron: Oui, s'il s'agit du même sujet. Mais comme il
ne s'agit pas du même sujet sur le fond...
Une voix: Avez-vous demandé le vote?
M. Ryan: Non, j'ai demandé qu'on suspende le vote sur ces
articles pour voter tout ce bloc ensemble. Ce sont des choses qui se tiennent
ensemble. Vous ne perdez rien au change et vous nous permettez de faire notre
travail plus consciencieusement, M. le ministre.
Le Président (M. Charbonneau): Si je comprends bien, vous
proposez de suspendre l'amendement, c'est-à-dire de supprimer l'article
28...
M. Ryan: Les articles 26 à 30 ainsi que les amendements
afférents.
Le Président (M. Charbonneau): Je dois vous dire une
chose. On avait supprimé l'article 26, mais l'article 27 a
été adopté tel qu'amendé. L'amendement était
de supprimer l'article 27.
M. Ryan: II a été supprimé, oui, mais...
Le Président (M. Charbonneau): Là, vous me
dites...
M. Ryan: S'il est supprimé, il n'y a pas de
problème, on n'a pas à voter. S'il est supprimé par le
gouvernement, on n'a pas à voter et cela ne me dérange pas.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, les articles 27 et 28
sont supprimés. La proposition de l'article est de faire la même
chose, c'est-à-dire de supprimer l'article.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, l'article est-il
adopté?
M. Gendron: C'est pour cela que j'avais de la difficulté
à comprendre. Mais on semble se comprendre.
Le Président (M. Charbonneau): Je vais vous le clarifier.
On arrive maintenant à l'article 29.
M. Gendron: En ce qui nous concerne, l'article 29 est vraiment un
article de concordance, sauf qu'il est requis. Pour nous, l'article 29
demeurait tel quel; on n'a pas de papillon. Il serait tel qu'on le lit au
projet de loi 29: L'article 432 de cette loi est modifié par
l'insertion, à la troisième ligne, après les mots
"commissions scolaires", du mot "linguistique".
M. Ryan: Là, c'est la difficulté dont je vous
faisais part qui revient. C'est un dérivé direct de l'article 26.
Je demande qu'on vote là-dessus tout de suite après l'article
26,
quand on aura voté sur l'article 26...
Le Président (M. Charbonneau): Suspendu.
M. Ryan: C'est la même chose pour l'article 30.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 30 aussi?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): II y aura un amendement
à l'article 30, mais je présume que cela sera dans la logique.
Donc, on étudiera l'article 30 plus tard. Article 31?
M. Ryan: Là, c'est différent.
M. Gendron: Oui, l'article 31 est complètement
différent. Quant à l'article 31, nous recommandons de ne pas
modifier cet article. Il n'y a pas de papillon. La portée de l'article
est tout simplement - et je pense que là-dessus on avait eu l'accord de
l'Opposition - la possibilité de sanctionner les études d'un
élève qui a été exempté de suivre certaines
matières obligatoires, comme, par exemple, un handicapé qui est
exempté de suivre les cours de gymnastique. On ne voudrait pas que cela
ait comme conséquence qu'il ne puisse pas recevoir une sanction
d'études. Cette modification a été demandée lors du
dernier sommet des personnes handicapées. Nous sommes convaincus qu'elle
donne suite à des demandes des personnes concernées. Il n'y a pas
d'inconvénient et elle permet une bonification de ce qui existait.
M. Ryan: Dans l'article, il y a deux parties distinctes. La
première donne au ministre l'autorité générale
l'habilitant à établir les modalités d'application des
règles de sanction des études, de manière
générale. Ensuite, la deuxième partie est le pouvoir
d'exempter une catégorie d'élèves de l'application de
certaines de ces règles, n'est-ce pas?
M. Gendron: Tout à fait exact, sur le
règlement.
M. Ryan: Maintenant, pouvez-vous me dire exactement, quant
à la première partie qui est de caractère
général, ce qu'elle ajoute à ce qui était
déjà dans l'article 447, au huitième alinéa?
M. Gendron: Oui, de l'article 447?
M. Ryan: Oui, huitième alinéa de la loi 3.
M. Gendron: Oui, l'évaluation des apprentissages et la
sanction des études?
M. Ryan: Oui. (16 h 45)
M. Gendron: Alors, je veux bien comprendre, vous voulez savoir en
quoi l'amendement ajoute à cette disposition?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: C'est parce que je ne m'en rappelais pas. Là,
je m'en rappelle. M. le député d'Argenteuil, c'est que c'est
une... Je pense que vous avez très bien illustré. C'est une
disposition générale, quand on parle de l'évaluation des
apprentissages et la sanction des études, le contexte
général ne permettant pas d'adaptabilité ad hoc
spécifique pour des cas d'espèce.
Ce qu'on ajoute, c'est une considération spécifique pour
des cas d'espèce qui n'était pas le sens de huit, qui
était l'évaluation des apprentissages et la sanction des
études toujours à caractère général et
uniforme pour l'ensemble. C'était le caractère
d'uniformité, alors que là il y a un caractère de
spécificité pour des handicapés.
M. Ryan: La question que je vous pose est celle-ci. Est-ce que
cela veut dire que le règlement sur le régime pédagogique
peut aussi permettre au ministre d'établir les modalités
d'application des règles de sanction des études à
l'égard de certaines catégories d'élèves et
d'exempter l'une ou l'autre catégorie d'élèves qu'il
indique de l'application de certaines de ces règles, ou si c'est
d'établir les modalités générales d'application des
règles de sanction des études? À ce moment-là, je
me dis: On fait de la redondance.
Si c'est cela, déjà l'article 447 indique que le
gouvernement établit par règlement un régime
pédagogique pour déterminer le cadre général
d'organisation des services éducatifs. Les règlements sur le
régime portent, entre autres, sur l'évaluation des apprentissages
et la sanction des études. Est-ce qu'on va avoir deux règlements
parallèles, l'un qui va émaner du gouvernement sous le titre du
régime pédagogique et un autre qui va émaner du ministre?
Il y en a un qui va s'appeler le cadre général d'organisation des
services d'évaluation ou de sanction des études, et l'autre les
modalités d'application. Il va y avoir deux règlements
parallèles. Est-ce que c'est cela que ça veut dire?
M. Gendron: Cela ne veut pas dire qu'il y a deux
règlements parallèles. Cela veut dire qu'il y a une disposition -
là, je pense que vous avez raison, il y a une différence entre le
dire comme vous le mentionnez, en termes de deux règlements
parallèles de cadre général, et ce que j'appelle un
règlement que vous connaissez très bien et
qui est celui de la disposition générale -dans des cas
d'espèce d'avoir une appréciation particulière qui
n'était pas permise, selon tous les avis qu'on a eus. De toute
façon, quand on a discuté de cela, on leur a fait exactement la
même remarque: On ne veut pas dédoubler. Ils nous ont dit: Selon
ce qu'on a fait fouiller par des services juridiques - là, je parlais
d'associations de handicapés - la disposition générale de
l'article 8 ne vous le permettrait pas, parce que c'est l'évaluation des
apprentissages et la sanction des études. L'uniformité du
régime, ne permettait pas d'avoir des dispositions restrictives pour des
cas comme ceux qu'on signale. C'est une bonification à leur demande.
M. Ryan: Si cela avait été écrit "le
règlement sur le régime pédagogique peut aussi permettre
au ministre, dans le cas de catégories particulières
d'élèves, d'établir les modalités d'application des
règles de sanction des études et d'exempter les catégories
d'élèves qu'il indique de l'application de ces règles", je
comprendrais très bien. Mais, au début, c'est très
général.
Cela peut avoir l'air de créer deux réglementations
parallèles: l'une sous l'autorité du ministre et l'autre sous
l'autorité du Conseil des ministres, finalement. Il me semble que cela
aurait été mieux si vous le disiez clairement. Je ne serais pas
enclin à donner au ministre une autorité trop large
là-dedans. Pour des cas particuliers, je comprends très bien.
Cela peut être des cas d'enfants d'immigrants, cela peut être des
cas de milieux moins favorisés au point de vue économico-social,
cela peut être des cas d'enfants handicapés. Il y a plusieurs
catégories qui sont brimées. Il me semble que cela devrait
être dans des cas particuliers. À part cela, il ne devrait pas
s'établir un règlement en plus de celui que le gouvernement peut
établir par le truchement du régime pédagogique. C'est
cela qui est ma considération.
M. Gendron: M. Blanchet, si vous me permettez, cela a
été fouillé...
M. Blanchet: La norme comme telle serait celle qui apparaît
dans le règlement. Tout ce que permettrait effectivement l'alinéa
qui serait ajouté, c'est de parler de modalités d'application de
ces règles qui seraient établies par règlement. Alors, ces
modalités pourraient prévoir que dans le cas de catégories
d'élèves qui ont des difficultés particulières,
elles pourraient être exemptées de certaines de ces règles.
Mais ce sont vraiment des modalités d'application. Les règles
sont la norme du gouvernement. Comment l'appliquer? On a des modalités
qui peuvent être fixées par le ministre. Parmi ces
modalités, on peut exempter certaines catégories
d'élèves. C'est comme cela que cela avait été
vu.
M. Gendron: Alors, je propose l'adoption, M. le Président,
de l'article 31.
Le Président (M. Charbonneau): Sur division?
M. Ryan: Non, adopté, celui-là.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté tout
court.
Mme Dougherty: Le problème, c'est que ce n'était
pas clair ici qu'elle s'applique uniquement à certaines
catégories d'élèves. C'est la façon dont c'est
rédigé. L'intention, c'est qu'on parle ici des
élèves handicapés ou exceptionnels, n'est-ce pas?
M. Blanchet: Le ministre ne pourra pas, effectivement, faire des
règles d'évaluation des apprentissages et de la sanction des
études, c'est un règlement du gouvernement. Tout ce que le
ministre pourra faire, ce sont des modalités d'application de ces
règles. Parmi les modalités, il pourra prévoir que dans
certains cas, effectivement, cela ne s'appliquera pas à certains
élèves pour des raisons particulières.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Cnarbonneau): Adopté.
M. Gendron: L'article 32 est de concordance. D'après nous,
c'est carrément commandé par le jugement de la Cour
suprême. Donc, on suggère de ne pas modifier l'article 32, la
portée étant que les règles de subvention doivent
prévoir une répartition équitable et non discriminatoire,
tel que le commande clairement le jugement de la Cour suprême.
M. Ryan: Cela découle de manière si directe du
jugement de la Cour suprême que nous votons en faveur de cet
article...
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Article
33.
M. Ryan: ...pour bien marquer le grand nombre d'articles qui ne
découlent pas directement du jugement de la Cour suprême.
M. Gendron: À l'article 33, M. le Président, on a
un papillon. Je voudrais expliquer, c'est un commentaire... Juste une seconde.
C'est à la suite du projet de loi 33, me dit-on. C'est cela. J'oubliais,
en décembre, quand on a adopté le projet de loi 33... C'est
seulement une modalité parce que la loi 33 est sanctionnée. Donc,
il faut
modifier les dates, au lieu de lire "troisième lundi du mois de
juin", cela a été reporté au "deuxième lundi du
mois de décembre", à la demande de tous les intervenants, y
compris de l'Opposition.
M. Ryan: Très bien. C'est pour le premier alinéa.
Le deuxième alinéa pose un problème. Vous dites: "Les
premiers parents membres du conseil des commissaires de ces commissions
scolaires confessionnelles sont désignés par les premiers
commissaires de ces commissions scolaires. Ils demeurent en fonction
jusqu'à leur remplacement par les parents élus avant le
troisième dimanche d'octobre 1986, conformément à
l'article 121 de la présente loi." Pourriez-vous nous dire comment on va
procéder dans le cas des commissions scolaires autres que les
commissions scolaires confessionnelles, pour l'élection des premiers
parents membres du conseil des commissaires?
Il me semble qu'on va procéder par une voie plus large. On va
convoquer ces parents, ils vont être appelés à se choisir
des représentants au conseil des commissaires. Dans toutes les
commissions que vous avez décrétées, les parents vont
être invités à se choisir des représentants au
conseil provisoire et, éventuellement, au conseil des commissaires.
Tandis que dans le cas des commissions scolaires confessionnelles vous leur
dites: Vous n'êtes pas assez organisés ou pas assez intelligents
pour vous choisir des représentants; on va vous faire désigner
cela par des commissaires. Il y a une différence de traitement qui doit
être expliquée. Autant on pourrait soutenir que, lorsqu'il s'agit
de l'élection des commissaires mêmes, étant donné
l'incertitude qui subsiste au sujet de la dimension des territoires, il est
difficile de fixer des choses dans l'airain maintenant, autant dans le cas des
parents, ils sont faciles à rejoindre parce qu'ils fréquentent
les écoles. En vertu des lois existantes, ils sont convoqués de
toute manière à des réunions, pourquoi n'auraient-ils pas
le droit de choisir leurs représentants dès le début? Le
deuxième alinéa, par conséquent, suscite des objections
sérieuses de notre part.
Vous avez de la difficulté?
Une voix: Ah! C'est effrayant... M. Ryan: Oui? Sur quel
sujet?
Une voix: Le projet de loi sur le prix de la restauration. Cela
va changer la face du monde.
M. Ryan: Un autre prix encore? Maudit! Le Québec va
être plastronné de statues de gens qui ont reçu des prix du
gouvernement du PQ!
Une voix: C'est comme les autres prix...
M. Ryan: Ils ne sont pas meilleurs pour tout cela. C'est cela qui
est le pirel Cela encourage la médiocrité. Trop de prix, cela
encourage la médiocrité.
Une voix: Ça passe en ondes.
M. Ryan: Cela ne me fait rien, j'aimerais que cela passe en
ondes. C'est mon opinion profonde.
M. Gendron: M. le député d'Argenteuil, si vous me
le permettez, sur le deuxième paragraphe, nous pensons nous aussi qu'il
y aurait peut-être quelque chose là. Alors, on le prendrait en
délibéré et on reviendrait dans quelques minutes.
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: On ne suspendra pas, mais on va revenir sur les
raisons... M. le Président, si vous le permettez, on continuerait
l'article 34. On va revenir à l'article 33 plus tard.
Le Président (M. Charbonneau): Justement, il y a le
député de Saint-Hyacinthe qui remplacerait le
député d'Arthabaska, au grand plaisir...
M. Ryan: II est bien connu pour son intérêt à
l'éducation!
Le Président (M. Charbonneau): Oh! là,
là:
M. Gendron: M. le Président, je suggérerais qu'on
appelle l'article 34.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 34? On suspend
l'article 33 et l'article 34...
M. Gendron: Article 34?
Le Président (M. Charbonneau): Oui. Pas 34, non, c'est
34.1.
M. Gendron: C'est 34.1. On va revenir sur le papillon à
34.1 et, là, on va parler de l'article 34.
La portée de cet article, MM. les membres de la commission, est
que la loi 3 ne prévoyait pas que les corporations de syndics devaient
former un conseil provisoire et aller en élections le deuxième
lundi du mois de juin 1986. Comme la loi 3 s'appliquera aux commissions
scolaires dissidentes, sauf pour les dispositions à caractère
confessionnel qui sont inconciliables, auquel cas ce sera la Loi sur
l'instruction publique qui s'appliquera, il fallait remédier à
l'omission. C'est
strictement pour permettre aux commissions scolaires dissidentes de
pouvoir elles aussi aller en élections le deuxième lundi du mois
de juin 1986. Cet article 34 de la loi 29 est quand même un ajout
à la Loi sur l'enseignement primaire et secondaire public.
M. Ryan: C'est seulement pour les cinq ou six commissions
scolaires dissidentes?
M. Gendron: Oui. Cela aussi est carrément dans l'esprit du
jugement.
Le Président (M. Charbonneau): Vous allez avoir là
une adoption rapide!
M. Ryan: Mais il faut que cela soit notre jugement et non pas le
sien.
M. Gendron: Exact. Je n'ai pas défini celui dont je
parlais, M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: J'aurais besoin d'une précision. Que va-t-il
rester comme élections en juin 1986? Qui va passer en élections
en juin 1986?
M. Blanchet: Les commissions scolaires linguistiques qui auront
formé leur conseil provisoire cette année. Leur conseil
provisoire va exister jusqu'au mois de juin 1986 de sorte qu'il y aura partout
des élections en 1987.
M. Ryan: Voulez-vous me dire en vertu de quel article de la
loi...
M. Blanchet: Vous ne l'aurez pas, effectivement, dans la
présente loi. C'est une omission qui sera corrigée,
éventuellement, sous peu.
M. Ryan: C'est pour cela que je vous posais la question. On a
cherché cet article-là comme tout!
M. Blanchet: II a dû se tanner à un moment
donné, alors qu'il y a déjà été. Mais,
maintenant, il n'est plus dans le projet de loi sanctionné.
M. Ryan: Vous avez passé cela trop vite! Comment se
fait-il que vous n'apportiez pas un amendement à cela maintenant?
M. Blanchet: Je suis tout à fait d'accord. On pourrait
toujours le faire tout de suite.
M. Ryan: II me semble que cela serait réglé. C'est
parce qu'il y avait un vide qu'on a soulevé déjà
pour...
M. Gendron: C'est exact.
M. Ryan: Quand on avait soulevé cela lors de nos
questions, on avait reçu des réponses beaucoup moins
précises que celles d'aujourd'hui. Tu te souviens? Je suis content de
voir qu'à force de questionner on finit par obtenir certaines
admissions.
M. Gendron: II n'y a pas ici d'admission particulière, on
en était conscient, mais quand on a regardé cela, on avait
convenu de ne pas le faire par la loi 29, sauf que c'est tout à fait
exact qu'on pourrait le faire dans la loi 29. Je n'ai pas d'objection, M. le
député d'Argenteuil, à ce que...
Le Président (M. Charbonneau): Peut-être que
l'idéal serait que, dans ce cas-là... Si cela doit se faire
à cet article-là...
M. Gendron: Non.
M. Ryan: Non. Ce sera un autre article. (17 heures)
M. Gendron: Non, non, M. le député d'Argenteuil n'a
pas demandé que j'inclue cet article-là.
M. Ryan: C'est juste une... C'est à vous autres à
voir à cela et, si vous jugez à propos d'introduire un autre
amendement, vous pouvez nous en saisir ce soir ou demain.
M. Gendron: C'est ce dont j'informe les membres de cette
commission à la reprise, ce soir. Je ne dis pas qu'on en a un autre. Je
dis que si on décide d'introduire tout de suite la disposition absente
que M. le député d'Argenteuil vient d'évoquer, vous
l'aurez en papillon ce soir.
Une voix: Je suis disponible jusqu'à une heure du
matin.
M. Gendron: D'accord? Alors, adopté?
M. Ryan: Cela va, oui. Adopté sur division, vu la carence
que nous avons mise à jour dans l'économie générale
de la loi.
M. Gendron: Amusez-vous, amusez-vous. L'article 35.
M. Ryan: Je vais dire, pour reprendre le langage...
M. Gendron: Excusez, 35.
M. Ryan: ...très général et très
spécifique du ministre...
Ah! Ah! Ah! Cela doit faire-Une voix: L'article 34.1. On
papillonne un peu.
M. Gendron: II faudrait revenir à l'article 34.1. C'est
dans vos papillons. Alors, je tiens, M. le député
d'Argenteuil...
M. Ryan: Oui, M. le Président.
M. Gendron: J'aimerais avoir toute votre attention pour faire une
correction.
Le Président (M. Charbonneau): À la correction.
M. Gendron: Oui. C'est qu'à l'article 34.1, par erreur,
sur vos documents, vous lisez: "L'article 493 de cette loi est remplacé
par le suivant:..." Il faudrait lire "Le premier alinéa de l'article
493..." On va vous l'expliquer. Dans ce papillon, il faudrait lire: 34.1: Le
premier alinéa de l'article 493 de cette loi est remplacé par le
suivant"... À l'article 493, il y avait trois alinéas, si ma
mémoire est bonne. Ce que nous remplaçons, c'est le premier
alinéa, sans apporter de modification aux deux autres.
M. Ryan: Vous l'espérerez.
M. Gendron: J'explique, M. le député
d'Argenteuil...
M. Ryan: Ce n'est pas nécessaire d'expliquer. C'est
clair.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté? M. Ryan:
Sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur
division.
M. Ryan: Vous êtes désarmés.
M. Gendron: C'est presque incroyable, mais cela a l'air vrai.
M. Ryan: Pardon? C'est vrai. Cela se passait d'explications. On
avait déjà écrit: Pas de problème.
M. Gendron: Oui. Vous avez le droit de nous lire vos notes avant
de lire les articles.
M. Ryan: J'ai mon livre du maître, moi aussi.
M. Gendron: J'en suis convaincu.
M. Ryan: Mais c'est moi qui le fais, par exemple.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 35 est
papillonné.
M. Gendron: L'article 35.
M. Ryan: Là, il y a un problème. Je pense que cela
va nous reporter à l'article... Non, je pense que cela marche.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: On a voté déjà sur des questions
sur le recensement, je pense?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Hélas!
M. Gendron: Hélas, oui!
M. Ryan: Vous les avez votés contre notre
volonté.
M. Gendron: Oui, sur division, on les a votés.
M. Ryan: La raison écrasée par le nombre, une fois
de plus.
M. Gendron: Une fois de plus, oui. Alors, je voudrais quand
même, M. le Président, expliquer la nécessité et la
portée de l'article 35. Juste une minute. C'est une modification
à l'article 495 de la Loi sur l'enseignement primaire et secondaire
public, donc la loi 3. C'est toute la question de la procédure
d'élection. C'est une nouvelle technique qui a été
insérée pour permettre l'exercice du droit à la
dissidence. Mon problème, c'est que j'explique toutes les
modalités et quand j'aurai fini, peut-être que M. le
député d'Argenteuil va me dire: II n'y a pas de problème,
on l'a lu et on est d'accord. C'est cela que j'aimerais savoir, à
quel...
M. Ryan: Non, celui-là, on voudrait que vous l'expliquiez
comme il faut.
M. Gendron: ...endroit porte...
M. Ryan: Je vais vous dire, que, pour le premier alinéa,
on n'a pas besoin d'explication. Au deuxième, cela va en prendre
beaucoup.
M. Gendron: Juste une minute.
M. Ryan: D'accord, c'est l'article 35?
M. Gendron: Oui, je suis à l'article 35. Je suivais dans
la loi 3. Est-ce que vous parlez du deuxième paragraphe?
M. Ryan: Oui, c'est cela, évidemment.
M. Gendron: Du papillon?
M. Ryan: Oui, du papillon.
M. Gendron: J'aimerais quand même
que vous me disiez ce que vous voulez dire. Quelle explication
voulez-vous avoir au sujet du deuxième alinéa? Vous dites qu'au
premier il n'y a pas de problème et qu'au deuxième, il y en
aurait. J'aimerais savoir pourquoi.
M. Ryan: On va le lire ensemble et je vais vous l'indiquer.
D'accord?
M. Gendron: Cela me plairait, parce que je ne sais pas
où...
M. Ryan: Je lis le... Vous voulez remplacer le quatrième
alinéa...
Remplacement du paragraphe deuxième par le suivant.
M. Gendron: C'est cela.
M. Ryan: Vous commencez: "2° par le remplacement du
quatrième alinéa par les suivants..." Cela veut dire... Attendez
un peu, il faut que je prenne...
M. Gendron: Le projet de loi 29.
M. Ryan: Oui, j'ai le projet de loi 29, mais il faut que je
trouve l'article 495 de la loi... C'est la loi 3, ici?
M. Blanchet: Oui.
M. Ryan: Alors, le deuxième paragraphe de la loi 3, c'est:
"Le Directeur général des élections nomme le nombre de
directeurs du scrutin qu'il juge nécessaire pour l'aider dans
l'exécution des responsabilités qui lui sont dévolues par
le présent article."
Ici, vous ajouteriez l'alinéa suivant: 2° par le remplacement
du quatrième alinéa par les suivants.
M. Gendron: C'est cela. Cela va? Cela part de "Sans
restreindre"...
M. Ryan: C'est cela. Si vous voulez m'expliquer les changements
qui interviennent par rapport à la version originelle du projet de loi,
par rapport au texte de la loi 3, dans le papillon que vous nous
apportez...
M. Blanchet: II s'agit, M. le député, d'une demande
du Directeur général des élections dont nous avons ici un
représentant, entre autres, l'avocat du service juridique du Directeur
général des élections, qui va sûrement se faire un
plaisir de vous expliquer cela.
M. Ryan: Nous l'accueillons avec plaisir, parce qu'il a fait
montre de beaucoup de patience depuis le début des travaux de la
commission. Il attendait ce jour de gloire avec une patience admirable.
M. Gendron: II a été assidu, en tout cas.
M. Ryan: II a besoin d'avoir des explications claires, parce que
cela coûte cher de le faire attendre tout ce temps.
M. Girard (Jacques): On va tenter de vous éclairer,
effectivement.
M. Gendron: À peine assommé! Allez.
M. Girard: J'ai mal compris la question. De là-bas...
Le Président (M. Paré): Voulez-vous vous
identifier, s'il vous plaît?
M. Girard: Jacques Girard, avocat au contentieux du Directeur
général des élections.
Le Président (M. Paré): D'accord. Allez-y:
M. Girard: Je n'ai pas entendu la question. Du fond de la salle,
on n'entend pas bien.
M. Ryan: Je voudrais que vous nous expliquiez les changements que
nous propose la dernière modification soumise par le gouvernement,
c'est-à-dire celle qui est comprise sous le titre "Article 35" dans la
série de papillons qui nous a été remise par le
gouvernement. J'aimerais que vous nous disiez en quoi le dernier papillon
modifie le projet de loi 29 et en quoi le projet de loi 29 modifiait la loi 3
dans son article 495.
M. Girard: On va commencer par le deuxième alinéa
du papillon qui remplace le deuxième paragraphe de l'article 35 qui est
au projet de loi 29, lequel insérait, après le troisième
alinéa, un suivant qui était donc le quatrième
alinéa de l'article 495 du projet de loi 3. La principale
différence, finalement, c'est la règle des 15 %. Pour la
première phrase, c'est la règle des 15 %. L'article 117
prévoit que les quartiers électoraux...
M. Ryan: Si je comprends bien - je m'excuse - vous n'ajoutez plus
un quatrième paragraphe entre le troisième et le
quatrième.
M. Girard: On remplace.
M. Ryan: Vous remplacez le quatrième par celui qui est
ici.
