Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 19 février 2025
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Vol. 47 N° 86
Étude détaillée du projet de loi n° 87, Loi concernant principalement le développement et la mise en valeur de terrains industriels et la gouvernance de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour
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14 h 30 (version non révisée)
(Quinze heures deux minutes)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 87, Loi concernant
principalement le développement et la mise en valeur de terrains industriels et
la gouvernance de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Dufour (Abitibi-Est) est remplacé par Mme Bogemans
(Iberville); Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys); Mme Dufour (Mille-Îles) est remplacée par M. Morin
(Acadie); Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey) est remplacée par MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger); et M. Fontecilla
(Laurier-Dorion) est remplacé par Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Avant de poursuivre, je dépose le mémoire révisé de la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante reçu depuis la dernière séance.
Si on se souvient, lors de la dernière
séance du 5 février dernier, nous avions adopté l'article 27. Alors,
il est coutume de revenir dans l'ordre normal des choses. Donc, il y avait
trois articles qui n'avaient pas été adoptés dans l'ensemble du projet de loi
jusqu'à... jusqu'à maintenant, et il y a des amendements qui avaient été
déposés. J'ai... Deux amendements, pour être bien précis. J'ai compris que la
partie gouvernementale souhaitait qu'on se suspende pour pouvoir discuter, là,
à micro et caméras fermés.
Donc, on va suspendre les travaux quelques
instants, puis on va revenir. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 04)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 22)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Alors, on revient à l'article 3. Si on
se souvient, il y a un amendement qui avait été déposé par la députée de
Sainte-Marie-Saint-Jacques pour introduire un nouvel article, le 3.0.1. Mme la
députée, la parole est à vous.
Mme Massé : Merci, M. le
Président. Donc, contente de reprendre les travaux aujourd'hui, un peu plus tôt
que prévu. Je n'ai pas eu complètement le temps de me... de tout bien préparer
mes arguments, mais, ceci étant dit, je pense qu'on va... on va y arriver quand
même.
Alors, pour positionner un peu les gens
qui nous écoutent, à l'article 3, ce qu'on vient faire, ce qu'on propose
de venir faire, c'est de faire en sorte qu'il y ait un geste de posé par le
gouvernement du Québec... par l'Assemblée nationale du Québec, ce n'est pas
juste le gouvernement, par l'Assemblée nationale du Québec... de poser un geste
pour venir marquer l'importance... en fait, pas «marquer l'importance», mais
pour venir marquer la réconciliation législative avec les Premiers Peuples.
Vous le savez, M. le Président, je l'ai
dit d'entrée de jeu, puis tout le monde le sait autour de la table, moi, je ne
vais pas être une de celles qui va s'enfarger dans les détails de la suite des
choses. Moi, ce qui me préoccupe, c'est que, de par notre passé colonial, nous,
les Québécois et Québécoises, de par nos gouvernements successifs, on a pris
possession des terres des Premières Nations, bien sûr sous une loi coloniale
canadienne, mais on l'a fait quand même et on perpétue encore, en 2024... 2025,
cette réalité-là. Alors, c'est sûr qu'on se désole quand...
Mme Massé : ...qu'on trouve
des tombes anonymes de jeunes morts dans les pensionnats. C'est sûr que ça nous
touche quand on apprend que les enfants des premiers peuples se sont trouvés
enlevés de leurs parents par le système de santé sans laisser aucune nouvelle
aux parents des enfants autochtones jusqu'à encore dernièrement. Quand il y a
des stérilisations forcées des femmes autochtones, on s'indigne. Moi, je veux
bien, là, mais, à un moment donné, il va falloir faire plus que s'indigner.
Alors, c'est pourquoi, lorsque les gens des Premières Nations, puis la nation
qui est sur ce territoire-là, vous le savez, et c'est la nation abénaquise,
nation qui, d'ailleurs, est extrêmement intégrée, si c'est une crainte
d'intégration, ils sont extrêmement intégrés aux opérations et au partage de la
vie avec les Québécois et Québécoises. Mais, ceci étant dit, ils ont, au sens
des traités, ils ont les droits, puis c'est là que, pour moi, apparaît un
petit, petit, petit geste, mais tellement petit, mais tellement important pour
la réconciliation, qui s'appelle la réconciliation législative. Alors, on ne
peut pas juste s'indigner, il faut poser des gestes. Et un geste qu'on peut
poser, c'est quand on réécrit des lois, on écrit des lois, c'est qu'on s'assure
que cette discrimination historique, hein, je vous rappelle, M. le Président,
que c'est 95 % du territoire, du territoire des gens qui nous ont
accueillis voilà 400 ans, nous, là, 95 % maintenant appartiennent à
des intérêts privés. Ces grands territoires de liberté qui ont nourri des
générations et qui nous ont nourris, d'ailleurs qui nous ont guéris quand on
est arrivé ici. On n'y serait pas, probablement, s'il n'y avait pas eu cette
amitié, cette solidarité. 95 % de leur territoire sont maintenant privatisés.
Et là on est en train de travailler sur une loi qui se passe sur un bout de
territoire qu'on veut... en fait, qu'on a déjà donné, mais qui va s'agrandir,
là, avec la longue lecture qu'a faite le ministre de tous les lots. Hein, si on
se rappelle, là, deux, trois semaines, c'était beau à voir. On va l'agrandir,
mais ça va être encore privatisé, même si c'était une société d'État
québécoise. Pas que je compte ça, là, mais ça m'impose, comme législateur, de
dire :O.K. Moi, je veux qu'on pose des gestes de réconciliation
législative, puis voilà une belle opportunité. Alors c'est pourquoi, M. le
Président,que, dans l'amendement que je vous ai proposé puis que je
prends le temps de discuter pour les raisons que vous le savez, c'est pour ça
qu'à la demande ou à la proposition que nous a faite la nation abénaquise lors
des représentations... lors des auditions, pardon, c'est cette idée d'avoir,
sur ce conseil d'administration là, composé de neuf personnes, d'avoir une
personne qui représente officiellement les gens de la nation abénaquise. Et qui
plus est, cette personne-là, elle est nommée... Bon, j'avais de l'ouverture
parce que je sentais que le ministre s'en allait dans ce sens-là, mais était
nommée par la ministre, mais sous recommandation, à la limite, mais, anyway, on
ne joue plus dans ce film-là, ça fait qu'on va arrêter, une personne désignée
par les Abénakis. Alors, ça m'apparaît bien peu de choses une voix, un vote sur
neuf. Alors, c'est pourquoi, parce que là, on va traiter de lui avant de traiter
de l'autre, je vais garder espoir jusqu'à la fin...
Mme Massé : ...que le ministre
nous a clairement laissé entendre, tant dans les auditions, quand nos frères
abénaquis étaient là, qu'au moment de la discussion préalable qu'on a eue la
dernière fois, moi, j'avais cru comprendre que c'était dans la poche, là, que
c'était fait. Je pense que le ministre avait saisi qu'il fallait poser des
gestes de réconciliation législative. Alors, c'est pour ça que je me suis
empressée, dans mon rôle d'opposition, non pas dans le sens que je suis en
opposition, mais bien que ma job, c'est de m'assurer que cette loi-là, elle
soit la plus... la plus meilleure loi possible, pour donner des vrais leviers
aux gens qui dirigent cette société-là, d'aller dans l'esprit du législateur.
Et moi, je l'avais entendu, l'esprit du ministre, cette volonté de dire :
O.K., un poste... un poste pour... un poste dédié... un poste dédié et désigné
par les... par la nation abénaquise, ça fait du sens. Je comprenais que c'est
par là qu'on s'en allait.
• (15 h 30) •
Alors donc, j'avais oublié qu'on allait
revenir avec ma... mon amendement en premier. Donc, moi, j'ai besoin d'entendre
le ministre sur... Bon, puis après ça, je suis ouverte. C'est-tu composé de
neuf personnes ainsi qu'un... donc une dixième? Moi, je ne suis pas fermée,
là... beaucoup d'ouverture à faire de la réconciliation législative. Et je le
sais que nos frères et... nos frères et sœurs, à tout le monde nos frères, nos
sœurs, je ne le sais pas, abénaquis nous écoutent présentement. Sûrement que
Suzie, elle doit être au bout du fil aussi. Alors donc, j'ai besoin d'entendre
le ministre sur cette proposition de modifier l'article tel qu'il est présenté
de la façon... je ne l'ai pas lu, là, parce que j'avais lu la dernière fois, de
la façon dont je vous propose, c'est-à-dire un conseil d'administration composé
de huit membres, mais de neuf au total, puisqu'on y ajouterait un membre
désigné par le Conseil tribal W8banaki.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? M. le ministre.
M. Skeete : Merci beaucoup,
M. le Président. Content de retrouver ma collègue. Effectivement, il y avait de
l'ouverture parce que, lorsque je fais des consultations particulières, je suis
toujours à l'écoute et je me fais toujours un devoir de considérer sérieusement
ce qu'on nous demande. Et, pour moi, ça en est une fierté.
Après vérification, après réflexion, je
pense qu'il est de mise de rappeler à la collègue certaines choses. Moi, je
suis, bien, un fier membre du Groupe d'action contre le racisme, que j'ai
participé en 2020 à titre de membre. Puis aujourd'hui j'ai le plaisir d'être le
ministre responsable de la Lutte contre le racisme, responsable des actions du
Groupe d'action contre le racisme. Et, dans le GACR, on s'était donné comme objectif
d'avoir un changement, un changement de paradigme, M. le Président. On disait
qu'il fallait travailler du bas, de voir à quoi ressemble la fonction publique
québécoise par le bas, de voir c'est qui, les employés qui occupent les postes,
et c'est quoi, leurs professions, et c'est quoi, leurs titres d'emploi. On a
aussi dit que c'était important de travailler sur le haut, parce qu'on sait
comment que ça fonctionne, hein, les conseils d'administration. Souvent, on est
comme : Bien là, y a-tu quelqu'un qui connaît un comptable? On cherche des
comptables. Mais, si on n'est pas dans la pièce, on ne peut pas être sujet
d'une recommandation. Ça fait que, même, c'est très humain et très organique,
les conseils d'administration à ce niveau-là. Puis, souvent, c'est comme ça que
les décisions se prennent. Puis on a décidé que c'était important d'avoir des
gens dans les conseils d'administration qui étaient issus de la diversité
québécoise.
On a proposé deux mesures pour essayer
d'aider à faire bouger l'aiguille. La première, c'était de... bien, de former
les gens. Donc, on a fait plusieurs cohortes de gens où ce qu'on a payé les
formations afin qu'ils puissent aller chercher l'expertise pour siéger sur les
conseils d'administration. Parce que l'adage voulait que, ah! bien, tu sais, il
n'y a personne qui connaît ça, tu sais. C'est facile de ne pas avoir des gens
dans le conseil d'administration quand on dit : Bien là, tu sais, ils ne
connaissent pas ça. Ça fait que, là, on a réglé ce problème-là, on a fait des
bourses pour aider les gens à se former pour qu'ils puissent occuper les postes
dans les sociétés d'État.
L'autre chose qu'on a faite, c'est qu'on a
mis une règle, une règle qui disait que, dans 50 % des conseils
d'administration de l'État du Québec, il devait y avoir au moins une personne
issue de la diversité québécoise...
15 h 30 (version non révisée)
M. Skeete : ...qui était
présent, M. le Président.
Bien, la bonne nouvelle, c'est que nos
efforts ont fonctionné. Avec la formation accrue, avec un désir de vouloir
faire autrement, bien, je suis fier d'annoncer qu'on a non seulement excédé le
50 %, mais confortablement excédé, là. Aux derniers chiffres, on était à
70 %, et ça continue de monter. Donc, on retrouve, dans les 45 sociétés
d'État, plus de 30, là, à peu près, là, qui vont avoir des membres issus de la
diversité dans les conseils d'administration.
Puis, quand on parle du conseil d'administration
de la SPIPB, bien, encore ici, on voit les résultats des efforts, non seulement
de gouvernance des gens de la SPIPB... Que je salue d'ailleurs puis que je
reconnais leur contribution, parce qu'eux ils ont eu la sagesse de nommer
quelqu'un issu des communautés autochtones pour siéger sur le conseil d'administration.
Et puis, bien, je pense que c'est important d'être exemplaire à ce niveau-là.
Et je salue la SPIPB d'avoir vu venir ces enjeux-là, mais aussi cette
responsabilité-là de dire que ça prend une communauté entière pour faire
avancer le Québec.
Et donc je regarde la proposition de la
collègue. Et, bien, bien que j'apprécie l'esprit dans lequel c'est proposé,
dans les discussions qu'on a eues, je comprends que c'est quelque chose auquel
elle tient beaucoup, moi, ce que je dirais, c'est qu'en ce moment on a déjà une
personne issue des communautés autochtones qui siège sur les conseils d'administration.
Je pense qu'on s'est déjà donné des leviers importants pour agir en ce sens. Et
donc, pour moi, je... pour moi, c'est... c'est quelque chose que je ne vois pas
immédiatement l'utilité. Mais je comprends que la proposition de la collègue
vient d'une bonne place, une place de vouloir contribuer davantage non
seulement au projet de loi, mais à construire la société contemporaine du
Québec.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Mme Massé : M. le Président...
