Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
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Le
mercredi 24 mai 2023
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Vol. 47 N° 15
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 25, Loi visant à lutter contre l’hébergement touristique illégal
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Intervenants par tranches d'heure
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D'Amours, Sylvie
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Proulx, Caroline
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Lakhoyan Olivier, Sona
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Lakhoyan Olivier, Sona
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D'Amours, Sylvie
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Grandmont, Etienne
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Tremblay, François
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Proulx, Caroline
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Proulx, Caroline
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Tremblay, François
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Lakhoyan Olivier, Sona
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Grandmont, Etienne
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D'Amours, Sylvie
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Proulx, Caroline
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Tremblay, François
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Caron, Vincent
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Lakhoyan Olivier, Sona
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Lakhoyan Olivier, Sona
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D'Amours, Sylvie
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Grandmont, Etienne
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Proulx, Caroline
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Proulx, Caroline
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Martel, Donald
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D'Amours, Sylvie
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Lakhoyan Olivier, Sona
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-huit minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je vous
demande à toutes personnes qui sont ici dans la salle de bien vouloir éteindre
la sonnerie de vos appareils électroniques, s'il vous plaît.
La commission est réunie afin de
poursuivre les consultations particulières et auditions publiques sur le projet
de loi n° 25, Loi visant à lutter contre l'hébergement
touristique illégal.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Caron
(Portneuf); Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger); et M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par M. Grandmont (Taschereau).
Auditions (suite)
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous entendrons ce matin les témoins suivants, soit la Corporation des
propriétaires immobiliers du Québec, M. Martin Blanchard.
Maintenant, je souhaite la bienvenue à la
Corporation des propriétaires immobiliers du Québec. Je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé, et ensuite nous procéderons à la
période d'échange. Maintenant, je vous invite à vous présenter et à nous lire votre
exposé.
Corporation des propriétaires immobiliers du Québec
inc. (CORPIQ)
M. Plante (Marc-André) : Alors,
bonjour à tous. Mon nom est Marc-André Plante. Je suis directeur des affaires
publiques et des relations gouvernementales à la Corporation des propriétaires
immobiliers du Québec. Je suis accompagné de M. Rodolphe Parent qui est
conseiller, donc, au sein de notre direction.
Donc, Mme la Présidente, MM., Mmes les
députés de la Commission de l'économie et du travail, Mme la ministre du
Tourisme, Mme la sous-ministre, distingués invités, c'est à titre... donc que
je vous présente, donc, la Corporation des propriétaires immobiliers. C'est un
organisme à but non lucratif qui représente 30 000 propriétaires et
gestionnaires qui logent près de 600 000 ménages québécois. Vous
savez que les propriétaires québécois procurent un logement à 1,5 million
de ménages locataires, et, dans 52 % des cas, ces ménages locataires, ce
sont des ménages en solo, donc des gens qui vivent seuls.
La CORPIQ revendique, depuis 2015, un
encadrement rigoureux du secteur de l'habitation touristique utilisant le parc
de logements. Les préoccupations principales de la CORPIQ sont de deux ordres,
d'abord protéger le parc locatif dans son ensemble et clarifier l'encadrement
législatif de la sous-location touristique effectuée, notamment, par les
locataires sur des plateformes telles qu'Airbnb.
• (11 h 30) •
À la lecture des notes explicatives du projet
de loi n° 25 visant à lutter contre... viser donc contre l'hébergement
touristique illégal, la CORPIQ appuie les principaux objectifs découlant de
cette pièce législative. L'interdiction formelle de diffuser sur une plateforme
numérique l'offre d'hébergement avec un numéro d'enregistrement... Bref, les
principaux principes, nous les saluons, et donc nous partageons la volonté du
gouvernement de resserrer les règles, comme nous le demandions d'ailleurs
depuis, notamment, l'été dernier.
Par contre, nous souhaitons aujourd'hui
plutôt attirer l'oeil, donc, du législateur sur des angles morts liés à ce
projet de loi, notamment deux aspects, les moyens pour faire appliquer la loi
et les critères d'admissibilité pour afficher un logement locatif au sens de la
loi de... donc, qui relève du <Tribunal administratif du logement.
Pour nous...
>
11 h 30 (version révisée)
< M. Plante (Marc-André) :
...d'admissibilité
pour afficher un logement locatif au sens de la loi de... donc, qui relève du >Tribunal
administratif du logement. Pour nous, il y a vraiment deux éléments qui sont
importants à distinguer, mais pour lesquels j'aurai l'occasion d'y revenir.
D'entrée de jeu, je veux souligner que la
CORPIQ rappelle qu'elle est ouverte au principe de l'économie collaborative.
Cependant, ce concept doit s'inscrire dans un environnement économique
équitable pour tous et respectueux de l'esprit de l'ensemble des lois adoptées
par le législateur. D'abord, vous savez que le marché locatif actuel est sous
pression. Les taux d'inoccupation sont excessivement bas, et ça cause
différents enjeux dans toutes les régions du Québec, et il faut donc le
souligner. Selon nous, l'hébergement touristique temporaire, notamment par des
locataires, affecte davantage, et il faut le souligner, le parc locatif
québécois. Aussi, la conversion de logements traditionnels vers les besoins
touristiques vient diminuer l'offre pour les ménages locataires, qui ont déjà
peine à trouver un logement actuellement.
La CORPIQ est d'accord avec le double
standard proposé dans la loi. Le propriétaire du logement loué sur des
plateformes ne fait que courir... ne fait que courir un risque au marché s'il
habite sa propriété et ne devrait pas être empêché de le faire sous l'angle de
la Loi sur l'hébergement touristique. En revanche, le propriétaire d'un
logement locatif qui détourne l'utilisation pour de l'hébergement touristique
cause une diminution de l'offre, surtout dans le contexte que nous vivons.
Maintenant, revenons sur l'angle mort pour
l'hébergement touristique. On vient... Vous savez, dans toutes les enquêtes que
la CORPIQ fait depuis 2015, il y a environ entre 5 % à 10 % des
propriétaires qui vivent une situation où leur locataire fait de la location de
type Airbnb. 5 % à 10 % sur un parc de logements de 300 000 propriétaires,
1,5 million de logements, ça reste que c'est beaucoup de logements qui se
retrouvent, à des moments de l'année, sous des plateformes, donc, de location
de type Airbnb. C'est beaucoup, et évidemment ça a amené, au cours des
dernières années, à revoir un certain nombre de lois.
Par exemple, je tiens à souligner que, du moment
qu'un logement est... a un bail, donc, sous un bail, le législateur a quand
même adopté une loi, la 1856, donc, le Code civil qui dit très clairement qu'on
ne peut pas utiliser un logement pour une autre forme, telle que l'utilisation
pour logement de type Airbnb, donc une utilisation commerciale. La
jurisprudence du Tribunal administratif du logement est venue aussi confirmer
que le changement de la forme ou de la destination d'un logement, c'est une
façon qui vient, d'une certaine manière, détourner l'origine de l'entente entre
un propriétaire et son locataire.
Pourquoi on vous amène ces éléments-là
aujourd'hui quant à un angle mort lié à ce projet de loi? C'est que vous savez
déjà que tous les propriétaires et les locataires occupants au sens de la loi
peuvent faire de la location de type Airbnb. La problématique, c'est que la loi
oblige toujours le locataire à obtenir préalablement l'autorisation de son
propriétaire et son numéro d'enregistrement. Malheureusement, vous comprendrez
que très rarement les propriétaires vont autoriser leurs locataires de faire de
la location de cette nature-là, ce qui fait que généralement ça devient
automatiquement de la location illégale au sens de la loi.
Nous, ce qu'on considère, c'est qu'à
partir du moment où la jurisprudence au Tribunal administratif du logement est
claire, à partir du moment qu'on signe un bail, les règles, le Code civil est
très clair à cet effet. Il nous apparaît donc important que le législateur soit
prudent avant d'ouvrir et même d'encourager la... ce type de location là, parce
que, dans les faits, ça va être de la location illégale.
Le deuxième angle mort que je veux vous
souligner aujourd'hui, parce que je ne vois pas le temps affiché, c'est la...
Une voix : ...
M. Plante (Marc-André) : Trois
minutes. C'est la distinction entre de la location touristique court terme et
de la sous-location d'un logement. Vous comprenez que la loi permet à un
locataire de sous-louer un logement. Notre inquiétude, par rapport au projet de
loi que nous avons sous les yeux, c'est qu'il y ait finalement un stratagème
pour contourner l'esprit et les objectifs de la loi, c'est qu'un locataire
décide d'utiliser les prérogatives du bail, de la sous-location. Vous savez,
sous-louer... on peut sous-louer une semaine, deux semaines, un mois, le locateur
peut proposer une sous-location en toute légalité de la loi, ce qui nous amène
donc à dire qu'à partir du moment où on complique, et c'est correct, et on est
d'accord, à notre avis, pour la <location...
M. Plante (Marc-André) :
...à
notre avis, pour la >location par un locataire, donc, qui n'est pas
propriétaire, la problématique, c'est que plusieurs d'entre eux deviennent
illégals et risquent de glisser vers ce qu'on appelle la sous-location du
logement, donc vont contourner, d'une certaine manière, la loi.
À notre avis, ce n'est pas une bonne
nouvelle. C'est une mauvaise chose, parce que, je le souligne, si un locataire
retrouve son bénéfice de tirer un profit de la location court terme, entre
guillemets, par la sous-location, je ne veux pas vous mélanger, là, bien, dans
les faits, c'est les autres locataires aussi qui subissent les conséquences des
va-et-vient des touristes dans leur propre habitat.
Ce qui m'amène donc à vous dire
aujourd'hui, dans nos recommandations, on vous recommande très simplement que
la Loi sur l'hébergement touristique précise que le locataire ne peut pas
mettre sa résidence principale sur la plateforme, telle que prescrite par le
Code civil, et de modifier la loi en conséquence.
Deuxième recommandation qu'on a, ça nous
apparaît important de faire une vaste campagne de sensibilisation, parce qu'il
y a beaucoup d'ambiguïté entre la Loi sur l'hébergement touristique court terme
et la loi qui régit le secteur de l'habitation locative au sens traditionnel.
Pourquoi je vous en parle aujourd'hui? Parce que, dans les faits, il suffit
d'aller sur le site de la CITQ où vous lisez clairement les droits des locataires,
mais vous découvrez beaucoup plus loin les interdictions qui proviennent de la
loi régie par le Tribunal administratif du logement. Même dans certaines villes...
pas plus tard qu'hier, qu'on a vu, à la ville de Québec, sur le site, où on
disait clairement qu'un locataire pouvait faire en toute liberté la location
d'hébergement touristique à partir des règles qui étaient régies.
Or, pour nous, ça nous apparaît important
que, dans ce projet de loi là, on vienne colmater une certaine brèche
potentielle. Nous savons que le gouvernement veut, dans les prochaines
semaines, déposer une nouvelle pièce législative au niveau du secteur de l'habitation
qui relève du Tribunal administratif du logement. On aura des recommandations à
cet effet, mais, dans ce projet de loi là, je mets en garde, donc, les
parlementaires à l'effet que, malheureusement, il pourrait y arriver un certain
stratagème où des gens contourneraient la loi et plutôt utiliseraient la
sous-location de leur logement qui leur permettrait, en toute légalité, de
faire de l'hébergement touristique court terme. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Je vous remercie pour votre exposé. Avant de commencer nos périodes
d'échange, je dois avoir le consentement des collègues, parce que nous avons
commencé 12 minutes en retard, donc on terminerait 12 minutes plus
tard que prévu. Est-ce que j'ai le consentement? Consentement. Merci. Nous
allons maintenant commencer la période d'échange avec la ministre et nos
invités. La parole est à vous...
• (11 h 40) •
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Vous ne facilitez pas la compréhension du dossier, là. Là, vous
avez mis pas mal de pucks sur la glace, puis je ne sais plus qui qui garde les
buts. On va commencer par le commencement.
Premièrement, la résidence principale,
c'est là que la majorité des gens passent une grande partie de leur vie. Bon, maintenant,
pour pouvoir mettre, sur une plateforme d'hébergement touristique, votre
logement, lorsque vous habitez un plex, vous devez avoir l'autorisation écrite
du plex, du propriétaire du plex pour en faire l'exploitation. Ce document-là
doit être déposé à la CITQ pour avoir votre numéro d'enregistrement qui doit
être publié sur toutes les plateformes.
Si vous... donc, Mme la sous-ministre est
le locataire, moi, je suis le propriétaire, et qu'elle décide de faire une
sous-location, elle doit impérativement, avant de faire la sous-location, venir
voir le propriétaire. Elle a cette obligation-là, et le propriétaire pourra, à
ce moment-là, puisqu'il s'agit d'une sous-location et que ce sera la résidence
principale de la sous-location... d'avoir à nouveau l'autorisation du propriétaire
du plex pour en faire la location d'hébergement courte durée.
Est-ce qu'il y a des stratagèmes? La
réponse, c'est oui. C'est la raison pour laquelle on arrive avec un nouveau
projet de loi. Et, si les gens contournent la loi, il y aura des pénalités pour
les personnes physiques et morales, et, pour la personne physique, ça pourrait
aller jusqu'à 25 000 $. Pour une tour à condos, même principe, ça
prend l'autorisation écrite du propriétaire, le syndicat de copropriété pour en
faire la location. Je rappelle que la résidence principale, c'est là qu'on
passe la majeure partie de notre temps, donc ce n'est pas de la location à long
terme.
La sous-location touristique, précision,
ça n'existe pas. Il n'y a pas de sous-location touristique. On mélange un bail
et la Loi sur l'hébergement touristique. Donc, un bail, c'est un bail. Une
éviction <relève...
Mme Proulx :
Une
éviction >relève du Code civil. Nous, nous devons voir à l'application
de la Loi sur l'hébergement touristique, aidés par les inspecteurs de Revenu
Québec pour débusquer ce qu'il est convenu d'appeler les petits coquins qui
veulent contourner la loi. Donc, la sous-location touristique n'existe pas. Ça,
c'est la première chose à préciser ici.
Dans vos recommandations, la n° 1,
vous dites que l'enregistrement d'un établissement d'hébergement touristique ne
peut se faire par la personne qui exploite l'établissement si c'est sa
résidence principale et qu'elle en est locataire. En d'autres termes, vous
voulez interdire aux Québécois qui ont leur résidence principale et qui ont eu
l'autorisation dûment écrite du propriétaire du plex ou à travers le syndicat
de copropriété, de pouvoir mettre quelques dollars dans leurs poches par année
pour de la sous-location.
Vous, vous dites : L'enregistrement
d'un établissement d'hébergement touristique ne peut se faire par la personne
qui exploite l'établissement, si c'est sa résidence principale et qu'elle en
est locataire. Bien, si c'est sa résidence principale, c'est là qu'elle habite
la majeure partie du temps. Elle est locataire, oui, parce que, dans un plex,
ce n'est pas elle qui est propriétaire du plex, c'est le gars du building qui
est le propriétaire du plex et que c'est juste le propriétaire du plex qui peut
en donner l'autorisation. Donc, votre recommandation m'apparaît un peu caduque.
Je vais vous laisser répondre à cette question-là puis je reviendrai sur les
autres recommandations.
La Présidente (Mme D'Amours) :
...
M. Parent (Rodolphe) : Bon,
il y a plusieurs choses dans ce que vous avez dit. La première, c'est que,
quand on parle de sous-location touristique, on ne parle pas dans le fait légal
de la loi, là. Ce qu'on dit, c'est que c'est une manière de contournement de la
loi.
Mme Proulx : ...ce n'est
pas de la sous-location touristique, parce que la sous-location touristique
n'existe pas dans le cadre de la présente loi n° 100
et aucune orientation dans le projet de loi n° 25.
Donc, je vous avise de corriger le terme, parce que la sous-location
touristique, dans les faits, dans la loi présente et celle qu'on présente,
n'existe pas. Donc, le terme est inapproprié.
M. Parent (Rodolphe) : Il
me semble que ce terme-là n'est pas dans le mémoire, par ailleurs, mais, s'il a
fourché notre langue, vous nous en excuserez, mais, comme vous comprenez bien,
l'idée de la sous-location, c'est une idée claire. C'est l'utilisation de la
sous-location à des fins touristiques pour éviter de passer par l'hébergement
touristique. C'est-à-dire vous ne faites pas de l'hébergement touristique, vous
ne dites pas que c'est ça, vous dites : C'est de la sous-location, puis
vous passez entre les mailles du filet. Parce que vous arrivez et vous dites :
Bien là, c'est illégal. Ah non! Moi, j'ai sous-loué, monsieur, je n'ai pas mis
en hébergement touristique, j'ai juste sous-loué, premièrement. La deuxième
chose, c'est que...
Mme Proulx : Donc, il y a
responsabilité du propriétaire du plex de s'assurer... lorsque la sous-location
est faite, hein, il a une responsabilité puisqu'il a donné l'autorisation à
celui dans sa résidence principale... il a, dans la sous-location, la
responsabilité de s'assurer que, s'il a interdit la location de la résidence
principale, que ce soit l'application, la même, dans la sous-location.
M. Parent (Rodolphe) : Mais
ce n'est pas ce qui se passe, parce que ce n'est pas ça que la loi prescrit
pour la sous-location. Ce que la loi dit, pour la sous-location, c'est :
Le locataire se trouve quelqu'un pour sous-louer.
Mme Proulx : Mais ce
n'est pas la Loi sur l'hébergement touristique, monsieur.
M. Parent (Rodolphe) : Oui,
oui, mais vous allez être touchés quand même, là. Ce n'est pas parce que ce
n'est pas la même loi que vous ne serez pas touchés. Quand un... quand un
locataire prend un sous-locataire, dans les... dans la normalité, là, il trouve
quelqu'un, il va le voir, et la loi lui prescrit d'aller voir le propriétaire
pour l'avertir, juste l'avertir. Et le propriétaire a le droit de dire :
Je ne suis pas d'accord parce que j'ai un motif sérieux de ne pas l'être. Dans
les faits, ce n'est jamais ça qu'il y a. Dans les faits, les...
Mme Proulx : Jamais?
M. Parent (Rodolphe) :
Bien, c'est très... Écoutez, les locataires...
Mme Proulx : Je veux
juste être certaine des mots que vous utilisez.
M. Parent (Rodolphe) : Le
TAL, en plus, ne punit pas ça, parce que le TAL, ce qu'il dit, c'est :
Même si on ne vous a pas prévenus, vous n'avez toujours pas un motif sérieux.
Donc, moi, la question de principe ne
m'intéresse pas, parce que le TAL ne fait pas de question de principe, et donc
il l'autorise, même s'il n'y a pas eu... il n'y a pas le propriétaire qui a été
prévenu. Dans les faits, ce n'est pas une obligation de prévenir.
Une voix : Et c'est là que ça
nous amène à dire...
Mme Proulx : Bien là,
cette situation-là, êtes-vous au-dessus de 30 jours?
Une voix : Non, je reviens...
M. Parent (Rodolphe) : N'importe
quand, deux jours, cinq jours, 50 jours.
Mme Proulx : Oui, mais
c'est parce que, là, on mélange...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suis désolée.Les discussions doivent... Il y a une question, il y a une
réponse. On ne peut pas s'interpeler comme ça. Vous comprendrez qu'on est...
qu'il y a un technicien ici qui prend la prise de vue et la prise de son. Il
faut leur faciliter la vie. Donc, on n'est pas au salon, on est dans une
commission. Je rappelle tout le monde d'être très prudent là-dessus. Il faut
absolument écouter la <réponse...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Il
faut absolument écouter la >réponse jusqu'au bout puis ensuite poser la
question, s'il vous plaît. Pour la technique, ça va être beaucoup plus
facilitant. Merci. Allez-y, monsieur, finissez...
M. Parent (Rodolphe) : ...il
y a un deuxième aspect, qui est un aspect sur lequel il est important de
revenir, qui est... Vous parlez d'un locataire qui a... le pauvre locataire, on
veut juste lui faire gagner 50 $ de plus par année, là. Dans les faits, le
bail, ce qu'il dit, il dit quoi? L'article 1856, il dit : Vous n'avez
pas le droit de changer la fonction d'un bail. Donc, ça veut dire, en gros, si
c'est du résidentiel, vous faites du résidentiel, si c'est du commercial, vous
faites du commercial. C'est ça, un bail.
La jurisprudence du TAL... parce qu'au TAL
il y a des locataires qui se font avoir, puis là le propriétaire va au TAL.
J'ai des exemples très simples où un locataire louait huit logements, puis là
ils ont sous-loué, sur Airbnb, ces huit logements. Ce n'est pas un locataire,
là, mais, dans les faits, c'était un locataire. Puis là la jurisprudence, au
TAL, elle est très claire, elle dit : L'hébergement de type Airbnb,
touristique, c'est un usage commercial du bail. Ce que ça veut dire, c'est que
l'article 1856 l'interdit, il interdit l'usage commercial du bail. Donc,
il l'interdit à un locataire déjà, c'est déjà marqué dans le Code civil, de sous-louer
sur les plateformes de type commercial, parce que c'est un usage commercial du
bail.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Il y a deux éléments très importants, là. Le locataire, si c'est sa
résidence principale, on n'oublie pas qu'en amont... parce que, là, vous parlez
de résidentiel et commercial et vous... vous mêlez, pas dans le sens de
volontairement mêler les gens, mais vous parlez du Tribunal administratif du
logement, et nous, on parle de la Loi sur l'hébergement touristique. Je tiens à
le préciser. Et là vous parlez du résidentiel et du commercial, qui relèvent,
donc, non pas de la Loi sur l'hébergement touristique, mais je rappelle, en
amont, que, pour faire de la location avec sa résidence principale, on doit,
d'abord et avant tout, avoir l'autorisation écrite de la ville, de
l'arrondissement, de la municipalité, qui autorise ou non de faire, avec sa
résidence principale, de la location.
Vous parliez de se mettre 50 $ par
année, là... il y en a quelques-uns, là, qui peuvent se mettre quelques
milliers de dollars dans les poches par année. Et nous, au gouvernement du
Québec, on considère que l'économie collaborative, ça permet à des gens, donc,
dans les règles du jeu, dans le carré de sable dans lequel on souhaite que les
gens puissent, de façon légale, se mettre quelques milliers de dollars dans les
poches... on va continuer d'encourager ça.
Donc, vous, ce que vous souhaitez, c'est
que ce soient uniquement les propriétaires qui puissent faire de l'hébergement
touristique. Donc, le propriétaire du plex, il met tout le monde dehors, puis
lui, il va décider, s'il est dans un zonage commercial, qu'il va pouvoir le faire
puis que celui qui est dans sa résidence principale ne puisse pas le faire.
• (11 h 50) •
M. Plante (Marc-André) : Je
suis désolé. D'abord, ce n'est pas du tout ce qui est écrit, et j'ose espérer
que vous en avez... et ce n'est pas du tout cela qu'on dit. Ce qu'on vous dit
aujourd'hui, c'est qu'il faut corriger la loi sur deux sens. La première des
choses, le projet de loi n° 25, ce n'est pas la seule loi qui est adoptée
par l'Assemblée nationale. Il y a une loi qui concerne aussi ce qu'on appelle
le logement locatif traditionnel, on va l'appeler ainsi. La problématique qu'on
vous aborde aujourd'hui, c'est qu'un locataire, lorsqu'il signe un bail, il est
sous un... l'angle d'une loi qui est régie par le Tribunal administratif du
logement.
