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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je vous souhaite la bienvenue, M. le ministre et messieurs les
députés. Alors, je déclare la séance ouverte et je
tiens à vous rappeler le mandat de la commission à savoir de
procéder à la vérification des engagements financiers du
ministère de l'Énergie et des Ressources, secteur forêts
pour les mois de janvier 1988 à août 1988. M. le
secrétaire, est-ce que vous avez des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Il y a 2
remplacements. M. Lemire (Saint-Maurice) remplacera M. Joly (Fabre) et M.
Théorêt (Vimont) remplacera M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamin-gue). Merci.
Janvier
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous avez des
remarques préliminaires avant de débuter? Alors nous avons un
mandat et nous commençons par le mois de janvier 1988, engagement
numéro 4.
M. Jolivet: M. le Président, j'aurais des questions.
Le Président (M. Baril): Allez-y.
M. Jolivet: Donc, c'est un contrat négocié pour
l'achat d'un système de filtration automatique de marque Radiometer avec
accessoires. J'aimerais savoir de la part du ministre pourquoi cette demande de
fourniture n'a pas été faite sous la formule de soumissions sur
invitation d'appel d'offres public au lieu d'un contrat négocié,
d'abord, comme première question. La deuxième question,
j'aimerais connaître les gens qui composent le Conseil d'administration
de cette compagnie qui a été choisie comme contrat
négocié?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président. Il s'agit d'achat d'équipements. C'est le Service
général des achats qui a la responsabilité de faire des
appels d'offres et de négocier suivant le cas. Il s'agit d'achat
d'équipements et c'est le Service général des achats qui a
la responsabilité de juger s'il doit négocier un contrat ou s'il
fait des appels d'offres. Cela ne relève pas du ministère comme
tel et probablement que dans ce cas-là, le Service général
des achats a jugé qu'il était bon de négocier étant
donné la particularité et la spécialité de
l'appareil en question. C'est un appareil pour faire suite à notre
programme d'études d'impact sur les pollueurs atmosphériques et
c'est un appareil très spécialisé de laboratoire.
Évidemment, possiblement que le
Service général des achats n'a pas jugé bon de
faire des appels d'offres étant donné que c'est
spécialisé de cette façon-là.
M. Jolivet: M. le Président. Je dois dire, dès
l'entrée en matière comme nouveau porte-parole de l'Opposition en
matière de forêts, que je n'accepte pas ces réponses comme
je ne les ai pas acceptées dans d'autres ministères. Je
comprends, j'ai bien vu que c'était marqué SAG, Service des
achats du gouvernement, mais il me semble que la responsabilité
appartient au niveau des contrats négociés ou des demandes de
soumissions au service mais c'est au ministre, parce que je ne peux pas
convoquer le Service des achats ici pour demander de procéder de telle
façon. C'est au ministre responsable de nous le dire et lorsqu'il va
arriver avec des choses semblables, il me semble que la logique voudrait que le
ministre ou ses fonctionnaires se soient informés pour nous dire quelles
sont les raisons qui ont amené le Service des achats à agir de
cette façon-là. Est-ce que c'est la seule compagnie? Y en
avait-il d'autres? Est-ce que c'est un contrat qui fait suite à un autre
contrat? Est-ce que c'est le premier contrat qu'on a? Y avait-il des raisons
valables? Est-ce que c'était pressant à ce point qu'on ne pouvait
pas agir par soumissions publiques ou par appels d'offres publics avec des gens
qui sont invités? Je ne sais pas mais il devient anormal qu'un contrat
de 37 000 $ soit négocié et octroyé et le ministre ne peut
me répondre. Je trouve cela inconcevable. Je vous le dis d'avance. Dans
l'avenir, je vous le dis, il me semble qu'on devrait avoir plus de
renseignements et j'aimerais que le ministre, par ses responsables, s'informe
et nous donne dans une réponse subséquente à la commission
les raisons pour lesquelles on a procédé par contrat
négocié. La deuxième question est: Quels sont les membres
du Conseil d'administration de Back Simpson Ltée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II me fera plaisir
de donner une réponse subséquente au député de
Laviolette sur la raison pour laquelle le Service des achats n'a pas fait
d'appels d'offres et il en sera de même pour la deuxième question
à savoir, je ne connais pas du tout Back Simpson, je ne connais pas les
membres. On pourra peut-être s'informer et joindre cette réponse
à la première.
Le Président (M. Baril): Est-ce que je comprends que
l'engagement 4 est vérifié sous réserve d'une
réponse du ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Le Président (M. Baril): Merci. L'engagement numéro
5.
M. Jolivet: On dit que c'est un contrat pour l'achat de 888 989
récipients forestiers pour les besoins de différentes
pépinières. On dit que c'est le plus bas soumissionnaire conforme
aux articles pour chacun des endroits de livraison. Quels étaient les
endroits de livraison et quels étaient les articles?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les endroits de
livraison étaient les pépinières du Québec et c'est
la raison pour laquelle...
M. Jolivet: Est-ce que c'étaient seulement les
pépinières gouvernementales?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non,
privées également parce qu'on fournit les récipients.
M. Jolivet: D'accord. Ensuite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la raison
pour laquelle Plastiques Gagnon a été le plus bas soumissionnaire
dans le cas des articles 4 et 8, en raison des destinations des
récipients, et que l'autre l'a été dans le cas de 1, 2, 3,
5, 6 et 7.
M. Jolivet: Quand on parle de deux soumissions reçues,
est-ce que ces soumissions provenaient uniquement de Plastiques Gagnon et I.P.L
ou s'il y en avait d'autres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont ces
deux-là, il n'y en avait pas d'autre. Mais les deux ont
soumissionné sur l'ensemble.
M. Jolivet: Et vous avez fait la séparation selon le plus
bas soumissionnaire pour chacun des articles, donc...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Chacune des
destinations, chacun des articles.
M. Jolivet: 4 et 8 étaient Plastiques Gagnon, qui avait la
plus basse soumission, et 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7 étaient I.P.L inc.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est exact, M. le
député.
Le Président (M. Baril): L'engagement 5 est
vérifié?
M. Jolivet: Oui.
Une voix: L'engagement 6 est un engagement qui est de la
responsabilité du ministère de l'Énergie et des
Ressources. Est-ce que vous voulez en discuter?
M. Jolivet: Oui, parce que c'est toujours le Service des achats
qui en est responsable. On dit: C'est l'achat de 136 voitures de tourisme,
familiales, camionnettes et fourgonnettes pour livraison en différents
endroits de la province. Là, on énumère les plus bas
soumissionnaires par article. On a le Grand Trianon, d'une part - en tout cas,
on peut en nommer, parce qu'il y en a plusieurs - Drapeau automobiles, à
Baie-Comeau, Trio Dodge Chrysler, etc. - je ne les nommerai pas tous - pour
vous dire que sur l'ensemble, outre la première qui est de la
Régie de l'assurance automobile du Québec, de l'ordre de 14
156,92 $, tous les autres, les 135 autres voitures, sont du ministère de
l'Énergie et des Ressources.
J'aimerais d'abord savoir pourquoi il y a un tel renouvellement de
flotte, combien de voitures sont destinées au secteur de la forêt
et, dans le renouvellement, combien de voitures ont été
changées pour le ministère de l'Énergie et des
Ressources?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je n'ai pas cette note dans mon cahier, étant
donné que cela relève du ministre de l'Énergie et des
Ressources.
Le Président (M. Baril): Si je comprends bien la nuance,
M. le député...
M. Jolivet: Bien, écoutez, vous, vous la comprenez
peut-être, mais, moi, je veux dire que...
Le Président (M. Baril): C'est sous la
responsabilité du ministre de l'Énergie et des Ressources.
M. Jolivet: Je le sais. Mais le ministre
délégué aux Forêts doit au moins savoir quelles sont
les voitures qui servent directement aux besoins de la portion du
ministère dont il est responsable, c'est-à-dire les forêts.
Il doit être au moins capable de répondre à cela. La
deuxième question: Combien y a-t-il de voitures actuellement au
ministère sous la responsabilité du ministre
délégué aux Forêts et, à ce moment-là,
on verra quel est le pourcentage de renouvellement? Est-ce 100 % de la flotte,
est-ce 40 % ou 60 %?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II me fera
plaisir, M. le Président, de transmettre ces informations à la
commission.
M. Jolivet: Mais le ministre ne veut pas me les donner ce
matin?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne l'ai pas
ici, M. le député.
M. Jolivet: Je ne comprends pas ça. Je vous le dis bien
honnêtement, vous avez fait tellement de demandes au ministre responsable
qui est le ministre de l'Énergie et des Ressources et vous, comme
ministre responsable, l'avez certainement dit lorsqu'il a fait la demande au
Service des
achats. J'aimerais savoir, dans le nombre de véhicules que nous
possédons, combien il y a de renouvellements et d'achats additionnels.
Il me semble que vous avez certainement fait cela sinon le ministre de
l'Énergie et des Ressources ne l'a pas fait de son propre chef sans vous
consulter. Il vous a consulté?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous savez, M. le
Président, que la Direction de l'administration relève du
ministre de l'Énergie et des Ressources et on s'informera de cette
question sur le nombre de véhicules qui a été au
ministère des Forêts dans cet achat-là et il nous fera
plaisir de vous fournir l'information.
M. Jolivet: M. le Président, je demande
précisément d'abord quel est le nombre de voitures que
possède le ministère pour le secteur forêts, quel a
été le nombre de voitures, peu importent les sortes, qui a
été renouvelé par cette demande? On aimerait savoir
à ce moment-là les raisons pour lesquelles ces véhicules
ont été renouvelés parce qu'il me semble que si je
reprends le contrat pour l'achat de 136, il doit certainement y avoir un
renouvellement comme il peut aussi y avoir de l'ajout pour des besoins
additionnels? Donc, quel était avant le nombre de voitures
possédées par le secteur forêts, quel a été
le nombre de voitures et parmi celles-là, combien étaient dues
à un renouvellement et combien d'autres ont été
ajoutées et les raisons pour lesquelles ça été
fait?
Le Président (M. Baril): Alors, je comprends, M. le
ministre, que vous fournirez à la commission ces informations. Merci.
Nous sommes rendus à l'engagement du mois de février 1988
à l'article 7.
Février
M. Jolivet: M. le Président, si vous me le permettez, je
poserais mes questions. Je vais probablement avoir les mêmes
réponses mais en tout cas il faut que je les pose. Les articles 7, 8 et
9, c'est toujours, dans certains cas, le Service des achats même si
l'article 7 ne l'indique pas. Je crois comprendre qu'il y a probablement une
erreur, ça doit certainement être le Service des achats qui l'a
faite. Ce sont des contrats négociés. La question, je vais
être obligé de la poser comme telle; j'espère que la
prochaine fois, le ministre aura des réponses avant même d'arriver
ici en commission parlementaire. On dit que c'est le contrat pour l'achat de 15
micro-ordinateurs portatifs, collecteurs de données, dont l'un est
livrable à Hull dans le cas de l'engagement numéro 7. Dans le cas
de l'engagement numéro 8, ce sont 17 micro-ordinateurs portatifs,
comportant le même genre de collecteurs de données, la même
mémoire, pour livrer cette fois-ci à Jonquière, et la
même chose pour les 15 micro-ordinateurs du secteur de Rimouski. J'aime-
rais savoir pourquoi on n'a pas procédé par appel d'offres public
ni par soumissions sur invitation pour des contrats qui sont de l'ordre de 130
000 $, et j'aimerais connaître les responsables, dirigeants, conseils
d'administration - peu importe comment on les appelle - de la compagnie
Digitech inc. de Sainte-Foy.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon, M. le
Président, cela va être la même réponse qu'au tout
début, c'est que c'est la responsabilité du Service
général des achats et je suis convaincu que le Service
général des achats a probablement négocié avec
plusieurs et a terminé avec celui-là. Je ne connais pas les
dirigeants et les membres des conseils d'administration de toutes les
compagnies du Québec et je ne pense pas que cela soit ma
responsabilité de m'informer de cela.
M. Jolivet: L'autre question, c'est: À quel usage servent
les micro-ordinateurs portatifs?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela sert à
la prise de données sur le terrain. Il y a eu une étude
réalisée en janvier 1988 qui démontre clairement la
rentabilité de l'utilisation d'un micro-ordinateur de ce type, puisqu'il
est compatible avec nos ordinateurs: Ce sont des prises de données sur
le terrain qui sont enregistrées automatiquement. Et, si on avait
donné suite à cette étude en entier, cela nous aurait pris
400 micro-ordinateurs pour couvrir tout le Québec. Mais on a
décidé de le faire par étapes, étant donné
les disponibilités financières, budgétaires.
M. Jolivet: Le ministre est-il suffisamment informé pour
me dire si la compagnie Digitech est là seule qui puisse fournir de tels
micro-ordinateurs portatifs?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce qu'on me dit,
c'est que c'est la seule qui puisse fournir les micro-ordinateurs portatifs
pour des prises de données sur le terrain de ce genre et qui soient
compatibles avec nos équipements.
M. Jolivet: Parce que je reviens à une question que j'ai
posée dans d'autres ministères - on a eu l'occasion d'en parler
avec le ministre du Revenu dernièrement - concernant les ordinateurs de
l'ensemble du ministère. Je me fais le porte-parole ici - parce que
j'avais aussi discuté, lorsque j'étais responsable de
l'Éducation avec le ministre de l'Éducation de toute la demande
des services d'ordinateurs dans tous les ministères donnés - ...
La capacité qu'a le gouvernement, par l'intermédiaire, justement,
du Service des achats, de convenir au départ que, comme grand acheteur
de ces appareils informatisés, il peut servir de levier important pour
transférer la technologie vers le Québec plutôt que de la
laisser, dans certains cas, à l'extérieur du Québec, ce
qui nous a amenés à dire que le
gouvernement du Québec, quand on parie de science et technologie,
de transfert technologique, serait capable, par le moyen de ses achats, d'en
arriver à faire en sorte qu'on puisse avoir un moyen de faire valoir le
point de vue québécois dans l'ensemble des achats qu'on va faire
et qu'on fera à l'avenir. Alors, je réitère ici, comme je
l'ai fait ailleurs, pour que cela soit quand même inscrit au Journal
des débats, le fait qu'on devrait avoir des députés de
l'Opposition - les députés au pouvoir, j'en suis convaincu, en
viendront à la même conclusion que nous c'est qu'on devrait avoir
soit une commission parlementaire ou une commission quelconque qui permettrait
d'en arriver à regarder l'ensemble de l'utilisation du système
informatique dans tous les ministères. Il y en a qui sont plus voraces
que d'autres, le ministère du Revenu en est un, celui de
l'Éducation en est un autre, pour servir de moyen, pour en arriver
à ce que le gouvernement du Québec influence les marchés
et invite les compagnies à venir s'installer au Québec
plutôt que d'acheter ailleurs. Je ne dis pas que c'est ça dans ce
cas-ci, mais je profite de l'occasion, et tant mieux si cette compagnie a
transféré une technologie au Québec, et qu'elle le fait
complètement au Québec.
Dans ce sens, je dois dire qu'il me semble que les députés
devraient davantage forcer... Si on veut jouer notre rôle de
législateur et aussi de contrôleur des finances de l'État,
on devrait pouvoir accepter l'invitation qui a été lancée
à la fois par le ministre de l'Éducation et par d'autres
ministres, ce qui revient de plus en plus à dire qu'on devrait utiliser
le pouvoir d'achat du gouvernement du Québec pour influencer l'ensemble
des compagnies qui vendent des micro-ordinateurs ou autres au gouvernement du
Québec.
J'ai passé mon message, mais je le répète encore,
je ne sais pas si le ministre a des choses à dire sur cette
possibilité.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un genre
mémo, c'est un micro-ordinateur mémo qui prend des données
sur le terrain. Il faut que ce soit compatible avec nos équipements.
Cette fois-ci, comme dans le cas des achats d'ordinateurs, j'abonde dans le
sens du député de Laviolette, à savoir qu'on doit
favoriser les achats au Québec et favoriser le transfert de technologie
au Québec. (10 h 30)
Dans le cas de Digitech de Sainte-Foy, j'ai cru comprendre, si ma
mémoire est bonne, que c'est exactement ce qui s'est passé, M. le
député, si ça peut vous rassurer. Les achats d'ordinateurs
sont examinés par d'autres ministères, par le Conseil du
trésor, et on a confié une responsabilité tout à
fait spéciale au ministère des Communications sur cet aspect.
M. Jolivet: M. le Président, est-ce que je dois dire qu'il
y a eu, dans le passé... On se souviendra des photocopieurs. Les
ministères, dans bien des cas, étaient soumis à un seul
fabricant. Une fois qu'on a signé des contrats avec eux, on a une
certaine forme de cercle vicieux, on n'a pas la machine additionnelle, ce n'est
pas compatible avec les instruments et autres. Le député de Viau
en parlait aussi. Je pense qu'on est pris, comme acheteurs, dans une sorte de
monopole. Quand on a commencé avec IBM, il paraît qu'on a des
problèmes à s'en sortir; alors que je me souviens des
photocopieurs, où des gens voulaient percer le marché afin
d'avoir une meilleure compétition pour ne pas avoir un contrat
négocié avec un seul fournisseur parce qu'il y avait
compatibilité avec d'autres. Dans ce sens, je ne me souviens pas quel
député en a fait mention concernant le ministère du
Revenu, mais c'est un député ministériel qui connaissait
l'ensemble de ces dossiers. Je pense que c'est le député de
Lafon-taine qui a des compagnies dans son comté; et je dois dire que
même chez moi, il y a des gens qui sont en train de concurrencer Silicon
Valley sur les ordinateurs. Il y a une possibilité au Québec, et
si le gouvernement l'utilisait, on ne serait peut-être pas pris pour
faire des contrats négociés avec le même fournisseur parce
qu'il faut que ce soit compatible avec nos instruments, alors que d'autres
pourraient l'être si on leur donnait la chance de pouvoir
concurrencer.
Je vous le dis parce que dans des demandes de contrats
négociés, et même avec soumissions, la réponse qu'on
avait dans les engagements financiers, c'est que tous les autres
n'étaient pas conformes à la demande du devis. Vous savez qu'il
est possible de faire un devis selon des demandes spécifiques et en
arriver, finalement, à n'en favoriser qu'un seul plutôt que
d'autres. C'est dans ce sens que mon intervention se fait ici comme je l'ai
fait dans d'autres commissions, et j'invite les gens qui sont
députés du côté ministériel à y
réfléchir et peut-être arriver, dans une commission, je ne
sais pas laquelle, à un mandat d'initiative, regarder ce qu'est
l'ensemble de l'informatique dans les ministères, incluant le
vôtre.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Philibert: Est-ce que le ministre a l'information avec lui ou
s'il ne l'a pas pour informer la commission? Dans certains ministères,
il y a dans l'achat des ordinateurs, particulièrement des
micro-ordinateurs, des clauses qui tiennent compte du contenu
québécois, si ce n'est pas dans Tentièreté" du
produit, du moins des composantes. Est-ce qu'il y a des clauses à votre
ministère à ce sujet? Je sais qu'il y en a dans certains
ministères. Est-ce que c'est dans tous les ministères en ce qui a
trait au contenu québécois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
ministère de
l'Industrie et du Commerce, Service des achats, tient compte du contenu
québécois dans les achats des ordinateurs. Mais, comme l'a
souligné le député de Laviolette, il faut faire attention
à ne pas s'enfermer et être pris pour toujours acheter de la
même compagnie. C'est une bonne remarque. Je pense qu'il faut faire
attention avant de s'engager dans ce domaine.
M. Philibert: En tant que député
ministériel, évidemment, je pense qu'il faut faire attention
à ne pas répéter - je ne sais pas si on peut qualifier
cela de scandale - l'affaire ComtermMatra dans laquelle, probablement sous les
pressions de ses députés, le premier ministre Lévesque
avait fait une annonce prématurée et on s'est retrouvés
avec une sorte d'impasse quant à la fourniture d'ordinateurs par
ComtermMatra dans les années quatre-vingt-quatre si ma mémoire
est bonne et, évidemment, éviter le cafouillage qui est
arrivé, avec le système d'ordinateurs, des prêts et
bourses. Alors, on prend bonne note des recommandations du député
de Laviolette, mais on va tâcher d'éviter les erreurs qu'a faites
le précédent gouvernement en ne tenant pas compte de
données qui sont essentielles dans la fourniture
d'éléments comme ceux-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
français cela.
