(Neuf
heures quarante-huit minutes)
La Présidente (Mme
D'Amours) :
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est
réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 29, Loi
protégeant les consommateurs contre l'obsolescence programmée et favorisant la
durabilité, la réparabilité et l'entretien des biens.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré); Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé) est remplacée par Mme Rizqy (Saint-Laurent); Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey) est remplacée par Mme Caron (La Pinière); et M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve) est
remplacé par Mme Zaga Mendez (Verdun).
Mémoires déposés
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Avant de débuter les remarques préliminaires, je
dépose les mémoires reçus depuis la fin des auditions, soit ceux de Belron
Canada et Lebeau Vitres d'autos conjointement et de Fédération des chambres de commerce du Québec et la Fédération
canadienne de l'entreprise indépendante
conjointement.
Remarques préliminaires
Nous débutons
maintenant avec les remarques préliminaires. M. le ministre de la Justice, vous
disposez de 20 minutes.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Oui, bonjour, Mme la Présidente. Content de vous
retrouver. Écoutez, un projet de loi qui est important, Loi protégeant les
consommateurs contre l'obsolescence programmée et favorisant la durabilité, la
réparabilité et l'entretien des biens. Alors, on est prêts à débuter l'étude
détaillée. Je pense que le projet de loi semble faire consensus avec l'ensemble
des collègues de cette Assemblée parce que c'est dans l'intérêt des
consommateurs québécois. On a entendu les
différents groupes. On les a écoutés. On a entendu les discours également des
collègues. Alors, d'entrée de jeu, on est prêts à débuter l'étude
détaillée du projet de loi.
Je
remercie les collègues également qui nous accompagnent, Mme la députée de Hull,
M. le député d'Abitibi-Ouest... Est,
excusez-moi, madame... M. le député de Dubuc également, qui sont parmi
nous, et les membres et le personnel de l'Office de la protection du
consommateur, Mme la Présidente.
• (9 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, j'invite la porte-parole de l'opposition officielle, la députée de
Saint-Laurent, à faire ses remarques préliminaires.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, permettez-moi de dire bonjour à tout le
monde, à mes collègues qui nous accompagnent dans ce projet de loi qui est fort
attendu. Et, par hasard, hier, je donnais un cours
à distance, bien, en fait, je participais à un cours à distance avec les
étudiants de l'Université de
Sherbrooke, et le Pr Jonathan Mayer,
qui était... donc, ses étudiants étaient à l'origine de ce fameux projet de
loi; ils repartent le bal pour un
deuxième projet de loi. Alors, vous serez tous sollicités à nouveau pour
participer avec les étudiants de l'Université de Sherbrooke, la faculté de
droit, pour rédiger un nouveau projet de loi. Alors, évidemment, j'espère que
vous serez nombreux à lever la main et accompagner ces étudiants pour
vraiment apprendre de façon pratique.
Et je salue évidemment quelques diplômés de
l'Université de Sherbrooke. D'ailleurs, j'étais avec les diplômés samedi
dernier, lors de la collation des grades. Je pense qu'on est quelques-uns en
cette Chambre de l'Université de Sherbrooke.
Permettez-moi de dire bonjour aussi à ma collègue qui nous accompagne,
Mme Caron. Puis je tiens à dire merci au ministre et à son équipe.
En six ans de travaux parlementaires, c'est la première fois que j'ai un
cartable bien préparé, complet, pour commencer nos travaux. Alors, un sincère
merci.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Non,
je suis déjà venue, une fois, remplacer, puis ça s'est très bien passé,
d'ailleurs, peut-être que vous ne vous en rappelez pas, mais je fais juste nous
remplacer rapidement. Alors, je n'ai pas dû... je ne vous ai pas marqué à ce
moment-là, mais... Non, mais, très sincèrement, j'apprécie parce que ça permet
justement d'avancer très rondement dans nos travaux. Alors, merci, M. le
ministre.
Et, comme vous le savez, on avait déjà dit, lors
de nos discussions avec M. le ministre, que nous déposerons des amendements. Alors, on va les envoyer en
liasse, et je ne veux pas prendre personne par surprise. C'est exactement
ce qu'on avait discuté. Donc, on veut, par exemple, que la garantie anticitron
s'applique aussi aux électroménagers. Je
veux revenir sur les sanctions, ceux que j'avais inscrits dans le projet de loi
que j'avais redéposé en février dernier, sur l'obsolescence programmée,
des sanctions qui sont beaucoup plus sévères pour nous assurer qu'il n'y a pas
nécessairement un plafond, mais un plancher de sanction, et aussi un amendement
pour revenir sur la cote de réparabilité. Alors, je le dépose en liasse, pas
pour qu'on en fasse le débat maintenant, mais c'est pour ne pas prendre
personne par surprise, donner le temps au ministre, ainsi qu'à l'équipe qui
l'accompagne, toujours nombreux, mais toujours très perspicaces aussi, le temps
de bien digérer les amendements pour que, par la suite, lorsqu'on arrive à la
discussion, ça se fasse quand même assez rondement, parce que, comme je le dis,
ce projet de loi est attendu.
Et, en terminant, je m'en voudrais, hein, parce
qu'on est quand même dans la Loi sur la protection du consommateur, et, pour
ceux qui suivent, d'un point de vue juridique, les travaux, c'est rare qu'on
ouvre la Loi sur la protection du consommateur, vous savez, j'ai aussi déposé
un projet de loi pour encadrer les intérêts abusifs. Je sais qu'on ne peut pas
le régler dans ce projet de loi, mais permettez-moi de le dire, M. le ministre,
ça serait tellement une belle occasion d'appeler aussi ce projet de loi. Comme
ça, on pourrait encadrer les taux d'intérêt abusifs des cartes de crédit, des
marges de crédit, particulièrement pour les prêteurs qu'on appelle prêteurs
privés.
Alors, ça, écoutez, je sens votre appétit à
donner du mordant à la Loi sur la protection du consommateur, et vous avez en
moi une députée qui ne veut que travailler avec vous pour avancer dans les
intérêts des consommateurs québécois, et c'est, je pense, une occasion en or de
pouvoir légiférer, et certaines personnes me disent : Oui, mais est-ce que
le Québec a juridiction? Bien oui. On ne viendra pas dire aux banques comment
faire. On va juste leur dire : Bien,
chez nous, au Québec, le taux d'intérêt abusif, c'est ceci, puis ça, c'est
vraiment civil, c'est une notion civile.
M. Jolin-Barrette : ...
Mme Rizqy : Je ne dirais pas comme
ça, M. le ministre. Ça me rappelle un souvenir de Noël. Alors, je vais le dire tout simplement, qu'au Québec, dans
certains champs de compétence, nous sommes souverains. Préférez-vous ça? Ça,
c'est une formule beaucoup plus polie, mais j'apprécie votre sourire. Ce sera
tout, Mme la Présidente. Je ne sais pas si ma collègue a des mots
qu'elle voudrait ajouter. Est-ce que... Je lui parlais... Non, tout correct?
Bien, parfait. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, travaillons
rondement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Maintenant, j'invite la députée de Verdun à faire ses remarques
préliminaires.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la
Présidente. Moi aussi, je veux commencer par saluer les collègues qui sont
présents aujourd'hui. Je veux aussi insister sur l'esprit de collaboration avec
lequel, je pense, de notre côté, puis, je
pense, de l'autre... De toutes parts, on aborde l'étude de ce projet de loi
pour que ce soit un vrai pas en avant en matière de durabilité puis en
matière aussi de protection des consommateurs et d'allègement du fardeau
économique des Québécois et Québécoises. Je me permets de saluer aussi les
instigateurs de ce projet de loi, c'est-à-dire les étudiants de l'Université de
Sherbrooke, le travail du professeur Mayer et tous les collègues qui ont
participé à faire pousser... à pousser pour qu'on arrive aujourd'hui à l'étude,
voire l'amélioration de ce projet de loi là.
Comme je le disais, la nécessité du droit de la
réparation vient du fait que la durabilité des biens et la mise en marché est fondamental pour réduire les déchets et
l'empreinte écologique. Les avantages financiers pour la population sont nombreux. On parle de créer des économies à
long terme, la réduction des déchets et, bien sûr, promouvoir l'économie
locale.
Je veux tout de suite annoncer que, pour nous,
un ajout important qu'on veut amener au projet de loi, c'est d'avoir, au Québec comme en France, un indice de
durabilité. Je rappelle le concept qui nous a été exposé par nombreuses
personnes qui sont venues nous parler en commission, c'est-à-dire un indice qui
permet aux consommateurs de comprendre la durabilité et la réparabilité d'un produit
avant l'achat. Imaginons donc si, bien, lors d'un achat d'un appareil, d'un vêtement ou d'un meuble, nous
avions une note claire qui nous indique sa durée de vie prévue, la capacité d'être
réparé et son impact environnemental.
Je vous donne des exemples rapidement. Ça peut
être fait pour des électroménagers. Ça peut être fait pour nos téléphones
intelligents qui sont partout, et dont leur durée de vie est souvent très
limitée, puis, si chaque téléphone avait un
indice de durabilité, cela pourrait inciter les fabricants à produire des
appareils qui sont plus durables, et les consommateurs, surtout, à faire
des choix qui sont éclairés en fonction de leur budget, mais aussi de
l'empreinte écologique des biens. On peut aussi transmettre cet indice-là aux
électroménagers, comme on parlait. On a parlé longuement en commission des
exemples de machines à laver. Tous les gens veulent savoir en quoi ils sont en
train d'investir, combien d'années on va être capable de les garder, mais surtout
quelle est l'accessibilité à la réparation de ces biens-là.
Je rappelle que cet indice
pourrait inclure des facteurs tels que la facilité de réparation, la
disponibilité des pièces de recharge... rechange, pardon, la durée de vie
prévue du produit. On s'inspire de la France. On pense, c'est bien de ramener
les bonnes pratiques, qui ont commencé par un indice de réparabilité. Puis, en
2024, en même temps que nous quasiment, leur
indice va évoluer vers un indice de durabilité, et les avantages, comme je le
répète : la promotion de la concurrence, la durabilité, encourager
des fabricants à produire des biens durables et, bien sûr, donner plus de pouvoir et d'information à nos consommateurs.
Alors, ça va être le premier amendement que nous allons déposer dans le cadre de cette... l'étude du projet de loi. Je
voulais l'annoncer tout d'abord pour qu'on ne soit pas surpris puis qu'on
puisse avoir ce débat-là de comment on peut
intégrer l'indice de durabilité pour être des pionniers dans ce qui concerne
la protection du consommateur et la durabilité des biens.
Rapidement, des choses qu'il faut qu'on garde en
tête pendant l'étude du projet de loi, c'est... Bien sûr, avoir la meilleure
loi possible dépend aussi de l'application de la loi. Donc, il faut qu'on
veille aux dispositions de la loi qui vont
faire en sorte qu'on respecte l'esprit et dans quel objectif on est en train de
le faire. Et ceci s'ajoute aussi une surveillance accrue, qui va être le rôle,
entre autres, de l'office de protection du consommateur, et qui ont besoin, et
comme a été réitéré à multiples reprises lors des consultations, ont besoin
d'un financement qui est supplémentaire pour garantir l'efficacité de la
surveillance puis la bonne application.
• (10 heures) •
Je me permets rapidement de nous parler de
qu'est-ce qu'on peut faire autour de ce projet-là pour soutenir nos
professionnels de réparation, soutenir l'accès à la réparation qui ne...
Peut-être, on ne va pas tout mettre dans le projet de loi ou dans les
règlements, mais ce sont des actions dont on doit être sensibilisés puis que
nous avons été sensibilisés pendant les auditions, d'abord, qu'on prend la
contribution des réparateurs, qui est cruciale pour la mise en oeuvre du droit à la réparation, l'offre de la
formation accrue pour les réparateurs. Je parle, par exemple, des cordonniers
qui... C'est un métier que nous sommes en train de perdre de plus en plus au
Québec, et donc on manque gravement de lieux de formation pour transmettre ce
savoir-faire qui va permettre, par la suite, d'appliquer des aspects du projet de loi. Les mesures d'écofiscalité pour encourager
la réparation, je vous donne un exemple, le fonds de réparation français
qui offre des rabais pour les réparations
hors garantie. Puis un autre exemple qu'il pourrait être intéressant
d'explorer, c'est enlever la TVQ sur
les services de réparation, comme nous l'avons proposé à multiples reprises. Et
ça, ça permet... quand on parle
d'accès, ce n'est pas seulement la connaissance, les lieux, mais aussi un accès
économique au droit à la réparation.
Pour conclure, nous croyons qu'ajouter un indice
de durabilité va grandement améliorer le projet de loi. On peut encore une fois
innover, et être à la hauteur des ambitions du p.l., et être en diapason avec
ce qui se passe en France. On a le potentiel
par là d'influencer d'autres législatures au Canada et en Amérique du Nord. Et
je rappelle l'urgence d'agir qu'on
est en train de saisir, ici, pour un avenir plus vert et durable au Québec. Je
vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci,
Mme la députée. Y a-t-il d'autres collègues qui désirent faire des remarques
préliminaires? Je constate que non. Donc, nous en sommes aux motions
préliminaires.
Étude détaillée
S'il n'y a pas de motion préliminaire, nous allons
maintenant immédiatement commencer l'étude article par article. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors,
Mme la Présidente, la Loi sur la protection du consommateur est modifiée
par l'insertion, après l'article 2, du suivant :
«2.0.1. Les dispositions de la présente loi
visant les personnes morales s'appliquent également, avec les adaptations
nécessaires, aux sociétés, aux fiducies et aux associations.»
Commentaires : L'article vise à étendre
l'application des dispositions de la loi visant les personnes morales aux
autres formes juridiques que peuvent prendre les entreprises de nos jours.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
M. Jolin-Barrette : Peut-être...
Essentiellement, il était arrivé, dans les... il y a quelques années de cela,
qu'il y avait des enjeux en termes de poursuites pénales lorsque, exemple, une
société en nom collectif agissait. La société en nom collectif n'a pas la
personnalité juridique, donc il y avait comme un trou dans le Code de procédure
pénale. Donc, quand on disait «la personne», mais, exemple, la société en nom
collectif, ce n'est pas une personne morale, ce n'est pas une personne
physique, ça fait qu'on vient assimiler la personne... la société en commandite
ou la société en nom collectif à une personne morale.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme Rizqy : Non, là-dessus, je n'ai
pas de commentaire, mais juste préciser qu'on aimerait que l'article 245
soit respecté, là. Mais, non, pas de commentaire sur l'article 1, ça fait
beaucoup de sens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Pas
de commentaire? Donc, je mets aux voix l'article 1. Est-ce qu'il est
adopté?
Des
voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Article 2. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. L'article 6.1 de cette loi est modifié par
le remplacement de «277» par «276.1».
Commentaires :
Une modification est requise afin de permettre l'imposition de sanctions
administratives pécuniaires lorsque des manquements aux pratiques de commerce
visées par le titre II de la loi sont observés dans le cas de la vente, la
location ou la construction d'un immeuble, comme cela est présentement le cas
pour les poursuites de nature pénales.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires sur l'article 2?
Mme Rizqy : Non.
Moi j'aurais un amendement à 2.1. Donc, préférez-vous qu'on adopte, puis après
ça je dépose l'amendement?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Il faut adopter, Mme la députée.
Mme Rizqy : Parfait,
excellent.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. Maintenant, Mme la députée, vous voulez insérer un
article 2.1?
Mme Rizqy : Oui,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Pouvez-vous le lire?
Mme Rizqy :
Oui. Insérer, après l'article 2 du projet de loi, le suivant :
2.1 cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 7 de la Loi sur la protection du
consommateur (Chapitre P-40.1), de l'article suivant :
«Titre 0.1.
«Indice de
réparabilité et de durabilité
«7.1 Le gouvernement
doit, au plus tard cinq ans après l'entrée en vigueur de cette loi, élaborer un
calcul et un indice de réparabilité et un indice de durabilité des équipements
électriques et électroniques qui servira à informer sans frais le consommateur
au moment de l'achat, par voie de marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par
tout autre procédé approprié de l'indice de réparabilité et l'indice de
durabilité de ces équipements.
«Le ministre rend
public les paramètres ayant permis d'établir l'indice de réparabilité et
l'indice de durabilité du produit.
«Le gouvernement
détermine par règlement, les modalités selon lesquelles un commerçant ou un
fabricant, qui met en marché des équipements électroniques et électriques,
devra communiquer sans frais aux vendeurs de leurs produits ainsi qu'à toute
personne qui en fait la demande, l'indice de réparabilité et l'indice de
durabilité de ces équipements ainsi que les paramètres ayant permis de
l'établir.»
Mme la Présidente,
une grande majorité des personnes qui sont venues en consultation nous ont
clairement dit qu'ils voulaient ajouter cet indice, que ce soit Option
consommateurs, l'Union des consommateurs, Équiterre, la Pre Claudia Déméné de l'Université Laval, ainsi que le Pr Mayer de
l'Université de Sherbrooke et le CERIEC. En fait, ça permettrait de
donner vraiment aux consommateurs québécois le portrait complet avant un achat,
pour faire vraiment un choix très éclairé. Puis, dans le temps, ce n'est quand
même pas immédiatement la sanction, c'est donc cinq ans plus tard que le
gouvernement, bien, mettrait ça en application.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires sur l'article 2.1? M. le
ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Écoutez, j'apprécie la proposition de la
collègue de Saint-Laurent. Je ne vous cacherai pas qu'en rédigeant le projet de
loi on a exploré ces possibilités-là relativement à la cote de durabilité, la cote de réparabilité. Exemple, en France, qui sont
des précurseurs puis pour lesquels on s'est notamment inspirés pour le projet de loi, eux, ils avaient la cote de
réparabilité. Donc, le consommateur, lorsqu'il constate... qu'il achète le
bien, c'est indiqué, la cote de réparabilité, est-ce que c'est
facilement réparable, plus difficilement, et là ça a amené certains enjeux, en
France, et là ils sont en train de changer leur législation vers la cote de
durabilité, cote de durabilité qui
détermine : bien, écoutez, ça, c'est un produit de moins grande qualité,
supposons catégorie D — A,
c'est le meilleur, supposons — catégorie D, donc c'est
possible que ce soit moins cher, mais le consommateur sait que c'est un produit moins cher qu'il va acheter.
Catégorie A, bien là, la compagnie dit : Bien, je vous garantis, c'est
vraiment bon, puis la garantie associée à ça, c'est plus d'années. Ça a
fait partie de notre réflexion.
On a décidé d'aller vers la garantie de bon
fonctionnement pour avoir une certaine standardisation des produits. Puis ça
devient parfois, cote de réparabilité, cote de durabilité, difficilement
applicable et difficilement... sur le plan de l'exécution
de l'obligation, un peu difficile pour le consommateur, parce que la compagnie
elle-même se retrouve à imposer... bien, pas
à imposer, à afficher sa cote de réparabilité, durabilité. Donc là, on va dire
à tous les manufacturiers :
Bien, faites l'évaluation en fonction de l'utilisation. On préfère, nous, y
aller vers une standardisation pour
dire : Bien, vous achetez un bien, donc il va y avoir une garantie de bon
fonctionnement minimal qui va s'appliquer.
Donc, en termes de
simplification du processus, à la fois pour le consommateur mais à la fois pour
l'entreprise aussi, on a fait le choix de la
garantie de bon fonctionnement, d'amener le plancher. Puis là le plancher de la
garantie de bon fonctionnement pour les électroménagers va être déterminé par
voie réglementaire.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Rizqy : Présentement,
plusieurs entreprises le font déjà. Ils savent que soit leur produit est
réparable et d'autres non, en fait, ils ne veulent même pas qu'ils soient
réparables. Je vous donne un exemple concret. Il y avait toute l'histoire des
téléphones qui, lorsqu'ils tombaient, bien, le poids faisait en sorte qu'ils
tombaient très souvent du côté de l'écran et
non pas de l'autre côté, et là, ah! l'écran est endommagé. Si vous allez dans
le commerce en question, on va dire : Ah! l'écran est endommagé, on
ne peut pas le réparer. Or, ça se répare à très peu de frais versus acheter un
autre téléphone intelligent autour de 800 $ jusqu'à 1 000 $. Un
téléphone intelligent, quand même très cher, alors que réparer l'écran, c'était
40 $. Alors, si cette entreprise devait dire qu'effectivement ça se
répare, bien, la personne pourrait savoir qu'effectivement j'ai d'autres
options que de faire un déboursé considérable pour complètement changer mon téléphone intelligent, alors que, si
vous allez chez un réparateur, bien, pour 40 $, il vous a changé votre
écran. Vous avez, d'ailleurs, même fait une autre émission là-dessus, de
mémoire, c'était La facture.
M.
Jolin-Barrette : Alors, je comprends que les cellulaires ne sont pas
comme des chats, ils ne retombent pas toujours sur leurs pattes. Vous amenez un
bon point. Par contre, le droit à la réparabilité vient couvrir ce que vous énoncez, parce qu'il doit y avoir les pièces
de disponibles également, le droit de le faire réparer également, et on
amène la garantie de bon fonctionnement.
Ça fait que c'est sûr
que le projet de loi qu'on dépose, c'est un changement de paradigme. Moi, ce
qui m'intéresse, c'est l'opérabilité de ce qu'on va faire. Quand on regarde les
exemples étrangers comme la France, garantie
de réparabilité, ça a plus ou moins marché. Garantie de bon fonctionnement, ils
débutent là-dessus. Je préfère, pour l'instant, avoir quelque chose qui
va vraiment fonctionner, puis qui va être clair pour le consommateur, puis que
le consommateur va être informé sur : garantie de bon fonctionnement,
droit à la réparabilité.
• (10 h 10) •
Mme Rizqy : Mais,
quand on dit que ça a plus ou moins fonctionné, pourquoi vous faites cette
affirmation? Parce qu'il me semble que la Pre Denommé avait vraiment nuancé...
M.
Jolin-Barrette : Bien, la France fait le choix de délaisser la
garantie de réparabilité vers la durabilité.
Mme Rizqy : Ma
compréhension de ce que Mme Duranceau... Pardon.
M.
Jolin-Barrette : C'est l'autre projet de loi, ça.
Mme Rizqy : Oui. Non, mais elle est allée dans mon comté sans
m'inviter, mais, bon... Alors, Mme Denommée, elle expliquait que la
réparabilité demeurait, mais que là, maintenant, la loi allait plus loin puis
qu'ils demandaient de la durabilité pour que, justement... forcer les
entreprises à assurer de mettre en marché des produits qui ne deviendront pas
désuets assez rapidement, là. Donc, au fond, ça venait renforcer, mais ça ne
venait pas dédier la durabilité... pardon, la réparabilité.
M. Jolin-Barrette : Bien, je note, avec le
lapsus que vous avez fait, que vous avez souligné que le gouvernement du
Québec a investi dans le comté de Saint-Laurent. Alors, c'est une bonne chose.
Mme Rizqy : En
fait, c'est Interloge.
M.
Jolin-Barrette : Pardon?
Mme Rizqy : En
fait, c'était Interloge. Et c'est moi qui l'avais souligné le 2 juin dernier au
Parlement, ici. Puis savez-vous quoi? Petite
parenthèse. Vous savez, quand le ministre de l'Économie vient dans mon comté,
il m'invite, puis quand la ministre,
Mme Rouleau, vient dans mon comté, elle m'a aussi invitée. Alors, je ne
comprends pas. Pourtant, je n'ai jamais rien fait à Mme la ministre de
l'Habitation.
M.
Jolin-Barrette : Bien, je vais lui passer le message...
Mme Rizqy : Merci.
M.
Jolin-Barrette : ...pour qu'elle vous invite. Mais...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Jolin-Barrette : Oui,
certainement, Mme la Présidente. Mais je référais au fait qu'il y a des
investissements dans des comtés de l'opposition, des investissements
importants, plusieurs...
Mme Rizqy : Interloge...
M.
Jolin-Barrette : Bien oui, mais il y a de l'argent du gouvernement du
Québec.
Mme Rizqy :
...qui ont soumissionné pour plein de projets.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...
M.
Jolin-Barrette : Je pense, c'est important de faire le rappel, Mme la
Présidente.
Alors, le consommateur
québécois, lui, il va être... il va avoir son droit à la réparabilité puis il
va également avoir sa garantie de bon fonctionnement. Ça fait qu'on vient
couvrir l'objectif qui est présent, par la garantie de la réparabilité.
Mme Rizqy : Puis,
si je réfléchis avec vous à haute voix, est-ce que ça serait possible de se
donner une marge de manoeuvre, pour le gouvernement, de se dire :
Peut-être que, lorsqu'on fera la révision, de se donner la possibilité de
l'ajouter, l'indice de réparabilité, si on voit que c'est insuffisant d'avoir
uniquement durabilité? Parce que peut-être que, pour le consommateur, c'est les
deux informations qui sont pertinentes.
M.
Jolin-Barrette : Bien, moi, je vous dirais, pour l'instant, pour le
projet de loi, c'est quand même nouveau, la garantie de bon fonctionnement, le
droit à la réparabilité. Puis j'ai bien entendu votre message, de dire :
Moi, je suis ouvert à réouvrir à nouveau la Loi sur la protection du
consommateur. Alors, écoutez, moi aussi, j'ai des projets, je ne vous les dis
pas tout de suite. Cependant, j'ai bien l'intention de réouvrir la Loi sur la
protection du consommateur avant la fin du mandat.
Mme Rizqy : Avec
moi.
M.
Jolin-Barrette : Avec vous.
Mme Rizqy : Merci.
M. Jolin-Barrette : Ça dépend, parce que,
lorsqu'on accède à la chefferie, c'est rare qu'on se garde des dossiers
en commission parlementaire. Alors, ça dépend de vous.
Mme Rizqy : Mais
vous savez que j'ai fermé la porte plusieurs fois.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais moi, je suis
optimiste, je suis un croyant. Alors, qui sait? Mais, si vous demeurez
porte-parole, ça va me fait plaisir de réouvrir avec vous.
Mme Rizqy : Je
peux vous dire que je serai encore la porte-parole.
M.
Jolin-Barrette : Il ne faut jamais dire jamais.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres commentaires sur l'amendement proposé,
2.1? Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga
Mendez : Merci. Écoutez, c'est comme si la députée de Saint-Laurent et
moi, on s'était parlé, parce qu'on a un
amendement à la même place. Je vais commencer la discussion, mais j'ai quand
même déposé l'amendement pour qu'on continue. Il y a d'autres aspects
qu'on voulait concernant l'indice de la durabilité.
J'ai juste deux
questions. On nous parle de droit à la réparation, dont nous sommes d'accord,
et de la garantie de bon fonctionnement, tout à
fait d'accord. Ce sont des outils qui viennent après achat, donc a posteriori,
après qu'on a pris une décision. Et qu'est-ce que... Je veux juste
entendre M. le ministre. L'objectif de l'indice de réparabilité et, voire, la durabilité, c'est donner l'information
lors de l'achat, avant l'achat, pour faire des choix plus écologiques. Et qu'on
le sait très bien, c'est là qu'on vient
d'avoir un impact à la source du problème qui est le fait qu'on manque
d'information quand vient le temps d'acheter, et que ça va rassurer
plusieurs consommateurs, et que d'être complémentaire à tout ce qu'on est en train de mettre, dont nous sommes
tout à fait d'accord, que c'est par la suite. Je voulais vous entendre un peu
plus là-dessus.
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait, quand on regarde, supposons, l'exemple
français, il y a beaucoup de biens qui vont... qui atteignent, supposons,
l'indice de réparabilité maximale puis que, dans les faits, ce n'est pas
vraiment le cas par la suite. Alors, c'est
sûr que c'est comme une autoévaluation de l'entreprise par rapport à ses
propres biens. Donc, c'est sûr que
l'entreprise va... c'est rare qu'elle va se dire : Ah! c'est une cote
vraiment mauvaise de réparabilité ou même de durabilité.
Moi, je préfère y aller
avec le droit à la réparabilité parce que... Dès le départ, là, avec ce que
vous me dites... Vous me dites :
Écoutez, c'est important que le consommateur fasse un choix éclairé. Mais là
l'entreprise n'aura pas le choix de fournir les pièces, puis que le type
de bien acheté va devoir être réparable, et que le marchand, bien, ou le
manufacturier va devoir le faire réparer, ou le remplacer, ou même, et on aura
un amendement là-dessus, un bien... Ce que
j'envisage, justement, dans le concept d'économie circulaire, on va rajouter
tantôt un bien remis à neuf. Ça fait qu'exemple un bien qui aurait été retourné
mais qui a été réparé pourrait être remis sur le marché, aussi, dans un souci
d'économie circulaire.
Alors, pour le consommateur, lui, ses droits
sont garantis, puis ça va avoir un changement comportemental pour les entreprises aussi. Cote de durabilité,
cote de réparabilité, le concept est intéressant, mais c'est l'aspect
opérationnel, qui est complexe pour
l'instant. C'est pour ça que je veux y aller par bouchées, dans un premier
temps. Allons-y avec garantie de bon fonctionnement, les planchers et,
par la suite, le droit à la réparabilité.
Mme Zaga Mendez : Je comprends.
M. Jolin-Barrette : Mais, sur le
fond, je ne suis pas contre.
Mme Zaga Mendez : Commençons par là.
M. Jolin-Barrette : Mais, pour
l'instant, je vous dirais : Débutons par ça.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. D'autres commentaires? Nous allons mettre
aux voix l'amendement 2.1. Est-ce que l'amendement 2.1 est
adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Par
appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Pour, contre,
abstention. Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire : Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel : Contre.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La
Présidente (Mme D'Amours) : Abstention. Donc, c'est rejeté. Nous poursuivons à
l'article 3. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Un instant. Mme la députée.
Mme Zaga
Mendez : Pour le 2.1, il y avait un amendement qui a été
transmis, de notre côté, pour... je l'avais annoncé tout à l'heure.
C'est juste pour continuer la discussion. Je souhaite quand même le déposer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que vous l'aviez déposé?
Une voix : Je l'ai envoyé, oui.
Mme Zaga Mendez : Oui, il a été
envoyé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il a
été déposé? Est-ce que tout le monde l'avait vu?
Une voix : ...
La
Présidente (Mme D'Amours) : Oui. Je vais suspendre les travaux quelques
minutes, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 18)
(Reprise à 10 h 27)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et je me tourne vers la députée de Verdun. Si vous
voulez bien lire votre amendement 2.1, s'il vous plaît.
Mme Zaga
Mendez : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je vais lire l'amendement puis le présenter par la suite. Donc,
amendement, article 2.1 : Insérer, avant l'article 3 du projet
de loi, le suivant :
2.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 37, des suivants :
«37.1. Les producteurs, importateurs,
distributeurs ou autres metteurs sur le marché d'équipements électriques et
électroniques communiquent sans frais aux vendeurs de leurs produits ainsi qu'à
toute personne qui en fait la demande
l'indice de durabilité de ces équipements ainsi que les paramètres ayant permis
de l'établir. Cet indice vise à informer le consommateur sur la capacité
de réparer le produit concerné ainsi que sur la fiabilité et robustesse du
produit.
«37.2. Les vendeurs des produits concernés par
l'article 37.1 ainsi que ceux utilisant un site Internet, une plateforme ou toute autre voie de distribution en
ligne dans le cadre de leur activité commerciale au Québec informent sans frais le consommateur, au moment de l'achat
du bien, par voie de marquage, d'étiquetage ou par tout autre procédé approprié à l'indice de durabilité de ces
produits. Le vendeur met également à disposition du consommateur les paramètres
ayant permis d'établir l'indice de durabilité du produit, par tout procédé
approprié.
«37.3. Le ministre établit, par règlement, la
liste des produits et équipements concernés par les articles 37.1 et 37.2
ainsi que les critères et le mode de calcul retenus pour l'établissement de
l'indice de durabilité. Cet indice consiste en une note sur dix. Les critères
servant à l'élaboration de l'indice de durabilité incluent obligatoirement :
«a) le prix des pièces détachées nécessaires au
bon fonctionnement du produit;
«b) la présence d'un compteur d'usage visible
pour les consommateurs chaque fois que cela est pertinent;
«c) la durée de disponibilité de la
documentation technique et relative aux conseils d'utilisation d'entretien,
auprès des producteurs, réparateurs, et des consommateurs;
«d) le
caractère démontable de l'équipement entendu comme le nombre d'étapes de
démontage pour un accès unitaire aux pièces détachées, ainsi que les
caractéristiques des outils nécessaires et des fixations entre pièces
détachées;
«e) la durée de disponibilité sur le marché
des pièces détachées et les délais de leur livraison auprès des producteurs,
des distributeurs de pièces détachées, et des réparateurs et des consommateurs;
«f) le rapport entre le prix de vente des
pièces détachées par le constructeur ou l'importateur et le prix de vente des équipements par le constructeur ou
l'importateur, selon les modalités prévues par [...] règlement; et finalement
«g) des critères spécifiques à la catégorie
d'équipements concernée.»
