Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 26 février 2025
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Vol. 47 N° 88
Étude détaillée du projet de loi n° 85, Loi modifiant diverses dispositions principalement aux fins d’allègement du fardeau réglementaire et administratif
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14 h 30 (version non révisée)
(Quinze heures deux minutes)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! M. le ministre, à chaque fois qu'on commence, il
faut que je vous remette à l'ordre. C'est incroyable. Vous êtes indiscipliné.
Alors, ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte. La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n°
85, Loi modifiant diverses dispositions, principalement, aux fins d'allègement
du fardeau réglementaire et administratif.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys); Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey) est remplacée par MmeRotiroti (Jeanne-Mance―Viger); et M. Fontecilla
(Laurier-Dorion) est remplacé par Mme Zaga Mendez (Verdun).
Le Président (M. Allaire) : Alors
hier, quand nous avons terminé les travaux pour la journée, nous étions rendus
à l'article 21. Alors, je remets la balle au jeu. M. le ministre, vous avez une
question? Je ne sais pas si vous vous en souvenez ou on recommence les
discussions à l'article 21. C'est comme vous voulez.
M. Skeete : Au dernier... Aux
dernières nouvelles, j'avais lu, hein, ça fait que ça, c'était fait.
Le Président (M. Allaire) : Vous
aviez lu. La députée de Jeanne-Mance Viger, de mémoire, avait commencé l'argumentaire,
et là on avait arrêté.
M. Skeete : Bien, moi, je
pense qu'elle avait fini, puis on était prêt à voter, non?
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marguerite-Bourgeoys, alors, la parole est à vous.
M. Beauchemin : Alors, est-ce
qu'on peut peut-être, juste comme pour les gens qui nous écoutent, nous
remettre dans le contexte un peu là, pour vous expliquer un peu qu'est-ce que
vous voulez atteindre comme objectif avec l'article 21, s'il vous plaît?
M. Skeete : Le collègue est
habile, M. le Président, lui non plus ne s'en souvient pas. Je vais laisser M.
Lavigne, avec votre permission, nous ramener où est-ce qu'on était.
Le Président (M. Allaire) : Pas
de problème. M. Lavigne, on est une nouvelle journée, ça prend votre
consentement pour permettre à M. Lavigne d'intervenir auprès de cette
commission. J'ai votre consentement. Parfait. M. Lavigne, vous prenez le temps
de vous présenter avec votre titre complet, s'il vous plaît. La parole est à
vous.
M. Lavigne (Benoît) : Parfait.
Merci beaucoup. Benoît Lavigne, directeur du Bureau de la gouvernance et de la
coopération réglementaire au ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie...
15 h (version non révisée)
M. Lavigne (Benoît) : ...donc
l'article 21 est l'article central d'une mesure visant à permettre la sous-traitance
des activités de livraison de boissons alcooliques d'une façon qui permettrait aux
producteurs artisanaux de se regrouper et de partager les livraisons. Donc, une
certaine forme de covoiturage, si vous voulez, entre eux autres, pour la
livraison vers leurs différents lieux de vente qui sont autorisés.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Oui. Donc, en
agissant de la sorte, M. le ministre, est-ce que... Parce qu'on en a discuté
hier, je me souviens qu'on était... on avait l'intention de m'offrir un...
article par article, le coût, le nombre d'heures, tout ça l'économie, mais on n'en
est pas arrivé là. Ça fait qu'au niveau de l'allègement réglementaire en tant
que tel, de le faire ainsi, ce qui était donc un allègement de permettre le
tout, avant, c'était écrit comment, puis comment compliqué est-ce que c'était
pour eux — et, eux, je parle des artisans, là — de pouvoir
le faire? Donc, c'était interdit de le faire, mais qu'est-ce qu'ils faisaient?
Ils avaient quelles... quelles obligations réglementaires avaient-ils?
M. Skeete : C'est une demande
de longue date, M. le Président, venant des titulaires de permis artisanal de
pouvoir faire la livraison par un tiers. Je donne un exemple. Un agriculteur
qui avait ses produits prêts et qui voulait les... qui les avait vendus et qui
devait les amener au marché devait lui-même transporter ses biens, et donc
devait prendre une journée, des fois deux, pour amener lui-même sa cargaison à
l'épicerie du coin ou à un centre de distribution plus loin d'une épicerie ou
même à Montréal si on était en région. Donc, ça causait un tort épouvantable,
parce que soit la personne devait elle-même la livrer ou envoyer son employé à
livrer lui-même avec son camion, avec ses affaires. On se faisait dire par ces
gens-là : Écoute, moi, je suis un agriculteur, là, je ne suis pas
transporteur, je n'ai pas le goût de faire ça. Y a-t-il moyen d'alléger ce
fardeau-là? Et ici, avec ce projet de loi, avec cet article de projet de loi,
on vient justement répondre présent pour ces agriculteurs-là. Dorénavant, les
agriculteurs vont pouvoir faire la sous-traitance de livraisons par un tiers
qui est aussi détenteur d'un permis artisanal.
M. Beauchemin : Puis, en
agissant de la sorte, est-ce qu'on a comme une idée approximative en termes de
dollars qu'on leur permet de pouvoir...
M. Skeete : M. Lavigne
peut vous donner...
M. Beauchemin : Je ne sais
pas si c'est tant économique...
M. Lavigne (Benoît) : L'impact
est estimé à 16,1 millions de dollars, donc c'est la plus grosse
mesure en termes de dollars du projet de loi. Puis ça se compose
essentiellement d'une diminution des livraisons, des coûts de livraison qui
découlent du partage des livraisons entre les producteurs. L'augmentation des
revenus annuels découlant du temps des producteurs qui vont être réinvestis
dans le développement des affaires et puis d'une augmentation de potentiel, là,
des ventes découlant d'une meilleure couverture du marché. Parce qu'à partir du
moment où ils peuvent livrer plus facilement, ils vont avoir tendance à couvrir
davantage de lieux de livraison.
M. Beauchemin : Bien, ça, c'est
bien dans le sens que, pour une mesure relativement simple, on en arrive à un
montant de 16 millions. Je suis content de voir ça. La question que j'ai
pour vous, M. le ministre, c'est... quand on regarde tout ça... Moi, j'entendais
votre explicatif tantôt me disant qu'on parlait d'une livraison par un tiers,
mais là c'est plus à l'intérieur de l'écosystème des artisans en tant que tels.
On ne peut pas faire affaire avec FedEx ici, là. C'est ça?
M. Skeete : Un tiers, c'est
une personne autre que la personne concernée. Donc, ici, on vient dire que c'est
permis maintenant de faire la livraison par un tiers. On vient restreindre le
tiers par une personne qui, lui aussi, est lui aussi détenteur de permis
artisanal.
M. Beauchemin : Donc, c'est
vraiment le concept dans la communauté des gens qui détiennent un permis
artisanal de s'organiser entre eux pour se créer leur propre système de
livraison versus essayer d'aller se servir d'un autre tiers qui, lui, aurait
été totalement indépendant de l'industrie. C'est ça?
M. Skeete : En fait, on est
agnostique sur comment? La seule condition qu'on impose, c'est que cette
personne-là, qui fait la livraison, ultimement, est aussi détenteur d'un permis
artisanal.
M. Beauchemin : On va s'entendre
que FedEx n'a probablement pas un permis artisanal.
M. Skeete : Effectivement.
M. Beauchemin : Bon. Donc, c'est
sûr et certain que c'est des gens à l'intérieur de l'industrie artisanale qui
vont partager entre eux. L'enjeu qu'on avait entendu lorsqu'on a eu les visites
des gens qui sont de déposer les mémoires, c'était qu'il y avait un enjeu au
niveau de l'aspect, si on peut dire, de propriété de...
M. Beauchemin : ...de
clients, c'est-à-dire que, lorsqu'on partage cette liste de clients ou une
adresse de livraison à quelqu'un qui travaille dans... a un permis d'artisan et
aussi, bien, soudainement va comprendre que son voisin à qui lui, il est en
train de livrer, bien, il est en train de livrer chez quelqu'un qui ne vous
connaissait pas, puis là soudainement... Ça fait qu'il y avait cet enjeu-là au
niveau de garder les listes de clients... certainement plus secret, là, de par
le fait même que c'est milieu qui est peut-être quand même relativement
compétitif. Ça nous avait été mentionné quand même par autant les gens dans
l'industrie du cidre, là, que par des gens au niveau micro-brasseries. Ça fait
que je voulais juste voir avec vous en quoi est-ce que votre projet de loi,
ici, reflète ce désir-là qui avait été amené, là, par les gens de l'industrie à
savoir qu'ils voulaient garder leur liste de clients un peu plus secrète.
M. Skeete : Bien, en fait,
c'est une bonne nouvelle, on vient répondre présent à leur demande première qui
était de permettre la livraison par un tiers. On a répondu présent à ça. Le
collègue se souviendra lorsqu'on a fait le dernier projet de loi, le projet de
loi n° 17, je pense que c'était, puis, le projet de loi n° 17,
j'avais dit que les modifications réglementaires en alcool, c'est comme tirer
un fil, dès qu'on tire sur un fil, il y a manifestement des impacts qui ont...
qui sont plus grands que l'initiative qu'on tente de régler. Ici, on fait un
pas en avant, on vient répondre présent, qu'on est disposé à permettre la
livraison par un tiers. Est-ce que ça règle tous les problèmes? Ça ne règle pas
tous les problèmes, mais c'est un pas vers l'avant.
• (15 h 10) •
M. Beauchemin : Mais c'est
parce que j'essaie... depuis tantôt, là, je veux juste... Parce qu'on se sert
de l'expression «par un tiers», oui, parce que ce n'est pas la personne en tant
que telle qui produit, qui va peut-être livrer, c'est son voisin qui est aussi
un artisan, mais la compréhension de tous ceux qui sont venus nous voir, quand
ils nous ont parlé de la livraison par un tiers, ce n'était pas la livraison
avec le voisin, là, c'était la livraison par les gens spécialisés dans la
livraison de produits. Que ce soit des bouteilles de bière, que ce soit des
pots de fleurs, il n'y avait pas de distinction en termes de comme quel va être
le produit qui va être livré, là. La livraison par un tiers, c'est quelqu'un qui
faisait ça comme métier de livrer.
Là, ici, vous forcez un peu, par votre
projet de loi, de créer un peu un genre d'écosystème à l'intérieur même de
l'écosystème des produits artisanaux à... à se développer ce réflexe-là de
travailler ensemble. L'enjeu, il en est un de compétitivité entre les petits
producteurs artisanaux puis les plus grands. Donc, c'est là où... c'est là où
l'enjeu... je comprends ce que... tu sais, vous tirez sur un fil mouillé où...
Je ne me souviens pas c'est quoi, l'expression que vous avez utilisée, mais, en
bout de piste, là, on en arrive à un enjeu où est-ce que, O.K., on ouvre un peu
la porte, mais il y aura beaucoup de monde qui ne voudront probablement pas se
servir de cette avenue-là, parce que cette avenue-là va les rendre plus
vulnérables à leurs... à perte potentielle de leur clientèle.
Donc, ma question est relativement simple,
là : Pourquoi qu'on n'en arrive pas simplement... Quelles sont les limites
qui vous permettraient d'ouvrir ça à des livraisons comme Purolator, FedEx,
UPS? Pourquoi ne pas permettre à ceux qui sont spécialisés dans le transport de
pouvoir être autorisés à le faire ici? Je rappellerai au... bien, au collègue
que la mesure a été saluée. Donc, je ne suis pas... je ne partage pas l'opinion
du collègue qu'on ne répond pas présent. Les gens sont clairement venus nous
dire qu'ils reçoivent avec grande ouverture notre pas vers l'avant. Est-ce que
c'est une solution parfaite? Il n'y a personne qui dit que c'est une solution
parfaite, mais je rappelle au collègue qu'ils se sont réjouis de notre
initiative, qui a une valeur de 16 millions de dollars.
M. Beauchemin : Je comprends
que vous avez eu certains éloges à ce sujet-là, moi, j'ai aussi entendu des
critiques. Ma question, c'est plus : Pourquoi ne pas avoir permis à des
gens dont le modèle d'affaires est la livraison de biens, pourquoi ne pas leur
permettre à eux d'avoir été, si on peut sélectionner, dans ce processus-là?
M. Skeete : Parce qu'on a
toujours dit que notre processus d'allègement réglementaire est un processus
d'itération. Le secteur de l'alcool est un domaine complexe. On doit faire les
choses correctement. Et, dans ce cas-ci, on crée une grande brèche qui est la
permission de livrer par un tiers. Est-ce qu'on est fermés à étudier davantage
d'ouverture? La réponse, c'est non. Mais, dans le cas qui nous occupe
aujourd'hui, on a cru bien de permettre cette livraison-là, et je rappelle aux
collègues que ça a été bien reçu.
M. Beauchemin : Oui, comme je
vous ai dit tantôt, j'ai entendu certaines personnes vous dire que ça a été
bien reçu, d'autres qu'ils le critiquaient. Donc, pour moi, c'est important.
Quand vous parlez... peut-être, puis... pour que tous les gens qui nous
écoutent comprennent exactement...
M. Beauchemin : ...ce que vous
dites, là. Est-ce que c'est une grande brèche? Peut-être la définir pourquoi
c'est une grande brèche.
M. Skeete : Parce qu'il
s'agit d'un aspect important dans la production de l'alcool, puis qui est un
bien pas comme les autres. On a souvent tendance à l'oublier, mais l'alcool est
une drogue qui est... qui doit être contrôlée et qui n'est pas un produit comme
un autre. Il y a les enjeux de sécurité, il y a des enjeux de santé, il y a des
enjeux aussi de taxation qui sont très importants. Donc, la notion de contrôle
du bien est très importante, pour deux raisons, pour déterminer ultimement la
responsabilité de la personne qui le transporte et son lien avec le produit,
mais aussi pour avoir une chaîne de... du produit, pour être sûr qu'on est
capable après tout de venir s'assurer que la personne qui transporte est
vraiment la personne qui a commis une infraction, dans le cas d'une infraction
qui est constatée. Donc, la notion du contrôle pour un bien qui n'est pas comme
les autres est très importante.
M. Beauchemin : Mais on
s'entend, là, là, je vous entends parler probablement de produits à plus haute
teneur d'alcool, mais, par exemple, un dépanneur qui vend de l'alcool, c'est un
réseau de distribution qui est différent de la Société des alcools. C'est un
alcool aussi qui peut mener à des abus, on le sait aussi bien, là, que
n'importe quel autre produit de consommation qui détient de l'alcool, tous sont
à peu près de la... du même niveau d'intoxication. Ça fait qu'en ce qui me
concerne, je comprends ce que vous me dites. J'essaie juste de comprendre la
vraie raison sous-jacente pourquoi on ne peut pas permettre la livraison par,
par exemple, un UPS ou un FedEx de ce monde, si dans la certification dans le
produit... Parce qu'ils peuvent livrer des produits qui sont hautement
sensibles, et ils le font, puis ils ont une redevance d'obligation de faire en
sorte que la livraison se fasse bien. Il y a un... des signatures qui peuvent
être demandées, comme n'importe quel courrier recommandé. Donc, j'essaie de
comprendre.
Parce que, dans l'expérience de vie, on
expérimente des fois avec des services autres que des services de poste
réguliers par Poste Canada, là, O.K. Là, on est en train de créer une commune à
l'intérieur d'une industrie pour faire la livraison par un tiers. Peut-être
qu'on pourrait genre... peut-être mieux expliquer c'est quoi, les risques que
vous voyez par exemple avec FedEx ou avec UPS ou avec Purolator pour justifier
ne pas se servir d'eux autres, quand eux autres aussi, donc, font des
livraisons beaucoup plus sensibles de produits beaucoup plus dangereux, avec
des certifications, avec des signatures, avec tout, là.
M. Skeete : Le collègue pose
une question auquel j'ai déjà répondu. On parle ici d'une chaîne de contrôle
pour un produit qui n'est pas comme les autres. On crée déjà une brèche dans le
transport à la demande de l'industrie, qui s'est... qui s'est réjouie de ce
qu'on fait.
M. Beauchemin : Bien,
l'industrie n'était pas tout unanime, juste pour qu'on soit clair encore
là-dessus.
M. Skeete : Bien, juste pour
être clair, ils étaient unanimes d'être satisfaits. Il y en a certains qui
souhaiteraient qu'on aille plus loin, mais 100 % de ceux qui sont dans les
organisations nous ont dit qu'ils sont contents. Alors, c'est unanime que la
brèche est appréciée. Est-ce que certains souhaitent qu'on irait plus loin? Je
le... je le concède au collègue.
M. Beauchemin : Mais mon
point, c'est pourquoi ne pas avoir permis... Parce que, là, ce que vous êtes en
train de nous dire, c'est qu'est-ce qui permet donc à cette commune de services
entre artisans d'être plus respectable au niveau des risques, comme vous le
sous-entendez, qui sont inhérents à la livraison des produits qui détiennent de
l'alcool? Qu'est-ce qui fait qu'eux sont plus, selon vous, équipés à mieux
faire la livraison?
M. Skeete : En tant que,
détenteurs de permis, il y a une confiance qui est établie par rapport à la
marchandise qu'ils transportent. Donc, le niveau de confiance part de là. C'est
des gens qui sont habitués avec la matière et qui sont habitués avec la notion
de chaîne de contrôle qui est important dans la matière.
M. Beauchemin : Est-ce que ça
vous crée un fardeau additionnel de faire ça?
M. Skeete : J'enlève... Le
projet de loi enlève le fardeau administratif qui était une restriction.
M. Beauchemin : Mais,
quand... Moi, j'essaie de comprendre, M. le... M. le ministre, puis je pose la
question, M. le Président, parce qu'il y a une responsabilité, dans le produit
en tant que tel, que le détenteur du permis, lui, doit être 100 % garant
de la qualité, là, disons. Il y a plusieurs intervenants dans la chaîne
logistique au Canada, au Québec et au Canada, qui ont des responsabilités aussi
lorsqu'ils prennent livraison du paquet, par exemple, et l'amènent d'un point A
à un point B. Il y a des signatures qui se font. Il y a des garanties...
M. Beauchemin : ...il y a des
sécurités, il y a tout le système de responsabilité, là. Là, j'essaie de
comprendre, là. Est-ce que c'est parce qu'on a peur que quelqu'un arrête le
camion et se mette à boire l'alcool pendant qu'elle supposée être en livraison?
C'est... J'essaie de juste comprendre c'est quoi, l'enjeu. Parce que, dans le
fond, l'enjeu en tant que tel, il est ailleurs, mais je ne suis pas capable de
l'obtenir de la part du ministre.
Moi, ce que je veux comprendre,
c'est : dans la livraison par un tiers, il y a des... il y a des tiers que
c'est ce qu'ils font, ils font de la complexité, de la logistique, là, à un
autre niveau, que là, maintenant, là, on va être en train de dire qu'une coop,
organisée entre artisans va être un meilleur, plus sécure processus de
livraison à la personne destinée finale juste parce qu'ils ont un permis. Je
comprends le réflexe gouvernemental de se protéger comme ça, mais, en termes
d'objectivité, là, d'avoir été jusqu'à permettre une livraison par un
professionnel, là, de la livraison, des vrais entrepreneurs de logistique qui,
eux, font ça de façon quotidienne, avec plusieurs niveaux de sûreté, de loin
beaucoup plus élevés, j'ai de la misère à comprendre pourquoi que le ministre
n'a pas voulu aller là.
Le Président (M. Allaire) : Pas
d'interventions?
M. Skeete : Quand on tire un
fil, M. le Président, il y a des conséquences. On y va par étapes,
responsablement.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marguerite-Bourgeoys, vous souhaitez continuer?
• (15 h 20) •
M. Beauchemin : Donc, quelles
mesures de contrôle sont prévues pour s'assurer que l'endroit d'entreposage ne
soit pas utilisé à d'autres fins par... commerciales par les gens qu'on va
maintenant mandater, là, à être les tiers livreurs?
M. Skeete : Il y a, dans le
permis, l'obligation d'obtempérer avec les inspections qui pourraient avoir
lieu avec la RACJ, entre autres. Les détenteurs de permis sont habitués d'être
assujettis à ces normes-là. Donc, il n'y a rien qui change. Puis le contrôle
qu'on maintient avec les titulaires de permis nous permet d'extensionner ce
contrôle-là envers la RACJ.
M. Beauchemin : Donc, il y
a... il va y avoir des mesures de contrôle additionnelles? Parce que là on
parle de quelque chose de totalement nouveau, là. Ça fait que comment on va l'établir,
ça? Ça n'existe pas, ces entreposages- là, là. Il n'y a rien qui existe
actuellement.
M. Skeete : Le collègue a
raison. C'est pour ça qu'on y va par itérations. Et c'est quelque chose de
nouveau qui n'était pas permis avant. On donne de la souplesse pour aider des
gens qui nous ont demandé de les aider. Et là on doit justement concevoir une
nouvelle formule. La solution choisie était de pousser la notion du permis à un
tiers pour dire : Bien, en étant détenteur de permis, on peut utiliser la...
l'entrepôt du tiers qui va faire la livraison pour nous en guise de notre
production ou de notre entreposage à nous. Donc, on maintient le contrôle avec
le permis qui est similaire entre les deux personnes.
M. Beauchemin : Puis quel...
comment la régie, donc, va être capable de faire un suivi de l'inspection de
ces nouveaux lieux d'entreposage? Comment la régie va s'équiper, là, pour y
aller? Qu'est-ce qu'il lui...
M. Skeete : ...habitués de
faire des inspections. C'est leur profession, ils font ça à temps plein.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
qu'ils vont avoir l'autorisation de rentrer, ouvrir la porte : Bonjour,
voici notre badge, on rentre chez vous?
M. Skeete : Un membre de la
SQ a la permission d'aller faire l'inspection et de s'assurer qu'on suit les
critères associés à notre permis. On se donne ce pouvoir-là lorsqu'on émet les
permis.
M. Beauchemin : Et quel
risque que vous voyez qui... ou quel est le genre de truc que la régie va aller
surveiller puis quel risque est-ce qu'on est en train d'essayer de gérer ici?
M. Skeete : L'alcool, ce
n'est pas un produit comme un autre.
M. Beauchemin : D'accord,
mais en plus de ça?
M. Skeete : C'est juste ça.
M. le Président, moi, je suis le député... fier député de Sainte-Rose puis moi,
je me souviens d'Athena Gervais. Athena Gervais, c'était une jeune qui a
procuré de l'alcool au dépanneur, à haute teneur d'alcool, puis elle s'est
noyée. Moi, je me souviens d'Athena. On se souvient, à Sainte-Rose, d'Athena.
Je le réitère au collègue : l'alcool, ce n'est pas un produit comme les
autres.
M. Beauchemin : ...bien
d'accord avec vous, M. le ministre, mais j'essaie juste de comprendre, comme,
comment la régie, elle, va être capable de, comme, vraiment faire ce nouveau
service là pour le ministère, parce qu'en fait ça va être nouveau, là. Vous me
dites qu'ils sont habitués de le faire, mais ils ne sont pas habitués, ça va
être nouveau. Ça fait que quelle va être les étapes que la régie va utiliser
pour...
M. Skeete : Aujourd'hui, un
titulaire de permis fait la production, entrepose chez lui, fait sa livraison.
Demain, si le projet de loi est accepté, on va avoir la possibilité de
produire, d'envoyer, transporter notre alcool chez un tiers qui est aussi
titulaire d'un permis et qui manifestement doit avoir un entrepôt ou un lieu
d'entreposage, et cette personne-là pourra ensuite prendre...
M. Skeete : ...cet alcool-là
et la livrer au tiers ou au fournisseur du... de l'autre titulaire de permis.
Donc, c'est les mêmes contrôles, c'est le même modus operandi pour les
inspections. Il n'y a rien qui change.
M. Beauchemin : Mais il y a
tout un aspect de la... Le point que j'essaie d'amener, M. le ministre, là,
c'est que, dans la logistique, dans la gestion de logistique, ce n'est pas le
même genre d'opérationnel que dans la gestion de l'entreposage, O.K.? Là, ce
qu'on parle ici, c'est de l'entreposage, vous me parlez comme si on parlait de
l'entreposage. Ici, on parle dans une... dans une gestion de distribution,
c'est une logistique. Vous nous dites, là : «Les boissons alcooliques
peuvent être entreposées en prévision de leur livraison dans un endroit autre
qu'un établissement où est exploité un permis délivré en vertu de la loi,
présente loi... en vertu de la présente loi ou de la Loi sur le permis d'alcool
(chapitre P-9.1) pourvu que la Régie en soit informée.» Comment va-t-elle
être informée?