M. Jolivet: Je voudrais ajouter, M. le Président, que je
prends les remarques du député de Trois-Rivières avec
toute la sagesse qu'imposent les décisions qui ont pu être prises
dans le passé, en tenant compte de la difficulté que nous avons
de percer le secteur de l'informatique à partir des données
françaises. Le député doit comprendre ces choses-là
dans un contexte où l'ensemble de l'informatique est anglais. Je pense
que ce n'est pas ce que le député de Trois-Rivières a
voulu dire. C'est qu'on ne fait pas d'effort comme gouvernement pour imposer
nos dires à des compagnies et essayer de rendre compatible l'ensemble
des ordinateurs, mais dans un secteur de logiciels français plutôt
qu'anglais. Je pense que le député de Trois-Rivières doit
comprendre cela aussi et ce n'est pas facile de percer un marché qui est
internationalement connu comme un marché anglais.
M. Philibert: C'est effectivement ce que j'avais compris et ma
remarque trouve encore plus de pertinence suite à la vôtre.
M. Jolivet: J'en suis sûr.
Le Président (M. Baril): Est-ce que je comprends que les
articles 7, 8 et 9 sont vérifiés?
M. Jolivet: Vérifié, M. le Président, avec
les données qui nous seront fournies subsé- quemment.
Mars
Le Président (M. Baril): Avec les informations
additionnelles. Nous sommes au mois de mars 1988...
M. Jolivet: II y avait l'article 9a mais je pense que, ici, il
n'y a pas beaucoup de questions à poser, peut-être vu que sur les
164, il y en a environ, pour le ministère de l'Énergie et des
Ressources, que pour l'ordre de 3900 $. Ce sont des... Non?
Le Président (M. Baril): Qu'est-ce que c'est?
M. Jolivet: C'est l'article 9a: contrat pour l'achat de 164
étagères métalliques de bibliothèque et à
dossiers pour les besoins de différents ministères. Quand on fait
la recherche dedans, on a ministère de l'Énergie et des
Ressources mais pour les 624608, 650456 qui sont de 3961,26 $.
Le Président (M. Baril): C'est un peu la même chose
que tout à l'heure.
M. Jolivet: D'un autre côté...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le ministre
de l'Énergie et des Ressources.
M. Jolivet: C'est tout pour le ministère de
l'Énergie et des Ressources. Il n'y a en pas pour la forêt.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le ministre
de l'Énergie et des Ressources qui est responsable de l'administration,
qui est responsable de ces achats.
M. Jolivet: Je le sais. Je voulais seulement savoir si le
ministre avait fait des recommandations pour en avoir. L'autre qui reste c'est
729705, 729707. Les articles sont inscrits. C'est un montant de 3900 $. Je
voulais savoir si le ministre délégué aux Forêts a
fait des demandes au ministère de l'Énergie et des Ressources,
son ministre de tutelle, pour en avoir et à quoi ils servaient.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas que je sache.
On vérifiera et on vous donnera la réponse. Je n'ai pas le
renseignement devant moi.
Le Président (M. Baril): Merci. L'article 3 du mois de
mars 1988. Article 3.
M. Jolivet: II n'est pas indiqué Service des achats, mais je
comprends que c'est encore la même réponse qu'il va me donner,
mais je voudrais m'assurer que c'est bien cela. "Contrat de services pour la
réalisation d'une étude de marché portant sur l'industrie
québécoise du
bois traité à l'aide de préservatifs chimiques." Il
y a un seul fournisseur. Pourquoi ne pas avoir procédé par appel
d'offres, soumissions sur invitation? Pourquoi cette firme a-t-elle
été choisie? Le ministre doit certainement connaître ces
gens et doit pouvoir me dire quelle est l'expérience que cette firme a
dans le dossier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour faire plaisir
au député de Laviolette, je vais lui donner une réponse
différente.
M. Jolivet: Ce n'est pas pour me faire plaisir, c'estpour
répondre aux questions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II doit
certainement les connaître, puisqu'en 1984 il avait donné un
contrat semblable, à la suite d'un appel d'offres, à la
même firme.
M. Jolivet: C'était un appel d'offres en 1984.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous devriez
connaître le conseil d'administration, vous pourriez peut-être le
dire mieux; ceux qui sont sur le conseil, je ne les connais. Ce contrat a
été donné par dérogation, parce qu'il s'agit d'une
remise à jour de l'étude qui avait été faite en
1984, commandée par le ministre d'alors, étude de marché
portant sur l'industrie québécoise du bois traité avec des
sels indissolubles. Pour économiser, étant donné que c'est
une remise à jour, on a demandé une dérogation au Conseil
du trésor pour utiliser la même firme qui avait été
engagée par le député de Laviolette.
M. Jolivet: Non, je n'étais pas là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui,
c'était eux autres.
M. Jolivet: Est-ce que c'est vrai? C'est moi qui étais
responsable en 1984?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous pourriez
peut-être nommer les gens du conseil d'administration.
M. Jolivet: En 1984 ou en 1985?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous pourriez
prendre une note et me donner les membres du conseil d'administration de
Mallette, Major, Benoit.
M. Jolivet: On va vous les donner, on les aura d'une façon
ou d'une autre. Je vous posais la question, parce que vous ne les avez pas
nommés. Je vous posais la question, parce que vous dites que c'est un
contrat de 1984 qui a été une remise à jour. J'ai
été nommé le 20 décembre 1984.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en
décembre 1984.
M. Jolivet: C'est avant ou après le 20
décembre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez
reçu le rapport en 1985. Vous auriez dû le mettre à la
poubelle, on n'aurait pas eu besoin de faire de remise à jour.
M. Jolivet: Qu'est-ce que vous dites?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai dit: Vous
avez reçu le rapport en 1985.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et si vous l'aviez
mis à la poubelle on n'aurait pas eu besoin de faire une remise à
jour, on aurait demandé des soumissions.
M. Jolivet: Pourquoi le mettre à la poubelle?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous ne les
connaissez pas.
M. Jolivet: Mais non, ce n'est pas cela le problème.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Voyons donc!
M. Jolivet: M. le Président. Je pose des questions
sérieuses au ministre, il a le droit de faire de l'humour, mais je lui
pose quand même des questions sérieuses. Je lui ai demandé
si c'était avant ou après le 20 décembre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne le sais pas.
C'est marqué en décembre 1984.
M. Jolivet: On le sait bien. Cela aurait pu être
donné avant. Je n'étais pas ministre à ce
moment-là. J'ai reçu le rapport ensuite, mais je vous le dis:
C'est pour ça que je vous pose la question, si vous dites que c'est une
remise à jour. La question est: Pourquoi la remise à jour?
Pourquoi aviez-vous besoin d'une remise à jour à ce
moment-ci?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parce que
ça évolue. La question devient insoluble ...pour couper le bois
et il y a des ingrédients nouveaux qui entrent et il faut mettre
ça à jour. Il y a une question de marché également.
Le marché évolue, ce n'est pas statique tout cela.
M. Jolivet: Mais pourquoi, aujourd'hui, avez-vous besoin d'une
remise à jour? Quelles sont les raisons qui vous invitent . à
faire une demande? Vous faites un contrat de services.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour
être en mesure de donner les informations et des avis sectoriels valables
à l'industrie forestière qui veut traiter le bois parce qu'il y a
évolution au point de vue du marché, il y a évolution au
point de vue des ingrédients, et c'est pour être en mesure de
donner des avis sectoriels valables.
M. Jolivet: Mais pourquoi, à ce moment-là, si ce
sont les compagnies qui ont besoin de ces études-là, elles ne les
font pas? Je vous pose la question, pourquoi est-ce le ministère qui est
obligé de le faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a un
engouement. Il y a beaucoup de demandes concernant le bois traité
aujourd'hui et si vous le remarquez, ici et là, on utilise de plus en
plus le bois traité. Évidemment, je pense que le ministère
se doit d'être bien informé et de connaître ce qui se passe
sur les marchés, sur les produits utilisés, sur les meilleurs
produits, le bois toxique, parce qu'il est question d'environnement
également. Est-ce qu'on devrait dire à l'industrie: On ne le sait
pas. On ne donne pas d'autorisation, de permis. Il est toujours question d'aide
aussi, de subventions ou autres. Alors, il faut savoir ce qui se passe dans ce
dossier pour savoir si c'est valable lorsque les demandes nous sont
adressées.
M. Jolivet: Est-ce que vous donnez de l'aide à des
compagnies qui font le traitement des bois par ces préservatifs?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des traitements
pour faire des...
M. Jolivet: Je vous pose la question. Est-ce que le ministre
donne des subventions? Y a-t-il un programme qui donne à des industriels
des subventions ou de l'aide à des compagnies qui veulent ouvrir un
marché de bois traité à l'aide de préservatifs
chimiques?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas à notre
ministère, M. le député. C'est la SDI et on transmet des
avis sectoriels à la SDI, au ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie qui a des programmes d'aide pour l'industrie.
M. Jolivet: En fait, l'étude de marché que vous
avez faite, c'est pour donner des avis sectoriels à des
ministères ou à des organismes gouvernementaux ou
paragouvernementaux lorsqu'ils vous disent: Écoutez, on a l'intention de
donner une aide à telle compagnie, est-ce qu'on va nuire au
marché des autres? Est-ce qu'on va faire tomber d'autres compagnies?
Est-ce que cela a pour but de nuire à l'ensemble des industriels dans le
secteur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est exactement
pour ça; les avis sectoriels du ministère, en ce qui concerne
l'aide pour l'industrie forestière, sont transmis aux autres
ministères, soit à la SDI, soit au ministère de
l'Industrie et du Commerce, à ceux à qui les industriels
s'adressent pour avoir de l'aide. C'est une demande d'information qui nous est
adressée et c'est pourquoi on se tient à jour
là-dessus.
M. Jolivet: Quand l'étude de marché va-t-elle
être terminée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle est
terminée.
M. Jolivet: L'imputation budgétaire est pour
l'année en cours, donc elle est terminée. Est-ce qu'elle va
être disponible pour tous ceux qui veulent l'avoir, y compris les membres
de l'Opposition?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. M.
Jolivet: Qu'on fasse la distinction.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Faites vite une
demande écrite!
M. Jolivet: Je ne vois pas pourquoi je ferais une demande
écrite, je la fais ici par l'intermédiaire des écritures
du Journal des débats.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela va être
écrit.
M. Jolivet: Cela va être écrit.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article
numéro 3 est vérifié?
M. Jolivet: Vu, M. le Président. Cet article est vu. (10 h
45)
Le Président (M. Baril): L'article numéro 4.
M. Jolivet: Contrat pour l'impression de 150 000 brochures "Bande
dessinée et éducative pour étudiants." Le plus bas
soumissionnaire étant l'Imprimerie Canada inc. de Sillery. Ici, on
s'aperçoit qu'au lieu d'être sur le contrat négocié
comme on l'a eu jusqu'à maintenant, il procède par soumissions
sur invitation. J'aimerais lui faire remarquer que - et là on est
obligés d'aller en avril 1988 à l'item 10 - M. le
Président. On a un autre contrat qui est un contrat d'impression de
formulaires et cette fois-ci, c'est la procédure de soumissions
publiques qui a été utilisée. Simplement pour faire la
comparaison, vous avez trois postes: On a 3, qui est un contrat
négocié, 4, qui est un contrat sur invitation, et 10, en avril -
je ne veux pas en faire mention, on y reviendra tout à l'heure - qui est
une soumission publique. Pour le faire remarquer au ministre, il y a toutes
sortes de formules et je ne sais pas
quelles sont les raisons pour lesquelles on procède parfois par
contrats négociés, et, d'autres fois, sur invitation et
soumissions publiques. Le ministre va toujours nous référer au
fait que c'est le Service des achats qui en est responsable mais cela ne me
convainc pas bien. Quelles sont les raisons qui le motivent?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On prendra, si
vous voulez, M. le député, un par un, les achats.
M. Jolivet: Disons que vous avez deux impressions: Vous avez le 4
mars et le 10 avril; dans un cas, on procède par invitation et dans
l'autre par soumissions publiques. Pourquoi ne pas avoir procédé
par soumissions publiques dans les deux cas? Parce que, des imprimeurs, il y en
a beaucoup au Québec!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, il y en a
beaucoup mais je n'ai pas de réponse à cela, M. le
député. On va s'informer et on vous le dira.
M. Jolivet: Ah! vous allez me répondre! Je m'attendais
à cette réponse-là. Quel est l'objectif de l'impression de
cette brochure?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela a permis de
faire imprimer 150 000 bandes dessinées, dans le cadre du projet de la
participation scolaire et dans le cadre de la Semaine de l'arbre et des
forêts. J'en ai un exemplaire ici; cela va être par express, si
vous aimez.
M. Jolivet: Je n'ai pas besoin de demander cela par
écrit.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Puis cette
trousse donne un aperçu de la nature et de l'envergure du projet qui a
coûté 25 800 $.
M. Jolivet: Cela, c'était pour la...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans les
écoles, durant la Semaine de l'arbre et de la forêt, il y a eu 98
000 plans qui ont été distribués dans les écoles du
Québec. Ce projet comprenait évidemment la participation des
jeunes et des commissions scolaires: 169 commissions scolaires, 1750
écoles et quelque 300 000 jeunes.
M. Jolivet: Donc, c'était pour la Semaine de l'arbre de
l'année qui vient de passer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
Malheureusement, je ne suis pas allé dans votre comté mais j'ai
fait plusieurs écoles au Québec.
M. Jolivet: Vous auriez dû; un beau comté! Mais,
est-ce que ce que vous me donnez fait partie de l'ensemble ou si ce n'est que
cette partie, une semaine très spéciale, qui a été
l'objet de la soumission dont vous venez de me parler? 150 000 brochures, c'est
seulement cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Les autres sont des documents qui font partie de
quelle... Vous avez là-dedans d'autres formules. Est-ce que vous avez
demandé d'autres soumissions pour cela? Est-ce que c'est le
ministère qui le fait? Parce qu'à l'intérieur, vous avez
d'autres documents, vous avez: Semaine de l'arbre et des forêts, du
matériel pédagogique, le guide Forest Conservation Week for the
Future's Guide. Je veux simplement savoir si, lorsque vous parlez de 150 000,
c'est tout cela, excluant, bien entendu, la note qui est signée par le
chef du service de l'éducation et de la conservation et celle
signée par votre sous-ministre adjoint au réseau? Est-ce que
c'est tout cela que comporte les 150 000 ou si c'est simplement la brochure qui
est là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la brochure
de 20 pages.
M. Jolivet: Donc, tous les autres font partie d'autres
contrats.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela. Ils
viennent d'autres sources également.
M. Jolivet: Parce que vous avez le certificat de plantation, cela
a coûté quelque chose. Est-ce qu'on retrouve cela dans les
engagements financiers?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas celui-ci.
M. Jolivet: Cela veut dire que cela fait partie des objets qui
ont pu être fabriqués au ministère? Non, je ne pense pas
que le sac de plastique ait été fourni par le
ministère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Donc, cela doit faire partie d'autres
soumissions?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ces autres
documents, ces autres articles, ne font pas partie de nos documents à
nous. Cela fait partie des documents de l'administration, c'est-à-dire
la responsabilité du ministre de l'Énergie et des Ressources.
M. Jolivet: Vous vous compliquez la tâche en sapristi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui, mais ce
n'est pas nous qui avons arrangé un ministère comme
celui-là.
M. Jolivet: Non, non, un instant. Vous ne recommencerez pas la
discussion, parce que là vous êtes vraiment un ministre sous
tutelle. Je ne l'étais pas. Je vous l'ai dit et je vous l'ai
répété à plusieurs occasions, j'avais des
respon-
sabilités et je les prenais, et c'était vraiment un
ministre délégué avec les pleins pouvoirs, ce que vous
n'avez pas. Et c'est ce que vous êtes en train de me dire. Vous dites
qu'il y a des choses qui ont été faites, cela paraît dans
vos affaires, et d'autres qui ont été faites et vous ne savez pas
pour le moment où c'est, et la seule chose c'est que c'est certainement
quelque part. On ne fait pas des sacs de plastique au ministère,
à moins que ce soit le ministre de l'Énergie et des Ressources
avec le système de pétrole qui le fait, mais je ne suis pas
sûr que ce soit vous.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais la direction
des communications relève du ministre de l'Énergie et des
Ressources. Cela vient de là.
M. Jolivet: Je le sais, c'est ce que vous me dites.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui.
M. Jolivet: Mais où va-ton retrouver dans les engagements
financiers les contrats pour les sacs, pour les petits "posters", les
certificats de planteurs d'arbres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous le demanderez
au ministre de l'Énergie et des Ressources.
M. Jolivet: Vous allez nous donner des renseignements ou...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. M.
Jolivet: J'ai hâte de voir.
Le Président (M. Baril): Alors l'article 4 est
vérifié?
M. Jolivet: II a été vu.
Le Président (M. Baril): L'article 5.
M. Jolivet: L'article 5, si vous me le permettez, M. le
Président, compte tenu de l'indication que j'ai dans un autre document
d'avril 1988, à l'engagement 6, dans lequel on dit: "Le présent
engagement vient modifier le contrat accordé antérieurement
à ces mêmes fournisseurs en mars 1988" qui est l'engagement 5.
J'aurais des questions, parce qu'on ne peut les concevoir l'un sans
l'autre.
Une voix:...
M. Jolivet: Oui, oui, bien non, je vais le traiter
celui-là à partir de l'engagement 6, mais peut-être que
j'aurais d'autres questions ensuite sur l'engagement 6 quand j'y arriverai.
C'est le contrat pour l'achat de pesticides pour la pépinière
provinciale de Grandes-Piles. Dans l'engagement 6 on dit: "Le
présent engagement vient modifier le contrat accordé
antérieurement à ces mêmes fournisseurs en mars 1988". On
dit que le plus bas soumissionnaire conforme par article, on dit, 1, 5 et 10,
c'est la Société coopérative des Bois-Francs pour un
montant de 29 862 $. Quand on va à l'article 6 d'avril, on tombe de 29
000 $ à 5612 $. Après cela on va à Sémico inc. de
Sainte-Rosalie, les articles 2, 3 et 11, qui passent de 3832.13 $ à 40
692.13 $, le reste étant le même. Alors je veux savoir les raisons
pour lesquelles on procède par soumissions sur invitation, et qu'on est
capables en mars de dire que la Coopérative des Bois-Francs c'est 29 000
$ et qu'on se retrouve en avril à 5000 $ et, pour l'autre, Sémico
inc, on dit que c'est 3000 $ et on tombe à 40 000 $; c'est la
première question que je me pose actuellement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, si la
commande de mars a été annulée c'est parce qu'il y a eu
une erreur de dactylographie dans l'appel d'offres, et après elle a
été corrigée, c'est pourquoi il y a eu l'annulation de la
commande de mars 1988, qui est remplacée par celle d'avril.
M. Jolivet: Une minute, j'ai un problème. Vous me dites
"par une erreur de typographie, de dactylographie".
M. Côté (Rivière-du-Loup): De dactylographie
dans la préparation des bons de commande.
M. Jolivet: Est-ce que cela veut dire que vous avez annulé
et vous avez recommencé les soumissions?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Donc, nous n'avons pas à adopter l'engagement,
ou encore à dire l'engagement de mars 1988...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, il n'y a pas
d'engagement 5 en réalité. Il a été
annulé.
M. Jolivet: Il a été annulé par l'engagement
6.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Et dans un cas, ce doit être la même
chose, le montant du total de l'engagement est de 59 000 $ et dans l'autre cas
par le fait même il monte à 72 000 $, parce qu'il y a une grosse
différence, entre les deux, de 40 000 $ à 29 000 $.
