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Commission permanente des Finances,
des Comptes publics et du Revenu
Projet de loi no 38 Loi sur les impôts
Séance du mardi 27 iuin 1972
(Vingt heures vingt-cinq minutes)
Préliminaires
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Nous commençons l'étude de l'important projet de loi no
38, Loi sur les impôts. A ce stade-ci, j'aimerais mentionner que le
député de Limoilou, M. Houde, va remplacer, pour la
séance, M. Cadieux, député de Beauharnois, et que M.
Bacon, député de Trois-Rivières, va remplacer M. Parent,
député de Hull.
J'aimerais inviter les membres de la commission à
déterminer l'heure de l'ajournement de la séance de ce soir.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Limoilou
remplace le député de Beauharnois.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Et le député de
Trois-Rivières?
M. LE PRESIDENT: Le député de Trois-Rivières
remplace le député de Hull, M. Parent.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. LE PRESIDENT: On nous informe qu'à une autre commission ils
détermineraient l'heure de l'ajournement de la séance: pas avant
dix heures trente et pas plus tard que onze heures. Est-ce que cela vous
irait?
UNE VOIX: D'accord.
M. ROY (Beauce): Dix heures trente, je pense que ce serait
suffisant...
M. HARVEY (Jonquière): Dix heures trente et pas plus tard que
onze heures.
M. ROY (Beauce): ... si l'on veut faire du bon travail.
M. LE PRESIDENT: Disons qu'on se donne dix minutes de délai.
M. HARVEY (Jonquière): Dix heures trente et pas plus tard que
onze heures.
M. LE PRESIDENT : Alors, on pourrait signaler dix heures trente et nous
ajournerons nos travaux à dix heures, demain matin.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que ça va pour dix heures,
demain matin?
M. ROY (Beauce): Dix heures, demain matin, cela va.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, demain matin, il y a
une séance de la commission des institutions financières. Le
député de Beauce, le député de Gouin et
moi-même faisons partie de la commission des institutions
financières.
M. TETLEY: Mais nous allons adopter le bill ce soir. J'ai cette
impression-là!
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui! Est-ce à neuf heures trente?
M. TETLEY: Oui.
M. LE PRESIDENT: Etant donné que c'est son projet de loi, est-ce
que le ministre pourrait nous indiquer l'heure de la séance demain
matin?
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. Pour demain matin, je n'ai
aucune objection. La commission des engagements financiers siège
à quelle heure?
M. CLOUTIER (Montmagny): Neuf heures trente.
M. HARVEY (Jonquière): Neuf heures trente. Alors, pour demain
matin, dix heures trente. Mais cela ne veut pas dire que nous allons commencer
à dix heures trente tous les matins. Demain matin, pour cette raison,
dix heures trente, cela me va.
M. ROY (Beauce): C'est pour les engagements financiers?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, pour les institutions financières
pour étudier un projet de loi privé.
M. HARVEY (Jonquière): Pour demain matin, dix heures trente.
M. OSTIGUY: Est-ce que ce n'est pas indiqué onze heures au
feuilleton?
M. HARVEY (Jonquière): Non, non! Nous avons le droit de
siéger, comme le veut le règlement, à l'exception du
moment où la Chambre siège pour les affaires courantes.
Théoriquement, ce serait jusqu'à minuit tous les soirs. On dit
dix heures trente ou onze heures au maximum, pour ce soir. Mais,
théoriquement, nous pourrions siéger tous les soirs
jusqu'à minuit.
M. OSTIGUY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que dix heures trente, pour demain, cela
irait?
M. HARVEY (Jonquière): Cela va. Dix heures trente, demain
matin.
M. LE PRESIDENT: J'inviterais l'honorable ministre à prendre la
parole.
M. HARVEY (Jonquière): Au début, j'ai simplement une
remarque à faire.
Etant donné que le comité de législation a
siégé de nouveau hier et qu'il siège encore demain matin,
à bonne heure, je voudrais dire, quant aux articles que nous allons
adopter, non pas sur la question de principe mais sur la forme, qu'il est
possible que des petits amendements mineurs soient proposés. Il se peut
que le contraire aussi se produise. On reverra, au comité de
législation, toutes les implications des articles. On a commencé
à le faire hier. Le travail est très avancé. Mais je
voudrais que vous teniez pour acquis qu'à certains articles du bill qui
auront pu être adoptés, des amendements mineurs pourraient
survenir, uniquement sur la forme et non sur la question de principe.
D'accord?
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. J'imagine que le ministre a des
amendements à apporter, par suite d'une nouvelle étude du
comité de législation. Alors si nous avons des commentaires
à faire à ce moment-là; nous les ferons.
M. HARVEY (Jonquière): Il est sûr qu'au chapitre des dons,
on a un texte dactylographié. Il est fort possible qu'il y ait des
amendements. Ce chapitre sera étudié tard cette semaine. Nous
avons le temps d'avoir les amendements avant. Mais je parle des articles que
nous pourrions adopter ce soir et peut-être demain matin, sur la question
de la forme. Il se peut qu'il y ait des petits amendements mineurs, mais ce
seront des cas d'exception.
M. le Président, M. Bacon voudrait-il agir comme rapporteur?
M. BACON: Non. Je proposerais M. Kennedy, député de
Châteauguay.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. M. BACON: Je n'aime pas
rapporter.
M. LE PRESIDENT: M. Kennedy agira donc comme rapporteur.
M. KENNEDY: Mon secrétaire va bien faire cela.
M. LATULIPPE: M. le Président, me permet-triez-vous une question
au ministre? Avez-vous pensé à inviter des personnalités
du domaine fiscal à assister aux délibérations de la
commis- sion? Par exemple, je ne sais pas, quelqu'un de la maison Clarkson and
Gordon, que vous mentionniez tout à l'heure, des gens qui sont des
spécialités dans ce domaine.
M. HARVEY (Jonquière): A venir assister aux
délibérations?
M. LATULIPPE: A venir assister et à participer aux
délibérations.
M. HARVEY (Jonquière): A participer, non. Nous sommes en
commission parlementaire. Ce n'est pas notre intention d'entendre des
organismes ou des experts sur le projet de loi lui-même. Quant à
venir entendre les délibérations de la commission, je pense que
la majorité des personnes que vous mentionnez les suivront
régulièrement grâce au journal des Débats. Les
épreuves sont disponibles quelques heures après que nous soyons
intervenus à tour de rôle.
M. LATULIPPE: Ne pensez-vous pas que cela pourrait aider la commission
à accélérer les travaux, par exemple, la présence
d'une firme de consultants extérieurs aux organismes gouvernementaux?
Cela aurait peut-être été de nature à
accélérer les travaux, par exemple l'Institut des comptables
agréés, quelque chose comme cela.
M. HARVEY (Jonquière): Non. Il ne faut pas oublier que nous avons
eu recours à peu près à tous ceux qui pouvaient être
disponibles. Ils ont même laissé depuis plusieurs mois leurs
propres études de fiscalistes pour nous aider à passer à
travers cette loi. Il y en a qui ont, de façon volontaire,
été absents de leurs propres bureaux, pour nous aider comme
spécialistes à passer à travers le travail qui
était la réforme fiscale québécoise; nous avons eu
trois fois moins de temps que ceux qui ont bâti celle du
fédéral.
M. CLOUTIER (Montmagny): Etant donné que nous sommes sur ce
sujet-là, est-ce que le ministre pourrait nous donner une idée
des firmes ou des experts de l'extérieur qui ont aidé à la
préparation du projet de loi? En plus de tous les légistes du
ministère du Revenu, du gouvernement, combien y en a-t-il eu qui ont
travaillé à ce projet de loi?
M. HARVEY (Jonquière): On peut dire y compris ceux de
l'intérieur de notre ministère qui à un titre ou l'autre
ont travaillé comme experts dans leur domaine à la réforme
fiscale qu'un total de 80 personnes ont été
impliquées à ce travail. De l'extérieur, sont venus
s'ajouter six experts, je pense, à titre individuel et non comme
appartenant à des firmes d'experts.
Je vous donne un exemple. Vous avez M. Bertrand, qui est professeur de
droit fiscal à l'Université de Montréal. Il est venu se
joindre dès le début à l'équipe qui a
participé à la
rédaction du projet de loi que nous avons devant nous. Il y a M.
Charles Pelletier, de Québec, qui est à la firme Bélanger,
Dallaire, Gagnon et Associés, c.a. Il y a également M.
Kirk...
M. CLOUTIER (Montmagny): M. Burke.
M. HARVEY (Jonquière): Vous voyez, je me trompais de nom; je ne
l'ai toujours pas nommé par patronage celui-là, je l'appelais
Kirk. Il est de Riddell, Stead, comptables agréés. Il y a M.
Raymond Décarie, M. Antoine Chagnon, de Montréal, et l'avocat
Claude Rioux, de Québec.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Châteauguay,
je pensais le voir dans la liste de ceux qui ont participé. Il a
gardé toute sa marge de manoeuvre pour critiquer la loi.
M. BACON: C'est pour ça que je l'ai suggéré comme
rapporteur.
M. HARVEY (Jonquière): Ces gens-là sont venus nous aider
à titre d'experts et non à titre de membres de firmes, comme pour
donner de la publicité à leur bureau. Ils sont venus et
réellement ils nous ont rendu un fier service.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, c'est une excellente
chose qu'en plus des légistes du ministère, il y ait eu des gens
de l'extérieur. Il y a des professeurs et j'imagine que parmi ceux qui
ont été nommés il y a des gens qui sont dans la pratique,
parce qu'on peut concevoir une législation, mais c'est quand elle est
mise en pratique qu'on voit les difficultés.
M. HARVEY (Jonquière): J'avais envie de rire cet
après-midi je ne me souviens pas qui a fait la remarque dans
l'Opposition quand on disait que c'était une loi de technocrates.
Dans le groupe, il y avait des praticiens, il y avait des gens qui
étaient, un entre autres, dans le corps professoral. Il y avait
certainement des technocrates qui sont à l'emploi du ministère,
mais quand on qualifiait la loi de loi de technocrates, j'avais envie de rire.
J'ai tellement trouvé ça peu sérieux que je n'ai
même pas répondu parce que je savais que ce soir il y aurait des
questions pertinentes quant à savoir qui nous avait aidés
à titre d'experts à passer à travers une loi
semblable.
M. LATULIPPE: ... Est-ce qu'il y a eu des épreuves
d'effectuées dans ce texte par l'institut des comptables
agréés et d'autres organismes semblables?
M. HARVEY (Jonquière): Non. J'aurais aimé que le
système parlementaire qui est le nôtre me permette d'avoir de
très longues consultations ou de nombreuses rencontres, même avec
un organisme que je tiens à conserver qui s'appelle le comité
consultatif du revenu. Vous savez fort bien combien vous le premier et les
législateurs en général sont jaloux du droit d'être
informés les premiers d'une loi. Malgré les nombreuses demandes
que j'ai reçues de nous rencontrer avant même que le texte de loi
soit mis en galée, j'ai refusé pour tous les groupes de crainte
de créer un précédent.
Nous avons reçu plusieurs mémoires d'associations, les
mémoires à titre individuel de certains praticiens, de certains
experts, qui nous ont soumis leurs propres recommandations. Tous ces
mémoires ont été pris en considération par
l'équipe de rédaction et l'équipe de révision de la
réforme fiscale.
M. LATULIPPE: Si d'autres organismes venaient présenter des
mémoires, est-ce que vous les recevriez en audition ou si vous les
référeriez...
M. HARVEY (Jonquière): A ce stade-ci? On n'accepterait pas de les
entendre.
On pourrait recevoir leur mémoire, quitte, après
l'entrée en vigueur de cette loi, à apporter des amendements. Il
ne faut pas oublier qu'au fédéral la loi a été
adoptée dans les derniers jours de 1971. Dans certains milieux de la
capitale nationale, on dit que quelque 150 ou 160 amendements sont
déjà prêts à être apportés à
cette loi, d'aucuns d'ordre technique et d'autres d'ordre mineur. Il est bien
sûr qu'au fur et à mesure qu'on va se servir de cette loi, qu'on
va la mettre à l'essai, des amendements vont s'avérer
nécessaires. La porte est toujours ouverte au ministère pour
toute suggestion. D'ailleurs, il va falloir rencontrer notre propre organisme
consultatif, le comité consultatif du revenu, et les associations de
comptables agréés, l'Association des c.a.
Il est bien sûr qu'à cette loi des amendements seront
apportés au cours des années. Pour le bill lui-même,
présentement, il n'y aura pas d'audition.
M. LATULIPPE: J'aurais une première question. Est-ce que le
comité fédéral qui a participé à la
rédaction du bill C-259 a également participé, d'une
façon ou d'une autre, à l'élaboration de votre projet?
M. HARVEY (Jonquière): Non. M. LATULIPPE: D'aucune façon?
M. HARVEY (Jonquière); Non.
M. LATULIPPE: Ils ne vous ont pas soumis, non plus, les amendements qui
leur avaient été demandés sur les 150 articles dont vous
avez parlé tout à l'heure?
M. HARVEY (Jonquière): Aucunement. M. CLOUTIER (Montmagny): Pour
enchaî-
ner avec ce que disait le député de Frontenac, au terme
des travaux, peut-être pourrions-nous discuter d'un mécanisme
permanent de révision de la loi. Une loi importante comme
celle-là, il ne faut pas que ce soit statique. Je suis d'accord avec le
ministre pour dire qu'il faut partir de quelque chose; il part avec une loi de
932 articles. Les 80 spécialistes ont étudié pendant neuf
mois. On aurait pu étudier pendant un an et deux ans. Là-dedans,
il ne faut pas se faire d'illusions; il y a toujours matière à
étude et à amélioration. Cela dépend
également du point de vue. On n'avait qu'à écouter les
discours en deuxième lecture cet après-midi pour voir qu'on peut
étudier une réforme fiscale sous bien des aspects.
On pourra peut-être, quand on aura passé à travers
la loi, étudier une certaine forme de mécanisme permanent
d'étude de fonctionnement non seulement à l'intérieur,
mais à l'extérieur du ministère. C'est bon, à
l'intérieur du ministère du Revenu, qu'on voie fonctionner les
mécanismes, qu'on voie fonctionner la loi. Peut-être que de
l'extérieur on a aussi une bonne vue du fonctionnement de la loi.
Ceux qui sont aux prises avec la loi, qui ont à vivre avec elle,
les entreprises elles aussi, ont des aspects à faire ressortir. Le
ministère voit ça sous l'aspect administratif, comme les
entrées de fonds, le genre de redistribution.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a plus que ça. L'an dernier
quand nous avons, pour la première fois, amené une
législation aussi volumineuse qu'étaient les onze projets de loi,
c'était, j'en suis sûr, dans l'esprit des gens du ministère
à ce moment-là, le préalable à
l'établissement d'un code du revenu.
La réforme fiscale fédérale est arrivée, il
a donc fallu tomber dans notre réforme fiscale québécoise.
Quand vous parlez de créer un organisme, je pense que c'est le
rôle que devrait vraiment jouer notre comité consultatif du
revenu, avec une nouvelle loi intégrée comprenant la Loi de
l'impôt sur les corporations, la Loi de l'impôt sur le revenu, la
Loi de l'impôt sur les opérations forestières, les taxes
sur capital, l'impôt sur les dons. Je pense que notre comité
consultatif du revenu, qui représente, à l'intérieur,
l'industrie, le Barreau et les comptables agréés en pratique,
constitue vraiment l'organisme qui devrait, de façon
régulière, au fur et à mesure qu'on applique cette loi,
voir quels amendements on devrait apporter pour corriger certaines lacunes, si
lacunes il y a.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela éviterait, évidemment,
d'arriver, à un moment donné, avec une réforme
substantielle, qui mobilise tellement de monde pendant tellement de temps. Je
pense que si on faisait évoluer la loi à partir de cet effort de
réforme fiscale, si on s'appliquait à faire évoluer les
lois normalement, nous ne serions pas obligés, au bout de 10, 15, 20
ans, d'arriver avec une transforma- tion radicale. La crainte qu'ont ceux qui
ont à interpréter un rapport comme le rapport Carter, c'est
justement d'amener une réforme trop brutale, trop radicale, trop
substantielle, dans un espace de temps trop court pour permettre aux industries
et à ceux qui vivent avec les contribuables, les industriels, les
commerçants, de pouvoir entrer ça dans leur planification. Ce
n'est pas un instrument facile à entrer dans la planification d'une
entreprise qu'une réforme fiscale de cette envergure.
C'est l'idée que je voudrais soumettre au ministre, que ça
ne reste pas statique et que ça évolue constamment, avec les
années, de façon que les transformations soient moins radicales,
moins brutales.
M. HARVEY (Jonquière): Nos lois ont évolué depuis
quelques années et vous avez été à même de le
constater, le printemps dernier, lors de la présentation de notre loi,
justement parce que le comité consultatif du revenu était, parmi
ceux qui nous consultaient et qui en discutaient avec nous, celui qui insistait
le plus pour que nos lois évoluent.
Lorsque j'ai défendu les crédits du ministère, vous
avez trouvé avec raison que depuis le mois de septembre dernier, par
exemple, il n'y a pas eu de nouvelle rencontre avec le comité
consultatif du revenu. La raison était bien simple. Nous
réclamions, comme gouvernement, de retarder d'une année la mise
en application de la réforme fédérale. Nous disions
être d'accord sur le projet de loi fédéral mais, pour la
mise en vigueur, nous voulions que ce soit janvier 1973.
Je pense que vous réalisez que nous avions bien raison d'insister
pour que ce soit janvier 1973. Nous avons été chanceux de pouvoir
passer à travers et nous arrivons avec pas mal de volumes vers la fin
d'une session. Nous avions à l'esprit cette affaire-là. Le
comité consultatif a presque obligé de l'adopter avec le
bâillon le dernier jour de l'année.
Pour respecter ce que je disais au député de Frontenac
tout à l'heure, j'aurais bien aimé, en cours de route, consulter
le comité et discuter avec lui. Tout le monde a été
traité sur le même pied. Je suis prêt à faire jouer
par le comité consultatif du revenu le rôle véritable qu'il
doit jouer auprès du ministère, parce qu'il représente,
comme je le disais tout à l'heure, l'industrie, le Barreau et les
comptables agréés.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. M. LE PRESIDENT: Le
député de Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, le ministre a mentionné
tout à l'heure que la loi fédérale, qui a
été adoptée à la fin de 1971, comporte
déjà quelque 150 amendements possibles.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont des gens qui le disent. Je ne
parle pas au nom du
gouvernement fédéral, mais c'est monnaie courante dans les
milieux de la capitale nationale.
M. ROY (Beauce): Ce sont eux qui le disent, d'accord. Ce que je veux,
c'est faire un parallèle tout simplement. N'oublions pas que la loi
fédérale a été adoptée avec la loi du
bâillon, à la dernière minute, et qu'on a
refusé...
M. HARVEY (Jonquière): ... et discutée trois mois et demi
en Chambre.
M. ROY (Beauce): Oui, trois mois et demi en Chambre, mais j'ai tout de
même la loi ici. Ce n'est pas une petite loi. Il est évident que
cela prend quand même un certain temps.
M. HARVEY (Jonquière): Vous l'avez depuis le début de
janvier, et j'imagine que vous la connaissez. Quand on va rencontrer des
articles pareils, ça va bien aller.
M. ROY (Beauce): Le ministre est fort, réellement.
M. SAMSON: ... avec son ministère.
M. ROY (Beauce): Je voulais dire tout simplement ceci. Il y a un danger,
pour nous aussi, de ne pas avoir suffisamment de temps, avant l'ajournement de
la session, pour examiner tout cela avec toutes les lumières possibles,
avec les références qu'on doit examiner pour voir quelles
implications cette loi aura.
J'aimerais demander au ministre si, en plus de la loi 38, les autres
lois qui sont inscrites au feuilleton vont être présentées
ces jours-ci à la Chambre et si, effectivement, elles seront
discutées, elles aussi, pour être adoptées avant
l'ajournement d'été. Il y a cinq ou six lois, à l'heure
actuelle.
M. HARVEY (Jonquière) : Il y en a plusieurs qui sont
complémentaires à ce bill et d'autres amendements sont purement
techniques ou mineurs. Par exemple, la loi de l'impôt sur la vente en
détail, c'est pour permettre d'appliquer une disposition contenue dans
le discours du budget pour la machinerie industrielle. Il y a la loi de la taxe
sur le carburant qui peut être un peu plus longue parce que c'est une
nouvelle philosophie. C'est une loi qui datait de 1924, mais ce ne sera pas
tellement long non plus. Comme je le disais au député, tout
à l'heure, je pense que nous allons avoir amplement le temps, non pas du
temps à perdre, mais le temps. Je vais vous faire remettre la table
de...
UNE VOIX: C'est déjà fait.
M. HARVEY (Jonquière): C'est déjà fait. Vous avez
la table de concordance ambivalente avec le fédéral. Je pense
qu'au niveau de la recherche, pour se retrouver avec le bill C-259, cela va
aller beaucoup mieux que cela allait au fédéral parce qu'on n'y
avait pas de table de concordance.
M. ROY (Beauce): On n'avait pas de table de concordance et on n'avait
pas besoin de se soucier de la fiscalité provinciale que nous avions
demandée parce qu'à ce moment-là, c'est nous qui devions
nous ajuster à Ottawa par la suite.
M. HARVEY (Jonquière): Mais quand on dit que la loi a
été adoptée pratiquement avec le bâillon, il faut
admettre tout de même qu'elle a été trois mois et demi
devant les Chambres. Elle aurait été sept mois devant les
Chambres... vous savez, lorsque l'on est en commission parlementaire, il faut
se dire la vérité. Il y a des fois où il se perd beaucoup
de temps en Chambre parce qu'il y a une galerie des journalistes et il y a des
écrits. Certains députés disent des choses qu'ils ne
diraient pas avec trois ou quatre experts en dehors de l'Assemblée
nationale, s'ils étaient pris dans une discussion sérieuse au
point de vue de la fiscalité.
M. ROY (Beauce): Ce que je voulais tout simplement faire ressortir
je vais prendre un exemple pour qu'on ne répète pas les
mêmes erreurs c'est que s'il y avait eu peut-être un mois
supplémentaire pour permettre de discuter tous les articles, il n'y
aurait pas autant la nécessité de l'amender dans un délai
aussi court. Ce que j'espère, au moins, c'est que nous aurons toutes les
informations voulues, les informations dont nous aurons besoin pour être
en mesure de faire un travail pratique, un travail objectif, de façon
à ne pas être obligés de recommencer dans deux mois, quatre
mois ou six mois ou, encore, que nous nous retrouvions, à la toute
dernière minute, disant: Il nous reste encore 150 articles et il faut
ajourner pour l'été. Là, on n'a plus le temps et on va les
adopter en bloc. C'est tout simplement ce point que je voulais souligner au
ministre pour que nous prenions le temps de le faire, même s'il est
nécessaire de siéger une semaine de plus.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. Je suis d'accord avec le
député à l'effet que nous n'avons pas le droit d'adopter
les articles à la vapeur, faute de temps.
M. ROY (Beauce): Maintenant, les amendements qu'Ottawa entend proposer,
est-ce que vous en avez une idée? Est-ce que vous avez été
mis au courant ou est-ce que vous n'avez aucune indication, à l'heure
actuelle?
M. HARVEY (Jonquière): Nous ne nous occupons pas d'Ottawa. Nous
avons rédigé notre propre texte. Vous allez voir que les mutatis
mutandis sont rares. Ils sont là lorsqu'il est absolument
nécessaire de les avoir pour éviter que cela nous coûte une
fortune pour faire des choses pour lesquelles Ottawa est mieux
équipé
que nous. Je donne un exemple dans le domaine maritime. On va trouver
une référence à la loi fédérale, mais ce
sont des cas d'exception.
M. LATULIPPE: M. le ministre, s'il s'en vient un amendement qui doit
avoir une implication sur votre loi il y aurait peut-être moyen de le
prévoir.
M. HARVEY (Jonquière): Il est sûr que nous apporterons des
amendements. Dans une loi comme celle-là, on ne peut jamais garantir
qu'on n'apportera pas d'amendement. Il peut arriver que, dans la
rédaction, un tout petit mot ait été oublié. Cela
nécessite un amendement en cours de route. Il est bien difficile
d'éviter des amendements, mais, généralement, ce sont des
amendements d'ordre mineur. Après la mise en application de la loi,
quand on s'aperçoit qu'il y a un amendement à apporter, on est
obligé de revenir devant la Chambre pour amender la loi, à une
autre session.
M. LATULIPPE: Je considérais qu'il serait peut-être
important d'inviter les gens d'Ottawa à envoyer à vos experts les
amendements qu'ils ont l'intention de proposer, puisqu'ils ont un comité
de législation, eux aussi, j'imagine, en matière fiscale. Il y
aurait peut-être lieu de réviser immédiatement quelques
points.
M. HARVEY (Jonquière): Les tractations entre les fonctionnaires
du ministère du Revenu de l'Ontario et des autres provinces avec le
gouvernement du Canada se font de façon régulière, sur la
base de comités permanents. Encore il y a quelques jours, il y a eu
justement une réunion entre les hauts fonctionnaires du gouvernement
fédéral du Revenu, ceux du Québec et ceux de l'Ontario.
Cela existe donc. Maintenant, autant que faire se peut, sauf lorsqu'il y a des
implications politiques, les hauts fonctionnaires laissent la politique aux
hommes politiques, mais, entre eux, les tractations existent, ainsi que les
échanges de renseignements, de façon continuelle.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: Le ministre croit-il qu'il lui serait possible de
connaître la teneur de certains amendements qui doivent être
apportés par le gouvernement fédéral, avant l'adoption du
présent bill?
M. HARVEY (Jonquière): Non. Les amendements sont gardés
secrets tant et aussi longtemps qu'ils n'ont pas été
acceptés par le cabinet fédéral, tant qu'ils sont au stade
de l'étude par les fonctionnaires. Le rapport ou les suggestions sont
faites au ministre du Revenu national qui, lui, présente au cabinet
fédéral les recommandations d'amendements. Lorsque le cabinet
s'est prononcé, il peut y avoir amende- ment. Quand on est en session,
c'est facile. On en fait part à la Chambre dans une déclaration
ministérielle et, là, on peut faire des échanges de
renseignements entre fonctionnaires du niveau provincial et
fédéral.
M. SAMSON: A ce moment-ci, vos experts, au ministère du Revenu,
peuvent-ils prévoir le genre d'amendements qui seraient apportés
au bill 6-259?
M. HARVEY (Jonquière): Il y a des amendements qui sont rendus
nécessaires, à la suite du discours du budget de M. Turner, comme
de celui que le ministre des Finances du Québec a fait au mois de mars.
Alors, il y a des amendements. Ceux-là il est sûr que nos
fonctionnaires les connaissent, parce que le discours du budget de M. Turner
indique la nécessité d'apporter tel ou tel amendement. C'est
juste dans ce temps-là qu'on est sûr que l'amendement sera
apporté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et vous en avez tenu compte?
M. HARVEY (Jonquière): Ne connaissant pas les modalités ou
les dispositions législatives, nous n'en avons pas tenu compte. Il
faudra revenir à l'automne.
M. ROY (Beauce): M. le Président, nous avons discuté de
quelques points. Je voulais voir quelle serait l'attitude du ministre de ce
côté. On lui a peut-être tendu un petit piège, en
posant ces questions. C'est que nous estimons, tout simplement, qu'il faut que
le Québec nous l'avons dit clairement cet après-midi
agisse une fois pour toutes et qu'on cesse de toujours s'ajuster dans le
sillage des autres. C'est peut-être une occasion que nous avons
d'étudier la loi à la lumière de ce dont nous avons
besoin, selon notre adaptation à nous. Ottawa devra alors tenir compte
de ce que nous faisons et non nous, tenir compte d'Ottawa.
M. HARVEY (Jonquière): Si nous avons besoin d'amender notre
législation, nous n'avons pas besoin de consulter Ottawa. Nous allons le
faire. D'abord et avant tout, il faut être convaincus que nous avons
besoin d'amender notre loi, pour faire ce que le député de Beauce
dit.
M. ROY (Beauce): D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Je suis d'accord avec vous
là-dessus. Mais de là à dire oui parce que vous voudriez
qu'on les amende pour les placer devant un fait accompli, c'est autre chose. Si
nous jugeons à propos d'amender nos lois, nous sommes disposés
à le faire.
M. ROY (Beauce): Tenant compte de nos besoins et de nos
priorités?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. KENNEDY: Il ne faudrait pas que le député de Beauce
oublie que nous avons des voisins. Il ne faut quand même pas avoir des
dispositions législatives en matière fiscale qui nous
désavantagent par rapport à nos voisins.
M. ROY (Beauce): Si on regarde la taxe de vente, je pense que
l'honorable député de Châteauguay pourrait tout de
même examiner que nos voisins on n'en tient pas tellement compte. Notre
taxe de vente est à 8 p.c, alors que celle de l'Ontario est à 5
p.c. Cela nous désavantage, mais on le subit quand même. Nous ne
pouvons pas tellement argumenter de ce côté-là.
M. KENNEDY: Cela ne veut pas nécessairement dire que c'est une
bonne chose.
M. ROY (Beauce): Je ne dis pas que c'est une bonne chose, mais ça
existe.
M. LE PRESIDENT: S'il n'y a pas d'autres députés qui ont
des remarques à faire, nous allons commencer par les articles,
l'interprétation et l'article 1.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais une suggestion à faire, c'est
que nous n'étudIlons pas les définitions tout de suite, que nous
les laissions en suspens pour y revenir plus tard, soit à la fin de
l'étude ou au moment où on le jugera opportun, pour la bonne
raison que nous allons apprécier tout le sens des définitions au
fur et à mesure que nous allons avancer dans le projet de loi. Nous
pouvons discuter longtemps des définitions, mais si nous n'avons pas vu
le projet de loi nous n'en voyons pas toutes les implications.
Je pense que nous devrions les suspendre. Nous pouvons y revenir
incidemment. En étudiant un article on peut considérer une
action. Je pense que ça va aider dans le travail. Cela peut
bloquer...
M. HARVEY (Jonquière): Je n'ai pas d'objection. Au fait c'est la
façon d'écrire nos lois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous pouvons bloquer dans les
définitions et en discuter longtemps. Si nous entrons dans le corps du
projet de loi pour revenir plus tard aux définitions, ça va
faciliter le travail.
M.JORON: Je souscris également. Je suis d'accord.
M. LATULIPPE: Nous souscrivons aussi. Cela va faire gagner du temps.
M. HARVEY (Jonquière): A la fin des épreuves, vous avez
tout le schéma de la loi, chapitres et titres; ça suit les notes
explicatives très volumineuses mentionnées par le
député de Rouyn-Noranda. Tout de suite après, vous avez le
schéma de la loi, l'index.
M. SAMSON: C'est là qu'on voit l'importance des notes.
M. ROY (Beauce): Ma question est peut-être hors d'ordre, mais
croyez-vous pouvoir nous remettre cette semaine le document imprimé?
M. HARVEY (Jonquière): On m'a dit qu'il allait être
prêt demain, au plus tard après-demain. Ce sera plutôt au
début de la semaine prochaine, en raison du fait qu'on a remis le
chapitre sur les dons seulement tard cet après-midi. Nous devrions
l'avoir au début de la semaine prochaine dans son format habituel.
M. LE PRESIDENT: Format de poche?
M. HARVEY (Jonquière): Nous allons avoir de la misère avec
certaines poches.
Généralités
M. LE PRESIDENT: De consentement unanime, nous suspendons l'article 1,
et nous tombons au chapitre I, généralités.
M. HARVEY (Jonquière): Nous référerons à
l'article 1 au fur et à mesure que nous en aurons besoin dans les
discussions.
M. LE PRESIDENT: Article 2.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la définition des mots
père et mère.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des députés qui auraient
des commentaires à faire sur l'article 2?
M. HARVEY (Jonquière): Alors article 2, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais une observation quant à la
rédaction, je ne sais pas si c'est la meilleure. Intercaler "dans
l'année d'imposition à l'égard de laquelle l'expression
est employée", je trouve que vous reportez le contribuable un peu loin.
Dans la loi fédérale, ici on va se référer
de temps en temps à la loi fédérale on dit: "dont
le contribuable est l'enfant". Est-ce que c'est bien le sens qu'on a voulu
donner?
M. HARVEY (Jonquière): Jusqu'à l'article 17, ce sont
toutes des définitions; de 2 à 17.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si vous voulez, disons qu'on les passe aussi
comme définitions.
M. HARVEY (Jonquière): Très bien, on pourra passer de 2
à 17.
M. CLOUTIER (Montmagny): Tantôt j'ai eu l'idée de proposer
d'aller au livre 2.
M. HARVEY (Jonquière): Si vous voulez.
M. ROY (Beauce): Alors l'article 2 ne sera pas adopté; on
commencera tout simplement, si je comprends bien la suggestion du
député de Montmagny, à l'article 17.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors on passe toutes les
définitions.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça; pour les
définitions de l'article 1 à 16 inclusivement, on suspend, pour y
revenir au cours du débat et les adopter lorsqu'il y aura lieu.
M. LE PRESIDENT: Article 17: assujettissement à
l'impôt.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'ai aucune remarque ni aucune objection, M.
le Président, c'est là que tous les contribuables se font
attrapper, même le député de Trois-Rivières. Si on
veut que le ministre retire des taxes de la loi, il faut bien adopter l'article
17.
M. HARVEY (Jonquière): Il faut avoir des résidents au
Québec une fois de temps en temps.
M. CLOUTIER (Montmagny): Autrement la loi n'a plus aucun sens. C'est
ça que le ministre veut. Il veut avoir des revenus.
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a pas que moi. A entendre tous les
députés, apparemment ça prend des revenus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais le ministre du Revenu c'est celui qui
entre le plus d'argent au gouvernement.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. Alors article 17,
adopté?
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il des députés qui auraient des
remarques à faire? Nous adoptons l'article 17?
M. KENNEDY: Un instant, M. le Président. A la lumière de
la définition qui est donnée de "résident", je me demande
ici s'il n'y a pas confusion. On dit: "Toute personne qui est un particulier
résidant au Québec le dernier jour d'une année
d'imposition ou qui est une corporation..." ça n'a pas d'importance.
Est-ce que ça voudrait dire que le gars qui déménage le 25
décembre d'une année est assujetti à l'impôt
provincial? Il est résident le dernier jour de l'année?
M. HARVEY (Jonquière): S'il déménage au Canada,
dans une autre province, par entente, on transfère le montant d'argent
qu'il a payé durant l'année dans la province de Québec
à la province canadienne où il déménage, par voie
d'entente. Si c'est dans un autre pays, on perd la taxe, et vice et versa.
M. KENNEDY: Celui qui déménage au Québec le 25
décembre, est-ce que, le 31 décembre de l'année, il est
considéré comme résident? Est-ce que tout son revenu,
à ce moment-là...
M. HARVEY (Jonquière): Tout son revenu est taxable.
M. KENNEDY: J'ai commencé un peu à l'envers, j'ai lu les
définitions, puis on donne, comme résidence
présumée, s'il a été 183 jours ou plus à des
périodes différentes, mais un total de 183 jours.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour un non résident en
dehors du Canada ça.
Pour l'information du député de Châteauguay, le cas
qu'il cite serait celui d'un employé de compagnie qui vient travailler
au Canada. Il a un minimum de 183 jours pour être considéré
comme résident québécois et vice versa puisqu'il est
présumé résident du Québec et du Canada.
M. SAMSON: On voit, à l'article 17, "toute personne qui est un
particulier résidant au Québec le dernier jour d'une année
d'imposition". Qui sera appelé à déterminer qu'un tel est
résident le dernier jour de l'année? Prenons le cas où les
citoyens résidents de l'Ontario, près de la frontière,
sont appelés à déménager vers la fin d'une
année d'imposition. Il se peut qu'un contribuable ait une
résidence en Ontario et au Québec en même temps, pour une
période d'un mois, par exemple. Qui sera appelé à
déterminer qu'il a été résident le 31
décembre?
M. HARVEY (Jonquière): C'est sa résidence de fin
d'année.
M. SAMSON: Ecoutez, je soulève un point qui a l'air pas trop
intéressant, mais...
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait. Même
s'il a une résidence en Ontario et que, le 31 décembre, il dise:
Je m'en vais à ma résidence en Ontario pour être un citoyen
ontarien, c'est une question de fait. Il a une résidence au
Québec et il est effectivement résident du Québec,
même s'il a été absent la dernière journée.
Sa résidence du Québec en fera un citoyen, un résident
québécois.
M. SAMSON: Ce n'est pas tout à fait cela que j'ai posé
comme problème.
M. HARVEY (Jonquière): Je vous écoute.
M. SAMSON: Nous savons que, près des frontières, il y a
des gens qui travaillent en Ontario, par exemple, durant une bonne partie de
l'année; ils sont appelés à déménager. Il se
pourrait que, vers la fin de l'année, ils déménagent au
Québec, mais qu'ils ne soient en permanence ni au Québec ni en
Ontario pour une période d'un mois, peut-être. Quelqu'un qui loue
un logement, par exemple, on sait qu'il loue à l'avance et qu'il doit
donner un avis avant de partir de l'Ontario. Il se pourrait que, pour une
période de quinze jours ou trois semaines, ce soit assez difficile de
déterminer si le contribuable en question est résident du
Québec ou de l'Ontario.
Si cela devient difficile pour des raisons comme celles-là, qui
va déterminer que le citoyen est un contribuable québécois
plutôt qu'ontarien?
M. HARVEY (Jonquière): Comme je le disais au
député, tout à l'heure, si c'est un célibataire,
par exemple, qui se loue une chambre en Ontario, cela ne tiendra pas. Si c'est
un type qui déménage réllement, c'est une question de fait
et il serait citoyen ontarien. On remettrait à la province de l'Ontario,
comme je le disais tout à l'heure au député de
Châteauguay, les impôts payés durant l'année à
la province et vice versa, si le cas contraire se produisait à l'endroit
de l'Ontario en faveur du Québec.
M. BACON: Je n'ai pas compris tantôt, quand le ministre a
répondu au sujet de quelqu'un qui vient de l'extérieur ou qui
irait à l'extérieur pendant l'année d'imposition. Ce
serait la période pendant laquelle il a travaillé ici qui serait
imposable?
M. HARVEY (Jonquière): S'il déménage dans une autre
province du Canada?
M. BACON: Non, en dehors du pays.
M. HARVEY (Jonquière): En dehors du pays, il y a un minimum de
183 jours de travail pour être considéré comme
résident québécois. C'est à l'article 18.
M. BACON: D'accord.
M. LATULIPPE: Y a-t-il une définition du résident?
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait.
M. BACON: Il n'y en a pas.
M. HARVEY (Jonquière): Pour un célibataire, une
résidence, c'est une chambre quelque part. Souvent, c'est dans un
hôtel; ce peut être dans une famille ou moyennant la location d'un
logement au propriétaire d'un immeuble; c'est une question de fait.
M. LATULIPPE : Prenons le cas de quelqu'un qui travaille aux Etats-Unis,
qui n'est pas marié et qui reste ici au Québec.
M. HARVEY (Jonquière): Il s'agit d'un cas d'espèce.
Souvent, le contribuable est obligé de nous faire la preuve qu'il
n'était pas résident du Québec.
M. LATULIPPE: Au niveau des impôts, il était
considéré comme résident c'est un cas que j'ai eu
à débattre et, au niveau du fonds d'indemnisation, pour un
accident d'automobile, il n'était plus résident.
M. HARVEY (Jonquière): C'est bien une question de fait, C'est
parce qu'il a été pris pour faire la preuve qu'il était
résident québécois et qu'il n'a pas été
capable de la faire. Au niveau des impôts, ce serait la même chose.
Il pourrait arriver que, par la voie de nos fonctionnaires, on
établisse, au ministère, qu'il est résident
québécois.
Il s'agirait pour lui de nous prouver qu'il n'était pas
résident québécois.
M. LATULIPPE: C'est parce qu'il y a eu deux contradictions. Au niveau de
l'impôt, on le considérait comme un résident
québécois et, quand est arrivé le temps d'un accident
qu'il avait eu, ils ont considéré qu'il était non
résident. Du fait qu'il a eu un accident au Québec, le fonds
d'indemnisation a refusé alléguant que dans cet Etat
américain on n'offrait pas des avantages comparables aux gens du
Québec qui allaient là.
M. HARVEY (Jonquière): Et il n'a pas plaidé cette affaire?
Il avait une belle cause à mettre dans les mains des avocats.
M. LATULIPPE: Non, il ne l'a pas fait plaider par les avocats mais nous
avons essayé d'intervenir au fonds d'indemnisation.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait, ce n'est pas
uniquement une question d'interprétation. Vu qu'un ministère
entre autres vous avez mentionné le ministère du Revenu
avait déterminé qu'il était résident
québécois, votre type, au lieu d'essayer par différentes
voies, avait une excellente cause; il aurait dû se prendre un bon avocat
et il avait de très bonnes chances de gagner sa cause. Comme c'est un
fait, le ministère est toujours pris pour aller devant les tribunaux
quand les contribuables veulent y aller. Ils disent: Nous allons y aller contre
le ministère devant les tribunaux.
M. LATULIPPE : Avez-vous pensé à une définition
bien spécifique de ce qu'est un résident? Qui l'est et qui ne
l'est pas? Ou si ça va rester des cas d'espèce comme ce l'est
maintenant?
M. HARVEY (Jonquière): Cela ne se définit à peu
près pas, ça varie d'un individu à l'autre, comme c'est
une question de fait.
M. LATULIPPE: C'est parce que j'ai un comté en bordure de la
frontière et de tels cas arrivent assez souvent. C'est toujours la
question.
M. HARVEY (Jonquière): Il se pose des problèmes, comme le
signalait le député de Rouyn-Noranda, qui existeront toujours
dans le cas de ce qu'on appelle communément les cas frontières.
Ces problèmes ont toujours existé et il continueront toujours
d'exister. C'est pour ça qu'il n'y a pas de définition
précise parce que c'est toujours une question de fait. Quand c'est
établi par un ministère, que ce soit le ministère du
Revenu ou un autre, et s'il est en mesure de prouver par des faits qu'il
n'était pas un résident québécois au dernier jour
de l'année, il obtient gain de cause. L'autre province
bénéficie du montant d'argent qu'il a payé durant
l'année et qui lui est remis par voie d'entente parce qu'il est
résident de l'autre province. C'est pour ça que nous avons des
ententes avec les autres provinces.
M. LATULIPPE: S'il y avait moyen de le définir pour nous des
comtés en bordure de la frontière, ça nous
éviterait des ennuis.
M. HARVEY (Jonquière): On me souffle à l'oreille ce que
j'avais justement sur le bout de la langue. Nous avons des gens qui sont dans
la pratique du métier depuis des années et qui n'ont pas encore
trouvé une définition pour mettre dans les textes de loi. Si le
député de Frontenac en a une, qu'il nous l'envoie, je reviendrai
à l'automne avec une définition. Mais elle a besoin d'être
solide parce qu'il y a des gens qui sont dans le métier depuis 20, 25
ans et qui n'ont pas encore trouvé la formule de définition que
vous voulez que nous trouvions.
M. LATULIPPE: Je n'en ai pas.
M. ROY (Beauce): Sur cette question de définition, je pense quand
même qu'il y aurait peut-être certains critères sur lesquels
le gouvernement pourrait se baser. Il est évident que, dans le cas d'une
personne seule, c'est assez difficile à établir parce que c'est
très facile de changer de résidence. Lorsqu'une personne a une
famille, à quel endroit demeure la famille? Dans le cas des questions de
frontières entre le Québec et l'Ontario, il y a bien des gens qui
à un moment donné ont une résidence au Québec et
une autre en Ontario. Ils ont effectivement deux résidences, adresses
postales et autres et les gens peuvent être rejoints d'une manière
ou d'une autre. Mais dans le cas d'une personne, le fait de ses gains,
là où il reçoit son salaire, la province où il
gagne sa vie, pourrait être, je pense, un critère qui pourrait
être déterminant dans un litige comme ça. On pourrait voir
si effectivement la majorité de ses gains proviennent du Québec
ou de l'Ontario. Si une personne, à cause de sa fonction, de sa situa-
tion, est placée à cheval sur la frontière, comme on
pourrait dire, et qu'effectivement il y a moins d'impôt à payer
dans un endroit à la fin de l'année, elle peut s'arranger.
M. HARVEY (Jonquière): Supposons qu'à nos
frontières immédiates ce petit jeu est pratiqué; je ne dis
pas qu'il l'est.
Au niveau d'une famille, il est plus facile d'identifier le lieu de
résidence. Au niveau d'un individu, en Ontario et dans l'autre province
qui nous voisine, sur les lignes frontières, dans les deux endroits, les
revenus gagnés à l'extérieur de l'Ontario
spécialement sont imposables comme les nôtres.
Comme les impôts, à ce que je sache, sont à peu
près comparables, il n'y a rien à gagner pour un gars. Il
déménagerait pourquoi? Pour voir son impôt remis à
la province d'Ontario au lieu de la province de Québec. Disons que
l'expérience nous prouve qu'une définition bien précise du
lieu de résidence compliquerait les choses, étant purement une
question de fait.
M. JORON: Il y a une définition de la résidence dans le
code civil. Pourquoi ne pas l'appliquer? De mémoire, c'est où une
personne tient feu et lieu... Je ne sais trop.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de domicile et non une
question de résidence, ce n'est pas la définition de la
résidence.
M. LATULIPPE: Je voulais souligner un fait qui arrive. Quand le gars
travaille aux Etats-Unis et est domicilié au Québec, il revient
toutes les fins de semaine. Il arrive qu'il est obligé d'encourir des
dépenses assez élevées pour aller travailler à 150
milles, 200 milles, 300 milles parfois. Quand on lui ajoute 8 p.c. qui sont
imposables, à cause du taux de change, sur de l'argent qui a
été dépensé, en fait, pour travailler, dans la
majorité des cas, cela crée un certain litige.
M. HARVEY (Jonquière): C'est inhérent à l'emploi.
Ce n'est pas par voie d'impôt qu'on peut corriger une affaire comme
cela.
M. LATULIPPE: Oui, je suis d'accord. Je ne peux pas vous suggérer
une solution miracle pour résoudre tous les problèmes
inhérents à cela.
M. LE PRESIDENT: Si ma mémoire est fidèle, cette question
a été soulevée lors de l'étude des crédits
du ministère du Revenu. Je crois que le ministre avait souligné
que cela pouvait s'appliquer même à un type qui demeurerait dans
votre région et qui pourrait aller travailler peut-être...
M. HARVEY (Jonquière): Même à l'intérieur de
la province.
M. LE PRESIDENT: ... à l'intérieur de la province et qui
encourrait certaines dépenses aussi.
M. LATULIPPE: C'est entendu pour l'intérieur de la province, mais
c'est quand on impose sur le taux de change, disons de 8 p.c. Il n'y a pas
touché. Il l'a dépensé aux Etats-Unis, pour son travail et
il est imposé là-dessus.
M. HARVEY (Jonquière) : Par contre, quand le taux de change est
l'opposé et est à l'avantage du contribuable...
M. LATULIPPE: Oui, c'est quand il n'est pas à son avantage que
nous en entendons parler plus souvent.
M. HARVEY (Jonquière): Mais ce n'est pas par le biais de la Loi
de l'impôt qu'on pourra corriger de façon efficace cette chose
pour la rendre stable.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: M. le ministre, aux fins d'établir le lieu de
résidence, est-ce que vous n'acceptez pas la déclaration du
contribuable? J'ai entendu tantôt, que vous mentionniez que le
contribuable devait vous faire la preuve du contraire, si vous
établissiez son lieu de résidence.
M. HARVEY (Jonquière): Généralement, son employeur,
par la voie du TP5, l'établit clairement aussi.
M. SAMSON: Oui, mais je ne parle pas d'un cas où c'est
établi...
M. HARVEY (Jonquière): Je comprends, mais vous savez, le
contribuable, généralement, est salarié. Son employeur lui
donne un bon coup de main pour déterminer son lieu de résidence.
Il sait où il demeurait et en plus, lui-même, dans son formulaire,
s'il nous dit qu'il demeurait en Ontario ou au Nouveau-Brunswick, cela devient
une question de fait et il nous le prouve. C'est là qu'on
détermine, après que sa preuve est faite, si oui ou non il
était, au dernier jour de l'année, un résident
québécois. C'est uniquement ainsi que cela se fait.
D'ailleurs, s'il est en Ontario, il n'a pas à faire de
déclaration à Québec. C'est nous qui allons être
obligés d'envoyer le montant de taxes qui a été retenu
durant l'année à la province où il a
déménagé. Parce que le fédéral va nous le
demander aussi.
M. SAMSON: Si je comprends bien, ce qui pourrait apporter des
complications, c'est le fait qu'un contribuable qui demeurait en Ontario le 31
décembre est arrivé au Québec quelques jours après.
Dans sa déclaration d'impôt au fédéral, il donne
comme adresse le Québec. Est-ce cela qui peut compliquer?
M. HARVEY (Jonquière): C'est le fédéral qui
réclamerait au gouvernement de l'Ontario le transfert de l'argent
perçu comme taxes provinciales en Ontario pour le remettre au
Québec. Comme, dans le cas de l'Ontario, c'est le fédéral
qui perçoit pour la province, il nous remettrait le montant retenu
à ce type comme taxes provinciales sur le revenu en Ontario.
M. LE PRESIDENT: Autre question?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, ma question a trait
à tous les articles de l'assiette fiscale, enfin les articles 17, 18,
19, 20, 21, 22. Nous avons six articles qui sont longs et qui sont assez
techniques.
Le fédéral, dans sa loi, prend 18 lignes pour
décrire l'assiette fiscale. Qu'est-ce qui a motivé une
rédaction aussi difficile? Est-ce parce qu'on s'inspire de notre
législation actuelle ou quoi?
M. HARVEY (Jonquière): Nous avons une assiette plus creuse, nous;
c'est l'assiette québécoise!
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais est-ce que le ministre va chercher
pas mal plus de contribuables? S'il va en chercher plus, cela vaut la peine de
mettre du texte. Mais, s'il ne va pas en chercher plus, pourquoi le ministre ne
simplifierait-il pas la rédaction? Je voudrais avoir une réponse
technique.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une petite assiette
française. C'est la différence entre l'assiette française
et l'assiette anglaise.
On me dit que la différence ici, au Québec, c'est que nous
avons deux sortes de non-résidents. Nous avons le non-résident du
Québec et le non-résident du Canada. C'est ce qui fait en sorte
que notre définition de l'assiette fiscale est plus longue. C'est
uniquement cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce qu'il y a une différence
sensible.
M. HARVEY (Jonquière): Au Canada, il y a le non-résident
du Canada, tandis que nous, nous avons le non-résident du Québec
et le non-résident du Canada. C'est la réponse. Je
répète bien, n'est-ce pas?
M. JORON: C'est un des avantages du fédéralisme. Cela fait
des lois plus longues.
M. HARVEY (Jonquière): Cela fait un plus beau pays, aussi.
UNE VOIX: C'est une question d'assiette.
M. JORON: C'est ça!
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article
17? Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que nous pouvons adopter les
articles 17 à 22 inclusivement?
M. CLOUTIER (Montmagny): oui. Disons qu'en fait...
M. HARVEY (Jonquière): C'est l'assiette, c'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... c'est l'assiette fiscale. Il peut arriver
je veux le dire au président qu'en allant plus loin dans
le projet de loi on ait, à un moment donné, à faire des
remarques sur l'assiette fiscale, parce que c'est la base du projet de loi.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'assiette fiscale, c'est l'assujettissement
à l'impôt. Le calcul du revenu, c'est la même chose. Ce sont
des dispositions fondamentales du projet de loi.
M. HARVEY (Jonquière): Disons que je considère votre
réserve de la même façon que la mienne quand je vous ai
parlé d'amendements mineurs...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): ... sur la forme et non sur les
principes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parce qu'on peut être appelé
à revenir sur tout ce qui constitue la base du projet de loi...
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... durant l'étude du projet de loi.
M. HARVEY (Jonquière): Les articles 17 à 22 sont
adoptés, sous réserve d'y revenir au besoin, au cours de la
discussion.
M. LE PRESIDENT: Les articles 17 à 22, adopté sous
réserve.
M. HARVEY (Jonquière): Calcul du revenu.
M. LE PRESIDENT: Article 23, règles fondamentales. Calcul du
revenu.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est là que le ministre introduit sa
nouvelle notion du gain de capital. Comment le ministre fait-il pour introduire
une nouvelle notion? Quand c'est une nouvelle taxe, le ministre doit prendre
beaucoup de précautions.
M. TETLEY: C'est une taxe humaine, celle dont vous parliez
autrefois.
M. HARVEY (Jonquière): C'est là, justement, qu'on peut
atteindre ce qu'on appelle l'équité, en rejoignant celui qui est
un peu plus riche et en laissant tranquille celui qui est un peu moins riche,
parce qu'il ne fait pas souvent de gains de capital.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne veux pas que le ministre
interprète ma remarque.
M. HARVEY (Jonquière): Non, ce n'est pas à vous que je la
fais.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne suis pas contre le profit de capital.
M. HARVEY (Jonquière): Je vous regarde, mais j'espère
qu'on m'écoute ailleurs.
M. ROY (Beauce): Appauvrir les riches sans enrichir les pauvres.
M. HARVEY (Jonquière): Comment dites-vous ça?
M. ROY (Beauce): Appauvrir les riches sans enrichir les pauvres.
M. HARVEY (Jonquière): Cela est difficile. M. SAMSON: Vous allez
le faire. M. ROY (Beauce): Cela va bien.
M. HARVEY (Jonquière): C'est quasiment rendre
financièrement possible ce qui est physiquement impossible.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, ici, le ministre soustrait. Quand on
additionne la somme des revenus, plus le gain de capital, cela ne va pas mal.
Mais ici le ministre soustrait les déductions permises.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont les règles fondamentales
pour établir l'assiette de cette catégorie d'impôts sur les
gains de capital.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pourquoi le ministre a-t-il introduit l'article
24?
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour calculer les différentes
sortes de revenus par source.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour fins de statistiques ou quoi? Est-ce que
cela donne des avantages?
M. HARVEY (Jonquière): Pour les déductions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. C'est le seul avantage. C'est pour les
déductions, suivant
la source de revenu, qui peuvent différer. Alors nous pourrons y
revenir plus loin.
Nous allons faire des considérations sur les articles 23, 24 et
25 à la fois.
M. HARVEY (Jonquière): Sur le chapitre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sur le chapitre.
M. HARVEY (Jonquière): Sur tout le chapitre.
M. LE PRESIDENT: C'est très bien.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'ai pas d'autres remarques sur les
règles fondamentales.
M. LE PRESIDENT: Des membres de la commission auraient-ils d'autres
commentaires sur les articles 23 à 25?
M. ROY (Beauce): Pour les articles 23 à 25, cela va.
M. LE PRESIDENT: Articles 23 à 25, adopté.
Article 25.
M. HARVEY (Jonquière): Article 25, titre Il, revenu ou perte
provenant d'une charge ou d'un emploi.
M. LE PRESIDENT: Vous parlez de l'article 26.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 26. M. LE PRESIDENT: Mais
l'article 25?
M. HARVEY (Jonquière): Je crois que l'article 25 a
été adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les articles 26 à 29, M. le
Président. Si vous nous le permettez, quand les chapitres ne sont pas
trop longs, nous les prendrons un par un.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est que tous ces articles se tiennent.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Peut-on considérer l'article 25 comme
adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, adopté. Nous étudions
maintenant les articles 26 à 29.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Gratifications et dons
M. LE PRESIDENT: Articles 26 à 29: Règles fondamentales
dans revenu ou perte provenant d'une charge ou d'un emploi.
M. HARVEY (Jonquière): Vous remarquerez qu'à l'article 26
nous n'avons pas oublié les gratifications.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre est optimiste, quand il parle de
gratifications. Y a-t-il des contribuables qui rapportent les pourboires dans
les déclarations d'impôt? Oui?
UNE VOIX: Oui, il y en a plusieurs. M. SAMSON: Peut-on avoir les
noms?
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors il y a une bonne éducation de
faite chez le contribuable québécois.
M. HARVEY (Jonquière): C'est difficile de l'affirmer. Cela s'est
présenté. On en a ramassé plusieurs. Maintenant, la preuve
est plus difficile à faire. Il n'y a pas encore de loi, au pays, qui
vous défende de donner votre argent à qui vous voulez. Dans le
domaine des gratifications ou des pourboires, c'est bien difficile. Aux
Etats-Unis, ils ont une formule. Ils établissent un pourboire de tant,
pour un poste donné. De grandes injustices sont commises en
déterminant un montant nominal pour une fonction, concernant le
pourboire.
C'est un peu comme dans les lois sociales, M. Cloutier. Tous les revenus
doivent être déclarés. Je connais de nombreux enfants qui,
à un moment donné, quand leurs propres parents
bénéficient d'une loi sociale, mettent la main dans leur poche et
leur donnent de l'argent. A la fin de l'année, je ne sais pas trop si
dans les rapports d'impôt ce montant est toujours rapporté.
Mais il est censé l'être. L'article 26 est clair: "y
compris les gratifications."
M. LATULIPPE: En vertu de la Loi de l'aide sociale, ils n'ont pas le
droit d'avoir...
M. HARVEY (Jonquière): En vertu de l'aide sociale, je vous donne
un exemple. Supposons que votre mère bénéficie de la
sécurité de vieillesse, et qu'elle n'en a pas assez pour arriver
et qu'elle demande de l'assistance au niveau de l'aide sociale provinciale.
Tous les revenus sont calculés, même les $20 que vous jugeriez
à propos de lui donner à l'occasion. Toute personne le
rapporte-t-elle, autant au ministre des Affaires sociales que chez nous? Dire
que tous ces montants-là sont rapportés soit au ministère
des Affaires sociales ou chez nous, c'est une affirmation purement gratuite. On
ne peut pas le faire d'une façon catégorique, mais la loi
oblige. Comme le disait justement cet après-midi le
député de Gouin, la loi actuellement en vigueur ne permettait pas
certaines dépenses. Mais le texte que nous avons devant nous le
défend de façon plus précise.
M. LATULIPPE: Ce que vous me dites, est-ce que ce serait
considéré comme un don ou une gratification? Cela ne tomberait
pas sous le chapitre...
M. HARVEY (Jonquière): Si la preuve était faite, ce serait
considéré comme un revenu.
M. LATULIPPE: Celui qui donne le revenu, est-ce que ça va
être déductible, en fonction de la loi? L'enfant qui va subvenir
aux besoins de sa mère...
M. HARVEY (Jonquière): Non, il ne pourrait pas le
déduire.
M. LATULIPPE: Donc, c'est une double imposition sur le même
salaire.
M. HARVEY (Jonquière): On va le voir dans le chapitre sur les
dons. Le gars qui va vouloir donner, il va se faire imposer. C'est justement
pour éviter de dépouiller un patrimoine. Quand on donne et qu'on
sait qu'on est taxé en donnant, c'est de notre propre volonté
qu'on paie un impôt.
M. LATULIPPE: D'après ce que j'ai cru comprendre, lorsqu'un
enfant aide sa mère, ça devient une gratification. Moi, je
prétendais que c'était un don.
M. HARVEY (Jonquière): L'exemple que je viens de donner, s'il
était rapporté, ça empêcherait la Loi de l'aide
sociale d'être appliquée et le ministère n'en verserait
pas. Dans le cas dont nous avons parlé tous les deux, si les $20
étaient rapportés par votre mère, les $20 qui seraient
donnés par le ministère des Affaires sociales le ministère
ne les donnerait pas. Donc, c'est l'argent des contribuables dans ce
cas-là qui est utilisé pour venir en aide additionnelle à
une personne qui, normalement, ne devrait pas l'avoir, s'il était
rapporté. Au niveau de l'impôt le cas qui nous
intéresse il est sûr et certain que tous les revenus, y
compris les gratifications, selon la loi, doivent être inclus dans le
revenu.
M. LATULIPPE: Nous allons, tout à l'heure, définir ce
qu'est un don et ce qu'est une gratification. Si le gars subvient à un
montant de moins... Je ne sais pas si vous avez établi un montant. Moi,
je serais porté à dire que c'est un don le fait de donner de
l'argent à sa mère. Vous me dites que c'est une gratification. Ce
n'est qu'une question de détail, mais ça peut avoir des
conséquences.
M. HARVEY (Jonquière): Cela dépend. S'il est le soutien de
son parent, il a le droit de lui en donner.
M. LATULIPPE: Est-ce que ça va être un don ou une
gratification? Il ne sera pas traité de la même façon.
M. HARVEY (Jonquière): Quand nous allons arriver au chapitre des
dons, nous allons vous l'expliquer.
M. ROY (Beauce): Je ne voudrais pas revenir sur des articles qu'on a
accepté de réserver, mais vous avez défini ce
qu'était une gratification, un don. Ou faut-il aller, dans les chapitres
qui concernent les dons, pour avoir plus de détails? Il y a des
gratifications qui ressemblent à des dons et des dons qui ressemblent
à des gratifications.
M. HARVEY (Jonquière): Un don ça va être taxable en
vertu du chapitre de l'impôt sur les dons. Et une gratification ça
va être un montant additionné au revenu.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le ministre peut me dire la
différence qu'il y a entre une gratification et un don?
M. HARVEY (Jonquière): Ce qui nous intéresse
présentement c'est charge et emploi. Là-dedans, il n'y a pas de
don du tout, c'est une gratification qui s'additionne au revenu du
contribuable.
M. ROY (Beauce): Cela ne m'éclaire pas suffisamment.
Quand est-ce que ça cesse d'être une gratification et que
commence à être un don, ou vice-versa, selon
l'interprétation que vous donnez à votre loi?
M. HARVEY (Jonquière): De l'employeur à l'employé,
il n'y a pas de don. C'est une gratification qui s'additionne à son
revenu ou un salaire reçu comme gratification. C'est à cause du
genre d'emploi qu'il exerce ou suivant ses fonctions. C'est un montant
rattaché à son emploi.
M. KENNEDY: Il n'y a aucune relation entre l'emploi et...
M. HARVEY (Jonquière): L'explication du député de
Châteauguay, c'est exactement ça.
M. ROY (Beauce): Je remercie le député de
Châteauguay d'avoir éclairé le ministre.
M. KENNEDY: Nous, de notre côté, on se tient.
M. HARVEY (Jonquière): Il n'est pas le seul
à m'éclairer. La différence entre moi et le
député de Beauce, c'est que moi, j'avoue franchement qu'on
m'éclaire souvent, mais vous avez l'air dur à éclairer,
vous.
M. ROY (Beauce): C'est parce que vous ne nous éclairez pas
souvent.
M. HARVEY (Jonquière): Vous n'êtes pas un cadeau à
éclairer non plus.
M. BACON: Au moins, le député de Châteauguay peut
éclairer, chose que le député de Beauce ne peut pas
faire.
M. LE PRESIDENT: J'ai l'impression que ce projet de loi est tellement
complet que les députés, même si l'article a
été déjà adopté, vont poser des questions
à d'autres articles pour faire de la concordance. C'est un projet de loi
qui est un peu particulier et...
M. CLOUTIER (Montmagny): Il est plein de dispositions fondamentales.
M. LE PRESIDENT: Très bien.
M. CLOUTIER (Montmagny): On est dans la viande, si on me permet
l'expression.
M. SAMSON: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a des
dispositions au ministère pour vérifier les gratifications? On
nous a dit tantôt que plusieurs contribuables les déclaraient, ce
qui présuppose qu'il y en a qui ne les déclarent pas.
M. HARVEY (Jonquière): Voyez-vous, l'expérience nous
prouve que souvent l'employeur nous aide beaucoup dans ce domaine parce que
lui-même n'est pas intéressé, pour le prix de son produit
ou le genre de commerce qu'il exerce, à donner comme gratification non
rapportée des montants qui doivent être inclus au salaire dû
à la fonction qu'exerce ce contribuable.
M. SAMSON: D'accord pour ce qui est de la gratification qui provient
directement de l'employeur mais dans les cas où le pourboire ou la
gratification ne provient pas directement de l'employeur et vient des clients,
c'est plus difficile.
M. HARVEY (Jonquière): C'est sûr. Il y a bien des
façons de le faire. On travaille du mieux qu'on peut là-dessus,
mais ce n'est pas facile je l'avoue.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, au sujet des articles
26 à 29, je voudrais demander au ministre si la couverture est plus
sévère, plus étanche que dans les anciennes lois. Est-ce
qu'il a durci les définitions par rapport à l'ancienne
législation provinciale?
M. HARVEY (Jonquière): Perte sur salaire est nouveau, pour le
reste, c'est la même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): Du côté de la présomption,
est-ce que ce n'est pas plus sévère que dans les anciennes lois?
C'est le même esprit?
M. HARVEY (Jonquière): Je ne le pense pas. C'est global.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est global. Disons qu'on va revenir souvent
à la concordance avec le gouvernement fédéral. C'est que
le contribuable, à certains endroits de son rapport, s'il n'y a pas
parfaite concordance, ça lui crée des problèmes. Quant il
y a un revenu qui est taxable à un endroit puis qui n'est pas taxable
à l'autre ou qui est taxable, mais pas de la même façon, si
le contribuable a des experts pour préparer sa déclaration,
ça va, mais s'il n'en a pas... Là, je ne parle pas des
exemptions, je parle des catégories de revenus. Dans le cas de
présomption, je me demande s'il y a parfaite concordance avec la
législation fédérale. Dans la législation
fédérale, on ajoute un mot qui veut dire beaucoup, c'est
"raisonnablement."
Alors, "raisonnablement", dans une disposition comme celle-là,
peut vouloir dire que le bénéfice du doute est... D'après
l'article 28 et l'article 29, le fardeau de la preuve est complètement
à la charge du contribuable, tandis que dans la législation
fédérale on introduit un certain bénéfice du doute
pour le contribuable en disant raisonnablement." Là, il y a tout le
mécanisme de "rolling" qui s'introduit.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose; c'est
l'ancienne disposition. Le seul nouveau qu'il y a, c'est la perte provenant
d'une charge ou d'un emploi. C'est le même texte qu'autrefois.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la même chose que l'ancienne loi
provinciale.
M. HARVEY (Jonquière): Qui était la même chose
également que l'ancien loi fédérale.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est le fédéral, dans sa
nouvelle loi...
M. HARVEY (Jonquière): Qui a ajouté le mot
"raisonnablement".
M. CLOUTIER (Montmagny): ... qui a ajouté le mot
"raisonnablement". Si le ministère est raisonnable sans l'inscrire dans
la loi!
M. HARVEY (Jonquière): Question d'interprétation.
M. CLOUTIER (Montmagny): On peut avoir un ministre dur, à un
moment donné.
M. HARVEY (Jonquière): Ils sont presque
toujours durs; ils deviennent durs en dedans d'un an.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si on arrivait avec l'ancien ministre du
Revenu, celui qui a été ministre des Postes à Ottawa, M.
Kierans, c'est plus dur que le ministre actuel, oui.
M. HARVEY (Jonquière): M. Kierans?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. Kierans, oui, il a un bras de fer.
M. BACON: Comment l'appelez-vous?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. Kierans.
M. HARVEY (Jonquière): J'avais un cultivateur qui s'appelait Eric
et il signait E. Mon cultivateur l'appelait M. Keurant et disait: E. Keurant
m'a écrit. Il l'avait trouvé dur, lui.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'étaient les remarques que j'avais
à faire.
M. LE PRESIDENT: Y aurait-il d'autres commentaires?
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne sais pas s'il y aurait lieu d'ajouter le
mot "raisonnablement".
M. HARVEY (Jonquière): Je vous dis que cela n'apporterait pas
grand-chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une suggestion; si on veut, on pourrait
la regarder d'ici dix jours. C'est le ministre qui a parlé de dix jours
cet après-midi ; je ne peux pas raccourcir le délai.
M. HARVEY (Jonquière): Je ne vous en voudrai pas si ça en
dure huit.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Articles 26 à 30. Adopté. Article 30.
Montants à inclure.
M. ROY (Beauce): Au deuxième paragraphe de cet article, on dit:
"Ces montants comprennent les honoraires que le particulier reçoit en
raison ou à l'occasion d'une charge ou d'un emploi, y compris les jetons
de présence d'un administrateur. Au premier paragraphe du même
article, on dit: "Un particulier doit inclure dans le calcul de son revenu pour
l'année provenant d'une charge ou d'un emploi, les montants qu'il
reçoit et dont il bénéficie pendant cette année et
qui sont prévus au présent chapitre".
Je demanderais à l'honorable ministre s'il a songé que,
dans la province de Québec, il y a beaucoup d'administrateurs dans le
mouvement coopératif qui ne reçoivent aucun salaire. Il s'agit
des directeurs de caisses populaires, de caisses d'épargne et de
crédit, des commissaires de crédit et des conseillers de
surveillance qui occupent ces fonctions à titre gratuit et qui
reçoivent des jetons de présence en guise de compensation pour
les dépenses que ça leur occasionne de se rendre aux
réunions. S'il s'agit d'un salarié, il n'a pas le droit de
déduire de sa déclaration d'impôt les dépenses
concernant ses voyages parce qu'il est à salaire fixe.
Je tenais à souligner ce fait parce que la Loi des caisses
d'épargne et de crédit ne permet pas de payer des salaires ou de
dédommager les administrateurs pour des dépenses. Ils
procèdent par jetons de présence dans ce domaine et cette
pratique est courante au Québec. Qu'est-ce qui arrive, à ce
moment-là, en vertu de l'article 30, s'il est adopté tel quel,
pour ces personnes?
M. HARVEY (Jonquière): Je vais vous le dire. L'article 30 rend
imposables ceux qui font partie des bureaux de direction de compagnies et qui
reçoivent des jetons de présence. Seront assujettis
également, à moins que l'on corrige, en vertu de la nouvelle loi
c'est facile à corriger les mouvements que vous venez
d'identifier. Les coopératives n'auront qu'à rembourser les
dépenses occasionnées par ceux qui se dévouent
bénévolement pour assister à ces réunions et non
leur donner des jetons de présence parce qu'Os seraient assujettis
à l'impôt. Ce serait considéré comme un revenu.
