Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Théorêt): La commission de
l'économie et du travail est réunie afin de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique pour l'année financière 1988-1989, tel que lors de
l'assemblée du 30 mars 1988. M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement pour cette séance.
Horaire des travaux
Le Président (M. Théorêt): Je vous rappelle
que nous avons un bloc de quatre heures pour l'étude de ces
crédits, et que nous procédons ce matin, jusqu'à 12 h 30.
Nous reprendrons cet après-midi, après les affaires courantes, de
15 h 30 à 17 heures, pour une durée totale de quatre heures.
Je cède maintenant la parole à M. le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique. Si vous voulez bien
nous présenter les gens qui vous accompagnent, s'il vous
plaît.
Remarques préliminaires M. Pierre
MacDonald
M. MacDonald: Je vous remercie, M. le Président. Je
voudrais nous excuser d'être légèrement en retard. On a
été bloqués à l'entrée par les bloqueurs
habituels. J'aimerais vous présenter, entre autres, les personnes qui
m'accompagnent: notre sous-ministre en titre, M. Marcel Bergeron, qui est
à ma droite, M. Florian Rompré, sous-ministre associé, et
le Dr Pierre Coulombe, sous-ministre adjoint. Je suis également
accompagné de tous les directeurs généraux de mon
ministère, ainsi que de M. Bergeron, le président de l'AQVIR et,
également, de membres de mon cabinet. Quant aux questions qui demandent
une compétence particulière, vous me permettrez de faire appel
à mes collègues pour répondre.
M. le Président, j'aurais l'intention de lire un texte qui, je
l'espère, ne sera pas trop long, à l'appréciation de ceux
qui sont ici. Ce texte va me permettre de couvrir entièrement, et avec
précision, les sujets que je voudrais aborder.
J'ai le plaisir, M. le Président, à titre de ministre
responsable du Développement technologique et du Commerce
extérieur, d'entreprendre la discussion sur les crédits de mon
ministère pour 1988-1989.
L'année 1987, au ministère du Commerce extérieur et
du Développement technologique, aura été dominée
par les dossiers rattachés au Commerce extérieur et plus
précisément, bien sûr, par le dossier du
libre-échange. En 1988, l'entente ayant été signée,
le Québec devra se préparer à affronter une
compétition accrue des Américains. La capacité
concurrentielle du Québec étant de plus en plus tributaire de
notre capacité de relever le défi technologique, (innovation,
qualité, productivité), il faudra donc consacrer, dans les mois
et les années à venir, une partie importante de nos efforts
à la maîtrise de notre avenir technologique.
C'est pourquoi je ferai porter aujourd'hui la plus grande partie de mon
discours d'ouverture sur cette question fondamentale pour l'avenir du
Québec, c'est-à-dire le défi technologique. Je crois
d'ailleurs que ce choix conviendra très bien au député de
Bertrand qui, par ses questions en Chambre et dans le cadre du débat.
sur les crédits provisoires, a démontré qu'il attache
autant d'importance à cette question que nous.
Dans un monde où la capacité concurrentielle d'un pays
repose de plus en plus sur l'innovation, la qualité et un haut niveau de
productivité, il ne fait aucun doute que la croissance économique
du Québec sera désormais fonction de sa capacité de
relever le défi technologique.
Le mouvement international de libéralisation des échanges
commerciaux ne fait qu'accentuer ce phénomène. Ceci est d'autant
plus vrai que nos concurrents sur les marchés internationaux
investissent déjà massivement en recherche et en
développement.
Le gouvernement fédéral entend donner, dans les
années à venir, la plus haute priorité à la
maîtrise de notre avenir technologique: ce défi est
déjà purement et simplement une question de survie.
Le Québec produit moins de 1 % de la technologie mondiale et ne
consacre qu'environ 1, 3 % ou 1, 4 % de son PIB à la recherche et au
développement. Ces données, bien qu'inquiétantes,
constituent par rapport aux années antérieures une
remontée tout de même importante, le Québec se situant
désormais au niveau de la moyenne canadienne. Le Québec est, par
surcroît, à la tête des provinces en ce qui a trait aux
mesures gouvernementales de soutien à la recherche et au
développement. J'ai des tableaux, à l'arrière, que je
pourrai commenter plus longuement plus tard, mais qui cherchent
précisément à faire ressortir certaines des affirmations
ou des déclarations que je ferai ici.
Malgré tout, un retard important subsiste: Les États-Unis,
le Japon et la Suède consacrent
2, 8 % de leur PIB à la recherche; la France et l'Angleterre, 2,
3 %; l'Ontario 1, 8 %. Je vous rappelle qu'il est d'environ 1, 3 % ou 1, 4 %
chez nous.
Le gouvernement libéral a l'intention, dans les mois à
venir, de jouer pleinement son rôle d'animateur et de catalyseur en
invitant la société québécoise à se
mobiliser derrière un objectif ambitieux mais réaliste,
c'est-à-dire de consacrer, d'ici 1992, 2 % de notre PIB à la
recherche et au développement.
Pour ce faire, un plan d'action quinquennal intitulé La
Maîtrise de notre avenir technologique: un défi à relever,
sera rendu public dans quelques semaines. Un Sommet national de la science et
de la technologie réunira tous les intervenants du milieu, l'automne
prochain.
Le gouvernement libéral s'engage donc à définir, en
concertation étroite avec ses partenaires, une véritable
politique provinciale de la science et de la haute technologie. Je tiens ici,
ce matin, à souligner particulièrement le rôle de premier
plan joué par celui qui était, en réalité, comme je
l'ai mentionné, le ministre délégué au
Développement technologique, le Dr Guy Rivard, qui a travaillé
d'arrache-pied à ce dossier pendant la période où il fut
mon adjoint parlementaire.
À plus court terme, le. gouvernement continuera à
créer les conditions favorables à la recherche et au
développement, à la qualification des recherches humaines et
à l'émergence d'une force entrepreneuriale en technologie. Il
poursuivra et accentuera sa politique fiscale incitative qui fait du
Québec, sur le plan de la fiscalité, un endroit unique en son
genre en Amérique du Nord - qui était un fait, d'ailleurs, que
nous présentions à des interlocuteurs californiens la semaine
dernière - ses programmes de soutien technique et financier, sa
politique de faire faire, son appui à la valorisation industrielle de la
recherche, à l'établissement de liens étroits entre les
universités et les entreprises, à la création de parcs
technologiques, à l'accès au capital de risque et à la
formation de personnel scientifique et technique, notamment féminin.
Le gouvernement du Québec consacre déjà près
de 250 000 000 $ annuellement à la recherche et au développement
technologique. Nous envisageons actuellement de créer un fonds
technologique important afin d'appuyer les efforts de développement
technologique du Québec. Ce fonds viendrait appuyer les mesures fiscales
mises en place, au printemps 1987, par M. Gérard D. Levesque.
Des mesures originales seront également introduites, dans les
semaines et les mois à venir. À titre d'exemple, un programme de
soutien à l'emploi en marketing international sera mis sur pied. J'en
ferai l'annonce officielle en conférence de presse, vers le 15 avril, en
en donnant les détails. Une véritable politique de prospection
technologique sera aussi élaborée. Une stratégie de
transfert fondée sur l'établissement de ponts entre le
Québec et les principales agglomérations technologiques du monde
est amorcée et se poursuivra par la nomination de conseillers
technologiques à l'étranger. Déjà, dans les quatre
premiers mois de 1988, le Québec a jeté des ponts technologiques
vers quatre régions américaines: l'État de New York, en
matière d'optique laser, matériaux composites et biotechnologie;
la région de Boston, avec la participation de dix entreprises
québécoises au programme de liaison industrielle du
Massa-chussetts Institute of Technology; la région de. Philadelphie,
où l'on retrouve le plus important incubateur universitaire aux
États-Unis et finalement, la Californie où, à l'occasion
de mon voyage la semaine dernière avec M. Bourassa, nous avons ouvert
des discussions avec le Caltech, California Technical Institute. À
l'exemple du Japon, le Québec veut donc conjuguer l'importation de
technologies avec le développement de ses propres capacités de
recherche.
Je ne suis pas du tout satisfait du rôle joué par le
gouvernement fédéral dans le développement technologique
du Québec. Peu importe l'angle sous lequel on analyse la part du
Québec dans les contributions fédérales en matière
de recherche et développement, nous sommes constamment et très
largement défavorisés par rapport aux autres provinces, notamment
l'Ontario.
Nous estimons que, entre 1979, année où débutent
les statistiques totales par région, et 1985, le sous-financement de la
recherche et développement au Québec par l'administration
fédérale - par rapport au poids démographique - est
d'environ 1 300 000 000 $ de 1986, alors que le sur-financement en Ontario
atteint 2 200 000 000 $ pour la même période. Nous pourrons
revenir au tableau IV qui est en arrière de moi. Ce manque à
gagner est minimal, puisque l'on ne tient pas compte des effets multiplicateurs
qui auraient joué.
Quant au rapport des dépenses de R-D de l'administration
fédérale par rapport à celles des administrations
provinciales, elles étaient, en moyenne, entre 1979 et 1985, de 3, 32
avec le Québec, de 5, 74 pour l'ensemble du pays, mais de 10, 32 pour
l'Ontario. C'est donc dire qu'au Québec, les défenses
fédérales en recherche et développement ne sont que trois
fois plus importantes que les dépenses du gouvernement provincial, alors
qu'en Ontario le fédéral dépense dix fois plus que le
gouvernement provincial.
Pour l'année financière 1985-1986, les dépenses de
l'administration fédérale en sciences-technologie, per capita,
sont de 87 $ au Québec, et de 144 $ en Ontario.
Si on regarde l'évolution de la répartition
régionale des contrats de sciences-technologie octroyés dans le
cadre de la politique d'impar-
tition, on s'aperçoit que la part de l'Ontario se situe aux
environs de 50 %, alors que la part du Québec se situe depuis quelques
années aux environs de 10 %.
Je profite de cette occasion pour lancer un nouvel appel, le plus fort,
le plus pressant possible, aux élus du Québec en poste à
Ottawa, députés et surtout ministres, pour qu'ils prennent
conscience de la gravité de la situation et qu'ils travaillent avec nous
pour que se répare, le plus rapidement possible, cette injustice
inacceptable.
Le gouvernement du Québec a, pour sa part, entrepris de
nombreuses démarches afin de modifier cette situation. Il n'est pas
question de quémander, il est question de participer.
Conclusion d'une entente avec l'ADRIQ, l'Association des directeurs de
recherche industrielle du Québec et le CRIQ, le Centre de recherche
industrielle du Québec, pour accroître le nombre d'entreprises,
c'est-à-dire, de les faire passer de 450 à 1200 au fichier des
fournisseurs du ministère des Approvisionnements et Services.
Développer, avec l'ADRIQ et le CRIQ, un mécanisme pour
aider les PME du Québec dans la préparation de leurs demandes
auprès du ministère des Approvisionnements et Services.
Le MCEDT prépare présentement un programme de visites
régulières d'universitaires, de chercheurs et d'entreprises
québécoises à Ottawa, dans les centres de recherche et les
ministères concernés, afin d'aller chercher la part qui nous
revient.
Nous avons engagé, à temps partiel pour le moment - nous
espérons pouvoir étendre cet engagement - le Dr Aurèle
Beaulnes, une compétence internationale reconnue dans le domaine de la
recherche et du développement scientifique, particulièrement
pharmacologique et biotechnologique, pour rapprocher les entreprises
québécoises des centres de décision à Ottawa. Le Dr
Beaulnes sera présent à Ottawa deux et - maintenant je crois -
trois jours par semaine. Ancien directeur général de l'Institut
Armand Frappier, comme je l'ai mentionné, il est un scientifique connu,
respecté, et qui, de plus, a de nombreux contacts à Ottawa qui
pourront profiter au Québec et aider, nous l'espérons, à
redresser la situation.
Nous avons aussi, bien sûr, fait de nombreuses démarches
depuis deux ans auprès de nos élus en poste à Ottawa, de
qui relève en dernière instance ce dossier. Je dois
reconnaître que ces démarches, à ce jour, n'ont pas
été des plus fructueuses.
Les nombreuses démarches entreprises dans le but d'obtenir
l'Agence spatiale à Montréal ont aussi pour but de faire en sorte
que le Québec augmente sa part des dépenses
fédérales en recherche et développement, de façon
à corriger le manque à gagner dont nous avons parlé plus
haut. En effet, les activités rattachées à l'exploitation
civile de l'espace portent en germe des retombées scientifiques et
économiques presque incalculables. Je mets à nouveau le
gouvernement fédéral au défi de reconnaître
officiellement l'évidence, c'est-à-dire que Montréal est
le centre canadien de l'aérospatial. Cette reconnaissance doit se
traduire par la localisation de l'Agence spatiale à Montréal, et
par l'engagement ferme d'y concentrer la grande majorité des
activités de ce secteur afin de faire du Canada un joueur de premier
plan à l'échelle internationale.
Je tiens enfin à faire écho aux inquiétudes
manifestées récemment par plusieurs intervenants du milieu, qui
craignent que la réforme fiscale du ministre Wilson ne vienne remettre
en question les effets bénéfiques des mesures fiscales du dernier
budget de M. Gérard D. Levesque. Des négociations autour de toute
cette fiscalité se poursuivent. On a le droit de conserver des espoirs,
mais les acquis ne doivent pas être pris immédiatement.
L'effort du secteur privé doit également être
relevé. De 1979 à 1984, l'effort de financement du secteur
privé en recherche et développement, par rapport à celui
du secteur public, c'est-à-dire dépenses des gouvernements
fédéral et provincial et de l'Enseignement supérieur, est
supérieur à la moyenne canadienne et à l'effort ontarien.
Toutefois, en 1985, il était inférieur à celui de
l'Ontario.
Dans l'espace économique de l'OCDE, la croissance des
dépenses de R-D s'explique en grande partie par la hausse des
dépenses des entreprises. Ainsi, le financement de source privée
augmente deux fois plus vite que le financement de source publique et
dépasse maintenant celui-ci comme principale source de financement. (10
h 30)
Par ailleurs, en 1985-1986, l'effort du secteur privé
québécois en R-D exprimé en pourcentage du PIB,
c'est-à-dire 0, 73 %, demeure largement inférieur à celui
des principaux pays industrialisés puisqu'il était de 2, 07 % aux
États-Unis, de 1, 88 % au Japon, de 1, 97 % en Suède, de 1, 92 %
en Allemagne et, finalement, de 0, 68 % au Canada. C'est nettement
inférieur.
On peut donc déduire de ces données comparatives à
l'échelle internationale et à l'échelle canadienne que le
secteur privé québécois doit faire davantage si l'on veut
se rapprocher de l'effort effectué par nos principaux partenaires
commerciaux.
N'eût été l'arrêt de production de la
chaîne de montage de GM à Boisbriand pour fins de changement de
modèle, les livraisons du Québec hors Canada auraient
défoncé le plafond de 15 000 000 000 $ après les neuf
premiers mois de 1987. Leur valeur se serait ainsi appréciée de
7, 2 % au lieu de 2, 1 %.
Le manque à gagner résultant de l'arrêt
momentané des expéditions québécoises de voitures
particulières et de châssis excède 700 000 000 $. En
comparaison, les exportations de l'ensemble du pays ont progressé de 2,
5 % pendant les neuf premiers mois de 1986.
II est particulièrement intéressant de noter que le
Québec a augmenté ses exportations de produits
manufacturés en 1987. Le club sélect des dix principaux produits
exportés par le Québec renferme dans ses rangs quatre produits
qui appartiennent à des secteurs de pointe et qui voient leur croissance
pulvériser la barrière des 10 %... ce sont les moteurs et les
pièces d'avion, pour 20, 5 %; l'aluminium et ses alliages, pour 18, 6 %;
les tubes électroniques et les semiconducteurs, pour 16, 6 % et,
finalement, le matériel roulant de chemin de fer, pour 11, 2 %. Par
ailleurs, les groupes les plus performants sont les camions, le zinc, les
machines et le matériel de bureau, la pâte de bois et les
meubles.
Autre fait intéressant à noter: le Québec
diversifie ses marchés. L'accroissement des exportations du
Québec a été beaucoup plus fort vers la Communauté
économique européenne -10 % - et le Japon - 4, 9 % - que vers les
États-Unis, le traditionnel principal client où l'augmentation a
été de 1, 6 %. En fait, sur les 25 destinations les plus
importantes, les ventes du Québec ont progressé vers 19 pays
répartis sur tous les continents.
Le travail effectué au ministère pour aider les
entreprises québécoises à exporter passe souvent dans
l'ombre, mais il est néanmoins gigantesque comme en font foi les
données suivantes.
La Direction des missions a organisé 38 activités de
groupe permettant à 221 représentants du Québec de
prospecter des marchés étrangers. Les ventes potentielles sur 12
mois sont de l'ordre de 355 000 000 $, selon les meilleures estimations qui
nous sont fournies par les entreprises elles-mêmes. Ajoutons à
ceci que 1020 contacts sérieux ont été identifiés,
67 agents ou distributeurs qui ont été recrutés, des
négociations se poursuivent auprès de 197 autres
intermédiaires, 18 accords industriels ont été
signés et 183 autres sont présentement en négociation.
Le programme APEX est venu en aide à 343 projets. Les ventes
anticipées pour la première année sont de l'ordre de 181
000 000 $.
Par ailleurs, au programme Acheteurs étrangers, 65 demandes
d'aide ont été acceptées pour un total de 93 000 000 $. Un
relevé pour les six premiers mois de l'exercice 1987-1988 indique des
retombées potentielles de l'ordre de plus de 50 000 000 $. Quant au
programme ACTÏM-MCEDT, avec la France, 38 missions
québécoises regroupant 64 participants se sont rendues en France
et 45 missions françaises réunissant 70 participants sont venues
au Québec avec des retombées intéressantes à court
terme, et sûrement à moyen et long termes: huit transferts de
technologie pour fabrication sous licence, neuf créations de nouvelles
sociétés et filiales et cinq accords commerciaux.
La Direction des foires et expositions a, pour sa part, organisé
33 activités se traduisant par des ventes potentielles dépassant
les 40 000 000 $ pour cette année.
Le ministère, dans ses activités promotionnelles, a pour
préoccupation d'amener de nouveaux participants à explorer les
marchés étrangers. Ainsi, la Direction des missions a fait
voyager 197 participants, dont 173 étaient de nouveaux participants. La
Direction des foires et expositions a piloté 158 participants, dont 109
gens d'affaires visitaient un marché étranger pour la
première fois.
Pendant l'année 1987-1988, en plus de la version anglaise du
cours "Introduction sur le commerce extérieur", deux nouveaux cours ont
été ajoutés au programme de formation du ministère:
Transport international et Représentant à l'étranger. Dans
l'ensemble du territoire québécois, plus de 3000 personnes ont
profité de ces activités de formation. Vous demandiez
déjà, M. le Président, quelle est la sensibilisation que
le ministère peut faire et exercer auprès des intervenants, en
voici des exemples.
Le MCEDT a des représentants en poste dans 20 villes
réparties dans 14 pays. Non satisfaits d'aider, à partir de leur
lieu d'affectation, des centaines et des centaines d'exportateurs
québécois à percer le marché du pays où ils
sont en poste, ces conseillers se réunissent depuis trois ans au
Québec pour participer à l'événement Export-Action.
En 1988, cela aura été un événement vraiment
exceptionnel puisque, au total, nos conseillers ont accordé, cette
année, 640 consultations privées comparativement à 317
lors de l'opération de mars 1987, soit 400 entrevues à
Montréal, 140 à Québec et 100 à Drummondville, que
nos représentants à l'étranger ont effectuées avec
les industriels et exportateurs québécois.
Quant aux missions ministérielles, je crois pouvoir dire, sans
risque de me tromper, qu'elles n'ont jamais été si nombreuses que
cette année. Ceci est dû au fait que j'ai demandé à
plusieurs de mes collègues de diriger des missions que j'aurais
normalement dû présider moi-même mais - circonstance
incontrôlable - j'ai dû demander de l'aide. Ainsi, le ministre de
l'Énergie et des Ressources, l'honorable John Ciaccia, est allé
à notre demande en Italie et en Asie; le ministre Paul Gobeil,
délégué à l'Administration et président du
Conseil du trésor, est allé en Angleterre et en Belgique; le
ministre délégué aux Forêts, M. Albert
Côté, en Chine, et le ministre des Affaires municipales, M.
André Bourbeau, en Tunisie et au Maroc; notre adjoint parlementaire, le
Dr Rivard, est allé en Hongrie, en Tchécoslovaquie et en
République démocratique allemande. Si on ajoute les nombreux
voyages de M. Bourassa en Europe et en Californie et, également, les
voyages du ministre de l'Énergie et des Ressources, M. Johnson et du
ministre délégué aux Affaires intergouvernementales
canadiennes, M. Gil Rémillard et les six missions que j'ai
moi-même dirigées en Asie du Sud-Est, trois fois au
États-Unis, en France, au Bénélux
et en Suisse, je crois qu'on peut dire que le Québec n'a jamais
été aussi présent sur la scène internationale que
pendant la dernière année.
Pendant la mission que j'ai dirigée en France, j'ai
procédé à la nomination de huit nouveaux conseillers du
Commerce extérieur. Ces conseillers sont des gens d'affaires
québécois influents, vivant en France et qui feront
bénévolement la promotion du Québec auprès des
décideurs économiques de ce pays.
Je m'en voudrais de ne pas souligner le travail que nous effectuons dans
les régions du Québec. J'ai poursuivi, dans les douze derniers
mois, une tournée ministérielle qui m'a permis de rencontrer les
exportateurs de Matane, Rimouski, Joliette et Sept-îles. Au cours de
l'exercice 1987-1988, des cours d'initiation au commerce extérieur et
des séminaires ont été dispensés en région.
L'événement Export-Action, dont on a parlé, s'est
déplacé pour la première fois en région cette
année, soit à Drummondville. Enfin, un événement
assez exceptionnel s'est tenu à Montréal et à
Québec, en septembre 1987, dans la continuité du Sommet de la
francophonie. Il s'agit du Forum francophone des affaires qui a permis aux
entreprises québécoises d'accueillir un total de 117
décideurs venant de 23 pays. Plus de 80 personnes représentant 55
entreprises du Québec ont participé, comme parrains, aux
activités du forum. Les contrats et ententes conclues à ce jour
totalisent des ventes potentielles de plus de 240 000 000 $.
La libéralisation des échanges. Voilà un dossier
qui nous a occupés énormément en 1987 et qui le fera
probablement autant cette année. Nous avons mis en place une Direction
générale de la politique commerciale où on retrouve une
expertise hors du commun. Cela nous a permis, en collaboration avec une dizaine
d'autres ministères, d'élaborer la meilleure position possible
dans l'intérêt de tous les Québécois. Je pense qu'il
y a lieu ici de mentionner particulièrement les efforts extraordinaires
déployés par le directeur général de cette
direction générale, M. Carl Grenier.
Le comité consultatif, présidé par M. Jake Warren
et composé de représentants de tous les secteurs de
l'économie québécoise, a effectué de nombreuses
analyses et a reçu 57 groupes ou individus. M. Warren a remis son
rapport au gouvernement le 11 septembre 1987. Mon adjoint parlementaire, M.
Lawrence Cannon, était d'ailleurs membre de ce comité consultatif
auquel il a participé activement. M. Cannon s'est impliqué
à fond dans ce dossier et il m'a représenté à
plusieurs reprises au Québec et à l'extérieur, comme dans
le cas des rencontres du Canada-il. S. Legislative Project, à Vancouver
et en Nouvelle-Orléans.
Je tiens à souligner à nouveau que nous avons
adopté une approche extrêmement ouverte afin de bien informer la
population. Nous sommes, je crois, le seul gouvernement en Amérique du
Nord à avoir rendu public, en 1987, un document d'information aussi
complet que celui que nous avons effectivement présenté le 5 mai.
Un deuxième document très détaillé, faisant le
point, a été rendu public en septembre 1987. Nous
préparons actuellement un autre document qui analysera tous les points
de l'accord canado-américain dans une perspective
québécoise qui sera rendue publique d'ici quelques semaines.
De plus, nous avons tenu pendant plus de deux semaines une commission
parlementaire où une cinquantaine de groupes et individus sont venus
faire valoir leur point de vue. La commission parlementaire de
l'économie et du travail s'est également réunie en
décembre pour écouter l'entente de principe.
Si on ajoute à cela les innombrables colloques,
conférences et autres tenus au Québec - j'ai moi-même
prononcé environ 100 discours sur ce sujet en 1987 - je crois qu'on peut
dire que les Québécois intéressés ont eu toutes les
occasions de se renseigner sur ce sujet.
Mais, dans les mois à venir, nous serons particulièrement
préoccupés par les programmes de transition pour venir en aide
aux industries les plus vulnérables, le rôle des provinces dans la
mise en oeuvre de l'entente, le rôle des provinces dans le
mécanisme de règlement des différends,
l'élaboration d'une stratégie nous permettant de prendre
pleinement avantage du nouveau contexte commercial. Je pense plus
particulièrement à ces entreprises québécoises qui
exportent vers les autres provinces, mais qui n'ont pas encore percé le
marché américain. Nous allons donc établir un programme
spécial d'activités à réaliser sur les
États-Unis.
Le mouvement de libéralisation des échanges commerciaux ne
se limite pas à l'Amérique du Nord. Le Québec accorde
beaucoup d'importance aux négociations commerciales dans le cadre du
GATT et il continuera à faire valoir son point de vue au gouvernement
fédéral. La population québécoise aura d'ailleurs
l'occasion de s'intéresser de plus près à ce dossier
puisque 1000 délégués environ, provenant des 95 pays
membres, se réuniront à Montréal durant la deuxième
semaine de décembre.
