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(Quinze heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance de la commission de
l'économie et du travail ouverte.
La commission de l'économie et du travail est réunie afin
de procéder à l'étude des crédits
budgétaires du ministère du Tourisme, soit le programme 1, pour
l'année financière 1989-1990. La durée de l'étude
est d'une période de deux heures. Je demande au secrétaire s'il y
a des remplacements.
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement.
Le Président (M. Kekoe): Je pense que, comme par les
autres années, il y aura des remarques préliminaires par chaque
parti. Comme il n'y a qu'un programme, nous ferons l'étude
générale du programme et par la suite son adoption.
Je demande à M. le ministre s'il a des remarques
préliminaires à faire.
Remarques préliminaires M. Michel
Gratton
M. Gratton: Oui, M. le Président, et je vous remercie,
mais, avant de faire ces remarques préliminaires, j'aimerais, pour le
bénéfice des membres de la commission, présenter les gens
qui nous accompagnent. En commençant par ma droite immédiate, M.
Jacques Demers, qui est sous-ministre adjoint au ministère et qui
remplace le sous-ministre, M. Jacques-Yves Therrien, qui est
présentement hospitalise. Il y a également, derrière, le
président-directeur général du Palais des congrès,
M. Bruno Fragasso, le directeur général de l'Institut de tourisme
et d'hôtellerie, M. Pierre Brodeur. Du ministère, le directeur
général du marketing, M. Michel Carpentier, le directeur
général du développement, M. Henri Chapdelaine, le
directeur général des politiques et technologies d'accueil, M.
Stanley Tremblay, le vice-président à l'administration et aux
finances de la Société du Palais des congrès, M. Jean-Guy
Sylvain, le directeur des ressources financières, M. Pierre-A.
Thibau-deau, une analyste aux ressources financières, Mme Gilberte
Tremblay, le secrétaire du ministère du Tourisme, M. Philippe
Vailiancourt, et le secrétaire adjoint, M. Nicol Jean. Du cabinet
ministériel, à ma gauche, le directeur du cabinet, M.
Jean-Bernard Villemaire, Mme Une Béland, attachée politique, M.
Pierre Laramée, attaché de presse, Mme Ann Mundy, directrice
adjointe du cabinet, et Mme Suzanne Watson, qui elle n'est pas membre du
cabinet mais qui est aux relations humaines. Je m'excuse auprès de Mme
Watson.
Alors, M. le Président, c'est avec beaucoup de plaisir que je
propose à la commission aujourd'hui d'adopter les crédits du
ministère du Tourisme pour l'année 1989-1990. L'année qui
vient de se terminer a été marquée par la
réorganisation du ministère et par l'élaboration d'une
stratégie de marketing qui va nous permettre d'atteindre un objectif
fondamental à mon sens, c'est-à-dire une utilisation maximale de
nos ressources humaines et financières. Au cours de ce bref
exposé, vous serez en mesure de constater que notre démarche a
été rigoureuse et fondée sur un examen critique de
l'activité touristique québécoise et concurrentielle.
Nous avons concentré nos efforts afin d'impliquer au plus haut
degré tous nos partenaires. Leur adhésion à des
préoccupations stratégiques communes et le dynamisne soutenu dont
ils ont fait preuve, et dont ils font preuve, sont des éléments
majeurs sans lesquels nous ne pourrions atteindre les objectifs que nous nous
sommes fixés.
Le tourisme joue un rôle croissant partout au Québec.
L'activité économique qu'il génère est
impressionnante. C'est pourquoi il était impératif de nous doter
d'une véritable approche industrielle en matière de tourisme. Il
s'agit de la troisième industrie en importance au Québec, avec
des retombées annuelles de 3 400 000 000 $.
Le rôle du ministère du Tourisme étant d'assurer la
promotion et le développement de l'activité touristique, il nous
est apparu essentiel, dans un premier temps, de dégager un diagnostic
clair et précis du tourisme au Québec. Dans cette perspective, le
13 mai dernier, nous avons mandaté une société-conseil, en
l'occurrence la firme Samson Bélair, afin de réaliser une
étude susceptible de nous permettre de doter l'industrie du tourisme
d'un plan d'action d'ensemble en matière de promotion touristique. Trois
phases critiques ont caractérisé l'opération qui s'est
déroulée de mai à septembre 1988: la production d'une
analyse de situation, l'établissement d'un diagnostic stratégique
et la réalisation du plan stratégique triennal.
Quant au diagnostic, on constate que, quoique peu différente de
celle du Canada, il est apparu que la situation touristique au Québec
était dans un éîaî de stagnation depuis 1980. Je vous
en cite quelques illustrations: La diminution de la part du tourisme dans le
produit intérieur brut québécois, la chute du niveau des
dépenses touristiques des Québécois au Québec, la
stabilité relative des recettes touristiques globales en dollars
constants au cours de la période 1980-1986.
Plusieurs causes expliquant cette situation ont été
identifiées. Parmi celles-ci figurent les pressions concurrentielles
à l'échelle internationale, une offre mal adaptée à
la demande ainsi
que la dispersion et la timidité des efforts de mise en
marché du produit touristique.
Forts de ces constatations, nous avons pu élaborer un plan qui,
croyons-nous, est susceptible de redresser la situation d'ici 1992. Les grands
axes de notre stratégie se répartissent de la façon
suivante: d'abord, concentration et rpr rcement se traduisant par un ciblage
judicieux des produits et des marchés et une consolidation de l'offre;
deuxièmement la concertation et le leadership, ce qui signifie la mise
en place de mécanismes apermettant de départager et d'apporter un
complément aux rôles des partenaires de l'industrie; finalement,
les associations et les alliances, ce qui suppose l'exploitation accrue des
occasions de commercialisation conjointe avec des partenaires gouvernementaux
et privés sur les marchés internationaux.
Notre stratégie vise des objectifs précis:
Premièrement, accroître de 3 % la part du marché du
Québec au sein des dépenses touristiques des
Québécois pour atteindre une part équivalente à 37
%; deuxièmement, assurer une progression des recettes hors Québec
supérieure à 2 % en visant un objectif de vente de Tordre de 4
500 000 000 $; troisièmement, accroître de 2 % la part du
marché du Québec au sein des recettes touristiques canadiennes
pour atteindre une part équivalente à 18 %. On aura compris, M.
le Président, qu'il s'agit là d'objectifs du plan triennal et
donc que nous visons pour 1992.
Concrètement, nous avons reciblé nos produits et nos
marchés de la façon suivante, les études nous ont
démontré que le touriste était davantage sensible à
des produits qu'à des régions et ce, dans le cas
spécifique du Québec. L'approche région a donc
été délaissée pour faire place à huit grands
produits qui sont, dans l'ordre: les grandes villes, les circuits, les
séjours, les congrès et réunions de compagnies, le ski
alpin, la chasse et la pêche, la motoneige et, finalement, l'aventure. Ce
sont ces produits que le Québec a à vendre et qui vont faire
l'objet de nos efforts de promotion.
Nous avons, par ailleurs, redistribué nos efforts de promotion en
fonction du potentiel réel de nos marchés prioritaires. Ainsi, 70
% des efforts de promotion seront maintenant consacrés au marché
regroupant le Québec, l'Ontario et les États du nord-est
américain; 25 % des efforts seront dirigés vers les États
de l'Atlantique sud, les États du nord-est et la France; finalement, 5 %
des efforts iront vers des territoires plus éloignés, tels la
Californie, le Japon, l'Allemagne, la Grande-Bretagne. Nous entendons,
cependant, exploiter ce dernier marché en association avec nos
partenaires de l'Ontario et du Canada.
À la suite du dépôt du plan stratégique de
marketing en novembre, le ministère a amorcé un certain nombre
d'actions dont l'impact est déjà ressenti par le milieu. Notons,
à ce chapitre, l'élaboration d'une politique ministérielle
de développement et de promotion, la réorganisation
administrative de la direction générale du marketing dont la
création d'une Direction stratégie et planification marketing et
la mise sur pied d'un secrétariat des programmes associatifs. Nous avons
commandé à nos fonctionnaires la production d'un plan marketing
annuel 1989-1990 correspondant a la première année d'implantation
du plan stratégique triennal.
L'ensemble de notre démarche promotionnelle en 1988-1989 nous
commandait également la réorientation des campagnes publicitaires
en fonction de notre nouvelle approche produit-clients. Dans ce contexte, nous
avons lancé une vaste offensive publicitaire auprès d'un bassin
de plus de 20 000 000 de personnes en Ontario et dans les États du
nord-est et du centre-est desEtats-Unis. Nous consacrons à
cette campagne une enveloppe budgétaire de 3 200 000 $, ce qui implique
une augmentation de 20 % par rapport a notre campagne hors Québec de
1987-1988
Par ailleurs, nous allons lancer cette semaine une autre campagne
extrèmement importante qui devrait nous permettre d'accroître les
revenus touristiques provenant des Québécois eux-mêmes, il
s'agit d'une campagne intra-Québec où nous allons
réinviter les Québécois à visiter leur province.
Depuis trois ans, la conjoncture économique nous avait contraints
à délaisser ce volet de promotion. À la lumière de
nos analyses, il nous apparaît évident que la vive concurrence
internationale ne nous laisse d'autre choix que de tenter de raviver
l'engouement des Québécois pour le Québec comme lieu de
vacances. Nous consacrerons donc une somme de près ce 1 000 000 $ pour
notre campagne intra-Québec.
Plus tard, à la fin de l'été, nous lancerons un
troisième volet promotionnel dirigé vers l'Ontario et les
États-Unis afin de vendre nos produits hiver, la campagne
Agrément-hiver dans laquelle nous investirons 1 600 000 $.
Puisque nous parlons, M. le Président, des campagnes
publicitaires du ministère du Tourisme, vous me permettrez de citer
quelques chiffres qui me sont parvenus ce matin même et qui illustrent
parfaitement l'impact de notre démarche promotionnelle cette
année.
Ainsi, depuis le lancement de notre campagne
Agrément-été hors Québec, nous avons reçu
pas moins de 12 797 demandes d'information en provenance des États-Unis
entre le 27 mars et le 9 avril 1989. Cela représente une augmentation
inespérée de l'ordre de 75 % par rapport à la même
période l'an dernier. Par ailleurs, nous avons répondu, dans la
seule journée d'hier, à 2993 demandes de renseignements, ce qui
constitue un record de tous les temps en termes de ratio appels par jour.
Cette intense activité suscitée par notre campagne a
commandé l'engagement de 35 téléphonistes
supplémentaires pour une période de dix semaines. Nous sommes
convaincus que l'impact de notre campagne intra-Québec sera tout aussi
percutant et nous permettra des performances inégaiées
jusqu'ici.
M. le Président, au nombre des réalisations cette
année, je soulignerai également que nous avons
développé une signature touristique de marque du Québec et
un graphisme de collection applicable à toutes les nouvelles
publications du ministère. Du même souffle, nous avons
procédé à l'élaboration d'une nouvelle politique de
publication incluant la production d'une brochure
Agrément-été, d'une brochure Agrément-hiver et
d'une brochure Affaires de même qu'un manuel de vente destiné au
réseau de distribution.
En matière de développement du produit, notre politique
visant à faire de l'entreprise privée le principal investisseur
donne des résultats pour le moins reluisants. Qu'il me suffise
d'indiquer qu'en 1988-1989 nous avons autorisé des aides
financières totalisant 31 185 424 $ qui ont favorisé des
investissements de plus de 130 269 000 $. Il s'agit d'une augmentation
remarquable de 42 % par rapport à l'année
précédente.
Au cours de l'année, la Direction du crédit touristique a
reçu 137 demandes d'aide financière et 68 de ces demandes ont
été recommandées. La SDI, pour sa part, a
entériné 47 de ces recommandations et 50 dossiers demeurent
encore à l'étude. Au nombre de nos priorités pour
1989-1990, nous entendons accentuer encore notre action afin de fournir
davantage d'information sur le développement du produit. Nous allons
également déployer des efforts pour l'obtention de crédits
pour la prise en charge d'intérêt, l'aide à
l'investissement dans les secteurs prioritaires, la mise en place de nouveaux
programmes d'aide pour les pourvoiries, la prospection de nouveaux
investisseurs et la recherche de savoir-faire. Par ailleurs, nous sommes
actuellement en négociation avec le gouvernement fédéral
pour la reconduction d'une entente auxiliaire Canada-Québec sur le
développement touristique. Cette démarche s'harmonise d'ailleurs
avec l'examen des opportunités d'action conjointe de promotion.
L'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec. On sait
que, sur le plan de la formation, l'institut a poursuivi son action sur de
nouvelles bases en 1988-1989. La loi 19 adoptée par l'Assemblée
nationale le 14 juin dernier a modifié le statut de l'ITHQ tout en le
confirmant dans son mandat. Par cette loi, l'institut est devenu une
corporation gouvernementale et est maintenant autonome du ministère du
Tourisme pour sa gestion. C'est un conseil d'administration composé
très largement de représentants de l'industrie touristique qui
préside aux destinées de l'institution. L'ITHQ a dispensé
cette année son enseignement à 863 étudiants
réguliers et il me fait plaisir d'indiquer que sa qualité
d'enseignement est à ce point reconnue que 94 % des finissants sont
maintenant sur le marché du travail.
Par ailleurs, l'éducation aux adultes a dispensé des cours
à 4328 personnes par le biais d'une soixantaine de programmes de
formation.
L'institut s'est donné comme priorité pour l'année
en cours de compléter son processus d'autonomie et d'augmenter et
diversifier sa clientèle en développant des stratégies de
marketing appropriées.
