Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
jeudi 15 avril 2021
-
Vol. 45 N° 85
Étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour. Bonjour à tout le monde. Votre attention, s'il vous plaît.
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie
et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi
modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Caron (Portneuf) remplace Mme Chassé (Châteauguay).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Lors de l'ajournement des travaux mercredi, la commission en était à
l'étude de l'article 238 qui édicte le Règlement sur les maladies
professionnelles. Je vous rappelle que l'article 8 est suspendu. Et nous
en étions à l'article 238 tel que déjà amendé. Nous savons qu'il y a un amendement
qui est très bientôt soumis, nous l'avons déjà avec nous. Alors, je crois que
la parole est au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. L'amendement va comme suit : Remplacer, partout où ceci se
trouve dans la section VII de l'annexe A... ou c'est VIII...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…nous l'avons déjà avec nous. Alors, je crois que la parole est au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. L'amendement va comme suit : Remplacer, partout où ceci se
trouve dans la section — V, VI, VII ou c'est VIII — VIII de
l'annexe A du Règlement sur les maladies professionnelles, proposé par
l'article 238 du projet de loi, «N'avoir fumé aucun produit du tabac» par «Ne
pas avoir été un fumeur».
Peut-être quelques explications, Mme la
Présidente. C'est une nouvelle introduction qu'on voit à plusieurs endroits du projet
de loi, la référence à la fumée. C'est une condition qui vient empêcher l'accès
à la présomption qui, on le répète, est quelque chose d'assez fondamental dans
la logique de la santé, sécurité, dans la logique de l'indemnisation. Et on
trouvait que c'était assez extrême n'avoir fumé aucun produit du tabac, ça pouvait…
bien, la lettre même de ça, c'est une cigarette, une fois, vous disqualifiait complètement
d'avoir accès à la présomption, ce qui était évidemment extrême, comme je le
disais tantôt, ça allait beaucoup trop loin, comprenait la volonté de
dire : Bien, c'est sûr que si tu fumais beaucoup, deux paquets par jour,
puis peut-être que là, en effet, tu as peut-être développé un problème
personnel qui n'est pas nécessairement relié au travail, mais là la ligne était
trop tranchée.
Alors, on a discuté avec le ministre, puis
là on a trouvé peut-être un compromis «ne pas avoir été un fumeur», qui laisse
place à un peu plus d'interprétation pour le tribunal qui pourra, à la lumière
de ce qui lui sera présenté comme preuve, trancher si, en effet, le nombre de
cigarettes ou la consommation d'un travailleur le qualifie comme un fumeur. Le ministre
me corrigera, mais, en tout cas, la façon dont, moi, je le lis ou je le vois,
un fumeur ce n'est pas avoir fumé une cigarette, ce n'est pas avoir été exposé
à de la fumée secondaire. On le sait à quel point il y a plein de… de
serveuses, pardon, par exemple… dans des restaurants, qui ont des problèmes
pulmonaires, qui développent des cancers parce qu'ils sont exposés à la fumée
secondaire, on sait à quel point c'est un enjeu. C'est pour ça qu'aujourd'hui
il n'y a presque plus… en fait, littéralement plus d'endroits fermés qui
permettent la fumée, mais ça ne fait pas des années de ça. Mais je me rappelle,
quand j'ai commencé mes études à l'UQAM au début des années 2000, ça fumait
encore dans les classes, dans les associations étudiantes beaucoup aussi, moi
qui déteste la fumée, ça m'incommodait mais… Bon.
Et là donc on se donne une marge
interprétative, peut-être que j'aimerais entendre un peu M. le ministre pour
qu'il donne de l'intention du législateur, on connaît bien cette démarche-là
sur ce qu'est-que c'est, pour lui, un fumeur ou peut-être plus qu'est-ce que ce
n'est pas, un fumeur.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Bon matin, tout le monde. Je pense que le libellé est un juste
reflet de la réalité vécue sur le terrain à la CNESST, c'est qu'effectivement
la personne n'ait pas été…
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...parfait.
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Bon matin, tout le monde. Je pense que le libellé est un juste
reflet de la réalité vécue sur le terrain à la CNESST. C'est qu'effectivement
la personne n'ait pas été un fumeur dans la période de 10 ans. Et pas un
fumeur... On va poser la question, donc ça requiert un certain niveau de
régularité, là, ce n'est pas... Ça exclut certainement la personne qui, à une
soirée, a fumé une cigarette, là, vous faisiez référence à ce type de syndrome
là. Et moi, je pense que le libellé est approprié puis complet puis je n'ai pas
d'autre commentaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : ...des situations
où... Parce que la crainte qu'on avait, c'est qu'avec un libellé aussi strict,
«aucun produit du tabac», ça encourage les employeurs qui voudraient éviter que
le salarié, le travailleur obtienne la présomption, de commencer à faire une enquête
sur la vie privée puis aller fouiller dans les détails. Puis dans notre ère
numérique, Mme la Présidente, où beaucoup de photos ou de choses se retrouvent
sur l'Internet... Nous n'avons toujours pas le droit à l'oubli, au Québec,
c'est quelque chose qui est revendiqué par ma formation politique puis par...
c'est un débat social, bref, le droit à l'oubli, mais on avait la crainte qu'un
employeur puisse, toujours dans l'objectif de ne pas avoir d'imputation, etc.,
faire des enquêtes puis aller continuer à voir, puis qu'il y ait de la délation
de... oui, oui, j'ai déjà donné une cigarette à M. Tremblay à la pause dîner en
2017. Boum! Et là, sur la seule base de ce témoignage-là, on le disqualifie à
la présomption. Donc, ce que je comprends de l'intervention du ministre, c'est
que ça ne serait pas possible de plaider ça avec un tel libellé.
M. Boulet : Ce ne serait pas
possible de plaider quoi? Je ne suis pas certain d'avoir bien compris.
M. Leduc : Bien, d'avoir fumé
à quelques occasions, de manière parcellaire.
M. Boulet : Je pense que la
façon dont c'est libellé, ça fait référence à un concept qui est assez
générique, là, est-ce que tu es un fumeur, est-ce que tu es... Non, je
n'utiliserais pas d'autre mot, là. Je ne veux pas faire de comparaison, mais si
tu as fumé, comme vous le mentionnez, de façon isolée dans le temps, tu n'as
pas été un fumeur. C'est la question qui est posée. On n'anticipe pas que les
employeurs se mettent à faire des enquêtes s'il a fumé une fois, deux fois ou
quatre fois, parce que ça ne sera pas un fumeur nécessairement. Pour être un
fumeur, il faut avoir une certaine régularité. Je pense que... Je n'irais pas
plus loin que ça, mais je pense que c'est très, très bien écrit puis ça reflète
bien la réalité, je ne dirais pas de tolérance, dans l'application à la CNESST,
mais de respect de la réalité de la personne qui est est visée par la
réclamation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui, député d'Hochelaga.
M. Leduc : Un dernier commentaire
là-dessus, Mme la Présidente. Je me réjouis de l'ouverture du ministre et...
M. Boulet : …la réalité, je ne
dirais pas de tolérance, dans l'application à la CNESST, mais de respect de la
réalité de la personne qui est visée par la réclamation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui, député d'Hochelaga.
M. Leduc : Un dernier
commentaire là-dessus, Mme la Présidente. Je me réjouis de l'ouverture du
ministre et sur le fond et sur la forme, puis, sur le fond, je la trouve
particulièrement intéressante… son ouverture, parce que là, on sort d'une
logique d'absolu pour aller dans une logique de, j'oserais dire, de cas par
cas, d'interprétation un peu plus libérale, où on donne la place, à la limite,
autant à l'employeur qu'au travailleur. L'employeur pourra commencer à aller
plaider que, pour lui, un fumeur, ça veut dire x ou y, z, mais ça ne sera pas
exclu de facto à la seconde que, par exemple, une cigarette a été fumée dans
une soirée, qu'un ami sur une terrasse a fumé une cigarette à côté de soi.
Bref, il y aura de la place à l'interprétation et j'aime cette approche-là. Des
fois on a des échanges, M. le ministre et moi, sur d'autres aspects du projet
de loi, où je trouve que des fois c'est dur, ce qu'il nous propose. Là,
j'apprécie le mouvement vers un peu plus d'espace d'interprétation pour le
tribunal. Je pense que c'est une approche qu'on doit retrouver le plus souvent
possible dans d'autres aspects du projet de loi, et il ne sera pas surpris de
me revoir avec ce genre d'approche dans d'autres sujets. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? Député de Bonaventure.
M. Roy
: Écoutez, notre
travail, c'est d'évaluer toutes les possibilités qui peuvent se manifester,
puis là, je n'en ferai pas d'amendement, mais je tiens juste à souligner qu'on
a des prescriptions de cannabis médicinal qui sont données. Puis là, c'est un
cas de figure qui existe, puis je ne le sais pas, on ne peut pas l'introduire, mais,
en même temps, c'est une réalité. Ça fait que… on fait quoi avec ça?
M. Boulet : Bon, je vais vous
donner mon interprétation. On passe d'un texte qui dit n'avoir fumé aucun
produit du tabac. Ça, c'était restrictif. Ça, ça pouvait s'appliquer dans des
cas où la personne n'a pas fumé de manière régulière et a fumé quelque produit
du tabac que ce soit. Si c'est du cannabis médicinal, comme vous le mentionnez,
moi, je raisonne de la même façon que ce que je viens d'expliquer à notre
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, ça fait que ça prend une certaine régularité,
c'est un concept générique et si tu n'es pas un fumeur de cannabis, si tu l'as
fait pour des raisons médicinales puis c'est isolé, puis que ce n'est pas
régulier, c'est le même, même raisonnement. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (11 h 30) •
M. Leduc : Oui, je suis
désolé, il y avait un petit aspect que j'avais oublié de soulever, qui n'est
pas nécessairement… mais qui dépasse l'enjeu précis, ou plutôt l'enjeu général
du tabac, là, puis je pense que c'est mieux de le soulever maintenant que d'en
refaire une autre discussion, là. Je sais qu'on veut avancer aujourd'hui puis
je veux participer à cet effort-là. On m'a exposé que… là, l'amendement parle
de l'ensemble des endroits où on parle, où on fait référence à la fumée, et il
y a un de ces endroits-là, là, qui n'est pas explicitement référencé dans
l'amendement, mais qui est le mésothéliome pulmonaire. Et là, je vais chercher
le…
11 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : ....je veux
participer à cet effort-là.
On m'a exposé que là, l'amendement parle
de l'ensemble des endroits où on parle... où on fait référence à la fumée, et
il y a un des ces endroits-là, là, qui n'est pas explicitement référencé dans l'amendement,
mais qui... le mésothéliome pulmonaire. Puis là je vais chercher le libellé du projet
de loi actuel où on fait référence, là, dans les conditions, au fait qu'on a
été exposé, bien sûr, à l'amiante. Vous vous rappelez qu'on a eu un débat sur
le caractère irréfragable de ça, là. On peut tourner la page sur ce débat-là.
Mais on a porté à mon attention, puis je voulais le soulever, on verra ce que
M. le ministre peut me répondre dans les circonstances, mais qu'il n'y aurait
pas de lien à faire du tout entre le mésothéliome pulmonaire causé par la fibre
d'amiante et l'exposition à du tabac. C'est-à-dire qu'on ne peut pas attraper
le mésothéliome par le tabac, le mésothéliome pulmonaire par le tabac ce n'est
pas possible.
Alors, je me demandais pourquoi... On peut
peut-être fermer cet amendement-là puis en parler ailleurs si le ministre le
désire, mais comme on est sur le tabac, je me disais que le soulèverais tout de
suite. Pourquoi on fait référence au tabac dans le mésothéliome pulmonaire?
M. Boulet : Bien, c'est cancer
pulmonaire ou mésothéliome pulmonaire. Puis il y a le premier bloc, «Avoir
exercé un travail impliquant une exposition à la fibre d'amiante», donc pour un
de ces deux diagnostics-là. Et pour les mêmes deux diagnostics, bien, il y a la
description qui suit où on réfère au tabac de la même manière que dans les autres
sections, et ça réfère au cancer pulmonaire ou au mésothéliome pulmonaire.
C'est parce que ces deux diagnostics-là s'appliquent à la description relative
à l'amiante autant qu'à la description relative aux pompiers.
M. Leduc : Est-ce que je comprends
que dans ce cas-là, dans votre esprit, c'est clair que le tabac, dans la... peu
importe l'ancienne ou la nouvelle définition, là, ça ne fait pas référence au
mésothéliome pulmonaire?
M. Boulet : Bien oui, ça y
fait référence dans le... Tu sais, le cancer pulmonaire ou mésothéliome
pulmonaire, il est associé au travail impliquant une exposition à la fibre
d'amiante. Ça, on met ça dans un bloc. Il y a un autre bloc avec les deux mêmes
diagnostics, cancer pulmonaire ou mésothéliome pulmonaire, et là ça fait au
travail... ça fait référence au travail de pompier combattant, puis le
diagnostic, 15 ans, puis le tabac avec l'amendement qu'on vient de...
qu'on va voter.
M. Leduc : Oui. Bien, c'est
la... Moi, je ne conteste pas le reste de la condition particulière, c'est, encore
une fois, on a porté à mon attention qu'il n'y a absolument aucun lien entre le
tabac et le mésothéliome pulmonaire.
M. Boulet : Bien, c'est cancer
pulmonaire ou mésothéliome pulmonaire, c'est pour ça, là, pas nécessairement,
là.
M. Leduc : Mais sauf que là,
en faisant ce même bloc-là, on donne la possibilité à quelqu'un de dire qu'on
ne peut pas avoir la présomption du mésothéliome pulmonaire parce qu'on aurait
été un fumeur régulier, alors qu'il n'y a absolument aucun lien entre les deux.
M. Boulet : Non, mais c'est un
ou l'autre, c'est le cancer pulmonaire ou le mésothéliome pulmonaire.
M. Leduc : O.K., peut-être que
je ne comprends pas, là.
M. Boulet : Si tu as fait un
travail qui t'expose à la fibre d'amiante et que...
M. Leduc : …lien entre les
deux.
M. Boulet : Non, mais c'est un
ou l'autre, c'est le cancer pulmonaire ou le mésothéliome pulmonaire.
M. Leduc : O.K., peut-être que
je ne comprends pas, là.
M. Boulet : Si tu as fait un
travail qui t'expose à la fibre d'amiante et que tu as un de ces deux
diagnostics là, la présomption s'applique. Il n'est pas question de fumeur, ça
ne s'applique pas, là, ici, le cancer ou le mésothéliome pulmonaire, ça ne
s'applique pas, la fumée. Si tu fais un travail de pompier puis tu as un ou
l'autre, puis c'est sans égard au tabac, bien là, l'amendement qu'on vient
d'adopter, ne pas avoir été un fumeur, s'applique quand c'est relié à un
travail de pompier combattant.
M. Leduc : Bien, c'est…
(Consultation)
M.
Boulet : Bien, je pense que vous le comprenez bien, là, c'est un ou
l'autre.
M. Leduc : C'est ça, mais
c'est peut-être moi qui…
M. Boulet : C'est amiante ou
pompier. C'est un ou l'autre. Ça fait qu'il n'y a pas de problème, là.
M. Leduc :
D'accord. Mais si je suis un pompier puis que j'ai le mésothéliome
pulmonaire, est-ce qu'il faut quand même que je remplisse les conditions de la
deuxième sous-section?
M. Boulet : Oui, si tu fais le
travail impliquant une exposition à des gaz et fumées d'incendie et autres et
tu réponds à la durée d'emploi minimale…
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : …puis à ne pas
avoir été un fumeur puis tu as un ou l'autre, tu bénéficies de la présomption.
(Consultation)
M. Leduc : Mais c'est peut-être
la confusion de les avoir mis dans le même bloc, là, qui crée…
M. Boulet : Bien, c'est parce
que, ça aurait pu être scindé en deux, là, mais le mésothéliome pulmonaire, il
est lié à l'amiante, là. Est-ce que le mésothéliome pulmonaire peut être lié à
autre chose, là, mais pour le pompier, c'est vraiment le cancer pulmonaire.
Mais c'est plus avantageux, là, parce que c'est un ou l'autre de toute façon.
Ça fait que, enlever un, ça ne changerait rien parce que c'est une possibilité,
un ou l'autre diagnostic. Ça fait que, tu sais, il n'y a pas d'impact, il n'y a
pas d'incidence.
M. Leduc : O.K. Ça va être
bon, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y
a pas d'autre intervention sur l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
nous allons y aller à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 238 est adopté. Nous
poursuivons…
Le Secrétaire
: …M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 238 est adopté. Nous
poursuivons. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 238 tel qu'amendé?
Oui. Député de Bonaventure.
M. Roy
: Mme la
Présidente, bon, j'aimerais déposer un amendement concernant la maladie de
Lyme.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce qu'il est prêt? Est-ce qu'il a été acheminé?
M. Roy
: Oui. Je pense
qu'il est envoyé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il est déjà cheminé, d'accord.
Nous allons quand même prendre une suspension,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 37)
(Reprise à 11 h 39)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons. Nous avons reçu l'amendement du député de Bonaventure.
Je vous invite à lire l'amendement et à l'expliquer s'il y a lieu.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente. Je vais essayer de ne pas bafouiller, parce que c'est un nom
scientifique. Bon, projet de loi n° 59, Loi modernisant le
régime de santé et de sécurité au travail,amendement,
article 238, annexe B du Règlement sur les maladies professionnelles :
Ajouter, à la fin des conditions particulières pour la maladie «Parasitose»…
M. Roy
: …Merci,
Mme la Présidente. Je vais essayer de ne pas bafouiller, parce que c'est
un nom scientifique. Bon, projet de loi n° 59, Loi
modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, amendement,
article 238, annexe B du Règlement sur les maladies professionnelles,
ajouté à la fin des conditions particulières pour les maladies… pour la maladie
parasitose de la section 2 de l'annexe B du Règlement sur les
maladies professionnelles proposé par l'article 238 du projet de loi et
Borrelia burgdorferi. J'ai réussi.