Elles n'auront qu'à le faire, on va voir les dispositions transitoires.
Si c'est un remboursement de dépenses, bien sûr, ce n'est pas
taxable. Si c'est un jeton ce pourra être additionné aux revenus
pour les coopératives comme pour ceux qui siègent aux bureaux de
direction des compagnies.
M. ROY (Beauce): C'est parce que le jeton de présence...
M. HARVEY (Jonquière): Cela se corrige, elles n'ont qu'à
rembourser les dépenses du gars, si c'est réellement
ça.
M. ROY (Beauce): C'est parce que le jeton de présence peut
être limité à l'équivalent des dépenses
occasionnées par la personne; il peut comprendre également un peu
plus, un dédommagement pour le temps que la personne a
consacré.
M. HARVEY (Jonquière): Cela devient du revenu.
M. ROY (Beauce): Mais dans le mouvement coopératif on ne permet
pas de revenus. Alors, on a utilisé la forme de jetons de
présence dans la grande majorité des cas.
Remarquez que je n'ai aucune objection à ce que ces gens changent
de formule et remboursent les dépenses.
M. HARVEY (Jonquière): Il s'agira pour le mouvement de
séparer les deux; ce qui est réellement une dépense ne
sera pas imposable et ce qui est donné en plus devra être
additionné au revenu.
M. ROY (Beauce): Il faudrait que ces gens soient au courant. Je
comprends que nul ne peut ignorer la loi, mais j'imagine quels sont les
contribuables qui vont la lire durant l'année.
M. HARVEY (Jonquière): Je suis convaincu que toutes les personnes
qui se dévouent dans les bureaux de direction de coopératives
dans le comté de Beauce le sauront.
M. ROY (Beauce): Pas seulement dans le comté de Beauce, on peut
prendre votre comté.
M. HARVEY (Jonquière): Dans mon comté, je m'en charge.
Mais j'ai bien l'impression qu'à la suite de notre discussion, de tout
ce qui va s'écrire et de la publicité que nous allons faire
nous-même comme ministère du Revenu entourant les points
principaux de la réforme fiscale il n'y a pas beaucoup de gens qui ne le
sauront pas. On s'informe toujours: Est-ce que ça va me coûter
plus cher d'impôt? Cela comprend également ceux que vous venez
d'identifier, qui recevaient des jetons et qui pourront très bien, par
la voie de leur mouvement coopératif, obtenir le remboursement des
dépenses occasionnées pour administrer ces
coopératives.
M. CLOUTIER (Montmagny): Tenant compte de ce que vient de dire le
ministre, que les coopératives pourront, au lieu de payer des jetons de
présence, inscrire des remboursements de dépenses, est-ce que
ça n'incitera pas les entreprises, même les grandes entreprises
qui paient des jetons de présence à inscrire des remboursements
de dépenses?
M. HARVEY (Jonquière): Il faudra que ce soit justifié par
la production de pièces justificatives.
M. KENNEDY: D'ailleurs, dans les grandes entreprises ça se fait
couramment.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je parle de la conversion des jetons de
présence en remboursement de dépenses.
M. HARVEY (Jonquière): La pièce justificative devient
obligatoire. Comme on le fait au gouvernement quand on exige le remboursement
d'une dépense.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il d'autres interventions?
M. LATULIPPE: Je voudrais demander au ministre s'il n'y aurait pas
possibilité de reproduire ces engagements dans un petit paragraphe de
son feuillet d'information sur la fiscalité qu'il produit à peu
près chaque mois.
M. HARVEY (Jonquière): Concernant les coopératives?
M. LATULIPPE: Les jetons de présence pour les
coopératives.
M. HARVEY (Jonquière): Dans les nouvelles fiscales? D'accord.
M. KENNEDY: Je voudrais demander au député de Beauce si
toutes les coopératives rapportent sur la formule T-4-A les jetons de
présence qu'elles remettent à leurs administrateurs.
M. ROY (Beauce): Comme le député de Châteauguay est
comptable et qu'il fait des rapports d'impôt, il doit être en
mesure de répondre à la question qu'il pose.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Article 30, adopté.
UNE VOIX: On ne fera pas une tempête dans un verre d'eau.
M. LE PRESIDENT: Article 31: Avantages marginaux?
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela reste un article difficile d'application
à cause de la valeur de la pension.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LATULIPPE: Si je comprends bien, cela veut dire que le voyageur
itinérant, qui a une allocation de dépenses pour ses repas,
maintenant, va être obligé de rapporter ses repas comme
revenus.
DES VOIX: Non, non.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un remboursement de
dépenses.
M. LATULIPPE: C'est marqué pension.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est plutôt l'exemple de la bonne.
M. HARVEY (Jonquière): J'aurais envie de vous donner l'exemple
que j'ai en tête, mais j'ai peur de l'inscrire au journal des
Débats, celui-là.
M. ROY (Beauce): Cela vous inquiète? M. HARVEY
(Jonquière): Non. M. JORON: Allez-y donc!
M. HARVEY (Jonquière): Je vous le dirai après la
séance, parce que les autres étaient d'accord que c'était
un peu sale.
UNE VOIX: On ne le dira pas.
M. HARVEY (Jonquière): Prenons le cas d'une
ménagère ou d'une bonne. J'imagine que vous auriez une bonne,
à $25 par semaine, pension fournie. Alors, si la pension
s'établit à peu près à $12 ou $15, c'est vous qui
avec cette bonne et qui pouvez déterminer combien cela vous coûte.
C'est dans le revenu total.
M. LATULIPPE: Est-ce que cela doit comprendre également les
allocations qui sont octroyées aux travailleurs de la construction en
vertu des nouveaux décrets?
M. HARVEY (Jonquière): On va le voir dans les dispositions
spéciales concernant les travailleurs de la construction. On y viendra
un peu plus loin.
M. LATULIPPE: Alors, cela comprend seulement les bonnes?
M. ROY (Beauce): A l'article 31, c'était déjà
prévu par l'ancienne loi?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, oui, d'accord.
M. ROY (Beauce): C'était déjà la même chose.
Il n'y a pas de changement?
M. HARVEY (Jonquière): Non, il n'y a pas de changement. Ce sont
les mêmes dispositions. Si notre ministre de l'Education et ancien
ministre des Affaires culturelles étaient ici, il y aurait
peut-être, quelque part, le français à
améliorer.
M. LE PRESIDENT: Article 31, adopté. Article 32?
M. ROY (Beauce): L'article 32 est très intéressant. "Un
particulier n'est pas tenu d'inclure dans le calcul de son revenu la valeur des
avantages qui proviennent des contributions versées à son
égard par son employeur en vertu d'un régime enregistré de
retraite." Il s'agit de nouvelles dispositions, si je comprends bien, ou si
c'était dans les anciennes lois fiscales?
M. HARVEY (Jonquière): C'était dans les anciennes lois.
C'est la partie de l'employeur.
M. ROY (Beauce): C'est la partie que l'employeur paie. Ce ne sont pas
les avantages qu'il retire de la loi même.
M. HARVEY (Jonquière): Non, non. C'est la partie que l'employeur
paie pour l'employé.
M. ROY (Beauce): Cela se limite uniquement à la partie de la
contribution?
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. ROY (Beauce): C'est parce qu'on parle de "la valeur des avantages qui
proviennent des contributions". Cela me semble un peu ambigu, les avantages
qu'on retire de la contribution.
M. HARVEY (Jonquière): Continuons de lire. "... versées
à son égard par son employeur en vertu de..."
M. ROY (Beauce): Autrement dit, ce n'est pas ajouté à son
revenu. Cela veut dire que ces contributions ne sont pas ajoutées
à son revenu. Cet article se limite seulement à cela?
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça. M. ROY (Beauce):
D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Article 32, adopté.
M. LE PRESIDENT: Autres commentaires à l'article 32?
M. LATULIPPE: Au paragraphe f), j'aurais peut-être une petite
question. "Sous réserve des articles 38 à 40, d'une police
collective d'assurance temporaire sur la vie." Est-ce que cela veut dire que
l'assurance-vie temporaire ne serait pas admise?
M. HARVEY (Jonquière): On va arriver aux articles 38 et 40 et
nous en discuterons à ce moment.
M. LATULIPPE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 32, adopté. Article 33?
M. HARVEY (Jonquière): Vous l'avez ici. "Un particulier n'est pas
tenu d'inclure dans le calcul de son revenu les allocations pour frais de
voyage, frais personnels ou frais de subsistance expressément
établis par une loi du Canada, en vertu de la Loi des commissions
d'enquête."
M. ROY (Beauce): Ici, on revient à l'article d) de l'article 33:
"Les allocations de représentation ou autres allocations
spéciales qu'il reçoit à titre d'agent
général d'une province à l'égard d'une
période pendant laquelle il était à Ottawa et à ce
titre". Tout cela se limite exclusivement au personnel qui est rattaché
directement au gouvernement?
M. HARVEY (Jonquière): "Agent général d'une
province à l'égard d'une période pendant laquelle..."
J'imagine que c'est un fonctionnaire québécois qui agirait
comme agent général de la province, résidant à
Ottawa pour une certaine période.
M. ROY (Beauce): Exemple:... M. BACON: M. Michaud.
M. ROY (Beauce): ... M. Michaud, qui peut voyager n'importe
où.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est un bon exemple.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce qu'il va à Ottawa, M.
Michaud?
M. BACON: Est-ce au paragraphe c)?
M. HARVEY (Jonquière): M. Michaud est à la
coopération avec l'extérieur. Et Ottawa, c'est au pays.
M. BACON: Non, mais dans c) cela peut bien le concerner.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je vois plutôt M.
Gérin-Lajoie.
M. HARVEY (Jonquière): Lui dire...
M. SAMSON: A Ottawa, est-ce dans le même bout?
M. HARVEY (Jonquière): Je n'aurais pas d'objection...
M. SAMSON: Il n'a pas l'air de le savoir.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a bien des choses que je peux dire
à M. Michaud. Je n'ai pas d'objection. Je peux lui dire que vous
êtes unanime pour que je lui dise.
M. SAMSON: Ah oui!
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. SAMSON: Je suis unanime avec moi-même!
M. ROY (Beauce): A l'article 1, M. le Président, les allocations
raisonnables, qu'est-ce que l'on veut dire par cette expression? C'est un grand
mot "raisonnables". Cela peut être raisonnable pour une personne,
l'être moins pour une autre et l'être trop pour une
troisième.
M. HARVEY (Jonquière): Les allocations raisonnables, à
titre de ministre du culte, s'ils payaient un curé $5,000 par mois, on
trouverait cela raide un peu.
M. BACON: Qui va déterminer le "raisonnable"?
M. HARVEY (Jonquière): L'employeur et l'employé, dans le
contrat d'emploi. C'est généralement comparable avec d'autres qui
exercent la même fonction. Souvent, c'est un contrat entre les deux et il
peut y avoir une différence selon les charges de travail ou la valeur
des hommes. C'est une question de contrat entre deux personnes.
M. ROY (Beauce): On dit, dans les autres articles, les frais de voyage,
les frais de représentation; autrement dit, qu'est-ce ça
coûte? On parle "d'allocations raisonnables". Alors, il peut y avoir une
rémunération pour le temps; il peut y avoir un remboursement de
dépenses; il peut y avoir, le mot qu'on cherchait tout à
l'heure,...
M. HARVEY (Jonquière): Je vais vous le dire. Vous prenez, par
exemple,...
M. ROY (Beauce): ... des gratifications.
M. HARVEY (Jonquière): Il me vient à l'esprit une paroisse
où il n'y a plus de curé résidant, disons. Un prêtre
habite régulièrement un endroit qui est à 20 ou 22 milles
de cette paroisse. S'il va dire la messe deux ou trois fois par semaine, va
également rendre des services, il va dépenser un peu plus que le
curé qui a toutes ses ouailles autour de lui, dans une paroisse de
ville. Alors, les dépenses raisonnables, cela dépend souvent du
nombre de voyages qu'il va faire et la distance entre les deux points qu'il
parcourt. Je pense qu'il y a des normes d'établies qui permettent de
voir si réellement les allocations sont raisonnables ou non.
M. ROY (Beauce): Je n'ai aucune objection, au contraire, à ce que
nous tenions compte de ces choses. C'est quand même le mot
"raisonnables"...
M. HARVEY (Jonquière): Tout à l'heure, M. Cloutier voulait
qu'on marque "raisonnablement". Voyez-vous, on le rencontre, le mot
"raisonnables".
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas à la même place.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas à la même
place.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce que je voyais qu'on l'avait
ailleurs. S'ils l'ont interprété une fois...
M. HARVEY (Jonquière): Je m'aperçois qu'il a bien lu sa
loi. Il l'a lue à la loupe. C'est vous qui avez affirmé que vous
vouliez la lire à la loupe?
M. ROY (Beauce): Bien, je ne veux pas déclarer les confidences
que M. Cloutier m'a faites en fin de semaine. Mais je peux dire à
l'honorable ministre que j'ai lu la loi en fin de
semaine. Durant deux veillées complètes, je l'ai lue.
M. HARVEY (Jonquière): Je vous suggère de la regarder de
nouveau pour les allocations familiales parce que vous vous êtes
passé un Québec vous-même.
M. ROY (Beauce): Nous allons revenir sur les allocations familiales
à l'article où nous pourrons en traiter. D'ailleurs, j'en ai pris
note pour être certain de ne pas l'oublier. Je veux rassurer le ministre
là-dessus.
M. LE PRESIDENT: C'est une offre raisonnable de la part du ministre.
M. ROY (Beauce): Disons qu'il est mentalement préparé.
Cela me console!
M. HARVEY (Jonquière): Par allocations raisonnables, je vous
donne un exemple. Supposons que quelqu'un soit obligé d'aller à
Montréal dans l'exercice de ses fonctions. En partant de Chicoutimi,
s'il a le malheur de passer par Toronto, cela ne sera pas trop raisonnable.
D'accord?
UNE VOIX: Article 33, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 33, autres commentaires?
M. HARVEY (Jonquière): Allez coucher à Longueuil et on va
l'accepter.
M. LE PRESIDENT: Article 33, adopté. Article 34?
M. ROY (Beauce): Les allocations raisonnables, on les retrouve
encore.
M. HARVEY (Jonquière): Là, vous avez la vente de biens
également, les voyageurs. C'est bien dur d'établir une norme
précise. C'est la même chose qu'avant.
M. LE PRESIDENT: Article 34, adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. ROY (Beauce): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 35.
Usage d'une automobile
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est bien compliqué, la
rédaction: "... dans la mesure où cette valeur excède
l'ensemble du montant qu'il a payé dans l'année à son
employeur pour l'usage de cette automobile et du montant déjà
inclus dans le calcul de son revenu pour l'année aux termes de l'article
31 pour l'usage de cette automobile." En chiffres, qu'est-ce que cela veut
dire? En avez-vous sous la main?
M. HARVEY (Jonquière): Au bas de la page 3, dans le livre gris.
Vous avez, à c), l'exemple de la jouissance d'une automobile.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous avons l'exemple. Nous le regarderons et
nous ferons des commentaires là-dessus. Même si nous prenions un
quart d'heure pour regarder cela, en autant que nous savons que nous
l'avons...
M. HARVEY (Jonquière): Aimez-vous mieux suspendre l'article
35?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non. J'ai dit que nous avions l'exemple. Nous
allons l'étudier. Si nous avons des commentaires à faire, nous
les ferons plus tard.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. UNE VOIX: Adopté.
M. SAMSON: M. le Président, dans le cas de l'article 35, s'il
arrive qu'un employé ait l'usage d'une automobile fournie par
l'employeur, durant l'année, et que ce même employé ait sa
voiture personnelle, de quelle façon établissez-vous que
l'employé jouit de l'usage d'une automobile de l'employeur, alors qu'il
a la sienne?
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait. Si
l'automobile est mise à sa disposition pour travailler. Voulez-vous dire
qu'il en a une?
M. SAMSON: Oui. Je vous donne un exemple. Un employé peut jouir
de l'usage d'une automobile de son employeur mais pour des fins de travail. Il
arrive que, dans certains cas, si ce même employé ne
possède pas une autre automobile, il l'utilisera pour des fins
personnelles. S'il possède lui-même une voiture, il n'en a pas
besoin pour ses fins personnelles et il est obligé d'utiliser
l'automobile que le patron lui fournit pour son travail. Est-ce que, dans un
cas comme cela, vous allez quand même considérer...
M. HARVEY (Jonquière): S'il ne se sert pas de cette automobile
pour des fins personnelles, on ne s'en occupe pas. L'exemple le concerne
seulement s'il se sert d'une automobile qui lui est fournie par son employeur
pour des fins personnelles.
M. SAMSON: D'accord, mais qui établira que l'employé s'en
sert pour des fins personnelles?
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait. C'est
l'employeur.
M. SAMSON: L'employeur, lui, dans son
optique, peut mettre à la disposition de son employé un
véhicule pour son travail.
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. SAMSON: Il peut le lui permettre, comme il le permet peut-être
à deux ou trois autres de ses employés qui font le même
travail, de se servir du même véhicule pour des fins personnelles.
Mais si l'employé, lui, possède déjà son
véhicule au moment où on lui permet cela, il n'en a pas besoin.
Il ne s'en sert pas. A ce moment-là, n'y a-t-il pas un risque de
confusion quelconque avec un autre employé qui fait le même
travail et qui, lui, n'a pas de voiture?
M. HARVEY (Jonquière): Non, cela ne change rien. Si,
effectivement, il ne s'en sert pas pour des fins personnelles, il n'est pas
assujetti.
M. KENNEDY: La loi dit bien que s'il y a une automobile de l'employeur
qui est mise à la disposition de l'employé, il est assujetti
à un bénéfice, "même s'il ne s'en prévaut
pas".
M. BRISSON: La septième ligne: Du fait qu'elle est à sa
disposition, il est taxable, même s'il ne s'en prévaut pas.
M. SAMSON: C'est là que ce n'est pas bon.
M. HARVEY (Jonquière): On me dit que c'est le fait de la mettre
à sa disposition pour son usage personnel. Qu'il s'en serve ou qu'il ne
s'en serve pas, c'est la même chose.
M. SAMSON: Ecoutez, il y a là quelque chose qui ne va pas. Je
vais citer le cas d'un employé de garage. C'est là qu'on retrouve
assez fréquemment ces conditions. Un employé de garage, à
un moment donné, travaille au service. Il a sa voiture. Il n'a pas
besoin de la voiture que le patron peut lui fournir, dans le domaine du
service. Demain matin, on le transfère au service des ventes.
Le type a sa voiture, mais pour les fins de son travail, on sait que les
vendeurs, on leur fournit une voiture, parce que c'est nécessaire pour
les démonstrations, etc. Il s'en va chez lui le soir et il n'utilise pas
la voiture parce qu'il a la sienne. Si on l'exige, il a une deuxième
voiture qui a été achetée pour rien. Dans un cas comme
ça, c'est une injustice. C'est ça que nous devrions
prévoir.
M. OSTIGUY: Est-ce que le député de Rouyn-Noranda
n'admettrait pas que lorsque ça se produit le même type qui
était au service et qui devient vendeur peut vendre sa propre
automobile?
M. SAMSON: Mais la loi du revenu n'est pas là pour obliger un
particulier à se défaire de ses biens. Ce serait de la dictature.
Ce n'est pas acceptable.
M. ROY (Beauce): Il n'y a pas que la personne qui travaille aux
pièces qui peut aller dans la vente, il y a également tous les
vendeurs d'automobiles qui ont leur voiture. Du fait qu'ils travaillent pour un
garage, qu'ils sont dans la vente d'automobiles, ils font de l'annonce en se
promenant avec la voiture que le garage met à leur disposition. Ils
doivent nécessairement payer, pour leur propre automobile, leurs frais,
non déductibles d'impôt, et on ajoute à leur revenu une
automobile qu'on leur fournirait pour leur permettre d'accomplir leurs
fonctions. Il y a danger d'une double imposition. C'est ça que le
député de Rouyn-Noranda voulait dire.
M. SAMSON: C'est en plein ça. Je pense que même s'il ne
s'en sert pas, cela devrait être changé, s'il s'en sert. S'il ne
s'en sert pas, que voulez-vous?
M. HARVEY (Jonquière): L'interprétation qu'on me donne,
c'est que s'il a une automobile comme dit le député de
Rouyn-Noranda qu'il laisserait au garage, ne s'en servant pas pour des
fins personnelles, il ne serait pas assujetti, d'après ce que me dit le
sous-ministre. Mais s'il s'en sert pour des fins personnelles, pour s'en
retourner chez lui, même s'il dit qu'il ne s'en sert que pour aller
travailler, il serait assujetti.
M. SAMSON: En vertu de la loi, il y a cette disposition à la
septième ligne.
M. HARVEY (Jonquière): Ce serait à lui de la refuser de
son employeur...
M. SAMSON: Il ne le peut pas. Mettez-vous dans le contexte. Vous avez un
détaillant d'automobiles General Motors qui engage, un vendeur. Le
vendeur a déjà une voiture et il est obligé de se servir
de la voiture fournie par le garage pour fins de démonstration. Que
voulez-vous, il ne peut pas faire autrement. Il peut avoir sa voiture et
je connais plusieurs vendeurs qui travaillent comme ça et s'en
aller au garage avec et en vertu de la loi vous allez l'imposer.
M. HARVEY (Jonquière): Non, il refusera que son employeur
considère qu'il met une automobile à sa disposition, selon la
troisième ligne de l'article 35. Il refusera que son employeur
détermine qu'il a une automobile pour son usage personnel, parce que ce
ne sera pas pour son usage personnel.
M. ROY (Beauce): Mais vous avez ajouté dans la loi "exclusif ou
non de cet employé".
M. HARVEY (Jonquière): S'il garde l'automobile pour voyager chez
lui et qu'il dise: Je ne m'en sers à peu près pas pour moi, il
n'y aura pas d'équivoque.
M. ROY (Beauce): Si on avait laissé le mot "exclusif", mais
là c'est "exclusif ou non".
M. HARVEY (Jonquière): Cela veut dire que l'automobile n'est pas
nécessairement assignée à une personne.
Généralement, la pratique dans les garages où les affaires
se font d'une façon ordonnée, c'est que le vendeur a une
automobile fournie par le garage, qu'il vend à la fin d'une
année, avant que les nouveaux modèles arrivent.
M. SAMSON: Mais ça, ça ne marche pas partout.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la coutume pour les vendeurs
d'automobiles, les démonstrateurs. Il se présente des cas, comme
vient de le signaler le député de Rouyn-Noranda, pour certains
vendeurs de voitures usagées. Le gars a sa propre automobile et il s'en
va chez son vendeur travailler avec son automobile. En vertu de l'article 35,
troisième ligne, l'employé peut très bien refuser de
considérer l'automobile pour usage personnel. Parce qu'effectivement il
n'a pas d'automobile mise à sa disposition pour son usage personnel.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Trois-Rivières.
M. BACON: Dans un autre exemple qui rejoint peut-être celui du
député de Rouyn-Noranda, supposons qu'un bonhomme est
assigné à de la livraison. Il y a un camion qui est à sa
disposition, qu'il peut l'utiliser pour aller chez lui. Mais quand on parle
d'aller chez lui pour aller dîner, etc., ce n'est pas facile d'aller
chercher des témoins tout le long du parcours.
Dans un cas comme ça, celui qui aura un usage personnel
très limité serait taxé?
M. HARVEY (Jonquière): Le camion, ce n'est pas de l'usage
personnel.
M. BACON: L'automobile du vendeur c'est presque pareil.
M. SAMSON: C'est ça.
M. BACON: Cela ne sera pas facile d'aller au ministère du Revenu
demander quel est l'usage personnel ou non personnel. Il faut quand même
faire attention.
M. HARVEY (Jonquière): Il reste le fait que c'est l'employeur qui
va déterminer si, oui ou non, il met à la disposition de son
employé une automobile pour fins personnelles, ...
M. BACON: Si le gars ne veut pas.
M. HARVEY (Jonquière): Si le gars ne veut pas, il n'y a pas de
problème. Supposons que tu viennes travailler pour moi et que je te
dises: Je mets une automobile à ta disposition pour fins personnelles,
pour usage personnelle. Si tu dis non, je n'en veux pas, tu vas avoir une
automobile ...
M. BACON: J'essaierais de clarifier ça, j'essaierais d'être
plus clair dans le texte.
M. HARVEY (Jonquière): On voit dans l'article 35, qu'on vise ceux
qui ont des automobiles fournies par leur employeur, qui s'en servent à
longueur d'année et qui s'en servent pour usage personnel.
M. SAMSON: M. le ministre, si c'est ce que vous visez à l'article
35, on n'a rien contre cela. Seulement, l'article 35, ce n'est pas ça
qu'il dit. C'est aussi clair que ça. "Si l'employeur met dans
l'année une automobile à la disposition de son employé
pour l'usage personnel, exclusif ou non, de cet employé, celui-ci doit
inclure dans le calcul de son revenu la valeur de ce droit d'usage, même
s'il ne s'en prévaut pas..." Il y a quelque chose qui ne va pas
là-dedans, "même s'il ne s'en prévaut pas," ça
cloche, cette affaire. Voyez-vous l'exemple que vous venez de donner; un
employeur qui veut mettre à la disposition d'un employé un
véhicule, une automobile et que l'employé dit non. Ce n'est pas
si facile que ça de dire non.
Cela peut arriver que le gars perde sa situation en maudit, s'il dit
non. Je pense qu'on doit protéger l'employé, ici.
M. HARVEY (Jonquière): Quand vous dites exclusif ou non, je
connais plusieurs personnes qui sont copropriétaires de garages et qui,
par le fait qu'ils sont copropriétaires, lui se paie une automobile du
garage pour vendre, un démonstrateur, en fournit une deuxième
à sa femme qui l'a de façon exclusive mais elle ne travaille pas.
Cela ne sera plus possible en vertu de l'article 35.
Le commis voyageur...
M. SAMSON: Un cas comme ça.
M. HARVEY (Jonquière): ... qui a une automobile fournie par sa
compagnie à l'année.
M. BACON: En fin de semaine il ne la prend pas, il est fatigué de
conduire et il la laisse dans le garage.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: M. le ministre, j'ai un exemple assez typique. Je suis dans
l'équipement lourd, par exemple des bulldozers et des tracteurs, je
fournis deux voitures à mes vendeurs, les deux mêmes vendeurs ont
des femmes, ils sont mariés et elles ont des voitures personnelles. Ils
s'en vont chez eux les fins de semaine avec les voitures du garage, mais ne
s'en servent pas, n'utilisent pas la voiture de la compagnie parce qu'ils ont
de meilleures voitures que celles
qui leur sont fournies. Selon l'article 35, elles vont être
imposables, même s'ils ne s'en servent pas pour des fins
personnelles?
M. HARVEY (Jonquière): Non, parce qu'en vertu de la 3e ligne,
l'employé n'a pas une automobile à sa disposition pour son usage
personnel.
M. BACON : Oui, vous dites tantôt que votre vendeur d'automobile
n'avait pas le droit d'aller chez lui. Il y va, lui, d'abord.
Je pense que vous devriez franciser un peu le texte et le clarifier, ne
serait-ce que pour une partie infime des contribuables. En fait, ce seront
je m'excuse de l'expression tous des "border-line cases". Ce
n'est pas facile d'aller prouver au ministère du Revenu ce qui est
d'usage personnel et pas d'usage personnel.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je pense qu'on devrait
laisser cet article en suspens. Les légistes pourraient le revoir
à la lumière des informations fournies.
M. BACON: Ne serait-ce que pour une infime partie des cas. Il n'y a pas
beaucoup de cas qui seraient touchés.
M. SAMSON: Il y en a pas mal.
M. BACON: Par rapport à la masse des contribuables, c'est
plutôt minime.
M. LE PRESIDENT: A la suggestion des députés de la
commission, nous allons suspendre l'article 35 pour le moment.
M. HARVEY (Jonquière): On me dit que c'est la même
interprétation qu'avant.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce la même interprétation ou
le même texte?
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y avait pas de texte; on faisait
l'interprétation qu'une partie du millage fait au cours de
l'année l'était pour fins personnelles. Il y avait une norme
d'établie et, là, on le décrit dans la loi. On me dit que
c'est exactement ce qu'on faisait.
M. BACON: J'aimerais qu'on suspende, quand même, cet article, si
vous n'avez pas d'objection, afin d'essayer de le clarifier un peu. Je le
répète toujours, ne serait-ce que pour une infime partie des
contribuables.
M. SAMSON: Le risque, si ce n'est pas suffisamment
clarifié...
M. BACON: Oui, mais, dans bien des cas, c'est clair.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aimerais attirer l'attention du ministre sur
le fait que, dans le budget Turner, il y a des amendements, qui ne sont pas
incorporés dans la loi fédérale, qui regardent les
démonstrateurs.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le même texte que le
fédéral.
M. CLOUTIER (Montmagny): On va le vérifier.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même assiette.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si vous voulez le laisser en suspens, M. le
Président, on va vérifier la rédaction au
fédéral.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Nous suspendons l'article 35 pour y revenir à
une date ultérieure. Article 36?
Transport de travailleurs
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 36, quatrièmement, le
ministre a un essai de définition du lieu de résidence; il
l'avait oublié tantôt. C'est pour les fins de l'article,
cependant.
M. HARVEY (Jonquière): Le lieu ordinaire de résidence.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, le lieu ordinaire de résidence.
C'est un essai de définition pour les fins de l'article. C'est modeste,
mais, quand même, c'est un début de définition. Il y a
aussi l'article 8 qu'on a suspendu où il y a une définition de la
résidence présumée.
M. HARVEY (Jonquière): La résidence
présumée, oui. Là, c'est le lieu ordinaire de
résidence.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans votre livre gris, qu'on vient de
découvrir et auquel je réfère avec plaisir, vous avez
écrit que c'est l'exemption autrefois réservée aux
employés de la construction qui est maintenant
généralisée. Est-ce exact? On dit que cette exemption
n'est pas accordée à un particulier qui n'a aucune personne
à sa charge.
M. HARVEY (Jonquière): Un célibataire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre peut-il nous décrire la
difficulté qui se présente ce n'est pas une
difficulté au sens de la loi quand on dit: "S'il exerce ses
fonctions dans un lieu où la situation géographique est telle
qu'on ne puisse raisonnablement s'attendre que ce particulier s'y
établisse ou établisse dans le voisinage le lieu ordinaire de sa
résidence"?
A quoi pense-t-on quand on se réfère à une
situation géographique comme ça? A Churchill Falls, à
Manic, à la baie James.
M. BACON: La baie James, nous ne pensons qu'à ça.
M. HARVEY (Jonquière): A la baie James, Fort Chimo, les gardes
forestiers, Kanaaupscow.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je comprends.
M. ROY (Beauce): Quelles dispositions prévoit-on dans le cas
d'une personne qui doit assumer elle-même ces frais lorsqu'elle travaille
à l'extérieur? Je donne l'exemple d'un travailleur canadien qui
travaille aux Etats-Unis et qui vient dans sa famille à tous les quinze
jours, tous les mois, à cause des distances. Il y en a beaucoup dans
tous les comtés le long de la frontière américaine. J'ai
déjà eu l'occasion, en Chambre, de souligner ce problème
à l'attention du ministre. Ces gens doivent nécessairement, du
fait qu'ils résident aux Etats-Unis, la majorité du temps, payer
de l'impôt aux Etats-Unis mais ils sont soumis aux lois canadiennes. Ils
doivent défrayer le coût d'un deuxième logement
eux-mêmes et ces dépenses n'étaient pas admissibles dans
les anciennes lois du revenu. Si on tient compte des personnes qui
s'éloignent à l'intérieur du territoire
Québécois, dans des régions où on leur fournit le
logement, différentes choses, il faudrait quand même qu'on tienne
compte d'autres travailleurs qui devraient avoir les mêmes droits.
M. HARVEY (Jonquière): C'est tout le problème des gens qui
doivent voyager pour travailler. Vous avez, dans différentes
régions, du travail souvent disponible près du lieu de
résidence. Par contre, il y en a qui préfèrent demeurer
beaucoup plus loin de leur travail, quitte à faire des distances assez
considérables, matin et soir, pour demeurer en milieu rural. J'ai
à l'esprit, par exemple, des gens qui résident, à
l'année longue au lac Kénogami et voyagent à Arvida. Par
contre ça ne leur coûte pratiquement rien de loyer dans ce secteur
comparativement à Arvida. Il y a également la ville de
Québec; j'ai des employés au ministère du Revenu qui
demeurent dans Dorchester et qui voyagent soir et matin. C'est bien sûr
qu'ils paient pas mal moins cher de loyer que les gens qui demeurent ici dans
les maisons d'appartements de la Grande-Allée ou du chemin Sainte-Foy ou
boulevard Saint-Cyrille. C'est tout le problème des frais de voyage pour
se rendre à son travail.
Il est sûr que le problème que souligne le
député de Beauce est un problème particulier. Il reste
tout de même que les contribuables québécois absorbent
malgré tout le coût des frais afférents au régime de
l'assurance-maladie pour les enfants, la famille de ces travailleurs, de
même que l'éducation.
M. ROY (Beauce): Ils paient des impôts comme les autres.
M. HARVEY (Jonquière): Je comprends qu'ils les paient pour
ça mais il reste un fait. Nous pourrions bien dire: Vu que vous
travaillez à l'extérieur, nous ne vous chargerons pas
d'impôt au Québec. Mais ils seraient dans une situation similaire
à ceux que, il y a une dizaine d'année, une seule maladie pouvait
endetter pour toute leur vie, quand ça avait lieu dans la famille,
à la femme ou à un des enfants.
C'est tout le problème de la sécurité sociale et du
partage des frais d'éducation qui ont monté en flèche, par
une masse plus grande de contribuables.
M. ROY (Beauce): Ce que je veux porter à l'attention du ministre,
c'est tout simplement le fait que ces gens rencontrent les exigences
mentionnées dans l'article 36.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que le député de
Beauce serait prêt, non pas à se faire le parrain d'une loi, parce
qu'il ne le peut pas, mais à préconiser un amendement au ministre
du Revenu à l'effet qu'un type du Québec qui travaille aux
Etats-Unis, comme il vient de le signaler, ne puisse bénéficier
d'aucune façon des lois sociales pour sa famille? On ne lui ferait pas
payer d'impôts et c'est lui qui serait perdant. On lui ferait payer les
frais d'éducation pour ses enfants, selon les coûts
établis. Ses dépenses de voyage, il pourrait s'organiser
avec.
M. ROY (Beauce): Je pense que le ministre a complètement
dévié la question.
M. HARVEY (Jonquière): Je ne la dévie pas. C'est un
problème complexe.
M. ROY (Beauce): C'est un problème complexe, je l'admets, mais il
va tout de même falloir, à un moment donné, que nous nous
décidions à nous pencher sur ce problème, parce qu'il
existe. L'argument que vous avez évoqué, M. le ministre, je ne
l'accepte pas.
M. HARVEY (Jonquière): On se penche dessus, mais, en le donnant
à eux, il faut le donner aux autres. C'est là que le
problème devient plus crucial. On est tellement penché qu'on a de
la difficulté à se redresser.
M. SAMSON: Alors, vous ne vous redresserez pas.
M. HARVEY (Jonquière): Ce que je veux dire, c'est que le
problème est plus complexe que ne l'explique le député de
Beauce.
M. ROY (Beauce): Je comprends que le problème est complexe, mais
ces gens-là, à l'heure actuelle, sont pénalisés.
Ils ne sont pas traités au même titre que les autres. Ils sont
pénalisés. Je demande au ministre d'examiner la situation de
façon qu'ils soient traités au même titre que les autres.
C'est ça.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que le député de
Beauce pourrait me signaler un seul cas dans la province qu'on ne traite pas
comme les autres? C'est une affirmation; vous dites que nous ne les traitons
pas comme les autres. C'est le contraire, ils sont traités comme les
autres. Notre difficulté provient du fait que, si on les traite, eux,
d'une façon, il va falloir traiter les autres comme eux. On les traite
comme les autres.
M. ROY (Beauce): Je ne suis pas prêt à dire que le ministre
les traite comme les autres.
M. HARVEY (Jonquière): Un exemple, s'il vous plait.
M. ROY (Beauce): Oui, je vais vous donner un exemple. Ces gens vont
gagner de l'argent à l'extérieur, dans des endroits où ils
peuvent aller chercher des salaires assez importants, compte tenu des
dépenses que cela implique. Ils sont payés en conséquence.
Ils ont un salaire supérieur. Parce qu'ils ont un salaire
supérieur pour défrayer ces dépenses, on ne tient pas
compte de ces dépenses lorsqu'ils sont imposés au niveau de la
fiscalité. Ils vivent au Québec et ils ne demandent pas
d'être exemptés des impôts provinciaux, des taxes, de la
Régie des rentes, de l'assurance-maladie. Ils ne demandent pas cela. Ce
sont des contribuables québécois au même titre que les
autres. Ils veulent bénéficier des lois et ils sont prêts
à payer pour.
Mais, à l'heure actuelle, on leur demande plus à eux
qu'aux autres. C'est à ce moment-là que je dis qu'il y a
injustice. Il va falloir, un beau matin,...
M. HARVEY (Jonquière): Vous oubliez de dire qu'on leur donne plus
cher qu'aux autres, justement parce que cela leur coûte plus cher que les
autres pour voyager. Vous l'avez affirmé: Ils gagnent plus cher aussi.
Mais ce facteur est pris en considération.
M. ROY (Beauce): Bien oui. Ils sont plus imposés parce qu'ils
gagnent plus cher. Mais vous avez des gens qui travaillent à 600 milles
de distance. Là, on ne parle plus d'une personne qui demeure dans le
comté de Dorchester et qui travaille au ministère du Revenu sur
une base permanente. Il s'agit de personnes qui prennent de petits contrats aux
Etats-Unis, de façon occasionnelle, des contrats de deux, trois ou
quatre mois. Il n'est pas question, pour eux, de déménager. Mais
on tient compte de leurs revenus globaux, de leurs revenus bruts. Comme ils
sont payés à salaire et non à forfait, ils ne peuvent pas
déduire les dépenses comme ceux qui sont à forfait comme
entrepreneurs. C'est là le point.
M. HARVEY (Jonquière): Naturellement, on est
intéressé...
M. BACON: Cela est dans les termes du contrat.
M. HARVEY (Jonquière): ... à garder...
M. ROY (Beauce): Ce sont des gens qui travaillent dans le bois,
surtout.
M. HARVEY (Jonquière): ... nos citoyens québécois.
Mais qu'est-ce qui les empêche réellement, étant
donné qu'ils travaillent aux Etats-Unis, d'y demeurer? C'est tout
simplement parce qu'ils préfèrent gagner un peu plus cher et
continuer à demeurer au Québec pour des raisons qui sont purement
personnelles. Ils sont payés un peu plus cher parce que cela leur
coûte un peu plus cher pour voyager. Ils sont traités exactement
comme les autres dans les régions où certains contribuables
doivent voyager et absorber des dépenses pour aller travailler.
M. ROY (Beauce): Le ministre dit qu'ils peuvent déménager
aux Etats-Unis. J'ai bien dit au ministre que ces gens ne travaillent pas de
façon permanente. Lorsqu'ils ont la chance de se trouver une fonction
permanente, compte tenu de la façon dont ils sont traités au
Québec, c'est justement pourquoi vous voyez tant de
Québécois émigrer aux Etats-Unis. Je pense que cela
concerne l'article 36 et qu'on peut traiter de ces questions. Inviter ces gens
à déménager aux Etats-Unis, cela ne règle pas du
tout le problème. C'est pourquoi je m'explique mal la réaction du
ministre à ce sujet.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si je comprends bien l'intervention du
député de Beauce et si j'interprète bien l'article de loi,
prenons l'exemple du travailleur forestier saisonnier, celui qui prend un
contrat dans les opérations forestières aux Etats-Unis, mais qui
est payé à salaire, pour un contrat de coupe de bois, supposons.
Son salaire se traduit sur sa formule de déclaration d'impôt comme
un salaire et non pas comme une entreprise. Alors, il n'a pas le droit à
des dépenses. Si j'interprète bien l'article 36, étant
donné qu'il est plus de 36 heures absent de sa résidence, parce
qu'il s'en va là le lundi matin et revient le vendredi soir, il aurait
droit à des dépenses de transport et à ses dépenses
de logement.
Est-ce exact?
M. HARVEY (Jonquière): Si son employeur est un employeur
québécois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont tous des employeurs
québécois, la plupart du temps.
M. HARVEY (Jonquière): Pour du travail au Québec.
Parlez-vous des gens des Etats-Unis?
M. CLOUTIER (Montmagny): Les gens qui
vont travailler dans le Maine ou dans le Vermont.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 36, paragraphe 3, il faut que
ce soit un employeur québécois, pour du travail effectué
dans le terrain québécois. C'est une allocation. Ce n'est pas une
réduction du revenu, c'est une allocation de dépenses.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Mais prenons le cas du travailleur
forestier qui va aller travailler aux Etats-Unis, dans le Maine ou dans le
Vermont. Le couvrez-vous à quelque part, par la réforme fiscale?
Lui donnez-vous la même chance?
M. HARVEY (Jonquière): Non,
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors le problème que le
député de Beauce vient de mentionner se pose.
M. HARVEY (Jonquière): Il se pose pour le travailleur que vient
de signaler le député de Beauce et pour tous les travailleurs du
Québec qui doivent voyager pour travailler.
M. ROY (Beauce): Il ne se pose pas de la même façon. Je ne
suis pas d'accord avec l'honorable ministre, lorsqu'il fait un rapprochement
avec le travailleur québécois. Il ne s'agit pas du tout du
même cas. Ce ne sont pas des cas identiques.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une réponse pour se rendre au
travail.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas seulement pour se rendre au travail. C'est
que son travail lui occasionne d'autres dépenses, en plus de se rendre
au travail. Comme il est éloigné de chez lui, il a des
dépenses additionnelles de logement qu'il n'aurait pas s'il travaillait
près de chez lui. Je tiens à dire au ministre que si, notre
économie permettait à ces travailleurs de gagner leur vie au
Québec, il ne serait pas question, pour eux, d'aller s'exiler et d'aller
travailler si loin. Ils y vont parce qu'ils n'ont pas d'autres moyens de
travailler.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas arrivé en 1972, ni en
1970, ni en 1965. Le député de Beauce n'était pas au monde
et il y a des gens de son secteur qui faisaient exactement ce que font
aujourd'hui certains travailleurs de la Beauce, du comté de Montmagny et
tous ceux qui vivent près des lignes américaines, dont le travail
principal est le travail en forêt. Il y a toujours eu des entrepreneurs
québécois qui ont eu des contrats pour faire des travaux, dans le
domaine forestier, dans les chantiers aux Etats-Unis. Ce n'est pas un
problème nouveau et ce n'est pas une question d'économie. Ce sont
des travailleurs qui sont spécialisés dans les travaux en
forêt. Dans notre région, nous en avons qui viennent de La Tuque.
Il y en a qui viennent de la Beauce, travailler chez nous. Il y en a du
comté de Bellechasse qui sont sur la rivière Shipshaw.
La première raison qui les amène là, c'est parce
que ce sont des spécialistes, des gens qui ont évolué dans
le domaine forestier et qui viennent travailler là où il y a du
travail. Ce serait aussi injuste de ne pas le leur accorder que de l'accorder
à ceux que vous mentionnez.
On me signale également qu'on n'est nullement dans ce qui doit
être réclamé comme dépenses. Nous sommes dans la
section qui traite de ce qui doit être inclus dans le revenu. Quand il y
a une allocation pour ces fins-là qui doit être additionnée
au revenu.
M. ROY (Beauce): A l'article 36, il est bien indiqué: "N'est pas
incluse dans le calcul du revenu d'un particulier".
M. HARVEY (Jonquière): C'est une exception à
l'inclusion.
M. ROY (Beauce): C'est un cas d'exception. Je demande au ministre s'il
veut étendre les exceptions.
M. HARVEY (Jonquière): Nous ne sommes pas dans l'exemption. Le
problème va se poser un peu plus tard.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le problème va se poser dans les
déductions.
M. BACON: Là, nous sommes dans le calcul du revenu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre accepte-t-il, mutatis mutandis, que
les représentations à ce chapitre-là soient faites tout de
suite, pour éviter de les refaire?
M. HARVEY (Jonquière): Pour éviter de les refaire une
autre fois. D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre nous dira, quand nous serons rendus
dans les déductions nous n'y viendrons pas ce soir, mais en tout
cas comment il traite ces travailleurs.
M. LE PRESIDENT: Le député de Laviolette.
M. CARPENTIER: Est-ce que le député de Beauce pourrait
nous dire quelles dépenses précises il invoque lorsqu'il parle
des travailleurs de la région qui vont travailler du côté
américain? Juste une question d'information personnelle.
M. ROY (Beauce): D'abord, des dépenses d'outillage, de
voyage...
M. HARVEY (Jonquière): Ils vont avoir une exemption de 3 p.c.
M. ROY (Beauce): ... de logement, de pension. Qu'une personne demeure
à Dorchester ou pensionne à Québec, il y a des choses qui
sont similaires. Mais ils doivent payer de l'impôt aux Etats-Unis, en
plus. Ils sont déjà imposables là-bas.
M. CARPENTIER: Quel autre genre de dépenses?
M. ROY (Beauce): Ils ont l'impôt sur le taux de change.
M. BACON : On est au pair, actuellement.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Frontenac l'a
signalé, tout à l'heure: On ne corrigera pas la différence
du taux de change par un amendement à la Loi de l'impôt sur le
revenu. Cela a été signalé. Ce sont les mêmes frais
on va le voir quand nous serons arrivés dans les
déductions possibles, tout à l'heure, dans les exemptions
pour tous les travailleurs. Il reste la différence d'essence dans une
automobile pour voyager.
M. LATULIPPE: Je tiens à mentionner que le travailleur canadien
qui va travailler aux Etats-Unis est imposé sur son revenu brut, comme
tout le monde. Il encourt des dépenses, et quand arrive le temps de
payer ses impôts il y a une partie des dépenses sur lesquelles il
doit payer 8 p.c. additionnel si le taux de change est plus bas...
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que des tentatives ont
été faites pour réclamer ces dépenses aux
Etats-Unis?
M. ROY (Beauce): Je me demande si le ministre est réellement
sérieux lorsqu'on lui pose des questions.
M. HARVEY (Jonquière): Non, non, je suis sérieux.
M. ROY (Beauce): On m'a demandé en Chambre avant-hier si j'avais
l'intention d'écrire à Washington.
M. HARVEY (Jonquière): Non, non! mais quant au Québec.
M. ROY (Beauce); Ce n'est pas sérieux.
M. HARVEY (Jonquière): Non, mais il travaille aux Etats-Unis.
C'est vous qui avez amené l'argument tout à l'heure que tout ce
qu'ils font, c'est venir en fin de semaine au Québec, mais ils
désirent payer des taxes comme les autres, payer des contributions
à la Régie des rentes puis à l'assurance-maladie, ce sont
vos mots que j'emprunte.
M. ROY (Beauce): Nous allons aller plus loin. Ces gens payent
actuellement un fonds de sécurité américaine; ils payent
à l'assurance sécurité américaine et lorsqu'ils
reçoivent leur allocation de sécurité américain,
à cause d'invalidité, ils ne peuvent pas bénéficier
des lois sociales du Québec parce qu'on déduit entièrement
le montant qu'ils reçoivent alors qu'ils ont payé. A ce
moment-là, comme n'importe quel autre, d'accord, mais ils ont
payé pour.
Je ne voudrais pas, M. le Président, qu'on s'éternise
outre mesure sur l'article 36, mais je pense, puisqu'on parle de réforme
fiscale, qu'il y a avantage pour le Québec d'étudier cette
question sérieusement, à moins qu'on veuille que les
Québécois s'en aillent demeurer aux Etats-Unis. Ces gens
apportent des capitaux dans le Québec et nos régions, à
l'heure actuelle, souffrent d'un taux de chômage beaucoup moins
élevé à cause de cette possibilité d'aller gagner
ailleurs. Ces gens contribuent à l'essor économique de nos
régions. Ce sont des capitaux que le ministre des Finances n'a pas
besoin d'aller emprunter aux Etats-Unis parce qu'ils vont le gagner. Non, je
dis que c'est un fait, ça assure l'approvisionnement de capitaux,
ça contribue dans notre balance commerciale et c'est très
important. Cela paraît, parce qu'il y a plusieurs millions qui entrent
à chaque année...
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que le député de
Beauce pourrait me permettre une explication? C'est tout le problème de
ceux qui, à un moment donné, gagnent leur vie dans des secteurs
comme la construction, par exemple. Prenez un type qui va travailler six mois
à Churchill Falls, puis qui travaille six mois dans le Québec, le
genre de métier qu'il pratique, lui a permis, à un moment
donné, d'aller travailler, souvent pour des salaires doublés en
raison de la distance.
Dans un secteur où il était un citoyen d'une autre
province, son gain total de l'année est assujetti à
l'impôt. Le Canada le fait pour ceux qui travaillent à
l'étranger, on le fait, nous, avec d'autres provinces. On a des ententes
au sujet du lieu de résidence, bien sûr, mais au sujet du revenu
gagné; dans le Québec on est comme au Canada. Tout ce que le
contribuable québécois gagne durant l'année est assujetti
à l'impôt. Ce n'est pas parce qu'un type qui demeure près
de la frontière va travailler aux Etats-Unis que cela
déséquilibre le taux de chômage de la façon dont
vient de la décrire le député de Beauce. Il ne faut tout
de même pas charrier, voyons!
M. ROY (Beauce): Je ne charrie pas, M. le Président. Si
l'honorable ministre connaissait mieux la région du sud du
Québec, il serait en mesure de se rendre compte de la
véracité de nos propos. Lorsqu'on parle d'une personne qui va
travailler à Churchill Falls ou ailleurs, il est imposé au
Québec, au Canada. Est-ce que le ministre...
M. HARVEY (Jonquière): Mais il a un abattement comme contribuable
québécois.
M. ROY (Beauce): Il y a un abattement, d'accord; mais où est
l'abattement, par exemple, lorsque cette personne doit déjà payer
de l'impôt aux Etats-Unis?
UNE VOIX: Voyons!
M. ROY (Beauce): Il y a un accord entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement américain à ce
sujet-là et on tient compte d'une imposition un peu particulière.
Pour ce qui a trait au Québec, on lui permet de déduire le
montant qu'il a payé en impôt aux Etats-Unis sur son salaire.
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a pas de double imposition, dans
son cas.
M. LATULIPPE: Il y a double imposition mais...
M. KENNEDY: Quand il y a double imposition, elle est minime.
M. LE PRESIDENT: Le sous-ministre aimerait dire qu'il n'y a pas double
imposition.
M. CARPENTIER: En considérant l'énumération des
dépenses occasionnées par les travailleurs
québécois qui vont aux Etats-Unis, c'est exactement le même
cas pour tous les travailleurs qui travaillent en forêt. Je l'ai
déjà mentionné, je crois, c'est exactement le même
cas qui se présente lorsque des travailleurs de Gaspé, de la
Côte-Nord, de la Beauce ou de n'importe quelle région de la
province de Québec vont travailler dans le nord-ouest
québécois.
Ces gens doivent payer le transport par train, par autobus et autres.
Ils paient leur voyage, leur logement, leur pension et toutes les mêmes
dépenses que n'importe quel travailleur forestier. Faire des
opérations forestières aux Etats-Unis ou en faire au
Québec, c'est exactement la même chose. J'ai de ces gens dans mon
comté, qui sont venus me voir, et c'est exactement le même
problème. Il faudrait permettre la même déduction
d'impôt pour les travailleurs de la Beauce, les travailleurs de
Gaspé ou de n'importe quel autre endroit.
Moi-même, j'en ai engagé de ces gars qui sont venus
travailler à Casey, dans le bout de Senneterre ou n'importe quel
endroit, pour la Consolidated Bathurst, l'International, Price Brothers ou
n'importe quelle compagnie. Ces gens sont régis par la même loi.
Il n'y a aucune espèce de différence, à mon sens, au point
de vue d'impôt sur le revenu, pour les gens qui partent de la Beauce et
qui vont travailler peut-être à 20 milles de chez eux. Ils ont
encore moins de dépenses que les gens qui partent de la
Beauce et qui vont travailler dans le nord Québécois.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny-
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, ce n'est pas
véritablement à cet article que le problème se pose.
M. BACON: C'est plus pathétique.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est à l'article des déductions,
des dépenses accordées. C'est pour ne pas comptabiliser dans le
revenu une allocation qui tient compte de l'éloigne-ment pour le
travail.
M. BACON: Autrement dit...
M.CLOUTIER (Montmagny): Les arguments que vient de donner le
député de Laviolette seront à retenir quand nous
arriverons à l'article des déductions. Supposons qu'un
travailleur forestier va partir le lundi matin pour revenir le vendredi soir et
qu'il ira n'importe où dans le Québec. Supposons qu'il va partir
du comté de Montmagny pour travailler dans le comté de
Laviolette, ce qui arrive depuis 20 ou 25 ans, j'en ai eu connaissance. Je suis
d'avis que la loi de l'impôt devrait lui permettre certains avantages
pour dépenses de transport. Il faut le faire si on veut assurer une
certaine mobilité de la main-d'oeuvre, c'est ce qu'a dit le ministre
tantôt. On l'a fait dans la construction. Si on veut l'assurer aussi dans
le domaine forestier, que le travailleur aille dans Laviolette ou du
côté américain...
M. CARPENTIER: Je suis entièrement d'accord avec le
député de Montmagny. Cependant, je ne suis pas d'accord pour que
ceux qui vont travailler aux Etats-Unis aient un bénéfice
additionnel à celui qu'ont ceux qui travaillent dans le
Québec.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, le même bénéfice de
transport et de logement qui sera donné aux travailleurs forestiers qui
iront travailler du côté du Québec.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 36, adopté. Nous aurons
l'occasion de continuer ce débat quand viendront ces articles.
D'accord.
Nous ajournons à dix heures trente demain matin.
M. HARVEY (Jonquière): Dix heures trente demain matin,
d'accord.
(Fin de la séance à 22 h 43)
Séance du mercredi 28 juin 1972 (Dix heures quarante-cinq
minutes)
M. LAFRANCE (président de la commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Article 37.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 35, est-ce qu'on le garde en
suspens ou si vous acceptez ce que je viens de vous dire?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, il est préférable de le
garder en suspens, comme les articles qui comprennent des
définitions.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. Article 37.
M. LE PRESIDENT: Article 37. Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Un instant. On va vous demander de nous
l'expliquer.
M. HARVEY (Jonquière): Dans votre livre gris, c'est la
référence à la page 2.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, il n'y a pas de problème.
M. LE PRESIDENT: Article 37, adopté. Article 38?
M. HARVEY (Jonquière): Mêmes dispositions que dans le
passé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont les mêmes dispositions que les
anciennes lois, les articles 38, 39 et 40 également.
M. HARVEY (Jonquière): Article 39, mêmes dispositions
aussi.
M. LE PRESIDENT: Article 38, adopté. Article 39?
M. CLOUTIER (Montmagny): Les bases de calcul sont les mêmes aussi,
soit $25,000.
M. HARVEY (Jonquière): Oui. M. le Président, on prend les
sections et les articles qui s'y rattachent. On fait la discussion, parfois,
sur deux, trois ou quatre articles et on les adopte par la suite. C'est ce
qu'on avait adopté comme méthode.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Les articles 38, 39, 40, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Section V, article 41.
M. HARVEY (Jonquière): Même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 41, adopté. Section VI, article
42.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour les articles 42 à 52, est-ce que le
ministre pourrait nous dire s'il y a des différences par rapport
à l'ancienne législation?
M. HARVEY (Jonquière): Aucunement. C'est la même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): A quel endroit va-t-on retrouver les
modifications qui ont été accordées pour
l'intérêt payé sur les achats d'actions? Dans les
compagnies?
M. HARVEY (Jonquière): Dans les déductions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans les corporations?
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a plus de corporations. La
corporation est intégrée dans cette section-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, elle est intégrée
là-dedans, mais cela reste particulier aux corporations.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Les articles 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50...
M. BACON: Wow!
M. LE PRESIDENT: ... 51 et 52 sont adoptés.
M. BACON: Les articles 42 à 52 sont adoptés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il restera au député de
Trois-Rivières à vérifier si la réponse du ministre
est exacte. Le ministre nous dit que c'est parfaitement conforme à
l'ancienne législation.
M. BACON: Je vais vérifier!
M. LE PRESIDENT: Alors, chapitre IIl, section I, article 53.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la règle générale
que nous allons retrouver dans les articles.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, le
député de Beauce devrait être ici, je crois. Comme
d'habitude, quand c'est le temps, il n'y est pas!
M. LE PRESIDENT: Alors, article 53, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faut dire, pour la défense des
membres de la commission, que nous avons déjà eu une commission
avant celle-ci et qu'il ne manquait qu'un parti. Les trois autres partis
étaient représentés à l'autre commission.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, à la commission des
engagements financiers.
M. CLOUTIER (Montmagny): La commission des engagements financiers qui a
adopté deux bills privés.
M. KENNEDY: La commission des institutions financières,
compagnies et coopératives.
M. CLOUTIER (Montmagny): La commission des institutions
financières, compagnies et coopératives.
M. HARVEY (Jonquière): Pour être juste envers le
député de Beauce, c'est le député de Frontenac qui
est son délégué pour ce projet de loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. M. HARVEY (Jonquière):
C'était une farce.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, nous allons étudier les articles
suivants à la lumière de l'article 53.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça. M. LE PRESIDENT: Article
54?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est là que l'on retrouve la
déduction uniforme de $150 ou de 3 p.c. Cela est une nouvelle
disposition. Le ministre peut-il nous dire ce qui la guidé pour
établir la déduction à 3 p.c. ou à $150?
M. HARVEY (Jonquière): Le ministère du Revenu national a
fait une étude et nous aussi, de notre côté. Dans la
réforme fédérale, ils ont opté pour le montant de
$150. Nous en sommes venus à la même conclusion, d'après
les études que nos fonctionnaires avaient faites.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons que cela ferait $3 par semaine, un
montant de $150. Cela suppose, comme il s'agit d'un remboursement, que c'est
une déduction d'impôt pour les frais qu'il encourt pour aller
à son travail. Cela suppose deux voyages: Un pour y aller, au
début de la semaine, et un pour revenir, en fin de semaine.
M. HARVEY (Jonquière): C'est à tout point de vue. Cela
peut être, dans certains cas,...
M. CLOUTIER (Montmagny): Tous les jours.
M. HARVEY (Jonquière): ... un type qui exerce un métier
qui l'appelle à s'acheter beaucoup de vêtements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Ce ne sont pas nécessairement des
dépenses de voyage.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais l'exemption sera surtout
réclamée pour des dépenses de transport, j'imagine.
M. HARVEY (Jonquière): Aucune pièce justificative n'est
requise.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. C'est la même chose que si un
contribuable décide...
M. HARVEY (Jonquière): En fait, c'est une déduction de
$150, uniforme, qui est une moyenne établie d'après les
études qu'on a menées. Pour certains, c'étaient $130; pour
d'autres, c'étaient $160. On a établi un montant uniforme de
$150, tel que le fédéral l'a inscrit lui-même dans sa
propre loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): A-ton pensé à discuter d'une
progression possible? Ces $150 valent plus pour quelqu'un qui gagne $5,000 que
pour quelqu'un qui gagne $8,000.
M. HARVEY (Jonquière): La progression est aux 3 p.c. et le
maximum est de $150. Les $150 sont censés couvrir la grande
majorité des cas dans la dépense permissible comme
déduction, pour le moment. Pour l'avenir, on n'est pas pour s'engager
dans une indexation.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est égal au moindre de $150 ou de 3
p.c.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il doit y avoir des chiffres dans le livre
gris. Je n'ai pas vérifié.
M. HARVEY (Jonquière): Pour l'article 53, vous avez un exemple en
page 7, je pense.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'idée que je voulais exprimer au
ministre c'est que les taux d'impôt sont progressifs, tandis que
là ça ne l'est pas, c'est toujours 3 p.c. Alors, 3 p.c. sur
$3,000 ou 3 p.c. sur $5,000.
M. KENNEDY: C'est maximum.
M. BACON: La personne qui gagne $5,000 ou celle qui en gagne
$15,000...
M. BRISSON: C'est le moindre des deux. M. BACON: Non, $150 c'est le
maximum.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, c'est le moindre des deux. Si c'est
$3,000, ça fait $90 d'exemption. Si c'est $4,000, ça fait $120.
Si c'est $5,000, ça fait $150. Pour $5,000 c'est le maximum d'exemption,
ça ne va pas plus loin.
M. BRISSON: Si le gars gagne $10,000 et qu'il a des frais de
médecins, etc., même s'il les a reçus, est-ce qu'il a le
droit de les déduire?
M. HARVEY (Jonquière): Si le député de Beauce
était ici, c'est pour les petits ça justement.
M. BACON: C'est à quel titre ces $150?
M. HARVEY (Jonquière): On appelle ça des frais
professionnels.
M. BACON: Tout contribuable peut réclamer ces $150?
M. HARVEY (Jonquière): Si c'est rattaché à son
emploi.
M. BACON: Les $150, c'est un plafond.
M. HARVEY (Jonquière): C'est 3 p.c. ou $150 maximum.
M. BRISSON: Est-ce que ça inclut les frais de médecins,
etc?
M. BACON: C'est pour contrecarrer ce qui était avant. Des
catégories de professionnels avaient droit à des volumes, etc.,
et c'était déductible.
M. HARVEY (Jonquière): Des menues dépenses.
M. OSTIGUY: Des reçus d'église?
M. KENNEDY: Des billets de tramways le matin, des "overalls".
M. BACON: Comme disait le député de Montmagny, $150, s'il
gagne $5,000, c'est un plafond, très bien; mais le gars qui en gagne
$15,000? Il peut avoir autant de dépenses.
M. HARVEY (Jonquière): Nous avons voulu en l'établissant
tout comme le fédéral l'a fait partir de quelque
part et nous sommes partis de la masse. Comme dirait le député de
Beauce, d'abord le petit.
On peut dire qu'à $5,000 il y a plusieurs contribuables,
spécialement ceux qui étaient identifiés hier. Nous
commençons là, nous ne disons pas qu'éventuellement il n'y
aura pas des modifications à ce chapitre-là. Ce sont des choses
qui coûtent extrêmement cher, quand on constate que c'est
multiplié par le nombre de contribuables affectés. C'est une
catégorie d'exemptions qui affecte beaucoup les revenus.
Je n'ai pas de meilleure définition, non. Dès qu'on touche
une exemption personnelle qui frappe la masse, ce sont toujours des montants
fantastiques comme revenu. Je n'ai pas les chiffres avec moi, mais dès
qu'on donne une exemption à tous les contribuables, ça
chiffre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont seulement les salariés. Par
exemple, quelqu'un qui est à son compte ne peut pas utiliser... Il peut
réclamer, dans ses dépenses, l'équivalent de ce qui est
réclamé ici.
M. HARVEY (Jonquière): Il peut réclamer ses
dépenses. C'est sûr.
M. BACON: Dans son impôt personnel le bonhomme peut toujours le
réclamer.
M. HARVEY (Jonquière): Non, non, je veux dire que cette
disposition affecte le travailleur qui est employé...
M. BRISSON: C'est marqué un particulier, pas un
salarié.
M. HARVEY (Jonquière): Qui est employé. C'est un
salarié, ça.
M. BRISSON: On dit: "Un particulier peut déduire un montant
unique..."
M. HARVEY (Jonquière): Cette disposition ne vise aucunement les
autonomes.
M. BACON: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): La seule réserve que je peux faire
là-dessus, M. le Président, c'est que le ministre dit que c'est
un point de départ. On part à $150, et là, les estimations
vont être faites. On ne peut pas nous donner des chiffres exacts.
M. HARVEY (Jonquière): On part à 3 p.c, maximum $150.
M. CLOUTIER (Montmagny): A 3 p.c. oui, et le maximum est de $150, mais
disons que pour une réforme fiscale d'envergure, il reste qu'il y a
encore une différence entre celui qui est à son compte et le
salarié. Le salarié est limité ici encore à $150.
Dans certains cas, ça peut dépasser $150. On a
représenté tantôt que celui qui a un salaire, un revenu de
$6,000 ou $7,000 ou $8,000 est classé dans les revenus moyens. Ils sont
limités à $150 tandis que ceux qui sont à leur compte, le
professionnel, l'entrepreneur, l'artisan, l'entrepreneur forestier, enfin tous
ceux qui ne sont pas sous le régime du salariat, peuvent déduire
dans leurs dépenses plus de 3 p.c. avec une pièce
justificative.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Montmagny
admettra avec moi que ce qu'il
décrit pour un professionnel existait, tandis que pour le
salarié c'est un principe nouveau qu'on introduit dans la réforme
fiscale. Pour l'autre, les dépenses sont pas mal plus
élevées, les pièces justificatives sont exigées
tandis qu'ici, pour le salarié, c'est un principe nouveau. C'est
sûr que c'est un départ, jamais ça n'a été
considéré. On considère le moindre de 3 p.c. ou du maximum
$150. C'est le principe nouveau qui est établi. Bien sûr, on ne
peut pas dire que ce ne sera pas amélioré avec les années.
On commence.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas un nouveau principe; c'est le
même principe, mais, là, il s'agit...
M. HARVEY (Jonquière): C'est un nouveau principe.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... de déduire une dépense qui
sert à gagner le salaire. Pour l'entrepreneur, il n'y a pas de
discussion, parce que c'est dans l'état de pertes et profits.
M. HARVEY (Jonquière): Je regrette. Sur la question de principe,
pour le travailleur autonome ou pour le professionnel, c'est une dépense
qu'il avait effectuée en raison de son travail.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Tandis que, pour le salarié, bien
que nous sachions tous qu'il y avait quelquefois des frais de voyage, des frais
d'habillement et des frais personnels qui ne lui étaient pas
alloués, ce principe-là n'avait jamais été admis.
Nous l'introduisons.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne ferai pas une chicane de mots avec le
ministre.
M. BACON: Quand on dit "un particulier", le travailleur autonome n'est
pas compris là-dedans.
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, c'est qu'à l'égard de toutes
les charges qu'il remplit, de tous les emplois qu'il occupe, cela suppose un
salaire. On me corrigera si je me trompe, mais c'est là où entre
la notion du salaire. Il n'est pas question d'entreprise, parce que
l'entreprise a déjà la possibilité de réclamer ce
montant et davantage avec des pièces justificatives. Elle pourra
réclamer jusqu'à 5 p.c. ou 10 p.c.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que cela veut dire que les mineurs j'en
connais dans ma région qui doivent voyager soir et matin quinze
ou vingt milles pour aller à leur travail peuvent déduire leurs
dépenses?
M. HARVEY (Jonquière): La moindre de 3 p.c. de son salaire brut
ou de $150 au maximum.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela revient à notre exemple d'hier
soir; lorsqu'un travailleur va dans les forêts, soit du côté
canadien ou du côté américain, il peut réclamer
$150.
M. HARVEY (Jonquière): S'il est employé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, je parle du salarié.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): La seule autre remarque que je veux faire avant
l'adoption de cet article c'est que je voudrais que le ministre
considère cela comme un point de départ. Même si le
fédéral n'a accepté que $150, je ne veux pas que le
ministre s'aligne définitivement sur le gouvernement
fédéral; c'est justement l'un de ces endroits où on peut
faire une différence.
Si le gouvernement du Québec décide que c'est plus juste
d'accorder $200, ce n'est pas cela qui complique la déclaration
d'impôt sur le revenu. Le gouvernement fédéral a
décidé, à certains endroits, qu'il y a 2 p.c. de surtaxe
additionnelle et le Québec ne l'a pas décidé.
M. HARVEY (Jonquière): On a décidé de commencer
comme eux, avec le même montant, mais on ne s'engage pas à les
suivre là-dedans, tout comme l'ex-ministre des Affaires sociales, quand
il a décidé qu'il n'y avait plus d'exemption pour les personnes
à charge au provincial, ne s'est pas occupé du
fédéral. Nous allons faire la même chose au niveau des
impôts.
M. CLOUTIER (Montmagny): On ne leur a pas demandé la permission
pour un régime d'allocations familiales.
M. HARVEY (Jonquière): Vous ne leur avez pas demandé la
permission comme je ne leur ai pas demandé celle de mettre 3 p.c. ou
$150. Il s'adonne que c'est pareil, pour le moment.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre fera ce message à ses
collègues.
M. HARVEY (Jonquière): Je n'ai pas besoin de faire le message.
J'ai bien compris.
M. LE PRESIDENT: Article 54: Adopté. Article 55:
Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Un instant, M. le Président.
M. HARVEY (Jonquière): C'est si 54 ne s'applique pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est si l'article 54 ne s'applique pas. Alors,
vous avez tenu compte des membres de la Chambre des communes, pas les
ex-membres qui siègent à Québec.
M. HARVEY (Jonquière): Ceux-là, ce sont des chanceux.
M. CLOUTIER (Montmagny): A quel point de vue?
M. HARVEY (Jonquière): Probablement que les chefs de partis les
considéraient comme de bons hommes et Us les ont convaincus de venir au
provincial.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils ont une expérience plus vaste. Au
moins ils ont appris ce qu'il ne faut pas faire.
M. BRISSON: Ils se sont améliorés en venant à
Québec.
M. HARVEY (Jonquière): Ou ils sont venus apprendre à
travailler.
M. KENNEDY: M. le Président, juste une remarque en passant. Par
arrêté en conseil, le gouvernement a étendu aux
commissaires d'écoles les mêmes dispositions qui s'appliquent aux
députés et aux membres des conseils municipaux concernant un
certain montant de leur allocation qui est exempt d'impôt, qui est
considéré comme remboursement de dépenses. N'y aurait-il
pas lieu de le consacrer dans le texte de loi?
M. HARVEY (Jonquière): Il l'est, article 391.
M. KENNEDY: D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Nous l'avions autrefois.
M. KENNEDY: Par arrêté en conseil.
M. HARVEY (Jonquière): Et là nous l'avons introduit
à 391.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 55.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je n'ai qu'une question
à l'article 55. Qu'advient-il des membres de l'Assemblée
nationale? Vous faites référence au...