Enfin, nous nous intéressons de très près à
l'élimination des barrières au commerce interprovincial. On se
souviendra que les premiers ministres ont pris des engagements à ce
sujet, lors de leur réunion fédérale-provinciale sur
l'économie de novembre 1987. (10 h 45)
En conclusion, c'est sans doute la dernière fois qu'un ministre
défend les crédits du MCEDT. Je tiens à profiter de
l'occasion pour remercier tous les membres de cette formidable équipe
pour le travail énorme accompli, en collaboration avec nous, depuis le
mois de décembre 1985. Il nous reste encore un bout de chemin à
faire et je suis sûr que vous continuerez à m'épauler
avec
le même enthousiasme et le même professionnalisme.
M. Bourassa a pris une excellente décision lorsqu'il a
annoncé, à l'occasion du discours inaugural, le regroupement du
ministère du Commerce extérieur et du ministère des
Relations internationales pour créer le nouveau ministère des
Affaires internationales.
Je considère, en effet, qu'il est essentiel, en ce qui a trait
à nos relations avec l'étranger, que le gouvernement du
Québec soit en mesure de mener une action concertée dans les
différents ministères concernés. Avec le nouveau
ministère des Affaires internationales, nous serons certainement en
mesure de "beaucoup mieux planifier, organiser et diriger l'action
extérieure du Québec, autant dans sa dimension proprement
politique que dans celle des échanges d'ordre économique, social
et culturel".
Quant au développement technologique, il trouvera au
ministère de l'Industrie et du Commerce un port d'attache tout à
fait naturel d'où il pourra continuer, j'en suis certain, à
conjuguer une stratégie judicieuse de prospection technologique avec le
développement optimal des capacités de recherche et de
développement scientifiques et techniques propres au Québec.
M. le Président, j'ai mentionné à quelques reprises
les tableaux à l'arrière. J'ai commenté, par certaines
statistiques, lesdits tableaux. Je suis, avec mes collègues, à
votre disposition et à la disposition du député de
Bertrand pour répondre à toutes vos questions. Merci.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre. Je vais céder maintenant la parole au critique officiel et
député de Bertrand.
M. Jean-Guy Parent
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président. M. le
ministre, de même que tous les gens qui vous accompagnent, je tiens
à souhaiter à mon tour la bienvenue à toute votre
équipe, du sous-ministre à vos principaux collaborateurs.
C'est la troisième année, M. le Président, que nous
avons la chance de faire cet exercice qui s'appelle l'étude des
crédits. La première année, soit au printemps 1986, nous
en étions à nos premières armes de part et d'autre.
L'année passée, on a pu se mesurer un peu plus puisque le
ministre avait déjà un an d'expérience à la
tête du ministère. Voilà qu'on a déjà deux
ans - pour ne pas dire deux ans et demi - de passés.
Je vais m'appliquer, comme c'est mon habitude, je ne changerai pas mes
façons de faire et je garderai aussi un dialogue très ouvert,
très direct, comme le ministre emploie très souvent. Je pense que
c'est à se parler franchement qu'on va se comprendre. On va essayer, au
cours du bloc de quatre heures qui nous est accordé, M. le
Président, avec la permission du ministre, de prendre le maximum de
temps pour les discussions et le minimum de temps pour ce que j'appelle la
partie "cuisine" et les technicités. Comme je l'ai fait depuis deux ans
et demi en tant que critique, je vais essayer de laisser de côté
le plus de formalités possible puisque ce n'est pas dans les
formalités qu'on fera avancer les choses.
Mes premières réactions façe à ce discours.
J'avais un peu l'impression d'entendre le testament du ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique puisqu'il fait
éloge d'un ministère dont il est très fier. Pour y avoir
fait un bref passage de quelques mois, je comprends le ministre d'être
fier du ministère du Commerce extérieur et du
Développement technologique. La conclusion de son testament, de son
exposé, se veut quelque peu lugubre puisque, après avoir fait
tant d'éloges de ce ministère et de cette équipe, il nous
reconfirme son démantèlement systématique ou son
regroupement à travers d'autres choses.
Je dois dire, et on aura la chance au cours de la journée de
passer à travers plusieurs questions, parce que l'avenir du
ministère, l'avenir des relations du Commerce extérieur et le
rôle qu'il a joué ces dernières années et cette
dernière année me semblent tellement importants qu'il faut lui
donner cette nouvelle orientation, je dois dire que c'est un des
éléments qui me préoccupent au plus haut point.
Je dois aussi souligner que, tout en passant à travers les
différents programmes qui sont à l'intérieur du
ministère, globalement, on s'aperçoit qu'effectivement,
l'enveloppe budgétaire, puisqu'il s'agit d'approuver aujourd'hui les
crédits, est sensiblement la même, voire même une
légère diminution malgré le fait que, dans l'ensemble, les
crédits aient augmenté au gouvernement et que, dans l'ensemble,
il y ait eu une inflation de plus de 4 %. Ce qui veut donc dire, à
toutes fins utiles, que le ministère du Commerce extérieur et du
Développement technologique ne voit pas ses crédits augmenter,
mais qu'il les voit diminuer, en chiffres mis à jour si on veut, de
quelque 6 % à 7 %. Je comprends mal comment le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique peut tenir le
discours qu'il tient. Je sais qu'il le tient par conviction. Il dit des choses
qu'il pense, mais il n'a pas les outils correspondants. Je l'ai dit à
quelques reprises et je vais le répéter aujourd'hui. Il ne suffit
pas, M. le ministre du Commerce extérieur et du Développement
technologique, de faire d'excellents énoncés. Beaucoup de points
mentionnés dans votre présentation initiale sont exacts et me
plaisent au plus haut point. Vous le savez et je ne me cacherai pas, parce que
je suis dans l'Opposition, pour dire les choses avec lesquelles je suis
d'accord. Cependant, ce n'est pas tout, par exemple, concernant les relations
avec le gouvernement fédéral aux pages 4, 5 et 6 de votre
présentation, de faire un constat d'échec, à toutes fins
utiles, tant sur le plan de la recherche et du développement,
tant sur le plan du dossier de l'agence spatiale que sur le plan
d'autres dossiers. On n'a qu'à penser au dossier du Centre bancaire
international, qui a littéralement échoué par rapport
à son projet initial. Ce n'est pas tout d'en faire le constat. Ce n'est
pas tout de dire: On n'a pas notre juste part. Je pense qu'un gouvernement et
qu'un ministre responsable doit avoir un plan d'action très
précis sur ce point-là, comme sur d'autres points, pour dire
comment il va arriver à ses fins au cours du prochain exercice financier
et au cours de la prochaine année. Sur l'objectif, on s'entend, il n'y a
pas de diversion de ce côté là. Fondamentalement, à
ce que le ministre nous propose de faire, ou à ce qu'il vise, à
ce qu'il aimerait, y compris les 2 % du PIB qu'on veut mettre en recherche et
développement, je dis: Bravo, excellent. Et si on peut même
l'avancer avant 1992, j'applaudis. Sauf que les moyens pris et que la
conviction que lui a et que le gouvernement a sont deux choses. C'est bien
sûr que cela ne relève pas de son ministère. Je ne prends
qu'un exemple qui me vient à l'esprit; celui où vous faites
allusion, quelque part dans votre présentation, à l'importance
des centres d'incubation en entreprises, les incubateurs. Ce n'est pas tout de
dire que c'est important et que cela peut jouer un rôle pour les
entreprises nouvelles à naître. Où sont donc passés,
même si cela relève d'un autre collègue au ministère
de l'Industrie et du Commerce, l'argent nécessaire et les gestes
concrets? En recherche et développement on a dénoncé,
même depuis l'ouverture de la session, l'état lamentable - quand
cela n'a pas été les médias d'information qui ont
rapporté cette situation en cette matière - et la quote-part que
le Québec doit avoir. M. le ministre, je suis obligé de vous dire
que le bilan que vous faites à ce chapitre est un bilan qui est assez
exact, mais cela ne me rassure pas quant à la façon dont vous
allez vous y prendre pour changer de cap. Je suis prêt à
collaborer par tous les moyens, vous le savez, ma collaboration vous a toujours
été acquise parce que l'objectif que nous avons, dans notre
système parlementaire, est de faire en sorte que les élus, qu'ils
soient d'un bord ou de l'autre, fassent avancer le Québec. Si
l'Opposition, surtout en matière de développement
économique, est là pour mettre des bâtons dans les roues,
je pense qu'elle joue mal son rôle. Je pense que ce n'est pas ce que nous
avons fait jusqu'à ce jour. On n'a qu'à penser au dossier de
l'agence spatiale, auquel on reviendra amplement cet après-midi, et
auquel on a apporté notre collaboration. Je dois même dire que,
à la suite des dernières demandes que le ministre avait faites en
Chambre, juste avant qu'on quitte pour le congé pascal au début
d'avril, j'ai déposé une motion à l'Assemblée
nationale pour tenter de mettre en charge le ministère du Commerce
extérieur et du Développement technologique de certaines mesures,
de certaines démarches, auxquelles j'étais prêt à
participer directement comme il me l'avait demandé, mais pour que le
chef de l'Opposition et que les élus représentant l'Opposition
s'impliquent aussi. Cela n'a pas fonctionné, supposément à
cause de détails techniques, mais je pense que c'est beaucoup plus grave
que cela. Cependant, je n'ai pas lâché et je lui dis aujourd'hui
que le chef de l'Opposition a fait des démarches et rendra publiques -
probablement aujourd'hui ou demain - une lettre et des démarches
très précises qui ont été faites vis-à-vis
du premier ministre du Canada. Je ne lâcherai pas non plus ce dossier,
parce que je pense qu'on n'est pas trop à s'épauler, ensemble,
pour obtenir gain de cause. Mais, vous me permettrez de demeurer quelque peu
sceptique quant aux résultats. Je pense que toute l'approche globale -
non pas celle d'un dossier spécifique qui peut s'appeler Centre bancaire
international, qui peut s'appeler agence spaciale ou qui peut s'appeler
libre-échange - a fait en sorte qu'on n'a pas un rapport de force avec
le gouvernement canadien. Dans la façon de faire et d'arriver à
leurs fins, le ministre du Commerce extérieur tire d'un
côté, pendant que le premier ministre et peut-être d'autres
ministres tirent de l'autre côté.
Je l'ai dit récemment en Chambre, lors de l'étude des
crédits préliminaires, et je tiens à le
répéter ce matin: II ne suffit pas, pour un ministre important du
gouvernement à vocation économique, comme le ministre du Commerce
extérieur, de déchirer sa chemise sur la place publique. Je pense
que cela ne suffit pas, si les autres ne la déchirent pas en même
temps et si, tous ensemble, nous ne mettons pas en échec de façon
systématique le gouvernement fédéral pour avoir simplement
notre quote-part. Il ne s'agit pas de quémander. Je m'inquiète et
me demande dans les mains de qui va aller le prochain ministère des
Affaires internationales. Vous me permettrez d'ouvrir cette parenthèse
parce que le ministre des Affaires internationales nous dit: Écoutez,
nous aimons des relations harmonieuses. Relations harmonieuses, mon oeil! Il ne
suffit pas de dire que ces gens sont gentils pour qu'on ait un bon rapport de
forces. On sait que le rapport de forces ne se joue pas de cette façon.
On sait ce qui est arrivé dans le dossier des frégates. Il y a un
ministre, celui de l'Industrie et du Commerce, qui l'a appris à ses
dépens.
M. Cannon:... pas fait votre job.
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Parent (Bertrand): J'aimerais beaucoup que le
député de La Peltrie... Même si ce que je dis ne lui
plaît pas, je dis ce que je pense et je le pense franchement et
honnêtement.
Le Président (M. Théorêt): Vous avez la
parole, M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): J'aurai la chance, tout au cours de la
journée, M. le Président, et M. le ministre du Commerce
extérieur, de passer à travers les différents dossiers. Si
on se reporte seulement au discours que vous avez tenu, si ma mémoire
est bonne, le 1er juin 1987, lors de l'étude des crédits du
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique - on a relu cela avec attention - vous aviez promis plusieurs
choses, comme des missions de plus en plus nombreuses. Dans le rapport qu'on
voit, I y en a quatre, ce qui est une de plus que l'année passée,
d'après ce qu'on trouve dans les cahiers à la page 31 et à
la page 33. Il y en a eu d'autres qui ont été faites ou
déléguées à vos collègues et que vous avez
explicitées tantôt. On y reviendra. Vous aviez promis le
développement d'un plan d'action pour la prospection des
investissements. On apprend que la direction s'en va au ministère de
l'Industrie et du Commerce. Voilà. Le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique nous avait
annoncé ses couleurs l'année passée, nous allions mettre
de l'emphase là-dessus. Tout d'un coup, cela s'en va au ministère
de l'Industrie et du Commerce et on ne retrouve même pas de bilan de
cette direction dans le cahier explicatif. Je dois dire que cela
m'inquiète, que cela s'en aille au ministère de l'Industrie et du
Commerce. J'ai été critique aussi et ce qui se passe au
ministère de l'Industrie et du Commerce m'inquiète. D'autant
plus, quand je vois des organismes comme la SDI, Société de
développpement industriel, se voir littéralement
démanteler l'ensemble de ses programmes.
La promotion du Québec pour la production de firmes ici faisait
aussi partie des promesses que vous faisiez. Il y a eu des efforts de faits
dans ce sens-là, mais encore là la direction s'en va aux Affaires
culturelles, que je sache.
Accélérer le traitement des programmes, voilà un
autre engagement qui était pris, l'année passée, à
cette même période. Quand je constate qu'à la page 47 du
cahier, on affirme que 40 % des dossiers des programmes de soutien ont
été approuvés après le 1er octobre, engendrant des
crédits périmés de l'ordre 1 800 000 $, je ne suis pas
sûr qu'entre le discours qui s'est tenu l'année passée
à la même période et maintenant, on ait été
capable d'accélérer le traitement des programmes. On y reviendra.
Concernant la question des crédits périmés, ce n'est pas
normal qu'il y en ait quelque chose comme 9 400 000 $ sur 54 000 000 $. Et pour
la mise en opération du laboratoire de technologie
électrochimique et électrotechnologique, là aussi, il y a
des crédits de l'ordre de 3 300 000 $ qui concernent des délais
d'opération.
Un autre engagement devait favoriser la localisation de l'agence
spéciale. On connaît le dossier, on connaît la
non-décision du gouvernement fédéral. On y reviendra
aujourd'hui.
Il a également été question de promesses au sujet
des ententes auxiliaires sur le développe- ment scientifique et
technologique, qui devaient commencer à porter fruits. Encore là,
le 31 mars 1988, on a des crédits périmés de l'ordre de 2
800 000 $. En termes clairs, je dis: Oui, le ministre est allé chercher
des crédits l'année dernière, mais il arrive à la
fin et il n'a pas pu les dépenser. Autant de questions qu'on pourra se
poser: Est-ce que la promotion ne se fait pas? Est-ce que les industriels ou
ceux qui ont à utiliser ces programmes ou ces crédits n'y ont pas
accès suffisamment, ou manquent-ils d'information? Est-ce qu'il manque
des gens dans la machine pour que cela fonctionne? Voilà autant de
questions qu'on doit se poser. Quand je vois que le ministre est allé
chercher des crédits et qu'il n'a pu les utiliser, surtout dans ces
matières, où ce ne sont pas des dépenses, mais des
investissements dans plusieurs secteurs.
Je termine cette présentation d'ouverture en vous disant, M. le
ministre, la façon avec laquelle j'aimerais beaucoup procéder.
Dans un premier temps, on pourrait toucher l'aspect du bilan 1987-1988 pour
voir de façon très concrète des questions que j'ai au
sujet du bilan 1987-1988, puis toucher les orientations 1988-1989, donc ce qui
vient dans la prochaine année. J'aimerais aussi toucher l'aspect des
crédits périmés et, par la suite, la question de l'avenir
du ministère, par rapport à la fusion des deux ministères,
et ce qui a été annoncé lors du discours d'ouverture du
premier ministre. J'aimerais qu'on garde un bloc important pour la question du
libre-échange. Je pense que c'est une occasion unique de faire le point
là-dessus. Comme vous l'avez mentionné, le dossier du
libre-échange va prendre aussi beaucoup d'importance cette année.
Là aussi, je suis préoccupé de voir qu'on est rendu au 15
avril, ou tout près de la mi-avril et, que je sache, on ne soit pas
tellement plus avancé concernant tous ces programmes de transition et
les négociations avec Ottawa. On y reviendra. Il y aura un bloc de
discussion sur l'agence spatiale; la recherche et le développement au
Québec versus au Canada et leur quote-part. Finalement, on pourra
approuver à la toute fin les crédits, programme par programme, en
se gardant 15 ou 20 minutes à la fin. Mais le maximum du temps devrait
porter sur les points essentiels que j'ai mentionnes tantôt. Si cela
agrée à M. le ministre, on pourrait procéder un peu dans
cet ordre.
Le Président (M. Théorêt): M. le ministre,
est-ce que vous êtes d'accord? Avant que les débats ou la
discussion ne commencent, y a-t-il d'autres membres de la commission qui
aimeraient faire des remarques préliminaires? Sinon, je cède la
parole au ministre et on revient au député de Bertrand. Est-ce
que vous avez des commentaires à la suite des remarques...
M. MacDonald: Vous me permettrez de remettre la parole au
député de Bertrand. Nous sommes à sa disposition.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand, il est agréé que nous
procédions tel que vous l'avez suggéré.
M. Parent (Bertrand): Oui, je suis à vous dans la
minute.
M. MacDonald:... périmé?
M. Parent (Bertrand): Concernant les points que j'ai
mentionnés, au sujet du bilan 1987-1988 - il y en a six ou sept -
j'aimerais avoir votre première réaction, pour qu'on puisse
libérer l'année qui vient de se terminer. Pourquoi autant de
crédits périmés, soit 9 400 000 $? Pourquoi cette question
du plan d'action, par exemple, pour ce qui est de la prospection des
investissements? Dans le fond, on ne la voit pas ou, du moins, je ne peux pas
la situer. Et finalement, cela s'en va au ministère de l'Industrie et du
Commerce. Comment cela va-t-il fonctionner? Aux questions que j'ai
posées concernant l'année 1987-1988, j'aimerais avoir des
réponses, si vous le permettez. Par la suite, on pourra regarder les
orientations pour 1988-1989.
Direction générale des
investissements
M. MacDonald: Bon. Alors, si vous me le permettez, M. le
Président, je vais commenter les préoccupations concernant la
direction générale des investissements et la direction
générale des Affaires culturelles, particulièrement pour
ce qui a trait au cinéma. Et je demanderai à mon sous-ministre
adjoint, le Dr Coulombe, de vous parler de la question des crédits
périmés dans des programmes où l'activité a
été la même, sinon supérieure à celle de
l'année précédente, mais où les
déboursés se font sur deux exercices financiers plutôt que
sur un seul. Enfin, il vous en donnera les détails. (11 heures)
Pour la question de la direction générale des
investissements, il nous a paru dans l'étude que nous avons faite pour
optimiser le rendement, de ce groupe qu'il y avait des dédoublements
d'efforts effectués entre des gens qui s'occupaient exactement du
même genre de dossiers, au ministère de l'Industrie et du Commerce
et chez nous, mais qu'il était évident que les services de
recherche sectorielle et d'expertise en matière sectorielle
étaient installés au ministère de l'Industrie et du
Commerce.
Comme vous savez très bien qu'il y a plusieurs secteurs
d'investissements, nous n'avons pas, par exemple, à consacrer des
efforts et des ressources pour rechercher des investissements dans le domaine
du "fast food", mais qu'il y a, par contre, à Laval, cette usine de
magnésium mise en place par Norsk Hydro, des recherches pointues
à faire chez des manufacturiers faisant l'utilisation des produits de
Norsk Hydro. Le ministère de l'Industrie et du Commerce possède
les ressources qui peuvent, d'une façon régulière ou d'une
façon ponctuelle, nous indiquer quels sont les domaines où nous
devrions très activement solliciter comme province des investissements.
Nous avons cru, pour éviter les dédoublements, qu'il y avait lieu
de regrouper les deux directions générales, tant celle de
l'Industrie et du Commerce que celle de chez nous. Cela va se faire au cours
des prochaines semaines, sinon tout au moins d'ici la fin de cette prochaine
session. Nous sommes persuadés qu'il y aura là des moyens plus
efficaces d'intervenir à l'étranger en matière de
prospection des investissements.
Je pourrais peut-être poursuivre. M. Bergeron me mentionne que
l'état actuel de la planification fait que des représentants
installés à l'étranger, prospecteurs d'investissements,
seront des employés et des collègues du nouveau ministère
des Affaires internationales. Ils travailleront en étroite collaboration
avec le regroupement et les ressources en place au ministère de
l'Industrie et du Commerce, exécutant en quelque sorte, le mieux
possible, les commandes pour ce qui a trait à la recherche
d'investissements spécifiques dans des domaines spécifiques.
Maintenant, pour ce qui a trait au cinéma, c'est un peu la
même chose. Je crois qu'il y avait et que non seulement il y avait, mais
qu'il y a une affinité certaine entre des compétences que nous
retrouvons au ministère des Affaires culturelles et les personnes qui
étaient regroupées autour de M. Denis, qui s'occupaient plus
particulièrement de la promotion du cinéma, promotion qui voulait
amener au Québec des producteurs de films. Donc, une fois de plus, nous
avons pensé éviter les dédoublements et concentrer les
ressources compétentes du Québec dans ce domaine au sein d'un
même organisme. Il a été choisi et c'est le
ministère des Affaires culturelles. J'ose espérer - enfin, ce
n'est pas une question "d'oser espérer", mais je suis certain - que
cette action sera beaucoup plus efficace pour le Québec dans ce
domaine.
Pour ce qui a trait à la question des crédits
périmés, particulièrement si on se rapporte à
certains de nos programmes d'assistance aux entreprises, je demanderais au Dr
Coulombe de bien vouloir commenter.
Crédits périmés
M. Coulombe (Pierre): Merci, M. MacDonald. M. le
député de Bertrand, vous avez fait référence aux
crédits périmés des pages 46 et 47, notamment, je crois,
au programme de Soutien à l'emploi scientifique, au Laboratoire des
technologies électrochimiques et électrotechnologiques
d'Hydro-Québec, et à l'entente auxiliaire Canada-Québec
sur le développement scientifique et technologique.
Il faut d'abord dire qu'il y a des raisons importantes, je pense, qui
justifient ces crédits
périmés et qui sont dûs, en grande partie, à
la mise en oeuvre des dispositifs dont on fait mention dans cela. D'abord, si
on prend le volet des centres de recherche regroupés sous l'entente
auxiliaire Canada-Québec, l'Institut national d'optique et le
Laboratoire des technologies électrochimiques et
électrotechnologiques d'Hydro-Québec, il faut dire que les
budgets qui avaient été inscrits à la programmation
budgétaire dataient déjà de quelques années. Ils
dataient, finalement, du début de l'entente auxiliaire. Ce6 budgets
avaient été mis en place sous une forme provisoire. Il est clair
que les mises en marche et la définition des plans d'action de ces deux
laboratoires ont accusé un retard dont, nécessairement, je ne
crois pas, notre ministère serait responsable, mais qui serait dû
aux organismes eux-mêmes.
Dans le cas de l'Institut national d'optique, il y a eu un retard dans
le recrutement de la main-d'oeuvre. Le laboratoire est actuellement
complété près du CRIQ à Québec. Le
président-directeur général a été
embauché au début de l'année 1988. Il y a près
d'une trentaine de scientifiques et de techniciens qui sont à l'oeuvre
maintenant. Je crois que M. MacDonald a annoncé récemment, lors
d'une conférence de presse, une entente entre la compagnie BENDIX AVELEX
inc. et l'institut national d'optique. Il y a une promotion et un marketing
très agressifs de développés par l'institut, tant au plan
du recrutement qu'au plan de la collaboration avec les entreprises et je crois
qu'au cours de l'année 1988-1989, nous devrions assister à un peu
plus d'action de ce côté-là.
Je pense que la situation est identique pour le laboratoire de
Shawinigan qui, lui aussi, compte plus d'une quarantaine de scientifiques et
dont le comité de gestion a approuvé un ensemble important de
projets au cours de l'année 1987-1988.
Je pense qu'il faut être prudent à propos des
crédits périmés. Ces crédits sont effectivement
périmés cette année, mais dans le cadre de l'entente
auxiliaire, les deux gouvernements se sont engagés à
dépenser chacun 50 000 000 $ dans la recherche et le
développement. Ce qui va se passer dans le cas des ententes auxiliaires,
c'est que les crédits non utilisés cette année seront tout
simplement déportés dans le temps et ils vont s'échelonner
sur une plus longue période de temps, de façon à
éviter de transférer aux organismes de l'argent dont ils n'ont
pas besoin actuellement. Alors, je pense que sur le plan de la gestion des
finances publiques, ce ne serait pas approprié de transférer
inutilement de l'argent à ces organismes tant que le besoin ne s'en
ferait pas sentir.
Quant au programme d'appui au développement technologique,
où il y a encore des crédits périmés, il faut bien
voir, encore une fois, que le ministère a peu de contrôle, une
fois qu'il a adopté un projet. L'entreprise met le projet en marche
selon son calendrier. Je pense que la plupart des crédits
périmés dans ce programme proviennent du programme d'achat
d'équipement. Pour la plupart des entreprises, la majorité des
investissements sont faits dans ce volet-là.