M. Skeete : Ce qui va
arriver, c'est que... Premièrement, je pense que ce que le collègue vient juste
de lire, c'est très important. Les boissons alcooliques ne sont pas entreposées
à long terme, là. Puis ce n'est pas quelque chose qui va être pérein, qui va
être long dans le temps. C'est en guise de... en prévision de leurs livraisons.
Donc, le temps qui s'écoule entre le moment où est-ce que le fabricant dépose
son alcool qui doit être transporté et le moment de la livraison, par
définition, est très court. Donc, à ce moment-là, la livraison va avoir lieu
par le tiers pour le livrer au client qui le demande. La RACJ a l'habitude,
dans son quotidien, avec les corps de police qui sont affectés aussi aux
inspections, ils sont... ils ont l'habitude de faire ce genre de vérification
là. Et, à ce moment-là, ils vont faire le constat, s'il y a lieu, de le...
qu'on suit les règles qui sont... qu'on met en place aujourd'hui.
M. Beauchemin : Bien juste...
Pas que je veux vous corriger, M. le ministre, là, mais la régie, là, elle est
habituée de faire ça dans des endroits où est-ce que c'est stable, c'est-à-dire
où est-ce que c'est produit, puis où est-ce que c'est consommé. Là, on parle de
faire ce genre d'inspection là dans un système qu'on est en train de créer, qui
est une coop entre amis artisans...
M. Skeete : ...
M. Beauchemin : Bien, coop,
on s'entend, on utilise ça entre nous depuis tantôt, là. Mais...
M. Skeete : Non mais je pense
que le collègue...
M. Beauchemin : ...le service
d'un tiers détenteur d'un permis. Donc tout le monde est un détenteur de permis
artisan?
M. Skeete : Oui. Mais je veux
juste... je veux juste corriger, là. On voit ça gros, là. Moi puis mon
directeur de cabinet, qui s'appelle Michel. Moi, je suis un producteur. Je
dis : Aïe! Michel, aujourd'hui, je ne peux pas me rendre à l'épicerie pour
livrer mon affaire, peux tu prends mes cinq caisses puis livrer au marché au
marché... marché Saint-Laurent parce que je n'ai pas le temps d'y aller?
Parfait, tu les laisseras dans mon entrepôt, je vais partir avec ça demain.
C'est ça, là, dans le quotidien, là. Ça fait que ce n'est pas la grosse
affaire, là.
Puis le collègue parle de chaîne
logistique, là. On n'est pas dans ce niveau de sophistication là, compte tenu
des volumes des producteurs artisanaux, là.
M. Beauchemin : Donc, ce que
vous me dites, là, c'est vraiment : Michel, livre-moi cinq caisses, ça. Il
n'y aura pas de gros volumes. Ça fait qu'ici on parle de combien de volumes
«over all»?
M. Skeete : ...
Le Président (M. Allaire) : M.
Lavigne? Qui peut répondre?
Une voix : Peut-être nos
collègues de la...
Des voix : ...
M. Skeete : Est-ce que la
RACJ aurait cette information-là? Non?
Des voix : ...
M. Skeete : Bon. C'est
1 % du vin qui est bu au Québec en termes de volume. Mais on va essayer de
vous le sortir, là, mais c'est... vraiment, c'est des artisanaux. Donc, les...
sont restreints par la consommation de biens sur leur terre. Ça fait que ce
n'est pas énorme, là. On n'est pas dans du gros volume, là.
M. Beauchemin : On est dans
le volume quand même, qui est... qui est...
M. Skeete : On est dans du
volume.
M. Beauchemin : ...qui n'est
pas cinq caisses de bière, là, chez mon voisin, là.
M. Skeete : Ce n'est pas cinq
caisses, mais ce n'est pas des milliers d'hectolitres non plus, là.
M. Beauchemin : Je vous
entends. Cependant, j'essaie juste d'essayer de faire une distinction entre le
système qu'on est en train de mettre en place, qui est totalement nouveau, là,
pour la régie. Parce qu'ici on parle de quelque chose qui va être en transit.
C'est tout le temps en transit. Ce n'est pas comme stable chez le client ou
stable chez le producteur. Ça fait que ma question revient : Comment la
Régie va être, elle, informée de l'arrivée du produit dans l'entreposage?
Comment va-t-elle le savoir? Quel genre de délai peut-on penser que ça va
prendre avant que la régie soit mise au courant pour qu'elle puisse peut-être
éventuellement faire son exercice de supervision? Dans un contexte où est-ce
que, M. le ministre, ce que j'essaie d'expliquer ici, c'est qu'il y a une
différence entre les actes que la Régie fait dans le quotidien puis là, ce
qu'on va leur demander de faire. Parce que là, on est dans un espace où est-ce
que tout va être en mouvement. C'est pour la raison pour laquelle justement
tout l'aspect de la logistique, quand on... quand on négocie avec des gens qui
font de la logistique de façon plus professionnelle, tout ce suivi-là est plus
facilement retraçable. Là, on est en train de créer quelque chose qui, de toute
évidence, semble être à la bonne franquette, là, comme vous le décriviez. Moi,
ce que je veux comprendre, c'est, étant donné...
M. Beauchemin : ...là
qu'on parle effectivement que des produits alcooliques sont beaucoup plus
importants, puis dangereux, puis comme vous les décriviez. Mais là, on est en
train de créer un instrument de livraison qui, somme toute, est totalement
différent de ce qu'on est habitué de transiger avec. Puis là du jour au
lendemain on assume que tout va être beau parce qu'on a l'expérience sur des
affaires qui sont totalement autres, c'est-à-dire des endroits stables où
est-ce que les produits sont stagnants ou en consommation chez le consommateur
final? Ça fait que c'est juste ça que j'essaie d'éclairer parce que, dans ma
tête à moi, c'était évident que des experts en logistique auraient été de loin
beaucoup plus optimaux. Puis c'est ce que l'industrie demandait. Ça fait que
j'essaie juste de comprendre puis essayer d'expliquer le rôle de chacun dont,
justement, la question que je répète une troisième fois, comment la régie va
être informée que des boissons alcooliques sont dans tel entrepôt, telle heure,
combien de temps, comment ça va fonctionner pour qu'ils puissent justement
faire leur travail, parce que ça va être la seule façon qu'ils vont le faire.
M. Skeete : Bien, M. le
Président, le collègue, s'il serait un peu patient, on va y arriver. Dans les
autres articles, on vient expliquer exactement le processus. Donc, s'il
souhaite avoir ces réponses-là, on pourra les adresser une à la fois dans les
prochains articles qui vont suivre.
• (15 h 30) •
M. Beauchemin : Est-ce
que la personne, mettons, M. le Président, qui va utiliser ce nouveau lieu
d'entreposage là ou la nouvelle entité, le nouveau... le détenteur de permis
artisanal doit transmettre à la régie les informations précises sur le lieu que
ça va être entreposé?
M. Skeete : Le collègue
semble vouloir avoir une discussion sur comment on va appliquer ça. C'est sûr
qu'il y a du travail qui a été fait en amont, M. le Président, puis ça va me
faire plaisir de passer la parole à la RACJ qui pourrait nous dire où est-ce
qu'ils sont rendus, mais encore une fois, le collègue demande une question
théorique, une question théorique sur qu'est-ce qu'on va faire si jamais,
advenant, on passe le projet de loi. Mais normalement les ministères ne peuvent
pas présumer d'un passage de projet de loi. Donc, il y a des réflexions qui ont
eu lieu en ce moment-là, mais le collègue veut des détails, comme si ça fait
20 ans qu'on fait la chose. Normalement, une politique est élaborée après
le passage du projet de loi. On ne sait jamais, le collègue, peut-être, va
avoir un amendement puis peut-être on va accepter l'amendement. Et donc d'avoir
un programme prédéterminé serait hasardeux. Mais je vais laisser la RACJ donner
un peu les indications où est-ce qu'ils se retrouvent en ce moment.
M. Beauchemin : Pour
clarifier le point, M. le ministre, là, c'est quand même mon rôle de m'assurer
que, quand il y a des projets législatifs qui sont déposés, qu'on questionne
justement les ramifications potentielles que ça va avoir. C'est le rôle des
oppositions de faire ce genre de questionnement là. Donc, il n'y a pas
d'impatience de ma part. C'est le rôle exactement pour lequel les Québécois ont
élu une opposition. Ça fait partie de notre mandat. Nous, on veut savoir pour
comprendre le processus décisionnel du gouvernement et les ramifications que ça
va avoir. Donc, je réitère ma question comment est-ce que... On peut peut-être
avoir la RACJ nous l'expliquer?
M. Skeete : Loin de moi
de questionner la prérogative du collègue. Pour moi, il y a une différence
entre questionner l'essentiel ou l'idée derrière l'explication d'une loi, puis
demander exactement ça va être comment la procédure va avoir lieu, une fois le
passage de la loi, ça serait... Je pense que le collègue qui n'aime pas le
gaspillage comme moi ne trouverait pas ça très louable de faire en sorte que
les ministères travaillent un projet de loi, travaillent dans le sens d'avoir
une politique pour un projet de loi qui n'est pas encore adapté, ne sachant pas
si vous allez avoir des amendements et si ces amendements-là ne vont pas être acceptés.
Donc, il ne peut pas s'attendre à ce niveau de précision là. Par contre, où
est-ce je rejoins collègue, c'est que c'est sûr que les gens de la RACJ sont
responsables et savent très bien ce qui s'en vient. Puis ils ont eu des
réflexions à savoir comment ça va avoir lieu, où que ça pourrait avoir lieu.
Mais je veux juste que ça soit clair ici, que ce qu'on va vous dire, ce n'est
pas la fin de l'histoire, c'est encore un processus qui est en développement,
compte tenu du fait que la loi n'est pas passée.
M. Beauchemin : M. le
Président, avec tout respect, on est dans un processus de loi, le projet de loi
n° 85, qui veut modifier certaines dispositions, principalement aux fins
d'allègement du fardeau réglementaire. Puis là on est en train de créer un
système entre détenteurs de permis artisans pour qu'eux autres puissent livrer
ça. On n'a pas d'idée jusqu'où le gouvernement va mettre son nez là-dedans. On
n'a pas d'idée c'est quoi les responsabilités de la régie. On ne semble pas
comprendre la différence entre un endroit de fabrication puis un endroit de
consommation. On est en train de perdre quelque chose qui est en transit. Donc,
on parle ici de quelque chose qui est de la logistique. On veut créer ça. On
ajoute donc quelque chose. Puis je pose des questions à savoir comment ça va
fonctionner. Qui va avoir des responsabilités? Comment les caractéristiques?
Comment qu'on va avertir la régie que le produit a une place ou une autre? Quel
genre de système? Mais comme... Je sais qu'on est rendu dans le détail, mais
là, dans le contexte où est ce qu'on veut parler d'allègement du fardeau
réglementaire et qu'on est en train de créer quelque chose, j'aimerais ça être
capable de pouvoir au moins avoir des précisions là-dessus...
15 h 30 (version non révisée)
M. Beauchemin : ...puis oui,
je vais écouter la régie là-dessus parce que ce n'est quand même pas petit ce
qui se passe là.
M. Skeete : M. le Président,
les procédures exactes ne sont pas encore finalisées, puis je ne voudrais pas laisser
planer que ce qu'on va répondre va être la fin de l'histoire. Si le collègue
consent à ça, qu'il risque d'avoir des imperfections dans la mesure où ce que
la RACJ ne peut pas présumer de qu'est-ce qu'on va penser comme loi, je suis
content de laisser la RACJ répondre sur leurs orientations initiaux.
M. Beauchemin : On va laisser
la régie répondre, je n'ai aucun enjeu avec ça. Puis je suis content que la
régie puisse nous donner son opinion. Mais, vous comprenez, M. le ministre,
moi, ça fait trois ans que je regarde le gouvernement agir et j'ai vu le
gouvernement agir à plusieurs repris, de façon un peu - je vais être
respectueux, O.K. - avec un certain, comment pourrais-je dire, donc...
Le Président (M. Allaire) : Faites
attention.
M. Beauchemin : Je vais
essayer de choisir mon mot approprié. Mais, vous savez, on a vu des tentatives
avec peu d'analyses préalables, peu de travail en amont qui a démontré, par la
suite, des choses, que c'est devenu un échec. Il y en a eu plusieurs. On peut
parler de plusieurs investissements qui ont été faits. Là, ici, on parle de
quelque chose qui se veut être de l'allègement réglementaire et on est en train
de créer quelque chose qui est hors du champ de compétence de ce qu'on fait d'habitude.
Donc, on en ajoute une couche. Moi, ce que je veux comprendre, c'est pourquoi,
comment ça fonctionne? Parce que l'alternative, elle aurait été bien simple, l'alternative,
elle aurait été d'utiliser des vrais tiers, donc, écoutons la régie.
M. Skeete : Non, il n'y a pas
de consentement pour parler à la régie, premièrement. Deuxièmement, je ne vois
pas en quoi ce serait plus simple, M. le Président. Ici, on parle de livraison
par un tiers qui, manifestement, serait soit un transporteur, soit les postes,
soit un courrier, tous des personnes qui sont dans le champ fédéral. Les
enquêteurs de la RACJ n'auraient pas accès à ces gens-là, ne pourraient pas
faire des inspections.
Donc, le collègue parle d'une difficulté
de rajout de paperasse. Moi, je militerais en faveur que c'est beaucoup plus
simple pour la livraison d'un tiers par... détenteur de permis pour faire les
inspections, que passer par un tiers, surtout, quand vient le temps de
vérifier. Moi, je pense que la complexité, pour la RACJ à ce niveau-là, est d'un
ordre beaucoup plus grand que contrôler un détenteur de permis qui contrôle
déjà. Donc, je ne suis pas d'accord avec l'assertion du collègue.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. Beauchemin : ...
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marguerite-Bourgeoys, ça fait longtemps que la députée de Verdun
souhaite intervenir. Donc, la députée de Verdun, je vous cède la parole.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. J'ai une question, peut-être, elle a déjà été répondue, mais
juste pour clarifier. Dans les commentaires, on parle, puis c'est la même chose
dans l'article, les conditions prévues par le règlement, donc, c'est-à-dire,
puis le ministre l'a déjà expliqué, là, la sous-traitance avec des livraisons
de boissons alcooliques... un permis de production artisanale. J'aimerais ça
juste que... s'il peut nous nommer les types de condition, qu'est-ce qui est
prévu pour ces conditions-là qui vont, par la suite, être dans le règlement.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Donc, en ce
moment, la RACJ, lorsqu'elle fait des inspections ou les corps de police, ils
vont vérifier pour être sûrs que les matières premières qui se trouvent sur les
lieux ont été développées avec la terre actuelle, puis sont entreposées, donc,
il n'y a pas des intrants qui ne viennent pas de la terre actuelle. Là, puisqu'on
permet la livraison par un tiers, il va avoir des vérifications, premièrement,
en amont. Il va falloir que la RACJ soit mise au courant de l'entente que le
fournisseur a avec le tiers pour être sûrs qu'on est capable de faire la
traçabilité. Tantôt, on discutait du lien de contrôle pour un produit qui n'est
pas comme les autres. Donc, ici, l'alcool, qui n'est pas un produit comme les
autres, on maintient un certain contrôle par les intrants puis l'entente qui va
avoir lieu pour la livraison.
Mme Zaga Mendez : ...ces
conditions-là, en termes de traçabilité, de vérification puis de livraison,
vont se trouver... Je veux juste comprendre, là. Est-ce que c'est un nouveau
règlement ou c'est la modification d'un règlement existant?
M. Skeete : Bien, en fait, ce
que j'essayais d'expliquer au collègue, c'est qu'il va avoir de la nouveauté
dans le sens où est-ce qu'on va permettre quelque chose qui, en ce moment, n'est
pas permis. Mais c'est très simple pour la RACJ de faire un contrôle sur un
détenteur de permis actuel que sur une personne qui n'a pas de contrôle... sur
lequel il n'y a pas de contrôle avec un permis. Donc, on parle ici de deux
personnes qui sont détenteurs d'un permis. Les deux personnes sont habituées d'être
contrôlées par la RACJ. Il y a une entente de service de sous-traitance et donc
le contrôle est relativement simple. Si on rouvre davantage, le contrôle
devient beaucoup plus compliqué, parce qu'en plus on n'a pas la pogne avec le
permis pour s'assurer de ça.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends le mécanisme. Je vais juste répéter ma question, est-ce que c'est...
Les conditions prévues par règlement, est-ce que c'est un nouveau règlement ou
est-ce que c'est un règlement existant qui est modifié?
M. Skeete : On s'en vient
plus tard dans un article qui va donner les règlements. Donc, c'est quelque
chose qui s'en vient.
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
ça va être un nouveau règlement qui va être introduit à ce moment-là. Et,
lorsqu'on parle des conditions ici, on fait référence... Vous m'avez donné
trois thèmes, je veux juste savoir si on échappe un autre. Vous m'avez parlé de
traçabilité...
Mme Zaga Mendez : ...des
conditions de traçabilité, des vérifications et des livraisons. Est-ce que
c'est dans cette... C'est ça qui va être inclus dans le règlement?
M. Skeete : Oui. Dans le
fond, l'idée centrale, c'est qui a le contrôle et c'est qui qui est responsable
du bien? C'est ça que la RACJ veut vraiment savoir. Et donc lorsqu'on permet la
livraison par un tiers, ils vont vouloir maintenir ce contrôle-là. Donc, c'est
toujours en lien avec qui est responsable et qui est responsable de la
livraison, ultimement.
Mme Zaga Mendez : Ça
répond à ma question.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la députée de Verdun. M. le député de Marguerite-Bourgeoys, 2 minutes.
M. Beauchemin : Oui.
Merci. Je vais essayer d'être précis et concis. L'enjeu, M. le ministre, là,
c'est qu'en région d'essayer de faire du service par un tiers, par ami,
collègue, voisin qui n'habite pas loin, puis qu'on va s'entendre entre nous
pour faire de la livraison, là, plus souvent qu'autrement, là, ça ne tient pas
la route, parce qu'on va-tu faire un 75 ou 100 kilomètres d'un bord pour
s'organiser de faire de la livraison ensemble. Tout ça, là, M. le ministre, ça
ne fonctionne pas quand on s'éloigne. Je comprends que le réflexe, là, urbain,
de penser rive sud, plus proche des centres, tout ça, ça, je le comprends, mais
pour nos régions, justement, là, c'est là l'enjeu. C'est pour ça que tous ceux
qui se sont... O.K., ils ont apprécié ce que vous avez dit initialement, avec
des réserves comme quoi que vous n'alliez pas assez loin. Leur enjeu, c'est
que, de leur point de vue à eux, un, la sécurité de leur liste de clients est
un risque, un. O.K. Deuxièmement, c'est inapplicable pour plusieurs d'entre eux
en région parce qu'ils habitent loin, ils habitent plus loin que... Ce n'est
pas comme la route des vins dans les Cantons de l'Est, là, ils sont vraiment
loin l'un de l'autre, donc ça ne devient pas abordable d'agir ainsi pour eux,
c'est de loin beaucoup plus optimal pour eux d'utiliser des services, vraiment,
de logistique faits par un tiers. Ça fait que c'est pour ça que j'essaie de
comprendre. Rendu là, là, quand, justement, les services de livraison, de
logistique, des vrais services de livraison, logistique, avec lesquels le
gouvernement utilise pour faire des livraisons de don d'organes, c'est fait par
certains de ces fournisseurs-là, comment se fait-il que le ministre... on ne
peut pas être capables de penser... de pouvoir ouvrir la porte de façon à faire
en sorte que ça fonctionne pour les gens éloignés?
• (15 h 40) •
M. Skeete : ...le
collègue dit que je n'ai pas considéré, ce n'est pas vrai. J'ai dit d'emblée
que la solution, elle est la solution qu'on a choisie maintenant et qu'on est
ouvert à regarder davantage, mais on pensait que c'était plus important de
répondre présent maintenant pour le transport par un tiers. Puis je n'exclus du
tout pas de revenir à un autre moment donné et de revoir ça, mais je pense
qu'il faut être responsable pour un produit qui n'est pas comme les autres dans
la manière dont on fait les choses.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Il vous reste 4 secondes... 15 secondes.
M. Beauchemin : Mais,
écoutez, je pense qu'il y a un agenda autre que la logique qui est exprimée ici
pour justifier d'empêcher d'aller plus loin, parce qu'il y a tellement de
procédures à l'intérieur d'un service de logistique professionnel. Il y en a
même qui sont construits, établis, qui n'agissent que sur le terrain québécois.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. Beauchemin : Merci, M.
le ministre.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député. Petite mise en garde de ne pas prêter des intentions. On
fait attention. Votre temps est écoulé, donc Mme la députée de Verdun,
souhaitez-vous intervenir? Donc, pas d'intervention. Donc, on va procéder à la
mise aux voix de l'article 21. Est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Parfait. M. le ministre, l'article 22.
M. Skeete : ...s'il vous
plaît.
Le Président (M. Allaire) : Pour
l'article 21?
M. Skeete : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Ah, appel par vote nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tremblay (Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Malette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boivin Roy (d'Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Pour.
La Secrétaire
:
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire
:
M. Allard (Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
L'article 21 est adopté. M. le ministre. Alors, officiellement, on s'en va
à l'article 22.
M. Skeete : ...suspendre,
s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Ah,
on va suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 43)
(Reprise à 15 h 44)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. M. le ministre, je vous laisse la parole
pour l'article 22. J'ai compris aussi que vous avez un amendement, mais
commencez par lire l'article 22. Merci.
M. Skeete : C'est en effet le
cas, M. le Président. L'article 24.1.1 de cette loi est modifié :
1° par l'ajout à la fin du premier alinéa,
de la phrase suivante : «Il autorise également la personne qui en est
titulaire à effectuer le pressage de la matière première ainsi que la
filtration et les opérations d'embouteillage des boissons alcooliques des
membres de la coopérative, pour le compte de ces derniers, dans les cas où...
pardon, dans les cas et aux conditions prévues par le règlement.»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «les alcools et les spiritueux qu'il fabrique» par «les boissons
alcooliques qu'il fabrique ou embouteille pour le compte de membres de la
coopérative»;
3° par le remplacement, dans la troisième
alinéa, de «transporter les boissons alcooliques fabriquées par les membres de
la coopérative et... pardon, coopérative de leur établissement au sien afin de
fabriquer, pour leur compte, un alcool ou un spiritueux; il peut transporter
cet alcool ou ce spiritueux de son établissement au leur» par «effectuer tout
transport des matières premières et des boissons alcooliques des membres de la
coopérative afin d'effectuer les activités autorisées par ce permis»;
4° par la suppression, dans le quatrième
alinéa, de «les autorisant à fabriquer des alcools ou des spiritueux».
Commentaires : Les modifications
apportées à l'article 24.1.1 de la Loi sur la Société des alcools du
Québec permettent à un titulaire de permis de coopérative de producteur artisan
d'effectuer le pressage de la matière première, la filtration et les opérations
d'embouteillage des boissons alcooliques pour le compte d'un titulaire de
permis de production artisanale membre de la coopérative aux conditions prévues
par le règlement.
Les modifications permettent également aux
titulaires de permis de coopérative d'effectuer le transport nécessaire à ces
activités. Cette mesure s'inscrit dans le même objectif de celles permettant la
sous-traitance de certaines activités de fabrication entre producteurs
artisanaux, soit d'optimiser leurs opérations et de diminuer les coûts liés aux
équipements.
J'ai un amendement que je vais vous lire.
Le commentaire est affreux. Bon.
L'article 22 du projet de loi :
1° remplacer le paragraphe 1° par le
suivant :
«1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«Le permis de coopérative des producteurs
artisans autorise, dans les cas et aux conditions prévues par le règlement, la
personne qui en est le titulaire... pardon.
1° à distiller les résidus de pressage
fermentés, le moût fermenté et les boissons alcooliques issus de la production
des membres de la coopérative pour le compte de ces derniers;
2° à effectuer le pressage de la matière
première ainsi que la filtration et les opérations d'embouteillage des boissons
alcooliques des membres de la coopérative pour le compte de ces derniers.»
2° remplacer le paragraphe 4° par le
suivant :
4° par la suppression, dans le quatrième
alinéa, de «uniquement» et de «les autorisant à fabriquer des alcools ou des
spiritueux».
Cet amendement est nécessaire pour pouvoir
mieux distinguer les activités pouvant être effectuées par un titulaire de
permis de coopérative de producteurs artisans pour le compte des titulaires
d'un permis de production artisanale membre de la coopérative dans la mesure où
l'article 22 du projet de loi, tel que proposé, ajoute des nouvelles
activités de sous-traitance.
