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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'économie et du travail reprend ce matin
l'étude des crédits du ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie. Nous avons fait hier le secteur technologie.
Nous reprenons ce matin le secteur industrie et commerce. Je crois qu'on a fait
les commentaires d'ouverture, de toute façon, on ne les reprend pas
aujourd'hui. Alors, d'entrée de jeu, je vais donner la parole au
député de Bertrand.
Discussion générale (suite)
Libre-échange (suite)
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président. Je n'ai pas
de déclaration d'ouverture, seulement des commentaires. J'ai relu les
galées cette nuit...
Une voix: Ha! Ha! Ha! Vous travaillez fort!
M. Parent (Bertrand): ...et je me suis aperçu que les
propositions du ministre n'étaient valables qu'à la condition que
le ministre reste pour mes emplois futurs. J'espère que le ministre
pourra annoncer dans les prochains jours, qu'il pourra...
M. MacDonald: Chantage!
M. Parent (Bertrand): II m'a fait des offres hier et
j'espérais que le ministre serait là demain matin. Farce à
part, j'aimerais qu'on reprenne, M. le ministre, là où on
s'était laissés, avant 18 heures hier, avant qu'on parle du
développement technologique, plus particulièrement sur le dossier
du libre-échange. J'aimerais qu'on essaye de vider un petit peu cette
question par rapport aux engagements. On avait fait le tour, au
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie. Les
différents programmes avaient été remis en question, en
termes d'orientation et tout ça, et qu'on aurait des annonces,
incessamment, pour nous donner les nouvelles règles du jeu qui
permettraient d'emblée aux entrepreneurs québécois d'avoir
accès à plus de programmes. Cette question me laisse un peu
perplexe.
D'abord, on se souviendra que lors des commissions parlementaires sur le
libre-échange, à titre de ministre du Commerce extérieur,
à ce moment-là, et responsable de ce dossier, vous aviez
mentionné que les études, au ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie, dont le titulaire d'alors était votre
collègue Daniel Johnson, devraient être rendues publiques. Le
ministre de l'Industrie, du Commerce d'alors n'a jamais voulu les rendre
publiques. Je me demande s'il y a une possibilité d'avoir le portrait de
ces études d'impact secteur par secteur, maintenant que vous êtes
le titulaire de l'Industrie et du Commerce, tout ça dans le but de mieux
comprendre ce qui va être annoncé dans les prochaines semaines ou
dans les prochains jours quant à une nouvelle programmation ou une
programmation ajustée. Il serait intéressant de voir un petit peu
ces critères. J'aimerais savoir si les études concernant
l'adaptation industrielle ont été faites telles qu'elles avaient
été promises et telles qu'elles avaient été
budgétisées l'année passée.
M. MacDonald: Pour reprendre ce que nous avons déjà
mentionné, M. le député, déjà, en cours de
route, durant les deux années, à toutes fins utiles, où ce
dossier a été traité et où il y a eu une
participation très active de la province de Québec dans le
contexte des négocilons Canada-États-Unis, je vous ai
mentionné et je vous répète que nous avions publié
cela à plusieurs reprises et sous différentes formes. Quant
à ce qui vous intéresse ce matin, je vous rappelle, et vous
l'avez lu sûrement, Adaptation des entreprises au
libre-échange, c'est-à-dire le rapport des consultations que
nous avons publié en décembre 1988.
L'exception confirmant la règle, mais n'étant pas capable
de penser quelle est l'exception, nous avons publié, nous avons rendu
public et nous avons discuté, soit dans les publications, soit dans les
présentations que nous avons faites sous différentes formes et
à plusieurs endroits, tout ce qui nous a été donné
que nous pouvions publier et révéler. C'est-à-dire tout,
à l'exception des renseignements confidentiels donnés par des
entreprises particulières ou des groupes d'entreprises
particulières qui, pour des raisons de concurrence entre entreprises ou
des raisons d'entreprises publiques dont les actions sont cotées
à la Bourse, nous avaient indiqué au moment où elles
avaient fait leur présentation qu'il ne saurait être autre chose
que confidentialité autour des données qu'elles nous
fournissaient. C'est pour le premier groupe. Le deuxième groupe, des
données du gouvernement fédéral qui nous a tenus à
la confidentialité également. Ceci étant dit, je le
répète et M. Pomerleau est avec moi, tout ce que nous avons eu,
nous en avons fait un résumé, nous l'avons publié
intégralement, et rendu disponible.
Il y a peut-être officiellement, depuis cette publication, je
crois... On a eu un colloque majeur auquel ont pris part un certain nombre
d'entre nous. M. Fortin était le secrétaire à la
concertation des différents groupes. Peut-être que, là, on
n'a pas remis les documents. En voici! Il n'y a rien de préparé
là-dedans parce que je ne m'attendais pas à votre question. J'ai
trois documents ici: La dynamique du marché du
travail au Québec, un document préparé par un
professeur de l'Université du Québec à Montréal;
nous avons ici l'étude faite par M. Yves Rabeau, professeur titulaire au
département de sciences économiques de l'Université de
Montréal, pour le colloque, Les grands facteurs de variation d'emploi au
Québec sur la période de 1978-1987 et l'impact du
libre-échange sur le marché du travail et, finalement, une
étude de M. Pierre-Paul Proulx avec Mme Anne Francis, Étude de
roulement des établissements et des emplois dans le secteur
manufacturier et des services du Québec, de l'Ontario et du Canada. Je
n'ai aucune objection quelconque. Ce sont des documents qui avaient
été préparés en vue du colloque et qu'on ne voulait
pas publier avant le colloque pour donner les droits d'auteur, si vous voulez,
à ceux qui les avaient préparés. Ils sont datés de
février 1989. Ce sont probablement les seuls documents que nous avons la
pleine liberté de vous remettre et il me fera plaisir de vous les
donner.
M. Parent (Bertrand): II y a un autre volet à ma question,
M. le ministre, auquel vous n'avez pas répondu. Je fais juste vous le
répéter. Est-ce que ce qui était prévu en termes de
budget, l'année passée, sous la participation des études
relatives à l'adaptation industrielle... Il y avait un poste à
cet effet, est-ce que cela a été fait?
M. MacDonald: Non, cela a été à peine
utilisé, mais il faut s'entendre; il y avait 1 000 000 $ et 400 000 $
ont été utilisés. On a donc périmé à
ce poste 600 000 $. La raison pour laquelle on a périmé, c'est
que la combinaison des expertises qui existaient dans la direction de M.
Pomerleau et dans la direction de M. Grenier au ministère des Affaires
Internationales était suffisante, à notre avis, pour entreprendre
des études qui, initialement, avaient été
considérées comme pouvant aller à des conseillers de
l'extérieur. Alors, bonne gestion des fonds publics, on n'a pas eu
à aller à l'extérieur et on a fait ce travail à
l'intérieur. Excusez-moi, mes deux collègues auraient
peut-être quelque chose à ajouter là-dessus. Allez- y donc,
M. Pomerleau.
M. Pomerleau (Yvon): Je dirais que, sauf pour la participation,
c'est à ça qu'ont servi ces fonds, notamment des universitaires
dont M. MacDonald vient de faire mention pour la collaboration qu'ils nous ont
apportée par les études qu'ils ont réalisées pour
nous.
M. Audet (Michel): Si vous me le permettez. Je suis Michel Audet,
sous-ministre. Effectivement, ce pourquoi les crédits n'ont pas
été entièrement dépensés, c'est que les
équipes mises en place pour compléter le travail des
études... Des études de profil de secteur, des analyses
sectorielles avaient été faites à l'interne. C'est ce qui
a été vérifié avec les différentes
associations sectorielles, donc avec les gens qui étaient sur le
terrain, les entreprises des vingt secteurs industriels du Québec au
cours de l'année dernière. Les associations elles-mêmes ont
contribué beaucoup, en fait, par leurs travaux. Donc, on n'a pas eu
à payer. Ce sont les associations sectorielles qui ont elles-mêmes
été chercher de l'expertise et les entreprises elles-mêmes.
On n'a pas eu à faire les déboursés parce qu'elles ont
elles-mêmes contribué par leurs propres membres, leur propre
appui, au travail justement de consultation qui a été fait.
M. Parent (Bertrand): Je n'ai pas du tout d'objection à ce
qu'on épargne les fonds publics, qu'on n'en fasse pas un gaspillage. Par
contre, je me souviens fort bien, l'année dernière, au salon
rouge, à deux reprises m'être fait dire par le responsable du
dossier, qui était l'actuel ministre de l'Industrie, du Commerce et de
la Technologie, l'importance du budget que vous aviez pu obtenir, soit le 1 000
000 $ pour faire ces études. On se ramasse au 31 mars 1989, l'Accord de
libre-échange est déjà en vigueur depuis trois mois. On
nous dit aujourd'hui qu'il y a des crédits périmés de 580
000 $ que j'ai en note, ce qui veut dire tout près de 60 % du budget qui
a été octroyé. Cela me laisse un peu perplexe.
Par contre, si vous avez tous les outils en main pour faire l'exercice,
tant mieux! J'avais eu l'impression, l'année passée, que
c'était majeur, que c'était important, que c'était
nécessaire. Aujourd'hui, j'en arrive à une autre conclusion. Ma
préoccupation, M. le ministre, est de dire: Tant mieux si vous avez pu
épargner des fonds. D'autre part, est-ce qu'on a tous les outils en main
pour prendre les décisions et adopter les programmes ou faire de
nouveaux programmes ou mettre en oeuvre ce qu'il y a lieu de mettre en
oeuvre?
Vous me permettrez de vous dire que j'ai remarqué, depuis trois
ou quatre mois, des propos qui étaient quelque peu différents de
la part d'intervenants du milieu. Cela me préoccupe. Je vous citerai de
mémoire le président de Shermag, M. Serge Racine, qui, en
commission parlementaire, était très loquace et très
ouvert. Je pense qu'en tant que représentant de l'AMC, l'Association des
manufacturiers canadiens à ce moment, il donnait finalement un peu un
chèque en blanc et n'avait pas du tout peur du libre-échange,
réaction très bien acceptée), sauf que je m'étais
permis de faire une mise en garde, non pas que j'aie des leçons à
faire à M. Racine qui a très bien réussi, mais
peut-être pour toute l'industrie et les plus petites et les moyennes
entreprises dans le secteur, entre autres, du meuble.
Depuis deux ou trois mois, j'ai pris connaissance de
déclarations, de mises en garde qu'a commencé à servir M.
Racine. Je trouvais tout à fait correct de sa part maintenant de
réajuster son tir, sauf que je me dis qu'il y a peut-être
maintenant des études ou des choses auxquelles il a eu droit ou il y a
un cheminement, une prise
de conscience. S'y y a eu des cheminements à son niveau, il y en
a certes eu à plusieurs autres niveaux parce que la réaction des
milieux d'affaires maintenant, même de chambres de commerce, etc.,
commence à être un peu plus craintive et va beaucoup plus dans le
sens d'être réservée et de demander au gouvernement le
coffre d'outils nécessaire. Donc, ça rejoint l'esprit et le sens.
Je n'ai rien contre ça, sauf que je me dis: Comment se fait-il que
finalement, à l'intérieur de six mois entre les
déclarations qui étaient faites, les prises de position publiques
qui étaient faites par des ténors québécois du
milieu des affaires, aujourd'hui on revienne avec ce que j'appelle des
bémols et, même, on demande au gouvernement d'avoir les outils
pour intervenir?
M. MacDonald: En toute justice pour M. Racine, je pense qu'il y a
lieu de bien se situer. Vous et moi vivons dans ce monde où on peut
prétendre souvent être cités hors contexte. On va essayer
de ne pas faire la même chose à M. Rosaire.
Par contre, je vais commencer à parier de votre réserve
sur les crédits périmés. Je pourrais vous donner l'exemple
d'une étude que nous n'avons pas eu à faire, qui a
coûté des dizaines et des dizaines de milliers de dollars. Je ne
connais pas la facture, mais c'était une étude très
importante. Justement, l'Association des manufacturiers de meubles avait
engagé la firme Samson, Bélair qui a produit un document
volumineux, un document étudié et auquel on a eu accès. Il
n'était pas question de doubler ce document, mais ça a
été fait avec les fonds de l'association. C'est peut-être
le domaine québécois le plus sensible, compte tenu, vous vous
rappellerez, de cette réserve que l'industrie avait de n'avoir que cinq
ans comme période d'adaptation.
Un fait un peu intéressant, en passant, c'est que cette
période de cinq ans, au lieu de dix ans, est une position que
prônait, au comité fédéral qui siégeait sur
les différentes industries, M. Racine lui-même, prétendant,
avec d'autres collègues, que l'industrie pouvait s'adapter dans cette
période de cinq ans.
Revenons à M. Racine. Oui, il a eu ces réflexes. J'ai
moi-même entendu dire que la libéralisation des échanges
demandait d'être regardée, mais le contexte d'aujourd'hui et la
raison pour laquelle M. Racine disait ça, c'est la question des taux de
change. Au moment où il soutenait cette position, il se sentait
confortable avec un dollar qui était à 0,72 $, 0,73 $, 0,74 $,
0,75 $. Avec un dollar à un peu plus de 0,84 $ hier, la situation
change. La situation ne change pas à cause de ce qui a été
convenu comme période d'adaptation, amortissement des taux, etc., mais
parce qu'il y a changement des taux de change et que c'est un défi
additionnel aux entreprises qui sont sur le marché américain. Il
faut bien se comprendre.
Mais si je pouvais me servir de l'exemple de M. Racine, il a aussi
complété tout dernièrement l'achat d'un réseau de
distribution, témoignant, d'une façon très
éclatante, de ce qui était considéré comme
étant un des grands défis des entreprises moyennes dans le
domaine du meuble vis-à-vis du marché américain,
c'est-à-dire une plus grande facilité de distribution aux
États-Unis. Je vous rappellerai qu'il avait déjà conclu
l'achat partiel de ce réseau de distribution avant la mise en vigueur de
l'Accord de libre-échange. Je dis ceci peut-être pour mettre en
garde, et ce ne sont pas du tout des menaces et je ne voudrais pas que ce soit
mal interprété. C'est tout simplement pour dire, et je l'ai
d'ailleurs mentionné hier, que dans le meuble, comme dans bien d'autres
genres d'entreprises qui vont connaître des réductions tarifaires,
donc un défi additionnel de concurrence, les entreprises qui avaient
depuis cinq, dix, quinze ou vingt ans décidé que, de toute
façon, leur marché était régional ou, tout au
moins, provincial, il ne faudrait pas soudainement s'attaquer au
libre-échange, etc., parce qu'on penserait qu'on pourrait
peut-être regarder le marché américain. Il faut faire la
part des choses.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que votre ministère entend
réagir, tout au moins faire des recommandations auprès du
ministre des Finances advenant le cas justement de la fluctuation du dollar qui
viendrait affecter les entreprises, encore plus celles qui sont dans le cadre
d'un commerce nord-sud? En tant que ministre, avez-vous l'intention de laisser
aller les choses ou si vous avez l'intention, auprès du ministère
de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, d'avoir des moyens
d'intervenir pour aider les entreprises, et je parle carrément dans le
cadre des activités du libre-échange? On l'avait souligné.
Les périodes de transition, la période de cinq ans, les
fluctuations décroissantes des taux d'imposition et tout ça,
c'était une chose, mais il y a une chose encore plus majeure, c'est
cette fluctuation du dollar qui nous donne un avantage marqué. À
partir du moment où cet avantage va s'amenuiser sans que nous ayons
vraiment de contrôle parce que ça ne relève pas vraiment du
Québec, mais ce qui peut relever du Québec, ce sont
peut-être des mesures palliatives, comme l'avait fait, dans un autre
cadre, le plan Biron pour aider les entreprises carrément au niveau des
fonds de roulement quand les taux d'intérêt ont monté
à 18 % et à 20 %. Est-ce que, dans le cadre du
libre-échange, il y a quelque chose qu'on peut espérer envisager
d'intervention ou si le dollar change ou varie à la hausse d'un autre
0,05 $ ou 0,07 $? Cela peut changer passablement les règles du jeu. (10
h 30)
M. MacDonald: il faut regarder la situation et la santé
économique du Québec et ce qui lui assure de la garder bonne dans
une perspective beaucoup plus vaste que le libre-échange. Vous
me permettrez de vous dire que la responsabilité du
ministère chez nous est de faire connaître, non seulement au
ministre des Finances mais aux autres collègues qui ont des
responsabilités sectorielles, l'importance pour le Québec de
demeurer concurrentiel, en vous répétant des chiffres que vous
connaissez très bien: 40 % de ce qu'on produit en biens et services
sortent en dehors des frontières du Québec; si on veut ramener
ça simplement, quatre emplois sur dix dépendent de cette
capacité d'exporter.
Or, les taux de change se sont avérés un obstacle, si vous
voulez, à l'exportation à peu près dix fois plus
Important, si on regarde les changements qu'on a connus au cours des derniers
24 mois, que la pire des situations de réduction tarifaire qu'on a
connue le 1er janvier 1989 dans le contexte de la libéralisation des
échanges avec les États-Unis.
Alors, il est évident que lorsque vous avez, et je le mentionne,
une question de taux de change, mais si vous avez également des
changements soient-ils politiques, de marché, technologiques dans les
procédés ou dans les produits, que ce soit une perception que
nous avons dans le changement des goûts des consommateurs qui peuvent
affecter un secteur industriel complet, il est évident que c'est la
responsabilité, c'est dans la mission du ministère d'intervenir
auprès non seulement des Intervenants provinciaux mais, avec l'accord du
gouvernement et du premier ministre, auprès d'intervenants d'autres
provinces ou du gouvernement fédéral pour s'assurer que non
seulement on réagit à ces changements, mais même qu'on est
proactifs, on se prépare à agir avant que ces mauvaises nouvelles
nous frappent.
Je vous mentionne tout ceci parce que vous vous rappellerez, et
ça s'est calmé énormément, la démagogie qui
a accompagné la négociation de l'Accord de libre-échange,
l'électoralisme qu'on a eu autour de ça où on a voulu
effrayer à peu près tout le monde et on a sorti hors des
perspectives ce que représentait le traité avec les
Américains. C'est un élément important qui touche le
marché le plus Important que nous avons au Canada et au Québec,
mais ce n'est pas le seul élément. Notre responsabilité
est de s'assurer qu'on a une vue globale et que l'on peut agir et réagir
sur tous les facteurs.
M. Parent (Bertrand): De vos propos je conclus que s'il fallait
agir, vous seriez prêt à recommander à votre gouvernement
de mettre certaines mesures palliatives.
M. MacDonald: Vous excuserez la simplification, mais je dirais
que c'est élémentaire.
M. Parent (Bertrand): J'en prends bonne note. Vous avez
mentionné hier à quelques reprises et vous nous avez
rappelé que l'Accord de libre-échange touchait finalement 20 % de
tout ce qui se faisait. On est souvent porté à dire que
déjà 80 % des transactions se faisaient en libre-échange,
sauf que lorsqu'on parle de modifications de règles du jeu sur le
marché, et là on parlait de taux de change, je me dis: Cela
touche tout le monde. Ceux qui avaient ou qui n'avaient pas de douane viennent
à être affectés. Donc, ce sont 100 % de nos compagnies
exportatrices qui maintenant sont touchées. Ma préoccupation est
de dire: SI le gouvernement du Québec peut vraiment vous donner un
portrait de ce qui s'est passé le 20 octobre 1987 quand il y a eu le
krach boursier, c'est qu'on a réclamé du ministre des Finances du
Québec qu'il prenne certaines mesures. De plusieurs recommandations que
nous avons faites, très peu ont été retenues pour redonner
confiance immédiatement au Régime d'épargne-actions, par
exemple.
Je trouve ça catastrophique, M. le ministre, même si vous
n'y êtes pour rien. Vous avez vu ce qui s'est passé. Le
Régime d'épargne-actions, autant chez les épargnants
qu'auprès des entreprises qui y ont recours comme véhicule
extraordinaire, il n'y a plus de possibilité, aujourd'hui, de penser...
À ce moment-là, on avait dit: Cela va prendre un an avant que
ça se rétablisse. Même un an et demi après, on n'a
plus de possibilité de vraiment penser à avoir la dynamique
qu'avait le Régime d'épargne-actions.
Alors, je me dis qu'en ce sens-là, il y a une
responsabilité gouvernementale. On a laissé passer les choses et
on a attendu. Cela a été une situation où on pouvait
risquer de ne rien faire. Mais je pense qu'on a manqué le bateau. On n'a
pas rétabli la confiance de ce côté-là; on n'a pas
pris certaines mesures et, aujourd'hui, on doit vivre avec. Mais le
véhicule qui est le Régime d'épargne-actions, autant pour
les épargnants, autant la confiance que les Québécois
avaient là-dedans, autant les chefs d'entreprise qui avaient ça
comme véhicule, permettez-moi de vous dire qu'il est passablement
amoché. Le parallèle que je fais, c'est que si, au cours de la
prochaine année... Cela, c'est votre responsabilité comme
ministre économique, responsable du dossier du libre-échange,
responsable auprès des entreprises du ministère de l'Industrie,
du Commerce et de la Technologie de dire: Est-ce qu'on est prêt à
agir, à intervenir, à faire des pressions et non pas regarder
passer le train, parce que si ça se met à bouger et que le
ministre des Finances du Québec, quel qu'il soit à ce
moment-là, commence à nous dire: Écoutez, nous, on n'y
peut rien, le taux de change, la fluctuation de la monnaie... On vit dans un
contexte... On connaît l'histoire.
Mais je pense que des mesures devront être prises. Quand vous
disiez tantôt que c'est élémentaire que vous alliez
intervenir, je ne suis pas si convaincu que ça, parce que
l'expérience m'a prouvé depuis deux ans que sur les programmes
d'adaptation de la main-d'oeuvre dans le cadre du libre-échange... Vous
avez dit: Si le gouvernement fédéral n'intervient pas, on
Interviendra. On est rendu en avril 1989. Vous
dites exactement la même chose et vous me dites qu'il y a
peut-être 50 000 000 $ auxquels on pourrait avoir accès, sauf que,
dans le concret, j'ai hâte de voir ce que ça va donner quand des
entreprises vont vraiment faire face à ce défi.
On sait que ça va se faire graduellement, mais je suis loin
d'être sûr qu'on sera capable d'obtenir... Le seul qui sera capable
d'aller le débattre et faire valoir ce point de vue, c'est le ministre
de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, parce que je ne suis pas
sûr que la préoccupation est la même pour les autres
ministères. Il y va même de la survie de plusieurs entreprises, de
PME au Québec. À cause de notre structure, elles sont plus
vulnérables qu'ailleurs, plus vulnérables qu'en Ontario. Ce que
fait l'Ontario, c'est autre chose. Ce que fait le Québec, à mon
avis, c'est important.
Pour moi, c'est une question fondamentale de savoir quelle est votre
vision, comme ministre, pour la prochaine année, s'il se passe des
choses de ce côté et comment vous allez être capable de
réagir.
M. MacDonald: M. le député, en reprenant au
début les conséquences du krach d'octobre 1987 et en vous
émettant une opinion personnelle, une opinion professionnelle qui n'est
pas nécessairement celle du gouvernement, une opinion de quelqu'un qui a
observé nécessairement attentivement les débuts difficiles
du REA qui était un instrument qui, au départ, voulait calmer les
personnes qui avaient un haut taux de tractation, mais qui était
allé bien au-delà de ce que les créateurs avaient
prévu et qui est allé éventuellement vers l'euphorie et
l'engouement du marché.
Cela a rendu d'énormes services. Il y a des consortiums
industriels manufacturiers de services qu'on voit aujourd'hui qui ont connu un
essor sensationnel. Il y a également une population
québécoise qui est passée du bas de laine à la
perception qu'elle a un rôle à jouer dans la place du
marché. Mais vous admettrez avec moi que, dans les mois qui ont
précédé, même l'année qui a
précédé le krach de 1987 - ce n'est pas le marché
québécois qui a provoqué quoi que ce soit - il y avait des
excès d'enthousiasme. Je cherche a utiliser les mots les plus
conservateurs. Lorsque vous regardez certaines souscriptions, les multiples qui
ont été utilisés, etc., je vous suggérerai qu'il
n'a pas été totalement mauvais de connaître une certaine
période de rajustement, de sobriété dans la place du
marché, si vous voulez, quelques pas de recul pour mieux avancer plus
tard et d'une façon plus mature et plus sérieuse.
C'est vrai que certaines entreprises se préparaient à
aller sur le marché, qu'elles auraient pu y aller plus tard, qu'elles
ont peut-être eu des difficultés ou qui ne sont pas allées.
Mais je vous rappellerai les chiffres qu'on vous présentait hier que,
par contre, c'est l'année des années records.
Si on le regarde sur une base comparative avec l'Ontario,
l'accroissement des dépenses en immobilisations manufacturières
connaît des chiffres comme jamais auparavant. Nous prévoyons pour
l'année prochaine au moins l'équivalent, sinon plus que les 27 %
environ obtenus de 1988 à 1989, la dernière période que
nous avons calculée. C'est donc dire que cela n'a certainement pas
causé ce que nous pourrions appeler - j'ose espérer qu'on ne
retiendra pas cela - une minirécession des investissements au
Québec. Il faut se rappeler, M. le député, que ces
investissements manufacturiers ne sont pas seulement de nouvelles
installations, mais sont également associés très souvent
à une modernisation, à des éléments d'optimisation
de procédés ou de produits, à un plus grand effort dans la
recherche et le développement. Cela, c'est de l'histoire.
Pour ce qui est de l'avenir, mes collègues et moi-même
avons fait auprès du ministre des Finances, dans les dernières
semaines, de multiples représentations pour lui faire connaître la
perception que nous avions de nos clients, les entreprises de services, les
entreprises commerciales et manufacturières et nous avons formulé
des suggestions quant à des gestes à poser lors du prochain
budget. Nous avons aussi répondu à vos préoccupations - je
pense que toute organisation ou tout homme d'affaires doit le faire - en
prévoyant qu'il y aura des changements et qu'il faudra que nous ayons
les outils pour pouvoir y faire face.
M. Parent (Bertrand): Pour terminer sur le dossier du
libre-échange et passer après cela aux ' programmes du
ministère, considérez-vous actuellement, en ce qui regarde les
différentes mesures qui doivent être prises, que le dossier avec
Ottawa quant à la possibilité d'aller chercher des sommes
d'argent, sur ce sujet, est maintenant fermé? Êtes-vous en mesure
de nous dire ce matin si la participation du gouvernement fédéral
correspond à ce a quoi vous étiez en droit de vous attendre? Le
Québec a-t-il encore une possibilité d'aller chercher des
morceaux et, si oui, dans quelle proportion par rapport au coût direct de
l'impact du libre-échange?
M. MacDonald: Je suis déçu de ne pas avoir
jusqu'à maintenant des engagements plus fermes et plus précis du
gouvernement fédéral. Il faudrait qu'il assume ses
reponsabilités vis-à-vis d'un dossier qu'il a lui-même
lancé et pour lequel nous avons dit et disons encore qu'il doit en
assumer la très grande part. Cependant, vous comprendrez que je ne suis
pas habilité pour vous en donner les détails avant qu'on ne
complète te dossier. Il y a diverses négociations au plan de ce
que nous pourrions appeler la coopération
fédérale-provinciale en matière de développement,
développement qui se veut régional ou développement,
à l'intérieur de ceci, qui se veut spécifique à un
type d'industrie ou à
un autre. Il y a des discussions de façon à s'assurer que,
dans ce véhicule et non pas ce véhicule seul, soient Inclus des
montants qui permettront, si le besoin s'en fait sentir - et j'insiste et Je
reviendrai sur cela - aux provinces, le Québec particulièrement,
de disposer de sommes d'argent nécessaires pour faire face, avec leurs
entreprises, à un défi spécifique du libre-échange.
Je dis au besoin parce que je vous rappellerai qu'à la suite du Tokyo
Round, le gouvernement fédéral avait prévu des sommes
d'argent pour venir en aide aux entreprises. À toutes fins utiles, M.
Pomerleau pourra me corriger, iI n'y a à peu près rien qui ait
été utilisé parce que la baisse du dollar canadien par
rapport au dollar américain a fait que les désavantages qui
pouvaient être causés aux entreprises canadiennes, à cause
de réductions tarifaires, avaient été plus qu'amplement
compensés par la dévaluation du dollar canadien. La
période d'ajustement étant répartie sur une période
de dix ans, vous savez comme moi que le taux de change, en plus de tout ce que
nous avons déjà mentionné auparavant, pourrait
créer un climat qui permettrait aux entreprises canadiennes de continuer
à concurrencer et d'être profitables, sans que l'intervention des
gouvernements à coups de millions de dollars soit nécessaire.
J'irai plus loin que ça. Je dirai qu'au lendemain de la ronde de Tokyo,
les entreprises ont pris les devants et sont très conscientes que le
libre-échange n'est qu'un élément du défi, de la
compétitivité. Il ne faut pas s'endormir là-dessus. Au
contraire, à chaque jour, les autres éléments doivent
être affrontés et la bataille doit être gagnée.
Alors, M. y a énormément de mouvements qui se font. (10 h 45)
Je terminerai en vous disant, en vous répétant, en fait,
l'engagement du gouvernement du Québec formulé par son premier
ministre, par moi-même et par d'autres membres du gouvernement en cours
de route. Nous avons dit qu'il y aurait, s'il y avait défi, des mesures
nécessaires, pour le relever; nous avons ajouté que les sommes
nécessaires pour appuyer ces mesures seraient rendues disponibles, c'est
la marchandise que nous livrons.
M. Parent (Bertrand): J'en prends bonne note, M. le
Président, sauf que ce sont exactement les propos qu'avait tenus un
certain ministre fédéral qui nous avait dit il y a un an de
dormir tranquille, qu'on allait nous aider. C'était un des ministres
principaux, et vous-même aviez dit à ce moment-là:
Écoutez, on a la parole de ces gens, c'est verbal. Je m'étais
permis de vous rappeler la nécessité, avant qu'on ne donne
l'accord final, d'avoir des ententes avec le gouvernement
fédéral. J'en arrive aujourd'hui à vous dire de continuer
à faire votre travail pour harceler le gouvernement
fédéral, mais j'ai un constat d'échec sur ce
point-là. Je pense que le gouvernement du Québec n'a pas
réussi, en temps et lieu, dans son rapport de force, à aller
chercher ce qu'il aurait dû. Je lui souhaite bonne chance, sauf que pour
moi, il y a un constat d'échec à ce point-là
Le Président (M. Charbonneau): Avant que vous ne parliez
d'un autre sujet, le député de La Peltrie avait une
Intervention.