M. Girard: C'est cela. Pour la première partie de ce
paragraphe, ce qu'on a voulu faire, c'est d'éviter de nous plier
à l'exigence des 15 % qui était contenue à l'article 117,
car, évidemment, il y a des
territoires qui vont être extrêmement vastes. Cela va
être assez difficile, dans certains cas, pour deux ou trois personnes, de
respecter cette règle des 15 %. C'est ce que vient faire cette
première phrase. On dit que les dispositions concernant les
qualités requises pour être candidat et les quartiers
s'appliquent, sauf ces 15 % prévus au deuxième alinéa de
l'article 117. Par la deuxième phrase, qui commence par "De plus, est
électeur...", par cet article, on a enlevé le droit de vote aux
propriétaires non résidents dans une commission scolaire, parce
que cela nous obligeait à refaire l'exercice de tirer de tous les
rôles de toutes les municipalités de la province les
propriétaires non résidents, ce qui est absolument énorme
comme démarche. Alors, on limite, évidemment, le droit de vote
aux majeurs domiciliés au Québec depuis douze mois et qui,
évidemment, ne sont pas frappés d'incapacité de voter, qui
sont prévus, par ailleurs, dans la Loi électorale.
Ensuite, la dernière phrase "pour exercer son droit de vote",
cela est une mécanique pour permettre à une personne, à la
révision évidemment, qui aurait déménagé
entre le moment du recensement et celui de la révision, de pouvoir tout
de même voter aux élections qui auront lieu le 9 décembre
prochain.
Ensuite, ce sont des questions plus litigieuses; ce sont les questions
qui seront posées aux électeurs lorsqu'il y aura recensement,
c'est-à-dire le choix, évidemment, selon la commission scolaire a
laquelle on veut voter, linguistique francophone ou linguistique
anglophone.
Et ce qu'on est venu ajouter, finalement, dans la dernière partie
de cet article, c'est qu'on va se servir du recensement, qui est exigé
en vertu de la Loi électorale, pour préparer la liste des
électeurs aux élections scolaires, évidemment, pour
minimiser les coûts de quelques millions de dollars et pour faire d'une
pierre deux coups, à ce moment-là. Ce qui voudra dire que pour
les élections scolaires, plutôt que de reprocéder à
un recensement sur tout le territoire, à ce moment-là, il y aura
seulement lieu de faire une révision aux fins scolaires, tout
simplement. C'est cela qu'on est venu apporter, c'est davantage technique que
de fond parce que notre rôle est davantage un rôle de technicien
dans ce domaine.
M. Ryan: Je vais aller au début de vos explications.
M. Girard: Oui, bien sûr.
M. Ryan: Vous dites que les dispositions de la présente
loi concernant les qualités requises pour être candidat et la
délimitation des quartiers électoraux s'appliquent, mais à
l'exception de la règle prévue au deuxième alinéa
de l'article 117.
M. Girard: C'est cela.
M. Ryan: Vous avez donné une explication qui m'a
échappé tantôt. Pouvez-vous la reprendre, s'il vous
plaît?
M. Girard: Bien sûr. C'est que...
M. Leduc (Fabre): La règle des 15 %, cela m'a
échappé aussi. Qu'est-ce que c'est?
M. Girard: Bon! On va reprendre l'article 117. On dit: "Chaque
quartier électoral est délimité de façon que le
nombre d'électeurs dans un quartier ne soit ni supérieur ni
inférieur à 15 %." Alors, dans les milieux urbains, c'est assez
facile finalement d'avoir des quartiers de mêmes dimensions, en
respectant cette norme de 15 %.
Sauf que lorsqu'on arrive dans les territoires éloignés,
comme la Côte-Nord ou...
Une voix: L'Abitibi.
M. Girard: ...l'Abitibi, cela donnerait lieu à des
quartiers extrêmement étendus par rapport à des quartiers
urbains. C'est pour cela qu'on s'est dit: Si, par exemple, dans un coin, il y a
simplement 50 électeurs, on pourra faire un quartier pour ces 50
électeurs, même si, par ailleurs, dans d'autres quartiers, il y en
aura 200 ou 300.
M. Ryan: En vertu de la loi, c'est le conseil des commissaires
qui va diviser le territoire en quartiers, ce n'est pas le Directeur
général des élections.
M. Girard: C'est-à-dire que... Pour celle de
décembre 1985, c'est nous qui devons procéder à la
délimitation des quartiers aux fins du vote.
M. Ryan: Par la suite? Pour les élections
subséquentes?
M. Girard: Je ne peux pas vous répondre parce que, pour
celles-là, on n'a pas eu le mandat de s'en occuper.
M. Gendron: On l'avait dit, - M. Ryan avait raison, - que ce
seront les conseils des commissaires pour les subséquentes. On a dit
cela ce matin. Mais, l'avocat du Directeur général des
élections a raison pour celles de 1985, ce ne seront pas les
commissaires.
M. Ryan: Maintenant, je m'excuse, mais est-ce que... C'est parce
qu'à l'article 495 c'est formulé de manière beaucoup plus
générale. Quand on lit le premier alinéa,
conformément aux articles...
M. Gendron: Oui, oui, c'est uniquement pour celles de juin, de
décembre, excusez, on a changé la date. C'est uniquement pour
celle de décembre.
M. Ryan: D'accord. Si c'est clair, il n'y a pas de
problème. Je pense que cela va.
M. Gendron: Merci, monsieur...
M. Ryan: Attendez un petit peu. Non, non...
M. Gendron: Ah! ce n'est pas fini! M. Ryan: ...je n'ai pas
fini. M. Gendron: Je croyais que...
M. Ryan: C'était juste le premier alinéa.
M. Gendron: Non, non, ne vous choquez pas.
M. Ryan: Vous voulez nous brusquer. M. Gendron: Non,
non!
M. Ryan: Le premier alinéa, cela va. Cela veut dire que le
Directeur général des élections a la latitude à peu
près totale pour délimiter les quartiers comme il va le juger
opportun. (17 h 15)
M. Girard: Par cela, oui, évidemment, sauf que dans la
mesure du possible, comme on le fait pour les élections municipales et
provinciales, on va tenter de s'approcher le plus possible de cette norme de 15
%.
M. Ryan: Ensuite, le domicile, est-ce que cela crée des
problèmes, "domicilié depuis douze mois". La Loi
électorale, c'est cela: domicilié depuis douze mois.
M. Gendron: Même disposition.
M. Ryan: Notre loi scolaire, avant la loi 3, est-ce que ce
n'était pas trois mois?
M. Girard: Scolaire? On n'a jamais eu des élections
scolaires chez le Directeur général des élections.
M. Ryan: Dans la loi scolaire, M. le ministre...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: C'est seulement pour mon information.
M. Gendron: C'était six mois.
M. Ryan: C'était six mois, ce n'était pas douze
mois, en tout cas.
M. Gendron: Non, c'était six mois. M. Ryan: C'est
parce qu'ici...
M. Gendron: Comme le député de Sauvé le dit,
c'est bon douze mois.
M. Ryan: La question, c'est de savoir... C'est déjà
dans la loi et si vous ne proposez pas d'amendement, on ne reviendra pas
là-dessus. Je vais poser seulement une question sur les élections
parce que cela m'intéresse. Les élections auront lieu, à
l'avenir, à quel moment? Est-ce que c'est au mois d'octobre qu'elles
vont avoir lieu? 11 semble que oui, n'est-ce pas?
M. Parent: Le deuxième ou le troisième lundi
d'octobre.
M. Gendron: Oui, on l'a fait tantôt. C'est cela, le
troisième lundi d'octobre.
M. Ryan: Une fois que la loi 3 va être en vigueur, cela va
être...
M. Gendron: C'est cela, octobre.
M. Ryan: Octobre.
M. Gendron: Les élections générales?
M. Ryan: Oui. Dans vos "douze mois", ce qui m'embarrasse - je
vous dis cela, M. le ministre, on a le temps d'y repenser, ce n'est pas
nécessaire de faire cela tout de suite - c'est que les
déménagements, cela se fait maintenant au mois de juillet. Les
gens vont être déménagés dans un quartier, ils vont
être installés, leurs enfants vont être là et on va
dire: Pour ta votation scolaire, tu vas dans le quartier où tu demeurais
avant. Cela ne tient pas debout.
M. Girard: C'est douze mois domicilié au
Québec.
M. Ryan: Très bien. Là, il s'inscrit sur la liste
du quartier où il a son domicile le premier jour fixé pour
le...
M. Gendron: C'est cela.
M. Ryan: Très bien, je retire mon interrogation, d'accord?
On continue. Nous arrivons à l'alinéa suivant: "Aux fins de la
confection de la liste électorale, les recenseurs demandent à
l'électeur pour quelle commission scolaire il choisit de voter. Sur le
territoire des commissions scolaires confessionnelles, ils demandent en plus
à l'électeur s'il est de confession catholique, protestante ou
autre." Cela ouvre,
évidemment, un débat plus large qui dépasse vos
attributions, mais qui rejoint directement nos préoccupations et notre
compétence.
M. Girard: Cela aura une grande influence, évidemment, sur
le mandat qui va nous être confié.
M. Ryan: Oui, c'est sûr. Je ne sais ce qu'en pensent...
J'aimerais avoir l'opinion de mes collègues là-dessus. Je
donnerai la mienne aussi, évidemment.
Le Président (M. Paré): Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: La première question: À quelle
commission scolaire choisit-il de voter? Cela s'applique à ceux qui
choisissent les commissions scolaires linguistiques, s'ils adhèrent
à une commission scolaire francophone ou anglophone. D'accord?
M. Gendron: C'est cela.
Mme Dougherty: La même question ne se pose pas sur le
territoire des commissions scolaires confessionnelles. Est-ce que vous parlez
aussi des résidents ici?
M. Girard: Non, confessionnelles. M. Gendron: Non.
Mme Dougherty: Uniquement confessionnelles.
M. Gendron: Uniquement confessionnelles.
Mme Dougherty: D'accord. Ils demandent en plus à
l'électeur s'il est de confession catholique, protestante ou autre. Pour
ceux qui choisissent les commissions scolaires confessionnelles, il n'y a
qu'une question qui s'applique, n'est-ce pas? Selon cet article, il y a une
séquence, il y a une question générale, comme s'ils
avaient le choix, mais ils n'ont pas le choix. La question: Quelle commission
scolaire choisissez-vous? Si je décide que je veux être membre de
la commission scolaire protestante, par exemple, la première question ne
s'applique pas. D'accord?
M. Gendron: Non, vous n'avez pas raison parce que...
Mme Dougherty: Parce que je n'ai pas le choix.
M. Gendron: Oui, vous avez le choix.
Mme Dougherty: Je ne pourrais pas dire: Je suis un
électeur à la commission scolaire catholique parce que... Je
présume que je demeure dans le territoire, l'ancienne ville de
Montréal...
M. Gendron: Oui, mais continuez votre question. Quelle est votre
question? Sur ce territoire, vous avez le...
Mme Dougherty: On ouvre la porte à un choix...
M. Gendron: Oui.
Mme Dougherty: ...mais, effectivement, le choix n'existe pas.
Cela a été éliminé par l'article 3 parce qu'il faut
être de la religion...
M. Gendron: Mais le choix existe pour les quatre commissions
scolaires confessionnelles. Il y en a quatre commissions scolaires
confessionnelles protégées.
M. Ryan: Je pense que la question de Mme la députée
de Jacques-Cartier, M. le ministre, serait la suivante, si je la comprends.
Vous lui demandez: Pour quelle commission scolaire optez-vous. Ensuite...
M. Gendron: Première question, oui.
M. Ryan: ...vous lui dites: Dites-nous quelle est votre foi
religieuse, votre confession religieuse.
M. Gendron: Sur le territoire des confessionnelles?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: On ajoute...
M. Ryan: S'il vous dit: Sur le territoire d'une confessionnelle,
moi, j'opte pour la commission scolaire protestante. Mais, là, il vous
dit: Je suis de confession juive. Qu'arrive-t-il?
M. Blanchet: II vote pour la linguistique, que ce soit la
française ou l'anglaise.
M. Ryan: II a le choix et après cela on lui dit qu'il ne
l'a pas. C'est ce que cela veut dire.
M. Blanchet: C'est-à-dire que sur le territoire d'une
commission scolaire confessionnelle il va...
M. Gendron: Un instant, je pense qu'on l'a, monsieur...
M. Ryan: Je veux m'assurer que c'est bien cela, le sens de la
question qui était posée.
Mme Dougherty: Votre réponse indique qu'un juif pourrait
voter pour les commissions scolaires linguistiques même si son enfant
fréquente la commission scolaire protestante. Donc, il n'a pas un vote
dans sa propre commission scolaire, mais il pourrait avoir un vote dans une
autre.
M. Blanchet: Oui.
Mme Dougherty: C'est fou cela!
M. Blanchet: On présume qu'il va inscrire ses
élèves à la commission scolaire linguistique.
Mme Dougherty: Pourquoi? On ne peut pas présumer cela.
M. Blanchet: Mais si c'est là qu'il a le droit de voter.
Il peut être plus intéressé par la commission scolaire
où il a le droit de voter.
Mme Dougherty: Pas nécessairement.
M. Parent: Alors il n'est peut-être pas
intéressé par la qualité de l'enseignement...
Mme Dougherty: II va choisir le meilleur enseignement, ce qu'il
juge comme la meilleure école pour son enfant.
M. Parent: II y a un paquet de gens non pratiquants qui tiennent
à l'école catholique. Cela va être la même chose pour
un juif, une personne de religion juive qui croit que la qualité de
l'enseignement et le milieu de vie sont plus favorables à son enfant
dans une école protestante que dans une école linguistique. Ce
n'est pas impossible.
M. Blanchet: II y a beaucoup de gens qui envoient leurs enfants
dans des institutions privées aussi parce qu'ils y croient. Ils
préfèrent l'enseignement qui y est donné. Cela...
M. Parent: Mais là, il demeure dans le domaine public.
Cela ne lui donne pas le droit de vote.
Mme Dougherty: Alors, pour être logique, la première
question doit être: Est-ce que vous aimeriez être membre ou faire
partie de la commission scolaire confessionnelle? D'accord? Si oui, alors,
est-ce que c'est à la commission scolaire catholique ou protestante?
S'il dit: Non, je préfère les commissions scolaires
linguistiques, alors, deuxièmement, on pourrait lui demander: Quel est
votre choix?
M. Blanchet: Je pense que Me Girard peut répondre à
cela. Sur le bulletin de vote, cela devrait être présenté
comme cela. Souvent, les bulletins de vote ne sont...
M. Girard: C'est cela. Sur le bordereau qui sera laissé
à chaque électeur après que les recenseurs seront
passés - on a déjà fait des maquettes de cela - la
question sera effectivement posée comme vous le dites.
Mme Dougherty: Alors, la loi doit refléter cela.
Autrement, on va avoir un problème avec les autres. C'est
évident. Mais on aggrave le problème en leur demandant: Quel est
votre choix? S'il répond: Mon choix, c'est la commission scolaire
protestante. Ah! Ah! Vous n'avez pas le droit de voter. C'est dommage, mais
c'est la loi.
M. Gendron: Oui, mais si... Je pense qu'au niveau de l'esprit, M.
le député d'Argenteuil, quand la députée de
Jacques-Cartier pose la question comme elle l'a posée et que nous, on
informe les membres de cette commission à savoir que cela va être
probablement comme cela, il y aurait peut-être plus de
sécurité effectivement à mettre dans la loi que pour la
confection de la liste électorale, les recenseurs demandent d'abord
à l'électeur pour quelle commission scolaire il choisit de voter.
On n'aurait pas d'objection à mettre cela pour plus de
sécurité, pour s'assurer que la loi puisse obliger que cela se
passe comme vous l'avez évoqué pour être certain que ce
n'est que dans la seconde tranche ou séquence, comme vous le dites,
qu'on puisse questionner, en un deuxième temps, sur le territoire des
commissions scolaires confessionnelles, en plus d'avoir eu la réponse...
Mais non! En tout cas - je vais finir, là - je ne pense pas que cela
soit l'inverse. Je trouve que votre première question était
pertinente, qu'il faut d'abord questionner l'électeur sur sa
volonté d'exprimer son vote, lui demander quelle commission scolaire il
choisit. C'est la première question qu'on doit poser. Si on ajoutait
formellement dans la loi que les recenseurs demandent d'abord à
l'électeur pour quelle commission scolaire il choisit de voter, je
trouve que la deuxième question devient pertinente, quand on sait
à quelle commission scolaire il désire s'exprimer.
M. Parent: Qu'est-ce qu'on fait dans un cas où on demande
à l'individu: Où voulez-vous voter? Je veux voter à la
CEPGM, dit-il. D'accord. Après cela: Monsieur, êtes-vous
catholique ou protestant? Il dit: Je suis juif.
Mme Dougherty: Ou: Je suis catholique.
M. Gendron: Un instant, on va les prendre une par une.
Mme Dougherty: C'est la même chose.
M. Parent: Je parle des protestants. M. Gendron: Oui.
M. Parent: On dit bien dans la loi que pour voter et être
élu commissaire il faut être de foi catholique ou protestante,
dans une commission scolaire confessionnelle. L'autre, le juif, qu'est-ce qu'il
fait?
M. Gendron: Dans les commissions scolaires confessionnelles -
vous me corrigerez, M. Blanchet, si je me trompe...
M. Parent: Je ne cherche pas de bibites, j'essaie de clarifier
cela.
M. Gendron: Je ne veux pas trouver de bibites, je vous explique
que, dans les confessionnelles, quelqu'un qui répondrait après la
première question... Prenons-les dans l'ordre. Vous avez dit,
première question: Où voulez-vous voter? Là, on pourrait
l'ajouter. D'abord, poser cette question. Vous avez dit: Faisons
l'hypothèse que c'est à la CEPGM. Deuxième question, parce
que c'est une confessionnelle, la CEPGM: Est-ce que vous êtes de
confession catholique, protestante ou autre? Vous nous avez répondu
qu'il n'est pas catholique, qu'il n'est pas protestant, qu'il est juif. Selon
les discussions qu'on a eues depuis le début, s'il répondait
cela, je serais obligé de dire que la loi lui demanderait de voter
à la commission confessionnelle protestante. On se comprend bien?
Une voix: ...à la linguistique.
M. Gendron: À la linguistique, oui, excusez-moi.
M. Ryan: Très bien. Vous étiez bien parti.
M. Gendron: Non, je suis mal parti.
M. Ryan: Continuez. Ne vous laissez pas influencer par les
fonctionnaires.
M. Gendron: Non. Il va être obligé de voter à
la linguistique parce que...
M. Ryan: Quand vous parlez comme un homme politique, vous tenez
un langage sensé, M. le ministre. Les fonctionnaires ont raison dans
leur sphère, mais parfois ils sont coupés de la
réalité.
M. Gendron: J'espère, sans préjudice... Non, mais
écoutez. Ce ne sont pas des avis de fonctionnaires. Ce sont des avis
d'avocats pour faire suite à un jugement. Je pense que je l'ai
répété...
M. Ryan: Mais vous en aviez un qui était très
intéressant.
M. Gendron: Je l'avais dit avant! Il me semble, M. Ryan, quand on
vous a rencontré à quelques reprises que j'ai toujours dit que
quand on nous accuse de reculer de vingt ans en termes de pratique, vous avez
raison, parce que entre-temps il y a un jugement qui nous est arrivé par
la tête. J'ai indiqué cela à plusieurs reprises et
j'aimerais bien tenir un discours strictement politique, au-delà du
jugement.
Je continue avec mon histoire en disant qu'ici il va être
obligé - si on prend toujours le même modèle que j'ai
évoqué - de voter à une commission scolaire linguistique.
Parce que, pour nous, quand on a parlé des "autres", cela a toujours
été pour permettre l'expression de la dissidence. Les "autres",
pour nous, cela va être les dissidents. Pas les commissions scolaires
dissidentes, les individus.
M. Parent: Juste pour les besoins de la discussion, s'il
déclare: Je suis catholique, quel endroit l'envoyez-vous? Le gars, lui,
aime l'enseignement à l'école protestante. Il dit: Mon choix est
l'école protestante, je vais voter là.
M. Gendron: Oui.
M. Parent: On lui demande de quelle appartenance religieuse il
est. S'il dit: Je suis catholique?
M. Gendron: II va voter à la commission confessionnelle
catholique, parce qu'il va nous avoir répondu, même si vous dites
qu'il préférerait envoyer ses enfants à la commission
scolaire protestante... À ce moment-là, si d'avance, lui, sa
confession religieuse est soit protestante ou catholique, s'il veut faire
l'inverse, par l'endroit où il envoie ses jeunes de sa profession
religieuse, il devra nous dire l'inverse. À ce moment-là, pour
répondre à votre question, s'il veut les envoyer à
l'école protestante, il faudra que, quand on va lui poser la question:
Est-ce que vous êtes de foi catholique, protestante ou autre...
Même s'il est catholique, ce n'est pas à moi d'entrer dans sa
conscience, il devra, s'il veut les envoyer à la protestante pour avoir
le droit de voter, nous dire: Je suis protestant. Même si ce n'est pas
exact, selon l'exemple que vous venez d'évoquer.
M. Parent: On ne pourrait pas lui demander cela. Il peut
être catholique de foi et de croyance et croire, avoir la
prétention qu'à la commission scolaire protestante il y a de
meilleurs cours d'anglais.
M. Gendron: Oui...
M. Parent: II veut envoyer son enfant là.
M. Gendron: M. le député de Sauvé, les
scrutateurs n'auront pas la capacité, comme le disait M. le
député d'Argenteuil, de tester ou de leur passer le serment du
Test.
M. Parent: II ne faudrait pas, non plus.
M. Gendron: C'est sur la base des informations qu'ils vont nous
donner que les listes électorales vont se faire. (17 h 30)
M. Parent: L'assertion du début selon laquelle on dit
qu'on doit être soit catholique ou protestant pour fréquenter une
confessionnelle bien spécifique, c'est plus ou moins vrai.
M. Gendron: Vous avez tout à fait raison, comme je
prétends que, même si le jugement de la Cour suprême dit
qu'il faut donner une protection aux confessionnelles, cela ne demeure pas ce
que j'appellerais un exercice de vérification de la
véracité de cette protection.
M. Parent: Je reviens à mon argument du début: Ne
serait-il pas plus simple de demander à quelqu'un, plutôt que s'il
est de foi catholique ou protestante, sur quelle liste il veut être
inscrit?
M. Gendron: C'est pourquoi, M. le député de
Sauvé, je prétends que - et Mme la députée de
Jacques-Cartier, tantôt, avait problement raison, selon la
compréhension que j'en ai - on aurait une melleure
sécurité si on s'assurait que la loi oblige que, dans la
première question, on demande d'abord: À quelle commission
scolaire veux-tu choisir de voter, et qu'on l'indique dans le projet de loi. Je
pense qu'on bonifierait le projet de loi en disant: Les recenseurs demandent
d'abord à l'électeur pour quelle commission scolaire il choisit
de voter, pour régler cet aspect. La deuxième partie
séquentielle m'apparaît plus logique quand on a
réglé cette question, parce qu'on s'assure que cela ne peut pas
être inversé.
Le Président (M. Paré): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Une objection que j'estime majeure me vient à
l'esprit. Les commissions scolaires confessionnelles, à Montréal
et à Québec, sont des commissions scolaires à la fois
confessionnelles et communes, ce qui est dit dans le jugement de la Cour
suprême en toutes lettres; encore plus à Montréal:
confessionnelles et communes. Confessionnelles en ce sens que ce sont des
écoles catholiques ou protestantes, selon le cas, mais qui, en
même temps, sont ouvertes à des enfants de toute
dénomination religieuse; par conséquent, à des parents
aussi qui veulent envoyer leurs enfants à ces écoles.
Il me semble que, si elles ont ce double caractère, on ne peut
pas les en amputer arbitrairement comme le fait le gouvernement quand il
définit la qualité de l'électeur. Quand vous
définissez la qualité de l'électeur, vous dites: Pour les
fins de l'élection, ce n'est pas commun, c'est seulement confessionnel.
De quel droit pouvez-vous faire une affirmation comme celle-là? Ce n'est
contenu nulle part dans le jugement de la Cour suprême. Vous dites
qu'elles sont catholiques ou protestantes et communes. Il me semble que cela
veut dire quelque chose et qu'on devrait en tirer certaines conséquences
aussi. Les conséquences que vous en tirez vont dans le sens de la
"ghettoïsation". Nous, nous disons: Tirez des conséquences
inspirées d'un esprit libéral. Cela va être beaucoup plus
intéressant pour tout le monde.
Un autre inconvénient de la formule que vous choisissez...
D'ailleurs, le ministre l'a presque indiqué en toutes lettres
tantôt, ce qui est, à mon point de vue, un aveu assez regrettable.
Il a dit: S'ils tiennent vraiment à les envoyer, pour des études
d'anglais ou d'autres études, à l'école protestante, ils
vont se déclarer protestants au recensement, mais c'est encourager le
mensonge. Ce sont des choses qu'on ne veut pas faire avec la loi. La loi doit
servir à inciter les citoyens à un comportement droit et
véridique. Dans ce cas, cela va être une tentation continuelle. On
a eu cela à Montréal autrefois, quand on avait le serment du
Test, de la profession de foi qu'il fallait avoir et de l'attestation de
l'archevêché. Que d'abjurations artificielles on a eues! Que
d'abjurations forcées! Que de témoignages fabriqués de
toutes pièces pour les fins que poursuivaient les parents!
Je trouve qu'en faisant une affaire comme celle-là, vous les
acculez à mentir en pleine face au représentant du Directeur
général des élections qui va passer chez eux pour le
recensement. Je trouve cette affaire d'autant plus regrettable à
envisager que ces écoles sont censées être à la fois
confessionnelles et communes. Vous allez priver des citoyens qui ont choisi ces
écoles d'un droit qui devrait être un corollaire, à mon
point de vue, logique de leur choix, celui d'être électeur dans la
commission scolaire où ils ont choisi d'envoyer leurs enfants.
C'est pour cela que ma thèse, c'est que la dernière phrase
du dernier alinéa devrait disparaître purement et simplement.
C'est une question tellement importante qu'un peu plus tard j'en ferai l'objet
d'un amendement formel. Je ne vois pas ce que cela enlèverait à
votre loi que de laisser tomber cette dernière phrase, qui est à
la page où est indiquée la modification à l'article
35.