M. HARVEY (Jonquière): Article 390.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Je vois que le ministre a
consulté ses collègues.
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant d'écrire 390, il a dû
consulter ses collègues du caucus, pour ne pas leur donner des avantages
dont ils ne voulaient pas.
M. HARVEY (Jonquière): Un caucus, c'est secret, je ne vous le dis
pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je sais que le ministre ne peut pas le
dire.
M. HARVEY (Jonquière): Mais j'en ai parlé souvent à
mes confrères en Chambre, mes collègues
d'Unité-Québec et d'autres partis, même du Parti
québécois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre consulte. Article 55,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 55, adopté. Section III. Dépenses
de vendeurs et frais de voyage, Articles 56 et suivants jusqu'à
l'article 61?
M. CLOUTIER (Montmagny): Il n'y a pas de modification par rapport
à la législation antérieure?
M. HARVEY (Jonquière): Aucune modification par rapport à
l'ancien texte.
M. BACON: Articles 56, 57, 58, 59, adopté. M. BRISSON: C'est la
même législation.
M. CLOUTIER (Montmagny): S'il n'y a pas de modification...
Là-dessus, il doit rester une partie discrétionnaire, disons,
dans l'appréciation, dans ce qui est entré... J'entends le
sous-ministre dire que le mot "raisonnable" prend tout son sens dans ces
articles, mais est-ce que la politique du ministère du Revenu est plus
sévère avec les années? Est-ce que la jurisprudence est
mieux établie? Est-ce qu'il y a des difficultés
particulières ou si les entreprises se conforment assez bien aux
dispositions?
M. HARVEY (Jonquière): Il y a une petite modification, dans votre
livre gris. Lorsque les dépenses d'automobiles sont admissibles en
déduction en vertu des articles 56 et 57, il est permis de
réclamer les intérêts payés sur un emprunt
concernant l'acquisition d'une automobile. C'est la seule modification.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, c'est important, parce que, aujourd'hui,
les automobiles se financent autant, j'imagine, par les emprunts de banque que
par les compagnies de finance autrefois. Les frais de finance étaient
accordés dans les dépenses. Il est important que les
intérêts de l'emprunt de banque ou de n'importe quelle institution
financière, qui peut être la Caisse populaire...
M. HARVEY (Jonquière): C'est la différence avec l'ancien
texte. On l'a inclus comme sécurité.
M. OSTIGUY: Est-ce que cela veut dire que ce n'était pas inclus
l'an dernier? C'était inclus.
M. KENNEDY: Ce n'était pas dans la loi, mais les gens le
réclamaient.
M. HARVEY (Jonquière): C'est nouveau dans la loi. Ce
n'était pas inclus.
M. OSTIGUY: Oui, mais les gens le réclamaient quand
même.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, oui, ils le réclamaient quand
même. Mais, cette fois-ci, nous l'avons inclus dans la loi. On
s'apercevait qu'ils le réclamaient quand même, pourquoi ne pas
l'inscrire dans la loi?
M. LE PRESIDENT: Articles 56, 57, 58, 59, 60 et 61, adopté.
Section IV... Cotisations, articles 62 et 63?
M. HARVEY (Jonquière): A la section 4, nous aurons un amendement
mineur. Nous disons "contribution" au lieu de "cotisation", parce que cela fait
équivoque avec cotisation d'impôt. C'est une contribution. En
anglais, vous avez la traduction "dues". Ce n'est pas une cotisation, c'est une
contribution.
M. BACON : On le change?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, nous le changeons pour
contribution.
M. LE PRESIDENT: Il faudrait changer, à l'article 62, paragraphes
a), b) et c), le mot "cotisation" pour le mot "contribution"...
M. HARVEY (Jonquière): Il s'agirait juste de changer le
titre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le titre.
M. HARVEY (Jonquière): Parce que, l'autre, c'est une cotisation
annuelle à une association professionnelle. C'est français, mais
cela fait bien la distinction avec "cotisation d'impôt". C'est pour
éviter que les gens pensent à "cotisation d'impôt".
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais juste une question à poser au
ministre. Au. paragraphe a), on dit: "si ce paiement est requis pour maintenir
un statut professionnel reconnu par la loi". Qu'est-ce qui arrive,
actuellement, des associations professionnelles non reconnues par la loi? Il y
en a, notamment, dans le domaine de la santé.
M. HARVEY (Jonquière): Voulez-vous répéter la
question?
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais que le ministre me dise comment
sont considérées au ministère les contributions
payées à des associations professionnelles par des professionnels
si ces associations ne sont pas reconnues par la loi? Actuellement, il y a des
groupes de professionnels qui sont devant la commission spéciale pour le
bill 250, concernant le code des professions. Ils paient des cotisations.
Exemple : Les denturologistes. Je sais que le président affectionne
particulièrement...
M. LE PRESIDENT: Ces gens-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... cet exemple. Il a les chiropraticiens. Il y
en a d'autres aussi. Est-ce qu'actuellement on reconnaît...
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... les contributions...
M. HARVEY (Jonquière): Si l'association existe.
M. CLOUTIER (Montmagny): En fait.
M. HARVEY (Jonquière): Puisqu'elle existe, on la
reconnaît.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 62, adopté. Article 63?
Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Avant de passer à l'autre section,
je vous ai parlé, hier, d'amendements mineurs. Si vous voulez, nous
allons revenir pour accepter ces amendements mineurs pour que nos articles
soient réellement adoptés. Ils étaient adoptés avec
cette petite réserve.
L'article 1 avait été gardé en suspens. Alors, on
le passe.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous avions commencé à l'article
17.
M. HARVY (Jonquière): Alors, nous allons passer à
l'article 18, premier amendement.
Il s'agit d'une nouvelle rédaction. L'article sera
remplacé par le suivant: "18. Lorsqu'un particulier cesse de
résider au Canada, au cours d'une année d'imposition, le dernier
jour de son année d'imposition est, aux fins de l'article 17, le dernier
jour où il a résidé au Canada. "Dans ce cas, son revenu
imposable pour l'année d'imposition est composé de son revenu
pour la période de l'année pendant laquelle il a
résidé au Canada, calculé comme si cette période
constituait toute une année d'imposition, moins les déductions
permises par le livre IV qui peuvent raisonnablement être
considérées comme étant attribuables à cette
période, et de l'ensemble de:
"a) son revenu gagné au Canada visé à l'article 814
pour toute période de l'année pendant laquelle il résidait
hors du Canada alors qu'il n'y a pas exercé une entreprise ni
occupé un emploi et calculé comme si une telle période
constituait toute une année d'imposition moins les déductions
permises par le livre IV qui peuvent raisonnablement être
considérées comme étant attribuables à une telle
période et "b) son revenu pour toute période de l'année
pendant laquelle il résidait hors du Canada alors qu'il y a
exercé une entreprise ou a occupé un emploi au Québec
calculé comme s'il avait résidé au Canada durant une telle
période et comme si une telle période constituait toute une
année d'imposition moins les déductions permises par le livre IV
qui peuvent raisonnablement être considérées comme
étant attribuables à une telle période".
Alors, voulez-vous remettre une telle copie de tous les amendements?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le moins qu'on puisse
dire, c'est que le ministre fait de grandes phrases.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont de moyennes grandes phrases.
L'article 18, tel qu'il était rédigé, était
très confus.
C'est une tentative d'amélioration du texte. On a vu hier,
lorsque nous avons discuté de l'article 18, qu'il était
très confus. Cela ne change pas le sens de l'article.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous allons prendre le temps de
réexaminer tout cela. Ce n'est pas une seule lecture qui peut nous faire
comprendre toute la subtilité de l'amendement du ministre. J'imagine que
ce sera la même chose pour l'article 19.
M. HARVEY (Jonquière): Pour l'article 19, vous avez le texte.
Pouvons-nous considérer comme adopté l'article 18 tel que
modifié?
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons que nous recevons l'amendement. Nous
allons le relire. Je ne pense pas qu'il y ait de difficulté. Nous
voudrions, avant de donner notre accord, comprendre le texte et sa
portée.
M. HARVEY (Jonquière).: Nous reviendrons sur les articles 18, 19,
20, 25 et 29 si, après examen, vous voulez y revenir.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. Nous retournons donc à la
section V, article 64.
M. LE PRESIDENT: Section V: Régimes de rentes, de retraite et
d'assurance-chômage. A l'article 29, il y avait aussi un amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Pour tous ces articles, les amendements
sont acceptés, sous réserve d'y revenir, si quelqu'un a des
commentaires à faire plus tard.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Article 64?
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a introduit une nouvelle
disposition. Il accorde la déduction du montant que quelqu'un verse
à l'assurance-chômage. Par contre, il va imposer le revenu de
l'assurance-chômage.
M. HARVEY (Jonquière): Cela devient coûteux, parce qu'il y
a plus de gens qui travaillent que de gens qui en retirent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le maximum de la déduction qui peut
être permise, le ministre en a-t-il fait un calcul? Quelle est la
contribution maximale d'un employé pour l'assurance-chômage?
M. HARVEY (Jonquière): Comme je vous le disais tout à
l'heure, le calcul est simple à faire. Comme la grande majorité
des citoyens sont assujettis à des contributions...
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais sa contribution par semaine.
M. HARVEY (Jonquière): Une déduction à la masse est
toujours très dispendieuse, au point de vue des revenus, parce que si
quelqu'un est taxé, en définitive, à la fin, à 40
p.c, à 45 p.c. ou à 35 p.c, on perd 35 p.c. du montant qu'on lui
a accordé comme déduction.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Mais ce que je voudrais que le
ministre nous dise, c'est...
M. HARVEY (Jonquière): Cela varie de $90 à $115, le
chiffre que vous demandez.
M. CLOUTIER (Montmagny): De $90 à $115 par année.
M. HARVEY (Jonquière): C'est censé augmenter encore.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela veut dire qu'un travailleur qui a un
emploi stable je voudrais que ce soit cela que le ministre nous dise,
parce qu'enfin il y a des bons côtés, aussi, à la loi,
qu'il faut faire ressortir profitera d'une exemption d'une centaine de
dollars, en moyenne, par année. Il ne retire pas
d'assurance-chômage. Donc, il aura $100 de dépenses à
entrer sur sa déclaration d'impôt. S'il paie 20 p.c.
d'impôt, cela fera $20 de plus dans ses goussets. Par contre, celui qui
va retirer de l'assurance-chômage sera obligé de la rapporter dans
sa déclaration d'impôt. C'est une disposi-
tion qui va jouer suivant l'économie de la province.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela. C'est encore un nouveau
principe de revenu introduit pour celui qui en retire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela ne change rien en ce qui concerne le
régime de rentes.
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est juste pour l'assurance-chômage.
M. HARVEY (Jonquière): Juste pour l'assurance-chômage.
M. LE PRESIDENT: Article 64, cela va? M. CLOUTIER (Montmagny): Cela
va.
M. LE PRESIDENT: Article 64, adopté. Article 65.
M. HARVEY (Jonquière): C'est l'augmentation de $1,500 à
$2,500 pour ceux qui contribuent à un régime de retraite, comme
salariés.
M. CLOUTIER (Montmagny): En pratique il se pose des cas de rachat
d'années antérieures. Comment votre ministère
considère-t-il le cas du rachat d'années pour les fins de
régime de retraite?
M. HARVEY (Jonquière): Avec la nouvelle disposition de $2,500,
nous allons corriger une certaine lacune d'autrefois, soit $1,500. Le montant
était gardé en réserve pour réclamation
éventuelle, pour autant qu'on demeurait contri-buteur à un
régime. Si quelqu'un contribuait pour $2,500 et qu'il avait un maximum
de $1,500, les $1,000 étaient gardés en réserve pour
réclamation éventuelle.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je vais vous citer un cas qui intéresse
tous les députés. A un moment donné, nous avons eu
à vivre ce cas-là en pratique. Ceux qui sont comptables l'ont
vécu pour d'autres contribuables. Mais en ce qui concerne les
députés, nous avons eu à racheter les années de
pension. La contribution était supérieure au montant de $1,500
qui était accordé par la loi. Il y a des montants en
réserve. Est-ce que ça voudrait dire que pour 1972 on pourrait
utiliser le surplus qui n'a pas été déduit dans les
déclarations d'impôt antérieures? Est-ce que cela pourrait
être reporté en 1972 et dans les années suivantes?
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 68, on le dit: "Un
employé peut reporter sur une année postérieure le montant
de ses contributions à un régime excédant les montants
admis- sibles en vertu des paragraphes b) ou c) de l'article 65." La
réponse est oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cette disposition est extrêmement
importante. La pension, la sécurité de la vieillesse et les
régimes de retraite, de façon générale, pourraient
être abaissés à 60 ans; du moins c'est ce qui me parait
possible. Il y aurait des ajustements nécessaires aux fonds de pension
privés et publics. Tout a été conçu en vue de la
retraite à 65 ans. Advenant que ces programmes soient modifiés,
que la sécurité de la vieillesse soit abaissée
graduellement de 65 à 60 ans, il faudrait revoir tous les régimes
de retraite privés et publics. Il y aurait des rachats de pension
à l'intérieur de tous les régimes. C'est pour ça
qu'une disposition comme ça pourrait être extrêmement
importante dans ce cas-là.
Je voudrais qu'on me confirme si j'ai raison.
M. HARVEY (Jonquière): Le montant de $1,500 avec tout ce qui a
augmenté, les salaires, le coût de la vie, ne correspondait plus
à la réalité. Le montant de $2,500 va permettre à
certaines personnes qui ont contribué, qui ont en réserve
certains montants réclamés de le faire dès le 1er janvier
1972.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et ça va augmenter les
possibilités des institutions qui vendent des plans de retraite et des
plans d'épargne. Je pense bien que le député de Gouin va
suivre de très près cette accumulation.
M. HARVEY (Jonquière): Pour le bénéfice du
député de Montmagny, j'ai à l'esprit un cas qui est
récent, où un montant de $5,000 est actuellement en
réserve pour réclamations futures. Et justement le salaire prend
sa retraite au cours de l'année. Donc, au cours des prochaines
années, comme il va être imposable, il va retirer un montant assez
appréciable de retraite. Il pourra réclamer $2,500 par
année, bien qu'il ne contribuera plus et il va être
bénéficiaire.
M. BACON: Les échéances, il peut les
réclamer...
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y en a pas, c'est perpétuel,
il peut les réclamer, tant que le montant n'est pas totalement
réclamé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 65, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 66.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va de soi.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 67. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 67,
on touche au problème de l'enseignant. On sait qu'il y a un
problème qui est revenu continuellement devant l'Assemblée
nationale.
M. HARVEY (Jonquière): On l'applique à l'égard des
services rendus antérieurement aussi dans le cas des enseignants.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 68? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Section VI: Divers, articles 69 à
73?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 69, est-ce qu'il y a des
modifications par rapport à l'ancienne loi?
M. HARVEY (Jonquière): Aucune modification avec l'ancienne
loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 69, adopté. Article 70?
Est-ce qu'on peut considérer...
M. HARVEY (Jonquière): L'article 71, c'est nouveau.
M. LE PRESIDENT: ... en même temps les articles 70, 71, 72,
73?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, ça ne va pas ensemble; ce sont des
dispositions diverses. Il n'y a pas beaucoup de liens entre eux.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 71 est nouveau: "Un particulier
peut déduire les frais judiciaires ou extrajudiciaires qu'il verse dans
l'année pour la perception d'un traitement ou d'un salaire qui lui est
dû par son employeur ou son ancien employeur". Au point de vue
administratif, disons qu'on le permettait quand la preuve nous était
donnée, mais, là, on l'a inscrit dans le texte.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il n'y a pas de limite?
M. HARVEY (Jonquière): Il y en a qui l'ignoraient et ne le
réclamaient pas. Là, c'est dans le texte de loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais il n'y a pas de limite pour les frais
judiciaires? S'il veut réclamer un salaire, je ne sais pas, moi, de
$2,500 et que ça lui coûte $500 de frais, il peut le
déduire en entier?
M. HARVEY (Jonquière): Il est bien rare qu'un type dépense
$5,000 pour percevoir $100, en pratique, mais il n'y a pas de limite.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il peut dépenser 20 p.c. ou 25 p.c. du
montant. Il ne faudrait pas scandaliser les avocats.
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a aucune limite. Fabien n'y est
pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ça serait pour ça que
les travaux avancent à une allure assez impressionnante?
M. HARVEY (Jonquière): Non, c'est au sujet des avocats. Il ne les
aime pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, article 71, ça va.
M. LE PRESIDENT: Article 70, adopté. Article 71, adopté.
Article 72, adopté. Article 73.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 73, on l'avait ipso facto, parce
que la loi fédérale le mentionnait et qu'on avait un mutatis
mutandis là-dessus. Alors, nous l'avons dans notre loi.
M. JORON: Quelle est l'origine de ça? J'ai vu le cas d'un
bonhomme qui enseignait dans un des pays de l'agence francophone, c'est au Togo
ou au Dahomey. Justement, il me faisait part que les déductions qui sont
permises à un enseignant dans un pays du Commonwealth ne le seraient pas
ailleurs. On ne s'est pas penché sur ce problème-là.
Est-ce que ça ne vous paraît pas illogique, surtout dans le cas de
la province de Québec qui, forcément, envoie des enseignants dans
des pays africains francophones?
M. HARVEY (Jonquière): On ne lui accorderait pas la
déduction?
M. JORON: Oui, c'est ça. Les $250 dont il est question, lorsqu'on
dit qu'il "peut déduire un montant n'excédant pas $250",
ça s'applique seulement à l'intérieur d'un pays du
Commonwealth. Alors, il y a seulement les enseignants anglophones du
Québec qui peuvent en bénéficier?
M. BACON: Demandez cela à l'ex-député de Gouin, il
peut peut-être régler cela. Surtout dans les dépenses, il
n'est pas mal.
M. HARVEY (Jonquière): Comme ils continuent de contribuer au
fonds de pension des enseignants du Québec, on l'accepte. C'est pour
cela que ce n'est pas mentionné.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de
Trois-Rivières pense-t-il que l'ex-député de Gouin peut
avoir des problèmes avec sa déclaration d'impôt?
M. BACON: Il ne semble pas, il semble bien
se porter. Il a l'air de connaître cela, les exemptions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre l'a à l'oeil.
M. LE PRESIDENT: Article 72, adopté. Article 73, adopté.
Titre IIl: Revenu ou perte provenant d'une entreprise ou d'un bien. Chapitre 1:
Règles fondamentales. Article 74.
Pertes de biens
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre pourrait-il nous donner très
brièvement, pour résumer les articles de 74 à 80, ce qui
sera ordinairement accepté?
M. HARVEY (Jonquière): En fait, il n'y a pas tellement de
changement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ou ce qui ne le sera pas, dans quels cas
précis? On peut ordinairement réclamer la perte provenant d'un
bien, d'une entreprise, mais dans quels cas spéciaux ce pourrait
être...
M. HARVEY (Jonquière): Généralement, on exige la
preuve. Il n'y a pas de limite là-dedans, pour autant qu'on a la preuve
qu'il y a eu réellement perte.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si c'est un salarié qui a aussi une
entreprise marginale, disons que c'est un employé de régie, du
gouvernement, d'une municipalité ou d'une entreprise qui a une ferme
comme passe-temps...
M. BRISSON: Qui élève des poules et des poulets.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... ou qui fait de l'élevage, s'il fait
cela comme passe-temps le soir et les fins de semaine, normalement, il n'y a
pas de limite dans la réclamation de la perte que peut subir un tel
individu...
M. HARVEY (Jonquière): Dans son revenu d'affaires.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... contre son salaire.
M. HARVEY (Jonquière): On traite cela de deux manières.
S'il l'a fait comme passe-temps et qu'il fait de l'argent avec, ce revenu est
additionné à son revenu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je comprends, mais il arrive de plus en plus
que des gens, pour toutes sortes de raisons, achètent une ferme, s'en
servent partiellement pour les affaires, pour faire de l'élevage ou de
la culture et ils ont de l'espace vert. Ils aménagent un terrain pour la
période de l'été...
M. HARVEY (Jonquière): On pourra revoir cela, c'est prévu
ailleurs. On le verra un peu plus tard.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il peut arriver que, pour monter une entreprise
qui va devenir rentable, un contribuable dépense passablement d'argent.
Il peut même, s'il retire un salaire de $10,000 à $12,000, avoir
des pertes, durant certaines années au début, assez importantes
qui coupent son revenu de moitié. Il n'y a aucune limite, du moment que
c'est prouvé, ce sera accordé.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont des pertes de ferme. On en
arrivera là tout à l'heure.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais il y a une limite?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, d'accord. On en discutera quand on y
sera.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'une façon générale, les
pertes sont accordées, sauf les cas particuliers qu'on va traiter.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais que le ministre, chaque fois,
attire notre attention sur les limitations que la loi impose.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Pour l'information du député de
Frontenac, nous sommes à l'article 74. Article 74, adopté.
Article 75, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Un instant, M. le Président. On va
prendre le temps de voir s'il n'y a pas d'autres considérations. J'ai
demandé une opinion au ministre au sujet des articles 74 à
80.
M. HARVEY (Jonquière): C'est dans ce sens-là que j'avais
dit: Adopté.
On parlait d'affaires, d'entreprises, parce que le cas des fermiers va
revenir un peu plus tard.
M. CLOUTIER (Montmagny): On me fait remarquer un point important, pour
les inventaires, à l'article 77: "... doit évaluer les biens
décrits dans son inventaire au moindre de leur coût ou de leur
juste valeur marchande, ou de toute autre manière prescrite". On Va
retrouver, j'imagine, quelque part, la façon dont on prescrit la prise
d'inventaire.
M. HARVEY (Jonquière): Dans un règlement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que la surveillance et le contrôle
de la prise d'inventaire sont plus sévères par cette loi qu'ils
ne l'étaient antérieurement ou si c'est laissé au code
d'éthique professionnel?
M. HARVEY (Jonquière): C'est l'évaluation, c'est
laissé au code d'éthique.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au sujet de la prise d'inventaire, pour ceux
qui sont dans la profession de comptable, est-ce qu'il y a des prises
d'inventaires qui sont extrêmement difficiles? Le ministre a-t-il
déjà pensé comment on peut prendre l'inventaire d'un
troupeau de ferme qui est constamment en mouvement, des poulets, des poules ou
des cochons?
M. HARVEY (Jonquière): On compte leurs pattes et on divise par
deux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, ce n'est pas le meilleur moyen qui a
été trouvé à ce jour.
M. HARVEY (Jonquière): Nous parlerons des troupeaux de base tout
à l'heure.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... c'est de prendre une photographie et de les
compter sur la photographie.
M. LE PRESIDENT: Article 75, 76, 77, 78 et 79, adopté?
M. KENNEDY: A l'article 78, à la lumière de 77, on dit que
l'inventaire du début de l'année doit être
évalué au même taux que l'inventaire de la fin de
l'année précédente.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour une plus grande certitude, il y
en a plusieurs qui font ces erreurs.
M. BACON: En général des états financiers tenus par
un bon comptable...
M. HARVEY (Jonquière): Trop fort casse pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Châteauguay
veut dire qu'il y en a qui procèdent par écritures de
régularisation pour faire coïncider l'inventaire de fin
d'année avec celui du début de l'année?
M. LATULIPPE: Je pense que l'article 79 se réfère à
la même méthode de calcul, mais ça ne se fait pas au
même taux.
M. HARVEY (Jonquière): Pardon?
M. LATULIPPE: L'article 79 se réfère aux mêmes
modalités d'inventaire...
M. HARVEY (Jonquière): La même évaluation.
M. LATULIPPE: La même méthode d'évaluation, mais ce
n'est pas le même taux.
M. HARVEY (Jonquière): Il ne faut pas changer la méthode
non plus.
M. LATULIPPE: On peut changer le taux, le taux peut varier. Un bien peut
être à $1.25 et l'an suivant à $1.40.
M. HARVEY (Jonquière): C'est dans la même année, pas
à une journée d'intervalle.
M. KENNEDY: C'est dans le revenu net.
M. LE PRESIDENT: Articles 78 et 79, adopté.
Article 80.
M. HARVEY (Jonquière): Généralement c'est
fermé au Jour de l'an.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la concordance des années
financières des différentes entreprises.
M. LE PRESIDENT: Article 80, adopté. Chapitre 2, montants
à inclure, section I, montants spécifiques. Article 81.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'est-ce que le ministre a ajouté comme
montants à inclure dans cette longue énumération?
M. HARVEY (Jonquière): On verra, dans les sociétés,
tout à l'heure, qu'on a ajouté quelque chose mais, dans le cas
des travailleurs autonomes, c'est la même chose qu'autrefois. Tout
à l'heure, nous verrons la section des corporations, des
entreprises...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, dans la section I, article 81, pour les
particuliers, les travailleurs autonomes, il n'y a aucune addition. Ce qui
était prévu par l'ancienne loi se retrouve ici.
M. HARVEY (Jonquière): On me dit que non. On va voir d'autres
dispositions tout à l'heure, lorsqu'on parlera des
sociétés, mais pour les travailleurs autonomes, il n'y en a pas.
C'est le même texte, c'est la même chose qu'autrefois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pense bien qu'on devrait garder cette
disposition de base pour tout le temps qu'on va parler des travailleurs
autonomes.
M. HARVEY (Jonquière): Adoptons l'article, sous réserve
d'y revenir. Il y aura autre chose pour les sociétés tout
à l'heure. S'il faut y revenir, nous reviendrons à l'article 81.
Considérons-le adopté, étant donné qu'on me dit
qu'il n'y a aucun changement pour les travailleurs autonomes. Quand nous
verrons les sociétés, s'il faut y revenir, nous y
reviendrons.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre fait une
différence entre d) et i)?
M. HARVEY (Jonquière): Dans d), c'est la
provision pour mauvaise créance et dans i), lorsqu'il y a
recouvrement d'une mauvaise créance, c'est considéré comme
revenu. C'est le principe comptable ordinaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 81, adopté sous réserve.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sous réserve d'y revenir.
Biens amortissables
M. LE PRESIDENT: Section Il: Aliénation de biens amortissables.
Article 82.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une nouvelle loi, mais il y a d'autres
lois aussi. Les gouvernements touchent assez facilement aux dispositions
d'amortissement pour faciliter le développement industriel. On accorde
l'amortissement sur une période de deux ans. La dernière loi,
c'est le fédéral qui l'a votée. Elle accorde deux ans.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la dépréciation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. Est-ce que le ministre du Revenu songe
également à accorder les mêmes avantages?
M. HARVEY (Jonquière): L'allocation se détermine par
règlement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Alors, c'est le principe qu'on introduit
pour permettre de l'établir par règlement. Dans le cas de la
récupération, également, et de l'allocation...
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre, pour répondre
à ma question ce n'est pas par cette loi, c'est par le biais
d'une autre serait favorable à ce qu'il y ait
dépréciation accélérée de deux ans pour
favoriser l'industrie manufacturière?
M. HARVEY (Jonquière): Dans le budget Turner, c'était
annoncé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, il le donne.
M. HARVEY (Jonquière): Quant à nous, ce n'est pas
annoncé. On va en discuter au conseil des ministres. S'il y a une
annonce à faire, elle sera faite par la voie régulière,
par le ministre des Finances.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une disposition qui a retenu votre
attention?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Elle fait l'objet, actuellement,
d'études pour discussion au conseil des ministres.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Alors, tout l'article 82 fait l'objet
de nouvelles dispositions.
M. HARVEY (Jonquière): C'est en plein ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais est-ce qu'il y a des modifications par
rapport à l'ancienne législation?
M. HARVEY (Jonquière): Je ne le pense pas. On l'avait
déjà par voie de référence aux corporations. C'est
pour la récupération.
M. CLOUTIER (Montmagny): La récupération des biens. Au
moment de la vente, évidemment, il y a une récupération.
Il n'y a rien de nouveau dans aucune...
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... disposition par rapport à l'ancienne
loi. Est-ce qu'elle était aussi explicite que ça je n'ai
pas vérifié en ce qui regarde les travailleurs
autonomes?
M. HARVEY (Jonquière): Cela se faisait par
référence. On ne l'avait pas dans la législation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous ne l'aviez pas dans la
législation.
M. HARVEY (Jonquière): Là, on l'a.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce qui est nouveau, c'est l'introduction...
M. HARVEY (Jonquière): Dans la législation.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... dans la législation, à cette
section, des travailleurs autonomes.
M. HARVEY (Jonquière): Autrefois, on le faisait, mais par voie de
référence. Là, on va le faire par la loi. C'était
un article qui faisait référence à la loi
fédérale, mutatis mutandis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. Mais lorsque nous arriverons aux
corporations...
M. HARVEY (Jonquière): Cela comprend également les
corporations et les particuliers.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ah, il couvre tout!
M. HARVEY (Jonquière): Oui, il couvre tout. On y allait par voie
de référence. Maintenant, c'est intégré dans le
même article.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce que l'article commençait, en
disant: "Dans la présente section et dans les règlements
adoptés en vertu du paragraphe a) de l'article 119...". J'avais
l'impression que c'était limitatif, au départ. Cela couvre tout
l'ensemble de la loi.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 119, ce sont les
déductions. "Un travailleur peut toutefois déduire."
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que l'on peut me dire s'il y a des
différences par raDDort à la loi fédérale?
Je ne parle pas des programmes spéciaux auxquels j'ai fait
allusion tantôt, l'amortissement accéléré. Mais, par
rapport au fédéral, il n'y a pas de différence.
M. HARVEY (Jonquière): Aucune différence.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parce qu'il n'y a rien de plus ennuyeux que de
faire deux tableaux de dépréciation dans des états
financiers, par rapport aux mêmes biens.
M. HARVEY (Jonquière): Non, il n'y a pas de
différence.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le député de Gouin, ce sont
certaines situations où la loi peut avantageusement s'aligner sur la loi
fédérale.
M. JORON: Tant qu'on est dans un régime fédéral, je
dois être d'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous êtes d'accord.
M. JORON: Ce serait trop...
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Gouin a raison.
Il faut s'enligner sur quelque chose. Nous nous enlignons sur le
fédéral. Si cela arrive, son affaire, il va s'enligner sur le
Congo. Cela va bien aller.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il serait mieux de s'enligner sur la
principauté de Monaco. Il a dit qu'il restait des Etats où il n'y
avait pas d'impôt.
M. HARVEY (Jonquière): Si c'était lui qui enlignait cela
après, je ne serais pas inquiet. Il s'enlignerait comme il faut. Mais
j'ai peur de d'autres, et j'ai peur du Congo.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a une caricature, ce matin, dans un
journal, où l'on parle de la Côte d'Azur.
M. JORON : La promenade des Anglais.
M. CLOUTIER (Montmagny): La promenade des Anglais. Il y a des chefs qui
sont en promenade, sur la Côte d'Azur.
M. HARVEY (Jonquière): Le peuple se le permet.
M. KENNEDY: Une somme de $600,000, cela se dépense.
M. JORON : Il y a de quoi se promener.
M. KENNEDY: Je comprends. Il était bien "chum" avec Michaud, par
exemple, avant. Il était bien ami avec Michaud.
M. HARVEY (Jonquière): On appelle cela communément, en
français, des socialistes du dimanche après-midi.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, député de
Rivière-du-Loup, en votre absence, il y a eu certaines digressions. Nous
revenons à l'article 83.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 83.
M. LE PRESIDENT: D'accord, messieurs. Article 83, adopté?
M. HARVEY (Jonquière): Article 83, adopté.
M. LATULIPPE: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a bien dit qu'il n'y a pas de
différence entre cette loi, même si on introduit ce qui
n'était pas dans l'ancienne, et la loi fédérale.
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): On ne se retrouve pas avec l'ancienne non
plus.
M. HARVEY (Jonquière): Par référence, il n'y a
aucune modification.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le contribuable va se retrouver, en ce qui
concerne l'amortissement, l'aliénation des biens, dans la même
position vis-à-vis du gouvernement québécois que
vis-à-vis du gouvernement central.
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans ce cas, il n'y a pas de
difficulté.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
M. LE PRESIDENT: Article 83, adopté. Article 84.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la façon dont on procède
habituellement.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont les modalités.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 85.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va.
M. LE PRESIDENT: Article 85, adopté. Article 86.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. M. LE PRESIDENT: Adopté.
Article 87.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont des dispositions que les comptables
appliquent depuis de nombreuses années.
M. LE PRESIDENT: Adopté. A l'article 88, il y a un
amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Nous avons un petit amendement. Il s'agit
de remplacer, dans la sixième ligne du premier alinéa, les mots
"le bien ajouté est" par les mots "les biens ajoutés sont".
M. LATULIPPE: Voulez-vous répéter?
M. HARVEY (Jonquière): Vous n'en avez pas eu de copie? On va vous
remettre une copie des amendements et vous avez le texte à la
cinquième page. Est-ce que le député de Gouin en a eu une
copie? Oui. C'est une règle de grammaire.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 89.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la même philosophie, la
répétition des dispositions des anciennes lois. C'est technique,
mais je ne pense pas qu'il soit intéressant de discuter des ...
M. KENNEDY: Il n'y a pas de changements majeurs.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 90.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont les modalités
d'application.
M. CLOUTIER (Montmagny): Peut-être que, pour le
bénéfice de ceux qui sont moins familiers avec l'impôt, le
député de Châteauguay pourrait, en deux phrases, nous
résumer ce que veulent dire tous ces articles, comment on
procède. Dans le cas d'aliénation, tous les biens immobiliers
sont entrés dans des catégories.
M. KENNEDY: C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand il y a disposition complète des
biens d'une catégorie, il faut qu'il y ait récupération
quelque part. Il y a un profit ou une perte. Quand il n'y a pas disposition
complète des biens d'une catégorie, la catégorie se
continue.
Il y a des actifs qui s'ajoutent, il y en a qui se soustraient. En fait
ce sont des dispositions techniques.
M. KENNEDY: Jusqu'ici on soustrayait simplement jusqu'à
concurrence du coût initial, L'excédent était un profit de
capital. Maintenant ça va être taxé sous une autre forme.
S'il y avait disposition totale, on pourrait retourner cinq ans en
arrière pour faire la correction des profits.
M. LE PRESIDENT: Article 90, adopté. Article 91, adopté.
Article 92 et 93, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sous réserve des règlements,
article 93.
M. LE PRESIDENT: Sous réserve des règlements pour
l'article 93.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a des règlements qui vont
venir.
M. HARVEY (Jonquière): Seulement pour une année.
M. KENNEDY: Il va nous falloir une autre brique comme ça pour les
règlements.
M. LE PRESIDENT: Section 3, Aliénation des biens tangibles,
article 94.
M. HARVEY (Jonquière): Là c'est l'achalandage.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont de nouvelles dispositions.
M. HARVEY (Jonquière): C'est nouveau.
M. CLOUTIER (Montmagny): On n'avait pas le droit de
déprécier l'achalandage. C'est pour mettre nos entreprises sur un
pied concurrentiel, avec d'autres régions. Est-ce que le ministre ou le
sous-ministre...
M. HARVEY (Jonquière): Je vous demanderais...
M. CLOUTIER (Montmagny): On serait d'accord si c'est le
sous-ministre.
M. HARVEY (Jonquière): M. Fontaine, un de mes fonctionnaires, va
vous donner le principe qui a prévalu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors ce que
M. Fontaine va nous dire, ça couvre les articles 94 à
99.
M. HARVEY (Jonquière): Articles 94 à 99.
Le grand principe de ces dispositions, c'est évidemment de
permettre une déduction concernant ce que l'on appelle les biens
intangibles. Les biens intangibles sont formés par ce qu'on appelle
communément le "goodwill" ou l'achalandage. Les listes de clients
peuvent rentrer là-dedans, les frais d'incorporation, les franchises-,
alors, ces biens-là sont évalués à un coût.
Quand il y aura disposition, quand un type vendra son entreprise au complet et
en même temps le "goodwill", la moitié de la valeur du "goodwill"
sera incluse dans son revenu. On va permettre de déprécier la
moitié de la valeur de ces biens au taux dégressif de 10 p.c.
pour la moitié seulement.
M. KENNEDY: Le montant de 50 p.c. du "goodwill" qui sera inclus dans le
revenu, est-ce que ce sera dans l'année de disposition ou si ce sera
réparti sur les années antérieures?
M. HARVEY (Jonquière): C'est dans l'année de disposition
que la partie imposable va être incluse dans le revenu. Les autres 50
p.c. vont devenir l'occasion d'un profit de capital lors de
l'aliénation.
M. KENNEDY: Cela pourrait être désastreux pour un
contribuable qui possède une entreprise et qui vend son commerce. S'il a
$50,000 de "goodwill", dans l'année de disposition, il doit inclure
$25,000 à son revenu de l'année.
M. HARVEY (Jonquière) : A son revenu de l'année.
M. KENNEDY: Je trouve cela raide un peu.
M. HARVEY (Jonquière): Il peut ajouter une rente
d'étalement pour répartir son revenu sur les quinze années
à venir.
M. KENNEDY: Il ne peut pas bénéficier du capital, à
moins qu'il ne soit inclus dans son revenu...
M. HARVEY (Jonquière): Dans son revenu. M. KENNEDY: ... à
l'année de disposition.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, comme son revenu va changer de plus
d'un montant décrit dans la loi, il va pouvoir l'étaler sur un
certain nombre d'années.
M. KENNEDY: Je trouve cela assez dur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Moi aussi, je trouve cela onéreux.
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez l'exemple dans le livre
gris.
M. CLOUTIER (Montmagny): Surtout pour ces genres d'entreprises qui sont
basées sur le "goodwill". Un exemple qui me vient à
l'idée, c'est le domaine de l'information, de la publicité, des
entreprises de presse. Il y a beaucoup de "goodwill" dans une entreprise comme
celle-là; c'est basé sur le tirage. Vous avez parlé de la
liste des clients, tantôt, d'une entreprise. La possibilité de
gains de l'entreprise, c'est cela le "goodwill".
Il y a de ces genres d'entreprises qui comportent une valeur
d'achalandage beaucoup plus forte que d'autres. Un poste d'essence, qui a
seulement une station-service ordinaire et des pompes, cela peut se vendre
beaucoup plus cher la même chose pour un restaurant si
c'est bien situé. La valeur du poste vient de son emplacement
géographique et on en a eu des exemples.
M. KENNEDY: Bien souvent, c'est rattaché à l'individu
lui-même. Il a monté un commerce. Dans les bureaux professionnels,
c'est un cas patent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je suis d'accord avec le député
de Châteauguay, tenant compte de la réserve que M. Fontaine nous a
faite tantôt sur le revenu d'étalement, les 50 p.c. taxés
dans l'année d'imposition.
Dans certains cas, dans certaines entreprises, ça va...
M. BRISSON: Surtout s'il ne l'a pas reçu.
M. HARVEY (Jonquière): Evidemment, il faut se mettre un peu dans
le contexte de la nouvelle législation. Celui qui vend aujourd'hui va
avoir des dispositions transitoires pour éliminer cette autre partie,
mais à l'avenir, si nous nous transposons dans cinq ou six ans d'ici
pour le type qui a acheté un "goodwill" de $50,000, il y a $25,000 qui,
évidemment, sont dépréciés à 10 p.c. par
année. Ce montant de $25,000, quand il en dispose, il y a une
espèce de récupération qui s'opère un peu comme
pour les autres actifs amortissables. Les autres 50 p.c. contre lesquels nous
n'aurons pas admis de déduction vont devenir un profit de capital. Les
deux sont imposables, comme la récupération devient imposable
aussi, mais celui qui fait un profit de récupération
d'amortissement peut acheter une rente d'étalement avec cela ou encore
l'inclure dans son revenu. Il aura l'option.
Autrefois, la rente d'étalement était imposée dans
une année, mais on la répartissait quand même sur les cinq
dernières années et on avait l'impôt à payer dessus.
Là, il a le choix de l'inclure dans une année ou d'acheter une
rente d'étalement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce qui m'a surpris, c'est qu'on nous a dit que
pour l'impôt sur le gain de capital, il n'y avait que $5 millions de
revenus anticipés en 1972. Cela m'a surpris.
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce qu'il y en a beaucoup qui
étaient taxables. Les gens d'affaires qui vendaient des immeubles
étaient taxés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, ceux qui en faisaient un commerce, mais le
citoyen qui vendait un immeuble une fois n'était pas imposable, tandis
que là il n'y a pas de distinction entre le profit de capital...
M. HARVEY (Jonquière): Pour cette raison, le député
de Montmagny admettra avec moi que les prévisions de revenus sur le gain
de capital sont extrêmement difficiles à faire parce qu'il y avait
du gain de capital déjà imposé, et spécialement
dans la catégorie que nous venons d'identifier.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais une somme de $5 millions me parait basse
comme estimation pour la première année, 1972. C'est vrai qu'on
va en chercher dans l'impôt sur les dons...
M. HARVEY (Jonquière): Vous savez, quand les revenus ont
été calculés par certaines commissions, comme les
Accidents du travail, la Régie des rentes, il est arrivé de
belles surprises au niveau des revenus.
Dans les principes qui ont prévalu pour établir les
prévisions de revenu, tous les facteurs ont été
considérés. Un des facteurs majeurs qui ont fait que le montant
ne parait pas très élevé au député de
Montmagny c'est dû au fait que nous imposions déjà certains
gains de capital, spécialement dans la catégorie des immeubles
qui étaient revendus.
M. JORON: En grande partie, je pense que la valeur de
l'évaluation de base, si elle commence le 22 ou 31 décembre 1971,
cela ne laisse pas un grand temps pour qu'il y ait appréciation possible
à l'intérieur de 1972. Cela dépend aussi, j'imagine, de
tout ce qu'on anticipe comme évoluation, soit des cours en Bourse,
etc.
M. CLOUTIER (Montmagny): Bien oui, c'est justement, les cours en Bourse
sont bas au 31 décembre et, normalement, il devrait y avoir un
redressement durant l'année. Est-ce qu'il va y avoir des prises de
profit? C'est ça le problème.
M. LE PRESIDENT: Alors, si vous voulez, nous allons suspendre...
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous suspendons cet article.
M. LE PRESIDENT: ... la section IIl.
M. HARVEY (Jonquière): Le jour de l'évaluation ayant
été le 31 décembre 1971, cela n'affectera pas tellement
l'année 1972.
M. JORON: Cela va commencer à croître.
M. HARVEY (Jonquière): Cela va croître avec les
années.
M. CLOUTIER (Montmagny): Moi, je me basais sur les déclarations
du premier ministre, qui disait qu'en 1972, l'économie du Québec
allait connaître une expansion considérable.
M. BOURASSA: C'est vrai. UNE VOIX: Nous avions raison.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'en ai conclu que le profit de capital, dans
certains cas, dans la prise des profits, serait considérable aussi.
M. BOURASSA: Dans la région de Montmagny, ça va
monter...
M. HARVEY (Jonquière): Cela va croître avec les
années.
M. JORON: Cela va être tellement bon que les gens vont garder
leurs titres. Ils ont tellement confiance.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce qu'on considère
adoptés les articles jusqu'à l'article 99? Nous reprendrons
à quatre heures, cet après-midi.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aimerais mieux qu'on les laisse en
suspens.
M. KENNEDY: Nous commencerons à l'article 94, cet
après-midi.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Nous suspendons l'article 94. La séance
reprendra à quatre heures, cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 6)
Reprise de la séance à 16 h 31
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Nous allons continuer les travaux de la commission parlementaire sur
l'étude du bill 38. Lors de l'ajournement des travaux, nous en
étions à l'article 94 que nous avions commencé à
discuter. Je demanderais au ministre de nous donner ses commentaires.
M. KENNEDY: Avant de continuer... L'achalandage
M. HARVEY (Jonquière): Avant de continuer sur les articles 94
à 99 inclusivement, j'aimerais qu'on revienne à l'article 78.
M. KENNEDY: ... c'est la même chose chaque fois.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 78, il y a une
référence; le renvoi à l'article 77, mentionné
à l'article 78, c'est' 77 au lieu de 74: "Nonobstant l'article 74";
c'est: "Nonobstant l'article 77", au lieu de "74". C'est une erreur de dactylo,
une erreur de frappe. Alors, on revient à l'article 94.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour enchaî-ner sur ce qu'on disait avant
l'ajournement, je ne voudrais pas traiter à ce moment-ci du gain de
capital, parce qu'on y reviendra plus tard. Mais je voudrais, M. Fontaine, par
un exemple chiffré, bien comprendre comment vont s'appliquer les
dispositions des articles 94 à 99. Supposons qu'au 31 décembre
1971, une entreprise ait dans son bilan un achalandage de $50,000 et que ce
soit inscrit au bilan depuis longtemps, depuis l'achat de l'entreprise, disons
en 1961, depuis dix ans. Certainement que l'achalandage, depuis dix ans, qui
n'a pas changé de valeur aux états financiers, a accru. Il a
accru dans quelle proportion? On ne le sait pas; on le saura quand l'entreprise
sera vendue. Supposons que l'entreprise est vendue en 1981, dix ans
après l'adoption de la loi, cela fait déjà vingt ans qu'il
y a $50,000 d'inscrit à l'achalandage. A ce moment-là, quelle
serait la façon de traiter le poste de l'achalandage de $50,000?
M. HARVEY (Jonquière): Dans le cas précis que vous
mentionnez, il y aura des règles de transition qui vont régler ce
problème-là. Mais si vous préférez, pour faire une
démonstration ce sera à partir de 1972. Pour l'autre cas auquel
vous référez, cela va être réglé par des
règles de transition, parce qu'on va taxer seulement une partie de cela.
Tandis qu'en 1972, le type fait l'acquisition de l'achalandage. Il y en a la
moitié qui sera sujette à dépréciation ou
épuisement selon l'article 119 b), et cette moitié, c'est quand
il va en disposer qu'il va avoir un profit imposable sur 50 p.c. de cette
valeur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il a le droit de déprécier
$25,000, à 10 p.c. par année, à partir du 1er janvier
1972. En ligne directe.
M. HARVEY (Jonquière): En autant que cela est acquis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sur le solde. M. HARVEY (Jonquière): Sur
le solde.
M. CLOUTIER (Montmagny): Toujours sur le solde. Alors, au moment de la
vente en 1981, supposons que l'actif vendu, l'achalandage, représente
une somme nominale au contrat de $100,000, il faudra prévoir d'abord la
récupération de la dépréciation de $25,000
il n'y a que la moitié qui a été
dépréciée.
M. HARVEY (Jonquière): Il y aura $25,000 qui auront
été dépréciés.
M. CLOUTIER (Montmagny): $25,000 jusqu'à...
M. HARVEY (Jonquière): Probablement qu'il sera arrivé
à zéro ou pas loin.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui presque.
M. HARVEY (Jonquière): Alors, sa classe va se situer à
$25,000 ni plus ni moins, la classe totale, et s'il vend $75,000, il va
réaliser un profit de $50,000.
M. OSTIGUY: C'est toujours 50 p.c, quel que soit le montant...
M. HARVEY (Jonquière): S'il a $50,000, le montant va être
divisé en deux pour taxer le gain du capital.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dont la moitié va être imposable
pour profit de capital. Avant le 31 décembre 1972, des dispositions de
transitions seront prises.
M. HARVEY (Jonquière): Des règles de transition. On va
prendre la première année 40 p.c. puis ça va augmenter de
5 p.c. par année après ça, jusqu'à 100 p.c. dans
douze ans d'ici.
On va le voir dans le bill des dispositions transitoires qui va suivre
le bill 38.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LATULIPPE: M. le Président, dans l'exemple que vient de
soulever le député de Montmagny, est-ce que vous supposez qu'en
1961 il y avait déjà un achalandage inscrit aux livres de
$50,000?
M. CLOUTIER (Montmagny): Je suppose que, au 31 décembre 1971, il
y a $50,000 d'achalandage au bilan et que ça fait dix que c'est aux
états financiers parce que l'entreprise
a été achetée en 1961. Cela n'a pas varié
parce que, de 1961 à 1971, aucune permission n'a été
donnée par la Loi de l'impôt de faire quoi que ce soit avec
ça et ça reste là, au bilan, à la même
valeur. On ne peut rien faire avec. Aucune dépréciation n'est
permise.
M. LATULIPPE: Le gars, ou l'entreprise en question, s'il vient à
faire une vente, va être obligé de prendre 50 p.c. des $50,000 et
de les entrer dans ses revenus.
M. HARVEY,(Jonquière): Un actif qu'il avait avant 1971.
M. LATULIPPE: Est-ce qu'il perd des droits acquis, à ce
moment-là?
M. HARVEY (Jonquière): Parlez-vous d'une entreprise qui est
courante en 1971 ou bien une qui...
M. LATULIPPE: Une entreprise après 1971.
M. HARVEY (Jonquière): Une entreprise qui naît en 1972,
qu'elle acquiert des actifs...
M. LATULIPPE: Elle acquiert les $50,000.
M. HARVEY (Jonquière): Elle acquiert les $50,000, elle va
déprécier jusqu'à concurrence de la moitié des
$50,000.
M. LATULIPPE: Puis l'ancienne entreprise va être obligée
d'inscrire dans ses revenus 25 p.c...
M. HARVEY (Jonquière): L'ancienne entreprise qui aura vendu cet
achalandage à la nouvelle, quoi? Si elle a vendu dès le
début de 1972, il y aura 40 p.c. de la valeur imposable qui sera
taxée au lieu de 100 p.c, à cause des règles de transition
que vous allez voir plus tard.
D'ailleurs, nous allons avoir 200 articles de transition dans les
dispositions transitoires. Il y a 200 articles avant l'application de cette
réforme. C'est effrayant, il y a 200 articles juste pour les
dispositions transitoires.
M. LATULIPPE: Comme principe, on touche un peu en fait les droits acquis
avant 1971.
M. HARVEY (Jonquière): On ne touche aucun droit acquis.
M. LATULIPPE: Bien, on a déjà...
M. HARVEY (Jonquière): La vente n'a pas eu lieu, il n'a pas eu un
droit acquis de vente. La vente n'a pas eu lieu, elle va avoir lieu.
M. LATULIPPE: Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Alors, depuis le 1er janvier, le 23
décembre 1971 en Chambre, quand le ministre des Finances a
annoncé, dans une déclaration ministérielle, comme le
disait le député de Montmagny ce matin, que nous allions faire
une réforme fiscale avec telle disposition... Un peu comme on
expliquait, on a tenu pour acquis que ça devenait une loi le 1er
janvier.
Alors, il n'y a pas eu de droit acquis; avant le 23 décembre, on
n'impose pas le gain de capital. On n'impose pas non plus...
M. LATULIPPE: Je ne parlais pas spécialement du gain de capital,
je parlais seulement du point de vue de l'achalandage. On vient juste de nous
dire qu'à partir de 1972, s'il y avait vente, déjà,
l'ancienne compagnie comptabilisait dans ses revenus 40 p.c...
M. HARVEY (Jonquière): 40 p.c. de 50.
M. LATULIPPE: 40 p.c. de 50. Dans quelques années, ça va
être rendu à 25 p.c.
M. HARVEY (Jonquière): Dans quelques années, ça va
être rendu à 100 p.c. de 25.
M. LATULIPPE: Donc, je trouve qu'il y a un empiétement sur
certains droits acquis parce que c'était déjà un
achalandage acquis il y a dix ans, qui appartenait déjà à
des personnes, en fait. Là, on vient rechercher quelques revenus. Je
trouve qu'on touche, d'une façon indirecte, les droits acquis.
Peut-être que je comprends mal.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: La question du député de Montmagny,
tantôt, était qu'il y avait $50,000 d'achalandage inscrits au
bilan depuis dix ans. Qu'est-ce qui arrive dès l'année 1972? Vous
mentionniez tantôt le 31 décembre 1971; mais le 31 décembre
1972 de quelle façon vont être imposés ces $50,000
d'achalandage?
Pour commencer, est-ce que tous les $50,000 vont être
imposables?
M. HARVEY (Jonquière): Pour qu'ils deviennent imposables, il faut
que la personne aliène son entreprise.
M. OSTIGUY: Non, mais l'entreprise continue. C'est au bilan d'une
entreprise depuis des années.
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a rien d'imposable.
M. OSTIGUY: Seulement quand il y a vente.
M. HARVEY (Jonquière) : Seulement quand il dispose.
Quand il y a un gain de capital, quand il dispose.
M. OSTIGUY: Alors, s'il n'y a jamais disposition de la compagnie...
M. HARVEY (Chauveau): Il n'y a pas de taxation, il n'y a pas
d'imposition.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va être couvert par des dispositions
de transition. Le ministre vient de nous annoncer une excellente nouvelle, nous
avons encore 200 articles. Nous avions peur, M. le Président, de manquer
d'articles. Alors, est-ce que le ministre en a d'autres en plus de ces 200?
C'est un excellent vendeur, il nous apporte par...
M. HARVEY (Chauveau): 201, 202.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... petits paquets.
M. HARVEY (Chauveau): Il était bien sûr impossible de
s'attendre à avoir une législation fiscale de 932 articles sans
avoir une autre brique qu'on appelle les dispositions transitoires.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous nous y attendions.
M. HARVEY (Jonquière): Moi, je m'attendais... Au début,
nos propres légistes et "fiscalistes" s'attendaient à avoir
environ une centaine d'articles, ils ont commencé à parler de 80
à 100, et ça va être 200.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et la Loi sur les successions?
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont des amendements, ce sont
simplement des modifications techniques et mineures à la suite du
retrait du gouvernement fédéral de ce champ. Et quant à
nous, pour une certaine partie, les réformes à la Loi des
successions, c'est l'application de l'annonce faite dans le discours du budget.
Quant aux modifications à la Loi des successions, ce sera à la
prochaine session, à la suite d'une décision que nous prendrons
comme gouvernement si oui ou non il y a lieu de sortir du champ des successions
et dans combien d'années, ce n'est pas décidé. Les
amendements sont rendus nécessaires par la décision du
gouvernement fédéral de sortir, pour les 25 p.c. qu'il
était, dont 12 1/2 p.c. pour nous et 12 1/2 p.c. pour lui, il restait
25/25 et les dispositions annoncées dans le discouurs du budget. Ce sont
les seules modifications que nous apportons à la Loi des
successions.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, on...
M. LATULIPPE: Vous avez parlé tout à l'heure des
dispositions transitoires, est-ce que vous allez les déposer
immédiatement après?
M. HARVEY (Jonquière): Elles seront disponibles à compter
de demain, au plus tard dans l'après-midi. Mais demain, on devrait les
avoir.
M. LATULIPPE: La procédure que vous avez l'intention d'adopter
pour les articles transitoires avec leurs correspondants au fur et à
mesure qu'on va passer...
M. HARVEY (Jonquière): Non, on va passer les dispositions
transitoires après le bill 38.
M. LATULIPPE: Cela veut donc dire qu'on va devoir pratiquement revenir
constamment au document de base?
M. HARVEY (Jonquière): Vous allez avoir votre bill à ce
moment-là, il sera imprimé, il aura été remis.
Immédiatement après le bill 38, on va prendre les dispositions
transitoires. Elles vont passer, en première lecture demain en Chambre,
nous allons les déposer avec les copies des autres bills au feuilleton,
vendredi en deuxième lecture et déférence, comme on l'a
voulu, à notre commission parlementaire. Et là, on prendra les
bills au fur et à mesure après le bill 38 et les dispositions
transitoires, comme vous voudrez les discuter. S'il y en a qui doivent
s'absenter, qui aiment mieux que ce soit le lendemain, on essaiera d'accommoder
tous les membres pour permettre un débat de fond sur les
différentes législations fiscales.
M. LE PRESIDENT: Le député de Châteauguay.
M. KENNEDY: Si je comprends bien, dans le cas de ce qui devient
intangible, au moment d'une vente, en supposant le cas qu'une personne
réalise un bien tangible de $100,000, en 1971 il l'a payé disons
$10,000, il va y avoir une récupération et, bien entendu,
l'amortissement.
Cette récupération de l'amortissement, si je comprends
bien, sera étalée sur les années antérieures ou
dans les années pendant lesquelles il a pris de l'amortissement.
M. HARVEY (Jonquière): Sauf si son revenu cette année
accuse une hausse de 120 p.c. ou de 110 p.c. de revenu de base, il peut
être établi sur...
M. KENNEDY : Je vous trouvais dur ce matin, je vous trouve encore
beaucoup plus dur cet après-midi. Alors, il y aurait l'étalement
de la récupération sur les années antérieures, cinq
ans, comme dans le cas d'un bien amortissable.
M. HARVEY (Jonquière): Le bien immeuble cèdera les 120
p.c. de l'année antérieure qui sera 10 p.c. des années de
base. On parle des cinq années...
M. KENNEDY: Je ne parle pas des années de transition. Je parle
d'un cas qui arriverait...
M. HARVEY (Jonquière): C'est le principe de
l'étalement.
M. KENNEDY: Il y aura la période d'étalement et 50 p.c. du
profit sera ajouté à son revenu de l'année taxé au
taux progressif. Il n'y a pas de taux fixe pour cela comme les gains de
capitaux.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela. Mais il y aura des
règles d'étalement qui s'appliqueront.
M. KENNEDY: S'il veut investir dans une rente d'étalement, c'est
d'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, mais il pourrait inclure un gros bloc
dans son revenu de cette année qui fera hausser son revenu
comparativement à l'année d'imposition antérieure.
M. KENNEDY: Si le bonhomme décide de s'acheter une
propriété au lieu d'acheter une rente d'étalement, il est
taxé sur 50 p.c. du profit qu'il réalise lors de la vente de son
bien intangible.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela. M. KENNEDY: C'est dur
mais...
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. LATULIPPE: Est-ce que les procédures pour
bénéficier de la rente d'étalement comprendront un certain
contrôle de la part du gouvernement? Est-ce qu'il faudra faire demande au
gouvernement ou au ministère du Revenu?
M. HARVEY (Jonquière): Ce sera à son choix. Il faut que
cela soit une rente d'étalement à rente fixe qui peut être
un maximum de quinze ans. Alors, chaque année, il inclut une partie de
cette rente dans son revenu. Il se trouve donc à étaler son
revenu sur quinze ans. Tout ce qu'il aura à faire, c'est de nous faire
la preuve et cela devient un choix purement personnel de sa part, une
décision personnelle qu'il prendra. Mais nous exigerons la preuve qu'il
a bien pris une rente d'étalement sur une période de quinze
ans.
M. LATULIPPE: Il fera la preuve n'importe où. Je pensais que
parfois...
M. HARVEY (Jonquière): Parce que là, il ne serait pas
taxé au même titre que les gains de capitaux. En fait,
l'achalandage est directement relié aux profits de l'entreprise. Alors,
le contribuable dans les années antérieures, quand son
achalandage a commencé à s'accumuler, c'est parce qu'il avait des
profits qui dépassaient la normale. Il a payé ses impôts au
taux progressif sur cela.
Moi, je vois difficilement aujourd'hui qu'on dise: Vous auriez dû
faire plus de profit antérieurement; vous le réalisez dans une
année, on vous impose en totalité dans cette année
à des taux progressifs. Mais, pour les profits antérieurs
à 1971, comme je vous le disais, on va imposer seulement une
portion.
M. KENNEDY: Je comprends ça. J'oublie 1971, là. Je ne
parle pas de la période transitoire. Ce sont des cas différents.
Je parle du principe de l'affaire. Le gars qui établit un commerce le
1er janvier 1972 avec un autre, un professionnel ou autre et qui, en 1982 le
vend, il réalise $100,000 d'achalandage. Son achalandage de $100,000, si
l'autre est consentant à le payer, c'est parce qu'il a des revenus qui
justifient un investissement de $100,000. Alors, il a déjà
payé l'impôt sur ses revenus à des taux progressifs. C'est
ce que je trouve qui est massacré un peu. C'est un coup de matraque. On
l'impose une deuxième fois à des taux progressifs. Je ne vois pas
pourquoi on ne traiterait pas ça avec les gains de capitaux. Je sais
bien que je ne vous ferai pas changer la loi aujourd'hui, ça c'est
clair.
M. HARVEY (Jonquière): Cela revient à un gain de capital,
en fait !
M. KENNEDY: Mais vous l'imposez à des taux progressifs. Vous
l'incluez... là-dedans.
M. HARVEY (Jonquière): Le gain de capital est imposé aux
taux progressifs aussi. Tout gain de capital va être imposé aux
taux progressifs.
M. KENNEDY: Ah oui?
M. HARVEY (Jonquière): Mais c'est seulement 50 p.c. qui est
imposé, cela revient à un taux maximal de 25 p.c. environ.
M. LE PRESIDENT: Autre question? Article 94, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 94 jusqu'à...
M. HARVEY (Jonquière): Jusqu'à l'article 99.
M. LE PRESIDENT: Article 95. Article 96. Article 97. Article 98. Article
99. Adoptés. Article 100, Avantages conférés à un
actionnaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): On discutera du gain de capital au moment
où on étudiera l'article du gain de capital.
M. LE PRESIDENT: Très bien! Article 100.
M. HARVEY (Jonquière): Le seul nouveau, c'est qu'on a un
amendement sur votre feuille à l'article 105. C'est une correction. On
remplace à la deuxième ligne le mot "inclut" par les mots
"à inclure". On me dit que, de l'article 100 à l'article 108,
c'est le même texte, à l'exception de l'article 106 où on
incorpore le principe du problème des automobiles qu'on a vu ce
matin.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, l'article que nous avons
laissé...
M. HARVEY (Jonquière): Articles 100 à 108. C'est la
même loi que par le passé. Il y a exception.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la même loi avec le provincial,
mais est-ce que c'est semblable à la loi fédérale C-259
aussi?
Est-ce que le fédéral a fait des modifications par rapport
à son ancienne loi? C'est resté tel quel?
M. HARVEY (Jonquière): Même loi qu'avant. Il y a seulement
un nouveau principe à introduire à l'article 106.
M. CLOUTIER (Montmagny): En fait, c'est pour éviter que les
avances faites à un actionnaire soient des dividendes dissimulés,
déguisés...
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Par l'article 105, vous identifiez bien que
c'est un dividende sauf si c'est remboursé durant l'année, en
dedans de douze mois.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions? Article 100,
adopté. Article 101.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les articles 100 à 108 sont
adoptés.
M. LE PRESIDENT: Articles 102,103,104, 105 avec la correction,
106,107,108, adoptés. Article 109. Paiements comprenant capital et
intérêt. Articles 109 à 115.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il
y a encore des variations?
M. HARVEY (Jonquière): C'est encore la même chose. On n'a
pas de variations avec l'ancien texte. C'est le même principe.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et par rapport au bill 259?
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des questions? Sinon, l'article 109
est adopté. Les articles 110, 111, 112, 113, 114 sont adoptés.
Article 115: Prêt à une personne ne résidant pas au Canada.
Articles 115 et 116.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que c'est encore le taux de 5 p.c?
M. HARVEY (Jonquière): Même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela ne suit pas l'économie? Ce doit
être un prêt de la banque...
M. KENNEDY: Un prêt de la banque crédi-tiste.
M. LATULIPPE: Vous devriez exiger le même taux que...
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas le taux que vous nous
suggérez. C'est un taux préférentiel.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le député de
Mégantic veut faire hausser ce taux?
M. HARVEY (Jonquière): De Mégantic? C'est de
Frontenac.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Article 115,
adopté. Article 116. Article 117: Déductions.
M. HARVEY (Jonquière): On a un amendement à cet article.
Une petite correction. Insérer dans la deuxième ligne de la
version anglaise avant le mot "business", le mot "a". Changer aussi le titre
"General affairs..."
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous n'ajoutez pas aussi le mot "a
property"?
M. HARVEY (Jonquière): "... to such business of property". Il n'y
a pas besoin de répéter. On est rendu qu'on s'obstine dans la
langue de Shakespeare.
M. LE PRESIDENT: Avez-vous des commentaires quelqu'un? Alors, 117,
adopté. Articles 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124. Article 125:
Régime de retraite, 125 à 129.
M. HARVEY (Jonquière): Tout ce qu'il y a de nouveau, c'est le
maximum qui est porté de $1,500 à $2,500.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, on a passé ... L'employeur, la
même chose...
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela. Nous avons un amendement
à l'article 127, une correction, je devrais dire. Remplacer, dans les
neuvième et dixième lignes, le mot "provided retirement or" par
le mot "be provided".
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, il n'y a pas de problème, M. le
Président, c'est l'article 128.
M. LE PRESIDENT: L'article 125, adopté; les articles 126, 127,
128. Adopté. L'article 129: Créances douteuses ou mauvaises.
Articles 129, 130, 131.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le même principe que par les
années passées, excepté que, dans la Loi des corporations,
cela n'était pas explicité. Cela l'est maintenant dans le nouveau
texte.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 129, est-ce qu'il y a des commentaires?
Articles 129, 130, 131. Adopté. Article 132: Impôt, jusqu'à
l'article 135.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les impôts payés dans un autre
pays que le Canada. Alors, le cas soulevé par le député de
Beauce, que j'ai soulevé, moi aussi, à différentes
occasions, s'applique ici; les travailleurs des régions de
frontière, de Kamouraska jusque dans les Cantons de l'Est.
M. HARVEY (Jonquière): C'est uniquement pour les compagnies
minières provenant d'exploitations minières.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, à l'article 132, mais à
l'article 133, est-ce que ce n'est pas plus général que cela?
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même personne, ça
veut dire la même personne.
Les impôts particuliers relativement à des mines, des
droits miniers; dans l'ancien texte, on le permettait en pratique, mais on
n'avait pas le droit en vertu d'une loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord, mais la seule exemption est
accordée aux entreprises minières?
M. HARVEY (Jonquière): Et aux employés également,
par l'article 133, aux contribuables qui sont dans ce domaine d'exploitation
minière.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais que fait-on du problème
du...
M. HARVEY (Jonquière): On le permet à un pays, à
des citoyens d'un pays, à des entreprises d'un pays qui nous permet de
faire la même chose à des citoyens québécois, qui
feraient la même chose chez eux.
On le faisait en pratique, mais nous n'avions aucune disposition dans la
Loi des corporations nous permettant de le faire.
C'est un énoncé de principe qui dorénavant va
être contrôlé par des règlements et avec
référence au texte de loi intégré.
M. LATULIPPE: C'est pour le Canadien qui a une entreprise à
l'extérieur du pays. Celui qui est seulement employé à
l'extérieur du pays n'entre pas là-dedans?
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M.LEDUC: J'arrive, M. le Président, peut-être que je vais
être hors d'ordre, mais qu'est-ce qui arrive de ACDI? Ce que je viens
d'entendre me porte à me poser la question, qu'arrive-t-il aux gens qui
sont délégués du Québec et payés par ACDI,
dans des pays francophones? D'accord, si nous y passons tantôt.
M. HARVEY (Jonquière): On va venir à ça tout
à l'heure.
On a le problème de tous ceux qui sont dans nos
délégations générales et on va venir à ACDI
tout à l'heure.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions à 132?
Adopté.
M. LATULIPPE: Cela couvre seulement les exploitations
minières?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, seulement les exploitations
minières de 132 à 134.
M. LATULIPPE: Est-ce que les mêmes dispositions peuvent
s'appliquer à d'autres articles pour d'autres genres de commerce? Par
exemple, une entreprise de meubles qui pourrait avoir une succursale à
l'extérieur?
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas la même chose du tout.
Là, c'est uniquement pour du revenu, des impôts et des droits
provenant d'exploitations minières. Ils sont exigés en vertu de
différentes lois d'autres provinces ou d'autres pays où on peut
faire la même chose avec eux. Cela se faisait de façon
administrative par voie de règlements ou d'arrêtés en
conseil. Les droits miniers actuels permettaient la déduction. Au fait
l'article 132 nous permet de faire une chose si le pays nous permet de faire la
même chose et l'article 133 également pour le
contribuable.
M. LE PRESIDENT: Article 132, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): On dit par règlement, mais
règlement de qui, de quoi? Ce n'est pas du lieutenant-gouverneur en
conseil?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, toujours. M. CLOUTIER (Montmagny):
C'est défini?
M. LE PRESIDENT: Adopté? Article 133.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne voudrais pas que le ministre soit pris
tout seul pour faire les règlements.
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs, j'aurais la gentillesse et
l'intelligence de les signer uniquement après des années.
M. CLOUTIER (Montmagny): A titre personnel?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, après les avoir bien
vérifiés et aussi après avoir bien consulté. Le
ministre est un gars prudent.
M. LE PRESIDENT: Article 133, adopté. Article 134,
adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'espère que le député de
Taillon va surveiller ça, que ce soit un règlement
collégial, la responsabilité de tous les collègues.
M. LEDUC: D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Je ne le connaissais pas comme
ça.
M. LE PRESIDENT: Article 135. Frais relatifs aux actions et livres d'une
corporation. Articles 135, 136...
M. HARVEY (Jonquière): Et 56. C'est la déduction
permissible à l'occasion d'émissions d'obligations, de vente
d'actions ou de son capital-actions, et c'était permis par le
passé. La déduction possible aussi d'honoraires pour services
rendus par une personne en qualité d'agent de transfert.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. HARVEY (Jonquière): Il y en aurait seulement de la part du
député de Gouin, il ne semble pas vouloir parler.
M. LE PRESIDENT: Article 135, adopté. 136. Article 137: Vente de
certains biens.
M. HARVEY (Jonquière): On en a adopté 90 sous
réserve.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, est-ce que 137 est une
disposition qui était appliquée en pratique et qui n'était
pas contenue dans les...
M. HARVEY (Jonquière): C'est comme auparavant.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous l'aviez dans le texte de loi?
M. HARVEY (Jonquière): Oui. Dans l'article 82 qu'on avait
adopté sous réserve. Parce qu'il y avait une
référence à l'article 137. Vous vous souvenez ce
matin,...
Nous l'avions dans la Loi de l'impôt pour les particuliers, mais
nous ne l'avions pas pour les corporations, comme il y a intégration. On
l'allouait quand même en pratique.
M. LE PRESIDENT: Article 137, est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Est-ce qu'on peut conclure que
l'article... est-ce 81 ou 82?