M. Cannon: Une petite question M. le ministre. On se rappellera
évidemment que dans le dossier de la négociation sur la
libéralisation des échanges, l'élément de ce que
constituait une subvention à l'exportation ou de ce que constituait une
subvention, point, avait été mis de côté et
rapatrié à une commission ou à un sous-comité des
deux gouvernements pour que, pendant une période de cinq ans et une
extension de deux ans, on puisse examiner ça. Pourriez-vous me dire,
d'une part, si des progrès ont été faits de ce
côté-là, si la négociation est bel et bien
enclenchée et, d'autre part, quelle est la participation du
Québec et de quelle façon est-il consulté dans ce
processus de négociation? Est-ce que c'est semblable à ce que
nous avions à l'époque ou si c'est différent?
M. MacDonald: La négociation est commencée, mais
l'attitude américaine est celle d'une vierge offensée. Ils
prétendent ne subventionner, d'aucune façon et jamais, qui que ce
soit. Nous avons, du côté canadien et provincial un dossier
constitué des preuves irréfutables au contraire. La semaine
dernière, je faisais le tour d'avionneries américaines et de
compagnies engagées dans le domaine de l'espace et c'est avec plaisir
que j'écoutais certains des scientifiques sur place m'expliquer comment
la recherche avait été conduite en vertu d'un contrat de la
défense, ce qui leur avait permis de transporter les découvertes
qu'ils avaient faites au cours de ce contrat de recherches vers leurs
opérations commerciales. Cela me rappelait ce fameux contexte du conflit
airbus et des grands "assembliers" américains. Je vous dirai qu'il est
certain que ces négociations vont se continuer et, comme pour tout genre
de négociations semblables, je serais porté à prendre le
risque de vous gager un dollar que la négociation se poursuivra
au-delà de la période de cinq ans et de l'extension de deux ans
et que c'est probablement vers la fin qu'on pourra s'entendre sur une
définition de subventions. L'encouragement que j'ai, par contre, et que
vous avez remarqué, c'est que les pays se voient maintenant
forcés de montrer beaucoup plus de maturité dans leurs
négociations commerciales. Les ouvertures que nous avons
constatées dernièrement dans la négociation du GATT,
après le désappointement de Montréal en décembre,
démontrent que, de part et d'autre, ce n'est pas seulement du
côté américain, il faut réaliser qu'il y a un bas
blanc d'un côté et noir de l'autre et qu'il faut se parler. Cela
est encourageant mais il ne faudrait
pas s'attendre à une accélération très
remarquable de ces négociations.
Le Président (M. Charbonneau): Ceia va? M. le
député de Bertrand.
Crédits périmés (suite)
M. Parent (Bertrand): Oui. Si l'on jetait un coup d'oeil sur
l'ensemble des crédits périmés de la dernière
année... J'ai soulevé un point hier que je voudrais ramener
maintenant. Il s'agit des crédits qui touchent l'aide à la
restructuration de l'est de Montréal, ce qui a fait sourciller le
député d'Anjou et qui m'a fait sourciller aussi. J'aimerais avoir
un peu d'explications. Comment se fait-il dans ce fameux budget... Voilà
un an et demi, on ne parle pas de trois mois, de six mois, mais d'un an et
demi, que le gouvernement a promis d'agir sur différents aspects de ce
dossier de la relance de l'est de Montréal. Au budget prévu pour
les entreprises et l'aide aux municipalités, l'aide à la
restructuration de Montréal prévoyait 2 400 000 $, ce qui est
très peu par rapport à ce qui a été promis. Des 2
400 000 $, moi, j'en déduis des chiffres que j'ai qu'il y a eu 1 885 000
$ qui ont été périmés, donc qui n'ont pas
été utilisés. Je m'explique mal cette chose, dans un
premier temps. Dans un deuxième temps, si c'est aussi important, comment
se fait-il que cette année on passe de 2 400 000 $ à 2 500 000 $,
tout simplement les mêmes crédits qu'on a demandés et qu'on
a obtenus? Donc, on parle de 2 500 000 $ au lieu de 2 400 000 $. L'année
passée, sur les 2 400 000 $, on a utilisé 500 000 $.
M. MacDonald: C'est une question très à propos. La
préoccupation du gouvernement pour l'est de Montréal, avec ses
partenaires municipaux ou fédéraux, était non seulement
grande, mais on y avait consacré un montant, comme vous le savez,
d'environ 105 000 000 $. C'est vrai que, au cours de l'exercice financier, des
crédits ont été périmés. Je pourrais vous
dire par contre qu'il y a eu beaucoup d'engagements, mais que les
déboursés ne sont pas faits. Si vous voulez poursuivre dans les
détails, je demanderais à mon collègue de vous donner des
explications sur les gestes qui ont été posés ou sont pour
l'être, soit par notre ministère directement, soit par l'entremise
de la SDI, soit par d'autres intervenants. Il y a le ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu qui est dans le
dossier, etc. Enfin, mon collègue va pouvoir vous donner tous les
détails.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que vous pourriez
vous identifier, monsieur, s'il vous plaît.
M. Marcoux (André): André Marcoux.
La Président (M. Charbonneau): Vous êtes responsable?
M. Marcoux: Coordonnâtes des programmes de relance de l'est
de Montréal.
Le Président (M. Charbonneau): Panait.
M. Marcoux: Essentiellement. Des programmes totalisant 105 000
000 $ qui touchaient, à la fois, les ministères de l'Industrie,
du Commerce et de la Technologie, des Transports et de la Main-d'Oeuvre et de
la Sécurité du revenu ont été annoncés. Si
on prend en particulier le budget de la SDI, il y avait 50 000 000 $
prévus sur trois ans. Il faut comprendre que tous les budgets
prévus étaient sur une base de trois ans. Donc, ce
n'étaient pas des budgets annuels, mais des budgets établis sur
une base de trois ans pour relancer l'est de Montréal. La SDI a
engagé et dépensé au cours de l'an passé 7 500 000
$, mais la SDI a aussi, à l'heure actuelle, dans ses dossiers des
projets qui sont à l'étude ou qu'elle a approuvés et qui
attendent une réponse de la part du gouvernement fédéral,
puisque le gouvernement fédéral avait lui aussi un programme
d'aide aux entreprises de l'est de Montréal. Donc, il y a, à
l'heure actuelle, 26 dossiers qui sont, à la SDI, en attente d'une
réponse du gouvernement fédéral, du MEER
fédéral. Si, en fait, la SDI pouvait répondre à
toutes ces demandes à l'heure actuelle, on aurait déjà
dépensé plus de 60 000 000 $. De ce côté-là,
je pense que dans l'est, il y a des demandes de la part des entreprises pour
obtenir de l'aide et on attend, en particulier, des réponses du
programme qu'on appelle le programme PRIEM, le programme fédéral
de relance de l'est de Montréal. On avait un autre programme qui
était le programme de 3 000 000 $ prévus sur trois ans pour aider
aux études de faisabilité, pour permettre aux entreprises de se
moderniser, de développer leur marché, pour leur permettre
d'explorer de nouveaux marchés, et d'explorer de nouvelles technologies.
Ce programme est encore une fois réparti sur une période de trois
ans. On a déjà engagé 353 000 $ pour ce programme. Il y a
des études qui sont analysées par les spécialistes du
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie pour une
somme de 440 000 $. Pour ce programme on a à peu près 800 000 $
à l'heure actuelle cette année. Je faisais la compilation des
chiffres hier, on est rendu à 1 700 000 $ de demandes à l'heure
actuelle, ce qui veut dire que les 3 000 000 $ vont être
dépensés sur une période de trois ans. Ce sera
relativement facile. On ne va pas non plus donner de l'argent aux entreprises
sans considération. On demande quand même aux entreprises de nous
produire des plans de développement. Cela exige quand même un
certain temps pour permettre aux entreprises de réagir à ces
programmes.
Il y avait aussi un programme de 15 000 000 $ prévu pour des
congés d'intérêts,
donc congés d'Intérêts sur les prêts de la
SDI. Ce programme aussi est fonction des prêts que la SDI fait aux
entreprises. Cette année il y a eu 1 236 000 $ de dépensés
sur cette partie du programme. Au ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie, il y avait aussi un budget de 4 000 000 $ pour la
rénovation de zones vétustes, entre autres la zone de Rouyn et la
rénovation de la zone industrielle de L'Assomption. Il y avait 1 000 000
$ pour L'Assomption et 4 000 000 $ pour Rouyn, ce qui faisait 5 000 000 $. Le
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie n'a pas de
contrôle sur ce budget, puisque c'est la ville de Montréal qui
doit facturer le ministère, compte tenu des dépenses qu'ils font
en cours de route. À l'heure actuelle on n'a pas de demande. La ville de
Montréal a eu des difficultés, a dû changer ses plans parce
qu'elle a fait de la consultation dans la région, dans la zone de Rouyn,
en particulier, donc les budgets n'ont pas été
dépensés parce que la ville do Montréal n'a pas fait de
demande, étant donné le retard du programme.
Pour ce qui est des études de localisation, il y avait 500 000 $
de prévus pour l'est de Montréal. Là, encore une fois, en
ce qui concerne les études de localisation, cela est fonction des
demandes des entreprises de l'extérieur qui voudraient venir s'installer
à Montréal et en particulier dans l'est de Montréal. Il y
a eu trois études. On a dépensé 30 000 $. On a
répondu, en fait, à trois demandes, ce qui veut dire qu'on ne
peut pas générer des demandes si les entreprises ne veulent pas
venir dans la région de Montréal, on n'y peut rien.
Il y avait aussi 500 000 $ de prévus au fonds de
développement emploi Montréal. La SDI a donné
déjà 112 500 $ pour ce fonds et la SDI fournit au fur et à
mesure l'argent qui est nécessaire pour approvisionner le fonds d'emploi
Montréal.
Il y a aussi tous les autres programmes. Un programme de l'OPDQ de 1 500
000 $ avait été prévu. C'est un programme d'aide aux
petites et moyennes entreprises. Ils ont dépensé 511 000 $ dans
ce programme.
La commission de formation professionnelle avait un budget
spécial réparti sur une période de trois ans, budget qui
faisait 15 000 000 $. Ils ont dépensé 5 384 000 $.
Le budget spécifique qui était aussi annoncé par le
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu,
était de 12 000 000 $. C'était un budget pour
l'employabilité des travailleurs de l'Est, des chômeurs et des
assistés sociaux, afin de leur permettre de devenir employables, donc
d'augmenter leur formation. Ce programme a peut-être accusé un peu
de retard, parce que c'est long de mettre ce programme sur pied et surtout de
faire la publicité, la promotion auprès des individus, des
chômeurs et des assistés sociaux. Le programme a
démarré. Il y a même un bureau-conseil qui supervise le
programme.
Il y avait aussi 24 000 $ de prévus pour un comité de
reclassement. Il y a eu 10 000 $ de dépensés. (11 heures)
Un autre budget important était celui de l'amélioration du
réseau routier, un budget de 2 500 000 $ du ministère des
Transports qui était en fonction des demandes des municipalités.
Alors, il y a eu des discussions. Les municipalités ont dit: On n'est
pas sûres si on veut un boulevard urbain ou une autoroute. Alors, comme
la décision des municipalités n'est pas prise, à savoir si
elles choisiront une autoroute ou un boulevard, le ministère des
Transports n'a rien dépensé, parce qu'il n'y a pas eu de
clarification de la part des municipalités, à savoir ce qu'elles
veulent. Alors, ce budget n'a pas été dépensé.
Donc, ce sont les raisons pour lesquelles les budgets n'ont pas
été dépensés totalement dans l'est de
Montréal, mais les demandes sont là et cela devrait venir dans
les prochaines années.
M. Parent (Bertrand): Bref, vous avez répondu à
beaucoup de questions que je me posais. Il y en a une à laquelle vous
n'avez pas répondu, l'aide à la restructuration de l'est de
Montréal, qui était ma question spécifique, les programmes
aux municipalités. Il y avait un budget originel de 2 400 000 $. Les
déboursés et les crédits périmés nous
montrent qu'il y a tout près de 1 885 000 $ sur les 2 400 000 $ qui
n'ont pas été utilisés. Alors, j'imagine que, dans ce
cas-là aussi, c'est un échec, dans le sens qu'il n'y a pas eu de
demandes suffisantes ou quoi que ce soit.
Ce dont je me rends compte dans le tableau que vous nous dressez sur
l'est de Montréal, entre les conférences de presse, les discours
et ce qui a été annoncé depuis au-delà d'un an, un
an et demi, c'est qu'il n'y a pas grand-chose qui bouge. Quand vous me dites
qu'il y a beaucoup de demandes dans la machine de la SDI, c'est ma
préoccupation et on va en parler cet après-midi de la SDI et des
programmes pour l'est de Montréal. Si c'est vrai qu'il y a autant de
demandes dans la machine, comment se fait-il qu'elles ne sortent pas? Je ne
veux pas qu'on donne de l'argent pour rien aux entreprises pour s'installer,
mais le résultat net, M. le ministre, concernant l'est de
Montréal - peut-être qu'il y a des programmes mal adaptés,
quelque chose qui ne marche pas - c'est que ça ne bouge pas.
Et, pour avoir vu certains cas qui ont été portés
à mon attention - vous me passerez l'expression - c'est le bordel, tout
le monde s'envoie la balle et on n'est pas capable de bouger à
l'intérieur du dossier de l'est de Montréal. Si on peut me
démontrer le contraire, j'en serais fort aise. Ce qu'on me dit
aujourd'hui... On a fait le tour de tous les programmes, en passant par la SDI,
par le ministère des Transports et tout ça, il y a des demandes,
l'argent n'est pas dépensé et on est rendu au début de
l'année 1989-1990. Je me pose la
question, à savoir si, maintenant, comme nouveau ministre de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, vous avez l'intention de donner
un coup de barre là-dedans, parce que je pense que c'est important ce
qui se passe dans ce coin-là, surtout que vous êtes un ministre de
la région de Montréal.
M. MacDonald: En tant que ministre de l'Industrie, du Commerce et
de la Technologie, |e me suis effectivement penché sur plusieurs
dossiers de l'est de Montréal, tout en respectant les
responsabilités de collègues qui ont une responsabilité,
dis-je bien, plus spécifique de la région de Montréal. En
restant dans ce qui est notre responsabilité comme ministère, en
plus de fournir les services de M. Marcoux comme coordonnâtes, je vous
dirai que, particulièrement mon sous-ministre en titre, M. Audet, et
moi-même, et plusieurs de nos autres collègues, nous
négocions depuis des mois avec les intervenants, les paliers
gouvernementaux et les entreprises - québécoises et
internationales - des dossiers dans le domaine de la pétrochimie -
malheureusement, je ne peux pas vous faire les annonces officielles ce matin -
où nous parlons, pour l'est de Montréal, de centaines de millions
de dollars d'investissements.
Peut-être que nous avons réussi plus facilement à
mener ce dossier, qui va aboutir incessamment, parce qu'il y avait
peut-être moins d'intervenants, des intérêts politiques
locaux, parce qu'une vision de la façon de faire les choses était
présentée par moins d'intervenants. Je dirai que je suis un peu
comme vous, je ne suis pas, non plus, plus satisfait qu'il faut de voir la
lenteur de certains projets. Il y a eu, et le ministre Johnson les a
publiés au mois de mars, des chiffres qui avaient trait à
l'emploi, nécessairement au chômage, etc., et qui montraient une
certaine progression. M. Marcoux vous a montré qu'il y avait, sur les
105 000 000 $, 16 000 000 $ d'engagements, même si on est bien loin des
déboursés dans ce domaine-là, et qu'il y avait des
dossiers en suspens.
Notre façon de faire n'est pas d'arriver avec nos gros pieds, de
prendre la place de tous les intervenants et d'agir envers et contre ce qui
pourrait être la volonté du milieu, et Je parle du milieu. Quand
je parle des municipalités et des organismes de développement
économique du milieu. Vous savez comme moi, vous
particulièrement, membre d'un parti où l'entente n'est pas ce qui
prime généralement, que concilier des opinions
différentes, des fols, cela oblige à prendre plus de temps
à réaliser des objectifs. Soyez assuré, vous avez pu le
voir par ce que mon collègue disait, qu'on s'en occupe.
M. Parent (Bertrand): En tout cas, je n'ai pas l'impression qu'on
s'entend très bien actuellement dans le cadre du dossier de l'est de
Montréal chez vous. Quant à chez nous, cela va bien.
Je pense que le député d'Anjou a des questions à
poser sur ce sujet-là. Je vais passer à d'autres sujets
après. C'est peut-être mieux de les vider au fur et à
mesure.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, avant de changer de
sujet, M. le député d'Anjou.
M. Larouche: C'est cela. En tant que président du caucus
des députés libéraux, c'est clair qu'on suit le dossier de
près et, sans tomber dans une satisfaction béate de tout ce qui
se fait, U reste qu'il y a des actions concrètes. M. Marcoux nous a
exposé la douzaine de volets comprenant le programme de relance de l'est
de Montréal. Étant personnellement de l'est de Montréal,
quand on entend des commentaires qui viennent de l'extérieur, qui
peuvent venir de l'ouest ou d'ailleurs, c'est clair qu'il y a un langage
misérabiliste sur l'est de Montréal. Par exemple, une entreprise
aussi dynamique que l'Imprimerie Wilco - j'y étais lundi matin, j'ai
fait le tour de l'usine - reçoit un prêt participatif d'environ
850 000 $. Lundi matin, elle bénéficiait d'un autre volet. Je me
faisais expliquer comment, par exemple, elle s'adaptait au
libre-échange. On me montrait des travaux qui étaient faits chez
elle, des travaux qui, auparavant, étaient faits en Europe, justement,
grâce à des programmes d'adaptation, des programmes, en fin de
compte, réalistes. Elle faisait des travaux pour des compagnies comme
Chanel, et c'était pour exportation aux États-Unis, et ainsi de
suite. Les freins Bernier Inc., la compagnie Drainamar, qui est dans le domaine
de l'environnement, et ainsi de suite, alors des programmes d'emploi
scientifique, et ainsi de suite.
C'est clair qu'il y a encore du travail à faire. La question de
la péremption des crédits, il faut s'assurer qu'il y a eu 105 000
000 $. C'est un programme de cinq ans, il y a environ 16 000 000 $ qui,
actuellement, ont été dépensés. C'est quand
même près de 80 %. Alors, on a l'assurance que ces fonds seront
reconduits.
L'est de Montréal n'est pas sur le bien-être social, peu
importe ce que voudra faire croire le Parti québécois. Je dis
qu'il faut que le langage misérabiliste sur l'est de Montréal
prenne fin. Les gens de l'est de Montréal sont capables de se prendre en
main et on le voit avec la table Pro-Est, qui fait appel à des
intervenants institutionnels. On le volt, par la création du groupe
Orient, un groupe d'entrepreneurs qui sont intéressés par le
libre-échange, qui sont intéressés aux marchés
internationaux, à l'exportation. C'est quoi le groupe Orient? C'est un
groupe d'entrepreneurs comme Maytag, qui est dans le parc industriel d'Anjou,
comme Francon, qui a des opérations internationales, et comme une foule
d'autres entreprises. Je faisais une comparaison avec le groupe Orient, qui n'a
de subvention de nulle part, peut-être un montant de 1000 $ qui viendra,
parce qu'on tordra le bras
à quelques personnes. Le groupe Orient, ce sera une cinquantaine
d'entreprises exportatrices, manufacturières intéressées
au marché international. SI je compare les activités de ce groupe
avec le World Trade Center qui reçoit 300 000 $ et qui comprend douze
entreprises exportatrices autour de sa table, le groupe Orient en comprendra
50. Alors, ce n'est pas une question de fonds publics qui va faire marcher des
entreprises. Comme entrepreneur dans le dossier, vous devez le savoir.
M. Parent (Bertrand): Ancien.
M. Larouche: Ancien entrepreneur, mais qui y retournera
sûrement.
On est satisfait, et je répète que ce n'est pas une
satisfaction béate, du dynamisme des entrepreneurs de l'est de
Montréal. On est satisfait du dynamisme de la population qui se prend en
main à tous les niveaux. Le problème demeure celui de
l'employabilité. Il y a des fonds d'une quinzaine de millions de dollars
à la Commission de formation professionnelle. On ne sort pas ça
comme on sort un lapin d'un chapeau. Il y a des problèmes
d'alphabétisation. Même si on créait 25 entreprises de
haute technologie ou très futuristes dans un parc industriel, ce ne
seraient pas nécessairement des gens de l'est de Montréal qui
occuperaient ces emplois.
Pour contrer ce problème, il y a déjà un groupe qui
s'est pris en main dans le milieu. Ce groupe s'appelle Alpha-90 et regroupe
tous les organismes d'alphabétisation dans le secteur. Ce secteur
comprend 1 100 000 personnes de l'est de Montréal.
La vision misérabiliste, je le dis pour la troisième fois,
je vais me battre à mort pour que ce langage de la part du Parti
québécois cesse. Personnellement, je suis très
satisfait.
Le Présidant (M. Charbonneau): Cela dit, M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): M. le ministre, le message est
passé. Ils ne sont pas misérables dans l'est de Montréal.
Bravo! Tant mieux pour le député d'Anjou! M. le
député d'Anjou, on se reparlera dans un an de votre façon
de voir les choses et on verra ce que donne votre rapport de force. Il ne faut
pas jouer à l'autruche. En quatre ans, J'ai appris que la tête
dans le sable, c'est trop chaud, on étouffe. Alors, il faudrait...
Une voix: Cela a pris quatre ans pour savoir ça.
M. Parent (Bertrand): Cela a pris quatre ans pour m'apercevoir de
ça. C'est chanceux. Le député de Vimont ne s'en est pas
encore aperçu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Parent (Bertrand): II ne faut pas m'atta-quer, M. le
député. Je ne veux pas être méchant vis-à-vis
du député d'Anjou parce que je pense que c'est tout à fait
normal qu'il défende ce dossier, étant député d'un
comté de l'est de Montréal. Veuillez me croire, je n'essaie pas
d'animer une vision misérable de l'est de Montréal. La seule
chose qui s'est passée au cours de ces dernières années,
c'est que les trois paliers de gouvernement, fédéral, provincial
et municipal, ont pris conscience qu'il fallait agir en concertation, qu'il
fallait une aide spéciale. D'ailleurs, ça existe aussi dans le
sud-ouest de Montréal. On parle beaucoup de l'est. Dans le sud-ouest de
Montréal, il y a aussi des zones dites "à être
revalorisées". En tant que député de la banlieue sud,
égoïstement, j'aimerais mieux qu'il n'y ait pas de revitalisation
dans l'est, parce que ça se fait au détriment de la rive sud, que
ce soit le parc industriel de Boucherville... Quand une entreprise aura la
chance d'avoir plus de subventions dans l'est, elle ira s'installer de l'autre
côté du tunnel plutôt que de venir sur la rive sud. Je pense
qu'il faut voir un peu au-delà de l'esprit de clocher. Dans cet esprit,
je suis d'accord pour qu'il y ait de l'action dans l'est de
Montréal.
Ce que je voulais dire au ministre et ce que je veux mentionner au
député d'Anjou, c'est qu'il ne faut pas, comme l'a fait de
façon bien naïve, hier soir, le ministre
délégué au Développement technologique se
péter les bretelles et dire que tout va bien. Je pense que ce n'est pas
exactement la lecture qu'on fait. La lecture que je fais de l'est de
Montréal, et vous avez droit à votre opinion, c'est que c'est
loin de bien aller. On nous confirme que les engagements pris, les
crédits qui étaient là, les budgets... Dans le cas du
fonds de 60 000 000 $ en recherche et développement qu'on a
annoncé en septembre, on a fait du chemin, mais il n'est pas encore en
vigueur, même si ça fait six mois. Mais je peux comprendre.
Dans le cas de l'est de Montréal, vous savez comme moi que
ça fait au-delà de 18 mois qu'on a mis le train en marche. Cela
fait plus d'un an que les crédits sont là et on n'a pas
réussi.. Monsieur nous confirmait qu'il y a beaucoup de demandes dans la
machine sauf que ça doit bloquer quelque part. Je suis conscient qu'on
ne pèse pas sur un bouton et que ça démarre, mais une
chose est sûre, si vous parlez aux gens du milieu, et vous êtes
bien placé pour le faire, vous savez fort bien qu'il y a du sable dans
l'engrenage qui fait que les résultats ne sont pas là.
Je signale au ministre parce que je pense qu'il y a des ajustements
à faire concernant l'est de Montréal entre le discours qui s'est
tenu et ce qui se fait. (11 h 15)
En terminant sur ce dossier, je dirais que la plupart des programmes de
la SDI existant actuellement, dont peuvent bénéficier les
entre-
prises dans t'est de Montréal, sont des programmes qui existaient
déjà. Je ne pense pas qu'on ait inventé de nouvelles
choses. Quand on parle des 105 000 000 $ en trois ans, si on est honnête,
on fait juste décortiquer ça un peu et il y a probablement 80 %
ou 85 % des choses qui étaient déjà dans la machine,
c'est-à-dire des programmes existants. Vous montez un peu un ballon en
disant qu'il y a de nouvelles sommes; ce ne sont pas de nouvelles sommes. Les
105 000 000 $ en trois ans, il y en a 80 % et plus, si on les
décortique, qui étaient déjà là, qui sont
des programmes d'aide aux entreprises. Je veux bien croire les exemples que
vous nous avez donnés d'entreprises de votre comté qui peuvent
bénéficier... Mais ça existait déjà.
Ce que je trouve dommage, entre le beau discours qui s'est tenu, entre
cette promotion, nous sommes les gens forts qui allons relever et faire en
sorte que l'est de Montréal soit davantage dynamique et que ça
marche. Je fais une lecture des résultats. C'est tout ce que je fais. Je
la commande, vous pouvez être d'accord ou non, et à partir du
moment où le bas de la ligne me montre qu'il y a eu des crédits,
et, à mon avis, y n'y en a pas eu assez, mais il y a eu des
crédits, et même les crédits qui étaient
insuffisants n'ont pas été dépensés, il faut se
poser des questions, après la première année
d'exploitation. Je suis sûr que, l'année prochaine - et je vous le
dis, que je sois là ou non, vous serez là, vous pourrez le
vérifier - on fera face exactement aux mêmes problèmes,
l'année prochaine. Vous allez encore vous ramasser avec un paquet de
crédits périmés, parce qu'il y aura des boutons qui
n'auront pas été pesés. Voilà pour l'est de
Montréal.
M. MacDonald: Je prends note que vous nous avez tous
concédé nos élections et qu'on sera là!
M. Parent (Bertrand): Je parlais du député d'Anjou.
N'allez pas trop vite, M. le ministre. D'ailleurs, on ne connaît pas
encore votre avenir politique. Je parlais du député d'Anjou,
parce que c'est un jeune carriériste, il commence.
M. MacDonald: Ah!
M. Parent (Bertrand): II est bon pour une quinzaine
d'années.
M. Théorêt: Donc, Pauline Marois va être
défaite.
Placement étudiant
M. Parent (Bertrand): M. le député de Vimont, si
j'étais vous, je ne courrais pas après le trouble!
M. le ministre, en ce qui a trait au dossier, du placement
étudiant, il y a eu des résultats...
M. MacDonald: C'est un succès, ça.
M. Parent (Bertrand): C'est un succès, oui. On est capable
de parler des succès aussi, mais en espérant qu'on va continuer
dans le même sens. En ce qui regarde le Placement étudiant 1988 et
le Placement étudiant 1989, est-ce qu'on peut me dire très
sommairement, si on s'en va vers le même genre de programme, le
même genre de production, de publicité, ou s'il y a du nouveau
cette année? C'est d'actualité, on est à la toute veille
et ça me tient à coeur, le Placement étudiant, qui permet
aux jeunes d'entrer sur le marché du travail. Est-ce que vous pourriez
rapidement nous dire ce qui se fait cette année par rapport à
l'année passée?
M. MacDonald: II y a une concentration beaucoup plus grande des
efforts publicitaires et des gestes qui y sont associés pour avoir
l'étalement, le maximum... Je fais référence à
l'association qui a été faite avec MusiquePlus. Ce n'est
peut-être pas de notre génération, quoique ma fille me
sensibilise à ça, à l'occasion.
M. Parent (Bertrand): Parlez pour vous, làl
M. MacDonald: II y a une coopération entre l'organisation
et MusiquePlus pour, entre autres choses, visiter des cégeps dans toute
la province - je crois qu'ils en visitent huit ou neuf - et faire
connaître le Placement étudiant et aller au-delà de ce qui
a été fait. On doit dire que le résultat des trois
dernières années, vous avez vu les statistiques vous-même,
a doublé en l'espace de trois exercices. Cette année, on pense
atteindre 17 000. Je ne dirais pas qu'on est conservateurs, mais on l'est
peut-être un peu. L'Idée est simplement - et ça ne sert
à rien de vous faire de grands discours - de chercher chaque
année à utiliser les moyens optimums pour faire connaître
le système aux entreprises et aux étudiants. À partir de
là, je dirais que la place du marché s'occupe très bien de
son affaire.
M. Parent (Bertrand): D'accord. Un commentaire sur des propos que
vous avez tenus tantôt et sur lesquels je tiens à apporter un
bémol. Vous avez parlé d'investissements dans le secteur
privé qui sont à la hausse actuellement. Je pense que, si on veut
être honnête, il faut être capable de décortiquer, M.
le ministre, certains grands projets qui viennent hausser les chiffres et
d'établir des moyennes des PME québécoises, à
savoir s'il y a eu une croissance à ce niveau. Si on regarde les
statistiques à l'état pur, on peut s'apercevoir qu'effectivement
le total des investissements peut être à la hausse parce qu'on a
un, deux ou trois projets majeurs par rapport à l'année
antérieure qui vient fausser les chiffres. Je n'ai pas fait l'analyse
mais, de mémoire, la dernière fois que j'ai regardé cela,
il y avait quelques gros chiffres qui venaient augmenter la statistique
générale. Si on les
enlève, on regarde exactement le résultat net pour ce qui
est de l'ensemble des entreprises.
M. MacDonald: Si vous éliminez les sigmas des deux
côtés. Il y a quand même une nette progression, une
progression assez dramatique.
