Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
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Le
jeudi 27 mars 2025
-
Vol. 47 N° 95
Étude détaillée du projet de loi n° 85, Loi modifiant diverses dispositions principalement aux fins d’allègement du fardeau réglementaire et administratif
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14 h (version non révisée)
(Quatorze heures sept minutes)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'économie et du travail ouverte. La commission est réunie
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi no 85, Loi modifiant
diverses dispositions principalement aux fins d'allègement du fardeau
réglementaire et administratif.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys); Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey), par MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger); et M. Fontecilla
(Laurier-Dorion), par Mme Zaga Mendez (Verdun).
Le Président (M. Allaire) : Merci
beaucoup. Alors, si vous vous souvenez, lors de l'ajournement, nous étions
rendus à l'article 84. Nous avions eu déjà quelques discussions, mais nous
poursuivons...
Le Président (M. Allaire) : ...sur
l'étude, 84. Est-ce qu'il y a, à ce stade-ci, des interventions? M. le député
de... mon Dieu, j'ai comme un... vraiment un blanc!
M. Beauchemin : ...
Le Président (M. Allaire) : Marguerite-Bourgeoys!
Merci! La parole est à vous, mon cher.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. C'est... C'est... C'est une longue semaine puis ça se comprend. Ça
fait qu'il y a...
Mme Rotiroti : Oui. Puis ça
continue!
M. Beauchemin : Exact. Et ça
continue, oui, oui. Donc, je vais juste peut-être prendre quelques instants,
là, pour remettre dans le contexte où on en était avant de quitter. Somme
toute, ce que j'essaie de faire ici, c'est de s'assurer, là, que le plus
possible on ne fait pas une passe sur la palette, éventuellement, là,
dépendamment de comment les choses peuvent évoluer dans la vie, là, à des
grandes... des grandes surfaces comme... comme Walmart. Parce que, ce qu'on
veut vraiment, là, O.K., c'est... c'est d'entendre le cri du cœur de plusieurs
secteurs, des pans de notre économie, du service au détail, qui, eux, ont, avec
le temps, été capables de s'habituer par rapport à un consensus qui a été mis
en place par Raymond Bachand en 2006, un consensus qui fonctionne. Puis je sais
que, dans la vie, les choses peuvent évaluer, mais on doit quand même prendre
note qu'il y a...
(Interruption)
• (14 h 10) •
M. Beauchemin : Merci. On
doit prendre note quand même qu'il y a eu une grande acceptabilité sociale de
la part des Québécois, à savoir la structure actuelle, du nombre de personnes
qui qui travaillent dans un magasin passé... passé certaines heures, des nombres
d'heures qu'ils sont considérés ouverts, pour les ouvertures, et tout. Donc,
moi, je trouve que c'est important de considérer ça. Puis on a pris... Puis,
encore une fois, avec tout le respect pour le côté gouvernemental, je comprends
le réflexe de vouloir se comparer à d'autres juridictions, puis c'est normal,
puis, en fait, je le répète souvent, on doit le faire. Mais c'est parce que là,
on compare des choses qui sont statiques par rapport à quelque chose qui va
éventuellement donc avoir des ramifications. On n'a pas un film de l'histoire,
de ce qui s'est passé dans les autres juridictions. On a juste pris la photo de
ce qui se passe ailleurs, puis on dit : Ça marche ailleurs. Mais comment
ça s'est fait ailleurs, comment que l'équilibre a été trouvé, comment l'eau a
trouvé son niveau ailleurs, puis là, ça, là-dessus, on ne l'a pas.
Puis on a demandé évidemment de faire un
genre de rapport, de nous partager de l'information, de nous dire qu'est-ce
qu'il en était d'un genre d'étude d'impact, analyse économique, quel va être
les conséquences, combien ça coûte, quelle va être la croissance du produit
intérieur brut du Québec par rapport à ça, quels vont être les développements,
est-ce que ça va attirer de l'investissement ou pas, etc., une classique, là, étude
d'impact. Puis malheureusement, bien, on n'en a pas eu. On n'a pas eu de
réponse aussi, là, à nos questions face à cet enjeu-là.
Puis je vous dirais que ma collègue du
deuxième groupe d'opposition a aussi posé de très, très bonnes questions. Elle
a apporté l'enjeu de la sécurité pour les commerçants qui s'inquiètent, là,
littéralement de leur sécurité. Puis on n'a pas eu de réponse claire. On a...
En fait, on n'a pas eu de réponse, point. Puis, moi, ce que je souhaite, c'est
d'en avoir. Parce que, pour les gens qui nous écoutent, ce qui est important,
c'est de comprendre que le gouvernement agit dans le bon sens. Puis, nous,
notre rôle, à l'opposition, c'est de poser des questions, s'assurer qu'on a
levé toutes les pierres, qu'on n'en laisse pas une, là, cachée, puis qu'il n'y
a pas rien, là, qui va être une surprise plus tard, le plus possible, puis on
essaie, là, vraiment, je vous dis, là, c'est notre quotidien, d'essayer de
faire ça. Mais, quand on demande justement des affaires qui devraient normalement
nous être données, dans le sens des réponses à nos questions et aussi des
études d'impact, bien, Mme... M. le Président, je suis... je suis... je suis
vraiment déçu de pouvoir dire qu'on n'a pas eu réponse à nos questions.
Je comprends qu'on veut faire de
l'allègement réglementaire. En fait, je suis entièrement d'accord avec l'idée,
le concept, le principe. Puis j'en ai parlé souvent au ministre. Puis je le
mentionne souvent que, peu importe le montant, c'est important. On va... On va
vouloir aller de l'avant pour l'allègement réglementaire. C'est important pour
le Québec. Face à la situation économique actuelle, si on ne répond pas
positivement à de l'allègement réglementaire, on se tire dans le pied. Donc,
oui, on va aller de l'avant pour de l'allègement réglementaire...
M. Beauchemin : ...mais je
pense que ce qu'il est important de comprendre, on est, au Parti libéral, le
vrai parti de l'économie, qui fait donc des études, qui fait donc des analyses
d'impact, qui fait donc une compréhension et une explication aux citoyens des
effets d'un changement pour que les gens puissent être bien préparés. Puis je
pense que c'est important, comme ça a été démontré à plusieurs reprises cette
semaine lors de l'exercice budgétaire, c'est important de démontrer qu'on va
être capables d'avoir des bonnes balises, des bons environnements de
comparaison, être capables de dire qu'on regarde ce qui se passe en Europe, aux
États-Unis, en Ontario, quand on a décidé de ne pas restreindre le nombre
d'employés, ne pas restreindre le nombre d'heures, etc., puis de prendre une
photo puis de regarder si ça fonctionne maintenant. Mais c'est parce que ce
qu'on ne sait pas, là, c'était quoi avant et puis comment ça s'est transformé.
Puis nous, au Québec, là, on a un système qui fonctionne. Tu sais, il y a seulement...
Attendez, je vais vous trouver le chiffre, là. Il y a seulement 4 % des
gens qui sont... qui sont désireux de vouloir modifier le modèle. Et 96 %
des gens qui aiment le système tel qu'il est. Donc, je vais... Quand on a ça,
on doit vraiment se poser des questions. Est-ce qu'on va dans la bonne
direction?
Puis j'entends déjà les réponses du
ministre, puis je comprends d'où il vient, mais on doit démontrer qu'on a fait
des analyses d'études d'impact. On doit démontrer qu'on est capables de
répondre aux questions. On doit dire que ce n'est pas juste une photo statique
puis qu'on compare quelque chose qui est une image. On doit démontrer la
transition pour se rendre à cette photo-là, puis quels ont été les impacts. Ça,
Mme la... M. le Président... Je m'excuse, M. le Président. Ça, M. le Président,
on ne l'a pas eu. On n'a pas eu les réponses à ces questions-là. C'est
important qu'on les ait. Vous savez, il y a 60 % des gens qui rejettent
l'idée que ce soit ouvert, qu'être ouvert après 21 heures, ça faciliterait
la vie. 78 % voient dans l'encadrement des heures une façon de protéger
l'équilibre entre le travail et la vie personnelle des employés, M. le
Président.
Nous, nos dépanneurs, c'est quand même...
c'est quand même une certaine fierté. On a eu... On a un grand champion à
l'international qui s'appelle Couche-Tard, qui a commencé au Québec. Puis c'est
grâce à ce système de dépanneurs que l'entreprise Couche-Tard est rendue grande
comme elle est. On a été capables de leur protéger un certain environnement de
travail. Je suis certain que les gens de Couche-Tard ne sont pas fermés à
l'idée de modifier, avancer, être avec l'air du temps puis avancer et tout,
mais je suis certain qu'Alain Bouchard serait ici, devant nous puis il me
dirait : C'est quoi les études d'impact? Il poserait exactement la même
question : Quelles sont les études d'impact? Puis si la réponse,
c'est : Bien, on a une photo ici de ce que c'est fait là-bas, puis voici
ce que ça a l'air ici puis tout. Il dit : Oui, mais ça, c'est statique.
Comment a été la transition du modèle que, nous, on a, à ça? Puis forte est...
force est de constater que, fort probablement, ça n'a pas été le cas d'avoir
une industrie de dépanneurs aussi développée en Ontario au préalable. Donc, on
ne compare même pas des pommes avec des pommes. Ici, on est on est très, très
loin d'être dans la catégorie fruits, en fait, je dirais, là. Ça fait que c'est
important.
Donc, pour toutes ces raisons, qu'on n'a
pas les réponses à nos questions, qu'on n'a pas eu de démonstration de comment
les impacts vont se traduire pour 6 000 petits commerçants à travers
le Québec, qu'il n'y a pas eu d'étude d'impact, point, nous, M. le Président,
on va vraiment s'abstenir pour ce qui est de cet article-là. Je vous remercie.
Le Président (M. Allaire) :
M. le ministre, peut-être intervenir?
M. Skeete : Bien, à moins
que le collègue ait une question précise, moi, ça va.
Le Président (M. Allaire) :
D'autres interventions? Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger? Ou Mme la députée
de Verdun?
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée? Bien, c'est comme vous voulez.
Mme
Rotiroti
:
D'habitude c'est la tendance, mais je peux aller si vous voulez.
Le Président (M. Allaire) :
On va y aller, Mme la députée de Verdun. La parole est à vous.
Mme Zaga Mendez : C'est
gentil. Merci beaucoup. Hier, on avait une discussion sur les effets dans les
épiceries. Puis moi, ma question...
Mme Zaga Mendez : ...ou pour
le ministre, parce que je pense qu'on a encore besoin d'une certaine réponse.
La raison puis les motifs derrière le changement qui est dans
l'article 84, la raison pour laquelle cet... la raison pour laquelle on
trouve cette restriction-là, c'est entre autres pour donner quand même des
avantages et protéger des petits joueurs. Moi, ma question, c'est au ministre.
Est-ce qu'il a rencontré l'Association des détaillants alimentaires et
l'association qui représente entre autres nos dépanneurs et aussi les
dépanneurs qui sont plus indépendants?
M. Skeete : Comme je l'ai dit
hier, M. le Président, j'ai rencontré, au cours des dernières années, des
regroupements sectoriels, notamment l'ADA et aussi les membres des dépanneurs
pour différentes raisons et sur différents sujets. Donc, la réponse à la
question de la collègue, c'est oui.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Est-ce qu'à partir de là, est ce qu'il pourrait nous dire c'est quoi, la
position de l'ADA et des dépanneurs sur ce sujet-là?
M. Skeete : Je pense qu'ils
vous diraient, comme ils ont écrit dans leur mémoire, que ce n'est pas la
mesure qu'ils privilégient.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Donc, si le principal joueur... les principaux joueurs, là, en ce qui concerne
l'alimentation, puis le ministre vient de le dire, ce n'est pas seulement nous,
il a pris connaissance du mémoire. Tant mieux. Si les joueurs principaux,
c'est-à-dire les détaillants alimentaires et les dépanneurs, viennent de dire
que ce n'est pas la mesure à privilégier, pourquoi le ministre le fait-il?
• (14 h 20) •
M. Skeete : Bien, voilà la
grande différence entre notre gouvernement et Québec solidaire. Nous, on ne se
fie pas seulement aux lobbies, on se fie aux membres qui composent les membres...
les lobbies individuels et les groupes. Donc, comme je disais hier dans mon
énoncé, les mêmes personnes qui sont membres de ces associations-là, souvent,
nous demandent à d'autres moments et dans d'autres circonstances des exceptions
à la règle qui s'applique. Et nous, au ministère, au lieu de veiller à
s'assurer que l'économie du Québec, elle est vibrante, elle est innovante,
bien, on est forcé de déployer des ressources à autoriser, valider et exécuter
des demandes d'exception.
Donc, oui, je reconnais que les groupes,
les représentants de ce groupe-là ont une opinion. À l'intérieur de ce même
groupe-là, il y a des intervenants qui ne sont pas tout à fait d'accord. Et,
comme je l'ai démontré hier quand... comme j'ai tenté d'expliquer hier, la situation
n'est pas très claire par rapport à exactement ce qui est la position
officielle. Donc, je ne sais pas quoi d'autre expliquer pour la collègue, mais
ce n'est pas totalement unanime.
Mme Zaga Mendez : Merci. Il y
a plusieurs choses, plusieurs éléments qui viennent d'être nommés. Je vais
continuer avec mes questions parce que le ministre est en train de nous dire
que lui, il n'écoute pas ces organisations-là. Êtes-vous en train de remettre
en question la légitimité de ces organisations-là... des représentants, leurs
propres acteurs?
M. Skeete : Bien là, M. le
Président, on me porte des intentions. Je n'ai jamais dit que ce n'était pas...
Mme Zaga Mendez : Je pose la
question.
M. Skeete : ...ce n'était pas
des... je n'ai jamais dit que ce n'était pas des porte-parole valides, là,
donc...
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
ma question, c'est... je vais...
Le Président (M. Allaire) : ...à
la prudence quand même, de faire attention effectivement pour ne pas prêter des
intentions.
Mme Zaga Mendez : Je vais
faire attention.
Le Président (M. Allaire) : Allez-y.
Mme Zaga Mendez : Je vais
poser ma question autrement, sans porter d'intentions, je vais faire attention.
Est-ce que le ministre reconnaît que c'est des porte-parole valides de... ces
acteurs économiques?
M. Skeete : Je reconnais,
oui.
Mme Zaga Mendez : Alors, je
repose ma question. Ce sont des acteurs valides. C'est des personnes qui
consultent leurs membres régulièrement, c'est des personnes qu'ils rencontrent
et qui nous disent qu'il y a un consensus que le ministre a reconnu. Là, je
vais amener le ministre sur un autre terrain parce qu'hier il ne nous a pas...
M. Skeete : Bien...
Mme Zaga Mendez : Allez-y.
M. Skeete : ...je n'ai pas
reconnu un consensus. En fait, je dis le contraire. Je reconnais que les deux
groupes ont comme position officielle d'être à l'opposé de ce qu'on propose. Ce
que je tente de faire comprendre à la collègue, c'est qu'à l'intérieur de ces
groupes-là, ce n'est pas unanime.
Mme Zaga Mendez : O.K. sur
quelle information est-ce que la ministre se base pour nous dire que c'est
n'est pas unanime à l'intérieur de ces groupes?
M. Skeete : On a rencontré
les intervenants individuels, un. Deux, par le fait même que ces mêmes
représentants là ont parfois la tendance, à nombreuses reprises, à nous
demander des exceptions à travers les zones touristiques. Donc, on a des faits
pour supporter ce qu'on dit.
Mme Zaga Mendez : Alors,
est-ce possible de nous partager ces faits-là? Combien des exceptions....
Mme Zaga Mendez : ...est-ce
qu'il a reçu dans les dernières années?
Une voix : 43.
