Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu
Etude du rapport du Vérificateur
général
Séance du mercredi 29 octobre 1975
(Quatorze heures onze minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des finances,
des comptes publcs et du revenu): A l'ordre, messieurs!
La commission des finances, des comptes publics et du revenu continue
cet après-midi l'étude des rapports annuels du
Vérificateur général. Pour la séance d'aujourd'hui,
M. Berthiaume, député de Laprairie, ministre d'Etat aux finances,
remplace M. Garneau, ministre des Finances. M. Lessard (Saguenay) remplace M.
Bédard (Chicoutimi); M. Tremblay (Iberville) remplace M. Malépart
(Sainte-Marie); M. Burns (Maisonneuve) remplace M. Morin (Sauvé); M.
Lachance (Mille-Iles) remplace M. Pepin (Sherbrooke); M. Caron (Verdun)
remplace M. Saindon (Argenteuil) et M. Lacroix (Iles-de-la-Madeleine) remplace
M. Boutin (Abitibi-Ouest).
Ce sera le même rapporteur, en l'occurrence le
député de Bellechasse, qui continuera à remplir ces
fonctions. Je laisse maintenant la parole au député de Laprairie,
ministre d'Etat aux finances.
Remarques préliminaires
M. Berthiaume: M. le Président, j'aimerais, simplement au
début, faire état de la réunion de la sous-commission qui
a siégé la semaine dernière en présence des membres
de l'Opposition. On a convenu de procéder d'une façon assez
systématique et disciplinée. On a convenu, dans ce contexte, de
voir aujourd'hui le ministère des Terres et Forêts,
l'Assemblée nationale, la Fonction publique, l'Immigration et la Justice
dans cet ordre.
On a convenu également de consacrer une heure à chaque
ministère, sauf la Justice qu'on verra ce soir entre 20 heures et 22
heures, donc deux heures. Les Oppositions ont convenu entre elles de se
partager le temps. Maintenant, je remarque qu'il y a seulement l'Opposition
officielle qui est présente; alors, je présume qu'elle va
employer complètement l'heure qui est à sa disposition.
M. Burns: Remarquez, M. le ministre, pas nécessairement,
mais si... M. Lessard: Oui, si nécessaire.
M. Lessard: Oui, si nécessaire.
M. Burns: ... en principe, ce qu'on voudrait, c'est que la
commission soit d'accord avec cette entente, que je confirme d'ailleurs, le
ministre n'aura pas de problèmes. Je confirme l'entente qui a
été faite avec l'Opposition.
D'autre part, j'aimerais que la commission admette le fait qu'on avait
consacré, une heure, par ministère. Il n'est pas
nécessaire que chaque ministère se voie consacrer une heure, mais
il est possible que les deux autres représentants de l'Opposition
à cette commission étant absents, l'Opposition officielle veuille
utiliser l'heure au complet.
Je pense que cela devrait être normal; je pense que c'est dans le
cadre de l'entente que nous avons faite, puisqu'on avait voulu, d'abord et
avant tout, limiter les débats par ministère.
Si la commission est d'accord, on pourrait peut-être nettoyer cela
immédiatement. J'en fais la suggestion, en tout cas, M. le ministre.
M. Berthiaume: Je n'ai pas d'objection à cela. Je fais
simplement remarquer que l'entente entre les Oppositions n'apparaît pas
au procès-verbal de la sous-commission. C'est une entente entre les
Oppositions. Je ne voudrais pas que la commission souffre d'une
mésentente qui pourrait survenir si un membre des autres Oppositions
apparaissait tout à coup.
M. Burns: Je suis prêt à admettre que, si jamais, au
cours de la séance, un membre des deux autres partis d'Opposition se
présentait, on retomberait aux règles normales auxquelles nous
avons souscrit, c'est-à-dire une demi-heure pour l'Opposition officielle
et l'autre demi-heure pour les deux Oppositions.
M. Berthiaume: Cela va.
M. Lessard: De toute façon, nous devrons agir au nom de la
première force et au nom de la troisième force.
M. Burns: Ah! Ah!
M. Berthiaume: Ah! Ah!
Le Président (M. Picard): Alors, les membres de la
commission sont d'accord pour se conformer à cette suggestion?
M. Burns: Surtout que maintenant le Parti libéral est
rendu presque la troisième force.
Le Président (M. Picard): Presque. C'est presque contre le
règlement.
M. Bacon: Le fil d'arrivée est loin, M. le
Président. C'est ce qui compte.
Le Président (M. Picard): Alors, le ministère des
Terres et Forêts.
M. Burns: M. le Président, simplement une remarque sur une
question de règlement, au départ. J'aimerais que ce soit clair;
s'il y a des sous-ministres qui sont appelés à intervenir, je
demande, au nom de l'Opposition, que les réponses des sous-ministres ou
des hauts fonctionnaires qui parleront pour un ministre ou un autre soient
inscrites au nom du ministre.
Je pense qu'il n'est pas inutile de répéter, encore une
fois, la raison pour laquelle nous insistons sur ce phénomène au
journal des Débats. D'une part, je me vois mal, au point de vue de
l'éthique professionnelle, commencer à critiquer un sous-ministre
ou même à m'attaquer, comme député, à un
sous-ministre qui aurait dit telle ou telle chose au cours d'une
séance.
C'est, je pense, important d'imposer ces règles du jeu. Moi,
comme député, je n'ai jamais pensé que j'étais
placé dans une position où je devais m'attaquer à un haut
fonctionnaire qui, en principe, n'a pas à prendre parti pour l'une ou
l'autre des attitudes gouvernementales ou des Oppositions.
Si le ministre croit que le sous-ministre doit parler, à ce
moment, il doit parler en son nom à lui, de sorte que, si j'ai à
critiquer les paroles qui sont formulées par le sous-ministre, je vais
critiquer le ministre qui endosse ces paroles et non pas le haut
fonctionnaire.
Autrement, cela placerait l'Opposition dans une position absolument
intenable et cela placerait surtout les hauts fonctionnaires dans une position
intenable. Je demande tout simplement qu'on s'entende. Pour quelque haut
fonctionnaire que ce soit que le ministre verra capable de répondre
à une question, que ces réponses soient mises au nom du ministre,
comme on l'a toujours fait dans le passé d'ailleurs.
M. Bacon: On vient de perdre un quart d'heure.
M. Burns: On vient de perdre un quart d'heure.
M. Berthiaume: Je n'ai pas d'objection de principe à cela,
M. le Président, pourvu que la discussion se limite d'une façon
assez stricte je m'en réfère à vous pour cela
au rapport du Vérificateur général. Si on
s'embarque dans les questions qui relèvent plutôt de la politique
du ministère, en ce qui regarde ses opérations
régulières, je me sens assez mal placé pour prendre, en
mon nom, les actions dans des domaines que je connais moins, autrement dit dans
des domaines qui appartiennent à un autre de mes collèques.
M. Lessard: Mais, M. le Président...
M. Berthiaume: Pour les questions qui se rapportent strictement
aux commentaires du Vérificateur général ainsi que les
choses connexes, je suis pleinement d'accord.
M. Lessard: ... j'aurais quand même aimé, au moment
où on discute du rapport du vérificateur, concernant le
ministère des Terres et Forêts, que le ministre soit
présent. Jusqu'ici, on avait été habitué, en tout
cas, pour des ministères assez importants, au fait que le ministre
était présent.
M. Berthiaume: II serait peut-être plus facile de faire
cela en temps de session.
M. Lessard: On verra à ce moment. Les réponses que
nous n'aurons pas, on tentera de les avoir lors de la discussion des
crédits.
M. Berthiaume: D'accord. Je n'ai pas de commentaire à
faire en commençant, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le député de
Saguenay.
Terres et Forêts
M. Lessard: M. le Président, dans son rapport de 1973/74,
le Vérificateur général, M. Larose, donne un certain
nombre d'informations financières. Il précise, par exemple, que
les revenus nets, comme droits et permis, provenant du ministère des
Terres et Forêts, sont au montant de $17,178,052.
Par ailleurs, quand nous allons à l'autre page, nous constatons
que le ministère a aussi un certain nombre d'actifs. Dans les actifs, M.
Larose donne ou inscrit les comptes à recevoir au montant de
$32,045,107.
La première question que je voudrais poser au Vérificateur
général, c'est celle-ci: Je constate que les comptes à
recevoir sont deux fois supérieurs au revenu du ministère, sous
forme de droits et permis. J'aimerais, quoique je constate aussi que le
Vérificateur général en donne quelques explications, avant
d'engager la discussion sur des cas précis, que le Vérificateur
général nous donne certaines explications, parce que vous
conviendrez qu'il n'y a pas une compagnie, je pense bien, qui s'administre le
moindrement bien, qui pourrait accepter que les comptes à recevoir
soient deux fois supérieures au revenu comme tel. Alors, j'aimerais que
le Vérificateur général nous donne certaines explications,
parce qu'il semble lui-même s'interroger dans son rapport, il semble
lui-même s'interroger sur ce phénomène qui est quand
même plus ou moins normal. Est-ce que le Vérificateur
général aurait des commentaires à ce sujet?
M. Chouinard (Guy): L'ensemble des comptes à recevoir tels
que montrés au rapport du Vérificateur général, on
dit qu'ils sont de l'ordre de $29 millions, après avoir tenu compte des
dus ou parts aux autres ministères telles que les transactions qui se
font avec le Conseil exécutif. Par contre, à l'intérieur
de ces comptes recevables, de l'ordre de $29 millions à $30 millions, il
y a $8,900,000 qui sont des comptes qu'on appelle déduits de la
dépense et non crédités au revenu pour des travaux tels
qu'exécutés en collaboration avec l'ODEQ, TARDA, l'OPDQ et les
zones spéciales.
M. Lessard: Ce sont des comptes...
M. Chouinard: Ce sont des comptes à recevoir, mais au lieu
d'être crédités à revenus, ils sont déduits
des dépenses. C'est pour cela que vous ne les retrouvez pas dans les $17
millions qui apparaissent comme revenus de droits et permis. C'est cela au
départ.
M. Lessard: Mais, dans ces $32 millions, il y a aussi autre
chose.
M. Chouinard: II y a $23 millions qui sont des comptes à
recevoir dont $21 millions provenant des opérations forestières
pures et simples, qui s'appellent, le service forestier, et $108 millions qui
proviennent de ce qu'on appelle les seigneuries, et un montant de $1,700,000
qui provient de la restauration forestière, ventes de bois, etc, ce qui
forme un total de $23 millions de comptes provenant de revenus, qui sont des
comptes à recevoir provenant des revenus, de ventes de droits ou de
permis, ou de redevances. L'autre partie, les $8,900,000, provient tout
simplement de comptes à recevoir qui ont été
crédités à la dépense, qui proviennent souvent
d'ententes pour des exécutions de projets avec l'OPEQ, l'OPDQ et
l'ARDA.
M. Lessard: Quel est le montant exact qui serait dû sous
forme de droit de coupe?
M. Chouinard: Sous forme de droit de coupe, c'est
$21,230,000.
M. Lessard: Mais vous comprenez, là-dedans, les droits de
coupe qui ont été différés?
M. Chouinard: Oui, là-dedans, il y a un montant de droit
de coupe différé de $10,339,000.
M. Lessard: C'est $10,339,173. Le reste, ce sont des droits de
coupe qui, normalement, devraient être dus.
M. Chouinard: Des droits de coupe dont la perception devrait
être courante, soit de l'ordre de $10,890,000.
M. Lessard: Mais est-ce que vous avez analysé les raisons
qui expliquent ces droits de coupe, qui devraient normalement être
payés au gouvernement, parce qu'il s'agit de droits coupés
je ne parle pas de droits de coupe qui sont différés en vertu
d'arrêtés en conseil qui expliquent que ce montant de plus
de $10 millions n'ait pas été payé au ministère des
Terres et Forêts?
M. Chouinard: Oui, après en avoir fait l'analyse, on a
constaté je cite directement le rapport, ici que l'ampleur
de l'augmentation... Normalement, quand vous faites allusion aux $10,890,000 de
comptes à recevoir courants, si on compare à l'année
antérieure, il y a eu une augmentation de l'ordre de $4 millions. On
explique l'augmentation à cause du fait qu'il y avait
définitivement encore, dans le contexte, la possibilité de faire
différer le droit de coupe.
Je vais vous citer au texte...
M. Lessard: Oui...
M. Chouinard: "L'ampleur de cette augmentation, selon les
informations obtenues, proviendrait du fait que certaines compagnies
anticipent, d'une part, d'avoir l'occasion de bénéficier, pour
une troisième année consécutive, de reports de droits de
coupe, et d'autre part, que le nouveau système de traitement
électronique des données, implanté au cours de
l'année 1973/74, n'a pas donné les résultats
espérés."
M. Lessard: Si vous voulez, on y reviendra un peu plus tard,
parce que vous me donnez la réponse' Elle est inscrite dans le rapport
du Vérificateur général, mais on pourra y revenir.
J'aimerais revenir d'abord sur les $10,339,173 de droits de coupe
différés. On constate que ces $10 millions proviennent ou font
suite, en fait, à deux arrêtés en conseil dont parle le
rapport 1972/73 du vérificateur, soient ceux du 29 septembre 1971 et du
10 mai 1973.
Première question que je voudrais vous poser: Est-ce que ces deux
arrêtés en conseil continuent de s'appliquer totalement ou
partiellement à l'heure actuelle?
M. Chouinard: Ces arrêtés en conseil s'appliquent
pour des périodes bien définies, soit l'arrêté en
conseil 3223, du 22 septembre 1971, qui s'applique pour la période du
1er octobre 1971 au 30 septembre 1972. L'autre...
M. Lessard: Le 30 septembre 1972?
M. Chouinard: Oui. Et l'autre arrêté en conseil 1719
s'applique du 1er octobre 1972 au 30 septembre 1973...
M. Lessard: Au 30 septembre 1973.
M. Chouinard: ... pour les opérations forestières
à cette période.
M. Lessard: Les compagnies vous me répondrez
probablement la même chose que tout à l'heure malgré
le fait que le deuxième arrêté en conseil devait
s'appliquer au 30 septembre 1973, semblent avoir continué d'appliquer
cet arrêté en conseil ou de soustraire, en fait, le paiement de
droits de coupe au gouvernement en vertu de cet arrêté en conseil,
comme cela se faisait, à un certain moment, comme c'était
prévu, alors que, normalement, cela ne devait plus se faire.
M. Chouinard: A titre d'explication, on dit que c'est
peut-être dû à cet élément et que c'est
peut-être dû aussi aux problèmes qu'elles ont eus pour la
facturation.
M. Lessard: Vous avez à juger, comme Vérificateur
général, à un certain moment, de l'administration
gouvernementale, en relation avec les textes et avec les arrêtés
en conseil. Cette situation est-elle normale pour le Vérificateur
général?
M. Chouinard: Pour se situer dans le contexte exact, il y a tout
un processus qui est prévu par les arrêtés en conseil 1719
et 3223. Si on réfère aux années antérieures, quand
le Vérificateur général a fait rapport sur les droits de
coupe différés, on a
dit qu'il y avait un montant estimé de X. A ce moment, si je ne
m'abuse, le ministère faisait une facturation provisoire pour la
comptabilisation dans ses livres pour les industries qui étaient dans
les pâtes et papiers qui avaient fait des demandes pour participer
à ce projet de paiement différé de droits de coupe.
Par la suite, en 1971/72 et 1972/73, on a dit: II y a un montant
estimé de X. Et, pour rendre la chose légale, le ministère
devait, comme on le citait d'ailleurs au rapport de 1972/73: "Pour permettre au
service comptable du ministère des Terres et Forêts de distinguer
la partie des droits de coupe à reporter de la partie courante à
recevoir, il est impératif pour le ministère de hâter la
vérification des dossiers qui permettrait de se conformer aux exigences
spécifiées dans le règlement concernant la Loi des terres
et forêts et les sociétés de pâtes et papiers du
Québec, adopté par les deux arrêtés en conseil
déjà mentionnés."
A ce moment, en 1973/74, le ministère a fait ces travaux et a
établi qu'en ce qui concerne ces deux arrêtés en conseil,
pour les deux périodes touchées, on a fait un travail, on a
préparé, tel qu'exigé par les arrêtés en
conseil, des certificats d'attestation pour paiement différé des
droits de coupe qui se sont chiffrés par $10,889,000.
Vous avez pu vous rendre compte que, dans les estimations qu'il y avait
le ministère a dû, à certains endroits, accepter ou ne pas
accepter. Cela faisait partie de sa vérification.
Il y a une question, à mon sens là, je ne peux pas
présumer des compétences des autorités du ministère
des Terres et Forêts, parce que cela relève des compagnies
d'ingénieurs forestiers à savoir si tel droit devrait
être considéré comme paiement différé ou pas.
Il y a une question de jugement et d'analyse qui se fait là. Je
préférerais que ce soient les autorités du
ministère des Terres et Forêts, pour apporter des nuances dans le
domaine bien précis, à savoir...
M. Lessard: Vous laissez entendre, plus loin dans votre rapport,
que les compagnies continueraient, en fait, de profiter de
l'arrêté en conseil, du deuxième arrêté en
conseil, je pense que c'est 1719...
M. Choulnard: C'est...
M. Lessard:... de l'arrêté en conseil du 10 mai
1973, parce que les compagnies espéraient profiter, pour une
troisième année consécutive, de cet arrêté en
conseil ou d'un arrêté en conseil semblable.
M. Chouinard: Pas de cet arrêté en
conseil-là, d'un arrêté en conseil semblable'
M. Lessard: C'est cela. C'est-à-dire qui serait
semblable.
M. Choulnard: C'est une explication qui nous avait
été donnée d'ailleurs par le ministère, je crois,
même cette année, sans pouvoir le certifier, parce que la
vérification... Je crois même que certains montants vont
être différés en ce qui concerne la période de
1972/73, les paiements de droits de coupe.
M. Lessard: Est-ce exact qu'on préparerait ou qu'on a
déjà préparé un troisième
arrêté en conseil permettant, justement, de différer des
droits de coupe, tel que ceci avait été fait au cours de 1971 et
1972?
M. Berthiaume: M. le Président, est-ce que le
député de Saguenay questionne sur la légalité de
l'arrêté en conseil ou de...
M. Lessard: Pour questionner sur la légalité de ce
qui s'est fait de la part de la compagnie...
M. Berthiaume: Oui, cela...
M. Lessard: ... il faut que je sache, à un moment
donné...
M. Berthiaume: C'est la légalité de l'acte... M.
Lessard: C'est cela.
M. Berthiaume: ... qui est posé plutôt que la
politique du ministère des Terres et Forêts sur...
M. Lessard: Non, non. Si l'arrêté en conseil existe,
bien là, je voudrais bien qu'il soit publié dans la Gazette
officielle et qu'on puisse le retrouver. S'il n'existe pas, là je me
pose la question sur la légalité des opérations.
M. Berthiaume: Je voulais poser cette question,
précisément, dans le contexte que j'avais expliqué dans
mes remarques, au début. Dans ce contexte-là, je demanderais
à M. Duchesneau, sous-ministre des Terres et Forêts, de donner les
explications.
Pour les pâtes et papiers, il y a eu deux arrêtés en
conseil pour deux années différentes, pour des droits de coupe
différés, reliés à des travaux antipollution. Il
n'y a eu aucun droit de coupe différé en dehors de ces deux
arrêtés-là. Le ministère a entrepris aussi une aide
pour les industries du sciage dans un report de droit de coupe. C'est dans le
même paquet. Je peux assurer M. Lessard qu'en dehors des deux
arrêtés pour les pâtes et papiers, il n'y a pas eu de droit
de coupe différé en dehors de ces deux
arrêtés-là. Et les deux arrêtés
prévoyaient, pour des droits de coupe différés, une
première période de trois ans sans intérêts et une
deuxième période avec intérêts.
M. Bellemare (Johnson): Ces deux arrêtés en conseil,
qui ont été adoptés le 29 septembre 1971 et le 10 mai
1973, permettaient à certaines sociétés de pâtes et
papiers de différer leurs paiements de droits de coupe pour une
période maximum de six ans. C'est bien entendu?
M. Berthiaume: Oui, c'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Je pense qu'à cause des frais
additionnels aussi qu'elles doivent encourir pour se conformer à la
réglementation relative à la protection contre la pollution, le
31 mars 1974 le paiement des droits de coupe différés totalisait
comme l'a dit tout à l'heure le vérificateur, $10,330,000. Voici
ma question: Serait-il possible de savoir quel est le montant des droits de
coupe différés par année financière pour
établir véritablement quelle position a prise le ministère
depuis ce temps; quel est le montant des droits de coupe différés
par année, 1971/72, 1972/73 et 1973/74?
M. Berthiaume: II y a un total de... Une Voix: Les deux
périodes.
M. Berthiaume: Les deux années; alors, il y a un total de
$5,455,000.
M. Bellemare (Johnson): 1971/72? M. Berthiaume: Oui,
$5,455,151.30. M. Bellemare (Johnson): 1972/73?
M. Berthiaume: $5,655,476.67, pour un total de
$11,110,627.97.
M. Bellemare (Johnson): Parce que, dans son rapport de 1973, le
vérificateur avait dit: Pour permettre aux services comptables du
ministère des Terres et Forêts de distinguer la partie courante
à recevoir, il est impératif, pour le ministère, je pense,
de hâter la vérification des dossiers, en vue d'en arriver
à des ententes définitives. Cela, c'était un "must".
M. Berthiaume: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Maintenant, ces processus permettant de
se conformer aux exigences spécifiées dans les règlements
concernant la Loi des terres et forêts et des sociétés de
pâtes et papiers du Québec, adoptés par les deux
arrêtés en conseil qu'on a déjà mentionnés,
ne sont pas tout à fait conformes aujourd'hui. En effet, en lisant le
rapport de 1974, j'ai l'impression que cette recommandation du
vérificateur a été suivie en partie, parce que, quand on
regarde les notes de crédit, par exemple 1971/72, vous avez la
facturation de $19,986,893 et il y a une note de crédit de $3,032,000.
Le revenu net pour 1971/72 est de $16,954,562. En 1972/73, quand je regarde la
facturation, c'est $16,944,000, je vais vous faire grâce des autres; la
note de crédit est de $3,800,000, par exemple; le revenu net c'est
$13,000,000; en 1973/74...
M. Berthiaume: M. Bellemare...
M. Bellemare (Johnson): Un instant que j'aie fini; la facturation
était de $21,000,000 et la note de crédit était de
$4,339,218, un revenu net de $17,000,000.
Les notes de crédit pour la réduction des droits de coupe
sont des plus importantes. Elles ont été accordées pour
différents motifs et des raisons spécifiques, une fois que les
opérations forestières d'une année sont
terminées.
Alors dans son rapport de 1972, le vérificateur disait ceci,
c'est bien important, c'est là qu'est le joint de toute mon
argumentation: Nous sommes toutefois d'avis que l'on pourrait réduire le
nombre considérable et la valeur, soit en tenant compte dans les
dispositions d'ordre ministériel relatives à la facturation, des
causes les plus fréquentes d'émission des notes de crédit
qui sont faites, soit en établissant des conditions particulières
à l'exploitation d'un permis ou au moment même de
l'émission du permis.
C'est le vérificateur qui vous dit de réduire
énormément ces retards dans les droits de coupe, les dispositions
d'ordre ministériel le prévoyaient d'ailleurs, les causes
inhérentes sont qu'ils arrivent avec un retard considérable,
particulièrement quand on arrive à la facturation et qu'on
regarde le montant net qui est produit; il y a une différence
énorme.
M. Berthiaume: II y a deux problèmes...
M. Bellemare (Johnson): C'est ceci ma question. D'ailleurs, dans
le rapport 1972/73, le vérificateur dit très clairement
d'étudier tous les moyens à prendre pour réduire le nombre
des notes de crédit émises et d'en réduire la valeur au
minimum. Ma première question est donc: Pourquoi n'a-t-on pas agi dans
ce sens au ministère? Ma deuxième question: Pourquoi les notes de
crédit ne comportent-elles pas toujours des signatures requises pour
approbation? Parce que n'oubliez pas que dans son rapport, il est clairement
mentionné que le service des exploitations, les notes de crédit
et toutes ces choses... et il finit en disant, c'est grave: Par suite d'un
examen d'ensemble de toutes ces notes de crédit, nous avons
constaté qu'elles ne comportaient pas toujours des signatures requises
pour approbation par arrêté ministériel.
Est-ce que le ministère s'est conformé depuis ce temps
à cette directive du vérificateur?
M. Berthiaume: M. Bellemare, il y a deux problèmes
distincts dans tout ce que vous avez mentionné. L'un, c'est le
problème de report des droits de coupe, et l'autre, c'est le
problème de la facturation.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Berthiaume: Voulez-vous qu'on discute du report d'abord?
M. Bellemare (Johnson): Des deux, d'abord, le report. Le
député, c'est son heure.
M. Berthiaume: Parce que je ne voudrais pas...
M. Lessard: Ce que je ne veux pas, voici, ça ne me fait
rien...
M. Bellemare (Johnson): C'est pris sur mon temps d'un quart
d'heure.
M. Lessard: C'est parce qu'on était en train de discuter
des droits de coupe différés. Je pense que plus tard, dans le
rapport, on revient à la facturation. Quant à moi, j'ai des
questions précises sur les deux points. Cela ne fait rien que vous
répondiez à M. Bellemare, il n'y a pas de problème.
M. Berthiaume Qu'on mélange les deux. M. Lessard: Moi non
plus.
M. Berthiaume: Ce sont deux choses bien distinctes. Au point de
vue des droits de coupe différés, il y a toujours un total de
$11,110,000 en droits de coupe différés pour les pâtes et
papiers. Cela court. Mais il n'y a pas eu de droits de coupe
différés depuis les deux arrêtés en conseil
spécifiques. Il y a trois ans qui courent sans intérêt et
trois autres années avec intérêt. On commence cette
année à exiger de l'intérêt sur la première
année de report de droit de coupe.
M. Lessard: Quel est le taux d'intérêt?
M. Berthiaume: 9.38%.
M. Lessard: Vous venez de le modifier.
M. Berthiaume: De 3/4 de 1%, par mois; 9.38% par
année.
M. Lessard: Toujours sur ces droits de coupe
différés, j'aimerais demander au Vérificateur
général si, en vertu des principes comptables, c'est votre
responsabilité de voir à ce que la comptabilité
gouvernementale corresponde à des principes comptables que vous
connaissez très bien.
J'aimerais savoir, M. le Président, si le Vérificateur
général est d'accord avec une telle politique qui devient
indirectement des subventions à l'entreprise. Plutôt que de
demander au Conseil du trésor des subventions directes et que l'on remet
par la suite à l'entreprise qui est aux prises avec un certain nombre de
problèmes, ce qu'on fait, c'est qu'on coupe les revenus du
ministère. En même temps, cela devient un genre de budget
parallèle ou de budget déguisé, de telle façon que
pour nous, les parlementaires, c'est très difficile de savoir combien
cela nous coûte sous forme de subventions.
Autrement dit, M. le Président, sur le plan de
l'efficacité et de la clarté comptable, qu'est-ce que vous pensez
de cette façon de procéder qui consiste à reporter des
droits de coupe plutôt que de subventionner directement l'entreprise?
M. Berthiaume: N'est-ce pas là une question de politique
plutôt qu'une question de comptabilité?
M. Lessard: Non, c'est une question de comptabilité, M. le
Président, et j'ai déjà discuté de cette affaire en
commission parlementaire. On analyse la comptabilité du
ministère.
M. Bellemare (Johnson): II a raison, il a certainement raison, M.
le Président. Dans les recommandations...
M. Berthiaume: Un instant. Le député de Saguenay
demande au Vérificateur général si une façon de
procéder vis-à-vis de ces reports de droits de coupe est
meilleure qu'une autre. S'il le demande sur le plan strictement comptable, je
suis prêt à ce que le vérificateur réponde.
Mais, s'il le demande en termes des politiques du ministère des
Terres et Forêts, je ne vois pas comment le Vérificateur
général pourrait le commenter.
M. Lessard: M. le Président, nous sommes ici, et je pense
que c'est la fonction du Vérificateur général de voir
à ce que la comptabilité à l'intérieur des
différents ministères corresponde aux normes établies de
comptabilité.
Or, M. le Président, nous avons déjà discuté
en commission...
M. Berthiaume: M. le Président, je suis prêt
à ce que le Vérificateur général
réponde.
M. Lessard: C'est sur le plan strictement comptable.
M. Berthiaume: Je serais bien curieux de voir ce qu'il va pouvoir
dire.
M. Burns: M. le Président, ce n'est pas au ministre de
décider si le...
M. Berthiaume: Ce sont mes commentaires sur une question de
règlement.
M. Burns: Je suis, venez-vous de dire, prêt à
entendre le Vérificateur général. On demande à la
commission de transmettre cette question. A toutes fins pratiques, si on veut
être bien techniques, c'est qu'on demande au président, par lui,
de transmettre cette question au Vérificateur général.
C'est ce que le député de Saguenay fait.
Je ne pense pas que ce soit le ministre qui ait le pouvoir de dire: Je
suis prêt à permettre au Vérificateur
général... Et ne dégradez surtout pas sa fonction qui est
très importante au Québec.
Je pense à votre attitude. Cela peut être drôlement
important cette fonction est archiimportante, tellement importante qu'on
croit nécessaire de faire nommer cette personne par les deux tiers de
l'Assemblée nationale qu'on lui transmette cette question. Si
elle est dans l'ordre, selon votre décision, M. le Président
je vous soumets respectueusement qu'elle puisse être
acceptable...
M. Berthiaume: Qui a dit qu'elle n'était pas acceptable?
Je suis d'avis qu'elle est dans l'ordre...
M. Burns: A ce moment-là, le vérificateur...
M. Berthlaume: ... M. le Président; c'est ce que
j'essayais de vous transmettre. J'étais d'avis qu'elle était dans
l'ordre et que...
M. Lessard: Sur le plan comptable.
M. Berthiaume: Sur le plan comptable. Ce n'est pas plus
compliqué que cela. Si le député de Maisonneuve veut en
faire une chicane à chaque fois...