Donc, écoutez, c'est un article qui est
extrêmement important, entre autres, et ça concerne le dossier de la maladie de
Lyme. À une certaine époque, bon, en tant qu'adjoint en Faune et Parcs et aussi
porte-parole de la Faune, j'ai eu à revendiquer des soins, de l'aide, de la
reconnaissance pour des agents de la faune…
• (11 h 40) •
Puis là, j'ouvre la parenthèse. Ce n'est
pas une maladie qui touche un nombre considérable d'individus, mais ceux et
celles qui en sont touchés sont extrêmement impactés. C'est une maladie qui
réduit à néant la capacité de l'individu à retourner au travail, pour la
majorité des cas. Donc, ça touche qui? Ça touche des agents de la faune, des
biologistes, des travailleurs forestiers, donc des gens qui ont à aller en forêt
pour pratiquer leur profession, leur travail.
Donc, d'introduire cet amendement-là
vient, en quelque part, reconnaître la maladie associée à la tique et
c'est-à-dire la maladie de Lyme, qui… bon, c'est le nom le plus commun, et ça
donne… ça va donner une chance à certains travailleurs qui, actuellement, sont
vraiment des laissés-pour-compte dans le système.
Donc, je n'irai pas plus loin. Je pense
que cela a sa place dans un contexte de modernisation de la loi sur la CNESST
et de ceux et celles qui se sentent abandonnés, actuellement. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? M. le ministre.
M. Boulet : Merci. Je n'ai pas
de commentaire particulier sauf de souligner la pertinence du propos de mon
collègue de Bonaventure. Et comme sa prononciation est tellement bonne, je ne
me risquerai pas à tenter de le compétitionner. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien. Y a-t-il, donc, d'autres interventions? Y a-t-il d'autres interventions?
S'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux voix
de l'amendement proposé par le député de Bonaventure.
Le Modérateur
: Pour,
contre, abstention. M. Roy (Bonaventure).
M. Roy
: Pour.
Le Modérateur
: M. Boulet
(Trois-Rivières).
M. Boulet : Pour.
Le Modérateur
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques
(Mégantic).
M. Jacques : Pour.
Le Modérateur
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan).
M. Derraji : Pour.
Le Modérateur
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve).
M. Leduc : Pour.
Le Modérateur
: Mme IsaBelle
(Huntingdon).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 238 est adopté. Nous
poursuivons. Y a-t-il d'autres interventions? M. le ministre. Ah!
M. Boulet : Oui. Vas-y.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je laisse… on laisse la parole au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On a un amendement
qui vous est envoyé. C'est déjà envoyé? Ça s'en vient.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On aura un nouvel amendement?
M. Leduc : Oui, ça s'en vient.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 11 h 42)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…M. le ministre? Ah!
M. Boulet : Oui, vas-y.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on laisse la parole au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On a un amendement
qui vous a été envoyé. Est-ce qu'il est déjà envoyé?
Une voix
: …
M. Leduc : Ça s'en vient.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On aura un nouvel amendement?
M. Leduc : Oui, ça s'en vient.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 42)
(Reprise à 11 h 45)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons. Alors, nous avons reçu un amendement de la part du
député d'Hochelaga-Maisonneuve. Alors, je vous invite à lire l'amendement et à
l'expliquer, s'il y a lieu.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. L'article 238 du projet de loi est amendé par l'ajout à la
section VI de la liste des maladies présumées professionnelles de :
Section VI-Troubles musculo-squelettiques. Maladie. Épicondylite. Genre de
travail. Un travail impliquant des répétitions de mouvements ou de pressions
sur des périodes de temps prolongées. Ensuite, il y a une autre ligne. Lésion
méniscale. Un travail impliquant la position agenouillée ou accroupie sur des
périodes de temps prolongées. Troisième ligne. Syndrome du canal carpien. Un
travail impliquant des répétitions de mouvements, l'exposition à des vibrations
ou des postures extrêmes du poignet sur des périodes de temps prolongées.
Quelques éléments de réflexion, Mme la
Présidente. Quand on a entendu le ministre préparer un projet de loi, il y a
déjà plusieurs mois, plusieurs années, en début de législature, les attentes
étaient assez élevées, on avait quand même beaucoup d'attentes en ce qui a
trait à la bonification de la liste des maladies professionnelles qui était
inchangée depuis l'adoption de la loi en 1985. Je réitère que je suis né en
1984, alors l'existence de ma vie n'a vu aucune modification à la liste des
maladies professionnelles.
Aucune modification dans la liste
québécoise, devrais-je préciser, parce que dans la liste de l'OIT,
l'Organisation internationale du travail, elle, elle a substantiellement été
bonifiée à travers le temps, parce que c'est normal la science évolue, la
recherche évolue, et c'est tout à fait normal qu'on rajoute des nouvelles
maladies à travers le temps. C'est, à mon avis, un scandale qu'on ne l'ait pas
fait à travers l'histoire du Québec, mais bon c'est le passé, là, on est en
train de travailler pour bonifier notre régime de santé-sécurité du Québec.
Puis malheureusement, bon, il y a des choses qui sont faites avec le projet de
loi, mais on ne touche pas du tout à des nouveaux ajouts en matière de maladies
musculo-squelettiques à l'annexe I de la loi.
Et il faut bien comprendre comment ça
fonctionne, là, la liste des maladies professionnelles de l'Organisation
internationale du travail. C'est une organisation tripartite où il y a à la
fois les états, c'est une organisation, là, reliée à l'ONU et, etc. Il y a les
états, il y a des parties syndicales et des parties patronales, donc c'est un…
tripartite, un peu comme on a des instances, ici, au Québec, où il y a parti…,
syndicat et gouvernement. Dans une certaine mesure, la CNESST est une façon de
voir cette manière-là de fonctionner, et pour arriver à produire une liste bonifiée
à l'OIT, il faut qu'il y ait des consensus des trois partis, et on imagine
que pour avoir un consensus patronal, syndical et international, bien, il faut
que ça soit, quand même, assis sur quelque chose de solide en matière de
recherche, en matière de science, et donc, justement, puis là je ne referai pas
le débat, à moins que le ministre soit particulièrement ouvert à des rajouts,
mais je ne referai pas le débat sur chacune des sections de l'annexe, du
nouveau…
M. Leduc : …bien, il faut que
ça soit quand même assis sur quelque chose de solide en matière de recherche,
en matière de science. Et donc, justement… puis là je ne referai pas le début,
à moins que le ministre, il soit particulièrement ouvert à des rajouts, mais je
ne le ferai pas, le débat, sur chacune des sections de l'annexe, là, du nouveau
règlement. Je tenais à le faire, par contre, ce débat-là parce qu'il est
important.
Moi, dans l'idéal, j'aurais voulu qu'on
précise qu'à chaque fois qu'une maladie est rajoutée à l'annexe de l'OIT,
automatiquement, elle soit rajoutée dans celle du Québec, qu'on n'ait pas à
avoir tout ce processus difficile et très politique. On a déjà eu des nombreux
débats à ce sujet-là, on le sait à quel point pour les patrons, des fois, ce
n'est pas tentant de rajouter une maladie professionnelle. Ça veut dire que la
présomption pourrait être donnée au travailleur… et donc plus facilement accès
à une indemnisation. On peut comprendre pourquoi, à travers le temps, il y a eu
des blocages et qu'il n'y a absolument aucune nouvelle maladie qui a été
rajoutée.
Là, le ministre nous propose un comité
scientifique, c'est intéressant. Moi, je ne lève pas le nez là-dessus, on en
débattra peut-être plus tantôt. Cela dit, pourquoi ne pas faire tout de suite
le rattrapage. Parce que, là, ce que le ministre nous propose de faire, c'est
que le comité scientifique s'occupera de ce rattrapage-là. Ça veut dire que ça
va prendre du temps, là, ça va prendre plusieurs années à ce que ce fameux
comité là émettent des recommandations, fassent la revue de littérature. Puis
il n'est pas exclu qu'une fois qu'il fasse des recommandations, bien, qu'il y
ait d'autres types de blocages de la part des organisations patronales, des
pressions qui soient faites au bureau du ministre et qu'on soit dans la même
situation dans 40 nouvelles années. C'est ce qui m'inquiète.
Je ne souhaite pas que ce soit ça qui
arrive, ce pourquoi… je n'ai pas déposé un amendement pour qu'on fasse
l'automatisme, là. Je dépose quand même un amendement aujourd'hui pour qu'on
rajoute quelques maladies, des troubles musculosquelettiques, des mises à jour
qui auraient dû être faites historiquement puis, je pense, auraient dû être
faites dans le cadre de la modernisation du ministre, et que je l'invite à faire
dans le cadre de la loi, parce que c'est l'occasion idéale de corriger les
inexactitudes du passé, de tout de suite faire ce travail-là de mise à jour
pour que le comité scientifique ait quand même des mandats de recherche, mais
qu'il n'ait pas à tout réviser et à faire ce travail-là qui est substantiel,
qui sera substantiel, qu'on règle, d'ailleurs, tout de suite, une partie de ce
travail-là et qu'on passe à autre chose.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Donc, y a-t-il des interventions? M. le ministre.
M. Boulet : Bien, assez
rapidement, je pense qu'on a déjà eu cette discussion-là et où j'avais eu
l'occasion d'exprimer l'estime que j'ai pour l'Organisation internationale du
travail. Ceci dit, je suis d'accord avec mon collègue qu'il faut mettre cette
liste-là des maladies professionnelles présumées à jour, ce qui n'a pas été
fait, bien sûr. Et c'est la raison pour laquelle on fait notamment la
modernisation, pour rendre cette liste-là évolutive, et c'est la raison pour laquelle
on a déjà ajouté un certain nombre de cancers pour les pompiers, le trouble de
stress post-traumatique, la maladie de Parkinson et des précisions. Et, par la
suite, le comité scientifique, vous le savez, il a un mandat extrêmement élargi
de faire des avis, des recommandations en matière de maladies professionnelles,
et il va avoir mandat, puis c'est écrit clairement, d'identifier des maladies
professionnelles, des risques particuliers reliés à celles-ci et les critères
de détermination des maladies professionnelles…
M. Boulet : ...scientifique,
vous le savez, il a un mandat extrêmement élargi de faire des avis, des recommandations
en matière de maladies professionnelles et il va avoir mandat, puis c'est écrit
clairement, d'identifier des maladies professionnelles, des risques
particuliers reliés à celles-ci et les critères de détermination des maladies
professionnelles, donc il jouera ce rôle-là.
Quant aux diagnostics, puis je ne veux pas
m'attarder à chacun, là, je ne vois pas peut-être bien, là, mais
l'épicondylite, la lésion méniscale, le tunnel carpien, il y a des
acceptations. Bon, sur l'épicondylite, il y a différents courants de
jurisprudence, mais, de façon générale, ce que je peux dire, c'est que ça peut
être soit d'origine traumatique ou relié au risque particulier du travail. Ça
fait qu'il y a des réclamations qui sont faites, et, quand c'est survenu au
travail, c'est accepté, là, soit parce que ça découle d'un événement spécifique
qui est le traumatisme ou parce que ça s'est développé. Le «ite», bon, il y a
l'inflammation, ça s'est développé parce que c'est caractéristique du travail
ou relié à ses risques particuliers.
Mais, encore une fois, tout ça va faire
partie du mandat du comité scientifique, et je pense que la liste a été déjà
abondamment bonifiée, puis on verra au fil des années. Ce qui est le grand
cadeau qu'on se donne dans ce projet de loi là, c'est un mécanisme qui va
permettre à cette liste-là d'être amendée et d'être compatible avec l'évolution
de la science médicale. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé? Alors, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, là, le
problème, Mme la Présidente, parce qu'on se donne un cadeau avec le comité
scientifique, puis j'en suis, puis on va en débattre peut-être tantôt, mais
quelle tâche titanesque qu'on lui met, là, sur les épaules, là, de réviser
l'entièreté de la liste.
Moi, j'avais préparé, là, pour vous dire
une idée, j'en ai une quinzaine d'amendements, parce qu'il y a au-delà de
plus... il y a des dizaines de maladies qui sont dans la liste de l'OIT qui ne
sont pas dans le projet de loi. Alors, je ne veux pas de manière éhontée
freiner ad nauseam cette commission, on veut procéder, mais je trouve ça quand
même dommage qu'on mette autant de poids sur les épaules de ce comité
scientifique là, qui n'y arrivera pas dans un relatif court délai. Même à moyen
terme, ça ne serait pas possible de faire la révision entière, à moins que le
comité scientifique dise : Bien, voilà la liste de l'OIT, le travail a été
fait, je recommande au ministre l'intégralité de cette nouvelle liste. Ça
serait, là, peut-être, dans mes rêves les plus fous, ce qui arriverait. On
verra si c'est ça qu'ils feront. Puis on va discuter tantôt de leur façon de
travailler puis de leur indépendance.
Peut-être en terminant, Mme la Présidente,
je ne ferai pas la liste nominative de toutes les maladies qui devraient être
ajoutées à mon avis, mais pour qu'on comprenne bien pourquoi je tiens à ce
qu'on fasse référence à cette liste-là, je vais lire deux sections, bien, en
fait, je vais vous expliquer une section puis en lire un autre. Ici, on fait
référence à une recommandation, 194, de l'OIT, toujours, que les membres...
Bien, je vais la lire, en fait : «Tout membre devrait communiquer sa liste
nationale des maladies professionnelles au Bureau international du travail
dès...
M. Leduc : ...pourquoi je tiens
à ce qu'on fasse référence à cette liste-là. Je vais lire deux sections, bien,
en fait, je vais vous expliquer une section puis en lire un autre. Ici, on fait
référence à une recommandation, 194, de l'OIT, toujours, que les membres...
Bien, je vais la lire, en fait : «Tout membre devrait communiquer sa liste
nationale des maladies professionnelles au Bureau international du travail dès
son établissement ou sa révision en vue de faciliter leur examen et la mise à
jour périodique de la liste de maladies professionnelles annexée à la présente recommandation.»
Et là je dois vous avouer que je suis un peu triste que le Québec, qui, peut-être
via le Canada, là, je ne sais pas trop comment ça fonctionne, mais va acheminer
sa liste révisée à l'issue de la présente commission... bien, il va avoir
manqué la coche de nombreuses maladies qui sont dans cette liste-là. On ne fera
pas belle figure à l'international face à nos partenaires de l'OIT, Mme la
Présidente, si on envoie tel quel le règlement du ministre.
Et finalement je veux juste lire une
petite section pour qu'on comprenne bien la logique de comment ça fonctionne.
Liste des maladies professionnelles de l'OIT, révisée en 2010 : «La recommandation
194, sur la liste des maladies professionnelles de 2002 prévoit que les listes
nationales de maladies professionnelles doivent comprendre, dans la mesure du
possible, les maladies visées dans la liste des maladies professionnelles
annexée à la recommandation. Compte tenu des travaux des deux réunions
d'experts, le conseil d'administration a approuvé, le 25 mars 2021, une
nouvelle liste de maladies professionnelles lors de sa 307e session. Cette
nouvelle liste remplace la liste annexée à la recommandation no°194 adoptée en
2002. La nouvelle liste comprend une série de maladies professionnelles
reconnues à l'échelle internationale, allant de pathologies causées par des
agents chimiques, physiques, biologiques ou maladies respiratoires et de la
peau, en passant par les troubles musculosquelettiques et les cancers professionnels.
La liste de l'OIT inclut spécifiquement, pour la première fois, des troubles
mentaux et du comportement — on en a déjà parlé — cette
liste comprend également des entrées ouvertes dans toutes les sections
relatives aux maladies susmentionnées. Ces entrées ouvertes permettent de
reconnaître l'origine professionnelle des maladies non spécifiques dans la
liste dans le cas où un lien est établi entre l'exposition aux facteurs de
risque résultant d'activités professionnelles et le trouble ou la maladie dont
le travailleur est atteint.» Et ça continue, et ça continue. Mais tout ça pour
vous dire, Mme la Présidente, que ce n'est pas frivole, ce qui nous est soumis
par l'OIT ici, c'est un travail sérieux, un travail professionnel, un travail
scientifique, un travail politique aussi et un grand consensus sur lequel on
devrait se baser davantage qu'on le fait.
Alors, j'entends le ministre,
malheureusement, ce ne sera pas possible cette fois-ci. J'espère sincèrement
que le fameux comité scientifique aura, à quelque part, l'audace de prendre
telle quelle la liste de l'OIT et, bien sûr, faire des révisions, bien sûr, se
faire une opinion, c'est pour ça qu'on va le former, le comité scientifique,
mais j'espère qu'il ne fera pas à la pièce ces études-là, qu'il prendra ça dans
sa globalité, que rapidement il nous fera une recommandation la plus complète
possible pour qu'on se mette aux normes internationales, qui sont des bonnes
normes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...d'autres interventions sur l'amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 238 est rejeté. Nous
poursuivons. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 238 tel qu'amendé?
M. le...
M. Boulet : Avec votre
permission, peut-être une petite suspension de deux minutes, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, d'accord.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 31)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, je vous laisse la parole pour expliquer le déroulement
prochain.
M. Boulet : Oui. On va revenir
à 238, donc on va le suspendre, mais on va revenir à 8, mais, c'est tout des amendements
de forme et de concordance. Puis après ça, on va redéposer, à 238, le règlement,
là, qui tient compte des amendements, notamment, la maladie de Parkinson et
autre, et autre, là, puis après ça, on vous expliquera le suivi, là, mais après
ça, ça va suivre son cours.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, d'abord, j'ai besoin de consentement pour suspendre le 238. Est-ce
que j'ai votre consentement?