Recherche et développement (suite)
M. Parent (Bertrand): D'accord. Concernant le volet recherche et
développement qu'on a étudié hier soir, il me restait
quelques questions à poser sur un document à l'intérieur
du livre des crédits. Je n'ai pas le numéro de la page, mais il
s'agit d'un document publié par votre ministère, M. le ministre,
qui montre des chiffres différents des miens et qui donne comme source
Approvisionnements et Services Canada. Il concerne la valeur des contrats en
recherche et développement accordés par le gouvernement
fédéral dans le cadre de la politique d'impartition, de 1985-1986
à 1988-1989. Les chiffres donnés pour 1985-1986, en termes de
pourcentage, me semblent exacts, sauf que les chiffres de la dernière
année passent de 10 % à 14 % et ne coïncident pas avec les
chiffres que j'ai. Je voudrais juste m'assurer que ces chiffres sont exacts et
qu'ils prennent en considération l'ensemble des contrats accordés
par le gouvernement fédéral. Il y avait une comparaison entre le
Québec et l'Ontario. Je ne sais pas si vous l'avez. Je l'ai fait sortir
du cahier, mais je ne sais pas si vous avez le même document.
M. MacDonald: Je crois que c'est l'onglet 23.
M. Parent (Bertrand): L'onglet 23? Je vais vous dire cela
immédiatement. Oui, c'est exact, M. le ministre.
M. MacDonald: Nécessairement, je me fie aux sources de
statistiques qui nous sont données et, comme vous le remarquez, c'est le
bulletin officiel de recherche et développement d'Approvisionnements et
Services Canada. Ce ne sont pas des statistiques ou des interprétations
internes. C'est la réalité.
Je vais vous donner un exemple. Il faut, à un moment
donné, que les gestes que nous faisons se traduisent par des
résultats et cela peut être lent. Hier, nous avons parlé,
justement, d'une lenteur de démarrage de certains efforts, qu'il fallait
attendre X mois ou X années pour voir. Il y a deux ans, j'ai
invité l'Association des commissaires industriels du Québec
à organiser des visites d'entreprises dans leur milieu à Ottawa
pour s'informer des occasions d'affaires qu'il pouvait y avoir et s'inscrire au
fichier. Il y a deux ans, j'ai invité l'Association des directeurs en
recherche industrielle du Québec à se regrouper. Nous avons fait
une étude et nous avons cherché à leur démontrer
l'avantage qu'ils auraient à s'inscrire au fichier. Je vous prierais de
ne pas m'en tenir à la rigueur d'une unité par rapport à
une autre unité, mais le nombre d'entreprises québécoises
actives sollicitant des contrats en vertu de la politique d'impartition - pas
seulement avoir son nom dans le fichier, mais qui se déplaçaient,
qui suivaient les dossiers, qui offraient des services, qui présentaient
leurs nouvelles capacités, etc. - se situait à un chiffre
inférieur à 100. Je me rappelle avoir vu un chiffre comme 68 ou
70. Eh bien, le geste que nous avons fait par l'entremise de l'Association des
directeurs de recherche a amené, justement, ce groupe à se
mobiliser, à amener à Ottawa et à inscrire au-dessus de 30
nouvelles entreprises, c'est-à-dire des gens qui n'y allaient simplement
pas pour mettre leur nom dans le fichier, mais qui avaient été
mobilisés par les opportunités présentes et qui peuvent
nous faire croire que nous avons, par cette démarche, qui a pris un
certain temps, augmenté de 50 % le nombre d'entreprises actives à
aller chercher la part qui pourrait nous revenir au Québec par cette
politique d'impartition. Alors, nécessairement, il y a lieu de voir et
nous verrons une progression vers ce qui, je le répète, n'est pas
un cadeau de personne mais plutôt le résultat des démarches
positives d'aller présenter nos capacités, notre excellence et
d'avoir des contrats en conséquence.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, avec la permission
des députés ministériels, j'aimerais peut-être
suspendre pour deux minutes. J'ai une urgence à régler et on
reprend immédiatement.
La Président (M. Charbonneau): Les travaux de la
commission sont suspendus pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 27)
(Reprise à 11 h 38)
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous reprenons nos travaux. M. le député de Bertrand, je
vous redonne la parole.
Crédits périmé»
(suite)
M. Parent (Bertrand): Oui. Nous étions donc à
conclure que des efforts sont faits. Comme vous l'avez mentionné, M. le
ministre, il y a des efforts qui semblent porter des fruits, quoiqu'on ait
beaucoup de chemin à récupérer. Je vous encourage à
mettre tes bouchées doubles dans ce sens. Je n'ai pas besoin de vous
faire de dessin. Je pense qu'on est d'accord au moins là-dessus. Il y
avait l'Agence spatiale. Là, on devrait peut-être faire des
annonces à la télévision sur la quote-part que le
Québec devrait avoir. Peut-être que ça porterait des
fruits. On a déjà connu des bons résultats.
Ma préoccupation par rapport aux chiffres que j'avais pour
1988-1989, c'est qu'ils ne semblaient pas être du tout en hausse.
D'après les chiffres que vous donnez, il y a une légère
hausse, non pas par rapport au montant en chiffres absolus parce qu'on parle de
20 000 000 $, mais par rapport au pourcentage sur l'ensemble du Canada.
Maintenant, si tel est le cas, tant mieux! Je voulais juste m'assurer que ces
chiffres étaient corrects.
Bon! Ne bougez pas. Concernant des points qui touchent la recherche et
développement mais dont on a parlé hier soir, pour terminer ce
volet, concernant l'AQVIR, je n'ai pas trop saisi pourquoi finalement si tout
va bien de ce côté on se retrouve avec des crédits
périmés assez importants à l'AQVIR. Je n'ai pas les
documents ici devant moi, mais je vais vous dire ça dans quelques
minutes. Mais, de mémoire, il y avait des sommes assez importantes de ce
côté. Cela semblait confirmer que entre la demande et ce qu'on est
capable d'offrir à l'AQVIR, il y a un problème.
Avez-vousdes...
M. MacDonald: Non. Je ne crois pas qu'il y ait un
problème. Au contraire, je crois que l'AQVIR fait son travail - et
j'emploie encore une fois l'expression - qui n'est pas un bar ouvert où
quiconque a une idée qu'il croit très bonne peut aller puiser.
L'AQVIR fait un excellent travail d'analyse technique se référant
à d'autres sources, que ce soient des consultations dans la place du
marché, dans les organismes gouvernementaux, etc, pour chercher à
évaluer la faisabilité de ce qui est généralement
un produit qui n'est pas encore développé ou un
procédé qui n'est pas encore développé mais qui,
mathématiquement ou sur modèle, semble offrir des belles
perspectives.
C'est l'argent des contribuables. On accepte un facteur de risque
élevé parce que l'AQVIR est réellement dans du "venture
capital" de haut risque, mais l'histoire de ses décisions et le taux de
réussite à l'heure actuelle nous satisfait. Il est
élevé par rapport au taux d'entreprises qui ne réussissent
pas à passer à travers. C'est tout à fait naturel dans ce
genre de commerce.
L'AQVIR ne manque pas de travail tout en traitant ses dossiers avec une
célérité très acceptable. Lorsque des dossiers sont
acceptables, Us les acceptent. Les rejets ne sont pas si nombreux. En
résumé, il n'y a pas un manque. Les crédits sont
périmés tout simplement parce qu'il n'y a pas suffisamment de
bons dossiers qui leur sont présentés bien qu'ils acceptent des
dossiers à très haut risque.
M. Parent (Bertrand): Avez-vous le montant des crédits qui
ont été périmés?
M. MacDonald: Je crois que c'est un montant de 6 000 000 $ sur le
dernier exercice.
M. Parent (Bertrand): De mémoire, j'avais 6 000 000 $
sur 10 000 000 $. Est-ce que c'est exact?
M. MacDonald: C'est ça, dans le dernier exercice. Dans les
subventions, par contre, il y a seulement 51 000 $. C'est dans les prêts
à redevances qu'un plus gros montant a été
périmé.
M. Parent (Bertrand): C'est 6 000 000 $ sur 10 000 000 $?
M. MacDonald: Oui. Mais il se peut très bien que nous
soyons obligés, au cours de l'exercice qui va venir, de faire des
transferts, par exemple, par rapport à l'estimation des budgets. Je vous
rappellerai qu'hier soir j'ai demandé aux dirigeants de l'AQVIR de
regarder la possibilité d'intervention en deuxième étape,
c'est-à-dire à l'étape de la commercialisation. À
ce moment-là, s'ils nous présentaient un plan qui visait
justement les objectifs qu'on considère, vous pourriez y voir des
déboursés beaucoup plus importants à l'avenir.
M. Parent (Bertrand): C'est là, je pense, qu'est tout le
dénouement, à savoir s'il n'y a pas lieu de donner de nouveaux
outils, que ce soit pour la commercialisation ou autrement...
M. MacDonald: C'est ça. D'accord.
M. Parent (Bertrand): ...de façon à ce qu'on puisse
faire jouer pleinement un rôle dans le sens où on l'entendait,
hier et ce matin, dans le cadre du libre-échange. Je pense que les deux
organismes, l'AQVIR et le CRIQ, comme la SDI, doivent s'ajuster à
l'heure du libre-échange. Quand je vois 6 000 000 $ sur 10 000 000 $ qui
sont des crédits périmés, je me dis que, d'un
côté, on peut en tirer la conclusion qu'on fait des
économies, mais si l'argent a été prévu et
planifié comme enveloppe, c'est parce qu'il a un rôle à
jouer. Si l'enveloppe n'est pas dépensée, je me pose plus de
questions que si elle était dépensée.
M. MacDonald: La raison pour laquelle elle n'est pas
dépensée, ce n'est pas une raison de restriction ou de refus de
dossier qui seraient acceptables, etc. C'est tout simplement le volume de
dossiers qui lui est présenté.
(11 h 45)
Soutien technique et professionnel au
développement et à la croissance des
secteurs
manufacturiers, commerciaux et
coopératifs
M. Parent (Bertrand): D'accord. Cela va pour ce qui est de
recherche et développement, du dossier du libre-échange.
J'aimerais poser des questions techniques concernant le volet 01, Soutien
technique et professionnel au développement et à la croissance.
Le budget alloué à ce programme, que je sache, est en hausse
cette
année de 6,1 % par rapport à celui de l'année
passée. À l'élément 1, il y a des crédits
qui, là aussi, sont en hausse. Par contre, à
l'élément 2 du programme 01, Politiques et stratégies
sectorielles, en 1989-1990, donc la présente année, les
crédits sont en baisse de 37,9 % par rapport à l'année
passée. Est-ce qu'on pourrait me dire pourquoi? Est-ce à cause du
transfert de l'élément 4? À cause de la nouvelle
structuration, c'est assez difficile à comprendre sur une base
comparative. Ma question, M. le ministre, c'est: Pourquoi, à
l'élément 2 du programme 01, on retrouve une baisse des
crédits de l'ordre d'environ 37 %, 38 % par rapport à
l'année passée?
M. MacDonald: Je demanderais à M. Pelletier de
répondre. Il y a des explications qui peuvent être fournies par
des écritures comptables, le réaménagement des postes
comptables. M. Pelletier.
M. Pelletier (Marcel): M. le Président, c'est
essentiellement dû au transfert d'unités administratives comptant
pour 63 postes, des unités administratives qui ont été
transférées de cet élément 2 à d'autres
éléments de programme. Ce sont les directions suivantes: la
Direction des technologies de l'Information, avec un effectif de 10 personnes;
le Bureau des grands projets, qui est devenu la Direction des échanges
commerciaux, avec un effectif de 5 personnes; la Direction des marchés
spécialisés, avec un effectif de 10 personnes; le Bureau de
normalisation du Québec, avec un effectif de 24 personnes; et, enfin, la
Direction de la promotion des investissements, avec 14 personnes.
Alors, les crédits de traitements, de fonctionnement et autres
dépenses et les crédits de capital afférents à ce
personnel ont été transférés dans d'autres
unités administratives et dans d'autres éléments de
programme.
M. Parent (Bertrand): Donc, on les retrouve à
l'élément 4 ou...
M. Pelletier: On les retrouve au programme 1,
élément 4, pour l'essentiel.
M. Parent (Bertrand): D'accord. Alors, cela répond
à ma question. Au programme 1, élément 1, au sujet de
l'ajustement des ententes avec la SIQ, la Société
immobilière du Québec, on fait des ajustements, des corrections.
Selon les chiffres que j'ai, on a plus 443 000 $ et moins 203 000 $ et on se
ramasse avec plus 240 000 $ pour les locaux, espaces et tout ça. Est-ce
qu'on peut...
M. MacDonald: De toute façon, comme on l'a
déjà dit, c'est trop cher.
M. Parent (Bertrand): Là-dessus aussi, on est d'accord,
mais qu'est-ce qu'on fait à partir de ça?
M. Pelletier: Ce sont des ajustements techniques qui ont
été faits par la Société immobilière du
Québec compte tenu de la renégociation de baux dans certains cas
et des ajustements. Il y a des locaux qu'il a fallu quitter pour en occuper
d'autres parce que les baux étaient terminés et que les
renégociations étaient difficiles. Alors, ce sont des ajustements
d'ordre technique de la part de la SIQ à cause de ça.
M. Parent (Bertrand): M. le ministre, quand vous avez
été nommé titulaire du ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie, je pense que vous avez pris connaissance du fait
que c'était toute une boîte, une grosse organisation, ce
ministère. Est-ce que vous avez l'intention, parce qu'il s'est quand
même passé un certain laps de temps, une période de six
à huit mois, d'enclencher ou avez vous déjà
enclenché certaines mesures pour essayer de rationaliser un peu les
opérations, soit en région, ou même au niveau
administratif, Montréal-Québec, de ce côté? À
mon point de vue, il y a longtemps, il y a un bon moment qu'il n'y a pas eu de
ménage de fait de ce côté et, sans prétendre qu'il y
a du gaspillage, je pense qu'il y a peut-être des énergies, des
sommes d'argent et des ressources humaines particulièrement qui sont
dans toute cette organisation du ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie. Avec tous les chambardements qu'il y a eu au fil des
années, en passant par le tourisme et, maintenant, le
développement technologique, il y aurait lieu d'avoir... Ce que
j'aimerais savoir, c'est si vous, maintenant, en tant que ministre, vous avez
l'Intention d'apporter certaines mesures à l'intérieur de ce
ministère, de faire faire au moins une étude de l'état de
la situation et peut-être d'amorcer certaines opérations de
rationalisation à l'Intérieur du ministère?
M. MacDonald: Eh bien! Peu de temps après, enfin quelques
mois après avoir assumé la responsabilité du
ministère, nous avons fait une consultation globale, c'est-à-dire
les sous-ministres, les directeurs généraux et les chefs
d'unité. J'avais également nécessairement rencontré
et discuté assez longuement avec les présidents et les
présidents de conseil d'administration des sociétés dont
nous avons la responsabilité.
En revenant au ministère, nous avions fait une observation qui
nous a permis de constater que nous pourrions faire plus en ce qui concerne les
commerces, mais il nous semblait qu'une perception dans la place du
marché, c'était que le ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie était plutôt versé vers
l'industrie que vers le commerce et qu'à l'exception de quelques
interventions dans ce dossier qui vous est très cher,
c'est-à-dire celui des heures d'ouverture, il y avait d'autres gestes
que nous
pouvions poser, par exempte, une résolution que nous avons faite,
si ce n'est un fichier disponible des Intervenants intermédiaires,
qu'ils soient des grossistes ou des détaillants dans le domaine
commercial, pour savoir à qui s'adresser pour obtenir tel genre de
services ou tel genre de biens dans la place du marché
québécois et avec effet à l'extérieur
également.
Nous avions également constaté sur le plan de
l'intervention régionale que, bien que nous ayons seize bureaux, dans
douze régions, etc., nous ne sembllons pas avoir fourni à nos
collègues en région, jusqu'à ce moment, tous les outils
nécessaires pour être plus efficaces, à la fine pointe de
l'efficacité. Dans ce cas-là en particulier, nous avons
demandé de procéder le plus rapidement possible et - vous l'avez
peut-être remarqué dans la distribution des crédits que
nous avons ici avec certains postes de comptes - nous avons fait dégager
des montants d'autres postes - on ne nous a pas alloué de nouveaux
crédits - pour faire un plan maître d'informatisation du
ministère, avec beaucoup d'insistance sur la préparation de
banques de données, l'accès desdites banques de données
par les régions et une interaction entre les régions et les
bureaux centraux du ministère. C'est en bonne voie, ça fonctionne
bien. Il y a beaucoup de consultations. Mais je vous répète que
l'objet est de mieux intervenir dans le champ et, éventuellement, si on
en était capables, de dégager des ressources également
vers ce que j'appelle le champ, c'est-à-dire jouer ce rôle de
consultation, même dans certains cas certainement d'expertise
présente aux endroits où se situent les entreprises
québécoises.
Un troisième élément qui n'est pas
réalisé du jour au lendemain, c'est peut-être d'optimiser
considérablement la sensibilité du ministère à la
science et à la technologie. Immanquablement, particulièrement
tous ces sectoriels très compétents qui s'occupent soit d'un
secteur de l'aéronautique ou de l'aérospatial, qui vous
intéresse et qui m'intéresse, ou d'un secteur de transport
"automottve", les sectoriels, individuellement, ou les quelques membres de
leurs équipes ont été obligés de se tenir au
courant des développements technologiques. Globalement, comme
ministère, la vision que nous avons, c'est que le ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie doit être, au gouvernement,
à la fine pointe de la technologie et de l'utilisation de la technologie
pour ses propres fins et pour sa disponibilité à l'égard
de sa clientèle.
Nous avions beaucoup à faire, nous avons donc
dégagé les sommes et les personnes pour s'engager vers ça,
et c'est une mission ministérielle d'améliorer
considérablement notre technicité - si je peux employer ce terme,
je pourrais en prendre bien d'autres - d'être beaucoup plus
efficaces.
M. Audet (Michel): Si on me permet, M. le Président, de
compléter. L'exercice qui a été fait, notamment, sur le
plan directeur nous a permis de constater que le MICT, notamment, dispose de
beaucoup d'informations, de beaucoup de banques de données sur les
entreprises. La firme qui a été retenue a été
impressionnée par la qualité, Justement, la connaissance qu'on a
de l'entreprise. La difficulté, c'est que ces banques sont multiples, il
y en a plusieurs dizaines. Elles répondent à des fins
spécifiques de chacun des services. Ce qu'on est en train de faire,
c'est d'intégrer cette information pour qu'elle soit plus disponible,
mais en même temps, il faut respecter aussi, parfois, le souci de
confidentialité de certaines entreprises, donc selon les usages. C'est
cette combinaison d'éléments, à la fois de rendre les
choses plus accessibles, mais en respectant également le souci de
confidentialité dans certains secteurs qu'on essaie de mettre en place
actuellement
M. Parent (Bertrand): Particulièrement, le rôle
joué en régions par le MICT et par la SDI, ' est-ce que de plus
en plus - parce que je sais que dans les années 1984-1985, il y a eu une
amorce de rationalisation de ce côté, c'est quand même le
même ministère, ça relève du même
ministère - les gens s'adressent, en régions, à des gens
du MICT ou à des gens de la SDI? En tout cas, je pense qu'il y avait
tout un travail à faire de ce côté. J'aimerais savoir
aujourd'hui, en avril 1989, s'il y a encore des démarches en cours, et
vers quoi on se dirige, SDI-représentations, par exemple, en
régions, versus les bureaux du ministre de l'Industrie, du Commerce et
de la Technologie.
M. MacOonald: Agissant également en régions est
l'OPDQ, avec des outils qui ont pu être considérés,
à l'occasion, et, enfin, en vérité, des outils de
compétition avec les moyens du ministre de l'Industrie, du Commerce et
de la Technologie. Nous avons, le ministre responsable de l'OPDQ, M. Marc-Yvan
Côté, moi-même et nos fonctionnaires, tenu ensemble et
séparément plusieurs réunions en vue de nous concerter sur
les moyens, les outils d'intervention pour le développement des
entreprises. Mais nous avons aussi poussé ça dans l'expression de
l'organisation, et on pourra en parler lorsqu'on aura complété la
forme. Mais nous voulons concrétiser le souhait des deux ministres de
voir les deux ministères travailler de plus en plus étroitement,
en remarquant que ça se fait déjà dans plusieurs
régions. Il dépendait peut-être beaucoup des individus de
travailler ensemble. Maintenant, on veut, sur le plan structural, que les
intervenants en régions, particulièrement l'OPDQ et le ministre
de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, travaillent ensemble,
à des programmes qui se complètent, des programmes qui permettent
une action vaste mais pointue.
M. Parent (Bertrand): Maintenant qu'il n'y a plus de ministre
délégué à la PME - si j'ai bien
compris une notion qui a sauté - quelle préoccupation,
finalement, pas nécessairement que vous avez, mais quelle
différence, je devrais dire, retrouve-t-on à l'intérieur
du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie,
maintenant qu'il n'y a plus de ministre délégué à
la PME? J'imagine que le tout est assumé par vous. Vous avez un ministre
délégué qui est maintenant à la technologie, mais
la technologie était déjà à l'intérieur d'un
autre ministère. Si l'on regarde cette importance et ce volet PME qui a
été décrié, quand même, depuis quelques
années, avec un ministre en charge, et aujourd'hui il n'y en a plus,
tout semble vouloir bien fonctionner, sauf qu'on pourra juger dans quelque
temps. Maintenant qu'il n'y a plus de ministre délégué
à la PME quel impact cela a-t-il, au ministère, au niveau
opérationnel, et quand à l'importance de ce qu'on avait entrepris
depuis quelques années, en essayant d'accorder la priorité
à certaines choses de la PME?
M. MacDonald: Eh bien, vous savez que j'ai moi-même
passé une période, peut-être une des périodes les
plus intéressantes de ma vie, dans une PME. Je suis plus que sensible
à la réalité québécoise du milieu
économique qui est constitué et qui voit son avenir reposer
autour, et avec les PME. On n'a pas besoin de faire un grand discours
là-dessus, c'est l'évidence crasse, pour qui veut regarder le
contexte québécois. Effectivement, n'ayant plus de ministre
délégué, j'ai fait ce que j'avais fait dans l'ancien
ministère, au Commerce extérieur et Développement
technologique, où je n'avais pas de ministre
délégué, mais où j'avais le privilège
d'avoir des adjoints parlementaires. Je leur ai donné la
responsabilité de ministre délégué sans la paie,
sans l'automobile et sans le titre. C'est dans ce contexte que j'ai
demandé à mes deux adjoints parlementaires, le
député de Vimont et le député d'Iberville, qui sont
eux-mêmes issus et encore proches de ce qui s'appelle la PME, de se
partager la responsabilité, l'un s'occupant plus particulièrement
d'industrie, l'autre s'occupant plus particulièrement de commerce, pas
d'une façon exclusive mais se recroisant, de prendre en main ce dossier,
de faire le suivi de ce qui avait été très bien
amorcé par le ministre d'alors, M. Vallerand, et de s'assurer que la PME
reçoive l'attention qu'elle mérite. (12 heures)
J'ajouterai que, de toute façon, dans le système, la
responsabilité des bureaux régionaux qui incombe à notre
sous-ministre, M. Delisle et les quelque 160 collègues qui travaillent
en régions - c'est encore un chiffre arbitraire - je me sentirais
à l'aise de dire que 90 % ou 95 % de leur emploi du temps est
consacré à la PME. Donc, le ministère y est
sensibilisé. C'est donc également une responsabilité
particulière attribuée à deux personnes politiques. Et
c'est une réalité du travail journalier de la majorité des
gens du ministère.
M. Parent (Bertrand): Je constate l'approbation du
député de Vimont qui, une deuxième fois. se fait
"fourrer", vous me passerez l'expression. Il est ministre en n'étant pas
ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. MacDonald: Usage optimum des ressources!
M. Parent (Bertrand): J'espère que vous allez
découper ce qu'a mentionné le ministre et que vous allez
revendiquer votre statut, M. le député de Vimont.
Mes préoccupations en ce qui concerne le ministère sont
tout à fait légitimes quant à la priorité
accordée aux PME. Je me dis que si on avait pris la peine de former un
ministère à l'intérieur de l'autre ministère...
Finalement, le ministre délégué est supposé prendre
une partie de la charge. Vous prenez entièrement cette charge. D'un
autre côté, je me dis qu'avec le développement
technologique, vous pouvez vous dégager avec le ministre Rivard. Il
reste quand même que la priorité de l'Industrie et Commerce doit
être de continuer à se préoccuper des PME. Je voulais vous
le souligner.
Sur le plan des ressources humaines, non pas à l'intérieur
du ministère, mais à l'intérieur du cabinet, si je fais
une analyse un peu bébête, je m'aperçois qu'il y a 22
personnes à votre cabinet, alors qu'au cours des trois dernières
années, à l'Industrie et Commerce, il y avait treize personnes au
cabinet. On m'a donné les listes. À l'Industrie et Commerce, au
1er avril 1988, il y avait quinze personnes, au 1er avril 1987, il y avait
quatorze personnes et au 1er avril 1986, il y avait 13 personnes. Le personnel
politique a toujours été d'environ treize ou quatorze personnes
depuis trois ans au cabinet du ministre de l'Industrie, et du Commerce et vous
en avez 22. Je me dis: Voilà un ministre qui sait bien s'entourer. Non,
ce n'est pas la technologie parce que le ministre délégué
à la technologie a aussi son cabinet. Attendez, je vais vous le dire. Le
ministre Rivard a aussi un cabinet de onze personnes. Il ne s'agit
peut-être pas seulement d'additionner le nombre de personnes. Par contre,
j'ai essayé de faire une comparaison, les employés de soutien,
les attachés politiques, etc., et je trouve assez marquant de voir que
vous avez un cabinet qui est bien pourvu. On retrouve cela à l'onglet
4.
M. MacDonald: En premier lieu, pour vous donner une raison
technique, je pense que vous n'avez pas une liste complète. En tout cas,
je n'ai pas la possibilité de dire si une liste ne comprend pas les
employés de soutien ou si l'autre les comprend, je ne le sais pas. On
vient de me dire que la liste de notre cabinet est complète, avec les 21
employés que vous mentionnez. Si mon prédécesseur
fonctionnait avec une liste de treize, il faut peut-être re-
garder...
M. Parent (Bertrand): Vous l'avez, M. le ministre. À
l'onglet 4, votre cabinet est actuellement formé de 22 personnes
comprenant le directeur de cabinet, les attachés politiques et les
employés de soutien. Vous en avez 22 sur deux pages. C'est au 31 mars
1989; c'est donc la constitution actuelle de votre cabinet. À la page
suivante, à la troisième page, au 1er avril 1988, donc le cabinet
de votre prédécesseur avait aussi son directeur de cabinet, ses
employés de soutien et ses attachés politiques. Il y avait quinze
personnes, au 1er avril 1988. Toujours avec le même ministre, au 1er
avril 1987, y y en avait quatorze et au 1er avril 1986, il y en avait treize.
C'est cela, la question que je me pose. Il y a quand même une
différence assez importante de sept ou huit personnes. Vous avez
peut-être une façon de procéder qui est différente
ou quoi. Mais ça me surprend quand même...
M. MacDonald: Ah bien, U est évident...
M. Parent (Bertrand): ...passablement d'autant plus que le
ministre Rivard que vous voyez un peu plus loin, qui est votre ministre
délégué, se ramasse avec un cabinet de onze personnes, qui
se compare au ministre de la PME, M. Vallerand, qui avait un cabinet de treize
personnes. Alors comme ministres délégués, ils avaient
entre douze et treize personnes, ce qu'a votre ministre
délégué à la Technologie.
M. MacDonald: Alors on va prendre ça dans sa
macroperspective. En premier lieu, le budget des cabinets des ministres de
notre gouvernement est d'environ au moins 20 % Inférieur à ce que
le gouvernement précédent consacrait à ce poste-là.
Deuxièmement, je ne suis pas à même... Il y a beaucoup de
discussions autour de moi. Mais il est très possible que l'ensemble des
cabinets de MM. Johnson et Vallerand ne faisait pas 21. Je ne le sais pas. Je
ne l'ai pas additionné et je ne m'étais pas arrêté
à ça. Mais il est évident que vous pouvez tirer toutes
sortes de conclusions selon lesquelles nous aurions plus de monde. Cela
distingue peut-être que certains délèguent plus et font
confiance à ceux qui les entourent ou aiment déléguer
davantage et à plus de monde et que d'autres peuvent vouloir en assumer
plus. Ce n'est qu'une des conclusions auxquelles vous pouvez en venir en
comparant les deux.
M. Parent (Bertrand): M. le député de Vimont, vous
pourriez peut-être réclamer du personnel de cabinet.
M. MacDonald: II en a assez.
M. Parent (Bertrand): Mais farce à part, M. le ministre,
sur ce sujet-là, je ne tire pas de conclusions. Je vous pose la question
parce qu'en prenant connaissance de ces listes-là, j'ai
été un petit peu surpris de voir qu'il y avait tant de
différence à une ou deux personnes près.
M. MacDonald: Je suis surpris moi aussi.
M. Théorêt: M. le Président... Dans ce
contexte-là, M. le ministre, est-ce que la venue de tout le
débat, des pourparlers et des programmes envisagés, etc. sur le
libre-échange n'a pas fait que, effectivement, au sein de votre cabinet
il y a des personnes qui sont là maintenant qui n'étaient pas
là dans le passé étant donné que ce
dossier-là n'était pas à l'étude de l'Industrie et
du Commerce?
M. MacDonald: C'est vrai que nous avions demandé au
premier ministre des ajouts de budget qui se sont traduits, de mémoire,
par deux postes d'attachés et un poste de soutien de plus. Mais
ça ne fait que trois postes de différence et ça n'explique
pas tout.
Une voix: II n'en reste que trois.
M. Parent (Bertrand): En tout cas, je le porte à
votre...
M. Cannon: Ce n'est pas à cause du
libre-échange.
Une voix:...
M. Parent (Bertrand): M. le ministre, vous pouvez peut-être
inviter vos collègues à se retirer et discuter de ce
point-là.
M. MacDonald: Parlons affaires. Ha, ha, ha!
M. Cannon: Je ne suis pas sûr qu'on comprendrait.
M. Parent (Bertrand): Je suis persuadé, en tout cas, qu'il
y a des raisons. Je ne porte pas de jugement. Je le porte à votre
attention. Et si, éventuellement, on pouvait m'éclairer sur ce
fait-là...
M. MacDonald: Certainement.
M. Parent (Bertrand): ...ça pourrait me ravir. C'est parce
qu'on a pris connaissance de tous les documents que vous nous avez
envoyés. Alors j'étais...
M. MacDonald: C'est bien ça. C'est bien.
M. Parent (Bertrand): ...persuadé que vous étiez
conscient de ça. Je m'aperçois que ça vous a
échappé.
M. MacDonald: II y a certains détails qui
m'échappent.