M. Gendron: J'indiquerai deux choses. Quand le
député d'Argenteuil a parlé de mon malheureux lapsus, je
ne suis pas d'accord du tout, parce que je répondais à un exemple
du député de Sauvé. Ce n'est pas un jugement que je
portais. J'essayais de répondre le plus honnêtement possible pour
montrer jusqu'où pouvait nous amener l'exemple que le
député de Sauvé avait mis sur la table. Quant à la
question de fond, M. le député d'Argenteuil a raison de revenir
au débat de fond, on l'a fait è l'article 3 et notre
prétention n'a pas changé. En 1861, c'était exactement la
même définition des confessionnelles, catholiques et protestantes;
s'ajoutaient également les communes. On m'indique qu'en 1861, même
s'il y avait l'appellation de commissions scolaires de foi catholique ou
protestante et commune, on nommait quand même des protestants et des
catholiques, même s'il y avait exactement la même disposition. Sur
le fond, je ne pense pas que...
M. Ryan: M. le député de D'Arcy McGee vous a fait
une observation l'autre jour qui a peut-être échappé
à votre attention. Les commissaires de la Commission des écoles
catholiques de Montréal et du bureau des écoles protestantes, en
1861, et par conséquent aussi en 1867, étaient nommés par
le conseil municipal. Or, paradoxe intéressant, le conseil municipal
était composé de personnes choisies au suffrage universel. Par
conséquent, il aurait très bien pu arriver, du moins, en logique
pure, que ce conseil fut formé entièrement de citoyens de
religion juive, de citoyens de religion catholique ou de citoyens de religion
protestante qui auraient exercé le droit ou le privilège de
nommer des commissaires pour la commission des écoles catholiques et
pour la commission des écoles protestantes. Par conséquent, la
loi, à ce moment-là, était joliment plus tolérante,
plus imprégnée de respect du principe du suffrage universel que
ne l'est la loi qu'on nous présente en 1985, 125 ans plus tard. Je me
souviens que le député de D'Arcy McGee nous a rappelé ces
faits avec beaucoup de clarté. C'est pour cela que, nous autres, nous
trouvons que reculer... On s'en retourne vers le début du siècle,
jusqu'à la dernière guerre mondiale, entre le début du
siècle et la dernière guerre mondiale. C'est là que vous
nous ramenez avec votre affaire.
M- Gendron: C'est là que le jugement nous ramène,
effectivement. Nous, c'est notre prétention, M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Oui, c'est une prétention que vous n'êtes
pas capable d'étayer par les textes, par exemple. Vous l'avez
affirmé continuellement, vous l'avez répété, mais
vous ne l'avez jamais étayé par des textes solides. On vous a
défié de nous citer des textes à l'appui de votre
prétention et vous nous avez cité des textes dont on ne peut
inférer ce que vous en avez retiré.
M. Gendron: M. le député d'Argenteuil, j'ai
indiqué aux membres de cette commission que c'était une
interprétation qui, effectivement, pouvait être faite de la
façon dont on interprète le jugement. À plusieurs
reprises, j'ai mentionné que c'était par voie déductive
que nous concluions... Quand on dit que c'est par voie déductive qu'on
pense que, pour offrir la protection à la classe de personnes
protégées, nous devons avoir ces dispositions, cela ne donne rien
de me demander à nouveau: Est-ce que vous pouvez nous citer à
quel endroit dans le jugement, puisqu'on a indiqué que c'était
par voie déductive qu'on avait cette prétention.
M. Ryan: Vu qu'on doit faire le débat de fond
là-dessus, autour de l'article 3, qu'on doit le reprendre, je ne sais
pas si on pourrait garder celui-ci en suspens vu que cela découle de
l'autre, le choix qu'on va faire sur l'article 3, qui est plus fondamental que
celui-ci.
M. Gendron: Carrément.
M. Ryan: Je crois que, si on le gardait entre parenthèses,
on y gagnerait. Entretemps, je voudrais simplement soumettre une observation
à vos conseillers, s'ils voulaient bien l'examiner pour que vous
puissiez nous faire rapport du résultat de leurs études un peu
plus tard. À propos du début du deuxième alinéa qui
remplacerait le quatrième alinéa, vous dites: Sans restreindre la
généralité du troisième alinéa, les
dispositions de la présente loi concernant les qualités requises
pour être candidat et la délimitation des quartiers
électoraux, à l'exception de la règle prévue au
deuxième alinéa de l'article 117, s'appliquent.
En écoutant les explications que nous a fournies Me Girard tout
à l'heure, une question m'est venue à l'esprit. Je crois que la
raison pour laquelle on a inséré cette disposition dans le projet
d'amendement, c'est parce qu'on veut tenir compte de la nécessité
de souplesse pour les cas où on aura des quartiers qui ne seront
peut-être pas nécessairement constitués suivant la
règle des 15 %.
Or, cela s'applique seulement pour la deuxième partie de
l'article 117, celle qu'on a modifiée cet après-midi.
M. Gendron: Pour quelques cas exceptionnels.
M. Ryan: C'est cela. S'il y avait moyen d'aligner ce paragraphe
de manière qu'il
corresponde plus aux deuxième et troisième alinéas
qu'au premier, parce que cela a l'air que le Directeur général
des élections n'est pas obligé de s'occuper de l'article 117. Je
crois qu'il est obligé de s'en occuper comme les autres. Il me semble
que c'est la règle de base qu'on a établie, sauf pour les cas
où l'article 118 a été modifié. À ce moment,
je trouve qu'on serait dans une synchronisation ou une harmonisation plus
satisfaisante pour nous. Je ne sais pas, peut-être qu'il y a une
réponse immédiate à cela. Peut-être que vous voulez
la regarder.
M. Girard: L'article 118 ne peut s'appliquer qu'à la
demande des commissaires. Évidemment, on intervient pour les
élire; alors, ils ne peuvent pas nous faire cette demande avant. Elle ne
peut pas être faite avant que nous n'intervenions.
M. Gendron: C'est qu'ils ont besoin, je pense, de cette
disposition compte tenu qu'ils doivent faire leur travail antérieurement
à la demande parce qu'on ne sait pas cela tant que la commission
scolaire n'a pas fait sa demande.
M. Ryan: J'aimerais mieux qu'on dise, cependant... Je comprends
cela. Attendez un petit peu. Vous dites: II faut que la commission scolaire ait
fait sa demande.
M. Gendron: Oui, alors qu'eux interviennent au préalable.
Donc, c'est pour cela qu'ils ont besoin de cette disposition.
M. Girard: II y a aussi le problème qu'on me rappelle.
C'est que, dans certains cas, il pourrait arriver, si on s'en tenait
rigoureusement à la règle des 15 %, qu'on soit obligé, par
exemple, de couper une municipalité en deux, alors que, si on peut
assouplir cette règle, on pourra prendre une même
municipalité et la mettre dans un même quartier scolaire.
C'était le but de cette proposition qu'on avait apportée.
M. Ryan: II y a deux choses différentes. À
l'article 117, c'est le conseil des commissaires qui procède au
découpage en respectant la règle des 15 % et, là, c'est le
Directeur général des élections qui procède
à un premier découpage dans lequel il ne sera pas lié par
la règle des 15 %. C'est cela que vous nous demandez.
M. Girard: En fait, ce qu'on demande, c'est de pouvoir faire
exception à cette règle. Quand on dit: Elle ne s'applique
pas...
M. Ryan: Maintenant, je ne sais pas si on ne pourrait pas trouver
une formulation. C'est à cela que j'allais en venir.
M. Girard: Par exemple, pour reprendre les critères qu'on
retrouve à l'article 118?
M. Ryan: Exactement. S'il était dit, par exemple, qu'il
fait le découpage en conformité avec l'article 117, sauf qu'il a
le pouvoir, dans les cas de dimension exceptionnelle d'un territoire, du nombre
de municipalités, de l'isolement d'une municipalité, de faire
exception à cette règle, je trouve que ce serait plus conforme
à ce qu'on veut.
M. Gendron: Je n'ai aucune espèce d'objection à
cela. Les premiers commentaires étaient que c'était beaucoup plus
des dispositions à caractère technique pour organiser l'affaire
qui n'vaient rien à voir avec le fond du projet de loi.
Le Président (M. Paré): Oui, Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Oui, j'ai un autre élément à
ajouter à ce problème. Si je comprends bien, les parents...
J'aimerais que M. Ryan entende cela.
M. Ryan: On attend le résultat de vos consultations.
Le Président (M. Paré): Non, Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: M. Ryan, j'ai un autre problème...
M. Ryan: Ah!
Mme Dougherty: ...à soulever en ce qui concerne les
qualifications pour les électeurs. Les parents-commissaires...
M. Gendron: M. le Président, je ne veux pas être
désagréable envers Mme la députée de
Jacques-Cartier, mais j'ai l'impression...
Mme Dougherty: C'est la même question?
M. Gendron: Pas sur la mécanique. J'ai l'impression que
vous revenez à la décision qu'on a presque prise tantôt
à savoir que, l'article 35 étant relié à la
question de fond de l'article 3, on reprendrait cela lorsqu'on verrait
l'article 3. J'ai l'impression que votre question porte sur le fond et non sur
la mécanique.
Mme Dougherty: Oui, mais même l'article 3...
M. Gendron: Allez!
M. Ryan: On doit lui laisser exposer son souci. S'il n'est pas
pertinent, le
président va s'en charger.
Mme Dougherty: Même l'article 3 ne touche pas au
problème.
M. Ryan: Pardon?
Mme Dougherty: Les parents-commissaires qui seront
désignés commissaires par les parents... Il y a deux types de
commissaires: ceux qui sont élus par les électeurs et ceux qui
sont élus par les parents. Dans les élections pour les
parents-commissaires, tous les parents votent, n'est-ce pas? Ils ont le droit
de vote. (17 h 45)
M. Ryan: Non, non. En vertu de l'article 4, je ne pense pas.
Mme Dougherty: Ce que je demande: Est-ce que les parents auront
le droit de voter, de choisir des commissaires? Je parle des commissions
scolaires, pas les premières. Est-ce qu'il faut qu'ils soient
protestants pour la commission scolaire protestante? Alors, il n'y a pas de
critères stricts, n'est-ce pas, sur leur admissibilité comme
parents?
M. Gendron: Exact. Comme parents, il n'y a pas de critères
stricts quant à leur admissibilité.
M. Ryan: Excusez, vous êtes plus strict que cela, vous
êtes pire que les théologiens du concile de Trente. On va vous
citer l'article 4, on va le voir plus tard.
Mme Dougherty: L'article 4?
M. Ryan: Ils ont tout prévu cela. The clauses are
everywhere.
Mme Dougherty: On parle des parents ici. Donc, il y a des
restrictions aussi pour les parents. Il n'y a que certains parents qui auront
le droit.
M. Ryan: Les autres vont être estampillés: Toi, tu
es juif, tu n'as pas d'affaire à te prononcer là-dessus,
ghetto...
Une voix: Marqué au fer rouge. M. Ryan: Exact.
M. Gendron: Et sur le ghetto, je vous l'ai dit, le jugement de la
Cour suprême nous ghettoïsait. Cette thèse-là, on la
verra à l'article 3. C'est pour cela que j'avais raison, je pense, M. le
Président, de prétendre que cet article est intimement...
M. Ryan: Regardez, on va revenir... M. Gendron:
...relié à l'article 3.
M. Ryan: M. le Président, nous allons revenir à ce
point à l'occasion de l'étude de l'article 4, les articles 3
à 6 doivent être étudiés ultérieurement. Je
pense que si on pouvait...
Le Président (M. Paré): Donc, l'amendement à
l'article 35 ainsi que l'article 35 vont être suspendus. J'appelle
l'article 36.
M. Gendron: L'article 36, M. le Président, c'est un
article qui est de même nature que ce qui est prévu à
l'article 20. Mais, comme les commissions scolaires confessionnelles de
Montréal continueront, pour les questions de taxation, à
être régies par la Loi sur l'instruction publique, il faut ajouter
cette loi à la nomenclature. À moins que je ne fasse erreur,
l'article 20 avait été adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 36 est
adopté?
M. Ryan: Sur division, oui.
Le Président (M. Paré): D'accord. L'article 36,
adopté sur division. J'appelle l'article 37.
M. Gendron: Alors...
M. Ryan: II faut regarder cela de bien près.
M. Gendron: Oui.
Une voix: II y a un papillon, M. le Président.
Le Président (M. Paré): Oui, un instant. À
l'article 37, il y a un amendement.
M. Gendron: Si vous me permettez, M. le Président,
à 37, je voudrais quand même expliquer la portée de
l'article avant de parler des amendements.
Cet article prévoit l'entrée en vigueur de l'article 110
de la loi 3 de façon rétroactive. Vu qu'il y avait eu omission de
faire entrer en vigueur l'article 110 le 21 décembre 1984, il a fallu,
pour décréter le territoire des commissions scolaires, qui
devaient tenir des élections en juin 1985, même si c'est
reporté par voie de concordance, utiliser l'article 652, qui permet au
gouvernement d'adopter, par règlement, des dispositions provisoires et
transitoires pour suppléer à toute omission de la loi. Comme
cette technique n'assure pas une grande sécurité juridique, parce
que c'est une disposition un peu exceptionnelle, il est
préférable de régulariser la situation par le
présent article. C'est pour corriger l'omission de décembre
dernier, alors qu'on avait pas
prévu l'entrée en vigueur de l'article 110 de la loi
3.
Là, si on donne plus de détails, ce qu'on recommande ici
par la modification, c'est de modifier également l'article 37 en vue de
faire entrer en vigueur les articles 118 à 120, afin de valider les
décrets adoptés en vertu de l'article 492. Là, on
modifierait l'article 37 de la façon dont c'est indiqué, par le
remplacement du premier alinéa par le suivant.
Une voix: II s'agit de changer des chiffres.
M. Gendron: Oui. Il y aurait deux dispositions. La
première: L'article 655 de cette loi est modifié par le
remplacement des chiffres "1 à 446, 478" par les chiffres "1 à
109, 111 à 117, 121 à 446 et 479". C'est la première
disposition. Après, au deuxième alinéa, on modifierait
l'article 492 en prétendant qu'ils sont réputés avoir
été adoptés en vertu de l'article 110 de cette loi;
plutôt que les décrets aient été adoptés par
la disposition exceptionnelle, on voudrait que les décrets soient
adoptés par la disposition omis dans la loi 3 qui était l'article
110.
Je veux expliciter que l'article 492 est autre chose que le premier
paragraphe, la disposition 1. On dit ceci au deuxièmement paragraphe:
"Les décrets adoptés en vertu de l'article 492 sont
réputés avoir été adoptés en vertu de
l'article 110 de cette loi." C'est une modification pour s'assurer que les
commissions scolaires régionales ne contesteront pas le fait qu'on ait
reçu, dans bien des cas, des résolutions d'appui pour les
territoires qu'on a décrétés, mais des commissions
locales, souvent cela n'incluait pas les régionales. Donc, c'est pour
inclure les commissions scolaires régionales. On avait parlé,
d'ailleurs, de cette disposition lors de notre rencontre; je parle seulement de
la dernière.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement
à l'article 37 est adopté?
M. Ryan: Si vous voulez qu'on émette des opinions, cela ne
serait peut-être pas une mauvaise chose avant?
Le Président (M. Paré): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je crois que l'article 37 qu'on nous propose dans sa
version originelle autant que dans la version modifiée... La version
modifiée vient perfectionner un petit peu la version qu'on nous avait
présentée d'abord en ajoutant quelques articles qui n'avaient pas
été insérés dans le texte originel. Cette
proposition d'amendement à la loi 3 illustre éloquemment le
climat de précipitation dans lequel on a procédé, en
décembre dernier, à l'adoption de la loi sur la restructuration
scolaire. Le gouvernement a été conscient de cette lacune assez
rapidement puisque, dans les décrets adoptés jusqu'à ce
jour pour l'érection de nouvelles commissions scolaires linguistiques,
il faisait état très clairement de la disposition de la loi 3
selon laquelle l'article 110 ne devait entrer en vigueur que le 1er juillet
1986 et affirmait explicitement se prévaloir de l'article 652, auquel a
fait allusion tantôt le ministre, lequel article 652 je veux de nouveau
au passage dénoncer vigoureusement comme une disposition absolument
arbitraire et abusive qui n'aurait jamais dû figurer dans un texte de loi
démocratiquement adopté en 1984, à ce
moment-là.
Je veux relire ce paragraphe, parce qu'il est, à mon point de
vue, assez insolite: "Le gouvernement peut par règlement adopter toutes
autres dispositions provisoires et transitoires permettant de suppléer
à toute omission pour assurer l'application de la présente loi."
C'est qu'on peut faire une loi et n'importe quel oubli qu'on aurait pu faire,
n'importe quelle omission qu'on aurait pu commettre, on peut par
règlement régler cela. Vous autres, les parlementaires, venez
figurer sur le damier de toutes ces choses, mais, au fond, avec cet article on
peut faire ce que l'on veut. Alors, j'espère que c'est un article dont
le gouvernement ne se prévaudra plus jamais et je serais le plus heureux
des parlementaires si un jour, dans un avenir prochain, on pouvait nous
indiquer que cet article cesse d'avoir effet.
Dans le texte actuel de la loi, il est prévu que l'article cesse
d'avoir effet le 1er janvier 1988, c'est-à-dire dans trois ans. C'est
beaucoup trop loin, il me semble qu'il devrait cesser d'avoir effet dès
le 1er janvier 1986. Je pense que, d'ici ce temps, le gouvernement aura eu une
pleine année pour mesurer tous les trous qu'il peut y avoir dans son
texte de loi. On ne devrait pas vivre sous une épée de
Damoclès comme celle-là pendant trois années à
venir; il me semble que c'est carrément abusif et j'aimerais
connaître l'opinion du ministre sur ce sujet. Ces considérations
étant faites, nous autres n'avons pas d'intérêt à
profiter d'une carence technique qui est assez sérieuse, en
l'occurrence, à mon point de vue, pour empêcher la mise en vigueur
d'une loi qui a quand même été adoptée par
l'Assemblée nationale, en conformité avec ses propres
règlements, même si c'était contre notre volonté et
dans des circonstances que nous déplorons encore profondément
aujourd'hui.
C'est pour cela que sur ce point j'aimerais entendre les explications du
ministre sur l'article 652. Cela m'apparaît important parce que c'est une
de ces clauses à caractère décrétai dont le
gouvernement
nous a malheureusement fourni de trop nombreux exemples au cours des
dernières années. Si on pouvait avoir l'assurance que cette
clause sera réexaminée par le ministre avec l'intention
d'envisager qu'elle cessera d'avoir effet avec la fin de la présente
année, je pense que ce serait un soulagement considérable pour
ceux qui se préoccupent du gouvernement par des lois et non par des
décrets.
M. Gendron: M. le Président, très rapidement, comme
parlementaire, effectivement, je serais porté à avoir le
même point de vue que le député d'Argenteuil. Il ne faut
pas trop en mettre, cependant, parce que trop fort casse. J'ai assez
d'expérience, même si je n'ai sûrement pas celle du
député d'Argenteuil, pour être capable de citer d'autres
lois qui, effectivement, ont des dispositions de même nature et c'est
toujours "agressant" pour des parlementaires qui voudraient que tout soit
prévu dans les lois qu'ils étudient. Il ne faut jamais mettre sur
le compte de la supposée précipitation une omission à
caractère technique. J'ai vu une couple de lois où on a mis
toutes les formes et tout le temps et il est arrivé que dans certaines
lois il y ait eu également des omissions techniques. Cela n'a rien
à voir avec le supposé caractère de précipitation
en ce qui concerne l'omission dont on a parlé. Cela n'a rien à
voir.
Quant à la suggestion que le député d'Argenteuil
fait sur ce que j'appellerais la question de fond, comme ministre de
l'Éducation, comme membre du gouvernement, je suis tout disposé
à regarder - non pas sur le bras ni sur le coin de la table
sérieusement la possibilité que le présent article ait un
effet dans le temps moins long que celui qui est prévu et, possiblement,
à envisager qu'il puisse avoir un effet pour l'année en cours,
l'année de l'application de cette loi.
La question est: Est-ce que vous êtes disposé à
regarder cela? La réponse est oui. Je ne suis pas en mesure de
répondre tout de suite qu'on va faire un amendement tantôt, mais
je suis en mesure d'assurer le député d'Argenteuil qu'il
m'apparaît que sa demande est légitime et pertinente dans les
circonstances, de regarder la possibilité de restreindre la durée
de l'application d'une disposition qui, dans les faits, a toujours un
caractère exceptionnel. D'ailleurs, on disait bien: Le gouvernement peut
par règlement adopter... Règle générale, c'est une
disposition à laquelle n'importe quel membre d'un gouvernement souhaite
ne pas avoir à faire référence. Le propre d'une loi, c'est
de définir l'ensemble de ses dispositions et de ses
caractéristiques et non pas de prévoir, par une disposition
d'ordre général, qu'on puisse interférer ou venir modifier
le contenu d'une législation par voie réglementaire.
Dans ce sens, M. le Président, ma conclusion est que, oui, je
suis disposé à regarder la possibilité de restreindre le
délai d'application du caractère exceptionnel d'une telle
disposition prévue à l'article 652.
M. Ryan: Vous avez dit que vous pourriez citer un certain nombre
d'exemples de dispositions semblables qui auraient été
insérées dans d'autres pièces législatives au cours
des dernières années. J'aimerais avoir des
références précises là-dessus parce que je n'ai pas
eu connaissance de beaucoup de cas, en tout cas. Je ne suis pas pressé
d'avoir cela immédiatement, mais j'aimerais l'avoir. Si on pouvait les
retracer, vu que vous avez fait cette assertion, cela m'intéresserait
beaucoup de les avoir.
M. Gendron: L'assertion que je fais - si vous me permettez, M. le
Président, parce que c'est moi qui l'ai faite - c'est que, dans des lois
majeures, d'envergure, j'ai prétendu - je le prétends encore,
quitte à ce qu'on puisse vérifier, comme le dit M. le
député d'Argenteuil - qu'il a existé et qu'il existe une
disposition - il s'agit d'un article - à portée
générale, pour, effectivement, être en mesure de ne pas
être empêché de poser certains gestes, surtout - on vient de
le voir - dans un cas bien pratique. Quand il s'agit d'une omission à
caractère strictement technique, j'ai l'impression que cela pourrait
être assez enfargeant de ne pas avoir de disposition comme
celle-là, en prétendant toujours y avoir recours le moins souvent
possible, j'en conviens et je l'ai mentionné tantôt.
Alors, j'ai demandé au service juridique de vérifier cela
parce que cela a sûrement un caractère juridique et non pas
administratif.
Le Président (M. Paré): Donc, nous sommes toujours
à l'article 37 et il est 18 heures. La commission suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 9)
Le Président (M. Paré): Mesdames et messieurs, la
commission de l'éducation et de la main-d'oeuvre reprend ses travaux en
vue d'étudier, article par article, le projet de loi 29, Loi modifiant
la Loi sur l'instruction publique et diverses dispositions
législatives.
Nous étions rendus, lorsque les travaux ont cessé à
18 heures, à l'article 37 et à l'amendement à l'article
37.
M. Gendron: Effectivement, M. le Président, nous en
étions à l'article 37. J'ai eu l'occasion d'expliquer le sens et
la portée
de cet article, vu l'omission. Je ne veux pas répéter.
Nous avons, effectivement, un papillon pour remplacer le premier alinéa
par le suivant.
Je pense que sur la première partie il n'y avait pas de
difficulté. On a eu l'occasion d'expliquer également que, sur la
seconde partie, il y avait lieu d'envisager de présenter...
M. Ryan: À l'article 37? M. Gendron: Oui.
M. Leduc (Fabre): Je m'excuse, M. le ministre.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Fabre.
M. Leduc (Fabre): Oui, je voudrais présenter quelques
remplacements à l'acceptation de la commission.
Le Président (M. Paré): Au niveau des membres de la
commission?
M. Leduc (Fabre): Des membres de la commission, oui, afin que M.
Tremblay prenne la place de M. Gauthier et que M. Le Blanc prenne la place de
M. Blouin, avec le consentement de la commission, bien sûr.
M. Ryan: Cela, c'est un problème. Arriver à la
dernière minute avec des changements comme cela, vous me créez un
gros problème.
M. Leduc (Fabre): Ce n'est pas à la dernière
minute. On commence la commission, M. le député.
M. Ryan: Cela se fait le matin, d'après mes
renseignements.
Le Président (M. Paré): S'il y a consentement des
deux partis?
M. Ryan: Ah oui!
Le Président (M. Paré): II y a consentement. Est-ce
que vous voulez répéter les changements, M. le
député de Fabre, s'il vous plaît?
M. Leduc (Fabre): M. Tremblay à la place de M. Gauthier et
M. Le Blanc à la place de M. Blouin.
Le Président (M. Paré): Donc, c'est d'accord, les
changements sont acceptés. Est-ce qu'il y a des commentaires surl'amendement à l'article 37?
M. Gendron: Je n'ai pas d'autres commentaires à formuler,
à moins qu'il n'y ait des questions.
Mme Dougherty: Est-ce que je pourrais...
Le Président (M. Paré): Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Mme Lavoie-Roux va venir remplacer M. Leduc.
Le Président (M. Paré): Mme Lavoie-Roux remplace M.
Leduc. Consentement pour ce changement? D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'amendement à l'article 37?
M. Ryan: Une minute, M. le Président, juste une minute. Je
m'excuse, j'ai eu un moment d'occupation ailleurs. Est-ce que, finalement, ce
que le gouvernement propose, ce sont les deux papillons qui sont inscrits sous
l'article 37? Il n'y a pas de modification par rapport aux papillons?
M. Gendron: Non.
M. Ryan: D'accord. Je pense qu'on est prêt pour le vote, M.
le Président, sur cet article.
Le Président (M. Paré): Donc, l'amendement à
l'article 37 est adopté?
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Paré): Sur division.
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Paré): L'article 37 tel
qu'amendé est adopté?
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Paré): Adopté sur division.
J'appelle l'article 38.
Dispositions transitoires et finales
M. Gendron: Alors, l'article 38 est une disposition transitoire.
Cet article vise à valider des consultations qui ont été
faites auprès des commissions scolaires et du conseil de l'île de
Montréal sur les règles budgétaires de l'exercice
financier 1985-1986. Ces consultations sont prévues à l'article
15.1 de la Loi sur l'instruction publique qui a été
invalidé par le jugement de la Cour suprême. On n'a pas de
papillon. Je recommande l'adoption de l'article 38.
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Paré): L'article 38 est
adopté sur division. J'appelle l'article 39.
M. Ryan: C'est supprimé.
M. Gendron: L'article 39 est pour être
éliminé, M. le Président, du projet de loi 29.