Maintenant que j'ai dit cela, la
sous-location, l'enjeu, c'est qu'elle est normée différemment. Et nous, ce
qu'on préconise plutôt, c'est de corriger dans l'autre loi du tribunal, ce qui
est de mieux encadrer la sous-location. Donc, je reviens à votre locataire qui
souhaiterait faire de la sous-location. On viendrait le normer dans une autre
loi où, par exemple, on l'obligerait à ce que ce soit au minimum un mois. Donc,
quelqu'un qui quitte, qui s'en va à l'étranger, etc., qui veut sous-louer en
bonne et due forme selon la loi, il pourra le faire. Lorsqu'on arrive dans la
location court terme, vous l'avez dit tantôt, le propriétaire doit accepter. Je
tiens à vous dire qu'il n'y a pas beaucoup de propriétaires au Québec qui
acceptent qu'il y ait un usage commercial, appelons-le ainsi, donc avec un
profit qu'un de ses locataires va tirer, alors que lui, il est régi par des
normes auxquelles il doit respecter au niveau de l'habitation. Donc...
Mme Proulx : L'union des...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre... Est-ce que vous aviez terminé votre réponse?
M. Plante (Marc-André) : Bien
oui, là, je vais laisser Mme la ministre, allez-y.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Proulx : ...l'Union des
municipalités du Québec puis la fédération des municipalités du Québec, qui
quand même couvrent pas mal tout le territoire du Québec, là, nous avaient
demandé d'aller en ce sens-là, de permettre, donc, aux propriétaires de leur
résidence principale à l'intérieur d'un plex, avec l'autorisation de pouvoir le
<faire...
Mme Proulx :
...l'autorisation
de pouvoir le >faire. Vous, vous allez plus loin en disant que la loi...
qu'il y ait une proposition dans la loi qui énonce clairement que l'hébergement
touristique illégal mène à la résiliation d'un bail, mais là c'est...
Une voix : Bien, dans les
faits...
Mme Proulx : ...il va y avoir
des pénalités financières, vous le savez, dans le projet de loi n° 25, si,
par exemple, quelqu'un fait de l'hébergement touristique illégal. La personne
physique, et la plateforme qui mettrait en ligne une annonce qui est illégale,
qui ne correspond pas au certificat, qui ne correspond pas à la nomenclature
exigée par la présente loi, va avoir des pénalités financières, minimum
25 000 $ pour une personne physique puis au minimum
50 000 $ pour la personne morale.
Donc, je ne vois pas comment on pourrait
résilier un bail, alors que l'amende est là. Puis je crois que c'est assez restrictif,
là, 25 000 $. Qu'on aille jusqu'à la résiliation d'un bail... Vous
demandez la résiliation d'un bail pour quelqu'un qui fait de l'hébergement
touristique illégal. Vous ne croyez pas que les moyens déposés dans le projet
de loi soient suffisants?
M. Parent (Rodolphe) : ...en
fait, c'est déjà le cas. C'est parce que les locataires n'ont ni attendu le
projet de loi n° 25 ni attendu l'ancien projet de loi pour se mettre sur
Airbnb. Puis le TAL n'a certainement pas attendu un projet de loi pour regarder...
parce que des propriétaires se plaignent, ils vont au TAL : Mon locataire
a mis sur le Airbnb sans me mentionner. Puis le TAL, c'est la résiliation, là.
C'est ça qui se passe déjà, donc c'est ça qui va arriver.
M. Plante (Marc-André) : ...en
fait, c'est l'article 1856. Il faut... du Code civil, il faut clairement
bien la lire. Et ce qui m'inquiète aujourd'hui, dans cette discussion
extrêmement intéressante, c'est que, d'abord, on est... vous êtes les
législateurs, et normalement il faut connaître bien la loi. Je n'ose pas
imaginer les 1,5 million de ménages locataires qui nous écoutent puis les
300 000 propriétaires... ils sont probablement déjà un peu perdus,
mais ce qu'on vient de vous dire aujourd'hui, là, c'est qu'à notre avis la loi,
elle est quand même... il faut bien la connaître, elle est assez complexe.
L'angle mort de ce projet de loi là, à
notre avis, c'est qu'il y aura un contournement de cette loi-là vers la
sous-location. Et, comme on vous l'expliquait tantôt, c'est que le propriétaire
n'a pas l'obligation... il ne peut pas empêcher une sous-location à moins
d'avoir un motif sérieux et de se présenter devant le tribunal pour faire
bloquer, donc, ladite sous-location. Je veux quand même vous dire que c'est
beaucoup plus difficile de faire bloquer une sous-location que de faire
appliquer votre loi, d'une certaine manière.
Alors, nous, ce qu'on dit, dans le secteur
locatif, ça concerne quand même 40 % des ménages québécois, on pense que
de... le côté de la sous-location devrait être géré dans l'autre loi, de façon
à éviter à ce que les gens basculent, finalement, d'une loi à l'autre et
utilisent, finalement, ce qu'ils préfèrent le mieux, d'une certaine manière.
Mme Proulx : Oui, oui. Déjà,
vous avez dit que les lois sont difficiles à comprendre, ça fait qu'avant
qu'ils basculent vers une autre loi qui leur soit favorable, faudrait-il encore
qu'ils aient compris les deux lois auxquelles vous faites référence.
M. Plante (Marc-André) : Bien,
les gens qui vont tricher, je peux vous dire, eux autres les connaissant, les
lois.
Mme Proulx : Oui, mais là on
a... oui, pour les petits coquins, là, qui veulent tricher. Puis n'oubliez pas
qu'avec ce projet de loi ci le numéro d'enregistrement est obligatoire partout,
sur tout, en tout temps. Et on ajoute même l'obligation d'afficher, à
l'intérieur soit d'un condo, si tel est le cas, ou à l'intérieur d'un
appartement, le certificat d'enregistrement qui autorise cette personne-là à le
faire. Donc, déjà, on donne beaucoup, beaucoup, beaucoup de moyens pour
détourner des petits coquins qui veulent contourner la loi.
Maintenant, ce à quoi vous faites
référence, on va le... on va le regarder du côté de... des directions des
affaires juridiques, mais il ne faut pas mélanger, là, le Tribunal
administratif du logement et la Loi sur l'hébergement touristique, qui sont
deux dossiers complètement différents.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Mme
la ministre.
Mme Proulx : Bien, ça va être
ma conclusion, Mme la Présidente, pour donner une pause au régisseur ici qui a
été étourdi par mes propos et ceux des collègues...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Je cède maintenant la parole à la députée de Chomedey. La parole est à
vous.
Mme Lakhoyan Olivier : ...Mme
la Présidente. Bonjour, merci d'être venus. C'est très, très intéressant. Vous
avez ouvert mon oeil sur des angles que je n'avais pas pensés, par exemple,
votre recommandation concernant l'importance d'arrimer la Loi sur l'hébergement
touristique et le Code civil. Donc, ça, vous <nous...
Mme Lakhoyan Olivier :
Donc,
ça, vous >nous dites : Bien, faites attention, il faudra voir si on
n'est pas en contradiction.
La partie où vous dites : «De son
côté, le Code civil du Québec a une autre idée de la légalité de ce qu'est
l'hébergement touristique par un locataire de son logement. L'article 1856
nous dit ceci : "Ni le locateur ni le locataire ne peuvent, au cours
du bail, changer la forme ou la destination du bien loué."» Intéressant. «Depuis,
les jugements du TAL ont fortement évolué, et un en particulier le précise, la
jurisprudence majoritaire de ce tribunal conclut que les locations à court
terme de type Airbnb sont des activités lucratives et commerciales d'un logement,
Dion v. Atanasova.» Donc, c'est donc une utilisation illégale du logement.
Intéressant.
M. Plante (Marc-André) : ...merci.
Et c'est pour cette raison qu'on vient vous dire aujourd'hui qu'à partir du
moment où l'inscription... Je reviens sur un locataire qui veut suivre les
règles, hein? Par exemple, il vérifie auprès de son arrondissement ou de sa
ville qu'il a bel et bien le droit dans le secteur. Une fois qu'il a cette
réponse-là, deuxième étape, il va demander à son propriétaire. Par miracle, son
propriétaire dit : Aucun problème, tu peux tirer des profits comme tu le
souhaites avec la sous-location pendant tes vacances, ou etc., il n'y a pas de
problème. Puis vous savez, moi, je suis régi par le tribunal administratif avec
des règles, mais il n'y a aucun problème que tu tires un profit... Vous savez
très bien que les propriétaires, dans très peu de cas, à moins d'avoir un lien
direct avec le locataire, va... va l'accepter.
Donc, vous voyez, plus on met les règles
difficiles du côté du respect de la Loi sur l'hébergement touristique court
terme, plus ce locataire-là va se dire : C'est un peu compliqué, surtout
que je dois avoir un numéro d'enregistrement, des preuves d'assurance. Il faut
quand même le souligner que de faire de l'hébergement touristique, même pour
deux semaines pendant nos vacances, il faut nécessairement informer les... son
assureur. Vous savez comme moi que... je ne vous cacherai pas qu'il y a quand
même bon nombre de locataires au Québec qui n'ont même pas d'assurance pour
eux, seul le propriétaire a une assurance pour le bâtiment.
Alors, je suis en train de vous dire que
toute cette partie-là, qui est relativement plus difficile à rencontrer...
qu'est-ce qui va se passer? Le locataire va se dire : Bien, finalement, je
vais regarder du côté de la loi sur l'habitation locative et la sous-location.
Vous savez, la sous-location, ça ne dit pas que vous ne pouvez pas sous-louer
pour trois jours, pour une semaine, pour un mois. Il n'y a absolument pas de
délai, il n'y a pas de date. Il n'y a même pas de date de départ et de date de
fin. La seule chose, c'est qu'il faut informer son propriétaire, qui lui peut
s'y objecter si et seulement s'il y a une raison fondamentale. Et, à ce
moment-là, il faut qu'il se présente devant le tribunal en assumant les coûts...
et d'obtenir un jugement devant le Tribunal administratif du logement. Puis je
tiens à vous dire, là, je n'ai jamais vu un propriétaire avoir un jugement en
moins de six mois, là, puis ça, c'est dans les meilleurs délais.
• (12 heures) •
Donc, ce que je suis en train de vous
dire, la réalité, c'est que l'illégalité, que nous avons en ce moment pour
beaucoup de locataires, va se transformer de l'autre côté. Alors, est-ce que,
l'an prochain, on va dire : Bien, est-ce que ça va mieux, l'application du
projet de loi est une bonne nouvelle? Probablement qu'on va s'en réjouir, mais
vous allez voir du côté de l'habitation locative, les régisseurs du tribunal,
les juges, la loi... et probablement qu'on va être obligés de réformer l'autre
loi.
Alors, ce qu'on est en train de vous dire
aujourd'hui, c'est qu'à notre avis ce serait beaucoup plus simple de
l'interdire pour les locataires, même pour les propriétaires de logement. Personne
ne peut l'autoriser du moment qu'il y a un bail qui est signé en bonne et due
forme. Il y a un bail qui existe à une adresse, on ne peut pas faire de
location court terme d'hébergement touristique. À ce moment-là, on va aller
recolmater d'ici là la loi du côté de l'habitation locative, où on va venir
mieux normer la sous-location, qui, à notre avis, devrait être... Est-ce que
c'est deux semaines minimum, un mois? On devrait venir au moins normer. Vous
comprendrez que la sous-location de trois jours, on a beau dire que ce n'est
pas de l'hébergement touristique, là, mais de la sous-location de trois jours,
ça ressemble pas mal à de l'hébergement touristique déguisé. Alors, c'est ce
qu'on dit aujourd'hui, c'est... évitons ce piège-là. Alors, voilà.
M. Parent (Rodolphe) : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Merci...
oui.
M. Parent (Rodolphe) : ...dans
le formulaire que les propriétaires... proposé par le ministère, que les
propriétaires doivent <signer ainsi que le locataire, la question des
dates aussi m'apparaît problématique. Vous avez, par exemple, un propriétaire
qui va vouloir dire...
>
12 h (version révisée)
< M. Parent (Rodolphe) :
...proposé
par le ministère que les propriétaires doivent >signer ainsi que le
locataire, la question des dates aussi m'apparaît problématique. Vous avez, par
exemple, un propriétaire qui va vouloir dire : Écoute... à son locataire :
Écoute, moi, je pense qu'à telle date, c'est mieux, parce que c'est l'été, il
n'y a personne, on s'en fiche, ce n'est pas grave, mais à telle date, ça
importe moins parce que... Vous savez, les gens se plaignaient beaucoup d'Airbnb,
non pas nécessairement à cause d'Airbnb, mais parce qu'il y avait des allées et
venues, parce qu'il y avait... etc., du grabuge. Puis là il dit : Moi, je
serais plus pour telle date et telle date. Mais ce que dit le... ce que propose
le ministère, c'est juste sur la durée du bail. En gros, je suis d'accord pour
que tu fasses Airbnb, puis après c'est le locataire qui fait tout.
Là aussi, on pourrait jouer là-dessus, si
le ministère tient tant que ça à cela, à avoir des choses un peu plus précises,
là, de ce que... de ce que le propriétaire veut pour son logement comme type d'hébergement
touristique, là, peut-être rien que normer les dates ou, bref...
Mme Lakhoyan Olivier : Mais j'aimerais
vous préciser que, dans le projet de loi, on exige... on exigera le 2 millions
pour l'assurance. Ça, c'est d'abord... Puis deuxièmement, vous m'avez fait
réaliser que les 31 jours... location de 31 jours. Moi, j'ai voyagé,
puis c'était deux jours, trois jours parce que je me... déplacer d'une place à
l'autre en famille. C'est la raison. Sinon, je préfère l'hôtel, là. Mais quand
c'est en famille, on est quatre, puis on veut voir le plus de pays, bien, on
faisait deux ou trois jours.
Mais qu'est-ce que vous pensez du 31 jours
dans notre projet de loi? Donc, un locataire qui va sous-louer, avec cette loi,
le 31 jours maximum... il n'y a pas grand monde qui font 31 jours,
mais il peut faire ça toute l'année deux jours ici, deux jours là, 31... Donc,
le 31 jours max, ça... pour un locataire, pour sous-louer pour des besoins
touristiques, ça peut être toute l'année.
M. Plante (Marc-André) : Bien,
écoutez, je ne suis pas certain d'avoir saisi, mais ce que je vais vous
souligner d'abord, à notre avis, si on revient sous-location logement
traditionnelle, effectivement, déjà là, il y a un petit décalage parce qu'on
dit plus de... plus de 31 jours. Je veux juste vous dire que souvent,
quand on a de la sous-location dans le secteur habitation traditionnelle, c'est
souvent un mois, donc 30, 31... c'est 29, 30 ou 31 jours dans une année.
Donc, déjà là, il y a une distinction. À mon sens, on ne va pas s'obstiner sur
cet aspect-là, sur ces écarts-là. Mais par ailleurs, pour la location court
terme, effectivement, il est rare que c'est des locations de plus de deux
semaines. C'est souvent de la location pour un certain nombre de jours.
Peut-être, en période estivale, il va y avoir du sept jours.
Mais indépendamment de cela, ce qu'on veut
vous souligner aujourd'hui, c'est que le locataire qui... il vit dans un milieu
de vie qui est différent parce qu'il partage un même bâtiment avec d'autres
locataires. Ça, c'est important de le souligner. Alors, quand on donne un droit
aux locataires de pouvoir faire de la location court terme parce que c'est sa
résidence principale... Moi, je dis toujours, c'est la résidence où on met
notre brosse à dents. Alors, sa résidence principale, elle est là.
Une fois qu'on donne ce droit-là, il faut
savoir que les autres locataires sont impactés par ce type de sous-location, et
c'est souvent le propriétaire qui est obligé de trouver des arrangements entre
les locataires, parce que ça cause des inconvénients, notamment dans des
quartiers résidentiels. C'est pour ça que je dis qu'il y a une fonction très
différente quant à l'utilisation de l'hébergement touristique court terme...
puis évidemment, des municipalités peuvent adopter des réglementations x, y, z,
mais, à notre avis... notamment le parc de plex québécois, vous savez qu'il y a...
une grande part des logements sont dans des plex de moins de six logements, ce
qui fait que la location court terme cause plus d'enjeux, surtout que la
majorité des plex au Québec sont construits en bois, et donc, déjà là, la
notion d'insonorisation est plus difficile.
Donc, il faut faire vraiment la
distinction. À notre avis, au sens légal, ce serait plus simple de l'interdire
du moment qu'il y a un bail et qu'on vienne de plutôt le gérer dans la sous-location
dans le contexte de la loi sur l'habitation locative.
Mme Lakhoyan Olivier : Vous
avez mentionné aussi que, si je ne me trompe pas, là, qu'une personne peut
louer plusieurs appartements et mettre sur les plateformes à louer.
M. Plante (Marc-André) : Oui.
Bien, il y a quelques cas qui se sont retrouvés devant le Tribunal
administratif du logement. La bonne chose, c'est qu'il y a quand même des
éléments qui ont été colmatés, notamment, maintenant, le bail inscrit
clairement l'aspect... donc, on rappelle le 1856. Tous les propriétaires membres
de la CORPIQ, généralement, vont prendre la même... une proposition de
règlement dans lequel, ce règlement, le locataire doit s'engager à ne pas faire
de location dite court <terme...
M. Plante (Marc-André) :
...lequel,
ce règlement, le locataire doit s'engager à ne pas faire de location dite court
>terme, et ça, je pense que c'est une bonne chose. Mais, à notre avis,
la loi qui est adoptée, elle est sévère, et on la salue, et je le répète.
Maintenant, je réitère qu'il y a un angle
mort qui est important, il faut soit le corriger dans la... d'abord, dans la loi
sur l'habitation locative, puis, d'un autre côté, je pense que, dans cette
loi-ci, le volet locatif-locataire ne devrait pas être permis, parce que, de toute
façon, il y a très peu de propriétaires qui autorisent leurs locataires à faire
de la location court terme.
Mme Lakhoyan Olivier : Bien,
c'est ça je voulais vous demander. Combien, vous pensez...
M. Plante (Marc-André) : Donc,
c'est automatiquement de l'illégalité.
Mme Lakhoyan Olivier : Combien,
vous pensez, de locataires qui sous-louent pour du tourisme?
M. Plante (Marc-André) : Ceux
qui soutiennent l'autorisation par... ceux qui obtiennent l'autorisation de
leur propriétaire, généralement parce qu'ils ont un lien de proximité, alors...
et ça peut être un membre de la famille et il peut y avoir un lien.
Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a
aucun propriétaire, d'abord, occupant qui va se dire : Bien, moi, j'ai le
goût d'avoir des touristes qui arrivent puis qui rentrent couramment. Donc, les
occupants, ils le refusent systématiquement. Ceux qui ne sont pas occupants,
bien, souvent, c'est soit qu'ils ne connaissent pas la loi et qu'ils
l'autorisent sans trop savoir, mais, je vous dirais, c'est une très petite
minorité. Alors, quand vous me parlez... sur 300 000 propriétaires,
là, à mon sens, ça doit se calculer... peut-être pas quelques centaines qui
doivent le permettre, et donc, c'est extrêmement minoritaire. C'est pour ça que
je vous dis qu'automatiquement le locataire se retrouve dans la zone de
l'illégalité.
Donc, la loi est très sévère. C'est une
bonne chose. La problématique, c'est qu'à partir du moment qu'il n'est plus
dans la légalité de la Loi sur l'hébergement touristique, il va automatiquement
basculer dans la loi sur l'habitation locative.
La Présidente (Mme D'Amours) : 10 secondes,
Mme la députée.
Mme Lakhoyan Olivier : Vous
avez parlé de campagne de sensibilisation. Ça se répète, j'ai entendu ça hier
aussi. Donc, pour vous aussi, c'est important qu'on fasse une campagne de
sensibilisation.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
terminé pour ce bloc d'échange. Maintenant, période d'échange avec le député de
Taschereau. M. le député, la parole est à vous.
M. Grandmont : Bonjour, M.
Plante, M. Parent. Merci pour votre contribution. J'ai bien quatre minutes,
autour de... Oui, c'est ça. Donc, merci pour votre contribution.
Votre mémoire, intéressant, ça nous amène
sur des terrains qu'on avait un peu moins explorés. Vous savez, nous, de notre
côté, on espérait avoir un projet de loi qui viendrait resserrer les règles. On
en avait déjà fait part à la ministre aussi. Donc, c'était un projet de loi
qu'on attendait puis, honnêtement, on a été quand même assez contents de voir
la teneur du projet de loi. Il y a là-dedans des choses qui sont... qui nous
rejoignent, notamment sur la hauteur des amendes qui sont proposées.
Évidemment, on trouve ça très dissuasif. C'est une bonne façon de... puis c'est
des montants qui sont appréciables.
Puis, à la lecture de votre mémoire, moi,
il y a un autre... Donc, il y a ce premier principe là qui me fait regarder un
peu ce projet de loi là... je veux le bonifier, mais je trouve qu'il y a déjà
une bonne partance. De l'autre côté, bien, en lisant votre mémoire, moi, il y a
comme l'égalité des chances, en fait, qui vient orienter, un peu teinter mon
analyse de la proposition que vous faites. Je ne sais pas si vous le saviez,
mais, au Québec, les propriétaires... le revenu médian des ménages
propriétaires au Québec, après impôts, est de 76 000 $ puis moitié
moins pour les locataires. Ça, c'était des données de 2019. Le projet de loi a
été proposé en ce sens qu'il proposait aux gens, quand il s'agit de leur
résidence principale, de pouvoir aller chercher des revenus supplémentaires,
donc d'augmenter les revenus des locataires, dans ce cas-ci qui sont nettement
moins importants que ceux... deux fois moins grands que ceux des propriétaires.
• (12 h 10) •
Donc, moi, quand je vois des propositions
qui, à la fois, offrent des amendes très dissuasives pour les coquins et, de
l'autre côté, une possibilité pour les ménages locataires qui sont moins
fortunés dans notre société de peut-être aller chercher des revenus
supplémentaires, je me dis : Il me semble qu'on a une balance intéressante,
et on est en train de bâtir un projet de loi qui, somme toute, est quand même
intéressant. Là, vous, vous dites : Si... Il faudrait interdire la
location... l'utilisation de plateformes comme Airbnb pour les locataires parce
que, selon vous, on s'en va direct dans l'illégalité, c'est-à-dire qu'un
propriétaire... la majorité des propriétaires, selon vous, vont refuser, et
donc nécessairement les locataires qui voudront le faire, cette pratique-là,
vont nécessairement aller vers l'illégalité.
Qu'est-ce que vous pensez des ménages
locataires au Québec? Est-ce que vous pensez qu'ils ne sont pas assez futés
pour comprendre un projet de loi? Est-ce que vous pensez qu'ils ne sont pas
assez futés pour comprendre que les amendes sont très dissuasives?