Ici, M. le Président, je veux quand même poser quelques
questions sur l'ensemble des pesticides. Toujours à l'engagement 5 parce
que, d'une façon ou d'une autre, qu'on fasse l'engagement 5 ou qu'on
fasse le 6, comme le demandait le député de La Peltrie, c'est
là qu'on va poser les questions. D'une façon ou d'une autre,
on
l'aura probablement vu à ce moment-là, mais je pense que
cela vaut (a peine de regarder de quelle sorte de pesticide il est question
ici. La pépinière de Grandes-Piles, qui se trouve dans mon
comté, avait besoin de ce pesticide. Pourquoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pourquoi?
C'était pour utiliser à la pépinière. Avant la
plantation des graines, il faut éliminer les herbes, de façon
à ce que, lorsqu'on fait les semences, ce qui pousse, c'est ce qu'on
veut et ce qu'on souhaite. Les pesticides achetés à cette
occasion sont: du Roundup, qui est abondamment utilisé en agriculture;
du Bravo-500, c'est de la gramoxine. C'est justement fait pour éliminer
les mauvaises herbes et c'est aussi un fongicide.
M. Jolivet: II y a eu 20 demandes de soumissions, neuf ont
été reçues et quatre ont été retenues. Y
a-t-il moyen de connaître les autres soumissions, comme vous les avez
données par article?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour
connaître les autres soumissionnaires, M. le Président, il faut
retourner au Service des achats.
M. Jolivet: Donc, cela veut dire que vous allez nous remettre
cela en temps et lieu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Le Président (M. Baril): Alors, nous avons
terminé?
M. Jolivet: Non, non, j'ai des questions. Le Président
(M. Baril): Allez.
M. Jolivet: Le ministre va se souvenir qu'en juin dernier s'est
tenue une consultation particulière qui a eu lieu en commission
parlementaire et j'ai assisté à quelques occasions aux
discussions. C'était une consultation destinée à faire le
point sur une politique d'utilisation des pesticides en milieu forestier. Comme
on parle ici de pesticides, j'aimerais avoir plus de détails du
ministre.
Cette commission - on a vu les résultats et les discussions - a
fait s'opposer entre le ministre délégué aux Forêts
et le ministre de l'Environnement deux points de vue qui semblaient et qui
semblent encore pour certains irréductibles. Le ministre de
l'Environnement, appuyé par des groupes écologiques, et le
porte-parole de l'Opposition en matière d'environnement faisaient
à ce moment-là en sorte d'assujettir le plus possible les
épandages de pesticides à la loi et aux règlements du
ministère de l'Environnement, et ce de façon plus précise
en ce qui concerne la production d'études d'impact et la tenue de
consultations publiques. Le ministre délégué aux
Forêts, quant à lui, avait résolument pris partie en faveur
de la position tenue par les industriels qui souhaitent de façon
très ouverte - c'est un parti pris bien connu - qu'aucune contrainte
environnementale ne vienne perturber leur pratique sylvicole, quelle que soit
la partie du travail qu'ils ont à faire en forêt, de la plantation
aux travaux sylvicole à la récolte du bois. On a appelé
cela un peu une partie de bras de fer entre deux ministres qui n'ont jamais
caché à ce moment-là les divergences qui semblent
être profondes, ce qui fait craindre aux membres de l'Opposition un
arbitrage très difficile pour savoir laquelle des deux approches va
finalement triompher.
Cela fait quatre mois au moment où l'on se parle, juin, juillet,
août, septembre et octobre, presque cinq mois, que les travaux sont
terminés. On n'a pas encore entendu parler d'une possibilité de
pratique gouvernementale. Les deux ministres et le ministre qui assiste au
comité interministériel de développement pourraient nous
dire où on est rendus aujourd'hui dans ces discussions, qu'on pourrait
peut-être même appeler dans certains cas discussions-confrontation
entre deux ministres. Est-ce que votre position, comme ministre, est toujours
la même? Qui, actuellement, à part le COMPADR, peut s'occuper de
l'arbitrage entre les deux ministres? Est-ce que vous seriez prêt
à faire des concesssions ou si vous demeurez dans les mêmes
dispositions qu'au mois de juin passé? (11 heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, cela mérite un grand discours, une grande
réponse, parce que c'est une grande question. J'aimerais d'abord
corriger le député de Laviolette quand il dit que l'industrie
forestière veut utiliser des pesticides, des insecticides, sans aucune
considération et avoir la main libre de faire n'importe quoi, n'importe
quand, ce qui est absolument faux. Ces affirmations gratuites qu'on entend
à gauche et à droite de gens qui ne mesurent pas les
conséquences de telles paroles sont absolument fausses. Il est
absolument faux que l'industrie veut faire n'importe quoi en forêt. En
commission parlementaire, il y a eu 23 ou 24 mémoires, il y en a eu 2, 3
qui voulaient bannir les insecticides ou les pesticides. Il y en d'autres qui
demandaient que cela soit soumis à des études d'impact et
à des consultations publiques, dans les trois. Les autres
mémoires que l'Opposition et que d'autres ont peu ou pas
écoutés étaient également très valables,
très sérieux. Je dirais que, au ministère, on a reconnu
l'importance d'utiliser le moins de pesticides, de phytocides, d'insecticides
possible. On a reconnu également qu'il y a eu des consultations
publiques sur les BT. On a reconnu aussi également que le BAP avait
donné une recommandation favorable au glyphosate, c'est-à-dire au
Roundup qui est abondamment utilisé en agriculture. On a souligné
que les forêts utilisaient peut-être 5 % des pesticides dans la
nature. On fait un gros plat de cette utilisation.
Pour quelle raison n'en fait-on pas un en agriculture? Le gouvernement a
diffusé de l'information de façon à ce que les
agriculteurs réduisent l'utilisation des pesticides, des insecticides et
des fongicides. Il est important qu'on les utilise correctement et qu'on
s'assure de la santé et de la sécurité du public. C'est ce
que j'ai proposé et que je propose encore, les discussions continuent
avec le ministre de l'Environnement.
Lors des consultations publiques qui ont été tenues sous
l'ancien gouvernement, les fonctionnaires de l'époque ont
été grossièrement assaillis par toutes sortes
d'épithètes, on ne veut pas recommencer cela. On veut le faire
sur une base scientifique, une base sécuritaire pour la santé. Ce
que je propose au ministère de l'Environnement c'est l'utilisation du BT
qui a été entérinée lors des consultations
publiques, qui a été entérinée par le BAP, sans
retourner aux consultations publiques. On propose également
l'utilisation du glyphosate parce que ce produit a reçu également
une recommandation favorable du BAP dans le temps. On propose que tout nouveau
produit soit soumis aux études d'impact et aux consultations publiques,
suivant la décision du ministre de l'Environnement. C'est un grand bout
de chemin qu'on fait là.
On propose également un suivi de tout cela. Si on découvre
mieux, si on découvre des erreurs, si on découvre des
conséquences qu'on n'a pas prévues, il faudra s'amender. Si on
n'a pas une politique d'utilisation des pesticides adéquate,
opérationnelle, acceptable en forêt, je pense qu'on doit
réviser notre programme de reboisement. C'est absolument inutile et je
vous invite - j'ai amené quelques députés du parti au
pouvoir - à visiter les endroits où ces travaux avaient
été faits et les endroits où cela n'avait pas
été fait. La faune est toujours là, la
végétation est toujours là. Si c'est mal utilisé
cela peut être dommageable, mais ce qu'on propose est sécuritaire.
C'est sécuritaire pour la santé. Si on ne peut pas proposer ou
accepter une politique d'utilisation des pesticides sécuritaire, comme
on le propose en forêt, je pense qu'on doit réviser nos positions
sur notre reboisement et y mettre fin, parce que c'est de l'argent
gaspillé, c'est de l'argent jeté à l'eau, en grande
partie.
Je vous invite à visiter des endroits comme cela et allez dans le
parc des Laurentides où on a arrosé la forêt Montmorency
que vous connaissez. La forêt, c'est à peu près tout ce qui
reste de vert. Dans un grand secteur du parc des Laurentides aussi, il y a de
la faune. Les petits animaux sont là et on n'a pas tout détruit,
comme on le laisse entendre, avec des affirmations gratuites, en disant qu'on
voudrait que l'industrie fasse n'importe quoi, n'importe quand. C'est sûr
que l'industrie a commis des erreurs, mais, aujourd'hui, l'industrie les
reconnaît et l'industrie devrait faire attention, devrait tenir parole,
devrait tenir ses engagements et pas essayer d'excuser, de prétexter et
de dire: J'ai fait une erreur, parce que je n'avais pas, je n'ai pas cela.
L'industrie devrait être plus précautionneuse, elle devrait faire
plus attention que dans le passé. C'est seulement de cette façon
qu'elle regagnera la crédibilité nécessaire pour faire des
opérations valables et sécuritaires. Merci.
M. Jolivet: M. le Président, je n'ai aucunement
prétendu que les compagnies forestières voulaient faire n'importe
quoi, n'importe quand, n'importe comment, comme elles le désiraient. Je
n'ai jamais dit cela. Je ne le dirai jamais, parce que ce n'est pas mon
opinion. J'ai simplement rapporté des parties de ce qui a
été dit en commission parlementaire sur la consultation
particulière où on disait: Le moins de contraintes possible, tout
en disant que les compagnies étaient prêtes à faire leur
effort pour protéger l'ensemble de l'environnement. Donc, je pense qu'on
va être clair. Je n'ai jamais dit autre chose que cela.
La deuxième chose, c'est que je ne suis pas, cependant, sans
savoir qu'il y a des actions qui sont posées et qui amènent
à contourner l'ensemble du règlement sur l'environnement. Quand
on en arrive à partager l'ensemble des contrats pour arroser la portion
prévue en vertu du règlement et qu'on fasse un contrat
différent pour un autre d'une façon détournée, on
en arrive à faire ce qu'il y a comme gros titre dans les journaux.
À un moment donné, on arrose les forêts en cachette, ce qui
est mauvais à la fois pour le ministère, comme c'est mauvais pour
l'ensemble de l'industrie forestière.
C'est dans ce sens-là que je posais des questions au ministre.
Quelle concession, par rapport à l'ensemble de l'arbitrage qui est en
train de se faire ou vous êtes prêts à faire et quand est-ce
qu'on aura une politique qui va être annoncée où les deux
ministres se seront entendus et qu'on pourra, ensuite, consulter et critiquer
si on juge de critiquer?
Autre chose, le ministre dit: On n'a pas l'intention de se retrouver
avec des fonctionnaires qui se font dire n'importe quoi par toutes sortes de
personnes qui pourraient même les insulter. Je pense que c'est un peu
faire fi de la démocratie. S'il y a des consultations publiques
prévues par la loi avec l'aide du Bureau des audiences publiques, je
né vois pas en quoi, parce que quelques fonctionnaires pourraient
recevoir des quolibets de personnes qu'on va empêcher la
possibilité de ces consultations publiques.
J'ai eu l'occasion, comme ministre, d'assister à d'autres
rencontres où on a fait en sorte que nos employés étaient
traités de toutes sortes de mots et, comme responsable, j'ai pris leur
défense, en disant que, quant à moi, ce n'était pas vrai
et que je prendrais fait et cause pour mes employés. Mais je dois vous
dire que, une fois que j'ai dit ça, cela ne règle pas le
problème. Si quelqu'un veut me dire des insultes, il va me les dire
n'importe où.
Mais ce n'est pas une raison pour dire qu'on n'utilisera pas les moyens
démocratiques pour faire valoir les points de vue de tous et chacun
d'une société dont on entend dire que le gouvernement veut
être de plus en plus basé sur l'environnement et sur
l'écologie. Dans ce sens, j'accepte, avec un grain de sel, les paroles
du ministre et je trouve un peu déplorable, parce que c'est faire fi de
la démocratie. Ma question principale, c'est: Y a-t-il une politique qui
est adoptée auprès du Conseil des ministres et qui a suivi les
procédures de discussion auprès du COMPADR, le Comité
ministériel permanent du développement régional? Est-ce
que le ministre peut nous dire que cette politique va être connue
bientôt?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je voudrais reprendre le député de Laviolette,
parce qu'on a parlé de faire des arrosages en cachette. Je vous dirai
qu'aucun arrosage n'a été fait par le ministère en
cachette, ils ont tous été approuvés par le
ministère de l'Environnement.
C'est comme l'histoire des contraintes pour les industriels. On essaie
de les atténuer, mais dans la première intervention du
député de Laviolette, on disait que les industriels ne voulaient
pas de contraintes; entre aucune et pas de contraintes, je ne connais pas la
différence. Là, on les atténue, tant mieux! Je vous dirai
ici qu'on a fait des arrosages en conformité avec ce qui avait
été convenu. On a respecté ce qui avait été
convenu, le ministère de l'Environnement nous a donné les
autorisations. Si vous voulez avoir mon idée personnelle sur les
arrosages terrestres, autorisés par le ministère de
l'Environnement, dans certains cas, c'est tout simplement stupide parce que les
dangers sont plus grands que si on utilisait l'hélicoptère, comme
on l'utilise en certains endroits sur la forêt privée.
Samedi soir, j'étais avec le groupement de Dorchester et, chez
eux, lorsqu'il s'agit d'arrosage des phytocides pour les plantations, on
utilise l'hélicoptère à basse altitude et les dangers sont
moins grands que les arrosages terrestres. Je vous signalerai que, cette
année, nous avons eu 21 déversements de glyphosates lors
d'arrosages terrestres. On a répandu, si vous voulez, dans la
concentration 18 000 litres de bouillie au même endroit, dans ces 21
versements. Cela n'arrive tout simplement pas lorsqu'on utilise les moyens
comme l'avion ou comme l'hélicoptère qui est mieux
contrôlé que les appareils que les ouvriers forestiers dirigent
soit les débusqueuses ou d'autres tracteurs.
Quant à la politique d'utilisation, j'ai dit tout à
l'heure que j'en discutais actuellement avec le ministre de l'Environnement et
les gens de l'environnement. J'espère, parce que c'est un engagement que
nous avons pris lors de la discussion sur la Loi sur les forêts, fournir
à l'industrie une politique d'utilisation des pesticides qui
étaient opérationnelles et sécuritaires.
J'espère bien y arriver prochainement. Cela n'a pas
été soumis, M. le Président, au COMPADR aujourd'hui.
M. Jolivet: Qu'est-ce que le ministre pense de la pratique de
certains entrepreneurs, d'exploitants forestiers du Québec et même
du ministre de l'Énergie et des Ressources de procéder à
des arrosages de pesticides sur des surfaces qui varient entre 550 et 599
hectares et, ceci, afin d'éviter la norme de 600 hectares du
règlement du ministère de l'Environnement qui fixe la limite
à partir de laquelle doit être produite une étude d'impact
sur les arrosages?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce qu'on a
dépassé les 600, M. le député?
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On n'a pas
dépassé 600 hectares là.
M. Jolivet: C'est ce que je dis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a mis une nonne
et on la respecte. Même si on est près, on la respecte.
M. Jolivet: Donc, l'une des façons comme je disais tout
à l'heure de détourner le règlement, c'est de dire que,
même s'il y avait des besoins d'arrosage, on ne le fera pas parce qu'on
va dépasser les 600 et, à ce moment-là, on sera
obligés d'aller à l'étude d'impact et, en
conséquence, on se limite et cela peut avoir des effets plutôt
négatifs sur certaines possibilités. Le ministre dit: On veut en
arriver à aider les compagnies forestières ou encore à
protéger la forêt publique et, en conséquence, si on en
arrive à ce que le ministre met même en péril, pour ne pas
dépasser 600 hectares, et ainsi à ne pas être obligé
de faire des études d'impact dans la forêt
québécoise. Est-ce que cela pourrait aller jusque-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Une étude
d'impact est très dispendieuse, cela coûte très cher, mais
tout de même. Actuellement, on n'a pas dépassé les 600
hectares pour éviter justement des coûts exagérés,
des coûts exceptionnels.
M. Jolivet: Le ministre est-il en train de me dire - c'est ce que
je pose comme question - qu'il fractionne l'ensemble de ces arrosages justement
pour aller dans la norme de 600 pour ne pas avoir besoin d'étude
d'impact et que, en conséquence, pour économiser, semblerait-il,
de l'argent, il met en péril la forêt québécoise? Le
ministre est-il en train de me dire cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Actuellement,
le régime forestier n'est pas en fonction-
nement, il n'est pas en vigueur partout. On n'a pas eu besoin d'arroser
les plus grandes superficies. Dans le régime forestier, lorsque les
contrats d'approvisionnement et d'aménagement seront signés, il
est fort possible qu'on soit obligés de dépasser le norme de 600
hectares et, dans ce temps-là, si on y est tenus, on fera des
études d'impact. Mais je répète encore que ces
études d'impact coûtent très cher. (11 h 15)
M. Jolivet: Merci. Est-ce que c'est parce que cela coûte
cher qu'on ne le fera pas en mettant en péril, dans certains cas,
l'investissement placé en terre et que, en conséquence, le
ministre est en train de me dire: Parce que cela coûte cher, on ne le
fait pas, mais cela n'est pas grave, même si au bout de la course, cela
nous coûtera plus cher comme société
québécoise pour remettre en fonction un territoire donné,
pour des travaux sylvicoles qu'on sera obligés de faire. Est-ce cela que
le ministre est en train de me dire? Il est en train de me dire: Parce que la
politique forestière que j'ai déposée au mois de
décembre et qui a été adoptée en décembre
1986 ne sera opérationnelle - on est à peu près à
moitié chemin actuellement - qu'au 1er avril 1990, en
conséquence, je ne bouge pas et je verrai dans ce temps-là.
Là, le ministre nous dit aujourd'hui: comme ça coûté
trop cher, je n'ai pas l'intention... À moins que le ministre ne laisse
sous-entendre que dans sa politique qu'il va convenir avec le ministre de
l'Environnement, il va faire sauter la norme de 600. Est-ce cela qu'il est en
train de me dire? Là, si c'est cher aujourd'hui cela va être cher
demain. Cela va toujours être cher, d'une façon ou d'une autre.
Des études d'impact pour sauver l'environnement, cela coûte de
l'argent mais on peut en économiser à long terme. On a juste
à regarder ce qui s'est passé à Saint-Basile-le-Grand avec
les BPC. Si on avait pris des moyens draconiens pour régler le
problème, peut-être qu'aujourd'hui on ne serait pas rendus
là et que ça ne coûterait pas 10 000 000 $ à la
société québécoise. Le ministre me fait peur un peu
quand il parle comme cela, ce matin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. Vous
êtes peureux!
M. Jolivet: Vous n'êtes pas rassurant, quand
même!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Le
Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai dit tout
à l'heure qu'on proposait d'utiliser le BT (Bacillus thuringiensis) et
le glyphosate, d'être exemptés des études d'impact pour ces
deux produits et qu'on était d'accord, pour tout nouveau produit qui
serait utilisé en forêt autre que ces deux-là, pour qu'il y
ait des études d'impact et des consultations publiques si le ministre de
l'Environnement le jugeait à propos. Vous n'avez pas
écouté quand j'ai dit cela tout à l'heure.
M. Jolivet: Ah, j'ai compris tout cela! M. Côté
(Rivière-du-Loup): Bon.
Le Président (M. Baril): Je donnerai la parole au
député de La Peltrie, s'il vous le permettez.
M. Cannon: Juste pour clarifier peut-être, parce que
j'écoute les discussions qu'il y a actuellement entre le
député de Laviolette et le ministre. Pour ma part, je trouve
qu'il y a des insinuations inquiétantes qui sont placées devant
nous ce matin. Le député de Laviolette voudrait faire dire, M. le
Président, que le ministre ne se conforme pas au règlement alors
que le ministre a effectivement indiqué que oui, il se conformait aux
règlements mais que, par ailleurs, des études d'impact
étaient extrêmement onéreuses. C'est tout à fait
normal. Si le député de Laviolette est pour traduire son
accusation ou cette insinuation dans un exemple concret, je suis bien
prêt à l'écouter, M. le Président, mais là,
ce que j'entends, c'est beaucoup de démagogie. Ce sont des insinuations
qui m'apparaissent comme étant extrêmement inquiétantes
alors qu'on sait très bien que c'est nous, du côté
ministériel, qui nous sommes préoccupés davantage de cette
question depuis quelques années maintenant, sachant très bien que
l'ancien gouvernement a laissé pour compte toute cette question de
l'environnement. Je serais bien surpris, quitte à ce que je me fasse
corriger, qu'il y ait eu un semblant de politique, en ce qui concerne
l'arrosage, à l'époque de l'ancien gouvernement; c'est ce
gouvernement-ci qui s'est préoccupé de cette chose. Moi,
j'inviterais formellement le député à dire: Bon, voici,
dans tel cas il s'est produit telle chose et le ministre a dérogé
à la réglementation. Mais jusqu'à maintenant, dans les
discussions je n'ai pas eu cette chose.