Le Palais des congrès de Montréal. Je compléterai
ce rapide tour d'horizon du bilan et des perspectives avec la
Société du Palais des congrès de Montréal qui
relève du ministère du Tourisme. Au cours de la dernière
année, la société a repris à sa charge la
sollicitation de congrès et autres événements sur le
marché américain. Des efforts de commercialisation ont
été déployés particulièrement dans les
grands centres américains tels New York, Chicago et Washington.
Parallèlement à cette démarche, la Direction des ventes a
accentué son action de sollicitation des marchés internationaux
et canadiens. 127 événements se sont déroulés au
Palais des congrès de Montréal au cours de l'année pour un
taux d'occupation de 62 % qui est comparable au taux actuel des centres de
congrès de l'Est des États-Unis. Les activités de
congrès, les réunions ou expositions ont
généré des retombées économiques
approximatives de 75 000 000 $ pour le Québec et pour la région
de Montréal en particulier. Les priorités pour 1989-1990 iront
vers l'intensification des efforts de promotion sur tous les marchés
précités afin d'accroître pour les années à
venir le taux d'occupation du Palais des congrès et surtout les
retombées économiques conséquentes.
En conclusion, M. le Président, l'année 1988-1989 nous
aura permis d'imprimer un mouvement de renouveau pour le tourisme. Toutes les
actions des dernières années nous amenaient vers un virage
nécessaire dans le secteur du tourisme. Nous avons le devoir de faire du
tourisme une activité économique en santé. Pour ce faire,
nous devions nous donner des instruments adéquats et nous doter d'une
approche industrielle moderne. Ce volet de notre mission est accompli avec la
mise en place de notre plan stratégique de marketing. Nous sommes
également heureux d'avoir créé une nouvelle synergie entre
tous les partenaires de l'industrie sans laquelle toute action du
ministère serait vouée à l'échec ou, au mieux, au
demi-succès. Le travail est, bien sûr, loin d'être
terminé. Nous préparons actuellement le deuxième volet de
notre mission fondamentale qui consiste en l'élaboration d'un plan
stratégique de développement du tourisme qui sera aussi capital
pour l'avenir de l'industrie et qui devrait être présenté
au cours de l'année qui s'amorce. (15 h 45)
Vous me permettrez en terminant, M. le Président, de souligner le
magnifique travail de tous les employés du ministère au cours de
cette année 1988-1989. Je veux leur témoigner toute mon
appréciation pour le soutien constant qu'ils apportent aux objectifs que
nous nous fixons, c'est-à-dire faire du tourisme au Québec une
industrie en santé et projeter du Québec une
image dynamique et accueillante.
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le ministre. Je demande
à la porte-parole de l'Opposition et députée de
Marie-Victorin de bien vouloir faire ses remarques préliminaires.
Mme Cécile Vermette
Mme Vermette: Merci, M. le Président. À mon tour,
il me fait plaisir de vous remercier d'être tous présents ici
à l'occasion de l'étude des crédits. Effectivement, tout
autant que le gouvernement, je pense que la préoccupation de
l'Opposition est de faire de l'institut de tourisme une ressource
économique importante au Québec et de prendre tous les moyens
nécessaires pour réaliser ce souhait.
Au-delà des mots, je pense qu'il est important qu'il y ait de
vraies réalisations. Dans le discours du ministre, à la page 3 de
son diagnostic, on retrouve toujours le même discours, à savoir
que les maux, ce qui fait que ça va plus ou moins bien actuellement,
c'est parce que, antérieurement, il y a eu un autre gouvernement. Mais
on fait toujours abstraction qu'actuellement il y a certaines lacunes, ce qui
fait qu'encore une fois, en matière de tourisme, ça stagne
à l'heure actuelle, même au-delà du discours qu'on vient
d'entendre.
L'étude des crédits nous offre, chaque année, la
possibilité de faire le point en matière de tourisme.
Aujourd'hui, je profiterai des premiers instants qui me sont accordés
pour faire une courte analyse des réalisations du gouvernement
libéral ainsi que de ses nouvelles orientations. Après trois ans
et demi de régime libéral, cela s'impose, il va de soi.
En novembre 1985, les candidats libéraux gagnaient la faveur de
l'électorat en s'engageant formellement à réaliser
plusieurs dizaines de projets par le biais de divers ministères
québécois. En tourisme seulement, les candidats libéraux
se commettaient sur près de dix sujets. Ils promettaient d'apporter de
grands changements à l'industrie touristique. Voyons où nous en
sommes maintenant, quelque 41 mois plus tard.
En matière de formation et de recherche, par exemple, le
gouvernement libéral accuse un retard inacceptable par rapport à
ses promesses de l'automne 1985. En effet, qu'arrive-t-il du centre de
recherche spécialisé en tourisme qu'il promettait de créer
et qu'arrive-t-il aussi du centre de données de l'entreprise
touristique?
Les performances du gouvernement quant à son programme
destiné aux organisateurs de tours québécois sont tout
aussi décevantes, puisqu'on promettait en 1985 de consacrer 1 000 000 $
par année à ce programme. Pourtant, en 1988, à la
troisième année de ce gouvernement, cet objectif n'a même
pas été atteint. Les organisateurs n'ont reçu qu'un peu
plus de 442 000 $ l'an dernier, c'est-à-dire moins que 50 % de
l'objectif initial de 1 000 000 $ qui avait été justement
proposé comme étant quelque chose d'important.
Le développement touristique ne se porte pas mieux. Le fonds de
mise en valeur touristique n'a pas été créé, pas
plus que les zones d'aménagement homologuées. Le ministre
pourrait-il nous dire également où en est rendu le projet de
réseau régional d'établissements hôteliers de 50
chambres et moins qu'on promettait aux citoyens en novembre 1985? Probablement
que non.
L'inaction du gouvernement actuel est chronique. Pourtant, l'industrie
touristique mérite un appui solide sans lequel elle est vouée
à dépérir rapidement. Si le gouvernement décide de
poursuivre dans la même voie, ce secteur névralgique souffrira
grandement. D'ailleurs, si l'on se fie à certaines statistiques
disponibles, la décroissance est déjà amorcée. En
effet, au chapitre des congrès seulement, la situation est presque
désastreuse. Les statistiques rendues publiques par le baromètre
touristique indiquent que le nombre de congrès tenus à
Montréal en 1988 a chuté de 37,2 % par rapport à 1987. La
ville n'a accueilli que 174 congrès comparativement à 277 en
1987. La capitale politique ne se porte guère mieux, puisqu'elle a
enregistré une baisse de 29,5 %. Québec n'a en effet reçu
que 201 congrès en 1988 par rapport à 285 en 1987.
Le ministre nous parlera certainement de la croissance
générale de l'industrie touristique en 1988. Pourtant, elle n'a
été que de 1 %. Cela est très peu, si l'on
considère que le flux touristique mondial est en croissance
soutenue.
De toute évidence, la société
québécoise perd du terrain en matière touristique. Elle
continuera d'en perdre si le gouvernement libéral hésite encore
à accorder davantage de crédits au ministère chargé
d'appuyer le secteur touristique.
L'industrie touristique a incontestablement besoin de l'appui de
l'État. Pourtant, après quatre années de pouvoir, le
gouvernement aura dépensé 42 000 000 $ de moins par rapport aux
dépenses de 1985-1986 du gouvernement précédent. Ce
gouvernement aura réussi à compresser ses dépenses en
choisissant de ne pas indexer son budget. Ainsi donc, pour 1989-1990 seulement,
il s'agit d'une coupure de 9 200 000 $, puisque les crédits que nous
nous apprêtons à voter ne représentent que 66 400 000 $ en
dollars d'aujourd'hui par rapport aux dollars de 1985.
Je vous rappellerai que les dépenses s'élevaient à
75 800 000 $ en 1985-1986. Afin de se justifier, le ministre nous dira sans
doute que son ministère vient d'annoncer un nouveau plan de marketing
qui permettra, entre autres, de développer de meilleurs instruments de
promotion. Nous savons tous, cependant, que sans des crédits suffisants
toutes les mesures, aussi dynamiques et profitables qu'elles pourraient
l'être, ne parviendront jamais à donner les fruits
escomptés.
Nous aurons probablement la chance de nous pencher sur les sommes
dépensées depuis 1985-1986 jusqu'à aujourd'hui et de
vérifier, justement, où sont passés les véritables
efforts du gouvernement en matière de développement
touristique.
Le Président (M. Kehoe): Y a-t-il d'autres membres de la
commission qui désireraient faire des remarques préliminaires? M.
le ministre, avez-vous une réponse?
M. Gratton: Quant à moi, nous sommes prêts à
entamer...
Le Président (M. Kehoe): Nous allons procéder. Il y
a seulement un programme, le programme de promotion et de développement
de l'industrie touristique. Nous allons procéder.
Mme Vermette: Avant de commencer, j'aurais aimé vous faire
part de certaines choses. Avant de faire l'étude des crédits,
nous avons demandé de recevoir des réponses, lesquelles nous
n'avons pas reçues. Donc, je vais vous faire part des questions que nous
avons posées et pour lesquelles nous n'avons pas reçu les
réponses. Il s'agit de demandes qui touchent les voyages hors
Québec. Est-ce que cette liste est complète? Est-ce qu'elle
inclut des voyages qu'auraient pu faire des députés et des
ministres, ou est-ce parce qu'il n'y en a pas? Est-ce parce qu'ils n'en ont pas
fait?
M. Gratton: Effectivement, il n'y en a pas, parce que le ministre
n'a pas voyagé.
Mme Vermette: C'était ça qu'on voulait
vérifier, de toute façon, au point de départ, si la
liste...
M. Gratton:...
Mme Vermette: La deuxième demande était au sujet
des listes du personnel du cabinet et de la suite ministérielle.
Concernant la suite ministérielle, on ne l'a pas.
M. Gratton: La suite ministérielle?
Mme Vermette: On ne l'a pas du tout, celle-là. La liste du
personnel du cabinet, on en a une, mais pas depuis 1985.
M. Gratton: Avez-vous reçu la liste des membres du cabinet
politique? Vous n'en avez pas reçu du tout?
Mme Vermette: Oui. C'est parce qu'il nous manque celles de
1985-1986 et 1986-1987.
M. Gratton: Moi, je vous ai transmis celle de mon cabinet
politique depuis que je suis en poste, mais c'est sûr que je ne vous ai
pas transmis la liste du cabinet politique avant, parce qu'il n'y en avait
pas.
Mme Vermette: Je comprends très bien votre façon de
voir les choses, mais c'est parce que la demande de l'Opposition était
de l'avoir pour les quatre dernières années.
M. Gratton: Je conviens que l'Opposition demande plus,
possiblement, mais, dans le cas du ministère du Tourisme, la question ne
se pose pas puisque mon prédécesseur, le député de
Maskinongé, cumulait les deux postes, celui du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche et celui du ministère du
Tourisme, et ne disposait donc que d'un cabinet politique pour les deux
ministères. Effectivement, je pense qu'il y avait une personne dans son
cabinet, au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, qui
travaillait de façon particulière sur les dossiers du
ministère du Tourisme, mais on retrouvera dans les réponses qu'il
aura fournies, comme ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
l'ensemble des membres de son cabinet, puisqu'il n'y en avait pas
d'affectés particulièrement. Par exemple, la suite
ministérielle au ministère du Tourisme n'était pas
occupée, sauf pour des visites sporadiques qu'effectuait mon
prédécesseur au ministère du Tourisme, à
l'époque.
Mme Vermette: Est-ce que maintenant elle est occupée, ou
est-ce qu'on peut avoir la liste pour maintenant?
M. Gratton: La liste?
Mme Vermette: Des sous-ministériels?
M. Gratton: Sous-ministérielle.
Mme Vermette: On ne l'a pas eue. Même si elle n'avait pas
été occupée sous l'ancien ministre, si vous nous dites
qu'elle est maintenant occupée, on pourrait peut-être avoir la
liste.
M. Gratton: Alors, on va vous la faire parvernir, c'est un oubli,
tout simplement.
Le Président (M. Kekoe): Vous vous engagez à faire
parvenir la liste?
M. Gratton: Oui, formellement, M. le Président.
Mme Vermette: II y avait une troisième demande aussi,
c'était les contrats et les budgets discrétionnaires, de
1986-1987, 1987-1988, 1988-1989. On ne les a pas reçus, non plus.
M. Gratton: C'est parce qu'il n'y a pas eu de contrats
discrétionnaires.
Mme Vermette: Non?
M. Gratton: Pas de voyages, pas de contrats
discrétionnaires.
Mme Vermette: En fait, il aurait suffi de mettre une note et cela
nous aurait évité de poser les questions actuelles.
M. Gratton: J'ai une note ici, dans le cahier, qu'on a
indiqué "Aucun contrat".
Mme Vermette: On n'a pas l'esprit si tordu que cela, vous savez,
mais, quand on n'a pas de réponse, on se pose des questions.
M. Gratton: Dans la liste qu'on vous a transmise, à la
deuxième page, au point 14, "Liste des contrats donnés à
même le budget discrétionnaire du cabinet du ministre", il y a une
notation: "Aucun contrat".
Mme Vermette: Bon alors, voilà!
M. Gratton: Je pense qu'on a bien fait cela, finalement.
Mme Vermette: On verra à la fin si on peut vous
décerner une médaille ou non.
Promotion et développement de l'industrie
touristique
Le Président (M. Kekoe): Pour le moment, nous allons
procéder à l'étude du programme, le seul que nous
avons.
Augmentation du budget et crédits
périmés
Mme Vermette: Nous allons le prendre, si vous le voulez...
Le Président (M. Kekoe): Dans l'ensemble.