M. Parent (Rodolphe) : J'ai
deux choses sur lesquelles on va revenir. La première, c'est... vous serez
ravis d'apprendre que, si les ménages locataires sont évidemment moins fortunés
au Québec, malheureusement, ils habitent beaucoup plus seuls. Donc, le revenu
par ménage est, <évidemment...
M. Parent (Rodolphe) :
...ils
habitent beaucoup plus seuls. Donc, le revenu par ménage est, >évidemment,
beaucoup plus faible parce que les ménages sont beaucoup plus solos versus les
ménages propriétaires qui sont plus... Donc, la situation n'est pas aussi pire
qu'on le pense. Ça, c'est le premier point.
Le deuxième point, vous parlez du
principe, évidemment, de... Je veux juste répondre au principe que vous avez
mentionné par le principe de responsabilité. Le principe de responsabilité,
c'est aussi... et ça, c'est, évidemment, notre manière de penser propriétaire,
on est là aussi pour défendre leur point de vue. Et ce qu'on voit au TAL,
souvent, c'est, par exemple, des gens qui ne paient pas leur loyer et qui
quittent le plus rapidement possible, des gens qui sont insolvables, etc. Et le
principe de propriété, et ça, d'ailleurs, il y a des études très claires
là-dessus, c'est : dans le fond, quand c'est notre logement, on y fait
beaucoup plus attention que quand ce n'est pas notre logement, ce qui est en
principe assez simple.
Là, ce qu'on dit, c'est qu'avec le cas
Airbnb c'est un cas assez clair où le fait de ne pas posséder le logement, puis
de ce qu'on voit au TAL, c'est des choses qui arrivent souvent, là,
malheureusement, ça... disons, ça n'encourage pas... c'est le mauvais terme,
mais ça permet plus facilement l'insalubrité, les mauvaises actions qui vont
pourrir le logement, qui sont des actions qui, je le rappelle et je conclus
là-dessus, sont aussi au détriment des locataires, des futurs locataires et des
locataires d'à côté.
M. Grandmont : En terminant,
moi, si...
La Présidente (Mme D'Amours) : Sept
secondes.
M. Grandmont : Est-ce que
vous vous rendez compte qu'en interdisant... en voulant interdire aux
locataires le fait de pouvoir utiliser Airbnb, c'est une mesure qui serait
discriminatoire?
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
terminé. C'est terminé. C'est terminé, je suis désolée. Je vous remercie pour
votre contribution aux travaux de la commission.
Je suspends les travaux quelques instants
afin de permettre aux prochains invités de prendre place. Merci. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 13)
(Reprise à 12 h 17)
Le Président (M. Tremblay) : Alors,
on reprend les travaux. Je souhaite maintenant la bienvenue à M. Martin
Blanchard. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre
exposé, et nous allons ensuite procéder à une période d'échange avec les
membres de la commission. Je vous invite à vous présenter, à présenter vos
partenaires aussi, et puis bonne présentation.
M. Martin Blanchard
M. Blanchard (Martin) : Merci.
On m'a fait comprendre que la commission m'invitait à titre personnel, mais je
suis connu publiquement comme étant cocoordonnateur du Regroupement des comités
logement et associations de locataires du Québec, et m'accompagnent aujourd'hui
mon collègue Cédric Dussault, qui est aussi co-coordonnateur du Regroupement
des comités logement et associations de locataires du Québec, je vais dire à RCLALQ
maintenant, juste pour épargner un peu de salive, et puis Yannick Baumann, qui
est chercheur, doctorant et chargé de cours à l'Université de Montréal en
géographie et qui est d'une grande aide pour ce qui est d'analyser toutes les
données qu'on a sur Airbnb et sur le parc locatif.
Et je vais donc présenter le mémoire du
RCLALQ, qui s'intitule Recommandations pour bien encadrer l'hébergement
touristique et protéger le parc de logements locatifs. Alors, notre mémoire
s'articule autour de deux enjeux, soit la protection des droits des locataires
et le resserrement des règles envers les plateformes numériques.
Le Québec tout entier traverse une grave
crise du logement qui frappe beaucoup de ménages et, en particulier, les
locataires moins nantis. En temps de crise du logement, les évictions et les
loyers sont en forte hausse. La pénurie de logements encourage les opérations
spéculatives, comme, par exemple, ce qu'on appelle flipper un immeuble,
c'est-à-dire d'acheter un immeuble où habitent des locataires payant un loyer
modeste, d'en évincer tous les locataires et de revendre ou relouer les
logements à fort prix. Les données du RCLALQ démontrent que les locataires moins
nantis sont particulièrement ciblés par la spéculation immobilière.
En outre, les membres du RCLALQ recensent
chaque année les évictions forcées sur leur territoire, et la catégorie
d'éviction qui a subi la plus grande augmentation entre 2021 et 2022 est celle
qu'on appelle un changement d'affectation et qui est utilisée pour transformer
un logement locatif en hébergement touristique. C'est la catégorie où il y a eu
le plus d'évictions entre 2021 et 2022. Et ce n'est pas un hasard si cette
hausse spectaculaire des évictions pour changement d'affectation survient la
même année que l'entrée en vigueur, en 2022, de la nouvelle réglementation qui
facilite les activités d'hébergement touristique dans les logements privés. Les
comités logement et les associations de locataires ont remarqué que les
locataires qui les contactent citent de plus en plus Airbnb comme raison
invoquée par leurs propriétaires pour les évincer.
Et je voudrais déposer à la commission le
témoignage suivant d'un membre du RCLALQ, et je cite : «Bonjour, le Bureau
d'animation et information logement, le BAIL, un groupe de défense de droits
des locataires, membre du RCLALQ, souhaite vous présenter brièvement deux cas
réels où les locataires ont reçu un avis d'éviction pour changement d'affectation
parce que leurs propriétaires souhaitaient convertir leurs logements en
hébergement pour touristes.
• (12 h 20) •
«La première situation est survenue dans
le quartier Saint-Roch, un quartier populaire situé dans la
basse-ville de Québec. Le locataire concerné, appelons-le Gaétan, vivait dans
le même logement de la rue Saint-Joseph depuis près de 40 ans et
bénéficiait d'un logement à prix abordable par rapport à ses revenus,
675 $ pour sa famille dans un cinq et demie. En 2019, l'immeuble a été acheté
par une nouvelle compagnie. Quelques mois plus tard, le nouveau propriétaire
lui a acheminé un avis d'éviction pour changement d'affectation. Son logement,
où il a passé le deux tiers de son existence, allait dorénavant servir pour des
touristes. Gaétan a contesté son éviction auprès du Tribunal administratif du
logement. Il a perdu. Gaétan a perdu son logement le 1er juillet 2020. Il a été
délogé d'un lieu qu'il a habité pendant presque quatre décennies. Aujourd'hui,
son ancien logement est loué à des touristes pour environ 200 $ la nuit.
«La deuxième situation est arrivée il y a
quelques mois. Pour le récit, nommons la locataire Raymonde. Raymonde est
famille d'accueil pour ses petits-enfants. À la fin du mois de novembre 2022,
elle reçoit un avis d'éviction pour changement d'affectation. Le proprio
souhaite, là aussi, transformer le logement locatif en lieu d'hébergement pour
touristes. En décembre, Raymonde fait une demande au tribunal afin de s'opposer
à <l'éviction...
M. Blanchard (Martin) :
...Raymonde
fait une demande au tribunal afin de s'opposer à >l'éviction. Elle ne
veut pas déménager parce que cela va affecter l'évolution de ses
petits-enfants. De plus, il lui est très compliqué de trouver un logement qui
répond aux critères pour une famille d'accueil. Le propriétaire détenant toutes
les autorisations nécessaires de la part de la ville et de la CITQ, le tribunal
a rejeté l'opposition de la locataire. Raymonde devra quitter son logement le 1er juillet
prochain.
«Il y a des centaines de locataires qui
vivent en ce moment des drames semblables à ceux de Gaétan et Raymonde.
Actuellement, la loi est complice de ces drames. Elle accepte que des
locataires soient évincés de leurs logements afin de permettre à des
propriétaires de réaliser d'importants profits avec les touristes. C'est
inacceptable.» Fin de la citation.
Les données que nous avons publiées dans
notre rapport de mars 2023 sur Airbnb montrent que des dizaines de milliers de
logements locatifs ont probablement été perdus à des fins touristiques, ce qui
représente plusieurs années de mise en chantier de nouveaux logements au
Québec. Cette hémorragie doit cesser.
Le RCLALQ a adopté une revendication qui
demande que les plateformes de location à court terme, telles Airbnb, soient interdites.
Je pense qu'on n'en est pas là ici. Et, à défaut d'aller en ce sens, le RCLALQ
demande, au nom de tous les locataires pris dans une spirale d'appauvrissement,
que le parc de logements locatifs soit conservé à des fins locatives pour les
ménages du Québec.
C'est pourquoi la recommandation que nous
avons, c'est que la location à court terme soit permise seulement pour les
résidences principales, comme il est le cas à Toronto, et pour un maximum de 31 jours.
La limitation de 31 jours pour les résidences principales, c'est pour
empêcher que les logements soient ciblés pour des reprises de logement et
transformés ensuite en pseudorésidences principales pour hébergement
touristique.
Le RCLALQ collecte régulièrement les
données des sites VRBO, Airbnb et Booking.com et ces données seront
bientôt rendues publiques. Nous faisons ce qu'on appelle des «scrapes», on va
chercher toutes les données de ces sites. On y voit qu'une tendance lourde
s'installe, soit d'offrir des locations de plus de 31 jours pour
contourner le processus de certification et, évidemment, on peut lire dans les
annonces qu'un arrangement est possible.
Pour contrer cette entorse aux lois, le
RCLALQ recommande que la location de plus de 31 jours des établissements
touristiques soit interdite sur les plateformes numériques. Et je tiens à dire,
c'est différent de ce que M. Wachsmuth a dit hier, où il propose de
certifier les logements de plus de 31 jours. Or, si on faisait ça, ce
serait une attaque directe au droit au maintien dans les lieux parce qu'on
ferait en sorte de contourner les règles du bail. Lorsqu'on est dans une
location de plus de 31 jours, on est dans le domaine d'un bail de
logement. On ne peut pas permettre de... qu'il y ait une concurrence au niveau
touristique et que le droit au maintien dans les lieux serait fragilisé.
Donc, on demande que les locations de plus
de 31 jours soient tout simplement interdites sur les plateformes et on
demande aussi que l'article 1959 du Code civil du Québec mentionne
explicitement qu'il est interdit d'évincer des locataires pour un changement
d'affectation transformant un logement résidentiel en hébergement touristique
pour empêcher que des locataires perdent leurs logements locatifs à des fins
touristiques.
L'autre volet de notre mémoire concerne le
renforcement... le renforcement de la loi, c'est-à-dire que les plateformes
comme Airbnb soient conformes aux lois. L'intérêt des plateformes numériques,
transactionnelles ou non, est de multiplier les inscriptions sur leurs sites,
ce n'est pas de se conformer aux lois du Québec. Et on salue vraiment la
volonté du projet de loi n° 25 de rendre les plateformes imputables. Par
contre, ce qu'on pense, c'est que le mécanisme de conformité repose encore
beaucoup trop sur la collaboration des plateformes et ne se donne pas les
moyens de vérifier si la collaboration est complète. Si Airbnb ne vient pas à
la commission, s'il dit publiquement que ce n'est pas son travail de le faire,
on ne peut pas s'attendre à ce qu'il y ait une collaboration complète.
Alors, imaginons un instant qu'Airbnb
affirme que toutes les annonces illégales sur leur site auraient été
supprimées. Comment peut-on vérifier cette affirmation? Seule Airbnb possède la
clé, qui est le lien entre l'adresse URL, l'adresse électronique de l'annonce,
et l'adresse physique du logement, et le numéro de certification. C'est seule
Airbnb qui possède ces trois données-là. Sans cette information, les
inspecteurs de Revenu Québec devront louer chaque logement dont l'annonce est
présumée illégale pour s'assurer que le numéro de certification correspond ou
non à l'adresse sur le certificat.
C'est donc pour s'assurer de la conformité
aux lois que le RCLALQ recommande que le règlement, qui n'est pas encore défini
et cité à l'article 20.2 du projet de loi, on parle d'une réglementation à
venir, eh bien, on demande que ce règlement-là exige que toute plateforme,
transactionnelle ou non, fasse parvenir au gouvernement du Québec à chaque mois
une liste <complète...
M. Blanchard (Martin) :
...fasse
parvenir au gouvernement du Québec à chaque mois une liste >complète de
toutes les annonces en vigueur dans sa base de données, incluant l'adresse URL,
le numéro de certification, le nom de l'hôte et ses coordonnées, l'adresse complète,
physique, et c'est vraiment important, du logement, et, pour les plateformes
transactionnelles, le nombre de nuitées louées et les frais de location pour
chaque nuitée transigée. Ainsi, les inspecteurs de Revenu Québec pourront
croiser cette base de données avec celle de la CITQ et identifier immédiatement
les annonces illégales.
Le Président (M. Tremblay) :
...30 secondes, s'il vous plaît.
M. Blanchard (Martin) : Oui,
merci. Le RCLALQ recommande également que le registre public des certificats
soit en données ouvertes, accessibles et comprenne le numéro d'enregistrement
et les adresses physiques de chaque établissement certifié.
Pour permettre que les municipalités
puissent faire leur travail d'inspection de façon efficace et pour renforcer la
conformité aux lois, nous recommandons que les amendes en cas de non-conformité
soient appliquées à chaque annonce pour chaque jour de diffusion et que la
plateforme soit mise à l'amende, si elle ne transmet pas la liste mensuelle des
offres locatives de la base de données avec toutes les informations demandées.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci, M. Blanchard. Le temps est écoulé. On procède aux
périodes d'échange, d'abord avec Mme la ministre. La parole est à vous.
Mme Proulx : Merci, M.
le Président. Je dois vous dire que vos publications Twitter du 9 mai, ce
n'étaient pas des tonnes : Le PL n° 25 visant à
lutter contre l'hébergement touristique illégal, un projet de loi visiblement
écrit à la hâte, présentant de nombreuses incohérentes... incohérences, pardon.
On y exprime une volonté de responsabiliser les plateformes comme Airbnb, mais
les mesures du PL n° 25 sont beaucoup trop floues,
pas assez coercitives pour s'attaquer au phénomène. Le PL n° 25
pourrait et devrait être bonifié, mais il est dommage que le gouvernement et la
ministre Proulx se livrent à un jeu d'essais et erreurs, alors qu'ils auraient
pu s'inspirer d'exemples à l'international qui fonctionnent pour limiter les
impacts de Airbnb. Très hâte de vous entendre là-dessus. Concrètement, dans sa
forme actuelle, le projet de loi n'aura probablement que très peu d'impact pour
restreindre les dommages de l'industrie qui rongent le parc locatif et
aggravent la crise du logement.
Quand vous dites que c'est écrit à la
hâte, c'est franchement très insultant pour ma sous-ministre, les équipes du
ministère, les juristes de cabinet et moi, qui, depuis le mois d'août dernier,
travaillaient, donc, sur une réforme qui prend maintenant la forme d'un tout
nouveau projet de loi. Parce qu'avec le projet de loi n° 100
qui était, donc, une... un projet de loi qui était d'abord et avant tout un
allègement réglementaire et venait réduire le nombre de catégories
d'hébergement touristique, et qui devait répondre à la réalité du terrain
aujourd'hui de 2022, vous dites, donc, que dans votre tweet du 9 mai 2023,
que je me livre à un jeu d'essais et erreurs, alors qu'on aurait pu s'inspirer
d'exemples à l'international qui fonctionnent pour limiter les impacts.
Or, l'UMQ et la FQM, Pr Wachsmuth, le
ministère m'ont informé cette semaine que deux provinces canadiennes et une
ville canadienne sont entrées en contact pour dire : Wow! Le gouvernement
du Québec prend les rênes de l'hébergement touristique illégal. Et lors du
projet de loi n° 100, lorsqu'on a fait cette
refonte-là majeure, on est allés à l'international et on a vu des villes qui
géraient ça, qui disaient : C'est l'enfer, c'est le bordel. Paris,
d'ailleurs, s'exprime à peine à mots couverts en disant qu'elle est incapable
d'appliquer leur propre règlement. Nous, on y va avec un règlement, donc,
provincial, national, où les villes et municipalités peuvent additionner, donc,
des règlements, mais dont elles auront la possibilité d'application. Ça fait
que je veux vous entendre. Où à l'international ça fonctionne pour limiter les
impacts d'Airbnb?
• (12 h 30) •
M. Blanchard (Martin) : On
est un peu comme dans une situation où je pense qu'il y a des essais et erreurs
un peu partout. Et on sait qu'Airbnb est une compagnie qui est plutôt, je
dirais, prédative et qui cherche à contourner les lois. Donc, ces jugements qui
étaient... effectivement, qui est dur, mais on veut quand même qu'il soit
accueilli, que la critique soit constructive puis qu'on puisse avancer... vise
à peu près tous les règlements actuels qui vont laisser des brèches, pas de
façon intentionnelle ou, en tout cas, intentionnelle ou non, ce n'est pas là
le... ce n'est pas ce qui est important, mais il y a des brèches qui sont
laissées et qui permettent à la compagnie Airbnb, à la multinationale, de
continuer ses activités sans trop être dérangée.
Alors, si on veut parler à
l'international, je pense que c'était... ce qui serait intéressant, c'est de
dire comment peut-on combiner les meilleures pratiques un peu partout à
l'international, dans une seule règle, dans un seul set... dans un seul set de
règlements? Et pour moi, le projet de loi n° 25
avance en ce sens, mais il demeure incomplet, et c'est pour ça que la
recommandation qu'on vise, qui est la plus importante pour nous, pour la <conformité
aux lois...
>
12 h 30 (version révisée)
< M. Blanchard (Martin) :
...et
c'est pour ça que la recommandation qu'on vise, qui est la plus importante pour
nous, pour la >conformité aux lois, c'est de s'assurer que la compagnie
Airbnb va transmettre l'adresse physique du logement, l'adresse URL et le
numéro de certification. Et mon collègue ici, informaticien, pourrait vous dire
que ce serait facile ensuite de faire une collecte de données pour voir si
Airbnb a bel et bien transmis toutes ces informations-là à partir de l'adresse
électronique. Donc, c'est là, le... disons, si on veut rester, là, dans la
critique constructive, c'est dans ce sens-là qu'on... que j'irais.
Mme Proulx : J'apprécie vos
mots là-dessus. Vous comprenez qu'il y a un enjeu de sécurité lié à la
résidence principale pour afficher l'adresse partout à travers le monde. L'enjeu
de sécurité des propriétaires de leur résidence principale... qu'ils souhaitent,
quelques jours par année, en faire l'exploitation. Vous comprenez qu'il y a un
enjeu de sécurité, là, qui a été soulevé de la part des équipes.
Vous dites également qu'Airbnb, puis on va
parler des plateformes d'hébergement touristique de type Airbnb, parce qu'il y
en a d'autres, comme vous l'avez mentionné, M. Blanchard... vous dites que ça a
accéléré un phénomène de surtourisme de façon exponentielle. Je me porte en faux
là-dessus.
Vous dites également qu'il y a une
gentrification et des nuisances. Or, dans le projet de loi n° 100, vous
savez que, s'il y a une reconnaissance de culpabilité de deux infractions
à une nuisance et qu'il y a donc une reconnaissance de culpabilité, la ministre
peut suspendre, carrément annuler, hein, carrément annuler le permis d'exploitation
de la résidence principale. Donc, pour ce qui est des nuisances de voisinage,
on a agi, et c'étaient des demandes de... tant de l'UMQ que de la FQM
là-dessus.
Je veux aussi vous informer que, pour
certaines régions au Québec qui sont en déficit d'hébergement, non pas que nos
programmes traditionnels ne viennent pas aider à agrandir, améliorer, donc, les
espaces locatifs dits traditionnels comme nos hôtels, il n'en reste pas moins
qu'il y a des régions du Québec qui sont en déficit d'hébergement touristique.
Je pense particulièrement du côté du Bas-Saint-Laurent, où on fait une analyse
exhaustive de ce côté-là. Et la résidence principale peut permettre, d'ailleurs,
à la tenue des Jeux du Québec, de pouvoir permettre d'accueillir des familles,
leurs enfants pour qu'ils puissent participer aux Jeux du Québec. Et, comme il
y a un déficit d'hébergement dit traditionnel du côté du Bas-Saint-Laurent,
bien, ça vient aider, donc, à pouvoir accueillir des jeunes et participer à des
compétitions de cette nature-là.
Pour ce qui est de la mise à jour de la
conformité réglementaire des opérations de location à court terme, avril 2023,
sans vouloir vous corriger, il y a une mise à jour qui a été faite à l'échelle
de la province qui, en date du 30 mars 2023, donnait un taux de conformité
à 69,4 % des annonces qui sont publiées sur des plateformes d'hébergement touristique.
Donc, ça, c'est une comptabilisation qui a été faite du Groupe de recherche en
politiques et gouvernance urbaines de l'École d'urbanisme de l'Université
McGill. Le taux de conformité des plateformes Airbnb, 79,5 %, alors que
celui pour les mêmes annonces recensées en 2022... et le 27 mars
2023, on voit donc un taux de conformité qui a augmenté. Est-ce qu'il est
parfait? La réponse, c'est non. Mais, avec le projet de loi, on croit vraiment
pouvoir arriver à un taux de conformité plus élevé.
Ensuite, toujours selon le RCLALQ, vous
dites qu'il y a des logements certifiés qui ne sont pas inspectés et aucun plan
d'entretien de logements n'est exigé. Je vous rappellerai que c'est la
responsabilité des villes et des arrondissements. Maintenant, il y a une
obligation d'avoir une responsabilité civile à la hauteur de 2 millions de
dollars. Et, si les gens devaient avoir des fausses déclarations auprès de leur
assureur, bien, ils ne seraient pas couverts, hein, s'il devait avoir un
incident qui arriverait à l'intérieur de leur logement, s'ils pouvaient, hein...
il faut toujours se rappeler que, s'ils le peuvent, on parle de l'arrondissement,
d'un plex et autres, s'ils peuvent faire de la sous-location...
Et vous dites également qu'il y a un
problème grave qui est apparu au grand jour avec l'incendie tragique du 16 mars
2023 dans le Vieux-Montréal. Deux éléments là-dessus. Je pense qu'il est
totalement inapproprié de faire un lien de cause à effet entre l'incendie du
Vieux-Montréal et Airbnb, parce qu'on se rappellera que la première personne
extirpée des décombres est une dame qui avait un bail en bonne et due forme,
donc, avec le propriétaire de l'immeuble. Je rappelle qu'il y a une enquête du
coroner qui est là. Et, de plus, à la lumière d'une enquête qui a été menée par
le Globe and Mail, dont on a pu prendre connaissance le 16 mai
dernier, le service des incendies de Montréal ne fournissait plus d'expertise
sur les voies d'évacuation des immeubles depuis 2018. La mairesse de
Montréal s'en est saisie, elle aura <donc...