M. Ryan: Adopté. Tout ce qui est suppression est
adopté par nous, ainsi qu'on l'a dit au début de la
journée.
M. Gendron: Cela a déjà été
mentionné, M. le député d'Argenteuil.
Le Président (M. Paré): Donc, l'article 39 tel
qu'amendé est adopté.
M. Ryan: On est sûr que le gouvernement ne fait pas
d'erreur en faisant tomber un article...
Le Président (M. Paré): Donc, si je comprends
bien...
M. Ryan: ...étant donné que l'ensemble de la loi
est mauvais!
M. Gendron: Bien, je voudrais juste, M. le Président...
C'est que l'article 39 n'est pas... Il est supprimé.
Le Président (M. Paré): Oui, c'est ce que... Donc,
l'amendement qui supprime cet article est adopté. Donc, l'article 39 tel
qu'amendé, donc supprimé, est adopté.
Une voix: C'est cela. M. Gendron: C'est exact.
Le Président (M. Paré): On se comprend bien.
Mme Lavoie-Roux: C'est un amendement au...
Le Président (M. Paré): J'appelle l'article 40. (20
h 15)
M. Gendron: L'article 40 est une disposition transitoire. Cet
article préserve les postes élus ou les fonctions
désignées dans les commissions scolaires confessionnelles
jusqu'à l'expiration des mandats, même si ces commissaires n'ont
pas été élus uniquement par les membres de la classe de
personnes protégées par l'article 93 de la Loi constitutionnelle
de 1867.
M. Parent: C'est cela. M. Ryan: Adopté. M. Gendron:
Adopté.
Mme Dougherty: On légalise une situation qui est
illégale selon...
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Paré): Donc, l'article 40 est
adopté.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
41.
M. Gendron: À l'article 41, on a un papillon. Je voudrais
quand même expliquer la portée de l'article avant d'arriver au
papillon. Cet article vise à assurer la survie des règlements
adoptés par les commissions scolaires confessionnelles et celui
concernant les honoraires des membres du conseil scolaire adopté par le
gouvernement en vertu de l'article 499 de la Loi sur l'instruction publique, vu
les nouvelles dispositions introduites par le présent projet de loi.
Dans la mesure où les commissions scolaires confessionnelles de
Montréal sont maintenues dans le conseil scolaire, il n'est plus
nécessaire de prévoir une disposition pour sauvegarder le
règlement adopté en vertu de l'article 499. C'est pourquoi on
propose qu'on modifie 41 cet article par la suppression, à la
deuxième ligne, des mots "et celles du règlement adopté
par le gouvernement en vertu de l'article 499 de la Loi sur l'instruction
publique", comme je viens de l'expliquer, parce que cela n'est plus
nécessaire.
M. Ryan: C'est le règlement du comité catholique
sur la reconnaissance des écoles confessionnelles. Est-ce que c'est
cela?
M. Gendron: Juste une seconde. Est-ce que c'est cela, M.
Blanchet?
M. Blanchet: Ce sont les règlements des commissions
scolaires confessionnelles qui existent présentement. Ce ne sont pas les
règlements du comité catholique.
M. Ryan: Attendez un peu, on va vérifier cela. Je pense
que c'est exactement cela.
M. Blanchet: Adopté par...
M. Ryan: Par le gouvernement. C'est le gouvernement qui adopte
les règlements, finalement.
M. Blanchet: Excusez-moi, M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Non, ce n'est pas cela?
M. Blanchet: On dit à l'article 41: Les dispositions des
règlements adoptés par les commissions scolaires.
M. Ryan: C'est cela. Ici, on est à la loi 3?
M. Blanchet: Non, dans les dispositions transitoires du projet de
loi 29.
M. Ryan: L'article... C'est sur la question des honoraires, sur
les problèmes de rémunération que cela porte?
M. Blanchet: En fait, il y avait une partie qui portait
là-dessus. C'est cela qu'on enlève. Mais, pour l'autre partie, ce
sont les règlements des commissions scolaires confessionnelles. Vu qu'on
modifie leur statut pour créer une section à part pour
elles...
M. Ryan: Oui, mais...
M. Blanchet: ...on veut que le règlement qu'elles ont
adopté continue d'être appliqué.
M. Ryan: Oui, mais mon point...
M. Gendron: C'est pour assurer l'application...
M. Ryan: Je veux savoir de quoi il s'agit. L'article 499 de la
Loi sur l'instruction publique, c'est un article qui traite des honoraires,
allocations ou traitements.
M. Blanchet: Oui. On n'a plus besoin de cela, vu qu'ils sont
réintégrés.
M. Ryan: Alors, ce sont des règlements qui portent
là-dessus. Mais je veux savoir l'objet des règlements.
M. Blanchet: Des commissions scolaires confessionnelles?
M. Gendron: Non, non.
M. Ryan: Qui sont visés par l'article 41.
M. Blanchet: En fait, les règlements visés par
l'article 41, ce sont d'abord les règlements adoptés par les
commissions scolaires confessionnelles.
M. Ryan: Cela va. Il n'y a pas de problème, mais...
M. Blanchet: En fait, c'est pour faire adopter tous les
règlements de ces commissions scolaires.
M. Ryan: ...c'est l'autre.
M. Blanchet: L'autre, effectivement, ce sont des
règlements adoptés par le gouvernement en vertu de l'article 499.
On avait jugé bon, effectivement, vu qu'on excluait les...
M. Gendron: Une seconde, M. Blanchet. Une seconde, on va se
comprendre. Ce que M. Ryan veut... Vous expliquez que ce n'est plus
nécessaire et qu'on l'enlève. Mais il veut quand même
savoir, avant qu'on décide de les enlever, qu'est-ce que disaient les
règlements...
M. Ryan: Ils demeurent en vigueur.
M. Gendron: ...adoptés par le gouvernement en vertu de
l'article 499 de la Loi sur l'instruction publique. C'est cela, votre
question?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Quelle était la portée, la nature.
M. Ryan: De quoi cela traite? M. Gendron: De quoi cela
traite?
M. Blanchet: Je n'ai pas ces règlements ici, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Je crois que c'est sur la rémunération des
membres du conseil.
M. Blanchet: C'est cela, exactement.
M. Ryan: C'est strictement sur la rémunération.
M. Gendron: Oui, oui. Je m'excuse. Vous avez pris le cahier du
maître. Dans la présentation... J'emploie votre expression.
M. Ryan: On finit par avoir l'aveu qu'il y en a un.
M. Gendron: Non, non. L'aveu que vous avez, c'est que -
très sérieusement - dans l'explication que j'ai donnée,
j'ai effectivement mentionné que, quand on supprimait ces dispositions,
c'était effectivement concernant les honoraires des membres du conseil
scolaire. Vous avez raison de dire que le règlement 499 traitait de
cela.
M. Ryan: Oui, mais il demeure en vigueur.
M. Gendron: Non, on enlève cela. Ce qui demeure en
vigueur, ce sont les règlements adoptés par les commissions
scolaires confessionnelles.
M. Ryan: Très bien. Cela va. Très bien. Avec le
papillon, cela va.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté.
M. Ryan: Je pense qu'on peut adopter, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, l'amendement serait
adopté?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Sur division ou
adopté tout court?
M. Ryan: Adopté tout court.
Le Président (M. Charbonneau): Très bien. L'article
lui-même est-il adopté tel qu'amendé?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Très bien.
Une voix: II faut le répéter pour le Journal des
débats.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 42?
M. Gendron: L'article 42, M. le Président, c'est...
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce qu'il y a un
papillon?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Nous allons continuer
à papillonner.
M. Gendron: Oui, mais avant d'expliquer le papillon, je voudrais
expliquer la portée de l'article. Cet article vise à valider les
taxes perçues par les commissions scolaires depuis l'adoption de la Loi
sur la fiscalité municipale en décembre 1979, qui a introduit les
nouvelles règles en matière de taxation scolaire, lesquelles ont
été invalidées par la Cour suprême.
Le deuxième alinéa valide ces taxes jusqu'à
concurrence de 6 % pour les commissions scolaires qui ont imposé un taux
supérieur à ce pourcentage sans aller, comme c'était
indiqué, en référendum.
M. Ryan: Je crois comprendre que le député de
Chicoutimi était concerné par ce problème, n'est-ce
pas?
M. Gendron: Oui. Merci.
M. Ryan: Une chance qu'il y avait un problème là.
Cela a permis au gouvernement de comprendre une méthode plus sage de
règlement pour tous les cas qui se présentaient.
Quant à nous, il n'y a pas de problème ici, car c'est ce
que nous avions demandé.
M. Gendron: Je le sais.
M. Ryan: Le problème de fond ici, pour expliquer notre
position brièvement afin que ce soit dans le dossier, est que ces
commissions scolaires qui avaient imposé une taxe dépassant le
plafond prévu par la loi 57 avaient agi de bonne foi en ayant
reçu des avis juridiques leur indiquant qu'il existait un vacuum legis
les autorisant à procéder ainsi. Le gouvernement, dans la
première version du projet de loi, avait tiré une conclusion
contraire. Dans la version amendée que nous propose le papillon inscrit
sous l'article 42, on propose de reconnaître que les taxes perçues
pendant cette période étaient des taxes valides. Alors, nous
sommes d'accord.
Je pense qu'il y avait un doute sérieux qui doit être
interprété en faveur des commissions scolaires qui ont agi de
bonne foi en vue de se procurer des ressources devant leur permettre de fournir
de meilleurs services à leurs clientèles. Dans ces conditions,
nous croyons qu'un geste libéral est de mise et, dès qu'il y en a
un qui pointe à l'horizon, nous sommes empressés de le
reconnaître.
Une voix: Tous nos gestes sont libéraux.
Le Président (M. Charbonneau): Cela dit, vous allez poser
un geste libéral en adoptant le...
M. Ryan: Nous convenons que, dans l'Opposition, c'est parfois
plus facile.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, l'amendement est
adopté et l'article 42 est adopté tel qu'amendé.
M. Gendron: Un instant, M. le Président.
M. Ryan: À moins que la députée de
Jacques-Cartier n'ait des observations à faire.
Mme Dougherty: Non.
M. Gendron: J'en aurais, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Une autre modification?
M. Gendron: Oui. Je voudrais ajouter, à l'article
42...
Le Président (M. Charbonneau): Vous n'êtes pas
sérieux?
M. Gendron: ...oui, mais ce ne sera pas compliqué. M. le
député d'Argenteuil convenait qu'on avait un papillon à
l'article. J'ai expliqué le sens de l'article. Nous voudrions apporter
une modification à l'article 42 en lisant intégralement ce que
vous avez au papillon, mais à la toute fin... je vais le lire au
complet: Les taxes qui ont été imposées sans que la
formalité prévue au premier alinéa de l'article 354.1 de
la Loi sur l'instruction publique n'ait été suivie sont valides
si elles ont été imposées avant le 1er mai 1985. J'ajoute
une disposition: Si elles ont été imposées avant le 1er
mai 1985. Je peux bien l'expliquer, mais tout le monde comprend la
portée et le sens de cette disposition.
M. Ryan: Pourriez-vous expliquer le sens de cet amendement de
dernière heure que vous apportez?
M. Gendron: Oui, le sens de cet amendement de dernière
heure est que nous avons reçu des indications à savoir que des
commissions scolaires, une en particulier, pourraient envisager dès le
début de la semaine d'aller au-delà du plafond de 6 %, toujours
sans référendum, comme la loi nous y oblige, pour imposer un
niveau de taxation supérieur à ce que nous prescrit le jugement
de la Cour suprême. C'est pour éviter d'être obligé
de revenir pour faire des validations qui, à ma connaissance, ne
seraient pas du tout dans le même sens que celles pour lesquelles on a
prévu une disposition d'amnistie à l'article 42, c'est
carrément pour éviter cela.
M. Ryan: Est-ce qu'on peut avoir des précisions quant
à la commission scolaire en question pour savoir qui elle est?
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection, puisque c'était pas
mal du domaine public. C'est le conseil de l'île de Montréal, en
présence du sous-ministre, M. Rousseau, M. Boudreau, et également
d'autres intervenants où il a été formellement
mentionné que cette question que je viens de traiter était
envisagée. À partir du moment où ces personnes ont
été témoins de ces dires, il m'apparaît, comme
ministre de l'Éducation, tout à fait requis et sage de ne pas
nous placer dans des dispositions encore plus difficiles qu'on sera
obligés de régulariser par la suite puisque, quand vous
êtes intervenu vous-même tantôt, vous avez prétendu,
probablement avec raison, que les commissions scolaires qui ont
dépassé le plafond l'ont fait de bonne foi sur avis de leur
service juridique. C'est pourquoi on a prévu cette disposition
d'amnistie pour celles qui l'ont fait, mais à partir du moment où
on fait un débat sur la loi en commission parlementaire il me semble que
cela serait inconvenant et inconsidéré de permettre que d'autres
puissent poser ce geste.
M. Ryan: Est-ce qu'on peut avoir des explications sur la nature
des propos qui auraient été tenus en présence de votre
sous-ministre et de votre sous-ministre adjoint? Ils doivent avoir des motifs
pour envisager de procéder ainsi. Est-ce qu'on peut avoir un peu de
précisions?
M. Gendron: Une seconde! Je voudrais juste compléter
avant. Je n'ai pas d'objection puisque, effectivement, une des personnes dont
j'ai dit qu'elle était présente lorsque ces propos ont
été tenus et présente ici même à la
commission, toujours dans un souci d'étroite collaboration, je n'ai pas
d'objection, dis-je, à ce que M. Rousseau vienne une minute - comme on
l'a déjà fait -nous dire exactement ce qu'il a entendu. Avant,
cependant, toujours dans l'explication générale, dans
l'économie générale de l'article 42, je tiens à
informer le député d'Argenteuil et les autres membres de cette
commission - ils le sont sans doute - que pour nous, comme gouvernement, il
nous apparaîtrait absolument inimaginable de permettre que des choses
comme celles que je viens d'évoquer puissent se produire alors que le
jugement de la Cour suprême n'a pas du tout contesté le droit de
l'Assemblée nationale à fixer un plafond, premièrement, et
également la réforme fiscale municipale ne peut pas être
modifiée sans la recherche d'un consensus avec le monde scolaire et
municipal. On a déjà convenu, de toute façon, de ces
dispositions lors d'une rencontre qu'on a eue avec tous les intervenants,
même si - je pense que la question de hausser le plafond à 8 % a
été évoquée ici -j'ai clairement indiqué aux
intervenants du monde de l'éducation qu'en ce qui me concerne, comme
ministre de l'Éducation, je n'ai pas d'objection à ce que nous
fassions le débat sur cette question, mais le moment de la discussion
article par article du projet de loi 29 n'est pas du tout opportun. Ce
n'était pas la place et cela ne pouvait se faire dans ce contexte d'une
loi remédiatrice, alors qu'augmenter le plafond est une question
très importante, majeure pour un gouvernement qui doit se faire avec
d'autres partenaires. Comme je recevais cette demande lors des échanges
d'avis que j'ai eus avec les intéressés, il était tout
à fait impensable de confirmer un quelconque engagement du ministre de
l'Éducation vis-à-vis de leur demande de 8 %.
Sur ces explications, je demanderais à M. Rousseau de nous
préciser dans quel contexte nous avons eu l'information que j'ai
évoquée tantôt. (20 h 30)
M. Rousseau: II faut dire que, lors des premières
rencontres avec les deux
commissions scolaires protégées de l'île de
Montréal et le conseil scolaire de l'île, cette question a
été traitée. Il y avait une forme de consensus pour
proposer au gouvernement, comme le disait le ministre de l'Éducation
tantôt, de permettre aux commissions scolaires de l'île de
Montréal de taxer jusqu'à un plafond de 8 %, de manière
à pouvoir dégager une marge de manoeuvre de 2 % sur les 38 000
000 $ de revenus de taxes scolaires sur l'île de Montréal pour
assurer la péréquation dont il a été fait
état ici à cette commission parlementaire. Alors, comme il a
été indiqué de changer ce plafond, c'est évidemment
une remise en question de la réforme fiscale municipale qui avait fait
l'objet d'au moins deux sommets, un sommet de 1979 avec le monde municipal et
un autre à l'hiver 1980 avec le monde scolaire, de manière
à pouvoir assurer l'équilibre des revenus que les gouvernements
locaux qu'ils soient municipaux ou scolaires, puissent avoir de façon
autonome.
Maintenant, lors d'une deuxième rencontre avec les commissions
scolaires non concernées pour les aspects confessionnels,
c'est-à-dire les six autres commissions scolaires de l'île de
Montréal, Baldwin-Cartier, Jérôme-Le Royer, Sainte-Croix,
Verdun, Lakeshore, il m'en manque une, mais enfin.
M. Gendron: Peu importe, on sait laquelle.
M. Rousseau: Les commissions scolaires qui ne sont pas
protégées, eh bien! ces commissions scolaires, avec le Conseil
scolaire de l'île de Montréal, nous ont indiqué, nous ont
rappelé que la date du 1er juin apparaît à
l'intérieur de la Loi sur l'instruction publique, le Conseil scolaire de
l'île de Montréal doit fixer son taux de taxe pour 1985-1986 avant
le 1er juin. Nous sommes très près de cette
échéance. On nous a indiqué que les besoins particuliers
du territoire de l'île de Montréal pouvaient amener le conseil
scolaire de l'île a tenir compte du fait qu'il y avait un vide juridique
pour ne pas respecter ce plafond de 6 %.
M. Parent: M. le Président, vous permettez une question
à M. Rousseau? Ces renseignements que vous avez eus ont-ils
été faits au niveau des fonctionnaires ou au niveau des
autorités politiques?
M. Rousseau: Les présidents étaient tous
présents et les directeurs généraux de toutes les
commissions scolaires sauf une.
Le Président (Charbonneau): Cela va.
M. Ryan: Cela ne va pas tout à fait. C'est assez curieux
qu'il nous arrive avec ça à ce moment-ci, sur la foi d'une
indication d'intention qui n'a pas été suivie d'un geste concret.
On veut devancer un organisme qui a indiqué une intention sans plus,
à ma connaissance. Parce que normalement, quand on nettoie une affaire,
la formulation la plus acceptable serait qu'on dise que des commissions
scolaires qui ont perçu des taxes, dans ce contexte, ces taxes sont
considérées comme valides dans la mesure où elles ont
été perçues avant l'entrée en vigueur de cette loi.
C'est parce qu'on arrive avec une date, c'est une loi qui vise un organisme
particulier. Il y en a peut-être d'autres entre le 1er mai... Il n'y a
pas d'autres cas, à votre connaissance, qui pourraient tomber dans cette
catégorie?
M. Rousseau: La Loi sur l'instruction publique qui fixe pour les
autres commissions scolaires... Loi sur l'instruction publique dont les
dispositions ont été invalidées. Cependant, c'est entre le
15 juillet et le 30 août, je pense, qu'ils fixent leur taux de taxe, il
n'y a que le Conseil scolaire de l'île de Montréal qui, selon
l'ancienne Loi sur l'instruction publique, fixe son taux de taxe avant le 1er
juillet.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Gendron: Bien, de toute façon, M. le Président,
ce que je veux indiquer comme ministre de l'Éducation et comme membre du
gouvernement, au-delà de l'information, et c'est juste par
honnêteté à la commission que j'ai voulu que M. Rousseau
nous témoigne d'où c'était... Je tiens à dire que
moi, comme ministre de l'Éducation, comme membre du gouvernement,
au-delà des informations qu'on vient de donner, je prétends
toujours que cette disposition offre une sécurité juridique
nécessaire. C'est d'une prudence politique convenante d'avoir une
disposition qui ferme l'entonnoir pour ne pas être en perpétuelle
réouverture d'amnistie pour des gestes qui pourraient être
conséquemment posés dans l'avenir. Je ne vois aucun
inconvénient. Cela va dans le sens qui nous a été
demandé par la fédération des commissions scolaires
puisqu'elle nous a dit: Celles qui l'ont posé, en nous indiquant
clairement que c'était un geste accompli, elles l'ont posé sur la
base de la bonne foi, comme cela a été plaidé tantôt
par les membres de l'Opposition et sur la base de l'information qu'elles
avaient de leur service juridique ou peu importe. Il nous est apparu, comme
gouvernement, que, oui, dans les circonstances, il y avait lieu de
régler cette situation par la loi 29 mais, en même temps, il nous
apparaissait opportun de s'offrir la sécurité prudente, juridique
requise pour qu'il n'y ait pas d'autres commissions scolaires qui posent ce
geste avant l'adoption de la loi.
M. Ryan: Est-ce qu'on peut demander un ajournement de deux
minutes, s'il vous plaît?
Le Président (M. Charbonneau): La commission suspend ses
travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 38)
(Reprise à 20 h 46)
Le Président (M. Charbonneau): La commission reprend ses
travaux.
M. Gendron: Nous reprenons les travaux, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, j'ai écouté avec
attention les explications du ministre. J'ai été un peu surpris
de voir cet amendement de dernière heure apporté au papillon du
gouvernement. Il s'agit là d'une disposition qui vise d'une
manière très spéciale et très immédiate un
organisme en particulier, selon la version des faits que nous a fournie le
ministre, version complétée d'ailleurs par le sous-ministre
adjoint, M. Rousseau. J'apprécie la franchise avec laquelle on nous a
donné ces renseignements; je l'apprécie vivement. À ce
point de vue, je dois rendre témoignage au langage direct qui a
été employé pour nous informer.
Maintenant, j'ai pris quelques renseignements auprès d'une
personne qui est très étroitement associée au Conseil
scolaire de l'île de Montréal, qui suit les travaux de la
commission, le conseiller juridique du Conseil scolaire de l'île de
Montréal, pour savoir un peu quel était le contexte. Je crois
comprendre que ce que vous avez dit est vrai. Il y a une intention qui pourrait
se concrétiser au cours des prochains jours, dans le sens que vous
voulez prévenir par les derniers amendements apportés à
votre papillon.
Mais, d'autre part, je me dis: On a affaire à un organisme
sérieux - de l'autre côté - dont la réputation de
responsabilité me semble bien établie, qui ne pourrait pas
envisager une mesure comme celle que vous évoquez sans s'appuyer sur le
consentement solide des commissions scolaires qu'il constitue, parce que c'est
essentiellement un organisme fédérateur.
À la suite du jugement de la Cour suprême, il existe une
présomption voulant qu'un vide juridique ait été
créé par l'invalidation, au plan constitutionnel, d'un certain
nombre d'articles de la loi 57 et, par voie d'implication, de la Loi sur
l'instruction publique. Le devoir de la Législature, c'est de combler ce
vide juridique par les voies normales et régulières,
c'est-à-dire par l'adoption d'une loi qui entre en vigueur dans les
meilleurs délais. Je ne crois pas qu'on doive envisager d'aller dans la
voie de la législation rétroactive, ce qui serait le cas si on
allait entériner la proposition d'amendement que vous avez
déposée, légiférer de manière
rétroactive différente dans le cas d'un organisme, par rapport au
traitement qui serait donné aux autres organismes qui ont pu se
prévaloir de ce vide juridique.
Dans les circonstances, je crois qu'il serait
d'élémentaire justice de nous souvenir de la vieille règle
de justice romaine qui nous enjoint de ne pas prendre de mesures pouvant
affecter une partie sans avoir pris l'élémentaire
précaution de l'entendre au préalable; c'est la vieille
règle du "audi alteram partem", écouter l'autre partie avant de
décider de son sort, une règle à laquelle nous
adhérons tous profondément, je pense.
En conséquence, si le gouvernement maintient cette proposition
d'amendement, je veux demander que la chance soit donnée au Conseil
scolaire de l'île de Montréal de se faire entendre sur cette
question vu qu'il a été directement mis en cause et qu'il sera
directement affecté par les conséquences de la modification
proposée. Je demande qu'une invitation soit faite au président du
Conseil scolaire de l'île de Montréal ou à des
représentants de cet organisme que celui-ci voudra bien désigner
d'être entendus par la commission avant qu'elle se prononce sur
l'amendement proposé.
Le Président (M. Charbonneau): Avant d'aller plus loin, je
voudrais d'abord consulter le règlement pour savoir si cette demande est
recevable à ce moment-ci des travaux. Je ne suis pas certain qu'elle le
soit et je vais vérifier.
M. Ryan: Au titre des consultations particulières qu'une
commission peut faire au cours de l'étude d'un projet de loi, je pense
que c'est bien prévu par les nouveaux règlements.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, mais l'article
244...
M. Ryan: Est-ce que c'est le nouveau règlement, cela?
Le Président (M. Charbonneau): Oui. L'article 244 stipule
que "avant d'entreprendre l'étude détaillée, la commission
peut décider de tenir des consultations particulières dans le
cadre de son mandat". Donc, si j'interprète bien le règlement,
à moins d'un consentement unanime, comme l'étude
détaillée est déjà engagée depuis
déjà passablement longtemps, je ne pourrais pas recevoir une
telle demande. L'article dit bien: "Avant d'entreprendre l'étude
détaillée...". Ce n'est
pas pendant l'étude détaillée; c'est avant
d'entreprendre l'étude détaillée.
M. Ryan: M. le Président, est-ce que vous voulez dire que,
lorsque nous avons demandé, en cours de route, dans la poursuite de nos
travaux, l'avis de quelques personnes qui étaient extérieures
à la commission, nous aurions péché contre le
règlement et agi au-delà de nos...
Le Président (M. Charbonneau): Non, dans la mesure
où il y avait un consentement unanime.
M. Ryan: C'est ce que je demande. Je le sais bien, mais...
Le Président (M. Charbonneau): C'est ce que je vous
indique, M. le député d'Argenteuil, c'est-à-dire
qu'à moins qu'il n'y ait consentement unanime...
M. Ryan: Pour qu'il y ait un consentement, il faut qu'on essaie
de persuader un peu nos collègues.
Le Président (M. Charbonneau): Je vous le concède,
mais, ceci étant dit, je ne peux pas recevoir une telle proposition et
faire en sorte que chacun en débatte pendant vingt minutes. Donc, je
pense que je peux vous accorder un temps raisonnable de part et d'autre pour
à la fois formuler la demande et y répondre. Par la suite, s'il
n'y a pas de consentement unanime, compte tenu de la teneur de l'article, je
vais être obligé de déclarer la proposition non
reçue et donc irrecevable. Est-ce que vous voulez ajouter un autre point
à votre demande?
Une voix: Sur la recevabilité?
Le Président (M. Charbonneau): Non, sur la
recevabilité, je pense que ce que je viens de dire, c'est clair.