Des voix
: Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. J'ai également besoin de votre consentement pour rouvrir l'article 8
que nous avions suspendu. Est-ce que j'ai votre consentement?
Hé! que ça parle fort.
Une voix
: Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
Une voix
: …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous donnons maintenant la parole au député… au ministre, hein, c'est le
ministre. Alors, au ministre qui nous dépose un amendement à l'article 8.
M. Boulet : Oui, merci.
Article 8 du projet de loi :
1° insérer, avant l'article 29 de la Loi
sur les accidents du travail et les maladies professionnelles proposé,
l'article suivant :
«28.1. Un travailleur atteint d'une
maladie dont le diagnostic est une atteinte auditive causée par le bruit peut
produire une réclamation pour maladie professionnelle s'il satisfait aux
critères d'admissibilité prévus par règlement.»;
2° supprimer, dans l'article 29 de la Loi
sur les accidents du travail et les maladies professionnelles proposé, «qui
satisfait aux critères d'admissibilité de la réclamation que peut prévoir un
règlement»;
3° supprimer, dans ce qui précède le
paragraphe 1° de l'article 30 de la Loi sur les accidents du travail et
les maladies professionnelles proposé, «et qui satisfait aux critères
d'admissibilité de la réclamation que peut prévoir un règlement».
Explication. L'amendement proposé vise à,
bon, simplement à limiter la possibilité de prévoir par règlement des critères
d'admissibilité uniquement aux réclamations pour une maladie professionnelle,
dont le diagnostic est une atteinte auditive causée par le bruit. Donc, c'est
tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions à l'amendement déposé à l'article 8? S'il
n'y a pas d'intervention, nous allons donc procéder à la mise aux voix de l'amendement…
Oui.
M. Leduc : …en ligne. Je ne le
vois pas. C'est Bonaventure, c'est ça?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, député de…
M. Leduc : Non, pas
Bonaventure. Trois-Rivières.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…non, d'Hochelaga-Maisonneuve, vous aimeriez…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…s'il n'y a pas d'intervention, nous allons donc procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Oui?
M. Leduc : …en ligne? Je ne le
vois pas. C'est Bonaventure, c'est ça?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Leduc : Non, pas Bonaventure,
Trois-Rivières.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député de… non, d'Hochelaga-Maisonneuve, vous aimeriez intervenir?
M. Leduc : Non, non…
j'aimerais le lire, c'est pour ça, l'avoir devant moi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord, un instant. On va le mettre à l'écran. Effectivement, on a…
M. Boulet : …
M. Leduc : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va le mettre rapidement à l'écran.
M. Boulet : Ça faisait partie
de nos discussions.
M. Leduc : Oui, oui, oui… Je
suis juste un peu visuel, là, je ne veux pas…
M. Boulet : Ah oui! Non, non,
il n'y a pas de problème.
M. Leduc : Alors, ça, c'était…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oups! Voilà.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, il est là. Donc, est-ce qu'il y a des interventions à l'amendement
déposé à l'article 8?
M. Leduc : Pour bien
comprendre, Mme la Présidente, rapidement, c'est bien ce qui empêche de
rajouter des conditions d'admissibilité? C'est beau.
M. Boulet : Totalement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bon? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix.
M. Leduc : On dirait que vous
attendez que j'en fasse une.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, non, non, c'est…
Le Secrétaire
: Mais
allons-y. Pour…
M. Leduc : …vous me regardez,
vous me regardez.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention.
M. Leduc : …j'en fais une là,
là. Ça ne me dérange pas.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pas du tout. L'adjoint est prêt maintenant à passer à la mise aux voix.
Le Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant l'opposition officielle, M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 8 est adopté. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions à l'article 8 tel qu'amendé? S'il n'y a
pas d'autre intervention à l'article 8 tel qu'amendé, nous allons procéder
à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 8 tel qu'amendé est adopté. Donc, si j'ai bien
compris, M. le ministre, vous voulez que nous revenions à l'article 238.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, est-ce que j'ai l'accord pour revenir à
l'article 238 que nous avions suspendu?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Consentement? Merci. Je n'ai pas dit le bon terme. Merci. Alors, nous avons le
consentement. Nous avons reçu un premier amendement à l'article 238 de la
part de M. le ministre. Est-ce que vous pouvez le lire, M. le ministre?
M. Boulet : Oui, bien sûr. À
l'article 1 du Règlement sur les maladies professionnelles, proposé par
l'article 238 du projet de loi :
1° dans le premier alinéa :
a) remplacer «, aux annexes A et
B,» par «, à l'annexe A,»;
b) supprimer «Il identifie le délai
de réclamation applicable pour ces maladies.»;
2° remplacer, dans le deuxième
alinéa, «des articles 29 et 30» et «certaines maladies professionnelles»
par, respectivement, «de l'article 28.1» et «une maladie dont le
diagnostic est une atteinte auditive causée par le bruit»…
M. Boulet : ...à l'annexe
A,»;
b) supprimer «Il identifie le délai de
réclamation applicable pour ces maladies.»;
2° remplacer, dans le deuxième alinéa,
«des articles 29 et 30» et «certaines maladies professionnelles» par,
respectivement, «de l'article 28.1» et «une maladie dont le diagnostic est
une atteinte auditive causée par le bruit».
Explication : L'amendement proposé en
est simplement un de concordance avec celui qui sera présenté à
l'article 88 du projet de loi, qui retire les propositions visant les
délais de réclamation en matière de maladies professionnelles.
L'amendement proposé est également en
concordance avec celui prévu à l'article 8, qui limite la possibilité de
prévoir des critères d'admissibilité uniquement aux réclamations pour une
maladie professionnelle dont le diagnostic est une atteinte auditive causée par
le bruit.
Merci. C'est complet, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Toujours pour
être bien certain de suivre... ce qui nous permet de sortir de l'idée de date
de diagnostic versus date...
M. Boulet : Oui, oui. Il
y avait deux types de maladies, certaines assujetties à un délai de six mois de
la connaissance, alors que l'autre, c'était six mois de la date du diagnostic.
Donc, tout ça est fusionné ensemble. C'est...
M. Leduc : Moi, je veux
juste préciser que c'était quand même une demande que j'avais faite à micro
ouvert, à micro fermé, puis je salue le ministre de l'avoir entendue.
M. Boulet : Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions déposées
à l'amendement de la part du ministre? Il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé par le
ministre à l'article 238 est adopté.
M. le ministre, nous avons reçu également
un autre amendement à l'article 238.
M. Boulet : Merci.
Retirer la section II du Règlement sur les maladies professionnelles,
comprenant l'article 3, proposée par l'article 238 du projet de loi.
Explication : L'amendement proposé en
est aussi un de concordance avec celui qui sera présenté à l'article 88 du
projet de loi, qui retire les propositions visant les délais de réclamation en
matière de maladies professionnelles. Voilà. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions sur cet
amendement déposé par le ministre? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Concordance
avec ce qu'on vient de discuter, c'est la même chose?
M. Boulet : Totalement,
totalement.
M. Leduc : Encore une
fois, merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à
l'article 238 est adopté.
Nous poursuivons avec un autre amendement
de la part du ministre.
M. Boulet : Merci.
Remplacer, dans l'intitulé de la section III du Règlement sur les maladies
professionnelles, proposé par l'article...
Le Secrétaire
: ...Maisonneuve?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 238
est adopté.
Nous poursuivons avec un autre amendement
de la part du ministre.
M. Boulet : Merci.
Remplacer, dans l'intitulé de la section III du Règlement sur les maladies
professionnelles, proposé par l'article 238 du projet de loi, «de
certaines maladies professionnelles» par «des réclamations pour une maladie
dont le diagnostic est une atteinte auditive causée par le bruit».
Explication. Bon, c'est un autre amendement
de concordance avec celui prévu à l'article 8 qu'on vient d'adopter, qui
limite la possibilité de prévoir des critères d'admissibilité uniquement aux réclamations
maladie professionnelle dont le diagnostic est une atteinte auditive causée par
le bruit. C'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (12 h 40) •
M. Leduc : C'est une
section importante, là. Je ne veux pas m'éterniser, mais quand même quelques
mots pour la postérité peut-être, mais c'est un nouvel ajout, cette idée-là
d'admissibilité, ce que, nous, parfois, on appelle aussi les exclusions. Ça
nous inquiétait parce que, dans ce concept-là qui était nouveau dans la loi,
dans ce qui nous était présenté, on faisait seulement référence à la surdité,
mais dans l'intitulé il y avait un s, maladies professionnelles avec un s. Ça
laissait sous-entendre qu'éventuellement il y allait en avoir d'autres, types
d'exclusion.
Alors, nous, on était déjà opposé à ce
qu'il y ait celle sur la surdité, mais on voulait certainement fermer la porte,
fermer le robinet à une potentielle ouverture supplémentaire. On a fait une
représentation. C'était une de mes demandes aussi. Et je salue encore une fois
le ministre qui l'a entendue et qui l'applique. Et là on aura encore peut-être
des discussions sur les exclusions de la surdité, et on en aura à en reparler,
là, mais certainement on peut au moins fermer le robinet sur potentiellement
d'autres types d'exclusion. Et c'est une bonne nouvelle. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Alors,
nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à
l'article 238 est adopté.
Nous allons demander une petite... Voyons.
Suspension, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 41)
(Reprise à 12 h 48)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je comprends que le ministre veut déposer un amendement à l'article 238
qui touche l'annexe A et B du règlement sur les maladies professionnelles.
Comme nous avons déjà adopté certains amendements touchant ce bloc-là, on a
entre autres un amendement qui a été déposé par le ministre, un amendement qui
a été déposé par le député de Nelligan, un amendement qui a été déposé par le
député d'Hochelaga-Maisonneuve et un amendement qui a été déposé par le député
de Bonaventure, est-ce que nous avons votre consentement pour les retirer
puisqu'ils feront déjà partie du nouvel amendement déposé par le ministre?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
J'ai le consentement des quatre.
M. Boulet : Une belle équité,
hein.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est parfait. Alors, je vous remercie. Donc, M. le ministre, vous déposez le
nouvel amendement à l'article 238. Je vous laisse peut-être lire juste le petit
préambule, là.
M. Boulet : Oui.
L'introdution, puis peut-être l'explication en plus gros caractères, parce que
je ne l'ai pas, juste pour ne pas déroger.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…
M. Boulet : Peut-être en plus…
Oui, encore un petit peu. Ça me… Oui, ça me va, ça. Donc, merci.
«Remplacer les annexes A et B du Règlement
sur les maladies professionnelles, proposées par l'article 238 du projet de
loi, par l'annexe suivante.»
Donc, l'explication. C'en est un de
concordance avec celui qui sera présenté à l'article 88 du projet de loi, qui
retire les propositions visant les délais de réclamation en matière de maladies
professionnelles, puis ça reprend également les dispositions des amendements
adoptés ayant modifié les annexes du règlement sur les maladies
professionnelles concernant, notamment, maladie de Parkinson, intoxication par
le plomb et le cancer de la prostate. Donc, ça comprend tout. C'est tout.
• (12 h 50) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Y a-t-il des interventions? Oui, député de Bonaventure.
M. Roy
: Oui. Je ne
vois pas les modifications associées aux maladies parasitaires.
M. Boulet : Il est là aussi,
je ne sais pas pourquoi qu'il n'apparaît pas là, mais l'amendement est là
aussi, comme ça a été expliqué par Mme la Présidente, mais il est là aussi. Je
ne sais pas pourquoi qu'il n'a pas été mis.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Si vous… On peut peut-être vérifier, là, s'assurer… M. l'adjoint, peut-être de…
Une voix : On peut le…
M. Boulet : Non, mais,
collègue, c'est parce qu'ils ont écrit «notamment», mais il y avait ça aussi,
la maladie… la parasitose, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il devrait être là, là, on devrait le voir bientôt. Vous ne savez pas à quelle
page il est?
Une voix : Je ne veux pas
faire mon Saint-Thomas, là, mais…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, mais il vaut mieux prendre le temps, est-ce que vous vous rappelez à quel
bloc…
M. Boulet : ...ils ont
écrit «notamment», mais il y avait ça aussi «la maladie, la parasitose», là.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Et il devrait être. Là, on devrait le voir bientôt.
Vous ne savez pas à quelle page il est.
M. Roy
: Je ne
veux pas faire mon Saint-Thomas, là, mais...
Une voix : Saint-Thomas.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Saint. Non, mais vaut mieux prendre le temps. Est-ce
que vous vous rappelez à quel bloc il était? Il est là, là. Juste un peu en
bas, en bas.
Des voix : …
(Consultation)
M. Roy
: Oui, O.K.,
c'est beau, je le vois. C'est bon.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Donc, ça vous convient. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? Bon, c'est un gros bloc, j'en
conviens, là. C'est un amendement... s'il n'y a pas... oui, député...
M. Derraji : C'est un
amendement qui reprend en bonne partie l'ensemble de ce que nous avons discuté.
Le ministre vient de faire une mini déclaration que c'est équitable, tous les
amendements ajoutés. Ça démontre juste l'esprit d'équipe dans cette commission,
Mme la Présidente. Et donc l'amendement présenté par le ministre reprend en
quelques parties un peu tout ce qui a été discuté. Donc, voilà. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est parfait. S'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons procéder à la mise aux voix. Donc, est-ce que
l'amendement déposé par le ministre est adopté?
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention, M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé par le
ministre à l'article 238 est adopté. Nous poursuivons. Si je ne me trompe
pas, est-ce que nous poursuivons... nous devons... nous poursuivons donc le 238
effectivement. Y a-t-il d'autres interventions sur le 238?
M. Boulet : Ce que nous
ferions, Mme la Présidente, c'est qu'à ce stade-ci on suspendrait
l'article 238 avec un consentement des collègues. Nous ne rediscutions que
de la surdité, le cas échéant, quand nous reviendrons au moment opportun sur
l'article 238.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : D'accord. Est-ce que... oui? Alors, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. Avant de
consentir à ce qui est proposé par le ministre, il y avait juste une rapide
discussion qu'on voulait avoir sur la question du bruit. Là, on a une entente
pour dire que, tout ce qui est de la question des admissibilités à la surdité,
on y reviendra plus tard parce qu'on veut progresser dans le projet de loi. Il
y a une impasse pour le moment, mais c'est correct, c'est normal. On y
reviendra plus tard.
Cependant, il y a quelque chose qui n'est
pas dans la loi, mais qui avait été l'objet de discussions, puis je tenais à ce
qu'on ait une discussion à micro ouvert à ce sujet-là, qui est le règlement. Il
y a un règlement qui a été travaillé par... pas ce règlement-là, un autre
règlement qui n'est pas dans le cadre de ce projet de loi là, qui est travaillé
depuis des années, là...
M. Leduc : …c'est normal, on y
reviendra plus tard. Cependant, il y a quelque chose qui n'est pas dans la loi,
mais qui avait été l'objet de discussion, puis je tenais à ce qu'on ait une
discussion à micro ouvert à ce sujet-là, qui est le règlement. Il y a un règlement
qui a été travaillé par… pas ce règlement-là, un autre règlement qui n'est pas
dans le cadre de ce projet de loi là, qui est travaillé depuis des années, en
tout cas, plusieurs séquences de mois, disons-le comme ça, autant la CNESST,
les parties l'ont travaillé. Il est, dans les mains du ministre en ce moment,
il comporte plusieurs aspects, mais il y a un aspect important qui est celui de
la nouvelle norme de bruit qui, en ce moment, vous le savez, l'exposition au
bruit, la norme est à 90 décibels. On a parlé abondamment dans les derniers
jours de cette norme-là, qui est une des pires normes de législation en Amérique
du Nord.
Et, dans ce nouveau règlement là, on
proposait, et c'était le nouveau consensus de baisser ça à 85, il y en a
certains qui réclament qu'on baisse jusqu'à 80. Les audiologistes, à qui je
parlais récemment : Pourquoi ce n'est pas 80? Bon. Alors, on ne peut pas
tout avoir, comme on l'a bien dit, c'est normal. Mais dans la discussion qu'on
avait avec le ministre, je trouvais ça important qu'on puisse s'engager ici, à
cette commission, qu'au-delà de ce qui reste à discuter dans ce projet de loi,
autant sur le règlement, que sur le reste du projet de loi, qu'on puisse
procéder rapidement, là, je ne mettrai pas de date sur le calendrier, mais
qu'on puisse procéder rapidement, dans les prochaines semaines, à l'adoption de
ce règlement-là pour, tout de suite, instaurer la nouvelle norme à 85 dB,
notamment, là, comme je le disais, ça touche à d'autres affaires, ce
règlement-là, mais c'est un des gros points, c'est important. Et on peut
procéder, c'est dans les mains du ministre, ce n'est pas nécessairement relié,
ce n'était pas du tout relié à ce projet de loi là. Et, moi, je pense que ça
envoie le bon signal que si le ministre nous dit : Oui, je suis d'accord,
on peut procéder avec l'adoption le plus rapidement possible,
Encore une fois, je ne veux pas jouer à
mettre des dates là-dessus, il y a des conseils des ministres à chaque semaine.