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je trouve un peu exagéré que le
député de La Peltrie veuille venir à la rescousse du
ministre. Mon but n'est pas de dire que le ministre ne se conforme pas, je ne
l'ai d'ailleurs jamais dit. J'ai dit: Le ministre se conforme, puisque les
contrats sont entre 550 et 599. Je dis simplement qu'il y a moyen de se
conformer directement et indirectement. Le ministre nous dit: Comme c'est
onéreux, on s'est conformés en ne faisant que des arrosages de
moins de 600 hectares. J'ai bien compris cela. Je n'ai jamais obstiné le
ministre sur cela, je le sais! La seule chose que je dis c'est: Quelles sont
les cir-
constances dans lesquelles il a fractionné ces contrats
d'arrosage pour arriver à 600 et par le fait même, de façon
indirecte, tout en respectant le règlement, mettre en péril... Je
ne dis pas qu'il ne respecte pas le règlement. Je dis qu'il met
peut-être en péril et que cela coûtera peut-être plus
cher de remettre en production des territoires s'il ne le faisait pas
aujourd'hui.
Autre chose: quand le député dit qu'on ne s'est pas
préoccupés comme ancien gouvernement, je trouve ces affirmations
drôles dans la mesure où quand nous sommes arrivés au
gouvernement, en 1976, il y avait un Service de protection de l'environnement
qui n'était même pas un ministère. Nous avons
créé le ministère de l'Environnement et lui avons
donné de l'argent. Je m'excuse, Victor Goldbloom n'était pas
ministre de l'Environnement, il était...
Une voix:...
M. Jolivet: Non, non! Il était ministre... Non, non!
Service de protection de l'environnement! Ce n'était pas un
ministère! Faites attention, parce que...
Des voix: II était ministre.
M. Jolivet: Non, non! Comme le ministre actuel dépend du
ministre de l'Énergie et des Ressources, l'autre dépendait du
ministère des Affaires municipales. Ne vous inquiétez pas, on
s'en souvient. C'était un service du gouvernement, par
l'intermédiaire d'un ministère donné. Ce n'était
pas un ministère, ce ne sont pas les mêmes affaires.
Le Président (M. Baril): Un instant, s'il vous
plaît! Je suis prêt à vous laisser aller un petit peu
à côté, mais restons proche du sujet.
M. Jolivet: C'est parce que le député nous a dit
qu'on n'avait rien fait. Je dis tout simplement que c'est faux, on a
créé le ministère et on lui a donné des moyens
d'agir, des budgets pour fonctionner. La création d'un ministère,
je sais ce que cela veut dire et le ministre délégué aux
Forêts le sait très bien, parce que s'il voulait devenir ministre,
il faudrait qu'il fasse un projet de loi constituant le ministère, il
faudrait qu'il le discute ici, il faudrait qu'on mette des budgets et qu'on ait
des raisons pour le faire. Donc, qu'on ne vienne pas charrier sur le fait que
l'ancien gouvernement n'a rien fait, il a mis en place un ministère qui
a donné l'élan à ce qu'on connaît aujourd'hui. Qu'on
en récolte des fruits aujourd'hui, tant mieux, c'est normal, ça
fait partie de l'évolution d'une société, et que le
gouvernement le fasse comme tel.
Je dis que nous avons devant nous un moyen détourné de ne
pas nous conformer au règlement. Si on allait plus haut que 600, il
faudrait passer aux consultations publiques, aux études d'impact. En
conséquence, je dis que cette décision qu'a prise le ministre de
fractionner l'ensemble de ses contrats risque de mettre en péril la
forêt québécoise et va nous coûter plus cher pour la
remettre en production. C'est simplement dans ce sens-là que je faisais
mes demandes d'information.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous l'avez
répété souvent, M. le député de Laviolette.
Trouvez-moi un contrat d'arrosage aérien où on a arrosé
580, 590 ou 550 hectares. Il n'y en a pas un. Trouvez-m'en un! Vous dites qu'on
a contourné cela?
Trouvez-en un! Ce que vous dites est absolument faux. La plus grande
superficie qu'on a arrosée de façon aérienne, c'est 350
hectares. Lorsqu'on fait des arrosages terrestres, on n'est pas soumis à
la limite de 600 hectares. Alors, ce que vous dites est absolument faux. Ce
sont des insinuations, comme le dit le député de La Peltrie, pour
nous faire dire des choses qu'on n'a pas dites et qu'on ne veut pas dire non
plus. C'est dans la région 04 qu'on a arrosé 350 hectares avec un
avion. Quand il s'agit d'arrosage terrestre, on n'est pas soumis à la
norme de 600 hectares. Vous faites de la démagogie avec ça.
M. Jolivet: Je vais relire ma question: Que pense le ministre de
la pratique de certains entrepreneurs forestiers d'Hydro-Québec et du
MER de procéder à des arrosages qui varient? Je fais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des arrosages
terrestres?
M. Jolivet: Oui, terrestres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour les arrosages
terrestres, on n'est pas soumis à la norme de 600 hectares. On est
soumis à cette norme pour les arrosages aériens.
M. Jolivet: Vous parlez d'arrosages terrestres? Non, je parle
de... Les deux, voie aérienne ou terrestre. Là, je donne
l'exemple qui était donné par M. Francoeur dans le cas de la
compagnie Julunco qui a visiblement exploité la limite prévue par
la loi en présentant un projet de 599 hectares. Je parle du
ministère de l'Environnement, et vous êtes soumis à la loi
de l'environnement.
Le Président (M. Baril): Merci. Est-ce que les engagements
de mars 1988 sont vérifiés?
M. Jolivet: Vérifiés.
Avril Le Président (M. Baril): Je comprends qu'il
y aura des réponses qui viendront du ministre. Nous sommes rendus
aux engagements d'avril 1988 et j'appelle l'engagement 4.
M. Jolivet: À l'engagement 4, M. le Président,
c'est un contrat pour l'achat de cinq machines à ficeler de type
"Constellation" pour les besoins de la Pépinière
forestière de Saint-Modeste. Le ministre me dira que c'est un contrat
négocié par le Service général des achats.
J'aimerais savoir si Gerrard Oval Strapping de Montréal est le seul,
à la connaissance du ministre, qui peut fournir ce genre de machine
à ficeler. Est-ce qu'il y en a d'autres? Pourquoi est-on allé
à un? Est-ce que c'est un contrat additionnel? C'est quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas
s'il y en a d'autres, je ne sais pas si c'est le seul qui peut fournir ce type
de machine à ficeler et je ne connais pas les membres du conseil
d'administration.
M. Jolivet: II faut qu'on ait tout cela. Je n'insinue pas que le
ministre les connaît tous. Je suis sûr qu'il ne les connaît
pas tous et c'est normal. Ce n'est pas anormal, mais on veut quand même
les connaître. C'est pour éviter la question du
député de La Peltrie qui pourrait dire que j'ai insinué
des choses. Donc, on aurait les mêmes réponses que pour les
autres: mais la prochaine fois, j'espère que le ministre aura pris la
précaution, avant de se présenter ici, de demander à ses
services de prendre toutes les informations et qu'on n'aura pas besoin,
à ce moment-là, de les demander.
L'engagement 4 est vu.
Le Président (M. Cannon): L'engagement 4 est
vérifié; j'appelle donc l'engagement 5. M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Ah! c'est vous qui êtes président.
Excusez-moi, je pensais que vous... Contrat pour l'achat de 15 400 litres
d'insecticide biologique, le BT comme on se plaît à l'appeler,
Futura - c'est 45? - en barils de 200 litres. Ce n'est pas 45, c'est XLV. La
question: Y a-t-il un autre fournisseur de cet insecticide biologique que
Chemagro Limited de Mississauga, en Ontario? Est-ce qu'il y en a au
Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, vous allez
voir plus tard, il y a un autre engagement pour l'achat de BT.
M. Jolivet: C'est cela, l'engagement 8.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le Service
général des achats a discuté avec cette
compagnie-là. Je ne connais pas non plus les membres du conseil
d'administration de Chemagro.
M. Jolivet: Ils ont le droit de fournir des services au
gouvernement du Québec, il n'y a pas de problème. Je comprendrai
que le ministre n'a peut-être pas les noms.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: S'il y en a au Québec, pourquoi ce n'est pas
le Québec? L'autre que je regarde à l'engagement 8, parce que moi
aussi, je l'avais vu, c'est de type Dipel 132. C'est pour cela que je voudrais
savoir: Est-ce que dans le cas du fournisseur venant de l'Ontario, c'est un
contrat négocié? Le ministre ne peut pas répondre à
cela, il me l'a dit, il va me répondre plus tard. Mais dans le cas de
l'engagement 8, c'est par soumissions publiques et c'est un seul
soumissionnaire. Dans un cas, c'est un contrat négocié et dans
l'autre cas, c'est une soumission publique.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous allez avoir
une bonne réponse: c'est le seul à fabriquer en Ontario le BT
à base d'eau.
M. Jolivet: II n'y en a pas au Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y en a pas au
Québec et l'autre est à base d'huile.
M. Jolivet: Le Dipel, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le Dipel.
M. Jolivet: Là, lui, il a eu un seul soumissionnaire.
Est-ce que le ministre est au courant s'il y en a d'autres - parce qu'on va
faire l'engagement 8 en même temps tant qu'à y être, M. le
Président, si vous me le permettez - qui peuvent être au
Québec?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il n'y en a
pas d'autres. C'est pour cela qu'il y a eu seulement un soumissionnaire. On
aurait été aussi bien de le négocier.
M. Jolivet: Bien oui! Est-ce que dans l'un ou l'autre des...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça vous
aurait donné l'occasion de demander les noms des membres du conseil
d'administration d'Abbott.
M. Jolivet: Vous allez les donner quand même. Vous m'aviez
dit que vous les donneriez tout à l'heure. Cela devient quasiment
automatique. Vous n'avez même plus besoin de les demander.
Le ministre a-t-il d'autres choses à ajouter?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, on peut
ajouter quelque chose, M. le Président, c'est qu'il y avait une autre
compagnie au Québec, mais elle avait fait faillite...
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y avait une
compagnie qui fabriquait du BT Dipel 132 et comme elle avait fait faillite, il
y en avait peut-être d'autres qui étaient
intéressées, mais l'autre était aux États-Unis.
M. Jolivet: II y a une question qui me vient à l'esprit:
M. le ministre, comme vous allez devenir, semble-t-il, selon votre demande, un
grand utilisateur de BT, sans avoir besoin de passer...
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'espère
que non...
M. Jolivet: Ah bon!
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...parce que
l'objectif n'est pas d'utiliser du BT; de moins en moins. L'objectif est de
détecter les foyers d'infestation et d'être capables de les
contrôler pour éviter l'épidémie qu'on a connue.
Cela a été discuté en commission parlementaire
également. Si on ne peut pas obtenir les autorisations d'intervenir dans
les foyers d'infestation, cela ne nous donne rien de faire de la
détection, hein? Bon. (11 h 30)
M. Jolivet: Est-ce que cela veut dire que votre responsable du
service d'arrosage et aussi en même temps de détection aurait
besoin d'inspecteurs additionnels sur le terrain, ce qui éviterait
justement la prolifération de l'ensemble de ces insectes et, en
conséquence, on arriverait à prévoir... Comme on a
actuellement sur la question de la détection du feu en forêt, des
moyens sophistiqués d'aller chercher des informations importantes par le
transfert technologique au centre de Maniwaki, est-ce que le ministre est en
train de dire à son chef de service qu'il va lui ajouter des inspecteurs
pour la recherche des insectes? Si c'est cela, ça va être
encourageant, mais si ce n'est pas cela, on va avoir besoin d'arrosage à
un moment donné.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a
actuellement un réseau de détection, mais seulement, il faut
être logiques dans tout cela. Il faut continuer après les
détections, il faut intervenir. Si on ne peut pas intervenir, cela ne
nous donne rien de faire de la détection. On a des pièges
à phéromone. On a un réseau de détection.
M. Jolivet: Je sais cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est tout ce
qu'on demande. En commission parlementaire, votre collègue, le
député de Verchères, était d'accord:
détection et intervention. On disait même: Des produits autres que
ceux qu'on mentionne, pour être exemptés d'études d'impact,
soit le glyphosate et le BT.
M. Jolivet: Le ministre m'a ouvert une porte grande comme une
porte de grange.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La porte est toute
grande.
M. Jolivet: Vous me dites qu'on a intérêt à
prévenir plutôt qu'à guérir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Maintenant, vous me dites: Si on prévient, on
va avoir moins besoin de BT pour guérir. Mon problème, c'est que
je sais qu'il n'y a pas assez d'inspecteurs, pas assez de vérificateurs,
pas assez de gens dans le système du réseau, ce qui fait que,
finalement, l'intervention pourrait être davantage efficace s'il y avait
plus de personnes. Donc, est-ce que le ministre est en train de me dire que
pour éviter l'utilisation du BT qui est dispendieuse, il est prêt
à mettre du personnel additionnel pour la détection des insectes
dans la forêt publique du Québec et qu'en conséquence, cela
lui éviterait d'utiliser ces insecticides?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On verra les
ententes qui seront conclues avec le ministère de l'Environnement
concernant tout cela. Évidemment, la détection est très
importante pour qu'on utilise le moins possible d'insecticide. Pour les
phytocides, il y a toujours moyen de prévoir un peu parce que cela fait
suite au reboisement. C'est plus facile à prévoir parce que ce
n'est pas...
M. Jolivet: Je faisais allusion simplement au fait que le
ministre disait qu'il manquait d'inspecteurs. Peut-être qu'il...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai jamais dit
cela.
M. Jolivet: Au mois de juin, vous n'avez pas dit en commission
parlementaire que vous aimeriez en avoir plus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez, si
besoin est, j'irai défendre la cause. Mais je n'ai jamais dit qu'il
manquait d'inspecteurs.
M. Jolivet: Donc, si on a besoin de BT, dans le contexte qui est
là, le ministère n'aurait-il pas intrérêt à
servir de levier pour inviter des compagnies à s'établir au
Québec plutôt qu'à disparaître de la carte et
à s'en aller aux États-Unis?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense que ce
serait une grave erreur d'installer une usine qui produirait seulement du BT.
Il faudrait que ce soit une usine qui fabrique d'autres produits biologiques
qui seraient utilisés également en agriculture.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut me...
M. Côté (Rivière-du-Loup): La production
de
BT peut servir d'étincelle pour la venue d'une usine au
Québec, mais ce n'est pas exclusivement pour la fabrication de ce
produit.
M. Jolivet: D'accord.
Le sixième, M. le Président, a été
étudié tout à l'heure, comme vous vous en souvenez.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'engagement 5 a
été considéré, M. le député de
Laviolette, avec l'engagement 8?
M. Jolivet: Cela a été vu.
Le Président (M. Cannon): Pardon? Les deux?
M. Jolivet: Cela a été vu. Quant à
l'engagement 6, on l'avait vu.
Le Président (M. Cannon): Alors, l'engagement 5 est
vérifié, l'engagement 8 est vérifié et l'engagemen
6 est vérifié. Donc, j'appelle l'engagement 7.
M. Jolivet: L'engagement 7. Il y a six soumissions qui ont
été demandées. Il y a eu un seul soumissionnaire, tel que
c'est là. Est-ce qu'il y a des raisons pour lesquelles les autres ne
viennent pas? Est-ce que c'est parce que la compagnie Coroplast inc. est la
seule à fournir cela? Est-ce que le ministre est au courant des raisons
pour lesquelles les autres n'ont pas pu venir? On dit: Un contrat pour 26 000
arbo-gardes en polypropylène. On donne la hauteur de 101 cm et un
diamètre de 19 cm. Est-ce que c'est le seul qui fabrique cela ou s'il y
en a d'autres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne suis pas au
courant et c'est la même chose. On vous donnera la liste des autres
soumissionnaires et le nom des membres du conseil d'administration de
Coroplast.
M. Jolivet: Vu, M. le Président.
Le Président (M. Cannon): Ça va. J'appelle
l'engagement 9.
M. Jolivet: À l'engagement 9, étant donné
que c'est le plus bas soumissionnaire par demande de soumissions, M. le
Président, je n'ai pas de question.
Le Président (M. Cannon): Pas de questions. L'engagement
10?
M. Jolivet: C'est la même chose, M. le Président, vu
que c'est la plus basse soumission par soumissions publiques.
Le Président (M. Cannon): Ça va. Les engagements
pour le mois d'avril sont donc terminés?
M. Jolivet: Terminés, M. le Président.
Mai
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'engagement 2 du mois
de mai 1988.
M. Jolivet: Contrat négocié. Ce sont les
mêmes questions qui reviennent: pourquoi est-ce le seul qui a
été demandé? Est-ce que c'est quelqu'un qui avait
déjà donné des services au ministère et est-ce que
c'était une prolongation ou un renouvellement de contrat? Et à
quoi étaient destinés ces kiosques?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour les kiosques,
ce sont les mêmes réponses, c'est le Service général
des achats qui a négocié avec un fournisseur. La raison exacte
pour laquelle il y en avait un ou deux, je ne la sais pas. Ces structures
métalliques ont servi pour les kiosques de l'exposition et il y en a
deux dans chacune des régions, lors des galas du mérite
forestier, lors des expositions, lorsqu'on participe à des
événements régionaux.
M. Jolivet: Le ministre n'a pas un service qui pourrait lui faire
ces choses sans avoir besoin de passer par un contrat négocié?
Pourquoi va-t-il à l'extérieur? Pourquoi n'est-ce pas à
l'intérieur du ministère?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est convenu que
c'est le Service général des achats qui s'occupe des achats
d'équipement et de matériel pour le ministère. C'est pour
cela. Je n'aurais pas de problème à m'en occuper, M. le
député, mais c'est convenu ainsi.
M. Jolivet: Le ministre peut-il me dire si cela coûterait
plus cher de le faire à l'intérieur de son ministère?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien non!
M. Jolivet: Mais pourquoi aller à l'extérieur, si
cela coûte plus cher?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, je n'ai
pas dit que cela coûtait... Je ne sais pas pourquoi on devrait fabriquer
cela à l'intérieur du ministère.
M. Jolivet: Vous me dites: C'est parce que c'est ainsi que cela
marche. Si le ministère avait des infrastructures, si le ministre, dans
ses services, avait l'infrastructure nécessaire pour répondre
à ces demandes de fabrication de
kiosques, pourquoi est-il obligé d'aller à
l'extérieur? C'est parce que cela coûterait plus cher à
l'intérieur? Et si cela ne coûte pas plus cher à
l'intérieur, pourquoi va-t-il à l'extérieur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On n'est pas
organisés pour construire des kiosques d'exposition à
l'intérieur. Monter un genre d'entreprise pour faire cela, ce serait
encore... Au bout de deux mois il faudrait y mettre fin.
M. Jolivet: Regardez, ce que je veux dire, c'est que vous avez 18
kiosques d'exposition et que ces kiosques...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont des
structures métalliques pour accrocher des affiches, des images, etc.
M. Jolivet: Quand je suis allé à Grand-Mère
et que vous êtes venu, c'était cela, que vous me dites?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Ça ne se transporte pas? C'en en a pris 18
pour Grand-Mère? Je ne pense pas, je n'en ai pas vu 18.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y en a deux
dans chacune des régions. Chaque région est organisée et
chaque région participe également à d'autres
événements que le gala du mérite forestier.