Soutien financier au développement
et à la croissance des secteurs manufacturiers,
commerciaux et coopératifs
M. Parent (Bertrand): D'accord. Alors je suis rendu dans le
programme 2, élément 2, en termes de suivi où il n'y avait
que très peu de questions si ce n'est que... Je n'en ai pas à
l'élément 2. Alors programme 2, élément 3,
Assistance financière aux entreprises et organismes. Par rapport
à l'année passée, les crédits subissent une baisse
de 11 000 000 $. De 80 000 000 $ on passe à 69 000 000 $ et cela tout en
ayant une augmentation de 10 000 000 $ pour Marine. On pourra sûrement me
donner des explications, par exemple le cas de Bio-Méga.
Alors, ma première question, M. le ministre est la suivante:
Bio-Méga, l'année passée, recevait 3 400 000 $ et cette
année ce n'est plus là. Quelles répercussions, je pourrais
dire, dans votre analyse, a le fait que le gouvernement n'ait plus à se
préoccuper de Bio-Méga? Et, à l'avenir, tout ce qui
était impliqué autour de ça est-il toujours entre bonnes
mains?
M. MacDonald: Les conditions de vente de Bio-Méga à
Boehringer étaient nécessairement le maintien des installations,
le maintien de l'emploi et, non seulement ça mais des engagements de
sommes très substantielles dont le total m'échappe, mais ce sont
des dizaines de millions de dollars de conduite de recherche qui ne pouvaient
non plus se traduire autrement que par des additions de ressources
compétentes.
Depuis ce temps-là, je crois que Boehringer a également
annoncé des investissements additionnels à l'infrastructure en
plus des engagements qu'elle avait pris purement dans le domaine des fonds
alloués à la recherche et au développement. Au moment de
la vente d'une franchise dans laquelle, à ce moment-là, il n'y
avait plus de raison pour le gouvernement d'être présent, compte
tenu des activités, de l'intérêt et de la croissance
très importante de l'activité privée dans le domaine de la
pharmacologie, le gouvernement est sorti de cette entreprise qui lui
coûtait beaucoup d'argent après avoir réalisé la
mission qu'il s'était fixée au moment où Bio-Méga a
été créée. Vous vous rappellerez que c'était
une période où un très important laboratoire
américain avait décidé de fermer ses portes et, pour
garder les compétences québécoises au Québec, cela
avait fait partie de ses solutions de créer un centre d'excellence qui,
éventuellement - et c'est ce qui s'est passé l'année
dernière - pourrait être remis à l'entreprise privée
lorsque nous aurions l'assurance que lesdites compétences resteraient
non seulement ici, mais que les activités pourraient augmenter.
M. Parent (Bertrand): Si on reste à l'intérieur de
l'élément 3, est-ce qu'on peut me donner l'explication concernant
10 000 000 $ pour Marine cette année qu'on n'avait pas aux
crédits l'année passée?
M. MacDonald: Vous vous rappellerez que, dans la
réorganisation des chantiers maritimes canadiens, c'était une
volonté fédérale à laquelle s'associait le
réalisme provincial, à savoir qu'il y avait trop de chantiers
maritimes et trop peu de travail pour eux au Canada. Il a été
décidé, pour ce qui est du fleuve Saint-Laurent, et c'est Marine
qui en a eu la responsabilité après avoir posé un certain
nombre de gestes - acquisition de Vickers, décision corporative - de
concentrer la fabrication de navires de toutes sortes dans les chantiers de
Lauzon, chez Mil Davie.
Ceci a nécessairement amené le besoin d'un
réajustement majeur dans la main-d'oeuvre de Tracy, dans la
main-d'oeuvre de MIL Vickers à Montréal qui s'était
gardé une capacité d'intervention, de radouage dans les navires
si ce n'était pas de construction. Nous avons donc retrouvé un
certain nombre d'employés âgés spécialisés
pour lesquels il a été entendu avec le gouvernement
fédéral d'établir un programme de retraite
anticipée avec encouragement et stimulant, pour proposer ce que nous
pourrions appeler des conditions de retraite, en nous rappelant, par contre,
que plusieurs de ces employés qui ne sont pas nécessairement
spécialisés, même s'ils prenaient une retraite
anticipée de Marine, pourraient être disponibles sur le
marché du travail avec les compétences qu'ils avaient
accumulées et développées au cours des années. Les
10 000 000 $ sont donc une contribution provinciale se rajoutant à une
somme de 10 000 000 $ du gouvernement fédéral qui a justement
pour but l'obtention du maximum d'un programme d'adaptation des travailleurs
âgés de MIL.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que la question était sur
Marine, monsieur?
M. Cannon: Non, sur un autre élément.
M. Parent (Bertrand): Non? Alors je vais continuer avec
l'élément 3, l'aide financière pour la création
d'une industrie de pointe relative aux hélicoptères. Dans ce
cadre-là, on passe de 10 000 000 $ à 4 000 000 $. Est-ce qu'on
peut nous donner l'explication de cet écart pour la prochaine
année? (12 h 15)
M. MacDonald: C'est une question d'ajustement des paiements entre
le gouvernement fédéral et le provincial. Si je me rappelle bien,
le gouvernement fédéral, à une année donnée,
a payé moins et on avait payé plus et, cette année, on
paie moins et il va payer plus. J'ai ici un tableau qui indique, selon ce que
j'ai dit, que l'année dernière, on a payé plus et que
cette année, on paie moins C'est une question de "cash management" entre
le gouvernement fédéral et le provincial dans l'aide que nous
avons conjointement apportée au développement de Bell.
Soit dit en passant, vous seriez sûrement intéressés
à savoir que c'est maintenant une réalité que la
totalité des hélicoptères dits civils de la compagnie Bell
est maintenant fabriquée à Mirabel; qu'à partir
d'estimations, je me rappellerai encore, ça ne fait pas deux ans, les
gens de Bell étaient venus nous montrer des programmes de fabrication
selon lesquels Us devaient sortir l'équivalence de six unités par
mois, je crois. Ils sont maintenant beaucoup plus proches de douze
unités par mois, à ma connaissance. Ils ont
transféré prématurément la fabrication d'un
modèle à double turbine qu'ils ne devaient pas faire aussi
vite.
Les perspectives de voir Bell sont tout de même bonnes, même
si le marché des hélicoptères civils n'est pas ce qu'on a
connu dans les années soixante-dix. Je sais que ça vous
intéresse. Les retombées de ceci sont que Bell a non seulement vu
le volume s'accroître au point où ça lui posait des
problèmes de fabrication de composantes, mais vis-à-vis de ceci,
les dirigeants ont décidé de faire beaucoup plus de
sous-traitance. Ils augmentent encore plus vite et d'une façon plus
importante le contenu québécois de pièces dans des
domaines de développement; je pense à la présence qu'ils
ont au cégep de Saint-Jérôme où on forme des gens
dans le domaine des "composites", faisant des employeurs
intéressés et intéressants, etc.
C'est une histoire qui n'a pas toujours été rose mais qui,
à l'heure actuelle, semble donner des résultats au-delà de
ce qu'on avait prévu comme acceptable il y a quelques années
seulement.
M. Parent (Bertrand): Dans l'explication que vous nous donnez, M.
le ministre, sur la différence entre les 10 400 000 $ de l'année
passée et les 4 000 000 $ de cette année, vous parlez d'un
ajustement quant à la part du gouvernement fédéral dans le
cas de Bell Helicopter, mais selon les informations que j'ai, il s'agirait
d'une part de 2 400 000 $ sur l'écart de 6 000 000 $.
Premièrement, est-ce que c'est exact? Deuxièmement, si oui,
quelle est la différence, parce que j'ai regroupé des
informations à savoir qu'il y avait 2 400 000 $ de transferts qui
touchaient Bell Helicopter par rapport à la part du gouvernement
fédéral?
M. MacDonald: La raison pour laquelle... Allez-y donc, M.
Pelletier.
M. Pelletier: En 1988-1989 - ici, ce qu'on compare, ce sont des
crédits initiaux avec des crédits initiaux - on a
déboursé 13 084 000 $ en faveur de Bell Helicopter. Alors, on a
pris un peu d'avance par rapport à ce qui avait été
prévu au budget.
M. MacDonald: Peut-être que je pourrais demander à
mon sous-ministre adjoint, M. La Salle, de terminer.
M. La Salle (Michel): Non pas que j'aie tous les chiffres et les
tableaux devant moi, mais ce qui s'est passé lors de l'amendement pour
amener les hélicoptères commerciaux à Montréal, ce
qui remonte a une couple d'années, c'est qu'il y avait des sommes
à être débloquées rapidement. On a réussi
à s'entendre avec le gouvernement fédéral pour qu'il paie
en premier une part plus grande et qu'on paie par la suite la plus grande part
iI y a un ajustement final aussi qui va se faire au bout de tant
d'années. Les chiffres qui sont là ne reflètent pas un
changement dans le contrat avec la compagnie, ni dans toutes ces clauses de
partage entre les gouvernements fédéral et provincial. Il n'y a
pas eu d'autre changement ou amendement. C'est strictement une question de
"cash-flow".
Maintenant, dans les "cash-flows" prévus par la compagnie Bell
Helicopter, avec les années ça se doit d'aller en descendant
aussi. J'espère que ça ne continue pas de monter. C'est un peu en
partie la cause de l'ajustement à la baisse, à moins qu'il n'y
aurait des nouveaux appareils ou des projets de développement qui se
concrétiseraient dans les mois ou les années qui viennent. On
peut concilier les chiffres. Je n'ai pas le tableau devant moi. Ce sont deux
causes: "cash management" et peut-être un ajustement à la baisse
des dépenses globales auxquelles les gouvernements contribuent.
M. Parent (Bertrand): Ça ne répond pas à ma
question. Je ne sais pas si on peut y répondre maintenant ou si on
pourra y répondre... Je comprends ce qui a pu se passer sur le plan de
l'entente avec le gouvernement fédéral, qui a donné plus,
à un moment donné. Je veux savoir, précisément sur
la baisse de 6 000 000 $, si je me réfère aux crédits de
1988-1989 et au tableau comparatif que j'ai devant mol, qui est dans le cahier,
programme 2, élément 3, où on passe de 10 459 000 $
à 4 000 000 $ cette année, comment s'explique cet écart de
6 400 000 $. On m'a donné une explication et j'aimerais savoir si elle
est exacte. Il y aurait une somme de 2 400 000 $ pour Bell Helicopter, mais je
me demande qu'est-ce que c'est pour l'autre somme de 4 000 000 $. Est-ce que
c'est aussi Bell Helicopter? Il ne me semble pas. C'est l'explication que je
veux avoir.
M. MacDonald: C'est uniquement Bell. M. Parent (Bertrand):
C'est uniquement...
M. MacDonald: Je demande à M. LaSalle et M. Pelletier de
vous préparer l'état de ces déboursés, de
façon que vous ayez une réponse précise à votre
question. Vous avez la différence entre 6 600 000 $ et 4 200 000 $ - en
tout cas, c'est ce que vous avez à votre tableau - ce qui ne justifie
que 2 400 000 $ de différence, et nous, on parle de 6 400 000 $. Vous
aurez l'explication qu'on transmettra nécessairement au
secrétaire, par les voies habituelles, selon le
processus que M. Cannon m'avait rappelé, à un moment
donné.
M. Parent (Bertrand): On est toujours à
l'élément 3, quant au programme Jeunes Promoteurs; on a une
baisse de 10 500 000 $ à 8 700 000 $ pour cette année. Pourquoi
cette baisse dans tes crédits? Il me semble que, pour ce programme
Jeunes Promoteurs, il y a deux fois plus de demandes que ce qu'on peut
satisfaire et les crédits sont diminués. J'aimerais juste qu'on
m'explique un peu ce qui se passe avec le programme Jeunes Promoteurs.
M. Pelletier: M. le Président, il faut se rappeler que ce
programme a d'abord démarré au ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu au début de
1985. Ce programme a été transféré au
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie il y a
environ deux ans. Maintenant, parce qu'il y avait plusieurs dossiers qui
avaient démarré au ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu et que les paiements à ce
ministère se faisaient parfois sur une base de trois exercices, au cours
de l'exercice 1988-1989, le Conseil du trésor a maintenu au
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu
un budget de 3 288 000 $, de façon que ce ministère puisse
réaliser des engagements envers le programme Jeunes Promoteurs. Dans les
crédits que l'on voit ici dans notre cahier pour 1988-1989, le Conseil
du trésor a ajouté au budget qu'on avait l'année
dernière les 388 000 000 $ du ministère de la Main-d'Oeuvre et de
la Sécurité du revenu.
Par rapport aux dépenses effectivement prévues pour
l'exercice 1988-1989, vous pouvez voir qu'on prévoit des crédits
périmés de 685 000 $ parce que la demande a été
moins forte que prévu, de sorte que, en définitive, en regard des
crédits disponibles, on a une possibilité additionnelle de
dépense de 2 298 400 $.
M. Parent (Bertrand): C'est un son de cloche, c'est ce que les
chiffres me disent et l'analyse que j'en fais...
M. Pelletier: Je vous donne l'explication, je vous dis
pourquoi...
M. Parent (Bertrand): Ah oui, vous me donnez...
M. Pelletier: ...la différence... C'est 3 288 000 $...
M. Parent (Bertrand): Cette explication ne correspond pas
à la réalité, M. le ministre, à savoir que, dans
mon livre à moi, pour avoir reçu plusieurs appels
téléphoniques concernant ce programme, il y a beaucoup plus de
gens qui veulent participer au programme Jeunes Promoteurs à qui on a
dit que c'était rempli, que les sommes d'argent étaient
complètement dépensées. Je me dis: II y a quelque chose
qui ne va pas. D'un côté, 1 y a une demande, iI y a un besoin, et
vous le reconnaissez, et de l'autre côté, on a une diminution de
crédits parce qu'on nous dit qu'on a même des crédits
périmés, ce qui est exact. Dans les faits, on arrive encore
à dire: On diminue les crédits, on n'a pas besoin d'autant de
crédits parce que, dans le fond, il n'y a pas tellement de demandes.
Jeunes Promoteurs, je pense que ça fait partie des cordes sensibles que
vous vouiez privilégier, si j'ai bien compris. En tout cas, il y a un
besoin de ce côté et je pense qu'il faudrait des explications ou
des analyses un peu plus poussées. On n'a peut-être pas le temps
de le faire aujourd'hui, mais je vous dis qu'entre les explications qui sont
données et la réalité que je vis tous les jours, ça
ne correspond pas. C'est la même chose dans la PRO-PME. On a des
crédits qui sont à l'état de statu quo à 4 400 000
$ et on nous disait dans un rapport, hier, que PRO-PME était
extraordinaire, que ça fonctionnait, et tout ça. Je me dis:
Est-ce qu'on donne les outils? Va-t on avoir l'argent pour le faire? II ne faut
pas se ramasser au bout de six, sept ou huit mois pour dire qu'on n'a plus les
crédits nécessaires pour donner le service. Quand un programme
marche, c'est un programme Incitatif. Alors, autant pour Jeunes Promoteurs il y
a une baisse et une explication qui ne correspondent pas à la
réalité, autant pour PRO-PME, un budget qui est statutaire par
rapport à l'année passée, pour moi, c'est une baisse.
M. MacDonald: Je suis sensible à votre intervention et
c'est pourquoi - et vous allez comprendre que ce n'est pas un premier geste
mais plutôt une façon d'agir - au cours du dernier exercice
financier, vers la fin ou à l'approche de l'épuisement des
crédits du Programme PESES, par exemple, j'ai demandé au sous
ministre et aux collègues de dégager des sommes qui pourraient
être sous-utilisées dans d'autres programmes pour répondre
à la demande légitime dans ce programme. Je dis bien demande
légitime parce que comme il vous a été mentionné,
il y a nécessairement dans le système beaucoup de demandes, mais
ce ne sont pas toutes des demandes qui tombent dans des cadres de
référence qu'on s'est donnés pour le programme. La
même attitude prévaut vis-à-vis des programmes aussi
Importants et aussi essentiels que ceux adressés aux jeunes. En cours de
route, en ce qui concerne le budget que vous avez ici, qui se veut dans son
ensemble le plus rigide, le plus précis, le plus responsable possible,
le fait demeure que nous avons l'autorité. Si nous ne l'avons pas, on
peut demander au Conseil du trésor qui, à l'occasion, peut se
faire compréhensif, de faire les réaménagements à
l'intérieur du budget pour répondre à des demandes
précises. Il faut partir avec une certaine base. En cours de route,
soyez assuré que je suis personnellement très sensible au point
que vous mentionnez et
surtout quand ça s'adresse à des jeunes.
M. Parent (Bertrand): Le même commentaire vaut pour le
programme de soutien aux initiatives-jeunesse, M. le ministre, où on est
en crédits statutaires à 6 200 000 $. Je le porte aussi à
votre attention mais c'est le même phénomène.
M. MacDonald: J'aimerais tout simplement vous dire que, comme
vous le savez, dans les organismes d'initiative jeunesse, ce sont les gens du
milieu. Cela implique les gens du milieu. Les bénévoles qui sont
dans ces organismes couvrent très bien la province. On couvre bien les
organismes sérieux. On les couvre bien et on met des sommes convenables
à la disposition des intervenants qui peuvent réellement offrir
le parrainage à succès. Il y a énormément
d'exemples à succès. Je pense qu'on doit mesurer les
disponibilités comme il faut, parce qu'on est à
l'intérieur d'une enveloppe, comme vous le savez très bien; c'est
la grosseur de la tarte et elle n'est pas plus grosse. Je suis pas mal
satisfait du travail qui est fait par mes collègues, soit d'identifier
les milieux qui doivent être encouragés et d'intervenir.
M. Parent (Bertrand): D'accord, je retiens vos propos et votre
préoccupation au sujet de Jeunes Promoteurs et du programme PRO-PME.
Toujours à l'intérieur de l'élément 3,
infrastructures d'accueil à l'industrie, c'est en chute libre. Est-ce
qu'on peut avoir des explications pour lesquelles c'est passé de 11 500
000 $ à 6 300 000 $?
M. MacDonald: C'est justement une écriture comptable.
Auparavant, selon le système, en vertu de ces programmes, le
gouvernement provincial déboursait 100 % de l'argent aux
bénéficiaires et se faisait rembourser par le gouvernement
fédéral qui faisait un chèque au fonds consolidé de
la province. Le gouvernement fédéral a pris la décision
qu'à partir du 1er avril 1989, il paierait directement les entreprises,
ce qui veut dire que notre déboursé va être moindre,
étant donné que notre encaissement va être également
moindre. (12 h 30)
M. Parent (Bertrand): Pour ce qui est du programme 2,
élément 3, compte tenu du temps que nous avons et de toutes les
autres questions que j'ai à poser, cela répond à mes
questions pour l'instant. Je pense qu'avant de passer à un autre
programme et un autre élément, il y a un de mes collègues
ministériels qui...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: M. le Président, toujours au même
élément, au chapitre de la Société Inter-Port de
Québec et de la Société de promotion économique du
Québec métropolitain, je note que pour l'année 1988-1989
il n'y a pas eu de crédits. Je comprends, bien sûr, que la
société a été créée l'an
passé, mais la Société Inter-Port existait. Est-il
possible de me dire, au moment de la création de la
Société de promotion économique, quel était le
solde du fonds de la Société Inter-Port? Est-ce que
c'était 1 300 000 $, 1 200 000 $?
M. MacDonald: Je ne m'en souviens pas précisément.
Je pourrais vous donner la somme exacte si mes collègues pouvaient vous
fournir cela.
M. Cannon: Au fait, ce que je recherche, M. le ministre, c'est
une ventilation des 340 000 $ également, c'est-à-dire qu'il y a,
bien sûr, une partie qui provient du solde de l'entente et qui sera
affectée à la Société Inter-Port de la rive sud et
le reste sera affecté à la Société de
promotion.
M. MacDonald: Pour cela je peux vous répondre. C'est
environ 100 000 $ qui vont venir de la Société Inter-Port et 240
000 $ qui sont de nouvelles sommes d'argent au budget de l'année
1989-1990.
M. Cannon: Alors, 100 000 $ de la Société
Inter-Port de la rive sud et 240 000 $ à la Société de
promotion...
M. MacDonald: Une répartition.
M. Cannon: ...toujours en provenance du fonds.
M. MacDonald: C'est cela.
M. Cannon: En complément, êtes-vous capable de me
dire quelle est la somme que la communauté urbaine et les deux MRC
versent à la Société de promotion?
M. MacDonald: Je pense que c'est 760 000 $ qui proviennent des
intervenants.
M. Cannon: Merci, M. le ministre.
Programme d'aide à la concrétisation de
projets industriels
M. Parent (Bertrand): Concernant le programme 2,
élément 3, je n'ai pas d'autres questions. Concernant le
programme 4 que j'ai ici, je n'ai pas de questions. J'aurais quelques
questions, M. le Président, si vous le permettez, à
l'intérieur du programme qui s'appelait le Programme d'aide à la
concrétisation de projets industriels, le PACPI. Lorsque j'ai
analysé par région la ventilation des quelque 40 projets qui ont
été réalisés pour des engagements de l'ordre de 1
000 000 $ pour ce programme, dans une des
annexes qu'on retrouve dans le cahier, je me suis aperçu que -
c'est un peu curieux - la région qui s'appelle le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie ne se retrouve pas dans la liste des
régions qui ont pu bénéficier de ce programme d'aide
à la concrétisation de projets industriels. Ma question est la
suivante: Est-ce que, justement, en ce qui concerne des régions comme le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, il y a des choses spécifiques qui
peuvent être faites pour que l'on puisse mener de front... On a, par
exemple, deux projets dans le Saguenay; treize dans la région de
Québec; trois en Mauricie; un en Estrie; dans la région de
Montréal - bien sûr, c'est plus grand - il y en a seize; un dans
la Montérégie; trois dans la Lanaudière; un en Abitibi,
mais en ce qui concerne le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, je trouvais qu'il
n'y avait pas de projet de ce côté. L'autre volet de ma question,
c'est: Est-ce que, justement, il arrive, à l'intérieur du
ministère, que l'on essaie d'orienter tel type de projet à
l'intérieur de telle région? Comment cela peut-il fonctionner
pour équilibrer et avantager les différentes régions?
M. MacDonald: Au lieu de vous donner un discours politique
là-dessus, qui serait court, d'ailleurs, je demanderais à M. La
Salle de vous répondre.
M. La Salle: Je pense qu'il serait bon de préciser que le
programme PACPI répond à la demande des Industriels, que ce
soient des industriels québécois ou des étrangers qui
veulent s'installer au Québec. Ce sont surtout en majorité des
études de faisabilité, des études de marché, des
choses du genre. Je pense que la répartition géographique est
correcte, mais c'est une constatation plutôt que le fruit d'une
stratégie établie à l'avance. Ce sont des programmes que
les dirigeants sectoriels et non régionaux administrent en fonction des
demandes des industriels. Je n'aurais pas d'autres explications face aux
chiffres qu'on retrouve sur une base régionale. Je pense que c'est une
information intéressante, mais ce ne sont pas des programmes
dirigés, ce sont des programmes qui aident les Industriels à
prendre la décision de concrétiser un projet industriel ou de
s'implanter, et qui font la demande pour une aide, pour une étude. Ce
sont des études dans la presque totalité des cas.
M. MacDonald: La question que vous posez nous amène
à une des fonctions délicates du ministère, à
savoir jusqu'à quel point il doit chercher à Influencer une
décision qui doit être la responsabilité des investisseurs.
Il est évident que nous sommes sensibles à certaines
régions de la province qui ne connaissent pas la
prospérité économique d'autres régions. Nous avons
parlé du sud-ouest de Montréal, de l'est de Montréal. On
pourrait parler, par exemple, de la résultante de la modernisation des
différentes installations industrielles de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et il y a traditionnellement ces chiffres qui ne font
plaisir à personne, c'est-à-dire les chiffres qui retouchent la
Gaspésie et le Bas-du-Fleuve.
Alors, dans un cas ou dans un autre, il y a eu des mesures dans
lesquelles... Je vais prendre deux exemples, si vous voulez. Nous avons
discuté Ici ce matin de ce qui représentait l'aide
spéciale que le gouvernement voulait apporter à l'est de
Montréal. Je pourrais vous parler de l'aide spéciale qui a
amené le gouvernement à coopérer avec l'Alcan pour former
la SOCCRENT qui se voulait un organisme de promotion d'industries secondaires
et de nouvelles initiatives dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Dans ce contexte-là, nous allons certainement chercher à faire
savoir qu'il y aurait des avantages économiques à
considérer une région par rapport à une autre, mais je ne
voudrais pas que les jeux soient faussés au-delà des programmes
officiels du gouvernement qui peuvent s'adresser à de nouvelles
initiatives. J'insiste auprès de mes collègues pour que la
décision finale soit une décision des investisseurs et non le
résultat de pressions politiques Indues. On va chercher à moduler
des programmes, et vous l'avez remarqué, nous discutions
récemment avec l'OPDQ, partageant cette préoccupation justement
des régions moins favorisées par rapport à d'autres et
cherchant à introduire des formules de modulation qui
représentent un plus grand pourcentage d'assistance dans une
région par rapport à une autre. Mais, il faut que ce soit une
décision économique et à partir d'un programme accessible
à tous. Allez-y donc, M. La Salle.
M. La Salle: Si vous me le permettez, je pourrais donner un
exemple. Le programme PACPI s'applique aussi à la région de l'est
de Montréal au moment où on se parle et ce sont des programmes
à frais partagés moitié-moitié avec l'industrie.
Pour la même étude, pour une entreprise susceptible de s'implanter
ou de se moderniser dans l'est de Montréal, on peut aller jusqu'à
75 % plutôt que 50 %. C'est un exemple concret de modulation.
M. MacDonald: Mais c'est disponible à tous. M. La Salle:
C'est disponible, oui.
M. Parent (Bertrand): En fait, je pense qu'au sujet de ce que
vous venez de mentionner, M. le ministre, iI est fort important de savoir si on
a l'intention de diriger, de guider, de pousser ou si on a l'intention,
à partir d'une certaine modulation... L'incitation, à un moment
donné, sur le plan des programmes et de l'aide et du soutien
apportés, joue un rôle. Les gens du ministère, ceux qui
sont attitrés à l'étude des dossiers d'investissement, ont
un rôle aussi important à jouer. Vous savez qu'on peut fort
bien essayer de diriger les choses vers telle ou telle région. Il
est très dangereux de commencer à jouer ce jeu, parce que
ça devient vite un jeu politique, comme par exemple, vouloir, envoyer
telle chose à tel endroit et telle chose à tel autre. Dans ce
sens, je pense qu'il peut y avoir des incitations qui ne sont quand même
pas trop discriminatoires a l'égard d'un endroit, parce que tout le
monde a besoin de continuer à vivre. Il y a des régions qui vont
bien pour différentes raisons, soit qu'elles soient mieux situées
géographiquement, soit qu'elles aient une main-d'oeuvre plus accessible;
on peut comprendre ça. Il n'en demeure pas moins qu'il ne faudrait pas
non plus qu'elles soient pénalisées de façon importante
par rapport à d'autres en ce qui concerne le jeu des subventions. Je
pense qu'il est important pour le ministère ou pour vous, comme
ministre, d'être capable de garder, je dirais, un juste milieu.
L'est de Montréal est un bel exemple. Je l'ai mentionné
tantôt, il est important de faire des efforts pour être capable de
le revitaliser et d'y attirer des choses. Mais il faut le faire dans une
certaine mesure, dans une certaine décence, pour ne pas pénaliser
tout ce qu'il y a autour. On va se retrouver, probablement dans quatre ans, si
on pousse à l'extrême, dans quatre ou cinq ans, avec l'est de
Montréal qui va bien se porter, qui va être revitalisé et
avec d'autres régions qui auront périclité, parce qu'elles
auront subi une certaine forme de préjudice. Si moi, en tant
qu'entrepreneur, j'ai accès à une subvention, à une aide
ou à un soutien financier qui va chercher des millions de dollars parce
que je vais dans l'est de Montréal, sur une implantation de 10 000 000 $
- je donne un exemple - il est bien sûr que je n'irais pas m'installer
sur la rive sud ni sur la rive nord. Je vais me diriger là. il faut
garder un certain équilibre. Je le souligne, je le porte à votre
attention.
Vous avez souligné tantôt le cas de SOCCRENT. On parlait un
peu d'incubateurs, mais sans y revenir - je n'ai pas eu le temps hier soir de
parler suffisamment de ça parce qu'on était à cinq minutes
de la fermeture -j'aimerais vous entendre quelques minutes là-dessus.
Première question: Est-ce que SOCCRENT fonctionne? D'après les
nouvelles que j'en ai - elles ne sont peut-être pas récentes;
elles datent de six, huit mois - c'est loin de fonctionner. Le modèle
était excellent, mais le fonctionnement qu'on avait
espéré, auquel on s'attendait dans cette région, n'a pas
donné de résultats vraiment concrets. Les gens du milieu, lorsque
je suis allé au Saguenay-Lac-Saint-Jean, l'année passée,
se plaignaient énormément de ce que cette super belle
organisation, appuyée conjointement par l'Alcan et le gouvernement, ne
fonctionnait pas. Je voudrais avoir l'heure juste aujourd'hui et, même
s'il y a un ministre délégué qui va s'occuper de
ça, je voudrais aussi vous entendre vous, comme ministre de l'Industrie,
du Commerce et de la Technologie, sur l'importance que vous avez l'intention
d'accorder à d'autres implantations d'incubateurs d'entreprises comme on
l'a dit hier soir, mais on l'a dit très rapidement. Je fais bien la
différence avec les motels industriels. Il ne s'agit pas de commencer
à encourager les promoteurs immobiliers à louer leurs
bâtisses, mais bel et bien de donner du soutien et d'entourer les
nouveaux projets en démarrage. Est-ce que vous avez un plan
précis? En ce qui concerne les incubateurs d'entreprises, une politique
devait être annoncée l'an passé dans ce sens; on avait
promis une politique cohérente. Est-ce qu'on a l'intention de pousser,
d'encourager quoi que ce soit? S'il y a lieu, est-ce qu'il y aura d'autres
demandes pour ce qui est des centres d'incubateurs d'entreprises industrielles?
Est-ce qu'on va les appuyer? D'abord sur SOCCRENT.