Mme Vermette: ...dans l'ensemble. Si on compare des pommes avec
des pommes et des oranges avec des oranges, on s'aperçoit qu'il y a une
baisse des crédits et tout ce qu'on peut voir à l'heure actuelle,
c'est que ce qu'on a par rapport à l'année 1988-1989, c'est une
augmentation de 1,4 %, tout simplement, si on prend les crédits
projetés. Évidemment, si vous prenez les crédits qui ont
été dépensés en 1988-1989, donc si on compare des
pommes avec des oranges, c'est bien sûr qu'on arrive plus; il y a un
écart qui augmente beaucoup plus, cela fait une augmentation de 7,7 %
pour le ministère. Donc, comme il y a eu beaucoup de crédits
périmés, on n'a aucune certitude que les crédits, qui sont
là pour 1989-1990 seront entièrement dépensés pour
le ministère du Tourisme. Si on regarde le nombre de crédits qui
ont été périmés l'an dernier, il risque de se
passer la même chose encore cette année. Donc, je pense qu'il faut
un effort beaucoup plus substantiel que 1,4 % pour le ministère du
Tourisme pour arriver à atteindre les objectifs que vous visez. On
risque d'être essouflés en cours de route, ou vous devrez aller
recogner à la porte du Conseil du trésor pour vous faire voter
des crédits supplémentaires, à mon avis.
M. Gratton: Évidemment, je pourrais toujours
répondre qu'il faudrait attendre le discours sur le budget pour voir si
des sommes ne viendront pas s'ajouter. Par exemple, l'an dernier, on se
rappellera qu'à l'étude des crédits nous n'avions pas pris
en cause le fait que, dans le discours sur le budget qui a suivi, on a
ajouté 5 000 000 $ à l'enveloppe de promotion du ministère
qui n'apparaissaient pas aux crédits tels que déposés.
Au-delà de cela, je ne pense pas que l'objectif que doivent viser
les administrateurs publics soit nécessairement de dépenser le
plus possible, mais bien plus de dépenser le plus judicieusement
possible les crédits mis à leur disposition. Je ne suis pas du
tout gêné de voir des crédits être
périmés. En fait, je souhaite que nous arrivions à
périmer des crédits au cours du prochain exercice financier, si
nous réussissons à le faire tout en répondant aux
besoins.
Par exemple, en nous comparant avec l'Ontario - on le fait constamment -
nous pourrions toujours déplorer que nous ne disposions pas des
mêmes sommes. On sait que l'Ontario est un concurrent très
immédiat du Québec dans l'industrie touristique. Bien sûr,
je ne saurais que reconnaître le bien-fondé de pouvoir disposer de
sommes analogues afin de concurrencer l'Ontario, mais le fait demeure qu'on
dort vivre avec la situation telle qu'elle existe. Les compressions
budgétaires décidées par le gouvernement ne sont pas le
fruit d'un objectif imaginaire. On doit vivre selon nos moyens. (16 heures)
Nous avons pensé qu'il fallait, dans un premier temps, nous
assurer que les ressources, quelles qu'elles soient, consacrées au
ministère du Tourisme puissent être utilisées le plus
efficacement possible. Cela nous a semblé devoir passer par les
opérations que nous avons faites au cours de l'année
dernière, soit la préparation d'un plan de
stratégie-marketing qui, bien sûr, nous fera dépenser
peut-être beaucoup moins d'efforts et de ressources pour certains
marchés qui, de prime abord, pourraient nous apparaître
attrayants. Mais, lorsqu'on en fait l'analyse, on doit reconnaître qu'on
doit cibler plus précisément et c'est là l'objet.
Évidemment, avec des fonds illimités, on pourrait faire
une promotion beaucoup plus importante sur les marchés du Japon, de
l'Allemagne et de la Grande-Bretagne, par exemple. Avec les crédits dont
nous disposons pour l'année en cours et grâce à cet
objectif qu'on s'est donné de procéder par association
plutôt que de combattre et de se chicaner avec le
gouvernement fédéral, nous pensons qu'il est plus efficace
de travailler en association avec lui sur les marchés plus
éloignés comme le Japon et la Californie, par exemple. C'est
ainsi qu'on a signé des ententes de réciprocité avec
l'Ontario. C'est ainsi que, dans la région de la capitale nationale,
Hull-Ottawa, nous faisons une promotion conjointe. Vous allez retrouver, dans
les brochures qu'on vous a remises, des mentions d'Ottawa - imaginez le
sacrilège - comme destination touristique. Nous croyons que c'est
justement ainsi qu'on va obtenir des résultats concrets et probants.
Donc, je répondrai à la question très candidement,
c'est bien sûr que, si on me donne 25 000 000 $ pour faire la promotion
du Québec sur nos marchés, j'en ferai beaucoup plus qu'avec 18
000 000 $. Mais il me semble que, compte tenu des besoins globaux du
gouvernement et de la répartition des crédits, nous devons
surtout nous acharner à dépenser les crédits à
notre disposition le plus efficacement possible. Ce sont, je pense, les outils
que nous nous sommes donnés pour atteindre cet objectif au cours de la
dernière année.
Mme Vermette: Je veux bien croire, M. le ministre, que les
capacités de l'État sont toujours limitées, qu'il faut
cibler et qu'il ne faut pas dépenser de l'argent inutilement. J'en suis.
Voici où je vous suis moins. Vous êtes en train de vouloir faire
la promotion du Québec sur le plan touristique parce qu'il y a des
retombées économiques assez substantielles. On sait que,
l'année dernière, c'était de l'ordre de 3 000 000 000 $ et
je pense que c'est intéressant d'aller chercher l'argent là.
Par contre, quand on regarde les sommes qui ont été
dépensées depuis 1985-1986, si on regarde vraiment en dollars
constants, cela veut dire qu'à l'heure actuelle il y a 42 000 000 $ de
moins qui ont été investis par votre ministère. On m'a
toujours appris que c'est avec de l'argent qu'on fait de l'argent,
jusqu'à un certain point, surtout dans un ministère comme le
vôtre. Si on investit, on a des chances de récupérer
l'argent. Si on fait la promotion ou la tenue de spectacles à grand
déploiement, on a beaucoup plus de possibilités d'attirer des
gens. Les statistiques démontrent nettement et clairement qu'on est en
chute, à l'heure actuelle, en ce qui concerne les gens qui viennent
visiter, tant des États-Unis que du côté du Canada, bien
qu'en ce qui concerne les touristes canadiens ça a commencé
à augmenter dernièrement.
En ce qui concerne les congrès...
M. Gratton: Attention! On n'est pas encore en chute, ça a
augmenté de 1,2 % ou 2 %.
Mme Vermette: Une chance qu'il n'y a pas d'inflation
là-dedans parce qu'on serait en chute. Ce que je veux dire, c'est qu'en
ce qui concerne les congrès on a diminué aussi. On a beaucoup
moins de congrès importants. Si vous preniez le moindrement des taxis,
ici, à Québec, les chauffeurs vous diraient que les gens se
plaignent énormément qu'il n'y a pas de grandes manifestations
ici, au Québec. Cela a une incidence à d'autres niveaux.
Vous me disiez tantôt que vous êtes bien heureux d'avoir des
crédits périmés. Mon Dieu, c'est bien extraordinaire,
c'est presque une signe de bonne gestion, de périmer des crédits.
À mon avis, quand on est rendus à périmer des
crédits dans les subventions, dans les éléments des
différents programmes, je pense que ça devient un manque à
gagner en quelque part. On essouffle des gens en quelque part. À ce
moment-là, je ne pense pas qu'on puisse parler de progrès, de
promotion et dire que, de plus en plus, on veut permettre de retrouver au
Québec un élément très important au plan
touristique. Je ne pense pas qu'on va y arriver de cette façon.
Pour la plupart des crédits périmés, 84 % l'ont
été dans des programmes de transfert.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, d'abord, il ne faut pas
penser uniquement en termes de crédits, qu'ils soient
dépensés ou périmés. Il faut penser en termes
d'efficacité, d'association aussi avec l'entreprise privée.
Là où énormément d'efforts ont été
placés, et le seront encore davantage au cours des prochains mois, c'est
sur la concertation - j'en ai parlé tantôt dans mes remarques
préliminaires - des efforts de l'entreprise privée avec le
secteur public. Donc, ce n'est pas seulement les efforts gouvernementaux du
gouvernement du Québec qu'il faut regarder, mais la façon dont
ceux-ci sont dépensés en concertation avec l'entreprise
privée, avec les autres paliers de gouvernement. Cela, c'est du
côté dépenses.
Quand on parle de crédits périmés, par exemple, on
me fait remarquer que l'an dernier sur un total de 3 700 000 $, il y avait 2
300 000 $ qui étaient pour la Société du Palais des
congrès. Ce n'est donc pas du côté de la promotion que les
efforts ont manqué. Bien au contraire, parce que, comme je l'ai
signalé tantôt, il y a une somme de 5 000 000 $ qui a
été ajoutée l'an dernier dans le discours sur le budget du
ministre des Finances. Effectivement... Pardon?
Mme Vermette: Mais vous en avez périmé tout
autant.
M. Gratton: Mais non, je l'indique, là. Plus de 80 % des
crédits périmés proviennent du Palais des congrès.
De même, il y a 3 000 000 $ de revenus non inclus au budget de 1989-1990
parce qu'ils sont conservés par l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec. Alors, quand Mme la députée
parlait tantôt de 42 000 000 $, je n'ai pas l'intention d'aller
vérifier parce que
je ne pense pas que c'est de ça qu'il s'agit ici. Je n'accepte
pas facilement que ça puisse être le cas.
Ce que je dis cependant, c'est que, effectivement, nous avons mission de
faire en sorte que les crédits qui nous sont alloués soient
dépensés le plus intelligemment possible. Et cela, selon moi,
devait passer par un plan de stratégie-marketing, par la concertation
des efforts des divers partenaires et surtout par une approche
coordonnée de l'ensemble des intervenants, ce que nous pensons
être en mesure d'assurer maintenant.
Mme Vermette: Peut-être que vous avez des chiffres plus
récents que ceux du livre des crédits. En ce qui concerne les
dépenses qui ont été effectuées pour 1988-1989,
parce qu'il y a une différence...
M. Gratton: Au moment où on se parle, on n'a pas les
résultats finaux mais je...
Mme Vermette: C'est parce qu'il y a une différence entre
ce qui nous a été donné dans le livre des crédits
et ce que vous nous avez donné.
M. Gratton: II y aura sûrement une différence, une
mise à jour et cela devrait être disponible vers le 15 mai,
m'indique-t-on.
Mme Vermette: On pourrait peut-être faire l'exercice de
vérifier si nos chiffres correspondent un petit peu aux vôtres et
voir si c'est correct. En 1985-1986 les crédits étaient de 76 620
800 $ et les dépenses réelles de 75 866 000 $. Donc, ça
fait 754 800 $ de crédits périmés pour l'année
1985-1986. Pour 1986-1987, ça fait 1 455 000 $. Pour 1987-1988,
ça fait 1 372 000 $ et pour 1988-1989, 4 685 600 $.
M. Gratton: On va faire les vérifications et on vous
fournira l'information.
Mme Vermette: II serait important de vérifier pour
corriger les chiffres et pour savoir exactement.
M. Gratton: Dans le cas de la dernière année, on
devra attendre le 15 mai pour que les données soient disponibles. Pour
ce qui est du reste, c'est déjà disponible, j'en suis convaincu.
Alors, on vous les fera parvenir.
Mme Vermette: Cela va. En ce qui concerne les crédits
périmés, quand on touchera l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec et le Palais des congrès, on pourra
s'y attarder davantage à ce moment-là pour vérifier.
M. Gratton: Une remarque, Mme la Présidente. Je conviens
avec Mme la députée que des efforts de compressions
budgétaires ont été faits. Ce n'est pas seulement au
ministère du Tourisme.
Par exemple, quand je disais tantôt qu'on va reprendre cette
année une campagne de promotion intra-Québec et qu'on n'en a pas
fait au cours 3ëlj trois dernières années, c'est sûr
que personne n'était très heureux au ministère du Tourisme
de devoir stopper la promotion intra-Québec. On l'a fait parce
qu'à ce moment-ià, avec la nécessité de comprimer
les dépenses, on a dû identifier des éléments de
programme où ça risquait de faire moins mal, si l'on veut.
On est très heureux de pouvoir reprendre cette année un
programme de promotion intra-Québec parce que, dans le fond, cela
représente 70 % de l'ensemble des recettes touristiques. Et, avec la
concurrence de l'Ontario qui, l'an dernier par exemple, a dépensé
des sommes assez impr-tantes sur le marché québécois pour
attirer r s Québécois en Ontario, on a dû réagir.
Nous réagissons cette année en injectant - on a parlé de 1
000 000 $ tantôt dans me; texte, mais il y a les commandites et les -
iociations avec l'entreprise privée - une somme de près de 3 000
000 $ consacrée à des efforts pour inviter les
Québécois à prendre leurs vacances au Québec et
à voyager au Québec. Cela donnera sûrement des
résultats concrets qu'on aurait souhaité pouvoir obtenir au cours
des années où les compressions budgétaires nous ont
imposé de ne pas procéder de la même façon
Mme Vermette: Vous savez que les quatre dernières
années qu'on vient de passer étaient des années de
prospérité économique et c'était sûrement une
période où on pouvait faire un effort substantiel, tout en
étant très rationnels. Je ne vous dis pas de dépenser de
l'argent inutilement. Je pense que vous savez que la population, en
général - c'est mondial - a toujours besoin de pain, de beurre et
de jeux et j'inclus dans les jeux le tourisme qui est une denrée
importante qui se développe mondialement à l'heure actuelle. Tout
le monde est très friand de l'activité touristique. Je pense que
c'est important de faire des efforts à ce sujet parce qu'il y a un
apport économique important.
M. Gratton: Mme la Présidente, j'en conviens. Les gens
aiment beaucoup voyager et aiment beaucoup les jeux mais ils n'aiment pas
beaucoup payer des impôts. Quand on parle de ressources
financières que le gouvernement consacre à une mission, que ce
soit la mission touristique ou une autre, cela doit provenir de quelque part.