M. Skeete : C'est... En fait,
c'est 47. Il y a 47 exceptions. Il y a 47 zones touristiques où est-ce que les
lois des heures d'ouverture générales ne sont pas applicables, incluant le
nombre restreint d'employés qui sont nécessaires. Dans la zone touristique du
centre-ville de Montréal, où est-ce que les gens ont le droit d'être ouverts 24
heures sur 24, on dénombre neuf épiceries, on dénombre 22 dépanneurs, puis la
terre continue de tourner.
Une voix : ...
Mme Zaga Mendez : Pardon.
Donc, je veux juste avoir les données, parce que je pense que pour prendre
cette décision-là, il nous faut les données. Donc, vous dites que dans la zone
touristique de Montréal, donc dans l'ensemble de Montréal... On parle de tout
Montréal, l'île, ou à Montréal métropolitain?
M. Skeete : J'invite la collègue
à peut-être s'informer sur la définition des zones touristiques.
Mme Zaga Mendez : Bien...
M. Skeete : Une zone
touristique...
Mme Zaga Mendez : Allez-y.
M. Skeete : ...c'est une zone
qui est définie, un territoire délimité. Donc, ce n'est pas l'île de Montréal,
c'est le centre-ville de Montréal, et là-dedans, dans l'intérieur de cette
zone-là, on dénombre neuf épiceries, 22 dépanneurs qui ont le droit d'être
ouverts 24 heures sur 24, qui ont le droit d'avoir le nombre d'employés qu'ils
veulent, et malgré ça la vision postapocalyptique décrite par la collègue ne se
vit pas. Les gens ferment à des heures semblables à ce qu'on voit à l'extérieur
des zones touristiques, les entreprises gardent un certain nombre d'employés
sur place qui est semblable au nombre d'employés qu'on trouve avec la loi.
Donc, il n'y a pas une grande variation. La seule différence, c'est que ce
n'est pas le gouvernement du Québec qui vient mandater le nombre d'employés.
Mme Zaga Mendez : O.K. Merci
pour les informations. Quand vous dites : Il y a neuf épiceries et 22
dépanneurs, ça, c'est des institutions, des groupes qui ont demandé des
exceptions. Quel est le pourcentage, comparé à l'ensemble des épiceries qui
sont dans ces zones touristiques là?
M. Skeete : Je n'ai pas
compris la question.
Mme Zaga Mendez : Vous
dites... Je veux juste bien comprendre l'information que vous nous avez
partagée. Donc, vous dites qu'il y a neuf épiceries et 22 dépanneurs dans la
zone touristique de Montréal qui demandent des exceptions. C'est ça que j'ai
retenu comme information.
M. Skeete : Non. Non.
Mme Zaga Mendez : O.K.
M. Skeete : Une zone
touristique, c'est une zone déterminée...
Mme Zaga Mendez : Parfait.
M. Skeete : ...qui est une
zone touristique. À l'intérieur de cette zone, on trouve neuf épiceries et 22
dépanneurs.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Est-ce...
M. Skeete : Ce n'est pas des
demandes individuelles, c'est une zone déterminée touristique.
Mme Zaga Mendez : Qui, pour
les neuf... O.K.
M. Skeete : Ça fait que c'est
un territoire donné qui est considéré une zone touristique. À l'intérieur de
cette zone, les heures d'ouverture et le nombre... la restriction de nombre
d'employés n'est pas applicable.
Mme Zaga Mendez : N'est pas
applicable. Merci pour l'information puis la précision, c'est juste ça qui me
manquait.
En dehors de la zone touristique de
Montréal, combien de personnes... combien d'épiceries ont demandé l'exception?
M. Skeete : On a dénombré
l'année dernière seulement 18... Bien, seulement... C'est sur quel territoire,
ça?
Une voix : ...
M. Skeete : Peut-être... Sur
les 18, peut-être nous en donner un peu plus de détails.
Le Président (M. Allaire) : Est-ce
que j'ai votre consentement de...
Mme Zaga Mendez : Oui, bien
sûr. Merci beaucoup.
Le Président (M. Allaire) : Oui,
j'ai votre consentement. Simplement prendre le temps de vous présenter, avec
votre titre, et la parole est à vous. Merci.
Mme Boivin (Catherine) : Bonjour.
Catherine Boivin, je suis directrice de l'achat local au ministère de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, et c'est ma direction qui est
responsable de l'application de la loi. Donc, dans le cas des zones
touristiques, on a 18 zones touristiques où, lors de la demande, le conseil
municipal nous a explicitement indiqué que la demande était faite à la demande
de l'épicerie, du village ou du dépanneur, dépendant de la grosseur,
évidemment, là, du territoire. Dans certains cas, ce n'est pas toujours
mentionné, mais on en avait 18 dans lesquels c'était explicitement mentionné
par le conseil municipal que c'était à la demande de ces institutions-là que
c'était fait. Ce sont des plus petites zones, là, donc c'étaient des commerces
de plus petite superficie, mais tout de même épiceries.
Mme Zaga Mendez : Donc, si je
comprends bien, il existe déjà une mesure, avec les zones touristiques, qui
permet dans des cas spécifiques, avec une justification qui est faite avec le
conseil municipal et avec l'avis des épiceries... donc une façon de demander
déjà cette mesure-là.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Ce qui arrive,
c'est que le bureau doit recevoir des demandes d'exception à la loi, et la
gestion de ces demandes d'exception nous porte à croire que la situation du
statu quo n'est pas acceptable.
Et donc je reviens à ma question de base
et à l'idée de base. C'est : Entre le consommateur qui cherche à se
procurer des biens et le marchand qui souhaite vendre ses biens, quelle est la
pertinence que le gouvernement du Québec vienne dire le nombre d'employés que
ça va prendre à l'intérieur de cette transaction-là? Et c'est juste ça ici,
parce qu'on est...
M. Skeete : ...un peu. On
frôle le hors sujet, M. le Président, parce qu'ici on parle seulement d'enlever
une restriction sur le nombre d'employés après certaines heures, on n'est pas
dans les heures d'ouverture proprement dites, on est dans si, oui ou non, le
gouvernement du Québec devrait dire à une entreprise le nombre d'employés que
ça prend pour gérer son entreprise.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui, merci.
Bien, je pense que la discussion qu'on a est pertinente pour comprendre, en
fait, leur réalité puis la pertinence du nombre d'employés, là, c'est de cette
exception-là qu'on parle. Moi, ce que... je pense qu'on a eu un portrait de
comment on demande ces exceptions-là.
Et j'aimerais ça, rappeler, pour le bien
de nous tous et toutes, dans la commission, que l'exception des quatre
employés, d'avoir cette règle... bon, pardon, pas l'exception, le fait d'avoir
cette règle de garder quatre employés maximum, c'était une demande qui était
faite, à ce moment-là, c'était le Parti québécois puis c'était l'ancien député
de Rousseau, qui est maintenant premier ministre du Québec, qui avait fait,
même, cette proposition, qui avait appuyé cette proposition autour de la table
pour faire un équilibre avec les dépanneurs. Le fait d'avoir... Parce que ce
que je comprends... ce n'est pas partout au Québec qu'on donne ces exceptions,
ça se fait seulement dans 18 zones touristiques, parce qu'il existe une
justification, puis c'est très encadré, parce que c'est des zones... Je
comprends, dans le centre-ville de Montréal, il y a des choses qui sont plus
encadrées. Le ministre nous dit que ce n'est même pas tous les épiceries et
dépanneurs qui font appel à l'ensemble des assouplissements que cette exception
leur donne.
• (14 h 30) •
Donc, ma question, quand je vois ça,
c'est : Pourquoi on va étendre à l'ensemble du Québec si on a déjà un
mécanisme qui permet à ces 18 zones touristiques là, donc, aux épiceries et
dépanneurs qui sont touchés par cet enjeu d'achalandage à des heures qui sont
au-delà des heures d'ouverture... C'est l'achalandage. Avoir plus des
ressources humaines, ça doit être équivalent à l'achalandage, il y a déjà un
mécanisme. Je ne comprends pas encore pourquoi on enlève cette règle-là qui
permettait à avoir un équilibre avec les dépanneurs, c'est de ça dont on parle,
dans l'harmonie avec la protection de nos marchands locaux.
M. Skeete : Bien, je ne suis
pas sûr d'avoir saisi la question, mais je pense que la question est en lien...
pourquoi on intervient. Puis je vais le répéter, il y a 17 régions, dans le
Québec, puis il y a 47 zones touristiques. Il y a toujours une raison à quelque
part pour que quelqu'un demande une exception. Et le ministère de l'Économie
gère ces demandes d'exceptions, doit arbitrer entre la validité ou non de la
demande, choisir des gagnants et des perdants à l'intérieur de cette
décision-là. Or, nous, on pense que ce n'est pas à nous de dire à un commerçant
combien d'employés ça va prendre pour gérer son entreprise. Et nous, on pense
que la meilleure formule, ce serait de simplement se retirer et de laisser les
épiciers choisir le nombre d'employés que ça prend pour gérer leurs
entreprises, puis on pense qu'on est à la bonne place.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends, puis, merci, M. le ministre, pour les informations sur comment vous
procédez au ministère de l'Économie, parce que, là, vous venez de dire qu'on
gère de façon arbitraire. Moi, j'aimerais savoir, lorsqu'il y a une demande
dans ces 47 centres touristiques là pour avoir des exceptions, quels sont les
critères et conditions pour l'appliquer? Parce que ce n'est pas si arbitraire
que ça, il doit y avoir une condition, il doit y avoir un encadrement.
M. Skeete : Il y a des
demandes qui sont faites, il y a des barèmes et des normes, bien sûr, elles
sont publiques, la collègue peut les trouver en ligne. Il y a une façon de
faire qui doit être... qui doit être suivie. Et, après ça, la décision, elle
est rendue. Mais, ultimement, lorsque le gouvernement du Québec va trancher, on
vient s'ingérer dans ce qui est un processus qui doit se passer entre les
consommateurs et les marchands. Parce que, si les gens demandent une exception,
c'est que la loi, elle est mal adaptée. La multiplication de ces demandes
d'amendements nous porte à croire, dans un cadre d'allègement réglementaire,
que, peut-être, c'est un règlement qui devrait être allégé, et donc nous voilà.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Bien, vous venez de le dire : Peut-être. Peut-être, mais moi je ne sais
pas, on ne fait pas des lois, puis on ne change pas des règlements basé sur un
peut-être. Et j'ai de la misère avec cet argument-là parce qu'il faut être
capable d'avoir rencontré tous les acteurs... une évaluation pour dire :
Il y a une nécessité. Et je sens, depuis tantôt, qu'on nous justifie cette
nécessité basé sur...
14 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...peut-être.
Et je ne comprends pas cet argument-là, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : ...Jeanne-Mance—Viger
souhaite intervenir? Ça va? Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger, la parole est
à vous.
Mme Rotiroti : Oui. Merci, M.
le Président. Écoutez, j'écoute les échanges avec mon collègue, et avec ma
collègue de Québec solidaire, et les réponses du ministre, et je me suis dit :
Si on est en train de changer quelque chose où, en 2006, si nous, on a décidé
de le faire, c'est parce que c'était de trouver cet équilibre-là, c'était de
trouver cet équilibre entre la réconciliation famille-travail. Aujourd'hui, on
est en 2025, le ministre souhaite le changer. Très bien. On est prêts à l'entendre,
mais on demande des études d'impact, on demande... Pour prendre cette décision-là,
le ministre se base sur quoi, tout simplement? Il ne peut pas nous dire :
Bien, c'est parce qu'on ne veut pas s'ingérer dans l'entreprise pour dire combien
d'employés qu'il y a. Moi, je vais vous lire une citation qui a été faite en
2006, et c'est vraiment à l'air du temps, là, je vais vous la lire, M. le
Président, puis après ça je vais vous dire... je veux savoir si le ministre...
c'est qui qui a dit ça, quel député a dit ça à l'époque. Là, je parle de 2006, je
répète, ça, c'était en Chambre, c'était un échange en période de questions :
«M. le Président, est ce que le ministre du Développement économique réalise qu'en
donnant plus d'heures aux grandes surfaces et rien en échange aux petites
surfaces, il va, M. le Président, et je pèse mes mots, tuer des milliers de
petits commerces au Québec». Savez-vous quel député a dit ça en 2006, M. le
Président? C'est... Je ne sais pas si j'ai le droit de dire son nom, mais c'est
le député de Rousseau à l'époque qui aujourd'hui, il est le premier ministre du
Québec. Ça, c'est en 2006, M. le Président. Alors, vous vous posez la question
pourquoi? Pourquoi on a fait qu'est ce qu'on a fait à l'époque avec Raymond
Bachand? C'est justement d'essayer de trouver cet équilibre-là. Et ça m'étonne
parce qu'au niveau du gouvernement il y a beaucoup de députés en région. Le
développement régional est important. Puis je n'ai aucun doute, je suis sûre, c'est
important pour les collègues au gouvernement, le développement économique
régional. D'ailleurs, je vois plusieurs collègues devant moi et je les entends
à la Chambre, et c'est important pour eux, c'est important pour leur comté,
mais ça, c'est tous ces petits commerces là qui font vivre les régions, qui
sont en péril avec qu'est ce qu'on fait aujourd'hui. Et pas plus tard qu'hier le
ministre nous dit : Mais je ne fais ça pour les personnes, sauf... pour
personne, sauf les consommateurs qui eux, se font imposer des lignes d'attente.
Très bien. Je vais prendre la balle au bond. Il y a un sondage peu plus tard de
Léger, Léger, je veux dire, c'est quand même une firme crédible de sondages, voici
les résultats de ce sondage-là à la réponse de qu'est-ce que le ministre dit :
92 % des consommateurs jugent que le temps d'attente à la caisse est
acceptable, 94 % des consommateurs sont satisfaits des heures d'ouverture
actuelles des épiceries. Alors, mon collègue vous avait tout à l'heure, mon
collègue de Marguerite-Bourgeoys, on a demandé, nous, l'opposition officielle,
là, quand on fait des changements, il y a eu quand même une acceptabilité
sociale. Il y a eu une vaste consultation pour arriver à cette mesure-là, à cette
acceptabilité sociale là, aujourd'hui, on veut le changer. C'est légitime que
le ministre s'il veut le changer, mais qu'il nous démontre les études qu'il a
faites ou les consultations qu'il a faites qui démontrent que cet équilibre de
l'offre là doit être changé. On est prêts à les voir. Mais vous comprenez que,
quand on veut être responsables puis quand on veut faire des changements qui,
dans le fond, là, vont rétablir un certain équilibre dans le marché, il faut
avoir ces études-là. On ne peut pas, nous, comme opposition officielle, voter
pour ça. Alors on va s'obstiner. On va encore laisser la chance au ministre de
soumettre ces études-là, ces consultations-là. Il dit souvent qu'il a parlé à
plusieurs intervenants, mais, très bien, on veut savoir à qui qu'il a parlé, qu'il
nous les dépose, on va les étudier. Puis savez-vous quoi? Peut-être, peut-être,
M. le Président, on va arriver peut-être à la même conclusion que du ministre.
Mais si on n'a pas cette information-là aujourd'hui, de défaire cet équilibre-là,
de défaire cette acceptabilité sociale là, on ne peut pas aller, là, M. le
Président...
Le Président (M. Allaire) : …député
de Nicolet-Bécancour souhaite intervenir.
M. Martel : Merci, M. le
Président. Juste un petit commentaire parce que je me sentais un peu interpelé
tantôt quand vous parliez des régions, puis… mais non, mais c'est positif. Puis
je voulais vous dire que ce qui a été dit à l'époque, en 2006, par le premier…
2006, c'était un peu prémonitoire. Sincèrement, dans ces années-là, le nombre
de commerces, de petits commerces qui sont fermés en région, là, c'est… moi, je
regarde, mettons, un territoire comme chez nous, là, s'il y avait une station
d'essence puis un dépanneur dans presque toutes les municipalités, aujourd'hui,
c'est rendu l'exception.