Ce n'est pas moi qui va décider de l'ordre du jour du prochain bien sûr, mais
si je pouvais avoir l'engagement du ministre que ce règlement-là pouvait
procéder rapidement, dans les prochaines semaines, avec l'adoption, je pense
que ça envoie un bon signal à l'ensemble des partenaires de cette commission
pour qu'on puisse avancer et qu'en effet la prévention du bruit, au-delà de la
réparation, puis on a encore des discussions à faire, mais la prévention du
bruit, elle, elle est importante, et on doit aller de l'avant avec cette
modernisation-là du règlement qui n'est pas liée avec le projet de loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Leduc : On peut peut-être
suspendre un instant si…
M. Boulet : Bien oui, Mme la
Présidente, pour clore cette discussion-là, on en avait déjà discuté, eh oui,
c'est un projet de règlement en matière de prévention et il y a des
modifications en matière de santé, sécurité du travail de la loi… pas de la
loi, là, mais en application de la Loi santé, sécurité du travail, Code de
sécurité pour les travaux de construction représentant la prévention dans un
établissement, qualité du milieu de travail. Donc, oui, c'est un règlement qui
a fait l'objet du processus au niveau de la CNESST. Et, moi, je m'engage à
m'assurer que…
db
M. Boulet : ...en application
de la Loi santé et sécurité du travail, cote de sécurité pour les travaux de
construction, représentant à la prévention dans un établissement, qualité du
milieu de travail. Donc, oui, c'est un règlement qui a fait l'objet du
processus au niveau de la CNESST, et moi, je m'engage à m'assurer que ça puisse
connaître un suivi diligent pour respecter la procédure d'adoption gouvernementale.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça vous va?
M. Leduc : Je remercie M. le
ministre. C'est un élément important, là, qu'on ait une belle... une nouvelle
norme de prévention efficace. C'est quelque chose qui sort de la CNESST. C'est
déjà réglé sur la forme, disons, là, il n'y a plus de débat à y avoir sur les
85 dB, il ne reste que l'étape de l'adoption qui est dans les mains du ministre.
Je suis content d'entendre qu'il va procéder dans les plus brefs délais,
diligemment, donc avec l'adoption du règlement. Ça me réjouit. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, il y avait eu une suggestion de la part du ministre de suspendre
l'article 238, ce qui indiquait également de considérer que tous les articles
introduits par l'article 238 seraient comme discutés, fermés, à
l'exception du terme de la surdité. Est-ce que c'est bien ce qu'on vient de
discuter?
M. Boulet : Oui. En fait, tout
ce qui est dans 238 est comme... En fait, on le suspend et on s'entend que,
s'il y a de nouvelles discussions, ça se limite à la surdité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien ça, exactement. Donc, tout le monde a bien compris ça? J'ai le
consensus pour...
M. Leduc : Oui. Là, j'aurais
dû le regarder tantôt, mais dans les amendements qui ont circulé, là, la liste,
il y avait... on était revenu au libellé original, hein, de la présomption? Il
est passé vite, vite, j'avoue que je n'ai pas eu le temps de le regarder, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
De quoi? Peut-être répéter. Vous avez...
M. Boulet : Je ne comprends
pas.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je n'ai pas compris votre question.
M. Leduc : Peut-être faire
juste une légère suspension dans ce cas-là. Ça ne sera pas bien long.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, d'accord.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
13 h (version non révisée)
(Reprise à 13 heures)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, caméra... Allez-y, M. le ministre. Encore, on va bien expliquer la suggestion.
M. Boulet : Oui, donc, de consentement,
nous suspendons l'article 238, et, toujours de consentement, que, lors d'une
rediscussion de 238, elle se limite à la surdité. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, est-ce que tout le monde... j'ai le consentement de tout le
monde?
Des voix
: Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Consentement? Parfait. Alors, écoutez, merci, hein, merci.
Et, compte tenu de l'heure, bien, nous
suspendons les travaux jusqu'à 14 heures. Merci, bon dîner, tout le monde.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 4)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, votre attention, s'il vous plaît. La Commission de l'économie et du
travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité
du travail.
Alors, lorsque nous avons suspendu ce
matin, nous en étions rendus à l'article 117. Je comprends que vous voulez
le suspendre. Est-ce que c'est bien… Est-ce que j'ai le consentement? Est-ce
que j'ai le consentement pour suspendre l'article 117?
Une voix
: Dans quel
bloc?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Dans le même bloc que le 238 alors dans le bloc le Règlement sur les maladies
professionnelles.
M. Boulet : …117 et 126, on va
les reporter.
M. Derraji : C'est le 455 de
la LATMP, hein?
M. Boulet : Exact.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, est-ce que j'ai votre consentement pour suspendre
l'article 117? Parfait, oui. Également pour le même… l'autre article, le
126, est-ce que j'ai le consentement pour suspendre l'article 126? Oui,
parfait.
Alors, M. le ministre, nous allons
commencer le troisième bloc, l'accès. 3.2, Reconnaissance des maladies
professionnelles, le comité scientifique ou les maladies professionnelles avec
l'article 101. Je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci.
101. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 348, du chapitre suivant :
«Comité scientifique sur les maladies
professionnelles
«Section I
«Institution et mandat
«348.1. Est
institué le Comité scientifique sur les maladies professionnelles.
«348.2. Le comité a pour mandat de faire
des recommandations au ministre ou à la Commission en matière de maladies
professionnelles, notamment :
«1° en recensant et analysant les
recherches et études en matière de maladies professionnelles;
«2° en analysant les relations
causales entre les maladies et les contaminants ou les risques particuliers
d'un travail;
«3° en produisant des avis écrits sur
l'identification des maladies professionnelles, les contaminants ou les risques
particuliers reliés à celles-ci et les critères de détermination.
«Le comité peut effectuer tout autre
mandat…
M. Boulet : ...causales entre
les maladies et les contaminants ou les risques particuliers d'un travail;
«3° en produisant des avis écrits sur
l'identification des maladies professionnelles, les contaminants ou les risques
particuliers reliés à celles-ci et les critères de détermination.
«Le Comité peut effectuer tout autre
mandat qui lui est confié conformément aux lois que la Commission administre.
Il a également pour mandat d'examiner toute question qui lui est soumise par le
ministre ou la Commission et de lui donner son avis.
«Aux fins des mandats qui lui sont
confiés, le Comité peut consulter tout expert ou tout organisme public ou lui
confier la réalisation de travaux.
«348.3. Les avis et recommandations du
Comité sont transmis à la Commission et au ministre. Sous réserve des
dispositions de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur
la protection des renseignements personnels, la Commission doit les rendre
publics sur son site Internet au plus tard un an après leur réception.
«Malgré le premier alinéa, la Commission
doit, avant la publication d'un projet de règlement pris en application du
paragraphe 1° de l'article 454.1, publier sur son site Internet les avis et
recommandations du Comité qui concernent ce projet et qui n'ont pas déjà été
rendus publics, et ce, sous réserve des dispositions de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels.
«Section II. Composition et
fonctionnement.
«348.4. Le Comité est composé de cinq
membres nommés par le gouvernement à la suite d'un appel de candidatures et
après consultation des ordres professionnels concernés et du Comité consultatif
du travail et de la main-d'oeuvre visé à l'article 12.1 de la Loi sur le
ministère du Travail. Le Comité doit être composé minimalement des personnes
suivantes :
«1° un médecin détenant un certificat de
spécialiste en médecine du travail ou en santé publique et médecine préventive
délivré par le Collège des médecins du Québec;
«2° un médecin détenant un certificat de
spécialiste délivré par le Collège des médecins du Québec dans une spécialité
autre que celle prévue au paragraphe 1° et qui est professeur agrégé ou
titulaire dans une université québécoise;
«3° un titulaire d'un diplôme
universitaire de deuxième ou troisième cycle en hygiène du travail ou en santé
au travail;
«4° un titulaire d'un diplôme
universitaire de deuxième ou troisième cycle en épidémiologie.
«Le président du Comité est désigné par le
gouvernement parmi ses membres.
«Le gouvernement détermine la rémunération
et les autres conditions de travail des membres du Comité.
«348.5. Le mandat du président du Comité
et celui des autres membres est d'une durée d'au plus cinq ans et est
renouvelable. À l'expiration de leur mandat, les membres demeurent en fonction
jusqu'à ce qu'ils soient nommés de nouveau ou remplacés.
«348.6. Toute vacance survenant au cours de
la durée du mandat des membres est comblée en suivant le mode...
M. Boulet : …d'au plus
cinq ans et est renouvelable. À l'expiration de leur mandat, les membres
demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient nommés de nouveau ou remplacés.
«348.6. Toute vacance survenant au cours
de la durée du mandat des membres est comblée en suivant le mode de nomination
prescrit pour la nomination du membre à remplacer.
« SECTION III
«RAPPORTS ET IMMUNITÉS
«Le président du Comité doit, chaque
année, transmettre à la Commission et au ministre, à la date que ce dernier
détermine, un rapport des activités du Comité. Ce rapport doit contenir tous
les renseignements exigés par le ministre.
• (14 h 10) •
«348.8. La Commission assure le
financement des dépenses relatives aux activités du Comité. À cette fin, la
Commission et le ministre concluent une entente, laquelle doit notamment
prévoir l'autorisation des dépenses annuelles du Comité par la Commission,
lesquelles tiennent compte des priorités établies par la Commission, et une
reddition de comptes annuelle de celles-ci.
«348.9. Un membre du Comité ne peut être
poursuivi en justice en raison d'un acte accompli de bonne foi dans l'exercice
de ses fonctions.».
Explication. Bon, je pense qu'on… j'en ai
parlé à de multiples reprises, c'est un nouveau chapitre visant, là, la
création du comité scientifique sur les maladies professionnelles. Et le reste,
là, je n'ai pas l'intention… je pense qu'on est allé dans le fin détail, puis
ça a été écrit de manière extrêmement rigoureuse, et en utilisant toutes les
normes d'éthique nécessaires en semblable matière. Et je pense qu'il n'est pas
nécessaire de redire que, ça aussi, cette création-là, fait l'objet d'un
consensus au Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, ça fait que
je ne veux pas m'attarder outre mesure dans ma présentation. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Comment vous voulez étudier l'article 101? Est-ce que vous
voulez l'étudier dans un seul bloc ou on y va par sous-article, c'est-à-dire
le 341.1, 300… Un seul bloc?
M. Derraji : Bon, je pense que
c'est une discussion, au début, générale, et par la suite, moi, j'ai quelques
questions de précision. Mais je pense, ce qu'on a fait depuis le début, c'est
qu'on va aller par des questions générales, clarifier quelques choses avec le ministre.
C'est sûr que s'il répond à toutes les questions, bien, écoute, il n'y aura pas
d'amendement, sinon, bien il y aura des amendements. C'est bon?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. On y va comme ça. Très bonne suggestion.
M. Derraji : Et je peux
commencer, si…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, à vous la parole, député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Merci,
Mme la Présidente. J'ai quelques questions pour comprendre la nouveauté de
la création du comité scientifique, juste comprendre la dynamique jusqu'à aujourd'hui.
Tout document ou toute interprétation des études, d'après ce que j'ai compris,
passait par la RSST jusqu'à maintenant. La preuve, quand je vois ce que la
CNESST donne à la RSST, il y a une subvention à la prévention, donc la CNESST
est également liée à l'Institut de recherche de Robert-Sauvé en santé et
sécurité au travail ainsi qu'aux associations sectorielles paritaires.
En 2019, la CNESST a donné à l'institut…
M. Derraji : …à l'IRSST, il y a
une subvention à la prévention. Donc, la CNESST… Institut de recherche de
Robert-Sauvé en santé et en sécurité au travail ainsi qu'aux associations
sectorielles paritaires. En 2019, la CNESST a donné à l'Institut de recherche
de Robert-Sauvé 25 millions… 23 millions de dollars… désolé, 25 millions.
23 millions de dollars, ça a été au… l'ASP. Au niveau des comités
scientifiques, quand je vois aussi les programmes de prévention, bien,
toujours, il y a l'IRSST qui bénéficie du financement, l'IRSST bénéficie du
financement avec les programmes qu'elle a avec la CNESST.
Quand je regarde l'expertise de l'IRSST,
il y a 205 chercheurs externes, 31 comités, notamment neuf comités de la
Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail,
donc neuf comités liés à la CNESST. Il y a des laboratoires, notamment
environnemental, toxicologique, microbiologique, et par la suite, bien, écoute,
il y a beaucoup de publications. Je veux juste comprendre maintenant c'est
quoi, le rôle… Une fois le comité scientifique qui est instauré, c'est quoi, le
rôle de ce comité par rapport à la CNESST, un? Deux, est-ce que l'IRSST ne va
plus faire affaire avec la CNESST? S'il va continuer à faire affaire avec la
CNESST, ça serait quoi, le rôle, le nouveau rôle de l'IRSS…
IRSST — désolé, il y a trop d'acronymes — versus le comité
scientifique? Parce qu'aujourd'hui on a une nouvelle structure, un nouveau
comité qui va se prononcer sur les maladies. Donc, est-ce que, toujours, on va
utiliser l'IRSST? Oui, non? Et est-ce que l'IRSST va continuer à recevoir le
même montant, les 24, 25 millions de dollars par année pour continuer son
travail au niveau de la prévention?
M. Boulet : Oui. Merci. Bien, d'abord,
le rôle du comité, comme j'en ai souvent parlé, c'est de faire évoluer la liste
des maladies professionnelles présumées. Donc, son corridor d'expertise est
limité à la liste, au règlement qui concerne les maladies professionnelles
présumées. Ils vont devoir assurer une veille de l'évolution des connaissances
scientifiques, médicales sur les maladies présumées professionnelles. Ils vont
permettre à la CNESST d'obtenir les informations scientifiques neutres,
rigoureuses et impartiales afin d'aller de l'avant, pour assurer la présence
d'experts afin de répondre aussi à des questions du ministre, de la commission
aussi puis pour répondre à la recommandation 34, là, du Comité consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre. Mais, pour répondre sommairement, c'est un
champ, c'est une juridiction qui est limitée aux maladies professionnelles
présumées. Maintenant, je sais qu'il y a une diversité de relations avec
l'IRSST, l'Institut Robert-Sauvé, et ça, je n'ai pas…
M. Boulet : ...c'est un champ,
c'est une juridiction qui est limitée aux maladies professionnelles présumées.
Maintenant, je sais qu'il y a une
diversité de relation avec l'IRSST, l'Institut Robert Sauvé, et ça, je ne peux
pas anticiper que ça diminue. Je pense qu'en matière de santé et sécurité, il y
aura toujours des nouvelles études, des nouvelles recherches qui le seront au
bénéfice de l'ensemble de notre régime de prévention et d'indemnisation. Mais
je ne crois pas que ça ait d'impacts sur la relation sur le lien qui va être
maintenu entre la CNESST puis l'IRSST.
M. Derraji : La question,
c'est plus : Est-ce que vous ne pensez pas qu'il va y avoir un
dédoublement au niveau du rôle et au mandat? Parce que l'IRSST, il est déjà...
M. Boulet : Ce qui est
important de savoir, collègue, c'est que, l'IRSST, c'est beaucoup plus large
puis l'accent de ses recherches et analyses, c'est sur la prévention, alors
qu'ici on est dans un concept d'indemnisation, d'identification et de
détermination de maladies. D'abord, les identifier, les maladies
professionnelles présumées et les conditions particulières qui peuvent donner
naissance à la présomption. Ça fait que ce n'est pas du tout le même...
M. Derraji : Non, vous avez
raison, mais jusqu'à maintenant, à chaque fois que je ramène une maladie
professionnelle, l'étude qu'on me sort, c'est les études de l'IRSST.
Dorénavant... O.K., donc, à chaque fois qu'on parle d'une maladie
professionnelle, on se base sur des métanalyses de l'IRSST.
M. Boulet : Oui.
M. Derraji : O.K.? C'est ce
qu'on a jusqu'à maintenant. Là, depuis quand même une semaine, on parle que des
maladies professionnelles. Donc, dorénavant, il y a quelqu'un, un nouveau ministre,
probablement mon champion, et il veut réformer la loi et il va me sortir les
études scientifiques du comité scientifique ou de l'IRSST.
M. Boulet : Bien, c'est
intéressant, la question, mais le canal, c'est que les recherches de l'IRSST
vont alimenter le comité scientifique. Donc, ça va.
M. Derraji : Ah! O.K., là,
vous m'aidez très bien. O.K. O.K. O.K., mais moi, ça...
M. Boulet : Ça va être
l'immense contribution de l'IRSST qui va être maintenue, puis eux autres, ils
vont...
M. Derraji : Oui, je la
partage à moitié, mais c'est très bien mettre ça dans un amendement, parce que
le comité scientifique, à mon avis, avec l'indépendance qu'on veut de lui, il
doit regarder l'ensemble des études scientifiques et non pas uniquement... et
je tiens juste à le préciser, je ne sous-estime pas les travaux de recherche
dans notre institut, au contraire, mais je ne veux pas que le comité
scientifique se base uniquement sur une source d'information unique, à savoir
l'IRSST.
M. Boulet : Totalement.
M. Derraji : O.K. Donc, ce
n'est pas... ça, c'est...
Deux, le financement de ce comité va venir
d'où? Du fonds de prévention, ou bien c'est un nouveau fonds qui va être créé,
financé par la CNESST?...
M. Derraji : ...unique, à
savoir l'IRSST.
M. Boulet : ...
M. Derraji : O.K., donc ce
n'est pas... ça, c'est... Le financement de ce comité va venir d'où? Du fonds
de prévention, ou bien c'est un nouveau fonds qui va être créé, financé par la
CNESST?
M. Boulet : Bon, on voyait que
le gouvernement déterminait la rémunération, les autres conditions de travail,
mais c'est la CNESST, à même son budget, qui va assumer les coûts des conditions
de travail et les coûts, les frais d'opération de ce comité scientifique là,
donc ça va être à même le budget de la CNESST.
M. Derraji : Oui, mais on ne
parle pas uniquement, maintenant... on ne parle pas uniquement des frais
d'employé ou de... Là, c'est des mandats de recherche, c'est au même niveau que
les mandats de recherche de l'IRSST.