L'article 24.1.1 de la Loi sur la
Société des alcools du Québec permet déjà au titulaire d'un permis de
production artisanale autorisé à fabriquer des alcools et des spiritueux à se
regrouper en coopérative afin de pouvoir mettre en commun leurs résidus de
production ainsi que les coûts des équipements de distillation et
d'embouteillage. Ainsi, le titulaire de permis de coopérative de producteurs
artisans est autorisé à effectuer des activités de distillation pour le compte
des membres de la coopérative ainsi qu'à embouteiller les alcools et les
spiritueux de ses membres. Or, les nouvelles activités proposées par
l'article 22 du projet de loi s'appliquent plus largement à toutes les
boissons alcooliques artisanales et visent spécifiquement les activités pressage
de matières premières ainsi que la filtration et les opérations
d'embouteillage. Ainsi, la modification proposée par l'amendement permet
d'assurer une meilleure distinction entre les activités de distillation
spécifiquement prévues à l'égard de la production des alcools et des spiritueux
et les autres activités de la sous-traitance introduites par le projet de loi
applicables pour l'ensemble des boissons alcooliques, incluant les alcools et
les spiritueux...
M. Skeete : ...dans ce
contexte il n'est également plus nécessaire de prévoir explicitement
l'embouteillage des alcools et des spiritueux, puisque cette activité est déjà
incluse dans les modifications proposées par l'article 22 du projet de
loi. L'amendement proposé également... propose également de supprimer le mot
«uniquement» au dernier alinéa de l'article 24.1.1 de la Loi sur la
Société des alcools du Québec, afin de permettre à un titulaire de permis de
production artisanale d'être membre d'une coopérative même si ce titulaire
exploite également un autre permis, par exemple un permis d'un fabricant de
cidre industriel, un permis de brasseur ou un permis de production artisanale
de bière.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va? Des interventions concernant cet amendement?
M. Beauchemin : M. le
ministre, merci. Donc, l'amendement vient corriger exactement quoi, par rapport
à ce que vous aviez ici dans votre article à la base, 22? Là, vous l'avez ici,
mais juste pour être clair.
M. Skeete : Je vais
laisser M. Lavigne expliquer.
Le Président (M. Allaire) :
M. Lavigne, la parole est à vous.
M. Lavigne (Benoît) :
Oui. Je débuterais par l'objectif de l'article 22 qui est analogue à
l'article 20 qu'on a vu hier. Donc, l'article 20 qui donnait
davantage de souplesse pour la sous-traitance de la production artisanale.
Donc, l'article 22 vient faire à peu près la même chose pour les coops de
producteurs artisans. Donc l'article 20, c'était pour les producteurs
artisans. L'article 22, la même chose pour les producteurs artisans.
L'amendement vient ajouter certains, certains éléments qui étaient, dans
certains cas, là, devenus inutiles compte tenu de l'élargissement qui est fait.
• (15 h 50) •
M. Beauchemin : O.K. Donc,
les impacts sur les coûts de production. Là, peut-être, je parle plus de l'amendement
en général, mais les impacts pour les coûts de production, pour les membres de
la coop, c'est quoi exactement?
M. Lavigne (Benoît) :
Bien, comme pour l'article 20, les coûts, étant donné qu'on parle de
nouveaux modèles d'affaires qui n'étaient pas possibles auparavant, les coûts
n'ont pas pu être évalués pour ça. Donc, on n'a pas de chiffres précis. On sait
que ça va occasionner des économies importantes pour les producteurs, mais on
n'a pas de chiffres précis.
M. Beauchemin : On n'a
pas économisé... On n'a pas calculé les coûts sur... On parle-tu d'une économie
significative? Est-ce qu'on a un ordre de grandeur?
M. Lavigne (Benoît) :
Bien, tout à fait. C'est assez important parce qu'à partir du moment où on
permet de déplacer la matière première pour profiter des équipements, là, qui
sont mis... qui sont mis en commun, les gros équipements qui ne peuvent pas
être déplacés qui peuvent être mis en commun, donc, c'est des économies
importantes.
M. Beauchemin : C'est peut-être
une question de procédure. Ça fait comment que vous voulez qu'on... Là, on va
finir sur l'amendement pour après ça parler de l'article?
Le Président (M. Allaire) :
Bien, revenir à l'article après. Si vous n'avez plus de questions sur
l'amendement, on va voter l'amendement. Puis après ça on va revenir sur
l'article amendé, s'il est adopté. D'autres interventions sur l'amendement?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix.
Est-ce que l'amendement à l'article 22 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté? Parfait. Alors on revient à l'article 22, maintenant amendé.
Est-ce qu'il y a des questions?
M. Beauchemin : Oui.
Alors... analyses de concentration... Est-ce que c'est à moi?
Le Président (M. Allaire) :
Oui, allez-y.
M. Beauchemin : Y a-tu un
risque de concentration des activités de production puis de distribution au
sein d'un groupe restreint de coop, ici?
M. Skeete : Je ne
penserais pas parce que le permis artisanal il est vraiment assez restrictif
dans l'optique où est ce qu'on doit toujours avoir des matières premières qui
sont à nous. Et donc, ici, on vient mutualiser des équipements, on vient
mutualiser des processus, mais en aucun cas on n'est exempt d'utiliser notre
propre matière première. Donc, je ne penserais pas. Je pense que c'est surtout
de maximiser les effets de levier entre les différents producteurs artisans.
Le Président (M. Allaire) :
Diriez-vous que... M. le député de Marguerite-Bourgeoys, là, je veux juste
faire une mise au point, n'hésitez pas à me le dire si ça va trop vite, là.
Moi, je veux que tout le monde aille prendre le temps d'intervenir au besoin. Ça
fait que juste me faire un petit signe. Ça se peut que je ne vous voie pas,
mais vous avez juste à le dire. Puis ça va faire plaisir de vous donner le
droit de parole. M. le député, vous voulez continuer?
M. Beauchemin : ...
Le Président (M. Allaire) : Ça
va?
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Voulez-vous suspendre?
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Bien, on va suspendre. Vous n'avez qu'à le demander. Allez-y. On va suspendre
les travaux quelques instants. Il n'y a pas de problème. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 53)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 06)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Un petit rappel, on est sur l'article 22
qui est maintenant amendé. Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de
Marguerite-Bourgeoys... excusez-moi, allez-y
M. Beauchemin : …on était,
donc, en train de parler... Je ne me souviens pas si on avait passé le
microphone par là avant, mais il y avait un risque, donc, de concentration de
distribution au sein du nombre restreint, là, de coops. Le ministre nous avait
répondu. J'allais par la suite poser la question qui est la suivante :
Pouvons-nous donc supprimer la possibilité de... Pourquoi vous avez supprimé la
possibilité de transporter les alcools et spiritueux aux titulaires de permis
de coopératives? Est-ce que j'ai bien compris que c'est ça que vous faites ici?
M. Skeete : Dans le fond,
premièrement, il y a... là, vérification faite, il n'y a pas de coop. Ça fait
que, depuis 2016, ils ont le droit d'en faire, puis ils ne l'ont pas fait. Ça
fait que ça témoigne un peu du fait que ce n'est pas quelque chose qui va être
très populaire ou très courant. J'imagine, ça va augmenter maintenant avec la
livraison, peut-être les gens vont vouloir faire ça, mais c'est... Il n'y en a
pas, en ce moment. Pour répondre à la question...
M. Beauchemin : Pourquoi
vous... Bien là, est-ce que j'ai bien compris? Donc, on veut supprimer la
possibilité de transporter les alcools et les spiritueux aux titulaires de permis
de la coop?
M. Skeete : Non. Peut-être,
Benoît, tu peux donner un peu plus de détails.
Le Président (M. Allaire) : M.
Lavigne, allez-y.
M. Lavigne (Benoît) : Non, c'est
essentiellement le même que l'article 20, c'est-à-dire de permettre aux
coops de déplacer le produit lorsqu'il y a... lorsqu'il y a sous-traitance, là,
des... de la fabrication.
M. Beauchemin : Recommancez
moi ça, donc?
M. Lavigne (Benoît) : C'est
de permettre à d'éventuelles coopératives de production artisanale, parce que,
pour l'instant, il n'y en a pas, de faire la même chose que ce qui est prévu à
l'article 20, c'est-à-dire que, lorsqu'il y a sous-traitance de
certains... de certaines étapes de fabrication, que la matière première puisse
être déplacée le temps de faire l'étape qui est sous-traitée, puis de revenir
après ça au... à la coop.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que vous dites que la modification qu'on apporte ici, donc, va permettre d'optimiser
leurs opérations. Mais là je... parce que moi, j'ai noté ça, leurs opérations,
on parle donc de… les coops?
M. Skeete : ...des titulaires
de permis artisanal, et/ou les créations des coops ultimes, là, mais il n'y en
a pas.
M. Beauchemin : O.K. Puis on
diminue leurs coûts liés, là, donc aux équipements en agissant de la sorte, c'est
ça?
M. Skeete : Oui.
M. Beauchemin : L'analyse d'impact
réglementaire du projet de loi, vous ne chiffrez pas aucunement, là, ces
impacts-là. Il y avait-tu une raison?
M. Skeete : Bien, ça ne se
fait pas en ce moment, c'est un peu ce que disait...
M. Beauchemin : O.K. Il y
a-tu un estimé de ce qu'on pense...
M. Beauchemin : ...il y avait
comme...
M. Skeete : On est à la même
place que tantôt. On ne peut pas présumer de que c'est que ça va avoir de
l'air, mais on présume que ça va être intéressant pour eux, mais c'est un
nouveau marché, on ne le sait pas.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que comment vous pouvez en arriver à conclure que ça peut être bon?
M. Skeete : Bien, en fait, on
ne l'a pas inclus dans notre calcul. Ça aurait été le fun de l'inclure dans le
calcul, mais il aurait fallu faire des suppositions. Donc, sans le savoir, on a
préféré de mettre un zéro dans l'optique où ce qu'on ne le sait pas, ça va être
quoi, mais on sait que ça va être... ça va créer un bénéfice parce qu'on leur
permet de faire quelque chose qu'ils ne pouvaient pas faire avant.
Des voix : ...
M. Beauchemin : Bien,
peut-être...
Le Président (M. Allaire) : ...vous
souhaitez intervenir? Vous n'êtes pas intervenu jusqu'à maintenant. J'ai besoin
de votre consentement pour permettre à M. Rousseau d'intervenir.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Allaire) : Consentement.
Prenez le temps de vous présenter, votre titre complet, et la parole est à
vous.
M. Rousseau (Youri) : Youri
Rousseau, sous-ministre adjoint au ministère de l'Économie.
L'ancien permis de coop, qu'il y avait
depuis 2016, c'était pour les spiritueux, alcools spiritueux. Là, ici, on vient
l'ouvrir aux détenteurs de permis qui font du vin, le cidre, etc., pour
constituer une coopérative puis faire d'autres activités de sous-traitance.
Donc, c'est pour ça que ces articles-là, ça vient élargir quelque chose qui
n'était pas possible avant. Donc, on va pouvoir avoir des coops dans un domaine
où ce qu'on n'avait pas avant, mais on n'a pas chiffré, comme M. Lavigne
expliquait, parce que ce n'est pas encore fait. Mais on présume que de le
permettre va permettre d'acquérir des équipements. Si des vignobles se mettent
ensemble puis font une coopérative, ils vont peut-être avoir des meilleurs
équipements, plus gros, plus productifs, économies d'échelle, mais on n'est pas
encore là. C'est pour ça qu'on ne l'a pas chiffré.
• (16 h 10) •
M. Beauchemin : Puis la coop
qui existait avant, là, depuis 2016, ce n'était que pour?
M. Rousseau (Youri) : L'alcool
et spiritueux.
M. Beauchemin : O.K. Puis
est-ce qu'il y a eu ces approches-là de consolider ensemble leurs opérations?
M. Rousseau (Youri) : À ma
connaissance, c'était permis, mais il n'y en a pas. Il n'y en a pas?
Une voix : ...
M. Rousseau (Youri) : Donc,
c'était déjà permis, mais il n'y en avait pas. Puis là on l'élargit encore.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que, juste pour que je comprenne la logique, là, gouvernementale, on part de
quelque chose qu'on sait que ça n'a pas fonctionné, on l'élargit parce qu'on
pense que ça va, dans un secteur...
M. Skeete : Dans l'optique de
la livraison, ça risque d'avoir lieu.
M. Rousseau (Youri) : Puis
pour la fabrication aussi.
M. Skeete : Tu sais, ça fait
que, dans les deux cas, vu qu'on rouvre un peu, peut-être ils vont vouloir le
faire. Nous, on pense que le modèle des coopératives, c'est un modèle à vouloir
faciliter et privilégier. Donc, oui, on espère que ça va prendre des essors. On
pense que c'est une bonne façon de faire.
M. Beauchemin : Oui. Mais la
raison pour laquelle ils ne le faisaient pas... Est-ce qu'on a investigué
pourquoi qu'ils ne l'ont pas fait depuis 2016?
M. Skeete : La loi était plus
restreinte. La... Les conditions dans lesquelles ces permis artisanaux là
doivent œuvrer sont plus contraignantes. On présume qu'en ouvrant un peu ça va
inciter davantage. Un comportement qu'on souhaite, c'est de prendre de l'essor
et d'aller plus loin. Et donc on souhaite que ça fonctionne, mais on leur donne
les moyens de le faire.
M. Beauchemin : Mais là ce
qu'on ouvre de plus, c'est le genre de joueurs qu'on permet de rentrer. Est-ce
que la réglementation en tant que telle on la change? Pas vraiment. C'est la
même... même système de coop, là, on permet la livraison potentielle. On ne va
pas...
M. Skeete : Bien, c'est
énorme. C'est énorme, là. On vous a dit que c'était 16 millions, cette
valeur-là. Donc, c'est quelque chose qui a un potentiel intéressant. Peut-être
ils vont vouloir se regrouper autrement.
M. Beauchemin : Bien, quand
vous parlez du 16 millions, en passant, là, c'est... le deux tiers de ça, c'est
pour les vignerons seulement. Donc, tous les autres sont à peine affectés, là.
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : ...Rousseau,
allez-y.
M. Rousseau (Youri) : Moi, je
tiens juste à rappeler, M. le Président, qu'à l'article 22 on parle de la
fabrication, on n'est plus dans le transport. Donc, le 16 millions, c'était les
économies liées au... à la sous-traitance pour le transport...
M. Beauchemin : On parlait de
coop.
M. Rousseau (Youri) : ...par
une coop ou un autre détenteur de permis. Ici, c'est la fabrication, ce qui n'a
pas été chiffré, mais on comprend que c'est une demande du milieu de pouvoir se
mettre ensemble, faire une coopérative. Si un ou l'autre des détenteurs
artisanaux a un équipement qui brise, dans le futur il pourrait faire
transformer son produit à la coop. C'est quelque chose qui rouvre, qui facilite,
c'est un allègement.
Le Président (M. Allaire) : Après
votre intervention, la députée de Verdun souhaite intervenir. Voulez-vous
poursuivre ou passer à la députée de Verdun?
M. Beauchemin : Juste une
dernière petite question.
Le Président (M. Allaire) : Allez-y.
M. Beauchemin : J'essaie
juste de comprendre la logique. Ça n'a pas fonctionné depuis 2016...
M. Skeete : Il ne faut pas
lire le fait qu'il n'y a pas eu de coop d'établie que ça n'a pas fonctionné. C'est
que...
M. Beauchemin : Bien, ils
avaient le droit de le faire puis ils ne l'ont pas fait, disons. Disons-le
autrement.
M. Skeete : Bien, c'est
qu'ils n'ont pas vu la valeur de le faire. Là, maintenant, on change la donne.
D'un côté, on vient rouvrir sur la livraison, on vient ouvrir sur la
fabrication. On a ouvert, dans un article précédent, la mutualisation des
équipements. Peut-être ça va être un modèle qui va fonctionner davantage.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée de Verdun, la parole est à vous.
Mme Zaga Mendez : Merci. Moi,
j'ai une question plutôt simple, là, parce que, vous savez, on va avoir de
nouveaux règlements, ça fait que j'aime... M. le ministre va me voir venir, là,
j'aime bien poser la question sur les conditions puis qu'est-ce qui va être
inclus dans les nouveaux règlements. Et c'est écrit, dans la nouvelle
formulation, qu'il va y avoir, puis je veux juste citer, là, des conditions...
«cas et conditions», ça fait qu'on ajoute «cas» ici...
Mme Zaga Mendez : ...j'aimerais
ça entendre le ministre de nous donner des exemples des cas et des thèmes des
conditions qui vont être abordés dans le nouveau règlement.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Je ne sais pas où
est-ce qu'elle lit, la collègue. Elle est où?
Mme Zaga Mendez : Article...
Bien, c'est l'amendement que vous avez fait? «Le permis de coopérative de
producteurs artisanaux autorise, dans les cas et aux conditions prévues par règlement,
la personne qui en est titulaire.» Ça fait que vous exposez les actions, mais
il y a quand même une nuance que... c'est-à-dire, dans les cas et aux
conditions prévues par règlement.
M. Skeete : Ça fait que les
règlements qui peuvent exister, c'est dans les normes de la RACJ ou dans les
contrôles qu'on va avoir. Donc, on se dit, pour faciliter ces permis-là et dans
le but de s'assurer que le permis fait ce qu'il est supposé de faire, il va y
avoir des règlements pour appuyer le légiste ou, dans ce cas-ci, la RACJ dans
son travail, puis on va y arriver un peu plus tard, dans le 38 exactement, dans
ces règlements-là. Donc, l'article 38, à la page 85, va nous donner
un peu plus...
Mme Zaga Mendez : C'est les
mêmes que tout à l'heure quand on disait...
M. Skeete : C'est la même
chose que tantôt.
Mme Zaga Mendez : Excellent.
Puis la nature de... Bien, vous avez dit que pour... l'explication de... du
pourquoi des règlements, mais est-ce qu'il pourrait nous dire un peu plus sur
les contenus de ces... qu'est-ce qui va être dans ces règlements-là?
Une voix : ...
M. Skeete : Oui, c'est ça, on
va y arriver à la page 85, là, donc...
Mme Zaga Mendez : On va y
arriver par la suite. Puis les...
M. Skeete : À moins que la
collègue veuille qu'on saute directement au 38, là, mais on va y arriver, là.
Mme Zaga Mendez : O.K. Ça
fait qu'à ce moment-là on va pouvoir voir pour... Je veux juste me faire une
note, là. Article 22 puis l'article 21, c'est au 38 qu'on va pouvoir
plus aller voir les intentions. Parce que c'est toujours bien, je pense, de...
qu'on puisse dire ici, autour de la table, les intentions, vu que c'est des
nouveaux règlements. Ça fait que les gens qui nous écoutent peuvent... qui vont
appliquer cette partie de la loi puissent savoir à quoi s'attendre, à moins
que... Si... On peut avoir la discussion à l'article 38, là, il n'y a
aucun problème, là, mais, si le ministre veut nous en dire plus pour lesquelles
conditions...
M. Skeete : Bien,
j'inviterais la collègue à... On a le temps avant qu'on se rende à 38. Puis ils
sont tous énumérés dans le cahier. Donc, si elle a des questions, ça va me
faire plaisir de répondre.
Mme Zaga Mendez : Parfait. On
fera la discussion rendu là.
Ma prochaine question, bien, elle est plus
générale, parce que, bien sûr, ici, on est vraiment... on donne des droits au
permis de coopérative pour le... distiller, pour effectuer le pressage, et
tout. Puis le ministre le disait tout à l'heure, puis c'est un enjeu qui a été
soulevé pendant les consultations, c'est que tout ça se fait si, seulement si
la personne utilise sa propre... la matière première, c'est-à-dire la matière
première, les pommes, dans le cas... Ça doit être... Ça doit être la... Ça
touche les cidres, donc ça touche... Donc, la coopérative doit aussi utiliser
ses propres pommes dans le cas de la distillation. Et pourquoi on n'a pas... on
n'est pas en train de réfléchir... Parce que je pense qu'il y a une attente
aussi de la production... des producteurs de cide de revoir l'achat, par
exemple, auprès d'autres coopératives, auprès d'autres producteurs pour
faciliter, et tout ça dans un réseau plus petit. Moi, je veux juste savoir où
est rendue la réflexion de ce côté-là du côté du ministre.
M. Skeete : ...rassure la
collègue qu'on est en réflexion à ce niveau-là. On a bien entendu, durant les
consultations, les demandes des cidreries. Donc, c'est quelque chose qu'on
considère en ce moment.
Mme Zaga Mendez : Puis pourquoi
ne pas avoir déjà... vu qu'on est là, là, on est en train de voir toutes les
dispositions pour ce type de producteurs, pourquoi ne pas avoir fait le pas...
M. Skeete : Parce que... La
collègue n'était pas avec nous pour le projet de loi n° 17 à l'époque,
mais, lorsqu'on parlait d'alcool, je l'ai dit souvent, le secteur de l'alcool
est un secteur qui est complexe, qui a énormément de conséquences pour chaque
action qu'on va prendre. Et l'image que je donnais, c'est que, quand tu tires
sur le fil... mais là c'est un peu quand comme... quand tu tires sur un fil sur
ton linge, là, tu te retrouves avec des trous puis des conséquences
inattendues. Donc, lorsqu'on fait des changements dans le secteur de l'alcool,
c'est important de bien mesurer les impacts, non seulement immédiats, mais les
impacts qu'on... potentiellement peuvent avoir lieu. Donc, ça ne se fait pas, à
mon sens, d'avoir des changements rapides dans le secteur de l'alcool, parce
que c'est tellement complexe qu'on doit bien mesurer les impacts adéquatement.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends, mais, si vous nous dites que vous êtes déjà en réflexion, quelles
sont les conséquences... Parce que vous nous parlez des impacts, puis je suis
d'accord avec vous sur le fait qu'il va falloir toutes les mesurer puis voir
l'effet domino de ces impacts-là, mais c'est un peu ma dernière question :
Quelles sont, selon vous, les conséquences de permettre à ces coopératives-là,
à ces producteurs-là d'acheter la matière première chez un autre producteur?
M. Skeete : Il y a les
conséquences que je pourrais évoquer, mais il y a surtout les conséquences qui
me font peur, c'est celles auxquelles que je ne vais pas réfléchir. C'est pour
ça qu'il faut prendre le temps de bien faire les choses. Le secteur des cidres
est complexe à lui-même...
M. Skeete : ...sans parler des
autres produits, il peut avoir des impacts inattendus. Alors, il faut vraiment
faire le tour de la question et parler aux différents intervenants. Ça ne se
fait pas... ça ne se fait pas en criant ciseau.
Mme Zaga Mendez : J'entends.
Mais ça fait un bout aussi que les producteurs de cidre puis les producteurs de
pommes nous sensibilisent à ça, parce que ce n'est pas seulement... c'est au
bénéfice des deux, hein, c'est un mariage. Je vais y aller... Je donnerai la
parole par la suite. Mais c'est vraiment les deux. Donc, ça fait longtemps
qu'ils nous sensibilisent à permettre cette connexion-là, cette ouverture de
marché afin d'aussi encourager la production locale. Et on sait très bien, nos
productions de pommes, nos vergers partout au Québec ont besoin de débouchés.
On le voit avec les changements dans les marchés internationaux. Ils vont
dépendre peut-être moins en moins de certaines exportations, pour ne pas dire
aux États-Unis, mais... les pommes Québec qui ne sont pas... ce n'est pas cela
leur marché principal. Mais, bref, je voulais savoir si, déjà là, il y a aussi
une réflexion auprès... puis des connexions auprès des producteurs des pommes
pour ça.
M. Skeete : Mais je veux
juste clarifier une chose pour la collègue, ce n'est pas écrit nulle part qu'un
producteur de cidre n'a pas le droit d'acheter des pommes ailleurs, là, s'il y
a un permis industriel. Ici, on parle des produits artisanaux et de pouvoir acheter.
Il y a des conséquences comme dénaturer le permis artisanal qui est fait
surtout pour encourager les agriculteurs. Il y a des notions aussi d'impact, de
disponibilité des biens. Puis je rappellerais à la collègue qui, encore une
fois, n'était pas avec nous dans le projet de loi n° 17, mais les
changements qu'on apporte dans le timbrage, dans ce projet de loi là, c'est le
fruit de deux ans de réflexion et de travail. Ça a pris un nombre incalculable
d'heures faire atterrir ça. Donc, je vous le dis et je vous demande de me
prendre sur parole que les changements dans le secteur d'alcool ne sont pas
simples.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme Rotiroti : Oui. Merci.
Alors, bonjour, tout le monde. Moi, je... ce serait plus... plutôt des... une
question un peu technique. Dans les modifications que vous apportez à
l'article 22, vous enlevez tout ce qui est spiritueux et vous dites...
vous parlez de boissons alcooliques... parmi les membres dans les coopératives.
