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Commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu
Etude du projet de loi no 19
Séance du mercredi 18 juin 1975
(Dix heures vingt-cinq minutes)
M. Kennedy (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Messieurs, pouvons-nous considérer que nous avons quorum? La
commission des finances, des comptes publics et du revenu siège pour
étudier le projet de loi no 19, Loi modifiant la Loi sur les
impôts, M. le ministre.
Etude du projet de loi no 19
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, afin de
faciliter la compréhension de chacun des articles, je vais demander
à un de mes collaborateurs de remettre à chacun des membres de la
commission un petit cahier de notes explicatives concernant le projet de loi no
19. Cela va faciliter la discussion et je pense que le débat en sera
raccourci, pour le plus grand bien de tous ceux qui ont autre chose à
faire.
Au fait, ce projet de loi concerne uniquement les particuliers. Quant
aux dispositions annoncées par le ministre des Finances, le 19
décembre de l'an dernier, elles seront comprises dans un projet de loi
que nous présenterons dans la deuxième partie de la session.
Je voudrais rappeler, au début de l'étude article par
article de ce projet de loi, au sujet des remarques faites, hier soir, par le
chef de l'Opposition, que je comprends qu'on puisse dire qu'il y a 18 mois de
retard dans certains cas, mais je crois que c'est très injuste, parce
que j'ai à l'esprit le projet de loi adopté par le gouvernement
fédéral, le 13 mars dernier, qui comprenait des mesures datant de
quinze mois. De plus en plus, ce que le fédéral fait, il le fait
souvent, dans sa propre loi, avec plusieurs mois de retard, parce qu'il n'y a
pas d'autres possibilités.
On connaît le nombre très restreint de ressources
disponibles dans un domaine aussi complexe que la législation fiscale;
c'est notre cas. Nous avons présentement des spécialistes de
l'extérieur travaillant avec nous sur un projet de loi assez important
qui viendra à l'automne. Après une annonce officielle faite par
le ministre des Finances en Chambre, un délai normal, c'est d'arriver
avec notre loi dans la même session, si possible, quand c'est fait au
début d'une année fiscale.
Nul gouvernement ne peut faire autrement, que ce soit celui du
Québec, celui du Canada ou ceux d'autres pays.
M. le Président, nous sommes prêts à passer à
l'article 1.
Le Président (M. Kennedy): II y a une omission que j'ai
faite au début de la séance. Je pro- pose que le
député de Bellechasse soit nommé rapporteur de la
commission.
M. Bacon: Très bien. Félicitations!
M. Morin: Adopté.
M. le Président, puisque le ministre a évoqué l'une
des critiques que j'adressais au projet de loi, hier, portant sur la
rétroactivité, j'aimerais qu'il me précise si, dans le cas
du gouvernement fédéral, il s'agit de modifications qui ont
été annoncées plusieurs mois à l'avance.
Ne s'agit-il pas, dans ce cas, de mesures découlant directement
du budget, par exemple, et qui ont été annoncées au
maximum quelques semaines, avant d'être mises en oeuvre dans la loi? Ce
que je reprochais, hier soir, c'est notamment d'avoir annoncé, en
décembre 1974, des mesures qui s'appliquaient rétroactivement
à l'année I974. Là, je n'ai pas d'objection majeure, mais
qu'on les insère dans la loi encore six mois plus tard, cela fait
dix-huit mois ou presque dix-huit mois de délai, entre le moment
où la loi met en oeuvre la disposition législative et le moment
où elle entre en vigueur. J'estime que ce n'est pas de la bonne
technique législative de procéder de la sorte.
M. Harvey (Jonquière): Je vais répondre au chef de
l'Opposition et mon sous-ministre voudrait ajouter quelque chose, si vous
n'avez pas d'objection.
M. Morin: Aucune objection.
M. Harvey (Jonquière): II est bien sûr qu'au
fédéral, avec deux budgets l'an dernier, cela posait un
problème. Il y a également l'épargne-logement qui
n'existait pas auparavant et la déclaration du ministre Garneau, le 19
décembre, pour rendre notre législation fiscale cohérente
en acceptant certaines dispositions des déclarations budgétaires
de M. Turner.
M. Morin: Pour le revenu d'intérêt.
M. Harvey (Jonquière): Le 19 décembre, tout le
monde sait qu'il est bien difficile de mettre du monde à l'oeuvre pour
présenter de la législation, avant la fin de la session. On a
siégé par accident entre Noël et le Jour de l'An pour deux
projets de loi précis. On revient en première partie de la
session; notre projet de loi est au feuilleton depuis les premiers jours, il a
été appelé et nous procédons actuellement. On a agi
le plus rapidement possible en ce qui concerne les particuliers. Je
répète que, pour les corporations, c'est beaucoup plus complexe
et que cela s'inscrit dans le cadre d'autres amendements que nous
présenterons à nos lois fiscales dans la deuxième partie
de cette session-ci.
M. Morin: C'est-à-dire à l'automne.
M. Harvey (Jonquière): C'est sûr. Si on ajourne au
mois de septembre, on sera prêt dès
les premiers jours, si vous voulez l'étudier, mais je vais me
soumettre à l'ordre de la Chambre de les discuter au moment où
chaque projet sera appelé.
M. Morin: M. le Président, est-ce que je pourrais demander
au ministre, s'il ne serait pas possible, étant donné que
certains changements fiscaux ont été annoncés dans le
budget du 17 avril cela fait donc deux mois d'envisager de mettre
en oeuvre ces modifications, dans les six semaines ou dans les deux mois qui
suivent, lorsque nous siégeons, lorsque l'Assemblée est en
session, comme c'est le cas actuellement?
M. Harvey (Jonquière): Au point de vue législatif,
ce n'est pas possible, ce que vous me demandez-là. D'abord pour ce qui
est des ressources disponibles au ministère, ce n'est pas possible.
Nous sommes en train de préparer cette loi et, justement, on
m'informait dans un rapport, il y a quelques minutes, que le tout serait
prêt vers le début du mois de septembre, c'est donc dire pour le
début de la deuxième partie de la session en cours! Cela n'aurait
pas été possible même avec les gens qui auraient
été disponibles, étant nos propres employés, parce
qu'ils sont engagés comme contractuels avec le groupe de
spécialistes que nous avons depuis les premiers jours, les jours qui ont
suivi le discours du budget.
M. Morin: Je ferais observer au ministre qu'il n'y a aucun avis
de nouveau projet de loi inscrit au feuilleton. On aurait pu, au moins,
annoncer les projets de loi en question.
M. Harvey (Jonquière): II faut être juste. Hier
soir, en deuxième lecture, lorsque j'ai terminé mon intervention,
j'ai dit: Au cours de la présente année, je me propose de
soumettre à l'Assemblée nationale un autre projet de loi qui aura
pour objet, d'une part, de parachever la réforme fiscale entreprise en
1972 et de compléter l'introduction, dans la loi, des mesures fiscales
contenues dans la déclaration du 19 décembre 1974 du ministre des
Finances. J'entendais par là tout ce qui touche les corporations.
D'autre part, les mesures fiscales contenues dans le discours du budget du 17
avril 1975 seront également introduites dans ce projet de loi et les
projets de loi modifiant d'autres lois fiscales que je présenterai au
cours de l'année.