M. HARVEY (Jonquière): C'était 82, mais on l'a
adopté quitte à y revenir à l'occasion.
M. LE PRESIDENT: Article 82 ou 81?
M. HARVEY (Jonquière): C'était 82. Mais, tout de
même, on a adopté certains articles, quitte à y revenir
quand il y a une référence plus loin dans la loi.
M. LE PRESIDENT: Je posais la question pour que vous me releviez la
sous-réserve, afin de considérer l'article 82. comme
adopté étant donné que vous acceptez 137.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais de toute façon, M. le
Président, 81 et 82...
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont des stipulations de base, et on peut y
faire référence. Ce sont des articles que l'on ne peut pas fermer
tant que nous ne sommes pas rendus à la fin du projet de loi.
M. LE PRESIDENT: Très bien. Articles 138 à 143.
Provisions.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont les réserves qui
étaient permises autrefois, l'article 85 de la loi
fédérale. C'était la même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): Provisions dans le sens de réserves.
M. HARVEY (Jonquière): Provisions pour réserves. Cela veut
dire une réduction du revenu, en d'autres mots, une dépense.
M. LATULIPPE: Mais est-ce que ça comprend les provisions des
revenus touchés d'avance? Comme dans certains cas où on
perçoit au 1er janvier et la fin de l'année tombe... On se trouve
à avoir payé d'avance, par exemple, pour des abonnements des
revues ou des choses comme ça...
M. HARVEY (Jonquière): La vente de marchandise non livrée
par exemple.
M. LATULIPPE: Oui, encore.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions? Article 138, adopté. Article
139. Article 140. Article 141. Article 142. Adopté. Article 143: Frais
de démarches.
M. CLOUTIER (Montmagny): Là-dedans entrent les démarches
pour les permis de la Société des alcools?
M. HARVEY (Jonquière): C'est nouveau ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est nouveau. Est-ce que ça consacre
une tradition?
M. HARVEY (Jonquière): Votre mot "raisonnablement"...
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous ne l'avez pas mis?
M. HARVEY (Jonquière): ... on ne l'a pas mis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela aurait été...
M. LE PRESIDENT: Cela aurait été raisonnable de le
mettre.
M. HARVEY (Jonquière): Il reste qu'on peut exiger une
pièce justificative. Il y en a qui peuvent avoir peur de traîner
quelque part dans leur bureau de syndic.
C'est le principe qu'en imposant le gain de capital, il faut accorder
également le droit de réclamer la dépense qui amène
nécessairement la vente. C'est une dépense
d'opération.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a parfaitement raison. C'est
logique.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il des questions?
M. LATULIPPE: Est-ce qu'une personne qui a fait des démarches
pour vendre un actif...
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça. Ça entre
là-dedans aussi. C'est à titre de frais.
M. JORON: Une commission payable au courtier, par exemple?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, c'est déductible.
M. JORON: A un agent de change, s'il s'agit d'actions inscrites à
la bourse?
M. HARVEY (Jonquière): On l'a passé tout à l'heure.
On vient de le passer. Et ça l'était, dans ce cas-là.
M. LE PRESIDENT: Article 143, adopté. Article 144,
adopté.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 145, on a un...
M. LE PRESIDENT: Frais divers.
M. HARVEY (Jonquière): ... petit changement. Il s'agit de
remplacer, dans la première ligne du paragraphe c) des versions anglaise
et française, le chiffre 118 par le chiffre 117.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a entré son mot
"raisonnablement" là.
M. HARVEY (Jonquière): J'imagine que, de plus en plus,
connaissant l'efficacité du ministère du Revenu, les gens
deviennent de plus en plus raisonnables.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas sûr.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais vous dire. Quand ils ne le sont
pas, on les rend raisonnables rapidement.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est plutôt ça.
M. HARVEY (Jonquière): Ils ont raisonnablement raison de
craindre. On les a à l'oeil.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'est-ce qu'un lieu qui est raisonnablement
relié au territoire sur lequel l'organisme exerce son activité?
Est-ce en termes de milles ou si c'est en termes de bon jugement?
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait.
M. LATULIPPE: Est-ce que vous limitez les honoraires d'expertise
à 50 p.c?
M. HARVEY (Jonquière): Cela existait dans le passé.
M. CLOUTIER (Montmagny): En 1967, durant l'Expo, il y a eu...
Excusez-moi, c'est l'année suivant l'Expo, en 1968. Il y a eu un
congrès mondial des médecins qui font la greffe du coeur ici,
à Montréal. Cela s'est tenu dans le Québec. S'il y avait
un congrès il n'y en a pas des centaines de personnes qui font la
greffe cardiaque en Europe ou n'importe où, dans n'importe quel
pays, aux Etats Unis, est-ce que des dépenses comme celles-là
pourraient... Je le donne en exemple; la nature du congrès, parce
que...
M. HARVEY (Jonquière): La réponse, c'est oui.
C'est une association mondiale, donc le congrès mondial peut
avoir lieu n'importe où dans le monde.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parce que l'Organisation mondiale de la
santé peut tenir un congrès n'importe où, sur n'importe
quel sujet.
M. HARVEY (Jonquière): N'importe où dans le monde, ce
serait mis dans...
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a eu récemment un congrès
mondial sur la pollution; ce genre de congrès...
M. HARVEY (Jonquière): L'exemple qu'on peut vous donner
s'il n'y avait pas de maire dans la salle, je vous le donnerais, je vois le
maire de la cité de Jonquière c'est celui de l'Union des
municipalités du Québec.
Par exemple, si l'Union des municipalités du Québec tenait
son congrès annuel à Nassau, cela ne marcherait pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais sur un bateau?
M. HARVEY (Jonquière): Si une union internationale de
médecins tenait son congrès â Paris ou à
Saint-Ambroise, dans le comté de Dubuc, cela marcherait.
M. CLOUTIER (Montmagny): Un endroit géographique. Si cela se
tient à bord d'un bateau, est-ce que c'est un endroit
géographique? Il se déplace continuellement. Cela compterait?
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avis aux intéressés.
M. HARVEY (Jonquière): Pour les activités d'un
congrès, une petite croisière sur le Saguenay ou sur le
Saint-Laurent, en face de Trois-Rivières, avec leurs épouses, les
congressistes n'ont pas besoin de nous demander la permission. Les maris paient
pour leur femme. A moins que cela soit un congrès
d'océanographes.
M. CLOUTIER (Montmagny): On retrouve dans Marius, César et Fanny,
les océanographes.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ce que mon sous-ministre me dit.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur l'article 145
d)?
M. LATULIPPE: Est-ce que l'autre tranche de 50 p.c. est
capitalisable?
M. HARVEY (Jonquière): Non. M. LATULIPPE: Non plus.
M. HARVEY (Jonquière): Elle n'est pas capitalisable.
M. LATULIPPE: Dans le cas d'un particulier ou dans le cas d'une
corporation. Si ce montant est inclus dans le montant éventuel de
l'achat, il est payé par la firme vendante. A ce moment-là,
est-ce que cela passe?
M. HARVEY (Jonquière): C'est un honoraire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand des congrès ont lieu au loin, par
exemple, en Europe, disons un congrès de médecins, si le
médecin amène son épouse, est-ce que la dépense
sera double? Est-ce que ce sera une fois et demie?
M. HARVEY (Jonquière): Il y a une seule dépense.
Exactement comme lorsque vous y allez, il y a un per diem d'établi. Si
vous amenez votre épouse, vous payez pour elle. Il n'y a qu'une
dépense et non une et demie,
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais plusieurs autres commentaires, M. le
Président, mais ce n'est pas publiable.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour non-publication.
M. LE PRESIDENT: L'article 145. Adopté. L'article 146:
Régimes sociaux.
M. KENNEDY: J'aimerais revenir à l'article 145 d). Vu que
maintenant on a l'imposition des gains de capital. Est-ce que l'autre tranche
de 50 p.c. des honoraires payés à des consultants en placements
mobiliers ne devrait pas s'ajouter au coût d'acquisition des biens en
question?
M. LATULIPPE: Pour quelle raison en serait-ce ainsi? Pour éviter
des abus d'honoraires?
M. HARVEY (Jonquière): Pour éviter les abus.
M. KENNEDY: C'était quand même justifiable autrefois, parce
qu'on appliquait 50 p.c. du revenu qui était simplement les
intérêts ou les dividendes. Maintenant, on va taxer les gains de
capital sur ces biens. Je vois malqu'on ne puisse pas appliquer l'autre tranche
de 50 p.c. au coût original de l'investissement pour en réduire le
gain éventuel lors de la disposition.
M. HARVEY (Jonquière): C'est déjà la même
proportion: 50 p.c.-50 p.c.
M. KENNEDY: Oui. Tu en perds une partie quand même.
M. BRISSON: Parce que si c'était déduit
immédiatement après une vente, après le gain de capital,
accordé en entier, à ce moment-là, l'impôt est moins
élevé.
M. HARVEY (Jonquière): Il peut le capitaliser au prix des
actions.
M. KENNEDY: J'avertis le sous-ministre que je lui en passerais
certainement.
M. HARVEY (Jonquière): Vous ne passeriez rien. C'est normal.
M. LATULIPPE: ... il peut imposer les 50 p.c?
M. HARVEY (Jonquière): L'autre tranche de 50 p.c. peut être
capitalisée au prix des actions. La clause de 50 p.c. s'applique.
L'autre tranche de 50 p.c. se capitalise au crédit.
M. KENNEDY: A ce moment-là, cela a du bon sens. Je ne pouvais pas
admettre qu'on ne puisse pas ajouter l'autre tranche de 50 p.c. au coût
de l'acquisition des biens mobiliers qui sont maintenant assujettis à
l'imposition du gain de capital.
M. HARVEY (Jonquière): ... du gain du capital.
M. LE PRESIDENT: L'article 145, adopté. L'article 146.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 146: Les régimes sociaux.
Ce sont des paiements aux fiduciaires.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des commentaires? Adopté.
L'article 147: Restrictions sur les frais de publicité.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelle est l'origine de la date du 31
décembre 1965? Est-ce que ça correspond à une
législation particulière?
M. HARVEY (Jonquière): Il y avait eu un embargo mis par le
fédéral. C'est pour ça que cette date est
mentionnée. L'embargo était daté du 31 décembre
1965.
M. LE PRESIDENT: Autres commentaires? Adopté. Article 148,
Intérêts et certains impôts fonciers, jusqu'à
l'article 163.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a des dispositions
nouvelles?
M. HARVEY (Jonquière): Si vous voulez, on va prendre le seul
amendement; on va corriger tout de suite le seul amendement à l'article
158, dans cette section-là, puisqu'on parle de section. A l'article 158,
il s'agit de retrancher, dans la deuxième ligne, le mot "entre",
remplacer, dans la première ligne du paragraphe a), les mots "le
montant" par les mots "du montant". Vous l'avez sur votre liste d'amendements.
Dans tout ce chapitre-là, des articles 148 à 163, il n'y aura pas
d'autres amendements. Il n'y a rien de nouveau dans tout le chapitre.
M. LE PRESIDENT: Nous saluons la présence du ministre du Travail
et nous pouvons l'assurer que nous sommes au travail.
M. HARVEY (Jonquière): On peut le faire travailler.
M. COURNOYER: ... pour la grandeur de mes décrets.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ces documents lui sont familiers.
M. HARVEY (Jonquière): Vous êtes venu prendre de la
pratique pour le projet de loi no 19?
M. COURNOYER: Je suis venu voir pourquoi j'étais...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre du Travail a plusieurs articles qui
touchent les travailleurs sur les 1132 articles de cette réforme
fiscale. Nul doute que votre collègue, le ministre du Revenu, vous
résumera les principales dispositions.
M. COURNOYER: On a tout étudié ça, article par
article, paragraphe par paragraphe.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais vous avez tellement eu d'autres
préoccupations que ce serait peut-être bon de vous
rafraîchir la mémoire.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 152, on permet la
capitalisation sur les terrains, les taxes, à titre d'impôt
foncier sur les terrains. Parce qu'on disait que c'était pareil. C'est
nouveau celui-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans la capitalisation de
l'intérêt?
M. HARVEY (Jonquière): Sur les terrains. Sur emprunt, les taxes
foncières...
M. KENNEDY: Les terrains vacants?
M. HARVEY (Jonquière): Les terrains vacants, c'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Toujours à cause du profit de
capital.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. KENNEDY: Cela existait antérieurement.
M. HARVEY (Jonquière): En pratique, oui.
M. KENNEDY: En pratique. C'est une pratique comptable reconnue que les
terrains vacants qui sont maintenus pour la revente totalisent les frais.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, parce que, comme on vous le disait,
il y avait certains gains de capital d'imposés et cela en était.
Alors, c'était en pratique permis comme dépenses. Là,
c'est intégré dans la loi; ce sera en référence
à la loi.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des députés qui ont
d'autres questions?
M. HARVEY (Jonquière): Tout le reste est pareil.
M. LE PRESIDENT: Articles 148,149,150, 151, 152, 153, 154, 155, 156,
157, 158, avec les corrections, 159, 160, 161, 162. Adopté. Article 163,
Emprunts.
M. HARVEY (Jonquière): Amendement à l'article 163. Vous
l'avez sur votre liste remise ce matin. Remplacer, dans la cinquième
ligne du paragraphe 1 de la version française, les mots "autres que les
dépenses" par les mots "autres qu'une dépense".
A l'article 166, il y a aussi un amendement: Insérer dans la
troisième ligne du paragraphe 1 dans les troisième,
huitième et dixième lignes du sous-paragraphe a) et dans les
troisième et quatrième lignes du sous-paragraphe b) de la version
anglaise, après le mot "principale", le mot "amount".
M. LE PRESIDENT: Article 163 à 171.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 166 est nouveau. C'est l'inverse
de ce qu'on a eu tout à l'heure pour ceux qui achetaient des
obligations.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Je voulais demander au ministre les dispositions
nouvelles.
M. LE PRESIDENT: Pas de commentaires? Les articles 163, 164, 165, 166,
167, 168, 169, 170. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, ils sont protégés par la Loi
du consommateur.
M. LE PRESIDENT: Article 171 : Cessation de l'exploitation d'une
entreprise. Articles 171 à 180.
M. LATULIPPE: Cela reste dans les règles de pratique usuelle?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, je le crois.
M. LATULIPPE: Sauf en ce qui concerne les nouvelles dispositions.
M. HARVEY (Jonquière): Non, il n'y a rien de nouveau.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des commentaires? Articles 171, 172,
173, 174, 175, 176, 177, 178, 179. Adopté. Article 180: Banques.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je laisse la parole au député de
Frontenac.
M. HARVEY (Jonquière): On va envoyer le député de
Montmagny en pénitence. Il provoque des bagarres sur l'idéologie
monétaire et bancaire. Ce serait la première fois que le
député de Montmagny... Il faudrait vous suggérer de le
rappeler à l'ordre, M. le Président. Ce n'est pas le genre de
gars pour ça. C'est peut-être le meilleur gars dans tout le groupe
pour inviter le député de Frontenac à faire ça.
M. LE PRESIDENT: C'est peut-être l'influence du ministre du
Travail. Il s'est assis à côté de lui tantôt.
M. LATULIPPE: Cela peut entrer dans la Loi des banques?
M. CLOUTIER (Montmagny); Vous faites votre invitation de façon
bien sereine. Chaque fois que je vois le mot raisonnable dans un article, cela
me porte à penser que c'est une loi raisonnable, en fait.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. LATULIPPE: Cela concerne seulement les banques d'épargne et de
crédit?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. LATULIPPE : Les caisses populaires aussi?
M. HARVEY (Jonquière): Oui. Mais on va les voir dans un autre
chapitre. Les caisses populaires, ce sont les statuts du Québec, tandis
que les autres, ce sont les statuts du Canada. Nous allons les voir dans un
autre chapitre.
M. LE PRESIDENT: Article 180, adopté. Corporations de la
couronne: Articles 181 et 182.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le même texte qu'autrefois.
C'est en référence à la loi fédérale mutatis
mutandis.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des
commentaires? Article 181, 182. Adopté. Entreprises agricoles, de
183 à 188.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais avoir un amendement mineur
à 185. Il s'agirait d'insérer dans la neuvième ligne de la
version française, après le mot qui, le mot "y", remplacer dans
la quatrième ligne de la version anglaise le mot "there" par le mot
"therein".
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelle méthode les cultivateurs
utilisent-ils davantage? Les méthodes des caisses?
M. HARVEY (Jonquière): Des caisses.
M. LATULIPPE: Est-ce que vous obligez le fermier à faire
certaines provisions pour l'auto-consommation?
M. HARVEY (Jonquière): L'autoconsomma-tion?
M. LATULIPPE: Cela n'apparaît pas dans cet article-là.
M. HARVEY (Jonquière): Il consomme, c'est du revenu.
M. LATULIPPE: Oui, c'est du revenu, mais c'est consommé sur
place. Cela devient difficile...
M. HARVEY (Jonquière): Je comprends mais c'est un revenu
comptable.
M. LATULIPPE: Oui, mais pour lui, cela devient difficile à
comptabiliser. Il n'y a pas une grande...
M. KENNEDY: ... même l'écriture de journal...
M. HARVEY (Jonquière): Il ajoute la valeur des biens
consommés à son revenu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministère ne fait pas trop de
difficultés là-dessus.
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. LATULIPPE: Combien y en a-t-il qui l'ajoutent?
M. CLOUTIER (Montmagny): Il n'est pas capable...
M. HARVEY (Jonquière): Je n'ai pas de statistiques ici, mais je
vous garantis que ce n'est pas la classe la plus frustrée, le
ministère du Revenu. Il y a les régimes contributifs qui sont
appelés... ce sont des travailleurs autonomes, alors ils ont droit au
remboursement de 50 p.c. Quant aux cas marginaux, nous payons totalement dans
le montant de $2 millions qu'on a fait voter récemment. Si le revenu
n'est pas de $4,000 pour un cultivateur marié, ou $2,000 pour un
célibataire, nous payons totalement sa contribution à la
Régie des rentes à sa place. C'est 50 p.c. C'est-à-dire le
50 p.c. à la place de...
M. LE PRESIDENT: Pas d'autres questions? Si non, les articles 183, 184,
185, 186 et 187 sont adoptés. Troupeaux de base, de 188 à
194.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais distribuer les amendements; il y a
de petits amendements à 191. Retrancher les virgules qui suivent les
mots "éleveurs" et "Canada" dans la quatrième ligne du
sous-paragraphe 1 du paragraphe b). A l'article 192, remplacer à la
dernière ligne les caractères: On a écrit "calss" au lieu
de "class", une erreur de dactylographe.
M. BRISSON: Je crois qu'il y en a une à 189.
M. CLOUTIER (Montmagny): A 189, oui.
M. HARVEY (Jonquière): A 189 aussi, on va la corriger. A 189, la
première ligne du paragraphe a) de la version française le mot
"calcul" par le mot "dénombrement", vous avez raison, merci. A 189
également retrancher dans la troisième ligne du paragraphe a) de
la version française les mots "dans son choix".
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans la version française mais du
côté anglais, on dit: "in his election".
Si vous enlevez choix en français...
M. HARVEY (Jonquière): Il va falloir l'enlever en anglais
également.
M. LE PRESIDENT: "In his election".
M. HARVEY (Jonquière): A la troisième ligne de 189, il va
falloir corriger dans la version française.
M. LE PRESIDENT: "Le nombre qu'il désigne", "he designates... of
his basic herd".
M. HARVEY (Jonquière): Mon sous-ministre me dit qu'on n'a pas
besoin de faire la correction dans le texte anglais. Je me fie à lui,
parce qu'il manie la langue anglaise aussi bien que la langue française.
Je me fie à son jugement, il n'est pas nécessaire d'apporter la
correction au texte anglais.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, quelle est la langue de
travail au ministère? C'est le français?
M. HARVEY (Jonquière): C'est le français.
Il faut prendre garde, parce que beaucoup de gens du Québec qui
transigent avec nous au
ministère du Revenu le font en langue anglaise et
n'écrivent pas le français. Il est bien difficile pour nous... De
toute façon, je ne retourne jamais un chèque fait en anglais,
vous pouvez en être sûrs, parce qu'on en a tellement besoin qu'il
passe vite, à la banque, quand bien même que c'est marqué
"one tousand dollars" or "one hundred thousand dollars", il va à la
banque et vite.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais à l'intérieur du
ministère, quand vous appliquez la loi, c'est la langue
française?
M. HARVEY (Jonquière): Pour autant qu'on puisse le faire, on
transige en français. On suit la politique du gouvernement, de toute
façon.
M. LE PRESIDENT: Autres commentaires?
M. KENNEDY: Est-ce que ce sont les mêmes dispositions que dans la
loi fédérale, le bill C-259?
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont des cas isolés, on n'a pas
beaucoup de cas, mais il faut l'avoir quand même.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pas les cas auxquels s'appliquent ces
articles-là, non, mais les troupeaux de base, pour prendre un
exemple?
M. HARVEY (Jonquière): Mais il faut l'avoir comme texte. Ce sont
des cas isolés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez ceux qui élèvent les
Charolais je suppose, ceux qui ont des troupeaux de race,
enregistrés.
M. HARVEY (Jonquière): Des troupeaux de bonne race.
M. LE PRESIDENT: Article 188, adopté. Articles 189, 190, 191,
192, 193. Adoptés.
Certaines pertes agricoles: de l'article 194 à 197.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la même chose que l'ancienne
loi.
M. HARVEY (Jonquière): La même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): Même chose que l'ancienne
législation et aussi le bill C-259.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose que celle-ci,
oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): On a fait allusion aux pertes, ce matin.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y aurait des commentaires? Alors 194, 195,
196. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 195, le ministre peut
déterminer que la principale source du revenu d'un contribuable pour une
année d'imposition n'est ni l'agriculture, ni une combinaison de
l'agriculture et d'une autre source de revenu. Le ministre peut le
déterminer, mais sur quoi se base-t-il? Est-ce qu'il se base seulement
sur les chiffres ou sur le temps?
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait, il y a
toujours une enquête faite par les fonctionnaires concernés, un
rapport avec preuves à l'appui établissant que l'occupation
principale est bien, oui ou non, ce que le ministre détermine. C'est une
question de fait, avec preuves, rapports, à l'appui, parce qu'il est
bien difficile pour moi de déterminer, de mon bureau, à 20 rue
Chauveau, quelle est l'occupation principale d'un contribuable à travers
deux ou trois choses qu'il peut faire. Si le contribuable n'est pas satisfait
de la décision rendue par le ministre, il en appelle de celle-ci.
M. CLOUTIER (Montmagny): On tient compte davantage de la qualité
du travail fourni aux deux endroits? Parce qu'il peut arriver que le
contribuable dépense plus de temps dans une autre fonction, mais que
ça l'occupe beaucoup moins que ce qu'il va...
M. HARVEY (Jonquière): C'est la principale source de revenus qui
permet surtout de déterminer l'emploi principal d'un individu.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Bien que, avec l'imposition sur le gain de
capital, ça peut être trompeur, ce qui nous permettait de le
déterminer à venir jusqu'à ce jour. Parce que j'imagine
que si un type fait un gain de capital, de $50,000... C'est la plus grande
partie de ses revenus, selon sa principale activité, qui nous permet de
déterminer.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions? Articles 194,195, 196,
adopté. Agents ou courtiers d'assurance, de l'article 197 à
l'article 199.
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a rien de nouveau, c'est la
même chose. Les articles 197 et 198.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des questions?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Les articles 197 et 198, adopté. Prêts
garantis, de l'article 199 à l'article 203.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la déduction permise pour les
prêts garantis. C'est la même chose aussi pour l'article 199.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous n'avez pas de modifications par rapport
à la législation?
M. HARVEY (Jonquière): Non. On me dit que c'est la même
chose. C'était 1 1/2 p.c, c'est la même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est 1 1/2 p.c. Alors le pourcentage est
resté le même.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose.
M. LATULIPPE: C'est pour les entreprises seulement. Cela ne concerne pas
les machineries et autres. La machinerie vendue sur contrat, avec aucun bail,
ce doit être une autre disposition que celle-là.
M. HARVEY (Jonquière) : Cela ne comprend pas la machinerie. Ce
n'est pas un immeuble, la machinerie. C'est sur les immeubles. C'est pour les
hypothèques et pour les prêts, ceux qui prêtent de
l'argent.
M. LE PRESIDENT: Autres questions? Article 199. Article 200. Article
201. Article 202. Adopté. Professionnels. Articles 203 à 206.
M. HARVEY (Jonquière): Pour les professionnels, c'est le
changement des méthodes de rapporter le revenu sur la base accrue au
lieu de caisse.
M. KENNEDY: C'est la même disposition que la loi
fédérale?
M. HARVEY (Jonquière): Même disposition que la loi
fédérale.
M. KENNEDY: Je les connais.
M. HARVEY (Jonquière): L'avantage d'être comptable
agréé, monsieur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que c'est exactement...
M. KENNEDY: Cela m'affecte un peu.
M. LATULIPPE: C'est parce qu'il va avoir des rapports d'impôt plus
volumineux à faire?
M. HARVEY (Jonquière): Non. Ce n'est pas ça, c'est parce
qu'il a compris très vite.
M. LATULIPPE: Ah oui!
M. HARVEY (Jonquière): C'est comme moi, si je commençais
à parler de déductions possibles dans une ferme et que j'avais le
député de Huntingdon en avant de moi, je serais très
prudent dans mes avancés, parce qu'il connaît le métier 25
fois comme moi. Alors, quand on parle de la réforme fiscale devant le
député de Montmagny, devant le député de Gouin dans
les sections qu'il connaît très bien, par exemple, qui touchent
les obligations, les actions, les mouvements de bourse, il reste un fait. Quand
bien même je voudrais jouer à l'expert devant lui, devant le
député de Montmagny, de Châteauguay, de Jeanne-Mance ou de
Limoilou que je vois là, qui est un comptable agréé aussi,
le gars qui aurait l'air le plus bête ce serait moi et je ressemblerais
à certaines gens de certaines formations politiques, et ce n'est pas mon
genre.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais demander au ministre... Il nous a
dit que c'était la méthode accrue; il a peut-être
nuancé, il y a peut-être un petit peu de marge de manoeuvre.
M. HARVEY (Jonquière): C'est mitigé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si on prend seulement l'article 203 c: Il peut
choisir dans sa déclaration fiscale pour l'année de n'inclure
aucun montant à l'égard des travaux en cours à la fin de
l'année, etc. Cela veut dire que s'il y a des travaux importants, si
ça fait six mois qu'il travaille sur une patente, une invention,
ça va être reporté dans l'autre exercice.
M. HARVEY (Jonquière): C'est mitigé.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est à lui à organiser son
affaire pour répartir son revenu pour profiter des avantages de la
loi?
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Autres questions? Articles 203, 204, 205.
Adopté. Prospecteurs, articles 206 à 209.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 208, amendement. Remplacer
à la sixième ligne, version française du paragraphe b), le
mot "alinéa" par le mot "paragraphe". Au titre IV, remplacer dans le
titre français le mot "ou" par le mot "et".
J'ai signalé tout de suite l'amendement à l'article 208,
parce que c'est dans le même chapitre. Je donne les amendements
dès le début du chapitre pour éviter de perdre du temps au
cas où' il n'y aurait pas de changement.
Prospecteurs, c'est exactement le même principe qu'auparavant, il
n'y a aucun changement.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des questions? Articles 206, 207 et
208. Adopté. Avec la correction. Article 209 : Chemin de fer.
M. HARVEY (Jonquière): Pas de changement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Un contribuable exploitant un chemin de fer,
ça ne me frappe pas particulièrement.
M. HARVEY (Jonquière): On va revenir à la
définition du mot "contribuable", à l'article 1.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, parce qu'un contribuable qui exploite un
chemin de fer, je cherche si j'en connais.
M. HARVEY (Jonquière): C'est l'intégration qu'on fait de
la loi des corporations dans la loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce que le contribuable embrasse la
compagnie, dans ce cas. Autrement, ça n'aurait pas de sens.
M. HARVEY (Jonquière): Je voudrais bien que dans la vie ce soient
ceux qui nous font du mal ou du bien, les contribuables. On les appelle
camarades, des fois.
Recherches scientifiques
M. LE PRESIDENT: Autres commentaires? Article 209, adopté.
Recherches scientifiques, articles 210 à 218.
M. HARVEY (Jonquière): C'est nouveau comme texte, mais au point
de vue administratif, on l'accordait.
C'est de l'article 210 à l'article 217 inclusivement, tout le
chapitre de la recherche.
M. CLOUTIER (Montmagny): On dit à a): "En faveur d'une
association reconnue par le ministre pour entreprendre des recherches
scientifiques concernant le type d'entreprise du contribuable". Cela s'appuie
sur quoi?
M. HARVEY (Jonquière): Encore là, c'est une question de
fait. Supposons qu'on nous établirait qu'il s'agit d'une recherche
scientifique faite par n'importe quel "patenteux". C'est une question de fait.
Si, réellement, les travaux confiés le sont bien à une
institution qui fait de la recherche, concernant son entreprise, il n'y a pas
de problème. On dit: "reconnue par le ministre". C'est bien sûr,
parce que si nous ne faisons pas cela, on s'expose à avoir des
demandes... Il y en a justement qui font de la recherche pour faire de la
recherche et qui, à la suite d'un rapport établissant des faits,
reprennent l'étude de l'étude. C'est pour éviter cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parce que vous dites à 2, que
l'expression recherche scientifique a le sens que lui donnent les
règlements. En fait, l'inventeur qui a découvert le rayon Laser
fait une recherche scientifique. A partir de là, il y a une industrie
qui s'établit.
Cela peut être n'importe quoi, la recherche scientifique.
J'imagine que, dans l'esprit du ministre, ce n'est pas une recherche
scientifique organisée dans un grand laboratoire, subventionnée
par une université. Cela veut dire que ce n'est pas la grande recherche
scientifique dans le sens où on l'entend. De la minute que c'est une
recherche qui est sérieuse et qui peut conduire...
M. HARVEY (Jonquière): Elle peut conduire là, mais...
M. CLOUTIER (Montmagny): Prenons les entreprises du secteur de la
motoneige. Elles ont toutes un laboratoire...
M. HARVEY (Jonquière): Un instant. Cela pourrait être fait
dans un laboratoire de CEGEP ou de pavillon industriel. D'accord, ce n'est pas
de la grande recherche. Nous sommes bouleversés dans certains cas devant
les conclusions qu'amènent ces recherches scientifiques.
M. LATULIPPE: A ce chapitre, les tentatives qui sont faites par les
industries elles-mêmes pour améliorer leur machinerie
entreront-elles aussi là-dedans?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. LATULIPPE: Est-ce que cela sera capitablisable?
M. HARVEY (Jonquière): Cela est amené comme
dépenses d'exploitation, capitalisables au choix des... Si
c'était un immeuble... Cela dépend exactement sur quoi la
recherche a porté. Si cela amène l'achat de $10 millions de
machinerie, il faut capitaliser à ce moment-là.
M. LATULIPPE: D'accord. Mais je pensais qu'on a un procédé
pour faire n'importe quoi...
M. HARVEY (Jonquière): C'est par voie de règlement.
M. LATULIPPE: ... quand on envisage des transformations.
M. HARVEY (Jonquière): C'est admis comme dépenses
d'exploitation. Par règlement, c'est uniquement pour déterminer
le genre de la recherche.
M. LATULIPPE : Si une entreprise fait de la recherche dans un domaine
qui ne touche pas tellement l'objet de l'entreprise, qu'est-ce qui arrive?
M. HARVEY (Jonquière): Il faut que cela soit dans son domaine,
avec une association reconnue, une université ou tous ceux qui en
font.
M. LATULIPPE: C'est un exemple typique que j'ai en tête. Tous les
industriels ont des ateliers de réparations où ils peuvent faire
certaines expériences dans leurs manufactures.
A l'occasion d'une expérience, le gars a trouvé
probablement un procédé qui pourrait servir ailleurs. Il
décide de faire une recherche qui pourrait conduire
éventuellement à l'obtention d'un brevet. Cela ne touche pas
directement l'objet de son entreprise. Cela n'a rien à y voir. Il a
été amené là par un concours de circonstances. Il
ne serait pas entré là autrement.
M. HARVEY (Jonquière): Si c'est un brevet, il n'est pas couvert
par cet article.
M. LATULIPPE: Si ça ne débouche pas sur un brevet mais
s'il a l'espoir d'avoir un brevet, qu'il arrive au bout de la course et qu'il
s'aperçoit que l'affaire est complètement une faillite...
M. HARVEY (Jonquière): Il faut que ce soit relié à
son entreprise.
M. HOUDE (Limoilou): Il n'est pas obligé de le dire.
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez remarquez que c'est lui qui a
répondu, ce n'est pas moi.
M. LATULIPPE: C'est très bien, si vous acceptez cette
déclaration.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions avant d'adopter
jusqu'à l'article 217? Sinon les articles 210, 211, 212, 213, 214, 215,
216 et 217 sont adoptés.
Gains en capital ou pertes en capital. Règles
générales.
Gains ou pertes de capital
M. HARVEY (Jonquière): Je vous suggérerais de faire
l'étude des amendements. A l'article 224, je vous
référerais d'abord à votre cahier gris pour l'exemple du
gain en capital, à la page 23, et à l'article 224 de ce chapitre,
on a un amendement: Remplacer dans les première et deuxième
lignes du paragraphe a) de la version française les mots
"présumée qui est visée aux" par les mots "qui est
réputée l'être en vertu des". Et à l'article 226:
Retrancher dans la sixième ligne de la version anglaise le mot "an". A
l'article 228: Remplacer dans la cinquième ligne le mot
"présumée" par les mots "qui est réputée
l'être"; remplacer dans la quatrième ligne de la version anglaise
les mots "disposition presumed" par les mots "deemed disposition".
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une section importante. J'imagine
que...
M. LATULIPPE: On pourrait peut-être entendre le ministre sur les
dispositions générales de ces articles.
M. JORON: M. le Président, j'aimerais demander au ministre de
nous expliquer le schéma général des soixante articles qui
suivent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais il est six heures moins dix, je ne
sais pas s'il est prudent...
M. JORON: On pourrait commencer avec ça demain.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... d'entrer là-dedans ce soir.
J'aimerais mieux que, à dix heures, demain matin, on commence
là-dessus.
M. JORON: Mais, avant de partir, si vous permettez, M. le
Président, j'aimerais demander au ministre si d'ici à demain, il
pourrait y penser. Il serait intéressant, je pense, de voir d'abord en
quoi notre loi ressemble ou peut différer de la loi
fédérale. J'imagine qu'elle n'en diffère pas beaucoup.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose.
M. JORON: Il serait intéressant de savoir en quoi elle ressemble
cependant à la loi américaine, à ce qui se fait aux
Etats-Unis dans ce domaine, d'une part. Je ne veux pas engager le débat
tout de suite, mais je vous parle seulement des sujets qui pourraient
être proposés demain.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord, mais la raison principale, c'est
que nous avons discuté de l'article des $150. On me demandait pourquoi
c'est le même montant qu'au fédéral. Le
député de Montmagny me faisait remarquer que nous aurions pu
être beaucoup plus larges que le fédéral. Nous
n'étions pas obligés de suivre Ottawa.
Mais, comme nous entrons pour la première fois au Québec,
ailleurs au Canada et le gouvernement canadien, dans l'impôt sur le gain
de capital, j'imagine qu'aux Etats-Unis, étant dans ce
domaine-là, que cela a servi un peu pour commencer ce genre
d'imposition. C'est l'unique raison. Cela ne veut pas dire
nécessairement qu'avec les années il n'y aura pas de
différence entre notre imposition du gain de capital et celle du Canada
ou des autres provinces ou des Etats-Unis. Il reste que la marge de manoeuvre
est toujours très limitée parce qu'on a affaire aux mêmes
contribuables qui payent aux deux endroits, qui sont imposés aux deux
endroits.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce serait justement l'exposé du ministre
là-dessus.
M. HARVEY (Jonquière): Je suis d'accord avec le
député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est intéressant d'avoir
l'exposé du ministre là-dessus. Il y a un autre aspect auquel on
a fait allusion. J'ai dit dans le débat sur le budget, en réponse
au discours du budget qu'il y aurait possibilité d'associer une telle
mesure dans la Loi de l'impôt à l'industrialisation, à
l'incitation, un dégrèvement qui pourrait être
associé à l'investissement dans le domaine manufacturier à
condition que le gain de capital soit réinvesti dans l'industrie. C'est
justement dans ce genre de secteur qu'on peut utiliser une marge de manoeuvre
un peu plus grande. C'est dans cette optique-là que je voudrais que le
ministre, même si c'est peut-être au départ un peu plus
délicat, dans un avenir peu éloigné, quand on aura vu
fonctionner le système, quand vous aurez vu les entrées de fonds,
ce qui va entrer comme fonds au bout d'un an, associe' ça. On ne peut
pas séparer ça de l'impôt sur les dons, sur les successions
maintenant. Tout ça va se tenir.
M. HARVEY (Jonquière): J'accepte la suggestion du
député de Montmagny. Demain, nous pourrions ouvrir la
séance de la commission par un court exposé sur le chapitre, le
groupe d'articles comprenant l'impôt sur les gains de capital.
J'aurais une suggestion à vous faire pour vendredi. Tout d'abord,
on ajournerait jusqu'à 10 heures demain matin. Demain après-midi,
on reprendrait la séance après les affaires du jour et demain
soir.
M. CLOUTIER (Montmagny): De dix heures à midi, de quatre heures
à six heures.
M. HARVEY (Jonquière): ... de huit heures quinze à onze
heures, ou vers 10 h 30. Cela dépendra si les membres de la commission
sentent qu'ils sont trop fatigués.
M.CLOUTIER (Montmagny): Quand on a fait ça six heures...
M. HARVEY (Jonquière): Maintenant, pour vendredi, la
majorité des députés de la commission des
différents partis politiques ont manifesté l'intention de ne pas
siéger vendredi après-midi, en raison des obligations et du long
congé de la fin de semaine. Si vous vouliez, nous commencerions à
siéger vendredi matin à neuf heures; nous ajournerions à
dix heures pour les affaires courantes en Chambre; nous reprendrions vers onze
heures jusqu'à midi, midi et quart au plus tard, et nous ajournerions
par la suite à la semaine prochaine.
M. KENNEDY: A onze heures, il y a la commission de l'Assemblée
nationale qui siège au sujet de la carte électorale. Je pense que
cela intéresse pas mal de monde.
M. LE PRESIDENT: En plus, il y a une demande expresse ...
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce qu'on dirait de huit heures
à dix heures vendredi matin, un spécial pour ne pas siéger
vendredi après-midi? Parce que, tout de même, il faut faire
avancer le bill 38.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons qu'on verra cela demain soir. Demain
soir, à onze heures, aux termes des travaux je n'ai pas d'objection.
Mais on verra où on est rendus.
M. OSTIGUY: Si on siège jusqu'à 11 heures demain
soir...
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. On décidera cela demain
soir à la suite de ... où on sera rendus dans nos travaux.
Maintenant, j'aurais une suggestion à faire aux membres de la
commission, Le petit livre gris, je vous suggérerais de l'étudier
le plus possible, cela va tous vous aider considérablement. A 23
surtout, c'est le gain de capital; de 23 à 36.
M. LE PRESIDENT: De 23 à 36, sur le gain de capital.
M. HARVEY (Jonquière): Merci beaucoup.
M. LE PRESIDENT: Nous ajournons à demain matin, dix heures.
Séance du jeudi 29 juin 1972 (Dix heures vinet et une
minutes)
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, je vais
procéder à la lecture des amendements.
A l'article 228, remplacer, dans la cinquième ligne, le mot
"présumée" par les mots "qui est réputée
l'être";
Remplacer, dans la quatrième ligne de la version anglaise, les
mots "disposition presumed" par les mots "deemed disposition".
A l'article 230, retrancher, dans la dernière ligne du
sous-paragraphe b) du paragraphe 2 des versions française et anglaise
les mots "ou" et "or";
Ajouter, à la fin du sous-paragraphe c) du paragraphe 2 de la
version française, le mot "ou";
Ajouter, à la fin du sous-paragraphe c) du paragraphe 2 de la
version anglaise, le mot "or".
A l'article 237, remplacer, dans la deuxième ligne du paragraphe
g) de la version anglaise, la virgule par un point virgule;
Remplacer, à la fin du sous-paragraphe IV du paragraphe g) de la
version anglaise, le point par un point virgule;
Remplacer, dans le sous-paragraphe I) du paragraphe h) de la version
anglaise, le mot "or" par le mot "and".
A l'article 238, remplacer, dans la douzième ligne du paragraphe
k) de la version anglaise, les caractères "ajusted" par le mot
"adjusted".
A l'article 240, remplacer, dans la dernière ligne de la version
française, le mot "sauf" par les mots "mais pas
nécessairement";
Remplacer, dans la sixième ligne de la version anglaise, le mot
"except" par les mots "but not necessarily".
A l'article 241, remplacer cet article par le suivant: "241. Lorsque
l'ensemble des montants visés à l'article 238, sauf au paragraphe
i dudit article, excède à un moment donné le coût de
ce bien et tous les montants visés à l'article 237, cet
excédent est réputé être un gain du contribuable
provenant pour l'année de l'aliénation de ce bien".
A l'article 242, retrancher, dans la troisième ligne, ce qui
suit: "après 1971";
Insérer dans la cinquième ligne, après le mot
"canadienne", ce qui suit: "après 1971".
Article 251, remplacer, dans la troisième ligne du paragraphe 2
de la version anglaise, le mot "those" par le mot "years". Ce sont les
amendements du chapitre de l'impôt sur les gains de capital.
Est-ce qu'on peut considérer, M. le Président, qu'il y a
quorum?
M. LE PRESIDENT: Il y a certainement quorum.
M. HARVEY (Jonquière): Vous m'avez demandé de vous faire
quelques remarques au sujet de l'imposition du gain de capital. Ce qui a
d'abord amené le gouvernement du Québec à prendre la
décision d'imposer le gain de capital tout comme l'a fait le
gouvernement fédéral est un motif d'équité
fiscale. Tout le monde sait que, par le truchement de gains de capital,
certains contribuables pouvaient faire un revenu considérable et
éviter l'imposition. La meilleure façon de corriger cette lacune
était d'établir l'imposition du gain de capital,
élargissant par le fait même l'assiette fiscale.
J'ai avec moi un de mes fonctionnaires, M. Cloutier, qui va prendre
place ici et qui va vous donner des explications techniques et de fond. Si vous
avez des questions à poser, j'y répondrai à la suite de
son exposé.
M. LE PRESIDENT: Pour les fins du journal des Débats, est-ce que
vous voulez donner votre prénom, s'il vous plaît?
M. HARVEY (Jonquière): Ce que M. Cloutier dit est
crédité à mon nom.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Si vous avez pris connaissance des
exemples qu'on vous a fournis, c'est la façon la plus simple d'avoir une
vue globale du chapitre des gains de capital.
Au début, on voit la règle générale,
à la page 23 du manuel qui a été préparé. On
dit que le gain en capital c'est la moitié de l'excédent du prix
de vente sur le coût. Au début c'est l'article
général. Dans les mesures de transition, on verra que le
coût est généralement ajusté au 1er janvier 1972
pour la plupart des actifs. C'est la règle générale.
On voit aussi les articles 219 à 231 qui donnent un peu ce qu'est
un gain dans différents cas particuliers qui peuvent se
présenter. On voit aussi que le taux d'imposition sur les gains de
capital généralement progressif dépend du revenu, parce
qu'il est ajusté à ses revenus de l'année.
Dans l'exemple qu'on voit, le taux peut varier suivant les autres
revenus d'un contribuable. Ces gains-là ne sont pas
nécessairement imposables dans l'année de la réalisation
si le paiement n'est pas encaissé dans l'année de la vente. Des
provisions sont prévues dans la loi pour permettre de les imposer au
moment de l'encaissement.
C'est ce qu'on voyait à la page 24; c'est l'article 221 qui donne
les règles à suivre. On retrouve dans certains articles des biens
aliénés à titre gratuit. Quand c'est fait, c'est
généralement à la juste valeur marchande que ça
doit être évalué. Dans les biens amortissables, s'il y a
des dons, c'est à la juste valeur marchande aussi. Si ce sont des dons
entre conjoints, il y a des règles spéciales qui s'appliquent
pour garder le prix de base identique au coût original payé par
l'époux.
Il y a les exceptions aussi qu'on retrouve dans ces articles pour des
biens non amortissables qui sont légués à des conjoints ou
à des fiducies testamentaires, même dans le cours de la vie d'un
individu. A ce moment-là, la valeur de réalisation est
changée pour être imposée, par exemple, seulement à
la moitié du coût amorti au moment de l'aliénation ou du
décès et à la moitié de la valeur entre la valeur
marchande et ce coût. Cela veut dire que ça réduit à
peu près de moitié le gain en capital qui pourrait être
réalisé à ce moment-là.
Il y a des provisions aussi à l'article 258 concernant des
aliénations involontaires, dans les cas où il y a des
expropriations, des feux; ce n'est pas nécessairement imposé. La
valeur qui est reçue peut être affectée à
l'acquisition de nouveaux biens de façon que ce ne soit pas
imposé immédiatement, si l'aliénation ne dépend pas
de la volonté du contribuable. Certaines règles spéciales
sont aussi prévues en ce qui concerne les biens à usage
personnel. Par exemple, il y a les résidences des individus. De
l'article 251 à l'article 257, on voit les règles qui traitent
des résidences personnelles, principales.
En général, la résidence personnelle n'est pas
imposée dans le cas d'un particulier sauf, il peut y avoir des
exceptions, si elle a été à l'usage personnel durant une
certaine période et utilisée à des fins commerciales
à d'autres périodes. Généralement, c'est la
proportion de l'usage personnel.
Dans le cas des cultivateurs, il y a des exceptions aussi. La
règle s'applique à la propriété ainsi qu'au terrain
qui l'entoure, à peu près jusqu'à une acre, sauf qu'il y a
des exceptions qui peuvent être prévues. Il peut avoir une
exemption de $1,000 pour chaque année durant laquelle il a détenu
la ferme au lieu de la règle générale. Il y a des
règles en ce qui concerne les biens personnels d'individu, des biens
précieux qu'un contribuable peut posséder, comme des tableaux, de
la monnaie, des bijoux ou autres objets précieux. En
général, les gains sont imposés, les pertes sont
reportables contre les gains qui peuvent avoir été faits. Si le
prix de l'objet est inférieur à $1,000, le prix d'achat est
toujours considéré comme étant un minimum de $1,000,
c'est-à-dire que les objets sans trop d'importance ne sont pas
imposés.
On voit des exemples de la disposition des biens précieux aux
pages 31 et 33 du manuel qui a été fourni. Chaque année,
un contribuable calcule ses gains de différentes natures et soustrait
les pertes qui ont été réalisées dans
l'année avant de déterminer le montant qui doit être
ajouté à son revenu. S'il y a pertes, ces pertes sont en
général reportables contre les gains de même nature, de la
même année ou des années qui suivent. Les modalités
de report de pertes, on les retrouve aux pages 35 et 36; elles permettent de
reporter les pertes qui peuvent avoir été encourues dans une
année contre des gains d'années futures. Ce sont les
règles qui régissent les gains de capitaux exprimés
très lapidairement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Prenons l'exemple d'un contribuable adroit et
d'un autre qui est maladroit qui disposeraient d'un immeuble, il y a un gain de
capital. S'il est maladroit, que ferait-il pour être imposé le
plus possible? Et, dans le même exemple, s'il est adroit, il fait un gain
de capital de $50,000. S'il connaît toute la loi, de quelle façon
doit-il vendre pour bénéficier le plus possible pour
étaler le revenu du gain de capital et s'il n'est pas adroit et s'il ne
connaît pas sa loi, que fera-t-il pour en payer le plus?
M. HARVEY (Jonquière): Je pense que les profits ne sont pas
tellement affectés, qu'il soit adroit ou maladroit. S'il est maladroit,
et s'il ne fait pas de profit...
M. CLOUTIER (Montmagny): S'il fait un échéancier, s'il ne
vend pas entièrement comptant...
M. HARVEY (Jonquière): Il vous le rend plus maladroit que vous le
souhaitez, s'il est assez maladroit pour ne pas faire de profit.
Pour être imposé le plus rapidement, il s'agit d'encaisser
immédiatement le profit. Aussi, le profit est imposé
immédiatement dans l'année où il dispose de la
propriété. Par contre, si l'encaissement est
échelonné sur un certain nombre d'années, il sera
imposé sur le nombre d'années où il a encaissé le
produit de la réalisation.
Par contre, s'il a encaissé immédiatement son profit, il
reste que les mesures d'étalement qui s'appliquent dans son cas feront
que le taux progressif sera corrigé de la même façon.
Cela revient à ce que disait hier le député de
Montmagny pour un professionnel qui exécute du travail à moyen
terme, par exemple, et qui exigerait de la part de ceux pour qui il travaille
d'être payé à 90 p.c. ou à 95 p.c. dans une
année financière alors qu'il y aurait à peu près 40
p.c. ou 50 p.c. de son travail d'effectué. Il serait très
maladroit parce que, légalement, d'après la loi, il pourrait,
selon le travail effectué dans deux années, répartir ses
revenus sur deux années.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il ne serait peut-être pas maladroit s'il
pense que le ministre des Finances va augmenter les taxes l'année
suivante.
M. HARVEY (Jonquière): Je pense honnêtement que la question
du député de Montmagny, je le connais, est un peu une question
ambiguë.
N'importe quel contribuable, que ce soit un salarié ou une
personne qui fait un gain de capital, peut s'essayer avec nous autres, mais il
va trouver que la loi il faut la respecter.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord, il peut suivre la loi, mais,
s'il vend on a un exemple quelque part, je ne me souviens pas où
une résidence, disons, de $50,000 pour $20,000 comptant et qu'il
reste $30,000 échelonnés sur deux ou trois ans, il a le droit de
créer une réserve. C'est dans ce sens qu'était ma
question. Cette disposition lui permet de ne pas exiger tout le paiement, s'il
est capable d'attendre, évidemment. S'il a besoin de tout son argent
pour réinvestir, c'est un autre problème, mais il serait
peut-être mieux de ne pas se faire payer complètement comptant, de
payer un impôt cela diminuera peut-être à des taux de
7 p.c. ou de 8 p.c. et de faire un emprunt pour réinvestir. Il
peut donner en garantie la créance qu'il a.
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs, votre question va être
pertinente également au chapitre de l'impôt sur les dons, quand on
y arrivera. Le type va vouloir donner de son vivant des montants
excédant les montants permis, il va volontairement payer de
l'impôt, parce que, justement, l'impôt sur les dons, selon le
principe qu'on établit, c'est pour éviter qu'il n'y ait
dépouillement du patrimoine.
Bien sûr que, partant du fait qu'il y a imposition du gain de
capital, on va dire qu'il y a avantage pour ceux qui sont sujets à faire
un gain de capital imposable de bien se renseigner pour
bénéficier de tout ce que leur accorde la loi, en
procédant d'une façon permise selon la loi. Nous ne pouvons pas
pousser notre information jusqu'à dire: Soyez fins et évitez de
nous payer. D'ailleurs, ce ne serait pas le rôle du ministère du
Revenu. Ce n'est pas le ministère des Affaires sociales. Je pense que
nous attirerons l'attention, dans la publicité que nous ferons, sur le
fait que, vu qu'il existe maintenant un impôt sur le gain de capital, il
y a avantage pour ceux qui sont susceptibles d'en faire de bien se faire
renseigner ou de se renseigner sur les possibilités de
bénéficier des avantages de la loi dans ce domaine.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, les notaires sont
là pour guider les clients. Au moment d'une transaction, ils vont
avertir le client des avantages possibles de procéder de telle
façon.
M. BRISSON: Ils ont de la difficulté à rédiger des
contrats.
M. BACON : Les clients seraient mieux de consulter des comptables
agréés.
M. JORON: M. le Président, je voudrais demander si la
règle de base, c'est-à-dire le point de départ pour
considérer ce qui sera un gain ou une perte en capital, sera la
même qu'au fédéral. C'est-à-dire, la première
fois, dans l'année actuelle, qu'un contribuable va aliéner un
bien, il va avoir à choisir globalement la méthode du coût
ou la méthode du jour de l'évaluation.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. JORON: Il ne pourra pas déroger ensuite.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. JORON: D'accord. Dans le cas des biens meubles, pour la plupart des
titres, par exemple, comme des obligations ou des actions cotées ou hors
liste, c'est relativement facile. Je parle pour celui qui choisit le jour de
l'évaluation.
Dans le cas des biens immeubles, c'est un peu plus compliqué.
Evidemment, il faut se référer à des transactions qui
auraient eu lieu dans la même région pour arriver à
établir la valeur marchande le 1er janvier 1972. Je vous donne un cas.
Disons que c'est impossible d'établir la valeur marchande. J'ai une
terre dans le fin fond des Laurentides, dans le fin fond des bois. Il ne se
fait pas de transaction autour. Il ne s'en est pas fait depuis cinq ou six ans.
Je la vends, disons le 17 juillet 1972, cette année, $10,000. Je ne suis
pas arrivé à faire établir sa valeur au 1er janvier.
Il paraît, à première vue, que si elle s'est vendue
$10,000, à titre d'exemple, au mois de juillet 1972, il ne peut pas y
avoir un écart bien considérable de ce qui était sa valeur
marchande au 1er janvier 1972. C'est-à-dire, il peut y avoir une
appréciation...
M. HARVEY (Jonquière): Cela devient une question de fait.
M. JORON: ... pendant ces sept mois, mais, en somme, elle va être
bien mince. Comment procédez-vous?
M. HARVEY (Jonquière): Voici.
M. JORON: De quelle façon le contribuable procède?
M. HARVEY (Jonquière): Cette difficulté s'est toujours
présentée pour nous. C'était toujours une question de
fait. Souvent dans des endroits où les transactions étaient
tellement peu nombreuses, on retrouvait, à l'intérieur des
ministères, souvent au ministère des Terres et Forêts ou un
ministère d'administration provinciale, une transaction effectuée
qui nous permettait d'avoir une base de discussion. Mais on a toujours eu cette
difficulté. De plus en plus, elle se corrige par le fait que des ventes,
dans le territoire du Québec, se font un peu plus normalement entre
citoyens. Nous avons des registres de références qui nous
permettent d'avoir moins de difficultés au fur et à mesure que le
Québec se développe. Prenez le secteur, par exemple, de la
Côte-Nord.
M. JORON: D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Si on recule à il y a une quinzaine
d'années, les transactions étaient plutôt rares.
Aujourd'hui, dans notre registre de transactions, nous en avons
fréquemment. Il reste le fait que les transactions, souvent
effectuées par les ministères à prix de rabais mais avec
un montant évalué par les propres fonctionnaires de ce
ministère comme valeur marchande possible au départ, nous
permettraient une base de discussion avec le contribuable concerné.
M. JORON: D'autre part, si le contribuable fait faire une
évaluation, soit par une compagnie de fiducie, une compagnie d'agents
d'immeubles, quelques experts, fait faire une expertise et qu'il y ait une
évaluation...
M. HARVEY (Jonquière): Nous considérons ce rapport.
M. JORON : Vous le considérez, mais vous ne le prenez pas "at
face value", à sa valeur. Cela peut donner lieu...
M. HARVEY (Jonquière): Il peut arriver qu'on le prenne, s'il est
fait d'une façon totalement objective.
M. JORON: Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Mais il arrive fréquemment que
c'est fait de façon subjective.
M. JORON: Cela peut être vrai.
M. HARVEY (Jonquière): A ce moment-là, il y a un juste
milieu. Mais il arrive que ces évaluations soient faites très
objectivement et que cela constitue honnêtement le prix
déterminé par le ministère.
M. BACON: M. le Président, je pense que dans les courbes
d'évaluation, les normes et ces choses-là sont de plus en plus
sévères et contrôlées par des corporations. Je pense
que, dans le cas que le député de Gouin présente, il y
aurait sûrement une façon assez bonne de suivre ce que le
ministre disait tantôt les références.
L'évaluateur fera probablement les mêmes recherches, en arrivera
peut-être aux mêmes conclusions, ou à peu près, que
le ministère. Si on regarde les normes établies par la
corporation des évaluateurs je pense que, de plus en plus, les rapports
sont assez scientifiques, si je peux m'exprimer ainsi, assez rationnels et se
réfèrent à peu près aux mêmes choses. Parce
que je sais que, dans les cas éloignés, c'est le cas typique,
c'est passablement difficile. Mais les registres qui existent pour le
ministère sont quand même au service du public aussi.
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs, de plus en plus, nous avons
des expertises et des registres, soit la Société d'habitation du
Québec, Service d'expropriation, Voirie qui, eux, ont des registres qui
peuvent nous aider considérablement si, à un moment donné,
on veut pousser l'étude d'un mémoire qu'on considère, au
départ, très objectif, mais qui peut être un peu
subjectif.
Au fait, également, pour répondre au député
de Trois-Rivières, on ne veut pas faire de luttes de classes quant aux
conseillers pour le gain de capital. Il y a des fois que celui qu'on redoute le
moins, un excellent fermier, peut être le meilleur conseiller à
savoir comment procéder pour faire un gain de capital profitable pour
soi-même. Ce n'est pas nécessairement un notaire, un avocat ou un
comptable. Dans la vie, il y a des gens qui ont du talent sans être
professionnels. Il y a des professionnels, parfois, qui n'ont pas de talent,
quelle que soit leur profession.
M. BACON: ... les notaires!
M. HARVEY (Jonquière): Je ne voulais pas que le
député de Roberval vienne vous répondre. Je le connais
bien.
M. BACON: Je sais où il est. C'est pour cela que j'en parle.
M. HARVEY (Jonquière): J'ai oublié de vous signaler
qu'à l'article 270 au sujet du problème qui se posait sur les
gains, les gains de loterie sont couverts dans le bill. Je pense que vous aviez
dû le voir.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils sont exemptés, oui.
Le député de Gouin a posé toute la question de
l'évaluation, la difficulté de l'évaluation. Etant
donné que le problème de l'évaluation va se poser
couramment à deux dates, le 22 décembre 1971 et le 31
décembre 1971, est-ce qu'on va avoir au ministère des
mécanismes pour faciliter un peu l'évaluation aux contribuables?
Est-ce qu'il y aura des experts qui ne s'occuperont que de cette question,
est-ce qu'il y aura des "rulings"?
M. HARVEY (Jonquière): Nous avons institué une banque
d'information pour toutes les transactions effectuées dans la province
depuis 1971.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministère va donner une directive, un
"ruling". Le contribuable qui voudra avoir recours au ministère du
Revenu pour faire évaluer ses immeubles...
M. HARVEY (Jonquière): Nous ne donnerons pas ce service. Nous
viendrions à l'encontre des services professionnels d'évaluation
établis et ce n'est pas l'intention du ministère du Revenu de se
substituer aux bureaux-conseils en évaluation de biens. Mais nous avons
cette
banque d'information depuis septembre ou octobre 1971, qui a
été créée en fonction de l'utilisation que nous
aurons à en faire pour étudier de façon très
objective les rapports d'évaluateurs qui seront soumis.
Il y a une entente de conclue avec le gouvernement fédéral
à cet effet.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons que les contribuables font
évaluer leurs biens aux deux dates précises et qu'ils soumettent
l'évaluation au ministère, pour approbation c'est dans ce
sens-là qu'est ma question est-ce que ce sont les services
techniques qui vont alors donner leur approbation et non pas au moment
où une transaction interviendra?
M. HARVEY (Jonquière): Vous voulez dire une "advanced
ruling"?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Nous ne donnerons pas ce service.
M. CLOUTIER (Montmagny): Habituellement, on communique avec le
ministère du Revenu...
M. HARVEY (Jonquière): Nous pourrons dire: Vous êtes
beaucoup trop haut.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... et On dit: Nous avons une transaction
à faire, nous la faisons dans ce sens-là. Est-ce que ça va
être un gain de capital ou un gain de fonctionnement? Est-ce que
ça va être imposable?
M. BRISSON: Le fédéral fournit ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le fédéral le fait; c'est
pourquoi je demande au ministère du Revenu si cela lui est possible.
M. HARVEY (Jonquière): Le gouvernement fédéral,
dans son système de "ruling", a une organisation et demande un montant
de $150 pour donner ce service.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est avant que la transaction n'ait lieu,
c'est là où il est important que le contact se fasse entre le
citoyen et le ministère.
M. HARVEY (Jonquière): Nous, nous sommes venus à la
décision que nous ne pouvions pas nous lier dans un système
semblable, étant donné que, souvent, la transaction n'a pas lieu.
Cela a été notre décision.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une opinion que le ministère
donne.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une opinion. Après avoir bien
étudié, on est venu à la décision qu'on ne donnera
pas d' "advanced ruling" moyennant paiement comme le fédéral en
donne au niveau des impôts. Quand le fédéral le donne, il
ne le fait jamais sur la quantum.
M. BRISSON: Même le fédéral va assurer la
transaction d'avance. A ma connaissance, vous allez faire une
déclaration et vous allez dire: Où ça me conduit
ça?
M. BACON: Je ne sais pas dans les cas d'impôts, dans les cas de
successions.
M. HARVEY (Jonquière): Il donne les principes, il ne le donne
jamais sur le quantum.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je comprends que l'opinion qui est
donnée, le "ruling", n'engage pas le ministère de toute
façon. C'est une opinion. Même si au fédéral on
charge des honoraires, l'opinion définitive sur le dossier est
portée par le ministère quand la transaction est effectuée
et que le dossier est passé entre les mains du cotiseur. C'est à
ce moment que c'est final.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Montmagny le
comprendra bien, lorsqu'un "ruling" est donné et que par la suite
certaines conditions changent, les faits ne sont plus tout à fait les
mêmes, on accuse le ministère d'avoir donné une mauvaise
information. Les cas sont fréquents où le gouvernement du
Québec n'est pas impliqué et que, grâce à
l'échange d'information, nous avons obtenu certaines informations du
gouvernement fédéral. Dans la correspondance, ceux qui avaient eu
des "rulings" blâmaient le gouvernement fédéral d'avoir
donné des mauvaises informations parce que les faits avaient
changé et également les montants. C'est pour éviter
ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si un contribuable je tiens compte de la
réponse du ministre demande un "ruling" au gouvernement
fédéral, étant donné que nos deux lois en ce qui
concerne le gain de capital sont identiques, je ne sais pas si le ministre a
répondu à cette question, mais elles sont identiques, j'assume
qu'elles le sont...
M. HARVEY (Jonquière): J'ai répondu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, le contribuable va demander un "ruling"
au fédéral. Il va se baser sur le "ruling" du
fédéral pour faire sa transaction au provincial.
M. HARVEY (Jonquière): Et nous nous vérifierons si les
faits et les conditions sont demeurés les mêmes pour
réclamer le montant qui nous est dû d'après le "ruling"
donné par le fédéral. Si on juge que les faits ne sont pas
les mêmes, il pourra y avoir une différence. C'est
arrivé fréquemment dans l'interprétation de
certains articles de la loi de l'impôt fédéral et nous
appliquions la nôtre par voie de référence. Nous nous
sommes aperçus souvent que la loi n'était pas appliquée
par le gouvernement fédéral. Nous, malheureusement, nous n'avions
pas le choix, il fallait faire appliquer la nôtre.
C'était la même que celle du gouvernement
fédéral puis il ne l'avait pas fait appliquer. Alors, ça
ne voulait pas dire que nous étions obligés de ne pas faire
appliquer la nôtre. Même si c'est la même, ça ne veut
pas dire qu'on ne fera pas respecter la nôtre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une fois la loi en application, le ministre va
en voir le fonctionnement, va voir les difficultés que le contribuable
peut rencontrer à ce chapitre-là. Je ne voudrais pas que le
ministre prenne la décision définitive de ne pas donner ces
services. Il va voir à l'usage si c'est préférable. Si
ç'a été institué au fédéral, c'est
parce que ça rendait service aux contribuables.
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a rien qui nous assure, dans le
profit de capital, que comme le gouvernement fédéral est
entré comme nous le 1er janvier 1972 ses services vont être aussi
efficaces au cours de la première année ou des deux ou trois
premières années d'imposition du gain de capital, comme c'est le
cas pour l'impôt sur le revenu actuellement ou l'impôt sur les
corporations.
Nous sommes au service du public, nous allons donner la meilleure
information possible, sans nous lier dès le départ à ce
qu'on appelle un "ruling", pour éviter d'être blâmé
d'avoir donné de mauvaises informations.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a une autre façon aussi pour le
ministre et son ministère de renseigner les citoyens. Je comprends que
la question que je vais poser s'applique beaucoup plus à l'étude
des prévisions budgétaires. Il y a aussi l'organisation toujours
plus poussée des bureaux de renseignements à l'échelle des
régions, des villes, les villes importantes du territoire.
C'est là où il doit y avoir l'information accessible au
public. Même s'il n'y a pas de "ruling", le citoyen peut rencontrer
l'informateur du ministère et obtenir une orientation quant à la
transaction qu'il veut conclure.
M. HARVEY (Jonquière): Une information adéquate.
D'ailleurs, depuis la mise en application de nos nouvelles structures, cela va
nous amener, dans la plus brève période de temps possible,
à rejoindre l'objectif décrit par le député de
Montmagny, c'est-à-dire une présence dans les régions pour
donner une information de plus en plus adéquate au public, aux
contribuables.
Entre temps, on fréquente les régions dès qu'on le
peut, soit à l'occasion des expositions, à l'occasion de lignes
ouvertes à la radio, et on fait de l'information dans les régions
du mieux qu'on peut présentement. Mais notre présence dans les
régions va commencer probablement par celle de Sherbrooke, dans peu de
temps, pour s'étendre à tout le territoire du Québec afin
de donner une information plus adéquate au public.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre va certainement, après
l'adoption de la loi, faire publier des brochures et un guide de
cotisation.
M. HARVEY (Jonquière): Nous vons l'intention, étant
donné que le gouvernement fédéral a beaucoup d'articles
semblables aux nôtres dans ce domaine, concernant notre réforme
fiscale entière, et puisqu'il a fait une certaine publicité,
d'appuyer plus sur les différences, dans notre publicité. Je
pense que ce sera une excellente chose de bien démontrer la
différence qu'il y a entre la réforme fiscale
fédérale et la réforme fiscale provinciale. C'était
une réforme fiscale au fédéral et c'en est une
également au Québec; vous le verrez par la publication ou les
publications que nous rendrons publiques à la suite de l'adoption des
projets de loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, on revient aux articles.
M. JORON: On commence 218.
M. BRISSON: Un instant, M. le Président. Dans le cas d'un bureau
de professionnels, comme des courtiers d'assurance agréés,
aujourd'hui, au 31 décembre, cela a une certaine valeur. Si le gars vend
son bureau $125,000, s'il le vend dans deux ans $150,000, est-ce que le profit
imposable sera $25,000 ou si on applique le fait de l'achalandage ou des biens
tangibles dont on a parlé hier?
M. HARVEY (Jonquière): Dans les dispositions de l'achalandage,
les mesures de transition ne sont pas faites de la même façon que
dans les autres biens où c'est la valeur au 1er janvier 1972. Dans ce
cas, c'est plutôt le montant imposable qui est réduit au moment de
la disposition, après 1972. Dans ce cas, on prend le montant qui a
été encaissé réellement au moment de la disposition
de l'achalandage et c'est la partie du montant imposé qui est
réduite.
M. BRISSON: Supposons qu'elle est réduite à 50 p.c, le
gars est imposable sur le montant total, c'est-à-dire comme s'il n'y
avait aucun achalandage au 31 décembre 1971?
M. HARVEY (Jonquière): Exactement, sauf que la partie imposable
est de beaucoup réduite. Si, quelques années après, c'est
50 p.c. et que, par la suite, ce montant est réduit de moitié
pour considérer la partie imposable, cela veut dire que finalement le
montant imposé est de beaucoup réduit, même si on ne tient
pas
compte c'est exact de la valeur de l'achalandage au 1er
janvier 1972.
M. LE PRESIDENT: S'il n'y a plus de questions ou de commentaires, nous
allons procéder aux gains et pertes en capital. Article 218,
règles générales, jusqu'à 230. Le
député de Gouin.
M. JORON: Avant d'adopter l'article 218, qui est évidemment
l'article le plus important, qui est en somme peut-être
l'élément le plus nouveau et le plus substantiel qu'il y ait dans
toute cette brique-là, où on propose, pour la première
fois, d'instaurer un impôt sur les gains en capital de l'ordre de 50 p.c,
je voudrais vous dire très brièvement que bien entendu, je vais
l'adopter, cet article-là, dans le sens suivant: que la moitié,
c'est mieux que rien.
A ce stade-ci, au moment où on va adopter cet article très
important, probablement le plus important de l'ensemble de la loi, je tiens,
quand même, à déplorer, au nom du parti politique que je
représente, le fait que le gain de capital ne soit imposé
qu'à 50 p.c.
On a connu, au Canada, depuis une dizaine d'années, toute une
série de commissions d'enquête sur la fiscalité: la
commission Carter, la commission Bélanger et, finalement, le livre blanc
de M. Benson, il y a un an et demi. Toutes ont recommandé la pleine
imposition des gains de capitaux. Il y a une petite exception dans le livre
blanc, mais, globalement, la recommandation était l'inclusion totale des
gains de capitaux au nom de l'équité.
Maintenant qu'on va adopter un article, maintenant que la réforme
fiscale ne propose que 50 p.c. d'imposition des gains de capitaux, il faudrait,
à partir de là, si nous voulons être honnêtes, parler
de demi-équité, ne pas faire croire aux gens que la
réforme fiscale traduit parfaitement le principe de
l'équité. Il avait été démontré
très bien, surtout par Carter, que, même si l'échelle de
taux d'impôt sur le revenu des particuliers était progressive et
allait jusqu'à 80 p.c. dans les salaires rendus dans les centaines de
mille dollars, quand même, dans les faits, les gens qui se situaient dans
cette catégorie là ne payaient pas ces taux pour la simple raison
qu'ils avaient avantage à transférer la nature de leur
rémunération ou de leur salaire en gains de capital.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Gouin me
permettrait-il de lui faire une toute petite remarque qui va l'amener à
comprendre qu'il pourrait peut-être parler une heure
là-dessus...