Il faut bien dire que l'achat d'équipements scientifiques, par
les entreprises, suit en général un long processus d'appels
d'offres auprès de plusieurs manufacturiers. La plupart ne sont pas
canadiens. Ces entreprises sont ainsi à la remorque des fournisseurs
quant aux délais des livraisons.
Ici encore, nous versons aux entreprises les sommes d'argent qui sont
prévues dans le cadre des ententes que nous signons avec elles selon un
protocole bien établi qui fait en sorte que les versements ne sont
effectués, dans le cas des équipements et dans le cas du
personnel et des autres dépenses que nous finançons, qu'une fois
qu'elles sont accomplies. C'est donc dire qu'une entreprise qui a une
subvention dans le cadre de notre entente auxiliaire pour acquérir un
équipement de 1 000 000 $, payé moitié-moitié par
chacun des deux gouvernements, notre gouvernement, pas plus que le gouvernement
fédéral, ne peut verser la somme d'argent à cette
entreprise qu'une fois que celle-ci a reçu ladite pièce
d'équipement et qu'elle a démontré à la
satisfaction des membres du comité de gestion que cet équipement
fonctionnait.
Évidemment, on a l'exemple plus frappant du projet que nous avons
avec le CRIQ et l'Association des manufacturiers canadiens, section de
Québec, où il s'est écoulé près d'une
année avant que cet organisme décide de quel fournisseur elle
allait acquérir ses équipements. Aujourd'hui, à la fin de
l'année, on se rend compte qu'ils ont reçu une partie de leur
équipement et nous leur avons versé les sommes qui
correspondaient à cela. Donc, encore une fois, ici, ces crédits
périmés sont des crédits non affectés cette
année, mais qui se retrouveront dans les budgets des années
ultérieures, de sorte que les 50 000 000 $ consacrés à
l'entente auxiliaire devraient normalement être affectés en
totalité.
En ce qui a trait au troisième dossier, je crois que cela avait
trait au programme de Soutien à l'emploi scientifique où,
là, nous observons un crédit périmé de près
de 1 800 000 $. La raison majeure de cela est, encore une fois, une question de
demande. Le ministère ne contrôle pas la demande. Cependant, le
ministère traite les demandes très rapidement et, en
général, dans le cadre du programme de Soutien à l'emploi
scientifique, ces demandes sont traitées à l'intérieur
d'un calendrier d'un mois. L'entreprise a eu une réponse de notre part
et elle reçoit, à l'intérieur d'un calendrier de six
à sept semaines, le premier versement de sa subvention.
Le programme de Soutien à l'emploi scientifique fonctionne de la
façon suivante: nous payons 70 % du salaire la première
année, dans le cadre de ce programme qui est effectif en
1987-1988 et qui sera modifié un peu pour 1988-1989, et 30 % du
salaire la deuxième année. Les 70 % sont répartis à
35 %, les versements s'échelonnant à tous les six mois. Il est
évident que si nous accumulons plus de dossiers dans la dernière
partie de l'année - octobre à mars - nous ne sommes tenus de
faire qu'un seul versement, soit 35 %. C'est ce qui explique, dans ce cas-ci,
les crédits périmés de l'ordre de 1 800 000 $. Cette
année, les 400 postes ont été comblés. L'an
prochain, le ministère qui n'a pas pu verser ses 1 800 000 $ devra les
verser, puisqu'en vertu des contrats, nous sommes liés à
l'entreprise pour trois ans et, encore une fois, ce sont des crédits qui
ne peuvent être affectés en raison des modalités
d'opération de ce programme. (11 h 15)
Si nous avions une modalité qui disait que nous payons la
subvention dès la signature du contrat, nous n'aurions pas de
crédits périmés. Mais nous voulons payer de façon
séquentielle pour s'assurer que les entreprises respectent les
engagements qu'elles ont contractés avec nous. Je crois que cela fait le
tour, M. MacDonald, des principaux crédits périmés.
M. MacDonald: Est-ce que c'est à la satisfaction de M. le
député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Oui, sauf que par rapport à
l'explication fournie par M. Coulombe, il est vrai qu'il y a des
modalités à suivre et qu'on ne peut pas payer avant que telle
étape soit franchie, mais on risque de retrouver la même ampleur
de crédits périmés à la fin de la prochaine
année qu'on retrouve cette année. Je veux dire que c'est sur une
période de douze mois. Ce n'était pas nouveau au moment où
on a commencé l'année, le 1er avril 1987. On s'entend pour dire
qu'il y avait déjà des demandes dans la machine. À toutes
fins utiles, le résultat net fait en sorte que des sommes avaient
été prévues au ministère et qu'on ne les a pas
dépensées pour toutes sortes de raisons que vous avez très
bien expliquées. Mais cela reporte à plus loin et le constat de
cela, le résultat, l'analyse que j'en fais - vous me direz si je ne suis
pas correct - c'est qu'on manque probablement d'instruments promotionnels pour
faire en sorte de pouvoir rejoindre davantage les entreprises et qu'il y en ait
plus finalement qui puissent entrer sur ces programmes, que ce soit le
programme Soutien à l'emploi scientifique, que ce soit pour la
machinerie, et autres, ce qui fait qu'on doit avoir des outils additionnels. Le
constat que je fais dans le cadre de ces crédits périmés,
malgré ce que vous mentionnez, c'est qu'il faudrait avoir davantage
d'outils promotionnels parce que, par expérience - et cela se passe
régulièrement chaque mois, je rencontre des industriels, des gens
du domaine scientifique, je vais aussi dans des centres de recherche - on se
rend compte que, finalement, on est plus ou moins conscient ou familier avec la
procédure et avec le programme. Et je parle de PME qui, très
souvent, ne sont pas habituées avec cela. Puisqu'il y a les
crédits, je pense qu'il y aurait lieu d'avoir une attitude plus
agressive dans le sens promotionnel de cesdits programmes pour faire en sorte
qu'on puisse utiliser les crédits et en faire bénéficier
le plus rapidement possible. Sur ce point, et j'y reviendrai tantôt, je
pense que c'est important. On a aussi une recommandation dans le rapport qui a
été publié il y a deux ou trois semaines par le Conseil
des sciences et de la technologie, rapport très bien fait et
signé par M. Labbé, son président. Il fait mention de
façon très spécifique que l'ensemble des programmes du
gouvernement du Québec en recherche et développement et en aide
scientifique, n'est pas connu comparativement aux programmes du gouvernement
fédéral. Ce qui fait que, à toutes fins utiles, même
si on avait prévu - et on le verra tantôt dans un autre domaine,
mais de façon similaire - dans le discours sur le budget du ministre des
Finances l'an dernier, 100 000 000 $ d'incitatifs au niveau fiscal, on
s'aperçoit que le résultat net, un an plus tard, c'est qu'il n'y
a pas 100 000 000 $ qui ont été dépensés par le
gouvernement, mais environ 20 000 000 $. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le
Conseil de la science et de la technologie. Donc, il y a une lacune de ce
côté-là et j'aimerais savoir de la part du ministre si,
effectivement, il va y avoir... D'ailleurs le ministre avait reconnu l'an
dernier qu'il faudrait faire des choses pour activer cela, parce que, entre ce
qui existe et ce qui est utilisé, il manque un pont et ce pont en est un
de communication et d'information, particulièrement auprès des
PME québécoises.
M. MacDonald: Sans vouloir me disculper en aucune façon,
j'aimerais séparer votre question en deux. Vous avez absolument raison
et il est évident que les mesures fiscales qui avaient été
annoncées par M. Levesque et/ou celles qui existaient déjà
et le processus d'information auprès des entreprises ne sont
probablement pas adéquats. Il est également vrai, concernant des
activités que les universités peuvent conduire avec les
entreprises privées, et celles que les entreprises elles-mêmes
peuvent conduire avec les universités, que l'une et l'autre s'informent
substantiellement moins qu'elles devraient le faire. Sur ce plan,
l'intervention ne devrait pas seulement être gouvernementale, mais les
autres intervenants que j'ai mentionnés auraient également un
rôle à jouer. Et doit-on agir comme catalyseur, ou encore comme
instigateur? Probablement que oui et c'est ce qu'on fait et ce qu'on recherche
à faire.
Cependant, je dois vous dire que par rapport aux programmes d'aide
spécifiques qui sont la responsabilité de mes collègues au
ministère pour fins d'administration - je pense en particulier au
programme de Soutien à
l'emploi scientifique - je me permets de vous dire qu'au contraire, on
observe une connaissance certaine de ce programme par la très grande
majorité des PME. L'ont-ils appris de bouche à oreille, parce
qu'un grand nombre d'entreprises s'en sont servi? L'ont-ils appris parce que le
Centre des dirigeants d'entreprise et le Groupement québécois
d'entreprise, que vous connaissez très bien, ont diffusé son
existence et son intervention? De toute façon, c'est un programme qui
fonctionne bien et pour lequel il y a beaucoup de demandes. Toutefois, il y a
des demandes auxquelles on ne peut donner suite parce qu'elles ne
répondent pas aux critères que nous avons fixés. Il ne
s'agit pas de donner des subventions pour promouvoir une recherche scientifique
dans un organisme qui n'est pas structuré pour la recevoir, mais ceux
qui le sont ont généralement une réponse favorable et le
programme est très connu.
M. Parent (Bertrand): Je soulignerai ici, avec votre permission,
M. le Président, que l'ensemble des crédits périmés
de 9 400 000 $ représentent 1, 5 % de l'ensemble des crédits
périmés au gouvernement du Québec, cette année. Le
budget du ministère représentait quant à lui, 0, 2 %.
Toute proportion gardée, cela veut dire environ huit ou neuf fois plus
de crédits périmés que dans les autres ministères.
Je pense qu'une partie se retrouve dans la lacune que je mentionnais.
Sur ces cas très spécifiques, M. Coulombe, et puisqu'on
est là-dessus, je pense qu'il sera plus simple de fournir certaines
explications sur la question des crédits périmés, il y a
l'entente IREQ - gouvernement, à laquelle on n'a pas touché
tantôt, mais comme on le mentionne à la page 47 du document, dont
l'entente n'est pas encore signée et dont les négociations sont
en cours. Cela concerne le laboratoire de technologie et
d'électrochimie. Rapidement, est-ce qu'on pourrait faire le point et
nous dire ce qui va se passer au cours de la prochaine année, parce
qu'il semble que... Allez-y, monsieur.
M. Coulombe: L'entente entre l'IREQ et le gouvernement, je ne
l'ai pas traitée et je m'en excuse. Il faudrait peut-être faire un
tour rapide de ce dossier. Ces sommes d'argent avaient été
transférées au ministère du Commerce extérieur et
du Développement technologique dans le cadre du transfert des
responsables entre l'Enseignement supérieur et notre ministère.
L'origine de ces fonds, qui sont de 5 000 000 $ sur cinq ans, si je ne m'abuse,
provient de la mise en place du Laboratoire d'électrochimie de
Shawinigan qui était un des centres de recherche que le gouvernement
précédent avait décidé de mettre en place et qui
devait, à l'origine, être sous la responsabilité du
ministère de la Science et de la Technologie, comme le sont le Centre
québécois de valorisation de la biomasse, le Centre de recherche
en informatique de Montréal et les autres centres qui ont
été mis en place depuis ce temps-là.
Hydro-Québec avait déjà dans ses cartons un projet
de laboratoire d'électrochimie. Il fut décidé que le
gouvernement n'en serait pas le maître d'oeuvre, mais
qu'Hydro-Québec construirait un laboratoire à Shawinigan dont ils
avaient déjà les plans et que le ministère de la Science
et de la Technologie, à ce moment-là, réserverait une
enveloppe de 5 000 000 $ dans le cadre dit du "plan de relance" de 1983, si je
ne m'abuse, pour subvenir finalement aux activités de fonctionnement de
ce laboratoire. Un peu plus tard, l'entente auxiliaire Canada-Québec sur
le développement scientifique et technologique a été
signée. Le laboratoire de technologie a fait partie de cette entente au
même titre que l'Institut national d'optique et en contre-partie, si
j'osais dire, des crédits budgétaires de 10 000 000 $, soit 5 000
000 $ de chaque côté, ont été affectés pour
le fonctionnement du laboratoire d'électrochimie.
Le montant de 1 000 000 $ qui apparaît aux crédits
était une provision en quelque sorte qui aurait permis à
Hydro-Québec ou au laboratoire de Shawinigan d'accroître ses
activités plus rapidement qu'elle ne l'anticipait.
Comme j'ai dit tout à l'heure qu'il y avait un retard dans la
mise en place et dans l'accroissement des activités du Laboratoire
d'électrochimie de Shawinigan, il n'était pas approprié
à ce moment-là d'ajouter au budget de fonctionnement de ce
laboratoire des crédits qui, de toute façon, n'auraient pas
été utilisés par Hydro-Québec, parce que les
crédits qui leur sont fournis dans le cadre de l'entente auxiliaire
Canada-Québec réussissent jusqu'à maintenant à
répondre adéquatement à leurs besoins de fonctionnement et
à répondre au projet de recherche et de développement
qu'ils ont actuellement en cours sur le terrain.
Donc, si l'an prochain le laboratoire de Shawinigan se développe
à une vitesse telle que les sommes prévues dans l'entente
auxiliaire - qui viennent donc du Québec et du fédéral -
ne sont pas suffisantes, nous pourrons utiliser cette provision à ce
moment-là. En 1987-1988, ce n'était pas le cas. À toutes
fins utiles, il nous aurait été illogique de leur
transférer de l'argent, comme je l'ai dit tout à l'heure. De
toute façon, il n'aurait pas pu être utilisé par
Hydro-Québec. C'est la raison de ce crédit périmé.
C'est la même raison pour laquelle ce crédit périmé
était là aussi, l'an dernier.
Il faut dire que ce sont des crédits non récurrents, cette
enveloppe. Donc, ce qui est là est un crédit non récurrent
qui nous vient... Finalement, ce sont des sommes résiduelles du plan de
relance. Mais Hydro-Québec ne manque pas actuellement de crédits
pour mettre en place les projets qui les intéresse à Shawinigan,
en collaboration avec l'industrie. L'entente auxiliaire dispose actuellement de
tous les crédits
dont ils ont besoin. Hydro-Québec doit aussi mettre dans le cadre
de ce centre des crédits de fonctionnement. Il n'y a rien actuellement.
Il n'y a pas d'obstacles au développement du laboratoire de Shawinigan,
qui soient des obstacles financiers. Il n'y en a pas.
M. Parent (Bertrand): Ni de la part du ministère, dans
cette entente, ni de la part d'Hydro-Québec, quant aux montants d'argent
dont ils ont besoin?
M. Coulombe: Non. A ma connaissance, le laboratoire fonctionne
à pleine capacité, compte tenu des ressources qu'ils ont en main
actuellement. Ils sont en train de recruter d'ailleurs de nouvelles personnes.
Et des projets industriels sont mis de l'avant par le laboratoire.
M. Parent (Bertrand): Je vous remercie. M. le Président,
pour continuer, est-ce que je pourrais avoir l'explication du crédit
périmé obligatoire de 5 500 000 $ qu'on retrouve à la page
46?
On a "crédits périmés" et "crédits
périmés obligatoires", qui apparaissent dans
l'élément 3...
M. MacDonald: C'est le résultat de cette saine gestion
financière que le gouvernement applique, à la recommandation du
Conseil du trésor, et qui fait que nous avons réussi, comme vous
le savez, à réduire le déficit des proportions
désastreuses qu'on retrouvait lorsque nous sommes venus au pouvoir. Vous
n'y aviez d'ailleurs pas contribué du tout. Je vous en excuse
totalement. Mais c'étaient des proportions désastreuses qu'il a
fallu ramener et qu'il faut continuer à ramener à
l'intérieur de nos moyens.
M. Parent (Bertrand): Je vous remercie de cette explication. Je
vous dirais, M. le ministre, de ne pas embarquer sur le terrain glissant du
déficit. Je vais réserver cela au ministre des Finances. Mais
vous avez passé votre message, que j'ai très bien compris.
Dans le cadre des crédits périmés, cela va. On a
touché tantôt brièvement, et toujours pour l'année
dernière, à la question du nombre de dossiers qui ont
été acceptés, avant le 1er octobre ou après le 1er
octobre, au niveau du programme de Soutien à l'emploi scientifique. On
parlait d'un ratio d'environ 150 dossiers sur 380. 380 dossiers, est-ce que,
d'après les explications fournies, c'est l'ensemble des dossiers qu'il y
avait dans la machine au 31 mars? Si oui, comment cela se compare-t-il par
rapport à l'année dernière? Comparaison du nombre de
dossiers en marche à ce programme en particulier, qui est le programme
de Soutien à l'emploi scientifique. Est-ce qu'on a ces chiffres? Je veux
connaître l'évolution, positive ou négative, par rapport
à l'année dernière sur la question du nombre de dossiers
acceptés ou de demandes faites en bonne et due forme.
M. MacDonald: J'aimerais que le Dr Coulombe puisse vous donner
des dossiers d'ordre... des grands chiffres, des grands paramètres. Vous
demandez une certaine comparaison quant à des dates et des
années. Si on ne l'a pas de façon aussi précise que ce que
vous nous demandez, vous nous permettrez de vous la remettre le plus rapidement
possible. Mais pour les grands chiffres, allez-y donc, docteur.
Soutien à l'emploi scientifique
M. Coulombe: De façon générale, depuis que
ce programme existe, le nombre de dossiers qui ont été
reçus par le ministère chaque année avoisine le nombre de
900. 900 demandes environ parviennent au ministère chaque année
et, de ce nombre, à peu près 400 sont acceptées, selon la
qualité. Globalement, on accepte près d'une demande sur deux. (11
h 30)
C'est donc dire que la demande, actuellement, est plus forte que le
nombre de postes que l'on peut accepter. Je pense qu'une des raisons pour cela
est le travail qui est fait en région par les bureaux du
ministère de l'Industrie et du Commerce et par le Groupement
québécois d'entreprises qui sensibilisent les entreprises
québécoises aux réalités de ce programme. Et
finalement, je dirais aussi par les entreprises elles-mêmes qui, de
bouche à oreille, font connaître à leurs collègues
la disponibilité de ce programme. Mais bon an, mal an, je dirais que
depuis quatre ans, on a reçu au ministère approximativement 900
demandes par année dont 400 ont été acceptés,
puisque le programme prévoyait 1600 postes sur quatre ans, soit 400
postes par année. Au cours des années, cela a varié entre
380 et 425 dossiers qui ont été acceptés, si mes souvenirs
sont exacts. Nous pourrions vous fournir la liste détaillée des
statistiques par année.
M. MacDonald: On va le faire. J'aimerais vous faire remarquer
quelque chose en particulier sur ce programme. Pourquoi accepte-t-on une
demande sur deux? Il y a un élément important, c'est que nous
cherchons à ce qu'une entreprise introduise, à l'intérieur
de ses opérations, un département de recherche et de
développement, que ceci s'applique à des procédés,
des façons de fabriquer, ou à des produits. Nous
considérons également toute la question du contrôle de la
qualité. Or certaines entreprises peuvent percevoir le programme comme
étant une façon de subventionner un employé additionnel
qu'on voudrait installer, que ce soit dans le bureau ou à la production.
Nous voulons nous assurer que cela sera - c'est le cas dans plusieurs cas -
l'initiation de la compagnie à une ressource totalement employée
à la recherche et au développement, et sensibiliser l'entreprise
aux besoins qu'elle a de ceux-ci. Ce n'est pas toujours le cas et cela explique
les statis-
ques.
Vous avez ici des détails additionnels. On pourrait vous les
remettre, M. le Président. Ce sont les statistiques sur les demandes
reçues, approuvées, refusées, à l'étude,
etc., pour cette période du 1er avril 1987 au 29 février 1988. Si
vous voulez, on pourrait vous la remettre avec plaisir. Par exemple, on vous
donne la répartition selon le sexe ou la scolarité, la
répartition selon le type de projet, le nombre de demandes
acceptées par région économique du Québec, et ainsi
de suite. Vous avez des détails très intéressants.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand, est-ce que vous me permettez une question? M.
le ministre, sur les 400 demandes acceptées, est-ce que vous pourriez
nous dire dans quels secteurs manufacturiers en particulier, en pourcentage
ou..., quels sont les principaux secteurs où on fait une demande
d'aide?
M. MacDonald: Je n'ai pas la feuille, mais je peux vous dire que
les secteurs pointus de l'informatique et de la production mécanique
sont des secteurs où les demandes se font nombreuses. La feuille est
partie. Allez-y donc, M. Coulombe.
M. Coulombe: Le programme de Soutien à l'emploi
scientifique prévoit l'acceptation de candidats pour trois types de
projets: la recherche et le développement, l'ingénierie de
production et le contrôle de la qualité. Sur la feuille que M.
MacDonald a remis au secrétaire de la commission, le nombre de postes,
dans chacun de ces trois volets du programme, est inscrit. Si mes souvenirs
sont exacts, je pense que 65 % des projets sont en recherche et
développement, par exemple.
M. Parent (Bertrand): Ce que le président demandait...
M. Coulombe: Je comprends. Nous ne l'avons pas par secteur
industriel.
M. Parent (Bertrand): Par secteur d'activité.
M. MacDonald: M. le Président, nous vous trouverons ces
chiffres.
Le Président (M. Théorêt): Merci. M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je pense qu'en effet, cela risque
d'être intéressant de voir des secteurs plus pointus que
d'autres.
Toujours sur ces 900 demandes - je ne veux pas trop m'étendre sur
le sujet, mais je trouve cela fort important - est-ce que vous avez
analysé s'il n'y avait pas une possibilité d'élargir les
normes pour avoir moins de rejets dans ce cas particulier? S'il y a vraiment
beaucoup de demandes, c'est qu'il y a un besoin à combler. Est-ce que
cela ne deviendrait pas incitatif auprès de la PME? Ou est-ce que cela a
été analysé et il faut rester à l'intérieur
de ces balises? Autrement dit, y a-t-il moyen d'élargir un peu le cadre
d'acceptation ou est-ce qu'il faut rester assez serré? C'était
là ma première question.
Ma deuxième question: Dans les mains de qui va passer
l'administration de ce programme de l'emploi scientifique? Est-ce que cela s'en
va au ministère de l'Industrie et du Commerce, dans la nouvelle
orientation? Si oui, pourquoi cela ne retourne pas comme avant au
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science? C'est
parti de l'Enseignement supérieur, c'est passé par le
Développement technologique, le ministère du Commerce
extérieur et du Développement technologique et maintenant cela
s'en va au ministère de l'Industrie et du Commerce. Là, qui va
s'occuper d'administrer particulièrement ce fameux programme
scientifique?
M. MacDonald: Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas les
mêmes collègues que nous avons au ministère à
l'heure actuelle et qui font un excellent travail. Dans le contexte du
ministère de l'Industrie et du Commerce, même s'il y a
actuellement une excellente collaboration, facilitée avec le Centre de
recherche industriel, entre autres, j'y vois une présence active de
chaque jour avec les différents responsables des secteurs industriels du
Québec. En fait, je vois là une possibilité d'une plus
grande dynamique. Si vous voulez revenir un peu avec moi à votre
question: Est-ce que nous pourrions revoir les critères? La
réponse est oui, nous les revoyons régulièrement. En
fonction, justement, d'une telle révision, il a été
décidé de développer un volet additionnel du programme
Soutien à l'emploi scientifique pour y inclure la question des
transferts technologiques. Ce que les transferts technologiques impliquent, ce
n'est pas ce qu'on pourrait appeler en français un "one shot deal". Dans
plusieurs entreprises, il faut qu'ils soient continuellement à la
recherche des développements et ils se voient
régulièrement obligés d'entamer des négociations et
d'amener des ententes de transferts technologiques. Alors on va vouloir aider
cela.
Pour ce qui est d'avoir moins de refus, si vous voulez, une meilleure
information, il y a toujours place pour une meilleure information, mais comme
je vous l'ai mentionné tantôt, plusieurs entreprises,
malheureusement, ne prennent pas connaissance en détail des explications
qui existent déjà dans les différents dépliants,
manuels ou formules que nous avons et viennent nous voir pour faire
subventionner des postes additionnels qui n'ont pas toujours trait au programme
concerné, c'est-à-dire avoir quelqu'un de plus sur une ligne de
production plutôt que de développer de la compétence en
assurance de qualité, techniques de production, produits, etc.
M. Parent (Bertrand): Je vous remercie, M. le ministre.
M. le Président, une autre question concernant les crédits
périmés. Cette fois-ci, à la page 48, cela a trait
à l'aide à la mise en place d'une stratégie de marketing.
Il y est fait mention qu'il y a un retard dans la présentation des
factures concernant le remboursement des subventions pour les programmes de
mise en place d'une stratégie de marketing. Est-ce qu'il y a une raison
particulière ou si c'est tout simplement normal?
M. MacDonald: C'est bien normal, parce que ce programme veut
être une aide à des études de marché faites en
place, dans un marché quelconque qui a été
identifié comme offrant un certain potentiel. Alors, entre le moment
où nous approuvons le programme et le moment où est
octroyé un contrat à une firme professionnelle, le moment
où ledit contrat est exécuté ou celui où on nous
présente les comptes, à ce moment-là, il y a un
délai tout à fait normal.