Mme Proulx :
...elle
aura >donc des inspecteurs et des... un contrôleur général qui viendra,
donc, s'assurer qu'il n'y aura plus de moratoire sur le service des sécurités
des incendies, qui, depuis... 2018, donc, pardon, ne fournissait plus
d'expertise. Donc, beaucoup d'éléments, là, une importance de venir recadrer
ici, donc, des éléments factuels.
Pour les proprios, puis je revenir
là-dessus, là, parce que, oui, on en a entendu beaucoup parlé, et vous avez eu
deux exemples très éloquents, M. Blanchard, au sujet des évictions,
oui, le propriétaire peut changer l'affection et faire de l'éviction. Mais, si
la ville ne l'autorise pas, ce n'est pas permis. On a eu un cas probant du côté
de l'arrondissement Hochelaga-Maisonneuve. Je n'étais pas au courant de celui
dont vous avez fait la nomenclature ce matin, mais je rappelle que 95 % du
territoire d'Hochelaga-Maisonneuve, on interdisait ça, il y avait 5 % où
c'était permis. Donc, il y a un propriétaire qui a changé d'affectation, et
l'arrondissement a permis, donc, au proprio de pouvoir en faire des fins
commerciales, et, là aussi, il y a eu des évictions.
Donc, il faut aussi adresser ces commentaires-là,
M. Blanchard, auprès des arrondissements, puisqu'elles le permettent. Le
propriétaire peut changer l'affectation, mais, si l'arrondissement, la
municipalité l'interdit, ce ne sera pas possible. Donc, il faudrait également
que les observations et récriminations que vous nous partagez ici, ce matin,
soient également adressées aux arrondissements qui, dans une proportion de
5 %, là, dans le cas d'Hochelaga-Maisonneuve, ont donc permis d'avoir,
malheureusement, ces évictions-là. Comprenez-moi, là, je ne me réjouis pas
d'entendre des évictions, je ne me réjouis pas de ça. Par contre, il y a une
responsabilité qui incombe à l'arrondissement, et, dans les cas que vous avez
soulevés et celui d'Hochelaga-Maisonneuve, donc, ça a été permis.
Si ce n'est pas Airbnb, ce sera un autre.
Un projet de loi, c'est perfectible. On est là pour vous entendre. Puis je veux
vous dire que je suis heureuse que vous saluiez les amendes très sévères qu'on
va imposer aux petits comiques... aux petits coquins, pardon, et aux
plateformes, et qu'en tout temps, dès qu'il y a des stratagèmes dont on sera
témoins, que vous, vous en soyez ou que les oppositions officielles en soient
témoins, enfin, que quelque personne qui nous en témoigne, de nouveaux
stratagèmes qui s'opèrent et qui s'organisent sur le Web, on sera là, donc, par
voie réglementaire, pour pouvoir venir restreindre encore davantage le carré de
sable dans lequel les opérations devront être faites de façon légale. Nous
n'hésiterons pas, au mois, aux six mois ou aux ans, de venir ajouter des
conditions auxquelles tant les plateformes que ceux qui souhaitent en faire
l'exploitation courte durée dans les règles du jeu... Si on voit qu'il y a des
stratagèmes qui s'opèrent, on ne se gênera pas, au fil des mois et des années,
pour ajouter des cadres réglementaires, pour venir freiner, donc, les petits
coquins qui veulent sortir du cadre dans lequel on souhaite opérer.
Peut-être, en terminant, vous laisser le
mot de la fin, M. Blanchard. Il va rester quelques minutes pour vous, si vous
souhaitez, donc, répondre aux interventions qui ont été menées ici.
M. Blanchard (Martin) : Je
vais laisser la parole à mon collègue Cédric Dussault. Je voudrais seulement
dire que, pour ce qui est du pouvoir de limitation des arrondissements et des
municipalités, effectivement... mais sauf que ce pouvoir-là est limité
puisqu'ils doivent quand même le permettre à certains endroits, selon la loi. Il
n'est pas possible d'interdire complètement ni la résidence principale ni la
question de la location...
Mme Proulx : ...100 %
interdit.
M. Blanchard (Martin) : Oui.
On va voir où est-ce que ça s'en va. C'est un projet de règlement qui n'a pas
encore été... qui n'est pas encore adopté. On va voir où est-ce que ça s'en va,
et je serais bien heureux que ça le...
• (12 h 40) •
Mme Proulx : ...c'est
interdit. Ils l'ont... Ils sont sortis publiquement puis ils l'ont...
M. Blanchard (Martin) : C'est
un projet de règlement.
Mme Proulx : Oui, mais Hochelaga-Maisonneuve
également. Donc, il y a des arrondissements qui décident de prendre...
M. Blanchard (Martin) : Bien,
écoute, si c'est possible de l'interdire complètement, oui, alors ça va limiter
à certains endroits du Québec, mais on aimerait que ce ne soit pas... Ce serait
injuste de... il y aurait une espèce d'injustice urbaine qu'on traverse une
frontière puis que ça soit interdit de faire de l'éviction de locataires, et
puis ensuite on va dans un autre arrondissement et c'est permis de le faire.
Mme Proulx : Mais est-ce que
vous ne pensez pas que c'est le privilège des arrondissements? Ils sont
autonomes, ce sont des gouvernements de proximité. Est-ce que vous
reconnaissez, donc, le pouvoir?
M. Blanchard (Martin) : Oui,
c'est le moyen de... Absolument, et... mais c'est les moyens que les
arrondissements ont trouvé pour freiner. Et on pense que ça devrait être tous
les locataires du Québec qui devraient être protégés dans leur <logement...
M. Blanchard (Martin) :
...dans
leur >logement pour que celui-ci ne soit pas transformé en opération
spéculative commerciale. Et tous les locataires du Québec pourraient l'être,
protégés, s'il y avait une modification à 1959. Enfin, je... mais, oui, on se
tourne du côté des municipalités. On le fait, mais on souhaite que tous les
locataires du Québec soient protégés. Là-dessus, je vais passer la parole à mon
collègue M. Dussault.
Mme Proulx : Il vous reste
deux minutes.
M. Dussault (Cédric) : Je
vais simplement revenir sur ce que vous avez dit sur les régions touristiques.
Je viens moi-même... j'habite moi-même dans une région touristique, en
Gaspésie. Je dois être en désaccord complet avec vous sur le fait que ça ajoute
à l'offre touristique. En fait, ce que ça fait, c'est que ça cannibalise non
seulement le parc locatif, ça cannibalise aussi le développement de l'industrie
touristique. On a, en Gaspésie, par exemple, des motels qui sont fermés, mais
on a, par contre, beaucoup de logements, de résidences qui sont loués à des
touristes.
Pour revenir sur le Bas-Saint-Laurent, par
exemple, si je prends Rimouski, on a un taux d'inoccupation qui est extrêmement
faible et qui a chuté drastiquement, dans les dernières années, à Rimouski.
Vous avez parlé du Bas-Saint-Laurent, donc, c'est 0,4 % de taux
d'inoccupation à Rimouski. La proportion du parc locatif qui est louée sur
Airbnb à Rimouski est de 0,4 %. Dans énormément de plus petites localités
qui sont touristiques, on a une proportion complètement disproportionnée du
parc locatif qui est loué sur Airbnb. Donc, dans ces régions-là, il ne se
développe pas nécessairement d'infrastructures. Ce qui arrive, c'est qu'en fait
c'est vraiment le parc locatif... c'est des logements qui sont perdus.
Puis, dans une région, par exemple, comme
la Gaspésie puis les Îles-de-la-Madeleine, ça a un effet pervers qui est... un
nouveau phénomène qui est les évictions saisonnières, où est-ce qu'il y a...
les logements qui sont disponibles sont loués, pendant une partie de l'année,
par des locataires qui arrivent, puis il y a a des propriétaires qui vont
mettre à la rue les locataires pour l'été pour louer à des touristes. Dans
d'autres régions...
Mme Proulx : ...là-dessus...
M. Dussault (Cédric) : Juste
un instant, je voudrais terminer, s'il vous plaît. Dans d'autres régions, par
contre, où qu'ils n'ont pas la chance d'avoir des saisons touristiques
saisonnières, comme, par exemple, les Laurentides, même dans votre région,
Lanaudière, dans Charlevoix aussi, on a aussi une proportion extrêmement
importante du parc locatif qui s'est développé dans les dernières années. Le
tourisme, ce n'est pas nécessairement... En fait, les infrastructures
touristiques ne se sont pas nécessairement développées. Le tourisme a augmenté
simplement parce qu'il y a une proportion du parc locatif qui est maintenant
loué à des touristes et qui n'est plus accessible pour la location à long
terme.
On a des phénomènes, dans des régions
comme les Laurentides, par exemple, comme l'itinérance...
Le Président (M. Tremblay) : C'est...
Je m'excuse... je m'excuse...
M. Dussault (Cédric) :
...comme un taux d'inoccupation qui est extrêmement bas, qui sont tout à fait
nouveaux.
Le Président (M. Tremblay) : Je
m'excuse... Monsieur, je m'excuse, le temps est écoulé. Vous pourrez
possiblement poursuivre, mais la parole est maintenant... Mme la ministre,
merci. La parole est à Mme la députée de Chomedey pour la suite des échanges.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci.
Bonjour. Merci d'être présents. D'où commencer? Ici, vous dites que vous avez
demandé... vous avez fait des recommandations au mois de mai 2022 puis vous
êtes... vous êtes un peu contents qu'on est en train de légiférer, mais vous
trouvez des brèches, donc, que ça soit les résidences principales qui sont en
location... vous avez dit plusieurs brèches, oui, c'est vrai, l'érosion du parc
locatif, et vous êtes aussi préoccupés par les mécanismes de vérification et
conformité aux lois. Et vous avez fait plusieurs recommandations. Merci d'avoir
pris le temps d'écrire, malgré le court temps qui a été alloué.
Dans vos recommandations, vous recommandez
que la location, par exemple, à court terme soit permise dans les résidences
principales pour un maximum de 31 jours par année, qui est déjà dans notre
projet de loi. Ça, ça va, non? Ça, c'est correct parce que ça fait partie de
votre recommandation n° 2. On l'a déjà inclus, donc, ça, c'est déjà
couvert. Je comprends que vous souhaitez qu'on interdise la location à court
terme pour les locataires. Vous ne trouvez pas...
M. Blanchard (Martin) : Ce n'est
pas...
Mme Lakhoyan Olivier : Non?
M. Blanchard (Martin) : Ce
n'est pas ça.
Mme Lakhoyan Olivier : Les locataires.
Non?
M. Blanchard (Martin) : Non,
ce n'est pas ça. Ce qu'on demande, c'est que la location à court terme soit
permise dans les résidences principales seulement.
Mme Lakhoyan Olivier : Seulement,
c'est ça.
M. Blanchard (Martin) : Seulement.
Donc, un locataire peut avoir une résidence principale. Ce que... Là où on veut
que ne <soit...
M. Blanchard (Martin) :
...on
veut que ne >soit plus permise la location à court terme, c'est dans des
logements locatifs qui ne sont pas occupés par des locataires, ce qu'on
pourrait appeler, si vous permettez l'expression, une résidence secondaire. Ce
n'est pas réellement une résidence secondaire, c'est quelqu'un qui aurait
plusieurs logements et qui louerait ses logements sur Airbnb.
Ensuite, pour ce qui est de la limitation
du nombre de jours, on fait seulement au niveau du nombre de jours une
différence entre le court terme qui a une certification et tous les autres
types d'hébergements que l'on peut avoir qui ne sont pas certifiés. Mais on ne
dit pas qu'il y a un maximum de jours où peut être louée une résidence
principale sur une plateforme numérique. Donc, je pourrais dire... C'est ces
nuances-là que je ferais de... par rapport à votre question.
Mme Lakhoyan Olivier : OK.
C'est ça que j'avais compris. Concernant le 31 jours... oui, ça, on a
couvert. L'autre, c'était quoi donc? C'était l'identification.
L'identification, donc, pour le numéro d'enregistrement... Je pense que vous
aviez demandé ici — je veux juste essayer de le trouver — que
ça soit identifié. Donc, quelqu'un qui veut aller sur Airbnb, vous... je pense,
vous avez demandé que ça soit identifié, que, vraiment, ils ont un numéro
d'enregistrement, et tout ça. Mais c'est... Ça fait partie aussi... dans le
projet de loi, que ça sera identifié, que ce soit à la porte ou bien sur leur
plateforme.
M. Blanchard (Martin) : ...sens
de notre recommandation, mais peut-être qu'il y avait quelque chose qui n'était
pas clair. C'est réellement... c'est les données qui sont transmises par Airbnb
à la ministre par voie réglementaire dans l'article 20.2 du projet de loi
n° 25, et là on demande que, dans les données, la base de données que fait
parvenir Airbnb, il y ait l'URL, l'adresse électronique, le numéro de certificat,
l'adresse physique du logement et, pour les plateformes transactionnelles, là,
le nombre de nuitées louées pour respecter le 31 jours. Ce n'est... On ne
parle pas de l'annonce en tant que telle, on parle de la base de données qui
est transmise par la compagnie au ministère du Tourisme.
Mme Lakhoyan Olivier : OK.
Concernant les évictions que vous avez parlé, ça, c'est vraiment dommage que ça
arrive. Mais est-ce que ça arrive souvent des évictions pour faire des
résidences à location?
M. Blanchard (Martin) : Il
n'y a aucune donnée qui nous dit exactement combien qu'il y en a. Il n'y a
aucune donnée qui nous dit exactement les endroits où ils sont localisés. Il
n'y a rien de ça que... personne ne peut réellement répondre à la question. Moi,
ce que je peux vous dire, par contre, c'est que les comités logement ont de
plus en plus de témoignages de locataires qui leur disent : Mon
propriétaire veut transformer mon logement en Airbnb, puis il m'a envoyé un
avis d'éviction, et il me donne 3 000 $ pour quitter, puis il va être
transformé. Donc, il y a toutes sortes de façons, de tactiques de pression que
les locataires quittent. Et l'on voit, quand même, de plus en plus de logements
locatifs apparaître sur... dans les bases de données d'Airbnb.
Et je voudrais peut-être passer la parole
à mon collègue Yannick, qui lui fait de l'analyse de données, et il pourra vous
dire que la non-conformité de la base de données est beaucoup plus importante
que les données que vous avez. Alors, je me pose des questions sur les données
du ministère parce que ce n'est pas du tout les données que nous avons, là.
• (12 h 50) •
M. Baumann (Yannick) : Oui.
Si je peux me permettre très rapidement, et ça va répondre à... peut-être à la
question de Mme la ministre sur les données. Les données d'illégalité, donc des
annonces qui ne répondent pas, là... qui n'ont pas de numéro de certification
aujourd'hui, depuis le... depuis que le gouvernement a décidé, avec l'aide d'Airbnb,
de faire appliquer la loi, on voit vraiment une diminution sur Airbnb des
annonces illégales.
Par contre, il y a vraiment une
reconfiguration du marché locatif à court terme, ça, on pourrait appeler, là...
où la plupart des annonces illégales vont être déplacées vers VRBO. Donc, on a
une augmentation, depuis, là, la tragédie du Vieux-Montréal, du nombre
d'annonces sur VRBO, et les taux d'illégalité, donc d'annonces de moins de
31 jours sans numéro du CITQ, c'est de l'ordre de 70 %, 80 %.
Donc, on a cette refiguration-là des annonces qui passent sur une autre
plateforme qui est moins surveillée pour le moment.
Et, sur Airbnb, oui, les annonces,
aujourd'hui, sont légales, mais c'est parce qu'on a beaucoup d'annonces qui
sont passées vers le long terme, donc du 31 jours et plus, donc la
location avec un bail habituellement, mais ces annonces-là ne requièrent pas de
numéro de CITQ. Par contre, ça pose plein d'autres enjeux en termes du droit au
maintien dans les lieux, de hausses de loyer. Il y a des études qui ont montré
que, sur Airbnb, les loyers sont en général 50 % plus élevés que ceux
qu'on va retrouver sur le marché locatif normal privé.
Donc, c'est peut-être... Sur les questions
de données, là, c'est vraiment une reconfiguration. Donc, de juste s'intéresser
à Airbnb, on manque le problème. Le projet de loi en fait mention, une volonté
de s'attaquer aux autres plateformes, mais ça serait <bien...
M. Baumann (Yannick) :
...serait
>bien de faire attention, justement, à ce qui se passe sur les autres
plateformes, mais de regarder sur Airbnb aussi pourquoi, aujourd'hui, on n'a
plus... On n'a plus d'annonces illégales, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a
pas un problème sous-jacent à ça. C'est juste que les annonces sont passées
vers le long terme, puis ça, c'est notre deuxième ou troisième recommandation,
là.
M. Blanchard (Martin) : Oui,
pour le dire autrement, avant l'incendie dans le Vieux-Montréal, on avait
30 000 annonces sur Airbnb, 20 000 qui étaient illégales.
Aujourd'hui, on a 30 000 annonces, beaucoup moins d'illégales, mais
elles sont passées sur des options à long terme. Donc, on ne pense pas qu'on a
eu... que toutes ces annonces-là sont maintenant des annonces qu'on pourrait
considérer comme étant légitimes. On a tout simplement changé des données dans
l'annonce elle-même.
Mme Lakhoyan Olivier : Est-ce
que vous trouvez que les amendes que ce projet de loi va implémenter... «implémenter»,
c'est quoi, c'est...
Une voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : ...introduire,
oui, c'est... ça va aider à renforcer pour un peu mieux encadrer cette
situation qui est mondiale?
M. Baumann (Yannick) : Surtout
les amendes imposées à la plateforme, je pense, là, c'est un... quelque
chose... Martin l'a dit, on applaudit, là, cette volonté politique là. Après,
ça pourrait être peut-être plus, mais vraiment, c'est un pas dans... c'est un
très bon... une très bonne proposition, là, qui est faite de la part de Mme la
ministre et des sous-ministres, donc...
Mme Lakhoyan Olivier : D'ailleurs,
d'autres intervenants nous ont dit qu'on serait peut-être un exemple à suivre
mondialement. Donc, on était contents d'entendre ça, mais il y a toujours place
à amélioration, on vous entend...
M. Blanchard (Martin) : ...ce
qu'on ne comprend pas, c'est si les annonces vont être appliquées pour chaque
annonce, chaque jour de diffusion, c'est-à-dire il y a... il y a une
imprécision là-dessus.
Une voix : ...
M. Blanchard (Martin) : Chaque
annonce. Le nombre de jours, là, n'est pas...
Une voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Il n'y
a pas de problème. Et puis Mme la ministre, elle a comme... elle a mentionné
tantôt que, si jamais on voit le besoin d'ajouter quelque chose, elle viendra,
puis la loi sera flexible dans ce sens-là pour renforcer. Donc, il y a ça.
Et puis, je ne me rappelle pas votre nom,
vous avez parlé de votre région où il y a beaucoup de locations Airbnb, et puis
ça fait mal dans la région. Ça, ça serait... Je ne sais pas si les
municipalités, vous savez... pas «je ne sais pas», mais les municipalités, avec
les référendums, et tout ça, bien, ils peuvent prendre des décisions pour
changer les règles concernant les locations à court terme.
M. Dussault (Cédric) : Bien,
en fait, le... Une de nos recommandations, c'est d'annuler le processus de
référendum parce qu'au contraire ça complexifie beaucoup plus la tâche des
municipalités qui voudraient interdire Airbnb sur leur territoire.
D'autre part, c'est qu'en Gaspésie, comme
dans d'autres régions, vous avez des très petites localités, avec très peu de
ressources, là, au niveau municipal, donc on... c'est très difficile de
remettre sur les épaules de ces localités-là, là, la gestion de quelque chose
qui est aussi tentaculaire qu'Airbnb. Il y a des municipalités qui ont un
employé à temps plein et c'est à peu près ça. Donc, évidemment que c'est
impossible d'avoir les ressources, puis le temps, puis les moyens de gérer ça.
Donc, c'est vraiment au niveau provincial qu'il faut que ça se passe.
Puis j'aimerais dire, justement, dans une
région, par exemple, comme la Gaspésie, la proportion des unités foncières, là,
de toutes les unités foncières, là, ce n'est pas juste les unités locatives,
c'est l'ensemble... pour la Gaspésie, ça représente 2 % de toutes les
unités foncières qui étaient listées simplement sur la plateforme Airbnb. C'est
une empreinte énorme.
Puis, comme je le disais tantôt, il y a
des régions touristiques, comme les Laurentides et Charlevoix, qui n'ont pas un
tourisme qui est saisonnier, qui ont un tourisme qui est beaucoup plus à
l'année. Puis on voit que les conséquences pour ces régions-là, de perte de
logements, sont d'autant plus importantes, parce que, si, dans des régions
touristiques comme la Gaspésie puis les Îles-de-la-Madeleine, on perd des
logements pour une période... la période estivale et où il y a des locataires
qui sont mis à la rue, bien, dans des régions comme Charlevoix puis dans des
régions comme les Laurentides, on perd des logements sur une base annuelle
parce que c'est possible pour les locateurs de louer ces logements-là à la fois
en hiver, là, pour la période hivernale, faire du ski, et tout ça, puis en été
aussi pendant les congés.
Donc, le phénomène des plateformes
d'hébergement touristique, je me répète, mais il n'ajoute rien, en fait, à
l'offre d'hébergement touristique en soi. Ce qu'il fait, c'est qu'il prend des <logements...
M. Dussault (Cédric) :
...des
>logements qui seraient disponibles, puis on parle, là, de... Il y a des
régions où les taux d'inoccupation, là, sont faméliques, là. Au
Bas-Saint-Laurent, on est... comme Rimouski, par exemple, on est à 0,4 %.
Dans la... en Gaspésie, là où on a des données seulement, là, de la Société
canadienne d'hypothèques et de logement, c'est la région de Gaspé, on est
carrément à 0 % à Gaspé, selon les dernières données. Puis on peut...
Le Président (M. Tremblay) : En
conclusion.
M. Dussault (Cédric) : ...on
peut relier ça vraiment à la croissance des plateformes d'hébergement
touristique parce que...
Le Président (M. Tremblay) : Je
m'excuse...
M. Dussault (Cédric) : Oui,
voilà.
Le Président (M. Tremblay) : Monsieur,
je m'excuse, le temps est écoulé. Merci, Mme la députée. La parole est au
député de Taschereau pour 4 min 8 s.
M. Grandmont : J'ai seulement
quatre minutes. Merci beaucoup pour votre mémoire puis vos interventions.
C'est très intéressant.
J'aimerais aller rapidement sur les
évictions pour changement d'affectation. C'est un phénomène qui nous inquiète
beaucoup chez Québec solidaire. J'aimerais vous entendre sur le... ce pour... les
raisons pour lesquelles le gouvernement du Québec devrait jouer un rôle pour
empêcher ce phénomène-là que vous voyez en observation en croissance dans
les... au niveau du terrain, là.