M. Desbiens: Si elle n'est pas recevable, il n'y a pas de
discussion.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Gendron: M. le Président, pour éclairer et
peut-être pour faciliter la prise de décision, comme M. le
député d'Argenteuil a eu l'occasion, à l'intérieur
de la demande, de plaider - en tout cas, un tant soit peu - les raisons pour
lesquelles il y aurait lieu d'y souscrire, je pense que l'information que vous
donnez aux membres de cette commission est très pertinente et
très exacte, en disant: Comme tel, cette suggestion, cet amendement,
cette motion ou cette proposition n'est pas recevable, à moins qu'il n'y
ait consentement unanime, comme cela a été le cas depuis le
début des travaux lorsqu'on a entendu, à une couple de reprises,
Me Carrière. Je pense que vous n'auriez qu'une seule question à
nous poser: Y a-t-il consentement unanime à entendre le Conseil scolaire
de l'île de Montréal?
Au préalable, si vous me le permettez, très succinctement,
j'aimerais avoir l'occasion également de réagir à la
motion proposée par le député d'Argenteuil, avant que vous
posiez cette question du consentement unanime.
M. Ryan: Question de règlement, M. le Président. Je
voudrais qu'on s'en tienne strictement à la recevabilité et qu'on
ne discute pas du contenu de la motion à ce moment-ci.
Le Président (M. Charbonneau): Mais, sur la
recevabilité...
M. Ryan: Sur la recevabilité, je vous demande le droit
d'expliquer davantage ma proposition avant que vous portiez une décision
définitive.
Le Président (M. Charbonneau): J'avais eu l'impression
d'avoir...
M. Ryan: Je voudrais porter à votre attention un autre
article de notre règlement sur lequel j'aimerais bien que vous vous
prononciez.
Le Président (M. Charbonneau): ...statué sur la
recevabilité, mais, si vous invoquez un autre article, je veux bien vous
entendre.
M. Ryan: C'est cela. Je voudrais vous interpeller. Je ne veux pas
vous interrompre, M. le ministre, mais si votre intervention était sur
le fond, je pense qu'on va avoir l'occasion de l'entendre un peu plus tard et
je pense aussi qu'on doit disposer d'abord de la recevabilité. Si le
président décide que la motion n'est pas recevable, à ce
moment-là, on va être réduit à la règle de
l'unanimité et on pourra discuter de cela, mais, pour le moment, je
crois que la motion pourrait être considérée comme
recevable, en vertu de l'article 170...
Le Président (M. Charbonneau): L'article 170.
M. Ryan: ...de notre règlement, qui se lit ainsi: "Toute
commission peut aussi, par invitation spéciale, solliciter l'opinion de
personnes ou d'organismes qui ont une connaissance ou une expérience
particulière du domaine qu'elle examine." C'est dans les règles
générales des commissions.
Le Président (M. Charbonneau): J'ai l'impression
que...
M. Ryan: Le président va me dire, je pense bien, qu'il
considère que c'est intéressant; mais, s'il a des objections, il
va me dire pourquoi.
Le Président (M. Charbonneau): M. le...
M. Ryan: J'invoque l'article 170...
Le Président (M. Charbonneau): C'est ce que j'ai bien
compris que vous faisiez. À cette demande, je suis obligé de
répondre que vous invoquez l'article 170, qui est à la section
VII qui s'appelle consultations: II y a les consultations
générales et les consultations particulières. L'article
170 traite des consultations particulières. Sauf que l'article 244 ou
l'article 245...
Une voix: L'article 244.
Le Président (M. Charbonneau): On ne parle pas, à
ce moment-ci, de consultations particulières; l'étape des
consultations particulières, lorsqu'on a entrepris l'étude
détaillée, est déjà dépassée. Donc,
les consultations particulières, généralement, ont lieu
avant l'étude détaillée. Une fois que les consultations
particulières ont eu lieu...
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): N'étant pas un
procédurier émérite et sachant que vous non plus n'en
êtes pas un, j'ai consulté ici, à ma droite, notre avocate
attitrée à la commission, notre secrétaire, Me
Giguère, qui me signale qu'avant d'entreprendre l'étude
détaillée, la commission peut décider de tenir des
consultations particulières dans le cadre de son mandat. Donc, avant
d'entreprendre l'étude détaillée. Ce que vous faites,
c'est que vous invoquez l'article 170, qui définit les consultations
particulières. On peut donner n'importe quelle définition
à la consultation particulière, mais celle-ci doit se tenir en
vertu d'une décision qui a à être prise avant
d'entreprendre l'étude détaillée. Elle pourrait être
prise à la majorité. Mais, une fois que la décision n'a
pas été prise, la seule alternative qu'il nous reste pour
entreprendre des consultations particulières durant l'étude
détaillée, c'est le consentement unanime.
M. Ryan: M. le Président, sans manquer de confiance en
votre autorité, est-ce que je pourrais vous demander...
Le Président (M. Charbonneau): ...accord?
M. Ryan: ...si vous accepteriez de faire une consultation
auprès de la présidence de l'Assemblée avant de rendre
votre décision?
Le Président (M. Charbonneau): On peut faire cela, M. le
vice-président.
M. Ryan: Je le demanderais, je veux m'assurer. Si c'est aussi
clair qu'a semblé l'indiquer votre distinguée secrétaire,
cela peut se faire très vite.
Le Président (M. Charbonneau): Cela renforcera sans doute
sa crédibilité auprès de tous les membres de la
commission.
M. Ryan: Si c'est le contraire, elle paiera le prix.
Le Président (M. Charbonneau): Dans ce cas-là, je
vais suspendre les travaux pour quelques instants, le temps de faire cette
vérification.
(Suspension de la séance à 20 h 59)
(Reprise à 21 h 11)
Le Président (M. Charbonneau): Semble-t-il que la
présidence est indivisible et que la décision qui avait
été rendue tantôt demeure celle qui prévaut. Donc,
je relis l'article 244: "Avant d'entreprendre l'étude
détaillée, la commission peut décider de tenir des
consultations particulières dans le cadre de son mandat." "Dans le
cadre", cela veut dire qu'elle pourrait en tenir à différents
moments. Mais ce qui est clair, c'est qu'elle doit décider avant d'en
tenir, et qu'une fois que le processus de l'étude
détaillée est amorcé, seul un consentement unanime
pourrait nous permettre de procéder à une consultation
particulière. En conséquence de quoi, je n'ai qu'une question
à poser: Est-ce qu'il y a consentement à ce que cette
consultation proposée par le député d'Argenteuil se
tienne?
M. Gendron: M. le Président, il n'y a pas consentement. Je
vais prendre peut-être deux minutes - je pense que le
député d'Argenteuil va me le permettre - pour expliquer pourquoi
on ne peut pas donner notre consentement.
Premièrement, je pense que votre interprétation du
règlement est conforme et tout à faire correcte.
M. Ryan: M. le Président, question de règlement. Je
pense que nos règlements interdisent de commenter des décisions
de la présidence.
M. Gendron: C'est exact. Alors, s'il n'y a pas de consentement,
je suggère qu'on adopte l'article 42...
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: ...tel que proposé. M. Ryan: Alors, on
va le débattre. M. Gendron: D'accord.
M. Ryan: On va le débattre. On va utiliser notre droit de
parole pour essayer de faire ressortir les implications.
M. Gendron: Alors, je voudrais utiliser mon droit de parole sur
la portée, le sens général de l'amendement à
l'article 42, assez rapidement parce que j'ai eu l'occasion de l'expliquer,
mais il y a quelques éléments que je voudrais ajouter, M. le
Président.
Je pense, au contraire de ce qui a été affirmé sur
le fond, quand on a indiqué que l'article 42, avec son amendement, vise
d'une façon spéciale - et je prends les mots intégraux qui
ont été cités - d'une façon très
particulière un organisme, c'est complètement faux, car l'article
42, en aucune façon dans sa teneur même, dans le libellé de
l'article 42, ne fait référence à quelque organisme
scolaire que ce soit. C'est vraiment cela. Il faut savoir lire. L'article 42 a
vraiment une portée générale. L'article 42 vise, comme je
l'ai mentionné, à ce qu'il n'y ait pas d'autres organismes
scolaires qui posent un geste que nous trouverions complètement
inconsidéré et inconvenant pour une multitude de raisons.
Les raisons principales sont que les commissions scolaires ont
contesté le fond de la loi 57, mais les juges ont
considéré que le plafond de 6 % était constitutionnel,
étant donné la possibilité qu'avaient les commissions
scolaires d'aller en référendum. Si on laissait la
possibilité à des commissions scolaires de défoncer le
plafond, cela signifierait qu'on serait d'accord pour leur permettre de
déséquilibrer un très long débat au sujet du
financement de deux instances importantes dans la société
québécoise, le monde scolaire et le monde municipal.
Lorsqu'il y a eu la réforme de la fiscalité, elle a
été réalisée à la suite d'un très
long dialogue avec les gouvernements municipaux et scolaires, d'ailleurs, c'est
depuis l'époque du régime de l'Union nationale de 1966. Le
gouvernement libéral également, de 1966 à 1976, a
tenté d'harmoniser les actions des gouvernements en matière de
taxation et en matière de frapper ce qu'on appelle les mêmes
contribuables...
En 1978 ou 1979, lorsque la loi 57 a été adoptée
à la suite d'une vaste consultation du monde municipal et du monde
scolaire, c'était pour équilibrer ou viser à un certain
équilibre. Actuellement, les municipalités du Québec ont
leur autonomie de gestion et elles gèrent comme un véritable
gouvernement local responsable.
Les commissions scolaires ont aussi leur autonomie de gestion. En 1979,
il faut être conscient que les commissions scolaires taxaient pour
environ 4,5 % des allocations de l'État. Le gouvernement leur a permis
d'atteindre 6 %, parce que nous étions conscients qu'il y avait des
besoins supérieurs, toujours pour améliorer la qualité de
l'éducation. Dans les faits, M. le Président, les commissions
scolaires ont effectivement obtenu des fonds supérieurs à ce qui
leur avait toujours été permis dans le passé.
À l'article 42, quand j'ajoute la disposition - je le
répète - d'ordre général, c'est pour donner cette
sécurité juridique normale lors de l'adoption d'un projet de loi
article par article, surtout quand on sait que le geste nécessaire,
selon nous, d'amnistie est pour rééquilibrer une situation pour
laquelle des commissions scolaires ont posé le geste. Il me semble que,
au moment où on adopte une disposition pour amnistier ou accorder
l'amnistie à ceux qui ont posé le geste, dans la même
logique comme disposition générale, il est important de dire:
Cette situation est légitime, correcte et conforme pour le passé.
Mais il me semble que c'est de sagesse administrative et politique, dans les
circonstances, de dire: II faut fermer l'entonnoir.
Je le répète et ce n'est pas la première fois,
même si je n'ai peut-être pas toute l'expérience du
député d'Argenteuil, que je vois des articles de loi. Et,
lorsqu'on me fait croire que cet article vise spécifiquement un
organisme, je tiens à mentionner que, pour ce qui est de l'histoire,
pour ce qui est des références futures, pour ce qui est de la
possibilité de n'importe quel intervenant d'aller prendre acte et fait
de la disposition de l'article 42, ce qu'il y retrouverait au lendemain de son
adoption tel que formulé, c'est vraiment une disposition de
caractère général où aucun organisme - je tiens
à le signaler, M. le Président - n'est expressément
mentionné.
Ce n'est pas parce que, au-delà de la portée de l'article,
on a eu l'honnêté de donner des informations ici même dans
cette commission, que cela permet de visualiser, dans l'article du projet de
loi, l'organisme visé. Au contraire, je pense que sur le fond, M. le
Président, la raison pour laquelle nous n'avons pas donné notre
consentement est qu'on atteindrait exactement l'objectif inverse de celui voulu
par le député d'Argenteuil: faire comparaître le conseil de
l'île de Montréal. Et, là, ce serait véritablement,
en le faisant comparaître, le marginaliser, le "ghettoïser", pour
reprendre l'expression qui a été employée, en disant:
Voilà le coupable!
II me semble qu'il ne faut pas faire une longue analyse pour convenir
que, si on veut arriver à l'objectif poursuivi par le
député d'Argenteuil et que cette disposition
ait un caractère et une portée générale...
on l'a libellée ainsi, pour qu'elle ait un caractère et une
portée générale et ne pas permettre que nous soyons en
décision pour stigmatiser, de façon spéciale et
particulière, un problème. Dans ce sens, M. le Président,
je pense qu'il est tout à fait requis et légitime d'adopter
l'article 42 tel qu'amendé.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: J'écoute cela et je me prends à sourire un
peu, parce que, tantôt, quand j'ai demandé des explications pour
cet amendement de toute dernière heure, qu'on nous a
déposé sur la table, j'ai demandé: Qu'est-ce que cela
vise? Le ministre m'a dit: Je vais être franc avec vous. Je l'ai
félicité de sa franchise parce qu'il m'a dit exactement ce que
ça visait. Il m'a dit que ça vise un organisme, le Conseil
scolaire de l'île de Montréal, il a été
confirmé en cela par son sous-ministre, M. André Rousseau, qui
nous a dit qu'il n'y avait pas d'autres commissions scolaires qui pouvaient
adopter une résolution comme celle-là d'ici, je pense, le 15
juillet.
Une voix: ...
M. Ryan: Non, non, les autres commissions scolaires, ça va
plus loin. J'ai bien compris ce qui a été dit tantôt. Et le
ministre, sur le même sujet, nous dit qu'il n'est pas question de mesure
particulière, c'est une mesure de caractère
général, c'est tout. Cela ne tient pas debout, d'abord, comme
raisonnement, à la lumière de ce qu'il a dit tantôt, qui
est consigné dans les procès-verbaux, dans le compte rendu de nos
délibérations d'ailleurs.
Je vais dire au ministre, que s'il voulait avoir une disposition de
caractère général, il faudrait qu'il dise ceci, qui serait
beaucoup plus limpide, beaucoup coutumier, beaucoup plus conforme à nos
usages législatifs: c'est que les taxes imposées depuis le 21
décembre 1979 en vertu de l'article 226 de la Loi sur l'instruction
publique, sont réputées avoir été imposées
en vertu, etc. Cette mesure s'applique jusqu'à l'entrée en
vigueur de la présente loi.
Je pense que cela serait clair et qu'il n'y aurait de problème
pour personne.
Le ministre nous dit que c'est une mesure d'amnistie pour des
commissions scolaires qui auraient péché jusqu'à ce
moment-ci. Mais là, il se pose un dilemme: si les articles en vertu
desquels elles auraient péché étaient inconstitutionnels,
il n'y a pas de faute à leur pardonner parce qu'elles n'en ont pas
commis. Elles ont agi en vertu d'un vide juridique qui est la faute du
gouvernement, qui a mal légiféré à des
étapes antérieures du processus. Ce n'est pas la faute de ces
commissions scolaires. Elles ont compris l'affaire, elles ont pris des conseils
juridiques, et on leur a dit: Vous pouvez y aller, parce qu'il n'y a pas de
faute de ce côté-là. Cela me surprend que l'on crée
une mesure d'amnistie pour une faute qui n'aurait pas existé. On en
créait une dans la version originelle du projet de loi, parce que dans
cette version ce que vous faisiez, conformément à une pratique
qui a été malheureusement trop suivie par le gouvernement, vous
légifériez rétroactivement contre ces commissions
scolaires. Vous vous êtes ravisés, je pense, à la suite de
l'insistance de plusieurs intervenants dont les porte-parole de l'Opposition.
Vous avez dit: On ne fera pas cela, on va plutôt considérer que
l'explication a été valide, étant donné la
situation qui a existé.
Je vous dis que vous légiférez de manière
discriminatoire en proposant cet amendement, parce que d'un côté,
vous dites: Ceux qui se sont prévalus du vide juridique qui existait, on
ne les pénalise pas, on reconnaît la validité de leur
action. Mais là, tout à coup, il y en aurait un qui
déciderait d'imposer une taxe dans ces conditions, d'ici l'entrée
en vigueur de la loi, parce que la seule période qui peut être
couverte, c'est d'ici l'entrée en vigueur de la loi. Lui, on va
l'accrocher par le collet, on va lui dire: Toi le pelé, le galeux, tu ne
pourras pas fonctionner comme cela, on t'empêche à l'avance de
faire cela. Je crois que cela établit nettement que cette modification
proposée par le gouvernement vise directement un organisme en
particulier. Elle le vise de manière discriminatoire, par anticipation,
un délit d'anticipation qu'on crée. Et en plus je dois regretter
que le ministre tantôt ait refusé le consentement de la
représentation ministérielle à la commission pour la
demande pourtant très raisonnable que nous avions
présentée.
La demande que nous avions présentée était
extrêmement raisonnable. Je reviens sur ce point, je pense qu'on n'a pas
le droit de souscrire à une mesure comme celle-ci, qui vise directement
un organisme particulier, quel que soit le bien-fondé de la mesure qu'il
envisagerait de prendre. Je ne formule aucun jugement là-dessus, ce
soir, aucun jugement. Je pense que la justice et l'équité la plus
élémentaire auraient exigé que le gouvernement
acquiesçât de bon gré, sans qu'il soit nécessaire de
passer par une décision de la présidence, à la suggestion
que nous avions faite d'entendre ces gens. Là, on nous dit: on ne les
entendra pas. Je pense qu'il y a une chose que vous devez reconnaître, M.
le ministre, ce projet de loi 29 gravite énormément autour du
Conseil scolaire de l'île de Montréal, cela n'a rien à voir
avec Trois-Rivières, sauf les quelques modifications à la fin,
qui amendent la loi 3
de manière générale. Cela a eu affaire avec quelque
autre place que ce soit du Québec, cela vise surtout l'île de
Montréal, les commissions scolaires confessionnelles, les commissions
scolaires autres que confessionnelles sur l'île de Montréal, le
Conseil scolaire de l'île de Montréal. Je veux déplorer
très sévèrement le refus que vous avez opposé
à la demande extrêmement raisonnable qui vous a été
faite et déplorer, également, le caractère imprévu,
tout à fait de dernière heure.
Ce soir, nous sommes entrés en délibération et je
pense que nous avions tous la sensation que nous allions terminer nos travaux.
Je pense que nous avions manifesté clairement notre intention de
procéder avec célérité. Ce n'est pas nous qui
sommes responsables, je pense que c'est vous qui avez introduit cet amendement
à la toute dernière minute. Vous nous obligez à redresser
notre tir, à examiner très sérieusement cette affaire.
J'ose espérer qu'à la faveur du débat que nous allons
avoir au cours des prochaines minutes, il y aura moyen de réviser cette
attitude. Vous n'avez rien à perdre à entendre les
représentants du Conseil scolaire de l'île de Montréal. Une
fois qu'on les a entendus, vous pouvez garder votre opinion si vous le voulez,
mais le processus de la justice législative aura été mieux
respecté, processus de la justice élémentaire qui demande
qu'on entende une partie avant de lui infliger une mesure dont les
conséquences peuvent être considérables pour elle.
Nous n'avons pas été éclairés du tout sur le
point de vue qui motive cette intention qu'on prête au Conseil scolaire
de l'île de Montréal. Je ne pense pas qu'on puisse lui
prêter, de l'extérieur, l'intention de mal agir, d'agir de
manière malicieuse. Je pense bien qu'il doit avoir des motifs positifs.
C'est toujours une chose que je me dis dans la vie. Je me dis: Même si je
n'aime pas quelqu'un, je dois essayer d'interpréter positivement les
choses que fait cette personne ou cet organisme, quitte, au stade des
conclusions, à réserver ma liberté de jugement et à
agir avec encore plus de sévérité si j'ai d'abord entendu
et examiné tous les aspects d'une décision.
Mais, là, on nous place devant une affaire qui est
présentée tout à fait à la dernière heure.
Je ne puis vraiment pas souscrire à cela. Je crois qu'on doit exiger une
justification plus satisfaisante de la part du gouvernement que celle que le
ministre a tenté de fournir jusqu'à maintenant.
M. Parent: Je pense, M. le Président, que le consentement
unanime qui a été demandé, nonobstant les
règlements de fonctionnement de la commission parlementaire,
était légitime. Cela était légitime dans la
continuité de l'esprit qui a animé les discussions sur le projet
de loi 29, esprit qui a animé la table depuis que l'on y siège.
On a fait encore un précédent cet après-midi, on s'est
entendu ensemble, on a accepté, d'un commun accord, de commencer les
travaux pour les accélérer et tout cela. Tout le monde a fait
preuve de bonne volonté.
Lorsqu'on demande d'entendre le conseil scolaire, lorsqu'on lui demande
de venir ici, c'est que ce projet de loi 29 touche les commissions scolaires de
l'île de Montréal, dont le conseil scolaire est l'organisme
coordonnateur et le parapluie de ces organismes. Le ministre nous a dit, ainsi
que le sous-ministre, que l'introduction de la date du 1er juin, cela venait
pour contrecarrer une orientation ou un désir exprimé par le
conseil scolaire, qui voulait augmenter le taux de sa taxe. On ne l'a pas
inventé. Quand le ministre nous dit: Non, ce n'est pas discriminatoire,
cela ne touche pas un organisme en particulier, dans la loi, cela n'est pas
écrit. Mais dans les commentaires, dans toute sa franchise, merci
beaucoup de nous l'avoir dit, mais c'est cela, en fait; on craignait le conseil
scolaire.
Le conseil scolaire est une organisation sérieuse, qui a fait ses
preuves. Tout ce qu'on demande, c'est de donner la chance au président
du conseil scolaire, ou à son mandataire, de venir ici pour nous dire
pourquoi il est tellement nécessaire et urgent de poser un geste
à ce moment-ci. En fin de compte, le conseil scolaire est victime de sa
franchise, M. le ministre. S'il ne vous avait pas dit... Il est victime de sa
franchise, il vous a dit:
On va se servir du vacuum créé par un lapsus dans la loi
pour aller augmenter nos revenus, tandis que d'autres commissions scolaires
l'ont fait sans vous en parler. Là, on voudrait adopter un projet de loi
pour donner l'amnistie. (21 h 30)
Je ne veux pas dire que les autres commissions scolaires n'ont pas agi
honnêtement. Elles ont utilisé les mécanismes que la loi
leur permettait d'utiliser. Le conseil scolaire voit les mêmes
mécanismes, il a la franchise et l'honnêteté de vous en
parler, de vous approcher et de vous dire: Voici une chance pour nous de
combler un manque à gagner parce qu'on connaît les années
difficiles qui s'en viennent. À ce moment-là, vous leur dites
non. Que vous leur disiez non, c'est votre droit. Mais que vous refusiez votre
consentement unanime pour qu'on puisse rencontrer ces gens ici et pour qu'on
puisse les interroger et qu'ils nous disent exactement ce vers quoi ils se
dirigent avec les 6 % ou ce vers quoi ils se dirigeaient, s'ils avaient la
chance d'augmenter leur taux de taxation, cette année, de 1/2 %, de 1 %,
de 1 1/2 % ou de 2 %, si vous le voulez, c'est simplement une
règle de justice que de les entendre. Si c'était une
commission scolaire ou un organisme qui n'a pas l'ampleur ou l'impact du
conseil scolaire, je serais porté à le comprendre.
Remarquez bien, M. le ministre, que je suis d'accord que vous vouliez
éviter des répétitions. L'amendement que vous voulez
présenter pour éviter des abus est juste. Mais un vide existe
actuellement, il a été utilisé par d'autres commissions
scolaires. Vous amenez un règlement d'amnistie, vous avez une autre
commission scolaire, un conseil qui vous dit: On voudrait aussi utiliser le
vide, vous dites non. Nous autres, oui, l'amnistie, d'accord. Mais vous autres,
non. Je me demande si c'est juste envers le conseil scolaire. Si c'est juste,
nous n'avons pas de raison de ne pas vouloir l'écouter et l'entendre.
Rien ne vous empêche, après cela, après qu'on l'aura
entendu, de prendre votre décision et de demander le vote. Chacun votera
selon sa conscience. Mais on aura au moins la sensation, la certitude, d'avoir
rempli notre devoir jusqu'au bout et d'avoir entendu cet organisme, cet
organisme important dans le domaine de l'éducation et qui est
particulièrement touché par ce projet de loi.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la député de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: II n'y a pas de question sur le fait que le
gouvernement ait introduit cet amendement à la dernière minute en
vue d'avoir des informations au sujet de la possibilité que le conseil
scolaire établisse des taxes au-dessus des 6 %? C'est un geste nettement
discriminatoire et on se demande quels sont les motifs du gouvernement pour ne
pas vouloir entendre les intéressés. Je me demande si le
gouvernement est vraiment conscient de l'impact de la loi 29 sur les
commissions scolaires de l'île de Montréal y compris,
naturellement, le conseil scolaire de l'île. Je me demande aussi, si le
conseil scolaire décide d'aller de l'avant avec un
référendum à cause de la décision du gouvernement,
quel sera le résultat. Est-ce que le gouvernement a examiné
l'impact sur la population de Montréal? Il est bien possible que la
population de Montréal ne soit pas d'accord avec l'augmentation des
taxes. Mais le processus du référendum va dévoiler toutes
les carences et même toutes les stupidités, tous les excès
de la loi 29. Est-ce que c'est cela que le gouvernement veut dévoiler?
Il y aura des protestations extraordinaires sur l'île de Montréal
à cause des restrictions sur l'éligibilité des
électeurs. Est-ce cela que le gouvernement va susciter? Je vous promets
que la population de Montréal aura vraiment beaucoup de
difficulté à croire que le gouvernement a
légiféré pour adopter de telles restrictions, sur le droit
de vote, par exemple. Tout cela va retomber sur le gouvernement. Politiquement,
c'est un peu stupide, je crois. Je suggère, pour le bien de la
population de Montréal et même pour le bien du gouvernement, qu'on
accepte la proposition du député d'Argenteuil, d'au moins
entendre le Conseil scolaire de l'île de Montréal afin qu'on
puisse agir avec pleine connaissance de l'impact de cette décision.
M. Gendron: M. le Président, je n'ai pas d'autres
commentaires à formuler. Je demande le vote.
Le Président (M. Charbonneau): Attendez une petite
seconde.
M. Ryan: M. le Président, j'avais demandé
d'intervenir...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, oui.
M. Ryan: ...et je voulais déposer un sous-amendement.
Le Président (M. Charbonneau): Vous avez le droit.
M. Ryan: L'amendement proposé par le gouvernement se lit
comme suit: "Les taxes qui ont été imposées sans que la
formalité prévue au premier alinéa de l'article 354.1 de
la Loi sur l'instruction publique n'ait été suivie sont valides
si elles ont été imposées avant le 1er mai 1985."