Je pense que j'ai répondu d'une façon claire, nette et
précise au voeu que formule ce matin le chef de l'Opposition.
M. Morin: Voulez-vous ajouter quelque chose?
M. Harvey (Jonquière): J'aimerais ajouter quelque chose.
Tout le monde est au courant maintenant que la réforme fiscale de 1972
ne fait que commencer à être appliquée. Dans l'application
de cette loi nouvelle, on se rend compte de bien des difficultés, des
imperfections, des choses qu'il faut changer. Le fédéral vit le
même phénomène, ce qui fait qu'on peut voir dans le bill
fédé- ral, qui a été adopté au mois de mars
dernier, des rétroactivités à 1972, des dispositions qui
sont réajustées à la lumière de l'expérience
vécue.
Dans tout ce processus de mise à jour de la nouvelle
réforme fiscale, je crois qu'il ne faut pas être trop optimiste et
dire que tout peut être réglé dans la même
année; nous croyons que cela va prendre quelques années avant que
tout soit fait. S'il y a des dispositions fiscales qui créent des
incongruités surtout à rencontre du contribuable, et aussi pour
couvrir certaines échappatoires fiscales qui n'ont pas été
voulues, il est du devoir des gouvernements de voir à ce que la chose
soit corrigée.
Pour ne léser personne, il doit y avoir une
rétroactivité. C'est évident que ce n'est pas une
imposition rétroactive; c'est seulement dans le cas où cela
favorise le contribuable. Alors, je pense bien que personne ne s'en plaindra,
dans le sens qu'au moins ils auront quelque chose qui a été
voulu. Et si, par accident, cela n'a pas été donné, ils
l'auront.
Mais je crois qu'on ne vit pas des jours normaux dans la
fiscalité au Canada. Ce n'est pas normal, non plus, qu'on ait deux
budgets par année, comme on le voit au fédéral, à
Ottawa. Naturellement, si on suit la politique du gouvernement qui veut marier
la politique fiscale du fédéral avec la nôtre, pour que le
contribuable ne soit pas assujetti à des situations tout à fait
cocasses, il faut au moins attendre que le discours du budget du
fédéral soit connu avant de faire nos lois.
C'est la raison qui motive les retards apportés à
rédiger nos lois. Aussi, comme le ministre le disait tantôt, nous
n'avons pas les ressources nécessaires pour présenter, comme ce
serait l'idéal, les voies et moyens en même temps que le bill,
comme le fédéral le fait.
Il ne faut pas oublier que, quand le fédéral fait son
budget, il est au courant de tout cela au préalable, puis, en même
temps, il peut rédiger les lois. Mais même les voies et moyens ont
subi des transformations extraordinaires quand même, depuis le discours
du budget jusqu'au jour de la présentation du projet de loi en Chambre.
Tout ceci crée des délais, mais, d'un autre côté, si
cela ne lèse pas le contribuable, je crois que c'est surtout cela qui
importe. Je comprends que les délais sont là. Ce serait
l'idéal si on pouvait faire autrement, mais c'est physiquement
impossible, comme administrateurs, de toute façon, de faire
autrement.
Le Président (M. Kennedy): Est-ce que cet article...
M. Morin: Oui, mais je me rends compte que c'est dû dans
une très large mesure au fait que nous sommes en plein dans
l'application de la réforme fiscale. J'imagine que le jour où on
en sortira, de cette grande réforme de 1972, on pourra revenir à
une technique législative plus normale.
M. Harvey (Jonquière): Plus normale. D'accord.
D'ailleurs, j'ai remarqué que les spécialistes que nous
avons à notre service dans le domaine
de la législation, au cours des cinq dernières
années on n'a qu'à les regarder ont vieilli de dix
ans. Cela a été une situation anormale et ils ont hâte
eux-mêmes que le tout redevienne normal.
Le Président (M. Kennedy): Article 1, adopté?
M. Morin: Sur l'article 1, M. le Président, nous n'avons
pas d'observations ou de questions.
Le Président (M. Kennedy): Article 2?
M. Morin: La même chose.
Le Président (M. Kennedy): Adopté. Article 3?
M. Morin: A l'article 3, j'aurais quelques questions. On nous dit
que cet article permet a un contribuable, qui reçoit une prime sur une
obligation d'épargne du Québec ou du Canada, de déclarer
cette prime à titre d'intérêt ou de gain en capital.
Evidemment, cette prime, en réalité, c'est un boni. C'est
un genre de boni qui est accordé, soit par Québec, soit par
Ottawa, pour dissuader les gens de vendre leurs obligations avant terme. Est-ce
que j'ai bien compris ce dont il s'agit?
A l'heure actuelle, je ne sache pas que le Québec ait
accordé semblables primes. Oui? Je croyais qu'il n'y avait que le
gouvernement fédéral qui l'ait fait.
Une Voix: Non.
M. Morin: Pourriez-vous me spécifier dans quelles
circonstances?
M. Harvey (Jonquière): Aux deux dernières
émissions je vous le dis de mémoire la même
générosité ou les mêmes dispositions que le
gouvernement fédéral avait utilisées, l'ont
été par le gouvernement du Québec. Pour les deux
dernières émissions, je le dis de mémoire, mais, pour la
dernière, sûrement.
M. Morin: Est-ce que le mot prime est vraiment le mot
français le plus apte à décrire ce que vous avez à
l'esprit?
M. Harvey (Jonquière): J'aime mieux ça que
ristourne ou que boni.
M. Morin: Oui, je suis parfaitement d'accord sur la
deuxième expression, mais je me demandais s'il n'y aurait pas un terme
plus précis que prime. Parce que, plus loin, dans un tout autre sens, on
va parler de prime d'épargne-logement. Vous voyez, ce n'est pas un point
majeur, mais cela peut créer une ambiguïté sur le
sens...
M. Harvey (Jonquière): Je ne disais pas ça pour
badiner.
M. Morin:... véritable de cet article.
M. Harvey (Jonquière): On avait le choix entre ristourne,
boni.
M. Bacon: En termes financiers, je souligne au chef de
l'Opposition que le mot prime est quand même accepté et acceptable
dans le sens où il est là. C'est un mot, au point de vue
financier, qui est usuel.
M. Harvey (Jonquière): C'est un mot employé. M.
Morin: Ah oui!
M. Bacon: Le mauvais mot est peut-être la prime
d'assurance.
M. Morin: Bien sûr, il est employé, je n'en doute
pas une seconde.
M. Bacon: Le mauvais mot est peut-être la prime
d'assurance.
M. Morin: Mais je me demande s'il est employé ici dans le
bon sens.
M. Bacon: Moi, j'aimerais mieux corriger à l'autre place,
pour prime d'assurance, que changer celui-là. C'est bien plus
significatif que prime d'assurance.
M. Morin: Qu'est-ce que vous mettriez à la place de prime
d'assurance? Cotisation?
M. Bacon: Oui. J'aimerais mieux cotisation ou quelque chose qui
tournerait autour de ça.