M. le ministre, vous avez dit 70 %... on a atteint même 70 % de
présence, si j'ai bien compris, là, issue de la diversité dans nos 45 sociétés
d'État, donc ça dépasse le 50 % visé. Combien d'autochtones là-dessus?
M. Skeete : Bien, nous, ce qu'on
a fait, dans notre projet de loi, c'était de regarder l'ensemble de la
diversité culturelle. On n'a pas... Je n'ai pas le chiffre exact des
communautés autochtones. Je sais... Je sais précisément qu'il y en a, mais je
ne serais pas en mesure de donner le chiffre exact à la collègue. Mais, dans le
cas qui nous occupe, qui est la SPIPB, il s'agit d'une personne issue des
communautés autochtones.
Mme Massé : Ce serait... Je
vous le dis, je vous le donne en mille, là, quand vous ferez vos bilans, parce
que vous allez en faire, vous êtes des gens responsables, j'aimerais ça qu'il y
ait une cause spécifique «autochtones». Parce que les autochtones, ce n'est pas
de la diversité culturelle, M. le Président. Les autochtones, c'est les
Premiers Peuples qui ont des droits ancestraux reconnus dans la Constitution
canadienne. On ne parle pas tout à fait de la même affaire. Ça fait que j'aimerais
ça qu'on isole cette donnée-là pour qu'on soit, comme ça, la prochaine fois que
je poserai la question, capables de dire : Bien, finalement, tu sais,
Manon, on n'en a pas tant que ça. Mais ce n'est pas ça l'objet. Moi, je suis
juste sur un projet de loi.
Je vous entends, M. le ministre, mais en
même temps, quand on a créé Santé Québec, on a trouvé légitime d'instaurer un
poste, pour les autochtones, dédié. Alors, ce n'est même pas du nouveau droit
qu'on ferait, là. Ça existe. Pourquoi, alors que vous aviez une demande
explicite, alors que présentement, ça tombe bien, vous avez un D.G... un
P.D.G., je sais plus trop, un Donald, mais pas le vôtre, l'autre - excusez-moi,
les gens qui nous écoutent, là, il faut bien... il faut... il faut rire, des
fois, pour passer au travers - vous l'avez dit, avec sagesse, a nommé... de par
sa grande sagesse, a nommé, entre autres, quelqu'une issue de la communauté
abénaquise, mais pourquoi ne pas... Aïe! Là, je ne le sais pas. Pourquoi ne pas
le faire dans cette nouvelle mouture de la Loi sur la société du parc
industriel? Ce serait un beau moment, un beau moment pour faire ça.
M. Skeete : Je comprends...
M. Skeete : ...qu'on veut
faire une équivalence avec Santé Québec, moi, je... On ne vient pas identifier
une nation. Dans Santé Québec, on parle des peuples autochtones dans Santé
Québec. Je ne vois pas l'équivalence. Je comprends. Je comprends que c'est un
enjeu important. Puis je pense que la santé globale de l'entièreté du Québec
est différente de la Société portuaire de Bécancour. Donc, je fais une
différence entre les deux. Puis je pense que la collègue sous-estime la sagesse
de gouvernance que la SPIPB a et va continuer d'avoir. Elle sait très bien
qu'elle vit dans une communauté avec des gens, non seulement de la ville de
Bécancour, mais de la communauté abénakise. Puis ils savent très bien qu'ils doivent
cohabiter avec ces gens-là. C'est la raison pour laquelle ils ont, sans mandat
législatif, vu que c'était de la bonne gouvernance et de la bonne gestion,
d'inclure une personne issue de la communauté à proximité dans leur conseil
d'administration. Et donc, moi, je comprends l'intervention de la collègue. Je
comprends ce qu'elle dit. Mais pour moi, on défonce une porte qui est déjà
ouverte.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Allaire) :
Allez-y.
Mme Massé : M. le
ministre, dites-moi pas ça, on défonce une porte qui est ouverte. Elle n'est
pas ouverte. Je vous demande un geste. C'est d'assurer qu'un des neuf postes,
un des neufs... Moi, je n'ai jamais vu personne gagner avec un vote sur neuf.
Je ne sais pas de quoi on a peur. Vous m'avez dit dans les premiers arguments,
on ne veut pas créer de nouveaux droits. Mais ils existent, qu'on a adopté ici
même, dans cette Assemblée, la Loi sur Santé Québec. Donc, ça existe. Puis oui,
c'est vrai que Santé Québec, on n'a pas déterminé quelle nation, parce que
sinon, il aurait fallu avoir 40... Beaucoup de monde. Plus que ce que le
conseil d'administration en est, parce que les nations sont nombreuses. Je ne
parle pas seulement des grandes familles de nations. Mais ici, vous avez un
territoire spécifique avec une société d'État qui agit sur ce territoire
spécifique.
Je me dis... Je comprends que vous
comprenez que je ne comprends pas, mais ceci étant dit, moi, ce que je
comprends, c'est, mais de quoi a-t-on peur? Il y a une nation qui nous
dit : Nous, pour nous sentir... Vous avez bouffé 95 % de notre
territoire. Pour nous sentir un petit peu reconnus, on aimerait ça avoir un
poste sur neuf que nous allons désigner nous-mêmes. Il me semble que ça serait
la moindre des choses pour être dans un rapport de nation à nation, usurpé
comme terme, mais en tout cas un petit peu plus égalitaire. Mais c'est quand
même un poste sur neuf. Puis vous me demandez un peu de comprendre que, parce
qu'il y a une loi sur... qui vise... qui vise l'inclusion de la diversité à l'intérieur...
La diversité, c'est la diversité culturelle, physique, au niveau de
l'orientation de genre. C'est grand, la diversité, là. Mais ce n'est surtout
pas les gens qui nous... les peuples qui nous ont accueillis ici. Alors, je...
Je ne sais pas, moi. Dites-moi que vous vous êtes battu corps et âme puis que,
finalement, ça n'a pas marché. Parce que c'est ça que j'avais... On a tous eu
cette impression, que c'est vers là qu'on s'en allait. Et finalement, ce n'est
pas ça qui arrive. Alors, aidez-moi à comprendre, parce que sincèrement, je ne
comprends pas.
Le Président (M. Allaire) :
...Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger souhaite intervenir. M. le ministre.
M. Skeete : La collègue
demande un pas. Bien, c'est un pas de géant qu'on a pris, M. le Président,
lorsqu'on a inclus pour la première fois l'obligation d'avoir soit des
communautés de la diversité, soit des postes autochtones dans les conseils
d'administration du Québec. C'est un pas qui n'était jamais vu dans l'histoire
du Québec. Et bonne nouvelle, on dépasse les cibles qu'on s'est données. Alors,
je comprends la collègue qu'elle veut un autre pas, mais il y a eu des pas
significatifs qui ont été faits. Et je ne dis pas que le travail est fait,
collègue, mais je pense qu'il faut reconnaître qu'on a déjà fait, ce
gouvernement, beaucoup d'efforts à ce niveau-là.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger. On n'en a pas besoin. Habituellement, ça
se fait tout seul.
Mme
Rotiroti
:
Merci, M. le Président. Mais dans le fond, écoutez, j'arrive dans le projet de
loi et je ne veux pas non plus répéter qu'est-ce que ma collègue de Québec
solidaire vient de dire, parce qu'on est en accord avec qu'est-ce qu'elle dit.
Moi, je veux juste poser deux petites questions au ministre. Si, évidemment, on
cible cette communauté-là parce qu'ils sont affectés, ils sont...
Mme Rotiroti : ...le
territoire. Je trouve que ça a bien du bon sens d'avoir quelqu'un qui est
désigné. Vous faites référence que la SPIPB... vous leur faites confiance parce
qu'aujourd'hui, il y a quelqu'un issu de cette communauté-là, très bien. Alors,
je ne vois pas c'est quoi, la réticence de l'officialiser pour qu'il y ait un
vote sur ce conseil-là, comme la députée de Québec solidaire le veut. Ça, c'est
la première chose.
La deuxième chose, on peut bien parler de
la loi où est-ce qu'on nomme la diversité sur le conseil d'administration. On
la connaît très bien, cette loi-là. Ça s'est fait sous notre gouverne. Ceci
dit, je pense que les communautés autochtones, dans ce cas-ci, spécifiquement
les Wabanakis, moi, je pense qu'ils méritent d'avoir une place désignée puis
assurée sur le conseil d'administration de la... Ça fait qu'on n'a plus, dans
le fond, la demande de la députée... de la SPIPB.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre, vous souhaitez intervenir?
M. Skeete : Non.
Le Président (M. Allaire) : D'autres
interventions concernant l'amendement? Mme la députée de
Saint-Marie-Saint-Jacques, il vous reste une 1 min 10 s.
Mme Massé : C'est parfait. En
fait, ce que je comprends dans ce que vous me dites, c'est : On a une loi
ici, là, qui nous assure que les sociétés d'État vont avoir de la diversité. Je
n'ai pas réussi à vous convaincre que les autochtones, ce n'est pas de la
diversité, c'est les premiers peuples puis ils ont des droits reconnus par les
chartes... par traités. Alors, quand vous me dites que c'est... dans le fond,
ça se fait comme un peu de façon naturelle parce qu'ils sont sur le même
territoire puis que...
M. Skeete : ...
Mme Massé : Ce n'est pas
naturel.
M. Skeete : Je pense que
c'est important. Les bonnes règles de gouvernance modernes exigent ça. C'est
dans la bonne pratique d'avoir des gens dans un CA qui sont pertinents à ce
qu'on tente de faire. Je me verrais mal de voir la SPIPB ne pas avoir une
présence de la communauté avoisinante Abenaki sur son conseil. Moi, ce que je
pense, c'est que la SPIPB fait preuve de leadership, comme elle se doit, dans
les bonnes règles de gouvernance.
Mme Massé : Donc, je
comprends que, pour vous, ça veut donc dire que, pour ces raisons-là, ce n'est
pas nécessaire de l'inscrire dans la loi. C'est ça que vous me dites.
M. Skeete : Ce que je dis,
c'est que, pour cette raison-là, le problème est un problème qui n'existe pas,
car ils sont déjà sur le conseil d'administration, et que la SPIPB fait preuve
d'exemplarité à ce niveau-là.
Mme Massé : Alors, vous allez
devoir m'expliquer bientôt pourquoi on veut réserver un poste à la ville de
Bécancour.
M. Skeete : Avec plaisir.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement introduisant l'article 3 .0
.1. Oui, Mme la députée?
Mme Massé : Pour.
Une voix : Par appel nominal.
Mme Massé : Ah! par appel
nominal. Excusez-moi.
Le Président (M. Allaire) : Oui,
bien, c'est votre demande, par appel nominal, à ce que je comprends?
Mme Massé : Oui, oui, c'est
ma demande.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la secrétaire, allons-y par appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé : Encore pour.
La Secrétaire : M. Skeete
(Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger)?
Mme Rotiroti : Pour.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté.
Donc, on revient à l'article 3.
Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'article 3?
M. Skeete : J'aimerais
proposer un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Il est reçu dans le Greffier? On va le déposer. Peut-être simplement suspendre
les travaux quelques instants, juste le temps de le mettre à l'écran.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 15 h 49)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. La partie gouvernementale souhaite déposer
un amendement à l'article 3. M. le ministre, je vous laisse le lire et
l'expliquer, et suivra une période d'échange.
M. Skeete : Oui. Puis pour
les faits de... J'ai l'information demandée par la collègue antérieurement, M.
le Président, je veux juste le dire...
M. Skeete : ...sur les
45 conseils d'administration, on a 25 personnes autochtones
représentant 20 des 45 conseils d'administration.
Bon, je vais lire l'amendement demandé. La
Société, c'est où? C'est où?
Le Président (M. Allaire) : ...c'est
mon erreur. J'aimerais que vous preniez le temps de lire l'article.
M. Skeete : Original?
Le Président (M. Allaire) : 3
avant, original, qu'on n'a pas fait jusqu'à maintenant, s'il vous plaît.
M. Skeete : Parfait. On
l'avait sauté, hein?
Le Président (M. Allaire) :
Bien oui.
M. Skeete : O.K.
Le Président (M. Allaire) : S'il
vous plaît.
M. Skeete : J'essayais de
m'en sortir, mais je ne peux pas m'en sortir.
Le Président (M. Allaire) :
Oui, mais vous ne vous sortirez pas.
M. Skeete : Remplacer
l'article 3 du projet de loi par la loi... par le suivant : 3.
L'article 5 de la Loi sur la société du parc industriel et portuaire de
Bécancour (chapitre S-16.001) est modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de respectivement par le ministre et le ministre des
Transports par le ministre, dont un après consultation de la ville de
Bécancour.
Commentaires : La modification
proposée à l'article 5 de la Loi sur la société du parc industriel et
portuaire de Bécancour consiste à remplacer l'observateur désigné par le
ministre des Transports par un observateur désigné par le ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, après avoir consulté avec la ville
de Bécancour. Là, je comprends que j'ai lu l'amendement. Ce n'est pas ça que vous
vouliez, hein?
• (15 h 50) •
Le Président (M. Allaire) : ...
l'article original.
M. Skeete : C'est ça, je ne
l'ai pas. Donnez-moi juste une seconde. Je vais le trouver vite, vite.