Je propose que les mots "avant le 1er mai 1985" soient remplacés
par les mots "avant l'entrée en vigueur de la présente loi".
Le Président (M. Charbonneau): Je pense, tout d'abord,
qu'à sa face même l'amendement est recevable. En fait, le
sous-amendement est recevable. Dans ce cas, sans plus tarder, je vous invite
à présenter l'argumentation.
M. Ryan: M. le Président, je vous remercie de votre
décision, judicieuse comme toujours, sur laquelle je m'abstiens de tout
commentaire, sauf celui que j'ai glissé par mégarde. Je pense que
l'amendement que je propose...
Le Président (M. Charbonneau): Je suis content,
d'ailleurs, que vous ayez fait cela, afin que ce soit enregistré au
Journal des débats. Cela servira éventuellement.
M. Ryan: Oui, oui. Vous savez, quand une décision est
rendue, j'accepte cela. Il n'y a pas de problème. Cela ne veut pas
dire
qu'on n'essaie pas une autre fois.
Le sens de l'amendement que je propose est le suivant: c'est un
sous-amendement, parce que le texte, pour moi, est un amendement.
Le Président (M. Charbonneau): C'est cela.
M. Ryan: L'amendement veut nous inciter à adopter une
mesure de caractère à la fois rétroactif et
discriminatoire. Je ne me prononce pas, encore une fois, sur le
bien-fondé de la mesure qu'envisagerait de prendre le Conseil scolaire
de l'île de Montréal. Si j'avais la chance d'entendre ici le
président du Conseil scolaire de l'île de Montréal exposer
son point de vue, après l'avoir entendu, je me ferais un point d'honneur
d'avoir une opinion claire et de la formuler comme j'ai coutume de le faire.
Mais, ne l'ayant point entendu, ne connaissant point cette intention qu'on lui
prête de manière certaine, ne connaissant pas davantage les motifs
sur lesquels pourraient s'appuyer le Conseil scolaire de l'île de
Montréal et les commissions scolaires qui le constituent pour envisager
l'adoption d'une surtaxe de 8 % ou de 2 % supérieure au plafond de 6 %,
je crois que je n'ai pas le droit de me prononcer, ni même de me former
une opinion à ce stade-ci, et encore moins le droit de souscrire
à une mesure dont l'effet serait le suivant: tout d'abord, le
gouvernement reconnaît qu'il existe un vide juridique et cette
reconnaissance est attestée par l'empressement de dernière heure
avec lequel il voudrait nous faire adopter cet amendement à la vapeur.
Je pense que c'est la reconnaissance à peu près aussi claire
qu'on pourrait le souhaiter de l'existence d'un vide juridique dont la
responsabilité incombe encore une fois aux erreurs législatives
passées du gouvernement, non pas à l'Opposition ou au conseil
scolaire de l'île. C'est le gouvernement qui a fait toutes ces lois en
matière de fiscalité municipale et scolaire, en matière
d'organisation scolaire au cours des dernières années. Par
conséquent, il porte la responsabilité des conséquences de
ses actes.
Là, il nous propose une loi qui veut remédier à des
carences graves qui ont été dénoncées par la Cour
suprême en décembre dernier. Nous concourons à l'examen de
cette loi avec toute la hâte responsable dont nous sommes capables. Le
gouvernement nous dit: Je suis tellement pressé qu'avant même que
l'Assemblée nationale ait légiféré de
manière régulière, je voudrais m'assurer que certaines
choses pourront s'appliquer rétroactivement.
Ce que veut dire cet amendement qu'on nous propose, c'est que, si un
organisme, en l'occurrence, il y en a seulement un qui pourrait le faire, c'est
le Conseil scolaire de l'île de Montréal, allait adopter une
mesure, nous lui dirions rétroactivement qu'il était dans
l'erreur et qu'il doit porter la responsabilité de ce qu'il a fait,
c'est-à-dire que les taxes qu'il voudrait percevoir sans passer par un
référendum seraient considérées comme invalides
dans la mesure où elles dépasseraient le plafond de 6 %, ce
plafond étant lui-même actuellement suspendu dans le vide à
cause du verdict d'inconstitutionnalité que la Cour suprême a
porté sur certains aspects des articles qui le définissent.
Alors, effet rétroactif inacceptable.
Deuxièmement, effet discriminatoire, parce qu'on aurait deux
catégories de commissions scolaires avant l'entrée en vigueur de
la loi: celles qui auraient imposé une taxe scolaire supérieure
à 6 % de leurs dépenses nettes sans être passées par
un référendum, à qui le ministre a dit lui-même
tantôt, dans un langage qui, je pense, est techniquement inexact, que
l'article 42 dans sa version amendée accorderait une amnistie. Je ne
pense pas qu'on puisse parler d'amnistie là où il n'y avait pas
faute au point de vue juridique. S'il y avait eu faute au point de vue
juridique, on pourrait parler d'amnistie, ce qui n'est pas le cas. Le
gouvernement, dans la toute première version du projet de loi,
créait un délit ici parce qu'il disait: Rétroactivement,
on vous dit que là où vous aviez agi de manière
vraisemblablement légale, vous étiez dans
l'illégalité et vos revenus perçus de cette source
étaient invalides. Le gouvernement a redressé son tir, mais
justement parce qu'il l'a redressé en l'orientant dans un sens tout
à fait contraire pour un organisme, il crée une discrimination
parce qu'il crée deux catégories d'organismes. Je pense que cela
donne lieu à un délit sérieux auquel nous ne pouvons pas
souscrire.
C'est pour cela que je propose un sous-amendement qui aurait pour effet
de corriger les deux vices que je viens de dénoncer dans la proposition
d'amendement du ministre de l'Éducation. Le changement que je propose
aurait l'effet suivant: tout d'abord, il permettrait d'atteindre les objectifs
qui sont visés par le gouvernement. Le gouvernement ne veut plus que des
commissions scolaires se servent du vide juridique existant par suite du
jugement de la Cour suprême et je dis: plus que par suite du jugement de
la Cour suprême, parce que certains actes avaient été
posés avant le jugement, mais à la suite des contestations
instituées qui remontent déjà à plusieurs
années. L'amendement proposé aurait pour effet de
reconnaître qu'il y a eu des situations particulières, mais de
dire: On cesse les chicanes là-dessus et on dit: À partir de
l'entrée en vigueur de la loi, on recommence à neuf et toutes les
contestations judiciaires qu'on aurait pu avoir, c'est fini.
Deuxièmement, on dit à l'organisme en question: On ne vous
traitera pas différemment des autres. Le ministre pourrait l'inciter ce
soir à ne pas procéder à une taxe comme celle-là.
Personnellement, je serais enclin à l'appuyer s'il posait son geste au
plan politique. Je serais enclin à l'appuyer et a dire au conseil:
Étant donné l'esprit qui préside à l'examen de ce
projet de loi, à son cheminement normal jusqu'à maintenant et
laborieux peut-être un peu, mais normal et pas excessivement long, je
serais disposé à l'appuyer au plan politique. Je crois que mon
collègue de Sauvé serait exactement dans les mêmes
dispositions que moi, mais je lui laisse le soin de le dire lui-même
après. (21 h 45)
Je ne peux pas souscrire à l'adoption à la vapeur d'un
amendement qui aurait les deux effets dont je viens de parler. Parce que le
sous-amendement que je propose aurait pour effet de nettoyer la situation sous
l'angle de ces deux conséquences mauvaises auxquelles je ne saurais
souscrire, je pense que la commission aurait tout intérêt à
l'accepter. Ce qui témoignerait de son désir de justice, de son
réalisme à la fois politique et juridique et aussi de son
intention ferme de ne pas succomber à la tentation de l'arbitraire et de
la discrimination à un moment où nous étions tellement
avancés dans l'étude du projet de loi que nous pensions en
terminer ce soir. Moi-même, j'aurais été prêt, si le
gouvernement avait voulu, à siéger au-delà de la limite de
temps réglementaire afin d'accélérer les choses.
Si on nous laisse cet os sur la table, nous ne pouvons pas souscrire et
nous sommes obligés d'user de notre droit de parole pour demander au
gouvernement de revenir à une attitude plus raisonnable. Dans cet
esprit, encore une fois, je dépose symboliquement, en attendant de le
faire physiquement, l'amendement dont je viens de vous parler et qui se lirait
comme suit: Dans l'amendement proposé par le gouvernement, les mots "si
elles ont été imposées avant le 1er mai 1985" sont
remplacés par les mots "si elles ont été imposées
avant l'entrée en vigueur de la présente loi".
Le Président (M. Charbonneau): J'aurais déjà
un texte que la secrétaire de la commission avait pris en note.
Remplacer les mots "avant le 1er mai 1985" par les mots "avant l'entrée
en vigueur de la présente loi". Donc, je pense qu'on ne reviendra pas
sur...
M. Ryan: Aucun changement d'attitude de notre part.
Le Président (M. Charbonneau): Très bien. M. le
ministre.
M. Gendron: Très succinctement, M. le Président,
parce que contrairement à ce qui est affirmé dans le plaidoyer
larmoyant, en ce qui nous concerne, on est également tout à fait
disposé à poursuivre au-delà de l'heure de ce soir, mais
essayer de nous faire accroire qu'il s'agit, par une disposition d'ordre
général comme l'article 42, d'un os majeur, je ne peux pas le
prendre.
Au niveau du sous-amendement proposé, une seule phrase en ce qui
me concerne: II est inutile, redondant, absolument non nécessaire
puisqu'on aurait juste à faire notre travail tel qu'on a reçu un
mandat par le leader de la Chambre et se rendre à l'article 44 qui
prévoit exactement la disposition que le député
d'Argenteuil veut apporter par sous-amendement puisque l'article 44 dit: "La
présente loi entre en vigueur - bien sûr, et ses dispositions -
à l'exception des articles 25, 26, 28 et 36 qui entreront en vigueur le
jour de la sanction de la loi", sauf ceux que je viens d'invoquer. À ce
que je lis à l'article 44, en aucune façon on ne fait mention que
l'article 42 serait compris dans ce délai autre que le 1er juillet.
Donc, à l'article 44, par définition, si on adoptait la
loi ce soir, si on faisait notre travail, l'article 42 et ses dispositions
entreraient en vigueur au moment de l'adoption de la loi. Je commande toujours
le sous-amendement du député d'Argenteuil. Je veux bien que mon
amendement n'ait pas cet effet, je le reconnais. Je pense que le
sous-amendement proposé par le député d'Argenteuil est
inutile, redondant et non nécessaire puisqu'on a exactement le
même effet à l'article 44 visé par le sous-amendement du
député d'Argenteuil. Pour ces raisons, M. le Président, je
pense qu'il y aurait lieu, comme je l'ai expliqué, d'adopter l'article
42 avec l'amendement proposé. Je suis contre le sous-amendement
proposé.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Au contraire, je voterai pour le sous-amendement
présenté par le député d'Argenteuil pour une raison
bien simple, c'est que les lois sont faites pour pouvoir être
approuvées par l'Assemblée nationale, par le Parlement et au
moment où elles sont présentées à
l'Assemblée nationale, elles se doivent d'être complètes.
Elles se doivent de refléter l'esprit pour lequel cette loi a
été mise de l'avant par le parti ministériel, par le
gouvernement.
Dans le présent cas, on tâche d'amener dans une loi et
à la dernière minute, un amendement qui rend une loi
rétroactive ou on lui donne un caractère rétroactif dans
son amendement avant même qu'elle ait été adoptée et
avant même qu'elle ait été votée en troisième
lecture.
Le vide juridique qui a été créé dans cette
loi a fait que des commissions scolaires l'ont utilisé pour taxer
à un taux dépassant les 6 % prévus et elles ont
utilisé leur droit, elles ont utilisé des moyens légaux
pour se donner les outils pour bien s'administrer. Le grand responsable, ce
n'est pas le Conseil scolaire de l'île de Montréal, le grand
responsable, ce ne sont pas les commissions scolaires de Chicoutimi ou
d'ailleurs, le grand responsable, c'est le gouvernement, qui n'a pas
été assez prudent, c'est le gouvernement qui a fait adopter des
lois à la vapeur comme on le lui a souvent reproché, sans se
donner la peine de regarder si les règlements à
l'intérieur des lois couvraient réellement tous les aspects.
C'est un autre exemple de la façon d'agir de ce gouvernement, savoir
toujours arriver à la dernière minute et faire adopter des lois
à la vapeur, sans qu'on ait eu le temps de les étudier. Cette
expérience, on l'a vécue, vous vous en souvenez, M. le
Président, à l'occasion de l'adoption de la loi 3, quand on nous
a déposé un paquet d'articles et d'amendements - 60 amendements
si ma mémoire est bonne.
Une voix: 225.
M. Parent: 200 amendements à peine 24 heures avant
l'adoption et, le matin même où on nous avait déposé
ces amendements, le leader du gouvernement annonçait déjà
le bâillon. C'est donc dire qu'aujourd'hui on fait face à une
situation difficile, à une situation pénible en tant que
législateur et en tant que membre de ce Parlement, on a encore à
argumenter, on a encore à échanger des vues et à chercher
des moyens de corriger les situations qui ont été
créées et qui existent par la faute de ce gouvernement qui n'a
pas jugé bon de prendre toutes les précautions
nécessaires.
Lorsqu'à l'intérieur d'une loi on veut introduire des
éléments de rétroactivité, je me demande si c'est
sérieux, quand on a les moyens, quand on a la chance d'avoir devant nous
une loi et que l'on puisse la bonifier, que l'on puisse la rendre apte à
répondre aux besoins de la population visée par cette loi et
qu'on se refuse de le faire. Le sous-amendement du député
d'Argenteuil donne la chance au gouvernement de faire adopter une loi une fois
pour toutes pour éliminer le problème qui a été
vécu par les commissions scolaires et le problème qu'on semble
vouloir éviter de vivre avec le Conseil scolaire de l'île de
Montréal en amenant un élément rétroactif à
l'intérieur de cette loi. Il serait si simple de dire, dès que la
loi sera adoptée, que l'amnistie sera reconnue pour les commissions
scolaires qui ont utilisé un mécanisme légal et qui ont
utilisé leur droit, puisque la loi ne leur défendait pas de faire
ce qu'elles ont fait. Je suis obligé de revenir sur cela, cet article
devient discriminatoire du fait qu'il touche et qu'il vise
spécifiquement le Conseil scolaire de l'île de Montréal,
même si le ministre dit non et même si le ministre dit que c'est
une loi d'ordre général et que c'est une loi pour éviter
des problèmes ou des situations malheureuses. Eh bien, non, puisqu'il
nous a dit lui-même que le seul cas porté à sa connaissance
était celui du Conseil scolaire de l'île de Montréal, qui
avait l'intention de profiter de ce vide existant à l'intérieur
de la loi pour régulariser sa situation financière. Je pense
qu'on doit louer le Conseil scolaire de l'île de Montréal et qu'on
doit le féliciter d'avoir trouvé un moyen, à
l'intérieur de la loi, de se donner des provisions budgétaires
sans être obligé d'aller en référendum et de faire
dépenser 2 000 000 $ à la population de la région de
Montréal pour payer ce que pourrait coûter un
référendum.
Je n'ai pas le choix, il n'y a aucun choix, on ne peut pas être
contre un sous-amendement qui a pour objectif, je pense, de régulariser
une situation et de le faire en toute justice et en toute logique, surtout.
Pour ces raisons, M. le Président, je voterai pour le sous-amendement
présenté par mon collègue, le député
d'Argenteuil, je voterai pour son sous-amendement parce que j'y crois. Je crois
que c'est une situation logique et j'ai aussi foi en l'expérience du
député d'Argenteuil qui a fait ses preuves dans le domaine de
l'éducation.
Autour de cette table, ici, nous sommes beaucoup de gens qui pouvons
nous vanter d'avoir fréquenté le domaine de l'éducation,
à titre d'enseignant, de commissaire d'école, d'administrateur.
Par contre, le député d'Argenteuil n'a jamais été
tout cela, mais il a toujours été un personnage attentif au monde
de l'éducation. Il s'est toujours donné, je pense, comme mission
ou comme objectif de bonifier ce milieu en tenant compte du fait que le monde
de l'éducation avait la responsabilité de former les hommes et
les femmes de demain. Quand le député d'Argenteuil porte un
jugement vis-à-vis d'une proposition comme celle qui est mise de l'avant
par le côté ministériel, c'est avec aucune restriction,
c'est en toute confiance que je me joins à lui, et je voterai en faveur
de son sous-amendement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Gendron: M. le Président, un seul commentaire. À
plusieurs reprises, tout autant le député d'Argenteuil que le
député de Sauvé, selon moi, mentionnent une façon
erronée et fausse que les commissions scolaires qui ont
prélevé une taxe d'au-delà de 6 % l'ont fait correctement,
sans présomption d'illégalité, puisqu'il y a quand
même une économie générale de nos lois -et ce
n'est pas moi qui ai inventé cela - qui mentionne que pour ce qui est
des 6 % sans référendum, avant le jugement de la Cour
suprême, le 20 décembre 1984: Nous, nous prétendons avec
raison qu'elles ont posé un geste illégal puisqu'en vertu de la
théorie générale de la validité des lois - et ce
n'est pas moi qui ai inventé cela - une loi est présumée
valide jusqu'à ce que le tribunal de dernière instance ou de
dernier ressort se soit prononcé sur la validité de cette loi.
Cela a toujours été cité et recité comme
étant une disposition de nature et de portée
générale.
Par rapport au caractère dit "rétroactif", je ne sais pas
où était le député de Sauvé il y a quelques
minutes, ainsi que le député d'Argenteuil, mais il y a
peut-être deux heures on a adopté un article qui avait des
dispositions rétroactives. On ne me fera pas pleurer sur cette
disposition-là. À l'article 37, il est mentionné: "Cet
article prévoit l'entrée en vigueur de l'article 110 de la loi 3
de façon rétroactive." Que des lois, effectivement, aient
l'obligation d'avoir une portée rétroactive, ce n'est pas
d'aujourd'hui que cela arrive. Le fond de la question n'est pas du tout
cela.
Contrairement, encore une fois, à ce qui est invoqué,
nous, nous avons le mandat d'adopter des articles de loi du projet de loi et
non pas d'adopter des dires du ministre, d'un sous-ministre ou de
fonctionnaires. Nous avons l'obligation de discuter la portée
réelle des articles des projets de loi qui sont sur la table. Or,
l'article 42, en aucune façon - je le répète pour la
nième fois - ne mentionne nommément ou expressément le
conseil de l'île. C'est un article qui a une portée
générale pour éviter que d'autres gestes ne soient
posés dans le sens d'un déséquilibre, en particulier,
surtout dû au fait que la Cour suprême a validé
complètement notre responsabilité d'imposer un plafond de 6 %.
Au-delà du plafond, il fallait le faire avec référendum,
ce qui n'a pas été fait.
Dans ce sens-là, je pense qu'il serait irresponsable de notre
part de ne pas offrir cette sécurité juridique nécessaire
afin qu'il n'y ait pas d'autres commissions scolaires qui aient l'intention de
dépasser le plafond au-delà des considérations. Il est
facile de dire: Tout ce qu'on veut, c'est les entendre sur les motifs pour
lesquels elles veulent défoncer le plafond. Après, elles vont
nous répéter ce qu'elles nous ont dit, à savoir qu'elles
voudraient profiter - si je n'avais pas répondu à cela, je leur
donnerais raison, mais j'ai répondu à cela - de la disposition de
l'article qu'on discute pour faire un débat de fond utile et
possiblement nécessaire de révision, encore là, d'une loi
de portée générale. Est-ce que, oui ou non, dans le monde
de l'éducation, en 1985 - je termine -il est requis d'avoir un plafond
de 6 % ou s'il n'y aurait pas lieu d'avoir un plafond de 8 %? Je ne dis pas que
ce débat n'est pas requis, utile et nécessaire, je dis tout
simplement, M. le Président, que ce n'est pas la place, lors du
débat de la loi 29.
Le Président (M. Charbonneau): II est maintenant 22 heures
et, à moins d'un consentement unanime, je vais être obligé
d'ajourner les travaux.
M. Ryan: M. le Président, j'aurais justement un mot
à dire là-dessus. Évidemment, je n'ai pas
épuisé les interventions que je voulais faire sur ce
sous-amendement...
Le Président (M. Charbonneau): Évidemment.
M. Ryan: ...mais, comme nous sommes arrivés à
l'heure de clôture de nos travaux pour la journée, je voudrais
simplement faire une remarque et dire que, si le ministre était
disposé à retirer cet amendement de dernière heure qui
était tout à fait imprévu de notre côté, nous
n'aurions pas d'objection à continuer au-delà de l'heure
réglementaire.
M. Gendron: Je vais indiquer que je suis complètement
d'accord pour continuer au-delà de l'heure réglementaire. Nous
pouvons discuter d'autres articles, puisqu'il en reste d'autres, mais je ne
suis pas disposé à retirer cet article.
Le Président (M. Charbonneau): II y aurait une seule autre
solution. C'est de faire ce qu'on a déjà fait, soit suspendre
l'étude de cet article et revenir à l'étude des autres
articles.
M. Gendron: Je suis entièrement d'accord.
Le Président (M. Charbonneau): Si cette proposition ne
reçoit pas votre assentiment, je pense qu'il ne nous reste pas d'autre
choix que d'ajourner jusqu'à demain matin.
M. Ryan: Je vais demander une précision au ministre. Quand
il dit qu'il n'est pas disposé à retirer cet article, cet
amendement proposé par le gouvernement en dernière heure, est-ce
son mot final et définitif sur cette question?
M. Parent: Clair, net et précis?
M. Gendron: Pardon?
M. Parent: Clair, net et précis.
M. Gendron: On ne peut jamais, je pense, avoir des expressions
aussi tranchantes; jamais, je pense qu'on ne peut
jamais mentionner cela, mais pour les fins des discussions qu'on a eues
sur cet article ce soir, en ce qui me concerne, je pense que j'ai
expliqué les motifs pour lesquels cet article est nécessaire et
il est certain que je ne peux dire autre chose que ce que j'ai
mentionné.
M. Ryan: Dans ces conditions, je pense qu'il n'y a pas
d'entente.
Le Président (M. Charbonneau): Dans ce cas, la commission
ajourne ses travaux jusqu'à demain matin 10 heures.
(Suspension de la séance à 22 h 3)
(Reprise à 22 h 24)
Le Président (M. Charbonneau): Cette commission
parlementaire, dans une volte-face historique, reprend ses travaux à une
heure qui est encore raisonnable bien qu'irrégulière. Nous avons
devant nous, à l'article 42, à la fois un sous-amendement et un
amendement; par conséquent, il faut d'abord disposer du
sous-amendement.
M. Ryan: Je demanderais le consentement du côté
ministériel pour retirer le sous-amendement que j'avais
présenté.
M. Gendron: Accordé.
Le Président (M. Charbonneau): Très bien. Le
sous-amendement est retiré.
M. Gendron: Par concordance, je demanderais à la
commission d'accepter qu'on retire l'amendement.
Mme Dougherty: Retirer complètement l'amendement?
M. Ryan: Juste l'additif qui a été proposé
ce soir.
M. Gendron: Juste l'additif qu'on a présumé avoir
reçu à la dernière minute.
Le Président (M. Charbonneau): Je considère qu'on
avait voté sur la première partie qui nous avait
été présentée. Le nouvel additif était donc
comme un nouvel amendement. Dans la mesure où on retire cet amendement,
l'autre partie avait été adoptée.
M. Ryan: M. le Président, je ne sais pas si mes notes sont
conformes aux vôtres. Je vais juste me permettre de vérifier. Je
ne crois pas que cela ait été adopté. Je ne veux
pas mettre en...
M. Gendron: L'article 42?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Vous avez tout à fait raison, il n'a pas
été adopté.
M. Ryan: C'est impossible.
M. Gendron: C'est cela. Si je peux continuer...
Mme Dougherty: ...amendement...
Le Président (M. Charbonneau):
L'amendement initial, avant que vous ajoutiez...
M. Gendron: Non, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau):
Écoutez. Je l'avais, mais on ne fera pas de chicanes, n'est-ce
pas?
M. Ryan: Nous brûlons du désir de l'adopter.
M. Gendron: M. le Président, je suggérerais,
effectivement, que nous...
Le Président (M. Charbonneau): On ne fera pas de... On ne
se cassera pas la tête...
M. Gendron: Non, je ne veux pas me casser la tête. Je veux
juste faire une proposition à l'Opposition et je pense qu'elle sera
d'accord. Je voudrais que nous revenions aux articles qu'on a suspendus et que
nous adoptions, à la fin, l'article 42, sans ses amendements, qu'il n'y
ait pas l'amendement que j'ai effectivement précité.
Le Président (M. Charbonneau): II y a deux amendements.
C'est parce que...
M. Gendron: Qu'on retienne l'adoption de l'article 42, à
la fin de l'adoption de l'article 3, comme c'est prévu dans le projet de
loi. Alors, je voudrais suspendre l'adoption de l'article 42 tel que
libellé, tel qu'on l'avait dans les papillons, et qu'on l'adopte
à la fin de nos travaux.
Le Président (M. Charbonneau): Je veux être
sûr de comprendre, parce que ce que j'ai devant moi... J'avais
initialement un papillon et l'article 42, auxquels s'est ajouté un texte
additionnel de votre part; même chose de l'autre côté. Le
dernier texte ayant été retiré, il me reste un papillon et
l'article 42. Vous proposez de suspendre l'étude de l'article 42 et de
son papillon?
À l'ordre s'il vous plaît! La commission va suspendre
l'étude de l'article 42 et de son papillon.
M. Gendron: Pas l'étude, mais suspendre uniquement
l'adoption du papillon de l'article
42, pour le moment, et faire le débat.
M. Ryan: M. le Président, je demande qu'on vote tout de
suite là-dessus. Il n'y a pas de débat là-dessus. Il n'y a
pas de problème qui reste. Je ne vois pas pourquoi on reporterait cela
à la fin. Je ne comprends pas du tout.
M. Gendron: Je l'explique, M. le Président, très
simplement parce que je ne vois pas pourquoi je ne le dirais pas tel que je le
pense. L'entente que nous avons avec l'Opposition, c'est de sortir d'ici avec
le projet de loi 29 adopté. Mais, à l'article 42, on me demande:
M. le ministre, est-ce que vous êtes d'accord pour retirer l'amendement
que vous avez proposé à l'article 42? Ma réponse, c'est
oui, M. le Président, mais cela ne me donne pas l'adoption du projet de
loi 29 et, puisque l'entente porte là-dessus, à savoir que, oui,
on va adopter le projet de loi 29 ce soir, c'est très ouvertement,
clairement à ces conditions que de part et d'autre on a convenu de
poursuivre nos travaux.
