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(Dix-sept heures sept minutes)
Le Président (M. Maltais): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux sur l'étude du
projet de loi 27. Nous en étions rendus à l'article 30. M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) est remplacé par M. Dufour (Jonquière), M.
Claveau (Ungava) est remplacé par M. Garon (Lévis) et M.
Théorêt (Vimont) est remplacé par M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet).
Le Président (M. Maltais): Merci. On poursuit
l'étude. Nous en étions rendus à l'article 30. La parole
était, je crois, au ministre de l'Industrie et du Commerce et
député de Vau-dreuil-Soulanges.
Dispositions financières et rapports
(suite)
M. Johnson: Merci, M. le Président. L'article 30 est une
disposition semblable à celle qu'on retrouve dans les lois municipales
concernant le financement d'organismes municipaux et qui vise à faire en
sorte qu'un surplus ou déficit d'un exercice financier constitue, selon
le cas, un revenu ou une dépense de l'exercice suivant.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, je dois signaler - je ne le
fais jamais, mais comme on a commencé à le faire dans mon cas, je
vais le faire aussi - on devait commencer la commission à 16 h 30 et on
a commencé à 17 h 8, avec 38 minutes de retard. Je veux
simplement que cela soit enregistré au Journal des débats
parce que j'ai vu qu'il y avait des gens qui s'amusaient à
écrire dans les journaux pour le signaler.
Le Président (M. Maltais): Vous avez totalement raison, M.
le député de Lévis. Je suis totalement d'accord avec vous,
c'est inacceptable. On va l'écrire.
M. Garon: Je le comprends facilement. Je n'ai pas l'habitude de
dire un mot, mais comme on a décidé d'en faire état, je
vais en faire état moi aussi. Ce qui me surprend, c'est qu'il n'y a pas
de députés de la région de Québec. Je me serais
attendu à voir les députés de la région de
Québec qui sont supposés être motivés par ce projet
de loi qui concerne leur région. Quand même, la Loi sur la
Société de promotion économique du Québec
métropolitain et modifiant la Loi sur la société
Inter-Port de Québec concerne les députés de la
région de Québec. Je pense aux députés de
Jean-Talon et de Louis-Hébert, particulièrement.
M. Johnson: Ils ne sont pas membres de la commission.
M. Garon: Le député de La Peltrie.
Le Président (M. Maltais): Le député de La
Peltrie sera ici dans quelques minutes, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Le député de Taschereau, qui était
sur le comité consultatif, on ne l'a pas vu une seule fois.
Le Président (M. Maltais): II est à une
réunion du bureau de l'Assemblée nationale,
présentement.
M. Garon: Son devoir est plutôt...
Le Président (M. Maltais): Et le député de
Louis-Hébert est à l'extérieur du Québec.
M. Garon: Qu'est-ce qu'il fait là?
Le Président (M. Maltais): Vous poserez la question
à son ministre. Alors, on prend bonne note de vos remarques, M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, peut-on dire que l'article 30,
qui est compréhensible dans une loi municipale, qu'il est aussi
compréhensible et nécessaire dans une loi sur une
société de promotion? Ne craint-on pas que cela va enlever tout
incitatif à la société de faire des surplus?
M. Johnson: Ce qui est prévu, c'est qu'annuellement la
société devra soumettre aux instances municipales son plan
stratégique et les budgets qui en découlent, pourrait-on dire. On
tente de relier la comptabilité habituelle en matière municipale
et celle de la société à l'égard du traitement du
surplus ou du déficit. Je ne vois pas en quoi c'est un incitatif ou une
"désincitation" à faire ou ne pas faire quelque chose. C'est
simplement de reconnaître à des fins comptables le traitement
qu'on doit accorder au surplus ou au déficit.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que nous sommes
prêts à adopter l'article 30?
M. Johnson: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): L'article 30 étant
adopté, nous allons procéder à l'étude de l'article
31. M. le ministre.
M. Johnson: L'article 31 vise à obliger la
société de promotion à rendre des comptes avant le 1er mai
de chaque année, c'est-à-dire fournir un rapport
d'activités et copie de ses états financiers.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Et si elle ne le fait pas, M. le Président?
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Johnson: Je présumerais que lorsque la date du 15
septembre arrivera, date à laquelle elle doit soumettre ses
prévisions budgétaires aux fins d'approbation par les instances
municipales, ces dernières pourront lui demander des comptes avant de
renouveler leur soutien financier. La sanction est dans les faits plutôt
que dans la loi.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Quand on dit que la société doit, au plus
tard le 1er mai de chaque année, fournir à la Communauté
urbaine et aux municipalités régionales de comté un
rapport de ses activités, c'est correct, ce sont les activités
passées; mais une copie de ses états financiers?
M. Johnson: Au 31 décembre précédent. M.
Garon: Au 31 décembre précédent. M. Johnson:
Par la force des choses.
M. Garon: On lui donne quatre mois, ce qui est un délai
normal pour produire ses états financiers.
Le Président (M. Maltais): Cela va?
M. Garon: Est-ce qu'elle doit présenter ses
prévisions budgétaires? Non, d'accord, c'est l'article 28.
Adopté.
Le Président (M. Maltais): L'article 31 est adopté.
L'article 32, M. le ministre.
M. Johnson: L'article 32 vise à établir le principe
de la vérification des livres de la société et se lit
comme suit: "Les livres et comptes de la société sont
vérifiés chaque année." La vérification, cela ne
veut pas dire "checker", comme dit l'autre. Il fait référence
évidemment au fait que les vérificateurs, donc des professionnels
qui méritent cette désignation, scrutent les comptes et les
certifient.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je me demande parfois ce que valent ces
vérifications. Je vais être bien franc, j'ai l'impression qu'il y
a beaucoup de vérifications qui sont sur le pilote automatique. Je viens
de voir ce qu'on a adopté, par exemple, pour toute l'histoire de
Quebecair, à chaque année. Pourtant, il a dû y avoir des
avocats, des comptables, des gens payés pour faire "la job", et je n'en
suis pas revenu du nombre d'erreurs. On me dira que ce n'étaient pas des
erreurs majeures, mais le nombre d'erreurs qu'il y avait dans ces rapports,
dans les procès-verbaux ou de gens qui ne se qualifiaient pas en temps
pour leur poste d'administrateur, etc.!
Ce ne sont pas des erreurs extraordinaires, sauf que je n'ai pas
été impressionné. Chaque fois que j'ai vu des rapports de
vérificateurs, il n'y avait rien. Il y avait une petite note pour dire
que tout était correct. J'ai rarement vu un rapport de
vérificateur qui disait quelque chose. Je n'ai à peu près
jamais vu cela. Je ne me rappelle même pas en avoir vu. On dit que les
livres et comptes de la société sont vérifiés
chaque année. Ils sont vérifiés par qui? Par quelqu'un qui
est complaisant parce qu'il va avoir le contrat l'année suivante? Je
n'ai pas été impressionné par cette profession
jusqu'à maintenant. J'ai regardé souvent ce genre de rapports et
on n'y disait jamais rien. Le Vérificateur général a
été très critique dans la dernière comparution
qu'il a faite ici devant la commission, alors qu'il nous a laissé
entendre clairement qu'il prenait des vérificateurs à
l'extérieur du Québec parce qu'il trouvait que ceux qu'on avait
au Québec n'étaient pas bons. Il a dit lui-même que de la
vérification intégrée, il n'y avait pas un comptable dans
la région de Québec qui était capable d'en faire. (17 h
15)
II a été très dur, le Vérificateur
général, dans les propos qu'il a tenus devant cette commission
parlementaire. On lui a demandé: "Comment se fait-il que vous preniez
quelqu'un de Toronto ou de l'extérieur?" Il a répondu: "Ce n'est
pas compliqué, c'est parce qu'il n'y en a pas qui sont capables de faire
le travail aux alentours." Il nous a dit ensuite que presque tous les
professionnels étaient en conflit d'intérêts avec le
ministère des Transports et qu'il ne pouvait pas en prendre non plus
dans la région de Québec.
Alors, on a émis des commentaires qui n'ont pas été
relevés. Évidemment, on parle. Pensez-vous que c'est bien
écouté ce que l'on dit? On parle pour les machines qui
enregistrent et pour les filles qui vont faire la dactylographie
éven-
tuellement, les secrétaires. Cela va être imprimé.
Cela va évidemment encourager la consommation de papier au
Québec. Mais je ne suis pas convaincu qu'il y a beaucoup de monde qui
nous écoute actuellement, sauf les personnes qui pensent venir faire
leur tour, mais j'ai le sentiment qu'on a fait la même chose. Le
vérificateur a fait des déclarations un peu extraordinaires sur
la vérification, et cela n'a été reproduit par personne.
J'imagine qu'il n'y avait pas un seul journaliste qui écoutait sur son
perroquet dans son bureau. Et ce n'est pas normal. Ce sont des propos un peu
exceptionnels concernant la fonction de vérification. Je les ai vus
souvent les rapports des vérificateurs et, habituellement, tout est
correct. Je ne me rappelle pas avoir vu des rapports de vérificateurs
où tout n'était pas correct, où il y avait quelque chose
à signaler. Alors je me demande ce que la vérification ajoute par
rapport à un rapport comptable, si le vérificateur ne note
à peu près jamais rien.
M. Johnson: Je peux vous répondre.
Le Président (M. Maltais): M. le ministre,
brièvement.
M. Johnson: Évidemment, la responsabilité ultime de
la qualité de la vérification repose sur l'Ordre professionnel
qui voit à décerner...
M. Garon: Un comptable vérifie un autre comptable, on
connaît cela.
M. Johnson: ...évidemment les titres aux gens qui occupent
des postes. Au point de vue pratique, cela repose surtout sur la
sévérité du conseil d'administration, sur le fait qu'un
conseil peut trouver opportun de désigner parmi ses membres un
comité de vérification qui porte un peu plus attention au travail
des vérificateurs externes dont le rôle n'est pas le moindre. Il
s'agit de pouvoir jeter un coup d'oeil frais sur ce qui s'est passé dans
la gestion financière, dans le contrôle financier devrais-je
plutôt dire, à l'intérieur de l'entreprise, pendant
l'année. Si on doit se fier aux rapports internes, on vient de perdre
tout contrôle possible sur la machine d'administration financière
à l'intérieur de l'entreprise, en demandant à celui qu'on
veut surveiller de se surveiller lui-même et de faire rapport en
conséquence. On a toujours de meilleures chances d'attraper des choses
qui ne sont pas habituelles ou qui ne sont pas souhaitables, ou qui ne sont pas
faites selon les normes reconnues, les principes comptables
généralement reconnus, en faisant appel à une
vérification externe, qui a l'avantage de standardiser son coup d'oeil
sur les livres d'entreprises, à tout le moins.
Mais je vais reconnaître, avec le député, une grande
vérité, c'est qu'on ne peut pas légiférer sur la
compétence et le profession- nalisme.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mais, qui sont les vérificateurs? Ce sont
habituellement des comptables qui vérifient d'autres comptables. Quand
quelqu'un fait un rapport de vérificateur, le vérificateur
habituellement, c'est un comptable.
Une voix: Même un CGA a le droit, un RIA aussi.
M. Garon: Ce n'est pas depuis bien des années que vous
pouvez trouver un avocat qui va poursuivre un autre avocat. Un
vérificateur vérifie un comptable, et le lendemain, c'est le
comptable qui vérifie le vérificateur qui est devenu comptable.
Quelles sont les règles de déontologie concernant ces
professions?
M. Johnson: Je vous réfère alors au ministre
responsable de l'Office des professions, le ministre de l'Éducation, de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Garon: Je pense que ce sont ces notions qui devraient
être complètement dépoussiérées, parce
qu'à l'occasion du rapport sur Madelipêche, une grande partie de
l'analyse concernait justement ces notions, où les gens ont plusieurs
fois des chapeaux différents, il n'est pas arrivé grand-chose
à la suite de cela. Il y a des notions, il me semble, qui sont là
aujourd'hui; toutes les justifications sont là. Cela coûte de
l'argent mais le résultat n'est pas souvent évident. Si les
résultats ne sont pas si évidents et s'il fallait toujours
attendre les rapports officiels de vérification pour savoir ce qui se
passe dans l'entreprise, j'ai l'impression qu'on n'apprendrait pas
grand-chose.
M. Johnson: Un comité de vérification peut toujours
donner un mandat ad hoc. Il n'y a pas de problème.
M. Garon: J'aurais plus confiance au comité de
vérification, mais quand on le fait vérifier chaque année,
on ne dit pas par qui. Cela va être vérifié par qui?
M. Johnson: Le terme vérifié est employé, je
l'ai indiqué tout à l'heure, non pas dans le sens vulgaire de
"checker"...
M. Garon: Non, je sais.
M. Johnson: ...mais dans celui, enfin, dans l'acception
habituelle de ce terme, qui s'en rapporte à l'utilisation, si on peut
dire, de vérificateurs, des gens donc qui peuvent porter ce titre et qui
sont des membres d'un Ordre professionnel, et dont le mandat, en vertu de
nos
lois et de la pratique de ces organismes, consiste à
vérifier les états financiers selon une procédure
standardisée qui comporte des sondages et autres procédures.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: On pourrait peut-être rapprocher les articles 32
et 31. Quand on parle de l'article 32, on dit: "Les livres et comptes de la
société sont vérifiés chaque année." On
tient pour acquis que quelqu'un va en prendre connaissance. Quand on prend
l'article 31, on dit: "...et une copie de ses états financiers", mais on
ne dit pas "vérifiés". On peut dire que cela devrait être
cela, mais d'après moi, il y a une lacune quelque part. Il peut y avoir
une copie de ses états financiers. Les livres et les comptes de la
société sont vérifiés chaque année, mais si
on n'écrit pas les états financiers "vérifiés",
j'ai comme l'impression qu'on exige un travail qui n'est pas...
M. Garon: Complet.
M. Dufour: ...complet ni nécessaire.
M. Johnson: Si vous insistez, on peut ouvrir l'article 31 et
ajouter le mot "vérifiés" après le mot "financiers".
M. Garon: Non, je voudrais que vous ajoutiez "dans les livres".
"Les états financiers, les livres et comptes de la société
sont vérifiés chaque année."
M. Johnson: On ne va pas faire des distinctions quasiment
abstruses, mais il me semble que les états financiers comportent des
renseignements qui permettent de déduire qu'il y avait des livres et
comptes qui ont été vérifiés et qui ont permis de
constituer les états. Je ne crois pas qu'on ajoute. Au contraire, je
trouve que c'est probablement répétitif, pléonastique que
de parler des états financiers, livres et comptes. On envoie quelqu'un
vérifier les livres et comptes. Alors, on parle du grand livre qui est
un terme comptable, du journal qui est un autre terme comptable, qui est un
autre instrument physique d'entrée des débits et crédits,
on parle des comptes, des registres de factures, des registres de commandes,
enfin, des ordres de commandes, etc., et cela permet de constituer des
états financiers.
M. Dufour: Vous dites que cela peut être de la redondance
ou un pléonasme - je ne sais pas trop comment vous l'avez appelé
- mais on peut avoir des états financiers qui ne sont pas
vérifiés.
M. Johnson: Oui, absolument.
M. Dufour: Si on ne l'écrit pas, ils pourraient ne pas
être vérifiés.
M. Johnson: C'est pour cela que je suggérais d'ouvrir
l'article 31 et d'ajouter le mot "vérifiés".
M. Dufour: Vous étiez d'accord? Je pensais que vous disiez
que ce n'était pas correct.
M. Johnson: Cela ne me pose pas de problèmes. Non, mais je
ne pensais pas qu'on devait ajouter "livres et comptes". Comme je vous le dis,
on vérifie les livres et comptes pour dresser des états
financiers qu'on peut qualifier de "vérifiés".
Le Président (M. Maltais): Est-ce qu'il y a consentement
pour qu'on rouvre l'article 31 et qu'on ajoute "vérifiés"?
M. Johnson: L'article 31 est amendé en ajoutant le mot
"vérifiés" après le mot "financiers".
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'amendement de
l'article 31 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): L'article 31, est-ce qu'il est
adopté à nouveau, tel qu'amendé?
M. Johnson: Oui, adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Maltais): L'article 32, est-ce qu'il est
adopté?
M. Garon: Mais ils vont être vérifiés par
qui?
M. Johnson: Je vous l'ai dit tout à l'heure, par quelqu'un
qui va être désigné, une firme ou une personne
désignée par le conseil d'administration, annuellement. En
réalité, si on parle d'une corporation constituée par
capital-actions, ce sont les actionnaires plutôt qui désignent le
vérificateur. Le conseil d'administration détermine sa
rémunération et lui donne les autres mandats. En l'occurrence, le
mécanisme décisionnel de cette société, qui est
constituée par le projet de loi 27, est remis entre les mains du conseil
d'administration, de toute évidence, constitué des gens
désignés par ceux qu'on pourrait appeler les actionnaires, en
grande partie, enfin ceux qui accordent leur soutien financier et je verrais ce
conseil désigner lui-même les vérificateurs pour
l'année en cours.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ce n'est pas à l'article 32, c'est à
l'article 33.
Le Président (M. Maltais): On est rendus à
l'article 32. D'autres commentaires?
M. Johnson: II est trop vite pour nous autres.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'article 32 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Maltais): L'article 32 étant
adopté, j'appelle l'article 33. M. le ministre.
M. Johnson: L'article 33 nous permet d'apporter un papillon qui
se lit ainsi. "L'article 33 du projet de loi est modifié par le
remplacement de la date "15 octobre" par la date "1er septembre". D'ailleurs,
lors de l'adoption du principe à l'Assemblée nationale, le
député de Lévis avait relevé le court délai
que la présentation des prévisions budgétaires le 15
octobre de chaque année pouvait créer comme pression indue,
d'où le fait que nous avons reculé au 15 septembre, dans un des
articles précédents, la date à laquelle les
prévisions budgétaires devaient être soumises. Au
même titre et en même temps, dirions-nous, la société
devra transmettre à la CUQ et aux MRC, avant le 15 septembre de chaque
année, ses orientations et les moyens d'action envisagés pour
l'exercice financier suivant. Donc, c'est simplement le mariage des horaires,
des calendriers de présentation, des prévisions
budgétaires et du plan stratégique, si on veut l'appeler comme
ça, qui s'y rattachent pour l'année suivante.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, avez-vous des commentaires? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Quand vous parlez du 1er septembre, j'imagine que vous
avez aussi apporté des amendements à d'autres articles. Quand
vous avez fait ce projet de loi, avez-vous toujours gardé à
l'idée qu'il y a des élections assez régulièrement
dans les municipalités et qu'elles ont lieu le premier dimanche de
novembre? À ce moment-là, s'il y avait des nouveaux membres du
conseil, cela pourrait causer certaines perturbations ou certains troubles. Je
ne le sais pas, mais j'imagine que vos conseillers y ont pensé. Je vous
demande seulement si vous, vous y avez pensé en écrivant ce
projet de loi. J'imagine aussi que vos conseillers doivent l'avoir fait.
M. Johnson: Oui, j'ai écrit ça un soir tard. Je
m'en souviens, on était en avril, je crois. Je pense que c'était
le 8 ou le 9 avril. Je m'étais enfermé dans mon bureau pour
écrire le projet de loi. Je me souviens d'avoir pensé, en effet,
qu'il pouvait y avoir des élections le premier dimanche de novembre,
mais je n'ai pas cru bon d'insérer un article qui pouvait
refléter cette situation une fois tous les quatre ans, trois ans ou peu
importe; d'autant plus qu'à l'occasion de la consultation
extrêmement large qu'on a menée les autorités municipales
elles-mêmes n'ont jamais soulevé la question.
M. Dufour: Mais on peut penser que... M. Johnson:
Même si j'y avais pensé.
M. Dufour: Oui, mais même si vous me donnez cette
information, je peux vous donner des exemples. Il n'y a pas tellement
longtemps, on a adopté un projet de loi avec le ministre des Transports,
dans lequel il a enlevé presque le tiers de ses articles. Il ne
s'était pas rendu compte, avant qu'on lui en fasse la remarque, qu'il y
avait une demande à l'intérieur du projet de lot qui allait trop
loin et il a accepté notre... On ne lui en a pas parlé durant une
demi-heure; cela a pris cinq minutes et il a dit: D'accord, vous m'avez
convaincu.
M. Johnson: Très bien, alors est-ce que le
député de Jonquière veut essayer de me convaincre de
quelque chose?
M. Dufour: Non, je veux juste essayer de vous dire que nonobstant
ce que les élus auraient pu vous dire... Parfois, quand on est pris dans
des choses, on ne prend pas la peine de demander ce que c'est. S'il y avait des
changements dans les conseils municipaux et que les nouveaux élus
n'étaient pas prêts à adopter... Il y a des
possibilités dans la loi pour qu'ils puissent adopter leur budget plus
tard que le 1er janvier ou avant cette date, alors un certain nombre
d'ouvertures se feraient. C'est dans ce sens-là.
M. Johnson: Ah oui! D'accord. Je vous rassure tout de suite. Un
des articles précédents prévoit que si, le 31
décembre, pour toutes sortes de raisons y compris celle que vous
évoquez, le budget de la société n'était pas
adopté, le cadre budgétaire de l'année
précédente serait automatiquement reconduit.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'amendement
à l'article 33 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'article 33 tel
qu'amendé est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Maltais): L'article 33 étant
adopté, nous allons procéder à l'étude de l'article
34, à la section IV. M. le ministre.
Dispositions finales et transitoires
M. Johnson: Nous passons aux dispositions finales et
transitoires. L'article 34 se lit ainsi: "Le gouvernement désigne le
ministre responsable de l'application de la présente loi." Là
encore, c'est un article que je qualifierais d'usuel dans un tas de fois afin
que soit désigné un ministre titulaire qui réponde
à l'Assemblée nationale. C'est ce qui confirme le pouvoir du
gouvernement de désigner un ministre responsable. (17 h 30)
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce qui est désuet, c'est de désigner le
ministre. Cela ne veut pas dire que le gouvernement va désigner le
ministre. Alors, aujourd'hui, est-ce que votre gouvernement veut
désigner le ministre responsable de la région?
M. Johnson: On va laisser le gouvernement décider,
oui.
M. Garon: Pourquoi le gouvernement désigne-t-il le
ministre responsable de l'application de la présente loi sans dire qui
il va être? Habituellement, ce qui est normal dans les lois, c'est de
dire quel ministre va être désigné. Cela ne veut pas dire
que le gouvernement va le désigner plus tard. J'ai rarement vu cela
avant 1986, que le gouvernement désignerait le ministre plus tard. Je
comprends que plus tard, c'est surtout le premier ministre qui le fait lors des
nominations. Mais, est-ce que cela veut dire qu'on a écrit cela de cette
façon parce qu'on ne voulait pas que vous défendiez un projet de
loi qui serait administré par un autre?
M. Johnson: Non, je ne vois pas le problème. Comme je vous
le dis, lorsque j'ai rédigé le projet de loi, en avril, je n'ai
pas poussé le manque d'humilité jusqu'à me désigner
moi-même à l'article 34. Alors, je m'en suis
référé au jugement du gouvernement en temps utile.
M. Garon: C'est parce que le gouvernement n'a pas voulu vous
désigner immédiatement puisque...
M. Johnson: II y a un changement; on va se comprendre. Ce n'est
pas parce que ça s'adonne que l'identité des personnes fait en
sorte, par exemple, que le ministre responsable de l'OPDQ est ministre de la
région de Québec également, depuis deux ans et demi... On
doit savoir que l'OPDQ est également intéressée.
D'ailleurs, l'entente fédérale-provinciale originale concernant
Inter-Port a été signée entre le ministre
fédéral équivalent du MIR, à l'époque, et le
ministre responsable de l'OPDQ en 1974 ou 1975. C'est à l'occasion de
l'adoption de la loi sur Inter-Port que le ministre de l'Industrie et du
Commerce a été désigné. Je ne pourrais pas vous
dire tout de suite en quelle année, parce que cette loi a
été amendée à quatre reprises.
Le Président (M. Maltais): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Garon: Je pense que c'était le point de départ.
Même dans le projet de loi qui est ici, il est mentionné à
l'article 4, paragraphe 2 ou alinéa 2, qu'on retrouve au conseil
d'administration, en tant qu'observateurs, le ministre de l'Expansion
industrielle régionale du Canada et le ministre de l'Industrie et du
Commerce du Québec. Est-ce que le titre de ministre de l'Expansion
industrielle régionale du Canada existe encore?
M. Johnson: Oui. Il y a un projet de loi à la Chambre des
communes, je pense, qui est en voie d'adoption ou de discussion et qui va
créer le fameux ministère de l'Industrie, de la Science et de la
Technologie, le MIST, dont le titulaire est M. de Cotret. Il est
déjà désigné, mais sans loi constitutive comme
telle.
M. Garon: Est-ce que c'est parce que le gouvernement a
l'intention de nommer un ministre un peu régional? On observe que, par
exemple, pour la Commission canadienne du blé, dans l'Ouest du Canada,
c'est toujours un ministre régional qui est nommé responsable de
l'application de la loi. Dans le cas c'est Charles Mayer...
M. Johnson: Charles Mayer.
M. Garon: ...Charles Mayer qui est responsable de l'application
de la Loi sur la Commission canadienne du blé et c'est un ministre
régional. Est-ce qu'on a laissé cela ouvert en désignant,
à l'article 4, un représentant du ministre de l'Industrie et du
Commerce ou parce qu'on a l'intention de confier l'application de la loi au
ministre de la région de Québec? Est-ce une indication que le
gouvernement laisse savoir ici que le ministre responsable de l'application de
la loi pourrait être le ministre responsable de la région de
Québec et qu'à ce moment-là, il y aurait un décret
indiquant que c'est le ministre des Transports et député de
Charlesbourg qui deviendrait responsable de l'application de cette loi?