M. Boulet : Mais ces coûts-là,
là, c'est inhérent à l'analyse des recherches, parce que le comité scientifique
n'a pas un mandat de faire des recherches, il a un mandat d'analyser. Et comme
on le mentionne très bien, c'est lui qui doit identifier les nouvelles maladies
professionnelles présumées, et donc ce n'est pas les coûts d'un institut de
recherche, là.
M. Derraji : O.K. Il va
évaluer la liste des maladies professionnelles, il ne va pas faire de
recherche, mais il va faire la veille.
M. Boulet : Il va les
analyser, les recherches, parce que les recherches vont venir de l'IRSST ou
d'autres instituts. Puis eux autres, leur mandat, c'est de faire une veille,
comme je mentionnais. Ils vont faire une veille de l'évolution des
connaissances scientifiques et médicales sur les maladies professionnelles
présumées. Donc, c'est vraiment le coeur de leur mandat.
• (14 h 20) •
M. Derraji : Admettons le
cas... L'expertise qu'on a autour de la table, c'est sept personnes. Sept ou
cinq?
M. Boulet : Il y en a cinq,
mais ils peuvent s'adjoindre d'autres, dépendamment de la nature des analyses
qui seront effectuées. Mais ils pourront s'adjoindre, il n'y a pas de limite.
M. Derraji : Oui. Je donne un exemple.
Avec l'émergence du télétravail, on va voir des maladies qui vont sortir et on
va rebondir, et on n'a pas des experts autour de la table. Donc, est-ce que le
président de ce comité nommé peut créer lui-même... est-ce qu'il a l'autorité
de créer ce comité avec des experts autour de la table qui ne sont pas autour
de la table, présentement? Ça veut dire la première équipe formée, il n'y a
aucun expert qui peut se prononcer, par exemple, sur les maladies
professionnelles liées au télétravail. Est-ce qu'il a le mandat, est-ce qu'il a
le droit de créer des sous-comités liés aux maladies, par exemple, liées au
télétravail?
M. Boulet : Oui, tout à fait,
puis...
M. Derraji : Quel article?
Parce que je ne l'ai pas vu. S'il vous plaît.
M. Boulet : C'est juste avant
348.3. «Aux fins des mandats — juste le dernier paragraphe de
348.2 — aux fins des mandats qui lui sont confiés, le comité peut
consulter tout expert ou tout organisme public ou lui confier la réalisation de
travaux.» Donc, ça, ça donne une marge de manoeuvre…
M. Boulet : …aux fins des
mandats», juste le dernier paragraphe de 348.2 : «Aux fins des mandats qui
lui sont confiés, le comité peut consulter tout expert ou tout organisme public
ou lui confier la réalisation de travaux.» Donc, ça, ça donne une marge de
manoeuvre au comité.
M. Derraji : De créer des… ce
comité.
M. Boulet : Ah! bien oui, il
pourrait dire : Donner mandat à deux experts ou à… il n'y a pas de limite,
là. Oui?
M. Derraji : O.K. Et ces
experts, ils seront aussi payés au même niveau que les experts du comité?
M. Boulet : Oui, bien, ça, ça
va être déterminé. Oui, tout à fait.
M. Derraji : Déterminé où?
M. Boulet : Bien, ça va être
déterminé en fonction des mandats qui vont être confiés, puis j'imagine que…
M. Derraji : Oui, mais dans la
loi, on ne le détermine pas. Mais c'est le rôle du… de qui, du président du
comité scientifique, de la CNESST? La commande va venir d'où? Parce que, vous
savez, c'est des détails, mais parfois c'est dans ce genre de choses qu'on
peut…
M. Boulet : C'est vrai. Bon,
écoutez, c'est les règles contractuelles qui vont s'appliquer en vertu de la Loi
sur les contrats des organismes publics. Donc, si le comité scientifique… bon,
on a vu c'est conditions de travail, rémunérations déterminées par règlement,
mais s'il donne un mandat au député de X pour…
Une voix
: …
M. Boulet : Non, mais je
cherchais un exemple, là. Mais ils donnent un mandat à un expert Y de réaliser
une analyse ou, bon… ils vont, à ce moment-là, négocier, puis il va y avoir un
montant qui va être déterminé, puis ça va être en vertu des règles de la loi
sur les contrats consentis par les organismes publics.
M. Derraji : O.K. Donc, le
comité est rattaché à la CNESST, donc il est rattaché aux mêmes lois, parce
que… j'ai cru que c'est un comité indépendant. Il n'est pas… c'est là où moi,
je veux comprendre l'indépendance du comité. Le comité, il est relié à la
CNESST. C'est… en fait, il fait partie de la CNESST.
M. Boulet : Mais vous avez vu
comment ils sont nommés. Il y a un appel de candidatures, après ça, il y a
consultation des ordres professionnels, du Comité consultatif du travail et de
la main-d'oeuvre, conformément à 12.1 de la Loi sur le ministère du Travail,
et, oui, la CNESST va s'assurer de la réalisation de ce processus-là. Oui.
M. Derraji : O.K.
M. Boulet : Puis ce qu'on me
confirme, collègue, c'est que ça va être plus sous le giron du ministère, de
mon ministère, ministère du Travail, Emploi, Solidarité sociale que la CNESST.
M. Derraji : O.K. Là, c'est
plus clair.
M. Boulet : Oui.
M. Derraji : Donc, O.K. Bien,
c'est… ce que je voulais comprendre.
M. Boulet : Ah! désolé, oui.
M. Derraji : Non, non, non,
mais ce n'est pas grave, il n'y a aucun… écoute, on navigue tous dans ce bain,
et, avec vos réponses, j'ai d'autres questions. Et c'est très bien, c'est comme
ça qu'on évolue dans la bonification du projet de loi, et j'apprécie cette
façon de travailler, parce qu'on apprend tous à comment il va fonctionner.
Donc, il est rattaché avec le ministère, et, du moment qu'il est rattaché au ministère,
le fonctionnement…
M. Derraji : ...et avec vos
réponses, j'ai d'autres questions. Et c'est très bien, c'est comme ça qu'on
évolue dans cette... dans la bonification du projet de loi. Et j'apprécie cette
façon de travailler, parce qu'on apprend tous à... comment il va fonctionner.
Donc, il est rattaché avec le ministère, et du moment qu'il est rattaché au
ministère, le fonctionnement... le financement ne vient pas de la CNESST, vient
du ministère, avec un compte de budget, au niveau des crédits budgétaires, qui
n'est pas rattaché à la CNESST.
(Consultation)
M. Derraji : Pourquoi je vous
pose ça? Parce que je... sérieux, si on veut une indépendance, il ne faut pas
que l'argent vienne du CNESST. Ou bien, qu'on me confirme qu'il y a une indépendance
totale, et financière, et aussi d'émettre... Au fait, il y a... ce comité...
M. Boulet : ...je vais revenir
au libellé de 348.8. Ce que j'ai mentionné tout à l'heure était juste. La commission
assure le financement des dépenses relatives aux activités du comité, mais à
cette fin, la commission et le ministre concluent une entente, laquelle doit notamment
prévoir l'autorisation des dépenses du comité par la commission, lesquelles
tiennent compte des priorités établies par la commission, et une reddition de
comptes annuelle de celles-ci.
M. Derraji : Bien, je vais
exprimer le malaise que j'ai. Et le malaise que j'ai, c'est qu'encore une fois
c'est des hypothèses. L'IRSST reçoit 25 millions de dollars annuellement
de la CNESST, O.K. L'IRSST, c'est un laboratoire qu'une partie, probablement,
de son budget dépend de cette subvention, par rapport à la prévention. On a vu
la qualité des études qu'on reçoit, la qualité des méta-analyses. Je ne vais
pas les juger. Mais vous avez réfuté au moins deux de ces analyses, donc, qu'on
est allé à l'avis contraire, avec votre générosité et l'évolution de la
science, je vais dire ça comme ça.
On vise à instaurer un comité qui est
complètement indépendant. Au fait, ce comité a un seul patron, c'est le
ministre. Ce comité qui a un seul patron, le ministre, ne doit pas... son
financement passer par la CNESST, parce que la partie financière, c'est la
CNESST qui te finance. Donc, moi... pour moi, l'indépendance de ce comité,
c'est aussi une indépendance financière. Donc, je ne vois, en aucun cas, le
rôle de la CNESST de le financer, en tout respect. Je ne vois pas le rôle,
parce que, s'il a un compte à rendre par rapport aux maladies professionnelles,
c'est pour vous outiller, outiller le ministre en place par rapport aux
maladies professionnelles qui sont dans le règlement. La CNESST, c'est avec ces
avis qu'il fonctionne, c'est avec ces avis qu'il va dire, bon, telle maladie,
je la rajoute, telle maladie, je l'enlève.
Donc, si on veut... le législateur veut
vraiment avoir une indépendance de ce comité, intellectuelle, avec une parité,
avec une diversité d'opinions de scientifiques autour de la table, assurons
aussi une indépendance financière, que, même sans financement, il n'est pas
rattaché par un organisme tiers qui va lui verser... comme dans le cas de
l'IRSST. Probablement, dans le cas...
M. Derraji : …une indépendance
de ce comité, intellectuelle, avec une parité, avec une diversité d'opinions de
scientifiques autour de la table, assurant aussi une indépendance financière,
que même sans financement il n'est pas rattaché par un organisme tiers qui va lui
verser comme dans le cas de l'RSST. Probablement dans le cas de l'RSST c'est
particulier parce qu'on parle de la prévention, mais il fournit quand même, je
vous rappelle, il fournit quand même des études, notamment la méta-analyse où
le législateur a basé son point de vue sur le parkinson provenait de l'RSST.
C'est l'RSST qui a fait la méta-analyse pour dire que le parkinson il y a une
diversité, etc. C'est l'RSST qui a conclu que la prévalence pour les pompiers
c'est en bas de 50 ans. Donc, encore une fois, je ne veux pas faire un
débat sur l'RSST, M. le ministre, je veux vraiment qu'on se donne, aujourd'hui,
les moyens que notre comité scientifique est complètement indépendant.
Indépendant dans son jugement scientifique parce qu'on veut une pluralité des
sources, et par rapport aux pluralités des sources, je vais faire un amendement
que ça ne soit pas uniquement l'RSST. Il faut une pluralité des ressources
scientifiques pour que votre avis soit un avis basé sur le consensus
scientifique, même s'il est difficile, ça, c'est un, l'indépendance
scientifique. Deux, c'est l'indépendance financière. Je préfère de loin que le
financement de ce comité indépendant provient directement du ministère et ne
sera pas rattaché à la CNESST.
• (14 h 30) •
M. Boulet : Bien, écoutez,
j'apprécie vos commentaires. Permettez-moi d'être, cependant, en désaccord. Je
vais traiter de financement dans un premier temps. Il faut revenir à la base,
la CNESST c'est là que ce concentre l'expertise en matière de prévention et
d'indemnisation, et c'est cette institution-là qui a le mandat en vertu, tant
de la loi santé-sécurité que la loi sur les accidents de travail, d'appliquer
ces lois-là, et le mandat qu'on confie au comité scientifique c'est d'enrichir
cette liste-là, de proposer par des avis, d'ajouter des maladies professionnelles
présumées, et c'est à l'organisme qui est chargé d'appliquer la loi que nous
devons nous fier pour… je ne pense pas que le financement est un impact sur son
indépendance, puis je reviens au premier point, puis je vais référer à deux
choses. Un, le processus de nomination par appels de candidatures, par
consultation des ordres professionnels, du Comité consultatif du travail et de
la main-d'oeuvre, ça confirme l'objectivité et l'indépendance que ces personnes-là
doivent avoir. Ils font partie d'ordres professionnels, et je vais vous donner
un exemple plus pratique, le BEM, le Bureau d'évaluation médicale, ça relève de
la CNESST, c'est la même affaire, il n'y a rien qui dit que… je n'ai jamais
entendu dire que le BEM n'était pas indépendant, je n'ai jamais entendu dire
que les avis des bureaux d'évaluation médicale étaient biaisés…
14 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : …d'ordres
professionnels, et je vais vous donner un exemple plus pratique, le BEM, le
Bureau d'évaluation médicale, ça relève de la CNESST, c'est la même affaire. Il
n'y a rien qui dit que… je n'ai pas jamais entendu dire que le BEM n'était pas
indépendant, je n'ai jamais entendu dire que les avis des bureaux d'évaluation
médicale étaient biaisés. Il y a probablement des médecins du Bureau
d'évaluation médicale qui ont peut-être une réputation, mais ils travaillent
selon leur conscience professionnelle et en toute objectivité. Puis la
corporation professionnelle de ces personnes-là, dans le cas échéant, leur
impose, par un code d'éthique, d'être complètement indépendant puis objectif.
Moi, la source de financement, je ne trouve pas que c'est opportun, puis le BEM
est peut-être la meilleure illustration qu'on peut être indépendant même si on
est financés par la CNESST.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le député Nelligan.
M. Derraji : Oui.
M. Boulet : Mais, ceci dit…
Excusez-moi. Mais, pour l'IRSST, je pense que je vous comprends, il ne faut pas
que ce soit la seule source. Tu sais, parce que le comité, lui, il fait des
avis puis c'est de faire des avis sur des maladies professionnelles présumées,
mais l'IRSST n'est pas nécessairement le seul institut qui peut alimenter en
recherche le comité scientifique. Merci.
M. Derraji : Moi, je pense que
je suis en désaccord avec le ministre, Mme la Présidente. Je suis en désaccord.
Vraiment, je suis en désaccord d'un désaccord. Je sépare et il faut séparer la
prévention de la réadaptation. On ne parle pas vraiment de la même chose. Le
25 millions de dollars de l'IRSST, vous l'avez très bien dit… j'ai le
document, j'ai le document : «la CNESST est également liée à l'institut…
l'IRSST et aux associations sectorielles paritaires». Et ça, c'est une
subvention à la prévention.
Je peux comprendre que la CNESST veut
améliorer la prévention, mais vous ne pouvez pas être juge et partie aussi,
parce que là on parle de la réadaptation. Au fait, ce comité qu'on vient
d'instaurer, il va statuer sur quoi? Il va statuer sur des maladies que la
CNESST, demain, doit reconnaître. La CNESST, si, demain, l'avis vient sur votre
table avec une pression populaire pour l'ajout de telle maladie, ou une
maladie, ou par rapport à l'évolution de la santé, comme ce fut le cas au
niveau de l'amende initiative sur les pesticides. Bien, ça fait partie de ce
rôle de ce comité qu'on veut instaurer. Et donc vous êtes le ministre
responsable. C'est lui doit décider.
Donc, c'est deux choses complètement
différentes. L'IRSST reçoit une subvention par rapport à la prévention, je vous
l'accorde. C'est ce que j'ai devant moi : «Subventions accordées pour des
programmes de prévention». Tu sais, on ne parle pas des mêmes subventions, là
on parle de la réadaptation, on parle de l'indemnisation, on parle de maladie
professionnelle. On est rendus plus loin. Et donc, c'est de là où le comité
doit avoir une indépendance intellectuelle au niveau de sa composition, mais
aussi une indépendance financière parce que c'est à vous que la décision va
revenir au final, pas à la CNESST. Et donc…
M. Derraji : ...on parle
de maladies professionnelles. On est rendus plus loin. Et donc c'est de là où
le comité doit avoir une indépendance intellectuelle au niveau de sa
composition, mais aussi une indépendance financière parce que c'est à vous que
la décision va revenir au final, pas à la CNESST.
Et donc l'avis, l'avis qui sera formulé,
l'avis qui sera formulé, M. le ministre, est un avis qui doit être très
indépendant. Et d'après ce que je vois, l'Ontario sépare la prévention de la réadaptation.
Je ne sais pas si on a des exemples de comités scientifiques pareils à
l'extérieur du Québec, mais je ne pense pas que la CNESST peut... peut agir
dans les deux cas, à savoir financer un organisme, le même organisme doit se
prononcer sur la liste des maladies professionnelles. Et j'en suis sûr et
certain que vous voyez la différence. Probablement vous ne la partagez pas.
C'est votre rôle. C'est votre... Ce n'est pas votre rôle, c'est votre...
votre...
M. Boulet : Mais c'est
parce que... Je vais faire un autre parallèle. Je parlais du Bureau
d'évaluation médicale, mais il y a le Tribunal administratif du travail, là,
que plusieurs connaissent ici. Il est financé par le fonds de la CNESST. Puis
le Tribunal administratif du travail, il y a des juges qui sont nommés par le
gouvernement, qui sont rémunérés selon les politiques gouvernementales. Et il
n'y a jamais personne qui m'a... Et ça aussi, puis, bon, le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve a dit : «Oui, mais il y a des juges du temps qui
sont... qui ont plus une inclinaison patronale. D'autres, c'est une inclinaison
syndicale ou travailleur». Mais il n'y a pas personne qui va venir redire sur
leur indépendance et leur objectivité.
Ça fait que, tu sais, moi, je pense que,
là, c'est un parallèle qui est extrêmement adéquat. C'est un tribunal
administratif du travail qui est financé par le fonds de la CNESST. À un moment
donné il faut qu'il soit... Il faut que ce soit financé d'une manière. Mais je
ne pense pas qu'il faille faire un lien entre l'origine du financement et
l'indépendance, de même qu'objectivité, de ceux qui participent au processus.
M. Derraji : Juste
préciser une chose. Je n'ai jamais mis le lien qu'il va y avoir un effet entre
le financement et l'indépendance. Je crois beaucoup à l'indépendance de ces
scientifiques et le consensus scientifique. Et parfois ça va être même
difficile d'avoir ce consensus scientifique. Mais on s'entend, c'est des avis.