Ça fait que ce qui a été dit à l'époque,
ça s'est avéré. Aujourd'hui, là, il faut revenir en 2025, on n'est plus à la
même place. Il y a beaucoup moins de petits dépanneurs dans les municipalités.
On leur a donné des moyens, par exemple avec les SAQ, où ce qu'ils ont pu
augmenter leur chiffre d'affaires avec ça, mais de se déplacer en région, pour
aller à l'épicerie, mettons, moi, je vais prendre chez nous. J'habite à
Saint-Célestin, l'épicerie est à Saint-Grégoire Bécancour, bien, je vais avoir
un déplacement de faire, sept, huit, 10 kilomètres. Ça fait que, si les heures
d'ouverture sont améliorées, moi, personnellement, là, ça peut faire mon
affaire. Ça fait que je voulais juste vous dire que le contexte de… de ramener
ça à 2006, le contexte en région, il est vraiment différent.
• (14 h 40) •
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme Rotiroti : Oui. Merci.
Bien, j'apprécie le commentaire de mon collègue de Bécancour. Je veux juste
vous dire : On n'est pas dans les heures d'ouverture ici, parce que, les
heures d'ouverture, ils peuvent être ouverts 24 heures par jour, s'ils le
souhaitent. Ici, on parle de le nombre d'employés qui ont à avoir pour
desservir la population.
Ceci dit, si on est là… si on était là à
cette époque-là, c'était justement pour sauver les petites entreprises. Votre
premier ministre lui-même l'a dit, en 2006, c'était si on… si on allait plus
loin, c'était… on tuait les petits commerces, et c'est exactement… On voulait
faire l'inverse. C'est exactement qu'est-ce qu'on voulait faire, parce qu'il y
avait déjà des commerces qui fermaient, on voulait les garder ouverts.
Alors, je dis simplement que, si
aujourd'hui on veut changer cet équilibre-là, on n'est pas contre. On dit
juste : Démontrez-nous que c'est la chose à faire. Démontrez-nous qui vous
avez consulté, comment et qui veut cette mesure-là. On veut juste comprendre
qu'est-ce qu'on fait. Comme législateurs, c'est notre rôle, M. le Président. On
ne peut pas changer les lois pour dire sur des peut-être ou des hypothèses, ça
ne marche pas, ça. Comme législateurs responsables, on ne peut pas faire ça.
Alors, je répète ma question toute simple, c'est très simple. Le ministre
dit : Non, on a des études, on a des échanges. Très bien. Déposez-les, M.
le ministre, on va peut-être arriver à la même conclusion que vous, mais
présentement, ces faits-là, on ne les a pas, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. M. le ministre.
M. Skeete : Bien, tant la
collègue de Jeanne-Mance—Viger puis la collègue de Verdun reviennent sur les
propos du premier ministre en 2006. Tu sais, quand je… Je me souviens, quand on
faisait la section, collègues, où est-ce qu'on parlait des permis pour les
distributeurs de vidéo, vous avez ri parce que vous avez dit : Bien,
câline, comment ça fait qu'on parle de ça, comment ça se fait que c'est encore
une chose, ça? Savez-vous qu'en 2006 le modèle d'affaires de Netflix, c'était
la livraison des DVD chez vous? Ça fait qu'on envoyait à la poste notre demande
de vidéo, par la poste, puis Netflix nous envoyait notre DVD par la poste.
C'est loin pas mal, 2006.
Et puis, si on doute des changements qu'on
a vus depuis, bien, c'est avant Facebook, c'est avant les médias sociaux, c'est
avant les téléphones intelligents. Moi, je pense que le monde est ailleurs. Je
pense que le Québec est ailleurs. Les collègues nous demandent des faits, d'où
viennent nos analyses, qu'est-ce que… qui alimente notre réflexion. Bien, je
vais vous le dire, M. le Président, je l'ai déjà dit, eux autres, ils évoquent
des sensibilités. Alors là, on est inquiet, on est… on a peur. Moi, je leur
dis : Je comprends, mais, dans les zones où est-ce qu'on a déjà le droit
de faire ce qu'on veut dans les heures d'ouverture, ce qu'ils décrient comme
risque, on ne le voit pas, ce n'est pas assez. Ils me disent : Bien, on
veut des preuves, on veut avoir plus, on veut avoir… O.K. Je leur dis :
Partout en Amérique, on n'a pas une réalité différente, M. le Président. Vous
savez, peu importe où est-ce qu'on va, les entreprises généralement vont
regarder…
M. Skeete : ...moins
d'effectif le soir que jour, puis ça l'oscille autour de la loi. Donc, pour
moi... Les collègues sont inquiets, je les entends. Je comprends que c'est
inquiétant de subir un changement, de vivre un changement, mais ils me
demandent des preuves. Moi, je leur dis : En ce moment, dans les zones
touristiques, 24 h sur 24, nombre d'employés illimité, qu'est-ce qu'on trouve,
on trouve à la fois des dépanneurs, qui vont très bien, on trouve des
épiceries, qui vont très bien, et on trouve, en moyenne, à peu près, de plus ou
moins deux employés près, le nombre d'employés qui est écrit dans la loi. Donc,
moi, ce que je dis, c'est qu'on n'est plus en 2006, que le monde a changé. Et
je les invite à m'aider à adapter nos lois.
Le Président (M. Allaire) : D'autres
interventions? Mme la députée.
Mme Rotiroti : Oui, en
30 secondes, M. le Président. Parfait. Alors, j'entends le ministre, il
n'aime pas le 2006. Mais lui, il l'a dit pas plus tard que quelques jours, pour
dire qu'il faisait ça parce que les lignes d'attente étaient très longues. Je
vais le citer, pour ne pas lui prêter des intentions : Je ne fais pas ça
pour personne, sauf les consommateurs, qui eux se font imposer les lignes
d'attente. O.K., très bien, alors. Pourtant, moi, j'ai un sondage qui a été
fait à cet effet-là, qu'ils me disent totalement le contraire de qu'est-ce que
le ministre dit : 92 % des consommateurs jugent que le temps
d'attente de la caisse est acceptable et que 94 % des consommateurs sont
satisfaits des heures d'ouverture actuelles des épiceries. Écoutez, je dis...
Moi, là, je suis factuelle quand je vous dis ça, là. Je n'invente pas des
chiffres, M. le Président. Puis, je vais vous dire... je vais prendre la balle
au bond avec le ministre. Dans son article 86, qu'on va étudier un petit
peu plus tard, là, on parle de projet pilote. Je suis députée. Ça fait
16 ans que je suis députée. D'habitude, les projets pilotes, on les fait
avant, qui démontrent justement que les changements qu'on fait au niveau de la
législation méritent d'être faits, parce que le projet pilote, c'est la
démonstration. Ici, on change la loi puis on fait les projets pilotes après. Il
va falloir que quelqu'un m'explique ça aussi. Alors...
M. Skeete : ...
Mme Rotiroti : Oui. Bien,
allez-y, M. le ministre.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Bien, la collègue
se confond. Ici, il ne s'agit pas d'une disposition d'heures d'ouverture. Le
projet pilote va toucher les heures d'ouverture. L'article 84 touche le
nombre d'employés qu'une entreprise a le droit d'avoir. Alors, ce n'est pas
relié, M. le Président.
Mme Rotiroti : O.K. Ça fait
que le ministre vient de dire que le nombre d'employés, les quatre qu'on
enlève, et les ouvertures de commerces, ça, ce n'est pas lié. C'est ça qu'il
vient de dire, là. J'ai bien compris, M. le ministre?
M. Skeete : L'article 84...
Mme Rotiroti : C'est le
nombre d'employés.
M. Skeete : ...détermine, par
loi, le nombre d'employés qu'une épicerie a le droit d'avoir durant certaines
heures.
Mme Rotiroti : Oui,
absolument. On dit la même chose.
M. Skeete : Bon. Moi, je ne
considère pas que c'est un enjeu d'heures d'ouverture, je considère que c'est
un enjeu de ressources humaines à l'intérieur des épiceries. Moi, je pense que
le gouvernement du Québec, ce n'est pas la meilleure personne pour déterminer
le nombre d'employés que ça prend pour une épicerie. Puis on veut faire un
projet pilote sur les heures d'ouverture. Ça, c'est un paragraphe plus loin.
Ça, ça va toucher sur les heures d'ouverture, pour justement sonder, pour aller
chercher de l'information, aller chercher les données que la collègue demande.
Important, M. le Président, de ne pas confondre la différence entre
l'article 84 et les heures d'ouverture.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Mme la députée de Verdun, allez-y.
Mme Zaga Mendez : J'ai
plusieurs questions de... suite à l'échange. Donc, ma première question, c'est
juste pour revenir sur une question que j'ai posée hier concernant un sondage
dont le ministre avait fait référence. Il m'a dit qu'il prenait cette
question-là en délibéré. Donc, je voulais juste savoir si nous avons une
réponse pour ça.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Je suis encore en
délibéré.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée, vous pouvez poursuivre.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Donc, je pense qu'on ne va pas avoir... Est-ce que je comprends qu'on ne va pas
avoir de réponse à notre question? C'est quand même un document... Je veux
juste comprendre les règles. Je m'adresse à vous, M. le Président. Lorsqu'on
fait référence à un document, nous avons le droit de demander que ces
documents-là soient déposés.
Le Président (M. Allaire) : ...le
ministre a le droit de refuser.
Mme Zaga Mendez : Bref, ma
question, c'est : Est-ce que c'est un refus de sa part?
Le Président (M. Allaire) : Bien,
vous avez entendu sa réponse. Vous pouvez lui redemander peut-être d'une autre
façon pour avoir une réponse différente.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Est-ce que ce document va être déposé d'ici la fin de l'étude de cet article?
M. Skeete : M. le Président,
vous le savez, qu'il y a des règles qui nous... qui sont déterminées sur
qu'est-ce qu'on peut partager, qu'est-ce qui est protégé pour l'accès à
l'information. J'ai répondu de bonne foi à la collègue. C'est une question que
je prends en délibéré. Je ne sais pas si je vais avoir la réponse à temps pour
la satisfaire...
Le Président (M. Allaire) : ...Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Je vais...
Je vais continuer avec mes questions. Tout à l'heure, on parlait des exceptions
qui sont demandées dans les zones touristiques. Et là, je rappelle ma question
initiale. C'était : Pourquoi on va au-delà, donc on enlève cette règle-là
et on va au-delà? Pourquoi on l'étend pour l'ensemble du Québec? Parce que,
quand on voit les raisons pour lesquelles on donne ces exceptions-là, c'est
surtout qu'on a des événements spéciaux. Et, ça, ça se justifie. C'est-à-dire,
mettons, on a un festival, puis on reçoit des gens de partout dans le monde du
Québec, puis on crée un achalandage, donc c'est justifié de donner ces
exceptions-là. Je vois aussi que ça se fait par saisons, donc parce que c'est
l'été, puis il y a plus des gens qui viennent dans une place parce que c'est
touristique. C'est parfait. Mais, moi, je ne comprends... Si on a déjà ces
mesures d'exception quand on a des événements spéciaux ou on a des saisons
touristiques qui sont très achalandées, je ne vois pas pourquoi. Puis je
rappelle pourquoi on applique les mêmes... on enlève cette règle-là pour
appliquer les mêmes conditions partout au Québec. Ce n'est pas le cas. Ce n'est
pas partout qu'on a un achalandage le soir ou la fin de semaine, qui est plus
important. Encore une fois, c'est sur le nombre d'employés, parce que c'est
l'achalandage qui va justifier, pas seulement les heures d'ouverture, mais
justifier le nombre d'employés. Pourquoi on est en train de faire l'hypothèse
que l'achalandage augmente partout au Québec quand cette demande-là n'existe
pas?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
• (14 h 50) •
M. Skeete : Bien, justement,
M. le Président, dans les zones où est-ce que les gens ont le droit de faire ce
qu'ils veulent, c'est rare qu'on va trouver plus qu'un ou deux employés de plus
que ce que la loi permet. Donc, c'est la preuve manifeste que ce changement-là
va avoir un impact minime sur le statu quo. Alors, je ne comprends pas. Je ne
comprends pas.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Zaga Mendez : Merci. J'ai
une troisième... J'avais comme trois thèmes, je m'en viens à mon troisième
thème de questions, puis je pense qu'après on va avoir fait un bon tour de la
question. Ma question, c'est concernant la consultation auprès...
(Interruption)
Mme Zaga Mendez : Merci!
...auprès des groupes qui font... qui s'intéressent, qui travaillent très fort
pour la persévérance scolaire. Je veux juste poser la question au ministre,
s'il avait eu la chance de s'entretenir avec des regroupements qui luttent pour
la persévérance scolaire ici, au Québec, dans le cadre de ce projet de loi.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Moi, j'ai la
fierté de faire partie d'un gouvernement qui a encadré la Loi sur le travail
des enfants et des étudiants et des jeunes. Cette loi-là, avec ce qu'on propose
ici, n'est aucunement touchée. Et, moi, je n'ai aucun doute que nos épiciers,
nos employeurs, dans la très grande majorité des cas, sont des employeurs
extraordinaires qui souhaitent la réussite scolaire de leurs jeunes
travailleurs, et qu'on est chanceux que ces gens-là se soucient autant de la main-d'oeuvre,
et encore une fois réitérer le travail extraordinaire qui a été fait par le
député de Trois-Rivières, le ministre de l'Emploi et... le ministre du Travail,
pardon, par rapport à l'encadrement pour protéger nos jeunes, vraiment. Mais je
veux rassurer la collègue, on ne touche rien de ça ici. Ici, on fait juste...
puis, je pense, ça vaut la peine de le dire, ici, on fait juste enlever le
gouvernement de déterminer le nombre d'employés que ça prend pour gérer une
épicerie.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme Zaga Mendez : Je vais
reposer ma question. J'ai entendu la réponse. Deux choses. Première chose, je
le sais très bien, là, ça ne touche pas les jeunes de 16 et moins. Il y a quand
même des étudiants qui ont 16 ans et plus et pour lesquels je pense qu'il
faut quand même qu'on travaille pour qu'ils finissent soit leurs études
secondaires et ou leurs études collégiales ou des diplômes de professionnel.
Donc, ma question était la suivante : Est-ce que le ministre a consulté
des regroupements qui travaillent en persévérance scolaire dans l'objectif de
leur présenter cette partie de la loi 85?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Bien, je voudrais
rappeler à la collègue que, dans le cadre de la loi qui venait justement
encadrer le travail des jeunes, toutes ces discussions-là ont été... ont eu
lieu. Et c'est la raison pour laquelle on avait fixé à 16 ans l'âge. Parce
que c'était le meilleur compromis afin de s'assurer qu'on protégeait maximalement
les jeunes, tout en permettant aux jeunes aussi d'aller chercher une expérience
très utile, pour le restant de leur vie, de travail. Alors, pour nous, cette
loi récente qui a fait le fruit de beaucoup de discussions, beaucoup de
consultations avec l'écosystème de persévérance scolaire et les gens, les
regroupements des jeunes, les jeunes eux-mêmes, les employeurs. Et, moi, je
pense qu'on est... on est... on est arrivés à la très bonne place, M. le
Président. Moi, j'ai confiance que ce travail-là a déjà été fait. Et, encore
une fois, je me permets de saluer l'excellent travail de mon collègue le
ministre du Travail.
Le Président (M. Allaire) : D'autres
questions? Oui. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui. Alors,
ce travail, en effet, a été fait dans le cadre de cette loi-là. Mais là...