M. Blanchard (Martin) : Les
évictions pour changement d'affectation, c'est des opérations spéculatives, et
elles ciblent prioritairement et principalement les locataires les moins
nantis. Ce que les promoteurs et les spéculateurs sont à la recherche, c'est ce
qu'on appelle le différentiel de loyer, c'est donc d'acheter à bas prix puis de
revendre à haut prix. Plus le prix est bas à l'achat, plus ensuite le profit
est grand lorsqu'on le revend et on le reloue. Or, les logements qui sont,
disons, les moins chers, c'est ceux qui sont habités par les locataires les
plus pauvres. Et ces locataires-là, les plus pauvres se retrouvent ensuite en
compétition avec plein d'autres ménages... lorsqu'ils se font évincer, se
retrouvent en compétition avec beaucoup d'autres locataires, souvent plus
fortunés, et ils ont... ils rentrent dans une spirale d'appauvrissement et, après
ça, ils se font réévincer pour non-paiement de loyer avec toutes les
conséquences psychologiques qu'on peut imaginer.
C'est une question, je pense, de justice
sociale, de justice sociale envers les personnes les plus démunies et qui sont
la cible des opérations spéculatives. On a choisi, au gouvernement... bien, pas
le gouvernement du Québec, je veux dire, le Québec comme société a choisi, à un
certain moment, de dire : Le marché privé peut faire du logement, le
marché privé peut loger les gens. Et, de plus en plus, on s'en va vers des
règles un peu plus contraignantes parce qu'on se rend compte qu'il y a trop de...
il y a trop de mouvements spéculatifs, il y a une situation déséquilibrée entre
propriétaires et locataires, et ceux qui sont le plus la cible de ces
opérations spéculatives là, je le répète, c'est les personnes qui ont le plus
de difficultés dans leur vie à boucler les fins de mois.
Changement d'affectation pour hébergement
touristique, je pense que ça devrait être la première catégorie qu'on devrait
bloquer pour ce qui est des évictions des locataires. C'est celle qui me paraît
la plus évidente, c'est celle qui me paraît... voilà un endroit où il faut
vraiment faire en sorte qu'on va protéger les ménages locataires. On pourrait
aussi rajouter les locataires en RPA, donc les locataires qui sont dans des
résidences pour personnes aînées qui ont un changement d'affectation et qui
perdent leur résidence. Ce sont aussi des locataires très pauvres et qui n'ont
pas nécessairement les moyens de se retrouver sur le marché.
M. Grandmont : ...principalement
par une action du gouvernement du Québec, modifier le Code civil et l'empêcher,
ça, c'est...
• (13 heures) •
M. Blanchard (Martin) : Exact.
C'est l'article 1959 qui pourrait préciser les raisons pour lesquelles un
changement d'affectation est permis ou non.
M. Grandmont : Parfait. Et
rapidement, sur les locations de plus de 31 jours, en quoi, pour vous, ça,
c'est vraiment un problème?
M. Blanchard (Martin) : C'est
un problème parce qu'on entre dans le... les règles du bail, ce qu'on appelle
le droit au maintien dans les lieux. Lorsqu'on signe un bail mensuel, on est...
on a un droit qui est de voir son bail renouvelé à chaque mois sans
intervention du propriétaire. Le propriétaire ne peut pas refuser le
renouvellement du bail. Donc, les personnes dans des maisons de chambre, le
bail est renouvelé à chaque mois. Les personnes qui signent des bails... des
baux de deux mois, trois mois, leurs baux se renouvellent. On est dans une... On
est dans un secteur très, très fragile, très vulnérable lorsqu'on est dans des
baux au mois.
Donc, si on commence à permettre qu'Airbnb
transige des opérations qui s'apparentent à celle d'une transaction d'un bail,
on va se retrouver avec une attaque frontale du droit au maintien dans les
lieux. On va se retrouver avec des locataires qui vont rechercher des logements
sur Airbnb mais qui ne sont pas assurés de les garder. On va se retrouver avec
des hausses de loyer qui ne respecteront pas toute la législation au niveau de
la fixation de loyer. Et c'est un phénomène que l'on voit ailleurs dans le
monde. On le voit en Grèce, par exemple. En Grèce, Airbnb attaque beaucoup la
location à moyen et long terme.
Le Président (M. Tremblay) : En
<conclusion...
>
13 h (version révisée)
<17917
Le
Président (M. Tremblay) :
En >conclusion, M. Blanchard.
M. Blanchard (Martin) : Voilà.
Et toutes les villes où il y a des travailleurs saisonniers et des travailleurs
plus mobiles, on voit Airbnb prendre la place des règles du bail.
Le Président (M. Tremblay) : Merci.
Merci pour la contribution aux travaux.
La commission suspend nos échanges jusqu'à
15 heures cet après-midi. Bon dîner.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 02)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour.
Nous reprenons nos travaux. Maintenant, je souhaite la bienvenue à l'Alliance
de l'industrie touristique du Québec. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes
pour votre exposé, puis nous procéderons à la période d'échange avec les
membres de la commission. Je vous invite donc à vous présenter et à commencer
votre exposé, s'il vous plaît.
Alliance de l'industrie touristique du Québec
(AITQ)
M. Soucy (Martin) : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, tout le monde. Martin Soucy, président-directeur
général de l'Alliance de l'industrie touristique. Je suis accompagné de
Frédéric Dubé, qui est vice-président engagement industrie et partenariats.
M. Dubé (Frédéric) : Bonjour.
M. Soucy (Martin) : Alors, Mme
la ministre, chers membres de la commission, on vous remercie vraiment de nous
accueillir aujourd'hui pour contribuer aux consultations entourant le projet de
loi n° 25.
Un mot sur l'alliance. Nous représentons
10 000 entreprises touristiques et 50 associations qui sont membres. L'alliance
est la fédération provinciale spécialisée en tourisme la plus importante au
Canada, et nous réalisons des mandats délégués pour la ministre du Tourisme,
notamment sur la mise en marché de la destination sous la marque Bonjour
Québec, dans le cadre d'un partenariat unique avec l'industrie. Toute l'action
que nous réalisons vise à contribuer à faire du Québec une destination
touristique durable, responsable, prospère, de calibre mondial.
Alors, aujourd'hui, une présentation en
trois temps. D'abord, pourquoi le PL n° 25 est important pour l'industrie,
les bons coups, les problématiques de l'évolution législative réglementaire, et
recommandations, conclusions.
Alors, comme vous savez, l'hébergement
collaboratif, soit la location entre particuliers, fait l'objet de beaucoup de
discussions un peu partout dans le monde depuis son apparition. Elle est
devenue, au fil du temps, une offre complémentaire et incontournable à l'offre
commerciale pour séjourner dans une destination.
Aujourd'hui, il est important pour nous de
vous démontrer à quel point le projet de loi est essentiel pour notre
industrie. Depuis 2016, année de notre création, nous avons pris position sur
la question de l'hébergement en vertu d'une base fondamentale pour les
entreprises touristiques. Elles souhaitent bénéficier d'un environnement d'affaires
concurrentiel, équitable, tant au niveau fiscal, donc de payer les taxes et les
impôts, réglementaire, qu'on ait des règles d'affaires qui sont similaires pour
offrir une unité de location dans un lieu qui répond à un zonage adéquat adopté
par une municipalité, et aussi offrir une garantie minimale de sécurité aux
consommateurs, donc par la voie des assurances, notamment.
Ensuite, il est essentiel de s'assurer que
les gouvernements encadrent toute forme de location offerte à des consommateurs
et qu'ils disposent des moyens pour appliquer ses lois et règlements.
Finalement, la réglementation doit être simple et ne pas alourdir la charge d'exploitation
des entreprises.
Pourquoi l'équité? Parce que les 24 000
entreprises touristiques investissent dans l'économie du Québec, notamment en
capital, pour renouveler le produit touristique. Elles créent, très
majoritairement, les 306 000 emplois en tourisme. Elles paient des impôts,
perçoivent des taxes qui contribuent, par ses revenus fiscaux et parafiscaux,
aux programmes qui sont offerts par les gouvernements à la population. Elles s'impliquent
concrètement dans les tissus régionaux, partout au Québec et pour contribuer à
faire du Québec une destination de choix. Elles sont le cœur et l'âme de l'économie
touristique.
Nous ajoutons aussi que l'activité
touristique, comme secteur économique, contribue de manière significative à la
vitalité des régions et doit se faire en harmonie avec les communautés d'accueil.
Donc, l'acceptabilité sociale, dans une perspective où on veut être une
destination en phase avec le développement durable, c'est fondamental. Donc, le
tourisme doit contribuer, ne pas nuire.
Les bons coups et les problématiques de l'évolution
législative et réglementaire. Donc, depuis 2016, des pièces législatives ou
réglementaires sont venues progressivement encadrer la pratique de l'hébergement
collaboratif pour assurer cette équité fiscale à l'encadrement réglementaire.
En 2015‑2016, on a introduit l'obligation de détenir une attestation pour les
locations récurrentes de moins de 31 jours et aussi la perception des taxes, et
dont la taxe sur l'hébergement, je vais y revenir, en septembre 2017.
En 2020, la modification au Règlement sur
les établissements touristiques a ajouté l'obligation de détenir une
attestation pour les personnes qui voulaient louer leur résidence principale et
ainsi afficher son numéro d'attestation dans les annonces et publicités. En
2021, les nouvelles normes ont été mises en place, et des outils d'interdiction
sont à la disposition des municipalités qui veulent interdire ou limiter l'offre
d'hébergement touristique dans une résidence principale dans certaines zones de
leurs <territoires...
M. Soucy (Martin) :
...d'hébergement
touristique dans une résidence principale dans certaines zones de leurs >territoires.
Finalement, en 2022 est arrivée
l'obligation de détenir un numéro d'enregistrement, un fameux numéro d'enregistrement
affiché à la vue de la clientèle. C'est joint à une déclaration annuelle de
l'offre d'hébergement et des activités et services qui y sont liés, un élément
important, la preuve d'assurance responsabilité civile d'au moins
2 millions de dollars, et la ministre peut refuser, suspendre ou
annuler un enregistrement. Cette évolution, quand même de huit ans, a permis de
corriger progressivement les failles qui pouvaient être observées, pour
lesquelles il y a eu l'introduction d'amendes et également, oui, plus
d'inspecteurs à Revenu Québec. Ça a fait partie des mesures.
En passant, tout le monde s'est adapté, et
des résultats ont été progressifs. Je veux en souligner un, résultat positif, la
première chose : la perception de la taxe sur l'hébergement, la
contribution de la clientèle mise en place à la demande de l'industrie
touristique pour financer certaines actions des associations touristiques
régionales, dont la mise en marché, le développement et l'accueil. Et les
plateformes numériques de location perçoivent maintenant cette taxe-là et elles
contribuent donc concrètement au développement de la destination. Il y a eu des
résultats mitigés, au départ, qui se sont améliorés progressivement, mais
peut-être pas encore suffisamment. Au départ, le simple... le fait de
contourner l'obligation d'attestation... il y a eu peu d'amendes, dans le fond,
au début du projet de loi. Par la suite, je vous donne un exemple, un locateur
pouvait afficher que la location était pour plus de 31 jours et éviter les
infractions. Donc, on a des gens qui se sont inscrits dans la délinquance.
Par la suite, avec l'ensemble du
renforcement du menu législatif, il y a eu une hausse significative des
avertissements et des poursuites... je vous donne les chiffres, là, 2020‑2021,
selon ce qu'on a pu constater, 142 condamnations pour 600 000 $
en amendes, puis, si on regarde 2022‑2023, 1 205 condamnations pour
4,9 millions en amendes. Donc, il y a quelque chose qui se passe à travers
tout ça.
Donc, est-ce que les entreprises disposent
d'un environnement d'affaires concurrentiel, tant au niveau fiscal et
réglementaire, qui garantit une sécurité aux consommateurs? La réponse est oui,
mais sur papier. La problématique rencontrée, malgré la hausse des poursuites
des amendes : aujourd'hui, il est toujours facile de louer potentiellement
avec un numéro qu'on peut, par exemple, falsifier, inventer sans être en phase
avec la loi. Il semble que seulement 30 % des annonces de logements
respecteraient cette loi. Ce n'est pas un... Donc, c'est un secret de
polichinelle, encore facile de ne pas s'enregistrer ou d'afficher le numéro
erroné devant l'unité des plateformes de réservation.
Aujourd'hui, nous sommes devant une
question de responsabilité et d'imputabilité au sein de la chaîne de service.
Oui, une unité d'hébergement en location est dite illégale, si le propriétaire
qui veut faire la location ne respecte pas la loi... le règlement. Et pour
nous, cela doit engager l'imputabilité de tous les joueurs en cause, qui va
au-delà de celle du gouvernement dans son devoir de surveillance et de
contrôle. Pourquoi? Il y a des clients, une transaction, des intermédiaires,
des revenus et du profit, tant pour les locateurs que les plateformes de
réservation. Tout le monde doit se conformer et mettre l'épaule à la roue, des
locateurs des plateformes de réservation, les municipalités et aussi les
consommateurs.
Prenons cet exemple simple pour illustrer
ce que je vous avance. Est-ce qu'Amazon pourrait vendre, sur sa plateforme de
vente, un produit qui est illicite? Toute la question est là. Le locateur, au
premier chef, doit respecter la loi et toutes les plateformes de réservation de
locations, sans exception. Quand je dis ça, c'est aussi Kijiji, Facebook,
l'ensemble des plateformes qui sont dédiées à ça, naturellement, dont vous
connaissez déjà les noms, donc, s'assurer une imputabilité quant à la légalité
des unités d'hébergement qu'elles proposent sur leurs plateformes comme
intermédiaires. La loi n° 25, visant à lutter contre l'hébergement illégal,
vient fermer la boucle et s'assurer que chaque maillon de la chaîne de location
est imputable : les locateurs, toutes les plateformes numériques de
promotion et de location et le consommateur.
Pour y arriver, oui, il y a des amendes
conséquentes. Pour nous, le 100 000 $, là, c'est très frappant, 50 000 $
pour les locateurs, 100 000 $ pour les plateformes de réservation. Le
registre public aussi, pour autant qu'il soit automatisé, que ce soit simple à
l'enregistrement, va être une bonne façon pour le consommateur averti, puis ça
va... avec le temps, là, je vais y revenir, à cet élément-là, le consommateur
puisse s'informer en toute transparence : est-ce que les gens sont
enregistrés ou pas?
Les résultats se font déjà sentir... à
partir du moment où on a compris que le gouvernement voulait fermer les boucles.
Article de Radio-Canada du 24 avril 2023 citant Tourisme Montréal, je ne
sais pas si quelqu'un en a parlé avant aujourd'hui, au début du mois de mars,
on comptait, sur l'île de Montréal, 14 000 logements de type Airbnb,
dont environ 1 000 avaient un numéro d'enregistrement. Ça vient de
Tourisme Montréal, ces données-là. Depuis le 29 mars, 7 000 logements
sur l'île de Montréal, donc ça a coupé de moitié, puis le... on en enregistre
le triple, là, qui sont maintenant en phase et enregistrées, en phase avec la
loi. Donc, l'alliance, à cet égard-là, appuie le projet de loi <n° 25...
M. Soucy (Martin) :
...projet
de loi >n° 25.
Nous avons certaines recommandations. Nous
savons que l'application des lois et règlements en vigueur peut être renforcée,
d'autres intervenants l'ont mentionné avant nous. Dans notre cas, le
gouvernement doit s'assurer un rôle de vigie permanent une fois que l'ensemble
des acteurs vont être en phase avec l'imputabilité et la responsabilité.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : En
terminant, M. Soucy, s'il vous plaît.
M. Soucy (Martin) : Oui, Mme
la Présidente, le reste est dans le mémoire. Donc, conclusion, la loi n° 25
vient fermer les boucles. Elle offre des règles du jeu claires, simples,
applicables pour la location commerciale et collaborative. Tout ce chemin
permet d'offrir un environnement concurrentiel équivalente... et locateurs commerciaux.
Elle engage l'imputabilité des joueurs, locateurs, plateformes réservation, et
c'est des règles qui, à notre avis, vont possiblement faire office de modèle
dans d'autres destinations. Alors, merci de votre attention.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Je cède maintenant la parole à la ministre pour la période d'échange.
Voilà. La parole est à vous.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Pour le bénéfice des équipes de l'Alliance de l'industrie
touristique, M. Soucy, M. Dubé, ceux qui opèrent dans la délinquance, on a
convenu d'un nom, on souhaite le partager avec vous et les groupes
d'opposition, on les appelle les petits coquins... les petits coquins. Alors,
on les a désignés comme ça.
Oui, vrai qu'on observait, donc, des gens
qui contournaient les lois qui avaient été établies jusqu'ici. Puis on
conviendra que l'hébergement touristique, peu importe la nation ou le pays,
c'est vraiment la colonne vertébrale de l'industrie touristique. Et c'est
extrêmement important de s'assurer que ce «backbone»-là, cette colonne
vertébrale là puisse opérer dans des conditions optimales pour s'assurer
aussi... puis c'est là-dessus que je voudrais vous entendre, sur la réputation
du Québec à l'international. Je vais faire peut-être un parallèle boiteux, mais,
durant la pandémie, vous vous rappellerez... M. Soucy, vous êtes mandataire du
ministère du Tourisme, les Californiens choisissaient, lorsqu'on a rouvert
graduellement les frontières, la destination du Québec parce qu'on avait ce
taux de vaccination qui était très élevé en Amérique du Nord et le fameux
passeport vaccinal.
Donc, c'est faux de penser que les
politiques publiques qui sont mises en place par le gouvernement du Québec
n'ont pas écho auprès des potentiels touristes internationaux, à savoir qu'ici
l'hébergement touristique collaboratif va être encore davantage encadré. Je
veux juste vous entendre, quand vous faites la promotion du Québec à
l'international... des questions qui peuvent vous être posées en ce qui a trait
à la sécurité largement décrite de l'industrie touristique ici, au Québec,
lorsque vous faites vos missions à l'international.
M. Soucy (Martin) : C'est une
excellente question. Puis effectivement, le Québec jouit d'une réputation
enviable de destination sécuritaire. On a d'ailleurs réalisé un sondage avec
Léger à la fois pour les Américains et les Français, puis il ressort que, dans
le fond, la perception... la quasi-totalité des répondants affirme que ce
sentiment de sécurité là est présent au Québec, à 96 %. Donc, c'est
important, dans la qualité de la location que nous allons réaliser... Je ne
veux pas revenir sur les tristes événements à Montréal, mais ces événements-là
nuisent à la... peuvent nuire à la réputation. Et ça, c'est ce qu'on a de
précieux, c'est qu'on est perçu comme une destination sécuritaire. Au sortir de
la pandémie, ça nous a aidés. D'ailleurs, le Québec se relève plus rapidement
que les autres provinces canadiennes parce qu'on a une façon de travailler qui
est dynamique, et cette perception de sécurité là vient nous aider.
Donc, c'est certain que l'offre, à la base,
pour les consommateurs... ils doivent être certains que ce qui leur est offert,
notamment sur le certificat d'assurance, ça donne une garantie de base de cet élément-là.
Et c'est important, parce qu'on soigne la réputation du Québec comme
destination de calibre mondial, que ce soit auprès des Américains, des
Français, des Mexicains, et ça nous aide énormément sur les marchés, cette
réputation. Donc, il faut... et l'hébergement collaboratif, qui est très
populaire, c'est un des éléments qu'il faut donner cette... une certaine forme
d'assurance aux consommateurs.
Mme Proulx : Airbnb, qui a
malheureusement refusé de s'amener en commission parlementaire, a fait une
déclaration publique à LaPresse canadienne hier, M. Soucy,
M. Dubé, en disant qu'avec le projet de loi n° 25, on allait alourdir la
charge de travail d'Airbnb et, en d'autres termes, et je les cite, là, de
mémoire, que la responsabilité devait incomber aux fonctionnaires de s'assurer
de la probité de l'annonce qui est mise en ligne de la part de la... et des
plateformes, là, j'allais dire. Votre opinion là-dessus.
M. Soucy (Martin) : Bien,
écoutez, moi, je pense que c'est une question, comme je le disais, de
responsabilité de chacun des joueurs parce qu'il y a une transaction. Il ne
faut pas oublier qu'Airbnb perçoit une commission de 25 % à 30 % sur
chacune des locations. Il a une capitalisation boursière de
68 milliards de dollars au niveau du monde. Donc, je ne sais pas si
la réglementation du Québec va faire une différence sur la ligne du bas, mais
fondamentalement, pour nous, ils ont une <responsabilité...
M. Soucy (Martin) :
...ils
ont une >responsabilité, au même titre que le locateur en a une, au même
titre que le gouvernement en a une. Nous croyons que le rôle du gouvernement en
est un de vigie, parce qu'il faut quand même surveiller puis s'assurer, mais
là, avec le niveau d'amendes que vous indiquez, il y a une question de
responsabilisation.
Moi, je pense que l'élément... puis je le
disais en conclusion, si le Québec, avec cette réglementation-là, fait modèle,
ça risque de faire des petits ailleurs dans le monde. C'est probablement ça, le
niveau de nervosité, parce que ça crée un précédent.
Mme Proulx : Bien, je vous
dirais que, déjà, on m'a informée que les équipes du ministère ont été
contactées par la Colombie-Britannique, Île-du-Prince-Édouard, et il y a
Toronto, là, qui a levé un sourcil assez intéressé, donc, au projet de loi qui
a été déposé.
Je laisse l'opportunité à mes collègues de
la commission, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Monsieur... Lequel? C'est vous en premier? Allez-y, monsieur.
M. Tremblay : Bonjour à vous.
Bien, d'abord, je crois qu'on s'est croisés dans l'écosystème SEPAQ, peut-être,
précédemment. Je me souviens.
M. Soucy (Martin) : Oui. Oui,
à une autre époque pas si lointaine.
M. Tremblay : Content de vous
revoir.
M. Soucy (Martin) : Bien oui...
de vous retrouver aussi.
M. Tremblay : Vous faites
état d'une éphéméride, là, d'une évolution très précise des interventions, d'un
point de vue légal, 2021‑2022, au niveau de l'enregistrement. Il a été question
aussi de certains résultats mitigés que, sur papier, bon... Dans vos réflexions
d'organisation, qu'est-ce que vous voyez, ou qu'est-ce que vous avez anticipé,
ou comment vous voyez une suite? Qu'est-ce que vous souhaiteriez voir
apparaître comme prochaine étape dans la succession?
M. Soucy (Martin) : Bien, si
je regarde, au départ, le nombre... les discussions que j'avais eues avec des
hôteliers, de partout au Québec, en passant, en 2015, justement, à l'époque où
j'étais à la SEPAQ, ensuite, en 2016, à l'arrivée de l'alliance, et le chemin
qui a été parcouru, l'étape actuelle, là, qui est, selon moi, la plus
importante, de fermer la boucle, va donner les résultats. Moi, je pense qu'on
va enfin atteindre l'équilibre.
Ça demande du courage, d'arriver jusque-là,
puis à chaque étape, et, pour nous, c'est important. C'est sûr qu'au départ
peut-être qu'on ne pouvait pas le faire, parce qu'à chaque fois on trouve
dans... Tout système finit par avoir des failles qu'on décèle, mais là on se
dit que, dans l'étape actuelle, une fois que l'équilibre est atteint, que les
amendes sont là, je pense que ça responsabilise beaucoup tout le monde, là, particulièrement
ceux qui font le plus de profits là-dedans. Parce que ce n'est pas, ultimement,
le locateur qui loue son hébergement une fin de semaine ou quelques... quelque
temps, quelques fins de semaine ou quelques semaines, là, sur les plateformes
de réservation. Ces plateformes-là, c'est des modèles dont... Je trouve ça
admirable. Ils ont trouvé un modèle, ils ont fait émerger l'hébergement
collaboratif, mais ils ont une responsabilité.