M. Morin: Bon.
M. Bacon: Je pense qu'en langage financier le mot prime, ici, est
plus à sa place. Mais je changerais l'idée du chef de
l'Opposition. C'est prime d'assurance que je modifierais.
M. Harvey (Jonquière): Gardons le langage financier
à l'article 3 et on reprendra notre discussion à "prime"
d'assurance. D'accord?
M. Morin: Volontiers.
Le Président (M. Kennedy): Article 3, adopté?
M. Morin: Un instant, M. le Président. Dans le dernier
paragraphe de cet article 81 a), ajouté par l'article 3, on nous dit que
"le présent article ne s'applique pas à une prime que le
gouvernement du Québec ou du Canada a convenu de payer lors de
l'émission de l'obligation aux termes de cette dernière." Est-ce
que vous pourriez nous donner un exemple d'une telle situation?
M. Harvey (Jonquière): Cela dépend de la situation.
On se souviendra que, lorsqu'on déclare une prime particulière,
c'est en raison de situations spéciales. Le taux d'intérêt,
par exemple, a augmenté considérablement. Je pense que c'est ce
qui s'est produit au moment de l'annonce de cette prime par le gouvernement
fédéral et c'est ce qui a incité mon collègue des
Finances à faire la même chose pour les deux dernières
séries d'obligations. C'est l'unique raison, je pense.
Si je me le rappelle bien, cela avait été annoncé
dans le discours du budget de M. Turner, en mai 1974, à savoir qu'on
payait une prime de 9%, je crois, sur les obligations en sus des
intérêts. Autrement dit, si je me le rappelle bien, pour les
obligations qu'il y a maintenant, dans les coupons d'intérêt, il y
a des primes si on les garde plus longtemps, mais ce ne sont pas
celles-là qu'on vise. On vise celle qui a été
décrétée...
M. Morin: Par la suite.
M. Harvey (Jonquière): ... par la suite, dans le discours
du budget de M. Turner, qui en a porté le taux de 9% à 10%, je
crois, un peu plus tard, en novembre 1974, le Québec ayant fait la
même chose. C'est ce genre de prime.
M. Morin: Je sais.
M. Harvey (Jonquière): C'est une prime forfaitaire, je
pourrais dire, et non pas une prime qui est nécessairement
rattachée à l'obligation elle-même par le contrat
d'obligation.
Le Président (M. Kennedy): Article 3, adopté?
M. Morin: Adopté.
Le Président (M. Kennedy): Article 4, adopté?
M. Morin: M. le Président, je sais que vous voulez
procéder avec rapidité, mais j'aimerais que le "adopté"
que vous prononcez péremptoirement soit suivi d'un point d'interrogation
parce que, sur certains articles, j'ai quelques observations à
faire.
Le Président (M. Kennedy): Je vous donne toute la latitude
voulue, M. le chef de l'Opposition.
M. Harvey (Jonquière): Les députés qui ont
une expérience législative, comme notre président, ce
matin, savent fort bien que le mot "adopté", qu'il soit dit par le
ministre responsable de la loi ou par un député
ministériel, est toujours suivi d'un point d'interrogation.
M. Morin: Bien, on va l'interpréter comme cela, M. le
Président. A l'article 4, j'aurais quelques questions. Je me demande si
l'article 145d) ne pourrait pas donner lieu à des abus. Ce sont les gens
qui font des placements avec l'aide de professionnels qui vont pouvoir profiter
de cette disposition législative. Est-ce qu'il n'y a pas un danger qu'on
puisse gonfler les frais d'expertise? Comment les appeler? Oui, ce sont, en
fait, des frais de conseils professionnels. Est-ce qu'on ne devrait pas mettre
une limite aux frais qui peuvent être considérée comme
déductibles? Parfois, cela se fait par téléphone.
M. Harvey (Jonquière): Autrefois, ils étaient
déductibles dans une proportion de 50% seulement. Notre
expérience est que les abus dans ce domaine ont été
très rares. Cela a été marginal et la disposition doit
permettre la déduction de 100% de ces frais. On me répond que
l'expérience a prouvé que les craintes du chef de l'Opposition
n'ont pas existé au moment où c'était 50%. Je pourrais
ajouter que la personne qui va exiger ces frais, il faut que ce soit une
personne dont l'occupation principale consiste à donner de tels
avis.
M. Morin: Bien oui, j'ai bien compris cela.
M. Harvey (Jonquière): Donc, la personne qui a recours aux
services de cet individu, je crois, ne paiera pas un prix exorbitant pour des
services qui sont peu importants. Il y a donc un contrôle de l'offre et
de la demande; il y a également le contrôle d'un standard
d'honoraires professionnels qui s'appliquent un peu partout. Mais, encore
là, si l'individu ou le contribuable visé est prêt à
payer un certain montant pour des honoraires professionnels à une
personne qui fait une profession de conseiller, s'il paie le prix qu'on lui
demande, c'est qu'il considère que les conseils valent pour lui ce qu'il
paie.
C'est du revenu pour l'autre, il paie un tiers.
M. Morin: J'imagine que tout cela ne peut se faire que sur
pièces justificatives, sur facture.
M. Harvey (Jonquière): Oui, sûrement. A part cela,
la personne qui se fait payer des honoraires, doit se spécialiser dans
ce domaine.
M. Morin: Oui, la loi le dit bien. C'est clair, il faut que ce
soit son occupation principale.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
M. Morin: Je suis prêt à adopter l'article 4.
Le Président (M. Kennedy): L'article 4, adopté.
L'article 5?
M. Morin: De même.
Le Président (M. Kennedy): Adopté. L'article 6?
M. Morin: L'article 6 prolonge, à certaines conditions, la
période pendant laquelle un employé n'est plus
présumé avoir aliéné sa résidence
principale. Ce que j'aimerais recevoir comme explication, c'est quel est le
motif qui vous a amenés à adopter cette modification de la
loi.
M. Harvey (Jonquière): On me dit que la principale raison,
c'est à cause des mutations, souvent pour des périodes
déterminées par des grands employeurs, qui font en sorte que la
résidence de l'employé change. Quand il revient, un peu plus
tard, cela pose des difficultés. C'est pour faciliter l'application du
terme de résidence à ces employés qui, de plus en plus,
sont nombreux. Mon sous-ministre va vous donner des explications.
M. Morin: Ce sont les employés qui sont mutés
d'office dans le pays ou à l'étranger.
M. Harvey (Jonquière): Prenons l'exemple de l'Alcan. Il y
a une rotation de personnel souvent dans d'autres provinces canadiennes; c'est
le cas à Kitimat, en Colombie-Britannique. On les envoie dans d'autres
pays, ils reviennent au cours d'une même année fiscale ou un an et
demi après. L'aliénation s'appliquerait seulement quand ils
reviendraient.
L'utilisation du bien change. Il peut y avoir eu une aliénation,
par définition. Dans ces cas, on dit qu'il n'y a pas eu
d'aliénation. L'aliénation se fera simplement lorsqu'ils
reviendront, pour autant qu'ils seront toujours à l'emploi du même
employeur.
M. Morin: Oui, et lorsqu'ils reviendront...
M. Harvey (Jonquière): S'ils aliènent leurs biens,
le gain capital sera pris en considération.