M. Burns: Je ne veux pas en faire une chicane. Non. Je ne veux
pas non plus...
M. Berthlaume: C'est parce que vous vous êtes
arrêté sur un mot en voulant dire que.'.
M. Burns: En vertu de l'article 96. Soyons de bon compte, M. le
ministre, je ne veux pas vous imputer de mauvaises intentions; je veux tout
simplement qu'au début de ces travaux on s'entende sur le fait que ce
n'est pas le gouvernement qui va dire au Vérificateur
général quand répondre, quoi répondre et pour
quelles raisons répondre.
C'est dans votre propre intérêt, mais surtout dans
l'intérêt de la fonction très importante je le
répète du Vérificateur général que je
veux qu'on s'entende. Ici, ce n'est pas le gouvernement qui va dire au
Vérificateur général qu'il ne faut pas répondre
à cela et qu'il faut répondre à cela. C'est seulement
cela. Je ne vous impute pas d'intention. Bien au contraire, je vous mets en
garde.
M. Berthiaume: Elles sont très bonnes d'ailleurs.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, d'ailleurs...
Le Président (M. Picard): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): ... on est ici justement pour lire et
étudier le rapport du vérificateur. Il a fait, dans certains
domaines, des recommandations en 1972, en 1973 et en 1974. C'est sur cela qu'on
voudrait savoir du vérificateur, aujourd'hui, si les recommandations
qu'il a données, à ce moment, d'étudier les moyens
à prendre pour réduire le nombre des notes de crédit ont
été suivies par le ministère. C'est bien important. C'est
lui qui va nous le dire. Si cela ne l'a pas été, pourquoi cela
n'a pas été suivi par le ministère? Pburquoi les notes de
crédit ne comportent-elles pas les notes de crédit obligatoires,
en vertu de l'arrêté en conseil qui a été fait? Le
vérificateur va nous le dire. C'est lui qui a mis dans son rapport: Les
signatures ne sont pas là.
Ecoutez, on ne demande pas au ministère de nous donner sa
politique, on demande au vérificateur de nous expliquer pourquoi il l'a
écrit dans son rapport? C'est simplement cela.
M. Lessard: M. le Président, simplement pour
préciser encore, c'est que, chaque année, comme parlementaire,
nous avons à voter un budget je pense que c'est clair qui
comprend des revenus et, à un moment donné, des dépenses.
Or, même au niveau de chacun des ministères, nous avons à
étudier le budget du ministère qui comprend
particulièrement des dépenses. Nous constatons, non seulement au
niveau des droits de coupe différés mais ailleurs, que le
ministère des Terres et Forêts, parce qu'il n'a pas de revenu, se
finance d'une autre façon, c'est-à-dire, parce qu'il n'a pas le
budget nécessaire, en-dessous de la couverte, sous forme
d'arrêté en conseil et, à ce moment, il est difficile pour
les parlementaires de pouvoir contrôler cela. C'est pourquoi je demande,
sur le plan des principes comptables, au Vérificateur
général si c'est une politique qui est normale, qui est
acceptable ou si, sur le plan de l'efficacité, il vaudrait beaucoup
mieux obtenir, de la part du ministère des Terres et Forêts, des
crédits du Conseil du trésor, pour subventionner directement
l'entreprise, tout en recevant les revenus qui proviennent justement des droits
de coupe.
M. Larose: Vous me demandez de m'en tenir strictement à la
question comptable, je pense que c'est aussi mon rôle. Le gouvernement
décide d'appliquer ou de permettre à des entreprises, à ce
moment, de reporter le paiement de certains de leurs droits de coupe pour leur
permettre de mettre en pratique des systèmes antipollution.
M. Lessard: ... des revenus, qui normalement devraient
apparaître comme étant des revenus.
M. Larose (Guy): D'accord. Premièrement, sur le plan
comptable, le revenu des droits de coupe n'est pas affecté par
l'application de la politique gouvernementale, parce que le plein montant des
droits de coupe est facturé aux entreprises. C'est le mode de perception
de ces droits de coupe qui est modifié par l'application de la politique
gouvernementale. Il y a une partie des droits de coupe qui est
immédiatement payable de la même façon que cela
l'était auparavant et il y a une autre partie des droits de coupe dont
le paiement est reporté à des années futures.
Disons que pour la politique du gouvernement, cela n'affecte pas le
montant des revenus du gouvernement. Dans ce sens, évidemment, cela ne
touche pas de principe comptable concernant le montant ou le résultat
des opérations du gouvernement. Est-ce que cela répond à
votre question? Le seul point qui pourrait être mis en cause c'est:
Est-ce que le fait de reporter le paiement des droits de coupe à des
années subséquentes est un principe comptable qui peut être
reconnu? Je pense que c'est l'équivalent, sur le strict plan comptable,
d'une avance possible que le gouvernement pourrait refaire autrement. Pour
nous, sur le plan comptable, cela ne nous pose pas de problème.
M. Lessard: Cependant, concernant d'autres secteurs, en
particulier la compensation du coût de l'utilisation de la main-d'oeuvre
étudiante où,
en fait, on utilise à peu près le même moyen, vous
affirmez, à la page 4-167 de votre rapport, ceci: "Même si le
ministère s'est vu refuser une demande à cet effet par le Conseil
du trésor, nous maintenons notre avis que tous les frais relatifs
à ces ententes devraient être traités comme dépenses
et, partant, imputés au budget du ministère et non
comptabilisés en diminution des revenus." Je pense que le même
principe s'applique. Il s'agit de revenus, plutôt que de subventionner
directement la compagnie. Pour nous, les parlementaires, il est difficile de
vérifier les dépenses gouvernementales, parce qu'en fait on
diminue les revenus. Je pense que c'est exactement le même principe.
C'est la même chose. Les droits de coupe, ce sont des revenus qui doivent
entrer normalement comme revenus à l'intérieur du
ministère. Or, cela n'entre pas comme revenus, parce que c'est
conservé indirectement sous forme de subventions, étant
donné qu'on diffère ces droits de coupe.
M. Larose: Dans le cas des droits de coupe
différés, le montant des revenus est inscrit aux livres du
gouvernement. Le montant différé apparaît comme compte
à recevoir et sera perçu plus tard. Dans le cas de l'embauchage
des étudiants, le montant versé aux étudiants est
réduit par les compagnies du montant des droits de coupe qu'elle doivent
verser. Par conséquent, le revenu du gouvernement est réduit.
Dans le cas du paiement pour les étudiants, le revenu du gouvernement
est réduit, et c'est pour cela que nous ne sommes pas d'accord avec
cette pratique parce qu'on considère que c'est réellement une
dépense. Dans le cas des droits de coupe, cependant, le montant des
revenus est réellement indiqué correctement aux livres du
gouvernement.
M. Lessard: Est-ce que le vérificateur trouve compatible
avec l'esprit de la loi l'utilisation massive du procédé de
réduction des droits de coupe pour subventionner indirectement les
compagnies? Par exemple, est-ce que vous êtes informés, M. Larose,
que cette pratique se fait non seulement sur les droits différés,
mais se fait aussi pour le financement des chemins forestiers?
M. Larose: Pas à ma connaissance.
M. Lessard: Est-ce que vous avez eu connaissance de la
transaction avec Chibougarnau Lumber ou Barrette & Saucier concernant des
montants pour Chibougamau Lumber de $1,275,000, pour Barrette & Saucier de
$2,500,000?
Alors, au lieu de subventionner directement ces deux entreprises, on a
différé ou on a annulé les droits de coupe. Est-ce que
vous trouvez cela normal? Est-ce que vous avez eu l'occasion d'analyser ces
transactions, et est-ce que c'est normal en vertu des principes comptables et
en vertu de la Loi du ministère des Terres et Forêts?
M. Berthiaurne: Pour répondre à cette question, M.
le député, il y avait eu une remarque de votre part, lors de
l'étude des crédits, et justement pour corriger cette situation
dans l'année en cours, nous avons eu des crédits
supplémentaires et nous avons tout simplement annulé le report de
droits de coupe. Alors, le vérificateur... Ce n'est pas apparu au
rapport du vérificateur parce que la correction est arrivée en
cours d'année par des budgets supplémentaires.
Le ministère a tenu compte de la remarque que...
J'aimerais peut-être préciser un peu la question, parce que
c'est peut-être moi qui ai mal compris. Je ne suis pas certain.
Est-ce qu'on parle de la technique comptable où on met en
déduction des revenus...
M. Lessard: Je parle toujours...
M. Berthlaume: ... ou si on parle de la politique de subventions
déguisées ou non? C'est cela que vous voulez?
M. Lessard: La fonction du Vérificateur
général, c'est d'essayer de vérifier si la
façon...
M. Berthlaume: Non, je ne pose pas la question en rapport avec
les commentaires du Vérificateur général. C'est juste
parce qu'un des deux problèmes auxquels vous faites allusion est plus
général et se trouve dans d'autres ministères, tandis que
celui qui concerne les droits de coupe ne s'applique naturellement qu'aux
Terres et Forêts.
M. Bellemare (Johnson): Si je comprends bien, il est question de
notes de crédit pour le moment, de $4,339,218 sur un montant de
$4,859,000, représentant l'ensemble des notes de crédit
émises. C'est de ça, je pense, qu'il est question, de la
façon dont les notes de crédit sont appliquées, soit pour
les étudiants, soit pour les chemins...
M. Lessard: C'est une question de sémantique, notes de
crédit...
M. Berthlaume: Bon! D'accord!
M. Lessard:... droits de coupe différés, ça
revient un peu à la même chose.
M. Berthlaume: Oui.
M. Lessard: Etant donné que les compagnies avaient des
problèmes pour se soumettre à une certaine réglementation
gouvernementale, on leur a dit: Voici! Vous avez des problèmes.
Normalement, vous deviez payer, selon les exigences du ministère et
selon les normes et critères du ministère, vos droits de coupe
annuellement ou tous les six mois, je ne le sais pas. On le verra tout à
l'heure. Maintenant, vous ne les paierez plus. On va vous permettre de
différer, sur une période de six ans, les trois premières
années sans intérêt, vos droits de coupe, ce qui veut dire
que là, le ministère ne reçoit plus de revenus de ces
droits de coupe et ils sont différés.
La même chose s'applique concernant les
chemins forestiers. Comme le ministère n'avait pas d'argent pour
faire ces chemins forestiers, on a dit... Je comprends que cela a
été corrigé par la suite, mais on a dit: Ne payez pas vos
droits de coupe, puis ce sera le paiement qu'on vous donne pour construire les
chemins forestiers.
La question que je pose, c'est qu'on est rendu dans une
comptabilité qui m'apparaît être un fouillis administratif,
et je pense bien qu'il n'y a pas une compagnie de broche à foin au
Québec qui peut administrer comme ça, parce que des revenus, ce
sont des revenus et des subventions ou des paiements, cela doit être des
subventions ou des paiements.
M. Larose: Si vous me permettez, je pense qu'il faudrait faire la
distinction entre la question des droits reportés et les autres. Nous
n'admettrons jamais, pour notre part, et on soulignera tous les cas qu'on
constatera où on se sera servi directement de revenus pour payer des
dépenses sans que ces dépenses aient été soumises
au contrôle de l'Assemblée nationale.
C'est pourquoi on parle de la question des traitements des
étudiants. Pour les cas dont vous nous parlez, de Chibougamau Lumber et
de l'autre, nous ne les connaissons pas à l'heure actuelle. Je ne sais
pas si ce sont des cas qui relèvent de l'année 19721/74 ou de
l'année que nous sommes en train de vérifier, soit 1974/75. De
toute façon, on les prend en note. On va regarder cela, mais, s'il
s'agit d'avoir déduit des revenus de la province des sommes d'argent
pour effectuer des dépenses, je pense que nous, comme
vérificateurs, nous relèverons toujours ces cas chaque fois que
nous en aurons connaissance.
En ce qui a trait aux droits de coupe différés, le cas ne
nous semble pas le même parce que le revenu de droits de coupe n'est pas
affecté par le fait que le paiement est reporté à une date
ultérieure, mais le revenu de la province est exactement le même.
La perception se fait à une autre date, mais le revenu de la province
n'est pas touché par le fait qu'il y a des droits de coupe qui sont
reportés.
M. Lessard: II n'est pas touché dans le sens que les
revenus vont arriver plus tard.
M. Larose: Plus tard, mais ils sont là, quand
même.
M. Berthiaume: Je comprends mieux la préoccupation du
député de Saguenay. Je pense qu'il y a trois choses à dire
sur la différence essentielle. Premièrement, les droits de coupe
différés seront, éventuellement, encaissés, au bout
de la période, au bout de six ans, tandis que les notes de crédit
ne le seront pas.
En ce qui concerne l'histoire des étudiants, ces notes de
crédit, toute cette question est présentement à
l'étude et en voie de règlement. Autrement dit, on
reconnaît le bien-fondé des remarques du Vérificateur
général et, dans ce contexte, on tente d'avoir une
procédure comptable plus régulière.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président...
M. Berthiaume: Je m'excuse, je vais terminer. Le sous-ministre
m'informe qu'il y a une demande du ministère des Terres et Forêts
au Conseil du trésor, à l'heure actuelle, pour permettre de
procéder à partir des crédits plutôt que par ces
notes de crédit.
M. Bellemare (Johnson): Parce que, si je lis dans le rapport du
vérificateur en 1973, il dit que les notes de crédit peuvent
s'appliquer sur l'annulation de factures, l'annulation des
spécifications de frais de mesurage, la réduction des droits, des
changements de taux, de volume et, en dernier lieu, des notes de crédit
relatives à la main-d'oeuvre étudiante. Et quand je reprends le
rapport de 1972, je lis encore ceci: "Dans ce groupe, les notes de
crédit pour la réduction des droits de coupe sont les plus
importantes et sont accordées pour différents motifs, une fois
que les opérations forestières d'une année sont
terminées."
Alors, "nous pouvons déduire du résultat de notre sondage
que ces notes de crédit ont été
régulièrement approuvées. Nous sommes, toutefois, d'avis
que l'on pourrait en réduire le nombre et la valeur d'une manière
très sensible."
Quand on voit qu'en 1972 il y en a eu pour $2,052,000 et qu'en 1973 il y
en a eu pour $3,900,000, qu'en 1974 il y en a eu pour $4,339,000, la croissance
de ces notes de crédit affecte énormément le budget. Ce
sont des revenus qui disparaissent pour la province parce qu'ils sont repris
par des notes de crédit.
M. Berthiaume: II y a une explication à l'augmentation de
ces notes de crédit. A la suite d'une recommandation du
Vérificateur général, nous avons changé tout notre
système de facturation et, malheureusement, nous avons
procédé trop rapidement avec un système de facturation
à partir de la spécification de la carte de mesureur.
Pour comprendre le problème, il faut vous expliquer que, dans le
système que nous avions auparavant, le mesureur allait sur le terrain,
mesurait des cordes de bois ou des p.m.p. Lui-même faisait une
première compilation sur une carte de spécification et c'est sur
cette carte que le ministère faisait la facture.
Alors, le Vérificateur général nous a
suggéré de modifier notre système pour pouvoir faire la
facturation sur la carte du mesureur directement. Autrement dit, que le
mesureur ne puisse faire aucune compilation lui-même.
Alors, pour passer de l'ancien système au nouveau système,
il fallait nécessairement utiliser les systèmes informatiques
parce que le volume était trop fort et, déjà, nous
étions sur l'informatique.
Il n'a malheureusement pas fonctionné la première
année et nous avons dû reprendre la facturation de cette
année manuellement et les premières factures que nous avions
envoyées aux utilisateurs de matière ligneuse se sont
révélée fausses. Il a fallu les annuler et c'est tout le
problème
que nous avons rencontré. Je pense que le vérificateur a
regardé cette question.
M. Lessard: Cela fait quand même trois ans que le
Vérificateur général parle de ces problèmes de
facturation. Vous conviendrez qu'après trois ans, on puisse poser des
questions. Vous avez essayé de le faire, à un moment
donné, par ordinateur, cela n'a pas fonctionné, maintenant
êtes-vous rendu manuel?
M. Berthiaume: Non, nous sommes sur ordinateur et le tout
fonctionne et, en 1973/74, on avait...
M. Bellemare (Johnson): Le début de la facturation.
M. Berthiaume: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): En 1971/72, il n'y en avait pas; en
1972/73, il y en avait un.
M. Berthiaume: En 1972/73, c'était sur l'ancien
système. En 1973/74, on a commencé le nouveau système et
l'impact a commencé à se faire sentir à ce moment et les
problèmes réels, on les a eus en 1974/75. Cela veut dire que,
pour le prochain rapport du vérificateur, vous allez avoir l'occasion
d'en reparler amplement, parce que tout l'impact s'est fait sentir là.
On peut dire qu'en 1975/76, le système est opérationnel. Nous
avons voulu procéder trop rapidement au changement de système et
on a rencontré ces problèmes.
M. Lessard: II ne faut pas aller trop vite, à un moment
donné.
M. Berthiaume: II y a eu un problème de facturation, mais
tout a fini par être facturé.
M. Bellemare (Johnson): II n'y a pas eu de perte, il n'y a pas eu
de diminution.
M. Berthiaume: A notre avis, il n'y a pas eu de perte.
M. Bellemare (Johnson): Non, pas de perte, mais la question est
celle-ci: Est-ce qu'il y a eu une diminution comparativement aux années
1971/72, 1972/73, 1973/74 avec 1975?
M. Berthiaume: Pas sur cet article-là.
M. Bellemare (Johnson): Non. Comment expliquez...
M. Berthiaume: Quand vous parlez de diminution, de quoi
parlez-vous?
M. Bellemare (Johnson): Une diminution de $2 millions, $3
millions, $4 millions pour les années, dans les...
M. Berthiaume: Quand vous allez prendre le rapport du
vérificateur pour 1974/75, vous allez avoir encore un gros impact.
M. Bellemare (Johnson): II va être remonté.
M. Berthiaume: Je ne le sais pas, je ne connais pas le chiffre,
mais on n'en ressentira pas une diminution, je ne pense pas. Mais, quand vous
allez reprendre le rapport de 1975/76, vous allez voir l'impact des corrections
qu'on a apportées.
M. Bellemare (Johnson): Comment expliquez-vous que ces notes de
crédit ne comportent pas toujours les signatures requises pour
approbation, en vertu de l'ordre en conseil?
M. Berthiaume: Ce qui est arrivé, c'est qu'il y avait des
signatures, mais la vérificateur nous a avisé qu'il y a un
certain nombre de reports ou de crédits qui ne comportaient pas une
signature autorisée. Alors, nous avons fait ces correctifs et,
après vérification, je pense que le vérificateur peut vous
dire que tout s'est fait normalement, sauf que, administrativement, la personne
n'était pas autorisé à poser sa signature. Aussitôt
que nous avons été avisés de cet état de choses,
nous avons fait la correction nécessaire.
M. Lessard: M. le Président, pour revenir à une
dernière question concernant les droits de coupe différés,
j'ai reçu tout à l'heure une explication, mais enfin, j'aimerais
qu'on précise que le Vérificateur général puisse se
préciser. Dans votre rapport 1973/74, concernant l'augmentation des
droits de coupe différés qui paraît assez
considérable, vous dites: L'ampleur de cette augmentation proviendrait
du fait que certaines compagnies anticipent avoir l'occasion de
bénéficier pour une troisième année d'un report de
droit de coupe. Où avez-vous pris... Est-ce que c'est le
ministère qui vous a donné cette information?
M. Chouinard: C'est une réponse que le ministère
nous a faite à ce moment et là, d'après la réponse
que monsieur le sous-ministre vous a donnée, au moment de notre
vérification, au 31 mars 1974, sur le rapport 1973/74, nous autres, on
vous donne comme chiffre qu'il y a des droits de coupe différés
de l'ordre de $10,339,173 en date du 31 mars 1974. Puis, M. Duchesneau, tout
à l'heure, mentionnait qu'il y avait des droits de coupe reportés
aujourd'hui de l'ordre de $11,000,000, parce qu'il y avait eu d'autres
ajustements et d'autres montants de vérification de faits.
M. Lessard: Au 31 mars 1974 cela ne s'appliquait plus... Les
arrêtés en conseil, le deuxième arrêté en
conseil s'appliquait jusqu'en septembre 1972.
M. Berthiaume: C'est-à-dire jusqu'au mois de mars 1974. Ce
qui est arrivé, c'est que...
M. Lessard: Je ne comprends pas.
M. Berthiaume: Le report différé s'est fait sur
des bois coupés avant le 31 mars 1974. Alors, au moment où
le vérificateur a fait son rapport, il y avait des demandes sur des bois
coupés avant le 31 mars 1974 qui n'avaient pas été
terminés et qui devaient être vérifiés par les
services de l'environnement. C'est cela qui vient compléter le chiffre
fourni par le Vérificateur général. Ils ne pouvaient pas
reporter les droits de coupe tant que nous n'avions pas eu ces
rapports-là, des services d'environnement.
M. Bellemare (Johnson): Le ministère a-t-il pris des
mesures particulières pour réduire le nombre de ces notes de
crédit qui sont émises, selon l'énumération que
j'ai faite tout à l'heure?
M. Berthiaume: Le gros volume des notes de crédit vient de
notre problème de facturation. Je peux vous dire que, cette
année, notre système est opérationnel; alors, vous verrez
l'impact sur le prochain rapport du vérificateur, mais certaine-ment pas
sur celui de 1974/75, parce que c'est là qu'on a eu tout l'impact des
difficultés de notre système. Pour l'année 1975/76, le
système est opérationnel, mais il y a une partie des notes de
crédit qui continuera de demeurer parce qu'il faut attendre des
vérifications sur le terrain; il faut avoir des rapports
d'ingénieurs forestiers pour pouvoir accorder les notes de
crédit. Alors, avant que ces rapports-là viennent, la facturation
est faite d'une façon normale et ajustée en fonction des rapports
qui entrent à ce moment-là, mais le volume...
M. Bellemare (Johnson): C'est donc dire que vous avez suivi la
recommandation que vous a faite le vérificateur en essayant de
réduire ces notes de crédit dans ce domaine.
M. Berthiaume: Oui et surtout de changer notre système de
facturation.
M. Lessard: M. le Président, dans son rapport de 1972/73,
page 3-146, le vérificateur dit que, même s'il a insisté
par le passé, il n'y a pas eu de véritable effort pour forcer les
compagnies à répondre aux exigences de la loi et à
remettre à temps leur rapport de bois coupés.
On dit même, M. le Président, toujours à la page
3-146 en bas: "Certains détenteurs de permis ont été
avisés en conséquence, mais on ne saurait dire qu'il y eut un
effort appréciable. Il y aurait lieu de rappeler aux détenteurs
de permis le contenu de l'article 79, chapitre 92, des lois de 1964, qui les
oblige à faire une déclaration assermentée des bois
coupés dans l'année."
J'aimerais demander, d'après les informations que possède
le vérificateur, si ceci s'expliquerait par le fait que les compagnies
paient un droit de coupe quand elles le veulent ou selon leur désir ou
selon leur volonté et si on a remédié à cette
situation?
M. Chouinard: Le problème qu'on a eu en 1972/73, c'est
qu'au moment où on a fait notre vérification dans ce secteur on a
constaté qu'il y avait, justement, des formules P qui n'avaient pas
été envoyées ou qui n'étaient pas
entièrement complétées dans les formes. A ce
moment-là, le ministère en avait retourné, je pense
même en 1973/74 aussi, pour que les exploitants les complètent
d'une façon plus adéquate. La réponse qu'on nous a
donnée à ce moment-là, c'est qu'ils faisaient des
démarches pour récupérer ces formules P.
Même, l'article 79 de la Loi des terres et forêts dit que
c'est une obligation de l'exploitant de fournir la formule P dans les formes
pour faire une déclaration des bois coupés pour la saison de
coupe concernée, dans l'année de la saison de coupe.
M. Lessard: Y a-t-il des sanctions prévues?
M. Chouinard: Des sanctions prévues, il faudrait que
j'aille à l'article de la loi pour vous donner plus de
détails.
M. Lessard: Pas de sanctions prévues?
M. Berthiaume: Pas de sanctions prévues, mais, à ce
moment-là, nous avons corrigé la situation; il y avait des
formules en retard effectivement et le tout est entré.
On dit que dans le rapport que nous avons du ministère, suite
à cette remarque, une phrase clé: "Les récalcitrants
recevront dans les prochains jours un dernier avis à la suite duquel,
s'il n'y a pas de réponse, l'article 79 sera appliqué."
Je tiens à faire remarquer que, l'année suivante
1974...
M. Lessard: Quelle est la sanction en relation avec l'article
79?
M. Berthiaume: II peut y avoir non-émission de permis de
coupe l'année suivante.
M. Lessard: J'en douterais.
M. Berthiaume: C'est le 26 juillet 1974. Mais, à tout
événement, dans le rapport du vérificateur pour
l'année 1974, cette remarque ne revient pas. Je dois présumer que
le problème est réglé.
M. Lessard: Je voudrais, maintenant, M. le Président,
parler des surplus de coupe. Dans le rapport du Vérificateur
général de 1973/74, il est dit: "A mon dernier rapport, il
était fait allusion au fait que le ministère regroupait deux ou
trois permis dans la même unité d'aménagement et pouvait
ainsi éliminer des surplus de coupe sur un permis donné."
C'est-à-dire que, par exemple, un exploiteur forestier avait trois,
quatre ou cinq permis et il était déterminé, à
l'intérieur de ces permis, le nombre de cordes de bois ou de pieds cubes
de bois qui devait être coupé. Ce qui arrivait, c'est que les
compagnies coupaient plus sur un permis et moins sur l'autre. Pour
régler tout cela, elles compensaient en disant au ministère:
Voici. On a moins coupé d'après un, et on a coupé plus
d'après l'autre.
Le ministère ne se conformait pas alors à
l'arrêté en conseil 3277 du 31 octobre 1972 qui ordonnait
notamment ce qui suit: Le volume de bois coupé, en plus des
excédents permissibles sera assujetti au double du droit de coupe
spécifié au permis.
Le ministère a régularisé sa situation, puisqu'il a
modifié cette disposition, lit-on toujours dans le rapport du
Vérificateur général, de l'arrêté en conseil
3277 par l'arrêté en conseil 3395 du 25 septembre 1974, où
on stipule: Le volume total du bois coupé ne doit pas dépasser le
volume autorisé à un même concessionnaire pour l'ensemble
des permis de coupe dans une unité d'aménagement. La question que
je pose est celle-ci: Je constate qu'on a régularisé la situation
en date du 25 septembre 1974. Mais est-ce qu'avant le 25 septembre 1974, les
compagnies qui ne se conformaient pas à l'arrêté en conseil
3277 du 31 octobre 1972 ont été soumises au double paiement, au
double droit, tel que normalement stipulé? Ou est-ce que
l'arrêté en conseil 3277 est rétroactif et annulerait le
paiement des doubles droits?
M. Berthiaume: Dans cette question, nous avons
procédé au règlement de ces cas en vertu de la bonne foi
qui existait entre les parties. Pour le ministère, l'esprit de tout
ça voulait que l'ensemble des permis ne devait pas dépasser le
volume autorisé par unité d'aménagement. Je pense qu'il y
a eu faute administrative de la part du ministère, mais les utilisateurs
l'ont fait de bonne foi et avec notre autorisation. Je ne pense pas que, dans
ce cas, on pouvait pénaliser les utilisateurs. On admet qu'il aurait
fallu suivre la lettre du règlement. Nous avons suivi l'esprit et,
à la suite de la remarque du vérificateur, nous avons fait les
correctifs.
Tout ça s'est fait de bonne foi, alors...
M. Burns: Qui détermine l'esprit et la lettre?
M. Lessard: Quand vous déterminez que tant de pieds cubes
de p.m.p., ou tant de pieds cubes de bois doivent être coupés
selon un permis donné, c'est fonction des possibilités.
M. Berthiaume: C'est une question de technicité. Si on
prend le cas type d'une concession forestière, elle est divisée
en unités d'aménagement et la possibilité de coupe doit
être respectée à l'intérieur de chacune des
unités d'aménagement. C'est l'esprit du règlement.
M. Lessard: Vous aviez permis à la compagnie, même
si vous aviez un règlement existant...
M. Berthiaume: II y a eu deux émissions dans certains cas,
deux ou trois émissions de permis...
M. Lessard: La compagnie s'empare tout le temps, pas de
problème, on l'excuse tout le temps, c'est de bonne foi...
M. Berthiaume: II y a eu quand même deux ou trois
émissions de permis dans une même unité
d'aménagement. Pour les fonctionnaires impliqués dans cette
chose, ils ont vu l'esprit du règlement. Quant à l'ensemble des
permis émis à l'intérieur d'une unité
d'aménagement, la coupe n'a pas dépassé l'ensemble de ces
permis et n'a pas dépassé la possibilité.
M. Lessard: On peut permettre la coupe à blanc; mais, on
en discutera au niveau de l'administration du ministère, à
l'étude des crédits.
Il me resterait une dernière question concernant REXFOR. Est-ce
que le député de Johnson a d'autres questions concernant
REXFOR?
M. Bellemare (Johnson): REXFOR.
M. Lessard: J'aurais une dernière question concernant
REXFOR. On sait qu'en vertu de l'entente avec Rayonier Québec, le
gouvernement, par l'intermédiaire de REXFOR, achète des
équipements et installations au montant de $19 millions qu'il loue par
la suite à la compagnie pour la coupe et la préparation du bois.
On constate, dans le rapport du Vérificateur général, page
575, qu'une somme de $12,511,890 aurait déjà été
utilisée par REXFOR pour acheter cet outillage.
J'aimerais demander, M. le Président, au Vérificateur
général si on a fait, au niveau de son bureau, une étude
pour estimer ou analyser si, en fonction des tarifs de location de REXFOR
à Rayonier Québec, l'opération de location comme telle
sera rentable ou déficitaire.
M. Berthiaume: M. le député, je pense que le
vérificateur ne pourra pas vous répondre, parce que ce sont deux
problèmes différents. Ce que vous mentionnez, l'aide
apportée pour l'implantation de l'usine de Rayonier Québec,
avec...
M. Lessard: ... de REXFOR.
M. Berthiaume: ... avec REXFOR, ce sont des crédits qui
ont été votés à REXFOR par l'Assemblée
nationale, en vertu de la loi de REXFOR.