Probablement à un certain moment vous allez faire comme le premier ministre
qui, maintenant, avec un avis de la Santé publique, qu'est-ce qu'il fait? Bien,
il fait plus que la Santé publique, hein? C'est ce qu'il dit. C'est ce qu'il a
déclaré. Il prend l'avis de la Santé publique, mais parfois il est beaucoup
plus exigeant que la Santé publique.
Et là vous allez probablement avoir un
avis du comité scientifique. Et probablement, vous, vous allez décider. Écoute,
c'est comme le Parkingson, vous êtes très convaincu. Vous savez ce qui se passe
ailleurs. Vous voulez un État progressiste, hein? Vous voulez qu'on rejoigne la
cour des grands. Et vous allez prendre la décision d'ajouter cette maladie.
Je reviens. Je reviens à l'indépendance.
M. Boulet : Vous êtes
bon.
M. Derraji : Ah oui?
Une voix
: Adopté.
M. Derraji : Ah! C'est
ça. Il va accepter mes propos. Il va accepter.
M. Boulet : Non, non,
non. Non, c'est sur votre...
M. Derraji : ...la cour
des grands, et vous allez prendre la décision d'ajouter cette maladie.
Je reviens à l'indépendance.
M. Boulet : ...
M. Derraji : Ah oui?
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Leduc : Un autre
pouce.
M. Derraji : C'est ça, il
va accepter un autre pouce. Il va accepter.
M. Boulet : Non, non,
non. C'est sur votre plaidoyer final.
M. Derraji : Oui, mais je
reconnais en vous que vous n'avez pas supporté l'étude de l'IRSST et vous avez
vous-même ajouté le parkinson, et je vous salue. Sérieux, je salue votre
courage parce que, si on se basait sur la méta-analyse, vous avez suivi ce qui
se passe ailleurs. Et, sérieux, je vous salue. Je vous le dis, et ça prend un
courage. Et probablement demain on sera dans la même situation. On va avoir des
avis. Donc, d'où l'importance d'avoir un...
M. Boulet : Ah! tout à
fait...
M. Derraji : ...d'avoir
un comité indépendant et financé par...
M. Boulet : Mais il le
sera, indépendant.
M. Derraji : Oui, oui,
mais...
M. Boulet : Son processus
de nomination en est le meilleur gage, et le financement n'est pas une entrave
à son indépendance.
Et l'IRSST, je n'ai pas dit que j'étais en
désaccord. Une méta-analyse, c'est une analyse de plusieurs analyses, dont
celle de l'IRSST. Puis les méta-analyses sont beaucoup plus larges. Et c'est
sûr que ce comité scientifique là va prendre connaissance de méta-analyses.
Mais, moi, ça complète ce que j'ai à dire
sur ce point-là.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, oui. Député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Je vais
juste... Je n'aime pas les malentendus avec le ministre. Je n'ai pas dit...
Désolé si vous avez compris que vous n'avez pas pris en considération l'IRSST.
Je tiens à le rectifier parce que je ne veux pas laisser ce doute dans votre
tête. J'ai beaucoup d'appréciation à votre bon jugement.
Je vais déposer un amendement, Mme la
Présidente, si ça ne vous dérange pas.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'il est prêt?
M. Derraji : Donnez-nous
une seconde.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mais vous voulez qu'on suspende. On va
suspendre.
M. Derraji : Si ça ne
vous dérange pas.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 14 h 38)
(Reprise à 14 h 41)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous recommençons. Nous laissons la parole au député de Bonaventure.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, M. le ministre, s'il y a une collision dans les
conclusions des recherches de l'IRSST puis du comité scientifique, qui tranche?
M. Boulet : Le comité scientifique,
son mandat, c'est de donner un avis sur les maladies professionnelles
présumées. Il tient... Puis il ne fait pas de recherche. Il tient compte des
recherches, et, s'il y a des recherches contradictoires, bien, entre scientifiques,
ils font un consensus, je vous dirais. Puis, si le consensus est assez fort,
ils vont recommander que ça soit ajouter à la liste des maladies
professionnelles présumées. Mais, si le consensus n'est pas clair ou s'il y a
controverse scientifique, ils ne feront certainement pas un avis favorable.
Donc, c'est comme ça que les codes d'éthique des ordres professionnels sont
bâtis et c'est ce à quoi je m'attendrais, là. Parce que je suis convaincu que
votre question vise à obtenir une précision, là, que ça me fait plaisir de
faire pour s'assurer que le comité scientifique comprenne bien l'intention du
législateur.
M. Roy
: Donc, en
dernière instance, c'est le comité scientifique qui tranche s'il y a une
incohérence dans l'ensemble des données ou, à tout le moins, qu'il n'y a pas
une ligne claire.
M. Boulet : Ah! absolument.
Puis je pense qu'en toute matière...
M. Boulet : ...s'assurer que le
comité scientifique comprenne bien l'intention du législateur.
M. Roy
: Donc, en
dernière instance, c'est le comité scientifique qui tranche s'il y a une
incohérence dans l'ensemble des données ou, à tout le moins, qu'il n'y a pas
une ligne claire.
M. Boulet : Ah! absolument.
Puis je pense qu'en toute matière humaine, peu importe la science, qu'elle soit
humaine ou pure, ou appliquée, ou médicale, il y a des controverses, il y a des
débats. Puis je vous dirais, collègue, c'est intéressant, parce que ce qui est
controversé hier peut devenir clair demain. Ça fait que c'est pour ça qu'on
nomme des scientifiques pour nous guider. Je pense que le mot «veille
scientifique» est extrêmement approprié. On a besoin d'être guidés par des
personnes qui sont connaissantes dans ces matières-là et c'est la raison pour
laquelle on prévoit non seulement un processus de nomination qui est
respectueux des normes en matière d'appels de candidature et de consultation,
que les ordres puis la possibilité de s'adjoindre d'autres personnes aussi,
dépendamment des expertises requises.
M. Roy
: Je rejoins les
interrogations de mon collègue par rapport à la non-indépendance financière du
comité scientifique. Je n'irais pas là-dessus, mon collègue y a été. S'il y
a... bon, le comité est formé de cinq personnes. Il y a une raison à ça, c'est
que, si on a à statuer sur un enjeu, c'est comme, c'est à trois contre deux ou
quatre... tu sais, l'objectif, c'est d'arriver à un chiffre impair pour qu'il y
ait une prépondérance d'un bord ou de l'autre. Personne ne peut voter à moitié
pour un enjeu ou contre, là. Donc, dans la structure, le cinq que vous
proposez, c'est parce qu'il faut que ça se positionne.
M. Boulet : C'est une bonne
question. Je pense qu'ils doivent être guidés par un principe de collégialité
et, normalement, tu aboutis à un consensus, non à une division. S'il y a une
division entre les experts qui font partie de ce comité scientifique là, mon
avis, là, en date d'aujourd'hui, ça serait de dire : Ce n'est pas
suffisant pour rajouter une maladie professionnelle à la liste, à moins que ce
soit quatre-un, puis c'est très, très hypothétique, là, comme réponse, bien,
votre question l'est, puis que, si c'est sur division, qu'il y ait quand même
un consensus scientifique et médical qui soit quand même assez clair, là.
M. Roy
: Bon, on a le
comité scientifique, l'IRSST, il existe d'autres organismes de recherche. Je
vais vous donner un exemple : l'Institut national d'excellence en santé et
services sociaux, qui vient d'avoir le mandat de s'occuper du dossier de la
maladie de Lyme, et qui dans... au mois de mars 2021, et, dernier picot :
«Formuler des recommandations relatives à la prise en charge des personnes chez
qui la maladie de Lyme est suspectée ou avérée.» Est-ce que la CNESST, via son
comité scientifique, peut s'inspirer des recommandations de l'INESSS par
rapport à la maladie de Lyme, par exemple?
M. Boulet : Oui, absolument...
M. Roy : …et dernier picot,
formuler des recommandations relatives à la prise en charge des personnes chez
qui la maladie de Lyme est suspectée ou avérée. Est-ce que la CNESST, via son
comité scientifique, peuvent s'inspirer des recommandations de l'INESSS par rapport
à la maladie de Lyme, par exemple?
M. Boulet : Oui, absolument.
Moi, je ne veux pas m'immiscer dans un comité scientifique qu'on veut
indépendant pour leur dire la nature des recherches sur lesquelles ils doivent
se fier, puis, ce que l'INESSS fait, c'est tout à fait crédible, c'est… il y a
une autorité scientifique. Et absolument, là, il n'y a pas de limite dans la
diversité des recherches scientifiques qui pourront être consultées par le
comité scientifique, puis ça peut être des recherches issues de d'autres pays
aussi, de laboratoires, d'instituts, d'organisations de recherche. Moi, je ne
vois pas de limite à ça.
M. Roy
: Dernier
élément. Bon, je regarde la composition du comité, on est vraiment dans les
sciences de la santé, on a un médecin, médecin… bon, quelqu'un qui est formé en
hygiène du travail, un épidémiologiste, qui n'est pas loin d'être un
scientifique. Mais, bon, vous connaissez mon penchant pour les sciences
sociales. Un éthicien, quelqu'un formé en éthique, ou qui peut donner un avis
éthique, aurait eu sa place aussi. Tu sais, je ne veux pas complexifier tout
ça, mais je pense qu'on a des gens qui sont des spécialistes, bon, dans le
domaine de la santé, de l'épidémiologie, de l'hygiène du travail, mais ça va
au-delà de ça. On peut… ça aurait pu être un psychologue, aussi, un… Donc, je
ne veux pas, je ne veux pas que le comité prenne une ampleur démesurée, mais en
même temps on focusse vraiment et il y a quand même, bon… Je reviens aux
audiologistes, puis on ne parlera pas de ça là, là, parce qu'on a remis ça de
côté un peu pour plus tard, l'enjeu de la surdité, mais, tu sais, quand tu
passes par le médecin qui te réfère à l'audioprothésiste puis tu court-circuite
d'autres intervenants qui pourraient réduire les coûts éventuels, ça fait que
là, je ne sais pas, il y a comme une tendance très lourde vers une médecine
scientifique, mais on évacue des aspects qui pourraient être très profitables
pour la réflexion. Ça fait que j'amène ça, là.
M. Boulet : …honnêtement, là,
collègue, là, il y a la science… c'est très large, et la science humaine doit
en faire partie, puis c'est la raison pour laquelle on mentionne, à
348.2 : Aux fins des mandats qui lui sont confiés, le comité peut
consulter tout expert. Donc, ça comprend un éthicien, puis ça comprend des
experts en sciences humaines ou en sciences sociales, ou tout organisme public,
ou lui confier la réalisation de travaux. Et moi, j'adhère totalement à vos
commentaires, collègue, parce que la nature des risques, là, en 1979, 1985, ce
n'est pas les mêmes risques qu'aujourd'hui. Ça fait que ça ne requérait pas
nécessairement…
M. Boulet :... lui confier
la réalisation de travaux. Et, moi, j'adhère totalement à vos commentaires, collègue,
parce que la nature des risques, là, en 1979, 1985, ce n'est pas les mêmes
risques qu'aujourd'hui. Ça fait que ça ne requérait pas nécessairement le même
bagage académique et professionnel. Tu sais, c'étaient surtout de nature
physique alors qu'aujourd'hui il y a beaucoup de risques de nature biologique,
épidémiologique, psychologique, santé mentale et autres, puis ça fait partie de
ce que le comité scientifique doit considérer quand on le rajoute. Puis
peut-être que, dans cinq ans, il y a une maladie qu'on ne connaît pas
aujourd'hui qui est de nature purement psychologique, on n'attendra pas
40 ans, ça sera rajouté en temps opportun. Puis on ne veut pas être des
derniers de classe, on veut être des premiers de classe en matière de maladies professionnelles
présumées. On veut s'assurer de respecter le niveau d'évolution de la science
et de la médecine.
M. Roy
: La parole
crée la pensée, M. le ministre, hein?
M. Boulet : Ah! vous
allez... vous pouvez rester avec nous le temps que vous voulez, hein!
M. Roy
: Non, mais j'ai
quand même... je ne le dirai pas en ondes, là, mais il faut que je quitte pour
aller me faire vacciner demain matin. Je le dis pareil, bon, voilà. Donc, j'ai
six heures de route.
M. Boulet : Et vous devez
être félicité pour ça, je vous assure.
• (15 heures) •
M. Roy
: Oui,
mais, en tout cas, il faut ce qu'il faut.
C'est écrit «peut», bon, «peut» au besoin.
Le comité «peut». Vous savez que la science souvent je ne dirai pas que c'est
comme la religion, là, mais les tendances... les gens de même formation ont
tendance à se coaliser. Et, quand tu as quelqu'un qui sort du champ gauche ou
du champ droit avec une expertise différente, souvent on n'est pas tout à fait d'accord
avec les paradigmes qu'il peut amener, entre autres les éthiciens, les
sociologues, qu'est-ce que vous... bon. Ça fait que je le ne sais pas. C'est
marqué «peut», mais j'apprécierais beaucoup, avant de faire mon intervention,
qu'on ait quelque chose pour introduire obligatoirement quelqu'un des sciences
humaines qui est formé pour faire une analyse différente que celles que les scientifiques
vont déposer parce qu'on est vraiment dans un cadre paradigmatique très
spécifique, puis ça prendrait d'autres... des gens avec un autre horizon. Puis
parce que c'est le «peut», puis on «peut», mais peut-être qu'à la limite... je
vais clore là-dessus parce qu'on pourrait soumettre les décisions à un comité
éthique sans complexifier d'une manière outrancière le processus pourvoir si on
respecte les règles.
M. Boulet : Ah! tout à
fait, puis vous avez raison, mais évidemment ça va dépendre de la nature du
mandat qui sera confié au comité scientifique. Mais on dit quand même «tout
expert ou tout organisme», puis même le mandat de réaliser des travaux. Mais
c'est intéressant, ce que vous soulevez aussi, parce qu'il y a cinq personnes,
puis vous avez constaté...
M. Boulet : ...évidemment, ça
va dépendre de la nature du mandat qui sera confié au comité scientifique, mais
on dit quand même «tout expert ou tout organisme», puis même le mandat de
réaliser des travaux.
Mais c'est intéressant, ce que vous
soulevez aussi, parce qu'il y a cinq personnes, puis vous avez constaté
sûrement que c'est toutes des expertises différentes. Le premier, c'est en
santé publique, médecine préventive, le deuxième, c'est une spécialité autre
que santé publique, médecine préventive, qui est un professeur agrégé ou
titulaire, troisième expertise, c'est hygiène du travail ou santé du travail,
quatre, c'est l'épidémiologie, puis le cinquième, bien, il est désigné par le gouvernement,
parmi ses membres. Puis à ce moment-là, on s'assure d'une diversité
d'expertises. Puis il n'y a pas de limite à la diversité des expertises, je le
répète, là, puis c'est important d'exprimer l'intention que nous avons quand on
dit : Ils peuvent s'adjoindre d'autres personnes, il n'y a aucune, aucune
réserve quant aux champs d'expertise de ces autres personnes là que le comité
peut s'adjoindre.
M. Roy
: En conclusion,
le président pourrait être un éthicien.
M. Boulet : Oui. C'est à
retenir. C'est à retenir.
M. Roy
: ...amendement,
mais je dois quitter.
M. Boulet : Sur ce, je pense
que... Bonne route, soyez prudent, puis bonne vaccination, puis transmettez nos
salutations à...
M. Roy
: Au médecin qui
va me... à l'éthicien qui va me piquer.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Boulet : Ça ne fait pas
mal...
M. Roy
: Non, non.
Bien, écoutez, regardez, j'aurais eu d'autres enjeux à soulever, mais je me fie
sur mes collègues qui vont faire... Et nous aurions aimé que la commission soit
suspendue pour me permettre... mais le leader en a décidé autrement, donc
voilà.
M. Boulet : Je comprends.
Bonne route.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, merci. Est-ce que le député de Nelligan a acheminé son amendement?
M. Derraji : Oui. Il y avait, Mme
la Présidente, quelques coquilles dans les amendements envoyés, on va renvoyer
les amendements avec...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Les corrections?
M. Derraji : Les corrections,
et on va retirer un des amendements qu'on a envoyés, donc. Est-ce que ça a été
déposé ou pas encore? Non? Pas encore? O.K. Ça va être envoyé... C'est envoyé.
C'est envoyé, bon. Vous l'avez reçu, oui. C'est envoyé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est déjà envoyé. Donc, est-ce qu'on suspend quand même, vous voulez...
M. Derraji : Oui. Juste le
temps pour les mettre en ligne. Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 54)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 53)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un amendement à l'article 101, un amendement qui
vient du ministre. Alors, M. le ministre, je vous invite à le lire et...
M. Boulet : Oui, je vais
devoir le lire à l'écran.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, ça s'en vient, ça s'en vient, ça s'en vient, effectivement, vous avez
raison. Et à l'expliquer s'il y a lieu.
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça nous prend un début.
M. Boulet : Mais là je n'ai
pas l'amendement spécifique, là, j'ai juste le nouveau texte, hein, c'est ça?
Une voix : ...
M. Boulet : Pardon? Tout le
texte est là. O.K., je vais essayer de me souvenir des amendements. O.K.
Donc, remplacer l'article 348.2 de la
LATMP, proposé par l'article 101 du projet de loi, par le suivant :
«Le Comité a pour mandat de faire des
recommandations et de conseiller — je vais mettre l'accent, là, excusez-moi...