M. Morin: Mais s'ils les ont aliénés au moment du
départ, on n'en tiendra compte qu'à leur retour.
M. Harvey (Jonquière): Oui, parce qu'une personne peut
avoir aliéné son bien seulement en louant sa
propriété, sa résidence principale. Alors, ce n'est plus
sa résidence principale.
M. Morin: Oui, je comprends, mais c'est le mot "aliéner"
qui est ambigu. Aliéner ne veut pas dire louer. Vous voulez dire
aliéner, au sens de la Loi sur les impôts.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
M. Morin: C'est-à-dire se départir de la possession
du logement en question.
M. Harvey (Jonquière): Ou changer l'usage de la
propriété.
M. Morin: Oui, c'est un sens bien spécial qu'on donne au
terme aliéner.
M. Harvey (Jonquière): C'est purement fiscal. M. Morin:
C'est statutaire, fiscal.
M. Harvey (Jonquière): Je ne sais pas si c'est clair.
M. Morin: Oui, je comprends. C'est le mot "aliéner" qui me
paraissait bizarre, dans ce contexte.
M. le Président, je n'ai pas d'autres questions sur l'article
6.
Le Président (M. Kennedy): L'article 6, adopté.
L'article 7?
M. Morin: L'article 7 prévoit l'imposition de certains
paiements; je demanderais au ministre de nous expliquer comment cela va
fonctionner.
M. Harvey (Jonquière): D'abord, si vous regardez les notes
explicatives, l'article 286 de la Loi sur les impôts
énumère certains montants qu'un contribuable doit inclure dans le
calcul de son revenu. La modification proposée précise qu'un
contribuable devra également inclure, dans le calcul de son revenu, tout
montant qu'il reçoit en remboursement d'un salaire, d'une bourse ou
d'une subvention qu'il avait versés dans une année
antérieure, ainsi que toute prestation reçue à titre
d'employé de l'industrie de la tannerie ou de la production de
chaussures, et tout bénéfice reçu en vertu d'un
régime enregistré d'épargne-études ou d'un
régime enregistré d'épargne-logement. Des dispositions
relatives à ces régimes sont contenues aux articles 19 et 23 du
présent projet de loi.
M. Morin: C'est un article de concordance surtout, si je
comprends bien.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela. M. Morin: Oui.
Bien.
Le Président (M. Kennedy): Article 7, adopté.
Article 8?
M. Morin: A l'article 8, on nous dit, dans les notes
explicatives, qu'une pension alimentaire versée pour le
bénéfice d'un conjoint ou de ses enfants est imposable entre les
mains de ce conjoint. Est-ce que cela n'a pas toujours été le cas
qu'une pension alimentaire était imposable entre les mains du
bénéficiaire?
M. Harvey (Jonquière): Tout ce qu'on ajoute, c'est le
tiers. Les paiements au tiers, c'est tout ce qu'on ajoute par la modification
proposée.
M. Morin: Ou de ses enfants.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
M. Morin: C'est l'expression ou de ses enfants.
M. Harvey (Jonquière): La modification proposée
précise que le montant de pension alimentaire ou d'allocation
d'entretien payé à un tiers cela peut être les
enfants en faveur de son ex-conjoint ou d'un enfant confié
à sa garde, doit être inclus par cet ex-conjoint lors du calcul de
son revenu.
M. Bacon: Le logement payé à un tiers,
considéré comme conjoint.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
Prenons un jugement de la cour dans un cas de divorce, où il y a
un montant de pension alimentaire versé à l'épouse, aux
enfants. Le jugement dit que le mari paiera le loyer de l'épouse. Alors,
ce montant est payé à un tiers.
M. Morin: Mais il doit être inclus dans le calcul du revenu
de l'épouse, parce qu'en fait c'est un...
M. Harvey (Jonquière): II doit être inclus, cela
fait partie de l'allocation.
M. Morin: ... paiement pour les fins de l'épouse.
M. Harvey (Jonquière): II faut lui permettre de le
déduire aussi, puisqu'il paye.
M. Bacon: II peut le déduire en même temps.
M. Morin: J'ai saisi. Maintenant, ce que j'aimerais vous
demander, c'est ce qui arrive lorsque la prestation alimentaire n'est pas
consécutive à un jugement. Lorsque c'est de bon gré que le
mari paie une pension alimentaire à sa femme ou encore paie le logement,
comme le député de Trois-Rivières me le faisait remarquer
il y a un instant, qu'est-ce qui arrive à ce moment-là?
M. Harvey (Jonquière): Cela prend une ordonnance ou une
entente approuvée, ou une entente écrite.
M. Bacon: Une entente écrite qui va être faite
devant qui? Une entente entre les deux parties devant un juge, est-ce que c'est
un document qui sera accepté?
M. Harvey (Jonquière): Oui.
M. Bacon: La pension alimentaire pourra être
déductible.
M. Harvey (Jonquière): Oui, dans un cas comme celui que
cite le député de Trois-Rivières, l'entente écrite
est considérée.
M. Bacon: Parce qu'en fait c'est quand même un cas qu'on
voit assez souvent.
M. Morin: C'est un cas qu'on voit assez souvent, mais je pense
que, si l'entente écrite est admise, c'est une précaution sage de
la part du ministère d'exiger que ce soit mis par écrit, parce
qu'autrement il n'y aurait pas de contrôle sur le montant.
M. Bacon: II y aurait beaucoup d'ententes qui se feraient.
M. Morin: Oui.
M. Harvey (Jonquière): II y aurait des ententes
contradictoires, selon la pluie et le beau temps.
M. Morin: Oui, le mari aurait peut-être tendance à
déduire un petit peu plus et l'épouse un peu moins. Bien, M. le
Président, j'imagine qu'une telle entente écrite.ou une
photocopie doit être annexée à la déclaration et du
conjoint et de la conjointe, enfin de l'ex-conjointe.
M. Harvey (Jonquière): A tel point que nous l'accordons
parfois pour une année fiscale et, l'année suivante, il a
oublié d'attacher ses documents et on a un rejet ou lui-même
revient à la charge pour nous dire: Vous me l'avez accordé, il y
a deux ans. C'est pourquoi cette année on exige de nouveau qu'il nous
reproduise soit des photocopies de l'entente ou des pièces
justificatives, si nécessaire.
M. Morin: Bien, nous sommes prêts à adopter cet
article.
Le Président (M. Kennedy): Article 8, adopté.
Article 9?
M. Harvey (Jonquière): La modification proposée
précise qu'un contribuable pourra déduire, lors du calcul de son
revenu, tout remboursement fait dans une année à l'égard
d'un montant qu'il avait précédemment reçu relativement
à un traitement ou salaire, une bourse d'études, de recherche ou
une subvention de recherche. Ce montant devra avoir été
versé à une personne avec qui le contribuable n'avait pas de lien
de dépendance et avoir été inclus dans son revenu pour une
année précédente.
Cette modification précise également qu'un contribuable
peut déduire, dans le calcul de son revenu, le montant payé
à un tiers en faveur de son ex-conjoint ou d'un enfant confié
à sa garde, à titre de pension alimentaire ou d'allocation de
retraite. Cette disposition est la contrepartie de celle proposée
à l'article 8 du présent projet de loi.