M. Lessard: D'accord.
M. Berthiaume: Alors, cela n'apparaît pas du tout aux
crédits du ministère. Ce que REXFOR a fait, dans ce que vous
mentionnez, ce sont des travaux de sylviculture dans un programme de
revalorisation sociale. Cela n'a aucun rapport avec Rayonier Québec.
M. Lessard: Non, mais encore, Rayonier Québec Inc.,
dépenses, $12,511,980. Au bilan, la dette de $22,612,686 envers le
gouvernement du Québec, qui apparaît au bilan de la
société, s'analyse comme suit: Avance du ministre des Finances,
fonds de roulement, accord Rayonier...
Le ministre des Finances a avancé à REXFOR la somme de
$12,511,980 sur le montant de $19 millions qui devait être prévu
en vertu de cette loi. Normalement, il y a certainement eu utilisation de la
machinerie.
En vertu de la loi, le vérificateur doit, à un moment
donné, analyser son affaire en relation avec la loi. S'il y a eu
$12,511,980 en achats de machinerie, j'estime que cette machinerie a dû
être louée à Rayonier Québec.
J'aimerais savoir, de la part du vérificateur/si, à un
moment donné, une analyse comptable a été faite pour
établir si, en vertu de la location de la machinerie, tel que
prévu dans l'entente REXFOR-Rayonier Québec, il y a des revenus
qui apparaissent maintenant à REXFOR et si, en fonction de cette
location, toute cette opération sera rentable ou non.
M. Larose: Le montant de $12,511,980 auquel vous faites allusion,
c'est justement le montant que REXFOR avait reçu, en date du 31 mars
1974, du ministère des Finances, pour lui permettre de respecter le
contrat qui est passé avec la compagnie Rayonier Québec.
Ce contrat avec la compagnie Rayonier Québec prévoit que
REXFOR achète de la machinerie et de l'équipement et le met
à la disposition de la compagnie Rayonier Québec. Par
conséquent, il n'y a pas de conditions de location là-dedans.
REXFOR se porte acquéreur de machinerie et d'équipement,
les met à la disposition de la compagnie Rayonier Québec et
REXFOR recevra, sous forme de loyer, 25 ans, après, le remboursement de
l'argent qu'elle a déboursé. C'est une entente assez
complexe.
M. Lessard: Autrement dit, après 25 ans, elle recevra $19
millions?
M. Larose: Pas $19 millions dans la même année. Si,
la première année de l'entente, elle a déboursé $5
millions, 25 ans après avoir déboursé $5 millions, elle
recevra ces $5 millions.
Si, la deuxième année, elle a déboursé $5
autres millions, elle les recevra 25 ans après les avoir
déboursés.
M. Lessard: Autrement dit, c'est une location, pendant une
période de 25 ans, sans aucun revenu. Elle met une somme à la
disposition de Rayonier Québec et c'est seulement après 25 ans,
sans aucun intérêt, que Rayonier Québec rembourse les
dépenses annuelles de REXFOR?
M. Larose: C'est cela. Une précision...
M. Lessard: Vous n'avez pas évalué combien cela
peut coûter au gouvernement, quel serait le montant réel de la
subvention qui aurait été accordée à Rayonier
Québec?
M. Larose: Je pense que ce n'est pas notre rôle, à
ce moment, parce que nous respectons l'entente qui a été
acceptée par les parties.
M. Lessard: Je suis d'accord avec vous, j'enfreins le
règlement.
M. Larose: J'ajouterais simplement ceci: C'est que j'ai
simplifié les conditions de l'entente en vous l'expliquant, parce que la
façon de calculer le montant qui revient à REXFOR est
basée sur le nombre de pieds coupés, sur une quantité de
bois coupée. Mais, le moment du remboursement se situera, tel que je
vous l'ai dit, 25 ans après.
M. Lessard: De toute façon, on sait que cela devient un
beau cadeau pour Rayonier Québec. Merci, M. le Président, j'ai
terminé.
M. Bellemare (Johnson): Dans la situation financière de
REXFOR, je comprends que, avant que la loi de la nouvelle société
de récupération, d'exploitation du développement forestier
du Québec soit adoptée, il y avait une dette
opérationnelle de $9.454 millions. Elle a été
effacée lorsque la nouvelle société a été
organisée en vertu de la nouvelle loi, chapitre XXI, 1973, qui a,
à ce moment, rayé des livres de REXFOR une redevance, surtout
à rivière aux Outardes, sur les activités,
$14,014,994.
A ce moment, la compagnie REXFOR, par ses activités, a eu un
surplus dans l'année en cours parce que le gouvernement avait
annulé une dette. Justement, ce montant de $14 millions a-t-il
été donné par arrêté en conseil? Comment
s'est faite cette transaction avec la compagnie REXFOR?
M. Larose: Elle a été accordée par la
loi.
M. Bellemare (Johnson): Par la loi, parce qu'il effaçait
la dette, aux Outardes, complètement?
M. Larose: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): II est aussi prévu, dans la loi,
que le gouvernement doit se rendre propriétaire de 150,000 actions par
année, pour un montant de $15 millions, pendant un certain nombre
d'années, et que REXFOR dépense $3.3 millions par année.
Cela avait aussi été inscrit à cet article. Ma question
est celle-ci: A quels projets spéciaux a servi ce montant de $3.3
millions?
M. Larose: II y en a certainement un qui a servi dans le cas du
Témiscamingue pour l'acquisition...
M. Bellemare (Johnson): TEMBEC?
M. Larose: ... de TEMBEC, je pense que c'est le gros
morceau...
M. Berthiaume: ... de SAMOCO Inc. et de IN-TRAFOR qui est la
compagnie que la population détients à Sacré-Coeur pour
l'implantation du projet SAMOCO. REXFOR a participé à INTRAFOR
pour pouvoir revendre ces actions à la population. Elle a aussi
participé à la compagnie mère qui s'appelle SAMOCO pour
aider au démarrage du projet.
M. Bellemare (Johnson): Je comprends qu'aujourd'hui, REXFOR est
entrée dans l'achat des copeaux. Elle sert de lien entre le vendeur
et
celui qui les achète. Ceci produit à REXFOR un actif assez
considérable pour empêcher REXFOR d'avoir un déficit.
M. Berthiaume: Non, actuellement, il y a un programme en cours
qui est à l'étude pour aider les scieries à disposer de
leurs surplus de copeaux, en attendant que les compagnies de pâtes et
papiers soient en mesure de les prendre. Cela n'a pas de rapport.
M. Bellemare (Johnson): Mais, pour la compagnie REXFOR, elle a
terminé 1974 avec un surplus de $350,000, je pense. J'ai vu cela dans le
rapport.
M. Larose: De $351,000.
M. Bellemare (Johnson): De $351,000 de profits nets,
contrairement à un déficit accumulé qui était de $9
millions; en vertu de la loi...
M. Larose: Ce sont deux compagnies différentes, à
ce moment. REXFOR succédait à l'ancienne société de
récupération.
M. Bellemare (Johnson): A l'ancienne, d accord.
M. Berthiaume: A l'ancienne société de
récupération.
M. Bellemare (Johnson): D'accord. En vertu de la loi, $14
millions ont été effacés dans les activités aux
Outardes parce qu'elle a fait une...
M. Berthiaume: Parce que des revenus ont été
versés directement au ministre des Finances et non pas à la
société de récupération.
M. Bellemare (Johnson): Parce que vous dites que les revenus ont
été...
M. Berthiaume: II y a des revenus qui ont été
versés directement au ministre des Finances. Il y a eu des contributions
dans la question de la récupération du bois qui devait être
submergé à la rivière Manicouagan. Ces revenus ont
été versés au ministre des Finances.
Les dépenses, nécessairement, REXFOR les a
accumulées avec une partie des revenus en vente de bois. C'est pour
liquider ce dossier de récupération de bois sur la Manicouagan
que la nouvelle compagnie est repartie avec...
M. Bellemare (Johnson): D'après la loi, la
société REXFOR, la nouvelle, est obligée d'acheter 150,000
actions par année. Cela fait 150,000 actions entièrement
acquittées de capital social de la société.
M. Berthiaume: C'est le ministre des Finances qui achète
les actions de REXFOR.
M. Bellemare (Johnson): Pour une période de dix ans, pour
faire $15 millions. C'est cela? Cela permet à la société
de fonctionner sans déficit, mais de pouvoir dépenser $3
millions...
M. Berthiaume: Non, cela permet à la société
de participer à des projets de développement dans le secteur
forestier.
M. Bellemare (Johnson): Ah bon! Celui de l'année
dernière, de $3,300,000, a servi à ces deux, Tembec et
l'autre.
M. Berthiaume: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M. Picard): Ceci termine l'étude du
rapport du vérificateur pour le ministère des Terres et
Forêts. Au nom des membres de la commission, je désire remercier
les hauts fonctionnaires pour leur collaboration aux travaux de la commission.
Nous allons maintenant passer à l'étude du rapport du
vérificateur pour les trois années 1971/72, 1972/73, 1973/74,
pour l'Assemblée nationale. J'inviterais Me Desmeules. A l'ordre, s'il
vous plaît! Le ministre.
Assemblée nationale
M. Berthiaume: Pour la bonne compréhension des membres de
la commission, je voulais simplement souligner que la comptabilité de
l'Assemblée nationale ne relève pas du contrôleur des
finances, contrairement aux autres services comptables dans le
gouvernement.
M. Burns: Pour compléter votre énoncé, elle
relève de qui?
M. Berthiaume: Du président de l'Assemblée
nationale.
M. Burns: Bon, encore.
M. Bellemare (Johnson): Mais le vérificateur a le droit de
regard quand même...
M. Berthiaume: Oui.
M. Bellemare (Johnson): ... parce qu'il a fait certaines
recommandations. Il ne faudrait pas que vous fassiez déchirer tous les
documents.
M. Berthiaume: Non.
M. Burns: Sans vouloir poser une question politique au ministre,
est-ce que c'est l'opinion du cabinet que l'Assemblée nationale doit
être administrée comme un objet à part à
l'intérieur de l'administration publique?
M. Berthiaume: Je pense que c'est plutôt le voeu de
l'Assemblée nationale. C'est la loi qui prévoit...
M. Burns: Je m'excuse, mais vous allez trouver nombre de
détails qui vous laissent entendre le contraire. Je suis d'accord sur ce
que le ministre vient de dire, c'est administré comme si c'était
à part. Mais vous avez simplement l'omniprésence du gouvernement
au comité de régie interne, par exemple, qui est un des
éléments très importants sous l'aspect des
dépenses, si vous voulez, non officiellement comptabilisées
à l'Assemblée nationale. Vous allez voir la présence de
trois ministres à l'intérieur du comité de régie
interne. Je ne veux pas commencer un long débat, je pose simplement la
question, parce que c'est une chose qui se discute. On est en mesure de se
poser la question, tant du côté de l'Opposition que du
côté du gouvernement, à savoir si l'Assemblée
nationale ne doit pas être admistrée comme un Etat dans l'Etat, ce
qu'elle n'est pas actuellement, remarquez.
M. Bellemare (Johnson): Si vous me permettez d'ajouter...
M. Berthiaume: Le seul commentaire qui me viendrait à
l'esprit, c'est remarquez bien que le commentaire est peut-être
même naïf, parce que je ne suis vraiment pas au fait de ce genre de
question que je présume que la composition du comité de
régie interne reflète la proportion des députés de
l'Assemblée nationale.
M. Burns: Non, le comité de régie interne est
exclusivement ministériel. Il est composé de trois ministres et
de trois substituts qui s'adonnent à être des ministres
également, et le tout est présidé par le président
de l'Assemblée nationale.
Mais si je vous pose la question, c'est que cela peut avoir
éventuellement...
M. Berthiaume: Le député de Maisonneuve me
permettra de dire que, de toute évidence, je ne suis pas
compétent pour répondre.
M. Burns: Non, mais...
M. Berthiaume: Parce que je ne savais même pas cela.
M. Burns: ... M. le ministre, je vais vous dire quand même
qu'il y a des implications importantes à la question que je vous pose
là, particulièrement au niveau de la fonction publique. C'est
qu'il y a tout un personnel qui relève actuellement de
l'Assemblée nationale, et qui, selon certains cas, relève des
syndicats appropriés, dans d'autres cas, ne relève d'aucun
syndicat, mais, dans tous les cas, relève de la Commission de la
fonction publique. L'implication éventuelle, c'est que si on prend
l'expression que je donnais tout à l'heure, de former un Etat dans
l'Etat de cette Assemblée nationale, cela pourrait même aller
jusqu'à dire que l'Assemblée nationale a un personnel qui ne
relève pas de la Commission de la fonction publique.
C'est pour cela que je posais la question, mais peut-être que le
ministre trouve que c'est prématuré que je pose cette question et
que c'est peut-être quelque chose que je devrais...
M. Berthiaume: Bien...
M. Burns: ... poser à l'étude des crédits,
auquel cas je me plierai à sa suggestion.
M. Berthiaume: Indépendamment de cela, de toute
façon, comme je l'ai dit, je ne me sens pas compétent pour
répondre, et personnellement, aussi bien que par mes fonctions, qui ne
m'amènent pas à regarder ce genre de questions. De toute
façon, que ce soit sur le plan personnel ou sur le plan du poste que
j'occupe dans le cabinet, cela ne relève pas...
M. Burns Vous êtes quand même le représentant
du cabinet à cette table.
M. Berthiaume: Cela ne veut pas dire que je suis compétent
sur toutes les questions.
M. Bellemare (Johnson): Ah oui! Forcez-vous un peu!
M. Burns: Remarquez, M. le ministre, qu'il y en a encore des
pires que vous dans le cabinet.
M. Bellemare (Johnson): On peut les nommer facilement.
M. Burns: On pourrait faire la liste. Bon! Alors, M. le
Président, on va...
M. Bellemare (Johnson): Sur le même thème que
l'honorable député de Maisonneuve, je remarque que, dans le
rapport de 1972/73, il est fait mention, par le vérificateur, des
pouvoirs administratifs, justement comme vient de dire l'honorable leader de
l'Opposition, de la commission de régie interne. Pour chaque
année, le Vérificateur général fait le commentaire
suivant. Il se répète presque textuellement, à la page
275, en 1972, et à la page 350, en 1973, c'est presque au mot, à
la virgule: Sur le plan administratif, des difficultés sont survenues
dans l'application des lois et règlements particuliers à
l'Assemblée nationale, et dans l'application, le cas
échéant, des lois et règlements régissant
l'ensemble des opérations gouvernementales.
En plus, dans son rapport de 1973, le Vérificateur
général, je pense, ajoute ce qui suit, et c'est très
important: En vue du respect intégral des décisions prises par la
commission permanente, et surtout pour éviter toute intervention
équivoque, il est essentiel c'est le vérificateur qui
parle que les procès-verbaux de ces assemblées
reproduisent toutes les décisions qui ont été prises et
les appropriations qui ont été données. Or, en 1974, on ne
parle pas du rôle administratif de la commission dans la régie
interne.
Doit-on conclure qu'il n'y a plus de difficultés dans
l'application de ces lois et de ces règlements actuellement, qui ont
fait le sujet des remarques du vérificateur? Doit-on conclure que les
recommandations qu'a faites le vérificateur en 1973 sur le contenu des
procès-verbaux de la commission ont été entièrement
acceptées?
M. Larose: Est-ce que vous me posez la question?
M. Bellemare (Johnson): S'il vous plaît, M. le
vérificateur.
M. Vien (Jacques): Je pense qu'on en parle...
M. Bellemare (Johnson): C'est à la page 350, en 1973 et
à la page 275, en 1972.
M. Vien: Vous demandez pourquoi on n'en parle pas en 1973/74?
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Vien: A la page 447, de 1973/74,on précise les choses
assez en détail au chapitre Gestion du personnel de l'Assemblée
nationale.
M. Bellemare (Johnson): Vous dites ceci, par exemple: Nous
n'avons pu retracer aux dossiers les recommandations du supérieur
immédiat ou du supérieur hiérarchique à l'occasion
de certains avancements d'échelon. Vous dites aussi: Les employés
occasionnels sont rémunérés pour les jours
fériés, contrairement à tous les règlements en
vigueur. Vous dites aussi: Contrairement aux dispositions de la convention
collective en cause, les traitements de certains employés n'ont pas fait
l'objet de déductions dans les cas où ces derniers se sont
absentés la veille ou le lendemain d'un jour férié.
Et vous finissez en disant: "Nos sondages ont
révélé que la procédure prescrite par le service de
placement étudiant, conformément au CT 69760, n'a pas
été suivie."
M. Lavallée (Emile): Ce n'est pas moi qui dirigeais le
travail en 1972/73, ni en 1971/72.
M. Bellemare (Johnson): C'est 1974.
M. Lavallée: Justement, mais en 1973/74...
M. Bellemare (Johnson): Je voudrais simplement que vous
répondiez à ma question, qui est pertinente. Au point de vue
administratif, la commission permanente a-t-elle suivi les recommandations que
le vérificateur faisait en 1972/73, puisqu'il n'en est pas question en
1974? Mais en 1974, le vérificateur revient avec une nomenclature de
plusieurs autres choses nouvelles qui font l'objet de mon
inquiétude.
M. Lavallée: Je crois qu'en 1972/73, ce sont des lacunes
comme cela qu'on voulait couvrir par une approbation de la commission de
régie interne. Quand je vous dis qu'on a répondu avec plus de
détails en 1973/74, je fais allusion au fait qu'on a couvert les
mêmes sujets parce que je crois que ce sont ces cas qu'on voulait couvrir
en 1972/73.
M. Burns: Toujours sur le même sujet et je pense que
c'est un des points les plus intéressants de votre rapport en ce qui
concerne l'Assemblée nationale vous nous dites qu'à
l'égard des différentes anomalies décelées lors de
votre sondage et citées ci-après, vous n'avez pu retracer de
résolutions concernant lesdites dérogations, ni constater les
approbations généralement requises en pareilles
circonstances.
J'aimerais avoir plus de détails sur les dérogations
elles-mêmes. Quelles sont ces dérogations? Quel est le nombre de
dérogations que vous avez décelées? Et
particulièrement, dans quel secteur les avez-vous
décelées? Et comme le disait le député de Johnson,
vous mentionnez que vous n'avez pu retracer au dossier des recommandations du
supérieur immédiat, certains employés occasionnels sont
rémunérés pour des jours fériés, la
procédure prescrite pour le service de placement étudiant,
conformément au CT 69760, n'a pas toujours été suivie. Ce
sont des cas. Est-ce que ce sont les seules dérogations que vous avez
vues et que vous mentionnez à la page 4-48 de votre rapport 1973/74?
M. Lavallée: En 1973/74, ce sont les seules qui valaient
la peine, d'après nous, d'être mentionnées.
M. Burns: II y en a eu plusieurs. Il y en a eu de nombreuses.
Etes-vous capable de donner des chiffres?
M. Lavallée: Je ne suis pas en mesure de vous le dire
aujourd'hui. Il faudrait consulter les dossiers.
M. Burns: Quand vous avez retracé au dossier des
recommandations du supérieur immédiat et du supérieur
hiérarchique, vous n'avez pu retracer ces choses. Y a-t-il des raisons
qui ont été invoquées? Vous êtes-vous posé la
question pour savoir pourquoi on ne pouvait retracer ces recommandations du
supérieur immédiat ou du supérieur hiérarchique? Si
oui, quelles ont été les raisons invoquées, à ce
moment?
M. Lavallée: Je n'ai pas ces détails. Je ne suis
pas allé sur les lieux moi-même et puis...
M. Berthiaume: M. le Président, pour faire suite aux
remarques...
M. Burns: Peut-être que le ministre peut
répondre.
M. Berthiaume: ... du Vérificateur général,
le président de l'Assemblée nationale nous a fait parvenir des
explications. En ce qui concerne les recommandations du supérieur
immédiat, le président reconnaît qu'il est exact que des
recommandations du supérieur immédiat et du supérieur
hiérarchique, à l'occasion de certains avancements
d'échelon, ne sont pas versées au dossier de quelques
employés.
Toutefois, il existe un dossier commun où
sont classées toutes ces recommandations. Le vérificateur
avait été informé de ce fait et invité à
consulter ce dossier commun.
En ce qui concerne les occasionnels qui sont payés pour les jours
fériés, cela n'existe plus. C'était une question
d'interprétation de la réglementation antérieure qui a
été clarifiée depuis. Maintenant, c'est carrément
pas permis, mais antérieurement, dans le règlement 1714 article
4, on disait: Pour les fins de classification des qualifications, de la
rémunération et des heures de travail d'un titulaire d'un emploi
ou fonction d'un caractère occasionnel, il appartient au chef du
ministère, etc...." et on avait interprété, dans le temps,
les jours fériés comme pouvant entrer dans le cadre. Mais par la
suite, un CT a été adopté, le 19 mars...
M. Burns: "Le chef du ministère, etc..."... Continuez
donc.
M. Berthiaume: "II appartient au chef du ministère de les
déterminer selon la nature du travail à accomplir en tenant
compte des conditions applicables dans l'espèce aux employés
réguliers de l'unité administrative à laquelle tel
titulaire est assigné."
M. Burns: Cela veut dire qu'il y avait une discrétion qui
était exercée par le chef du ministère quant aux paiements
de ces jours fériés qui, normalement, ne sont pas payés
aux employés occasionnels.
M. Berthiaume: C'est cela. C'est-à-dire les chefs du
ministère avaient interprété ce que je viens de vous
lire...
M. Burns: Qu'ils avaient la discrétion.
M. Berthiaume: ... qu'ils avaient la discrétion. Cela a
été corrigé le 19 mars 1975.
M. Burns: Ils les payaient dans beaucoup de cas ou seulement dans
de rares cas?
M. Berthiaume: Peut-être que M. Desmeules peut vous donner
ce renseignement.
M. Burns: Toujours au nom du ministre.
M. Berthiaume: Oui. Concernant les occasionnels, c'est
qu'à ce moment-là quelques occasionnels qu'on avait
étaient chez nous depuis plusieurs années. C'étaient des
occasionnels pratiquement permanents et ils étaient
rémunérés à un taux inférieur à ce
que le personnel régulier était payé. Après
quelques années, on trouvait que ce n'était pas juste pour les
pauvres gars qui ne gagnaient presque rien. On leur coupe une journée,
à un moment donné, où tout le monde est en...
M. Burns: Congé férié.
M. Berthiaume: ... congé férié.
C'était un peu la raison. Ils étaient payés moins, ils
travaillaient aussi fort que les autres et ils étaient chez nous depuis
déjà quelque temps. C'était une question de...
M. Bellemare (Johnson): II a pris l'esprit plutôt que la
lettre.
M. Berthiaume: Exactement. C'était l'idée...
M. Bellemare (Johnson): Saint-Paul disait cela. L'esprit vivifie
et la lettre tue.
M. Burns: Remarquez que si on était aux crédits on
pourrait tout reprendre ce que je ne ferai pas, M. le ministre la
politique incohérente du ministère de la Fonction publique et de
l'ensemble des ministères en matière d'engagement d'occasionnels.
Il y a décalage entre les conditions de travail des employés
permanents et celles qu'on accorde aux employés occasionnels. En tout
cas, cela est une chose qu'on a déjà abordée au printemps
dernier avec le ministre de la Fonction publique, qu'on reprendra
éventuellement, je pense, de la même façon.
M. Bellemare (Johnson): Si tu me permets, je voudrais simplement
rendre un témoignage bien mérité à tous ces
occasionnels qui travaillent à l'Assemblée nationale à des
heures impossibles et dans des temps qui dérangent toute leur famille
aussi. Nous autres, les députés, nous sommes presque
obligés d'avoir ces serviteurs de l'Etat. Et, comme ils sont dans une
classe un peu différente des autres, je pense que les heures nombreuses
que font les employés sessionnels, particulièrement,
méritent une considération tout à fait spéciale. Il
n'y a pas un ministère où on peut appliquer cela de la même
manière. Je ne veux pas contredire mon excellent ami, le leader
parlementaire de l'Opposition, mais je trouve qu'il y a là des cas
particuliers où la règle générale ne peut
peut-être pas s'appliquer. Les nombreuses heures de travail, les jours un
peu différents, ils sont appelés à toute heure du jour et
je pense que c'est bien...
M. Burns: Etes-vous en train de nous donner la bible de l'Union
Nationale?
M. Bellemare (Johnson): Non, mais il y a de bons passages qui
mériteraient d'être retenus.
M. Burns: Cela vient de la Genèse ou de l'Apocalypse?
M. Bellemare (Johnson): Cela vient du "Titio8:0012:0013:0016:00
8:0012:0013:0016:00 8:0012:0013:0016:00 8:0012:0013:0016:00 rotome", du
Deutéronome. Alors, messieurs... As-tu une autre question?
M. Burns: Oui, justement.
M. Bellemare (Johnson): Sûrement, allez donc.
M. Burns: Je reviens, et c'est ma dernière
question; c'est peut-être le ministre qui peut me répondre
davantage là-dessus. Parmi les fameuses dérogations dont on
faisait mention tout à l'heure où il n'y avait pas eu de
résolution concernant des approbations qui sont
généralement requises en pareil cas et, en particulier, dans les
casoù il n'y a pas de recommandation du supérieur immédiat
ou du supérieur hiérarchique, j'aimerais savoir si la Commission
de la fonction publique a été consultée, comment elle l'a
été, si elle l'a été. Et, sinon, pourquoi?
M. Berthiaume: Avant de demander à M. Desmeules de
compléter, je tentais d'expliquer tantôt que, même si les
recommandations n'étaient pas dans le dossier de l'employé, elles
se trouvaient dans un dossier commun. Autrement dit, il ne me semble pas qu'il
y ait eu vraiment dérogation à la règle dans les cas qui
avaient été soulevés par le Vérificateur
général.
M. Burns: Cela veut dire que le vérificateur aurait tort
de dire cela.
M. Berthiaume: C'est ce que soutient le président de
l'Assemblée nationale.
M. Burns: Est-ce que la Commission de la fonction publique
je reviens à ma question a été consultée,
mise au courant et, si oui, de quelle façon?
M. Berthiaume: Je demanderais à M. Desmeules de
répondre.
Il n'y a pas de lien du tout avec la Commission de la fonction publique
à ce niveau-là.
M. Burns: II n'y a aucun lien avec la Commission de la fonction
publique à ce niveau-là?
M. Berthiaume: Non, absolument pas.
On remarque souvente fois que le vérificateur, quand il vient
visiter, ne nous dit pas tout ce qu'il fait, et avec raison; alors,
souventefois, il fouille par lui-même, il cherche les dossiers. Si,
à ce moment-là, on avait été consulté, quand
les documents manquaient dans le dossier d'un individu, comme le mentionne le
Président, c'est que, probablement, ils n'étaient pas dans le
dossier individuel, mais dans un dossier commun. Si on ne le demande pas,
à ce moment-là, on ne sait pas sur quoi il travaille alors, c'est
la raison et...
M. Burns: D'accord.
M. Berthiaume: II peut arriver aussi un cas où...
M. Burns: Oui, c'est ce que je pensais; peut-être que
ça c'est le point de vue de l'Assemblée nationale, mais
j'aimerais bien entendre le point de vue du vérificateur.
M. Larose: Le point de vue serait tout simplement le suivant;
c'est que nous entendons parler de l'existence de ce dossier-là pour la
pre- mière fois et nous avons eu l'occasion de lire notre rapport aux
officiers de l'Assemblée nationale qui ne nous en ont pas fait mention
à ce moment-là.
Alors, si on nous avait parlé de l'existence de ce
dossier-là, je pense que nous l'aurions vu.
M. Berthiaume: Je ne m'obstinerai pas là-dessus, mais je
ne suis pas d'accord. J'ai manqué le dernier échange, mais en ce
qui concerne les avancements d'échelon, en prenant les renseignements,
la Commission de la fonction publique intervient lorsqu'il y a changement de
classe, mais pas lorsqu'il y a changement d'échelon à
l'intérieur d'une classe. La commission intervient lorsqu'il est
question de classification.
M. Burns: Ça, c'est une question incidente que j'ai
posée, tout simplement pour savoir quelle était la participation
de la Commission de la fonction publique. La question de fond est de savoir si
ces choses-là se font, si elles continuent à se faire,
puisqu'elles ont été constatées par le Vérificateur
général.
On entend dire qu'il y a des dossiers d'une part et qu'il y a des
dossiers d'autre part; c'est ce que je trouve particulièrement
inquiétant; si les recommandations sont faites, pourquoi le
Vérificateur général n'a-til pas accès à ces
dossiers-là? En tout cas, je trouve le bureau du Vérificateur
général, lui et ses collaborateurs, assez débrouillards
pour essayer de... et j'espère qu'ils ont une collaboration
entière de quelque service que ce soit et de quelque ministère
que ce soit, pour obtenir ces dossiers-là.
Le vérificateur nous dit et nous réitère que cela
l'étonne beaucoup qu'on nous donne cette réponse-là
aujourd'hui, alors qu'il a fait part de ces constations aux officiers de
l'Assemblée nationale.
Une Voix: ...
M. Burns: C'est cela, combien y en a-t-il de ces
cas-là?
M. Berthiaume: C'est cela, j'aimerais bien le savoir, moi
aussi.
M. Larose: Là-dessus, je crois que l'on pourrait
préciser. Vous avez demandé le nombre de cas qui sont en cause;
nous avons déjà eu l'occasion d'expliquer notre méthode de
travail, notre approche de la vérification, qui consiste à faire
une vérification principalement basée sur les systèmes et
procédures et que nous utilisons des sondages à travers cela.
Alors, il devient assez... nous avons dit qu'à partir de sondages, nous
ne désirons pas conclure et aller à des nombres et c'est pourquoi
nous évitons ordinairement de mentionner les nombres et les
constatations.