M. Johnson: Cela se pourrait. C'est entendu que cela laisse cette
faculté au gouvernement, en l'occurrence. Je n'y vois rien de
spécial. On en profite à l'occasion d'un changement. On va voir
ce qu'il est opportun de faire, c'est tout.
M. Garon: Bien, après l'affaire des frégates, vous
savez que les gens de la région de Québec ont eu moins confiance
en vos talents de négociateur, s'étant attendus que vous alliez
chercher autant que dans le premier contrat, soit trois
frégates sur six, au minimum. Je me demande si le gouvernement
veut indiquer ici que le nouveau ministre responsable de la
Société de promotion économique du Québec
métropolitain pourrait être politiquement plus dépendant de
la région de Québec.
M. Johnson: Cela peut dépendre des objectifs que recherche
la société. Le ministre de l'Industrie et du Commerce, dans ses
fonctions de prospection et de promotion de l'investissement au Québec,
peut traditionnellement avoir à son actif des réalisations
considérables et il me ferait plaisir, autant pour la région de
Québec que pour les autres régions, d'énumérer en
temps et lieu, par exemple à l'occasion d'un bilan, ce qu'on a fait
depuis un an. La région de Québec pourrait être très
bien servie là aussi.
Le Président (M. Maltais): D'autres commentaires?
M. Johnson: Le gouvernement désigne un ministre par son
titre et non pas par son nom. Est-ce que c'est plus rattaché au
ministère de l'Industrie et du Commerce? Est-ce que ça l'est plus
à l'OPDQ ou, au point de vue politique, à un ministre de la
région de Québec qui soit ministre... Il pourrait être
ministre de l'Éducation et responsable de cette société,
s'il s'avérait que le ministre de l'Éducation émanait de
la région de Québec et était responsable de la
région.
M. Garon: Je pense à un cas très précis,
à la Commission canadienne du blé, dont le ministre responsable
de l'application de la loi vient toujours de l'Ouest du Canada. C'est pour cela
que le fédéral a réussi à créer deux
agricultures, au fond, l'agriculture de l'Ouest et l'agriculture de l'Est, une
dont il ne se préoccupe pas, l'agriculture de l'Est, et une de l'Ouest
dont il se préoccupe énormément; on l'a vu d'ailleurs dans
les derniers montants qu'il a versés; c'est par milliards que l'argent
s'en va dans l'Ouest, alors qu'ici on reçoit des miettes.
Le premier ministre du Canada laisse entendre que c'est parce qu'il y a
une grande compétition dans les céréales entre l'Ouest,
l'Europe et les États-Unis, mais il y a autant de subventions, par
exemple, dans l'élevage du boeuf en Europe faite à partir
d'herbages d'Irlande, que dans les céréales ou dans d'autres
types de productions et le premier ministre du Canada tente de justifier
cela.
Au fond, il y a un ministre responsable de l'Ouest dont la
préoccupation politique est que les choses fonctionnent le mieux
possible dans l'Ouest, tandis qu'ici on va avoir une société qui
dépendra d'un ministre. Ce n'est pas une mauvaise nouvelle qu'elle va
dépendre d'un ministre, parce que ça donne un interlocuteur; sauf
que si c'est un ministre sectoriel, celui-ci n'a pas nécessairement la
même volonté que le ministre régional. Le ministre
sectoriel, lui, dira: Je devrai avoir le même comportement pour toutes
les régions du Québec. Le ministre régional, de son
côté, aura à coeur que le développement
économique régional qui relève de lui se réalise et
fera en sorte d'avoir l'appui de ses collègues pour les
différentes mesures qui devraient être adoptées pour que
cela fonctionne.
Remarquez bien qu'il est possible que le gouvernement n'ait aucune
intention, en libellant l'article 34 de la façon dont il l'a fait, mais
je me demandais s'il n'avait pas une intention... Le député de
Montmagny-L'Islet - qui est très préoccupé par sa voisine
de Mégantic-Compton - pourrait peut-être me répondre, le
député de La Peltrie étant absent, si les
députés de la région de Québec ont fait des
revendications pour que le projet de loi 27 sur la Société de
promotion économique du Québec métropolitain et modifiant
la Loi sur la Société Inter-Port de Québec relève
d'un ministre de la région de Québec, ou s'il n'y a pas eu de
revendications des députés de la région de
Québec.
M. Johnson: Je voudrais tout de suite répondre au nom du
gouvernement qu'il n'y a pas eu de revendications comme telles mais, comme vous
le voyez, à l'occasion de la consultation, cela a laissé la porte
ouverte et le gouvernement pourra le faire en temps et lieu, étant
donné qu'il aura ce pouvoir une fois la loi sanctionnée. Je ne
vois pas l'utilité de présenter je ne sais pas quand quelque
chose que le gouvernement n'est pas habilité à faire à ce
moment-là. Mais en temps et lieu, ce sera fait.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Johnson: Ce sera fait.
M. Gauvin: M. le Président, j'aimerais demander au
député de Lévis sur quoi est basée son
inquiétude, à savoir, est-ce qu'il aimerait que dans la loi on
mentionne que la responsabilité relèverait d'un ministre
responsable de la région de Québec? Je pense qu'on ne peut pas
faire des recommandations au gouvernement dans un projet de loi.
M. Garon: Non.
M. Gauvfn: Son inquiétude est basée surtout sur le
fait que...
M. Garon: Ce n'est pas dans le projet de loi. Si vous lisez
l'article 4, au deuxième paragraphe, vous remarquez que sur les six
observateurs au conseil d'administration, l'un deux est nommé par le
ministre de l'Industrie et du Commerce du Québec.
Une voix: Oui.
M. Garon: Donc, il semble la voir là, sa
jonction. De même, un autre sera nommé par le ministre de
l'Expansion industrielle régionale du Canada. Mais à l'article
où on dit de qui va relever l'application de la loi, le gouvernement
maintenant, ne se commet plus par rapport au ministre de l'Industrie et du
Commerce. Il ne dit pas que l'application du projet de loi va relever du
ministre de l'Industrie et du Commerce, mais dit: "Le gouvernement
désigne le ministre responsable de l'application de la présente
loi." Pourtant, concernant les membres observateurs qui vont siéger au
conseil d'administration, il n'a pas hésité à nommer... et
que ce serait désigné par le ministre de l'Industrie et du
Commerce.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Dans un projet de loi, habituellement on dit de quel
ministre relève l'application de la loi. Est-ce parce que le
gouvernement a l'Intention de faire relever l'application de la loi d'un
ministre régional qui, à mon avis, ne sera pas
nécessairement le ministre de l'OPDQ, puisque le ministre responsable de
l'Office du développement et de la planification du Québec est le
responsable dans tout le Québec, tant pour les dossiers régionaux
que sectoriels? On l'a vu d'ailleurs dans l'entente récemment
signée. Le ministre responsable de l'OPDQ était là; il n'a
pas parlé beaucoup puisque les deux premiers ministres ont
décidé d'être présents et de s'attirer davantage les
compliments pour la signature de l'entente, sachant que cela ne durerait pas
longtemps étant donné les montants. Mais, ici, ce pourrait
être, par exemple, un ministre régional. Ce pourrait même
être un ministre régional dont ce serait la seule affectation,
pour montrer... ou ce serait indicatif...
M. Johnson: ...l'application de la loi, oui, franchement...
M. Garon: ...que le gouvernement a une volonté
politique...
M. Johnson: Franchement!
M. Garon: Non, non.
M. Johnson: Franchement!
M. Garon: On peut nommer des ministres qui...
M. Johnson: Du jamais vu. Du jamais vu.
M. Garon: Oui, oui. On dit...
M. Johnson: Du jamais vu.
M. Garon: Oui, oui. On dit...
M. Johnson: Même de votre temps.
M. Garon: ...quelle loi...
M. Johnson: Le ministre délégué à
l'application d'une loi à caractère territorial limité
à trois... Voyons donc!
M. Garon: Bon. Les ministres responsables... M. Johnson:
II ne faut pas rire du monde.
M. Garon: ...de la réforme électorale, si vous
voulez, sont responsables de quelques lois électorales et c'est tout. Si
vous prenez le leader du gouvernement, une chance qu'il a le ministère
du Tourisme parce que...
M. Johnson: On parle du développement régional.
M. Garon: Oui, mais c'est la même chose. Il est responsable
d'un certain nombre de lois. Écoutez, la langue française...
M. Johnson: Oui.
M. Garon: ...le ministre qui vient d'être
nommé...
M. Johnson: Oui, mais c'est dans le centre du Québec; ne
venez pas m'achaler avec cela!
M. Garon: M. Rivard vient d'être nommé ministre
chargé de l'application de cette loi, oui, oui.
M. Johnson: Oui, mais ce n'est pas l'application de la loi sur la
langue française dans la MRC Desjardins, vous savez; il y a toujours des
limites!
M. Garon: Non, non, mais je parle de la grande région de
Québec. Il pourrait y avoir un ministre dont ce serait l'affectation
principale. Il pourrait y en avoir un autre dans la région de
Montréal dont le développement économique de cette
région serait sa principale préoccupation.
C'est pour cela que je me demande, pour le projet de loi 34, puisque le
gouvernement s'est commis concernant le membre observateur du conseil
d'administration désigné par le ministre de l'Industrie et du
Commerce du Québec, mais ne se commet pas concernant l'application de la
loi en faveur du ministre de l'Industrie et du Commerce, s'il n'y a pas
là une indication que le gouvernement songe a nommer quelqu'un d'autre
qui pourrait être, par exemple, le député de Charlesbourg
qui est le ministre régional reconnu, n'est-ce pas?
M. Johnson: Ce n'est pas impossible, M. le
député.
M. Gauvin: Ce sont des mandats additionnels.
M. Garon: De la même façon, pour donner un exemple:
la Société d'aménagement de l'Outaouais relève de
quel ministre?
M. Johnson: Du ministre des Affaires municipales.
M. Garon: Du ministre des Affaires municipales?
M. Johnson: Oui.
M. Dufour: Le ministre ne demeure pas dans la région de
l'Outaouais.
M. Garon: Oui, mais il y a un ministre qui était...
M. Dufour: Mais ils sont en train de le tuer.
M. Garon: Pardon?
M. Dufour: Ils sont en train de le tuer.
M. Garon: Cela affecte, par exemple, le ministre des
Approvisionnements et Services qui est de Hull et qui aurait pu
être...
M. Johnson: C'aurait pu, mais ce n'est pas cela.
M. Garon: Non, non. Alors, c'est pour cela que je demande dans ce
cas-ci; Comme le gouvernement ne le désigne pas et qu'il le fera ensuite
par décret, est-ce que l'ouverture à 34 a une signification
particulière? Est-ce que les députés ministériels
se sont préoccupés qu'il y ait un correspondant
privilégié au Conseil des ministres pour l'application de la loi
sur la Société de promotion économique du Québec
métropolitain et modifiant la loi sur la Société
Inter-Port de québec?
Le Président (M. Maltais): À votre question, M. le
député de Lévis, M. le député de Montmagny a
répondu tout à l'heure que oui et le ministre a indiqué
également ses commentaires et sa réponse.
M. Garon: Je ne la pose pas seulement au député de
Montmagny-L'Islet; il peut ne pas être au courant. Est-ce que le ministre
a entendu parler de revendications des députés de la
région de Québec ou s'il n'y en a pas eu?
M. Johnson: II n'y en aurait pas eu auprès de la personne,
de toute évidence; et ce que j'indiquais tout à l'heure, c'est
qu'il ne peut pas y avoir une revendication menant à une
désignation d'un ministre tant et aussi longtemps que la loi n'est pas
en vigueur.
Le Président (M. Maltais): Autre commentaire? S'il n'y a
pas d'autres commentaires, nous allons mettre aux voix l'adoption de
l'article.
M. Garon: Un instant.
Le Président (M. Maltais): Oui.
M. Garon: Je voudrais faire un amendement qui se lirait comme
suit...
Le Président (M. Maltais): Alors, on va suspendre pour une
période de deux minutes, pour permettre au député de
Lévis de présenter un amendement.
(Suspension de la séance à 11 h 47)
(Reprise à 17 h 49)
Le Président (M. Maltais): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le député de Lévis, si vous voulez
déposer votre amendement et le lire.
M. Garon: Je vais vous le lire. L'article 34 est remplacé
par le suivant: "Un ministre responsable de la région de Québec
est désigné par le gouvernement pour l'application de la
présente loi."
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Johnson: Je ne le pense pas recevable comme tel.
Le Président (M. Maltais): Alors, vous pouvez vous
exprimer sur la recevabilité, M. le ministre.
M. Johnson: Oui, comme tel, je ne crois pas que cela soit
recevable, M. le Président, dans la mesure où on doit ici
permettre au gouvernement de désigner un ministre responsable. Le
ministre responsable doit être un ministre dont le titre apparaît
dans la Loi sur l'exécutif et il n'existe pas comme tel de ministre
responsable de la région de Québec, au sens de la Loi sur
l'exécutif.
Le Président (M. Maltais): Alors, M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, le ministre va plus loin que
moi dans l'interprétation. Je dis simplement qu'un ministre, quel qu'il
soit, responsable de la région de Québec, en a la
responsabilité. On sait qu'il y a des ministres responsables des
régions. Alors, le ministre responsable de la région de
Québec est désigné par le gouvernement pour l'application
de cette
loi. Essentiellement, ce que cela veut dire au fond, comme il s'agit
d'un projet de loi pour le développement de la région, c'est que
le ministre responsable de la région est habituellement le ministre
senior pour la région, choisi comme tel par le gouvernement et le
premier ministre.
Le Président (M. Maltais): Votre amendement est recevable,
M. le député de Lévis.
M. Garon: Ahl oui?
Le Président (M. Mettais): Oui, parce qu'il ne change pas
la nature de l'article.
M. Johnson: M. le Président, si je peux me permettre, en
disant que vous n'aviez pas terminé de rendre votre décision -
donc je ne la conteste pas encore, elle n'est pas rendue - je ne vois pas
comment un texte de loi peut lier l'Exécutif. Donc, le gouvernement du
Québec a procédé à la nomination d'un ministre
titulaire qui serait la personne, au point de vue politique et non pas au sens
de la loi sur l'exécutif ou de quelque nature que ce soit, que le
gouvernement ou le premier ministre aurait désigné comme
responsable d'un territoire au Québec. Cela m'apparaît
carrément inconstitutionnel de lier l'Exécutif dans ces
termes-là. Il est entendu que le corps législatif peut adopter un
tas de lois. La branche législative que nous constituons peut adopter un
tas de lois auxquelles l'Exécutif devra se conformer, de toute
évidence, sans décision gouvernementale.
Mais ici, on prétend, par un projet de loi, demander à une
personne qui est le premier ministre du Québec de désigner
d'abord un ministre responsable d'une région, ce qu'il n'est pas
obligé de faire, ce qu'il n'a pas fait le 12 décembre 1985 mais
bien lorsque les circonstances l'ont dicté au point de vue de
l'opportunité politique, qui n'a rien à voir avec la loi puis de
procéder a la désignation d'un ministre titulaire de cette loi,
le projet de loi 27, en accolant les responsabilités territoriales
à une responsabilité qui découlerait du pouvoir
exécutif.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, on ne peut pas recevoir votre amendement parce que dans la Loi
sur l'exécutif, ce n'est pas écrit: Un ministre responsable de la
région de Québec; c'est un ministre de l'Exécutif du
gouvernement du Québec.
M. Garon: Vous pouvez en faire une loi. Je vais en proposer un
autre qui...
M. Johnson: II retire l'amendement.
Le Président (M. Maltais): Alors, vous retirez votre
amendement?
M. Garon: Si vous dites qu'il n'est pas recevable, je n'ai pas
besoin de le retirer.
Le Président (M. Maltais): Non, il n'est pas
recevable.
M. Johnson: On ne le reçoit même pas. M. Garon:
J'en aurais un autre... M. Johnson: II ne s'est pas rendu.
M. Garon: ...qui, je pense, va correspondre à ce que vous
venez de dire.
Le Président (M. Maltais): Je vous rappelle que vous avez
débattu la motion, alors c'est un nouvel amendement.
M. Garon: II se lirait comme suit: L'article 34 est
remplacé par l'article suivant: "Un ministre de la région de
Québec est désigné par le gouvernement pour l'application
de la présente loi".
M. Johnson: En vertu du même principe, M. le
Président, qu'est-ce qu'on fait dans les cas où, pour des raisons
électorales, il n'y aurait aucun député de la
majorité ministérielle élu dans la région de
Québec? La loi va être orpheline? C'est ridicule, voyons donc!
Qu'est-ce qu'on va faire? On va retourner en Chambre, on va amender la loi pour
dire qu'étant donné qu'il n'y a pas de députés de
la majorité ministérielle dans la région de Québec
et que le plus proche est le député de Gaspé-Nord ou je ne
sais pas quoi mais qui n'est pas ministre. Il faut être réaliste
justement. Le député a fait de longues arguties dans les 33
premiers articles. Dans la plupart des 33 premiers articles, sur toute sorte de
petits points de droit, il en soumet un qui n'est pas un petit point de droit.
Il est fondamental au fonctionnement de l'Exécutif et là, par des
textes de toute nature, on veut inventer des députés qui
peut-être ne seront même pas élus et, à plus forte
raison, ne seront pas à l'Exécutif.
Le Président (M. Maltais): Oui, M. le député
de Lévis. Une dernière intervention sur votre...
M. Johnson: Une autre tentative, M. le député.
M. Garon: Non, essentiellement, c'est qu'on ne peut pas imaginer
qu'un gouvernement pourrait prendre le pouvoir sans avoir un seul
député de la région de Québec. Il ne faut pas
rêver en couleurs. Je suis dans l'Opposition, vous êtes au
gouvernement et vous avez 16 députés dans la région de
Québec. Vous venez justement de faire la preuve, c'est inimaginable
qu'il n'y ait pas un seul député dans la région de
Québec. Deuxièmement...
M. Johnson: Mais c'est parfaitement imaginable. On parle
d'histoire politique. Il a été parfaitement imaginable, dans
notre histoire politique, qu'un gouvernement prenne le pouvoir sans avoir de
représentation importante un tant soit peu de la région de
Montréal qui est pas mal plus grande que la région de
Québec, 1966.
M. Garon: 1966?
M. Johnson: Oui, monsieur. Il y avait six députés
de l'Union nationale dans la région du grand Montréal, ce ne sont
pas des farces, c'est du monde à la messe et pourtant ils étaient
au pouvoir.
M. Garon: Oui, il y en avait. Regardons seulement au
fédéral, quand on nomme par exemple un ministre qui vient de
l'Ouest du Canada, on parle de petites provinces qui totalisent à peine
4 millions de population sur 25 ou 26 millions de population au Canada.
M. Johnson: De toute façon, cela ne règle pas le
problème. Le député...
M. Garon: Même, il est arrivé aussi que, lorsque les
libéraux étaient au pouvoir, il n'y avait aucun
député de l'AIberta, aucun député de la
Saskatchewan, mais il y en avait un du Manitoba. La loi était impossible
parce qu'on disait qu'il y avait un ministre responsable qui viendrait de
l'Ouest du Canada. Il y a un ministre de la Commission canadienne du
blé, c'est toujours un ministre de l'Ouest du Canada.
M. Johnson: Oui, je veux bien. Mais là on ne parle plus de
cela. Le député est en train de nous dire qu'on aurait pu, au
gouvernement fédéral, avoir des lois qui disaient que le ministre
responsable des lois 29, 48, 512 était le ministre responsable de
l'Alberta et qui représentait un comté de l'Alberta quand il n'y
en avait même pas. Qu'est-ce qui arrivait avec cette loi-là? Elle
était Orpheline.
Le Président (M. Maltais): Pour clore la
recevabilité, on vous rappelle qu'un ministre, pour siéger au
Conseil des ministres, n'a pas besoin d'être élu. Cependant,
l'amendement n'étant pas recevable, je demande tout simplement... Parce
que dans la Loi sur l'exécutif vous indiquez dans votre amendement, M.
le député de Lévis "qu'un ministre de la région de
Québec co-désigné par le gouvernement pour l'application
de la présente loi..." Dans l'Exécutif, dans la fonction de
ministre, un ministre n'est pas exclusivement ni inclusivement pour la
région de Québec. Il est ministre du gouvernement du
Québec.
M. Garon: Donc, un ministre de la région de Québec.
Si j'avais voulu, c'est le député de la région de
Québec.
M. Johnson: Alors, c'est encore pire, d'après moi.
M. Garon: Bien non.
M. Johnson: Bien oui, là on veut lier le gouvernement
à procéder à une nomination par décret dans les
seuls cas où il y a, en fait, un membre du Conseil exécutif
nommé en vertu de la Loi sur l'exécutif qui porte un titre
prévu dans la Loi sur l'exécutif, qui soit député
dans un comté de la région de Québec, région
déterminée incidemment de façon administrative, là.
Ce n'est pas dans le béton qu'il y a tant de comtés dans la
région de Québec. Cela, c'est parce qu'il y a eu un
découpage administratif, qui dit que la région de Québec a
tant de comtés, la rive sud a tant de comtés et l'Abitibi, tant
de comtés. Mais, un jour, ce ne sera pas tant de comtés, cela
peut être tant d'autres comtés, puis la frontière peut
changer de place au point de vue administratif. Alors, pour toutes les raisons
que le président a données d'une façon absolument
impeccable, cela m'apparaît irrecevable, moi aussi. Vous avez raison, M.
le Président.
Le Président (M. Maltais): Alors, la décision
étant rendue, la décision, c'est que la motion n'est pas
recevable. Maintenant, est-ce que nous sommes prêts à passer au
vote sur l'article 34?
M. Garon: Alors, nous allons présenter un autre amendement
pour le rendre recevable en fonction des arguments que vous présentez.
L'idée au fond c'est de faire un débat sur cette question. Alors,
cela va prendre 30 secondes. Le député de La Peltrie ne pourra
pas voter, il serait en conflit d'intérêts parce qu'il pourrait
être nommé.
Le Président (M. Maltais): Alors, il est maintenant 18
heures et la commission...
Une voix:...
Le Président (M. Maltais): Non, on marche à l'heure
Bulova. On marche à l'heure Bulova. La commission va suspendre ses
travaux jusqu'à 20 heures précises, ce soir, pour reprendre le
débat sur la loi 27. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise à 20 h 30)
Le Président (M. Maltais): La commission de
l'économie et du travail reprend l'étude du projet de loi 27. Y
a-t-il des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. Théorêt (Vimont)
remplacerait M. Lemire (Saint-Maurice).
Le Président (M. Maltais): Y a-t-il consentement? Y a-t-il
consentement?
Une voix: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Maltais): Merci. M. ie
député de Lévis, êtes-vous d'accord
là-dessus, sur le consentement?
M. Johnson: Je ne comprends rien là-dedans.
Le Président (M. Maltais): C'est que le
député, M. Théorôt (Vimont)...
Le Secrétaire: ...va remplacer M. Lemire
(Saint-Maurice).
Le Président (M. Maltais): ...va remplacer M. Lemire
(Saint-Maurice).
Le Secrétaire: M. Théorêt avait
déjà été remplacé par quelqu'un d'autre cet
après-midi.
M. Johnson: D'accord. Là, on le réinstalle dans ses
fonctions.
Le Président (M. Maltais): De toutes façons, il
n'est pas ici.
M. Garon: Ils ne viendront pas ni l'un ni l'autre.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis étant arrivé, nous allons reprendre... À
l'ordre, Mme la députée de Mégantic-Compton. Nous allons
reprendre à l'article 34. La parole était au ministre de
l'Industrie et du Commerce. Comme disait M. Simard: II faut commencer un
jour.
M. Johnson: Oui. M. le Président, on avait
déjà commencé la discussion sur l'article 34. On s'est
laissés alors que, de mémoire, je ne veux pas éveiller le
député de Lévis, mais il était en train de
rédiger un amendement quand on s'est quittés. Alors, on va voir
ce qu'une pause de deux heures et demie lui a permis de faire.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, vous avez un amendement à déposer et nous sommes
prêts à le recevoir.
M. Garon: Vous avez un autre amendement, je dirais: L'article 34
du projet de loi est remplacé par le suivant: 34. Le gouvernement
désigne le ministre de la région de Québec ou, si aucun
ministre n'est de cette région, le ministre responsable de l'application
de la présente loi.
Le Président (M. Maltais): On peut rece- voir... Vous
pouvez déposer votre amendement.
M. Johnson: Voulez-vous le relire, M. le secrétaire, s'il
vous plaît?
Le Secrétaire: Oui. L'article 34 du projet de loi est
remplacé par le suivant: 34. Le gouvernement désigne le ministre
de la région de Québec ou, si aucun ministre n'est de cette
région, le ministre responsable de l'application de la présente
loi.
M. Johnson: II me semble qu'il y a un problème de syntaxe
là, je ne comprends pas.
M. Garon: Oui, peut-être mais...
M. Johnson: Je ne comprends pas. Et il y a toujours le même
problème de droit qu'on a soulevé plus tôt.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que les membres de la
commission...
M. Garon: Quel problème de droit?
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse, M. le
député...
M. Johnson: Le ministre de la région de
Québec...
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse. Est-ce que les
membres de la commission désireraient avoir une copie de l'amendement
avant de débattre et de savoir s'il est recevable...
M. Johnson: Non, pas dans mon...
Le Président (M. Maltais): ...ou si la lecture du
secrétaire est suffisante?
M. Johnson: Pas dans mon cas, cela va. Mme Bélanger:
La lecture suffit.
Le Président (M. Maltais): D'accord, merci. Allez-y, M. le
ministre.
M. Johnson: C'est toujours le même principe. On ne peut pas
prétendre qualifier les mots "ministre responsable de la présente
loi" par une référence à un rôle qu'il occuperait,
qui n'est pas prévu dans la Loi sur l'exécutif. On est revenus au
même travers que le député de Lévis a cultivé
à trois reprises déjà sans aucun succès.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, voulez-vous argumenter sur votre amendement?