Des voix : ...
M. Skeete : Excuse-moi, M. le
Président, ça va m'éviter de le faire après.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va. Ce n'est pas grave.
M. Skeete : L'article 5
de la Loi sur la société du parc industriel et portuaire de Bécancour
(chapitre S-16.001) est modifié par le remplacement du deuxième alinéa par
le suivant : Le conseil comprend de plus un observateur désigné par le
ministre. Cet observateur participe aux réunions du conseil, mais n'a pas le
droit de vote. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Donc, vous avez aussi lu l'amendement, donc pas besoin de le relire,
naturellement.
M. Skeete : En espérant.
Le Président (M. Allaire) : Vous
pouvez peut-être l'expliquer?
M. Skeete : Oui. La
modification proposée par l'article 5 de la Loi sur la société du parc
industriel et portuaire de Bécancour consiste à remplacer l'observateur désigné
par le ministre des Transports par un observateur désigné par le ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie après avoir consulté avec la ville
de Bécancour.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va. Des interventions concernant cet amendement? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : J'ai eu un petit
moment de distraction, comme ça m'arrive souvent. Est-ce que c'est le temps de
poser des questions sur l'amendement?
Le Président (M. Allaire) :
...
Mme Massé : Bien. Alors, j'en
avais déjà émis une à micro ouvert. Je vais la réitérer. Dans la modification
que vous proposez, vous proposez donc que sur les deux postes d'observateurs
désignés par le ministre qu'un soit après consultation de la ville de
Bécancour. Alors, pourquoi si ça va d'office, que ça coule de source, que c'est
normal, la proximité, c'est de la bonne pratique, tout le monde fait ça, vous
n'avez pas dit ça, c'est moi qui le dis, tout le monde fait ça. Pourquoi si
c'est bon pour Pitou, ce n'est pas bon pour Minou? Pitou étant la ville de
Bécancour puis Minou étant nos amis autochtones qui nous... Je ne comprends
pas.
M. Skeete : Bien, c'est une
excellente question parce qu'ici on parle d'une société d'État du gouvernement
du Québec et donc ce n'est pas routinier d'avoir la présence de la ville sur un
conseil d'administration. Ici, la ville nous a fait la demande spécifique car,
sur son territoire, elle voulait s'assurer qu'elle sache en avance c'est quoi
les activités de la SPIPB compte tenu de son droit de préemption. Et donc sa
présence était demandée par la ville pour essayer d'arrimer les travaux sur son
territoire. Tout simplement. Mais en tant que société d'État, ce n'est pas
d'office d'avoir des municipalités. Ça arrive, mais ce n'est pas d'office.
Donc, on vient le préciser ici, dans ce cas-là, à la demande de la ville.
Mme Massé : Ce n'est pas
d'office non plus d'avoir des représentants autochtones du territoire concerné.
Mais ici, vous amenez cette, donc, exception si on... vous n'avez pas dit
exception, là, mais cette nouveauté-là de consulter la ville de Bécancour,
alors que la dernière fois qu'on s'est parlé de cet article-là, c'est
exactement de ça qu'on parlait pour les autochtones, c'est exactement de ça
qu'on parlait avec l'amendement dont je... bien, ce n'était pas exactement
parce qu'on ne parlait pas du poste d'observateur, mais on en avait fait état.
Et là c'est big, là. C'est big, M. le ministre. Moi, je pars d'ici voilà une
semaine et demie en me disant : O.K. On a marqué des points, on a un
potentiel de soit un poste d'observateur...
Mme Massé : ...soit un poste
désigné après consultations avec droit de vote. O.K. On a demandé les deux,
parce qu'on a dit : Quant à faire, on va demander les deux. Deux sur neuf,
ce n'est pas menaçant non plus. Puis là, j'arrive aujourd'hui puis, dans le
fond, ce que vous me proposez, ce n'est ni un ni l'autre. Mais, en plus, vous
rajoutez que, bien, la consultation, le ministre va en faire... la ministre va
en faire, mais elle va en faire pour la ville de Bécancourt, pas pour les
Abénaquis. Là, vous ne pouvez pas être surpris de ma surprise, là, tu sais, on
est partis de là puis on est rendus ici. Alors... Puis vous me dites : la
ville de Bécancourt vous l'a demandé. Ça tombe bien, les Abénaquis aussi vous
l'avaient demandé. Bon, c'est sûr que vous avez de bons représentants de cet
endroit-là, cela est juste et bon. Ça doit être ça, la démocratie. Mais, ceci
étant dit, je ne comprends pas pourquoi... Puis, en plus, deux, deux postes
d'observateurs. Initialement, c'était... c'était-tu juste un? C'était deux?
Une voix : ...
Mme Massé : C'était deux.
O.K. Ça fait que, voilà, c'est... c'est donc qu'il y a un choix... je vais le
dire comme je le pense, M. le ministre, c'est qu'il y a un choix idéologique
ici, là. On dit oui à la ville parce qu'elle l'a demandé, puis on dit non aux
Autochtones, même s'ils l'ont demandé. Il me semble qu'il y a quelque chose qui
manque, là.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Bien, j'aimerais
corriger la collègue parce qu'elle a dit que ce n'était pas d'office d'avoir
des communautés autochtones dans les conseils d'administration. Depuis que
notre gouvernement a mis en action le groupe d'action contre le racisme, c'est
désormais d'office dans 50 % des sociétés d'État du gouvernement du Québec.
Et donc, avant, ça n'existait pas, et c'est donc une grande avancée qu'on a
faite en lien avec le groupe d'action contre le racisme. C'est différent d'une
ville, car une ville, d'office, n'est pas souvent dans les conseils
d'administration de sociétés d'État. Et donc, dans ce cas-ci, ça explique
l'exception qu'on fait pour la ville de Vécancour, dans ce cas-ci, compte tenu
des droits de préemption qu'on a donnés à la SPIPB.
Mme Massé : bien sûr parce
qu'on n'a pas donné de droit de préemption à la communauté autochtone. Mais
vous avez dit «d'office, 50 %». Non, non, c'est les gens de la diversité.
M. Skeete : ...
Mme Massé : Mais je veux être
sûre que je comprends bien. J'ai bien entendu que, parce que vous m'avez donné
le chiffre tantôt, là...
M. Skeete : Je peux le... Je
peux le redire pour la collègue.
Mme Massé : Le 20. Oui.
M. Skeete : Dans le fond, le
groupe d'action contre le racisme s'est donné comme objectif d'avoir dans
50 % des sociétés d'État la présence de gens issus de la diversité
culturelle du Québec et autochtones. La bonne nouvelle, c'est qu'on a dépassé
le seuil de 50 % dans ce qui est le cas des diversités culturelles du
Québec, et donc minorités visibles. Et les statistiques que j'ai données tantôt
à la collègue, compte tenu des places pour les autochtones, c'est 25 dans
20 conseils d'administration, donc juste en dessous du seuil de 50 %.
Mme Massé : Alors donc, ça,
c'est des gens qui sont nommés... Parce que là, je n'ai pas tous les libellés
de tous les... Ils sont nommés par les ministres responsables?
M. Skeete : Dans le fond, ce
qu'on a fait, collègue, c'est qu'on a introduit dans la Loi sur la gouvernance
des sociétés d'État, un peu comme mes collègues avaient fait pour la
jeunesse... l'ancien député de Sainte-Rose, en fait, avait fait insérer une
règle qui disait qu'on devait avoir des jeunes en bas de 35 ans.
Mme Massé : On l'a fait pour
les femmes.
M. Skeete : Bien, on a fait
la même chose ici pour les personnes issues de la diversité dans 50 %.
Bonne nouvelle, c'est que ça va bien, ça progresse bien pour les minorités
visibles.
Ça progresse aussi pour les autochtones.
On est passés, depuis 2022, de 15 à 25. Donc, ça avance, ça progresse. Et, à
toutes les années, on rajoute des gens issus des communautés autochtones dans
les conseils d'administration.
Mme Massé : Et c'est des gens
autochtones et ou de la diversité. Mais c'est des gens qui sont nommés par le
ministre, pas en consultation avec les autochtones.
M. Skeete : Effectivement.
Effectivement.
Mme Massé : O.K. Parce que
ça, c'était l'élément nouveau. Moi, j'aurais aimé ça qu'on arrive jusque-là.
M. Skeete : Je comprends.
Mme Massé : Qu'on leur donne
un droit de déterminer. Parce que moi, je peux bien choisir... Tu sais, moi,
j'ai vécu ça comme lesbienne, M. le ministre. J'ai été souvent la lesbienne de
service. On venait me chercher juste parce que j'étais lesbienne, tu sais. Puis
là, on pouvait cocher : Ah! Manon est là, check, c'est fait. Quand c'est
les gens qui nomment leurs représentants, on est dans autre chose, à mon sens à
moi. Mais donc, là vous me dites que c'est plus faisable ou à tout le moins,
pour vous, puisque vous le proposez, c'est plus acceptable de reconnaître qu'on
va... que le ministre va avoir l'autorité de désigner un ministre après avoir
consulté la ville de Bécancourt et que le...
Mme Massé : ...d'observateur
dans les faits, lui, c'est le ministre qui va... la ministre qui va déterminer
par elle-même ou le ministre par lui-même de qui va être là. Puis, même chose
peut -être pour la bonne volonté, là, on est toujours à la même place. La bonne
volonté a un poste avec droit de vote actuellement sur le conseil
d'administration. Mais cette personne -là n'y est pas en tant que
représentante, elle est - Suzy, je ne dis pas ça pour ça - elle est la
lesbienne de service, comme l'exemple que je viens de vous donner. Mais elle
n'est pas l'autochtone désignée pour aller s'asseoir à SPIPB puis dire ce que
la communauté souhaite entendre. Vous me dites que ça, pour la ville de
Bécancour, c'est possible, mais pour le peuple qui nous... cette terre-là, on
n'aura pas ça là.
• (16 heures) •
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : En fait, non, ce
n'est pas correct, ce n'est pas exact, M. le Président. Il n'y a rien qui
empêche qu'on nomme un observateur issu de la communauté abénaquise. Donc,
c'est tout à fait possible que ce poste d'observateur-là soit comblé par
quelqu'un issu de la communauté abénaquise.
Mme Massé : Mais, par contre,
si vous consultez la ville de Bécancour, c'est que vous reconnaissez, appelons
ça, l'instance municipalité, parce que ce n'est pas n'importe quel résident de
Bécancour, c'est un résident que la ville va avoir identifié. Donc, vous vous
donnez... Vous donnez à la loi ou à la société une obligation d'aller consulter
l'instance ville, parce que, dans le fond, vous ne voulez pas avoir un citoyen,
une citoyenne comme ça, par hasard, là. Donc, vous consultez là-dessus.
M. Skeete : En fait, la
raison derrière la consultation avec la ville, c'est que, dans les faits, le
problème qu'on tente de régler, c'est que, souvent, la ville se trouvait dans
l'incapacité de savoir ce qui se passait sur son territoire avec les droits de
préemption de la SPIPB. Et donc la ville... On va consulter la ville, à savoir
qui va occuper ce poste-là pour les aider à mieux comprendre l'enjeu. J'imagine
que la ville va mettre quelqu'un du secteur de l'urbanisme ou quelqu'un qui est
en connexion directe avec l'enjeu qu'on tente de prévenir. Donc, la
consultation sert strictement à ça, d'aider la ville de Bécancour à mieux
savoir et à mieux arrimer ce qui se passe sur son territoire.
Mme Massé : Je vais juste
terminer là-dessus, parce que c'est fou comment, quand j'entends les arguments
que vous me donnez pour la ville, je les entends aussi pour la communauté
abénaquise. Il reste 5 % du territoire qui est non privatisé. Il y a, on le
sait, la Cour suprême a largement répété, de toutes sortes de façons, qu'il y a
des droits ancestraux qu'on devrait avoir l'humilité d'être capable de
reconnaître. Puis, moi, ce qui m'inquiète, c'est parce que là on avait... on
était à moins deux... minuit moins deux d'avoir enfin une reconnaissance que,
les Abénaquis, on leur reconnaissait un rôle à jouer, parce qu'eux autres aussi
aimeraient bien savoir ce qui va se passer sur leur territoire avant que notre
société d'État fasse son travail. Je ne dis pas qu'elle fait des niaiseries,
c'est sa job, c'est le mandat que vous lui avez donné, ça fait qu'elle fait la
job, mais, eux autres aussi, ils sont légitimes de savoir ce qui va venir. Ce
n'est pas juste une question de droit de préemption, ils l'ont dit dans leur
mémoire, tu sais, c'est une obligation de consultation, c'est une obligation au
sens de la loi.
Alors, je ne peux que signifier mon grand
désaccord avec cet article-là. Je vais voter contre, mais ça ne changera rien.
Et je suis très déçue de ne pas avoir réussi à convaincre la partie
gouvernementale, puis je ne dis pas que c'est les gens qui sont ici devant moi,
là, mais d'avoir convaincu la partie gouvernementale qu'un poste désigné sur
neuf, ce n'est pas menaçant, puis qu'on aurait pu envoyer un tout petit signal
de réconciliation législatif. Voilà. C'est tout.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
D'autres interventions concernant l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement
déposé à l'article 3 est adopté?
Mme Massé : Par appel
nominal.