M. Burns: Je suis d'accord avec vous qu'il vous est très
difficile de donner des chiffres précis, puisque vous procédez
par voie d'échantillon-
nages et de sondages, mais c'est pour cela que je posais la question
à cette table-ci, puisque évidemment, via vous, on peut aussi
essayer de trouver des correctifs à l'intérieur du
ministère, ou, en l'occurrence, de l'Assemblée nationale
elle-même ou de l'administration de l'Assemblée nationale; c'est
pour cela que je posais la question en n'espérant pas avoir une
réponse de votre part, mais une réponse de la part des
représentants du ministère, ou tout au moins du ministre qui
représente le cabinet ici.
D'ailleurs je signale, soit dit en passant, qu'il est un peu bizarre que
ce soit un ministre qui soit obligé de défendre le point de vue
de l'Assemblée nationale, cela m'étonne beaucoup. J'aurais
infiniment mieux souhaité la présence du Président de
l'Assemblée nationale à cause de ce caractère de
neutralité qu'il est censé représenter au sein de
l'Assemblée nationale. C'est une chose que je mentionne en passant,
puisque, de toute façon, lors de l'adoption de ses crédits, c'est
le Président de l'Assemblée nationale qui le fait.
Je n'ai pas d'autre remarque à faire, mais je vous dis que
j'aurais préféré m'adresser au Président de
l'Assemblée nationale sur ce genre de choses-là.
M. Berthiaume: Je pense bien que c'est à ce
titre-là que M. Desmeules est présent, avec M. Breton,
d'ailleurs...
M. Burns: Sauf que, au journal des Débats, toutes les
paroles qu'il aura dites, seront inscrites à votre nom, si je me
rappelle bien l'entente que nous avons eue au début. Pour une simple
raison, peu importe ce que M. Desmeules dit, je ne me vois pas faire la guerre
à M. Desmeules, qui n'est pas dans une position normale pour se
défendre, si jamais je relève éventuellement ses paroles.
Je pense que c'est un minimum de décence, je l'ai mentionné au
début de la séance, de la part de quelque député
que ce soit, de l'Opposition ou du côté ministériel, de ne
pas attaquer un fonctionnaire comme tel, lorsqu'il fait son travail et qu'il
vient parler, à toutes fins pratiques, au nom d'un ministre. En tout
cas.
Ces choses étant dites, je veux simplement poser deux
brèves questions relativement à votre page 4-46, je crois, en ce
qui a trait au restaurant Le Parlementaire. Dans les comptes à recevoir
vous mentionnez que l'Assemblée nationale, en ce qui a trait à
l'exploitation du restaurant Le Parlementaire, a des comptes à recevoir
pour un montant de $15,814. C'était au rapport de 1973/74: "En
contrepartie de cet actif, il aurait été à propos
d'inscrire une provision pour pertes à l'égard de certains
comptes dont la perception est douteuse". Est-ce que vous êtes capable
d'expliquer ce type de comptes?
M. Vien: II y avait au moins un vieux compte, qui remontait
à 1970/71, de $2,561.
M. Burns: Je ne vous demanderai pas qui, pas de nom, je vous le
dis tout de suite, je ne veux pas de nom; mais il s'agit de qui, sans dire de
nom, est-ce un député, un homme politique, un représentant
de la presse, de qui je ne sais pas c'est ce que je veux savoir?
Est-ce que vous êtes en mesure de le dire?
Je ne demande pas de nom, M. Desmeules.
M. Larose: Je n'ai pas de nom à la mémoire.
M. Berthiaume: II ne s'agit pas de nom. En 1970/71, ces comptes
relevaient du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche;
en 1972, on nous a transféré Le Café du parlement et,
à ce moment-là, cette chose existait déjà.
M. Burns: Est-ce que l'Assemblée nationale a perdu de vue
la personne en question qui avait ce compte à recevoir à
l'endroit de l'Assemblée nationale?
M. Berthiaume: C'est plus qu'un compte. M. Burns: Divers
comptes, au pluriel.
M. Berthiaume: Pour $2,561, $15,000, c'est autre chose.
M. Burns: Combien y en a-t-il en tout? M. Berthiaume:
Dix.
M. Burns: II n'y a pas de possibilité de percevoir ces
comptes.
Pendant que vous pensez à ça, le paragraphe suivant est
assez intéressant, il a trait au même problème. Le rapport
du vérificateur nous dit: "De plus, à la suite d'une
journalisation de fin d'année, en conformité avec une directive
émise à cet effet par le bureau du contrôleur des finances,
des comptes à recevoir de certains ministères au montant de
$11,747 furent indûment radiés sous prétexte que les
ministères concernés n'avaient pas comptabilisé la
dépense s'y rattachant". Est-ce que je peux avoir des détails
à ce sujet? Remarquez que je semble comprendre qu'il y a vraiment mal
administration quelque part, mais j'aimerais avoir des détails
là-dessus, savoir que certains ministères j'imagine qu'il
y en a plus qu'un avaient des comptes à payer à l'endroit
de l'Assemblée nationale pour une somme de $11,747 et que, de
façon désinvolte, on ait radié ces comptes pour des
questions, selon l'expression même du rapport, "sous prétexte que
les ministères concernés n'avaient pas comptabilisé la
dépense s'y rattachant".
Cela me paraît une drôle de façon d'administrer
quelque chose.
M. Larose: En premier lieu, si vous me permettez de revenir sur
les $2,561, nous pourrions vous apporter une réponse là-dessus la
semaine prochaine en examinant notre dossier, si vous n'avez pas la
réponse cet après-midi.
M. Burns: J'admets que c'est une question de
détail que je posais, mais elle me frappait comme question de
principe. C'est pour cela que je vous la posais. Ce n'est pas le montant de
$2,561 qui m'intéresse, c'est tout simplement le fait qu'au sein de
l'Assemblée nationale, il y a quand même, je pense, un certain
nombre de contrôles de la capacité de crédit à
accorder à une personne ou non.
En tout cas, si on ne fait pas ces contrôles, je ne sais pas, il y
a peut-être des choses.
M. Berthiaume: Je peux répondre.
M. Burns: Voulez-vous attendre, pour répondre à la
deuxième question, que M. Desmeules me réponde à la
première?
M. Larose: C'est à votre choix.
M. Burns: Je ne veux pas mêler le problème.
M. Berthiaume: Lorsqu'en 1972 on nous a
référé l'affaire du Parlementaire, on a demandé,
avant de prendre toute cette patente, au vérificateur de faire la
vérification des comptes.
A ce moment-là, après étude, on a
réalisé qu'il y avait fraude au Parlementaire, par des
employés du café. L'enquête a été
poussée plus loin, cela a été...
M. Bellemare (Johnson): En quelle année? En 1972?
M. Berthiaume: En 1972, oui. Le 1er avril 1972, cela nous a
été donné avec...
La fraude remonte à 1971?
En 1970/71, alors qu'on n'avait aucun contrôle là-dessus.
C'était exploité par le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche. Il y a plusieurs rapports qui ont
été préparés par le ministère de la Justice,
par les fonctionnaires du contrôleur des finances. C'est cela.
C'était de la fraude de personnel occasionnel qui travaillait au
Parlementaire. C'est lorsqu'on a reçu toute l'affaire du Parlementaire,
que cela s'est découvert?
M. Burns: C'est une hypothèque qu'on vous a
transférée en même temps qu'on vous a
transféré le restaurant?
M. Berthiaume: C'est cela. Ce ne sont pas des mauvaises
créances, ce sont des...
M. Burns: Cela répond très bien à ma
question. Je voulais savoir si c'étaient des mauvaises créances
ou si c'était autre chose. Vous me dites que c'est autre chose.
Quant à la deuxième question...
M. Berthiaume: Je veux juste faire remarquer, M. le
Président, qu'il y a une légère hésitation à
répondre, parce que je me demandais jusqu'à quel point les cas
des fraudeurs avaient été réglés. On m'a
répondu oui. Si l'affaire était encore devant les tribunaux ou
quelque chose du genre, à ce moment-là, il pourrait y avoir
encore un certain doute sur l'opportunité de répondre.
M. Burns: Je n'ai surtout pas demandé de noms. Je n'ai
même pas spécifiquement demandé de noms.
M. Berthiaume: D'accord. C'est juste pour expliquer
l'hésitation.
M. Burns: D'accord. Quant aux comptes de certains
ministères qui ont été radiés, comptes au montant
de $11,547 encore une fois, je le répète, parce que cela
me jette complètement à terre quand on dit que ces comptes
sont radiés sous prétexte que les ministères
concernés n'avaient pas comptabilisé la dépense s'y
rattachant. Est-ce que je peux avoir des détails là-dessus?
M. Vien: En somme, il s'agit de transactions
interministérielles. Selon une instruction du contrôleur des
finances, on devait voir à ce que les comptes interministériels
concordent. Pour qu'il y ait concordance, on leur a demandé d'enlever
cette dépense de leurs livres, d'enlever ce compte à recevoir de
leurs livres, pour que cela concorde avec les livres du ministère
concerné, le ministère qui leur devait de l'argent. C'est
simplement cela.
M. Burns: C'est une pure et simple opération comptable,
mais...
M. Vien: C'est pour permettre que les comptes
interministères soient en accord. C'est simplement pour cela. Ce qu'on
critique là-dedans, c'est que ce n'est pas une raison suffisante pour ne
pas inscrire, soit un compte à recevoir, soit un compte à
payer.
M. Burns: C'est-à-dire qu'habituellement, en bonne
comptabilité, il doit y avoir une entrée et une sortie, si on
veut faire un équilibre quelque part. Il n'y a pas eu l'opération
comptable requise?
M. Vien: II y avait un revenu, il avait gagné et il
était à recevoir. On aurait dû le laisser comme compte
à recevoir. Peu importe si l'autre ministère avait omis
d'inscrire sa dépense.
M. Burns: Mais comment se peut-il, là-dessus, que des
ministères puissent faire, à l'endroit de l'Assemblée
nationale, des comptes qui pour eux sont à payer et pour
l'Assemblée nationale, à recevoir et qu'à un moment
donné, pour des raisons de procédure comptable, le tout doive
être mis de côté, envoyé au panier, à toutes
fins pratiques?
M. Vien: Ce n'est pas envoyé au panier. C'est inscrit dans
l'année suivante. Ces montants vont être inscrits l'année
suivante, dans les comptes de l'Assemblée nationale.
Cela a été corrigé l'année suivante.
M. Burns: D'accord, cela a été corrigé par
la suite.
Une Voix: C'est un conflit de directives.
M. Bellemare (Johnson): J'aurais une question à poser au
vérificateur et aux autorités de l'Assemblée nationale.
Dans le rapport 1972/73, on a mentionné que certaines sommes d'argent
qui auraient dû être payées pendant l'exercice financier ont
été payées sur l'autre budget. Je pense qu'en 1971/72,
$100,000 ont été payés sur le budget de 1973. En 1972/73,
$90,000 ont été payés sur le budget de 1974. Il n'est pas
question, maintenant, dans le rapport de 1974, de ces articles.
L'Assemblée nationale a-t-elle suivi vos recommandations et ne se
permet-elle plus de payer, sur un budget subséquent, ces dépenses
qui n'ont pas été rapportées au 31 mars de l'année
en cours?
M. Larose: La réponse est que cette situation que l'on a
vue ne s'est pas présentée au 31 mars 1974. Il n'y avait pas de
comptes à payer d'un montant suffisant qui auraient justifié
qu'on le mentionne au rapport, qui étaient en suspens au 31...
M. Bellemare (Johnson): II n'y en avait plus? M. Larose:
II n'y en avait pas au 31 mars 1974.
M. Bellemare (Johnson): Vu le fait que vous l'aviez
mentionné en 1972 et en 1973, le correctif a été
apporté. A la fin de l'année financière, Ie31 mars 1974,
rien n'existait à l'Assemblée nationale qui n'était pas
payable sur le budget de 1975.
M. Larose: De toute façon, le montant n'était pas
suffisant pour le justifier avant cela, s'il y en avait.
M. Bellemare (Johnson): Cette pratique de non-inscription a
cessé?
M. Berthiaume: Je ne voudrais pas qu'on soit induit en erreur
dans cette affaire. C'est que, dans l'ensemble, dans les opérations du
gouvernement, quand on ferme les comptes le 31 mars, il y a un certain nombre
de comptes qui ne sont pas connus au 31 mars. Il y en aura toujours.
L'exemple qu'on me souligne, ce sont les frais de voyage de
députés qui peuvent arriver six mois après. Dans
l'ensemble des opérations du gouvernement, il y en a pour $10 millions
sur un budget d'environ $8 milliards. A toutes fins pratiques, cela
représente une demi-journée d'opération, à peu
près. Je pense que c'est une performance assez exceptionnelle de pouvoir
avoir, au 31 mars, tous ses comptes à recevoir, de savoir ce qu'ils
sont, sauf pour ces $10 millions.
C'est sûr que le Vérificateur général doit le
noter ou qu'il tient à le noter. Je ne sais pas s'il doit, mais il
tient, chaque année, à noter le montant à chacun des
ministères. Cela fait partie de ses commentaires généraux
au début, aussi bien qu'à chacun des ministères. Quand on
parle des $100,000 en question, c'est de cette nature, où on peut ne pas
savoir, au 31 mars, quels sont les comptes à recevoir. Ils sont
reportés à l'exercice financier suivant.
Je me permets de souligner, pour les gens qui font ce travail dans
d'autres ministères aussi bien qu'au ministère des Finances, que
c'est une performance exceptionnelle par rapport à celle des autres
provinces. L'Ontario, par exemple, qui a un budget plus gros que le
nôtre, a, par rapport à nos $10 millions, un montant de $100
millions. C'est l'ordre de grandeur.
M. Burns: Pendant que nous sommes sur ce problème,
j'aimerais en soulever un qui est très rapproché et qui
relève, M. le vérificateur, dans votre rapport, du contrôle
interne de l'Assemblée nationale, toujours à la page 4-47 du
rapport de 1973/74, en particulier le compte en fidéicommis du comptable
de l'Assemblée nationale où vous nous dites que ce compte de
banque qui, en principe, doit être utilisé pour verser rapidement
des avances pour frais de voyage et, à l'occasion, pour accorder aux
nouveaux employés des avances sur salaires récupérables
dès que le paiement de leur rémunération est
effectué, a été utilisé à d'autres fins. En
particulier, vous signalez que, lors de l'analyse des opérations de ce
compte, vous avez constaté que ce compte servait parfois à verser
des avances à des fonctionnaires permanents de l'Assemblée
nationale.
Je cite la dernière phrase de ce paragraphe: "Cette pratique
injustifiée et irrégulière devrait être strictement
interdite". Pouvez-vous expliciter ce paragraphe que je viens de citer et, en
particulier, cette pratique que vous qualifiez d'injustifiée et
d'irrégu-lière qui devrait être strictement interdite? Y
a-t-il d'autres cas que des cas d'avances à des fonctionnaires
permanents? J'aimerais aussi savoir pour quels montants ces avances sont
faites.
M. Vien: Pour ce qui est des montants... Entretemps, c'est un
compte d'avances qui totalise $10,000. Des avances, si ma mémoire est
bonne, ont atteint $1,350.
M. Burns: Pourquoi ces avances?
M. Vien: Ce sont les avances, on ne sait pas trop pourquoi. Ce
n'était pas pour des voyages effectués.
M. Burns: Ce n'était pas pour des salaires, puisque
c'étaient des employés permanents.
M. Vien: Ce n'était pas pour des salaires non plus.
C'étaient des avances à des employés permanents.
M. Burns: Vous n'avez pas plus de détails sur la nature
même de ces avances?
M. Vien: Le pourquoi des avances, on ne nous l'a pas dit.
M. Burns: Elles étaient autorisée par qui?
M. Vien: J'imagine qu'elles étaient autorisée par
le... Je ne me souviens pas qui avait signé. C'est probablement le
sous-ministre, le sous-chef.
M. Larose: Une chose est certaine, c'est qu'on n'a pas
constaté qu'elles n'étaient pas autorisées de la
même façon qu'une avance pour les frais de voyage, une autre
avance à l'intérieur de... La nature de l'avance n'était
pas de celle qu'on pouvait normalement avoir, pour lesquelles le compte a
été créé.
M. Burns: D'ailleurs, vous êtes bien clair là-dessus
et je ne vous blâme pas. Vous êtes bien clair, vous parlez
d'avances injustifiées régulières. C'est une pratique qui
doit être strictement interdite. Peut-être que le ministre peut
nous donner maintenant une réponse là-dessus.
M. Berthiaume: Oui, je pense que la position du
Vérificateur général a été acceptée
par tout le monde concerné. Le compte en question a été
transféré au service de la comptabilité le 1er août.
Depuis la présentation du rapport du vérificateur, il est
utilisé pour les fins seules auxquelles il est destiné.
M. Burns: Est-ce que le ministre est en mesure de nous dire quels
étaient les buts de ces avances à l'époque?
M. Berthiaume: Je pense que M. Desmeules pourrait donner les
explications, ou M. Breton.
Ce qui est arrivé, c'est que souventefois le système de
paye de gestion du personnel intégré ne sortait pas le
chèque régulier d'un employé permanent, ou il arrivait
encore que certains employés étaient engagés, et la paye
retardait à sortir à cause de certains rejets. Alors, il est
arrivé qu'on s'est servi du compte "in trust" de frais de voyage pour
effectuer des avances ou des traitements gagnés mais non perçus.
Par la suite, un CT a été émis par le Conseil du
trésor à partir du 1er avril pour créer un compte
spécial pour ces cas.
C'est cela. Au service du personnel, je pense.
Au service du personnel.
M. Burns: Ah bon! De toute façon, c'est corrigé
cette situation.
M. Berthiaume: La situation est corrigée.
M. Burns: Bon. Toujours dans le rapport de 1973-74, j'aimerais
poser une seule question relativement à la bibliothèque et
à la remarque qui se trouve dans le rapport. Vous nous dites, M. le
vérificateur, que "l'inventaire physique du contenu de la
bibliothèque devrait être pris d'une façon plus
régulière afin de s'assurer que le registre permanent des
inventaires des volumes et des documents est exact". Est-ce à dire que
vous trouvez que l'inventaire ou le registre permanent des inventaires des
volumes et des documents est inexact? Je vais en profiter pour vous poser la
même question qui y est reliée. Vous continuez en disant: "II
importerait également que soient précisées les
responsabilités quant à l'exercice des contrôles
nécessaires pour assurer la conservation des peintures, statues et
autres objets d'art du gouverne- ment, confiés par la Loi de la
Législature à l'Assemblée nationale". Est-ce que vous
pouvez nous donner, si vous voulez, un peu plus de jus autour de cette remarque
que vous faites?
M. Vien: Au sujet de la bibliothèque... M. Burns:
C'est à la page 4-48.
M. Vien: ... il s'agit des livres qui sont remisés ou
entreposés, on se plaint qu'on ne fasse l'inventaire physique, le
décompte physique de ces articles seulement tous les cinq ans. Pour ce
qui est de la deuxième partie...
M. Burns: Est-ce à dire que vous suggéreriez que
l'inventaire soit fait de façon plus régulière?
M. Vien: Plus fréquente, sûrement.
M. Burns: D'accord.
M. Vien: Pour ce qui est de la deuxième...
M. Burns: Excusez. Pendant qu'on est sur ce sujet, est-ce que
vous avez constaté que, l'inventaire n'étant pas fait de
façon aussi régulière, il y a des volumes dont on peut
difficilement retracer l'itinéraire, si on peut dire?
M. Vien: Nous ne sommes pas allés jusque-là. Nous
ne sommes pas en mesure de...
M. Burns: Ce que vous voudriez dans le fond, c'est un meilleur
contrôle sans avoir de...
M. Vien: Un meilleur contrôle par un décompte
physique plus fréquent.
M. Burns: D'accord
M. Bellemare (Johnson): II y avait autrefois, dans le bureau du
ministère du Travail, une magnifique horloge et, à
côté, deux magnifiques chandeliers d'un prix inestimables. Je suis
retourné dans ce bureau, qui est maintenant le centre d'accueil, le
salon de la presse, et je sais où est l'horloge, parce que quelqu'un de
responsable a pris sous sa responsabilité, je pense, le soin de la
garder, mais les deux candélabres sont disparus. Je ne sais pas si vous
avez noté cela dans vos rapports. Je ne sais pas si c'était pour
éclairer Diogène à la recherche d'un homme, mais ces deux
candélabres sont disparus. Quelqu'un m'a dit qu'il avait confié
l'enquête au ministère de la Justice. Je ne sais pas s'il y a eu
des rapports qui ont été faits, parce que ce sont des biens qui
appartenaient sûrement à la province. Je peux vous garantir que je
n'avais pas la force de les transporter, moi. C'était trop pesant. Et
même si je l'avais eue, je ne leur aurais pas touché.
Mais c'est sûr et certain que sur le foyer, dans ce magnifique
bureau où était le ministre du Travail autrefois, il y avait une
horloge d'un grand prix. Je sais où est l'horloge présentement.
Où est-elle? Elle est en possession d'un homme très responsable
et qui la garde précieusement. Mais
les deux candélabres, par exemple, sont disparus depuis plusieurs
années. J'ai une photographie, si cela peut vous aider, de ces deux
candélabres, que j'ai prise à la suite, probablement, d'un geste
de haut patronage, comme disent mes adversaires.
Je voudrais savoir si le ministère de la Justice a pris des
moyens pour essayer de trouver ces deux magnifiques candélabres qui sont
disparus.
M. Larose: Je pense bien qu'il faudrait poser la question au
ministère de la Justice, j'imagine, si vous avez déjà
confié...
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais vu que vous parlez de statues
et que vous parlez, dans votre rapport...
M. Burns: II n'avait pas répondu encore
là-dessus.
M. Bellemare (Johnson): Non? Ah bon! Les contrôles
nécessaires pour assurer la conservation des peintures, des statues, des
horloges et des oeuvres de prix.
M. Berthiaume: Les statuts refondus.
M. Bellemare (Johnson): Oui, les statuts refondus. "C'ta-tu vous,
ou bien si c'ta pas vous?"
M. Burns: Vous ne cherchez pas les gens qui ont violé les
statues.
M. Bellemare (Johnson): Ah non!
M. Berthiaume: II n'y en a pas une qui saigne
là-dedans.
M. Burns: Vous vous apprêtiez, je pense, à
répondre à la deuxième question quant à la fin du
paragraphe.
M. Vien: Ce qu'on a voulu couvrir par là, c'est le
contrôle sur ces choses, peintures, statues et candélabres aussi.
Actuellement, c'est prévu par la Loi de la Législature. C'est
prévu que ce devrait être le bibliothécaire qui a le
contrôle là-dessus, mais, en pratique, c'est le ministère
des Travaux publics qui a ces biens en sa possession.
Ce qu'on a voulu dire, c'est qu'il faudrait, en somme, établir
légalement si c'est encore le bibliothécaire qui est responsable
de ces choses.
On demande de préciser les responsables. C'est la partie
importante de notre phrase.
M. Burns: Je comprends exactement le sens de votre remarque.
Merci!
M. Bellemare (Johnson): On est en train de refondre la loi.
J'espère que cela va être remis dedans.
M. Vien: Je l'espère aussi.
M. Berthiaume: Je peux, peut-être, répondre aux deux
questions, une, concernant les livres, la bibliothèque, et l'autre,
concernant les objets d'art ou les objets de valeur qui peuvent être
là.
Le président, suite aux remarques du Vérificateur
général, a entrepris un inventaire nouveau des livres. Il y a
500,000 volumes, soit dit en passant; alors, c'est une tâche
énorme. Le dernier inventaire physique avait été pris en
1972. Entre inventaires, le bibliothécaire en contrôlant les
entrées et les sorties, est en mesure de donner, annuellement, à
l'Assemblée nationale l'inventaire calculé. Il y a cet
inventaire, qui est en cours, qui permettra, à nouveau, de
déterminer l'exactitude de l'inventaire calculé par rapport
à un inventaire physique.
En ce qui concerne les livres, peintures, statues, etc., il semble que
la loi ne soit pas très claire là-dessus. Il y a un peu de
coutume là-dedans en ce qui regarde les Travaux publics et il y a aussi
les droits du ministère des Affaires culturelles par le Musée du
Québec. Le président me signale qu'il a l'intention, à la
première occasion, de clarifier, par voie législative, les
responsabilités de chacun en ce qui concerne ces objets.
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez pas d'autre explication pour
mes candélabres?
M. Berthiaume: Pour ce cas spécifique, non.
M. Bellemare (Johnson): Je vais continuer mes recherches.
M. Burns: M. le Président, j'aurais tout simplement
cela va terminer deux brèves questions qui ont trait aux
constatations qui apparaissent dans le rapport de 1972/73.
L'une concerne le passif qui résulte des engagements du
gouvernement relatifs au régime de retraite des députés
qui, selon vous, M. le vérificateur, n'apparaît pas au livre ou en
note aux états financiers.
Comme cette remarque n'apparaît pas dans le rapport
subséquent, je présume qu'on y a apporté des
correctifs.
M. Larose: Non. Il ne faudrait pas dire... Evidemment, je pense
que...
M. Burns: Est-ce que je présume trop? M. Larose:
Oui. Vous présumez trop.
M. Burns: Très bien. Je veux vous demander vos
commentaires là-dessus...
M. Larose: D'accord.
M. Burns: ... si vous voulez préciser.
M. Larose: Je voudrais tout simplement mentionner que le fait
qu'une année, on ne reprend pas une remarque de l'année
précédente, ne veut pas nécessairement dire qu'elle ne
s'applique
plus. Dans des cas, cela pourrait être vrai. Dans d'autres cas,
cela pourrait...
M. Burns: Alors, cela veut dire que, lorsque vous vous
répétez, c'est vraiment très sérieux. J'ai un cas
au ministère de la Justice sur lequel on reviendra. J'ai un cas, au
sujet duquel, dans les trois derniers rapports, vous avez
répété la même chose, savoir une certaine
comptabilité de la Sûreté du Québec. En tout cas, on
y reviendra plus tard.
M. Larose: Dans ce cas, nous nous étions
répétés. Si vous remarquez à la page 4-47, on dit
au passif éventuel: "Le passif résultant des obligations du
gouvernement relatives au régime de retraite des députés
n'apparaît pas aux données financières de
l'Assemblée nationale."
M. Burns: D'accord. Vous avez raison. M. Larose: On
l'avait répété. M. Burns: Oui.
M. Larose: Ce n'était pas corrigé au 31 mars
1974.
M. Burns: D'accord. Alors, ce n'était pas corrigé.
Maintenant, quel est l'effet, selon votre point de vue, de ne pas faire
apparaître au livre ou en note aux états financiers les
engagements du gouvernement relativement au régime de retraite des
députés?
M. Larose: L'effet annuel est de réduire de la
dépense du gouvernement, concernant sa participation, son coût
pour l'acquisition d'une pension à être versée à des
députés dans des années futures; c'est l'effet que,
annuellement, il manque une dépense correspondante. Le
député verse... C'est contributoire, je pense?
M. Burns: Oui, c'est cela.
M. Larose: Le député verse sa contribution, mais
celle du gouvernement n'apparaît pas. Elle n'est pas aux dépenses.
Alors, la partie de la dépense du gouvernement n'est pas là.
Deuxièmement...
M. Burns: Je m'excuse. Vous pourrez continuer par la suite, mais
seulement parce que cela provoque une question ou une question accessoire. Vous
a-t-on dit que c'était un fonds de retraite qu'on appelle
communément un "pay-as-you-go" et, dans ce sens, le gouvernement avait
décidé de ne pas contribuer ou ne vous a-t-on pas donné
d'explication?
M. Larose: Tout l'ensemble des régimes de retraite du
gouvernement jusqu'à l'introduction du nouveau régime du RREGOP
fonctionnait d'après le système du "pay-as-you-go". Alors,
celui-là n'était pas différent des autres.
M. Burns: Bon.
M. Larose: Mais pour tous les systèmes aussi, le passif ou
la dépense du gouvernement comme contribution de l'employeur
n'apparaît pas comme dépense de l'année, pour tous les
anciens systèmes. Deuxièmement, au bilan du gouvernement, la
dette du gouvernement envers ses fonctionnaires déjà
retraités et qui reçoivent une pension, comme envers les
fonctionnaires, actuellement au travail et qui s'accumulent une pension,
n'apparaît pas dans le moment. Alors, les conséquences sont
doubles. A l'endroit des députés, la conséquence est la
même.
M. Burns: On ne vous a pas donné de réponse en
milieu responsable du côté gouvernemental relativement à
cette remarque que vous avez faite et que vous avez
répétée?
M. Larose: II faut se référer, à ce moment,
au plan comptable du gouvernement qui dit que c'est la politique
acceptée par le gouvernement de traiter... On sait que le gouvernement a
accepté comme politique de fonctionner selon le "pay-as-you-go ",
concernant ces fonds de pension.
Alors, c'est officiellement dit tel quel dans le plan comptable
adopté par arrêté en conseil, par le Conseil du
trésor.
M. Burns: Et vous, sur le plan comptable, trouveriez infiniment
souhaitable que les engagements gouvernementaux soient précisés
et soient comptabilisés.
M. Larose: Oui, parce que nous considérons que c'est plus
qu'un engagement. C'est une dette réelle. A ce moment, à notre
avis, elle devrait paraître dans les états financiers du
gouvernement.
M. Burns: Et finalement je pense qu'on y a touché
un peu tout à l'heure je reviens quand même à la
page 3-49 de votre rapport de 1972/73.
Dans vos constatations, vous mentionnez que "Les résultats
d'opération du Café du Parlement ne tiennent pas compte des
inventaires du début et de la fin de l'année financière.
Cette pratique est acceptable au niveau de la présentation des
résultats à l'Assemblée nationale mais il serait
souhaitable qu'on établisse ledit inventaire afin d'avoir une
information supplémentaire pour fins de contrôle de gestion
interne efficace." A-t-on apporté des correctifs à cette
recommandation?
M. Vien: C'est la même chose.
M. Larose: Ce qu'on voulait dire, c'est que pour les fins de
contrôle interne... Evidemment, on ne s'attend pas à ce qu'il y
ait des inventaires qui paraissent au bilan du gouvernement.
M. Burns: Je pense que j'ai très bien compris votre
remarque là-dessus.