Je suis convaincu que le député d'Argenteuil va être
d'accord là-dessus. C'est exactement ce qu'il m'a dit, confirmé
par le député de Sauvé. Il n'y a pas de cachette, il n'y a
pas de faux-fuyant. Je dis tout simplement que, puisque c'est la base
même de la question, le fait de rouvrir la commission sur l'article 42,
c'est à cette condition que je retirais l'amendement dans la perspective
qu'on adopte le projet de loi 29 et les articles qui sont en suspens.
Tout ce que je suggère, M. le Président, c'est d'adopter
l'ensemble des articles en suspens et de finir avec l'article 42 qui a permis
cette entente afin de poursuivre.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Je suis d'accord avec ce que dit le ministre. C'est
vrai que l'Opposition a dit au ministre: À la condition que vous
retiriez votre amendement, on va adopter le projet de loi 29 ce soir.
D'ailleurs, c'était l'intention de l'Opposition en entrant ici, à
20 heures, d'adopter le projet de loi 29, n'eût été
l'ajout. Étant donné qu'on était à étudier
l'article 42, auquel il y avait un amendement, et que l'accrochage a eu lieu
sur l'ajout à l'amendement, adoptons l'article 42, où on
était rendu, et adoptons le projet de loi. Après cela, on
recommencera les articles qu'on a mis en suspens et on y va. On avait
déjà commencé l'étude de cet article, on l'avait
amorcée. Si on n'y avait pas touché, d'accord, mais on y avait
touché. On n'a qu'à voter sur cela.
Le Président (M. Charbonneau): II ne reste qu'une question
de méfiance et d'honneur.
M. Ryan: Évidemment.
M. Gendron: Maintenant, je voudrais juste ajouter, M. le
Président, qu'au-delà de la méfiance, ce que je propose de
faire, on l'a fait durant toute la séance. On a discuté des
articles longuement. On a convenu qu'il y avait, de temps en temps, une totale
compréhension et, de temps en temps, une incompréhension. On a
dit: On va le suspendre jusqu'à la fin, pour la question du vote, parce
que c'est relié à autre chose et on l'adoptera un peu plus tard.
C'est tout ce que je dis. M. le député de Sauvé dit: On
l'a discuté. Je le reconnais, je ne veux pas le rediscuter. Je dis que
ce sera une acceptation automatique, en ce qui me concerne, de l'article 42
sans aucune discussion, sans amendement, mais tout ce que je demande de
reporter, c'est le vote sur l'article 42 puisque c'est la base de l'entente qui
a occasionné la reprise de nos travaux.
Alors, il me semble que même sans la question de méfiance,
s'il y a de quoi de normal, c'est qu'après s'être entendus sur la
base d'un article, en disant "oui, je vais retirer l'amendement que j'ai
proposé à la condition qu'on adopte l'ensemble des autres
articles du projet de loi 29", on le fasse. À ce moment, il n'y aura
aucune difficulté de notre part pour compléter l'adoption du
projet de loi 29 sur la base du consentement qui a été
donné par la partie ministérielle. (22 h 30)
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je n'aime pas du tout cette approche. D'abord, il y a
des conversations qui ont eu lieu en dehors des séances proprement dites
de la commission et le seul fait dont soit saisie la commission, c'est que nous
avons décidé d'un commun accord de reprendre le travail de la
commission, avec votre bienveillante collaboration et sous votre
présidence autorisée. Le reste, je pense que cela fait partie des
conversations privées qui ont eu lieu entre les partis. On n'a pas
à transposer cela dans le mode de fonctionnement de la commission. Si le
ministre ne fait pas confiance à ce qui a été conclu avec
l'Opposition, je pense qu'il devrait demander un ajournement pour qu'on essaie
de préciser l'entente qui a eu lieu. Je n'ai pas d'objection à ce
qu'on fasse cela.
Ce que j'ai compris, c'est que nous procédions, nous en
étions à l'article 42. Ce que nous avons fait jusqu'à
maintenant, cela a été de reporter certains articles qui se
reliaient à d'autres qui n'avaient pas été résolus.
Celui-ci ne se reliait à aucun autre.
C'est une règle nouvelle qu'on nous propose à ce
moment-ci. Il ne se relie pas à l'article 3, ni à l'article 9; il
ne se relie pas à deux, trois autres articles qu'il nous reste à
examiner. Par conséquent, le ministre propose une règle nouvelle
à ce moment-ci.
La règle qu'on a toujours suivie, c'est qu'on procède
article par article. À moins d'une convention entre les deux parties, je
pense qu'on est mieux de fonctionner...
M. Gendron: Je suis d'accord, M. le député
d'Argenteuil, pour suspendre pour quelques minutes. On va
réapprécier, effectivement, les termes de l'entente qu'il y a eue
entre nous...
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: ...en dehors de la commission parlementaire.
Le Président (M. Charbonneau): On va suspendre, le temps
de téléphoner à ma femme pour l'avertir que je ne serai
pas là et pour vous permettre de faire cette entente d'une façon
plus formelle. Les travaux sont suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 32)
(Reprise à 22 h 38)
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous reprenons nos travaux. J'apprécierais avoir des
indications de la part du ministre.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection, M. le Président,
à suggérer, immédiatement, l'adoption de l'article 42.
Le Président (M. Charbonneau): Boni D'abord, on va adopter
l'amendement.
M. Gendron: Oui, le papillon.
Le Président (M. Charbonneau): Le papillon.
M. Gendron: Oui, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Nous sommes dans le
"papillonnage".
M. Gendron: Oui, oui, je...
M. Parent: Voulez-vous lire l'amendement?
M. Gendron: Je vais le lire: Les taxes qui ont été
imposées sans que la formalité prévue au premier
alinéa de l'article 354.1 de la Loi sur l'instruction publique n'ait
été suivie sont valides.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté? M. Ryan:
Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Tout court?
M. Ryan: Tout court.
Le Président (M. Charbonneau): Nous enregistrons.
M. Ryan: On ne peut pas voter contre cela, parce qu'on l'a
demandé avec insistance.
Le Président (M. Charbonneau):
L'article 42, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau):
L'article 43?
M. Ryan: Je demande le vote sur l'article 43 et,
évidemment, je vous annonce que ce sera un vote sur division...
Le Président (M. Charbonneau): Le contraire nous aurait
surpris.
M. Ryan: ...en ce qui nous concerne, pour des raisons...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: ...qui ont été exposées à
maintes reprises et dont le bien-fondé s'impose de plus en plus.
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: À la lumière de l'évolution
récente du gouvernement en matière constitutionnelle.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, avant d'adopter le
dernier, sous le judicieux conseil, encore une fois, de notre éminente
juriste attitrée, nous allons revenir aux amendements,
c'est-à-dire aux articles suspendus. Nous en étions...
M. Gendron: Si c'est la juriste qui vous parle, on n'a pas
d'objection, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Vous avez vu, d'ailleurs,
que son avis a été appuyé par les plus hautes
autorités suprêmes de ce Parlement.
M. Ryan: Par l'autorité impériale.
Le Président (M. Charbonneau): Par l'autorité
impériale.
M. Gendron: Alors, M. le Président, on revient...
M. Ryan: ...caricature de la démocratie.
Articles en suspens
Le Président (M. Charbonneau): À l'article 3 et son
amendement. Donc, nous en étions è l'amendement de l'article
3.
M. Gendron: M. le Président, l'article 3, effectivement,
est un article qui est demeuré en suspens pour des motifs de fond, en
termes de perceptions différentes de part et d'autre. Je voudrais juste
rappeler assez brièvement, parce qu'on a eu l'occasion d'en discuter
très longuement, qu'en ce qui nous concerne nous croyons que pour
assurer la protection de la classe de personnes qui doit, selon le jugement,
d'après nous, avoir le plein et entier contrôle de son autonomie
financière et pour assurer dans une commission scolaire confessionnelle
le contrôle des écoles à cette classe de personnes, la
même logique doit s'appliquer lors de l'élection des commissaires.
Je répète que c'est par voie déductive que nous avons
cette prétention.
Le nouvel article prévoit donc que seules les personnes de la
confession religieuse d'une commission scolaire confessionnelle pourront
être électrices ou être élues à telle
commission scolaire. L'amendement qui est suggéré - je pense
qu'on l'a débattu longuement - c'est de modifier cet article par la
suppression, à la fin de l'article 39.1 introduit par cet article, des
mots "et elle ne peut être élue au poste de commissaire".
Le Président (M. Charbonneau): "...elle ne peut être
élue...".
M. Gendron: Oui, vous avez raison.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, je ne veux pas recommencer le
débat dans toutes ses ramifications, ce qui pourrait nous mener
jusqu'à une heure tardive et même matinale, demain. Je vais
simplement déposer un projet d'amendement qui va résumer notre
pensée, sur lequel je ne m'étendrai pas longtemps et sur lequel
j'aimerais bien que la commission soit appelée à se
prononcer.
Le projet d'amendement que je voudrais vous remettre consisterait
à remplacer tout le paragraphe 39.1 par les mots suivants - je vais en
communiquer une copie au ministre, ainsi qu'à vous-même, M. le
Président - je vais donner lecture de l'amendement et cela va se passer
de longues explications.
L'amendement se lit comme suit: "Malgré l'article 39, une
personne d'une confession religieuse différente de celle d'une
commission scolaire confessionnelle où elle a inscrit ses enfants ou
dont elle est contribuable ne peut voter lors de la tenue d'un
référendum de cette commission scolaire confessionnelle".
Je pense que le sens de cet amendement est obvie et consiste à
ramener à de justes proportions les conséquences que l'on doit
tirer du jugement de la Cour suprême, en ayant en vue que l'objet
principal du projet de loi 29 est de donner suite au jugement de la Cour
suprême. Avec ceci, on circonscrit à l'objet dont a traité
explicitement la Cour suprême dans son jugement la matière
à redresser et on évite bien des éléments de
discrimination qui apparaissent ailleurs dans le projet de loi.
Je préviens tout de suite, cependant, M. le Président, que
si cet amendement était accepté par le gouvernement il faudrait
réviser en conséquence les articles 4, 5 et 6 qui suivent. Je
propose cet amendement, je pense l'avoir expliqué suffisamment.
Après tous les débats que nous avons eus, cela se passe de longs
échanges.
M. Gendron: Je suis complètement d'accord avec le
député d'Argenteuil que cet amendement se passe de longs
échanges puisqu'on a eu, de part et d'autre, l'occasion de s'expliquer.
Je comprends qu'il pouvait être du devoir, selon les perceptions de
l'Opposition, de le déposer.
Mais les membres de cette commission, ainsi que mes collègues,
vont comprendre que nous ne pouvons y donner suite, pour une raison de fond.
C'est que si le jugement de la Cour suprême n'a pas traité de
cette question, c'est simple, c'est parce que la question ne lui a pas
été posée. Quant à nous, comme le moins est compris
dans le plus - c'est bien ce qu'on dit...
M. Ryan: Dans votre cas c'est le contraire, mais cela ne fait
rien!
M. Gendron: Mais cela n'est pas grave. Pour les fins de mon
argumentation, je pense que j'avais raison. Pour ce qui est de ce que j'appelle
la surtaxe, l'au-delà des 6 %, ce que l'Opposition est en train de nous
dire, c'est qu'elle serait d'accord que dans ce cas seule la classe de
personnes qui doit être protégée le soit. Nous, on dit: Si,
effectivement, il faut prévoir une disposition pour que ce soit comme
cela, au-delà des 6 %, a fortiori ou par voie de déduction, comme
on l'a répété à moult reprises, c'est
évident qu'il faut offrir cette protection pour la taxe de base. (22 h
45)
Pour ces raisons, je pense que le député d'Argenteuil, le
connaissant, comprend sûrement les arguments qu'on évoque comme je
comprends ceux qu'il a évoqués, compte tenu des heures de
débat qu'on a eues sur le fond de la question de l'article 3.
Le Président (M. Charbonneau): Si je comprends bien, le
vote serait: L'amendement proposé par le député
d'Argenteuil est rejeté sur division? Cela va?
M. Gendron: C'est cela.
Le Président (M. Charbonneau): Et l'amendement du
ministre, c'est-à-dire le papillon, adopté sur division?
M. Gendron: C'est cela.
Le Président (M. Charbonneau): Et l'article 3 est
adopté sur division, tel qu'amendé.
M. Gendron: C'est exact.
Le Président (M. Charbonneau):
L'article 4?
M. Gendron: Oui. À l'article 4 on avait indiqué -
je pense qu'il est opportun de le refaire très rapidement - que c'est un
article qui vise à assurer que les parents qui seront élus pour
faire partie du conseil des commissaires d'une commission scolaire
confessionnelle seront choisis par les membres de la classe des personnes
protégées par l'article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867.
Ceci serait essentiel sous la loi 3, puisque les parents-commissaires seront
commissaires à part entière, sauf lorsqu'il s'agira de fixer le
taux de taxes. Et, comme on l'avait indiqué, ce sont des dispositions
qui sont concordantes par rapport à celles que l'on vient d'accorder
à l'article 3 sur le fond.
M. Ryan: M. le Président, je suis catégoriquement
opposé à cette disposition no 4 du projet de loi 29 parce que je
la trouve hautement discriminatoire.
Si je comprends bien la portée de cet article, cela consiste
à dire qu'aux réunions où les parents vont être
regroupés afin de procéder à l'élection de leurs
représentants au sein de la commission scolaire, seuls les parents de la
confession religieuse de la commission scolaire en question pourront voter.
Cela nous ramène à un argument qui a été
mentionné à maintes reprises au cours des séances de la
commission. Si, par exemple, des parents juifs, musulmans, grecs orthodoxes,
agnostiques ou d'une autre allégeance religieuse ou philosophique ont
des enfants inscrits dans des écoles de l'une des deux commissions
scolaires confessionnelles, ils seront convoqués à la
réunion et ils ne pourront ni participer au vote pour le choix des
parents ni être élus comme représentants des parents
même dans ce cas-ci, je pense, ni être élus comme
représentants des parents. Je pense que cela va beaucoup trop loin.
D'ailleurs, je crois que le gouvernement accepte, dans l'amendement qui a
été proposé et adopté tantôt à
l'article 39, que des personnes d'une autre confession puissent au moins
être élues comme commissaires.
Dans ce cas-ci, est-ce que cela voudrait dire qu'il ne pourra pas y
avoir d'autres commissaires élus comme représentants des parents
que des parents de la confession religieuse en question?
M. Gendron: Non.
M. Ryan: Très bien. Je pense que mon interprétation
allait trop loin. Cela ne va pas aussi loin? C'est très bien.
M. Gendron: C'est cela. Pas par rapport à l'article
39.
M. Ryan: Alors, même objection que pour l'article 3. Par
conséquent, nous y sommes opposés.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, adopté sur
division?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Je vous signale qu'on a
toute une série de 4: 4.1, 4.2, 4.3, 4.4. On va papillonner quelques
instants. Donc, 4.1.
M. Gendron: À l'article 4.1, si vous le permettez, Me
Blanchet expliquera en mon nom, parce que ce sont tous des articles de
concordance: 4.1, 4.2, 4.3 et 4.4. Ce sont tous des articles reliés
à l'article 4 que l'on vient d'adopter.
Maintenant, j'aimerais peut-être très rapidement, parce
qu'on a également eu l'occasion de discuter des papillons 4.1, 4.2, 4.3
et 4.4 qui ont tous un lien avec l'article 35... Je veux poser la question
avant: Est-ce nécessaire que M. Blanchet rappelle les raisons ou
si...?
M. Ryan: Non. Nous sommes opposés à cet article
pour des raisons que nous avons déjà indiquées, parce que
nous ne croyons pas que c'est une bonne chose d'obliger les gens à dire
quelle confession religieuse ils professent. Nous croyons qu'il y aurait eu une
autre manière de dire cela qui aurait produit les mêmes effets
dans des conditions beaucoup plus respectueuses de la liberté des gens
et de la diversité incontestable des clientèles des deux
commissions scolaires confessionnelles visées par ces articles. Par
conséquent... Pardon?
M. Blanchet: Je m'excuse, M. Ryan, mais les articles 4.1, 4.2,
4.3, 4.4 ne visent pas les commissions scolaires confessionnelles, cela vise
à éviter de poser la question lors d'un recensement dans toute la
province: Êtes-vous catholique ou protestant? Par ailleurs, si jamais
dans une commission scolaire linguistique il arrivait qu'un groupe de personnes
voulaient se déclarer dissidentes, à ce moment cette technique,
introduite par les articles 4.1, 4.2, 4.3 et 4.4, s'appliquerait.
M. Gendron: C'est un mécanisme pour permettre l'expression
d'une dissidence.
M. Ryan: Je sais, mais nous croyons qu'il y aurait eu un
mécanisme beaucoup plus respectueux de la réalité. Nous
n'avons pas le temps d'en discuter en détail ce soir, mais nous rejetons
celui-là.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce qu'on peut tenir
pour acquis que les discussions ont porté sur l'ensemble des quatre
articles...
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Que les articles 4.1, 4.2,
4.3 et 4.4 sont adoptés sur division?
M. Gendron: L'article 5 avait été...
Le Président (M. Charbonneau): À l'article 5, il y
avait un papillon pour le supprimer.
M. Gendron: Oui, mais je veux vous dire qu'à moins que je
ne me trompe il avait été adopté.
Une voix: Non.
M. Gendron: Parce que selon la règle
générale de l'Opposition tout ce qui s'appelait suppression
était...
M. Ryan: On l'applique.
M. Gendron: Présentement vous l'appliquez.
M. Parent: On n'était pas encore rendu là à
ce moment.
M. Gendron: C'est possible, c'est pour cela que...
Le Président (M. Charbonneau): Donc, adopté.
M. Gendron: On ne l'avait pas encore proclamé.
Le Président (M. Charbonneau): À ce moment,
non.
M. Gendron: On adopte l'article 5, ce qui veut dire la
suppression de l'article 5 du projet de loi 29.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté tel
qu'amendé. L'amendement, c'est de le supprimer. J'appelle l'article
6.
M. Gendron: L'article 6 est directement en concordance avec
l'article 3. On en avait convenu longuement et je pense que les objections du
député d'Argenteuil étaient fondamentalement toujours sur
la teneur de l'article 3. Pour les mêmes raisons qu'on a adopté
l'article 3, je recommande l'adoption de l'article 6 sur division.
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur
division.
M. Gendron: L'article 7 est adopté.
M. Ryan: Cela nous mène à l'article 9.
Le Président (M. Charbonneau): Cela nous mène
à l'article 9. Pas de panique. Il y a un amendement. On va...
M. Gendron: M. le Président, à l'article 9, qui
n'avait pas été adopté, je voudrais déposer un
nouveau papillon qui est exactement ce qu'il était, mais dit
autrement.
M. Ryan: D'accord, on va écouter cela.
M. Gendron: Je voudrais le déposer au président.
Est-ce qu'on en a d'autres copies? On en a des copies pour les membres de
l'Opposition.
Le Président (M. Charbonneau): II y aurait les articles 9
et 9.1
M. Gendron: Oui. M. Blanchet va donner les explications.
M. Blanchet: Si vous me permettez, à l'article 9, tel
qu'il vient d'être déposé, on se rappellera qu'au
début des travaux de la commission parlementaire M. Ryan avait fait
remarquer qu'à l'article 498 de la Loi sur l'instruction publique on ne
parlait pas particulièrement des commissions scolaires confessionnelles
- un instant que je retrouve l'alinéa: au deuxième alinéa.
Qu'arriverait-il si une commission scolaire confessionnelle négligeait
de désigner ses membres? On voit que l'article prévoit que pour
une commission
scolaire, c'est le gouvernement qui le fait et pour une commission
scolaire confessionnelle, ce n'est pas inscrit. J'avais répondu à
ce moment que, compte tenu de la teneur de l'article où on parle aux
paragraphes a et b des commissions scolaires confessionnelles, cela ne devrait
pas poser de problème. Pour être plus clair et pour être
bien certain que, si les commissions scolaires confessionnelles
négligent de désigner leurs membres, à ce moment le
gouvernement pourra le faire, tel qu'il pourra le faire pour les autres
commissions scolaires, il est suggéré de modifier l'article 498
pour prévoir expressément cette disposition. Cela deviendrait
l'article 9, et dans l'ancien papillon, c'est l'article 9.1.
M. Gendron: Est-ce que cela va, M. le député
d'Argenteuil?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que c'est
adopté sur division?
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va bien. L'article 9.1
également?
M. Ryan: Non. À l'article 9.1 on attend des nouvelles du
gouvernement.
M. Gendron: Sur l'article 9.1, M. le député
d'Argenteuil, il a raison d'attendre des nouvelles du gouvernement. Nous
proposerions un amendement à l'article 9.1. D'après le papillon
que vous avez devant vous, il faudrait lire: "Les représentants
désignés par les commissions scolaires confessionnelles ne
peuvent voter que sur les matières pour lesquelles la présente
partie donne compétence au conseil sur ces commissions scolaires
confessionnelles."
Le Président (M. Charbonneau}: C'est changé encore
par rapport au texte que j'ai?
M. Gendron: Je suis en train de vous le lire. Sur la base du
texte à l'article 9.1, j'indique qu'on proposerait comme amendement de
retrancher les mots "participer aux délibérations du
conseil".
M. Parent: Vous retranchez les mots: participer...
M. Gendron: Non, M. le député de Sauvé.
Voici l'amendement. Je propose de retrancher, dans l'article 498.1 qui est
l'article 9.1, les mots "participer aux délibérations du conseil
ni..." Cela serait retranché.
M. Parent: Cela veut dire que les représentants
désignés par les commissions scolaires confessionnelles ne
peuvent participer aux délibérations du conseil...
M. Ryan: Pouvez-vous donner la lecture de l'article?
M. Gendron: Je vais lire l'article au complet. L'article se
lirait comme ceci:
M. Parent: C'est très bien. M. Gendron: C'est
certain?
M. Parent: Cela va. Je voulais juste être sûr
qu'on...
M. Gendron: Je le lis quand même pour être
sûr.
M. Ryan: C'est très bien.
M. Gendron: "Les représentants désignés par
les commissions scolaires confessionnelles ne peuvent voter que sur les
matières pour lesquelles la présente partie donne
compétence au conseil sur ces commissions scolaires confessionnelles."
Cela ne peut pas être plus fidèle que ce que vous avez
demandé.
M. Parent: Très bien.
M. Ryan: Je n'ai aucune discussion.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté.
M. Ryan: Adopté sur division. C'est toute
l'économie générale qui est ramenée ici.
M. Gendron: Même sur cela, M. le Président, vous
m'expliquerez en privé. Je ne comprends... parce que vous en avez
adopté sans division.
M. Ryan: On peut faire des erreurs à cette heure-ci.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur
division.
M. Gendron: Cela en a l'air. M. Ryan: La fatigue.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 9 est
adopté. L'article 9.1 est adopté aussi sur division.
M. Ryan: Cela décolle.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 9 est
adopté tel qu'amendé.
M. Ryan: ...législatif.
M. Gendron: On ne légifère pas, on adopte des
articles déjà adoptés en deuxième lecture.
Le Président (M. Charbonneau): Nous allons maintenant
allègrement vers l'article 11 et son amendement.
M. Gendron: Pardon!
Le Président (M. Charbonneau): Nous allons
allègrement vers l'article 11 et son amendement. Nous sommes rendus
à l'article 11.
M. Gendron: Ah oui! L'article 10 a été
adopté.
Le Président (M. Charbonneau): II y a des papillons
à l'article 11 et à l'article 11.1.
M. Ryan: L'article 11, je pense qu'on peut voter sur cela, il n'y
a pas de problème, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté.
M. Gendron: II n'y a pas de problème sur cela, selon mes
notes.
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau): C'est l'amendement dont on
parle.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): C'est cela.
M. Gendron: C'est ce dont il parle.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'amendement
est adopté sur division ce qui fait que l'article 11 est adopté
tel qu'amendé sur division. Voilà! L'article 11.1.
M. Gendron: Ceci nous conduit à l'article 18.
Le Président (M. Charbonneau): Non, l'article 11.1.
M. Gendron: Ah! vous le faites! D'accord, excusez-moi.
M. Ryan: Nous sommes prêts à voter. C'est
adopté sur division dans notre cas.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur
division.
L'article 15, c'est le paragraphe 558.1. Adopté sur division.
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 15 est donc
adopté. L'article 18, le paragraphe 567.14.
M. Ryan: Nous sommes prêts à voter, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur
division.
M. Ryan: Adopté sur division. (23 heures)
Le Président (M. Charbonneau): Ce qui fait que l'article
18, avec le titre: "Section V, Commissions scolaires confessionnelles", est
adopté sur division. Cette identité ayant été
adoptée sur division, il reste maintenant l'article 18.1.
M. Gendron: Juste une seconde, M. le Président.
Une voix: Adopté sur division.
M. Gendron: Je suis d'accord, mais là on parle de
l'entièreté des dispositions de l'article 18 qui sont
adoptées sur division.
Le Président (M. Charbonneau): C'est ça.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Charbonneau): Tel qu'amendé.
M. Gendron: Merci. L'article 18.1.
Le Président (M. Charbonneau): Juste une petite
seconde.
M. Ryan: À l'article 18.1, il y a juste un petit
problème ici. Peut-être que M. Blanchet peut nous éclaircir
cela. Il est écrit: La formule qui apparaît en annexe de cette
loi. Que veut dire: De cette loi?
M. Blanchet: C'est la Loi sur l'instruction publique.
M. Ryan: Est-ce que c'est clair dans le contexte? Il y a
tellement d'additions. Je me demande si c'est clair ici.
M. Blanchet: Regardez, c'est indiqué: Insérer
après l'article 18, les articles suivants: "18.1 La formule 7 qui
apparaît en annexe de cette loi..." Voyez-vous? Encore à l'article
18 on parle de cette loi en parlant de la Loi sur l'instruction publique.
Évidemment, à l'article 18.1, on est toujours dans la Loi sur
l'instruction publique.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): L'arti-
cle 18.1 est-il adopté? Sur division? Donc, l'article 18.1 est
adopté sur division?
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 18.2 est-il
adopté sur division?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 22.1.
M. Ryan: Juste une petite minute. Adopté sur division pour
des raisons déjà énoncées
antérieurement.
Le Président (M. Charbonneau): Très bien. À
l'article 24, il y a un amendement.