M. Morin: Je vois que cela permet la déduction, par un
contribuable, d'un montant déjà imposé et reçu de
son employeur pour poursuivre ses études et remboursé à ce
dernier. Si j'ai bien compris, cet article s'applique au moment du
remboursement.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
M. Morin: L'employé qui remet à son employeur des
sommes qui lui ont été avancées pour fins d'études
n'a pas à inclure ces montants dans son revenu. C'est bien cela, je
crois.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
M. Morin: Quelles sont les modalités, exactement? Comment
cela va-t-il fonctionner? Ce qui est exempté, est-ce la partie qu'il
remet cette année-là?
M. Harvey (Jonquière): Elle est déduite de son
revenu, parce qu'il a déjà payé de l'impôt.
M. Morin: II a payé de l'impôt lorsqu'il l'a
reçue à titre de bourse, comme étant du revenu.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
M. Morin: Bon. Alors, on ne va pas...
M. Harvey (Jonquière): C'est la contrepartie
de l'article 8. Ayant payé l'impôt, au moment où il
rembourse, ce n'est pas inclus dans son revenu, c'est déductible.
M. Morin: Oui, mais le sens de ma question est le suivant: Quelle
est la partie déductible? Supposons qu'il échelonne ses
remboursements sur plusieurs années...
M. Harvey (Jonquière): C'est le montant qu'il rembourse
durant l'année.
M. Morin: C'est le montant qu'il rembourse cette
année-là.
M. Harvey (Jonquière): Durant l'année. M. Morin:
Bon. Très bien. M. Harvey (Jonquière): Article 9,
adopté. M. Morin: Adopté.
Le Président (M. Kennedy): Article 9, adopté.
Article 10?
M. Harvey (Jonquière): J'ai un amendement à
l'article 10, un instant. A l'article 10, le mot "différé", dans
la cinquième ligne du paragraphe c), devra se lire
"différée", au féminin, au lieu du masculin. C'est un
solde qui veut dire une paie.
M. Morin: Oui.
M. Harvey (Jonquière): Cela concerne les membres des
Forces armées.
M. Morin: L'amendement est bienvenu. Est-ce que le ministre
pourrait nous donner quelques explications sur le fonctionnement de cet
article? Comment fonctionne le transfert de la prime?
M. Harvey (Jonquière): En vertu des modifications
proposées, un contribuable pourra également déduire la
prime qu'il a versée à un régime enregistré
d'épargne-retraite constitué pour son conjoint. Le total des
primes versées par le contribuable pour son bénéfice ou
celui de son conjoint ne devra pas excéder le maximum visé
à l'article 684 de la loi, soit le moindre de $2,500 ou $4,000 ou 20% du
revenu gagné, selon que le contribuable est participant ou non à
un régime enregistré de retraite. Un contribuable pourra
également déduire, à raison de $1,000 par année et
jusqu'à concurrence de $10,000, toute prime versée à un
régime enregistré d'épargne-logement, dont les
dispositions sont contenues à l'article 23 du présent projet de
loi.
M. Morin: Là encore, ce sont des dispositions de
concordance.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela, pour se conformer
à l'article 23. De concordance avec l'article 23.
M. Morin: Nous sommes prêts à adopter l'article
10.
Le Président (M. Kennedy): Article 10, adopté.
Article 11?
M. Morin: L'article 11, de même. Le Président (M.
Kennedy): Adopté.
M. Harvey (Jonquière): Adopté avec amendement,
l'article 10?
Le Président (M. Kennedy): Oui, excusez-moi. Article 10,
adopté avec amendement.
Article 12?
M. Morin: De même.
Le Président (M. Kennedy): Adopté. Article 13?
M. Morin: A l'article 13, j'aurais quelques observations.
M. Harvey (Jonquière): Les articles 12 et 13. En vertu de
la modification proposée auxdits articles, un homme séparé
de son conjoint en vertu d'un arrêt, d'une ordonnance ou d'un jugement
d'un tribunal compétent sera admis à réclamer les frais de
garde d'enfants. La loi actuelle ne prévoit une telle déduction
que lorsque le contribuable vit éloigné de son épouse, en
vertu d'une entente écrite.
M. Morin: M. le Président, j'ai des questions analogues
à celles que je soulevais tout à l'heure à propos de
l'imposition d'une pension alimentaire entre les mains du
bénéficiaire.
Ici, on nous dit que, si j'ai bien compris, la pension devient
déductible lorsqu'il y a eu arrêt, ordonnance ou jugement d'un
tribunal compétent.
M. Harvey (Jonquière): C'est ça.
M. Morin: Est-ce qu'on ne peut pas déduire aussi les
montants dont il aurait été convenu hors cour de gré
à gré?
M. Harvey (Jonquière): Là, on est uniquement dans
le problème de garde d'enfants, lorsque le conjoint est seul; quand il
vit éloigné, on le lui permet. La loi actuelle permet une telle
déduction, seulement lorsqu'il est séparé par un jugement
de cour ou une ordonnance ou une entente écrite et qu'il vit très
éloigné. Autrefois, on l'accordait seulement en vertu d'une
entente. Là, on veut l'accorder en vertu des jugements et des
ordonnances de cour également et non seulement dans les cas d'un homme
seul qui vit éloigné de ses enfants qui sont entretenus, si vous
voulez, ou logés par un tiers, quant aux frais de garde.
M. Morin: Cela répond à ma question.
Le Président (M. Kennedy): Article 13, adopté.
Article 14?
M. Morin: Article 14, adopté également, en ce qui
nous concerne.
Le Président (M. Kennedy): Article 15? M. Morin: De
même.
Le Président (M. Kennedy): Adopté. Article 16?
M. Morin: A l'article 16, j'aurais quelques questions.
M. Harvey (Jonquière): A l'article 16, en vertu de la
modification proposée, un gain en capital imposable sera
également exclu dans le calcul du revenu du contribuable, lors de
l'aliénation d'un bien acquis en compensation d'un préjudice
personnel, dans la mesure où ce revenu est reçu avant que le
contribuable ait atteint l'âge de 21 ans.
M. Morin: A l'article 391 b) on dit qu'un particulier "n'est pas
tenu d'inclure dans le calcul de son revenu le gain en capital imposable
résultant de l'aliénation d'un bien y décrit, si ce gain
en capital imposable est reçu avant qu'il ait atteint l'âge de 21
ans." Est-ce qu'il n'y a pas là, en puissance du moins, un moyen de
contourner la Loi sur les successions?
Je pense, par exemple, à un bien qui pourrait être assez
considérable, une résidence secondaire qui serait transmise avant
l'âge de 21 ans; est-ce couvert par l'article 391 b)?
M. Harvey (Jonquière): L'article 391 a) l'explique. Il
s'agit de montants reçus à titre d'indemnité pour dommages
d'ordre physique ou mental subis par lui. Alors, l'article 391 a) donne
l'explication de la nature du paiement.
M. Morin: Et l'article 391 a)...
M. Harvey (Jonquière): Cela couvre également un
bien substitué.
M. Morin: Oui, pour un autre. C'est le bien substitué dont
vous parlez.