Pourquoi vous venez ici enlever les spiritueux de... Pourquoi vous les enlever
de ça, finalement?
M. Skeete : Je vais laisser
M. Rousseau.
Mme Rotiroti : Est-ce que je
comprends bien qu'est-ce que vous voulez faire?
M. Skeete : Je vais laisser
M. Rousseau expliquer.
Le Président (M. Allaire) : M. Rousseau,
allez-y.
M. Rousseau (Youri) : Je
pourrais être tenté de demander à la RACJ pour les spiritueux. On les
transporte à la SAQ, c'est la SAQ qui vient les chercher. Les titulaires de
permis ne distribuent pas des spiritueux. Donc, c'est vraiment quelque chose
d'apport. Je pourrais laisser...
Mme Rotiroti : C'est-tu à
cause du taux d'alcool?
M. Rousseau (Youri) : À cause
du taux d'alcool, oui.
M. Skeete : Le monopole de la
SAQ est total sur les spiritueux.
Mme Rotiroti : Parce qu'au
début, là, initialement, les spiritueux étaient inclus malgré le fait que le
taux d'alcool était plus élevé. Puis là, sur ce prétexte-là, vous l'enlevez. Ça
fait que je veux juste comprendre c'est quoi l'intention du législateur avec
cet article-là?
M. Skeete : Une seconde.
Mme
Rotiroti
:
Oui, parce qu'on pouvait les transporter, là.
M. Rousseau (Youri) : Je
pense qu'on pouvait permettre à la RACJ d'expliquer.
Mme Rotiroti : Mais là, c'est
le ministre qui ne veut pas, là.
Le Président (M. Allaire) : Je
n'ai pas de problème, mais ça prend l'accord du ministre. M. le ministre,
est-ce que j'ai votre accord ou vous allez répondre?
M. Skeete : ...question.
Le Président (M. Allaire) :
Répétez la question, s'il vous plaît.
Mme Rotiroti : Oui. Juste
pour être sûr, là, dans la loi initiale, avant de... la modification que vous
apportez, vous venez de dire qu'on enlève les spiritueux à cause du taux
d'alcool qui est dans les spiritueux. Très bien. Si je prends votre logique, M.
le ministre, au début, c'était permis parce que si c'est à cause du taux
d'alcool dans les spiritueux, bien, il était là initialement. Là, on les
enlève, on les extrait de ça.
M. Skeete : Je me suis
trompé. J'ai d'autres avocates qui pourraient peut-être nous aider avec ça.
Dans le fond, ce qu'on me dit, c'est que les boissons alcooliques, c'est tout
inclus. Mais je vais laisser...
Le Président (M. Allaire) : J'ai
besoin de votre consentement pour permettre à Maître d'intervenir. Est-ce que
j'ai votre consentement?
Mme
Rotiroti
:
Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Oui. Parfait. Donc, prenez le temps de vous présenter, votre titre, et la
parole est à vous.
Mme Desbiens (Geneviève) : Oui.
Merci, M. le Président. Alors, Geneviève Desbiens, je suis avocate au ministère
de la Justice, direction Affaires juridiques, finances, économie, innovation,
énergie, tourisme. Alors, quand on parle de boissons alcooliques, si on se
réfère aux définitions de la Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques, les boissons alcooliques, c'est les cinq formes d'alcool que je
vais dire, donc vin, cidre, bière, puis là j'espère que je ne vais pas me
tromper, alcool et spiritueux. Ça fait que quand on parle de boissons
alcooliques, on parle de l'ensemble...
Mme Desbiens (Geneviève) : ...ça
fait qu'on n'enlève pas «si on parle de boissons alcooliques». On rajoute.
Mme Rotiroti : ...élargi la
définition?
Mme Desbiens (Geneviève) : En
fait, on a... on n'a pas élargi la définition. Quand on parle... La définition
est dans la Loi sur les infractions. Parce qu'en alcool, c'est compliqué, là,
on parle de boissons alcooliques, on parle de cidre, de vin, de spiritueux.
Quand on va à l'article de définitions, dans la Loi sur les infractions, je
vais vous dire le titre exact, là, je l'avais ouverte tantôt. Infractions. Je
pense que c'est au début. On a toutes les définitions. Donc, quand on parle de
boissons alcooliques, c'est les cinq espèces de boissons, donc alcool,
spiritueux, vin, cidre et bière. Je ne m'étais pas trompée tantôt. Alors
l'alcool, c'est une forme de boisson, les spiritueux sont une autre forme de
boisson. Dans le... Quand on parle d'alcool et spiritueux, on restreint, mais
quand on parle de boissons alcooliques, on élargit aux cinq formes de boisson.
Mme Rotiroti : Là, je
comprends, parce que je l'ai devant moi, les boissons alcooliques, là. C'est...
C'est qu'est-ce qui est inclus, que...
Mme Desbiens (Geneviève) : Exact.
Mme Rotiroti : ...pour
reprendre qu'est-ce que vous dites. Par contre, quand vous parlez des
spiritueux, ici, c'est de 1,5 % à 7 % d'alcool. Ça veut dire que
qu'est-ce qui est au-dessus du 7 % d'alcool ne serait pas inclus. C'est
ça? Je comprends?
Mme Desbiens (Geneviève) : Bon.
Là, au niveau des pourcentages d'alcool, ça, c'est d'autres règles. Parce que,
dans les définitions, on n'a pas de pourcentage. C'est comment on obtient la
boisson qui est important. Donc, pour le spiritueux, c'est la distillation
de... ce ne sera pas long, j'arrive, de matières alimentaires fermentées. Mais,
moi, je n'ai pas de pourcentage d'alcool dans la Loi sur les infractions. Ça,
c'est d'autres règles qui embarquent. Alors que l'alcool, c'est aussi un
produit qui est obtenu par la distillation, mais là, c'est de liquides
fermentés. Ça fait qu'on... ce n'est pas de matières alimentaires fermentées,
c'est de liquides fermentés. En tout cas, c'est compliqué, mais il n'y a pas de
pourcentage. Là, pour les pourcentages, c'est d'autres règles qui rentrent en
jeu. Mais ça n'a rien à voir avec les définitions.
Mme Rotiroti : Je comprends
qu'est-ce que vous dites. Puis merci pour la clarification. Par contre, moi, je
suis sur le site de la Régie des alcools, des courses et des jeux, et quand on
va dans la section qui... vous avez les permis pour la production artisanale,
qui est très claire, les ventes autorisées, très claires. Boissons alcooliques,
produits, et là, il y a un point qui dit «les alcools, les spiritueux, les
cocktails prêts à boire à base d'alcool ou spiritueux de 1,5 % à 7 %
d'alcool.»
Mme Desbiens (Geneviève) : Oui.
Mais, comme je vous dis, là on va au-delà... je m'excuse, M. le Président, vous
ne m'avez pas donné la parole... on va au-delà des simples définitions. On a un
ensemble de règles qui vont s'appliquer, qui va faire en sorte... puis là, je
m'excuse, moi, je ne me fie pas au site de la régie, je me fie à ce qui est
écrit dans les lois, et là, je lis les définitions. Sans doute, le site de la
régie est-il exact, mais je ne peux pas... je ne peux pas vous dire. Au niveau
des articles qu'on lit présentement, quand on parle de boissons alcooliques, ce
que je peux vous confirmer, c'est qu'on ouvre, si on parle de boissons
alcooliques puis qu'avant on parlait d'alcool et spiritueux.
Mme Rotiroti : Ça fait que le
terme qu'on reprend dans la modification qu'on amène à la loi est inclusif.
Mme Desbiens (Geneviève) : C'est
ça. Oui.
Mme Rotiroti : Alors, ça veut
dire que ça réglera le tout. C'est ça?
Mme Desbiens (Geneviève) : C'est
ça.
Mme Rotiroti : O.K.
Mme Desbiens (Geneviève) : Puis,
ce qu'on fait ici, c'est, on parle, on... dans cet article-là, on fait juste
changer des mots pour éclaircir. Au lieu de parler de fabrication, on parle de
distillation. Parce que, dans la loi, quand je vous ai lu les articles, les
définitions d'alcool, spiritueux, on parle de substances qu'on obtient par la
distillation. C'est ça, la fabrication, la distillation. Ça fait que c'est ce
qu'on fait dans ces articles-là.
Mme Rotiroti : O.K. Merci
pour la précision. Merci.
M. Skeete : Merci, Me
Desbiens.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va. Effectivement, merci, Me Desbiens. D'autres interventions?
M. Beauchemin : ...si c'est
possible.
Le Président (M. Allaire) : Allez-y.
M. Beauchemin : J'aimerais
comprendre pourquoi, quand on n'a pas globalement uniformisé les mesures
d'allègement, là pour... que vous avez proposées à tous les permis de
producteurs artisanaux? Je m'explique. Vous avez sectorialisé les allègements,
là, dans trois permis de fabrication artisanale, soit les productions artisanales,
cidre, vin, hydromel, mistelle, alcool, spiritueux, etc., permis de producteur
artisanal de bière puis permis de coopérative de producteurs artisans. Ça fait
que j'aimerais comprendre pourquoi vous n'avez pas simplement uniformisé les
allègements pour tous les producteurs artisanaux...
M. Skeete : ...le collègue
soulève une question importante, la Loi sur les alcools, elle est complexe, et
on fait ça par matières premières, par produit, par méthode de fermentation.
Les différents permis ont différents impacts ou différentes normes. Donc, ce
n'est pas p#ossible de consolider sous des thèmes. La loi sur l'alcool
gagnerait à être modernisée.
M. Beauchemin : Mais
pourquoi... Bien, comme si je n'avais jamais rien compris dans ça, juste pour
me l'expliquer comme si j'étais un néophyte dans ça. Pourquoi y aller de cette
façon-là? Pourquoi vous avez donc analysé le système, là, puis vous avez... la
façon de rentrer là-dedans, c'est de dire: OK C'est la façon qu'ils font, par
exemple, qui est le dénominateur commun, puis ça, on peut s'insérer là-dedans.
Qu'est-ce qui explique la logique opérationnelle ici, là?
M. Skeete : Je ne peux pas
vous dire c'est quoi, la logique, parce que la date... la Loi sur l'alcool,
elle me... Mais ce que je peux vous dire, c'est que la philosophie derrière
tout ça, la Loi sur l'alcool commence en disant: «Nul... consommer», donc, ça
part bien. À partir de là, on vient énumérer toutes les exceptions du «nul», et
là, au long et en large, d'avoir... vouloir ouvrir, alléger, ajouter, mais là
on est rendu à des spécificités. La logique sur... Puis un autre principe
important dans la Loi sur l'alcool et la façon dont on réglemente l'alcool,
c'est de faire la différence entre les artisans, les permis artisanaux puis les
producteurs industriels. Ça, c'est un phénomène qui est très important à
comprendre.
• (16 h 30) •
Donc, pour répondre au collègue, la notion
de base, un permis artisanal, c'est quelqu'un qui a une terre, quelqu'un qui va
avoir des petites productions, quelqu'un qui fait ça comme occupation, vocation
secondaire. Puis même si ce n'est plus le cas, parce que je suis le premier à
dire que ce n'est plus le cas, versus ceux qui sont industriels, ceux qui en
font une business, c'est leur gagne-pain. Il y a vraiment une grosse différence
entre les deux catégories au sens de la loi.
M. Beauchemin : Puis c'est
pour ça que je pose la question, parce qu'il me semble que ça aurait été
évident de se dire: Bien, OK, bien, tous ceux qui ont des permis de producteur
artisanaux sont une catégorie, uniformisons l'allègement réglementaire pour
eux. Là, vous me dites que non, non, à l'intérieur de ça, on ne peut pas, puis
on va s'insérer dans...
M. Skeete : Non, parce qu'à
l'intérieur des permis artisanaux, il y a les différentes matières premières,
donc...
M. Beauchemin : ...en
passant, dans les produits industriels, eux autres aussi, ils ont des matières
différentes.
M. Skeete : Et voilà. Donc,
on peut être artisanal, mais, dépendamment de notre matière première, on est
sujet à un autre permis. Donc, c'est ce que je dis depuis tantôt. Le monde de
l'alcool est très complexe et lorsqu'on joue dans une chose... Puis je vais
vous donner un exemple. Si j'enlève une restriction dans un permis artisanal
pour les cidreries, bien, je pourrais créer une injustice pour les vignobles,
sans le savoir. Donc, je veux bien faire, je veux aider, mais, sans savoir si
je ne mesure pas les impacts de mes changements comme il faut, je peux avoir un
impact sur l'écosystème. Donc, c'est très important d'arriver avec une position
réfléchie et bien mesurée.
M. Beauchemin : Là, je vais
tester vos habilités, monsieur le ministre.
M. Skeete : Je pensais qu'on
le faisait déjà.
M. Beauchemin : Donc, dans la
fabrication industrielle, il semble y avoir cinq permis différents.
M. Skeete : Cinq permis
différents...
M. Beauchemin : Dans la
fabrication industrielle. Puis, dans la fabrication artisanale, il semble avoir
trois permis différents.
M. Skeete : Ça ressemble à
ça, là, vite, vite. Oui.
M. Beauchemin : OK La raison
pour laquelle... pour ça, c'est qu'ils font tous la même chose, que ce soit des
artisans ou que tu sois industriel, ils font juste... On peut dire, le côté
artisan fait que c'est différent d'être industriel, mais ils font tous la même
chose... Bien, ils font tous... pas de la même façon, au même volume, etc.
M. Skeete : Oui, mais il y a
une différence, tu sais...
M. Beauchemin : ...ils
utilisent les mêmes produits, les mêmes matières.
M. Skeete : Bien, on fait de
la philosophie, là, mais non, parce que le taux d'alcool est différent. Donc,
non seulement la matière première est différente, mais la façon de fabriquer la
matière première, elle est différente.
M. Beauchemin : Mais ceux qui
font - excusez-moi, M. le ministre - ceux qui font un gin de façon artisanale,
ceux qui le font de façon industrielle, c'est les mêmes éléments de base, c'est
le même 40 % qui va aller dedans.
M. Skeete : En fait, pas tout
à fait.
M. Beauchemin : Bien, avec
des ingrédients, des saveurs différentes, mais, en bout de piste, au niveau de
l'alcool, c'est grosso modo la même affaire. Ça fait que ma question, c'est:
Pourquoi on a différencié...
16 h 30 (version non révisée)
M. Beauchemin : ...cinq
catégories de permis. Puis on en a fait trois pour l'artisanal.
M. Skeete : Bien là, je
ne vois pas pourquoi qu'on est sur ça, là. Je ne comprends pas la question, là.
M. Beauchemin : Bien, parce
que je viens juste de trouver... On voulait diviser le monde en l'artisanal.
Pourquoi qu'on ne l'a pas uniformisé pour les autres au grand complet? Puis là,
bien, on ne peut pas. Ce n'est pas facile. C'est difficile et les méthodes sont
différentes. J'essaie juste de comprendre la logique, là, du législateur.
Le Président (M. Allaire) :
Juste faire une intervention avant que le ministre intervienne. Essayez de
laisser, l'un et l'autre, terminer les phrases parce que là, sinon, c'est sûr
que l'audio visuel, ça va être compliqué. On va avoir de la misère à vous
suivre. Ça fait que question de respect puis de...
Une voix : Oui, c'est parfait.
Parce que sinon je laisse aller les échanges parce que ça va relativement bien.
M. le ministre.
M. Skeete : Moi je suis
disposé. Moi, j'aime ça changer d'alcool. Ça fait que ça ne me dérange pas,
mais on est hors... On est hors sujet de l'article 22, là, mais, dans le
fond, il y a différents types de produits parce que les industries différentes
ont œuvré, ont maturé à différentes façons. Et donc au fur et à mesure qu'on a
greffé des permissions à l'intérieur des projets de loi, on est arrivé à là. Il
n'y a pas eu un plan prédestiné de dire qu'on va finir avec cinq permis
industriels, puis trois artisanaux. C'est juste au fur et à mesure qu'on a
ouvert dans les 100 dernières années, les projets de loi, on est rendu là.
Le Président (M. Allaire) :
Peut-être une autre question? Souhaitez-vous intervenir?
Une voix : Non, ça va.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va? M. le député de Marguerite-Bourgeoys je comprends que c'est terminé. Mme
la députée de Verdun, ça va? Donc, on serait prêt à procéder à la mise aux voix
de l'article 22, tel qu'amendé. Est-ce que l'article 22, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Parfait. M. le ministre, je vous cède la parole pour l'article 23.
On a compris que le député de Marguerite-Bourgeoys va avoir un amendement, mais
vous devez lire l'article 23 au préalable. La parole est à vous.
M. Skeete : L'article 24.2
de cette loi est modifié par l'insertion, à la fin du sixième alinéa, de «,
sauf si les boissons alcooliques qu'il fabrique sont entièrement produites à
partir des grains qu'il cultive».
L'article 23 du projet de loi ajoute
une exception au permis de producteur artisanal de bière pour permettre au
titulaire de ce permis d'exploiter également un permis de production artisanale
d'alcool et de spiritueux produits à partir de céréales, à la condition qu'il
utilise exclusivement les matières premières qu'il cultive, tant dans ses
alcools et spiritueux artisanaux que dans sa bière et autres boissons à base de
malt.
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Non, l'amendement, je... C'est moi qui suis allé trop vite tantôt. L'amendement
va être pour insérer un nouvel article après l'article 23.
M. Skeete : Ah! Bien,
parfait.
Le Président (M. Allaire) :
Donc, on va poursuivre les discussions sur 23.
M. Skeete : Je te propose
le vote.
Le Président (M. Allaire) :
Je pensais que vous vouliez que M. Lavigne intervienne. Ça va? Des
interventions sur 23? M. le député de Marguerite-Bourgeoys, la parole est à
vous.
M. Beauchemin : ...M. le
Président. M. le ministre, qu'est ce qu'on vient faire ici?
Le Président (M. Allaire) :
M. Lavigne.
M. Lavigne (Benoît) : Oui.
Donc, dans l'article 23, et on va voir après 24, on vient mettre une
exception à l'interdiction du double permis pour les boissons alcooliques
fabriquées à partir de grains de céréales. Donc, ça origine des modifications
qui ont été passées l'an dernier dans le cadre du projet de loi. Il y avait eu
l'ajout de nouvelles matières premières au permis de production artisanale avec
la catégorie alcool et spiritueux. Il y avait une disposition qui avait été
introduite ayant pour effet d'interdire la possession d'un double permis de
brasseur ou de producteur artisanal de bière, avec un permis de production
artisanale autorisant la fabrication d'alcool et spiritueux à partir de grains
de céréales. Donc, il y avait des raisons de mettre des limitations au double
permis. Sauf qu'il s'est avéré après coup que certains modèles d'affaires
existant déjà au Québec n'avaient pas été prévus dans cette... dans ces modifications-là
et sont compromis par cette interdiction-là. Donc, les deux articles, 23 et 24,
viennent apporter une correction pour permettre à ces entreprises-là de
poursuivre leurs activités.
M. Beauchemin : Est-ce
que vous pourriez un petit peu élaborer sur quel genre d'entreprise? C'est
quel... La productivité... Pas la productivité, le produit en tant que tel était
fait à partir de quoi exactement? Quel était l'élément différentiel?
M. Lavigne (Benoît) : C'est
des entreprises qui fabriquent autant de la bière que des alcools et spiritueux
à partir de leurs propres matières premières, là, d'un bout à l'autre.
M. Skeete : Genre bière
et scotch.
M. Beauchemin : Et je ne vois
pas la différence. J'essaie de comprendre, là.
M. Skeete : Dans le fond,
un permis artisanal, on vient dire que tu as le droit d'avoir les deux parce
que, dans le fond, on venait interdire à une personne de faire les deux. Donc,
si elle faisait des alcools, spiritueux, le whisky, il ne pouvait pas faire sa
bière. Alors il y a des gens qui font les deux. C'est les mêmes céréales. Donc,
on vient... Par inadvertance, on n'a pas prévu certains modèles d'affaires, ce
qu'on vient corriger...
M. Beauchemin : ...O.K., puis
c'était tu fréquent? Est-ce que c'est fréquent au Québec d'avoir ça?
M. Skeete : Je pense qu'il y
a une couple.
Une voix : ...
M. Skeete : C'est un? Bon, il
y en a juste un.
M. Beauchemin : C'était qui,
par curiosité, là?
M. Skeete : Bien, si vous
voulez, on peut aller hors ondes, là, mais je ne peux pas...
M. Beauchemin : Oui,
allons-y, hors ondes, deux secondes.
M. Skeete : As-tu le goût d'y
aller?
M. Beauchemin : Hein?
M. Skeete : Veux-tu y aller?
M. Beauchemin : Oui, oui,
allons-y, hors ondes. Je veux comprendre.
Le Président (M. Allaire) : Sérieusement?
On va suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 39)
(Reprise à 16 h 40)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. M. le député de Marguerite-Bourgeoys, vous
souhaitez poursuivre?
M. Beauchemin : Puis,
pourquoi est-ce qu'on a limité ça? Question comme ça, là, M. le ministre,
pourquoi est-ce qu'on a limité ça seulement à ceux qui utilisent leurs propres
grains?
M. Skeete : Un permis
artisanal, c'est ça.
M. Beauchemin : O.K., mais
dans le sens que ça aurait pu rester artisanal en étant avec... comme là, on
est en train de partager de l'équipement, on est en train de partager du
transport. Il y en a qui partagent même dans d'autres secteurs d'activités la
matière première.
M. Skeete : Un permis
artisanal, par sa définition, c'est quelque chose qu'on... on exploite nos
propres terres.
M. Beauchemin : Mais vous
m'avez expliqué tantôt que, tu sais, à partir du début, ce n'est que des
ouvertures qu'on fait à partir du négatif. On dit qu'on n'a pas le droit de
boire puis tout le reste découle de ça. Donc, il y a quand même eu du partage
de matière première.
M. Skeete : Oui, mais il faut
être prudent lorsqu'on rouvre dans le secteur... le secteur... En fait, avec le
permis artisanal, il faut être prudent parce qu'il y a des choses qui sont
permises avec un permis artisanal qui ne sont pas permises, surtout avec les
spiritueux, pour des permis industriels. Un exemple clair, c'est la majoration.
Les pommiers artisanaux ne sont pas sujets à la majoration, ce qui est un
avantage incroyable. Si on permet des intrants qui viennent de partout, bien
là, on vient dénaturer le principe d'un artisan versus un industriel et,
surtout, ça a un coût énorme pour la SAQ.
M. Beauchemin : Est-ce que ça
réduit les coûts de production, majorer comme ça?
M. Skeete : Est-ce que ça
réduit les coûts de production de ne pas recevoir des intrants d'ailleurs?
Bien, en fait, la question n'est pas pertinente dans l'optique où est-ce que le
permis artisanal a été créé pour faciliter l'exploitation des terres d'agriculteurs
qui souhaitent développer en alcool certains produits premiers.
M. Beauchemin : Mais dans une
région, si je peux, M. le Président, dans une région, des fois, on peut
peut-être prendre la matière première du voisin. On est... on partage quasiment
le même ruisseau, dans le sens qu'on veut... est-ce qu'on veut donc encourager
l'agriculture locale ou que... ce n'est pas une question truquée, c'est
vraiment... j'essaie de comprendre, parce que...
M. Skeete : Je comprends que
ce n'est pas truqué puis je sais que le collègue est de bonne foi dans sa
question, mais on n'est pas du tout dans l'article 23. Mais, dans le fond,
il y a une différence entre un permis industriel puis un permis artisanal,
c'est limité par le fait qu'on exploite notre propre terre, il y a des
conséquences importantes si ce n'est pas ça, entre autres, les avantages qu'on
donne aux agriculteurs puis aux artisans que les industriels n'ont pas. Il y a
une balance d'équité là-dedans.
M. Beauchemin : Puis comment
vous faites pour vérifier que les grains viennent bel et bien...
M. Skeete : Oui, bien, c'est
très sophistiqué comme processus. La SAQ à même un laboratoire pour tester la
génétique pour être sûr qu'un grain provient de la bonne place. Donc, c'est possible
de pousser la réflexion aussi loin que ça en cas de doute, mais, de manière
générale, c'est fait par des inspecteurs, notamment de la RACJ, qui se
présentent sur place et qui vont analyser pour s'assurer, que compte tenu de...
le territoire qu'on a, x hectares, ça va donner y tonnes de matière première.
Donc, si ça a du sens, on est dans ces contrôles-là, là.
M. Beauchemin : Je donnais
l'exemple tout à l'heure de mon voisin de l'autre côté, qui est de l'autre bord
du ruisseau, qui va cultiver le même genre de... je ne sais pas quel genre de
grain, là, quelconque, qui va dans la bière et/ou le scotch, là, O.K., puis
c'est exactement la même souche. Ça fait que, du point de vue de l'inspection,
il n'y a pas de... c'est comme... Je comprends que vous parlez de quantité de
volume, mais...