M. Ryan: Ici, nous souhaitons un amendement de même nature
que celui qui a été adopté pour l'article 9. Il faut
rester réveillé jusqu'à la fin.
M. Gendron: Pour revenir, il n'y a pas de problème; c'est
pour s'y rendre.
M. Ryan: Je parlais pour moi.
M. Gendron: C'est pour s'y rendre.
M. Ryan: Je parlais pour moi et non pas pour vous. J'ai assez de
problèmes avec moi-même, je ne peux pas m'occuper de vous à
cette heure-ci.
M. Gendron: Vous aimez cela vous occuper de moi à d'autres
heures. Je suis chanceux, je suis béni même.
M. Ryan: Je vous porte une sollicitude particulière, M. le
ministre.
M. Gendron: C'est gentil, M. le député
d'Argenteuil. Je pense que M. le député d'Argenteuil a raison. Il
s'agit d'une modification de concordance compte tenu qu'à l'article 9 on
avait convenu de modifier notre papillon, donc l'amendement, et de retirer la
mention: "participer aux délibérations du conseil ni". Je
propose, M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur division
tel qu'amendé. Très bien?
Une voix: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): À l'article 26, il y
a un amendement.
M. Gendron: Article 24.1.
Le Président (M. Charbonneau): II n'y a pas d'article
24.1. Oui, l'article 24.1 est adopté sur division, jadis. L'article
26.
M. Ryan: Je commence à comprendre un peu ce qui s'est
passé ce soir. Je suis un petit peu enivré, M. le
Président...
Le Président (M. Charbonneau): Ah oui?
M. Ryan: ...par la crainte d'un travail obstructionniste de la
part du gouvernement, mais je croyais que le ministre avait introduit son
amendement plus tôt, afin de nous endormir et de nous arracher tout le
reste par la voie de la facilité, mais il est trop tard pour redresser
nos voix.
M. Gendron: Vous n'avez pas le droit, M. le député
d'Argenteuil, de me prêter des intentions en commission.
Une voix: Pourquoi insinuer des choses comme cela?
Le Président (M. Charbonneau): À l'article 26,
l'amendement est-il adopté sur division?
M. Ryan: L'article 26, c'est long.
Le Président (M. Charbonneau): C'est long, trois
paragraphes.
M. Ryan: L'article 26 est un article de concordance, M. le
Président, et il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, il n'y a pas de
division.
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Ah oui: Étant
harcelé par la secrétaire de la commission de ne pas oublier quoi
que ce soit, l'article 26, tel qu'amendé, est adopté sur
division. L'article 29.
M. Ryan: L'article 28 avait déjà été
supprimé, je crois?
Le Président (M. Charbonneau): C'est cela, oui.
M. Gendron: Son adoption signifiait sa suppression.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 27.
M. Gendron: Les articles 27 et 28 étaient dans le
même sens.
Le Président (M. Charbonneau): Article 29?
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur division.
L'amendement est adopté sur division. L'article 30, tel
qu'amendé, est adopté sur division.
M. Ryan: Oui. Ah: de la visite!
Le Président (M. Charbonneau): L'article 33 et son
amendement?
M. Ryan: Adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur division.
L'article 33, tel qu'amendé, est adopté sur division.
M. Gendron: M. le Président, nous sommes actuellement
à l'article 34. L'article 34 avait été adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 34.1
également.
M. Gendron: L'article 34.1 aussi et nous voudrions
présenter, tel qu'on l'avait indiqué, l'article 34.2. Nous avons
un texte que nous aimerions vous remettre, M. le Président, ainsi qu'aux
membres de l'Opposition.
Une voix: Nous aussi?
M. Gendron: Oui, vous aussi. Je pense qu'on peut laisser le temps
d'en prendre connaissance. Je veux uniquement préciser, M. le
Président, que ce sont des précisions qu'on nous avait
demandé d'indiquer. Peut-être que M. Blanchet pourra
préciser davantage pourquoi on a lu le libellé ainsi, mais c'est
tout à fait conforme à ce qu'on avait discuté.
M. Blanchet: M. Ryan avait indiqué effectivement, cet
après-midi, que ce serait approprié de prévoir tout de
suite les élections de juin 1986 pour les commissions scolaires qui
seront régies jusque-là par un conseil provisoire. Alors, cette
disposition-là vise à s'assurer de cela. Il y aura un autre
amendement tantôt, à l'article 36.1, pour prévoir que ce
soient les conseils provisoires qui devront tenir ces élections.
M. Gendron: Mais de concordance. M. Blanchet: Oui.
M. Ryan: Voulez-vous m'expliquer juste une chose avant que nous
passions à celui-ci? À l'article 493 nous avons adopté un
amendement, plus tôt dans la journée, qui porte le numéro
34.1. Cet amendement remplace tout l'article 493 par le seul paragraphe contenu
dans l'amendement.
M. Blanchet: Non, l'amendement...
M. Ryan: Le premier alinéa, très bien, je l'ai ici.
Cela va.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 34.2 est-il
adopté sur division?
M. Ryan: On va en prendre connaissance.
Le Président (M. Charbonneau): Ah bon, je pensais...
M. Ryan: On veut l'examiner. Oui, il faut faire attention, parce
que c'est une assez grosse chose.
Bien sûr qu'on se comprend. Je pense que je vais vous demander une
précision quant à la date de l'élection. Dans le texte de
494 comme il est actuellement, il est écrit au premier paragraphe:
"À défaut d'entente, le ministre, par un avis publié
à la Gazette officielle, donne un avis d'élection sur les
territoires établis par décret du gouvernement. L'élection
des commissaires de cette nouvelle commission scolaire a lieu le 1er lundi
d'octobre 1985 et, dans ce cas, l'article 488 s'applique pour la
désignation des quorums au conseil des commissaires de la nouvelle
commission scolaire." Nous avons changé cette date-là. Par quel
article l'avons-nous changée?
M. Blanchet: Cela a été changé par la loi 33
qui avait une disposition très générale qui venait dire
que les élections prévues à telle date sont
reportées au mois de décembre.
M. Ryan: Très bien. Cela va. C'est très bien.
Alors, je voulais juste voir ce que donne l'article. Cela va. Et on ajouterait
par l'amendement proposé 494.1. C'est reporté. Dans la loi 33,
qu'est-ce qui est marqué à la place du 1er lundi d'octobre
1985?
M. Girard: Deuxième lundi de décembre 1985.
M. Ryan: Très bien. Alors, là, on va prendre
connaissance de l'article 494.1 pour le situer dans son contexte, parce qu'un
conseil provisoire, c'est l'autre hypothèse. Il n'y a pas eu de
décret imposé par le gouvernement. Un conseil provisoire a
été formé conformément à l'article 93.
L'élection des premiers commissaires de la commission scolaire nouvelle
a lieu le deuxième lundi de juin 1986. L'article 489 s'applique à
cette commission scolaire. L'élection des premiers parents membres du
conseil des commissaires de ces commissions dissidentes a lieu au plus tard le
deuxième lundi de juin 1986, de la façon prévue aux
deuxième et troisième alinéas de l'article... Les parents
élus demeurent en fonction jusqu'à leur remplacement par les
parents
élus avant le troisième dimanche d'octobre 1986.
Maintenant, une question que je veux clarifier: Les commissaires qui
vont être élus le deuxième lundi de juin 1986,
jusqu'à quand vont-ils être élus? Jusqu'au deuxième
lundi d'octobre 1989?
M. Blanchet: Oui.
M. Ryan: Ce sera pour trois ans et demi ou presque.
M. Blanchet: Oui.
M. Ryan: À quel article est-ce prévu?
M. Blanchet: On prévoit que les élections... Ils
sont élus pour trois ans. Donc, automatiquement, au bout de trois ans,
ils vont aller à la date des prochaines élections, soit au mois
d'octobre, selon la loi.
M. Ryan: C'est bien clair qu'il n'y a pas de problème
d'hiatus là. Même si ce n'est pas marqué clairement
là, il va jusque... (23 h 15)
M. Blanchet: Oui. Ils ne peuvent pas être élus
indéfiniment, ils sont là pour trois ans.
M. Ryan: Cela va.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 34.2,
adopté sur division?
M. Ryan: Non. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Tout court?
M. Ryan: Oui. Parce que cela répond à un besoin que
nous avions exprimé formellement. Nous tenons à marquer notre
satisfaction de cette clarification importante.
M. Gendron: Oui, c'est évident.
Le Président (M. Charbonneau): À l'article 35,
amendement.
M. Ryan: Vous avez dit que nous arrivions à l'article
35?
Le Président (M. Charbonneau): Article 35, avec
amendement.
M. Ryan: Est-ce qu'on peut prendre connaissance de l'amendement
qui a été préparé?
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce qu'on peut en avoir
copie?
M. Girard: Je l'ai préparé sur le bout de la table
tantôt. Je n'ai pas eu le temps de le faire dactylographier et d'en faire
faire des copies. Je vais vous passer celle-ci.
Le Président (M. Charbonneau): Des amendements sur le bout
de la table.
M. Gendron: À la demande de l'Opposition officielle,
d'accord.
M. Ryan: C'est le remplacement du quatrième alinéa
de l'article 495.
M. Girard: Première phrase, c'est cela.
M. Blanchet: Pas tout le premier alinéa, la
première phrase.
Le Président (M. Charbonneau): Vous allez m'expliquer
cela. L'article 35, le projet d'amendement, c'est de modifier cet article. Il y
a 1, 2... Deuxièmement, par le remplacement du deuxième
paragraphe par le suivant... Donc, l'amendement à l'article 35 est-il
adopté?
M. Ryan: On doit féliciter M. Girard de nous avoir
présenté un amendement d'une belle clarté, qui
répond aux voeux que nous avions formulés quant à son
contenu.
Une voix: II y en a qui comprennent vite.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le
sous-amendement est adopté?
Une voix: Tel que sous-amendé?
Le Président (M. Charbonneau): Tel que sous-amendé,
bien sûr. Adopté?
M. Ryan: Adopté sur division, parce qu'il y a des
objections dans le paragraphe. Si cela avait été seulement de
l'alinéa qui vient d'être modifié, on aurait
été heureux de concourir, comme on dit. Mais, étant
donné qu'il reste d'autres vices dans l'ensemble de cette clause, nous
sommes obligés de l'adopter sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Je présume que le
sous-amendement est adopté tout court.
M. Ryan: Le sous-amendement a été adopté
avec ferveur et le reste rejeté avec fermeté.
Le Président (M. Charbonneau): Avec ferveur. L'article 35,
tel qu'amendé et sous-amendé, est adopté sur division dans
la grande cohérence.
M. Gendron: M. le Président, l'article 36 étant
adopté, nous aurions un 36.1 à
proposer que je dépose maintenant aux membres de cette
commission. Une pour vous-même... Vous l'avez, M. le
Président?
Le Président (M. Charbonneau): Non, mais j'espère
l'avoir.
M. Gendron: Est-ce que l'objet de votre harcèlement
l'a?
Une voix: Prenez ma défense.
M. Ryan: ...on a du travail à faire.
M. Gendron: II s'agirait d'insérer, après l'article
36, l'article qui suit: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 504, de l'article suivant - toujours comme on l'a
indiqué tantôt: Le conseil provisoire est responsable de la tenue
de l'élection des premiers commissaires de la nouvelle commission
scolaire. C'est nouveau, mais on a indiqué pour la concordance avec
l'autre article, à votre demande: Le conseil provisoire est responsable
de la tenue de l'élection des premiers commissaires de la nouvelle
commission scolaire. Les articles 115 à 212 s'appliquent à cette
élection et à ces fins. Le conseil provisoire possède les
pouvoirs du conseil des commissaires. Le conseil provisoire assigne un de ses
membres pour agir comme président d'élection.
M. Gagnon: Je crois que c'est très bien.
M. Gendron: Oui, et cette fois c'est nous qui l'avons fait.
Le Président (M. Charbonneau): Dois-je conclure du
"très bien" que c'est adopté tout court?
M. Gendron: Félicitations!
M. Ryan: Adopté tout court. Très bien. Un article
de bonne procédure démocratique qui va situer la
responsabilité là où elle doit être.
M. Gendron: 37... Excusez, M. le Président. M. Ryan, je
suis en train de laisser échapper une bonne nouvelle pour vous. Vous
voyez cette excellente collaboration de ceux qui vous parlent. Vous m'aviez
demandé, à l'article 652 de la loi 3, d'envisager...
M. Ryan: Oui, mais, parfois, le gouvernement n'approuve pas.
M. Gendron: Cela dépend des appuis que je reçois de
l'extérieur également. Pour être sérieux, à
l'article 652, vous m'aviez demandé de regarder la possibilité de
réduire la portée du délai qu'on attribuait à
l'article 652: Le présent article cesse d'avoir effet le 1er janvier
1988... Vous m'avez demandé: Est-ce que c'est possible de regarder la
possibilité d'écourter la portée du délai de cet
article? Effectivement, après avoir regardé cela attentivement,
nous considérons que votre demande était défendable et,
dans ce sens, on voudrait apporter l'amendement suivant: On lirait: Le dernier
alinéa de l'article 652 de cette loi est modifié par le
remplacement, à la fin, des chiffres et mots "1er janvier 1988", par les
chiffres et mots "1er juillet 1986".
Le Président (M. Charbonneau): Le 36.2, cela?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Dois-je comprendre de
l'inspiration que c'est adopté tout court?
M. Ryan: Non, sur division parce que, ce qui nous aurait
satisfaits complètement, cela aurait été de faire sauter
cet article entièrement. On doit se contenter d'un modeste tiers.
M. Gendron: Quand on a des ambitions aussi grandes, je vais
accepter un vote sur division.
M. Ryan: En matière de droit, l'Opposition n'acceptera
jamais que l'on procède par des segmentations comme celle-là.
C'est moins pire un tiers que trois tiers de souffrance. Je pense que c'est une
amélioration qui nous rapproche de l'objectif sans nous le faire toucher
totalement.
M. Gendron: Vous aurez encore une occasion de féliciter le
ministre de l'Éducation de son étroite collaboration.
M. Ryan: Et l'inviter à pousser plus loin cet effort
d'amélioration. Adopté sur division, mais avec une satisfaction
relative.
Le Président (M. Charbonneau): Et une douleur
diminuée.
M. Ryan: Et l'envie d'en finir.
Le Président (M. Charbonneau): Voilà!
M. Gendron: Nous aurions un...
Le Président (M. Charbonneau): Un autre amendement.
M. Gendron: Un petit 36.3.
Le Président (M. Charbonneau): Ah bon! Vous en avez
combien de 36?
M. Gendron: Je vous promets que c'est le dernier, toujours pour
travailler sérieusement. Est-ce qu'on a...
Le Président (M. Charbonneau): Tout est sérieux
ici.
M. Gendron: M. le député d'Argenteuil, on
vous remet une copie... Excusez.
Le Président (M. Charbonneau): Pour le président
aussi, si je comprends bien.
M. Gendron: Le contenu est le même.
M. Ryan: Malgré ce que vous m'avez fait plus
tôt.
M. Gendron: M. le député d'Argenteuil, ainsi que
les membres de cette auguste commission parlementaire, on a remis à M.
le député d'Argenteuil le texte, mais le texte introductif, ce
serait tout simplement -l'avez-vous? - : Insérer après l'article
36.1, l'article qui suit: "Cette loi est modifiée...
Le Président (M. Charbonneau): ...par l'insertion...
M. Gendron: ...par l'insertion après l'article 633 de
l'article qui suit: "À partir du 1er juillet 1986, toute commission
scolaire nouvelle dont la majorité des élèves
fréquentaient, au cours de l'année scolaire 1985-1986, une
école..." Est-ce que cela va, M. le député d'Argenteuil,
ou s'il faut que je le lise?
M. Ryan: Non, ce n'est pas nécessaire de le lire, mais
j'aurais une couple de questions à poser là-dessus. J'ai
été saisi de cette question cet après-midi par des
représentants de commissions scolaires qui suivaient le
déroulement de nos travaux. Je n'ai pas devant moi la loi constitutive
de la Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec. L'avez-vous?
M. Gendron: Oui. On pourrait...
M. Ryan: Vous n'avez pas le texte, on apporte l'homme.
Des voix: Hal Ha! Ha!
M. Gendron: D'accord. Non, mais il m'a dit... Normalement, la
présence de l'homme, c'est à la condition qu'il ait le texte.
M. Ryan: Autrement, un avocat n'est pas fiable.
M. Gendron: Non. Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Charbonneau): Nous ne serons point
capables d'insérer l'homme dans le projet de loi, mais peut-être
son explication dans le procès-verbal.
M. Ryan: II y a une question que je voudrais adresser au
conseiller juridique de la fédération des commissions scolaires
qui est avec nous, non seulement pour celle-ci, mais qui a suivi tous nos
travaux avec une assiduité exemplaire. La question que je voudrais lui
poser est la suivante: Si je lis l'article comme il est formulé, il
semble créer une obligation pour une commission scolaire nouvelle de
faire partie de la Fédération des commissions scolaires
catholiques du Québec à compter du moment où elle est
constituée. La question qui m'intéresse est la suivante: En vertu
de la loi actuelle sur la Fédération des commissions scolaires
catholiques du Québec, une commission scolaire ne décide-t-elle
pas librement d'en faire partie ou si elle y est automatiquement
obligée? Comme semble vouloir...
M. Gendron: Si c'était cela, M. le Président, il
faudrait discuter de l'article parce que l'esprit n'est pas de rendre
obligatoire. On va laisser parler le conseiller.
M. Ryan: Très bien.
M. Houde (François): Je suis François Houde,
conseiller juridique à la fédération des commissions
scolaires. L'effet de l'amendement est effectivement qu'une commission scolaire
nouvelle sera membre de plein droit de la fédération avec,
toutefois, dès le 1er juillet 1986, la possibilité de se retirer
de la fédération en tout temps sur avis de 30 jours et ce,
jusqu'au 28 février 1987, date à laquelle, normalement, elle
aurait eu le pouvoir de se retirer. Cela devient une modification au
règlement actuel de la fédération pour la période
transitoire. Actuellement, une commission scolaire ne peut se retirer
qu'à une date précise, c'est-à-dire 30 jours avant la fin
de son année financière. Toutefois, cet amendement a pour effet
de lui permettre de se retirer en tout temps durant l'année.
M. Ryan: Si je comprends bien, vous voulez vous assurer que,
pendant la transition, il n'y ait pas d'hiatus.
M. Houde (François): Exactement.
M. Ryan: Une fois la transition faite, dans une période de
six mois, une commission scolaire nouvelle pourra prendre la décision de
se retirer en vertu du deuxième alinéa de l'amendement qui est
proposé.
M. Houde (François): Exactement.
M. Ryan: Quant à moi, je n'ai pas d'objection.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): Oui.
M. Gendron: ...puis-je poser une question au conseiller de la
fédération? J'ai compris l'explication, mais je voudrais
être certain que cela n'introduit pas de disposition nouvelle. Sur cet
aspect, je ne pense pas avoir saisi votre réponse. Vous dites: On
permettra aux commissions scolaires, effectivement, de se retirer dans un
délai nommément mentionné. Si on doit introduire cette
disposition, est-ce parce que c'est comme cela que ça se passe
actuellement, dans les faits? Les commissions scolaires qui voudraient faire le
choix de se retirer, elles ne peuvent pas le faire à des moments autres
que ceux qui sont prévus dans la loi sur la
fédération?
M. Houde (François): Ce n'est pas actuellement
prévu dans la loi sur la fédération des commissions
scolaires. Ce sont les règlements généraux de la
fédération, règlements que l'assemblée
générale adopte de temps à autre, selon son bon plaisir.
Généralement, c'est annuel. Toutefois, ce qui est
accordé... Actuellement, les règlements généraux
n'accordent pas la possibilité à une commission scolaire de
sortir de la fédération en cours d'année et, pour lui
permettre de se retirer, si la nouvelle commission scolaire ne voulait pas
être membre durant la première année de sa création,
elle pourrait se retirer en tout temps sans avoir l'obligation de payer sa
cotisation.
M. Ryan: Juste une autre question, M. le Président.
À première vue, il y a une antinomie qui surgit dans l'esprit du
lecteur. On va avoir des commissions scolaires linguistiques. Est-ce que c'est
francophone ou anglophone? Ce n'est pas marqué ici. Peut-être
qu'il faudrait le préciser. Je ne le sais pas.
Deuxièmement, est-ce que la Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec envisage de demander pendant
cette période de transition le changement de sa propre
dénomination, de son propre statut, de manière à pouvoir
accommoder dans son sein les commissions scolaires nouvelles? Ce sont deux
précisions, par conséquent, que je voudrais obtenir. Toute
commission scolaire nouvelle, est-ce que c'est francophone et anglophone et,
deuxièmement, la Fédération des commissions scolaires
catholiques du Québec, alors qu'on crée des commissions scolaires
linguistiques, comment va se résoudre cette antinomie et dans quel
délai?
M. Houde (François): Si vous me le permettez, M. le
Président, je vais commencer par répondre à la
deuxième partie de votre question quant à la loi sur la
fédération. Le conseil d'administration de la
fédération, lors de sa dernière session, a adopté
une résolution qui a pour effet de demander à notre
assemblée générale l'autorisation de déposer devant
l'Assemblée nationale un projet de loi privé qui viserait
à modifier la loi sur la fédération, mais ce n'est pas
fait. L'assemblée générale de la fédération
doit se prononcer, naturellement, avant qu'une telle démarche puisse
être entreprise par la fédération. C'est sur la
deuxième partie de votre question.
Quant à la première partie de la question, je crois que le
problème de francophone ou anglophone, à mon sens, n'a pas
à être réglé par une disposition comme
celle-là, parce qu'il est déjà prévu que c'est la
commission scolaire nouvelle dont la majorité des élèves
fréquentaient au cours de l'année 1985-1986 une commission
scolaire qui est membre de la fédération. Historiquement, il faut
bien être conscient que les commissions scolaires catholiques sont
majoritairement francophones et que les commissions scolaires protestantes sont
majoritairement anglophones. Je dis "historiquement". Il peut y avoir des
divergences, mais, historiquement, le statu quo devrait être
observé. Cependant, il apparaissait difficile d'introduire la notion de
linguistique compte tenu de ces differentiations.
M. Ryan: Je suis satisfait des explications.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Gendron: Moi de même.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur
division?
M. Ryan: Adopté, celui-là.
Le Président (M. Charbonneau): Très bien. L'article
36.3 est adopté. Il reste l'article 44. Adopté?
M. Ryan: Adopté sur division, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Cela nous prendrait une
motion de renumérotation.
M. Gendron: C'est cela, M. le Président. Je voudrais
suggérer aux membres de cette commission d'adopter une motion pour
refaire la renumérotation de cette loi.
Le Président (M. Charbonneau): Motion adoptée?
M. Ryan: Adopté pour la renumérotation. Je ne
touche pas au contenu.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Donc, il
reste à adopter le titre: Loi modifiant la Loi sur l'instruction
publique et diverses dispositions législatives. Le titre du projet de
loi 29 est-il adopté?
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Le projet de loi 29, Loi
modifiant la Loi sur l'instruction publique et diverses dispositions
législatives, tel qu'amendé et parfois sous-amendé, est-il
adopté?
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur division.
M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Oui. Je voudrais simplement dire un mot en terminant
pour exprimer mes remerciements au ministre de la collaboration qu'il a
apportée aux membres de la commission à l'occasion des travaux
qui ont entouré l'examen article par article du projet de loi 29. Je
voudrais également remercier les autres membres de la commission, en
particulier mon collègue de Sauvé qui est encore avec nous
à ce moment-ci, ma collègue de Jacques-Cartier, mon
collègue de Saint-Laurent, mon collègue de Saint-Jacques
également, qui ont suivi les travaux de la commission, mon
collègue de D'Arcy McGee qui nous a apporté un éclairage
précieux au début de nos travaux dont, malheureusement, le
gouvernement n'a pas cru devoir retenir les conséquences pourtant fort
sensées qui auraient pu en découler.
Je remercie également nos collègues du côté
ministériel qui ont fait montre d'une patience et, pour la plupart,
d'une discrétion admirable; vous-même, M. le Président, et
Mme la secrétaire, ainsi que tous les autres collaborateurs de la
commission. Je veux saluer également la présence de certains
observateurs compétents qui ont pu nous accompagner dans nos travaux, en
particulier le conseiller juridique du Conseil scolaire de l'île de
Montréal et le conseiller juridique de la Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec dont les avis privés
nous ont été précieux au plan de l'information et
même au plan de la formation de nos idées à certains
moments. Sur cette note de remerciement, je voudrais me réjouir de ce
que nous ayons terminé le plus consciencieusement possible ce travail
fort difficile qui nous avait été confié.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Gendron: M. le Président, assez rapidement, compte tenu
de l'heure, je voudrais me joindre au député d'Argenteuil pour
remercier tous les collaborateurs de cette commission, les membres de la
commission, autant du parti ministériel que de l'Opposition, et tous
ceux qui ont suivi avec intérêt les débats de cette
commission. Je veux également souligner leur collaboration tout à
fait particulière pour essayer de donner rapidement suite à une
volonté qui était mienne et qui était celle du
gouvernement de faire en sorte que nous puissions valider, le plus rapidement
possible, des dispositions qui ont été rendues invalides à
la suite d'un jugement de la Cour suprême. Je veux également
indiquer, pour ceux qui seraient intéressés par le Journal des
débats, que, même s'il est apparu que nous avons
procédé assez rapidement ce soir, il n'en demeure pas moins que
nous avions eu préalablement l'occasion de faire les discussions sur les
points que je considère comme majeurs.
Je tiens également à souligner, en terminant, que, si on a
eu l'occasion de faire le débat convenablement sur les points majeurs,
c'est en s'assurant, au préalable, avant de déposer les divers
amendements, de rencontrer, en ce qui me concerne, les différentes
parties concernées, à savoir le Conseil scolaire de l'île
de Montréal, la CECM et la CEPGM à deux reprises pour essayer de
convenir avec eux de dispositions qui permettraient que le projet de loi 29
soit plus convenable et plus conforme à l'esprit du jugement de la Cour
suprême, même si on a dû atténuer à certains
endroits la lettre que nous aurions voulu y mettre complètement. Je
remercie tous les partenaires de cette commission.
Le Président (M. Charbonneau): II me reste, moi aussi,
à remercier tout le monde de la collaboration qui m'a été
accordée. Sur ce, sans plus tarder, compte tenu de l'heure tardive, je
déclare la commission ajournée sine die.
(Fin de la séance à 23 h 38)