M. Harvey (Jonquière): Qui va encourir le gain de
capital.
M. Morin: Bien. L'article 16 peut être adopté.
Le Président (M. Kennedy): Adopté. Article 17?
M. Morin: Adopté également.
Le Président (M. Kennedy): Article 18?
M. Morin: L'article 18 s'étend sur deux pages.
Si vous le voulez bien, nous allons le regarder d'assez près.
M. Harvey (Jonquière): D'accord. En vertu de la
modification proposée, un particulier, autre qu'une fiducie qui n'est
pas une fiducie testamentaire, pourra déduire, lors du calcul de son
revenu imposable, les premiers $1,000 du revenu d'intérêt
provenant de titres, à l'exclusion toutefois des intérêts
provenant d'une source située hors du Canada, ainsi que ceux
payés par une personne avec laquelle le particulier a un lien de
dépendance, les paiements en vertu d'une rente d'étalement, d'un
régime enregistré de retraite, d'un régime
enregistré d'épargne-retraite, d'un régime
d'intéressement différé, ainsi qu'une redevance, une
ristourne ou un dividende.
M. Morin: Est-ce que je pourrais demander au ministre si on fait
sortir plusieurs sources de revenu cachées grâce à
l'article 531 a)? Je sais que c'était un souci du ministre. Ce que
j'aimerais lui demander, c'est si les gens ont payé plus de revenus
d'intérêt.
M. Harvey (Jonquière): Ont déclaré.
M. Morin: Parce que vous avez maintenant les rapports de
l'année 1974 entre les mains.
M. Harvey (Jonquière): C'est-à-dire qu'ils sont en
plan de "processing". Il est trop tôt pour donner une réponse. Les
statistiques ne sont pas encore compilées parce qu'on est en pleine
période de pointe, qui va se terminer vers la fin du mois de juillet. Il
serait trop tôt pour donner une réponse vraiment sûre au
chef de l'Opposition. Mais il n'y a pas de doute qu'à l'automne,
à l'occasion de la discussion, les statistiques fiscales vont les
contenir.
Je pourrai répondre de façon plus précise au
début de la deuxième partie de la session, parce que nous aurons
nos statistiques.
M. Morin: Bon. Nous y reviendrons à ce moment-là.
C'est vrai que c'est un peu tôt pour pouvoir y répondre.
M. Harvey (Jonquière): Ce sera probablement au
début de l'automne. C'est un peu trop tôt. Au commencement de
l'année prochaine.
M. Morin: En 1976.
M. Harvey (Jonquière): En fiscalité, comme vous le
savez, actuellement, on travaille l'année 1974. Alors, au point de vue
des opérations administratives, les statistiques vont commencer à
sortir vers le début du mois de septembre. On va commencer à
travailler effectivement sur ces statistiques.
M. Morin: Bien. L'article 531 b) énumère un certain
nombre de choses qui ne sont pas comprises dans l'intérêt inclus
dans le calcul du revenu
d'un particulier. Je note, au point g), que l'article laisse de
côté l'intérêt payé ou payable au particulier
par une personne avec laquelle il a un lien de dépendance ou par une
société dont il est membre.
Je me demande pourquoi vous n'exemptez pas ces revenus
d'intérêt. Est-ce que c'est pour des motifs de contrôle?
M. Harvey (Jonquière): C'est pour éviter
l'abus.
M. Morin: Est-ce que le ministre pourrait m'expliquer comment
l'abus pourrait se produire dans ce cas? Cela peut être utile.
M. Harvey (Jonquière): Des taux exorbitants, par exemple,
entre des individus, collusion entre un mari et une épouse, ou mari et
petite amie.
M. Morin: Oui, mais dans le cas d'une société dont
il est membre, comment cela pourrait-il se présenter, par exemple?
M. Harvey (Jonquière): II peut avoir des contrats d'ordre
privé pour s'avantager. C'est pour éviter les abus
uniquement.
M. Morin: Mais dans le cas d'une coopérative? M. Harvey
(Jonquière): Dans le cas d'une...
M. Morin: D'une coopérative qui prêterait à
ses sociétaires, par exemple.
M. Harvey (Jonquière): C'est une ristourne à ce
moment là; ce n'est pas de l'intérêt.
M. Morin: Bien.
M. Harvey (Jonquière): On me dit que c'est comme un
dividende dans le cas d'une coopérative, basé sur le chiffre
d'affaires et le profit.
M. Bacon: Dans le cas d'une coopérative, la redevance va
se contrôler beaucoup plus facilement.
M. Harvey (Jonquière): II y a moins de danger d'abus dans
le cas d'une coopérative; ce n'est pas la même nature de
paiement.
M. Morin: Bien. Nous sommes disposés à adopter
l'article 18.
Le Président (M. Kennedy): L'article 18, adopté.
L'article 19?
M. Morin: A l'article 19, là encore, il y en a pour
plusieurs pages.
M. Harvey (Jonquière): A l'article 19, cette modification
à la Loi sur les impôts introduit des dispositions relatives
à l'enregistrement d'un régime d'épargne-études, il
prévoit également des règles relatives à
l'imposition d'un tel régime afin d'exonérer d'impôt une
fiducie régie par un régime enregistré
d'épargne-études; l'inclusion dans le calcul du revenu d'un
bénéficiaire des paiements d'aide financière qui lui sont
faits en vertu du régime et l'allocation des revenus faits par la
fiducie.
En vertu d'un tel régime, un particulier ou souscripteur verse
à un promoteur un montant pour le bénéfice d'un
bénéficiaire désigné aux fins de lui permettre de
poursuivre ses études au niveau d'études postsecondaires.
M. Morin: M. le Président, je me propose, pour simplifier
le travail, étant donné que je n'ai pas d'observations ou de
questions à tous les nouveaux articles qui sont ajoutés à
la Loi sur les impôts par cet article 19, de m'arrêter seulement
sur quelques-uns.
Au nouvel article 668 a), le ministre pourrait-il me dire combien il
existe d'organismes enregistrés d'épargne-études?
Pourrait-il me décrire la forme que prennent ces organismes?
M. Harvey (Jonquière): J'en ai un à l'esprit, que
tout le monde connaît, Universitas, mais officiellement, actuellement, il
n'y en a pas. Il va y en avoir. Mais à l'esprit, j'ai Universitas.
M. Morin: Ils ne sont pas encore enregistrés. M. Harvey
(Jonquière): C'est cela, pas encore.
M. Morin: Sont-ils nombreux? Moi aussi, j'avais Universitas
à l'esprit, mais est-ce que vous avez une idée du nombre de ces
organismes?
M. Harvey (Jonquière): C'est minime. On peut dire que
c'est minime présentement, mais on ne peut pas, de façon
précise, donner de chiffre, parce qu'on va les connaître quand ils
vont s'enregistrer chez nous. J'avais à l'esprit Universitas que tout le
monde connaît.
M. Morin: Oui.
M. Harvey (Jonquière): Une dizaine au maximum, à
travers le pays. Au Québec, nous connaissons Universitas et...
M. Bacon: Le prêt d'honneur.
M. Harvey (Jonquière):... possiblement un ou deux autres,
le prêt d'honneur. Deux ou trois au Québec, une dizaine à
travers le Canada. Mais l'enregistrement va nous permettre de connaître
tous ceux du moins qui sont au Québec.