• (10 h 30) •
Tout à l'heure, si je me permets, Mme la
Présidente, on a eu une première discussion sur l'importance de l'indice de
réparabilité et la durabilité. Le ministre nous a dit que, sur le fond, il
était ouvert et qu'il fallait avoir plus de détails sur comment on peut
l'opérer.
Nous avons inclus, nous... inspirés de ce qui se
fait en France sur le nombre d'informations qui sont déjà disponibles par les
différents producteurs et importateurs de biens. Puis je veux juste donner
certains exemples. Au Québec, au tout début,
on s'est dit que ça allait être complexe, ça allait être difficile, aller
chercher ces informations, mais, maintenant, ce sont des indicateurs qui
font partie de notre environnement et dont tout le monde, on est très fiers d'avoir, que ce soit
notre... Je donne des exemples : les différentes certifications
biologiques, que ce soit le programme LEED
pour les bâtiments, le fait d'avoir des étiquettes d'Aliments du Québec, le
fait d'avoir des productions forestières qui respectent des normes de
durabilité par les critères FSC, que ce soient aussi les catalogues Energy
Star.
Oui, au début, il y a toute une courbe
d'apprentissage à traverser, dont nous sommes très conscients, mais que, de plus en plus, l'ensemble des producteurs
et des manufacturiers font déjà cet inventaire, et que ça se fait... ça peut
se mettre à l'oeuvre à l'aide d'une certaine
standardisation, voire des modèles pilotes. Donc, c'est pour ça qu'on voulait
déposer l'amendement et continuer cette discussion pour avoir un indice de
durabilité dans la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre, commentaires?
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien,
écoutez, comme on a eu la discussion, tout à l'heure, je ne suis pas contre le principe. Cependant, il y a toujours la difficulté
aussi que c'est le fabricant qui vient fixer lui-même sa cote, aussi, malgré
ce qui était proposé par la députée de Verdun avec les différents critères. Je
le salue également. Cependant, pour l'instant, je veux faire vivre la garantie
de bon fonctionnement et le droit à la réparabilité, avant de rentrer dans la
cote de réparabilité, avant de rentrer dans la cote de durabilité. Mais, comme
je vous dis, ce n'est pas un concept sur lequel on est complètement fermé. Ça
fait partie de la réflexion. On a entendu les groupes aussi. Mais, pour
l'instant, on n'ira pas dans cette direction-là. Donc, je ne ferme pas la porte
indéfiniment, sauf que c'est quand même un changement important qu'on
apporte : garantie de bon fonctionnement, droit à la réparabilité.
L'objectif, pour le consommateur, c'est que ça
fonctionne, que ce soit exécutoire. Je ne voudrais pas non plus que les
consommateurs perdent confiance sur des... supposons, la garantie de bon
fonctionnement ou de durabilité, que ce n'est pas appliqué d'une façon... bien,
en fait, qui serait appliquée d'une façon à géométrie variable par les
manufacturiers. Là, avec garantie de bon fonctionnement, on va avoir un
standard, ça va s'appliquer, on sait que ça fonctionne, c'est simple pour le
consommateur.
Ça fait que, bref, on va voter contre, mais
l'idée demeure là. Puis, comme j'ai dit tantôt, on va rouvrir la Loi sur la
protection du consommateur d'ici la fin du mandat aussi, ça fait qu'on se donne
du temps.
Mme Zaga Mendez : ...reprendre deux
éléments, je comprends et j'accueille bien l'ouverture. Je pense que c'est
accueilli par tout le monde ici, autour de la table. Vous... La crainte que le
ministre nomme, elle est légitime, c'est-à-dire
que les fabricants par eux-mêmes pourront s'autocongratuler ou se donner une
cote plus haute ou plus basse.
Dans les exemples que je nommais tout à l'heure,
au Québec, on a développé des outils pour empêcher justement que ce soit juste
du côté des fabricants. On a des comités d'experts, on a une tierce partie dont
le devoir est d'avoir... de veiller à ce type de certification. C'est un
savoir-faire qu'on a. Ce n'est pas nouveau. Depuis les années 80-90, on le
sait très bien, pour le bon fonctionnement de ce type de cote, on ne va pas
laisser le commerçant lui-même se mettre les petites étoiles, il va falloir
passer par un système de certification qui est donné... qui est fait par une tierce partie, puis on peut parler... l'Office de protection des consommateurs, donc on a déjà une grande confiance de la
part des consommateurs et du public.
Donc, ma question, c'est : Ici, est-ce
qu'on aurait une ouverture d'étudier, par l'Office de protection des
consommateurs, une standardisation de cette pratique pour l'appliquer au
Québec? Parce qu'on a le savoir-faire, on a les outils qui sont disponibles et
on a la même crainte. Je pense qu'on partage autant l'objectif qu'on veut
éviter ce type de pratiques là. Alors, je lance la question au ministre
là-dessus.
M. Jolin-Barrette : Bien, je vous dirais,
actuellement, les ressources de l'office vont être à mettre en oeuvre les garanties de bon fonctionnement, puis de
répondre aux consommateurs, puis de bien les orienter. Ça fait que, comme
je vous dis, on va y aller par bouchées,
dans un premier temps, mais ultimement votre proposition... Parce que c'est sûr
que, si jamais on y allait avec des
garanties de réparabilité ou de durabilité, il faut qu'il y ait des normes dans
l'industrie, il faut qu'il y ait des comités. Je suis d'accord avec
vous. Cependant, tous les manufacturiers ne sont pas au Québec, donc là il y a
une question aussi de changer les comportements. Là, on est déjà des leaders
avec ce qu'on propose, garantie de bon
fonctionnement. Ce qui est... Mon souci, là, c'est toujours l'opérabilité de la
chose. Avec la garantie de bon fonctionnement, avec le droit à la réparabilité,
on va réussir à la mettre en oeuvre. Garantie de bon fonctionnement,
réparabilité, on n'est pas rendu là encore.
Mme Zaga Mendez : Je comprends. Si
je peux juste ajouter à l'échange, ici, je comprends qu'on parle de normes pour
l'industrie. L'industrie n'est pas seulement au Québec. Au niveau
international, ces types de normes là sont de plus en plus répandus, voire que,
des fois, on voit l'émergence de certifications entre certains groupes de
fabricants pour lesquelles il n'y a pas une tierce partie, ou il y a un rôle
étatique, ou un rôle d'une plus grande veille. Donc, on risque déjà d'arriver
ou d'avoir sur le marché ce qu'on a déjà, différentes certifications qui vont
émerger puis pour lesquelles, au Québec, on ne va pas avoir une uniformité.
Donc, quand on parle de lien de confiance envers
les consommateurs, je veux comme juste sensibiliser le ministre d'arriver
rapidement avec une proposition pour que ce soit une voie québécoise,
c'est-à-dire qu'au Québec on a nos normes, qu'il faut être respecté puis ne pas
se laisser... comment je peux dire, imposer ces normes-là par le marché
étranger où, des fois, il y a d'autres intérêts qui ne sont pas celui du Québec,
en termes de durabilité.
M. Jolin-Barrette : Je comprends
très bien et je pourrais même vous dire que ce que vous exprimez, c'est un peu
le cas des céréales, dans le fond, que les compagnies elles-mêmes viennent
mettre un petit logo pour dire... il y a un coeur ou
quelque chose comme ça, c'est bon pour le coeur, mais que, dans le fond, c'est
un... comment on dit ça, un label ou...
Mme Zaga
Mendez : Une marque de commerce.
M.
Jolin-Barrette : Oui, bien, en fait, même, ça peut être même
enregistré, une marque de commerce qui dit... qui laisse présumer que toute
l'industrie dit : Bien, si vous mangez tel type de céréale avec des
flocons d'avoine, bien, ça va être bon pour votre coeur, mais c'est un outil
promotionnel. C'est un peu ça que vous illustrez. On en est conscients.
Mme Zaga
Mendez : Exactement. Puis on veut que ce projet de loi va au-delà
de... l'outil promotionnel, pardon, on veut vraiment garantir l'accès à la
réparation. C'est pour ça qu'on insiste sur l'indice de durabilité. Je salue
l'ouverture, et on espère que ça va faire du chemin.
M.
Jolin-Barrette : Puis je vous dirais, dans la réflexion, il y a toute
la question de l'écoblanchiment aussi qui fait partie des réflexions à mettre
en oeuvre. Ça fait que je le garde en tête, pas pour aujourd'hui, mais je le
garde en tête.
Mme Zaga
Mendez : Nous allons continuer à pousser pour cette idée-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) :
Merci. D'autres commentaires? S'il n'y a pas
d'autre commentaire, je vais mettre... Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Très
brièvement parce que ce n'est pas du tout... le grief n'est pas du tout envers
l'équipe ministérielle ni envers vous, Mme la Présidente, mais, en ce moment,
moi, je ne me sens pas outillée parce que je n'ai plus du tout accès à
Internet. Tous les mémoires sont sur Greffier. Est-ce qu'on a un horizon à
savoir quand la connexion va être rétablie? Parce que je ne peux même pas faire
une recherche. Parce que j'y allais de mémoire, mais il me semble que cet
article, vous vous êtes inspiré de la loi française, parce que j'avais lu,
mais, tu sais, j'y vais de mémoire d'homme, alors que pour faire mon travail
complètement je dois avoir au moins accès aux mémoires.
Donc, est-ce qu'on
peut avoir soit un horizon ou est-ce que quelqu'un pourrait nous imprimer... je
ne vais quand même pas imprimer tous les mémoires, ce serait beaucoup trop, là,
mais... Parce que, vous comprenez, dans l'état que je me trouve, là, je suis
dans l'incapacité de faire mon travail correctement, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui. Bien, certaines... certains collègues ici ont accès à
Greffier, je ne comprends pas que vous, vous n'ayez pas accès, de un. De deux,
je vais poser la...
Des voix :
...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Vous ne l'avez pas non plus?
Des voix : ...
Mme Rizqy : Puis même la table n'a pas plus accès que moi.
Regardez, c'est ça qu'on a, c'est : Désolé, impossible d'accéder à
cette page.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
O.K. Bon, parfait. Ça fait que, donc, je vais vous répondre dans quelques
minutes, le temps qu'on m'informe qu'est-ce
qui ne va pas, parce que ce que j'en sais, c'est que c'est l'Assemblée nationale
au complet qui a un problème et non pas juste notre commission ici.
Mme Rizqy : ...que, moi, je ne peux pas travailler, donc
c'est... Est-ce qu'on peut suspendre juste cinq minutes pour savoir
l'état de situation pour nous redonner accès à Internet pour qu'on fasse notre
travail correctement?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui. Oui, tout à fait. Je...
M.
Jolin-Barrette : ...
Mme Rizqy : Oui,
mais vous, vous êtes ministre.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre, ça fonctionne?
M.
Jolin-Barrette : Non, mais avec le wifi... pas avec le wifi, avec les
données satellitaires.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Bon, je suspends les travaux quelques instants, le temps
qu'on mette à jour tous nos cellulaires et ordinateurs.
(Suspension de la séance à 10 h 40)
(Reprise à 10 h 50)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Nous étions à l'amendement de la députée de Verdun, 2.1.
Est-ce qu'il y a des commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, nous allons
mettre... Oui, Mme la députée de Verdun?
Mme Zaga Mendez : Oui, j'aimerais
demander le vote par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme la secrétaire, vote par appel nominal.
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Pour, contre, abstention. Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel : Contre.
La Secrétaire : Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire : Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement 2.1 est rejeté.
Je suspends les travaux encore quelques minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 51)
(Reprise à 11 h 04)
La
Présidente (Mme D'Amours) : Nous reprenons nos travaux, et nous étions
maintenant rendus à l'article 3. M. le ministre, vous voulez bien
nous en faire la lecture, s'il vous plaît?
M.
Jolin-Barrette : Oui, merci, Mme la Présidente. Je vais en faire la
lecture, mais, juste avant, je souhaite informer
les collègues que je vais déposer en liasse aussi les amendements qui s'en
viennent par souci de prévisibilité. Donc,
je vais les expliquer aussi. Et je réitère que, dans le projet de loi, on aura
les modalités pour un chargeur universel. Donc, lorsqu'on a plein
d'appareils à brancher, on n'aura qu'un seul chargeur. Alors, ça va simplifier
la vie à tous les Québécois ainsi qu'aux parlementaires.
Alors, article 3, Mme
la Présidente. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 38,
des suivants :
«38.1. Les biens
neufs suivants qui font l'objet d'un contrat de vente ou de louage à long terme
comportent une garantie de bon fonctionnement du bien : une cuisinière, un
réfrigérateur, un congélateur, un lave-vaisselle, une machine à laver, un sèche-linge, un téléviseur, un ordinateur de bureau,
un ordinateur portable, une tablette électronique, un téléphone cellulaire, une
console de jeu vidéo, un climatiseur, une thermopompe ou tout autre bien déterminé
par règlement.
«La durée de cette
garantie pour les biens visés au premier alinéa est déterminée par règlement.»
Est-ce que, Mme la
Présidente, vous voulez que je lise l'ensemble de l'article 38 où on les
fait... J'en ai un...
La Présidente (Mme
D'Amours) : On a eu une demande pour les faire article... paragraphe
par paragraphe. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, vous en aviez fait la
demande.
M.
Jolin-Barrette : Dans le fond, ma question, là, pour l'article 3,
ça va de 38.1 à 38.9. Voulez-vous que je lise l'article au complet?
Mme Rizqy : Après
ça, on fera nos échanges dans...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Dans l'ensemble, global, oui.
M.
Jolin-Barrette : O.K., global.
«38.2. La garantie
prévue à l'article 38.1 comprend les pièces et la main-d'oeuvre.
«38.3. La garantie
prévue à l'article 38.1 ne comprend pas :
«a) le service normal
d'entretien et le remplacement de pièces en résultant;
«b) un dommage qui
résulte d'un usage abusif par le consommateur;
«c) tout accessoire
autre que celui déterminé par règlement.
«38.4. La garantie
prévue à l'article 38.1 prend effet au moment de la livraison du bien.
«38.5. Dans le cas
d'une réparation qui relève de la garantie prévue à l'article 38.1 :
«a)
le commerçant ou le fabricant assume les frais raisonnables de transport ou
d'expédition engagés à l'occasion de l'exécution de la garantie de bon
fonctionnement;
«b)
le commerçant ou le fabricant effectue la réparation du bien et en assume les
frais ou permet au consommateur de faire effectuer la réparation par un
tiers et en assume les frais.
«38.6. Un commerçant
ou un fabricant répond à l'exécution de la garantie prévue à
l'article 38.1 à l'égard d'un consommateur acquéreur subséquent du bien.
«38.7. Le fabricant
d'un bien qui comporte une garantie de bon fonctionnement prévue à
l'article 38.1 doit divulguer, de la manière [ou] aux conditions
prescrites par règlement, les informations relatives à cette garantie que
détermine ce règlement.
«38.8. Le commerçant
doit indiquer la durée de la garantie de bon fonctionnement d'un bien visé au
premier alinéa de l'article 38.1 à
proximité de son prix annoncé ou, dans le cas du louage à long terme du bien,
de sa valeur au détail, de manière aussi évidente que ce prix ou cette
valeur.
«38.9. Après la
conclusion d'un contrat de vente ou de louage à long terme d'un bien qui
comporte une garantie de bon fonctionnement
prévue à l'article 38.1, le commerçant doit transmettre au consommateur,
de la manière et aux conditions prescrites par règlement, les
informations relatives à cette garantie que détermine ce règlement.»
Donc, 38.1, le
commentaire : L'article propose d'introduire une garantie légale de bon
fonctionnement dont la durée d'application sera établie dans un règlement.
La durée durant
laquelle la garantie de bon fonctionnement est applicable pourrait varier en
fonction du bien auquel elle s'applique.
La durée de la
garantie de bon fonctionnement ne correspond pas à une durée raisonnable
d'usage normal du bien. Il s'agit d'une
période durant laquelle la couverture particulière que prévoit la loi
s'applique. La garantie de bon fonctionnement est en effet une garantie
autonome et distincte des autres garanties légales prévues à la loi, telle que
la garantie de durée raisonnable. Un consommateur peut se prévaloir de la
garantie de durée raisonnable même si une garantie
de bon fonctionnement est applicable. Le consommateur peut aussi se prévaloir
de la garantie légale de durée raisonnable même si la garantie de bon
fonctionnement n'est plus applicable.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que vous faites la lecture de votre amendement, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Oui, mon amendement.
Donc, c'est à 38.8, Mme la Présidente, par contre. O.K., donc, je le lis tout
de suite : Remplacer, dans l'article 38.8 de la Loi sur la protection
du consommateur, proposé par l'article 3 du projet de loi, «aussi
évidente que ce prix ou cette valeur» par «évidente».
Commentaires : L'amendement vise à accorder
une certaine flexibilité au commerçant concernant l'affichage de la durée de
garantie de bon fonctionnement.
Donc, 38.8 se lirait
ainsi : «Le commerçant doit indiquer la durée de la garantie de bon
fonctionnement d'un bien visé au premier
alinéa de l'article 38.8 à proximité de son prix annoncé ou, dans le cas
du louage à long terme du bien, de sa valeur au détail, de manière
évidente.»
Donc, dans les commentaires qu'on a reçus
notamment en commission parlementaire, on nous disait : Bien là, vous avez le prix puis la garantie aussi gros.
Dans le fond, ce que les commerçants demandaient, c'est, oui, que ce soit
affiché d'une façon évidente, mais pas nécessairement que ce soit à la même
grosseur que le prix. Donc, c'est une question de flexibilité pour eux.
Mme Rizqy : ...sur Greffier?
La Présidente (Mme D'Amours) : Il a
été mis sur Greffier.
Mme
Rizqy : Ah oui! Pardon, désolée. Est-ce qu'on peut traiter
38.1 puis revenir sur 38.8 pour l'amendement, si ça vous convient, M. le
ministre?
M. Jolin-Barrette : Je n'ai pas de
problème.
Mme Rizqy : Merci. Parfait. J'aimerais
juste... 38.1, «les biens neufs», est-ce que vous, vous considérez les biens
remis à neuf comme des biens neufs? Parce que, sinon, moi, je pense qu'il
faudrait peut-être venir le préciser dans la loi, que les biens neufs
n'incluraient pas les biens remis à neuf parce que, sinon, on laisserait une
place à interprétation.
M. Jolin-Barrette : Vous, vous
excluriez les biens remis à neuf?
Mme Rizqy : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien, en fait,
on va voir plus tard que, dans les... dans certains amendements qu'on apporte, on parle... Supposons, quand il va y
avoir le droit à la réparation, on va parler de biens remis à neuf. Donc là, on
va venir les couvrir, mais le bien neuf, c'est le bien qui est neuf, là, qui
sort du magasin, oui.
Mme Rizqy : ...des mots, un bien
neuf, pour moi, c'est lorsqu'il part du fabricant...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mme Rizqy : ...qu'il sort, c'est la
première fois qu'il va avoir... Mais c'est que je me demande si ce serait
peut-être pertinent, à la fin, fin, fin de 38, juste d'avoir une ligne qui dit
que les biens neufs n'incluent pas, dans cette section-ci, les biens remis à
neuf, ou est-ce que vous... Bien, en tout cas, je réfléchis à haute voix, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, moi, je
trouve ça clair. Le bien neuf, c'est le bien neuf, et donc ce n'est pas le bien
remis à neuf.
• (11 h 10) •
Mme
Rizqy : O.K. Moi, je vous laisse cheminer là-dessus, parce
que moi, j'ai peur que ça laisse place à interprétation, parce que, d'ailleurs, c'est pour ça qu'aujourd'hui on
légifère aussi, c'est qu'il y a place à interprétation dans d'autres
endroits, puis on dit : On va juste resserrer pour que ce soit très clair.
Juste continuer dans mes questions, vous vous
rappelez, quand le Pr Jonathan Mayer est revenu, il nous avait dit :
Est-ce qu'on pourrait mettre au moins que la durée de cette garantie soit d'un
minimum de deux ans? Vous avez eu des
échanges avec lui. En ce moment, on n'a pas de plancher de garantie, tu sais,
ça avait... inspiré aussi du modèle français. Alors, moi, j'ai un
amendement, je vais juste le lire, si vous permettez, à l'article... oui?
M.
Jolin-Barrette : ...votre première question, les légistes
m'indiquent que c'est une distinction. Dans le fond, un bien neuf, c'est un
bien neuf qui n'a jamais été acquis auparavant, ce n'est pas un bien remis à
neuf, d'autant plus que, puisqu'on va avoir le concept différent aussi
de remis à neuf dans un article séparé, on n'a pas besoin de venir spécifier
qu'un bien neuf, ce n'est pas bien remis à neuf.
Mme Rizqy : O.K., moi, je suis très
d'accord. Je partage la même définition que vous, là. C'est juste que, des
fois, lorsqu'on ajoute des nouvelles dispositions qui devront être
nécessairement, plus tard, interprétées par les tribunaux... Moi, je suis comme
«ceinture et bretelles». J'ajoute une petite ligne pour éviter toute confusion.
C'est peut-être la fiscaliste en moi. Je
suis comme ça, mais c'est correct. Moi, je suis du même avis, puis on le disait
à micro ouvert, là, que ça ne vise pas...
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, l'intention du législateur, incluant celle du gouvernement, et
celle de l'opposition officielle, et
probablement celle du deuxième groupe d'opposition, pour fins d'interprétation
de l'article 38.1 de la Loi sur la protection du consommateur, le législateur est unanime, et très clair, et
envoie ce message à un éventuel tribunal qui aurait à statuer sur
l'interprétation, le bien neuf n'est pas un bien remis à neuf.
Mme
Rizqy : Merci pour la clarté de vos propos. Non, mais
c'est important, la clarté des propos. Merci beaucoup pour la précision
très claire.
Maintenant,
je vais juste lire l'amendement : L'article 38.1 tel que proposé par
l'article 3... le projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin de
l'article, de l'alinéa suivant : «La durée de cette garantie doit être
d'au minimum deux ans.»
Donc, on reprend
ici vraiment le commentaire du Pr Jonathan Mayer de l'Université de
Sherbrooke, juste d'indiquer au moins un plancher de garantie, là.
M.
Jolin-Barrette : En fait, les garanties de bon fonctionnement vont
être déterminées par voie réglementaire. Puis j'avais indiqué dans le cadre des
consultations, dans le fond, qu'on va consulter, dans le fond, l'Office de la protection du consommateur,
on va consulter l'industrie également, on va consulter les consommateurs, pour
faire en sorte de venir établir les bonnes garanties de bon fonctionnement en
fonction de la nature des biens. Donc, par voie législative, on vient déjà cibler certains biens qui sont notamment
indiqués : réfrigérateur, lave-vaisselle. On va ajouter certains biens par voie réglementaire aussi, mais
on va venir fixer la durée. Donc, si on mettait un deux ans minimum, il y a peut-être certains biens, qui ne sont pas
mentionnés à la liste, qu'on va ajouter, que ça ne serait pas deux ans aussi.
Ça fait qu'on veut garder cette flexibilité-là.
Mme Rizqy : Est-ce qu'il y a des
exemples?
M. Jolin-Barrette : À ce stade-ci,
je n'ai pas d'exemple, mais l'intention, c'est de mettre des planchers qui sont
raisonnables. Mais, après consultation des consommateurs, des unions de
consommateurs, de l'industrie aussi... Vous
vous souvenez qu'on a eu beaucoup de demandes des groupes de consommateurs qui
sont venus il y a deux semaines, qui nous ont dit : Vous devriez fixer la
garantie de bon fonctionnement à la garantie légale. On va évaluer tout ça.
Mme Rizqy : Très bien. Vous, est-ce
que vous avez déjà commencé à faire l'état des lieux? Vous vous rappelez, à un moment donné, il y avait un
professeur, de mémoire, c'est de l'Université Laval, qui avait fait... mené la recherche,
avait fouillé, au niveau du tribunal, pour voir... par exemple, le frigidaire,
c'est 12,9 ans. Est-ce que ça a été
fait de votre côté? Puis, si oui, est-ce que vous avez... Êtes-vous en mesure
peut-être de nous le déposer pour qu'on puisse le voir?
M. Jolin-Barrette : Il y a déjà du
travail qui a été fait de la part de l'office sur la durée raisonnable, les
sources, tout ça, mais, à ce stade-ci, on n'est pas encore prêts à déposer ce
document de travail là. Dans le fond, on a travaillé
sur le projet de loi. Parallèlement à ça, on travaille également à identifier
ça, mais on n'est pas prêts à le déposer publiquement, surtout qu'il
reste des consultations à faire.
Mme Rizqy : Moi, je parle juste de
l'état en ce moment de la jurisprudence pour la garantie légale. Il y a un
professeur qui avait fouillé toutes les décisions puis qui avait fait un
registre pour, par exemple, frigidaire, télévision, laveuse, sécheuse, là, juste ce travail-là, là, pas votre... Je ne veux
pas votre projet de règlement, juste, dans le fond, l'état des lieux au
niveau de la jurisprudence.
M. Jolin-Barrette : Oui, bien, les
équipes de l'office font une veille de toutes les décisions jurisprudentielles
qui sortent.
Mme
Rizqy : Quand on leur a posé la question, ils nous avaient
dit qu'ils n'avaient pas les données chez eux, puis c'est vraiment...
J'avais sorti l'article, c'était de La Presse.
M. Jolin-Barrette : Bien, ce que je
veux dire, il n'y a pas de compilation.
Mme Rizqy : C'est ça.
M. Jolin-Barrette : Mais il y a une
veille qui est faite. Mais on travaille là-dessus pour faire en sorte que
l'office, quand qu'elle va venir pour nous proposer un projet de règlement avec
des durées relativement à la garantie de bon
fonctionnement, le recensement va être fait. Il va y avoir une consultation
aussi. Mais, à ce stade-ci, si vous me dites : Est-ce qu'il y a un
tableau de toutes les garanties légales appliquées?, ce n'est pas le cas, mais
les juristes, dès qu'il y a un jugement qui sort, ils le lisent.
Mme Rizqy : O.K. Puis est-ce que je
vais être invitée?
M. Jolin-Barrette : Pardon?
Mme Rizqy : Est-ce que je serai
invitée, avec le tableau... Vous allez nous le communiquer, le tableau?
M. Jolin-Barrette : Par rapport
au...
Mme Rizqy : L'état des lieux, là,
donc, lorsqu'ils auront fait la compilation, parce que je sais que...
M.
Jolin-Barrette : Exemple, en moyenne?
Mme Rizqy :
Oui.
M.
Jolin-Barrette : Bien, écoutez, je vais pouvoir le déposer au
secrétariat de la commission. Je n'ai pas d'enjeu, parce qu'il y a déjà des
professeurs qui ont fait cette comptabilisation-là.
Mme Rizqy : Oui,
il y a un professeur qui l'a faite.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça.
Mme Rizqy : Parfait.
M.
Jolin-Barrette : Oui, je suis très ouvert.
La Présidente (Mme D'Amours) : Là,
je veux juste mettre au... J'ai fait une erreur tout à l'heure. Je veux juste
qu'on comprenne bien puis qu'on suive bien nos travaux, c'est que vous avez lu
l'article 3 avec tous les paragraphes. Votre question, c'était ça. Moi, j'étais dans le mode travail paragraphe
par paragraphe et je vous ai fait lire l'amendement qui va à la fin.
Maintenant, vous avez lu l'amendement que vous avez déposé, donc, qui était à
l'article 38.1. Donc, nous en sommes à
l'amendement 38.1 de Mme la députée de Saint-Laurent. Alors, est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur l'amendement 38.1 de
l'article 3? S'il n'y a pas d'autre commentaire...
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Par
appel nominal? Oui, Mme la secrétaire, par appel nominal, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Caron (La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La Secrétaire :
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M.
Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire :
Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme
Bourassa : Contre.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Contre.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Tremblay (Hull)?
Mme
Tremblay : Contre.
La Secrétaire :
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga
Mendez : Pour.
La Secrétaire :
Mme D'Amours (Mirabel)?
La
Présidente (Mme D'Amours) : Abstention. Donc, nous revenons à 38.1. Est-ce
qu'il y a des commentaires pour... Oui, Mme la députée de Verdun...
M. Jolin-Barrette : Peut-être juste
une précision en suivi, là, de la question de la députée de Saint-Laurent. Sur
le site Web de l'Office de la protection du consommateur, il y a quand même,
actuellement, un recensement avec des
exemples de types de jugements qui indiquent, exemple, par biens... exemple,
une cuisinière, vous pouvez aller cliquer : Section pour les
consommateurs, Office de la protection du consommateur, Cuisinières, Exemples
de décisions. Donc là, je vous donne un exemple : Cuisinière dont la
plaque en vitrocéramique a craqué deux ans après l'achat, on indique que la
demande est accueillie, puis là il y a un résumé, exemple, le prix payé,
c'était 2 149 $, la réclamation était
de 704 $, puis le montant obtenu, vous avez le résultat, vous avez le
jugement complet que vous pouvez cliquer, en lien avec la SOQUIJ. Donc,
il y a déjà un...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...c'est ça, un
recensement. On n'a pas la totalité, mais il y a quand même une démarche
pédagogique pour aider les consommateurs lorsqu'ils décident de poursuivre et
d'avoir, comment je pourrais dire, des exemples jurisprudentiels applicables à
des types de biens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la
Présidente. Tout à l'heure, le ministre a montré une ouverture en ce qui
concerne la bonification des biens qui sont nommés à l'article 38.1.
J'aimerais savoir deux choses. La première, la... dans les différentes
consultations, il y a eu des recommandations en ce qui concerne la bonification
de la liste en incluant, par exemple, un appareil de transport personnel
motorisé, un vélo à assistance électrique. Quelle est la vision du ministre?
Est-ce qu'il a une ouverture pour tout de suite déjà bonifier cette liste?
• (11 h 20) •
M. Jolin-Barrette : En fait, dans la
loi, on a mis les biens vraiment d'usage courant où il y a beaucoup de
réclamations. La liste va être bonifiée par voie réglementaire sur les biens
d'usage courant, puis on va s'adapter. Je vous
donne un exemple, celui que vous me donnez, le véhicule électrique... pas le
véhicule électrique, le vélo électrique. Le vélo électrique, c'est
vraiment tendance maintenant, puis, écoutez, il y a plein de monde, maintenant,
qui sont rendus à faire du vélo électrique.
D'ailleurs, il y a beaucoup de gens qui... Non,
mais c'est vrai. Il y a plein de gens qui ne faisaient plus de vélo ou qui en
faisaient moins, qui, maintenant, redécouvrent le vélo à cause du vélo
électrique. C'est génial, ça encourage l'activité physique chez une clientèle,
nécessairement, qui n'en faisait pas. Il faut être prudent, par contre, parce que ça va vite, 32 kilomètres-heure,
quand même. Bien, il y a quatre ans, on ne parlait pas des véhicules... des
vélos électriques non plus. Ça fait que la liste, par voie
réglementaire, est là pour s'ajuster. Dans la loi, un réfrigérateur puis une cuisinière, pas mal certain qu'on en aura
toujours... ça sera toujours un bien d'usage courant, une laveuse aussi,
à moins qu'on retourne à la planche à laver, mais ça m'étonnerait.
Mme Zaga Mendez : Merci. Dans ce
sens, je suis d'accord sur le fait que... bien, puis je suis contente d'avoir
l'engagement qu'il va y avoir une bonification par voie réglementaire. Dans ce
sens, est-ce possible de bonifier l'article 31.1 en le disant... est
explicite sur le fait que la bonification de cette liste devra être déterminée
par règlement puis donner des horizons? Parce qu'il n'y a nulle part dans
l'article la mention que cette liste va être bonifiée
par voie réglementaire, puis on pourrait le faire de façon très simple en
disant que ça va être fait par règlement tous les cinq ans
à compter de sa date de mise en oeuvre. Est-ce qu'il y a une ouverture de la
part du ministre pour ajouter ceci?
M. Jolin-Barrette : Bien, je vous
dirais, votre proposition, tu sais, ce n'est pas courant dans le corpus parce
que ça peut être à chaque année aussi. Donc, c'est en fonction des besoins puis
ça donne une flexibilité pour en rajouter ou même en enlever. À un moment
donné, ça se pourrait qu'il n'y ait plus des biens d'usage courant qu'on ne
veut plus viser aussi, mais on s'entend que l'objectif, c'est de couvrir plus
large. Ça fait que la voie réglementaire est là. Donc, ce n'est pas nécessaire
de dire une durée de temps, là, parce que, là, dans le fond, ce qu'on fait,
c'est qu'on fait l'échantillonnage. Puis, tu sais, on est allés aussi... Dans
les biens courants qu'on a mis, ce sont des biens à usage quotidien,
supposons... bien, quotidien, ça dépend, là, vous ne faites pas du lavage
nécessairement à chaque jour, là, peut-être quand vous avez des jeunes enfants,
oui, là, mais l'objectif étant aussi de se coller sur le nombre de plaintes
qu'on a. Ça fait que, dans les biens que vous retrouvez à l'Office de la
protection du consommateur, ce sont notamment des biens pour lesquels il y a
des réclamations.