M. Garon: Essentiellement, c'est qu'un ministre de la
région de Québec est député de la
région de Québec, c'est clair. On change d'amendement pour
dire: un ministre député de la région de Québec,
cela ne me fait rien. Alors, pardon?
Mme Bélanger: ...ministre de la région de
Québec.
M. Garon: Si vous voulez le changer pour un autre amendement,
cela ne me dérange pas, mais au fond, l'idée c'est de dire: Un
ministre qui est député de la région de Québec est
responsable de l'application de la présente loi. C'est seulement s'il
n'y en a pas que le gouvernement pourra désigner quelqu'un d'autre.
C'est l'idée derrière tout cela.
M. Johnson: M. le Président. Le Président (M.
Maltais): Oui.
M. Johnson: Seulement pour fins de référence au
texte législatif. Ce qui nous gouverne ici, dans un libellé pour
l'article 34, se retrouve dans la Loi sur l'exécutif aux articles 4 et
9. L'article 4 indique que: Le lieutenant-gouverneur peut nommer, sous le grand
sceau du Québec, au nombre des membres qui composent le Conseil
exécutif, les fonctionnaires suivants - on les désigne comme
ça - qui restent en office durant bon plaisir, savoir... Suit une liste
de 31 paragraphes où on commence: 1° un premier ministre qui est de
droit président du conseil... On continue: des ministres d'État,
un ministre des Finances, un ministre de ceci, un ministre de cela; 23e des
ministres délégués mais sans appellation autre ou
additionnelle. On continue dans l'ordre où on les a introduits et on
termine avec un solliciteur général. Bon.
Cela dit, ce sont ces ministres que le gouvernement pourra
désigner à un moment ou l'autre pour être ministres
responsables de l'application de la présente loi. On pourrait, à
la rigueur - et j'en arrive à l'article 9 - désigner n'importe
qui mais toujours parmi la liste des ministres nommés sous le grand
sceau du Québec par le lieutenant-gouverneur qui pourrait être
responsable de l'application de la présente loi, en vertu du pouvoir du
gouvernement de définir les devoirs qui doivent être remplis par
tout membre du Conseil exécutif et modifier le nom sous lequel un
ministre ou un ministère est désigné. Il peut aussi, le
gouvernement, toujours à l'article 9, transférer un ou plusieurs
services - j'ajoute ou attributions, ou responsabilités - d'un
ministère, du contrôle d'un ministre au contrôle d'un autre
ministre, confier une partie des fonctions d'un ministre à un autre
ministre, etc.
De toute évidence, on doit toujours se référer
à la liste de l'article 4 qui comporte 31 paragraphes et qui donne la
liste, aujourd'hui exhaustive, des ministres qui peuvent être
délégués. Je dis exhaustive avec la nuance que, pour les
ministres délégués, il n'y a pas de limite de nombre, en
principe, mais on retrouve le pouvoir du lieutenant-gouverneur de nommer les
ministres délégués au 23° paragraphe de l'article 4 de
la Loi sur l'exécutif. On ne peut s'en tenir qu'à cela. Toute
référence au fait qu'un ministre député de la
région de Québec serait la personne désignée ne
m'apparaît pas satisfaire, pour fins de clarté de la loi, aux
objectifs que le député recherche. Il en est même rendu
à préciser que peut-être n'y a-t-il pas de
député de la région de Québec qui serait
"éligible". On écarte le cas où un député de
l'Opposition serait nommé - si vous me le permettez - on écarte
la plupart du temps chez nous le cas où quelqu'un qui n'est même
pas élu à l'Assemblée nationale pourrait être
nommé ministre.
Le Président (M. Maltais): D'accord. Je suis prêt
à rendre ma décision, mesdames et messieurs les membres de la
commission. L'amendement apporté par le député de
Lévis est dans la même lignée que ce qu'on a eu cet
après-midi. Étant donné la décision que la
présidence a rendue cet après-midi, je rends la même
décision puisque l'amendement présenté par le
député de Lévis va à rencontre de l'article de la
Loi sur l'exécutif qui dit qu'un ministre est nommé pour
l'ensemble du Québec et non pas pour une région
particulière. C'est pour cette raison que je déclare non
recevable l'amendement du député de Lévis. Si vous voulez,
nous allons continuer la discussion sur le fond de l'article 34.
M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires à ajouter
sur le fond de l'article 34?
M. Johnson: À la rigueur, quant au fond, j'ai fait valoir
certains arguments un peu plus tôt, mais je vois que le
député de Lévis risque, par son insistance, de vouloir
passer beaucoup de temps là-dessus. On pourrait l'accommoder et
désigner tout de suite, s'il y tient, un ministre responsable de
l'application de la présente loi. On peut aussi amender l'article 34. En
continuité avec les responsabilités qu'on observe aujourd'hui,
après les consultations qui sont intervenues depuis deux heures et
demie, je serais parfaitement disposé à demeurer responsable de
l'application de la présente loi.
M. Garon: Non, moi, je veux apporter une proposition pour que le
ministre responsable puisse être un ministre régional.
Essentiellement, on ne peut pas dire que c'est irrecevable de faire une
proposition à la commission là-dessus.
M. Johnson: Je dirais, M. lé député, que
c'est une décision exclusivement politique de nommer un ministre qui
émane d'un comté ou d'un autre pour assumer des
responsabilités particulières à l'égard de
l'application d'une loi ou d'une autre. À partir de ce moment-là,
comme Assemblée législative, comme commission parlementaire,
comme parlementaires, on n'a pas un
mot à dire. Cela ne nous regarde pas du tout.
Le Président (M. Maltais): J'aimerais peut-être
ajouter...
M. Garon: Cela nous regarde certain, voyons donc!
M. Johnson: Cela ne nous regarde pas du tout.
M. Garon: C'est exceptionnel dans les lois du gouvernement
où le gouvernement ne désigne pas quel ministre sectoriel va
être responsable de l'application d'une loi.
M. Johnson: Certainement, je vais vous trouver des
précédents.
M. Garon: II y en a mais c'est exceptionnel. Habituellement, on
dit de quel ministre la loi va dépendre.
M. Johnson: Je vais vous donner un exemple: la Loi sur
l'administration régionale crie, c'est identique.
M. Garon: Je ne dis pas que vous n'en trouverez pas mais c'est
exceptionnel. Habituellement, on dit quel ministre va être responsable de
l'application d'une loi.
M. Johnson: On va le faire dans ce cas-là, si le
député y tient tellement. On va continuer ce qu'on observe
aujourd'hui et ma modestie m'empêche de soumettre l'amendement qui
voudrait que le ministre de l'Industrie et du Commerce soit le ministre
responsable de l'application de la loi. Mais si le député de
Lévis, qui n'est pas sujet à la même modestie que moi
j'éprouve à mon endroit, veut le faire, il est libre de le
faire.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie.
M. Johnson: On va voter pour. En tout cas, moi, je vais voter
pour; je ne me prononce pas pour les autres, je vais voter pour à tour
de bras M. le Président. On va passer à autre chose.
Le Président (M. Maltais): Merci M. le ministre. M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Simplement sur la question de fond, M. le
Président, je voudrais rappeler ou faire un peu l'historique de mon
expérience en ce qui regarde les ministres régionaux et ce que
cela peut apporter comme difficultés. Je pense que le ministre a fait le
plaidoyer de la Loi sur l'exécutif qui indique qu'il n'y a aucun poste
dévolu à un ministre responsable; c'est essentiellement une
fonction politique et, à partir de ce moment-là, dans la mesure
où il s'agit d'une fonction politique, je me rappelle très bien
que l'ex-députée de La Peltrie, l'actuelle candidate du Parti
québécois dans le comté d'Anjou, bien qu'elle
s'occupât, semble-t-il et entre guillemets, "des intérêts de
la grande région de Québec", était ministre responsable de
la région Hull-Gatineau. Durant la campagne électorale, j'ai eu
l'occasion de l'interpeller pour lui dire: Bien, comment se fait-il que vous ne
vous préoccupiez pas de votre comté en ce qui regarde, par
exemple, les questions d'infrastructure scolaire et d'implantation scolaire sur
le territoire chez nous alors que dans la région que vous êtes
censée représenter politiquement parlant, vous avez réussi
à obtenir du Conseil du trésor la construction d'un cégep
dans le coin de Gatineau? Cela risque de mettre des gens dans une situation
embarrassante notamment pour l'ex-députée de La Peltrie et
l'actuelle candidate pour le Parti québécois dans le comté
d'Anjou. Moi, je pense que l'essentiel c'est que nous puissions avoir des
termes très clairs dans le projet de loi et, à cet
égard-là, M. le Président, je serais prêt à
présenter un amendement, lequel amendement dirait simplement: Le
gouvernement désigne le ministre de l'Industrie et du Commerce
responsable de l'application de la présente loi.
M. Johnson: Ou alors, le ministre de l'Industrie et du Commerce
est responsable de...
M. Cannon: Voilà, dans la formulation... Une voix:
Sera.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie, est-ce que vous pourriez...
M. Cannon: Le ministre responsable de l'application de la loi
sera le ministre de l'Industrie et du Commerce et j'en fais justement la
proposition, M. le Président.
Le Président (M. Maltais): Si vous permettez, nous allons
suspendre pendant deux minutes pour que nous puissions vérifier la
recevabilité de l'amendement.
(Suspension de la séance à 20 h 43)
(Reprise à 20 h 45)
Le Président (M. Maltais): À l'ordre, s'il vous
plaît!
L'amendement présenté par le député de La
Peltrie est le suivant: Le ministre de l'Industrie et du Commerce est
responsable de l'application de la présente loi.
Étant donné que le débat depuis 17 h 15 est assez
achalandé, M. le député de Lévis, nous allons vous
accorder une courte période pour réagir à l'amendement.
Après on passera... Non,
il est reçu.
Une voix: II est recevable.
Le Président (M. Maltais): II est reçu et
recevable. Donc vous avez le droit de parole sur la discussion et je vous
cède la parole.
Voulez-vous une copie de l'amendement, M. le député de
Lévis?
M. Garon: M. le Président, ce qu'il faudrait faire ici
c'est un sous-amendement qui irait dans le sens que c'est un ministre
délégué de l'Industrie et du Commerce parmi les
députés de la région de Québec, parce que la
responsabilité...
Le Président (M. Maltais): La parole est au
député de Lévis.
M. Garon: Même si le ministre de l'Industrie et du Commerce
essayait de dire qu'il est impossible d'avoir légalement un
député de la région de Québec qui deviendrait un
ministre responsable et qui, dans ses responsabilités, aurait
l'application de cette loi, ce n'est pas vrai. C'est possible et je suis
étonné de voir que le député de La Peltrie veut
s'opposer à tout prix à ce qu'un député de la
région de Québec soit responsable de l'application de la loi dont
le sort serait un peu lié politiquement au développement de cette
société-là.
Il serait très important de faire en sorte que le
député ministre ou encore à défaut d'être
ministre sectoriel, qui serait ministre délégué au
ministère de l'Industrie et du Commerce ou à un autre
ministère... Un ministre délégué responsable de
l'application de la présente loi ne posera aucun problème. La
meilleure preuve est que le ministre délégué à la
Famille, a la Santé et aux Services sociaux n'est pas prévu dans
la Loi sur l'exécutif. Vous ne pourrez pas vous opposer, il n'est pas
prévu.
M. Johnson: L'article 4 prévoit que le
lieutenant-gouverneur peut nommer des ministres
délégués.
M. Garon: Oui, c'est cela.
M. Johnson: II revient au premier ministre d'accoler une
étiquette à ces ministres. Il ne revient pas à un texte de
loi que nous pourrions adopter de prévoir l'étiquette qui se
raccroche... À moins qu'on commence à amender la Loi sur
l'exécutif, ici, et ce n'est pas cela qui est en cause. On ne peut pas
faire cela.
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse, si j'ai bien
compris, M. le député de Lévis vous avez appporté
un sous-amendement. Est-ce que vous voulez nous le soumettre par
écrit?
M. Garon: Non, je vais...
M. Johnson: On va en discuter avant.
Le Président (M. Maltais): Non, non, on n'a pas
disposé de l'amendement. Le député de Lévis apporte
un sous-amendement à l'amendement qui a été jugé
recevable.
M. Johnson: Peut-être. Il veut seulement en discuter, je
pense.
Le Président (M. Maltais): Alors, vous voulez discuter du
sous-amendement?
M. Garon: M. le Président, pour la raison suivante. C'est
qu'on peut nommer un ministre délégué aux
responsabilités qu'on veut. La meilleure preuve, est le ministre
délégué à la langue française, M. Rivard,
qui est député je ne sais pas de quel comté, Rosemont, a
la responsabilité de l'application d'une loi, essentiellement et
exclusivement. Il n'a pas d'autres responsabilités que cela.
Une voix:...
M. Garon: Pardon?
Une voix:....?
M. Garon: Cela n'a aucune importance. Le ministre
délégué aux Pêches, vous savez que ses
responsabilités sont en grande partie régionales. Les
pêches sont régionales. Le ministre responsable dans certains
ministères a une vocation plutôt régionale. Le
fédéral a nommé le ministre responsable de la Commission
du blé, il nomme toujours un ministre régional. Il n'y a aucun
inconvénient à ce qu'un ministre ait une responsabilité
à caractère régional. Il n'y a aucune interdiction,
d'aucune façon, à cela. Même si on essaie de nier cela, ou
de dire: Je ne reconnais pas le ministre de l'Industrie et du Commerce comme
une autorité en droit... Loin de là non plus le
député de La Peltrie... Alors je regrette, mais c'est
possible.
M. Johnson: Ah Seigneur! Écoutez avec...
M. Garon: C'est possible. On peut demander au
député de Saguenay de rendre toutes les décisions qu'il
voudra, sauf qu'il est possible de nommer en droit ou en loi un ministre
responsable de l'application d'une loi.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Soit un ministre en titre ou un ministre
délégué.
M. Johnson: D'accord.
M. Garon: II n'y a aucun problème à cela.
M. Johnson: D'accord, nous sommes d'accord
avec vous.
M. Garon: Parce que le groupe qui fait les lois, ce n'est pas le
gouvernement. Le gouvernement applique les lois que l'Assemblée
nationale fait. Qu'on le veuille ou non, l'Assemblée nationale est
au-dessus du gouvernement. Le gouvernement, c'est lui qui fait la loi. Les
seules lois qu'on ne peut pas faire, ce sont les lois budgétaires. Comme
député on ne peut pas faire des lois budgétaires. Et la
loi qui est ici n'engage pas une dépense, la loi est déjà
faite. Tout ce qu'on demande c'est quel ministre devra être responsable.
On peut dire ce qu'on veut dans l'article 34, et l'article 34, à ce
moment-là va prendre son application. Que le député de La
Peltrie soit contre le fait que ce soit un député de la
région de Québec, j'en prends acte, sauf que je m'évertue
à faire en sorte que le député responsable de la loi ou
que le ministre responsable de l'application de la loi soit un ministre de la
région de Québec. Je suis un peu étonné, mais je
comprends parce que même lors de l'indépendance américaine
et de la lutte contre l'esclavage...
Des voix:...
Le Président (M. Maltais): Un instant!
M. Garon: ...il y a des Noirs américains qui sont
montés sur les tribunes pour dire que ce serait épouvantable
d'abolir l'esclavage puisqu'on aurait tous les problèmes qu'engendre la
liberté. Il y en a qui étalent contre. Qu'il y ait des
députés qui soient contre le fait que le ministre responsable de
l'application de la loi concernant la Société de promotion
économique du Québec métropolitain soit un
député de la région de Québec et qu'on
préfère que ce soit un député montréalais
qui soit responsable de cette société, j'en suis un peu
étonné.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Maltais): Un instant!
M. Garon: II n'est pas exclusivement possible, mais il est normal
qu'on puisse demander qu'un ministre de la région de Québec soit
responsable de l'application de cette loi, puisque le développement
économique de la région de Québec concerne la
région de Québec, il n'y a pas d'objection à cela. Si les
gens sont contre, ils n'ont qu'à voter contre; ils ont la
majorité. Mais il serait incroyable de dire que tout ce qu'on veut,
c'est rendre cela impossible en disant que c'est inacceptable qu'un ministre de
la région de Québec soit responsable de l'application de la Loi
sur la Société de promotion économique du Québec
métropolitain.
M. Johnson: Je me demande toujours comment le
député de Lévis fait pour parler sans rire de choses de
cette nature. Je vais céder la parole au député de La
Peltrie ensuite. Il a, à l'occasion, je dirais très souvent
depuis 1981...
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Garon: Oui, mais à qui la parole? M. le
Président, j'étais en train de parler...
M. Johnson: Je ne vous entendais pas, moi.
Le Président (M. Maltais): Je regrette, M. le ministre, la
parole est au député de Lévis pour encore quatorze
minutes.
M. Johnson: Ah, mon Dieu!
M. Garon: Quatorze minutes. Vous savez que je peux faire bien du
millage avec quatorze minutes.
M. Johnson: Oui, mais pas plus de quatorze minutes de temps,
toujours! C'est toujours cela de pris. Il peut répéter quatorze
fois la même chose...
M. Garon: J'ai déjà montré au ministre du
Revenu ce qu'on pouvait faire avec quatorze minutes. Pourquoi?
Le Président (M. Maltais): Je vous rappelle, M. le
député de Lévis qu'il faut parler sur la...
M. Garon: Parce qu'il y a des choses qui peuvent être
comprises.
Le Président (M. Maltais): M. le député
de
Lévis. À l'ordre, s'il vous plaît! M. le
député de
Limoilou, voulez-vous prendre un siège ou changer de
commission?
M. Garon: Moi, je pense qu'il serait beaucoup plus utile, par
exemple, qu'un ministre comme le député de Charlesbourg - pour
vous montrer que je ne fais pas de partisanerie politique - ministre des
Transports et responsable de l'Office de planification de développement
économique soit aussi responsable de la Société de
développement économique du Québec métropolitain
puisque son succès politique dépendrait en quelque sorte du
succès du développement économique dont il serait
responsable. Je pense que c'est sain. On dit qu'on veut faire une
société régionale, on veut que ce soient les gens de la
région qui s'en occupent, on veut que ce soient les gens de la
région qui se battent pour le développement économique.
Pourquoi celui qui serait le ministre de tutelle ne serait-il pas de la
même région pour essayer de défendre les mêmes
intérêts? Cela me paraît normal. Cela ne me paraît pas
la seule formule possible, mais je pense que ce serait bon, ce serait une
excellente initiative, ce serait intéressant sur le plan du
développement économique. Je pense que cela
donnerait une dimension nouvelle au développement
économique dans la région de Québec. Je n'ai pas
d'objection, je dis que cela se pourrait. Je ne dis pas que ce serait
nécessairement le député de Charlesbourg, cela pourrait
être un ministre délégué. On dit qu'il y a des
talents. Il y a seize députés libéraux dans la
région de Québec et il y a seulement quatre ministres.
Probablement qu'un des douze députés pourrait être un
ministre délégué responsable de l'application de la loi.
Ce ne sera sûrement pas le député de La Peltrie parce qu'il
est contre le fait que ce soit un député de la région de
Québec.
Une voix: On a vu cela.
M. Garon: Ce serait impossible et je pense bien que ce serait mal
venu de la part du premier ministre de nommer le député de La
Peltrie. Mais je pense que ce serait bon que ce soit un ministre
délégué qui soit responsable de l'application de la loi,
le ministre délégué rattaché au ministre de
l'Industrie et du Commerce, mais responsable de l'application de cette loi.
Cela peut être fait sans aucun problème. Cela peut ne pas
être sa seule responsabilité. À mon avis, cela devrait
être un ministre de la région de Québec, ministre
délégué, député de la région de
Québec, ministre délégué au ministère de
l'Industrie et du Commerce, mais qui aurait la responsabilité de
l'application de cette loi, et je pense que ce serait sain. C'est la raison
pour laquelle, M. le Président, je ne sais pas si les amendements seront
difficilement recevables parce qu'on lui a proposé que ce soit un
ministre responsable, mais je pense qu'il serait possible de présenter
un sous-amendement pour indiquer que le gouvernement désigne un ministre
délégué au ministère de l'Industrie et du Commerce
responsable de l'application de cette loi. Pourquoi?
M. Johnson: Quand j'aurai la parole, je vous le dirai.
M. Garon: M. le Président, si cette proposition
était jugée irrecevable, j'aimerais qu'il y ait un motif en droit
pour indiquer que ce ne l'est pas. C'est une décision en droit.
Jusqu'à maintenant, on a plaidé des décisions en droit et
je pense qu'il faudrait, à ce moment-là, prendre des
décisions justifiées en droit pour faire cette justification et
la justification en droit devrait être celle du président. Je vais
faire un...
M. Johnson: ...mon amendement qui est sur la table.
M. Garon: Pardon?
M. Johnson: C'est mon amendement, l'amendement du
député de La Peltrie ou de Mégantic-Compton qui est sur la
table.
Le Président (M. Maltais): M. le député
de
Lévis, est-ce que vous avez terminé? M. Garon:
Oui.
Le Président (M. Maltais): Bon. Pendant que vous
rédigez votre quatrième sous-amendement, j'aimerais rappeler un
fait. Bien sûr, je suis député de Saguenay, tout le monde
le sait, mais j'exerce ici la fonction de président. On peut arriver
à ne pas être d'accord avec ma décision, mais lorsque je
prends ma décision, je la prends en fonction des institutions du
Parlement.
M. le député de La Peltrie, vous aviez demandé la
parole, alors à vous la parole.
M. Cannon: M. le Président, je suis heureux et un peu
étonné de la position du député de Lévis qui
affirme que le député est contre la nomination d'un ministre
responsable de la région de Québec, lui-même qui subit
depuis deux ans et demi l'unité et la cohésion du causus
libéral de la région de Québec quant à la
présentation et à la réalisation d'un certain nombre de
dossiers ici, dans la région de Québec. Je suis sûr que
cela lui fait mal au coeur quand il regarde ça.
Vous vous rappellerez, M. le Président, au début de cette
commission, lorsqu'on a commencé les discussions sur ce projet de loi,
que c'est cette même personne qui voulait m'empêcher de prendre la
parole pour parler des intérêts de la région de
Québec. Je suis un peu étonné parce qu'il y a à
peine deux jours, en commission parlementaire, alors que le
député de Montmorency et ministre du Revenu était
présent, il disait: Écoutez, c'est grâce à mes
efforts que j'ai pu, avec la force de mes propos, etc., convaincre le premier
ministre de nommer un ministre responsable, supplémentaire et
additionnel, dans la région de Québec. Je le vois sourire et
jouer le même rôle. Je suis flatté, M. le Président,
que le député de Lévis veille bien à ce que, dans
la région de Québec, M. Bourassa, notre premier ministre, nomme
un autre ministre responsable. Mais il conviendra évidemment qu'il
s'agit là d'une décision du premier ministre, même s'il
crie sur tous les toits que c'est grâce à son intervention, non
seulement durant les commissions parlementaires, mais à
l'Assemblée nationale, que c'est lui qui est responsable du fait que le
premier ministre nomme le député de Montmorency, ministre du
Revenu, et qu'il ajoute finalement un poids relatif au sein du cabinet pour la
grande région de Québec. (21 heures)
Je comprends sa démarche ce soir qui veut que le premier ministre
nomme un autre ministre dans la région de Québec. Je le vois
sourire, M. le Président. Le député de Limoilou qui est
à côté de moi, qui est un membre de mon caucus, se
réjouit, comme moi, de cette démarche. Mais il devrait
néanmoins convenir qu'il y a un certain nombre de dispositions
législatives qui font que la proposition que nous avançons est de
rendre le ministre de l'Industrie et du Commerce
responsable de l'application de cette loi. C'est tout à fait
naturel et c'est dans la continuité des engagements, non seulement de ce
gouvernement, mais des gouvernements antérieurs et bien avant celui du
Parti québécois également, de dire que celui qui est
responsable d'attirer et de développer des entreprises dans la
région, non seulement de Québec, mais de tout le territoire
québécois, c'est bien le ministre de l'Industrie et du
Commerce.
Nous ne sommes pas en train de discuter d'une loi qui concerne le
ministre de l'Environnement, à ce que je sache, nous ne sommes pas en
train non plus de discuter d'un projet de loi qui concerne la ministre
déléguée à la Condition féminine, ni d'une
loi qui concerne le ministre des Finances, ni d'une loi qui concerne le
ministre du Commerce extérieur et du Développement technologique,
nous sommes en train de discuter d'un projet de loi qui devrait essentiellement
relever de la capacité et des responsabilités du ministre de
l'Industrie et du Commerce. Il me semble tout à fait à propos, M.
le Président, que l'amendement que nous vous avons
présenté, à savoir que le ministre de l'Industrie et du
Commerce soit responsable de l'application de la loi, soit un amendement qui
soit accepté par le député de Lévis.
Voyez-vous, M. le Président, si à l'époque nous
avions dit: Voici, le ministre responsable de la région de
Québec, qui était le député de Vanier, M.
Jean-François Bertrand, lors de toute cette chicane qu'on a connue,
à savoir si le centre de biomasse devait être à
Lévis ou à Québec ou ailleurs, c'est lui, le
député de Vanier, qui va contrôler tout cela, le
député de Lévis aurait été très mal
placé dans ces discussions. Ce qui est essentiel là-dedans c'est
de pouvoir dire: À chacun sa responsabilité. La Loi sur
l'exécutif est claire là-dessus. On dit: Celui qui s'occupe de
l'Industrie et du Commerce est celui qui s'occupe du développement des
entreprises sur le territoire et, dans le cas qui nous préoccupe qui est
celui de la Société de promotion, puisque, par ailleurs,
lorsqu'on regardera les dispositions aux articles 34, 35, 36, 37 concernant la
Société Inter-Port, les actionnaires dans la nouvelle
société sont des actionnaires qui relèvent essentiellement
du ministre de l'Industrie et du Commerce, cela m'apparaît tout à
fait normal que ce soit le ministre de l'Industrie et du Commerce qui soit
responsable de l'application de cette loi.