M. MacDonald: D'abord sur SOCCRENT, je vous dirais que j'ai la
même perception que vous, que les gens du milieu. Encore là, je ne
voudrais pas faire de politique, mais les gens du milieu ont beaucoup de
difficulté à s'unir, beaucoup de difficulté à jouer
ensemble comme une équipe. Les gens du milieu comme nous,
espéraient, voir SOCCRENT être à la base ou le promoteur
d'un beaucoup plus grand nombre de projets. Il faut tout de même se
rendre à l'évidence quant à la situation
géographique par rapport nécessairement au marché, quant
à ce qui constitue les ressources de l'endroit et y voir ce que je
considérerais être un défi pour lequel il n'y a pas de
solution simple ou simpliste. Je demanderais à M. Delisle, notre
sous-ministre adjoint, qui a des responsabilités directes en ce qui a
trait à SOCCRENT, de peut-être compléter la
déclaration que je viens de faire. (12 h 45)
M. Delisle (Pierre): Merci. J'ai ici un sommaire des
réalisations de SOCCRENT depuis le début. Le bureau de support
à la gestion a donné de l'assistance au démarrage à
48 entreprises, créant environ 300 emplois. On a une liste de toutes ces
entreprises, et le fonds d'investissements comme tel est intervenu dans
quelques entreprises, dont 30 000 $ à un laboratoire d'analyse avec huit
employés, Spectube: 251 000 $ et 433 000 $ dans Microspray. Il y a aussi
eu deux prêts de faits dans le domaine de l'incubation, 200 000 $ chacun,
à l'incubateur d'Alma et à l'incubateur de Dolbeau. C'est en gros
le sommaire de ce que SOCCRENT a pu réaliser à ce jour en termes
de création et d'investissements.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que le MIC a l'intention d'essayer
de faire bouger un peu les choses, parce que c'est important, en
région?
M. MacDonald: Je suis moi-même allé en
régions, et j'ai rencontré personnellement le chef de la
direction de l'Alcan, j'ai rencontré le président de la
société d'électrolyse; je suis allé rencontrer
quelque temps leurs gens en recherche
et développement et j'ai visité leurs laboratoires. Entre
autres choses, lorsque je cherchais à recevoir d'eux des projets, des
possibilités de création d'infrastructures Industrielles sur
place, on m'en a montré quelques-unes, dont une,
particulièrement, dans le domaine des nouveaux matériaux, de
"composite", c'est-à-dire des alliages de poudre métallique avec
de l'aluminia, un produit connu sous le nom de durai et pour lequel on a des
utilisations possibles de très gros volumes de production dans des
pièces métalliques qui pourraient être requises, par
exemple, dans les moteurs d'automobile, d'avion, ou dans des mouvements
où il y a beaucoup de friction, etc. Là on m'a montré, et
on a investi, je crois, quelque chose comme 35 000 000 $, une usine pilote, qui
se doit d'être pilote, à partir de laquelle la production se fera.
On essaiera de voir quelle sorte de pénétration du marché
on peut faire. Quand on me parle de 35 000 000 $ de la part d'Alcan dans un
produit, alors que l'Alcan aurait véritablement pu facilement situer
ladite usine pilote ailleurs que dans la région de Jonquière, on
voit là un effort de ce principal intervenant important et qui pourrait
se traduire éventuellement par un succès industriel.
Pour revenir à votre question des incubateurs, nous n'avons pas
arrêté - si vous voulez avoir un document, etc. - une politique
définitive des incubateurs, parce qu'au sein du milieu, nous avons des
expériences différentes. Vous avez parlé d'Innocentre qui
est un grand succès. On parle de SOCCRENT qui ne réalise pas
aussi rapidement qu'on le voudrait tous les objectifs, et je vous parlerai,
justement comme je le mentionnais hier, de cette réalité, soit
qu'on n'a pas tous la même définition d'un incubateur. Dans
plusieurs régions de la province, au sein de plusieurs conseils
régionaux de développement ou de chambres de commerce, un
Incubateur, pour eux, c'est un bâtiment, genre condominium, que quelques
gars d'affaires voudraient bien construire et pour lequel ils voudraient
obtenir une subvention, la plus généreuse possible, des
gouvernements pour ce faire, réalisant ainsi une bonne affaire
Immobilière. Je vous ai dit, et c'est l'avis le plus fréquent que
je reçois de la part de mes collègues au ministère qui ont
une responsabilité à cet égard, que le parrainage, la
disponibilité réelle et non pas artificielle des
services-conseils comme des services auprès des entreprises qui
pourraient venir s'installer ou qui s'Installeraient à la suite des
démarches d'un vrai incubateur, que ce genre de formule est loin de
susciter l'unanimité. J'ai demandé à mes collègues
de poursuivre, de discuter avec l'OPDQ qui, nécessairement, a
également des antennes très présentes en régions.
Nous en avons discuté également avec un certain nombre de
députés préoccupés des projets qui, au
départ, pouvaient sembler intéressants, mais dont les arguments,
que je viens de vous présenter, pouvaient également
modérer les élans premiers. Chose certaine, il y a quelques
succès à observer.
Chose certaine, il y a quelques faillites également à
observer de ce qui devait être des incubateurs ou des motels, etc., et
nous n'avons pas complété notre Intervention. Nous n'avons pas
non plus beaucoup d'argent en caisse qui dort et qui attend une intervention
là-dedans, mais ce n'est pas un dossier à mettre de
côté.
J'ai visité, soit dit en passant, le "Philadelphia City Science
Center", qui est un exemple d'intervention d'une université comme
incubateur d'entreprises, une université qui, à partir de
certains de ses bâtiments vétustes et à partir d'une
association avec des industries qui fermaient des usines, a en quelque sorte
créé une espèce de renouveau urbain et en même temps
un centre de développement, un Incubateur d'entreprises. Le
succès qu'on a eu, qui a pris un certain temps à se
réaliser, est venu directement - et ce sont les Industriels tout comme
les gens de l'université qui m'en ont parlé - de ce parrainage
actif qui consiste à se prendre par la main, à surveiller,
à être présent, etc., et quand on a les premières
jambettes et qu'on s'accroche dans le tapis les premières fois, à
ramasser le gars et l'entreprise et à aller de l'avant.
Je pose donc la question et je me la pose personnellement: Quelle sorte
de mobilisation pourrions-nous faire des composantes de l'Université du
Québec en régions? Et quant aux autres universités qui
sont dans des régions peut-être plus favorisées, quelles
sortes d'activités pourrait-on leur demander d'assumer pour tenter de
s'associer à cette expérience de Philadelphie? On se pose encore
des questions.
M. Parent (Bertrand): En terminant sur le point des Incubateurs,
avez-vous l'intention de rendre publique une politique au cours de la prochaine
année?
M. MacDonald: De rendre publique?
M. Parent (Bertrand): Une politique sur le développement
des incubateurs industriels?
M. MacDonald: Non, ça ne figure pas dans les objectifs
précis, dans le programme d'activités du ministère.
Remarquez bien qu'il reste encore onze mois et que si on était capable
d'en venir effectivement à cerner une politique à laquelle on
peut associer des moyens, c'est certain que j'aimerais en publier une, mais ce
n'est pas dans notre programme d'activités pour l'année. M.
Parent (Bertrand): D'accord. En parlant toujours de développement
industriel, quelle est votre politique vis-à-vis des commissariatsindustriels? Pour la prochaine année, on continue à apporter
le soutien, sauf que la question que je me pose à la suite des propos
que vous avez tenus lors d'engagements financiers et autres, selon lesquels il
va falloir qu'il y ait graduellement une espèce de retrait, quelle est
votre
vision maintenant comme ministre de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie concernant le soutien aux commissariats industriels partout au
Québec?
M. MacDonald: Eh bien, nous avons garanti les montants d'aide aux
commissariats industriels pour trois ans, mais les commissariats industriels
vont certainement devoir obtenir du financement additionnel de leur milieu et
des intervenants du milieu qui doivent comprendre, dans un parc industriel
où l'on pourrait regrouper, par exemple, 57 entreprises, qu'il est
à l'avantage de ces 57 entreprises de voir de nouvelles entreprises se
développer, si ce n'est que d'être capables de leur fournir
services et biens.
Mais il y a un autre élément qui, pour moi est important:
il va falloir que les commissariats industriels de villes avoisinantes ou de
secteurs avoisinants s'habituent également à travailler ensemble
et que l'esprit de clocher qu'on retrouve souvent et les batailles
stériles qui ont pour effet d'écurer plus les investisseurs
potentiels que de les stimuler soient mis de côté pour que nous
ayons un esprit régional élargi. C'est une réalité
qu'on semble observer chez un certain nombre de chambres de commerce, bien que
les vieux réflexes soient encore très présents. Mais, si
vous me demandez une orientation, je pense que je viens de vous en donner
une.
M. Parent (Bertrand): Quelle est votre politique, M. le ministre,
concernant le soutien ' aux organismes du milieu, tels que le Groupement
québécois d'entreprises? De quelle façon avez-vous
l'intention de traiter ce qui a été fait au cours des
dernières années? Est-ce que vous y allez en termes de
continuité? Avez-vous l'intention de donner plus ou de vous retirer
graduellement?
M. MacDonald: Je pense que j'aimerais qu'on se retire, mais je ne
pense pas que ce soit le temps de se retirer. Au sein du gouvernement
québécois, nous avons des agents de sensibilisation à la
technologie, comme vous le savez. Je pense qu'ils ont fait un travail de
sensibilisation énorme. Cela va de pair avec certains des commentaires
que je faisais sur le PSES et aussi sur l'utilisation des mesures fiscales en
matière de recherche et de développement. Vous savez comme moi,
parce que ce sont des choses dont on a déjà dû discuter
ensemble avant d'être en politique, que, lorsque nous vivons une
récession économique, lorsque les entreprises en arrachent pour
maintenir un niveau d'emploi convenable, II faut que les gouvernements
interviennent. Mais dans une période comme celle-ci, après six
ans de prospérité où le niveau de rentabilité des
entreprises est meilleur que ce que nous n'avons jamais vu, où les
entreprises sont sensibles aux gestes qu'elles doivent poser, que ce soient des
responsabilités budgétaires, des responsabilités fiscales,
des responsabilités vis-à-vis du renou- vellement de leurs
procédés, de leurs produits et de l'amélioration ou de
l'optimisation de leur capacité commerciale, etc., à ce
moment-là, je crois que les gouvernements ne sont pas tenus de continuer
à donner le même niveau d'aide. Donc, le point que je fais pour le
Groupement québécois d'entreprises, ce que je vous mentionne,
c'est qu'il y a encore certainement un rôle de sensibilisation à
jouer. Je nous vols présents chez eux encore pour un certain temps. Mais
je ne nous vois pas là éternellement, surtout si nous pouvons
continuer à vivre des périodes de prospérité.
M. Parent (Bertrand): M. le ministre, je me permets de vous
souligner que le cas du Groupement québécois d'entreprises est un
cas unique en son genre au Québec et, que je sache, comme formule en
Amérique du Nord. Je pense que cela connaît un succès
extraordinaire de par le fait que les 500 ou 600 gens d'affaires et
propriétaires d'entreprises, probablement les plus dynamiques, se
retrouvent membres du groupement et, qui depuis quinze ans, ont fait tout un
cheminement. J'ai un voeu à soumettre au ministre aujourd'hui. Pour les
quelques dollars qui sont Investis ou les quelques ressources humaines - il y a
eu des prêts de ressources humaines fort importants - et pour avoir
vécu les débuts, en 1975 avec le groupement, je peux vous dire
que c'est une formule extraordinaire. Vous savez qu'il y a 40 ou 50 clubs
d'hommes d'affaires qui se réunissent régulièrement une
fois ou deux par mois et qui s'entraident sur une base vraiment
bénévole, entre dirigeants d'entreprise. Cela a
créé un réseau d'entraide extraordinaire. Quant aux
quelques dollars qui y sont mis par le ministère, j'ai toujours
trouvé qu'il s'agissait là peut-être de l'un des meilleurs
placements que le ministère ou le gouvernement pouvait faire. Pour
l'avoir vécu, je vous encourage non pas à vous retirer, mais
à trouver des moyens de dynamiser cette formule extraordinaire qu'est le
groupement.
M. MacDonald: Je suis d'accord avec vous sur plusieurs choses,
à savoir que cela a aidé et que c'est extraordinaire de voir
cette formule. Et si vous retournez parmi ces groupes de façon active,
je vous dirais que si je rencontre individuellement les membres et que je leur
demande: Qu'est-ce qui serait prioritaire: réduire le déficit,
réduire les taxes, réduire l'intervention gouvernementale ou
continuer à payer de l'aide à l'association, sur une base
individuelle, je suis personnellement convaincu que la très grande
majorité opterait pour les trois premières formules plutôt
que pour le maintien de la contribution à l'organisme.
Il y a un autre exemple que j'aimerais vous donner et qui apporte de la
substance au principe suivant: vous ne pouvez avoir du gâteau et le
manger, car ensuite, vous n'avez plus de gâteau. Vous vous le
rappellerez, vous et moi
avons vécu le début des Mercuriades. Cela a
été lancé au moment où cela n'allait pas si bien
que cela. Cela a existé pendant ces années où cela allait
mal dans le monde des affaires. Mais il était parfaitement
légitime de souligner l'apport du monde des affaires en tenant
annuellement les Mercuriades et en se félicitant d'une façon
très légitime des succès de collègues dans le monde
des affaires. Le gouvernement apportait de l'aide statutairement. Les
mêmes gens de la Chambre de commerce de la province de Québec qui,
chaque fois qu'ils pouvaient le faire, faisaient une présentation au
gouvernement - ils l'ont encore fait cette année - nous disant de
réduire notre déficit, nous disant de couper nos dépenses,
nous disant d'intervenir moins dans le milieu, nous disant de sortir
complètement du monde des subventions, sont venus me demander encore
cette année leur subvention pour les Mercuriades, devenues une
opération très profitable pour la chambre de commerce et dans un
milieu qui n'avait pas besoin de subvention, ils me demandaient
également une subvention pour leur congrès annuel, tenu au mois
de novembre à la ville de Laval. Vous comprendrez, M. le
député, que Je l'ai refusée et que je leur al donné
des explications, que le gouvernement pourrait peut-être un jour redonner
des subventions si les affaires allaient mal et qu'il y avait encore lieu de se
féliciter des succès du milieu, mais que, pour le moment, ils
étaient capables de se payer leur "party" comme leur congrès. Ce
principe, Je cherche à l'appliquer dans d'autres interventions, ce qui
ne me rend pas populaire auprès de ces milieux, ce qui n'est
peut-être pas politiquement rentable pour le ministre, mais ça
s'adonne que c'est un principe auquel je crois.
M. Parent (Bertrand): Je suis content de vous entendre dire, M.
le ministre, que la chambre de commerce elle-même, qui prêche tout
haut et très fort 'À bas les subventions", en recherche.
D'ailleurs, ce n'est pas nouveau. Ce que je vous dis, sans faire de
discrimination, c'est qu'il y a quelque chose à peser dans le cas du
groupement québécois parce qu'il ne s'agit pas de subventionner
des "partys"; il s'agit d'une tout autre formule.
M. MacDonald: Je fais la différence, très
certainement.
M. Parent (Bertrand): On se comprend.
Le Président (M. Charbonneau): Si vous n'avez pas
d'objection, nous allons maintenant suspendre nos travaux pour les reprendre
à 17 heures cet après-midi.
Une voix: 17 heures.
Le Président (M. Charbonneau): 17 heures.
M. Parent (Bertrand): À la demande de M. le ministre
délégué.
(Suspension de la séance à 13 h 2)
(Reprise à 17 h 33)
La Président (M. Charbonneau): La commission de
l'économie et du travail reprend l'étude des crédits du
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. MacDonald: Si vous me le permettez, si le député
de Bertrand est d'accord, j'aimerais... Ce matin, M. le député de
Bertrand faisait des analyses comparatives superficielles sur la composition
des cabinets. Cela m'a permis de la faire vérifier par les
collègues. Effectivement, si vous regardez la liste au 31 mars 1989,
nous avons 22 personnes dans le cabinet du ministère de l'Industrie et
du Commerce. Je dis ceci avec restriction: Si l'on veut bien comparer cette
liste avec les cabinets qui étaient ceux du ministre Johnson et du
ministre Vallerand lorsqu'ils avaient cette même responsabilité
qui est la mienne, excluant la technologie, à ce moment-là, si
vous faites les additions des listes de ces cabinets, arrêtées au
1er avril 1988, vous allez vous apercevoir que le nombre total est de 28 par
rapport à 22 dans notre cabinet.
M. Parent (Bertrand): II n'en demeure pas moins que vous
étiez surpris ce matin.
M. MacDonald: Oui, j'étais surpris, sûrement, parce
qu'il me semble que je ne suis jamais aussi extravagant que vous le laissez
penser.
M. Parent (Bertrand): On ne fera pas de guerre de chiffres
là-dessus..
M. MacDonald: Non.
M. Parent (Bertrand): ...mais si l'on prend les 22 personnes de
votre cabinet et qu'on y ajoute ceux du développement technologique, on
va en chercher onze ou douze là.
M. MacDonald: C'est parce que vous y ajoutez une
responsabilité ministérielle, c'est-à-dire la technologie
qui, en soi, je peux vous l'assurer, occupe pas mal de monde.
M. Parent (Bertrand): Voilà qui éclaircit ce point.
Avant de passer peut-être à la Société de
développement industriel qui est parmi nous et à qui je voudrais
consacrer le maximum de temps, il reste une ou deux questions techniques, M. le
Président. Je vais vous donner ça, le temps que je retrouve ce
que je cherche. C'était dans les contrats de 25 000 $ et moins. Je
cherche sur quel onglet. Je l'avais il y a quelques minutes, mais votre
intervention m'a fait changer de page.
C'était dans les contrats de 25 000 $ et moins où l'on
retrouvait un contrat octroyé à l'Université Laval, M. le
ministre...
M. MacDonatd: Oui, oui.
M. Parent (Bertrand): ...de 29 000 $. Je trouvais un peu
drôle que cela se retrouve à l'intérieur des enveloppes de
25 000 $ et moins et je voulais savoir de quoi il s'agissait et le
pourquoi.
M. MacDonald: Quel onglet, M. le député?
M. Parent (Bertrand): C'est ce que je cherche.
M. MacDonald: Onglet 7; non, c'est de l'aide.
M. Parent (Bertrand): Onglet 27?
M. MacDonald: Vous parlez d'un montant de 29 000 $?
M. Parent (Bertrand): Oui, c'est ça.
M. MacDonald: Je le cherche en même temps que vous.
M. Parent (Bertrand): D'accord, c'est cela. Onglet 7,
sixième ou septième page. Il y a un contrat qui a
été donné pour un montant supérieur à 25 000
$ à l'Université Laval. J'avais deux questions sur cela. D'abord,
pourquoi est-il là, parce qu'il se retrouve en haut des 25 000 $? Je
voudrais avoir un peu d'information sur ce qui a été fait, soit
de recueillir les informations nécessaires sur le mécanisme de
transfert technologique entre les ressources sur la recherche des entreprises
industrielles dans la radiodiffusion.
M. MacDonald: On m'informe qu'on n'a pas les explications
précises que vous recherchez. Comme d'habitude, je vais m'assurer
qu'elles vous soient transmises le plus rapidement possible. Cela me permettra
de le savoir, moi aussi, en même temps.
Société de développement
industriel du Québec
M. Parent (Bertrand): Excellent. J'aimerais qu'on attaque
immédiatement, étant donné l'heure, "attaquer" c'est un
bien grand mot, mais qu'on souhaite la bienvenue aux gens de la SDI, la
Société de développement industriel du Québec. On a
quelques questions. D'abord, j'aimerais qu'on puisse, M. le ministre, de votre
part, et peut-être ensuite de la part des gens de la SDI, nous indiquer
un petit peu quelle allure prend la SDI pour 1989-1990, donc, dans la
présente année.
L'autre volet qui m'intéresse particulière- ment, c'est
les mesures prises par le ministre ou par le ministère de l'Industrie,
du Commerce et de la Technologie, en termes de direction à donner pour
l'ajustement de la Société de développement en regard du
libre-échange, donc, l'adaptation. Vous avez raconté ce matin et
hier que tous les programmes ont été révisés et
réajustés au sein du ministère. Est-ce que la même
chose a été faite ou sera faite avec la SDI, est-ce qu'U y aura
ajustement ou est-ce que des ajustements sont en cours concernant les
différents programmes en ce qui a trait d'abord au volet du
libre-échange?
M. MacDonald: En premier lieu, je pense que je laisserai au
vice-président exécutif, M. Marcil, le soin de vous donner des
chiffres précis mais je pense qu'on peut dire que la
Société de développement industriel est active, en bonne
santé, elle fonctionne bien et est bien perçue sur le
marché.
Il faut se rappeler aussi qu'elle n'est pas un prêteur de
première instance. La société, dans son intervention,
vient offrir des prêts non garantis, c'est-à-dire qu'une
entreprise en activité normale ayant utilisé sa capitalisation,
ayant utilisé son pouvoir d'emprunt régulier, soit pour fins
d'exploitation ou pour fins d'investissements, peut avoir besoin, dans un
développement, de nouveaux produits nécessitant des
investissements - vous connaissez très bien le processus - de capital
additionnel. Je dis bien "capital additionnel" parce que l'intervention sous
forme de prêt participatif ne nécessitant en aucune façon
de garantie, soit de l'entreprise ou des actionnaires, constitue à
toutes fins utiles, malgré les conditions de remboursement et le taux
d'intérêt imposé, un capital qui ne peut faire qu'assainir
ou faire partie d'une saine capitalisation de l'entreprise.
Les demandes sont très nombreuses. Les dossiers traités
durant les années précédentes, si on veut parler plus
particulièrement de la dernière année, sont nombreux.
Comme je vous l'ai mentionné, je laisserai M. Marcil vous parier
à la fois des montants impliqués, du nombre de dossiers et
surtout, peut-être, du montant total des investissements auquel
était associée la Société de développement
industriel. C'est nécessairement une transition majeure, une
façon d'agir très différente de celle que vous avez connue
intimement lorsque vous avez travaillé vous-même avec beaucoup de
disponibilité, pendant plusieurs années, à la
Société de développement industriel.
Cependant, vous vous rappellerez aussi, et je me rappelle que cette
période a été celle de la récession qui a
été très difficile. C'était également, avant
la récession, une période où les moeurs dans la demande du
marché, les besoins d'encourager le développement industriel ont,
à la fois, amené de très bonnes politiques, de très
bons gestes, et aussi, à partir - et je fais ceci tout simplement pour
ouvrir une parenthèse - de
ce système de bar ouvert, un développement dans certains
créneaux industriels beaucoup trop accéléré,
dépassant de beaucoup ce que pouvait être la demande du
marché et résultant en de nombreuses faillites et fermetures. Je
n'ai qu'à vous rappeler dans ce domaine, si vous voulez, les roulottes
de voyage et les maisons mobiles qui ont connu une période relativement
tragique. Je ne sais pas si vous-même n'y avez pas goûté,
à un moment donné, en conséquence de ça.
Le marché ayant changé, les conditions économiques
ayant changé, la disponibilité de l'argent dans les institutions
financières conventionnelles étant très différente
de ce que c'était auparavant, le rôle d'intervention de la
Société de développement industriel en est maintenant un
sur cette base de prêt participatif, sur cette base dite 'de capital", et
ça fonctionne très bien.
Pour ce qui est de l'implication directe à la
libéralisation des échanges, j'ai demandé à la
direction, et à son président plus particulièrement, de
regarder deux aspects d'intervention. Le premier concerne la
robotique-automatisation, associée aussi à la conception
assistée par ordinateur et à la fabrication assistée par
ordinateur. Ce que je lui ai demandé, c'est ceci. Même dans les
petites entreprises aujourd'hui, même dans des productions de
quantité relativement modeste, si on compare nos entreprises par rapport
à des entreprises américaines qui jouissent d'un marché
tout au moins dix fois plus grand au départ, ça n'empêche
pas le fait que si on veut parler du genre de produits conçus rapidement
pour répondre à une demande, conçus à un prix de
revient convenable et traduit rapidement dans une façon de fabriquer,
ils ont besoin de capital, Us ont besoin de robotique, mais les coûts
associés à ça sont énormes.
J'ai donc demandé à la société de voir si on
ne pouvait pas établir un programme qui aurait pour but d'assister les
entreprises même dans une formule qu'on pourrait appeler de location, la
création d'un parc, en fait, l'équipement relié à
cette automatisation dans le sens large du mot, et de permettre aux moyennes et
aux petites entreprises de se doter tout de même de ces systèmes,
dont, à mon avis, elles ne pourront pas se dispenser longtemps et encore
plus dans un contexte où les éléments de
compétitivité s'additionnent. (17h45)
Deuxièmement, je leur al également demandé de
regarder, un peu comme je l'avais fait à l'AQVIR, le contexte
d'intervention au niveau de la commercialisation, c'est-à-dire pour
pouvoir réaliser ce que Shermag a réalisé sans
l'intervention de la SOI, soit d'acheter une partie et ou la totalité
d'un réseau de distribution aux États-Unis ou ailleurs. Je me
demandais en fait, pourquoi limiter ça aux États-Unis. Cela
Implique souvent des investissements qui sont aussi Importants que de se doter
de 5000 mètres additionnels d'espaces de fabrication ou d'une
chaîne de production additionnelle.
Alors, je pense personnellement qu'il y a un besoin dans ce domaine et
c'est un deuxième grand créneau que je leur ai demandé de
regarder. Il n'y a pas encore de ruée aux portes et je pense que pour
répondre aux besoins des entreprises, la société devrait
être en mesure, d'ici quelques mois, de me présenter et de
présenter au gouvernement un plan qui pourrait répondre à
ces intérêts ou à cette préoccupation que nous
avons.
M. Parent (Bertrand): Si je comprends bien vos propos, M. le
ministre, concernant l'allure et la vision de la SDI pour la prochaine
année, des Instructions ont été données pour
regarder ces différents volets, saur qu'au moment où on se parle,
en avril 1989, iI n'y a rien de fait concrètement dans les programmes
actuels pour amener un certain ajustement face au libre-échange.
M. MacDonald: Les programmes n'ont pas encore été
modifiés, non.
M. Parent (Bertrand): Les différents programmes qui
existaient avec le ministère du Commerce extérieur ont
facilité l'introduction sur les nouveaux marchés. Je pense au
volet APEX et tout ça. Maintenant que ce ministère n'existe plus,
est-ce qu'on retrouve des équivalents ou des programmes qui permettent
à l'entrepreneur d'aller conquérir de nouveaux marchés? La
prospection et tout ça est-ce que tout est en place?
M. MacDonald: Cela existe encore. Je ne voudrais faire erreur,
mais je pense que le ministère des Affaires internationales voulait
même élargir cela. Il se préoccupe également de tout
cet aspect de commercialisation.
M. Parent (Bertrand): Dans le cadre des programmes actuels, si on
prend maintenant le volet qui n'est pas celui du libre-échange, mais un
sujet tout aussi d'actualité dont on a parlé aussi ce matin,
celui de la hausse des taux d'intérêt, est-ce qu'il y a
actuellement des programmes qui permettent aux entreprises d'aller se faire
sécuriser à la SDI par des prises en charge des
intérêts ou quoi que ce soit?
M. MacDonald: Ce n'est pas une sécurité. C'est
plutôt une formule de réduire les coûts d'emprunts, une
formule d'assistance additionnelle qui est recommandée, non seulement
par les sectoriels et l'expertise du ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie, mais également dans les Interventions qui
ont trait à l'agriculture où la recommandation viendrait du MAPAQ
ou du ministère du Tourisme. C'est une formule pour donner un
congé d'intérêts qui peut être d'une période
allant de... Cela pourrait être théoriquement un an, mais le
maximum est de trois ans. Il y a eu des budgets affectés à
chacun des ministères pour intervenir ainsi et rembourser la SDI
de ces montants d'argent, du manque à gagner pour ce que nous croyons
pouvoir être des projets structurants dans une désignation
régionale ou structurants dans une désignation industrielle
particulière, produits, etc, etc. Cela existe et ça va exister
encore cette année.
M. Parent (Bertrand): Sauf que si on assiste à une
montée au cours des prochains mois, voire de la prochaine année,
des taux d'intérêt comme on a pu voir au cours des trois ou quatre
derniers mois, on risque de se retrouver avec des taux allant au-delà de
14 %, 15 % ou 16 %. Est-ce que vous avez l'intention, en termes d'orientations,
d'avoir un outil pour être capables d'intervenir auprès des
entreprises, soit dans la formule du plan Biron ou de toute autre formule, mais
qui permettrait... Dès que le taux va encore monter d'un point ou deux,
cela aura un effet sur les investissements, les agrandissements, la machinerie,
etc. Tout ça commence à être mis sur la glace. Ma
préoccupation est de dire qu'on commence à assister quand
même à une augmentation du taux d'intérêt. On ne sait
pas jusqu'où ça va aller, mais si ça continue, je veux
savoir si la SDI sera autorisée et si le ministre a l'intention
d'intervenir de ce côté-là. Vous l'avez mentionné
vous-même tantôt que cela aura plus d'impacts que l'ensemble
même du libre-échange puisque dans certains cas on partait de 2 %
ou 3 % par année, alors que là, toutes les entreprises
québécoises vont être affectées.
M. MacDonald: II est évident que s'il y avait une hausse
encore appréciable des taux d'intérêt... Là, ne nous
arrêtons pas, je suis sûr que vous comprenez très bien qu'U
est Inutile de dire: C'est quoi, c'est 15,5 % 16,5 % ou 17 %. Il est certain
que s'il y avait une flambée de taux d'intérêt comme celle
qu'on a connue et qui avait amené les taux bancaires à 22,75 % si
je ne me trompe pas, à ce moment-là, le gouvernement du
Québec voudrait intervenir. Est-ce qu'il interviendrait par la SDI, par
le seul biais de la SDI ou est-ce qu'il y aurait d'autres mécanismes? Ce
serait présumer d'un geste gouvernemental. Il est évident qu'en
tant que représentant des commerces et des industries,
c'est-à-dire mes clients, il y a un plafond où je dois
définitivement faire des recommandations au gouvernement pour venir en
aide aux entreprises et ne pas s'embarquer dans l'effet récessionnaire
que pourrait avoir une hausse catastrophique sans intervention.
M. Parent (Bertrand): Quand le premier ministre nous dit en
Chambre qu'U existe actuellement à la SDI tous les programmes
nécessaires pour faire face à cette hausse du taux
d'intérêt, ne croyez-vous pas, M. le ministre, que ce n'est pas
tout à fait exact et qu'on n'a pas actuellement les outils, ce qui fait
que cette prise en charge des hausses des taux d'intérêt, comme on
veut bien l'appeler ou telle qu'elle a été connue dans le
passé, n'existe pas actuellement.