M. Beauchemin : ...il y a tout
un champ, il y en a... ils en avaient juste cultivé la moitié, parce qu'il y
avait des raisons x, y, z, mais la superficie du champ au grand complet
pourrait justifier facilement le double de productivité. Il ne l'a pas fait,
mais il a pris le grain du voisin. Comment qu'on fait, là, pour respecter
l'esprit de... du permis artisanal dans ce cas-là?
M. Skeete : Bien, la question
ne se pose pas, parce que, comme j'ai dit aux collègues, dans la... dans ce qui
concerne l'article 23, il y a juste un titulaire de permis qui est dans
cette situation-là.
M. Beauchemin : Ma collègue
voulait poser une question...
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Jeanne-Mance-Viger.
Mme Rotiroti : Oui. Oui,
juste, merci, M. le Président, juste pour préciser, M. le ministre, vous avez
dit que, dans le fond, l'article 23 vient corriger quelque chose que vous
avez fait dans une loi précédente. Alors, je... juste me dire de... C'est parce
que, quand on fait un projet de loi, il y a quand même la... il faut... il faut
qu'il y ait quand même la prévisibilité, là, il faut quand même... quand on
fait un... on change un règlement au... qui a un impact sur l'entrepreneur, il
me semble que... Puis je le dis, M. le Président, vous m'avez entendu dire à
plusieurs reprises, je comprends que le ministre dit : L'alcool, c'est
complexe. Quand tu commences à toucher, bien, tu trouves d'autres... je
comprends ça, mais quand on est dans... quand on fait... comme législateurs,
quand on fait une loi, il faut s'assurer qu'on fait la meilleure puis qu'on va
jusqu'à où on peut aller. Là, le ministre, c'est lui-même qui a dit : On
vient corriger une erreur que j'ai faite dans un de mes projets de loi parce
que je n'ai pas été... je n'ai pas été aussi loin que j'aurais pu aller.
M. Skeete : Ce n'est pas ça
que j'ai dit.
Mme
Rotiroti
:
Ça fait que je me dis : Est-ce qu'on analyse les modèles d'affaires,
quand...
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre, ça ne sera pas long, vous pourrez... vous pourrez corriger le tir,
si vous le souhaitez.
Mme Rotiroti : ...quand on
fait... quand on modifie un article...
M. Skeete : ...
Mme Rotiroti : ...ou quand on
fait un règlement, c'est ça, il faut regarder quand même le modèle d'affaires,
les différents modèles d'affaires, puis ça...
Le Président (M. Allaire) : Juste
un... juste un instant. M. le ministre souhaite soulever un point de règlement.
Lequel?
M. Skeete : Elle m'impute des
motifs, je n'ai jamais dit qu'on avait fait une erreur.
Mme Rotiroti : ...
Le Président (M. Allaire) : Alors,
Mme la députée, simplement être prudente, peut-être clarifier ce que vous voulez
dire, là, juste pour être sûr qu'il n'y a pas d'ambiguïté.
Mme Rotiroti : ...j'utilise
des mots du ministre. Le ministre vient de dire qu'on vient de corriger,
corriger quelque chose qu'on n'a pas fait dans une ancienne loi qu'il vient de
faire. Je veux juste...
M. Skeete : ...
Mme Rotiroti : Bien, je vais
laisser. Écoutez...
Le Président (M. Allaire) : C'est
ce que j'allais dire, c'est ce que j'allais dire.
Mme Rotiroti : Loin de moi
l'idée d'imputer des motifs, je vais laisser le ministre clarifier.
Le Président (M. Allaire) : Je
pense qu'on est tous d'accord. M. le ministre, clarifiez, s'il vous plaît.
Merci.
M. Skeete : Ce que j'ai dit,
c'est qu'après... Puis ça, ça prouve ce que je vous dis depuis maintenant
quelques heures, c'est qu'en matière d'alcool il faut avancer doucement, parce
que ce qu'on fait peut avoir des impacts importants et imprévisibles. Dans ce
cas-ci, on a fait un changement dans le dernier projet de loi que vous avez
voté pour, et on était à une situation où est-ce qu'il y a un modèle d'affaires
qui n'était pas connu de nous, une nouveauté dans le secteur où est-ce qu'un
producteur décidait de faire une... de faire deux matières premières...
d'utiliser ces matières premières pour faire deux produits distincts. On l'a
dit tantôt qu'on parle de deux produits... deux types de permis et deux types
d'exploitation. Et donc on ne pouvait pas deviner que c'était un modèle
d'affaires qui était en cours. Puis on ne pouvait pas non plus deviner que
cette personne-là aurait un impact. Donc, on vient ici régler le problème, mais
ça fait juste témoigner de ce qu'est-ce que je dis depuis tantôt, il faut y
aller doucement et il faut surtout prendre des actions mesurées pour être sûr
qu'on ne cause pas... comme j'ai dit, le fil, pour être sûr qu'on ne cause pas
des préjudices à des personnes.
Donc, c'est quelque chose qui est arrivé
dans le dernier projet de loi. On ne pouvait pas savoir qu'il y avait ce modèle
d'affaires là qui existait et qui aurait des impacts, parce qu'à tous les jours
l'innovation québécoise fait en sorte que les gens développent des nouveaux
produits. Alors, ce n'est pas une erreur, on vient rectifier une situation qui
cause un problème pour un entrepreneur, puis ce n'est pas ça, notre intention.
M. Skeete : Mme la députée.
Mme Rotiroti : Ça fait que
c'est une industrie qui évolue extrêmement vite. Et, dans le fond, qu'est-ce
qu'on fait aujourd'hui, peut-être dans deux mois, il va falloir qu'on revienne
à la table de dessin pour modifier le règlement ou la loi, pour être conforme à
un marché qui évolue extrêmement rapide. C'est ça, M. le ministre?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : ...que ça ne changera
pas, puis on va se voir à toutes les années, puis on va jouer dans ce film-là
jusqu'à la fin du temps, oui.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Rotiroti : Oui, je...
c'est parce que j'essaie de voir comment qu'on pourrait s'en sortir à ce
moment-là. Tu sais, je comprends que c'est une industrie qui évolue vite, puis
ça... je comprends ça. Par contre, quand on a des modèles d'affaires, quand on
est en affaires, on a... on produit des modèles, on sait, il y a... Tous les entrepreneurs
qui viennent nous voir, sans exception, parlent de prévisibilité. Ça prend la
prévisibilité...
Mme Rotiroti : ...Alors, en
l'un sens... je vais dire le sens inverse, nous aussi, comme législateurs, il
faut avoir cette prévisibilité-là. C'est sûr qu'on n'est pas des experts dans
le domaine. Alors, de dire que ce domaine-là va évoluer dans tel sens
aujourd'hui, c'est difficile. Mais ceux qui oeuvrent dans ce domaine-là, je
pense qu'ils savent, un petit peu, court, moyen, long terme. Quand tu es en
affaires, M. le Président, là, tu le sais où est-ce que tu t'en vas. Et pour
être capable de t'en aller où est-ce que tu veux, bien, il faut qu'on offre
cette prévisibilité-là.
Alors, j'essaie juste... Je ne remets pas
en question qu'est-ce que le ministre dit. Ce n'est pas ça, je veux faire. Je
dis juste que nous, là... Et je suis sûre que le ministre l'entend autant que
nous dans l'opposition. C'est que tous les gens d'affaires qui viennent nous
voir, que ce soit dans nos bureaux de comté ou dans des activités qu'on fait
dans nos comtés et à travers le Québec, c'est le mot qui revient le plus
souvent, c'est ça, c'est la prévisibilité. Alors, je veux bien que le
ministre... je salue sa flexibilité puis son agilité de dire : Bien, je
peux revenir à tous les ans puis modifier, mais je me dis est-ce qu'il y a une
façon comme législateurs qu'on est capables de dire : O.K., à court terme,
je ne dis pas dans 10 ans, mais dans les prochains trois ans ou deux ans,
est-ce que c'est possible d'aller un petit peu plus loin? Parce qu'on ouvre la
loi présentement. C'est ça qu'on fait.
• (16 h 50) •
Alors, je ne sais pas. J'ai de la misère à
concevoir qu'on ne peut pas, avec les gens d'affaires concernés, dans leur
propre domaine, qui... Effectivement, je le concède, de dire que ça évolue
extrêmement rapide, mais il y a quand même des plans d'affaires, des modèles
d'affaires, tu sais. Je veux dire, en collaboration... quand on travaille avec
ces gens-là en partenariat avec eux, quand on ouvre une loi, bien, on s'assure
qu'on leur donne un peu de cette agilité-là puis flexibilité-là pour qu'ils
puissent dire : Bien, O.K., je peux aller une coche plus loin.
Et là, de qu'est-ce que je comprends, on
ne fait pas... on corrige, dans le fond, à cause du marché qui évolue vite,
mais on ne va pas plus loin. On reste là puis on va attendre qu'une demande
soit faite pour revenir à la table de dessin, réouvrir la loi puis faire la
modification concernant ce domaine-là. Alors, je trouve que... En tout cas,
c'est... c'est particulier, M. le Président. J'avoue que c'est... c'est
particulier.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 23. Est-ce que l'article 23
est adopté? Adopté. Excellent. Donc, M. le député de Marguerite-Bourgeoys, je
vous cède la parole pour votre amendement. Allez-y, lecture et explication,
s'il vous plaît.
M. Beauchemin : Est-ce qu'on
va le mettre à l'écran?
Le Président (M. Allaire) : Oui.
On est en train de le faire. Voilà. C'est fait.
M. Beauchemin : Donc,
l'article 23.1. C'est l'article 24.2.1 du Règlement sur les aliments.
Donc, on veut insérer, après l'article 23 du projet de loi, le
suivant :
«23.1. Insérer, après l'article 24.2
de cette loi, le suivant :
«"24.2.1. Le titulaire d'un permis de
producteur artisanal de bière peut livrer, pour le compte d'un ou plusieurs
autres titulaires de permis de producteur artisanal de bière, les boissons
alcooliques que ces derniers fabriquent dans les cas et aux conditions prévues
par règlement. Les boissons alcooliques peuvent être donc entreposées en
prévision de leur livraison dans un endroit autre qu'un établissement où est
exploité un permis délivré en vertu de la présente loi ou de la Loi sur le
permis d'alcool (chapitre P-9.1) pourvu que la régie en soit informée. Cet
endroit doit exclusivement être utilisé à des fins autorisées en vertu du
présent article. Le titulaire qui fait exécuter la livraison de ses boissons
alcooliques peut les transporter de son établissement ou de son entrepôt à
l'endroit destiné à l'entreposage des boissons alcooliques en prévision de leur
livraison. Ce transport peut être... peut également être fait par le titulaire
qui en effectue la livraison."»
Donc, l'article modifié se lirait ainsi...
Est-ce que je dis ça?
Le Président (M. Allaire) : Non,
je ne pense pas que ce soit nécessaire, là.
M. Beauchemin : Non. O.K.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va. Peut-être donner des explications...
Le Président (M. Allaire) : ...s'il
vous plaît.
M. Beauchemin : Oui. Juste
pour être clair sur... Une petite seconde.
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Mais,
en fait, juste par précision, là, dans le fond, vous ne modifiez aucun article,
là, parce que vous insérer un nouvel article, ça fait que... Donc, voulez-vous
quand même prendre le temps d'expliquer ou... Ça va-tu?
M. Beauchemin : Mais on vient
juste d'étendre la livraison, comme on le suggérait tout à l'heure, pour
pouvoir permettre... Pardon?
Une voix : ...
M. Beauchemin : Pour les
microbrasseurs. C'est ça. Exactement.
Le Président (M. Allaire) : Excellent.
M. le ministre, est-ce que vous souhaitez qu'on suspende les travaux pour que
vous en discutiez ou ça va? Bon. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions
concernant l'amendement déposé par le député de l'opposition officielle,
précisément par le député de Marguerite-Bourgeoys? Il n'y a pas
d'interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention... Pardon?
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Le
ministre ne souhaite pas intervenir. C'est son choix. Donc, si vous n'avez pas
d'autres questions ou d'autres interventions, on va procéder à sa mise aux
voix. Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme Rotiroti : ...juste
souligner le fait que cet amendement-là vient préciser qu'est-ce que la
majorité des groupes qui sont venus en commission parlementaire nous ont dit
par rapport à la sous-traitance de la livraison. Alors, je comprends qu'il n'y
a aucune ouverture envers cet amendement-là du ministre, mais je voulais
simplement... là, que c'est vraiment...
Le Président (M. Allaire) : Juste...
Vous voulez dire «amendement de votre collègue». Vous avez dit...
Mme Rotiroti : Oh,
excuse-moi.
Le Président (M. Allaire) : Ce
n'est pas grave.
Mme Rotiroti : Oui, de mon
collègue de Marguerite-Bourgeoys, effectivement. Alors, c'est ça, c'est... On
est dans, c'est ça, le titulaire d'un permis de production artisanale de bière
pour livrer pour leur compte de plusieurs autres titulaires de permis. En tout
cas, c'est exactement calqué sur qu'est-ce que plusieurs des gens qui sont
venus ont écrit dans leur mémoire. Alors, c'est dommage que le ministre ne nous
explique pas pourquoi qu'il n'a aucune ouverture.
Le Président (M. Allaire) : D'autres
interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention... M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, allez-y.
M. Beauchemin : J'essaie
juste de comprendre pourquoi on n'a aucune ouverture à ce sujet là, c'est
quelque chose qui a été demandé, comme ma collègue vient de le mentionner, par
plusieurs groupes qui sont venus nous voir. Pour moi, en ce qui me concerne,
c'est dans la suite logique des choses. Ici, on n'est pas en train de déranger
un équilibre, il y a... Je ne peux pas percevoir... J'aimerais au moins avoir
une explication de la part du ministre pourquoi qu'il, pour le moment, ne semble
pas être en accord avec l'amendement proposé. On va en ligne droite avec ce qui
semble avoir été demandé de par tous les groupes qui sont venus. Il nous a dit
hors d'ondes qu'on allait travailler là-dessus. Je pense que, là, ce qu'on
propose, c'est quelque chose qui va dans ce sens-là. Je pense que ce serait
peut-être important qu'on puisse avoir au moins un minimum d'idées à savoir on
a l'air de quoi en termes d'horizon de temps ici. Est-ce qu'on a une idée? Si
c'est quelque chose que le ministre veut considérer maintenant, est-ce qu'il
veut qu'on prenne le temps d'en discuter, etc.?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Jeanne-Mance—Viger, allez-y.
Mme Rotiroti : Oui, je
voudrais juste, si vous permettez... c'est... dans le fond, là, c'est
d'ouvrir... c'est une ouverture sur le marché, c'est... qu'est ce que
l'amendement fait, c'est de stimuler l'économie locale aussi pour nos petits
livreurs qui n'ont pas le volume des gros. Alors, honnêtement, c'est juste une
question d'être plus flexibles et agiles. Ça peut avoir une grosse, grosse
différence dans les différentes régions du Québec, plus au niveau local. Alors,
effectivement, je comprends que j'ai manqué un petit bout quand le ministre a
dit qu'il travaillait là-dessus. Très bien. Est-ce que... J'aimerais ça savoir
c'est quoi, l'échéancier ou est-ce qu'on doit attendre au prochain projet de
loi? Est-ce qu'on peut le trouver là-dedans?
M. Beauchemin : Pour en
ajouter une couche, le point est que, quand on est dans une région où est ce
que notre prochain collègue artisan est à 150 kilomètres de route, là,
O.K., il n'y a pas vraiment de valeur ajoutée à ce qui a été proposé
initialement. Donc, l'amendement ici vient faire en sorte qu'on permette ça de
façon plus élargie. J'essaie juste de comprendre les restrictions.
Le Président (M. Allaire) : Des
interventions? M. le ministre.
M. Skeete : J'ai déjà dit à
plusieurs reprises qu'on ne peut pas s'inventer une procédure dans le secteur
de l'alcool. Ça nécessite des études. L'idée est intéressante, mais on n'est
pas en mesure d'accepter...
M. Skeete : ...l'amendement
aujourd'hui.
Le Président (M. Allaire) : D'autres
interventions? Mme la députée de Jeanne-Mance-Viger.
Mme Rotiroti : Juste pour
qu'on se comprend, là, je vais vous dire juste un exemple, M. le Président,
puis, je pense, ça va illustrer bien qu'est-ce qu'on veut faire ici, là,
qu'est-ce que mon collègue de Margurite-Bourgeoys tente de faire. Quand on
parle de «une région en particulier», parce que c'est vraiment pour aider nos
régions. On parle, mettons, tu prends Chaudière-Appalaches, c'est 25... 25 et
moins qui sont des détenteurs de permis pour la... de production artisanale. Et
là, avec l'amendement que mon collègue amène, ça permettrait, eux, à faire... à
avoir recours à des livreurs locaux. Ça fait stimuler l'économie locale. Ça
fait... On ouvre le marché pour ces 25 détenteurs de permis là.
Alors, je voudrais moi-même comprendre
pourquoi qu'on ne peut pas le faire présentement dans cette loi-ci, pourquoi
qu'on doit attendre. D'autant plus que tous les groupes, presque tous les
groupes sont venus nous dire : Donnez... Donnez-nous cette flexibilité-là,
donnez-nous cette opportunité-là, ça nous aiderait énormément, surtout dans nos
régions éloignées. Je peux vous donner Estrie, c'est 55 détenteurs de
permis, la Capitale-Nationale, M. le Président, ici, au... ici, là, Québec, 30.
Alors, je voudrais juste comprendre c'est quoi, les étapes, c'est quoi,
l'échéancier du ministre pour finalement donner vraiment cet allègement
réglementaire là. Est-ce qu'on parle d'un an, deux ans? Parce que probablement,
dans deux ans ou dans trois ans, ces gens-là vont avoir trouvé une solution,
puis on va être encore trop tard.
• (17 heures) •
Alors, juste... Je ne sais pas s'il peut y
avoir des qualifications. Là, on parle, dans certains cas, là, ils font
200 kilomètres pour aller utiliser le service d'un autre producteur.
200 kilomètres, c'est 2 h de route, ça, M. le Président, qui peut servir
à faire d'autres choses. D'autant plus que c'est des artisanaux, alors leurs
nombres d'employés sont quand même... ce n'est pas des... tu sais, ce n'est pas
des très gros, comme les microbrasseurs, là, où est-ce qu'ils ont des employés
en fini. Et, la plupart du temps ils font des doubles, triples tâches dans le
même... dans la même compagnie.
Alors, j'essaie juste de comprendre c'est
quoi, l'enjeu qui nous empêche, qui nous empêche d'aller de l'avant avec
l'amendement que mon collègue de Marguerite-Bourgeoys propose à ce moment-ci.
Le Président (M. Allaire) : Des
inventions? Pas d'intervention. Juste pour le bénéfice de tous, là, en vertu...
en vertu de l'article 82, là, c'est le droit... ça fait partie du droit du
ministre, là, d'exercer son refus de répondre à une question. Il y a de la
jurisprudence. D'ailleurs, sur le sujet, M. de Marguerite-Bourgeoys. La parole
est à vous.
M. Beauchemin : C'est parce
qu'en bout de piste, là, ce qu'on est en train de faire... Je comprends que les
intentions sont initialement bonnes, là. On veut permettre à des gens qui sont
proches, dans le même secteur artisanal, de vouloir se regrouper ensemble puis
de partir un nouveau système qui est vraiment à l'extérieur de leur champ de
compétence, là, O.K., au lieu d'y aller avec un service de logistique qui sont
déjà établis pour un argumentaire de sécurité que le ministre nous a offert
tout à l'heure. Écoutez, je comprends. Nonobstant le fait que je ne l'achète
pas, là, je comprends la logique. Mais, en agissant de la sorte, ce qu'on vient
de faire, c'est qu'on vient de donner un avantage à ceux qui se sont regroupés
dans une région proche au détriment de nos régions, qui, pour certains de nos
artisans, producteurs artisanaux, pour eux, là, ça devient un désavantage
compétitif. Ça fait qu'eux, ils ne pourront pas, là, ce ne sera pas un... ils
n'auront comme aucunement le choix, là, O.K. Ils vont être obligés de se mettre
sur leurs camions puis d'aller eux-mêmes livrer leur affaire. Ils n'auront
aucun avantage.
Puis là, on a donné des avantages à
d'autres, là. Là, on vient de donner des avantages à d'autres, qui, eux, là, ça
va réduire leurs frais d'opération. Ça fait que là, on vient de mettre à risque
les gens qui sont les plus éloignés de nos régions du Québec, des producteurs
artisanaux qui sont les plus éloignés. Ça fait que pour l'argumentaire qu'on
veut permettre ça seulement si c'est organisé entre détenteurs de permis
artisans... artisans parce qu'il y a une question...
17 h (version non révisée)
M. Beauchemin : ...de
sécurité, parce qu'il y a le permis qui peut s'assurer que la régie va être
capable d'aller inspecter ce qui se passe dans ces nouveaux entrepôts qui vont
être créés. C'est parce qu'on s'est sorti, O.K., du cadre réglementaire, on s'est
dit : On va y aller de l'avant, avec cette proposition-là, on va faire
quelque chose qui, on pense, va aider, mais on n'a pas compris la subtilité
que, là, ce qu'on est en train de créer, c'est une nouvelle affaire, c'est un
nouveau modèle d'affaires qu'on donne, donc, à des détenteurs de permis
artisanaux, qui eux autres, là, O.K., n'ont pas plus de connaissances.
On pense que la régie va être capable de
faire des inspections là-dessus. Bien, écoutez, c'est parce que c'est du... c'est
de la marchandise en transit. Ce n'est aucunement le modèle d'affaires actuel
de la régie, là. Eux autres, là, ils font une inspection sur les lieux de
production puis sur les lieux de consommation. Là, on est en train de dire :
O.K., là, en plus, là, on va... on va vous mettre, là, sur une chaîne, une
courroie, là, puis allez-y, là, faites... faites votre travail là-dedans, là, c'est
toute une adaptation, là. J'assume qu'ils sont flexibles puis j'assume qu'ils
vont être capables, je... on leur souhaite qu'ils vont l'être, mais ça aurait
été tellement plus simple d'accepter d'avoir une livraison par un tiers.
Une livraison par un tiers, là, les UPS,
les FedEx de ce monde, ils sont... ils peuvent livrer de la matière dangereuse.
Ils sont certifiés pour le faire. De l'alcool, M. le Président, je veux dire,
la... bien, je... peut-être me tromper, là, la SQDC ne livre pas par... la
Société des alcools ne livre pas par FedEx? Donc, je ne comprends pas. Moi, je
ne comprends pas.
C'est... tout ça, pour moi, ça me dépasse
un peu. J'essaie juste de comprendre la logique. Puis là l'argumentaire
additionnel qu'on apporte ici, c'est qu'en agissant de la sorte, pour toutes
les raisons qui sont présentées par le ministre puis que je viens de donner les
contre-arguments qui se tiennent, là, on est en train de créer un avantage
compétitif pour ceux qui sont rapprochés l'un l'autre et un... un désavantage
significatif pour ceux qui ne le sont pas. Dans quel esprit... C'est difficile
à dire, parce que, nos régions, on veut qu'elles soient toutes à... Le rôle du
gouvernement, c'est de créer des conditions gagnantes pour que tous puissent
avoir une chance de gagner. Là, ce qu'on vient de faire ici, c'est qu'on vient
de choisir le gagnant. Ça fait que moi, je trouve ça désolant. On propose de
quoi qui réellement simplifie la note, quelque chose qui va en arriver
directement, là, aux fins que le ministre... Je le sais, là, c'est ce qu'il
pense aussi, là. On va arriver exactement aux fins du ministre. Je veux juste
qu'il nous explique autrement, là, que ce qu'il nous a dit tout à l'heure, là,
la raison du pourquoi, parce que je... Ça ne peut pas être ce que... ce qu'on a
eu comme explication.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Des interventions? Pas d'interventions? D'autres
interventions des partis de l'opposition? Donc, nous allons procéder à la mise
aux voix de l'article 24... Non, c'est l'amendement. Mon Dieu! J'essaie de
me replacer. C'est l'amendement qui était déposé pour insérer un nouvel article 23.1.
Donc, est-ce que l'amendement est adopté? Par appel nominal. Allez-y, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Pour.
La Secrétaire : MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger)?
Mme
Rotiroti
: Pour.
La Secrétaire : M. Skeete
(Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
: Contre.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. Alors, on poursuit, M. le ministre, on s'en va à
l'article 24.
M. Skeete : L'article 24
de cette loi est modifié : 1 : par l'insertion, dans le troisième
alinéa, et après «vendre les boissons alcooliques qu'ils fabriquent» de «sur
les lieux de fabrication»;.