Nouvelles orientations et prospection à
l'étranger
M. Parent (Bertrand): Je vous remercie. J'aimerais qu'on regarde
maintenant - pace que le temps file rapidement - le bloc des orientations
1988-1989, donc pour la prochaine année. Vous avez souligné, dans
votre discours de présentation, ce qui semble être un programme
ambitieux pour la prochaine année, sans nouveaux crédits et
même avec moins de crédits que l'année dernière. Je
me demande comment vous allez pouvoir atteindre vos objectifs avec moins
d'outils de développement et moins d'argent â l'intérieur
du ministère, même si ces sommes vont être réparties
à l'intérieur soit du ministère de l'Industrie et du
Commerce ou du futur ministère. Dans ce sens-là, est-ce que vous
pouvez me dire de façon plus précise comment cette refonte du
ministère du Commerce extérieur... Et cela touche aussi
l'orientation et l'avenir du ministère, j'aimerais qu'on puisse faire le
point à partir de ce que vous avez actuellement comme information ou ce
qu'on pourrait avoir et savoir comment cela va s'orienter,
particulièrement concernant ce que vous avez mentionné
précédemment, c'est-à-dire la prospection à
l'étranger.
Pour la prospection à l'étranger, vous nous dites, si j'ai
bien compris: Déjà, le ministère de l'Industrie et du
Commerce a les outils nécessaires. Finalement, cela va être remis,
à toutes fins utiles, entre leurs mains. Sur le plan politique, est-ce
que cela veut dire que dorénavant la prospection qui sera faite à
l'étranger ne sera faite principalement que par le ministre de
l'Industrie et du Commerce, puisque cela va relever de lui? Est-ce que la
vocation du ministère du commerce international ou des Affaires
internationales va toucher l'aspect commercial? En d'autres mots, est-ce qu'on
est capable de dire aujourd'hui, à l'étude des crédits, au
carrefour de nouvelles vocations, qui va s'occuper de quoi au juste? Pour que
la mission commerciale et ce qui a été entrepris ces
dernières années, un peu avant que vous arriviez, d'ailleurs...
Je pense qu'il y a eu, depuis la mise sur pied du ministre du Commerce
extérieur, beaucoup d'efforts au cours des années. Qu'est-ce qui
va se passer dans les faits par rapport à toute cette synergie et ce qui
a été enclenché ces dernières années,
particulièrement depuis que vous êtes là? Depuis deux ans
et demi, il y a eu du travail de fait de ce côté-là.
Qu'est-ce qui va arriver de tout cela, tant sur le plan politique que du
ministère de l'Industrie et du Commerce? Parce que vous dites qu'il y a
des chevauchements et qu'il faut effectivement, aujourd'hui, apporter une
certaine ratification dans tout cela.
M. MacDonald: M. le député de Bertrand, je n'ai pas
de boule de cristal, donc je ne peux pas vous dire ce qui va se passer, mais je
peux assurément vous dire quelles sont les intentions et les
recommandations que nous avons faites eu égard à la
réorganisation qui a été annoncée par le premier
ministre lors du discours d'ouverture.
Disons en partant qu'il y a et qu'il y aura toujours
nécessité de collaboration entre divers ministères. Il est
impossible d'isoler dans un ministère une responsabilité totale,
entière et exclusive pour, par exemple, un point comme la prospection
des investissements. Je vous rappellerai que la situation difficile, vous n'y
étiez pas du tout et moi non plus, qui a amené cette
séparation de responsabilités d'intervention internationale entre
deux ministères, est venue justement de l'absence de collaboration de
deux ministres qui n'étaient pas capables de s'entendre ou de concilier
les intérêts de la province avant leurs intérêts
personnels. Cela étant dit, nous nous sommes ramassés avec deux
ministères, dont un que vous avez dirigé vous-même et qui a
eu de la difficulté - c'était tout à fait normal -
à prendre son élan et à réellement optimiser son
rendement. Je crois maintenant que nous l'avons fait au maximum possible de ce
ministère isolé.
L'action internationale du Québec, qui, comme je l'ai
mentionné dans mon discours, ne veut en rien sacrifier les acquis - ici,
je me permets d'ouvrir une parenthèse, il ne saurait être de
relations économiques valables, de substance, s'il n'y a pas
également des relations politiques, sociales, culturelles, etc. - mais
cette action se veut une action axée principalement, à l'avenir,
sur l'économie. Il a été jugé que nous aurions une
meilleure action coordonnée à l'étranger si un seul
ministère se voyait responsable de la gestion de toutes les personnes de
compétences différentes, oeuvrant dans des champs
différents, ayant une liaison que vous comprendrez fonctionnelle avec
d'autres ministères que celui des Affaires internationales, mais
oeuvrant à l'étranger, en poste à
l'étranger, tous les employés de ces ministères vont
être de ce ministère. Je peux vous donner un exemple. Il
continuera d'y avoir à l'étranger des représentants du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
mais pour la durée de leur poste, la durée de leur mandat
à l'étranger, pour l'exercice de leurs responsabilités
à l'étranger, ils vont nécessairement mettre en
application les grandes politiques de leur ministère d'origine, mais ils
seront des employés du ministère des Affaires internationales et
ils seront sous la direction du délégué ou du
délégué général de la
délégation où ils seront affectés. (11 h 45)
La même chose s'appliquera pour ce qui est des gens responsables
de prospection, qu'elle soit industrielle ou technologique. Ce pourrait
être des spécialistes provenant du ministère de l'Industrie
et du Commerce et de la Technologie, si c'est le nom que le premier ministre
veut bien lui donner dans sa réorganisation, des spécialistes
provenant du ministère, serait-ce énergie et Ressources, à
cause de la compétence de la personne. Mais encore là, cette
personne, pour la durée de son mandat en poste à
l'étranger dans une délégation, deviendra un
employé du ministère des Affaires internationales sous la
direction de ce ministère, sous la direction du
délégué ou du délégué
général en place, permettant ainsi à ce ministère
et, particulièrement aux gens qui sont dans le champ et qui ont la
responsabilité, d'avoir un contrôle administatif efficace et
complet de leurs ressources en place.
Mais je reviens à ce qui est important, à l'entente
intelligente entre deux ministères et les personnes qui les dirigent, ce
qui est absolument nécessaire, aux grandes politiques du
ministère de l'Industrie et du Commerce et de la Technologie,
responsable de la venue, de la gestion et de la réception des
investissements au Québec. Ce ministère, qui a les ressources,
qui peut pointer les domaines dans lesquels nous voulons recevoir des
investissements et ainsi de suite, devra émettre des directives et avoir
une liaison fonctionnelle avec la personne, le prospecteur en place à
l'étranger. Ce mode de fonctionnement, M. le Président, se
retrouve, par exemple - et je suis sûr que le député de
Bertrand l'a connu -dans ce que nous venons de réaliser à la
Baie-James, dans de grandes réalisations de projets à
l'étranger ou éloignés, si vous voulez, d'un centre, d'un
siège social. Vous avez un chef de chantier, un gérant de projet
qui est responsable de toutes ses troupes. Mais cela n'empêche pas de
conserver cette liaison fonctionnelle avec un département
spécialisé, soit-il d'ingénierie, soit-il de programmation
de contrôle de coûts, etc. Je ne veux pas être trop complexe,
j'essaie de vous expliquer justement quelle sera cette relation.
Mon sous-ministre, qui est un vétéran - et je le dis d'une
façon très positive - de la diplomatie québécoise,
qui a été en poste à l'étranger pendant de
très nombreuses années, qui a également été
le sous-ministre, comme vous le savez, du ministère des Relations
internationales et que j'ai maintenant le privilège d'avoir avec moi au
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique, lui, a vécu les difficultés de fonctionnement
interministériel localement au Québec et comme ce que cela
pouvait représenter pour les personnes en place à
l'étranger. Il a été partie très importante de ces
recommandations, qui ont été faites au gouvernement et au premier
ministre, de rationaliser notre activité internationale, de la vouloir
plus efficace, d'optimiser - et vous en parlez vous-même - les ressources
relativement limitées que nous avons et qui nous ramènent
à la philosophie de dire: Oui, on a peut-être moins, mais on peut,
à l'occasion - si je me rappelle bien, vous l'aviez fait dans votre
propre entreprise - faire plus avec moins.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui. Les explications très sommaires
fournies par le ministre - et je comprends le contexte, on aura d'autres
tribunes pour discuter de l'avenir - continuent à me laisser quelque
peu, pour ne pas dire beaucoup, perplexe. J'aimerais savoir, M. le ministre,
si, dans l'ensemble, les recommandations que vous avez faites au premier
ministre concernant cette refonte de ministère, cette orientation, cette
nouvelle émission ont été acceptées.
M. MacDonald: Oui.
M. Parent (Bertrand): Ce qui veut donc dire que le portrait que
prendra le nouveau ministère des Affaires internationales est à
l'image de ce que vous voyez.
M. MacDonald: C'est à l'image de la majorité des
recommandations que j'ai faites, mais je vous rappelle que mes collègues
ministres, de même que nos sous-ministres et d'autres personnes ont
été impliqués dans tout cet ensemble, mais vous avez
là assurément une position que j'appellerais non seulement
cohérente, mais une unanimité dans la recommandation qui a
été faite, tant sur le plan ministériel que
sous-ministériel.
Vocation du futur ministère des Affaires
internationales
M. Parent (Bertrand): Voici l'autre question que j'ai concernant
cela. Vous avez mentionné que, sur le plan fonctionnel - je ne dis pas
qu'il n'y avait pas de problème antérieurement -il y en avait
certes... Sauf que je me demande comment la mission économique, qu'elle
soit de prospection de nouveaux investisseurs autant pour amener des gens ici
au Québec éventuelle-
ment, et, donc, les localiser, les intéresser et, finalement, les
amener à investir au Québec et autant, d'un autre
côté, pour ouvrir les portes pour nos dirigeants d'entreprise,
particulièrement, les dirigeants de PME au Québec.
J'essaie de voir comment le personnel en place va fonctionner.
Première question: Est-ce que les gens en place seront le même
genre de personnes, sur la base des deux ou trois prochaines années? Je
comprends que, demain matin, tout cela ne peut pas changer, on a des contrats.
Mais ma préoccupation est la suivante. Si on veut faire ce que vous
dites, prenons pour acquis que cette orientation se voudrait être... Je
suis sûr que les recommandations que vous avez faites ont
été étudiées en long et en large. Je suis bien mal
placé pour les commenter, parce que je ne les ai pas vues, sauf que je
me dis: Comment sera fonctionnel ou plus fonctionnel ce nouveau
ministère alors qu'il relèvera du ministère des Affaires
internationales qui, lui, aura une préoccupation politique et
économique sous un même chapeau?
La mission politique, cela m'inquiète moins, c'est-à-dire
qu'on pourra toujours trouver des gens qui sont d'excellents ambassadeurs, mais
on ne pourra pas toujours trouver des gens sous un ministère, sous un
chapeau, qu'il s'appelle Commerce extérieur, qu'il s'appelle Affaires
intergouvernementales ou que ce soit une division du commerce extérieur
à l'Industrie et Commerce, peu importe les mots, cette mission
importante qu'on avait commencé à avoir - je ne dis pas qu'elle
était parfaite - avec la formation du ministère du Commerce
extérieur et du Développement technologique, cette orientation
vraiment de l'approche des affaires dans les maisons du Québec à
l'étranger, dans la question de la prospection...
On en a discuté l'année dernière et l'année
d'avant. Ma préoccupation, c'est de dire: Est-ce qu'on va avoir en place
des hommes et des femmes qui, éventuellement, vont être vraiment,
pour ce qui est de cette dimension du développement économique,
orientés vers les affaires? Par exemple, est-ce qu'on aura - que ce soit
à Tokyo, à Shanghai ou peu importe, dans les pays asiatiques -
des gens qui seront capables - parce qu'on n'avait pas cela il y a quelques
années - par exemple, de trouver des occasions d'affaires et d'ouvrir la
porte, à la suite d'un besoin qui se fait sentir là-bas, à
des entreprises québécoises?
Est-ce qu'on aura la formation nécessaire de la part de ces gens?
Est-ce que le futur ministère des Affaires internationales aura cette
préoccupation? Parce qu'il y aura toujours une préoccupation
politique et j'ai un peu peur qu'elle soit prise dans un dilemme
politico-économique. Dans ce sens-là, je me dis qu'il faut
absolument trouver un moyen, si vous changez les règles du jeu, vous
changez les structures, on regardera cela quand on l'aura devant nous, on
constatera.
Mais, à ce stade-ci, est-ce qu'on peut au moins me rassurer en
disant qu'il y aura cette préoccupation vraiment économique
complètement mise à part, si on veut, de la dimension politique?
Je pense que vous comprenez ce que je veux dire. Dans ce sens-là, cela
me semble important et capital.
M. MacDonald: Pour reprendre vos mots - parce que je ne voudrais
pas faire de la politique - vous avez dit: On n'avait pas, il y a quelques
années, ces personnes à préoccupation économique.
À quelques syllabes près, c'est ce que vous avez dit. Bien, c'est
vrai. J'irais même jusqu'à dire - vous l'avez peut-être
constaté lorsque vous avez occupé votre poste - que, dans
certaines délégations, le conseiller économique
était un peu comme un paria. Il n'était pas membre de la
délégation et les communications avec le
délégué étaient, à toutes fins utiles,
inexistantes. C'est le constat que j'ai fait en entrant en fonction à la
fin de 1985. L'activité d'une délégation se voulait quasi
totalement et entièrement politique. C'était le rôle que
s'était donné le gouvernement; il mettait l'emphase beaucoup plus
sur l'aspect politique. C'était un choix gouvernemental à ce
moment-là et les délégués, selon leurs convictions
personnelles et leur honnêteté professionnelle, exerçaient
plus ou moins ce mandat, mais parfois plus que moins.
Le résultat, c'est qu'il n'y avait pas, dans plusieurs
délégations du Québec, la place normale qui aurait
dû revenir à ce conseiller économique, ces attachés
commerciaux, etc. J'irais même jusqu'à dire que cela se traduisait
par des mesquineries du genre que les autres organismes - que je ne nommerai
pas, pour ne pas les pointer du doigt d'une façon péjorative -
les représentants d'autres ministères à l'intérieur
de la délégation travaillaient tous avec l'informatique, mais les
gens venant du Commerce extérieur ou de services à connotation
économique travaillaient encore avec des dactylos des années
soixante et ainsi de suite.
Je vous fais une caricature pour dramatiser ce que nous avons
cherché à faire depuis quelques années,
c'est-à-dire, sans mettre tout le monde à la porte ni tout
chavirer du jour au lendemain et faire des chasses aux sorcières, de
traduire le message du discours d'ouverture de 1985 qui voulait justement voir
une intervention internationale du Québec à l'avenir, se faisant
principalement, mais pas exclusivement, sous un chapitre dit
économique.
Nous avons toujours ce défi, que vous avez bien mentionné,
de retrouver des femmes et des hommes qui vont être capables de bien
représenter le Québec à l'étranger et de respecter
ce qui est la politique du gouvernement à l'heure actuelle, soit
l'orientation que j'ai mentionnée. Nous avons d'excellents
représentants. Nous en avons d'autres, comme tout le monde, comme
vous-même et moi-même, qui peuvent améliorer leur
performance. Mais c'était le défi du mi-
nistère des Relations internationales et du ministère du
Commerce extérieur de chercher à mettre en place les meilleures
personnes. C'est un défi qui va se poursuivre au ministère des
Affaires internationales et qui, à mon avis, devrait être
légèrement facilité. Je m'explique.
En concentrant tout cet effort international dans un ministère,
je crois que nous allons pouvoir planifier beaucoup mieux la personne de
carrière dans le domaine international pour le Québec. Je crois
que nous allons pouvoir développer et garder un tracé de
carrières et créer des professionnels de ce que j'appellerais la
représentation internationale du Québec à
l'étranger. Nous allons pouvoir créer des gestionnaires de cette
représentation, gestionnaires qui seraient justement les
délégués et les délégués
généraux et qui, eux, vont maintenant pouvoir, en ayant un
contrôle administratif, faire ce que tout chef d'entreprise fait,
c'est-à-dire avoir des experts autour d'eux. Au lieu d'avoir des experts
en comptabilité, en finance, en production ou en marketing, le
délégué aura un expert en politique commerciale, en
prospection des investissements, dans le domaine culturel, dans le domaine de
la collaboration interuniversitaire ou interinstitution d'enseignement, des
experts qui pourront être prêtés pour une période de
deux ou trois ans par le ministère des Affaires culturelles, par le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ou
par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science.
Ces personnes devenant des employées à temps plein, je le
répète, parce que cela fait un an que nous jouons avec ces
scénarios et je comprends qu'on puisse avoir de la difficulté
à saisir tout cela au départ, mais je dis bien que ces personnes
deviendront des employés du ministère sous la direction
administrative du délégué ou du
délégué général en poste pour la
période de temps où elles seront là.
Je vois donc là la possibilité non seulement de
développer des professionnels de cette intervention, mais de les placer
dans une situation où ils pourront mieux gérer leurs effectifs
avec la possibilité d'envoyer en poste à l'étranger des
gens de compétences développées dans un domaine
particulier mais travaillant en équipe et non pas isolément.
Le Président (M. Théorêt): Je vous remercie,
M. le ministre.
M. Macdonald: Voulez-vous ajouter quelque chose, M. Bergeron?
Parce que, comme je vous l'ai dit, c'est l'homme d'expérience qui a
vécu tout cela des deux côtés.
M. Bergeron (Marcel): J'aimerais rassurer le député
de Bertrand. Le nouveau ministère ne signifiera pas l'extinction du
mandat du Commerce extérieur ou de celui du ministère des
Relations internationales, mais il réunira ces deux mandats dans un seul
ministère dans le but d'une meilleure cohérence, d'une meilleure
cohésion et d'une meilleure coordination à l'étranger.
L'aspect économique est très important. C'est pourquoi, quand
vous parliez de personnel qualifié, il y aura évidemment la
plupart du personnel actuel du ministère du Commerce extérieur
qui sera transféré dans ce nouveau ministère, ce qui
apportera au personnel du ministère des Relations internationales une
sorte d'expérience qui permettra le mélange des connaissances des
deux pour amener tranquillement les gens des Relations internationales à
penser un peu au point de vue économique et ceux du ministère du
Commerce extérieur à penser peut-être aussi un peu au point
de vue culturel et politique.
Nous puiserons aussi dans les ministères sectoriels parce que ce
nouveau ministère ne sera pas un ministère sectoriel; ce sera un
ministère de coordination. Il y aura nécessité de puiser
auprès du MAPAQ, auprès du ministère de l'Industrie et du
Commerce, du ministère des Affaires culturelles, du ministère du
Tourisme ou du ministère de l'Immigration évidemment, où
on trouvera les gens les mieux qualifiés. (12 heures)
Un des avantages du fait que le délégué, dans la
délégation, sera le chef de tout le personnel de tous les
ministères, c'est que cela permettra de pouvoir diviser davantage le
travail, mais cela permettra aussi peut-être à certaines personnes
qui sont sous-utilisées actuellement, du fait que leur mandat n'est pas
assez vaste pour permettre un emploi à temps complet, cela permettra aux
délégués de pouvoir former et rendre un peu plus
polyvalentes certaines personnes qui, aujourd'hui, font de l'immigration, mais
pas nécessairement de l'économique, quoiqu'il y ait de
l'économie dans l'immigrant investisseur etc. C'est un peu dans cet
esprit que nous pensons et que nous voyons ce nouveau ministère qui se
veut un ministère des Affaires internationales, et affaires, cela veut
dire non seulement des affaires dans le sens politique ou culturel, mais des
affaires aussi dans le sens propre du mot.
Le Président (M. Théorêt): Si vous permettez,
M. le député de Bertrand, M. le ministre, comment va se comparer
cette nouvelle approche par rapport aux délégations des autres
provinces canadiennes qui ont pignon sur rue par exemple, à
l'étranger? Est-ce que c'est la même approche? Comment
fonctionnent-elles?
M. MacDonald: M. Bergeron m'informe - et c'est un constat qu'on
avait fait, mais il lui rajoute une dimension - que les représentations
des autres provinces à l'étranger se veulent à toutes fins
utiles quasi totalement économiques. Cependant, certaines provinces y
ont rajouté un petit élément culturel. Mais la
représentation ne se veut pas politique comme elle l'a été
dans notre cas et l'est encore d'ailleurs.
Le Président (M. Théorêt): Merci.
M. Parent (Bertrand): Le point que vous mentionnez reflète
bien les préoccupations que j'ai, c'est-à-dire la fameuse mission
économique. On verra, dans un ou deux ans d'ici, parce qu'on sera
capable de juger sur des faits. La seule mise en garde, si mise en garde je
peux faire, mais bien amicalement, c'est qu'il faudra s'assurer, d'une part,
que le message de la mission et les directives de ce nouveau ministère
soient très clairs, il faudra donner au cours - et avec
expérience... Mais, je ne voudrais pas que cela coûte trop cher
par rapport à un recul qu'on pourrait prendre... Ce que vous dites sur
papier, cela peut être très beau sauf que, dans la pratique, tout
va dépendre quelles seront les ressources humaines affectées, de
quelle façon la mission sera passée.
Il n'est pas vrai qu'on peut faire de quelqu'un qui est orienté,
pour prendre une expression qui le traduirait mieux, qui est "mindé"
politique, politique internationale ou développement international,
quelqu'un qui est "mindé" Affaires avec un grand A, comme l'a dit M. le
sous-ministre tantôt. Je pense que la mission, comme le volet
économique, est vraiment une mission qui devra être à
l'intérieur d'un ministère. Si on n'en veut qu'un, je veux bien,
mais il faudrait qu'il ait vraiment beaucoup d'outils pour être capable
d'aller chercher... Parce que la première nouvelle qu'on aura, c'est que
le ministère des Affaires internationales sera, à toutes fins
utiles, noyauté dans le sens où la mission économique
n'aura pas priorité. Et cela me préoccupe parce que notre
présence sur les marchés internationaux est de plus en plus
importante.
Vous mentionnez, à la page 13 de votre cahier, si mes notes sont
bonnes, que vous voulez utiliser de plus en plus les ressources du gouvernement
fédéral à l'étranger. J'ai beaucoup de
réserve. Je comprends que c'est notre argent et qu'au gouvernement
fédéral, il faut essayer d'utiliser ce qu'il y a là pour
éviter la duplication, mais ce que je sais en pratique, pour l'avoir
vécu, pour avoir été à l'étranger et pour
avoir rencontré des gens d'affaires qui reviennent de mission et qui ont
été à l'étranger, c'est que ce n'est pas vrai dans
la plupart des cas. Vous savez, M. le ministre, vous avez été en
affaires, vous avez porté différents chapeaux et vous savez fort
bien qu'on ne peut pas compter sur l'ambassade canadienne ou sur les gens qui
représentent le gouvernement canadien pour faire la prospection de tel
secteur québécois.
C'est rempli de bonne volonté, je veux bien, mais dans la
pratique, je pense qu'il faut que ce soit le Québec, qu'on mette en
place nos gens, nos hommes et nos femmes, qu'on les forme, qu'on les oriente et
qu'on fasse le lien avec eux, ce que vous avez appelé, dans d'autres
cas, faire des ponts. C'est excellent, mais je voudrais bien qu'on ait vraiment
des ponts de nos ressources humaines là-bas, pour qu'un homme d'affaires
ici, au Québec, en n'importe quel temps, soit capable d'appeler son
délégué là-bas pour lui dire: Trouve-moi tel genre
de business là-dedans. On ne l'a pas; cela s'en venait tranquillement,
mais c'est long à former. Là, on risque de faire des pas en
arrière.
Je ne m'étendrai pas sur le sujet parce qu'il reste tellement de
matière à couvrir. Mais je vous dis que j'ai beaucoup de
préoccupations quant à cette orientation. Je vous
répète que je voudrais beaucoup qu'on mette l'accent sur les
moyens et les outils pour donner une dimension de mission économique
à ce nouveau ministère.
M. MacDonald: Je dois vous dire, M. le député,
qu'on est totalement d'accord.
M. Parent (Bertrand): On va parler de l'agence spatiale
d'abord.
M. MacDonald: Cela s'en vient!
Bureau des sous-ministres
M. Parent (Bertrand): Toujours sur le volet des orientations
1988-1989, pour entrer dans la partie cuisine et avoir des explications, au
bureau des sous-ministres, on parle d'une hausse d'à peu près 29
%, 208 000 $ pour des raisons de réaménagement, de transferts.
Pour ce qui est de l'administration, on parle d'une hausse de 26 %,
c'est-à-dire que dans l'ensemble de l'enveloppe budgétaire du
ministère du Commerce extérieur, il n'y a pas d'augmentation, et
les augmentations se retrouvent au bureau des sous-ministres pour ce qui est de
l'administration.
Je me demande à quoi c'est dû, parce qu'on parle
d'augmentation des loyers, de réaménagement, et je suis sûr
que ce n'est pas le sous-ministre qui a demandé cela. Est-ce qu'on
pourrait donner de brèves explications concernant ces augmentations
assez importantes, du moins, proportionnellement parlant?
M. MacDonald: Je m'en voudrais de répondre à cette
question qui s'adresse au sous-ministre.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Pour votre défense, M. le
sous-ministre.
M. Bergeron: Si vous vérifiez le numéro 2, Bureau
des sous-ministres, variation et augmentation de 28, 9 %. Mais au numéro
3, Secrétariat, diminution de 39, 3 %. Alors, il y a un lien entre ces
deux. C'est strictement un transfert des crédits du secrétariat
du ministère au bureau des sous-ministres. Il faut faire la somme des
deux pour voir que, finalement, il n'y a pas d'augmen-
tion; je crois qu'il y a une diminution des budgets si vous prenez
l'ensemble, le bureau des sous-ministres et le secrétariat. C'est un
simple réaménagement budgétaire que nous avons fait.