Vous nous mentionnez que vous seriez intéressé à
suivre ça de près, prêt à intervenir, mais
actuellement, si des gens d'affaires me posent la question à savoir:
Est-ce qu'on peut être supportés par la SDI pour les taux
d'intérêt? De façon générale, non. De
façon très spécifique, sur des cas ad hoc dans des
secteurs, en passant par l'agriculture ou je ne sais pas trop quoi,
peut-être que oui, mais sur des cas spécifiques, comme les
congés d'intérêts sur les prêts participatifs ou des
choses comme ça... J'ai cru comprendre, et on en parlera peut-être
tantôt avec M. Marcil, que ces décisions sont prises soit par la
SDI ou par le ministère dans différents cas. Ce n'est pas tout le
monde qui a congé, premièrement. Ça prend des raisons. Il
y a une évaluation de la situation et j'ai cru comprendre que cela
dépendait de la réussite du projet, etc.
Mais tassons ça juste pour l'instant et regardons de façon
générale. Quand le premier ministre a répondu en Chambre,
à une question qui avait été posée par mon
collègue, le député de Lévis, le 23 mars dernier...
Cela m'avait frappé et j'ai voulu avoir le libellé exact de ce
que pouvait dire le premier ministre à ce moment-là. Je ne l'ai
pas relevé sur le champ, on était en période des
questions, mais ça m'a tracassé et je pense que c'est l'endroit
pour essayer de se libérer aujourd'hui. Le premier ministre a dit, le 23
mars dernier, à la page 5004 des gallées de la période des
questions, en réponse à une question de M. Garon,
député de Lévis: On a déjà, M. le
député de Lévis et M. le député devrait le
savoir, avec la Société de développement industriel, des
instruments qui sont très flexibles dans le choix des programmes et des
modalités qui pourraient être décidés pour faire
face à la hausse des taux d'intérêt. Plus loin il disait:
Cela dit, comme je vous l'ai souligné plus tôt, la SDI
possédait déjà les moyens, que ce soit par
réduction du taux d'intérêt... À la SDI ils ont des
programmes, Us parient de nouveaux programmes. Ces programmes existent
déjà. Nous allons examiner si d'autres formules pourraient
être annoncées par le ministre des Finances, etc.
Entre le discours et l'application, je veux juste savoir si le premier
ministre a l'impression qu'il existe un programme qui aide les entreprises. On
était dans le cadre d'une discussion de la flambée des taux
d'intérêt. Le gouvernement est prêt à faire quelque
chose. Le premier citoyen du Québec nous dit: Restez tranquilles, il y a
tout ce qu'U faut à la SDI actuellement. Dans ma vision des choses, je
ne pense pas qu'il y ait tout ce qu'il faut actuellement. Le ministre a le
pouvoir de convaincre ses collègues et de le faire, mais je ne pense pas
qu'on ait les outils actuellement. Je voudrais que le ministre puisse
m'éclairer à ce sujet.
M. MacDonald: Je crois avoir compris que vous n'étiez pas
en Chambre lorsque le premier ministre a déclaré ça?
M. Parent (Bertrand): Oui, j'étais là.
M. MacDonaId: C'est évident qu'il est resté en
Chambre, du côté de l'Opposition, très peu de personnes
pour comprendre les programmes en détail. Il n'a voulu mêler
personne, surtout le député de Lévis, et il y est
allé de principes généraux. Cela étant dit, quand
le premier ministre veut dire que la SDI a des instruments - parce que vous
l'avez cité, j'ai bien compris la terminologie - très flexibles,
c'est évident que la structure de la SDI, les personnes qui sont en
place, les ressources d'information qu'elles ont, la capacité d'analyse,
la capacité de réaction rapide, font que vous avez là des
instruments très flexibles, capables de s'adapter à des
situations qui pourraient même se développer rapidement.
J'ai confiance que cet organisme et ses fonctionnaires sont capables de
faire face à peu près à n'importe quelle situation.
Maintenant, si vous dites, et si on veut aller à des programmes
spécifiques et dire: Est-ce qu'il existe... Oui, il y a des programmes
qui existent pour faire face à une situation. Il y a déjà
la modalité des congés d'intérêts. Mais si la
situation devenait importante, est-ce que, au-delà de ceci, iI faudrait
créer de nouveaux programmes? Peut-être. Est-ce qu'au-delà
de ceci, il faudrait aller voir les instances gouvernementales, le
Trésor, le ministère des Finances, etc., pour avoir des moyens
additionnels? Peut-être. Est-ce qu'il faudrait aller au Conseil des
ministres et au premier ministre pour demander une formule ou faire approuver
une formule d'intervention additionnelle? Oui. Je pense que si on revient aux
premières paroles du premier ministre en ce qui a trait à ce
sujet-là, et vous le comprendrez très bien, parce que vous, plus
que n'Importe qui, pouvez apprécier ce que je dis au point de vue
qualitatif de la SDI, les instruments qui sont là, les personnes et les
systèmes très flexibles pourraient s'adapter rapidement, et c'est
à nous de les supporter.
M. Parent (Bertrand): Si on regarde d'un peu plus près
l'administration et les programmes de la SDI, j'aimerais savoir,
peut-être de la part de M. Marcil, comme cela se comporte. De
façon générale, comment ça va à la SDI?
M. Marcil (Yvon): De façon générale, on peut
dire que la nouvelle programmation qui a été adoptée en
1987 fonctionne à plein régime, en ce sens qu'on a fini depuis un
bon moment d'épuiser toutes les demandes sous les anciens programmes, et
on travaille maintenant strictement en vertu de la nouvelle programmation.
Essentiellement notre nouvelle programmation fonctionne au moyen du prêt
participatif, autant pour les projets d'investissements, les programmes d'aide
à l'Investissement, que pour les projets de recherche et de
développement et les projets d'exportation, parce que pour les
entreprises qui ont besoin de s'adapter, on parlait tantôt d'adaptation
au libre-échange, alors que ce soit le développement des
entreprises dans le cadre de l'adaptation au libre-échange ou autrement,
elles ont toutes besoin d'investir, dans bien des cas de faire de la recherche
et du développement, et, dans bien des cas aussi, d'augmenter leurs
exportations. Donc, ce n'est jamais différent, on travaille toujours
à l'intérieur de ces trois variables, qui sont les fonctions de
l'entreprise.
Maintenant, quand on parle d'adaptation au libre-échange comme
tantôt, il y a différentes variables avec lesquelles on pourra
jouer éventuellement, et, comme le ministre l'a mentionné, aucune
décision n'a encore été prise, mais les variables sur
lesquelles on peut jouer sont les congés d'intérêts, de
façon à les offrir d'une manière plus ou moins
libérale, si on veut, et le taux d'aide. En d'autres termes, au lieu
d'avancer 30 % du projet d'Investissement comme on le fait présentement
pour l'aide à l'Investissement, on peut Imaginer que pour
différents projets comme l'automatisation on pourrait avancer plus, par
exemple 50 %. L'autre variable, les dépenses admissibles, à
savoir que dans certains types de projets on pourrait peut-être examiner
des dépenses admissibles comme des frais de mise en route ou des frais
de ce qu'on appelle communément les "soft costs", dans différents
types de projets où on pourrait élargir les dépenses
admissibles, tout particulièrement pour l'exportation où on
pourrait inclure les réseaux de distribution à l'étranger
et d'autres types de dépenses de même nature.
Ce sont les trois variables avec lesquelles on pourra
éventuellement jouer pour adapter encore mieux nos programmes aux
besoins réels des entreprises dans le cadre du libre-échange. (18
heures)
M. Parent (Bertrand): Actuellement, concernant la
flexibilité du prêt participatif, si quelqu'un vient vous voir
avec un projet, vous avez une contrainte de 30 %, à ce que je
sache...
M. Marcil (Yvon): Pour l'investissement.
M. Parent (Bertrand): ...pour l'investissement. Quand vous
décidez de recommander... J'aimerais que vous puissiez nous expliquer un
peu le processus, parce que c'est important. Vous décidez de recommander
un congé d'intérêts, soit pour un an, deux ans ou trois
ans. Cela peut aller jusqu'à concurrence de trois ans. Jusqu'à un
certain point, un congé d'intérêts équivaut à
une subvention. Si je fais une demande d'emprunt ou de prêt participatif
de 1 000 000 $ à un taux de 13 % et que vous me donnez un congé
d'intérêts de trois ans, cela va me faire une subvention aux
alentours de 300 000 $ ou 400 000 $. On
s'entend là-dessus?
M. Marcil (Yvon): Oui.
M. Parent (Bertrand): La compréhension que j'avais, c'est
qu'il ne se donnait plus de subventions. Il se donne maintenant des
congés d'intérêts. C'est une nuance, mais le
résultat est le même.
M. MacDonald: Dans un contexte de commerce international,
subvention est devenu un mot cochon. Il faut donc corriger notre
vocabulaire.
M. Parent (Bertrand): II faut que j'apprenne le nouveau
vocabulaire du Petit Robert.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Parent (Bertrand): Je trouve cela intéressant, M. le
ministre. Dans le cadre du libre-échange, j'imagine que vous avez
déjà réfléchi et que, si cela n'est
déjà fait, vous allez être consulté, parce que le
traite est en vigueur. Il y a beaucoup de gens qui ont commencé à
penser les nouvelles règles du jeu et, si on veut qu'avant la fin de
1989, ou au début de 1990, à toutes fins utiles dans six mois,
puisque c'est le mois de mai la semaine prochaine... Je suis inquiet de voir
que, finalement, on n'a rien en marche comme tel pour pouvoir, demain matin,
faire face à la mesure... On pourrait assez rapidement se retourner de
bord à partir de ce que vous avez cogité, si je peux dire, pour
faire des recommandations, afin d'avoir des règles d'application
très simples et très faciles pour les entreprises. Il ne faut pas
que cela soit complexe et qu'on prenne une autre année à se
retourner de bord pour mettre en oeuvre des programmes dont l'effet aura lieu
quelque part en 1992 parce que c'est de même que cela marche. J'Imagine
que, de ce côté, vous avez déjà
préparé un peu le terrain en fonction des pistes que vous nous
donnez. Maintenant, vous attendez, si je comprends bien, le feu vert de la
volonté politique, M. le ministre, c'est-à-dire que ce sera
à vous et à vos collègues de décider si on met de
l'avant des programmes élargis ou des programmes qui permettront de
fournir davantage d'outils dans le cadre du libre-échange.
M. MacDonald: Oui et nous allons essayer d'ajuster cela, tant
dans le temps que dans les normes quantitatives, aux besoins réels du
marché. Mais je pense qu'il est exact de dire que, premièrement,
il y aura, au cours des prochains 12 ou 18 mois, de nouvelles
disponibilités dans le sens d'une nouvelle façon d'intervenir.
Deuxièmement, j'ai l'assurance que la SDI est capable de se retourner de
bord rapidement pour accepter d'un programme.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Vimont.
M. Théorêt: Lors du dernier Sommet
québécois de la science et de la technologie, l'automne dernier,
est ressortie clairement, en particulier de la part des dirigeants de PME, la
difficulté qu'ils ont d'obtenir du capital de risque, non pas pour la
recherche, mais plutôt pour le développement de leurs
technologies. À ce moment, je me rappelle que le président de la
SDI s'était montré très favorable à regarder
d'autres créneaux, par exemple en s'associant avec des
sociétés de capital de risque ou autres pour, aider
effectivement, ces PME à développer leurs nouvelles technologies.
Est-ce qu'il y a eu du nouveau dans ce dossier? Est-ce que l'orientation est
toujours en ce sens? Je m'adresse au ministre.
M. MacDonald: II n'a pas été jugé bon que la
SDI s'organise pour devenir une vraie société de capital de
risque ou même qu'elle mette sur pied une unité administrative
d'analyse distinctive de capital de risque. Il y a déjà sur le
marché un bon nombre et un nombre croissant de sociétés de
capital de risque. Cependant, la recommandation du sommet n'est pas
tombée dans l'oreille de sourds. Nous avons fait de nombreuses
démarches auprès d'institutions privées et
gouvernementales, la SDI n'étant pas exclue comme véhicule
administratif, en regardant également d'autres possibilités, y
compris l'AQVIR. Nous avons examiné un certain nombre d'autres
entreprises pour créer un ou des fonds de capital de risque plus
disponibles, plus importants. Je vous dirai - cela va peut-être vous
sembler une restriction certainement pas insurmontable mais réelle - que
de vrais analystes financiers des aspects qualitatif et commercial
d'entreprises de risque, il n'y en a pas à la tonne. Nous avons
très peu d'expérience. Le mariage de compétences capables
de discerner entre le merveilleux rêve d'un inventeur et ce qui vaut la
peine d'être développé pour obtenir un produit commercial
rentable permettant de continuer à faire autre chose, nos
universités n'enseignent pas cela. On n'a pas d'écoles
spécialisées qui enseignent cela.
Je vous fais part de discussions que j'ai eues avec des entreprises -
Bell Canada, par exemple, ou Alcan - qui ont de grandes disponibilités,
avec des administrateurs de régimes de retraite où on retrouve
maintenant des milliards. Une des grandes objections était: Trouvez-moi
les ressources humaines compétentes qui feront que j'aurai l'assurance
que mes fonds seront gérés convenablement. Il commence à y
en avoir. Il y a des sociétés de capital de risque privées
qui deviennent de plus en plus importantes, qui ont plus de personnel, qui
commencent à s'enlever les employés, etc. La grosse pierre
d'achoppement, c'est le développement rapide des sociétés
de capital de risque réel dont on a un grand besoin. Il faut qu'on
intervienne, mais ce
n'est pas en disant à la SDI: Demain matin, vous embarquez dans
ce domaine et on vous donne nombre de millions de plus qu'on réglera le
problème.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Mme la Présidente, effectivement, la
SDI a les ressources humaines nécessaires. Du moins, elle les avait en
1985-1986. J'ai tout lieu de croire qu'une bonne partie des gens sont encore
là, malgré le virage pris pour des raisons que je ne partage pas,
mais qui sont réelles. Ma crainte est la suivante: Actuellement, on a
une société drôlement bien structurée, qui a bonne
réputation, qui emploie des analystes à la fine pointe. J'ai un
peu l'impression qu'on sous-utilise la SDI en matière de ressources
humaines et de possibilités que ces gens deviennent, avec les outils
nécessaires, c'est-à-dire de l'argent pour faire tourner... Je
sais que vous avez mentionné hier que ce n'était pas
nécessaire lorsque l'économie va bien. Mais vous savez comme moi
que cela n'ira pas toujours bien, pour différents facteurs dont certains
sont complètement en dehors de votre volonté et de la mienne.
Seulement en ce qui concerne la question des taux d'intérêt, cela
peut changer totalement. En ce qui concerne le libre-échange ou
plusieurs autres facteurs, l'instabilité va faire en sorte que... Si les
ressources humaines sont là et si on regarde ce qui se passe avec le
capital qui doit aller avec les programmes et les outils dont j'aimerais que la
SDI soit dotée, d'année en année, il y a diminution des
crédits accordés à la SDI. On peut me dire: Cela va bien,
on répond à toutes les demandes. Je vous dirai: J'aimerais savoir
combien il y a eu de demandes, ces deux ou trois dernières
années, qui sont allées à la SDI et qu'on a dû
finalement rejeter, soit parce que ces programmes étaient
terminés, soit parce que les gens ne rentraient pas dans le cadre. On
est devenu beaucoup plus sélectif quant aux projets qu'on a
décidé de financer. C'est un choix politique d'orientation, mais
quand j'écoute ce que les dirigeants d'entreprise disent, J'ai un peu
peur de l'orientation qui a été prise, à savoir d'aider
telle classe de gens ou tel genre d'entreprise. On a éliminé
beaucoup de beaux projets de beaucoup d'entreprises à cause du manque de
diversité des programmes. On se ramasse, à toutes fins utiles,
avec quatre volets: l'aide à l'investissement, l'aide aux
activités, recherche et innovation, l'aide à l'exportation et
l'aide au financement. On est en train de rapetisser la SDI comme telle. Je
trouve ça dommage, parce que tantôt, et pas si loin que ça,
au cours de la présente année, on risque d'avoir
énormément besoin non seulement des ressources humaines mais des
ressources financières de la SDI, et je ne suis pas sûr que
ça va être l'outil...
M. le ministre, il y a quelque sept ou huit ans, en 1980, 1981, 1982, la
Banque fédérale de développement s'était
donné une espèce de mission de prêteur de dernier recours.
Finalement, c'était tellement un dernier recours que la Banque
fédérale de développement est devenue un symbole dans
l'entreprise québécoise. Allez voir les dirigeants de PME,
surtout manufacturières. Aujourd'hui, plus personne ne veut entendre
parler de la BFD ou faire affaire avec elle, parce que cette
société fédérale a brûlé son image.
C'est exactement le phénomène contraire qui s'est passé
à la SDI. Ce n'est pas encore le cas à la SDI, je ne dramatise
pas, mais je vous dis qu'avec ce qui s'en vient comme nouvelles règles
du jeu, avec le libre-échange, le fait que le ministère de
l'Industrie et du Commerce se trouve rapatrié... À la SDI, il y a
quelques années, iI y avait duplication ou confusion, entre les
programmes d'exportation et les programmes du commerce extérieur.
Aujourd'hui, finalement, tout est sous votre chapeau, sous votre
responsabilité et on a la chance de renforcer... Quand je dis renforcer,
il faut que ça se traduise par des crédits, parce que ça
va se traduire, tantôt, par des demandes d'aide des entreprises. Est-ce
que, dans le volet d'aide à l'exportation, on a tous les outils
possibles pour donner la chance à nos entreprises? C'est ça le
défi: l'exportation, la recherche et le développement.
M. MacDonald: M. le député, j'aimerais vous
répondre par quelques chiffres et, ensuite, peut-être formuler de
nouveau la première question que vous posiez et demander à M.
Marcil d'y répondre en toute liberté.
Pour bien nous situer, si on regarde les ressources utilisées par
la Société de développement industriel, je n'ai pas les
chiffres du début des années quatre-vingt, en passant, mais j'ai
vécu, de façon même très intense dirais-je, les
difficultés des entreprises québécoises durant cette
période de récession. Revenons-en à la période
financière 11986-1987. Les fonds utilisés par la
Société de développement industriel pour les programmes
réguliers totalisaient 68 000 000 $, pour des projets majeurs, 19 000
000 $, pour des prêts, placements et avances, 17 000 000 $, pour un
montant total de 116 000 000 $, incluant les traitements, le fonctionnement,
les dépenses, etc.
L'année suivante, en 1987-1988, on est passé de 116 000
000 $ a 160 000 000 $. Par exemple, pour les projets majeurs, on est
passé de 19 500 000 $ à 56 000 000 $. En 1988-1989, excluant le
transfert des budgets provenant de la MCEDT, ce sont 183 000 000 $
d'utilisation globale de ressources que nous retrouvons. C'est tout de
même très important.
Pour nous comprendre en revenant sur nombre de dossiers traités
et des choses qui vous intéressent, j'aimerais formuler, et vous me
corrigerez si je me trompe, la question que vous posiez à M. Marcil. M.
Marcil, trouvez-vous que vous et vos collègues êtes
sous-utilisés?
(18 h 15)
M. Marcil (Yvon): Non, en fait, si on regarde les
activités de la SDI en termes de nombre de dossiers pour l'année
dernière, concernant les autorisations - M. le ministre vient de parler
des déboursés - on voit que les déboursés ont
augmenté. L'année dernière, il y a eu 453 autorisations
pour 506 000 000 $ d'interventions financières. Si on fait une
projection un peu grossière, mais qui donne quand même une
idée, c'est relié à des projets d'investissements ou de
recherches d'au moins 1 500 000 000 $, à un taux d'environ 30 %.
On a un moins grand nombre de programmes actifs, c'est vrai. Avant il y
avait des programmes pour à peu près chacune des fonctions,
l'accès à la bourse et toutes sortes de choses comme ça.
Maintenant, le nombre de programmes a diminué; il y a essentiellement
quatre programmes incluant le tourisme. Notre forme d'aide est changée:
au lieu d'avoir plusieurs formes d'aide comme auparavant, il y a surtout le
prêt participatif avec, dans certains cas, le congé
d'intérêts qui peut s'appliquer pour les projets et les secteurs
les plus prioritaires.
Essentiellement, c'est ce qui est arrivé, mais en termes
d'activités de la SDI il y a autant d'activités qu'auparavant,
sinon plus.
M. Parent (Bertrand): Sauf qu'elles sont canalisées
à l'intérieur de quelques programmes qui exigent moins. Vous me
corrigerez parce que c'est vous qui êtes là dans le quotidien,
quand je dis sous-utilisé, on s'entend, je n'ai pas l'impression
qu'à la SDI les gens se tournent les pouces, mais je pense que le
"know-how" et l'expertise qu'il y a à l'intérieur de la
boîte, à mon avis, pourraient davantage servir à
l'entreprise. C'est dans ce sens-là, ce n'est pas péjoratif, mais
c'est davantage pour dire ce que je connais de la boîte et des
possibilités. Souvent, au cours des deux dernières années
les dirigeants d'entreprise m'ont dit: "Vois-tu, là-dessus on aurait eu
de l'aide et là on n'en a plus." Est-ce bon ou non? Je pense que, dans
certains cas, c'est peut-être bon d'en avoir éliminé
certains qui, on le sait, quémandaient des choses automatiquement, mais
il y a peut-être d'autres choses pour lesquelles on a fermé la
porte.
Ma préoccupation est la suivante. Si on prend le volet recherche
et développement, sommes-nous capables, demain matin, pour tout projet
valable, de donner les outils nécessaires? Si la formule d'aide est
à peu près ou carrément un prêt participatif, et que
ce n'est pas ce dont l'entreprise a besoin, on lui offre un outil qui n'est pas
adéquat dans son cas parce que l'élément de risque est
trop élevé. On se ramasse avec une entreprise qui n'aura pas
l'outil dont elle a besoin. Où va-t-elle, une fois qu'elle a
été refusée à la SDI pour le volet recherche et
développement, par exemple, dans un dossier comme ça? La
même chose pour le volet aide à l'exportation. Si moi, demain
matin, dans le cadre du libre-échange, je dis: En tant que dirigeant
d'entreprise, je voudrais ouvrir des bureaux à Chicago, ou dans le
nord-est américain, parce que c'est là qu'est le marché,
vais-je être capable d'avoir l'appui que j'avais il y a quatre ans
à l'intérieur des programmes? Je ne pense pas. Je pense que
l'approche est beaucoup plus pointue et restreinte. De plus en plus, on
accrédite auprès des entreprises l'opinion que la SDI ne s'occupe
plus de telle et telle chose et beaucoup de gens, à tort ou à
raison, ne s'adressent même plus à la SDI. Ils disent: De toute
façon, elle ne peut pas nous aider.
Je sais que le ministre va me dire: Tant mieux s'ils ont pu se
débrouiller tout seuls. Mais attention, quand arriveront les
périodes plus difficiles, les périodes de crise économique
ou même de récession, l'augmentation des taux
d'intérêt ou la compétitivité qui sera beaucoup plus
grande parce que les Américains viendront compresser le marché,
le réflexe normal qui était de dire: La SDI est un partenaire,
elle sera capable de vous aider, je n'ai pas l'impression qu'elle sera capable
de les desservir. Si je me trompe, prouvez-moi le contraire.
M. Marcil (Yvon): Oui, il y a un élément que je
retiens, à savoir que certains programmes qui existaient n'existent plus
et que certains automatismes ne sont plus là maintenant. Dans certains
programmes, il y avait certaines normes et si le projet, d'une entreprise
remplissait les normes 1, 2, 3 et 4, il y avait automatiquement une petite
subvention ou une intervention quelconque sans qu'on ait à le demander.
Il y avait une espèce d'automatisme et il y avait à la SDI ce
qu'on appelait à l'époque les abonnés. Chaque fois qu'ils
avaient un projet, Us venaient nous voir trois ou quatre fois par
année.
Cet aspect-là a diminué, parce que pour le prêt
participatif, c'était comme du capital de risque, c'était une
négociation ad hoc et, pour que l'entreprise puisse avoir accès
à ce prêt, elle vient nous voir avec un projet qui est important
pour elle. Si les entreprises peuvent facilement trouver le financement de leur
projet auprès des sources privées de financement, normalement,
elles ne viendront pas nous voir.
Si elles ont besoin de capital pour faire le projet, à ce
moment-là, on a la formule du prêt participatif pour aider
à réaliser le projet. Dans ce sens-là, on est
peut-être un peu plus incitatif qu'on ne l'était auparavant. Il y
a l'autre élément qui ne paraît pas ici, par contre. Quand
on parle du nombre d'aides, c'est tout le travail qu'on fait pour le conseil en
montage financier des projets. Je n'ai pas de statistiques là-dessus
mais, dans une très grande proportion des dossiers dans lesquels on a
été impliqué, il y a aussi une société de
capital de risque qui investit en même temps que nous pour financer le
même projet.
Dans ce sens-Jà, on est complémentaire avec les
sociétés de capital de risque, mais on
n'est pas concurrent avec elles. Combien de dossiers a-ton faits
conjointement avec le Fonds de solidarité des travailleurs? On en a fait
plusieurs avec Tremplin 2000, avec SID, avec Novacap. Il y a un tas de dossiers
où on a travaillé ensemble. On s'échange même des
informations avec la société de capital de risque où on
travaille les dossiers de concert. Donc, on est perçu par le
marché et par les institutions financières, comme une institution
financière complémentaire à leur action et non pas
concurrente.
Dans bien des cas où l'entreprise a de la difficulté
à trouver tout le financement pour son projet, on agit un peu comme
intermédiaire pour pouvoir faire le montage financier des projets. Cela
n'apparaît pas nécessairement dans les statistiques.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que c'est sur ce volet-là,
pour monter le dossier et tout ça, que vous imposez des frais maintenant
ou si c'est...
M. Marcil (Yvon): II était question, au départ,
d'imposer des frais pour faire ce travail, mais, à la suite de
l'expérience, on fait ce travail à titre gratuit, sauf qu'on
demande des honoraires de gestion sur le prêt participatif.
M. Parent (Bertrand): Mais sur le montage financier, vous avez
laissé tomber les frais qui devaient être demandés.
M. Marcil (Yvon): Exact.
M. Parent (Bertrand): C'est une bonne nouvelle.
M. MacDonald: Je ne suis pas certain que ça devrait
être comme ça dans tous les cas!
M. Parent (Bertrand): M. le ministre, je vais vous questionner
tantôt. Actuellement, cela va bien avec le... En tout cas, mon opinion
est très connue là-dessus. L'année dernière, j'ai
dit à l'autre ministre que je trouvais carrément scandaleux de
voir que les entreprises étaient obligées de payer à la
société d'État des honoraires pour monter leurs dossiers.
En tout cas, c'était mon opinion. Vous me dites aujourd'hui qu'à
l'application, si je comprends bien, des gens il ont dû crier. Tout ce
que j'espère, c'est que... Là, les propos du ministre ne se font
pas rassurants, c'est-à-dire qu'ils vont virer ça de bord demain
matin. Mais je suis sûr qu'il va réfléchir avant de poser
des gestes comme ça, parce qu'il faut bien comprendre que sans que la
SDI ne se donne une mission sociale, ce n'est quand même pas non plus une
banque dans le plein sens du mot.
Sur l'orientation qu'on a voulu donner à la SDI ces
dernières années, même si c'était une formule
d'institution financière, iI faut faire attention. Quand c'est rendu que
n'importe quelle banque maintenant, la moindre gestion, le fait d'administrer
ton roulement, tes chèques et tout ça, les frais s'additionnent
très vite et dès que tu leur apportes un dossier, tout se
facture. Tu veux faire faire une photocopie pendant que tu es à la
banque, et on te demande des frais en plus.
C'est vraiment sur une approche d'affaires, mais c'est une approche
d'affaires qui va très loin. Je sais que je m'adresse à un ancien
banquier. Mais, peu importe, je vous dis que ce n'est pas ou que ça ne
devrait pas être dans la mission de ta SDI. De là, vous en ferez
ce que vous voudrez, M. le ministre. Mais je pense que cette portion que M.
Marcil nous mentionne que vous avez laissé tomber, c'est fort important
de la laisser comme ça.
M. MacDonald: Ne pensez pas que, demain matin, je vais changer le
système. Il ne faut pas, non plus, dans des montages financiers,
être le dindon de la farce et s'associer avec des gens qui vont se
retrouver, advenant que la... Au pire, si l'entreprise ne va pas tellement
bien, ils vont se faire rembourser et, au mieux, ils vont se ramasser avec une
portion importante de l'équité et nous, on va regarder passer la
parade. Alors, quand je regarde le temps, les efforts et la compétence
qui sont mis à la disposition de certains montages financiers où
la situation est loin d'être tragique lorsqu'on regarde les états
financiers des participants, je pense qu'il y a lieu de considérer
d'aller chercher également notre part du gâteau. Ce n'est pas mon
genre d'intervenir, et je ne suis jamais intervenu mais je fais cette
observation. Je l'ai déjà faite, et je me sens parfaitement
justifié de la faire.
Une voix: II faut être sélectif.
M. MacDonald: C'est ça. Quand une entreprise en a
réellement besoin et qu'elle n'a pas les disponibilités, il y a
des états financiers qui sont, sans les appeler précaires - parce
que s'ils sont précaires, c'est un autre élément - quand
il y a générosité pour et en faveur des autres
participants, je ne vois pas pourquoi on regarderait passer la parade.
M. Parent (Bertrand): Je vais parler du volet des ressources
humaines parce que quand on tombe dans les chiffres c'est plus technique. Sur
le plan du personnel, pour faire maintenant ce que vous faites à la SDI,
M. Marcil, vous avez sensiblement le même nombre de personnes. Il y a eu
une légère diminution. Comment est-ce que ça se compare
avec l'année dernière sur le plan du nombre de personnes, des
ressources humaines?
M. Marcil (Yvon): M. Lafleur a des données plus
précises.
M. Parant (Bertrand): M. Lafleur.
M. Lafleur (Jean-Claude): L'année dernière, on
avait 154 employés et cette année, pour le budget, 161, plus deux
employés occasionnels. C'est sensiblement le même nombre de
personnes, avec une légère compression, sauf que les gens sont
occupés, ne s'ennuient pas parce que la forme d'aide ne nécessite
pas le même type de travail et demande beaucoup plus de temps pour
arriver à une recommandation. Les gens sont vraiment très
occupés et on se fait demander des emplois additionnels pour suffire
à la demande.
M. Parent (Bertrand): En ce qui a trait au volet de l'application
de l'article 7, on prévoit un accroissement des déboursés
pour 1989-1990. L'article 7 de la loi, si je me souviens bien, est l'article
par lequel la société reçoit un mandat spécial du
gouvernement, la clause où on allait hors normes, hors programme,
Jusqu'à un certain point. Est-ce qu'on pourrait juste m'expliquer ce
qu'on retrouve dans les tableaux pour les différentes variations?