Mme Zaga Mendez : ...on
introduit de nouvelles dispositions, on change des règles qui peuvent avoir un
effet sur ce qu'on a déjà travaillé. Donc, je suis d'accord sur l'effet, puis
là, je pense tout le monde ici, que la Loi qui encadre le travail des enfants
est venue donner l'encadrement nécessaire. Mais là, on est en train de quand
même changer des règles du jeu, là, en enlevant cette restriction des quatre
emplois de... le maximum de quatre employés n'est plus, et lorsqu'on fait ça,
puis moi, je me suis entretenue avec des acteurs qui travaillent sur la
persévérance scolaire, ils m'ont dit, là : Il y a un danger dans cet
enjeu-là concernant le nombre des personnes qui vont être appelées en
épiceries. Ces personnes-là, majoritairement, c'est des jeunes étudiants. Ils
n'ont peut-être pas 16 ans, mais ils ont 17, 18, 19. Et on a quand même un
engagement ici pour faire en sorte qu'il y a une conciliation travail-famille
études se fasse. Ça, là, ce que je vous dis là, ce n'est pas un contre. Je suis
en train de remettre en question le travail qui s'est fait pour la Loi qui
encadre le travail des jeunes et des enfants. Mais on a quand même laissé de
côté les effets de qu'il peut avoir des changements comme celui-là dans la
persévérance scolaire de nos jeunes qui ont 17, 18, 19, même 20, qui vont à
l'école encore et qui doivent poursuivre une carrière. C'est ça qu'on doit
puis, je pense, on peut encourager mieux au Québec.
Donc, ma question pour le ministre :
Est-ce qu'il est capable... est-ce que... Pourquoi il n'a pas consulté des
groupes qui travaillent sur la question de la persévérance scolaire pour avoir
un portrait complet de l'effet de cette loi?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Bien, moi, je ne
suis pas d'accord du tout, M. le Président, avec la collègue. La discussion
qu'on a eue avec les intervenants à l'intérieur du projet de loi du ministre du
Travail touchait précisément tous les enjeux qu'elle tente de soulever à
l'intérieur de ce cadre réglementaire là et dans l'article 84. Et on est
arrivé à 16 ans comme la meilleure place pour fixer l'objectif pour
protéger nos jeunes. Et la collègue, elle dit qu'on change des choses. Encore
une fois, je ne suis pas d'accord, on ne change rien, on maintient cette très
bonne loi du ministre du Travail et on fait seulement, dans l'article 84,
retirer le fait que le gouvernement du Québec dit aux épiciers combien
d'employés ça prend pour gérer leur épicerie. Moi, je pense que c'est
raisonnable.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. Ça
va être ma dernière intervention. M. le Président, de mon côté, c'est sûr qu'on
va voter contre cet article que nous considérons qui va à l'encontre d'un
équilibre qui a été déjà un consensus, là, qui est sur le terrain, là, puis je
vous rappelle que, moi, je suis allée visiter l'ensemble de mes épiceries dans
mon territoire, et personne ne demande ça ni la personne qui travaille à la
caisse, ni le gestionnaire, ni... ni le marchand, épicier, propriétaire,
personne, personne ne demande ce changement-là qui s'est fait sur un peut-être.
C'est ça qu'on a eu comme réponse, sans une vue d'ensemble des conséquences. Alors,
on s'oppose à ce changement-là parce qu'il va venir rompre avec un équilibre
dont on ne va pas se rendre compte de tous les effets sur le terrain. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci
à vous. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 84. Est-ce que
l'article 84 est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme Zaga Mendez : Par appel
nominal.
Le Président (M. Allaire) : Vote
par appel nominal, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Pour.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (d'Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntington)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire : M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire : M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Abstention.
La Secrétaire : Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger)?
Mme Rotiroti : Abstention.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Alors, l'article 84 est adopté. J'ai besoin de votre consentement pour
revenir à l'article 81. Est-ce que j'ai votre consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Donc, M. le ministre, l'article 91, s'il vous plaît.
M. Skeete : Est-ce que je
l'avais lu, M. le Président?
Le Président (M. Allaire) : Je
crois que non. Ah! oui, on avait lu?
M. Skeete : On me demande si
ça ne serait pas plus pertinent de faire 87 compte tenu du fait que ça serait
peut-être plus en ordre.
Le Président (M. Allaire) : C'est
vous qui le savez. On va suivre vos conseils si vous pensez que c'est plus
pertinent.
M. Skeete : Moi, je suis le
conseil de Me Desbiens et, à date, ça ne m'a jamais trahi.
Le Président (M. Allaire) : Alors,
j'ai besoin de votre consentement pour suspendre l'article 81.
M. Skeete : S'il vous plaît,
oui.
Le Président (M. Allaire) : Oui,
consentement. Donc, je comprends que j'ai besoin de votre consentement pour
aller à l'article 87. Est-ce que j'ai votre consentement?
M. Skeete : Excuse-moi, 85.
Le Président (M. Allaire) : Alors,
l'article 85, est-ce que j'ai votre consentement pour aller à
l'article 85?
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Excellent.
M. le ministre, article 85.
M. Skeete : 85, merci, M. le
Président. L'article 7 de cette loi est modifié :
1° par la suppression, dans le premier...
dans le paragraphe 1° du premier alinéa de «et pourvu que plus quatre personnes
assurent le fonctionnement de l'établissement en dehors des périodes légales
d'admission;».
2° par la suppression du deuxième alinéa.
La modification faite au paragraphe 1° du
premier alinéa de l'article 7 de la Loi sur les heures et jours...
M. Skeete : ...les jours
d'admission dans les établissements commerciaux retirent la limite de quatre
personnes pour assurer le service principalement dans les pharmacies, en dehors
des périodes d'admission prévues à l'article 2 de cette loi. Le deuxième
alinéa est également retiré puisque la signification de «personne» n'est plus
utile, vu le retrait de la limite.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Des interventions sur 85? Oui, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci, M.
le Président. Donc, écoutez, dans l'esprit, là, on est à la même place dans le
sens qu'encore une fois il n'y a pas eu de dépôt d'études d'impact sur le
sujet. Il n'y a pas eu vraiment, là, d'analyse qui a été faite pour nous
démontrer qu'une fois... que les conséquences ont été anticipées. J'entends le
ministre nous répéter à plusieurs reprises, là, que quand les gens sont à
l'extérieur du cadre réglementaire, ils sont... et on parle de nombre d'heures,
le nombre d'employés à l'extérieur des heures normales de travail, qu'ils ne
sont toujours pas trop loin du chiffre. J'entends tout ça. J'entends aussi
encore la critique, là, bien, en fait, les commentaires comme qu'on a voyagé le
globe au grand complet, là, pour faire des études comparatives, là. J'entends
ça.
M. Skeete : ...
• (15 heures) •
M. Beauchemin : Je
reviens juste sur le fait qu'on n'a pas eu accès à cette information-là. On n'a
pas eu d'analyse d'impact qui nous a été démontrée comme quoi qu'effectivement
l'impact est minime. Je comprends la vertu du ministre de vouloir dire que ce
n'est pas le rôle du gouvernement d'être les ressources humaines des
entreprises. Il faut comprendre qu'à l'époque, quand tout ça a été mis en
place, il y avait une raison. La raison était justement d'essayer de trouver un
équilibre pour le travail et trouver un équilibre pour les milieux, trouver un
équilibre pour les gens, pour les villages, pour les régions et tout. Je le
comprends. Mais, encore une fois, on a pris une photo de ce qu'il y a de l'air
aujourd'hui, puis on se dit : Ah! Bien ça, parce que ça fonctionne
maintenant là-bas, ça devrait être capable de fonctionner ici. C'est encore le
même argument, M. le ministre. Avant d'être la photo d'aujourd'hui, là, il a dû
y avoir des modifications. Il a dû y avoir des réajustements, il a dû y avoir
des mouvements, des ouvertures peut-être, plus souvent qu'autrement des
fermetures. Il a dû y avoir des balbutiements à cause de la modification qui a
fait en sorte que ça s'est libéré, que là maintenant, là, les gouvernements,
dans toutes les autres juridictions sur la planète, ne s'impliquent pas sur les
heures d'ouverture et/ou le nombre d'employés
Mais moi, j'aurais aimé ça, voir ça.
J'aurais aimé ça pour qu'on puisse avoir une idée. Pour prendre une décision
éclairée, j'aurais aimé ça avoir le data pour être capable de dire : O.K.
Bien, peut-être que le ministre a raison finalement, puis on va pouvoir voter.
On va pouvoir voter pour. Parce qu'on est fondamentalement, là, pour
l'allègement réglementaire, là. On l'est absolument. Mais là on ne peut pas
être pour une décision qui est, encore une fois, comme pour l'article
précédent, basée sur des belles intentions, mais j'aime mieux vérifier, j'aime
mieux avoir du solide, j'aime mieux être capable de toucher le document et/ou
regarder ça sur un ordinateur puis me dire : O.K. Ça, c'est une bonne
analyse. Elle a été faite puis... Puis comme je disais tantôt, l'exemple... Je
prenais l'exemple d'Alain Bouchard parce qu'on parlait ici des dépanneurs et on
parlait ici des épiceries et tout, là. Bien, dans le cas de l'article 85,
je pense que j'aimerais avoir la conversation avec M. Jean Coutu pour
comprendre comment, lui, il voit ça. Je suis pas mal certain que M. Jean
Coutu, il arriverait à la même conclusion que nous autres. Mais je n'ai pas les
analyses d'impact puis je ne suis pas capable de prendre une décision.
Ça fait que je répète un peu la même
conclusion que j'ai faite tantôt. Je n'ai pas les analyses d'impact et je n'ai
pas les conclusions. Je ne suis pas capable de tirer des conclusions éclairées.
Ça fait qu'en tant que... Comme M. Jean Coutu dirait, en tant qu'homme
d'affaires, je ne peux pas prendre cette décision-là actuellement. Bien, en
tant que politicien qui représente des gens qui font du développement
économique un peu partout, je ne peux pas prendre la décision actuellement.
Donc, je vais être obligé, encore une fois ici, de m'abstenir.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme
Rotiroti
:
Merci, M. le Président. Moi, j'aimerais ça poser la question au ministre. Ici,
on est dans les pharmacies. Puis tantôt on vient de faire l'épicerie et les
commerces à grande surface. Pourquoi vous avez ajouté les pharmacies? Puis je
m'explique. Je vais prendre mon comté pour ne pas parler de d'autres comtés.
J'ai plusieurs pharmacies sur différentes bannières, mais j'en ai juste une qui
est ouverte...
15 h (version non révisée)
Mme Rotiroti : ...pour 24
heures. Et je doute, tu sais, je veux dire... Est-ce que c'est parce que les
autres ne sont pas ouverts, parce qu'ils n'ont pas assez... le quatre employés
n'est pas suffisant? Je veux juste comprendre pourquoi qu'on inclut les
pharmacies. Pourquoi spécifiquement les pharmacies?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Les pharmacies
sont spécifiquement ciblées parce qu'elles sont spécifiquement ciblées par la
loi, qui vient encore une fois indiquer aux propriétaires de pharmacies combien
d'employés ça prend pour gérer la pharmacie. Alors on est dans la même logique
que les derniers articles, où est-ce que nous, on pense que c'est les
pharmacies propriétaires, les pharmaciens propriétaires qui devraient être
responsables de savoir combien de personnes ça prend pour gérer leur «front
store».
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Rotiroti : Mais est-ce
que vous avez un recensement qui a été fait pour nous démontrer que c'est qu'est-ce
que les pharmacies veulent?
M. Skeete : Les pharmacies
nous ont indiqué qu'elles étaient d'accord avec le changement, que ça ne
changeait rien pour eux.
Mme Rotiroti : Est-ce que le
ministre peut déposer le document qui démontre que les pharmacies... C'est dans
leur mémoire?
M. Skeete : Il est dans le
mémoire.
Mme Rotiroti : C'est écrit qu'eux
sont favorables à ça?
M. Skeete : Oui.
Mme Rotiroti : O.K., on va
aller... je vais laisser puis je vais aller regarder ça, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? D'autres interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui, dans
le fond, ici, bien, c'est bien sûr, de notre côté, on... il y a un esprit de
concordance avec qu'est-ce qu'on vient de discuter, puis on partage les
mêmes... plusieurs commentaires. Là, je veux bien comprendre... en dehors de la
période légale d'admission, on appliquerait la même chose, c'est-à-dire aux
pharmacies, ici, c'est la même exception pour les pharmacies, directement...
M. Skeete : C'est encore une
fois la règle de quatre. Donc, c'est la même logique, c'est pourquoi on parle
de pharmacie. C'est la seule autre qui est sujet à cette restriction-là.
Mme Zaga Mendez : Oui. Je
veux juste bien comprendre où est-ce qu'on était. Parfait. Je ne vais pas
invoquer toutes les autres raisons parce qu'on a travaillé beaucoup plus sur
les questions d'épiceries, mais je pense que... Le ministre, je ne sais pas s'il
a répondu tout à l'heure, je m'excuse si c'est une répétition. Est-ce qu'il y a
eu une consultation aux acteurs de ce côté-là, des pharmaciens propriétaires,
par exemple, ou que...
M. Skeete : C'est
essentiellement la même question que la collègue de Jeanne-Mance-Viger. Dans
leur mémoire, ils nous ont indiqué qu'ils étaient pour.
Mme Rotiroti : Si tu permets.
Mme Zaga Mendez : Allez-y.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Jeanne-Mance-Viger.
Mme Rotiroti : Merci... merci
à ma collègue qui me permet d'intervenir, parce qu'elle a posé quasiment la
même question. Juste, j'ai le mémoire devant moi. Alors, dans le mémoire, le
ministre vient de dire que c'est écrit qu'ils sont favorables à ça. Je vais
vous lire exactement qu'est-ce qui est écrit dans le mémoire, M. le
Président : «Concernant cette modification à la loi précitée, l'AQPP
souligne qu'elle n'aura pas... qu'elle n'aura que très peu d'impact sur les
pharmacies communautaires, puisque la limite au nombre d'employés ne fait pas
partie des fardeaux administratifs qu'elle porte.» Alors, dans le fond, ils ne
sont ni froids ni chauds à l'idée, là. Je veux dire, ce n'est pas... je dirais,
c'est loin d'être favorable, ils disent qu'il n'y a pas d'impact.
Alors, moi, ma question c'est, là, j'ai
compris que les pharmacies sont liées dans cette loi-ci, c'est pour ça qu'on
les traite spécifiquement, et pas d'autres, parce qu'on peut parler de d'autres
aussi, commerces, là, types de commerce.
M. Skeete : Il y a seulement
les épiceries et les pharmacies qui étaient sujettes à ce règlement-là. Les
pharmacies sont peu ou pas impactées parce qu'il y a nombre illimité de
personnes dans le «backstore», la section pharmacie. La limitation s'applique
seulement dans le «frontstore», la partie épicerie. Donc, il s'agit ici, dans
85, un élément de concordance seulement, pour nous amener à se retirer de la
règle du quatre employés dans les épiceries... Bien, dans le sens que... la
partie épicerie.
Le Président (M. Allaire) : D'autres
interventions? Ça va? Ça va? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder... ux voix de l'article 85. Est-ce que l'article 85 est adopté?
Par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Pour.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Pour.
La Secrétaire : M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Abstention.
La Secrétaire : MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger)?
Mme Rotiroti : Abstention.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire (Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Alors, l'article 85 est adopté. J'ai besoin de votre consentement pour revenir
à l'article 81, s'il vous plaît. Est-ce que j'ai votre consentement? Oui.
Excellent. Merci. Donc, M. le ministre, l'article 81, vous l'aviez lu, je le
confirme, mais puisque...
Le Président (M. Allaire) : ...c'était
hier, peut-être apportez des justifications, s'il vous plaît.
M. Skeete : Il me fait lire
le bout long, tu sais. L'article 81 du projet de loi retire l'article 3.1 de la
Loi sur les heures et jours d'admission dans les établissements commerciaux,
par concordance avec les modifications prévues principalement par l'article 84.
Donc, il s'agit d'une concordance avec 84 qu'on vient de voter.
Le Président (M. Allaire) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a des commentaires? Pas de commentaire. Nous allons
passer à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 81 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Par
appel nominal. S'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Pour.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Pour.
La Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Abstention.
La Secrétaire
:MmeRotiroti (Jeanne-Mance―Viger)?
Mme
Rotiroti
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Contre.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Donc, l'article 81 est adopté. L'article 82, M. le ministre.
M. Skeete : L'article 4.1 De
cette loi est modifié par le remplacement de «, 3 ou 3.1» par «ou 3».
Cette modification est faite par
concordance avec les modifications vues à l'article 81 du projet de loi qui
supprime l'article 3.1 de la Loi sur les heures et les jours d'admission dans
les établissements commerciaux.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Des interventions sur 82? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons... Oui,
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui, parce
que je veux juste revenir, là, on est allé un peu vite. Je sais qu'on vient de
voter 81, on ne va pas rouvrir le vote, là. Mais, pour bien comprendre, ici, on
est dans une concordance où le gouvernement peut... les heures, les jours
prévus aux articles 2. Mais, quand on en fait voter les 3 et 3.1... Là, je
m'excuse, j'avais une question là-dessus. Je m'excuse, je sais qu'on ne va pas
pouvoir le rouvrir. Je vais juste la poser à 82. Je verrai si le ministre peut
nous répondre, c'est tant mieux. Je m'excuse. Parce que tout à l'heure on
parlait des heures, des limites d'employés, et là on parle... on vient
d'enlever les exceptions qu'il y avait dans la loi, dans les heures
d'ouverture.
Ça fait que qu'est-ce qu'on vient de
faire, c'est ici qu'on disait qu'on ne peut pas être admis dans un
établissement d'alimentation qu'entre 8 heures et 20 heures, entre 8 et 21
heures. Ça veut dire que désormais les gens peuvent être admis à n'importe quel
moment. Ça convient... C'est ça, le changement, parce que... Allez-y, M. le
ministre.
M. Skeete : Je vais laisser
Me Desbiens expliquer.
Mme Zaga Mendez : Oui, merci
beaucoup.
Le Président (M. Allaire) : J'ai
besoin de votre consentement. Consentement?
Mme Zaga Mendez : Consentement.
Le Président (M. Allaire) : Me
Desbiens, votre titre. La parole est à vous.
Mme Desbiens (Geneviève) : Merci,
M. le Président. Alors, Geneviève Desbiens, je suis avocate au ministère de la
Justice. Oui, ça peut paraître assez stupéfiant, là on enlève plein d'heures,
mais non, ils sont à l'article 2 de la loi. C'est pour ça qu'il n'y a pas de
changement. Puis il faut vraiment se rapporter à l'article 2 de la loi qui
prévoit déjà quelles sont les heures d'ouverture en général. Donc, on a, on a
tout... On n'enlève rien, là on fait juste revenir à la base.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va. Oui, allez-y.
Mme Zaga Mendez : Donc, je
pense que ça a un rapport avec l'article 82. Donc, on va se référer désormais à
l'article 2 où les mêmes heures sont énumérées.
Le Président (M. Allaire) : Allez-y.
Mme Desbiens (Geneviève) : Oui,
exact. Maintenant, parce que l'article... À 82, on avait une énumération 2, 3,
3.1, vu qu'on retire 3.1, on se rapporte à 2 et à 3.
Mme Zaga Mendez : À 2 et à 3.
Et, dans l'article 2, je veux juste voir. O.K. C'est la même chose, c'est les
restrictions et après... O.K. C'est plus clair, là. Désolée, parce que je
pensais qu'à l'article 2, comme on n'est pas à la même place, désolée, on
n'avait pas les mêmes exceptions qui étaient inscrites. Et quand vous dites à
l'article 3, c'est l'article 3... qui a été changé tout à l'heure par l'article
84.
Mme Desbiens (Geneviève) : L'article
3, bien, on a fait une concordance. En fait, on n'a pas touché à 3, là, on est
dans... On a retiré 3.1., ça, c'est le premier article de cette section de la
loi. On retire 3.1, mais on n'a pas touché à 2 ni à 3.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Ça
répond à mes questions. Merci beaucoup.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Merci. Mme la députée de Jeanne-Mance-Viger...
Mme Rotiroti : Non. Ça va. Je
pense, indirectement, Mme a répondu à ma question. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Excellent.
C'est bon. Donc, pas d'intervention, on va procéder à sa mise au point. Est-ce
que l'article 82 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Par
appel nominal, s'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention? M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Pour.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Pour.
La Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Abstention.
La Secrétaire
:MmeRotiroti (Jeanne-Mance―Viger)?
Mme
Rotiroti
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Contre.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Alors, l'article 82 est adopté. On passe à 83, M. le ministre.
M. Skeete : L'article 4.2 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «, 3 ou
3.1» par «ou 3».
Cette modification est faite par
concordance avec...
M. Skeete : ...les
modifications vues à l'article 81 du projet de loi qui supprime
l'article 3.1 de la Loi sur les heures et les deux jours d'admission dans
les établissements commerciaux.
Le Président (M. Allaire) : Des
interventions? Pas d'intervention, on procède à sa mise aux voix. Est-ce que
l'article 83 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Pour.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire : M. Ciccone
(Marquette)?
M. Martel : Pour.
La Secrétaire : M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Abstention.
La Secrétaire : MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger)?
Mme Rotiroti : Abstention.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Alors, l'article 83 est adopté. On s'en va maintenant à 86. M. le
ministre.
M. Skeete : Est-ce qu'on
l'avait lu, M. le Président? Je perds le fil.
Le Président (M. Allaire) : Non.
M. Skeete : Non. Je vais lire
l'article 86, mais je vais vous proposer un amendement après, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) : Allez-y.
M. Skeete : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 15, du suivant :
«15.1 Le ministre peut élaborer et mettre
en œuvre des projets pilotes visant à évaluer les conséquences de la
modification des heures et des jours d'admission applicables à certains
établissements commerciaux sur leur compétitivité.
Le ministre détermine les règles
applicables dans le cadre d'un projet pilote, lesquelles peuvent notamment
prévoir les mécanismes de surveillance ainsi que les renseignements à être
transmis au ministre aux fins de celle-ci. Le ministre détermine également les
dispositions d'un projet pilote dont la violation constitue une infraction et
le montant de l'amende dont est passible le contrevenant, lequel ne peut être
supérieur aux montants prévus aux articles 23 et 24. Ces règles peuvent
différer de celles prévues par la présente loi, y compris celles prévues en vertu
des articles 4.1 et 4.2.
Un projet pilote est établi pour une durée
maximale d'un an, que le ministre peut prolonger d'au plus un an.
Le ministre publie sur le site Internet de
son ministère les termes d'un projet pilote.
Au terme d'un projet pilote, le ministre
peut... pardon, le ministre produit un rapport dans lequel il évalue les
conséquences de la mise en œuvre du projet pilote. Il publie ce rapport sur le
site Internet de son ministère.».
Le nouvel article 15.1... à la Loi
sur les heures et les jours d'admission dans les établissements commerciaux,
permet à la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie de mettre
en place des projets pilotes permettant d'évaluer les conséquences de la
modification des heures et des jours d'admission du public applicables aux
établissements commerciaux visés par le projet pilote sur la compétitivité.
Les règles applicables dans le cadre de
projets pilotes sont déterminées par le ministre. Ces règles peuvent, entre
autres, prévoir le mécanisme de surveillance ainsi que les renseignements à
être transmis à la ministre pour l'aider dans sa surveillance du projet pilote.
Les dispositions d'un projet pilote dont
la violation constitue une infraction et le montant de l'amende dont est
passible le contrevenant sont aussi déterminées par la ministre. Le montant de
l'amende ne peut toutefois être supérieur, selon le cas, à 1 500 $ ou
3000 $ pour le... pardon, pour l'infraction initiale, à 3 000 $
ou 6 000 $ pour une première récidive et même, dans certains cas, à
9 000 $ pour une deuxième récidive.
Toutes les règles déterminées par la
ministre peuvent être différentes de celles prévues par la Loi sur les heures
et les jours d'admission dans les établissements commerciaux, y compris celles
prévues dans l'article... des articles 4.1, c'est-à-dire les règles
déterminées par la Ville de Montréal, et 4.2, c'est-à-dire les règles
déterminées par règlement.
Un projet pilote a une durée d'un an,
laquelle peut être prolongée d'une autre année.
La ministre doit publier sur le site
Internet son ministère... de son ministère l'ensemble des règles d'un projet
pilote. À la fin du projet pilote, la ministre doit produire un rapport...
pardon, produire et publier sur le site Internet de son ministère un rapport
dans lequel elle expose les conséquences de la mise en œuvre du projet pilote.
Je vais vous lire mon amendement :
Remplacer, dans le premier alinéa de l'article 15.1 de la Loi sur les
heures et les jours d'admission dans les établissements commerciaux, proposé
par l'article 86 du projet de loi, «sur leur compétitivité» par «notamment
sur leur compétitivité, les travailleurs et les consommateurs».
Cet amendement élargit la portée de
l'évaluation des conséquences de la modification des heures et des jours
admissibles applicables aux établissements commerciaux qui pourraient être
visés par un projet pilote.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Alors, on est sur l'amendement déposé à l'article 86. Des interventions?
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Je veux juste
prendre une pause...
Le Président (M. Allaire) : Oui,
tellement. On va suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 18)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 36)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. M. le ministre, si vous vous souvenez, nous
en étions sur l'amendement déposé à l'article 86. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention sur l'amendement...
Mme Rotiroti : ...
Le Président (M. Allaire) : Oui.
Bon.
Mme Rotiroti : Oui, oui. Non,
mais vas-y, Alejandra.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Verdun, allez-y.
Mme Zaga Mendez : Donc... Là,
je veux bien comprendre l'amendement, parce qu'il faut mettre en perspective
avec qu'est-ce que l'article 86 introduit. Dans notre compréhension...
Depuis tout à l'heure, on parlait des épiceries. Là, on est l'ensemble des
détaillants?
M. Skeete : ...
Mme Zaga Mendez : Dans le
commerce du détail. Ça fait que ça ne s'applique pas aux épiceries, mais tout
autre détail. Excellent. Là, on a la même compréhension. Donc, on mettrait le
projet pilote et évaluer les conséquences. Mais je ne suis pas... D'entrée de
jeu, là, je ne suis pas en désaccord de voir et d'évaluer les conséquences de
compétitivité et inclure les travailleurs et consommateurs. Moi, je pense qu'il
y a une avancée de ce côté-là. Si on va dans l'évaluation, je ne vais pas m'opposer
à ajouter ça. Ceci dit, c'est un peu le... c'est l'enjeu de fond de... Tout d'abord,
pourquoi on est en train d'ouvrir ces projets pilotes là? Je veux bien, on peut
mettre d'autres considérations. On pourrait ajouter les effets sur la ruralité,
l'occupation du territoire, l'économie locale. Bref, on pourrait mettre toutes
les considérations, moi, je trouve, c'est une très bonne... mais la... c'est le
cœur de la question qui, pour nous, n'est pas encore... n'est pas claire.
Pourquoi on ouvre des projets pilotes?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Oui. Bien, comme
je disais tantôt, M. le Président, moi, mon constat, de deux ans et demi, à
parler des heures d'ouverture, ce n'est vraiment pas clair. Ce n'est vraiment
pas clair. On a le... C'est quoi, le CCD?
Des voix : ...
M. Skeete : C'est ça. Conseil
canadien du conseil du détail, il y a la FCEI, il y a la CQCD qui sont
officiellement pour...
M. Skeete : …il y a des gens
qui n'aiment pas ça. Même chose, comme on disait tantôt, collègue de Verdun, Il
y a l'ADA puis il y a les gens des dépanneurs, eux autres sont contre. Bien, il
y a des membres à l'intérieur de ça qui sont pour. Ça fait que… Puis moi, je me
pose la question, dans un… dans un flou comme ça, bien, c'est à qui de décider?
Est-ce que c'est au gouvernement d'arriver puis d'imposer dans l'économie des
règles sur… dans le fond, qui ne sont pas liées à la sécurité ou qui ne sont
pas liées à… le rôle central du gouvernement, de venir dire : Bien là,
toi, tu es obligé de fermer à 5 heures, tu es obligé de fermer à
9 heures. C'est-tu à nous autres de décider ça? Surtout, surtout lorsque
ce n'est pas clair.
Moi, je pense qu'un projet pilote pour
mesurer les impacts de cette réalité-là, vraiment, c'est la chose à faire pour
avoir la réponse à cette question-là. Est-ce que ça déstabilise l'économie?
Est-ce que ça a des conséquences inattendues? Est-ce que… Est-ce que... Est-ce
que c'est souhaité? Est-ce que c'est voulu? Est-ce que ça a changé le
comportement? Bref, si toutes les raisons que vous évoquez dans les dernières
minutes d'inquiétude sont fondées ou pas, moi, je pense que c'est une bonne
façon de procéder. Puis je pense que ça va nous aider à avoir des réponses.
Mme Zaga Mendez : Oui, je
comprends le fait d'avoir les intentions d'évaluer par la suite, mais, en fait,
moi, je vais attendre qu'on fait le projet de loi, qu'on vient… c'est qu'on
fait l'évaluation un peu avant. On ne peut pas des fois faire un choix et
dire : On verra, puis après on va recueillir. Il y a quelque chose de
plus… En tout cas, je pense qu'on a le devoir d'être un peu plus préventif.
• (15 h 40) •
Puis je vous explique pourquoi, M. le
ministre, parce qu'il y a un lien entre cet… en fait, ce projet pilote là pour
les détaillants qui ne sont pas épiciers et les épiciers. Je vais prendre le
temps quand même d'exposer pourquoi je vois le lien et pourquoi je vois des
conséquences qui vont… peuvent arriver à court, moyen terme. Ça fait que,
peut-être, après l'évaluation, ça va être trop tard pour revenir en arrière.
C'est ça… c'est ça, mon enjeu. Donc, je m'explique. Il y a des détaillants qui
ne sont pas des épiceries. Hier, j'ai posé la question, elle a été répondue.
Les grands détaillants des grandes surfaces, des géants, là, comme Costco, sont
considérés comme des épiceries, ils ont un modèle d'affaires. Ils vont être
touchés par les règles qu'on vient d'adopter, auxquelles on s'est opposés, mais
qu'on vient d'adopter. Il y a d'autres géants, M. le Président, qui ne sont
pas des épiceries, mais qui, à l'intérieur offrent des biens épiciers…
d'épicerie, Walmart, par exemple. Puis je vais commencer par eux, parce qu'ils
l'ont déjà dit, la seule place en Amérique du Nord, où est-ce qu'ils ne sont
pas capables d'ouvrir 24 heures sur 24, c'est au Québec. Walmart, c'est
une multinationale géante qui possède en ce moment déjà le plan d'affaires. Dès
qu'il y a l'opportunité, il va ouvrir 24 heures au Québec. Parce qu'il l'a,
le plan d'affaires, ce n'est pas quelque chose qu'il va peut-être étudier le
marché pour voir. Non, à quelques heures d'ici, dans le Sud de la frontière, à
quelques heures d'ici, en Ontario, ils l'ont, le plan d'affaires, il est… il
est prêt.