M. Larose: Maintenant, on voudrait que cela
se fasse au niveau du... Par exemple, pour savoir si le restaurant
lui-même est profitable ou dans quelle mesure il gagne de l'argent ou il
en perd, il faut tenir compte des inventaires au niveau de la gestion du
restaurant lui-même. On voudrait qu'il y ait au moins des inventaires
mensuels, je pense bien, des inventaires normalement mensuels qui iraient
dedans pour des fins de gestion. Je laisserais peut-être M. Desmeules ou
M. Breton répondre pour savoir si un correctif a été
apporté à cela.
M. Berthiaume: Cela se fait mensuellement. M. Burns: Je
n'ai pas d'autres questions.
M. Bellemare (Johnson): La seule et la dernière, c'est que
dans le rapport 1974 le vérificateur a étudié la gestion
du personnel de l'Assemblée nationale. Parmi les anomalies qu'il a
décelées figure celle que vous avez citée, par exemple,
quant au Placement étudiant, conformément au CT 69760, qui n'a
pas été toujours suivi. Je serais désireux de
connaître votre raison sur cette observation.
M. Vien: II y avait toute une procédure d'établie
en rapport avec le Placement étudiant; il fallait passer par un
organisme qui s'appelait le Placement étudiant. Dans certains cas, on
n'est pas passé par lui. Il y avait au moins cette lacune.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que cela causait un
préjudice?
M. Vien: C'est une procédure qui était
tracée.
M. Burns: Peut-être que M. le ministre veut répondre
à cela?
M. Berthiaume: Oui. Le président m'informe que pour
l'année 1974 et l'année 1975 l'embauchage d'étudiants a
été fait par la direction du personnel, qui s'est
conformée en tout point aux directives émises à ce
sujet.
M. Burns: Est-ce qu'il s'agit de l'embauchage d'étudiants
en stage, si on peut...
M. Berthiaume: Non, le service de placement étudiant.
M. Burns: Le service de placement étudiant
exclusivement.
M. Berthiaume: Oui.
M. Burns: Ces gens-là ont été
affectés à quels services ou à quelles personnes?
M. Berthiaume: Peut-être que M. Desmeules peut
répondre.
A divers services, soit au secrétariat des commissions, pour
actionner des machines en dehors des heures. Lorsque le vérificateur
fait rapport...
M. Burns: A quels autres endroits? Vous aviez commencé
à énumérer des services.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y en a qui sont
cicérones?
M. Berthiaume: Non. Il y en a qui agissent à la
bibliothèque, il y en a qui agissent dans différents services.
C'est surtout au temps de la session. Lorsqu'on disait qu'il y en avait
quelques-uns qui n'avaient pas passé par le placement étudiant,
c'est qu'on a tenu compte des échelles de salaires du placement
étudiant. Pour le travail qu'on leur faisait faire, les heures qu'on
leur faisait faire c'était surtout les soirs de session
pour faire fonctionner des machines à photocopier ou ces
choses-là on aurait eu à payer un étudiant $6,000, $7,000,
$8,000 pour le nombre d'heures qu'il était appelé. Ce
n'était pas justifié d'utiliser le moyen du placement
étudiant, où il fallait qu'on suive des échelles de
salaires où il aurait été payé plus cher...
M. Bellemare (Johnson): D'après le rapport qui est fait
par le président...
M. Berthiaume: L'an dernier, on a essayé d'obvier à
cela en passant directement par le placement étudiant et c'est normal
maintenant.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai plus d'autres questions.
Le Président (M. Picard): Pas d'autres questions. La
commission va suspendre ses travaux pour cinq minutes, après quoi nous
prendrons la Fonction publique.
(Suspension de la séance à 16 h 24)
Reprise de la séance à 16 h 45
M. Picard (président de la commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
La commission continuera maintenant l'étude des rapports du
vérificateur en ce qui a trait à la Fonction publique.
Fonction publique
Le Président (M. Picard): Le député de
Maisonneuve, leader parlementaire de l'Opposition officielle.
M. Burns: M. le Président, j'ai d'abord une question sur
les constatations qui apparaissent à la page 4-101, relativement aux
remboursements déduits de la dépense non comptabilisés et
pour que la question soit claire, je pense que c'est préférable
que je lise l'extrait ou le paragraphe en question: "Un montant approximatif de
$2,400,000 n'a pas été inscrit aux livres au 31 mars 1974
relativement à des remboursements ayant trait aux déductions
à la source couvrant les mois de février et mars 1974, concernant
particulièrement la cotisation des employés versée pour le
régime de retraite des fonctionnaires et non-déduites de la
dépense".
Le rapport du vérificateur continue de la façon suivante
en disant: "A notre avis, les autorités du ministère auraient
dû effectuer les journalisations nécessaires afin de comptabiliser
ces remboursements dans l'année sous examen, plutôt que dans
l'année subséquente".
Je n'ai pas à vous faire un aveu d'ignorance, M. le
vérificateur, mais j'aimerais, pour mieux comprendre cet
énoncé, que vous fassiez quelques remarques qui nous
permettraient de savoir, exactement, en quoi vous trouvez que ce montant de
$2,400,000, qui semble-t-il, aurait dû être inscrit aux livres du
31 mars 1974... Quel effet cela peut-il avoir? Comment se fait-il que cela vous
préoccupe au point d'en faire un paragraphe précis dans vos
constatations?
M. Chabot (Gilles): Je dois répondre en ce sens que, dans
le passé, les cotisations des employés, versées par un
régime de retraite des fonctionnaires en fin d'année, ont
toujours été comptabilisées sur une base de caisse.
Alors, à ce moment-là, les responsables du service de la
comptabilité ont comptabilisé sous forme de caisse, en ce sens
que, les cotisations de février et mars 1974 ont été
versées au fonds consolidé en avril 1974. Ce qui a amené
à créer des recettes en 1974 pour avoir des revenus de 1974/75.
Alors qu'effectivement c'étaient des cotisations qui étaient
déduites des salaires qui ont été gagnés en
1973/74; la dépense avait été passée aux
crédits, mais le remboursement de ces cotisations n'avait pas
été déclaré en 1973/74; c'est dans ce sens que
ça été signalé.
M. Burns: II est physiquement possible de le faire avant la fin
de l'année civile en question?
M. Chabot (Gilles): Etant donné que nous... c'est
possible, parce qu'on ferme le 30 avril de l'année suivante; alors, par
une "journalisation", il y a possibilité de le faire, non pas sous forme
de recettes, mais sous forme de comptes à recevoir. Alors on crée
un compte à recevoir et on crédite le revenu en
conséquence, $2,400,000. D'ailleurs cette remarque-là qu'on a
faite, pour l'année qui suit, on m'a informé que c'était
corrigé, que ce problème-là n'existe plus.
M. Burns: Est-ce que votre remarque valait pour les cotisations
des employés et les cotisations de l'employeur également?
M. Chabot (Gilles): L'employeur ne paie pas, ce sont les
fonctionnaires; le gouvernement ne paie pas de contributions; c'est seulement
la cotisation déduite de l'employé.
M. Burns: D'accord.
M. Bellemare (Johnson): Dans votre rapport de 1974...
M. Berthiaume: Est-ce qu'on me permettrait d'ajouter juste un
commentaire? Quand on demande: Est-ce que c'est possible de le faire?, dans un
sens, oui, et on a demandé justement que les dépôts se
fassent en mars plutôt qu'en avril, mais dans le cas précis des $2
millions en question, le dépôt avait été fait par la
CARR le 2 avril 1974 dans un cas et le 4 avril 1974 dans l'autre; étant
donné que nous étions sur une base de caisse et que ces
encaissements ont été faits, dans un cas, deux jours plus tard
et, dans l'autre cas, quatre jours plus tard, il n'était pas possible,
en avril, il était physiquement impossible de le faire, étant
donné que nous étions sur une base de caisse. Ce qui est
physiquement possible, c'est d'améliorer la date des
dépôts.
M. Bellemare (Johnson): Dans le même paragraphe, vous avez
les $30 millions qui représentaient les cotisations du régime de
retraite des enseignants, cela n'avait pas été inscrit aux livres
le 31 mars 1974. La raison invoquée est que les commissions scolaires
n'auraient pas fait parvenir leurs remises en fin d'année par
l'entremise de la Commission administrative du régime de retraite.
Est-ce que c'est la seule explication que vous avez à nous donner?
M. Couture (Roger): Ces $30 millions représentaient des
cotisations à remettre par les commissions scolaires. D'habitude,
d'après la loi des subventions aux commissions scolaires, elles sont
autorisées à les déduire à même les
subventions et ce montant a été relevé suivant les
encaissements faits du 1er avril 1974 au 30 novembre 1974. Cela était
d'année en année, régulièrement.
M. Bellemare (Johnson): Etant donné que vous attirez
l'attention, d'une manière spéciale, sur un montant net d'environ
$30 millions qui représentait toutes les cotisations du régime de
re-
traite des enseignants, est-ce que cela s'est corrigé en cours de
route?
M. Couture: Cela s'est corrigé à l'avènement
du régime, à partir du 1er juillet 1973; les commissions
scolaires remettent directement à la commission administrative leurs
cotisations perçues des employés.
M. Bellemare (Johnson): Mais il y a $313,981 qui n'ont pas
été enregistrés au 31 mars 1974 non plus, qui ont
été acquittés à même les crédits de
l'année financière 1974/75.
M. Couture: Ce sont des comptes à payer.
M. Bellemare (Johnson): Cela n'a pas été
acquitté au 31 mars de l'année en cours du budget, cela a
été acquitté seulement à même les
crédits financiers de 1974/75, c'est votre remarque qui est
contenue...
M. Couture: C'est un compte à payer; $30 millions, c'est
un compte à recevoir.
M. Bellemare (Johnson): Dans le rapport de 1973, il y a un
montant de $19,467 qui n'a pas été inscrit aux livres au 31 mars
1974. Est-ce qu'il y a une raison?
M. Couture: Cela peut être des comptes qui ne sont pas
connus au 31 mars ou qui n'ont pas été transmis au service de la
comptabilité du ministère ou pour différentes raisons, qui
sont en attente d'un CT ou quelque chose comme ça.
M. Bellemare (Johnson): A la suite de ces chiffres qui sont dans
votre rapport, le vérificateur dit que, dans les rapports 1972/73, le
contrôle des engagements est très difficile, les dossiers ne se
prêtent pas à la vérification. Est-ce que cela a
été corrigé en 1974 puisqu'on n'en reparle pas non plus,
on ne répète pas cette même allusion?
M. Larose: A quel endroit?
M. Bellemare (Johnson): Le vérificateur dit: "Le
contrôle des engagements est difficile et les dossiers ne se
prêtent pas à une telle vérification".
M. Berthiaume: Est-ce qu'il y a quelqu'un qui pourrait me dire
à quelle page?
M. Bellemare (Johnson): C'est dans le rapport 1972/73.
M. Berthiaume: 1972/73.
M. Bellemare (Johnson): C'est la page...
M. Larose: Page 3-98, je pense.
M. Bellemare (Johnson): Page 3-98 et l'autre, 1973, c'est la page
3-110.
M. Larose: Je pense que c'était le tenue du registre des
engagements et nous avions fait la même remarque concernant la tenue du
registre des engagements pour plusieurs ministères. La Loi de
l'administration financière demande au contrôleur des finances de
tenir un registre de tous les engagements qu'il prend, non seulement des
factures au moment où elles sont payées, mais un registre au
moment où l'engagement de dépenser est fait.
Nous avions constaté en 1971/72 comme en 1972/73 que, dans
plusieurs ministères, à notre point de vue, le registre des
engagements ne respectait pas les exigences de la loi. Nous l'avons
mentionné concernant le cas de la Fonction publique.
Pour l'année 1973/74, la remarque n'a pas été
répétée parce qu'il y a eu une amélioration
considérable de ce côté-là.
M. Bellemare (Johnson): Dans votre rapport, M. le
vérificateur, sur les mandats spéciaux, vous dites: Les
crédits accordés sous cette rubrique n'ont pas été
traités séparément des crédits votés; les
dépenses correspondantes n'ont même pas été
enregistrées à des comptes distincts. Je voudrais bien savoir
comment cela s'est produit.
M. Larose: Cela s'est produit de la façon suivante: En
vertu de la Loi de l'administration financière, à notre point de
vue, lorsqu'un mandat spécial est attribué, comme les fins du
mandat sont très spécifiques, il faut aussi que la
comptabilisation, que les engagements et que le mode de reddition de comptes
soient complètement distincts du crédit régulier. Dans ce
cas-là, cela ne l'a pas été. C'est ce que nous reprochons
au ministère.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que cela s'est
amélioré?
M. Larose: Si cela s'est amélioré? Remarquez bien
que, dans le cas des mandats spéciaux, un mandat spécial, c'est
pour une fois et il ne revient pas celui-là.
Pour l'année 1973/74, de mémoire, pour la dernière
année, nous n'avons pas eu beaucoup à faire de commentaires
là-dessus, parce que cela s'était amélioré, mais il
y avait aussi la question qu'il y avait eu beaucoup moins de mandats
spéciaux en 1973/74 que dans les années
précédentes.
M. Berthiaume: M. le Président, en effet, les opinions
juridiques sur la question étaient divergentes, celle du
Vérificateur général et celle du ministère.
Finalement, on s'est rallié et maintenant, elles sont
comptabilisées à part. Autrement dit...
M. Bellemare (Johnson): II n'y a pas de
répétition?
M. Berthiaume: Les mandats spéciaux ne sont pas
comptabilisés dans le programme du ministère. Ils sont
gardés séparément.
M. Bellemare (Johnson): Ils sont complètement
distincts.
M. Berthiaume: Maintenant.
M. Bellemare (Johnson): Depuis quand?
M. Berthiaume: L'automne 1973. En 1973/74.
M. Bellemare (Johnson): C'est le rapport... Le
vérificateur fait état de ses crédits...
M. Berthiaume: C'est en cours d'année. Cela finit le 31
mars 1973, le rapport auquel vous faites allusion.
M. Bellemare (Johnson): II n'y a pas eu de
répétition?
M. Berthiaume: On traite comme un crédit distinct les
sommes qui sont allouées par mandats spéciaux.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Larose: Je reviendrai peut-être sur la question des $30
millions, que vous avez soulevée tout à l'heure.
M. Burns: Avant cela, sur la question des mandats
spéciaux, si je comprends bien, ce sont des dépenses urgentes ou
des dépenses imprévues. Est-ce que vous avez le total de ces
montants, pour le ministère qu'on examine actuellement? Nous sommes dans
l'année 1972/73.
M. Larose: Pour quelle année?
M. Burns: 1972/73. Le député de Johnson vous posait
des questions à la page 398.
M. Larose: On va le retrouver.
A la page 1-25 du même rapport, vous trouvez que le mandat
spécial autorisé a été de $250,000 et il a
été dépensé $243,311 sur ce mandat-là.
M. Bellemare (Johnson): C'était pour quelles fins?
M. Larose: Hum! Hum!
M. Bellemare (Johnson): Hum!
M. Larose: C'est pour l'administration. De mémoire, je ne
peux pas vous répondre.
M. Bellemare (Johnson): C'est sûr et certain qu'on en avait
besoin.
M. Burns: Est-ce que, quand vous voyez... Il s'agirait, M. le
ministre, des dépenses...
M. Berthiaume: Lors de la dernière ronde des
négociations des conventions collectives...
M. Bellemare (Johnson): En 1943?
M. Berthiaume: Ah! Ah! Ah!
M. Bellemare (Johnson): En 1972?
M. Berthiaume: C'étaient les dépenses des
négociateurs gouvernementaux.
M. Burns: C'est cela, après la ronde de
négociations.
M. Berthiaume: C'est cela, leurs honoraires, les locations de
salles, les dépenses de séjour et de voyage.
M. Burns: C'est toute l'histoire du Holiday Inn et tout cela.
M. Bellemare (Johnson): Même la prison d'Orsainville.
M. Burns: La prison d'Orsainville émane d'un autre
budget.
M. Bellemare (Johnson): Ah! Ah! Mais c'est à cette
occasion-là?
M. Burns: Oui. C'est un peu après, mais c'est dans
l'exercice qui a suivi.
Est-ce que cela comprend les salaires des avocats Raynald Langlois et
autres, qui étaient là à ce moment-là?
M. Berthiaume: Cela comprend les honoraires des avocats...
M. Burns: Ces dépenses n'étaient pas
déjà prévues?
M. Berthiaume: C'était prévu dans un montant global
de $250,000. En fait, c'est cela. Il y avait Ré-jean Larouche et
plusieurs avocats, à différentes tables.
M. Burns: On l'avait mise de côté comme,
possiblement, se chiffrant aux alentours de $250,000. Il y en a $243,000 qui
ont été dépensés.
M. Berthiaume: C'est cela.
M. Burns: Est-ce une pratique habituelle du ministère,
lorsque des gens sont engagés à honoraires, de faire passer leurs
honoraires par voie de crédits spéciaux plutôt que par voie
d'articles budgétisés à l'intérieur des
crédits de chacun des ministères? En ce qui concerne une
année spéciale comme celle-là, ne devrait-on pas je
m'adresse au ministre en particulier alors qu'on prévoit une
ronde de négociations qui va demander un certain nombre d'honoraires
pour des gens qu'on a déjà acceptés comme
représentants du ministère, mettre cet article au budget comme
tel, plutôt que d'en faire un mandat spécial?
Une Voix: Présentement, c'est cela.
M. Berthiaume: II semble que, à l'époque, les
crédits n'avaient pas été prévus pour ce
montant.
M. Burns: M. le ministre, je m'excuse de vous interrompre, mais
je trouve cela anormal quand vous me dites que les crédits
n'étaient pas prévus, parce que l'on savait fort bien que cette
ronde de négociations s'en venait. On savait fort bien qu'on engageait
des spécialistes à honoraires, à l'extérieur des
compétences qui se trouvent dans le ministère de la Fonction
publique. En tout cas, on avait une approximation du tarif d'honoraires de ces
gens. Je trouve cela particulièrement étonnant qu'on utilise
cette méthode.
Le mandat spécial, si on revient à son origine, comme le
disait le Vérificateur général tout à l'heure
d'ailleurs, il a parfaitement raison; n'importe qui qui le dirait aurait
parfaitement raison c'est pour tenir compte des dépenses urgentes
et imprévues. Cela n'est pas une dépense urgente et
imprévue. Je ne m'en prends pas au rapport du Vérificateur
général. Sans vouloir déborder dans ce qui pourrait faire
l'objet d'une critique de ma part ou de la part de mon collègue de
Johnson, au niveau des crédits du ministère, lorsqu'on sait que
c'est une année... Par exemple, actuellement, on en vit une année
comme cela. On va peut-être nous arriver, encore une fois, l'année
prochaine, avec des mandats spéciaux pour des gens qu'on engage
actuellement à honoraires. Dieu sait qu'il y en a à
l'intérieur de...
M. Berthiaume: Tout ce que je peux dire au député
de Maisonneuve là-dessus, c'est que, pour l'année en cours, les
crédits sont prévus à cet article concernant la
négociation de conventions collectives.
M. Burns: Pour quelle raison ne l'avait-on pas prévu,
à ce moment?
M. Berthiaume: II faudrait que les négociations soient
beaucoup plus longues que prévu pour qu'on soit obligé, à
un moment donné, de procéder par mandat spécial. Mais ce
n'est pas ce qu'on prévoit.
M. Bellemare (Johnson): Cela se fait dans d'autres
ministères.
M. Berthiaume: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Vous avez $2.5 millions à la
Justice, qui vont revenir pour l'année, dans le rapport.
M. Berthiaume: Oui, je pense que la remarque du
député de Maisonneuve est assez bien fondée.
M. Bellemare (Johnson): Oui, il y a un mandat spécial de
$2.5 millions...
M. Berthiaume: Je pense que ce n'est pas le mandat spécial
que le député de Maisonneuve...
M. Bellemare (Johnson): ... pour payer du temps
supplémentaire à la police.
M. Berthiaume: Si vous me le permettez, M. le
député de Johnson, si je comprends bien le député
de Maisonneuve, ce n'est pas la technique du mandat spécial qui est
l'objet de ces remarques, mais le fait que, cette année, il n'y avait
rien qui était prévu aux crédits. C'est cela qui est le
fondement.
M. Burns: Et que ce soit normalement des dépenses
prévisibles.
M. Berthiaume: C'est cela, moins les estimations.
M. Burns: Je peux comprendre que, si cela vous coûte
$243,000 d'honoraires et de dépenses pour ces gens, à un moment
donné, vous ayez prévu $200,000 et que vous soyez allé
chercher les $43,000 ou les $50,000 qui vous manquaient. Je comprends cela,
mais, ce que je ne comprends pas, c'est qu'il n'y avait rien qui était
prévu et qu'on le faisait passer via la technique du mandat
spécial. C'est seulement cela que je vous suggérerais.
M. Berthiaume: C'est ce que j'ai compris. Tout ce que je peux
répondre, c'est que, pour les négociations qui sont en cours,
c'est prévu. Autrement dit, la situation est corrigée.
M. Déom: Seulement un éclaircissement. Ce n'est pas
parce que, à ce moment, les négociations avaient
été menées au début par le personnel de la Fonction
publique et que c'est uniquement dans le cours de la négociation qu'il y
a eu des modifications et qu'on a engagé des gens de
l'extérieur?
M. Bellemare (Johnson): Sur les tables de négociations,
à ce moment?
M. Déom: Oui.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, c'était le ministre, M.
L'Allier, qui avait commencé...
M. Déom: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): ... les négociations. En plein
milieu de son travail, on l'a fait sauter et on a nommé un bureau...
M. Déom: Je ne me rappelle pas les détails, mais je
sais que...
M. Bellemare (Johnson): Cela a été la
première bombe qui a éclaté.
M. Déom: ... à l'origine...
M. Bellemare (Johnson): La deuxième vient d'avoir lieu il
n'y a pas si longtemps.
M. Déom: ... c'était le personnel de la fonction
publique qui négociait. Ensuite, on a pris des gens de
l'extérieur. Alors, cela ne pouvait pas être
budgétisé.
M. Bellemare (Johnson): La deuxième a rapport aux
divisions.
M. Burns: M. le Président, j'ai une dernière
question relativement à ce ministère. Elle relève du
rapport 1973-74. Est-ce qu'il faut souligner la présence de l'ancien
député de Nicolet parmi nous qui vient conseiller son
collègue de Johnson?
M. Bellemare (Johnson): Oui, j'ai l'oreille bien fine. Il est
bien utile, à part cela.
M. Burns: Et à qui on souhaite la bienvenue.
M. Bellemare (Johnson): Cela ne sera pas bien longtemps...
M. Burns: Pas au député de Johnson, mais à
l'ancien député de Nicolet.
M. Bellemare (Johnson): II ne faudra pas bien des années
et vous le verrez à la table. Ne criez pas, cela commence.
Le Président (M. Picard): On s'éloigne quelque peu
du règlement. Est-ce que le député de Maisonneuve a une
question?
M. Burns: M. le Président, à cette heure, on peut
se permettre ces libertés.
M. Bellemare (Johnson): Ah oui, sûrement!
M. Burns: Ma dernière question se réfère
à la page 4-101 de votre rapport de 1973-74 où vous mentionnez
qu'un certain nombre de comptes à payer totalisant un montant de
$313,981 n'avait pas été, au 31 mars 1974, enregistré et a
été acquitté à même les crédits de
l'année financière suivante. Vous mentionnez en particulier
c'est l'objet de ma question dans la deuxième partie de
votre remarque, que $282,683 de cette somme de $313,000 sont tout simplement
"des allocations de vacances accumulées et des congés de maladie
lors des départs d'employés ainsi que les contributions à
titre d'employeur, aux bénéfices marginaux inhérents". Je
cite votre rapport, toujours à la page 4-101: "D'après les
explications obtenues du directeur du service comptable, ces dépenses
avaient fait l'objet de demandes de paiement auprès du ministère
des Finances avant la fin de l'année financière mais pour des
raisons autres que des crédits non disponibles, les demandes de paiement
ont été retournées au service comptable du
ministère". J'aimerais savoir quelles sont les raisons autres que la non
disponibilité de fonds qui ont forcé le retour de ces demandes de
paiement. Quand même, c'est $282,000 sur $313,000 de comptes à
payer qui ont été retournés et pas pour des questions de
crédits non disponibles. Est-ce que vous vous êtes enquis des
raisons autres, comme vous dites, que les crédits non disponibles qui
empêchaient le paiement, même si la demande a été
faite avant la fin de l'année financière en question?
M. Larose: En résumé, je pense, on ne nous a pas
donné de raisons strictes. Pour quelles raisons? Cela peut être
tout simplement que la documentation a été égarée
pendant un certain temps ou n'importe quoi.
M. Burns: Mais pourquoi...
M. Larose: De toute façon, ces comptes ont
été payés par la suite.
M. Burns: Mais pourquoi dites-vous, M. le vérificateur,
dans votre rapport, "pour des raisons autres que crédits non disponibles
"?
M. Larose: C'est parce qu'on a oublié de ...
M. Burns: Cela veut dire que vous avez
vérifié...
M. Larose: Qu'il y avait des crédits.
M. Burns: ... qu'il y avait des crédits disponibles.
M. Larose: Cela ne pouvait pas être parce qu'il manquait de
l'argent. L'argent était voté. Il y a eu d'autres raisons qu'on
n'a pas été capable de nous préciser.
M. Burns: A vous, on n'a pas dit quelles étaient ces
raisons?
M. Larose: Non, mais par la suite, les montants ont
été payés l'année suivante.
M. Burns: D'accord. Peut-être que le ministre a la
réponse de ces "raisons autres que crédits non disponibles".
M. Berthiaume: Les remarques du vérificateur sont bien
fondées, en fait. Quant à la raison qui avait été
invoquée par le service de comptabilité, étant
donné que ces comptes étaient arrivés tard dans le mois de
mars, le vérificateur en cause s'était dit qu'il n'avait pas le
temps de faire la vérification de ces comptes avant le 31 mars. Alors,
je pense que cela doit être considéré comme une erreur de
parcours. Ce n'est pas normal, parce qu'on aurait pu les comptabiliser comme
comptes à payer tels qu'ils apparaissaient à ce moment. Cela
aurait pu être fait, mais cela n'a pas été fait. C'est une
erreur de parcours.
M. Burns: Alors, il n'y a pas d'autres raisons... M.
Berthiaume: Non, puisque...
M. Burns: ... les crédits non disponibles n'étaient
pas une raison, une fois qu'on nous dit que c'est tout simplement une erreur,
à toutes fins pratiques, administrative.
Il n'y a pas d'autres raisons qui ont fait ce va-et-vient de demande et
de refus de paiement.
M. Berthiaume: Exactement!
M. Bellemare (Johnson): La dernière question, si
l'honorable député a terminé. C'est à la page 3-98,
où vous dites: "Les salaires et traitements apparaissant aux livres du
ministère n'ont pas été conciliés avec le rapport
des gains des employés". Et vous dites: "A notre avis, cette
conciliation, jugée non essentielle par les officiers du
ministère, devrait être faite."
Je voudrais bien que vous me donniez seulement un aperçu de ce
que sont les salaires et traitements qui devraient être conciliés
avec le rapport des gains des employés.
M. Couture: Ce sont les rapports des gains des employés
qui sortent du système intégré ou du système
d'informatique de la gestion du personnel.
M. Bellemare (Johnson): Je ne comprends rien. Habituellement, je
ne suis pas sourd...
M. Couture: Ce sont les rapports des gains des employés
qui sont produits par le système de paie du gouvernement, et avec les
cartes comptables du ministère. On nous a répondu que la
conciliation n'était pas jugée essentielle. Nous, on affirme
qu'elle devrait être faite, tout simplement. C'est en vue de
contrôler la dépense.
M. Bellemare (Johnson): Quel est le résultat pour
1974?
M. Larose: Cela a été fait en 1973/74.
M. Bellemare (Johnson): Cela a été fait en
1974?
M. Larose: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Cela a été
concilié?
M. Larose: C'est ça.
M. Bellemare (Johnson): C'est demeuré?
M. Larose: C'est ça.
M. Bellemare (Johnson): Merci! Je n'ai pas d'autres...
Le Président (M. Picard): D'autres questions sur ce
ministère de la Fonction publique?
M. Bellemare (Johnson): Non, pas pour moi.
Le Président (M. Picard): Messieurs, nous allons
maintenant procéder à l'étude du rapport des
vérificateurs sur le ministère de l'Immigration.
Le député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Non. C'est à l'honorable
leader...
Le Président (M. Picard): Vous étiez
prêt.
M. Bellemare (Johnson): Je suis prêt, mais écoutez,
je respecte...
Le Président (M. Picard): Le député de
Maisonneuve.
Immigration
M. Burns: Merci, M. le Président, et merci, M. le
député de Johnson. Je vais d'abord vous poser une question qui a
un caractère général relativement aux remarques que vous
faisiez dans votre rapport de 1972/73 particulièrement, M. le
vérificateur. Vous constatiez, et je cite à la page 3-100, qu'un
montant approximatif de $900,000 à percevoir du Canada relativement aux
frais encourus pour les cours à temps plein de la formation
professionnelle des adultes n'a pas été inscrit aux comptes
à recevoir au 31 mars 1973. La réclamation, continuez-vous,
n'avait pas été préparée et soumise aux
autorités fédérales. Seules les avances reçues ont
été comptabilisées comme revenus de l'année
financière 1972/73.
C'est une remarque qu'on retrouve au rapport de 1972/73 à la page
3-100.
Personnellement, je me pose la question et je vous avertis tout
de suite que je ne veux pas vous mêler, M. le vérificateur,
à une chicane politique qui pourrait survenir à la suite d'une de
mes questions là-dessus. Je suis obligé de constater quand
même l'énormité d'une telle erreur. $900,000 n'est pas
quelque chose qu'on oublie sur le coin d'un bureau, ce n'est pas quelque chose
qu'on oublie dans le fonds d'un tiroir, ce n'est pas quelque chose qu'on oublie
dans un bas de page et ce n'est pas quelque chose qu'on met d'une page à
l'autre en l'oubliant. Il me semble! $900,000!