Mme Zaga
Mendez : Alors, je comprends qu'il y a même une intention
de le faire à chaque année ou peut-être dans un intervalle plus serré
que cinq ans. On est contents. Vous donnez l'exemple...
M. Jolin-Barrette : Bien, je vous
dirais, ça peut être à chaque année comme ça peut être... On pourrait faire la liste de biens l'année prochaine, puis, après
ça, ça pourrait prendre deux ans. On l'ajuste. Dans le fond, c'est l'avantage
du pouvoir réglementaire d'avoir la flexibilité pour le faire.
Mme Zaga Mendez : Bien,
dans ce sens, on n'est pas... Mon intention ici, ce n'est pas déjà avoir la
liste complète dans la loi, je comprends très bien qu'il faut une flexibilité
puis des études courantes qui vont être faites au fur et à mesure, c'est
d'avoir la disposition que ça peut être bonifié par règlement s'il y a une
ouverture, peut-être de ne pas mettre
l'échéancier, mais c'est qu'il n'y a nulle part dans la loi le fait que ça va
être bonifié par règlement. Puis je pense que ça donne une assurance aux
consommateurs de savoir que ce travail-là va être fait de la part du ministre.
Et, en plus de ça, en ce moment, on a un ministre qui a la volonté de le faire,
mais on le sait très bien, les temps changent, et ça se peut qu'une nouvelle
législature nous amène d'autres intentions de la part du corps ministériel. Ça
fait que je pense... J'émets la suggestion s'il y a une ouverture pour cela, et
on peut en discuter tout à l'heure.
M. Jolin-Barrette : Bien, moi,
comment je pourrais dire, je laisserais la flexibilité au gouvernement de le faire. Traditionnellement, dans la loi, c'est
toujours de cette façon-là qu'on le fait. Si on prévoit le pouvoir réglementaire,
c'est pour avoir la flexibilité pour le faire. Ça fait que moi, je suis...
Mme Zaga Mendez : Mais ce n'est pas nommé.
M. Jolin-Barrette : Bien, dans le
fond, quand on dit : «La durée de cette garantie pour les biens visés au premier alinéa est déterminée par règlement.» Puis
ça, c'est la durée de la garantie. Puis, dans le paragraphe précédent,
dans l'alinéa précédent, la dernière phrase, c'est : «Et tout autre bien
déterminé par règlement.» Ça fait que, dans le fond, la fin de l'alinéa un
dit, dans le fond, «tout autre bien [visé] par règlement».
Mme Zaga Mendez : Parfait. Il n'y a
pas l'engagement de le faire de façon récurrente sur cinq ans. Vous le mettez
de côté.
M. Jolin-Barrette : Bien, ce que je
veux dire, le règlement est toujours là pour ajuster.
Mme Zaga Mendez : C'est bon, ça
répond à ma question.
M. Jolin-Barrette : Donc, supposons
qu'on ne faisait rien, vous pourriez vous lever en Chambre puis dire : Bien, comment ça se fait que... ou vous me posez
une question écrite. Bien, si jamais on changeait de gouvernement, puis
c'est Québec solidaire au pouvoir, je suis sûr que vous allez aller dans la
même direction que nous.
Mme Zaga Mendez : Chaque six mois,
mais...
M. Jolin-Barrette : Chaque six mois,
mais là n'oubliez pas votre délai de prépublication, par exemple.
Mme Zaga Mendez : Bien, je... ça
répond à une partie de ma question. Merci.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Y a-t-il
d'autres commentaires pour le paragraphe 38.1? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. La durée de la
garantie, j'ai pour souvenir que c'est au moment de la vente, hein, qu'elle
démarre? Est-ce que j'ai...
M. Jolin-Barrette : La durée de la
garantie, oui.
Mme Rizqy : Oui, il me semble qu'il
y avait une disposition. Je la cherche où?
M. Jolin-Barrette : La garantie de
bon fonctionnement, c'est au moment de la vente.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ah... de la
livraison du bien.
Mme Rizqy : Livraison du bien.
M.
Jolin-Barrette : Donc, si vous achetez le bien, puis il vous est
livré dans six mois, bien, la garantie va débuter à la livraison du
bien.
Mme Rizqy : O.K. Puis la livraison
au client, c'est ça? Désolée, là, je cherche...
M. Jolin-Barrette : C'est à 38.4, le
début de la garantie : «La garantie prévue à l'article 38.1 prend effet
au moment de la livraison du bien.»
Mme Rizqy : O.K., mais la livraison
du bien au consommateur...
M.
Jolin-Barrette : Oui, au consommateur.
Mme Rizqy : ...pas du fabricant vers
le commerçant.
M. Jolin-Barrette : Non, au
consommateur.
Mme Rizqy : O.K., parce que pourquoi
je le précise, c'est parce que, dans l'article 3, quand on lit 38.1 et
suivants, c'est qu'on... il y a souvent «commerçant», «fabricant». Est-ce qu'on
devrait...
M. Jolin-Barrette : Bien non, parce
que la garantie de bon fonctionnement pourrait... Supposons, là, que vous
achetez une roulotte, là... bien, une roulotte... un lave-vaisselle, vous allez
chez le commerçant, puis c'est un modèle d'il y a un an, puis là, je ne sais
pas, il est en liquidation, vous arrivez dans le temps des fêtes, vous arrivez
le 26 décembre, vous êtes un adepte du magasinage du lendemain de Noël,
puis là ça fait un an qu'il est démonstrateur sur
le plancher, puis il y a un gros rabais, bien, votre garantie de fonctionnement
va débuter à partir de la livraison du bien, non pas à la date de la
conception du bien. Donc, s'il brise... Supposons que vous ne le mettez pas
dans votre boîte de pickup, votre lave-vaisselle, quand vous l'achetez le
26 décembre parce vous n'avez pas de pickup, puis qu'il faut que le
magasin vienne vous le livrer à maison, puis ils viennent juste le
10 janvier, s'il brise entre le 26 décembre puis le 10 janvier,
la garantie, elle ne commence pas là, elle commence le 10 janvier.
Mme Rizqy : ...au consommateur et
non pas au commerçant.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Rizqy : C'est clair. Puis «bien
neuf», ça comprend aussi les démonstrateurs, même chose pour les véhicules
démonstrateurs?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Rizqy : Parfait, merci. C'est
très clair, M. le ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : J'ai une question,
parce que ce n'est pas inclus dans l'article, puis c'était aussi suggéré par d'autres
groupes, c'est d'avoir des dispositions pour privilégier la réparation au
remplacement. Donc, j'aimerais ça entendre le ministre sur comment on va faire
en sorte qu'on privilégie la réparation lorsque la réparation est moins chère
ou a un coût équivalent que le remplacement au lieu que le fabricant
dise : Bien, c'est plus facile de produire... remplacer puis ne pas
exercer la garantie de réparation, la garantie de bon fonctionnement.
M. Jolin-Barrette : Donc, votre
question, c'est la garantie de fonctionnement... est-ce que le consommateur
peut choisir juste de... le commerçant peut choisir juste de remplacer le bien?
Mme Zaga Mendez : De remplacer,
exactement. Comment on garantit que c'est qu'on va plutôt respecter la
réparation au lieu de donner le choix au fabricant de remplacer le bien?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K., mais on
a...
Mme Zaga Mendez : Oui. Je vais juste
donner un exemple, on arrive... Je vais donner un exemple peut-être plus
concret. On a un téléphone cellulaire, et là on arrive devant le fabricant puis
on dit... et on une garantie de bon fonctionnement, parfait, et, en appliquant
la garantie, le fabricant peut dire au consommateur : Bien, je vais vous
le remplacer, ça va être plus simple. Bien,
on est en train d'encourager à ce moment-là plus d'utilisation de ressources en
remplacement plutôt que de se dire : Bien, je vais prendre la
responsabilité de le réparer. Est-ce que la garantie de bon
fonctionnement encadre ce choix-là du fabricant? Et comment on fait en sorte
pour que, devant un coût où est-ce que le coût est moindre économiquement pour
réparer, on est en train de toujours favoriser la réparation versus le simple
remplacement? Est-ce que c'est un peu plus clair?
M. Jolin-Barrette : Oui, je
comprends votre question. Je fais juste, parallèlement, donner une information supplémentaire à la question de la députée de
Saint-Laurent. La LPC s'applique entre consommateurs et commerçants. Donc, l'exemple... tantôt, l'exemple qu'on disait,
entre le fabricant puis le commerçant, pour la durée de garantie, il n'y a pas
de durée de garantie qui s'applique à eux.
Pour votre question, effectivement, vous avez
raison, c'est au choix du fabricant, avec la garantie du droit à la réparabilité, de dire : Je le répare à mes
frais ou vous pouvez aller le faire réparer, puis je vais payer les frais — on
va le voir tantôt — je
vous le remplace et, dans un souci...
Comme je vous l'expliquais tout à
l'heure, on va avoir un amendement, de dire : Je vous le remplace par un bien remis
à neuf. Donc, ça, ça va être une possibilité pour le commerçant, mais vous
avez raison de dire : Il n'est pas obligé de le réparer, il va pouvoir le
remplacer, sauf qu'on vient insérer ce droit à la réparabilité là. On les incite
à réparer, mais, après ça, ça devient un choix commercial de l'entreprise.
Mme Zaga
Mendez : Je comprends.
• (11 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Puis peut-être que, pour
certaines entreprises, ils vont souhaiter le réparer, puis reprendre le bien,
puis utiliser les pièces du bien qui a un défaut pour se servir des pièces pour
réparer. Ça va dépendre... Ça va être à la discrétion du commerçant
aussi. Puis l'objectif, avec le projet de loi, l'objectif principal, c'est le
fait que le consommateur en ait pour son argent. Il y a l'aspect économie
circulaire aussi qui vient s'ajouter, mais, dans un premier temps, c'est : Le consommateur achète un bien, il faut
qu'il fonctionne, mais ça va changer le comportement des entreprises
aussi au fur et à mesure.
Mme Zaga
Mendez : Je comprends. Puis, dans ce même sens, je pense qu'on a la
même compréhension du ministre, c'est pour ça qu'on soulève le point. Est-ce
qu'il y a une ouverture de mettre des choses dans la loi ou par règlement qui
feraient en sorte qu'on encourage la réparation lorsque c'est disponible,
lorsque... C'est moins cher, des fois, que
remplacer le bien, des fois, même pour les commerçants, là. S'il fait le choix,
des fois, les choix ne sont pas tous basés sur le coût. Des fois,
c'est... vous avez décrit d'autres raisons pour lesquelles il pourrait choisir
de juste le remplacer. Mais lorsque le coût
est moindre de réparer, beaucoup moindre, est-ce que... qu'est-ce qu'on a dans
la loi ou dans les règlements à venir
qui pourrait faire en sorte qu'on encourage davantage le choix de la réparation
par les commerçants?
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait, puisque les pièces vont être disponibles
maintenant, ça fait en sorte qu'il va y avoir un inventaire de pièces. Donc,
plutôt que de recommander une machine au complet, les pièces vont être là, ça
fait qu'il va avoir un incitatif pour le coût net pour le... bien, le
commerçant, à dire : Bien, j'ai la pièce maintenant. Auparavant, des fois,
la pièce n'était même pas là. Ça fait que c'est pour ça qu'il recommandait le
bien au complet, supposons, quand il le faisait remplacer ou qu'il se faisait
poursuivre.
Mme la Présidente, je
souhaite m'amender, en lien avec la question de la députée de Saint-Laurent.
Lorsque c'est un démonstrateur, ce n'est pas
un bien neuf. Donc, le véhicule automobile, supposons, qui aurait
20 000 kilomètres, n'est pas un bien neuf, donc il n'est pas
visé.
Mme Rizqy : ...en
reparler.
La Présidente (Mme
D'Amours) :
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga
Mendez : Pour finaliser ma question pour le ministre, j'aimerais
savoir s'il y a une ouverture, de son côté,
pour ajouter à la loi une disposition qui fait en sorte que l'option de
remplacement ne peut être priorisée si la réparation est moins chère, ou à coût égal, que le bien neuf. Donc, tout
à l'heure, le ministre nous expliquait comment, en ce moment, elle fonctionne, mais est-ce qu'il y a
une ouverture pour le dire dans la loi, que l'option de remplacement ne
peut être priorisée si la réparation est moins chère, ou à coût égal, que le
bien neuf?
M.
Jolin-Barrette : Oui. Alors, on m'indique que, sur la garantie de bon
fonctionnement, là, puis là on me corrigera, le consommateur peut dire :
Je veux faire réparer mon bien, O.K.? Là, le commerçant, lui, doit réparer le bien. Si le commerçant dit : Écoute, moi, je
t'offre de le remplacer, le consommateur peut accepter, mais il peut l'obliger
quand même à le réparer. Donc, c'est 38.5, donc :
«Dans le cas d'une
réparation qui relève de la garantie prévue à 38.1 :
«a) le
commerçant ou le fabricant assume les frais raisonnables de transport ou
d'expédition engagés à l'occasion de l'exécution de la garantie de bon
fonctionnement;
«b) le
commerçant ou le fabricant effectue la réparation [d'un] bien et en assume les
frais ou permet au consommateur de faire effectuer la réparation par un
tiers et en assume les frais.»
Mme Zaga
Mendez : Oui. Ça, ça va.
M. Jolin-Barrette : Ça fait que ça, c'est le droit à la réparabilité. Ça fait que, dans le
fond, avec votre exemple... Moi, j'arrive, mon lave-vaisselle ne
fonctionne plus, j'appelle mon fabricant, je dis : Écoute, ça ne
fonctionne plus, mes cycles de lavage ne fonctionnent plus sur mon
lave-vaisselle. Là, je veux le faire réparer. Ça fait que là, soit qu'il le répare, soit qu'il dit : O.K. tu
peux aller le faire réparer, je vais assumer les frais. Mais il pourrait me
dire aussi : Je vais t'en donner un nouveau. Mais là c'est le
consommateur qui choisit. Mais le consommateur, lui, il a le droit de dire : Non, je garde mon bien, je l'aime, mon
lave-vaisselle, je veux que vous me le changiez. Donc, le fardeau est sur le fabricant. Mais il y a peut-être des consommateurs
qui vont dire : Je le... j'en veux un nouveau tout de suite,
remplace-moi-le.
Mme Rizqy : Mais dans cette dynamique-là, lorsqu'on offre le
remplacement avec une grande facilité... comment je peux dire... c'est
aussi un contre-incitatif, de la part du consommateur, pour ne pas réparer.
M.
Jolin-Barrette : Bien, le droit, il est là pour le consommateur. Là,
tu sais, à la base, c'est la réparabilité. Là, ça devient une question de
sensibilisation, de dire... C'est un choix qui revient au consommateur. Là, on
met l'environnement légal pour faire en sorte qu'il puisse obtenir sa
réparation. Mais là, s'il accepte autre chose...
Mme Zaga
Mendez : Je comprends. Donc, c'est...
M.
Jolin-Barrette : Tu sais, on ne prend pas la décision à la place du
consommateur. Nous, notre rôle, c'est de
venir dire : Vous avez droit à votre réparation, vous avez droit à ce
qu'il soit réparé, puis il doit vous le réparer. Mais là, s'il vous
offre un neuf, puis vous voulez un neuf, puis vous ne voulez pas garder votre
vieux...
Mme Zaga Mendez : Je comprends. Mais, d'un
autre côté, si on offre un neuf, et la personne, le consommateur veut absolument se faire réparer, le droit fera en
sorte que la réparation, elle est garantie, là. Je comprends. Ça répond, en
grande partie, à ma question.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...d'autres
commentaires sur le paragraphe... Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : J'aimerais ajouter une réflexion par rapport...
Parce que la Loi sur la protection du
consommateur vise à protéger le
consommateur lorsqu'il est question des véhicules, pour ne pas qu'on leur vende
un véhicule dit neuf, alors que ça a
été un véhicule démonstrateur, versus... et, dans certains cas, le
démonstrateur a plus que juste été démontré dans une salle de montre, il a pris la route, et a parcouru plusieurs
kilomètres, et fait de lui, en fait, un véhicule d'occasion. C'est bien
ça?
M. Jolin-Barrette :
Si vous permettez, Mme la Présidente...
Mme Rizqy : Oui,
avec consentement.
M.
Jolin-Barrette : ...je permettrais à Me Allard de prendre la parole.
Mme Rizqy : Bonjour,
Me Allard.
M. Allard
(André) : Bonjour.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...veuillez vous présenter et dire votre titre, s'il vous
plaît.
Mme Rizqy : Est-ce que vous êtes le fils du juge Allard de
Québec? Le fils du juge Allard de Québec? Il y avait un juge ici, à la Cour
d'appel, qui s'appelait M. Allard. Ce n'est pas vous?
M. Allard
(André) : Non, ça n'a aucun rapport.
Mme Rizqy :
...ça va.
M. Allard
(André) : Je m'appelle André Allard. Je suis directeur des affaires
juridiques à l'office.
Écoutez,
le véhicule qui est vendu comme neuf peut comporter, dans certaines
circonstances, quelques kilomètres qui
ont été rendus nécessaires pour pouvoir livrer le véhicule chez le
concessionnaire, parce que, des fois, les concessionnaires, entre eux,
s'aident et, bon, se livrent mutuellement des véhicules. Mais ça ne peut pas
dépasser ce qui est strictement nécessaire
pour, justement, le déplacement du véhicule pour la livraison au consommateur.
Au-delà de ça, ça devient un véhicule qui n'est pas... qui ne peut pas
être considéré comme étant un neuf.
Mme Rizqy : À
titre d'exemple, il y avait une décision qui a été rendue que
700 kilomètres, c'était beaucoup trop.
M. Allard
(André) : Combien?
Mme Rizqy : 700 kilomètres, c'était beaucoup trop, c'est
comme si le véhicule avait été vendu 27 fois aux fins de la livraison.
Alors, ils ont dit non, ça aurait dû être dénoncé à l'acquéreur que c'était un
véhicule... un démonstrateur, et non pas un véhicule neuf, à proprement
parler.
Mais juste pour bien
comprendre, l'objectif, c'est que le consommateur soit au fait que le véhicule
qu'il achète n'est pas un véhicule neuf à
proprement parler, mais plutôt un véhicule dit d'occasion. Mais il y a... entre
neuf et d'occasion, il y a aussi des démonstrateurs qui sont sur la salle de montre.
Et je me pose la question, là, dans l'objectif, toujours, du législateur de
mieux protéger le consommateur pour un véhicule... disons, je... moi, je ne
suis pas une... je ne suis pas du tout ferrée en véhicules, je tiens à
le dire, je ne sais pas c'est quoi, la norme pour un démonstrateur, mais est-ce
qu'un véhicule qui aurait roulé moins de 10 000 kilomètres... est-ce
qu'on pourrait quand même protéger le consommateur en lui
donnant, à lui aussi, le bénéfice de cette protection, sans que ça tombe, par
exemple, dans un véhicule d'occasion, à proprement parler, qui a été loué
pendant un an, deux ans, qui a roulé sa bosse?
Puis je donne, à tout hasard,
10 000 kilomètres, ne m'en prenez pas préjudice là-dessus, juste pour
donner le bénéfice pour les démonstrateurs. Et là je ne parle pas des
démonstrateurs qui ont été livrés en bas de quelques kilomètres, là, mais, je
parlais, un peu plus de kilomètres au compteur, mais qui n'ont pas été vendus
ni loués. Est-ce que ça vaudrait la peine, pour mieux protéger les
consommateurs, d'avoir cette protection-là puis de, peut-être, ajouter un petit
amendement?
• (11 h 40) •
M. Allard (André) : Bien, en fait,
c'est déjà prévu à l'article 1, où on définit ce qui est une automobile ou
une motocyclette d'occasion. C'est celui ou celle qui a été utilisé à une fin
autre que pour celle qui est nécessaire pour la livraison. Alors donc,
effectivement, il peut y avoir un certain nombre de kilomètres, mais, dès lors
qu'il a été utilisé, par exemple, comme véhicule de courtoisie, un véhicule
pour les employés, bien, ça devient...
Mme Rizqy : Un véhicule d'occasion.
M. Allard (André) : ...disons, du
kilométrage qui n'est pas nécessaire pour sa livraison. Donc, ça devient un
véhicule d'occasion.
Mme
Rizqy : Oui, ça, on se comprend, sur la définition. Moi,
maintenant, c'est le bénéfice pour le consommateur. Parce qu'au fond, si
je comprends bien, c'est que 38.1, le bien neuf n'inclut pas ce
démonstrateur-là.
M. Allard (André) : Exact.
Mme
Rizqy : Mais le consommateur, lui, quand il achète, il ne
connaît pas l'article 38.1 et suivants. Le consommateur
va se dire : Ah! oui, j'ai un véhicule démonstrateur, il a seulement
1 000 kilomètres au compteur, je pense faire une bonne affaire, et
j'ai une économie de 5 000 $ et, en plus, j'en prends livraison la
semaine prochaine. Là, le consommateur, lui,
il pense sincèrement faire une bonne affaire. Or, le consommateur va se
retrouver à dire : Oh! attendez une seconde, 38.1 et suivants
ne s'applique pas à moi. Mais il va l'apprendre à la dure. Et là je me pose
même la question : Est-ce que, même pour la garantie citron, ça va
s'appliquer à lui?
M. Jolin-Barrette : Mais là son
bien, il n'est pas neuf. Il sait qu'il achète un bien non neuf. Ça fait qu'il fait
un deal. Mais il fait une économie sur un véhicule qu'il sait qui a été utilisé
pour d'autres consommateurs qui voulaient tester le produit. Donc, lui, il y a
certains types de garanties qui s'appliquent à lui. Puis là on va le voir plus
loin, même pour les véhicules d'occasion, dans le fond, là, on améliore les
garanties pour les véhicules d'occasion. À l'époque, on était dans une optique
des années 70, mais là les véhicules durent plus longtemps. Ça fait qu'on
augmente les garanties puis on vient les fixer, qu'ils ressemblent aux
garanties des manufacturiers, tu sais, exemple, 100 000 kilos, cinq
ans, 100 000 km. Dans le fond, on augmente la garantie.
Mme Rizqy : ...je comprends très,
très bien les explications de... j'allais dire : Me Barrette... Me Allard.
Moi, au fond, c'est juste... je lève ici un petit drapeau jaune parce que nous,
on est des initiés. Le ministre lui-même est... Oui, allez-y...
M. Jolin-Barrette : 38.1, la
garantie de bon fonctionnement ne s'applique pas aux véhicules automobiles.
Mme Rizqy : Mais ça aussi, c'est
ajouté par règlement.
M. Jolin-Barrette : Pas en vertu de
38.1. C'est ça, c'est un régime distinct pour les véhicules automobiles.
Mme Rizqy : O.K. Même si tout autre
bien déterminé par règlement, ce ne sera pas déterminé par règlement plus tard qu'on l'ajoutera, c'est vraiment dans
les sections qu'on va... quand on va aller... Au fond, tous les véhicules,
si je comprends bien, ça va être dans le bloc garantie anti-citron, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Les véhicules
automobiles, ils ont déjà un régime distinct dans la Loi sur la protection du
consommateur.
Mme Rizqy : Donc, on ne les inclura
pas dans le... C'est juste pour moi, pour bien comprendre.
M. Jolin-Barrette : Pour les
véhicules d'occasion. Voulez-vous suspendre une seconde?
Mme Rizqy : Juste pour que je...
oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...suspendre
les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 45)
(Reprise à 11 h 48)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, Mme la
Présidente, je vais faire un résumé pour que ce soit clair pour tout le monde. Donc, le régime de 38.1 s'applique aux
biens qui sont neufs qui sont énoncés à la loi. Les véhicules automobiles
neufs ne sont pas visés par le régime de 38.1. Théoriquement, puis là on ne
s'en va pas dans cette direction, mais, théoriquement, on pourrait les inclure
par voie réglementaire, les véhicules neufs, mais ce n'est pas le choix qu'on a
fait parce qu'on a décidé d'amener une loi sur les véhicules... les citrons,
donc, pour un véhicule neuf avec un certain nombre
de réparations, donc trois réparations pour le même problème, 30 jours
chez le concessionnaire, ou 12 réparations différentes à
l'intérieur de trois ans.
Ça fait que le régime automobile, c'est un
régime distinct. Dans l'avenir, si nous voulions, nous pourrions inclure les véhicules neufs, par voie réglementaire,
dans la garantie de bon fonctionnement. À ce stade-ci, ce n'est pas ce
qui est prévu.
Pour les
véhicules usagés, donc, là on a un régime qui date des... de la fin des
années 70, qui est déjà une garantie de bon fonctionnement, qui a
son régime distinct à lui, dans les articles 159 et... 151 et suivants,
dans la Loi sur la protection du consommateur, mais on va venir actualiser la
durée pour laquelle les garanties pour les véhicules usagés sont couverts, augmenter. Avant, c'était trois mois, 5 000
ou... Bon, il y a les catégories d'autos qu'on actualise. On va le voir
tantôt. Donc, on passe... on passe de deux à quatre ans, puis de
40 000 à 80 000 kilos, puis on va passer de trois à cinq pour catégorie B, puis de 60 000 à
100 000 kilomètres-heure... 100 000 kilomètres, pas
«kilomètres-heure». Et la catégorie
C, de cinq à sept ans, et de 80 000 à 120 000 kilomètres. Ça, ça
va être l'article 12, qu'on va voir tantôt.
Le démonstrateur, lui, le véhicule automobile
démonstrateur, c'est un véhicule usagé, donc d'occasion, qui est couvert par ce
régime-là. Démonstrateur dans un magasin, une laveuse, j'arrive au magasin, je
dis : Je faisais mon lavage à la main, maintenant, je suis rendu dans la
modernité, je vais faire mon lavage dans la laveuse. La machine est sur le
plancher, elle n'est pas branchée, puis là ils me disent : liquidation,
modèle sur le plancher. On est le 26 décembre.
Ce bien-là est un bien neuf, 38.1 s'applique. Après ça, mon réfrigérateur, je
veux le changer, je me promène sur le plancher, je dis : Ah! un
beau réfrigérateur. Je vois le modèle sur le plancher. C'est un démonstrateur,
mais il est branché, puis il est branché
depuis deux ans, parce que c'était le modèle plancher, mais branché. Ce
bien-là, ce n'est pas un bien neuf, c'est
un bien usagé, parce qu'il a été utilisé à titre de démonstrateur, mais on a
entamé son fonctionnement. Donc, il y a une distinction à ce niveau-là.
Ça fait que j'espère avoir bien résumé le tout.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme
Rizqy : C'est parfaitement résumé, et c'est excessivement
clair, je vous en remercie. Moi, je vous reparlerai des véhicules lorsqu'on
sera rendus à la section, à ce moment-là, des véhicules. Pour... là, ce ne sera
pas nécessairement ici, dans le
projet de loi, mais je pense que, pour le consommateur, par exemple, l'exemple
du frigidaire branché, je ne suis pas certaine que la réglementation, en ce
moment, est bien suivie, mais ça, ce sera plus dans les sanctions. Parce que
les gens pensent acheter un démonstrateur, mais, en fait, c'est un bien usagé.
Et là, maintenant, ils perdraient le bénéfice de 38.1 sans même le savoir, en
fait. Mais ça, je pense que ce serait plus au niveau des sanctions.
M. Jolin-Barrette : ...légale est là
quand même.
Mme
Rizqy : Oui, la garantie légale, quand même, mais de bon fonctionnement... on
essaie de bonifier, mais...
M. Jolin-Barrette : Parce que ce
n'est pas un bien neuf.
Mme Rizqy : Mais, je pense, ici, ce
serait plus de l'information, pour que le consommateur comprenne très bien
qu'en ce stade-ci l'électroménager devrait être catégorisé comme bien usagé, et
non pas modèle de plancher, démonstrateur, là. Mais ça, je pense que c'est plus
quelque chose qu'on peut faire en matière d'information.
J'ai une autre question, si vous permettez. Ici,
dans le choix des mots, la façon que c'est construit, la phrase, à 38.1, ma
compréhension, c'est que c'est une définition qui est exhaustive, mais non
limitée uniquement par voie réglementaire, c'est-à-dire que le tribunal, s'il
devait lire 38.1, et qu'un bien n'est pas dans cette liste et n'est pas dans un règlement, le tribunal ne peut pas aller
plus loin que qu'est-ce qui est écrit présentement, ou plus tard, dans un
règlement. C'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison.
Mme Rizqy : O.K. Je note qu'il n'y a
pas les produits numériques. Je vous donne un exemple. Un client québécois
achète un logiciel antivirus, qu'il paie quand même assez cher, pour le mettre
sur son ordinateur personnel, ne fonctionne pas, finalement, ou arrête de
fonctionner. Pensez-vous que c'est quelque chose qu'on pourrait peut-être ajouter dans le règlement? Ou est-ce que... Est-ce
que c'est un choix, en fait, du législateur, que ce soit vraiment une
définition qui soit exhaustive ou est-ce que c'est ouvert à peut-être ajouter
un «notamment» en début de phrase, là? «Les biens neufs suivants qui font
partie de l'objet du contrat de vente»... puis dire «notamment» et aussi «par
règlement», pour peut-être donner une latitude au tribunal de dire : C'est
vrai que ce n'est pas dans le règlement, ce n'est pas présentement inscrit... Mais il y a tellement de
produits nouveaux, et même moi, j'en perds mon latin, là, je me sens déjà assez
vieille, merci. Alors, je ne sais pas, si c'est possible, peut-être, d'ajouter
un «notamment»? Ou est-ce que c'était vraiment une volonté du
législateur que ce soit une définition qui était exhaustive?
M. Jolin-Barrette : ...volonté du
législateur que ce soit une définition exhaustive, parce que, un, ça prend de
la prévisibilité pour les biens, puis là on... c'est une nouvelle garantie, on
vise les biens d'usage courant et on pourra en ajouter par voie réglementaire.
Mais on ne veut pas commencer à créer de l'instabilité, pour savoir :
Est-ce que les... est-ce que tout type de bien est susceptible de la garantie
de bon fonctionnement? À ce stade-ci, la réponse, c'est non. C'est ceux qui
sont identifiés dans la loi, plus ceux qui vont être par voie réglementaire.
Mme
Rizqy : Et, au niveau du règlement, est-ce que vous, vous
avez prévu qu'il y ait une revue qui soit faite, annuelle ou aux deux
ans, des biens?
M. Jolin-Barrette : En fait, c'est
en continu. Dans le fond, la construction de 38.1, c'est notamment par rapport
aux biens où est-ce que l'office a le plus de plaintes aussi. Donc, bien
entendu, on va pouvoir faire évoluer le règlement puis même, éventuellement, la
loi en fonction des biens pour lesquels il y a des réclamations, notamment.
Mme Rizqy : Parfait. Juste une
petite question au niveau de l'organisation : Pour l'article 3,
est-ce que... voulez-vous qu'on passe à 38.2 ou est-ce qu'on ferme 38.1?
M. Jolin-Barrette : Bien, moi, je
pense que l'article doit être adopté au complet. Ça fait que je lirais... comme, si on a fini les discussions, on s'entend
entre nous, on s'entend qu'on passe à 38.2 puis on ne revient pas à 38.1.
Mme Rizqy : Donc, on peut aller à
38... Oui, allez-y...
La Présidente
(Mme D'Amours) : Là, je comprends qu'il y a une entente, mais Mme
la députée de La Pinière voulait intervenir sur le 38.1.
Mme Caron : Oui, tout simplement, en
fait... Merci pour l'explication, parce que j'en avais perdu mon latin. La question
que je voulais poser, c'était, justement, dans le cas d'un bien qui est en
magasin, qui n'a jamais été branché, et tout ça, mais qu'on fait juste le voir
pour voir si on peut ouvrir la porte, comment c'est grand, et tout ça, si c'était considéré bien neuf. Non, alors vous
avez très bien clarifié ça, je vous remercie. Je me permets juste de faire une petite capsule linguistique. Un démonstrateur,
c'est un anglicisme, alors on parlerait plutôt d'un article de démonstration
puis, pour une automobile, d'une voiture d'essai. Alors, juste une petite
capsule linguistique. Merci.
Mme Rizqy : C'est noté.
M. Jolin-Barrette : ...Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
noté.
M. Jolin-Barrette : Article de
démonstration.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon,
est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 38.1?