M. Parent (Bertrand):... l'administration.
M. Bergeron: II y a eu, du côté du
secrétariat, une diminution des effectifs de deux postes ainsi que le
passage des responsabilités des crédits de transfert du
secrétariat au bureau des sous-ministres tout simplement.
M. Parent (Bertrand): En ce qui concerne la Direction
générale de l'administration, l'augmentation qu'on retrouve, cet
écart de 1 780 000 $?
M. MacDonald: Voulez-vous donner cela à M. Brulotte.
Le Président (M. Théorêt): M. Brulotte.
M. MacDonald: M. Brulotte, à chacun ses oignons. M.
Brulotte - comme vous pouvez le présumer, M. le député -
est le directeur général de l'administration.
M. Brulotte (Raynald): Merci, M. le Président. Raynald
Brulotte, directeur général de l'administration. Effectivement,
en page 58, numéro 4, M. le député de Bertrand...
M. Parent (Bertrand): Je veux simplement demander un peu plus
de...
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Parent (Bertrand): C'est parce que j'ai de la misère
à comprendre, M. le Président.
M. Brulotte: Vous avez raison, moi aussi. L'explication de
l'augmentation soulignée par le député de Bertrand est au
numéro 4, page 58 du cahier explicatif où on montre une variation
budgétaire à la hausse de 1 779 000 $ pour l'an prochain. Le gros
de cette variation vient, comme on le dit à la page 58, de la hausse du
loyer, payable à la SIQ.
Vous savez, M. le député, qu'au cours de l'année
1987-1988, le ministère du Commerce extérieur et du
Développement technologique s'est réinstallé dans de
nouveaux locaux, à Québec. On est passé d'une superficie
d'approximativement 15 000 pieds carrés à quelque chose qui
ressemble à 35 000 pieds aujourd'hui, si bien que...
M. MacDonald: On joue aux quilles.
M. Brulotte:... cela se reflète, en 1988-1989, par un
accroissement du loyer, bien évidemment. Alors, c'est la première
somme qui représente à peu près 50 % de l'augmentation.
L'autre aug- mentation, qui est plutôt mécanique, est de 695 000 $
et vient d'un réaménagement des responsabilités au niveau
gouvernemental. À la suite de ces réaménagements, le
ministère des Communications a redonné aux ministères la
responsabilité du compte des services de
télécommunication. Auparavant, c'étaient des comptes
ministériels qui étaient administrés par le
ministère des Communications. Donc, la téléphonie et les
télécommunications écrites étaient payées
par le ministère des Communications à même un compte
ministériel. En 1988-1989 - c'est vrai même depuis le début
du mois de février - ces crédits ont été
redonnés aux ministères. C'est maintenant un fonds renouvelable.
Quant à ces budgets, il est traditionnellement reconnu de les retrouver
dans les services administratifs centraux. C'est ce qui fait que c'est la
Direction générale de l'administration qui ramasse, si je puis
dire, la croissance du budget à ce titre. Mais, encore une fois, c'est
purement mécanique. Le reste, ce sont des ajustements au niveau des
avancements d'échelons, un transfert de deux postes à la
direction générale. Il y a une réserve non allouée,
au numéro 4, page 58. J'attire l'attention du député de
Bertrand sur le choix des mots, il n'est peut-être pas explicatif de ce
que cela veut vraiment dire quand on parle de réaménagement
interne. Il s'agit, en fait, d'une réserve qui est non allouée
pour l'instant, mais qui est à la disposition de la direction du
ministère qui pourrait avoir des projets, par exemple, pour créer
un poste ou deux dans le réseau extérieur. C'est une
réserve qui est non allouée et qui, encore une fois,
budgétairement parlant, doit apparaître quelque part. On l'a donc
fait apparaître à la Direction générale.
M. Parent (Bertrand): Merci, M. Brulotte. Comme tout bon
directeur général d'administration, vous nous expliquez cela avec
une aisance qui nous fait croire que ce sont toutes des dépenses qui
étaient amplement dues, mais cela m'explique mal la raison de passer de
15 000 pieds carrés à 35 000 pieds carrés, ou quelque
chose comme cela.
Pourquoi a-t-on doublé la superficie et en arriver à un
montant additionnel de 800 000 $? Était-ce vraiment nécessaire
sur le plan opérationnel?
M. Brulotte: Tout à fait. C'est que le ministère du
Commerce extérieur et du Développement technologique... Il faut
faire un petit peu d'historique là-dedans. Il y a environ trois ans, le
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique comptait peut-être 170 personnes. Aujourd'hui, le
ministère en compte près de 300, comme vous avez pu le voir dans
le cahier explicatif. Officiellement, je dis bien officiellement, le
ministère n'a jamais compté sur des espaces additionnels, si bien
qu'il était logé, jusqu'au 16 novembre dernier, au 30e
étage de l'édifice G. Il avait réussi à occuper
une partie des locaux - qu'il occupe maintenant de façon
officielle - à l'édifice H, aux 3e et 4e étages.
Une voix: Et le Claridge.
M. Brulotte: En plus du Claridge. Mais le Claridge est venu avant
le H. On est déménagé du H au Claridge. Mais au H, nous
n'avions pas d'entente d'occupation avec la Société
immobilière du Québec, si bien que, officiellement, on est
passé de 15 000 à 35 000 pieds carrés alors que, dans les
faits, on est peut-être passé de 20 000 à 35 000 pieds
carrés. Mais il reste que les besoins en espaces du ministère
étaient criants.
Dans le cas de Montréal, je dois dire que les besoins sont
toujours tout aussi importants, mais on n'a pas réussi à
résoudre l'énigme en 1987-1988.
M. Parent (Bertrand): Avec l'orientation de 1988-1989 qui s'en
vient, comment expliquer cela? Je comprends que ce sera du
réaménagement, mais il y aura quand même un certain
regroupement des ressources humaines. On a un aménagement au
ministère du Commerce extérieur et du Développement
technologique qui a pris une nouvelle forme au cours de la dernière
année, et on s'en va vers une fusion avec un autre ministère.
Comment allez-vous agir sur le plan fonctionnel, sur le plan des lieux
physiques? Vous avez le G, le H, etc. Sans entrer dans les détails, mais
je me demande si ce n'est pas... Oui.
M. Macdonald: Nous avons installé ce que j'appellerais une
suite ministérielle et sous-ministérielle, c'est-à-dire
que nous partageons des salles de conférence et c'est volontairement que
nous avons voulu avoir nos bureaux ensemble pour travailler. Cela pourra servir
à n'importe quel ministère ou de quartier général
au nouveau ministère des Affaires internationales. Je pense que
l'endroit serait très bien désigné. Mais la très
grande majorité des espaces, soit au-delà de 85 % sont des
espaces à aire ouverte, comme on les appelle, avec partitions amovibles,
qui peuvent être réaménagés selon les besoins de
quelque organisme que ce soit qui sera là, et à un coût
minime. (12 h 15)
En entrant au ministère, en décembre 1985, j'ai
exprimé le désir ferme d'avoir tous les fonctionnaires du
ministère au même endroit pour qu'on puisse travailler ensemble.
À ce moment-là, il y en avait au H, au Claridge et dans la Tour.
Il a fallu un an et demi avant que nous puissions tout concerter pour se
retrouver comme on l'est actuellement.
M. Parent (Bertrand): Cela reflète l'efficacité: un
an et demi pour rapatrier tout le monde.
M. MacDonald: Je n'accuse personne. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Parent (Bertrand): Non, je ne fais que vous comprendre.
M. MacDonald: Merci. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Parent (Bertrand): Vous comprendrez qu'en trois mois, je n'ai
pas eu le temps de faire le tour.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Parent (Bertrand): Pour terminer sur ce point, concernant les
différentes directions, il y a deux directions qui sont
transférées dans le cadre du réaménagement: la
Direction générale de la prospection et des investissements qui
est transférée au MIC, si j'ai bien compris, et ia Direction des
industries culturelles, au ministère des Affaires culturelles. Y a-t-il
d'autres directions, à votre connaissance, aujourd'hui, qui seront
transférées dans d'autres ministères?
M. MacDonald: Au niveau dela réorganisation, lorsque le
gouvernement et le premier ministre décidera de l'implanter, il est
évident que la Direction du développement technologique est
orientée pour déménager au ministère de l'Industrie
et du Commerce, le reste des effectifs du ministère allant au
ministère des Affaires internationales.
M. Parent (Bertrand): Quand vous mentionnez, à
l'intérieur du cahier explicatif - ce sera ma dernière question
sur ce point, par manque de temps - qu'il y aura rationalisation, d'autres
coupures, d'autres regroupements, à quoi faites-vous allusion plus
particulièrement?
M. MacDonald: Je ne comprends pas votre... M. Parent
(Bertrand): Je pense que...
M. MacDonald: Je n'ai pas parlé, je crois, d'autres
coupures, au contraire, parce qu'effectivement, je suis d'accord avec vous
à savoir que nous devrions... D'ailleurs, nous recherchons des
ressources additionnelles, particulièrement dans la prospection des
technologies. À quelle déclaration faites-vous allusion
exactement, M. le député?
M. Parent (Bertrand): Juste un instant. C'est à la page 13
de votre cahier de présentation, mais c'est plutôt sur la
scène internationale et c'est pour cela que je l'ai sorti un peu de son
contexte: "Le ministère amorcera une rationalisation et une
évaluation de ses interventions sur la scène internationale. " Ce
n'est pas à l'intérieur
de l'opération du ministère. Je m'excuse. Alors,
c'était plutôt à l'intérieur... Une rationalisation
et une évaluation de ses interventions sur la scène
internationale, alors c'était dans un autre contexte.
Cela va, M. le Président, dans ce secteur concernant l'avenir du
ministère. J'aimerais qu'on puisse passer... Il ne faudrait pas
commencer le bloc du libre-échange avant le dîner puisqu'on devra
ajourner à 12 h 30 exactement, c'est cela?
Le Président (M. Théorêt): 12 h 30, oui.
Direction générale des programmes
d'aide
M. Parent (Bertrand): On pourrait peut-être passer
rapidement à la Direction générale des programmes d'aide.
L'année dernière, lors de l'étude des crédits, dans
votre présentation vous aviez fait part d'une réforme des
programmes d'aide qui visait à accélérer le temps de
traitement des demandes. Pouvez-vous nous dire, aujourd'hui, ce que vous avez
fait concrètement au cours de la dernière année ou ce que
vous entendez faire concernant cette réforme des programmes
particulièrement? Si j'ai bien compris, c'était pour assouplir
les règles du jeu et permettre d'accélérer justement les
relations entre l'entreprise, la demande d'aide et le soutien.
M. MacDonald: C'est avec grand plaisir que je peux vous dire,
sans réserve, que c'est fait.
Maintenant, je vais laisser à celui qui l'a fait, avec son
équipe, le soin de vous l'expliquer.
M. Mailhot (Harold): M. le député de Bertrand,
effectivement, le 1er avril...
Le Président (M. Théorêt): Pardon.
Voulez-vous m'excuser? Mais pour les fins du Journal des débats,
voulez-vous vous identifier, s'il vous plaît?
M. Mailhot: Je m'appelle Harold Mailhot. Je suis le directeur
général des programmes d'aide.
M. Parent (Bertrand): Merci. C'est parce qu'on veut savoir qui a
vraiment travaillé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Mailhot: Écoutez, M. le député de
Bertrand, cela a été...
Une voix:... je n'ai pas le microphone.
M. Mailhot: M. le député de Bertrand, cela a
été un travail d'équipe de longue haleine, puisqu'on a
entrepris la révision des programmes, il y a un an et demi, par une
consultation des entreprises qu'on a faite au mois de mai 1986, qu'on a refaite
avec d'autres scénarios au mois de février 1987, et qui nous
donne un nouveau programme dans sa structure, dans sa conception et aussi dans
l'aspect plus administratif du programme. Avoir un programme qui correspond
à des besoins, c'est important, mais il faut aussi avoir des programmes
qui sont efficaces. Je vous donne un exemple par rapport aux anciens programmes
et les nouveaux dans le traitement des programmes. Récemment, je signais
une mise en paiement de 36 000 $ d'une entreprise du Québec qui avait
fait un APEX-marketing et à laquelle il y avait 114 pièces
justificatives. Il faut bien penser qu'une entreprise qui a accumulé 114
pièces justificatives, des reçus de toutes sortes et tout cela,
prend un certain temps à nous les fournir, à les mettre en ordre
quand elle en est capable, parce que c'est quand même un peu fastidieux.
Cela nous prend un certain temps, à nous aussi, à les analyser,
à les vérifier, à les mettre en paiement, à nous
assurer que ce sont des originaux et tout cela. Il y avait un aspect fastidieux
pour l'entreprise et pour le ministère à travailler avec ces
programmes.
Avec le nouveau programme, sous n'importe quel des six volets, il y a,
au maximum, quatre pièces justificatives à fournir. C'est donc un
traitement rapide. Donc, vous pourrez faire un traitement rapide de n'importe
quel de ces volets et une mise en paiement rapide, de sorte que l'entreprise
pourra avoir son chèque dans des délais très courts par
rapport à ce qui se fait à l'heure actuelle.
Donc, au plus tard, trois semaines après la réalisation de
l'activité, l'entreprise devrait nous soumettre un rapport avec ses
pièces justificatives.
M. Parent (Bertrand): Comment se marient aujourd'hui, en avril
1988, les programmes d'aide, volet SDI exportations et les programmes au
ministère? Est-ce qu'il y a eu fusion, refonte, ou abolition?
M. Mailhot: Vous vous souvenez, sans doute, que c'était
une remarque qui avait été apportée, il y a deux ou trois
ans, d'avoir des programmes qui étaient davantage en complément
des programmes de la SDI. Entre autres, on avait un volet qui s'appelait
APEX-marketing qui couvrait certaines dépenses qui étaient
également, au même moment, couverts par la SDI, entre autres,
l'emploi de personnel à l'étranger. La location d'espaces,
d'entrepôts ou de bureaux à l'étranger étaient aussi
des volets qui étaient couverts par le crédit d'implantation de
la SDI.
Avec le nouveau programme, nous avons complètement
évacué ce genre de responsabilités pour faire en sorte
qu'on se démarque davantage du programme de la SDI, qui est un programme
plus généreux, enfin, qui est de l'ordre des programmes de 1 000
000 $ ou de prêts garantis de 1 000 000 $. Donc, notre mandat est de
donner à notre programme toute sa signification,
c'est-à-dire c'est un programme incitatif. C'est un programme
pour des entreprises qui commencent à l'étranger ou qui
introduisent un nouveau produit à l'étranger, alors que le
programme de la SDI se situe davantage en aval du nôtre et ce sont pour
des entreprises qui, elles, on fait leurs premières démarches
à l'étranger, mais qui veulent maintenant s'installer de
façon plus lourde, avec un bureau de vente, avec un représentant
permanent, etc.
Alors, je pense que, là, on se situe vraiment davantage en amont
et davantage d'une manière incitative. En ce qui concerne le programme
de la SDI, il n'y a plus aucune espèce de - passez-moi l'anglicisme -
"overlap" à ce moment-ci.
M. Parent (Bertrand): Sans entrer dans les détails,
puisque le ministre semble vouloir annoncer une conférence de presse le
ou vers le 15 avril pour annoncer son programme en Soutien de marketing
international, est-ce qu'on vise davantage à aller vers l'étude
de pré-faisabilité ou l'étude de faisabilité sur un
marché particulier, ou des outils promotionnels pour la
pénétration de marché? Toute cette question de soutien au
marketing international, est-ce qu'elle a différents volets, primo?
Secundo, est-ce qu'il va permettre à différents types
d'entreprises, qu'elles soient manufacturières ou autres, qui veulent
pénétrer dans le marché international, d'avoir l'outil
facile, autant sur le plan de la gestion que du contrôle pour vous
autres, que pour l'entreprise d'y avoir accès, parce que c'est toujours
la question de l'accessibilité à tous ces programmes. Sinon, les
entreprises disent: C'est plus compliqué, j'y vais par moi-même.
Mais, finalement, elles trouvent que cela leur coûte cher.
M. Mailhot: Oui. Effectivement, avec la permission de M. le
ministre, il faudrait peut-être vous parler brièvement des six
volets. Il y a, bien sûr, un volet de mission et un volet d'exposition,
qui sont des activités de base, je dirais, à toute
activité d'un ministère à vocation internationale. Il faut
dire que c'est sur ces deux volets en particulier que nous avons l'intention
d'inviter les gens à avoir davantage recours aux programmes
fédéraux qui couvrent aussi des missions et des expositions. Ces
deux activités sont des activités à volume. À
l'heure actuelle, en termes de gestion, je pense que le gouvernement
fédéral, qui a de la difficulté à dépenser
l'argent de son programme au Québec, sous ces volets, puisque nos volets
sont complémentaires aux leurs, on va inviter les entreprises non pas
à aller d'abord au gouvernement fédéral mais, dans la
mesure où elles ont déjà fait quelques efforts avec nous
sous les volets de mission et d'exposition, on va les inviter peut-être
à utiliser le programme fédéral sur ces deux volets. Cela
nous permettra de dégager davantage d'argent sur les quatre autres
volets qui sont vraiment des volets où nous avons une exclusivité
par rapport à ce que le fédéral ou d'autres organismes
offrent. Entre autres, vous parliez de plan de marketing. C'est le volet
étude et stratégie de notre programme où une entreprise
pourra retenir les services d'un consultant externe pour préciser la
faisabilité d'un projet ou la possibilité pour elle de vendre sur
un marché, d'identifier la concurrence, d'identifier les conditions
d'accès à ce marché pour lequel le ministère pourra
verser une subvention maximale de 15 000 $, représentant environ 50 % du
coût total de cette étude de stratégie et de
développement de marché.
Nous avons ajouté un nouveau volet qui est celui de la
préparation de soumission. Il n'y a pas de programme qui existe,
à l'heure actuelle, pour des entreprises manufacturières qui
veulent soumissionner sur le plan international sur différents projets.
C'est un volet important parce qu'on connaît bien nos entreprises, nos
sociétés de génie-conseil par exemple qui, elles, ont un
volet PDMEA, qu'elles peuvent utiliser à l'étranger, mais il
n'existe pas de volet pour des entreprises manufacturières qui
voudraient vendre leur équipement de scierie ou leur équipement
de foresterie directement à l'étranger dans des contrats
internationaux. Donc, encore là, le ministère pourra aider une
entreprise manufacturière à soumissionner, à retenir les
services d'un consultant qui lui permettra de soumissionner à
l'étranger.
L'autre volet est le programme de soutien à l'emploi en marketing
international qu'on appelle APEX-emploi, à toutes fins utiles, pour
notre clientèle afin de faciliter les choses. Il sera possible de
retenir un responsable du commerce international au Québec, où on
paiera essentiellement 60 % du salaire la première année et 40 %
la deuxième année, à une entreprise qui présente
des possibilités intéressantes de marketing à
l'étranger, mais qui n'a peut-être pas toutes les ressources
nécessaires pour le faire.
Finalement, les volets APEX, mission individuelle, exposition - je les
revois - étude et stratégie, adaptation au marché, qui est
aussi une exclusivité et où on s'attend à avoir un volume
de demandes assez élevé. Il s'agit pour une compagnie de
préparer des catalogues, dépliants, etc., qui vont
représenter son produit à l'étranger. C'est un outil
promotionnel pour homologuer son produit. On pense au UL aux États-Unis,
par exemple, où il y a certains coûts à débourser
pour adapter le produit. C'est un volet d'adaptation important pour nos
entreprises.
En somme, c'est un programme qui se situe en amont des programmes du
gouvernement fédéral. Il va nécessairement plus vers la
préparation de l'entreprise dans ses actions à l'étran
ger.
M. Parent (Bertrand): Une dernière question, rapidement.
Cela va clore ce volet. Un montant de 7 500 000 $ sur trois ans et, pour cette
année, on parle de 1 200 000 $ ou
1 300 000 $...
M. Mailhot: Oui.
M. Parent (Bertrand): Pourquoi? Est-ce le temps de se mettre en
marche? Pourquoi n'est-ce pas proportionnel?
M. Macdonald: C'est le rodage.
M. Parent (Bertrand): C'est seulement la période de
rodage...
M. Mailhot: C'est la période initiale et on paie
après que l'employé a été six mois à
l'emploi de la compagnie. On va donc verser moins cette année, mais
davantage l'an prochain, et davantage la troisième année,
forcément.
M. Parent (Bertrand): Merci beaucoup. Je vois que vous avez bien
travaillé, vous.
Le Président (M. Théorêt): Cela dit, les
travaux de la commission de l'économie et du travail sont suspendus
jusqu'à 15 h 30, cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 33)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'économie et du travail reprend ses travaux. La
parole est au député de Bertrand, critique officiel de
l'Opposition.
Libre-échange
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président.
Nous allons donc passer à un autre bloc, particulièrement
celui du libre-échange. Le ministre, dans son exposé de ce matin,
nous a mentionné l'importance du dossier du libre-échange. On ne
reviendra pas sur ce qui s'est fait. Cependant, ses dernières
interventions publiques sur le sujet étaient ici même, en
commission parlementaire, ou en commission parlementaire à la
mi-décembre. Nous voilà quatre mois plus tard. On est rendu
à la mi-avril et j'aimerais savoir, de la part du ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique, où on est
rendu ou si on est plus avancé, particulièrement en ce qui
regarde les négociations avec le gouvernement fédéral
concernant toute la question des périodes de transition, de recyclage au
niveau de la main-d'oeuvre et des programmes de soutien de la part du
gouvernement fédéral. Est-ce que le ministre a de nouvelles
choses à nous annoncer de ce côté-là? Par la suite,
j'aurai d'autres questions.
M. MacDonald: M. le Président, des nouvelles choses,
sûrement, à savoir que, depuis cette commission parlementaire,
beaucoup a été fait pour s'assurer que les
Québécois, les entreprises québécoises
particulièrement, qui peuvent être affectés, sous une forme
ou sous une autre, par la mise en oeuvre du traité, puissent être
prêts à le faire adéquatement. Non seulement nous avons
conservé les organismes autres que le comité Warren, mais les
organismes internes de coordination interministérielle, tant au niveau
des directeurs généraux et des sous-ministres adjoints que cet
organisme qu'est le CCRI au niveau des sous-ministres seniors, mais nous avons
également conservé le comité restreint et les services de
M. Warren, comme nous l'avons fait durant toute la période des
négociations, pour assurer un suivi des gestes à être
posés, non seulement pour ce qui a trait aux mesures d'adaptation, mais
également pour ce qui a trait à des amendements
législatifs ou réglementaires au Québec, cette relation
qu'on veut suivie encore avec le gouvernement fédéral, le bureau
des négociations et les organismes fédéraux pour ce qui a
trait à la loi de mise en oeuvre, mais nous avons aussi organisé,
ici au Québec, un comité de coordination spécifiquement
assigné aux mesures d'adaptation pour les entreprises et leurs
employés. C'est M. Ghislain Fortin, secrétaire
général associé au Secrétariat au
développement économique du Conseil exécutif, qui
préside, avec le conseiller économique du même
secrétariat, M. Pintal, et M. Jean-Eudes Bouchard, directeur
général de la technologie au ministère du Commerce
extérieur et du Développement technologique. Je les nomme pour
faire ressortir particulièrement, M. le Président, la
représentation de tous les organismes qui sont impliqués dans
cette mise en oeuvre et particulièrement dans ces mesures d'adaptation.
Mme Marie-Charlotte De Koninck, qui est directrice de la recherche au
ministère des Affaires culturelles; M. Yvon Pomerleau, qui est avec nous
depuis le tout début et qui est directeur de l'analyse économique
et des relations internationales au ministère de l'Industrie et du
Commerce; M. Grenier, à ma gauche, qui est directeur des politiques
commerciales; M. Claude Pagé, à la Direction des politiques et
des programmes de main-d'oeuvre - cela est extrêmement important et je
suis sûr que vous voudrez le retenir - au ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu; M. Benoît
Lyrette, qui est directeur de la planification et de l'évaluation au
ministère du Travail; M. Raymond Cloutier, qui est directeur de
l'économie des marchés au ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation; M. Geoffrion, le sous-ministre adjoint au
ministère de l'Énergie et des Ressources; M. Demers, directeur
des études structurelles au ministère des Finances; M.
Louis-Marie Bouchard, de l'Office de planification et développement,
directeur des recherches; et, finalement, M. Daniel Beaudet, directeur par
intérim aux affaires
économiques et financières, au Secrétariat des
affaires intergouvernementales canadiennes. Ce groupe, ce comité se
nomme le comité de coordination sur l'adaptation. Il y a des
ministères qui ont une responsabilité plus grande, compte tenu de
leurs secteurs de travail. Je pense particulièrement au ministère
de l'Industrie et du Commerce et au ministère de la Main-d'Oeuvre et de
la Sécurité du revenu. Au premier ministère, vous avez
probablement remarqué, lorsque M. Gobeil a présenté son
programme de dépenses, qu'un montant de 1 000 000 $ avait
été demandé et approuvé afin de compléter
les consultations entre le ministère, les entreprises concernées
et les employés de ces entreprises ou les représentants des
employés, car nous avons toujours dit que des mesures d'adaptation
étaient nécessaires, mais que la dernière chose dont on
avait besoin, c'étaient des mesures d'adaptation préparées
en vase clos par le gouvernement à l'intérieur de ses
ministères, avec ses ministres et ses fonctionnaires, qu'il fallait que
ce soit un effort conjugué des différents intervenants,
particulièrement des intéressés de leur regroupement
industriel qui allaient nous donner une idée des mesures qui seraient
nécessaires. Aussi, nous avons toujours soutenu dans cette optique qu'il
fallait s'adresser principalement aux employés, au départ, sans
pour cela négliger le besoin des entreprises, de se moderniser pour
faire face à la compétition accrue. Les consultations du
ministère de l'Industrie et du Commerce, me rapporte-t-on, vont bon
train et devraient se compléter au cours des prochains mois. Les
consultations à l'intérieur d'autres ministères sont
également entamées. Pour y aller d'une façon plus
technique et précise, il est évident que si vous voulez poser des
questions à mon collègue, M. Grenier, il pourra, pour autant
qu'il est informé par les autres ministères de leurs
activités sur une base régulière, vous en informer.
