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Commission permanente des finances, des comptes
publics et du revenu
Etude des crédits
Séance du jeudi 27 avril 1972
(Seize heures cinq minutes)
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Je souhaite la bienvenue à tous les membres de cette commission
et j'aimerais savoir de quelle façon nous allons procéder. Est-ce
que le ministre préférerait débuter par un exposé
des politiques de son ministère, avec une réplique des
représentants des différents partis, et par la suite,
procéder article par article, ou est-ce qu'il y aurait une autre formule
qui pourrait être suggérée?
Nouvelles structures
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, du fait de
l'application de nouvelles structures au ministère du Revenu depuis le
1er avril, soit le début de l'année financière, l'an
dernier, le budget avait été discuté sur la base des
directions générales, alors qu'il y en avait neuf. En vertu des
nouvelles structures, nous avons cette année trois articles au budget,
c'est-à-dire l'administration, la direction générale des
opérations et la direction générale de la
vérification, en plus, naturellement, des deux articles statutaires qui
comprennent le remboursement de la taxe de vente aux municipalités et
les remboursements à certains travailleurs autonomes d'une partie de
leurs contributions en vertu du Régime de rentes du Québec.
Je pense que nous devrions procéder article par article, quitte
toutefois à vous laisser interpréter très largement le
contexte de la discussion, parce que ce n'est pas comme l'an dernier. Il faut
passer le plus rapidement à l'étude des crédits en
fournissant à chacun des membres qui désirent des informations
des réponses adéquates à leurs questions.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je n'ai pas d'objection
à cette façon de procéder que vient d'expliquer le
ministre du Revenu, cependant, sur l'article no 1, comme nous le faisons
d'habitude, je pense qu'il y aurait peut-être lieu de poser des questions
plus générales à cet article, quitte, par la suite, une
fois que nous poursuivrons la discussion, à poser des questions plus
précises sur les articles eux-mêmes.
M. le Président, sous votre habile direction, je pense bien que
l'étude des prévisions budgétaires du ministère du
Revenu va se dérouler dans le calme. D'ailleurs, c'est le
tempérament du ministre. Il est assisté de ses fonctionnaires
compétents et de son sous-ministre. Je lui demanderais, comme
première question, de nous les présenter, afin que nous sachions
quels sont les principaux collaborateurs du ministre.
M. LE PRESIDENT: Si vous me le permettez, M. le ministre, avant de
procéder à l'identification de vos officiers, j'aimerais, suivant
le nouveau règlement, annoncer les changements des députés
qui devront en remplacer d'autres et aussi identifier le rapporteur. Nous
devons nommer un rapporteur de cette commission, afin que nous puissions avoir
le rapport officiel en Chambre.
Le député de Laviolette remplace, pour aujourd'hui, le
député de Jeanne-Mance; le député d'Yamaska
remplace le député de Jean-Talon; le député de
Laprairie-Napierville remplace le député de Châteauguay; le
député du Lac-Saint-Jean remplace le député de
Rouville; le député de Laurier sera le rapporteur de cette
commission du ministère du Revenu pour aujourd'hui.
J'inviterais le ministre à nous présenter ses
officiers.
M. HARVEY (Jonquière): Je remercie le député de
Montmagny de me donner l'occasion, en même temps, de parler du nouvel
organigramme du ministère selon les nouvelles structures, de vous dire
que le sous-ministre en titre, naturellement, demeure le même, M.
André Gauvin. Nous avons fait la nomination de deux sous-ministres
adjoints. L'un est M. Paul-Emile Moreau, qui est sous-ministre adjoint en
charge du secteur de la vérification, qui comprend le bureau de
coordination, la direction des programmes et méthodes, la
vérification à Québec, les enquêtes spéciales
à Québec, la vérification à Montréal et les
enquêtes spéciales à Montréal. Son coordonnateur
à la vérification est M. Brodeur, qui était directeur
général des impôts avant les nouvelles structures. L'autre
sous-ministre adjoint, M. André Saint-Charles, dont la nomination a
été faite au mois de juillet dernier, était autrefois de
l'administration, à Montréal.
Il est responsable du secteur des opérations, ce qui comprend le
bureau de coordination des opérations, dont le coordonnateur est M.
Bert. Bibeau qui était, sous l'ancienne structure, directeur
général des taxes de vente. Le secteur des opérations
comprend également la direction des programmes et
procédés, la direction des traitements mécanographiques,
le bureau de Québec et le bureau de Montréal. A cela s'ajoutent
trois autres grandes directions générales qui sont: la direction
de la planification, de la recherche et du développement dont le
directeur général est M. Alain Dompierre, en charge
également du BIMR, bureau d'informatique du ministère du Revenu;
nous avons la direction générale du personnel dont le directeur
est M. Jean-Paul Poulin, et je pense qu'il n'y est pas M. Fontaine
est à la tête de la direction générale de la
législation.
A cela s'ajoutent deux directions-conseils: le service juridique dont le
titulaire est M. Kooiman, le même que l'an dernier, et celui du
contrôle de la gestion, qui relève de M. Louis Morissette,
directeur des enquête spéciales.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le ministre vient de
nous donner, en gros, l'organigramme du ministère. Nous y reviendrons au
cours de l'étude des crédits.
M. HARVEY (Jonquière): Pour le bénéfice des membres
de la commission, j'ai plusieurs copies de l'organigramme. M. Poulin va vous
les remettre. Cela va faciliter la tâche aux députés qui
ont besoin d'entrer régulièrement en contact avec les officiers
du ministère et permettre d'accélérer le processus
d'information.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que cette réorganisation du
ministère qui a pris effet le 1er avril a amené le ministre
à aller chercher des gens à l'extérieur de son
ministère ou si ce sont tous des fonctionnaires qui étaient
déjà au ministère du Revenu?
M. HARVEY (Jonquière): Nous n'avons pas eu besoin d'aller
à l'extérieur; effectivement, les deux sous-ministres adjoints
ont été nommés parmi des gens qui travaillaient chez nous
et nous n'avons pas eu besoin, à ce jour, d'aller à
l'extérieur pour les postes de direction. Toutefois, il est bien
sûr que nous allons et devrons toujours, pour maintenir un personnel
compétent, faire du recrutement à l'extérieur pour des
postes de carrière, c'est-à-dire pour intégrer dans un
système modernisé, de bonne gestion du ministère, des
candidats intéressants. Pour ceux-ci il y a toujours des postes ouverts.
Mais à la direction, nous avons pu, à même le potentiel
existant au ministère, par la voie de promotions, faire
l'intégration de nos nouvelles structures. Mais entendons-nous. On dit
que nous avons commencé l'intégration le 1er avril, c'est vrai.
Nos gens sont physiquement ensemble à Montréal parce que nous
occupons sept étages du nouveau palais de justice pour mieux coordonner
les opérations de vérification et de l'opération. A
Québec, toutefois, nous sommes encore dans trois endroits
différents. Il faudra, à très brève
échéance, réunir tout notre monde dans un même
édifice pour pouvoir mieux coordonner notre travail,
accélérer le rendement et diminuer le coût
d'opération également.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, à l'organigramme
que le ministre vient de nous présenter, est-ce qu'il y a des nouvelles
directions générales, si on compare cela avec l'année
dernière?
M. HARVEY (Jonquière): II y en avait sept. C'est tombé
à cinq. Le directeur général des impôts et celui de
la taxe de vente sont devenus coordonnateurs en chef de la vérification
et des opérations, selon le cas; M. Brodeur est à la
vérification et M. Bibeau à l'opération.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que la planification, la recherche et le
développement sont devenus une direction générale? Est-ce
que ce l'était avant?
M. HARVEY (Jonquière): Cela se faisait différemment en
deux sections, aux impôts et à la taxe de vente.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que cette direction
générale va assumer plus de responsabilités et plus de
travail, en ce sens que les travaux de recherche qui pouvaient se faire dans
d'autres ministères, comme au ministère des Finances, vont
désormais se faire au ministère du Revenu, comme pour la
préparation du budget?
M. HARVEY (Jonquière): A ce niveau-là, non.
C'est-à-dire que chez nous nous allons marier des opérations
semblables qui se faisaient au niveau des impôts ou au niveau des taxes
de vente pour éviter... Comme toute administration qui grossit
nous le verrons tout à l'heure lorsqu'on parlera de l'augmentation des
revenus depuis dix ans comme toute grosse boîte, quand on ne pose
pas des gestes au niveau des structures et qu'on ne la modernise pas à
temps, on crée des ministères à l'intérieur des
ministères.
Pour des opérations ou des postes semblables, par exemple le
courrier, l'encaissement, ce sont des postes qui se marient facilement et qui
évitent d'être en retard dans un secteur ou dans l'autre. Et
l'intégration de ce genre d'opération se fera très
facilement par la présence des gens dans un même
édifice.
Il est bien sûr que la philosophie développée c'est
le mariage des postes semblables à l'un ou à l'autre, que ce
soient les taxes à la consommation, les taxes de vente ou les
impôts.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que l'étude des rendements des
impôts va se faire par cette direction générale de la
planification de la recherche et du développement?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et est-ce que ces constatations, ces calculs
vont être transmis au ministre des Finances? Est-ce à partir de
ces chiffres-là que le ministre des Finances va établir son
budget?
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça. D'ailleurs, nous donnons
au ministère des Finances nos prévisions de revenus et c'est nous
qui faisons le travail de prévision de nos revenus.
La direction générale de planification, recherche et
développement, ni plus ni moins est
le "brain trust" du ministère et cet outil permettra au
ministère des Finances comme on le faisait autrefois avec encore
plus de matériel d'entrer dans les prévisions de revenus,
tel qu'énoncé par le ministre des Finances au moment du discours
de son budget ou de ses déclarations en Chambre comme responsable des
finances de la province.
Au fait, je réponds oui. On le faisait aujourd'hui, mais cette
direction générale-là, mieux coordonnée,
étant une direction générale elle-même, ça
devient le "brain trust" du ministère.
Réforme fiscale
M. ROY (Beauce): Sur des questions d'ordre général, il y
en aurait une que j'aimerais surtout poser au ministre. Etant donné
qu'il y a eu la réforme fiscale à Ottawa nous avons
déjà posé des questions à ce sujet en Chambre
est-ce que le ministre pourrait nous dire avec le plus de
précisions possible quand il entend déposer devant la Chambre les
lois de réforme fiscale qui ont déjà été
annoncées?
M. HARVEY (Jonquière): Au début du mois de juin. Vers les
premiers jours du mois de juin, nous serons en mesure de déposer une loi
qui sera l'intégration de la Loi de l'impôt sur le revenu, la Loi
de l'impôt sur les corporations et la Loi de l'impôt sur les
opérations forestières.
Il était impossible d'intégrer la Loi de l'impôt sur
les successions immédiatement, en raison de la déclaration du
ministre des Finances. Et ce n'est pas la même assiette non plus.
M. ROY (Beauce): Est-ce que ces lois, une fois adoptées, vont
être rétroactives au 1er janvier ou au 1er avril?
M. HARVEY (Jonquière): Au 1er janvier, tel qu'annoncé le
23 décembre dans la déclaration ministérielle. Et
effectivement les tables sont en vigueur depuis le 1er janvier, bien que les
employeurs ne les aient eues qu'en février pour commencer à
déduire en mars.
M. ROY (Beauce): En somme, les employeurs ont toutes les nouvelles
tables, dans tout le Québec.
Il y a un deuxième point sur lequel je voudrais poser une
question au ministre. Un article est paru dans la Gazette officielle du 27
novembre 1971, arrêté en conseil no 3911, à l'effet qu'on
oblige les compagnies d'assurance à déclarer
l'intérêt qui est capitalisé sur les polices d'assurance
comme étant un revenu imposable.
Au paragraphe b) de l'article 2, revenu de placement: "Est
considéré comme revenu de placement les intérêts, y
compris les intérêts payés sur un assureur relativement
à une police d'assurance ou un contrat d'annuité".
La question que je pose est la suivante: Est-ce qu'il s'agit
d'intérêts effectivement payés ou d'intérêts
crédités sur des polices d'assurance? Parce qu'il y a tout de
même des polices d'assurance non des contrats de capitalisation, mais des
fonds de dotation ou des fonds de rente. Dans ces polices d'assurance, les
calculs actuariels prévoient l'accumulation des primes à chaque
année, mais il y a aussi une deuxième accumulation, ce sont les
intérêts accrus sur les mêmes polices. Et les deux ensemble
constituent une augmentation substantielle des valeurs de rachat desdites
polices d'assurance.
M. HARVEY (Jonquière): Si je comprends bien le
député de Beauce, il s'agit de tout montant disponible pouvant
être acquis d'une compagnie d'assurance, qui est, en
réalité, imposable comme intérêt.
Je vous donne un exemple. Une de mes compagnies d'assurance m'a
écrit pour me dire que j'avais avantage à me procurer tant de
milliers de dollars de plus d'assurances; parce que j'avais effectivement des
intérêts qui m'étaient payables, mais qu'en vertu de telle
disposition législative du Québec, elle devrait me produire un
TP-5. Alors, j'ai opté pour le TP-5, mais j'aurais pu opter à ce
moment-là pour un montant additionnel d'assurances qui aurait
éliminé le montant disponible.
C'est effectivement un montant au crédit d'un individu dans une
compagnie d'assurance qui rend la compagnie dans l'obligation d'émettre
un TP-5 qui devient un montant d'intérêt à être
additionné au revenu de l'individu.
M. ROY (Beauce): Si je comprends bien, ça veut dire que, si une
personne ne fait aucun changement dans sa police d'assurance, une
police-dotation 60 ans, par exemple de $5,000 prenons une petite police
d'assurance et si en vertu des calculs actuariels, on ajoute à
cette police, au niveau des valeurs de rachat, à chaque année, un
montant de $60 ou $65 d'intérêt, mais la personne ne
perçoit pas ses intérêts...
Ce que je veux savoir, moi, c'est si nous allons être
obligés, dans nos rapports d'impôt, de considérer comme
revenu le montant crédité dans nos polices d'assurance,
même si nous ne l'avons pas reçu.
M. HARVEY (Jonquière): Pour autant qu'il est disponible, le TP-5
est émis.
M. ROY (Beauce): Oui, mais tenez-vous compte que lorsqu'une personne
fait un rachat...
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez parlé de valeurs...
M. ROY (Beauce): Accumulées.
M. HARVEY (Jonquière): Mais nous parlons d'intérêt.
Il ne faudrait pas que vous pensiez... Si on prend un plan émis à
l'occasion d'anniversaire, certaines compagnies d'assurance ont émis
des plans particuliers, par exemple, Life Time Security en a
été un en 1948 par la compagnie Canada Life... Ce plan-là
n'existe plus depuis 1948 parce que c'était à l'occasion d'un
anniversaire quelconque. Bien sûr qu'il y a des bénéfices
spéciaux d'attachés à cette police pour son
détenteur; il y a des valeurs additionnées dedans, mais il faut
la rendre à terme.
Et ces valeurs-là ne sont pas considérées comme des
montants imposables, parce qu'on ne peut pas les retirer avec tous les
bénéfices qu'elles comportent si on ne laisse pas la police
d'assurance se rendre à terme.
Tandis que dans le cas que vous m'avez expliqué au début,
on parlait d'intérêts disponibles qu'on ne retire pas et qui
restent à la compagnie d'assurance. Pour ceux-là un TP-5 doit
être émis, parce que le montant est disponible et l'individu doit
l'additionner à son revenu pour être taxé.
M. ROY (Beauce): Même s'il ne l'a pas reçu?
M. HARVEY (Jonquière): C'est considéré comme un
prêt à la compagnie d'assurance s'il ne le reçoit pas,
comme un prêt d'un individu, d'un contribuable à la compagnie
d'assurance.
Disons que vous avez droit d'avoir $100 d'une compagnie d'assurance.
Vous décidez qu'ils restent là. Vous ne retirez pas d'argent,
mais nous le considérons, pour vous forcer à le déclarer
sur TP-5, comme un prêt que vous faites à la compagnie
d'assurance.
M. ROY (Beauce): Un prêt de moi à la compagnie d'assurance,
d'accord. Mais je veux savoir c'est que ce que vous venez de dire, si
j'ai bien compris, parce que je veux que ce soit bien clair si ce
montant, même si je ne l'ai pas reçu, doit effectivement s'ajouter
à ma déclaration d'impôt comme revenu courant durant
l'année. Tout comme un revenu d'intérêt sur un compte
d'épargne dans une caisse ou dans une banque ou dans une
société de fiducie. Il reste qu'à la fin il est
crédité à notre nom. Je peux aller le chercher n'importe
quand dans une banque et dans une caisse, mais dans une police
d'assurance-dotation, c'est que si je le retire avant l'échéance
de la police, il y a des restrictions à ce moment-là. J'aimerais
savoir du ministre quel mécanisme vous employez si une personne a
effectivement payé son impôt pendant trois ou quatre ans...
Après cette période, sur des montants d'intérêt qui
lui sont accumulés, du fait qu'il retire sa police d'assurance avant
échéance, il y a des frais de rachat qui se trouvent à
diminuer le montant de revenu...
M. HARVEY (Jonquière): La réponse, c'est une question de
contrat également. En vertu d'un contrat particulier, d'un type de
police, vous avez droit à des avantages si vous laissez certains
montants d'argent comme prêt à la compagnie au niveau des
intérêts et au niveau parfois d'autres
bénéfices.
Bien sûr, si le député avait un cas bien
précis, il s'agit d'interprétation. On a un service qui fait
uniquement de l'interprétation, sur les textes de loi, en vertu de
certains contrats. C'est avec plaisir qu'en dedans de quelques heures, on
établirait si, oui ou non, ce cas particulier est assujetti à un
TP-5. Mais, en règle générale, l'intérêt
crédité à votre police d'assurance ou à votre
contrat devient taxable au même niveau que l'intérêt sur un
compte d'épargne. Tous les deux sont généralement
disponibles parce que rares sont les polices d'assurance qui ne permettent pas
de retirer, par un avis très bref, les montants d'intérêt
qu'on a laissés accumuler ou encore des prêts sur une valeur de
rachat qui s'est bâtie elle-même à raison souvent de 90 p.c.
de la valeur de rachat, parce que les compagnies d'assurance aiment mieux,
plutôt que d'annuler un contrat d'assurance avec un individu, lui
prêter sur la valeur de rachat, parce qu'elles ont toujours espoir que le
type paiera son prêt pour continuer d'être un assuré.
M. ROY (Beauce): Assuré de la compagnie. En vertu de cet
arrêté en conseil 3911, ce n'était pas un
arrêté en conseil qui remplaçait un autre
arrêté en conseil.
M. HARVEY (Jonquière): Je regrette, 3911, on n'a pas...
M. ROY (Beauce): Le 17 novembre 1971. Il y a eu une erreur dans la
Gazette officielle, parce que j'ai la photocopie de la Gazette officielle.
Je ne voudrais induire personne en erreur, mais...
M. HARVEY (Jonquière): Non, mais regardez, 3911, le 17 novembre,
c'est un arrêté en conseil concernant les renseignements qui
doivent être transmis au ministre du Revenu sur la Loi de l'impôt
provincial et la Loi de l'impôt sur les corporations. Cela veut dire
c'est peut-être ce que souligne le député
qu'on a amendé l'arrêté en conseil pour que les compagnies
se conforment à certains renseignements, probablement additionnels, que
nous désirions obtenir.
Le ministère du Revenu étant l'instrument de perception du
gouvernement, de tous les ministères, à de rares exceptions, il
est bien sûr que, par voie de réglementation, détenant des
pouvoirs pour les individus, des pouvoirs sortant de l'ordinaire vous
l'avez vu l'an dernier, au moment où nous avons adopté les
modifications à nos lois fiscales et aux lois à la consommation
il est normal que certains de nos règlements soient de
l'équité envers les corporations via les contribuables. Et cet
arrêté, sans aller dans le détail et bien que je n'aie pas
le texte devant moi, était probablement pour mieux définir ou
ajouter certains détails dont nos officiers avaient besoin pour ne pas
commettre d'erreurs dans l'interprétation et l'ap-
plication de la Loi de l'impôt provincial sur le revenu et la Loi
de l'impôt sur les corporations.
M. ROY (Beauce): Sur ce point précis, je pense que c'était
la première fois que les compagnies d'assurance étaient
obligées de donner ces renseignements au ministère du Revenu.
M. HARVEY (Jonquière): Ce qui veut dire qu'auparavant, en aucun
moment, les intérêts accumulés je ne parle pas des
intérêts qui se payent sur une police d'assurance, mais des
intérêts accumulés sur une police puis je prends l'exemple
de la police de dotation, parce que c'est elle qui rapporte le meilleur taux
d'intérêt on est obligé de payer de l'impôt
là-dessus.
En quelque sorte c'est là que je veux en venir par
cette modification de renseignements, il s'agissait tout simplement pour le
ministère du Revenu d'aller chercher des revenus dans un domaine ou il
n'était jamais allé auparavant, c'est-à-dire chez les
compagnies d'assurance-vie qui vendent l'assurance-vie ordinaire,
l'assurance-vie vingt paiements, dotation et toutes les formes d'assurance-vie
possibles, ce qui constitue en quelque sorte, pour le gouvernement, aller
chercher des nouveaux revenus, donc une nouvelle taxe, la taxe sur les polices
d'assurance.
M. HARVEY: (Jonquière): Ce n'est pas une nouvelle taxe.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas une nouvelle taxe sur les polices
d'assurance, mais il demeure que, par ces amendements aux lois du revenu que
nous avons eus à discuter en Chambre, le ministère du Revenu a
obtenu l'autorisation d'obliger les compagnies d'assurance à faire
rapport, et du fait que les compagnies d'assurance sont obligées de
faire rapport, les assurés des compagnies d'assurance sont
obligés de déclarer les intérêts accumulés
sur leur police d'assurance. A ce moment-là, ils deviennent taxables et
ce, pour la première fois dans l'histoire du Québec.
M. HARVEY (Jonquière): Si vous avez bien compris les explications
que j'ai données en Chambre, que j'ai répétées
à plusieurs reprises l'an dernier, c'est l'instrument que nous avons
réclamé pour éviter d'avoir à augmenter les
impôts, l'impôt sur le revenu des particuliers, instrument nous
permettant d'éviter la fraude fiscale. Contrairement à ce que
vous venez d'affirmer, ce n'est pas une augmentation, c'est
l'amélioration d'un outil de vérification qui a fait en sorte que
des gens, pendant quelques années, ont pu bénéficier de
certains privilèges, faute d'outils de vérification dans un
domaine donné.