M. Morin: Le prêt d'honneur, est-ce que ce serait de
l'épargne-études? Je ne sais pas si cela entre dans cela.
M. Harvey (Jonquière): Ils appelaient cela comme cela,
quand ils sollicitaient.
M. Morin: Quand ils sollicitent, oui, évidemment.
M. Bacon: On pourrait les transformer. M. Déom: Ils
pourraient se transformer.
M. Harvey (Jonquière): Dans la sollicitation, ils
s'identifiaient comme cela.
M. Bacon: La loi leur donne cet avantage.
M. Harvey (Jonquière): La notion n'existant pas dans la
loi, ils pouvaient prétendre cela avec raison.
M. Morin: Est-ce que le ministère a fait quelques
recherches pour avoir une idée du nombre de personnes qui souscrivent
à ces organismes? Avez-vous une idée de l'ampleur?
M. Harvey (Jonquière): Non, nous n'avons pas d'idée
là-dessus.
M. Morin: Vous voulez favoriser réclusion de ces
régimes d'épargne-études, mais vous ne savez pas au juste
ce qui existe déjà. En fait, vous n'avez pas une idée
très précise de ce qui existe déjà.
M. Harvey (Jonquière): C'est surtout qu'on veut exercer un
contrôle pour bien connaître l'expansion qu'on pourra donner dans
ce secteur, mais il y avait lieu d'apporter une aide qui était
identifiée et surtout de mettre de l'ordre.
M. Morin: A l'article 668 e), je me demandais pourquoi vous aviez
mis un minimum de 150 souscripteurs. Y a-t-il une raison? Est-ce choisi en
fonction de votre connaissance du dossier?
M. Harvey (Jonquière): Par concordance avec le
fédéral. C'est uniquement pour cela qu'on l'a mis. Pour que ce
soit sérieux, si cela ne correspond pas à une très grande
réalité, on le modifiera. Au début, c'était pour
que ce soit cohérent avec une loi fédérale qui donne 150
comme organisation valable.
M. Morin: A l'article 668 j), on nous dit que "le souscripteur
d'un régime d'épargne-études dont l'enregistrement a
été révoqué dans une année d'imposition doit
inclure dans le calcul de son revenu pour l'année un montant égal
à la juste valeur marchande, au moment de la révocation, des
biens de la fiducie régie par le régime moins l'excédent,
sur l'ensemble des remboursements visés au paragraphe c) de l'article
668 d) payés ou payables au souscripteur, de l'ensemble", etc.
Est-ce que je dois comprendre qu'il y a une possibilité
d'étalement dans cet article?
M. Harvey (Jonquière): Non, aucune possibilité
d'étalement. C'est la juste valeur marchande.
M. Morin: C'est cela, nous sommes au chapitre de la
révocation de l'enregistrement. Supposons que le souscripteur
reçoit un montant...
M. Harvey (Jonquière): Cela peut être seule- ment
l'élément d'intérêt aussi. La marge qui
excède la contribution.
M. Morin: Ah bon! Oui, oui. Je voyais arriver des montants
considérables et je me demandais s'il n'y avait pas une
possibilité de les étaler.
M. Harvey (Jonquière): C'est un retour de capital.
M. Morin: Bon. Je pense que nous n'avons plus de questions ou de
commentaires sur l'article 19. Nous sommes prêts à l'adopter.
Le Président (M. Kennedy): Article 19, adopté.
Article 20?
M. Harvey (Jonquière): D'après les articles 20 et
21, en vertu des modifications proposées, un régime
d'épargne-retraite pourra être enregistré pour le compte du
conjoint d'un contribuable et ce dernier pourra en déduire la prime
qu'il paie, sujet à la limitation visée à l'article 684,
soit $2,500 ou $4,000 selon que le conjoint est participant ou non à un
régime enregistré de retraite.
M. Morin: La première question qui me vient à
l'esprit, étant donné que ce régime est déjà
applicable à l'année I974, c'est de savoir si les
résultats ont été compilés pour l'année
I974. Avez-vous déjà une idée de succès de ces
régimes enregistrés d'épargne-logement? Avez-vous des
chiffres à la suite de la première année de
fonctionnement?
M. Harvey (Jonquière): On est à
l'épargne-retraite.
M. Morin: Je m'excuse. Sur les articles 20 à 23...
M. Harvey (Jonquière): Là, cela ne concerne que les
articles 20 et 21. A l'article 22, on va en parler.
M. Morin: Ecoutez, adoptons les articles 20, 21 et 22; c'est
à l'article 23 que j'ai des questions.
M. Harvey (Jonquière): D'accord.
Le Président (M. Kennedy): Articles 20, 21 et 22,
adoptés. Article 23?
M. Morin: Je m'excuse, j'avais l'impression qu'on les avait
déjà adoptés.
M. Harvey (Jonquière): Pour faciliter les questions du
chef de l'Opposition, si vous voulez prendre mon cahier de notes explicatives,
à la page 12, on va prendre l'article 23. En vertu de la modification
proposée, tous les contribuables qui résident au Canada, qui sont
âgés de 18 ans et plus et qui ne sont pas déjà
propriétaires, pourront verser jusqu'à $1,000 par an avec un
maximum de $10,000 à un régime enregistré
d'épargne-logement. Ces versements seront admissibles en
déduction lors du calcul du revenu. Lors du retrait,
le montant ainsi épargné ne sera pas imposé s'il
sert à effectuer un versement initial sur l'achat d'une maison ou
à l'acquisition de l'ameublement et des principaux appareils
ménagers prescrits. Le fonctionnement de ce régime
d'épargne-logement s'apparentera à celui du régime actuel
d'épargne-retraite. On ne pourra se prévaloir qu'une seule fois
de ce régime. A l'expiration du régime, la totalité des
sommes versées et des revenus correspondants devra être
retirée. Dans la mesure où le montant versé dans un
régime n'est pas utilisé à l'achat d'une maison et de
l'ameublement, on pourra le transférer à un régime
enregistré d'épargne-retraite ou l'ulitiser à l'achat
d'une rente d'étalement. Le régime devra être
enregistré dans l'année ou dans les soixante jours qui suivent la
fin de l'année d'imposition.
J'ouvre une parenthèse pour dire que cette année,
étant donné que c'est une disposition nouvelle, la période
a été prolongée, par le fédéral et par le
provincial, à 90 jours.
D'autre part, à la liste des placements admissibles d'une fiducie
régie par un régime d'épargne-logement seront
ajoutés les placements auprès des caisses populaires et de ce
qu'on appelle les "credit unions".
M. Morin: Je reviens sur ma question de tout à l'heure.
Est-ce que, puisque l'année 1974 est terminée et que le
régime était applicable en 1974, vous avez pu compiler les
résultats préliminaires sur les succès remportés
par ce régime enregistré d'épargne-logement?
M. Harvey (Jonquière): Nous n'avons présentement
aucune compilation. Nous ne pouvions pas faire de projection pour 1974; nous
avons même dû accorder un délai additionnel de 30 jours,
parce que certaines compagnies de fiducie ou certaines institutions ont
été prises à la dernière minute, autant au niveau
de la loi fédérale que de la nôtre.