Je ne cache pas que je suis solidaire du gouvernement qui a fait sa
priorité la réduction du déficit, de cesser de
dépenser et d'emprunter, à des taux d'intérêt qui,
malheureusement, augmentent de jour en jour, pour financer les dépenses
courantes. C'est ce qui nous a amenés à devoir absolument
réduire, non seulement comprimer les dépenses, mais même
périmer certains crédits.
Au-delà de ce qu'on retrouve dans le cahier des crédits
pour le ministère du Tourisme, il ne
faudrait pas perdre de vue qu'il y a d'autres organismes gouvernementaux
qui investissent dans le tourisme et notamment l'OPDQ, par exemple, qui a
contribué de façon très concrète, non seulement au
développement du produit mais à la réalisation de
plusieurs projets. Nous avons le crédit touristique de la
Société de développement industriel, la SDI, qui - on
pourrait fournir les données, je pense qu'on les a d'ailleurs fournies -
atteint des millions de dollars. Il y a aussi l'entente
fédérale-provinciale. On n'a qu'à regarder ce qui s'est
fait. (16 h 15)
Je reprends ce que disait Mme la députée au début
de ses remarques préliminaires tantôt, à savoir que j'avais
semblé laisser entrevoir que ce qui avait été fait sous
l'ancien gouvernement... Je n'ai pas parlé de ça du tout.
À la page 3 de mes remarques je parlais plutôt de la concurrence
internationale accrue, du mauvais ciblage. Je ne visais pas seulement le
gouvernement antérieur, je visais l'ensemble de l'industrie touristique.
Ce n'est pas seulement le gouvernement du Québec qui intervient pour
faire la promotion du tourisme québécois, c'est également
l'industrie privée, un nombre incalculable d'intervenants qui, selon moi
et selon nous au ministère, et nous tentons d'ajuster le tir, n'ont pas
toujours agi de la façon la plus efficace possible. Donc, il ne s'agit
pas d'essayer de blâmer l'ancien gouvernement ou quiconque, mais
simplement d'ajuster nos gestes aux besoins qui fluctuent de plus en plus
rapidement pour faire en sorte qu'on en ait le plus pour notre argent, mais pas
de l'argent qu'on doit aller emprunter pour payer des dépenses
courantes.
Mme Vermette: De toute façon, pour terminer la promotion
et le développement, il y a déjà, cette année, des
coupures de 800 000 $ dans les nouveaux budgets. Vous n'avez qu'à lire
la page 34. Avec tous les transferts, cela veut dire que, pour la promotion, la
hausse est d'à peine 3,8 % pour 1989-1990. En tout cas, si vous voulez
que le Québec atteigne un accroissement de 2 % dans la recette globale
touristique...
M. Gratton: D'ici 1992. Mme Vermette: Ah! C'est d'ici 1992. M.
Gratton: C'est un plan triennal. Campagnes publicitaires
Mme Vermette: On pourrait peut-être passer à la
campagne publicitaire. Si on regarde les objectifs à atteindre,
j'imagine que c'est aussi un autre plan triennal. Dans les campagnes
publicitaires, vous avez annoncé que vous vouliez développer le
tourisme par tous les moyens nécessaires. Vous avez fait une vaste
offensive publicitaire aux États-Unis et en Ontario en émettant
beaucoup de communiqués là-dessus.
Dans les journaux, vous avez investi beaucoup là-dessus; 3 200
000 $ pour chanter la différence du Québec, etc., etc. Mais, si
on regarde les crédits pour chanter le Québec, je ne sais pas qui
va chanter ou de quelle façon, il y a une variation de seulement 2,6 %.
Je ne sais pas si vous allez prendre des troubadours ou des
spécialistes...
M. Gratton: Non, c'est qu'au lieu de le chanter, on le vend.
Mme Vermette: Là, c'est...
M. Gratton: On l'a chanté longtemps, mais cela n'a pas
donné grand-chose, alors on le vend maintenant.
Mme Vermette: En fait, je ne le sais pas, cela vient du Soleil.
Vous avez de bonnes relations avec Le Soleil. Il passe
généralement vos titres.
M. Gratton: Vous trouvez?
Mme Vermette: Oui. J'aimerais vous demander si les 3 200 000 $
auxquels vous faites toujours allusion sont inclus dans les 6 700 000 $ pour
les crédits 1989-1990.
M. Gratton: Si je ne m'abuse, les 3 200 000 $
réfèrent à la campagne Agrément-été
hors Québec qui s'est amorcée le 4 avril et qui vise les
marchés de l'Ontario, des États de la Nouvelle-Angleterre et des
États du centre de l'Atlantique nord. C'est inclus dans les 6 700 000 $
que vous avez là.
Mme Vermette: Dans les 6 700 000 $ pour les crédits 1989.
Alors, si on regarde, cela fait une variation de 2,6 %. Comment se fait-il que,
dans votre communiqué du 21 mars dernier - là, j'essaie de faire
des exercices comptables...
M. Gratton: Des 20 % d'augmentation?
Mme Vermette: ...de votre augmentation de 20 %, oui.
M. Gratton: C'est parce que l'an dernier, pour la même
campagne...
Mme Vermette: Vous le preniez à quel endroit?
M. Gratton: ...Agrément-été hors
Québec, on avait 20 % de moins.
Une voix: C'est ça.
M. Gratton: Les 20 % référaient aux 5 000 000 $ qui
ont été ajoutés dans le discours sur le budget de l'an
dernier, à la somme de quelque 15 000 000 $ qui était disponible
avant
cet ajout.
Mme Vermette: Mais, si on regarde la page 26, les dépenses
de publicité sont les mêmes. C'est le statu quo par rapport
à 1988-1989. Si on regarde Agrément-été hors
Québec, publicité 3 200 000 $, c'est la même chose, c'est
le statu quo.
M. Gratton: Pour 1987-1988, c'était 2 655 000 $.
Mme Vermette: Oui, mais il manque un an. Vous sautez, vous jouez
à saute-mouton.
M. Gratton: Est-ce que vous...
Mme Vermette: Pour 1988-1989, si je prends la page 26...
M. Gratton: Oui, 3 200 000 $...
Mme Vermette: Je prends ce que j'ai, je ne prends pas les autres
choses, n'est-ce pas? Pour 1988-1989, c'est 3 200 000 $ et, pour 1989-1990,
c'est encore à 3 200 000 $ pour la même chose,
Agrément-été hors Québec. Ce n'est pas quelque
chose de phénoménal. C'est le statu quo que vous rapportez.
M. Gratton: Le pourcentage de 20 % auquel on a fait allusion
c'est une augmentation de 20 % sur 1987-1988. En 1987-1988, c'était 2
655 000 $.
Mme Vermette: Ah bon! Votre publicité est
rétroactive, quoi! Vous faites de la publicité.
Je comprends très bien ce qu'il a dit. C'est parce que, de la
façon dont c'est libellé dans le texte, on pourrait croire que
vous venez de faire un effort substantiel et extraordinaire qui fait que vous
donnez 20 % de plus cette année par rapport à l'année
passée. En fait, ce qu'il est important de faire ressortir, c'est que
c'est le statu quo par rapport à 1988-1989.
M. Gratton: C'est ce que j'ai dit ici aujourd'hui, à la
page 7 de mon texte, je relis: "Nous consacrons à cette campagne une
enveloppe budgétaire de 3 200 000 $ qui implique une augmentation de 20
% par rapport à notre campagne hors Québec de 1987-1988". Je n'ai
pas dit 1988-1989.
Mme Vermette: En fait, c'est ça. Vous avez sûrement
un attaché de presse qui a un sens médiatique extraordinaire
parce que c'est ainsi libellé dans La Presse: La vente
média semble bien placée avec un budget de 3 200 000 $, 20 % de
plus que l'an dernier. C'était écrit dans les journaux.
M. Gratton: La campagne Agrément-été de
1987-1988.
Mme Vermette: Mais, dans les journaux, ce n'est pas tout à
fait ça.
M. Gratton: Mais ce qu'il faut savoir, c'est que la campagne
Agrément-été qui commence le 4 avril, c'est pour
l'été qui vient. Par rapport à la campagne qui avait
été faite pour l'été dernier, c'était la
campagne 1987-1988.
De toute façon, j'accepte vos félicitations sur notre
façon de traiter avec La Presse. C'est que déjà mon
prédécesseur, M. Léger, avait l'habitude d'annoncer les
mêmes projets plus d'une fois. Nous, nous les annonçons seulement
une fois mais on fait des références aux années qui ne
sont pas nécessairement les dernières.
Mme Vermette: C'est du maquillage comptable.
M. Gratton: Pas du tout.
Mme Vermette: C'est un peu comme le vérificateur l'a fait
ressortir Ici dernière fois, au moment de la vérification des
états financiers où il disait que finalement, tout compte fait,
le déficit n'avait pas tellement changé, que c'était
à peu près la même chose. C'est du maquillage.
M. Gratton: II ne faudrait surtout pas répéter ce
que le député de Lévis dit. Vous savez que ça peut
vous mener loin.
Mme Vermette: Vous êtes plus habile avec le maquillage.
Dans la promotion touristique, il y a certaines régions qui se
sont senties lésées, notamment la Côte-Nord, où on
disait que vous avez presque fait abstraction du fait que la Côte-Nord
faisait partie du Québec, parce qu'ils ont fait leur propre campagne de
publicité. Il s'avère que cela a été une
réussite.
Si on regarde les touristes sur la Côte-Nord, malgré
Québec, est-ce que cette fois-ci vous allez faire attention à
certaines particularités régionales ou si vous allez prendre
l'ensemble des différentes régions pour faire la promotion
touristique?
M. Gratton: Je l'ai indiqué dans la présentation.
C'est d'ailleurs probablement une des principales recommandations du plan
stratégie-marketing. Oui, dans le passé, on a fait la promotion
beaucoup plus des régions et nous avons identifié qu'il fallait
maintenant procéder à la promotion des produits, de la même
façon, par exemple, quand les Québécois ou les touristes
recherchent en hiver le soleil, on ne leur vend pas nécessairement une
destination comme telle. On leur vend le produit soleil et on leur dit
là où ils peuvent le trouver. Les campagnes de promotion dont on
parle, comme intra-Québec, qui va débuter incessamment, ne sont
pas des invitations à aller visiter l'Estrie, l'Outaouais, Charlevoix,
mais bien à venir consommer des
produits, que ce soit de la chasse et de la pêche - on a
identifié des produits, on les a mentionnés tantôt - et,
évidemment, à aller les consommer là où ils sont
disponibles. Selon nous, cette approche répond beaucoup plus aux besoins
des touristes qui, lorsqu'ils décident d'une destination-voyage, le font
à partir de ce qu'ils ont l'intention de faire. Celui qui veut faire du
ski, par exemple, c'est évident qu'il va aller puiser là
où l'information est disponible et va aller comparer l'offre du produit
ski que lui font les diverses destinations. Dépenser 3 000 000 $ pour
dire: Venez au Québec, il y a du ski, il faudrait dépenser encore
2 300 000 $ pour dire: Venez au Québec, il y a autre chose. C'est ce
qu'on a décidé de changer comme approche.
Les régions comme telles. Quand on parle de la Côte-Nord,
je n'ai pas en mémoire de quoi il s'agissait exactement, mais, chose
certaine, les associations touristiques régionales ont les mêmes
budgets, les mêmes programmes auxquels elles peuvent participer. Il n'y a
pas d'insistance qui est placée plus sur une région que sur une
autre. Cela a été le cas dans le passé. C'est ce que nous
corrigeons en faisant notre promotion à partir d'une stratégie
produit plutôt que région.
Mme Vermette: Je peux vous donner une partie de l'article. Ce que
je voulais vous dire aussi, parce que vous avez dit que vous voulez faire la
promotion de produits, c'est que dans cet article on fait
référence, justement, à la promotion de certains produits
où on en fait mal la promotion. C'est-à-dire qu'on parlait de
baleines bleues et on voyait une baleine à bosse. Donc, cela ne fait pas
un produit bien présenté. Il y avait des photos, mais on ne
disait pas aux gens comment ils pouvaient s'y rendre, où étaient
exactement ces choses. Donc, quand on parle de publicité, c'est
très important la publicité, c'est ça qui fait que les
gens achètent ou n'achètent pas à un endroit où ils
vont se déplacer. C'est important d'avoir les bons renseignements ou en
tout cas d'avoir des choses qui répondent véritablement aux
produits qu'on veut mettre de l'avant parce qu'ils risquent, à ce
moment, soit que les gens se désenchantent ou, finalement, ils perdent
intérêt pour le déplacement que ça implique quand on
veut aller dans des endroits qui sont aussi loin que ça.
M. Gratton: II peut y avoir des erreurs qui se glissent, mais les
campagnes institutionnelles du gouvernement ne sont pas de nature à
fournir nécessairement de l'information, mais bien de faire la
promotion. À partir du moment où on fait la promotion d'un
produit, que ce soit le ski ou que ce soit les grandes villes ou les circuits,
c'est évident que l'information ensuite doit provenir d'ailleurs. Ce
n'est pas dans une intervention de 30 secondes à la
télévision, par exemple, qu'on peut vraiment fournir une
information touristique. On fait la promotion d'un produit touristique et il
relève non seulement du ministère du Tourisme, mais de tous les
partenaires, incluant les associations touristiques régionales, de faire
en sorte que les informations soient adéquates.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: M. le Président, très
brièvement. À la suite de l'article déposé par la
députée de Marie-Victorin, j'aimerais peut-être, à
ce stade-ci, souligner un point qui m'apparaît quand même
important. Bien sûr, le ministère du Tourisme n'a pas de
représentant officiel en région, il passe par les ATR. Les ATR,
règle générale, au Québec vont très bien,
merci beaucoup. Cela n'exclut pas, par contre, la possibilité d'avoir
une très grande faiblesse dans certaines régions, une faiblesse
marquée, permanente. Les municipalités, depuis de nombreuses
années, particulièrement chez nous, s'opposent un peu à
une certaine partie du travail des ATR, de l'ATR, en particulier, chez nous. Et
peut-être une présence plus accrue du ministère comme tel
pourrait combler certaines lacunes d'approche des municipalités. Parce
qu'il ne faut pas se conter de chansons, les grands promoteurs touristiques au
Québec sont les municipalités en région. Je ne parle pas
des villes, je parle des régions.