Surtout lorsqu'on sait que les $900,000 représentent près
du tiers des contributions du ministère en question,
c'est-à-dire, à l'époque, $2,955,583. Et nonobstant le
fait parce que je trouve cela particulièrement important, vu que
c'est la première fois qu'on a l'occasion de vous poser la question
que le rapport du vérificateur de 1973/74 parle, et je cite, "de
l'effort déployé pour corriger l'omission du 31 mars 1973", je me
sens particulièrement justifié de vous poser une question qui a
un caractère global relativement à l'administration du
ministère de l'Immigration. Avec la précaution que j'ai prise
tout à l'heure, ne croyez-vous pas, et je m'adresse au
spécialiste, Vérificateur général, qu'une telle
erreur $900,000 oubliés Sur un budget de $2.5 millions
n'est pas indicative d'une mauvaise administration, simplement sur le plan
administratif de ce ministère?
M. Vien: Le montant n'aurait pas été compta-
bilisé au 31 mars 1973 pour la simple raison que la
réclamation au fédéral n'avait pas encore
été conclue pour cette année. C'est la raison que le
ministère nous a donnée, pour 1972/73.
M. Burns: Je reviens à ma question. Ne croyez-vous pas que
c'est un signe de mauvaise administration générale dans ce
ministère?
M. Vien: Je ne crois pas ...
M. Burns: On oublie de comptabiliser $900,000,
c'est-à-dire près du tiers d'un montant global venant du
fédéral, alors que déjà le budget de ce
ministère souffre d'une anémie totale. On n'a pas cru bon du
côté gouvernemental et je ne veux pas vous mêlera ces
chicanes de croire en l'immigration du Québec jusqu'à
maintenant. J'espère qu'on va changer d'attitude, mais peu importe. Ceci
est une affaire dont nous discuterons lors de l'étude des
crédits. Je reviens à l'ordre, M. le Président. Je
quittais un peu la ligne. Mais, sur le plan strictement administratif, n'est-ce
pas étonnant, pour le moins, pour vous, que ces $900,000 soient, dans un
si petit budget?
C'est cela, le cadre politique dans lequel on se retrouve. Ce n'est pas
le budget de $4 milliards du ministère de l'Education ou encore du
ministère des Affaires sociales. C'est un budget qui est minime.
M. Vien: J'admets comme vous que cela affecte
considérablement les données financières du
ministère de l'Immigration, à cause de l'importance du montant
à recevoir. Mais les employés avaient une directive du
contrôleur des finances qui disait qu'on ne comptabilise un montant
à recevoir que lorsqu'il est connu. La réclamation
définitive n'étant pas établie, ils n'ont pas jugé
à propos de comptabiliser le compte à recevoir.
M. Burns: Mais vous allez plus loin que cela dans votre rapport.
Si je prends le paragraphe qui suit celui que je viens de citer, vous dites,
toujours relativement à ce fameux compte à recevoir non inscrit:
"De plus, nous déplorons le fait que le ministère n'avait pas en
main les documents relatifs à l'acceptation des réclamations des
années antérieures, en vue d'être en mesure d'en
vérifier le règlement final. Il serait nécessaire,
à notre avis, que les officiers concernés prennent les
dispositions requises pour obtenir ces documents et compléter leur
travail."
Moi, je vous avoue que, quand j'arrive avec un cas aussi flagrant que
celui-là, je me pose des questions sur la façon dont ce
ministère est administré. Mais, peu importent les individus qui
sont dedans, je vous prie de croire que je ne veux pas faire de cela un "bag"
politique. Je vous parle, à vous, comme administrateur, comme personne
qui êtes notre conseiller en matière d'administration. Est-ce que
vous vous êtes penché sur ce problème, à notre avis,
grave au point de vue administratif? Est-ce que vous avez fait des
recommandations, est-ce que, par exemple, vous auriez re- commandé que
soit refait l'ensemble du système administratif du ministère de
l'Immigration?
Est-ce que ce sont des choses que vous avez envisagé de faire?
Est-ce que ce sont des choses que vous avez faites?
M. Larose: Ce que l'on peut mentionner là-dessus, c'est
que nous avons jugé la question suffisamment importante pour en faire
mention dans le rapport. Nous pensons que les choses que nous mentionnons dans
le rapport sont importantes et représentent des lacunes,
évidemment, des faiblesses administratives qu'il faut corriger.
Alors, dans ce cas particulier, nous avons vu une erreur, le fait qu'il
manquait dans les livres du ministère, à la fin de
l'année, un compte à recevoir de $900,000. A notre sens, c'est
important; surtout compte tenu du montant du budget, c'était encore plus
important et c'est pourquoi nous l'avons mentionné.
Maintenant, quant à savoir si nous avons, en tant que
vérificateurs, la responsabilité de porter un jugement sur tous
les gestes administratifs qui sont posés à l'intérieur des
ministères, je ne pense pas que nous ayons cette
responsabilité.
M. Burns: Sur le plan comptable, simplement sur le plan
comptable. Je ne vous parle pas, et je le répète, je ne le
répéterai pas trop souvent, je ne vous demande pas un jugement
politique; ce serait vous faire une offense directe que de vous demander cela
et je veux qu'on se comprenne très bien là-dessus. Ce n'est pas
un jugement politique que je vous demande de poser, c'est un jugement
administratif que je vous demande de poser.
M. Berthiaume: Je ne sais pas si le député de
Maisonneuve me permettrait de l'interrompre pour expliquer...
M. Burns: Oui, si vous voulez, après, c'est parce que
là, moi je pense que cela, c'est particulièrement important. Cela
c'est drôle, à mon avis, d'un Vérificateur
général, avec l'indépendance que ce poste comporte, de
poser des jugements administratifs sur des cas, à mon avis, exorbitants
comme celui-ci, de mauvaise administration. Cela, c'est mon jugement à
moi.
M. Berthiaume: Très bien, juste un commentaire, sans
répondre complètement, juste un commentaire...
M. Burns: Non, non, mais, je ne veux pas que vous vous perdiez
dans la brume.
M. Berthiaume: Non, non, absolument pas.
M. Burns: Voulez-vous attendre? Je veux juste revenir à
cette affaire et je veux aller, peut-être, un peu plus loin dans le
détail.
Est-ce que, dans la vérification que vous avez faite, de ces
900,000 qui n'apparaissaient pas, qui n'avaient même pas
été faites selon votre expression, la réclamation
n'avait pas été préparée
et soumise aux autorités vous signalez le cas des
années précédentes. Donc ce n'était pas nouveau.
Dans le paragraphe suivant, toujours à la page 3-100 et
là, encore une fois, je ne vous demande pas un jugement politique
est-ce que cela vous est apparu que les réclamations du ministère
de l'Immigration québécois, vis-à-vis du ministère
canadien, si on peut dire, sont faites de façon aveugle...,
c'est-à-dire, sans se poser la question sur le montant qui doit
être reçu par le gouvernement fédéral?
Vous apparaît-il, simplement au niveau comptable, que le
ministère québécois se fie purement, simplement et
aveuglément à ce qui peut lui provenir du côté
fédéral de ces fameuses ristournes en matière
d'immigration?
M. Bellemare (Johnson): D'ailleurs, M. le Président, le
vérificateur rapporte dans les trois rapports, 1971/72, 1972/73,
1973/74, qu'il se plaint du fait que le service comptable ne tient pas,
à proprement parler, de registre d'engagements; ça, au point de
vue comptable, comme dit l'honorable député de Maisonneuve, c'est
requis en vertu de la Loi de l'administration publique. Or, vous constatez,
dans trois rapports bien distincts, à trois reprises, que le service
comptable ne tient pas compte du registre des engagements.
M. Larose: J'aimerais commencer par répondre à la
question de M. Burns, est-ce que ça va?
M. Burns: Oui, oui, ça va.
M. Larose: Votre question est double, Vous me demandez,
strictement sur le plan comptable, si l'absence d'une créance de
$900,000, on juge cela comme étant sur un bilan, d'abord, qui montre des
actifs de $154,000, il devrait, probablement, montrer des actifs de $1,000,000
et un passif de $1,391,000 qui ne serait pas affecté, sur des revenus
qui représentent $3,000 000, et qui a des dépenses de $5,000,000,
au brut, avec des remboursements de $2,900,000 qui seraient augmentés
à $3,800,000 si on ajoutait ces $900,000. Vous demandez si c'est une
absence importante et moi, je vous dis oui, strictement sur le plan comptable,
c'est une absence importante, très importante.
Maintenant, je pense que, normalement, on aurait dû prendre les
dispositions nécessaires pour que cette réclamation apparaisse
dans les livres du ministère de l'Immigration au 31 mars 1974. Le fait
de ne pas l'avoir pris, c'est un manquement important.
M. Burns: Est-ce que vous avez pu déceler la
responsabilité attachée à ce manquement-là? Est-ce
que vous avez pu voir des raisons précises à ce
manquement-là?
M. Larose: La raison précise, c'est celle que mon
collègue vous a donnée tout à l'heure, la raison
précise, celle qu'on nous a fournie, en tout cas, c'est qu'on a comme
pratique de n'inscrire une réclamation qu'au moment où elle est
définiti- vement établie et elle n'a pas été
définitivement établie à temps.
M. Burns: Est-ce qu'on vous a dit comment on établissait
cette réclamation-là?
M. Larose: De mémoire, par exemple, je ne sais pas,
c'est...
M. Burns: C'est pour cela; je vous pose cette question-là,
M. Larose, en vous reliant à mon autre question, à savoir:
N'est-il pas exact qu'on se fie aveuglément à ce que le
fédéral peut bien daigner remettre au ministère de
l'Immigration québécois?
Le Président (M. Picard): Je crois qu'il y a une
question...
M. Larose: II y a...
M. Burns: M. le Président, j'ai pris toutes les
précautions voulues, je ne veux pas que M. le Vérificateur
général s'embarque dans une question politique, c'est au niveau
administratif que je pose cette question-là.
M. Berthiaume: Si le député de Maisonneuve me
permettait de répondre...
M. Burns: M. le Président, je vais vous donner un exemple.
Si moi, j'ai un bureau d'avocat et que je fais ma facturation mensuelle en me
disant: Je ne sais pas ce que ce client-là veut me payer, et qu'à
partir de ce point de vue, je fais ma facturation, je suis sûr que mon
comptable dira: Burns, tu es malade dans la tête, tu es à la
veille de faire faillite. Il aurait parfaitement raison et il ne pose pas un
jugement politique sur l'administration de mon bureau, il pose un jugement
d'administration de comptabilité. C'est dans ce sens-là que je
pose une question; après cela, le "bag" politique, on le fera ailleurs;
on le fera aux crédits et on le fera en Chambre et on le fera quand le
temps viendra. Mais ce que je veux savoir, parce que, quand même, c'est
la plus haute compétence en matière administrative puisqu'on lui
soumet, à ce Vérificateur général, notre
façon de nous administrer.
C'est la personne de qui je veux avoir une opinion d'expert en
matière d'administration de ce ministère, en particulier, de ce
cas d'oubli de $900,000, que je trouve absolument étonnant et que le
Vérificateur général, dans des termes plus
pondérés, dit que c'est un manquement important.
A ce moment, je veux savoir si on n'est pas en mesure de... si ses
examens de cette comptabilisation ou de ce manque de comptabilisation ne le
porte pas à croire que la facturation se fait selon ce qui a
été discuté avant le coup, si vous voulez.
M. Larose: A notre point de vue, on n'a pas d'indice à cet
effet. Nous croyons que la réclamation est faite à partir d'une
documentation du provincial, qui apparaît aux livres du gouvernement. La
réclamation est faite, semble-t-il, à partir d'un chiffre du
ministère de l'Immigration auquel peu-
vent être additionnés des chiffres d'autres
ministères et qui est ensuite produit au gouvernement
fédéral. Mais on n'a pas d'indice qu'on se servirait
exclusivement de ce qui vient d'Ottawa, la Cour Suprême d'Ottawa.
M. Burns: Dans votre rapport, vous dites que la
réclamation n'avait pas été préparée, dans
le sens qu'elle n'avait pas été cadrée,
officialisée, si vous me passez l'expression.
Est-ce que, dans votre vérification, parce que j'imagine que vous
vous êtes attaché à ce montant qui est quand même
appréciable, qu'il y avait des éléments de facturation, si
je peux encore une fois... J'utilise peut-être les mauvais termes, parce
que je ne suis pas un expert dans ce domaine.
M. Larose: Je vous comprends.
M. Burns: Je pense que vous me comprenez. Est-ce qu'il y avait
des éléments de facturation dans le dossier que vous avez
examiné, est-ce qu'il y avait quelque chose qui vous disait: Le montant
qu'on va réclamer va éventuellement se chiffrer aux alentours de
$900,000?
M. Larose: Je vais laisser mon collègue
répondre.
M. Couture: Pour commencer, j'aimerais préciser que la
raison invoquée dans le temps pour la non-inscription des $900,000
était qu'on attendait toujours la publication des comptes publics pour
produire une réclamation exacte au fédéral. Nous autres,
on l'a trouvé injustifiée dans le temps et on a redit que
c'était injustifié.
Cela a été corrigé en 1973/74, je pense.
M. Burns: Je vais revenir à ça après, si
vous me permettez. Sur ce point, je veux terminer, je ne veux pas prendre trop
de temps là-dessus, parce que je n'ai pas l'impression qu'on a
répondu à cette question. Est-ce que vous avez trouvé dans
le dossier, outre le fait qu'on attendait les comptes publics pour avoir
"à la cent" près la réclamation, vous aviez des
éléments de réclamation dans le dossier que vous avez
examiné?
M. Larose: Pour vous répondre si on les avait directement
au dossier, je pense qu'il faudrait qu'on ait gardé nos propres notes
dans notre propre dossier à cet effet. Il est clair que, pour nous, les
ministères avaient certainement en main des éléments pour
faire une réclamation. S'ils ne les avaient pas en main, ils auraient pu
les réunir assez rapidement. Pour vous répondre à savoir
si le dossier même, tout ça, il faudrait retourner voir notre
propre dossier là-dessus.
M. Bellemare (Johnson): En 1974, vous en reparlez des $900,000,
dans votre rapport.
M. Burns: Vous parlez d'un effort déployé pour
corriger la situation dans votre rapport de 1974, c'est un peu ma question
ancilliaire, quels sont ces efforts qui ont été
déployés pour corriger cette situation?
M. Vien: A la fin de 1973/74, au 31 mars 1974, la
comptabilisation nécessaire du montant à recevoir a
été faite. C'est pour ça qu'on ne devait pas leur
reprocher un petit écart de $35,000 sur $1 million.
M. Bellemare (Johnson): Vous aviez un montant
surévalué de $30,000 qui avait été
comptabilisé sur un montant possible de $3,740,000 et il y a eu une
erreur de surévaluation de $30,000. Vous avez dit dans votre rapport:
"...compte tenu de l'effort déployé pour corriger l'omission du
31 mars 1973, alors qu'un montant de $900,000 à recevoir du gouvernement
du Canada n'avait pas été comptabilisé." Imaginez-vous
qu'à ce moment donné, entre 1973 et 1974, il y a $3,740,000 qui
sont évalués et on fait une surévaluation de $30,000 et on
dit: On corrigera ça avec les $900,000 qui nous sont dus. C'est votre
rapport 1974.
M. Vien: Ce n'est pas ça qu'on dit, je ne pense pas.
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, je vais vous le lire.
M. Larose: Allez-y.
M. Bellemare (Johnson): Je vais vous le lire. "Le montant
à recevoir du gouvernement du Canada relativement à la formation
professionnelle des adultes aurait été surévalué de
$30,309 en raison du fait qu'il a été calculé à
partir des données d'une réclamation provisoire totalisant
$3,740,000, alors que la réclamation finale ne devait s'élever
qu'à $3,709,691. Il s'agit toutefois d'un écart
négligeable dans les circonstances, compte tenu de l'effort
déployé pour corriger l'omission du 31 mars 1973, alors qu'un
montant d'environ $900,000 à recevoir du gouvernement du Canada n'avait
pas été comptabilisé."
M. Vien: On ne fait que reprendre le commentaire de
l'année antérieure. On dit, l'année antérieure,
qu'un montant de $900,000 non comptabilisé l'a été. On
ajoute ceci: Le 31 mars 1974, s'il y avait un montant à recevoir, il a
été dûment comptabilisé.
On n'avait pas le chiffre exact, mais on a préféré,
ce qui est très bien d'après moi, prendre une approximation et la
comptabiliser plutôt qu'attendre d'avoir le montant exact de la
réclamation au fédéral.
M. Larose: En d'autres termes, M. Bellemare, d'une erreur de
$900,000 qui pouvait être là le 31 mars 1973 et de laquelle nous
nous sommes plaints, le 31 mars 1974, il n'y a plus qu'une erreur de
$30,000.
A ce moment-là, on dit: II y a amélioration sensible,
parce que l'année précédente, il y avait $900,000 en
termes...
M. Bellemare (Johnson): Vous dites que vous vous occupez...
M. Larose: Un an après, il y en a une de $30,000.
M. Bellemare (Johnson): C'est pour cela que vous dites, dans
votre rapport de 1973, que vous demandez aux officiers concernés qu'ils
prennent toutes les dispositions requises pour faire leur devoir, leur travail.
Ils l'ont fait. C'est cela que vous voulez nous rapporter?
Mais là, vous leur avez donné une leçon et vous
prétendez que cela a été corrigé.
M. Burns: M. le vérificateur, est-ce que vous croyez que
c'est...
M. Larose: Cela s'est corrigé.
M. Vien: II y a une différence de $30,000.
M. Burns: Sur la correction, est-ce que vous croyez que c'est une
correction temporaire ou si on a pris des dispositions pour que ce genre de
choses se répète plus à l'avenir?
Vous dites: Ce n'est pas si pire de $900,000 à $30,000 d'erreurs
pas d'erreurs, mais de non-comptabilisation c'est quand
même une bonne diminution. Est-ce que l'année prochaine, dans
votre rapport, on est assuré qu'on ne verra pas, à nouveau, la
remarque que nous avons oublié $900,000, à ce point que le
système a été corrigé?
M. Bellemare (Johnson): Est-ce vrai qu'ils ont maintenant
établi un livre d'engagements? Un système comme on appelle un
registre des engagements?
M. Vien: Ce n'est pas...
M. Bellemare (Johnson): Vous le dites dans votre rapport, mais
est-ce que c'est vrai qu'il existe maintenant, ce registre d'engagements?
M. Vien: Ce n'est pas relié à la question qui est
discutée actuellement.
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, ce sont des engagements
financiers. Vous avez pris la peine de dire que le service comptable ne tient
pas compte, à proprement parler, des registres des engagements et vous
répétez un peu plus loin: II existe donc, dans le rapport de
1974, que le registre existe pour l'exercice financier 1974/75.
M. Berthiaume: M. le Président, je pense que je peux
éclaircir toute cette question assez rapidement. Si on me permettait de
clarifier cette affaire-là.
Tout d'abord, je veux dire aux membres de la commission que dans toute
cette histoire, il n'y a pas une tôle de perdue, il n'y a pas un cent
réclamable du fédéral qu'on ne réclame pas
effectivement... Laissez-moi finir, le député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai rien dit. M. Berthiaume:
Non, mais je vous vois venir.
M. Bellemare (Johnson): Voyons donc! C'est drôle. Quand je
parle, il dit que je parle et quand je ne parle pas, il dit que je parle. C'est
drôle.
M. Berthiaume: Tous les montants qui nous sont dus, par ces
ententes avec le fédéral sont réclamés et sont
payés par le fédéral.
Je remarquais, dans les commentaires que faisait le Vérificateur
général, qu'il parlait de comptabilité. Je veux faire la
distinction entre comptabilité et administration, parce que le
député de Maisonneuve a soulevé la question de
l'administration.
Sur le plan strictement administratif, il n'y a rien à reprocher,
justement parce que les sommes d'argent entrent éventuellement.
J'explique que dans nos ententes avec le fédéral, nous ne pouvons
recevoir l'argent que lorsque les montants sont connus d'une façon
extrêmement précise, autrement dit, "à la cent". Cela fait
l'objet de l'entente.
Avec le fédéral également, nous devons
opérer sur une base de caisse. Si les montants n'étaient pas
connus, nous ne les inscrivions pas aux livres; s'ils n'étaient pas
connus d'une façon précise. On attend les rapports des
commissions scolaires et des autres organismes qui sont impliqués dans
cette question et tant qu'on n'a pas les rapports, on ne connaît pas les
montants, donc, on ne les comptabilisait pas.
C'est purement une question d'inscription aux livres. De toute
façon, l'argent, on ne peut pas l'avoir tant que le programme n'est pas
terminé et tant qu'on ne connaît pas les chiffres précis
qui nous viennent des commissions scolaires, entre autres.
Aussitôt que les programmes, que les chiffres sont connus, de mois
en mois nous avons même un service comptable spécifiquement
pour cela ils sont perçus le même mois. Je peux vous
donner, pour l'année en question, 1972/73, les montants qui sont
effectivement perçus. Il n'y a pas de problème à ce
niveau, au point de vue de l'administration.
Sur le plan comptable, finalement, on s'est rendu à l'opinion du
Vérificateur général pour dire: D'accord, sur le plan
comptable, s'il faut inscrire quelque chose, on va inscrire quelque chose. On
inscrit un montant provisoire, une estimation de ce que nous pensons que les
commissions scolaires vont nous dire comme montants. On inscrit cela
maintenant.
Mais, sur le plan effectif des entrées de fonds du
fédéral il n'y a pas une "tôle" qui est perdue. C'est
plutôt une question d'écriture. On l'écrit maintenant,
suite aux remarques qui ont été faites par le Vérificateur
général. C'est pour cela que j'ai eu l'impression qu'on
commençait à faire une tempête dans un verre d'eau.
M. Bellemare (Johnson): Non, pas du tout, on parle de
comptabilité.
M. Burns: M. le ministre, si je fais mon rapport
d'impôt...
M. Berthiaume: Je m'excuse pour l'expression, mais il y a
un...
M. Burns: ... et que, toutes proportions gardées, j'oublie
$900 dans mon rapport d'impôt, je suis sûr que, quand je vais dire
au ministre du Revenu ou au ministre je ne sais pas comme il s'appelle
à Ottawa même "collecteux", que c'est une
légère erreur et que je m'excuse de ma comptabilité, il ne
prendra pas la farce.
M. Berthiaume: Mais, ce n'est pas dans ce sens.
M. Burns: C'est de l'administration publique qu'on parle.
M. Berthiaume: Ce n'est pas dans ce sens. C'est ce que j'essaie
de souligner. C'est que, dans la discussion qu'on a eue je ne rejette
pas la discussion on a l'impression qu'il y a eu une perte d'argent,
à un moment donné.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai jamais dit cela.
M. Berthiaume: Je sais que vous ne l'avez pas dit. C'est pour
cela que j'ai eu l'impression...
M. Bellemare (Johnson): C'est le vérificateur qui a
dit...
M. Burns: On parle d'administration, contrairement à ce
que vous dites.
M. Certhiaume: Je vous dis qu'il n'y a pas une "tôle" qui
est perdue.
M. Burns: Contrairement, M. le ministre, à ce que vous
dites, il ne s'agit pas simplement d'une question de comptabilité, cela
sort via...
M. Beltemare (Johnson): Ce n'est pas cela du tout, voyons
donc!
M. Burns: ... la vérification de la comptabilité,
mais c'est une question d'administration. Cela n'a pas de bon sens que ces
choses se passent dans un ministère dont le budget je le
répète est si petit.
M. Berthiaume: Dans quel sens est-ce que cela n'a pas de bon
sens?
M. Burns: Cela n'a pas de bon sens qu'à un moment
donné, dans ce ministère, à la fin de l'opération
ou à la fin de la période de laquelle doit être
présentée une opération compréhensible, avec des
deniers publics et avec une récupération venant d'un gouvernement
autre, c'est-à-dire le gouvernement fédéral, on fasse ce
léger oubli "comptable" de $900,000.
M. Berthiaume: J'aimerais poser une question en retour, pour
mieux comprendre. Quand vous parlez dans ce sens, avez-vous l'impression qu'il
y a une perte d'argent?
M. Burns: Je n'ai jamais dit cela.
M. Berthiaume: Je vous le demande. Je ne veux pas partir une
guerre.
M. Burns: Ce n'est pas cela que je vous dis. Je vous dis que
c'est un signe de très mauvaise administration. C'est cela que je vous
dis. Ce n'est pas seulement une erreur de comptabilité, cela n'a pas de
bon sens.
M. Berthiaume: Je vais répondre. Je ne dis pas que c'est
une erreur de comptabilité, ce n'est probablement pas cela que je dis.
Bien au contraire. Ce que je dis, c'est que notre fonctionnement avec lé
gouvernement fédéral est sur une base de caisse, comme,
anciennement, pour le régime de retraite. C'est sur une base de caisse.
C'était parfaitement normal, alors que le compte n'était pas
connu d'une façon précise la facture n'est pas
entrée ou le chèque n'est pas entré, d'une façon ou
d'une autre, sur une base de caisse qu'on ne le comptabilise pas.
Mais, compte tenu du fait que l'ensemble des opérations du
gouvernement est sur une base courue, finalement, on s'est rendu à
l'argumentation du Vérificateur général, même si nos
opérations avec le fédéral sont sur une base de caisse et
même si cela ne veut pas dire un cent de plus plus vite, un mois plus
vite, une journée plus vite, parce que, sur l'ensemble de nos
opérations, sur une base courue, on a accepté de faire des
comptes provisoires pour réfléter...
M. Bellemare (Johnson): C'est le ministre qui complique les
choses pour rien.
C'est le vérificateur qui dit: Cela n'a pas été
inscrit aux comptes à recevoir au 31 mars 1973. Pour le
vérificateur, c'est une lacune dans l'administration. Ce n'est que cela
qu'on dit.
M. Berthiaume: On l'a reconnu et maintenant on a un compte
provisoire. Je voudrais qu'il soit clair pour tout le monde qu'il n'y a pas un
sou de perdu.
M. Bellemare (Johnson): On n'a jamais pensé cela et on ne
l'a jamais dit. On dit que le vérificateur vient d'admettre que c'est
une lacune.
M. Berthiaume: Je tenais à le dire.
M. Bellemare (Johnson): Pour lui, c'est bien important qu'il le
dise, qu'il dise à la commission que cela n'a pas été
inscrit aux comptes à recevoir. C'est important en comptabilité.
Même, plus que cela, il n'y avait pas de registre des engagements.
M. Berthiaume: Quand on est sur une base de
caisse, M. le député, on n'inscrit pas les comptes qui ne
sont pas rentrés. C'est aussi clair que cela. Alors, c'était
parfaitement justifié dans les circonstances.
M. Bellemare (Johnson): Pourquoi le vérificateur dit-il:
MM. les officiers, je vous avertis...? Il dit qu'il serait nécessaire,
à son avis, que les officiers concernés prennent maintenant les
dispositions requises pour obtenir ces documents. Parce que vous ne l'avez pas
fait. Voyons donc, lâchez-moi tranquille, parlez donc si vous voulez
parler. Demandez donc la parole. Laissez-moi tranquille. Est-ce du gin?
M. Tremblay: La tempête dans le verre d'eau, c'est
cela.
M. Bellemare (Johnson): C'est plus clair que cela.
M. Tremblay: La tempête dans le verre d'eau, c'est
cela.
M. Bellemare (Johnson): Non, ce n'est pas du tout une
tempête. On a raison. On fait notre devoir. Si vous ne voulez pas faire
le vôtre, laissez-nous faire le nôtre en paix. S'il vous
plaît, monsieur!
M. Burns: A part cela, ce n'est pas le seul. Il y a d'autres cas.
Dans ce même rapport de 1972/73, le vérificateur nous parle "des
comptes à payer pour une somme d'environ $11,000 non inscrits aux
livres, mais acquittés à même les crédits de
1973/74". C'est bien dommage, mais je ne suis même pas en mesure de
savoir, à moins que le vérificateur ne soit en mesure de nous le
dire, à quelles fins ces sommes ont été affectées,
par qui elles avaient été autorisées, comment a
été autorisé le transfert de paiement d'une année
financière à l'autre. Ce sont des choses qui ont peut-être
l'air bêtes à soulever comme question. On va dire: $11,000, ce
n'est pas grave. Ce n'est pas compliqué, mais comment...
M. Berthiaume: Ce n'est pas cela, si on me permet de
répondre à ce genre de questions. On prend ce cas, il y a
$11,000. Au moment où on ferme, le 31 mars, les comptes qui ne sont pas
rentrés, même si on voulait, on n'est pas capable de dire à
combien est le compte. Je regarde ici dans les données que j'ai, il y a
même de ces comptes qui sont rentrés; d'aucuns sont même
datés du 19 juin 1973. Au 31 mars 1973, il n'y a pas moyen de savoir que
ce compte va rentrer. C'est comme les $10 millions dont j'ai parlé
tantôt. On est à une demi-journée près sur 365
jours, parce qu'on ferme le 31 mars et il manque une demi-journée. Cela
représente $10 millions sur $8 milliards.
M. Bellemare (Johnson): En 1972...
M. Burns: Ces comptes à payer que mentionne le
Vérificateur général dans son rapport de 1972/73, à
la page 3-100, est-ce que vous êtes en mesure de me dire pour quelle date
ils avaient été faits?
M. Berthiaume: D'accord, je peux vous donner cela. Il s'agit
surtout de frais de voyage et des achats de...
M. Burns: Pour les officiers du ministère?
M. Berthiaume: Oui, un employé ici. Pour le même
employé, j'en ai dix qui sont entrés le 27 juin 1973, quatre le
27 juin, un le 26 juin, trois du 27 avril; du 8 mai, j'en ai deux. Ensuite,
j'ai achat de livres, $70, le 8 mai, $56 pour achat de livres. Dette
reçue au service comptable.
Cela continue ainsi. J'en ai plusieurs. Le plus gros montant, si cela
vous intéresse, il s'agit de factures pour l'impression, au montant de
$4,750, reçues le 9 avril 1973.
M. Bellemare (Johnson): La même chose s'est produite en
1972. Vous en avez pour $49,000.
M. Berthiaume: Oui, c'est ça. Cela va toujours être
ainsi. C'est impossible. Il va toujours y avoir des choses comme
celles-là.