Mme Rizqy : ...on est prêts à
aller à 38.2.
La Présidente (Mme D'Amours) : Tout
le monde? Donc, allons-y. M. le ministre. 38.2, vous en aviez fait la lecture.
Commentaires?
M. Jolin-Barrette : Commentaire :
L'article indique ce que comprend la garantie de bon fonctionnement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des commentaires sur le paragraphe... c'est-à-dire, 38.2? Nous
passons maintenant au 38.3. M. le ministre, commentaires.
M. Jolin-Barrette : Oui. L'article
prévoit ce qui est exclu de la garantie de bon fonctionnement.
Il est prévu, à l'instar de ce qui est prévu
dans les cas de la garantie de bon fonctionnement applicable à une automobile d'occasion (article 161, LPC), que la garantie de bon
fonctionnement ne comprend pas le service normal d'entretien et le remplacement de pièces en... résultant et... en dommages qui résultent d'un usage
abusif par le consommateur.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme
Rizqy : ...paragraphe c que vous avez omis, «et tout
accessoire autre que celui déterminé par règlement».
M.
Jolin-Barrette : Oui. Excusez-moi, votre question, c'est...
Mme Rizqy : Ah!
vous ne l'avez pas lu ou vous l'avez lu? Vous ne l'avez pas lu?
M.
Jolin-Barrette : Non, là, j'ai juste lu le commentaire.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Ça a été lu au tout début. Vous avez fait la mention de...
Mme Rizqy : Ah!
O.K., d'accord, oui, oui. Oui, oui, c'est parfait. Pas de commentaire.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas de commentaire... Oui, Mme
la députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui,
c'est une question. En fait, en c, le «tout accessoire autre que celui
déterminé par règlement», est-ce que vous pouvez expliquer à quoi on fait
référence par «accessoire»... sauf en 32, d.5, qui fait référence juste à ça.
Mme Rizqy : ...par
exemple, un lave-vaisselle, vous avez nécessairement besoin du conduit pour
aller vous brancher. C'est un accessoire qui est nécessaire avec le
lave-vaisselle.
M.
Jolin-Barrette : Donc, effectivement, vous avez raison, c'est ce qui
est en lien, en périphérie du bien, donc, qui pourrait être acheté avec le
bien. Donc... C'est ça, donc «tout accessoire autre que celui déterminé par règlement», on pourrait l'inclure dans le
règlement. Exemple, le câble, on pourrait l'inclure par règlement, mais, sinon,
l'accessoire n'est pas inclus au produit, supposons que vous mettez un
accessoire supplémentaire.
Mme Caron : ...alors
est-ce que ça veut dire que, si j'achète un lave-vaisselle, qui est visé par
l'article 38.1, il est protégé, mais si le vendeur me vend aussi le tuyau
qui va avec, en périphérique, que ce tuyau-là ne sera pas protégé, parce qu'on
dit que 38.1 ne comprend pas ça?
M.
Jolin-Barrette : C'est ça. Donc, c'est un accessoire qui n'est pas
avec le fonctionnement du bien, s'il n'est pas indispensable au fonctionnement.
Donc, le tuyau, il est pas mal indispensable pour l'évacuation des eaux. Mais, supposons, je ne sais pas, vous rajoutez un
article décoratif, un accessoire décoratif sur le bien, lui, il ne sera pas
couvert nécessairement, à moins que ce soit prévu par règlement.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Ça va, Mme la députée, oui? Parfait. Donc, 38.4. M. le
ministre, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Jolin-Barrette : L'article vise à établir
le moment à partir duquel la garantie de bon fonctionnement commence à
s'appliquer.
Donc, on a eu la
discussion tout à l'heure, c'est à partir de la livraison.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Commentaires? 38.5. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. L'article indique
quelles sont les obligations du fabricant et du commerçant dans le cas d'une
réparation qui relève de la garantie de bon fonctionnement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Commentaires? Suivant, M. le ministre, 38.6.
M. Jolin-Barrette : L'article vise à prévoir
expressément que le consommateur acquéreur subséquent du bien peut aussi
se prévaloir de la garantie de bon fonctionnement applicable à ce bien.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Pas de commentaire? Donc, 38.7.
M.
Jolin-Barrette : ...l'obligation, pour le fabricant d'un bien, de
divulguer de l'information relative à la garantie de bon fonctionnement. Les
informations que le fabricant sera tenu de divulguer, de même que la manière et
les conditions de sa divulgation, seront prévues par règlement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Commentaires?
Mme Rizqy : ...trop vite, puis je serais revenue juste à 38.6,
rapidement, «à l'égard d'un consommateur». En fait, voulez-vous terminer la
lecture, là, au complet? Comme ça, on peut terminer la conversation, puis je
peux aller d'article à article.
M.
Jolin-Barrette : Donc, 38.7, c'était beau. 38.8, le
commentaire : Afin de favoriser la prise de connaissance par le consommateur de la durée de la garantie de
bon fonctionnement applicable à un bien, l'article prévoit que le commerçant doit indiquer cette durée à proximité du
prix qu'il annonce pour ce bien de manière aussi évidente que ce prix.
Et là on avait
l'amendement que j'ai déposé tout à l'heure, Mme la Présidente. Je pense qu'il
avait été voté. Il a-tu été voté?
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...pas été voté.
M.
Jolin-Barrette : Ah! il n'a pas été voté. Donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
n'a pas été voté. Mais, avant de lire votre amendement, moi, j'aimerais
mieux, là, qu'on termine le 38.6. Ou vous aviez des questions?
Mme Rizqy : Parce
que «à l'égard d'un consommateur acquéreur subséquent du bien», bien, si c'est
un consommateur subséquent, ce n'est pas, à ce moment-là, un bien usagé?
M.
Jolin-Barrette : Bien, la... c'est comme une garantie de maison neuve.
Dans le fond, supposons que j'achète un réfrigérateur puis que, l'année
suivante... Supposons, j'étais célibataire, j'achète un réfrigérateur, puis là que je vais sur les applications, et je trouve
l'amour, puis que là, je décide d'emménager chez ma nouvelle conjointe, puis là
qu'Alexis, au même moment, se sépare, puis qu'il a besoin d'un
réfrigérateur, bien là, je lui vends mon réfrigérateur, mais la garantie de bon fonctionnement du réfrigérateur, ça ne fait
seulement qu'une année, puis supposons que la garantie, c'était sept
ans, bien là, pour les six prochaines années, Alexis va bénéficier de la
garantie.
Mme Rizqy : O.K.
Merci.
M.
Jolin-Barrette : ...
Mme Rizqy : Non,
nous non plus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Aviez-vous
des commentaires, 38.7 et 38.8? C'est bon? Donc, M. le ministre, là, on
serait rendus à votre amendement au 38.8.
M. Jolin-Barrette : O.K. 38.8. Donc,
l'amendement : Remplacer, dans l'article 38.8 de la Loi sur la
protection du consommateur, proposé
par l'article 3 du projet de loi, «aussi évidente que ce prix ou cette
valeur» par «évidente».
Donc,
l'amendement vise à accorder une certaine flexibilité au commerçant concernant
l'affichage de la durée de la garantie de bon fonctionnement.
Donc, à la fin, on
enlève «aussi évidente que ce prix ou cette valeur» et on le remplace par
«évidente».
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Oui, Mme la députée.
Mme Rizqy : Donc,
vous, vous pensez...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Voulez-vous du temps, Mme la députée?
Mme Rizqy : Non, c'est juste... Donc, vous, vous pensez
qu'avec «évidente», ça, c'est assez clair pour que les gens comprennent,
là.
M.
Jolin-Barrette : Oui, c'est assez clair, puis, dans le fond,
originalement, c'était «aussi gros que le prix». Là, dans le fond, c'est «évidente». Dans le fond, c'est une demande
notamment des commerçants, donc ça va être évident, mais ce ne sera pas
nécessairement aussi gros que le prix, au niveau de la garantie.
Mme Rizqy : O.K.
Juste une petite question : Est-ce qu'il y a des normes au niveau du
caractère? Parce que... Je me suis toujours posé la question parce que, des
fois, je me demande si c'est moi qui deviens de plus en plus presbyte ou il y
en a qui jouent vraiment au caractère, puis que c'est le plus petit possible.
M.
Jolin-Barrette : Bien là, avec ce cas-là, c'est aussi «évidente», il
faut que ce soit...
Une voix :
...
M.
Jolin-Barrette : Vous n'aurez pas besoin de votre loupe.
Mme Rizqy : D'accord.
Des voix :
...
M. Jolin-Barrette : ...38.9.
Mme
Rizqy : Bien, voulez-vous qu'on adopte l'amendement?
M.
Jolin-Barrette : Bien, il faut-tu adopter... O.K.
Mme Rizqy : Oui,
habituellement. Adopté.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Adopté?
Des voix :
Adopté.
M.
Jolin-Barrette : Adopté. Excellent.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Adopté.
M. Jolin-Barrette : 38.9. Le
commentaire : L'article prévoit l'obligation pour un commerçant de
transmettre, après la conclusion du contrat, de l'information relative à
la garantie de bon fonctionnement applicable du bien qui fait l'objet du
contrat. Les informations que le commerçant sera tenu de transmettre, de même
que la manière et les conditions de cette transmission, seront prévues par
règlement.
Mme Rizqy : O.K.
Bien, il restait juste, je pense, mon amendement, le 38... Moi, je pense qu'il
n'y a plus d'autre question, à ce stade-ci. Juste voir, pour le comité aviseur,
est-ce que vous êtes ouvert qu'on puisse au moins dire que notamment les
consommateurs, les fabricants, les détaillants, le gouvernement du Québec
pourront faire partie du comité aviseur ou est-ce que vous, vous avez déjà
commencé à réfléchir à qui devrait faire partie de ce comité aviseur?
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, on
va consulter tout le monde. On va consulter les gens de l'industrie, les
consommateurs, l'OPC, les fabricants. Donc, je sais que c'était une demande du Conseil canadien de commerce, puis je l'ai dit en
commission parlementaire, pour dire : On va consulter l'ensemble des
intervenants, comme on le fait à chaque
fois. Il y avait déjà eu une consultation en 2019 relativement à l'obsolescence
programmée. Puis, à chaque fois que l'office met en place des règlements, il y
a une consultation qui se fait.
Mme Rizqy : C'était
aussi les Manufacturiers et exportateurs du Québec, à leur demande. Au fond,
juste pour que moi, je... bien, bien certaine, donc, avant de rédiger le
règlement, évidemment, le comité va être présent. Est-ce que leurs travaux vont
être rendus publics ou ça va être juste au... du règlement, au fond?
M.
Jolin-Barrette : Bien, écoutez, chacun des membres qui participent, ce
sont souvent, bien entendu, des lobbies, donc ils ne se gênent pas,
généralement, pour indiquer quelles sont leurs recommandations, publiquement. Alors, je ne suis pas inquiet, à ce niveau-là.
Puis, dans le fond, on va faire une consultation dans un premier temps. Puis
ensuite, quand on va avoir le projet de
règlement, vous le savez comme moi, il est prépublié, ça fait que, là aussi, il
y a une consultation aussi. Puis, dans le fond, le Conseil canadien du
commerce de détail pourra commenter le règlement en toute transparence.
Mme Rizqy : Pas
d'autre commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Tremblay) : On pourrait passer, là, au vote de l'article 3.
M.
Jolin-Barrette : ...l'amendement à voter de la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : ...oui,
mais je ne l'ai pas déposé, donc...
La Présidente (Mme
Tremblay) : Il n'a pas été déposé, non, c'est ce que j'avais vérifié.
Mme Rizqy : Il
n'est pas déposé, puis vous avez répondu à ma question avec beaucoup de
transparence.
Une voix :
...
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on serait prêt à procéder? Parfait. Donc, l'adopter avec l'amendement?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Parfait.
Une voix :
Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Tel qu'amendé. Merci.
M.
Jolin-Barrette : L'article 4, Mme la Présidente, et on aura
également un amendement, donc : L'article 39 de cette loi est
remplacé par les suivants :
«39. Si un
bien qui fait l'objet d'un contrat est de nature à nécessiter un travail
d'entretien, les pièces de rechange, les services de réparation et les
renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation de ce bien, y
compris, le cas échéant, les
logiciels de diagnostic et leurs mises à jour, doivent être disponibles pendant
une durée raisonnable après la conclusion du contrat.
«Ces pièces
de rechange doivent pouvoir être installées à l'aide d'outils couramment
disponibles et sans causer de dommage irréversible au bien.
«Un commerçant ou un fabricant peut se dégager
de l'obligation prescrite par le premier alinéa en avertissant le consommateur
par écrit, avant la conclusion du contrat, qu'il ne fournit pas de pièces de
rechange, de services de réparation ou de renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la réparation du bien.
«Un règlement peut déterminer les pièces de
rechange et les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation d'un bien à l'égard desquels un
commerçant ou un fabricant ne peut se dégager de l'obligation prescrite par le
premier alinéa, la durée pendant laquelle ces pièces et ces renseignements
doivent être disponibles et le délai à l'intérieur duquel le commerçant
ou le fabricant doit, sur demande du consommateur, les fournir à ce dernier.
«Pour
l'application du présent article, est réputé être de nature à nécessiter un
travail d'entretien un bien dont l'usage peut nécessiter le
remplacement, le nettoyage ou la mise à jour de l'une de ses composantes.
«39.1. Le fabricant doit divulguer, de la
manière et aux conditions prescrites par règlement, les informations que détermine ce règlement relatives aux pièces de
rechange, aux services de réparation et aux renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la réparation du bien dont il est tenu de garantir la
disponibilité en application du premier alinéa de l'article 39.
«39.2. Le
commerçant doit divulguer, avant la conclusion du contrat, de la manière et aux
conditions prescrites par règlement,
les informations que détermine ce règlement relatives aux pièces de rechange,
aux services de réparation et aux renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la réparation du bien dont le commerçant ou le fabricant
garantit la disponibilité en application du premier alinéa de
l'article 39.
«39.3. Le commerçant ou le fabricant qui est
tenu de garantir la disponibilité d'une pièce de rechange, d'un service de
réparation ou d'un renseignement nécessaire à l'entretien ou à la réparation
d'un bien en application du premier alinéa de l'article 39 doit le rendre
disponible à un prix raisonnable.
«Pour l'application du premier alinéa, le prix
d'une pièce de rechange, d'un service de réparation ou d'un renseignement
nécessaire à l'entretien ou à la réparation d'un bien est raisonnable s'il n'en
décourage pas l'accès par le consommateur.
«Un règlement
peut déterminer des cas dans lesquels un tel prix est présumé décourager
l'accès par le consommateur.
«39.4. Le fabricant d'une automobile doit donner
accès aux données de cette automobile à son propriétaire, à son locataire à long terme ou au mandataire de
ceux-ci à des fins de diagnostic, d'entretien ou de réparation. Le fabricant ne
peut se dégager de cette obligation en application du troisième alinéa de
l'article 39. Malgré l'article 39.3, cet accès doit être donné
gratuitement.
«39.5. Lorsqu'un commerçant ou un fabricant est
en défaut de rendre disponibles les pièces de rechange, les services de
réparation ou les renseignements nécessaires à la réparation pendant la durée
prévue à l'article 39, le consommateur peut demander à ce commerçant ou à
ce fabricant la réparation du bien qui la nécessite.
«Le commerçant ou le fabricant doit informer le
consommateur, dans un délai de 10 jours suivant la demande de ce dernier
et par écrit, du délai dans lequel il propose d'effectuer la réparation.
«39.6. En cas de défaut du commerçant ou du
fabricant de fournir une réponse conforme au deuxième alinéa de
l'article 39.5, le commerçant ou le fabricant doit remplacer le bien du
consommateur ou lui en rembourser le prix. Le consommateur doit alors remettre
le bien au commerçant ou au fabricant.
«39.7. Le consommateur peut accepter ou refuser
une proposition du commerçant ou du fabricant conforme au deuxième alinéa de
l'article 39.5.
«Si le consommateur accepte la proposition, mais
que le commerçant ou le fabricant fait défaut de respecter le délai indiqué
pour effectuer la réparation, l'article 39.6 s'applique, avec les
adaptations nécessaires.
«Si le consommateur refuse la proposition, il
peut faire effectuer la réparation par un tiers et le commerçant ou le
fabricant en assume les frais.»
Et on aura
un... quelques amendements qui sont déjà sur Greffier. Alors, je lis les
amendements, Mme la Présidente, ou on fait la discussion?
• (12 h 10) •
La
Présidente (Mme Tremblay) : O.K., on va le faire, on va le faire un à la fois,
selon les articles. Est-ce que...
Mme Rizqy : Est-ce que vous en avez
à 39? Parce que, moi, j'en avais un...
M. Jolin-Barrette : Oui, j'en ai un
à 39.
Mme Rizqy : Parfait.
M.
Jolin-Barrette : Bon. Le premier, Mme la Présidente,
article 4 : À l'article 39 de la Loi sur la protection du consommateur,
proposé par l'article 4 du projet de loi :
1° ajouter, à la fin du
premier alinéa :
«Les renseignements
nécessaires à l'entretien ou à la réparation doivent être disponibles en
français.»;
2° ajouter, à la fin
du quatrième... du deuxième alinéa :
«Un règlement peut
déterminer des cas dans lesquels un outil est considéré couramment disponible.»
Commentaires :
L'amendement précise que les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la
réparation doivent être disponibles en français et propose d'ajouter un pouvoir
réglementaire à la loi.
Donc,
ça, c'est dans le premier alinéa, c'est pour faire en sorte que les renseignements nécessaires à l'entretien et à la réparation doivent
être disponibles en français. Puis deuxièmement, c'est : «Un règlement
peut déterminer les cas dans lesquels un
outil est considéré couramment disponible.» Parce qu'on dit, dans le
fond : Ces pièces de rechange doivent
être... doivent pouvoir être installées à l'aide d'outils couramment
disponibles sans causer de dommage irréversible au bien. Ça fait que, si jamais on avait un litige ou un enjeu sur c'est
quoi, un outil couramment disponible, on se donne le pouvoir de venir le
déterminer, c'est quoi, un outil couramment disponible.
Mme Rizqy : Moi,
ça me convient.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Parfait.
Mme Rizqy :
On peut adopter l'amendement, parce que, moi, j'aurais des discussions sur 39.
La
Présidente (Mme Tremblay) :
Donc, on va procéder à l'adoption de l'amendement. Ça va, tout le monde?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Parfait. Donc, adopté.
Mme Rizqy :
Puis moi, maintenant, à 39, j'attire votre attention, M. le ministre, à 39,
paragraphe trois : «Un commerçant ou un
fabricant peut se dégager de l'obligation prescrite par le premier alinéa en
avertissant le consommateur par écrit, avant la conclusion du contrat,
qu'il ne fournit pas de pièces de rechange, de services de réparation ou de renseignements nécessaires à l'entretien ou à la
réparation du bien.» Or, plusieurs intervenants nous ont dit clairement
qu'au fond ce paragraphe permettait assez rapidement et facilement à un
fabricant ou à un commerçant de se dégager complètement de ses responsabilités.
Là, je réfléchis avec
vous à haute voix. J'ai envoyé un amendement pour qu'on enlève complètement ce
paragraphe. Je voulais voir votre ouverture, parce que, pour moi, ici, ça me
semble assez évident que c'est trop facile de
se dégager, là. Puis si, à tout le moins, pour nourrir la réflexion, si on
pouvait, à tout le moins, ne pas se dégager de la responsabilité de
fournir des renseignements nécessaires à l'entretien puis à la réparation, ça,
il me semble que c'est un plancher minimum à obtenir, là. Si, mettons, vous ne
voulez pas enlever le paragraphe complet, mais à tout le moins qu'il doit remettre les renseignements pour
la réparation puis l'entretien, là, il me semble que c'est le minimum.
Vous pouvez y réfléchir, puis, si vous voulez qu'on continue à 39.2, ça ne me
dérange pas, là.
M.
Jolin-Barrette : Bien, on peut traiter... Vous avez déjà votre amendement?
Mme Rizqy : Oui,
c'est déjà envoyé. Voulez-vous que je le lise?
M.
Jolin-Barrette : O.K., bien, traitons votre... oui, traitons votre
amendement.
Mme Rizqy : O.K.
Alors, je vais juste lire l'amendement. Que l'article 39...
Une voix :
...
Mme Rizqy :
L'article 39 tel que proposé par l'article 4 du projet de loi est
modifié par la suppression du troisième alinéa. Mais je pense qu'il y avait une
petite faute, désolée.
Des voix :
...
M.
Jolin-Barrette : Alors, juste avant d'être sur l'amendement, dans le
fond, le régime de la loi actuelle, c'est
de... que le bien peut être réparé, mais les commerçants peuvent s'en exclure.
Ça, c'est le régime actuel, c'est une reproduction de la situation
actuelle.
Par
contre, à l'alinéa suivant, alinéa quatre, là, on va venir dire :
Attention, le gouvernement va pouvoir adopter un règlement pour dire : Vous ne pouvez pas vous dégager. Donc, le
régime, c'est : c'est couvert, le droit à la réparabilité. Ensuite,
il y a une exception qui dit : Le commerçant peut s'exclure s'il vous
donne, avant d'acheter le bien, un avis qui
dit : Ce bien-là, vous ne pouvez pas le réparer, je vous le dis, là, je ne
le réparerai pas puis je ne ferai pas effectuer les réparations. Puis il
y a une exception à l'exception qui dit : Minute, on va pouvoir viser
certaines catégories de biens que vous ne pourrez pas vous exclure, vous ne
pourrez pas bénéficier de l'exception.
Ça fait que le général,
c'est le droit à la réparabilité; exception, le commerçant peut s'exclure;
exception de l'exception, le gouvernement
peut dire : Non, non, pour toute cette catégorie de biens là, vous n'avez
pas la possibilité d'utiliser l'exception.
Mme Rizqy : Oui, ça, vous avez
parfaitement raison. Mais le danger avec ça, c'est que l'exception va devenir
la règle générale, et le règlement va devenir l'exception de la règle générale
parce que l'industrie va aller de l'avant, puis ils vont tout simplement
s'assurer que... de s'exclure eux autres mêmes de facto.
Moi, ce que je vous proposais peut-être pour
qu'on se retrouve à mi-chemin, là, c'est de garder... si vous voulez, on peut garder l'article 3, mais je
mettrais un point après «réparation» pour que la règle générale, et qu'on ne
peut même pas s'enlever de cette règle générale, c'est qu'à tout le
moins les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation du bien,
là, il me semble que les gens devraient avoir accès à ça, à tout le moins, là.
M. Jolin-Barrette : Mais dans un cas
où le bien, il n'est pas réparable, supposons?
Mme
Rizqy : Bien, c'est qu'ils le disent, qu'ils le disent,
tout simplement : Le bien n'est pas réparable. Au moins, on va le
savoir.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais le
commerçant...
Mme Rizqy : Bien, le commerçant
devra, à ce moment-là, dire : Je ne peux pas fournir...
M. Jolin-Barrette : Mais il va
devoir le faire par écrit.
Mme Rizqy : Oui, oui, par écrit,
mais au moins la personne va le savoir. Mais, à tout le moins, la règle générale, c'est que tous les produits, maintenant,
qu'on va acheter, bien, on n'aura plus à essayer de trouver comment le
réparer, là, ça va être indiqué, puis on pourra faire affaire avec le
réparateur de son... de notre choix. Mais, s'il veut se dégager, par exemple, du reste, de dire : Bien, écoutez, moi, je
ne fournis pas de réparation, parce que ça arrive, il y a des commerçants qui ne peuvent pas fournir la
réparation, on s'entend, là, même chose pour un fabricant, mais, tu sais, qu'il
se dégage de ça, je peux comprendre, mais qu'à tout le moins le consommateur
soit capable de dire : Bien, parfait, j'ai quand même le devis pour la réparation que je peux aller dans un
réparateur. Ça, il me semble que ce serait à tout le moins, là, le
minimum, de se garder ça, que ça reste la règle générale et non pas que ça
devienne l'exception, là.
M.
Jolin-Barrette : Mais il va... Mais la règle générale, elle est là,
d'avoir ces informations-là, mais le commerçant peut s'en exclure.
Mme Rizqy : Bien, moi, je fais le
pari suivant, c'est que les commerçants vont vouloir s'exclure.
M. Jolin-Barrette : Bien, s'ils font
ça, on interviendra par voie réglementaire ou par voie législative.
Mme
Rizqy : Oui, mais l'objectif, c'est d'être prévoyants puis
avenants, puis ça, c'est deux compétences que vous avez.
M.
Jolin-Barrette : Mais on fait les deux, on fait les deux parce que,
dans le fond, le régime général, il est là. Puis là, nous le disons au
micro : Si vous exagérez, on va intervenir, donc s'il y a de l'abus.
Mme Rizqy : O.K. Mais, si, mettons,
on veut respecter l'objectif, là, c'est de... en d'autres mots, c'est le bon fonctionnement, mais aussi avoir le droit à la
réparation. Mais est-ce qu'on peut au moins enlever, au troisième alinéa, là,
«les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation d'un bien»?
Aujourd'hui, quand on achète quelque chose, les gens doivent savoir, bien, c'est quoi, au minimum, comment je
m'assure... Parce que tout est dans tout. Si on retourne à
l'article 3, rappelez-vous, il ne faut pas que ce soit un usage abusif.
Mais, si je ne sais pas qu'à tout le moins je n'ai pas les renseignements
nécessaires à l'entretien, bien, ça se peut que, sans le vouloir, bien, j'aie
abusé de mon bien.
M. Jolin-Barrette : Mais vous allez
être avisée que vous n'avez pas... Dans ce régime-là, là, avec trois, là, actuellement, là, le commerçant va vous le dire,
là, puis il va vous le dire, là : Vous n'aurez pas accès aux renseignements
pour le réparer, si vous achetez ce bien-là,
avant même de faire l'achat, ça fait que vous le savez en toute connaissance
de cause.
Tu sais, supposons, là, je m'en vais m'acheter
une perceuse, là, chez mon quincaillier préféré, là, bien là, j'ai le choix
entre une... la marque maison ou la marque qui est affichée partout, là. Puis
là, la marque maison, elle, me dit : Je
n'ai pas d'avis, ça fait qu'elle va être réparable. Mais la marque connue de
tous, bien, eux autres, ils me donnent un avis puis ils disent : On
ne vous fournira pas la façon de la réparer. Bien, je vais choisir la marque
maison.
Mme Rizqy : Vous pensez ça?
M. Jolin-Barrette : Bien, ils
n'auront pas le choix, c'est prévu par la loi.
Mme Rizqy : Puis
d'après vous, lequel va coûter le plus cher?
M. Jolin-Barrette : Ça dépend.
Mme Rizqy : Habituellement?
M. Jolin-Barrette : Ça dépend, parce
que si les consommateurs achètent massivement ceux avec la garantie, bien, en
termes de volumétrie aussi, ça fait baisser les prix.
• (12 h 20) •
Mme Rizqy : Moi, je vous dirais qu'en
ce moment il y en a qui font beaucoup de volume, puis les recettes ne sont pas
partagées avec autrui, mais juste avec une petite poignée qui sont en haut de
l'actionnariat.
Moi, je vous
le dis, je pense qu'on pourrait se retrouver à mi-chemin puis au moins enlever
juste la dernière phrase, le
renseignement nécessaire à l'entretien puis la réparation du bien. Je pense
sincèrement que, ça, c'est la ligne de trop qu'on accorde. Puis
peut-être que, là, ce serait l'exclusion. Vous pourriez mettre... cette
phrase-là, «le renseignement nécessaire à l'entretien puis la réparation du
bien», l'exception que vous, vous gardez, à titre de ministre, comme... si jamais
vous devez agir puis dire : Ah! finalement, tu sais, on devrait exclure
telle, telle affaire. Ça, je comprendrais. Mais
je pense que la règle générale, l'entretien, réparation, ça doit être fourni.
Et, dans la mesure que vous, vous voulez garder le discrétionnaire, ce serait ça, l'exception, qu'à ce moment-là,
c'est vous qui dites : Bien là, on se rend compte que tel, tel
produit, ça ne fonctionne pas très bien pour obtenir les renseignements
nécessaires pour l'entretien. Ça, je pourrais comprendre, mais je pense que,
d'entrée de jeu, de donner ce pouvoir au commerçant puis au fabricant de ne
même pas fournir les renseignements nécessaires à l'entretien puis la
réparation, je trouve ça un petit peu trop.
Alors, moi, je vous soumettrais, peut-être que
je pourrais même m'amender moi-même ou, si vous voulez, vous m'amendez, moi,
pour qu'on garde le troisième alinéa, mais qui termine à «réparation», puis
qu'on exclue «renseignements nécessaires à l'entretien puis la réparation»,
puis qu'à ce moment-là vous, comme ministre, vous pouvez le garder comme
pouvoir réglementaire. Qu'est-ce que vous en pensez?
M.
Jolin-Barrette : Bien, ce que vous me proposez, c'est, à l'inverse,
de dire : Il est disponible. Moi, par voie réglementaire, je
dirais : Je ne le rends pas disponible.
Mme Rizqy : Oui, mais ça, ce serait
à vous de l'expliquer, si jamais vous faites ça. Puis ça...
M. Jolin-Barrette : Mais la
structure de l'article... puis je comprends votre intention, mais moi, je suis
à l'aise avec la structure de l'article, où
est-ce que c'est : tout est disponible, sauf si le commerçant vous avise à
l'avance que ce n'est pas disponible.
Puis ensuite, nous, on peut intervenir pour venir corriger, pour dire :
Non, non, vous allez le rendre disponible.
Mme Rizqy : O.K. Imaginez, dans une
industrie qui détient des grandes parts d'un marché pour un produit qui est assez populaire, qui qui a le gros bout du
bâton? C'est l'industrie, ce ne sera pas le consommateur, sauf si vous,
aujourd'hui, vous dites : Je trace la ligne, là, puis ça va être
nécessaire. Parce que, là, aujourd'hui, moi, je suis contente, c'est vous qui êtes ministre de la Justice, vous êtes avenant.
Mais imaginez, ça fait combien d'années qu'on n'a pas ouvert, là, protection du consommateur, le
règlement? Tu sais, ça prend du temps. Le règlement, ce n'est pas demain
matin, là, puis il y a un processus, ça peut prendre un an de plus, deux ans
des fois.
Mais, tu sais, c'est vrai qu'un règlement... on
a quand même une flexibilité avec le règlement, là, c'est plus rapide qu'un
projet de loi, j'en conviens, puis je suis d'accord avec vous. Mais il me
semble qu'ici, là, on est capable de trouver une voie de passage. Tu sais, je
ne veux pas faire un immense débat, ce n'est pas ça, mon objectif, vous me
connaissez, là, mais je pense sincèrement qu'ici... Au pire, regardez, on peut
évacuer mon amendement, ça ne me dérange pas, mais réfléchissez, parce que je
pense qu'il y a quelque chose à faire pour «nécessaires à l'entretien et la
réparation du bien», je pense qu'on ne devrait pas laisser ce pouvoir-là du
côté du fabricant, du commerçant, ça, non. Le reste, je suis capable de
comprendre, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, bien,
écoutez, traitons l'amendement. Je vais y repenser d'ici la fin du projet de
loi. Cependant, je suis à l'aise avec la structure de l'article, mais je
m'engage à y repenser.
Mme
Rizqy : Merci. Alors, ça va être sur division, là. Bien,
je vais juste enregistrer mon vote... appel nominal.
La Présidente (Mme Tremblay) : Sur
l'amendement que tu as déposé, sur la suppression.
M. Jolin-Barrette : Il faut juste
lire l'amendement.
Mme Rizqy : Ah! oui, mais je l'ai
déjà lu, je l'ai déjà lu, j'ai lu mon amendement, oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui.
Juste pour vous dire, parce qu'il y avait peut-être une petite coquille à
l'amendement, là, donc on... juste... C'est «l'article 39 de la», mais ce
serait article... «l'article 39 tel que proposé», donc on enlèverait «de
la». C'est bon?
Mme
Rizqy : Merci.
M.
Jolin-Barrette : Donc, on procède au vote?
La Présidente (Mme
Tremblay) : Au vote, oui, tout à fait.
M.
Jolin-Barrette : Rejeté.
Mme Rizqy : Non,
par appel nominal. Rejeté, c'est fort, hein?
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La
Secrétaire : Mme Caron (La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La
Secrétaire : M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M.
Jolin-Barrette : Contre.
La
Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme
Bourassa : Contre.
La
Secrétaire : M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La
Secrétaire : M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La
Secrétaire : M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La
Secrétaire : Mme Tremblay (Hull)?
La Présidente (Mme
Tremblay) : Abstention.
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Tremblay) : L'amendement est rejeté.