Prenez, par exemple, les ministères n'étaient pas
obligés de donner au ministre du Revenu certains renseignements.
Certains ministères, qui subventionnent des corporations publiques, les
commissions scolaires par exemple, se sont permis, à certaines
occasions, de nous signaler que des subventions d'équilibre
budgétaire nous permettraient à nous, si nous avions un
système de secteur des opérations efficace, d'avoir notre part
aussi, comme gouvernement, du montant de la subvention, pour payer de la
déduction à la source en retard.
Alors, vous avez raison. Le fruit des amendements apportés
à nos lois l'an dernier nous a permis d'aller très près
des prévisions de revenu annoncées lors du budget l'an dernier et
nous avons évité, par cette efficacité, une augmentation
générale des impôts qui aurait encore affecté la
majorité des citoyens qui se situe chez les travailleurs.
M. ROY (Beauce): Je pense, monsieur le ministre je ne veux pas
commencer un débat qui va durer jusqu'à six heures que
vous avez droit à votre interprétation, c'est un sens. Mais je
trouve cela tout de même étrange. Je suis tout de même
surpris de constater qu'à l'heure actuelle on en est rendu au
Québec, par toutes sortes de subtilités, à appeler,
c'est-à-dire à donner un nom à de nouvelles taxes, appeler
ça de la récupération de la fraude fiscale.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que je pourrais poser une question
au député?
M. ROY (Beauce): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): L'an dernier, avant l'amendement aux lois,
un contribuable était tenu de rapporter tous ses revenus, y compris les
pourboires qu'il reçoit s'il exerce une profession où il
reçoit des pourboires. C'est le texte de la loi, ça n'a pas
été changé. Ce que vous signalez c'est que nous avons
amendé la loi, nous permettant d'obtenir des renseignements
additionnels, pour être plus en mesure de donner l'équité
fiscale à ceux qui ne peuvent d'aucune façon, étant
déduits à la source, épargner $100 dans une année.
Puis je pense au travailleur, moi, qu'il soit collet blanc ou collet bleu,
qu'il soit professionnel ou non, pour autant qu'il est salarié, il paie
son impôt à 100 p.c. au moyen de tables qui sont publiques. La loi
a toujours été que l'individu qui n'était pas
déduit à la source était assujetti à des paiements
trimestriels, faute de quoi on exigeait de l'intérêt et souvent
des pénalités.
L'an dernier, on a amélioré le système, l'outil de
perception, pour faire en sorte que tous les contribuables soient égaux
devant les lois fiscales.
Ce n'est pas une nouvelle taxe. J'ai trop d'admiration pour le courage
du député de Beauce, c'est un travailleur et je ne voudrais pas
qu'il s'embarque dans ce débat. Ce n'est pas une nouvelle taxe. C'est
tout simplement de l'équité fiscale. C'est aussi différent
que le jour et la nuit.
M. ROY (Beauce): Pour faire plaisir au
ministre, qui se veut très aimable, je lui dirai que, si ce n'est
pas une nouvelle taxe, c'est tout de même un nouveau champ de
taxation.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont des revenus additionnels
occasionnés par une meilleure perception.
M. ROY (Beauce): A combien ces revenus additionnels ont-ils pu
être estimés au niveau du gouvernement? En somme, dans ce domaine,
le gouvernement n'y était jamais allé.
M. HARVEY (Jonquière): Notre année fiscale s'étant
terminée le 31 mars, et avec les semaines que nous avons connues, je
n'ai pas besoin de vous dire que vous allez vous en apercevoir; tout à
l'heure, je vais vous donner les chiffres officiels en ce qui concerne les
remboursements d'impôt. Nous avons des rapports quotidiens au 24 avril,
les plus récents disponibles que nous avons comptabilisés. En ce
qui concerne les revenus, je vais vous donner des périodes de onze mois.
Il est beaucoup trop tôt... Mais c'est très minime comme revenus
globaux. Bien sûr, si nous allions dans chacune des lois existantes, des
taxes existantes, les taxes sur le tabac, ou sur les repas, l'hôtellerie
et ainsi de suite, à la fin, nous arriverions avec un montant assez
important.
Mais le cas que vous citez, comme montant, c'est un montant que nous
pouvons considérer comme minime quand nous percevons $2,427,000,000.
M. ROY (Beauce): C'est peut-être un montant
considéré comme minime du fait que peut-être les compagnies
d'assurance n'ont pas eu le temps de mettre tout ce mécanisme sur pied,
de faire les recherches qui s'imposent et autres. Mais là où je
trouve qu'il y a un danger, c'est que, dans un contrat d'assurance-vie, il y a
des frais de vente, des frais d'administration qui sont déduits au point
de départ. Les calculs actuariels sont faits de cette façon. Il y
a un crédit d'intérêt qui figure dans les livres des
compagnies d'assurance chaque année. Lorsqu'une personne rachète
son contrat d'assurance, après cinq ans de paiement, elle reçoit
à peu près je ne veux pas donner des chiffres trop
précis 20 p.c, 25 p.c, peut-être 30 p.c. des montants
qu'elle a versés. A ce moment-là, en plus, elle va avoir
été dans l'obligation d'ajouter, dans ses revenus, des revenus
d'intérêt alors que les frais d'administration ont même pris
une grande partie du capital versé. C'est la raison pour laquelle je
veux souligner ce point et le porter à l'attention du ministre. Tout de
même, c'est le petit peuple qui est le plus visé là-dedans.
La classe moyenne va prendre des polices d'assurance de $5,000, $10,000 ou
$15,000, et je veux croire que, pour les gros montants d'assurance, il y avait
de la fraude fiscale. Je pense que nous sommes d'accord là-dessus. II y
en avait qui pouvaient prendre $100,000, $125,000, $200,000 ou $300,000
d'assurances annuellement. Du fait que le gouvernement n'allait pas dans ce
domaine, les intérêts accumulés leur permettaient de
pouvoir retirer de l'intérêt sans être imposés. Il ne
faut pas oublier que, par voie de conséquence, tous les assurés
du Québec et les assurés de la classe moyenne n'ont pas toujours
les moyens de garder leur contrat d'assurance; j'aimerais que le ministre et
ses officiers prennent bonne note de ces choses et qu'on prévoie des
dispositions un peu spéciales de façon qu'on ne commence pas
à obliger la compagnie d'assurance à donner tout de suite une
formule TP5, ou TP je ne sais pas quoi, comme quoi il y a de
l'intérêt, alors qu'en réalité
l'intérêt ne figure que pour des fins comptables, des fins
d'exigences actuarielles dans les contrats d'assurance. Je me permets de
souligner ce point à l'attention de l'honorable ministre pour que des
gens de la classe moyenne, des salariés moyens, qui ont pris de
l'assurance pour se protéger, ne soient pas pénalisés ou
aient à subir une double imposition ou une double taxation.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Shefford.
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs,...
M. LE PRESIDENT: Ah, très bien!
M. HARVEY (Jonquière): ... pour clore la discussion, je vous
l'avoue franchement, je ne sais pas si vous avez eu des contacts
récemment avec les compagnies d'assurance, mais elles sont
traitées toutes sur le même pied. Selon les représentations
que nous avons eues, dès le début, certaines prétendaient
que des compagnies compétitrices bénéficiaient d'avantages
spéciaux. Quand nous avons vu les dossiers et que ces compagnies ont
réalisé qu'elles étaient traitées de la même
façon que les autres, elles ont volontiers souscrit, non pas avec le
sourire, mais comme tout contribuable consent à payer son impôt.
C'est le prix que doit payer une société civilisée. Cela
s'appelle les impôts pour les compagnies d'assurance comme pour les
autres.
Quand vous parlez des petits qui ont, généralement, des
contrats moins élevés que des gens fortunés, je suis bien
d'accord. Mais le traitement équitable fait en sorte que le
contribuable, quel que soit son état de fortune, est traité sur
le même pied quand il a beaucoup d'argent et lorsqu'il en a peu. C'est la
même chose dans le domaine des assurances, à l'exception des taux,
bien sûr. Le gros, il y a des fois où il tombe dans des taux qui
lui permettraient, s'il y pensait un peu, de travailler un peu moins fort.
C'est dangereux dans une société quand les gens
considèrent qu'ils ont assez gagné durant l'année. Mais ce
n'est pas la majorité au Québec.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Shefford.
Traitement des données
M. RUSSELL: M. le Président, je sais qu'il y a eu des
crédits d'accordés au ministère du Revenu, une dizaine de
millions de dollars, en vue d'une mécanisation étendue sur une
période de trois ans. Je demande au ministre s'il peut informer la
commission pour savoir quel a été le succès de cette
mécanisation et quel en est le résultat au point de vue de
perception et de remboursement aux ouvriers des impôts payés en
trop.
M. HARVEY (Jonquière): II est bien sûr que pour la
mécanisation entreprise il y a trois ans au ministère, il n'y a
pas eu une somme de $10 millions d'affectée, parce qu'au
ministère nous louons l'équipement et c'est normal. Dans les
ministères qui se mécanisent ou qui traitent par voie
d'ordinateurs, nous le faisons, avec raison, comme toutes les grandes
compagnies, sur une base de location.
L'opération qui a commencé il y a trois ans a surpris,
dans son rendement, c'est-à-dire qu'à la première
année des opérations, nous avons connu ce qu'ont connu tous ceux
qui s'aventurent dans le domaine du traitement des données. Nous avons
connu de grandes difficultés qui se corrigent avec de la patience parce
que ces systèmes sont très sophistiqués, très
complexes. Le premier résultat a été décevant.
Mais le personnel est très compétent. Le pourcentage de
rejet, en première phase, qui était de 82 p.c, à la
première année, est descendu à 38 p.c. dans la
deuxième année d'opération pour tomber, dès cette
année, la troisième année, dès le départ,
à 25 p.c, ce qui est considéré comme normal dans une
opération mécanisée et qui va s'améliorer au fur et
à mesure que le système va se perfectionner par la voie de nos
analystes et de tous ceux qui travaillent au système.
M. RUSSELL: Maintenant, M. le Président, le ministre dit qu'il
n'y a pas eu un montant dépensé de $10 millions. Est-ce qu'il a
en main le montant qui a été dépensé pour
l'installation de ces ordinateurs?
M. HARVEY (Jonquière): Oui. Je pourrais vous le donner.
C'est un CT de principe pour entrer dans l'opération de la
mécanisation.
M. RUSSELL: Neuf millions de dollars du coup.
M. HARVEY (Jonquière): Mais l'arrêté en conseil de
principe permettait de passer des contrats. A la suite d'études, le
bureau qui s'occupe de location ou d'achat d'équipement pour la
mécanisation en est venue à la conclusion de bases contractuelles
avec les compagnies avec lesquelles nous avons fait affaires. Dans certains
cas, des soumissions ont été demandées. Par exemple, au
ministère du Revenu, contrairement à l'habitude du gouvernement,
c'est la compagnie RCA qui, pour la première fois au Québec, a
installé des ordinateurs. Par la suite, la Régie de
l'assurance-maladie, je crois, s'est équipée avec du
matériel RCA pour permettre une certaine concurrence et maintenir des
coûts de location raisonnables.
La compagnie RCA s'est retirée du domaine des ordinateurs et la
compagnie UNIVAC a acheté et poursuit le travail...
UNE VOIX: Unilac.
M. HARVEY (Jonquière): Unilac. ... dans le domaine des
ordinateurs de sorte que nous avons plus qu'une compagnie pour contrôler
le prix de location et ceci assure la concurrence. L'arrêté en
conseil dont vous parlez est un arrêté en conseil normal de
principe permettant à un ministre de s'engager dans la voie de son
opération par traitement de données.
M. RUSSELL: Jusqu'à la concurrence de tel montant.
M. HARVEY (Jonquière): Pour répondre au
député de Shefford, depuis trois ans, on me dit que nous avons
jusqu'à présent dépensé $3 millions en location.
Cette année, nous prévoyons dépenser $1.4 million.
M. RUSSELL: II y a quand même un montant d'immobilisation qui est
engagé en vue de l'installation de ces ordinateurs. Il y a un montant
qui n'est pas inclus. Il s'agit simplement de la location.
M. HARVEY (Jonquière): C'est uniquement pour de la location.
M. RUSSELL: C'est un montant assez important; il s'agit d'installation
et ce montant est défrayé par le gouvernement.
M. HARVEY (Jonquière): Le ministère des Travaux publics,
bien sûr, dans son budget, a fait certains travaux chez nous pour nous
permettre d'installer, par exemple, le BINR. A Montréal, c'est la
même chose. Vous savez que c'est un aménagement un peu
spécialisé de planchers pour nous permettre de parer à
toute difficulté qui peut survenir aux ordinateurs maîtres ou aux
consoles qui sont ajoutés dans le centre de l'informatique.
M. RUSSELL: On avait avancé le fait qu'en mécanisant le
ministère, on pouvait éliminer le personnel temporaire qu'on
était obligé d'engager tous les ans, vers le mois de janvier, au
nombre de 700, 800, 1,000 ou 1,200 peut-être, enfin d'un nombre assez
important. Est-ce que ces engagements temporaires ont été
éliminés complètement ou si l'on continue à en
faire encore?
M. HARVEY (Jonquière): On me dit que le
rythme de diminution du personnel occasionnel se fait tel que
prévu, peut-être pas en nombre plus considérable que
prévu, mais il se fait. Egalement les contrats que nous confions
à l'extérieur, le nombre de traitements faits à
l'extérieur diminue également, parce que nous avons le
système de perforation qui est confié à contrat, pour que
nous puissions préparer le matériel et le faire traiter par voie
d'ordinateur. Le nombre de contrats à l'extérieur a
diminué. Le nombre du personnel occasionnel a diminué
également un peu, mais pas au même rythme. Il faut ajouter
à cela aussi le volume considérable que nous avons dû
absorber à l'entrée en vigueur du deuxième régime
contributif qui est le régime de l'assurance-maladie. En 1966, au moment
de l'entrée en vigueur de la Loi de la Régie des rentes, le
ministère du Revenu a commencé à percevoir, pour la
Régie des rentes du Québec, ses cotisations. Nous avons eu un
coût additionnel pour le personnel. Les prévisions étaient
qu'advenant un autre régime contributif ou du volume additionnel, le
coût d'opération serait diminué au lieu d'augmenter, et
effectivement, malgré le volume additionnel de la perception pour le
régime de l'assurance-maladie, le coût par $100 d'impôt a
diminué et le personnel n'a pas augmenté. Au contraire, dans le
cas des occasionnels, il a diminué un peu.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il est encore nécessaire d'engager du
personnel temporaire au mois de janvier?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, dans la période de pointe,
c'est encore possible et il sera toujours nécessaire d'en engager. Parce
qu'à la période de pointe, généralement, à
part ceux qui ont besoin d'argent et dont le remboursement est très
important ceux-là se pressent d'expédier leur rapport
d'impôt pour l'avoir tôt nos employés, au cours des
mois de février et mars, ne recevront pas, quand nos systèmes
seront bien rodés, assez de déclarations pour être en
mesure, comme ils pourraient, d'émettre des avis de cotisation. Nous
aurons toujours besoin et ceci est un peu humain à la fin
des délais prescrits, pour fournir un rapport au gouvernement, d'une
période de pointe nécessitant l'emploi d'occasionnels pour fins
d'identification, pour fins de perforation. Nous aurons toujours besoin
d'employés occasionnels, mais beaucoup moins si notre opération
est efficace, dans les fonctions différentes, selon les nouvelles
structures et bien sûr, selon le travail aussi.
M. RUSSELL: Je pense que la plainte générale était
que le personnel temporaire qu'on engageait était obligé de subir
une période d'entrafnement ce qui amenait un délai
considérable.
C'était en vue d'éliminer ce personnel temporaire, que
nous procédions à la mécanisation, pour tâcher
d'avoir une stabilisation dans le personnel et éviter tous ces retards
que nous avons vécus ou connus dans le passé. Je vois que cela
n'a pas été un succès total encore, et je présume
que le ministre peut nous dire, par ses chiffres, que le personnel temporaire
est rendu à 25 p.c. de ce qu'il était avant...
M. HARVEY (Jonquière): C'est le genre de travail qui change. Ils
font plus de travail qu'autrefois. Cela prend moins de temps pour les habituer
à faire le genre de travail que l'on considère comme du travail
pour les occasionnels. Vous savez, il y en a qui ont l'impression que, durant
la période de pointe, nous engageons des gens, comme occasionnels, pour
examiner ou pour calculer l'impôt des contribuables. Cela peut arriver...
Autrefois, c'était cela qui se faisait. Mais avec les régimes
contributifs, les complexités d'un rapport et les minimums et les
maximums dans la catégorie de travailleurs, selon le gain, bien
sûr que ce ne sont pas les occasionnels, en général, qui
terminent une cotisation ou le travail à remettre à
l'ordinateur.
Au fait, le genre de travail que nous leur faisons faire
nécessite aujourd'hui, avec le changement de leur travail, une
période d'à peu près une semaine pour les entraîner
et obtenir un travail efficace pour éviter des rejets par
l'ordinateur.
Effectivement, la direction du personnel nous confiait que ceux qui,
à l'occasion, ont déjà travaillé comme
occasionnels, sont demandés de nouveau. Même, parmi les
occasionnels, selon les fonctions, les postes libres, si nous découvrons
vraiment des gens efficaces, nous tentons de les intéresser à se
qualifier à la Fonction publique, pour les embaucher dans
l'opération permanente. C'est une chose excellente que d'avoir
l'occasion d'utiliser un certain nombre d'occasionnels pour être en
mesure de mieux connaître celui qui pourrait nous être
dirigé par la Fonction publique pour occuper un poste qui deviendrait
vacant.
M. RUSSELL: M. le Président, je vois que l'on n'a pas l'espoir
d'éviter la nécessité d'engager du personnel temporaire
dans un avenir rapproché. Ce sera toujours nécessaire. Je retiens
les paroles du ministre. J'espère même que, ce personnel
temporaire pourra travailler d'une façon permanente dans un avenir assez
rapproché, pour éviter... Un individu qui vient travailler
pendant quatre, cinq ou six mois et qui est obligé de retourner chez
lui, c'est un peu décevant.
M. HARVEY (Jonquière): A moins qu'on change le système et
que le Parlement décide d'instaurer un moyen d'incitation à payer
son impôt sur une période d'un an ou deux et même, dans
certains cas, d'avance. On n'aurait pas besoin de payer du personnel
occasionnel parce qu'on éliminerait les périodes de pointe.
Aux périodes de pointe, le ministère du Revenu ne fait pas
exception parmi ceux qui tiennent un commerce ou ceux qui sont en affaires et
où il existe des périodes de pointe. Je donne un exemple: la
période des fêtes. Je ne connais personne qui a besoin de diminuer
le personnel à cette occasion. Si on veut survivre dans le commerce, il
faut maintenir cette période de pointe. Les commerçants engagent
des occasionnels eux aussi.
M. RUSSELL: Même les bureaux de poste.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Laprairie-Napierville.
M. BERTHIAUME: M. le Président, malgré le respect que je
vous dois, je me permets de corriger que c'est Napierville-Laprairie et non pas
Laprairie-Napierville.
M. LE PRESIDENT: Très bien.
M. BERTHIAUME: Je m'amuse souvent de cela et surtout avec les
députés de l'Unité-Québec.
Dans l'organigramme qui nous a été présenté,
il y a quelque chose qui a attiré mon attention, qui a piqué ma
curiosité. A cause de la réorganisation que nous devons faire au
ministère des Transports, commandée par le bill no 221,
j'aimerais avoir des éclaircissements du ministre, si c'est possible. On
voit, dans l'organigramme, du côté de l'opération, par
exemple, direction des programmes et procédés, ensuite, du
côté du personnel, nous avons organisation et emploi, à
droite complètement, sous direction générale de la
vérification, on a direction des programmes et méthodes. Est-ce
que la ressemblance dans les noms de ces services traduit une
réalité ou si c'est une ressemblance réelle?
M. HARVEY (Jonquière): Non, je vais vous expliquer. C'est parce
que, selon l'assiette des lois, l'organisation des programmes et
méthodes est. différente. Quand c'est exactement pareil, vous ne
le retrouvez pas. Mais si l'assiette d'une loi à la consommation est
différente...
M. Gauvin me dit la grande précaution que nous avons prise est
d'éviter le dédoublement. Nous avons marié des fonctions
similaires. Lorsque vous revoyez dans l'organigramme: programmes et
méthodes, c'est parce qu'il n'y avait pas moyen de faire autrement. Ils
étaient différents l'un de l'autre et ça prenait une
sous-section spéciale à la vérification et, dans l'autre
section, dans les opérations ou dans les autres directions...
M. BERTHIAUME: Est-ce qu'il se pose des problèmes de coordination
entre ces services-là, au niveau de l'ensemble du ministère?
M. HARVEY (Jonquière): M. le député de
Laprairie-Napierville comprendra que les programmes et méthodes,
dans la vérification fiscale, c'est complètement
différent. Dans l'opération, c'est surtout pour la production,
l'encaissement, le traitement, le courrier. Au fait, c'est de la production.
Tandis que programmes et méthodes dans la vérification, c'est la
visite chez le contribuable, son programme de travail et ses méthodes,
comment travailler pour en arriver à bâtir un avis de cotisation,
pour être capable de l'expédier au secteur de l'opération.
Ce sont des programmes complètement différents, c'est pour cela
qu'on les...
M. BERTHIAUME: Je comprends ça d'emblée d'ailleurs.
M. HARVEY (Jonquière): La coordination s'obtient par le fait que
vous avez une grande direction générale, vérification,
qui, son travail terminé, envoie aux opérations, pour
procéder à l'administration, le fruit de son travail,
d'après son programme et ses méthodes utilisés dans la
vérification du client ou de l'entreprise.
M. BERTHIAUME: Peut-être que ça mériterait que
j'explique, par un exemple, le genre de souci que j'ai. Je prends un exemple
anodin: l'acheminement de formules qui est une méthode de travail et
qu'on analyse forcément. Est-ce qu'il y a un souci il doit y en
avoir un, je remarque que vous avez quand même un service
général de la planification, recherches, etc. est-ce qu'il
y a souci d'uniformiser à travers le ministère ce genre de
fonction-là, de façon que les gens puissent se parler et, s'ils
ont une bonne idée, au moins la transmettre à travers tout votre
ministère? C'est ce genre de choses-là. L'exemple est anodin, je
l'admets. Mais quand on parle de programmes et méthodes ou de
systèmes et méthodes... Ce genre de choses-là, est-ce que
ça vient de chez M. Dompierre?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, systèmes et méthodes de
planification, recherche et développement au niveau du
ministère.