2 : par l'insertion, à la fin du
cinquième alinéa, de : «Sauf si les boissons alcooliques qu'ils fabriquent
sont entièrement produites à partir de grains qu'ils cultivent.»
L'article 24 du projet de loi ajoute
une exception au permis de brasseur pour permettre au titulaire de ce permis d'exploiter
également un permis de production artisanale d'alcool et de spiritueux produit
à partir des céréales, à la condition qu'il utilise exclusivement les matières
premières qu'il cultive, tant dans ses alcools et spiritueux artisanaux que
dans sa bière et autres boissons à base de malt.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions concernant l'article 24? M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Est-ce que le ministre peut nous expliquer la
différence fondamentale...
M. Beauchemin : ...entre 23 et
24.
M. Skeete : M. Lavigne peut
vous expliquer.
Le Président (M. Allaire) : M.
Lavigne. La parole est à vous.
M. Lavigne (Benoît) : Oui.
Donc, 23, ça concerne le permis producteur artisanal de bière, alors que 24,
c'est le permis de brasseur. Donc, c'est essentiellement la même modification,
mais pour les deux... les deux types de permis, là, qui ouvre la possibilité du
double permis si les produits qu'il fabrique... si les boissons qu'il fabrique
sont entièrement produites à partir de grains qu'il cultive.
M. Beauchemin : ...pour 24,
ici, on parle des brasseurs, puis pour 23, c'était...
M. Lavigne (Benoît) : Producteurs...
Les brasseurs... Les producteurs de bière artisanaux.
M. Beauchemin : O.K.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Jeanne-Mance-Viger, souhaitez-vous intervenir? Ça va?
Mme Rotiroti : Non. Ça va.
C'est...
Le Président (M. Allaire) : C'est
clair pour tout le monde? M. le député de Marguerite-Bourgeoys, ça va?
M. Beauchemin : Oui.
Le Président (M. Allaire) : S'il
n'y a pas d'autre intervention, on va procéder à la mise aux voix de
l'article 24. Est-ce que l'article 24 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
M. le ministre. L'article 25.
M. Skeete : L'article 29.0.1
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«activités, l'est» par «activité ou a... ou a effectué lui-même une activité à
l'établissement d'un autre titulaire, celle-ci réputée avoir été exécutée par
le titulaire et, dans le cas des activités de fabrication d'embouteillage à son
établissement, les».
• (17 h 10) •
L'article 25 du projet de loi prévoit
une modification de concordance avec les nouvelles activités de sous-traitance
autorisées pour prévoir que les boissons alcooliques dont certaines activités
de fabrication et d'embouteillage ont été effectuées par un autre titulaire de
permis de l'établissement de ce dernier sont réputées avoir été effectuées par
le titulaire du permis la production artisanale à son établissement. La
modification permet également de considérer que les boissons alcooliques
livrées par un titulaire de permis de production artisanale pour le compte d'un
autre titulaire de ce même permis ont été livrées par le titulaire qui les a
fabriquées.
Le Président (M. Allaire) : Des
interventions? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Donc, c'est
un... c'est un article de concordance, d'une certaine... C'est quoi, l'objectif
précis, là, de cette modification très technique?
M. Skeete : Il s'agit d'un
article de concordance sur les autres choses qu'on a déjà adoptées.
M. Beauchemin : O.K. Mais on
a... L'objectif, on l'atteint ici, hein?
M. Skeete : La concordance,
c'est souhaité.
M. Beauchemin : O.K.
D'accord.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Pas d'autres interventions? On va procéder à l'adoption de
l'article 25. Est-ce que l'article 25 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Parfait. On poursuit. L'article 26. M. le ministre.
M. Skeete : L'article 29.1
de cette loi est modifié par le remplacement de «2 du deuxième» par «1 du
troisième». L'article 26 du projet de loi apporte une modification de
concordance avec la réécriture des certains alinéas de l'article 24.1 de
la Loi sur la Société des alcools du Québec, dans le cadre... qui encadre le
permis de production artisanale afin de préciser les boissons alcooliques
pouvant être vendues sur place et celles pouvant être livrées notamment au
titulaire d'un permis de restaurant et de bar. Les ventes pour consommation sur
place seront prévues au deuxième alinéa et celles pouvant être livrées seront
prévues au troisième alinéa.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Des interventions sur l'article 26? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 26 est adopté?
M. Skeete : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
On poursuit. L'article 27.
M. Skeete : L'article 30.1.2
de cette loi est modifié par la suppression de «ou 2».
L'article 27 du projet de loi apporte
modification de concordance avec la réécriture de certains alinéas de
l'article 24.1 de la Loi sur la Société des alcools du Québec, qui encadre
le permis de production artisanale, afin de préciser les boissons alcooliques
pouvant être vendues sur place et celles pouvant être livrées.
Puisque les ventes au titulaire d'un
permis de pour consommation sur place, notamment au bar et au restaurant, ont
été déplacées du deuxième au troisième alinéa pour en permettre la livraison,
une concordance à l'article 30.1.2 de la Loi sur la Société des alcools du
Québec est nécessaire.
Le Président (M. Allaire) : ...27?
Oui. Mme la députée de Jeanne-Mance-Viger.
Mme Rotiroti : Juste une
question. Peut-être, les juristes pourraient me clarifier. Je comprends que là,
on est dans la concordance, là, ça, c'est parfait, mais on n'est pas... on ne
touche pas des articles qu'on a suspendus ou qu'on n'a pas adoptés encore.
Parce qu'on ne peut pas faire la concordance dans des articles qu'on n'a pas
traités. Je veux juste être sûre, là, que c'est le cas. C'est bon?
M. Skeete : ...de la
concordance avec l'article 21.
Mme Rotiroti : Parfait.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va?
Mme
Rotiroti
:
Non, mais c'est parce qu'il y en a d'autres, là. On continue avec la
concordance, là, puis ça va aller vite. Ça fait qu'il faudrait juste qu'on soit
prudents. On ne peut pas adopter un article de concordance si l'article est
suspendu.
Le Président (M. Allaire) : Je
suis d'accord. Donc, ça va pour tout le monde?
M. Beauchemin : ...
Le Président (M. Allaire) : Pour
être bien précis, excusez-moi, oui, 10 à 19 sont suspendus. C'est bon? Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 27. Est-que l'article 27 est adopté?
Des voix : Adopté...
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Excellent. M. le ministre, l'article 28.
M. Skeete : L'article 33.1 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «2° du
deuxième» par «1° du troisième».
L'article 28 du projet de loi apporte une
modification de concordance avec la réécriture de certains alinéas de l'article
24.1 de la Loi sur la Société des alcools du Québec, qui encadre le permis de
production artisanale afin de préciser les boissons alcooliques pouvant être
vendues sur place et celles pouvant être livrées. Puisque les ventes aux
titulaires d'un permis pour consommation sur place, notamment aux bars et aux
restaurants, ont été déplacées du deuxième au troisième alinéa pour en
permettre la livraison, une concordance de l'article 33.1 de la Loi sur la
Société des alcools du Québec est nécessaire.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Des interventions concernant l'article 28? S'il n'y a pas d'intervention,
on procède à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Excellent. Article 29.
M. Skeete : L'article 33.2 de
cette loi est modifié par la suppression, dans le premier alinéa, de «ou 2°».
L'article 29 du projet de loi apporte une
modification de concordance avec la réécriture de certains alinéas de l'article
24.1 de la Loi sur la Société des alcools du Québec, qui encadre le permis de
production artisanale afin de préciser les boissons alcooliques pouvant être
vendues sur place et celles pouvant être livrées. Puisque les ventes aux
titulaires d'un permis de... pour consommation sur place, notamment aux bars et
restaurants, ont été déplacées du deuxième au troisième alinéa pour en
permettre la livraison, une concordance à l'article 33.2 de la Loi sur la
Société des alcools du Québec est nécessaire.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur 29? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
L'article 30.
M. Skeete : L'article 34 de
cette loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe 2° du premier
alinéa, du paragraphe suivant :
«2.1 ° examiner tout véhicule servant au
transport de boissons alcooliques se trouvant sur les lieux d'un établissement
ou d'un autre endroit où a lieu une activité reliée à l'exploitation d'un
permis visé à la présente section :».
Le nouveau paragraphe introduit l'article...
à l'article 34 de la Loi sur la Société des alcools du Québec prévoit les
pouvoirs d'inspection à l'égard des permis de fabricant de boissons alcooliques
afin de permettre à un membre de la Sûreté du Québec, un membre des corps de
police autorisés à cette fin par le ministre de la Sécurité publique ou toute
autre personne autorisée par le président de la Régie des alcools, des courses
et des jeux à examiner tout véhicule servant au transport de boissons
alcooliques se trouvant sur les lieux d'un établissement ou d'un autre endroit
où a lieu l'activité reliée à l'exploitation d'un permis de fabrication ou
d'entreposage des boissons alcooliques. Il s'agit d'une modification de
concordance avec l'article 21 du projet de loi, qui autorise la délégation des
activités de livraison entre titulaires de permis de production artisanale et
la possibilité d'entreposer les boissons alcooliques en prévision de leur
livraison dans un autre endroit que l'établissement du titulaire qui effectue
la livraison.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'article 30? Mme la députée de
Jeanne-Mance-Viger.
Mme Rotiroti : Juste une
question. Ici, là, on ne parle pas... Parce que le ministre a-tu le droit de...
Concernant les modalités d'inspection, avez-vous la juridiction pour faire ça,
M. le ministre? Là, vous dites «examiner tous les véhicules servant au
transport de boissons alcooliques qui se retrouvent sur les lieux d'un
établissement ou d'un autre endroit où a lieu une activité liée à
l'exploitation d'un permis visé à la présente section». Alors, vous, vous avez
ce pouvoir-là?
M. Skeete : Un membre de la
Sûreté du Québec, un membre des corps policiers autorisés à cette fin par le
ministre de la Sécurité publique ou toute autre personne autorisée par le
président de la Régie des alcools, des courses et des jeux a le droit.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Oui, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Juste pour
que je comprenne, là, avant, donc, ces gens-là n'avaient pas le droit de le
faire?
M. Skeete : Je vais laisser
M. Lavigne répondre.
Le Président (M. Allaire) : M.
Lavigne, allez y.
M. Lavigne (Benoît) : Oui.
C'est un ajustement de concordance en lien avec la livraison. Donc, c'est un
élargissement de ce qui est... ce qu'il était déjà permis de faire. Donc, il y
avait déjà une liste des éléments qu'ils pouvaient faire, donc on rajoute
les...
M. Beauchemin : Et ça, ça
faisait partie de ce qu'ils pouvaient faire?
M. Lavigne (Benoît) : Exact.
M. Beauchemin : Je m'excuse
d'avoir été rapide, là, sur la caméra, là. Donc, ça... Et ça, donc, ils
pouvaient déjà le faire?
M. Lavigne (Benoît) : Ils
pouvaient déjà... La Sûreté du Québec pouvait déjà poser un certain nombre de
gestes. Là, on rajoute les éléments en lien avec la livraison des... par un
tiers.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que... quel genre de contrôle qu'on parle ici, M. le ministre, là?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : On parle d'un
contrôle pour des fins de l'inspection sur le permis en lien avec le...
M. Beauchemin : Ça... Ça veut
dire quoi, là, pour ceux qui nous regardent, là?
M. Skeete : Si vous lisez un
peu plus tard, là, dans le fond, là, on émet un permis et on se donne le droit
de vérifier que tout est suivi en lien avec le permis. C'est tout simplement
ça.
M. Beauchemin : Mais comme...
Il y a des camions, là, dans un stationnement, là, proche d'un producteur, là,
d'alcool x, y, z, là. Alors, ça veut dire quoi, là?
M. Skeete : Je vais laisser
Me Desbiens répondre.
Le Président (M. Allaire) : Alors,
Me Desbiens, la parole est à vous.
Mme Desbiens (Geneviève) : Oui.
Merci, M. le Président. Alors là, on est dans un article d'inspection. Pour
pouvoir inspecter, il faut...
Le Président (M. Allaire) : ...Me Desbiens,
la parole est à vous.
Mme Desbiens (Geneviève) : Oui,
merci, M. le Président. Alors là, on est dans un article d'inspection. Pour
pouvoir inspecter, il faut avoir le pouvoir de le faire en vertu de la loi.
Avant qu'on puisse faire cette sous-traitance-là, et, avec tout le transport
qui s'en suit, on n'avait pas le droit de le faire. Donc là, on tombait en infraction,
puis là, oups, on change de loi, on s'en va dans la Loi sur les infractions en
matière de boissons alcooliques, puis là on devenait... on était en matière
d'enquêtes. Ça fait que c'est pour ça qu'on a besoin de cet ajout ici pour
pouvoir faire une inspection, parce que, là, c'est permis par la loi. Avant,
comme ce n'était pas permis, donc interdit, si on le faisait, on tombait en
infraction. Donc là, c'était une enquête puis on avait le droit de le faire.
• (17 h 20) •
M. Beauchemin : Merci, parce
que c'était un petit peu là où est-ce que j'étais tantôt, puis j'ai été un
petit peu confus quand on m'a dit que c'était de la concordance, que, déjà, ces
droits-là existaient. Ça fait que, qu'est-ce que je ne comprends pas. Il y
a-tu... juste pour qu'on soit clairs, là, est-ce que c'est de la concordance,
donc ces droits-là étaient déjà permis?
Le Président (M. Allaire) : Oui,
allez-y.
Mme Desbiens (Geneviève) : Oui,
merci. Là, c'est de la concordance. Comme je disais, vu qu'on permet
l'activité, il faut la vérifier, vérifier si elle se fait conformément à la
loi. Donc là, on est en matière d'inspection. Quand on est en matière
d'inspection, on va voir si tout va bien. Avant, c'était interdit, donc on
n'allait pas voir si tout allait bien parce qu'on n'avait pas le droit de le
faire, on tombait en enquête, en infraction. Donc, c'est pour ça que c'est de
la concordance. Vu que maintenant on a le droit de le faire, on doit avoir le
pouvoir de vérifier si on le fait conformément à la loi. C'est de la
concordance.
M. Beauchemin : O.K., bien,
j'apprécie parce que, tantôt, quand j'ai posé la question, quand je
disais : Est-ce qu'on avait le droit de le faire avant, puis on m'a dit
que oui, là, dans le fond, juste pour qu'on soit clair, donc ils n'avaient pas
le droit de le faire avant parce que c'est nouveau. Puis là on fait de la
concordance...
M. Skeete : ...
M. Beauchemin : Bien,
c'est...
M. Skeete : ...il y avait...
il y a des inspections qu'on couvre aujourd'hui sur les choses qui sont régies
par la RACJ qui sont permises. Bien sûr, on n'inspecte pas les choses qui ne
sont pas permises.
M. Beauchemin : Exact. Donc,
ça, ce n'était pas permis. O.K., je ne vous en tiens pas rigueur, c'était juste
parce que je pensais que j'étais dans la bonne voie. J'ai compris l'inverse. On
me confirme que je l'étais. Je reviens donc à ma case de départ. Est-ce que
vous savez si ça fait créer donc des coûts au niveau de la logistique de nos
détenteurs de producteurs artisanaux si on leur permet donc d'avoir ce genre
d'inspection? Est-ce qu'on a... On a-tu une étude de coûts, une étude
économique?
M. Skeete : Il s'agit d'un
projet de loi sur l'allègement réglementaire. Donc, on vient réduire un fardeau
administratif pour les entreprises.
M. Beauchemin : Bien, pas là.
Pas là, M. le ministre, là, j'essaie juste de...
M. Skeete : On vient donner
un nouveau droit. On se donne le droit de s'assurer que c'est bien fait. Donc,
oui, dans ce cas là.
M. Beauchemin : Oui, mais là,
on ajoute la possibilité d'inspection. C'est juste... juste pour qu'on soit
clairs, est-ce qu'il y a un bénéfice net après tout ça, d'après vous, M. le
ministre?
M. Skeete : Le bénéfice net,
c'est que, maintenant, on a le droit de faire quelque chose qu'on n'avait pas
le droit de faire avant. Donc, oui.
M. Beauchemin : Mais est-ce
qu'on a donc des attentes au niveau des coûts additionnels, au niveau de la
logistique, de faire ces inspections-là? Est-ce qu'on l'a calculé, ça? Est-ce
qu'on sait une idée, grosso modo, ce que ça représente? On assume que les
inspecteurs de la régie, etc., on connaît le taux horaire.
M. Skeete : Ça fait déjà
partie de leurs fonctions. Donc, ils sont habitués à faire des inspections en
ce sens.
M. Beauchemin : Donc, ce
n'est pas du travail additionnel pour la régie, ça?
M. Skeete : C'est un nouveau
mandat, mais c'est des inspections qu'ils font actuellement.
M. Beauchemin : Je pense qu'on
ne veut juste pas s'entendre. Il y a quand même davantage de ressources, là,
que la régie va avoir.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Jeanne-Mance—Viger, allez-y.
Mme Rotiroti : Ça fait que,
si je comprends l'explication de maître... de l'avocate, alors ici, on vient
d'introduire le nouveau concept, parce que, là, on fait du véhicule puis il
faut donner le pouvoir d'inspecter le véhicule avec les lois qui existent déjà
par rapport à la régie, la société d'automobile, etc. C'est ça que je
comprends? On n'ajoute pas des mesures additionnelles ou on ne touche pas ces
lois-là, on n'ajoute rien à ces lois là d'inspection. C'est strictement... on
vient d'ajouter le véhicule, puis il faut se donner le pouvoir d'inspecter le
véhicule. C'est ça? J'ai bien compris?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : C'est ça.
Mme Rotiroti : Parfait,
merci.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 30. Est-ce que l'article 30
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Article 31, M. le ministre...
M. Skeete : ...L'article 34.1
de cette loi est modifié par l'insertion, après «24.1.0.1,», de «24.1.0.2,
26.0.1, ».
L'article 31 du projet de loi est une
modification de concordance pour permettre l'échange de renseignements entre le
ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, la Régie des alcools,
des courses et des jeux et la Société des alcools du Québec en ce qui concerne
la délégation des activités de livraison de boissons alcooliques entre
titulaires de permis de production artisanale interdites... pardon, introduites
prévues au nouvel article 24.1.0.2 de la Loi sur la Société des alcools du
Québec.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'article 31?
M. Beauchemin : M. le
Président, quels types de renseignements vont être partagés puis c'est quoi, le
but ici?
M. Skeete : Toujours en lien
avec le mandat, donc les échanges vont permettre de faire un suivi pour être
certain qu'on suit les lois et les règlements et les nouvelles dispositions,
donc tout ce qui est nécessaire pour faire cette fonction-là.
M. Beauchemin : O.K. Quels
types de renseignements on cherche vraiment?
M. Skeete : Je vais laisser
M. Lavigne vous répondre.
M. Lavigne (Benoît) : L'article
permettant l'échange d'informations existe déjà. On vient rajouter les
informations qui concernent la sous-traitance de la livraison, donc, par
exemple, qui a le droit de livrer pour qui. Qui qui a eu des ententes de
sous-traitance? Avec quels producteurs? Donc, ça, c'est une information qui
peut être... qui pourrait être partagée.
M. Beauchemin : Quand vous
parlez de sous-traitance de livraison, vous voulez dire quoi exactement?
M. Lavigne (Benoît) : La
sous-traitance de livraison qui a été introduite à l'article 21, donc qui
permet à deux producteurs artisanaux de se regrouper pour la livraison, de
faire livrer par l'autre. Donc, il y a des ententes qui sont signées.
M. Beauchemin : Donc, pas une
sous-traitante à un tiers, mais une sous-traitance entre amis, là, artisans.
M. Lavigne (Benoît) : Un
tiers producteur artisan aussi.
M. Beauchemin : Cette
modification-là, pourrait-elle soulever des préoccupations en matière de
protection de la vie privée, sécurité des données, selon quelqu'un?
M. Skeete : C'est déjà fait.
C'est déjà permis dans la loi et on fait juste l'étendre aux nouvelles
dispositions, premièrement. Puis, deuxièmement, un permis, c'est un privilège.
M. Beauchemin : O.K., mais
sécurité de données?
M. Skeete : Bien, tout ça est
régi par des lois de l'accès à l'information, les différentes lois qui sont
déjà dans le corpus législatif. Donc, non, il n'y a pas d'enjeu, on le fait
déjà.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? D'autres interventions sur l'article 30? Allez-y.
M. Beauchemin : Oui. Il y
aurait-tu un mécanisme de suivi pour vérifier l'utilisation appropriée de ces
renseignements-là?
M. Skeete : C'est les mêmes
protections qui existent pour toutes les autres fonctions du gouvernement, en
lien avec la protection des données personnelles des citoyens du Québec.
M. Beauchemin : O.K. Je suis
curieux, moi. Pour le fun, là, c'est quoi exactement pour cet exemple-là, par
exemple?
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Marguerite-Bourgeoys, vous pouvez poursuivre.
M. Beauchemin : Je remarque
la réponse du ministre, là. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 31? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'article 31 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
L'article 32, M. le ministre.
M. Skeete : L'article 35.1.1
de cette loi est modifié :
1° après la suppression de «ou 2°»;
2° par l'insertion, après «24.1», de «,
par le deuxième alinéa de l'article 24.2».
L'article 32 du projet de loi apporte
une modification de concordance avec la réécriture de certains alinéas de
l'article 24.1 de la Loi sur la Société des alcools du Québec qui encadre
les permis de production artisanale afin de préciser les boissons alcooliques
pouvant être vendues sur place et celles pouvant être livrées. Puisque les
ventes aux titulaires d'un permis pour consommation sur place, notamment aux
bars et aux restaurants, ont été placées aux deuxièmes et troisièmes alinéas
pour en permettre la livraison, une concordance à l'article 35.1.1 de la
Loi sur la Société des alcools du Québec est nécessaire.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'article 32? Pas d'intervention?
Nous allons procéder à sa mise aux voix. L'article 32 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Est-ce que... Il manquait la question avant. C'est bon, vous avez compris.
Donc, l'article 33, M. le ministre.
M. Skeete : L'article 37
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase
suivante : «Dans le cas d'un règlement prévu au paragraphe 1° du premier
alinéa et visé à l'article 24.1.0.2, le règlement, est pris sur la
recommandation des ministres visés au premier alinéa et du ministre des
Finances.».
L'article 37 de la Loi sur la Société
des alcools du Québec est modifié pour prévoir qu'un règlement déterminant les
conditions de délégation des activités de livraison de boissons alcooliques
entre titulaires de permis de production artisanale doit être pris sur
recommandation du ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, du
ministre de la Sécurité publique et du ministre des Finances.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'article 33? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder... Oui, allez-y, M. le député.
M. Beauchemin : Oui.
Qu'est-ce que ça vient faire exactement ici, M. le ministre?
M. Skeete : ...
Le Président (M. Allaire) : ...ah!
le micro pour M. Lavigne, s'il vous plaît. Merci. Voilà.
M. Lavigne (Benoît) : Parfait.
Donc, c'est une disposition qui vise à prévoir qu'un règlement déterminant les
conditions de délégation des activités de livraison, donc, le fameux article 21
dont on parlait tantôt : «Un titulaire de production artisanale doit être
pris sur recommandation du ministre de l'Économie, du ministre de la Sécurité
publique puis le ministre des Finances.» La question de la livraison a beaucoup
d'interactions entre les acteurs gouvernementaux, ça a demandé beaucoup de
concertations pour en venir avec les modifications qu'on a aujourd'hui. Donc,
cet article-là vise à prévoir une assurance que, s'il y a un changement dans le
règlement, que ça se fasse de façon concertée.
M. Beauchemin : Ça, est-ce
qu'on parle ici de changements à venir ou ces changements-ci?
M. Lavigne (Benoît) : Il y a
déjà des articles de règlement qu'on va voir plus tard qui sont introduits,
mais c'est une façon de venir sécuriser que, s'il y a des changements
ultérieurs, que les différents ministères puissent se concerter avant puis
s'assurer qu'il n'y a pas des impacts imprévus, là. C'est pour assurer que tout
le monde est mis dans la boucle.
M. Beauchemin : Quand vous
dites «tout le monde», vous parlez de tout le monde...
M. Lavigne (Benoît) : Oui,
les trois ministères mentionnés.
M. Beauchemin : Les
ministères. O.K. Y a-tu des conflits d'intérêts potentiels selon vous?
Pensez-vous que c'est possible qu'il y ait comme un...
• (17 h 30) •
M. Skeete : En fait, c'est
juste pour effectuer le travail des trois ministères qui sont concernés par le
dossier d'alcool.