M. Dufour : ...par
rapport à ce que vous venez de discuter avec le ministre... que la députée de
Saint-Laurent vient de discuter, est-ce qu'il y a un... Le ministre disait
qu'il allait réfléchir, donc ça veut dire qu'on ne procède pas tout de suite à
l'acceptation de l'article?
Mme Rizqy : C'est
juste l'amendement qu'on a évacué.
M. Dufour : L'amendement
qu'on vient d'évacuer.
Mme Rizqy : Puis
il va réfléchir. Si jamais, d'aventure, on trouve que ce serait pertinent, mes
propos, à ce moment-là, il s'engage à réfléchir puis nous revenir avec un
amendement qu'il déposera.
M. Dufour : Mais
est-ce qu'on aime mieux... pour l'article 4, à ce moment-là, est-ce qu'on
aime mieux revenir plus tard?
Une voix : ...
M. Dufour : On
va faire l'article pareil. O.K. Merci.
La
Présidente (Mme Tremblay) : Donc, on poursuit.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Alors, on était rendus à 39.1. Donc, on avait un
amendement. Donc : Remplacer, dans l'article 39.1 de la Loi sur la
protection du consommateur, proposé par l'article 4 du projet de loi, «est
tenu de garantir» par «garantit».
Donc,
l'amendement vise à harmoniser le libellé de l'article 39.1 de la Loi sur
la protection du consommateur avec celui de l'article 39.2 de cette loi.
Donc, c'est de la concordance. Au lieu de «tenu de garantir», c'est «garantit».
Mme Rizqy : Moi,
ça va, merci. On serait à 39.2.
M.
Jolin-Barrette : Adopté?
Mme Rizqy : Non,
on termine au complet.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Mais juste pour l'amendement.
M.
Jolin-Barrette : Non, pour l'amendement.
Mme Rizqy : Ah!
oui, adopté. Désolée, oui, oui.
La Présidente (Mme
Tremblay) : C'est bon pour l'amendement? Donc, l'amendement est
adopté.
M.
Jolin-Barrette : 39.3, on a un amendement, Mme la Présidente :
1° ajouter, à la fin
du premier alinéa de l'article 39.3 de la Loi sur la protection du
consommateur, proposé par l'article 4 du projet de loi, la phrase
suivante :
«Toutefois,
un renseignement nécessaire à l'entretien ou à la réparation d'un bien, autre
que les données d'une automobile visées à l'article 39.4, doit être
disponible gratuitement lorsqu'il est accessible sur un support technologique.»
Commentaires :
L'amendement vise à préciser que les renseignements nécessaires à l'entretien
ou à la réparation d'un bien, autres que les
données d'une automobile, qui sont accessibles sur un support technologique,
doivent être fournis gratuitement.
Des
voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bon. O.K. Il manque...
Ensuite, bon, j'ai lu la première phrase, «sur un support technologique».
2° ajouter, à la fin
du deuxième alinéa, «ou son mandataire»;
3° ajouter, à la fin
du troisième alinéa, «ou son mandataire».
Et, dans les
commentaires, là, l'amendement vise à préciser que les renseignements
nécessaires à l'entretien ou à la réparation
d'un bien, autres que les données d'une automobile, qui sont accessibles sur un
support technologique, doivent être fournis gratuitement. De plus, la
modification vise à préciser que le prix d'un élément visé au premier alinéa de
l'article 39 LPC est raisonnable s'il n'en décourage pas l'accès par le
mandataire du consommateur.
Donc,
essentiellement, pour tous les biens qui sont autres que les véhicules
automobiles, dans le fond, les informations
doivent être gratuites. Là, à 39.4, ça va être un prix raisonnable et dans
un... là, on va avoir un amendement aussi pour les véhicules
automobiles, à 39.4, que ça va être dans un format lisible. L'objectif de ça,
c'est que, exemple, dans les autres États où
ils ont adopté des législations similaires à la nôtre, comme l'Australie et,
supposons, le Massachusetts, pour les données automobiles, les données
automobiles, elles sont à un prix raisonnable.
• (12 h 30) •
M.
Jolin-Barrette : Donc, les données ne sont pas gratuites considérant
qu'il y a du développement en matière de recherche et développement.
Mme Rizqy : Mais
juste pour être certaine, là, en ce moment, automobile, on va le traiter plus
tard, là, donc ce ne sera pas visé ici, là, ou ce l'est?
M.
Jolin-Barrette : À 39... Dans le fond, pour l'information automobile,
il est à 39.3. 39.4, ça, c'est pour le droit à la réparabilité. Tantôt, on
était sur la garantie de bon fonctionnement, là, c'est pour la réparation. Ça
fait que, ce qu'on dit, c'est qu'actuellement, sans la loi, quand vous allez
chez votre garagiste, parfois il n'a même pas accès aux données pour la
réparation du véhicule. Là, ce qu'on dit, c'est que les manufacturiers vont
devoir donner accès aux garagistes aux données pour réparer le véhicule.
Cependant, ça peut être tarifé à un prix raisonnable, comme c'est le cas au
Massachusetts.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Donc, je vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de
l'heure, je suspends les travaux jusqu'après les affaires courantes. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 31)
(Reprise à 15 h 19)
La Présidente (Mme D'Amours) :
La
Commission de l'économie et du travail reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 29, Loi protégeant les consommateurs contre
l'obsolescence programmée et favorisant la durabilité, la réparabilité
et l'entretien des biens.
Lors de la
suspension de nos travaux, cet avant-midi, nous étions rendus à l'étude sur
l'amendement de l'article 4, l'amendement à 39.3 présenté par le
ministre. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Alors, si on récapitule, Mme la Présidente,
l'amendement visait à rajouter une phrase au premier alinéa, qui se lisait ainsi : «Toutefois, un
renseignement nécessaire à l'entretien ou à la réparation d'un bien, autre que
les données d'une automobile visées à l'article 39.4, doit être disponible
gratuitement lorsqu'il est accessible sur un support technologique.» Et
au deuxième alinéa, la dernière phrase, on rajoute «ou son mandataire». Et au
troisième alinéa, on rajoute «ou son mandataire».
Ça fait que l'objectif, c'est de faire en sorte
que les renseignements doivent être disponibles gratuitement. Le régime automobile, on va le voir... Pour tous les
biens, sauf les automobiles. Pour les automobiles, on va le voir à 39.4,
c'est... on va rajouter «dans un format
lisible» et que les biens doivent être dans un prix raisonnable, pour
l'information, comme ça se fait notamment au Massachusetts et en
Australie.
• (15 h 20) •
La
Présidente (Mme D'Amours) : ...s'il n'y a pas de commentaire, je vais mettre aux
voix l'amendement 39.3. Est-ce qu'il est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. Jolin-Barrette : Donc, 39.4, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. Jolin-Barrette : «Le fabricant
d'une automobile doit donner accès aux données de cette automobile à son
propriétaire, à son locataire à long terme ou au mandataire de ceux-ci à des
fins de diagnostic, d'entretien ou de réparation.
Le fabricant ne peut se dégager de cette obligation en application du troisième
alinéa de l'article 39. Malgré l'article 39.3, cet accès doit
être donné gratuitement.»
Alors, l'amendement est : À
l'article 34 de la Loi sur la protection du consommateur, proposé par
l'article 4 du projet de loi :
1° ajouter, après «accès», «, dans un format
lisible,»;
2° supprimer la dernière phrase.
Donc,
commentaires : L'amendement vise à préciser, d'une part, que les données
de l'automobile doivent être accessibles
dans un format lisible et à permettre, d'autre part, qu'elles soient rendues
disponibles à un prix raisonnable, conformément à l'article 39.3 de
la Loi sur la protection du consommateur.
Donc, tel qu'amendé, 39.4 se lirait : «Le
fabricant d'une automobile doit donner accès, dans un format lisible, aux données de cette automobile à son
propriétaire, à son locataire à long terme ou au mandataire de ceux-ci aux fins
de diagnostic, d'entretien ou de réparation. Le fabricant ne peut se dégager de
cette obligation en application du troisième alinéa de l'article 39.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement?
Mme Rizqy : Juste... pourquoi qu'on
enlève le «gratuitement»? Est-ce que ça veut dire que vous voulez vraiment
revenir juste à un prix raisonnable?
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
pourrait être gratuitement, sauf que, dans les autres législations similaires, exemple au Massachusetts, en Australie, les
données sont à un prix raisonnable. Exemple, supposons, le garagiste peut
les obtenir, parfois ça va être gratuitement, avec la prise, mais il peut
arriver aussi que certaines entreprises, dans le fond, disent : Bien, il y
a un coût x pour pouvoir accéder aux données, mais ça doit être un prix
raisonnable. Parce qu'il y a toute la
question de recherche et développement pour les motoristes, pour les
manufacturiers, et tout ça, donc, dans l'industrie, c'est pas mal
standardisé que, tu sais, c'est un prix raisonnable.
Ce qu'on vient faire, c'est que, maintenant, les
données devront être lisibles pour toutes les compagnies automobiles, puis tout
le monde va pouvoir y accéder. Certains vont être gratuits. Exemple, avec la
prise OBD2, actuellement, c'est pas mal gratuit pour certains, ou il y a
certains frais mais qui sont raisonnables. Puis là ce qu'on vient faire aussi,
avec l'autre élément ou son mandataire, on vise le consommateur ou le
mandataire, le mandataire étant le garagiste du coin qui peut accéder aux
données.
Mme Rizqy : Parce que,
lorsqu'on a eu les consultations, un groupe est venu nous dire que
présentement, par exemple, ceux qui sont déjà affiliés avec un fabricant puis
qui font la vente, eux doivent déjà payer un prix pour avoir
accès à cette information-là, mais que d'autres aussi pouvaient avoir accès à l'information,
mais c'est que le prix demandé était quand même assez cher. Alors, par exemple,
si vous êtes plus en région éloignée, commencer à avoir accès à chacun des différents fabricants, selon un coût, ça peut
avoir l'air... Pour ce fabricant-là, disons, 2 000 $, ça peut
avoir l'air raisonnable, mais, si vous cumulez tous les fabricants automobiles,
pour un petit garagiste du coin, ça fait en
sorte que, pour lui, si l'ensemble des fabricants lui demandent
2 000 $, bien, rapidement, ça peut se transformer en
20 000 $, 40 000 $, pour un petit garagiste. Alors là, il
va dire : Bien, finalement, je vais laisser faire, je ne réparerai
pas tel, tel véhicule parce que c'est impossible pour moi.
Alors, je me demande... parce que prix
raisonnable de l'industrie ou prix raisonnable pour vous, comme ministre? Parce que, si c'est l'industrie, bien,
eux vont dire : Bien, nous, regardez, nos véhicules qui sont vendus avec
nos affiliés, eux paient déjà ce coût d'accès, alors vous devrez payer. Puis
c'est normal parce que, si vous êtes affilié, vous
êtes supposé déjà d'avoir un prix, entre les guillemets, d'ami. Alors, si on
donne un chiffre moins grand pour un garagiste en région... Donc, je
comprends que vous comprenez ma question. C'est juste là que j'ai l'impression
qu'ici on ne règle pas le problème pour les garagistes de la région, là.
M. Jolin-Barrette : En
fait, on vient indiquer un prix raisonnable. Puis là on se donne également une
poignée, dans le projet de loi, par voie réglementaire, on va pouvoir venir
définir qu'est-ce qu'un prix raisonnable. Bien, dans le fond...
Mme Rizqy : O.K. Ce sera dans
les articles, plus tard? O.K.
M. Jolin-Barrette : Plus tard.
Donc, si c'est déraisonnable, on va pouvoir intervenir. Ah! Excusez-moi, c'est le précédent, c'est l'article 39.3, alinéa
trois, donc : «Pour l'application du premier alinéa, le prix...» Non,
excusez : «Un règlement peut déterminer des cas dans lesquels un
tel prix est présumé décourager l'accès par le consommateur.» Et donc, là, puisqu'on
a rajouté les mandataires : «Un règlement peut déterminer des cas dans
lesquels un tel prix est présumé décourager l'accès par le consommateur ou son
mandataire», le mandataire en question, c'est le garagiste. Parce que, dans le fond, la Loi sur la protection
du consommateur protège le consommateur. Ça fait qu'exemple, quand vous
êtes l'automobiliste consommateur puis que vous allez porter votre bien au
garage, la façon de venir couvrir le garagiste
pour que lui accède à un prix raisonnable, c'est le fait de viser
l'automobiliste, qui établit sa relation de droit par le biais du
mandataire.
Mme Rizqy : Puis,
dites-moi, avant, là, lorsqu'il y avait le fameux bidule, là, que tout le monde
utilisait, c'était quand même...
M. Jolin-Barrette : OBD.
Mme Rizqy : Oui, OBD. Donc, une
personne pouvait juste acheter l'OBD, puis il n'y avait pas d'autres frais
supplémentaires?
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve, parce qu'il y a différents... de ce qu'on m'expliquait, là, puis on me
corrigera, mais il y a différents niveaux de données d'accès en fonction des
différents types d'appareils. Il y a, comme, le standard et il y a...
Mme Rizqy : De luxe?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
il y a des modules, il y a des... Il y a des appareils qui permettent de lire
le véhicule en fonction du type d'appareil que vous avez. Ça fait que je pense
que vous avez le standard puis ensuite... Je ne suis pas un spécialiste
garagiste, mais c'est ce que j'ai compris. M. L'Écuyer va peut-être pouvoir me
corriger.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est
ça. Ça fait que, dans le fond, vous n'aviez pas accès nécessairement à toutes
les données du véhicule avec la prise standard. Ça fait qu'il y a comme des
catégories. Plus vous vous spécialisez, plus le...
Mme Rizqy : O.K.
Et pourquoi que le fabricant ne pourrait pas le donner tout simplement
gratuitement pour...
M. Jolin-Barrette : Bien, il y
a une question de recherche et développement, de données, et tout ça, là.
Mme Rizqy : Oui, mais, même
dans les recherches et développements, ces entreprises-là, ils en font, de la recherche et développement, mais... d'un véhicule.
Puis, même dans les recherches et développements, il y a des crédits
d'impôt, que nous payons, puis par la suite le véhicule, tu sais, il se
rembourse dans la vente, pour la recherche et développement.
C'est au moment de la vente, là, qu'ils font leurs profits, généralement. À
moins qu'ils veulent vendre...
M. Jolin-Barrette : Bien,
je ne rentrerai pas dans les modèles d'affaires de ces... des entreprises, mais
je comprends que, pour être rentable, il y a une question d'intégration
verticale aussi.
Mme Rizqy : Exactement.
Mais c'est pour ça que... Et, dans tous les cas, c'est que la recherche et
développement de leur véhicule est faite avant que le véhicule sorte
de...
M.
Jolin-Barrette : Mais c'est des coûts inhérents, aussi.
Mme Rizqy : Absolument,
mais qui est intégré dans le prix de vente. Ils n'attendent pas après ça, là,
ce n'est pas... Ils n'attendent pas après ça
pour arrondir leurs fins de mois, ces fabricants-là, j'en suis convaincue, là.
De toute façon, leurs états financiers sont publics. C'est pour ça que
je me dis : Ici, j'ai l'impression qu'on va devoir, par règlement, tu sais, venir corriger encore quelque chose,
alors que, si, tout simplement, le fabricant le donne aux concessionnaires, aux
garagistes... De toute façon, ils vont l'intégrer dans leur prix de vente,
c'est déjà le cas. Toute la recherche et développement, là, la conception au
complet, c'est comme ça qu'ils font leur prix de vente, après, là, ce n'est pas
sur le module de réparation qu'ils font leur fortune, là.
M.
Jolin-Barrette : Mais les autres juridictions qui ont réglementé
fixent un prix raisonnable.
Mme Rizqy : Mais
est-ce qu'ils sont...
M.
Jolin-Barrette : Tu sais, dans la législation, c'est un prix
raisonnable.
Mme Rizqy : Puis
est-ce que c'est partout pareil?
M. Jolin-Barrette : Selon les informations
qu'on a, la réponse, c'est oui. Parce qu'il y a des places où ce n'est même pas encadré. Ceux qui ont légiféré
actuellement, exemple, comme le Massachusetts, c'est déjà des prix
raisonnables.
Mme Rizqy : Mais
est-ce qu'il y a d'autres exemples qu'à part le Massachusetts?
M.
Jolin-Barrette : Exemple, dans le reste du Canada, il n'y a pas de
législation comme ça.
Mme Rizqy : Ah! non, c'est ça, mais, mettons, dans les autres
États américains, parce qu'ils sont tous indépendants entre... mais très...
très ensemble, là, mais est-ce que c'est... est-ce qu'ils sont... Autres que le
Massachusetts, est-ce qu'il y en a d'autres? (Interruption) Ah! J'ai une
annonce, sur mon ordinateur, qui me dit que ma vie privée est importante.
Merci.
M.
Jolin-Barrette : On a en Australie.
Mme Rizqy : Mais
dans les États américains?
M.
Jolin-Barrette : Ce qu'on me dit, c'est qu'on est déjà un État
novateur. Donc, il n'y a pas beaucoup d'exemples.
On a l'exemple du Mass, mais, dans les autres États, ça ne semble pas être,
selon les recensions qu'on a faites, ça ne semble pas être un élément
par rapport au... à la transmission de données.
Mme Rizqy : Mais pour les véhicules, en ce moment, la garantie
anticitron existe dans plusieurs États américains.
• (15 h 30) •
M.
Jolin-Barrette : Bien, ça, c'est la garantie anticitron, ce n'est pas
la lecture des données. Dans le fond, là, c'est... on vise les garagistes. Dans
le fond, on vient légiférer puis on vient dire aux constructeurs
automobiles : Vous devez fournir l'information lisible, tu sais, dans
l'amendement, on rajoute «lisible», pour que, lorsqu'ils se connectent, ça puisse
être lisible puis ça peut être intelligible. Deuxième élément, ils doivent
fournir l'information pour faire en sorte que vous puissiez aller au garagiste
du coin puis que lui puisse y accéder. Bien entendu, il va peut-être y avoir un
prix raisonnable à payer pour avoir accès aux données, mais déjà on vient
casser le monopole de dire : Si j'ai x types de véhicules, je dois
absolument aller chez le concessionnaire.
Mme Rizqy : Je
comprends parfaitement votre point. Moi, je vais voter contre, je vais l'expliquer,
pourquoi. C'est que je suis convaincue que,
pour le garagiste en région, c'est le cumul qui va faire mal, ce ne sera pas
nécessairement un fabricant, c'est
l'ensemble des fabricants, qui va dire : Bien, à ce stade-ci, même si vous
donnez... Parce qu'ils ne font pas des... en région, c'est...
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais...
Mme Rizqy : Il
va peut-être se spécialiser dans des... dans du volume, là, dans les véhicules
qui sont les plus vendus, mais, dans d'autres véhicules, si c'est raisonnable,
par exemple, pour une auto électrique, de payer 4 000 $... Parce que
ce sont les chiffres avancés quand ils sont venus. Tu sais, il dit, bien,
mettons : Ça peut être 2 000 $ à 4 000 $. Bien, c'est
sûr que, quand vous êtes un concessionnaire, que vous avez plusieurs véhicules
puis que les gens viennent chez vous... Puis
c'est sûr qu'à ce moment-là les gens paient un peu plus cher, quand on va chez
le concessionnaire. Mais, pour le garagiste, absorber ces coûts-là en
région, c'est quand même considérable, là. Et donc, moi, je préférais
l'original de votre article.
M.
Jolin-Barrette : Je comprends.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...
Mme Rizqy : Non.
La Présidente (Mme
D'Amours) : On va mettre aux voix l'amendement de l'article 4,
article 39.4 Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur
division.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Sur division. M. le ministre. 39.5.
M.
Jolin-Barrette : Oui. 39.5. «Lorsque...» Je l'avais lu, on est rendus
aux commentaires, hein?
Une voix :
Oui.
M.
Jolin-Barrette : L'article
prévoit un remède dont pourrait se prévaloir le consommateur dans le cas où un
bien assujetti à la garantie de disponibilité nécessiterait une réparation et
que le commerçant ou le fabricant serait en
défaut de fournir les pièces de rechange, les services de réparation ou les
renseignements nécessaires à la réparation.
En revanche, un
manquement par le fabricant ou le commerçant à l'égard des renseignements
nécessaires à l'entretien d'un bien qu'il doit rendre disponibles en vertu de
la garantie de disponibilité ne donne pas ouverture à ce remède. Cela dit,
l'article 272 de la loi demeurant applicable, le consommateur pourra s'en
prévaloir pour bénéficier des remèdes qui y sont prévus.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...39.5? Pas de commentaire? M. le ministre. 39.6, s'il
vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui, et on aura un amendement, Mme la Présidente.
«39.6. En cas de
défaut du commerçant ou du fabricant de fournir une réponse conforme au
deuxième alinéa de l'article 39.5, le
commerçant ou le fabricant doit remplacer le bien du consommateur ou lui [...]
rembourser le prix. Le consommateur doit alors remettre le bien au
commerçant ou au fabricant.»
L'amendement :
Ajouter, à l'article 39.6 de la Loi sur la protection du consommateur,
proposé par l'article 4 du projet de loi et après «remplacer le bien du
consommateur», «par un bien neuf ou remis à neuf, possédant des fonctionnalités
équivalentes,».
Commentaires :
L'amendement vise à préciser que le remplacement du bien doit se faire par un
bien neuf ou remis à neuf et que le bien de remplacement doit posséder des
fonctionnalités équivalentes.
Donc, l'article, tel
qu'amendé, se lirait ainsi :
«En cas de défaut du
commerçant ou du fabricant de fournir une réponse conforme au deuxième alinéa
de l'article 39.5, le commerçant ou le
fabricant doit remplacer le bien du consommateur par un bien neuf ou remis à neuf,
possédant des fonctionnalités équivalentes, ou lui [...] rembourser le
prix. Le consommateur doit alors remettre le bien au commerçant ou au
fabricant.»
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires sur l'amendement, 39.6?
Mme Rizqy : Pour
ce qui est de bien neuf et remis à neuf, est-ce que c'est au choix du
consommateur ou c'est au choix du commerçant?
M.
Jolin-Barrette : Le bien neuf ou remis à neuf, qui choisit si c'est un
bien neuf ou remis à neuf? Le consommateur peut... pas le consommateur, le
fabricant peut décider que c'est remis à neuf.
Mme Rizqy : Parce
qu'il n'y aurait pas un risque que, si un bien neuf est disponible, bien, que
le fabricant écoule ses biens remis à neuf? Parce qu'habituellement ils sont vendus
moins cher, les biens remis à neuf.
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais c'est dans un souci, aussi, d'économie
circulaire, de dire est-ce que le bien qui est remis à neuf ne pourrait pas
être... servir de remplacement.
Mme Rizqy : Mais
si les deux sont disponibles? Dans l'éventualité que, dans l'entrepôt, vous en
avez, que les deux sont déjà disponibles,
économie circulaire ou pas, dans tous les cas, le bien est déjà fabriqué, là,
il déjà présent. Pour le consommateur, c'est toujours préférable d'avoir
le bien qui est neuf, surtout que, là, il a une petite frustration parce que
son bien n'a pas fonctionné. Là, si on lui nous donne un bien remis à neuf, il
y a toujours une crainte, qu'elle soit légitime ou pas, ça ne m'appartient pas...
M. Jolin-Barrette : Mais lui aussi,
il va être sur la garantie, là.
Mme
Rizqy : Oui, oui, mais c'est juste que vous comprendrez
que, pour le fabricant, c'est sûr que c'est plus facile, à ce
moment-là : Je liquide tout ce que j'ai remis à neuf.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais ça
évite de peut-être produire d'autres biens. Tu sais, supposons qu'il garde son
stock...
Mme
Rizqy : Bien non, je parle que, dans l'entrepôt, les deux
sont disponibles, donc pas besoin d'en produire davantage, les deux sont
disponibles.
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez,
c'est la relation d'affaires avec le client, là, tu sais? Peut-être que... Moi,
je dis à mon vendeur : Je veux le bien
neuf ; l'autre, il dit : Non, non, je vais te donner le bien vendu à
neuf... remis à neuf. Peut-être que je ne retournerai pas le voir, la
prochaine fois, pour acheter mon futur bien.
Mme Rizqy : Oui, mais vous, vous
partez avec la prémisse de départ qu'il y a plusieurs options pour les
consommateurs. Il y en a de moins en moins. La concurrence, ce n'est plus ce
que c'était, là. Des fois, quand on veut acheter des affaires, on est assez
limités dans nos choix, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, ça dépend
où vous magasinez, là.
Mme Rizqy : Moi, je ne magasine
qu'au Québec.
M. Jolin-Barrette : Vous
magasinez...
Mme Rizqy : Au Québec.
M. Jolin-Barrette : Bien non, mais
moi aussi, là.
Mme Rizqy : Bien, c'est ça, mais ça
tombe... Disons que mon téléphone brise, bien, ça tombe... on me redonne à
chaque fois... Il brise, on me redonne un remis à neuf. Ah! il brise encore, on
m'en redonne un autre remis à neuf. Puis
admettons que j'utilise toujours la même marque, parce qu'il n'y a pas
beaucoup, beaucoup de marques, là, à ce moment-ci...
M. Jolin-Barrette : Bien là, c'est
parce que vous décidez d'avoir un cellulaire puis pas un téléphone sur le mur,
là.
Mme Rizqy : Pardon?
M. Jolin-Barrette : Vous décidez
d'avoir un cellulaire puis pas un téléphone branché sur le mur.
Mme Rizqy : ...d'avoir un téléphone
branché sur le mur?
M. Jolin-Barrette : C'est quoi,
cette question?
Mme Rizqy : Non, mais je pense que,
dans la mesure du possible, lorsque les deux sont disponibles, là, évidemment,
je pense qu'il devrait y avoir une préférence pour qu'au moins le consommateur
qui vit déjà sa frustration d'avoir un bien
qui ne fonctionne pas, d'être à tout le moins... Parce que c'est ça, une
réparation, ce n'est pas de...
M. Jolin-Barrette : Oui, mais sauf
que, si vous êtes avec un bien usagé, il a déjà été utilisé, ce n'est pas
nécessairement logique d'avoir du neuf non plus, tout le temps. Ça peut être
remis à neuf.
Mme Rizqy : Pourquoi?
M. Jolin-Barrette : Bien, parce que
vous l'avez utilisé pendant quatre ans. Ça pourrait être remis à neuf.
Mme Rizqy : Bien, dans tous les cas,
si, par exemple, on me donne...
M. Jolin-Barrette : Parce que le
bien, là, il a eu un usage, là. Donc, si vous avez un bien remis à neuf, c'est
l'équivalent. Vous, vous voulez un bien qui fonctionne. Ce n'est pas :
J'achète quelque chose, il ne fonctionne pas dès le départ.
Mme Rizqy : Mais, s'il a été remis à
neuf, c'est pourquoi?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
supposons que votre bien ne... vous avez votre bien pendant quatre ans, il ne
fonctionne plus. Vous, vous me dites : On devrait obliger le consommateur
à avoir un nouveau bien neuf?
Mme Rizqy : Non.
Dans la mesure du possible, si, admettons, le consommateur en fait la demande,
là, mettons, il en fait la demande
parce que, disons, qu'on... il a généré assez de frustration, son frigidaire,
il a brisé trois, quatre fois, puis
que, là, on l'a remplacé, disons, par un remis à neuf qui, lui aussi, n'arrête
pas de briser. Puis, à un moment donné, est-ce qu'on va encore le
remplacer par un autre remis à neuf? Je pense que, là, le consommateur va
dire : Ça va faire, pouvez-vous m'en
donner un, là, qui n'a pas été déjà utilisé, que je ne suis pas encore en train
de me battre, à chaque fois, là, pour en avoir un neuf, là, qui
fonctionne, parce qu'il n'a jamais fonctionné, là.
Mais
tu sais, au pire, on pourrait regarder ça dans la garantie anticitron, parce
que, tu sais, dans l'éventualité... Il ne faut pas que le consommateur
refasse à chaque fois le même parcours, là.
M. Jolin-Barrette : Mais le consommateur se
retrouverait être malchanceux de toujours tomber sur un bien qui ne
fonctionne pas.
Mme Rizqy : Il y a des années, puis c'est documenté, il y a
des années que certains produits, malheureusement, ne sont juste pas
bons. Puis ça arrive.
M.
Jolin-Barrette : Je comprends. Il y a des modèles plus difficiles que
d'autres.
Mme Rizqy : Exact.
M.
Jolin-Barrette : Mais, même s'il est neuf, c'est le même modèle.
Mme Rizqy : Bien, à tout le moins, il va peut-être avoir un
nouveau numéro de série, tu sais, ça marche par... comment dire... Je ne
veux pas utiliser un anglicisme.
M.
Jolin-Barrette : Par lots?
Mme Rizqy : Merci,
M. le ministre. Vous lisez dans ma pensée, vous êtes bon. On est rendus là.
M.
Jolin-Barrette : On a été à la bonne école, c'est pour ça.
Mme Rizqy : Non,
mais par lots. Mais, de toute façon, au pire, je pense que je pourrais
refaire... On pourrait avoir la discussion
dans la garantie anticitron, peut-être, pour voir comment on peut s'assurer
qu'ils ont donné... C'est surtout si, mettons, on arrive à une deuxième
ou une troisième fois, c'est plus ça qui m'agacerait, qu'on... Ça pourrait
encore générer de la frustration. Mais on peut regarder... Je comprends, là.
M.
Jolin-Barrette : Mais c'est quand même une nette avancée pour le
consommateur québécois.
Mme Rizqy : Tout
le projet de loi...
M.
Jolin-Barrette : Je suis d'accord.
Mme
Rizqy : ...est une nette
avancée pour le consommateur québécois, l'entièreté. Je suis capable de donner
des bons coups, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Je l'apprécie.
Mme Rizqy : Voilà. Alors, sur ce, je sais qu'on a... je vais
passer le micro à ma collègue et je vous revois demain. Vous me
pardonnez.
M.
Jolin-Barrette : Déjà?
Mme Rizqy : Bien
oui, bien, écoutez, on a du plaisir.
M.
Jolin-Barrette : Peut-être qu'on va avoir fini.
Mme Rizqy : Bien,
je serai là pour l'adoption.
M.
Jolin-Barrette : O.K. Excellent. Mme la députée de La Pinière, vous
avez un mandat, la députée de Saint-Laurent veut qu'on finisse aujourd'hui.
Mme Caron : Voilà.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...39.6, Mme la députée de La Pinière?
Mme Caron : Non, pas sur 39.6. Non,
merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je vais mettre aux voix l'amendement à 39.6. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. M. le ministre, 39.7.
M. Jolin-Barrette : Oui. Il y a un amendement
également, Mme la Présidente. Donc, l'amendement : Ajouter, à la
fin de l'article 39.7 de la Loi sur la protection du consommateur, proposé
par l'article quatre du projet de loi, «raisonnables».
Commentaires :
L'amendement vise à préciser que le commerçant ou le fabricant assume les frais
qui sont raisonnables lorsque le consommateur fait effectuer la réparation par
un tiers.
Donc,
c'est au dernier alinéa, ça se lirait ainsi : «Si le consommateur refuse
la proposition, il peut faire effectuer la réparation par un tiers et le
commerçant ou le fabricant en assume les frais raisonnables.»
Ça fait suite aux
commentaires qu'on a reçus. Oui, le consommateur... le commerçant assume les
frais, mais ces frais-là doivent être raisonnables.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires?
Mme Caron : ...mais
est-ce qu'ailleurs on... Parce qu'on a parlé de délai, que le commerçant doit
donner un délai pour réparation. Est-ce qu'on a parlé d'un prix raisonnable,
aussi, pour réparation de la part du commerçant ou c'est uniquement quand un
autre... quand le fabricant ou le commerçant assume les frais, lorsqu'un tiers
fait la réparation, il faut que ce soit raisonnable? Ce qui est tout à fait
raisonnable, là, comme amendement. Mais, quand le commerçant lui-même fait la proposition au consommateur, dire : Bien,
on pourrait le réparer dans un délai qui... qu'on espère raisonnable, est-ce
qu'il est question d'un prix raisonnable, aussi, ou c'est uniquement quand
c'est un tiers qui fait la réparation qu'on parle d'un prix raisonnable?
M.
Jolin-Barrette : Vous voulez dire que le commerçant lui-même fait la
réparation, il faut que ça soit un prix raisonnable pour lui?
Mme Caron : Oui.
M. Jolin-Barrette : Son obligation, au
fabricant ou au détaillant, elle est de faire la réparation. Donc, c'est une obligation
qu'on met sur ses épaules à lui. Ça fait que, dans le fond, lorsqu'il vend le
bien, il sait que le droit à la réparation
existe, donc lui, il ne va pas... Dans le fond, ce que vous me dites, c'est
que, si c'était déraisonnable, comme coût, bien, à ce moment-là, il peut
remplacer le bien, il peut offrir au consommateur de remplacer le bien.