M. BERTHIAUME: D'accord, merci.
M. HARVEY (Jonquière): Par contre, dans les deux grandes
directions, vous avez, selon les besoins, les boîtes appropriées,
coordonnées par la direction générale de la planification,
de la recherche et du développement.
M. BERTHIAUME: D'accord pour ce sujet-là. J'ai une autre question
très brève sur un autre sujet qui a été
soulevé par le député de Shefford et qui a
été mentionné aussi, en passant, par le ministre
lui-même. Je pense au retrait de RCA, de la fabrication de l'ordinateur.
Je me souviens, pour l'avoir lu dans le temps, qu'il y a eu un certain
délai avant que UNIVAC reprenne effectivement le contrôle des
contrats qui avaient été vendus par RCA. Je
me demande si le ministère, dans le temps, a
considéré la possibilité d'acquérir l'ordinateur
plutôt que de continuer sur location, dans l'espoir, à cause de
cette indécision de RCA, un moment donné, et sur la
qualité des services qu'il pouvait fournir par la suite, dans l'espoir
de faire, comme on dit, "une passe"? On aurait pu réaliser une
économie substantielle, je pense, à cause de la situation.
M. HARVEY (Jonquière): La clause que nous avons, c'est que dans
sept ans, ces appareils nous appartiennent. A ce moment-là, ils vont
être périmés. Dans le secteur des ordinateurs, ceux qui
oeuvrent et qui sont des spécialistes dans ce domaine ont
recommandé aux différentes entreprises la formule de location en
raison de l'évolution.
Ce n'est pas pour rien que les grandes entreprises autant que les
services publics qui font le traitement par voie d'ordinateurs ont opté
pour cette formule-là. Alors nous avons fait comme les autres. Pour bien
répondre à votre question, lorsque RCA a décidé de
se retirer du champ des ordinateurs, je vous avoue que pendant plusieurs jours
nous avons été très inquiets, parce qu'on voyait notre
système se roder, devenir plus efficace et on se demandait si nous
n'aurions pas à changer tout le système pour recommencer encore
une fois et nous faire bombarder par les députés de l'Opposition
et souvent par les ministériels. Nous avons donc été
heureux de voir une compagnie se porter acquéreur de RCA et des contrats
qu'elle détenait pour continuer de nous servir parce qu'effectivement
une autre grande corporation paragouvernementale, la Régie de
l'assurance-maladie, possède également des ordinateurs RCA et
ça facilite souvent la tâche de passer à travers des
problèmes assez compliqués quand nous pouvons nous rendre service
mutuellement, ayant le même équipement.
M. RUSSELL: Merci.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Gouin.
Exemptions fiscales
M. JORON: J'ai quelques questions qui portent sur les exemptions
fiscales en vertu du bill 21. Si je comprends bien, il faut un certificat du
ministre de l'Industrie et du Commerce pour qu'un réquérant soit
admissible. H est difficile d'avoir des réponses parce qu'on se renvoie
la balle d'un ministère à l'autre. J'aimerais que le ministre
nous dise si c'est lui qui est en mesure de répondre; enfin, je voudrais
avoir une série de réponses; elles ne peuvent peut-être pas
être produites immédiatement comme ça, mais je voudrais
savoir qui a bénéficié des montants, ou le ministre de
l'Industrie et du Commerce serait-il plus en mesure de répondre à
ces questions-là?
M. HARVEY (Jonquière): Effectivement, le certificat émis
pour appliquer le bill 21 est émis par le ministère de
l'Industrie et du Commerce au ministère du Revenu et l'article 2 a) pour
l'interprétation de l'éligibilité est le même pour
le bill 21 que pour le bill 20, soit pour les fins d'allégement fiscaux.
Lorsque le député a dit que certaines difficultés se sont
présentées, bien sûr, les bills 20 et 21 ont
été votés pour remplacer les bills 23 et 24 qui
permettaient, par le règlement d'éligibilité, à un
trop grand nombre de projets de traverser cette barrière-là et
empêchaient souvent la création de nouveaux emplois dans des
secteurs de pointe ou dans la fabrication des produits non encore faits au
Québec ou encore faits en quantité insuffisante pour
répondre aux marchés en voie de croissance.
La période de cinq à six mois s'est écoulée
entre l'entrée en vigueur des bills 20 et 21 et la fermeture des
dossiers des bills 23 et 24 puisque, pour ceux qui inscrivaient une demande
avant le 31 mars, leur dossier n'était pas étudié. C'est
cette période qui a pu paraître longue pour certains observateurs,
pas tellement pour l'entreprise, parce que chez celles qui avaient inscrit des
dossiers, il y en a même qui n'ont pas eu le temps de compléter le
dossier sur des demandes présentées; c'est la raison du bill 16
cette année que vous avez adopté avec raison à
l'Assemblée nationale à l'unanimité. On peut dire que nous
avons expérimenté les bills 20 et 21 récemment. Sans
donner de précisions, je pourrais vous donner un cas type dans des
secteurs nouveaux. Cela s'est fait avec efficacité et les deux
ministères et la SDI se sont entendus sur des interprétations non
pas différentes mais une interprétation uniforme de l'article 2
a) permettant d'espérer que les bills 20 et 21 seront vraiment à
compter de cette année, puisque cela date de quelques mois, des bills
qui auront l'efficacité qu'on prévoyait au moment de l'adoption
de la loi.
M. JORON : Maintenant je voudrais savoir si, depuis l'adoption du bill
21, c'est vous qui en répondez ou si c'est le ministre de l'Industrie et
du Commerce.
M. HARVEY: Si le député nous demande l'information
à moi ou au sous-ministre, nous vous l'enverrons, à moins qu'il
exige que je dépose un document; je pourrais alors déposer ce
document. Mais ce renseignement-là est disponible en n'importe quel
temps, pour n'importe quel député, s'il en fait la demande au
ministère.
M. JORON: Non, je pense que ce serait, en fait, dans
l'intérêt de tout le monde qu'il soit déposé,
j'imagine que mes collègues seraient intéressés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on pourrait le faire parvenir aux
membres de la commission, M. le ministre?
M. HARVEY (Jonquière): A prime abord, je n'aurais pas d'objection
à déposer le document. Comme je vous dis, il y aurait
peut-être à vérifier le problème de la
confidentialité d'un dossier, en vertu de l'article 53 m), parce que si
une compagnie prenez, par exemple une compagnie qui n'est pas une
compagnie publique fait une demande, la demande est
étudiée; naturellement, la compagnie n'est pas
intéressée à ce que sa situation financière soit
étalée publiquement. A la minute que l'on remet un document
concernant un dossier particulier, il y aurait lieu de vérifier
l'article 53m). Mais prenons le cas d'une compagnie qui est publique, comme par
exemple le prêt, l'allégement fiscal consenti au groupe
Alcan-Canada. Celle-ci n'a pas le droit, de par sa charte, d'emprunter de
l'argent à un taux moindre que le taux du marché par le bill 20,
ce que permet le bill 20 et elle n'a pas bénéficié du bill
21. C'est un dossier que je pourrais rendre public dans le cas de l'Alcan,
parce que c'est une compagnie qui, effectivement, est une compagnie
privée mais à caractère public de par son financement.
M. JORON: Bon, d'accord mais...
M. HARVEY (Jonquière): Mais dans le cas, je ne voudrais pas
mentir à la commission en disant: Pour autant que l'article 53 m), selon
l'avis des conseillers juridiques disponibles au ministère, me
permettrait de déposer les documents de tous les prêts consentis,
ou les dossiers, les crédits fiscaux consentis en vertu du bill 21, je
suis bien prêt à les déposer.
M. JORON: Je ne vous demande pas de déposer les demandes, je
comprends qu'il y a la confidentialité, mais les prêts
effectués, en fait, c'est un sacrifice des deniers publics, je pense que
les contribuables ont le droit de savoir qui en est le
bénéficiaire.
M. HARVEY (Jonquière): C'est sûr. Les prêts, c'est le
ministre de l'Industrie et du Commerce qui les fait. Il n'y a pas de
prêts à échéance.
M. JORON: D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un crédit perpétuel
sur les profits de la compagnie selon les zones, l'endroit où les
industries sont localisées. Alors, pour autant que l'article 53 m), sur
avis du service juridique de mon ministère, ne m'empêcherait pas
de le déposer, je le déposerais.
M. ROY (Beauce): Peut-être une question supplémentaire,
pour éviter de donner tous les noms, il y aurait peut-être lieu
d'organiser cela par catégorie d'équipes d'entreprises. Vous avez
des entreprises nationales, vous avez des entreprises internationales et vous
avez les petites entreprises privées ou pratiquement
québécoises. Or, je ne sais pas si cela irait à
l'honorable député de Gouin, mais j'aimerais avoir la liste, par
exemple, des entreprises nationales et des entreprises multinationales, la
liste complète. Pour ce qui a trait aux entreprises
québécoises, je me demande si la liste, à ce
moment-là, je ne sais pas, je ne veux pas minimiser la...
M. HARVEY (Jonquière): Je voudrais bien être compris. Je
viens de vous affirmer, avec raison, que la loi, en raison de la période
de transition des bills 23, 24 aux bills 20, 21, vient de commencer à
produire. Je n'aurais pas d'objection à vous présenter une
statistique, telle que mentionnée par le député de la
Beauce, l'an prochain, parce que le nombre de cas pour le bill 21, dans mon
cas, serait assez considérable pour permettre de donner une statistique
globale et respecter la confidentialité. Mais si je le faisais
après trois cas, vous pourriez, partant de la statistique que vous me
demandez, identifier un dossier clairement, partant du fait qu'une compagnie
presque publique, Alcan, a bénéficié du bill 21. S'il y a
deux entreprises, le reste, c'est l'autre. Si vous avez son nom, l'entreprise
ne jouit plus de la confidentialité et on compliquerait la situation du
Bureau de la statistique du Québec quand il s'adresse à des
entreprises pour maintenir des statistiques qui reflètent la
réalité.
Le jour où, dans des documents, un gouvernement ne respectera pas
la confidentialité des renseignements demandés, c'est le jour
où les bureaux de statistiques deviendront des boîtes à
mensonges. C'est le côté qu'il faut toujours sauvegarder pour
éviter d'avoir disponible, comme document de référence, un
document nous provenant du bureau de la statistique qui ne
réfléterait pas la vérité et induirait les gens qui
veulent investir dans un secteur donné; ils ne le feraient pas, ne se
fiant plus aux données statistiques émises par l'Etat
québécois ou le gouvernement du Québec.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je pense que le
ministre n'a pas tout à fait saisi la question du député
de Gouin. H ne s'agit pas de...
M. HARVEY (Jonquière): Je répondais au
député de Beauce.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Beauce a
enchaîné avec la question du député de Gouin. Il ne
s'agit pas de révéler la situation financière d'une
entreprise. L'opération se fait en deux temps: l'entreprise soumet au
ministère de l'Industrie et du Commerce une demande pour la
Société de développement industriel pour
bénéficier du bill 20; ces montants-là supposons
que l'entreprise obtient les avantages du bill 20, soit par un prêt ou un
crédit d'intérêt évidemment ça ressort
des deniers publics, alors je pense bien qu'à ce moment-là,
comme on le fait dans les comptes publics pour n'importe qui, pour
n'importe quel fonctionnaire du gouvernement, ça devient un
renseignement public. L'entreprise, après que le ministre de l'Industrie
et du Commerce a émis un certificat, peut bénéficier de la
loi 21 ; elle peut avoir un crédit, une exemption.
M. HARVEY (Jonquière): Cela dépend.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais elle peut en avoir.
M. HARVEY (Jonquière): Supposons, comme dans le cas de l'Alcan,
elle ne pouvait pas bénéficier du bill 20.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord, mais je prends les entreprises qui
bénéficient du projet de loi no 21. Supposons que, dans un
exercice, il y a dix entreprises. Je ne vois pas pourquoi le ministre ne
rendrait pas public le nom des entreprises qui ont
bénéficié du bill 21 et le montant du crédit de
l'exemption fiscale dont elles ont bénéficié parce que ce
sont des fonds publics.
On n'a pas besoin d'autres renseignements, on n'a pas besoin de savoir
la situation financière de l'entreprise, pourquoi elle a demandé
ça. Mais ce qu'il est intéressant de savoir, par exemple, c'est
combien il y a d'entreprises, quelles sont ces entreprises et quelle est
l'exemption fiscale dont elles bénéficient.
M. HARVEY (Jonquière): Et le nombre de nouveaux emplois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont des renseignements parce que le
ministère de l'Expansion économique régionale donne tous
les renseignements.
M. PILOTE: Plus, en général, la confidentialité du
ministère du Revenu. Cette question ne devrait pas se poser au niveau du
ministère de l'Industrie et du Commerce. En fait, c'est lui qui mandate
le ministère du Revenu.
M. HARVEY (Jonquière): II émet le certificat pour
établir le montant que je peux considérer après avoir
étudié, en vertu de 2 a) du bill 20, la valeur des actifs et tous
les règlements ou tous les renseignements demandés.
M. JORON: II est libre, à ce moment-là, d'en tenir compte
ou non.
M. HARVEY (Jonquière): Je pense que nous pourrions, le
ministère du Revenu étant le seul ministère en vertu de 53
m) à ne pas produire de rapport annuel et c'est normal
étudier la demande du député de Gouin, appuyée par
le député de Beauce et par le député de Montmagny,
et je vous donnerai une réponse en
Chambre à savoir si oui ou non je déposerai, à la
fin d'une année financière, le document en vertu de l'article
57.
M. JORON: Sur les critères d'admissibilité, vous nous avez
dit tout à l'heure que ça avait été établi
conjointement pour que ce soit uniforme avec le ministère de l'Industrie
et du Commerce. Je ne sais pas si c'est vous, à ce moment-là, qui
êtes en mesure de répondre, mais je lis dans une brochure de votre
ministère, du mois de décembre, une définition: "La loi
permet aux compagnies qui font des investissements au Québec... pour
produire des biens nouveaux et en grande demande". Des biens en grande demande,
c'est un critère assez large. Dans un sens, je peux même trouver
curieux qu'on accorde des exemptions d'impôt si, justement, il s'agit
d'un secteur d'un bien en grande demande. Parce qu'on peut présumer que,
si la demande est à ce point grande, l'incitation naturelle de
l'entreprise à investir est déjà là. On n'a pas
besoin de lui consentir une exemption fiscale.
Alors, quel est le sens exactement de ces biens en grande demande?
M. HARVEY (Jonquière): II faudrait continuer en disant: "... en
grande demande mais produits en nombre insuffisant pour répondre aux
besoins du marché en voie de croissance".
C'est une incitation à produire davantage au Québec des
biens produits de façon insuffisante pour le marché
québécois et davantage pour l'exportation. Parce que, lorsque
nous regardons le domaine de l'aluminium par exemple, ce qui a
été nouveau... Dans l'implantation industrielle de l'Alcan, nous
avions le traitement du minerai brut, de l'alumine venant de différents
pays et avec la mise en exploitation de l'usine de Saguenay, il y a 18 mois
maintenant. Avec le nouveau laminoir en voie de construction, l'usine
fil-machine, avec 15 p.c. du traitement sur place de la matière brute,
nous montons à 45 p.c, c'est-à-dire que nous consolidons 600
emplois tout en en créant 60 nouveaux. Et la grande souplesse de 2 a)
vers cet objectif, cette réalité, marché en croissance,
nous a permis d'établir un marché qui permettra à 600
travailleurs de ne pas être des victimes, advenant un manque de commandes
sur le marché mondial. C'est une des raisons pour lesquelles nous
étions fiers d'appliquer le bill 21 parce que, d'abord, nous
consolidions des emplois fragiles tout en créant un nombre d'emplois
nouveaux pas tellement important, mais tout de même assez important, pour
cette localité.
M. JORON: M. le Président, si vous me le permettez, je ne veux
pas abuser. Un peu plus loin dans la même publication, on définit
les investissements par des sommes d'argent qui ont été investies
par une compagnie dans une entreprise de fabrication ou de transformation.
Pour la construction ou l'agrandissement d'usines ou de manufactures,
est-ce que cela inclurait des réparations à de l'outillage
existant ou le renouvellement de machinerie?
M. HARVEY (Jonquière): C'est surtout le ministère de
l'Industrie et du Commerce...
M. JORON: ... qui pourrait répondre.
M. HARVEY (Jonquière): ... qui fait l'analyse avant
l'émission du certificat.
M. JORON: Et finalement, est-ce que le ministre pourrait nous dire quel
est, globalement, approximativement, jusqu'à maintenant, le montant
d'exemptions d'impôt qui ont pu être accordées depuis
l'application du bill 21?
M. HARVEY (Jonquière): Tant que les déclarations des C-17
ne seront pas entrées, qui préparent l'année fiscale des
compagnies, nous ne pouvons pas vous donner un chiffre officiel, mais vous
pourriez très bien, au moment de l'étude des crédits du
ministère de l'Industrie et du Commerce, obtenir d'eux les
renseignements concernant les anciens bills 23 et 24 et les quelques mois, mais
ce seraient des renseignements fragmentaires et non complets, parce que chez
nous, la formule C-17 nous donnera les renseignements que vous nous demandez
et, dans le cas du ministère de l'Industrie et du Commerce, le ministre
ou ses officiers pourront répondre selon leur façon de
procéder. Peut-être ont-ils un système différent du
nôtre mais nous, avec les compagnies, nous devons suivre la Loi des
corporations et c'est la formule C-17 qui nous permettra d'avoir le
renseignement officiel que vous demandez.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je reviens aux
remarques que je faisais au début de la séance au sujet de la
direction de la planification et de la recherche. Le ministre m'a
répondu que c'était ce service-là qui établissait
le rendement des impôts et que les renseignements étaient
donnés au ministre des Finances qui, lui, les inclut dans son budget.
Est-ce que l'étude du rendement des impôts pour l'exercice 72/73
tenait compte de la nouvelle législation qui sera
présentée sous peu et qui sera rétroactive au 1er janvier
1972?
M. HARVEY (Jonquière): Bien sûr, pour autant que nous avons
pu, d'après nos systèmes établis, prévoir aussi
exactement que possible les années antérieures.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a vérifié
cette année si le ministre des Finances a retenu les projections du
ministre du Revenu exactement comme elles ont été transmises ou
s'il les a modifiées?
M. HARVEY (Jonquière): Nous le faisons toujours, parce que le
ministre du Revenu ainsi que le sous-ministre ont été
convoqués et non emprisonnés, quelques jours avant le discours
officiel du ministre des Finances, discours du 18 avril.
Pour être bien sûr que les renseignements et ce que
contenait le discours du budget, avec les annexes et les renseignements du
ministre, étaient bien, nous étions bien d'accord sur ce qu'il
avait fait de nos prévisions de revenus.
Impôt sur le revenu
M. CLOUTIER (Montmagny): Sur quoi le ministre se base-t-il pour estimer
à 20 p.c. l'augmentation de l'impôt sur le revenu des particuliers
en 72/73 par rapport à 71/72 alors que l'augmentation de 71/72 par
rapport à 70/71 a été très faible?
M. HARVEY (Jonquière): En raison du revenu personnel
disponible.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons que c'est une réponse...
M. HARVEY (Jonquière): Elles sont rares les conventions
collectives qui permettent aux gens de retirer moins de salaire. Il y en a une
actuellement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais l'année dernière...
M. HARVEY (Jonquière): Alors, cela permet du revenu personnel
disponible supplémentaire en plus de l'entrée sur le
marché du travail des gens dont le salaire, au début, est
supérieur à ce qu'il était l'an dernier en raison de cette
augmentation de l'argent disponible...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je suis d'accord là-dessus.
M. HARVEY (Jonquière): ... du revenu disponible.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais cela fait deux ans que le ministre des
Finances prépare son budget en tenant compte du renouvellement de la
convention collective et des nouveaux taux de salaire qui seront payés.
Alors, l'année dernière, il a tenu compte de cela. Dans les
prévisions budgétaires du ministère des Affaires sociales,
il tenait compte, au chapitre des institutions hospitalières, d'une
augmentation normale. Et on tient compte, au Conseil exécutif, d'une
somme d'argent qui est disponible pour payer les fonctionnaires avec la
rétroactivité. Cette année, il a prévu $59
millions. L'année dernière, on a démontré que tout
ce qui a été mis au budget n'a pas été requis
durant l'année parce qu'il n'y a pas eu d'entente dans le secteur de la
convention collective. Alors cette année, on a recommandé
l'opéra-
tion. Le ministre des Finances prévoit un montant pour le secteur
de la fonction publique dans ses crédits et les institutions
hospitalières et les foyers; les commissions scolaires prévoient,
elles aussi, dans leur propre budget, c'est-à-dire dans les
dépenses de transfert des ministères, l'augmentation due à
la convention collective. Cela valait pour l'an dernier, je comprends que cela
vaut pour cette année. Les salaires seront majorés à la
suite de la signature de l'entente, donc il entrera plus d'impôt. Mais ce
sur quoi j'accroche un peu, c'est que les prévisions d'augmentation du
revenu cette année sont de beaucoup supérieures, au chapitre de
l'impôt sur les revenus des particuliers, à l'année
précédente.
Pour l'exercice financier 70/71, l'estimation des revenus a
été de $1,011,000,000. Pour l'exercice financier 71/72, elle a
été de $1,080,000,000. Le ministre n'a pas changé de
chiffres; vous avez estimé que onze mois réels plus un mois
probable donneraient la même chose que l'an dernier, soit $1,080,000,000.
Cela faisait donc $69 millions d'augmentation pour 70/71 et 71/72. Pour
l'exercice financier 72/73, vous en arrivez à une augmentation de $200
millions. Vous prévoyez $1,280,000,000, Je ne peux pas admettre que le
montant de $200 millions d'augmentation ne soit causé que par
l'augmentation des salaires de la convention collective, parce que si nous
prenons toute la convention collective...
M. HARVEY (Jonquière): C'est un des facteurs...
M. CLOUTIER (Montmagny): Un des facteurs parce que là
c'est...
M. HARVEY (Jonquière): Voulez-vous que je vous en donne un
deuxième?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Un jeune médecin
diplômé qui ira en médecine générale,
n'avez-vous pas l'impression qu'il commencera à travailler à un
très bon salaire? Les médecins sont payés à
l'acte...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): ... étant payés et ayant un
outil de perception et de vérification meilleur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): L'explication que je donnais au
député de Beauce nous permet d'améliorer le revenu. Et
dans le secteur de l'impôt du revenu des particuliers, notre
système de vérification étant meilleur, cela nous permet
d'éviter davantage la fraude fiscale et cela permet l'augmentation qui
peut paraître un peu considérable mais des revenus à un
rythme un peu meilleur que le rendement des dernières années.