M. Beauchemin : O.K.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Jeanne-Mance-Viger.
Mme Rotiroti : Oui, merci, M.
le Président. Je lis, dans la modification : «Dans le cas d'un règlement
prévu au paragraphe 1° du premier alinéa qui vise l'article 24.1.02, le
règlement est pris sur la recommandation des ministres visés au premier alinéa
et du ministre des Finances.»
Ça fait qu'il y a plusieurs ministères qui
sont impliqués, évidemment. Est-ce que vous... J'imagine que c'est une pratique
régulière dans votre domaine, M. le ministre, que vous devez consulter
plusieurs ministères. N'avez-vous jamais arrivé à un point où est-ce que vous
voulez faire un certain changement, mais c'est bloqué par un autre ministère?
M. Skeete : Je n'ai jamais...
ça, non. L'alcool est régi, M. le Président, par trois ministères : le
ministère des Finances, le ministre... le ministère de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie et aussi le ministère de la Sécurité publique.
Mme Rotiroti : Je comprends,
mais le ministre, s'il veut faire des changements législatifs, ils doivent
consulter ces ministères-là qui sont concernés, j'imagine.
M. Skeete : C'est une
compétence partagée par plusieurs, dépendamment... qu'on parle.
Mme Rotiroti : Exact. Alors,
une fois que la compétence est partagée, ça prend une entente que tout le
monde... ça doit être consensuel.
M. Skeete : Normalement,
c'est des discussions de... entre les différents ministères sur les différents enjeux
qui les concernent. Chaque ministre a un rôle à jouer dans l'alcool. Chacun est
souverain dans ce qui lui incombe. Mais c'est sûr que c'est un travail d'équipe
lorsqu'on fait des... lorsqu'on parle d'alcool.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? D'autres interventions? Pas d'autre intervention, nous allons donc procéder
à la mise aux voix de l'article 33. Est-ce que l'article 33 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
L'article 34, M. le ministre.
M. Skeete : L'article 39.2 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «ou à
l'article 95 de la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques
(chapitre I-8.1)» par «, à l'article 95 ou à l'article 95.3 de la Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques (chapitre I-8.1) ou tout autre
document permettant d'établir la provenance et la destination des boissons
alcooliques lorsqu'une telle exigence est prévue par la présente loi, par la
présente loi les permis d'alcool (chapitre P-9.1) ou par leurs règlements
d'application».
L'article 34 du projet de loi modifie
l'article 39.2 de la Loi sur la Société des alcools du Québec en concordance
avec la délégation des activités de livraison de boissons alcooliques entre
titulaires de permis de production artisanale ainsi qu'aux modifications
apportées à la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques pour
permettre à un agent de la paix d'exiger tout document permettant d'établir la
provenance et la destination des boissons alcooliques lorsqu'une telle exigence
est prévue par la loi.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'article 34?
M. Beauchemin : Oui. Donc...
Le Président (M. Allaire) : Allez-y.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Moi, je regarde ça, puis c'est un petit peu ce que je pensais que ça
allait faire, on parle ici à l'intérieur même de permettre à des producteurs
artisanaux proches l'un de l'autre de vouloir se regrouper ensemble pour faire
le transport. Là, on ajoute un paquet de réglementations pour qu'ils puissent
faire ce transport-là, grosso modo là. Il doit être en concordance par rapport
aux lois... Non?
M. Skeete : Ce n'est pas ce
qu'on fait ici. Ici, ce qu'on fait, c'est, on vient donner un pouvoir
habilitant pour faire les inspections en lien avec la nouvelle disposition
qu'on leur accorde, la nouvelle permission qu'on leur donne de faire des
livraisons.
M. Beauchemin : On donne le
pouvoir à qui...
17 h 30 (version non révisée)
M. Skeete : Aux agents de
la paix. C'est ça.
Une voix : ...
M. Beauchemin : En tout
cas, moi, je le vois, là, ce que vous faites, là. Je veux dire, ça m'apparaît
évident, c'est... C'est encore plus de travail pour tous ces gens-là. C'est...
Je ne vois pas la réduction du fardeau administratif sur l'État, en tout cas, ici,
là.
M. Skeete : L'objectif du
projet de loi, c'est de réduire le fardeau administratif aux entreprises et le
fardeau administratif aussi à l'intérieur du gouvernement. Ici, on vient ouvrir
une permission dans un secteur qui n'est pas comme un autre. L'alcool n'est pas
un produit comme un autre et on se donne des pouvoirs habilitants pour s'assurer
que c'est fait dans les règles de l'art.
M. Beauchemin : En tout
cas, moi, je peux juste le dire, là, pour que les gens l'entendent, j'ai
vraiment l'impression que ça, ici, ne va pas alléger le fardeau administratif
du Québec. Je pense qu'au contraire, ce qu'on vient de faire ici, on vient d'alourdir
le fardeau administratif du Québec, que ce soit le gouvernement ou les
entreprises privées dans leur ensemble. La suggestion que j'ai proposée tout à
l'heure de vraiment passer par un tiers, je comprends tout ce que vous nous
faites, M. le ministre, là, mais il y a une question de laisser aller qui,
clairement, on ne veut pas faire, qui fait en sorte que là, on se retrouve à...
Honnêtement, là, on ajoute une couche en ce moment, là.
M. Skeete : Bien, M. le
Président, la couche qu'on rajoute ici est drastiquement plus petite que celle
qu'on devrait ajouter pour faire un contrôle sur des tiers qui ne sont pas
sujets de permis. Là, imaginez-vous la RACJ dans les entrepôts de Pûirolator, FedEx,
Robert Transport, Guilbault Transport pour essayer de voir, elle est où, la
maudite cargaison avec... de M. Untel. Même problème, sauf plus gros, plus
onéreux. Ici, le fait que c'est déjà régi par le permis, ça facilite les choses
parce qu'elles sont à proximité. Donc, au contraire, M. le Président, il y a
moins de paperasse avec notre façon de faire que celle qui est suggérée par nos
collègues.
M. Beauchemin : Peut-être
que c'est là que j'ai un différend, que j'étais en différend avec le ministre,
mon cher... M. le Président, parce que vous savez, quand on parle, là, O.K., de
logistique, c'est un modèle d'affaires qui est totalement autre de tout ce qu'ils
ont été habitués de faire. On est avec des cargaisons en transit, et ça bouge, M.
le Président. On n'est vraiment pas habitués de... Et si, ici, l'objectif, c'était
de vraiment de s'assurer du contrôle, là, il y a des experts et c'est ça qu'ils
font à tous les jours. On aurait eu une traçabilité, là, de loin supérieure.
Là, on met tout en place avec aucune expérience dans le domaine, O.K., pour
essayer de ressembler à quelque chose qui existe déjà. Ici, on fait... On fait
totalement fausse route, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à la mise aux voix de l'article 34. Est-ce que l'article 34 est
adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Article 35, M. le ministre.
M. Skeete : L'article 61
de cette loi est modifié par le remplacement de «de l'article 29.1» par
«des articles 24.1.0.2 et 29.1».
L'article 61 de la Loi sur la Société
des alcools du Québec prévoit que le ministre des Finances est chargé de l'application
de cette loi, à l'exception de certaines sections et dispositions qui relèvent
du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie ou du ministre de
la Sécurité publique. L'article 35 du projet de loi est une modification
de concordance pour ajouter le nouvel article 24.1.0.2 concernant la
délégation et les activités de livraison entre titulaires de permis de
production artisanale.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le ministre. Des interventions sur l'article 35? M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Peut être
juste pour essayer de l'expliquer, là, on vient, ici, si je comprends bien, de
faire une répartition des pouvoirs qui existe déjà dans ces trois ministères-là,
dans le concept, là, qu'on essaie d'inventer, celui, là, de la... du transport
entre détenteurs de permis artisanaux. Est-ce que c'est bel et bien ça, M. le
ministre?
M. Skeete : On vient
faire de la concordance entre... en rajoutant 24.1.0.2 ainsi que 29.1. Donc on
rajoute le 24.1.0.2. C'est de la concordance.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va? D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 35... Avant, Mme la
députée de Jeanne-Mance—Viger, là, c'est-tu correct? Ça va?
Mme
Rotiroti
:
Oui, oui.
Le Président (M. Allaire) :
O.K. Ça va. Bon. Est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Parfait. On poursuit. L'article 36, M. le ministre.
M. Skeete : L'article 4
du Règlement sur le régime applicable aux permis d'alcool (chapitre P-9.1,
r. 7) est modifié...
M. Skeete : ...est modifié,
dans le deuxième alinéa :
1° par l'insertion, après «architecte», de
«un technologue professionnel»;
2° par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante : Ils ne peuvent être utilisés qu'aux seules fins de
l'administration des lois et des règlements dont la Régie est chargée.».
L'article 36 du projet de loi ajoute
le technologue professionnel à la liste des professionnels habilités à
approuver le plan détaillé de l'aménagement des pièces ou terrasses où le
demandeur d'un permis d'alcool autorisant la vente ou le service pour
consommation sur place compte exploiter le permis ainsi que le document
établissant le calcul du nombre de personnes pouvant être admises simultanément
dans chacun de ces endroits.
Présentement, seul un ingénieur, ou
architecte, ou la municipalité sur le territoire où se trouve l'établissement
visé par la demande de permis d'alcool peut approuver le plan détaillé de
l'aménagement des pièces ou des terrasses et le document établissant le calcul
du nombre de personnes pouvant être admises simultanément dans chacun de ces
endroits.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'article 36? Mme la députée,
allez-y.
Mme Rotiroti : Là, on vient
d'ajouter, je comprends, une technologue professionnelle, c'est ça, à ceux qui
pourraient approuver les permis.
M. Skeete : C'est ça.
Mme Rotiroti : C'est ça. Et
ce technologue professionnel, est-ce que vous avez évalué? Est-ce que c'est
des... Parce que je comprends que, dans... ce n'est pas dans toutes les
municipalités qu'on peut trouver ça, là, déjà, ils ont de la misère à avoir des
architectes puis des ingénieurs. Alors, en quoi ça va alléger les entreprises?
Ça, est-ce que c'est... c'était une question d'efficacité. Et est-ce que vous
avez évalué cette efficacité-là? Est-ce qu'on... vraiment, il y a une mesure
d'efficacité?
M. Skeete : Il y a... La
disponibilité d'un architecte, un, est plus rare, et, deux, plus dispendieux
qu'un technologue, on vient alléger le fardeau administratif en réduisant la
perte... la qualité de la personne qui a le droit de faire cet exercice-là.
Mme Rotiroti : Mais c'est
parce que, dans votre analyse impact pour cette mesure-là, vous dites
clairement qu'il n'y a aucune économie qui est faite dans cette mesure-là.
Vous, vous dites que c'est beaucoup moins cher, je concède, là, d'avoir une
technologue professionnelle versus un architecte, ça, je vous l'accorde, mais,
dans votre document, l'étude d'impact, vous dites qu'il n'y a aucune économie
qui est faite. Ça fait que moi, je présume que, dans ce cas-là, c'est... on
n'épargne rien, là, ligne, on... je veux dire... Là, vous me dites qu'un
technologue professionnel est plus accessible et moins cher. C'est ça que vous
me dites?
• (17 h 40) •
M. Skeete : Puis c'est ça que
je dis.
Mme Rotiroti : Puis... O.K.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? D'autres interventions?
Mme Rotiroti : Juste...
Le Président (M. Allaire) : Oui,
allez-y.
Mme Rotiroti : Donnez-moi
juste 30 secondes, M. le Président, s'il vous plaît.
Le Président (M. Allaire) : Vous
voulez poser une question, allez-y. Ah! vous voulez suspendre un petit peu.
On va suspendre les travaux quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 41)
(Reprise à 17 h 53)
Le Président (M. Allaire) : Nous
allons reprendre les travaux. Nous étions sur l'article 36. Est-ce qu'il y
a des interventions sur l'article 36? M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Est-ce qu'on
l'a lu, l'article 36?
Le Président (M. Allaire) : Oui.
M. Beauchemin : Oui. Bien, en
fait, là, on élargit l'approbation des documents aux technologues
professionnels, en plus des ingénieurs, des architectes, là. J'aimerais ça que
le ministre nous explique pourquoi.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : L'article 36
du projet de loi ajoute technologues professionnels à la liste des
professionnels habilités à approuver le plan détaillé de l'aménagement des
pièces ou terrasses où le demandeur d'un permis d'alcool autorisant la vente ou
le service pour consommation sur place compte exploiter...
M. Skeete : ...exploiter le
permis ainsi que le document établissant le calcul du nombre de personnes
pouvant être admis simultanément dans chacun de ces endroits. Présentement,
seul un ingénieur ou architecte ou la municipalité sur le territoire où se
trouve l'établissement visé par la demande de permis d'alcool peut approuver le
plan détaillé de l'aménagement des pièces ou terrasses et le document
établissant le calcul du nombre de personnes pouvant être admises simultanément
dans chacun de ces endroits.
M. Beauchemin : Donc, en
agissant de la sorte, là, on vient donc d'augmenter le nombre de personnes qui
peut faire cette job-là. Ça, je le comprends. Est-ce qu'on a vérifié que les
aptitudes des technologues professionnels, elle est similaire à ceux qu'on
considérait avant comme étant des architectes?
M. Skeete : Je vais laisser
M. Lavigne répondre.
Le Président (M. Allaire) : ...
M. Lavigne (Benoît) : De par
la nature des tâches impliquées, les technologues sont pleinement en mesure
d'approuver le plan et le calcul. D'ailleurs, il y a eu des consultations qui
ont été faites auprès des ordres professionnels concernés, là, les... Au niveau
des ingénieurs et puis des architectes qui sont... qui sont favorables à
cette... à cette mesure-là. On s'est assuré que ce n'était pas un acte réservé.
Donc, c'est une mesure de flexibilité, en effet, qui élargit le bassin, là, de
professionnels qui peut autoriser ces plans-là pour les fins de... des demandes
de permis d'alcool.
M. Beauchemin : Puis les
ordres professionnels, au niveau architectes, eux ont accepté facilement cet
élargissement-là des mandats pour les technologues?
M. Skeete : Les ordres
professionnels ont été consultés. Ils sont d'accord.
M. Beauchemin : Il n'y a pas
eu d'autre commentaire qui a été émis de leur part? Parce qu'on parle de
dilution de leur ordre professionnel. Je suis curieux de voir s'il n'y a
peut-être pas eu des réactions.
M. Skeete : Ils ont été
consultés, ils sont d'accord.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Beauchemin : Puis là, ici,
on réduit les temps d'attente, on parle de l'allègement des coûts pour les
demandeurs. Est-ce qu'on a quantifié ce que ça représentait?
M. Skeete : Je n'ai pas
compris la question.
M. Beauchemin : Ici, on parle
d'alléger les coûts pour les demandeurs, réduire des délais administratifs.
Est-ce qu'on a calculé ce que ça représentait?
M. Skeete : ... que le
montant qui était inclus dans la... on considère qu'il va y avoir des
économies, ne serait-ce que par le temps. C'est plus facile de trouver un
technologue qu'un architecte, et ça coûte moins cher, mais on ne l'a pas
chiffré en tant que tel.
Le Président (M. Allaire) : Autres
interventions?
M. Beauchemin : Les
mécanismes de vérification de conformité, là, pour s'assurer de l'exactitude
des modifications, puis tout ça, ça... ça, on l'a comme mis en place?
M. Skeete : Les technologues
sont membres d'un...
M. Beauchemin : Pardon?
M. Skeete : Les technologues
sont membres d'un ordre.
M. Beauchemin : Oui. Donc,
est-ce que... est-ce qu'on a vérifié que c'est exactement les mêmes modus
operandi au niveau des... de l'exactitude des certifications, etc.? C'est...
Est-ce que c'est les mêmes certificats qui sont émis finalement?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Tant les
architectes...
M. Beauchemin : Peut-être,
«certificats» n'est peut-être pas le bon mot, là, ce que j'essaie de dire,
c'est...
M. Skeete : Tant les... tant
les architectes, tant les ingénieurs, tant les technologues sont tous membres
des ordres, ils n'accepteraient pas un mandat qui serait à l'extérieur de leur
champ de compétence.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Jeanne-Mance-Viger.
Mme Rotiroti : Oui. Je me
posais la question pendant que le ministre parlait de voir combien qu'on a de
technologues professionnels. Ça fait que je suis allée sur le site, ils disent
qu'ils regroupent près de 4 000 technologues
professionnels qui représentent 60 disciplines dans les technologies des
sciences appliquées au Québec. Alors, j'imagine, quand on marque, dans la loi,
«technologues professionnels», on parle des 4 000.
Le Président (M. Allaire) : M.
Lavigne.
M. Lavigne (Benoît) : Il y a
déjà une obligation pour les technologues d'accepter uniquement les mandats
qu'ils sont en mesure de réaliser, donc leur champ de compétence. Donc,
effectivement, on rajoute les technologues dans la liste, mais c'est seulement
un sous-ensemble qui va pouvoir réaliser ces tâches-là en fonction de leur
expertise.
Mme Rotiroti : O.K., ça fait
que vous dites, c'est selon le champ de compétence, évidemment. Est-ce...
Avez-vous une idée ça représente combien de technologues à ce moment-là?
M. Lavigne (Benoît) : Exactement,
je n'ai pas le chiffre sous les yeux, mais je peux vous le trouver.
Mme Rotiroti : Puis est-ce
que ces technologues-là sont un petit peu partout à travers le Québec ou... ça
fait que ça serait... l'accès, ça serait facile en région aussi?
M. Lavigne (Benoît) : C'est...
ils sont présents partout... partout au Québec.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Pas d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention... procéder
à la mise en voix de l'article 36. Est-ce que l'article 36 est
adopté?
M. Skeete : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
L'article 37. M. le ministre.
M. Skeete : L'article 10
de ce règlement est modifié dans le deuxième alinéa :
1 : par l'insertion après
«architectes» de : 1 : «technologues professionnels»;
2 : par l'ajout, à la fin, de la
phrase suivante : «Ils ne peuvent être utilisés qu'aux seules fins de
l'administration des lois... en règlement dont la régie est chargée.»
L'article 10 du règlement sur le
régime applicable aux permis d'alcool prévoit qu'une demande de modification...
M. Skeete : ...modification
de l'endroit où est exploité le permis de l'aménagement, de l'établissement ou
du nombre de personnes pouvant être admis simultanément dans une pièce ou sur
une terrasse doivent être accompagnées d'un plan détaillé d'aménagement des
pièces ou des terrasses... ou terrasses et d'un document établissant le calcul
du nombre de personnes pouvant être admis simultanément dans chacun de ces
endroits. Ces documents doivent être approuvés par un ingénieur, un architecte
ou la municipalité sur le territoire où se trouve l'établissement visé par la
demande.
L'article 37 du projet de loi vient
ajouter le technologue professionnel à la liste des professionnels habilités à
approuver ces documents, élargissant ainsi le bassin, le professionnel pouvant
approuver et signer ces documents.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
monsieur le ministre. Des interventions sur 37? Oui, madame la députée de
Jeanne-Mance-Viger.
Mme Rotiroti : Là, je
comprends qu'on vient de juste donner le pouvoir aux technologues
professionnels, qu'on vient d'ajouter dans la liste des gens qui sont... qui
ont le droit de faire des inspections. C'est ça que je comprends?
M. Skeete : Oui.
Mme
Rotiroti
:
Oui. Tant à ouvrir à des professionnels, monsieur le ministre, tant à ouvrir à
les technologues professionnels, est-ce que vous avez fait l'évaluation s'il y
aurait d'autres professionnels qui seraient capables de faire... tant qu'à
élargir, tant qu'on est dans la loi, est-ce que vous avez fait cette analyse-là,
ou est-ce que vous l'avez fait, et, finalement, c'est uniquement des
technologues professionnels qui pourraient être ajoutés?
M. Beauchemin : Nous avons
consulté les ordres professionnels impliqués dans le dossier actuel, et tout le
monde était d'accord que les technologues étaient un bon ajout.
Mme Rotiroti : Est-ce qu'il y
en avait d'autres qu'on aurait pu ajouter ou...
M. Skeete : On n'a pas eu
d'indication en ce sens. C'est une longue demande des technologues
professionnels qu'on répond ici.
Mme Rotiroti : Oui, je sais,
faire affaire avec les... voyons, les ordres professionnels, ce n'est pas
facile, ça, je vous concède. Mais je me disais tant qu'à ouvrir... parce que
vous, qu'est-ce que vous voulez, c'est que... vous voulez avoir la flexibilité
puis aller rapidement, je me demandais, tant qu'à ouvrir la loi, s'il y avait
d'autres professionnels qu'on pouvait ajouter à la liste, justement, pour
arriver à votre but, finalement.
M. Skeete : On n'exclut pas
d'en ajouter d'autres, le cas échéant, mais, pour le moment, c'est eux qu'on
rajoute après vérification avec les autres ordres.
• (18 heures) •
Le Président (M. Allaire) : Oui,
allez-y, M. le député.
M. Beauchemin : ...curieux,
tout à l'heure, on a mentionné qu'on parlait ici d'un sous-groupe, là, de
technologues pour faire ce genre d'ouvrage là, on parle, dans cet article-là,
ici, du même sous-groupe, j'imagine.
M. Skeete : Oui.
M. Beauchemin : D'accord.
Puis est-ce que ces gens-là, quand vous les avez... ou quand on va les
consulter, on est capable d'avoir une idée de leurs disponibilités dans le sens
que le nombre d'architectes qu'on a actuellement, est-ce qu'on sait c'est quoi,
le chiffre, qui sont disponibles pour faire ce genre d'ouvrage là?
M. Skeete : En fait, on
fait... on vient juste rajouter, dans le bassin, le nombre de personnes
disposées et disponibles pour faire le travail. Rien n'empêche une personne de
continuer à faire affaire avec un architecte, un ingénieur ou même la
municipalité. Donc, on rajoute des gens qui peuvent faire le travail.
M. Beauchemin : Puis est-ce
qu'on sait c'est quoi, le bassin d'architectes qu'on a, qui peuvent faire ça
actuellement?
M. Skeete : Bien, j'imagine
qu'on pourrait aller sur l'Ordre des architectes et de voir le nombre de
membres qu'il représente.
M. Beauchemin : La motivation
était-tu de trouver une façon de réduire le coût ou c'est juste d'avoir juste
plus de potentiel de monde qui allait être disponible? C'est quoi, l'idée?
M. Skeete : Pouvez-vous
répéter la question?
M. Beauchemin : L'objectif,
en arrière de ça, ici, est-ce que c'est d'avoir juste plus de monde disponible
à faire ce genre d'ouvrage là? Je n'ai pas de réponse à ma question, à savoir
c'est combien d'architectes qu'on parle. Je n'ai pas de réponse à ma question,
à savoir c'est combien de technologues qu'on parle.
M. Skeete : On a dit, on a
dit 4000 technologues...
M. Beauchemin : Mais on a dit
que c'était un sous-groupe aussi, ça fait que...
Une voix : ...
M. Skeete : Mais peut-être si
le collègue peut m'expliquer, qu'est-ce qu'il essaie de savoir derrière ça...
M. Beauchemin : ...la valeur
ajoutée, d'y aller avec des technologues puis diluer les architectes. Ça fait
que, mon objectif ici, c'est de comprendre quel est le bassin d'architectes
qu'on croyait qui était capable de faire ça par rapport à ce que je peux
imaginer être la demande, combien étaient les délais, combien de temps ça
prenait avant d'avoir une réponse.
Maintenant qu'on les a, ces réponses-là,
on peut peut-être justifier d'élargir puis de diluer les mandats des
architectes. Ça fait que juste, peut-être, pour la profession des architectes,
j'essaie de poser une question ici puis je voulais avoir des réponses.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : On parle ici de
terrasse. Je veux juste être sûr qu'on n'est pas dans les constructions de
bâtiments, ou des immeubles, ou des gratte-ciels, monsieur le Président. Ça
fait que je ne suis pas sûr qu'on dilue tant que ça la profession des
architectes. Mais, si le collègue veut suspendre la question, l'article 37, on
peut y revenir puis essayer de trouver les réponses.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Jeanne-Mance Viger.
Mme Rotiroti : Merci,
monsieur le Président. Alors, écoutez, je sais que, peut-être, des fois, je
peux...
18 h (version non révisée)
Mme Rotiroti : ...un peu
redondante, mais, pour moi, le logement réglementaire et fiscal, ça me tient à
cœur. Parce que moi-même, j'étais entrepreneur d'une petite entreprise à un âge
très, très jeune, alors je sais le nombre d'heures et les sacrifices que ces
gens-là font.