Donc, pour nous, c'est important puis ça
va amener des règles équitables, parce qu'ultimement, s'il y a seulement le
consommateur ou le gouvernement qui est responsabilisé là-dedans, on n'y
arrivera pas. Et moi, je vous le dis, là, ces règles équitables là... Dès le
départ, on ne percevait pas les taxes ni la TSH, il n'y avait pas de numéro
d'enregistrement. C'était un peu le far west, en 2015.
Une voix : ...
M. Soucy (Martin) : La TVQ,
oui, oui, oui, la TVQ également, naturellement. Donc, pour nous, cet élément-là
vient fermer la boucle, puis tout le monde... Et je pense que l'hébergement...
pas «je pense», je suis convaincu, l'hébergement collaboratif a sa place. Il a
sa place parce que les consommateurs, surtout les jeunes générations, voyagent
différemment. Ils ont des besoins qui sont différents. Donc, ils doivent rester,
mais on doit atteindre cet équilibre-là dans le respect des milieux d'accueil,
dans le respect aussi des gens qui sont en hébergement commercial, qui
investissent de leur argent... de l'argent d'entrepreneurs québécois, là. Donc,
pour nous, ça, cet élément-là, est important.
Donc, on vient de fermer la boucle, mais
moi, je suis convaincu que l'après, une fois qu'il y a le règlement, il va y
avoir l'équilibre dans le marché, puis on va continuer tout le monde ensemble,
là. Moi, je n'ai pas... je ne perçois pas de crainte, parce que les profits de
ceux qui exploitent, là, sont là, là.
• (15 h 20) •
M. Tremblay : Voyez-vous une
différence de perspective par rapport à des centres plus urbains où tu disposes
d'hôtels majeurs ou d'un parc hôtelier majeur, comparativement à des régions ou
à du milieu rural, où, parfois, un bigénération en milieu rural peut devenir un
accommodement touristique x? Comment vous voyez cette différence-là de
perspectives?
M. Soucy (Martin) : Écoutez,
pour Montréal, j'ai été très surpris de voir le nombre d'unités de location.
C'est quand même très important dans les centres urbains. Je sais qu'il y a
toutes sortes d'éléments aussi par rapport au logement de la population en tant
que telle, parce que, bon, il doit y avoir des modèles qui sont hyperpayants
pour qu'on sorte des locataires, à un moment donné. En région, c'est différent,
c'est souvent des résidences secondaires qui vont être louées aux gens.
Puis il y a un élément que je veux
apporter aussi à votre attention, tous les gens qui sont détenteurs de baux de
location sur les territoires publics, il y en a aussi qui font cette
location-là. Ce serait important qu'on l'ajoute dans le projet de loi, je vous
l'ai mis dans les <recommandations...
M. Soucy (Martin) :
...location-là.
Ce serait important qu'on l'ajoute dans le projet de loi, je vous l'ai mis dans
les >recommandations, là, parce qu'il y a 32 000 baux, quand
vous parlez... en région, sur le territoire public, puis il y a de
l'hébergement aussi commercial qui se fait, via les pourvoiries, par exemple.
Ça fait qu'on a besoin de cette équité-là. Il faudrait qu'on puisse aussi
considérer de s'assurer que la CITQ reçoive le bail et que les gens puissent le
louer. Ça fait que ça, ça va... Ça, c'est vraiment le volet qui est plus
régional. On est en territoire public, de grande nature, tout ça. Donc, là
aussi, c'est un phénomène.
Mme Proulx : ...M. Soucy, aux
terres publiques où les gens construisent des chalets avec des baux de villégiature,
là?
M. Soucy (Martin) : Oui.
Mme Proulx : Vous faites
référence, donc, aux baux de villégiature?
M. Soucy (Martin) : Oui, tout
à fait.
Mme Proulx : OK. Je vais vous
demander...
M. Soucy (Martin) : Oui,
c'est une recommandation. Je n'ai pas réussi à me rendre, mais...
Mme Proulx : OK. Bien, allez-y,
je vous en prie.
M. Soucy (Martin) : Nous, on
pense, puis vraiment, c'est une demande d'un de nos membres, la Fédération des
pourvoyeurs du Québec, qu'il y aurait lieu d'obliger les exploitants
d'hébergement sur les terres publiques à fournir aussi une copie de leur bail à
la CITQ au moment de la demande d'enregistrement.
Mme Proulx : Parce que les
pourvoiries ont l'obligation, de toute façon, de s'enregistrer. C'est un
mandataire du ministère du Tourisme, c'est une association touristique
sectorielle reconnue.
M. Soucy (Martin) : Exactement,
et, en ce moment, il y a seulement 201 exploitants des permis de
villégiature privés à des fins commerciales autres que pourvoiries, mais il y a
32 000 baux qui existent au Québec, partout dans les régions. Donc,
c'est sûr qu'entre les deux il y a probablement un élément de location qui se
fait sans nécessairement qu'il y ait le numéro d'enregistrement. On a beaucoup
parlé des...
Mme Proulx : Sauf que ce
n'est pas tous les baux de villégiature où on fait de la sous-location à des
fins d'hébergement touristique.
M. Soucy (Martin) : Non, non,
non.
Mme Proulx : C'est des gens
qui construisent un chalet, par exemple, pour leurs propres besoins de chasse
et de pêche, par exemple, sur les terres publiques, où ils paient au gouvernement
du Québec, donc, un taux, d'ailleurs, qui a été ajusté récemment, là, pour les
baux de villégiature.
M. Soucy (Martin) : Tout à
fait, mais certains de ceux-là, tout comme en ville, vont louer sur les
plateformes de réservation. Et là ça vient faire une concurrence qui est non
équitable avec le domaine de la pourvoirie, qui paie l'ensemble des autres
éléments.
Mme Proulx : Et qui paie ses
deux taxes, OK.
M. Soucy (Martin) : Ça fait
que, dans le fond, c'est le même cas de figure, mais on attire votre attention
sur cet élément-là, là, de la part de la Fédération des pourvoyeurs.
M. Tremblay : ...réglementaire
par la MRC, par exemple, qui vient assurer un certain contrôle pour des cas
comme ceux-là?
M. Soucy (Martin) : C'est une
excellente question. Ça, je ne pourrais pas vous répondre, parce que, comme
c'est en territoire public... Mon époque parc national du Mont-Tremblant, où
j'étais plus au courant de ces règlements-là en région, est plutôt loin. Ça
fait que là je ne pourrais pas vous répondre à cette question-là.
M. Tremblay : OK. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...M.
le député de Portneuf.
M. Caron : Oui, je trouve
très intéressant le point que vous venez de soulever, parce qu'en effet on
retrouve des chalets qui sont de plus en plus luxueux, hein, sur le territoire
public, et je comprends que certains puissent avoir envie de les mettre en
location.
Moi, j'abonde complètement dans ce que
vous faites et puis dans le fait qu'il faut nécessairement sécuriser les
touristes, et puis le travail a été amorcé par les précédents gouvernements. On
continue. Donc, je comprends que le geste qu'on veut poser aujourd'hui, pour
vous, c'est une ligne qu'on ajoute sur notre carte de visite, une carte de
visite qui est fiable. J'aime beaucoup aussi votre comparaison avec Amazon, là.
Ce serait en effet irresponsable de la part d'Amazon de mettre en vente un
produit alors qu'il serait illicite ou non conforme à des exigences.
Mais je voudrais vous entendre... Comment
est-ce que, vous, vous allez vendre cet argument supplémentaire? Et peut-être
qu'on peut aborder le volet de l'affichage. Est-ce que le fait d'afficher est
suffisant, selon vous? Est-ce qu'on pourrait ajouter des notions pour sécuriser
encore plus nos touristes?
M. Soucy (Martin) : Dans
l'imputabilité, je parlais aussi du consommateur, qui a à s'assurer que
l'hébergement qu'il va louer puisse avoir une information transparente pour au
moins aller vérifier. Je ne sais pas si vous êtes locateur, vous-même. Moi,
c'est un élément qui m'inquiète quand je vais dans une autre destination puis j'aimerais
avoir accès au registre.
Donc, le registre, ce qui serait important
pour le publiciser, c'est qu'il soit sur le site de la destination, mais on
propose aussi qu'il soit sur le site des associations touristiques régionales,
au minimum. C'est sûr qu'à l'ultime, si on avait une pastille, une
identification facile... Mais encore, le numéro est là, donc d'afficher le
numéro, de s'assurer et d'aller vers le registre pour... Puis il faut faire
connaître l'existence. Moi, je le mettrais en première page de
bonjourquebec.com puis je m'assurerais que les consommateurs puissent le savoir
avant de louer puis louer en toute connaissance de cause. Donc, ça, ce serait
la recommandation.
Est-ce qu'on a besoin d'une campagne de
publicité, nécessairement? Je peux vous dire, honnêtement, ça ne donnerait
absolument rien de faire... sur les marchés internationaux. Est-ce que, pour la
population locale, on a un besoin de ça? Moi, je pense que le site Internet est
très fréquenté, la destination, et les sites des ATR aussi, on couvre une mosus
de bonne partie de l'ensemble du spectre de la clientèle domestique. Donc, je
pense que, juste avec une mesure comme celle-là, pour autant qu'elle soit en
évidence, on va réussir à bien informer le consommateur.
M. Caron : Puis on se rend
compte aussi que, de toute manière, notre société évoluant... souvenez-vous du
temps où il y avait les étoiles, maintenant, on va plus consulter un petit peu
les <avis...
M. Caron :
...souvenez-vous
du temps où il y avait les étoiles, maintenant, on va plus consulter un petit
peu les >avis des consommateurs et puis on est plus curieux, finalement,
individuellement.
Donc, je suis d'accord avec vous que,
petit à petit, on va y arriver, mais peut-être qu'au début... en effet, je ne
sais pas comment on pourrait procéder pour que... plus sensibiliser, finalement,
la population et le consommateur à aller chercher la bonne information pour
être sécurisé lorsqu'on loue quelque chose.
M. Soucy (Martin) : Écoutez,
on a réfléchi à cette question-là parce qu'on est passé sur... il y a... ici,
il y a combien de temps? Deux ans, déjà, pour le... sur le programme de classification,
puis on a quand même réfléchi, fait une étude complète sur voir, effectivement,
les consommateurs, maintenant, est-ce que... où ils s'informent, puis la classification
arrive au cinquième rang.
Donc, il y a d'autres mesures, mais il y a
plusieurs destinations qui se sont fait des labels de qualité, que ce soit en
France ou ailleurs, tout ça. On a essayé d'élaborer cet élément-là, qui
s'appelle le projet Promesse, mais il est à l'état de projet. Donc, est-ce que
ça va ajouter ou pas? On n'est pas convaincus nécessairement des résultats, en
fonction d'analyses qu'on a réalisées. Donc, c'est important d'avoir
l'information. Puis, comme je vous dis, dans les autres destinations à travers
le monde, cette mesure-là n'existera pas, cette responsabilisation-là, mais si
elle fait... plus elle va faire...
M. Dubé (Frédéric) : ...
M. Soucy (Martin) : ...école,
oui, merci Fred, plus elle va faire école, bien, probablement que les
consommateurs à travers le monde vont... Puis les autres destinations, ça va
devenir la façon de pédaler le bicycle, là. Ça fait que ça va devenir ça.
Mme Proulx : Il me reste
à peu près une minute. Êtes-vous en mesure d'évaluer ce vers quoi l'industrie
touristique va aller, en termes d'hébergement, dans les 10, 15 ou
20 prochaines années? Tim Cook disait qu'il ne sait pas ce qui va se
retrouver dans son iPhone l'année prochaine. Question, pas piège, mais
êtes-vous capable d'évaluer ce vers quoi on va aller, en termes d'offre
d'hébergement, dans le futur?
M. Soucy (Martin) : Quand
j'ai commencé, en 1992, je ne pensais jamais qu'il y aurait du prêt-à-camper.
Je l'ai inventé le premier en 1994. Par la suite, il y a eu les hébergements
d'expérience, l'hébergement collaboratif est arrivé...
Mme Proulx : Insolite.
M. Soucy (Martin) : ...insolite,
puis le Québec est fort là-dedans. Moi, je pense que ça va continuer à se
développer puis que la réservation, tant qu'elle va demeurer simple, va
demeurer pertinente. Donc, à cet égard-là, ce que j'aime beaucoup du Québec,
c'est qu'on est très créatifs. Puis on va réussir à continuer à se distinguer
dans ce sens-là, mais qui peut se douter de ce qu'on va avoir comme
hébergement? Regardez, en Asie, où on a des «pods» tout petits pour coucher
dans les aéroports. Est-ce que ce sera ça? Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Merci beaucoup.
Mme Proulx : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci pour cette première période d'échange. Nous passons maintenant à
l'opposition officielle avec la députée de Chomedey. La parole est à vous.
Mme Lakhoyan Olivier : Bonjour.
Merci d'être présent, l'Alliance de l'industrie touristique du Québec. Ça me
surprend que vous êtes en accord que ces plateformes numériques mondiales qui
contrôlent un gros montant, comme vous l'avez mentionné en donnant un exemple
de Airbnb, à 65 milliards, qui contrôlent, donc... C'est comme une sorte
de compétition, mais que vous acceptez, c'est mieux pour le service qu'on
offrirait à nos touristes locaux et internationaux, et puis vous êtes
favorables à ce projet de loi n° 25.
Cependant, vous avez, j'ai remarqué...
Donc, vous n'avez... Par peur de me faire répéter, vous avez... vous suggérez
que la tenue de ce registre qu'on entend faire... que ce soit public, que ça
soit public. Puis vous dites même sur quel site que ce serait bien, Bonjour
Québec. Pouvez-vous un peu élaborer là-dessus? Qu'est-ce que vous attendez de voir,
et pourquoi Bonjour Québec? Est-ce que ce ne serait pas mieux aller sur, je ne
sais pas, le site du ministère, ou le site de Revenu Québec, ou enregistrement.
Pourquoi Bonjour Québec?
• (15 h 30) •
M. Soucy (Martin) : Bien,
ça va me permettre de répondre à votre première observation. L'hébergement
collaboratif, c'est un fait assumé partout dans le monde. Pourquoi? Parce qu'il
y a des consommateurs qui cherchent ce type d'hébergement là, et ils ont trouvé
une façon d'offrir quelque chose qui correspond à un besoin d'un consommateur.
Donc, on est en phase avec ça, puis toutes les destinations, maintenant,
l'hébergement collaboratif cohabite avec l'hébergement commercial.
Sur le registre... Pourquoi pas sur le
site de Revenu Québec ou encore du ministère du Tourisme? En passant, le site
Bonjour Québec appartient au gouvernement du Québec, donc c'est le site de
destination... On pense que c'est là où le consommateur magasine son prochain
forfait, sa visite au Québec, ou en rêve. C'est l'endroit où on peut le mieux
le renseigner à cet égard-là parce que c'est là qu'on va l'attraper. Un
touriste international n'irait pas sur un site gouvernemental, particulièrement
pas de l'entité fiscale d'une autre province, donc, ou un autre pays. Donc, à
ce moment-là, c'est pour ça, la pertinence du site de destination.
Et toujours, comme je vous dis, c'est pour
qu'on donne une information juste et transparente. Il y a des consommateurs qui
vont être plus prévoyants que d'autres, qui vont aller voir... moi, je pense
que c'est important, est-ce que l'hébergement que... dont je veux <louer
en collaboratif a été enregistré puis correspond...
>
15 h 30 (version révisée)
< M. Soucy (Martin) :
...dont
je veux >louer en collaboratif a été enregistré puis correspond à un
minimum? Certificat d'enregistrement, là, avec l'assurance responsabilité à 2 millions
au minimum, est-ce que ça correspond à ça? Moi, ça me rassurerait comme
consommateur. Il y en a plusieurs qui sont en phase avec ça, donc il faut juste
le rendre accessible, une information transparente. Est-ce que tout le monde va
avoir le réflexe? Je ne pense pas, mais l'important, c'est que ça soit présent
dans... là où les consommateurs magasinent.
Mme Lakhoyan Olivier : Est-ce
que vous êtes en accord que, sur cette liste-là, on aura... si le permis a été
retiré, annulé, est-ce que vous êtes d'accord pour avoir le détail de la
situation de cette adresse-là, par exemple?
M. Soucy (Martin) : Écoutez,
honnêtement, je n'y ai pas pensé, mais ce serait une bonne façon de dissuasion.
Oui, c'est une bonne suggestion, parce qu'effectivement, si vous avez ceux qui
sont valides... Dans le fond ce qu'on veut chercher, c'est les gens qui sont
enregistrés, conformes. Et, si on avait ceux qui ne le sont plus, bien, ça
ajoute une information supplémentaire. Mais là, à ce moment-là, je pense que,
si j'étais une plateforme de réservation, j'irais aussi voir s'il n'est pas
conforme pour ne pas avoir l'amende qui est très importante, si je loue quelque
chose qui est illégal. Donc, à ce moment-là, bien, ça peut aider tout le monde.
Ça fait que, oui, c'est une bonne suggestion.
Mme Lakhoyan Olivier : Tantôt,
un de mes collègues... ils vous ont demandé qu'est-ce que vous pensez de :
Est-ce qu'on devrait faire l'annonce ou... c'est quoi, le mot?
Une voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : ...comme
une campagne d'information, donc, pour les clients, pour savoir où aller
pour... comme le site, la page où on va mettre le registre si on décide de
faire ça? Donc, je pense que... Est-ce que vous ne pensez pas que ce serait
important de l'avoir pour les clients?
M. Soucy (Martin) : C'est une
bonne suggestion, mais, pour vous donner la réponse la plus pragmatique
possible, il faudrait avoir le profil de qui loue. Est-ce que c'est une plus
grande proportion de clientèle internationale? Moi, je pense qu'une campagne de
publicité, une clientèle internationale, ils ne chercheront pas nécessairement,
on ne les atteindra pas. L'important, quand on fait de la promotion à l'international,
c'est de faire rêver sur la destination, qu'il nous considère pour ensuite
réserver, et là ils atterrissent sur nos plateformes.
Pour la population, par contre, si le taux
de location des plateformes collaboratives au Québec est important, il peut y
avoir des efforts de communication. Est-ce que c'est une campagne de promotion?
Est-ce que c'est des efforts de relations publiques? Moi, je serais plus porté
sur des efforts de relations publiques, avec une bonne information sur les
sites, là où on sait que les gens vont atterrir. Donc, il peut y avoir un
mouvement collectif de l'ensemble des associations du Québec avec le
gouvernement pour être capable de faire connaître le fait qu'au Québec, voici
les règles du jeu, voici comment elles sont appliquées et voici comment on
protège à la fois le consommateur, là, qui souhaite louer.
Mme Lakhoyan Olivier : Nous
avons eu des groupes qui ont démontré de l'inquiétude concernant le manque de
logements et des gens qui utiliseraient leurs logements locatifs pour des fins,
comme, de sorte Airbnb puis aimeraient qu'on n'admette pas les adresses
locatives. Quelle est votre opinion là-dessus?
M. Soucy (Martin) : Ah! elle
est très tranchée. Moi, autant pour un condo... Je veux dire, ça prend la... en
fait, l'autorisation du syndicat de copropriété, puis, quand on est locataire,
ça prend l'autorisation du propriétaire qui fait la location. Donc, je vous
donne mon exemple. Moi, je suis propriétaire et je loue une unité. C'est clair
que c'est indiqué : pas d'hébergement collaboratif. Donc, je l'ai mis. À
ce moment-là, bien là, après, oui, j'ai une responsabilité comme propriétaire
de m'assurer que ça ne se fasse pas, mais fondamentalement...
Ce que je trouve plus dramatique, puis j'ai
beaucoup d'empathie à cet égard-là, c'est quand des gens se font... il y a une
éviction de leur loyer à des fins de location, après ça, collaboratif parce que
le modèle d'affaires est plus payant. Là, à ce moment-là, de ma perception ou
de l'analyse que j'en fais, ça revient au zonage que les municipalités sont en
mesure de faire selon certaines zones, mais c'est un élément qu'il faut faire
vraiment attention. Puis ce n'est pas propre au Québec, là, c'est partout. Il y
a plusieurs villes dans le monde, là, qui sont confrontées avec cet élément-là.
Mais fondamentalement, le règlement actuel et la loi prévoient déjà que, si
vous n'avez pas la permission du locateur ou encore du syndicat de copropriété,
vous ne pouvez pas louer. C'est déjà prévu.
Mme Lakhoyan Olivier : Oui. Merci.
Ensuite, concernant une campagne de sensibilisation pour ceux qui veulent aller
là-dedans... comme avoir un peu d'argent ou ils s'en vont en vacances, pour n'importe
quelle raison, ils aimeraient l'avoir, et ils ne connaissent pas, peut-être,
les règles, ils ne suivent pas les règles. Donc, il y a des groupes qui ont
suggéré qu'on devrait faire une campagne agressive d'annoncer et montrer les
étapes, et tout ça, clairement, sur un site quelconque.
Quelle est votre opinion là-dessus et qu'est-ce
que vous pensez? Comme vous avez des années d'expérience et vous avez voyagé,
donc on va en profiter.
M. Soucy (Martin) : Dans le
fond, vous me parlez d'une campagne pour sensibiliser le fait qu'au Québec, <il
y a un enregistrement...
M. Soucy (Martin) :
Dans
le fond, vous me parlez d'une campagne pour sensibiliser le fait qu'au Québec, >il
y a un enregistrement, tout ça, à ceux qui vont louer leur hébergement ou à
ceux qui le louent?
Mme Lakhoyan Olivier : C'est
ça. C'est ça, qui vont le louer...
M. Soucy (Martin) : Qui vont
le louer?
Mme Lakhoyan Olivier : ...non,
qui vont louer leur chez eux.
M. Soucy (Martin) : Ceux qui
veulent, dans le fond, mettre...
Mme Lakhoyan Olivier : Oui,
c'est ça.
M. Soucy (Martin) : Bien, ça,
là-dessus, c'est certain qu'à l'enregistrement on a des... de ce que je
comprends, des mandataires. Il faut que ça soit clair pour eux, que ce soit la CITQ
encore... Bon, bien, Camping Québec, ça, c'est moins applicable, hein, il y a moins
de... il n'y a pas de location de roulottes saisonnières. Les pourvoiries pour
les... qui fait également, là, les types d'enregistrement pour les chalets.
Je pense que la sensibilisation et
l'importance... Puis je me demande même si ça ne se fait pas déjà, là, au
moment où quelqu'un veut retenir le choix de louer son propre hébergement. Les
municipalités aussi peuvent embarquer dans ce mouvement-là pour les résidences
personnelles. Il s'agit juste d'avoir une bonne information qui est claire,
simple, transparente que les gens peuvent appliquer puis, effectivement, qu'ils
soient conscients de ce dans quoi on s'embarque quand on fait ce type de
location là.