M. Jolivet: Oui, mais ils ne sont pas tous les soirs au
même endroit. Vous n'êtes pas tous les soirs au même endroit,
donc...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ils sont
transportés à d'autres endroits aussi, dans Caréna,
etc.
M. Jolivet: Je le sais. Ce que vous dites, là, ce n'est
pas juste pour le gala du mérite forestier?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non! Je
n'ai pas dit cela non plus!
M. Jolivet: S'il y a une exposition agricole, une exposition dans
une place industrielle, vos kiosques, il y en a deux par région et ils
sont utilisés dans la région. C'est cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Donc, vous faites faire un prix global et quand ils
sont fabriqués, vous les distribuez deux par région. Est-ce que
vous êtes obligés de faire cela tous les ans ou si ces kiosques
ont été faits selon un besoin sur le point? C'est pour
remplacer?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. M. Jolivet:
C'est quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
structure métallique, c'est de l'équipement qui reste
jusqu'à usure. Je ne sais pas combien cela prend de temps avant de les
remplacer; cinq ans, dix ans, je ne le sais pas.
M. Jolivet: Mais actuellement, c'est parce que ceux qui
étaient là avant n'étaient plus bons?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y en avait
pas. On les louait.
M. Jolivet: Mais, il y a eu des expositions et le
ministère était là. Il y avait d'autres moyens?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
loué ou emprunté.
M. Jolivet: Et là, vous avez décidé de les
faire faire et de les avoir en permanence...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...au lieu d'avoir à louer cela. Il y a des
compagnies qui en louent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y en a qui les
fabriquent et il y en a qui les louent. On a choisi...
M. Jolivet: Vous avez considéré que cela
coûtait moins cher de les acheter que de les louer?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Même en termes de remplacement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, à
cause des participations fréquentes à des expositions qu'on a
dans différentes régions.
M. Jolivet: Le document a été vu.
Le Président (M. Baril): Merci. L'engagement 2 est
accepté. J'appelle l'engagement 3.
M. Jolivet: À l'engagement 3, M. le Président,
j'aurais quelques questions. On dit: Contrat pour la production de 147 500 000
plants résineux en récipients, pour une période de 7 ans.
C'est la Fédération des producteurs de bois, donc c'est le
contrat prévu en vertu de l'entente avec la Fédération des
producteurs de bois du Québec, au montant de 19 000 000 $; c'est
ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Le ministre peut-il nous dire à ce moment-ci -
je pense que c'est l'occasion que j'ai de le questionner sur cette demande qui
provient justement des organismes producteurs de bois qui, en termes
d'aménagement en forêt privée, parce que ça tient de
la forêt privée, ici - s'il a demandé...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ça ne
tient pas de la forêt privée. Vous savez ça, voyons
donc!
M. Jolivet: Pourquoi la Fédération des producteurs
de bois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle produit des
plants pour reboiser en forêt publique également.
M. Jolivet: Les deux?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui!
M. Jolivet: D'accord. Je comprends, mais ce que je veux dire,
c'est que ça touche la forêt privée aussi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: C'est cela. C'est parce qu'il y a une demande
additionnelle de 5 000 000 $ pour des travaux d'aménagement en
forêt privée, de production de plants. On a eu plusieurs
organismes régionaux qui ont fait une demande auprès du
ministère, qui nous ont demandé de faire des pressions
auprès du ministère. Je sais que les demandes qui ont
été faites sont antérieures au dépôt des
crédits et que jusqu'à présent, n'ont pas
été jugés suffisants les 37 000 000 $
dépensés en cette matière. Cependant, on sait que des
dépenses de transfert à ce programme ont augmenté, de
1987-1988 à 1988-1989, dans le rapport de 9 000 000 $. D'après ce
que l'on sait, des gens qui nous ont vus, le ministre semblait favorable
à la demande de crédits supplémentaires de 5 000 000 $ qui
a été faite. Est-ce que le ministre peut faire le point sur cette
demande qui a été refusée par le Conseil du trésor?
Et quels sont les moyens qu'il entend prendre pour convaincre le Conseil du
trésor de les donner? J'en suis très certain et conscient, faute
de crédits suffisants, ce sont les offices qui vont financer ces travaux
et la récupération de ces fonds pourrait se faire possiblement
plus tard et devrait être légèrement supérieure aux
demandes actuelles de 5 000 000 $. J'aimerais juste savoir où en est
rendu ce dossier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le budget de la
forêt privée, étant donné que vous voulez parler de
la forêt privée, est passé de 38 000 000 $ en 1985-1986,
à notre arrivée au gouvernement, à 68 000 000 $ cette
année. C'est une augmentation de 80 %. En ce qui concerne les organismes
des gestions en commun, les budgets sont passés de 20 500 000 $ à
35 000 000 $ durant la même période. C'est encore une augmentation
de 75 %. Évidemment, les organismes des gestions en commun, les
coopératives et d'autres qui font des travaux en forêt, dans la
forêt privée principalement, sont devenus avec les années
beaucoup plus efficaces, beaucoup plus opérationnels et terminent leurs
travaux plus tôt durant la saison. Il faudrait augmenter les budgets de
l'ordre de ce qui a été demandé par la
Fédération des producteurs de bois, ou par le RESAM, qui regroupe
les organismes des gestions en commun, de l'ordre de 8 000 000 $. Mais à
tout cela il y a une limite. On se fixe des objectifs au ministère et on
a les budgets qui sont conformes aux objectifs qu'on s'est fixés; et
même si ces organismes ou ces individus sont devenus plus efficaces, plus
opérationnels, le budget n'est pas élastique au point qu'on dise:
Tant que vous allez en vouloir, on va vous en donner. Mais, comme vous le
mentionnez, M. le député, c'est bien évident que plus les
budgets seront importants au ministère sur cette base-là... Ce
sont des investissements qu'on fait pour le futur. Ce sont aussi des
investissements qu'on doit protéger avec une politique d'utilisation des
pesticides qui a du bon sens, sinon, moi, je ne suis pas prêt à
recommander d'investir aussi massivement en forêt. On a investi
au-delà de 150 000 000 $ sur cette base en production de plants, en
travaux de toutes sortes. Mais, il faut protéger nos investissements et
c'est tout ce qu'on demande de façon sécuritaire, de façon
aussi sécuritaire que nous le permet la technique aujourd'hui, que nos
connaissances scientifiques nous le permettent. (11 h 45)
C'est de cette façon qu'on doit fonctionner, je pense bien, et
non pas sur des impressions, sur des insinuations, sur des qu'en-dira-t-on, sur
des rumeurs. On doit se baser sur des données scientifiques. Quand on
vient critiquer le gouvernement fédéral sur l'homologation des
produits, je pense qu'il n'y en a pas beaucoup au pays qui seraient capables de
faire mieux. C'est reconnu de par le monde entier que l'homologation du
fédéral est très minutieuse et très exigeante.
N'importe qui qui se présente et accuse à tort ou à
travers, sans connaître, sans avoir de base scientifique pour affirmer
des choses... On marche dans cette direction. Moi, je voudrais qu'on marche sur
une base logique, scientifique. Si on revient au budget de la forêt
privée, ce sont des investissements qu'on fait en forêt, des
investissements qu'on doit protéger. Cette année, je pense bien
que, avec l'augmentation des budgets depuis 1985-1986, dans le secteur de la
forêt publique comme privée, il y a une limite à tout cela
et que les organismes de gestion communs à qui j'en ai parlé -
j'en ai parlé avec M. Lapointe, le directeur de la région
de Québec - comprennent qu'on ne peut pas suivre tout cela, sauf
qu'ils se disent qu'ils vont continuer à faire des pressions pour en
obtenir davantage. Moi aussi, je suis d'accord avec cela, qu'on obtienne
davantage, qu'on dépense cela d'une façon correcte et
sécuritaire, et, en même temps, qu'on protège nos
investissements en forêt.
M. Jolivet: Je sais que le ministre, M. le Président, juge
important le reboisement. Je pense qu'il l'indique par les propos qu'il tient,
à l'effet qu'on ne peut pas investir si on ne peut pas protéger,
et je ne pense pas que je puisse dire ici que le ministre n'en est pas
conscient, au contraire, je le conçois. Cependant, on nous dit que, du
fait qu'on refuse actuellement 5 000 000 $, on mettrait actuellement en
péril près de 15 000 000 de plants et qu'on mettrait aussi en
difficulté le terrain propice à être préparé
pour recevoir ces plants. Alors, c'est en ce sens que ma question est
posée. Je sais que le ministre ne trouve pas farfelue la demande. La
seule chose, c'est qu'il dit qu'il est question de budget, qu'il lui faut
convaincre le Conseil du trésor. Là, on sait aussi qu'il y a eu
des directives données par le Conseil du trésor pour geler
certains fonds dans certains milieux, et c'est pour cela que je me demande si
le ministre, s'il ne peut pas arriver à obtenir les 5 000 000 $
demandé pour à la fois faire les plantations qui s'imposent ou
préparer le terrain nécessaire à cette plantation, a
l'intention de baisser l'objectif de 300 000 000 qui avait été
fixé à l'époque et qui est actuellement de 250 000 000, si
mes renseignements sont exacts. Est-ce que le ministre a l'intention d'aller
plus bas que cela et de réviser à la baisse, en sachant qu'il
faut éviter, pour les années à venir, des ruptures de
"stocks" dans certains milieux, et que, si on avait l'argent nécessaire
- peut-être pas 250 000 000 ni 300 000 000, mais peut-être 500 000
000 de plants qu'on devrait planter pour augmenter la production de la
forêt - ceci étant dit, le ministre avait pris la décision
de baisser le montant, le nombre de plants? Est-ce que cela veut dire que, s'il
n'obtient pas les 5 000 000 $, le ministre baisserait à ce
moment-là l'objectif de 250 000 000 qu'il s'était
fixé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, M. le
Président, les productions de plants ne se baissent pas
instantanément. Cela prend de deux à quatre ans pour produire des
plants et, une fois que c'est enclenché, évidemment, il faut
vivre avec. L'objectif de reboisement, si nous n'avons pas une politique
d'utilisation des pesticides, surtout des phytocides, opérationnelle et
sécuritaire - du côté sécuritaire, il y a
déjà eu une recommandation de faite - vous le devinez, est moins
important, parce que - je l'ai mentionné tout à l'heure - il faut
entretenir ces plantations, et dans ces cas il faudrait peut-être
réviser à la baisse. Mais il faudra peut-être aussi
réviser à la baisse lorsqu'on connaîtra les intentions des
compagnies forestières, parce qu'on a imaginé ou supposé
que les compagnies forestières reboiseraient X millions de plants dans
leurs chantiers. Mais les compagnies forestières ont également la
possibilité du choix des interventions pour atteindre les objectifs
fixés par le ministère et le reboisement n'est pas la seule
intervention en forêt qui fait qu'on peut augmenter notre capital, notre
stock, et peut-être raccourcir les rotations, et lorsque nous aurons
signé tous les contrats d'aménagement et d'approvisionnement
forestiers avec les compagnies forestières, nous serons en mesure
peut-être de préciser exactement le volume de plants dont nous
avons besoin au Québec pour atteindre les objectifs, c'est-à-dire
augmenter la possibilité en forêt résineuse de 18 000 000
à 24 000 000 ou 25 000 000 mètres cubes. Et ce n'est qu'en
1990-1991' que nous pourrons fixer le reboisement comme tel, avec des effets
sur la productivité, sur la possibilité de chacune des
régions. C'est dans cette optique-là.
Le danger de perdre des plants parce qu'il n'y aurait pas de budget
supplémentaire a été vérifié au
ministère et on me dit que non, l'an prochain il n'y a pas de danger de
perdre des plants, même si dans la Terre de chez-nous il y avait un
article à cet effet, et évidemment s'il y avait danger de
gaspiller les plants que nous avons produits sur deux ou quatre ans, c'est bien
sûr que je ferais des efforts additionnels pour obtenir des budgets pour
contrer ce gaspillage-là. Il n'y a personne au gouvernement, j'en ai
discuté avec le ministre des Finances qui s'oppose au gaspillage sur
cette base, et je dis toujours à mes fonctionnaires qu'on ne doit pas
jeter de plants. Sinon cela ne donne rien de produire pour produire. En ce qui
concerne le budget périmé, c'est un fait que chaque
ministère doit faire un effort pour contrôler et diminuer ses
dépenses et, dans le cas de la forêt privée, on a fait en
sorte de ne pas diminuer les budgets qui avaient été
prévus. On a essayé de prendre cela dans d'autres secteurs, soit
dans la forêt publique soit dans le...
M. Jolivet: Selon les rapports...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et les
producteurs privés semblent satisfaits de cette décision. C'est
déjà un gain.
M. Jolivet: Parce que les renseignements que nous avons sur les
directives du Conseil du trésor à l'effet de geler des budgets
sont plus prématurés que les années
précédentes et que cela augure mal pour l'utilisation des
fonds.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Oui, oui, nous avons des discussions avec d'autres
secteurs des organismes gouvernementaux comme les CRSSS pour vous
dire que ce n'est pas de la fiction ce que nous disons-là.
Deuxièmement quand le ministre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec les CRSSS? M.
Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec les CRSSS
vous dites, ah bien...
M. Jolivet: Oui, c'est parce que je donne...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...c'est de
commune renommée, c'est toujours cela.
M. Jolivet: Non, c'est pire. En ce qui concerne les 15 000 000,
dont vous dites qu'ils ne sont pas en péril, et que la discussion que
vous avez eue avec les représentants des producteurs de bois, à
la suite des demandes qui sont faites par différents milieux, soit dans
ma région, soit en Abitibi, pour augmenter les budgets qui avaient
été prévus pour les travaux, le ministre vient de dire
qu'il y a une discussion avec la fédération et les organismes qui
sont les sociétés, y a-t-il eu une entente avec eux? C'est ce que
j'ai compris ou ai-je mal compris?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est
qu'évidemment la fédération...
M. Jolivet: Ils sont satisfaits, il doit y avoir eu quelque chose
qu'il y a eu comme discussion.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...la
fédération et RESAM sont peut-être plus raisonnables que
certaines personnes, mais la fédération et RESAM sont satisfaits
de voir qu'au moins il n'y a pas de coupures sur le budget prévu, mais
en même temps tous les deux réalisent que les budgets ont
augmenté de façon assez spectaculaire depuis 1985-1986 dans une
proportion de 80 %.
M. Jolivet: Ce que vous me dites, c'est que le Regroupement des
sociétés d'aménagement, pour comprendre votre sigle RESAM,
est satisfait, mais vous ne me dites pas si la Fédération des
producteurs de bois l'est, parce que c'est d'elle que j'ai eu des
représentations.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Elle a fait
des représentations chez vous, elle en a fait au ministre des Finances,
elle en a fait au premier ministre et à tous les députés,
bien sûr.
M. Jolivet: Malgré cela, vous dites que vous ne jugez pas
en difficulté les plants, qu'on ne sera pas obligés d'en jeter
et, deuxièmement, vous me dites que la préparation de terrains
pour recevoir ces plants ne sera pas en retard et que, en conséquence,
dans un, deux ou trois ans on ne se retrouvera pas avec des plants payés
à fort prix par le ministère et mis en préparation dans
des pots et qu'on se trouvera dans ces années-là à ne pas
avoir un surplus tel qu'on soit obligés de s'en débarasser. C'est
ce que vous êtes en train de me dire. Je ne parle pas de cette
année, je parle aussi des années à venir. Vous me dites
que cela prend deux, trois ou quatre ans pour préparer un plant
prêt à être mis en terre, soit à racines nues ou
empoté, et que ce plant ne se retrouvera pas, dans trois ou quatre ans,
dans un trou de fosse commune plutôt que dans une seule fosse de
plantation. C'est ce que vous me dites?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si je pouvais
prévoir qu'on jette les plans dans deux ou trois ans, évidemment
je me battrais certainement pour avoir des budgets supplémentaires pour
éviter cela. Pour l'an prochain, je peux vous dire qu'il n'y a pas de
problème, on sera capables de reboiser avec les plants produits par les
centres de production.
M. Jolivet: Pour éviter justement d'avoir des plants de
plus en main dans trois ou quatre ans, vous êtes en train de
réviser l'objectif de 250 000 000, que vous avez baissé, et le
moyen de contrôle que vous avez est de baisser vos objectifs.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Plutôt que
de jeter des plants, oui, on révisera les objectifs. On ne produira pas
pour produire. Mais, ce n'est pas cela que je vous ai dit. Vous déviez
un peu. Je vous ai dit que lorsqu'on aura signé tous les contrats
d'aménagement et d'approvisionnement avec l'industrie, on a
imaginé que l'industrie reboiserait X millions de plants dans ses
chantiers actuels et futurs. Si l'industrie prend d'autres moyens pour
aménager la forêt - et il y a une foule d'autres moyens tout aussi
bons et peut-être meilleurs que le reboisement parce que
l'aménagement ne se résume pas au reboisement - et qu'elle a
besoin de moins de plants que prévu, nous serons obligés de
réviser nos objectifs. C'est certain.
M. Jolivet: J'ai compris cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, restez-en
là.
M. Jolivet: Non, non, non. Je n'en resterai pas là. Ce que
je veux juste dire, c'est que vous avez des contrats d'aménagement et
d'approvisionnement forestiers. Je sais que les compagnies ont toujours
été réticentes à préparer les plants et
à faire de la plantation. Dans le nouveau contexte qui s'en vient, elles
auront des obligations nouvelles. Elles sont prêtes à accepter,
mais elles sont en négociation avec vous quant au coût. Je vous
dis juste une chose, c'est que dans ce contexte, on s'aperçoit que
l'objectif de 100-100-100, qui était passé de 100 à 125 au
niveau des organismes autres que les compagnies
forestières, soit par contrat ou par entente avec les
fédérations ou les organismes qui produisent les plants, vous en
étiez à avoir des objectifs qui sont davantage baissés,
toujours avec les compagnies forestières. Dans ce sens, vous ajustez vos
besoins et vous dites: Notre objectif est d'arriver à 23 000 000 ou 24
000 000 de mètres cubes potentiels de récolte par année si
nécessaire, en fait une production de bois pour avoir des
réserves à l'avenir. Avec les contrats que vous avez, on s'en
souvient, vous dites: Ce que les compagnies vont augmenter par leurs moyens
autres et si nécessaire le reboisement, elles vont le garder pour elles
en propriété. On se souviendra de la discussion sur la loi 150.
Vous êtes en train de me dire que cela va peut-être baisser vos
objectifs, mais que vous allez quand même arriver dans X années
à avoir la production maximale que vous voulez, indépendamment de
la production des plants actuels et que, en baissant vos objectifs, vous allez
arriver quand même. C'est ce que vous êtes en train de me dire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'objectif de
reboisement?
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien sûr. Je
le répète, il y a une foule d'autres interventions en forêt
qui font qu'on peut atteindre ces objectifs sur une base de rendement soutenu.
L'objectif de 100-100-100, c'était de votre temps, M. le
député.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
cela fait suite à la réunion de Compton avec 300 000 arbres, qui
avaient été plus ou moins mesurés à l'oeil. Quand
on l'a révisé au ministère, on l'a révisé en
fonction de la possibilité de chacune des régions. Pour atteindre
nos objectifs de 24 000 000, 25 000 000 ou 26 000 000 de mètres cubes de
bois, on a calculé que 250 000 000 de plants étaient suffisants,
en tenant compte de la croissance dans chacune des régions, en tenant
compte des interventions qu'on pouvait projeter. Quand on a projeté le
reboisement pour les compagnies forestières, c'était aussi une
projection. Mais, il y a des choix à faire. Il y a des choix à
faire et je vous concède que les compagnies forestières ont
traîné de la patte un peu avant de s'impliquer dans la production
de plants. Aujourd'hui, plusieurs compagnies sont impliquées. Vous avez
le centre de Forestville qui est dirigé par des compagnies
forestières pour leurs besoins. (12 heures)
Vous avez ici, à Beaupré, la Donohue, qui produit
plusieurs millions de plants par année pour ses besoins. Vous avez la
CIP qui le fait également et plusieurs compagnies le font actuellement.