M. Bellemare (Johnson): Non, ce n'est pas toujours ainsi, parce
qu'au dernier rapport du vérificateur en 1974, il n'en est plus
question. Ils ont organisé un nouveau service...
M. Berthiaume: Bien oui, même si le député de
Johnson...
M. Mercier: ... la Commission des accidents du travail...
M. Bellemare (Johnson): Aux accidents du travail, je vous attends
lors de la prochaine séance de la commission. Vous allez en manger toute
une! Vous allez venir visiter avec moi le cimetière de Thetford.
M. Berthiaume: En tout cas, je ne vois pas ce que je peux ajouter
là-dessus.
M. Bellemare (Johnson): Je ne l'ai pas encore...
M. Burns: Passons à une autre question.
Le vérificateur, dans son rapport toujours... Dans votre rapport
de 1972/73, M. Larose, vous notez que le ministère de l'Immigration du
Québec ne tient pas de registre des engagements. Je pense que mon
collègue de Johnson a touché, tout à l'heure, un peu,
à une chose, mais vous n'avez pas répondu immédiatement.
Et il exerce néanmoins je vous cite une surveillance
relative à l'évolution des engagements financiers. Mais vous
continuez en disant que vous souhaiteriez qu'on puisse opter pour la tenue d'un
registre en bonne et due forme.
Pouvez-vous, s'il vous plaît, nous dire ce qui est advenu de cette
recommandation? Est-ce que, effectivement, depuis, cela a été
suivi? Combien coûte, en temps et en argent, le système de
surveillance relative, à laquelle vous faites référence
également?
Je vous signale, si cela peut vous permettre de vous
référer à un autre dossier, qu'en 1973/74, au même
chapitre, vous notez, à la page 4-106, sous l'élément 2:
Contrôle interne du registre des engagements, qu'on n'a pas tenu compte
de votre recommandation pendant l'année 1973/74, même si la
recommandation rejoignait une obligation fixée par la Loi de
l'administration financière?
Pour l'année 1974/75, vous notez l'apparition du registre, mais,
semble-t-il, avec une vocation assez limitée. Quant à moi,
j'aimerais que vous nous donniez les tenants et les aboutissants de cette
recommandation, en partant de 1972/73, jusqu'à cet espoir que vous
semblez souligner pour l'année 1974/75.
M. Couture: En 1972/73, selon le système qui existait,
toutes les annotations de dépenses... Dans chaque dossier de
fournisseurs, on avait le CT ou l'arrêté en conseil et on y notait
les dépenses effectuées et les dépenses imputées.
C'était le système qui existait. Nous trouvions que ce
n'était pas un registre en bonne et due forme. En 1973/74...
M. Vlen: C'était la même situation en 1973/74, et
lorsque nous sommes allés faire la vérification en 1974, on a
constaté qu'il y avait eu amélioration pour l'exercice 1974/75. A
ce moment, il y avait un registre en bonne et due forme.
M. Larose: D'ailleurs, je pense que cela s'appliquait à
l'ensemble des ministères, comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, où le registre des engagements, qui était, à
notre point de vue, déficient dans les années
précédentes, a été graduellement
amélioré.
M. Berthiaume: On avait un système qui était un
système de pièces justificatives antérieurement aux
remarques du Vérificateur général, mais ce n'était
pas comptabilisé un peu pour les raisons que j'ai expliquées
tantôt.
Je tiens à faire remarquer que le rapport du vérificateur
pour l'année 1974 nous est parvenu en mars 1975. Alors, c'est pour cela
qu'il n'y a pas eu de correction immédiatement, mais aussitôt
qu'on a pu constater le fait qu'il y avait reproches à faire, on l'a
corrigé et on a le système d'une liste maintenant.
M. Betlemare (Johnson): II nous dit dans son rapport: "Toutefois,
en 1974/75, nous avons noté l'existence d'un registre conçu de
façon à retracer les pièces justificatives..."
M. Berthiaume: Aussitôt qu'on l'a su, on l'a
corrigé.
M. Burns: J'ai une dernière question, M. le
Président.
M. Larose: Ce que nous considérions comme important, c'est
que comme nous sommes appelés à faire une vérification
après paiement, nous voulions toujours savoir qu'au moment où un
ministère approuve des dépenses, qu'il savait qu'il avait
réellement l'argent disponible à ce moment. Dans les registres
que nous pouvions consulter au moment de nos vérifications, on ne
pouvait pas constater cela. Maintenant, les registres qui sont en place et
c'est pour cela qu'on dit que nous avons noté l'existence d'un registre
conçu de façon à retracer les pièces
justificatives. Le registre se prend à l'enregistrement d'une
dépense et à connaître en même temps les
disponibilités budgétaires au fur et à mesure de la
signature...
Aujourd'hui, on est en mesure de se rendre compte qu'au moment où
une dépense est approuvée, il y a suffisamment de crédit
pour qu'elle se fasse. Avant cela, on n'était pas capable.
M. Bellemare (Johnson): Une dernière question pour moi, si
le député de Maisonneuve me le permet. Les montants de $11,000
que vous avez retrouvés payables l'année suivante du budget et de
$40,000 en 1972 payables en 1973, cela n'existe plus non plus, parce que vous
n'en faites mention nulle part en 1974.
M. Larose: C'est la même réponse que celle qu'on
vous a donnée tout à l'heure. On n'a pas trouvé de sommes
suffisamment importantes pour en justifier la mention pour l'année
1974/75.
M. Bellemare (Johnson): Mais le fait que vous l'avez dit dans
votre rapport de 1972/73, cela a peut être permis à
l'administration du ministère de ne pas répéter ce que
vous leur aviez reproché.
M. Larose: De mieux surveiller, probablement, l'enregistrement
des comptes payables à la fin de l'année. Je pense que cela a pu
avoir cet effet.
Il faut admettre, avec M. Berthiaume, le fait qu'en fin d'année,
il y aura toujours des comptes à payer, qu'il sera quasi impossible
de...
M. Bellemare (Johnson): Mais c'est beaucoup moins qu'avant.
M. Larose: C'est moins qu'avant. Deuxièmement, je pense
qu'il faut aussi admettre que nous, comme vérificateurs et je
pense que l'Assemblée nationale et les membres de l'Assemblée
nationale seront toujours intéressés à savoir quelle
importance peuvent avoir les comptes à payer non inscrits parce
qu'autrement, une année, il pourrait y en avoir pour X millions et
l'année suivante, il pourrait y en avoir pour cent fois ces X
millions.
La raison pour laquelle, nous, on les donne, c'est que
l'Assemblée nationale soit en mesure de juger qu'une année il y
en a seulement tant de millions de dollars, que l'année suivante, il y
en a tant de millions de dollars, et faire le jugement et les comparaisons qui
s'imposent.
Alors, c'est la raison pour laquelle on donne ce renseignement. S'il n'y
en a que $10 millions une année, c'est terrible, évidemment c'est
relativement peu. J'imagine que si, l'année suivante, on arrivait avec
$100 millions les commentaires pourraient probablement être
différents.
M. Berthiaume: Je veux faire seulement un commentaire
là-dessus; c'est que les états financiers sont censés
refléter la vérité comptable la plus grande possible. Il y
a des choses qui ne sont pas possibles mais qu'après coup le
vérificateur peut constater, comme cette histoire de compte à
payer. Le fait que, dans le rapport du Vérificateur
général, on voie finalement les chiffres, je pense que cela
complète la vérité qui était possible dans les
états financiers. Mon opinion personnelle, bien personnelle
là-dessus, c'est que ce n'est pas mauvais que cela ressorte à un
moment donné et qu'on voie la vérité totale, parce que
c'est connu plus tard et, quand c'est connu, qu'au moins on le sache. Je pense
que comme technique c'est bon. Mais il ne faudrait pas en conclure que le
système comptable est mauvais.
Le Président (M. Picard): Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: M. le Président, j'ai une dernière
question à poser. Je vous dis tout de suite que je ne serais pas surpris
que vous me disiez que vous n'êtes pas en mesure de me donner la
réponse immédiatement, parce qu'il s'agit quand même d'une
question de détail. C'est une question, d'autre part, à mon avis,
très importante, qu'on a tenté de soulever à de nombreuses
reprises. Je me demande s'il vous est possible, à vous, M. le
Vérificateur général, de déceler, au sein de la
comptabilité du ministère de l'Immigration, les sommes relatives
au paiement du salaire d'un dénommé René Gagnon. Je vais
vous dire pourquoi je vous pose la question. Peut-être que vous
n'êtes pas en mesure de répondre tout de suite, mais je veux
savoir si vous vous avez en main ou si vous avez eu en main un certain nombre
de documents qui puissent me dire quel a été le montant total
payé à M. Gagnon, au cours des années de vos rapports que
nous examinons, quels sont les postes qu'il a occupés et les montants
correspondants, si on peut situer les dates des transferts d'un poste à
l'autre, et là je m'explique. Même si le ministre de l'Immigration
actuel nous a fait un certain nombre de rapports et a répondu à
des questions, il m'est très difficile, actuellement, de savoir
exactement comment cet individu a voyagé au sein de la fonction
publique. Je ne vois pas d'autres moments que le moment
privilégié, si on peut dire, que nous avons actuellement, pour
poser ce genre de question.
J'aimerais savoir, également, si ça vous est possible, de
trouver, à quel moment M. Gagnon a quitté la fonction publique.
Ici, la question est beaucoup plus large, elle dépasse le
ministère de l'Immigration, il n'y a aucun cloute. A quel moment M.
Gagnon a-t-il reçu le dernier versement de salaire et les autres
paiements, ainsi que le montant qu'il aurait reçu, son dernier?
Finalement, j'aimerais savoir s'il existe d'autres paiements qui restent
à effectuer à M. Gagnon.
Vous est-il possible de répondre à ces
questions-là? Je vous les ai énumérées m'atten-dant
à ce que vous me disiez: Ecoutez, vous me posez une question de
détails, c'est quelque chose que je devrai vérifier.
Dès maintenant, êtes-vous en mesure de me dire que vous
êtes capables, éventuellement, lors d'une prochaine séance,
de répondre à ces questions-là?
M. Larose: La première question, il est évident que
je n'ai pas ces renseignements-là; cela me paraît clair; je ne les
ai pas ici.
En tant que vérificateurs, nous avons accès à tous
les documents, par conséquent je ne peux pas dire qu'on ne serait pas
capable, je pense bien, d'obtenir des renseignements de ce genre-là,
puisque la loi nous permet l'accès à tous les documents.
L'autre partie de la réponse, j'aimerais y
réfléchir joliment. Remarquez bien, s'il nous fallait
répondre à toutes les questions que les députés
veulent nous poser, je me demande si réellement ce serait une question
qui entrerait dans mon mandat comme vérificateur. Je ne vous dis pas
non, je ne vous dis pas oui; j'aimerais que vous m'envoyiez votre question,
j'aimerais y réfléchir et peut-être consulter des
conseillers juridiques sur cette question-là. Si vous m'en posez une
aujourd'hui, j'imagine que demain matin il peut m'en arriver 25 autres.
M. Burns: Remarquez, M. le Vérificateur
général, je ne vous dis pas cela méchamment, mais vous,
vous êtes ici en tant que fonctionnaire nommé par
l'Assemblée nationale. Je pense que c'est par voie de
délégation par l'Assemblée nationale que nous vous posons
ce genre de questions.
Evidemment, il arrive que, pour le moment, je sois un membre de
l'Opposition, mais je pense que cela fait partie de notre rôle de
connaître le fond de cette question. Je vous avoue, bien
honnêtement, je le dis sans arrière-pensée à
l'endroit du ministre et des autres membres de la commission, que c'est le
genre de questions au sujet desquelles je me suis demandé, à
plusieurs reprises, si je devais vous les poser; mais la question, ou si vous
voulez la réponse que je me suis faite à moi-même,
m'étant consulté, c'était qu'il n'y avait pas d'autre
endroit ou poser cette question-là, parce que le seul personnage de
l'administration publique, actuellement, qui a une vue globale du
problème, c'est vous. Je peux me promener, aux prochains crédits,
de ministère en ministère et de ministre en ministre, de
Caïphe à Pilate, avec toutes les implications que cela peut vouloir
dire, surtout quant à Pilate qui s'en lave les mains.
Je peux faire ça constamment et me faire dire chaque fois: Vous
savez, il a quitté mon ministère à telle date; vous savez,
il n'était plus dans la fonction publique à telle date; vous
savez, il était à tel endroit, telle date; vous savez, je ne le
sais pas, je
ne connais pas l'existence de M. Gagnon depuis telle date.
Je vous pose la question parce que je suis convaincu que le
président de la commission, s'il avait décelé le
moindrement que je me mêlais de quelque chose qui avait trait à un
subjudice quelconque, quelque chose qui est devant les tribunaux, m'aurait
arrêté bien avant ce moment-ci. Il n'a pas cru bon de le faire; je
me plie habituellement de façon très constante à l'opinion
du président. Il me semble que cela ne touche pas à des
problèmes qui peuvent être actuellement traités devant
d'autres autorités.
Mais, au point de vue de l'administration publique, pour moi, je ne sais
pas si mes collègues autour de la table partagent les questions que je
me pose, il me semble important de savoir une fois pour toutes, d'avoir une
réponse à ces questions. Cela n'est malheureusement pas le
ministre de l'Immigration, ce n'est pas le ministre d'Etat aux Transports qui
peut donner cette réponse, même au nom du gouvernement. C'est
quelqu'un qui a une vue globale, à vol d'oiseau de l'administration
publique. Je vous la soumets, je respecterai votre opinion si jamais vous me
dites: Je ne crois pas que je doive vous répondre. Mais je vous laisse
en vous posant la question, avec le grand point d'interrogation. Si vous
n'êtes pas capable de me le dire, dites-moi qui va me
répondre.
Je n'en ai pas d'autres, vous êtes ma dernière planche de
salut là-dessus.
M. Larose: La question que vous avez posée, est-ce que
vous pouvez nous la transmettre?
M. Burns: Je peux vous en donner une copie; elle est au journal
des Débats, mais je vais vous donner une copie. D'ailleurs, cela vous
permettra d'y réfléchir jusqu'à la prochaine
séance.
M. Larose: Je vais me pencher sur votre problème.
M. Burns: D'accord, merci monsieur.
Le Président (M. Picard): Avant de suspendre les travaux
de la commission, j'aimerais faire remarquer au député de
Maisonneuve que j'ai des doutes sur la recevabilité de cette question,
mais je ne rendrai pas de décision pour la bonne et simple raison que le
Vérificateur général a demandé de regarder les
questions avant.
M. Burns: Oui.
Le Président (M. Picard): Je pense que vous pourriez poser
cette question au feuilleton ou à l'occasion de l'étude des
crédits de la Fonction publique, de l'Immigration.
M. Burns: Non, je m'excuse, M. le Président. Je ne veux
pas contester votre décision, je ne veux pas mettre en doute votre
autorité, mais je ne peux pas poser cette question au feuilleton
puisqu'elle ne s'adresse pas au gouvernement; elle s'adresse au
Vérificateur général. L'occasion privilégiée
de poser des questions au Vérificateur général, c'est
justement a cette commission des comptes publics où le
Vérificateur général est convoqué pour
répondre à nos questions.
Le Président (M. Picard): C'est pour cela que je vous ai
dit au début de mes remarques que je doutais de la recevabilité.
Maintenant, le Vérificateur général vous donnera sa
réponse, s'il peut donner une réponse à une telle
question. Ce n'est pas la fonction du Vérificateur
général, à mon avis, de faire des recherches pour un
individu, nommément René Gagnon, à l'intérieur de
la fonction publique ou du gouvernement.
M. Burns: Ai-je besoin de vous donner l'intérêt
public qui est derrière ma question? Est-ce que j'ai besoin de le faire?
Moi, je suis bien prêt à le faire. Mais il s'agit bien de ce
René Gagnon qui a tripatouillé avec la pègre. Il s'agit
bien de ce personnage-là.
Si vous voulez que je vous donne les détails qui sous-tendent ma
question et si vous voulez que je vous refasse un certain historique des
années 1970 et 1971, je le ferai, M. le Président. Je vais vous
déceler l'intérêt public qu'il y a derrière
cela.
Je veux savoir comment il se fait que ce personnage-là a
tripatouillé non seulement avec les personnages que je mentionnais tout
à l'heure, mais a continué pendant un certain temps à
faire partie de la fonction publique. Congé sans solde ou pas, c'est
cela que je veux savoir actuellement.
C'est cela, l'intérêt public, M. le Président. Si
vous le voulez, je peux vous en parler encore pendant une demi-heure.
Le Président (M. Picard): Le vérificateur vous
donnera une réponse la semaine prochaine, j'imagine, à savoir si
vous pouvez, oui ou non, répondre à une telle question.
M. Larose: Je vais examiner cela le plus tôt possible.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 h 15 ce soir, même salle.
(Suspension de la séance à 18 h 06)
Reprise de la séance à 20 h 22
M. Picard (président de la commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des finances, des comptes publics et du
revenu continue, ce soir, l'étude des trois rapports du
Vérificateur général. Nous en étions à
l'étude du rapport concernant le ministère de la Justice. Le
leader parlementaire de l'Opposition officielle.
Justice
M. Burns: M. le Président, relativement à cette
partie de vos rapports, M. le Vérificateur général,
j'aimerais d'abord qu'on touche brièvement au problème de la
comptabilité de la Sûreté du Québec. Je pense que,
dans vos trois rapports, vous avez noté que la Sûreté du
Québec, la SQ, attend jusqu'à la fin de l'année
financière pour transmettre ses recettes au ministère des
Finances. Particulièrement, j'ai compris que vous insistiez sur le fait
qu'elle tarde à déposer les sommes encaissées à la
banque. En tout cas, c'est, globalement, sauf erreur, ce que je retire de votre
rapport à ce sujet.
J'aimerais obtenir un certain nombre de réponses. Je vais vous
poser des questions en ligne, si vous voulez, de la façon suivante: A
combien évaluez-vous les pertes en intérêts qui sont
causées par ces retards de la Sûreté à acheminer les
montants qu'elle reçoit? Deuxièmement, à quelle date
avez-vous avisé le ministère pour la première fois de cet
état de fait que vous décrivez dans votre rapport?
Troisièmement, avez-vous fait des représentations additionnelles,
soit au ministère de la Justice ou encore à la
Sûreté elle-même?
M. Berthiaume: Le député pourrait-il me donner la
référence...
M. Burns: C'est une référence qui est dans tous les
rapports. Je peux peut-être préciser.
M. Bellemare (Johnson): Vous en avez une, par exemple, à
l'article 5, page 2-123: $166,000 pour 1971/72.
M. Berthiaume: Page 4-123?
M. Bellemare (Johnson): Page 2-123. Le revenu encaissé de
la Sûreté a été d'environ $166,000, en 1972/73. Le
montant est d'une importance relative... Cela continue. Vous en avez une
autre.
M. Berthiaume: Une suffit.
M. Burns: Vous l'avez à la page 4-123, mais elle est
reprise à tous les rapports. C'est pour cela que, cet après-midi,
je disais au vérificateur: Lorsque vous vous répétez,
lorsque vous ramenez, chaque année, une même remarque ou une
remarque qui a la même teneur, cela devrait avoir plus d'importance;
parce que le vérificateur nous avait dit, à ce moment, qu'il ne
répétait pas nécessairement d'année en année
la même chose.
Pour 1973/74, c'est à la page 4-123. Vous avez la même
remarque à la page 3-114 de 1972/73; on a la même remarque pour
1971/72. Si vous le voulez, on va le trouver tout de suite. De toute
façon, je pense qu'avec deux années vous devriez être
capable de vous retracer.
M. Larose: Est-ce que je peux procéder à la
réponse?
M. Burns: Oui, si tout le monde s'est retrouvé. Oui,
ça va?
M. Larose: Votre première partie de la question, c'est:
Quelle somme en intérêts... Evidemment, on n'a jamais
calculé, mais on peut voir, selon les renseignements qu'on a, que par
ailleurs, à la même banque, il y avait un compte de
déboursés de la Sûreté qui était
continuellement à découvert.
M. Burns: On va y venir à cela tout à l'heure.
C'est un autre compte d'ailleurs.
M. Larose: C'est un autre compte.
M. Burns: On va y venir à l'autre compte.
M. Larose: D'accord. Les renseignements que j'ai, c'est
qu'à la demande de la banque, évidemment, à ce moment, on
gardait les sommes dans l'autre compte de banque parce que l'autre compte
était à découvert.
M. Burns: L'autre compte était un compte en
fidéicommis, si je ne me trompe.
M. Larose: C'est un compte en fidéicommis, oui.
M. Burns: Bon. Est-ce que...
M. Larose: C'est à cause du découvert que la banque
demandait: Est-ce qu'il y a un solde dans l'autre? Maintenant, remarquez bien
que c'est le motif qu'on nous a donné. On n'a pas calculé la
somme, la perte en intérêts que cela peut représenter, mais
le compte ne portait pas intérêt.
Si on peut voir que, dans une année en 1972/73 cela
a été $158,000; en 1973/74, cela a été de l'ordre
de $200,000, je pense. Si l'accumulation a été
régulière durant l'année, il s'agirait de voir si
l'accumulation a été régulière mensuellement, il y
aurait possibilité de faire un calcul, mais... Franchement, je n'ai pas
fait le calcul.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez, M. le vérificateur,
trois ans qui représentent $530,000, au-delà d'un demi-million de
dollars; à 6%, cela représente $31,800 en intérêts
perdus.
M. Larose: Oui, mais je ne suis pas sûr qu'on soit capable
de raisonner de cette façon présentement.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais quand on le fait au
pifomètre...
M. Larose: Ils étaient tout de même remis à
la fin d'un an.
M. Bellemare (Johnson): Oui. Regardez...
M. Larose: Ils n'ont pas porté intérêt
pendant trois ans.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais si ce sont des délais
non justifiés, comme vous le dites dans votre rapport, pour les trois
années, pour 1971/72, c'est $166,000; 1972/73, $158,000; 1974/75,
$206,765, cela fait un grand total, pour les trois années sur lesquelles
a porté votre vérification, de $530,000 environ. Supposons qu'on
met une moyenne, au lieu de 8% ou 9%, de 6%, cela représente... Vous
avez parfaitement raison de dire que c'est non justifié et cela
représente une perte en intérêts d'environ $30,000...
M. Burns: Est-ce que le député de Johnson me
permet?
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Burns: II me semble que M. Larose veut peut-être relier
les deux problèmes ensemble. Toujours à votre rapport de 1973/74,
à la page 4-123, vous notez des irrégularités dans la
tenue des livres de la Sûreté du Québec et, en particulier,
celle à laquelle vous venez de faire référence,
c'est-à-dire l'existence, au 31 mars 1974, d'un solde à
découvert de $250,970 dans le compte "Sûreté du
Québec en fidéicommis".
Là, il y a une autre question qui se pose, parce que vous me
répondez par l'existence de ce découvert sur la perte
d'intérêts possibles dans le premier compte, dans le compte que
vous notez à trois rapports différents, comme étant
possiblement un retard injustifié de dépôts, etc.; en
même temps, on a des comptes à découvert, et là, ce
n'est pas $2.50, c'est $250,970, selon votre rapport.
Est-ce que vous êtes capable d'évaluer le montant des frais
et des intérêts déboursés à l'occasion de ce
découvert, en particulier? Peut-être qu'on prend les deux
problèmes ensemble, c'est-à-dire la perte d'intérêts
sur le retard de déposer un certain nombre de sommes d'argent et,
deuxièmement, le coût pour faire fonctionner un compte à
découvert.
Je présume que ces gens ne font pas cela par gentillesse
générale pour le gouvernement. Quand j'ai des problèmes de
cet ordre, il me semble que cela me coûte quelque chose à ma
banque. Cela m'est déjà arrivé, comme à tout le
monde.
M. Larose: J'ai voulu tout simplement mentionner que
c'était une des raisons qui nous avait été donnée
pour expliquer le fait qu'on conservait cette somme dans un compte à
Montréal, mais, de toute façon, comme vous avez pu le constater
par nos remarques, on n'est pas d'accord pour que cette somme soit
gardée à Montréal, dans un compte de banque.
En premier lieu, notre remarque veut dire ceci: II n'y a pas de raison
pour que les recettes de la Sûreté du Québec ne soient pas
régulièrement transmises au ministère des Finances de
Québec, et non pas seulement une fois pas année. C'est le sens de
notre remarque, premièrement. C'est principalement ce que l'on veut
dire.
On nous a donné comme une des explications le fait que, d'un
autre côté, il y avait un découvert, que la banque pouvait
demander qu'on garde certaines sommes en dépôt à la banque,
à ce moment.
Il est aussi vrai que, lorsqu'il y a un découvert, la banque
exige des intérêts.
M. Burns: Est-ce que je me trompe, M. Larose, si je vous dis,
que, d'une part...
M. Larose: Je n'ai pas le calcul des montants.
M. Burns: Non. Mais je vous demande, avec votre
expérience, si je me trompe en disant que, d'une part, si on retarde
à faire des dépôts qu'on laisse traîner à
gauche et à droite et il n'est pas question de malversation ou de
quoi que ce soit on perd des intérêts et que, d'autre part,
si on a un compte à découvert à cause du fait que la
banque dit: Bien, parce que cela n'est pas déposé, on va ajuster
tout cela, dans le fond, ce n'est pas la banque qui y perd. Est-ce que je me
trompe en disant cela?
M. Larose: II faudrait réellement savoir quelle est la
position du ministère des Finances, à ce moment. Si le
ministère des Finances se finance avec des bons du trésor, etc.,
il faudra regarder l'ensemble de la situation dans tout le gouvernement, s'il y
a une perte d'intérêt, oui ou non, parce qu'il faudrait quand
même que les $250,000 soient remboursés à la
Sûreté du Québec. Si ce montant est remboursé
à la Sûreté du Québec par le ministère des
Finances, ce dernier ne l'a pas lui non plus dans ses propres fonds et si, pour
l'avoir là-bas, lui-même est obligé d'emprunter sur les
bons du trésor, le ministère des Finances paie des
intérêts sur ces bons du trésor.
Alors, pour savoir l'impact de tout cela, net, je n'ai pas essayé
et je n'ai aucune idée de ce qui pourrait le...
M. Bellemare (Johnson): C'est parce que vous avez
considéré que les délais étaient non
justifiés que vous avez pris la peine, dans trois rapports, de le
signaler parce que ce n'est pas normal.
M. Larose: On comprend mal qu'un compte de banque en
fidéicommis de la part du gouvernement se trouve à
découvert; il n'est pas normal qu'il se trouve à
découvert, comme compte de banque en fidéicommis, de par son
essence même; c'est un compte qui devrait normalement montrer un solde
favorable.
M. Burns: Dans l'un et l'autre cas, M. Larose, vous avez
avisé j'imagine, le ministère de la Justice; à quelle
date?
M. Larose: Par l'intermédiaire de nos rapports ici.
M. Burns: A part votre rapport, est-ce que vous avez avisé
le ministère? Quand environ?
M. Larose: Lorsqu'on prépare, lorsqu'on fait une
vérification à l'intérieur d'un ministère, on fait
tout d'abord notre travail de vérification. Ensuite, on rencontre les
officiers du ministère et, à ce moment-là, on se trouve
à leur mentionner certainement ce fait.
M. Burns: Est-ce avant votre rapport? M. Larose: Un peu
avant notre rapport.
M. Burns: Mais est-ce que vous êtes capable de nous situer
la date à peu près?
M. Larose: Vous me dites que vous ne l'avez pas retrouvé
en 1971/72, le rapport a été publié à
l'été de 1973.
M. Burns: Non, non, les trois années. En tout cas, je n'ai
pas retrouvé le texte exact, mais je vous dis que je suis assuré
que dans les trois ans, vos trois derniers rapports le mentionnent.
M. Larose: Je dirais que ce serait probablement à
l'été...
M. Burns: Le rapport de 1974 le mentionne aussi.
M. Larose: A l'été 1973.
M. Burns: Non, pas le document, le compte transitoire.
M. Larose: On dirait que c'est à l'été
1973.
M. Burns: A l'été 1973. Qui avez-vous avisé
au ministère de la Justice?
M. Larose: Comme vous avez mentionné, nous rencontrons les
officiers du ministère, puis, ensuite nous produisons notre propre
rapport, un rapport directement aux officiers du ministère en même
temps que celui-là. Maintenant, à l'été 1973, notre
rapport était adressé...
M. Burns: Non, mais quand vous parlez d'officiers du
ministère, de qui s'agit-il?
M. Larose: Notre rapport est adressé au ministre avec
copie au sous-ministre.
M. Burns: Le sous-ministre et le ministre de la Justice du temps
ont été avisés.
M. Larose: C'est cela.
M. Burns: II n'y a pas eu de changement depuis ce temps?
M. Larose: Non.
M. Burns: Bien non, mais c'est cela que je veux. Comment se
fait-il que ça revient. Je vous parle de la comptabilité et du
compte transitoire de la Sûreté du Québec, le cas qui a
été mentionné dans les trois rapports dont le dernier de
1973/74, à la page 4-123.
M. Berthiaume: L'histoire du compte à découvert a
été en 1974...
M. Burns: Juste une minute, si vous permettez, M. le ministre,
juste pour terminer celle-là; parce que je voudrais savoir de M. Larose
si précisément, à toutes les occasions où vous avez
mentionné cela dans le rapport, cela a été
également mentionné avant le coup, aux officiers du
ministère, c'est-à-dire le sous-ministre et le ministre.
M. Larose: Chaque année? M. Burns: Oui.
M. Larose: Chaque année, évidemment, nous
produisons un rapport au ministère même et, si la remarque est
incluse dans notre rapport à l'Assemblée nationale, c'est qu'elle
était dans le rapport adressé au ministre et au sous-ministre. On
me fait remarquer qu'actuellement la situation a été
corrigée dernièrement.
M. Burns: Quand a-t-elle été corrigée?
M. Larose: Je vais laisser mon collègue
répondre.
M. Chabot: La vérification n'est pas terminée,
mais, en ce qui concerne les données financières de 1974/75, on
m'a appris que le compte à découvert n'est plus à
découvert mais est favorable à présent et que, de plus,
les recettes sont déposées régulièrement au
ministère des Finances, parce qu'il n'y a plus de raison de ne pas
l'être.