M. Boulet : …je vais essayer de
me souvenir des amendements. O.K. Donc, remplacer l'article 348.2 de la LATMP,
proposé par l'article 101 du projet de loi, par le suivant :
«348.2. Le comité a pour mandat de faire
des recommandations et de conseiller — je vais mettre l'accent,
excusez-moi, sur l'amendement, là — et de conseiller le ministre — c'est
l'amendement — ou la commission en matière de maladies
professionnelles, notamment :
«1° en effectuant des vigies scientifiques — qui
est rajouté — en recensant et en analysant les recherches et études
en matière de maladies professionnelles, dont celles produites par l'Institut
national de santé publique du Québec et de l'Institut de recherche Robert-Sauvé
en santé et sécurité du travail — c'est ajouté;
«2° en analysant les relations causales
entre les maladies et les contaminants — ça, il n'y a pas de
changement;
«3° — il n'y a pas de
changement…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…quand même, M. le ministre, pour…
M. Boulet : O.K. Donc, «en
produisant des avis écrits sur l'identification des maladies professionnelles,
les contaminants ou les risques particuliers reliés à celles-ci et les critères
de détermination.
«Le comité peut effectuer tout autre
mandat qui lui est confié conformément — il me semble qu'il manque de
quoi, là, le mandat d'initiative n'est pas là.
Une voix
: …
M. Boulet : Ah! O.K.
Excusez-moi, là. «Il a également pour mandat d'examiner toute question qui lui
est soumise par le ministre ou la commission et de lui donner son avis.
«Aux fins des mandats qui lui sont confiés
ou qu'il a initiés — ça, c'était une demande conjointe, là, de mes
deux collègues — le comité peut constituer des sous-comités — ça
aussi, c'est nouveau, par le collègue de Nelligan — composés
d'experts et peut consulter tout expert ou tout organisme public ou lui confier
la réalisation de travaux.»
Alors, voilà. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? Oui, député de Nelligan.
M. Derraji : Très rapidement, Mme
la Présidente. Je salue l'ouverture du ministre, parce que, comme je l'ai
mentionné, le comité doit faire des vigies scientifiques, et ça va nous aider
pas mal au niveau d'avoir les bons outils, aussi les sources d'information,
donc la diversité des sources d'information. Je sais qu'au niveau… on est très
bien épaulé avec l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité
du travail, mais on sait aussi qu'au Québec nous avons l'Institut national de
santé publique du Québec. Et, je pense, le fait d'ajouter l'INSPQ aujourd'hui,
je pense que c'est une tape sur le dos et que je tiens aussi à remercier les
gens de l'INSPQ qui font un travail exceptionnel. J'ai eu l'occasion de les
côtoyer, comme je côtoie les gens de… Santé publique, et, je pense, aujourd'hui,
de le mentionner que notre comité indépendant d'experts va s'inspirer à la fois
de cette expertise québécoise, à savoir l'IRSST, mais aussi l'INSPQ, je pense
que c'est très bon. Merci, M. le ministre, d'accepter cet amendement.
Le fait aussi que le comité ne va pas
juste recevoir des commandes. Le comité est indépendant, donc il peut lui-même
initier, parce qu'il a…
M. Derraji : …à la fois de
cette expertise québécoise, à savoir l'IRSST, mais aussi l'institut… l'INSPQ,
je pense que c'est très bon. Merci, M. le ministre, d'accepter cet amendement.
Le fait aussi que le comité ne va pas
juste recevoir des commandes, le comité est indépendant, donc il peut lui-même
initier parce qu'il a vu qu'il y a une lacune ou il y a quelque chose qui va
sauver et rassurer les travailleurs par rapport à leur santé et sécurité au
travail, je pense que c'est un excellent ajout.
Donc, Mme la Présidente, je… c'est un
excellent amendement qui reprend en partie ce qu'on avait discuté avec M. le
ministre. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, oui, il y a des choses très intéressantes qui sont proposées,
d'où la pertinence, souvent, de prendre une petite pause puis d'échanger pour
qu'on comprenne bien où tout le monde veut aller puis pour voir qu'est-ce qu'on
peut faire comme mouvements. Alors, c'est apprécié de notre côté aussi.
J'ai peut-être une question de précision.
Dans la section III, d'ailleurs, qu'on voit, nous, à l'écran, là, en
salle, ici, quand on fait référence, dans la première phrase… quand on dit,
là : «ou les risques particuliers reliés à celles-ci et les critères de détermination», à quoi on fait référence
exactement par «critères de détermination»?
M. Boulet : Les critères de
détermination, c'est ce qui va permettre d'établir un lien de causalité entre
un diagnostic et les critères qui permettent… Bon, l'exemple classique que je
reprends souvent, c'est… quand on parle des lésions musculosquelettiques, il y
a trois diagnostics : la tendinite, la bursite, la ténosynovite. Ça, c'est
le diagnostic. Qu'est-ce que ça prend comme conditions particulières pour
établir un lien de causalité pour donner vie à la présomption? C'est des gestes
répétitifs sur une période de temps prolongée, c'est les conditions
particulières auxquelles ça fait référence.
M. Leduc : Mais le terme que
vous utilisez dans le règlement, c'est «conditions particulières». Là, c'est
«critères de détermination».
M. Boulet : Bien, c'est des
critères de détermination. Excusez-moi, là, mais c'est «critères de détermination»
que j'aurais dû utiliser. C'est les critères de détermination que nous
utilisons, c'est le concept… c'est ce qui permet de déterminer ce qui va donner
vie à la présomption entre un travail et un diagnostic qui est posé.
Excusez-moi, là, si j'ai dit «conditions particulières», là, c'est plutôt
«critères de détermination».
M. Leduc : Vous êtes certain
qu'on utilise tous les bons mots?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : On ne fait pas
référence…
M. Boulet : Non.
M. Leduc : …à des critères
d'admissibilité?
M. Boulet : Non, totalement
pas. Ça, je sais que vous me le faites préciser, mais ce n'est pas des critères
d'admissibilité, c'est des conditions… des critères de détermination.
M. Leduc : Des critères de
détermination de conditions particulières. C'est ce que le…
M. Boulet : Bien, c'est des
critères de détermination. Comme je viens de l'expliquer, là, c'est les
critères qui permettent que la présomption s'applique avec un diagnostic x.
• (16 heures) •
M. Leduc : Une autre question
de précision…
16 h (version non révisée)
M. Leduc : …la détermination de
conditions particulières. C'est ce que le…
M. Boulet : Bien, c'est des
critères de détermination. Comme je viens de l'expliquer, là, c'est les
critères qui permettent que la présomption s'applique avec un
diagnostic x.
M. Leduc : Une autre question
de précision. Quand le comité scientifique va avoir à préparer ses avis, il
faire une revue de littérature, logiquement, il va faire le tour d'un sujet qui
va soit se déterminer lui-même ou qui sera déterminé par le ministre ou autre.
Et quand il va arriver à devoir prendre une décision, faire une recommandation
au ministre, il y a différentes façons de fonctionner, hein? Puis ça ressemble
un peu, des fois, à ce qu'on a dans le droit. Donc, est-ce qu'il doit
fonctionner avec une preuve absolue, donc à peu près, là, 99,9 % de
recherches qui pointent toutes dans la même direction? Ou il peut y avoir un
critère moins restrictif, si je peux m'exprimer ainsi. Sans mettre un chiffre
exact, là, il peut y avoir une majorité ou un consensus, sans être absolu, mais
un consensus qui se dégage de la revue de littérature. Est-ce qu'il est limité,
lui, le comité scientifique, par une logique d'absolu, donc de recherches, là,
qui disent toutes, unanimement ou à toute fin pratique unanimement, la même
chose?
M. Boulet : Non. Mme la
Présidente, ça ne requiert pas l'unanimité. Un avis… moi, je vais laisser le
soin aux experts de déterminer quel est le niveau de consensus dont ils ont
besoin, mais ce n'est certainement pas l'absolu, ce n'est certainement pas
l'unanimité. Ça existe tellement peu, cette unanimité-là, peu importe la
science à laquelle on fait référence, donc je laisse, vraiment, l'appréciation
de ce fardeau-là aux experts qui vont faire partie du comité scientifique, mais
ce n'est certainement pas un absolu ou une unanimité parfaite.
M. Leduc : Très content
d'apprendre ça, Mme la Présidente, parce qu'un des problèmes,
historiquement, qui faisait en sorte que ça bloquait à la CNESST, puis tantôt
on a eu une discussion sur les maladies de l'OIT puis de bonification de la
liste des maladies, c'était un peu ça. C'est que d'une partie, il y avait
souvent les associations des travailleurs qui présentaient des évolutions, qui
voulaient qu'on ajoute des nouvelles maladies basées, évidemment, sur la
science, et là, les parties, parfois, patronales pouvaient identifier une ou
deux ou trois petites recherches… bien, petites, des recherches qui se sont
sûrement valables en soi, bien sûr, mais qui allaient chercher, peut-être, une
petite virgule dans un… des fois dans un consensus qui était assez fort pour
dire : Bien, voilà, vous voyez, il n'y a pas d'unanimité.
Puis je prends… je fais un parallèle peut-être
un peu grossier. Mais à l'époque, les grandes compagnies de tabac pouvaient
trouver une petite recherche, en quelque part, qui était souvent financée
d'ailleurs par la propre industrie du tabac, pour dire : Bien, vous voyez,
il n'y a pas de consensus scientifique. Ou peut-être un parallèle plus sérieux
sur le climat. On peut entendre, parfois, des gens qui disent : Bien, non,
non, regardez, il y a tel ou tel chercheur, sur la masse de scientifiques dans
le monde, qui reconnaissent le lien entre l'humain puis le changement
climatique, ils disent : Non, non, regardez, il y en a un ou deux, ici,
puis sur cette base-là, on devrait tout rejeter le reste.
Alors, je voulais vraiment m'assurer que
ce comité scientifique là aura la liberté d'évaluer, en effet, si, sur tel ou…
M. Leduc : ...entendre parfois
des gens qui disent : Bien non, non, regardez, il y a tel ou tel chercheur
sur la masse de scientifiques dans le monde qui reconnaissent le lien entre
l'humain puis le changement climatique. Il dit : Non, non, regardez, il y
a en a un ou deux ici, puis sur cette base-là, on devrait tout rejeter le
reste.
Alors, je voulais vraiment m'assurer que
ce comité scientifique là aura la liberté d'évaluer en effet si, sur tel ou tel
sujet, y a-t-il besoin, en effet, de plus de consensus scientifiques, mais il
n'est pas limité par cette logique.
M. Boulet : Non, mais j'ai
ultimement tellement confiance en la capacité des experts d'établir des
consensus et, à mon avis, c'est le mot clé. Voilà, merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? Oui.
M. Derraji : ...amendement maintenant?
M. Boulet : Non. Est-ce qu'on
peut voter celui-là, puis après ça... Bon, excusez-moi. Non, l'inverse? O.K.,
excusez-moi.
M. Derraji : Bien, je suis
rassuré. Moi et le ministre, on apprend comment je suis content, Mme la
Présidente.
M. Boulet : Alors, allez-y.
M. Derraji : Voilà. Donc,
écoute...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, est-ce que votre sous-amendement est déjà prêt?
M. Derraji : Une seconde, on
va l'envoyer... ou c'est envoyé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Marc-Olivier...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 4)
(Reprise à 16 h 7)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député de Nelligan, vous voulez déposer un sous-amendement à l'amendement
du ministre.
M. Derraji : Oui, Mme la
Présidente. Donc, après échange avec le ministre, je pense que les avis et les recommandations...
Donc, je vais lire en premier lieu l'amendement.
Donc, l'article 101, article 348.2 de la Loi sur les accidents du travail et
les maladies professionnelles : Insérer, dans l'amendement proposé à
l'article 348.2 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles proposé par l'article 101 du projet de loi, après le premier
alinéa, l'alinéa suivant :
«Le Comité doit, au moment de
l'élaboration de ses avis et recommandations, prendre en compte les réalités
propres aux femmes et aux hommes.».
Je peux... Oui. L'idée derrière, c'est que
nous avons tous vu les groupes qui sont venus en commission parlementaire nous
parler de l'analyse différenciée selon les sexes, l'ADS. Moi-même, j'ai fait
référence à ça au début, de l'absence de l'ADS. Je comprends qu'il y a d'autres
intervenants, notamment, je pense, le prof de l'Université d'Ottawa, qui nous a
dit que ce n'est pas nécessaire, Mme la Présidente, d'arrêter l'étude du projet
de loi pour faire l'ADS.
Donc, en tenant compte de toutes ces
considérations, je pense que, quand même, au niveau du projet de loi, il y a
des bonnes choses que nous sommes en train de bonifier. Et le fait que le
comité doit dorénavant prendre les avis... au moment de l'élaboration de ses
avis, donc au moment où il va émettre des recommandations, doit prendre les
réalités propres aux femmes et aux hommes, je pense, ça envoie un signal fort à
ce comité que toute analyse ou tout avis doit prendre en considération l'impact
sur les femmes, donc l'enjeu transversal, donc la prise en considération du
sexe et du genre. Et les réalités propres aux femmes sont différentes des
réalités propres aux hommes.
Et je pense que j'aurais aimé avoir le
libellé à 100 % de l'ADS, mais je pense, aujourd'hui, le législateur,
quand même, envoie un bon message que les avis et les recommandations, au
moment de leur élaboration, doivent...
M. Derraji : ...les
réalités propres aux femmes sont différentes des réalités propres aux hommes.
Et je pense que... J'aurais aimé avoir le libellé à 100 % de l'ADS, mais,
je pense, aujourd'hui, le législateur quand même envoie un bon message que les
avis et les recommandations, au moment de leur élaboration, doivent absolument
prendre en considération les réalités propres aux femmes et aux hommes.
Et je suis satisfait et content de déposer
cet amendement et envoyer un message positif que tout avis ou recommandation va
prendre... seront... En fait, la réalité des femmes et des hommes sera prise en
considération. Voilà, Mme la présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur le sous-amendement?
M. le ministre.
M. Boulet : Bien,
simplement dire que je supporte totalement le mérite de ce sous-amendement-là.
Je pense que la chose parle par elle-même. Mais qu'on crée une obligation au
comité, je pense que c'est un impératif qui est suffisamment solide. Et, quand
mon collègue réfère à la force du message, moi, je ne peux qu'entériner et dire
que je suis d'accord avec ce que le comité doit faire. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur le
sous-amendement? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix du sous-amendement du député de Nelligan.
• (16 h 10) •
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour le groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, le sous-amendement est adopté.
Nous poursuivons maintenant avec l'amendement
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement, tel
qu'amendé, du ministre? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix de l'amendement, tel qu'amendé, à l'article 101.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement amendé du ministre
est adopté.
Y a-t-il d'autres interventions à
l'article 101? Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 101? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci. À la
section 348.4, quand on fait référence au fait, là, que le comité est composé
de cinq membres nommés par le gouvernement à la suite d'un appel de
candidatures et après consultation des ordres professionnels concernés et du
Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, est-ce qu'il n'aurait pas
été utile de faire référence aussi à la Direction de la santé publique? Si
on... Parce que, si on cherche vraiment à dépolitiser un peu et à débloquer
toute cette logique-là des nouvelles maladies professionnelles, des avis, le
CCTM est une instance importante puis que j'apprécie, qui a un rôle
fondamental, mais qui relève de la même logique de paritarisme, donc...
M. Leduc : ...parce que si on
cherche vraiment à dépolitiser un peu et à débloquer toute cette logique-là des
nouvelles maladies professionnelles, des avis, le CCTM est une instance
importante, que j'apprécie, qui a un rôle fondamental, mais qui relève de la
même logique de paritarisme, donc, dans les faits, d'un peu de droits de veto
des deux parties, la partie patronale et partie syndicale. Est-ce que là, de
dire, soit la remplacer ou soit rajouter une référence à la Direction de santé
publique pour nommer, donc, les cinq membres du comité n'aurait pas lieu de
dépolitiser davantage encore et de débloquer davantage, également, tout le
processus de révision des maladies professionnelles?
M. Boulet : C'est un bon
point, Mme la Présidente. En même temps, il faut s'assurer de la souplesse du
processus de sélection. Le but ultime, c'est que les personnes soient nommées
de la manière la plus objective possible et qu'elles aient la meilleure
expertise possible, et c'est la raison pour laquelle on consulte les ordres
professionnels concernés. Donc, il n'y a pas de limite. Et le Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, ça confère un niveau
d'acceptabilité quand même élevé, là, dans les milieux de travail.
Puis ceci dit, avec tout le respect que
j'ai pour la Santé publique... Tu sais, le premier, c'est un médecin détenant
un certificat de spécialiste en médecine du travail ou en santé publique. Je
pense que c'est opportun d'y aller avec les ordres professionnels, qui ont un
devoir envers le public, qui ont un devoir d'objectivité, qui sont soumis aussi
à des codes d'éthique, de ne pas... Tu sais, la Santé publique joue un rôle
fondamental en santé et sécurité, mais pour la nomination des membres du comité
scientifique, je pense que c'est préférable que ce soit comme ça.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...y a-t-il d'autres interventions?
M. Leduc : Oui, Mme la
Présidente. Sur un autre sujet, pour être sûr de bien comprendre, là, dans la
composition du comité, comme on a énormément parlé de surdité, de santé
auditive, qu'on en parlera peut-être encore plus tard... mais certainement
qu'on a fait un très bon premier tour de piste, est-ce que, dans l'une ou
l'autre des catégories des membres qui vont composer le comité, ça va être
possible d'avoir un audiologiste?
M. Boulet : Absolument. Quand
on dit que le comité pourra s'adjoindre d'autres experts, on a fait référence
aux éthiciens, on a fait référence aux sciences humaines, puis l'audiologie en
fait partie. Il n'y a pas de limite, là. On pourrait avoir une énumération qui
n'est pas limitative, et donc...
M. Leduc : ...pas d'un expert
externe. Dans les membres comme tels, est-ce que ça peut inclure un
audiologiste?