Le Président (M. Allaire) : Par
appel nominal. S'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Skeete...
16 h (version non révisée)
La Secrétaire : ...(Sainte-Rose)?
M. Skeete : Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger)?
Mme
Rotiroti
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé : Contre.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Alors, l'amendement est adopté. Alors, on revient à l'article 3 maintenant
amendé. Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'article 3 amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix.
Est-ce que l'article 3 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Allaire) : Adopté
sur division. Donc, on poursuit, M. le ministre... poursuit... poursuit, M. le
ministre, pardon. J'ai compris que vous souhaitiez déposer un amendement qui
introduisait un nouvel article, là.
M. Skeete : Le 8.1, oui.
Le Président (M. Allaire) : Exactement.
Donc, je... on va le mettre sur Greffier. Peut-être commencer à le lire et l'expliquer,
le temps qu'on puisse le mettre sur Greffier.
M. Skeete : Absolument. Insérer...
Article 8.1 : Insérer, après l'article 8 du projet de loi, le
suivant :
8.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 21, du suivant :
«21.1. Dans le cadre de sa mission, la
Société doit s'assurer qu'à compter de l'année 2035, une proportion d'au
moins 15 % de la superficie des immeubles lui appartenant situés dans son
territoire d'activités est consacrée à des espaces naturels.
(Interruption) Pardon. «Les immeubles
cédés par la Société après le (indiquer ici la date de la sanction de la
présente loi) sont, pour l'application du premier alinéa, présumés lui
appartenir.
«La Société indique dans son rapport
annuel de gestion le pourcentage de la superficie visée au premier alinéa qui
est consacrée à des espèces... espaces — pardon — naturels.»
Commentaire : Le nouvel article 8.1
propose de modifier la Loi sur la Société du parc industriel et portuaire de
Bécancour afin de s'assurer qu'une proportion d'au moins 15 % des terrains
lui appartenant soit, d'ici 10 ans, consacrée à des espaces naturels.
Afin que les terrains cédés par la société...
pardon, après à la... après à la sanction de la présente loi ne puissent
entraîner une baisse de l'objectif visé, le deuxième alinéa permet de
considérer ces immeubles dans la détermination de cette superficie.
Enfin, le troisième alinéa propose une
mesure de transparence dans le rapport annuel de gestion de la société
relativement à l'objectif établi dans le premier alinéa.
Le Président (M. Allaire) : Des
interventions concernant cet amendement? Pas d'interventions? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement introduisant
un nouvel article à 8.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Excellent. Donc, maintenant, nous allons poursuivre à l'article 10. M. le
ministre, on l'avait déjà lu, donc pas besoin de le lire, mais j'ai compris que
vous souhaitiez déposer un amendement également.
M. Skeete : En effet, M. le
Président. Une chance qu'on vous a. Donc, on l'avait déjà lu, c'est ça?
Le Président (M. Allaire) : Oui,
on l'avait déjà lu, mais juste... juste un petit instant. Je crois qu'on avait
quand même déjà un amendement qui était en cours, si je ne me trompe pas,
déposé par...
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : ...Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : C'était
à 10.1. Donc... Donc, on poursuit à 10.1.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : On
est à 10, O.K. Mais...
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Oui.
On va suspendre les travaux quelques instants, juste pour être sûrs.
(Suspension de la séance à 16 h 07)
(Reprise à 16 h 11)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Alors, nous sommes bien à l'article 10
et la partie gouvernementale était... a pris le temps de lire son amendement.
Vous aviez terminé? Bon, parfait. Donc, est-ce qu'il y a des commentaires, des
interventions sur l'amendement déposé à l'article 10? Ça va?
M. Skeete : Peut-être
qu'on pourrait l'expliquer, c'est un peu technique, si vous voulez.
Le Président (M. Allaire) :
Oui. Allez-y.
M. Hudon (Alain) : C'est
moi qui va...
M. Skeete : Bien, ravi de
vous voir, collègue.
Le Président (M. Allaire) :
Je comprends. Je comprends que, maître, vous souhaitez intervenir. Donc,
puisque c'est la première fois, prenez le temps de vous présenter, et votre
titre. Et au préalable, j'ai besoin de votre consentement. Est-ce que j'ai
votre consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Allaire) :
Allez-y, maître.
M. Hudon (Alain) : Merci,
M. le Président. Alors Alain Houdon, légiste pour le ministère de l'Économie,
Finances, Tourisme. Alors, l'article 22.2 qui est proposé ici vise
essentiellement à conférer à la société le pouvoir de permettre, dans le fond,
d'offrir des services publics à des... sur des immeubles qui appartiennent à
d'autres organismes publics qui sont contigus à son territoire d'activité.
Donc, on a eu une demande officielle en ce sens, là, notamment de la part
d'Hydro-Québec. Donc, on n'avait pas le pouvoir actuellement. Là, on va se
donner le pouvoir, dans le fond, de donner des services publics à des immeubles
qui sont situés hors du territoire d'activité de la Société du parc industriel
et portuaire de Bécancourt, mais contigus à ce territoire-là parce qu'il y a
des terrains qui appartiennent à des organismes publics qui sont vraiment à la
frontière du territoire en activité. Donc, sans ce pouvoir-là, la SPIPB ne
pourrait pas le faire.
M. Skeete : Dans le fond,
quand on regarde la carte, là, je ne sais pas si vous l'avez encore, le
collègue, là, mais il y a la SPIPB, il y a le terrain Laprade, puis entre les
deux, il y a le réacteur nucléaire Gentilly. Ça, ça appartient tout à
Hydro-Québec. Donc, Hydro-Québec souhaite pouvoir construire des
infrastructures parce qu'un jour, peut-être ce terrain-là pourrait être
développé. Donc, c'est pour permettre à la SPIPB et Hydro-Québec de jaser de
projets futurs et d'entamer cette discussion-là avec des infrastructures dans
le temps sans revenir au gouvernement pour prendre la permission.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va? Oui, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : C'est ma
méconnaissance. Quand deux sociétés publiques discutent ensemble, comme Hydro-Québec
et, mettons la vôtre...
Mme Massé : ...des projets
futurs. C'est quand même... ce n'est pas n'importe quel terrain, celui-là, là,
qui appartient, là, au Québec, là. C'est un terrain hautement contaminé ou, à
tout le moins, à grande teneur de possibilité «de». Quand deux sociétés d'État
se parlent puis font un deal, parce que là, on leur donne le droit de faire un
deal, de changer des services, bon, en tout cas, nous, le commun des mortels,
députés, comment on... quelle sorte de pouvoir qu'on a là-dessus, de
connaissances, quelle sorte de transparence qu'il y a sur ce genre d'affaires,
de deal là?
M. Skeete : Bien, la
collègue, M. le Président, pose une excellente question, parce qu'effectivement
ce n'est pas un terrain comme un autre. La chose drôle, c'est que ce n'est pas
si contaminé que ça. Par contre, on parle d'un terrain qui est zoné industriel
lourd, donc c'est seulement des activités industrielles lourdes qu'il va y
avoir là. Puis toutes décisions sont sujettes à deux contrôles. Premièrement,
la SPIPB doit produire un rapport annuel à toutes les années... conseil
d'administration qui est monté vers le ministère. Et l'autre contrôle, c'est
que la décision ultime entre Hydro et la SPIPB, toutes les deux relevant du
ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, doit être approuvée,
ultimement, par le ministre. Donc, dans les deux cas, il y a un contrôle
gouvernemental. C'est juste pour leur permettre d'entamer les discussions et
d'arriver à des fins.
Mme Massé : O.K., j'entends
bien. Donc, dans les mécanismes de contrôle, à l'interne, et tout ça, je vois
comment ça peut cheminer. Mais... puis, encore là, je vous le dis, c'est ma
méconnaissance, là, et/ou ma curiosité intelligente : Comment nous, le
commun des mortels, on va savoir s'il y a un deal qui s'en va au bureau de la
ministre? L'exemple que je donne, là, BAnQ—Hydro-Québec. Je vous donne juste ça
comme exemple. Tout a probablement suivi les mécanismes de contrôle, mais nous,
le commun des mortels, là, on rushe en tabarnouche pour savoir qu'est-ce qui se
passe là. Sur un terrain comme celui-là, quand deux sociétés d'État, une dont
c'est le développement de projets industriels dans un endroit qu'on a donné
full pouvoirs, l'autre qui est la société d'État qui possède le terrain, je
veux dire, moi, comment je vais savoir, là, avant que le deal soit rendu au
bureau de la ministre, là?
M. Skeete : Je pense que...
Juste pour clarifier, là, pour la collègue, on parle ici de partage
d'infrastructures, là. On parle qu'on va brancher le terrain à
l'infrastructure... bien, les aqueducs, qui appartiennent à la SPIPB, pour
l'assainissement des eaux, là. On n'est pas dans l'association de terrains, on
n'est pas dans la vente de terrains, on n'est pas dans le développement de
terrains. On est dans le partage d'infrastructures, de permettre à ce que les
deux parties peuvent arriver à un arrangement de partage d'infrastructures.
Mme Massé : Merci.
Le Président (M. Allaire) : D'autres
interventions? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci, M. le
Président. Alors, je comprends, M. le ministre, que votre collègue légiste
faisait référence à Hydro-Québec. Donc, présentement, il n'y a pas d'échanges,
là, pourparlers entre la société et Hydro-Québec pour offrir des services
d'infrastructures. Est-ce que c'est ce que je comprends? Et donc vous avez
besoin de cette disposition-là pour qu'ils puissent agir?
M. Skeete : Premièrement,
bienvenue à la commission, collègue de l'Acadie.
M. Morin : Merci, merci, M.
le ministre.
M. Skeete : C'est toujours un
plaisir. Je pense que c'est notre première fois qu'on a la chance de
partager... Non, ce n'est pas la première fois.
M. Morin : Non, parce qu'il y
avait eu la ligne Hertel-New York.
M. Skeete : Oui, c'est vrai,
c'est vrai.
M. Morin : Voilà.
M. Skeete : Bon, le collègue
a une bonne mémoire. Ici, on parle précisément, là, d'un désir de raccordement
pour Hydro-Québec. Dans le fond, il y a un terrain sur lequel ils sont
responsables. Ils sont entourés, maintenant, de la SPIPB, avec l'acquisition du
terrain avoisinant, et donc ils veulent juste être certains de pouvoir se
raccorder. Et, en ce moment, bien, la SPIPB n'a pas l'autorité d'entamer des
discussions qui sont porteures avec Hydro-Québec. On leur donne le droit de le
faire.
M. Morin : Très bien. Je vous
remercie.
Le Président (M. Allaire) : ...d'autres
interventions concernant l'amendement? Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Donc, est-ce que
l'amendement déposé à l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Donc, on revient à l'article 10, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions concernant l'article 10, tel qu'amendé? Pas d'intervention? Nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 10, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Excellent.
Merci, tout le monde. Donc, on poursuit, en fait, à l'amendement qui avait déjà
été déposé par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, qui introduisait un
nouvel article, l'article 10.1. Mme la députée, je vous cède la parole.
Mme Massé : Oui. Je vais donc
le lire, parce que celui-là, je ne l'avais pas lu, de mémoire... Oui, je
l'avais lu.
Le Président (M. Allaire) : Oui,
vous l'aviez lu.
Mme Massé : Qu'est-ce que
vous voulez que je fasse?
Le Président (M. Allaire) : Oui,
peut-être le relire, pour nous rafraîchir la mémoire.
Mme Massé : Oui, hein, juste
se mettre dans le bain, là...
Mme Massé : ...Alors donc,
l'article 10.1 : La Loi sur la société du parc industriel et
portuaire de Bécancour (chapitre S-16.001) est modifiée par l'insertion,
après l'article 23, de l'article suivant : 23.1. La société doit voir
à la protection du territoire couvert par ses activités en mettant en place des
mécanismes de consultation avec le conseil tribal Wabanaki afin de favoriser la
création d'aires protégées autochtones permettant les pratiques ancestrales.
Alors, je pense que lorsqu'on est en
discussion on a... Vous savez comment je travaille, j'ai beau me choquer, mais
je travaille en ouverture. Et, en fait, ce qu'on a voulu puis on ne l'a pas
abordé à l'article qu'on vient d'adapter sur le 15 % du territoire, là.
Puis la raison pour laquelle on ne l'a pas abordé là, c'est que, nous, ce qu'on
veut venir faire inscrire dans la loi, c'est une discussion essentielle, incontournable,
légale, donc légalement l'obligation de le faire, on va pouvoir le suivre dans
les rapports d'activités annuels que va déposer notre société d'État, cet
échange, cette discussion sur la question de la protection du territoire et que
ce soit fait avec le conseil tribal Wabanaki qui représente les deux nations
abénaquises duquel le grand territoire Wabanakiak, si ma mémoire est bonne, ont
la responsabilité de par leur racine ancestrale.
• (16 h 20) •
Alors, je sais que le ministre nous avait
signifié, déjà, la dernière fois, que la dimension de la proposition où je
parle de pratique ancestrale, qu'il n'était pas à l'aise là-dedans. J'avais
commencé à travailler d'autres possibilités entre autres avec des alliés qui
allaient plus dans le sens, mais c'est toujours la logique et la même, c'est de
légiférer sur une obligation d'asseoir la SPIPB avec le conseil pour protéger
le territoire qui appartient à la SPIPB, là, par délégation. Alors, ça fait que
c'est ça.