M. JORON: Je vais parler trois minutes.
M. HARVEY (Jonquière): ... et que nous partagerions son opinion,
au départ? S'il avait occupé le siège de celui qui vous
parle actuellement je voudrais lui poser une question le
député de Gouin, malgré tous ces volumes, toutes ces
recommandations, aurait-il oublié le contexte nord-américain et
les provinces également, comme l'Ontario...
M. JORON: Je ne l'ai pas oublié.
M. HARVEY (Jonquière): ... pour son imposition? Donc, tout en
visant l'objectif du député de Gouin, il fallait en tenir compte.
C'est peut-être là la différence qu'il y a entre être
un rêveur et un réaliste, entre vouloir atteindre le ciel en une
étape au lieu de l'atteindre en deux étapes, c'est-à-dire
en ne prenant pas en considération le contexte dans lequel on vit.
M. JORON: Je suis parfaitement d'accord avec le ministre. Ecoutez, nous
ne nous obstinerons pas là-dessus. C'est pour ça que je ne vais
pas vous proposer un amendement visant à remplacer 50 p.c. par 100 p.c,
parce que je sais très bien que, tant qu'on est dans le cadre
fédéral, ça n'a pas de sens, tout le monde va
déménager.
M. HARVEY (Jonquière): Je voudrais que vous ajoutiez dans le
contexte nord-américain. Même séparés, les
Etats-Unis d'Amérique sont encore là.
M. JORON: C'est déjà moins pire. Dans le contexte d'un
pays indépendant, la marge de manoeuvre est, quand même, beaucoup
plus grande.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question d'opinion.
M. JORON: C'est une question de fait aussi. Cela s'est
vérifié dans certains autres coins du monde, sinon en
Amérique, puisqu'en Amérique du Nord il n'y a que deux pays
actuellement et le Canada a à peu près suivi aveuglément
ce que les Américains ont fait jusqu'ici.
M. HARVEY (Jonquière): Par contre, on pourrait sortir une liste
de pays indépendants où il y aurait...
M. JORON: On ne peut pas préjuger de ce qu'aurait
été une politique indépendante canadienne face aux
Américains et, à partir d'une expérience historique, voir
si cela aurait donné véritablement lieu à ces
départs massifs ou à cette émigration que certains agitent
toujours comme la menace, la raison pour laquelle on ne peut rien faire.
Dans le contexte actuel, d'accord, je ne vous proposerai pas de
l'imposer à 100 p.c. Simplement, ce que je veux dire, c'est que je
déplore le fait, non pas que nous ne le fassions pas
nécessairement aujourd'hui, nous comme gouvernement provincial, à
Québec, mais que ça n'ait pas été fait dans
l'ensemble du Canada.
C'est ce que je déplore; je veux le souligner en trois minutes.
Je ne vous ferai pas perdre des heures, ne craignez pas. Ce que j'étais
à dire au moment où vous m'avez interrompu, c'est qu'il est bien
clair...
M. HARVEY (Jonquière): Au moment où je vous ai posé
une question.
M. JORON: D'accord. ... que, dans les tranches supérieures de
revenu, il y a avantage pour un contribuable qui est dans cette
catégorie-là à minimiser la partie salaire, à
augmenter son compte de dépenses et à transférer des
formes de rémunération vers des formes de gains de capitaux, par
exemple, en droit de souscription à des actions et des choses
semblables. On s'aperçoit que, même si, aujourd'hui, on impose
à 50 p.c. le gain de capital, il y a encore un énorme avantage
à transférer la nature de ces rémunérations de
salaire en gains de capital.
Dans les nouvelles tables d'impôt où le taux maximum varie
autour de 61 p.c, la différence entre un gain de capital et un salaire
est de l'ordre du simple au double. C'est 30.5 p.c, si vous voulez, par rapport
à 61 p.c Il y a donc un avantage très net à faire
transférer vers les formes de gains de capital toute
rémunération substantielle. On y gagne, on paie la moitié
moins d'impôt. Maintenir ce système, c'est continuer nettement de
favoriser les tranches supérieures.
Ce que je trouve étonnant, c'est que toutes les commissions
d'enquête ont recommandé la pleine imposition des gains de
capital, mais on s'aperçoit que les gouvernements, ou les partis
politiques qui forment les gouvernements, à un moment donné,
n'ont jamais eu les "guts" ou le courage d'agir là-dessus. On pourrait
se demander pourquoi.
J'y fais seulement une brève allusion, mais quand on sait que les
partis politiques, tant au Canada qu'au Québec, à l'exception
d'un ou peut-être deux partis politiques, sont financés
principalement par des contribuables dans ces tranches d'impôt ou par des
corporations, très principalement, on peut voir très nettement
pourquoi nos partis politiques et nos gouvernements ont toujours manqué
de ce courage à la dernière minute. Cela touche
directement...
M. HARVEY (Jonquière): C'est une affirmation gratuite. On
pourrait prétendre la même chose à l'endroit du
vôtre.
M. JORON: Oui, mais quand on ramasse $632,000 avec 24,000 souscripteurs,
il y a une fichue différence par rapport à 240 personnes qui
assistent à un dîner bénéfice.
M. HARVEY (Jonquière): Vous savez, le petit "gadget" qui a
été corrigé par l'imposition des intérêts de
comptes de banque, ceux qui en avaient 200 de moins de $250 pour éviter
le TP5, on l'a corrigé. Alors, vous ne nous impressionnerez pas, vous
autres, avec certaines têtes de Turcs qui se multiplient en mettant les
noms de certaines personnes qui sont bénéficiaires d'aide
sociale, qui vous souscrivent à $10 par mois des montants pour financer
votre parti politique. Ce n'est pas vrai et c'est de la foutaise. Quand on sait
que des organisations politiques de 200,000 ou 150,000 membres ont du mal
à amener un militant à maintenir une carte de membre en
règle à $4 ou à $5 par année ! Alors, arrêtez
de rêver en couleur.
M. JORON: Pour répondre à votre question, vous n'avez
qu'à vous interroger sur la motivation de vos militants par rapport aux
nôtres et vous trouverez peut-être l'explication. Mais ce n'est pas
la nature de la discussion...
M. HARVEY (Jonquière): Oui, d'ailleurs on en a déjà
eu dans notre parti et ils sont chez vous. Des militants motivés
à la Gilles Grégoire, cela ne nous impressionne pas. C'est un
exemple et c'est un des vôtres. Il a été rejeté
partout.
M. JORON: Si vous voulez qu'on s'interroge sur les 100,000 et qu'on les
passe un par un...
M. HARVEY (Jonquière): On peut prendre la liste: Michel
Chartrand, Reggie Chartrand, Gilles Grégoire...
M. JORON: Je suggère d'arrêter cette discussion parce
qu'elle ne mène nulle part et elle n'est pas intéressante...
M. HARVEY (Jonquière): Bien, ne la commencez pas, et soyez donc
objectif. Parlez du Québec dans le contexte nord-américain et du
Canada dans le contexte nord-américain.
M. JORON: M. le Président, je veux terminer mes remarques en
disant ceci: C'est que même si on impose à 50 p.c. le gain de
capital, pour nous, en tout cas, cela ne nous satisfait pas. Cela ne rejoint
pas notre conception du principe d'équité. Pour le rejoindre
véritablement, il aurait fallu l'imposer à 100 p.c, compte tenu
évidemment des remarques que faisait le ministre que, dans le cadre
actuel, ce n'est peut-être pas possible, mais c'est peut-être
justement une des raisons pour lesquelles, entre autres, on veut sortir du
cadre actuel.
Cette nouvelle modification à notre Loi des impôts est
partiellement importante, j'en conviens, mais elle ne change pas la nature
fondamentale de nos lois fiscales. Elle continue de contrecarrer la soi-disant
progressivité de notre impôt en procurant aux contribuables une
façon de se soustraire finalement à la progressivité
apparente dans les tables d'impôt sur le revenu des particuliers. Je
pense que c'est le point essentiel. Qu'on ne fasse pas croire à la
population qu'on a enfin atteint la justice fiscale. C'est encore pour demain,
malheureusement.
M. LATULIPPE: M. le Président, là-dessus...
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: ... j'aimerais ajouter quelque chose, s'il vous
plaît. Je considère qu'une imposition à 50 p.c. est
déjà une avance extraordinaire. S'il avait fallu se lancer et
imposer jusqu'à 100 p.c, d'une façon radicale,
immédiatement, je me demande comment on aurait fait, dans la petite
entreprise, pour survivre. Il faut faire une nette différence entre les
moyens de financement d'une petite entreprise et ceux d'une grande. La grande
entreprise, à mon point de vue, peut se financer directement en allant
sur le marché.
A partir du moment où elle se finance en allant sur le
marché, elle n'est pas obligée d'incorporer à ses
dépenses des intérêts que la petite entreprise est
obligée de couvrir à même les profits éventuels pour
pourvoir à son développement futur. La grosse entreprise n'a
même pas besoin, à vrai dire, de profit pour être capable
d'avoir de l'expansion. Elle peut, grâce à sa
crédibilité sur le marché, vendre ses titres. La petite
entreprise qui n'a pas accès au marché c'est la
majorité des petites entreprises québécoises s'il
fallait l'imposer à 100 p.c. dans le gain de capital, dès le
départ, je me demande de quelle façon elle pourrait s'organiser
pour survivre dans la province de Québec. Je pense que ce serait
l'extinction. Déjà, cela va être beaucoup plus difficile de
survivre dans la petite entreprise, il va falloir s'organiser d'une
façon collective. L'entreprise familiale est déjà
fortement compromise avec le nouveau système. Il va falloir s'organiser,
avoir des groupes pour financer ces industries. Les industries locales, dans
les petits centres, il va falloir qu'elles s'organisent en fonction d'une
communauté. On va collectiviser les entreprises, d'accord. Mais je
trouve que c'est déjà un changement extrêmement important,
qu'il y a des conséquences, pour les petites entreprises, au niveau de
ses possibilités de financement. Cela est un facteur à
considérer. Il est facilement justifiable pour ne pas dépasser,
dès cette année, 100 p.c.
M. JORON: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question au député de Frontenac?
M. LATULIPPE: Certainement.
M. JORON: En quoi est-ce que le gain de capital est une source de
financement pour la petite entreprise? Je veux dire que la petite
entreprise...
M. LATULIPPE: Pas le gain de capital, mais le fait de l'imposer. Il ne
faut pas oublier que, dans la petite entreprise familiale, le gars qui
détient les actions et le gars qui contrôle la compagnie, c'est le
même. Il fournit les capitaux, etc.
M. JORON: Oui.
M. LATULIPPE: Remarquez qu'il y a une forte différence. Quand la
grande compagnie veut se financer, faire une expansion de $100,000, elle va sur
le marché. Disons que $100,000, ce n'est pas bien gros pour aller sur le
marché. Elle obtient des titres qu'elle met à même son
capital-actions. Si c'est une petite entreprise qui n'a pas de
possibilité d'aller sur le marché, à ce moment-là,
cela lui est très difficile.
M. JORON: Le problème,...
M. LATULIPPE : Le gars est obligé de prendre cela dans ses
poches.
M. JORON: ... à ce moment-là, c'est de trouver des
moyens...
M. LATULIPPE: Il n'y en a pas.
M. JORON: ... de financement des petites entreprises. Ce n'est pas par
le gain de capital que vous allez régler ce problème.
M. LATULIPPE : La petite entreprise s'est toujours financée par
le refinancement, le réinvestissement. Si, au départ, on coupe
cela d'une façon bien tranchée, je me demande de quelle
façon elle pourra s'en sortir.
M. JORON: Vous ne coupez pas la possibilité d'autofinancement par
le gain de capital.
M. LATULIPPE: Bien, à 100 p.c.
M. JORON: Parce que tant qu'elle n'a pas vendu un actif et qu'elle le
conserve à l'intérieur de l'entreprise, il n'y a rien qui
l'empêche de continuer de croître, à ce
moment-là.
M. LATULIPPE: Je m'excuse mais je parle surtout au niveau des
corporations et des compagnies et non au niveau des individus. Pour
l'entreprise individuelle, le problème ne se pose pas. Je parle surtout
des petites compagnies.
M. HARVEY (Jonquière): Il reste un fait dans les propos du
député de Gouin et ceux du député de Frontenac. Je
pense que tous les membres de la commission admettront que les objectifs
visés dans les propos du député de Gouin sont les
objectifs visés par ceux qui font adopter ce nouveau principe
d'imposition, en élargissant l'assiette fiscale. Bien sûr, les
études ont été faites sans "lobbying" de la part du
gouvernement du Québec, je ne parle pas des autres gouvernements. Ils
ont leur mandat. Etre en possession d'un mandat qui serait autre que celui que
j'ai présentement, mes propos seraient peut-être un peu
différents, selon le mandat que j'aurais reçu de la population.
Mais il reste un fait: Sans "lobbying", nous en sommes venus à
la conclusion que, le principe étant admis et allant aussi loin
que faire se peut dans l'élargissement de l'assiette fiscale, le
gouvernement n'a pas l'intention de dire: C'est fini. Ceux qui seront
assujettis à cet impôt de gain de capital sont les premiers
à le savoir. Il y a un début en toute chose. De
préférence à se casser le nez en voulant atteindre
l'objectif d'un coup, on a opté pour la formule réaliste du
principe et de l'imposition maximum que pouvaient accepter l'économie
québécoise et tous les facteurs que nous avons
étudiés.
C'est pour ça que nous en sommes venus à la conclusion
d'imposer selon la formule préconisée dans les exemples que nous
avons voulu vous illustrer dans le livre gris, que je vous ai fait remettre
avant le début des séances de la commission.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je voudrais ajouter un
mot seulement. J'ai écouté les interventions du
député de Gouin, du député de Frontenac et la
réponse du ministre. Le député de Gouin a voulu discuter
la question de principe. Si c'était sur la question de fait, pour ce que
la taxe de capital rapporte, si c'est véritablement $5 millions, cela ne
vaut pas la peine de faire tout le débat par rapport à tout ce
que les autres articles vont rapporter sur $1 million et quelque chose.
M. JORON: D'accord. Parce que cela commence...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une question de principe. D'accord, cela
va augmenter avec les années. Mais c'est sur la question de principe que
je m'arrêterai.
Brièvement, une remarque au député de Frontenac.
Moi aussi, je vois un peu difficilement la relation très étroite
entre le fait de taxer le gain de capital et la difficulté de
financement de la petite entreprise. Il peut y avoir un lien...
M. HARVEY (Jonquière): Occasionnellement.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... occasionnellement, disons, mais pas pour un
débat de fond. Le gain de capital, fondamentalement, n'empêchera
pas l'expansion, le financement de la petite entreprise. Je comprends que le
fait d'imposer un gain de capital fera peut-être réfléchir
un peu celui qui voudra donner de l'expansion à son entreprise.
M. JORON: La motivation.
M. CLOUTIER (Montmagny): La motivation. Au moment de la transmission de
son entreprise, soit à sa famille ou à des tiers, il se dira: Il
y a un impôt soit sur les dons, soit sur les successions, soit sur le
gain de capital. Dans le Québec, je dirais au député de
Gouin qu'on va probablement plus loin que les 50 p.c, parce que le ministre a
décidé de garder un impôt sur les dons et il y a
l'impôt sur les successions qui va être aboli graduellement. Le
ministre n'a pas pris le risque de descendre plus bas, d'avoir des petits 50
p.c. faibles. Il aura de bons 50 p.c. Il n'a pas pris de risque
là-dessus. Il s'est arrangé avec le ministre des Finances.
Celui-ci lui a dit : Je ne veux pas avoir de trous dans ma patente. Un bon
ministre du Revenu doit entrer des revenus au gouvernement. Là-dessus,
il faut considérer qu'il y a un point de départ et un point
d'arrivée. Le point de départ, c'est que ce sont seulement 50
p.c, pour l'impôt sur les gains de capitaux. Cela va monter, j'imagine,
quand toute cette machine sera rodée, malgré le travail de
coulisses que craint le député de Gouin, malgré les formes
de contribution dont il a parlé. Cela tend à s'en aller. Il a
mentionné tantôt un ou deux partis. J'espère que le
deuxième auquel il pensait était le nôtre.
M. JORON: Je ne spécifierai pas davantage.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les 50 p.c, donc, il y a des chances qu'il
augmente à 60 p.c, à 75 p.c et même à 100 p.c. On
verra peut-être cela de notre vivant.
M. JORON: Je vous souhaite longue vie.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'espérance de vie allonge
d'année en année. Cela n'a pas commencé avec le ministre
de la Santé, de 1966 à 1970. Cela a commencé bien avant
cela.
D'autre part, il y a l'impôt sur les dons. Nous en reparlerons. Je
suis bien tenté d'en parler à certains moments, mais nous en
parlerons plus tard. On donnera des exemples. J'ai des réserves sur
l'impôt sur les dons. Il y a des choses qui ne vont pas,
là-dedans.
M. HARVEY (Jonquière): Nous en parlerons.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'ai peur qu'il y ait des contribuables qui
soient mal pris dans cette affaire.
M. HARVEY (Jonquière): Volontairement. Nous en reparlerons, en
tout cas.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'impôt sur les successions, nous en
avons aussi parlé. C'est graduellement. Il aurait fallu, pour bien
faire...
M. HARVEY (Jonquière): Je verrai, à ce moment-là,
quand nous en discuterons, si le député de Montmagny est
sérieux. Lorsque le contribuable sera mal pris, il sera mal pris de son
vivant, avec également son entière volonté d'être
mal pris. C'est la différence.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il est bien plus mal pris de son vivant
qu'après parce qu'après, ce n'est pas lui qui est mal pris.
M. HARVEY (Jonquière): On verra. Avec notre assiette, au niveau
de l'impôt sur les successions et au niveau de l'impôt sur les
dons, vous verrez qu'on ne taxera pas la même personne. La discussion de
fond, nous la tiendrons à ce chapitre.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, ce que je voulais faire
ressortir, c'est que nos 50 p.c. d'impôt, sur le gain de capital, sont
renforcés par les autres dispositions des impôts sur les dons et
sur les successions.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, rien ne
s'échappera de ce côté. Mais ce que j'aurais aimé
probablement que le ministre y a pensé c'est d'associer
une disposition comme celle-là à des mesures d'incitation
à l'investissement. Le gouvernement fédéral, à
partir du moment où il a décidé que l'impôt sur les
gains de capitaux était de 50 p.c, on est mal placé. Pour toutes
les autres provinces, c'est la même chose. Dans le contexte canadien, on
n'est pas pour arriver, nous autres, à se demander: Va-t-on imposer 100
p.c? Le débat finit là, à partir du moment où le
niveau du gouvernement central a décidé que c'était 50
p.c. Nous n'avons même pas à faire un débat, j'imagine,
parce que si on avait décidé d'y aller unilatéralement,
à 100 p.c. ou à 75 p.c, je pense qu'on se serait drôlement
pénalisé, dans le Québec. Cela finissait le
débat.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a certains domaines où on le
fait, contrairement à ce qui se fait dans d'autres provinces. Cela
comporte les difficultés qu'a mentionnées le député
de Gouin en deuxième lecture, comme pour la taxe de vente
vis-à-vis de l'Ontario. Il s'est risqué également dans un
débat sur le crédit d'impôt.
M. CLOUTIER (Montmagny): Maintenant, qu'on a décidé
d'imposer le gain de capital, je pense que c'est un endroit où il faut
explorer la possibilité d'accorder une incitation à
l'investissement, comme pour l'amortissement. L'amortissement, c'est une
section de la Loi de l'impôt sur le revenu pour les entreprises et pour
les particuliers.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas impossible. C'est à
considérer.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est pour ça que je dis au ministre que
c'est un endroit pour le faire entre 50 p.c. et 100 p.c, il y a encore
une marge si on voulait être pratique dans la recherche des
mesures d'incitation à l'investisse- ment dans le domaine manufacturier
et industriel, dans les secteurs où nous sommes même les plus
faibles. Nous pouvons choisir ces secteurs-là, comme le ministre l'a
fait, l'année dernière pour la SDI, avec le bill 20 et le bill 21
pour le dégrèvement. Cela aussi en est un endroit. Le ministre ne
devra pas attendre que le fédéral aille dans ce champ. Qu'il
explore la possibilité d'y aller et qu'on prenne les devants. Si c'est
possible d'associer une mesure comme ça, le gain de capital, au
dégrèvement, qu'on le fasse.
Dans l'opinion publique, il n'y a pas beaucoup de gens qui seraient
contre ça. Quand il s'agit d'amortissement, on n'entend pas un
tollé de protestations contre une mesure comme celle-là, parce
que cela poursuit l'objectif de favoriser l'industrialisation et
l'investissement. Ce sont les remarques que je voulais faire
là-dessus.
M. HARVEY (Jonquière): Sans être spécifique, il est
bien sûr qu'une de nos grandes préoccupations, c'est de suivre
constamment ce dossier. Dès l'annonce contenue dans le budget
fédéral concernant la dépréciation
accélérée, nous avons immédiatement, nous,
regardé tous le dossier québécois pour voir ce qu'il y
aurait à faire dans l'immédiat, à moyen et à long
termes, dans ce domaine.
C'est bien sûr que les objectifs décrits par le
député de Montmagny font partie de nos préoccupations.
Nous allons considérer les remarques qu'il vient de faire au sujet de la
différence qui existe présentement entre 100 p.c. et 50 p.c, du
fait que nous avons la même imposition que le gouvernement
fédéral.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je l'ai fait à ce chapitre du gain de
capital, mais ça vaut également pour l'impôt sur les
successions.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'impôt sur les dons aussi. On peut
toujours tenir compte de ces trois impôts pour favoriser le
développement industriel.
M. KENNEDY: J'endosse personnellement les propos du député
de Montmagny. Je souhaiterais quasiment qu'il puisse aller faire le même
plaidoyer au conseil des ministres.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'attends l'invitation.
M. HARVEY (Jonquière): C'est arrivé une fois,
déjà.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'invitation d'aller faire le plaidoyer au
conseil des ministres?
M. JORON: Cela commence comme ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Peut-être que le député
pourrait regarder dans les procès-verbaux des anciennes séances
du conseil des ministres. J'ai peut-être fait ce plaidoyer-là,
déjà.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Montmagny sait
que les procès verbaux des séances du conseil des ministres ne
sont pas disponibles pour les députés.
M. BACON : Encore une autre affaire que nous n'avons pas.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de
Trois-Rivières sait fort bien que, si le député de
Montmagny avait parlé un peu plus longtemps, il vous aurait dit
lui-même que, quand il était membre du conseil exécutif, il
n'a pas eu grand-temps pour aller consulter les procès-verbaux de ses
prédécesseurs, tellement il a eu du boulot à faire dans
son propre ministère et au conseil des ministres. Ce ne sont pas des
archives.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est exact.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: J'aimerais reprendre ce que je disais tout à
l'heure pour essayer de le rendre un peu plus clair. Je vais y aller avec un
exemple pour montrer de quelle façon les changements apportés
je ne peux pas prendre la loi fédérale, parce qu'elle a
été adoptée et que celle-ci emboîte le pas
deviennent pour la petite entreprise une source de difficulté
d'approvisionnement de fonds, dans une certaine mesure. Prenons une entreprise
qui a déjà au-delà de $400,000 de revenus
accumulés, qui devient immédiatement imposable dans la
catégorie de 50 p.c, selon la loi fédérale. Disons qu'elle
fait $50,000 de profits annuellement ce n'est pas tellement gros pour
une entreprise que toutes les actions sont détenues par une
famille, une ou deux personnes, trois au maximum.
Si l'entreprise n'a pas de possibilité d'avoir un recours sur le
marché pour se financer, autrefois elle pouvait laisser les $50,000
complètement dans l'entreprise s'accumuler en gain de capital, au profit
des actionnaires c'est bien entendu, et elle pouvait s'en servir pour faire du
réinvestissement.
A partir d'aujourd'hui, elle est obligée soit de
réintroduire, en fonction des règles fédérales, les
$50,000 à même les revenus imposables dans l'année
subséquente ou encore de les prendre et de les donner en dividendes aux
actionnaires. C'est cette mesure qui force justement l'individu à
limiter l'accumulation des gains de capital. Pour la petite entreprise, cela
devient, à long terme, une difficulté accrue...
M. HARVEY (Jonquière): C'est imposé à un taux
constant de 12 p.c.
M. LATULIPPE: Oui, c'est entendu.
M. HARVEY (Jonquière): De 12 p.c, c'est imposé à un
taux constant et non progressif.
M. LATULIPPE : Mais le solde reste toujours réimposé
durant l'année. Le solde revient toujours.
M. HARVEY (Jonquière): Je comprends, mais à un taux
constant de 12 p.c.
M. LATULIPPE: A un taux constant de 12 p.c, et si...
M. HARVEY (Jonquière): Cela fait une différence avec le
taux progressif.
M. LATULIPPE: Naturellement, mais s'il laisse toujours ce montant,
naturellement c'est une difficulté accrue au niveau de l'investissement
pour la petite entreprise, surtout, qui connaît des difficultés
financières. Il ne faut pas oublier non plus que la rentabilité
de cette entreprise est déjà compromise au départ puisque
les intérêts sur l'investissement sont déjà inclus
dans ses dépenses. C'est donc dire que son taux de rentabilité
peut être moindre que pour une entreprise qui va sur le marché et
peut se financer à même des actions nouvelles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'ai pas bien saisi l'exemple du
député de Frontenac. Il a $200,000 dans le surplus
accumulé...
M. LATULIPPE: Il y a $400,000. Il va tomber dans les 50 p.c.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a $400,000 dans le surplus
accumulé... Oui, mais si on a besoin de réinvestissement on n'a
même pas besoin d'emprunter, on a tout cet argent qui est...
M. LATULIPPE: Cet argent peut avoir été utilisé,
déjà. Cela ne veut pas dire qu'on a une liquidité
disponible.
M. CLOUTIER (Montmagny): Bien, s'il y a $400,000 de surplus, non, ils
peuvent être immobilisés, d'accord. Mais s'il y a $400,000 de
surplus immobilisés, il y a une valeur d'emprunt considérable sur
les immeubles. Alors, l'entreprise peut être
hypothéquée...
M. LATULIPPE: Sa capacité d'emprunt est peut-être
déjà toute absorbée.
M. BACON: Si on a $400,000 d'accumulés on est en meilleure
position pour emprunter.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va être dans l'actif à court
terme, réalisable à court terme.
M. LATULIPPE: Cela peut être dans le long terme.
M. KENNEDY: C'est très mauvais à ce moment-là.
M. BACON: La possibilité d'emprunt est bonne.
M. LATULIPPE: Bien, cela dépend des...
M. CLOUTIER (Montmagny): On fera des exemples chiffrés mais moi,
à première vue, je ne vois pas. J'aimerais bien que toutes les
petites entreprises aient $400,000 dans le surplus accumulé. Je pense
bien qu'il y aurait des possibilités. Le ministère de l'Expansion
économique régionale distribuerait moins d'argent.
M. HARVEY (Jonquière): La banque d'expansion je vais dire
comme le député de Montmagny s'empresse de leur
prêter dans ce temps-là. La possibilité d'emprunter est
très grande dans l'exemple que vient de décrire le
député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Cela dépend. Si c'est de l'immobilisation qui est
entièrement comprise sans des bâtisses, ou si c'est une entreprise
qui date de 50 ans, cela fait une différence.
M. HARVEY (Jonquière): Cela dépend du genre d'entreprise,
aussi. Ce sont des cas d'espèce et il est toujours difficile, sur un cas
d'espèce, de dégager une conclusion d'ordre
général.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions, d'autres
commentaires? Article 218, article 219, article 220, article 221, article
222...
M. LATULIPPE: A l'article 219, est-ce que vous me permettriez une petite
question? "Toutefois, l'aliénation d'un bien amortissable ne peut donner
lieu à une perte en capital." Qu'est-ce que vous entendez quand vous
dites ça? Il me semble que ça contredit les dispositions...
M. HARVEY (Jonquière): Pour ceux pour qui cela donne lieu
à une perte d'opération, c'est admissible à 100 p.c. au
lieu de 50 p.c.
M. LE PRESIDENT: Article 219, adopté.
M. JORON: Si vous permettez, dans ce sens-là, par exemple,
ça couvrirait une automobile, qui se déprécie. J'imagine
que cela ne peut pas s'apprécier à moins que ce soit une voiture
de collection, une Rolls-Royce, une chose semblable.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un bien amortissable pour autant que
c'est dans une entreprise. Si c'est une automobile personnelle, c'est un bien
personnel qui n'est pas amortissable.
M. JORON: Dans les biens personnel qui sont imposables, d'après
la définition de biens précieux, justement, si l'automobile a une
valeur supérieure à $1,000 et s'il y a une perte quand on vend
l'automobile, elle ne peut pas être déductible.
M. HARVEY (Jonquière): Dans les biens précieux, on ne
parle pas des biens d'usage personnel, de consommation personnelle.
M. JORON: Même si c'est une Rolls Royce?
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le cas que vient de soulever le
député de Gouin, l'automobile d'un particulier salarié qui
n'est pas dans une entreprise, qui vend son automobile à perte, il n'y a
pas de perte de capital de considérée. Si, par hasard, il la
vendait plus cher qu'il l'a payée, est-ce qu'il y aurait un profit de
capital?
M. HARVEY (Jonquière): Il y aurait un profit de capital. Disons
que, si c'est possible, il y aurait un profit. Il est assez rare que cela se
présente.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a le cas des automobiles de collection
comme la Chevrolet 1920, la Ford 1914.
M. JORON: Modèle T.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que vous qualifiez cela de bien
précieux?
M. JORON: Je ne le sais pas. Si on parle de la collection d'automobiles
de Ray O'Connell, la Mercedes de Goering et des choses semblables, cela
s'apprécie.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont des biens de musée, c'est
précieux comme les toiles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Tous les biens précieux font partie
d'une même catégorie. S'il y a perte, ce n'est pas
déductible.
M. HARVEY (Jonquière): C'est comme le porte-cigare de Mathusalem
ou la pipe de Moise, ce sont des biens de musée et ça vaut
cher.
M. LE PRESIDENT: Article 219, adopté. Article 220, adopté.
Article 221, adopté. Article 222.
M. LATULIPPE: A l'article 222, est-ce que le calcul est le même
qu'à l'article 221 pour le calcul des pertes, avec les mêmes
rapports?
M. HARVEY (Jonquière): De la même manière.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 223, adopté.
M. LATULIPPE: J'aurais une question à l'article 223.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont les pertes artificielles, les
transactions en dedans de 30 jours.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le délai est le même qu'au
fédéral, 30 jours?
M. HARVEY (Jonquière): En dedans de 30 jours pour les pertes
artificielles.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est court, comme délai.
M. HARVEY (Jonquière): Un délai, c'est toujours court. Il
y en a qui attendent à la dernière minute. La remarque que me
fait mon sous-ministre est juste, plus on va allonger le délai, plus il
sera taxé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans les amendements possibles, ç'en
sera un.
M. HARVEY (Jonquière): La pratique nous a prouvé qu'on
considère toujours les délais trop courts mais,
généralement, ils sont trop longs parce qu'on agit souvent
à l'avant-dernier jour des délais.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, le ministre a un peu raison.
M. HARVEY (Jonquière): Regardez dans le domaine des plaques
d'immatriculation d'automobiles. Le responsable du ministère des
Transports, chaque année, est souvent obligé de considérer
un délai. Cette année, pour des motifs autres, il a fallu que je
considère un délai du 30 avril au 8 mai par exception, en raison
d'une grève. On a un délai de quatre mois pour la production des
rapports d'impôt et on en reçoit 11,000 par semaine, actuellement.
Que voulez-vous, ils sont pénalisés parce que le 8 mai, ça
fait longtemps qu'il est passé. C'était un beau délai,
quatre mois.
M. LE PRESIDENT: Article 223, adopté. Article 224, adopté
tel qu'amendé. Article 225, adopté. Article 226, adopté
tel qu'amendé. Article 227.
M. LATULIPPE: C'est quasiment une présomption, M. le
Président.
M. HARVEY (Jonquière): Voulez-vous approcher le micro? On ne
comprend pas du tout le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: A partir du moment où un résident quitte la
région de Québec pour aller aux Etats-Unis, s'il ne vend pas son
bien il peut devenir immédiatement imposable?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. LATULIPPE: Y aura-t-il des modalités d'accordées
à ce type-là? Il ne l'a pas vendu, son bien, il n'a pas
touché à l'argent.
M. HARVEY (Jonquière): C'est présumé être
vendu, mais ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas prendre arrangement
avec nous pour nous payer; il devient immédiatement pour nous
réclamant, imposant.
M. JORON: Il n'a droit qu'à l'étalement, à ce
moment-là.
M. LATULIPPE: C'est assez compliqué, le gars peut être en
difficulté financière assez grave à cause de
ça.
M. HARVEY (Jonquière): Si c'est en immobilisation, il a le choix
de se faire imposer immédiatement ou plus tard, au moment de la vente de
son immeuble.
M. LATULIPPE: Ce serait quand?
M. HARVEY (Jonquière): Au moment de la vente de son immeuble.
M. LATULIPPE: Dans quelles circonstances considérez-vous qu'il
n'y a pas immobilisation? C'est toujours une immobilisation quelconque,
à mon point de vue, à moins que ce ne soient des biens
intangibles.
M. HARVEY (Jonquière): Nous parlons de bâtisses.
M. LATULIPPE: Oui, bâtisses ou autres.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sera au moment de la vente de son
immeuble s'il préfère attendre le moment de la vente, parce que
tout ce qui n'est pas bâtisse est présumé vendu au moment
de son départ.
M. JORON: Comment contrôlez-vous un titre mobilier, par exemple un
certificat d'actions? Le gars part avec son certificat dans sa valise, s'en va
demeurer à New-York, par exemple.
M. HARVEY (Jonquière): Présumé vendu. Tout ce qui
n'est pas immeuble est présumé vendu au moment du
départ.
Pour les immeubles, il peut faire le choix de payer immédiatement
ou au moment de la vente.
M. JORON: Quel moyen avez-vous de contrôler ça?
M. HARVEY (Jonquière): On me signale, avec raison, que l'immeuble
est un bien québécois.
M. JORON: Dans le cas d'un titre, comment pouvez-vous le
contrôler? Un gars ne peut pas le sortir de sa valise sans que vous vous
en aperceviez. Des obligations au porteur, ou je ne sais pas...
M. HARVEY (Jonquière): Avec la banque de renseignements,
l'échange d'information avec les gouvernements provinciaux et le
gouvernement fédéral, il pourrait se produire des cas
d'exception, mais nous avons d'excellents moyens de contrôle.
M. JORON: Disons, par exemple, que j'ai des actions IBM
enregistrées chez un agent de transfert à New-York, que j'ai le
certificat ici. Si je les emporte, quel moyen avez-vous de le
contrôler?
M. HARVEY (Jonquière): Le moyen que nous avons,
généralement, ce peut être ce que vous allez retrouver
à 228, exemptions menu fretin, $2,500. Il y a des moyens que nous avons
actuellement, grâce à l'échange de renseignements, et il y
a d'autres moyens que nous allons découvrir rapidement. D'ailleurs, nous
en découvrons constamment.
M. BRISSON: Une saisie des camions de la Brinks.
M. JORON: J'allais le dire. Vous êtes bien placé pour
avoir...
M. HARVEY (Jonquière): Vous allez voir dans la Loi sur les
carburants, quand on vous parlera de mise en fourrière, c'est un moyen,
ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Gouin s'est
laissé devancer par le député de Jeanne-Mance pour le
camion de la Brinks.
M. JORON: Mon voisin géographique. M. LE PRESIDENT: Article
227.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 227, M. le Président, le
fédéral vient d'ajouter des amendements qui vont adoucir cette
disposition.
M. HARVEY (Jonquière): C'est considéré
présentement.
M. CLOUTIER (Montmagny): A moins que le ministre ne veuille rendre plus
difficile le départ du Québec.
M. HARVEY (Jonquière): Actuellement, c'est pris en
considération par celui qui en a la responsabilité, le ministre
des Finances du
Québec, et lorsqu'il y aura une décision de prise au
niveau du gouvernement, il se fera le porte-parole du gouvernement pour
annoncer la décision prise.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 228, avec amendement,
adopté.
Article 229, adopté.
Aliénation d'un bien, article 230, avec amendement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont des définitions.
M. LE PRESIDENT: La définition de certaines expressions.
Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Une définition qui est la même
dans la loi fédérale. C'est pour élargir le mot
"aliénation".
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. LATULIPPE: Avec la fusion, automatiquement il va être
considéré qu'il y a eu aliénation et le gars sera
imposable s'il a fait un gain. Même s'il ne touche pas le fruit de sa
vente. Il ne le touche pas immédiatement, il y touchera un peu plus
tard.
M. HARVEY (Jonquière): Il est imposé au moment de la
vente, mais il y a des réserves.
M. LATULIPPE: Je parle surtout du cas de la fusion. Le gars ne sera pas
nécessairement payé au moment de la fusion. Il peut être
payé un peu plus tard, un an après.
M. HARVEY (Jonquière): Dans le cas d'une fusion, il n'y a aucune
imposition.
M. LATULIPPE: C'est écrit ici, aliénation d'un bien:
"Toute conversion d'une action, par suite d'une fusion..."
M. HARVEY (Jonquière): Sauf disposition expresse de la loi. Le
début de l'article 230 et au chapitre des fusions, on verra quelles
dispositions régissent ces transactions. Disons que, dans les grandes
lignes, il n'y a pas d'imposition, si c'est une fusion.
M. LATULIPPE: D'accord. M. LE PRESIDENT: Adopté? DES VOIX:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 231, immobilisations.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 232, adopté. Produit de
l'aliénation, article 233?
M. CLOUTIER (Montamagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Règles générales. Calcul du prix
de base rajusté. Article 234?
M. CLOUTIER (Montmagny): Articles 234, 235, 236, adopté.
M. LATULIPPE: M. le Président, j'aurais une petite question.
Est-ce que vous avez pensé faire une définition...
M. HARVEY (Jonquière): Parlez plus fort. On ne vous comprend pas.
Approchez donc votre microphone.
M. LATULIPPE: Est-ce que vous avez pensé à faire une
définition pour l'ajouter à la liste des définitions de
prix de base rajustés? Elle y est?
M. HARVEY (Jonquière): Elle y est. Vous allez la voir plus
loin.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 236.
M. LE PRESIDENT: A l'article 236.
M. LATULIPPE : La portion du prix de base rajusté.
M. HARVEY (Jonquière): "Tout bien qui peut être
raisonnablement imputé à cette partie..." C'est tout le
chapitre.
M. LE PRESIDENT: Article 234, adopté. Article 235? Adopté.
Article 236? Adopté. Article 237?
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a des amendements à l'article
237.
M. HARVEY (Jonquière): Adopté tel qu'amendé.
M. LE PRESIDENT: Adopté tel qu'amendé.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est très technique.
M. LE PRESIDENT: Article 238?
M. HARVEY (Jonquière): On me signale que c'est très
technique, mais bien bon.
M. LE PRESIDENT: Article 238, avec amendement.
M. CLOUTIER (Montmagny): On l'a lu avec grande attention.
M. LE PRESIDENT: Article 238, adopté avec amendement. Article
239, biens identiques.
M. LATULIPPE: Dans la question des biens identiques, je me pose une
question. A partir du moment où un individu achète un bien
identique à un bien qu'il avait déjà, il est
présumé qu'il y a eu une espèce d'aliénation et, si
je comprends bien, il devient imposable, s'il y a eu un gain de capital.
M. HARVEY (Jonquière): On l'établit selon la moyenne de
ces biens. On établit une valeur moyenne au moment des acquisitions et
s'il y a une disposition, le coût devient la moyenne du coût des
biens.
M. LATULIPPE: Donc ce n'est pas pour fin d'imposition. C'est seulement
pour établir le coût.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour établir le
coût.
M. LATULIPPE : De la manière que je lisais cela, j'avais compris
que, éventuellement, cela pouvait servir...
M. HARVEY (Jonquière): Cela établit le coût qui sert
au moment de la disposition aussi.
M. LATULIPPE: J'avais cru comprendre que, immédiatement à
partir du moment où un gars acquérait un bien identique, si,
à cause du coût moyen, cela devenait un gain de capital sur les
premiers, je pensais qu'il y avait une imposition possible. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 239, adopté. Article 240, avec
amendement? Adopté. Article 241, avec amendement? Solde du prix de base
rajusté. Adopté. Article 242, avec amendement? Gains ou pertes
reliés à la monnaie étrangère. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 243, gains ou pertes reliés à des
obligations?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 244?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 245, Aliénation de biens
précieux?
M. CLOUTIER (Montmagny): Les tableaux, les oeuvres d'art...
M. HARVEY (Jonquière): La pipe à Moise!
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pose la question, parce que le
député de Chicoutimi va lire ça dans le journal des
Débats. Je veux savoir ce que le ministre, qui est le voisin de
comté du député de Chicoutimi, a à répondre
là-dessus.
M. HARVEY (Jonquière): Je ne veux pas répondre à la
place du député de Chicoutimi. Mais je sais qu'il aime tellement
les objets d'art et les biens précieux qu'il serait bien difficile
d'essayer de faire l'acquisition des siens parce qu'ils ne sont pas à
vendre! Le député de Chicoutimi, cela ne l'affectera pas
beaucoup.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour l'évaluation,...
M. HARVEY (Jonquière): S'il y en a un, dans le Québec, qui
met le prix pour acquérir des biens précieux, quand il veut en
obtenir, c'est bien le député de Chicoutimi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, le député de Chicoutimi m'a
demandé, spécifiquement, de m'enquérir auprès du
ministre, au cours de l'étude de ce projet de loi, pour savoir ce qui
arrive...
M. HARVEY (Jonquière): J'écoute...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... des oeuvres d'art et des tableaux, quant
à l'évaluation. Ce sont les modalités qui
l'intéressent.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le rapport basé sur le
coût d'évaluation qui est fait par l'expert en cette
matière.
UNE VOIX: Un expert du ministère?
M. HARVEY (Jonquière): Non, non. On examine le rapport de
l'expert, comme on a parlé tout à l'heure d'examen, non subjectif
fait pour d'autres évaluations.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais la valeur marchande d'un tableau, elle
s'établit si on le vend.
M. HARVEY (Jonquière): Bien sûr, si...
M. CLOUTIER (Montmagny): S'il n'y a pas de vente, c'est difficile
d'établir une valeur.
M. HARVEY (Jonquière): On pourrait vérifier un rapport
d'expert, au moment où je vous parle, des oeuvres d'un peintre comme
Villeneuve, par exemple. Bien, il y a deux ans le prix aurait été
pas mal bas. Aujourd'hui, avec ce qui s'est passé, le rapport d'un
expert serait très différent de celui qui aurait
été fait il y a deux ans. Il le serait pour un profane,
imaginez-vous pour un expert.
M. JORON: Est-ce que vous allez considérer la valeur pour
laquelle le bien en question pourrait être assuré comme un
critère fondamental?
M. HARVEY (Jonquière): C'est un critère. Je connais,
personnellement, des gens qui ont voulu assurer des tableaux pour des montants
assez considérables. Ils n'ont pas été capables à
la suite du rapport présenté par l'expert en évaluation
des objets d'art. L'article 53 m) m'empêche de vous citer les cas que
j'ai à l'esprit.
M. JORON: D'autre part, si jamais le député...
M. HARVEY (Jonquière): Une transaction, 0 faut toujours qu'elle
soit faite de bonne foi. Si c'est un cadeau qui est fait par une personne
à un ami... Il faut que ce soit une transaction de bonne foi.
M. JORON: ... de Chicoutimi était, lui-même,
aliéné, est-ce que vous allez le considérer comme un bien
précieux?
M. HARVEY (Jonquière): Je peux vous dire qu'actuellement je ne me
trompe pas en vous disant qu'il n'est pas aliéné. A ce que je
peux voir, il n'est pas sur le point de l'être.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand il s'agit de députés, il
faudrait savoir l'année de leur aliénation parce qu'ils n'ont pas
toujours la même valeur!
M. HARVEY (Jonquière): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 245, adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Les articles 245 à 249...
M. LE PRESIDENT: Article 246?
M. LATULIPPE: Est-ce que je pourrais demander au ministre si c'est
exactement la même chose qu'au fédéral en ce qui concerne
les biens précieux?
M. HARVEY (Jonquière): Oui? M. LATULIPPE: Oui, merci.
M. LE PRESIDENT: Article 246, adopté. Article 247, adopté.
Article 248, adopté. Article 249, adopté.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour cela que je me fâchais
quand on disait: Réforme fiscale au fédéral et que ce
n'était plus une réforme au provincial et on en avait à
rajouter. Un bien précieux à Ottawa continue à
l'être ici. Ce n'est pas une bebelle à Québec. Cela
n'aurait pas de sens.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'exemption pour les biens précieux,
elle est de $1,000, n'est-ce-pas?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, elle est de $1,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les biens précieux vont tous y passer
parce qu'en bas de $1,000... c'est-à-dire par définition, vous
arrivez automatiquement en haut de $1,000. Est-ce cela que le gouvernement
fédéral a retenu, une exemption de $1,000?
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont les biens précieux
décrits dans l'article.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans l'article.
M. JORON: Par exemple, dans une collection de disques, supposons,
à des milliers d'exemplaires, qui vaudrait $5,000.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas à l'article 245.
M. LE PRESIDENT: Article 250, garanties.
M. HARVEY (Jonquière): Je suis en règle avec ma pipe
à Moise. Ce n'est pas décrit à l'article 245.
M. LE PRESIDENT: Article 250?
M. LATULIPPE: L'article 250, M. le Président, concerne,
j'imagine, les versements sur options d'achat et des choses du genre.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour déduire les
dépenses encourues à cause d'une garantie.
M. LATULIPPE: Pourriez-vous me donner un exemple?
M. HARVEY (Jonquière): M. Cloutier, pourriez-vous lui donner un
exemple?
Disons qu'après avoir vendu un bien quelconque il y avait une
garantie d'attachée au contrat. Dans les six années qui suivent
la vente, vous avez à dépenser un montant pour couvrir la
garantie. Cette dépense est permise. Vous avez le droit de la
déduire de vos gains de capitaux, pour réduire le gain qui a
été fait au moment de la vente.
M. LE PRESIDENT: Article 250, adopté? Adopté.
Article 251, avec l'amendement, Aliénation de la résidence
principale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le cas où il y a deux
résidences principales, qu'est-ce qu'il arrive? Vous pouvez avoir une
résidence d'été et une résidence en ville. Si vous
restez six mois à une place et six mois à l'autre, laquelle est
la résidence principale?
M. HARVEY (Jonquière): C'est celle que vous désignez
vous-même comme votre résidence principale.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): J'ai, par exemple, un chalet que je
pourrais habiter, si je le voulais, à l'année. Je pourrais
désigner mon chalet comme ma résidence principale. Par contre,
j'ai une propriété je suis copropriétaire avec les
Artisans sur la rue de la Bretagne; je pourrais dire que c'est
celle-là.
M. JORON: A quel moment faut-il que le contribuable fasse cette
désignation?
M. HARVEY (Jonquière): C'est le règlement qui le
déterminera.
M. CLOUTIER (Montmagny): Prenons le cas d'un ménage qui a deux
résidences dont l'une est au nom de l'épouse, la résidence
d'été peut être au nom de l'épouse et la
résidence de la ville au nom de l'époux. Je donne l'exemple d'une
résidence d'été, mais cela peut être deux
résidences d'été ou deux résidences en ville.
M. HARVEY (Jonquière): Dans un cas comme celui que décrit
le député de Montmagny, ce sont deux contribuables. Si la
résidence d'été est au nom de l'épouse et la
résidence de la ville au nom de l'époux, ce sont deux
contribuables.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont deux contribuables.
M. HARVEY (Jonquière): Si les deux sont à lui, il a le
choix de sa résidence principale dans les deux qui lui
appartiennent.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, je considère cela
comme une soupape pour le contribuable.
M. HARVEY (Jonquière): A moins, c'est sûr, que nous ne
puissions prouver que c'est le même propriétaire. Le monsieur
serait malvenu d'affirmer que cela appartient à sa femme, si on est
capable de prouver que cela lui appartient réellement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si vous l'avez pincé déjà
une fois sur l'impôt sur les dons, s'il a donné la
résidence à sa femme, et sur l'impôt sur les gains de
capital, je pense qu'il est suffisamment pénalisé.
M. HARVEY (Jonquière): Depuis quelques années, on
réalise que des gens ont évolué. J'en connais qui sont
entrés dans la société d'acquêts. L'inventaire
qu'ils ont remis à leur notaire, c'est zéro-zéro pour les
deux parties. Alors, ils sont demi-propriétaires de tout, y compris
souvent des deux résidences que vous venez de décrire.
M. HARVEY (Jonquière): On peut présumer également
que c'est là où les époux cohabitent qu'est la
résidence principale.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article
252, on couvre le cas que j'ai mentionné tantôt, s'il
aliène sa propriété en faveur du conjoint.
M. LE PRESIDENT: Article 251, avec l'amendement, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 252?
M. HARVEY (Jonquière): Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 253?
M. CLOUTIER (Montmagny): Jusqu'à l'article 259, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Articles 254, 255, 256, 257. Adoptés.
Aliénation involontaire, article 258.
M. CLOUTIER (Montmagny): Tantôt, M. Cloutier nous a
expliqué dans quelles conditions, soit par un incendie ou une
tornade.
M. BACON : L'expropriation aussi? M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Articles 259 à 264 : Biens
à destinations multiples.
M. LATULIPPE: En fonction du coût. Cela peut porter à
confusion. A partir du moment où un individu qui veut acheter un bien
pour une fin l'utilise à une autre fin, c'est considéré
comme un changement de source et ça peut être
considéré comme un gain de capital.
M. HARVEY (Jonquière): Il faut que cela passe d'un bien personnel
à un bien utilisé dans une entreprise.
M. LATULIPPE: C'est pour les entreprises individuelles.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 260, adopté. Article 261,
adopté. Article 262, adopté. Article 263, adopté. Articles
264 à 270: Biens d'usage personnel.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 265, j'ai souligné le cas de
l'automobile. Un cas assimilable à celui de l'automobile. Dans certains
cas: "Une perte attribuable à l'aliénation d'un bien d'usage
personnel est inadmissible à titre de perte, sauf s'il s'agit d'un bien
précieux". L'automobile n'est pas un bien précieux, c'est un
article d'usage personnel. S'il y a une perte, ce n'est pas accordé.
C'est accordé dans l'entreprise, mais pas pour le particulier...
M. BACON: Dans le cas d'une vente rapide?
M. CLOUTIER (Montmagny): ... chaque fois qu'on fait un échange.
L'amortissement n'est pas accordé. Cela veut dire que chaque fois qu'on
fait un échange... Est-ce qu'il y a d'autres cas que celui de
l'automobile qu'on pourrait prendre? Cela arriverait dans quelles
circonstances?
M. HARVEY (Jonquière): Un ameublement personnel. Les biens
d'usage strictement personnels, l'ameublement, l'automobile d'un individu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais pourquoi taxerait-on le gain? C'est
tellement rare. Pourquoi n'exempterait-on pas le gain? On fait de la
discrimination.
M. BACON : Là-dessus, il y a deux poids, deux mesures. Je suis
d'accord avec le député de Montmagny. Dans le cas d'un profit,
qu'on ne le taxe pas si on ne veut pas permettre la déduction de la
perte. J'aimerais avoir des lumières un peu. Je ne suis pas d'accord
avec l'exemple, mais je constate que dans le cas où, toutefois, il
arrivait un profit, le gars va être taxé; s'il arrive une perte,
il n'a pas le droit de la déduire. C'est un peu deux poids, deux
mesures.
M. HARVEY (Jonquière): La raison pratique, c'est qu'en
réalité il ne doit pas y avoir de gain,
généralement.
M. BACON: Au point de vue pratique, il ne doit pas y en avoir, je suis
d'accord avec ça. Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il ne doit pas
y en avoir, mais il y a toujours la malchance qu'il en arrive un à un
moment donné.
M. HARVEY (Jonquière): Nous ne pouvons pas faire une loi pour un
cas qui va se présenter une fois.
M. BACON: Après vos exemples de camions à l'article 35
l'autre jour, j'en ai un cas à vous citer, moi.
M. HARVEY (Jonquière): Je voudrais faire remarquer au
député de Trois-Rivières que l'article que nous avons mis
de côté concernant les vendeurs d'automobiles sera repris
et...
M. BACON: Ce n'est pas ce que je veux dire au ministre. Je suis
d'accord, nous nous sommes bien entendus là-dessus. Mais il suffit qu'il
arrive un cas. Il n'est pas facile d'aller au ministère du Revenu et
dire : Nous, ça rentrerait dans tel cadre. Je ne veux accuser personne.
J'entends le ministre du Revenu dire: Qu'est-ce que vous faites au
fédéral? Aussi bien essayer de tout régler avant.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans l'ameublement, ça peut arriver,
parce que vous avez de
l'ameublement qui, avec l'âge, prend de la valeur; ça
devient une antiquité.
M. BACON: La question du meuble antique peut se poser.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce qui devient une antiquité peut-il
entrer comme biens précieux à un moment donné? Vous allez
prendre un mobilier de salon.
M. HARVEY (Jonquière): Le lit dans lequel Napoléon aurait
couché. Comme cela commence à $1,000, la majorité des cas
sont couverts.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, je demande si c'est accordé comme
biens précieux. Pourquoi? S'il a augmenté de valeur, c'est avec
l'âge. Alors, ça devient ni plus ni moins qu'un bien de
collection.
M. HARVEY (Jonquière): Cela ne devient pas un bien
précieux, s'il est considéré comme bien personnel. C'est
ce qu'on me dit.
M. CLOUTIER (Montmagny): Moi, j'ai des réserves sur la taxation,
d'un côté, du gain de capital, même s'il est rare, comme
question de principe, ou que, d'autre part, vous n'accordez pas la perte de
capital.
M. HARVEY: (Jonquière): Il reste qu'il y a une marge de $1,000
qui protège presque la totalité. On ne peut pas
légiférer en fonction du cas d'exception. On innoverait.
M. BACON: Je suis d'accord là-dessus. Surtout sur le principe. Si
on taxe sur le profit, pourquoi ne permet-on pas la déduction? C'est
surtout ça.
M. HARVEY (Jonquière): Le but, c'est tout simplement
d'éviter la fraude et les transactions de mauvaise foi. C'est le but
visé; c'est aussi simple que ça.
M. LE PRESIDENT: Autres questions?
M. CLOUTIER (Montmagny): En tout cas, c'est un principe. Il ne faudrait
pas qu'il se généralise. Dans la loi, c'est le seul endroit,
j'imagine, où on a ce principe-là. Mais, comme principe
fondamental, ça sonne faux vis-à-vis du contribuable.
M. LE PRESIDENT: A l'article 264, il y en a un autre.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la même chose que dans le temps
où le ministre exigeait un intérêt sur l'impôt
payé en retard, alors que le ministre ne payait pas
d'intérêt quand lui était en retard. Cela a
été corrigé. Alors, pour le contribuable, vis-à-vis
du ministre, il n'y a pas deux poids, deux mesures.
M. HARVEY (Jonquière): C'est-à-dire qu'on en payait, mais
seulement dans les cas où on était en opposition ou en appel.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord, mais là, même si la
machine fait défaut, l'ordinateur, pour rembourser...
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Montmagny se
trompe un peu. On en payait, mais à un taux inférieur. On ne
donnait pas l'équité. On payait 3 p.c.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, 3 p.c, mais, avant ça, est-ce qu'il
n'y a pas eu une période où il n'y avait pas
d'intérêt?
M. HARVEY (Jonquière): Je veux dire que le principe de payer de
l'intérêt était déjà inclus dans la loi, 3
p.c; il était moindre. Dans notre amendement, nous avons dit: Nous
payerons à ceux à qui nous devons le même montant que nous
réclamons. Cela a été 6 p.c. et c'est devenu 8-8.
M. CLOUTIER (Montmagny): En tout cas, pour l'impôt,
l'intérêt était tellement petit qu'on ne le voyait pas.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 264, sur les copies que vous
avez, il y a un amendement. Je remarque que, dans la liste d'amendements que je
vous avais remise, on avait omis de mentionner l'amendement à l'article
264. Le mot "uniquement" disparaît dans les versions anglaise et
française.
M. LE PRESIDENT: Article 264, avec amendement? Adopté. Article
265?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté avec réserve.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 266, adopté. Article 267,
adopté. Article 268, adopté. Article 269, adopté.
Loteries, article 270?
M. HARVEY (Jonquière): Pas d'objection?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, aucune objection.
M. HARVEY (Jonquière): On s'en occupe.
M. CLOUTIER (Montmagny): On ne gagne pas souvent, toutefois.
M. HARVEY (Jonquière): S'il place son argent comme il faut, ses
intérêts deviennent un revenu.
M. LE PRESIDENT: Article 270, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela aussi, c'était un cas d'exception,
à l'article 270.
M. LE PRESIDENT: Option d'achat et de vente, articles 271 à
275.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il peut produire une déclaration
corrigée.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a des questions? Article 271?
Adopté. Article 272, adopté. Article 273, adopté. Article
274, adopté. Mauvaises créances, articles 275 à 277.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le même principe que pour le
revenu.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il des questions?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la même réserve, il s'agit
des biens personnels. Il faut que je fasse la concordance avec ce que j'ai dit
tantôt.
M. LE PRESIDENT: Article 275, adopté. Article 276, adopté.
Conversion d'actions: Article 277. Y a-t-il des questions?
M. JORON: J'en aurais peut-être une. On dit que le coût de
cette action pour le contribuable est réputé être le prix
de base rajusté au moment de la conversion; une action
privilégiée, par exemple, convertible en action ordinaire. C'est
comme si le contribuable avait acquis les actions ordinaires en question au
moment de la conversion.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un échange de papiers.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Cas divers: Articles 278 à 283.
Article 278.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est un peu complexe. Pourriez-vous nous
donner une explication de l'article 278?
M. HARVEY (Jonquière): La plupart des articles 278 à 282
concernent l'acquisition de biens autrement que par une transaction normale,
par d'autres façons qu'un achat; une option d'achat qui est
accordée, par exemple, un bien qui est donné à quelqu'un
en vertu d'un régime d'intéressement. C'est un bien qui est
donné au lieu d'une valeur en argent. On établit le bien à
sa valeur à ce moment-là.
M. JORON: A l'article 281, par exemple, pour un dividende payé en
actions, on dit: "Est réputé acquérir l'action qu'il
reçoit à un prix égal à la valeur de ce dividende
en actions." Je ne le comprends pas exactement. Supposons qu'au 1er juillet le
dividende est payé; il s'agit, disons, de 100 actions. C'est la valeur
des actions cette journée-là qui devient le coût
d'acquisition?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. JORON: La journée où l'action est émise par
l'agent de transfert ou la journée où le dividende a
été déclaré?
M. HARVEY (Jonquière): C'est la valeur du dividende qui est
censé être payé qui établit la valeur de
l'action.
M. JORON: Je ne saisis pas. Disons qu'une corporation offre deux choix
à ses actionnaires, soit de recevoir un dividende de tant en argent ou
de tant en actions. Il peut y avoir non-cor-respondace entre les deux.
M. HARVEY (Jonquière): Supposons que la compagnie déclare
un dividende et le verse en actions au lieu d'en argent; c'est la valeur en
argent du dividende qui établit la valeur de l'action à ce
moment-là.
M. JORON: Mais si elle offre le choix à l'actionnaire? Cela
arrive.
M. HARVEY (Jonquière): S'il le reçoit en argent, c'est un
dividende en argent.
M. JORON: S'il le reçoit en actions?
M. HARVEY (Jonquière): S'il le reçoit en actions, on
établit la valeur de l'action.
M. JORON: Au moment où elle est émise par l'agent de
transfert ou au moment de la journée où le dividende a
été déclaré?
M. HARVEY (Jonquière): La journée où le dividende a
été déclaré.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que l'article 279 couvrirait le cas d'un
fils de cultivateur qui travaillerait sur la ferme paternelle pendant 20 ou 25
ans sans salaire?
M. HARVEY (Jonquière): Non, c'est un régime
d'intéressement. Disons que c'est un "profit sharing plan".
M. CLOUTIER (Montmagny): Prenons le cas que je viens de citer. Comment
serait considéré ce contribuable-là? Il travaille sur la
ferme paternelle pendant 20 ou 25 ans et, à un moment donné, le
père lui transmet le bien, tenant compte de l'exemption pour la
transmission d'une ferme du père au fils, comment serait
considérée une transaction comme celle-là? Le fils n'a pas
eu de salaire.
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a pas eu de salaire, ça
deviendrait un don, il y aurait l'exemption qu'on mentionne.
M. CLOUTIER (Montmagny): On a déjà
considéré, dans la politique actuelle du ministère, qu'il
y en avait une partie qui était donnée mais sous forme de
rémunération pour plusieurs années.
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce que le cultivateur voulait
réclamer le salaire comme dépense. Là, nous
l'imposions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez imposé celui qui recevait le
salaire.
M. HARVEY (Jonquière): Bien sûr, parce qu'il voulait
considérer comme dépense le salaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Autrement, vous le considérez comme un
don.
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parce qu'il s'engage, par la suite, même,
c'est une donation conditionnelle, à loger, nourrir...,
M. HARVEY (Jonquière): Cela devient de beaux cas après
deux ou trois ans. Quand la chicane prend, il faut que ça fasse cinq
ans. Vous savez ce qui arrive.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la difficulté d'établir une
rémunération en tenant compte des années, du temps
consacré. Vous ne donneriez pas le choix à ce contribuable, si la
donation le pénalise? Nous avons pris l'exemple du cultivateur mais
ça peut être aussi un autre exemple analogue. Si le régime
de la rémunération l'avantage par rapport à la donation,
l'impôt qui sera exigé sur la donation, aura-t-il
possibilité d'un choix? Dans le cas d'une période pas trop
longue, une dizaine d'années. Cela peut arriver dans l'industrie, le
fils qui agirait comme contremaître, gérant ou directeur de
l'entreprise.
M. HARVEY (Jonquière): Ce serait plus avantageux de l'avoir comme
don que comme rémunération, parce qu'il serait imposé dans
la même année.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais aura-t-il la possibilité d'utiliser
les deux formes?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, il a le choix. Cela coûte moins
cher comme don. Tout dépend de la valeur en discussion.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je vais réserver l'exemple. Quand nous
allons passer à l'impôt sur les dons, tenant compte des taux
progressifs, je voudrais qu'on révise cet exemple et qu'on nous dise...
A l'oeil, on nous dit que ce serait l'impôt sur les dons qui serait le
plus avantageux pour le contribuable, tenant compte de l'impôt
progressif...
M. HARVEY (Jonquière): Cela devient une question de fait parce
qu'on donne toujours au contribuable le plus grand avantage qu'il peut avoir
dans de tels cas.
M. CLOUTIER (Montmagny): S'il a un revenu assez considérable,
l'impôt sur les dons étant progressif, s'ajoutant à son
revenu, à ce moment-là, ça devient cher.
M. HARVEY (Jonquière): C'est sûr.
M. CLOUTIER (Montmagny): Probablement que ce sera un autre
régime, plus avantageux que le régime de
rémunération pour son fils qui, lui, produira une
déclaration d'impôt et ce ne sera que la différence non
gagnée qui pourra être considérée comme une
donation.
M. HARVEY (Jonquière): Nous n'avons jamais eu d'ennuis avec
cela.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il d'autres questions?
M. LATULIPPE: J'aimerais revenir sur ce que disait le
député de Gouin tout à l'heure, parce que ça
m'intrigue un peu. Supposons que, c'est à l'article 281, l'actionnaire
qui reçoit 100 actions c'est hypothétique à
$100 et que le cours soit à $125, à ce moment-là, si vous
prenez la valeur du dividende, il se trouve à faire un profit non
imposable. Je voudrais le savoir.
M. HARVEY (Jonquière): Un dividende, c'est toujours au moment
où on établit sa valeur. Si le cours a changé par la
suite, il y a d'autres règles qui vont s'appliquer...
M. LATULIPPE: C'est parce qu'on dit ici que c'est égal à
la valeur de ce dividende. Ce n'est pas le cours.
M. HARVEY (Jonquière): On va mettre la date où le
dividende a été déclaré. C'était la question
du député de Gouin.
M. LATULIPPE: Oui, mais vous disiez tout à l'heure que
c'était égal à la valeur du dividende
déclaré, même si les actions peuvent valoir plus,
éventuellement, que...
M. HARVEY (Jonquière): Cela ne se peut pas.
M. LATULIPPE: Non?
M. HARVEY (Jonquière): Une compagnie, lorsqu'elle déclare
un dividende, un dividende de $100...
M. LATULIPPE: Oui, mais le cours peut être un peu plus haut, cette
journée-là.
M. HARVEY (Jonquière): Il reste qu'au moment où le
dividende est déclaré, c'est ce montant qui est inclus dans son
revenu et c'est le même montant qui sert d'évaluation aux actions
qu'il a reçues. Si, par la suite, les actions
varient, les autres règles s'appliquent. S'il en dispose, il aura
un gain. C'est seulement pour établir le coût de l'action.
M. JORON: J'ai vu l'exemple, il n'y a pas tellement longtemps, d'un
paiement qui a été fait comme ça, où on
déclarait: Vous avez le droit de prendre un dividende en argent de $0.60
par action ou un nombre d'action de tant. Il y avait un écart entre les
deux et il y avait un avantage à prendre les actions. C'était
pour inciter la compagnie, évidemment, qui avait peut-être des
problèmes de liquidité à ne pas sortir de comptant
à augmenter sa capitalisation. Il y a une différence entre les
deux.
M. HARVEY (Jonquière): Disons que, pour le moment, le
problème, dans le gain de capital, c'est d'établir le coût
de l'action. Le coût de l'action est fixé de la façon
prévue à l'article 281. Il y a certainement d'autres dispositions
ou des dispositions de la loi antérieure qui pouvaient être
différentes. Je ne sais pas si on doit s'étendre sur toutes les
dispositions de la loi ou seulement sur l'article.
M. LATULIPPE: Vous ne croyez pas qu'un article comme celui-là va
avoir tendance à favoriser une telle pratique? Ce n'est pas si mauvais
que cela, il y a seulement...
M. HARVEY (Jonquière): Je ne sais pas. Il n'y a pas tellement de
gens qui, si une action vaut réellement $2 au comptant vont vouloir
avoir un papier pour $4.50 l'action. Il n'y a pas tellement de gens qui ont
beaucoup d'argent à mettre dans des transactions semblables. Si
l'écart est très fort... Si l'écart est très petit,
d'accord.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. LATULIPPE: Non, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 278, adopté.
Article 279? Adopté. Article 280? Adopté.
Article 281? Adopté. Article 282? Adopté. Evasion fiscale.
Article 283.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 283, est-ce que c'est un article
qui est conforme à la législation fédérale?
M. HARVEY (Jonquière): Il est conforme à la
législation fédérale et également aux dispositions
contenues dans la loi organique.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une nouvelle philosophie?
M. HARVEY (Jonquière): Non, c'est conforme aux dispositions de
notre loi organique.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre se rend compte que c'est un article
qui est difficile d'application. Cela demande énormément de
réserve, de tact. C'est là où sont les procès. Le
fardeau de la preuve va reposer sur le contribuable. Il y aura un avis de
cotisation et il faudra qu'il se défende.
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais savoir du ministre et de ses
fonctionnaires sur quoi ils se basent.
Quels sont les critères qui vont les guider dans les cas les plus
fréquents, tenant compte de ce qui se produit actuellement, pour se
servir de cet article?
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait. Ce sont les
faits pertinents qui nous amènent à produire l'avis de cotisation
et à faire la preuve. Comme dans le cas des autres lois du revenu, on
est susceptible de se ramasser devant les tribunaux si on prend un risque, mais
on n'en prend pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a un peu de procès d'intention dans
un article comme ça.
M. HARVEY (Jonquière): Comme on en retrouve dans certains
articles de la Loi du ministère du Revenu, dans la loi
fédérale, également, et dans les lois des autres provinces
aussi. La jurisprudence nous dit que, si l'intention n'est pas conforme aux
faits, ce sont les faits qui priment.
M. CLOUTIER (Montmagny): Etant donné qu'on taxe le capital, qu'on
va plus loin qu'avant, cela peut s'appliquer un peu plus.
M. HARVEY (Jonquière): C'est du revenu, cela tombe dans
l'assiette.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant, pour le contribuable, il s'agissait de
savoir si c'était un gain de capital ou si ce n'était pas un gain
de capital. Là, il s'agit surtout d'une ou de plusieurs ventes,
d'échanges, de déclarations de fiducie. Je pense bien que, pour
la majorité de ces transactions, il y a profit de capital.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, mais c'est défini comme revenu
de gain de capital taxé à 50 p.c; si c'est un revenu tout court,
il va être taxé à 100 p.c. On va avoir cette
difficulté de déterminer si c'est un revenu tout court, comme on
l'avait par le passé. On va avoir des problèmes à
certaines occasions. Ils vont tenter de nous faire croire que c'est un gain de
capital, lorsque nous dirons que c'est un revenu de l'entreprise.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au fédéral, je ne suis pas
familier avec la discussion qui a eu lieu au moment de la présentation
d'un article
comme ça, mais j'imagine qu'il y a dû y avoir beaucoup de
discussions autour de ça.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 55 du fédéral,
c'est exactement le même article.
M. BACON: La même rédaction.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'est-ce que le ministre a répondu,
à Ottawa, quand on l'a attaqué?
UNE VOIX: A-t-il été attaqué?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, sur la philosophie. Il a été
attaqué sur un article comme ça. J'imagine qu'il a dû y
avoir une discussion assez longue.
M. HARVEY (Jonquière): M. Benson, quand ils l'ont attaqué
sur cet article, si je me souviens bien, était occupé ailleurs et
son adjoint parlementaire n'a pas dit un seul mot. Il a bien fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il n'a pas répondu.