Nous croyons que l'entente de libre-échange sera mise en oeuvre,
entrera en vigueur le 1er janvier 1989; tout au moins, nous avons
planifié nos gestes et nos interventions en conséquence. Nous
avons fait nos devoirs à l'intérieur du gouvernement du
Québec pour être certains d'être prêts. Nous gardons
une relation très étroite avec le Comité
De-Grandpré, chargé par le gouvernement fédéral de
nous conseiller en matière d'adaptation également. Nous allons
nous assurer de faire part à ce comité et à ses membres de
constatations importantes faites par nos différentes observations et nos
interventions de façon à nous assurer que cela soit pris en
considération et que le gouvernement fédéral qui nous a
amenés dans cette négociation, joue son rôle et alloue les
ressources et les budgets nécessaires pour faire sa part dans ce
domaine-là. J'ai beaucoup insisté pour vous donner les noms.
Comme je vous l'ai mentionné, c'est pour vous montrer que tout le monde
qui est impliqué est de la partie. Le travail se fait. Il nous fera
plaisir de vous tenir au courant des différentes étapes, de ce
que cela produira, et nous nous tenons en relation, comme je l'ai
mentionné, avec le Comité De-Grandpré.
Finalement, ce matin, vous avez probablement entendu que nous allions
publier très prochainement un document, qui veut présenter le
Québec dans l'hypothèse de la mise en application de l'entente
sur le libre-échange. Nous espérons que ce document - il ne sera
certainement pas simplet - soit plus simple, plus facile de
compréhension, plus à la portée des travailleurs et des
propriétaires d'entreprises québécoises,
particulièrement ceux qui sont affectés par l'entente sur le
libre-échange.
M. Parent (Bertrand): Merci. Concrètement, M. le
Président, entre le 15 décembre I987 et le 12 avril I988, pendant
cette période de quatre mois, est-ce qu'on a eu des choses
concrètes quant à la négociation qui devait avoir lieu en
début d'année I988, selon vos propres propos, à savoir le
quantum et l'implication du gouvernement fédéral dans les
programmes d'aide au niveau de la période de transition? Vous nous avez
vous-même avoué, en commission parlementaire, juste avant
Noël, si ma mémoire est bonne, le 15 ou le 16 décembre,
qu'il n'y avait rien eu de tel de négocié au moment où on
allait signer l'entente le 2 janvier.
M. MacDonald: Non, il n'y avait pas de quantum et il n'y en a pas
encore. Parce que, justement nous ne voulions pas garrocher des chiffres
farfelus, nous avons saisi, il y a un an et demi de cela, le gouvernement
fédéral quant à la responsabilité qu'on croyait la
sienne en matière de mesures d'adaptation. Nous avons continué
à insister par des interventions soit du premier ministre, ou de
moi-même, ou de mes collègues à différents niveaux,
à différents paliers, mais nous allons présenter,
maintenant que nous connaissons, vous le savez, à la fin de
décembre, et cela a été approuvé au début de
janvier... maintenant que nous connaissons l'entente, en consultation avec les
intervenants, nous allons être capables de déterminer les
programmes qui seront nécessaires, pour ensuite les quantifier, et alors
insister auprès du gouvernement fédéral pour qu'il aille
au delà de la reconnaissance qu'il a déjà faite de sa part
de responsabilité dans ce domaine.
M. Parent (Bertrand): Je suis obligé de vous dire, M. le
ministre, que ce que j'ai entendu du gouvernement fédéral depuis
le 2 janvier I988 n'est guère rassurant. D'une part, que ce soit
après les études du Conseil économique du Canada ou les
études conjointes Canada-États-Unis commmandées par le CD.
Howe, le fédéral a annoncé très clairement ses
couleurs en janvier, qu'il n'avait par l'intention de mettre de l'avant de
nouveaux programmes malgré la conclusion de ces nouvelles études,
primo.
Secundo, vous connaissez les relations actuelles dans les dossiers
fédéraux-provinciaux. Vous en avez fait état pendant trois
pages ce matin en nous disant que vous n'étiez pas satisfait du tout de
ce qui se passait, et je pense que vous n'avez pas changé de propos.
Moi, je pense qu'on doit être inquiet, de la façon que cela se
passe actuellement et avec tout ce qu'on a dans la balance. Comment va-t-on
pouvoir, au moment où il nous reste à peine huit mois avant le
1er janvier I989, comment, concrètement, va-t-on être capable
d'avoir un rapport de forces et d'obtenir du gouvernement
férédal, maintenant qu'il a notre signature au bas de l'entente,
notre quote-part? Comment va-t-on être capable d'amener le gouvernement
fédéral à mettre des sous dans la cagnotte? Cela
m'inquiète au plus haut point, surtout lorsqu'il nous dit:
Écoutez, dans l'ensemble - et cela, je l'ai entendu à la
télévision dans quelques reportages; je l'ai lu aussi dans des
journaux, et vous l'avez lu comme moi - sur le plan du traitement national, sur
le plan national, il n'y a pas vraiment de grands perdants; au contraire, il y
a des gagnants. Sauf qu'on sait que dans les faits, que ce soit Pierre-Paul
Proulx, que vous avez dû lire dans Finance du 29 février
dernier et qui est un spécialiste canadien des questions de
libre-échange, il avoue qu'au Québec les études
démontrent que le Québec est la province qui va profiter le moins
du libre-échange. Est-ce que le gouvernement canadien sera prêt
à considérer cela et, après, pour le Québec,
à investir les sommes d'argent spécifiques? On est en avril 1988
et vous me dites qu'il n'y a encore rien de négocié. Je trouve
cela drôlement inquiétant et je n'ai pas l'impression que c'est
dans les six ou huit mois prochains qu'on va régler cela. Qu'est-ce que
fera le gouvernement du Québec le 1er janvier 1989 s'il n'a pas cet
argent ou sa quote-part du gouvernement fédéral? Est-ce que le
gouvernement du Québec est prêt à y aller et à
prendre toute sa responsabilité? (15 h 45)
M. MacDonald: Le professeur Proulx, en effet, s'est
intéressé au dossier. Il a été un témoin
intéressant devant la commission parlementaire où nous avons
siégé tous les deux, mais je suis en désaccord avec le
professeur Proulx sur certaines de ses affirmations qu'il ne qualifie pas. Si
on voulait mettre en opposition le professeur Proulx et d'autres
déclarations, on pourrait prendre celle de votre chef réel
à l'heure actuelle, M. Parizeau, dont vous pourrez retrouver à
maintes reprises des déclarations, à savoir que c'est
effectivement la province de Québec qui profitera le plus d'une entente
de libre-échange. Serait-ce demander si c'est le professeur Parizeau ou
le professeur Proulx qui a raison?
Pour autant que je suis concerné, je considère que la
province de Québec et le Canada ont beaucoup à retirer, mais
qu'il y a des coûts d'ajustement, que nous en avons signifié la
réalité au gouvernement fédéral et que nous n'avons
jamais cessé de lui dire qu'il aurait à payer la note; que nous
avons assisté comme vous à des déclarations
controversées, c'est-à-dire celles M. Wilson aux Finances disant
qu'il n'y aurait pas de programme, contredites quelque temps plus tard par le
premier ministre Mulroney lui-même, des déclarations qui ont
été faites par le ministre Bouchard élu. Je crois que cela
a été plus ou moins adouci ou contrecarré par Mme
McDougall. J'ai entendu à Ottawa de différentes sources des
opinions diverses sur le sujet. Mais ce qui m'intéresse, c'est de savoir
que Mme Carney, qui était responsable du dossier avant la nomination de
M. Crosbie, m'a témoigné l'acceptation de la
responsabilité du gouvernement fédéral en la
matière.
Je pense également à un autre acte très concret
à observer, c'est la création même du comité
De-Grandpré. Je crois que vous et moi respectons suffisamment M.
De-Grandpré et les gens qui l'accompagnent à ce comité
pour savoir qu'il n'aurait pas accepté une telle nomination, et le temps
que cela lui prendra pour siéger et recevoir des représentations,
s'il n'avait pas eu l'impression qu'il allait être capable de voir ses
recommandations de gestes concrets respectées par le gouvernement
fédéral et mises en oeuvre.
Il n'y a rien d'acquis et vous avez raison. On a raison de se
préoccuper de la situation. On le fait ensemble. On a raison de
continuer à insister, mais il y a une promesse qui a été
faite, mais cela n'a pas été fait sous forme de promesse, cela a
été fait sous forme de déclaration, d'engagement, de
respect des responsabilités qui sont les nôtres, à savoir
que le gouvernement du Québec s'assurera qu'il y ait pour les
entreprises et pour leurs employés des mesures d'adaptation et on fera
ce qu'on a à faire pour s'assurer que les coûts soient
partagés comme ils doivent l'être.
M. Parent (Bertrand): Alors, sur les derniers propos du ministre,
on va s'assurer de faire ce qu'il y a à faire. Je veux m'assurer que le
ministre ne pourra pas répéter ces mêmes paroles dans six
mois, parce que le temps avance et on comprendra que les entreprises auront
à faire face à de nouvelles règles du jeu. Même si
cela ne se passe pas drastiquement et que toutes les barrières
tarifaires, toutes les nouvelles règles du jeu vont changer, il reste
qu'on enclenche le processus. Il faudrait, au cours des prochains mois et
à très courte échéance, avoir ces formes
d'assurance de la part du gouvernement fédéral,
considérant qu'on a déjà passablement d'autres dossiers
avec lui. Le ministre devrait s'assurer d'avoir des choses très
concrètes.
Je n'ai aucune objection à la publication d'un autre document, de
séances d'information parce qu'il faut informer les gens et,
contrairement à ce que vous disiez, il y a encore beaucoup de gens,
excusez-moi, dans l'ignorance,
entre guillemets, parce qu'on a entendu parler de libre-échange,
oui, mais on ne sait pas trop. La prise de conscience des gens d'affaires, des
dirigeants d'entreprise, j'ai parlé avec plusieurs depuis janvier pour
voir comment ils avaient l'intention de vivre cela et ils commencent à
réaliser des choses. L'industrie du meuble, l'Association des fabricants
de meubles du Québec, a commandé à Samson Bélair,
une firme de consultants, une étude qui a été
publiée il y a quelques jours. J'ai eu le plaisir d'en avoir finalement
une copie et d'en prendre connaissance. Il y a quand même des
constatations importantes. On sait que, dans leur cas, ils avaient
demandé les dix ans. Ils ont obtenu les cinq ans et même sur cinq
ans on s'aperçoit que les règles du jeu vont changer, même
s'il y a les deux secteurs: le mobilier de bureau et les autres types de
mobilier. Mais on sait, à cause de la structure industrielle, et c'est
un bel exemple, que c'est un des premiers organismes, à ma connaissance,
qui a décidé de se prendre en main et de voir ce qui va se passer
de façon précise. Ils font des recommandations très
particulières concernant l'industrie du meuble. Mais tous les autres
secteurs, c'est beau d'avoir des comités, je veux bien, mais est-ce que
le ministre peut nous donner une forme d'engagement que, par exemple, d'ici la
fin de la session, à la période de la mi-juin, on aura
suffisamment d'importance pour ne pas se ramasser, comme on l'a finalement fait
l'année passée... Les commissions parlementaires, le 15
septembre, on savait qu'il y avait des décisions qui devaient être
prises le 3 octobre. On est toujours là à courir à la
remorque. Est-ce que le ministre peut nous assurer qu'avant l'ajournement de la
présente session on aura des choses très concrètes en tant
que parlementaires, avant que tout le monde parte pour la période des
vacances? Parce que je pense qu'il va être important qu'on ait la chance
de discuter de ces choses-là, que ce soit en commission parlementaire ou
autrement, de façon à apporter... Je pense que c'est drôle
aussi de l'Opposition d'essayer d'apporter ou d'avoir d'autres
éléments pour bonifier... Je pense que la négociation avec
le gouvernement fédéral s'annonce longue et ardue. Je ne suis pas
sûr que si on ne prend pas certaines mesures avec un
échéancier très précis que, au 1er janvier 1989,
dans huit mois, on va avoir ce qu'il nous faut, sinon de dire: Écoutez,
on ne peut pas rien faire, on n'a pas eu d'argent du gouvernement
fédéral. Je pense qu'on a à répondre des
entreprises.
M. MacDonald: En premier lieu, j'aimerais vous rappeler que la
mise en oeuvre prévoit des éliminations de tarifs douaniers au
1er janvier 1989 pour les entreprises qui, volontairement, ont accepté
l'élimination de tarification dès cette date. Ce ne sont pas des
entreprises qui ont demandé ou qui demandent des mesures d'adaptation.
Pour les autres entreprises, c'est soit cinq ans, soit dix ans. Pour venir
à la question du meuble, vous avez d'ailleurs raison, ils ont fait un
excellent travail commandé chez Samson Bélair. Nous en avons
également pris connaissance. Il faut vous rappeler un peu la petite
histoire. Le résultat des cinq ans au lieu des dix ans a
été identifié en grande partie, basé sur la
représentation d'un des membres les plus dynamiques, les plus
profitables de l'industrie du meuble au Québec, M. Racine, qui est
passé d'ailleurs devant notre commission parlementaire avec le groupe du
meuble. M. Racine faisait partie de ces représentants industriels sur
les groupes de conseillers du gouvernement fédéral. M. Racine,
lui-même, avait conseillé ou déclaré au sein de ce
groupe qu'une période d'adaptation pour l'industrie de cinq ans, et son
industrie, vous vous rappellerez, n'était pas l'industrie des meubles de
bureau mais bien les meubles de séjour, cinq ans étaient
suffisants pour faire face à la transition. Il est évident, je
vous le concède, que toutes les entreprises de meubles n'ont pas la
taille de Shermag, qu'elles n'ont peut-être pas le dynamisme de Shermag,
mais je pense que vous allez me concéder également que, entente
de libre-échange ou non-entente de libre-échange, c'est une
industrie comme les autres qui connaissait, a connu et va connaître
encore, abstraction faite de l'entente, des consolidations, des regroupements,
non seulement pour faire face à cette compétition accrue sur le
marché américain, mais si ce n'est que pour avoir des meilleures
performances sur le marché québécois et canadien. Le fait,
par contre, que la majorité des entreprises qui auront à faire
face à des mesures de transition peut-être un peu plus difficiles,
un peu plus importantes, un peu plus substantielles, les périodes de
transition sont sur dix ans. Je vous rappellerai que les écarts
douaniers les plus importants sont de l'ordre - si je ne me trompe pas M.
Grenier - de 12 % à 15 %, ce qui veut dire des ajustements de
compétitivité de l'équivalence de 1, 2 % à 1, 5 %
par année sur une période de dix ans. Je vous dis ceci, eu
égard à vous rappeler ce que, comme vous l'avez observé
vous-même ces mêmes entreprises ont eu à subir cette
année, année durant laquelle elles ont eu une meilleure
performance depuis très longtemps, ellles ont eu a subir de 10 %
à 15 %, dépendamment des périodes que vous prenez, de
variation de leur profitabilité sur une base de compétition
américaine due au taux de change, aux changements apportés
à la valeur du dollar canadien sur le dollar américain.
Un autre point que je veux vous faire, par contre, pour ne pas vous...
Je ne vous ai jamais, je crois, fait de promesses que je n'ai pas
cherché à tenir et je ne commencerai pas à vous en faire
aujourd'hui. Vous m'aviez demandé si nous pouvions répondre
à vos demandes avant la fin de la présente session sur la
question des mesures d'adaptation, la réponse est non. La réponse
est que les consultations, d'abord, sont entre les mains des divers
ministères. Vous
pourrez à l'occasion, peut-être, obtenir des détails
plus précis, plus pointus de la part principalement de mon
collègue au ministère de l'Industrie et du Commerce sur les
études qu'ils font, mais nous, en tant que responsables de la
coordination des efforts, nous nous attendons à avoir un portrait plus
précis au début du mois de septembre, au moment où nous
aurons les dimensions que j'appellerais de dollars et de moyens et nous aurons,
à ce moment-là, les recommandations que nous voudrons mettre de
l'avant, en passant, si vous voulez, sur une base de consultation, au
comité De-Grandpré et également, directement au
gouvernement fédéral.
M. Parent (Bertrand): Deux choses concernant vos derniers propos.
D'abord, quant au comité De-Grandpré, vous avez
été, je pense, le premier à vous offusquer de voir que,
à part le président, il n'y avait pas d'autre
Québécois et ce n'était pas, je pense, l'entente
informelle qu'il y avait. Est-ce exact?
M. MacDonald: Non. Si le comité, remarquez bien, avait
été composé d'une quinzaine ou d'une vingtaine de membres
et qu'il n'y avait eu que M. De-Grandpré, j'aurais été
effectivement très vexé et j'aurais trouvé que cela aurait
été mal fait. Mais le comité ne compte que cinq membres et
je crois qu'il aurait été difficile de trouver un
représentant avec autant de prestige, de crédibilité, de
force de caractère et de capacité d'intervenir que M.
De-Grandpré comme représentant des intérêts au
Québec.
M. Parent (Bertrand): Quant à la question des
différentes études que j'ai demandées il y a un an, que
|'ai demandées il y a six mois... Je demande encore les études
d'impact qui sont au ministère de l'industrie et du
"Commerce. Vous m'avez toujours dit: Écoutez, il n'y a pas de
problème, c'est à mon collègue de les publier, et vous
comprendrez qu'on ne peut pas s'envoyer la balle comme cela pendant longtemps,
on est ici pour travailler. Je pense qu'il va falloir, à un moment
donné - on est rendus en avril 1988 - que les fameuses études
d'impact mises à jour et remises à jour... Je ne sais pas combien
de monde travaille à cela, mais il doit y avoir du monde. Il y a des
études d'impact et on ne les a pas. Cela prend des entreprises, des
associations sectorielles qui vont, au cours des prochaines semaines, des
prochains mois, nous publier des études. Mais les études fartes
par le gouvernement avec l'argent des contribuables, il serait normal que nous
ayons l'ensemble des études d'impact pour être capable de mesurer,
nous aussi, de faire ce travail-là.
Alors, je vous réitère ma demande pour que vous puissiez
la réitérer auprès de votre collègue puisque vous
êtes sûrement très près du ministre de l'Industrie et
du Commerce. Je vous dis aussi, en terminant sur ce point-là, sur la
question des études: Est-ce que, concernant l'étude, par exemple,
faite et publiée pour le compte de l'Association des fabricants de
meubles du Québec, qui a été faite par Samson,
Bélair il y a quelques semaines, vous avez l'intention de prendre en
considération ses recommandations? Parce qu'il y a plusieurs volets, je
ne dis pas qu'il faille tous les suivre, mais est-ce que vous avez l'intention
de prendre en considération plusieurs des recommandations faites, parce
qu'ils font des recommandations aux hommes d'affaires, mais ils font des
recommandations à l'entreprise et au gouvernement.
M. MacDonald: II est évident, M. le député,
que nous allons prendre cela en considération. Je vous ai dit que la
dernière chose au monde que je voudrais voir, c'est la
préparation et la mise en place de mesures d'adaptation faites en vase
clos au gouvernement. Il faut que ce soit fait avec les industries et avec
leurs employés. Il faut que ce soit réaliste. Il faut que ce soit
le reflet des besoins de la place du marché. Alors donc, on va prendre
cela en considération. (16 h 00)
Cependant, j'aimerais vous rappeler, peut-être pour les fins du
dossier, que nous avons publié à ma connaissance, et je peux
reprendre cela, 88 pages, en avril 1987, La libéralisation des
échanges avec les États-Unis: une perspective
québécoise. Il n'y a pas un gouvernement, au sud ou au nord de la
frontière, il n'y a pas un gouvernement prpvincial qui ait publié
d'une façon aussi complète ce qu'étaient - nous l'avons
titré exactement comme tel - les enjeux, pour un autre domaine ou pour
un autre... vis-à-vis de ce qu'on considérait, à ce
moment-là, être des possibilités d'entente de
libre-échange. Plus tard, à votre insistance, nous avons
publié, et il y en a pour 447 pages, l'analyse statistique, ce qui
s'appelle les études d'impact de la libéralisation des
échanges, qui est une annexe au document d'information. Faisaient partie
des études d'impact, et je me permets de vous le répéter,
des dossiers du gouvernement fédéral, pour lesquels nous n'avions
aucune autorisation de publication, et également des informations
d'ordre confidentiel provenant des entreprises dont plusieurs étaient
des entreprises privées, ne voulant pas révéler des
statistiques de nature compétitives, d'autres ne voulant pas
révéler des impressions d'entreprises publiques qui pourraient
avoir un effet sur le cours de la valeur de leurs actions, aux statistiques ou
informations qualitatives ou quantitatives privées et pour lesquelles
nous n'avons pas non plus d'autorisation desdites compagnies pour faire des
révélations ou les publier. Nous avons donc publié la
totalité, à ma connaissance, des statistiques supportant les
conclusions que vous avez retrouvées, intitulées, je le
répète, "enjeu", dans l'analyse d'avril 1987.
De plus, vu qu'il s'est passé des choses et que cela a
évolué entre avril 1987 et l'automne 1987, nous avons
publié un autre document, vous
vous rappellerez, qui est le document Synthèse de la position
québécoise en septembre 1987. La somme de ceci, au-delà de
tout doute, est plus de publications de commentaires et d'appréciations
que n'importe quel des gouvernements eu égard à cette entente de
libre-échange. Et je vous ai mentionné que, dans quelques
semaines, nous allons donner une perspective québécoise encore,
ou du Québec et de l'entente telle que formulée. Je ne crois pas,
et je me permets de le répéter, qu'il y aurait possibilité
ou avantage de publier ces documents non publiés, mais qui sont de
nature confidentielle.
M. Parent (Bertrand): II est vrai que vous avez publié les
documents que vous avez mentionnés, M. le ministre, certains à la
suite de plusieurs démarches ou pressions faites par l'Opposition. C'est
peut-être qu'ailleurs, dans les autres provinces, ils n'ont pas cette
perspicacité et même certaines provinces n'ont pas d'Opposition,
effectivement. Mais quand vous parlez des enjeux - on ne reviendra pas
là-dessus - que vous avez publiés oui, c'est vrai que c'est
important. Vous avez publié les impacts. Oui c'est vrai que c'est
important. Mais vous savez fort bien, par rapport au cahier de statistiques
publié quelque part le 31 juillet, un vendredi après-midi, il
faisait un beau soleil - on m'a rejoint pour m'annoncer que le ministre de
l'Industrie et du Commerce venait de répondre à ma demande - que
ce n'est pas cela du tout qu'on avait demandé, on le sait fort bien.
D'abord ces statistiques étaient en retard de trois, quatre ou cinq ans
dans certains cas. C'est très dur à digérer et cela n'a
pas apporté grand-chose au débat, mais on a certainement vu la
bonne volonté du ministre de l'Industrie et du Commerce à la
suite des pressions de son collègue, le ministre du Commerce
extérieur et du Développement technologique. Mais ce que je vous
dis, ce dont on a besoin maintenant, c'est de cibler de façon
particulière, sur les différents secteurs, les impacts et les
moyens, comme ils l'ont fait dans le cas d'un petit secteur, celui de
l'industrie des fabricants de meubles. Je dis un petit secteur par rapport
à l'ensemble de tous les secteurs économiques. C'est d'avoir
aussi les outils, les moyens que vous allez prendre. Est-ce que le gouvernement
du Québec, entre autres, est prêt à s'engager; est-ce que
le ministre est prêt à s'engager aujourd'hui, si le gouvernement
fédéral n'y va pas, à mettre de l'avant les outils
nécessaires, les programmes d'aide de recyclage de main-d'oeuvre, tous
les programmes d'aide de soutien dont les entreprises auront besoin? Est-ce que
le ministre est prêt à donner cette assurance? C'est tout ce que
je demande puis c'est tout ce que les entreprises ont besoin de savoir par
rapport au gouvernement fédéral. Si le gouvernement
fédéral n'y va pas, va-t-on se mettre à se chicaner puis
laisser les entreprises dans les difficultés?
M. MacDonald: J'ai dit, il y a environ dix minutes, que le
gouvernement du Québec avait promis aux entreprises qu'il y aurait des
mesures, des moyens et des ressources pour effectuer une transition
adéquate et on a l'intention de respecter totalement et
entièrement cet engagement.
Agence spatiale
M. Parent (Bertrand): Cela complète le dossier du
libre-échange et, avec votre permission, je voudrais passer à un
dossier, tout aussi chaud, M. le Président, celui de l'agence
spatiale.
Le Président (M. Théorêt): Allons-y pour le
voyage.
M. MacDonald: Ça, ce sont des gars "flyés". Une
voix: Dossier fort intéressant.
M. Parent (Bertrand): Cette liste... Est-ce que vous pouvez nous
dire si vous avez, depuis le début d'avril, semaine avant Pâques,
donc, de ces deux dernières semaines, des résultats additionnels
concrets? Et est-ce que vous pouvez nous dire si ce dossier va bon train, selon
votre bonne confiance, et qu'il va aboutir?