Voici un exemple que je peux vous donner.
En prenant en considération nos capacités de percevoir,
nos instruments et nos outils, malgré quelques périodes
difficiles, que ce soit dans le domaine des taxes à la consommation
où, pendant des mois, certains événements ont pu
paraître, à première vue, faire ralentir l'opération
taxe de vente, le rendement, on arrive, à la fin de l'année
financière, sur un total dépassant le deux milliards, avec
souvent une marge de moins de $10 millions dans le rendement et les
prévisions. On peut vous assurer que le système que nous
utilisons pour la prévision des revenus n'a été
changé pour aucun des modules, que ce soit sur les successions,
corporations, opérations forestières, courses, licences,
impôt provincial sur le revenu, taxes sur les profits, les
systèmes ou les méthodes de calcul de prévision de revenus
n'ont pas été changés, et ça comprend le rendement
de nos outils de vérification et de perception directe pour pouvoir les
établir, et le ministre des Finances, à notre satisfaction, a
déclaré ce qu'on pense normal.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je continue sur le même article. Je reste
aux revenus des particuliers, bien qu'au profit des sociétés, il
y ait aussi une augmentation assez considérable, 72/73 par rapport
à 71/72. Il s'agit de $33 millions, alors que l'augmentation de
l'année précédente avait été de $6 millions.
Cela est aux deux domaines des impôts. Aux successions, on sait pourquoi
l'augmentation est de $16.5 millions par rapport à l'année
précédente, alors que, pendant l'année 71/72, il y avait
eu une diminution d'estimation par rapport à 70/71.
M. HARVEY (Jonquière): Le PNB va augmenter aussi.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Je pense que le ministre peut en dire
plus que le ministre des Finances, parce que c'est lui qui a
étudié le rendement des impôts. Il pourrait nous dire qu'il
y a plusieurs facteurs, il vient d'en énumérer deux, mais il y a
aussi ce facteur très important du réaménagement fiscal,
la réforme fiscale à partir de la réforme qui a
été adoptée à un autre palier d'un autre niveau de
gouvernement. Il ne faut pas oublier que, dans le revenu des particuliers, il y
a aussi des diminutions d'impôt, parce que les exemptions de base sont
portées de $1,000 à $1,500 pour les célibataires et de
$2,000 à $2,850 pour les personnes mariées.
M. HARVEY (Jonquière): Le fédéral garantit le
revenu prévu pour autant que la masse des impôts n'est pas
augmentée.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Alors, nous avons une garantie de revenu
de la part du gouvernement central sur cette question.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Et j'ajouterai, pour le
député de Montmagny, que les critères que nous avons
utilisés pour présenter nos prévisions de revenu
s'additionnent à cela, parce que le travail se fait conjointement. Le
nôtre étant fait, nous sommes présents lorsque d'autres
critères également sont additionnés, à
caractère purement économique c'est ce que j'allais dire
nous sommes présents pour voir si, oui ou non, il y a lieu de
considérer ces critères. Le ministre des Finances sera
appelé, non pas dans les jours qui vont suivre, parce qu'il y aura,
après l'étude des crédits de mon collègue des
Institutions financières et coopératives, l'ajournement des
travaux de la commission parlementaire des finances et du revenu à
quelques semaines, à présenter l'étude de ses
crédits. Pour les critères qu'il a présentés
lui-même avec son équipe, conjointement avec nous, je pense que le
ministre des Finances pourra, sur tous les critères à
caractère économique, vous donner les renseignements qui l'ont
porté à croire, en collaboration avec nous, que pour l'article,
le module de l'impôt sur le revenu des particuliers, l'augmentation sera
celle qu'il a indiquée dans son budget.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne veux pas chicaner le ministre sur
l'augmentation...
M. HARVEY (Jonquière): Non, je vous comprends.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... du revenu, mais je m'interroge sur les
critères. Les critères sont bons parce que, lorsque le ministre
du Revenu, quand l'année est terminée et le ministre des Finances
nous donnent le résultat des opérations, il n'y a pas une grosse
variation entre les évaluations du début de l'année et les
chiffres réels. Donc, ces critères et le travail accompli par les
fonctionnaires du ministère du Revenu, dans la recherche, dans
l'étude du rendement des impôts, ça va, ils sont
compétents. C'est pour ça que je me dis cette année: On
prévoit des augmentations assez importantes à ce chapitre de
l'impôt sur le revenu et sur les biens, et je me pose la question,
à savoir: Est-ce que la réforme fiscale se traduirait par une
hausse d'impôts?
On a dit, à Ottawa, que la réforme fiscale, en fait, se
traduirait il y aurait un rajustement, d'accord, il y en a qui vont
payer moins d'impôts à la base, les exemptions étant
relevées, il y en a qui vont payer moins d'impôts mais on a dit,
en essayant de porter un jugement sur la réforme fiscale, qu'en
définitive elle se traduirait par une hausse d'impôts. C'est pour
ça que je m'interroge. Je ne sais pas s'il est trop tôt pour
porter un jugement, mais en examinant les chiffres qui ont été
proposés par le ministre du Revenu et qui donnent une augmentation
globale, à l'article de l'impôt sur le revenu et sur les biens, de
$252.3 millions, après avoir éliminé une taxe sur les
transferts des valeurs immobilières, une taxe de $2.6 millions, il reste
une augmentation de $252 millions.
Comparant avec les années précédentes, je me dis:
C'est plus qu'une augmentation normale due à l'activité
économique, c'est plus qu'une augmentation normale due au renouvellement
de la convention collective, parce que les salaires étant plus hauts, il
va y avoir plus d'impôts qui vont entrer. Alors, je me dis: Probablement
que la réforme fiscale et la législation que va apporter le
ministre, basée en partie sur celle du fédéral
j'espère qu'il y aura des initiatives aussi et de l'originalité
dans la législation du ministre, on n'est pas obligé de copier
servilement ce qui va se faire du côté fédéral
tout ça va se traduire par une augmentation intéressante
de revenus pour le ministre des Finances. Le ministre du Revenu est ici et je
voudrais qu'il nous dise, si le ministre des Finances ne nous a pas tout dit,
ce que le ministre des Finances a oublié de nous dire dans son discours
inaugural.
M. HARVEY (Jonquière): Vous vous adonnez bien pour poser la
question, vous avez justement un ministre du Revenu qui ne se prend pas pour le
ministre des Finances et qui vous affirme que tous les critères
utilisés chez nous ont été les mêmes. Nous
étions parfaitement d'accord pour continuer l'étude des
prévisions lorsque nous nous sommes présentés à
l'équipe du ministère des Finances pour terminer conjointement
l'étude des prévisions de revenus en y additionnant les
critères à caractère économique.
Et mon collègue, le ministre des Finances, avec plaisir, vous
donnera les informations additionnelles concernant les points ou les
critères purement économiques qui ont fait en sorte d'en arriver
aux prévisions déterminées dans son discours
inaugural.
M. JORON: M. le Président, j'ai une question
supplémentaire. Suite au réaménagement dans le domaine de
l'impôt successoral, c'est ce qui explique que ça monte de $43
millions à $60 millions, les $13 millions additionnels qui sont la part
des 25 p.c, c'est à ce chapitre qu'on le voit.
A ce moment-là, j'irai plus loin que le député de
Montmagny quand il nous a dit que le ministre des Finances ne nous a pas tout
dit. Je dois dire que le ministre des Finances nous a menti, parce qu'en
Chambre...
M. HARVEY (Jonquière): Je dois dire au député de
Gouin, immédiatement, que s'il veut porter une accusation contre le
ministre des
Finances à l'effet d'avoir menti à la Chambre, je veux
bien poliment lui dire que je respecte son opinion mais que je ne la partage
pas et je l'invite à le lui dire directement, en personne, et il lui
répondra.
M. JORON: Je vais lui dire...
M. HARVEY (Jonquière): Je dis au député de Gouin
que la discussion que nous avons est une discussion intelligente et je ne pense
pas qu'en commençant l'étude des crédits du
ministère du Revenu ce soit l'occasion ou le lieu pour porter une
accusation contre un type qui se dévoue pour remplir adéquatement
les très hautes fonctions de ministre des Finances. Et c'est une
affirmation malveillante.
M. JORON: M. le Président, je n'ai pas demandé au ministre
de me faire l'apologie du ministre des Finances. Je lui ai dit que sa
déclaration mettait en contradiction...
M. HARVEY (Jonquière): Je vous demande d'être au moins poli
à son endroit et d'avoir le courage de porter une accusation.
M. JORON: M. le Président, qui est-ce qui...
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président... j'établis
un fait.
M. JORON: Vous m'avez donné la parole, M. le Président,
voulez-vous rappeler à l'ordre le ministre du Revenu!
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, c'est sur une
question de règlement. Nous n'avons pas le droit, comme membres d'une
commission, d'en profiter les nouveaux règlements nous permettent
de siéger hors de la Chambre avec des membres qui ne peuvent pas
assister à d'autres séances, qui se répètent
à deux ou trois endroits en même temps pour porter des
accusations aussi graves que celle d'avoir menti à ses collègues
en Chambre, surtout à l'occasion d'un discours aussi important que le
discours sur le budget, avec l'implication que ça peut apporter comme
répercussion dans le domaine économique du Québec.
Je maintiens que le député de Gouin devrait retirer
l'accusation et la refaire au moment de l'étude des crédits du
ministère des Finances. Même si mon collègue était
ici, je lui dirais de le faire immédiatement.
M. JORON: M. le Président...
M. HARVEY (Jonquière): Nous sommes présentement à
la commission des finances.
M. JORON: M. le Président, je suis bien prêt à
retirer mon accusation mais j'insiste pour dire que je note la réponse
que vient de faire le ministre du Revenu qui est en contradiction avec ce que
m'a répondu le ministre des Finances le soir du discours du budget.
Parce que, lui, il a attribué les $12.4 millions dans les $200 millions
d'augmentation au chapitre du revenu des particuliers. Moi, je
m'étonnais de cette hausse de 20 p.c, il me dit que c'est explicable en
partie par ces $13 millions-là. Il s'est trompé, disons.
Il y a une deuxième question plus grave parce que vous nous avez
dit que les critères employés par le ministère des
Finances étaient les mêmes quant à la prévision de
l'augmentation des impôts et les taux de l'élasticité. Or,
pour en revenir à la question de l'augmentation prévue pour
l'exercice prochain au chapitre de l'impôt sur le revenu des
particuliers, on voit un chiffre de $200 millions qui représente 19 p.c.
et quelque chose. D'autre part, le ministère des Finances, recherche
fiscale, a déposé à la table centrale, lors de la
négociation collective, une prévision d'augmentation pour
1972-1973 de $14.05 millions. Qui racontait un mensonge, là? D'où
viennent les critères? Il y a deux poids, deux mesures semble-t-il. On
n'a pas respecté les critères de 20 p.c. visiblement. On a
déposé $14.05 millions. Etait-ce pour conter un mensonge aux
employés de la fonction publique?
M. HARVEY (Jonquière): Je vais poser une question. Est-ce que le
député de Gouin me permettrait une question?
M. JORON: D'où vient ce montant de $14.05 millions?
M. HARVEY (Jonquière): Ce montant de $14.05 millions comprend-il
uniquement l'impôt sur le revenu des particuliers ou les revenus de la
province?
M. JORON: Impôt provenant des particuliers.
M. HARVEY (Jonquière): Uniquement.
M. JORON : C'est ça. Si vous voulez voir le document.
M. HARVEY (Jonquière): J'aimerais le voir.
Alors le député de Gouin pourra demander au ministre des
Finances comment il se fait que le 15 avril, dans un document
déposé...
M. JORON: Trois jours avant le budget.
M. HARVEY (Jonquière): ... quelques jours avant le budget,
à l'article "Impôt provenant des particuliers," apparaît,
dans la colonne des variations par rapport à l'année
précédente, $14.05 millions et l'information qu'il lui a
donnée sur 20 p.c. et je suis persuadé que mon collègue
lui donnera avec plaisir les raisons de l'écart entre $20 millions et
$14.05 millions. Il se fera un plaisir de les lui donner.
M. JORON: M. le Président, je transmettrai ma question au
ministre des Finances pour ne pas ennuyer inutilement le ministre du Revenu
avec ça... On s'adressera...
M. HARVEY (Jonquière): Vous ne m'ennuyez pas du tout mais, en
insultant un de mes collègues, soyez bien sûr que je vais le
défendre.
M. LE PRESIDENT: C'est évident qu'en vertu de l'article 100, nous
aimerions, ici, à cette commission, aussi bien qu'aux autres
commissions, garder notre calme et diriger les questions. Etant donné
que ces questions-là concernent différents ministères
auxquels les députés les adressent autant que possible
tout en posant au ministre qui est devant nous les questions et les
réponses qui sont dirigées vers d'autres ministères
il est de l'intérêt de tous les députés de
s'adresser au ministre concerné. Je donne la parole au
député de Montmagny et, après, au député de
Beauce.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, sur un autre sujet,
à moins que mes collègues ne veulent ajouter autre chose, je
voudrais demander au ministre il a effleuré le sujet tantôt
étant donné les événements que l'on a vécus
de nous donner des statistiques sur les entrées de fonds. Est-ce
que les entrées ont pu se faire normalement quand même ou si les
entreprises ont invoqué les difficultés de communication avec le
ministre du Revenu pour retarder certaines échéances?
M. HARVEY (Jonquière): La réponse que je peux donner,
c'est que nos bureaux étaient fermés, nous avons respecté
les lignes de piquetage, mais il n'y avait pas de grève à la
poste.
M. CLOUTIER (Montmagny): On a vu, par les photographies qui ont
été publiées dans les journaux, l'accumulation du
courrier.
M. HARVEY (Jonquière): Constater si tel sac est-il arrivé
telle ou telle journée, je sais qu'il est entré un monceau de
sacs de courrier.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, les entreprises ont eu
un sursis, mais, d'autre part, le ministre devra rembourser...
M. HARVEY (Jonquière): Les entreprises n'ont pas eu de
délai pour nous rembourser parce qu'il n'y avait pas de grève
à la poste...
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais les chèques qui étaient
dans les courriers postaux, vous ne pouviez toujours pas les encaisser.
M. HARVEY (Jonquière): Non, cela ne fait...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est cela que j'appelle un sursis, les
entreprises pouvaient en bénéficier.
M. HARVEY (Jonquière): Disons qu'on avait prévu un
arrêt de travail; nous l'avions prévu nous aussi et nous avions
fait certaines prévisions aussi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand aux remboursements d'impôts, est-ce
que le ministre pourrait nous donner certaines statistiques sur le retard
possible des remboursements effectués?
M. HARVEY (Jonquière): D'abord, grosso modo durant les douze
jours de grève, si l'on considère la journée additionnelle
qui avait empêché, cette semaine-là, de terminer ce qu'on
appelle une passe, nous avons 250,000 avis de cotisation qui n'ont pas
été émis en raison de cette grève. En date du 24
avril, la journée du retour au travail, nous avions 381,314 avis de
cotisation de complétés. Donc, 340,989 remboursements pour un
total de remboursements de $22,032,612; 9,902 formulaires, avis de cotisation
émis, représentant des montants impayés de $489,178 et
30,423 avis de cotisation sont des avis de cotisation à néant,
pour un total de 381,314 avis de cotisation représentant un montant
total de $21,543,434 en avis de cotisation. Quant à la réception,
au 24 avril nous avons reçu à ce jour parmi les premiers sacs
ouverts nous sommes dans la période de pointe un total de
1,198,200 formulaires, c'est-à-dire, 1,138,100 TP-1
abrégés et 60,200 TP-1 de type général.
Voici nos prévisions pour l'année 1972. Nous
prévoyons rembourser à 1, 536,600 contribuables un montant de
$104,443,450; n'eût été la grève, nous avions
prévu terminer nos avis de cotisation pour le 26 juillet, mais en raison
du retard de 250,000 avis, naturellement, nous terminerons au cours du mois
d'août. Est-ce que nous pourrons rattraper ce retard? Je ne peux pas le
promettre, mais les équipes chargées de ce travail feront tout
leur possible, parce qu'à compter de la date limite de production, nous
avons la responsabilité maintenant de payer l'équité au
niveau d'intérêt de 8 p.c. pour les soldes impayés, comme
nous allons charger à ceux qui ne nous ont pas transmis avant la date
limite les chèques représentant les soldes impayés, un
intérêt de 8 p.c.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que votre ministère est en mesure
de produire des statistiques aussi détaillées que le fait le
gouvernement fédéral sur l'impôt payé par les
contribuables du Québec? Je fais référence à
l'édition qui paraît chaque année à Ottawa et qui
analyse toutes les déclarations d'impôt, dans quelle
catégorie elles se situent et...
M. HARVEY (Jonquière): Mon sous-ministre me dit que nous sommes
en train d'élaborer un système qui nous permettrait de publier
les statistiques fiscales. C'est en préparation actuellement au
ministère. Naturellement, l'intégration, la réforme
fiscale ont nécessité... c'est du
travail de longue main, on ne peut pas publier un document semblable
sans être bien sûr que le document remis au public est un document
très efficace.
D'ailleurs, le fédéral, avant de le publier, y avait
consacré plusieurs années et, effectivement, il a de magnifiques
résultats.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on peut prévoir pour 1972 la
publication d'un calendrier?
M. HARVEY (Jonquière): Non, j'aimerais mieux ne pas me lier
à une date, préférant me fier au bon jugement de ceux qui
surveillent l'opération, l'étude de ce problème-là
pour le publier, causer une surprise en le publiant avant
l'échéancier que nous gardons pour nous plutôt que de
décevoir ou de nous faire "pistonner" en Chambre et nous faire accuser
d'être en retard pour un travail déjà élaboré
avant même qu'on en fasse la demande.
Fichier central des entreprises
M. CLOUTIER (Montmagny): Une autre question générale, M.
le Président, avant de passer aux points particuliers, si mes
collègues n'ont pas d'autre question. Je voudrais poser une question sur
le fichier central des entreprises que le ministère du Revenu a
établi en collaboration avec le ministre des Institutions
financières, je crois; le ministre pourrait-il nous décrire
l'état des travaux, de l'organisation, dans ce domaine-là, du
fichier central? Est-ce terminé, est-ce en pleine activité?
M. HARVEY (Jonquière): Le travail n'est pas terminé. Mon
collègue des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives, qui défendra ses crédits
immédiatement après moi, pourra faire le point, ayant des
équipes qui travaillent en collaboration sur le système. Nous
sommes dans l'échéancier prévu et je peux vous dire que
pour autant que nous sommes concernés, nous au ministère du
Revenu, nous respectons l'échéancier que nous nous étions
imposé dès le début de ce travail qui est un travail de
moine, un travail très complexe.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Beauce.
Délai relatif à la déclaration
d'impôt
M. ROY (Beauce): Voici la question que je voudrais poser à
l'honorable ministre. Il y a des personnes, à un moment donné,
qui ont reçu des avis de cotisation. Après un deuxième
avis, à cause des délais qui ont pu survenir ou encore à
cause de la négligence des personnes qui ont reçu des avis, elles
ont reçu des sommations pour aller en cour. Dans ces cas, va-t-on tenir
compte du nombre de jours de grève pour prolonger le délai
permettant à ces personnes de rencontrer les officiers du
ministère, de discuter avec eux ou de faire les représentations
qui s'imposent?
M. HARVEY (Jonquière): La grève n'a rien à voir
avec quelqu'un qui est en retard dans son impôt puisque la grève
n'affectait pas les postes, qu'elle n'affectait aucunement le paiement; s'il y
avait des procédures judiciaires, naturellement, le ministère de
la Justice et les greffiers, en charge des cours de justice... Quand un
contribuable est condamné par un tribunal, ce n'est pas le
ministère du Revenu qui paie, il va payer et le ministère de la
Justice envoie ces sommes au fonds consolidé du revenu, elles ne
viennent pas chez nous. Tout ce que nous faisons, nous inscrivons ce compte,
nous faisons ce qu'on appelle communément en langage de
comptabilité, le "posting" approprié. La grève a
certainement nui par l'absence des fonctionnaires provinciaux dans nos bureaux
sur le territoire pour donner de l'information au contribuable.
La question a été soulevée il y a quelques jours
surtout dans les grands centres et dans les régions
éloignées également. Le député de Verdun m'a
posé la question en Chambre, je l'ai trouvée opportune et
très à point parce que nous avons discuté hier avec nos
officiers. Nous reverrons encore ce soir le résultat des entrées
des déclarations aujourd'hui et je ferai une déclaration
ministérielle demain, une déclaration très précise
sur ce qui a pu affecter le contribuable ou les entreprises, s'il y a lieu, la
grève que nous avons subie il y a quelques jours. Je ferai la
déclaration ministérielle demain, en fonction de tous ces
détails qui sont absolument nécessaires pour ne pas créer
de précédent. La grève en était un, dans le secteur
public, bien sûr, mais pour ne pas créer de
précédent, obligeant un ministre titulaire du ministère du
Revenu à faire en sorte que comme un véhicule automobile, sous le
prétexte d'une tempête de neige ou de n'importe quoi, on
déséquilibre un peu le travail de certains professionnels de la
comptabilité ou d'autres, des contribuables eux-mêmes, dans ce
qu'on appelle le délai pour produire les impôts.
La période de 60 jours, qui sépare l'obligation de
l'employeur à émettre un TP-4 ou un TP-5 et la date de production
du rapport donne toujours suffisamment de temps à un contribuable pour
produire son rapport selon qu'il a droit ou non à un remboursement.
Mais je pense que le député de Beauce a raison, c'est un
fait, nous l'avons constaté nous-mêmes par nos bureaux de
renseignements qui étaient plus achalandés que d'habitude. Je
ferai une déclaration ministérielle demain pour indiquer de ne
pas considérer la grève comme un événement qui a pu
apporter un changement, ou le contraire s'il y a lieu, d'après la
décision que je prendrai ce soir.
M. ROY (Beauce): Je voudrais préciser da-
vantage. Soit que j'ai mal formulé ma question ou j'ai
été mal compris, mais de toute façon, ce n'était
pas sur ce point-là que j'ai posé ma question à
l'honorable ministre. Je voulais savoir si une personne, à un certain
moment, reçoit une sommation...
M. HARVEY (Jonquière): Cela ne regarde pas notre
ministère, vous poserez la question au ministre de la Justice.