M. le Président, je suis convaincu que le député de
Lévis, bien qu'il ait pu prendre connaissance un peu du rapport de la
commission Lapointe par la voie des médias d'information, n'a
peut-être pas eu le temps, vu évidemment ses nombreuses
préoccupations d'en lire les recommandations. D'ailleurs, un de ses
anciens collègues y siégeait, l'ancien député de
Trois-Rivières, M. Vaugeois. Peut-être y aurait-il lieu de lui
passer un coup de fil pour qu'il lui indique qu'une des recommandations
était de nommer un commissaire à la capitale. Dans ce
sens-là, le commissaire à la capitale est une fonction de
regroupement et de coordination sur le territoire de la grande région de
Québec et, pour nous, c'est une recommandation intéressante.
Je dirai simplement en terminant, M. le Président, que j'aimerais
bien que le député de Lévis puisse prendre en
considération les quelques propos que j'ai pu tenir. Je le remercie
d'avance de sa bienveillance quant à mon éventuelle nomination au
cabinet, quoique cela ne dépend pas de lui, cela dépend du
premier ministre, et, en terminant, je lui dis que j'apprécierais
vivement qu'il puisse acquiescer à notre amendement.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de La Peltrie. La parole est maintenant au ministre de
l'Industrie et du Commerce.
M. Johnson: Merci, M. le Président. En ce qui concerne les
dernières interventions du député de Lévis, je ne
sais vraiment pas par quel bout commencer, parce que le député de
Lévis traite occasionnellement nos travaux, il me semble, de
façon fort cavalière. J'ai un très grand respect pour nos
institutions, un respect partagé, en général, par le
député de Lévis. Je le vois fonctionner. Je n'irai pas
jusqu'à dire qu'il abuse de son droit de parole; il l'utilise largement.
Cependant, à travers tous ces palabres dont on est les témoins -
d'autres diront les victimes - lorsque M. le député de
Lévis s'exprime, il a quand même et très souvent, et on en
a vu dans ce projet de loi, ce que je qualifierais, sans exagération,
d'éclairs de compétence juridique. Le député de
Lévis, dans certains de ses amendements, a amélioré le
projet de loi. Le député de Lévis démontre,
à l'occasion, une connaissance intime du processus législatif et
des limites auxquelles nous sommes soumis.
Pour une raison purement politique, de toute évidence, il plaide,
depuis de nombreuses minutes, pour que la loi prévoie qu'un ministre
à vocation territoriale, donc éminemment politique, soit le
ministre responsable de l'application de la loi, voulant donc ainsi, par
l'article 34, que nous nous substituions littéralement, au
lieutenant-gouverneur, qui peut désigner des ministres, qui portent des
étiquettes qui sont dans la Loi sur l'exécutif à l'article
4, de façon limitative. Le député de Lévis persiste
à dire et, donc, insiste sur des opinions d'éminents juristes -
je ne sais pas s'il veut aller jusqu'à la Cour suprême, il ne l'a
pas encore dit - pour se faire démontrer que sont irrecevables ses
différents amendements. D'aucune façon il n'a pu accrocher, dans
l'article 34, une formulation dont on pourrait retrouver le fondement dans la
Loi sur l'exécutif, notamment à l'article 4.
Je ne peux pas aller tellement plus loin que cela, M. le
Président, pour indiquer pourquoi ce n'est pas recevable, mais je vais
déborder en
disant que, pour des considérations d'ordre politique, sur
lesquelles d'ailleurs le gouvernement sera jugé - le premier ministre,
notamment, parce que c'est lui qui fait ses nominations-là - il serait
possible de nommer, de décider et de dire en le nommant, que le ministre
Untel, qui occupe tel poste prévu par la Loi sur l'exécutif et
qui est incidemment le ministre réprésentant un comté de
la région de Québec, serait responsable de l'application de la
présente loi, mais cela ne nous regarde pas.
Afin de permettre au député de Lévis de se battre
contre quelque chose plutôt que contre une ombre, on opte ici pour la
continuité et, dans la mesure où les attributions du ministre de
l'Industrie et du Commerce, ses attributions normales sont celles qu'on
retrouve dans le mandat de la Société de promotion, il est apparu
bon aux députés de ce côté-ci, de proposer
l'amendement que nous sommes en train de discuter.
Si, d'aventure, pour des raisons politiques encore un fois, le premier
ministre décidait que ce serait un ministre originaire et
représentant un comté de la région de Québec qui
devrait être responsable de l'application de la présente loi, il
se prévaudra du deuxième paragraphe de l'article 9 de la Loi sur
l'exécutif et transférera les responsabilités du ministre
de l'Industrie et du Commerce vers une nouvelle personne, par décret,
même en l'absence d'une disposition comme l'article 34 qui se lit comme
suit: "Le gouvernement désigne le ministre responsable de l'application
de la présente loi." À partir de ce moment-là, c'est un
exercice purement politique, et il existe aujourd'hui, on le sait, un ministre
responsable de la région de Québec; ce n'est pas prévu
dans la Loi sur l'exécutif, ce n'est prévu nulle part, c'est le
gouvernement et le premier ministre qui ont décidé d'en nommer un
et cela a été fait. À cet égard, que ce soit
n'importe lequel des 28 ministres qui soit responsable de l'application de la
présente loi, au point de vue politique pour la promotion de la
région, II y en a un que le premier ministre a déjà
désigné, qui n'est pas obligé de s'embarasser de
l'application de la présente loi. Alors, c'est même avantageux, je
dirais, pour la région de Québec, que le ministre des Transports
et responsable du développement régional, M. Marc-Yvan
Côté, député de Charlesbourg, ait été
désigné par le premier ministre comme le responsable de la
région de Québec. Il en fait la promotion à un point tel
que cela doit inquiéter le député de Lévis et les
autres membres de son parti dans la région de Québec.
Une voix: Ils ne sont pas nombreux.
M. Johnson: Peu importe leur nombre, mais s'ils sont nombreux,
ils sont très nombreux à s'inquiéter, alors ils
s'inquiètent tous ensemble. Il y a un effet cumulatif, je
présume. Il doit y avoir un nombre idéal de membres de l'Opposi-
tion dont on doit souhaiter l'existence pour qu'ils soient assez nombreux pour
avoir peur ensemble, pour se faire peur les uns les autres, pour qu'ils aient
peur d'avoir peur.
Toujours est-il que, dans ce contexte-là, la promotion de la
région de Québec, l'outil qui est maintenant à la
disposition de la région métropolitaine de Québec devient
un outil de développement qui ne peut pas échapper aux
préoccupations du ministre responsable de la région de
Québec. Par ailleurs, cet outil ne peut pas échapper non plus -
boni s'il en est un - aux préoccupations du ministre responsable de
l'application de la présente loi en vertu de l'amendement. Le ministre
de l'industrie et du Commerce, celui qui vous parle, se préoccupe de ce
dossier de façon active, depuis deux ans et demi. Alors, on sera deux
plutôt qu'un à s'en soucier. Il me semble, M. le Président,
qu'on fait un ajout, d'abord au point de vue politique, au poids qu'on entend
donner à la Société de promotion de la région de
Québec métropolitain et que, par ailleurs, en conclusion, les
amendements du député de Lévis sont totalement
irrecevables.
Le Président (M. Maltais): Merci M. le ministre. M. le
député de Lévis, en vous rappelant qu'il vous reste neuf
minutes.
M. Garon: M. le Président, je trouve que l'amendement du
député de La Peltrie est vraiment à côté de
l'objectif de la loi. La loi, qu'est-ce qu'elle dit: "La société
a pour objet de faire, sur les plans national et international, la promotion
économique de son territoire." Je comprends que le ministre du Commerce
extérieur ait cette responsabilité-là, mais je ne pense
pas que le ministre de l'Industrie et du Commerce ait cette
responsabilité-là.
Puis, à l'article 22, il est dit: Tour la réalisation de
son objet, la société peut notamment: "1° susciter sur son
territoire l'implantation d'entreprises et la venue de capitaux de
l'extérieur de ce territoire et favoriser la réalisation de
projets ayant un impact économique significatif; "2° promouvoir sur
les marchés extérieurs les biens et les services produits dans
son territoire; "3° établir des liens avec les organismes oeuvrant
au développement économique de son territoire; - établir
des liens avec les organismes - "4° mettre sur pied des groupes de
concertation sectoriels en vue d'établir les priorités
d'intervention; "5° sensibiliser la population à l'importance de la
promotion économique du territoire de la société."
Essentiellement, ce sont tous des objectifs régionaux avec une
promotion en vue du développement économique régional,
avec une pers-
pective de promotion économique nationale ou internationale.
Actuellement, si on dit que le gouvernement désigne le ministre
responsable de l'application de la présente loi, je ne suis pas
sûr que le gouvernement vise le ministre de l'Industrie et du Commerce,
ce n'est même pas sûr. Ce pourrait être le ministre
responsable du Commerce extérieur, cela pourrait être d'autre
chose.
M. Cannon: il n'existe plus. M. Garon: II existe
encore.
M. Cannon: Pas pour longtemps, jusqu'à la prochaine
session.
M. Garon: Ce n'est pas le gouvernement qui mène. Cela
prend une loi et la loi est votée par l'Assemblée nationale,
à moins que le député de La Peltrie nous fasse revenir au
temps du Moyen Âge où c'était le roi qui menait.
Aujourd'hui, dans le parlementarisme britannique dans lequel nous vivons,
l'organisme supérieur c'est l'Assemblée nationale, c'est elle qui
décide comment cela va fonctionner et le gouvernement est une
émanation de cette Assemblée nationale. Alors, aujourd'hui,
vouloir tout simplement dire: C'est le gouvernement qui mène et c'est la
Loi sur l'exécutif qui compte, je regrette mais toute loi votée
par l'Assemblée nationale va être la loi qui va dominer, si elle
n'est pas incohérente avec d'autres lois. Si l'Assemblée
nationale dit: Le gouvernement désigne tel ministre ou telle personne
responsable de l'application de la loi, ce n'est pas incompatible avec la Loi
sur l'exécutif puisque cette disposition fera partie des autres
dispositions additionnelles qui interpréteront comment va fonctionner
l'administration du gouvernement qui est au fond... dont l'autorité
origine de l'Assemblée nationale. Bof! Je pense bien que les
députés ne voudront pas, peut-être bien, essayer de faire
croire qu'il n'est pas possible de nommer quelqu'un de la région de
Québec comme responsable de l'application de la loi, c'est faux. On peut
être contre.
M. Johnson: Aucun précédent.
M. Garon: Cela n'a pas d'importance. Ce ne sont pas des
précédents qui règlent ces questions-là. Je me
demande même si ce n'est pas au Québec que votre père avait
nommé un ministre qui n'était pas député. Je ne me
rappelle pas...
M. Johnson: Deux.
M. Garon: Oui, deux. Cela n'avait pas été fait
avant.
M. Johnson: Deux conseillers législatifs.
M. Garon: Est-ce qu'il s'est dit: II n'y a pas eu de
précédent. Les précédents, ils commencent quelque
part. Évidemment votre père devait être moins conservateur
que vous puisqu'il a nommé quelqu'un qui n'était pas
député. Cela a été parfait. La première fois
que cela a été fait, je me rappelle avoir lu cela dans les
journaux. Les gens disaient: Oh!
Une voix: C'est comme Francine Lalonde.
M. Garon: A ce moment-là, il faut les faire élire
dans une période de temps.
Le Président (M. Maltais): À l'ordre! La parole est
au député de Lévis. À l'ordre, s'il vous
plaît!
Une voix: C'est une décision de l'Exécutif.
Le Président (M. Maltais): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est au député de Lévis. (21 h
15)
M. Garon: Cela veut dire que, dans le fond, les lois qui ne
disaient rien à ce sujet-là ne l'en empêchaient pas. Par la
suite, on a dit: II faudrait qu'il se fasse élire dans un certain nombre
de mois. C'est écrit où? Nulle part. Il n'est même pas
certain; c'est sur une question de confiance et de crédibilité,
au fond, que repose cette notion-là. Ce n'est pas une notion
légale, c'est une question de tradition du parlementarisme. Alors, la
plus grande preuve de la notion du parlementarisme britannique dans lequel nous
vivons, c'est que c'est l'Assemblée nationale qui est supérieure;
c'est elle qui établit des cadres, c'est elle qui détermine ces
questions-là. À ce moment-ci de dire que ce ne pourrait pas
être un ministre de tel endroit qui...
M. Johnson: Bien, amendez la loi...
M. Garon: Bien oui, ce serait une façon de la faire
interpréter d'une telle façon en votant telle loi. Ce n'est pas
incompatible avec la Loi sur l'exécutif.
M. Johnson: Un amendement devrait amender la Loi sur
l'exécutif. C'est la seule façon de le faire. Si c'est ce que
vous voulez faire absolument, M. le député de Lévis, il
faudrait que vous proposiez un amendement, que la Loi sur l'exécutif
soit amendée...
Le Président (M. Maltais): M. le ministre. Je m'excuse. La
parole est au député de Lévis.
M. Johnson: C'est ridicule.
Le Président (M. Maltais): Pour quatre minutes.
M. Garon: M. le Président, je présente un
sous-amendement pour dire ceci: L'article 34 du projet de loi est
sous-amendé, c'est-à-dire que l'amendement à l'article 34
du projet de loi est sous-amendé pour se lire de la façon
suivante:
"Le gouvernement désigne un ministre délégué
au ministre de l'Industrie et du Commerce qui est responsable de l'application
de la présente loi."
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, est-ce que vous pourriez présenter votre amendement
écrit. Je vous rappelle une fois, une dernière fois, qu'à
l'avenir, lorsque vous présenterez des sous-amendements, il faudrait
qu'ils soient déposés d'avance. En attendant, j'aimerais accorder
une courte intervention au député de Limoilou. Étant
donné qu'il n'est pas membre de la commission, est-ce que j'ai le
consentement des deux côtés pour que le député de
Limoilou, étant donné que c'est un député de
Québec et que c'est un projet qui le concerne, puisse faire une courte
intervention? Est-ce que j'ai le consentement des deux côtés?
M. Johnson: Oui, absolument. Une voix: Voici, M. le
Président.
Le Président (M. Maltais): Un instant! Je n'ai pas eu le
consentement du côté de l'Opposition.
M. Dufour: II faut que tu lui donnes ton consentement. Veux-tu
qu'il parle?
Une voix: Veux-tu qu'il parle? Cela, c'est bon. C'est bien. C'est
excellent.
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse. J'ai
demandé, M, le député de Lévis, étant
donné que M. le député de Limoilou, puisque cela concerne
sa région n'est pas membre de la commission, qu'il puisse faire une
courte intervention. Cela prend le consentement des deux côtés de
la commission. Est-ce que vous êtes d'accord?
M. Garon: Je préférerais qu'on fasse un changement
pour permettre qu'il soit membre de la commission.
Le Président (M. Maltais): On peut le faire à ce
temps-ci... le consentement...
Une voix: M. le Président, il peut remplacer...
Le Président (M. Maltais): Oui, il peut remplacer M.
Jacques Tremblay, député d'Iberville. Vous êtes
d'accord?
M. Garon: Consentement.
M. Cannon: Seulement une question de règlement, M. le
Président. Je note les propos du député de
Jonquière: Es-tu d'accord avec cela? Veux-tu qu'il parle? Alors, cela
fait justement la deuxième fois que l'Opposition s'oppose à ce
que les députés de la région de Québec parle sur ce
projet de loi.
M. Garon: M. le Président, on va arrêter les
niaiseries..
Le Président (M. Maltais): Un instant! Je pense que le
consentement a été accordé par le député de
Lévis pour un remplacement et je m'en tiens à son consentement.
Je cède la parole pour une courte intervention...
M. Dufour: Sur la question de règlement, M. le
Président, j'aurais peut-être pu...
Le Président (M. Maltais): Sur la question de
règlement, M. le député de Jonquière. M. le
député de Jonquière, sur la question de
règlement.
M. Dufour: ...parce qu'il me prête des propos qu'il a pu
comprendre. Je pense bien que de l'un a l'autre, il n'y a pas de
problème. Si on n'accepte pas tous les deux, il n'aura pas le droit de
parole; si on accepte, cela lui donne le droit de parole. C'est clair que cela
se résume à ça, simplement. Il n'y a pas de scandale
à cela. Je ne vois pas quelle mouche à piquer le
député de La Peltrie.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de...
M. Cannon: C'est sous-entendu...
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie, vous n'avez pas la parole. La parole est au député...
M. le député de La Peltrie.
M. Cannon: Je retiens simplement que l'Opposition ne veut
même pas que les députés de la région de
Québec parlent sur cela.
M. Dufour: On vient de vous donner notre consentement,
voyons!
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, sur la question de règlement, très
brièvement.
M. Garon: Sur la question de règlement, brièvement.
Le député de La Peltrie me fait penser un petit peu à un
enfant qui irait voir la maîtresse d'école en disant: II a dit
telle chose. Mon petit voisin a dit telle chose.
Le Président (M. Maltais): Accouchez, M. le
député de Lévis.
M. Cannon: C'est exactement ce que je vous dis...
M. Garon: Alors, on est dans l'enfantillage. Il faudrait...
Le Président (M. Maltais): D'accord. Alors, je ne
reçois... Un instant! Je ne veux plus de
question de règlement. La parole est au député de
Limoilou.
M. Cannon: Question de règlement.
Le Président (M. Maltais): La parole est au
député de Limoilou. Terminé.
M. Després: M. le Président, je vous remercie
beaucoup.
M. Cannon: Question de règlement.
Le Président (M. Maltais): Vous reviendrez, M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Question de règlement.
Le Président (M. Maltais): Je regrette.
M. Cannon: Question de règlement. Lorsque le
député de Lévis indique qu'il s'agit ià d'une
question d'enfantillage, M. le Président, je m'excuse mais je ne pense
pas que ses propos aient une place ici, à la commission et je dirai
simplement au député de Lévis, qui, depuis plusieurs
heures maintenant, tente par de grandes démarches de ne pas accepter les
propos tenus par les députés de la région de Québec
et avec beaucoup d'acharnement, pour que nous ne puissions pas parler ici,
à cette commission... Enfin je trouve, M. le Président, votre
décision sage de permettre au député de pouvoir parler sur
ce projet de loi.
Le Président (M. Maltais): Sur cela, mesdames et messieurs
membres de la commission, la parole est au député de
Limoilou.
M. Després: La parole est au député de
Limoilou, M. le Président.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Limoilou.
M. Després: Je vous remercie. Vous savez, M. le
Président, que je n'ai pas l'habitude d'être un homme qui fait
beaucoup de vagues, aux commissions...
Le Président (M. Maltais): Nous le savons très
bien.
M. Després: ...j'ai l'Impression que j'ai réussi
à en faire quelques-unes et je vais en arriver au sujet le plus
tôt possible pour éviter qu'on puisse, à l'avenir, faire
autant de vagues. Mais j'aimerais tout d'abord, M. le Président,
remercier le député de Lévis qui a donné son
consentement, parce que j'aurais été effectivement très
malheureux de voir que l'Opposition refuse le droit de parole à un
député de la région de Québec.
M. Caron: C'est le député de Jonquière qui
vous a donné la permission de parler.
M. Després: Tout ce qui est important, c'est
qu'effectivement j'ai obtenu ce droit de parole, et j'aimerais aussi - et je
n'ai pas l'habitude, M. le Président, de commencer par les
remerciements, mais on va en profiter, c'est plutôt rare - remercier les
gens de l'Opposition, surtout quand mon collègue - et sur cela, je suis
d'accord avec lui, je l'ai entendu moi aussi - le député de
Lévis, a participé à la nomination d'un ministre dans la
région de Québec. S'il a pu contribuer à augmenter le
poids du caucus de la région de Québec auprès du premier
ministre, on l'en remercie énormément.
Mais j'ai l'impression, M. le Président, que le
député de Lévis est un petit peu dépassé par
les événements, quand il nous parie de tradition, de
parlementarisme et lorsque le député de Lévis parlait de
l'ancien premier ministre Johnson, qui avait nommé des gens qui
étaient au Conseil législatif, il semblait dire que, dans ce
temps-là, cela avait fait un petit peu de vagues dans les journaux. Il
faudrait peut-être se rappeler, M. le Président, qu'il ne fallait
pas aller tellement loin - et le député de La Peltrie l'a
mentionné tout à l'heure - puisque avant la fin de leur mandat,
avant d'aller en élection, ils ont réussi à nommer quatre,
pas une, pas deux, M. le Président, mais quatre personnes.
C'était leur droit, effectivement, c'était une volonté
politique de le faire. Je pense que la population l'a accepté,
jusqu'à la date de l'élection. Mais il faut tout de même
voir que cela s'est fait sous différents gouvernements et que c'est
toujours possible de le faire pour notre gouvernement comme cela sera toujours
possible de le faire pour d'autres.
Il est un peu dépassé par les événements, M.
le Président, parce que j'ai l'impression que les députés
de la région de Québec ne se sentiront pas démunis par le
fait que c'est le ministre de l'Industrie et du Commerce qui sera le ministre
responsable de cette loi. Je pense qu'il est effectivement normal... Le
ministre de l'Industrie et du Commerce est ministre de la province de
Québec, il n'est pas ministre de la région de Montréal, il
n'est pas ministre de la région de Québec, pas plus qu'il ne
l'est pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean ou l'Estrie, mais pour l'ensemble du
Québec. Et s'il fallait, M. le Président, qu'on nomme un ministre
délégué pour chacune des lois qu'on présente, j'ai
l'impression que le Conseil des ministres serait très augmenté.
On a connu cela sous l'ancien gouvernement, gérer avec une trentaine de
ministres; nous, c'est avec 27 ministres et j'ai l'impression que cela se passe
très bien. Je peux vous dire que, pour assurer le caucus... Vous avez
déjà été 31. Ah oui!
Une voix: Non, non...
M. Després: En tout cas, de toute façon...
Le Président (M. Maltais): Un instant! La parole est au
député de Limoilou.
Une voix: C'est impossible. Des voix:...
M. Després: II n'y en avait pas un trente et
unième? Non. Mais, en tout cas, ce qu'il est important de retenir, M. le
Président, c'est que, de toute façon, moi, en tant que
député de la région de Québec, et comme mon
collègue, je n'ai pas l'impression qu'on se sent... Au contraire, on a
tout le poids voulu pour revendiquer nos dossiers. Le ministre de l'Industrie
et du Commerce a toujours répondu à nos attentes, il va continuer
de répondre à nos attentes et j'ai l'impression qu'avec la
solidarité régionale qui existe, comme il existe une
solidarité au niveau national, on peut compter sur le ministre de
l'Industrie et du Commerce et sur le fait que les députés de la
région de Québec, comme ils l'ont été depuis qu'ils
sont élus, M. le député de Lévis, seront toujours
vigilants à faire revendiquer leurs dossiers et à suivre de
très près cette société qui sera là pour le
développement économique de fa région de Québec. Je
suis en faveur, M. le Président, de l'adoption de l'amendement du
député de La Peltrie et je serai contre le sous-amendement du
député de Lévis. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de Limoilou. La présidence va maintenant rendre sa
décision.
Une voix: On n'a pas le sous-amendement.
Le Président (M. Maltais): On ne l'a pas fini?
Une voix: Ha, ha!
Une voix: Quel était le sous-amendement?
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, est-ce que votre sous-amendement est prêt?
M. Garon: Ça ne sera pas long.
Une voix: J'avais l'impression qu'il me restait du temps, M. le
Président.
Le Président (M. Maltais): C'est terminé et je vais
justifier ma décision tantôt.
M. le député de Lévis, là, je vous ai
avisé, tout à l'heure, que vos futurs sous-amendements devront
être écrits d'avance. C'est la dernière fois que j'accepte.
Je vais suspendre pendant deux minutes, mais c'est la dernière.
(Suspension de la séance à 21 h 25)
(Reprise à 21 h 29)
Le Président (M. Maltais): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je m'excuse. M. le député de La Peltrie, un instant. M. le
député, un instant. M. le député de La Peltrie. Un
instant, s'il vous plaît!
Alors, M. le secrétaire, voulez-vous nous lire le sous-amendement
présenté par le député de Lévis, s'il vous
plaît?
Le Secrétaire: D'accord: L'amendement à l'article
34 du projet de loi est de nouveau amendé, en ajoutant, après les
mots "Le ministre de l'Industrie et du Commerce", les mots "ou un ministre
délégué à l'Industrie et au Commerce choisi parmi
les députés de la région de Québec". C'est bien
cela?
Le Président (M. Maltais): Un instant, un instant. En
vertu de l'article 176 de Geoffrion, "Un nouvel amendement - ou sous-amendement
- ne doit pas remettre en question un principe sur lequel la Chambre s'est
déjà prononcée, ici, plus particulièrement, c'est
la commission. La commission s'est déjà prononcée en vertu
des articles 4 et 5, 4 et 9 pardon, de la Loi sur l'exécutif et la
composition de l'Exécutif du gouvernement du Québec. Tout
article, amendement ou sous-amendement voulant modifier - un instant, je n'ai
pas fini - la Loi sur l'exécutif, qui ne nous appartient pas en cette
commission, est donc irrecevable.
M. Garon: Oui, mais il ne modifie pas la Loi sur
l'exécutif...
Le Président (M. Maltais): Je vous rappelle, M. le
député de Lévis, l'article 41: "Le président se
prononce sur les rappels au règlement au moment où il le juge
opportun, en indiquant le motif de sa décision." Mon motif est
basé en vertu de l'article 176 de Geoffrion et en vertu des articles 4
et 9 de la Loi sur l'exécutif. La décision du président ne
peut être discutée. Merci beaucoup. Alors, votre...
M. Garon: Pourrais-je avoir une information, M. le
Président?
Le Président (M. Maltais): Oui, avec plaisir.
M. Garon: En quoi le sous-amendement modifie-t-il la Loi sur
l'exécutif?