M. MacDonald: Étant de nature très positive, comme
vous le savez, j'ai confiance que le bon sens va dominer. Je l'ai dit souvent,
je le répète. Je fais confiance aux gens qui ont
supposément ce bon sens. Cependant, je pourrais peut-être vous
mentionner que, dans les rencontres que nous avons eues, le premier ministre et
moi-même, en Californie, la semaine dernière, on a pris la peine
de poser des questions et comme il y avait des témoins, il ne fallait
pas trop biaiser les questions, et nous les avions posées
carrément - c'étaient des représentants de grandes
entreprises qui sont les principaux entrepreneurs; en fait:, ils sont les
principaux fournisseurs de quincaillerie et de systèmes dans le domaine
de l'aérospatiale américaine - à savoir: Quelle est votre
relation dans le domaine de l'aérospatiale au Canada?
On nous a répondu: Ah! nous, on fait affaire avec Spar. On sait
où aller. Mais on ne fait pas affaire avec le gouvernement canadien
parce qu'on ne sait pas où s'adresser. Et ce genre de réponse a
été reçue à plus d'un exemplaire par des gens qui
n'étaient pas là du tout pour questionner le gouvernement
canadien, mais pour critiquer le gouvernement canadien, ou la position
canadienne, pour souligner qu'ils sont parfaitement d'accord, eux, sur le fait
que le Canada a des entreprises et des moyens pour jouer un rôle dans
l'aérospatiale, mais qu'il faut une agence spatiale, une agence
nationale de coordination, il faut une mise en oeuvre, un regroupement de cette
masse critique, un intervenant auquel les gouvernements étrangers et
où
les grands organismes peuvent s'adresser pour s'assurer qu'on puisse
fonctionner à l'optimum.
Ces simples arguments, bien au-delà ou en laissant totalement de
côté la question de la situation puis des fonctionnaires qui ne
veulent pas déménager... Au départ, comme vous le savez,
il y a eu confusion à Ottawa, certaines personnes - et j'ai réagi
en conséquence - disant: Bon! parce qu'il y a un programme qui ne
marchera pas, peut-être qu'on n'a pas besoin d'agence spatiale. Au
départ, on en a besoin d'une. L'avenir canadien, dans ce
domaine-là et tout ce qui est en aval et qui en découle, est
rattaché au fait d'avoir une agence spatiale. Et ensuite, vous
connaissez ma position pour savoir où cela devrait être
situé.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il y a eu des
développements concrets au cours des deux dernières semaines, M.
le ministre?
M. MacDonald: Pas que je sache.
M. Parent (Bertrand): On est toujours dans la même
situation nébuleuse. C'est bien cela?
M. MacDonald: Malheureusement.
M. Parent (Bertrand): De mon côté, par suite de ce
que j'avais mentionné à la période des questions, les
questions que je vous avais posées, M. le ministre, je me suis
assuré d'obtenir un maximum de collaboration. J'ai trouvé
dommage, comme je l'ai dit ce matin, que la motion que j'ai
présentée quelques jours avant Pâques n'ait pu être
recevable pour les formes de technicité mais qui était une
demande en bonne et due forme de vous mandater pour organiser une
délégation de démarches et de pressions d'un groupe
important et comprenant le chef de l'Opposition, le chef du parti
québécois, vous-mêmes, le premier ministre, de même
que toutes les personnes concernées par ce dossier-là.
De plus, une lettre a été envoyée et il y aura des
téléphones de faits. Une lettre a été
envoyée - et il me fera plaisir de vous en remettre copie - par le chef
de l'Opposition. La dimension de dire: Bon, on veut avoir l'agence spatiale,
toutes les normes sont là pour nous la donner. Je pense qu'il fallait
aller plus loin et j'aimerais juste vous citer un paragraphe ou deux qui est la
principale préoccupation que j'ai et que nous avons dans l'Opposition,
au moment où l'on se parle, à savoir: Est-ce qu'on va se ramasser
juste avec une vitrine? Est-ce qu'on va se ramasser juste avec une coquille
vide?
Voilà la préoccupation, et il est fort possible, à
cause des pressions qui sont faites actuellement, que le premier ministre
canadien décide d'une telle annonce avec tambours et trompettes:
voilà, l'agence spatiale, vous l'avez à Montréal. Mais
quand on va fouiller un peu plus loin, on va s'apercevoir que oui, on aura un
bureau, oui, on aura quelques personnes, mais le coeur, le noyau et tout cela
se retrouvera en Ontario. Alors, je cite le chef de l'Opposition dans la lettre
qu'il adressait au premier ministre du Canada, il y a quelques jours: "Nous ne
saurions nous satisfaire, comme dans le cas du Centre bancaire international,
d'une agence spatiale qui ne serait qu'une coquille vide dans
l'hypothèse où le siège social de l'agence n'accueillerait
que le personnel administratif. Nous n'accepterons pas, sous aucun
prétexte, une telle situation de simulacre de siège social alors
que le centre de décision serait situé chez Spar Aerospace
à Toronto et que les activités de recherche seraient
concentrées à Ottawa. L'agence spatiale, afin de maximiser les
retombées de son intervention sur le plan du développement des
entreprises de ce secteur de haute technologie, doit intégrer les
structures de décision, de planification et de coordination de
l'ensemble du programme spatial canadien au sein du siège social de
l'agence qui devrait être situé à Montréal" et ainsi
de suite. Je pense que dans toutes les démarches qui devront être
faites, parce qu'avec les informations que nous avons et que vous-même
avez rendues publiques, on a tout lieu de croire que d'ici les prochaines
semaines, il y aura une décision. On ne pourra plus la retarder
indéfiniment. Donc, à toutes fins utiles, d'ici la fin avril,
d'ici deux semaines, il y aura une décision de rendue. Je pense que
l'emphase doit se mettre dans ce sens-là. Je vous rouvre la porte toute
grande à une démarche, à Ottawa directement, avec toutes
les personnes concernées, y compris le chef de l'Opposition à
l'Assemblée nationale, le chef du Parti québécois,
vous-même, le premier ministre, le ministre des Relations
internationales, et y compris le maire de Montréal avec qui on est
entrés en contact, de façon que les intervenants mettent le
maximum de pression, à la dernière minute, pour s'assurer, non
seulement d'avoir l'agence, mais aussi tous les outils qui vont avec, et non
pas qu'on se ramasse avec une coquille vide. Cela me semble fondamental, cela
me semble important. On n'aura probablement pas d'autres tribunes pour le faire
puisque la Chambre ne siège pas, sauf pour la période des
questions, et je pense que c'est important. Vous avez demandé la
collaboration de l'Opposition. Oui, on l'a offerte. On vous l'offre encore
parce qu'au-dessus de toute partisanerie politique doit se situer, je pense,
une ligne québécoise ou une ligne où tous les intervenants
du milieu sont capables de faire front commun.
M. le ministre, je vous réitère que je ne demanderais pas
mieux que d'être capable de poser d'autres gestes que ceux que nous vous
avons offerts et que vous-même, vous puissiez, au nom de vos autres
collègues, organiser quoi que ce soit qui puisse avoir ce genre
d'envergure. Je pense qu'on n'a pas le choix. Il faut mettre toutes les chances
de notre bord. Tant mieux si on atteint le résultat. Vous en aurez
le
bénéfice et, si on y a participé, on en aura le
bénéfice. L'important est que cela ne nous glisse pas entre les
mains. Une fois que cette décision sera rendue, il sera trop tard pour
vivre avec. Je pense que cela a un impact considérable pour l'avenir
économique du Québec dans ce domaine de l'aérospatiale et
dans le domaine de tout ce qui s'appelle recherche et développement
autour de cela.
M. MacDonald: En effet, j'ai pris note de cette proposition que
vous avez faite. Comme vous le savez, pour des raisons techniques, cela ne
s'est pas réalisé. Je prendrai l'occasion, à son retour de
l'Ouest, d'en reparler au premier ministre comme un geste additionnel qui
pourrait être posé par les personnes que vous avez
mentionnées. Mais, vu que vous profitez de cette tribune pour faire
état, justement, de ce type d'intervention, j'aimerais peut-être
faire appel à vous et à votre collègue, le chef de
l'Opposition, à votre chef non élu, pour faire appel à
d'autres gens. Le cercle du pouvoir à Ottawa comprend d'anciens
ministres du gouvernement péquiste qui nous a
précédés et que l'on retrouve au sein de corporations de
la couronne, au conseil d'administration de la Banque du Canada. Vous avez des
ministres actuels, élus et non élus, qui étaient d'ardents
partisans de votre thèse constitutionnelle au moment du
référendum et qui, à l'heure actuelle, occupent des postes
de responsabilité. Je pense particulièrement au dernier
nommé qui, indéniablement, représente une personne
très proche du premier ministre et que les journaux allaient citer comme
étant une des personnes influentes, sinon le ministre senior au cabinet
fédéral. (16 h 15)
Bien que j'ai le plaisir et le privilège de connaître la
plupart de ces personnes, politiquement parlant, et vous le savez très
bien, ce n'est pas mon "bag", j'ai beaucoup moins d'influence que pourraient en
avoir leurs anciens collègues avec qui ils ont siégé au
Conseil des ministres ou autrement. Au même titre que j'ai
déjà, d'ailleurs, écrit à la majorité de ces
personnes, ayant écrit à plusieurs reprises à tous les
élus québécois et à plusieurs non élus, je
vous saurais gré de poursuivre ces efforts que j'apprécie
énormément. Sachez que, lorsque nous aurons l'agence spatiale -
et je crois que nous allons l'avoir - je ne suis pas de ceux qui voudront
s'attribuer 100 % de la responsabilité. Il me fera plaisir
d'apparaître avec vous et de la partager avec vous. Vous avez
travaillé. Mais, je vous suggère des moyens additionnels de
pression ou d'appel au bon sens que vous pourriez utiliser au cours des 48
prochaines heures.
M. Parent (Bertrand): Je vous dis, M. le ministre, que de toute
façon ces démarches sont entreprises et le seront dans le sens de
faire toutes les pressions nécessaires.
Deux ou trois autres questions concernant le dossier de l'agence
spatiale. Vous avez, à la page 126 de votre document, mentionné
le nom de quatre personnes affectées au dossier de l'agence spatiale.
Vous mentionnez M. Éloy, M. Bouchard, M. Condé et M. Elassal.
Qu'est-ce que ces gens font ou que feront-ils au cours des prochains mois,
puisqu'ils se retrouvent les personnes carrément et directement
affectées au dossier? Est-ce que vous pouvez nous donner un peu plus de
détails concernant cette affectation particulière à un
dossier important?
M. MacDonald: Je crois que je peux prétendre que
l'ensemble des données statistiques des énoncés des listes
des participants, les intervenants dans le monde de l'aérospatiale, ce
qu'il a fallu mettre en place - et dont vous avez eu copie - pour
démontrer clairement et sans équivoque que lorsqu'on parle de
masse critique en matière d'aéronautique et d'aérospatiale
au Canada, c'est à Montréal que cela se passe. La
relativité et l'activité dans les autres provinces, la
relativité avec les autres provinces, c'est ce genre de travail que ces
quatre collègues ont fait. Il est évident également que,
en contact comme ils le sont avec les intervenants du milieu de
l'aéronautique et de l'aérospatiale, ils ont cherché
à faire la promotion de ce que nous croyons être l'évidence
- comme j'ai mentionné - pure et simple ou le bon sens. J'ajouterai le
nom du Dr Aurèle Beaulnes, qui n'apparaît pas ici. Il est
présent maintenant, à Ottawa, et veut ouvrir les
différents centres de recherche et de développement et les
agences subventionnaires. Il est également impliqué dans le
domaine de l'aéronautique et de l'aérospatiale.
M. Parent (Bertrand): En plus de cela, l'engagement du lobbyiste
qui a été retenu par vous-même n'apparaît pas. Est-ce
qu'on pourrait avoir un peu plus de détails? Ce que vous avez pu nous
donner comme information a été très bref.
M. MacDonald: Je voudrais resouligner que, comme je l'avais fait
en Chambre, le mot "lobbyiste" a, pour certains, cette connotation
péjorative qui ne s'applique en aucune façon à la
personne, pour commencer, ou au travail que nous voulons faire faire au Dr
Beaulnes. J'ai ici - et cela me fera plaisir, si le secrétaire voulait
en faire faire des copies - le mandat et le plan d'action qui a
été proposé au Dr Beaulnes. Je vous lis le mandat et vous
en donnerai copie.
Le mandat comprend deux volets complémentaires: a) intervention
auprès des diverses instances fédérales à vocation
scientifique et technique, en vue d'accroître le volume des contrats et
subventions de recherche versées au Québec, ainsi que la
présence des activités et installations fédérales
en territoire québécois; b) incitation des entreprises
québécoises du secteur privé à profiter davantage
des programmes
fédéraux d'aide à la recherche et au
développement, et aux activités scientifiques connexes. Il y a un
plan d'action, nécessairement, qui veut que le Dr Beaulnes puisse
identifier les organismes ou les personnes, faire ressortir exactement leur
modus operandi et effectuer l'appariement entre lesdites personnes et
organismes avec les contreparties ou les intervenants qu'il y aurait lieu de
rencontrer et avec qui faire affaire, intervenants qui peuvent venir du milieu
universitaires comme du milieu privé.
M. le secrétaire, si vous vouliez, s'il vous plaît, le
faire copier, on pourrait le remettre à M. le député.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que les services du Dr Beaulnes sont
retenus sur une base temporaire? Par quelle sorte de contrat? Est-ce que c'est
informel ou formel? Par qui est-il rémunéré et
combien?
M. MacDonald: Nous avons un mémoire d'entente avec
l'Université du Québec, qui est l'employeur du Dr Beaulnes.
L'Université du Québec, comme vous le savez, étant un
organisme de tutelle vis-à-vis de l'Institut Armand Frappier, le Dr
Beaulnes est un employé à temps plein de l'Université du
Québec, à qui nous avons demandé un prêt de
services, prêt de services qui se fera - j'en discuterai avec le Dr
Coulombe - et qui sera de trois jours par semaine à Ottawa.
Nécessairement, il devra également faire des
représentations ou des rencontres en revenant à Montréal,
à Québec ou à Sherbrooke pour s'assurer de l'appariement.
Nous allons chercher à obtenir au maximum, pour le plus longtemps
possible, que cela fasse l'affaire du ministère et la sienne, les
services du Dr Beaulnes pour effectuer ce genre de travail. Il n'est pas dit
non plus, si cela s'avérait nécessaire et si on lui trouvait la
bonne personne au bon moment, que nous ne rajouterons pas des ressources ou
qu'on ne fera pas également utilisation des ressources de la
délégation du Québec à Ottawa pour aider,
collaborer, compléter, supplémenter aux efforts du Dr
Beaulnes.
M. Parent (Bertrand): Qu'est-ce qu'il arrive du Dr Beaulnes dans
le cadre de ce mandat si, la semaine prochaine, on nous annonce que l'agence
spatiale est à Ottawa?
M. MacDonald: Cela n'enlève absolument rien à la
responsabilité du Dr Beaulnes pour tout ce qui s'appelle les autres
organismes et les autres secteurs de recherche et de développement pour
lesquels le gouvernement fédéral soit fournit de l'argent ou des
ressources, soit construit des laboratoires.
M. Parent (Bertrand): Dans le cas de l'agence spatiale, on sait,
ou on a su à la mi- mars, il y a environ un mois, qu'Ottawa limitera la
part du Québec à 35 % dans son programme spatial. Est-ce que
vous, M. le ministre, vous étiez conscient de cela avant cette
annonce?
M. MacDonald: Je m'excuse, est-ce que vous avez
complété votre question?
M. Parent (Bertrand): Oui. Je veux seulement savoir si...
M. MacDonald: D'essayer arbitrairement d'établir une
politique et de dire 35 % des dépenses sans savoir ou sans chercher
à identifier plus précisément les compétences de
l'un ou de l'autre pour la construction ou la participation à un projet,
c'est un peu farfelu. C'est un des problèmes auxquels les hommes
politiques et les fonctionnaires fédéraux cherchent à
répondre. C'est que le Canada, sans aucun doute, a une
responsabilité de développement régional, veut faire
preuve d'une équité, à l'occasion sûrement, dans la
distribution de contrats et ainsi de suite. Alors, que quelqu'un ait
retrouvé magiquement ces 35 % parce qu'il y aurait un certain
appariement avec ce qu'ils considèrent être la présence
aéronautique et aérospatiale québécoise dans
l'ensemble canadien, c'est peut-être une façon de le faire. Mais
je pense que je pourrais demander au Dr Coulombe, qui pourrait vous apporter
également des précisions sur cela, parce que ce n'est pas... On a
tendance à saisir au pied de la lettre et sans prendre le contexte
global certains chiffres, à l'occasion. Est-ce que vous aimeriez ajouter
quelque chose sur ces 35 %?
M. Coulombe: Très brièvement. Je pense que les
documents, notamment la description du programme spatial canadien, ne limitent
pas à 35 % la part du Québec. Ce qui est dit dans ce document,
c'est que l'estimation des dépenses régionales résultant
du programme spatial canadien était la suivante: 35 % au Québec,
35 % à l'Ontario, 10 % aux provinces de l'Atlantique et 20 % aux
provinces de l'Ouest. C'est ce qui était marqué dans le programme
spatial canadien publié, il y a déjà plus d'un an, par le
gouvernement fédéral où, d'une façon que je ne
connais pas, les répartitions régionales étaient
exprimées de cette façon-là. Il n'y avait pas de moins ou
de plus. On estimait, à l'époque, que les répartitions
régionales seraient également 35 % pour le Québec et
l'Ontario, 10 % l'Atlantique et 20 % les provinces de l'Ouest.
M. Parent (Bertrand): Vous-même, M. le ministre, avez
mentionné en Chambre que vous trouviez cela carrément
inacceptable, et cela semblait être une révélation pour
vous à ce moment-là. Si j'ai eu cette impression comme cela, je
pense ne pas avoir été le seul non plus. J'imagine que vous allez
entreprendre des démarches ou que vous avez déjà
commencé à entreprendre des démarches, pour changer les
vapeurs.
M. MacDonald: Je vous répondrai que je ne peux pas
accepter ce chiffre-là et que quelqu'un nous dise arbitrairement, quel
que soit le projet, dans l'aérospatiale: ce sera cela. Je vais vous
expliquer. Si, par exemple, on cherchait à construire une bebelle
quelconque ou une plateforme quelconque qui aurait l'utilisation de ce qu'on
appelle communément, ce n'est pas commun, mais en fait des "side
scanning radars", l'autorité au Canada c'est MacDonald Dettwiler, de
Vancouver. Si on donnait à MacDonald Dettwiler, dans un projet comme
celui-ci, 75 % ou 80 % du projet, compte tenu de l'appareil ou de la
plate-forme que l'on veut construire, je serais parfaitement d'accord. Elle est
là la compétence. Il pourrait y avoir ici des fournisseurs: Spar
à Sainte-Anne-de-Bellevue pourrait construire des antennes. C'est elle
l'autorité en matière d'antennes, mais le gros du travail et
l'entrepeneur principal pourrait être MacDonald Dettwiler. Alors, dans
une circonstance comme celle-là, je dis que 75 % en Colombie
britannique, c'est parfaitement logique. Par contre, vous pouvez avoir d'autres
applications. Lorsqu'on regarde Radar SAP, pour prendre un exemple, enfin, ce
qui vient de se passer de cette collaboration Alcatel Espace Spar
Montréal, c'est 100 % Spar Montréal avec Alcatel. Qu'ils ne
viennent pas me... Cela s'adonne comme cela parce que c'est le genre de
contrat. C'est pour cela que quand quelqu'un veut se lever et dire: C'est 35,
c'est 20, c'est 10, puis je ne veux plus en entendre parler, à ce
moment-là, je trouve qu'il est temps qu'on se resaisisse un peu.
M. Parent (Bertrand): Vous conviendrez que, dans le cas de la
recherche, 80 % est fait ici. La recherche et le développement, 57 %, 58
% de la main-d'oeuvre, la fameuse masse critique est ici au Québec,
alors...
M. MacDonald: Je suis totalement d'accord, mais je vous ferai
remarquer par contre que vous avez maintenant, à Halifax, une industrie
qui s'appelle IMP qui ne faisait, il y a cinq ans, que de l'entretien
d'appareils conventionnels: voilure rotative ou voilure fixe. Aujourd'hui IMP
est un intervenant important dans des systèmes plus sophistiqués.
Il fait partie de l'équipe canadienne. La proportion qui pourrait aller
chez lui est plus importante. Cela ne change rien à l'affirmation que
vous venez de faire que la base critique est à Montréal.
M. Parent (Bertrand): Un dernier point sur l'agence spatiale, M.
le Président, si vous le permettez. À la page 39 de votre
rapport, vous mentionnez la mise en oeuvre d'un plan d'action pour le
développement des technologies aérospatiales. Est-ce qu'on
pourrait savoir de quoi il s'agit? Est-ce qu'il va y avoir un plan
particulièrement? Je me réfère à votre cahier de
présentation, à la page 39: cahier explicatif des crédits,
où il est question de la mise en oeuvre d'un plan d'action pour le
développement des technologies aérospatiales. De quel plan
s'agit-il et comment cela va-t-il se passer? Pouvez-vous nous en dire un peu
à ce sujet? (16 h 30)
M. MacDonald: Je fais référence ici
particulièrement à l'annonce du gouvernement
fédéral, en janvier, de la création de centres
d'excellence au Canada. Nous avons la prétention et nous l'avons soutenu
tout le temps, et les chiffres sont à l'appui, qu'en matière
d'aéronautique et d'aérospatiale, cela se passe au Québec.
Nous avons donc cherché, et nous continuons, à réellement
établir au Québec une coopération entre les six
universités, entre les industries et les organismes gouvernementaux pour
que soit reconnue par le gouvernement fédéral cette
réalité de la province de Québec, et
particulièrement de la région de Montréal, et directement
ces quatre universités locales, ce qui n'exclut pas du tout les deux
autres, comme étant le centre d'excellence du Canada en matière
d'aéronautique et d'aérospatiale. Si une telle reconnaissance,
qui, à mon avis, est encore tout simplement un effet du bon sens,
était rendue publique et que les moyens nous étaient
donnés, vous auriez, à ce moment-là, un débordement
évident vers l'ensemble du monde, vers l'ensemble des agences
nationales, soient-elles européennes, américaines, japonaises,
chinoises, etc. et vis-à-vis de l'ensemble des pays qui
s'intéressent à la chose. Vous auriez assurément
maintenant un pôle d'attraction, une capacité d'attirer ici non
seulement les compétences, mais également les projets de
coopération sous toutes les formes qu'on puisse les imaginer. Alors,
c'est dans cet ordre d'idée que nous avons exprimé dans les mots
que vous retrouvez ici.
Recherche et développement
M. Parent (Bertrand): Je vous remercie. Cela va compléter,
M. le Président, les questions sur le dossier de l'agence spatiale
à cause du manque de temps. Je rappellerais seulement au ministre
qu'à deux ou trois reprises, il a fait mention des effets du bon sens
que cela aurait. En politique, je pense qu'on a appris vite que les effets du
bon sens, cela n'a pas sa place très souvent et je pense qu'il ne faut
surtout pas se fier au gouvernement actuel, le gouvernement
fédéral, sur les effets du bon sens pour obtenir l'agence
spatiale, je pense que cela va prendre beaucoup plus que cela.
Alors, M. le Président, à moins qu'il n'y ait d'autre
question, on va passer au bloc Recherche et développement. Encore
là, c'est relié à la question de l'agence spatiale, bien
sûr, mais je pense que l'ensemble du dossier Recherche et
développement est assez éloquent de ce
côté-là. Vous-même, dans vos pages 4, 5 et 6 de ce
matin, en avez état. D'abord, vous avez sûrement pris connaissance
des recommandations du
Conseil de la science et de la technologie et, dans un premier temps,
j'aimerais connaître vos réactions par rapport à l'ensemble
des recommandations de cet organisme qui relève du gouvernement et qui
est un organisme-conseil. Il a fait un rapport de façon très
spécifique sur toute la question de la recherche et du
développement pour inciter le ministre des Finances, dans son prochain
discours du budget, et aussi porter à l'attention du gouvernement et des
différents intervenants l'importance qu'a la recherche et le
développement, le recul finalement du Québec par rapport à
l'Ontario pour prendre cet exemple avec lequel on se compare très
souvent. Quelle est votre réaction et qu'entendez-vous faire de
façon globale - on ira voir de façon spécifique - à
l'égard du rapport du Conseil de la science et de la technologie paru en
mars, soit le mois dernier?
M. MacDonald: Je suis généralement d'accord avec le
rapport du conseil et son président, M. L'Abbé. À toutes
fins utiles, dans les semaines qui ont suivi la nomination que le premier
ministre a bien voulu faire en m'inscrivant également comme ministre du
Développement technologique, je me sers de statistiques qui sont
brutales à la fois dans leur relativité avec d'autres provinces,
d'autres pays, surtout lorsqu'on les analyse et qu'on regarde l'avenir. Tel que
je l'ai mentionné, ce matin, le Canada et le Québec sont un
infime producteur de technologie dans le monde. Mais le genre d'économie
d'un pays industrialisé comme le nôtre a permis un niveau de vie
que nous connaissons, aujourd'hui, et il ne saurait être possible de
penser, de rêver de conserver le niveau de vie que nous avons, la
qualité de vie que nous avons, si nous ne pouvons pas nous assurer de
tenir le pas, la cadence face aux autres pays qui ont besoin, comme nous, des
développements technologiques pour les incorporer dans leur
procédé de fabrication ou dans leurs produits ou dans leurs
services.