Sur la Côte-Nord, depuis quelques années, on a vécu
une augmentation continue du tourisme, particulièrement sur la
Haute-Côte-Nord où les baleines sont reconnues maintenant
internationalement. Le message que j'aimerais peut-être lancer, c'est
qu'on n'a pas les chances égales dans toutes les régions
lorsqu'on doit souffrir d'une ATR très faible. Voilà, M. le
Président.
M. Gratton: M. le Président, je viens de prendre
connaissance de l'article de journal dont pariait Mme la députée.
On parle d'une brochure qui, effectivement, avait été
préparée pour le ministère par la firme Publitel, et il
s'agissait d'un encart dans les quotidiens et qui contenait certaines erreurs.
(16 h 30)
Le but était de l'approche régionale. On pariait de North
Shore, parce qu'évidemment cela s'adressait à un marché
anglophone. La publicité du ministère mentionne bien le nom de
North Shore. Mais, entre vous et moi, qu'est-ce que cela représente, le
North Shore, pour le citoyen de Pennsylvanie, de Philadelphie ou de Chicago?
Cela ne veut rien dire, qu'on se le dise bien franchement. L'Estrie, pour le
banlieusard de New York? Je ne sais pas quel intérêt il aurait
à venir en Esîrie, à moins qu'on lui donne une
quantité d'informations qui vont l'attirer. Mais des informations sur
quoi? Pas sur l'Estrie, mais bien sur des produits qu'il peut aller consommer.
Ce n'est pas un reproche que je fais au ministère ou à quiconque,
c'était l'approche, mais on change l'approche, on ne fart plus une
promotion à partir des régions, on fait une promotion
à
partir des produits.
Effectivement, par exemple, dans le produit "aventure", vous les
visionnerez vous-mêmes sans doute, durant la campagne intra-Québec
qu'on va lancer jeudi de cette semaine, vous allez voir des "clips" de quinze
secondes à la télévision sur le produit "aventure". Vous
allez effectivement voir une baleine. On ne montrera pas le North Shore, on va
montrer la baleine. Les gens qui vont s'intéresser à ce genre de
choses vont ensuite téléphoner, écrire, obtenir des
renseignements, et on leur fournira alors les publications de l'Association
touristique de la Côte-Nord, parce que c'est là qu'est le produit,
c'est là, en tout cas, qu'on peut voir des baleines, ce n'est pas dans
l'Outaouais. C'est l'approche qu'on va utiliser. Des erreurs peuvent se glisser
dans les publications, mais je pense que, de cette façon, ce sont les
associations touristiques régionales... Et je ne voudrais surtout pas
inférer par là que l'an dernier l'erreur dont on parle ici
était attribuable à l'association touristique, parce que ce
n'était pas le cas. C'était une publication commandée par
le ministère, mais on ne risque pas que cela se produise cette
année, puisque les informations régionales seront fournies... En
tout cas, nous n'aurons pas d'efforts de promotion qui vont viser à
fournir des informations régionales comme telles.
Congrès nationaux et internationaux
Mme Vermette: Avez-vous quelque chose d'autre à ajouter?
Non. Alors il y a un autre élément qui est très important
aussi, c'est le soutien aux congrès nationaux et internationaux au
Québec. Je pense que c'est de l'eau au moulin. En fait, les gens se
déplacent autour de grosses activités ou ils planifient des
vacances en fonction de cela. Je pense notamment à plein d'endroits
où il y a soit des biennales, X nombre de choses, des centenaires, etc.
En fait, l'ensemble des régions ou des pays met
généralement le paquet là-dessus. En France, cette
année, il va y avoir plein de choses de ce genre, au point de vue
littéraire et culturel. Je me demandais comment il se faisait
qu'actuellement, si on regarde les crédits 1988-1989, c'est encore le
statu quo. Il y a eu les crédits comme tels, mais en 1988-1989 il y a eu
seulement 276 000 $ qui ont été dépensés au
soutien. Ce que je trouve un petit peu... Ou moins, vous êtes
passés à côté de tous les autres congrès
à l'exception de Montréal, comme si, finalement, les
congrès se passaient uniquement à Montréal. Il y a des
congrès un peu partout, à Hull justement, mais le nombre des
congrès dans votre région a baissé. Il y en a un petit peu
partout au Québec, des congrès, et aussi plusieurs manifestations
internationales et c'est une façon comme une autre de développer
des régions ou les produits des régions, si on ne veut pas y
aller par région. Comment se fait-il que l'année passée,
sur des crédits de 400 000 $, vous n'avez dépensé que 276
000 $? Cette année c'est encore le statu quo. Quelle est la projection
que vous allez faire en termes de dépenses réelles à ce
moment-là?
M. Gratton: II faut savoir qu'il s'agit de dépenses qu'on
fait à la suite de demandes d'organismes qui font appel aux programmes.
Si effectivement, l'année précédente, avec un budget de
400 000 $, on a dépensé seulement 276 000 $, ce n'est pas parce
qu'on ne voulait pas dépenser les 400 000 $, mais c'est parce qu'on n'a
pas eu suffisamment de demandes qui ont été justifiées de
recevoir une aide financière, d'être admissibles aux programmes.
C'est ce qui nous amène à budgétiser 400 000 $, cette
année. En fait, on aurait pu budgétiser 276 000 $ à partir
de la constatation que c'est tout ce que cela a pris l'an dernier. Mais, au
contraire, on pense qu'avec des efforts accrus on pourra possiblement
dépenser l'ensemble des crédits. Budgétiser des
crédits quand on sait à l'avance qu'on les périmera, ce
n'est pas ce qu'on tente de faire.
Mme Vermette: Vous parliez d'efforts accrus. Quel genre d'efforts
allez-vous faire pour arriver à dépenser 400 000 $? Est-ce que,
d'une part, cela ne répond pas suffisamment aux besoins, la façon
dont le soutien est apporté? Finalement, les demandes sont de quel
ordre? Ce n'est peut-être pas assez connu. Est-ce que vous avez fait une
analyse là-dessus?
M. Gratton: À titre d'exemple, on m'indique que, pour
1989-1990, alors que l'an dernier on a dépensé seulement 276 000
$ ou 250 000 $, selon les demandes, comme je l'ai indiqué tantôt,
au moment où on se parle, il y a déjà 340 000 $
d'engagés sur les 400 000 $ au budget.
Mme Vermette: L'année dernière, combien avez-vous
eu de demandes et combien y a-t-il eu de projets acceptés?
M. Gratton: On pourrait vous fournir cette information. Est-ce
qu'on l'a ici?
Mme Vermette: À la page 111 des crédits, ce n'est
pas cela qui est indiqué.
Une voix: 1987?
Mme Vermette: Je n'ai pas très bien compris. Vous avez
planifié pour 1987, vous avez fait toutes vos comparaisons avec
1987-1988? Je ne sais plus. Si on fait l'addition de la colonne, en bas, cela
fait 276 100 $.
Le Président (M. Kehoe): À quelle page, Mme la
députée?
Mme Vermette: Page 111.
M. Gratton: Je corrige, M. le Président.
Effectivement, l'an dernier, l'ensemble des 400 000 $ ont
été dépensés.
Mme Vermette: Pour...
M. Gratton: Pour 1988-1989.
Mme Vermette: C'est écrit pour mars 1988.
M. Gratton: Oui, mais vous n'avez pas les chiffres. En fait, ces
chiffres sont au 15 mars à peu près. Au moment où on vous
fournit l'information, on ne peut parler des engagements...
Mme Vermette: Cela veut dire que tout aurait été
dépensé entre le 15 mars et aujourd'hui. Le reste aurait
été tout dépensé.
Une voix: Non, ce sont des factures qui rentrent, des factures
qui doivent rentrer de la part des promoteurs. Nous devons avoir les factures
pour émettre le chèque. Ce qui arrive, c'est qu'une facture
rentre toujours...
Mme Vermette: Est-ce qu'on pourrait avoir la liste...
M. Gratton: Oui. Au 15 mai, c'est l'une des informations qu'on
pourrait vous fournir.
Mme Vermette: ...de tous les programmes? M. Gratton:
Est-ce que...
Mme Vermette: On voudrait avoir la liste de tous les programmes
à ce jour.
M. Gratton: L'ensemble des programmes...
Mme Vermette: Je pense qu'on n'arrivera pas.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous une réponse
à donner? Pour les fins du Journal des débats,
pourriez-vous vous identifier? Avez-vous d'autres réponses à
donner.M. le ministre?
M. Gratton: Non. Je m'engage à fournir aux membres de la
commission le résultat final, disponible vers le 15 mai, me dit-on, pour
chacun des programmes de ce type.
Mme Vermette: D'accord. Mais, de toute façon, vous avez
dépensé les 400 000 $. Donc, cette année, c'est le statu
quo. Surtout dans ce domaine où l'inflation joue beaucoup, il risque d'y
avoir un peu moins d'argent et ce sera un peu plus difficile. La revue
Baromètre touristique indique que, seulement entre les mois de
décembre 1987 et 1988, le nombre de congrès à
Montréal a chuté de 100 % et à Québec, de 83 %. Et,
au cumulatif, cela faisait -37 % et -29 %.
C'est la situation actuelle au Québec en ce qui concerne les
congrès. Je ne parle pas juste des congrès de Montréal,
mais de l'ensemble des congrès, de tout ordre, autant à
Montréal qu'à Québec et non seulement au Palais des
congrès. Si je regarde ici, la ville de Québec a accueilli 201
congrès en 1988, comparativement à 285 en 1987, donc c'est une
baisse de 29,5 %. Il y a aussi une baisse de congressistes de 5,7 %, soit 86
124 ou lieu de 91 000. Donc, on voit qu'on régresse un peu. L'Outaouais
connaît aussi une baisse significative du nombre de congressistes. Si le
nombre de congrès est le même en 1988 qu'en 1987, cela veut dire
qu'ils sont passés de 12 000 congressistes à 6265. Donc, j'ai
l'impression qu'actuellement il y a quelque chose qui glisse, qui ne tourne pas
tout à fait rond en ce qui concerne les congrès. Là, c'est
important parce qu'il y a là de l'argent qu'on peut facilement aller
chercher. Même si vous me disiez tantôt: Écoutez, le
gouvernement a des choix à faire, à un moment donné, il ne
peut pas investir, vous savez très bien qu'il y a des retombées
économiques de tout ordre, que ce soit sur le plan de la
fiscalité comme sur tous les autres pians, il y a là l'industrie,
l'entreprise... C'est de l'argent qui revient, de toute façon, dans les
coffres de l'État.
Je me demande pourquoi, si vous avez dépensé vos 400 000
$, vous maintenez encore cette année le statu quo, alors que là
il y a un effort substantiel à déployer.
M. Gratton: M. le Président, effectivement il faut savoir
que les efforts qu'on fait pour attirer des congrès, c'est souvent un
travail de longue haleine. Les crédits qu'on peut retrouver pour
l'exercice financier de cette année ne donneront pas
nécessairement des résultats avant trois ou quatre ans,
parfois.
Cela étant dit, il y a toujours les possibilités, on le
sait, de faire des transferts d'un programme à l'autre, compte tenu des
demandes. Semble-t-il que, l'an dernier, le budget de 400 000 $ a
été suffisant pour répondre aux demandes. S'il
s'avérait que les efforts plus importants, plus significatifs que nous
faisons - je l'ai mentionné tantôt, parmi les produits que nos
campagnes de promotion vont tenter de vendre à l'extérieur, le
quatrième en importance est justement ceiui des congrès et des
réunions d'affaires. Le travail de promotion du ministère ne se
limite pas à fournir une aide financière par le biais de ce
programme à des organismes, il se traduit également par les
efforts du Palais des congrès lui-même et les efforts de
promotion, par exemple, même à l'intra-Québec. Il y aura de
la publicité, de la promotion qui sera faite pour les réunions
d'affaires.
S'il s'avérait que les demandes dépassent les
disponibilités budgétaires, il y a toujours des
possibilités de faire des transferts d'un programme à un autre et
de faire des demandes
additionnelles.
Mme Vermette: Donc, c'est la façon dont vous envisagez
d'agir pour répondre actuellement au glissement qui se produit en ce qui
concerne les congrès, où l'on est en chute, autant au plan des
ongressistes qu'au plan des congrès comme t«l5.
M. Gratton: S'il y a chute...
Mme Vermette: C'est par les transferts de programmes que vous
allez régler cette problématique, finalement.
M. Gratton: Cela nous semble être suffisant puisque,
effectivement, le nombre de demandes ne semble pas, au cours des
dernières années, avoir dépassé les montants qui
étaient disponibles.
Mme Vermette: II y a tout l'aspect de la promotion, de la
prospection et de la sollicitation qui est très important...
M. Gratton: Ce n'est pas le ministère...
Mme Vermette: ...et que vous avez à développer.
M. Gratton: ...qui fait la prospection, ce sont les organismes,
les associations avec l'aide financière disponible par le biais des
programmes dont on parle.