Donc, j'ai voulu volontairement, la dernière
fois, probablement très intuitivement à l'époque, parce qu'on pensait qu'on
s'en allait par là, arriver avec cet article-là. Je suis fondamentalement
ouverte. On a d'autres formulations. C'est pour vous dire, là, moi, je vais
parler de l'esprit. On parle souvent de l'esprit du législateur, mais moi, là,
mon esprit, là, avec cet amendement-là, M. le ministre, c'est de... Parce que
là, c'est le fun. On a une direction générale qui fait toutes les bonnes
pratiques, qui est vraiment cool. Demain matin, il change puis, tout d'un coup,
les relations avec le conseil tribal disparaissent parce qu'il n'y a plus rien
dans leur loi, là, il n'y a plus rien dans loi. Ça fait que, là, écoutez, c'est
mou, là. C'est très, très mou, là, hein? Mais c'est là de «doit voir à la
protection du territoire». Ça fait qu'on le dit, mais vous l'avez déjà dit, là,
avec un... Vous avez même mis un pourcentage, mais, en tout cas, on les laisse,
ils sont créatifs. «Mettant en place des mécanismes de consultation». Ce n'est
pas super exigeant, là. Mettre en place un mécanisme de... Je suis sûre que le
directeur général serait super d'accord avec ça. Consultation... Parce qu'il me
dirait : Je le fais déjà, voyons donc, Manon, je fais des bonnes
pratiques. Mais moi, je lui dirais : Oui, Donald, mais je ne sais pas qui
va être là après toi. Alors donc, ça, c'est l'esprit, d'avoir... d'inscrire
dans la loi l'obligation de mettre sur pied ce mécanisme-là qui va assurément
favoriser la création d'aires protégées d'initiatives autochtones. Alors, c'est
les deux esprits qui sont dans cette loi-là... dans cet amendement-là, pardon.
Mais je suis bien ouverte.
Le Président (M. Allaire) :
...
M. Skeete : Bien, c'est
justement, M. le Président, dans cette optique-là, qu'on a adopté le principe
du 15 % d'espace naturel. On pensait que c'était important de protéger,
surtout dans le sud du Québec, des terrains, des partis qu'on ne va pas
développer, qu'on va donner à des aires naturelles, des espaces naturels. Donc,
moi, je répondrai à la collègue en lui disant : On a déjà fait preuve
d'ouverture à ce niveau-là pour les espaces...
M. Skeete : ...espaces
naturels, et... Bien, voilà.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? M. le député d'Acadie, oui, vous m'avez demandé la parole après. Alors,
allez-y.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Alors... Bien d'abord, j'aimerais dans un premier temps intervenir
sur la proposition d'amendement de la collègue et... mais j'ai aussi un
sous-amendement que j'aimerais présenter qui... En fait, je le présenterais, M.
le Président, comme une espèce de voie de passage si jamais M. le ministre
n'était pas tout à fait en accord ou confortable avec le libellé qui est en
fait proposé par la collègue.
Je comprends, M. le ministre, ce que vous
dites, puis j'y arrivais, là, quand vous avez adopté la disposition à l'article
qui crée 15 % d'espaces naturels, et, quand on regarde la carte, je comprends
qu'il y aura donc 15 % du territoire de la société qui devra être réservé à des
espaces naturels, ce qui est une bonne chose, et ça, j'en suis. Mais je pense
que ce que la collègue, ici, veut apporter avec son amendement, ce n'est pas
uniquement 15 % d'espaces naturels, mais c'est une protection du territoire qui
va être en lien avec des pratiques ancestrales autochtones du conseil tribal.
Et là, pour moi, c'est autre chose, c'est... au fond, c'est de reconnaître que
notamment le conseil tribal, qui vit, qui existe sur ce territoire, va être en
mesure de s'assurer qu'il pourra pratiquer ses pratiques ancestrales, et donc
que la société devra voir à la protection du territoire couvert, mais en lien
et en consultation avec le conseil tribal.
Ça nous permet d'aller plus loin, et je
comprends très bien ce que la collègue veut faire, et je vous dirais, M. le
ministre, que ça nous rapproche de plusieurs articles de la Déclaration des
Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le Québec n'a pas adopté
une loi qui la met en vigueur, il y a des provinces canadiennes qui l'ont fait.
Nous... Le Québec ne l'a pas fait, mais il y a quand même une motion qui avait
été présentée à l'Assemblée nationale, et qui a été adoptée par l'Assemblée, et
qui rappelait, suite au rapport de la commission Viens, que le gouvernement du
Québec devait reconnaître et mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies
sur les Droits des peuples autochtones.
Donc, M. le ministre, ce n'est pas un
texte de loi, mais c'est quand même une motion de l'Assemblée nationale, ce
n'est pas rien. Et pourquoi je vous dis ça? Bien, c'est parce que quand on
regarde la déclaration, on voit dans différents articles qu'il y a certains
éléments qui permettent aux peuples autochtones sur l'ensemble de la planète de
faire valoir leurs pratiques et ce qu'ils sont. La déclaration des Nations
unies, évidemment, ne touche pas que les peuples autochtones au Québec et au
Canada, c'est beaucoup plus large, et vous savez sans aucun doute qu'il a fallu
en fait des années pour qu'elle soit adoptée, parce que ça a demandé excessivement
de consultations dans l'ensemble de la planète.
Donc, ça m'apparaît important de poser des
gestes concrets qui vont faire en sorte qu'on puisse faire vivre la déclaration
et qu'on accorde finalement cette obligation-là pour la société de voir et de
dialoguer, de consulter le conseil tribal, qui évidemment vit, existe, a
compétence sur le territoire qui est visé par la société. Donc, moi, je
comprends très bien puis j'appuie évidemment l'amendement de la députée.
Maintenant, j'ai cru comprendre — et
là je ne vous prête pas d'intentions, et je me suis peut-être trompé — que
vous n'étiez pas très chaud à l'idée d'adopter l'amendement. Mais je tenais
quand même à exprimer que c'est important, puis c'est la raison pour laquelle
on avait une proposition de sous-amendement à faire valoir que j'ai envoyée
dans le Greffier. N'est-ce pas? Est-ce qu'il...
Le Président (M. Allaire) :
Oui.
M. Morin : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Est-ce que je comprends... c'est que vous souhaitez le déposer maintenant?
M. Morin : Je souhaiterais le
déposer, oui, si c'est possible. ...
16 h 30 (version non révisée)
M. Morin : ...spectacle. On
dit également qu'ils ont le droit de préserver, contrôler, protéger et
développer leur propriété intellectuelle collective de ce patrimoine culturel,
de ce savoir traditionnel et de ces expressions culturelles traditionnelles.
On souligne également, à l'article 31,
mais deuxième alinéa : «En concertation avec les peuples autochtones, les
États prennent des mesures efficaces pour reconnaître ces droits et en protéger
l'existence.» Et donc, ce que j'essaie d'accomplir ici cet après-midi, c'est de
dire : Il y a la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples
autochtones, elle n'a pas été incluse dans une loi québécoise, cependant, en
2018-2019.... 2019, je pense, 2019, il y a eu une motion qui a été adoptée par
l'Assemblée nationale demandant à reconnaître et mettre en oeuvre la
Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Ici, nous
avons une opportunité d'utiliser des dispositions de la déclaration, compte
tenu de la motion qui a été adoptée par l'Assemblée nationale, et de les faire
vivre d'une façon concrète, plus qu'uniquement un 15 % d'espace naturel.
Parce que, la déclaration, c'est un texte
international important. La reconnaissance par la motion est aussi une
affirmation importante de la part de l'Assemblée nationale. Sauf que je me dis
qu'à un moment donné il faut que concrètement ça prenne racine quelque part.
Et, une des façons de le faire, c'est de le reconnaître spécifiquement dans
certaines dispositions d'un projet de loi. Ici, nous avons une opportunité.
Parce que ma compréhension du projet de loi visant le développement et la mise
en valeur de terrains industriels et la gouvernance de la Société du parc
industriel et portuaire de Bécancourt, c'est de permettre à cette société de
veiller au développement économique, bien sûr, mais d'exercer sa compétence sur
un territoire donné. Tout à l'heure, M. le ministre faisait référence, avec la
carte. Mais, encore faut-il que concrètement, ça signifie quelque chose.
Puisque ma compréhension, c'est que le conseil tribal des Wabanakis a aussi son
mot à dire, son existence sur ce même territoire. Donc, essayons de mettre en
œuvre des dispositions de la déclaration et utilisons la loi actuelle pour que
ça devienne concret.
Et, si ça a été... si le sous-amendement
était rédigé de la façon suivante, c'était pour se calquer sur d'autres lois
qui ont été adoptées par le gouvernement et qui visaient des aires protégées d'initiatives
autochtones. Alors donc c'est quelque chose qui est connu. On n'est pas en
train de créer un précédent quant à l'utilisation, la définition, l'expression
même d'«aire protégée d'initiatives autochtones». Cependant, ce qui est nouveau
dans l'article et dans l'amendement, en fait, c'est qu'il y a un devoir de
consultation. Et, ça, je pense que c'est quelque chose de concret que j'invite
le gouvernement à faire, toujours en lien avec la réconciliation avec les
peuples autochtones. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci
à vous, M. le député de l'Acadie. M. le ministre.
M. Skeete : Merci beaucoup,
M. le Président. Bien, en fait, juste pour réitérer la raison pour laquelle on
a introduit l'amendement sur le 15 % de protection du territoire pour les
espaces naturels, c'était justement pour répondre présent aux demandes de la
communauté abénaquise. Et, le chiffre qui frappe, M. le Président, c'est 100,
le chiffre 100 : 100 rencontres en 36 mois, que la SPIPB a eues avec
les différents... au sujet de différentes rencontres de travail avec la
communauté abénaquise, qui touchent différentes thématiques, entre autres, de
conserver certaines portions du territoire.
Je le répète, là, puis je pense que ça
vaut la peine de le redire, là, la SPIPB est exemplaire dans ses relations avec
ses voisins. Et je pense qu'on fait un bon travail pour essayer de continuer
dans ce sens. Donc, il n'y a rien qui exclut qu'on va arriver à destination par
des discussions entre la SPIPB et la communauté abénaquise. Puis, moi, je suis
rassuré par la bonne gouvernance dont fait preuve la SPIPB en ce sens. Donc, on
a déjà agi pour essayer de rencontrer les attentes des Abénaquis.
Le Président (M. Allaire) : D'autres
interventions? M. le député d'Acadie.
M. Morin : Bien, êtes-vous...
Je comprends et je suis heureux de savoir qu'il y a eu plusieurs rencontres
entre la société. Mais êtes-vous prêt, M. le ministre, à prendre un engagement
à l'effet que...
M. Morin : ...la société va
continuer de consulter, et donc il y aura toujours un mécanisme en place pour
s'assurer que les Abénaquis vont être parties prenantes évidemment des
différents projets?
M. Skeete : La réponse, c'est
oui. Moi, je pense que la SPIPB veut continuer à maintenir des bonnes relations
avec la communauté qui l'entoure et qui... avec qui elle a des bonnes relations
déjà. Alors, moi, la SPIPB a toute ma confiance à ce niveau-là. Puis, oui, la
réponse, c'est oui, à la question du collègue.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui. Bien, si mon
collègue veut aller au bout, là, moi je n'ai pas... je n'ai pas...
Le Président (M. Allaire) : ...poursuivre
sur votre élan. Ça va.
M. Morin : Je vais laisser...
Je vais laisser ma collègue.
Le Président (M. Allaire) : Allez-y.
Mme Massé : Parfait. Sur le
sous-amendement, j'ai bien... j'ai bien compris. En fait, j'ai... à force de le
relire, puis tout ça, j'ai un à l'aise et un inconfort. Mais je suis habituée
de gérer des inconforts dans la vie. Je pense que j'avais bien compris, puis je
l'avais nommé dans ma présentation, que, pour le gouvernement, de reconnaître à
travers des textes de loi l'existence de pratiques ancestrales sur un
territoire qui n'est pas reconnu, ce ne serait pas possible. Ça fait que je
trouvais que l'effort qu'avait fait mon collègue de l'Acadie était vraiment
intéressant, puis son équipe. On s'est dit : O.K., regarde, Manon, on va
enlever ça puis on va aller vers ce qui existe déjà dans un texte de loi déjà
fait, déjà adopté puis d'ailleurs proposé par ce même gouvernement, qui était
toute la question de la désignation des territoires d'aires protégées. Donc,
moi, de façon... de façon... Ça, c'est la dimension avec laquelle je suis
vraiment à l'aise avec le sous-amendement.
• (16 h 40) •
Ceci étant dit, c'est sûr que, pour moi,
entre «favoriser la création» et «proposer la désignation», j'aime mieux ma
formulation. Parce que... C'est parce que, tu sais, j'ai fait toutes les
démarches, là, avec plusieurs groupes citoyens, de proposer des aires protégées
qui ont toutes à peu près été rejetées, puis c'est des années de travail. Moi,
je ne veux pas faire... Moi, je haïs ça, faire travailler le monde pour rien.