M. ROY (Beauce): ... et que la personne qui a reçu la sommation
ou... Au lieu d'une sommation, prenons l'exemple d'une lettre
recommandée, une mise en demeure. Si on lui donne un délai de six
ou huit jours et que la personne se voit cotisée arbitrairement et
qu'elle veut faire des représentations auprès du
ministère, ou conclure une entente et que cette personne, pendant la
grève, n'a pu entrer en contact avec aucun officier du ministère
et durant cette même période, le nombre de jours qui lui
étaient alloués étant dépassé, je voudrais
que le ministre me dise, parce que j'ai quelques dossiers que je vais
référer au ministère...
M. HARVEY (Jonquière): Cela peut uniquement s'appliquer au niveau
d'un mandataire en retard à remettre au ministère l'argent
perçu pour le mois ou une déclaration. Il s'agit simplement de
directives internes et je suggère au député d'entrer en
communication avec le directeur du service de perception, M. P.-E. Verret, si
c'est une taxe de...
M. ROY (Beauce): C'est une taxe de vente.
M. HARVEY (Jonquière): ... lui, verra son officier
supérieur pour sa directive interne, il s'agit d'une directive interne.
J'ai fait la même chose. J'ai commencé à répondre
à mes lettres du jour et la première que j'ai prise après,
était datée du 4 avril. Alors, j'ai dit qu'en raison des nombreux
jours durant lesquels il m'a été impossible de franchir la porte
de mon bureau, il m'est agréable de m'occuper de votre cas. Alors
ça peut se présenter pour une opération comptable et les
délais, surtout quand il s'agit d'un type qui a reçu une lettre
recommandée, généralement c'est un cas d'espèce, il
y a eu plusieurs délais, un de plus, un de moins.
M. ROY (Beauce): Je remercie l'honorable ministre parce que ces
cas-là, je suis convaincu que ce sont des cas qui vont se
présenter dans tout le territoire du Québec, et c'est
d'intérêt public.
M. LE PRESIDENT: Le député de Laurier a une question
additionnelle sur le même sujet.
M. MARCHAND: Je voudrais savoir si le ministre est au courant et s'il a
pris connaissance que plusieurs contribuables, dans la ville de Montréal
surtout, ont eu de la difficulté à se procurer des formules
d'impôt pendant les trois dernières semaines. J'ai eu plusieurs
plaintes à mon bureau à ce sujet-là.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un des facteurs les plus
convaincants dans le dossier que nous avons à élucider ce soir.
Parce que, quand j'ai parlé de centres urbains tout à l'heure,
les gens de Montréal sont habitués à demander à
quelqu'un qui a affaire souvent au bureau de l'impôt: Apporte-nous des
formules. Bien sûr que la période pointe se situait
généralement entre le 10 avril et la fin d'avril. Ces
gens-là n'ont pas eu la possibilité d'avoir le formulaire,
contrairement à ceux des régions éloignées
où c'était le bureau de poste... et quand on considère le
nombre de contribuables dans la région extra métropolitaine de
Montréal, la région de Québec également qui est
desservie durant la période de pointe directement par notre siège
social de Québec et notre immense bureau de Montréal, c'est un
des éléments qui me feront, ce soir, pencher en faveur, si je
penche en faveur...
M. ROY (Beauce): Mais le ministre ne veut pas faire sa
déclaration ce soir.
M. HARVEY (Jonquière): Pour être ministre du Revenu, je
vous signale qu'il faut être dur, je ne suis pas un gars dur, je
partirais du Bien-être social et je tente d'humaniser l'affaire.
M. ROY (Beauce): Mais vous n'étiez pas bénéficiaire
du bien-être social.
M. HARVEY (Jonquière): Je ne l'ai jamais été et je
formule le voeu de ne jamais l'être parce que ceux qui le sont, souvent
ce sont ceux qui ne désireraient pas l'être.
M. ROY (Beauce): C'est vrai.
M. HARVEY (Jonquière): Je n'ai jamais qualifié quelqu'un
qui recevait des prestations d'aide sociale de lâche, parce que j'en ai
trop vu pâtir. Je les considère comme des gens qui aimeraient bien
être comme les autres et ne pas avoir besoin de recevoir cela.
M. ROY (Beauce): Le ministre a entièrement raison. Maintenant, je
ne sais pas si mes questions pourraient se rapporter à l'étude de
ces crédits. Cela concerne l'état financier du Québec.
J'aurais certaines questions à poser. Peut-être que cela
relève du ministre des Finances, je ne sais trop.
M. HARVEY (Jonquière): Du ministère des Finances.
M. ROY (Beauce): Je serais mieux de poser mes questions au ministre des
Finances.
M. HARVEY (Jonquière): Vous poserez cela
au ministre des Finances. Je pourrais vous répondre, mais j'ai un
profond respect du jardin des autres.
M. ROY (Beauce): Vous ne voulez pas vous contredire, en somme.
M. HARVEY (Jonquière): Le seul jardin que j'exploite à
l'occasion, c'est le jardin de mon épouse qui est devenu mon corps!
M. LE PRESIDENT: Alors si nous sommes prêts à
procéder article par article, j'aimerais souligner qu'il est six heures.
Nous reviendrons à huit heures ou huit heures quart.
M. HARVEY (Jonquière): Huit heures ou huit heures quart. Comme
vous voudrez.
UNE VOIX: Huit heures quart.
M. HARVEY (Jonquière): Huit heures quart, ça va.
M. LE PRESIDENT: Alors à huit heures quart, nous
procéderons article par article.
(Suspension de la séance à 17 h 55 )
Reprise de la séance à 20 h 31
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs! Tel que
convenu à 6 heures, nous reprenons nos travaux. Nous étions
rendus à l'étude article par article. Avec votre permission nous
allons commencer à l'article 1: Administration.
Administration
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a des
considérations à faire sur les effectifs, sur les postes
autorisés qu'on voit ici et la possibilité pour lui de combler
les postes vacants, s'il y en a, en cours d'exercice?
M. HARVEY (Jonquière): Quant aux postes autorisés, ils
étaient de 3,718 l'an dernier, ceux de cette année sont de 3,697.
Je vais vous donner le détail.
A l'article 1, il y a 318 postes d'occupés, 40 postes vacants sur
un total de 358 postes autorisés, cela comprend le service
général de la législation, celui du personnel, la
planification la recherche et le développement, le contrôle de la
gestion, le contentieux, les sous-ministres et le ministre.
M. RUSSELL: L'an dernier le ministre avait un effectif de 347 postes,
est-ce qu'il les a comblés?
M. HARVEY (Jonquière): L'an dernier. A ce jour, il y a 122 postes
vacants en tout et partout à cette division-là.
M. RUSSELL: Dans tout le ministère?
M. HARVEY (Jonquière): Dans l'article 1-40. Il y a un poste
vacant au cabinet, il y en a deux de vacants au cabinet du sous-ministre, il y
en a cinq vacants au contentieux, 21 à la planification, recherche et
développement, trois au service général du personnel et
huit à la législation. Tout cela en fonction des nouvelles
structures.
M. RUSSELL: Au sous-article 1: Traitements, salaires et allocations,
vous avez $3,044,100, est-ce qu'il y a assez de crédits pour combler
tous vos postes, soit 358?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, nous avons assez de crédits,
parce qu'il y a toujours du périmé. La mobilité, non
seulement cela, la mise à la retraite... Et malgré les tentatives
d'embaucher certains finissants surtout ceux qui ont une formation en commerce,
il reste un fait, on a toujours des crédits périmés
à ce sous-article-là.
M. RUSSELL: L'an dernier, le ministre avait un montant de $3,094,000;
combien y a-t-il eu de crédits périmés
là-dessus?
M. HARVEY (Jonquière): On ne le sait pas encore en raison du fait
que notre année financière, on l'a terminée, mais nos
rapports ne sont pas encore entrés. Mais c'est comme les années
antérieures, il y a des crédits périmés à ce
sous-article-là, malgré que nous n'ayons pas cessé
d'embaucher quand nous l'avons pu: quand la commission de la fonction publique
a pu nous fournir du personnel selon les postes libres, nous l'avons
accepté jusqu'à la fin de l'année financière, ayant
des disponibilités budgétaires et des postes vacants
autorisés.
M. RUSSELL: C'est-à-dire que si le ministre pouvait nous fournir
une liste des candidats dont il a besoin, nous pourrions lui soumettre des
noms.
M. HARVEY (Jonquière): Vous devriez aller au ministère de
la Fonction publique, parce qu'il a régulièrement des commandes
de nous.
M. RUSSELL: Cela ne fait rien. Apparemment, suivant l'information...
M. HARVEY (Jonquière): Comme occasionnels?
M. RUSSELL: Non, permanents.
M. HARVEY (Jonquière): Parce qu'aux occasionnels, on leur fait
pousser du papier.
M. RUSSELL: Mais comme permanents. Ce sont des postes permanents.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, je parle de permanence. Directement
du ministère du Revenu, j'aimerais bien avoir cette
autorisation-là parce que je connais des gens qui sont dans l'entreprise
privée qui aimeraient cela, mais qui, pour des questions
d'ancienneté, préfèrent terminer leur carrière
où ils sont. Mais j'aimerais bien ça, nous sommes obligés
de nous conformer à la Loi de la fonction publique et souvent,
malgré leurs très grands efforts pour nous fournir du personnel,
à regret ils nous répondent qu'ils ne le peuvent pas, parce que
les candidats n'ont pas passé les examens.
L'an dernier, la mobilité a été la suivante: 372
engagements, 271 départs pour une augmentation de l'effectif de 101.
M. RUSSELL: Dans tous les ministères.
M. HARVEY (Jonquière): Dans les ministères. Oui, parce
qu'on peut difficilement comparer cette année nos prévisions
budgétaires avec celles de l'an dernier, en raison du budget que nous
avons dû préparer sur trois articles, en raison de nos nouvelles
structures. Parce qu'on nous avait demandé, au Conseil du trésor,
de faire en sorte de présenter notre budget de la même
façon que l'an dernier, quitte à nous ajuster chez nous.
En instaurant les nouvelles structures, cela nous aurait demandé
un budget à suivre pendant tout l'année, nécessitant
tellement de virements de fonds que, effectivement, on aurait fait monter le
prix de l'administration d'une façon extraordinaire. Alors, on nous a
permis de présenter selon nos nouvelles structures, même en raison
du moratoire qui existait, l'avis contraire pour bien éclairer les
membres de la commission advenant des questions.
M. RUSSELL: C'est-à-dire que le ministre du Revenu a
été un préféré du ministre des Finances.
M. HARVEY (Jonquière): Non, honnêtement, on ne l'a
même pas rencontré pour faire accepter ça; on a
rencontré le secrétaire général du Conseil du
trésor; il a trouvé notre affaire passablement
précise.
M. RUSSELL: II passe par-dessus le ministre des Finances.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un bon garçon, je m'entends
bien avec lui. H n'y a pas un gars à la commission pour faire prendre la
chicane entre le ministre des Finances et le ministre du Revenu.
M. JORON : On a bien essayé cet après-midi. M. RUSSELL: Ce
n'est pas fini encore.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le ministre a eu,
l'année passée, dans tout son ministère, $734,000 de
crédits périmés au sous-article "Traitements et salaires".
Est-ce qu'il pense, à l'encontre des difficultés de recrutement,
que le montant des crédits périmés soit aussi important
cette année que l'année dernière?
M. HARVEY (Jonquière): C'est difficile à affirmer. Je ne
le crois pas, personnellement, en raison du résultat obtenu par nos gens
qui tentent de recruter les finissants dans les institutions. On a lieu de
croire que les crédits périmés seront beaucoup moins
élevés que l'an dernier. C'est un objectif, le directeur
général du personnel m'affirme...
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, quant à moi, M. le
Président...
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2:
"Contributions de l'employeur; pensions."
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. RUSSELL: II y a eu un surplus de crédits; vous avez
demandé $18,000 l'an dernier, vous en demandez $10,000 cette
année. Vous n'avez pas tout dépensé l'an dernier ce qui
avait été voté.
M. HARVEY (Jonquière): Les accidents de travail, c'est
imprévisible.
M. RUSSELL: C'est imprévisible mais le montant que vous avez
demandé...
M. HARVEY (Jonquière): On se base sur le coût de
l'année précédente.
M. RUSSELL: C'est exactement ce que je veux dire, l'année
précédente ou l'an dernier...
M. HARVEY (Jonquière): Cela avait coûté $18,200;
l'année précédente on avait probablement...
M. RUSSELL: Vous avez réduit à $10,000.
M. HARVEY (Jonquière): ... un excédent, c'est
l'information qu'on me donne ou encore nous avons eu du périmé.
Il se peut que ce soit du périmé et on l'a éliminé.
Quand on peut éliminer du périmé, bien sûr que nous
le faisons en raison du coût réel de l'année
précédente.
M. RUSSELL: Ce qui veut dire que l'an dernier, cela vous a
coûté $10,000 environ, $10,500 vous avez mis $10,700.
M. HARVEY (Jonquière): La différence c'est soit du
périmé ou une diminution de coût.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2 adopté. Sous-article 3: Services
de transport et de communication.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au sous-article 3, M. le Président, si
nous faisons la ventilisation, vous avez des frais de déplacement,
$1,791,500, les frais postaux, $1,193,600, les communications, $13,600, la
publicité, $151,600, pour un total de $3,150,300. Alors, il y a une
diminution aux frais de déplacement, première catégorie,
$1,791,500, cette année à comparer avec $1,840,700, l'an dernier.
J'imagine que cela suit la courbe des traitements parce que vous avez moins de
dépenses au salaire à cause des postes non comblés l'an
dernier.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que c'est un total?
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous demandez $50,000...
M. HARVEY (Jonquière): ... de plus.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... de moins cette année, aux frais de
déplacement.
M. RUSSELL: C'est la totalité...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... de frais de déplacement.
M. HARVEY (Jonquière): Vous prenez les trois catégories en
total.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'ai traité cela comme j'ai fait pour
les salaires plus tôt. Je pose la question pour tout le
ministère.
M. HARVEY (Jonquière): Pour les trois?
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour les trois...
M. HARVEY (Jonquière): Parce qu'ils sont compris dans cette
catégorie.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne sais pas, M. le Président, si mes
collègues accepteront cette façon de discuter les crédits
mais c'est parce que, dans les états du ministre des Finances avec
lequel le ministre du Revenu entretient d'excellentes relations, on nous
présente un tableau et on fait la compilation pour tout le
ministère en tenant compte des nouvelles catégories et là,
nous arrivons dans les catégories intermédiaires 3 et 6 que l'on
a subdivisées. Mais les catégories générales sont
les catégories de 1 à 16 parce qu'il y a seulement trois articles
dans le budget du ministère, c'est la raison pour laquelle il serait
peut-être préférable de les prendre et de les descendre
globalement afin de les étudier. Cela ne me fait rien d'en parler pour
tout le ministère au lieu d'en parler pour la direction
générale des opérations et la direction
générale de la vérification, parce qu'il ne s'agit pas de
nuancer jusque là.
M. HARVEY (Jonquière): Si on suivait article par article, 1, 2,
3, ce serait la même catégorie de dépenses, vous pourriez
être mieux renseignés sur la proportion qui est attribuée
à l'un ou à l'autre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors disons que je l'ai traité pour
l'ensemble du ministère, mais les chiffres que j'ai donnés...
M. HARVEY (Jonquière): Je comprends que, pour vous, c'est
relativement facile, mais pour un membre de la commission qui n'a pas une
formation comptable, c'est un peu plus difficile de vous suivre. Quant à
moi, je n'ai pas d'objection.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce que je l'ai pris dans le
tableau.
M. HARVEY (Jonquière): Je suis bien d'accord, M. Gauvin l'a
à côté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'ai pas d'objection, que le ministre nous
donne les réponses.
M. HARVEY (Jonquière): On a une diminu-
tion, parce qu'il y a une réduction de personnel et des
coûts inhérents dans cette catégorie-là.
M. RUSSELL: Sur l'ensemble des ministères.
M. HARVEY (Jonquière): Sur l'ensemble des ministères.
M. RUSSELL: La diminution la plus marquée, c'est à
l'administration.
M. HARVEY (Jonquière): Je pense que oui. M. RUSSELL: $100,000, ou
tout près.
M. PILOTE: La plus grosse diminution, c'est à
l'administration.
M. HARVEY (Jonquière): C'est à l'administration.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour les frais postaux, ça dépend
du conseiller économique du gouvernement du Manitoba, je suppose,
l'augmentation des frais postaux?
M. HARVEY (Jonquière): Frais postaux? M. PILOTE: II se sert du
chiffrier.
M. HARVEY (Jonquière): Les timbres-poste coûtent $0.08
maintenant.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est pour ça que je dis que ça
dépend du conseiller économique du gouvernement du Manitoba.
M. RUSSELL: Celui qui a énoncé cette politique-là
avant de partir d'Ottawa.
M. HARVEY (Jonquière): Ah! parfois le gouvernement a de bien
mauvais conseillers. Parfois des conseillers économiques conseillent
certaines choses, quand ils sont rendus ailleurs, ils conseillent autre
chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a raison, je pense qu'il y a
quelqu'un qui s'est senti visé.
M. HARVEY (Jonquière): Non, je pensais peut-être à
Eric.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. CLOUTIER (Montmagny): Le sous-article des frais postaux, M. le
Président, est adopté, s'il n'y a pas d'autres remarques.
M. LE PRESIDENT: Services de transport et communication.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je vais poser ma question à la
catégorie suivante...
M. RUSSELL: Services professionnels?
M. CLOUTIER (Montmagny): ... le sous-article "publicité", dans
les services de transport et communication il y a un sous-article important qui
est la publicité.
M. HARVEY (Jonquière): Information fiscale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, est-ce que c'est en prévision des
lois qui seront adoptées?
M. HARVEY (Jonquière): Dans ce montant, $110,700 sont requis au
centre d'information fiscale pour la publication du feuillet fiscal, la
production de films, de campagnes de publicité à la radio et
à la télévision et la participation à des
expositions à travers la province: $80,000 de ces dépenses
proviennent d'un transfert du ministère des Transports. Le service
général de la législation, pour sa part, requiert un
montant de $23,000 pour la publication de directives et interprétations
de communiqués divers. Sont également prévus, dans cette
catégorie des dépenses payables au ministère des
Transports, des déplacements par avion.
Comme vous le savez, d'un ministère à l'autre, nous sommes
facturés. Ce montant-là représente $11,000 pour
l'année, pour les services du cabinet du sous-ministre ou du
ministre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel article surtout?
M. HARVEY (Jonquière): Naturellement, cette année, selon
l'expérience que nous avons connue, nos résultats à ce
jour semblent bons; en information, nous avons tenté l'expérience
de l'utilisation des gens de métier pour sensibiliser le contribuable
à produire son rapport d'impôt d'abord et à le rendre
conscient que c'est un peu plus agréable que quand on s'installe, qu'on
ne veut pas le faire ou qu'on le fait à la dernière minute. A
l'aide de deux techniciens de nos propres services et en aidant le
réalisateur, je pense que cette année on peut qualifier de
réussite l'expérience de l'utilisation des gens du métier
dans une émission de télévision qui a fait le tour de la
province par la voie des postes privés pour rejoindre le plus de
contribuables possible. Cela leur a permis d'utiliser le guide davantage, de
tenter de le faire à l'aide de ce guide pour éviter que les gens
se sentent dans l'obligation d'avoir nécessairement recours à un
professionnel de la comptabilité. Parce qu'un contribuable qui produit
un TP-1 abrégé, s'il suit bien le formulaire qui a
été amélioré de beaucoup, peut compléter son
rapport.
M. RUSSELL: Si je comprends bien le ministre, ce n'est plus l'Office
d'information qui
s'occupe de la publicité? Ce sont des spécialistes?
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
C'est le ministère des Communications qui en assume la
responsabilité, mais nous avons l'information fiscale par le client.
C'est le client qui se dit satisfait, c'est le ministère des
Communications qui a autorisé le CT. Dans notre ministère se
trouvent les crédits requis, mais la coordination se fait par le
ministère des Communications. On est le client, nous avons l'argent dans
notre budget mais on répond à certaines normes et certains
critères du ministère des Communications qui coordonne.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre va proposer à la Chambre une
législation importante au mois de juin. De quelle façon le
ministre va-t-il procéder pour vulgariser cette législation et
informer la population? Dans le domaine fiscal comme dans le domaine de la
consommation, c'est important que le contribuable soit bien renseigné.
Alors, est-ce que c'est établi maintenant ou si ce sera établi
plus tard? Les prévisions ont-elles été
demandées?
M. HARVEY (Jonquière): Tout en tentant d'éviter des
complications aux mêmes contribuables, c'est-à-dire en tentant de
faire en sorte que les interprétations de notre loi ressemblent le plus
possible, quand il est possible de le faire, à la législation
fédérale. Il y a eu déjà une campagne de
publicité, cela se continue, on le fait. Pour se garder cette marge de
manoeuvre, pour pouvoir avoir des différences là où les
différences doivent exister, nos équipes de rédaction
travaillent à la rédaction des textes. Nous avons le
comité de législation à rencontrer et également le
cabinet sur certains accords de principe. Parce qu'on tente, autant que
possible, de rédiger les textes pour éviter ce que vous n'avez
pas trop aimé l'an dernier, des mutatis mutandis. C'est M. Bertrand qui
me le signalait et avec raison, quand il n'y a pas possibilité de le
faire, dans des endroits extrêmement complexes, comme par exemple les
bateaux, on reverra à l'occasion, quelquefois, le terme mutatis
mutandis, mais là où on le peut, nous écrivons l'article
de la loi.
Alors, naturellement, avant d'entreprendre ou de penser à songer
à une grande campagne de publicité, il y a des étapes
à franchir; quand elles seront franchies, à ce moment-là,
on va revoir la publicité faite par le fédéral concernant
la réforme fiscale. Nous allons insister là où il y a des
différences, certainement, soit par la publication d'une brochure ou
encore, par une campagne de publicité, pour autant que nos moyens nous
le permettront. Cela, c'est en fonction de ce qu'on pourra faire pour pouvoir
donner un meilleur service aux contribuables au moment opportun.
M. LE PRESIDENT: Sous-article trois, adopté? Adopté.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Quatre! Services professionnels, administratifs et
autres.