Le Président (M. Maltais): La Loi sur l'exécutif le
dit fort bien dans les articles 4 et 9, dans lesquels le lieutenant-gouverneur
nomme un premier ministre et des ministres aux fonctions qui sont inscrites
dans la Loi sur l'exécutif, auxquels le premier ministre attribue des
fonctions. Le sous-amendement que vous apportez vient à rencontre de la
Loi sur l'exécutif
puisqu'il n'appartient pas au législateur, parce que cela
appartient à Loi sur l'exécutif de nommer des personnes
précises sur des postes précis. C'est cela, c'est ma
compréhension. Vous permettrez...
M. Garon: Bien, non. Je n'ai pas changé "Le ministre de
l'Industrie et du Commerce", j'ai seulement ajouté... Regardez bien ce
que j'ai ajouté. Je n'ai même pas changé "Le ministre de
l'Industrie et du Commerce", c'est cela qui est prévu à
l'Exécutif, justement pour arriver à ne pas changer cela. J'ai
laissé cela tel quel.
Le Président (M. Maltais): Je regrette. M. le
député de Lévis. On va relire votre amendement pour la
dernière fois.
M. Garon: Oui, d'accord, relisez-le tranquillement.
Le Président (M. Maltais): Alors, on va relire une
dernière fois le sous-amendement.
Le Secrétaire: L'amendement à l'article 34 du
projet de loi est de nouveau amendé en ajoutant, après les mots
"le ministre de l'Industrie et du Commerce" les mots "ou un ministre
délégué à l'Industrie et au Commerce choisi parmi
les députés de la région de Québec".
Le Président (M. Maltais): Alors, M. le
député de Lévis, je vous rappelle - M. le ministre - qu'il
n'appartient pas à cette commission, ni à l'Assemblée
nationale, de désigner un ministre. Cela appartient au Conseil
exécutif. En vertu des articles 4 et 9, l'Assemblée nationale ne
peut pas nommer un ministre. C'est le premier ministre et le
lieutenant-gouverneur qui nomment ou font la désignation d'un ministre,
et s'il n'y a pas de ministre délégué au
ministère...
Une voix: À l'Industrie et au Commerce.
Le Président (M. Maltais): ...de l'Industrie et du
Commerce, il n'y a pas de ministre responsable de la loi, ce qui vient à
l'encontre de l'article 176 que je vous ai indiqué. Alors votre
amendement a été rejeté. Nous allons maintenant...
Une voix: Irrecevable.
Le Président (M. Maltais): - irrecevable - mettre aux voix
l'amendement présenté par le député de La Peltrie,
qui se lit comme suit: "Le ministre de l'Industrie et du Commerce est
responsable de l'application de la présente loi". Ceux qui sont pour
l'amendement et ceux qui sont contre. Commençons par ceux qui sont
contre.
Une voix: Est-ce que c'est un vote enregistré?
Une voix: Est-ce que c'est nécessaire? M. Garon:
Sur division.
Le Président (M. Maltais): Sur division? Alors,
l'amendement à l'article... Un instant, je vais changer cela, parce
que... Est-ce que l'amendement à l'article 34 est adopté?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Sur division, si j'ai bien
compris?
M. Johnson: C'est cela.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Johnson: Qui désigne le ministre de l'Industrie et du
Commerce.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'article 34 est
adopté?
M. Johnson: Adopté. M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Maltais): Adopté sur division.
L'article 34 étant adopté, nous allons passer à l'article
35. M. le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Johnson: Merci, M. le Président. On retrouve ici, dans
la mesure où c'est une mesure transitoire, le processus, je dirais, de
nomination du premier président-directeur général de la
société, qui sera nommé par le ministre de l'Industrie et
du Commerce après consultation du conseil d'administration. On a
déjà discuté de cet article lorsqu'on a
évoqué le processus de nomination du deuxième p.-d.g. et
des suivants, ses successeurs, où il s'agit plutôt d'une
nomination du conseil d'administration, après consultation avec le
ministre.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, je comprends mal la raison de
cet article, alors que le ministre lui-même ne veut garantir aucun fonds
à la Société Inter-Port et veut se réserver le
droit de nommer le premier président-directeur général. Il
me semble que le pouvoir de nommer un président-directeur
général devrait dépendre des fonds que va mettre le
ministre dans la société. Alors, le ministre ne veut s'engager
aucunement par
rapport aux fonds, et s'il ne s'engage pas par rapport au fonds, cela
veut dire à toutes fins utiles que les fonds vont devoir être
assumés par quelqu'un d'autre que le gouvernement. Il n'est même
pas sûr qu'il y ait des fonds du gouvernement, parce qu'il n'a voulu
prendre aucun engagement, mais il veut s'assurer de nommer le
président-directeur général. Il me semble que cela n'a
aucun bon sens, M. le Président, que le ministre nomme le
président-directeur général si, pour les fonds qui vont
assurer le fonctionnement le ministre n'est pas celui qui paye. En quoi le
président-directeur général d'une Société
Inter-Port qui va devenir une société régionale avec un
parc situé dans une localité, devrait être nommé par
le ministre, si le ministre ne met pas de fonds dans la société?
Actuellement, il n'y a aucune disposition que je connaisse, et on en a
parlé jusqu'à maintenant, qui assure le financement de la
Société Inter-Port par des fonds gouvernementaux. Si le
financement de la Société Inter-Port n'est pas assuré
durant les cinq premières années par le gouvernement, il
m'apparaît que le ministre ne pourra pas nommer le
président-directeur général. Il faut qu'il y ait un
rapport là-dedans. Autrement est-ce que le ministre va commencer
à nommer des directeurs de sociétés qui administrent un
parc industriel, quel qu'il soit? Je suis un peu étonné.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie.
M. Cannon: Oui, très brièvement, M. le
Président, avant l'intervention du ministre, particulièrement sur
ce point. L'argumentation du député de Lévis, M. le
Président, porte essentiellement sur le fait qu'il présume que le
ministre ne garantit aucun fonds à la Société de
promotion, à la Société Inter-Port 1988, ou la
Société Inter-port qui sera particulièrement
chargée de veiller à ce que la pointe de La Martinière se
développe en site industrialoportuaire pour accueillir de nouvelles
entreprises. Or, depuis le tout début des discussions auxquelles nous
sommes conviés comme membres de cette commission parlementaire, nous
avons indiqué clairement que l'action qui animait le gouvernement
était, d'une part, d'assurer que les 2 100 000 $ qui demeurent comme
solde de l'entente Canada-Québec pour la Société
Inter-Port restent dans la région de Québec, et d'autre part, que
ces sommes soient allouées selon les besoins et de la
Société Inter-Port et de la nouvelle société de
promotion pour leurs propres fins que le conseil d'administration jugera utiles
quant aux objectifs qui sont cités dans le projet de loi.
Et aujourd'hui, au moment où nous nous parlons, M. le
Président, à mon grand étonnement, le député
de Lévis n'a pas encore compris que ce qui est en cause c'est 2 100 000
$. Et il tente de faire croire aux gens qui sont autour de cette table qu'il
n'y a pas d'argent en cause. Il n'y a rien, M. le Président, qui est
plus loin de la vérité que ce qu'assume le député
de Lévis. Au contraire, nous sommes en train de parler de la
répartition de 2 100 000 $ et il voudrait faire croire aux gens de la
commission que ce n'est pas vrai. Il voudrait faire dire aux gens de la
commission de ce côté-ci tout au moins, du côté
ministériel: Écoutez, nous ne sommes pas capables de garantir
quoi que ce soit. Ce n'est pas vrai. Nous sommes en train de parler de 2 100
000 $, et c'est de cela que le ministre est en train de parler. À
l'article 35, on dit: "Le premier président-directeur
général de la société est nommé par le
ministre après consultation du conseil d'administration". Cela
m'apparaît tout à fait logique, tout à fait normal, alors
que nous sommes des actionnaires là-dedans, que nous contribuons, le
ministre responsable, le ministre de l'Industrie et du Commerce, qui est
responsable devant la Chambre, devant ses pairs, pour un montant de 2 100 000
$, ce qui est tout à fait démocratique dans notre processus. Et
le député de Lévis, j'espère, après tant
d'années de parlementarisme est prêt à reconnaître
que le ministre qui lui, est chargé de signer les chèques,
techniquement parlant, et celui qui est responsable de l'application de cette
loi, garantit les fonds. Il vient de nous indiquer que le ministre ne pouvait
garantir aucun fonds alors que ce qui est en cours c'est 2 100 000 $. Alors, M.
le Président, je ne comprends vraiment pas sa position surtout que dans
ce projet de loi on garantit que pendant les cinq prochaines années nous
allons verser de l'argent. C'est cela qui est en cause.
Le Président (M. Maltais): Merci M. le
député de La Peltrie. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je pense bien que, sans me rendre aux arguments du
député de La Peltrie, j'ai beau examiner le projet de loi...
D'abord dans le conseil d'administration, il y a dix membres qui ont le droit
de vote dont six sont nommés par la Communauté urbaine et deux
par chacune des municipalités régionales de comté. En
acceptant que la personne soit nommée par le ministre, on accepte que
lui détient tout seul la vérité ou qu'il la détient
pour nous autres. Mais dans les dix personnes qui sont déjà
nommées, il peut y avoir autant de "cocologie" que dans une personne.
Donc, je ne vois pas pourquoi les dix administrateurs ne pourraient pas
l'engager. D'autant plus que si le ministre le nomme, il est obligé de
l'engager pour cinq ans selon les principes de la loi. Si c'est le conseil
d'administration, celui-ci pourrait engager son président-directeur
général à son bon vouloir, c'est-à-dire qu'il
pourrait l'engager par contrat. Au bout d'un ou deux ans, si la
Société Inter-Port à laquelle on nomme du monde est
"poignée" ou est prise avec quelqu'un qui a été
nommé par quelqu'un d'autre, et que cette nomination
vaut pour cinq ans, le montant de 2 100 000 $ dont vous pariez est mal
administré à mes yeux, et serait mal placé par rapport
à l'administration de la société. Cela pourrait même
arriver que cette personne que le ministre nomme et engage pour cinq ans ne
puisse pas être la bonne personne. Mais elle est nommée pour cinq
ans, on ne peut pas nommer et dénommer, ce n'est pas au bon vouloir du
ministre. Quand elle est engagée... Voyons! Le premier
président-directeur général est nommé et on parle
de trois ans et de cinq ans.
M. Johnson: Article 7: au plus cinq ans.
Une voix: II peut être nommé pour deux, trois,
quatre ans.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: En tout cas, d'une façon ou d'une autre, il va
être engagé pour un certain nombre d'années, il ne sera pas
engagé pour un an. Si vous me dites que le ministre va l'engager pour un
an, c'est une autre histoire, quitte à ce que les membres du conseil
d'administration renouvellent son contrat. Cela pourrait peut-être
être quelque chose à examiner. Mais si vous nous dites: On
l'engage, oui, mais ce n'est pas écrit. Écoutez un peu, les
législations ne parient pas pour ne rien dire, dans les projets de loi.
On passe notre vie là-dedans depuis deux ans et demi et on en a
passé pas mal avant aussi et on sait que, quand ce n'est pas
écrit, on peut faire ce qu'on veut. À ce moment-là, qu'on
s'assure qu'on n'hypothèque pas la future société à
être créée. Je pense qu'on cherche à avoir les
meilleurs éléments possible. Je pense que pour une fois... Et
j'ai vu des endroits où on avait engagé du monde et où on
avait été mal pris avec eux même si ils avaient
été nommés avec les meilleures volontés du
monde.
Le Président (M. Maltais): M. le ministre de l'Industrie
et du Commerce.
M. Johnson: Je dirais, pour m'accrocher aux propos du
député de Jonquière, qu'il faut certaines
flexibilités si on identifie tous ensemble - précisément,
et je resouligne que c'est en consultation avec le conseil d'administration que
cela se fera - un candidat dont tout le monde souhaite qu'on puisse se
l'attacher pour une longue période de temps, ce sera pour le mandat
maximum n'excédant pas cinq ans qu'on pourrait le nommer. Si par
ailleurs, on veut tester des formules pour pouvoir juger de la performance de
gens qui paraissent intéressants, on pourra, et encore là c'est
après consultation avec le conseil d'administration, désigner
quelqu'un pour une période plus courte que cinq ans. Ce que je veux dire
et redire, et les notes que j'ai distribuées au député de
l'Opposition, enfin à l'un d'eux à tout le moins, l'indiquent,
c'est encore à la suite des consultations que nous avons conduites avec
le milieu que nous en sommes arrivés à cette formulation pour la
désignation du premier président. La raison financière, je
dirais, tient au fait que, et mon collègue de La Peltrie l'a
indiqué, nous avons publiquement contracté des engagements
à l'égard du solde de l'entente
fédérale-provinciale d'environ 2 000 000 $. Nous avons longuement
discuté, et c'est public, de la répartition approximative de ce
montant de 2 000 000 $, soit 1 000 000 $ plus ou moins à la
Société de promotion et 1 000 000 $ plus ou moins à la
Société du parc de la rive sud sur les cinq prochaines
années. (21 h 45)
Nous avons évoqué, en présence des intervenants de
la région, le caractère dégressif de notre contribution
financière à la Société de promotion,
c'est-à-dire que nous allons, à titre purement d'exemple
numérique, distribuer, toujours hypothétiquement, 1 000 000 $ sur
cinq ans, à raison de 300 000 $ cette année, 240 000 $ l'an
prochain, 180 000 $ l'année suivante, etc., jusqu'à
épuisement du solde de 1 000 000 $ ou à peu près sur une
prériode de cinq ans. On voit que dès le départ nous
entendons soutenir très substantiellement le démarrage des
activités de la Société de promotion. Je dirais qu'on va
consentir un effort qui va représenter probablement le quart, le tiers
et peut-être plus, du budget de fonctionnement pour la prochaine
année de cette société, et à ce titre, nous avons
retenu, avec les gens de la région, ce pouvoir du ministre de
désigner le premier président-directeur général, en
consultation avec les membres du conseil d'administration.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Alors, M. le Président, j'aimerais demander au
ministre, suivant les propos qu'a tenus le député de La Peltrie,
s'il est exact que tout le fonds de 2 100 000 $ sera affecté à la
Société de promotion économique du Québec
métropolitain, puisqu'il vient de dire que le fonds alloué
à la société est de 2 100 000 $, et puisque cela vient en
contradiction avec les propos que vous avez tenus la dernière fois.
M. Cannon: C'est une question de règlement, M. le
Président.
M. Garon: Non, c'est exactement, monsieur...
M. Cannon: Non, c'est une question fondamentale.
M. Garon: En vertu de quel article?
M. Cannon: C'est une question fondamentale.
M. Garon: II n'y a pas de question de règlement
là-dessus.
M. Cannon: Non, c'est une question fondamentale. Je veux
simplement vous corriger, M. le député de Lévis, parce que
je n'ai jamais...
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse, sur une question
de règlement...
M. Cannon: ...indiqué cette chose-là.
M. Garon: Non, non. Mais, ce n'est pas une question de
règlement.
M. Cannon: Non, c'est vrai que ce n'est pas une question de
règlement sauf que, vous êtes en train de me citer, M. le
député de Lévis, je ne sais pas pour quelle raison...
M. Garon: II dit lui-même, M. le Président, que ce
n'est pas une question de règlement.
M. Cannon: ...peut-être une raison malveillante...
Une voix:...
M. Cannon: ...mais je n'ai jamais indiqué que les 2 100
000 $ étaient consacrés exclusivement à la
Société de promotion. J'ai dit que ce montant était
réparti, selon les volontés...
M. Garon: Oui, mais là, il n'y a pas de question de
règlement, il parlera après.
M. Cannon: Non, mais... Le Président (M. Maltais):
Monsieur. M. Cannon: ...j'aimerais quand même... M.
Johnson: ...pas parler pour ne rien dire.
M. Garon: Non, mais il y a un règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse, M. le
député de La Peltrie, vous avez invoqué une question de
règlement, mais vous ne m'avez pas indiqué quel article du
règlement. Je suis obligé de vous enlever la parole. Vous pourrez
reprendre votre droit de parole...
M. Cannon: L'article 138, M. le Président, selon lequel,
effectivement, j'ai indiqué que l'argent serait
redistribué...
Le Président (M. Maltais): Un instant! Un instant, avant
d'argumenter...
M. Cannon: ...l'argent serait redistribué, lors de la
discussion sur l'article 25, M. le Président.
M. Johnson: C'était clair.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie...
Une voix: Si on passe 20 minutes...
Le Président (M. Maltais): ...vous n'aviez pas à
intervenir, je pense, sur la question de règlement. Alors, ceci dit, je
redonne la parole au député de Lévis et je demanderais aux
parlementaires d'avoir une certaine rigueur à l'égard du
règlement.
Une voix: Des deux côtés.
Le Président (M. Maltais): Des deux côtés. M.
le député de Lévis.
M. Garon: On revient au temps de l'Union nationale où des
gens soufflaient au président quoi dire.
Une voix: Qu'est-ce que vous avez contre les bleus?
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On a connu cette époque-là.
Le Président (M. Maltais): Je regrette, je regrette, M. le
député de Lévis, les décisions...
Une voix:...
Le Président (M. Maltais): ...qu'on prend ici. Je
m'excuse! Un instant! Les décisions qu'on prend ici, on les prend en
vertu du règlement de l'Assemblée nationale et toute...
Une voix:...
M. Garon: M. le Président...
Le Président (M. Maltais): ...allusion à la
présidence, M. le député de Lévis, pourra
même entraîner votre expulsion.
M. Philibert: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
avoir...
Le Président (M. Maltais): On continue.
M. Philibert: Est-ce qu'on pourrait avoir le nom du souffleur du
député de Lévis?
Le Président (M. Maltais): M. le
député...
M. Philibert: II vient de lui souffler quelque
chose à l'oreille.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Trois-Rivières, s'il vous plaît!
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Maltais): J'ai passé les remarques
de la présidence en vertu du règlement et j'accorde maintenant la
parole au député de Lévis. Je demande un petit plus de
rigueur, parce que la séance peut se terminer plus tôt qu'on ne le
pense.
M. le député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, je n'insultais d'aucune
façon, la présidence, mais je disais qu'il y avait quelqu'un qui
essayait de souffler les propos au président. Je n'ai même pas dit
qu'il les retenait ou qu'il ne les retenait pas, mais j'ai dit que
quelqu'un...
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, le seul conseiller ici...
M. Garon: ...essayait de souffler...
Le Président (M. Maltais): ...c'est le secrétaire
de la commission.
M. Garon: Je suis bien aise de vous l'entendre dire. Donc, on ne
retournera pas au temps de l'Union nationale.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Maltais): Vous pouvez retourner au temps
qu'il vous plaira, mais le seul conseiller de la présidence, ici, c'est
le secrétaire de la commission, de droit, nommé par
l'Assemblée nationale. Merci. Continuez.
M. Garon: Essentiellement, M. le Président, ce que je
disais tout à l'heure, c'est que, pour avoir le droit de nommer des
gens, il faut qu'il y ait des fonds qui soient affectés.
Immédiatement, le député de La Peltrie a réagi en
disant qu'il y aurait 2 100 000 $ qui seraient affectés. On parle de
l'article 35 où l'on dit: "Le premier président-directeur
général de la société est nommé par le
ministre, après consultation du conseil d'administration." Il s'agit du
président-directeur général de la Société de
promotion économique du Québec métropolitain. Alors,
j'aimerais savoir du ministre quelle est la partie des fonds qu'il entend
affecter à la Société de promotion du Québec
métropolitain, sur le 2 000 000 $, pour justifier la nomination du
président-directeur général par le ministre au cours des
cinq premières années, pendant cinq ans.
M. Johnson: Je suis tenté de référer le
député au Journal des débats d'il y a à peu
près quatre minutes, alors que j'ai expliqué tout cela, pendant
que le député n'écoutait pas, de toute
évidence.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, j'aurais...
M. Johnson: J'ai même donné des chiffres
précis et les années... Franchement, où
étiez-vous?
M. Garon: Voulez-vous dire...
M. Johnson: J'ai parlé de 300 000 $, 240 000 $, 180 000 $,
120 000 $, 60 000 $. Est-ce clair? Je l'ai dit et il me demande de parler de
chiffres. Franchement!
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Alors, je remarque...
M. Johnson: Si vous voulez être ici jusqu'au 30 juillet,
d'accord. Mais dites-le, ce que vous voulez.
M. Garon: Non.
M. Johnson: Vous n'écoutez même pas quand on parle.
Vous partez sur des trappes. Vous commencez par dire que le
député de La Peltrie...
M. Garon: II faudrait qu'il y ait moins de vacarme un peu.
M. Johnson: Vous commencez par dire que le député
de La Peltrie a dit qu'il y avait 2 100 000 $ qui allaient à la
Société de promotion. Il n'a jamais dit cela. Jamais cela n'a
été en cause. Cela fait six mois qu'on est dans le dossier.
Jamais on a dit cela avec les gens du milieu. Écoutez quand on parle.
Franchement, cela va être plus efficace, sans farce.
M. Garon: Cela prend quatre jours pour vous faire sortir ces
chiffres-là. Vous venez de sortir des chiffres...
M. Johnson: C'est la première question que vous demandez.
C'est la première fois que vous la demandez.
Le Président (M. Maltais): Un à la fois.
M. Garon: Non, j'ai demandé cela assez longuement quand on
a parlé antérieurement des articles... Je vais vous dire quels
articles, à part cela. Il y a un article où on a parié
longuement de cette question-là et vous n'avez pas voulu le mentionner.
Il y a l'article 25 justement. Et, vous venez de dire, dans un brouhaha,
où...
M. Johnson: Tout le monde m'écoutait de ce
côté-ci.
M. Garon: Non, tout le monde n'écoutait pas. M. le
Président, comme vous avez dit vos chiffres et que ce sont des chiffres
décroissants, où les montants les plus importants seront
donnés au cours des deux premières années et ensuite, il
semble qu'au cours des années qui vont suivre, les montants seront plus
importants venant de la Communauté urbaine et des MRC. J'aimerais
présenter un amendement qui dirait ceci, il est rédigé:
L'article 35 est modifié par l'ajout, à la fin, des mots "pour
une durée d'au plus deux ans".
Le Président (M. Maltais): Vous proposez un amendement, M.
le député de Lévis? M. le secrétaire va lire
l'amendement et nous allons rendre notre décision sur la
recevabilité de l'amendement. Alors, M. le secrétaire.
Le Secrétaire: L'article 35 du projet de loi est
modifié par l'ajout, à la fin, des mots "pour une durée
d'au plus de deux ans".
Le Président (M. Maltais): Alors, nous allons suspendre
pendant deux minutes. S'il y en a qui veulent se chicaner, profitez-en pour
aller dans le corridor pendant qu'on va vérifier la recevabilité
de l'amendement.
(Suspension de la séance à 21 h 53)
(Reprise à 21 h 54)
Le Président (M. Maltais): On va reprendre les travaux de
la commission. M. le député de Rousseau, s'il vous plaît,
les caucus c'est à l'extérieur. On va reprendre les travaux de la
commission.
Alors, en vertu de l'article 197, l'amendement du député
de Lévis est recevable...
Une voix: Je le savais.
Le Président (M. Maltais): ...nous allons maintenant
passer à la discussion sur l'amendement. M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, comme les montants qu'a
indiqués le ministre vont en décroissant, qu'il s'agit
véritablement des montants les plus forts au tout début de la
formation de la société et qu'il semble évident que
peut-être même à partir de la deuxième année
ou même de la première année, les montants vont être
plus élevés, provenant de la Société de promotion
économique du Québec métropolitain et que...
Une voix:...
M. Garon: Pardon? Oui, des sommes d'argent qui vont venir des
gouvernements. Alors, à ce moment-ci, je pense que j'ai dit deux ans et
dans le fond, si on était vraiment fair-play, il appartiendrait au
conseil d'administration de la Société de promotion
économique du Québec métropolitain de nommer son
président-directeur général lui-même à partir
du moment où les fonds qu'elle verse sont plus importants que ceux qui
proviennent de l'entente, ou du gouvernement fédéral et du
gouvernement du Québec.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, je m'excuse, je vous rappelle qu'il faut parler sur l'amendement
que vous avez présenté.
M. Garon: C'est cela.
Le Président (M. Maltais): Sur l'amendement que vous avez
présenté. S'il vous plaît, on va le relire.
Le Secrétaire: Oui. L'article 35 est modifié par
l'ajout, à la fin, des mots "pour une durée d'au plus deux
ans".
Le Président (M. Maltais): Alors, c'est bien sûr que
ce n'est pas sur la façon de nommer le président-directeur
général, mais sur le mandat...
M. Garon: La durée.
Le Président (M. Maltais): ...du directeur
général, la durée du mandat.
M. Garon: Avez-vous remarqué...
Le Président (M. Maltais): Alors, on va entendre votre
discussion sur la durée du mandat.
M. Garon: C'est de cela que je parle. Le Président (M.
Maltais): Merci.
M. Garon: Je n'ai pas trop compris pourquoi vous pensiez que je
ne parlais pas de cela, parce que c'est exactement de cela que je parlais.
Le Président (M. Maltais): C'est parce que vous parliez
des montants, alors on parle de la durée du mandat.
M. Garon: C'est cela que je dis. Je relie cela au montant. Je dis
que le ministre ne devrait pas nommer quelqu'un pour un mandat plus long que la
période où il va être le principal fournisseur de fonds.