M. Boulet : Il n'y a pas de
limite non plus là-dessus, là. Pour les membres externes, non, absolument pas.
M. Leduc : Oui, mais dans les
membres nommés... dans les cinq membres de base?
M. Boulet : Le cinquième
membre, non, il n'y a pas de limitation.
M. Leduc : O.K. Parfait.
J'ai peut-être une dernière question
sur... Un peu plus loin dans l'article, à 348.8, quand on dit : «Le comité
assure le financement des dépenses relatives aux activités du comité»... «La
commission», pardon, «la commission assure le financement des dépenses
relatives aux activités du comité. À cette fin, la commission et le...
M. Leduc : ...dernière question
sur... un peu plus loin dans l'article, à 348.8, quand on dit : «Le comité
assure le financement des dépenses relatives aux activités du comité... la commission,
pardon — La commission assure le financement des dépenses relatives
aux activités du comité. À cette fin, la commission et le ministre concluent une
entente, laquelle doit notamment prévoir l'autorisation des dépenses annuelles
du comité par la commission, lesquelles tiennent compte des priorités établies
par la commission, et une reddition de comptes annuelle de celles-ci.»
Qu'est-ce qu'on entend par «tiennent compte des priorités établies par la
commission»?
M. Boulet : Ça tient compte
des priorités, mais on réfère de façon particulière aux besoins établis par la commission.
Comme les budgets sont bâtis par la commission en fonction de ses priorités
budgétaires, bien, c'est ce à quoi nous référons ici, c'est que ça tient
compte, quand on réfère aux dépenses annuelles du comité, ça tient compte des
priorités établies, les priorités budgétaires établies par la commission.
M. Leduc : Dans... Bien, ce
n'est pas un peu inquiétant, ça, dans le sens où les priorités budgétaires
pourraient décider tout d'un coup d'être drastiquement réduites, par exemple?
M. Boulet : Non. Tu sais, le
mandat, ils ne peuvent pas établir des priorités qui vont à l'encontre des
réalisations du mandat du comité scientifique. Et non, je n'ai pas cette
appréhension-là, là.
M. Leduc : Peut-être que je
comprends mal. On parle expressément de priorités budgétaires, là, même si le
mot n'est pas indiqué.
M. Boulet : Oui, bien, «tient
compte des priorités établies par la commission». Mais c'est simplement, tu
sais, quand on réfère, ici, pour «l'autorisation des dépenses annuelles du
comité par la commission», donc il ne faut pas que ça soit strictement à la
discrétion du comité, là, il faut que la commission justifie. Puis, bon, moi,
je ne suis pas un spécialiste en matière d'approbation budgétaire, là, mais ils
font des budgets, ils établissent des besoins puis, après ça, ils les
justifient au ministère du Travail, puis, après ça, on les justifie au ministère
des Finances, là, c'est tout le processus habituel.
M. Leduc : Je vais vous
expliquer d'une autre manière ma préoccupation. Quand on dit «l'autorisation
des dépenses annuelles du comité par la commission, lesquelles tiennent compte
des priorités établies», si, après quelques années où le comité roule puis par
un heureux concours des choses, les avis qu'il propose bonifient
substantiellement la liste des maladies en fonction de la liste de l'OIT, que
nous avons décidé... discuté précédemment, advenant que ça soit cette
situation-là, on pourrait imaginer que des associations patronales qui siègent
au C.A. de la CNESST ne sont pas entièrement heureuses de cette situation-là et
pourraient dire : Ah! bien, finalement, sais-tu quoi, moi, les priorités
de travail de ces comités scientifiques-là, je vais juste les... je vais juste
les rapetisser un petit peu, là, pour que ça aille moins vite. Je ne vais pas
lui donner les pleines capacités financières de rouler à plein régime. Vous
comprenez où je veux... ce que je veux dire?
M. Boulet : Non, mais je
vous vois aller, mais ce n'est certainement pas de limiter le mandat qui est
confié au comité. Les priorités, c'est selon les besoins en matière de dépenses
du comité, mais ce n'est certainement pas...
M. Leduc : ...moins vite.
Je ne veux pas lui donner les pleines capacités financières de rouler à plein
régime. Vous comprenez où je veux... ce que je veux dire.
M. Boulet : Non, mais je
vous vois aller, mais ce n'est certainement pas de limiter le mandat qui est
confié au comité. Les priorités, c'est selon les besoins en matière de dépenses
du comité, mais ce n'est certainement pas par une limitation de dépenses qu'on
va limiter l'exercice ou le pouvoir du comité scientifique de faire des avis ou
des recommandations. Ça n'a aucun... Il ne faut pas. Puis le texte ne me permet
pas de douter de ça. Ce que ça dit, c'est que la commission et le ministre
concluent une entente. C'est dans cette entente-là qu'on prévoit l'autorisation
des dépenses. Puis ils tiennent compte des... Ça tient compte parce que
l'entente tient compte des priorités établies par la commission. Puis les
priorités, bien, budgétaires puis ses besoins, bien, font partie de ce qui est
soumis au processus d'approbation, là. Mais ce n'est certainement pas... Mais
je vous rassure là-dessus, là, il n'y a pas de... Il n'y a pas d'appréhension à
avoir à cet effet-là.
M. Leduc : Donc, pour
bien comprendre, le... Bien, vous ou un ministre, avec le C.A. de la CNESST,
j'imagine, les deux, vous aurez des idées des priorités de ce que devrait être,
mettons, le travail du comité pour l'année x, ou y, ou z. Je ne sais pas si ça
va être une entente annuelle, ou une entente trisannuelle, ou peu importe, là.
J'imagine ça va être un certain nombre d'années.
M. Boulet : Oui. Puis
l'entente est signée entre le ministre et le comité. Puis les priorités, là, tu
sais, c'est les besoins, là, tu sais. Le terme réfère beaucoup plus à des
priorités budgétaires, mais il n'y a pas... Mais je vous rassure là-dessus, il
ne peut pas y avoir, par l'utilisation de ce concept-là, limitation de quelque
manière que ce soit du mandat et de ce qui est confié en termes de
responsabilités au comité scientifique.
M. Leduc : Je me suis
peut-être mal exprimé. Ma crainte, ce n'est pas sur le mandat, là. Ma crainte,
c'est sur l'effectivité, le nombre d'avis qu'ils peuvent produire par année.
M. Boulet : Non,
absolument pas.
M. Leduc : Oui, bien,
O.K. Bien, dans ce cas-là, je recule un pas en arrière. Comment on va
déterminer le nombre d'avis qu'un comité peut faire par année?
M. Boulet : Bien, mon
Dieu!
M. Leduc : Bien, il y
a... Il va avoir un nombre de ressources limité, là. Il va falloir... S'il veut
produire un avis...
M. Boulet : Mais ça va
être à lui de le déterminer aussi, là. Puis il peut s'adjoindre des experts.
Puis moi, je n'ai pas limité en termes de nombre d'experts. Ça fait que je
dirais au collègue, il n'y a pas de limite. Il n'y a pas de limite.
• (18 h 20) •
M. Leduc : Il n'y a pas
de limite à?
M. Boulet : Bien, le
nombre de mandats n'est pas limité, collègue.
M. Leduc : En effet.
M. Boulet : Ça fait
que... On a même rajouté que c'est des mandats de sa propre initiative. Ça fait
qu'il n'y aura pas de limite à cet effet-là.
M. Leduc : Mais
justement, le comité, lui, il a... Pour faire ces avis-là, il va avoir besoin
de ressources pour faire ses recherches...
M. Boulet : Bien oui.
M. Leduc : ...pour les
rencontres, pour se payer un petit... un petit café puis les muffins quand ils
vont se rencontrer, quand on aura le droit de se rencontrer en personne. Je
blague pour les muffins. Ce n'est pas ça qui va coûter trop cher.
M. Boulet : Non, mais...
M. Leduc : Mais vous
comprenez ce que je veux dire, c'est qu'il va avoir quand même un budget pour
fonctionner, ce comité-là.
M. Boulet : Donc, ça sera
respecté. Puis la rémunération et les conditions de travail, on a déjà vu comment
c'était établi, mais les dépenses annuelles de ce comité-là ne doivent pas être
utilisées par... Elles ne seront pas utilisées par...
M. Leduc : …les muffins, là,
ce n'est pas ça qui va coûter trop cher.
M. Boulet : Non, mais…
M. Leduc : Mais vous comprenez
ce que je veux dire, c'est qu'il va avoir quand même avoir un budget pour
fonctionner, ce comité-là.
M. Boulet : Donc, ça sera
respecté. Puis la rémunération, les conditions de travail, on a déjà vu comment
s'était établi…
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : …mais les dépenses
annuelles de ce comité-là ne doivent pas être utilisées par… Elles ne seront
pas utilisées par le ministre ni par la commission pour limiter la capacité du
comité scientifique de réaliser des mandats.
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : Je pense que là,
je réponds bien à votre question.
M. Leduc : Je pense qu'on y
arrive. Puis quand le comité va s'asseoir pour… en prévision de discuter de
cette entente-là avec le ministre puis la commission, le comité va s'asseoir
puis là, ils vont se dire : Bon, combien de mandats on est capable, à peu
près, de faire cette année, ou dans un… sur un plan trisannuel? Est-ce que, là,
quand ils vont décider de ça… Moi, je pense qu'on peut en faire cinq cette
année, six, l'année prochaine. Est-ce qu'ils vont avoir comme… Oui, bien là, on
a juste x nombres de dollars.
M. Boulet : Non. Non, parce
que le comité, il est indépendant, puis l'entente est entre le ministre et la
commission. Ça fait que, le comité, l'entente entre le ministre puis la
commission va permettre de répondre aux besoins…
M. Leduc : D'accord.
M. Boulet : …de ce comité-là.
Je pense que…
M. Leduc : Donc, là, ils vont
dire : Nous, on pense qu'on serait capable de faire six avis cette année…
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : …voici, M. le
ministre, ce qu'on imagine être, à peu près, le budget nécessaire qu'on estime
pour faire nos six avis qu'on prévoit selon nos propres bases cette année.
Bien, c'est-à-dire, il y a… là, on en a des avis qui pourront être suggérés par
le ministre puis on vient de discuter qu'ils pourront aussi se donner des avis.
Mais, bref, ils vont se donner un plan de travail, ils vont y accoler un estimé
de budget, puis c'est là, après ça, que vous entrez…
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : …dans le scénario.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Ce n'est pas
l'inverse, ce n'est pas vous qui venez dire : Alors, je vous donne une
assiette de…
M. Boulet : Non, non.
M. Leduc : …x nombres de
dollars, puis produisez-moi ce que vous êtes capables de me produire avec ça?
M. Boulet : Non.
M. Leduc : C'est beau.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 101, tel qu'amendé.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 101, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons. Est-ce que nous revenons à l'article 117 que nous avons
suspendu, ou nous poursuivons, toujours dans le même bloc, mais avec cette fois
le comité ou la section… sous-section D, comité des maladies
professionnelles oncologiques?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous allons là?
M. Boulet : Oui, nous
poursuivons.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Avec l'article 73, M. le ministre.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Merci.
73. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 233, de la section suivante :
«Dispositions particulières aux maladies
professionnelles oncologiques
«Lorsqu'un travailleur produit une
réclamation à la commission alléguant qu'il est atteint d'une maladie
professionnelle oncologique, la commission le dirige, dans les 10 jours,
vers un comité de maladies professionnelles oncologiques, à l'exception des cas
suivants :
«1° le travailleur est présumé
atteint d'une maladie professionnelle visée à 29;
«2° le travailleur est visé par la
procédure d'évaluation médicale…
M. Boulet : …maladie
professionnelle oncologique, la commission le dirige, dans les 10 jours,
vers un comité de maladies professionnelles oncologiques, à l'exception des cas
suivants :
«1° le travailleur est présumé atteint
d'une maladie professionnelle visée à 29;
«2° le travailleur est visé par la
procédure d'évaluation médicale applicable aux maladies professionnelles
pulmonaires.
«233.2. Le gouvernement peut former
plusieurs comités des maladies professionnelles oncologiques qui ont pour
fonction de déterminer si un travailleur est atteint d'une maladie
professionnelle oncologique.
«Un comité des maladies professionnelles
oncologiques est composé des membres suivants nommés à la suite d'un appel de
candidatures et après consultation du Comité consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre visé à l'article 12.1 de la Loi sur le ministère du Travail
et, dans les cas des médecins, le Collège des médecins du Québec :
«1° un médecin détenant un certificat de
spécialiste en oncologie médicale délivré par le Collège des médecins du
Québec;
«2° un médecin détenant un certificat de
spécialiste en médecine interne générale délivré par le Collège des médecins du
Québec;
«3° un médecin détenant un certificat de
spécialiste en médecine du travail ou en santé publique et médecine préventive
délivré par le Collège des médecins du Québec;
«4° un titulaire d'un diplôme
universitaire de deuxième ou troisième cycle en hygiène du travail, en santé au
travail ou en épidémiologie.
«Le président du comité est désigné par le
gouvernement parmi les membres.
«Le gouvernement détermine la rémunération
et les autres conditions de travail des membres des comités.
«233.3. Les membres d'un comité des
maladies professionnelles oncologiques sont nommés pour quatre ans. Ils demeurent
en fonction, malgré l'expiration de leur mandat, jusqu'à ce qu'ils soient
nommés de nouveau ou remplacés.
«233.4. Dans les 10 jours de la
demande de la commission, un établissement au sens de la Loi sur les services
de santé et les services sociaux, malgré l'article 19, au sens de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones, selon
le cas, transmet au président du comité des maladies professionnelles
oncologiques que la commission lui indique, les imageries médicales et les
résultats de celles-ci ainsi que les résultats de laboratoire pertinents du
travailleur que la commission dirige vers ce comité.
«233.5. Le comité des maladies
professionnelles oncologiques vers qui la commission dirige un travailleur
examine celui-ci dans les 40 jours de la demande de la commission.
«Il fait rapport par écrit à la commission
de son diagnostic dans les 20 jours de l'examen et, si son diagnostic est
positif, il fait état de ses constatations quant aux limitations
fonctionnelles, au pourcentage d'atteinte à l'intégrité physique et à la
tolérance du travailleur à un contaminant au sens de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail ou à tout autre facteur de risque qui a provoqué sa maladie
ou qui risque de l'exposer à une récidive, une rechute ou une aggravation.
«Dans son rapport, le comité donne
également son avis sur le lien entre la maladie professionnelle et les
caractéristiques ou risques particuliers d'un travail exercé par le
travailleur. À cette fin, il documente l'exposition du travailleur à un
contaminant au sens de la loi dans le cadre de l'exercice de son travail ou à
tout autre facteur de risque.
«Afin de produire son rapport, le comité
doit prendre connaissance des avis et des recommandations du comité
scientifique sur les maladies professionnelles.
«233.6. Un membre d'un comité des maladies
professionnelles oncologiques ne peut être poursuivi en justice en raison d'un
acte accompli de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions.
«233.7. Aux fins de rendre une décision en
vertu de la présente loi sur les droits du travailleur qui lui produit une…
M. Boulet : …des avis et des
recommandations du Comité scientifique sur les maladies professionnelles.
«233.6 Un membre d'un comité des maladies
professionnelles oncologiques ne peut être poursuivi en justice en raison d'un
acte accompli de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions.
«233.7 Aux fins de rendre une décision en
vertu de la présente loi sur les droits du travailleur qui lui produit une
réclamation alléguant qu'il est atteint d'une maladie professionnelle
oncologique, la Commission est liée par le diagnostic et les autres
constatations établis par le comité des maladies professionnelles oncologiques
en vertu du deuxième alinéa de l'article 233.5.
«233.8 La Commission assure le financement
des dépenses relatives aux activités des comités. À cette fin, la Commission et
le ministre concluent une entente, laquelle doit notamment prévoir
l'autorisation des dépenses annuelles des comités par la Commission et une
reddition de comptes de celles-ci.»
Explications. Donc, c'est l'ajout, là, de
la section visant à établir une procédure d'évaluation médicale. On l'avait
déjà, là, pour les maladies professionnelles pulmonaires. Donc, mais une
procédure distincte pour les réclamations des travailleurs alléguant être
atteints d'une maladie professionnelle oncologique telle qu'il est actuellement
le cas pour les maladies professionnelles pulmonaires. Voilà, merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Bonne lecture. Écoutez, est-ce qu'il y a des interventions? Il
y a des amendements probablement, M. le ministre, c'est ça, hein?
M. Boulet : …qui ont été
déposés au début de la commission. Je peux les faire…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous allez faire le premier. Voulez-vous faire le premier?
M. Boulet : À
l'article 73, remplacer ce qui précède… la section II.1 de la Loi sur
les accidents du travail et les maladies professionnelles proposée, par ce qui
suit :
«73. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 233, de ce qui suit :
« 233.0.1. La Commission assure le
financement des dépenses relatives aux activités des comités. À cette fin, la
Commission et le ministre concluent une entente, laquelle doit notamment
prévoir l'autorisation des dépenses annuelles des comités par la Commission et
une reddition de comptes de celles-ci.»
Explications. L'amendement proposé vise à
introduire une disposition précisant que c'est la commission qui assure le
financement des dépenses. Une attente sera prévue à cette fin entre celle-ci et
le ministre. Cette entente pourra notamment prévoir les modalités de
financement des frais de fonctionnement du comité. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Écoutez, merci pour la bonne lecture… vous… donc on va se rappeler, là,
on vient de faire la lecture d'un amendement à l'article 73, mais je dois
vous avouez que compte tenu de l'heure… alors, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux au vendredi 16 avril, à 10 heures. Je
vous remercie beaucoup pour votre collaboration et je vous souhaite une bonne
fin de journée. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 30)
16 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...vous souhaite une bonne fin de journée. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 30)