M. RUSSELL: Quels sont ces services que le ministre requiert?
M. HARVEY (Jonquière): Services professionnels, cela comprend des
abonnements, la composition du montage de feuillets d'information fiscale et
autres formules, des honoraires à des firmes de consultants dans le
domaine de l'informatique, $25,000, du temps d'ordinateur pour des travaux
pouvant être effectués à l'extérieur et diverses
autres dépenses de la formation et de l'enseignement, services de
santé et de bien-être, etc., pour $6,700.
M. RUSSELL: L'an dernier, le ministre avait un montant de $108,000 il ne
l'a pas tout dépensé?
M. HARVEY (Jonquière): Nous sommes économes et nous
comptons nos sous. Pas de budget de subvention.
M. RUSSELL: Pas de dépassement?
M. HARVEY (Jonquière): Et nous avions également une firme
de consultants, qui a été chez nous, la firme Biro, qui a
terminé son travail l'an dernier. Naturellement, elle nous a
laissé toute la documentation sur le travail qu'elle a fait, au cours
des années. On l'utilise, ça nous empêche de
dépenser pour trouver des réponses à certaines choses,
dont les études ont déjà été
effectuées.
M. LE PRESIDENT: Adopté. DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Entretien et réparations.
M. RUSSELL: On voit que le ministre vieillit, ça lui prend plus
de réparations.
M. HARVEY (Jonquière): Réparations: machines de
bureau.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 6: Loyers.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont les coûts de location de
machines de bureau et d'espaces pour le remisage d'hiver, soit la camionnette
du ministère ou encore...
M. CLOUTIER (Montmagny): On en reparlera à l'article 2.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 7 : Fournitures et
approvisionnements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 8: Matériel et
équipement, adopté. Sous-article 11 : Autres dépenses.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'est-ce que le ministre comprend dans autres
dépenses?
M. HARVEY (Jonquière): Autres dépenses. Ce sont les
prévisions à titre de frais de perfectionnement
représentant $16,000 dont $14,500 au service général de la
recherche, planification et développement. Puis le coût des repas
à l'occasion du surtemps des employés. Quand on fait travailler
un employé à temps supplémentaire et qu'il travaille
à compter de cinq heures jusqu'à dix heures ou onze heures, nous
comprenons le repas pour éviter qu'il aille à domicile et
revenir, ce qui ferait finir tout le personnel non
rémunéré pour du surtemps ou le personnel de cadre de la
direction à une heure de la nuit. Non, qu'on paye pour le repas,
j'entends. C'est parce que le personnel de cadre, qui a besoin de ce personnel
syndiqué, travaillerait deux heures de plus et il n'est même pas
payé pour travailler. Alors, on réduit le nombre d'heures pour
lui. Par contre, on a une plus grande efficacité quand ils sont de
retour à dix heures chez eux. Ils travaillent plus le lendemain.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a parlé de la formation,
ça comprend les séances que peuvent faire les fonctionnaires dans
les séminaires ou les congrès?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, ça comprend les cours en
informatique par exemple. Il y a eu l'an dernier des cours qui ont
été donnés à Ottawa, je pense, concernant la
réforme fiscale. Alors, nous avons envoyé des gens du service de
l'informatique suivre le cours en même temps qu'eux parce que, nous
aussi, nous allions vers une réforme fiscale. Pour bien se
préparer et être à la fine pointe des dernières
techniques enseignées, c'est surtout pour maintenir notre personnel
à jour sur l'évolution des systèmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une fois que vous allez avoir proposé
les lois à l'Assemblée nationale, que les lois vont être
adoptées, vous allez être obligés de procéder aussi
à une période de formation intensive à l'intérieur
du ministère pour familiariser vos fonctionnaires avec les
subtilités de la loi, afin d'éviter que les contribuables les
trouvent avant les fonctionnaires.
M. MARCHAND: Est-ce que ça peut arriver à ce
point-là?
M. PILOTE: Est-ce que vous voulez vous inscrire au cours pour le
recyclage?
M. CLOUTIER (Montmagny): Probablement.
M. HARVEY (Jonquière): Au sous-article 14, nous avons les
remboursements. C'est ce qu'on charge aux régies, Régie des
rentes et Régie de l'assurance-maladie, c'est réparti sur les
trois sujets.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je constate, on en a discuté l'an
dernier et...
M. HARVEY (Jonquière): C'est une partie seulement. Si on va aux
autres, on charge un peu moins, le coût a baissé.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'année passée, le ministre nous
avait répondu que c'était chargé directement à la
direction générale des impôts. La direction
générale des impôts disparaît avec les nouvelles
structures. Alors, est-ce la même partie qui va être chargée
à l'administration? Il y en a une partie importante, j'imagine, à
la direction générale des opérations parce qu'il y en a
pour $5,500,000.
M. HARVEY (Jonquière): $5 millions et $2,157,000 à la
direction générale de la vérification.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, il n'y a pas beaucoup
d'augmentation par rapport à l'année passée. Si on le
prend globalement pour tout le ministère, il y en a moins que l'an
passé parce que, l'an passé, on en avait pour $9,126,800, et
cette année, nous en avons pour $8,812,000.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que l'ex-ministre de la
Santé a lu le discours que j'ai prononcé au club Rotary de
Québec il y a une dizaine de jours, alors que je ne pouvais pas,
connaissant le contenu du discours du budget, parler trop de la politique
gouvernementale? Je me suis permis de parler des fonctionnaires du
ministère du Revenu et j'ai dit et je l'ai affirmé
que le coût diminuait, même s'il y avait augmentation de volume, et
le coût par $100 d'impôt a baissé constamment depuis
quelques années, malgré l'augmentation du volume, grâce
à une plus grande efficacité des gens en place.
Naturellement, le traitement par voie d'ordinateur a aidé, mais
ce n'est pas la seule raison. La seule raison, c'est une meilleure
administration, qui se perfectionne de plus en plus, améliore ses
systèmes. Comme on charge à la régie pour le temps qu'on
fait pour elle, pour le service qu'on lui rend, ça lui coûterait
trois fois plus cher si elle le faisait elle-même. On sait ce que
ça coûte que d'instaurer des systèmes de perception. On
diminue le coût à nos clients, on tente de faire en sorte que les
autres ministères vont apprendre à connaître mieux
l'instrument de perception qu'est pour le gouvernement le
ministère du Revenu et que cela va inciter les autres à
tout concentrer ça à la même place et va nous permettre
d'améliorer nos coûts.
M. RUSSELL: C'est difficile de les convaincre.
M. HARVEY (Jonquière): Je comprends, mais ça ne fait rien.
Tranquillement, pas vite, quand on persiste, on finit toujours par y
arriver.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 14, adopté? Tout l'article de
l'administration est adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sous réserve, il y a toujours une
réserve.
M. HARVEY (Jonquière): En Chambre, ce sont les nouveaux
règlements qui s'appliquent sur le total des heures. Vous pouvez
redemander au ministère du Revenu, ou à chacun des
ministères, 45 moins...
M. LE PRESIDENT: Article 2.
M. CLOUTIER (Montmagny): La question qu'on pourra poser au ministre du
Revenu, c'est si, dans deux mois, le rendement des impôts est tel que le
ministre l'avait prévu au moment de la confection du budget.
M. HARVEY (Jonquière): Certainement.
M. LE PRESIDENT: Article 2: Direction générale des
opérations.
M. RUSSELL: Là, on voit que le ministre...
Direction générale des
opérations
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. RUSSELL: Nous voyons que le ministre diminue son personnel,
substantiellement.
M. HARVEY (Jonquière): C'est à cause du
réaménagement des fonctions. Comme, par exemple, si à la
direction générale des opérations, au niveau du courrier,
dans l'application des nouvelles structures, on a des gens déjà
qui étaient au courrier de la taxe de vente, courrier de l'impôt
et il y en a qui partent c'est du travail similaire qui se marie
ensemble, on n'a donc pas besoin de les remplacer. Alors, ça permet
à la direction des opérations d'utiliser un personnel un peu
moindre.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il de postes vacants sur 1,856?
M. HARVEY (Jonquière): II y a 85 postes à combler. Il y a
1,856 postes autorisés, dont 1,771 occupés pour un total de 85
à combler.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre ne pourrait pas régler pour
1,800 postes?
M. HARVEY (Jonquière): Je peux mais c'est le chiffre que j'ai
devant moi. Je n'ai pas le droit de mentir, j'ai peur que le
député de Gouin me raccroche quelque part, quand je ne serai pas
là.
M. RUSSELL: II pourrait couper les crédits en
conséquence.
M. HARVEY (Jonquière): Et le ministre des Finances serait
obligé de me défendre pour me rendre, non pas mon service,
mais...
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3: Services de transport et
de communication.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre peut, comme
tantôt, ventiler le sous-article entre les différents articles:
Frais de déplacement, frais postaux?
M. HARVEY (Jonquière): Cela comprend les frais de
déplacement des employés de cette direction, $105,545; la poste,
$1,115,100; frais de messagerie et autres frais de transport, $62,900;
publications du ministère, $13,200. Pour un total de $1,307,600.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4: Services professionnels,
administratifs et autres.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que vous voulez que je vous donne
le détail?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. Service juridique, $130,700;
ce montant est destiné à défrayer les honoraires
d'avocats, de notaires et les frais d'enregistrement que je viens de vous
donner services techniques, pour la composition du formulaire, $55,437;
personnel de soutien, $355,300; ce sont les opérations de la
perforation des TP-4, $320,000, et la mise sous enveloppe des TP-1
préadressés, $35,300 les mandataires fiscaux, ce sont les
percepteurs du revenu, $30,000 en honoraires; transactions entre les
ministères, les travaux qu'on a confiés au CTAD, à la RRQ,
à la RAMQ également, $20,000 et Retail Credit et destruction de
documents, $19,300. Retail Credit, c'est pour les informations dont on a besoin
souvent avant d'assigner du personnel en place ou du nouveau personnel, avant
de l'embaucher.
M. CLOUTIER (Montmagny): La confection des formulaires de TP4 et TP5,
c'est donné à des entreprises du Québec, ça?
M. HARVEY (Jonquière): Oui. M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Par voie de soumissions, au service des
achats et, à de rares occasions, c'est toujours attribué
ceux qui assistent à la commission des engagements financiers au
plus bas soumissionnaire pour autant qu'on a l'assurance que notre
échéancier va être respecté et que la
solvabilité est là. Cela arrive qu'on se fait prendre. A un
moment donné, on l'a accordé une fois au deuxième plus bas
soumissionnaire parce qu'il y avait non seulement un risque mais la preuve
était établie que le plus bas ne pouvait pas nous le donner, et
les raisons que nous avons données à ce gars-là, il les a
avouées. On a dit qu'il ne serait pas capable de respecter
l'échéancier et le deuxième a fait faillite durant son
travail. Il a fallu obliger les autres, sur une base de distribution de
capacité, à respecter l'échéancier pour s'en
sortir. C'est arrivé, mais autant que faire se peut, c'est toujours le
plus bas soumissionnaire, pour autant qu'il est solvable et qu'après la
visite des lieux, il est équipé pour pouvoir respecter un
échéancier souvent très difficile à respecter, de
production ou de perforation.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, adopté. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. BELAND: Sur le montant justement, vous avez déclaré
avoir $130,700 pour l'aspect juridique. Est-ce que c'est en vue de la
perception? Quel est l'aspect qui s'y dégage?
M. HARVEY (Jonquière): Cela sert à payer les avocats, les
notaires, les frais de huissier, les frais d'enregistrement...
M. BELAND: Ah bon! d'accord.
M. HARVEY (Jonquière): ... et pour les causes que nous faisons
contre certains contribuables au domaine pénal.
M. BELAND: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Entretien et réparations.
M. RUSSELL: M. le Président, encore là "entretien", cela
augmente de façon effarante, c'est 8 p.c. d'augmentation sur les
crédits de l'an dernier. Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
explications?
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez l'équipement
d'information, par exemple, qui représente un montant de près de
$40,000, $39,785, pour la réparation d'équipement d'informatique.
Il s'agit de l'équipement du RCA et d'autres équipements
périphériques à ces équipements d'ordinateurs. Il y
a également la réparation des machines de bureau; des machines
Burroughs, nous en avons encore, elles sont vieilles, elles coûtent cher
à réparer. Il y en a quelques-unes pour lesquelles nous avons
été obligés de faire faire des pièces pour les
faire tenir debout. Il ne s'en fait plus.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est le ministère qui fait ses propres
réparations?
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est encore le ministère des Travaux
publics qui les fait pour vous?
M. HARVEY (Jonquière): Non, c'est la compagnie...
M. RUSSELL: Ce sont des compagnies qui vendent de
l'équipement.
M. HARVEY (Jonquière): Tout de même, nous nous en sortons.
C'est parce que, si nous avions, de la part du ministre des Finances, les
montants requis pour renouveler certains appareils, certains équipements
de bureau, nous serions "tannants" un an, mais nous serions tranquilles
longtemps. Nous pourrions réduire cette catégorie.
M. RUSSELL: Ah bon!
M. HARVEY (Jonquière): Mais cela ressemble à un homme qui
vieillit, cela lui coûte un peu plus cher pour se garder frais ou pour
paraître plus jeune.
M. RUSSELL: C'était mon inquiétude à cette
catégorie. Est-ce que nous pourrions suspendre cette catégorie
pour faire ensuite les représentations nécessaires?
M. JORON : Est-ce que vous parlez par expérience?
M. HARVEY (Jonquière): Cela comprend le ministre du Revenu.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6: Loyers.
M. RUSSELL: Quel genre de loyers cela comprend-il?
M. HARVEY (Jonquière): Le loyer com-
prend la location d'ordinateurs. Sur un total de $1,324,750 vous avez la
location d'ordinateurs: $864,000, les changements d'ordinateurs: $50,000, la
location et qui fait une partie du travail... la saisie des données:
$345,600, la programmoide mon collègue de Chicoutimi n'est pas
ici? ...
M. LOUBIER: Vous venez de la région du Lac-Saint-Jean, M.
Harvey.
M. HARVEY (Jonquière): ... $14,000 M. LOUBIER: Cela
déteint, d'ailleurs.
M. HARVEY (Jonquière): Si j'étais originaire de la ville
de Chicoutimi, je serais bien insulté, mais comme je suis dans le trait
d'union, dans le centre démographique de la région de
Jonquière, oui je suis un gars de la région du Lac-Saint-Jean,
autant qu'un gars du Saguenay.
M. LOUBIER: Vous avez un langage qui s'apparente parfois.
M. HARVEY (Jonquière): In between. M. LOUBIER: Ah là,
c'est moins bien! M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre nous a donné un montant
total?
M. HARVEY (Jonquière): Attendez, je n'ai pas terminé.
Perforatrices, vérificatrices, trieuses, télécommunication
et bandes à cartes: $51,150; machines de bureau et ameublement:
$152,350. Il s'agit de l'équipement Xerox: $117,400; système AM
multilith $9,950, machines et compteurs, $25,000. Alors, pour un grand total de
$1,478,600.
M. RUSSELL: Cela fait un total de $1,478,600.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7: Fournitures et approvisionnements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que c'est tout simplement à
l'intérieur des édifices qui existaient déjà ou si
c'est à cause des nouveaux édifices? Est-ce qu'il y a eu des
transports d'endroit où le ministère du Revenu avait ses locaux?
C'est quoi exactement cela? Il y a quand même une petite
augmentation.
M. HARVEY (Jonquière): Avant de donner le détail,
là où nous avons réuni physiquement les services, c'est
à Montréal.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ah bon!
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs, à l'édifice de
Place de la justice nous occupons sept étages et demi, pour une
période de temps assez limitée. Nous prévoyons un
déménagement global dans nos propres locaux fournis par le
ministère des Travaux publics à Place Desjardins en 1975.
M. JORON: Et à ce moment-là ils seront tous
concentrés au même endroit?
M. HARVEY (Jonquière): Au même endroit comme nous le
sommes, en ce moment d'ailleurs, mais nous le sommes sur une base temporaire en
raison des besoins du ministère de la Justice.
Maintenant, à Québec, j'ai bien hâte que mon
collègue, le ministre des Travaux publics, puisse me donner une date
parce qu'il n'y a pas une semaine où on ne me demande: Avez-vous vu
votre collègue? C'est sûr que le coût de l'opération
est diminué et l'efficacité améliorée lorsque tout
le personnel est au même endroit surtout pour une opération
intégrée.
M. RUSSELL: A quel endroit déménagerez-vous à
Québec?
M. HARVEY (Jonquière): J'aurais aimé qu'on me donne le
complexe G mais il n'y a pas eu moyen de l'avoir. On en aurait occupé
pas mal. Cela n'a pas été possible de loger tout le monde dans la
cité parlementaire. Nous allons attendre comme de bons garçons,
nous ne sommes pas gâtés au ministère du Revenu.
M. JORON : Cornent se divise le personnel entre Montréal et
Québec? Juste un ordre de grandeur.
M. HARVEY (Jonquière): C'est 50-50. Pour être plus
précis, c'est 47 p.c. pour Montréal et 53 p.c. pour Québec
en raison du siège social. Il y a 1,866 employés à
Québec et 1,564 à Montréal. C'est un peu moins maintenant
avec les postes à combler. Par contre, il y en a un peu plus à
combler à Montréal. Alors, on peut dire 50-50 sans se
tromper.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 8: Matériel et
équipement.
M. HARVEY (Jonquière): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 11 : Autres
dépenses.
M. HARVEY (Jonquière): Adopté. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 14: Remboursements.
M. HARVEY (Jonquière): On a donné l'explication tout
à l'heure. La même explication s'applique.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelle est la proportion qui peut-être
répartie entre la Régie des rentes et la Régie de
l'Assurance-maladie? Quelle est l'importance de l'une par rapport à
l'autre?
M. HARVEY (Jonquière): C'est $8,812,000 pour les deux. Je vais
vous le donner, je pense que c'est 5. 3 p.c. à raison du minimum
dans...
M. CLOUTIER (Montmagny): A raison de l'importance de la perception?
M. HARVEY (Jonquière): Non, ce n'est pas ça. Il y a un
minimum dans une loi et... Je vais vous le donner. Imputable à la
Régie des rentes c'est ce que je vous disais $5,017,300;
imputable à la Régie de l'assurance-maladie, $3,795,500, pour un
total de $8,812,800. C'est en raison de la différence du genre
d'opération et également du personnel affecté. Dans une
loi, vous avez un minimum avant de commencer à contribuer; dans l'autre,
c'est une contribution sur une base de pourcentage avec, uniquement, un maximum
pour un salarié et également pour un autre qui est de $125.02.,
il contribue pour 0.8 p.c. tandis que pour l'autre, vous avez un premier
montant qui n'est pas assujetti, donc qui nécessite un peu plus de
travail de bureau.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais le Régime des rentes a atteint
à peu près son maximum tandis que, dans la Régie de
l'assurance-maladie, il y a d'autres programmes qui sont ajoutés et il y
en aura d'autres qui seront ajoutés.
M. HARVEY (Jonquière): Comme on vous le dit, même s'ils
ajoutent d'autres programmes, qu'ils nous additionnent de nouveau du volume,
notre opération va avoir tendance à diminuer dans son coût
en raison de l'efficacité des programmes que nous avons
expérimentés et que nous continuons d'expérimenter pour
mettre en application et pour maintenir un coût d'administration
réduit au maximum.
M. RUSSELL: Quels sont les pourcentages de diminution que prévoit
le ministre dans les deux ou trois prochaines années?
M. HARVEY (Jonquière): J'aime autant ne pas faire de fausses
prédictions. Je me contenterais de la moyenne réalisée
depuis que le ministère a décidé de procéder,
d'abord par de nouvelles structures, en 1967, je crois. Nous en avons d'autres
qui s'appliquent déjà cinq ans après. Tout en les
appliquant, nous gardons à l'esprit que nous passerons à d'autres
probablement dans cinq ans. C'est en rendant notre personnel le plus polyvalent
possible dans des fonctions qu'on peut qualifier de similaires ou un peu
pareilles, que nous allons maintenir notre coût.
Autrement, nous allons faire comme certaines administrations, nous
allons faire grimper le coût considérablement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre parle du personnel polyvalent.
Est-ce que son équipe de vérificateurs est polyvalente? Est-ce
qu'elle peut travailler aussi bien sur la taxe de vente que sur les
déclarations d'impôt sur le revenu?
M. HARVEY (Jonquière): Malheureusement, vous me le demandez,
à long terme on va certainement réussir à rendre la grande
majorité parce qu'ils sont déjà
sélectionnés, ces agents vérificateurs polyvalente
disons dans un moyen terme. Immédiatement, bien sûr que ma
réponse serait non; dans le moment nous n'avons pas des agents
vérificateurs polyvalents. Il y a des secteurs qui se ressemblent
où l'on peut faire faire l'opération très.facilement; si
on nous confiait, par exemple, le soin de visiter les bureaux des
véhicules automobiles par nos agents vérificateurs, il ne serait
pas long qu'ils seraient polyvalents dans ce domaine-là, entre vous et
moi. Dans le sens où vous l'indiquez, ma réponse serait non
immédiatement. A long terme, c'est notre objectif. Aux enquêtes
spéciales, par exemple, nous avons des équipes polyvalentes.
C'est plutôt réduit. Ce n'est pas une équipe d'agents
vérificateurs tellement nombreuse.
M. RUSSELL: Mais les inspecteurs de taxe de vente, on me dit qu'ils
visitaient les commerces, je crois aux quinze ou seize ans, est-ce que cela a
une tendance à baisser et dans quel pourcentage?
M. HARVEY (Jonquière): On le voit par les avis. Par la visite de
certains de nos électeurs dans vos bureaux, vous voyez que la
période de vérification a diminué. Les derniers qui vous
ont visités généralement, c'est une période
de trois ans cela veut dire que ça faisait moins de trois ans
qu'ils vous avaient visités, ou il y a à peu près trois
ans. Si c'était de quinze ans autrefois, cela a diminué et la
vérification se fait beaucoup plus rapidement pour détecter les
délinquants. Alors, il y en a qui vont être visités plus
souvent dorénavant grâce à notre système qui nous
permet de détecter les délinquants plus rapidement.
M. RUSSELL: Vous avez des sections verticales.
M. HARVEY (Jonquière): On devient un peu comme le marchand du
coin qui peut dire si c'est un "payeux" ou si ce n'est pas un "payeux"; on fait
le circuit bien vite et on ne se trompe pas souvent quand on commande tel
numéro. C'est un des points où le système
mécanisé ou de traitement par voie d'ordinateur est
très efficace pour assurer les prévisions, comme disait M.
Cloutier, de revenus et qui fait en sorte qu'on ne se trompe pas tellement
malgré qu'il y ait eu une augmentation en flèche.