Donc, je vais continuer avec mon exemple
de Walmart. Walmart, il a un plan d'affaires qui est fait, je ne dis pas
fictif, là, c'est quelque chose qui se fait déjà, va regarder le projet pilote,
il va lever la main, puis il va y arriver. C'est des grandes surfaces, là. Je
veux dire, vous avez vu un Walmart, c'est énorme. À l'intérieur du Walmart, que
ce n'est pas une épicerie, c'est un détaillant, donc, touché par ça, il y a une
section d'épicerie qui va… puis c'est… On a une section d'épicerie, là, je vois
le monde, déjà, ça existe déjà au Québec. Et, quand on ouvre cette
possibilité-là, Walmart ne va pas seulement arriver, il va y avoir une épicerie
24 heures, un modèle d'affaires qui va leur permettre de perdre l'argent
pendant la nuit. Parce qu'on va se le dire, là, quand on dit : Perdre
l'argent pendant la nuit, les gens ne vont pas aller acheter des brocolis à
4 heures du matin. Il n'y a pas un achalandage au Québec pour acheter des
brocolis puis des viandes à 4 heures du matin. Ils sont capables d'opérer
un modèle d'affaires que, même s'ils perdent de l'argent pendant la nuit en
ayant des employés puis en payant pour des ressources, ils sont capables de
continuer et de faire la compétition en attrayant aux gens avec d'autres
produits, et peu à peu déplacer, voire fermer des petits épiciers et des
dépanneurs tout autour. Ça, c'est des études qui le prouvent, c'est prouvé aux
États-Unis, dès qu'il y a un Walmart qui ouvre et qui offre ce type de service
là, tout autour, là, ça crée comme un rayon qui est touché par cette dynamique.
Donc…
Mme Zaga Mendez : ...ma
question, mais en fait, avec cette analyse-là, est ce que le ministre a
considéré qu'en faisant ce projet pilote là des gens comme Walmart vont
s'installer, vont sauter sur l'occasion, et ils vont créer l'effet qu'on ne
souhaite pas pour nos épiciers puis pour nos dépanneurs, parce qu'ils vont
créer une compétition, une concurrence, et on ne va pas être en train de
protéger ces joueurs-là.
M. Skeete : Mais trois
choses, M. le Président. La première, puis je veux être clair, plus que clair
et très, très clair, ce n'est pas notre intention, à l'intérieur du projet
pilote, de faire des 24 heures, là. Donc, on ne va pas avoir du
24 heures dans le projet pilote, on n'est pas dans cette logique là. Un.
Deux, parlons de Walmart un peu, on a
recensé trois Walmart dans des zones touristiques. Comme on a dit tantôt, dans
une zone touristique, on a le droit de faire ce qu'on veut, on a droit d'être
ouverts ouvert 24 heures sur 24, on a droit de faire ce qu'on veut. Et,
dans ces cas là, on a remarqué que même dans ces trois Walmart-là, les heures
d'ouverture étaient semblables ou similaires à ce qu'on trouve ailleurs dans le
Québec où est-ce qu'ils sont régis par des heures d'ouverture. Donc, rien ne nous
porte à croire le scénario où est-ce qu'un Walmart déciderait d'être ouvert
tout le temps, même s'il avait le droit. Mais comme je l'ai dit, ce n'est pas
notre intention d'être ouvert 24 heures sur 24.
Sur les grandes surfaces, la collègue
évoque souvent les grandes surfaces, on a fait une analyse de tous les Costco
en Amérique, en Amérique du Nord, dans le nord-est des États-Unis, on a
remarqué que malgré le fait qu'ils ont le droit d'être ouverts comme ils
veulent, ils ont tous des heures similaires à qu'est-ce qu'on trouve ici au
Québec. Donc, encore une fois, rien ne nous porte à croire qu'il y aurait le
genre d'abus dans la collègue appréhende. Mais, en terminant, j'ajouterais le
projet pilote sert à ça, il sert à dire : Mais, O.K., est-ce que la loi
actuelle sert bien les Québécois? Si oui, parfait, on garde le statu quo.
Sinon, on va avoir des données pour effectuer les changements qu'on souhaite
faire.
Mme Zaga Mendez : O.K. Merci.
Le Président (M. Allaire) : …après
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
Mme Zaga Mendez : J'apprécie
les deux éléments de réponse parce que là, on va aller plus en profondeur,
parce que la première... le premier élément de réponse, c'est de dire que c'est
projet pilote, et je veux juste le dire dans mes mots, peut-être je me suis
trompée, ne va pas permettre des ouvertures 24 heures. Est-ce que je me
trompe?
M. Skeete : Je pense que j'ai
été très clair, M. le Président. J'ai dit : Il n'est nullement mon
intention à l'intérieur du projet de loi.
Une voix : ...
Mme Zaga Mendez : Je veux
juste à entendre M. le ministre.
M. Skeete : O.K. Mais
qu'est-ce que tu veux entendre, là, Fred?
Une voix : ...
M. Skeete : Non, il n'y aura
pas de 24 heures dans le projet pilote.
Le Président (M. Allaire) : Un
instant.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Wo!juste un instant. Je vous ramène vers moi. Pas tout le monde qui parle en
même temps. M. le ministre, s'il vous plaît. Mme la députée, allez-y, la parole
est à vous.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
vais répéter parce que ça m'intéresse vraiment, avoir la réponse du ministre.
Je ne veux pas prêter des intentions. Est-ce qu'il y a quelque chose dans...
là, on est à 15.1, là, je sais qu'on est sur l'amendement. On va adopter
l'amendement, au pire on reviendra. Mais ma question, pour revenir sur
l'intervention du ministre : Qu'est-ce qui empêche, dans l'article ou dans
le projet pilote, un détaillant qui dit... qui arrive, il dit : Moi, mon
projet pilote, c'est un projet de 24 heures. Est-ce qu'il y a quelque
chose ici qui dit : Non, on n'accepte pas de projet pilote de
24 heures?
Le Président (M. Allaire) :
...
M. Skeete : Je vous le dis,
je n'accepterais pas ça.
Le Président (M. Allaire) :
...M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Oui, mais, M. le ministre, moi, je vous fais confiance, O.K., mais
ce n'est pour vous dans deux semaines, il y a-tu quelqu'un qui va avoir écrit
que dans mon testament, je ne veux pas qu'on ouvre 24 heures? Je veux
dire, le problème, il est là, ça fait que là, il faut l'écrire quelque part, il
faut le dire, parce que toute cette histoire-là, là, c'est la passe sur la
palette à Walmart. C'est exactement ça que je critique depuis le début. C'est
le seul enjeu le plus important de tout le projet de loi. Ici, là, on fait une
passe sur la palette aux Américains contre notre modèle d'affaires à nous
autres, contre nos dépanneurs, contre nos épiceries. Puis qu'est-ce qui va
arriver? Eux autres, là, ils vont payer du monde à prendre les parts de marché
à notre modèle d'affaires à nous autres pour faire quoi, finalement? Parce que
moi, je me suis promené pas mal, là, aux États-Unis. J'ai les ai vu les Walmart
qu'est-ce ça a l'air, là, il n'y a pas de Seven Eleven tout partout, là, où
est-ce qu'il y a un Walmart, là, ça fait qu'ils vont accaparer des parts de
marché, ils vont le faire, puis c'est normal. À leur place, je ferais pareil.
Le problème qu'on a, c'est que...
M. Beauchemin : ...que nous,
on a un équilibre. Ça fonctionne, puis il n'y a pas de subventions
gouvernementales à faire, qu'on a 6 000 dépanneurs qui fonctionnent,
là. C'est tout dans le privé. C'est un modèle qui ronronne. Ça fait que, là, ce
qu'on est en train de mettre comme condition, c'est d'ouvrir la porte de la
bergerie pour que le loup rentre puis que, là, finalement, bien, il y en a des
plus petits, plus faibles qui vont... qui vont tomber, vont tomber au combat.
Combien de ceux-là vont tomber au combat? Comment vont-ils faire pour remplacer
leur gagne-pain? Vont-ils tous aller travailler chez Walmart? La réponse à ça,
c'est : On ne le sait pas, mais ça va coûter de quoi. C'est ça, M. le
ministre, qu'on pose la question. Puis, vous me connaissez, là, je suis pour le
développement des affaires, je suis pour le développement des affaires,
entièrement. Mais, dans le contexte actuel où est-ce qu'on se fait, là, varger
de façon quotidienne par les Américains, là, on va ouvrir la porte au loup dans
notre bergerie? Je ne... C'est l'endroit où je suis en entier désaccord avec
vous là-dessus. Je trouve que le projet pilote, pour les commerces de détail,
même si vous avez eu certains qui vous ont dit qu'ils étaient d'accord pour
l'idée... je peux le comprendre. Moi, ce que je pense ici, c'est... Je pense à
nos employeurs, les petits commerçants qui, eux, vont en arracher. C'est sûr et
certain, c'est eux autres qu'on va fermer. Puis, comme disait le député de
Rousseau en 2006, là, là, là, c'est ça qui se passe. Qu'est-ce qui va se passer
pour la suite des choses, M. le ministre?
• (15 h 50) •
M. Skeete : Mais les
collègues ont passé les dernières heures... la dernière heure... non, les...
presque les deux dernières heures à parler de mesurer les impacts. Le projet
pilote, ce n'est pas une fin en soi, M. le Président. Même si le scénario
catastrophique que le collègue évoque s'avérait, il faudrait changer la loi
pour le permettre. Parce qu'un projet pilote ne change pas le statu quo, il
permet la création d'une mesure qui, elle, peut être renouvelée une fois pour
une période d'un an et presque... un maximum de deux ans, et, après ça, doit
prendre fin. Donc, je suis quand même contraint par la loi. Je ne demande pas
au collègue de me permettre de changer la loi sur les heures d'ouverture ici,
je lui demande, au collègue, de me permettre de voir si la situation, elle a
changé et de le mesurer, tout simplement.
Donc, si le collègue souhaite vraiment
avoir des faits et savoir c'est quoi, l'impact sur le commerce du détail,
d'avoir des heures élargies, je l'invite à m'appuyer dans le projet pilote qui
va nous permettre de mesurer, une fois pour toutes, si ses instincts de...
l'unicité du Québec à l'intérieur du marché nord-américain est vraie, si les
Québécois veulent consommer plus tard, si c'est vrai, de voir si Sports Experts
gagnerait à pouvoir faire des choses différentes, oui, ou si les épiceries...
pas les épiceries, mais les centres commerciales pourraient être ouverts
différemment, si ce serait un modèle à adopter, peut-être. Pour moi, je pense
que le projet pilote, c'est la façon de faire. Et, je répète au collègue, le
projet pilote ne change pas la loi. Il faudrait quand même que je revienne vous
voir, puis on pourrait avoir la discussion sur les résultats du projet pilote à
ce moment-là. Donc, le projet pilote a un début. Il y a une fin qui est claire,
et, si jamais c'est négatif, on doit changer la loi pour avoir une situation
qui diffère du statu quo. Donc, moi, je pense qu'on... les balises sont en
place.
M. Beauchemin : ...
Le Président (M. Allaire) : ...
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Le ministre a mentionné tout à l'heure comme quoi qu'il n'y aura pas
de 24 h. C'est-tu écrit quelque part, un?
Deuxième volet, c'est... Là, on fait un
projet pilote. Je redonne l'exemple du loup dans la bergerie, là. S'il en mange
cinq, six, là, moutons, là, on fait quoi avec ces moutons-là, les parents des
moutons, les enfants des moutons? On fait quoi avec les commerces qui sont
tombés à l'épreuve? On les remplace-tu, on les aide-tu, on les... Ah! bien,
désolé, on ne voulait pas que vous fermiez, mais vous avez fermez? Comment
qu'on va comme aider ces gens-là qui fonctionnaient avant, là, que, là, a
ouvert la porte puis ils ne fonctionnent plus maintenant?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Bien, le
collègue...
M. Beauchemin : ...durant
l'épreuve.
M. Skeete : Le collègue
évoque une bonne question. Mais, juste parce qu'on a entamé un projet pilote
qui peut durer un an et être extensionné par une année tout de suite, pour un
total de deux ans, ça ne veut pas dire que le projet pilote va durer deux ans.
Le projet pilote pourrait facilement prendre fin après deux ou trois mois si on
voit que ça ne vaut pas la peine, qu'il y a des impacts qu'on n'a pas pu
mesurer. Donc, encore une fois, un projet pilote, par définition, ça... ça l'a
comme objectif de mesurer...
M. Skeete : ...et de prendre
le pouls, ce qu'on va faire en continu. Et, si jamais les points négatifs
excèdent les points positifs, certainement, on va l'arrêter. Alors, M. le
Président, encore une fois, un projet pilote, ça sert à mesurer.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
voulais revenir, parce que moi, je vais être... M. le ministre, là, j'ai le
goût qu'on travaille ensemble, là, dans le sens, vous avez fait... pris un
engagement, puis je veux juste le saluer. Vous l'avez dit : Ce n'est pas
pour moi que je fais ça, je ne souhaite pas... il n'y en aura pas, de
24 h. Parfait. J'ai le goût qu'on travaille à partir de là. Donc, j'ai
la... j'ai une question semblable. Puis j'apprécie, là, qu'on nous dise au
micro, là, vous l'avez dit : Il n'y en aura pas, de 24 h, avec ce
projet pilote. Donc, je veux juste nous ramener, parce que j'aimerais ça qu'on
fasse ça dans l'ordre. On est sur l'amendement. On peut, je pense, finir de
discuter cet amendement, l'accepter. Moi, je veux juste entendre le ministre
sur est-ce qu'il y a une possibilité de l'inscrire quelque part dans
l'article 86, cet engagement-là.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Skeete : Je ne sais pas ce
qu'elle voudrait qu'on écrit. Je ne sais pas. Qu'est-ce que c'est que vous
voulez écrire?
Mme Zaga Mendez : Bien, je
nous invite peut-être à... J'ai.... Parce que j'ai d'autres questions sur
d'autres thèmes. Moi, j'aimerais ça qu'on avance d'une façon qu'on puisse
l'écrire. Moi, je... on...
M. Skeete : Qu'est-ce que
tu... Est-ce qu'on peut suspendre?
Le Président (M. Allaire) : ...nous
allons suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 55)
(Reprise à 15 h 59)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Je répète que nous sommes sur un
amendement déposé à l'article 86. J'ai compris qu'il n'y aurait pas
d'autre intervention sur l'amendement. Donc, nous allons procéder à sa mise aux
voix. Est-ce que l'amendement déposé à l'article 86 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Excellent. On revient donc à l'article 86 tel qu'amendé. J'ai
compris qu'on voulait le suspendre. Est-ce que j'ai votre consentement?
Des voix
: Consentement.
Le Président (M. Allaire) :
Consentement. Excellent. On va à l'article 87, M. le ministre.
M. Skeete : 87.L'article 23
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de « à
l'article 3.1 » par « au troisième alinéa de l'article 6 ».
Il s'agit d'une modification de
concordance avec la suppression de l'article 3.1 de la Loi sur les heures
et les jours de l'admission dans les établissements commerciaux et l'ajout de
la définition à ce qui est un établissement d'alimentation au troisième alinéa
de l'article 6 de cette loi.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Des interventions sur 87? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 87 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Excellent. 88, M. le ministre.
M. Skeete : 88.
L'article 1 du Règlement sur les périodes d'admission dans les
établissements commerciaux (chapitre H-2.1, r. 1) est modifié par le
remplacement de « 3.1 » par « 4.1 ».
Il s'agit d'une modification de
concordance avec la suppression de l'article 3.1 de la Loi sur les heures
et les jours d'admission dans les établissements commerciaux.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Des interventions sur 88? Pas d'intervention. Nous allons procéder à sa
mise aux voix. Est-ce que l'article 88 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Excellent. 89, M. le ministre.
M. Skeete : 89.
L'article 3 de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 1° du premier alinéa, de « deuxième alinéa de l'article 3.1 »
par « troisième alinéa de l'article 6 ».
Il s'agit de modifications de concordance
avec la suppression de l'article 3.1 de la loi sur les heures et les jours
d'admission dans les établissements commerciaux et l'ajout de la définition de
ce qui est a un établissement d'alimentation au troisième alinéa de
l'article 6 de cette loi.
Le Président (M. Allaire) :
Interventions sur 89? Est-ce que l'article 89 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Excellent. 90.
M. Skeete : 90.
L'article 5 de ce règlement est modifié par la suppression, dans ce qui
précède le paragraphe 1° du premier alinéa, de « et au paragraphe 3 du
premier alinéa de l'article 3.1 ».