Au début, cela a démarré tranquillement, d'accord. Mais
cela sera en fonction de leurs besoins ou de leur choix d'aménager la
forêt qui leur sera attribuée en vertu des contrats.
M. Jolivet: Le ministre comprendra très bien qu'il y a des
objectifs qu'on se fixe, et même dans les discussions qu'on a eues avec
l'ensemble des gens à l'effet qu'on voulait reprendre le retard
accumulé, les gouvernements successifs, quels qu'ils soient - je ne
blâme personne; la société était comme ça -
n'obligeaient pas les compagnies forestières à faire quelque
chose. Mais le gouvernement a décidé, avec du retard, de le
faire. Je pense que le ministre ne peut pas nier ces faits.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
même chose du côté des pesticides. On est en train de faire
la même erreur. On l'a fait, d'ailleurs. On a fait l'erreur en 1967 de ne
pas maîtriser la tordeuse des bourgeons de l'épinette dès
le départ, et on a arrosé tout le Québec après
ça.
M. Jolivet: Je reviens à l'objectif qui a
été fixé. Même à l'époque, parmi les
objectifs, on parlait d'augmenter la production de la matière ligneuse
au Québec et d'en arriver même à mettre, si on était
capable et si on avait l'argent nécessaire, 500 000 000 de plants en
plantation, en sachant - je l'ai toujours dit et je continue à le
répéter - que la plantation est le moyen le plus dispendieux pour
arriver à des résultats qui peuvent être obtenus par
d'autres moyens, tels les travaux sylvicoles et les formes de coupes et de
récolte.
Donc, tout cela, pour vous dire que si on voulait atteindre des
objectifs d'augmentation plus rapide, c'était 500 000 000. On
s'était fixé un nombre de 300 000 000. Les 300 000 000 avaient
été partagés, au terme des discussions, par trois, en
sachant qu'il y aurait des résistances, de part et d'autre, et que le
gouvernement déciderait en cours de route. Que le ministre vienne nous
dire aujourd'hui qu'il se rajuste, cela ne me dérange pas du tout. Mais
s'il me dit qu'il se "dérajuste", parce qu'il ne veut pas être
poigné avec des plants à un moment donné, parce que,
aujourd'hui, il n'a pas assez d'argent pour les payer, qu'il se rajuste
à cause de cela, je m'en inquiète un peu, surtout si l'objectif
fixé de 23 000 000 ou 24 000 000 de mètres cubes par année
n'est pas, dans cinq ou dix ans, retenu dans l'hypothèse
formulée.
Cela m'inquièterait si la rupture de stock prévue dans
certaines régions n'était pas évitée par des moyens
qu'on prendrait aujourd'hui, parce que vous savez qu'un arbre ne pousse pas en
criant ciseau ou lapin. En ce sens, il y a des décisions qui sont prises
aujourd'hui. Vous le dites. La question des arrosages en 1967 a fait l'objet
d'une décision qui, malheureusement, nous a amené des
déficits dans le domaine de la
matière ligneuse au Québec. Il ne faudrait pas
qu'aujourd'hui le ministre vienne me dire que parce qu'il doit satisfaire aux
demandes du Conseil du trésor, il est prêt à baisser ses
objectifs sans parler, en fin de compte, des conséquences qui lui feront
dire: J'arriverai à mon objectif de 23 000 000 ou 24 000 000 de
mètres cubes par année dans cinq, dix ou vingt ans, avec les
moyens qu'on utilisera. C'est dans ce sens que je faisais mon intervention.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les augmentations
que nous avons connues dans le secteur de la forêt privée ou dans
le secteur de l'amélioration de la forêt, ne sont pas une
indication comme quoi nos objectifs sont réduits à la baisse,
sauf qu'il peut y avoir des choix de moyens, par exemple.
M. Jolivet: L'engagement 3 a été vu, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Vérifié. Je tiens
à vous rappeler qu'il reste une heure sur les trois heures que nous
avons. L'engagement 4 de mai 1988.
M. Jolivet: L'engagement 4. Étant donné que c'est
une demande sur invitation au plus bas soumissionnaire, je n'ai pas de
question.
Le Président (M. Baril): L'article 4 est
vérifié. L'article 5.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
pour Grandes-Piles!
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
pour Grandes-Piles!
M. Jolivet: Ah! Vous avez le droit de parler, si vous voulez. Je
ne savais même pas que c'était pour Grandes-Piles. L'engagement 5,
soumissions publiques. Ici, j'aurais peut-être seulement une question,
parce que cela fait suite à l'ensemble de la discussion qu'on a eue sur
l'achat des pesticides. Je voudrais savoir de la part du ministre s'il y a eu
une hausse dans les travaux mécaniques ou manuels par rapport à
l'arrosage?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne suis pas
capable de répondre à cette question. Évidemment, les
travaux mécaniques d'entretien et de plantation sont beaucoup plus
dispendieux que ceux faits avec des phytocides. On essaie de couvrir le plus de
terrain et de faire le plus de travaux possible avec les budgets que nous
avons. C'est pourquoi on a des arrosages. Si c'était aussi efficace, si
c'était au même prix ou même un peu plus cher de faire des
travaux manuels, on le ferait. Mais y a-t-il une hausse cette année?
M. Jolivet: C'est tout simplement pour essayer de savoir par
rapport à l'optique au ministre concernant l'utilisation des pesticides,
s'il y avait d'autres moyens qui étaient utilisés, telle
l'augmentation de l'usage des pesticides biologiques, la hausse des travaux
mécaniques et manuels. Ma question allait dans ce sens-là, vers
un usage plus rationnel visant, à ce moment-là, à diminuer
l'usage des pesticides chimiques. C'est, en fait, le but recherché. Je
ne voulais pas recommencer la discussion qu'on a eue tout à l'heure.
C'est pour cela que je posais spécifiquement la question: Y a-t-il eu
une hausse des travaux mécaniques et manuels qui remplacerait un peu
l'utilisation des pesticides?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela vous fait
plaisir cela aussi, M. le député. On choisit les travaux
mécaniques de préférence; ensuite, ce sont les arrosages
terrestres et, par exception, les arrosages aériens pour les phytocides.
Évidemment, les insecticides, tels que le BT, sont la plupart du temps
descendus par avion, mais il y a une progression annuelle, comme il y a une
progression dans le budget.
M. Jolivet: Y aurait-il moyen que le ministre nous fournisse des
données plus complètes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, on vous
donnera cela.
M. Jolivet: Le ministre peut-il me dire si au ministère on
encourage la recherche de différentes solutions de rechange? Le
ministre, d'après l'hypothèse voulant qu'on utilise de moins en
moins de produits chimiques, peut-il nous dire s'il encourage la recherche et
où en est-on rendu?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, on encourage
la recherche. J'ai convenu avec le ministre de l'Environnement de lui laisser
diriger la recherche concernant un phytocide biologique. J'aimerais faire une
remarque. Cela donne l'impression, à entendre parler de tous bords tous
côtés, que les produits biologiques ne sont pas dangereux. Ils
sont aussi dangereux que les produits chimiques dans bien des cas. M. Bush,
candidat à la présidence des États-Unis, parle de guerre
biologique et chimique; elles sont aussi dangereuses l'une que l'autre. On veut
éviter cela.
On fait des recherches, oui. Au centre MacDonald, on fait des recherches
sur des produits biologiques, des phytocides biologiques, et on espère
arriver à des résultats. Le ministre de l'Environnement se dit
confiant d'avoir des résultats d'ici deux ou trois ans sur cette
question.
Il y a des phytocides biologiques spécifiques pour
éliminer les framboisiers. Mais un produit
universel pour éliminer toute la végétation
concurrente, les herbes ou autres, on ne l'a pas encore. C'est dans ce sens que
la recherche est faite à l'institut Armand-Frappier et au MacDonald
College.
M. Jolivet: Le ministre vient d'ouvrir une porte qui laisse
sous-entendre à des gens qui avaient confiance au biologique que ce
serait aussi dangereux que le chimique.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Certains produits
biologiques sont plus dangereux que les produits chimiques.
M. Jolivet: Certains?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui. Mais on
a l'air de dire: Du moment que c'est biologique, utilisez-le. Mais ce n'est pas
tout à fait cela. Cela peut être aussi dangereux que les produits
chimiques. Il faut utiliser ces produits-là avec précaution et
avoir un suivi. On est prêts à faire cela.
M. Jolivet: Lorsque le ministre me dit cela, il
m'inquiète par rapport à sa position du mois de juin dernier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
changé de position; c'est la même position et je pense encore
comme cela.
M. Jolivet: Oui, mais à ce moment-là, concernant
les arrosages terrestres ou aériens sur des secteurs très larges,
le ministre est en train de me dire que certaines personnes auraient raison de
demander des consultations publiques.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne vois pas le
rapport.
M. Jolivet: Vous dites que le biologique est, à certains
égards, aussi dangereux.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
Peut-être.
M. Jolivet: Je vous dis simplement que dans ce contexte si des
gens vous écoutent et vous lisent ils vont dire: Bien, dans ce contexte,
on a donc raison de demander des consultations publiques avant qu'on
agisse.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien non, il y a
des produits moins dangereux que d'autres. Je n'ai pas catalogué tous
les produits dans la même catégorie de dangers. Il y en a qui sont
moins dangereux que d'autres; il y en a qui sont bio-dégradables et qui
disparaissent au bout de deux ou trois jours.
M. Jolivet: Donc, l'encouragement à la recherche vous le
laissez au ministre de l'Environnement qui va vous faire rapport?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, le ministre
de l'Environnement en fait. Il y a eu 4 500 000 $ dans son budget à
cette fin. Nous, au ministère on fait de la recherche axée de ce
côté.
M. Jolivet: Vu, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Merci.
M. Jolivet: C'est la même chose pour l'article 6. M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Les articles 5 et 6 sont
vérifiés. J'appelle l'article 7.
M. Jolivet: À l'article 7, on a à cet égard
un supplément. On avait un contrat initial de 92 000 $ qui est
porté à 125 000 $. Donc, c'est une augmentation de 34 %.
J'aimerais savoir ce qui incite à augmenter ces honoraires, M. le
Président.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
honoraires?
M. Jolivet: Oui, c'est cela. On dit que les honoraires sont
portés de 92 000 $ en gros à 125 000 $. Donc, c'est une
augmentation de 34 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le coût de
construction du centre de bouturage a coûté plus cher que
prévu et, comme les honoraires des architectes sont basés sur un
pourcentage, cela a suivi l'augmentation de la construction.
M. Jolivet: Pourquoi cela a-t-il coûté plus cher,
d'abord la construction et ce qui a amené une augmentation? Est-ce que
le ministre peut me dire le coût de la construction de ce centre
technique de production de plants vu que je ne l'ai pas ici? C'était
évalué à combien? Est-ce que cela a dépassé
les estimations prévues dans les soumissions? J'aimerais à ce
moment en savoir davantage. Le centre technique de production a-t-il
procédé par soumissions publiques ou sur invitation? Le contrat
négocié a été quoi? Les coûts initiaux, et si
c'était le plus bas soumissionnaire, devaient prévoir une
possibilité d'augmentation maximale et en conséquence... je ne
sais pas. C'est quoi? 34 % c'est pas mal par rapport à ce qu'on a
ordinairement à 10 % des coûts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'estimation
finale par les ingénieurs-architectes chez nous revisée pour fins
d'appel d'offres s'établissait à 2 000 000 $. Le
dépassement est attribuable à des ouvrages de fondation. Les
structures ont été plus complexes que prévu. C'est aussi
à cause de la faible capacité portante du sol.
M. Jolivet: Ils ne savaient pas cela avant? M.
Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: On a su cela en construisant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a su cela, la
plus basse soumission conforme s'établit à 2 700 000 $.
M. Jolivet: Le dépassement du contrat qui était de
2 000 000 $ quoi au départ?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était une
estimation du coût de construction, 1 875 000 $.
M. Jolivet: 1 875 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était une
estimation.
M. Jolivet: Cela a été à 2 000 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La plus basse
soumission après les modifications a été de 2 700 000
$.
M. Jolivet: 1 000 000 $ de plus quasiment? 900 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Que l'estimation.
M. Jolivet: Et "my"! C'est plus que 10 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela vient
également d'une sous-évaluation du coût réel des
travaux relevant de la spécialité mécanique,
d'électricité et de la climatisation.
M. Jolivet: Comme je suis nouveau dans le dossier, est-ce que
vous me dites que ce contrat a été passé dans les
engagements financiers quelque part ou bien s'il est à venir?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II est
là!
M. Jolivet: Non, non mais je parle de la construction. Ce sont
les honoraires que j'ai.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a eu un CT
sur les honoraires qui explique l'augmentation des honoraires en
fonction...
M. Jolivet: Oui, je sais, mais le contrat de construction est
paru quelque part dans les engagements à quel mois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est l'an
passé.
M. Jolivet: D'accord. Vu que je suis nouveau dans le dossier,
c'est pour cela que je vous pose la question. Moi, j'ai juste vu les
honoraires, je n'ai pas vu l'autre partie. Vous me dites que le contrat a
été de 900 000 $ de plus pour la construction...
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'estimation
finale était de 2 000 050 $. On avait commencé à estimer
cela à 1 850 000 $, 1 785 000 $. La plus basse soumission conforme a
été de 2 700 000 $.
M. Jolivet: Par conséquent, les honoraires ont
augmenté de 34 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Le contrat d'honoraires a été
donné comment? Par qui? Le contrat initial de 92 000 $ c'était
qui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II a
été donné en vertu du fichier central des fournisseurs du
gouvernement.
M. Jolivet: C'était le seul qui avait été
invité ou?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais non, au
fichier central on sort dans ces cas quatre ou cinq noms...
M. Jolivet: Oui, je le sais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et il y a une
évaluation qui se fait avec un jury. (12 h 15)
M. Jolivet: D'accord. Il a suivi la procédure en ce qui
concerne les services d'honoraires pour des ingénieurs ou des gens qui
travaillent comme professionnels. Donc, c'est tout simplement un ajustement des
honoraires, en vertu des contrats habituels, dû à l'augmentation
du coût de construction du centre technique de production de plants,
à cause d'une mauvaise estimation des coûts au départ.
Parce que 34 % pour les honoraires, cela veut dire que c'est plus que 10 %.
Quant au coût de la construction comme tel, est-ce que la soumission,
quand elle s'est établie à 2 700 000 $, est-ce que les travaux
ont été terminés à ces coûts? Finalement,
est-ce que le coût total de la construction est celui de la soumission ou
s'il y a eu des addendums au contrat pour donner 10 %?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les 2 700 000 $
qui étaient là ont été respectés.
M. Jolivet: J'aimerais que le ministre donne quand même
plus de détails à la commission, avec la soumission comme telle
et le coût final, global de la construction.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'engagement 6...
M. Jolivet: Non. Mon problème, c'est que, normalement,
dans un contrat qui est donné par soumissions, il peut y avoir
jusqu'à 10 % du coût pour des événements
imprévus. Ma question, c'est: Quand on dit qu'il y a 34 % du coût
total
pour des honoraires, est-ce qu'il faut penser que les honoraires
initiaux ont été fixés sur l'hypothèse de 1 800 000
$ ou sur l'autre de 2 050 000 $, au lieu des 2 700 000 $ qu'a
coûté cette construction? Je crois comprendre que les honoraires
initiaux ont été basés sur l'estimation
révisée du ministère de 2 000 000 $ et quelque chose, et
non pas de 2 700 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: C'est nouveau, ça. Est-ce que c'est normal que
des honoraires soient fixés avant que le contrat final soit
donné? Vous dites que vous avez fait appel au fichier central des
fournisseurs et que le fichier central a trouvé quelqu'un qui a
accepté de faire les travaux pour X millions de dollars, mais que, quand
les travaux ont été terminés, on a révisé
cela parce que c'était tant de % des coûts. C'est comme ça
que ça a marché.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est normal,
c'est régulier que les honoraires des ingénieurs et des
architectes représentent un pourcentage du coût de
construction.
M. Jolivet: C'est ça, mais pas sur l'estimation,
normalement, c'est sur la soumission.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais on a
engagé l'architecte avant.
M. Jolivet: Avant de connaître l'estimation finale. Elle
est bonne!
Le Président (M. Baril): Vérifié? M.
Jolivet: Oui, M. le Président. Juin
Le Président (M. Baril): Nous passons au mois de juin,
à l'engagement 4.
M. Jolivet: Cela, ça va avec la société de
conservation, je n'ai pas de question, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Engagement 5.
M. Jolivet: À l'engagement 5, c'est un contrat pour la
gestion de données d'inventaire forestier des grandes
propriétés privées de la compagnie CIP, dans ma
région et dans la région de la Gaspésie, dans le cadre de
la réalisation d'un programme d'inventaire provincial. Est-ce que
ça veut dire que la compagnie CIP est subventionnée pour
procéder à l'inventaire forestier de ses
propriétés? C'est quoi, ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
ministère organise normalement les travaux d'inventaire forestier sur
tout le territoire du Québec, comme on le fait également pour la
forêt privée, pour tous les propriétaires. Pour les
propriétés privées, c'est normal qu'il y ait un inventaire
de fait, alors on s'est engagés à fournir les données
d'inventaire. Comme la compagnie avait réalisé ses inventaires,
nous les avons achetés. Évidemment, ça nous a permis
d'économiser parce que, selon nos coûts, ça nous aurait
coûté 40 % plus cher.
M. Jolivet: Vous dites quoi? Cela a coûté 128 000 $
pour l'inventaire et ça aurait coûté plus cher si...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela nous aurait
coûté plus cher si on l'avait donné à contrat, parce
que ça a été négocié avec la compagnie.
M. Jolivet: Cela aurait coûté combien si vous
l'aviez donné à contrat, selon vos estimations?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela aurait
coûté environ 175 000 $.
M. Jolivet: Quelles sont les raisons qui vous incitent à
penser que cela aurait coûté 175 000 $? Est-ce que vous en avez
fait la demande et qu'après vous être aperçus de cela, vous
avez négocié ensuite?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On le sait.
Souvent nos propres opérations, les contrats qu'on donne, le coût
des plaquettes-échantillons, le coût de la photographie, etc., on
a une bonne expérience de côté-là.
M. Jolivet: Vous avez dit à CIP: On va faire l'inventaire.
Cela va nous coûter 175 000 $. Êtes-vous prêt à me
faire cela à 128 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il
était fait.
M. Jolivet: Que me dites-vous là, il était
fait?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Notre
évaluation du coût des travaux faits par CIP était de 105
000 $ pour la prise de vue et la cartographie...
M. Jolivet: Excusez-moi, j'ai de la misère à
entendre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et 108 000 $
pour l'achat d'échantillons temporaires. Les travaux d'inventaire
avaient été amorcés par CIP pour répondre à
ses besoins d'information.
M. Jolivet: Ce que vous me dites, c'est que CIP a fait son
inventaire et qu'à un moment donné, elle vous l'a vendu pour 128
000 $. Mais,
vous, vous dites que si vous l'aviez fait, cela aurait
coûté 175 000 $. Qu'est-ce que cette histoire-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela nous aurait
coûté 213 000 $ plus exactement.
M. Jolivet: Qu'est-ce que cette histoire-là? Vous, comme
gouvernement, comme ministre responsable, vous payez des compagnies aussi bien
cotées à la bourse que CIP pour faire des travaux d'inventaire
qu'elle fait elle-même. Vous lui dites: On achète votre affaire.
Si on estime que cela aurait coûté 213 000 $, on va vous donner
seulement 128 000 $ pour l'acheter. Est-ce que c'est ce que vous dites? Je ne
comprends rien là. Vous allez m'éclairer parce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Moi non plus. Si
vous voulez répéter, je vais peut-être comprendre ce que
vous voulez dire.
M. Jolivet: Oui, je vais recommencer. Vous me dites: CIP a fait
un inventaire. L'inventaire a coûté tel montant à CIP.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Qu'on ne
connaît pas.
M. Jolivet: Là, vous nous dites: Nous autres, si on
l'avait fait, cet inventaire d'une compagnie qui n'est quand même pas
pauvre, qui a des terrains privés un peu partout au Québec...