Mme Caron : O.K. Mais est-ce que le commerçant ou le fabricant
le fait gratuitement pour le consommateur?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
Mme Caron : Parfait.
M.
Jolin-Barrette : Oui, puis c'est pour ça qu'à cet article-ci, qu'on
voit, il assume les frais, si c'est un tiers qui le fait, mais à prix
raisonnable.
Mme Caron :
O.K. Je voulais juste m'assurer
que le consommateur ne se retrouvait pas être à obligé d'accepter la
réparation proposée par le fabricant à un coût élevé pour lui. Mais non.
M.
Jolin-Barrette : Mais ce n'est pas le consommateur qui paie.
Mme Caron :
Parfait.
M.
Jolin-Barrette : C'est toujours le fabricant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
le projet... pardon, l'article 39.7, l'amendement, est-ce qu'il est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, je reviens à l'article 4 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. L'article 5. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 53, du suivant :
«53.1. Sur
demande d'un consommateur propriétaire ou locataire à long terme d'une
automobile, le tribunal déclare l'automobile "véhicule gravement
défectueux" lorsque les conditions suivantes sont remplies :
«a) une ou
plusieurs défectuosités affectant l'automobile ont fait l'objet de tentatives
de réparation effectuées en vertu de la garantie conventionnelle de base
accordée gratuitement sur cette automobile par le fabricant, soit :
«i. trois tentatives
infructueuses pour une même défectuosité;
«ii. une ou deux
tentatives infructueuses pour une même défectuosité lorsque le commerçant ou le
fabricant chargé d'exécuter la garantie a eu l'automobile en sa possession
pendant plus de 30 jours;
«iii. 12 tentatives
pour des défectuosités non liées entre elles;
«b) les
défectuosités sont apparues dans les trois ans de la première vente ou location
à long terme de l'automobile à une partie autre qu'un commerçant
autorisé par le fabricant à en faire la distribution alors que l'automobile n'a
pas parcouru plus de 60 000 kilomètres;
«c) les
défectuosités rendent l'automobile impropre à l'usage auquel elle est
normalement destinée ou en diminuent substantiellement l'utilité.
«La présence d'un
vice caché est réputée affecter une automobile déclarée véhicule gravement
défectueux.»
Commentaires :
Cet article permet au propriétaire ou au locataire à long terme d'une
automobile de demander à un tribunal
de déclarer une automobile «véhicule gravement défectueux» lorsque les trois
conditions qui y sont prévues sont remplies. Ces conditions sont
cumulatives.
Lorsqu'elles
sont remplies, le tribunal devra déclarer l'automobile «véhicule gravement
défectueux» et la présence d'un vice caché sera réputée affecter l'automobile.
Et on a un
amendement, et je crois que vous aviez le même amendement, probablement, sur le
fait qu'on... Article 5,
amendement : À l'article 53.1 de la Loi sur la protection du
consommateur, proposé par l'article 5 du projet de loi :
1°
remplacer, dans le premier et le dernier alinéa, «véhicule gravement
défectueux» par «automobile gravement défectueuse» — ça
faisait suite à un commentaire qu'on a eu en commission;
2° ajouter, à la fin
du sous-paragraphe ii du paragraphe a du premier alinéa, la phrase
suivante :
«Les jours pour
lesquels le commerçant ou le fabricant démontre qu'il ne peut effectuer la
réparation en raison d'une pénurie de pièces
et qu'il fournit sans frais une automobile de remplacement au consommateur sont
exclus de la computation de ce délai;».
Commentaires :
L'amendement a pour but de substituer les termes «véhicule gravement
défectueux» par «automobile gravement défectueuse» et de prévoir une mesure
dans les cas de pénurie de pièces.
C'est un des
commentaires qu'on a reçus également. Si la pièce, supposons, du véhicule n'est
pas disponible, puis ça prend 30 jours, c'est une mesure, supposons,
d'impossibilité, en fait, d'agir, si je peux dire. Et ce qu'on dit, on
dit : Bien, écoutez, on amène une exception, mais pour autant que le
consommateur ne soit pas à pied. Supposons que
la pièce n'est pas là, bien, vous devez absolument lui fournir un véhicule de
remplacement. Ça fait que c'est une mesure de... comment je pourrais
dire, d'exception, puis on dit : Si la pièce n'est pas là, à l'impossible
nul n'est tenu, là.
Mme Caron :
...la voiture serait fournie par le concessionnaire, admettons...
M.
Jolin-Barrette : Exactement.
Mme Caron : ...ou
le garagiste, et ce ne serait pas... Comme par exemple, actuellement, il y a un
assureur, l'assureur du propriétaire du
véhicule va couvrir le prêt d'un véhicule de remplacement pendant un certain
nombre de semaines, mais après ça, si
les pièces ne sont toujours pas arrivées, là, ça ne fonctionne plus. Alors, on
vient contrer ça.
M.
Jolin-Barrette : C'est le commerçant ou le fabricant qui démontre
qu'il ne peut effectuer la réparation, en
raison de la pénurie de pièces, et qui fournit sans frais une automobile de
remplacement. Donc, le fardeau est sur les épaules du fabricant ou du
commerçant.
Mme Caron : Pour
tout le délai d'attente de la pièce et de la réparation?
M.
Jolin-Barrette : C'est ça, parce qu'il ne peut pas la réparer pendant
ce temps-là.
Mme Caron :
Non, c'est ça. O.K. J'aimerais vous demander aussi pourquoi on a choisi trois
tentatives, par exemple, en 53.1.a.i?
M.
Jolin-Barrette : On a... Parce que, dans les 50 États américains,
ils ont des lois, comme ça, avec des... une
loi anticitron. La majorité des États, c'est quatre tentatives. Il y en a qui
ont trois tentatives. Donc, on s'est collés sur la meilleure protection pour les consommateurs automobiles. Donc, il y a
19 États sur 51 États que c'est trois tentatives. Les autres,
c'est... Il y a 51 ou 50?
Une voix : 50,
plus un district.
M.
Jolin-Barrette : Puis il y a le District de Columbia...
Mme Caron :
Il y a Columbia.
M.
Jolin-Barrette : ...qui a une loi aussi.
Mme Caron : Qui n'est pas un État,
mais qu'on compte.
M. Jolin-Barrette : Qui est un
district fédéral. Puis 63 % des États, c'est quatre tentatives.
Mme Caron : Et puis pour les
12 tentatives pour des défectuosités qui ne sont pas liées entre elles?
M. Jolin-Barrette : Oui, ça aussi,
c'est une moyenne par rapport à la législation aux États-Unis.
Mme Caron : Et ça vous apparaissait
raisonnable pour le contexte, au Québec?
M. Jolin-Barrette : Oui, bien, c'est
12 bris différents sur un véhicule neuf à l'intérieur de trois ans.
Mme Caron : Ça commence à être
beaucoup. Bien, c'est pour ça que je pose la question aussi.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça, mais, en haut de ça, je ne pense pas que
vous allez racheter un véhicule de la même marque après ça.
Mme Caron : Du même modèle ou de la
même place, effectivement.
La
Présidente (Mme D'Amours) : D'autres commentaires sur l'amendement? S'il n'y a
pas d'autre commentaire, on va mettre aux voix l'amendement 30...
53.1, pardon. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Nous revenons à l'article 5 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a des commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, je
mets aux voix l'article 5. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 6. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. L'article 54 de cette loi est modifié,
par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Pardon, M. le ministre.
Mme Caron : ...qui avait été remis,
53.2, à l'article 5.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
je vais demander d'être un petit peu plus à l'affût du temps qu'on passe puis
de ce que je dis, parce que je vous ai regardée, je l'ai ici, mais c'est déjà
arrivé que vous aviez déposé des amendements, mais que vous n'aviez pas été
plus loin. Ça fait que nous, on les retire à ce moment-là. Ça fait que, donc,
soyez à l'affût, là, des... avant que je demande le vote, de me regarder puis
de déposer votre amendement, s'il vous plaît.
Est-ce que j'ai le consentement, étant donné
qu'on a dit «adopté», M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Consentement.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Oui. Alors, Mme la députée, allez-y pour votre
amendement, s'il vous plaît.
• (15 h 50) •
Mme Caron : Alors, article 5.1,
article 53.2 de la Loi sur la protection du consommateur.
L'article 53.1, tel que proposé par l'article 5 du projet de loi, est
modifié par l'ajout de l'article suivant :
«53.2. Sur demande d'un consommateur
propriétaire ou locataire à long terme d'un appareil électroménager tel une cuisinière, un réfrigérateur, un
congélateur, un lave-vaisselle, une machine à laver ou un sèche-linge, le tribunal
déclare l'électroménager "électroménager gravement défectueux"
lorsque les conditions suivantes sont remplies :
«a) une ou plusieurs défectuosités
affectant l'électroménager ont fait l'objet de tentatives de réparation
effectuées en vertu de la garantie conventionnelle de base accordée
gratuitement sur cet électroménager par le fabricant, soit :
«i. trois tentatives infructueuses pour une
même défectuosité;
«ii. une ou deux tentatives infructueuses
pour une même défectuosité lorsque le commerçant ou le fabricant chargé
d'exécuter la garantie a eu l'électroménager en sa possession pendant plus de
30 jours;
«iii. 12 tentatives pour des
défectuosités non liées entre elles;
«b) les défectuosités sont apparues dans
les trois ans de la première vente ou location à long terme de l'électroménager
à une partie autre qu'un commerçant autorisé par le fabricant;
«c) les défectuosités
rendent l'électroménager impropre à l'usage auquel elle est normalement
destinée ou en diminuent substantiellement l'utilité. La présence d'un vice
caché...»
Je pense que
c'est... Autrement dit, c'est de
répliquer la loi anticitron, mais pour des électroménagers plutôt que
pour un véhicule.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Je comprends
l'objectif, mais, dans le fond, la mesure anticitron, ça vise vraiment les
véhicules automobiles, puis un peu avec le comparatif nord-américain qu'il y a
aux États-Unis. Pour les autres biens, dans
le fond, on a la garantie de bon fonctionnement, notamment pour les
électroménagers. Donc, ça fait en sorte que votre objectif recherché,
supposons, avec la mesure anticitron, on vient la capter quand même avec la
garantie de bon fonctionnement.
Parce que, désormais, là, un coup que tout le
cadre juridique va être applicable, là, avec le règlement, là, votre lave-vaisselle, supposons que c'est... Dans
le règlement, ça va être six ans. À l'intérieur des six premières années, votre
bien brise, vous allez être couvert. Puis la garantie légale, supposons, est à
12 ans en moyenne, là, supposons. Ça fait que, dans votre premier six ans,
vous allez avoir... vous ne vous cassez pas la tête, là, c'est sûr que votre
bien doit fonctionner pendant six ans. Il va être réparé, il va être remplacé
aux frais du manufacturier, ça fait qu'il n'y a pas de souci. Ça fait qu'on n'a pas besoin de mettre x nombre de
réparations, x nombre de tentatives puis de le faire déclarer.
Dans le fond, le régime des lois citron
s'applique vraiment pour le véhicule automobile, c'est un régime distinct. Puis en plus, sur la garantie de bon
fonctionnement pour vos électros, on vient aussi garantir le droit à réparabilité,
même s'il excède la garantie. Supposons
qu'il n'est plus sous la garantie de bon fonctionnement. Le droit à la
réparation devient applicable aussi, supposons, entre les deux, entre la
garantie légale, entre la garantie de bon fonctionnement, vous allez
pouvoir le réparer en tout temps.
Mme
Caron : ...si, par exemple, l'électroménager fait défaut,
on va dire, cinq fois, là, en dedans de deux ans ou... à ce moment-là, est-ce que... Ça commence à
ressembler peut-être à l'équivalent d'un citron, en automobile. Est-ce que le
consommateur est quand même aussi bien protégé que si on avait cet
amendement-là?
M. Jolin-Barrette : Bien, il est
aussi bien protégé parce que, dans le fond, le fabricant est tenu de lui
garantir que le bien est en état de bon
fonctionnement. Ça fait que le fabricant va se faire rappeler à chacune des
fois puis il va devoir le réparer de toute façon. Fort probablement qu'il
risque de lui en donner... de l'échanger, à un moment donné, là.
Mme Caron : Merci.
La
Présidente (Mme D'Amours) : D'autres commentaires sur l'amendement de
l'opposition officielle? Je mets aux voix l'amendement 5.1 de
l'opposition officielle. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Je reviens à l'article 5, tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 6. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 54 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «ou 38» par «, 38 ou 39».
Commentaires : Cet article modifie
l'article 54 afin qu'il prévoie qu'un consommateur acquéreur subséquent d'un bien peut exercer un recours contre un
fabricant en cas de non-respect d'une obligation découlant de
l'article 39.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 6? S'il n'y a pas de commentaire, je le mets aux voix.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 7. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, et il y
aura un amendement de concordance, comme on a adopté préalablement.
L'article 54.4 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, après le
paragraphe d.1 du premier alinéa, des paragraphes suivants :
«d.2) le cas échéant, la durée de la
garantie de bon fonctionnement prévue à l'article 38.8;
«d.3) le cas échéant, les pièces de
rechange, les services de réparation et les renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la réparation dont la disponibilité est garantie par le commerçant
ou le fabricant, en application du premier alinéa de l'article 39;»;
2° par l'ajout, à la
fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante : «Cette offre écrite doit,
le cas échéant, indiquer la durée de la garantie de bon fonctionnement d'un
bien visé au premier alinéa de l'article 38.1 à proximité de son prix annoncé ou, dans le cas du louage à
long terme du bien, de sa valeur au détail, de manière aussi évidente que ce
prix ou cette valeur.»
Commentaires : L'article modifie
l'article 54.4 de la loi afin d'obliger le commerçant à divulguer au
consommateur la durée de la garantie de bon fonctionnement applicable.
L'article
exige du commerçant qu'il indique la durée de la garantie de bon fonctionnement
à proximité du prix.
Enfin,
l'article exige du commerçant qu'il divulgue au consommateur les pièces de
rechange, les services de réparation et les renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la réparation du bien dont il garantit la disponibilité de
même que ceux dont la disponibilité est garantie par le fabricant.
Et l'amendement : Remplacer, dans le
deuxième alinéa de l'article 54.4 de la Loi sur la protection du
consommateur, proposé par l'article 7 du projet de loi, «aussi évidente
que ce prix ou cette valeur» par «évidente».
Commentaires : L'amendement en est un de
concordance avec l'article 38.8 de la Loi sur la protection du
consommateur tel qu'amendé.
Ça fait que, tantôt, on avait adopté un
amendement comme ça. C'est la même chose.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement à 54.4?
Une voix : ...
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Sur l'amendement, on est sur l'amendement. Commentaires? Non? Donc,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Maintenant, nous revenons à l'article 7, tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la
Présidente. C'est plus avoir des précisions avec l'ajout de... le fait que le
commerçant va être dans l'obligation de divulguer l'ensemble des informations,
pièces de rechange, service de réparation,
etc. Est-ce qu'on a des exemples de comment cette information-là va être
transmise, à quel moment, lors de l'achat, puis qu'est-ce qui arrive si
cette information-là ne se retrouve pas?
M. Jolin-Barrette : Alors, de quelle
façon... Là, on est dans 54.4, donc, «avant la conclusion du contrat à distance, le commerçant doit divulguer au
consommateur les renseignements suivants...» Donc, j'imagine que ça se fait
par un avis écrit?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...sur support
technologique.
Mme Zaga Mendez : Donc, juste
rappeler que ça inclut autant les biens, parce que, de plus en plus, dans l'achat en ligne, cette information-là va se
retrouver proche du reçu. C'est juste de voir toutes les façons comment cette
information-là va être communiquée. Ça s'applique seulement aux biens qui sont
protégés par la garantie de bon fonctionnement?
M. Jolin-Barrette : Exactement. Il
faut que ce soit visé. Exemple, vous achetez votre laveuse en ligne, vous devez
avoir l'information.
Mme Zaga Mendez : Physique ou en
ligne?
M. Jolin-Barrette : En ligne.
Mme Zaga Mendez : Les deux façons?
Parfait.
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
avant la conclusion du contrat. Donc, vous devez avoir...
Mme Zaga Mendez : Cette
information-là doit apparaître, par exemple, dans un site d'achats...
M. Jolin-Barrette : Exemple. Je suis
en train de fureter sur Internet, sur un magasin bien connu, je ne veux pas me
déplacer, je magasine de mon salon. Bien là, je constate ma laveuse avec tous
les gadgets puis les options. Mais là il faut quand même que je voie la
garantie rattachée à ça, il faut que je sois informé de celle-là.
Mme Zaga Mendez : O.K., ça répond.
Ça répond à ma question.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. D'autres commentaires sur
l'article 7 tel qu'amendé? Je vais mettre aux voix l'article 7 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. L'article 8. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. 8. L'article 58 de cette loi est modifié
par l'insertion, après le paragraphe h du premier alinéa, du paragraphe suivant
:
«h.1) le cas
échéant, les pièces de rechange, les services de réparation et les
renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation dont la
disponibilité est garantie par le commerçant ou le fabricant, en application du
premier alinéa de l'article 39;».
Commentaires :
Cet article précise que les contrats conclus avec un commerçant itinérant
devront indiquer les pièces de rechange, les services de réparation et les
renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation du bien faisant
l'objet du contrat qui sont garantis par le commerçant ou le fabricant.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Commentaires sur l'article? Oui, Mme la députée de La
Pinière.
Mme Caron : Oui.
En fait, la question que j'ai réfère à certaines personnes qui sont venues en
consultation, les commerçants, notamment,
qui étaient inquiets parce qu'ils n'ont pas le contrôle, eux-mêmes, sur
l'acquisition des pièces ou sur le
délai que ça peut prendre, donc... Le fabricant, oui, mais le commerçant avait
des inquiétudes. Alors, comment, comment vous voyez ça?
• (16 heures) •
M.
Jolin-Barrette : Vous voulez dire pour le détaillant?
Mme Caron : Oui,
c'est ça, pour le détaillant.
M.
Jolin-Barrette : Oui, bien, c'est sûr que ça représente un enjeu, parce
qu'on se retrouve dans une situation où,
supposons, vous prenez un fabricant qui est en Corée, lorsqu'on veut faire en
sorte de permettre au citoyen, au consommateur, d'avoir le droit à la
réparation, effectivement, il y a peu de chance que le citoyen appelle en Corée
pour se faire réparer, il va aller le voir, son commerçant. Donc, le commerçant
doit répondre dans un délai, je crois, de
10 jours pour le droit à la réparation, pour dire s'il va le réparer ou
non, ça fait qu'il doit lui donner une réponse. Mais ça ne veut pas dire qu'il le répare à l'intérieur de
10 jours, il va le réparer dans un délai... Ce n'est pas... On ne met pas
la pression sur une réparation immédiate. Et là, après ce délai de
10 jours là, supposons que le commerçant ne lui a pas répondu, là, il peut
le faire réparer aux frais du commerçant, par un tiers, dans un prix
raisonnable.
Mme Caron : Donc, si le commerçant lui dit, bon... Au bout de
10 jours ou dans ce délai-là, l'appel... la réponse peut-être tout
simplement : Bien, j'attends la pièce. Ça pourrait être ça?
M.
Jolin-Barrette : Bien, c'est : Oui, je vais te le réparer,
j'attends la pièce.
Mme Caron : Puis
si ce délai devient 20, 30 jours, c'est-à-dire que si ça prend encore un autre
10 jours, un autre 20 jours, même si le commerçant a donné la
réponse, lui, dans un délai de 10 jours, mais il n'a pas le contrôle sur
quand la pièce de rechange va arriver, à ce moment-là, il pourrait dire :
Bien, on va... tu peux le faire remplacer ailleurs, puis, moyennant des frais
raisonnables, on va le payer?
M.
Jolin-Barrette : Dans le fond, le commerçant pourrait dire : Oui,
tu peux le faire réparer ailleurs. Si, supposons,
il ne l'a pas, la pièce, il n'a pas la pièce, il peut dire : Bien oui, tu
peux aller chez mon concurrent le faire réparer, je vais assumer la
facture. Mais pour... Le consommateur, lui, il a le droit de le faire réparer.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres commentaires? L'article 8 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. L'article 9. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 150.9, du suivant :
«150.9.1. Est
interdite, dans un contrat de louage à long terme, la stipulation qui permet au
commerçant d'exiger :
«a) des frais
pour le motif que la nature ou la qualité d'une pièce ou d'une composante
installée dans le cadre du service normal d'entretien ne satisfait pas le
commerçant, à moins que le contrat ne prévoie expressément que le bien ne peut
être remis qu'avec une composante d'une nature ou d'une qualité déterminée;
«b)
des frais pour le motif que la pièce n'est pas une pièce d'origine du fabricant
ou que le service d'entretien n'a pas été effectué par le fabricant ou
un commerçant approuvé par lui.»
Commentaires :
L'article empêche, dans un contrat de louage à long terme, l'introduction d'une
stipulation permettant au commerçant d'exiger des frais dans l'un des
cas identifiés.
Sauf dans les
cas où le contrat le prévoirait expressément, le premier paragraphe empêche
l'introduction d'une stipulation générale imposant des frais pour le
motif que la nature ou la qualité d'une pièce ou d'une composante installée
dans le cadre du service normal d'entretien ne satisfait pas le commerçant.
Le deuxième paragraphe interdit la stipulation
imposant des frais pour le motif que la pièce n'est pas une pièce d'origine.
Contrairement au premier paragraphe de cet article, il n'est pas possible de
prévoir une stipulation permettant d'imposer de tels frais.
Concrètement, quand le consommateur fait réparer
un bien qui est loué, le commerçant, le fabricant ne peut pas lui dire :
Non, ça prend juste des pièces neuves ou des pièces du même fabricant.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Commentaires
sur l'article 9?
M. Jolin-Barrette : Une précision,
c'est surtout dans le domaine automobile que ça s'y prête. Exemple, j'ai acheté... bien, j'ai acheté x marque, puis il faut
que ce soit une pièce de remplacement x marque, tu sais, exemple, une pièce,
comment on dit ça, réusinée. Je ne veux pas viser de compagnie.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Parfait. S'il n'y a pas d'autre commentaire, je
vais mettre aux voix l'article 9. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 10. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
article 10. Alors, à l'article 10, il y aura un amendement, Mme la
Présidente.
10. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 150.17, du suivant :
«150.17.1. Le commerçant doit offrir au
consommateur, au moins 90 jours avant la fin du bail, de procéder sans
frais à une inspection de l'automobile qui fait l'objet d'un contrat de louage
à long terme ou de tout autre bien loué à long terme que détermine un
règlement.
«Si le consommateur consent à cette inspection,
elle doit être effectuée au moins 30 jours, mais pas plus de
60 jours, avant la fin du bail, à la résidence de consommateur ou à
l'établissement du commerçant, au choix de ce dernier. À la suite de cette
inspection, le commerçant doit immédiatement remettre au consommateur un
rapport écrit indiquant, le cas échéant, les
pièces ou les composantes du bien qui présentent, selon le commerçant, une
usure anormale et le droit du consommateur de réparer ces pièces ou ces
composants dans les 10 jours de sa réception ou de les faire réparer par
un tiers dans ce même délai.
«Lors de la remise du bien à la fin du bail, de
sa remise volontaire ou de sa reprise forcée, le commerçant qui considère que
l'usure du bien est anormale doit remettre au consommateur un avis écrit
indiquant les pièces ou les composantes qui
présentent une usure anormale et le droit du consommateur de réparer ces pièces
ou ces composantes dans les 10 jours de sa réception ou de les
faire réparer par un tiers dans ce même délai.
«Le commerçant ne peut réclamer de frais pour
l'usure anormale d'une pièce ou d'une composante du bien dans les cas
suivants :
«a) le rapport d'inspection prévu au deuxième
alinéa n'a pas été remis au consommateur qui a consenti à l'inspection;
«b) l'avis écrit prévu au troisième alinéa n'a
pas été remis au consommateur;
«c) le commerçant vend ou reloue le bien avant
la fin du délai de 10 jours indiqué dans l'avis écrit prévu au troisième
alinéa.»
Et on a un amendement, c'est pour ajouter une
situation en faveur du consommateur. Donc, article 10, remplacer le quatrième alinéa de l'article 150.17.1 de la Loi sur
la protection du consommateur, proposé par l'article 10 du projet de
loi, par le suivant :
«Le commerçant ne peut réclamer de frais pour
l'usure normale d'une pièce ou d'une composante du bien dans les cas
suivants :
«a) le
commerçant n'a pas offert au consommateur de procéder à une inspection,
conformément au premier alinéa;
«b) le rapport d'inspection prévu au deuxième
alinéa n'a pas été remis au consommateur qui a consenti à l'inspection;
«c) l'avis écrit prévu au troisième alinéa n'a
pas été remis au consommateur;
«d) le commerçant vend ou reloue le bien avant
la fin du délai de 10 jours indiqué dans l'avis écrit prévu au troisième
alinéa.»
Commentaires : L'amendement vise à préciser
que, si le commerçant ne propose pas une inspection sans frais de l'automobile du consommateur au moins
90 jours avant la fin du bail, il ne pourra pas réclamer les frais pour
une usure anormale d'une pièce ou d'une composante.
Ça, c'est quand vous êtes notamment en location
automobile, sur un bail, supposons, 36, 48 mois, avec ça, on fait en sorte
que le commerçant, le locateur, doit absolument vous offrir de venir inspecter
le bien et de vous permettre — là,
je résume l'article — d'effectuer
la réparation sur une pièce ou sur une composante qu'il considère comme une usure anormale, parce qu'on a déjà vu des cas
où je loue un véhicule, j'arrive, je remets les clés au concessionnaire ou
au fabricant, et là on me dit : Ah! ça, ça, ça,
c'est de l'usure anormale, et je te charge des frais qui sont quand même
importants, et qu'on ne permet pas au consommateur de le faire réparer.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Commentaires sur l'amendement?
Mme Caron : J'aurais
une question.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui?
Mme Caron : Est-ce
que le consommateur est obligé d'accepter l'inspection?
M. Jolin-Barrette :
Il n'est pas obligé d'accepter l'inspection. Cependant, s'il n'accepte pas
l'inspection, il ne bénéficie pas de la protection, c'est ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je
vais mettre aux voix l'amendement. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Je reviens à l'amendement 10... l'article, pardon, 10, tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a des commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, je le mets aux voix.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : L'article 11. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui, l'article 11, et il y aura un amendement de
concordance, Mme la Présidente, sur «véhicule gravement défectueux» puis
«automobile gravement défectueuse».
L'article 11 :
L'article 156 de cette loi est modifié par l'insertion, après le
paragraphe d du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«d.1)
le cas échéant, le fait que l'automobile a été déclarée véhicule gravement
défectueux au sens de l'article 53.1;».
Amendement,
article 11 : Remplacer, dans le paragraphe d.1, du premier
alinéa, de l'article 156 de la Loi sur la protection du consommateur, proposé par l'article 11 de projet loi,
«véhicule gravement défectueux» par «automobile gravement défectueuse».
Commentaires :
L'amendement a pour but de substituer les termes «véhicule gravement
défectueux» par «automobile gravement défectueuse».
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Est-ce que vous avez... Vous avez eu le temps de regarder l'amendement.
Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Jolin-Barrette : Dans le fond,
l'amendement, c'est le même amendement qu'on avait fait tantôt pour utiliser
le terme «automobile» plutôt que «véhicule».
La Présidente (Mme
D'Amours) : Commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas de
commentaire, nous allons le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté. Donc, l'article 10 tel qu'amendé, est-ce
qu'il y a des commentaires... 11, pardon, l'article 11 tel
qu'amendé, est-ce qu'il y a des commentaires?
Mme Caron : J'aurais
juste une question.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui, allez-y, madame.
Mme Caron : La
catégorie prévue à l'article 160, ça fait référence à quoi?
M.
Jolin-Barrette : 160?
Mme Caron : Oui.
Ah! c'est les automobiles d'occasion? Est-ce que ça fait référence aux
automobiles d'occasion, la catégorie prévue à l'article 160? Puis, à
l'article 160, on parle d'automobiles d'occasion, c'est ça?
M.
Jolin-Barrette : À l'article 12. L'article 12, c'est les
véhicules d'occasion, vous avez raison.
Mme Caron : C'est
ça, O.K.
M.
Jolin-Barrette : On augmente, dans le fond, la garantie de véhicules
d'occasion pour les trois catégories.
• (16 h 10) •
Mme Caron : O.K.,
merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres commentaires sur l'article 11 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas de commentaire, je vais le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 11, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : L'article 12. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente. L'article 160 de cette
loi est modifié :
1°
par le remplacement, dans le paragraphe a, de «deux» et de «40 000» par,
respectivement, «quatre» et «80 000»;
2°
par le remplacement, dans le paragraphe b, de «trois» et de «60 000» par,
respectivement, «cinq» et «100 000»;
3°
par le remplacement, dans le paragraphe c, de «cinq» et de «80 000» par,
respectivement, «sept» et «120 000».
Commentaires :
Cet article actualise les catégories d'automobiles d'occasion bénéficiant d'une
garantie de bon fonctionnement pour lesquelles... n'ont pas été
modifiées depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur la protection du
consommateur en 1978.
Donc, dans les deux
premiers cas, on double quasiment les garanties en termes de kilométrage, en
termes d'années, puis, la troisième catégorie, on passe de 80 000 à
120 000 puis de cinq à sept ans.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Commentaires sur l'article? Oui, Mme la députée de La
Pinière.
Mme Caron : Même question, comment vous êtes arrivé au nombre
d'années et puis au nombre de kilomètres augmentés?
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait, maintenant, les garanties eux-mêmes
des fabricants, par rapport à la durée de vie, ça ressemble à ces garanties-là.
Donc, on s'est collés là-dessus. Tu sais, exemple, la majorité des véhicules,
c'est cinq ans, 100 000 ou sept ans. Donc, c'est ce qu'on... c'est ce
sur quoi on s'est basés.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres commentaires sur l'article 12? S'il n'y a
pas de commentaire, je vais le mettre aux voix. L'article 12 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : L'article 13. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. L'article 182
de cette loi est modifié par le remplacement du paragraphe a par le
suivant :
«a) "appareil
domestique" : une cuisinière, un réfrigérateur, un congélateur, un
lave-vaisselle, un four à micro-ondes, une
machine à laver, un sèche-linge, un appareil audio, un appareil audio-vidéo, un
ordinateur et ses périphériques, un
téléphone cellulaire, un climatiseur, un déshumidificateur, une thermopompe ou
tout autre bien déterminé par règlement;».
Commentaires :
Cet article ajuste les termes employés à l'article 182 avec ceux employés
à l'article 138.1... pardon, à l'article 38.1 de la loi.
De plus, par souci de
clarification, le téléphone cellulaire est ajouté expressément à la liste des
appareils domestiques identifiés à l'article 182 afin de dissiper toute
source de confusion possible.
Donc, c'est le
pendant de 38.1 qu'on a intégré à la garantie de bon fonctionnement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 13? Donc, je vais mettre aux voix l'article 13.
Est-ce que l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. L'article 14, M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 227, des suivants :
«227.0.1. Aucun
fabricant ne peut omettre de divulguer les informations visées à
l'article 38.7 de la manière prescrite par cet article.
«227.0.2. Aucun
commerçant ne peut omettre d'indiquer l'information visée à l'article 38.8
de la manière prescrite par cet article.
«227.0.3.
Sous réserve de ce qui peut être prévu par règlement, aucun commerçant ou
fabricant ne peut recourir à une technique ayant pour effet de rendre
plus difficile pour le consommateur ou son mandataire d'entretenir ou de
réparer un bien.
«Est
notamment une technique visée au premier alinéa le recours, par un fabricant
d'une automobile, à une technique ayant pour effet de rendre plus difficile
pour son propriétaire, son locataire à long terme ou le mandataire de ceux-ci
d'avoir accès aux données de l'automobile à des fins de diagnostic, d'entretien
ou de réparation.
«227.0.4. Nul ne
peut, par quelque moyen que ce soit, faire le commerce d'un bien pour lequel
l'obsolescence est programmée. Le fabricant d'un tel bien est réputé en faire
le commerce.
«L'obsolescence d'un
bien est programmée lorsqu'il fait l'objet d'une technique visant à réduire sa
durée normale de fonctionnement.
«Aux fins du premier
alinéa, il est fait commerce d'un bien chaque fois qu'il est offert à un
consommateur ou qu'il fait l'objet d'un contrat conclu avec un consommateur.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 14? Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui.