Alors, nous n'avons pas d'autre solution que de nous associer avec les
milieux qui développent ladite technologie parce que... Je ne voudrais
pas lancer un discours politique, mais vous connaissez les finances du Canada,
vous connaissez les finances de la province de Québec. Malgré la
rigoureuse gestion de nos finances, nous allons encore avoir un déficit
important dans les environs de 2 000 000 000 $, je présume, au prochain
budget, et nous ne pouvons pas nous permettre les milliards que cela prendrait
pour développer les institutions et les ressources humaines en
matière de recherche fondamentale ou de recherche appliquée, pour
espérer faire, par production interne, les pas de géant et se
placer parmi des producteurs importants de technologie. Donc, il faut
absolument trouver d'autres moyens. Et il faut trouver des stimulations, des
personnes et des organismes. Le gouvernement du Québec,
particulièrement dans son dernier budget de 1987, en addition à
toutes les mesures qui ont pu être celles de mon ministère ou du
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science, ou des
organismes et de tous les intervenants, s'était donné de
nouvelles mesures fiscales qui ont fait de cette province, de chez nous,
l'endroit par excellence en Amérique du Nord pour y conduire des
recherches fondamentales ou de la recherche appliquée,
particulièrement dans les cas où les entreprises ou les
laboratoires s'associaient à des universités.
Il n'y avait pas de meilleur "deal" en Amérique du Nord. En
admettant le fait que, si on ne voulait pas connaître un "brain drain" et
également d'autres ressources vers les États-Unis, il fallait que
le Canada s'adapte, sur le plan fiscal, à la réforme
américaine. La réforme américaine, qui d'ailleurs, au
moment où on s'en parle, connaît déjà, de la part
des législateurs américains, des suggestions de modifications,
d'amendements, etc., tout à fait normales... La réforme fiscale
canadienne de M. Wilson, elle, a fait disparaître par ses moyens, les
nouvelles mesures qui avaient été introduites par le ministre des
Finances, l'année dernière, diminuant - n'éliminant pas
totalement mais diminuant - tout de même, d'une façon très
sensible, la position privilégiée du Québec, que nous
avions et qui nous permettait, compte tenu de la pauvreté qu'est la
nôtre en matière de développement technologique, de tout de
même attirer des organismes et des personnes qui pouvaient nous les
amener.
C'est beaucoup de cela que le Conseil de la science et de la technologie
a discuté, a commenté dans son dernier rapport. Je sais
pertinemment que M. le ministre des Finances et ses collègues discutent
avec Ottawa de moyens pour essayer de se replacer dans la position la plus
avantageuse possible. Il y a quelques minutes à peine, j'étais
avec lui et je discutais de mesures que j'espérais voir au prochain
budget qu'il allait livrer prochainement, qui allaient justement restimuler
certains secteurs qui ont besoin de l'être d'une façon plus
pointue.
Alors, ce que je vous dis, M. le député, c'est qu'il y va
de la qualité de vie, du niveau de vie des Québécois que
nous connaissons d'être capables de faire face au défi d'augmenter
substantiellement les montants consacrés par le gouvernement provincial,
les montants consacrés par les entreprises privées, les montants
consacrés par le gouvernement fédéral, pour s'assurer que
la part de notre PIB qui va à la recherche et au développement
peut se comparer le moindrement avec les autres provinces, et les autres pays,
car, sans cela, on ne restera pas dans la course et on va en connaître
les conséquences désastreuses.
C'est un peu ce que je lis. ou beaucoup de ce que je lis et de ce
j'entends des membres du Conseil de la science et de la technologie. C'est ce
que j'entends livrer à mes collègues du
gouvernement et au premier ministre et c'est ce que je fais. J'ose
espérer que, coincés que nous sommes encore dans une situation
financière difficile, voyez-vous, et l'expérience d'affaire que
vous avez eue, il ne faut pas agir en autruche, comme certains l'ont fait avant
nous, et se faire accepter, ou essayer de faire accepter à la population
que des déficits par milliards, on peut se promener avec cela encore
pendant quarante ans et que cela n'affectera pas notre capacité de se
gouverner convenablement. À l'intérieur de cette gestion
rigoureuse qu'on doit faire des finances, il faut tout de même faire des
choix. Moi, comme responsable de la technologie, et avec les connaissances
qu'on a bien voulu partager avec moi, je pense qu'il faut faire des
représentations pour que les priorités reconnaissent les besoins
en matière de recherche et de développement pour l'ensemble du
bien-être des Québécois.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui, Mme la Présidente, j'allais
dire M. le Président, je ne m'étais pas rendu compte qu'il y
avait eu un changement. Mme la Présidente, les propos... j'étais
pris par le discours, j'étais poigné par le discours du ministre,
parce que, au-delà de ses belles paroles, j'ai bien hâte de voir.
Parce que voilà deux ans et demi que vous êtes en place et il va
falloir que des gestes concrets soient posés dans les prochaines
semaines, M. le ministre. On veut que vous puissiez voir le fruit de cette
action, dans un premier mandat, de cette grande motivation que vous avez sur la
recherche et le développement.
Je l'ai dit et je le répète: l'importance pour moi sur le
plan économique, c'est que le Québec doit pousser à fond
dans la recherche et le développement et son exportation. L'avenir est
là. Mais quand vous dites: Mon objectif est d'atteindre 2 % du PIB, en
1992, l'année 1992 vient vite, on sera en 1989 dans huit mois. J'ai
comme l'impression que vous en avez la conviction et que vos collègues
ne l'ont pas. Quand vous me servez, et avec tout le respect que je vous dois,
M. le ministre, la bonne sauce en disant: Écoutez, on a un
déficit auquel il faut s'occuper. Là, on ne s'entend plus dans le
sens que, oui, il faut s'occuper du déficit, mais il y a 500 000 000 $
de crédits périmés actuellement. La conjoncture
économique n'a jamais été aussi bonne depuis un bon bout
de temps - pour prendre une expression québécoise: depuis belle
lurette - le ministre des Finances, le président du Conseil du
trésor et tout le monde tirent sur la couverte en nous disant: II faut
réduire le déficit. Je veux bien, mais il y a autre chose que des
colonnes de chiffres et un déficit. Je comprends qu'il faut le
réduire, mais je pense qu'il faut aussi continuer à
développer le Québec.
Si le ministre du Commerce extérieur ou n'importe quel ministre
à vocation économique n'est pas capable de convaincre le
gouvernement de l'importance de mettre rapidement des montants d'argent, ce
n'est pas... Les 100 000 000 $ qui ont été annoncés l'an
passé, ce ne sont pas 100 000 000 $, cela va coûter 20 000 000 $
au gouvernement pour des incitatifs fiscaux. Je pense qu'il faut sortir des
sentiers battus, M. le ministre, et il faut aller beaucoup plus loin. Vous avez
cette sensibilisation, tant mieux. Je ne sais pas encore quels moyens on va
prendre. On va peut-être se mettre à faire des annonces à
la télévision ensemble pour faire comprendre au monde que... Mais
la recherche et le développement, c'est fondamental. Le recul qu'on a au
Québec, pour toutes sortes de circonstances... Il y a quelques
années, en 1981 et en 1982, j'imagine que ce n'était pas trop
trop le temps de parler au président du Conseil du trésor - je
n'étais pas là et vous non plus - pour mettre des incitatifs pour
la recherche et le développement. Mais là, c'est le temps. Il
était là, l'année passée, il est là cette
année. Il faut assurément mettre de l'avant de nouvelles mesures
incitatives. Je ne dis pas qu'il faut nécessairement copier l'Ontario.
S'il y a de bonnes idées là, on les prendra. Il y en a aussi
ailleurs. Mais si on ne voit pas des choses tangibles se produire pour
inciter...
Ce qu'il faut faire dans le fond, c'est changer la mentalité des
Québécois, la mentalité des gens par rapport à
toute cette question de la recherche et du développement. Les propos que
vous tenez, les mesures incitatives pour convaincre votre collègue, le
ministre des Finances, je ne suis pas sûr que le ministre des Finances et
le premier ministre sont sur la même longueur d'onde que vous. Regardons
ce qui s'est passé dans le cas des actions accréditives. Tous les
gens impliqués, toutes les régions impliquées et qui
allaient connaître les effets néfastes, à savoir que si on
baissait les incitatifs en ce qui concerne les accréditives, se sont
levés et ont fait des pressions. Finalement, le ministre des Finances
nous a parlé d'harmonisation. Je vous garantis que, si on s'en vient au
prochain discours du budget, là-dessus, cela va frapper dur.
Qu'on ne vienne pas nous parier des mesures d'harmonisation du ministre
Wilson à Ottawa. Le ministre des Finances à Ottawa a probablement
d'autres préoccupations et n'a pas le même rattrapage sur le plan
pancanadien qu'on a sur le plan québécois, d'une part. D'autre
part, je pense qu'ils n'ont pas dans leur vision... on n'a pas à
commenter cela, mais nous ne pouvons pas aller nous harmoniser parce
qu'actuellement, entre les mesures que prend M. Wilson, à Ottawa, et les
mesures que va prendre M. Levesque, ici, il y a des effets d'annulation. On l'a
vu dans le cas des accréditives et on va le voir dans le cas de la
recherche et du développement concernant les incitatifs fiscaux.
D'ailleurs, le Conseil de la science et de la tech-
nologie le mentionne très bien dans son rapport que vous avez lu
et que j'ai pris plaisir à lire et à relire. Il touche vraiment
au point où on fait parent pauvre. Mais parent pauvre, ce n'est pas
nouveau. Il y a même eu un recul, disent-ils. (16 h 45)
Ce ne sont pas des gens en politique. Ce n'est pas juste une question de
blâmer un tel, puis un tel, mais il y a eu un recul depuis deux ans dans
ce domaine, vous le savez, c'est confirmé, puis c'est là. Mais
pourquoi y a-t-il eu un recul? C'est parce que les autres avancent et, nous
autres nous n'avançons pas au même rythme. On a du terrain
à reprendre et on ne le reprend même pas. Alors, je me pose la
question de façon très tangible: Comment vous y pren-drez-vous
pour être capable de faire cette récupération pendant qu'on
a toutes les conditions réunies au Québec, actuellement, sur le
plan de la bonne santé financière parce que les choses vont bien,
l'économie va bien de façon générale? Mais tant
mieux! Prenons ces sommes et mettons-les aux endroits où il faut les
mettre, quitte à ce qu'on donne un coup pendant deux, trois ou quatre
ans.
Quant aux fameux incitatifs qui sortent un peu des sentiers battus, en
matière fiscale, je ne suis pas un spécialiste, sauf que j'ai
parlé à quelques personnes qui s'y connaissent dans ce domaine.
C'est fort complexe quand on met un avantage fiscal pour être sûr
que tous les grands spécialistes n'aillent pas contourner cela et puis,
dans le fond, le gouvernement pense faire un bon coup d'incitatifs, mais il ne
le fait pas parce que les gens le contournent. Ils vont chercher l'argent, mais
cela n'a pas l'effet que cela a. Mais je pense qu'il doit certainement y avoir
des gens compétents au gouvernement dans les ministères, que ce
soit dans votre ministère, qui touche tout l'aspect de la recherche et
du développement parce que vous êtes dans le développement
technologique, ou au ministère des Finances, pour être capable de
trouver les mesures et aussi les incitatifs pour embarquer l'entreprise
privée.
Vous l'avez soulevé, le Conseil de la science et de la
technologie le soulève aussi: on n'a pas suffisamment de participation
de la part de l'entreprise privée, mais il faut à mon avis - et
j'aimerais vous entendre là-dessus - créer des incitatifs pour
embarquer l'entreprise privée conjointement avec les gouvernements. Le
principe selon lequel "tu mets une piastre, je mets une piastre" puis le
principe où on en met suffisamment pour changer le comportement des gens
d'affaires des entreprises privées face à cela parce que cette
prise de conscience ne se fera pas... Si on la laisse aller, elle va se faire
probablement sur une période de cinq ans ou de dix ans. Mais si on veut
accélérer cette prise de conscience, il n'y a qu'une seule
façon: il faut y mettre le paquet. C'est vous qui l'avez, ce
ministère-là, et c'est vous qui êtes capable de vendre, en
tant que ministre du Commerce extérieur et du Développement
technologique, cette salade au Conseil des ministres et à votre
gouvernement. Avez-vous des commentaires?
M. MacDonald: Je pourrais en avoir plusieurs. Il est
évident et je pense que vous reconnaissez que, l'exposé que nous
avons fait ce matin, qui n'était que des faits, démontre que, sur
plusieurs plans, nous avons cherché à sensibiliser les
entreprises québécoises aux besoins de la recherche et du
développement. Nous leur avons donné des moyens. Nous leur avons
ouvert des portes. Nous les avons installées, si vous voulez, sur les
ponts technologiques que nous avons développés. Nous avons en
marche, à l'heure actuelle, d'autres mesures et d'autres
procédures. Nous sommes intervenus, l'année dernière, sur
le plan fiscal. Nous intervenons encore cette année. Mais vous me
permettrez de vous rappeler, sans vouloir trop, peut-être, vous donner de
conseils, mais enfin, les endroits où vous pouvez aller prendre vos
conseils sur les budgets et l'administration des budgets, c'est justement avec
cette attitude où on calcule plus ou moins que, dans l'espace de
quelques années, votre nouveau président de parti, qui avait la
responsabilité des Finances, a fait passer le déficit de la
province de 5 000 000 000 $ à quasiment 25 000 000 000 $. Il a voulu
faire croire à tout le monde que, justement - je l'ai mentionné
avant et je me permets de le répéter - un déficit annuel
de 3 000 000 000 $, bonne année comme mauvaise année, c'est
acceptable et qu'on peut vivre avec cela. C'est courir vers le désastre
et l'homme pratique et l'homme d'affaires à succès que vous avez
été était très conscient de cela. Cela dit, il faut
assurément - et je suis parfaitement d'accord avec vous - se creuser les
méninges, être créatif, avoir même de l'audace et
être capable de proposer de nouvelles façons, de nouvelles
méthodes. Mais vous ne me ferez pas aller outre à une
responsabilité financière et budgétaire qui n'existait pas
au gouvernement du Québec avant qu'on vienne et qu'il était temps
qu'on mette en place.
M. Parent (Bertrand): Concrètement, qu'est-ce que vous
allez recommander et qu'est-ce que vous avez recommandé pour, justement,
créer tous ces incitatifs si on veut avoir des résultats en
1988-1989? Est-ce qu'il y a eu des choses particulières dont vous pouvez
nous entretenir, aujourd'hui, et qui vont se traduire dans le prochain discours
du budget, dans les prochaines mesures du gouvernement?
M. MacDonald: Oui. Il n'est pas pertinent, aujourd'hui, pour moi,
compte tenu de la nature de ce qu'est un discours du budget, de
révéler les recommandations, écrites d'ailleurs, que nous
avons faites au ministère des Finances à ce
sujet. Au lendemain du budget, il me fera très plaisir de les
partager avec vous.
M. Parent (Bertrand): J'aimerais certainement, peu importe quand
se tiendra le budget, que nous ayons en comparaison vos recommandations, avec
ce que le ministre des Finances aura retenu.
M. MacDonald: On se consolera ensemble.
M. Parent (Bertrand): On se consolera, sauf que cette consolation
ne donnera pas de résultats très tangibles.
M. Cannon: J'espère qu'il ne s'agira pas d'un autre
tableau de comparaison comme celui qu'on nous a présenté cet
après-midi en Chambre.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que M. le député de La
Peltrie avait...
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): J'efface, on recommence, c'est aussi
bien.
M. le ministre, la question d'harmonisation avec les programmes
fédéraux, sans entrer dans les secrets, est-ce que vos
recommandations sont de s'aligner et de s'harmoniser avec le gouvernement
fédéral concernant la recherche et le développement, et y
a-t-il des incitatifs de ce côté-là?
M. MacDonald: Plus il peut y avoir d'harmonisation, mieux c'est,
mais, il faudrait savoir exactement - et ce n'est pas toujours facile
-où veut aller le gouvernement fédéral, quelles sont les
modifications qu'il peut apporter à des politiques ou des orientations
déjà déclarées. Mais il est certain que si je ne
prenais que les termes suivants: Une double déduction est meilleure
qu'une simple déduction élémentaire, une façon de
calculer un formulaire, une façon de préparer budget et, plus
tard, les états financiers plutôt que deux, c'est meilleur qu'une,
c'est-à-dire qu'une c'est meilleur que deux...
M. Parent (Bertrand): Dans le cadre des recommandations du
Conseil de la science et de la technologie dont on a parlé en mars,
qu'est-ce que vous avez l'intention de faire avec ces recommandations, dans
leur ensemble et de façon particulière? Est-ce qu'il y a des gens
chez vous, est-ce que vous-même, est-ce que votre sous-ministre a
l'intention d'aller plus à fond, de scruter plus loin et de suivre
plusieurs de ces recommandations?
M. MacDonald: D'abord, comme vous le savez probablement, le
Conseil de la science et de la technologie répond au ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science; il reçoit de lui les
mandats qui peuvent les l'orienter dans un sens ou l'autre dans ses recherches.
Nous avons reçu copie du rapport. Nous l'avons analysé et nous
avons assurément l'intention de poursuivre, avec le ministère de
M. Ryan et avec le ministère des Finances, certaines des recommandations
qui ont été faites.
M. Parent (Bertrand): À la suite du rapport du Conseil de
la science et de la technologie, étant donné qu'il a
été fait à votre collègue, le ministre de
l'Education, est-ce que vous avez eu des entretiens avec ce dernier sur ce
fameux rapport? Est-ce que vous êtes sur la même longueur d'onde
quant à vos réactions? Quand un organisme comme celui-là
fait un rapport, il a l'intention que cela donne des résultats. Est-ce
que vous-même et le ministre de l'Éducation avez eu des
échanges? Et est-ce que vous êtes sur la même longueur
d'onde pour au moins réagir de la même façon
vis-à-vis dudit rapport?
M. MacDonald: Ce rapport a été discuté au
niveau sous-ministériel entre le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science et non celui de l'Éducation...
M. Parent (Bertrand):... de l'Enseignement supérieur.
M. MacDonald:... et le ministère des Finances, au niveau
sous-ministériel. Je leur ai demandé de voir quelle sorte de
concertation et de suivi on pouvait faire. J'attends de recevoir de mon
collègue - comme le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science d'ailleurs et le ministre des Finances doit attendre la même
chose - les recommandations pour nous asseoir ensemble et poursuivre.
M. Parent (Bertrand): Dans le cadre de la synergie - vous touchez
un autre volet synergie, universités et entreprises privées -
quelles sont les mesures concrètes pour la prochaine année pour
être capable d'aller davantage, on sait qu'il y avait beaucoup de chemin
à faire dans ce domaine... Oublions la question des incitatifs et des
enveloppes budgétaires, mais, sur le plan pratique, pour une meilleure
coordination, une meilleure synergie entre l'université et l'entreprise
privée, est-ce que vous avez un plan d'action précis que vous
pouvez nous communiquer?
M. MacDonald: Oui. Nous avons un plan d'action qui se fait en
plusieurs facettes. Je pourrais utiliser... Vous me demandez des choses
très concrètes sur ce plan d'action. Je vous en livre trois. J'ai
mentionné tantôt avec détails que, pour ce qui est de ce
programme fédéral qui veut subventionner, en accord avec le
programme global de 1 300 000 000 $, mais qui
voudrait y mettre 300 000 000 $, de centre d'excellence canadien, nous
avons justement rencontré, à notre demande, la conférence
des recteurs. Nous avons passé plusieurs heures avec eux pour justement
établir une position québécoise au chapitre, non pas
exhaustif mais, entre autres, de l'aéronautique et de
l'aérospatial, pour faire ce qui n'ait jamais été fait
auparavant: une action concertée où nous pourrions retrouver les
six universités et les industries du domaine, présentant ensemble
une offre de service ou une proposition au gouvernement fédéral
témoignant de cette réalité du centre d'excellence que
nous avons ici, collaboration universités et industries. Nous avons
été - nous avons réussi d'ailleurs à créer
une première - à MIT. Nous avons amené des entreprises
québécoises pour qu'elles se sensibilisent à la
réalité d'une relation industries-universités et sur ce
que cela peut leur apporter. Ayant appris comment cela fonctionnait,
étant sensibilisés à cela, ayant en projet ou en voie de
développement d'autres ponts semblables, nous avons également,
avec les universités québécoises et
particulièrement au niveau des facultés des sciences, il y a un
projet qui est piloté, à ma connaissance, par le doyen de la
Faculté des sciences de l'Université Laval, M. François
Tavenas, à MIT, comme on l'a déjà mentionné, lui
permet strictement, au niveau des étudiants - 9500 étudiants en
sciences - pour regrouper au Québec les différentes
facultés des sciences et établir un programme de liaison
industrielle qui se veut en quelque sorte un programme de valorisation de la
recherche universitaire avec les entreprises, l'établir ici au
Québec... J'ose espérer que ledit programme pourra être en
oeuvre à l'automne. Nous aurons notre "industrial liaison program" ou
notre programme de collaboration avec les entreprises.
Une dernière intervention de notre part. Cela ne fait que deux
ans que Spar a un échange d'étudiants, par exemple, avec
Polytechnique. Ce sont quinze étudiants de Polytechnique qui, au cours
de l'été et à différentes étapes dans une
année, vont faire des stages chez Spar. Si vous voulez avoir la
retombée de ceci: une de ces employées-là, que nous avons
justement rencontrée avec le premier ministre à Caltech,
prépare un doctorat en aéronautique, avec l'aide de Spar.
À sa sortie, elle sera la première diplômée de sa
classe en aéronautique, de Polytechnique. Des exemples comme cela nous
permettent auprès de compagnies qui se sont engagées dans un
programme semblable, comme Canadian Aviation Electronics, dernièrement
j'en ai parlé aux gens de Canadian Marconi, de développer des
programmes particuliers sans que cela ne soit obligatoirement dans un grand
cadre. Il y a maintenant des exemples pratiques de succès, davantage
pour toutes les parties. Nous essayons de claironner auprès d'un plus
grand nombre d'entreprises lesdits succès pour qu'elles
établissent avec l'école de leur choix ou l'université de
leur choix un programme d'échanges.
Le dernier exemple que vous me permettrez de vous donner: le parc
technologique de Québec, la moitié du conseil d'administration
composé de représentants de l'Université Laval, parc
technologique qui n'aurait pas vu le jour si cela n'avait pas été
de l'ancien recteur Jean-Guy Paquet qui l'a proposé et de la
volonté du recteur actuel, M. Gervais, qui a vu à mettre de
l'avant ce qui était nécessaire pour le faire marcher... C'est le
plus grand exemple tout près d'ici de collaboration
université-entreprise.
M. Parent (Bertrand): Je vous remercie de ces informations.
Étant donné l'heure, M. le Président, j'aime toujours me
conformer aux règles, et je voudrais peut-être garder deux minutes
à la fin pour conclure, on pourrait passer à l'approbation en
bloc des différents programmes.
Adoption des crédits
Le Président (M. Théorêt): Alors je vais
appeler les programmes. Le programme no 1, qui est: Développement des
relations économiques, commerciales et technologiques et qui contient
trois éléments, à savoir: direction, soutien administratif
et réseau extérieur. Le deuxième: Soutien aux
échanges internationaux; et le troisième: Soutien à la
technologie. Approuvé?
Une voix: C'est approuvé.
M. Parent (Bertrand): Peut-être un dernier point.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Un dernier commentaire, à la fin. On
a eu un bloc d'à peine quatre heures qui, quand même, nous a
permis d'échanger des propos, d'avoir un peu plus
d'éclairage.
Je tiens, au nom de l'Opposition officielle, à vous remercier, M.
le Ministre, pour les réponses que vous nous avez données,
même si parfois on n'est pas toujours d'accord. Les réponses
étaient là. Je tiens à remercier aussi M. le
sous-ministre, de même que les différents directeurs qui vous
accompagnent, pour, je dois le dire, l'excellente présentation qui a
été faite et plusieurs réponses qui avaient
été soumises à notre attention avant cette
étude.
De mon côté, j'ai tenté de faire le travail le plus
positivement possible parce que dans l'Opposition, cela ne veut pas dire qu'il
faut être négatif mais le plus positif possible.
Je veux vous assurer, M. le ministre, d'une collaboration à tout
instant concernant les objectifs particulièrement à court terme
que nous avons, soit ceux de l'agence spatiale et des efforts à faire au
niveau de la recherche et du développement. J'espère que vous
pourrez, au cours des prochains jours, des prochaines semai-
nés, selon les dossiers, poser d'autres gestes concrets qui vont
permettre, certes, d'atteindre des résultats dont on sera tous fiers.
Quant à moi, en ce qui regarde l'étude de ces crédits, je
trouve cela toujours trop court mais très intéressant parce que
je pense que, tout au cours de l'année, on pourra reprendre certains de
ces dossiers et j'aurai certes à revenir - si ce n'est pas en commission
parlementaire, autrement - auprès de vous, M. le ministre, ou
auprès du sous-ministre et des autres personnes.
Alors je vous remercie de cette collaboration.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
député de Bertrand. M. le ministre.
M. MacDonald: C'est toujours agréable de faire des
affaires avec vous.
Le Président (M. Théorêt): Cela dit, la
commission de l'économmie et du travail ajourne ses travaux sine
die.
Merci de votre collaboration. Bon retour chez vous.
(Fin de la séance à 17 h 02)