M. HARVEY (Jonquière): Attaquez-moi, je vais faire la même
chose. Si on veut s'assurer des revenus, c'est la meilleure façon de le
faire. Si on veut être mou pour la garantie des revenus de la province et
du Canada on n'a qu'à faire disparaître l'article 55 de la loi
fédérale et l'article 283 de notre loi.
C'est exactement le même texte que l'article 55 du
fédéral.
Vous savez, il faut éviter, par la présentation de nos
trois lois intégrées dans le bill 38, d'augmenter ce qu'on
appelle les "loop-holes" ou échappatoires. Il ne faut pas encourager la
fraude fiscale non plus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Personnellement, non seulement je n'ai pas
d'objection à ce que la loi soit observée mais il faut qu'elle le
soit. C'est un article de nature à essayer de corriger les trous qu'il
pourrait y avoir dans la loi, à un moment donné, dont les
contribuables se servent. Même pas les trous de la loi, il peut y avoir
des contournements assez subtils. D'un autre côté, quand on
introduit une disposition comme celle-là, il faut permettre aussi au
contribuable d'être sur un pied d'égalité avec le fisc, de
pouvoir facilement se défendre. Je me demande si on apporte autant
d'attention aux mécanismes dont pourrait disposer le contribuable pour
se défendre.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a l'opposition, il y a l'appel.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. Enfin, disons que la réserve que je
voudrais faire se réfère à certaines lois où il est
dit que le ministre peut donner ou peut refuser un permis.
Chaque fois, j'ai eu connaissance que le rôle de l'Opposition
était de voir à ce que le contribuable ait des mécanismes
qui le protègent vis-à-vis de cette marge discrétionnaire
que le ministre doit avoir.
M. HARVEY (Jonquière): On l'a. L'opposition et l'appel.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord. Mais il faudra voir, quand nous
passerons sur les dispositions, qu'il y ait équilibre entre les moyens
dont dispose le contribuable pour se protéger et ceux du fisc.
M. HARVEY (Jonquière): Le contribuable doit être bien
protégé, et le gouvernement également.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Mais le contribuable,
vis-à-vis du gouvernement, je vous dis que...
M. HARVEY (Jonquière): L'article 283, c'est l'unique sorte de
protection qu'on puisse faire pour l'ensemble des contribuables. Par contre, on
le verra dans le domaine du contribuable, tout à l'heure, c'est
sûr qu'il lui faut des mécanismes de protection. Nous sommes bien
d'accord. Mais le seul moyen de protéger l'ensemble des contribuables,
cela devient l'article 283, étudié par d'autres juridictions. On
a jugé à propos de le mettre dans la réforme
fédérale, par l'article 55. Au fait, l'article 283 a le
même texte.
M. CLOUTIER (Montmagny): En tout cas, disons que le ministre s'en
servira consciencieusement...
UNE VOIX: Comme par le passé.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... comme par le passé.
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez compris?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, comme par le passé. Je me suis
référé au député de Pontiac.
M. LE PRESIDENT: Article 283, adopté. Avant d'entamer le titre 5,
qui est une autre section, est-ce qu'on pourrait suspendre la séance
jusqu'à quatre heures, après les affaires du jour?
M. HARVEY (Jonquière): Avant de suspendre nos débats
jusqu'à quatre heures, cet après-midi aura lieu je
voudrais vous mettre au courant de nouveau pour ne pas l'oublier la
première lecture de tous les autres bills d'ordre fiscal, à
l'exception du bill 42 déjà lu une première fois. Vous
aurez certains projets
de loi et d'autres en copie dactylographiée, et demain auront
lieu les deuxièmes lectures à l'ordre du jour et renvoi à
notre commission pour continuer par la suite, après l'étude des
projets de loi nos 38, 39, 40, 41, 42, 43 et 44.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils vont tous être déposés
cet après-midi.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, et en deuxième lecture, tout
le bloc demain matin à l'ordre du jour.
M. LATULIPPE: Y compris les disposition transitoires.
M. HARVEY (Jonquière): Dispositions transitoires, le bill 39, et
un autre, le no 41, qui constitue les dispositions transitoires.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si j'ai bien compris le ministre, nous passons
les projets de loi en deuxième lecture demain en Chambre. Nous ne
reviendrons pas en commission demain.
M. HARVEY (Jonquière): Tout va dépendre de ce soir. Il se
peut que nous revenions à neuf heures demain matin, de 9 heures à
10 heures, nous ajournerions pour les affaires du jour. Mais, comme il y a des
membres de la commission qui ont manifesté le désir d'aller
à la commission parlementaire de l'Assemblée nationale à
11 heures, nous ajournerions à 10 heures aux prochains jours où
la Chambre va siéger. Mais ce soir, il va falloir travailler fort, parce
que si nous voulons passer à travers le bill 38, nous travaillerons plus
tard ce soir. Nous verrons le progrès que nous aurons fait.
M. LE PRESIDENT: Nous suspendons les travaux de la commission à
cet après-midi, quatre heures.
(Suspension de la séance à 12 h 28)
Reprise de la séance à 16 h 23
M. LAFRANCE (président de la commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Pour la séance d'aujourd'hui, le député de Dorion
remplace le député de Beauharnois. Titre V: Autres sources de
revenu, chapitre I: Règle d'application, article 284. La parole est au
ministre.
Autres sources de revenu
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, avant de passer
à l'article 284, je voudrais répéter ce que j'avais dit ce
matin. On vient de m'informer que l'équipe technique du journal des
Débats a beaucoup de difficulté à pouvoir bien comprendre
surtout la fin des interventions. Non seulement cela; nous allons demander aux
membres de la commission, afin de permettre à ceux qui identifient celui
qui parle, de ne pas parler en même temps que les autres, parce que c'est
une discussion qui, souvent, est très technique et l'équipe du
journal des Débats a de la difficulté à pouvoir saisir les
mots et surtout les fins de phrase. Alors, autant que possible, on parle dans
le microphone et un à la fois.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 284, aucune remarque; c'est un
article de portée générale et qui va nous servir pour les
articles suivants.
M. HARVEY (Jonquière): Article 284. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 284. Adopté. Chapitre Il: Cas divers,
article 285.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, l'habitude, c'est de
traiter section par section. Alors, les articles 285, 286 et 287.
M. LE PRESIDENT: Les articles 285, 286 et 287. Le député
de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a de nouvelles catégories de
sources de revenu en ce qui concerne particulièrement
l'assurance-chômage. Est-ce que le ministre a des commentaires à
faire sur ces trois articles?
M. HARVEY (Jonquière): Les sources nouvelles sont les paragraphes
c), d) et e).
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont b), c), d) et e)?
M. HARVEY (Jonquière): Non; pas b).
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est c).
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont c), d), e).
M. CLOUTIER (Montmagny): Prestation supplémentaire de
chômage.
M. HARVEY (Jonquière): Cela aussi. Non, ce n'est pas la
même chose.
Il y a seulement trois points nouveaux: c), d) et e) qui sont les
bénéfices d'assurance-chômage, d'assistance pour le
recyclage de personnes employées pour la production du textile et du
vêtement et l'assurance-chômage, c).
M. CLOUTIER (Montmagny): Le recyclage des personnes employées
dans la production du textile et du vêtement, c'est une mesure
fédérale pour les fermetures d'usines dans le cas du textile.
C'est la provenance parce que ça devient, â un moment
donné, assez important; ça comprend beaucoup de monde.
M. HARVEY (Jonquière): C'est bien ça.
M. LATULIPPE: M. le Président, si vous le permettez. Allocation
de retraite, est-ce que ça comprend le supplément de
sécurité de retraite versé par le provincial ou si ce
supplément est considéré comme du bien-être
social?
M. HARVEY (Jonquière): Allocation de retraite, c'est la
pension.
M. LATULIPPE: Pension. Donc, le supplément est compris
là-dedans.
M. HARVEY (Jonquière): Non, c'est une pension de retraite, une
allocation de retraite. J'imagine que, quand je prendrai ma pension, je
demeurerai imposable; c'est mon allocation de retraite qui devient imposable
parce qu'elle dépasse $4,000, si je suis marié.
M. BACON: Pour répondre au député de Portneuf,
celui qui retire des allocations, ce qu'on appelle communément du
bien-être social, avec des exemptions...
M. HARVEY (Jonquière): Non, ce n'est pas ça. Allocations
de retraite signifie pension.
M. BACON: Les créditistes nous tendaient un piège.
M. LATULIPPE: Une pension fédérale.
M. HARVEY (Jonquière): Pour la sécurité de
vieillesse ou le supplément à la sécurité de
vieillesse, on va voir ça plus tard. Ce sont les allocations de
retraite, c'est-à-dire la partie, pendant que nous étions
travailleurs, qui a été exemptée de l'impôt comme
contribution. Si la pension de retraite est assez élevée pour
être imposable au moment de la retraite d'un citoyen, elle devient
imposable.
M. LE PRESIDENT: Article 286, adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 287.
M. HARVEY (Jonquière): Article 287, c'est la même chose
qu'autrefois.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député de
Trois-Rivières aurait des commentaires?
M. BACON: Cela ne sera pas long, M. le Président.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sur e), M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait donner quelques... Il s'agit des allocations de formation
professionnelle des adultes. C'est le programme que l'on connaît sauf
dans la mesure où cette allocation est versée à titre de
frais personnels ou de subsistance, pendant que le bénéficiaire
vit ailleurs qu'à son lieu de résidence. Cela voudrait dire que,
s'il est obligé de se déplacer pour aller suivre le cours, qu'on
en tient compte dans l'allocation qui est donnée. Est-ce que c'est le
sens exact?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, c'est ça. M. CLOUTIER
(Montmagny): Adopté. M. LATULIPPE: A g), M. le Président... M. LE
PRESIDENT: A g), oui. M. LATULIPPE: ... g), dans l'article 287... M. HARVEY
(Jonquière): g) nouveau.
M. LATULIPPE: ... est-ce que vous avez pensé justement au cas des
étudiants qui ont... On dit l'excédent de $500... Ou bien si
ça va être traité plus loin, afin de permettre aux
étudiants de déduire, d'une certaine façon, les
intérêts qu'ils sont obligés d'encourir pour les emprunts
qu'ils sont obligés de faire, une certaine forme de frais de
scolarité?
M. HARVEY (Jonquière): Ils ont les frais de
scolarité...
M. LATULIPPE: L'intérêt sur les emprunts qu'ils sont
obligés de faire pour suivre leurs cours.
M. BACON: Ils déduisent déjà des frais de
scolarité et de pension.
M. HARVEY (Jonquière): Ils déduisent déjà
les frais de scolarité et là, on a mis un minimum de $500. On va
considérer l'excédent des $500 en raison de la déduction
déjà accordée pour les frais de scolarité.
M. BACON: C'est sûrement plus que si on donnait un abattement pour
les intérêts.
M. HARVEY (Jonquière): Certainement.
M. LATULIPPE: Vous pensez que $500 couvrent plus que les frais de
scolarité, frais de pension et autres pour les étudiants qui sont
obligés de se déplacer?
M. BACON: ... frais de scolarité.
M. LATULIPPE: Les frais de scolarité, je trouve que ce n'est pas
complet dans le cas d'un étudiant.
M. BACON: La pension, c'est la pension, la scolarité, c'est la
scolarité.
M. LATULIPPE: C'est parce qu'on va permettre, tout à l'heure, aux
parents de payer une bonne et l'étudiant n'a le droit d'avoir aucune
déduction...
M. BACON : Voulez-vous...
M. LATULIPPE: ... il encourt des frais considérables...
Pardon?
M. BACON : Voulez-vous proposer que l'étudiant ait sa bonne?
M. JORON : Mais pas pour les mêmes services.
M. LATULIPPE: Si vous voulez...
M. BACON: Vous allez la payer plus cher que $25 par semaine, comme
l'exemple qu'on donnait l'autre jour.
M. LE PRESIDENT: Hors d'ordre.
M. LATULIPPE: L'étudiant est obligé d'encourir des frais
assez considérables. Je me demande pourquoi on ne pourrait pas faire une
provision dans la loi pour lui permettre d'étaler ces
dépenses-là sur une certaine période, afin de l'aider
à réduire un peu le coût de son éducation ou encore
de permettre à ceux qui subviennent à ses besoins de les
déduire dans leur propre rapport d'impôt.
M. BACON: Les contribuables paient toujours... avec les bourses et
les... Il va falloir payer encore.
M. HARVEY (Jonquière): Le gouvernement fédéral a
pris position; on l'a vu par l'annonce du discours du budget
fédéral Nous, de toute façon, nous ne sommes pas
obligés de le suivre. S'il y a des annonces à faire dans le sens
qu'indique le député de Frontenac, on verra à aviser en
temps et lieu.
M. LATULIPPE: Est-ce qu'il y a eu des études de faites
là-dessus, sur les possibilités de le faire?
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a eu aucune étude de faite
auparavant. Actuellement, nous considérons la question.
M. LATULIPPE: Est-ce que vous allez être en mesure de donner une
réponse là-dessus?
M. HARVEY (Jonquière): Non, je ne serai pas en mesure de donner
une réponse, parce que la chose est étudiée par le
ministre des Finances.
D'autant plus que son discours du budget a été
annoncé et les dispositions législatives concernant les annonces
faites dans le discours du budget ont été lues pour une
première fois cet après-midi dans ce bill. Il n'est pas question
à cette session-ci d'annoncer une décision dans ce
sens-là. Cela irait pour la prochaine session s'il y avait
décision favorable, les prises de position dans ce sens par le
gouvernement et annoncées par le ministre des Finances...
M. LATULIPPE: De toute façon, c'est une suggestion que j'aimerais
bien voir réaliser dans l'avenir.
M. HARVEY (Jonquière): J'en prends note et je transmettrai l'avis
du député de Frontenac au ministre des Finances.
M. LE PRESIDENT: L'article 287. Adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Chapitre IIl: Paiements indirects,
différés et autres. L'article 288 à l'article 290
inclusivement.
M. HARVEY (Jonquière): Exactement la même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il n'y a aucun commentaire sauf pour dire que
ce sont des dispositions que le contribuable surveillera de façon
particulière et il se fera un devoir de les rapporter.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Ce sont les seuls commentaires sur le chapitre IIl?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Chapitre IV: Pensions. L'article 291.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 291 à...
M. LE PRESIDENT: ... l'article 295 inclusivement.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... à l'article 295. A l'article 291, je
voudrais faire remarquer au ministre qu'il y a un projet de loi devant la
Chambre modifiant la Loi du régime de rentes qui permettra à la
Régie des rentes de rembourser au ministère des Affaires sociales
les prestations additionnelles qui seront versées à certaines
catégories de bénéficiaires. Etant donné qu'on dit
que le contribuable doit inclure un montant qu'il reçoit, etc. ainsi
qu'une prestation versée en vertu du Régime de rentes du
Québec. (1965, 1re session, chapitre 24) ou d'un régime
équivalent au sens de ladite loi, comment le ministre
considèrera-t-il le paiement qui sera fait par la Régie des
rentes pour le compte du ministère des Affaires sociales selon une loi
à être adoptée par la Chambre incessamment?
M. HARVEY (Jonquière): Tant que la loi n'est pas adoptée
par la Chambre, et spécialement cet article, je ne peux pas en discuter.
On en discutera en temps et lieu quand la loi sera appelée en
Chambre.
D'ailleurs, pour toutes les dispositions de la Loi amendant la loi de la
Régie des rentes, les articles qui concernent le ministère du
Revenu, je suis prêt à faire le débat à ce
moment-là lorsque les articles seront appelés, parce que je pense
que le ministre des Affaires sociales va demander qu'ils soient retenus pour
discussion après que nous aurons terminé notre travail en
commission parlementaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il va demander que sa loi soit retenue.
M. HARVEY (Jonquière): C'est-à-dire les articles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les articles. D'accord! Il est
sensibilisé à cela.
M. HARVEY (Jonquière): A moins qu'il veuille prendre les
arguments que j'ai en main pour pouvoir défendre les propres articles
qui me concernent dont j'ai charge de...
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais il est actuellement sensibilisé au
problème que ça pose.
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs les amendements à la Loi
de la Régie des rentes ont été rédigés avec
la collaboration du ministère du Revenu et du ministère des
Affaires sociales et des autorités de la Régie des rentes.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 292.
M. LATULIPPE: M. le Président, j'aimerais revenir à
l'article 291 pour suggérer au ministre d'adopter un petit amendement
"en excluant, toutefois, le paiement d'allocations familiales, d'assistance
sociale etc." pour s'assurer que les allocations familiales ne soient pas
incluses dans les revenus.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Frontenac
devrait être plus raisonnable que ça. Actuellement, les
allocations sociales, les allocations familiales ne sont pas imposées.
On inscrirait dans le texte cette disposition?
M. LATULIPPE: Pourquoi pas? Elles ne seront pas incluses de toute
façon.
UNE VOIX: On ne peut pas les exclure, elles ne sont pas incluses...
M. HARVEY (Jonquière): Elles ne seront certainement pas incluses
par un amendement du député de Frontenac, c'est sûr!
M. LATULIPPE: Je pensais que cela les excluait. "En excluant
toutefois..." Je voulais être sûr qu'elles ne seront pas
imposables.
M. HARVEY (Jonquière): C'est du revenu exclu.
M. LATULIPPE: C'est déjà exclu et la présente loi
maintient cette disposition. Si le ministre m'assure de ça, je n'insiste
pas davantage.
M. HARVEY (Jonquière): "En excluant toutefois un paiement
d'assistance sociale basé sur un examen des ressources ou des besoins et
fait par une oeuvre de charité canadienne... Elles sont exclues
actuellement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce serait exclu en vertu d'un programme
prescrit, prévu par une loi du Québec, du Canada ou d'une autre
province. Si je me souviens bien, dans la loi des allocations familiales il y a
une exclusion.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça! Elles sont
déjà exclues.
M. CLOUTIER (Montmagny): Elles sont déjà exclues.
M. LATULIPPE: D'accord!
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour ça que je me demandais
si le député de la Beauce, qui disait qu'il avait examiné
le projet de loi à la loupe, n'avait pas eu une distraction et n'aurait
pas vu les allocations familiales imposées avec ses oreilles.
M. LATULIPPE: Pour passer tout ça en deux jours, il faut une
grosse loupe.
M. HARVEY (Jonquière): Si c'étaient les oreilles, c'est
une grosse loupe, certain !
M. OSTIGUY: C'est parce que les créditistes, M. le
Président, ont une grande vue!
M. LATULIPPE: Une grande vue d'ensemble.
M. LE PRESIDENT: Article 291. Adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 292.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la même chose, il n'y a pas de
problème.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 293.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 294 existait dans l'ancienne loi.
M. HARVEY (Jonquière): Les articles 294, 295 et 296.
M. LE PRESIDENT: Les articles 293, 294, 295. Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Chapitre V. Rentes sur l'Etat et rentes similaires.
Articles 296.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont les articles 296 jusqu'à
301.
M. HARVEY (Jonquière): Jusqu'à 301, inclusivement. C'est
la même chose qu'autrefois.
M. LE PRESIDENT: Articles 296, 297, 298, 299, 300, 301. Adopté.
Chapitre VI. Biens miniers. Articles 302, 303 et 304.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a un amendement à l'article
302. Remplacer cet article par le suivant, sur la liste des amendements que je
vous ai distribuée: "Un contribuable doit inclure dans le calcul de son
revenu pour une année d'imposition tout montant à recevoir en
contrepartie de l'alinéation d'un bien minier canadien au sens de
l'article 337; d'un bien minier étranger au sens de l'article 340 ou de
tout droit, permis ou privilège prescrit qui lui appartenait au 31
décembre 1971, s'il est une corporation de mise en valeur, une
corporation qui était une corporation de mise en valeur au moment de son
acquisition ou s'il est une autre personne prescrite même s'il ne peut
recevoir ce montant en entier ou en partie avant une année d'imposition
postérieure". C'est nouveau, ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, il y a des
problèmes au point de vue minier qui sont plus importants que le
problème qui est soulevé par ces trois articles.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un code fiscal.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LATULIPPE: Est-ce que le ministre me permettrait une question sur
l'article 299? Pour quelle raison je vais me permettre de le lire
"... ils peuvent faire une déduction, en vertu du présent
chapitre, le montant admissible en déduction doit être
calculé comme si leurs rentes appartenaient à une seule
personne;..." Dans le cas où l'homme ou la femme travaillerait pour
l'Etat.
A partir du moment où il y a séparation de biens, est-ce
qu'il n'y a pas des dispositions contraires?
M. HARVEY (Jonquière): On me dit qu'il s'agit de rentes qui ont
été accordées il y a très longtemps et c'est pour
conserver certains droits acquis à ces personnes-là, c'est
l'unique raison de sa présence à l'article 299.
M. LATULIPPE: Mais ils sont toujours traités comme des
communautés de biens.
M. HARVEY (Jonquière): Ils sont traités comme ils
l'étaient autrefois, c'est pour conserver des droits acquis.
M. LATULIPPE: Même si, en vertu de certains contrats, ils se
prévalent des nouvelles dispositions de la loi pour acquérir un
nouveau statut matrimonial.
M. HARVEY (Jonquière): Ils ne peuvent plus acquérir de ces
rentes, c'est uniquement pour protéger des droits acquis de vieilles
rentes qui ne sont plus disponibles maintenant. Si on n'incluait pas l'article
299, on les brimerait d'un droit acquis.
M. LE PRESIDENT: On revient à l'article 302.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, aux articles 302, 303, 304.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LATULIPPE: A 303, M. le ministre, est-ce que vous pourriez me donner
des précisions? Je trouve cela compliqué, 60 p.c, 40 p.c.
multiplié par cinq; j'aimerais avoir quelques explications, savoir
pourquoi c'est si compliqué que cela. Je ne connais pas grand-chose dans
les mines, M. le Président.
Déductions lors du calcul du revenu
M. LE PRESIDENT: Les articles 302, 303 et 304. Adopté.
Titre VI. Déductions lors du calcul du revenu.
Chapitre I.
Règles d'application.
Article 305.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand le mi-
nistre déduit, on donne des déductions, on passe plus
vite.
M. HARVEY (Jonquière): Article 305. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est quand il taxe qu'on arrête, qu'on
regarde.
M. LE PRESIDENT: L'article 305. Adopté. Chapitre Il. Cas divers.
L'article 306.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais avoir des explications à
l'article 306, au paragraphe d). Un paiement en trop reçu par un
particulier dans une année d'imposition. Alors, est-ce que c'est le cas
en vertu de la pension de la sécurité de la vieillesse, quand une
personne décède?
M. HARVEY (Jonquière): Quand une personne est obligée de
rembourser un montant, on lui permet de le déduire comme des ventes.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. M. HARVEY (Jonquière): C'est
nouveau.
M. LE PRESIDENT: L'article 306. Adopté. Chapitre IIl: Frais de
scolarité, articles 307 et 308.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est nouveau ça?
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la même chose. Oui, mais les
dispositions qui ont été annoncées par le budget
Turner...
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas le budget Garneau.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, d'accord. On avait posé la
question... je ne sais pas si on avait posé la question au ministre en
Chambre. Ce n'est pas celle-là que je lui ai posée. Je lui ai
demandé si les nouvelles exemptions aux personnes âgées
seraient accordées. Il m'a dit non. Je n'y avais pas posé la
question pour les frais de scolarité, parce que dans le budget Turner,
il y a de nouvelles dispositions. Or, le ministre va en tenir compte, je
suppose, d'ici à ce qu'on ferme la loi.
M. HARVEY (Jonquière): Non. Disons que le ministre des Finances a
encore récemment eu des contacts ou des rencontres avec les officiers de
notre ministère. Ces questions sont à l'étude. Dans le
projet de loi devant nous actuellement, ça ne sera pas inclus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais si ça venait à l'automne, et
s'il y avait de nouvelles dispositions qui avantageraient les contribuables,
ça pourrait être indiqué dans les déclarations
d'impôt de 1972.
M. HARVEY (Jonquière): Cela sera surtout annoncé en temps
et lieu; s'il y a un privilège de réclamer, on l'annoncera
à ce moment-là. Pour le moment, on ne touche pas à
cela.
M. LE PRESIDENT: Alors les articles 307 et 308. Adopté. Chapitre
IV: Contributions, primes et certains transferts, article 309.
M. HARVEY (Jonquière): C'est encore la même chose.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Chapitre V: Certains
bénéfices, article 310.
M. LATULIPPE: Pour mon bénéfice personnel, est-ce que vous
pourriez me dire à a): La partie de l'impôt et des droits
successoraux payables en vertu de ladite loi...
M. HARVEY (Jonquière): Quel article? M. BACON: Article 310
a).
M. HARVEY (Jonquière): Article 310 a), d'accord. Allez-y pour
votre question.
M. LATULIPPE: Je voulais avoir une explication générale
sur le sens exact de cet article, sur les droits de succession et
d'impôt.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que vous avez compris
l'explication?
M. LATULIPPE: Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Un instant. Pour le bénéfice
du journal des Débats, voulez-vous, M. Pelletier, venir la donner ici au
microphone.
Comme il est mentionné dans le préambule, c'est une
pension qui est reçue par un contribuable et il a droit à une
déduction basée en proportion de l'impôt payé sur
les successions.
M. LE PRESIDENT: Article 310. Adopté. Chapitre VI: Rentes
d'étalement, articles 311, 312.
M. LATULIPPE: Article 311, M. le Président, est-ce qu'on me
permettrait de demander au ministre qui va émettre des licences?
M. HARVEY (Jonquière): La rente d'étalement au chapitre VI
est un nouveau sujet. La page 12 de votre livre gris. 12 ou 13, je pense que
c'est 12. Le député de Frontenac avait une question à
poser?
M. LATULIPPE: Oui, j'aimerais savoir qui va
être autorisé et en vertu de quel principe pour avoir le
droit de recevoir une licence en vue de jouir du privilège de
contrôler des rangs d'étalement. Qui va distribuer ces licences?
Quel ministère? Les Institutions financières?
M. HARVEY (Jonquière): C'est le ministère des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives qui a le contrôle
de l'émission de ces licences.
M. LATULIPPE: Est-ce que ce sera réservé à un
groupe d'institutions en particulier comme les compagnies de fiducie...
M. HARVEY (Jonquière): Non, il y a des normes à respecter
pour obtenir une licence.
M. LATULIPPE : Comme ça, n'importe quel individu va
pouvoir...
M. HARVEY (Jonquière): Non, je ne dis pas ça. Je dis qu'il
y a des normes à respecter. Il est bien sûr que n'importe quel
contribuable, répondant aux normes établies au ministère
des Institutions financières, Compagnies et Coopératives, qui
fait la demande pour autant...
M. LATULIPPE: Par exemple une compagnie à capital-actions.
M. HARVEY (Jonquière): Il faut nécessairement qu'il soit
dans le commerce.
M. BACON: Des compagnies d'assurance ou...
M. HARVEY (Jonquière): Cela dépend. Ceux qui sont dans le
commerce de rentes l'obtiennent. C'est sûr qu'un type qui serait dans le
commerce de l'automobile, qui demanderait une licence, ne l'aura pas. Il faut
qu'il soit dans le commerce de rentes.
M. LATULIPPE: Mais comme une "compagnie à capital-actions qui se
servirait de ça pour faire du réinvestissement.
M. HARVEY (Jonquière): Non, elle ne l'aurait pas. D'ailleurs, une
compagnie à capital-actions ne ferait pas une telle demande: ces
compagnies savent ce qu'elles ont le droit d'avoir.
M. LATULIPPE: A l'article 312, M. le Président, est-ce qu'on me
permettrait une autre question?
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, pour autant que vous parliez un peu
plus fort. Je ne suis pourtant pas dur d'oreille.
M. LATULIPPE: A l'article 312, d'après ce que je peux voir dans
les cinq dernières lignes: "... ne doit pas prévoir d'autres
paiements que le paiement unique par le particulier et les paiements
égaux de rentes qui doivent lui être versées..." J'en ai
déduit, par ces mots, qu'un gars pouvait se prévaloir de
ça seulement une fois dans sa vie. Est-ce juste ou si on peut s'en
prévaloir pour chaque cas?
M. BACON: C'est un paiement unique. M. LATULIPPE: A ce
moment-là...
M. HARVEY (Jonquière): Pour chaque année.
M. LATULIPPE: ... cela ne veut pas dire que les paiements vont tous
être égaux d'une année à l'autre.
M. HARVEY (Jonquière): Pas nécessairement, le maximum est
de quinze ans.
M. LATULIPPE: Non, vous n'avez pas saisi ma question.
M. HARVEY (Jonquière): A chaque rente qu'il achète, il
faut qu'il prévoie des paiements égaux.
M. LATULIPPE: Ah bon! Je pensais qu'on pouvait faire un programme
cumulatif, que c'était seulement une rente et s'il y avait d'autres
biens qui venaient s'additionner il fallait une rente spécialement pour
chaque cas.
M. LE PRESIDENT: Les article 311 et 312, adoptés. Article
313.
M. LATULIPPE: J'aurais eu une autre réserve à ce
niveau-là, M. le Président. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
faire des pressions pour favoriser justement les caisses d'entraide
économique pour qu'elles puissent se prévaloir du
privilège d'administrer ces rentes d'étalement; les caisses
populaires également? Afin qu'elles soient capables de
régionaliser nos capitaux autant que possible.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un pouvoir qu'on ne peut pas leur
donner dans cette loi. Il faudrait s'adresser au ministère des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives.
M. LATULIPPE: Mais le ministre ne pourrait pas faire des pressions en ce
sens, pour inviter le ministre des Institutions financières à
s'intéresser...
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Frontenac est
un peu gêné. Je peux bien en parler au ministre des Institutions
financières pour lui.
M. LATULIPPE: Je peux lui en parler aussi.
M. HARVEY (Jonquière): Je n'ai pas d'objection à ce qu'il
lui dise aussi qu'il m'en a parlé. J'examinerai la question de fond,
avec toutes les implications...
M. BACON: M. le Président, je l'ai dit déjà, toutes
les lois et toutes les philosophies de ces institutions, je pense que c'est
plutôt profond.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas par le code fiscal qu'on
pourrait nécessairement combler le voeu du député.
M. LATULIPPE: Ce qu'on veut avoir, en définitive, c'est la
régionalisation des capitaux, que les capitaux restent chez nous, autant
que possible, pour profiter au développement.
M. HARVEY (Jonquière): Je comprends, mais...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je réfère le député
de Frontenac aux crédits du ministère des Institutions
financières cette année où des députés...
même le député- de Beauce a fait une brillante
intervention.
M. HARVEY (Jonquière): En faveur des caisses d'entraide.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... peut-être aussi brillante que celle
du député de Gouin. Cela dépend du point de vue où
on se place.
M. LE PRESIDENT: Article 313, adopté. Article 314.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, à l'article 313,
il y a l'étalement du... C'est un article pour Bobby Hull, ça, je
pense bien; $2.5 millions pendant une période de temps assez courte.
Est-ce que le ministre est certain qu'il n'y a pas d'autres catégories
qui peuvent bénéficier de ça? On a touché pas mal
de monde: l'athlète, le musicien, le professionnel du spectacle, un
artiste de théâtre, de cinéma, de radio et de
télévision...
M. HARVEY (Jonquière): Les revenus provenant...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... les oeuvres littéraires,
dramatiques, musicales, artistiques.
M. HARVEY (Jonquière): Si on se réfère au livre
gris, à la page 12, je pense qu'il n'y a pas grand-chose qui a pu
être oublié. Gain à capital net, revenu provenant de la
production d'oeuvres littéraires, dramatiques, musicales, artistiques,
revenu provenant d'activités d'athlète, de musicien, de
professionnel du spectacle, paiement unique reçu en vertu d'un
régime de retraite, à la retraite en reconnaissance de longs
services, dans le cadre d'un régime d'intéressement ou
d'intéressement différé, l'année de la retraire ou
l'année suivante, en considération de la perte d'une charge ou
d'un emploi, l'année du décès ou l'année suivante,
à titre de prestations au décès, et ainsi de suite.
Je pense bien que l'énumération faite aux pages 12 et 13
du livre gris nous laisse voir que cela a été
minutieusement...
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce à quoi je faisais allusion, quand
j'ai demandé au ministre s'il en avait oublié, c'est au salaire
de ministre qui dure tellement peu longtemps. Est-ce qu'il a pensé
à l'étaler sur un certain nombre d'années?
M. HARVEY (Jonquière): Après avoir rencontré
d'ex-collègues du député de Montmagny, je pense qu'il y en
a quelques-uns à qui la loi que nous allons adopter d'ici quelques
jours, aurait justement permis, l'an dernier, d'étaler leurs revenus. Il
y a eu une baisse considérable pour certains comme ça peut
arriver à d'autres.
La disposition générale autorisée pour tous les
contribuables sur un montant dépassant 120 p.c. de l'année
antérieure... Je pense que le seuil établi va permettre à
la majorité des citoyens, plus que la majorité, presque la
totalité des citoyens de s'en prévaloir.
M. CLOUTIER (Montmagny): A la page 13 du livre gris, le ministre ne
s'est pas rendu au paragraphe 11, à l'énumération
numéro 11. Il y a l'excédent d'un prix reçu pour
contribution au succès dans le domaine d'activité habituel sur
$500.
Cela voudrait dire des prix comme celui du Dr Gingras de l'Institut de
Réhabilitation de Montréal...
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... au prix de $50,000 qu'il vient de recevoir.
Est-ce que ce seraient des prix de cette nature?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le domaine de sa recherche? Supposons le
prix Nobel. Ce serait ce genre de prix.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, c'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 313, selon le député de
Montmagny, aurait dû venir peut-être deux ou quatre ans avant.
Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le député
de Montmagny a droit de reprise.
M. LE PRESIDENT: L'article 314.
M. JORON: Est-ce que le député de Montmagny a l'intention
de changer de parti?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, le député de Montmagny a le
droit de reprise... J'expliquerai cela au député de Gouin.
M. JORON: S'il veut avoir le droit de reprise, il serait mieux d'y
penser.
M. LE PRESIDENT: L'article 314, messieurs. Adopté. L'article 315.
Adopté. Chapitre VIl: Frais de déménagement. Les articles
316, 317, 318, 319.
UNE VOIX: C'est nouveau, cela.
M. HARVEY (Jonquière): Les articles du chapitre VIl sont
nouveaux, de l'article 316 à l'article 319. Page 8 du livre gris.
M. LATULIPPE: Est-ce que je pourrais demander au ministre s'il y a une
provision qui est faite pour couvrir le cas... Supposons qu'un citoyen
américain vient s'installer au Canada ou au Québec ou celui de
l'Ontario vient s'installer au Québec, est-ce qu'il a le droit, au
Québec, de réclamer des frais de déménagement, par
exemple, s'il est obligé de rester...? Les frais qui sont
généralement décrits dans les articles?
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. LATULIPPE: Il n'y a pas d'ajustement possible?
M. HARVEY (Jonquière): Vous parlez du Canada ou des
Etats-Unis?
M. LATULIPPE : De l'Ontario et des Etats-Unis.
M. HARVEY (Jonquière): Au Canada, oui; mais pas à
l'extérieur du pays.
M. LATULIPPE: Ceux qui proviennent des Etats-Unis?
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. LATULIPPE: Même s'il avait seulement un visa et qu'il
décide de rapatrier le Québec.
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 316, 317, 318 et 319.
Adopté. Chapitre VIIl.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que le député de
Trois-Rivières avait une question à poser?
M. BACON: M. le Président va en faire une... M. LE PRESIDENT: Ne
vous en allez pas, cela va continuer. Frais de garde d'enfants. L'article 320
à l'article 325.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont des nouvelles dispositions
annoncées par le ministre des Finances dans le discours du budget.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le livre gris, page 9, il y a des
exemples. C'est exactement comme les nouvelles dispositions de la loi
fédérale.
M. HARVEY (Jonquière): Exactement. Cette disposition avait
été annoncée au premier discours du budget par le premier
ministre alors qu'il cumulait la fonction de premier ministre et de ministre
des Finances.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on facilite la garde des enfants?
C'est une disposition nouvelle, ça s'inspire évidemment d'un
concept pour faciliter le travail, j'imagine, ou enfin ça fait partie
peut-être d'une politique, ça peut-être un
élément d'une politique familiale. Il serait peut-être
prétentieux de dire que ce serait un élément de base, mais
est-ce un premier jalon qui est posé? Est-ce qu'on va aller plus loin
dans ce domaine?
M. HARVEY (Jonquière): Il est bien sûr qu'il y a un droit
de frais de garde d'enfants. La femme qui travaille voit là une
disposition qui lui permet de confier à des gens sérieux le soin
de garder ses enfants. Dans ce sens, je pense que c'est une politique familiale
améliorée. On sait que souvent des jeunes ont besoin de garde ;
par contre, si la mère travaille parce qu'elle a l'obligation de
travailler, il y a une disposition lui permettant de faire accepter des frais
de garde d'enfants, et ça lui permet de les confier à des gens
compétents, en les rémunérant. Je pense que ça fait
partie de l'accessoire d'une politique familiale un peu plus humaine.
M. JORON: Je faisais tantôt la relation entre cette
déduction et le fait d'intégrer le revenu de la femme et du
conjoint et celui d'imposer sur la base de l'unité familiale; à
partir de ce raisonnement-là, on introduit évidemment la
possibilité de frais de garde.
M. HARVEY (Jonquière): La mention du revenu familial.
M. JORON: Est-ce que le fait que vous ayez inclus cette disposition
indique que vous vous penchez sur la possibilité de
l'intégration?
M. HARVEY (Jonquière): Actuellement, le revenu de la femme
affecte le revenu du mari aussi, parce qu'il est considéré
séparément, comme célibataire. Non, je pense tout
simplement que ç'a été pour donner réellement
une
chance, aux femmes qui ont l'obligation de travailler, de confier leurs
enfants à des gens compétents, moyennant
rémunération, quitte à en faire absorber une partie par
les déductions.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jeanne-Mance.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais m'absenter pendant quelques
secondes pour faire un appel urgent, si vous avez des questions, je vais
demander à mon sous-ministre d'y répondre.
M. BRISSON: Si l'enfant est gardé à la maison, est-ce que
ça compte quand même? Est-ce que la déduction est
admise?
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. BRISSON: Si l'enfant est gardé à la maison, si la
gardienne est payée pour le garder à la maison des parents?
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny-
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que, de l'avis du sous-ministre
je ne voudrais pas y mettre une teinte politique c'est en
prévision de ça que le fédéral a accepté
tellement de projets de garderies d'enfants dans les projets d'initiatives
locales? En effet, la pression devient forte et je pense bien qu'il faudrait
bien qu'au provincial on se rende compte aussi qu'à la suite de
l'adoption de telles dispositions dans la loi, la pression va être plus
forte pour les garderies d'enfants. Est-ce que le sous-ministre peut me dire si
le ministère des Affaires sociales, en particulier, est conscient des
répercussions que peut avoir une telle disposition dans sa loi?
M. HARVEY (Jonquière): Je crois qu'il en est conscient.
M. CLOUTIER (Montmagny): On va demander au ministre des Affaires
sociales, en d'autres circonstances, s'il a des budgets prévus, des
budgets plus considérables pour les garderies d'enfants parce que le
fédéral...
M. BACON: On en a discuté pendant l'étude des
crédits.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, on en a discuté pendant
l'étude des crédits, mais on n'en a pas tenu compte, on n'a pas
fait la discussion à la lumière des amendements, parce que la loi
n'était pas déposée, on ne connaissait pas ces
amendements. La discussion se ferait dans un autre contexte. J'imagine que
l'ordre des priorités du ministère peut être
bousculé par rapport à ce qu'il était, parce que le
ministre a dit, en réponse à des questions en Chambre, que les
garderies d'enfants n'étaient pas une priorité. Mais, avec les
déductions plus généreuses qui sont accordées,
toutes proportions gardées, je ne sais pas quelles diminutions
d'impôt total n'entreront pas dans les coffres de l'Etat par rapport
à ces dispositions sur les garderies d'enfants, et celles d'exemptions
uniformes de $150 qu'on a accordées? Cela a été
calculé, j'imagine, au ministère du Revenu. Les exemptions de
$150, ça va faire une diminution de tant de revenus pour le
ministère et ici ça fait tant de revenus pour le
ministère. Je ne sais pas de quelle façon on a dosé les
deux genres de dépenses.
Tout dépend de l'orientation ou de l'importance qu'on a
attachée à ces deux catégories de dépenses, l'une
par rapport à l'autre. D'après moi, cela peut joliment exercer
des pressions sur le ministère des Affaires sociales pour que
s'installent ou s'organisent des garderies d'enfants. C'est la
considération que je voulais faire. Le ministre en prendra connaissance.
On y reviendra dans une autre circonstance.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, si j'ai bien compris,
d'après ce que vous avez répondu au député tout
à l'heure, il y aura une déduction pour la bonne en fonction de
cela? Quelqu'un qui prend une bonne pour garder ses enfants
naturellement une bonne, c'est pour les enfants, quelqu'un qui n'a pas
d'enfants n'a pas besoin de bonne peut déduire en fonction de
cela?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. LATULIPPE: Tout à l'heure, vous m'avez refusé ça
pour les étudiants.
M. HARVEY (Jonquière): Cela fonctionne
séparément.
M. LATULIPPE: Même si les parents restent ensemble.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. Mais si, d'un autre
côté, la bonne est une parente, une soeur de la mère, ce
n'est pas permis.
M. LATULIPPE: Si c'est démontré à la satisfaction
des autorités? Pourquoi n'ont-ils pas le droit de prendre une parente
mais plutôt une voisine?
M. HARVEY (Jonquière): De toute façon, il faudra qu'ils
nous soumettent des reçus. Il faut identifier la bonne de façon
à ce que nous puissions contrôler son revenu
éventuellement.
M. LATULIPPE: S'il fournit des reçus?
M. BACON : Comme nous disait le député de Frontenac,
supposons que c'est la soeur de la femme au foyer.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'attirerais l'attention du sous-ministre. A la
page 9, on a un exemple, no 6, c'est écrit: Service de gardienne
d'enfants. Montant versé à la soeur de l'épouse,
âgée de 19 ans.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, c'est permis pour les moins de 21
ans. Pardon, ce n'est pas permis; mais, au-delà de 21 ans, c'est permis,
pour une parente.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais dans l'exemple, on compte $400.
M. BACON: Montant versé à la soeur, âgée de
19 ans, de l'épouse, dix semaines à $40.
M. HARVEY (Jonquière): Mais ça, c'est la donnée du
problème, je crois.
M. BACON: Articles 320 à 323.
M. HARVEY (Jonquière): Mais c'est un autre problème pour
la déduction permise. Je crois que ce n'est pas
considéré.
M. BACON: Je comprends votre affaire. Déduction permise, frais de
garderie encourus, ça ne va pas. Vous avez raison.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la donnée du
problème.
M. BACON: M. Cloutier, regardez à la page 10. Vous voyez, on ne
permet pas de déduction pour la soeur.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ça. Mais pourquoi moins de 21 ans?
Parce qu'à 18 ans, ils ont la majorité.
M. BACON: Oui, question de majorité.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas une question de
majorité, c'est une question de fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais à 18 ans, normalement, après
les études secondaires...
M. BACON: Il me semble que la majorité, si on faisait un
invientaire de ça, une bonne proportion a entre 18 et 20 ans. Je me
demande si on ne veut pas... On donne, mais on ne veut pas trop donner.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour corroborer ce que dit le
député de Trois-Rivières, à 18 ans, une jeune
fille, qui a terminé sa douzième année commerciale ou un
cours de secrétaire, est sur le marché du travail. Elle peut
être obligée d'abandonner son travail pour prendre soin des
enfants. Dans certains cas, certaines familles, entre 18 et 21 ans... A 21 ans,
il n'y en a peut-être pas de jeunes filles. Elles sont beaucoup plus
disponibles pour aider à la famille entre 18 et 21 ans. A 21 ans, elles
peuvent avoir un emploi plus stable qu'elles ne peuvent pas abandonner,
même temporairement.
M. BACON: Je crois que ça devrait être
réexaminé, comme le cas de la soeur, ça devrait être
précisé. On y va ou on n'y va pas. Quand on sort de la
catégorie de 18 à 21 ans, on ne veut rien donner, on ne veut pas
en donner beaucoup.
M. HARVEY (Jonquière): Les exemptions accordées aux
enfants, c'est jusqu'à 21 ans présentement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour les exemptions de base.
M. HARVEY (Jonquière): C'est $550. Jusqu'à 21 ans. On a
tiré la ligne à la même place.
M. CLOUTIER (Montmagny): De 18 à 21 ans, elles sont
accordées, de 16 à 18, elles sont enlevées par le projet
de loi?
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Elles demeurent de 16 à 21.
M. HARVEY (Jonquière): Elles demeurent de 16 à 21.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que c'est la principale raison?
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour ne pas avoir double exemption
pour la même personne.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais si elle était sur le marché
du travail et qu'elle abandonnait son emploi, normalement elle gagnerait plus
que ses $1,500 d'exemption; si elle est sur le marché régulier du
travail, elle gagne plus que $1,500. Si elle abandonne son emploi
temporairement avec permission de son employeur pour venir à la maison
pendant un ou deux mois, justement pour assumer la garde des enfants, il n'y
aura aucune exemption d'accordée aux parents.
M. HARVEY (Jonquière): Si elle a 21 ans ou plus, c'est
permis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si elle est sur le marché du travail
entre 18 et 21 ans, elle n'a plus les exemptions, les parents n'ont plus les
exemptions de base de $550.
M. HARVEY (Jonquière): Tout dépend de ses revenus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais si elle est sur le marché
régulier du travail, elle est certainement au-delà des
normes.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, mais les cas où cela va se
présenter, que la jeune fille va quitter le marché du travail
pour revenir à la maison pour faire la garde d'enfants, je vous dis...
Vous tirez une ligne pas mal plus draconienne que celle qu'on a tirée
à 21 ans pour éviter la double déduction, à mon
sens. Parce qu'il fallait la tirer quelque part pour éviter la double
déduction, on a calculé que 21 ans... Disons que la loi part avec
cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): En tout cas, on va partir quelque part, disons
que la loi part à 21 ans, mais je voudrais attirer l'attention du
ministre, cela pourrait être sujet à révision une fois la
loi en vigueur.
M. HARVEY (Jonquière): En tout cas, partons avec cela.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Dans le cas d'un couple marié qui n'a pas d'enfant
dont la femme est malade et reste à la maison. Elle est incapable de
subvenir aux soins du ménage, ils engagent une bonne. Est-ce qu'il y a
des possibilités que les frais de la bonne soient déductibles au
même titre que ceux de la gardienne d'enfants?
M. HARVEY (Jonquière): Non. Cette disposition, vous la retrouvez
dans la loi-cadre d'aide sociale, dans ce qu'on appelle les besoins
extraordinaires. Il y a des besoins ordinaires ou essentiels, les frais
afférents à l'habitation et les besoins exceptionnels. Vous
retrouvez dans la loi-cadre d'aide sociale, dans le cas que précise le
député de Frontenac, le paiement complet des services d'une
bonne.
M. LATULIPPE: Moi, je ne me référais pas à un cas
d'aide sociale.
M. HARVEY (Jonquière): Vous nous parlez d'une question purement
sociale.
M. LATULIPPE: Je ne parle pas d'un couple qui est aidé par le
bien-être social, je parle de personnes qui ont les moyens de subvenir
à leur besoins, mais dont la femme est incapable, malade.
M. HARVEY (Jonquière): Là on parle de frais de garde
d'enfants; la bonne ne garderait pas un enfant, elle garderait une dame.
M. LATULIPPE: Je voudrais savoir si la bonne pourrait être
couverte par les mêmes dispositions.
M. HARVEY (Jonquière): Pas au chapitre de frais de garde
d'enfants.
M. BACON: Je comprends le député de...
M. HARVEY (Jonquière): Sous certaines conditions, les frais
médicaux ou ainsi de suite, pas sous le chapitre de frais de garde
d'enfants. Si on commence à dire qu'une femme malade de 60 ans est un
enfant... Il y a des gens qui sont retournés en enfance, mais
généralement, ils sont très vieux et ils prennent le
chemin des hôpitaux pour malades chroniques.
M. BACON: Cela entre dans les frais médicaux.
M. LATULIPPE : Je retiens la parole du ministre qui disait qu'au titre
des frais médicaux, il y a possibilité de couvrir cela.
M. HARVEY (Jonquière): On pourra en discuter à ce
chapitre, parce que, au chapitre des frais de garde d'enfants, franchement on
n'est pas à notre place.
M. LE PRESIDENT: Oui, sur l'article 320? Le député de
Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: Est-ce que, M. le ministre, vous avez pensé couvrir,
pour les frais de garde d'enfants des cas où les parents doivent
s'absenter de la maison de façon régulière pour satisfaire
aux besoins d'un emploi de l'un ou de l'autre des deux conjoints? Cela peut
arriver dans plusieurs cas; est-ce que cela a été
discuté?
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour cela.
M. SAMSON: Là, ça couvre si un ou l'autre... On voit
à l'article 323 que ça s'applique à quelque moment de
l'année où ils n'étaient pas mariés, ou ils
vivaient séparés. C'est une autre affaire. Dans certains cas, un
père de famille, par exemple, peut avoir un travail qui l'oblige
à être accompagné assez souvent de son épouse et
là ça peut l'obliger à avoir quelqu'un en permanence
à la maison pour garder les enfants. Est-ce qu'il peut faire ces
déductions? Pas d'après ce que je peux voir.
M. HARVEY (Jonquière): Cela ne s'applique pas dans le cas des
hommes.
M. SAMSON: Vous n'avez pas pensé à l'appliquer dans
certains cas.
M. HARVEY(Jonquière): A moins que l'épouse soit malade ou
en prison.
M. BACON: Vous l'avez dans l'article 323.
M. SAMSON: C'est pour ça que je pose la question, parce que
l'article 323 ne le permet pas.
M. HARVEY (Jonquière): Dans le cas de séparation il a le
droit à l'exemption de l'enfant.
M. LATULIPPE: Est-ce que je pourrais poser un autre question au
ministre?
M. CLOUTIER (Montmagny): L'exemption équivalente aux personnes
mariées?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, absolument.
M. LATULIPPE: M. le ministre, est-ce que vous faites une distinction
bien marquée entre l'aide ménagère et la garde d'enfants?
Dans une famille où il y a des enfants je ne sais pas, six, sept
ou huit enfants est-ce que l'aide ménagère passe pour une
gardienne d'enfants?
M. BACON: Cela se définit bien difficilement.
M. LATULIPPE: J'aimerais savoir s'il y a une démarcation entre
les deux?
M. HARVEY (Jonquière): C'est une exemption de garde d'enfants, ce
n'est pas une exemption d'aide ménagère. Si on regarde dans le
livre gris, aux exemples qu'on vous donne aux pages 9, 10 et 11, vous verrez
très bien que ce n'est pas une exemption pour une bonne à la
maison; aide ménagère, c'est une exemption pour garde
d'enfants.
M. LATULIPPE: Comme ça, il n'y a aucune possibilité pour
le père d'une famille nombreuse qui a besoin d'une aide, de
déduire de son revenu un certain montant? Je prends le cas des grosses
familles où le père de famille ne gagne pas $100 par semaine et
qui est obligé de prendre une servante pour aider à sa femme, il
a quinze enfants.
M. HARVEY (Jonquière): Sa femme ne travaille pas.
M. LATULIPPE: Sa femme ne travaille pas.
M. HARVEY (Jonquière): Cela, c'est pour permettre à une
femme qui travaille hors du foyer d'obtenir des frais de garde d'enfants, comme
déduction... Le sujet que vous apportez ne se discute pas à ce
chapitre. Je suis bien prêt à l'aborder et â permettre la
discussion, mais il ne se discute pas ici. A une femme qui travaille hors du
foyer, on permet de déduire des frais de garde d'enfants. On vous a
donné des exemples. On ne parle pas... Nous étions dix-huit chez
nous. C'est arrivé à plusieurs reprises que ma mère a eu
besoin d'une bonne. Elle ne travaillait pas à l'extérieur. Alors,
si je voulais invoquer, discuter ce sujet, ce ne serait pas à ce
chapitre que je le discuterais parce qu'elle n'a jamais travaillé
à l'extérieur. C'est ce qui avait été
annoncé dans le discours du budget quant le premier ministre actuel
était ministre des Finances.
M. BACON: Au chapitre 8, ce sont des frais de garderie pour une femme
qui travaille.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça. M. BACON: Ce n'est pas
compliqué.
M. LATULIPPE : Quant aux frais d'aide ménagère, ils
n'apparaissent nulle part non plus.
M. HARVEY (Jonquière): Pas dans ce chapitre-là.
M. LATULIPPE: Ce n'est pas dans d'autres chapitres non plus.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas dans d'autres chapitres.
C'est parce que la disposition annoncée dans le discours du budget
comprend les frais permis de garde d'enfants pour les femmes mariées qui
travaillaient hors du foyer.
M. LATULIPPE: Je trouve que certaines personnes se trouvent
privilégiées. La mère de famille nombreuse a certains
mérites.
M. HARVEY (Jonquière): Nous aborderons la discussion quand nous
traiterons des exemptions de personnes à charge. Vous l'amènerez
votre discussion.
C'est le problème du salaire de la femme au foyer.
M. LE PRESIDENT: Article 320. Adopté. Article 321.
M. BACON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 322. Adopté. Article 323.
Adopté. Article 324. Adopté. Article 325. Adopté. Chapitre
IX
M. CLOUTIER (Montmagny): L'enfant naturel est protégé.
M. BRISSON: Il l'est.
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 325. L'enfant d'un homme.
M. LE PRESIDENT: Chapitre IX.
M. HARVEY .(Jonquière): L'article 325, c'est quasiment une clause
omnibus.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, M. le Président,
je pense que les statistiques indiquent...
M. HARVEY (Jonquière): En tout cas, il y a une chose qu'on
sait...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... qu'il y a autant d'enfants nés en
dehors du mariage qu'il y en a nés dans le mariage.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a une chose qui est sûre, c'est
qu'à l'article 325, nous sommes certains que c'est le fils de la
femme.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ça.
M. HARVEY (Jonquière): Cela prend une femme pour avoir un enfant.
L'article 325 le consacre dorénavant.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, chapitre IX. Provision à
l'égard d'aliénations de biens miniers.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de
Trois-Rivières, par son exemple, me fait penser à un type qui
était tout heureux de m'apprendre que sa femme venait d'avoir un enfant
et que ça faisait douze ans qu'elle n'en avait pas eu. Je lui ai dit :
"Ne te vante pas trop, c'est pas certain que tu sois le père."
M. LE PRESIDENT: Article 326.
M. CLOUTIER (Montmagny): Hors d'ordre, M. le Président !
M. LE PRESIDENT: Oui, hors d'ordre! N'oubliez pas que nous avons 934
articles.
M. SAMSON: Avec une naissance à tous les dix articles, ça
va prendre du temps.
M. LE PRESIDENT: Article 326, adopté? Chapitre X.
Mise en valeur de richesses naturelles.
Articles 327, 328, 329, 330, 331...
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a des dispositions nouvelles, M.
le Président?
M. BACON: Jusqu'à 354.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a des dispositions nouvelles
dans la mise en valeur des richesses naturelles?
M. HARVEY (Jonquière): Il y a des amendements, nous allons les
énumérer. A l'article 336, remplacer dans la cinquième
ligne le mot "allouée" par le mot "permise". Remplacer dans la
huitième ligne les mots "du présent article" par les mots "des
frais d'exploration et de mise en valeur". A l'article 340, remplacer dans la
cinquième ligne le mot "canadien" au singulier par le mot "canadiens" au
pluriel. Remplacer dans la sixième le mot "étranger" au singulier
par le mot "étrangers" au pluriel.
A l'article 342, remplacer dans la quatrième ligne les mots "et
dont l'entreprise" par les mots "si l'entreprise de ce contribuable". A
l'article 344, remplacer dans les neuvième et dixième lignes les
mots "du présent article par les dispositions" par les mots "des frais
d'exploration et de mise en valeur par les règlements adoptés en
vertu".
A l'article 347, remplacer le paragraphe b) par le suivant: l'article
344 se lit sans tenir compte de l'expression "ou de la Loi concer- nant
l'application de la Loi sur les impôts (1972, chapitre insérer ici
le numéro de chapitre du projet de loi 39)" à l'égard des
frais d'exploration et de mise en valeur autres que celles qui sont
expressément permises aux fins du présent article par les
règlements adoptés en vertu de ladite loi", comme si la
référence à l'article 345, lorsqu'elle s'applique,
était une référence au présent article dans la
mesure où ce dernier s'applique à une corporation qui acquiert un
bien d'un premier acquéreur; etc. Cela termine les amendements du
chapitre.
M. JORON: M. le Président, je voudrais demander...
M. LE PRESIDENT: Le député de Gouin.
M. JORON: ... au ministre du Revenu si c'est là toute la section
qui traite justement du traitement fait aux compagnies?
M. HARVEY (Jonquière): ... minières et
pétrolières.
M. JORON: Bon. A ce sujet-là, je voudrais vous demander ce que
vous en pensez. Je sais que votre collègue le ministre des Finances a
toujours défendu cette position aux conférences
fédérales-provinciales, à Winnipeg en particulier, au
moment où, dans sa critique du livre blanc Benson, il a défendu
le traitement privilégié qu'on accorde aux compagnies
minières, aux compagnies d'exploration. Je voudrais savoir votre opinion
là-dessus parce que, personnellement, je suis enclin à penser
davantage, comme l'ancien ministre Kierans à Ottawa, qu'une telle
mesure, qui crée une catégorie d'entreprises
privilégiées par rapport à celles qui sont dans le secteur
manufacturier ou dans le secteur tertiaire, a un effet contraire. On dit : S'il
n'y avait pas ça, on n'attirerait pas le capital et ce seraient des
emplois perdus. En réalité, ce n'est pas ce qui se passe. Tout ce
privilège accordé à ce type d'entreprises, ce que
ça fait, c'est que ça dirige le capital vers un secteur de
l'économie au détriment d'un autre.
Je pense qu'on est là devant un secteur qui n'est pas celui qui
va promettre le plus grand développement économique à
l'avenir au Québec et qui est loin d'être celui qui procure aussi
le plus d'emplois par dollar investi. Dans un sens, on pourrait même
presque appeler ça une prime au dépouillement, parce que les
ressources naturelles n'étant pas renouvelables, à l'exception
évidemment des arbres, qui poussent assez lentement quand
même...
M. HARVEY (Jonquière): Elle n'est pas renouvelable mais elle est
localisable. Et nombreux sont les endroits où, faute de prospection ou
faute d'investissement minier, on n'a pas encore découvert ce que
contient notre Québec, en raison de son étendue aussi.
M. JORON: Je comprends...
M. HARVEY (Jonquière): Prétendre que c'est un
dépouillement du patrimoine, c'est charrier un peu.
M. JORON: C'est discutable, d'accord. Oublions l'image que je viens de
faire. C'est une mesure qui favorise un certain type d'entreprise, celles qui
exploitent les ressources naturelles sans avoir pour effet de détourner
du capital vers ce secteur qui n'est pas le plus productif dans
l'économie, qui n'est pas celui qui procure le plus d'emplois et
ça contribue, si vous voulez, à perpétuer ce qu'on
pourrait appeler déjà un déséquilibre structurel
dans notre économie, qui est déjà fortement axée
sur les ressources naturelles et qui n'est pas une promesse de
développement de l'avenir. On s'entend toujours pour dire que c'est dans
le secteur manufacturier, dans le secondaire, qu'il y a des promesses de
développement futur.
Je ne vois pas pourquoi on maintient ce privilège. C'est le
point, en fait, que je veux faire valoir. Je m'oppose au fait qu'on maintienne
ce privilège qu'on accorde aux compagnies extractives. Je ne pense pas
que c'est une bonne façon de promouvoir le développement
économique du Québec.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Gouin admettra
avec moi qu'il est extrêmement difficile d'agir quand nous avons affaire
à des entreprises particulières, qu'on ne peut pas les traiter
comme des entreprises manufacturières ou comme des commerçants.
Il faut les traiter en fonction de leurs activités. Je pense que
personne ne niera le fait, que dans le domaine minier, les entreprises sont des
entreprises très particulières et qu'il faut
nécessairement les traiter en fonction de leurs activités.
Cela ne veut pas dire qu'on doit se lier dans un carcan dans la
façon qu'on les traite actuellement pour être capables de se
garder une marge de manoeuvre, pour être capables de modifier le
traitement. Je pense que la seule façon actuelle, c'est de les traiter
d'une façon particulière en fonction de leurs
activités.
M. JORON: Je comprends que c'est pour cette raison que vous le faites.
C'est ce que moi, je conteste. On n'est pas pour engager un long débat.
On pourrait parler des conséquences sur le développement
économique, de mesures semblables, de ce débat avec Kierans,
entre autres. Cela fait deux ans qu'il le fait sur la place publique. On n'en
sortira jamais. Je tenais, M. le Président, à inscrire mon
désaccord pour ce type de mesures.
M. LE PRESIDENT: Les articles 327 à 354: Adopté avec les
amendements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre n'a pas répondu à ma
question. A part les amendements, est-ce qu'il y a des différences par
rapport à l'ancienne loi?
M. HARVEY (Jonquière): Ce qu'on n'avait pets dans notre loi et
qu'on accordait ou qu'on acceptait au niveau administratif est inclus dans la
loi.
Règles relatives au calcul du revenu
M. LE PRESIDENT: Titre VIl: Règles relatives au calcul du revenu.
Chapitre I: Règles générales. Articles 355 et 356.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils sont raisonnables, M. le Président.
Dans l'article, il y a le mot "raisonnable".
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça que je disais.
M. LE PRESIDENT: Il y en a 934 de raisonnables. Adopté?
M. HARVEY (Jonquière): Cela fait plusieurs.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a des fois où ce n'est pas
marqué. Quand c'est tellement évident, le ministre ne l'a pas
marqué. Quand ce n'est pas évident, il le marque.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça. Le député
de Montmagny, c'est un homme raisonnable, parce qu'il jouit quand il voit le
mot "raisonnable"!
M. LE PRESIDENT: Les articles 355 et 356, adopté. Chapitre Il:
Contreparties insuffisantes et attribution de biens. Articles 357, 358 et
359.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont à peu près les
mêmes dispositions qu'on retrouvait dans les anciens textes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 357, 358 et 359. Adopté.
Chapitre IIl: Décès d'un contribuable.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre les fait mourir là.
M. LE PRESIDENT: Section I: Montants périodiques ou montants
à recevoir. Les articles 360 à 362.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose que dans les
anciens textes.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Section Il: Immobilisations et biens
amortissables. Les articles 363 à 367.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a du nouveau. Si vous voulez vous
référer à votre livre gris, à la page 27. L'article
363 est nouveau. De l'article 363 à 367, les biens
transférés au décès tels que l'exemple fourni
à la page 27 du livre gris.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont des nouvelles dispositions.
M. HARVEY (Jonquière): Page 27 du livre gris. C'est une
récupération d'amortissement au décès.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant de faire les autres types d'imposition,
imposition sur les gains de capital.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une présomption de gain de
capital. Alors, comme il y a présomption de gain de capital, on
récupère...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... l'amortissement d'abord...
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... plus, si c'est après le 31
décembre 1971...
M. HARVEY (Jonquière): Là vraiment, on tire le jus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous dites que c'est la dernière
fois...
M. HARVEY (Jonquière): Un petit coup avant qu'il meure.
M. CLOUTIER (Montmagny): Après qu'il est mort, cela ne lui fait
pas mal.
M. HARVEY (Jonquière): Un petit coup avant qu'on mette de la
terre dessus.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est cela.
M. HARVEY (Jonquière): On peut dire que c'est le dernier
coup.
M. SAMSON : Au prix que vous exigez, vous êtes capable de mettre
de la terre dessus.
M. HARVEY (Jonquière): Au prix que les contribuables paient pour
avoir certains députés, je vous garantis que les frais
funéraires ne deviennent pas très élevés.
M. SAMSON: Est-ce qu'on a déjà commencé à
vous mettre de la terre dessus?
M. HARVEY (Jonquière): Non. Excepté que cela fait
plusieurs fois qu'on a la chance de se reprendre. Dans mon cas, cela fait
quatre fois. Quand le député de Rouyn-Noranda en sera à
son cinquième mandat, nous en reparlerons.
M. LE PRESIDENT: Les articles 363 à 367. Adopté. Section
IIl: Calcul du revenu. Article 368.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont les mêmes considérations
que nous avons faites ce matin; le gain de capital s'applique.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Section IV: Choix par le conjoint ou une
fiducie. Article 369. Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Chapitre IV: Conjoint ou personne mineure. Les articles
370 à 379.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'est-ce que c'est? La même chose.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Chapitre V: Cas divers. Article 380.
M. HARVEY (Jonquière): A ce chapitre, nous allons passer des
amendements. A l'article 384, remplacer dans la troisième ligne les
mots: "the beneficial ownership" par les mots "the possession as proprietor."
Titre VIIl. Chapitre 1: remplacer le titre anglais par le mot suivant:
"Generalities". Article 386, remplacer la deuxième ligne de la version
anglaise, au deuxième alinéa... C'est un autre chapitre,
excusez-moi.
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 380 à 385 inclusivement.
Adopté avec amendements?
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont des cas divers.
M. LE PRESIDENT: Excusez, M. le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre voudrait attirer notre
attention sur un article en particulier?
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a rien de spécial
là-dedans.
Quand il y a des impôts à payer on aime bien les
conserver.
M. CLOUTIER (Montmagny): S'il y a des articles où il n'y a pas
d'impôts à payer que le ministre nous le dise. On pourrait les
enlever de la loi.
M. HARVEY (Jonquière): Cela nécessiterait le travail de
numéroter à nouveau les articles jusqu'à 932. Je vous
prierais de nous donner une petite chance.
Montants exclus du calcul du revenu
M. LE PRESIDENT: Titre VIIl. Montants exclus du calcul du revenu.
Chapitre I. Généralités. Article 386. Amendement à
l'article 386.
M. HARVEY (Jonquière): Amendement à l'article 386.
Remplacez la deuxième ligne de la version anglaise du deuxième
alinéa par ce qui suit: "Such amounts include those excluded in
computing income under sections" Un instant. Le dernier mot veut dire
"sections". C'est ça! "under sections"; "sec" est la première
syllable du mot "sections" et cela terminait la ligne.
M. LATULIPPE: Est-ce que je pourrais vous demander, M. le
Président, pour quelles raisons... on est bien à l'article
387.
M. LE PRESIDENT: Article 386.
M. LATULIPPE: Je reviendrai à l'article 387.
M. HARVEY: Article 386. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Chapitre Il. Cas divers. Articles 387 et 388.
M. LATULIPPE: A l'article 387, je voudrais demander au ministre
pourquoi, dans le cas de la Loi de l'aide sociale on fait une réserve.
On dit "excepté". Quand arrive le cas des allocations familiales c'est
inclus dans la loi. Cela pourrait être aussi inclus dans la loi de l'aide
sociale. On n'aurait pas besoin de cela ici. Disons que j'y trouve une petite
analogie. Au paragraphe c): "Le montant de toute prestation d'assistance
sociale sur..."
M. CLOUTIER (Montmagny): Si je le comprends bien, c'est une prestation
d'aide sociale faite par une oeuvre canadienne de charité prescrite.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça!
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas une prestation d'aide sociale au
sens du bill 26.
M. LATULIPPE: Bon! Bon!
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Montmagny a
raison.
M. LATULIPPE: Je n'avais pas lu assez loin, M. le Président.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour plus de certitude.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est dans le cadre d'un programme prescrit
prévu par une loi du Canada.
M. HARVEY (Jonquière): Par une loi du Canada ou d'une
province.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la prestation d'assistance sociale du
bill 26.
M. HARVEY (Jonquière): Vous l'avez à c).
M. LATULIPPE: Est-ce à ce chapitre des montants exclus que l'on
pourra parler de nos gars qui travaillent dans le bois? La discussion du
début.
M. HARVEY (Jonquière): On a fait cette discussion. Si vous
voulez...
M. LATULIPPE : On voulait revenir à un article...
M. HARVEY (Jonquière): Vous voulez nous parler à nouveau
de la pitoune de quatre pieds.
M. LATULIPPE: Des gars qui font de la pitoune de quatre pieds, ce n'est
pas tout à fait pareil.
M. HARVEY (Jonquière): Nous avons eu cette discussion. Vous en
reparlerez à la troisième lecture. C'est vous qui allez faire le
discours permis en troisième lecture?
M. LATULIPPE: Je ne sais pas. J'aurais bien aimé qu'on
réussise à faire introduire dans la loi certaines réserves
pour les travailleurs américains, il y en a 8,700 dans le sud-est du
Québec qui travaillent aux Etats-Unis.
M. BACON: Est-ce que le ministre pense que le député de
Beauce va laisser passer une raison comme cela?
M. CLOUTIER (Montmagny): Le travailleur forestier, si j'ai bien compris
la loi a droit à $150 comme les autres.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça! On en a discuté au
moment où on a accordé le moindre entre 3 p.c...
M. LATULIPPE: Ce n'est pas beaucoup!
M. HARVEY (Jonquière): C'est $150 maximum, 3 p.c. ou $150
maximum.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pense bien que les travailleurs
forestiers...
M. HARVEY (Jonquière): Et puis, quand ils sont
créditistes, ils voyagent sept dans la même voiture, avec $150 ils
ne sont pas pires !
M. LATULIPPE: Avec $150 par année? UNE VOIX: Quand ils sont
enregistrés.
M. HARVEY (Jonquière): Ecoutez, j'en ai eu au Lac Edouard
où je vérifiais pour le Canadien National. Il y en a un qui
m'accompa-
gnait. Il réclamait $1.84 pour deux jours de pension. Il
apportait ses sandwiches. Il est à l'hôpital depuis l'âge de
trente ans. Il n'a plus d'estomac.
M. JORON: Il a trop mangé de sandwiches!
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas cela, il a été
créditiste trop longtemps! Là, je n'ai pas fait de distinction
s'il était enregistré ou non!
M. LE PRESIDENT: Article 387. Adopté. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 388. Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Je fais des farces. On fait une farce
à toutes les demi-heures !