Il s'agit d'une modification de
concordance avec la suppression de l'article 3.1 de la Loi sur les heures
et les jours d'admission dans les établissements commerciaux.
Le Président (M. Allaire) :
Interventions sur 90? Est-ce que l'article 90... 90, pardon, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Excellent. 91.
M. Skeete : L'intitulé de
la section III.1 de ce règlement est remplacé par le suivant :
«Établissement commercial offrant en vente
des produits autres que pharmaceutiques, hygiéniques, sanitaires ou
alimentaires».
Il s'agit de modifications de
concordance avec les modifications effectuées à l'article 6.1 du Règlement
sur les périodes d'admission dans les établissements commerciaux par
l'article 92 du projet de loi.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur 91? Est-ce que l'article 91
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. 92, M. le ministre.
M. Skeete : 92.
L'article 6.1 de ce règlement est modifié par le remplacement du premier
alinéa par le suivant :
«Par dérogation aux articles 2 et 3
de la Loi, le public peut être admis entre 8 h 00 et
23 h 00, tous les jours de l'année, dans les établissements
suivants :
«1° les établissements commerciaux offrant
principalement en vente, en tout temps, des renseignements audios... des
enregistrements audios, pardon;
«2° les points de vente de la Société
québécoise du cannabis.»
Cet article permet aux points de
vente de la Société québécoise du cannabis d'admettre le public, entre
8 heures et 23 heures, tous les jours de l'année.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Des interventions sur 92? Pas d'intervention. Donc, est-ce que
l'article 92 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Excellent. 93, M. le ministre.
M. Skeete :
L'article 35.1 de la Loi sur Investissement Québec
(chapitre I-16.0.1) est modifié par la suppression, dans ce qui précède le
paragraphe 1° du deuxième alinéa, de « en participations ».
Il s'agit d'une modification de
concordance avec la modification de l'article 35.2 de la Loi sur le Québec
par l'article 94 du projet de loi.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Des interventions? Est-ce que l'article 93 est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Ah! Juste un petit instant.
Des voix : ...
Mme
Rotiroti
:
Pourquoi...
Le Président (M. Allaire) :
Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme
Rotiroti
:
Juste m'expliquer peut-être, M. Lavigne, là. Ici, on dit modification de
concordance avec la modification de l'article 35.2, ça va, sur
Investissement Québec par l'article 94 du projet de loi. Ça, ne serait pas
mieux de traiter 94 avant de faire 93? Bien, je ne sais pas, je... Ça
serait-tu...
Des voix : ...
M. Skeete : 94, c'est...
Allons-y. Suspendons 93...
Mme
Rotiroti
:
Puis là, on revient à 93.
Le Président (M. Allaire) :
J'ai besoin de votre... J'ai besoin de votre consentement pour suspendre 93. Est-ce
que j'ai votre consentement? Consentement? Est-ce que j'ai votre consentement?
M. Skeete : Oui,
consentement.
Le Président (M. Allaire) :
Donc, on s'en va... J'ai besoin de votre consentement pour aller à 94. Est-ce
que j'ai votre consentement?
M. Skeete : Consentement.
Le Président (M. Allaire) :
M. le ministre, allez-y.
M. Skeete : 94.
L'article 35.2 de cette loi est modifié par le remplacement du paragraphe
1° par le suivant :
«1° un investissement s'entend de
l'acquisition de titres émis par une personne morale ou une société de
personnes ainsi que d'un droit de propriété sur des actifs; il ne comprend pas
les créances...
16 h (version non révisée)
M. Skeete : ...qu'elle soit
convertible ou non à un tel investissement.
Cette modification remplace ce qu'on
entend par «une participation» par l'expression plus englobante qui est
«investissement» afin de permettre l'acquisition de titres émis par une
personne morale ou une société de personnes ainsi que des droits de propriété
sur des actifs, tout en maintenant l'exclusion des créances, qu'elles soient
convertibles ou non, dans des tels titres. Peut-être, M. Lavigne peut nous
aider.
Le Président (M. Allaire) : Oui.
M. Lavigne. J'ai besoin du consentement pour lui permettre d'intervenir. La
parole est à vous. Votre titre, s'il vous plaît, au préalable.
M. Lavigne (Benoît) : Oui.
Bonjour. Benoît Lavigne, directeur du Bureau de la gouvernance et de la
coopération réglementaire au ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Donc, très rapidement, c'est une... c'est
une mesure qui vise à élargir les types de prise de participation aux permis,
aux fonds d'investissement du FCEQ et du FCRNE au sein du ministère de l'Économie.
Le Président (M. Allaire) : Oui.
Allez-y.
M. Beauchemin : Donc, ça, ça
veut dire que les fonds ne pouvaient pas, avant, investir dans ce qui était
défini comme étant un investissement. Ils pouvaient juste participer, avoir
donc une participation?
M. Skeete : ...
Le Président (M. Allaire) : Oui.
Vu que c'est votre première fois que vous... pas besoin de peser sur le piton,
on va... ça va se faire tout seul. J'ai besoin du consentement. Consentement.
Votre titre, s'il vous plaît. Allez-y.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Directeur
du développement et des fonds d'investissement.
Le Président (M. Allaire) : Et
votre nom. Excusez-moi, j'aurais dû vous le demander...
M. Fortin (Marc-Antoine) : Marc-Antoine
Fortin.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
La parole est à vous.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Oui.
Donc, en ce moment, les fonds, là, prévoient qu'on doit prendre des prises de
participation. Puis, du point de vue légal, les prises de participation, c'est
des actions qui ont des droits particuliers, d'avoir droit aux distributions,
là, de dividendes au même titre que les autres actionnaires ordinaires, en cas
de liquidation aussi, là, être... partager les produits de la liquidation au
même titre que tous les autres. On intervient souvent avec les fonds propres d'Investissement
Québec, Caisse de dépôt et placement, FSTQ, qui, eux, ont un peu plus de
flexibilité. Ils permettent d'avoir des actions qu'on dit privilégiées, donc
qui n'ont pas nécessairement ces droits-là au départ, mais qui peuvent par
exemple être converties en actions ordinaires. Et puis on ne peut pas
intervenir avec des actions privilégiées qui pourraient éventuellement être
convertibles parce que ça ne répond pas à la définition légale d'une prise de
participation. Donc, en ayant le terme «investissement», qui est plus
englobant, on peut intervenir en actions privilégiées, qui, dans certains cas,
nous permet de nous arrimer aux modalités, là, des autres investisseurs.
M. Beauchemin : Est-ce que,
selon vous, ça vous permet de faire d'autres genres d'investissements, à part
les privilégiés, si on appelle ça des investissements, comme d'autres
catégories d'actifs, par exemple, le «payment-in-kind», toutes ces
histoires-là?
M. Fortin (Marc-Antoine) : Non.
Parce que, c'est ça, dans le fond, il y avait une limitation sur ce qui peut
être une créance. Donc, des fois, il peut y avoir des actions privilégiées qui
auraient des modalités, de sorte que ça pourrait s'apparenter plutôt à un prêt
ou à une créance. À ce moment-là, en conservant, là, la limitation sur les
créances, ça nous permet vraiment d'avoir des actions qui conservent le statut,
un peu, d'équité, là. Donc, c'est pour ça que le terme «investissement» reste
plus global, là. Mais on parle vraiment de parts dans les sociétés en
commandite, par exemple, ou des actions d'une société par actions.
M. Beauchemin : Donc, selon
vous, là, ça, ça vous permet et ça vous limite de justement aller que pour des
actions privilégiées et non toutes les autres dans la structure des capitaux.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Bien,
c'est ça, des actions privilégiées, par exemple, qui pourraient avoir des
dividendes garantis avec un certain pourcentage annuel, qui donnent une
meilleure position parfois dans certains investissements. Par contre, c'est sûr
qu'on peut négocier des clauses de conversion qui nous permet d'aller chercher les
avantages que des actions ordinaires pourraient nous donner. Donc, ça nous
donne plus de flexibilité. Puis c'est souvent des structures qu'on retrouve
dans certains investissements qui... pour l'instant, on ne pas venir faire avec
les fonds d'investissement.
M. Beauchemin : Est-ce que la
politique de placement... Parce qu'il y a d'autres éventualités, là. Vous
ouvrez la porte en faisant ça, là. Ça fait que j'assume que vous le savez, là.
En faisant ça, en ouvrant la porte, est-ce que la politique de placement, elle
a été arrimée en fonction de ça?
M. Fortin (Marc-Antoine) : Bien
là, pour l'instant, la politique d'investissement ne pouvait pas être arrimée
parce que la loi était... était telle qu'elle était. Ça fait qu'on ne pouvait
pas être plus large que ce que la loi permettait. Là, les travaux visent à
venir... En fait, pour l'instant, la politique d'investissement va rester avec
le texte actuel. Donc, tant que la politique ne sera pas changée, elle va être
plus restrictive que la loi, donc on va devoir s'y conformer. Mais un projet de
modification va être déposé au Conseil des ministres pour venir arrimer ça et
encadrer les investissements, là, par...
M. Beauchemin : Une meilleure
description des investissements.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Exact.
M. Beauchemin : Donc, ça, c'est
quelque chose que vous nous promettez, là. C'est ce qui va se faire. La
politique de placement va être plus explicative en ce qui a trait à la
définition...
M. Fortin (Marc-Antoine) : À...
Oui. Tout à fait.
M. Beauchemin : ...du
terme...
M. Beauchemin : ...investissements.
Oui. C'est beau. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? D'autres interventions? Donc, on va procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 94 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
J'ai besoin de votre consentement... Non. Est-ce que l'amendement est prêt?
Bon, bien, on va continuer. C'est correct. 95, M. le ministre.
M. Skeete : Alors, est-ce qu'on
peut revenir à 93?
Le Président (M. Allaire) : Non,
l'amendement n'est pas prêt.
M. Skeete : Ce n'était pas
lui, ce n'était pas lui?
Des voix : ...
Une voix : Ça, c'est une
concordance.
La Secrétaire : Ça prend le
consentement parce qu'on l'a suspendu.
Le Président (M. Allaire) : Ah!
oui, parce qu'on l'a suspendu. Oui, c'est ça. Consentement pour revenir à 93,
pardon?
M. Skeete : Oui,
consentement.
Le Président (M. Allaire) : Excellent.
93, M. le ministre.
M. Skeete : On l'a déjà lu.
Le Président (M. Allaire) : Des
interventions? Pas d'intervention. Donc, est-ce que l'article 93 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Merci
de me ramener à l'ordre, cher collègue.
M. Skeete : On vous aime, M.
le Président.
Le Président (M. Allaire) : C'est
parfait comme ça.
M. Skeete : Lâchez pas.
Le Président (M. Allaire) : Faux.
• (16 h 10) •
M. Skeete : L'article 35.18
de cette loi est modifié par la...
1° par la suppression, dans le deuxième
alinéa de «en participation»;
2° par le remplacement du troisième alinéa
par le suivant :
«Un investissement s'entend de
l'acquisition de titres émis par une personne morale ou une société de
personnes, ainsi que d'un droit de propriété sur des actifs; il ne comprend pas
les créances, qu'elles soient convertibles ou non en un tel investissement.».
Cette modification remplace ce qu'on
entend pour une participation, par l'expression plus englobante qui est
l'investissement. Cela permet l'acquisition de titres émis par une personne
morale ou une société de personnes, ainsi qu'un droit de propriété sur des
actifs, tout en maintenant l'exclusion des créances, qu'elles soient convertibles
ou non en de tels titres.
Le Président (M. Allaire) : Oui,
allez- y.
M. Beauchemin : C'est une
question encore spécifique. Donc, ici encore, on va avoir un arrimage à faire
avec la politique de placement.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Oui,
exactement.
M. Beauchemin : Dans une
autre catégorie fonds. Donc, à ce moment-là, est ce qu'on va aussi, bon, bien
définir toutes les classes d'actifs qui vont être définies sous la nouvelle
nomenclature d'investissement?
Le Président (M. Allaire) : Oui,
allez-y.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Oui,
exactement. C'est ça, ça s'applique. En fait, c'est miroir. Donc, on a le FCEQ,
le FCRNE, nos deux fonds spéciaux, on va... on revoit les politiques des deux
pour s'arrimer puis venir définir qu'est-ce qu'un investissement pour... pour
ça.
M. Beauchemin : Parfait. Je
voulais juste m'en assurer, là, pour qu'on... pour qu'on ait ça. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Donc,
pas d'autre intervention? Est-ce que l'article 95 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Excellent!
96.
M. Skeete : L'article 35.19
de cette loi est motivé par le remplacement de «5 000 000 $» par
«2 000 000 $».
Cette modification permet d'abaisser le
seuil d'investissements des sommes portées au crédit du fonds dans une
entreprise ou un autre fonds, à 2 millions de dollars.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Des interventions? 96, M. le.... Oui, allez-y
M. Beauchemin : Pour que je
comprenne, là, ici, on en faisait quoi exactement en fait?
M. Skeete : Je vais le
laisser répondre.
Le Président (M. Allaire) : Oui,
allez-y.
M. Beauchemin : Qu'est–ce
qu'on fait exactement ici? On baisse de 5 à 2. Qu'est-ce que ça nous permet de
faire de plus?
Le Président (M. Allaire) : M.
Fortin.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Le
FCEQ. On intervient, on cherche à ne pas être majoritaire dans des rondes de
financement. Donc on s'inscrit en complémentarité avec les autres acteurs de la
chaîne de financement. À à 5 millions, ça faisait qu'on pouvait intervenir
généralement dans des rondes minimales d'entre 10 et 15 millions. Ce qui est
quand même élevé dans certains cas. Donc on voulait, là, se donner plus de
flexibilité pour être des entreprises qui... qui sont en croissance, peut-être
à un stade un peu moins mature de leur développement. Donc, en abaissant à
2 millions, ça nous permet, là, d'intervenir auprès de ces entreprises-là.
M. Beauchemin : À quel stage
de croissance ça... pour rentrer avec du 2 millions, là?
M. Fortin (Marc-Antoine) : C'est
ça, on n'est pas... on ne s'inscrit pas, là, dans le capital de démarrage, là.
M. Beauchemin : O.K.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Ce
n'est pas du capital de risque. Donc, c'est des entreprises qui sont rendues au
stade de commercialisation, là, et qui ont un produit, qui ont des affaires,
puis... donc...
M. Beauchemin : Série A, là.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Pardon,
vous avez...
M. Beauchemin : Série A, là.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Oui.
Bien, en fait, c'est ça, ce n'est peut-être pas la... Bien, la série A étant
comme la première levée de fonds, là, c'est un peu plus, un peu plus mature que
ça.
M. Beauchemin : Donc, il n'y
a pas de série A, c'est plus dans le B ou C.
M. Fortin (Marc-Antoine) : Généralement,
oui.
M. Beauchemin : O.K. C'est
bon.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Est-ce que l'article 96 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Excellent! M. le ministre, 99.
M. Skeete : La Loi sur les
architectes (chapitre A-...
Une voix : Ça, c'est adopté.
M. Skeete : Excuse-moi.
Excuse-moi, on...
Le Président (M. Allaire) : 99,
97, 98 sont adoptés déjà.
M. Skeete : Excuse-moi,
excuse-moi, on.
Des voix : ...
M. Skeete : J'ai tellement de
plaisir, chers collègues, je peux dire que je pourrais faire ça toute la
soirée.
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : 99,
99.
M. Skeete : Il ne faut pas
charrier, là.
Le Président (M. Allaire) : 99.
M. Skeete : C'est ça, 99, M.
le Président?
Le Président (M. Allaire) : O.K.