Alors, pour le 227.0.4, on dit, au deuxième alinéa, que «l'obsolescence d'un
bien est programmée lorsqu'il fait l'objet
d'une technique visant à réduire sa durée normale de fonctionnement», mais il y
avait un commentaire d'un citoyen du comté de Lotbinière qui faisait
référence plus au fait de ne pas pouvoir faire un entretien... Par exemple, les
véhicules hybrides ou électriques, auxquels on ne pouvait pas faire un
traitement anticorrosion, semble-t-il que c'était interdit par le fabricant de
faire cet entretien-là, en fait, qui n'est pas une réparation, mais qui est un
entretien qui va assurer la durée de vie plus longue de la carrosserie, et donc
du bien. Est-ce qu'on touche à ça quelque part dans le projet de loi?
M. Jolin-Barrette : Bien là, l'article, il
est vraiment sur l'obsolescence programmée. Vous, ce que vous nous
dites, c'est, supposons, j'achète un véhicule ou je loue un véhicule...
Mme Caron : Bien, que j'achète un véhicule et... Bien, on sait
qu'en tout cas certaines marques de véhicules, les moteurs sont très performants, très durables, mais, au Québec, avec
la neige, avec le sel, avec le calcium, la carrosserie en mange pour son coup, et que, si on fait, par
exemple, un traitement anticorrosion, ça peut permettre à la carrosserie
de durer plus longtemps, et donc on va garder le véhicule peut-être quelques
années de plus. Ce que le citoyen disait dans
son commentaire, c'est que, pour un véhicule hybride ou électrique, je ne sais
pas si ce sont tous les fabricants ou certains fabricants, ils ne
permettent pas aux consommateurs de faire un traitement anticorrosion pour
assurer...
M.
Jolin-Barrette : Parce qu'ils disent que, si vous faites un traitement
anticorrosion, on affecte la garantie, c'est pour ça, ils...
Mme Caron : Ce
n'est pas précisé dans le commentaire du citoyen, mais, comme c'était un
commentaire sur Greffier, je pensais que, peut-être, ça avait été traité.
Alors, c'est pour ça que je posais la question.
M.
Jolin-Barrette : Bien, ce n'est pas prévu par le projet de loi. Dans
le fond, le projet de loi, il vient mettre le cadre sur, supposons, la garantie
automobile, mais le projet de loi ne vient pas aborder cette question-là. Il
faudrait voir... C'est sûr qu'on n'a pas
assez de détails pour savoir l'affirmation du citoyen, est-ce qu'elle vient
d'un constructeur qui dit : Moi,
je veux nier garantie si vous faites ça? Bien, honnêtement, avec les détails
qu'on a, je ne pourrais pas me prononcer sur...
Mme Caron : En
ce moment, c'est ça...
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait, sur ce cas-là, il me manque des
éléments pour être en mesure... mais, sinon,
là, pratico-pratique, l'objectif est de faire en sorte que le véhicule, il a sa
garantie. Si c'est un véhicule d'occasion, on augmente la garantie. Pour les
véhicules, si c'est un citron, il va devenir réparable ou être remplacé. Donc,
on vient couvrir le tout.
Mme Caron : Si
vous permettez, je veux juste vous dire...
M.
Jolin-Barrette : Bien, c'est sûr que je nuance, là.
Mme Caron : Oui,
oui, allez-y.
M. Jolin-Barrette : Si vous utilisez le bien
d'une façon anormale, c'est sûr que vous perdez l'usage de la garantie.
Exemple, vous achetez votre véhicule puis vous le prenez pour un véhicule
amphibie, vous allez vous promener dans le lac avec, ça se peut qu'on
n'honore pas la garantie.
Mme Caron : Ce
n'est pas de ça dont on parle, rassurez-vous.
M.
Jolin-Barrette : Non, je vous taquine, là, mais vous comprenez que
c'était pour l'imager, là.
Mme Caron : C'est ça. Non, en fait,
ce que le citoyen dit, là, si je le lis textuellement : «Je crois qu'il
serait primordial d'inclure dans ce projet de loi l'interdiction aux compagnies
automobiles d'ajouter une clause dans leur garantie qui
empêche toute protection antirouille. En effet, plusieurs compagnies refusent
toute protection antirouille ajoutée par le propriétaire sur tous leurs
véhicules hybrides ou électriques pour des motifs totalement bidon. C'est une manière d'augmenter les frais de maintenance
et de réduire drastiquement la vie des véhicules — bon, etc.» Alors, c'est pour ça que je vous
amenais ça.
M.
Jolin-Barrette : Bien, dans ce cas-là, on est sur la garantie
conventionnelle, donc la garantie du fabricant lui-même. Donc, ça, c'est une
garantie que le fabricant donne. Ce n'est pas la garantie légale. Donc,
supposons que j'ai un véhicule automobile puis qu'il rouille après deux ans ou
trois ans, bien, ce n'est pas normal qu'un véhicule rouille après deux ou trois ans au Québec, même s'il y a bien du sel
puis bien de la neige, à moins que vous le mettiez dans un bloc de sel,
là, on s'entend, là, bien, à ce moment-là, le citoyen a quand même ses recours
fondés sur la garantie légale. Il ne pourra peut-être pas l'honorer en vertu de
la garantie conventionnelle qui est donnée par le constructeur lui-même. Tu
sais, souvent, on voit ça, là, c'est un an garanti, supposons que vous achetez
un électro, mais ça, c'est une garantie conventionnelle, ce n'est pas la
garantie légale. La garantie légale, supposons, c'est... ils disent : Un an sur un réfrigérateur, mais
votre vraie garantie légale, de par la loi, elle est, supposons, de 10 ans
environ, en fonction des décisions des tribunaux.
Mme Caron : O.K., mais on comprend que l'objectif du citoyen,
c'était de contrer l'obsolescence programmée, parce que, s'il voulait
faire quelque... faire un traitement pour que son... la carrosserie de son
véhicule dure plus longtemps, donc...
M.
Jolin-Barrette : Bien, je vous dirais, ce n'est pas vraiment de
l'obsolescence parce que l'obsolescence est une technique pour faire en sorte
que le bien ne fonctionne plus. Là, c'est plus une question d'entretien, mais
j'imagine qu'il y a peut-être des raisons manufacturières pourquoi ils disent
que...
Mme Caron : Peut-être, mais, c'est ça, je pense que
l'objectif, c'était que le bien dure le plus longtemps possible.
M. Jolin-Barrette :
Oui, je suis d'accord avec vous.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Ça va?
Mme Caron :
Ça va, merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres commentaires sur l'article 14? Je vais le
mettre aux voix. Donc, l'article 14 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : L'article 15. M. le ministre.
• (16 h 20) •
M.
Jolin-Barrette : Oui. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 228.1, des suivants :
«228.2. Le commerçant
doit, avant de proposer au consommateur de conclure, à titre onéreux, un
contrat comprenant une garantie supplémentaire relative à un bien qui fait
l'objet d'une garantie prévue à l'article 38.1, à l'article 159 ou au
deuxième alinéa de l'article 164, l'informer verbalement, de la manière
prescrite par règlement, de l'existence et de la durée de cette garantie.
«Le troisième alinéa
de l'article 228.1 s'applique au présent article, avec les adaptations
nécessaires.»
Commentaires :
L'article oblige le commerçant, avant de proposer de conclure à titre onéreux
une garantie supplémentaire, d'informer verbalement le consommateur de la
garantie de bon fonctionnement applicable.
Le deuxième alinéa
précise que le commerçant qui propose de conclure un contrat comprenant une
garantie supplémentaire sans avoir au préalable informé verbalement le
consommateur de la garantie de bon fonctionnement applicable est réputé avoir
passé sous silence un fait important au sens de l'article 228 de la loi.
Donc, concrètement,
si je vous dis : Voulez-vous une garantie prolongée?, j'essaie de vous
vendre une garantie prolongée, le commerçant doit dire avant : Il y a une
garantie de bon fonctionnement, donc sachez que je vous offre une garantie
prolongée, mais la garantie de fonctionnement est de x temps. Puis, s'il omet
de le faire, bien, c'est un geste qui est en contravention.
Mme Caron : ...pour
le vérifier?
M.
Jolin-Barrette : Bien, supposons, après ça, sur le recours?
Mme Caron : Oui,
bien, c'est qu'on dit qu'il doit l'aviser verbalement.
M.
Jolin-Barrette : Oui, verbalement.
Mme
Caron : Alors, comment on fait pour déterminer que c'est le
consommateur qui a raison ou c'est le commerçant qui a raison, qui dit,
par exemple...
M.
Jolin-Barrette : Bien, supposons qu'il y a un litige?
Mme Caron : Oui.
M.
Jolin-Barrette : Bien, le témoignage fait preuve. Dans le fond...
Mme Caron : Bien
là, est-ce que ça ne va pas être l'un contre l'autre? C'est-à-dire que le
consommateur peut dire : Bien, moi,
vous ne m'avez pas avisé de ça. Puis le commerçant va dire : Oui, je vous
ai avisé verbalement. Alors, comment on va trancher?
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est le juge qui
va regarder la crédibilité des témoins. Non, mais, en fait, le meilleur moyen
de preuve dans nos cours, c'est toujours le témoignage. Dans le fond, c'est
comme ça que le système est construit, la crédibilité des témoins.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Autres commentaires?
Mme Caron : On
est toujours sur les 228.2. On n'est pas rendus au 228.3?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui, exactement.
Mme Caron : O.K.
J'aurais un commentaire sur... une question sur le 228.3.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre, si vous voulez bien nous lire le 228.3.
M. Jolin-Barrette : Oui. «Le commerçant qui
propose au consommateur de conclure, à titre onéreux, un contrat de
garantie supplémentaire relative à un bien ou des clauses d'un contrat
concernant une telle garantie doit l'informer qu'il peut, dans les
10 jours de la conclusion du contrat, le résoudre sans frais ni pénalité.
«Le consommateur
peut, à sa discrétion, en envoyant un avis écrit au commerçant ou son
représentant, résoudre sans frais ni
pénalité un contrat de garantie supplémentaire relative à un bien ou des
clauses d'un contrat concernant une telle garantie dans les
10 jours qui suivent la date de la conclusion du contrat. Ce délai est
toutefois porté à un an lorsque le commerçant n'a pas, selon le cas :
«a) indiqué la durée
de la garantie prévue à l'article 38.1, conformément à
l'article 38.8;
«b) indiqué
l'information relative à la garantie prévue à l'article 159 sur l'étiquette
qui doit être apposée sur l'automobile d'occasion en vertu de
l'article 155;
«c) indiqué
l'information relative à la garantie prévue au deuxième alinéa de
l'article 164 sur l'étiquette qui doit être [apportée] sur la motocyclette
d'occasion en vertu du premier alinéa de l'article 164;
«d) informé le
consommateur, conformément à l'article 228.1;
«e) informé
verbalement le consommateur de l'existence et de la durée de la garantie prévue
à l'article 38.1, à l'article 159 ou au deuxième alinéa de l'article 164,
conformément à l'article 228.2.
«Le contrat de
garantie supplémentaire ou les clauses d'un contrat concernant une telle
garantie sont résolus de plein droit à
compter de l'envoi de l'avis au commerçant ou à son représentant et le
commerçant doit, dans les plus brefs délais, remettre au consommateur la
somme qu'il a reçue de lui en vertu de ce contrat ou de ces clauses.
«Le présent article
ne s'applique pas à un contrat dont le souscripteur est un assureur autorisé en
vertu de la Loi sur les assureurs.»
Commentaires :
L'article permet au consommateur de résoudre une garantie supplémentaire à sa
discrétion dans les 10 jours de sa
conclusion. Il précise également les situations dans lesquelles ce délai est
prolongé d'une année. Il oblige également le commerçant d'informer le
consommateur de son droit de résolution.
Ça fait que, dans le
fond, vous concluez une garantie conventionnelle supplémentaire. Exemple,
j'achète un réfrigérateur, je vous... une
garantie conventionnelle de trois ans supplémentaires, vous avez 10 jours
pour la résoudre, pour dire : Finalement, j'ai changé d'idée, je ne
le fais pas. Cette garantie-là, le droit de résolution est porté à une année si
le commerçant n'a pas respecté certaines obligations d'information.
Mme Caron : ...pour
le commun des... Ah! excusez.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Allez-y, allez-y.
Mme Caron : On
comprend, pour le commun des mortels, que, quand on parle de résoudre sans
frais, on comprend résilier?
M. Jolin-Barrette :
D'annuler.
Mme Caron : Annuler?
O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur le 228.3? Je vais mettre aux voix l'article 15. Est-ce
que l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 16.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 237, du suivant :
«237.1. Nul
ne peut faire une annonce relative à une automobile déclarée véhicule gravement
défectueux sans divulguer ce fait.»
Et on a un amendement de concordance, Mme la
Présidente : Remplacer, dans l'article 237.1 de la Loi sur la protection du consommateur, proposé par
l'article 16 du projet de loi, «véhicule gravement défectueux» par
«automobile gravement défectueuse».
Commentaires :
L'amendement a pour but de substituer les termes «véhicule gravement
défectueux» par «automobile gravement défectueuse».
C'est le même amendement qu'on a fait
préalablement.
M. Jolin-Barrette : Commentaires sur
l'amendement de l'article 16? Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga
Mendez : Oui, bien, d'accord avec l'amendement, c'est
plus... Ceci s'applique autant aux reventes d'automobiles par des
concessionnaires par la suite, là, c'est... ça, c'est fait... Je veux juste
mieux comprendre. Quand on dit : «Nul ne peut faire une annonce
relative à une automobile», cette annonce-là, elle serait faite par tout type
de concessionnaire qui va revendre par la suite... par tout type de garage qui
reprend l'automobile puis il revend?
M. Jolin-Barrette : Exactement,
c'est pour que ce fait-là soit toujours divulgué.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires sur l'amendement du ministre? S'il
n'y a pas de commentaire, je vais mettre aux voix l'amendement. Est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Je reviens à l'article 16 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a des commentaires? Pas de commentaire. Donc, je mets aux
voix l'article 16 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 17.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Cette loi
est modifiée, après l'insertion de l'article 260.27, du suivant :
«260.27.1. Un commerçant ou un recycleur de
véhicules routiers qui vend une automobile à un autre commerçant ou à un autre
recycleur de véhicules routiers doit lui divulguer, le cas échéant, le fait que
l'automobile a été déclarée véhicule gravement défectueux au sens de l'article 53.1.»
On a un
amendement qui est le même amendement de concordance. Article 17 :
Remplacer, dans l'article 260.27.1 de la Loi sur la protection du consommateur, proposé par
l'article 17 du projet de loi, «véhicule gravement défectueux» par
«automobile gravement défectueuse».
Commentaires : L'amendement a pour but de
substituer les termes «véhicule gravement défectueux» par «automobile gravement
défectueuse».
La
Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires sur l'amendement? Je mets aux voix
l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Nous revenons à l'article 17 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a des commentaires? Je mets aux voix l'article 17.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 18. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 276, du chapitre
suivant :
«Chapitre II.1
«Sanctions administratives pécuniaires
«276.1. Le gouvernement peut déterminer par
règlement les manquements objectivement observables à une disposition de la
présente loi ou d'un règlement ou à un engagement volontaire souscrit en vertu
de l'article 314 ou dont l'application a été étendue
par un décret pris en vertu de l'article 315.1 pouvant donner lieu à
l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire par le président.
«Le gouvernement peut également y déterminer les
conditions d'application d'une sanction administrative pécuniaire et déterminer
les montants ou le mode de calcul, lesquels peuvent notamment varier selon la
gravité du manquement, sans toutefois
excéder un montant de 1 750 $, dans le cas d'une personne physique,
ou de 3 500 $, dans les autres cas.»
Est-ce que vous voulez qu'on discute de chacun
des articles avant que je les lise tous ou je les lis au complet puis ensuite
on en discute?
Mme Caron : On peut les lire au
complet, peut-être pas trop rapidement, pour qu'on ait le temps de...
M. Jolin-Barrette : O.K., mes
excuses.
«276.2. Un
manquement susceptible de donner lieu à l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire constitue un manquement distinct pour chaque
jour durant lequel il se poursuit.
«276.3. Lorsqu'un manquement pouvant donner lieu
à l'imposition d'une sanction [...] pécuniaire est constaté, un avis de non-conformité peut être notifié à la personne en
défaut afin de l'inciter à prendre sans délai les mesures requises pour
y remédier.
«L'avis de
non-conformité doit mentionner que le manquement pourrait notamment donner lieu
à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire.
«L'avis de non-conformité doit également
mentionner à la personne visée qu'elle a l'occasion de présenter ses
observations et, s'il y a lieu, de produire des documents pour compléter son
dossier, en lui indiquant le délai à l'intérieur duquel elle peut le faire.
• (16 h 30) •
«276.4.
L'imposition d'une sanction administrative pécuniaire se prescrit par deux ans
à compter de la date du manquement.
«Toutefois, lorsque de fausses représentations
sont faites au président, la sanction administrative pécuniaire peut être
imposée dans les deux ans qui suivent la date où le manquement a été constaté
par le président.
«276.5. Une sanction administrative pécuniaire
pour un manquement à une disposition de la présente loi ou d'un règlement ou à
un engagement volontaire souscrit en vertu de l'article 314 ou dont
l'application a été étendue par un décret pris en vertu de l'article 315.1
ne peut être imposée au responsable du manquement lorsqu'un constat
d'infraction lui a été antérieurement signifié en raison d'une contravention à
la même disposition survenue le même jour et fondée sur les mêmes faits.
«Pour l'application du présent chapitre, le
responsable d'un manquement s'entend de la personne qui se voit imposer ou est
susceptible de se voir imposer une sanction administrative pécuniaire.
«276.6. Une
sanction administrative pécuniaire est imposée au responsable d'un manquement
par la notification d'un avis de réclamation.
«L'avis comporte les mentions suivantes :
«a) Le montant à réclamer et sa date
d'exigibilité;
«b) les motifs de son exigibilité;
«c) le délai à compter duquel il porte intérêt;
«d) le droit de contester l'imposition de la
sanction devant le Tribunal administratif du Québec et le délai pour exercer un
tel recours.
«Le montant dû porte intérêt, au taux prévu au premier
alinéa de l'article 28 de la Loi sur l'administration fiscale, à compter
du 31e jour suivant la notification de l'avis.
«276.7.
Lorsque le responsable d'un manquement est en défaut de payer une sanction
administrative pécuniaire, ses administrateurs et ses dirigeants sont
solidairement tenus avec lui au paiement de cette sanction, à moins qu'ils
n'établissent avoir fait preuve de prudence et de diligence pour prévenir le
manquement.
«276.8. Le versement d'une sanction
administrative pécuniaire est garanti par une hypothèque légale sur les biens
meubles et immeubles du débiteur.
«Pour l'application du présent chapitre, un
débiteur s'entend du responsable d'un manquement tenu de payer une sanction
administrative pécuniaire et, le cas échéant, de chacun de ses administrateurs
et de ses dirigeants tenus solidairement avec lui au paiement de cette
sanction.
«276.9. Le
débiteur et le président peuvent conclure une entente de paiement du montant
dû. Une telle entente ou le paiement de ce montant ne constitue pas, aux fins
d'une poursuite pénale ou de toute sanction administrative prévue par la
présente loi ou un règlement, une reconnaissance des faits y donnant lieu.
«276.10. À défaut d'acquittement de la totalité
du montant dû ou du respect de l'entente conclue à cette fin, le président peut
déposer sa décision au greffe du tribunal compétent.
«La décision
du président devient alors exécutoire, comme s'il s'agissait d'un jugement
définitif et sans appel de ce tribunal, et en a tous les effets.
«276.11. Le
débiteur est tenu au paiement des frais de recouvrement, dans les cas et aux
conditions déterminés par règlement.»
Essentiellement, avec cet article-là, on
introduit le régime de sanctions administratives pécuniaires. C'est un régime qui est plus flexible et plus léger à
administrer qu'un régime de sanctions pénales. Le régime de sanctions pénales, c'est
le constat d'infraction pénale. Le régime de sanctions administratives
pécuniaires, c'est l'administration, donc l'Office de la
protection du consommateur qui va pouvoir demander des mesures correctrices par
les commerçants, et, s'ils ne le font pas,
ils vont avoir la possibilité d'imposer ces sanctions administratives
pécuniaires là pour changer les
comportements, pour faire en sorte qu'avant d'entreprendre une poursuite pénale
on y va par la voie administrative.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur le 276.1? Pas de commentaire. On va passer au 276.2.
Commentaires? 276.3, est-ce qu'il y a des commentaires? Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme
Caron : Merci. «Lorsqu'un manquement pouvant donner lieu à
l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire est constaté, un
avis de conformité peut être notifié à la personne en défaut afin de l'inciter à
prendre sans délai les mesures requises pour y remédier.» Alors, qui peut
émettre cet avis de non-conformité?
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : C'est la présidente de l'office ou les personnes
qu'elle désigne, donc, supposons, l'inspecteur.
Mme Caron : O.K. Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Ça va? 276.4, commentaires? 276.5, oui, commentaires? 276.6?
276.7... Oui, 276.6, Mme la députée de Verdun?
Mme Zaga Mendez : Bien, c'est plus
une question générale, je pense... 276.6 ou 276.7 sur l'utilisation des fonds qui sont amassés par les sanctions
pécuniaires. Une des choses qui a été soulevée dans différentes consultations,
c'est le fait qu'on a besoin de plus de ressources, entre autres, que ce soit
par la sensibilisation, mais surtout pour assurer l'accès à la réparation. Il y
a plusieurs éléments dans la loi qui le font déjà, mais il y avait une idée,
qui est émanée, de créer, par exemple, des
fonds de réparation qui peuvent offrir des rabais pour la réparation ou
d'autres types d'incitatifs. Je
demande... voir si le ministre est ouvert à... Ça se fait, dans la législature,
au Québec, de prendre une partie de
ces fonds ou la totalité pour créer, dans ce cas-là, des fonds de réparation
qui vont venir accompagner les gens dans l'exercice du droit de la
réparation.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, en fait,
vous n'êtes pas si loin de ce qu'on a prévu dans le cadre du projet de loi, puis ça rejoint votre idée. Dans le fond, les
sommes qui vont être prélevées dans le cadre des sanctions administratives
pécuniaires vont être versées au Fonds Accès Justice. Et dans... on va le voir
un petit peu plus loin, dans le fond, ces sommes-là vont être réservées pour
des projets en matière de protection des consommateurs.
Donc, exemple, annuellement, le Fonds Accès
Justice, là, de la façon dont il est financé, là, quand vous avez un constat d'infraction pénale, vous avez
l'amende, supposons... supposons que votre collègue qui est avec vous roule
trop vite sur l'autoroute et se fait arrêter...
Mme Zaga Mendez : Ça arrive?
Une voix : Je n'ai pas de voiture.
M. Jolin-Barrette : En vélo. Avec
votre vélo.
Une voix : Électrique.
M. Jolin-Barrette : Électrique,
c'est ça. Vous allez plus que le 32 kilomètres-heure qui est permis, dans
une côte, puis vous faites un lift à la députée de Verdun sur le guidon en
avant, ce qui n'est pas permis. Deux infractions.
Alors, vous avez l'amende puis, ensuite, vous
avez les frais. Donc, dans les frais, actuellement, il y a une partie qui s'en vont au FAVAC, au Fonds d'aide aux
victimes d'actes criminels, puis il y a une partie du montant aussi, je pense,
c'est un 8 $... ou 12 $, je ne me souviens plus exactement du
montant, qui s'en vont au Fonds Accès Justice. Puis le Fonds Accès
Justice sert à financer des mesures d'accès à la justice. Donc, exemple, on
finance notamment les centres de justice de
proximité avec ça, on fait un appel à projets à chaque année où on finance
partout les organismes, notamment les organismes
communautaires qui soumettent des
projets. Puis là, dans le fond, ce qu'on fait avec le projet de loi,
c'est qu'on va prendre l'argent des sanctions administratives pécuniaires, on va
les envoyer au FAJ, donc on va faire des appels de projets mais pour la
protection du consommateur.
Ça fait que le véhicule pour administrer les
sommes va être le Fonds Accès Justice, mais ça va être réservé pour la protection du consommateur, des projets en
accès. Ça fait que, exemple, supposons qu'il y avait un organisme
communautaire qui voulait faire un projet pour faire la promotion du droit à la
réparabilité, bien, il va soumettre un projet, puis il pourra être retenu.
Mme Zaga Mendez : Ça répond à ma
question.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Ça va? 276.7, est-ce qu'il y a un
commentaire? 276.8? 276.9? 276.10? Et 276.11? Donc, je vais mettre aux voix
l'article 18. Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. L'article 19. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. L'article 277 à 282 de cette loi sont
remplacés par les suivants :
«277. Quiconque
contrevient à l'une des dispositions des articles 19.1, 25 à 28, 32, 36,
38.7 à 39.7, 44 à 46, 54.3 à 54.7, 58, 60,
62, 71, 80, 81, 94, 98, 99, 100.2 à 102, 103.4, 105, 111 à 115, 115.2, 119.1 à
122, 125, 126, 126.3, 127, 128, 128.1, 129, 130, 134, 139, 142, 147,
148, 150, 150.4 à 150.7, 150.13, 150.14, 150.17.1, 150.19, 150.20, 150.22,
150.25, 150.30, 150.32, 155 à 157, 168, 170 à 173, 180, 183 à 185, 187.2,
187.7, 187.14, 187.16, 187.17, 187.19, 187.20, 187.24, 187.27, 190, 192, 199 à
201, 206, 208, 211, 214.2, 214.4, 214.9 à 214.11, 214.15, 214.16, 214.25, 228.3,
240, 241, 260.27 à 260.29, 329.3, 330 et 331 est passible, dans le cas d'une
personne physique, d'une amende de 1 500 $ à 37 500 $ et,
dans les autres cas, d'une amende de 3 000 $ à 75 000 $.
• (16 h 40) •
«278. Quiconque
contrevient à l'une des dispositions des articles 10 à 13, 19, 54.13,
54.16, 63, 83, 90 à 92, 103.2, 103.3, 122.1, 123, 124, 126.1, 127.1, 128.3,
136, 150.3.1, 150.9, 150.9.1, 150.26, 179, 187.3 à 187.5, 187.8, 187.15,
187.18, 187.25, 195, 196, 203, 205, 214.3, 214.7, 214.8, 214.14, 214.20,
214.23, 214.24, 214.26 à 214.28, 219 à
228.2, 229 à 239, 242 à 248, 250 à 251.2, 254 à 258, 260.7 à 260.10, 260.12,
260.13, 260.21 et 260.22 est passible :
«a)
d'une amende minimale, selon le plus élevé des montants suivants : de
2 500 $, dans le cas d'une personne physique, et de
5 000 $, dans les autres cas, ou d'un montant équivalent au double du
bénéfice pécuniaire retiré de la perpétration de l'infraction;
«b)
d'une amende [minimale], selon le plus élevé des montants suivants : de
62 500 $, dans le cas d'une personne physique, et de
125 000 $, dans les autres cas, ou d'un montant équivalent au
quadruple du bénéfice pécuniaire retiré de la perpétration de l'infraction.
«279. Est passible,
dans le cas d'une personne physique, d'une amende de 3 500 $ à
87 500 $ et, dans les autres cas, d'une amende de 7 000 $ à
175 000 $ quiconque :
«a) n'est pas
titulaire d'un permis en vertu de l'un des paragraphes du premier alinéa de
l'article 321 alors qu'il est tenu de l'être;
«b) donne une
information fausse ou trompeuse au ministre ou au président;
«c) entrave
l'application de la présente loi ou d'un règlement;
«d) contrevient à
l'article 307;
«e) ne se conforme
pas à un engagement volontaire souscrit en vertu de l'article 314 ou dont
l'application a été étendue par un décret pris en vertu de
l'article 315.1;
«f)
n'obtempère pas à une décision du président autre que celle imposant une
sanction administrative pécuniaire;
«g) n'obtempère pas à
une exigence du président en vertu de l'un des articles 311, 312 ou 313;
«h)
soumis à une ordonnance du tribunal en vertu de l'article 288, fait défaut
de se conformer à cette ordonnance;
«i) lors d'une
demande de délivrance de permis ou de renouvellement de permis ou à tout moment
pendant la période de validité de ce permis, agit à titre de prête-nom, fait
appel à un prête-nom ou a un prête-nom parmi ses administrateurs ou ses
associés.
«280.
Quiconque contrevient à l'une des dispositions de la présente loi qui n'est pas
visée aux articles 277 à 279 est passible, dans le cas d'une
personne physique, d'une amende de 600 $ à 15 000 $ et, dans les
autres cas, d'une amende de 1 200 $ à 30 000 $.
«281. Les montants
des amendes prévus aux articles 277 à 280 ou aux règlements sont portés au
double en cas de récidive.
«282.
Dans la détermination du montant de l'amende, le tribunal tient compte
notamment des facteurs suivants :
«a) l'importance de
la taille, du patrimoine, du chiffre d'affaires, des revenus ou de la part de
marché du contrevenant;
«b)
la capacité du contrevenant à prendre des mesures raisonnables pour empêcher la
perpétration de l'infraction ou en atténuer les conséquences, alors
qu'il ne les a pas prises;
«c) le bénéfice
pécuniaire et les autres avantages retirés ou qui auraient pu être retirés [de]
la perpétration de l'infraction;
«d) le préjudice
économique causé aux consommateurs par la perpétration de l'infraction;
«e) le nombre de
consommateurs lésés ou qui auraient pu être lésés par la perpétration de l'infraction;
«f) le comportement
antérieur du contrevenant en ce qui a trait au respect de la présente loi,
notamment le défaut d'avoir donné suite à des avertissements visant à prévenir
l'infraction.
«Le
tribunal qui, en présence d'un facteur aggravant, impose tout de même une
amende minimale doit motiver sa décision.
«282.1. Lorsqu'une
personne commet une infraction à la présente loi ou à un règlement, un
administrateur, un dirigeant, un mandataire,
un représentant ou un bénéficiaire ultime, au sens de l'article 0.4 de la
Loi sur la publicité légale des entreprises, de cette personne est
présumé avoir commis lui-même cette infraction, à moins qu'il établisse qu'il a fait preuve de diligence raisonnable en
prenant toutes les précautions nécessaires pour en prévenir la perpétration
ou, dans le cas d'un bénéficiaire ultime, qu'il établisse qu'il n'a pas une
influence lui permettant de contrôler de fait cette personne.
«Pour
l'application du premier alinéa, dans le cas d'une société, tous les associés,
à l'exception des commanditaires, sont présumés être les administrateurs
de la société en l'absence de toute preuve contraire désignant l'un ou
plusieurs d'entre eux ou un tiers pour gérer les affaires de la société.
«Pour l'application du premier alinéa, dans le
cas d'une association, tous les membres sont présumés être les administrateurs
de l'association en l'absence de toute preuve contraire désignant l'un ou
plusieurs d'entre eux ou un tiers pour gérer les affaires de l'association.»
Et on a un amendement, Mme la Présidente. On va
se recycler en encanteur, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous engage.
M. Jolin-Barrette : Article 19.
À l'article 277 de la Loi sur la protection du consommateur, proposé par l'article 19
du projet de loi :
1° insérer, après «36,», «38.5,»;
2° insérer, après l'article «150.32,», «151,».
Commentaires : Cet amendement vise à
ajouter que quiconque contrevient aux articles 38.5 et 151 de la loi est
passible d'une amende prévue à l'article 277.
C'était un oubli lorsqu'on a rédigé. Vous me
permettrez de ne pas lire l'article tel qu'amendé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
nous sommes sur l'amendement à l'article 277 de l'article 19. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'amendement? Pas de commentaire. Je mets aux voix l'amendement du ministre,
article 277. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
278. Est-ce que... Oui, Mme la députée.
Mme Caron : Oui.
Alors, bon, vous savez qu'il y a deux amendements qui ont été déposés, les deux
vont ensemble. Alors, est-ce que je dois lire les deux amendements à la
fois ou...
La Présidente (Mme D'Amours) : On va
commencer par un, puis on va faire l'autre après.
Mme Caron : O.K. Alors, juste la
mise en contexte?
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
vous devez lire le premier amendement, s'il vous plaît.
Mme
Caron : Merci. Donc, l'article 19, article 278
de la Loi sur la protection du consommateur. L'article 278 tel que
proposé par l'article 19 du projet de loi est modifié par le remplacement
des mots «219 à 228.2» par «219 à 227.0.3, 228.2».
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires,
madame?
Mme Caron : Alors, le commentaire,
donc vous aurez peut-être reconnu que c'était ce qui était prévu dans le projet
de loi n° 197 original que la collègue députée de Saint-Laurent avait
déposé. Et on vient enlever un article, en fait, pour que les amendes soient
plus importantes pour... en fonction du chiffre d'affaires. Et l'objectif,
c'est que, par exemple, une multinationale
qui a un chiffre d'affaires très élevé ne décide pas d'aller payer plutôt
125 000 $ ou les montants prévus actuellement, alors que c'est des
miettes, peut-être, comparé à ce que coûterait la réparation de... et le
respect de la loi, là, pour réparer les biens. Alors, c'est dans ce sens-là
qu'on propose les amendements.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Commentaires sur l'amendement de la collègue,
article 278? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Je regardais
votre article 278.1.