M. LE PRESIDENT: Elle est faite pour jusqu'à la fin de la
séance, M. le ministre !
M. HARVEY (Jonquière): Je vous le promets, M. le Président
!
M. LE PRESIDENT: Chapitre IIl: Certaines pensions et indemnités.
Article 389.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont les mêmes dispositions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les vétérans, oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Chapitre IV: Certaines allocations.
Articles 390 et 391.
M. BACON: N'allez pas trop vite!
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de
Trois-Rivières veut les lire attentivement.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça! M. le
député de Trois-Rivières, on attend vos commentaires.
M. BACON: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouyn-Noranda demande tout
le temps pour les lire. Les articles 390, 391. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, c'était
déjà couvert par la Loi de la Législature.
Corporations résidant au Canada
M. LE PRESIDENT: Titre IX.: Les corporations résidant au Canada
et leurs actionnaires. Chapitre I: Dividendes imposables. Les articles 392
à 394 inclusivement.
Adopté.
Chapitre II: Règles particulières. Les articles 395
à 397 inclusivement.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est un domaine très technique.
M. HARVEY (Jonquière): Très technique.
M. LE PRESIDENT: On peut les laisser tomber.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour autant que...
M. HARVEY (Jonquière): Vous faites confiance.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... les légistes se sont penchés
pendant neuf mois sur la rédaction technique. Le ministre devrait nous
dire, sur ces articles, s'il y a des dispositions nouvelles qui
entraînent de nouvelles taxes, des modifications majeures; il n'a
qu'à nous le signaler. On peut faire confiance à ceux qui ont
rédigé les textes, à la lumière des anciens textes.
On n'est pas pour faire...
M. HARVEY (Jonquière): Ces dispositions ont été
vérifiées avec la plus grande attention possible par ceux qui
faisaient partie de l'équipe de rédaction et de l'équipe
de révision. Il n'y a pas de nouvelles augmentations de taxe. Les plus
grandes précautions ont été prises...
A la page 4 du livre gris, la modalité de calcul est
expliquée à d). Nous avons un amendement à l'article
398.
M. LE PRESIDENT: Les articles 395 à 397 sont adoptés.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'exemple no 1 de la page 4, on dit: Il
pourra déduire de son impôt, autrement payable les 2/5 de la
majoration prévue à l'article 392, soit 2/5 de $1,000... est-ce
seulement l'exemption au niveau provincial, l'exemption du
fédéral s'y ajoute-t-elle?
M. HARVEY (Jonquière): C'est le dégrèvement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela s'ajoute au fédéral
seulement.
M. LE PRESIDENT: Je voudrais rappeler aux membres de la commission que
les 934 articles ont été écrits par les légistes du
ministère et ils ont travaillé sur le tout pendant neuf mois et
non pas seulement sur ces trois articles pendant tout ce temps.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord, mais quand on arrive dans la partie
technique, on est certainement moins bien placé pour faire une
discussion à moins de faire appel, nous
aussi, à une armée d'experts et cela va donner quoi? On
serait aussi bien de réunir les experts en dehors de la salle. Pour
autant que cela suit l'ancien texte de loi.
M. HARVEY (Jonquière): Vous voudriez que je vous le signale
lorsqu'il y a du nouveau, je le ferai avec plaisir. Je pense qu'il y aurait
lieu d'apporter des amendements à l'article 401.
M. LE PRESIDENT: A l'article 398 et à l'article 401 aussi.
M. HARVEY (Jonquière): A commencer par l'article 398 : Chapitre
des dividendes présumés. Article 398, remplacer dans la
quatrième ligne du paragraphe (1) de la version anglaise les mots: "any
particular" par "a given". Article 401, remplacer dans la quatrième
ligne de la version anglaise le mot "particular" par le mot "given". Article
402, remplacer dans la troisième ligne le mot "certain" par le mot
"given". Chapitre IV, section 1, remplacer le titre de la version anglaise par
le suivant "Generalities".
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous avez des dispositions nouvelles dans
les articles 398 à 405?
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 398 à 405. Adopté.
Chapitre IV: Transferts à une corporation contrôlée,
section I, article 406. Adopté. Section Il: Evaluation d'un bien
transféré. Les articles 407 à 409 inclus.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a un amendement à l'article
408 : remplacer dans la septième ligne le mot "least" par le mot
"lesser".
M. LE PRESIDENT: Pas de dispositions nouvelles?
M. HARVEY (Jonquière): Un instant, on va vérifier avec les
légistes s'il y a des dispositions nouvelles. Le principe est le
même. C'est tout le nouveau principe du profit de capital.
M. LE PRESIDENT: Ah bon! Alors, les articles 407, 408 et 409.
Adopté. Section IIl: Coût du bien ou de la contrepartie. Les
articles 410 et 411.
M. HARVEY (Jonquière): A 411 nous avons un amendement: remplacer
dans la troisième ligne du paragraphe c) de la version anglaise les mots
"the part" par les mots "that proportion"; retrancher dans la quatrième
ligne de la version anglaise, avant le mot "disposition" le mot "the";
remplacer dans la quinzième ligne du paragraphe c) de la version
anglaise le mot "marked" par le mot "market".
M. LE PRESIDENT: Les articles 410 et 411.
Adopté. Section IV: Transfert par une société. Les
articles 412 à 415. Amendement à 415.
M. HARVEY (Jonquière): Amendement à 415: remplacer dans la
deuxième ligne de la version anglaise les mots "at the" par les mots "in
a partnership as its". Chapitre VI. section I, remplacer...
M. LE PRESIDENT: Pardon, M. le ministre, on est rendu à la
section IV. Il y aura la section V avant.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord, je m'excuse.
M. LE PRESIDENT: Articles 412 à 415. Adopté. Section V:
Perte en capital. Les articles 416 et 417. Adopté. Chapitre V:
Remaniement de capital. Articles 418 à 421.
M. HARVEY (Jonquière): Cela existait autrefois et c'est
traité ici d'une façon différente.
M. LE PRESIDENT: Adopté jusqu'à l'article 421. Chapitre
VI: Fusions. Section I. Généralités. Amendement. Remplacer
le titre de la version anglaise par le suivant: Generalities.
M. HARVEY (Jonquière): Generalities.
M. LE PRESIDENT: Les articles 422 à 428.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Un instant, le député de Montmagny a
demandé quelques instants.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je vais regarder l'article 428.
Ce n'est pas une nouvelle disposition. C'est le surplus non
réparti libéré d'impôt.
M. HARVEY (Jonquière): C'est dans les cas de fusion.
M. LE PRESIDENT: Les articles 422 à 428. Adopté.
Section Il: Calcul du revenu d'un actionnaire d'une corporation
remplacée: les articles 429 à 433. Adopté. Chapitre VIl:
Liquidation d'une filiale canadienne, des articles 434 à 440 avec
amendement à 438.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 438, remplacer dans les deux
dernières lignes du troisième alinéa de la version
anglaise ce qui suit: "Section 436" par ce qui suit: "said section".
M. LE PRESIDENT: Les articles 434 à 440 sont adoptés.
Chapitre VIIl. Définitions. Article 441. Adopté.
Actionnaires de corporation ne résidant pas au
Canada
M. LE PRESIDENT: Article 10: Actionnaires de corporation ne
résidant pas au Canada. Chapitre I: Filiales étrangères.
Les articles 442 à 446.
M. HARVEY (Jonquière): Aucune disposition nouvelle.
M. LE PRESIDENT: Les articles 442 à 446. Adopté. Chapitre
Il: Dividendes reçus des corporations étrangères des
articles 447 et 448. Adopté. Chapitre IIl: Coût de base
rajusté des actions dans une filiale étrangère. Les
articles 449 et 450. Adopté. Chapitre IV: Choix relatif à
l'aliénation d'une action. Les articles 451 à 453. Amendement
à 451.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 451, insérer dans la
neuvième ligne de la version anglaise après le mot "delay" une
virgule.
M. LE PRESIDENT: Les articles 451 à 453. Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Amendement pas trop discuté.
Les sociétés et leurs membres
M. LE PRESIDENT: Titre Il: Les sociétés et leurs membres.
Chapitre I: Généralités. Les articles 454 à 457. Il
n'y a pas de disposition nouvelle, ça va?
UNE VOIX: Il n'y a rien de nouveau là-dedans.
UNE VOIX: Un instant.
UNE VOIX: Les professionnels vont y goûter.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, c'est basé sur la loi
fédérale, la discussion s'est faite au niveau canadien. C'est une
nouvelle définition de la société.
M. HARVEY (Jonquière): Une nouvelle conception.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une nouvelle conception de la
société.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 454 à 457. Adopté.
Chapitre Il: Ententes au sujet du partage; articles 458 à 459.
M. BACON: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 459, un instant.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny, sur l'article
459.
M. CLOUTIER (Montmagny): On me signale le pouvoir
discrétionnaire. On a fait la discussion, je ne me rappelle pas sur quel
article, juste avant l'ajournement. Pouvoir discrétionnaire dont le
ministre devra user consciencieusement.
M. HARVEY (Jonquière): C'est à peu près toujours le
même débat...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de
Trois-Rivières...
M. HARVEY (Jonquière): ... qu'on a autour de ça. Il est
bien sûr que c'est toujours désagréable pour un
démocrate d'avoir à accepter qu'une loi du revenu accorde aux
différents titulaires du ministère du Revenu certains pouvoirs
discrétionnaires. Mais il le faut pour sauvegarder ou s'assurer de
l'efficacité de l'entrée des revenus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour autant qu'on donne le
bénéfice du doute...
M. LATULIPPE: Est-ce que c'était dans l'autre loi?
M. CLOUTIER (Montmagny): ... sérieux aux contribuables.
M. HARVEY (Jonquière): Ce qui rend la sécurité,
c'est "eu égard à toutes les circonstances."
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ça.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un risque qu'il faut courir avec
celui qui est là.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quoi?
M. HARVEY (Jonquière): C'est un risque qu'il faut courir avec
celui qui est là, on espère toujours que "eu égard
à toutes les circonstances".
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a des possibilités pour le
contribuable.
M. HARVEY (Jonquière): C'est toujours contestable par le
contribuable.
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 458, 459. Adopté. Chapitre
IIl: Apport de biens, articles 460 à 463. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont les dispositions qu'on va trouver, si
les gens traitent à distance ou...
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Chapitre IV: Aliéna-
tion d'un bien. Section I: Généralités. Article 464
et article 465; amendement à l'article 465.
M. HARVEY (Jonquière): Amendement à l'article 465:
remplacer dans la quatrième ligne du paragraphe 1 de la version
française le mot "avant" par le mot "après". C'est bien
important.
M. BACON: C'est tout un changement.
M. HARVEY (Jonquière): Remplacer, dans la troisième ligne
du paragraphe 1 de la version anglaise, le mot "before" par le mot "after".
M. LE PRESIDENT: Les articles 464 et 465. Adopté. Section Il:
Dissolution de la société. Les articles 466 à 471.
Adopté. Section IIl: Entreprise continuée par un
propriétaire unique. Articles 472 à 477, avec un amendement
à l'article 477.
M. HARVEY (Jonquière): Amendement à l'article 477,
remplacer, dans la deuxième ligne de la version française, le mot
"ces" par le mot "ses". Insérer, dans la troisième ligne de la
version anglaise, après le mot "of" les mots "each of".
M. LE PRESIDENT: Les articles 472 à 477. Adopté. Section
IV: Entreprise continuée par une nouvelle société. Article
478. Adopté. Section V: Aliénation d'un terrain agricole.
Articles 479 et 480.
M. HARVEY (Jonquière): La parole est au député de
Trois-Rivières.
M. BACON: Au député de Frontenac, pour l'agriculture.
M. LATULIPPE: Je ne sais pas si j'ai quelque chose à dire
là-dessus. Je peux peut-être demander... Vous avez ici "Nouvelles
fiscales"; je trouvais ça un peu bizarre. Peut-être que le
ministre va pouvoir m'éclairer. Ce n'est peut-être pas en relation
avec cet article du tout. On dit: Calcul de l'impôt. Supposons que le
cultivateur sous-mentionné a un revenu de $25,000 en 1971; l'impôt
qu'il devra payer sera établi en premier lieu selon son revenu de base
fixé à $12,000 et il devra ajouter à l'impôt
payé sur le revenu de base de $12,000 un montant égal à
cinq fois l'excédent de l'impôt qu'il devrait payer si son revenu
était égal à son revenu de base augmenté...
M. HARVEY (Jonquière): C'est la formule d'étalement. On va
la voir plus tard. Quand on prendra la formule d'étalement, on
discutera. Gardez votre exemple de côté.
M. LE PRESIDENT: Les articles 479 et 480. Adopté. Chapitre V:
Aliénation d'un intérêt dans une socité. Articles
481 et 482. Adopté.
Les fiducies et leurs
bénéficiaires
M. LE PRESIDENT: Titre XIl: Les fiducies et leurs
bénéficiaires. Chapitre I, Généralités.
Articles 483 à 488. Adopté. Chapitre Il: Aliénation
présumée. Articles 489 à 492. Adopté. Chapitre IIl:
Déductions.
Articles 493 à 495. Adopté. Chapitre IV:
Bénéficiaire privilégié. Article 496 à 498.
Adopté.
M. JORON: Je n'ai pas le temps de les lire, M. le Président.
M. HARVEY (Jonquière): Nous nous apercevons que le
député de Rivière-du-Loup a certainement suivi un cours de
lecture rapide.
M. JORON: Est-ce que nous pouvons avoir le temps de tourner les pages?
C'est tout ce que nous vous demandons.
M. HARVEY (Jonquière): Heureusement que la remarque faite par le
député de Montmagny est à point. Une chance que les
articles plutôt d'ordre technique avaient été faits parce
que certains spectateurs pourraient croire qu'il y a des gens à
l'Assemblée nationale qui sont plus vite en lecture rapide que certains
champions aux Etats-Unis.
M. OSTIGUY: Si le député de Rivière-du-Loup arrache
les dents aussi vite qu'il tourne les pages, il doit faire mal.
M. HARVEY (Jonquière): Cela ne doit pas être drôle
pour le ministre de la Voirie de l'avoir à ses trousses pour le
budget.
M. LE PRESIDENT: Vous n'avez plus le droit à d'autres remarques,
M. le député de Rouville.
M. HARVEY (Jonquière): On revient à l'article...
M. LE PRESIDENT: ... 499.
M. LATULIPPE: Il faut revenir. A l'annulation présumée,
est-ce que ce sont des matières qui sont négociables avec le
ministère?
M. HARVEY (Jonquière) : Voulez-vous répéter votre
question? Je n'ai pas compris.
M. LATULIPPE: L'annulation présumée d'un bien, est-ce que
cela peut-être à un certain moment négociable ou si ce sont
des ententes de gré à gré ou si c'est toujours la loi qui
fait office de réglementation?
M. HARVEY (Jonquière): C'est la loi qui fait office de
réglementation. Ce n'est pas négociable.
M. LATULIPPE: Dans certains cas, le ministre peut quand même
revenir sur une décision comme celle-là, avec les pouvoirs
extraordinaires qu'il a!
M. HARVEY (Jonquière): C'est une question de fait. A un certain
moment, s'il y a eu erreur de la part d'un fonctionnaire, c'est sûr qu'on
a le pouvoir de corriger une erreur. Mais c'est une question de fait. Au
départ, ce n'est pas négociable. Mais s'il y a eu une erreur, une
erreur se corrige. Je suis d'accord sur cela. D'ailleurs, devant la preuve
qu'il y a eu erreur, le premier qui la corrigera, c'est nécessairement
le fonctionnaire qui l'a commise. Et cela arrive.
M. LE PRESIDENT: MM. les membres de la commission...
M. HARVEY (Jonquière): Chapitre V...
M. LE PRESIDENT: ... afin de permettre à tous les membres de la
commission de reprendre leur souffle, nous allons suspendre les travaux
jusqu'à 8 h 15.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, jusqu'à
l'article 523, ce sont des articles techniques de la même nature que ceux
que nous avons étudiés.
M. BACON: Peut-on donner un autre coup et se rendre là?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais à la lumière des
remarques que j'ai faites cet après-midi sur la partie technique...
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... c'est réservé aux
techniciens. Cela a été étudié et discuté
longuement, à partir de la législation antérieure, la
législation fédérale. Alors, je suggérerais qu'on
se rende à l'article 523 inclusivement...
M. BACON: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... et que nous commencions à l'article
524, là où les membres de cette commission peuvent porter un
jugement de valeur sur la législation actuelle. Nous reprendrons
là ce soir, à huit heures et quart.
M. HARVEY (Jonquière): Je suis parfaitement d'accord avec le
député de Montmagny. Donc, on pourrait considérer les
articles 499 à 523...
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Ce qui met fin aux articles purement
techniques. Nous reviendrons ce soir à huit heures et quart, en
commençant à l'article 524.
M. LE PRESIDENT: Alors, le député de Montmagny est
même plus vite que le député de Rivière-du-Loup.
M. OSTIGUY: M. le Président, même salle? M. LE PRESIDENT:
Même salle. (Suspension de la séance à 18 h 2)
Reprise de la séance à 20 h 26
M. LAFRANCE (président de la commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Avant d'ouvrir la séance, j'aurais quelques remarques à
faire à l'endroit des membres de la commission. On a
suggéré aux membres de procéder ainsi, quitte à
discuter ce procédé. C'est libre discussion s'il y a lieu. On
pourrait annexer la liste des amendements au rapport final qu'on
présentera à l'Assemblée nationale, plus l'amendement qui
n'est pas enregistré dans le fascicule qui nous est fourni par le
ministre mais qui est tout de même inscrit au journal des
Débats.
M. HARVEY (Jonquière): C'est celui que vous aviez dans votre
texte, il était rayé en rouge, on l'a signalé ce
matin.
M. LE PRESIDENT: On pourrait annexer au rapport le petit fascicule. Il y
a aussi des erreurs de copiste qui se sont glissées dans le texte, j'ai
pris la peine de lire le texte à l'heure du lunch. J'ai constaté
quelques petites erreurs. Nous allons permettre aux fonctionnaires de corriger
ces erreurs-là. On pourrait aussi annexer le livre gris pour
référence au rapport qu'on fera à l'Assemblée
nationale. Est-ce que vous êtes d'accord?
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'ai pas d'objection. Mais quand on adoptera
l'article, vous direz: Article amendé.
M. LE PRESIDENT: Oui, d'accord. M. le député de
Beauce.
M. ROY (Beauce): Quant aux amendements que le ministre entend proposer,
avez-vous l'intention de les déposer avant la publication du rapport?
Est-ce que vous pouvez nous les donner?
M. HARVEY (Jonquière): Vous les avez en main, et celui qu'il a
mentionné, qui n'était pas inscrit au rapport, c'était un
mot rayé dans l'épreuve que vous avez en votre possession et que,
par erreur, on a oublié de mentionner sur la liste qu'on vous a remise
dès le début en même temps que le cahier gris.
Calcul du revenu imposable
Règle
d'application
M. LE PRESIDENT: Livre IV: Calcul du revenu imposable. Titre I:
Règle d'application, article 524. Adopté.
Titre Il...
M. HARVEY (Jonquière): Un instant. Il n'y a pas d'amendement.
Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 525.
Exemptions personnelles
M. LE PRESIDENT: Article 525: Exemptions personnelles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais poser une question au ministre.
D'après moi, il y a une seule différence avec la
législation fédérale le ministre confirmera
c'est le paragraphe h), le fédéral a indiqué $1,000 s'il a
l'âge de 65 ans avant la fin de l'année, c'est pour la personne
âgée de 65 ans.
Le reste de l'article, c'est comme la législation
fédérale.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la différence. Eux, c'est le
budget Turner.
M. LE PRESIDENT: Le député de Gouin.
M. JORON: Sur le sujet des exemptions, il y a eu un long débat
qui a opposé les exemptions au dégrèvement d'impôt,
au crédit d'impôt, dans le passé. Je voudrais faire
référence à l'opinion du premier ministre, à la
conférence de Winnipeg, dans sa déclaration, au mois de juin
1970. Je cite le premier ministre dans sa déclaration de Winnipeg: Nous
nous demandons toutefois s'il n'aurait pas été
préférable de remplacer ces abattements de base par des
crédits d'impôt ainsi que l'avaient recommandé les
commissions Carter et Bélanger. Un tel régime pourrait
s'intégrer plus facilement à la politique sociale du gouvernement
fédéral et des provinces. Avant d'accepter les propositions
fédérales, c'est-à-dire les nouveaux abattements qui
étaient suggérés à l'époque, en ce qui
concerne les exemptions de base, nous croyons qu'il est nécessaire de
procéder à un examen complet du régime des exemptions et
des allocations sociales, à tout le moins des allocations familiales. En
effet, la politique des exemptions peut difficilement se dissocier de la
politique sociale et nous croyons qu'elle devrait faire l'objet d'une analyse
dans ce contexte. Aussi, nous nous proposons de mettre sur pied un groupe de
travail qui étudiera d'urgence cette question et qui fera rapport avant
la fin de l'été. Nous espérons ainsi être en mesure
de faire part de nos points de vue; ainsi de suite.
Je voudrais demander au ministre quel a été le
résultat de ce comité qu'annonçait le premier ministre il
y a deux ans? Quelles sont les incidences justement sur la politique
d'allocations familiales du gouvernement? Pourquoi ont-ils
préféré la formule des abattements des exemptions de base
à celle des crédits d'impôt que semblait
préférer le premier ministre il y a deux ans?
M. HARVEY (Jonquière): Au stade où était rendue
l'étude du comité, nous en serions revenus à un
crédit d'impôt à peu près semblable à celui
sur lequel tente de s'aligner l'Ontario. Nous n'étions pas prêts,
où en était rendue l'étude, à appliquer un
crédit d'impôt. Les
études ne sont pas complétées. Le comité n'a
pas mis de côté ce sujet spécifique, mais a
travaillé avec nous sur la grande réforme. Parce qu'il ne faut
pas oublier que la refonte de la loi de l'impôt sur le revenu, dont
l'assiette était l'ancienne loi fédérale de l'impôt
sur le revenu avec la réforme fiscale fédérale, nous
demandait, à nous, et à tous nos meilleurs hommes au
ministère, de travailler en vitesse pour présenter une
législation. Vous voyez, vous constatez que ces gens-là ont
travaillé presque jour et nuit pour éviter qu'on arrive seulement
à l'automne avec une législation pour les contribuables et les
entreprises.
A ce moment-là, les études vont se poursuivre et il est
bien sûr que toutes les provinces du Canada qui ont fait des
études poussées dans ce sens n'ont pas encore agi dans le sens du
vrai crédit d'impôt.
M. JORON: Vous dites que c'est la nécessité de s'aligner
avec la réforme fédérale qui fait mettre ça au
rancart pour l'instant, mais vous n'abandonnez pas l'idée comme
telle?
M. HARVEY (Jonquière): On ne l'abandonne pas, mais il reste qu'il
faut nécessairement si on en vient à cette idée
comme solution ou comme décision, parce qu'on a des fonctionnaires qui
se réunissent de façon permanente avec ceux des autres provinces
avoir une espèce de consensus pour prendre une décision
semblable. A ce jour, toutes les provinces ont finalement accepté les
exemptions, parce que certaines provinces n'ont pas poussé leurs
études aussi loin que d'autres ne l'avaient fait, exemple l'Ontario ou
le Québec.
M. JORON: Est-ce que vous estimez que c'est là un domaine
où le Québec pourrait agir seul,même si le
fédéral ou les autres provinces n'agissaient pas dans le
même sens? En d'autres mots, est-ce qu'on pourrait adopter un
système de crédit d'impôt ici, s'il n'était pas
adopté ailleurs?
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça qui était la phase.
Cela dépend de ce qu'on veut dire par crédit d'impôt.
Prenons l'exemple que je vous donnais dans mon droit de réplique,
l'Ontario appelle ça un crédit d'impôt et quand vous avez
affaire à un contribuable qui ne paie pas d'impôt, qui va retirer
un montant pareil, c'est une subvention. Le crédit d'impôt peut
vouloir dire...
M. JORON: Est-ce qu'on pourrait appeler ça un
dégrèvement?
M. HARVEY (Jonquière): Une exemption. Cela peut-être une
équation.
M. JORON: En fait, ce système est en fait beaucoup plus
progressif et beaucoup plus équitable dans un sens que le système
des abattements. Il est sûr qu'une exemption de base de $1,500 ne vaut
pas grand-chose pour un gars qui gagne $4,000, mais ça vaut en maudit
pour celui qui gagne $40,000 par exemple. Dans le sens d'une réforme qui
se veut axée vers une éventuelle plus grande équité
et ainsi de suite, il semble inscrit qu'il va falloir abandonner le
système des exemptions un jour ou l'autre, le système des
abattements de base.
M. HARVEY (Jonquière): C'est corrigé par la
progressivité des taux.
M. JORON: Jusqu'à un certain point.
M. HARVEY (Jonquière): Le type qui en est rendu â payer 60
p.c. du dollar qu'il gagne à un certain niveau, on le lui corrige un peu
et d'une drôle de façon.
Il est bien sûr que l'idéal, comme le dit le
député de Gouin, en fiscalité, ce serait de trouver la
formule qui serait un vrai crédit d'impôt, et ce n'est pas
facile.
Est-ce que ce serait applicable dans le Québec, sans que ce soit
appliqué dans les autres provinces, sans considérer d'autres
politiques gouvernementales? C'est peut-être possible. Mais se prononcer
catégoriquement en disant oui serait m'aventurer sur un terrain
plutôt glissant.
M. JORON: Ce n'est pas le même cas que dans la discussion que nous
avons eue ce matin sur les gains de capitaux, mais c'est peut-être un
domaine où la marge de manoeuvre est quand même plus large et
pourrait permettre aux Québécois d'avoir un système un peu
plus équitable que celui des autres provinces ou du gouvernement
fédéral. Enfin, je n'insiste pas davantage. Je suis content de
voir que le ministre n'écarte pas l'idée, qu'il la retient.
Personnellement ou au nom de mon parti, je pourrais faire mienne la
déclaration du premier ministre à Winnipeg. Nous aussi, nous
croyons préférable ce système, par rapport aux exemptions
de base. Et nous aurions aimé le voir inscrit dans la loi.
J'espère que, dans un délai assez bref, le ministre nous
reviendra avec un amendement...
M. HARVEY (Jonquière): Avant que tous les éléments
soient bien étudiés par un comité d'étude, il est
bien difficile de se lier en disant catégoriquement: C'est ça. Je
prends un exemple et un exemple est toujours un peu boiteux, quand on compare
des choses qui ne sont pas semblables. Je me souviens d'avoir
préconisé une seule ville, comme regroupement, au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Mais j'ai pris la précaution de dire: Pour
autant que le rapport des experts préconisera une ville. Si on disait
deux ou trois, après une étude sérieuse; d'accord. Et
après étude, il s'est avéré que c'était
trois. Et maintenant, on me ressort mon discours dont le titre était:
Une ville au Saguenay.
Quand on lit le texte, je disais: Après étude par des gens
qui s'y connaissent dans le développement municipal ou le regroupement
municipal, je me rallierai volontiers à la création d'une, deux
ou trois villes au Saguenay. Ecoutez, si Harvey a dit: Une ville au Saguenay,
c'est la même chose pour le crédit d'impôt, tous les
éléments étudiés. Si cette formule s'avère
l'idéal comme objectif, pour rejoindre la plus grande
équité, je suis bien d'accord avec vous. Nous n'en sommes pas
rendus là en raison de tout ce qui nous est arrivé pour notre
régime fiscal, pour garder également la marge de manoeuvre dont
nous avons besoin pour ne pas avoir une loi purement similaire à celle
du fédéral, ou encore créer une jungle fiscale.
M. JORON: Je comprends que vous avez dû travailler vite dans les
circonstances. Par rapport aux études que vous mentionnez, il faut quand
même souligner que si les rapports Carter et Bélanger en avaient
fait la recommandation formelle, j'imagine qu'ils n'ont pas fait cette
recommandation dans le néant, qu'ils avaient justement
étudié la question, pesé le pour et le contre. S'ils
faisaient la recommandation, c'était certainement à la suite
d'études probablement approfondies.
Dans ce sens, il y a déjà passablement d'études qui
ont été faites. Si ces deux commissions, entre autres, l'ont
recommandé, on peut prétendre qu'il y a déjà des
arguments très solides...
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs, le député de
Gouin doit constater qu'au fur et à mesure que les législations
sont amendées, surtout' dans le domaine fiscal, qu'elles soient
municipales ou autres, on revoit des suggestions ou des recommandations
formulées par la commission Bélanger.
Pour certaines recommandations, on va même plus loin, parce qu'il
y a eu évolution. Dans le contexte, il est sûr que ces
études, faites par des experts dans ce domaine, sont une aide
précieuse pour les législateurs et ceux qui ont la
responsabilité d'administrer. Mais ça se fait avec le temps.
Je voudrais également en profiter pour ne pas induire la
commission en erreur. A g), nous gardons l'équivalent de personnes
mariées aux membres des ordres religieux. Vous savez, pendant longtemps,
les ordres religieux, qui ne recevaient pas la parité de salaires, dans
le domaine hospitalier, dans le domaine de l'éducation,
bénéficiaient de certains avantages fiscaux. Nous leur avons
laissé l'avantage d'être considérés comme des gens
mariés parce qu'ils contribuent à faire vivre ceux qui
travaillent à l'intérieur de leur communauté. Mais ils
sont traités exactement sur le même pied qu'un curé dans
une paroisse qui, tout en bénéficiant du statut de personne
mariée en étant célibataire, paie ses impôts comme
un autre contribuable. Je ne voulais pas vous induire en erreur en disant qu'il
y avait seulement h) 650.
M. JORON: Sur un autre sujet un peu relié, mais que cet article
nous invite à aborder, qu'est-ce que vous pensez de ce qu'on a
invoqué cet après-midi, la taxation de l'unité familiale
plutôt que les individus, les conjoints séparément?
C'était aussi une des recommandations de Carter; je ne me souviens plus
si Bélanger en parlait.
M. HARVEY (Jonquière): Une des raisons, c'est que c'était
très complexe et ça demandait plus d'étude.!.
M. JORON: Savez-vous, par contre, qu'encore là on a un exemple
où une marge de manoeuvre est peut-être laissée au
Québec même à l'intérieur du régime
fédéral. Cela pourrait permettra d'adopter ce système au
Québec même s'il n'est pas adopté en Ontario ou au niveau
fédéral?
M. HARVEY (Jonquière): Mais encore là, il ne faut pas
regarder seulement le côté fiscal. Il faut regarder
l'ensemble.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faudrait tenir compte des allocations
familiales.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela. Il y a d'autres facteurs
à considérer. C'est l'ensemble.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le Québec est le seul...
M. HARVEY (Jonquière): Uniquement du côté fiscal, il
est sûr qu'il y aurait avantage, mais...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est tout le système de
l'éducation: la contribution de bourses, prêts-bourses, le
régime d'allocations familiales, enfin, tout ce qui est accordé
à la famille, comme ensemble. Il faudrait voir ce que cela donne.
M. HARVEY (Jonquière): C'est sûr.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'ailleurs, ils ne peuvent pas isoler
l'étude d'une politique fiscale d'une politique familiale
élaborée par le ministère des Affaires sociales. C'est un
tout.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté? L'honorable député
de Beauce.
M. ROY (Beauce): A l'article 525, j'aimerais ici...
M. BOSSE: Vous n'avez pas donné votre place à un
autre?
M. ROY (Beauce): J'ai donné ma place mais M. le ministre m'a
permis de revenir pour en discuter parce que nos travaux parlementaires en
Chambre... Nous aurions pu être deux ou trois...
M. BOSSE: Vous représentez un comté favorisé par le
ministère de la Voirie.
M. ROY (Beauce): Ne tournez pas le fer dans la plaie.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): On parle des exemptions ici qu'une personne peut
déduire, soit un montant de $1,500 plus un montant de $1,350 s'il
subvient aux besoins de son conjoint. A ce moment-là, cela fait un total
de $2,850 déductible pour un couple marié. On se rappellera
qu'avant l'adoption d'une législation par le Québec concernant
les allocations familiales provinciales qui sont versées deux fois par
année, les contribuables avaient droit à un certain montant
alloué par enfant à charge, un enfant de moins de 16 ans. Alors,
aujourd'hui, il n'en est plus question avec les nouvelles dispositions de la
loi. Dans la nouvelle loi qui nous est proposée, il n'en est plus
question non plus.
M. HARVEY (Jonquière): Par contre, il faut ajouter que le
système d'allocations familiales part du premier enfant et un montant de
$32.50...
M. CLOUTIER (Montmagny): Un montant de $30, $35, $40, $50, $60, $70.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela. Dans mon cas, j'en ai deux. Il
y a $65 qui sont versés à l'épouse. Cela fait place
à ce que donnait l'exemption auparavant.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et en 1967, quand la loi a été
passée je ne sais pas si le député de Beauce a vu
ces tables...
M. ROY (Beauce): Je suis au courant de cela. Je voulais dire qu'il y a
de nouvelles dispositions...
M. HARVEY (Jonquière): Parce que si cela n'avait pas
été... C'est cela que je voulais dire au député de
Beauce.
Si, à ce moment-là, le député de Montmagny
qui était ministre de la Santé et du Bien-Etre social n'avait pas
eu cet esprit d'équité de regarder l'ensemble du problème,
pas uniquement le côté social, il a également
regardé le côté fiscal parce qu'il aurait très bien
dit: A partir du troisième enfant. Il n'a pas voulu, par exemple, que la
famille commence à être considérée au Québec
à partir du troisième enfant. On le voit très bien. Dans
mon cas, mon épouse peut retirer $65 par année pour les deux
enfants et cela peut m'en coûter $130 en impôt. Je pense que le
problème est vu dans son ensemble. C'est un cas type. Il lui avait
été donné de me fournir des explications après un
débat très amical que j'avais soulevé moi-même alors
que j'étais dans l'Opposition. Ce sont les arguments qu'il m'avait
servis, arguments que j'avais d'ailleurs acceptés parce que je l'avais
vu uniquement du côté fiscal. Lui, il me l'a fait voir dans
l'ensemble.
M. ROY (Beauce): Ce que je veux dire au ministre c'est qu'actuellement
il y a un projet de loi qu'on appelle le bill 286 déposé devant
l'Assemblée nationale et dont la première lecture a
été faite. On sait qu'actuellement il y a une loi qui va
être adoptée incessamment, si elle ne l'a pas été,
par le gouvernement fédéral, la nouvelle loi des allocations
familiales. On ne sait pas encore ce qui va se produire à ce
moment-là. Mais, étant donné les changements, je ne veux
pas intervenir sur les changements qui vont avoir lieu. Je veux me
référer au discours que j'ai fait en deuxième lecture,
à savoir si le ministre, à ce stade-ci, peut nous assurer,
confirmer ou non, mais très clairement, si les allocations familiales,
en vertu des nouvelles dispositions législatives qui viennent devront
être ajoutées au revenu des particuliers?
M. HARVEY (Jonquière): Tout ce que je peux dire au
député de Beauce c'est que nous avons discuté et
adopté cet après-midi cet article et que les allocations
familiales sont dans les exemptions, comme je l'ai expliqué et comme le
député de Montmagny l'a également fait.
Présentement il y a un projet de loi devant la Chambre. On a
adopté cet après-midi... les allocations ne seront pas
imposables. Maintenant, je ne m'engage pas sur une loi actuellement en cours,
je n'ai même pas le droit de le faire. Est-ce que nous aurons le temps
avant la fin de la session de disposer du bill des allocations familiales?
C'est encore une autre affaire.
M. ROY (Beauce): J'aimerais savoir de l'honorable ministre, à ce
stade-ci, quel est l'article, dans le projet de loi qui mentionne clairement
que les allocations familiales ne seront pas imposables.
M. HARVEY (Jonquière): Nous l'avons adopté cet
après-midi. Je vais vous le donner.
M. ROY (Beauce): Il n'y a aucun article dans le projet de loi.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais vous le donner
immédiatement.
M. ROY (Beauce): Oui, j'aimerais avoir l'article.
M. HARVEY (Jonquière): Demandez-le à votre
collègue, on le lui a donné cet après-midi.
M. ROY (Beauce): Je le lui ai demandé, justement.
Dans l'article 291, chapitre IV, on dit: "Un contribuable doit inclure
un montant qu'il reçoit à titre de prestation de retraite, y
compris une pension ou un supplément reçu en vertu de la Loi sur
la sécurité à la vieillesse (Statuts du Canada), un
paiement semblable fait en vertu d'une loi provinciale, ainsi qu'une prestation
versée en vertu du Régime de rentes du Québec (1965,
1ère session, chapitre 24) ou d'un régime équivalant au
sens de ladite loi, en excluant toutefois un paiement d'assistance sociale
basé sur un examen des ressources ou des besoins et fait par une oeuvre
de charité canadienne prescrite ou en vertu d'un programme prescrit
prévu par une loi du Québec, du Canada ou d'une autre
province."
Si j'ai bien compris la teneur de l'article 291, cela inclut uniquement
les allocations d'assistance sociale qui seraient versées en vertu du
bill 26. A moins qu'on me prouve le contraire.
M. HARVEY (Jonquière): Un programme prescrit peut être
n'importe quoi.
M. ROY (Beauce): Oui, mais c'est quoi?
M. HARVEY (Jonquière): C'est n'importe quoi. Comme une loi, par
exemple.
M. CLOUTIER (Montmagny): On appelle ça un programme d'allocations
familiales.
M. HARVEY (Jonquière): Il vous le dit. Cela peut s'appeler un
programme d'allocations familiales.
M. ROY (Beauce): C'est parce que, dans le bill 286...
M. HARVEY (Jonquière): C'est exclu du revenu. Comment voulez-vous
imposer une somme d'argent, qui est exclue du revenu? On a passé un
article pour Loto-Québec. Un gain à Loto-Québec est exclu
du revenu. Comment voulez-vous qu'on le taxe? Il est dans la loi, mais c'est
parce qu'il n'existait pas.
M. ROY (Beauce): Dans la loi 286, si on fait la lecture au complet, il
n'est aucunement question de ce facteur. Il n'en est pas question. J'ai relu la
loi, deux fois. J'ai cherché un article dans lequel je pourrais
m'assurer que la nouvelle législation d'allocations familiales, qu'elle
soit fédérale ou provinciale, soit exclue de la nouvelle loi de
l'impôt. Je n'ai rien trouvé.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que vous voulez prendre deux
minutes pour lire?
M. ROY (Beauce): Cinq et même dix minutes, M. le ministre.
M. HARVEY (Jonquière): Lisons deux minutes. Je ne vous demanderai
pas dix minutes parce que je n'aurai pas la patience. Si vous ne comprenez pas,
je vous laisserai parler. "Le contribuable doit également..."
M. ROY (Beauce): Quel article?
M. HARVEY (Jonquière): Article 286: "Le contribuable doit
également inclure un montant qu'il reçoit à titre: a)
d'allocation de retraite; b) de prestation au décès; c) de
prestation versée en vertu de la loi de 1971 de l'assurancechômage
cela, c'est nouveau d) de bénéfice prévu aux
règlements faits en vertu d'une loi d'affectation des crédits
prévoyant l'établissement d'un régime d'assistance
transitoire pour les personnes employées à la production
d'articles auxquels l'accord canado-américain sur les produits de
l'automobile, signé le 16 janvier 1965 s'applique; e) d'avantage en
vertu d'une loi du Canada prévoyant un régime d'assistance pour
le recyclage des personnes employées dans la production du textile et du
vêtement; f) de bénéfice en vertu d'un régime de
prestation supplémentaire de chômage, dans la mesure prévue
à l'article 697; g) de bénéfice en vertu d'un
régime d'intéressement différé, dans la mesure
prévue aux articles 666 et 668. Le reste est exclu. Comment voulez-vous
qu'on taxe ce qui n'est pas inclus dans le revenu?
M. ROY (Beauce): Ainsi, le ministre peut me dire, pour les fins du
journal des Débats, de façon à ce que ce soit bien
inscrit, que la nouvelle loi d'allocations familiales, quelle soit
fédérale ou provinciale, ne sera pas imposable en vertu des
présentes dispositions incluses dans le bill 38.
M. CLOUTIER (Montmagny): On fonctionne en vertu de la loi d'allocations
familiales de 1967.
M. ROY (Beauce): C'est d'accord, mais je voudrais savoir, pour l'avenir,
en vertu des nouvelles...
M. BRISSON: ... on va y revenir...
M. HARVEY (Jonquière): Comment voulez-vous que je m'engage, moi,
ici, en vertu du fait que ce n'est pas inclus dans le revenu, au nom de tous
les députés de la Chambre qui pourraient présenter un
amendement, qui pourrait être accepté par la majorité des
membres ou peut-être à l'unanimité par les membres de la
Chambre, amendement qui pourrait provenir de vous? Je ne mériterais
même pas d'occuper le siège que j'occupe comme homme
responsable.
M. ROY (Beauce): Mais pour mériter le siège que vous
occupez à l'heure actuelle, vous ne pouvez pas nous garantir que la
nouvelle loi d'allocations familiales, soit fédérale ou
provinciale, qui est actuellement à l'étude, en vertu du nouveau
régime fiscal, sera exempte d'impôt. C'est ce qu'on me dit.
J'accepte la parole du ministre.
M. JORON: Ce ne l'est pas aujourd'hui. Qu'est-ce qui arrivera en
1980...
M. ROY (Beauce): Je ne parle pas de 1980. Je parle de la nouvelle loi
qui est actuellement à l'étude.
M. BRISSON: Elle n'est pas adoptée.
M. ROY (Beauce): C'est parce que, s'il n'y a aucune disposition dans nos
lois du revenu, c'est la loi fédérale qui est appliquée.
La loi fédérale ne peut tout de même pas mettre des
exclusions ou des inclusions concernant les dispositions de la loi
provinciale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Même si on le marquait dans la loi, quand
on va présenter une loi des allocations familiales, on peut bien
modifier les deux lois. On peut marquer dans la loi des allocations familiales
que les allocations familiales vont être imposables, apporter un
amendement à cette loi-là et les rendre imposables. Mais, pour
autant qu'aujourd'hui la loi des allocations familiales actuelle n'impose pas
les allocations familiales, c'est* tout ce qu'on peut demander pour maintenant,
c'est le maximum. Le législateur ne peut pas s'engager, le ministre ne
peut pas dire qu'en 1972, à l'automne, advenant la possibilité
d'étudier une loi des allocations familiales, ce qui arrivera. On ne le
sait pas. La loi des allocations familiales peut être
présentée dans un autre contexte, complètement. J'ai
déjà suggéré un plan d'allocations familiales au
fédéral, et le plan était tellement différent que
les allocations familiales étaient imposables. C'était un tout
autre contexte. C'était une tout autre proposition d'allocations
familiales. Au lieu d'avoir la sélectivité, comme on l'a,
c'était un autre plan, c'était l'universalité et on
atteignait la sélectivité par un autre moyen. C'est aussi simple
que cela.
M. ROY (Beauce): Cela répond très bien à ma
question. C'est très clair. Je n'ai pas demandé pour 1980. Je
demandais pour les nouvelles lois. Etant donné qu'on ne peut pas,
à cause de certaines circonstances...
M. HARVEY (Jonquière): Pour la loi actuelle...
M. ROY (Beauce): ... j'estime que la question est actuellement à
l'étude et qu'il n'y a rien de décidé.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. Adopté.
M. JORON: L'article 525 adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 525. Adopté.
Articles 526, 527. Adopté. Article 528. Adopté. Articles
529 et 530. Adopté. Article 531, un amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Article 531. Remplacer dans la
quatrième ligne de la version anglaise le mot "dependent" par
"dependant". C'est "ant" au lieu de "ent". C'était une erreur de
frappe.
M. LEDUC: Ah! les Anglais.
M. LE PRESIDENT: Article 531. Adopté avec amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Le titre IIl: Dons de charité.
Dons de charité
M. ROY (Beauce): Adopté sur division.
M. HARVEY (Jonquière): Quelle division. Vous vous opposez
à quoi?
M. ROY (Beauce): Au chapitre dans son ensemble.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous ne voulez pas qu'il y ait
d'exemptions.
M. HARVEY (Jonquière): Un instant. Je veux bien que le
député de la Beauce nous fasse les représentations qu'il
voudra. Il nous a posé des questions. Les questions que vous venez de
nous poser étaient d'accord, je n'ai pas d'objection, je ne me
cache pas derrière le règlement sur des articles qui ont
été adoptés à l'unanimité cet
après-midi. Je ne vois pas comment un chapitre qui n'affecte en rien la
discussion qu'on vient d'avoir, serait adopté sur division. Il faut
toujours bien être logique. Vous savez, si j'ai des bêtises
à chanter à mon laitier, parce qu'il a cassé une pinte de
lait sur ma galerie, je n'accroche pas le boulanger, j'attends le laitier, le
lendemain matin. Alignons-nous. Ce chapitre ne concerne aucunement la
discussion qu'on vient d'avoir. Vous voulez accepter le chapitre sur division,
entendons-nous.
M. ROY (Beauce): Voici, M. le Président...
M. HARVEY (Jonquière): Vous ferez votre débat en Chambre.
En troisième lecture vous direz: Sur division. Vous aurez votre chance.
Vous prendrez la parole, j'ai l'impression que c'est vous qui allez faire le
débat. Selon les règlements, on a un discours par parti, vous le
ferez, vous.
M. ROY (Beauce): Mais M. le Président...
M. HARVEY (Jonquière): Vous direz à votre gars...
M. ROY (Beauce): Je crois que nous avons quand même droit...
J'étais à examiner l'article 525. Ces articles sont assez longs
à lire et finalement on passe aux articles 526, 527 et
528. Nous nous devons quand même d'être réalistes. Si
le gouvernement libéral avait un programme lorsqu'il s'est fait
élire en 1970, je dois dire que nous en avions un aussi. Dans notre
programme il était clairement établi que les exemptions
personnelles étaient supérieures à cela. Comme ces
dispositions législatives, les exemptions...
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez une consolation, comme
gouvernement, vous semblez oublier que vous, vous vous êtes fait
élire dans votre comté, mais la majorité des citoyens a
envoyé une majorité de députés. C'est un bill du
gouvernement. Si c'était un bill de votre parti, je vous trouverais
faible.
M. ROY (Beauce): M. le Président, est-ce qu'un
député a le droit oui ou non d'accepter un article sur division,
c'est-à-dire de donner sa dissidence?
M. BRISSON: Vous n'avez pas droit de vote.
M. ROY (Beauce): Ou de dire qu'il n'accepte pas tel article.
M. HARVEY (Jonquière): D'abord, vous avez droit de parole, mais
en commission, vous n'avez pas droit de vote.
M. JORON: Vous n'êtes pas assez.
M. HARVEY (Jonquière): Le point que vous avez justement
discuté tout à l'heure, votre gars l'avait adopté avec
nous. Il faudrait que vous vous entendiez. On en aura trois sortes tout
à l'heure.
M. ROY (Beauce): Je ne parle pas de l'article 291, que le ministre ne
charrie pas trop. Je parle de l'article 525.
M. HARVEY (Jonquière): Sur quoi êtes-vous dissident sur
l'article 525?
M. ROY (Beauce): On est dissident sur les déductions personnelles
qu'on donne. On ne tient pas compte d'un père de famille qui peut avoir
cinq ou six enfants, à l'heure actuelle et qui doit être imposable
de $1,150, alors qu'il ne gagne que $80 par semaine. M. le Président, je
m'excuse, mais jamais on ne me fera accepter cela, ni ici ni ailleurs.
M. HARVEY (Jonquière): Sur division.
M. ROY (Beauce): Que vous vouliez faire une discussion ou non, moi, je
ne l'accepte pas. C'est clair.
M. BRISSON: Vous n'avez pas le droit de vote, vous vous êtes fait
remplacer par le député de Frontenac.
M. CLOUTIER (Montmagny): Juste pour reprendre quand il dit qu'il gagne
$80 par semaine.
M. ROY (Beauce): Une personne qui gagne $80 par semaine gagne $4,160 par
année.
M. HARVEY (Jonquière): Elle ne paye pas de taxe. En plus, elle
bénéficie d'une allocation familiale accrue parce qu'elle a cinq
enfants.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il a $4,000 d'exemption de base. Elle a droit
aux exemptions de dons aux oeuvres de charité puis elle a droit à
$150...
M. ROY (Beauce): Au provincial?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, au provincial. On est dans le domaine
provincial, on ne parle pas de la législation fédérale. Il
y a le fédéral en plus, mais là je ne m'occupe pas du
fédéral, on parle de notre législation.
M. HARVEY (Jonquière): Non, on parle du provincial.
M. CLOUTIER (Montmagny): On parle de notre législation à
nous. L'exemple du député de Beauce, c'était juste pour
faire cette petite correction. Sur le fond je voudrais toucher à ce que
le ministre vient de dire.
Je pense que le député de Beauce n'est pas d'accord sur a)
et b). Je pense qu'il aurait voulu inscrire, à part ça, un autre
sous-article pour indiquer que les enfants, de zéro à seize ans,
ont droit à une exemption de $300.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): A ce moment, qu'il en fasse un amendement. Si
les amendements ne sont pas acceptés par les membres de la commission,
il pourra inscrire la dissidence de son parti.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. ROY (Beauce): Je suis d'accord. D'ailleurs, on y reviendra sur le
rapport. Nous allons inscrire des amendements dans le rapport.
M. HARVEY (Jonquière): Mais proposez votre amendement et on va en
disposer. C'est parce que vous concluez en disant sur division, sans avoir
comme dit le député de Montmagny
présenté un amendement. Nous avons eu une discussion sur un
sujet. Et vous revenez à l'article 525 et dites: C'est sur l'article
525, tel et tel paragraphes. Proposez un amendement et votre dissidence va
être enregistrée. On va disposer de l'amendement.
M. ROY (Beauce): C'est parce que nous n'avons personne pour
écrire les amendements à l'heure actuelle, à la
façon dont on procède pour l'étude de cette loi.
M. HARVEY (Jonquière): Vous n'avez pas besoin de l'écrire.
Proposez-le verbalement. Le député de Montmagny l'a presque
formulé pour vous.
M. ROY (Beauce): L'amendement...
M.SAMSON: Faites l'amendement. Nous vous le demandons.
M. HARVEY (Jonquière): Vous nous le demandez. Quel amendement?
Par coeur, dites-le moi.
M. ROY (Beauce): $300 d'exemption par enfant.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au paragraphe c), c'est marqué $550 pour
chaque enfant ou petit-enfant du particulier qui, pendant l'année, est
entièrement à sa charge, s'il est âgé de 21 ans et
alors, il faudrait dire: j)...
M. ROY (Beauce): De moins de seize ans.
M. CLOUTIER (Montmagny): j) $300 pour chaque enfant ou petit-enfant du
particulier qui, pendant l'année, est entièrement à sa
charge, s'il est âgé entre zéro et seize ans.
M. ROY (Beauce): C'est ça.
M. HARVEY (Jonquière): Alors, l'amendement est devant la
commission. Vote, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Alors, les membres de la commission, ceux qui sont pour
l'amendement. Seuls les membres de la commission ont le droit de vote.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a une idée de ce
que ça peut coûter au trésor provincial? A l'oeil,
rapidement. Je crois me souvenir que c'était $43 millions...
M. LEDUC : Plusieurs millions.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... en 1967, parce que le régime
d'allocations familiales était de $82 millions.
M. HARVEY (Jonquière): $88 millions.
M. CLOUTIER (Montmagny): $82 millions.
M. HARVEY (Jonquière): $82 millions?
M. CLOUTIER (Montmagny): Je crois oui, $82 millions. Je le dis de
mémoire. Je pense que ça représentait $43 millions, en
1967.
M. HARVEY (Jonquière): Cela pourrait représenter une somme
variant entre $40 et $50 millions.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'amendement est devant la commission.
M. LEDUC: M. le Président, approximativement $52 millions.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'amendement est devant la commission. Les
membres de la commission qui sont pour l'amendement. Ceux qui sont contre.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je dois appuyer un tel
amendement parce que, humainement parlant, les familles ont besoin de beaucoup
d'argent. Si nous avions un régime d'allocations familiales
fédéral et provincial, peut-être que ça comblerait
cette lacune. Etant donné qu'on ne l'a pas, je ne peux pas me prononcer
contre l'amendement du député de Beauce. Cependant, je comprends
que le ministre puisse avoir des contraintes. Alors, j'appuie l'amendement du
député de Beauce.
M. SAMSON: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Oui, le député de Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: N'ayant pas le droit de vote non plus, je voulais
spécifier que j'appuie également l'amendement proposé.
M. LE PRESIDENT: Vous n'avez pas le droit de vote.
M. SAMSON: Non, mais je peux l'appuyer même si je ne peux pas
voter.
M. LE PRESIDENT: Cela ne compte pas au journal des Débats, de
toute façon. Ceux qui sont contre l'amendement: cinq. Les abstentions.
L'amendement est rejeté à cinq contre un et une abstention.
M. CLOUTIER (Montmagny): Comme ancien ministre de la Famille, M. le
Président, ça aurait été disgracieux de voter
contre l'amendement.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un vote raisonnable.
Dons de charité, frais médicaux et
autres
M. LE PRESIDENT: Titre IIl: Dons de charité, frais
médicaux et autres, avec un amendement; avant l'article 532, remplacer
le mot "other" par "others".
M. CLOUTIER (Montmagny): Titre III de...
M. LE PRESIDENT: Dans la version anglaise. Alors, l'article 532.
M. LATULIPPE: La philosophie de ça, c'est exactement la
même qu'auparavant; c'est $100 minimum, même chose qu'avant. Dans
l'ensemble, c'est $300 pour dons de charité, frais médicaux et
autres.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, c'est la même chose
qu'auparavant.
M. JORON: Est-ce que le nombre est si grand que ça?
M. LE PRESIDENT: Un instant, MM. les membres de la commission, pour le
bénéfice du journal des Débats, l'amendement a
été rejeté, cinq contre, deux pour et une abstention au
lieu de cinq contre, un pour.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. Ce sont les universités
étrangères qui admettent plusieurs Canadiens ou encore avec
lesquelles il y a une entente.
M. JORON: Vous en avez une liste fermée. M. HARVEY
(Jonquière): Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 532. Adopté. Article 533. Adopté.
Articles 534, 535, 536, 537, 538, 539, 540, 541, 542, 543, 544.
Adopté.
Pertes
M. LE PRESIDENT: Titre IV: Pertes. Articles 545 à 555. Un
amendement?
M. HARVEY (Jonquière): Non, je n'ai pas d'amendement à ce
chapitre-là.
M. JORON: ... expression nouvelle...
M. HARVEY (Jonquière): Un instant, je vais vous dire ça.
Il y a toujours le nouveau des rapports de pertes en fonction du gain de
capital. Pour le bénéfice du député de Frontenac,
le nouveau qu'il y a c'est toujours le rapport de pertes avec l'imposition du
gain de capital. A part ça, c'est la même chose.
M. LATULIPPE: Avant de passer au titre IV définitivement, est-ce
qu'il y a une procédure spéciale, pour qu'une institution puisse
se faire reconnaître au chapitre des institutions pouvant émettre
des reçus pour dons de charité?
M. HARVEY (Jonquière): Il faut qu'elle s'enregistre. Le processus
établi, soit au fédéral ou au provincial, veut qu'elle
s'enregistre. Généralement, quand elle est enregistrée
chez nous, le fédéral la reconnaît, ou vice versa. Mais il
faut qu'elle réponde à certains critères en raison des
échanges de renseignements et de communications... les critères
sont les mêmes.
M. JORON: Où se trouvent ces critères dans un
règlement ou...?
M. HARVEY (Jonquière): Il y a là, une jurisprudence et
également un règlement de régie interne.
M. JORON : Je sais qu'à la longue vous êtes amené,
j'imagine, à modifier les types d'organismes.
M. HARVEY (Jonquière): Tout dépend des nouveautés
qui se produisent.
M. JORON: Entre autres, les associations paroissiales de loisirs...
M. HARVEY (Jonquière): On s'oppose rarement parce que la preuve
est toujours faite devant... La condition de base, c'est que les revenus soient
contrôlés et qu'on soit bien sûr que l'organisation est
sérieuse et que les dons servent pour les objectifs poursuivis. Il est
arrivé que l'on ait refusé mais c'est que, justement,
l'organisation n'était pas sérieuse; quelques mois plus tard, une
organisation sérieuse, assurant que les revenus seraient bien
utilisés, conformément aux objectifs poursuivis, a
été reconnue.
M. LATULIPPE: Est-ce que je peux poser une question sur un cas bien
particulier? Savez-vous si le Centre Mgr Bonnier de notre région a
déjà fait une demande à cet égard.
M. HARVEY (Jonquière): De mémoire, je ne me souviens pas.
Est-ce que ce serait récemment?
M. LATULIPPE: Non, il y a cinq ou six ans.
M. HARVEY (Jonquière): Cinq ou six ans, si le
député voulait communiquer avec...
M. LATULIPPE: C'est parce qu'on me disait qu'il avait été
impossible de l'enregistrer parce que c'est un centre régional de
loisirs.
M. HARVEY (Jonquière): Si le député de Frontenac
veut communiquer avec le sous-ministre adjoint, M. Paul-Emile Moreau,
très rapidement, il pourra savoir si oui ou non une demande officielle
avait été faite.
M. LATULIPPE: Merci.
M. HARVEY (Jonquière): Parce que si ça date de quatre ou
cinq ans, de mémoire, ceux qui sont avec moi ne peuvent pas s'en
souvenir.
Dividendes
M. LE PRESIDENT: Les articles 545 à 555, adopté? Titre V:
Dividendes. Articles 556 à 562, avec un amendement à 558.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 558, il y a un amendement:
Retrancher dans la sixième ligne de la version française le mot
"permanent", remplacer dans la cinquième ligne de la version anglaise
les mots "a permanent" par le mot "and".
M. LE PRESIDENT: Les articles 556 à 562 adoptés avec
amendement à l'article 558.
Calcul de l'impôt
M. LE PRESIDENT: Livre V: Calcul de l'impôt. Titre I:
Règles applicables aux particuliers. Chapitre I: Règles
générales. Il y a un amendement.
Impôts payables par les particuliers
M. HARVEY (Jonquière): Au livre V, Titre I: remplacer ce titre
par le suivant: "Impôts payables par les particuliers." La remarque que
je voudrais faire, c'est qu'avec nos tables précédentes, il ne
faut pas oublier que nous avons intégré la surtaxe de 3 p.c. Elle
est intégrée dans le texte de l'article 563.
M. JORON: Comme au fédéral, la taxe de progrès
social a été intégrée.
M. HARVEY (Jonquière): Vous savez, il n'y a pas de chose plus
vraie qu'une taxe temporaire, n'importe où, elle est souvent la plus
permanente.
M. SAMSON: A la prochaine taxe temporaire, nous vous le
rappellerons.
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez remarqué que je n'ai
jamais appelé une taxe, une taxe temporaire.
M. JORON: Est-ce qu'il reste d'autres taxes spéciales ou surtaxes
en dehors de la table principale? Tout est unifié, simplifié pour
une fois.
M. HARVEY (Jonquière): Tout est intégré. M. JORON:
Jusqu'à la prochaine surtaxe.
M. HARVEY (Jonquière): Au fait, il n'y a rien de plus
désagréable pour un contribuable qui, après avoir
calculé son impôt, arrive aux conclusions et réalise qu'il
a tant d'impôt à payer. Après cela, on dit: Plus surtaxe.
On se fait "surdétester" avec cela. Avec la surtaxe
intégrée, il la paie, elle est dans la table et il sait où
il va. Quand il y en a une autre par la suite, on dit : C'est une nouvelle
taxe.
M. SAMSON: Si je comprends bien, le ministre préfère
être détesté de façon intégrée.
M. HARVEY (Jonquière): Non, mais je n'aime pas les queues de
pomme sur des oranges.
M. JORON: Comment la comparez-vous à l'ancienne table compte tenu
de la surtaxe? Il est dommage que nous n'ayons pas les tableaux comparatifs,
cela aurait peut-être pu être utile.
M. HARVEY (Jonquière): Nous avons l'intention, dès que la
Loi de l'impôt sera imprimée, d'inclure dans la codification
administrative les règlements et les tables.
M. LEDUC: Pour faire suite à la question du député
de Gouin, est-ce qu'il y a beaucoup de changements comparativement à ce
qui existait auparavant où est-ce à peu près la même
table?
M. HARVEY (Jonquière): Les arrangements fiscaux ont beaucoup
affecté la table.
M. JORON: Cela, c'est 58 p.c.
M. HARVEY (Jonquière): Auparavant, c'était 50 p.c. Et
maintenant, c'est 58 p.c. des taux fédéraux.
M. JORON: Dans sa déclaration du 23 décembre 1971, le
ministre des Finances avait fourni en annexe des tables comparatives à
ce moment-là de l'impôt payable en 1971...
M. HARVEY (Jonquière): Je pense que nous les avons.
C'étaient des exemples.
M. JORON: ... par rapport à 1972. J'ai remarqué
dans le cas des célibataires, en tout cas, c'était moins
évident dans le cas des personnes mariées que la
progressivité des nouvelles tables de Québec était
inférieure aux tables antérieures. J'aurais dû les apporter
avec moi.
M. HARVEY (Jonquière): Nous les avons peut-être. Un
instant.
M. JORON: Les nouvelles tables fédérales sont plus
progressives que ne l'étaient les anciennes. Mais nous ne pouvons pas
dire la même chose des tables québécoises. L'effet global
la combinaison des deux fait un impôt
légèrement plus progressif que les tables antérieures
mais, principalement à cause de la progressivité accrue de la
partie fédérale, il y a diminution en partie dans les nouvelles
tables québécoises, alors que l'Ontario, si ma mémoire est
fidèle, a fait l'inverse. Elle a accentué la progressivité
qu'introduisaient les tables fédérales. Ici vous l'avez ralenti,
semble-t-il.
M. HARVEY (Jonquière): L'exemple que vous donniez, c'était
dans le cas d'un célibataire?
M. JORON: Oui
M. HARVEY (Jonquière): Il faut toujours regarder le total des
deux.
M. JORON: Je comprends, mais je demande pourquoi le Québec n'a
pas été un peu plus osé ou un peu plus audacieux dans sa
progressivité. Pourquoi a-t-il choisi de tempérer la
progressivité accrue des tables fédérales?
M. HARVEY (Jonquière): Voyez-vous, l'Ontario n'a pas la surtaxe,
tandis que nous l'avons. C'est aussi un facteur qui pouvait déranger la
progressivité.
M. JORON: Oui, partiellement.
M. HARVEY (Jonquière): La comparaison, certainement.
M. LATULIPPE: Dans le même ordre d'idées, est-ce que vous
pourriez nous donner une idée de ce qu'est l'imposition moyenne sur le
revenu des particuliers au Québec?
M. HARVEY (Jonquière): Globalement, ce sont les mêmes
revenus, autrement, on n'aurait pas eu la garantie fédérale.
M. LATULIPPE: On a des individus qui sont imposés à 15
p.c, d'autres à 35 p.c.
M. HARVEY (Jonquière): Pour la moyenne de $5,000 à $6,000,
on va vous donner un exemple.
M. LATULIPPE: Pour tous les revenus du Québec, en moyenne, les
individus sont imposés à 26 p.c, 27 p.c, 28 p.c.
M. HARVEY (Jonquière): Pour les moyennes de $5,000 à
$7,000...
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas ça, ce que nous voudrions savoir,
c'est la masse globale par rapport au nombre de contribuables, par rapport
à l'impôt qui est payé, par rapport à la masse du
salaire global, est-ce que vous avez des chiffres là-dessus?
M. HARVEY (Jonquière): On a des chiffres. C'est $1 milliard pour
deux millions de contribuables, mais c'est en dollars, ce n'est pas en
taux.
M. LATULIPPE: On va laisser faire, M. le Président. C'est parce
que j'avais une étude comparative avec les autres provinces et il ne me
manquait que le Québec. J'aurais aimé ça, seulement par
curiosité.
M. HARVEY (Jonquière): On ne l'a pas ici, on l'aurait au
ministère, mais on ne l'a pas ici.
M. LE PRESIDENT: Vous pourriez le demander au ministère. Alors,
article 563. Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre n'a pas tranché le
débat entre les positions adoptées par le Parti
québécois en Chambre et le Ralliement créditiste, en
deuxième lecture. Le Parti québécois dit que la nouvelle
loi est une diminution de taxes et le Ralliement créditiste dit que
c'est une augmentation. Quelle est l'opinion du ministre là-dessus?
M. HARVEY (Jonquière): Je ne voudrais pas être arbitre
entre les deux. Je ne me situe pas entre le Parti québécois et le
Ralliement créditiste.
M. JORON: Je fais une correction. C'est sur la foi des tables
déposées par le ministre des Finances le 23 décembre, j'ai
pris sa parole.
M. HARVEY (Jonquière): Disons que le débat reste à
trancher. On pourrait faire ça durant l'intersession.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je vais dire au ministre comment ça
m'apparaît à moi, à partir des tableaux. Il s'agit d'une
augmentation, mais une augmentation si on prend le revenu imposable, $2,000
imposables autrefois, $2,000 imposables aujourd'hui. Mais c'est une diminution
si on prend les exemptions de base, parce que les exemptions de base
étaient de $2,000 autrefois, elles sont de $2,850 aujourd'hui. Il y a
une exemption de $150 qui est ajoutée et qui n'existait pas. Alors, si
on tient compte de ça...
M. HARVEY (Jonquière): La surtaxe aussi était à
part et elle est maintenant intégrée.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, si on tient compte de tout ça, le
même contribuable, dans les bas niveaux de revenu imposable, va avoir une
diminution, mais si on prend dans l'abstrait le revenu imposable, $2,000
à $3,000, supposons, en vertu de l'ancienne loi, c'était 23.51
p.c. d'impôt, et, en vertu de la nouvelle loi, ce sera 26 p.c. Cela,
c'est la table, c'est puisé dans le volume CCH Canadian Ltd, â la
page 15. On pourra voir la table 2 qui donne tous les détails et une
analyse de ça. C'est donc l'interprétation que j'en fais à
première vue. Il restera à vérifier si c'est exact.
M. LE PRESIDENT: Alors, le débat n'est pas encore
tranché.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, M. le Président.
M. HARVEY (Jonquière): C'est probablement la consultation
qu'aurait dû faire le député de Beauce pour dire qu'on
taxait le petit.
M. ROY (Beauce): Pardon?
M. HARVEY (Jonquière): J'ai dit: C'est probablement la
constatation, le livre que vous aviez consulté, pour en arriver à
la conclusion contraire.
M. LATULIPPE: Non, non, c'est moi qui avais fait cette
déclaration.
M. LEDUC: C'est vous qui avez fait ça?
M. LATULIPPE: Non, c'est écrit en toutes
lettres ici, dans Clarkson and Gordon, dans le résumé
qu'ils avaient donné. Je peux vous en envoyer une copie, si vous
voulez.
M. HARVEY (Jonquière): Non, je l'ai eu, on l'a lu. Il n'y a pas
grand-chose qui se publie au point de vue de la taxation dans le monde et que
nous ne recevons pas au ministère du Revenu.
Nous avons au Québec un de nos officiers qui est sous-ministre.
Il a dû, à un moment où nous en avions bien besoin, se
joindre au gouvernement du Canada pour aller diriger un comité au niveau
international au Paraguay, il y a à peine un mois ou un mois et demi.
Nous avons un sous-ministre adjoint, M. P.-E. Moreau qui agit en même
temps comme secrétaire d'un comité sur la taxation au niveau
nord-américain. Au point de vue de la taxation, le ministère du
Revenu du Québec est non seulement comparable avec les autres
ministères du Revenu des provinces du Canada mais avec n'importe quel
ministère du Revenu dans n'importe quel pays du monde.
M. ROY (Beauce): Pour taxer, il est bon!
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que le député de
Beauce est d'accord pour dire que le rôle d'un ministère du Revenu
n'est pas d'allouer des allocations familiales ou des allocations sociales mais
de voir à faire entrer des revenus, les protéger pour le bien de
la collectivité afin de faire en sorte que les ministères
à vocation de ressources ou de subventions remplissent bien leur
rôle vis-à-vis de ces mêmes contribuables? Partant de ce
fait, ce n'est jamais drôle, depuis César, d'être un
percepteur d'impôts ou un spécialiste en fiscalité.
M. ROY (Beauce): J'ai dit que vous étiez bon, je ne vous ai pas
fait de reproches. Est-ce que vous aviez des doutes?
M. HARVEY (Jonquière): Sur le député de Beauce, il
y a longtemps que j'en ai. Mais pas sur son courage, par exemple.
M. LEDUC: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article 563, adopté. Article 564.
M.LEDUC: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 565.
M.LEDUC: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Chapitre Il: Etablissement d'une moyenne
générale, section I: Règles générales. Les
articles 566 à 570.
M. LEDUC: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Section Il: Cultivateurs et pêcheurs. Les
articles 571 à 579.
M. LEDUC: Adopté, M. le Président.
M. LATULIPPE: Le ministre ne voulait pas revenir sur la question de
l'étalement des fermiers?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, c'est ça.
M. LATULIPPE: Je trouvais que la nomenclature était
décrite d'une manière compliquée. Il n'y aurait pas moyen
de la réduire pour qu'elle soit moins compliquée? Je ne sais pas
de quel article il s'agit.
M. HARVEY (Jonquière): On la change présentement. On lui
donne l'avantage de traiter le cultivateur comme il est traité partout
dans le pays. On lui donne exactement la même définition.
M. LATULIPPE: Donc, les procédures d'étalement...
M. HARVEY (Jonquière): Elle était plus restreinte
autrefois. On lui donne la même définition que toutes les lois au
pays.
M. LATULIPPE: Donc, celle qui apparaissait dans la nouvelle loi fiscale
que j'avais n'est plus en vigueur.
M. HARVEY (Jonquière): Elle a été
modifiée.