Vous dites à cette compagnie-là: Nous autres, on estime que cela
aurait coûté 175 000 $ mais vous m'avez dit que c'était,
finalement, 213 000 $, alors, si nous autres, le ministère, on l'avait
fait, ce serait 213 000 $. Vous dites à la compagnie CIP: On est
prêts à vous donner tant. Vous m'aviez dit 128 000 $, mais vous
avez terminé en disant que cela coûtait plus cher que cela ou
moins cher que cela, 103 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que je dis,
c'est que pour la prise de vues et la cartographie, chez nous, cela aurait
coûté 105 000 $...
M. Jolivet: 105 000 $, d'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et que pour les
plaquettes-échantillons que CIP a faites, les
plaquettes-échantillons temporaires, ça nous aurait
coûté 108 000 $.
M. Jolivet: 105 000 $ et 108 000 $, cela fait 213 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 213 000 $. La
compagnie avait déjà amorcé ses travaux pour
répondre à ses besoins d'information. En vertu de l'article 43 de
la loi relative au calcul des bois provenant des autres sources, le
ministère s'était engagé à fournir des
informations, comme on le fait pour la forêt privée: on fait les
inventaires et on les paie. M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Alors, on a
négocié avec CIP pour 128 000 $.
M. Jolivet: Mais elle, cela lui a coûté combien?
Vous ne le savez pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne le sais
pas.
M. Jolivet: Là, vous êtes en train de me dire que
CIP, pour ses propres besoins à elle, a fait un inventaire et, vous
autres, vous avez acheté cet inventaire-là au prix de 128 000 $,
sous l'hypothèse que cela vous aurait coûté 213 000 $ pour
le faire vous autres mêmes. C'est ce que je comprends.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Et, est-ce que vous avez fait cela avec toutes les
compagnies, comme Domtar qui en a pas mal en Estrie ou comme Consol à
Grand-Mère qui en a un peu, pas mal? Est-ce que vous êtes en train
de me dire que vous avez fait tout cet inventaire-là, même si
Consol, dans un secteur donné, décide de garder cela pour les
besoins de chasse et pêche, CIP décide de garder cela pour chasse
et pêche, Domtar, pour aller au petit chevreuil dans le coin, je ne le
sais pas? Que dites-vous là? Vous êtes en train de me dire que,
peu importe la capacité de payer de la compagnie, vous allez acheter ses
inventaires, que vous allez le faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
M. Jolivet: Quand vous le faites vous autres mêmes, cela
coûte plus cher, donc, vous avez intérêt à demander
à la compagnie de le faire et à payer moins cher en
négociant. Je ne comprends rien dans cela. C'est ridicule.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faut que ce
soit compatible avec nos inventaires à nous. CIP est la seule compagnie
qui a des inventaires compatibles avec les nôtres. Les autres compagnies
n'en ont pas. Mais en vertu...
M. Jolivet: Pour les autres compagnies, qui les fait?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les autres
compagnies?
M. Jolivet: L'inventaire, disons que je donne l'exemple, tout le
domaine de Perthuis, comme on l'appelle, la compagnie Consol, ici, pas
tellement loin, le grand lac dans le bout de Portneuf, le beau grand lac qu'ils
voulaient échanger au ministère. Vous allez me dire que la
compagnie
Consol va faire l'inventaire du domaine de Perthuis, même si elle
sait qu'elle n'y coupera rien, même pas pour des besoins de chasse et
pêche, ou encore, le domaine dans le coin de la Matawin... Je ne sais
pas. Vous êtes en train de me dire quelque chose qui résonne mal
à mes oreilles. Cela m'inquiète un peu. Imaginez-vous que,
lorsque vous allez arrêter chez Domtar, dans l'Estrie, où 90 % de
la forêt sont privés, cela va coûter cher de l'heure.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'inventaire de
CIP était conforme et compatible avec les nôtres, mais les autres
compagnies ne l'ont pas. Les autres compagnies ne l'ont pas, alors on le fait.
On le fait et cela nous coûte plus cher que si c'était
arrivé comme cela.
M. Jolivet: Là, vous êtes en train de me dire que
partout au Québec, peu importe la compagnie, que ce soit une petite
compagnie de deux personnes, l'homme et la femme dans leur petite forêt
privée, vous faites l'inventaire de tout cela et vous payez cela ou bien
est-ce que vous dites: Parce que c'est la compagnie Consol ou la compagnie CIP,
je le paie pour elles, mais je ne le paierai pas aux petits
propriétaires privés? Qu'est-ce que vous êtes en train de
me dire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien non, ce n'est
pas cela qu'on dit. Les inventaires forestiers de la petite forêt
privée, de votre lot boisé, cela fait partie d'un tout, dans les
contrats qu'on a donnés à la Fédération des
producteurs de bois. C'est la fédération qui a fait tous les
inventaires, payés par nous, de toute la petite forêt
privée. À partir de ces inventaires, les offices de producteurs
ont prévu des plans de mise en valeur. Cela a été
amorcé il y a nombre d'années. Ce n'est pas nouveau. L'inventaire
de la forêt privée est payé également par le
ministère et les grands propriétaires qui n'ont pas fait leur
inventaire forestier, nous les couvrons. Si on les couvre, on paie. Dans ce
cas, CIP avait amorcé son travail qui était conforme à nos
besoins.
M. Jolivet: Je vous le dis: Je suis un peu surpris ce matin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela ne me
dérange pas.
M. Jolivet: Ce que je comprends, c'est que vous avez
demandé à l'ensemble de tous ceux qui entrent dans l'aide
apportée par le ministère pour les travaux sylvicoles ou autres,
dans les petits boisés privés... vous avez donc des programmes.
On dit un plan simple de gestion et, après cela, un plan de mise en
valeur, quand on va plus loin dans l'espace-temps. Vous dites que le RESAM ou
la fédération, peu importe laquelle, vous ont produit de tous les
- je pense qu'il y a 205 000 propriétaires de boisés
privés au Québec, quelque chose comme cela si je ne me trompe pas
de chiffre - propriétaires...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous êtes
habitué...
M. Jolivet: ...de boisés privés... vous avez une
connaissance, par l'intermédiaire de ces réseaux que vous avez
payés, de tout le bois privé au Québec. Si vous me dites
que vous ne les avez pas, est-ce que vous êtes en train de me dire que
vous allez payer aux fédérations, aux organismes, que ce soit le
RESAM ou autres, tous les deniers nécessaires afin de faire cet
inventaire pour vos besoins, parce que vous en avez besoin au même titre
que la compagnie CIP, la Consol, la Domtar ou autres? Est-ce que vous
êtes en train de me dire cela? Parce que je ne suis pas sûr que
vous ayez un inventaire final et global de tous les petits boisés
privés au Québec.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous dis
que...
M. Jolivet: Vous en avez probablement de ceux qui ont
accepté d'entrer dans la mise en valeur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Nous
avons l'inventaire des forêts privées de chacune des
régions. Actuellement, la fédération nous demande de
recommencer le processus d'inventaire parce qu'il faut que ce soit
vérifié et refait, comme on fait au ministère un
inventaire qu'on dit "décennal", à tous les quinze ans.
M. Jolivet: Comment allez-vous vérifier l'inventaire? Vous
dites: L'inventaire de CIP est compatible avec nos données. De quelles
données parlez-vous ou sur quels critères vous fondez-vous pour
dire qu'ils sont les mêmes que les vôtres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
fréquence des plaquettes-échantillons, c'est la cartographie, le
DHP, les mesures d'arbres, les études d'arbres et tout cela, qui fait
que c'est compatible avec le nôtre.
M. Jolivet: Dans tous les autres cas, que ce soit Domtar avec ses
forêts privées qu'elle achète un peu partout à
travers le Québec, vous avez tout cela en données? C'est vous
autres qui le faites et cela coûte plus cher.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire qu'on le fait avec la cartographie aérienne. Les
contrats ont été confiés à la
Fédération des producteurs de bois qui, avec son service
forestier, a fait les inventaires de tous les terrains privés du
Québec, grands ou petits. (12 h 30)
M. Jolivet: On a pris connaissance des réponses du
ministre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 5est
vérifié. J'appelle l'engagement 6.
M. Jolivet: Comme c'est un contrat négocié avec
Rexfor, cela doit être dans les montants prévus. Donc je n'ai pas
de question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 6est
vérifié. J'appelle l'engagement 7.
M. Jolivet: Vous avez, à l'engagement 7, un contrat de
services pour agir à titre de conseiller et de soutien à un
groupe de travail chargé d'analyser et de proposer les modifications
appropriées aux politiques de développement de la forêt
privée. Donc, c'est le groupe du député de Beauce-Nord, M.
Audet, qui a dit: Nous autres, on n'a pas toutes les données
nécessaires; par conséquent, on a besoin de personnes à
titre de conseillers. C'est nouveau cela? Je ne sais pas si le
député de Nicolet a eu la même chose en termes d'aide pour
la fermeture/ouverture des magasins le dimanche, mais il y en a eu plusieurs
comités comme ceux-là. Ce que le ministre est en train de me dire
c'est qu'il a formé un comité de députés, mais que
les députés n'étaient pas assez aptes à
répondre à ces questions, donc, qu'il a fallu qu'il demande un
groupe pour servir de conseillers, de soutien, à ce groupe de travail.
J'aimerais savoir quel était le mandat qui a été
dévolu à cette firme et comment on peut justifier les honoraires
qui sont là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je serais
disposé, Mme la Présidente, à déposer une copie du
contrat.
M. Jolivet: On va la prendre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
député aura toutes ses réponses. Ce n'est pas un
comité de députés, il n'y avait qu'un seul
député. Encore une fois vous laissez entendre des choses dans
votre discours. Le comité était composé du
député de Beauce-Nord, M. Jean Audet. Les autres étaient
Michel Bélanger, Jean-Paul Nadeau, Archie Jones, Pierre Drolet et Jean
Gobeil de la Société générale de foresterie
Sylvico. En raison de l'expérience antérieure de Jean Gobeil avec
la Fédération des producteurs de bois, nous avons demandé
cela à cette firme-là plutôt que de recommencer à
zéro avec quelqu'un qui était complètement néophyte
dans le domaine.
M. Jolivet: Ce que vous dites là c'est que j'ai le groupe
qui était formé du député de Beauce-Nord...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un seul
député.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez dit tout
à l'heure plusieurs.
M. Jolivet: Quand j'ai dit: les comités de
députés, je faisais allusion à beaucoup d'autres
comités qui existent. Quand on ne sait pas comment régler un
problème, on met cela entre les mains d'un groupe de
députés et, après cela, on attend. On dit que c'est
présidé par M. Jean Audet, député de Beauce-Nord
avec M. Jean-Paul Nadeau, économiste au ministère, Michel
Bélanger, ingénieur de la Direction forêt privée et
coopératives forestières, Archie Jones du collège
MacDonald, Pierre Drolet, ingénieur forestier au MER de la région
du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Et là, vous me dites
qu'à cela s'ajoute une autre personne, un nommé Jean Gobeil, si
j'ai bien compris, de la compagnie Sylvico inc. qui, lui, parmi tout ce groupe,
est payé à raison de 75 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Comme on a
payé les autres aussi. Michel Bélanger, on a continué
à le payer le temps qu'il a été là-dessus.
M. Jolivet: II était payé par...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui, mais
c'est payé quand même.
M. Jolivet: Oui, tous les fonctionnaires... J'espère que
le député avait juste son salaire de député
là, qu'il n'a pas eu de sommes en plus. Mais, là, je ne comprends
pas. Vous formez un comité avec un député et des gens
à l'intérieur du ministère de l'Énergie et des
Ressources et vous dites: À cela on ajoute une autre personne. Vous ne
me ferez pas croire que M. Jean-Paul Nadeau, économiste au
ministère de l'Énergie et des Ressources du secteur forêts;
Michel Bélanger, ingénieur forestier de la Direction forêt
privée et coopératives forestières du ministère de
l'Énergie et des Ressources; Archie Jones du collège MacDonald et
Pierre Drolet, ingénieur forestier au ministère de
l'Énergie et des Ressources de la région du Bas-Saint-Laurent et
de la Gaspésie n'avaient pas tous les moyens de faire une étude
sans avoir besoin, en plus de cela, d'ajouter un contrat de 75 000 $, parce que
le contrat dit: Contrat de services pour agir à titre de conseiller et
de soutien à un groupe de travail chargé d'analyser et de
proposer les modifications appropriées aux politiques de
développement de la forêt privée. En tout cas, je ne sais
pas ce que, à ce moment-là, M. Nadeau vient faire comme
économiste, s'il ne connaît pas l'ensemble du secteur, ainsi que
Michel Bélanger, ingénieur forestier de la Direction forêt
privée. Il me semble que ces gens-là sont des fonctionnaires
capables, avec la compétence qu'ils ont, que je leur reconnais, de faire
des choses sans
avoir besoin d'engager une autre personne de l'extérieur.
Peut-être que le député de Beauce-Nord n'avait pas toutes
les données nécessaires mais les autres, au moins, les
avaient.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien voyons
donc!
M. Jolivet: Je ne comprends pas pourquoi faire qu'en plus de
cela, vous ajoutiez une personne et, là, je vous poserais la question
suivante: Archie Jones du Collège MacDonald a-t-il été
prêté? Le ministère a-t-il payé un salaire au
Collège MacDonald en plus, parce que, lui, il n'a pas agi à titre
de bénévole et le Collège MacDonald n'a certainement pas
dit à ce monsieur: Tu vas travailler pour le ministère
gratuitement? Je connais assez les comités de travail qui existent un
peu partout pour savoir qu'on ne fait pas ça
bénévolement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, Archie Jones
n'a pas fait ça bénévolement non plus. Il a
été payé sur un contrat inférieur à 5000 $,
dépendant de ses présences aux séances de travail. Jean
Gobeil a complété l'équipe qui a été
formée et c'est sûr que Jean-Paul Nadeau, Michel Bélanger
et Pierre Drolet ont une compétence, mais je pense qu'il fallait
compléter l'équipe et que des choses se fassent également.
Lorsque vous prendrez connaissance... Vous m'avez parlé du mandat? Le
mandat était d'examiner et d'analyser les principes de notre
intervention en forêt privée, les orientations et les programmes
d'aide. Je pense qu'avec les fonds qu'on a investis, 68 000 000 $ cette
année, dans la forêt privée, il y a lieu de se pencher et
de s'orienter de façon à ce que les investissements soient faits
le mieux possible et qu'il n'y ait pas de gaspillage.
M. Jolivet: Écoutez, Mme la Présidente, j'ai de la
misère à comprendre et à saisir? Le ministre me dit... Il
y a une politique au gouvernement du Québec en ce sens que tous les gens
qui participent à des comités ne soient pas payés pour des
frais de représentation, ce qu'on appelait le per diem autrefois. Alors
on les paie seulement pour les dépenses qui peuvent être encourues
pour le voyage, mais on ne leur donne pas un per diem. Il y a une politique
bien claire, il y a un décret qui indique ça. Le moyen de le
détourner, et j'espère qu'on ne m'accusera pas - le
député de La Peltrie n'est pas ici pour me le dire, mais il
saisira certainement une autre occasion pour me le dire - d'être en train
d'insinuer que le ministre détourne le règlement qui est le
décret gouvernemental qui dit que toute personne qui vient à des
comités de travail ne se voit pas donner de per diem. Donc, le ministre
dit: Pour ne pas donner le per diem, pour compenser les pertes encourues, je
vais lui donner un contrat qui va équivaloir à un contrat de 5000
$ et moins - et si je n'avais pas posé la question au ministre, je
n'aurais peut-être jamais su cela - et deuxièmement, en plus de
ça, je vais engager quelqu'un, à raison de 75 000 $, pour les
conseiller. Alors, j'aimerais savoir si ce dernier a été choisi
par le système du fichier des fournisseurs, les membres qui composent la
Société générale de foresterie et j'aimerais bien
avoir le curriculum vitae de M. Jean Gobeil? Il me semble que c'est la logique
même qu'on nous permette de savoir ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On vous le
fournira mais, encore une fois, les 75 000 $, ce ne sont pas seulement des
honoraires. Cela comprend la rédaction du rapport, le support
clérical, la location des salles, l'acquisition chez d'autres
fournisseurs de diverses expertises essentielles aux travaux et la publication
du rapport.
M. Jolivet: Vous dites qu'en plus de ça les gens ont fait
leurs réunions dans des salles qu'il a fallu payer dans les 75 000 $.
Donc, la Société générale de foresterie a
reçu un montant de 75 000 $ pour payer le café, les salles et les
repas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Encore une fois,
vous êtes en train de prendre la voie de gauche. La rédaction du
rapport, le support clérical, la tournée à travers le
Québec dans les régions de consultation et les locations de
salles, elles se sont faites à Québec et partout, mais ce n'est
pas le café ça.
M. Jolivet: Non, mais, outre les 75 000 $, est-ce que vous dites
qu'il y a des frais additionnels à cela qui vont couvrir les repas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est
à l'intérieur des 75 000 $ pour le comité aux dettes comme
telles.
M. Jolivet: La Société générale de
foresterie a eu 75 000 $ pour M. Jean Gobeil, incluant son salaire, ses
honoraires et autres, incluant aussi le fait que, s'il avait besoin avec le
groupe d'aller se promener un peu partout, les fonctionnaires se sont fait
rembourser les frais de voyage que cela comporte dans les 75 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, les
fonctionnaires ont assumé leurs frais de voyage, voyons donc.
M. Jolivet: Et le député, lui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
député aussi, j'imagine. Je ne sais pas. Je vais m'informer.
M. Jolivet: J'aimerais bien savoir s'il a fait des comptes de
dépenses?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
député paie
ses frais.
M. Jolivet: Autrement dit, il y a quelqu'un qui s'est
chargé de payer le repas, mais le député est
peut-être compris là-dedans et personne ne le saura. Oui.
J'aimerais savoir comment il a été choisi dans cette
Société générale de foresterie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II a
été choisi en raison de son expérience. Il a
été pendant plusieurs années à la
Fédération des producteurs de bois.
M. Jolivet: Mais il n'a pas été choisi par le
fichier? Vous me dites bien qu'il n'a pas été choisi par le
fichier?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Bien, non! On
dit que...
M. Jolivet: Qui l'a choisi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est moi.
M. Jolivet: C'est votre décision?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Évidemment, avec le Conseil du trésor à qui on a
exposé les raisons pour lesquelles on le choisissait.
M. Jolivet: Une dérogation à la procédure
normale. En tout cas, j'aimerais bien savoir, dans ce contexte, puisque vous me
dites que vous allez déposer - parce que c'est une de mes questions -
devant la commission, les devis des services requis ainsi que le contrat
accordé à la firme, les critères qui ont
présidé au choix de cette firme et le détail de
l'utilisation du 75 000 $? Je vous ai aussi rappelé que je veux avoir le
curriculum vitae de M. Jean Gobeil.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va, M. le
ministre? Alors, l'engagement 7 est vérifié conditionnellement.
J'appelle l'engagement 8.
M. Jolivet: Oui. Est-ce que la compagnie Monsanto Canada inc. de
Winnipeg est la seule qui puisse fournir l'herbicide Vision? En espérant
que cela n'entraîne pas des problèmes de vision.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Chez vous?
M. Jolivet: Non, partout. Parce que vous savez que les gens qui
sont en forêt nous indiquent que, dans certaines circonstances, ils ont
des suites, et le ministre ne devrait pas rire de cela, pas plus que les gens
qui, à côté de lui, ont ri aussi. Surtout dans un contexte
où quelqu'un avait mis la puce à l'oreille dans le cas de
Saint-Basile-le-Grand et où on avait ri de lui, quand on sait ce qui
s'est passé, j'aimerais bien qu'on ne rie pas de cela, parce que je sais
que des gens sont inquiets. Alors, je veux savoir...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est vous qui
avez fait une farce sur l'allusion, là.
M. Jolivet: Oui, oui. Oui, j'ai dit en autant que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien,
supportez-la, votre farce. C'est vous qui l'avez faite, ce n'est pas nous.