M. RUSSELL: Est-ce que ce sont ces raisons qui motivent le ministre
à diminuer son personnel à cette section en particulier? Cela
diminue de 1497 à 1483, il y a probablement une centaine de postes ou
plus qui ne sont pas comblés.
M. HARVEY (Jonquière): Non, on doit les retrouver soit dans
l'administration où certains postes sont... C'est le
réaménagement qui fait ça. Il y en a qui faisaient du
travail; on a pu prendre leur poste et dire que c'était
l'opération à laquelle ces gens-là étaient
assignés et, d'autres, à la vérification.
M. RUSSELL: Est-ce que vous employez encore le système de
vérificateur ou de percepteur à commission dans certaines
régions?
M. HARVEY (Jonquière): Percepteur du revenu? Pour la loi des
licences, oui.
M. RUSSELL: Seulement pour la loi des licences.
M. HARVEY (Jonquière): La loi des licences; la taxe d'amusement,
maintenant ce sont les villes qui l'ont, mais on a encore ce
système-là. Par contre, il y a huit districts où ce sont
des employés à temps plein du ministère, à salaire.
A salaire, vous avez le district Saint-François qui comprend les
comtés de Compton, Stanstead, Richmond, Sherbrooke, Wolfe et Frontenac.
Vous avez le district de Hull où les villes de Hull, Gatineau, Pontiac,
Labelle et les municipalités de Amherst, Angers du comté de
Papineau; Trois-Rivières, à salaire également, comprend
les comtés de Maskinongé, Saint-Maurice, Champlain, une partie;
Montréal comprend tous les comtés de Montréal sans
avoir à les nommer et également le comté de
Vaudreuil-Soulanges; Québec comprend les comtés de Québec,
Portneuf, Montmorency, Lotbinière et Lévis. Ailleurs en province
ce sont des percepteurs du revenu à honoraires et qui exercent cette
fonction au bon vouloir du ministère.
Autant que possible, lorsqu'ils sont bons, ce n'est pas tellement
lucratif parce qu'il y a même un endroit où on en cherche depuis
près d'un an, par exemple, dans le comté de Huntingdon et nous ne
sommes pas capables d'en trouver un. Nous serons obligés d'agrandir,
probablement, le territoire du comté de Châteauguay, à
moins que nous ayons une personne qui répondrait à certains
critères pour lui faire faire le travail. On se plaint qu'on ne paie pas
beaucoup.
M. RUSSELL: Cela dépend du volume. Dans Huntingdon, vous n'avez
pas de perception par là.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela, cela dépend du
volume.
M. RUSSELL: C'est un peu comme dans le comté de Brome, vous avez
un percepteur à Sutton. S'il n'avait pas d'autres choses à faire,
il crèverait.
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez donné la raison.
M. RUSSELL: Mettez un percepteur dans la ville de Granby, il va faire de
l'argent.
M. HARVEY (Jonquière): Non, ce n'est pas du travail à
temps plein. Mais dans des districts, ceux qui ont été
nommés à salaire, ce sont des districts où vraiment il y a
du travail pour un homme à temps plein. On le voit d'ailleurs en vous
nommant les districts en question, même si, à la rigueur, le
district de Chicoutimi qui comprend Chicoutimi-Nord, Arvida, Kénogami,
Jonquière ou toute la conurbation du haut Saguenay... Encore là,
probablement qu'on aurait besoin, si on voulait donner un excellent service au
ministère, si on avait de mauvais percepteurs à honoraires, on
pourrait assigner en permanence un salarié qui passerait par la Fonction
publique pour avoir...
M. RUSSELL: Vous allez avoir la facilité de le faire, vous allez
avoir un édifice administratif qui va se construire dans un comté
que le ministre connaît.
M. HARVEY (Jonquière): Encore là, c'est un beau geste.
Cela va éviter au gouvernement d'en bâtir un deuxième d'ici
trois ans. Parce que le Lac-Saint-Jean, de plus en plus, ne veut plus rien
savoir du Saguenay. Surtout avec ceux qui se croient le centre de la
région. Je vous ai dit tout à l'heure que j'étais au
centre démographique de la région, cela va empêcher le
gouvernement de dépenser inutilement de l'argent pour un deuxième
centre administratif pour loger uniquement des services régionaux et
sous-régionaux. Les services locaux seront améliorés par
cette économie pour donner des services réels à la
population dans des centres de service comme Dolbeau-Mistassini,
Roberval-Saint-Félicien, Aima, Bagotville-Port-Alfred et Chicoutimi.
C'est la philosophie du centre de service. Le gouvernement au service de la
population et non les bâtisses au service des fonctionnaires, comme
à Québec d'ailleurs. Un gars de Beau-port vient travailler ici,
on ne va pas bâtir à Beauport parce qu'il reste à Beauport.
Et au Saguenay, on a suivi ce principe de planification. C'est la plus belle
décision jamais rendue par un gouvernement et il arrive que je suis
ministre dans ce coin-là.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre pourrait peut-être
nous nommer la capitale régionale.
M. HARVEY (Jonquière): La capitale régionale est toujours
Chicoutimi à moins qu'on ne modifie l'arrêté 524 de
1966.
M. RUSSELL: Donc, sur l'argument de centralisation, il faudrait
peut-être déménager le parlement à Charlesbourg.
M. HARVEY (Jonquière): Non, c'est le contraire de ce que je viens
de vous démontrer. La prison est bien placée à
Orsainville.
M. LE PRESIDENT: Alors, pour fins d'enregistrement, l'article 2 au
complet est adopté et nous sommes à l'article 3. Direction
générale de la vérifications: sous-article 1: Traitements,
salaires et allocations. Autres questions?
Direction générale de la
vérification
M. HARVEY (Jonquière): M. le chef de l'Opposition a essayé
de m'avoir aussi.
M. LOUBIER: Non, non.
M. HARVEY (Jonquière): Non, pas toi.
M. LOUBIER: Le député de Shefford est complètement
dépourvu de toute malice et de toute allusion malveillante. Je le
connais. Disons que je retrouve, chez le ministre du Revenu, la même
conception, la même philosophie de qualification horizontale dont son
chef faisait mention à l'occasion du lancement du projet de la baie
James. J'espère que ce ne sera pas le même résultat.
M. HARVEY (Jonquière): Non, ma réponse...
M. LOUBIER: Le ministre du Revenu souffre de la même maladie que
son chef, le premier ministre, lorsque, pour expliquer le projet de la baie
James, sur le plan administratif, il ventait tous les mérites, les
charmes et les merveilles de la planification horizontale.
M. HARVEY (Jonquière): Comme réponse, je vais dire
à mon excellent ami, le chef de l'Opposition: Qui vivra verra! Et vous
verrez qui avait raison.
M. LOUBIER: Ce qui me déplaît dans tout cela, c'est que,
dans quelques années, nous allons hériter de tous ces
problèmes-là et nous nous demandons si véritablement nous
serons en mesure de réparer dans un laps de temps normal, tous les
écarts de cette planification horizontale.
M. HARVEY (Jonquière): A ce moment-là, étant
réélu dans notre propre circonscription électorale,
j'agirai volontiers comme conseiller secret du premier ministre.
M. LOUBIER: Alors, j'en prends note.
M. HARVEY (Jonquière): Je ferai ce que M. Lesage a fait à
vos deux anciens premiers ministres un bout de temps, à la
dernière session, je serai gentil.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, M. le Président. Je voudrais
demander au ministre quelle est la spécialité de la
majorité de ses fonctionnaires de la direction générale de
la vérification. Ce sont des agents vérificateurs et comment
sont-ils classés au sein du ministère? Quelle est la moyenne de
rémunération?
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont des agents de la gestion
financière.
M. CLOUTIER (Montmagny): Agents de la gestion financière.
M. HARVEY (Jonquière): II y a une grande proportion d'agents
vérificateurs qui travaillent à l'intérieur... Une moyenne
de $7,500 par année. Cela dépasse la moyenne.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Services de transport et de
communication.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre peut donner le
détail.
M. HARVEY (Jonquière): Cela comprend les frais de
déplacement, ce sont les frais de voyages encourus pour fins
d'enquêtes, chez les mandataires et les contribuables. Tous les frais de
voyage qui comprennent les pensions, chambres d'hôtel de tous nos agents
vérificatuers pour fins de vérification et d'enquêtes chez
les mandataires ou contribuables dans tout le territoire: $1,574,100.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4: Services professionnels,
administratifs et autres.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je demande le même renseignement, le
détail.
M. HARVEY (Jonquière): Ce montant $102,900 est pour les services
techniques; ce montant est consacré à la composition du
formulaire nécessaire au ministère, cotisations à des
associations et abonnements: $17,000; marque sur timbre du revenu, $69,000.
UNE VOIX: Cela doit être le tabac.
M. HARVEY (Jonquière): Le tabac. Vous savez, sur le paquet de
cigarettes, le timbre rouge au Québec comparativement au timbre noir a
pour but de limiter la fraude et la contrebande des cigarettes, c'est le
travail effectué sur les timbres par les compagnies qui produisent les
cigarettes. C'est le coût des timbres.
M. RUSSELL: Est-ce que ça avait été installé
par M. Kierans?
M. HARVEY (Jonquière): Pardon?
M. RUSSELL: Est-ce que ça avait été installé
par M. Kierans?
M. HARVEY (Jonquière): C'est plus vieux que cela. C'est le
résultat d'un travail...
M. RUSSELL: II n'est pas jeune, M. Kierans.
M. HARVEY (Jonquière): ... fructueux d'un ex-fonctionnaire qui
connaissait très bien le ministre du Revenu, M. Giner. Il a bien eu de
la misère à convaincre les agents manufacturiers, les producteurs
d'embarquer dans cette affaire-là. Mais, effectivement, c'est uniquement
par le timbre différent que la contrebande de cigarettes entre
provinces, surtout entre l'Ontario et le Québec, a pu être
contrôlée avec efficacité.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, adopté. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Entretien et réparations.
Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, je vois qu'il y a une augmentation
effarante de l'entretien et réparations. Le ministre veut
peut-être faire un effort pour tenter d'améliorer ses services
d'équipement.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, adopté. Sous-article 6: Loyers,
adopté. Sous-article 7: Fournitures et approvisionnement.
M. RUSSELL: Quelle est l'augmentation? Est-ce que le ministre peut nous
donner des détails?
M. HARVEY (Jonquière): Pardon. Voulez-vous répéter
votre question, s'il vous plaît?
M. RUSSELL: II veut qu'on finisse ce soir?
M. HARVEY (Jonquière): II m'a demandé de ne pas vous
retarder, de vous répondre rapidement afin d'adopter tout ça.
C'est ça que vous m'avez demandé?
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va être plus long que ça.
M. HARVEY (Jonquière): Fournitures et approvisionnement
comprennent: aliments, $3,900; l'achat pour imprimer les livres, fournitures de
bureau: $198,355; ce sont des achats de volumes de documentation: $53,000;
fournitures de bureau $1,400; imprimés: $543,371. Il s'agit de
l'impression du formulaire TPI abrégé, guide pour TPI
général, TPI général, TP4 supplémentaire,
TP5 supplémentaire, TP4A, C-17, C-17A, TP4 sommaire, les enveloppes,
toutes les catégories d'enveloppes pour un total de $602,900.
M. RUSSELL: Les gommes à effacer sont fournies pour
effacer...
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 8: Matériel et
équipement, adopté. Sous-article 11 : Autres dépenses,
adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. RUSSELL: Autres dépenses, ça comprend quoi dans ce
sous-article, en particulier?
UNE VOIX: Tout le reste.
M. HARVEY (Jonquière): II s'agit seulement des repas pour temps
supplémentaire de cette direction générale.
M. RUSSELL: Seulement les repas.
M. HARVEY (Jonquière): Les repas aux employés
syndiqués qui font du temps supplémentaire.
M. RUSSELL: M. Pepin ne doit pas être au courant que vous soignez
les employés.
M. HARVEY (Jonquière): C'est dans la convention collective. Il
est parfaitement au courant mais c'est un bénéfice qu'on ne
mentionne pas.
M. RUSSELL: Ah bon!
M. LE PRESIDENT: Adopté. Statutaire, sous-article 14:
Remboursements.
M. ROY (Beauce): Ce sous-article consiste en quoi?
M. HARVEY (Jonquière): Remboursements?
M. ROY (Beauce): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Pour le bénéfice du
député de Beauce nous imposons à la Régie des
rentes et à la Régie de l'assurance-maladie un montant de
$8,812,000 pour percevoir les
contributions aux deux régimes. Nous répartis-sons, comme
remboursements aux différentes directions, ce montant aux articles 1, 2
et 3 du budget.
M. ROY (Beauce): Ah bon!
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté en son entier?
UNE VOIX: Adopté.
Compensation payable aux municipalités
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je voudrais demander au
ministre, étant donné qu'il y a ici une augmentation
prévue de $22 millions environ aux déboursés, si ce
montant correspond aux 2 p.c. de la taxe de vente qui est remboursée aux
municipalités. Est-ce que le ministre a vérifié, a fait la
concordance avec les prévisions budgétaires des revenus, à
savoir si c'était véritablement les bons chiffres?
M. HARVEY (Jonquière): C'est en fonction du rendement des taxes
de vente, basées sur nos expériences de plusieurs années
antérieures et leur rendement également. Et c'est le rendement
des taxes de vente qui nous permet de prévoir que nous rembourserons aux
municipalités $166,250,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors le ministre a vérifié? Cela
concorde avec le chiffre qu'il a inscrit aux prévisions
budgétaires des revenus?
M. HARVEY (Jonquière): C'est une estimation qui provient de nos
vérificateurs, de nos gens qui travaillent uniquement sur les
prévisions, les finances.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons que je posais la question au
ministre...
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs, les taxes de vente...
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela concorde parce qu'il y a $22 millions
ici.
M. HARVEY (Jonquière): Je disais tout à l'heure, avant le
souper que sur certains modules, certaines taxes, nous établissons par
exemple une prévision. Prenez les successions. C'est difficile de
prévoir, malgré les années antérieures, pour
arriver juste. Les augmentations fantastiques depuis plusieurs années
dépendent plus de l'augmentation de la taxe de vente que des
prévisions.
C'est facile à comprendre. Nous vivons dans une
société de consommation et vous savez, acheter, c'est toujours
agréable. Si on est vendeur, et que l'on ne perçoit pas tout de
suite la taxe du produit que l'on vend, cette taxe de vente, le 15 du mois qui
suit le mois de la transaction, on est obligé de la rembourser en vertu
de la loi de la taxe de vente.
C'est pour ça que son rendement est toujours
généralement supérieur aux prévisions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a eu des demandes de la
part de ses collègues pour modifier la répartition de la taxe de
vente aux municipalités?
M. HARVEY (Jonquière): Nous avons des demandes de
municipalités depuis plusieurs années, de mes collègues
également de l'Assemblée nationale. Nous avons
étudié plusieurs formules de remboursement pour remplacer celle
déjà existante. Malheureusement, l'absence, dans certaines
municipalités, d'uniformisation concernant le rôle
d'évaluation par exemple, de la fiscalité municipale dans
certains autres endroits, ne nous ont pas permis, dans les formules
étudiées, de remplacer celle qui existe: 50 40 10. Et nous sommes
persuadés que la mise en application du bill 48 et d'autres
études plus poussées dans la fiscalité municipale,
permettrait probablement au ministère de modifier sa formule.
Dans les formules étudiées à ce jour, nous n'avons
pas réussi à en trouver une plus adéquate que celle
présentement en vigueur bien qu'on admette volontiers que ce n'est pas
la perfection. Mais c'est la plus adéquate pour le moment.
M. ROY (Beauce): Maintenant, puisque vous parlez de la
répartition, à l'heure actuelle, les secrétaires de
municipalités de mon comté m'ont justement fait part soit
à Beauceville ou Saint-Georges-de-Beauce, que vous avez une
municipalité de ville du côté ouest, une
municipalité de ville du côté est. Dans un cas comme dans
l'autre, je pense que les populations sont sensiblement les mêmes. Et
dans les deux cas, les commerces sont du côté est à cause
de la route nationale.
M. HARVEY (Jonquière): Continuez de parler, je suis
"emmanché" comme vous pour ce qui est des oreilles. J'écoute avec
mes oreilles.
M. ROY (Beauce): On me dit que la répartition actuelle concernant
la taxe de vente est un obstacle très sérieux pour amener
certaines municipalités qui voudraient se fusionner et qui devraient se
fusionner, parce qu'il y a la même population, la même
localité et il y a à peu près les mêmes
problèmes, les mêmes besoins.
Je ne sais pas si le ministre est consentant ou si c'est possible de
faire la demande ici, à ce stade-ci de nos travaux de la commission, ou
s'il y aurait lieu de faire une demande inscrite au feuilleton, mais j'aimerais
bien avoir, si c'était possible, la liste des montants d'argent qui ont
été accordés par la répartition de la taxe de
vente à chacune des localités du comté de Beauce
pour les trois dernières années. Je peux faire inscrire une
motion au feuilleton ou, encore, préférez-vous le prendre en
note?
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas nécessaire d'inscrire
la motion au feuilleton. On enverra les renseignements demandés au
député de Beauce; M. Bibeau va vous transmettre ça dans
les plus brefs délais, le nom des municipalités avec le montant.
Vous remarquerez également qu'il y a, dans le cas que vous venez de
signaler, Saint-Georges et Saint-Georges-Est, une erreur je la qualifie
d'erreur dans l'adresse de l'émetteur des permis de
véhicules automobiles, en sorte que le ministère avait
donné trop d'argent à une et moins à l'autre. Et comme on
corrige une erreur par...
M. ROY (Beauce): Une autre erreur.
M. HARVEY (Jonquière): Non, par l'équité.
D'ailleurs, s'il vous manque $500 sur votre chèque demain, vous allez
voir M. Desmeules, il va corriger l'erreur en vous remettant $500 mais il va
enlever $500 à quelqu'un, s'il les a donnés à un autre.
C'est normal. C'est de cette façon qu'on a procédé.
Ne vous surprenez pas si vous avez une ville qui, à un moment
donné, une année, en a eu moins. Si on a perçu la somme
rapidement, c'est parce que, dans certains cas, comme je vous le disais tout
à l'heure, le système actuel a permis à certaines
municipalités de diminuer leur taux de taxation faute de
non-uniformité des rôles d'évaluation dans la province.
Alors, dans votre secteur, vous surveillerez ça, on va vous envoyer les
renseignements d'ici quelques jours.
M. ROY (Beauce): Je pense que, si on pouvait avoir ces renseignements,
à la lueur de ceux-ci, dans le comté, on pourrait peut-être
faire une certaine étude pour une région particulière. Je
pense que de cette étude même le ministère pourrait
en prendre bonne note pourrait peut-être même donner
certaines indications aux officiers du ministère pour tâcher de
voir à apporter des correctifs qui s'imposeraient dans ce domaine.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord, vous aurez ces renseignements
d'ici quelques jours.
Remboursements à certains travailleurs
autonomes
M. LE PRESIDENT: Autre question? Adopté? Article S4,
adopté. Article S5: Remboursements à certains travailleurs
autonomes d'une partie de leurs contributions en vertu du Régime de
rentes du Québec, Statuts refondus, chapitre 66 et modifications.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont les auto- nomes qui gagnent moins,
dans le cas des célibataires, de $2,000 par année et, dans le cas
des gens mariés, $4,000. Le gouvernement paie 50 p.c. de leurs
contributions à la Régie des rentes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Etant donné que les crédits
demandés sont moins considérables que ceux de l'année
dernière, est-ce que le ministre ne pourrait pas en profiter pour
modifier la législation et hausser l'exemption de base?
M. HARVEY (Jonquière): La différence est de $300,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au lieu de $2,000, ça pourrait
être $2,500, et au lieu de $4,000, ça pourrait être $5,000.
Que le ministre fasse des calculs, je pense qu'il entre dans sa
prévision de $2,300,000 ou $2,500,000.
M. HARVEY (Jonquière): II y aurait peut-être lieu
d'examiner comme il faut...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre perçoit assez
d'argent...
M. HARVEY (Jonquière): Si l'an dernier...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre perçoit cette année
$4,231,000,000. dans...
M. HARVEY (Jonquière): Vous savez, il y a un principe en
administration et surtout en sciences comptables que vous connaissez bien et
qui veut qu'on soit toujours, toujours conservateur dans les revenus et
libéral dans les dépenses quand on présente des
prévisions budgétaires.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est le contraire.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de
Napierville-Laprairie réalisera que je suis correct dans mon
affaire.
M. BERTHIAUME: Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Avant le souper, je l'avais tourné
à l'envers. Cela signifie que c'est le temps que j'aille me coucher.
M. ROY (Beauce): Si on me permet, j'avais une question à poser au
ministre. Je lui en ai parlé, une fois, avant l'ouverture de la Chambre.
J'ai pensé l'apporter à ce stade-ci des travaux, au sous-article
5, puisqu'on y traite des travailleurs autonomes. Dans les comtés, le
long de la frontière américaine, il y a une assez grande
quantité de travailleurs autonomes qui vont gagner leur vie aux
Etats-Unis, et ce presqu'à l'année longue. Ces gens faisaient un
rapport d'impôt aux Etats-Unis et la plupart n'ont pas fait de rapport
d'impôt dans la province de
Québec ou encore au Canada ou ils faisaient leur rapport
d'impôt au Canada et ils n'en faisaient pas pour la province de
Québec. Mais il arrive qu'avec la Régie des rentes, la
Régie de l'assurance-maladie ou autres, que toutes ces personnes,
à l'heure actuelle, sont tenues de faire des rapports d'impôt.
Mais ces personnes ont un cas particulier à vivre. On fait un
relevé de cinq ans en arrière. Ce sont des gens qui, assez
souvent, dans bien des cas, je ne dirais pas dans la majorité des cas,
mais dans une grande partie des cas, vont travailler à 500, 600 ou 700
milles à l'intérieur des frontières américaines.
Donc, ils ont des dépenses de voyage très élevées.
Ils ont aussi des dépenses d'équipement, des dépenses pour
exécuter des petits contrats ou autres. Et comme il n'y a pas de
dispositions dans les lois du revenu qui permettent à un travailleur de
déduire quoi que ce soit pour ses voyages et qu'il n'y a pas non plus de
disposition qui prévoit de déduire quelque chose pour ses outils
de travail je sais qu'il y a des dispositions dans les lois, des
amendements, des correctifs à venir ces personnes en faisant leur
rapport d'impôt se retrouvent avec des sommes à payer qui peuvent
aller jusqu'à $4,000. J'ai vu et j'ai eu des dossiers en main où
on réclame à des gens $4,000 d'impôt, uniquement au
provincial.