C'est pour cela que j'ai dit "d'au plus deux ans". S'il est le principal
fournisseur de fonds pendant un an, il ne devrait pas nommer le
président-directeur général pour plus d'un an. À
mon avis, il y a un vieux principe là-dedans qui dit que celui qui paie
est
celui qui doit mener. Comme il semble que l'argent va venir en plus
grande proportion très rapidement de la Communauté urbaine et des
MRC, il serait sans doute souhaitable que les gens de la Communauté
urbaine et des MRC nomment le président aussitôt que les fonds en
provenance de la Communauté urbaine et des MRC qui vont aller à
la Société de promotion économique du Québec
métropolitain seront plus importants et que le ministre devrait nommer
le président-directeur général uniquement pendant la
période où les fonds qu'il va verser vont être plus
importants que ceux que verseront les gens de la région. Cela
m'apparaît être un principe sain qui va inciter les gens à
prendre en main leurs responsabilités puisqu'il semble que tout cela,
tout ce processus, provienne du désengagement du gouvernement
fédéral et du gouvernement du Québec à l'endroit de
la région de Québec. S'ils se désengagent, il est
important que ceux qui payent fassent les nominations. À ce
moment-là, c'est pourquoi dans l'amendement j'ai bien dit "d'au plus
deux ans", et à mon avis, si le gouvernement paie plus seulement pendant
un an, il devrait nommer le président-directeur général
seulement pendant un an.
Cela me semble un principe sain: en formation d'entreprise, ce sont ceux
qui paient qui décident.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de Lévis. C'est terminé? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Il n'y en avait pas d'autres qui avaient
demandé l'alternance?
Le Président (M. Maltais): Non, M. le député
de Jonquière. Le ministre ne l'a pas demandée.
M. Dufour: D'accord. Pour ajouter aux propos de mon
collègue, à l'article 9 du projet de loi, on dit que le
président-directeur général, après la
première nomination, est nommé par les membres du conseil
d'administration, après consultation du ministre, pour un mandat d'une
durée d'au plus cinq ans; donc après deux ans, le ministre doit
être consulté quand même. Il se peut que la même
personne soit reconfirmée. Je pense qu'il y a des arguments qui ont
été donnés concernant les provenances de fonds et aussi
des responsabilités de milieux au plus vite. Comme les membres sont
nommés pour trois ans, dans les deux premières années, les
premiers membres de la corporation sont nommés pour des mandats d'au
plus trois ans, donc, dans les deux premières années, ce sera
sûrement un de leurs mandats d'examiner si le président-directeur
général est vraiment compétent et "up to date". Il va le
voir aller, II va l'examiner et si cela va bien, il le reconfirmera. Je n'ai
aucune espèce d'objection, mais je trouve que fondamentalement les deux
ans, cela donne une chance. J'ai trop vu des nominations avec lesquelles
à un moment donné, même avec la meilleure volonté du
monde, les gens ont été pris si on ne fixe pas de durée.
Souvent, c'est au plus cinq ans, mais en règle générale,
regardez les nominations qui se font. Le premier ministre en fait
régulièrement. On regarde. C'est une fin de mandat ou c'est cinq
ans ou trois ans, mais dépendant toujours de leur mandat.
Donc, à ce moment-là, quand la personne est nommée,
on ne peut pas la dénommer. Ce n'est pas une partie de ping-pong. On
dit: Je te nomme, je t'enlève. Il y a des coûts parce que je ne
pense pas que cette personne-là ne sera pas payée; elle sera
payée pour travailler. Je trouve que ce serait juste et raisonnable que
le ministre se rende à la justesse des arguments de mon collègue.
La proposition à deux ans pour tout ce qu'on a exprimé, on
pourrait parler encore des heures là-dessus. Je ne pense pas que ce soit
l'intention de l'Opposition, mais il s'agit de faire valoir que, pour une fois,
cette proposition ou cet amendement serait dans le meilleur
intérêt de la Société de promotion économique
du Québec métropolitain. Ce serait pour son mieux-être et
aussi pour responsabiliser le plus rapidement possible le conseil
d'administration.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de Jonquière. Brièvement, une
dernière réplique du côté ministériel. M. le
ministre. (22 heures)
M. Johnson: Deux choses: la première quant à
l'énoncé du député de Jonquière qu'on peut
nommer quelqu'un et être pris avec. Vous avez vu les conseillers
juridiques qui nous entourent s'agiter et nous plonger ici dans la lecture de
l'article 55 de la Loi d'interprétation qui indique que: "Le droit de
nomination à un emploi ou à une fonction comporte celui de
destitution." Donc, on ne reste pas pris avec un fonctionnaire qu'on aurait
nommé. Cela fait partie de nos lois et, j'irais encore plus loin, de
notre droit.
Un deuxième commentaire. Malgré les attraits que peuvent
représenter les arguments des députés de Jonquière
et de Lévis, je préfère qu'on conserve une
flexibilité. J'ai vécu cela dans mon comté, au
Commissariat industriel, à la Commission de développement
économique où on a réussi à attirer un excellent
candidat. Afin de nous assurer de sa présence pour une période
suffisante, selon lui, selon la qualité du candidat, on a dû
s'engager pour trois ans. Pour d'autres, on s'est engagés pour deux,
pour d'autres, un an et, pour d'autres, cinq ans. On fait
régulièrement des contrats de cinq ans pour les sous-chefs que
l'on nomme présidents de sociétés d'État; ils sont
engagés par contrat, avec le Sous-Secrétariat des emplois
supérieurs, etc. Certains sont nommés pour trois ans, d'autres
pour cinq ans; il pourrait y en avoir pour un an, etc.; cela dépend. Je
préfère qu'on conserve cette flexibilité de l'article 35,
M. le Président.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais réagir aux propos du ministre qui
dit qu'en donnant le pouvoir de nommer, on donne aussi le pouvoir de destituer.
On sait bien ce que cela fait quand on destitue. Cela crée un malaise
certain et cela coûte souvent de l'argent. Pour faire avancer la
société, vous jouez contre les règles. Ce n'est pas comme
ça que ça se passe. En tout cas, je ne connais pas ça,
mais j'ai administré durant quelques années et il me semble
qu'avant de destituer, on y pense suffisamment longtemps et, quand on le fait,
il faut avoir de bonnes raisons.
M. Johnson: Non, d'accord...
M. Dufour: Quant à l'argument que vous me servez, selon
lequel on engage des promoteurs ou des gens pour trois ou cinq ans, la vie d'un
commissaire industriel au Québec - je ne vous apprends rien en vous
disant ça - n'est pas de quatre ans. J'ai déjà dit
ça au commissaire industriel à une conférence et un peu
plus et il voulait presque sauter sur moi. Je faisais juste lui dire que le
commissaire industriel qui exerçait cette fonction ne pouvait pas
s'attendre à y passer sa vie.
L'histoire est là; cela fait quatorze ans - depuis 1974 - que
cela fonctionne et, au bout de quatre ans, quand on prend la moyenne, les
commissaires changent de vocation et s'en vont pour l'industrie ou le commerce.
Ils vont là où ils pensent devoir aller. Je parle de là
moyenne québécoise, au même titre que lorsqu'on parle des
élus municipaux. Savez-vous quelle est la moyenne
québécoise? Elle est de six ans. On ne demeure pas
éternellement là-dedans. Il y a des exceptions qui confirment la
règle...
Une voix: J'en ai de 30 ans.
M. Dufour: ...mais ce n'est pas général. Oui, vous
en avez de 30 ans, vous pouvez en avoir de 25 ans. J'ai été 22
ans là-dedans, mais ce n'est pas la moyenne. Je vous mets au défi
de venir faire un tour dans ma région, je vais vous présenter
tous les élus municipaux et vous allez voir que plusieurs ne sont pas
là depuis longtemps.
Donc, pour revenir à l'argument de fond, la période de
deux ans permet à la société de voir si son choix ou si
celui du ministre, en collaboration avec la société, a
été correct. S'il est correct, pas de problème, de quoi
avons-nous peur? Avons-nous peur que la société, si elle a un bon
homme ou une bonne femme, cela dépend, une personne intéressante,
fasse des pieds et des mains pour la nommer pour cinq ans? Elle sera
peut-être capable de l'attirer pour une période
supplémentaire de cinq ans ou de sept ans, mais, pour dix ans? J'ai
connu l'ex-président de la Société Inter-Port de
Québec. Est-ce qu'il a fait dix ans? J'en doute. Je pense qu'il n'a
même pas fait dix ans.
M. Garon: L'autre avant...
M. Dufour: Oui, mais peut-être... On ne le sait pas. C'est
embêtant. Règle générale, dans ces
éléments, cela permet, à part ça, quand on nomme
quelqu'un pour pas trop longtemps, qu'il puisse se remettre en question. Cela
fait réfléchir parfois quand on sait qu'on a un mandat de deux
ans; cela "dynamise" beaucoup plus la personne. J'ai dit tout à l'heure,
et je ne retire pas mes mots là-dessus, que, si on veut que la
société aille bien et qu'elle soit "rentable" le plus rapidement
possible, c'est peut-être avec des mesures comme celles qu'on propose qui
sont de nature à améliorer le projet de loi.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de Jonquière.
J'appelle le vote sur l'amendement du député de
Lévis. Ceux qui sont en faveur de l'amendement modifiant l'article
35.
M. Garon: Vote enregistré.
Le Président (M. Maltais): Alors, ce sera un vote
enregistré. M. le secrétaire, voulez-vous me lire cela? Je ne
suis pas capable de le comprendre, mes lunettes ne sont pas assez grosses.
Le Secrétaire: Le vote porte sur l'amendement à
l'article 35 de M. le député de Lévis qui se lit comme
suit: "L'article 35 est modifié par l'ajout, à la fin, des mots
"pour une durée d'au plus deux ans".
Le Président (M. Maltais): Ceux qui sont pour
l'amendement... C'est un vote nominal. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Pour.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Pour.
Le Président (M. Maltais): M. le ministre de l'Industrie
et du Commerce.
M. Johnson: Contre.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie.
M. Cannon: Contre.
Le Président (M. Maltais): Mme la députée de
Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: Contre.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Philibert: Contre.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Labelle.
M. Hétu: Contre.
Le Secrétaire: M. le Président.
Le Président (M. Maltais): Le président est contre,
naturellement. J'appelle le vote sur l'article...
Le Secrétaire: II faut dire que l'amendement est donc
rejeté.
Le Président (M. Maltais): Donc, l'amendement est
rejeté. J'appelle maintenant le vote sur l'article 35 en vous
indiquant...
M. Johnson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Maltais): Alors, le vote sur l'article
35.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Maltais): Ceux qui sont pour.
M. Johnson: Adopté, M. le Président.
M. Garon: Voulez-vous le lire, M. le Président?
Le Président (M. Maltais): On l'a lu, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Non, vous avez lu l'amendement, vous n'avez pas lu
l'article 35.
Le Président (M. Maltais): Non, on a lu l'article 35 au
tout début.
M. Johnson: II n'écoutait pas.
M. Garon: Mais il faut le lire avant le vote, d'après
notre règlement.
Le Président (M. Maltais): L'article 35: "Le premier
président-directeur général de la société
est nommé par le ministre après consultation du conseil
d'administration."
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Ceux qui sont pour...
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Maltais): Adopté, sur division. On
nous indique ici qu'il y a des articles d'ajoutés à l'article
35...
Le Secrétaire: ...après...
Le Président (M. Maltais): ...après l'article 35,
il y a les autres 35.1, 35.2 et 35.3. L'article 35.1 se lirait comme ceci. M.
le ministre.
M. Johnson: Le titre de la Loi sur la Société
Inter-Port de Québec (L.R.Q., chapitre S-18) est remplacé par le
suivant: "Loi sur la Société du parc industriel et portuaire
Québec-Sud".
Le Président (M. Maltais): Ceux qui sont... Est-ce qu'on
est prêts à voter ou s'il y a discussion là-dessus?
M. Garon: Cela fait drôle cela, comme titre. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Garon: Québec-Sud, qu'est-ce que c'est
Québec-Sud?
Une voix: Mon grand-père a été
député pendant 50 ans là. Québec-Sud,
c'était ce coté-ci.
M. Garon: C'est cela.
Le Président (M. Maltais): Cela va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: M. le Président, cela fait un drôle de
nom. Y a-t-il eu une concertation concernant cette appellation-là?
M. Johnson: Oui, M. le Président. M. Garon: Pardon?
M. Johnson: Oui. M. Garon: Avec qui?
M. Johnson: Toujours avec le même monde: les préfets
des MRC, la CUQ, la ville de Québec, etc.
M. Garon: On a...
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, vous avez la parole sur l'article 35.1.
M. Johnson: C'est surtout... Je vais terminer ma réponse
peut-être.
Le Président (M. Maltais): Oui, M. le ministre.
M. Johnson: On m'avise que, de façon
encore plus spécifique au-delà de la consultation
générale lorsqu'il a été question de trouver une
désignation qui s'accrochait à la rive sud, ce sont surtout les
deux préfets des MRC Desjardins et Chutes de la chaudière qui ont
consulté leurs gens, donc présumément les MRC, le milieu
et les maires. Ils ont soumis certains noms aux discussions et celui-là
est ressorti. Je dirais tout de suite au point de vue de l'appellation que ce
n'est pas la Société du parc industriel et portuaire de
Québec-Sud, c'est Société du parc industriel et portuaire
Québec-Sud. Cela accroche Québec comme grand territoire et le mot
"sud" est là; cela dit bien ce que cela veut dire, selon les gens de la
rive sud que nous avons consultés. Enfin, je ne veux pas décider
à leur place.
M. Garon: La Commission de toponymie du Québec a-t-elle
été consultée à ce sujet-là?
M. Johnson: Oh! J'affirmerais que non...
M. Garon: Parce qu'il y a quand même des
règles...
M. Johnson: ...sans difficulté aucune. M. Garon: On
nomme... M. Dufour: Dans des lois...
M. Garon: On ne peut pas faire n'importe quoi là.
M. Dufour: ...on s'oblige à consulter pour les
municipalités. Toutes les lois et même pour les nouveaux noms de
rue, on s'oblige à consulter la Commission de...
M. Johnson: Oui, mais est-ce qu'on... M. Dufour:
...toponymie.
M. Johnson: Écoutez! Un instant, c'est un organisme...
M. Dufour: Bien oui.
M. Johnson: Bien oui, bien oui... Est-ce que si on créait
une société d'État demain matin, il faudrait consulter la
Commission de toponymie pour dire que Sidbec va s'appeler dorénavant la
Sidérurgie du Québec Ltée. Voyons donc!
M. Dufour: Ce serait une bonne idée.
M. Johnson: Ce n'est pas vrai que c'est une bonne idée de
soumettre à la Commission de toponymie toute appellation qui
apparaît dans nos lois. Je peux comprendre que, pour des lieux à
caractère historique qui ont un contenu sociologique qui se rattache
à notre histoire donc, que la Commission de toponymie est là pour
cela. Mais là, on est en train de parler d'un parc industriel.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Jonquière.
M. Johnson: J'aimerais qu'on sache en vertu...
M. Dufour: On n'est pas obligés de dire que la Commission
de toponymie, en ce qui regarde les lois... Je comprends que le ministre peut
avoir des réticences par rapport à cela, mais je vous dis que, de
plus en plus, on devrait soumettre... Pourquoi le gouvernement soumettrait-il
tout le monde et que lui ne serait pas soumis? Il me semble que c'est en dehors
du bon sens. Si on veut que Québec ait son caractère propre, la
Commission de toponymie a été mise sur pied par le gouvernement
et je ne pense pas que cela fasse grand mal qu'on la consulte sur les noms
qu'on doit donner. Moi, je le sais, ma municipalité a été
soumise à tous les noms de rue...
M. Johnson: En vertu de quoi?
M. Dufour: ...en vertu de la loi de la Commission de toponymie.
Oui. Regardez la loi 7 qu'on vient d'accepter. À tout bout de champ, on
est astreints à cela. Vous nous dites souvent que ce n'est plus comme
c'était, que ce n'est plus comme avant, que les ministères
travaillent ensemble, que les ministres se parlent beaucoup. C'est important
que tout le monde se comprenne. On va vous aider. C'est pour cela qu'on fait la
navette entre les commissions pour s'assurer que tout est correct. C'est
sûr que cela fait un nom un peu spécial, Québec-Sud. Est-ce
que Québec est à l'intérieur? Vous allez me
répondre oui. C'est le sud de quoi, le sud de Québec? C'est cela
que cela veut dire, la région de Québec?
M. Johnson: Québec, trait d'union, Sud. Ce n'est pas de
Québec-Sud, ce n'est pas du Québec-Sud, c'est Québec-Sud
comme appellation qui se tient par elle-même et qui effectue le
rapprochement souhaité. C'est de cette façon que les gens nous
sont revenus... Alors, Québec: Q majuscule, S majuscule pour sud. Les
Américains, vous savez cela, M. le député de Lévis,
disent "What's in a name". On fait ce qu'on veut d'un nom. Cela peut être
une étiquette. À partir du moment où on
l'étiré au point qu'il ne signifie rien, qu'il ne correspond pas
à une réalité, on peut arguer, on peut discuter. En
l'occurrence, je pense que, dans le contexte de ce qu'on essayait de
réaliser comme consensus et qui s'est établi, il y avait un
souhait généralisé de se débarrasser d'Inter-Port,
chose certaine. C'est cela qui ne voulait rien dire et qui menait même
des observateurs compétents de la scène locale.... Dans le
journal Le Soleil, par exemple, j'ai déjà vu une vignette et un
bout d'article d'un chroniqueur des choses municipales ou économiques de
la région, je présume, qui parlait d'Inter-Port à
l'occasion des annonces de l'entente, au printemps. Il y a une photo du
port de Québec où on indiquait "Inter-Port, filiale du port de
Québec" - c'est-y assez fort?
Une voix: Ce n'est pas vrai.
M. Johnson: Je sais bien que ce n'est pas vrai, mais des
journalistes qui suivent les choses de près ont dit cela. Alors, les
gens ont dit: Débarrassez-nous de ce nom d'Inter-Port. Dans le contexte
de consultation, on parte de la région métropolitaine de
Québec qui comprend la rive sud, qui comprend une représentation
des MRC, etc. Qu'est-ce qu'on fait avec la pointe de La Martinière? On
va appeler cela comment? Le parc industrialo-portuaire d'Inter-Port ou de la
rive sud ou de Lauzon ou je ne sais pas quoi? Les gens disent: Soyons plus
globalisants, reflétons ce qui est en train de se produire ici, appelons
cela Québec-Sud - avec un trait d'union et un S majuscule. On ne
prétend pas ressusciter le comté de Québec-Sud ou
autrement...
Le Président (M. Maltais): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Johnson: Et je ne voudrais pas... Oui, le commentaire que
j'aurais... J'entends de l'autre côté, on se demande si d'autres
noms ne seraient pas plus appropriés. Je vous souligne à nouveau
que ce sont les deux préfets de la rive sud qui ont consulté
leurs gens et qui sont revenus avec cela. Je ne voudrais pas modifier le nom
sur lequel ils se sont entendus, et consulter l'autre côté sans
les aviser, tout cela. On n'est pas pour suspendre pour cela. Moi, je
prétends qu'on devrait garder cela, ils nous sont revenus avec cela.
Cela ne pose pas de difficultés réelles. Si d'aventure on voulait
changer le nom pour établir une image de marque du parc, on le changera.
Imaginez qu'on appelle cela le SPICQ à Bécancour,
Société du parc industriel du centre du Québec, c'est
générique, centre du Québec. Il y en a qui vont s'obstiner
et dire que le centre du Québec n'est peut-être pas exactement
là. Le député de Lévis va nous dire que c'est
à Lévis, le centre du Québec et le député de
Jonquière va nous dire que c'est ailleurs, mais enfin...
M. Garon: Actuellement, les deux villes de Lauzon et de
Lévis sont dans un processus de fusion.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Cela deviendrait quoi à ce moment-là?
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie.
M. Cannon: J'indiquerai simplement au député de
Lévis que si vous voulez proposer quelque chose qui va à
l'encontre de la volonté des deux préfets en question...
M. Garon: Je vais vous dire une affaire, les préfets
représentent...
Le Président (M. Maltais): Un instant!
M. Cannon: C'est moi qui avais la parole, M. le
député.
Le Président (M. Maltais): C'est exact. M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Je veux simplement indiquer au député de
Lévis que s'il s'oppose...
M. Garon: ...consultation... (22 h 15)
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Cannon: ...s'il s'oppose...
Le Président (M. Maltais): La parole est au
député de La Peltrie.
M. Cannon: Si le député de Lévis veut
s'opposer à ce qui a été indiqué en termes de
consultation lorsqu'on a discuté avec M. Lavallée, lorsqu'on a
discuté avec M. Lessard, c'est la volonté, le ministre vient de
l'indiquer. Il dit: Bon, bien, écoutez, comment voulez-vous qu'on
l'appelle, cette affaire-là? C'est quoi la désignation? Alors,
les deux préfets ont pris sur eux comme des gens responsables. Ils ont
consulté à l'intérieur de leurs conseils municipaux. Ils
ont consulté les membres des MRC et ils sont arrivés avec cette
désignation-là. Si le député de Lévis tient
absolument à s'opposer à cela, ma foi, M. le ministre... Moi, je
veux dire...
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Moi, M. le Président, je crois aux consultations
qui sont faites publiquement. Les consultations qui n'ont aucun
caractère public, dont on ne connaît pas la nature, dont on ne
connaît pas le tordage de bras, dont on ne connaît pas de quelle
façon...
M. Johnson: Tordre les bras pour cela, franchement. Il ne faut
pas faire un référendum pour un nom de parc industriel.
M. Garon: Cela ne m'impressionne pas et je vais vous dire une
chose. Les préfets président l'association de maires, au fond, et
la population, c'est autre chose. Quand on désigne des noms, ce n'est
pas pour rien qu'on parle de référer à la Commission de
toponymie. On est supposé refléter les noms dans lesquels les
gens se retrouvent et se reconnaissent. Qu'on commence
à appeler un territoire de Lauzon Québec-Sud, bon, je
prends acte de cela mais je suis convaincu que cela ne correspond pas à
la volonté populaire.
M. Johnson: En tout cas, l'idée... C'est fait. Le
Président (M. Maltais): Alors...
M. Johnson: II n'était pas question de tenir un
concours.
M. Garon: ...avoir à vivre avec.
M. Johnson: C'est cela. Il n'était pas question de...
M. Garon: J'ai déjà vu une consultation pour un
boulevard sur la rive sud menée par la Chambre de commerce. Il y a eu 80
personnes qui se sont prononcées. Il y en a 30 qui ont été
en faveur d'un nom. Est-ce que vous pensez que cela a été
significatif? Tout le monde qui en a parlé après cela s'est
plutôt moqué de cette consultation.
M. Johnson: II s'appelle encore comme cela? M. Garon:
Pardon?
M. Johnson: Le boulevard s'appelle toujours du nom qui avait
été retenu?
Le Président (M. Maltais): Alors, les interventions
étant faites, j'appelle l'article 35.1.
M. Garon: En attendant un nom plus représentatif.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'article 35.1 est
adopté?
M. Johnson: Adopté. M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Maltais): Sur division. J'appelle
l'article 35.2: L'article 1 de cette loi est modifié par le remplacement
du paragraphe c par le suivant: La Société du parc industriel et
portuaire de Québec-Sud constituée en vertu de l'article 2.
Est-ce que l'article 35.2 est adopté?
M. Johnson: Adopté, c'est de concordance. M. Garon:
Sur division.
Le Président (M. Maltais): Sur division. L'article 35.3:
L'article 2 de cette loi est remplacé par le suivant: Une compagnie a
fonds social est constituée sous le nom de la Société du
parc industriel et portuaire de Québec-Sud. Est-ce que l'article 35.3
est adopté?
M. Garon: M. le Président?
Le Président (M. Maltais): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Vous avez fait une erreur. J'aimerais que vous relisiez
l'article parce que vous avez dit: de Québec-Sud. Alors, ce n'est
pas...
Le Président (M. Maltais): C'est: et portuaire
Québec-Sud. Je m'excuse, M. le député de Lévis,
vous avez raison. Est-ce que l'article 35.3 est adopté?
M. Johnson: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'article...
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Maltais): Sur division.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: II me semblait aussi.
Le Président (M. Maltais): Sur division. Est-ce que
l'ensemble de l'amendement est adopté?
M. Johnson: Adopté. M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Maltais): L'article 35 étant
adopté jusqu'à l'article 35.3, j'appelle l'article 36. M. le
ministre.
M. Johnson: L'article 36 comporte un papillon, M. le
Président. L'article 36 du projet de loi est modifié par le
remplacement des deux premières lignes par les suivantes: "36. L'article
3 de cette loi est remplacé par le suivant:". Ce qu'on voit ici, c'est,
évidemment, qu'on remplace les mots "de la Loi sur la
Société Inter-Port de Québec, L.R.Q., chapitre S-18 dans
le contexte où nous venons de traiter des nouveaux articles 35.1, 35.2,
35.3, on s'y réfère à la Loi sur la Société
Inter-Port de Québec dont on change le nom. À partir de ce
moment-là, si les articles 35.1, 35.2, 35.3 comportent le nouveau nom
que nous avons adopté sur division, l'article 36 doit donc se
référer à cette loi plutôt qu'à la Loi sur la
Société Inter-Port de Québec, étant donné
qu'on vient de changer son nom.
Le Président (M. Maltais): Alors, est-ce que l'article
"virgulaire", l'article 36 est adopté?
M. Garon: Pardon, il y a un amendement là.
Le Président (M. Maltais): Pardon. Est-ce que l'amendement
de l'article 36 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Adopté. Est-ce que
l'article 36, tel qu'amendé, est adopté?
M. Johnson: J'aimerais indiquer que ce que l'article 36 comporte
de nouveau, évidemment, est que la société en question a
son siège social dans le territoire de la ville de Lauzon, alors que la
Loi sur la Société Inter-Port de Québec comportait
à l'origine, à l'article 3 qui désignait le lieu du
siège social, une référence à la zone
décrite à l'annexe, annexe qui contenait le nom de toutes les
municipalités du territoire de la rive nord et de la rive sud qui
était couvert par Inter-Port. Alors là, très clairement,
on dit aujourd'hui que c'est à Lauzon que se trouve le siège
social de cette société nouvellement appelée
Société du parc industriel et portuaire Québec-Sud.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'article 36, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Un chance qu'on n'a pas décidé de
l'appeler la Société du parc Industriel du grand Montréal.