Mme Vermette: Ce que je trouve un petit peu regrettable, c'est
que, de cette façon, Québec perd un peu du terrain et sa place en
matière de congrès. Comme on vit dans la concurrence, je pense
que ce n'est pas ce qui est le plus souhaitable qui pourrait nous arriver. Je
trouve qu'il faut être plus agressif si l'on veut atteindre votre
objectif dans l'assiette globale du tourisme, si l'on veut atteindre les 18 %
que vous vous êtes fixés. Je pense qu'il faudrait être plus
agressif. Si ça continue de cette façon, on risque tout
simplement que ce soit d'autres qui viennent prendre cette partie qui est
très importante, qui est une des ressources les plus florissantes, en
fait, dans le domaine touristique. (16 h 45)
Aide à l'investissement touristique
En ce qui concerne votre nouveau programme, l'Aide à
l'investissement touristique, cette année, c'est une nouvelle chose.
Est-ce que ça remplace d'autres programmes? Est-ce que c'est quelque
chose de complètement nouveau? Cela n'existait d'aucune façon
pour les années 1988-1989...
M. Gratton: C'est simplement une modification à la forme
d'aide financière qui, dans les premières années,
consistait en des garanties de prêts. Cela a évolué vers
des prêts sans intérêt et, depuis l'an dernier, ce sont des
prêts participatifs où il y a des possibilités, selon
certains critères, de consentir à des oublis
d'intérêts pour les trois premières années. On n'a
pas innové. On n'a pas créé un nouvau programme. On a
modifié des programmes existants.
Mme Vermette: L'année dernière, ces prêts
participatifs représentaient un montant de quel ordre? C'est parce que
c'est une modification, mais...
M. Gratton: Vous pariez des prêts sans
intérêt, l'an dernier?
Mme Vermette: Des prêts sans intérêt.
M. Gratton: On va fouiller. Le programme d'aide à
l'investissement touristique, ce qu'on appelle les crédits touristiques.
Lors de l'exercice financier 1987-1988, un montant de 15 312 942 $ a
été autorisé pour favoriser des investissements de 91 700
000 $...
Mme Vermette: D'accord.
M. Gratton: ...alors que, pour l'exercice 1988-1989, on a
autorisé des aides totalisant 31 185 424 $ pour des investissements de
130 269 590 $. Une hausse de 42 % dans les investissements et les sommes
consenties.
Mme Vermette: Mais cela n'est pas du tout votre nouveau
programme...
M. Gratton: Non.
Mme Vermette: ...d'aide à l'investissement
touristique?
M. Gratton: Non. On l'aura seulement à la fin de
l'exercice actuel.
Mme Vermette: Actuellement, dans votre nouveau programme que vous
avez mis de l'avant, dans le décret qui a été
adopté, 607-88, il y était mentionné qu'il y avait
déjà pour 250 000 000 $...
M. Gratton: Oui.
Mme Vermette: ...de demandes. Et ce que vous avez, c'est
simplement 1 694 000 $. À combien de demandes pensez-vous pouvoir
répondre avec ce budget-là?
M. Gratton: 1 694 000 $...
Mme Vermette: Combien d'investissements allez-vous favoriser?
M. Gratton: Le montant...
Mme Vermette: Quel est l'ordre de grandeur des demandes qui
peuvent se faire au...
M. Gratton: Le budget auquel vous référez est le
budget qui consiste dans les oublis d'intérêts, trois ans, qui
sont consentis à partir de certains critères qui sont inclus dans
le programme. Donc, je pense qu'on doit avoir à partir de quelle
projection on en arrive à ce montant de 1 694 000 $.
M. Chapdelaine (Henri): Cela est basé sur les prêts
consentis cette année dont les prises en charge
d'intérêts...
M. Gratton: Voilà. Mais le montant de ces
prêts-là?
M. Chapdelaine: Dans deux ans, ce sera ajusté en
conséquence.
M. Gratton: Mais Mme la députée voudrait savoir le
montant de ces prêts-là.
Mme Vermette: Oui, c'est ça. Combien? M. Gratton: On doit
l'avoir quelque part.
Mme Vermette: Combien pensez-vous avoir de prêts...
Une voix: Pour l'an prochain?
M. Gratton: II ne faut pas confondre. Le budget de 1 694 000 $
auquel vous référez n'est pas pour des prêts à venir
ou qui seront autorisés au cours de l'exercice financier actuel. C'est
pour couvrir les prises en charge d'intérêts de prêts qui
sont déjà consentis...
Mme Vermette: Engagés.
M. Gratton: ...et qui sont inclus dans les chiffres que je vous
donnais tantôt pour 1988-1989 et même 1987-1988 et peut-être
bien même avant ça.
Mme Vermette: II y a déjà pour 250 000 000 $ de
demandes d'aide financière.
M. Gratton: Non, il ne faut pas confondre parce que les demandes
dont vous parlez, c'est-à-dire les 250 000 000 $, reçues avant
qu'on change le programme ont été traitées
différemment selon le montant de l'investissement. Tout montant
au-delà de... Je l'ai ici, je vais vous le lire; cela va être
moins compliqué. Au 31 mars 1988, 45 dossiers étaient encore
à l'étude. Donc, au 31 mars de l'an dernier. Au cours de 1988-
1989, la direction a reçu 137 demandes d'aide financière. De ce
nombre, 68 demandes ont été recommandées, 27
refusées, 37 retirées par des promoteurs. Au 31 mars 1989, cette
année, il reste 50 dossiers à l'étude. Les demandes que
nous avions en main qui avaient été faites avant que le programme
ne change ont été traitées différemment selon le
montant du projet. Les projets inférieurs à 2 500 000 $ ont
été traités à même l'ancien programme,
c'est-à-dire par le biais de prêts sans intérêt,
quinze ans, alors que ceux supérieurs à 2 500 000 $ ont fait
l'objet d'analyses à partir de prêts participatifs. Plusieurs de
ceux-là, la majorité de ceux-là ont été
autorisés sans oubli d'intérêts, donc ne requièrent
pas de crédits.
Mme Vermette: D'accord, je comprends.
M. Gratton: De toute façon, avant cette année, les
prises en charge d'intérêts, parce que les prêts
étaient des prêts sans intérêt, quinze ans,
n'apparaissaient pas aux crédits du ministère du Tourisme, mais
bien à ceux du ministère de l'Industrie et du Commerce, parce que
c'était la SDI qui...
Mme Vermette: Prenait ça en charge à ce
moment-là.
M. Gratton: Oui.
Mme Vermette: D'accord.
M. Gratton: Vous voyez une augmentation de crédits du
ministère du Tourisme de 1 694 000 $ dans ce cas.
Mme Vermette: Vous payez des intérêts. C'est
sûr...
M. Gratton: C'est simplement de la comptabilité.
Mme Vermette: Ce n'est pas une augmentation, dans le fond.
M. Gratton: Bien non. C'est un nouveau budget que le
ministère a et qui aurait été à la SDI si on avait
continué.
Mme Vermette: C'est cela. Exactement. Quand on parle de projets
que vous avez autorisés avec des prêts participatifs, dans le
cadre de quel programme les Entreprises de Stoneham ont reçu près
de 3 000 000 $?
M. Gratton: On devrait pouvoir vous dire cela après
consultation.
Mme Vermette: ...développement touristique, mais le
projet, cela correspondait à quoi?
Une voix: Le projet lui-même? Mme Vermette: Oui.
Une voix: Ce sont des investissements dans le ski alpin.
Mme Vermette: Le ski alpin. Une voix: Le
deuxième... Mme Vermette: II y en a deux?
'.ne voix: Oui. C'était essentiellement du ski alpin. Je
pense qu'il y a une portion d'hébergement à l'intérieur
aussi. Il faudrait vérifier au dossier, je ne m'en souviens pas.
M. Grattoir On pourrait vous fournir ces informations-là
après vérification.
Mme Vermette: Aussi, à la page 118, ce sont toutes des
corporations ou ce sont tous des trucs enregistrés, sauf Morrissette
Léo Guy, Régis, Jean-Claude. C'est un prêt participatif
pour quelle sorte de projet?
M. Gratton: À la page 118, dites-vous?
Mme Vermette: Morrissette Léo Guy... C'est à la
page 118. Excusez-moi. Tout le reste, c'est pour des motels, c'est pour de
l'hébergement. Là, on arrive à celui-ci et il est tout
seul. M. Morrissette, il a quel projet?
M. Gratton: De mémoire, il n'y a personne qui peut fournir
la réponse, mais on va vérifier. Vous connaissez M.
Morrissette?
Mme Vermette: D'aucune façon.
M. Gratton: Moi, non plus. On va vérifier et on va fournir
la réponse.
Mme Vermette: II y a 1 800 000 $. Je vais essayer de le
connaître.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gratton: Évidemment, il faut que vous sachiez qu'il
faut qu'il rembourse, c'est un prêt.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Vermette: II doit avoir des valeurs si vous lui avez
prêté, de toute façon.
M. Gratton: C'est sûr.
Mme Vermette: Quand on prête 1 800 000 $, c'est parce
que...
M. Gratton: La SDI, avant de consentir un prêt, fait
l'analyse de la capacité financière de l'entreprise. On vous
fournira les réponses après vérification.
Mme Vermette: Cela va. Merci.
Promotion d'événements
touristiques
La promotion d'événements touristiques. Je suis
obligée de changer un peu mon tir n'ayant pas l'état des
dépenses réelles à l'heure où on se parle. On est
arrêté en cours de route. Est-ce que les crédits de
1988-1989 de 610 000 $ ont été dépensés?
M. Gratton: On me dit que oui.
Mme Vermette: L'ensemble des crédits? Combien de demandes
y a-t-il eu pour ce programme? J'imagine que la liste ne se limite pas
nécessairement à celle qui est produite dans le cahier. Est-ce
qu'on pourrait avoir la list? complète?
Une voix: Des demandes?
Mme Vermette: Oui, des demande?.
M. Gratton: Si je comprends bien, vous avez demandé qui
avait reçu...
Mme Vermette: Tout ce qu'on a là-dedans, ce sont des
listes incomplètes, jusqu'à un certain point. Selon moi, ce
serait 333 700 $, si on regarde là-dedans.
M. Gratton: Parce que c'est au 15 mars.
Mme Vermette: Vous me dites que vous avez dépensé
les 610 000 $. Donc, il y a d'autres demandes, à moins que ce soient
encore d'autres factures, comme on me dit, qui ne sont pas entrées.
M. Gratton: Essentiellement, c'est ça. Au moment où
l'Opposition nous en fait la demande, on fournit l'information au 15 mars ou je
ne sais trop. Effectivement, comme les factures et la vérification des
factures... Je peux vous dire qu'à titre de ministre j'ai signé
énormément de lettres de transmission de chèques durant
les dernières semaines de mars; c'est à ce moment-là,
avant de fermer l'exercice financier, qu'on nettoie les livres. C'est ainsi que
vous n'avez que les informations disponibles au 15 mars. Mais je suis convaincu
qu'il n'y a pas de problèmes à vous la faire parvenir pour
compléter.
Mme Vermette: Pour compléter. D'accord. Pour 1988-1989,
les 610 000 $ ont été dépensés. Est-ce que tout a
été dépensé?
Une voix: Environ 602 000 $.
Mme Vermette: 602 000 $. La promotion d'événements
touristiques est aussi très importante, vous savez. On n'a qu'à
penser au Festival de jazz de Montréal ou au Festival
d'été de Lanaudière qui sont de gros
événements importants et majeurs ici. Comment se fait-il que,
cette année, on donne moins de crédits, 590 000 $? Si vous
avez fait vos dépenses l'an passé et fait vos frais,
comment se fait-il qu'en 1989-1990 on soit à la baisse? J'imagine que
vous aurez à peu près les mêmes événements,
et peut-être d'autres aussi, ou cela prend plus d'ampleur. Et il y a
l'inflation.
M. Gratton: Non, on insiste beaucoup sur les commandites. Par
exemple, dans le cas de certains événements plus importants,
plutôt que de simplement reconduire des montants plus ou moins
discrétionnaires ou forfaitaires d'année en année, nous
avons entrepris de négocier avec les organisateurs de ces
événements pour mesurer leurs efforts de promotion et axer notre
contribution à leurs efforts de promotion touristique. Plutôt, par
exemple, que d'accepter d'emblée de verser une aide financière
pour les opérations courantes d'un organisme qui organise un
événement touristique, nous exigeons de lui qu'il fasse des
efforts de promotion et nous allons jusque dans le détail pour tenter
d'orienter vers quel marché et de quelle nature. Dans certains cas, nous
signons même des ententes de trois ans de façon à pouvoir
évaluer l'évolution de ces choses.
On peut effectivement penser qu'il en coûtera moins à
l'État puisque nous insistons énormément sur les
commandites de l'entreprise privée en association avec ces organismes.
(17 heures)
Mme Vermette: Si je me reporte à l'année
dernière avec tous les problèmes qu'a connus le Festival de jazz
qui avait peur de ne pas être capable de présenter
l'événement parce que, malgré les commandites, ils avaient
de la difficulté, ils sont revenus plus souvent qu'autrement à la
charge pour avoir les subventions nécessaires, on se rappelle, et le
Festival d'été de Lanaudière aussi. En fait, je pense que
leur évaluation est faite, de toute façon, par leur
renommée, aussi par le nombre de personnes et l'intérêt que
ça suscite. Or, il y en a beaucoup. Et, M. le ministre, je me souviens
fort bien, au moment où votre gouvernement flirtait un peu avec les
artistes, au moment où il faisait beaucoup de promesses dans le domaine
culturel, probablement que c'est à ce moment, vers le 7 avril, que vous
avez envoyé un communiqué pour dire que, dorénavant, vous
augmenteriez vos subventions de 200 000 $ à cet
élément.
M. Gratton: À quel élément?
Mme Vermette: Les promotions d'événements
touristiques.
M. Gratton: Moi, j'avais dit ça?
Mme Vermette: Je pensais être heureuse de dire, enfin, aux
artistes: Voyez-vous qu'on vous prend un peu... La promotion
d'événements touristiques, les grandes promotions...