Pourquoi retrouve-t-on 17 000 000 $ qui ont trait à l'application
prévue pour l'article 7?
M. Marcil (Y von): Avant d'entrer dans le détail des
chiffres, ce qu'on retrouve à l'article 7, ce sont essentiellement des
aides en vertu de l'entente Canada-Québec sur le développement
industriel. Ce sont des engagements passés, et on voit les
déboursés qui viennent dans le temps. Pour une bonne partie,
c'est ça. On a, par exemple, un cas comme Glaverbec, qui vient de
l'entente Canada-Québec, et il y en a d'autres aussi. Il y a aussi
certains dossiers importants qui sont, en fait, des prêts participatifs,
mais à cause de l'ampleur du montant, on ne peut pas les prendre sur les
fonds propres de la SDI, ça prend ni plus ni moins une caution du
gouvernement. Dans ces cas-là, on les inscrit comme mandat
gouvernemental, compte tenu qu'on ne peut pas les mettre dans les programmes
réguliers. Il y a beaucoup de ces types d'interventions.
Maintenant, au point de vue des chiffres eux-mêmes, c'est plus sur
le plan des déboursés, et ça dépend des engagements
qu'on a pris dans le temps.
M. Lafleur: Je ferai remarquer que sur le plan des
dépenses de transfert, il y a une diminution importante, et par contre,
sur le plan des prêts, placements et avances, il y a une augmentation de
l'ordre de 17 404 000 $. Cette augmentation en matière de prêts
participatifs vient principalement de cinq dossiers, dont Glaverbec pour 6 000
000 $, Société pétrochimique Chemtech, de l'ordre de 7 680
000 $, Noran-da, 3 666 000 $, et deux autres projets qui totalisent 256 000 $.
On explique l'accroissement de 17 000 000 $; par contre, la diminution sur le
plan des dépenses de transfert vient souvent du retard de certains
projets. Étant donné qu'on parle de projets majeurs, c'est
souvent un retard, un décalage à un exercice subséquent.
Alors, c'est pour ça qu'on voit une diminution de 40000000$ à 25
000000$ au plan des dépenses de transfert pour l'article 7. (18 h
30)
M. Parent (Bertrand): M. Marcil ou M. Lafleur, peu importe, en ce
qui regarde le budget total de la SDI dont on a parlé tantôt, il
est de 170 000 000 $ cette année. Donc, on est en diminution sur
l'année dernière d'environ 13 800 000 $. Alors, avec une
activité économique, des demandes de plus en plus pressantes et
des programmes de mieux en mieux adaptés, on devrait avoir une vision de
la prochaine année qui va requérir des fonds en croissance et non
en décroissance. Peut-on m'expliquer brièvement pourquoi on en
arrive à cette diminution de 13 800 000 $ du budget total de la SDI?
M. Lafleur: Concernant les dépenses de transfert, on a vu
qu'il y a une importante diminution globale de 18 584 000 $ et, concernant les
prêts placements et avances, une légère augmentation.
L'écart global de la SDI concernant le budget de fonctionnement vient
principalement de la diminution des dépenses de transfert. Mais, ce qui
n'apparaît pas ici, ce sont les prêts participatifs. Les
prêts participatifs ne sont pas budgétaires alors, la SDI emprunte
à ce moment-là pour le financement des prêts participatifs.
Et, à titre d'exemple, pour donner une idée ou un comparatif des
chiffres par rapport à l'année dernière, on se rend compte
qu'au 31 mars la SDI avait 405 demandes à l'étude principalement
composées de prêts participatifs. À titre d'exemple, des
cas qui étaient à l'étape de l'analyse financière,
c'est-à-dire où le travail de l'analyste financier était
en cours, on avait à ce moment-là pour 290 000 000 $ de
prêts à l'étude. Pour les autres formes d'aide
c'était beaucoup moins important, 37 cas seulement.
De plus, il y avait l'autre étape dans les cas à
l'étude en ce qui a trait à la recommandation. On avait quand
même à ce moment-là, au 31 mars 1989, 19 cas pour 36 000
000 $ de prêts participatifs. Si on met ça en parallèle
avec ce qu'on avait effectivement en 1987-1988, on est sensiblement sur la
même longueur d'onde. On avait 287 prêts participatifs à
l'étude en 1987-1988 et on en a 291 au 31 mars 1989.
Pour ce qui est des cas en voie d'autorisation, on avait 17 prêts
participatifs, pour 14 900 000 $ en 1987-1988, et on en a 19 au 31 mars 1989
pour 36 400 000 $. Alors, globalement, on en avait pour 623 000 000 $ à
l'étude, 365 cas, et en 1987-1988, 405, pour 681 000 000 $. Ce sont des
chiffres qui n'apparaissent pas ici. Ce sont des chiffres de cas à
l'étude. Je pense qu'il y a une partie qui n'est plus budgétaire
et qui peut laisser croire à une diminution, mais la diminution n'est
que budgétaire à ce moment-là,
parce qu'il y a le volet de prêts participatifs qui implique quand
même des sommes importantes.
M. Parent (Bertrand): Avez vous des chiffres concernant le taux
de ceux qui font la demande, qui entrent dans la machine et qui en ressortent
avec une réponse positive? Je sais que M. Marcil se spécialisait
dans les statistiques de performance, mais entre quelqu'un qui entre une
demande sur un des volets actuellement, et qui en ressort au bout avec une
réponse dite positive, premièrement, avez-vous cette
espèce de taux? Je me suis laissé dire qu'il y avait un fort taux
de rejets, ce qui me surprend. J'aimerais avoir vos chiffres.
Deuxièmement, l'échéancier entre le moment
où on entre un dossier et celui ou on peut le sortir à la fin, en
fonction du personnel que vous réduisez un peu pour une activité
qui semble vouloir se maintenir.
M. Marcil (Yvon): Je vais commencer par
l'échéancier. L'échéancier que l'on vise et notre
objectif corporatif à la SDI, c'est de donner une réponse de
principe sur l'admissibilité à une entreprise qui fait une
demande dans un délai de trois jours. Cela, on l'a dans la plupart des
cas, dans plus de 90 % des cas et il y a toujours...
Une voix: C'est une amélioration.
M. Marcil (Yvon): Sur l'admissibilité, l'entends.
M. MacDonald: Évidemment, depuis un an surtout.
M. Marcil (Yvon): Maintenant, pour ce qui est de faire
l'étude et d'en arriver à une autorisation d'une lettre d'offre,
ce qu'on vise, c'est de le faire dans un délai de deux mois, 60 jours,
une fois qu'on a reçu un dossier complet ou qu'on a des informations
complètes de la part du client. Selon nos statistiques, on ne
réussit pas partout encore, parce qu'il y a toujours des cas
exceptionnels, mais on a réussi dans un très fort pourcentage de
nos demandes à l'étude de 60 jours.
Maintenant, en ce qui a trait aux rejets, c'est très difficile
d'en arriver à des statistiques, parce qu'il entre beaucoup de projets
à l'étude à la SDI, mais ça ne veut pas dire que
parce que ça n'arrive pas à une autorisation à l'autre
bout, c'est un refus. Ce qui arrive, c'est que les gens entrent une demande et,
à un moment donné, Ils font leur montage financier autrement, ils
décident de ne pas faire leur projet ou de le retarder.
Il arrive toutes sortes de choses dans notre stock de demandes à
l'étude. C'est très difficile de sortir un taux d'autorisation
sur des demandes à l'étude qui entrent, parce qu'il y en a
beaucoup qui ressortent pour toutes sortes de raisons.
Mais si on enlevait tous ceux qui retirent leurs demandes en cours de
route, pour différentes raisons, on arriverait à un taux
d'autorisation entre 40 % et 50 %.
M. Parent (Bertrand): Cela veut dire un sur deux.
M. Marcil (Yvon): Si on enlève toutes les demandes
retirées par les demandeurs en cours de route.
M. MacDonald: Ceux qui signent, c'est entre 5 %et 8 %.
M. Marcil (Yvon): C'est ça. Oui, c'est encore plus. Dans
les refus officiels dans lesquels le ministre intervient, c'est encore plus bas
que ça, parce que, là, on arriverait à moins de 10 %.
M. MacDonald: Dans les refus officiels que je signe, c'est
quelque chose entre 5 % et 8 %.
M. Parent (Bertrand): D'accord. Le délai, quand vous
dites... Une entreprise se présente maintenant à la SDI. Pour
l'admissibilité à vos programmes, on est capables de lui
donner...
M. Marcil (Yvon): Dans trois jours, on envoie une note
d'admissibilité, en principe, dans la plupart des cas.
M. Parent (Bertrand): Ce qui lui permet d'espérer,
à ce moment-là, si elle est admissible, de sortir à
l'autre bout avec une réponse. Mais, encore là, il y a 50 % des
chances, si je comprends bien, d'avoir un refus ou 50 % des chances d'avoir une
réponse positive, à toutes fins utiles. C'est ça?
M. Marcil (Yvon): Cela revient à ça en gros. Je
voudrais juste faire remarquer que si on compare ça à un taux de
1 sur 2 avec ce qui se passe, par exemple, dans industrie du capital de risque,
c'est phénoménal. Dans l'industrie du capital de risque, en
général, on va autoriser un cas sur 100 ou un cas sur 200.
M. MacDonald: II faut dire aussi, M. le député, que
- là, je ne fais pas de politique - depuis les changements de modes
d'intervention de la SDI, de ce qui était la façon de fonctionner
auparavant, iI y a eu un processus d'éducation qui fait que les refus
sont moindres maintenant. Les dossiers traités Inutilement sont
moindres, parce que les gens connaissent maintenant les règles du jeu,
en 1989. Il a fallu que la place du marché s'habitue aussi.
M. Audet (Michel): M. le ministre, si vous me le permettez...
M. MacDonald: Allez donc.
M. Audet (Michel): À la décharge de la SDI,
parfois, sur les délais, dans le processus d'autorisation, le MICT, le
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie doit donner
un avis sectoriel. Cela entre dans les délais. Je dois admettre que,
parfois, les dossiers sont complets ou ne le sont pas. Donc, il y a là
aussi une autre machine qui intervient. Parfois, cela a pour effet d'allonger
un peu les délais. L'avis sectoriel peut porter sur deux choses.
D'abord, premièrement, sur l'importance du projet et sa priorité,
et, deuxièment, sur l'opportunité d'un rabais
d'intérêt.
Donc, cela ajoute parfois aux délais de la SDI. En
général, on essaie de s'en tenir à l'intérieur de
quinze jours, mais ça peut être un peu plus long, selon le volume
qu'on peut avoir au ministère.
M. MacDonald: Je terminerai en vous disant que si je suis
présent, les dossiers reçus à mon bureau reçoivent
généralement attention la journée même ou, au
minimum, dès que je reviens. La première journée où
je suis présent, lorsqu'il y a des dossiers de la SDI, je les passe.
M. Parent (Bertrand): Je pense que le point touché par le
sous-ministre, M. Audet, est très important, les fameux avis sectoriels
dans la machine. J'ai déjà vu certains cas. Le hasard a voulu que
j'aie le plaisir de siéger avec M. Audet au même moment. J'ai vu
des dossiers - M. Marcil peut certainement en témoigner - qui
traînaient dans des situations catastrophiques ou qui traînaient
parce que les avis sectoriels n'étaient pas entrés. Je dois dire
que c'est un point très important de voir qu'aujourd'hui le
sous-ministre a cette expérience d'en avoir vu passer à la SDI,
que la machine puisse fonctionner et qu'on puisse peser sur les boutons, parce
que placés comme vous l'êtes aujourd'hui, vous êtes
assurés que les différents avis sectoriels peuvent entrer
à temps. Sinon, la SDI aura beau vouloir performer, si les avis
sectoriels ne sont pas entrés, on a un sérieux problème.
C'est là un point majeur qui n'a pas toujours bien fonctionné
dans le passé.
M. Audet (Michel): Je voudrais juste dire que Michel La Salle,
qui est responsable principalement de ce secteur, vous dirait que c'est souvent
un manque de ressources qui fait qu'il y a des délais. C'est un secteur
où il y a beaucoup de demandes...
M. Parent (Bertrand): On est ici pour se parler, allez-y.
M. Audet (Michel): Je dois dire qu'on a des compressions de
personnel au ministère comme partout ailleurs. Donc, les gens sont sous
pression là aussi, comme à la SDI. On essaie de respecter les
délais, avec les ressources qu'on a, évidemment.
M. Parent (Bertrand): Le relais entre les avis sectoriels et la
décision prise par le conseil d'administration et par les gens qui
travaillent, sur le plan administratif, sur le volet des rabais ou d'exemptions
d'intérêts, ce n'est pas une règle générale.
Donc, il y a une évaluation, et j'aimerais que vous m'expliquiez comment
ça fonctionne, qui a droit à un rabais, qui a droit à une
exemption, ceux qui ont le droit pour un an, pour deux ans, pour trois ans.
Vous comprendrez que ça me semble devenir quelque chose d'assez
discrétionnaire. Dans cet esprit, ça ne doit pas être
facile. Expliquez-moi comment ça fonctionne et comment il faut que je
présente mon dossier, si je suis un entrepreneur, pour être
capable d'avoir droit à l'exemption d'intérêts.
M. Marcil (Yvon): Je pense qu'il y a trois éléments
très importants pour le congé d'intérêts.
Premièrement, je pense qu'il y a une certaine évaluation par la
SDI dans sa recommandation pour déterminer si le congé
d'intérêts est incitatif ou pas à la réalisation du
projet. En d'autres termes, est-ce que c'est nécessaire d'accorder un
congé d'intérêts pour que le projet se finance bien et
relativement aux besoins de l'entreprise, et si on a de la concurrence,
c'est-à-dire l'aspect incitatif.
M. Parent (Bertrand): Quand vous dites ça, M. Marcil,
c'est relié au "cash-flow", à la santé financière
de l'entreprise?
M. Marcil (Yvon): Oui, dans bien des cas, c'est relié
à la santé financière de l'entreprise, ou c'est
relié aussi au fait que l'entreprise serait disposée ou non
à aller de l'avant sans congé d'intérêts. Il peut
même, dans certains cas, y avoir l'aspect concurrence, certains projets
d'entreprises étrangères qui ont différentes localisations
possibles pour leurs projets, soit en Ontario, dans d'autres provinces, ou aux
États-Unis par rapport au Québec. Cela peut jouer sur l'aspect
incitatif.
Deuxièmement, il faut que ce soit dans un secteur prioritaire du
MICT. En d'autres termes, ce n'est pas nous qui prenons la décision du
point de vue sectoriel. Lorsqu'on fait une demande d'avis sectoriel, il s'agit,
pour le ministère, de décider d'abord si c'est dans un secteur
prioritaire, et si, à l'intérieur du secteur prioritaire, ce
projet est suffisamment important pour justifier un congé
d'intérêts. Le travail du ministère est de
déterminer cela.
Deuxièmement, il y a la question budgétaire. Le budget est
fait de telle façon que sur l'ensemble des prêts participatifs
qu'on peut autoriser, il y en a seulement un tiers, en nombre et en montant,
qui peut porter congé d'intérêts, tout ça à
l'intérieur d'un budget global d'environ 10 000 000 $ de congé
d'intérêts qu'on peut apporter sur les programmes
réguliers. J'enlève à ce moment-là les mandats
gouvernementaux. Si je prends les programmes réguliers, on a un
budget
de 10 000 000 $ pour les congés d'intérêts, plus un
autre budget un peu spécial pour l'est de Montréal, où on
peut aussi accorder des congés d'intérêts dans le cadre de
la relance de l'est de Montréal. (18 h 45)
C'est comme cela que cela fonctionne. Lorsqu'on a l'avis positif du
ministère concerné - en l'occurrence, c'est le ministère
de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, mais cela peut aussi venir de
l'Énergie et des Ressources, du MAPAQ ou du Tourisme - dans la mesure
où cela est jugé prioritaire, que le projet est suffisamment
important, que le budget est disponible et qu'on répond aux
règles, on peut accorder le congé d'intérêts. Cela
devient une mesure quand même exceptionnelle. La plupart de nos
prêts participatifs ne comportent pas de congés
d'intérêts. C'est par exception qu'on accorde le congé
d'Intérêts.
M. Parent (Bertrand): À un tiers.
M. Marcil (Yvon): C'est cela, dans un tiers des cas.
M. Parent (Bertrand): Et cette décision se prend à
quel niveau?
M. Marcil (Yvon): Ultimement, pour les prêts participatifs
de moins de 2 500 000 $, après recommandation de notre conseil ou de
notre comité exécutif, c'est le ministre qui donne
l'autorisation. Pour tous les prêts participatifs de plus de 2 500 000 $,
cela prend un décret gouvernemental.
M. Parent (Bertrand): Donc, cela relève du pouvoir
discrétionnaire du ministre.
M. MacDonald: Sur recommandation du comité exécutif
et du conseil de la SDI. Il n'y a aucun dossier qui provient de chez nous. Tout
dossier qui arrive au ministère, qui arrive dans la machine, au niveau
sectoriel, chez le sous-ministre, a reçu le ou les avis, le ou les
approbations de l'application d'un congé d'intérêts. Il
doit toujours suivre des étapes avant de venir au bureau du
ministre.
M. Parent (Bertrand): C'est une nuance importante. Par contre, la
façon dont cela est formulé... advenant une recommandation, y
a-t-il un pouvoir dérogatoire? Si la recommandation du comité
exécutif et du conseil d'administration est négative et que vous
recevez des pressions directes de la part d'une entreprise pour un projet
précis, est-ce qu'il existe un pouvoir dérogatoire ou, en tout
cas, un pouvoir vous permettant d'avoir le dernier mot?
M. MacDonald: Théoriquement, c'est certainement le
ministre qui a le dernier mot. D'une façon pratique, depuis juin 1988,
je suis inter- venu sûrement une fois, peut-être deux, pour
suggérer de ne pas donner de congé d'intérêts car,
après analyse, je ne croyais pas que l'entreprise en avait besoin. De
mémoire, je ne suis jamais Intervenu pour demander un congé
d'Intérêts.
M. Marcil (Yvon): Juste une précision concernant le
montant ou la durée du congé d'intérêts. J'avais
oublié de répondre à cet aspect. C'est une période
maximale de trois ans à partir du premier déboursement sur le
prêt, mais on y met un maximum. Quand il s'agit d'un projet
d'implantation d'une nouvelle entreprise, on calcule un maximum
équivalant à 20 % du montant du prêt comme valeur du
congé d'intérêts. Si l'on a un prêt participatif de
100 000 $, par exemple, le congé d'intérêts aura une valeur
maximale de 20 000 $. On va accumuler les intérêts et on va les
exempter jusqu'à ce qu'on atteigne 20 000 $; au-dessus de cela, on
commence à les facturer.
Dans les cas de projets d'expansion, disons que c'est peut-être
plus facile, la période de réalisation étant
généralement plus courte. Pour les projets d'expansion
d'entreprise, le congé d'intérêts va équivaloir
à 15 % du montant du prêt. Si le prêt est de 100 000 $, la
valeur du congé d'intérêts pourra atteindre 15 000 $, au
maximum. C'est comme ça que cela fonctionne. De façon à
éviter que les entreprises n'étendent la période de
réalisation pour profiter du congé d'Intérêts
maximum, on a mis des règles comme celles-là qui rendent les
choses très faciles à administrer.
M. Parent (Bertrand): Dans le cas où vous décidez
de ne pas donner de congé d'intérêts à une
entreprise parce que vous voyez que sa santé financière est
bonne, qu'elle est capable de les assumer, vous y allez avec une
recommandation. Un an plus tard - cola a dû vous arriver ou
peut-être y a-t-il déjà de ces cas - on vient vous revoir
alors qu'on est dans une situation où la compétition a fait en
sorte que la compagnie s'est mise à aller mal. Est-ce que vous
êtes prêt à rouvrir le dossier? Est-ce que vous êtes
prêts à réévaluer cette question
d'intérêts? Jusqu'où la flexibilité peut-elle aller?
Parce qu'au moment où une entreprise vous présente un projet elle
est évaluée d'après son portrait du moment,
c'est-à-dire son passé plus le présent plus les
prévisions de l'avenir. Sauf qu'on sait qu'il y a des revirements de
situation qui peuvent se faire dans une période de six à douze
mois. Et si l'on revient vous voir dans une situation semblable, est-ce que
vous allez rouvrir le dossier ou est-ce que vous avez la possibilité de
le faire ou... quand c'est fermé, c'est...
M. Marcil (Yvon): La réglementation qui régit nos
programmes d'aide financière ne nous permet pas d'accorder une aide de
façon rétroactive pour un projet qui est déjà
réalisé. Ce n'est
pas possible. Il y a des règles qui font qu'au moment où
l'on fait une offre de prêt participatif selon certaines clauses, termes
et conditions, une fois que cela est accepté et que la compagnie a
tancé son projet, on ne peut pas revenir par la suite pour accorder le
congé d'intérêts. Ce n'est pas possible. Les
règlements ne prévoient pas une telle chose.
M. MacDonald: II y a des dossiers où la situation de la
compagnie peut devenir précaire et, à ce moment-là, il y a
encore flexibilité pour permettre de rouvrir le dossier...
Une voix: Oui.
M. MacDonald: ...mais pas pour n'importe quelle raison, pas parce
que quelqu'un veut faire un brassage a l'intérieur de sa structure
financière. Il faudrait qu'il y ait une vraie bonne raison et motivation
qui impliquent les autres prêteurs et les actionnaires.
M. Marcil (Yvon): C'est sûr que le prêt
lui-même peut être révisé pour toutes sortes de... Ce
dont je parlais, c'est du congé d'intérêts. On ne peut pas
revenir pour accorder une subvention qu'on n'a pas accordée au
début. Mais c'est évident que, pour le prêt lui-même,
si le projet a coûté plus cher que prévu et qu'il y a des
problèmes, bien là on peut ajuster les choses en termes de
prêt.
M. Parent (Bertrand): Mais on ne révisera pas le
congé d'intérêts?
M. Marcil (Yvon): Non.
M. Parent (Bertrand): Concernant l'est de Montréal, il y a
des sommes importantes qui ont été annoncées par le
gouvernement. Quelle est l'implication de la SDI? Quelle est votre enveloppe?
Quelle est votre marge de manoeuvre pour jouer votre rôle dans la relance
de l'Est de Montréal à l'intérieur des 105 000 000 $
annoncés sur trois ans par le gouvernement?
M. Marcil (Yvon): De mémoire, l'enveloppe annuelle de
congé d'intérêts pour l'est de Montréal est de 5 000
000 $ à la SDI. Et je ne sais pas comment...
M. Parent (Bertrand): Ils l'ont annoncé aujourd'hui et ils
se sont trompés de 8 000 000 000 $.
M. Marcil (Yvon): L'information que j'ai c'est que, à ce
jour, on a accordé sept prêts participatifs comportant des
congés d'intérêts pour l'est de Montréal mais je
n'ai pas encore les montants. Au chapitre des prêts, on a accordé
de l'aide à neuf projets pour la somme de 7 564 000 $.
M. Parent (Bertrand): Sept millions?
M. Marcil (Yvon): Des prêts. Ces prêts-là
comportaient évidemment des congés d'intérêts.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que la structure du programme fait
en sorte que, automatiquement, quand on arrive avec un projet pour l'est de
Montréal, il y a...
M. Marcil (Yvon): Non, ce n'est pas automatique. Cela nous prend
évidemment - même dans ces cas-là - une recommandation
positive du ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Parent (Bertrand): Donc, il n'y a pas de différence
dans l'application du programme selon que le projet vise l'est de
Montréal ou ailleurs? Il n'y a pas de différence dans
l'application de votre programme du prêt participatif que cela se passe
dans l'est de Montréal ou...
M. Marcil (Yvon): On a des disponibilités
budgétaires beaucoup plus grandes pour accommoder les projets visant
l'est de Montréal. C'est ce qui se passe en pratique.
M. MacDonald: Cela veut dire, par exemple, M. le
député, que, dans le budget de quelque 7 000 000 $ pouvant
être utilisé par le ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie pour des congés d'intérêts pour des
projets dans la province, nous considérons les dossiers concernant l'est
de île de Montréal en dehors de ces 7 000 000 $. Il y a un montant
spécifique de 3 000 000 $, ou quelque chose comme ça, qui
pourrait être utilisé strictement et purement pour ces dossiers.
Cela nous permet donc d'intervenir plus généreusement dans l'est
de Montréal.
M. Parent (Bertrand): Selon les chiffres que
M. Lafleur nous donnait tantôt, combien de projets avez-vous
à l'étude, dans la machine, qui pourraient toucher l'est de
Montréal?
M. Marcil (Yvon): Les demandes à l'étude? M.
Parent (Bertrand): Vous n'avez pas ça? M. Marcil (Yvon): Non.
M. Lafleur: Je n'ai pas la différence. M. Parent (Bertrand):
La ventilation? M. Lafleur: Je n'ai pas cette
ventilation-là.
M. Parent (Bertrand): J'aimerais qu'on puisse me fournir cette
ventilation, M. le ministre.
M. Marcil (Yvon): Le nombre de demandes à l'étude
avec les montants.
M. Parent (Bertrand): Pour l'ensemble des dossiers que vous
avez.
M. MacDonald: J'ai peut-être mal compris, mais je crois que
ces chiffres-là ont été cités ce matin par M.
Marcoux. Si on reprend le texte de nos délibérations
d'aujourd'hui - je peux me tromper, remarquez bien - Je pense qu'il les a
mentionnés dans la liste de chiffres qu'il vous a donnés.
M. Parent (Bertrand): C'est possible.
M. MacDonald: Mais si vous voulez les avoir en plus, il n'y a pas
de difficulté à vous les retrouver.
M. Parent (Bertrand): On va vérifier les galées et,
si ce n'est pas là, on pourra les faire sortir.
M. MacDonald: Oui.
M. Parent (Bertrand): En ce qui a trait aux montants du programme
comme tel, aux crédits de l'année passée et à ceux
de cette année, au plan, par exemple, du fonctionnement, on avait quand
même prévu 820 000 $ pour les communications et, cette
année, on en prévoit 720 000 $. Qu'est-ce que cela signifie en
termes du budget des communications à la SDI? Je suis au programme 2,
élément 1, points 3 à 11, au budget de fonctionnement,
données comparatives 1988-1989 et 1989-1990. J'y vois une baisse de
quelque 100 000 $, seulement sur ce point-là.
M. MacDonald: M. le Président, on a ici l'une des
informations demandées. M. Marcil vous a - vous pouvez continuer votre
recherche -mentionné que neuf projets avaient été
consentis pour 7 564 500 $. M. Marcoux vous disait ce matin que le coût
total de ces projets s'élève à 34 000 000 $, et il a
ajouté ceci: "De plus, la SDI a 26 autres projets à
l'étude pour lesquels les demandes d'aide totalisent 60 800 000 $ et
dont les coûts globaux seraient de 261 000 000 $. Bon nombre de ces
dossiers sont en attente d'une réponse du fédéral dans le
cadre de son propre Programme de relance industrielle pour l'est de
Montréal."
M. Parent (Bertrand): Excellent.
M. Lafleur: Pour ce qui est de votre première question
concernant la diminution de la catégorie 3, Communications...
M. Parent (Bertrand): Est-ce que vous avez les mômes
chiffres que moi, M. Lafleur? Est-ce qu'on s'entend sur les chiffres?
M. Lafleur: Oui. je l'espère. 820 000 $ et 721 000 $,
est-ce exact?
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Lafleur: La diminution entre les deux?
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Lafleur: D'accord. Alors, il s'agit d'une activité qui
avait été prévue l'année passée et qu'on ne
retrouve pas cette année, soit un salon spécial. Ce fut le Salon
de la PME dans l'organisation duquel la SDI a été
impliquée avec une participation d'une somme Importante
représentant une bonne partie des 100 000 $ de diminution.
Évidemment, ces sommes comprennent les frais de déplacement.
C'est une multitude de sous-catégories de dépenses, mais, pour
répondre à votre question, la diminution vient principalement de
cette participation qu'on n'a plus cette année.
M. Parent (Bertrand): Vous ne serez plus au Salon de la PME, M.
le ministre? (19 heures)
M. Lafleur: Salon do la PME, diminution dans d'autres
expositions, téléphonie aussi dont le montant a diminué
également par rapport à l'année passée.
Globalement, c'est 100 000 $, et le Salon de la PME, à lui seul, si je
me rappelle bien, était de l'ordre de 60 000 $. Il y avait aussi une
visibilité au chapitre de la revue PME et ainsi de suite.
M. MacDonald: On avait une situation financière
particulière que vous avez partagée, je crois. Maintenant,
à ma connaissance, le Salon de la PME fait partie de l'organisation de
M. Parent, l'autre M. Parent, pas vous, je crois que son prénom est
Pierre, qui administre le Salon de l'habitation.
M. Parent (Bertrand): À moins qu'il n'y ait eu des
transactions récentes, je pense que le
Salon de la PME appartient à 50 % au Groupe Transcontinental
depuis l'année passée.
M. MacDonald: Ah! Vous avez peut-être raison. C'est
là qu'il est allé. Alors, ça représente une
situation financière assez différente ou un appui financier assez
différent pour ceux qui décideront de poursuivre
l'activité. Excusez-moi, vous aviez raison.
M. Parent (Bertrand): Oui. En tout cas, Je ne sais pas, mais
j'aimerais qu'éventuellement on ait la chance d'en discuter à
nouveau, parce qu'on n'entrera pas dans les détails des salons
aujourd'hui, étant donné le peu de temps qui nous est
alloué. Je suis un peu surpris de constater - bon, qu'on n'ait plus de
ministre délégué à la PME, ce n'est pas grave
-qu'on ne sera plus présent au Salon de la PME.
M. MacDonald: Oh non! Il n'est pas dit
qu'on ne sera pas être présent au Salon de la PME. C'est
très différent. Non.
M. Parent (Bertrand): Bien, on parle d'une diminution parce
que...
M. MacDonald: La Société de développement
industriel a pris un leadership et a fait un investissement important en
kiosques, en participation à des conférences, etc. Elle a
déboursé de l'argent. À ma connaissance, il n'est
absolument pas question que la Société de développement
industriel ne soit pas présente au prochain salon. Il y aura un kiosque,
il y aura une participation normale, mais elle avait fait un effort tout
à fait particulier dans le contexte de l'union des salons.