Je vais réitérer et je vais me répéter, on
est en train d'ouvrir une loi. On vient d'ajouter ici les technologues
professionnels. Très bien, je comprends, c'est pour faire des vérifications,
que ça soit vérification, pièces pour les terrasses, documents, etc. Le
ministre dit : On a consulté les ordres professionnels. Je ne peux pas
croire, si on a consulté les ordres professionnels, que les seuls qui sont
capables de faire ces vérifications-là, c'est les technologues professionnels.
Je ne sais pas pourquoi que les urbanistes ne sont pas inclus là-dedans, les
inspecteurs de bâtiment, les entrepreneurs en général, etc. Écoute, la liste,
elle peut être très longue. Alors, moi, je me... Pour une question d'efficacité,
quand comme législateur, on ouvre une loi... Et je comprends que le ministre,
lui, son objectif, c'est d'alléger puis d'aller rapidement. Alors, je vais
reposer ma question au ministre. Vous avez consulté, vous l'avez dit vous-même,
les ordres professionnels. Le seul qui était en accord, je vais dire, comme ça,
là, de s'ajouter à vos vérifications, c'est le technologue professionnel. Il n'y
a aucune autre profession qui serait capable de faire les vérifications puis
qui serait ouverte à les faire. C'est ça? Je veux juste bien comprendre parce
que je... Pourquoi qu'on se limite à trois? On peut en avoir quatre, cinq, six.
Puis on va atteindre l'objectif du ministre aussi puis ça va être encore plus
facile.
Alors, j'essaie juste de comprendre
pourquoi qu'on se limite encore une fois et dire : Bien, peut-être, dans
le prochain projet de loi, on va arriver puis, tu sais, vous savez-vous quoi,
on va en ajouter un autre. Mais pourquoi qu'on ne l'ajoute pas tout de suite si
la consultation a bel et bien été faite? Puis je n'ai aucune raison de douter
que le ministre l'ait fait avec les ordres professionnels. J'ai la misère à
croire qu'on revient juste avec un qui est le technologue professionnel.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Je vais étudier
tout amendement que la collègue suggère pour inclure qui qu'elle pense qui
serait pertinent.
Mme Rotiroti : Ça fait qu'on
va demander une petite suspension, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Oui,
pas de problème. On va suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 06)
(Reprise à 18 h 10)
Le Président (M. Allaire) :
Nous allons reprendre les travaux. Nous étions à l'article 37. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires à l'article 37?
Mme
Rotiroti
:
...M. le Président, je pense que le ministre a été assez clair. Il a fait un
petit pas, puis peut-être dans le prochain projet de loi, bien, il va réouvrir
le même article et puis va ajouter peut-être un autre ordre professionnel dans
celui-là, là. On comprend bien qu'on fait des petits... des petits pas à la
fois.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la députée. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 37.
Est-ce que l'article 37 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. On poursuit à l'article 38. À l'article 38, on introduit des
nouveaux articles. Donc, il y en a quatre nouveaux articles. Avec votre
consentement, on va procéder à un... En fait, on va avoir nos discussions
article par article, sans les voter naturellement, sans voter les articles
introduits. On va voter à la toute fin. Mais si vous êtes d'accord et si j'ai
votre consentement, on va y aller article par article. Ça va? J'ai votre
consentement.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Je n'ai pas entendu. J'ai votre consentement?
Une voix : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Excellent. Merci. Donc, M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de
l'article 38 qui introduit l'article numéro 1. Et apportez vos
commentaires à ce moment-là.
M. Skeete : Le règlement
sur les conditions applicables à la fabrication, à l'embouteillage et la
livraison exécutés en sous-traitance pour le compte d'un titulaire de permis de
production artisanale, dont le texte figure ci-après est édicté.
«Règlement sur les conditions applicables
à la fabrication, à l'embouteillage et à la livraison exécutés en
sous-traitance pour le compte d'un titulaire de permis de production
artisanale.
«1. Le titulaire d'un permis de production
artisanale qui, en application du deuxième paragraphe 1.2°... pardon, du paragraphe
1.2° du premier alinéa de l'article 24.1 de la Loi sur la Société des
alcools du Québec (chapitre S-13), fait exécuter pour son compte le
pressage de sa matière première, la filtration ou les opérations
d'embouteillage des boissons alcooliques qu'il fabrique par un autre titulaire
d'un permis de production artisanale ou loue l'équipement à l'établissement de
cet autre titulaire doit conclure une entente à cet effet et la conserver pour
une période de trois ans suivant la fin de celle-ci. L'entente doit prévoir les
obligations de chacune des parties ainsi que sa durée.
«Ces titulaires doivent mettre en place et
maintenir un système de traçabilité des matières premières et du moût ainsi que
des boissons alcooliques en vrac et des boissons alcooliques embouteillées, le
cas échéant, jusqu'à leur retour à l'établissement du titulaire qui fait
exécuter les activités visées au premier alinéa ou qui loue l'équipement pour
exécuter lui-même ces activités.
«De plus, le titulaire d'un permis de
production artisanale qui effectue les activités prévues au premier alinéa pour
le compte d'un titulaire de... pour le compte d'un autre titulaire d'un tel
permis doit séparer des siens les matières premières, leur moût ainsi que les
boissons alcooliques de cet autre titulaire et ceux-ci doivent faire l'objet
d'une identification distinctive tant qu'ils sont dans le même établissement.
Lorsque l'activité prévue par l'entente est exécutée, le moût ainsi que les
boissons alcooliques doivent être retournés, dans les meilleurs délais, à
l'établissement de cet autre titulaire.»
L'édiction de ce nouveau règlement est
nécessaire pour encadrer et prévoir les conditions applicables à la délégation
par un titulaire de permis de production artisanale de certaines activités à un
autre titulaire d'un permis de production artisanale ou d'un titulaire de permis
de coopératives de producteurs artisans dont il est membre. L'article 1 de
ce règlement fixe tout d'abord les conditions applicables au...
M. Skeete : ...d'un permis de
production artisanale qui fait exécuter pour son compte le pressage de sa
matière première, la filtration ou les opérations d'embouteillage de boissons
alcooliques qu'il fabrique par un autre titulaire d'un permis de production
artisanale ou loue l'équipement nécessaire à cette activité, à l'établissement
de cet autre titulaire.
Pour ce faire, le titulaire doit conclure
une entente à cet effet, laquelle pourrait être exigée par la régie. Il doit de
plus mettre en place et maintenir un système de traçabilité de matières
premières et de moût ainsi que des boissons alcooliques en vrac et des boissons
alcooliques embouteillées jusqu'à leur retour à son établissement. Tant que les
matières premières, le moût et les boissons alcooliques demeurent à
l'établissement du titulaire exécutant, ce dernier doit s'assurer qu'un
inspecteur soit en mesure d'identifier ses matières premières et les boissons
alcooliques qu'il fabrique de celles des autres titulaires avec qui il a un
contrat de sous-traitance.
Ces exigences sont nécessaires pour
permettre à la régie d'assurer un contrôle efficace et empêcher notamment d'un
titulaire... qu'un titulaire vende les boissons alcooliques d'un autre
titulaire ou que les matières premières d'un titulaire soient utilisées dans
les boissons alcooliques d'un autre titulaire, ce qui est prohibé par la loi, sauf
exceptions.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Je rappelle qu'on est à l'article 38, qui introduit
l'article 1. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Beauchemin : Oui.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député, allez-y.
M. Beauchemin : Donc, M. le
ministre, j'aimerais ça comprendre, si c'était possible, O.K., pour les gens
qui nous écoutent, ici, là, l'article 1, là, on fait quoi précisément, là?
M. Skeete : «L'édiction de ce
nouveau règlement est nécessaire pour encadrer et prévoir les conditions
applicables à la délégation par un titulaire d'un permis de production
artisanale de certaines activités à un autre titulaire d'un permis de
production artisanale ou un titulaire d'un permis de coopérative de producteurs
d'artisans dont il est membre.»
M. Beauchemin : «Dont il est
membre», ça veut dire quoi dans le contexte actuel? Ça fait que c'est deux
personnes qui sont membres d'une même coop?
M. Skeete : Tantôt, on parlait
de gens qui sont indépendants versus des personnes qui sont dans des coops.
Ici, on vient dire : Dans le... un cas comme dans l'autre, on est sujet à
cet article 1.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que là on veut juste, comme, réglementer cette capacité-là de pouvoir aller
exécuter son art chez le voisin qui est membre de la coop, par exemple.
M. Skeete : Bien, tantôt, le
collègue parlait de comment ça allait se faire, là, bien, on est là-dedans.
C'est comment on fait pour faire le contrôle des biens, les matières premières,
comment on opère ça dans le quotidien, et qui est responsable de quoi, et
comment c'est fait.
M. Beauchemin : O.K. Puis là,
quand on fait ça de même, est-ce qu'on... On dit qu'on veut maintenir un
système de traçabilité des matières premières, mais comment le titulaire va
se... va s'en assurer? Je suis curieux de comment ça pourrait fonctionner.
M. Skeete : Bien, en fait,
l'odieux revient à cette personne-là d'être en matière...
Une voix : ...
M. Skeete : ...être en
mesure, merci, en mesure d'identifier son lot à lui versus ceux qu'il reçoit.
Donc, une personne qui souhaite recevoir des biens d'une autre personne va
devoir avoir un système d'organisation qui est valide pour la RACJ pour faciliter
son inspection. Donc, on vient mettre ce fardeau-là sur cette personne-là qui
reçoit les biens et non sur l'inspecteur qui va se présenter sur les lieux et
qui doit faire la différence entre les différentes matières premières.
M. Beauchemin : Ça fait que,
concrètement, quelqu'un qui arrive, il a son... comment... son moût, là, ses
matières premières, puis tout ça, là, et puis là jusqu'au produit final, puis
il faut qu'il ait un vidéo de tout comment ça, ça a été fait ou...
M. Skeete : Non. Je vais vous
donner un exemple. Des grands brasseurs qui font de l'importation de...
ailleurs, ils mettent un tape dans un entrepôt, puis tout ce qui est à
l'intérieur du tape, bien, c'est identifié comme étant l'importation de... à
l'externe puis versus qu'est-ce qu'eux produisent. C'est un exemple, là, mais
quelque chose qui est évident pour un inspecteur, qui rassure que cette
matière-là, elle est différente de l'autre matière et elle appartient à une
autre personne versus qu'est-ce qui est à lui. Alors...
M. Beauchemin : Puis les
inspecteurs vont vérifier ça, ils vont quantifier, ils vont mesurer ça.
M. Skeete : Bien, c'est...
c'est leur devoir d'inspecter ça et de mesurer ça.
M. Beauchemin : C'est ça.
O.K., O.K. Puis, quand on... quand on fait ça, le titulaire du permis
artisanal, lui, va effectuer, donc, les efforts nécessaires pour en arriver à
rendre ça plus, si je peux dire, digeste, là, pour l'inspecteur, c'est ça?
M. Skeete : L'odieux est sur
cette personne-là de clairement être capable de démontrer quelle matière
première appartient à qui.
M. Beauchemin : O.K. Puis
j'imagine que, quand on passe d'un artisan à un autre, il y a un... on en a
parlé, je pense, hier, là, il y a un «clean wash», là, qui doit se faire pour
s'assurer que tout est bel et bien nettoyé, il n'y a pas... Ça fait que
qu'est-ce qui se passe à ce moment-là? Y a-tu vraiment une inspection qui est
démontrée comme quoi qu'il y a eu le nettoyage qui a été fait? C'est-tu comme ça
que ça fonctionne?
M. Skeete : On parle de deux
types d'inspection. La RACJ...
M. Skeete : ...il n'est pas
responsable pour la salubrité. Ça, c'est une autre condition qui appartient à
l'Agriculture.
M. Beauchemin : O.K. Mais, je
veux dire, pour s'assurer, là, qu'il n'y a pas de mélange de... il faut que le
«wash» se fasse, là, c'est... le nettoyage se fait, j'imagine qu'il doit y
avoir quelqu'un qui émet une certification quelconque, là, comme quoi qu'il y a
eu un nettoyage de fait.
M. Skeete : Moi, je vais
apporter une correction, c'est la RACJ qui fait la salubrité en alcool. Je suis
désolé.
M. Beauchemin : O.K. Puis
comment qu'on la...
M. Skeete : Je vais laisser la
RACJ vous expliquer ça.
Le Président (M. Allaire) :
Qui va intervenir? Vous? J'ai besoin de votre consentement. Est-ce que j'ai
votre consentement? Alors, bienvenue. Je vais vous laisser le soin de vous
présenter avec votre titre, puis la parole est à vous.
Mme Blais (Karyn) : Oui,
donc, Karyn Blais, je suis avocate à la Régie des alcools, des courses et des
jeux. Donc, au niveau des inspections, c'est vraiment nos inspecteurs qui vont
s'assurer de la salubrité des établissements et de tout l'équipement nécessaire
à la fabrication au niveau de chacune des étapes. Lorsque la régie délivre des
permis de fabricant, ces derniers doivent également respecter des conditions
fixées par la régie. Puis une de ces conditions-là, c'est qu'ils doivent
exercer la gestion de la qualité de leur équipement et qu'ils doivent également
se conformer au code d'hygiène principes généraux d'hygiène alimentaire devant
servir à l'industrie alimentaire canadienne. Donc, ils doivent respecter les
mêmes normes qu'au niveau fédéral. Puis les inspecteurs de la régie sont
qualifiés pour s'assurer que tout ça est bien conforme.
M. Beauchemin : Donc, merci
pour vos explications, Mme. Je voudrais peut-être juste comprendre, là. Dans le
cas présent, le cas qui nous préoccupe, là, on a quelqu'un qui arrive avec ses
matières premières, il fait ses affaires, fait son embouteillage, puis il
repart, puis là il y en a un autre qui arrive. On parle du même équipement. Ça
fait que c'est à cette étape-là la purge. Est-ce qu'automatiquement vous allez
être appelé à aller là pour... Donc, si ce n'est pas le cas, qu'est-ce qui fait
que... comme... comment sait-on si ça a été bien fait? Il y a tout comme une
étiquette quelque part : O.K., à 13 h 30, cet après-midi, le
nettoyage a été fait selon les normes, puis je fais une étampe de la régie.
Comment ça fonctionne?
• (18 h 20) •
Mme Blais (Karyn) : La régie
ne va pas intervenir à chaque fois qu'il va y avoir une activité de
sous-traitance dans les établissements. Mais les titulaires de permis sont déjà
qualifiés pour effectuer ces contrôles de salubrité là. Par exemple, ils
peuvent produire différents produits, types de produits, puis, entre chaque
étape de fabrication, lorsqu'ils changent de produit, ils vont s'assurer de
faire les nettoyages nécessaires. Puis ça va être au niveau du produit fini,
ils sont garants de la qualité du produit, donc c'est à ce moment-là, là, qu'on
va pouvoir s'assurer que tout est conforme. Mais il pourrait quand même y avoir
une inspection de la régie dans un établissement avec des matières premières,
par exemple, d'un autre titulaire pour le pressage. À ce moment-là,
l'inspecteur, là, va vraiment vérifier la salubrité de tout et s'assurer que
les lots sont vraiment distincts, là.
M. Beauchemin : Ça fait que
c'est le titulaire, donc, qui est responsable de faire le nettoyage, puis là,
lui, vous l'avez qualifié comme étant le responsable, donc on va prendre son
mot qu'il fait qu'effectivement, donc, la bonne job, c'est ça?
Mme Blais (Karyn) : Exactement.
Exactement. Ils ont des plans de contrôle qu'ils doivent suivre au niveau du
nettoyage et de la salubrité. Puis si, justement, on se rend compte de
manquements, la régie a des pouvoirs d'intervention à ce niveau-là, là.
M. Beauchemin : Mais comment
qu'on pourrait se rendre compte qu'il y a des manquements?
Mme Blais (Karyn) : Si, par
exemple, les cuves ne sont pas nettoyées d'une façon conforme lors d'une
inspection ou, comme je le disais, sur la qualité du produit fini, par exemple.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que c'est lors d'inspections qu'on va être capable de démontrer que c'est le
cas, mais le titulaire, il peut... tu sais, ça se peut qu'il permette justement
qu'un titulaire vienne faire de quoi, il fait un nettoyage, ça n'a peut-être
pas été bien fait, mais ce n'est pas grave, on passe au suivant, puis c'est
lors de l'inspection que là, on va le vérifier, c'est ça?
Mme Blais (Karyn) : Oui, mais
ça marche comme ça également quand ils fabriquent leur propre produit. Puis je
pense que ce n'est pas l'avantage du titulaire qui va faire l'objet du contrat
de... qui va faire faire ces choses en sous-traitance ou qui va utiliser
l'équipement de l'autre titulaire que l'équipement n'a pas été nettoyé comme il
faut, là. Ce n'est pas à l'avantage de l'un et de l'autre.
M. Beauchemin : Non, c'est
ça, parce que j'imagine qu'il n'y a pas des pénalités, ou peut-être qu'il y a
des pénalités, je ne sais pas. Il y a-tu des réprimandes? Comment ça fonctionne
si... Il y a-tu des amendes? Comment ça fonctionne?
Mme Blais (Karyn) : Ce n'est
pas des amendes. Si, par exemple, une inspection... l'équipement n'est pas
conforme, il peut y avoir des convocations au niveau de la régie, là.
M. Beauchemin : O.K. Donc, un
empêchement de continuer à produire. Viens nous parler de pourquoi puis... O.K.
Mme Blais (Karyn) : Souvent
les titulaires vont être aussi invités...
Mme Blais (Karyn) : ...à se
conformer et à rétablir la situation, là, quand c'est des cas de salubrité, là.
M. Beauchemin : O.K. T'avais-tu
une question là?
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Mme la députée de Jeanne-Mance Viger, allez-y.
Mme Rotiroti : Dans toutes
les circonstances, c'est le titulaire qui est responsable. Même s'il donne en sous-traitance,
s'il y a quelque chose qui est non conforme, vous, vous... c'est le titulaire
qui est responsable de ça, ce n'est pas celui qui sous-traite, c'est ça?
Mme Blais (Karyn) : Le
titulaire va être responsable de son produit fini, effectivement, même s'il a
été en partie... certaines étapes faites par un autre titulaire, comme
l'embouteillage. Par contre, le titulaire à qui appartiennent les équipements
va être responsable de la conformité de ses équipements à lui à ce moment-là,
là. Ça fait que les deux ont une responsabilité. Puis chaque produit au niveau
artisanal nécessite un certificat d'analyse aussi, là, pour s'assurer que le
produit est vraiment conforme, là.
Mme Rotiroti : Puis ce
certificat d'analyse là est fait par vous aussi, non?
Mme Blais (Karyn) : Il est
fait à l'externe, mais la régie le demande et le vérifie par les laboratoires
qualifiés?
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? M. le député de Marguerite-Bourgeoy.
M. Beauchemin : Oui, puis je
veux juste revenir sur la traçabilité. Tantôt, tout à l'heure, le ministre nous
avait parlé comme quoi que, dans... autant au niveau, là, des entrepôts, là,
que... j'imagine, un endroit où est-ce que la transformation peut se faire,
puis c'est relativement facilement, là, identifiable. Est-ce que ça fait partie
aussi du rôle de la Régie de s'assurer de ça?
M. Skeete : Ils sont habitués
à faire ce genre de contrôle là. C'est dans la nature même, vu que c'est
prohibé d'utiliser des matières autres que ceux qu'on cultive nous-mêmes, ils
sont habitués de faire ces vérifications-là.
M. Beauchemin : O.K. Puis...
juste pour peut-être que les gens qui nous écoutent le comprennent, là, comment
c'est fait exactement...
M. Skeete : Bien, ils ont
juste à faire... ils ont juste à faire «rewind» sur leur téléviseur. Parce que
j'ai répondu à cette question-là déjà. Il y a des calculs qu'on peut faire,
notamment sur le territoire qu'on occupe, notre terre cultivable. Il y a des
ratios de production qu'on peut faire, donc on peut déduire que ce qu'on a
devant nous représente ce qui est vraiment possible sur le terrain. Il y a des
tests génétiques même qu'on pourrait faire. Comme je l'ai dit tantôt, il y a un
laboratoire de la SAQ, si on veut vraiment pousser à la réflexion. Donc, la
réponse, ça ne change pas.
M. Beauchemin : Mais ça,
c'est vraiment des gens de la régie qui font ça.
M. Skeete : Oui.
M. Beauchemin : ...O.K.,
d'accord. Le fait qu'on établit ce système-là, de pouvoir partager des
infrastructures, disons, là, pour pouvoir en arriver à faire des produits finis
comme ça, est-ce qu'on prévoit que ça, ça va avoir une incidence au niveau de
l'utilisation du personnel de la régie à un niveau plus élevé qu'au préalable
ou c'est différent, c'est plus concentré à un endroit versus plusieurs endroits
différents? Il y avait-tu ce genre de calcul là qui avait été fait?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : On a déjà répondu
à cette question. Il y a un des... Les inspecteurs sont déjà embauchés, ils
font déjà ce genre de travail là.
M. Beauchemin : O.K., mais on
en embaucherait-tu plus? Est-ce qu'on en a besoin moins en ce moment à cause
qu'on fait cette approche-là? Cette approche-là, elle est quand même, selon
moi, un petit peu plus optimale parce qu'on relègue tout ce monde-là dans un
endroit versus plusieurs endroits? Bien, l'objectif étant d'en arriver à ça,
là. Ça fait qu'est-ce qu'on... on a-tu vu une économie du nombre d'inspecteurs
potentiels à réaliser?
M. Skeete : On n'anticipe pas
des changements d'effectifs.
M. Beauchemin : O.K. Est-ce
qu'on s'attend à ce que le nombre d'heures déployées pour faire ces
inspections-là soit réduit parce qu'ils sont tous à un endroit versus les
déplacements que ça sous-entendait?
M. Skeete : Le travail qu'ils
effectuent ne changera pas. C'est exactement dans leur quotidien, ce genre de
vérifications là, de s'assurer que les produits viennent des terres sur
lesquels on dit qu'ils viennent, c'est dans... c'est routinier pour eux, ça.
M. Beauchemin : Oui, non, je
comprends, mais c'est parce que, là... juste pour revenir sur ce sujet-là, M.
le ministre, là, tout à l'heure, on était en train de se dire : O.K., ces
gens-là... bien, «tout à l'heure», avant ça, ces gens-là allaient aller faire
leurs produits chacun chez soi, là, on leur donne l'opportunité de pouvoir le
faire ensemble, donc il y a une économie d'échelle pour les titulaires, de
toute évidence, et donc ça leur coûte moins cher, etc., mais aussi pour tout
l'aspect vérification, qu'on mentionne depuis tantôt, avec les gens de la
régie, qui n'auront plus à se déplacer de la même façon puis qui vont pouvoir
le faire au même endroit. Il n'y a pas... il n'y a pas une économie au niveau
du nombre d'heures travaillées par les membres de la régie?
M. Skeete : C'est théorique.
Je n'ai pas aucune idée qui va choisir de faire de la sous-traitance et qui ne
choisira pas d'en faire. C'est théorique aussi parce que je ne peux pas prévoir
le nombre d'inspections que la RACJ pense faire...
M. Skeete : ...cette
année versus l'année prochaine puis savoir exactement s'ils vont aller dans les
lieux qui sont déjà consolidés dans l'entente qu'on fait ici ou dans les permissions
qu'on donne ici. Donc, je ne peux pas répondre à cette question-là.
M. Beauchemin : Au niveau
de l'efficacité gouvernementale, on peut-tu assumer que, si c'est bel et bien
le cas, il va y avoir donc un moins grand besoin d'avoir, disons, d'inspecteurs,
parce qu'on va avoir optimisé la machine?
M. Skeete : Oui. Puis ça
arrive, s'ils sont regroupés, si on fait moins d'inspections individuelles,
pour en faire plus dans des inspections regroupées. Si toutes ces conditions-là
sont réunies, j'imagine qu'il y aurait des économies, mais, encore une fois,
c'est théorique.
M. Beauchemin : On pourra
faire un suivi là-dessus, je pense, à la prochaine version du projet de loi.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va? J'ai compris que, Mme la députée, vous aviez probablement une
intervention, mais le compte tenu de l'heure, je ne sais pas si...
Mme
Rotiroti
:
Oui. Bien, écoutez, je vais peut-être revenir pour la prochaine fois. Je... Si
vous permettez, M. le Président, je me questionnais juste parce qu'on a
suspendu l'article 20, je crois. Puis quand je regarde l'article 20
versus l'article qu'on vient de traiter, je me demande s'il y a un lien entre
les deux articles. C'est juste ça, là. Je faisais l'analyse de... ma propre analyse
des deux, là.
Le Président (M. Allaire) :
On pourra y répondre à la prochaine séance. Alors, merci. Tout le monde a eu
quand même une grosse séance. Je vous remercie pour votre belle collaboration. Compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Merci, tout le
monde. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 18
h
30)