M. Morin: C'étaient 60 jours, dans notre cas.
M. Harvey (Jonquière): Nous l'avons prolongé
à 90 jours. Il est vraiment trop tôt pour qu'on soit capable de
déterminer le nombre approximatif de personnes qui vont en
bénéficier pour 1974.
M. Morin: Pourriez-vous nous dire, du moins, combien de
régimes ont été enregistrés en 1974?
M. Harvey (Jonquière): II n'y en a pas eu encore. La loi
n'était pas adoptée. Ce n'était pas possible de les
enregistrer. C'est comme la réglementation fédérale; la
loi est adoptée, mais la réglementation n'est pas encore
officielle.
M. Morin: Autrement dit, il y aura les exemptions en 1974, mais
les régimes ne seront enregistrés qu'en 1975, à la suite
de l'adoption de ce projet de loi.
M. Harvey (Jonquière): Et, pour les donner, nous avons
exigé des pièces justificatives établissant que les gens
participaient à un régime.
Nous avons des institutions. Nous avons procédé, dans nos
programmes, pour les donner dans le calcul des opérations et avec
l'autorisation du lieutenant-gouverneur en conseil, parce que nous
étions convaincus que la loi s'en venait, quelques semaines après
l'opération administrative.
M. Bacon: Cela veut dire qu'actuellement il y a un contrat entre
un fiduciaire et un contribuable, qui sera reconnu après l'adoption de
la loi.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela, après l'adoption
de la loi.
M. Morin: Je voyais, dans le Soleil du 30 avril 1975, qu'on a
tenté de faire une projection, à la suite d'une enquête
auprès d'un certain nombre d'établissements financiers. On en est
arrivé à des résultats qui sont intéressants,
puisque, selon ce journal, au Québec, il se serait vendu pour $50
millions d'épargne-logement.
M. Harvey (Jonquière): Par qui l'article est-il
écrit?
M. Morin: Par Michel Morin.
M. Harvey (Jonquière): Du Soleil.
M. Morin: Du Soleil.
M. Harvey (Jonquière): Mon sous-ministre dit qu'il en a
pris connaissance.
M. Morin: Est-ce vraisemblable? Cela vous paraît-il
refléter assez exactement la situation?
M. Harvey (Jonquière): Mon sous-ministre me dit que, dans
son optique, c'est purement hypothétique. Cela peut être vrai,
mais c'est hypothétique. Il n'est pas en mesure d'infirmer ou de
confirmer cela.
M. Morin: A quel moment serez-vous en mesure de nous donner une
idée des résultats?
M. Harvey (Jonquière): Au début de la prochaine
année fiscale, au début de l'année 1976.
M. Morin: C'est bien.
Le Président (M. Kennedy): Adopté?
M. Morin: Non, pas tout de suite, M. le Président, parce
que l'article 23 comprend de nombreuses pages de législation et j'ai
encore quelques questions.
Si vous le voulez bien, nous allons nous reporter à l'article
693c), qui nous dit ce que le régime doit prévoir. Au paragraphe
b), on nous dit "que le paiement unique visé au paragraphe a) ne peut
faire l'objet, en totalité ou en partie, d'une renonciation ou d'une
cession si ce n'est en faveur du conjoint du bénéficiaire au
décès de ce dernier". Je voudrais demander au ministre ce qui
arrive lorsque l'individu, au terme de la période de dix ans,
n'achète pas de maison. Doit-il rembourser
les montants d'impôt épargnés au cours de ces dix
années?
M. Harvey (Jonquière): S'il n'achète pas de maison,
ou s'il ne transfère pas les montants payés à un
régime enregistré d'épargne-retraite, ou s'il
n'achète pas une rente d'étalement, ces montants sont assujettis
au taux d'imposition qu'il aurait payé dans l'année. On me dit:
Dans l'année. J'aurais pensé à chacune des années.
Dans l'année du paiement.
M. Morin: D'un seul coup?
M. Harvey (Jonquière): Oui. C'est une mesure coercitive,
je pense, qui renforce la loi, pour encourager l'épargne-logement. Il y
a des possibilités. Il y en a tellement, si la personne veut
éviter de payer.
M. Morin: Elle peut transformer cela. M. Harvey
(Jonquière): Oui.
M. Morin: Vous ai-je bien compris? Il y a une possibilité
de convertir les montants en régime d'épargne-retraite.
M. Harvey (Jonquière): Ou en une rente
d'étalement.
M. Morin: Mais, s'il s'est déjà prévalu d'un
régime d'épargne-retraite, est-ce que cela vient s'y ajouter?
M. Harvey (Jonquière): C'est accepté en
surplus.
M. Morin: C'est accepté en surplus.
M. Harvey (Jonquière): En surplus, c'est ce qu'on me
dit.
M. Morin: Même si dans la législation il y avait des
maximums portant sur le régime de retraite?
M. Harvey (Jonquière): Pour autant que cela provient de
l'argent payé en assurance-logement, cela s'ajouterait en surplus.
M. Morin: Alors, dans ce cas, je n'ai pas de questions.
M. Harvey (Jonquière): La loi le spécifie. M.
Bacon: On est généreux.
M. Harvey (Jonquière): Je vous le dis: On humanise le
ministère du Revenu.
M. Morin: Cela, il faudra en reparler chaque année.
M. Harvey (Jonquière): L'année prochaine, on en
reparlera.
M. Morin: Bien, pour cet article, M. le Président.
Le Président (M. Kennedy): Article 23, adopté.
M. Morin: Oui, de même que les articles 24, 25,26, 27, 28,
29 et 30.
Le Président (M. Kennedy): Articles 24, 25, 26, 27, 28, 29
et 30, adopté.
M. Harvey (Jonquière): Alors, M. le Président, je
remercie mes collègues, de même que le chef de l'Opposition pour
leur collaboration. Je suis persuadé que mes collaborateurs,
sous-ministres et également ceux qui travaillent à la
préparation de la législation fiscale auront plus de temps
à consacrer dorénavant, non préoccupés par
l'adoption du bill 19, à la prochaine législation pour la
présenter dès le début de la deuxième partie de la
session, si les leaders parlementaires ou les chefs de parti l'exigent. J'ai
compris les remarques du chef de l'Opposition, hier soir, en deuxième
lecture. H est bien sûr que c'est une situation qui devra être
corrigée. Autant moi que mes sous-ministres ou collaborateurs avons
fourni des explications supplémentaires ce matin. Je n'ai pas
utilisé mon droit de réplique et je n'ai pas l'intention de faire
un long débat en Chambre. Alors, notre désir, c'est qu'on
revienne à une situation normale qui est devenue anormale à la
suite de la réforme fiscale et de l'application de cette
réforme.
M. Morin: M. le Président, l'Opposition n'est pas en
mesure d'exiger quoi que ce soit, mais, enfin, elle souhaite ardemment que le
ministre procède comme il vient de l'indiquer.
M. Harvey (Jonquière): Merci.
Le Président (M. Kennedy): Alors, le projet de loi no 19
est adopté par la commission. Celle-ci ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 28)