M. Parent (Bertrand): De toute façon, j'imagine qu'il va y
avoir des choses combinées avec le MIC, le développement
technologique, etc.
M. MacDonald: Oui, oui. C'est ça.
M. Parent (Bertrand): D'accord.
À l'autre poste, au point 4 toujours, sous la rubrique Services,
j'aimerais qu'on me donne juste une explication. On passe de 720 000 $ à
333 000 $. On diminue de plus de 50 %. Qu'est-ce que ça signifie? Ce
sont les principaux chiffres où l'on a un décalage important. On
parle d'une diminution de 400 000 $ au poste Services.
M. Lafleur: En fait, c'est un montant spécial qu'on avait
eu. C'était notre fameux CT Productivité qu'on avait eu au cours
de cet exercice. La diminution vient de là. Les fonds ont
été affectés à d'autres postes, tels des
dépenses de capital qu'on voit un peu plus bas, Traitements et autres
rémunérations.
Il y a eu une diminution importante à ce poste, de l'ordre de 400
000 $. Par contre, ces postes ont été réaffectés
dans les dépenses de capital principalement: alors, achat
d'équipements informatiques additionnels.
M. Parent (Bertrand): Vous en avez pour 400 000 $?
M. Lafleur: Un montant de 326 000 $ pour l'acquisition d'un
ordinateur, pour doubler la capacité.
M. Parent (Bertrand): Je pensais qu'on retrouverait ça au
poste Équipements.
M. Lafleur: Dans dépenses de capital?
M. Parent (Bertrand): Dans dépenses de capital, il me
semble.
M. Lafleur: C'est ça. Alors, la diminution globale au
poste Fonctionnement-Autres dépenses est de l'ordre de 472 000 $.
L'ensemble de cette diminution a été affecté, d'une part,
aux traitements. Par contre, on a vu tantôt l'augmentation de 7 174 000 $
cette année par rapport à 6 800 000 $ l'année
passée. D'autre part, quand on regarde les dépenses de capital,
on voit une augmentation globale de 238 000 $, dont 326 000 $ en crédits
alloués pour l'acquisition d'un ordinateur. C'est ce qui explique les
écarts importants dans cette catégorie. C'est un
déplacement de postes budgétaires.
M. Parent (Bertrand): Cela va. Cela répond à ma
question.
Quand on regarde le sommaire des transferts, on a un montant à
l'élément 10 qui passe de 106 000 000 $ à 88 000 000 $ et,
quand on décortique tout cela, on a des plus et on a des moins. Sur le
plan de la fameuse rubrique dont on parlait tantôt, Exemption de
remboursement d'intérêts re: nouvelle programmation, on demande
des crédits de 6 400 000 $ par rapport à 3 100 000 $. Si mes
chiffres sont exacts et ma compréhension de cette rubrique est bonne,
cela veut donc dire que, globalement, on a des budgets qui sont les
mêmes, mais on s'attend ou on prévoit des exemptions qui sont le
double. C'est simple comme analyse, sauf qu'il doit y avoir d'autres
explications, parce que cela voudrait dire, à ce moment-là, qu'on
s'en va vers un taux d'exemption des taux d'intérêts
peut-être du double de ce qu'on a actuellement, ce qui ne doit pas
être le cas, parce que M. Marcil a semblé nous dire tantôt
qu'on parlait d'un maximun d'un tiers, 30 %.
M. Lafleur: Les exemptions d'intérêts pour le budget
de cette année - 6 488 000 $ - viennent, d'une part, pour le programme
d'Aide à l'investissement pour un montant de 3 768 000 $; pour le
programme de recherche-innovation également: 1 060 000 $; l'est de
Montréal: 1 660 000 $; et le nouveau programme d'Aide au
démarrage des SPEQ, pour un montant de 500 000 $; c'est un ajout. Alors,
c'est ce qui représente les 6 488 000 $. Évidemment, les
congés d'intérêts, les exemptions d'intérêts
présentées l'an passé, sont encore là cette
année. S'ils durent en moyenne 18 ou 24 mois, il y en a une partie qui
est récurrente.
Une voix: Donc, ce sont les dépenses qu'on voit ici.
M. Marcil (Yvon): Cela ne veut pas dire qu'on double les
autorisations. En maintenant les autorisations au même niveau, la
dépense, normalement, une année sur l'autre, va doubler.
M. Parent (Bertrand): Ça va. Prêt de capitalisation
des corporations et Aide au développement touristique: je vais
m'attarder sur ces deux postes, toujours dans le sommaire des transferts. Aide
au développement touristique, on
est en baisse là aussi. On passe de 2 100 000 $ à 1 400
000 $. Est-ce qu'on peut m'expliquer pourquoi?
M. Marcil (Yvon): Je n'ai pas la ventilation
détaillée de cela, mais, de façon globale, ce que je peux
dire sans me tromper, c'est que ces postes budgétaires reflètent
l'ancienne programmation. Ce sont des engagements qu'on avait en vertu de
l'ancienne programmation et souvent, on était appelé à
verser des fonds pour certains programmes d'aide touristique jusque sur une
période de cinq ans. Donc, on a encore des engagements à terminer
sur les anciens programmes. Évidemment, c'est en "phase out"; à
mesure qu'on avance, il y a moins d'aides en vigueur, parce qu'il y a des
programmes qui disparaissent. Donc, ça diminue avec le temps. Par
contre, cela augmente du côté des exemptions
d'intérêts. Cela reflète le changement dans les programmes.
L'an prochain, on devrait avoir encore une diminution au poste Aide au
développement touristique, qui reflète les anciens
programmes.
M. Lafleur: C'est exact. Ce sont tout simplement des aides en
diminution et, selon la nouvelle formule, la SDI n'a pas de budget pour les
exemptions dans le tourisme, c'est le ministère du Tourisme qui l'a.
C'est pour cela que, d'une année à l'autre, ces montants vont
diminuer.
M. Parent (Bertrand): Cela m'inquiète, tous les
députés ont déserté la salle, mais c'est
intéressant. Continuez, M. Lafleur.
M. Lafleur: C'est donc tout simplement une diminution due
à une fermeture du programme tel qu'il était conçu et une
ouverture vers le nouveau programme de développement touristique, lequel
ne comporte pas le budget pour l'exemption d'Intérêts ou l'aide,
si on veut, sous forme de subvention. Ce n'est pas dans le budget de la SDI,
c'est au ministère du Tourisme.
M. Parent (Bertrand): D'accord. L'autre point, Prêt de
capitalisation des corporations, passe de 5 600 000$ à 3 300 000$.
M. Lafleur: En fait, on parle de l'ancienne SDI. Quand on parle
des dépenses de transfert ici, sauf la partie...
M. Parent (Bertrand): C'est ce qui reste dans la machine et qui
est en train de sortir actuellement, c'est ça?
M. Lafleur: Voilà.
M. Marcil (Yvon): C'est la ventilation des anciens
engagements.
M. Lafleur: C'est une diminution continuelle des aides
anciennement autorisées sous l'ancienne
SDI. Alors, dans le fond, la nouvelle SDI, c'est la dernière
partie, si on veut, Compensation du gouvernement à l'égard de
prêts à des taux réduits ou encore pour les exemptions
d'intérêts. Alors, pour le reste, ce sont tous des programmes qui
s'en iront en diminuant, sauf pour l'article 7.
M. Parent (Bertrand): À l'article 7, à toutes fins
utiles, c'est pratiquement Illimité, dans le sens que ça fait
partie d'une demande spéciale qui s'en va au gouvernement. C'est
à la suite de ces projets-là, alors...
M. Marcil (Yvon): II faut que le ministère des Finances
donne des budgets ad hoc chaque fois qu'on a un mandat gouvernemental. Alors,
dans ce sens-là, le ministère des Finances n'a pas de budgets
limités; il a une certaine marge de manoeuvre et il peut nous accorder
des budgets spéciaux pour de l'aide hors programme.
M. Parent (Bertrand): Oui, je comprends, à
l'Intérieur de la marge de manoeuvre du ministère des Finances,
mais ce qu'on retrouve là, pour ce qui est de l'article 7, on s'en va
avec une certaine marge de manoeuvre à la SDI, mais on a quand
même des possibilités d'aller au ministère des Finances. On
se comprend.
M. Lafleur: De toute façon, les dépenses qui
apparaissent ici, ce sont des dépenses sur des cas de l'article 7, ou le
budget qui est là, c'est sur des cas de l'article 7 déjà
autorisés. Alors, on paie les autorisations. Ce n'est pas en fonction de
nouvelles autorisations; ce sont des budgets ad hoc, à ce
moment-là, en fonction des besoins gouvernementaux.
M. MacDonald: Voici un exemple que je pourrais vous donner, M. le
député, à la fois de cette flexibilité et de
l'efficacité de la société. Mercredi dernier, en fin de
journée, le gouvernement fédéral avisait la
société Bombardier que sa demande d'assistance, sous forme de
prêt avec intérêts et remboursable de quelque 100 000 000 $,
ne serait considérée que pour 86 000 000 $ de frais admissibles
et ce, en fonction de la demande d'assistance de la société
Canadair pour le développement du jet régional.
A 6 h 15 Jeudi, on nous avisait que non seulement il y avait cette
diminution-là, mais que le gouvernement fédéral ne pouvait
pas agir pour plus de 50 % du montant, c'est-à-dire 43 000 000 $, et
laissait le soin à la société Canadair de négocier
avec le gouvernement du Québec sa participation dans ce programme d'aide
qui, je vous le rappelle, comportait un programme échelonné
possiblement sur une période de quinze à vingt ans, la
création de 2900 emplois, la construction d'une nouvelle usine
d'assemblage à Dorval et toutes les retombées que ça
pouvait entraîner pour les fournisseurs de Canadair.
Alors, on m'a appelé à 6 h 15; j'ai payé la
traite à d'autres en les appelant vers 7 heures, et on a mis en
marche ta machine avec, particulièrement, les collègues de la
SDI, mais aussi avec les gens du ministère des Finances, et on a
travaillé en fin de semaine. Cela fait partie de la raison de mon retard
tantôt dans la poursuite des travaux de cette commission parlementaire,
c'est-à-dire que j'ai dû exposer devant le Conseil des ministres
quelle était la recommandation que nous formulions, basée sur une
analyse quasi exhaustive, mais faite à la vapeur par plusieurs, d'un
dossier techniquement assez complexe et qui méritait qu'on s'y attarde,
parce que 43 000 000 $, ce n'est pas négligeable. Alors, tout de
même, à midi - la demande ayant été formulée,
comme je l'ai mentionné, à 7 heures jeudi dernier - on a pu
remettre au Conseil exécutif et présenter au Conseil des
ministres cette demande d'aide, l'analyser, faire des recommandations, passer
le dossier au Comité ministériel permanent du
développement économique, au Conseil des ministres, et accepter
la demande d'aide. (19 h 15)
Alors, je pense que ça décrit l'efficacité de la
Société de développement industriel et la
flexibilité aussi, dans des cas comme celui-ci, où les
retombées sont énormes et notre capacité de réagir
rapidement.
M. Parent (Bertrand): Une fois de plus, M. le ministre, je suis
heureux d'avoir participé, à ma façon, par ma patience en
vous attendant.
M. MacDonald: Vous avez certainement participé et je vous
en remercie.
M. Parent (Bertrand): Mais c'était sans le savoir! Si
j'analyse les aides financières autorisées dans les
régions, si on s'en va dans le volet des aides autorisées par
région au cours de l'année: 453... On a un onglet, je ne sais pas
trop quoi, mais vous aile2 vous retrouver.
M. MacDonald: 27.
M. Parent (Bertrand): 27. On a ça région par
région, toutes les formes d'aides autorisées: 453. Je suis un peu
surpris de voir, par exemple, que, cette année, dans la région
Gaspésie-Bas-Saint-Laurent, il n'y a aucune aide qui a été
accordée à cette région, quand on sait que le taux de
chômage en Gaspésie est d'environ 16,5 %. L'année
passée, en Gaspésie-Bas-Saint-Laurent, on avait 23 - si mes
chiffres sont exacts - aides qui sont arrivées pour la SDI qui
étaient quand même considérables.
Alors, je ne sais pas, je pose la question. Est-ce que c'est le fait
qu'on est moins présent, que les gens là-bas n'ont plus
d'initiative? Je comprends que vous prenez les demandes qui vous parviennent,
mais si le tableau est exact, il n'y a rien cette année pour la
Gaspésie-Bas-Saint-Laurent, à moins que dans Autres, ce serait la
Gaspésie-Bas-Saint-Laurent. Mais, ce serait un; cela me surprendrait
beaucoup. Ce serait un dossier autorisé et aucun emploi. Mais, à
toutes fins utiles, cela fait quand même curieux d'une année
à l'autre, dans une région où le taux de chômage est
passablement élevé. La question que je me pose a la suite de
cette analyse, est la suivante: Y a-t-il quelque chose qui se passe
là-bas pour qu'on ne retrouve plus, pour qu'on ne vole plus ou qu'on
n'entende plus la SDI? Est-ce que vous avez des explications par rapport
à ça, soit M. le ministre ou...
M. MacDonald: Je suis content que vous posiez la question en
l'absence du député de Bonaventure, parce qu'on pourrait avoir
certains problèmes.
M. Parent (Bertrand): J'avais l'intention de l'inviter! Il est
affairé à préparer son budget; cela va être
correct!
M. MacDonald: C'est ça, oui. Je vais laisser M. Marcil
vous répondre.
M. Marcil (Yvon): On n'a pas fermé notre bureau à
Rimouski. On a toujours un bureau à Rimouski. Mais je suis un peu
surpris comme vous, parce que je me souviens qu'on a fait plusieurs cas de
tourisme, entre autres - à moins que les cas de tourisme ne soient pas
là-dedans pour une raison ou pour une autre - et quelques cas de
pêcheries. Alors, je pense qu'on va vérifier cela, parce qu'il y a
peut-être quelque chose qui ne fonctionne pas, parce que cela
m'apparaît anormal, à première vue.
M. MacDonald: II y a une chose...
M. Parent (Bertrand): Mais les 453 aides, si vous me le
permettez, cela Incluait les aides de tourisme et tout ça? Non? J'avais
cru comprendre cela.
M. Marcil (Yvon): Oui, ça inclut les aides de
tourisme.
M. Lafleur: Oui, ça inclut les aides de tourisme.
M. Parent (Bertrand): Donc, dans les 453, tout était
Inclus dedans, y compris les aides de tourisme. Quand on parle des aides
totales de la SDI, tout était inclus.
M. Lafleur: Oui, il y a eu 33 aides à l'investissement
touristique. Je suis très surpris, moi aussi.
M. Parent (Bertrand): Vous aviez prévu bien des questions,
mais pas celle-là, disons.
M. Lafleur: Pas celle-là. On ne l'avait pas vue.
M. Parent (Bertrand): C'est parce qu'après dix-neuf
heures, il y en a toujours. En tout cas, si vous ne pouvez pas me
répondre maintenant, ça m'intrigue. J'aimerais savoir ce qui se
passe dans ce coin-là, avant que je n'en parle au député
de Bonaventure.
M. MacDonald: Oui, attendez pour répondre, s'il vous
plaît.
M. Cannon: Pour le bénéfice...
M. Parent (Bertrand): Le député de La Peltrie a la
réponse.
M. Cannon: Non, simplement pour le bénéfice du
député, afin d'éviter qu'on puisse Induire les gens en
erreur et de penser que la SDI, ou du moins le gouvernement, n'intervient pas
dans cette région. Je me rappelle une question qui a été
posée la semaine dernière au premier ministre par le
député de Lévis qui s'interrogeait sur la récente
visite du premier ministre en Gaspésie, dans le Bas-du-Fleuve, et c'est
le député de Charlesbourg qui a répondu dans le cadre de
ses fonctions de ministre responsable du développement régional.
Il a indiqué que le gouvernement du Québec venait de donner suite
à un certain nombre de projets qui avaient été mis de
l'avant au sommet pour une somme d'à peu près 90 000 000 $. Je
pense que c'est ça.
Une voix: 90 000 000 $.
M. Cannon: Alors, le gouvernement est très présent
et probablement que la SDI est là aussi.
M. Lafleur: J'ai demandé qu'on aille
vérifier...
M. Parent (Bertrand): C'est une belle tentative.
M. Lafleur: ...mais ce que je peux dire, c'est que pour l'Est du
Québec, on avait, au 31 mars, 83 aides autorisées pour le
prêt participatif. Je n'ai pas encore la ventilation pour ce qui est de
la Gaspésie. Pour l'Est du Québec - évidemment, je parle
de la région administrative de l'Est du Québec - on en a 83.
Alors, il est certainement arrivé quelque chose en Gaspésie
aussi.
M. Parent (Bertrand): C'est possible que le Fax entre Rimouski et
Montréal ne fonctionne pas.
M. Maltais: Si vous me permettez, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Parent (Bertrand): Vous étiez là, vous?
M. Maltais: ...de juste préciser quelques ajustements
à mon charmant collègue. Justement, la semaine dernière,
le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie annonçait
une subvention de 1 300 000 $ à une usine tout à fait nouvelle
sur la Côte-Nord, qui s'appelle Culinor, pour tailler le granite
très remarquable que nous avons dans notre région. Pour
compléter, c'était aussi un engagement pris au sommet. Si vous
regardez dans les crédits accordés dans l'Est du Québec,
vous allez trouver ceux de la Côte-Nord qui ont doublé depuis deux
ans. Vous allez constater aussi que c'est surtout vers l'Industrie
manufacturière de première et de deuxième transformation
qu'on s'en va, particulièrement dans le domaine industriel, des choses
qu'on n'avait pas chez nous, c'est-à-dire des Industries de
deuxième transformation. La Côte-Nord était
réputée pour la première transformation, mais c'est
souvent dans le secteur de la deuxième transformation qu'on retrouve la
plus grand nombre d'emplois. Je vous invite à venir la visiter, M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): C'est une excellente observation, sauf
qu'elle sort un peu de la Gaspésie.
M. Maltais: C'est parce que, lorsqu'il a parlé de l'Est du
Québec, il a dit "à l'est de Québec".
M. Parent (Bertrand): Non, non, je ne vous blâme pas de
passer vos messages, M. le député.
M. Maltais: Voilà.
M. Parent (Bertrand): D'ailleurs, on en a discuté à
Portland, la semaine dernière, avec...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Parent (Bertrand): Farce à part, M. Lafleur, vous allez
scruter ça.
Si je reprends les chiffres que M. Marcil mentionnait, à peu
près un tiers des entreprises aurait une exemption
d'Intérêts. Je retrouve dans l'une des annexes que 84 entreprises
auraient été touchées par ces exemptions. Est-ce qu'on
doit prendre 84 sur 453? J'essaie de voir si votre ratio de un sur trois
bénéficie d'une exemption d'intérêts, et là,
on me refile un chiffre de 84 entreprises qui en auraient
bénéficié.
M. Marcil (Yvon): En fait, si on prend l'aide à
l'investissement, les congés d'intérêts touchent deux
programmes le programme d'Aide à l'investissement et le programme d'Aide
aux activités de recherche et d'innovation. En principe, tous les cas de
recherche-Innovation ou à peu près comportent un congé
d'intérêts et un
tiers de l'aide à l'Investissement. Si on fait le calcul, un
tiers de 184, ça fait 60, et avec les 22 de l'aide à
l'innovation, on arrive à 82. On n'est pas loin.
M. Parent (Bertrand): D'accord. À ce moment-là,
tous ceux qui sont dans le volet innovation sont...
M. Marcil (Yvon): En principe, oui.
M. Parent (Bertrand): D'accord, une nuance.
M. Marcil (Yvon): Dans les cas de recherche. Je n'ai pas
mentionné ça.
M. Parent (Bertrand): Votre pourcentage était bon, M.
Marcil.
M. Lafleur: II y a effectivement 47 cas d'aide à
l'investissement parmi les 84 qui ont bénéficié d'un
congé d'intérêts, ce qui n'est pas loin des 30 %. Il y a 47
cas sur 184 qui ont bénéficié de l'exemption
d'intérêts et 36 ou 37 cas dans la recherche-innovation.
M. Parent (Bertrand): Une dernière question concernant le
décorticage, si on veut, des aides de la SDI sur 453, mais par
catégorie ou par secteur d'activité. Je n'ai pas celui de
1987-1988, peut-être qu'on l'a ici. Cela me surprend un peu de voir que
cette année on se ramasse, dans le domaine de l'industrie des mines,
avec un seul projet, dans l'industrie de la pêche, avec un seul projet.
Pour les entreprises manufacturières, ça va avec les 288, mais il
me semble que... je n'ai pas la base comparative, on est en train de me la
chercher, à moins que vous l'ayez...
Sur l'ensemble des interventions, ce qu'on disait tantôt c'est
que, globalement, on s'est maintenu, en termes de nombre d'interventions, mais
par secteur d'activité, comme on l'a vu par région, il y en a une
qui manque, mais par secteur d'activité, est-ce que, en ce qui a trait
à la pêche, en ce qui a trait aux mines et en ce qui a trait
à l'hébergement-restauration, j'imagine que c'est une partie un
peu touristique, comment cela se compare-t-il seulement sur ces trois secteurs
par rapport à l'année passée?
M. Lafleur: En fait, il faut faire attention quand on a des
secteurs, par exemple, comme l'industrie de la pêche et du
piégage. Ce n'est pas une industrie manufacturière, à ce
moment-là, ce sont des cas qui peuvent venir d'une SPEQ, une aide en
vertu d'une SPEQ ou autres, cela peut également être une
entreprise qui a bénéficié d'un programme d'aide à
l'exportation où les secteurs sont plus grands que dans les secteurs
pour les industries manufacturières. Dans les 288 industries
manufacturières, vous avez des entreprises qui sont dans le secteur des
pêcheries, la transformation du poisson, à ce moment-là, ce
sont vraiment des entreprises manufacturières, tandis que là,
industrie de la pêche, cela peut être le bateau ou d'autres
éléments qui ne sont pas dans la programmation
régulière de la SDI.
M. MacDonald: J'aimerais attirer votre attention, M. le
député, sur le fait que, dans cette autre capacité de
membres du comité ministériel permanent du développement
économique, nous avons vu plusieurs dossiers dans le domaine de
l'agriculture, comme des dossiers également qui ont pu toucher le
domaine des mines, qui ont bénéficié d'assistance
gouvernementale, soit, si je prends l'agriculture, par une intervention de
SOQUIA. Il y en a eu plusieurs. Je n'ai pas ces statistiques, ni le nombre des
dossiers, mais il ne faudrait pas juger l'intervention gouvernementale globale
strictement et purement par les statistiques de la SDI, les ministères
sectoriels ayant légalement des outils d'intervention.
M. Parent (Bertrand): Oui. Je prends bonne note, je comprends
aussi, par contre, je regarde quand même l'action de la SDI comme telle
et c'était dans cet esprit-là.
J'aimerais passer à un autre point. Ce n'est pas dans le but de
"picosser" sur des dépenses de voyage, mais il y a des petites choses
qui m'ont semblé un peu "distorsionnées" pour le moins concernant
des voyages à l'extérieur du Québec depuis avril 1988.
C'est dans une des annexes.
Alors, sur cette question, vous avez, j'imagine, la liste des
dépenses, des trajets effectués par Voyageur. C'est ça.
Par exemple, un voyage à Vancouver qui s'est tenu en mai 1988, du 16 au
20 mal, on a des individus qui, j'imagine, étaient sur le même
voyage puisqu'ils allaient représenter la SDI au congrès du
capital de risque du Canada. Jusque-là, il n'y a rien d'anormal, sauf
que je regarde, Serge Côté et Jocelyn Desmeules. C'est un peu
frappant parce qu'ils étaient tous les deux au même
congrès. Il y en a un qui reste quatre jours, du 16 au 20, et il y a une
facture de 1700 $, et l'autre reste cinq jours de plus jusqu'au 25 et il a la
même facture. Ce n'est pas peut-être pas une anomalie, je ne veux
pas qu'on s'enfarge dans les cents mais je ne sais pas... (19 h 30)
M. Marcil (Yvon): Dans le cas de Serge Côté, je
connais un peu plus ce cas, je sais qu'il n'est pas juste allé a
Vancouver. Il est passé par Calgary, à la Maison du
Québec, pour négocier une aide financière avec une
entreprise de cette région qui planifiait une implantation au
Québec. Donc, il n'est pas allé juste à Vancouver, il est
passé par Calgary. Dans le cas de M. Desmeules, je ne sais pas s'il a
fait d'autres activités en même temps que ce voyage pour le
congrès.
M. Lafleur: Lui, il était à l'intérieur du
congrès exclusivement.
M. Parent (Bertrand): D'accord. C'est une bonne explication. Sur
les activités de la SDI, Mme la Présidente, cela complète
pas mal les questions que j'avais. Je ne voudrais pas retenir plus longtemps
les gens de la SDI, pas plus que les collègues. Ce que j'aimerais dire
peut-être en terminant... On aura à approuver, j'imagine, les
différents programmes pour les fins d'adoption. Ce que j'aimerais dire
aux gens de la Société de développement industriel, c'est
qu'ils continuent leur bon travail surtout en termes d'efficacité et en
termes d'analyse. Quant aux orientations, j'espère qu'ils pourront, par
leurs recommandations, Influencer au maximum les décisions politiques
à venir d'aide aux entreprises.
Je suis surtout préoccupé par deux volets du
libre-échange; je souhaite que vous puissiez élargir certains
programmes, ne pas faire une multiplication nécessairement, mais
élargir, être un peu plus souple dans le sens que vous nous l'avez
présenté tantôt. J'espère que le ministre pourra
réagir rapidement concernant les différents programmes du volet
libre-échange avec les outils pour être capable de faire la mise
en marché, la commercialisation, etc.
L'autre volet, c'est celui des taux d'intérêt.
J'espère que la SDI sera capable de bouger rapidement lorsque le temps
sera venu pour qu'on ne soit pas trop en retard de ce côté.
Je vous souhaite une excellente année. Nous aurons sûrement
la chance de nous revoir à d'autres occasions. Lors de l'étude de
ces crédits, je pense qu'il était important qu'on fasse un tour
de piste. Moi, cela m'a satisfait je pourrais dire quasiment à 100 %
parce que la plupart des réponses, vous nous les avez fournies. S'il y a
des choses qui sont portées à mon attention, je me permettrai par
la voie, la filière du ministre de vous les adresser. Je pense que c'est
important que nous puissions rester en étroite collaboration de
manière à ce qu'on puisse atteindre notre objectif ultime, soit
celui de faire avancer les choses au Québec.
En ce qui regarde les gens de la SDI, je tiens à vous remercier
de vous être déplacés. En ce qui concerne le ministre,
peut-être avant qu'on approuve comme tels les différents
crédits, je dirai que cela a été un exercice pour moi
très valable encore cette année. Nous n'étions pas
toujours sur la même longueur d'onde sauf qu'une fois dit ce que nous
avions à dire, s'il y a des choses qui peuvent être retenues, tant
mieux. Moi, il y a des choses que j'ai apprises au cours des deux derniers
jours. J'espère que le ministre a pu prendre bonne note de certains
points que j'ai portés à son attention; en tout cas,
c'était le but de l'exercice. Même hier soir, lorsque j'ai
dû croiser le fer avec un nouveau ministre sur le développement
technologique, je n'étais carrément pas d'accord avec son
approche et j'ai peut-être pris un ton qui m'est peu habituel, mais il
faut dire que le ministre m'avait indisposé. Il faut croire que,
là aussi, il faut s'adapter. Là aussi, il y a des mesures
d'adaptation.
Mais, tout compte fait, je pense que les messages ont été
passés en ce qui me concerne.
Je remercie aussi Mme la Présidente, M. le Président et
mes collègues qui ont apporté leur collaboration. Je pense que
cela s'est fait dans un climat très constructif, comme cela se fait
habituellement. Pour moi, c'est important.
Dernier commentaire, le cahier. Tout était là ou à
peu près, des choses qu'on avait demandées. C'était
difficile de s'y retrouver, surtout que cette année il y a eu un "mix"
avec l'intégration du ministère du Développement
technologique, etc. Cela a demandé un travail... Je déplore aussi
d'avoir eu cela vendredi. Cela nous est parvenu vendredi. Vous comprendrez que
c'est assez indigeste. Les fins de semaine peuvent être passées
d'une meilleure façon qu'à travailler là-dessus. Tout
compte fait, on avait au moins ce qu'il nous fallait. Sauf que je ne comprends
toujours pas pourquoi l'Opposition se ramasse un jour, deux jours ouvrables ou
travaillés normalement, avec de semblables briques à
digérer. Je le déplore. Je ne sais pas si le ministre y est pour
quelque chose ou pas. On me dit que c'est un peu une chose normale. Je trouve
cela tout à fait anormal. Je ne vois pas pourquoi on n'aurait pas cela
au moins une semaine, en tout cas, quelques jours de plus à l'avance. Si
on veut faire un travail sérieux, cela demande des exercices
extraordinaires parce qu'en même temps il y a autre chose qui marche. Je
déplore cela et je suis sûr que cela pourrait être
corrigé à l'avenir. Voilà pour ce qui est de mes
commentaires avant l'adoption.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Bertrand. M. le ministre.
M. MacDonald: J'aimerais vous remercier, comme je l'ai
déjà fait d'ailleurs, pour votre façon de faire et votre
professionnalisme. Politique à part, j'espère sincèrement
que votre parti saura renouveler son équipe et cette rare occasion que
nous avions de voir des dossiers traités d'une façon aussi
sérieuse et professionnelle en défense des crédits ou en
commission parlementaire. On peut espérer qu'il y aura des
remplaçants. Je ne veux pas vous faire de compliments au-delà, je
ne suis pas un grand "complimenteux", mais vous serez sûrement difficile
à remplacer, M. ici député. Je pense que je me fais le
porte-parole de mes collègues en vous souhaitant bonne chance. Si vous
continuez à exercer votre activité professionnelle de la
façon dont vous l'avez fait ici depuis quatre ans, je ne
m'inquiète pas tellement pour votre succès.
Adoption des crédits
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Est-ce que le programme 1, Soutien technique et professionnel au
développement et à la croissance des secteurs manufacturiers,
commerciaux et coopératifs, éléments 1, 2, 3 et 4,
est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 2, Soutien financier au développement et à la
croissance des secteurs manufacturiers, commerciaux et coopératifs,
éléments 1, 2 et 3, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 3, Soutien aux sociétés et organismes d'État,
éléments 1, 2 et 3, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 4, Emploi étudiant, éléments 1 et 2, est
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 5, Fonds de développement technologique du Conseil
exécutif, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission ajourne
ses travaux à demain matin, 9 heures.
(Fin de la séance à 19 h 40)