M. Gratton: Mais il ne faut pas se méprendre. Nous ne
sommes pas là pour aider les artistes.
Mme Vermette: Non, non.
M. Gratton: On est là pour organiser et pour faire la
promotion d'événements touristiques.
Mme Vermette: C'est que, tout en aidant les promotions, vous
faites inévitablement d'une pierre deux coups...
M. Gratton: Non. Et ce n'est pas le but...
Mme Vermette: ...et vous aidez à développer un
produit québécois, normalement les arts, parce que ça fait
partie des produits aussi. Comme, sur le plan du tourisme, vous voulez vendre
des produits, je pense que de pouvoir vendre de la créativité et
de la création, c'est un bon geste aussi. C'est tout à votre
honneur. Ne vous défendez pas de vouloir défendre le domaine des
arts.
M. Gratton: Je m'en défends bien. Le mandat du
ministère du Tourisme est de faire la promotion du Québec comme
destination touristique. Cela passe par la promotion d'événements
et l'aide financière à l'organisation d'événements
touristiques. Mais, en intervenant, notre but n'est pas de venir en aide aux
artistes.
Mme Vermette: Non.
M. Gratton: Nous sommes très heureux si c'est le cas.
Mme Vermette: Je vous ai dit que vous pouvez faire d'une pierre
deux coups parce qu'en aidant la promotion d'activités...
M. Gratton: Oui.
Mme Vermette: ...comme le Festival d'été de
Lanaudière ça donne un grand rayonnement. Cela permet à
des gens de chez nous, locaux, autant qu'internationaux de se produire. C'est
la même chose pour le Festival de jazz, pour le festival du
cinéma, pour le Festival juste pour rire. Il y en a plein. Par contre,
c'est une promotion touristique parce que le touriste qui cherche, c'est
autant... Vous savez bien qu'il y a toutes sortes d'événements,
ça sort un peu de l'ordinaire, ce qui fait qu'on peut vendre une culture
différente. Je pense que ça aussi, c'est important. Cela fait
partie d'un produit touristique, la culture, le domaine des arts, tout ce qui
touche aussi... Je ne vous demande pas de donner le 1 % aux artistes comme
votre collègue, mais, par contre, je vous dis que vous pourriez
peut-être... Je m'explique. C'est une occasion importante pour nous au
Québec de se faire valoir, de
faire valoir notre génie québécois, notre
créativité québécoise. C'est une occasion
excellente. Tout en faisant la promotion de grands événements,
vous permettez en même temps de favoriser nos artistes. C'est tout ce que
je vous ai dit. Je ne vous ai pas demandé de donner 1 % de votre budget,
un peu comme le réclamaient les art. .es, ce à quoi vous vous
étiez engagés. Je vous ai demandé tout simplement comment
il se fait que, cette année, vous ne sautez pas sur l'occasion pour
augmenter les sommes à ce chapitre.
M. Gratton: Tout simplement, pour vous rafraîchir la
mémoire à tous sur ce que nous visons comme ministère du
Tourisme, voici les critères d'attribution du soutien financier aux
événements touristiques. Parmi les éléments
admissibles d'une opération de promotion, il y a les frais de conception
et d'édition de publications, de présentoirs ou autre
matériel promotionnel, les frais de conception et de production de
matériel audio-visuel positionnant l'événement et le
Québec dans son ensemble, les frais liés à la
publicité de l'événement, les frais de séjour et de
transport au Québec seulement de journalistes spécialisés
effectuant la tournée d'événements touristiques majeurs se
déroulant au Québec, les frais liés à
l'organisation d'une réception afin d'obtenir une couverture
média satisfaisante, et pour l'événement et pour le
Québec, et de maintenir l'image de marque du Québec.
L'événement faisant l'objet de la demande doit contribuer
à l'amélioration et à la diversification de l'offre
touristique québécoise. Sur le plan de la participation,
l'événement doit s'adresser au grand public.
L'événement doit être mis en marché en partie
à l'extérieur du Québec. En d'autres termes, si ça
s'adresse uniquement aux Québécois, c'est un critère de
moins qui risque de faire en sorte qu'on n'interviendra pas, parce que le
mandat du ministère du Tourisme, c'est d'attirer des gens de
l'extérieur au Québec.
Mme Vermette: Je ne suis pas ministre du Tourisme, mais, par
exemple, je suis consommatrice de grands spectacles ou autres, autant quand je
voyage que quand je reste ici.
M. Gratton: Mais ce n'est pas du tourisme, ça.
Mme Vermette: Je pense qu'il y a beaucoup de touristes ici qui
participent à ces activités. Vous avez juste
remarqué...
M. Gratton: Oui, mais on intervient, nous, à partir des
critères du programme et non pas à partir des besoins de loisirs
des Québécois.
Mme Vermette: Ce ne sont pas des loisirs, ça. En tout cas,
je ne le considère pas. C'est une question de perception.
M. Gratton: Je voudrais vous indiquer que, dans les 5 000 000 $
additionnels qui ont été consentis l'an dernier par le ministre
des Finances dans son discours sur le budget, une somme de 200 000 $ a
été allouée pour...
M. Vermette: C'est ça que vous annonciez, j'imagine, dans
votre communiqué.
M. Gratton: Oui.
Mme Vermette: Oui.
M. Gratton: Ce n'était pas bien?
Mme Vermette: Cette année, faut-il attendre les bonnes
nouvelles au budget? Vous allez additionner une autre somme de 200 000 $?
M. Gratton: Non, non. Cette année, les 5 000 000 $ de l'an
dernier sont récurrents. On les a encore cette année. On ne les a
pas perdus. Si le discours sur le budget en ajoute, ce sera additionnel aux 5
000 000 $.
Mme Vermette: Quand on regarde ce qui a été
coupé dans les programmes de transfert, vous en avez coupé
beaucoup.
M. Gratton: Pardon?
Mme Vermette: Je dis que, dans les programmes de transfert, il en
a été beaucoup coupé; 800 000 $ ont été
coupés dans les programmes de transfert. Finalement, on peut jouer
beaucoup avec ces sommes d'argent.
M. Gratton: Ça, c'est le Palais des congrès et
l'ITHQ.
Mme Vermette: C'est 45 %. Il faudrait peut-être savoir
où a été coupé le reste; ce serait peut-être
intéressant.
M. Gratton: Ce qu'il faut savoir aussi, c'est qu'on incite
beaucoup les organismes qui organisent les événements
touristiques à s'autofinancer. L'aide gouvernementale doit être un
supplément aux efforts des organisateurs et des commandites qu'ils
peuvent obtenir. C'est sûr qu'on ne veut pas se substituer aux premiers
intéressés que sont les organisateurs et l'entreprise
privée.
Mme Vermette: Vous allez pouvoir nous le dire concernant l'autre
partie. Il y en a 45 % qui sont imputés justement...
M. Gratton: J'ai déjà la réponse ici.
Peut-être que M. Thibaudeau pourrait vous la communiquer.
Le Président (M. Kehoe): Voulez-vous vous
identifier, M. Thibaudeau, pour les fins du Journal des
débats.
M. Thibaudeau (Pierre): Pierre Thibaudeau, directeur des
ressources financières. Essentiellement, au chapitre des dépenses
de transfert, les principaux écarts s'expliquent, d'une certaine
façon, au moins pour 1 300 000 $, du fait qu'en ce qui concerne les
travaux d'infrastructure à Memphrémagog ce sont des
dépenses de subventions. Contrairement aux années
précédentes, cette année le fédéral versera
l'argent par virement bancaire. C'est une technique nouvelle qui permet de
virer directement l'argent aux municipalités. Cela veut donc dire que
ça réduit le budget parce qu'on n'a pas les crédits
compensatoires que le fédéral versait au préalable au
fonds consolidé du revenu. Pour 1 300 000 $, c'est une explication qui
vient valider par rapport à 1988-1989 l'enveloppe des budgets
prévus puisqu'on voit qu'il y avait une différence d'environ 1
300 000 $, justement. Alors, essentiellement, la différence vient de
là. Donc, il n'y a pas de perte d'argent comme tel. Il y a une baisse
des crédits au ministère du Tourisme, mais le même argent
va vers les bénéficiaires qui sont, entre autres, dans ce cas,
les municipalités.
Mme Vermette: C'est le fédéral qui donne les sommes
d'argent directement aux municipalités.
M. Thibaudeau: C'est ça.
Mme Vermette: C'est pour combien?
M. Thibaudeau: 1 300 000 $.
Mme Vermette: 1 300 000 $.
M. Thibaudeau: Sur l'enveloppe de 3 000 000 $.
Mme Vermette: Sur l'enveloppe de 3 000 000 $. Et le reste va
à l'institut d'hôtellerie?
M. Thibaudeau: Non. Il y a différents programmes de
transfert au ministère. La répartition des programmes de
transfert s'établit pour une dizaine ou une douzaine d'activités.
C'est essentiellement autour des associations touristiques régionales,
entre autres.
Mme Vermette: Pourrait-on avoir la ventilation des crédits
périmés?
M. Thibaudeau: De 1988-1989 au chapitre des dépenses de
transfert?
Mme Vermette: Oui.
M. Thibaudeau: Oui, on pourra vous la faire parvenir. Encore
là, ce serait préférable d'at- tendre au 15 mai,
étant donné que les conventions comptables permettent d'imputer
les dépenses jusqu'au 30 avril. C'est pour cela que, depuis
tantôt, quand on parle de fin d'année, il vaut mieux attendre au
15 mai pour avoir la fin d'année complète.
Mme Vermette: Oui. Ça va, d'accord.
Vous venez de parier d'associations touristiques régionales; il y
a un statu quo là aussi. Qu'est-ce qui fait qu'on maintienne le statu
quo par rapport à 1988, soit 3 368 000 $ pour les associations
touristiques régionales?
M. Gratton: C'est essentiellement parce qu'on avait
été extrêmement généreux il y a deux ans
lorsqu'on a... C'est le protocole d'entente qui a été
signé avec les associations touristiques pour trois ans.
Mme Vermette: Pour trois ans. Mais dans le cahier explicatif,
à la page 5, on marque 4 000 000 $, alors que dans le cahier des
crédits on parle de 3 000 000 $. Dans le cahier explicatif, on voit:
Associations touristiques régionales, 4 298 000 $, et, quand on regarde
à la page 95, c'est 3 368 000 $.
M. Thibaudeau: Essentiellement, la différence vient du
fait que, pour la rédaction du livre des crédits, l'inscription
des données pour l'ensemble du gouvernement, le Conseil du trésor
regroupe par thèmes les dépenses de transfert et, donc, ce qu'on
retrouve dans le livre des crédits, donc à la page 5 du tableau
dont vous me parliez tout à l'heure, c'est un regroupement de programmes
de transfert qui va vers les ATR, tandis que, quand on parle du programme
Soutien financier aux ATR, ce n'est qu'un programme. Le programme Soutien
financier aux ATR est de 3 368 000 $, tandis que dans l'ensemble des programmes
pour lesquels certaines dépenses sont orientées vers les ATR,
c'est-à-dire que les ATR sont des organismes jugés admissibles,
il y en a donc, à ce moment-là, pour 4 298 000 $ pour 1989-1990,
et essentiellement c'est: Soutien financier aux ATR, 3 368 000 $; Construction
de maisons régionales du tourisme, puisque ce ne sont que les ATR qui
sont admissibles, 163 000 $; et les Guides touristiques régionaux, 766
000 $. C'est donc un regroupement à cette fin pour le livre de
l'étude des crédits.
Mme Vermette: D'accord.
M. Gratton: Vous voyez, on en apprend, des choses, n'est-ce
pas?
Taxe sur les chambres d'hôtel
Mme Vermette: La taxe d'achalandage. Vous sembliez, à un
moment donné, être favorable à une telle taxe. Comme vous
êtes un homme, vous me l'avez dit tantôt, qui est pour les
consensus,
et que vous voulez vraiment participer avec les différentes
parties en présence, est-ce que vous maintenez toujours la même
position? Quand on regarde les différentes déclarations qui ont
été faites dans les journaux, au moment où vous en
parliez, il semblait que vous étiez très favorable: "Gratin
favorable à une taxe sur le prix des cha.libres d'hôtel", "3 % sur
les chambres d'hôtel". Donc est-ce que votre position se maintient
toujours? Avez-vous l'intention de l'appliquer prochainement ou est-ce que vous
vous êtes ravisé face à cela?
M. Gratton: Je ne vous surprendrai sûrement pas si je vous
dis qu'il y a peu de chance qu'une nouvelle taxe sur l'achalandage des chambres
d'hôtel soit imposée cette année. Il faut toujours savoir
discerner ce qu'on lit dans les journaux et ce qui, parfois, est dit et peut
être différent.
Mme Vermette: Comme le premier ministre.
M. Gratton: Ce à quoi je suis favorable, c'est une
augmentation...