Mme Lakhoyan Olivier : Quand vous
avez parlé des pourvoiries tantôt, et vous avez répété quelques fois les
pourvoiries, ceux qui ne s'enregistrent pas... c'est qu'on veut que les
touristes soient en sécurité lorsqu'ils vont aller à une place où il est
enregistré, donc est en... conforme des lois. Et puis, en plus, bien, c'est
parce qu'ils ne paient pas des taxes non plus. C'est ça... c'est ça aussi. Donc,
c'est tout... le tout. Est-ce que c'est ça?
M. Soucy (Martin) : Je n'ai
pas une analyse précise sur cet élément-là parce que la fédération des
pourvoyeurs nous l'a amené vraiment comme un... Bien, en fonction du nombre de
baux, il est possible qu'effectivement sur certaines plateformes... Mais dans
le cas des plateformes de réservation comme Airbnb, VRBO, HomeAway, là, la
perception de taxes se fait. Mais quand on est sur sur Kijiji, Facebook location,
là, ça peut être un peu différent, notamment sur la perception de la TPS, la
TVQ, la TSH. Ce n'est pas des plateformes de réservation, c'est un échange
direct entre consommateurs qui se fait par courriel par la suite.
Donc, dans ce cas-là, bien, on est
peut-être dans un autre cas de figure. On veut rappeler que, dans les règles
fiscales, c'est toujours... cela est valide, une personne qui veut louer son
hébergement, mais qui a moins de 30 000 $ de revenus n'a pas à
percevoir la TVQ. Ça, c'est pour tous les domaines, de façon générale. Par
contre, au premier dollar, il doit déclarer sur son rapport d'impôt, au premier
dollar de revenu quand même. Donc...
M. Dubé (Frédéric) : Puis c'est
aussi... En fait, c'est aussi la notion pour les baux, qu'un baux pour
villégiature personnelle versus un bail utilisé dans un contexte commercial
n'est pas... n'a pas les mêmes coûts, là. Donc, c'est la... c'est là, encore
une fois, une notion d'équité entre les pourvoyeurs qui sont sur des terres
publiques versus, par exemple, quelqu'un qui en fait du commerce, mais sur un
bail, d'abord, de façon personnelle.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci
pour la précision. Donc, en gros, vous êtes en accord sur ce projet de loi. Ce
que vous aimeriez voir, c'est que ce registre-là soit public.
M. Soucy (Martin) : Oui,
registre public en accord et mis en œuvre le plus rapidement possible.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, je cède la parole au député de Taschereau pour votre bloc
d'échange. Allez-y, M. le député. Oui.
M. Grandmont : Bonjour. Merci
beaucoup pour votre présentation très intéressante. J'aimerais aller sur le
registre public, juste pour bien comprendre. Je trouve ça intéressant, là, mais
j'essaie de comprendre comme il faut c'est quoi, l'avantage pour les personnes
qui vont louer, les locataires. On a une plateforme qui décide d'afficher un...
Est-ce que c'est... Est-ce que, par exemple, sur Airbnb, là... on va prendre
cette plateforme-là pour commencer, là, comme exemple. Est-ce que le numéro... est-ce
que le fait d'avoir un numéro d'enregistrement visible n'est pas suffisant pour
rassurer le consommateur?
• (15 h 40) •
M. Soucy (Martin) : La
réponse : Si tout se faisait sans qu'il y ait de failles puis de gens
comme... les petits coquins réussissent à...
M. Grandmont : Juste les
coquins, juste coquins.
M. Soucy (Martin) : Les
coquins? OK.
M. Grandmont : Ils ne sont
pas si petits que ça, des fois. 64 milliards, hein?
M. Soucy (Martin) : Non,
bien, ça, c'est la capitalisation boursière d'une entreprise qui est quand même
un beau modèle dans le monde. Mais, pour répondre à votre question, si on est
certains... puis il va y avoir une période de transition dans tout ça. Nous, on
souhaite que la loi soit en oeuvre ou adoptée le plus rapidement possible puis
que ça prenne force maintenant, mais il va y avoir une période de transition.
Je parlais tantôt, sur les 7 000 annonces
qui restent à Montréal, il y en a 3 000 qui sont enregistrées, donc il en
reste encore 4 000. Comme consommateurs, il faut au moins qu'on leur
laisse la chance d'avoir une contre-vérification. C'est pour ça qu'on trouve le
registre intéressant, qu'il soit disponible, pour autant qu'il soit automatisé,
hein? Là, encore une fois, la personne qui veut louer s'enregistre, la liste
devrait être facilement, avec tous les moyens numériques qu'on a, transmise
sur... bien, on a proposé Bonjour Québec parce que c'est le site de la
destination, c'est plus facile, mais effectivement, vous avez raison, à la
base, si tout ça était clair puis qu'il n'y avait plus de coquins, bien,
normalement juste le numéro sur Airbnb et la surveillance par leur imputabilité
qu'ils vont faire eux-mêmes <devraient être suffisants...
M. Soucy (Martin) :
...et
la surveillance par leur imputabilité qu'ils vont faire eux-mêmes >devraient
être suffisants. Mais est-ce qu'on pense que ça va être suffisant?
M. Grandmont : ...à Airbnb
qui a décidé de ne pas se présenter, par exemple...
M. Soucy (Martin) : Mais il
n'y a pas juste Airbnb, il y a aussi Facebook...
M. Grandmont : Non, je sais,
c'est ça. Puis j'allais vous amener sur la suite aussi. Les sites non
transactionnels, dans le fond, est-ce que, là, ça va donner quelque chose de
plus intéressant pour être capable de vérifier l'authentification?
M. Soucy (Martin) : Probablement,
parce que ce n'est pas des... c'est des échanges, dans le fond, de toutes
sortes de ventes de biens entre particuliers, les autres plateformes, à part
les grandes qui ont été conçues pour ça, à ces fins-là d'hébergement
collaboratif locatif. Donc, moi, je pense qu'il y une période de transition,
puis on va l'avoir sur peut-être 24 à 36 mois, où est-ce qu'on va en venir
à bout, puis le système va se tenir en équilibre. Peut-être qu'on va se revoir
dans trois ans puis il y aura un autre ajustement à apporter, on verra.
M. Grandmont : Ah! oui, bien,
ça, ça évolue tellement vite. Est-ce que ça ne serait pas plus simple d'avoir,
par exemple, sur l'annonce, un bouton, tu sais, forcer... je ne sais pas si
c'est techniquement possible, mais de forcer les... pas les opérateurs, mais
les plateformes à avoir, sur le site, sur l'annonce, le bouton qui amène
directement au registre pour être capable de le chercher rapidement? Moi,
j'essaie juste de trouver une façon simple, simple, simple que ça fonctionne,
là.
M. Soucy (Martin) : En
tourisme, simplifier la vie des consommateurs fait en sorte qu'on est plus
gagnants. Ça, c'est définitif.
M. Grandmont : Maintenant,
j'ai une autre question qui est quand même la suite de ça. Qu'est-ce que doit
faire le locataire, le client, quand il constate une illégalité? Est-ce qu'il
doit dénoncer? Est-ce qu'il fait juste passer son chemin? Ça serait quoi, le...
c'est quoi, le cheminement après?
M. Soucy (Martin) : Bien, ça
dépend comment on est comme citoyen, à quelque part. Tu sais, souvent, ça va
être... bon, pour poigner des exemples, dans les tours de condos, des fois,
bon, on le sait, là, ça fait le... je peux-tu dire le party? C'est-tu un mot...
M. Dubé (Frédéric) : Oui, il
est dit.
M. Soucy (Martin) : Il est
dit?
M. Grandmont : Je pense,
c'est dans le Larousse.
M. Soucy (Martin) : Les
festivités. À ce moment-là, c'est certain que les autres qui n'ont pas de
location collaborative, il y a une forme de nuisance, puis, rapidement, ils
vont dénoncer. Il y en a que c'est moins décelable parce qu'ils sont en milieu
un peu plus isolé. Donc, est-ce que la population va dénoncer? Moi, je peux
vous dire que certains de nos entrepreneurs hôteliers l'ont fait, c'est correct
aussi, pour justement cette fameuse équité là. Mais là moi, j'ai... en tout
cas, on est assez convaincus qu'avec la loi actuelle on risque d'avoir moins de
cas de figure comme celles-là puis que les municipalités aussi, avec le zonage,
viennent s'adapter.
Dans le fond, ce qu'on a vu, il y avait
beaucoup d'hébergement dans le Vieux-Montréal alors que ce n'est même pas une
zone qui est prévue pour ça. Là, j'ai l'impression que quelqu'un qui va le
faire, ça va être beaucoup plus gênant, là. On risque de retrouver des loyers
pour la population dans cette zone-là.
M. Grandmont : Tant mieux. On
va passer à un autre sujet. Il me reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : 1 min 30 s.
M. Grandmont : Parfait. De la
location de plus de 31 jours, quelle est la position de l'alliance par
rapport à ça, considérant le type de gens que vous représentez, d'organisations
que vous représentez?
M. Soucy (Martin) : Je me
suis levé avec ça à 6 heures du matin.
Une voix : ...
M. Soucy (Martin) : Je ne
suis pas ministre. J'ai trouvé ça... Il y a eu des contournements, il y a des
gens qui disaient qu'ils l'utilisaient ou pas. Moi, à partir du moment où il
n'y a pas un bail de signé, là... tu sais, des 12 mois, puis ça, c'est
tout encadré par une autre loi. Ce matin, ce que je me disais, c'est qu'on
devrait les assujettir aussi. Quand c'est de la location touristique... même,
on parle de 31 jours, après ça, c'est un bail, là, un bail de résidence.
C'est complètement différent, c'est encadré par une autre réglementation.
Ça fait que je suis hésitant parce que,
des fois, ça peut être deux mois, il y a des baux qui vont être plus courts,
mais, si c'est de la location touristique, peu importe, que ça soit moins de
31 jours ou plus, pour des gens qui... si vous allez vous installer, je ne
sais pas, moi, au Saguenay—Lac-Saint-Jean pendant deux mois puis vous êtes
touriste, bien, c'est de la location touristique pour moi, là.
M. Grandmont : Ils devraient
être assujettis de la même façon. Mais donc, il y a des groupes...
M. Soucy (Martin) : Je pense
que oui, mais je n'ai pas creusé la question.C 'est pour ça que je me suis
réveillé avec ça.
M. Grandmont : Il y a des
groupes qui... Bien, vous pourrez toujours nous revenir aussi, vous pouvez
faire des... renvoyer des documents par la suite aussi, quand votre idée sera
faite, là. J'allais dire : Quand vous serez réveillé, mais je ne le dirai
pas.
M. Soucy (Martin) : J'ai-tu
de l'air endormi?
M. Grandmont : Je ne le dirai
pas, je ne le dirai pas, je ne le dirai pas.
M. Soucy (Martin) : Elle est
bonne. C'est légal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Sur
ce, chers invités et chers collègues, on va laisser M. Soucy continuer à
rêver un peu encore. Je vous remercie infiniment pour la... votre contribution,
là, à nos travaux.
Je suspends les travaux quelques minutes
afin que les... nos prochains invités s'installent. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 45)
(Reprise à 15 h 50)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Je souhaite maintenant la bienvenue à la ville
de Montréal. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre
exposé, puis nous procéderons à la période d'échange avec les membres de la
commission. Je vous invite donc à vous présenter et à commencer votre exposé.
Ville de Montréal
M. Rabouin (Luc) :
Merci. Bonjour. Merci de l'invitation. Donc, je suis Luc Rabouin. Je suis le
maire de l'arrondissement du Plateau—Mont-Royal. Je suis aussi le responsable
du développement économique et commercial au sein du comité exécutif de la ville
de Montréal. Et je suis accompagné de Jean Therrien, qui est le directeur du
bureau des relations gouvernementales de la ville de Montréal.
Donc, j'y vais. Donc, évidemment, on est
bien heureux d'avoir été invités de participer à cette commission. On vous
remercie pour l'occasion qui nous est donnée de vous présenter nos commentaires
au sujet du présent projet de loi déposé par la ministre du Tourisme. D'entrée
de jeu, permettez-moi de dire que nous sommes vraiment... nous accueillons avec
beaucoup d'enthousiasme ce projet de manière très positive.
Le tourisme, vous le savez, joue un rôle
important pour le développement économique de Montréal, aussi pour le
développement culturel. Les dépenses des touristes contribuent à stimuler
l'activité économique, à créer des emplois, génèrent des revenus fiscaux qui
sont significatifs. Le tourisme joue aussi un rôle essentiel dans la promotion
et la valorisation de la richesse culturelle et artistique de Montréal, mais
aussi de tout le Québec. Enfin, le tourisme permet à Montréal de se
positionner comme une destination internationale attrayante, grâce notamment à
ses grands événements, ses événements majeurs, comme nos grands festivals.
La multiplication des offres d'hébergement
touristique illégal a, en premier lieu, un impact négatif sur <l'industrie
hôtelière montréalaise...
M. Rabouin (Luc) :
La
multiplication des offres d'hébergement touristique illégal a, en premier lieu,
un impact négatif sur >l'industrie hôtelière montréalaise, qui est un
secteur qui est névralgique pour notre économie, qui est un atout pour notre
ville et qui est aussi un secteur qui a été durement affecté par la pandémie.
En plus de cette concurrence déloyale, vu que c'est illégal, avec le secteur
hôtelier et les infractions répétées à la réglementation municipale, la
prolifération des lieux d'hébergement illégaux a également pour conséquence
importante de diminuer la disponibilité de logements sur le territoire
montréalais. Donc, à la fois dans le contexte économique, mais aussi dans le
contexte de la crise du logement, il importe de déployer tous les efforts pour
conserver le plus grand nombre possible de logements sur le marché locatif afin
de répondre en priorité à un besoin fondamental de la population locale, celui
de se loger.
La ville a également... la ville de
Montréal a également pour objectif de soutenir le développement de quartiers
résidentiels où il fait bon vivre. Or, l'hébergement touristique à court terme
peut affecter négativement la qualité de vie des résidents de plusieurs
manières. On a des plaintes pour le bruit, hausse de l'achalandage, beaucoup de
va-et-vient, dégradation accélérée des propriétés, des poubelles mises
n'importe quel jour, pour vous donner des exemples concrets. Les
arrondissements, évidemment, on peut réglementer les usages et adopter un
zonage afin de déterminer les zones où cette activité est autorisée. Toutefois,
de nombreux locateurs font souvent fi des démarches d'approbation requises et
affichent sur les plateformes numériques des hébergements illégaux. Je pense
qu'on est tous bien conscients qu'il y a quelques annonces illégales sur les
plateformes actuellement, d'où la présence du projet de loi dont on discute en
ce moment.
Donc, pour toutes ces raisons, il est
absolument essentiel pour nous de mieux contrer l'hébergement touristique
illégal, en particulier cette offre qui provient des plateformes numériques.
Donc, dans la foulée des démarches pour instaurer un contrôle efficace contre
l'offre de lieux d'hébergement illégaux, la ville, comme je le disais,
accueille donc très favorablement le dépôt du projet de loi n° 25.
La ville de Montréal salue notamment l'initiative de la ministre de proposer
des sanctions pécuniaires dissuasives. Donc, on parle de 5 000 $ à
100 000 $. Donc, il y a... c'est une infraction, mais il y a aussi
des conséquences importantes, si les infractions sont commises. Donc, dans le
but d'accroître sa portée et son efficacité, la ville vous soumet quelques
recommandations.
La première, je pense... je veux reprendre
un peu le mémoire de l'Union des municipalités du Québec sur cette question de
modification du processus référendaire, là, pour arriver à modifier le zonage
sur les résidences principales. La tenue d'un référendum pour chaque zone,
c'est un processus qu'on considère qui est trop lourd et qui est difficile
d'application, alors qu'on a déjà des processus existants de refonte
réglementaire. Pour vous donner juste un exemple, sur le Plateau—Mont-Royal, il
y a plusieurs centaines de zones. Donc, s'il fallait tenir plusieurs centaines
de référendums, ça serait difficilement applicable.
La deuxième recommandation, on suggère de
conditionner l'émission du certificat d'enregistrement qui est proposé à
l'obtention préalable d'un permis municipal ou d'une autre forme d'autorisation
formelle municipale pour s'assurer que les certificats d'enregistrement... que
les demandes sont conformes avec la réglementation locale. Cette étape
permettrait d'assurer, justement, la conformité du lieu proposé de location
avec la réglementation municipale et nous offrirait, aux instances locales, un
levier pour être capable de documenter et de suivre les permis qui sont émis
localement.
Troisième recommandation : ajouter
des informations ciblées au certificat d'enregistrement. Donc, on voudrait
s'assurer qu'il y ait notamment le nom de l'exploitant et l'adresse de
l'établissement pour faciliter le travail et le suivi des informations sur le
terrain.
Recommandation numéro quatre : dans
le registre, pour faciliter la validation des logements loués, donc on y va
sur... on propose de mettre certaines informations. C'est vraiment des éléments
de base essentiels, là, les coordonnées des personnes qui louent.
Renforcer les mesures de contrôle et
d'application de la loi, notamment en exigeant le partage de données entre les
plateformes et les municipalités pour nous donner accès, nous, aux
municipalités, aux données et en augmentant le nombre d'inspecteurs de Revenu
Québec. Je sais que cette question-là revient régulièrement, là, dans la
présentation des mémoires. Pour nous, il y a un enjeu non seulement du nombre
d'inspecteurs, mais d'avoir une équipe qui est spécialisée. On fait affaire
avec des entreprises qui ont beaucoup de ressources, juridiques,
technologiques, et qui vont trouver des façons de faire, donc il faut qu'on
soit capables de suivre qu'est-ce qui se passe.
Une fois que <la loi va être adoptée...
M. Rabouin (Luc) :
Une
fois que >la loi va être adoptée, s'assurer qu'on la met en œuvre et
qu'on soit capables de voir comment ça se passe sur le terrain dans les
prochains mois pour éventuellement faire les ajustements qui pourraient être
requis, si jamais celle-ci trouve des façons de procéder alternatives, disons.
Donc, c'est pour ça qu'on recommande qu'il y ait une équipe, là, spécialisée à Revenu
Québec qui puisse suivre, et documenter, et faire... assurer une veille sur ce
qui se passe.
La dernière recommandation, je l'ai
entendue aussi précédemment, là, la question d'une campagne de sensibilisation
pour informer à la fois les propriétaires et les locataires sur les règles. Je
pense qu'il y a des gens qui veulent louer chez eux, dans leur logement,
pendant qu'ils partent en vacances, qui ont juste besoin de comprendre c'est
quoi, les règles, comment ça marche, qu'est-ce qui est permis, qu'est-ce qui
n'est pas permis. Et, dans le débat public ou dans les discussions publiques,
je pense qu'il y a encore beaucoup de confusion entre la location touristique,
commerciale, donc des logements qui ne servent qu'à faire de l'hébergement
touristique et la résidence principale, là où on habite, et, pendant deux
semaines ou trois semaines, on veut louer. Et il y a encore beaucoup de
confusion. Donc, c'est important qu'on ait, il me semble, une bonne campagne
qui fait qu'on cible clairement la location touristique et illégale, mais qu'on
explique aux gens, s'ils veulent louer chez eux, que c'est correct puis on leur
explique comment le faire. Donc, on pense que ça, ça serait un élément
supplémentaire.
Donc, en conclusion, la ville réitère...
la ville de Montréal réitère l'importance de concilier à la fois le tourisme,
mais aussi avec les principes de concurrence, mais aussi d'avoir une
destination harmonieuse avec les quartiers résidentiels, qui est aussi le
leitmotiv de Tourisme Montréal. Donc, on veut du tourisme, on aime ça, on
l'apprécie, mais on veut aussi des milieux de vie de grande qualité, donc il
faut arriver à concilier les deux.
Nous espérons que nos recommandations
qu'on vous soumet aujourd'hui contribueront à renforcer le projet de loi n° 25, et à améliorer son efficacité, et nous vous
remercions de votre attention. Et, encore une fois, on vous remercie et on
appuie vraiment la démarche en cours et on souhaite que ça aille de l'avant le
plus rapidement possible. C'est pour ça qu'on a tenté de répondre rapidement
avec un mémoire et de venir en personne parce qu'on trouve que c'est vraiment
un projet de loi qui est important et qui va avoir un impact majeur, donc ça
méritait qu'on se déplace en personne.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Merci pour votre exposé. Nous allons débuter notre période d'échange,
et la parole est à la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. M. Therrien, M. Rabouin, merci beaucoup. Mémoire
extrêmement intéressant, et je vous remercie de vous être déplacés à Québec, M.
mon maire, soit dit en passant. Vous avez raison, Montréal, mais tout le Québec
est une destination de calibre international. Il n'en reste pas moins que
Montréal demeure et demeurera... et on va toujours s'appliquer à ce qu'elle
demeure cette porte d'entrée principale pour les touristes internationaux qui
choisissent la destination du Québec à travers nos festivals, nos événements,
nos grands prix de formule 1, nos restaurateurs, notre culture, notre cinéma,
notre histoire, notre fleuve.
Évidemment que l'industrie hôtelière est
primordiale à la pérennité et au développement économique de cette porte
d'entrée qu'est une grande ville comme comme celle de Montréal, et les 47 millions de
dollars que le ministère du Tourisme, à travers le ministre des Finances... ont
injecté pour soutenir le «backbone» de l'industrie, hein? La colonne vertébrale
de l'industrie touristique, c'est nos hôteliers et nos hôtelières. La
démonstration a été faite de ce gouvernement-ci, de l'importance de l'industrie
hôtelière. Très heureuse aussi de voir l'état de santé de la ville de Montréal
à l'égard des touristes qui nous choisissent à nouveau, avec des perspectives
touristiques qui, ma foi, sont plus qu'intéressantes cette année.
• (16 heures) •
Je vais passer au travers de vos
recommandations, M. Rabouin, si vous le permettez. Vous parliez, dans la
première recommandation, de modifier le processus d'approbation référendaire.
Effectivement, il y a plusieurs personnes qui sont passées en commission, mais
je veux vous rassurer qu'on va étudier, donc, la proposition qui nous a été
déposée de la part de chacune des personnes qui ont déposé des mémoires et/ou
fait des commentaires pendant cette présente commission parlementaire. Donc,
vous ne tombez pas dans l'oreille d'une sourde, on y prête attention.
Rendre conditionnelle l'émission d'un
certificat d'enregistrement à l'obtention préalable d'un permis municipal ou
toute autre autorisation. Là, vous... pas arrivé avec des coûts supplémentaires
avec un permis de la ville? Non, je fais une blague, mais ce que je veux vous
dire, c'est que le processus, on le fait à l'inverse, comme vous le savez.
Donc, si vous voulez, à travers la résidence principale, pouvoir en faire
l'exploitation, on juge que la première personne ou le premier état que l'on
doit contacter, c'est l'arrondissement, la municipalité, la ville pour d'abord
et avant tout savoir si elle est permise.
Avant, c'était le processus inverse, et, à
travers le projet de loi n° 100, l'UMQ et la FQM nous
ont dit : Écoutez, on est <maîtres de nos arrondissements...