Tout le monde a bien de la job à faire dans la vie. Ça fait que, dans ce
sens-là, je serais plus... je serais plus confortable. Ça fait que je suis un
peu en... Tu sais, si je ne discute que du texte tel qu'il est présenté, bien,
moi, dans ma façon de travailler, dans la vie, quand on cherche les voies de
passage... quand on travaille ensemble, on cherche des voies de passage. Alors,
c'est sûr que, si on sent qu'il y a un minimum d'ouverture de l'autre côté,
moi, je suis prête à mettre bien de l'eau dans mon vin. Je vous l'ai dit
d'entrée de jeu, moi, ce que je veux, c'est qu'il y ait assurément la notion de
consultation, de travailler avec, je dirais même de... on consulte, mais on est
là pour accommoder les Premières Nations, là, pas seulement notre perspective
des choses, mais pour s'assurer qu'aussi, dans la discussion, il y ait de
l'ouverture à accommoder les Premières Nations et éventuellement à donner un
mandat de désigner le territoire d'aire protégée d'initiatives autochtones.
Moi, je trouve que là, on est dans du... oui, du législatif de réconciliation,
mais pas très... pas très... pas très... On n'est pas en train d'attacher très,
très serré quelque chose. On dit à la direction, qui... présentement, tout va
bien, ils sont exemplaires, on dit à la direction : Pour vous aider à
continuer d'être exemplaires, rappelez-vous qu'il y a une loi qui vous dit que
vous n'avez pas le choix de vous asseoir avec les Premiers Peuples, avec les
Wabanakis et avec le Conseil tribal, parce que ce n'est pas juste une question
Wôlinak ou Odanak. Il faut vraiment travailler avec les deux, les deux nations
puis, s'il vous plaît, travailler à favoriser les aires protégées et
autochtones.
Moi, j'ai besoin d'essayer de voir avec le
ministre, tu sais, c'est peut-être trop... trop... trop, qu'est-ce qu'il y a de
trop là-dedans. C'est ça. Il me dit : Oui, mais c'est pour ça qu'on a déjà
mis... mis l'article sur le 15 %. Oui, mais l'article sur le 15 %, il
y a zéro, zéro puis une barre, référence à travailler ça avec les gens des
Premières Nations, alors que moi, c'est l'esprit de mon amendement et ou
incluant le sous-amendement de mon collègue. Ça fait que c'est-tu le fait
d'obliger pour...
Mme Massé : ...je ne dirai pas
«l'éternité», parce que nos lois ne sont pas éternelles, mais pour très
longtemps, bien au-delà de nous. Est-ce que c'est le fait d'obliger les gens de
s'asseoir pour mettre en place des mécanismes de consultation qui est
problématique, ou c'est la question des aires protégées d'initiatives
autochtones? C'est où, le problème? Parce que je suis prête, je vous dis, moi,
à brasser ça, là.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Merci, M. le
Président. En fait, il n'y en a pas, de problème. C'est que, même si on ne
l'écrit pas, il n'y a rien qui l'empêche. Et la preuve, c'est qu'en ce moment
il y a des discussions qui ont cours avec la SPIPB et la communauté abénakise
pour voir comment on pourrait y atterrir. Donc, de l'insérer dans la loi, je ne
vois pas la pertinence.
Par contre, tu sais, on revient beaucoup
avec le fait que ça va bien maintenant, ça va bien maintenant, mais l'avenir...
Mais la SPIPB, là, ça ne date pas d'hier, là, ce n'est pas nouveau, la SPIPB,
M. le Président. Ça fait des années qu'ils entretiennent des bonnes relations
avec les communautés. Et donc, moi, je suis convaincu que ça va continuer,
comme ça a continué, comme ça va depuis longtemps, ça va continuer dans le
temps. Et il n'y a rien qui empêche une entente avec la SPIPB et la communauté
abénakise par la suite. Comme je vous ai dit, c'est plus de 100 rencontres qu'on
a répertoriées depuis 36 mois. Je pense que ça parle, ça, de consultations, je
pense que ça parle de cohabitation, je pense que ça parle de vouloir travailler
ensemble.
Le Président (M. Allaire) : ...interventions
concernant le sous-amendement?
Mme Massé : ...est-ce que
c'est 100 rencontres sur... En fait, j'ai fait un petit calcul, là. Pas très
forte en maths, mais assez pour comprendre que c'est 100 rencontres sur 432...
36 mois, vous dites?
M. Skeete : 36 mois.
Mme Massé : 36 mois, O.K. 100
rencontres sur 36 mois.
M. Skeete : Ça ressemble à
trois par mois, trois par mois.
Mme Massé : Sur les... sur la
protection du territoire?
M. Skeete : Sur tous les
enjeux qui entourent la communauté et la cohabitation avec la SPIPB. Puis c'est
ça qu'on veut, c'est ce qu'on souhaite. Donc, quand il y a des enjeux, les
lignes de communication sont ouvertes. Il y a déjà un siège sur le conseil
d'administration, il y a déjà un désir de travailler ensemble. Et là, avec le
projet de loi, on vient insérer la notion de 15 %.
Mme Massé : M. le ministre,
je m'excuse, il n'y a pas de siège au conseil... il n'y a pas de siège réservé
au conseil d'administration. Oui, vous riez, je comprends, mais c'est...
M. Skeete : On n'est pas
d'accord, M. le Président, parce que, oui, il y a un siège réservé. On vient
dire, au gouvernement du Québec, qu'on a changé la façon de faire dans les
sociétés d'État, M. le Président. 50 % des sociétés d'État du Québec
doivent avoir une personne issue de la diversité ou autochtone. Puis on dépasse
largement ces cibles, et ça, c'est déjà en cours.
Mme Massé : Bien, comptez sur
moi que je vais faire de la mobilisation pour que les personnes handicapées
occupent ce siège-là. Puis les autochtones n'auront pas de levier, ils n'ont
pas de siège réservé. Mais je ne veux pas revenir, j'ai perdu ma bataille. Je
sais être très mauvaise perdante, mais surtout, très têtue.
Je veux revenir à la question des aires
protégées. Donc, si vous me dites qu'il n'y en a pas, de problème, parce que ça
se passe déjà comme ça... puis je sais que vous êtes assez intelligent, M. le
ministre, pour savoir que vous ne serez pas au pouvoir pour les 50 prochaines
années, vous allez être rendu bien trop vieux, puis moi aussi, je ne serai plus
là, je vais être en train de composter... c'est quoi... c'est ça, dans la
mesure où on est conscients de ça, puis qu'on le sait... tiens, même, je vais
rajouter un tout petit argument, qu'on sait que tout ce qui concerne les
Premiers Peuples... ce n'est pas moi qui le dis, c'est le Protecteur du
citoyen, c'est le Vérificateur général, c'est... toutes nos instances qu'on
nous donne nous disent que, comme État, on s'améliore, si vous voulez, mais on
ne réussit pas, vraiment pas. Puis là-dessus, je peux vous le dire, je vous le
donne en mille, il y en a d'autres, avant vous, qui n'ont vraiment pas fait une
bonne job. J'en suis. Le problème, c'est que là, on écrit une loi, on pourrait.
Puis, en plus, c'est que les gens, actuellement,
ne sont pas fermés à cette idée-là. Justement, vous le dites, on le fait déjà.
Moi, ce que je crains, là, ce que je crains, c'est... comme toutes les
minorités, c'est que, quand ça se met à mal aller, là, bien, c'est les
minorités qu'on flushe en premier. Vous devez en savoir quelque chose. Alors,
moi, j'aimerais ça qu'on protège... puisque c'est les bonnes pratiques, puisque
c'est ça qui est déjà fait, dans une... j'enlève la notion de pratiques
ancestrales. Je leur fais confiance, ils vont se parler, puis je fais confiance
aussi aux Premières Nations abénakises pour démontrer la pertinence de leurs
pratiques ancestrales, voire même pour protéger la planète.
Ceci étant dit, est-ce que l'idée de
l'inscrire...
Mme Massé : ...alors que je
pense que je sens par le non-verbal qu'il n'y en aurait pas, d'enjeux, du côté
des dirigeants actuellement de la SPIPB parce qu'ils le font déjà, mais de
pouvoir s'assurer que, quand vous et moi, on ne sera plus là, ça, ça va être
encore là.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Bien, M. le
Président, quand il neige, puis je vais aider mes voisins à pelleter, je le
fais parce que c'est la chose à faire. Mais est-ce qu'on devrait écrire une loi
pour dire que tout le monde devrait le faire tout le temps? On est là-dessus,
M. le Président. Moi, je crois que la société fait déjà preuve d'exemplarité,
elle fait déjà un bon travail. Elle consulte déjà beaucoup. En ce moment, sur
le conseil d'administration, il y a un représentant. Je pense que la SPIPB est
vraiment bien partie. Puis je ne comprends pas pourquoi on veut insérer dans la
loi quelque chose qui, en ce moment, est actuellement en discussion, qui
pourrait venir plus tard. Donc, je ne comprends pas, M. le Président.
• (16 h 50) •
Mme Massé : Qu'est-ce qui est
en discussion? Oui. J'ai... Je ne comprends pas.
M. Skeete : La SPIPB et la
communauté abénaquise sont en discussion sur plusieurs sujets, dont comment ils
vont partager le territoire, entre autres, entre eux.
Mme Massé : O.K. Comment ils
vont partager le territoire à protéger, le territoire... Parce que je... La
carte, là, la belle carte, la belle grande carte, là, ça, ça ne dit pas :
On est en discussion pour voir comment on va partager ce territoire-là. Ça dit
que ce territoire-là va appartenir à la SPIPB.
M. Skeete : C'est... C'est
l'essentiel de ce que je dis. C'est qu'il y a une différence entre bien
travailler ensemble, collaborer et travailler ensemble et de l'écrire dans la
loi. En ce moment, il y a des bonnes discussions qui ont lieu sur tout sujet de
cohabitation, et ça va bien. Je ne vois pas la nécessité d'ajouter autre chose.
Mme Massé : Je terminerais
avec votre exemple de la neige, elle m'apparaît très appropriée dans les jours
dans lesquels nous sommes, M. le ministre. C'est vrai qu'on n'a pas besoin de
l'écrire dans une loi. Mais, si, demain matin, votre voisin déménage puis il ne
vient plus pelleter l'entrée, là, c'est sûr que, l'humanité, ça ne se met pas
dans une loi. Je vais en prendre soin, de mon voisin. Mais, quand il est
question économique et de droits ancestraux, moi, je pense que ça s'inscrit. La
bonne volonté, je la souligne, je... le travail qui a été fait par le passé, je
le souligne. Mais, vous-même, vous avez espéré inclure un bout de protection de
territoire. Parfait. Vous avez fait le choix de ne pas inclure un poste réservé
pour les autochtones, parce que... non, votre argument ne me convient pas,
parce que c'est la diversité. Mais là, là, il y a une dernière chance de juste
envoyer un signal aux Premières Nations qui nous écoutent et qui savent bien
qu'ils travaillent super bien avec le D.G. actuel puis avec les équipes
actuelles. Mais, parce qu'ils ont tellement perdu par le passé, ils ont besoin
d'avoir une couple de rassurances, là. Puis là, la rassurance, elle n'est pas
énorme. S'asseoir, que la société ait ce mandat-là, cette responsabilité-là, de
mettre en place des mécanismes. Si ce n'est pas de mettre en place parce qu'ils
sont déjà là, c'est de s'assurer qu'ils vont être du solide, qu'ils vont faire
partie des pratiques, des protocoles d'entente, des... «whatever», mettre en
place des mécanismes pour protéger le territoire.
Et je vais juste terminer là-dessus parce
que je haïs ça faire du temps pour faire du temps. Je voulais juste vous
rappeler que votre propre gouvernement n'a pas juste adopté les questions sur
les aires protégées. Vous avez aussi adopté un Plan nature, pas plus tard qu'en
octobre dernier, le Plan nature 2030, qui vient dire... je ne vous le
lirai pas, là, mais c'est de la protection de la biodiversité. Quand on parle
d'aires protégées, c'est bien sûr, ce n'est pas juste pour aller faire du ski,
c'est pour s'assurer de protéger la biodiversité. Puis c'est sûr que je ne
doute pas qu'il y a une nécessité dans un parc industriel d'avoir ces
espaces-là pour protéger la biodiversité, mais ça dit clairement, dans le
communiqué que vous avez émis, «vous» étant la Coalition avenir Québec, lorsque
vous avez, en grande pompe, annoncé le Plan nature 2030, ça dit : «Le
plan nature présente une vision pour 2030, 2030, c'est demain matin, portée par
quatre assises essentielles à son déploiement, impliquer les Premières Nations
et les Inuit, premier, engager et mobiliser activement l'ensemble de la
société...» Bon, le reste, vous le lirez, là. Mais le premier pilier...
Mme Massé : ...c'est comme ça
que c'est nommé, «assise essentielle», c'est d'impliquer les Premières Nations.
Bien, moi, je dis : On a une opportunité, M. le ministre, on va dire à la
société : Aidez-nous à atteindre cet... vous le faites déjà, aidez-nous à
atteindre cet objectif-là.