Mme Vermette: Avant et après les élections. (17 h
15)
M. Gratton: ...des ressources qui sont consacrées à
la promotion touristique. D'ailleurs, la suggestion avait été
faite par un comité de stratégie, à Montréal. Ce
comité avait identifié une taxe d'achalandage comme une
façon susceptible de fournir les ressources financières
nécessaires pour faire une promotion adéquate des diverses
régions du Québec, façon qui a d'ailleurs
été adoptée par la plus grande partie des destinations
concurrentes du Québec. Effectivement, j'ai réagi de façon
favorable en me disant tout à fait disposé à faire
cheminer l'idée, à condition que cela obtienne l'appui des
principaux intéressés. Or, j'ai eu l'occasion depuis, d'indiquer
très clairement, à la suite de revendications des hôteliers
et de combien d'autres intervenants, et aussi face à la réforme
fiscale fédérale qui pourrait inclure non pas une taxe
d'achalandage, mais une taxe de vente sur l'ensemble des services, incluant une
taxe sur les chambres d'hôtel... Bien sûr, il aurait
été prématuré pour nous... D'ailleurs, je n'ai fait
aucune recommandation, jamais, aucune demande au gouvernement ni au ministre
des Finances pour entériner cette suggestion de la ville de
Montréal. Au moment où on se parle, j'ai déjà eu
l'occasion d'indiquer très clairement, notamment aux associations
d'hôteliers, que le dossier n'était pas actif et que, tout au
moins, il faudrait attendre les décisions de M. Wilson, le ministre
fédéral des Finances, avant même de considérer,
d'envisager trouver des ressources financières et les moyens de faire
une meilleure promotion touristique, moyens qui auraient pu être une taxe
d'achalandage, mais qui pourront aussi être autre chose.
Mme Vermette: Par cette taxe d'achalandage, vous voyiez un moyen
de financer la promotion touristique. Vous aviez escompté que cela
pourrait avoir des retombées économiques de l'ordre de 13 000 000
$ à 17 000 000 $ environ. Or, on est loin du budget qu'on a à
l'heure actuelle en ce qui concerne la promotion. À ce moment-là,
est-ce que vous visiez plus grand en ce qui concerne la promotion du
tourisme?
M. Gratton: Effectivement, on visait à ajouter ces sommes.
D'ailleurs, la suggestion était affublée de conditions. On
disait: On suggère que le gouvernement impose une taxe d'achalandage sur
les chambres d'hôtel à condition que l'ensemble du produit de
cette taxe sci! consacré exclusivement à la promotion
touristique. Dès lors, cela posait un problème parce que des
taxes désignées, on le sait, cela va à rencontre des
politiques du gouvernement du Québec et non seulement du gouvernement
actuel, mais des gouvernements successifs du Québec. L'idée n'a
jamais cheminé au sein du gouvernement pour les raisons que j'ai
évoquées tantôt et ne risque pas d'évoluer en
1989.
Mme Vermette: Sûrement pas d'irritants pour 1989.
M. Gratton: Évidemment, je ne veux pas dévoiler des
secrets du ministre des Finances parce que je ne les connais pas. Mais rarement
va-t-on poser des gestes, dans le discours sur le budget, qui ne font pas
l'objet de demandes de quiconque. Et, comme ministre du Tourisme, il n'y a pas
eu de demandes de ma part.
Institut de tourisme et d'hôtellerie
Mme Vermette: Bien. On peut passer à l'ITHQ, l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec. Au moins, cette année,
ces gens seront un peu plus chanceux, il va y avoir un peu plus d'inflation,
leurs budgets vont être augmentés. En fait, il y a une
augmentation des budgets. Encore là, il faut que je fasse attention, les
factures n'étaient pas toutes rentrées, j'imagine. Les
dépenses étaient de 15 000 000 $ ou de 11 000 000 $, est-ce qu'on
peut le savoir?
M. Thibaudeau: Quelle est la question, exactement?
Mme Vermette: Les dépenses exactes. Les crédits
étaient, pour 1988-1989, de 15 535 000 $. Est-ce qu'ils ont
été complètement dépensés ou bien s'ils ont
été... Ce que nous avons comme dépense réelle,
actuellement, nous avons 11 643 000 $, donc .. Encore là...
M. Thibaudeau: D'accord.
Mme Vermette: ...il y a peut-être des
factures qui ne sont pas rentrées.
M. Thibaudeau: Effectivement. D'ailleurs, les budgets ont
été modifiés depuis, encore une fois, pour permettre
à l'ITHQ d'obtenir des transferts de crédits par le biais
d'autres organismes et pour permettre à cette nouvelle corporation de
pouvoir oeuvrer, tant dans le domaine de l'administration que dans le domaine
de l'hôtellerie. C'est ce qui fait que, finalement, pour 1988-1989, les
budgets sont de l'ordre de 17 200 000 $. Essentiellement, les crédits
périmés n'existeront pratiquement pas ou ils seront
peut-être de l'ordre de 2 %, ce qu'on appelle des crédits
mécaniques, dans le sens qu'il y a peut-être des factures qui
n'entreront pas.
Mme Vermette: Est-ce que vous avez la ventilation, justement, des
transferts de crédits? Est-ce qu'on veut savoir à qui cela a
été donné?
M. Thibaudeau: En fait, cela a été
transféré directement au budget de l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec en provenance d'une diminution d'un gel de
crédits du ministère du Tourisme. Le ministère du Tourisme
avait un gel de crédits fixé par le Conseil des ministres, de
l'ordre de 5 000 000 $. Récemment, une décision a ramené
ce gel de crédits de 1 075 500 $, afin de majorer le budget de
fonctionnement de l'institut. Également, le ministère a consenti
un virement de 160 000 $ pour les dépenses des
télécommunications de l'institut. Alors, essentiellement, toutes
les sommes qui ont été ramenées au budget de l'institut,
c'est pour lui permettre de réaliser les dépenses de
fonctionnement reliées à sa nouvelle incorporation, depuis le 1er
juillet.
Mme Vermette: D'accord. Si...
M. Thibaudeau: Excusez-moi. Encore là, le 15 mai, les
résultats finaux seront connus.
Mme Vermette: D'accord.
Est-ce que l'organigramme est complété, actuellement,
à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie ou il est tel quel? Il y
avait quatre postes vacants. Il y avait quatre postes par intérim et
deux postes vacants. Donc, est-ce que cela est complété?
J'imagine que ce n'est pas comme pour les factures...
Le Président (M. Kehoe): Pour les fins du Journal des
débats, je vous demanderais de vous identifier.
M. Brodeur (Pierre): Pierre Brodeur, directeur
général de l'ITHQ. Non, nous sommes en discussion... Nous avons
présenté un POAS au Conseil du trésor, donc le document
que vous avez est exact.
Mme Vermette: Bon! Alors, en ce qui concerne les
approvisionnements, c'est toujours quelqu'un par intérim.
M. Brodeur: Oui, madame, M. le Président.
Mme Vermette: À la Direction des services administratifs,
c'est encore quelqu'un par intérim. Depuis combien de temps assument-ils
l'intérim?
M. Brodeur: Je suis là depuis huit mois, je ne pourrais
pas vous répondre exactement.
Mme Vermette: II manque un poste. Depuis quand y a-t-il cette
vacance du contrôleur des finances?
Une voix: Je n'ai pas compris.
M. Brodeur: Le contrôleur des finances...
Mme Vermette: II n'y a pas de contrôleur des finances,
c'est marqué: poste vacant. Je voulais savoir depuis quand le poste
était vacant. Il me semble que c'est assez important.
M. Brodeur: Madame, avant le 30 juin, c'était le
ministère du Tourisme qui faisait ça. Nous sommes en train de
reprendre notre "autonomisation", si vous voulez, mais ce n'est pas encore
complété. C'était le ministère du Tourisme,
à ce moment-là - encore il y a une semaine ou deux - qui
s'occupait de nos dépenses.
Mme Vermette: Bon.
M. Brodeur: Nos envoyons nos factures et c'est le
ministère qui les paie encore.
Mme Vermette: En fait, vous attendez pour ouvrir ces postes.
Qu'est-ce que vous attendez? Est-ce que vous allez le faire dans un avenir
prochain? C'est eux qui vont le faire, ce n'est plus vous qui allez le
faire?
M. Brodeur: Nous avons présenté au Conseil du
trésor, le 13 février, un POAS...
Mme Vermette: D'accord.
M. Brodeur: ...une restructuration et un PO Al.
Mme Vermette: D'accord. Quand envisagez-vous ouvrir ces
concours?
M. Brodeur: Nous avons eu une première rencontre,
aujourd'hui, avec les analystes du Conseil du trésor sur le POAS. Nous
avons une autre rencontre mardi prochain. Dans les semaines qui vont suivre, le
plus rapidement possible, lorsqu'on nous aura attribué des postes, nous
pourrons ouvrir les concours, etc., mais on ne peut pas procéder avant
d'avoir eu l'assentiment
du Conseil du trésor sur le POAS et sur le POAI.
Mme Vermette: Est-ce que vous allez mettre une forme d'urgence
à combler le poste du contrôleur des finances? À quel
rythme faites-vous le contrôle financier dans votre organisme, corrr ,e
tout est changé?
M. Brodeur: C'est-à-dire qu'il est contrôlé,
bien sûr...
Mme Vermette: Oui, mais c'est le contrôle interne.
M. Brodeur: Oui.
Mme Vermette: Oui.
M. Brodeur: Par la gestion financière.
Une voix: C'est ça. Ce n'est que pour l'hôtel, le
poste dont on parle.
Mme Vermette: Pour uniquement quoi?
Une voix: Pour l'hôtel. M. Brodeur: Celui qui
est...
Mme Vermette: Le contrôle financier, ici, la direction de
l'hôtel, de l'institut.
M. Brodeur: Si vous regardez à l'autre bout, les postes
qui ne sont pas remplis là sont remplis par la gestion
financière. Celui-là n'est que pour l'hôtel de l'institut.
Je ne sais pas si on regarde le même organigramme.
Mme Vermette: Oui, oui. J'essaie de trouver votre...
Cela va parce qu'on me dit que le temps file et qu'il ne nous reste que
cinq minutes. Je vous remercie, M. Brodeur. Excusez-moi, parce que le temps
file.
Société du Palais des
congrès
II y avait aussi la Société du Palais des congrès
de Montréal. J'aimerais avoir la ventilation des salaires. Je trouve
qu'il y a 99 personnes pour 3 000 000 $ en salaires et if y a seulement 16
cadres. Est-ce que c'est possible d'avoir la ventilation, s'il vous
plaît?
M. Gratton: Je pense qu'au Palais des congrès il y a
énormément de...
M. Fragasso (Bruno): II y a énormément
d'employés à l'événement.
Le Président (M. Kehoe): Voulez-vous vous avancer?
M. Gratton: M. Bruno Fragasso, P.-D.G. de la
société.
Le Président (M. Kehoe): Pour le Journal des
débats, voulez-vous vous avancer et vous identifier?
M. Fragasso: Bien sûr. On va vous donner ça. On a 99
employés permanents, ce qui comprend les cadres et les employés
syndiqués. Mais il y a quelque chose comme à peu près 200
employés qui sont à l'événement qui, bien
sûr, tout en faisant partie du budget ou de l'enveloppe budgétaire
en matière de personnel, ne sont appelés que lorsqu'il se passe
des événements et en fonction de l'ampleur de
l'événement.
Mme Vermette: Cela va. Avez-vous des chiffres sur cette
ventilation?
M. Fragasso: Bien sûr. L'enveloppe budgétaire totale
représente 3 500 000 $. Maintenant, cela comprend 964 000 $ pour les
cadres, pour les non-syndiqués 502 000 $ ou 503 000 $ et pour les
syndiqués 2 043 000 $. Et tout ce monde-là ensemble
représente effectivement ce que je vous disais tout à
l'heure...
Mme Vermette: 3 500 000 $.
M. Fragasso: ...les 99 personnes plus les quelque 200 autres qui
sont à l'événement.
Mme Vermette: Vous avez aussi des postes vacants. Vous avez celui
du vice-président au marketing qui est vacant. Est-ce qu'on peut savoir
depuis quand il y a une vacance à ce niveau-là?
M. Fragasso: Le poste est vacant depuis presque deux ans et on
est en ce moment à la recherche d'un vice-président au marketing.
Il va être nommé d'ici la fin du mois d'avril.
Mme Vermette: C'est peut-être pour ça que les
congrès diminuent. Et à la Direction du développement et
des projets spéciaux aussi. Ce sont deux points très
névralgiques et vous avez deux vacances. Est-ce que ça dure
aussi...
M. Fragasso: Mais remarquez une chose. Au chapitre du
développement, on ne pense pas, en tout cas pour le moment, que ce soit
nécessaire d'avoir un cadre qui occupe cette fonction-là. Le
vice-président au marketing va très bien pouvoir assumer la
fonction du marketing et du développement.
Mme Vermette: Vous entrevoyez donc des modifications à
l'organigramme? En fait, vous allez avoir un cadre de moins.
M. Fragasso: Voilà.
M. Gratton: Dans le cas du vice-président au marketing, il
faut rappeler que le prédécesseur de M. Fragasso, M. Soussana,
avait choisi d'assumer lui-même les responsabilités du poste, tout
au moins temporairement. Et on sait que le décès de M. Soussana
survenant très rapidement après son entrée en fonction
explique en grande partie pourquoi le poste est vacant depuis aussi longtemps.
Et je crois savoir que la direction de la société procède
présentement au recrutement d'un vice-président au marketing par
le biais d'une firme de consultants.
Le Président (M. Kehoe): Mme la députée,
avant d'adopter l'ensemble des crédits, avez-vous un mot de la fin? il
reste jusqu'à cinq heures et demie.
Mme Vermette: Écoutez, je vous remercie de votre
collaboration et de vous être si bien prêtés à nos
questions. Nous allons attendre les réponses aux demandes que nous avons
formulées et nous verrons aussi, avec le budget, pour réaliser ce
discours, l'implication du gouvernement au chapitre du développement
touristique.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Gratton: Simplement pour dire merci à mesdames et
messieurs les membres de la commission et à vous, M. le
Président. Je souhaite, évidemment, que la collaboration que nous
obtenons de nos collaborateurs soit toujours aussi efficace et fructueuse.
Adoption des crédits
Le Président (M. Kehoe): Avant d'ajourner, est-ce que le
programme 1 et l'ensemble des crédits du ministère sont
adoptés?
Des voix: Adopté. M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Je déclare les travaux de
la commission ajournés sine die et je déclare ce mandat
accompli.
(Fin de la séance à 17 h 31)