En faisant le cercle plus grand, on aurait pu prendre Lauzon.
M. Johnson: Bien, cela dépend. Une voix: La
pertinence du débat.
M. Johnson: C'est cela que le député de
Lévis voulait faire pour nommer un ministre responsable de la
région.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'article 36, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Maltais): En incluant le siège
social à Lauzon.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): L'article 36 étant
adopté, j'appelle l'article 37. M. le ministre.
M. Johnson: L'article 37 prévoit qu'on amende l'article 4
de la Loi sur la Société Inter-Port de Québec afin de
spécifier les objets de la société qui sont maintenant les
suivants, soit: "1° favoriser, dans le territoire de la ville de Lauzon, le
développement d'un parc industriel et portuaire destine aux projets
industriels d'envergure; "2° gérer ce parc industriel et portuaire;
"3° acquérir, vendre ou échanger des terrains dans le
territoire de la ville de Lauzon" par opposition à ce qui existait
autrefois, soit d'élaborer des plans et programmes en vue de
rétablissement, dans la zone décrite à l'annexe, d'un
complexe industriel, etc. Cela a été fait. On sait où est
maintenant ce complexe industriel susceptible de bénéficier des
avantages d'infrastructure portuaire de Québec, etc. On l'a
identifié lorsque la Loi sur la Société Inter-Port de
Québec a été adoptée. C'était le premier
mandat, de déterminer l'emplacement, si on veut, de ce complexe
éventuel ou comment on l'accueillerait. Là, on sait où il
est. Alors, on ne dira plus que c'est cela le mandat. On sait où est le
parc en question, d'où le fait que l'objet de la société,
un des objets, vise à en favoriser maintenant le développement et
non pas à l'inventer de toutes pièces. Deuxièmement, on
prévoyait à l'époque que la société avait
pour fonction d'exécuter les travaux requis pour la mise en oeuvre de
plans et programmes ainsi élaborés, exercer les industries,
commerces et autres activités de nature à contribuer au
développement du complexe industriel. C'est pas mal large, merci. Cela
dépasse pas mal ce que la gestion d'un parc industriel comporte. Je
dirais plutôt que, à l'occasion de l'atterrissage d'un projet dans
le périmètre de ce parc industriel, toutes sortes
d'autorités seront mises à contribution afin d'exécuter
les travaux requis pour accueillir ce projet, assurer le développement
du commerce et de l'industrie, etc.
Le Président (M. Maltais): Avez-vous des commentaires, M.
le député de Lévis, brièvement?
M. Garon: Je crois, M. le Président, que le ministre a
joliment charrié. On lit: La société a pour fonction
d'élaborer les plans et programmes en vue de l'établissement,
dans la zone décrite à l'annexe, d'un complexe industriel
susceptible de bénéficier des avantages de l'infrastructure
portuaire de Québec et de contribuer au développement de
celle-ci. Je dois dire que le parc qu'on mentionne, le parc de Lauzon, n'est
desservi par aucune infrastructure portuaire de Québec et que, au
contraire, on s'est rendu compte qu'on ne pouvait pas développer
l'infrastructure portuaire du côté nord parce que le fleuve
devrait être rempli à moitié et que la seule façon
d'établir un parc industriel! ou portuaire était sur la rive sud
parce qu'il y a des capacités portantes et qu'on est capables
d'établir les infrastructures portuaires sans avoir à remplir le
fleuve d'aucune façon. Alors, dire que le complexe industriel est
susceptible de bénéficier des avantages de l'infrastructure
portuaire de Québec, ce n'est pas exact. Le port de Québec n'a
placé aucune infrastructure portuaire du côté de la pointe
de La Martinière. Aucune, zéro, nulle, même pas une roche.
Alors, je pense que, là-dessus, quand on dit que la fonction de la
société est remplie, ce n'est pas exact. Un autre détail,
c'est qu'on enlève, en remplaçant l'article complètement:
"La société
peut s'associer à toute personne ou société pour
l'accomplissement de ces objets." Ce paragraphe saute également. Au
fond, ce que l'on veut établir par l'article 4, c'est un parc local et,
éventuellement, se désengager entièrement et ne plus le
relier d'aucune façon à l'infrastructure portuaire du
Québec. Sauf que cette façon d'envisager les choses ne
résistera pas longtemps à l'analyse, puisque les capacités
physiques sont là. Qu'on veuille le nier en essayant de réduire
la dimension du potentiel qu'il y a du côté de la pointe de La
Martinière, l'avenir démontrera que ce n'est pas la façon
d'envisager les choses et qu'éventuellement quand il s'agira de faire
l'étape du développement industriel de type portuaire, il n'y
aura pas d'autre choix, à moins de remplir la baie de Beauport.
Alors, M. le Président, les changements aux objets de la
société réduisent les objets de la société
et c'est ce qui est souhaité par le gouvernement, mais la
véritable fin du projet de loi du gouvernement c'est, à toutes
fins utiles, de préparer une disparition graduelle de la
Société Inter-Port qui est devenue la Société
industrielle et portuaire du Québec-Sud.
Une voix: Québec-Sud.
M. Garon: Alors, les gens comprendront et apprécieront
à quel point leur appellation n'a pas d'importance.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de Lévis. Est-ce que l'article 37 est
adopté?
M. Johnson: Adopté.
M. Garon: Adopté sur division.
Le Président (M. Maltais): Adopté. J'appelle
l'article 38. M. le ministre.
M. Johnson: L'article 5 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la troisième ligne, des mots "décrit à
l'annexe" par les mots "de la ville de Lauzon". Alors ici encore cela
réfère au libellé de l'ancienne loi, la Loi sur la
Société Inter-Port dont nous avons changé le nom, qui
indiquait que la Société Inter-Port pouvait, pour la
réalisation de ses objets, exproprier des immeubles ou autres droits
réels dans le territoire décrit à l'annexe. Il est
très large, on s'en souvient, même s'il s'agit d'un immeuble non
susceptible d'expropriation, d'après une loi générale
spéciale. Ici on parle plutôt d'un territoire circonscrit de la
ville de Lauzon pour la même raison que celle que j'ai exprimée il
y a quelques instants.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, avez-vous des commentaires? Sinon, on va passer à
l'adoption. C'est chez vous.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Maltais): C'est chez vous, je pense, la
ville de Lauzon.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Adopté. Merci beaucoup.
J'appelle l'article 39. M. le ministre.
M. Johnson: C'est un amendement ou un remplacement à
l'article 7 actuel de la Loi sur la Société Inter-Port de
Québec, qui consiste à fixer à cinq membres le nombre
d'administrateurs de la société et qui introduit le principe de
non-rémunération des membres du conseil d'administration, tout en
réservant évidemment le pouvoir de rembourser ces gens pour les
dépenses encourues dans l'exercice de leurs fonctions, au même
titre qu'à l'égard du conseil de la société de
promotion.
M. Garon: Tout à l'heure, le ministre a indiqué les
montants qu'il avait l'intention...
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...d'affecter à la Société de
promotion économique du Québec métropolitain. Maintenant,
est-ce qu'il pourrait nous indiquer, à même l'entente, les sommes
qu'il entend affecter au cours des cinq prochaines années à la
Société du parc industriel et portuaire Québec-Sud?
M. Johnson: Nous avons toujours indiqué qu'à
l'égard de ces deux organismes c'était le solde de l'entente
fédérale-provinciale qui était disponible. J'ai
donné à titre indicatif l'envergure, l'ampleur de notre soutien
financier à la société de promotion, on peut d'ores et
déjà envisager quelques centaines de milliers de dollars d'ici
les quelques cinq prochaines années à l'égard du parc
industriel Québec-Sud. (22 h 30)
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lévis, brièvement.
M. Garon: M. le Président, comme le ministre a
donné à titre indicatif les montants pour chacune des
années pour la Société de promotion économique du
Québec métropolitain, est-ce qu'il pourrait de la même
façon donner à titre indicatif les montants qui pourront
être versés pour chacune des années à la
Société du parc industriel et portuaire Québec-Sud?
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Johnson: Oui, M. le Président, c'est un peu plus
aléatoire de déterminer avec autant de précision qu'on
pouvait le faire, même à titre indicatif, l'ampleur de la
contribution parce qu'on doit d'abord et avant tout assurer que les
moyens, compte tenu des projets qu'elle voudrait accueillir, compte tenu
de l'état de développement de certains projets, de l'accueil donc
qu'on pourrait souhaiter réserver à des visiteurs, à des
investisseurs possibles, cela dépend du niveau d'activité: en six
mots, je dirais que cela dépend du niveau d'activité. On peut
concevoir que si c'est une grosse année bien occupée où il
faut aménager un petit peu, où il faut procéder à
des études pour échanger les terrains, pour rendre le parc plus
accueillant, assurer une topographie un peu plus uniforme que celle qu'on
connaît aujourd'hui pour accueillir des grands projets, assurer de
façon prévisionnelle quels genres de travaux devraient être
entrepris pour instaurer un corridor technique, par exemple, qui pourrait
desservir d'éventuels utilisateurs du parc. Tout cela, ce sont des
choses qu'on voit d'année en année lorsqu'on fait les
prévisions budgétaires, les programmes d'activité de la
société qui regardent l'ensemble de la grande région de
Québec, l'état des dossiers, l'état d'avancement des
dossiers, etc.. Cela peut être 100 000 $ une année, ce peut
être 80 000 $ une autre année, 160 000 $ la troisième
année, je n'en sais rien, et vous non plus et nous non plus et, à
ce titre-là, ce que je veux dire assez clairement, c'est qu'il y a une
portion du solde de l'entente qui, quand même, a été
discutée avec les intervenants du milieu, plusieurs centaines de
milliers de dollars sur cinq ans dont ils sont assurés, une permanence
minimale qui permet justement de gérer le parc, de procéder
à des demandes d'études pour accueillir des investisseurs,
etc..
Mais cela dépend vraiment, ce n'est pas une société
de promotion du parc, on vise à le gérer, à favoriser son
développement. Favoriser son développement, c'est prévoir
quel genre d'accueil, au point de vue des infrastructures, pourrait être
nécessaire. Il ne s'agit pas de faire des travaux pour des centaines de
milliers de dollars, des études de faisabilité terribles,
terribles, terribles. Ce n'est pas cela, mais des activités comme
acquérir, échanger, vendre des terrains dans le territoire de la
ville de Lauzon. On a expliqué il y a deux jours, de mémoire, ou
la semaine dernière, plus précisément ce qu'on pouvait
souhaiter comme remorcellement, si on veut, ou redessinage du
périmètre de ce parc par échange de terrains.
M. Dufour: Remembrement.
M. Johnson: Dans les deux cas le terme n'est pas exact, c'est
qu'on veut faire une translation du parc
M. Dufour: Transsubstantiation.
M. Garon: Le mot translation est plutôt employé dans
le sens de translation des restes.
Cela s'applique bien, je pense, en l'occurrence. Quand on parle des
translations des restes...
M. Johnson: Si vous voulez, je ne l'envisage pas comme cela,
quant à moi.
M. Garon: ...mais vous avez dit...
M. Johnson: Je prends acte que vous souhaitez le
décès de...
M. Garon: Non, je constate que vous avez l'air de haïr bien
gros les gens de Lauzon, puisque après leur avoir fait manquer 3 500 000
000 $ de frégates actuellement.....
M. Johnson: Franchement.
M. Garon: Bien écoutez, là. Faites donc la
même projection que pour les autres.
M. Johnson: L'assemblage de trois frégates, c'est 340 000
000 $ si on veut se parler. C'est 10 %du contrat.
M. Garon: Non, ce n'est par 10 % du contrat.
M. Johnson: II y a 1 400 000 000 $ de Paramax pour
l'intégration des systèmes électroniques, en partant.
M. Garon: Oui, laissons faire, on va vous en parler des
frégates.
M. Johnson: Bon, alors 3 500 000 000 $ à Lauzon, on en
aurait jusqu'en l'an 3000. Il ne faut pas charrier. C'est dix fois la
capacité du chantier, vous ne voyez pas 3 500 000 000 $ de contrats sur
cinq ans, voyons-donc!
M. Garon: Qui a parlé de cinq ans?
M. Johnson: Bien trois frégates, l'assemblage de trois
frégates.
M. Garon: Savez-vous que...
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse, la pertinence du
débat, M. le député de Lévis, M. le ministre.
M. Johnson: Je m'excuse, j'ai débordé, mais j'ai
entendu une énormité, M. le Président.
Le Président (M. Maltais): L'énormité
étant corrigée, M. le député de Lévis, on
parle toujours de l'article 39.
M. Garon: Oui, ce que le ministre n'a pas l'air de savoir, c'est
collé l'un sur l'autre, c'est que le chantier de Lauzon, c'est le plus
gros chantier au Canada de tous les temps. Ce que le chantier de St. John au
Nouveau-Brunswick est capable de faire, le chantier de Lauzon est capable de le
faire parce qu'il est encore plus gros. C'est le plus gros chantier de tous
les
temps.
M. Johnson: Oui, mais il n'a pas 3 500 000 000 $ d'assemblage de
frégates.
Le Président (M. Maltais): Messieurs, je vous rappelle
l'article 211.
M. Garon: 3 500 000 000 $ à St. John. M. Johnson:
Bien non. M. Garon: Bien oui. M. Johnson: Bien non.
Le Président (M. Maltais): Écoutez, dans un autre
temps vous pourrez faire le même débat mais pas à cette
commission-ci.
M. Garon: M. le Président, l'un des ministres a dit que
les budgets vont dépendre des activités. Mais il ne pense pas
aussi que les activités vont dépendre des budgets parce que les
gens ne peuvent pas faire des activités s'ils n'ont pas de budget.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir la même
détermination, est-ce que la société du parc industriel et
portuaire Québec-Sud aura les mêmes responsabilités, en
termes de perspective de développement de ce site industriel et
portuaire privilégié de la région de Québec, que
ceux qui vont diriger, par exemple, le parc technologique
Québec-Sainte-Foy? Ou encore, y en aura-t-il autant que le parc de
Saint-Augustin? Est-ce qu'elle va pouvoir s'activer autant pour faire le
développement de ce parc-là?
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, je m'excuse, en vertu de l'article 211, la pertinence, c'est sur
l'article 39 qui a rapport aux membres du conseil d'administration qui ne sont
pas rémunérés. Je voudrais bien qu'on discute de l'article
en question et plus tard on pourra régler ce problème-là
mais pertinemment ici à l'article 39, c'est: Les membres du conseil
d'administration ne sont pas rémunérés sauf dans les cas,
aux conditions et dans la mesure que peuvent déterminer conjointement
les ministres. Ils ont cependant droit au remboursement des dépenses
faites dans l'exercice de leurs fonctions, aux conditions et dans la mesure que
peut déterminer le conseil d'administration.
J'aimerais bien que le débat s'enclenche spécifiquement
sur l'article et dans un autre temps on discutera des autres articles. Merci,
M. le député de Lévis, vous avez la parole.
M. Garon: C'est exactement là-dessus que je parle, les
membres du conseil d'administration...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Maltais): Non, ce n'était pas
là-dessus, monsieur, vous étiez rendu dans les frégates et
cela n'a pas rapport aux frégates.
M. Garon: Attendez un peu, laissez-moi parler autrement...
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse mais il faut aller
directement sur l'article.
M. Garon: Oui, mais je lis l'article: Les membres du conseil
d'administration ne sont pas rémunérés sauf dans les cas,
aux conditions et dans la mesure que peuvent déterminer conjointement
les ministres.
Le Président (M. Maltais): C'est ce qui était
marqué.
M. Garon: Alors les cas, les conditions et dans la mesure que
peuvent déterminer conjointement les ministres, cela va
déterminer un peu, cela va dépendre un peu du budget qu'ils ont
à administrer. S'ils n'ont pas de budget à administrer, c'est
évident que tout cela va avoir une certaine connotation et s'ils ont un
budget à administrer... Alors, tout à l'heure quand on a
parlé de la Société de promotion économique du
Québec métropolitain, j'ai posé la question à ce
moment-là pour savoir les budgets et le ministre l'a dit. À ce
moment-là, j'ai dit: Pour savoir ce qu'ils vont avoir à
administrer, eux, avant de voter qu'ils ne sont pas
rémunérés sauf dans les cas, aux conditions et dans la
mesure que peuvent déterminer conjointement les ministres, je veux
savoir sur quels budgets ils vont pouvoir compter pour savoir si on va adopter
cela.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, je m'excuse, l'article est bien spécifique à savoir
comment les membres du conseil d'administration sont
rémunérés. Il appartient au ministre et au conseil
d'administration de déterminer leur rémunération.
M. Garon: Écoutez, si on ne peut pas discuter, on ne
niaisera pas avec la "puck".
Le Président (M. Maltais): Non, on ne niaisera pas avec la
"puck" mais je veux bien spécifier l'article et l'article dit de quelle
façon ces gens-là seront rémunérés...
M. Garon: C'est cela.
Le Président (M. Maltais): ...et, indépendamment
des budgets qu'aura le conseil d'administration, ils détermineront
comment les gens seront rémunérés. Voilà.
M. Johnson: M. le Président.
Le Président (M. Maltais): Je rappelle l'article 211 et je
veux bien que le débat s'enclenche sur l'article 211.
M. Cannon: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Garon: M. le Président, c'est simple là, je vais
essayer de vous le faire comprendre d'une façon pas compliquée.
Si des gens n'ont pas de budget, pensez-vous qu'ils peuvent être
rémunérés?
M. Cannon: Question de règlement, M. le
Président.
M. Garon: Non et si on ne sait pas quel va être leur
budget, on dit: Les membres du conseil d'administration ne sont pas
rémunérés sauf dans les cas, aux conditions et dans la
mesure que peuvent déterminer conjointement les ministres. Or, on sait
qu'en vertu de l'entente Ottawa-Québec où il y a un montant
résiduel, les deux ministres en question, soit le ministre de
l'Expansion économique industrielle régionale du Canada et le
ministre de l'Industrie et du Commerce du Québec, je demande quelles
vont être les responsabilités des gens qu'on veut faire nommer
là, si l'article est correct ou non et s'il doit être
adopté, qu'est-ce qu'ils vont administrer ces gens-là. Je ne sais
pas ce qu'ils vont administrer, alors je demande ce qu'ils vont administrer
pour voir si les membres du conseil d'administration devront être
rémunérés, ne seront pas rémunérés ou
quelles sont les conditions que peuvent déterminer conjointement les
ministres. C'est bien simple, si les ministres s'impliquent dans très
peu d'argent, tantôt j'ai fait une proposition en disant que quand les
gens s'impliquent dans pas beaucoup d'argent, ils ne devraient pas tout nommer.
Actuellement, ce que l'on propose, c'est quoi? C'est que toutes les conditions
soient fixées par les ministres. Donc, les budgets vont venir
normalement des ministres, parce que si toutes les conditions des membres... Le
conseil d'administration de la société est formé des cinq
membres qui sont les administrateurs de la société au sens de la
Loi sur les compagnies. Les membres du conseil d'administration ne sont pas
rémunérés sauf dans les cas, aux conditions et dans la
mesure que peuvent déterminer conjointement les ministres. Ils ont
cependant droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de
leurs fonctions, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le
conseil d'administration. Alors, qui nomme les membres du conseil
d'administration? C'est le ministre.
M. Johnson: C'est une autre question.
M. Garon: Bien oui. D'accord, je vais commencer par
celle-là si vous voulez, on reviendra avec le reste après. Ce
sera plus évident pour le président.
M. Johnson: Effectivement, ce sont les actionnaires.
M. Garon: Qui sont les actionnaires?
M. Johnson: Les deux ministres, en l'occurrence, mais
déjà à l'occasion de la consultation et du rapport rendu
public, il a été convenu qu'il y aurait un représentant de
la MRC Chutes-de-la-Chaudière, un représentant de la MRC
Desjardins, un représentant de la ville de Lauzon et un
représentant désigné par chacune des cinq personnes;
exclusivement rive sud finalement, plus...
M. Garon: Ce n'est écrit nulle part.
M. Johnson: Non. À l'époque ce n'était
écrit nulle part que les membres du conseil d'administration
d'Inter-Port venaient de X, Y, Z, de telle place, telle autre et il y avait des
gens de la rive sud, de la rive nord... Alors, c'était par voie de
consultation pour refléter le rôle d'Inter-Port et sa
représentativité, etc.
M. Garon: Sauf quand il s'agit de la nomination des membres du
conseil d'administration de la Société de promotion
économique du Québec métropolitain.
M. Johnson: Ah oui, clairement!
M. Garon: Là, c'est clairement indiqué.
M. Johnson: 6-4, on sait pourquoi aussi. On ne parle plus de
cela.
M. Garon: Non, mais on dit: Qui va nommer qui? Qui va nommer
quoi? Tout est précisé à la pièce près.
Là, on dit: Cela va être cela, mais ce n'est écrit nulle
part, comme si quand on est à Lauzon, c'est une brimbale.
M. Johnson: Non, non.
M. Garon: Ce n'est pas grave, mais il n'y a rien
d'indiqué.
M. Johnson: Ce n'est pas nécessaire.
M. Garon: Le budget, aucune idée. Qui va être
nommé? Aucune idée dans le projet de loi.
M. Cannon: Le député est à ce point inquiet
de son siège lors des prochaines élections.
M. Garon: Je vais vous dire une affaire....
Le Président (M. Maltais): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Johnson: II ne peut pas travailler avec M. Parizeau, je pense
qu'il va partir.
Le Président (M. Maltais): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le député de Lévis.
Une voix: Ça, c'est pertinent.
Le Président (M. Maltais): Si vous n'avez plus de
commentaire, on va demander l'adoption de l'article.
M. Garon: Je comprends que vous n'ayez pas eu les
frégates.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis, on le sait.
M. Cannon: M. le Président. Le Président (M.
Maltais): Oui?
M. Cannon: Peut-être une brève intervention.
Le Président (M. Maltais): Un instant! Est-ce que vous
avez terminé, M. le député de Lévis?
M. Garon: Cela n'a pas l'air bien important que j'aie
terminé ou non.
Le Président (M. Maltais): Non, non, écoutez.
M. Garon: Alors, comme j'ai du temps de prévu par le
règlement, je le prendrai tantôt.
Le Président (M. Maltais): Non, non, vous avez tout le
temps prévu par le règlement. Vous avez 20 minutes, M. le
député de Lévis. Il vous reste quatorze minutes. Je suis
ici pour assurer vos droits de parlementaire. Vous avez vos quatorze minutes.
Je pense bien que c'est le règlement, alors vous avez vos quatorze
minutes et après les autres feront leurs interventions. Voilà! A
vous.
M. Garon: Non, non, je vais prendre mon... Comme j'ai
été interrompu, je reprendrai tantôt.
Le Président (M. Maltais): Je vais veiller à ce
qu'on ne vous interrompe plus, M. le député de Lévis.
M. Johnson: M. le Président, M. le député de
Lévis me posait une question: Qui sera nommé là-dessus?
J'ai dit: C'est une autre question. Il a dit: Oui, mais répondez donc.
J'ai répondu, je n'ai pas interrompu. J'ai enchaîné.
M. Garon: Ce n'est pas vous.
Le Président (M. Maltais): Alors, vous aimeriez entendre
le député de La Peltrie là-dessus? M. le
député de La Peltrie.
Une voix: J'en meurs d'envie.
M. Cannon: M. le Président, j'ai simplement demandé
la parole.
Le Président (M. Maltais): Je vous donne la parole pour 20
minutes.
M. Cannon: Si, effectivement, mon collègue de Lévis
n'a plus rien à ajouter là-dessus, je veux simplement rappeler au
député de Lévis ce qu'on a indiqué: Le ministre de
l'Industrie et du Commerce et celui qui vous parle, M. le Président,
quant à la teneur des propos contenus dans le rapport sur la promotion
économique de la région de Québec... Je comprends que le
député de Lévis n'écoute pas au moment où
l'on se parle, il est en caucus avec ses adjoints.
M. Garon: M. le Président.
M. Cannon: Est-ce que vous m'écoutez?
Le Président (M. Maltais): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: En vertu de notre règlement - voulez-vous le
faire respecter, s'il vous plaît? - le député de La Peltrie
doit s'adresser à la présidence. Il ne s'adresse pas au
député de Lévis, il s'adresse à la
présidence. Il me semble qu'après deux ans et demi, cela ne prend
pas une 500 watts, puis c'est difficile à comprendre.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie, je vous rappelle que vous devez vous adresser à la
présidence.
M. Cannon: Je m'adresse à la présidence et... (22 h
45)
Le Président (M. Maltais): Mais vous pouvez souligner
aussi...
M. Cannon: C'est ce que je tentais de faire, M. le
Président. Tout au long des débats qui ont entouré
l'adoption de ce projet de loi, l'étude article par article, je voulais
simplement rappeler au député de Lévis, M. le
Président, que, loin de là, il n'est nullement question pour qui
que ce soit ici autour de la table de haïr Lauzon, comme il l'a
indiqué, ce n'est pas le cas. Ce qu'on a indiqué, nous, c'est
qu'il était essentiel que le parc en question, celui de la pointe de La
Martinière qui a une vocation industrielle et portuaire, puisse
retrouver ses moyens à court terme, parce que depuis quelques
années, malheureusement, c'est un parc qui, oui, a été
indiqué comme site probable pour accueillir de l'entreprise à
haut gabarit mais que, malheureusement, il n'y avait strictement rien qui
avait
été fait de ce côté-là autre que
d'avoir acquis des propriétés pour un montant de 2 700 000 $.
M. Garon: C'est pertinent, M. le Président, en vertu de
notre règlement?
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie, je m'excuse. Le député de Lévis invoque
l'article 211.
M. Cannon: Comment se fait-il, M. le Président...
Le Président (M. Maltais): Un instant!