Puis, moi, je vous le gage en mille, là,
en 2030, il va y en avoir un autre, plan, peu importe de qui entre nous qui va
être assis au gouvernement. On n'aura pas le choix, s'il n'y a plus de
biodiversité, on n'est plus là. L'être humain fait partie de la biodiversité.
Ça fait que, si on la scrape, on se scrape. Alors, il va y en avoir un 2030 et
autres jusqu'à tant qu'on... vous et moi, on soit... on ne soit plus là.
On a une opportunité, c'est tout ce que je
veux dire, il y a une opportunité de l'inscrire, puis de l'inscrire... Écoutez,
je... puisque je sens que ça... je vais être en faveur de votre sous-amendement
puisqu'il ne fait que proposer des désignations. Là, là, après ça, c'est... on
se couche à terre puis on se fait passer sur le corps, là, je ne sais pas quoi.
Mais je vais accepter votre amendement puisque c'est de ça qu'il fallait
parler.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre, vous souhaitez intervenir? Non. Ça va.
Mme Massé : Il n'a plus rien
à dire.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci, merci,
M. le Président. Alors, je vais... je vais continuer sur la lancée de la
collègue, la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Puis je vous écoutais
attentivement, M. le ministre, oui, 15 % d'espaces naturels, mais je l'ai
dit, je le redis, il n'y a aucune référence là-dedans aux Premières Nations, il
n'y a aucune référence au savoir ancestral des Premières Nations. Donc,
théoriquement, quand on regarde l'amendement puis ce que vous avez adopté, il
pourrait y avoir 15 % d'espaces naturels protégés, mais qui évacueraient
totalement les Premières Nations.
Donc, à nouveau, le sous-amendement vient
établir des balises. Et, tant mieux, M. le ministre. Moi, je suis content quand
vous nous dites que présentement, entre la société et la communauté de
Wabanaki, ça va bien. Tant mieux. Mais c'est important d'établir des paramètres
pour parfois sauvegarder les moments où ça va moins bien. Et là, on a une
opportunité de le faire. Parce qu'évidemment vous et moi, on ne contrôle pas
l'avenir, on ne sait pas ce qui va arriver. Donc, c'est... on a une
opportunité. Moi, je vous invite... je vous invite à la prendre, d'autant plus
qu'on parle évidemment d'un devoir de protection, on parle d'une consultation
puis de proposer des désignations, ce qui n'est pas une lourde obligation pour
la société. Puis c'est... tout est perfectible, M. le ministre.
C'est la raison pour laquelle je le
proposais, nous le proposions comme voie de... voie de passage afin de voir,
finalement, si, ça, ça ne serait pas quelque chose d'acceptable, alors qu'on
pourrait concrètement, dans un texte de loi, reconnaître cet état de fait qui
deviendrait un état de droit.
Quand vous avez parlé des sièges réservés
aux conseils d'administration, ma compréhension, c'est qu'il y a présentement
un membre des Premières Nations, mais qu'il n'y a pas de sièges réservés. Et
vous savez comme moi, M. le ministre, et ça, cet amendement-là... en fait,
cette disposition-là a été adoptée, mais vous savez, dans le domaine de la
diversité, parfois, il faut poser des gestes concrets pour que les choses
avancent. Je comprends que c'est probablement dans cette optique que la
collègue députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques disait : Oui, mais là,
écoutez, un siège réservé, c'est autre chose. C'est vrai. Ça envoie un message
clair que, compte tenu du travail de la société, mais compte tenu aussi de la
Première Nation des Wabanakis, qui vit sur le territoire, on aurait pu leur
réserver un siège à leur conseil d'administration. On n'en est pas là.
Maintenant, vous savez, ces éléments-là,
ces droits, ces textes, parfois, qu'on met pour que ce soit encore plus clair,
bien, c'est justement pour protéger des minorités, ce qui est le cas des
Premières Nations au Québec. Quand vous avez fait référence à la tempête de
neige et à l'aide qu'on peut se faire entre voisins puis bon voisinage, bien,
c'est vrai qu'il n'y a pas d'obligation là-dessus. Comme ma collègue disait,
c'est vrai qu'il a pas mal neigé dans les dernières journées, mais moi, je vais
vous donner un autre exemple. Quand, dans un texte de loi, le législateur
énonce un préambule, ce n'est pas tous les textes...
M. Morin : ...textes de loi
qui en ont un. Ce n'est pas essentiel, la loi va vivre sans préambule, mais le
législateur en met un parce qu'il veut souligner que ce projet de loi là en
particulier est important.
Alors, moi, ce que je vous invite à faire
avec l'amendement et le sous-amendement, c'est de faire un pas en avant puis,
au fond, de faire vivre cette motion qui a été adoptée par l'Assemblée
nationale quand on disait... qui a été adoptée... l'importance de poser des
gestes concrets dès maintenant. Et moi, ce que je vous invite à faire, M. le
ministre, c'est de poser un geste concret dès maintenant pour envoyer un signal
clair à l'effet que les membres de la tribu des Wabanakis vont devoir être
consultés, vont avoir véritablement un rôle à jouer, et c'est dans cette
optique-là que j'ai déposé le sous-amendement. Je vous remercie, M. le
Président.
• (17 heures) •
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le député de l'Acadie. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix du sous-amendement.
Est-ce que le...
M. Morin : ...
Le Président (M. Allaire) : ...sous-amendement.
Donc, nous allons procéder par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
La Secrétaire
: M. Skeete
(Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé : Pour.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Donc, le sous-amendement est rejeté. On revient donc à l'amendement déposé par
la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, qui introduit le nouvel article 10.1.
Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée, allez-y.
Mme Massé : Oui. Ça m'a fait
penser à autre chose, cette question-là de pelletage de neige, là, puis de
pourquoi l'inscrire dans la loi, parce que ça va bien. Lorsque les
représentants des Abénakis sont venus... sont venus nous rencontrer lors des
consultations, à laquelle, d'ailleurs, vous aviez dit qu'il y avait de
l'ouverture à avoir un poste réservé pour les Premières Nations, que vous étiez
ouvert à regarder cela, il nous a été aussi nommé quelque chose d'assez clair.
Dans l'exemple du travail de consultation qui avait été fait entre la société
d'État et les représentants abénakis, ils ne sont pas allés dans le détail,
donc je ne pourrai pas aller dans le détail, mais ils nous ont clairement parlé
d'un travail qui avait été fait avec les représentants de la SPIPB et de...
lorsque cette entente-là entre la SPIPB et les représentants abénakis avait été
convenue, c'était monté au niveau gouvernemental, et quand c'est redescendu,
bien, ça ne ressemblait plus à l'entente qui avait eu lieu.
C'est sûr que moi, quand j'entends ça, ça
me fait dire que, dans le fond, il y a une résistance, ici, à faire pleinement
confiance à ce que la société et les Premières Nations négocient, puisqu'en
2022 ils arrivent à une entente, en 2023, quand ça monte puis ça redescend, les
éléments... j'avais pris note... les éléments clés n'étaient plus là. Je ne sais
pas c'est lesquels, ils n'en ont pas parlé, je ne peux pas aller plus loin,
mais, pour moi, c'est, entre autres, une illustration, M. le ministre, que ce
n'est pas inutile d'inscrire, dans des lois, des choses comme celle-là, donc
une obligation de s'asseoir.
Parce que ça veut dire deux choses. Ça
veut dire que, un, la loi dit à la société d'État : Tu as un mandat
inscrit, donc, dans la loi, tu as un mandat d'asseoir... de t'asseoir et de
définir, avec les Premières Nations, des mécanismes d'entente, et, dans ce
cas-là, pour des pratiques... pour des aires protégées. Mais ça envoie aussi un
message au gouvernement, qui dit : si j'ai reconnu, à la société d'État,
cette légitimité-là de s'asseoir, bien, je reconnais donc que, quand ce qui
descend de là va remonter, je devrais avoir…
17 h (version non révisée)
Le Président (M. Allaire) : ...M.
le ministre, vous souhaitez intervenir? Pas d'intervention? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci,
M. le Président. Alors, j'ai écouté attentivement les arguments de la collègue
de Sainte-Marie-Saint-Jacques, l'amendement qu'elle propose. À nouveau... et je
ne vais pas répéter tout ce que j'ai dit, mais je tiens quand même à le
souligner, mon sous-amendement, je pense, était une main tendue, visait une
voie de passage. Ça n'a pas fonctionné. On va quand même réessayer. C'est
souvent en réessayant qu'on finit par arriver à un résultat. Moi, ça ne me
dérange pas de réessayer, alors on va recommencer. Mais c'est sûr que, quand on
impose une obligation à une société d'État, ça envoie un message clair, et ça
indique, d'une façon qui est évidente, qu'il y a des paramètres dans lesquels
la société va devoir fonctionner. Je pense que ce n'est pas banal.
J'ai fait une référence à la Déclaration
des Nations unies des peuples autochtones. Dans la loi actuelle, présentement,
là, ce que je comprends, là, c'est que, oui, la société va devoir respecter,
protéger 15 % de son espace naturel ou des espaces naturels. Soit. Ça va
bien avec les Premières Nations puis le Conseil des Wabénakis présentement, soit.
Mais là ma collègue de Sainte-Marie-Saint-Jacques disait... Moi, je n'ai pas eu
témoignage de ça ni une connaissance personnelle, mais s'il y a des
négociations qui se font, puis, après ça, quand ça revient à la société, il y a
des modifications qui ne tiennent pas compte nécessairement de tous les
paramètres qui ont été négociés ou explorés, bien, c'est sûr que, si vous
mettez une obligation dans la loi, là, ça envoie un message clair à tout le
monde, y compris au gouvernement et à toutes les instances du gouvernement.
J'ai de la difficulté à saisir pourquoi M.
le ministre ne veut pas reconnaître ça. J'essaie de voir, là, quel pourrait
être l'impact excessivement négatif, là. Je ne le vois pas. Tout ce que ça dit,
là, c'est qu'ils vont devoir voir à la protection du territoire... bien,
parfait, il y en a 15 %, déjà, de protégés... puis ils vont devoir
consulter le conseil puis favoriser la création d'aires protégées autochtones.
En quoi ça, ça va mettre en péril l'objectif, la mission, les buts de la société?
Ça ne semble pas être problématique. M. le ministre le disait, ils se parlent,
puis ça va bien.
Alors, bien, voilà, mais mettons en place
des mécanismes de sécurité au cas où ça irait moins bien à un moment donné, d'autant
plus que ça permet de faire vivre des dispositions de la Déclaration des
Nations unies. Alors, pour cette raison, à moins, là, à moins que M. le
ministre nous dise : Non, non. Écoutez, constitutionnellement parlant, on
ne peut pas faire ça, ou ce n'est pas d'incompétence du Québec, ou... Bon. Bien
là, c'est autre chose, mais moi, je n'entends rien de ça, M. le Président.
Alors, j'aimerais comprendre davantage, mais en ce qui me concerne, il me
semble que pour moi, c'est un minimum. Voilà. Je vous remercie.
Le Président (M. Allaire) :
...M. le député d'Acadie. Pas d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement
introduisant un nouvel article 10.1. Est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix : Par appel nominal.
Le Président (M. Allaire) :
On dit par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)?
Mme Massé : Pour.
La Secrétaire
: M. Skeete
(Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Morin
(Acadie)?
M. Morin : Pour.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Alors on poursuit. J'ai compris que la
partie gouvernementale avait un nouvel amendement à déposer pour introduire un
nouvel article à 25.1.
M. Skeete : Est-ce qu'on
peut plus suspendre quelques instants?
Le Président (M. Allaire) :
Assurément. Nous allons suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 08)
(Reprise à 17 h 10)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. M. le ministre, la parole est à vous pour
votre amendement.
M. Skeete : Il y a beaucoup
d'intérêt pour ce projet de loi là, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : C'est
incroyable.
M. Skeete : C'est vraiment
spécial. Ravi de vous retrouver, mon collègue de Marguerite-Bourgeoys.
Article 15.1 : Insérer, après
l'article 15 du projet de loi, l'article suivant :
«15.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 31 du suivant :
«31.1. La Société peut conclure une
entente avec la Ville de Bécancour afin que soient exclus du territoire
d'activités de la Société un ou plusieurs des immeubles pour lesquels la
Société n'offre aucun service municipal.
«La Ville de Bécancour peut également
conclure une telle entente.
«Toute exclusion effectuée en vertu d'une
telle entente approuvée conformément à l'article 32 a pour effet d'être
modifiée... pardon, a pour effet de modifier l'article 1 en conséquence.
La Société publie à la Gazette officielle du Québec l'annexe modifiée,
identifiant les immeubles exclus.»
Commentaire. Le nouvel article 15.1
propose de modifier la Loi sur la Société du parc industriel et portuaire de
Bécancour afin de conférer à la Société et la ville de Bécancour le pouvoir de
conclure une entente qui permettra d'exclure du territoire d'activités de la
Société les immeubles à l'égard desquels celle-ci ne délivre aucun service
municipal.
À l'instar de la modification apportée à
l'article 22 de la Loi sur la Société du parc industriel et portuaire de
Bécancour par l'article 9 du projet de loi, cette nouvelle disposition
prévoit un ajustement à l'annexe I de cette loi au moyen d'une publication dans
la Gazette officielle du Québec.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions concernant cet amendement? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement
introduisant l'article 15.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Excellent. M. le ministre, on s'en va maintenant à l'article 26, et nous
ne l'avions pas lu. Donc, peut-être lire l'article 26 original, s'il vous
plaît, et ensuite vous pourrez déposer votre amendement.