Mme Caron : Est-ce que vous voulez
que je fasse la lecture de... Vous l'avez déjà.
M. Jolin-Barrette : Donc, ça, c'est
pour couvrir des articles différents. Bien, si on peut discuter des deux en même temps, là, je comprends que vous voulez
renforcer les amendes, notamment pour aller toucher le chiffre d'affaires
mondial de l'exercice financier. C'est notamment ça, votre objectif, de
renforcer.
Mme
Caron : Oui, bien, pour s'assurer que l'objectif
d'obsolescence programmée, là, de prévenir l'obsolescence programmée,
qui est visé par le projet de loi, soit effectivement... en fait, pour aider à
atteindre cet objectif-là, pour ne pas que
les multinationales, par exemple, fassent le choix de dire : Bon, on va
payer les amendes, toutes les amendes qu'ils
veulent, là, puis ça va nous coûter une fraction du prix de faire les
réparations. C'est vraiment dans cet objectif-là. Donc, c'est pour donner une chance à la loi
d'atteindre ses objectifs louables de prévenir l'obsolescence programmée.
M.
Jolin-Barrette : O.K. Je vous demanderais une suspension, à ce
stade-ci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
(Reprise à 16 h 54)
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Nous étions sur l'amendement de la députée
de La Pinière, l'article 19, article 278. Mme la Pinière... la
députée, Mme la députée, la parole est à vous.
Mme
Caron : Merci, Mme la Présidente. Alors, je retire mon
amendement au profit d'un nouvel amendement. Donc, après discussion avec le
ministre, il y avait consensus, donc je proposerais un autre amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que vous pouvez nous en faire la lecture, de votre nouvel amendement que
vous venez de déposer?
Mme Caron : Oui. Donc,
article 19 : À l'article 278 de la Loi sur la protection du
consommateur, proposé par l'article 19 du projet de loi :
1° remplacer le paragraphe a par le
suivant :
«a) d'une
amende minimale de 2 500 $, dans le cas d'une personne physique, et
de 5 000 $, dans les autres cas;»;
2° remplacer,
dans le paragraphe b, «au quadruple du bénéfice pécuniaire retiré de la
perpétration de l'infraction» par «à 5 % du chiffre d'affaires
mondial de l'exercice financier précédent».
L'amendement vise à permettre de hausser le
montant des amendes maximales dans certaines circonstances.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez,
on avait entendu notamment Mme la députée de La Pinière et Mme la députée
de Saint-Laurent, qui souhaitaient que les amendes soient plus élevées, donc on
va consentir à... au dépôt de l'amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires concernant l'amendement de la députée de
La Pinière? Sinon, on va passer au vote. Est-ce que l'amendement, il est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à notre article 279. Est-ce qu'il y a des commentaires? 280? 281, est-ce qu'il y a des
commentaires? 282? 282.1? Donc, je reviens à l'article 19 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 20. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 287 de cette loi est abrogé.
Commentaires : Cet article abroge
l'article 287 puisque le moyen de défense est prévu à l'article 60 du
Code de procédure pénale et, dans certains cas, à l'article 282.1 de la
Loi sur la protection du consommateur.
La Présidente
(Mme D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a des commentaires? Oui, Mme
la députée de La Pinière.
Mme
Caron : Je comprends juste qu'on ne veut pas répéter ce
qui existe dans les autres... dans deux autres lois, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : C'est
ça. C'est prévu à l'article 60 du Code
de procédure pénale. Donc, c'est une
défense de diligence raisonnable — c'est ça?
Une voix : Oui.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce
que l'article 20 adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. L'article 21. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 288
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«prévue à l'article 278» par «constituant une pratique interdite ou d'une
infraction prévue à l'article 279».
Commentaires : L'article est modifié à des
fins de concordance avec les articles 277 à 280 de la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 21? Pas de commentaire. Donc, est-ce que l'article 21
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
L'article 22. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 289
de cette loi est modifié par le remplacement de «à l'article 278» par «aux
articles 277 à 280».
Commentaires : L'article est modifié à des
fins de concordance avec les articles 277 à 280 et afin qu'il s'applique à
l'ensemble des infractions prévues à la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 22? L'article 22 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 23. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 290.1
de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa et
après «présente loi», de «ou d'un règlement»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Toutefois, une poursuite pénale pour une
infraction à l'article 227.0.4 se prescrit par cinq ans à compter de la
date de la perpétration de l'infraction.»
Commentaires : L'article actuel prévoit un
délai de prescription de deux ans pour une infraction à la loi ou à l'un de ses
règlements. Exceptionnellement, la modification prévoit qu'une poursuite pénale
pour une infraction à l'article 227.0.4 concernant l'obsolescence programmée
se prescrit par cinq ans.
Donc, le régime général d'une infraction pénale,
c'est deux ans de la commission de l'infraction. Là, on fait une exception au
régime de prescription puis on allonge ça, pour l'obsolescence programmée, à
cinq ans, le délai de prescription.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de La Pinière.
Mme
Caron : Merci. Alors, est-ce que c'est quelque chose qui
se fait dans d'autres juridictions aussi, d'étirer...
M. Jolin-Barrette : L'allongement du
délai?
Mme Caron : ...oui, le délai, oui?
M. Jolin-Barrette : Probablement,
hein?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Exemple, dans la
Loi sur l'administration fiscale, il y a un délai de prescription plus long, à
la Loi électorale aussi. Est-ce que dans d'autres juridictions...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Dans la Loi sur
la qualité de l'environnement, c'est le cas aussi, mais je n'ai pas... si, dans
d'autres juridictions, ça se fait.
• (17 heures) •
Mme Caron : ...dans d'autres
juridictions en matière d'obsolescence programmée, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est ça,
mais ça, je n'ai pas cette réponse-là. Est-ce que...
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : Oui, le
seul autre endroit, c'est en France, à savoir... je ne sais pas c'est quoi,
leur délai de prescription, en France.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : On va vérifier
c'est quoi, le délai de prescription. Mais, dans le fond, dans le corpus
québécois, c'est une exception, pour les infractions pénales, d'avoir plus que
deux ans. Ça fait que, là, on allonge ça à
cinq ans. Dans le fond, l'idée, c'est de pouvoir... considérant la difficulté
possible de démontrer l'obsolescence, bien, on rallonge le délai pour
pouvoir poursuivre.
Mme Caron : Parfait.
La
Présidente (Mme D'Amours) : D'autres commentaires sur l'article 23?
Est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 24.
M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. L'article 321 de cette loi est modifié
par l'insertion, dans le paragraphe d du premier alinéa et après «à
l'exception d'un», de «contrat dont le souscripteur est un».
Commentaires : La modification vise à
harmoniser le langage de la loi avec celui utilisé dans la Loi sur les
assureurs.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 24? L'article 24 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 25.
M. Jolin-Barrette : L'article 325
de cette loi est modifié :
1° par la suppression, à la fin du
paragraphe d, de «ou»;
2° par l'ajout, à la fin, des paragraphes
suivants :
«f) le
demandeur, malgré qu'une sanction administrative pécuniaire pour un manquement
à une disposition de la présente loi ou d'un règlement lui ait été
imposée, ne se conforme toujours pas à cette disposition;
«g) le
demandeur est en défaut de payer une sanction administrative pécuniaire pour
laquelle le délai de contestation devant le Tribunal administratif du
Québec est expiré;
«h) à son avis, il existe des motifs
raisonnables de croire que le demandeur agit à titre de prête-nom, fait appel à
un prête-nom ou a un prête-nom parmi ses administrateurs ou ses associés.»
Commentaires :
L'article prévoit d'autres motifs pour lesquels le président de l'office peut
refuser la délivrance d'une autorisation administrative.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 25? L'article 25 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 26. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette :
L'article 326 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le texte anglais et
après «this Act», de «or a regulation»;
2° par
l'ajout, à la fin, de la phrase suivante : «Le président peut également
exiger du bénéficiaire ultime, au sens de l'article 0.4 de la Loi
sur la publicité légale des entreprises, qu'il satisfasse aux mêmes exigences.»
L'article
propose de permettre au président d'exiger du bénéficiaire ultime qu'il
satisfasse aux mêmes exigences que le demandeur d'une autorisation
administrative lorsque ce dernier est une personne morale ou une société.»
La Présidente (Mme D'Amours) :
Commentaires
sur l'article 26? Est-ce que l'article 26 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Donc, l'article 27. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 329
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, des paragraphes suivants :
«f) ne
se conforme pas à une disposition de la présente loi ou d'un règlement malgré
qu'une sanction administrative pécuniaire ou un manquement à cette
disposition lui ait été imposée;
«g) fait défaut de payer une sanction
administrative pécuniaire pour laquelle le délai de contestation devant le
Tribunal administratif du Québec est expiré;
«h) agit à titre de prête-nom, fait appel à
un prête-nom ou a un prête-nom parmi ses administrateurs ou ses associés.»
Commentaires : L'article prévoit d'autres motifs pour lesquels le
président de l'office peut suspendre ou annuler une autorisation
administrative.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 27? L'article 27 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 28. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 338
de cette loi est remplacé par le suivant :
«338. Selon les modalités prescrites par
règlement, le cautionnement sert, dans l'ordre :
«a) à l'indemnisation du consommateur qui
possède une créance contre celui qui a fourni le cautionnement ou son
représentant;
«b) au paiement de l'amende imposée à celui
qui a fourni le cautionnement ou à son représentant;
«c) au paiement de la sanction
administrative pécuniaire imposée à celui qui a fourni le cautionnement.»
Commentaires :
L'article vise à inclure le paiement des sanctions administratives pécuniaires
parmi les utilisations possibles d'un cautionnement exigé en vertu de la
loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaire
sur l'article 27... 28? Pardon. L'article 28 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 29.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 338.1
de cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, dans ce qui précède le
paragraphe a et après «sert», de «, dans l'ordre»;
2° par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant :
«e) au paiement de la sanction
administrative pécuniaire imposée à celui qui a fourni le cautionnement.»
Commentaires : La modification vise à
inclure le paiement des sanctions administratives pécuniaires parmi les utilisations possibles d'un cautionnement
exigé à un commerçant de véhicules routiers ou à un recycleur de véhicules
routiers.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 29? L'article 29 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 30. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 339
de cette loi est remplacé par le suivant :
«339. Une décision du président peut être
contestée devant le Tribunal administratif du Québec, dans les 30 jours de
sa notification, par :
«a) celui dont la demande de permis a été
rejetée ou dont le permis a été suspendu ou annulé;
«b) le commerçant pour lequel un
administrateur provisoire a été nommé;
«c) celui qui s'est vu imposer une sanction
administrative pécuniaire.
«Dans le cas
de la décision visée au paragraphe c du premier alinéa, le Tribunal ne peut que
confirmer ou infirmer la décision contestée.»
Commentaires : La modification a pour but
de prévoir qu'une décision imposant une sanction administrative pécuniaire peut
être contestée devant le Tribunal administratif du Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 30? L'article 30 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 31,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 31. Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 340, du suivant :
«340.1. Le
tribunal peut, lorsqu'il rend une décision relativement à un avis de
réclamation visé à l'article 276.6, statuer sur les intérêts courus
entre la date de la formation de la contestation et la date de sa décision.»
Commentaires :
L'article permet au Tribunal
administratif du Québec de statuer
sur les intérêts courus lors de la contestation d'une décision imposant
une sanction administrative pécuniaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 31? L'article 31 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme D'Amours) : L'article 32. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. L'article 32,
on aura un amendement, Mme la Présidente, de concordance avec ce qu'on a
fait préalablement.
32. L'article 350
de cette loi est modifié :
1° par
l'insertion, après le paragraphe d, des suivants :
«d.1) établir
des normes techniques ou de fabrication pour un bien, y compris des normes
permettant d'assurer une interopérabilité entre un bien et un chargeur, et
prévoir les cas, les modalités et les conditions dans lesquels elles
s'appliquent;
«d.2) établir
des normes relatives au contenu et à la présentation matérielle des
informations relatives aux normes visées au paragraphe d.1 et
prévoir les cas, les modalités et les conditions dans lesquels elles
s'appliquent;
«d.3) déterminer
la durée de la garantie de bon fonctionnement pour les biens visés au premier
alinéa de l'article 38.1;
«d.4) déterminer
tout autre bien neuf auquel s'applique la garantie de bon fonctionnement prévue
à l'article 38.1;
«d.5) déterminer,
pour l'application du paragraphe c de l'article 38.3, tout accessoire
compris dans la garantie prévue à l'article 38.1;
«d.6) déterminer,
pour l'application de l'article 38.7, les informations que le fabricant
doit divulguer au consommateur, la manière par laquelle il les divulgue
et les conditions applicables;
«d.7) déterminer,
pour l'application de l'article 38.9, les informations que le commerçant
doit transmettre au consommateur, la manière par laquelle il les transmet et les
conditions applicables;
«d.8) déterminer
les pièces de rechange et les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la
réparation d'un bien à l'égard [duquel] un commerçant ou un fabricant ne peut
se dégager de l'obligation prescrite par le premier alinéa de
l'article 39, la durée pendant laquelle ces pièces et ces renseignements
doivent être disponibles et le délai à l'intérieur duquel le commerçant ou le
fabricant doit les fournir à un consommateur;
«d.9) déterminer,
pour l'application de l'article 39.1, les informations que le fabricant
doit divulguer au consommateur, la manière par laquelle il les divulgue et les
conditions applicables;
«d.10) déterminer,
pour l'application de l'article 39.2, les informations que le commerçant
doit divulguer au consommateur, la manière par laquelle il les divulgue et les
conditions applicables;
«d.11) déterminer,
pour l'application de l'article 39.3, des cas dans lesquels un prix est
présumé décourager l'accès par le consommateur;
«d.12) déterminer,
pour l'application de l'article 150.17.1, tout autre bien loué à long
terme;»;
2° par l'ajout,
à la fin, des paragraphes suivants :
«z.7) déterminer
les manquements objectivement observables à une disposition de la présente loi
ou d'un règlement ou à un engagement volontaire souscrit en vertu de
l'article 314 ou dont l'application a été étendue par un décret pris en
vertu de l'article 315.1 pouvant donner lieu à l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire, déterminer les conditions d'application et déterminer
les montants ou le mode de calcul, lesquels peuvent notamment varier selon la
gravité du manquement, sans toutefois excéder les montants prévus à
l'article 276.1;
«z.8) déterminer,
parmi les dispositions d'un règlement, celles dont la violation constitue une
infraction et fixer pour chaque infraction
les montants minimal et maximal des amendes dont est passible le contrevenant,
lesquels ne peuvent excéder ceux prévus à l'article 279.»
La Présidente (Mme
D'Amours) : Votre amendement, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui, l'amendement, article 32 : Insérer, à
la fin du paragraphe d.11 de l'article 350 de la Loi sur la
protection du consommateur, proposé par l'article 32 du projet de loi, «ou
son mandataire».
Commentaires :
L'amendement en est un de concordance avec l'article 39.3 de la Loi sur la
protection du consommateur, tel qu'amendé.
Donc,
tout à l'heure, pour que ça... exemple, je vous donnais l'exemple du garagiste,
là, dans le fond, le propriétaire de l'automobile, pour que son mandataire
puisse bénéficier du prix approprié.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : J'aurais
juste un minidétail. En d.8, sur ma copie en tout cas, c'est inscrit :
«Déterminer les pièces de rechange et les renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la réparation d'un bien à l'égard desquels un commerçant ou un fabricant...» M. ministre bien lu
«à l'égard duquel un commerçant». Alors, c'est juste que... s'assurer
que le texte, ce soit «duquel», comme l'a lu M. le ministre, dans le projet de
loi final.
M.
Jolin-Barrette : C'est quoi, le...
Mme Caron :
D.8.
M.
Jolin-Barrette : D.8.
Mme Caron : C'est ça :
«Déterminer les pièces de rechange et les renseignements nécessaires à l'entretien
ou à la réparation d'un bien à l'égard duquel», c'est ce qu'a lu M. le
ministre, correctement. Mais là, c'est que c'est écrit «desquels».
M.
Jolin-Barrette : C'est moi qui ai fait une erreur. C'est «desquels».
Mme Caron : Non, je pense que c'est
«à l'égard d'un bien», «la réparation d'un bien à l'égard duquel».
• (17 h 10) •
M. Jolin-Barrette : «Déterminer les
pièces de rechange et les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la
réparation d'un bien à l'égard desquels un commerçant». Donc, c'est...
Mme Caron : Ça fait référence aux
pièces de rechange et aux renseignements?
M. Jolin-Barrette : Aux pièces de
rechange et les renseignements, oui.
Mme Caron : D'accord. Alors...
M. Jolin-Barrette : Je suis désolé,
la langue m'a fourché.
Mme Caron : C'est beau. Alors,
les... ça se comprend. Donc, s'assurer qu'on se comprend bien sur ce qui est
dans le...
La
Présidente (Mme D'Amours) : Donc, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement
de l'article 32? S'il n'y a pas de commentaire, je mets aux voix
l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Je reviens à l'article 32 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires?
L'article 32, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 33.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 32.0.3
de la Loi sur le ministère de la Justice est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 2.1°, du suivant :
«2.2° les montants provenant des sanctions
administratives pécuniaires imposées en vertu de l'article 276.6 de la Loi
sur la protection du consommateur.»
Commentaires :
L'article prévoit que les montants des sanctions administratives pécuniaires
imposées en vertu de la Loi sur la protection du consommateur sont
versés au Fonds Accès Justice.
Donc, c'est ce que je disais tout à l'heure.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 33? S'il n'y a pas de commentaire, je le mets aux voix.
L'article 33 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 34,
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 32.0.5, du suivant :
«32.0.5.1. Les sommes visées au paragraphe
2.2° de l'article 32.0.3 sont réservées à la réalisation de projets ou
d'activités destinés aux consommateurs.»
Commentaires : Cette disposition stipule
que les montants des sanctions administratives pécuniaires versés au Fonds
Accès Justice sont réservés à la réalisation de projets ou d'activités destinés
aux consommateurs.
Donc, c'est ce que j'expliquais tout à l'heure
aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 34? Est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 35. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Les dispositions
de l'article 9 ne s'appliquent pas à un contrat de louage à long terme en cours le (indiquer ici la date de la sanction de
la présente loi), à moins qu'il n'ait été modifié postérieurement à cette date.
Sont privées d'effet pour l'avenir les
stipulations dans un contrat en cours qui sont contraires à l'article 150.9 de
la Loi sur la protection du consommateur tel qu'édicté par l'article 9 de
la présente loi.
Commentaires :
L'article vise à préciser l'effet de la sanction de la loi à l'égard des
différentes situations juridiques au cours...
Une
voix : En cours.
M. Jolin-Barrette :
...en cours au moment de la sanction de la loi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires sur l'article 35? Est-ce que
l'article 35 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Article 36. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Les dispositions de
l'article 10 ne s'appliquent pas à un contrat de louage à long terme en
cours le (indiquer ici la date qui suit de six mois celle de la sanction de la
présente loi).
Commentaires :
L'article vise à préciser l'effet de la sanction de la loi à l'égard de
différentes situations juridiques en cours au moment de la sanction de
la loi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Commentaires sur l'article 36? L'article 36
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. L'article 37. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Les dispositions de
la présente loi entrent en vigueur le (indiquer ici la date de la sanction
de la présente loi), à l'exception :
1° des
dispositions de l'article 10, de l'article 12 et de
l'article 32, dans la mesure où il édicte le paragraphe d.12 de l'article 350 de la Loi sur la protection
du consommateur, qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de
six mois celle de la sanction de la présente loi);
2° des
dispositions de l'article 2, de l'article 18, de l'article 19,
sauf dans la mesure où il édicte l'article 277 de la Loi sur la protection du consommateur, en ce qui concerne les
contraventions aux articles 38.7 à 38.9 et 39 à 39.7 de cette loi, des articles 21 et 22, de
l'article 25, des articles 27 à 31, du paragraphe 2° de
l'article 32 et des articles 33 et 34, qui entrent en vigueur
le (indiquer ici la date qui suit de 15 mois celle de la sanction de la
présente loi);
3° des
dispositions de l'article 4, de l'article 7, dans la mesure où il
édicte le paragraphe d.3 du premier alinéa de l'article 54.4 de la
Loi sur la protection du consommateur, de l'article 8, de
l'article 14, dans la mesure où il édicte l'article 227.0.3 de la Loi
sur la protection du consommateur, de l'article 19, dans la mesure où il
édicte l'article 277 de la Loi sur la
protection du consommateur, en ce qui concerne les contraventions aux
articles 39 à 39.7 de cette loi,
et de l'article 32, dans la mesure où il édicte les paragraphes d.8 à
d.11 de l'article 350 de la Loi sur la protection du consommateur, qui entrent en vigueur le
(indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de la sanction de la présente
loi);
4° des
dispositions de l'article 3, du paragraphe 1°, dans la mesure où il édicte
le paragraphe d.2 du premier alinéa de l'article 54.4 de la Loi sur
la protection du consommateur, et du paragraphe 2° de l'article 7, de
l'article 14, dans la mesure où il édicte les articles 227.0.1 et
227.0.2 de la Loi sur la protection du consommateur, de l'article 15, dans
la mesure où il édicte l'article 228.2 [de] la deuxième phrase du deuxième
alinéa de l'article 228.3 de la Loi sur la protection du consommateur, de
l'article 19, dans la mesure où il édicte l'article 277 de la Loi sur
la protection du consommateur, en ce qui
concerne les contraventions aux articles 38.7 à 38.9 de cette loi, et de
l'article 32, dans la mesure où il édicte les paragraphes d.3
à d.7 de l'article 350 de la Loi sur la protection du consommateur, qui
entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de trois ans celle de la
sanction de la présente loi).
Commentaires :
L'article prévoit les dates auxquelles entrent en vigueur les différentes
dispositions.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Commentaires sur l'article 37? Est-ce que
l'article 37 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. Merci, M. le ministre. Merci, chers collègues.
Nous en sommes
maintenant rendus à l'étape des remarques finales. Je cède maintenant la
parole...
Une voix : ...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oh! la liste en haut. Bien sûr. Le titre du projet de loi
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi
amendé.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Je propose que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
La
Présidente (Mme D'Amours) : Adopté. Nous en sommes maintenant rendus à l'étape
des remarques finales. Je cède maintenant la parole à l'opposition
officielle... à la députée de La Pinière, voilà.
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, pour simplement affirmer que je suis heureuse que ce projet de loi ait été déposé, parce que l'obsolescence
programmée est importante pour l'environnement. C'est important pour le
portefeuille du consommateur, aussi, parce qu'on connaît tous... on a tous des
exemples, dans nos familles, de biens qu'on a acquis et qui ont eu une durée de
vie assez courte, comparativement à ce que les mêmes biens avaient il y a
peut-être 10 ans, 15 ans ou 20 ans. Alors, je pense que c'est un
projet de loi qui va dans le bon sens pour ça. On souhaite que... la mise en
oeuvre et on souhaite la réussite de l'objectif du projet de loi.
Et aussi, bien, je signale... je souligne
l'ouverture du ministre à l'amendement qui avait été proposé, en fait,
l'amendement sur le 5 % du chiffre d'affaires d'une entreprise, pour
s'assurer que les multinationales ne viennent pas
contourner l'objectif de cette loi-là. Alors, dans ce sens, là, c'est un...
c'est bien... c'était bien accueilli, alors j'en remercie le ministre.
Et je vais arrêter mes remarques ici. Merci.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci beaucoup. Je cède maintenant la parole à la
députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Mme Kariane
Bourassa
Mme Bourassa : Merci
beaucoup. Alors, je voudrais d'abord, bien, remercier tous ceux et celles qui
sont ici. Je ne sais pas si on a battu un record de vitesse, mais ça a roulé,
et c'est grâce à la collaboration, là, des deux côtés de la table.
Je pense qu'on n'a pas oublié l'essentiel qui
était, à la base, de remettre l'argent dans le portefeuille des familles. Avec
l'étude dont on a parlé un peu plus tôt lors des consultations, c'est
500 $ de plus que les familles peuvent ravoir dans leurs poches en donnant
droit à la réparabilité et à la durabilité. Ça, ça a été... c'est une étude des
États-Unis. Donc ça nous permet aussi une meilleure gestion de nos ressources,
ce qui est très important.
Ça permet aux consommateurs de pouvoir faire des
choix éclairés, autant choisir son mécanicien pour la donnée... pour les données des véhicules, autant choisir son réparateur
ou même avoir l'occasion de réparer soi-même. Donc, c'est plus de choix
pour les consommateurs.
Puis oui, c'est vrai, on le disait, on l'a dit
lors des consultations, encore une fois, on sort des sentiers battus, puis je
pense que le gouvernement du Québec va être encore une fois à l'avant de cette
tendance mondiale. Alors, merci à tous.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, je cède la parole au ministre.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Merci, Mme
la Présidente. Tout d'abord, je tiens à vous remercier d'avoir présidé nos
travaux d'une main de maître. Écoutez, ça donne envie de revenir plus souvent.
À la vitesse où est-ce que ça va ici, on va
dire, on va lâcher la CI puis on va s'en tenir à la Commission économie et
travail. Donc, ça me donne des idées, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y!
M. Jolin-Barrette : Je tiens à
remercier Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, également, adjointe
parlementaire à la Justice, qui a contribué au projet de loi avec les
différents groupes, les dispositions législatives,
un travail de collaboration bien apprécié. Merci beaucoup. De souligner également
le travail de la députée des Plaines, qui a contribué, notamment, dans
l'ancienne législature. Dans le fond, ça fait plusieurs années que ce projet de loi est au travail avec, notamment, les
élèves... les étudiants, pardon, du Pr Mayer, à l'Université de Sherbrooke.
Alors, je pense qu'ils ont contribué à la réflexion. La députée des Plaines
avait contribué également avec eux, M. le député de Nicolet-Bécancour, M. le
député de Dubuc, Mme la députée de Hull, M. le député d'Abitibi-Est, vous, Mme la Présidente. Saluer les collègues,
également, des oppositions qui ont contribué au projet de loi, Mme la députée de
La Pinière, Mme la députée de Saint-Laurent, Mme la députée de Verdun,
également.
• (17 h 20) •
Vous dire
qu'il s'agit d'une nette avancée pour les consommateurs québécois. Avec le
projet de loi, on s'attaque à l'obsolescence programmée mais surtout les
éléments qui sont extrêmement importants dans la vie quotidienne des gens lorsqu'ils dépensent des sommes importantes pour
acheter des biens qui servent à l'usage de leur famille puis des biens qui coûtent des centaines, voire parfois
des milliers de dollars : réfrigérateur, cuisinière, laveuse,
lave-vaisselle, des biens courants qui sont nécessaires à toutes les
familles québécoises. On vient s'assurer que le produit sera d'une qualité
certaine ou, à tout le moins, que les consommateurs vont en avoir pour leur
argent, avec la garantie de bon fonctionnement, avec un plancher minimal de
garantie qui sera déterminé par voie réglementaire.
Même chose également au niveau du droit à la
réparabilité. Vous savez, il est temps de passer de la parole aux actes, et c'est ce que nous faisons. On parle
beaucoup de la surconsommation, du fait qu'on doit arrêter
l'acheter-jeter. Et je pense que l'illustration que nous en faisons en
consacrant le droit à la réparation pour les citoyens québécois, bien, ça va
permettre, justement, de contribuer à changer les mentalités, à changer les
tendances aussi puis à dire aux entreprises : Bien, il y a un intérêt
financier positif à faire des produits qui sont durables, parce que le droit à
la réparation sera présent.
Alors, nos travaux se sont déroulés rondement.
Les consommateurs québécois gagnent au change, comme on dit, sans oublier les volets de la loi qui touchent les véhicules
citron, si on peut dire. Écoutez, on a tous vu des reportages, au cours
des dernières années, ça n'avait pas de sens, avec certaines marques de
véhicules, lorsqu'un... Il n'y a rien de
plus frustrant, lorsqu'un consommateur québécois dépense des milliers de
dollars, notamment, pour un véhicule, et puis que le véhicule ne fonctionne pas. Donc, le vélo, c'est bien, mais,
dans certaines circonstances, ça prend un véhicule pour se déplacer.
Alors, c'est un projet de loi également qui est
pragmatique, c'est un juste équilibre entre les besoins des consommateurs, le
fait également que les entreprises font face à certains défis aussi. On est
dans un domaine qui est compétitif, le Québec n'est pas isolé du reste du
monde, mais cependant on est un leader en matière de protection du consommateur. Alors, le projet de loi s'assure de
prendre en compte l'intérêt, également, de nos commerçants locaux, de
nos détaillants, de nos fabricants locaux aussi, et ça, je pense que c'est
important qu'on ait eu ce souci-là d'avoir un
juste équilibre tout en favorisant les objectifs de protection du consommateur
mais en s'assurant aussi de faire en sorte que l'économie du Québec
puisse être compétitive à l'échelle nord-américaine et à l'échelle
internationale.
Vous me permettrez, Mme la Présidente, de
remercier grandement et chaleureusement toute l'équipe de l'Office de la
protection du consommateur. Mme la Présidente, c'est véritablement une équipe
qui est motivée, et qui a produit ce projet de loi, et qui travaille depuis plusieurs
années sur le projet de loi, donc, il y a eu des consultations, déjà, dès 2019, suite au projet de loi qui a été
déposé également par l'ancien député de Chomedey, avec le Pr Mayer. Dans le
fond, l'équipe s'est mise au travail, et je peux dire que c'est une équipe
compétente et de qualité. Alors, je vous remercie toutes et tous, chacun,
alors, à commencer par Me André Allard, directeur des services juridiques à l'Office
de la protection du consommateur, Me Joël Simard, Me Geneviève Duchesne, Me Nazanine
Dadkhah, Me Tania Bouchard, Me Raphaël
Amabili-Rivet, vice-président de l'Office
de la protection du consommateur, de
remercier également Marie-Claude Champoux, présidente de l'Office de la
protection du consommateur.
De remercier également, Mme la Présidente, mon
équipe, M. Alexis L'Écuyer qui a travaillé de nombreuses et de nombreuses heures sur ce projet de loi.
Alors, un grand merci. Vous savez à quel point, Mme la Présidente, nos
conseillers politiques travaillent fort dans les cabinets. Et c'est le cas de
M. L'Écuyer, ici, qui peut dire mission accomplie dans le cadre de
ce projet de loi là.
Vous me
permettrez également de remercier le personnel de l'Assemblée nationale, Mme la
secrétaire — Mmes
les secrétaires, on est
choyés aujourd'hui — monsieur
à l'arrière, les pages, à la sonorisation, madame, et les gens qui sont à
la télévisuelle, qui ne sont pas avec nous, mais qui nous regardent constamment
et même qui sont flexibles, parce qu'on les fait même changer de salle,
aujourd'hui, et ils nous suivent quand même, pas moyen de les semer sur le plan
de la vidéo. Alors, merci à tout le monde, Mme la Présidente.
La présidente,
Mme Sylvie D'Amours
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Merci beaucoup. À mon tour de vous remercier, chers collègues, autant du côté
gouvernemental que de l'opposition. Oui, c'est vrai que c'est un record.
J'imagine. En tout cas, c'est le mien, mon
record, là, de la commission la plus vite. Mais sachez que... puis pour les
auditeurs qui nous écoutent, que c'est quand même un travail qui a été
effectué de longue date et que, je pense, avec le professionnalisme des équipes
du ministre et de vos équipes aussi, au niveau de la recherche, là, vous étiez
préparés et très bien préparés pour qu'on puisse arriver avec un projet de loi
et de le rendre aussi rapidement, là, à terme.
Merci infiniment à tout le monde. Merci. Moi, à
mon tour de remercier le secrétariat, durant les travaux de cette commission.
Merci à la technique et merci de s'adapter, là, à la technique, de s'adapter à
la façon de faire dont la présidence travaille. Je ne vous interpelle pas,
quand la discussion va bien et que c'est respectueux, ça fait qu'eux, ce qu'ils
ont à faire, c'est vraiment, là, de se dépêcher à mettre la caméra sur soit le
ministre ou soit le ou la député qui intervient. Alors, c'est tout un travail,
et je les en remercie, et je les félicite, là, parce que ce n'est pas évident
de nous suivre. Donc, merci infiniment à la technique, au son et à la
captation. Merci aussi aux pages, qui nous rendent la vie facile durant nos
commissions. Alors, je vous remercie pour votre collaboration.
La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 17 h 27)