>
16 h (version révisée)
<17837
Mme Proulx :
...nous ont dit : Écoutez, on est >maîtres de nos
arrondissements, de nos villes, de nos municipalités. C'est à nous de décider
si, oui ou non et dans quelles circonstances, on permet l'hébergement. Ça fait
que, dans le fond, ce que vous proposez, c'est un peu de revenir à l'ancienne
méthode. À la lumière des observations qu'on a eues au cours des dernières
années et à la demande des deux fédérations, l'UMQ et la FQM, c'était d'aller
voir, d'abord et avant tout, les arrondissements. Peut-être préciser, c'est
peut-être moi qui suis dans le champ, M. Rabouin, là.
M. Rabouin (Luc) : Ah
non! On dit la même chose que les deux autres associations. En fait, ce qu'on
dit, c'est qu'il faut passer par l'instance municipale en premier.
Mme Proulx : Mais c'est
ça, la loi, là, présentement, oui.
M. Rabouin (Luc) : Exact,
mais actuellement, en tout cas, ce qu'on m'explique, c'est qu'on... Ce qu'on
aimait, c'est la personne vient, puis on dit : Oui, vous êtes conforme au
zonage. On émet un certificat de conformité, mais comme ce n'est pas une
autorisation formelle, comme quand c'est un commerce, on émet un certificat d'occupation,
et là on a les données, le propriétaire, c'est quoi, son occupation, etc. Là, on
fait juste dire : Vous habitez à telle adresse, c'est conforme, mais on n'a
pas de données. Ce n'est pas un processus formel qui est documenté et dans
lequel nous, la ville, on a des données.
Donc, si c'est un type de certificat d'occupation,
on pense à quelque chose de très léger, là, comme procédure. Ce n'est pas une
longue démarche laborieuse, c'est le nom, l'adresse, etc. On donne
officiellement... On confirme officiellement que c'est conforme au zonage et, à
ce moment-là, nous, on a aussi des informations sur la demande, sur le
demandeur.
Mme Proulx : Maintenant,
le contenu du certificat, on va le déterminer, là, par règlement, là. Vous
comprenez qu'on ne pouvait pas prêter outrage... porter outrage au Parlement, donc,
on ne pouvait pas décider du contenu du certificat. On pourra en discuter en
commission parlementaire, là, de ce qu'on juge approprié d'avoir dans le
certificat. Par contre, l'adresse de l'exploitant devient un enjeu de sécurité
pour lui ou elle. Donc, il y a... On a quand même certaines réserves, là, à la
publication de l'adresse pour des raisons de sécurité. Montréal est une
destination sécuritaire, le Québec l'est aussi. Donc, ça, il y aurait des
discussions.
Quatrième recommandation : bonifier
les informations contenues dans le registre. Je veux juste vous rassurer qu'en
tout temps, par voie réglementaire, on pourra ajouter des conditions auxquelles
devront se soustraire les plateformes transactionnelles, non transactionnelles,
et ceux et celles qui, avec l'autorisation de leur arrondissement ou
municipalité, souhaitent faire de l'hébergement courte durée. Je vous entends
sur Revenu Québec et la campagne nationale de sensibilisation. Je vous dirais
qu'en conférence de presse, lors du dépôt du projet de loi, j'ai avoué bien
humblement que nous aurions pu mieux communiquer ce qu'était la résidence
principale, que ça impliquait comme responsabilités et obligations de la part
de celui ou celle qui avait l'autorisation de faire de l'exploitation de sa
résidence principale, en tout ou en partie. Je vous entends là-dessus, là, je
fais mon mea culpa, mais je pense qu'il y a de l'amélioration à faire de la
part du gouvernement du Québec, du ministère du Tourisme et de nos mandataires
pour s'assurer que tout soit très clair puis qu'il y ait des informations à un
clic, là, pour les gens qui souhaitent le faire.
Travailler avec la ville de Montréal... moi,
je pense qu'on peut travailler encore mieux ensemble, M. Rabouin, l'administration
Plante, vous et nous. Comment vous voyez qu'on peut améliorer ces relations-là
entre Revenu Québec, le ministère du Tourisme, l'application de la loi et la
ville? Parce que vous avez été une de celles, là, qui a été impactée par l'hébergement
touristique illégal.
M. Rabouin (Luc) : Oui.
En fait, on est déjà en train de mieux travailler ensemble. Donc, on a des...
On a lancé... On a annoncé, il y a quelques mois, la mise en place d'une équipe
d'inspecteurs dédiés pour que nous, on applique notre réglementation
municipale, hein? Donc, on vous demande, vous, d'appliquer la Loi sur l'hébergement
touristique, mais nous, c'est notre responsabilité d'appliquer la
réglementation municipale. Donc, on est en train de mettre en place une équipe
dédiée qui discute avec les collègues de Revenu Québec pour s'assurer qu'on
soit capables de se partager de l'information... soit il y a des nuisances ou
des difficultés majeures. Donc, je pense qu'on est en train de mettre en place
les bons mécanismes pour s'assurer qu'en bout de ligne nos interventions soient
complémentaires et qu'on travaille ensemble, pas chacun de notre côté, là.
Mme Proulx : Vous avez l'intention,
dans cette volonté-là d'informer davantage puis d'appliquer la réglementation
qui vous est propre et qui vous incombe à la ville de Montréal et aux
arrondissements... Vous avez témoigné qu'il y aurait une période intensive
durant la période estivale pour lutter contre l'hébergement touristique
illégal. Je veux juste m'assurer que ça va être fait à l'année, parce que
Montréal est carrément une destination quatre saisons, à l'année, donc, que
Montréal est une destination... Je veux juste m'assurer que les efforts qui
vont être déployés par la ville et les arrondissements vont se faire sur les
quatre saisons touristiques.
M. Rabouin (Luc) : Absolument.
En fait, c'est qu'on veut lancer cette équipe-là en vue de la saison
touristique estivale qui arrive, mais c'est une équipe permanente qu'on est <en
train de créer...
M. Rabouin
(Luc) :
...une équipe permanente qu'on est >en train de
créer et de mettre en place.
Mme Proulx : Êtes-vous en
mesure de nous dire combien vont siéger sur cette équipe-là? De quelle façon
ils vont se déployer sur le territoire? Est-ce que ça va être uniquement dans
les arrondissements où l'hébergement à courte durée est permis ou vous irez
également dans des arrondissements comme Verdun, par exemple, où c'est
complètement interdit, mais pour vous assurer que ce soit respecté?
M. Rabouin (Luc) : Oui. Donc
là, on commence... Donc, on crée une nouvelle équipe qui n'existe pas, donc, on
doit définir ses pouvoirs, les mécanismes de fonctionnement, etc. On commence
avec une équipe d'une coordonnatrice et trois inspecteurs, inspectrices dans
trois arrondissements qui sont les plus impactés, c'est-à-dire Sud-Ouest de
Ville-Marie et Plateau—Mont-Royal, donc les trois
arrondissements plus centraux. Et, une fois qu'on a bien développé la méthode
et la façon de faire, on va augmenter cette équipe-là pour être capable de la
déployer sur l'ensemble du territoire.
Mme Proulx : Est-ce que vous
jugez que trois inspecteurs, pour trois arrondissements majeurs comme ceux-là, sont
suffisants?
M. Rabouin (Luc) : Non. On
juge que trois inspecteurs pour développer la méthode puis savoir comment
est-ce que ça va fonctionner, c'est suffisant pour partir. Puis, une fois qu'on
a bien développé le système, là on élargit l'équipe.
Mme Proulx : Je vais laisser
l'opportunité à mon collègue de Nicolet-Bécancour.
M. Martel : Bien, peut-être juste
une question, parce que vous avez parlé, tantôt, du mode de consultation par
zonage. Vous avez beaucoup... notamment sur Le Plateau, vous avez beaucoup de
zonage. Si on part du principe que, d'un point de vue gouvernemental, on se dit :
C'est aux municipalités de déterminer à quel endroit ils veulent permettre ce
type d'hébergement là ou pas, on part de ce principe-là. De votre côté, vous
dites : Le mode qui nous est proposé là, par zonage, zonage contigu, c'est
lourd, c'est compliqué, il y en a beaucoup.
Qu'est-ce que vous proposez? Qu'est-ce que
vous nous... Peut-être vous l'avez dit puis je l'ai échappé, là, mais qu'est-ce
que vous nous proposez comme mode de consultation? Parce que je pense que c'est
important que les citoyens soient consultés pour une réglementation de la
sorte.
M. Rabouin (Luc) : En fait,
on fait régulièrement des modifications... les villes, là, on fait
régulièrement des modifications à notre règlement de zonage. C'est encadré par
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Donc, quand on décide de faire une
modification de règlement, on doit la communiquer. Il y a une adoption en
première lecture, il y a une consultation publique, il y a une adoption en
deuxième lecture, et c'est sujet à référendum. Donc, on a déjà un mode d'adoption
qui existe pour toutes nos modifications de zonage et on considère que celle-ci
devrait être le même que dans n'importe quelle autre forme de zonage.
M. Martel : Qu'est-ce qui est
différent? Parce que, dans ma tête... Je ne suis pas un spécialiste...
M. Rabouin (Luc) : C'est que,
là, il y a une exigence référendaire zone par zone.
M.
Martel
:
...mais il y a une exigence...
M. Rabouin (Luc) : Donc,
nous, Le Plateau, c'est 700 zones. Donc, il faudrait organiser
700 démarches référendaires...
M.
Martel
: OK.
Vous, ce que vous dites...
M. Rabouin (Luc) : ...c'est
impossible, on ne peut pas faire ça.
M. Martel : OK. Vous, ce que
vous dites, c'est garder exactement le même mode de modification de
réglementation de zonage.
M. Rabouin (Luc) : De zonage
qui existe comme il se fait dans tous les types de zonage, là. Voilà.
Mme Proulx : Peut-être une
dernière question pour moi, messieurs. Quel est l'état de situation de la
mairesse Plante en ce qui a trait à faire appel au contrôleur général pour
l'inspection de la part des services d'incendie de la ville de Montréal?
Montréal a une réputation d'une ville sécuritaire. Je veux juste... Mme Plante,
là, a fait l'annonce, à la suite de l'article qui avait été publié dans le Globe
and Mail, le 16 mai dernier. Mme Plante avait fait, donc, l'annonce
publique qu'elle ferait appel à un contrôleur général. On en est où avec
l'appel de ce contrôleur général là? Quelles informations pouvez-vous partager
avec nous?
• (16 h 10) •
M. Rabouin (Luc) : Est-ce
qu'il y a un lien avec les incendies dans le Vieux-Montréal et le projet de
loi?
Mme Proulx : Bien,
c'est-à-dire que non, mais il y a beaucoup d'associations qui ont été faites
initialement, disant que le feu était la cause de Airbnb. Je me suis employée à
dire qu'il n'y avait pas de lien de cause à effet entre l'incendie et Airbnb,
puisque la malheureuse première victime qui a été extirpée des décombres était
une dame qui avait un bail en bonne et due forme. Par contre, dans les médias,
je pense que vous avez été témoin comme moi et vous avez dû corriger le tir
comme moi qu'on ne pouvait pas faire ce lien de cause à effet là.
Mais je profite de votre passage, parce
qu'évidemment on a fait beaucoup d'associations, pour avoir peut-être les
derniers échos, là, du contrôleur général suite à la déclaration de la mairesse
en marge de l'incendie du Vieux-Montréal. Et vous et moi attendons, là, avec
impatience le rapport de la coroner.
M. Rabouin (Luc) : Oui, tout
à fait. En fait, il y a eu plusieurs interventions de la mairesse depuis.
Notamment, elle a réitéré sa confiance dans le service des incendies qui a
confirmé aussi qu'il maintenait à faire les inspections. Et il y avait un enjeu
plus technique sur lequel il y avait des défis, mais le service des incendies
continue à faire ses inspections comme il l'a toujours fait.
Mme Proulx : Merci. Je
n'aurai pas d'autre question, à moins que les collègues...
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des collègues de la partie gouvernementale... avaient des questions à
poser? S'il n'y en a pas, je vais passer maintenant la parole à l'opposition
officielle. Mme la députée, la parole <est à vous...
La Présidente (Mme D'Amours) :
...parole
à l'opposition officielle. Mme la députée, la parole >est à vous.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour. Bienvenue à Québec.
M. Rabouin (Luc) : Merci.
Mme Lakhoyan Olivier : C'est
vrai, Montréal est une belle ville, hein? Bien, on apprécie beaucoup vos
commentaires et vos suggestions. Je vois que vous êtes ouverts au tourisme, que
ce soit par les sites ou hôtels, mais vous aimeriez voir, comme tout le monde,
un encadrement et vous trouvez que ce projet de loi a du potentiel. J'ai perdu
mon point. Je le cherche, mais je vais revenir à ça.
Lorsque vous parlez de «l'hébergement
touristique à court terme peut affecter négativement la qualité de vie des
résidents d'un quartier à plusieurs manières», est-ce que vous avez beaucoup de
plaintes concernant des voisins, là, qui ne sont pas contents? Est-ce qu'il y
en a beaucoup?
M. Rabouin (Luc) : Il y en a
beaucoup.Donc, il y a beaucoup de plaintes de voisins pas contents,
parce que les gens, quand ils quittent leur location touristique, ils sortent
les poubelles, pas le jour des poubelles, ils sortent les poubelles le jour où
ils quittent leur logement. Donc, il y a des enjeux de propreté, il y a des
enjeux de bruit. Donc, il y a des nuisances, mais il y a aussi, bon, en pleine
crise de logement, une incompréhension qu'il y ait autant de locations
touristiques illégales alors qu'on manque de logements. Donc, les gens, ils ne
sont pas mobilisés contre ceux qui louent leur logement chez eux, le problème,
c'est vraiment le modèle d'affaires de gens qui prennent des logements, puis
qui les mettent sur des plateformes, puis qui font de la location touristique
commerciale, alors qu'ils n'ont pas le droit. Nous, on le sait, vous, vous le
savez, et tout le monde le sait.
Donc, je trouve que le projet de loi
reconnaît qu'il y a un vrai enjeu, puis il prend des vrais moyens pour arriver
à ce qu'on règle le problème, et ça, nous, on est vraiment heureux de ça.
Mme Lakhoyan Olivier : J'ai
entendu dans les... il y a quelques années de cela, qu'il y avait des gens qui
avaient plusieurs apparts, est-ce que c'étaient des propriétaires ou locataires?
Je ne me rappelle pas, mais qu'ils avaient comme 21 ou 13 douzaines qui
faisaient juste ça, location. Est-ce que, ça, vous êtes au courant de ça? Parce
que c'était... Je pense, c'était dans Ville-Marie, Plateau, dans Le Plateau,
donc...
M. Rabouin (Luc) : On entend
ça, mais on n'a pas des données, hein? C'est ça qui est difficile, parce qu'on
n'est pas capables de savoir qui est propriétaire de quoi, qui loue où. Mais on
sait que ça existe, on sait que... Là, on voit qu'il y a des annonces qui ont été
retirées, mais on voit bien qu'il y a des annonces puis que c'est les mêmes
personnes qui louent. Donc, des gens qui ont plusieurs appartements, ce n'est
pas anecdotique, là, c'est quelque chose qui existe, qui est répandu, et c'est
ça qu'on veut éliminer, en fait.
Mme Lakhoyan Olivier : Vous
croyez qu'avec ce projet de loi n° 25, ayant un registre, nous, au
gouvernement, on va pouvoir voir ceux qui ont comme une douzaine d'adresses et
puis on va pouvoir dire : Bien, ce n'est pas votre maison ou résidence
principale. De toute façon, pour arriver à nous, bien, il faut qu'il y ait des
preuves, là. Est-ce que vous croyez qu'on va pouvoir contrôler mieux, au moins,
en grande majorité, qu'on pourrait peut-être avoir un peu de contrôle sur la
situation des locations illégales?
M. Rabouin (Luc) : Bien, on
pense que oui. C'est pour ça qu'on est si positifs. Donc, on pense que le
projet de loi répond à la situation, envoie un message clair. Donc, les amendes
qui sont proposées en tant que telles, elles ont un effet dissuasif. Donc là,
il faut y penser. Juste pour vous donner un exemple, nous, la ville, quand on
donne une amende, le maximum qu'on peut imposer, c'est 2 000 $. Donc,
quelqu'un qui a plusieurs appartements, peut-être que ça vaut la peine de prendre
le risque de se faire prendre, mais à 50 000 $, tu vas y penser
avant. Donc, je trouve que, donc... et la nature du projet de loi, son contenu,
et les amendes dissuasives sont importantes, vont avoir un impact. Ça va faire
qu'il y a des gens qui vont décider de ne pas faire d'acte illégal parce qu'ils
pourraient se faire prendre.
Mais l'autre élément important, c'est
l'application. Donc, il faut que les gens voient qu'il y a des inspecteurs, il
y a des enquêtes, il y a des amendes puis il faut le dire qu'il y en a, parce
que ça, ça va aussi avoir <un impact dissuasif...
M. Rabouin (Luc) :
...ça
va aussi avoir >un impact dissuasif pour ceux qui y penseraient.
Mme Lakhoyan Olivier : Bien,
c'est bon à savoir qu'on est sur le bon chemin. Concernant le registre, il y en
a plusieurs, des groupes ont mentionné... vous aussi, vous aimeriez que ce soit
simple et accessible, public, donc. Et puis comment vous verrez ça, que la
ville ait accès ou une liste publique que tout le monde peuvent regarder si...
bon, bien, les numéros sont là? Comment vous verrez ça?
M. Rabouin (Luc) : On n'a pas
réfléchi dans le détail des modalités du registre, mais je pense que l'idée
qu'il y ait un registre public, c'est important, parce qu'il y a quand même
beaucoup de gens... je pourrais dire que la majorité des gens veulent faire des
choix respectueux des règles. Et, si on leur donne l'information, bien, ils
vont pouvoir faire des choix de cette manière-là. Donc, le registre est un
outil supplémentaire essentiel.
Mme Lakhoyan Olivier : Donc,
ce serait sécuritaire pour ceux qui veulent louer et ce serait... c'est un
outil au gouvernement municipal et provincial pour mieux contrôler à ce que
tout soit respecté, la loi soit respectée, n'est-ce pas?
M. Rabouin (Luc) : Tout à
fait.
Mme Lakhoyan Olivier : Oui.
Vous avez mentionné, vous aussi, une campagne nationale d'information de
sensibilisation. Donc, est-ce que... parce qu'il y a un autre groupe qui nous a
dit que, non, il y a assez d'information sur le site. Toutefois, vous, vous
croyez qu'on doit absolument faire une campagne provinciale, là, afin que ce
soit clair pour tout le monde, une fois pour toutes, que c'est illégal, ne pas
avoir un numéro et ça coûte cher?
M. Rabouin (Luc) : Oui, puis
de communiquer sur ce qui est légal, parce qu'il y a des gens qui louent sur
Airbnb, que c'est leur résidence principale puis ils font ça pendant leurs
vacances, s'ils s'enregistrent puis... il n'y a pas de problème. Mais là c'est
comme si on met tout le monde dans le même paquet, alors que ce n'est pas toute
la location qui est répréhensible. Donc, c'est ça qui est important, je pense,
dans le message, de communiquer ce qui est permis, ce qui est accepté, à
quelles conditions, ce qui est interdit puis c'est quoi, les conséquences, pour
que les gens aussi soient capables d'évaluer avant de... pour qu'ils puissent
faire leur choix.
Donc, je pense que c'est vraiment
incontournable, d'autant plus qu'on a tellement eu de débats dans les derniers
mois... dernières semaines, derniers mois à ce sujet-là, que c'est important de
clarifier les choses, de préciser ce qui est permis, ce qui n'est pas permis, à
quelles conditions.
• (16 h 20) •
Mme Lakhoyan Olivier : C'est
important, vos commentaires, vraiment. Concernant la vérification après, avec
Revenu Québec, dans le projet de loi, on parle de doubler les enquêteurs, je
pense, ça s'appelle, et vous aussi, ville de Laval... je ne suis pas de Laval,
pantoute, ville de Montréal, vous allez avoir un petit groupe, là, qui va
travailler là-dessus. C'est un début d'un groupe.¸
Est-ce que vous pensez, vous aurez besoin
comme une ligne directe entre le ministère et le groupe ou Revenu Québec et le
groupe? Comment vous verrez la communication afin qu'on travaille bien pour
arriver à bien gérer la loi n° 25, la loi future?
M. Rabouin (Luc) : Donc,
c'est ça que je disais un peu plus tôt, donc, nos équipes se parlent déjà, donc
je pense qu'il y a une volonté de collaborer, travailler ensemble puis que nos
interventions soient complémentaires. Nous, on part... on commence avec une
toute petite équipe, qui va grandir évidemment. Et c'est une bonne nouvelle que
Revenu Québec... qu'il y ait plus de ressources aussi pour appliquer, parce que
c'est ça aussi qui est dissuasif, ce n'est pas seulement le montant de
l'amende, c'est le risque de se faire prendre aussi. Donc, je pense qu'avec ça,
avec les inspecteurs de la ville, avec ce canal de communication qui existe là...
puis je pense que nos intentions politiques, autant à Québec, qu'à Montréal,
c'est qu'on veut travailler ensemble, on veut faire face à cet enjeu-là.
Je pense qu'on a tous les morceaux, puis on
perçoit une volonté politique forte. C'est quand même un projet de loi qui est
ferme, clair. On salue ça et on pense qu'on a les différents éléments pour
régler le problème, franchement, puis après on pourra se concentrer
éventuellement sur les quelques cas, mais on va remettre, sur le marché locatif,
plusieurs centaines, sinon quelques milliers de logements à Montréal. C'est
important dans un contexte de <crise du logement...
M. Rabouin (Luc) :
C'est
important dans un contexte de >crise du logement.
Mme Lakhoyan Olivier : Donc,
vous croyez que cette loi... projet de loi va aider à avoir plus des
appartements disponibles à la location pour les citoyens?
M. Rabouin (Luc) : Absolument.
Et, le dernier élément, je pense qu'on a tout ce qu'il faut pour réussir, donc,
on est en train de le faire, c'est super, mais on sait quand même, je pense, à
qui on a affaire. Donc, il faut qu'on reste vigilants. C'est pour ça que nous,
on mentionne qu'il faut avoir... il faut faire de la veille sur comment ces
entreprises-là vont s'adapter à la nouvelle réalité pour nous assurer qu'on
soit capables de suivre, documenter et éventuellement modifier nos propres
pratiques et règles, parce que, nous aussi, il va falloir qu'on suive ce qui se
passe, pas seulement elles, parce qu'on veut s'assurer que l'offre touristique,
elle respecte les règles, les lois et la réglementation municipale au Québec.
Donc, voilà.
Mme Lakhoyan Olivier : J'aimerais
vous assurer que le Parti libéral du Québec est ici en esprit collaboratif. On
va travailler fort pour que cette loi-là soit vraiment effective. Merci.
Mémoires déposés
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Avant de conclure les auditions, je procède au dépôt des mémoires des
personnes et des organismes qui n'ont pas été entendus lors des auditions
publiques. Je vous remercie pour votre contribution à nos travaux.
La commission ajourne ses travaux jusqu'à
demain, après les affaires courantes, où elle poursuivra un autre mandat.
Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 16 h 23)