M. LE PRESIDENT: Les articles 571 à 579 sont adoptés.
Chapitre IIl: Déductions relatives aux dividendes imposables. Article
580, avec un amendement.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 580, remplacer dans la
troisième ligne, les mots "les deux cinquième" par "45 p.c". La
raison est que le contribuable québécois aurait pu être
pénalisé et aurait pu payer plus d'impôt qu'un contribuable
de l'Ontario. J'ai ici, je n'ai pas remis l'exemple dans le livre gris parce
que nous n'avons pas eu le temps de l'inclure. Dans le cas de dividendes
imposables reçus par un contribuable résidant à
Québec, si on prenait un dividende de $25,000 avec la majoration et tout
le calcul, ce contribuable québécois, à 40 p.c, aurait
payé $1,133 de plus en impôts. Nous le montons à 45 p.c.
afin de lui donner l'équité avec le contribuable ontarien. Le
taux réel sur lequel nous arrivons est de 43 point quelque chose et nous
donnons 45 p.c.
M. JORON: Il inclut dans son revenu le tiers des dividences qu'il a
reçus, qu'il ajoute à son revenu et il soustrait
l'équivalent de 45 p.c. de ces dividences pour...
M. HARVEY (Jonquière): On disait 2/5, 40 p.c. et le taux
réel était 43.2 p.c. et nous lui donnons 45 p.c.
M. JORON : Il faut tenir compte du fait que la part
québécoise est de 57 p.c.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela. Un Québécois
sera un peu mieux traité qu'un Ontarien, pas beaucoup mais un peu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Que le ministre garde cette
trajectoire-là.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 580. Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Etant donné que le livre gris est
déposé, il y aurait une correction à apporter, à la
page 4, à d), lorsqu'on mentionne l'article 580: "Il pourra
déduire de son impôt autrement payable les deux
cinquièmes." Il faudrait marquer: "45 p.c." Et, de nouveau, soit 45 p.c.
de $1,000, ce qui fera $450 au lieu de $400.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 580. Adopté. Chapitre IV:
Impôt payable par les fiducies. Les articles 581 à 583, amendement
à 583.
M. LEDUC: Adopté avec amendement.
M. HARVEY (Jonquière): A 583, remplacer, dans la troisième
ligne de la version anglaise, les caractères "taxible" par le mot
"taxable". C'est une erreur de frappe.
M. LE PRESIDENT: L'amendement est adopté. Les articles 581
à 583. Adopté. Titre Il, Règles applicables aux
corporations, avec amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Remplacer le titre par le suivant:
"Impôt payable par les corporations".
Dégrèvements pour impôts
étrangers
M. LE PRESIDENT: Article 584. Adopté. Titre IIl:
Dégrèvements pour impôts étrangers, article 585.
Adopté.
M. ROY (Beauce): Sur l'article 585: "Un contribuable qui réside
dans le Québec le dernier jour d'une année d'imposition et a
payé à un pays étranger ou à une subdivision
politique d'un pays étranger, un impôt sur le revenu de même
nature que l'impôt visé par la présente partie, peut
déduire de son impôt autrement payable en vertu de la
présente partie le montant établi suivant les règlements
du lieutenant-gouverneur en conseil". Je pense, M. le Président, qu'on
pourrait peut-être clarifier une situation au sujet de laquelle je suis
intervenu à plusieurs reprises en Chambre, concernant les travailleurs
canadiens qui doivent produire leur rapport d'impôt aux Etats-Unis et qui
paient de l'impôt aux Etats-Unis, qui doivent en payer au Québec
ainsi qu'au fédéral. Voici ce que j'aimerais savoir du ministre.
Si un contribuable, qui a à payer de l'impôt dans un autre pays,
déduit seulement le montant d'impôt qu'il a payé sur ses
revenus ou s'il déduit l'impôt de l'impôt qu'il aurait
dû payer normalement. Supposons que l'impôt totalise la somme de
$1,500 et qu'il doit effectuer un paiement de $600 dans un autre pays, est-ce
que les $600 sont déductibles des revenus bruts de la personne ou si les
$600 sont déductibles de son impôt?
M. HARVEY (Jonquière): Si son revenu est de 100 p.c. à
l'extérieur du pays, c'est 100 p.c. de son impôt payé
à la subdivision politique.
M. ROY (Beauce): J'aimerais être bien compris. J'aimerais bien
m'expliquer aussi pour que le ministre me comprenne.
M. HARVEY (Jonquière): Expliquez-vous d'abord. Je ne suis pas
sûr que vous allez me comprendre, mais expliquez-vous d'abord et je vais
essayer de vous comprendre.
M. ROY (Beauce): Disons que cela va être assez difficile de vous
comprendre si vous ne me comprenez pas.
M. LEDUC: Alors, je vais vous écouter et je vais essayer de vous
comprendre tous les deux.
M. ROY (Beauce): Je remercie le député de Taillon. En
supposant qu'une personne gagne $10,000 aux Etats-Unis, parce que le cas qui me
préoccupe particulièrement, c'est le cas des travailleurs
québécois qui travaillent outre-frontières.
M. HARVEY (Jonquière): Allez-y, ne mêlez pas cela à
des commentaires et on va vous suivre.
M. ROY (Beauce): Je vais arrondir les chiffres pour éviter les
complications. Il est imposable, disons, à $2,000 au Canada, sur les
$10,000 bruts, mais, en faisant son rapport aux Etats-Unis, il a dû
payer, je vais prendre un chiffre, $1,000. Est-ce que ses $1,000 sont
déductibles de ses $10,000 de gain brut ou si les $1,000 d'impôt
sont déductibles du montant d'impôt qu'il aurait dû payer
ici, au Canada et au Québec?
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que les $1,000 qu'il paie aux
Etats-Unis sont payés à une subdivision politique ou au
gouvernement fédéral américain?
M. ROY (Beauce): Ce sont des travailleurs qui travaillent...
M. HARVEY (Jonquière): Non, je comprends. Dans l'exemple que vous
venez de nous donner, on prend, disons, $1,000 de bénéfice. Vous
dites $2,000 au Canada $1,000 aux Etats-Unis, ça pourrait être
l'inverse. Ce n'est pas important. Mais les $1,000 qu'il a payés aux
Etats-Unis, il s'agirait de savoir de vous, dans votre exemple, si c'est un
montant payé à la subdivision politique ou à l'Etat
fédéral?
M. ROY (Beauce): Une subdivision politique, vous voulez dire un Etat des
Etats-Unis.
M. HARVEY (Jonquière): Ou à l'Etat
fédéral.
M. ROY (Beauce): Supposons qu'il aurait payé $1,000 aux deux.
M. HARVEY (Jonquière): Soit $500-$500?
M. ROY (Beauce): Bon, $500-$500. Qu'est-ce qui se produit à ce
moment?
M. HARVEY (Jonquière): Normalement, il obtient un crédit
de $500 de l'Etat fédéral américain et du Canada. Et nous
lui donnons les autres $500.
M. ROY (Beauce): Vous lui donnez encore $500.
M. HARVEY (Jonquière): Pour le total de $1,000 qu'il a
payé aux Etats-Unis.
M. ROY (Beauce): Pour le total de $1,000.
M. HARVEY (Jonquière): Pour éviter la double
imposition.
M. ROY (Beauce): Pour éviter la double imposition. Je pense qu'on
devrait donner des instructions. Il devrait y avoir un document publié
par le ministère du Revenu. Vous avez des documents d'information. Il y
a beaucoup de confusion.
M. HARVEY (Jonquière): C'est dans la déclaration
d'impôt.
M. ROY (Beauce): Il y a... pardon?
M. HARVEY (Jonquière): C'est dans la déclaration
d'impôt.
M. ROY (Beauce): D'ailleurs, je vous ai fait parvenir des
déclarations d'impôt. Je vous ai fait parvenir des
pétitions que des gens de mon comté m'avaient soumises. Ces gens,
effectivement, ont dû faire des rapports d'impôt pour trois,
quatre, cinq ans et même, dans certains cas, cinq ans antérieurs.
A ce moment, il semblait y avoir énormément de confusion
auprès des bureaux de comptables.
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce que dans les premières
années, dans le guide, ces explications n'étaient pas
données. Maintenant, depuis quelques années, dans le guide qui
accompagne le formulaire d'impôt à compléter, ces
explications sont données.
M. ROY (Beauce): Ces explications sont données. Maintenant, M.
Latulippe...
M. HARVEY (Jonquière): Même il y en a qui faisaient des
déclarations. Je ne parle pas de ceux qui n'en font pas et qui se font
prendre ; ils payent pour. Ceux-ci n'ont pas besoin de travailler aux
Etats-Unis. J'en connais des gros. Ceux qui oubliaient cette disposition, on
leur donnait puis ils avaient oublié. Mais ça devenait un rapport
d'impôt rejeté. Ils attendaient quelques mois parce qu'il fallait
qu'ils soient traités, de nouveau, au niveau du ministère et
qu'ils nous prouvent à ce moment qu'ils avaient bien payé
l'impôt aux Etats-Unis.
M. ROY (Beauce): Ce qui arrive c'est qu'il y a bien de ces gens, qui,
après avoir payé l'impôt aux Etats-Unis et suite à
la correspondance qu'ils échangeaient avec le ministère du
Revenu, m'avaient informé, l'année dernière, qu'il y avait
des ententes entre le gouvernement fédéral et les Etats-Unis
relativement à l'impôt, mais que le Québec n'avait aucune
entente, avec d'autres pays, à ce sujet.
M. HARVEY (Jonquière): Dans notre loi, c'était
prévu ipso facto.
M. ROY (Beauce): Dans votre loi c'était prévu. Je vais
relever les dossiers et je vais les soumettre de nouveau.
M. HARVEY (Jonquière): Maintenant, quand on lui dit qu'on
vérifie également s'il a bien versé à l'Etat
fédéral le montant... Parfois on a affaire à des
contribuables et le gouvernement canadien nous envoie certains remboursements.
Mais à un moment donné, il y a une date qui se situe
généralement autour du milieu du mois d'août, le 12 ou le
13 du mois d'août. Souvent ils font le remboursement à la personne
au lieu de le faire à nous, comme gouvernement québécois.
Il y en a qui sont surpris de recevoir une facture de notre part. C'est parce
que le fédéral a remboursé au contribuable, même
après la date, le montant d'abattement. Il pense avoir commis une grosse
erreur en remplissant le rapport d'impôt fédéral; ce n'est
pas le cas. Ils reçoivent la facture de nous; ils doivent nous payer.
Parce que ce n'est pas le fédéral qui nous l'a envoyé. Il
y a une date limite; il y a un "dead line". On vérifie. Le fait d'avoir
un TP4 ou un T-4 dans la province de Québec, avec un montant inscrit
dessus, donne lieu à une autre vérification pour voir si
réellement nous avons reçu cet argent ou il a été
pris comme déduction à la source de ce contribuable.
M. LATULIPPE: M. le Président, dans le guide dont vous parliez
tout à l'heure, est-il fait mention du taux, de la proportion de
l'impôt qui devrait revenir au Québec et au
fédéral...
M. HARVEY (Jonquière): Même la formule l'indique. C'est une
règle de trois.
M. LATULIPPE: C'est indiqué pour toutes les années. Est-ce
aussi indiqué pour... Actuellement, plusieurs individus sont
obligés de refaire cela pour les années passées et on ne
le retrouve pas dans le guide. Personnellement, j'ai peut-être mal lu le
guide, mais je n'ai pas vu ça. On faisait la règle de trois mais
on ne nous indiquait pas le pourcentage par lequel il fallait multiplier pour
trouver ce qui...
M. HARVEY (Jonquière): Avant d'être dans le guide, quand
vous ne l'avez pas là, regardez la formule. C'était sur la
formule avant d'être dans le guide. La règle de trois est
là.
M. LATULIPPE: Le pourcentage moyen de l'impôt global qui revient
est d'environ combien, 35 p.c. pour le Québec? C'est surtout sur la
déclaration fédérale qu'on trouve ça. Au calcul de
l'impôt pour les personnes travaillant à l'étranger,
quelque chose comme ça. Peut-être que ma rubrique est mauvaise
mais...
M. HARVEY (Jonquière): Cela dépend du total de son revenu,
de l'impôt qu'il a payé aux Etats-Unis et du revenu qu'il a
gagné aux Etats-Unis.
M. LATULIPPE: Donc, c'est variable. M. HARVEY (Jonquière): C'est
variable.
M. LATULIPPE: Et il y a une table incluse spécialement pour
ça.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une règle de trois.
M. ROY (Beauce): Maintenant, le ministre peut-il me donner l'assurance
sur ces faits?
M. HARVEY (Jonquière): La formule est faite pour ne jamais
rembourser plus d'impôts qu'il n'en aurait payé s'il l'avait
gagné au Québec.
M. LATULIPPE: D'accord. Mais c'était pour la répartition
entre le calcul de ce qui doit revenir au fédéral et de ce qui
doit revenir au provincial. Dans chaque province, cela varie, le taux n'est pas
exactement le même.
M. HARVEY (Jonquière): Ce que le fédéral donne,
nous ne le donnons pas.
M. LATULIPPE: Dans le calcul aussi, c'est le fédéral qui
absorbe. Supposons que le gars...
M. HARVEY (Jonquière): Prenez l'exemple que le
député de Beauce nous avait donné, il était parti
avec $1,000, on a dit $500 au fédéral, $500 au provincial. C'est
un exemple. Comme pour ses $1,000, les deux $500; on disait: Si le
fédéral donne $500, nous donnons $500. Dans l'exemple, si on
prenait des chiffres précis au départ, on arriverait certainement
à trouver que ce que le fédéral donne, nous ne le donnons
pas.
M. LATULIPPE: Disons que le gars a payé, aux Etats-Unis, $1,000
sur les $2,000 de tout à l'heure. L'impôt fédéral,
s'il avait gagné ce revenu au Québec, aurait été de
$1,200 et de $800 au Québec. A ce moment-là, est-ce que le
fédéral absorbe les premiers $1,000 et l'individu doit payer le
solde, $200 au fédéral et $800 au provincial?
M. HARVEY (Jonquière): Il y a trois facteurs. Cela dépend
du montant qu'il a gagné aux Etats-Unis, cela dépend de
l'impôt qu'il aurait payé s'il avait gagné ce montant ici
au Québec ou au Canada, sur le total de tous ses revenus.
M. LATULIPPE: Ces règles de pratique sont-elles toutes comprises
dans le guide?
M. HARVEY (Jonquière): Oui. Lorsque ces règles ne sont pas
dans le guide, pour les années que vous mentionnez, on les retrouve sur
le formulaire.
M. ROY (Beauce): J'ai deux cas à la mémoire, je ne veux
pas en faire des cas d'espèce mais je pense quand même que c'est
assez important puisqu'on discute de ces choses-là. S'il y avait des
personnes par exemple qui auraient effectivement subi une double imposition,
est-ce que le ministère du Revenu, à ce moment-là,
accepterait de réviser les dossiers et de faire les corrections qui
s'imposent?
M. HARVEY (Jonquière): Pour autant qu'il n'y a pas prescription.
Si nous ne sommes pas prescrits, oui. Si nous sommes prescrits, c'est bien
dommage, mais cela joue des deux côtés.
M. ROY (Beauce): Prescrit, ça veut dire un an.
M. HARVEY (Jonquière): Cela veut dire quatre ans.
M. ROY (Beauce): Quatre ans.
M. HARVEY (Jonquière): Quatre ans, par prescription. Si ce n'est
pas prescrit, la réponse est: Oui, on corrige, avec preuves à
l'appui. Maintenant, si c'est prescrit, ça joue des deux
côtés. S'il n'y a pas eu fraude, je n'ai pas le droit parce que,
dans le cas de fraude, il n'y a plus de prescription depuis l'an dernier.
Mais
dans les cas réguliers, on perd notre revenu comme l'autre. C'est
une erreur de l'un ou de l'autre.
Règles applicables à certains cas
Faillite
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 585, adopté. Livre 6 :
Règles applicables en certains cas. Titre I: Faillite. Chapitre 1:
Généralités, avec un amendement dans le texte anglais,
"generalities" au lieu de "general". Alors, les articles 586 à 589,
adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ça traduit les anciennes
dispositions?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. LE PRESIDENT: Chapitre Il: Règles applicables aux
corporations. Article 590. Même chose?
M. CLOUTIER (Montmagny): Il n'y a pas un amendement?
M. LE PRESIDENT: Non, il n'y a pas d'amendement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Chapitre III: Règles applicables
aux particuliers. Articles 591 à 594.
M. HARVEY (Jonquière): Même chose.
Ristournes
M. LE PRESIDENT: Adopté. Titre Il: Ristournes. Articles 595
à 604.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
Caisses d'épargne et de crédit
M. LE PRESIDENT: Adopté. Titre IIl: Caisses d'épargne et
de crédit. Articles 605 à 610.
M. ROY (Beauce): A ce titre, M. le Président, nous aurions
quelques questions à poser à l'honorable ministre, sur les
articles 607, 608, 609 et 610. L'article 607 dit: "Une caisse peut, dans le
calcul de son revenu, déduire dans la limite prescrite un montant
à titre de provision pour obligations, contrats de vente,
hypothèques ou créances au lieu de réclamer une
déduction permise en vertu de l'article 129. Tout montant ainsi
déduit à titre de provision l'année d'imposition
précédente doit être inclus dans le calcul du revenu de la
caisse. Aucune déduction ne peut être faite en vertu des articles
199 à 202."
Maintenant, qu'est-ce qu'il arrive, M. le Président, dans le cas
de...
M. LATULIPPE: M. le Ministre, avant de répondre à la
question du député de Beauce, est-ce qu'il y aurait moyen de
faire un résumé parce que je pense que c'est relativement
nouveau des nouvelles structures que vous allez donner aux caisses,
surtout aux caisses du genre des coopératives?
M. HARVEY (Jonquière): Coopérative? Ce sont des
caisses...
M. ROY (Beauce): Caisses d'épargne et de crédit.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont des caisses d'épargne et de
crédit.
M. ROY (Beauce): Ce sont des coopératives d'épargne et de
crédit.
M. LATULIPPE: Ce ne sont pas des règlements nouveaux? Est-ce que
vous pourriez me dire ce qu'est l'économie générale, le
contenu général de ces...
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour permettre des réserves
comme on le fait pour les entreprises.
M. LATULIPPE: C'est justement là-dessus qu'on aimait
intervenir.
M. ROY (Beauce): "Une caisse peut dans le calcul de son revenu
déduire dans la limite prescrite un montant à titre de provision
pour obligations..." Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
indications sur ce que sera la limite prescrite? Est-ce que le ministère
a actuellement préparé quelque chose? Est-ce qu'il y a une
réglementation, autrement dit, qui a été
étudiée? Globalement, comment le ministère
entend-il...
M. HARVEY (Jonquière): Continuez de lire l'article: "... un
montant à titre de provision pour obligations, contrats de vente,
hypothèques ou créances au lieu de réclamer une
déduction permise en vertu de l'article 129". Pour les
hypothèques, 11/2 p.c.
M. ROY (Beauce): C'est 1 1/2 p.c...
M. HARVEY (Jonquière): Pour les hypothèques.
M. ROY (Beauce): ... pour les hypothèques. C'est concernant la
masse...
M. HARVEY (Jonquière): Comme les banques.
M. ROY (Beauce): Autrement dit, c'est la même chose que les
banques, vous offrez la même chose que les banques aux caisses
d'épargne et de crédit.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça.
M. JORON: C'est la même chose que la législation
fédérale également?
M. HARVEY (Jonquière): La même chose qu'au
fédéral.
M. ROY (Beauce): La même chose qu'au fédéral
exactement. L'article 608 dit: "Une caisse peut, dans le calcul de son revenu
pour une année d'imposition, déduire le total des paiements
qu'elle verse à ses membres dans l'année ou dans les douze mois
qui suivent, conformément à une répartition
proportionnelle aux emprunts contractés par ses membres. Cette
déduction n'est toutefois admissible que si ces paiements
n'étaient pas admissibles en déduction du revenu de la caisse
pour l'année d'imposition précédente". On dit plus loin,
dans l'article: "Une telle déduction n'est admissible que si la
répartition est portée par la caisse au crédit du membre,
dans l'année ou dans les douze mois qui suivent, au même taux que
celui auquel des montants sont ainsi portés dans l'année au
crédit de tous les autres membres de la caisse. Cette somme doit
être calculée selon un taux dépendant du montant des
intérêts que le membre doit payer sur l'argent emprunté ou
du montant qu'il a emprunté de la caisse".
Est-ce que le ministre peut nous donner un exemple concret?
M. HARVEY: (Jonquière): Les ristournes, il faut qu'elles soient
créditées au compte ou payées avant d'admettre une
déduction. C'est la hiême chose qu'avant.
M. LEDUC: Si je comprends bien, M. le Président, si le ministre
dit que si, par exemple, je fais un emprunt à la caisse populaire ou
à une caisse d'épargne, sur ce montant-là, à la fin
de l'année, on me donne une ristourne en fonction du prêt que j'ai
fait, ça va m'être crédité à moi et
débité à la caisse?
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça. M. ROY (Beauce):
Maintenant...
M. HARVEY (Jonquière): Cela peut ne pas être payé
dans la même année, mais cela le sera dans l'année
suivante, douze mois plus tard.
M. ROY (Beauce): Il y a ceci d'ajouté à la disposition de
la loi fédérale; les mots qui sont ajoutés sont les
suivants: "Au même taux que celui auquel des montants sont ainsi
portés dans l'année au crédit de tous les autres membres
de la caisse." Dans la disposition de la loi fédérale je
n'ai pas la loi fédérale ici mais...
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour qu'il ne donne pas 10 p.c.
à l'un et 2 p.c. à l'autre.
M. ROY (Beauce): Non, je suis d'accord. C'est la même chose?
M. HARVEY (Jonquière) : Je vais vous le dire dans un instant. Je
pense que c'est la même chose. Quelle phrase, dites-vous, a
été ajoutée?
M. ROY (Beauce): "Au même taux que celui auquel des montants sont
ainsi portés dans l'année au crédit de tous les autres
membres de la caisse".
M. HARVEY (Jonquière): La tournure de la phrase n'est
peut-être pas pareille, mais c'est le même texte. Cela veut dire la
même chose.
M. ROY (Beauce): Cela veut dire exactement la même chose.
Autrement dit, la réglementation que vous entendez adopter...
M. HARVEY (Jonquière): La rédaction n'est pas la
même, mais cela veut dire exactement la même chose. Il faut
considérer que c'est du meilleur français.
M. ROY (Beauce): Tous ces articles... Il y a peut-être une note
à placer...
M. HARVEY (Jonquière): Vous le retrouveriez dans l'article 6 de
la loi fédérale.
M. ROY (Beauce): Vous comprendrez, M. le ministre, qu'examiner tous ces
articles, avec le peu de temps que nous avons eu, et examiner la loi
fédérale, cela semble assez difficile.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. ROY (Beauce): En gros, ce que nous voulons savoir, c'est ceci. Est-ce
que le provincial entend adopter une réglementation identique, dans
l'ensemble, en tout ce qui concerne les caisses d'épargne et de
crédit, à celle du fédéral?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, pour avoir la même
assiette.
M. JORON: M. le ministre, concernant les problèmes des caisses.
De leurs revenus, elles déduisent, bien entendu, les réserves
identiques au même taux que les banques. D'autre part, elles paient des
ristournes ou des intérêts à leurs sociétaires. Cela
est imposé au sociétaire; cela ne fait pas partie des revenus de
la caisse. Ce qui reste, s'il reste quelque chose, c'est imposable. A quel
taux?
M. HARVEY (Jonquière): Au taux des corporations, 12 p.c.
M. LATULIPPE: En ce qui concerne les frais que les caisses
d'établissement pas les caisses d'épargne les
caisses d'entraide économique
et autres semblables exigent des membres qui entrent, est-ce que ces
frais seront déductibles?
M. HARVEY (Jonquière): C'est un revenu; ce n'est pas
déductible.
M. ROY (Beauce): C'est un revenu pour la caisse, mais c'est
déductible pour le membre.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un placement pour le membre. C'est
une part sociale.
M. LATULIPPE: Oui, mais il y a des frais d'entrée, en plus de la
part sociale, qui correspondent... Aux caisses d'entraide économique,
cela représente 4 p.c.
M. JORON : Tu paies une commissions à un agent d'immeubles; ce
n'est pas déductible.
M. HARVEY (Jonquière): On me dit que c'est accordé
présentement.
M. LATULIPPE: Pas au provincial? M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. LATULIPPE: Je suis bien content d'apprendre cela parce que les miens
ont été refusés.
M. HARVEY (Jonquière): Un instant.
M. LATULIPPE: Cela a été refusé au provincial mais
accepté au fédéral.
M. HARVEY (Jonquière): Ce qui arrive, dans les cas que vous
mentionnez, c'est que, dans certaines caisses d'entraide, lorsque vous entrez
membre, cela vous coûte $120 ou $60. Je pense que c'est $120 pour un
certain montant.
M. LATULIPPE: C'est 4 p.c. du montant.
M. HARVEY (Jonquière): Et si, par la suite, vous fournissez des
membres, elles vous redonnent une partie de ce que l'autre paie. Je
reçois le bulletin de la Caisse d'entraide Jonquière
-Kénogami - Arvida. Je suis un des membres fondateurs de la caisse. Et,
par principe, je n'ai jamais accepté que mon nom figure comme celui qui
a suggéré M. Untel, mais je revois, dans les bulletins mensuels,
le nom de M. Untel qui a vendu une part à l'autre.
Ce n'est pas vrai. Le vendeur lui dit : Tes frais de $120, je vais te
les réduire à peu près à zéro. Donne-moi des
noms sûrs pour aller en vendre.
M. LATULIPPE: Cela explique...
M. HARVEY (Jonquière): Cela explique le sens que M. Gauvin
expliquait tout à l'heure. Si cela constitue un revenu il est sûr
qu'on ne l'accepte pas comme une exemption.
M. LATULIPPE: C'est peut-être une pratique qui s'est
déjà faite mais cela ne se fait plus.
M. HARVEY (Jonquière): Comme dépense.
M. LATULIPPE: Cela ne se fait plus, pas dans les caisses d'entraide
économique actuellement, c'est certain.
M. HARVEY (Jonquière): Cela dépend peut-être du
territoire. Quand on va dans les secteurs où il y a plusieurs bas de
laine, ils ne sont peut-être pas obligés de le faire.
M. LATULIPPE: Dans notre coin cela ne se fait pas, c'est certain !
M. HARVEY (Jonquière): Y a-t-il beaucoup de bas de laine dans
votre coin?
M. LATULIPPE: Il y en a beaucoup!
M. HARVEY (Jonquière): Envoyez-moi la liste!
M. ROY (Beauce): Justement, c'est la raison pourquoi il y a des bas de
laine. Ils ont peur de vous!
M. HARVEY (Jonquière): Il seraient mieux de ne pas avoir peur de
moi mais d'avoir peur de ceux qui se sont donné la vocation depuis
quelques années d'aller visiter les bas de laine. J'en connais dans ma
propre région qui auraient préféré payer de
l'impôt et sauver des sommes énormes, des montants de $70,000,
$80,000. J'ai lu ça dans les journaux. Cela coûte pas mal plus
cher que l'impôt et c'est pas mal plus difficile à
récupérer.
M. ROY (Beauce): Le député de Frontenac veut dire, M. le
Président, qu'au niveau des caisses d'entraide économique vous
retrouvez le même phénomène qu'au niveau des caisses
d'établissement. Il y a des contrats de capitalisation que les gens
achètent et sur ces contrats il y a des retenues à la source
avant de donner des valeurs de rachat qui peuvent s'étaler sur $40, $50,
$75 ou $100. Par la suite, on crédite des intérêts à
ces personnes. Est-ce qu'elles peuvent déduire, des
intérêts qu'elles recevront sur leur contrat de capitalisation,
les frais de vente qu'elles ont dû effectivement payer? En effet les
caisses d'entraide comme les caisses d'établissement ont des
représentants, en ayant accepté un système qui est dans
toutes les compagnies d'assurance-vie et dans toutes les compagnies de fonds
mutuels à savoir qu'ils ont des représentants professionnels qui
ne font que cela pour gagner leur vie. C'est un point qui est assez important
parce que les caisses d'établissement et les caisses d'entraide
économique il y en a dans tout le Québec à l'heure
actuelle. C'est un mouvement très jeune. Il doit y avoir
pas loin de $100 millions d'actif et les capitaux sont tous
réinvestis dans la province de Québec dans le
développement économique de la province.
UNE VOIX: C'est plutôt sur une base régionale.
M. ROY (Beauce): Plutôt sur une base régionale. C'est de la
vraie régionalisation.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que vous voulez poser votre
question à la suite de votre exposé?
M. ROY (Beauce): J'avais commencé par poser la question avant de
faire mon exposé. Je m'excuse. La question est la suivante: Les caisses
d'entraide économique comme les caisses d'établissement font
souscrire par les sociétaires des contrats de capitalisation...
M. HARVEY (Jonquière): Je sais, M. le Président, je l'ai
écouté...
M. ROY (Beauce): Ils ont déduit de ces contrats de
capitalisation, avant que la personne ne puisse retirer ses économies,
des frais de service, des frais d'administration dans lesquels ont inclut des
frais d'administration pour la caisse et des frais de vente des commissions qui
sont payées aux représentants.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont des frais d'administration, des
frais de services. C'est déductible.
M. ROY (Beauce): C'est déductible.
M. HARVEY (Jonquière): Comme pour les banques.
M. ROY (Beauce): Parfait!
M. LATULIPPE: Comme cela l'est en vertu de la loi actuelle.
M. HARVEY (Jonquière): C'est déductible. Ce sont des frais
d'administration et de services, c'est déductible.
M. ROY (Beauce): Parfait!
M. LATULIPPE: J'ai présenté les miens et ils ont
été refusés.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Vous les avez peut-être mal
présentés.
M. LE PRESIDENT (Séguin): Article 610. Adopté.
M. LEDUC: Adopté.
M. ROY (Beauce): Le député de Taillon est bien
pressé. M. le Président, je m'excuse, à l'article 610, un
contribuable doit inclure dans le calcul de son revenu tout paiement qu'il
reçoit d'une caisse relativement à une répartition
proportionnelle des emprunts contractés dans le but de tirer un revenu
d'une entreprise ou d'un bien et non pour acquérir un bien dont le
revenu serait exonéré d'impôt ou une police d'assurance sur
la vie. M. le Président, j'aimerais que le ministre me dise clairement
si une caisse d'épargne et de crédit remet à la fin de
l'année 1 p.c. et 1 1/2 p.c. d'intérêt en ristourne sur une
hypothèque que le sociétaire a contractée pour
acquérir une résidence, est-ce qu'à ce moment-là
ceci est inclus, selon les termes de l'article, comme revenu?
M. HARVEY (Jonquière): La ristourne n'est pas imposable si
l'emprunt n'est pas fait pour "générer" un revenu. Ce n'est pas
imposable.
M. ROY (Beauce): Autrement dit, si c'est pour une résidence, ce
n'est pas imposable.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça!
M. ROY (Beauce): Par contre, si la personne utilisait un emprunt pour
acheter un garage, un commerce ou autre chose...
M. HARVEY (Jonquière): Quelque chose qui "génère"
un revenu.
M. ROY (Beauce): ... cela devient imposable parce que les
intérêts qu'il paie effectivement sont déductibles de
l'impôt. Parfait!
M. LE PRESIDENT: Article 610. Adopté. Article 611.
Corporations d'assurance M. LEDUC: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 611. Adopté. Article 615.
M. HARVEY (Jonquière): Chapitre II, amendement. Remplacer le
titre par le suivant: Calcul du revenu d'un assureur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Articles 616, 617, 618 jusqu'à
620?
M. CLOUTIER (Montmagny): Jusqu'à 623.
M. LE PRESIDENT: Article 623. Adopté. Article 624.
M. SAMSON: A l'article 620, vous avez un amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a un amendement, insérez dans
la quatrième ligne de la version anglaise, après le mot
"therein", une virgule.
M. SAMSON: Ah! ça va régler le problème.
M. LEDUC: C'est l'influence d'un avocat qui n'avait pas...
M. HARVEY (Jonquière): Avant de passer à l'article 624,
chapitre IIl c'était la section IV, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Amendement adopté? M. LEDUC: Virgule
adoptée. M. LE PRESIDENT: Article 624.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'amendement va être transmis en Chambre
avec le rapport. Vous allez pouvoir revoir ça lundi lorsque la Chambre
fera le rapport.
M. LE PRESIDENT: Articles 624 à 627. Adopté.
M. LATULIPPE: Je voudrais demander au ministre, pour l'article 624, au
chapitre des assurances...
M. LE PRESIDENT: Vous êtes en arrière de vos affaires.
M. HARVEY (Jonquière): Pour 624, je vous écoute.
M. LATULIPPE: Quant à l'économie, pour les nouvelles
règles, est-ce que cela a changé par rapport à ce que cela
était auparavant? J'avoue que je n'ai pas eu le temps de lire
ça.
M. HARVEY (Jonquière): Non, ça n'a pas changé.
M. LATULIPPE: C'est exactement la même chose. A part ça,
j'imagine que le gain de capital amène un nouveau...
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose que le
fédéral de toute façon.
M. LE PRESIDENT: Articles 624, 627, 628, 629. Adopté. Article
632. Adopté. Article 633, il y a un amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Chapitre IIl, la section IV, avant de
passer à 633, ajouter au titre ce qui suit: "D'un assureur sur la
vie".
M. LATULIPPE: Je m'excuse, M. le Président, au chapitre des
assurances, pour les déductions permises, est-ce qu'il y a de nouvelles
modalités ou si vous acceptez encore, pour les entreprises, des
assurances temporaires, jusqu'à un certain montant? Il me semblait que
cela pouvait aller jusqu'à $25,000 dans le temps comme
déductible?
M. HARVEY (Jonquière): Cela ne regarde pas les compagnies
d'assurance, cela concerne les individus. On l'a déjà vu pour les
individus, cela ne regarde pas les compagnies d'assurance.
M. LATULIPPE: Ces règles sont maintenues?
M. HARVEY (Jonquière): Pour les individus, oui.
M. LE PRESIDENT: Articles 633 à 638. Adopté. Amendement
à l'article 638.
M. HARVEY (Jonquière): A 638, remplacer à la
onzième ligne du paragraphe a) les mots "pour les besoins" par les mots
"suivant les exigences".
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LEDUC: C'est beaucoup plus clair.
Régimes d'intéressement M. LE PRESIDENT: Articles
640 à 643. M. OSTIGUY: Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 644.
M.CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a là quelque chose de
nouveau? Ecoutez la voix de votre gauche pour le mot adopté.
M. LE PRESIDENT: Oui, je l'écoute toujours, c'est toujours vrai
à l'avance.
M. SAMSON: Pourriez-vous nous dire à quelle page nous sommes
rendus?
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouyn-Noranda me dit
toujours adopté, alors je le suis.
M. SAMSON: M. le Président, ce n'est pas votre oreille gauche,
c'est la droite.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que je pourrais prendre une minute
d'attention? Le bill 43 qui a été lu en première lecture
cet après-midi, la loi sur les carburants, est-ce que les
députés se souviennent s'ils ont eu une copie? Moi, j'en avais
une copie en Chambre. On pourrait en remettre une copie à chaque membre
de la commission.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je vais vous le dire j'ai apporté les
miennes. On a eu la loi 44, la loi 39, la loi 41 et la loi 45.
M. HARVEY (Jonquière): Ils ont oublié de vous remettre le
projet de loi 43. Chacun des membres en recevra une copie. On a oublié
de les déposer en Chambre.
M. LEDUC: Est-ce qu'il y en a qui manquent de carburant?
M. HARVEY (Jonquière): Il n'y a pas de question?
M. LE PRESIDENT: Articles 640 à 643.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre pourrait faire un
commentaire d'ordre général sur tout ce livre VIl qui concerne
les régimes d'intéressement par rapport à l'ancienne
loi?
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose sauf...
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais sauf quoi?
M. HARVEY (Jonquière): Sauf que les contributions pour les
régimes de pension sont augmentées de $1,500 à $2,500.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, on a passé cela.
M. HARVEY (Jonquière): Avec les dispositions nouvelles qu'on
aurait déjà vues qui sont incluses dans le régime
d'intéressement des employés. Comme $1,500, $2,500 c'est ce qu'on
retrouve dans le nouveau texte, à part cela c'est la même
chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que cela affecte les conventions
collectives en discussion dans les secteurs public et parapublic? On a le
relèvement des exemptions pour la pension, pour l'épargne de
retraite, on sait que les fonctionnaires vont en vertu d'un autre
système, mais est-ce que cela ne touche pas du tout...
M. HARVEY (Jonquière): Non, cela n'est pas assez
élevé pour les imposer.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je dois comprendre que le projet de loi 43
est adopté aussi?
M. HARVEY (Jonquière): L'article est 640.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez mal compris, M. le
Président.
M. HARVEY (Jonquière): Vous aviez l'intention de le
présenter au lieutenant-gouverneur.
M. LE PRESIDENT: Non, s'il est adopté on peut régler cela
tout de suite.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela affecte votre municipalité, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Articles 640 à 643. Adopté?
UNE VOIX: Adopté, M. le Président. M. LE PRESIDENT:
Articles 644 à 650.
M. CLOUTIER (Montmagny): On adopte ces articles à la
lumière des commentaires que le ministre nous a faits tantôt.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela, je viens d'avoir l'assurance
que...
M. CLOUTIER (Montmagny): Egalement c'est conforme à...
M. HARVEY (Jonquière): Cela tient compte du gain de capital.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et c'est conforme à la loi
fédérale aussi.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
M. LE PRESIDENT: Article 650 adopté, 651.
M. LATULIPPE: Il n'y a pas de changement d'attitude du ministère
relativement à cela non plus? Cela réfère j'imagine au
régime d'assurance-retraite. Est-ce qu'il y a encore des régimes
d'assurance-retraite enregistrés admissibles? Il y en a encore?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour des entreprises?
M. LATULIPPE: Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a des régimes
supplémentaires et il y a des régimes... Il faut qu'ils soient
enregistrés au ministère du Revenu et à la Régie
des rentes.
M. LATULIPPE: Il n'y a plus possibilité à
l'intérieur de ces régimes de faire de l'autofinancement? Je
pense au régime de Eaton.
M. HARVEY (Jonquière): En fait, c'est le même principe que
par le passé. Nous le notons dans notre loi en tenant compte du gain de
capital et des changements de $1,500 à $2,500 dans le sens que j'ai
indiqué au député de Montmagny.
M. LATULIPPE: Beaucoup de personnes m'ont demandé
là-dessus d'intégrer tous les régimes privés au
régime public. Est-ce qu'il y a eu des études de faites
là-dessus?
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas par nous que ça se
fait.
M. LE PRESIDENT: L'article 650. Adopté. Article 651.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et l'article 652.
M. LE PRESIDENT: Et l'article 652. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Chapitre II: Enregistrement. Articles 653 à
656.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Articles 657 à 660.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. C'est la même chose.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 661. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Articles 662 à 665.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la déduction que l'employeur
a le droit de réclamer.
M. LEDUC: Il n'y a pas de changement, excepté pour les
montants.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça! M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LATULIPPE: Si quelqu'un a de l'argent de placé
là-dedans qui lui rapporte des intérêts, la fiducie n'aura
pas à payer là-dessus, même si ça reste cumulatif et
que ce n'est pas versé à l'individu?
M. HARVEY (Jonquière): Tant que le régime est
enregistré, la fiducie n'est pas imposable.
M. LATULIPPE: Je vous remercie, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article 665. Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): La rente, lorsqu'elle est payée,
devient imposable et ça comprend l'intérêt.
M. LE PRESIDENT: Articles 666 à 668.
M. LATULIPPE: Je suis encore en dehors du sujet. Avant de passer
à un autre article, est-ce que ce sont exactement les mêmes
dispositions pour les polices d'assurance ou bien si, pour les polices
d'assurance, un TP-5 sera émis?
M. HARVEY (Jonquière): On n'est pas là encore.
M. LATULIPPE: On va tellement vite, je me risque à tout
hasard.
M. HARVEY (Jonquière): On va aller un peu plus tranquillement, si
vous voulez, mais ce n'est pas venu encore. Si vous voulez qu'on vous
l'indique, on vous l'indiquera. C'est exactement comme avant je
répète ce que j'ai dit au député de Montmagny
je suis persuadé que le député de Montmagny
écoute attentivement le numéro de l'article, ce sont les
mêmes dispositions, en y ajoutant les différences, $1,500 à
$2,500, et en prenant en considération également l'imposition du
gain de capital. Je l'affirme par la connaissance que j'ai d'avoir lu le texte
de loi et l'assurance que j'ai de ceux qui ont écrit que c'est
ça. Si cela va un peu vite, vous pouvez nous le dire, on va aller un peu
plus tranquillement.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Articles 669 à 680.
Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Les articles 669 à 680, est-ce que
vous les adoptez?
M. LEDUC : Il n'y a pas de changement avec ce qu'il y avait avant.
M. HARVEY (Jonquière): Toujours avec les mêmes
réserves que j'ai dit pour l'autre.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 681. Adopté. Articles
681, 682, 683. Article 684. Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 684...
M. LE PRESIDENT: Un instant, M. le ministre, jusqu'à 683.
Adopté?
M. HARVEY (Jonquière): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Articles 684 à 688.
M. HARVEY (Jonquière): J'ai deux amendements. A l'article 684,
remplacer dans la huitième ligne du paragraphe a) le chiffre 665 par le
chiffre 65. A l'article 685, remplacer dans la deuxième ligne du
paragraphe 1) le mot "comprend" par le mot "signifie". Ajouter à la fin
du paragraphe b) de la version française, le mot "et".
M. LE PRESIDENT: Les articles 684 à 688. Adopté avec les
amendements. Chapitre IV: Montants à inclure, articles 689 à 691.
Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Il n'y a pas de difficulté.
M. LE PRESIDENT: Chapitre V: Placements admissibles. Les articles 692 et
693, avec amendement à 693.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 693, remplacer dans la
première ligne les caractères "aus" par le mot "aux", une erreur
de frappe.
M. HARDY: "Aus", est-ce que c'est en français ou en anglais?
M. HARVEY (Jonquière): C'était marqué "aus"; il y a
une erreur. On le remplace par "aux".
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 692 et 693. Adopté. Titre
IV: Régimes enregistrés de prestations supplémentaires de
chômage; les articles 694 à 697. Adopté. Titre V: Polices
d'assurance sur la vie. Chapitre I: Règles générales. Les
articles 698 et 699...
M. HARVEY (Jonquière): Voilà la question du
député de Frontenac. Nous sommes justement aux polices
d'assurance sur la vie. Article 698.
M. LATULIPPE: C'était la même question que tout à
l'heure. Je voulais savoir s'il y avait des polices d'assurance dont on
laissait courir les intérêts à intérêts
composés. Disons qu'on retirait une rente, une police de dotation ou
quelque chose comme ça; on laissait accumuler les intérêts
et ça devenait imposable seulement au moment du versement.
M. HARVEY (Jonquière): C'est devenu imposable parce que les
compagnies donnent le choix aux contribuables de lui donner, à la fin de
chaque année, une police d'assurance libérée, qui n'est
pas imposable. Elle l'est à la fin, lorsqu'on la retire. Ou encore, de
lui donner un TP-5 et ça devient imposable. Dans mon cas, je n'ai pas
voulu de police d'assurance libérée; ils me donnent un TP-5. Mais
si j'avais voulu, à chaque année, ils m'auraient donné une
police d'assurance libérée. Et à chaque année, ils
augmentent le montant. Mais c'est une police d'assurance libérée
et non un montant que l'on peut retirer le lendemain. Moi, je peux le retirer
le lendemain. Mais par contre, on me donne un TP-5 et je suis imposable.
M. LEDUC: Qu'est-ce qui arrive M. le Président, si, par exemple,
quelqu'un achète une police...
M. HARVEY (Jonquière): C'est 701. On va le voir à 701.
M. LEDUC: D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord? On peut la poseret à
l'article 701, on l'adoptera. Posez-la donc votre question.
M. LEDUC: Qu'est-ce qui arrive à quelqu'un qui a une police
d'assurance-vie, qui laisse accumuler ses dividendes et que ça augmente
la valeur de rachat?
M. HARVEY (Jonquière): Cela devient imposable lorsqu'il
reçoit des montants supérieurs à la prime qu'il a
versée. C'est crédité, c'est disponible, c'est
imposable.
M. LE PRESIDENT: Les articles 698 et 699. Adopté. Chapitre II:
Calcul du revenu du détenteur et dégrèvement.
M. HARVEY (Jonquière): Amendement: Remplacer, dans le titre de la
version anglaise, le mot "holder's" par le mot "policyholder's".
M. LE PRESIDENT: Les articles 700 à 706. Adopté. Chapitre
IIl.
M. HARVEY (Jonquière): Calcul du prix de base rajusté.
M. LE PRESIDENT: Les articles 707 à 710. Adopté.
M. LATULIPPE: Calcul du prix de base rajusté, M. le
Président. Ce matin, j'ai abordé cette question. Je vais dire
toute la vérité. Je ne l'ai pas lu, mais j'aimerais bien savoir
ce que c'est, en deux mots.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le coût de la police, c'est le
prix que vous avez payé.
M. LATULIPPE : En prime.
M. HARVEY (Jonquière): Prime versée. C'est ça.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Montmagny, ça
va?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, ça va.
Exemptions Réduction d'impôt
M. LE PRESIDENT: Livre VIIl: Exemptions. Titre I: Réductions
d'impôt. Article 711...
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, nous entrons dans une
section où, néces-
sairement, nous allons avoir plus de questions à poser et plus
d'observations à faire. Cette partie est moins technique. Sur l'article
711, on sait qu'en vertu d'une loi adoptée, je pense, en 1967, si ma
mémoire est bonne, les exemptions d'impôt ont été
portées à $2,000, c'est-à-dire les exonérations
d'impôt ont été portées à $2,000 et à
$4,000. Qu'est-ce qu'il en coûterait est-ce que le
ministère a des études pour donner des exonérations
additionnelles? Je prends un exemple: $2,500, dans le cas des
célibataires, et $5,000, dans le cas des personnes mariées. C'est
en 1967, ça fait cinq ans. Les $2,000 de 1967, rendus en 1972, avec
l'augmentation du coût de la vie, je pense bien qu'on peut dire que
l'écart continue de s'élargir; la même chose pour les
$4,000.
Est-ce qu'il y a des études de faites, combien coûteraient
une exemption de $2,500 et une exemption de $5,000? Est-ce que le ministre y a
songé? Est-ce qu'en préparant la loi, on s'y est
arrêté?
M. HARVEY (Jonquière): Nous avons toutes ces
études-là. Le coût, je ne l'ai pas ici, mais nous l'avons
au ministère. Si nous avions décidé de l'augmenter, nous
vous l'aurions fourni, mais nous avons décidé de ne pas
l'augmenter pour le moment.
Mais des études ont été faites et les coûts
sont établis et sont disponibles au ministère. Cela s'est fait et
nous avons décidé de ne pas l'augmenter.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre ne peut pas nous donner un ordre de
grandeur, supposons, pour $2,500 et $5,000.
M. HARVEY (Jonquière): De mémoire, j'aime autant ne pas
risquer de chiffres mais si le député de Montmagny veut, pour son
information, appeler au ministère, il le saura.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela serait intéressant de savoir ce que
cela représente, étant donné, comme je l'ai dit
tantôt, que cette loi commence à prendre de l'âge. Les
exemptions ont été augmentées de $1,000 à $1,500
parce qu'il faut tenir compte...
M. HARVEY (Jonquière): Nous avons des choix, comme par exemple,
la décision de porter les exemptions de $1,000 à $1,500 et
à $2,850. A travers toutes les études que nous avions
complétées au ministère et les coûts, nous avons
fait des choix. Bien sûr, nous aurions bien aimé, à la
suite des études, en arriver à la conclusion qu'on pouvait faire
tout cela dans une étape mais nous avons nécessairement dû
en mettre de côté après avoir rencontré le ministre
des Finances et à la suite également des décisions qui ont
été prises et annoncées dans le discours du budget. A ce
moment-là, le gouvernement est impliqué. Des décisions
avaient été prises et le ministre responsable de la politique
fiscale, comme tel, le ministre des Finances, a annoncé les
décisions gouvernementales dans le discours du budget et ce n'est
pas...
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre du Revenu a l'intention
de faire inscrire une telle mesure au conseil des ministres, dans la discussion
qui se poursuivra pour établir le budget 73/74? On discutera des
priorités. Est-ce l'intention du ministre d'inscrire une mesure telle
que celle-là, qui serait dans l'ordre des priorités, qui pourrait
certainement se comparer avantageusement à n'importe lequel programme
gouvernemental?
M. HARVEY (Jonquière): Ce sera sûrement sur la liste des
priorités possibles mais si je tentais de garantir la priorité
qui sera retenue, vous admettrez avec moi que je sortirais de mes
prérogatives et j'impliquerais la décision de mes
collègues également. Mais cela sera sûrement dans la liste.
Maintenant, est-ce que cette priorité précise sera retenue? Je ne
peux pas m'engager à ce point-là.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: M. le ministre, si je comprends bien, les $4,000 que vise
l'article 711 ne sont pas une exemption de base.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une exonération.
M. SAMSON: Ce n'est pas l'exemption de base comme...
M. HARVEY (Jonquière): C'est l'exonération des $2,000 pour
les célibataires et $4,000 qui existe depuis 1967, je pense.
M. CLOUTIER (Montmagny): Depuis 1967, oui.
M. SAMSON: C'est exactement sur la même base...
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
M. SAMSON: ... qu'auparavant. En fait, si quelqu'un ne gagne pas $4,000,
il ne paie pas de taxe et s'il gagne au-dessus de $4,000, il est imposable sur
un montant de $2,000 à ce moment-là.
M. HARVEY (Jonquière): Et dans ce cas, nous payons 50 p.c. de sa
contribution au Régime des rentes du Québec.
M. SAMSON: Vous n'avez pas pensé à en faire une exemption
de base?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est pour les travailleurs autonomes qui
gagnent moins de $2,000 et $4,000.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y en a la moitié qui est... Mais pour
l'assurance-maladie, cela compte aussi.
M. HARVEY (Jonquière): Il y a le "notch provision".
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. SAMSON: Vous n'avez pas songé à porter ce chiffre de
$4,000 à $5,000, et d'en faire une exemption au lieu d'en faire une
déduction dans l'impôt? Vous n'avez pas songé à
cela? Avez-vous l'intention d'y songer bientôt? Si nous vous
présentions un amendement, vous accepteriez cela comme un coup de...
M. HARVEY (Jonquière): Savez-vous combien cela
coûterait?
M. SAMSON: Je ne vous demande pas combien cela coûterait, je vous
demande si vous l'accepteriez.
M. HARVEY (Jonquière): Justement...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre ne peut pas donner de chiffres. Il
m'a dit tantôt qu'il n'est pas sûr.
M. HARVEY (Jonquière): Il parle, au lieu d'exonération, de
donner une exemption de base.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ah bon!
M. HARVEY (Jonquière): Vous, vous avez parlé
d'exonération. Lui parle d'une exemption de base qui serait de $2,500
pour les célibataires et de $5,000 pour les gens mariés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela, c'est pire. Le ministre l'a retenu c'est
pire ça.
M. HARVEY (Jonquière): J'ai compris rapidement qu'on irait dans
les $200,000, $300,000, $400,000.
M. SAMSON: C'est parce que je voulais compléter l'idée du
député de Montmagny. Pourquoi n'accepteriez-vous pas un
amendement dans ce sens?
M. CLOUTIER (Montmagny): L'autre proposition est moins dispendieuse;
elle peut se...
M. SAMSON: Mais même si la mienne est plus dispendieuse...
M. HARVEY (Jonquière): Je ne suis pas sûr si j'oserais en
discuter.
M. SAMSON: Vous ne voulez même pas en discuter?
M. HARVEY (Jonquière): C'est-à-dire que je veux toujours
en discuter. La commission parlementaire est souveraine. On peut prendre le
temps qu'il faut pour discuter une possibilité semblable. Mais je vous
avoue qu'on parlerait de plusieurs centaines de millions de dollars.
M. SAMSON: Parce que le ministre va comprendre que n'ayant pas le droit
de vote à la commission, ça m'est assez difficile de
présenter un amendement. Je ne pourrais même pas voter pour mon
amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Je sais que le député de
Rouyn-Noranda est un homme réaliste. Il sait que le Québec,
présentement, n'a pas les moyens de se priver de plusieurs centaines de
millions de dollars par un amendement semblable.
M. SAMSON: C'est justement parce que je suis réaliste, M. le
Président, que je voudrais, si je le pouvais, proposer cet amendement.
Mais je pense que le ministre va considérer ma pensée, tout comme
si j'avais proposé un amendement et que j'avais voté en faveur de
cet amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Pour le bénéfice de vos
lecteurs qui reçoivent le journal des Débats, je vous
comprends.
M. LE PRESIDENT: Une façon diplomatique. L'honorable
député de Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, j'aimerais revenir avec un
principe qui touche un peu les déductions d'impôt. C'est le fait
que, quand une entreprise fait un déficit, on lui permet d'étaler
son déficit. Mais quand c'est un individu, disons qu'il est
étudiant, il n'a pas de revenu. Il s'embarque, disons pour quatre ou
cinq ans. A ce moment, il n'a pas le droit d'étaler le coût de sa
subsistance. Il n'y aurait pas moyen d'introduire une règle comme
celle-là qui permettrait aux étudiants de s'en sortir un peu.
M. HARVEY (Jonquière): Il a droit à l'étalement de
revenu dans la nouvelle loi.
M. LATULIPPE: Même s'il est négatif?
M. HARVEY (Jonquière): Ecoutez, s'il n'a pas de revenu, il ne
peut pas avoir droit à l'étalement de revenu.
M. LATULIPPE: Mais l'entreprise qui fait un déficit a le droit de
le faire.
UNE VOIX: Prenez ce qu'il n'a pas.
M. HARVEY (Jonquière): Bien voyons, on n'étale pas ce
qu'on n'a pas.
M. LEDUC: Elle a quand même eu des
revenus à un moment donné. Elle a eu moins de revenus que
de dépenses. Mais elle a eu des revenus. Tandis que le petit
étudiant qui n'en a pas, il n'en a pas.
M. LATULIPPE: Eventuellement, il va en avoir. Il pourrait déduire
sur les années à venir, exactement dans le même sens qu'une
entreprise.
M. LEDUC: Déduire sur les années à venir ce qu'il
n'a pas eu dans les années passées?
M. LATULIPPE: Ce que ça lui a coûté de frais pour
être capable de se maintenir aux études.
M. HARVEY (Jonquière): On ne peut pas faire de comparaison entre
un individu et une entreprise. Parce que ce n'est pas un revenu garanti, une
entreprise.
M. LATULIPPE: Non, je veux bien comprendre. Mais je suis persuadé
que le ministre saisit bien la position assez délicate dans laquelle se
retrouve un étudiant quand il a fini ses études et qu'il faut
qu'il commence à gagner sa vie.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas le domaine fiscal, le droit
de préférence, c'est la politique globale, sociale de
sécurité de revenu. Ce n'est pas la politique fiscale qui doit
couvrir un domaine semblable tel qu'identifié. Je ne dis pas que ce
n'est pas un sujet très intéressant mais ce n'est pas la
politique fiscale d'un gouvernement qui doit couvrir le cas que vous nous
citez.
M. LATULIPPE: Je me permets de livrer mon opinion. Je trouve que
l'étudiant est pénalisé un peu dans la
société actuelle relativement à ça. Il me semble
qu'il y aurait moyen de faire des provisions pour...
M. HARVEY (Jonquière): Je vous dis que ce n'est pas avec notre
régime fiscal actuellement en vigueur, ici au Québec et au
Canada, sur le continent nord-américain qu'on peut corriger ce que vous
nous signalez ici. C'est beaucoup plus par une politique sociale qui comprend
la politique de sécurité du revenu qu'un tel objectif pourrait
être atteint.
M. OSTIGUY: Est-ce que le député de Frontenac a
déjà été étudiant à
l'université ou...
M. LATULIPPE: Un étudiant à l'université qui est
obligé d'encourir des frais ou faire des emprunts qui peuvent aller
jusqu'à $10,000, $12,000, $13,000, $14,000...
M. OSTIGUY : Est-ce que vous tenez compte aussi que les étudiants
reçoivent des bourses.
M. LATULIPPE: Oui, mais il est généralement obligé
de faire un emprunt en plus. Bien souvent l'emprunt que permet l'Etat, en vertu
des lois actuelles, n'est pas suffisant. Il faut qu'il emprunte du
beau-père ou de la belle-mère et ce n'est pas encore suffisant.
Il faut qu'il s'endette pour assez longtemps.
M. LEDUC: S'il emprunte du beau-père ou de la belle-mère,
c'est parce qu'il est marié.
Exonération d'impôt
M. LE PRESIDENT: Article 711. Adopté. Titre Il:
Exonération d'impôt. Chapitre I: Règles d'application.
Articles 712, 173. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 711 est adopté mais le
ministre ne perd pas de vue les possibilités...
M. HARVEY (Jonquière): Je vais faire changer mes lunettes, pour
ne pas perdre ça de vue.
M. LE PRESIDENT: Articles 712, 713. Adopté. Chapitre Il:
Fonctionnaires étrangers. Article 714 et 715 avec un amendement à
715.
M. HARVEY (Jonquière): Remplacer dans la quatrième ligne,
le mot "ou" par les mots "ainsi que". Retrancher dans la quatrième ligne
du paragraphe c) la virgule qui suit le mot "puis". Remplacer dans le
paragraphe d), les mots "s'il" par les mots "si le membre de la famille ou
l'employé".
M. LE PRESIDENT: Articles 714, 715. Adopté avec amendement.
Chapitre IIl: Corps publics. Les articles 716, 717. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Chapitre IV: Oeuvres de charité et autres
organisations. Les articles 718 à 729.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le ministre a des commentaires à
faire sur les oeuvres de charité.
M. HARVEY (Jonquière): J'ai un amendement, d'abord à 727.
Remplacer, dans les deuxième et troisième lignes du paragraphe
b), le mot "vieillards" par les mots "personnes âgées".
M. OSTIGUY: A quel article...
M. LE PRESIDENT: A 727, paragraphe b), deuxième et
troisième lignes.
M. HARVEY (Jonquière): C'est surtout un meilleur
français.
M. LE PRESIDENT: C'est pour vous, M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: Merci beaucoup.
M. HARVEY (Jonquière): Pour répondre au
député de Montmagny, je n'ai rien à ajouter. C'est la
même chose qu'auparavant.
M. LE PRESIDENT: Les articles 718 à 729. Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Chapitre V: Cas divers. Avec amendement.
M. HARVEY (Jonquière): Retrancher le mot "or" à la fin du
paragraphe h).
M. LE PRESIDENT: A l'article 730, mais au chapitre V.
M. HARVEY (Jonquière): Au chapitre V également, remplacer
le titre de la version anglaise par "Miscellaneous Cases".
M. LE PRESIDENT: Articles 730 et 731.
M. LEDUC: Seulement une question. Lorsqu'on parle d'une association de
salariés, à l'article 130, paragraphe a), la première
ligne, est-ce qu'on entend des centrales syndicales ou si ce sont des
associations de salariés à l'intérieur d'un organisme?
M. HARVEY (Jonquière): Au sens du code du travail, cela comprend
les syndicats.
M. LEDUC : Cela comprend les syndicats qui sont exonérés
d'impôt?
M. SAMSON: Vous ne pourriez pas changer cela pour mon exemption de
$5,000?
M. HARVEY (Jonquière): Je changerais cela. Voulez-vous aller me
chercher un accord de principe?
M. SAMSON: Vous êtes prêt?
M. HARVEY (Jonquière): Allez me chercher un accord de principe
avec les chefs des centrales.
M. SAMSON: A eux, vous ne voulez rien leur imposer?
M. HARVEY (Jonquière): Ce ne sont pas eux qui me le demandent,
c'est vous!
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 730 et 731, adopté.
M. LEDUC: A 730, à cause...
M. HARVEY (Jonquière): A 731, j'ai un amendement...
M. SAMSON: M. le Président, il y a quelque chose d'important qui
vient de se produire. Prenez-le en considération.
M. LEDUC: Comme je n'ai pas le droit de vote, M. le Président,
vous pouvez laisser de côté ma division.
M. HARVEY (Jonquière): A 731, remplacer les trois
dernières lignes de la version anglaise par ce qui suit: "computed as if
such society has no other income or loss than that from that source".
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 731 est adopté avec
amendement.
Déclarations, cotisations, paiements et
appels
M. LE PRESIDENT: Livre IX: Déclarations, cotisations, paiements
et appels. Titre I: Déclarations. Les articles 732 à 736
inclusivement. Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les dates ne sont pas changées, les
procédures ne sont pas changées.
M. LE PRESIDENT: Titre Il: Cotisations. Les articles 737 à 744,
avec amendement à 739.
M. HARVEY (Jonquière): A l'article 739, remplacer dans la
quatrième ligne les mots "les responsabilités" par les mots "la
responsabilité".
M. LATULIPPE: M. le Président, on est peut-être un peu en
dehors du sujet mais j'aimerais revenir au chapitre des cotisations. Est-ce que
vous avez envisagé ou étudié la possibilité de
demander la production des rapports avant le 30 avril, de façon que le
budget puisse être déposé avant le 31 mars ou que le
gouvernement connaisse ses revenus avant le 31 mars, pour activer
l'étude du budget, parce qu'on est toujours organisé avec les
budgets de voirie qui arrivent à la dernière minute? Je suis un
peu en dehors du sujet, mais c'est une conséquence...
M. HARVEY (Jonquière): On y a songé, mais la grande
difficulté est que nous avons également à
l'intérieur de ce délai de quatre mois pour production du rapport
d'impôt le délai donné jusqu'au 28 février à
l'employeur pour fournir les pièces justificatives TP-4 et TP-5. Je vous
avoue que, pour certaines entre-
prises, c'est toute une corvée, surtout celles qui ont de
nombreux employés. Afin de faire tout le calcul et la transmission en
raison des changements d'adresse des contribuables, pour le moment, ce n'est
pas possible de changer la date de production.
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 741.
M. LE PRESIDENT: Allez-y, M. le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 741, est-ce que cette disposition
s'aligne parfaitement sur la législation fédérale?
M. HARVEY (Jonquière): Il y a du nouveau. Un instant.
M. CLOUTIER (Montmagny): La législation
fédérale.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le désistement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais par rapport à l'ancien texte
de loi fédéral, il semble, à première vue,
après une lecture rapide, y avoir des différences.
M. HARVEY (Jonquière): L'ancien texte ou le nouveau?
M. CLOUTIER (Montmagny): Le texte de l'article 741 par rapport à
l'ancienne loi fédérale.
M. HARVEY (Jonquière): A l'ancienne loi, non pas le nouveau
texte.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, non, mais l'ancienne loi
fédérale et la nouvelle loi fédérale me semble
différer.
J'ai l'ancienne loi fédérale ici. Elle semble
différer de l'article 741.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre me dit que sa loi est en
conformité parfaite, à l'article 741, avec la loi
fédérale. Donc, il y a une modification à la nouvelle.
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, il y a une modification...
M. HARVEY (Jonquière): Oui, il y a une modification.
C'est-à-dire qu'il n'y en a pas avec la nouvelle mais il y en a une sur
l'ancienne.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais c'est ça que je voulais
savoir. Par rapport à l'ancienne loi, il semble y avoir, en ce qui
concerne le fardeau de la preuve...
M. HARVEY (Jonquière): Auparavant, nous n'avions pas le
désistement; maintenant, nous l'avons. Mais le fardeau de la
preuve...
M. CLOUTIER (Montmagny): Si le ministre veut lire à b): Dont
l'omission, dans le calcul du revenu, ne résulte pas, selon la preuve
apportée par le contribuable. On n'avait pas dans l'ancien texte de loi:
Selon la preuve apportée par le contribuable. Cela veut dire que le
contribuable doit faire un effort, une preuve...
M. HARVEY (Jonquière): Oui, le fardeau de la preuve a
été ajouté. Dans la loi, on ne l'avait pas. Il a d'abord
été ajouté à la nouvelle loi fédérale
et nous l'avons également ajouté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et à a) aussi, on l'a mis. A a), on dit:
Qui ne peut raisonnablement être considéré, selon la preuve
qu'a apportée le contribuable. A b) aussi.
M. HARVEY (Jonquière): En pratique, ça se faisait. Quand
le contribuable pouvait prouver qu'il n'avait pas fait de fraude, on
l'acceptait.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais si le ministère le trouve sans
que le contribuable apporte sa preuve; dans l'ancien article de loi, on
n'exigeait pas que le contribuable apporte la preuve.
M. HARVEY (Jonquière): Dans la pratique, on l'exigeait. Nous
sommes limités par le b), en même temps. En tout temps, le
contribuable ou la personne qui a produit... Si nous apportons la preuve et que
les autres nous prouvent que c'est le contraire, nous l'acceptons. C'est
nouveau. C'est sûr. Ce n'était pas marqué dans la loi.
Mais quand on l'ouvrait, au-delà de quatre ans, et qu'on
prétendait qu'il y avait eu fraude, si le contribuable nous prouvait le
contraire, on fermait notre dossier. On le faisait en pratique. On faisait la
preuve mais lui nous la faisait aussi, en pratique, du contraire, s'il pouvait
la faire.
M. CLOUTIER (Montmagny): On va le laisser en suspens.
M. HARVEY (Jonquière): Une fausse représentation.
C'est comme avant, excepté on le marque.
M. CLOUTIER (Montmagny): Là, c'est la force de loi, avant
c'était seulement peut-être une tradition ou une habitude du
ministère. Vis-à-vis de la cour...
M. HARVEY (Jonquière): Quand honnêtement, ça allait
mal, ce sont les juges qui le déterminaient.
M. CLOUTIER (Montmagny): Voulez-vous laisser l'article 741 en
suspens?
M. HARVEY (Jonquière): Un instant. C'est
ça, si on n'avait pas eu ça dans la loi, notre preuve
aurait été suffisante de fait, tandis qu'en ayant ça dans
la loi, ça n'enlève rien au contribuable, il le faisait en
pratique quand même.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, pour ce soir,
voulez-vous le laisser en suspens? On y reviendra. Je voudrais vérifier
l'ancien texte de loi par rapport à celui-ci. Laissez-le en suspens
jusqu'à ce qu'on traite également du fardeau de la preuve.
M. LE PRESIDENT: Les articles 737, 738, 739 et 740. Adopté.
M. HARVEY (Jonquière): Un instant, si le député de
Montmagny voulait, on va lui donner une explication. Je pense qu'auparavant on
pouvait ouvrir, entrer n'importe quoi. Pour $1 on pouvait ouvrir toute la
cotisation de nouveau. Nous nous limitons dans l'ouverture faite par la preuve
du contraire du contribuable. Cela devient meilleur pour le contribuable.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'on nous décrive d'abord la situation
actuelle, qu'est-ce qui se fait actuellement et quels sont les résultats
du changement?
M. HARVEY (Jonquière): Actuellement, ce que je comprends, souvent
ça arrive dans certains cas où le ministre ou le ministère
veut imposer au-delà du quatre ans, soit la période de
prescription.
Même si c'est un revenu que le ministère ne pouvait pas
prouver comme étant un revenu qui n'avait pas été
déclaré d'une façon frauduleuse, à ce
moment-là, le ministère démontrait $1
d'intérêt qui n'a pas été rapporté pour
l'année en question et de cette façon le ministère pouvait
se permettre de rouvrir l'année au complet pour inclure dans...
M. CLOUTIER (Montmagny); Voulez-vous répéter?
M. HARVEY (Jonquière): L'année au complet pour inclure ce
revenu dont je viens de parler.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Aujourd'hui, si le ministère veut
aller plus loin que quatre ans, il pourra le faire encore mais simplement dans
les cas mentionnés dans l'article 740 lorsqu'il y a eu fraude. Il pourra
inclure dans cette année qu'il a rouvert plus que quatre ans, simplement
ce qui est mentionné dans b).
M. CLOUTIER (Montmagny): "... fraude, incurie...
M. HARVEY (Jonquière): Si le ministère ouvre une
année antérieure, plus que quatre ans, si le contribuable peut
démontrer que le revenu qu'il n'a pas déclaré dans cette
année-là n'est pas un montant dont l'omission par le
contribuable, ne résulte pas, selon la preuve apportée par le
contribuable, d'une fausse représentation, à ce moment-là,
le ministre ou la cour pourra débouter le ministre de son action. Donc,
on donne une certaine protection au contribuable à ce
moment-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela se trouve à n'être jamais
fermé.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est jamais fermé dans le cas
de fraude. Sauf, anciennement, en prouvant...
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le cas de fraude, disons que,
là-dessus, la preuve est peut-être plus facile à faire.
Mais dans le cas d'incurie et d'omission volontaire, c'est un peu plus
difficile.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sera le contribuable qui fera la preuve
à ce moment-là pour exclure cette partie du revenu que le
ministre tente d'inclure dans sa cotisation qui est plus de quatre ans. Mais de
toute façon, à ce moment-là, le ministre a à
prouver qu'il y a fraude, comme avant. Avant, si le ministre prouvait $1 de
fraude, il pouvait inclure tous les revenus manqués. Aujourd'hui, le
ministre prouvera $1 de fraude et inclura nécessairement les autres
revenus manqués sauf que le contribuable, à ce moment-là,
pourra apporter comme preuve que, pour le montant de $25,000, en plus du $1 ce
n'est pas un cas de fraude. A ce moment-là, le ministre ne pourra pas le
prendre. Donc, c'est une protection accrue au contribuable.
UNE VOIX: Alors nous votons?
M. CLOUTIER (Montmagny): Laissez-le en suspens. A la lumière des
explications...
M. HARVEY (Jonquière): En suspens, nous le reprendrons demain
matin.
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 737, 738, 739, 740 adopté.
L'article 741 est suspendu et les articles 742, 743, 744 sont
adoptés.
La séance est suspendue sine die. Nous reprendrons l'étude
à l'article 740.
M. HARVEY (Jonquière): Nous reprendrons l'étude à
l'article 741 qui est suspendu et par la suite, nous continuerons avec
l'article 745.
(Fin de la séance à 10 h 46)