M. Cannon: ...que tout à l'heure lorsque j'ai posé
une question de règlement, vous m'ayez défendu d'interrompre le
député de Lévis?
Le Président (M. Maltais): Un instant!
M. Cannon: Je suis tout à fait d'accord avec lui. Il veut
savoir ce que les gens de ce conseil d'administration-ià auront...
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie.
M. Cannon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Maltais): En vertu de l'article 211, le
député de Lévis a toujours le droit d'invoquer le
règlement sur la pertinence. M. le député de Lévis,
sur la question de règlement.
M. Garon: Les propos du député de La
Peltrie m'apparaissent non pertinents avec l'article 7 qu'on
étudie. Habituellement, vous soulevez vous-même la pertinence.
Là, je vous la rappelle pour que vous puissiez vous en rendre
compte.
Le Président (M. Maltais): Alors, merci, M. le
député de Lévis. M. le député de La
Peltrie.
M. Cannon: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Maltais): Sur l'article 39, M. le
député.
M. Cannon: Je me rends tout à fait aux arguments du
député de Lévis lorsque tout à l'heure il a
indiqué que le conseil d'administration aura à gérer,
à administrer un actif et je m'employais à expliquer au
député de Lévis qui, malheureusement, ne veut pas
m'écouter, que oui ce conseil d'administration-là aura à
gérer un actif estimé à 2 700 000 $ au moment où
l'on se parle puisque la Société Inter-Port s'est
déjà portée acquéreur de ces actifs-là.
Donc, dans ce sens-là, je crois que mon intervention est tout à
fait pertinente. Est-ce que je peux poursuivre?
Le Président (M. Maltais): Vous pouvez poursuivre, M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Merci. M. le Président. Donc, comme j'ai
indiqué, M. le Président, ces gens-là auront une fonction,
soit celle d'administrer un actif qui est déjà contenu dans la
Société Inter-Port actuelle et dans ce sens-là, dans les
mois les années à venir, ils auront préparé un site
qui, lui, pourra accueillir des industries qui seront destinées à
une certaine vocation, notamment une vocation à haut gabarit et une
vocation industrielle et portuaire. C'est ce que nous nous employons à
dire ici. Même si de l'autre côté on voudrait
redéfinir toute la région géographique de la grande
région de Québec, on ne peut pas le faire. On ne peut pas changer
le contexte géographique de la région de Québec. Et
lorsque nous disons que le conseil d'administration, au besoin, fera des
démarches vis-à-vis des deux ministres en question, quant
à leur besoin de développement à court, à moyen et
à long termes, il me semble que c'est assez évident qu'un conseil
d'administration composé de cinq membres pourra le faire, des personnes
responsables pourront le faire. Dans ce sens-là, je continue la
même réflexion que le ministre de l'Industrie et du Commerce a
faite tout à l'heure au député qui, lui, continue de
croire que dans la grande région de Québec, les
députés de ce côté-ci n'ont absolument aucun
intérêt à voir à ce que la région de la rive
sud soit développée. C'est tout à fait contraire à
ce que nous avons indiqué dans notre rapport. Il aurait
été fort heureux que le député de Lévis ait
pu au moins, M. le Président, prendre connaissance du contenu de notre
propos à l'intérieur du rapport que nous avons
déposé et qui a été rendu public. Jamais, M. le
Président, je n'ai eu une demande de qui que ce soit du
côté de l'Opposition pour obtenir une copie de ce
rapport-là.
Aujourd'hui, le député de Lévis persiste à
croire que nous, de ce côté-ci, nous travaillons uniquement pour
un côté du fleuve, ce qui est totalement faux, M. le
Président. Nous travaillons pour la grande région de
Québec afin d'arrêter ces chicanes stériles et tout au
moins de saisir les occasions qui vont se présenter dans les
années à venir pour que la région de Québec puisse
accueillir des industries mais unanimement et on va mettre de côté
toute cette méfiance qui a régné depuis les huit
dernières années dans la grande région de Québec.
Je poserais uniquement une question au député de Lévis, M.
le Président. Nommez-moi un cas où vous avez réussi
à faire en sorte qu'il y ait une industrie valable dans la région
de Québec qui se soit implantée depuis les huit dernières
années, M. le député de Lévis, durant votre
règne?
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de La Peltrie. C'était très bien. M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, quand la loi sera finale,
puisque vous n'avez pas besoin du député de Lévis pour
voter la loi qui est là, on verra les recommandations du comité
de travail sur l'avenir de la Société Inter-Port, qui a produit
un rapport, ce qu'il dit dedans et ce qui a été mis dans la loi.
On verra qu'il n'y a aucune des garanties. Tout ce qu'on a dit pour la
Société de promotion économique du Québec
métropolitain a été mis dans la loi, tout ce qui concerne
le côté Inter-Port, je veux dire le parc industriel et portuaire
Québec-Sud, rien n'a été garanti dans la loi. Je connais
les articles qui ont été écrits, ce que les gens
anticipent, ce qu'ils ont pensé qu'ils seraient. Tout simplement, ils
verront et ils vont constater quels sont les engagements du ministre au cours
de cette commission parlementaire et le texte de loi que nous avons devant
nous. Il verront qu'ils se sont fait leurrer, tout simplement, puisque des
garanties ne sont pas mentionnées.
Alors, il y a beaucoup de choses qui sont marquées
là-dedans. Les garanties ne sont mentionnées d'aucune
façon dans le projet de loi lui-même. Le rapport, je n'ai pas
besoin de demander au député de La Peltrie pour l'avoir.
Habituellement, je ne me sers pas du député de La Peltrie comme
d'un bibliothécaire. J'ai l'impression qu'il y a d'autres endroits pour
obtenir les rapports. Le rapport, au contraire, je l'ai lu et je devrais dire
que j'ai même été sans doute un des premiers à le
commenter. Vous pourrez vous référer, à ce
moment-là, au reportage de Michel Gareau, de Radio-Canada, alors que les
gens n'avaient pas le rapport en main, où que ce soit, le
député de Lévis avait déjà le rapport et a
été le premier à commenter, en même temps que le
maire de Lauzon, le rapport sur la Société Inter-Port. Les
enregistrements sont là, les nouvelles ont été faites par
Radio-Canada. Même à ce moment-là, le reporter se plaignait
justement de la difficulté d'avoir des commentaires. Pourquoi? Parce
que, essentiellement, ces consultations n'ont pas été publiques,
on a véhiculé toutes sortes d'informations, on a
véhiculé toutes sortes de messages. On se retrouvera devant un
organisme qui est mal connu, qui ne procède pas d'une volonté
populaire et l'avenir nous le démontrera, tout simplement. Je pense
simplement que le ministre, lui, n'a pas voulu donner de garanties devant la
commission parlementaire. C'est un fait, en termes de budget, en termes
d'avenir, il n'a donné aucune garantie. Mais, le député de
La Peltrie en a laissé sortir un peu plus. Je comprends, quand il a dit
que la Société industrielle et portuaire Québec-Sud avait
2 700 000 $ de terrains et je vois, à l'article 4, dans les objets de la
société, celui d'acquérir, vendre ou échanger des
terrains dans le territoire de la ville de Lauzon. Alors, quand il dira que
l'ancien gouvernement n'avait rien mis, bien, il y a au moins 2 700 000 $ de
terrains qui sont là et qui sont des sommes d'argent qui ont
été investies - il y a plus d'argent que cela, il y a plus de
terrains d'ailleurs - dans la Société Inter-Port dans ce qui
devait devenir un complexe industriel et portuaire. Alors, l'avenir nous le
dira; on verra les sommes que mettra le ministre, il ne veut pas le dire en
commission parlementaire, on verra les sommes qu'il mettra. Il nous a
indiqué, maintenant c'est enregistré dans le débat,
quelles sont les sommes qu'il met pour la Société de promotion
économique du Québec métropolitain, sauf que
vis-à-vis de la Société du parc industriel et portuaire
Québec-Sud, on n'a aucune idée. Je souhaite bonne chance aux
prochains administrateurs qui seront nommés par le ministre.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de Lévis. M. le ministre.
M. Johnson: Je vais réduire considérablement
l'inquiétude du député de Lévis. La première
des choses, c'est oui, à l'égard du solde, j'ai donné des
indications du niveau de soutien financier, à même le solde de
l'entente, à l'égard de la Société de promotion.
J'ai été plus discret, mais je vais vous dire pourquoi, je l'ai
dit tout à l'heure, de toute façon, à l'égard de la
Société du parc industriel Québec-Sud, parce que cela
dépend du niveau d'activité, etc. Je l'ai expliqué tout
à l'heure. Ce que je voulais dire au député, c'est qu'il
faut quand même maintenir ici, malgré son souhait qu'on inscrive
dans la loi, si j'ai bien compris, des garanties formelles avec des
échéanciers, des annexes, des tableaux, des divulgations de
principes comptables et tout le train de mesures, l'ampleur de notre appui
financier aux deux organismes. Je lui dis et je lui répète qu'il
s'agit d'environ 2 000 000 $ pour les cinq prochaines années, soit le
solde de l'entente.
Il faut mettre cela en oeuvre et demeurer flexibles. C'est un exercice
qui sera initié dès mardi prochain, m'indique-t-on, que la mise
en oeuvre de ces deux nouveaux organismes comme outil de développement
pour la région de Québec.
À cette fin, pour mettre en oeuvre quelque chose de cette nature
à l'égard des organismes, on doit faire appel à des gens
qui sont respectés par le milieu, qui sont connus, qui connaissent les
enjeux, qui sont habitués de jongler avec ces choses et qui, donc,
exécuteront un mandat que j'entends leur confier.
Le mandat pour lequel une personne que je vous identifierai tout
à l'heure sera engagée sera d'assurer la formation des deux
conseils d'administration; de préparer les estimations
budgétaires pour la première année de fonctionnement des
deux organismes - il y a de l'argent dans les deux cas; de communiquer au
comité fédéral-provincial un plan d'affectation du solde
de l'entente pour le financement des deux organismes; d'établir la
quote-part des municipalités de la CUQ et des deux MRC pour le
financement du nouvel organisme à même les ressources
financières du milieu, tel que prévu; d'organiser les
premières réunions des conseils d'administration; de voir
à ce que les employés d'Inter-Port ou ceux affectés au
service de promotion de la CUQ voient leur contrat de travail respecté,
aménagé, enfin tout ce qui peut comporter de changement ou de
maintien, le cas échéant, en cas d'affectation ou de
réaffectation de ces gens qui sont déjà
dévoués au développement économique de toute la
région, sur les deux rives toujours; et de s'assurer qu'au point de vue
pratique, les banques de données qui existent soient bien
consolidées et soient regroupées pour le bon fonctionnement du
nouvel organisme qu'est la Société de promotion.
En grande primeur, je vous annoncerai ici que j'ai demandé
à M. Robert De Coster de s'occuper de la mise en oeuvre des
activités des deux organismes. M. De Coster, on le sait, a
été sous-ministre de l'Industrie et du Commerce, président
de Sidbec et premier président de la Régie de l'assurance
automobile du Québec. Il est éminemment respecté et nous
avons fait circuler son nom auprès des gens de la rive sud et de la rive
nord qui souhaitent, avec grand plaisir, sa participation fa plus prochaine
possible à des discussions et à l'élaboration et à
la mise en oeuvre des activités de ces deux organismes, y compris les
disponibilités budgétaires.
On ne peut pas, vous le voyez tout de suite, dans le cadre d'un exercice
de consultation, de concertation et de conclusion auquel on a été
conviés, dans un texte de loi ou de quelque autre façon
superblindée, comme le voudrait le député de Lévis,
prévoir quels seront les budgets des deux organismes en 1991-1992,
à titre d'exemple. Ce sont des choses qui seront à la
portée du milieu quant à l'ampleur du soutien financier, à
son affectation et à sa répartition. Ce sera fait avec les gens
du milieu, avec la participation extrêmement active - il m'en a
assuré - de M. De Coster. Il faut demeurer flexible parce que c'est de
la mise en oeuvre qui est en cause.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le ministre.
L'article 39 est-il adopté?
M. Johnson: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Avant d'appeler l'article 40,
on doit retourner... Oui, j'appelle l'article 40, c'est: "L'annexe de cette loi
est abrogée." On doit retourner à l'article 13 du projet de
loi.
M. Johnson: L'article 40, on peut le traiter.
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse MM. et Mme les
députés. L'article 40, M. le ministre.
M. Johnson: L'article 40 de ce projet de loi édicté
que l'annexe de la Loi sur la Société
Inter-Port de Québec est abrogée pour la bonne et simple
raison qu'on y retrouvait la liste de toutes les municipalités couvertes
par le mandat de cette société et qu'aujourd'hui, on sait que
c'est à Lauzon qu'est situé le parc en question et que c'est
prévu dans la loi qu'il est limité à Lauzon. (23
heures)
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le ministre. Est-ce
que l'article 40 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Johnson: Adopté.
Institution et organisation (suite)
Le Président (M. Maltais): Alors, avant de passer à
41, on doit revenir à 13 et M. le ministre avait une modification
à l'article 13...
M. Johnson: Qu'on avait déjà
présentée... Le Président (M. Maltais): Oui. M.
Johnson: ...et qui visait...
Le Président (M. Maltais): ...dont l'étude a
été suspendue, d'ailleurs.
M. Johnson: ...à assurer - oui - un pouvoir à la
rive sud lui permettant de s'associer positivement à une décision
majoritaire et, inversement, de pouvoir empêcher par ses votes la prise
de décision qui n'irait pas dans le sens de ses intérêts,
afin de bien refléter la représentativité, je dirais
quasi-paritaire, rive sud-rive nord. Le mécanisme prévu est celui
qui est décrit aux articles 13 et 13.1 qui se démarquent de
l'article 13 original, car on s'assure maintenant que toute décision
peut être prise par une majorité qui doit contenir les votes d'au
moins la moitié des membres présents qui sont nommés par
les municipalités régionales de comté, donc, de la rive
sud.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'amendement de
l'article 13 est adopté?
M. Garon: Mais, si on voulait, M. le Président...
Le Président (M. Maltais): Avez-vous des questions ou des
commentaires, M. le député?
M. Garon: Non, je voudrais que l'on procède paragraphe par
paragraphe ou article par article.
Le Président (M. Maltais): Le paragraphe, c'est...
M. Garon: L'article 13 et après cela, le 13.1.
Le Président (M. Maltais): C'est cela, le 13.1. On a
commencé par l'article 13. Alors, j'ai demandé si...
M. Johnson: J'ai parlé de 13 seulement, oui.
Le Président (M. Maltais): On a parlé de l'article
13 seulement. Quant au 13.1, on n'en a pas encore discuté.
M. Dufour: J'aurais peut-être une question.
Le Président (M. Maltais): Oui, M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: C'est sur le droit de veto. Normalement, un droit de
veto n'est pas perpétuel. Comment levez-vous ce droit de veto?
M. Garon: lis se sont entendus là-dessus.
M. Dufour: Ils se sont entendus comme cela puis ils fonctionnent
comme cela? Dans le passé, fonctionnaient-ils de même?
M. Garon: Non, non. Ça n'existait pas.
M. Johnson: Non, non, c'est nouveau, cela.
M. Dufour: Mais, là où il y en a, je sais quelles
sortes de responsabilités ou quels problèmes cela peut causer,
par exemple, dans le vécu quotidien.
M. Johnson: Cela pourrait demander, à la limite, pour
débloquer les choses, une intervention législative pour amender
l'article 13, me direz-vous, mais on n'a pas senti qu'il y avait la graine de
discorde que vous...
M. Garon: Non, c'est un peu le principe d'une double
majorité, au fond.
M. Johnson: Oui, c'est comme cela que je l'ai
présenté, aussi. A l'origine, c'est une autre façon de le
voir.
Le Président (M. Maltais): Alors, est-ce qu'on adopte
l'article 13 tel qu'amendé c'est-à-dire l'amendement de l'article
13?
M. Garon: L'article 13.
Le Président (M. Maltais): Oui.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 13.1. M. le ministre.
M. Johnson: L'article 13.1 prévoit que le conseil
d'administration pourrait décider d'accorder un droit de vote
prépondérant au président du conseil d'administration qui
s'exercerait en cas d'égalité des voix.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je ne suis pas convaincu de cela parce que je pense que
ceux qui ont préparé cet aménagement ont essayé de
placer des structures politiques qui se reflètent dans le conseil
d'administration et que, comme il y a déjà une structure
politique à majorité, donner en plus un vote
prépondérant au président me paraît exorbitant; s'il
y a égalité des voix, c'est parce que les deux parties ne
s'entendent pas. Je pense que si elles ne s'entendent pas, cela devrait rester
là et qu'il n'y ait pas de décision tant qu'elles ne s'entendront
pas. Autrement, on va briser un certain équilibre avec l'article 13.1
parce qu'on va ajouter une raison de plus - et une raison très
importante - de nommer le président. À ce moment-là, comme
le président est nommé à la majorité, j'ai
l'impression que cela va créer une distorsion qui ne devrait pas exister
et c'est pourquoi je pense que l'article 13.1 ne devrait pas être
adopté.
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Johnson: Je dirais d'abord, que oui, le président est
nommé à la majorité mais à la double
majorité. Deuxièmement, ce que j'entends de la bouche du
député de Lévis est un écho de ce que j'ai
déjà prétendu auprès des instances municipales,
lorsque nous nous sommes rencontrés. C'est très souhaitable de
créer une situation où les gens devront régler,
plutôt que de confier à un président un vote
prépondérant pour trancher. Ce peut être souhaitable, quand
on regarde tout cela. Il n'en reste pas moins qu'on nous a exprimé le
désir qu'au conseil d'administration on puisse confier au
président un vote prépondérant par décision de
double majorité. Il faut savoir, d'une part, que le président est
nommé par la double majorité, autrement c'est bloqué, et
que, d'autre part, on peut adopter un règlement, toujours par la double
majorité, prévoyant à cette personne l'exercice d'un droit
de vote prépondérant. Dans la mesure où le pouvoir de
constituer ce pouvoir l'emporte sur celui de l'annuler, on peut
prétendre que ou bien le conseil fixera dans le temps la durée
pendant laquelle le président aurait ce vote prépondérant,
ou bien en tout temps il pourrait abroger ce règlement qui accorde un
vote prépondérant.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le ministre.
M. Johnson: Toute la flexibilité, encore une fois, est
là et c'est le souhait des gens du milieu.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que
l'article 13.1 est adopté? M. Johnson: Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Maltais): Adopté sur division.
Est-ce que l'article 13 tel qu'amendé est adopté?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Sur division?
M. Garon: Bien, j'ai l'impression que... Sur division.
Le Président (M. Maltais): Adopté sur division.
J'appelle maintenant l'article 27 qui n'avait pas été
adopté dont l'étude avait été suspendu.
Dispositions financières et rapports
(suite)
M. Johnson: Qui avait été suspendue à la
demande du député de Lévis qui voulait qu'on lui livre un
tableau statistique représentant les assiettes fiscales des deux MRC et
de la CUQ, d'une part, et qu'on dégage à l'intérieur de
chacune la proportion que représente, sur la base de l'évaluation
uniformisée des immeubles imposables, les édifices
gouvernementaux, ce que nous lui avons transmis, M. le Président. Et
j'attends, toujours aussi intrigué que je l'étais à
l'époque, de savoir ce que le député veut faire avec
cela...
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Johnson: ...une fois qu'il l'a en main, sinon nous exprimer
toute sa gratitude.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le ministre.
M. Garon: Je suis très content d'avoir les tableaux, M. le
Président. Ils m'ont convaincu que je pouvais voter en faveur de
l'article.
Le Président (M. Maltais): Merci. L'article 27 est-il
adopté? L'article 27 étant adopté, nous arrivons à
l'article 41. M. le ministre. L'article 40 a été
adopté.
M. Johnson: À votre insu, M. le député.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
La Peltrie, veuillez vous réveiller. M. le ministre.
Dispositions finales et transitoires (suite)
M. Johnson: L'article 41. La présente loi entre en vigueur
à la date fixée par le gouvernement.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'article...
M. Johnson: On a déjà vu cela, il y a de nombreux
précédents, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'article 41 est
adopté?
M. Johnson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Jonquière, adopté? M. le député de
Lévis?
M. Garon: Sur quoi?
Le Président (M. Maltais): Sur l'article 41.
M. Johnson: L'entrée en vigueur.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Adopté. Est-ce que les
titres des sections du projet de loi sont adoptés?
M. Johnson: Adoptés.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que le titre du projet
de loi est adopté?
M. Johnson: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Je recevrais une motion pour la
renumérotation de l'ensemble du projet de loi.
M. Johnson: Le député de La Peltrie fait la motion,
M. le Président.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que l'ensemble des
articles du projet de loi 27 est adopté?
M. Johnson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Maltais): Alors, messieurs et mesdames
les membres de la commission, la commission de l'économie et du travail,
ayant rempli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 23 h 5)
(Reprise à 23 h 9)
Une voix: On va les écouter.
M. Dufour: Ce ne sera pas long. Je ne veux pas vous faire veiller
jusqu'à minuit.
Une voix: D'accord.
M. Dufour: Je veux juste dire que la mise sur pied de la loi sur
la Société de promotion économique du Québec
métropolitain prouve hors de tout doute que c'était le temps
qu'on fasse disparaître le ministère du Commerce extérieur.
On a donné, par cette loi, la promotion économique
extérieure à une corporation. Cela veut dire que le Commerce
extérieur, malgré tous ces beaux voyages en Asie et un peu
partout, ne pouvait pas remplir cette mission. On vient de la donner à
une corporation. Je pense que c'est clair.
Ce faisant, on vient d'ouvrir la porte à d'autres corporations ou
à d'autres régions qui demanderont les mêmes pouvoirs. Si
c'est bon pour la région de Québec, cela peut être bon pour
d'autres régions. Il faut en être conscients. On n'est pas contre
le projet de loi - d'ailleurs, mon collègue a été le
porte-parole tout le temps de l'étude - mais je pense qu'il faut
regarder les choses en face. Il faut être capable de voir les
conséquences des actes qu'on a posés. Je déduis, par
rapport à ce qui a été mis sur pied, qu'il y a de grosses
chances que d'autres régions du Québec viennent frapper aux
portes. Je souhaite bonne chance au ministre pour qu'il soit capable de
résister à la tentation et de ne pas succomber.
Comme deuxième point, en ce qui concerne la Société
Québec-Sud, je trouve que pour quelqu'un de profane le nom ne
reflète pas la réalité du milieu. Le nom n'est vraiment
pas le reflet de ce qui s'y passe actuellement. Je vous prédis que des
gens vont certainement vous dire que le nom ne reflète pas cette
réalité.
Quant aux pouvoirs qui sont à l'intérieur du projet de
loi, je trouve qu'ils sont très minimes et qu'ils vont étouffer
rapidement. Je sais par expérience qu'il est très difficile de
confiner une corporation à l'intérieur d'un mandat aussi peu
étendu, ce qui va l'empêcher de faire la promotion de ce qu'elle
devra faire.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député de
Lévis, un dernier commentaire.
M. Garon: Je n'ajouterai pas grand-chose. Les mois et les
quelques années qui viennent permettront d'évaluer ce projet de
loi qui a été présenté à cette commission
parlementaire et où un grand nombre de choses sont restées
vagues, pas définies. Il y a des orientations qui ne sont pas
précises et on verra comment les gens peuvent fonctionner dans ces
conditions.
Le Président (M. Maltais): Merci. M. le ministre.
M. Johnson: M. le Président, je dirai d'abord et avant
tout ma gratitude au député de La Peltrie, à celui de
Taschereau, auxquels se sont joints dans la consultation qui a eu lieu pendant
plusieurs mois les députés Tremblay et Tardif, du
côté de la majorité ministérielle
fédérale, qui ont procédé avec un professionnalisme
exemplaire à un exercice de consultation fort délicat. Ce que
nous avons ici, contrairement à ce que le député de
Jonquière croit, ce n'est pas un précédent qui sera
imité dans d'autres régions, mais bien le reflet de ce qui
était souhaité de longue date, ici dans la région de
Québec, quant à l'unification des efforts de promotion nationale
et internationale. Le député de Jonquière sait
pertinemment - il est ancien maire de Jonquière - qu'il y avait une
corporation de développement économique à
Jonquière. Il y en a 83 autres au Québec qui ne se gênent
pas du tout pour faire la promotion nationale ou internationale du territoire
qu'elles desservent.
Cela ne veut pas dire pour autant que les ministères
québécois qui font ces oeuvres de promotion pour l'ensemble du
Québec devraient disparaître. La Société de
promotion qui a été créée par ce projet de loi que
nous venons d'adopter ici en commission parlementaire n'a pas pour effet de
déplacer, d'abroger, d'annuler les responsabilités d'un
ministère québécois qui doit voir à la promotion
industrielle, dirions-nous, économique du Québec sur la
scène canadienne, nord-américaine ou internationale. Ce projet de
loi vient unifier dans la région de Québec des efforts qui
étaient consentis par toutes sortes d'organismes qui se pilaient sur les
pieds dans les aéroports d'Europe, d'Amérique et d'Asie et il
consacre, quant à nous, notre engagement de maintenir la participation
financière et un solde d'une entente fédérale-provinciale
au soutien de la promotion de la grande région du Québec
métropolitain sur la scène nationale et internationale.
C'est donc un pas en avant, à mon sens, qui sera d'autant plus
marqué de progrès à réaliser que le consensus sera
maintenu. Il y a, quant à moi, dans cette loi constitutive des deux
organismes que nous connaissons maintenant ou que nous connaîtrons, tous
les pouvoirs qui leur permettent de réaliser des mandats
intéressants pour la grande région de Québec et toute la
flexibilité qui leur permettra de réagir de la meilleure
façon au défi qu'ils voudront bien identifier et décider
de relever.
Le Président (M. Maltais): Merci, M. le ministre. La
commission ajourne donc ses travaux sine die.
Merci, M. le secrétaire.
(Fin de la séance à 23 h 16)