M. HARVEY (Jonquière): Pour les cinq dernières
années?
M. ROY (Beauce): Pour les cinq dernières années. Et comme
les impôts sont payables dans douze mois...
M. HARVEY (Jonquière): Maintenant quatre, c'était cinq
mais maintenant c'est quatre.
M. ROY (Beauce): Comme ces impôts sont payables en douze mois, il
est impossible pour eux de les payer. Alors, il y a des gens, à l'heure
actuelle...
M. HARVEY (Jonquière): Ils sont payables immédiatement
mais on donne jusqu'à douze mois.
M. ROY (Beauce): Un délai de douze mois. Mais il est impossible
pour eux de rembourser $4,000 d'impôt sur une période de douze
mois pour la bonne raison qu'il y en a qui ne travaillent pas à
l'année longue. Ils gagnent, brut de $6,000 à $7,000. S'ils
enlèvent leurs dépenses, il leur reste à peu près
de $4,500 à $5,000 pour vivre et pour les besoins de leur famille. Or,
à ce moment-là, je pense qu'il y aurait intérêt pour
le ministère...
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que le député
m'affirme qu'un type qui gagne $4,500 par année...? Je ne peux pas lui
ajouter $1,000 d'impôt par année. Ce n'est pas vrai. Ecoutez, il
faudrait que je le fasse payer à 200 p.c. sur $500 gagnés
au-dessus de $4,000. Non, mais calculez avec moi. Je le prends sur son
argument.
M. ROY (Beauce): Je ne veux pas jouer sur les chiffres.
M. HARVEY (Jonquière): Non, mais faites-moi gagner un peu plus
cher. $4,500 ce n'est pas possible, M. Roy.
M. ROY (Beauce): J'ai dit tout à l'heure qu'il lui reste à
peu près $4,500 pour vivre, lui et sa famille, il est imposable à
plus que ça.
M. HARVEY (Jonquière): Ah, le gain net, d'accord!
M. ROY (Beauce): Parce que justement il a eu des dépenses de
voyage, il a eu des frais assez dispendieux pour être capable d'aller
gagner ces montants-là. Alors, le montant qu'il lui reste, c'est
à peu près le montant qu'on lui réclame. Il y a eu des
gens à qui on a réclamé $2,500, $3,000, $3,500, j'ai
même $4,300. J'ai communiqué avec le ministère à
plusieurs reprises d'ailleurs j'ai adressé une lettre à
vous-même à ce moment-là et selon les dispositions
de l'impôt, à l'heure actuelle, les dispositions de la loi
concernant le recouvrement, c'est qu'on donne un délai de 12 mois. Pour
ces gens-là, un délai de 12 mois, ça signifie tout
simplement la vente de leur propriété...
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas dans la loi, ce n'est pas
selon la loi, c'est selon la directive interne pour faire entrer les fonds le
plus rapidement possible. Mais ce sont toujours des cas d'espèce.
M. ROY (Beauce): Je veux que le ministre me comprenne très bien,
je ne veux pas jouer sur les mots avec cette chose-là, que ce soit une
directive ou une loi, à ce type, on demande de payer 12 mois, à
celui qui reçoit le compte, qui reçoit l'avis...
M. HARVEY (Jonquière): Vous allez continuer votre argumentation,
je vais l'écouter comme il faut, mais je veux que vous fassiez bien la
différence entre une loi et une directive. Quant à la loi, je
suis obligé de l'appliquer comme ministre du Revenu, quant à la
directive, je peux la changer par mon sous-ministre, par le bureau de direction
du ministère, une directive qui nous permet de bien jouer le rôle
qu'on doit jouer comme instrument de perception. Ce sont deux choses. La loi,
je ne peux pas la changer à moins de venir au Parlement et ce n'est pas
une loi qui nous oblige à récupérer des sommes dues dans
12 mois, c'est une directive.
Mais dans certains cas, comme c'est arrivé dans des cas soumis
par des collègues de l'Assemblée nationale, il y a des gens qui
avaient de la maladie, des gens qui ne travail-
laient pas, on a même suspendu pour des périodes allant
jusqu'à 6 mois à zéro des paiements, donc allongeant la
période de 12 mois à 18 mois.
Mais le député me signale qu'il m'a écrit à
ce sujet-là. Il est bien sûr qu'à ce moment-là,
avant de vous répondre affirmativement automatiquement, il faut tout de
même que je permette à ceux dont c'est le travail de
vérifier le bien-fondé des demandes entrant à mon cabinet
de le faire avant de donner une réponse affirmative. L'accusé de
réception est rapide, mais l'étude de la demande suit son chemin
normal et il est rare que, si après une enquête bien faite, une
étude bien faite de la demande individuelle parce que chaque cas
est un cas d'espèce je réponde non, quand ce n'est pas
possible de le faire.
M. ROY (Beauce): Je sais très bien, M. le ministre, et je vous
remercie quand même de l'avoir signalé, qu'une loi relève
de l'Assemblée nationale et qu'un, arrêté en conseil
relève du conseil des ministres...
M. HARVEY (Jonquière): Et une directive, de moi.
M. ROY (Beauce): ... puis qu'une directive relève de la
régie interne du ministère.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça, dans
l'organigramme...
M. ROY (Beauce): Mais la personne qui reçoit le compte, qui
reçoit l'ordre du gouvernement...
M. HARVEY (Jonquière): Dans l'organigramme, le poste le plus
temporaire du ministère, il est là et c'est lui qui est le
patron.
M. ROY (Beauce): Je sais tout ça, M. le ministre. Mais le type
qui reçoit son avis du ministère, lui, même si vous lui
expliquiez les nuances qu'il y a entre la loi, les arrêtés en
conseil et les directives, ce n'est pas ça qui l'intéresse. Lui,
il veut prendre une entente acceptable avec le gouvernement afin d'être
capable de se conformer à ses obligations en vue de satisfaire les lois.
Bien, quant à moi, je demanderais, à ce moment-là, en plus
de trouver un mécanisme spécial je dis que ça prend
un mécanisme spécial parce que, le député de
Montmagny aurait peut-être des chiffres sur le nombre de personnes qui
peuvent être impliquées par ça à peu
près combien ont pu faire leur rapport d'impôt, à peu
près, jusqu'à présent, de ces travailleurs
américains...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'ai pas de statistiques. De plus en plus,
les travailleurs qui gagnent, leur vie du côté américain,
de l'autre côté de la frontière, font des
déclarations d'impôt, parce qu'ils veulent profiter... D'abord ils
paient des taxes aux Etats-Unis, ils paient la taxe fédérale, ils
paient la taxe de l'Etat, ils paient la sécurité sociale aux
Etats-Unis, mais ils ne profitent de l'assurance-chômage que depuis
janvier 1972 dans le Maine, parce qu'il a fallu du temps avant que l'entente ne
soit finalement signée. D'autre part, j'ajouterais ceci pour le
ministre: Quand j'ai invoqué, il y a un moment, la possibilité de
retoucher la Loi du Régime de rentes, la loi fiscale, pour permettre aux
travailleurs autonomes de bénéficier d'un peu plus d'avantages,
les travailleurs qui vont aux Etats-Unis sont considérés comme
des travailleurs autonomes et paient 3.6 p.c. de contribution au Régime
de rentes. Ils ne sont pas considérés comme des employés
et l'employeur américain ne leur déduit pas de fonds de pension,
soit au Canada. S'ils sont d'une autre province, soit au Québec s'ils
sont du Québec. Alors le travailleur qui va gagner sa vie dans le Maine,
dans le Vermont ou dans le New Hampshire paie 3.6 p.c. de son revenu au
régime de rentes s'il veut bénéficier de la loi.
Peut-être qu'il y aurait possibilité pour ces travailleurs qui ne
gagnent pas $2,000 s'ils sont célibataires et $4,000 s'ils sont
mariés, de les reconnaître comme des travailleurs autonomes au
sens de S5.
M. HARVEY (Jonquière): Au sens de S5, $2,000 ou $4,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui au sens de S5, $2,000 ou $4,000 et les
faire bénéficier eux aussi de cet avantage fiscal. J'attire
l'attention du ministre là-dessus pour que, avec ses officiers, il
étudie ce problème-là. Je pense que, tenant compte que ces
ouvriers-là, comme le député de Beauce le disait
tantôt, font des distances assez considérables pour aller gagner
leur vie... Enfin, ce sont des importateurs, ils importent des revenus d'un
autre pays ici au Québec et c'est une source de revenus très
importante, parce qu'il y a des milliers de travailleurs qui travaillent de
l'autre côté de la frontière et vont chercher des revenus
assez intéressants je l'admets par contre ils ont des
dépenses et des dépenses...
M. HARVEY (Jonquière): Par contre, il faut dire que leur lieu de
résidence est le Québec.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est Québec.
M. HARVEY (Jonquière): Leurs enfants bénéficient
aussi de la scolarité gratuite quand ils vont dans les écoles
publiques, de l'assurance-santé et de tout ce que comporte notre
régime social.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord, leur résidence est au
Québec, mais ils paient au Québec toutes les taxes qu'ils doivent
payer. Mais sur la question des impôts sur le revenu, il est entendu
qu'ils paient d'abord l'impôt sur le revenu américain. En faisant
leur déclaration
d'impôt, ils repaient à Québec ce qu'ils doivent
payer et au gouvernement canadien, ce qu'ils doivent payer.
M. HARVEY (Jonquière): Je n'ai pas d'objection à ce qu'on
étudie la suggestion du député de Beauce, appuyée
par le député de Montmagny, mais j'additionnerais à
ça cette partie de travailleurs qui ne vont pas travailler à
l'extérieur et dont la "paie", le salaire net si vous voulez, qui est
disponible, le revenu disponible pour leur famille et leurs obligations permet
d'acheter le nécessaire. C'est dans ce contexte-là que nous
allons regarder cette proposition du député de Beauce et du
député de Montmagny.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le ministre accepterait à ce
moment-là, étant donné que le ministère semble
disposé à considérer cette situation j'en suis
très heureux qu'il y ait une rencontre?
J'aurais des renseignements additionnels à donner, j'aurais des
suggestions à faire, j'aurais des cas typiques à vous soumettre
pour vous expliquer clairement le problème tel qu'il se présente
chez ces personnes. Parce que ces gens vont aux Etats-Unis, à l'heure
actuelle, pour gagner leur vie, parce qu'ils ne peuvent pas la gagner dans la
province de Québec. Ils ne vont pas là de gaieté de coeur.
Ils vont là pour gagner leur vie. Us sont obligés de faire face
à des dépenses que les travailleurs qui ont la chance de
travailler au Québec n'ont pas à envisager. Ils paient une triple
imposition. Il y a une entente entre le fédéral et le
gouvernement américain...
M. HARVEY (Jonquière): Ils ne paient pas une triple imposition.
Ecoutez, on en a de trop et on corrige trop...
M. ROY (Beauce): Est-ce que le ministre peut me permettre de
m'expliquer?
M. HARVEY: Au départ, si on affirme une chose qui est
fausse...
M. ROY (Beauce): Avant de dire qu'elle est fausse, laissez-moi
m'expliquer. Je vais vous expliquer la triple imposition. C'est clair? La
première imposition c'est qu'ils sont obligés de faire des
déclarations d'impôt aux Etats-Unis où ils paient la
sécurité américaine. C'est la première imposition
qu'ils ont. Ils ont une deuxième imposition au niveau du gouvernement
fédéral, ils ont des rapports d'impôt à faire au
gouvernement fédéral pour satisfaire aux exigences. Il y a une
entente entre le fédéral et les Etats-Unis à ce sujet,
mais la province de Québec...
M. HARVEY (Jonquière): Cela annule quelque chose.
L'entente...
M. ROY (Beauce): Cela diminue, ça n'annule pas. C'est ce que je
dis, il y a une double imposition au total, il y a un dégrèvement
dont on tient compte.
M. HARVEY (Jonquière): Nous aussi, nous en donnons un
dégrèvement pour votre information, pour l'impôt
étranger.
M. ROY (Beauce): Pour l'impôt étranger, le seul
dégrèvement, j'ai vérifié auprès de certains
comptables, à moins que j'aie eu des informations... je ne suis pas un
spécialiste en la matière, je l'avoue, mais le seul
dégrèvement dont on m'a parlé, c'est que la personne a
droit de déduire de ses revenus le montant d'impôt qu'elle a
payé.
M. HARVEY (Jonquière): M. Roy, pour celui qui travaille aux
Etats-Unis, ce qu'on ne lui donne pas et qu'il voudrait obtenir à la
frontière, venant soit de Montmagny ou de votre comté, c'est
l'équivalent du gars de Chicoutimi qui travaille à Québec,
qui descend chez lui en fin de semaine. Il aimerait bien être capable de
calculer ou d'obtenir de déduire ses frais de voyage, son millage, ou
ses frais de voyage entre Chicoutimi et Québec où il vient
travailler. Le problème se pose dans le contexte québécois
également pour certaines catégories de travailleurs. Mais je ne
vous dis pas qu'il est impossible d'étudier ce problème. Quand
vous me dites que vous êtes prêt à nous rencontrer, quant
à moi, j'accepterais avec plaisir et vous êtes capable de nous
présenter un mémoire nous donnant tous les inconvénients,
mais je vous préviens qu'il n'y a pas de triple taxation. Ce que je
voudrais vous signaler également, prenez les gens de Sorel qui
travaillent à Montréal, ils voyagent soir et matin et notre
système ne permet pas de déduire ces frais de transport. Mais je
suis prêt à étudier, avec les officiers de mon
ministère, tout ce problème-là. Si on a besoin de
renseignements additionnels, on n'est pas gêné, on vous appellera
et vous viendrez. Ce n'est pas parce que nous ne voulons pas vous voir, mais
nous savons que, dans un mémoire bien étoffé, vous pouvez
certainement nous donner les renseignements très utiles. Parce que vous
vivez dans une région où ce nombre de travailleurs est plus
considérable que chez moi, par exemple, ou qu'à Québec ou
Montréal. Alors, j'accepte avec plaisir votre suggestion et je vous
invite à nous transmettre cela, soit à mon sous-ministre ou
à moi et cela servira dans l'étude que nous ferons, je ne dis pas
demain, de la réforme fiscale.
M. ROY (Beauce): Après vous nous...
M. HARVEY (Jonquière): ... tout ce que comporte...
M. ROY (Beauce): Mais avant la réforme fiscale peut-être,
pour être capables d'apporter des amendements dans différentes
lois. Il y a des gens là-dedans...
M. HARVEY (Jonquière): Je vais être franc. Nous avons 80 de
nos employés à temps plein sur la rédaction des textes
avec un comité de revision composé d'à peu près des
meilleurs fiscalistes du Québec. On doit répondre à des
délais assez courts, pour préparer une législation qu'on
doit présenter au plus vite, pour permettre à tous ceux qui sont
dans le monde des affaires, de l'industrie ou les contribuables de
connaître le texte de la loi provinciale. Je vous dis honnêtement
que ce genre d'étude nous sera possible dans les mois qui suivront
l'adoption de notre loi. Si les conclusions de l'étude que nous
poursuivons on ne peut pas la faire dans deux jours et dire: Non, ce
n'est pas bon nécessiteront ou non un amendement à la loi,
on apportera des amendements à la loi. Les lois sont là, elles
sont faites pour être changées, et pour répondre aux
besoins d'une société qui évolue. Je fais partie de ceux
qui croient qu'on n'a pas le droit dans une société
postindustrielle de laisser là des lois pendant des années et des
années parce qu'elles sont bonnes et efficaces. Si elles ont besoin
d'être modernisées on les modernise par un amendement à la
loi existante. Cela s'appelle la différence d'une session.
M. ROY (Beauce): Sur ce point, je voudrais aussi souligner à
l'attention du ministre et du gouvernement provincial le fait que toutes ces
dispositions et ces exigences ont obligé un très grand nombre de
familles de nos régions, de nos comtés à émigrer
aux Etats-Unis. Je pense que le Québec est perdant.
On propage le français dans la Nouvelle-Angleterre et puis on
fait toutes les pirouettes et les acrobaties possibles pour tâcher de
sauver la langue française alors que les nôtres sont
obligés de s'exiler pour être capables de gagner leur vie.
Dès qu'ils gagnent leur vie, ils sont obligés... Ils sont
obligés de s'exiler pour la gagner d'abord, puis en deuxième lieu
ils sont obligés d'exiler leur famille pour ne pas se faire tout
enlever.
M. HARVEY (Jonquière): Je vous ferai remarquer qu'il y a
près de chez moi un Polonais qui travaille à l'Alcan. Il y
demeure depuis cinq ans et il n'a pas encore réussi à faire
comprendre à mes enfants comment dire non en polonais. Il a appris
à parler français.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas cela que je veux dire au ministre.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Laviolette.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas cela que je veux dire.
M. HARVEY (Jonquière): Je vous ai bien compris. Je remercie le
député de Beauce, on va étudier sa suggestion et je compte
bien recevoir d'autres suggestions. Cela dispense le député
de
Montmagny et je tiens pour acquis qu'il lui en a envoyé une
copie...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Laviolette voudrait
ajouter quelques mots.
M. CARPENTIER: J'abonde dans le même sens que l'honorable ministre
du Revenu. Si on prend le fait que dans les opérations
forestières il y a des gens de la Beauce, de la Gaspésie qui vont
travailler dans l'Abitibi, ces gens doivent payer leur transport par chemin de
fer, leur transport par autobus enfin tous les transports reliés au
travail qu'ils doivent effectuer dans le nord québécois. Cela
leur coûte encore plus cher que les gens ce n'est pas parce que je
n'en ai pas, j'en ai dans mon comté qui vont travailler dans le
Maine. J'ai précisément le même cas que M. Roy vient
d'apporter. Si on fait ça pour les gens qui vont travailler à
l'extérieur, parfois on demande à ces mêmes gens de
travailler pour nos industries forestières dans la province de
Québec et ils préfèrent, pour des raisons bien
particulières, que je n'ai pas à discuter, aller travailler aux
Etats-Unis.
Il faudrait, à ce moment-là, redistribuer peut-être
ça dépend des régions la même chose
à tous les travailleurs québécois qui doivent, dans
certains cas, s'expatrier eux aussi. Parce que précisément, dans
le nord québécois, nous employons des gens qui viennent de la
Beauce, qui viennent de la Gaspésie, de Rimouski, de
Rivière-du-Loup, enfin de tous les endroits, et ils doivent payer leurs
dépenses de transport comme ceux qui vont travailler dans le Maine et
souvent, ça leur coûte un peu moins cher.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce que le député de Beauce a
surtout souligné, ce n'est pas tellement le remboursement de frais de
transport. Par incidence, il a mentionné que ça coûtait
cher pour aller travailler aux Etats-Unis. C'est vrai, comme ça
coûte cher aussi pour les gens du comté de Laviolette de venir
travailler dans le Maine ou pour les gens de Rivière-du-Loup d'aller
travailler dans le comté de Laviolette.
Ce n'est pas ça, c'est surtout un problème de
fiscalité entre les deux gouvernements. C'est ce
problème-là surtout qu'il faut tenter de résoudre.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 55, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, en vertu de
l'article 134, je propose l'ajournement de la commission.
M. CLOUTIER (Montmagny): Juste une petite question au ministre. Le
ministre nous a dit au début de la séance que c'était le
seul
ministère sauf erreur, qui ne présente pas de rapport
annuel, en vertu de...
M. HARVEY (Jonquière): Un des rares.
M. CLOUTIER (Montmagny): Un des rares, c'est peut-être le seul qui
ne présente pas de rapport annuel. Il y aurait peut-être lieu de
modifier la loi pour que le ministre présente aussi un rapport annuel.
Ce serait une excellente façon de faire connaître le travail du
ministère. Je ne conçois pas qu'un ministère, même
s'il y a des choses confidentielles dans le fonctionnement du ministère
du Revenu, ne publie pas un rapport annuel pour renseigner les membres de
l'Assemblée nationale et les gens de l'extérieur sur le travail
qui s'accomplit chez vous, parce que c'est un ministère impotant.
M. HARVEY (Jonquière): Je pense que la suggestion du
député de Montmagny, surtout la première qu'il a faite
dans le cours de la soirée, à l'effet de publier un genre de
brochure pour renseigner les contribuables, serait la solution parce que, selon
l'article 53 m), les autres ministères du Revenu, dans les autres
provinces ou les gouvernements en ont un, nécessairement, n'en publient
pas. La publication d'une brochure où on respecterait la
confidentialité tout en donnant le plus de renseignements possible
disponibles aux parlementaires et aux bibliothèques publiques
permettrait certainement de rejoindre un objectif.
D'ailleurs, vous avez vu dans le budget que nous demandons des sommes
pour être en mesure de poursuivre nos études pour le genre de
publications à être publiées. A ce moment-là, on
pourra bien l'appeler rapport annuel ou lui trouver un nom. Ce n'est pas
nécessairement un rapport détaillant de façon
précise les montants votés en Chambre comme tels par la
Législature. C'est une excellente suggestion et nous allons poursuivre
notre travail dans ce sens-là pour publier une brochure ou un document
quelconque qui permettrait de mieux renseigner et les parlementaires et la
population.
Je vous remercie, messieurs, je propose l'ajournement de la commission
des finances, des comptes publics et du revenu, en vertu de l'article 134.
M. LE PRESIDENT: Alors, suivant l'article 134 de nos nouveaux
règlements, nous ajournons cette séance sine die.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, M. le Président, je veux
remercier le ministre et ses fonctionnaires d'avoir répondu à
toutes nos questions. Nous espérons que la législation qui nous
sera présentée en juin sera la meilleure législation
fiscale de toutes les provinces canadiennes.
M. HARVEY (Jonquière): Je veux remercier mes collègues de
l'Assemblée nationale, de tous les partis et même mes
collègues du côté du gouvernement, pour les questions
vraiment pertinentes et vraiment intéressantes que vous m'avez
posées.
Je remercie également, pour le geste de courtoisie et de
gentilhomme qu'il a eu ce soir, le député de Gouin qui a fait un
magnifique retour en vrai gentleman à la table de la commission
parlementaire. Merci, messieurs. Merci aussi aux officiers de mon
ministère.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous avions un très bon
président.
M. HARVEY (Jonquière): Pour une fois, le ministre du Revenu
essaie tout. J'ai essayé un président non partisan et il s'est
acquitté de sa tâche d'une façon merveilleuse.
M. LE PRESIDENT: Merci, monsieur.
(Fin de la séance à 22 h 5)