M. Skeete : 99. Les
dispositions suivantes sont abrogées :
1° l'article 8 de la Loi sur les
clubs de chasse et de pêche (chapitre C-22);
2° l'article 12 de la loi sur les
clubs de récréation (chapitre C-23);
3° l'article 15 de la Loi sur les
compagnies de cimetières (chapitre C-40);
4° l'article 53 de la Loi sur les
compagnies de cimetières catholiques romains (chapitre C-40);
5° l'article 99 de la loi.... 5°
l'article 99 de la Loi sur les compagnies de gaz, d'eau, d'électricité
(chapitre C-44);
6° l'article 16 de la Loi sur les
constitutions de certaines Églises (chapitre C-63);
7° l'article 20 de la Loi sur les
corporations religieuses (chapitre C-71)...
M. Skeete : …8°
l'article 23 de la Loi sur les évêques catholiques romains,
chapitre e-17;
9° l'article 76 de la Loi sur les fabriques,
chapitre f-1;
10° l'article 35 de la Loi sur les
liquidations de compagnies, Chapitre L-4;
11° l'article huit de la Loi sur les
sociétés nationales de bienfaisance, Chapitre S-31;
12° l'article cinq de la Loi sur les
sociétés préventives de cruauté envers les animaux, Chapitre S-32.
L'article 13. L'article 31 de la
Loi sur les syndicats professionnels, chapitre S-40;
14° les articles 275, 287, 290 et 548
de la Loi sur l'Agence nationale d'encadrement du secteur financier, 2002,
chapitre 45.
Ces articles retirent plusieurs
dispositions non en vigueur des lois qui prévoient… qui prévoient que le MEIE
est chargé de l'application de ces dernières, alors que d'autres ministères en
sont également chargés, notamment par décision du gouvernement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur 99? Donc, est-ce
que l'article 99 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Excellent. M. le ministre, l'article 100. Et je crois que vous avez un
amendement.
M. Skeete : Les dispositions
de la présente loi entrent en vigueur (indiquer la date de sanction de la
présente loi), à l'exception :
1° les dispositions de l'article 47 à
51 qui entrent en vigueur (indiquer la date qui suit de 30 jours celle de
la sanction de la présente loi;
2° les dispositions de l'article 1 à
9 et 41 à 45 qui entrent en vigueur le (indiquer la date qui suit de
90 jours celle de la sanction de la présente loi);
3° les dispositions de l'article 11
et 12, qui entrent en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2026;
4° les dispositions de l'article 46,
52, 97, 98 qui entrent en vigueur à la date et… pardon, la date ou aux dates
déterminées par le gouvernement.
Le paragraphe un de l'article 100 du
projet de loi prévoit que les articles 47 à 51 doivent entrer en vigueur à
la date qui suit 30 jours de la date de la sanction de la loi afin de
gérer les changements découlant des mesures prévues par ces articles, notamment
la formation des employés chargés de leur application, la modification de la
documentation qui est afférente… qui y est afférente et la communication du
changement.
Deux… pardon, pas deux, le
paragraphe 2° prévoit que les articles 1 à 9 du projet de loi
entreront en vigueur à la fin du délai de 90 jours suivant la sanction de
la loi afin d'informer les exploitants des changements et de mettre à jour la
documentation administrative afférente. Ce projet de loi… ce paragraphe deux
prévoit également l'entrée en vigueur des articles 41 à 45 du projet loi…
afin d'un délai de 90 jours suivant la date de la sanction de la présente
loi de permettre au Bureau de la sécurité privée d'effectuer les procédures de
remboursement et de cautionnement fournies par des agents de sécurité privée.
Le paragraphe trois de l'article 100
du projet de loi prévoit que les dispositions concernant le marquage des
contenants de bière entreront en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2026 afin de
redonner… afin de donner le temps nécessaire aux autorités et de mettre en
place la technologie requise par le nouveau cadre d'application du marquage.
Le paragraphe quatre prévoit que d'abord…
une entrée en vigueur par décret du gouvernement des articles 46 et 52
afin de permettre de modifier le système informatique du registre foncier et
d'y intégrer la nouvelle façon de documenter les transferts d'information.
Enfin, ce paragraphe quatre prévoit une entrée en vigueur des dates auxquelles…
dates et/ou aux dates déterminées par le gouvernement des articles 96, 97 et
98, ce qui permettra de coordonner l'entrée en vigueur de ces articles en
fonction des actions des multiples parties impliquées à l'accord de
reconnaissance mutuelle, de qualification professionnelle pour chaque… pour les
architectes en… conclu en vertu de l'Accord économique et commercial global
entre le Canada, l'Union européenne et ses États membres et les étapes requises
pour ce que… le gouvernement puisse s'y déclarer lié.
J'ai un amendement.
Le Président (M. Allaire) :
Allez-y.
M. Skeete : À
l'article 100 du projet de loi : Insérer, avant le paragraphe 1° le
suivant : 0.1° des dispositions de l'article 75.1 qui entrent en
vigueur à la date la plus tardive, entre celle de la sanction de la présente
loi et le 1ᵉʳ avril 2025.
2° remplacer le paragraphe trois par le
suivant :
3° les dispositions des
articles 10.2, 10.4 et 11 à 12.1 qui entrent en vigueur le 1ᵉʳ septembre
2025.
Cet amendement vise à prévoir l'entrée en
vigueur différée des dispositions de l'article 75.1 du projet de loi afin
de tenir compte des diverses possibilités liées au cheminement du projet… du
présent projet de loi. La première étant le 1ᵉʳ avril 2025, ce qui
coïnciderait avec l'entrée en vigueur de certaines mesures prévues par la Loi
visant à améliorer l'accompagnement des personnes et à simplifier le régime
d'assistance sociale (2024, chapitre 34), en vertu du décret 292-2025 du
12 mars 2025 et la seconde étant la date de la sanction de la loi, selon
la plus tardive des dates.
Cet amendement prévoit aussi l'entrée en
vigueur au 1ᵉʳ septembre 2025 des dispositions de l'article 10.2,
10.4 et 11 à 12.1 du projet de loi afin que seuls les grands brasseurs
demeurent visés par l'obligation de marquage à cette date.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'amendement? M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : …
Le Président (M. Allaire) :
Vous voulez qu'on suspende les travaux?
M. Beauchemin : Oui, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Allaire) :
O.K. Nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 18)
(Reprise à 16 h 20)
Le Président (M. Allaire) : Nous
allons reprendre les travaux. Nous sommes sur l'amendement déposé à l'article
100. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement. Pas
d'intervention? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
On revient donc à l'article 100, maintenant amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions? Non. Alors, est-ce que l'article 100, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Excellent.
On revient donc à l'article 86, qui est maintenant amendé. J'ai compris que la
députée de Verdun souhaitait déposer un amendement. La parole est à vous.
Mme Zaga Mendez : Oui, merci.
Donc, l'amendement qui modifie l'article 86 se lit comme suit : Insérer,
dans le 2ᵉ alinéa de l'article 15.1 de la Loi sur les heures et les jours
d'admission dans les établissements commerciaux, proposé par l'article 86 du
projet de loi, et après... ouverture des guillemets «dans le cadre d'un projet
pilote», fermeture, réouverture, «ces règles doivent prévoir que le public ne peut
être admis dans un établissement commercial pour des périodes consécutives de
24 heures. En outre, ces règles doivent», et les conditions continuent.
Donc, je ne vais pas l'expliquer. Je pense
qu'on a eu un grand débat là-dessus, et ça faisait consensus que ceci venait
régler une préoccupation du milieu concernant les heures d'ouverture dans ce
projet pilote.
Le Président (M. Allaire) : Exactement.
M. le ministre, vous souhaitez ajouter quelque chose.
M. Skeete : Bien, moi, je
reçois avec ouverture la suggestion de la collègue. Si ça peut la rassurer que
mon intention, c'est effectivement de ne pas avoir 24 heures, bien, je me
rallie. Alors, oui, avec plaisir, j'accepterais son amendement.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
D'autres interventions? M. le député de Marguerite-Bourgeoys, ça va? Allez-y,
la parole est à vous.
M. Beauchemin : Juste
pour... comme fin de clarification, là, «ferme à minuit, ouvre à 1 h du matin,
ce n'est pas loin du 24 heures, là, ça fait que... aurais-tu voulu...
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Verdun, allez-y.
Mme Zaga Mendez : Bien,
là-dessus, pourquoi on présente cet amendement comme ça, c'est, entre autres,
que les modèles d'affaires ne sont pas établis... des modèles d'affaires de 24
heures ou avec des pauses de cinq à six heures. Donc, je pense qu'il reflète
mieux la réalité des types de modèles qu'on pourrait avoir. Puis la crainte,
c'est avoir des modèles de 24 hures, comme on le disait tantôt, comme Walmart.
Le ministre s'est engagé que ces modèles-là ne vont pas être acceptés dans le
projet pilote, ça fait que ceci couvre l'engagement.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? D'autres interventions? Ça va? Nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Excellent. On revient donc à l'article 86, amendé deux fois. Est-ce que
l'article 86, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Voilà
ce qui met fin à l'étude détaillée.
Une voix : Bravo!
Le Président (M. Allaire) : Bravo,
tout le monde, effectivement. Donc, vous savez, j'ai des questions usuelles à
vous adresser. Donc, on y va. Est-ce que les intitulés des chapitres et des
sections, tel qu'amendés... sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Excellent.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Je propose que la commission recommande la renumérotation du projet de
loi amendé. Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des
références. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Excellent.
On est donc rendu aux remarques finales. Mme la députée de Verdun, c'est à
vous.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
vais être brève...
Mme Zaga Mendez : ...je pense
qu'on a apprécié travailler ensemble autour de la table sur ces divers
allègements réglementaires. Je tiens à saluer... puis je suis très contente de
voir les allègements pour les microbrasseurs, c'est certain, puis je ne vais
pas... je ne vais pas m'allonger là dessus, là, on a quand même passé des heures
à parler des effets sur les heures d'ouverture pour les épiceries. Notre
position demeure la même. On n'aurait pas dû changer ça et j'ai... à cause de
tous les effets qu'il va y avoir, autant pour les travailleurs et travailleuses
que pour nos petits dépanneurs. On va continuer à s'opposer à ces
changements-là. Puis je suis contente d'avoir eu l'ouverture en ce qui concerne
le projet pilote, puis je pense que là, on a mieux encadré les objectifs qu'on
s'est donné ici, là, qui est à la fois d'étudier les impacts, mais en même
temps protéger nos petits commerçants de d'autres modèles d'affaires qui
pourraient venir changer les dynamiques économiques.
Donc, je vais m'arrêter là, M. le
Président. Merci à tout le monde pour... le travail des collègues, mais aussi à
toutes les personnes qui sont présentes dans... qui ont été présentes,
plusieurs, plusieurs personnes de la part du ministère de l'Économie qui sont
venues nous donner différentes ressources et aussi aux membres de la
commission. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, c'est à votre tour de faire vos remarques
finales.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Donc, merci à tous qui ont pu nous assister durant ce projet de loi
là. On a évidemment discuté de plusieurs enjeux, certains qui ont été
récurrents par rapport aux anciens projets de loi. Donc, je suis content de
voir qu'on a avancé sur le timbrage. Je suis déçu qu'on n'ait pas été capable
de conclure les grands avancements qui avaient été faits en 2007, 2018. Et puis
on espère donc que, pour l'an prochain, le ministre pourra arriver avec une
finalité sur cet enjeu-là qui tient à cœur pour plusieurs commerçants. Quand je
faisais référence aux commerçants, je faisais référence aux clients des grands
brasseurs, des brasseurs, des microbrasseurs, les clients de tous les
distributeurs du terroir québécois, d'une certaine façon. Et donc l'objectif
étant de faire en sorte de permettre à cette section-là de notre économie, qui
en arrache, qui va en arracher encore plus, malheureusement, d'avoir une
possibilité d'avoir des marges de manœuvre un peu plus élevées en bout de
piste. Donc, à voir.
J'ai bien hâte de voir évidemment les
avancées sur le projet pilote, de voir comment on va être capable de naviguer,
et on va garder à l'oeil les développements pour s'assurer que le modèle
d'affaires québécois qui, actuellement, au niveau des dépanneurs, fonctionne de
façon totalement privée et en espérant que ceux-ci ne seront pas négativement
affectés par l'arrivée potentielle de grandes surfaces qui pourront entrer en
compétition directe avec eux.
Donc, je vais m'arrêter là-dessus, M. le
Président. Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Allaire) :
Merci beaucoup, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. M. le ministre, c'est à
votre tour, vos remarques finales.
M. Skeete : Merci beaucoup,
M. le Président. Bien, premièrement, saluer les collègues de l'opposition.
C'est la première fois que j'ai la chance d'être sur un projet de loi avec la
députée de Verdun. Plaisir, je pense qu'on va se revoir souvent. L'économie est
très importante, il va y avoir beaucoup de changements. Député de
Marguerite-Bourgeoys, toujours un plaisir, c'est le fun de pouvoir compter sur
votre rigueur puis votre aide pour les projets de loi. J'aimerais remercier la
technique. Merci beaucoup aux gens qui nous accompagnent, que ce soient les
pages, que ce soit les secrétariats, la technique, vraiment, toujours sur la
coche puis c'est toujours le fun, puis vous rendez notre travail tellement plus
facile. M. le Président, je suis épaté, épaté, M. le Président. Votre Maîtrise
de nos travaux est extraordinaire.
Un petit mot pour mes collègues qui nous
accompagnent ici, de la partie gouvernementale. Bien, sans vous, rien n'est
possible. Alors, merci d'être avec nous. Merci de nous appuyer. Merci de votre
input, alors c'est vraiment apprécié. Je vous salue. Et puis, bien, finalement,
les fonctionnaires qui nous accompagnent, Me Desbiens, M. Lavigne, M. Rousseau,
je suis très chanceux, M. le Président, d'avoir au ministère... Puis elle est
où Catherine et les autres? Ah! ils sont là. Bien, écoutez, les gens du
ministère de l'Économie, là, sont d'un grand talent et je me considère chanceux
de pouvoir compter sur ces gens-là tous les jours. Alors, merci pour tout ce
que vous faites, merci de me rendre meilleur et merci de servir le Québec.
Puis mon équipe de cabinet. Il y a
Benjamin, il y a Léa qui est avec nous, il y a Michel, mon directeur de
cabinet. Bien, regarde, si j'ai l'air intelligent, c'est grâce à eux. Doncm
merci beaucoup pour tout ce que vous faites pour m'aider. Donc, c'est un projet
de loi qui est...
M. Skeete : qui est
important. Rappel important pour ceux qui nous accompagnent, de grandes avancées
en termes de marquage, de timbrage pour nos microbrasseries qui... J'ai hâte de
les voir aller sans ce mosus de marquage là qui les gosse à tous les jours.
J'ai hâte aussi de voir les 20 millions, qu'on a réussi à sauver nos
petites entreprises, faire une différence, l'allègement, d'éliminer certaines
lois qui n'avaient plus rapport et qui n'avaient plus de raison d'être. J'ai
hâte de le voir. On ne s'arrêtera pas là, M. le Président. Je vous promets
qu'on va se revoir pour l'allègement réglementaire. C'est tellement important.
Et... Bien, on va continuer, M. le Président, à réduire le fardeau
administratif des entreprises et à favoriser l'économie du Québec. Alors,
encore une fois, merci à tout le monde, puis au plaisir de vous revoir.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. À mon tour, rapidement. Merci pour votre très, très belle
collaboration. Je trouvais... C'est un travail d'équipe, en fait, qui nous
permet d'avancer dans un projet de loi puis de le terminer. Alors, bravo, tout
le monde, sincèrement. Je vais me permettre de remercier les équipes de
soutien. Sincèrement, vous faites un travail exceptionnel pour nous seconder.
C'est vraiment apprécié. Je termine en vous disant que nous allons avoir une
grosse soirée, donc je vais rapidement vous libérer pour aller vous reposer un
petit peu.
Donc, on ajourne les travaux. La
commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux à demain,
8 heures, où elle se réunira pour une séance de travail. Merci, tout le
monde. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 16 h 30)