M. Skeete : Article 26 :
L'article 10 a effet depuis le 1er janvier 2023.
Commentaire. L'article 26 du projet
de loi confère une portée rétroactive au nouvel article 22.1 de la Loi sur
la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour que l'article 10
du projet de loi lui propose... pardon, que l'article 10 du projet de loi
propose. L'article 22.1 confère à la Société le pouvoir de financer en
totalité ou en partie un projet d'infrastructures réalisé sur le territoire de
la ville de Bécancour par un organisme public lorsque ce projet favorise
l'accomplissement de la mission de la société.
J'aimerais proposer un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) : Allez-y,
on va l'afficher en même temps.
M. Skeete : Quand vous êtes
prêts, je peux le lire.
Le Président (M. Allaire) : ...
M. Skeete : Remplacer
l'article 26 du projet de loi par le suivant :
«Les dispositions de l'article 10, en
ce qu'elles édictent l'article 22.1 de la Loi sur la Société du parc
industriel et portuaire de Bécancour (chapitre S-16.001), ont pour effet
depuis le 1er janvier 2023.»
L'article 10 de la version présentée
du projet de loi introduit le nouvel article 22.1 dans la Loi sur la
Société du parc industriel et portuaire de Bécancour. Cet article confère à la
Société du parc industriel et portuaire de Bécancour le pouvoir de financer
certains projets d'infrastructures réalisés par un organisme public sur le
territoire de la ville de Bécancour.
Puisque cet article 10 a été amendé
afin d'ajouter également l'article 22.2 de cette loi, la prise d'effet au
1er janvier 2023 que prévoit... que prévaut l'article 26 du projet de
loi à l'égard de l'article 10 ne doit viser que l'article... pardon, que
le nouvel article 22.1 de la Loi sur la Société du parc industriel et
portuaire de Bécancour.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions concernant cet amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix, est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Excellent. On revient donc à l'article 26 amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions? C'est le dernier article. Donc, il n'y a pas d'intervention.
Nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 26 amendé. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Excellent...
Le Président (M. Allaire) : ...Donc,
bravo! Grosse étape de faite. Je vais procéder à la suite habituelle. Donc,
suivez-moi, s'il vous plaît. Donc, les intitulés des chapitres et des sections
sont-ils adoptés?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Le titre du projet de loi est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Je
propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Excellent. Nous sommes donc rendus à l'étape des remarques finales. Je cède
donc la parole au député de Marguerite-Bourgeoys le porte-parole de
l'opposition officielle.
M. Beauchemin : Merci.
Merci beaucoup, M. le Président. Bon, bien, écoutez, M. le Président, je pense
qu'on a tout de même essayé d'apporter des modifications. Il y a eu un débat
d'idées qui a eu lieu. On a parlé de l'importance d'inclure les gens des
municipalités, de la MRC, la représentation des Premières Nations. On prend
note de la décision du gouvernement. Pour nous, ce qui est essentiel, c'est de
comprendre, évidemment, dans le champ qu'on regarde actuellement, qui est
vraiment, là, le parc en tant que tel aujourd'hui, nonobstant ce qui se passe
sur le reste de la planète, là, O.K., on comprend l'objectif, là, du
gouvernement. Et puis, même si tous les partenaires n'ont peut-être pas été
inclus dans le processus, il y a eu quand même des dialogues sur ce sujet, on
comprend ça. Je veux juste ramener sur le fait que face à la situation
actuelle, oui, il y a un vent qui nous pousse vers le développement du parc
industriel, qui vient de la demande sous-jacente pour qu'on ait un
environnement plus sain sur la planète, c'est sûr et certain. Mais il est clair
et évident que tous les flux monétaires, si on peut dire, d'une certaine façon
qui vont stimuler la croissance future, le 30 % qu'on a discuté, là,
aujourd'hui, là, en termes de développement pour le parc, va être à revisiter.
On le souhaite, là, à court terme. Malheureusement, la réalité, comme on la
connaît maintenant, ça risque d'être un très long quatre ans devant nous.
Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous, M. le député. Maintenant, je cède la parole au député de Nicolet-Bécancour,
fortement concerné par ce projet. Donc la parole est à vous.
M.
Martel
:
Merci, M. le Président. Bien d'abord, bravo! C'est la première fois que je fais
une commission avec vous. Vous êtes très bon comme président. Je veux remercier
mes collègues, M. le ministre. Pour moi, évidemment, mais pas juste pour moi,
mais c'est un projet de loi qui me tient à cœur parce que, vous savez, j'en
parle souvent du Parc industriel de Bécancour. Puis pour moi, c'est un outil de
développement économique fort important. Et comme mon collègue vient de
mentionner, il y a des années difficiles qui s'en viennent devant nous. Et on
est chanceux d'avoir cet outil-là. Et le projet de loi qu'on vient d'adopter,
je pense qu'on se donne des moyens additionnels de faire le développement. On
sait que le parc industriel, tel qu'il était et qu'on veut qu'il reste, c'est
des terrains de très, très grand gabarit. Et tout le développement de la
filière batterie, bien, fait en sorte qu'il y a des entreprises de plus petite
taille qui sont intéressées. Et en développant le parc Laprade, on va pouvoir
recevoir ce type d'entreprise là.
Ça fait que ça fait vraiment un complexe
qui devient fort important. Puis tout à l'heure, je parlais avec le P.D.G. de
la société du parc. Et vous savez, on compétitionne à l'international pour
recevoir des projets. Et le critère le plus important, oui, il y a l'aspect
financier, mais c'est est-ce que c'est facile d'aller s'installer là? Est-ce
qu'il y a les services d'appropriés qui sont déjà disponibles? Donc, c'est des
choses qu'on peut offrir. Et je suis très content de ça. Puis je vous remercie.
Évidemment, il y a des demandes qui ont été soumises. On les a regardées avec
beaucoup d'intérêt. On ne solutionne pas tout, mais je pense qu'on reste
sensibles. On a toujours eu des excellentes relations avec la communauté de
Wôlinak. Et je suis convaincu qu'on est capables, malgré les décisions qu'on a
prises, je pense qu'on est capable de bâtir avec eux, là, pour faire les
meilleurs projets possibles. Ça fait que merci beaucoup tout le monde. Merci,
M. le ministre.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député. On termine avec vous, M. le ministre, pour vos remarques
finales. Je vous cède la parole.
Le Président (M. Skeete) :
Merci beaucoup, M. le Président. À mon tour de vous féliciter pour une
excellente présidence...
M. Skeete : ...j'aimerais
remercier mes collègues, mais en particulier le député de Nicolet-Bécancour. Ce
projet de loi n'est pas possible, M. le Président, sans le député de Nicolet-Bécancour.
Il a, à toute fin pratique, chapeauté l'essentiel de nos orientations, notre
vision. Il a été indispensable auprès de la SPIPB pour coordonner nos actions,
notre travail. J'ai même fait une erreur, M. le Président. C'était le collègue
qui voulait proposer l'amendement pour les municipalités, qui voulait aussi
proposer les amendements en lien avec la cessation de territoire pour les zones
industrielles, puis, par confusion de mon bord, j'ai possédé ces amendements-là
au collègue, puis je m'en excuse sur le micro, parce que, dans le feu de
l'action, on est passé rapidement puis j'ai réalisé après le coup. Mais ces
amendements-là pour le collègue étaient indispensables. Je ne peux pas vous
dire à quel point le collègue a milité en faveur de sa ville pour qu'elle
puisse avoir les outils nécessaires pour jaser avec la SPIPB au conseil
d'administration dans le but ultime de collaborer davantage et de travailler en
amont avec les gens de son comté. Puis... En tout cas, j'ai le privilège d'être
ministre, j'ai le privilège d'avoir mon nom sur ce projet de loi, mais, si
c'était possible, je partagerais mon nom sur ce projet de loi là avec mon
collègue parce qu'il y a beaucoup de crédit qui lui revient. Merci, Donald.
Merci, Donald. Puis je dis son nom, je sais que je ne suis pas supposé, mais je
le fais exceptionnellement parce que c'est important.
• (17 h 20) •
Je veux aussi remercier les gens de
l'équipe gouvernementale, bien sûr mes collègues, mais du ministère qui ont
travaillé très fort. Surtout, le petit bout, là, que vous avez vu aujourd'hui,
là, M. le Président, puis les gens qui nous regardent, ça a été le bout, là, le
plus complexe. Il faut attacher les amendements, il faut les faire approuver au
Conseil des ministres, il faut jouer avec tout ce qui est écrit pour être sûr
que ça fitte, pour être sûr que c'est concordant, pour être sûr que ça passe le
test législatif. Merci.
Puis j'aimerais dire merci à Brigitte. Son
premier projet de loi, félicitations, puis ça n'a pas paru. Alors...
Puis, au président de la SPIPB, merci,
merci de faire croître l'économie du Québec. Votre rapport est indispensable.
Puis, comme vous l'avez dit, collègue, surtout dans ces moments, on va compter
sur vous davantage.
Moi, je veux remercier aussi la collègue
de Sainte-Marie—Saint-Jacques... Saint-Henri... je me trompe tout le temps, Sainte-Marie—Saint-Jacques,
je m'excuse, là, mais c'est... parce qu'elle nous a vraiment sensibilisés sur
l'importance non seulement des aires... les espaces naturels. Je pense qu'elle
nous a beaucoup fait cheminer là-dessus, puis on a poussé très loin grâce à ses
efforts... ce côté-là et... Mais, pour moi, j'ai appris à connaître la
collègue, que je connaissais un peu plus de loin, mais d'avoir eu la chance de
travailler avec elle, ça m'a permis d'apprendre à la connaître un petit peu
mieux, et c'est un parcours que j'apprécie particulièrement.
Donc, M. le Président, lâchons lousse la
SPIPB parce qu'on a de besoin d'elle et... Bien, j'ai bon espoir que vous allez
continuer votre excellence, votre excellent travail, votre excellent apport
dans la communauté. Votre gouvernance, elle est exceptionnelle. Je vous invite
à continuer à travailler avec la main tendue envers vos voisins et sachez que,
bien, on va continuer de vous suivre de près parce qu'on compte beaucoup sur
vous. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci
à vous. Nous allons faire exception. Habituellement, on termine avec vous, mais
là, aujourd'hui, on va terminer avec la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Pour vos remarques finales, allez-y.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : ...c'est
tout le temps gentil.
Mme Massé : Je n'étais pas là
pour tout temps. Bien, écoutez, vous le savez, d'entrée de jeu, j'ai été
téléportée dans cette commission avec beaucoup d'espoir, avec... Je pense, puis
je l'avais dit d'entrée de jeu, avec toute humilité, que moi, ma volonté était
de placer des morceaux pour commencer à entamer des...
Mme Massé : ...des bouts de la
réconciliation législative, c'est sûr que je sors du projet de loi... je suis
déçue. Je pense que les gens qui nous écoutent le sont aussi, mais pas tous. Je
pense qu'il y a des gens qui ont fait des gains, je pense notamment à la
municipalité de Bécancour qui doit être contente d'avoir finalement son mot à
dire sur la personne observatrice qui sera là. Même si la personne est sans
droit de vote, il n'en demeure que ça permet la circulation d'informations, on
va dire ça comme ça. J'aurais souhaité la même chose pour les Wabanaki, pour
toutes les raisons que j'ai amenées... que j'ai apportées, pardon. Est-ce qu'on
apporte des raisons ou on les amène? Toujours mêlée là-dedans, moi. En tout
cas, ce que j'ai dit, tiens, on va le dire de même. Et donc, c'est sûr, tu
sais, je pense que, puis j'étais contente, je suis arrivée, j'ai entendu le ministre
dire qu'il a appris à me connaître. Ça me fait plaisir. Je pense que moi aussi,
j'ai appris à le connaître. Je pense qu'on n'a pas terminé nos discussions,
ceci étant dit, y compris pour ce qui deviendra la loi dans les prochains
jours. Et ceci étant dit, ça a été un plaisir. J'ai des professionnels, comme
toujours, très adéquats. Et c'est toujours un plaisir de se retrouver en
commission puis de s'obstiner, même si on ne gagne pas. C'est la vie.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Merci, Mme la députée. Alors, ça termine ces travaux. C'est à mon tour de
vous remercier pour votre belle collaboration. Je pense que les échanges
constructifs, mais toujours respectueux, font une différence dans le
cheminement d'un projet de loi. Puis j'ai beaucoup, beaucoup apprécié
travailler dans cet esprit-là. Je termine en disant : Le personnel
politique, merci beaucoup, vraiment. Une chance que vous êtes là. Vous faites
un travail exceptionnel. Le personnel qui travaille aussi pour nous aider,
m'aider en tout cas dans mon travail de président. Je l'apprécie beaucoup,
beaucoup, beaucoup. Merci énormément. Alors, tout le monde, ça met fin à nos
travaux, comme j'ai dit tantôt. Je vous remercie de votre belle collaboration.
La commission ayant accompli son mandat, ajourne
ses travaux, sine die. Merci, tout le monde. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 17 h 26)