M. Jolivet: ...cela n'entraîne pas des problèmes de
vision, je le répète. Alors, j'aimerais savoir si c'est le seul
fournisseur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est le seul
fournisseur. C'est pour l'entretien des plantations.
M. Jolivet: II n'y en a pas d'autres, au Québec, qui
fournissent cela?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'engagement 8 est vérifié?
M. Jolivet: Mme la Présidente, juste une petite question
avant. J'avais oublié, dans mes questions, tout à l'heure,
à l'engagement 7, une question au ministre: Est-ce que le rapport du
comité présidé par le député de Beauce-Nord
lui a été remis et à quel moment entend-il le rendre
public, s'il lui a été remis? À ce moment-là,
est-ce que le ministre croit à la nécessité de faire
adopter une loi sur l'aménagement de la forêt privée qui va
venir appuyer, compte tenu de l'argent qu'il place même à la
compagnie CIP, la Loi sur les forêts?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le rapport du
comité Audet sera publié la semaine prochaine et sera rendu
public jeudi de la semaine prochaine.
M. Jolivet: Parfait. Alors, on en aura des copies.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'engagement 8
est vérifié. J'appelle l'engagement 9.
M. Jolivet: D'accord, c'est l'entente Canada-Québec sur
les travaux sylvicoles. Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 9 est
vérifié. J'appelle l'engagement 10.
M. Jolivet: Oui, 10, Mme la Présidente. On sait que ce
programme a fait l'objet, en juillet dernier, d'une sortie assez vive de la
part des travailleurs qui y ont participé. Vous avez des articles qui
indiquaient que les travailleurs sylvicoles dénonçaient la
compagnie Rexfor en disant qu'ils travaillaient comme des nègres,
qui
dénonçaient la charge et le rythme de travail qu'ils
disaient abusifs, l'absence de sécurité, le salaire de cette
année de 9 $ l'heure inférieur à celui de 12,65 $ pour
l'année précédente, on parlait même de
harcèlement des contremaîtres pour atteindre le quota de
production journalière qui était de trois quarts d'acre de
forêt à entretenir par jour, on parlait aussi d'absence de
pause-café et, comme on sait, il a fait très chaud au mois de
juillet, d'absence, de non-fourniture d'eau, malgré la chaleur
excessive, humide et autre qu'on a connue au mois de juillet. Le ministre sait
très bien qu'il y a eu d'autres places où des gens se sont
plaints de certains entrepreneurs privés. J'aimerais savoir si le
ministre a été mis au courant; si oui, qu'est-ce qu'il a fait
face à ces récriminations? Est-ce que le ministre a l'intention
d'assurer une vigilance plus forte pour Rexfor. (12 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, j'ai exercé une vigilance sur ces travaux, et
j'indique à Rexfor qu'elle doit traiter ses employés, son
personnel, de façon correcte - évidemment, je reconnais un petit
peu de démagogie chez le député de Laviolette, comme
pendant tout l'avant-midi - et si les employés évidemment se
plaignent parce qu'ils travaillent, moi aussi j'aurais peut-être raison
de me plaindre parce que je travaille également; je devrais
peut-être demander une augmentation de salaire et une pause-café,
nous n'avons pas eu de pause-café cet avant-midi, M. le
député. C'est tout cela.
Évidemment il n'y a rien de parfait. Vous étiez bien
heureux d'avoir des travaux dans votre région et j'encourage ces travaux
parce que cela donne un peu de dignité aux gens. C'était pour de
ia création d'emplois plutôt que de les garder sur le
bien-être social, et si l'expérience peut se
répéter, je serai très heureux de le faire. Il ne faut pas
encourager la non-production. Évidemment, il y a des plaintes ici et
là, ce n'est pas parfait. Si nous avons payé 9 $ ou 9,50 $
l'heure, c'étaient des salaires comparables à ceux qui se payent
dans les organismes de gestion en commun et dans les coopératives;
c'était pour ne pas compétitionner la main-d'oeuvre de ces
entreprises que nous subventionnons et que nous payons aussi, par des contrats.
C'est tout cela que nous avons fait et je pense que cela a été
bien fait. Il y aura toujours des gens qui auront quelque chose à dire,
et il ne faut pas exagérer et favoriser non plus la non-production. Si
le contraire s'était produit, probablement que le député
me dirait ce matin: Vos gens n'ont rien fait, il se sont pris le moine tout
l'été, et ils n'ont rien fait de l'été. Dans quelle
direction voulez-vous aller? Voulez-vous aller vers quelque chose de
raisonnable? Pour être démagogue, tant qu'à y être,
tout l'est.
M. Jolivet: Quelle mouche a piqué le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous êtes
en train de reprocher de vouloir mettre du monde au travail, M. le
député, prenez d'autres façons que celle-là.
M. Jolivet: Écoutez, le ministre peut bien me traiter de
démagogue, mais comme démagogue il ne s'en fait pas mieux que lui
non plus. Le ministre est-il en train de me dire finalement qu'il favorise le
"cheap labour"; est-il en train de me dire que ce qui s'est passé dans
ma région où des gens vivaient, sans avoir des moyens de se
protéger au point de vue santé dans des lieux insalubres qui ont
été fermés par la Commission de la santé et de la
sécurité au travail... Que je niaise et que je fasse de la
démagogie, je n'en fais pas, Mme la Présidente, je n'en fais pas,
M. le ministre. Je vous dis que je ne suis pas ici pour toujours dire que le
ministre fait bien toutes les choses. Je suis capable aussi de dire quand il
fait mal les choses, quand des organismes gouvernementaux ou
paragouvernementaux font mal les choses. Il faut le dire. Et quand des gens
crient à l'injustice et que le ministre vient me dire que ce matin nous
n'avons pas pris de pause-café, il n'y a rien qui nous empêchait
ce matin de demander un temps d'arrêt et d'en prendre une. Il n'y a
jamais rien qui l'empêche dans une commission parlementaire, et c'est
sûr et certain que si vous aviez voulu un café, quelqu'un aurait
pu aller vous en chercher un et nous aurions même pu arrêter.
Mais ce n'est pas la question que je pose aujourd'hui. Je dis Rexfor,
qui est un employeur comme tous les autres, est soumise au Code du travail.
Nous ne sommes pas ici soumis au Code du travail, nous sommes soumis à
nos bonnes intentions, mais cela fait partie de notre décision de nous
présenter. Donc qu'on ne vienne pas faire la comparaison de notre
travail aujourd'hui avec le travail d'un gars ou d'une fille dans la
forêt. Nous allons alors nous en parler longuement de la
démagogie. Je vous dis seulement une chose, c'est qu'il y a des gens qui
se sont plaints. J'ai posé une question qui était bien claire au
ministre: Qu'a fait le ministre à l'égard de ces
récriminations? Dans le fond, sans vouloir outrepasser cette partie
qu'il va appeler démagogie, je vous dirai simplement qu'il y a des gens
qui se sont plaints, et j'ai demandé au ministre ce qu'il avait fait par
rapport à cela. Si j'ai bien compris il a dit: Écoutez, nous
avons payé moins cher pour ne pas concurrencer les organismes de gestion
en commun ou des organismes qui font des travaux équivalents, des
coopératives ou autres. Ils n'ont pas eu de pause-café, ce n'est
pas grave, écoute nous n'en avons pas eu ici ce matin. Ce n'est pas ce
que je vous demande. Est-ce que le ministre est en train de me dire qu'il
favorise le "cheap labour" parce que la personne a le malheur d'être sur
le bien-être social et que cette personne doit mériter en plus les
assauts, les harcèlements des compagnies, en particulier les compagnies
paragouvernementales? Là, je ne
suis pas d'accord avec lu! et j'aime autant le lui dire
carrément.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, est-ce que le député pourrait me
définir ce qu'est du "cheap labour"? Est-ce 9 $ ou 9,50 $,6 $,4 $ ou 12
$ l'heure?
M. Jolivet: Mme la Présidente, je ne parle pas... Vous
m'avez posé une question...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne pense pas
que les salaires qui ont été payés par Rexfor soient
identifiés comme du "cheap labour".
M. Jolivet: Ce que je dis...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans d'autres
entreprises, dans d'autres services et dans d'autres secteurs, il y a des
salaires de beaucoup inférieurs à ceux-là et le
député ne fait pas d'exclamations à ce
sujet-là.
M. Jolivet: Quand j'ai parlé de "cheap labour",
c'était à propos de toutes les conditions qui y touchaient. Ce
n'est pas juste une question de salaire, Mme la Présidente, ce sont
toutes les conditions afférentes à cela. Si je fais travailler
les gens, comme il disait, ils ont pris une expression qu'on connaît
très bien "travailler comme un nègre", c'est parce que quelque
chose s'est passé. Quand le ministre, avec des compagnies privées
dans mon coin... Le député de Trois-Rivières a
certainement été mis au courant s'il a lu les journaux, s'il a
regardé la télévision ou s'il a écouté la
radio pendant l'été, qu'il s'est passé quelque chose dans
mon coin. Ma question subséquente à tout cela: De façon
générale, pour tous les travailleurs en milieu forestier, pour
ainsi permettre une forme de régularisation des conditions de travail
des travailleurs en forêt, qu'est-ce que le ministre a fait? Quelles sont
ses intentions s'il n'a rien fait jusqu'à maintenant? Qu'est-ce qu'il a
pris comme décision pour permettre justement que les conditions de
travail de ces gens-là, parce qu'ils sont loin en forêt et qu'ils
sont loin des moyens de communication, pour qu'ils ne soient pas obligés
de faire comme ceux qui ne pouvaient même pas descendre parce qu'ils
n'avaient pas l'argent nécessaire, ils n'avaient pas été
payés pour les travaux qu'ils avaient faits? Il a fallu que la
Commission de la santé et de la sécurité du travail vienne
fermer tout cela et dise de faire les correctifs qui s'imposaient. Vous ne me
ferez pas croire que les gens y travaillent dans des conditions convenables.
C'est ce que j'appelle du "cheap labour". Cela veut dire: Je t'envoie
là-bas et organise-toi, mais fais mon travail, peu importent les
conditions dans lesquelles tu vas le faire. Quand les gens dormaient quasiment
à la belle étoile, à la pluie, ce n'était pas
quelque chose d'intéressant quand ils commençaient à 5
heures le matin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, les conditions de travail relèvent du ministre du
Travail, elles ne relèvent pas de mon ministère.
M. Jolivet: Ne vous défilez pas, vous avez une
responsabilité.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne me
défile pas, M. le député. Arrêtez de... Pour tous
les contrats donnés au ministère, là on parle de Rexfor,
on a signé une entente avec la CSST et on dénonce tous les
contrats qu'on donne, de façon que la CSST puisse suivre tous les
con-tracteurs. Ce qui est arrivé chez vous, je le déplore
également. Je ne le favorise pas, au contraire, je le dénonce. Je
le dénoncerai encore si des choses comme celles-là se produisent
encore.
M. Jolivet: Mais est-ce que le ministre pourrait donner suite
à la demande de mon collègue d'Ungava lorsqu'il posait cette
question ici à la commission parlementaire qui portait sur
l'étude du projet de loi sur les forêts, la loi 150? Est-ce que le
ministre est prêt à donner cette garantie et à dire, comme
ministre responsable de tous ces travaux qu'il donne en forêt, quelle que
soit la personne qui l'accomplisse, que ce soient un entrepreneur privé,
un organisme de gestion en commun, des coopératives ou des organisations
comme Rexfor, qu'il instituerait une enquête dès les semaines
à venir pour permettre de vérifier l'ensemble des conditions de
vie et de travail des gens, de tous les travailleurs en forêt? Est-ce que
le ministre ne peut pas, comme ministre responsable, au lieu de dire que c'est
la responsabilité de son collègue du Travail, en prendre la
responsabilité et dire: S'il ne le fait pas, je vais le faire faire et
je vais m'organiser pour que les compagnies, quelles qu'elles soient, n'abusent
pas des travailleurs en forêt? C'est de cela que je vous parle. Si vous
me dites: Les mesures que j'ai prises, c'est d'avertir la CSST, qu'elle
s'organise avec le reste, je m'en fous, je trouve que ce n'est pas correct. Je
vous pose comme question: Qu'est-ce que vous êtes prêt à
faire, comme ministre responsable, des demandes de travaux en forêt?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne suis
certainement pas prêt à faire une enquête sur les conditions
de travail des ouvriers et ouvrières forestiers.
M. Jolivet: On va leur dire.
M. Côté (Rivière-du-Loup):C'est la
responsabilité du ministre du Travail, vous l'avez dit, et à la
CSST de voir aux conditions de travail. Mais je suis prêt, par exemple,
à indiquer dans les contrats, c'est ce que nous avons fait, que nos
entrepreneurs doivent se conformer aux exigences des lois et règlements
du gouvernement
et de la CSST.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'engagement 9 est...
M. Jolivet: Un instant.
La Présidente (Mme Bélanger): ...10, plutôt,
est vérifié?
M. Jolivet: Mme la Présidente, l'engagement 10 a
été vu, j'aurai peut-être d'autres questions plus tard. Les
engagements 11,13 et 14.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'engagement
12.
M. Jolivet: Un instant que je vérifie, je suis en train de
compléter les affaires. Non, l'engagement 12, c'est pareil, c'est le
plus bas soumissionnaire. J'arriverais à l'engagement 15.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 15.
M. Jolivet: J'aimerais savoir quelles ont été les
subventions versées à ces organismes en 1987-1988. Le ministre
pourrait nous en fournir une liste. Il y a certainement d'autres organismes que
ceux-là que le ministère finance. Est-ce qu'il est possible
d'avoir la liste pour 1987-1988 et 1988-1989 de tous les organismes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais de quels
organismes?
M. Jolivet: Vous avez: subventions à titre d'aide
financière pour la réalisation de divers projets
d'éducation. Est-ce que ce sont les seuls? S'il y en avait d'autres,
donnez-m'en la liste.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour 230 000
$?
M. Jolivet: Oui. Actuellement, j'ai la liste pour 230 000 $. Je
vous dis que ce sont des subventions à titre d'aide financière
pour la réalisation de divers projets d'éducation en conservation
du milieu forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais dans
l'éducation en conservation en milieu forestier, ce sont les seules.
M. Jolivet: C'est ce que je voulais savoir.
C'était la première des choses. La deuxième, c'est:
Est-ce que vous pouvez me donner, pour l'année 1987-1988, les
subventions qui ont été versées à ces
organismes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): De mémoire?
M. Jolivet: Non, m'en fournir une liste. M. Côté
(Rivière-du-Loup): On la fournira.
M. Jolivet: Je ne ferai pas un test de mémoire ce
matin.
La Présidente (Mme Bélanger): Les engagements du
mois de juin sont vérifiés.
M. Jolivet: Oui, mais...
Juillet
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle les
engagements du mois de juillet.
M. Jolivet: Non, Mme la Présidente, compte tenu du temps,
nous n'aurons pas le temps d'aller au mois de juillet. Donc, j'aurais...
La Présidente (Mme Bélanger): Il y a seulement deux
engagements, M. le député.
M. Jolivet: Je le sais, mais comme il reste cinq minutes,
j'aurais une question à poser et je verrai après si j'y vais ou
pas. C'est une question que je pose. Pour le mois d'août, le
recher-chiste qui m'accompagne a reçu une liste des engagements
financiers, secteur forêts. Il a fait l'analyse, il m'a donné des
recommandations et quand je suis venu pour lire cela en même temps que
les miens, de mon bord, je travaillais sur les miens, je me suis aperçu
que le document que j'avais entre les mains n'était pas le
même.
Ils ne concordent pas l'un avec l'autre. Alors, j'aimerais savoir lequel
des deux est le vrai et sur lequel des deux on va se fier, sinon, est-ce qu'on
va devoir poser des questions sur les deux? Je ne sais pas ce qui se passe,
parce que j'ai du séquentiel qui commence à 007 dans un cas et
l'autre commence à 004 et ils n'ont pas l'air de concorder l'un avec
l'autre, parce que j'ai regardé le séquentiel 007 dans le
deuxième document par rapport au séquentiel 007 dans le document
que j'ai et on n'arrive pas au même. Dans un cas, c'est Sygbec et dans
l'autre cas c'est Conifair Aviation. Alors, j'aimerais savoir lequel des deux
est le vrai et sur lequel on va questionner.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député, c'est le secrétaire de la commission qui va vous
expliquer cette petite ambiguïté.
M. Jolivet: Non, je connais la réponse qu'il va me donner.
J'aimerais mieux l'avoir de l'autre bord. Quels sont les documents que vous
nous avez envoyés?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais c'est le
commissariat qui peut donner la réponse.
M. Jolivet: Bon, c'est correct.
Le Secrétaire: M. le député, c'est fort
simple. Sous la directive du Conseil du trésor, les listes des
engagements financiers ont été
modifiées. Cette modification est entrée en vigueur
à partir du mois d'août. Or, il y a une période
d'ajustement nécessaire. Il y a une première série de
listes qui ont été faites selon la nouvelle méthode, c'est
la liste que vous avez reçue. L'autre liste, que presque personne n'a
eue, ce sont les engagements qui ont été rédigés
selon l'ancienne méthode et qui pour des raisons techniques, une erreur
chez nous, n'a pas été distribuée à tout le monde
tout simplement.
M. Jolivet: Mais mon problème, c'est que ce ne sont pas
les mêmes. C'est cela qui m'inquiète. Comment vais-je faire pour
analyser cela?
Le Secrétaire: Effectivement, ce ne sont pas les
mêmes. Ce sont deux listes différentes complémentaires, si
vous voulez. Il y a deux listes.
M. Jolivet: Donc, les deux vont être à
étudier.
Le Secrétaire: Les deux vont être
étudiées, effectivement.
M. Jolivet: C'est cela que je voulais savoir, pour être
sûr, parce qu'on va suspendre au mois d'août et si on
dépasse de quelques minutes, on pourrait finir juillet.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement pour faire juillet? Il y a deux engagements seulement.
M. Jolivet: En ce qui concerne l'engagement 9, je vous le dis
d'avance, je n'ai pas de question. Est-ce qu'il y a acceptation? Il n'y a pas
de problème. Quant à l'engagement 10, la subvention de
l'Université du Québec à Chicoutimi pour l'achat
d'équipements scientifiques à des fins de recherche
forestière, dans quel domaine précis de la recherche
forestière et quelles sont les critères qui ont permis de
déterminer le montant de cette subvention à 300 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela fait suite,
Mme la Présidente, à la biennale du
Sague-nay-Lac-Saint-Jean-Chibougamau tenue le 19 octobre dernier. Le ministre
responsable de l'OPDQ et du Développement régional, M. Marc-Yvan
Côté, avait convenu de contribuer à l'achat
d'équipements scientifiques destinés à l'Université
du Québec à Chicoutimi en libérant une somme de 300 000
$.
M. Jolivet: Donc, c'est un virement de fonds.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un virement
de fonds de l'OPDQ chez nous.
M. Jolivet: Mais le document qui a servi, parce que je ne suis
pas au Saguenay-Lac-Saint-
Jean, il faut demander à mes collègues, vous êtes
capable de nous le donner. Cette demande a été faite à
l'intérieur du sommet économique et nous permet de savoir le
domaine dans lequel la recherche va se faire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont des sujets
qui se rapportent à l'écologie, au reboisement, aux
méthodes d'aménagement intensif, à la
télédétection et à la chimie naturelle d'origine
végétale.
M. Jolivet: En fait, ils ont présenté un document
au sommet économique, c'est ce document qui a servi de base pour dire:
C'est 300 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Le ministre pourrait-if nous le déposer? Ce
serait plus simple.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Les engagements financiers du mois de juillet auront
été vus, Mme la Présidente. On sera donc rendus aux
engagements...
La Présidente (Mme Bélanger): Les engagements de
janvier à juillet ont été vérifiés. Quant
aux engagements du mois d'août, ils seront reportés à une
séance ultérieure. Le secrétaire de la commission
m'indique qu'il va refaire la liste pour qu'il n'y ait plus
d'ambiguïté et il la fera parvenir à chaque membre de la
commission.
La commission de l'économie et du travail ayant accompli son
mandat ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 1 )