M. Burns: On est beau, on est fin, on est gentil, tout le monde,
c'est corrigé, il n'y a plus de chicane entre personne, cela a pris
combien de temps avant que ça se corrige?
M. Chabot: Cela a pris effectivement...
M. Burns: Dites-le, vous êtes ici pour nous donner des
détails précis.
M. Larose: Depuis 1973, cela s'est corrigé...
M. Chabot: Cela s'est corrigé durant l'année
1974/75, au début.
M. Burns: Oui, mais cela veut dire combien de temps,
ça?
M. Larose: Deux ans environ.
M. Bellemare (Johnson): 1971/72, 1972/73, 1973/74, cela fait
trois ans.
M. Burns: Vous êtes les comptables, n'oubliez pas, ce n'est
pas nous.
M. Larose: On a fait rapport en 1973, en août 1973...
M. Bellemare (Johnson): En 1971/72... M. Burns: Vos deux
derniers rapports...
M. Bellemare (Johnson): ... 1973, à la page 114; en 1974,
à la page 4-121.
M. Larose: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Alors, cela fait trois ans.
M. Larose: Ce qu'on a mentionné, c'est que notre premier
rapport pour l'année 1971/72 a été émis à
l'été 1973.
M. Bellemare (Johnson): II couvrait une période d'un
an.
M. Larose: Oui.
M. Bellemare (Johnson): L'autre période est celle-ci, cela
en fait trois. Et en 1974/75, cela s'est amélioré.
M. Larose: M. Burns me demande combien cela a pris de temps
à partir du moment où on en a informé le ministère
de la Justice...
M. Burns: A partir de la première fois où vous avez
mentionné ça au ministre de la Justice, à son
sous-ministre ou à un autre haut fonctionnaire du ministère.
M. Larose: Je vous ai mentionné tout à l'heure que
c'était à l'été 1973 et que cela a
été corrigé en 1975, alors je suppose que c'est environ
deux ans.
M. Burns: Cela a pris un minimum d'environ deux ans.
M. Bellemare (Johnson): En 1972, vous en parliez.
M. Burns: Vous en parliez en 1972, c'est ça?
M. Larose: On en parlait en 1972, mais ce rapport a
été émis en 1973, l'année a fini le 31 mars 1972 et
il a été émis, ce rapport.
M. Burns: Non, mais vous nous avez dit tout à l'heure que,
lorsque vous faisiez ce rapport, vous en parliez aux hauts fonctionnaires du
ministère.
M. Larose: Oui, mais un mois auparavant, à peu près
dans le même temps que l'émission du rapport.
M. Bellemare (Johnson): Entendons-nous pour deux ans et
demie.
M. Larose: Je ne peux pas vous dire exactement.
M. Burns: ... pour trois. J'ai bien l'impression que c'est
quatre...
M. Berthiaume: J'aimerais régler cette question de date,
M. le Président.
M. Burns: Je prends votre parole.
M. Berthiaume: Le rapport du vérificateur, pour
l'année 1972, est daté d'août 1973, mais il n'a
été déposé qu'en novembre 1973. Le problème
du compte à découvert a été réglé en
juin 1974, donc sept ou huit mois plus tard.
Cela a été repris par le contrôleur des
finances...
M. Burns: M. le ministre...
M. Berthiaume: J'essaie de mettre les dates précises,
comme le veut le député de Maisonneuve...
M. Burns: Oui.
M. Berthiaume: Je lui donne les dates.
M. Burns: Combien cela a-t-il coûté, le compte
à découvert, depuis ce temps-là?
M. Berthiaume: Je ne peux pas vous le dire de mémoire,
mais...
M. Burns: Etes-vous capable de me le donner
éventuellement? C'est la commission des comptes publics, ici. J'aimerais
avoir des détails.
M. Berthiaume: Je vous donne les détails des dates...
M. Burns: Ce n'est pas pour venir se dire des gentillesses que
nous sommes venus ici, c'est pour savoir comment vous administrez...
M. Berthiaume: Vous dites un an, deux ans, trois ans et
même le député de Johnson a dit peut-être quatre.
Est-ce qu'on peut régler pour quatre?
M. Bellemare: Non, c'est lui qui dit quatre. Moi je dis...
M. Berthiaume: ... sept mois.
M. Burns: Non. Ce n'est pas cela que je vous demande.
M. Bellemare (Johnson): Non, parce que, lors-
que le vérificateur a constaté les erreurs, il a averti le
ministère en 1972. C'est clair, il vient de le dire. Il est
répété en 1973 et en 1974.
M. Burns: Je m'excuse auprès du député de
Johnson, mais je suis convaincu qu'il veut avoir, autant que moi, cette
réponse que je demande au ministre.
M. Bellemare (Johnson): Certainement. Combien cela a-t-il
coûté?
M. Burns: ... qu'il n'a pas actuellement. Combien cela a-t-il
coûté, cette affaire-là?
M. Bellemare (Johnson): On dit $30,000, mais cela peut être
plus. On n'a pas d'objection pour $30,000.
M. Burns: Combien cela a-t-il coûté? Vous n'avez
peut-être pas la réponse immédiatement. Est-ce que vous
êtes capable, lors de la prochaine séance, de nous la donner?
M. Berthiaume: Je pense bien qu'on peut obtenir ce
renseignement.
M. Burns: On peut obtenir cela? Et la période de temps
où cela s'est fait également.
Je ne pose plus d'autres questions. Vous allez faire les recherches. Je
vais en poser sur d'autres choses, mais pas là-dessus. Vous allez faire
les recherches? D'accord.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, dans le rapport
de 1973, M. le vérificateur mentionne qu'aucun travail de
vérification interne n'a été effectué à
l'égard des revenus ou des dépenses originant des bureaux
et vous nommez toute une série de bureaux qu'aucun travail de
vérification interne n'a été effectué à
l'égard des revenus et dépenses, par exemple, des cours
municipales, de la Sûreté du Québec, du bureau juridique du
Code de la route les infractions sommaires l'Institut de Police
du Québec, la Régie des loteries et des courses du Québec,
la Commission de contrôle des permis d'alcool du Québec, les
établissements de détention, recettes des cantines et comptes en
fidéicommis des détenus.
Dans le rapport 1974, M. le Président, on n'en entend plus parler
de cette vérification interne qui n'avait pas été
effectuée. Où en est rendue l'évaluation de
l'entreprise?
Je pense que le service de vérification interne du
ministère procède actuellement à l'évaluation, par
des travaux de vérification de ces entités administratives.
Premièrement, où en est c'est ma question à ce
sujet l'évaluation des travaux de vérification?
Deuxièmement, à l'égard des cours municipales, il y a une
question qui est pertinente. Vous avez noté, dans votre rapport 1973/74,
ce qui suit: "Certaines villes de la province perçoivent des amendes
imposées par leur cour municipale respective et en vertu de certai- nes
lois provinciales et en retiennent une certaine partie. Nous n'avons
retracé aucune entente des règlements prévoyant des
dispositions spéciales pour la répartition des amendes
perçues. Etant donné l'importance monétaire des montants
en cause c'est vous qui parlez nous sommes d'avis que le
ministère devrait faire étudier la question par ses conseillers
juridiques dans le but de s'assurer si telle pratique est légale." Cette
recommandation particulière a-t-elle été suivie par les
autorités du ministère? Dernièrement, je voudrais bien
vous faire préciser le nombre de villes qui sont concernées et,
si c'était possible, le montant global de ces montants d'argent qui
n'ont pas été retournés à la province.
M. Burns: Toujours sur le même sujet, puis-je ajouter si
vous avez obtenu les critères de partage de ces amendes municipales? Y
a-t-il quelque chose? Nous essayons de le savoir, je vous le dis, depuis bien
longtemps aux crédits du ministère de la Justice. On ne l'a
jamais su. Quel est le critère actuel du partage de ces amendes? On
aimerait bien savoir comment cela est administré.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, ma
première question a trait à la vérification interne qui
n'a pas été effectuée des revenus et des dépenses
dans tous les organismes cités. La deuxième, conjointement avec
le député de Maisonneuve, est: Quel est le critère
établi pour certaines villes qui se séparent ou qui gardent les
amendes qui sont perçues à la Cour municipale?
M. Chabot: Comme première question, je dois rappeler au
député Bellemare que...
M. Bellemare (Johnson): De Johnson. M. Chabot: De
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela, de Johnson.
M. Chabot: ... en 1973/74, à la page 426, on fait allusion
au même problème, en ce qui concerne la vérification des
services, qu'on avait déjà noté en 1972/73.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais vous avez procédé
à une évaluation des travaux de vérification dans toutes
ces unités administratives. Mais où en est présentement
rendue cette évaluation?
M. Chabot: Présentement, on m'informe qu'au niveau des
cours municipales il y a eu des vérifications faites et que, au niveau
du bureau du Code de la route, il y a eu une étude ou un examen fait, de
même qu'à la Commission de contrôle des permis et dans les
établissements de détention.
M. Bellemare (Johnson): La Régie des loteries et courses
du Québec est une régie à part qui dépend du
ministère de la Justice.
M. Chabot: Je le crois aussi. On m'informe aussi de cela.
Seulement, la Sûreté du Québec et l'Institut de police
n'ont pas encore fait l'objet de vérification.
M. Bellemare (Johnson): La question du leader parlementaire de
l'Opposition et la mienne est: Quels sont les critères de base qui font
que, dans certaines municipalités, on garde les amendes à la Cour
municipale et qu'on ne les retourne pas? Où sont inscrites ces ententes?
Où peut-on trouver les critères qui définissent qui
à qui et quoi et quoi?
M. Chabot: C'est une autre question qui se trouve à
rejoindre exactement ces critères et l'importance financière en
cause. En ce qui concerne les critères de partage, au moment où
on a fait notre vérification en 1971/72, 1972/73 et 1973/74, on a
demandé s'il existait de telles ententes. On n'en a pas retracé,
mais...
M. Bellemare (Johnson): Vous n'en avez retracé nulle
part?
M. Chabot: Nulle part. Selon des recherches qu'on a faites...
M. Bellemare (Johnson): Mais elles ont continué à
percevoir...
M. Chabot: Oui. Par la suite, en 1974-75, on a été
informé qu'il existait une telle entente au niveau d'une
municipalité.
M. Bellemare (Johnson): Laquelle?
M. Chabot: Québec. Une entente en 1966, qui datait de
1966.
M. Bellemare (Johnson): Une entente signée ou une entente
sur la gueule?
M. Chabot: Une entente signée par le ministre du temps,
Claude Wagner.
M. Burns: Quand avez-vous appris que Québec avait une
entente comme celle-là?
M. Chabot: En réponse aux questions du ministère en
date de mai 1975, on a appris qu'il existait un arrêté en conseil.
On nous a fait parvenir...
M. Burns: Là, ce que vous nous répondez, c'est
postérieurement à votre rapport.
M. Chabot: Oui, on a été informé.
M. Burns: Vous avez été informé de cela de
quelle façon?
M. Chabot: Je crois que c'est par le sous-ministre, en
réponse, à la suite de notre rapport. Un instant, le
sous-ministre, M. Robert Normand, en date du 7 mai 1975.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez bien dit tout à l'heure
qu'il n'y avait pas eu d'enquête de faite dans deux des organismes que
vous avez mentionnés. Il n'y avait pas eu de rapport de
vérification à la Sûreté du Québec et
à l'Institut de police.
M. Chabot: Oui, c'est ce qu'on m'a rapporté pour cette
année.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a une raison
spéciale de ne pas l'avoir fait dans ces deux cas, contrairement aux
autres qui ont commencé à faire des études, selon ce que
vous m'avez dit. On n'a pas de rapport. On ne sait pas où cela est
rendu. C'est vague.
M. Chabot: II y a certains rapports qui ont été
faits.
M. Bellemare (Johnson): Certains rapports qui ont
été faits dans le sens que cela devrait être
corrigé.
M. Chabot: II y a certains rapports que la vérification
interne a présentés au ministère pour que des corrections
soient apportées. Ils sont en instance actuellement.
M. Bellemare (Johnson): Pour la Sûreté du
Québec et l'Institut de police, cela n'a pas été fait
encore. Est-ce qu'il y a une raison particulière?
M. Larose: Evidemment, un service de vérification interne
dans un ministère ne vérifie pas toutes les unités au
même moment. Alors, le service de vérification interne du
ministère, on lui a donné plus d'importance dans les
dernières années, depuis un an ou deux, au ministère de la
Justice. Le fait qu'il ait pu faire des vérifications dans les
unités qui ont été mentionnées tout à
l'heure, c'est déjà, je pense, une bonne marque, dans le sens que
ce service progresse. Qu'il n'ait pas encore été à la
sûreté, oui ou non, évidemment, on ne connaît pas de
motif particulier.
Le ministère en a peut-être, mais c'est peut-être
que, dans leur échéancier, elles ne sont pas rendues à ce
point, toutes les unités ne peuvent pas être
vérifiées en même temps. Cela, on le comprend.
M. Bellemare (Johnson): M. le vérificateur, je pense que
nous avons l'insigne honneur d'avoir devant nous l'honorable sous-ministre, qui
prononce de très belles conférences, mais, en tout cas,
passons...
Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité de savoir du
sous-ministre d'abord les résultats qui ont été
donnés dans les cours municipales, dans les bureaux juridiques du Code
de la route, dans la Régie des loteries et des courses, la Commission de
contrôle des permis d'alcool? Il prétend...
M. Burns: Mais avant ça...
M. Bellemare (Johnson): Oui, d'accord.
M. Burns: ... cher collègue...
M. Bellemare (Johnson): Oui, distingué, oui.
M. Burns:... distingué, je... Non, je ne suis pas
sûr, peut-être ai-je mal compris, mais je ne suis pas sûr que
j'ai obtenu une réponse à une question que j'ai accrochée
à la question du député de Johnson, à savoir si le
partage a été établi entre les infractions et les cours
municipales, et si vous avez découvert, à part Québec, un
certain nombre de critères. Là, je vous avoue que cela ne
m'impressionne pas beaucoup, la réponse que vous me donnez, relativement
à la ville de Québec, parce que c'est postérieur à
votre rapport. Là, on vous questionne sur votre rapport' Je ne vous
blâme pas, non plus, de l'avoir obtenue après. Ce n'est pas vous
qui la faites, cette information, vous l'avez tout simplement. Mais, peu
importe, avant ou après l'information que vous avez obtenue de
Québec, avez-vous des critères de partage? Il n'y en a pas.
M. Larose: On n'en connaît pas, nous. M. Burns: Vous
n'en connaissez pas. M. Larose: Maintenant...
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que ces perceptions que
s'approprient les municipalités sont légales?
M. Larose: En ce qui concerne, par exemple, je crois...
M. Bellemare (Johnson): Non, mais les cours municipales. Les
municipalités s'approprient ces montants d'amendes.
M. Larose: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce légal?
M. Larose: Notre remarque a surtout voulu porter sur deux
municipalités, et deux municipalités importantes,
évidemment, Montréal et Québec.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Burns: Prenons, entre autres, le cas de certaines
municipalités importantes. J'en prends au hasard une qui va sans doute
intéresser le député de Laporte, celle de Longueuil, par
exemple, qui, actuellement, fonctionne à l'intérieur des
édifices gouvernementaux, avec des juges payés par le
Québec, avec des sténographes payés par le Québec,
avec des greffiers payés par le Québec, avec tous les services
possibles et impossibles payés par le Québec; vous avez des
plaintes municipales qui passent à l'intérieur de ça.
Est-ce que cela vous a été soumis, à un moment
donné? Et là, ce que je vous donne comme cas assez
spécial, parce que c'est assez pilote, c'est pilote, oui, je suis
d'accord, j'admets cela. Mais, après cela, on peut commencer à se
poser la question sur Saint-Jérôme' On peut commencer à se
poser la question également sur un certain nombre de cas dans le
Lac-Saint-Jean. On peut se poser la question sur Québec et on peut se
poser la question sur beaucoup d'autres municipalités où vous
scindez à l'intérieur... Je ne veux pas faire d'étude de
crédits, mais là, c'est une question de savoir... Une fois qu'on
sait que cela existe, comment fait-on pour départager?
Le fait que Québec fournit, je dirais, sans risque de me tromper,
au-delà de 75% des services de ces cours et qu'il n'y a pas de partage
des amendes de prévu alors que, dans le livre blanc,
présenté par Jérôme Choquette... Vous vous en
souvenez de Jérôme Choquette? Vous vous rappelez le...?
M. Bellemare (Johnson): Ah! On l'a oublié!
M. Burns: Eux ne s'en souviennent plus, mais nous, nous nous en
souvenons.
M. Bellemare (Johnson): Ils vont s'en souvenir, n'ayez pas
peur.
M. Burns: Jérôme Choquette. Vous vous rappelez?
M. Bellemare (Johnson): Mais c'est un ancien
libéral...
M. Burns:... député d'Outremont, ancien
libéral, ancien ministre de la Justice...
M. Bellemare (Johnson): Ah! Il est bon! Il est bon! Vous allez
voir, il est bon!
M. Burns: Dans son livre blanc d'il y a deux ans...
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez pas pu le garder. Vous allez
le regretter.
M. Burns: ... il posait le problème comme tel. En tout
cas, ce n'est peut-être pas au vérificateur que je devrais poser
cette question, c'est peut-être au ministre qui répond au nom de
Jérôme Choquette maintenant.
M. Berthiaume: Je m'excuse auprès du député
de Maisonneuve, mais les remarques du député de Johnson me
faisaient sourire et j'ai manqué l'objet de sa question.
M. Bellemare (Johnson): Mais elle est bonne. Qui a établi
les critères? Est-ce légal pour les cours municipales de faire
ces perceptions?
M. Burns: Vous rendez-vous compte que vous administrez je
parle au ministre actuel des cours municipales actuellement et que vous
ne savez même pas combien elles vous coûtent et
combien vous en retirez au point de vue des amendes?
Il y a des municipalités et il y en a une en particulier que je
ne nommerai pas parce que cela pourrait peut-être lui nuire dans
d'éventuelles négociations avec le ministère de la Justice
qui se pète les bretelles d'être capable de faire fonctionner ses
services policiers uniquement par l'entremise d'un certain nombre de
règlements municipaux. Je n'ai pas d'objection s'il y a des
municipalités qui s'en sortent contrairement à d'autres. Tant
mieux. Je suis entièrement d'accord avec cela, mais que le gouvernement
du Québec ne sache pas comment cela fonctionne et quels sont les
services qu'elles donnent et comment elles partagent en retour le
résultat d'un certain nombre de ces services et ce n'est pas le
seul résultat parce qu'il y a quand même le maintien de la paix et
de l'ordre qui ne se monnaye pas, ne se met pas en dollars et en cents, mais il
y a quand même des règlements municipaux qui, qu'on le veuille ou
non, se monnayent en dollars et en cents et que, du côté
gouvernemental, on ne connaisse pas le résultat de cette simple
opération comptable, si j'étais le Vérificateur
général, je serais encore plus raide que cela dans mes
remarques.
En tout cas, il a peut-être eu des réticences qui lui
viennent de sa fonction, mais personnellement, je n'ai pas ces
réticences, mais j'aimerais au moins qu'on sache ce qu'on fait pour
essayer de défaire cette chose qui nous apparaît de
l'extérieur, comme absolument inexplicable.
M. Larose: Si vous me permettez. Notre remarque, celle qui
apparaît à la page 421 du rapport 1973/74 couvrait,
principalement, comme je vous l'ai mentionné tout à l'heure, les
villes de Montréal et de Québec. En ce qui concerne
Québec, on vous a dit qu'on avait trouvé qu'après la
parution de notre rapport, on nous a informé de l'existence d'un
arrêté en conseil à cet effet.
En ce qui concerne Montréal, cela marche depuis un grand nombre
d'années selon une tradition, tout simplement, qui existe, qui a
été confirmée et mise en place et qui marche depuis un
grand nombre d'années pour ce partage des recettes.
Alors, c'est une tradition. Il n'y a pas de document écrit qui a
pu nous être soumis concernant le partage des recettes entre
Montréal et Québec, entre Montréal et la province.
Pour les autres municipalités, évidemment, elles sont
là. Nous n'avons pas fait de travail spécial à
l'intérieur de chaque cour municipale pour savoir cela et c'est pourquoi
on a voulu demander...
M. Burns: Ce qui serait impossible pour vous de le faire.
M. Larose: Mais...
M. Burns: Et d'ailleurs, jamais je ne vais vous reprocher cela.
Je vais le reprocher au ministère de la Justice, non à vous. Ce
n'est pas votre rôle.
M. Larose: C'est pour cela que nous avons tout de même
demandé que la question soit étudiée par les conseillers
juridiques du ministère. C'est ce que nous avons mentionné, que
cette question soit étudiée.
M. Berthiaume: J'aimerais qu'on entende le sous-ministre de la
Justice qui pourrait faire le tour de cette question.
M. Burns: Qu'on entende le sous-ministre au nom du ministre.
M. Berthiaume: Oui, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire au nom du ministre,
ancien et nouveau.
M. Berthiaume: Alors, en ce qui concerne les cours municipales,
il faut d'abord distinguer les amendes perçues par les
municipalités, par le biais de la Cour municipale, qui sont pour des
infractions au Code de la route. Ces amendes appartiennent à la
province. Il faut distinguer ces amendes des autres qui sont perçues par
les municipalités à la suite d'infractions aux règlements
municipaux, pour des infractions à la circulation. Ces amendes
appartiennent aux municipalités.
En ce qui concerne les premières, il est exact, comme le
Vérificateur général l'avait indiqué, qu'il n'y
avait pas de programme de vérification systématique des amendes
perçues par les cours municipales qui pouvaient nous appartenir.
Certaines les remettaient, d'autres omettaient.
Nous avons institué un programme de vérification interne.
Quarante-trois municipalités ont été faites jusqu'à
présent. Nous avons trouvé, dans certains cas, des sommes qui
nous étaient dues. Certaines municipalités nous ont
remboursés, d'autres sont sur le point de le faire. En ce qui concerne
maintenant les amendes perçues par les municipalités pour
infraction à des règlements municipaux, infractions de type de
circulation, il s'est produit que, dans beaucoup de municipalités, ils
ont intégré dans leurs règlements municipaux des
dispositions analogues à celles du Code de la route, de sorte qu'au lieu
de poursuivre en vertu du Code de la route, ils poursuivent en vertu des
règlements municipaux qu'ils ont ainsi adoptés.
Cette pratique existe depuis des temps quasi immémoriaux je
pense, de sorte que les municipalités qui adoptent cette pratique ont
pris l'habitude de comptabiliser comme revenu, ou d'escompter comme revenu
possible les revenus qu'elles pourraient retirer de ce mode de
rémunération ou de perception ou de revenu. De sorte qu'il
devient difficile, du jour au lendemain, d'aller récupérer toutes
ces sommes des municipalités, d'autant plus qu'on a encore des doutes
sur l'illégalité du procédé utilisé par les
municipalités.
En ce qui concerne Longueuil que vous avez mentionné...
M. Burns: C'est sur la légalité
elle-même.
M. Berthiaume: En ce qui concerne Longueuil que vous avez
mentionné plus particulièrement, il y a eu une loi en 1974,
chapitre 37 des lois de 1974, les articles 3 et 5, qui consacre une
expérience pilote que nous avons faite pour les villes de Saint-Hubert,
Greenfield Park et Longueuil. Avec ces villes, nous avons signé une
entente suivant laquelle nous poursuivons nous-mêmes, nous
émettons les cartes d'infraction, à la suite des rapports
d'infraction qui nous sont transmis par les services policiers.
Lorsqu'il y a paiement sur réception d'une carte d'infraction,
nous remettons 75% des amendes ainsi perçues à la
municipalité, étant donné que ces municipalités,
antérieurement, procédaient aux infractions de circulation, en
vertu de leurs règlements municipaux et escomptaient ainsi des revenus
dans leur budget.
M. Burns: Les plaintes sont toutes menées à bien,
via les services du ministère.
M. Berthiaume: C'est cela. En ce qui concerne...
M. Burns: Le procureur payé par le ministère,
appareil judiciaire fourni par le ministère?
M. Berthiaume: J'ai parlé des amendes qui sont
perçues sur réception de la carte d'infraction. A ce
moment-là, pour nous, c'est un travail relativement simple. Avec tout le
procédé que nous avons pour le Code de la route, il nous suffit
d'ajouter un peu de volume qui nous vient de ces municipalités.
Lorsqu'il y a contestation, cependant, ce sont les procureurs
désignés par le ministère qui interviennent, et dans ces
cas, nous ne remettons aucune...
M. Burns: Je vous arrête, même s'il n'y a pas
contestation, c'est-à-dire même s'il y a tout simplement non
réponse de votre part ou de la part de la personne qui est sujette
à l'infraction, même s'il n'y a pas contestation, le tout prend le
virage que vous venez de décrire là.
M. Berthiaume: C'est exact. Chacune des infractions
constatées par les policiers nous sont transmises, sont
intégrées dans le système de perception du Code de la
route. Nous émettons à ce moment-là des avis
préalables. S'il y a paiement sur l'avis préalable, en vertu de
l'entente découlant de la loi nous remettons aux municipalités
75% des montants ainsi perçus.
M. Burns: Très bien.
M. Berthiaume: Lorsqu'il n'y a pas paiement sur avis
préalable, nous confions le dossier à nos conseillers juridiques
qui doivent alors poursuivre les contrevenants. Et les sommes que nous
récupérons, nous les gardons en totalité pour nous
dédommager des frais que nous avons encourus pour la poursuite.
M. Burns: Cela, c'est le cas de Longueuil. Maintenant, les autres
cas, M. le ministre...
M. Berthiaume: ... De Longueuil, Greenfield Park et
Saint-Hubert.
M. Burns: Je veux dire Longueuil, c'est tout cela, mais dans les
autres cas, qu'est-ce qui se passe?
M. Bellemare (Johnson): Trois-Rivières, par exemple.
M. Berthiaume: A Trois-Rivières, les infractions sont
poursuivies par nos procureurs, devant habituellement la Cour des sessions de
la paix, lorsqu'il y a infraction au Code de la route.
Lorsqu'il y a infraction à un règlement municipal, c'est
la municipalité qui est chargée d'assurer la poursuite, de
percevoir les amendes par la suite. Lorsque les poursuites ont
été intentées en vertu du Code de la route, la
municipalité doit normalement nous remettre les amendes; lorsqu'elles
ont été intentées en vertu de règlements
municipaux, à ce moment-là, la municipalité conserve les
amendes. D'où le programme de vérification qui a
été institué; 43 municipalités ont
été vérifiées; d'autres le seront, afin de bien
nous assurer que les sommes que nous doivent les municipalités nous sont
remises.
M. Burns: Est-ce que le ministère est en train d'essayer
de généraliser une politique à l'endroit des cours
municipales?
M. Berthiaume: Elle a été énoncée
dans le livre blanc qui a été déposé...
M. Burns: Oui, je sais, mais c'est un livre blanc et
jusqu'à maintenant, je ne vois pas de façon concrète de
mise en application, outre Longueuil qui est un cas spécial, un cas
pilote que vous avez mentionné, vous avez parfaitement raison. A part
cela, est-ce qu'on va arriver à quelque chose de précis
là-dessus?
M. Berthiaume: Comme vous le savez, un nouveau ministre de la
Justice a été nommé le 30 juillet. Depuis lors, j'ai
repassé avec lui l'ensemble de la teneur du livre blanc, il m'a fait un
certain nombre de commentaires. Il se propose de soumettre les recommandations
qu'il estimera appropriées au conseil des ministres sur les dispositions
de ce livre blanc, de façon que la politique gouvernementale puisse
ensuite être élaborée et connue.
M. Burns: De façon législative.
M. Berthiaume: Si la législation est requise, oui. Il y a
certaines dispositions du livre..'
M. Burns: ... qui peuvent être réglementaires.
M. Berthiaume: C'est à ou par des voies
administratives.
M. Bellemare (Johnson): Qu'est-ce qui se produit dans les
municipalités qui continuent de percevoir les amendes? Est-ce, au point
de vue légal, justifié, ou si elles sont averties qu'un jour ou
l'autre elles passeront par la vérification et elles seront
obligées de remettre ces montants qu'elles perçoivent?
M. Berthiaume: II n'y a aucun doute que les municipalités
qui perçoivent des amendes pour infraction au Code de la route doivent
nous les remettre. Nous allons exiger remboursement pour celles qui ne le
voudront pas.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'elles en ont été
avisées présentement, parce que dans les temps...
M. Berthiaume: Oui.
M. Bellemare (Johnson): ... immémoriaux, les amendes
n'avaient pas été remises?
M. Berthiaume: Au fur et à mesure que progresse notre
programme de vérification, nous sommes quand même présents
dans les locaux de la municipalité. Les municipalités savent
l'objet de notre vérification. Si nous détectons certains
montants qui doivent nous être remis, nous les en avisons.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a une raison
particulière pour que la vérification interne n'ait pas
été effectuée... Est-ce que vous avez fini cette question,
parce que je voudrais revenir sur celle-là?
M. Burns: Non, j'ai une autre question; terminez celle-là,
si ça vous le dit.
M. Bellemare (Johnson): Car cela m'intrigue un peu qu'on n'ait
pas fait de vérification interne. On l'a faite dans plusieurs autres
organismes, mais on a dit tout à l'heure que ni à la
Sûreté du Québec, ni à l'Institut de police, il n'y
avait eu des vérifications internes effectuées. Est-ce que c'est
sur le chemin de la conciliation avec la vérification
générale?
M. Berthiaume: Nous avions un très petit nombre de
vérificateurs internes auparavant au ministère. Il y a trois ans,
nous n'en avions que huit. Nous en avons une vingtaine maintenant; ce qui fait
que nous avons institué des programmes de vérification
systématique dans tous nos centres de responsabilités. Nous ne
sommes pas encore allés à l'Institut de police. Pour ce qui
concerne la Sûreté du Québec, c'est un problème
différent étant donné que les administrations de la
Sûreté du Québec et du reste du ministère de la
Justice sont des administrations séparées. La Sûreté
du Québec a son propre personnel administratif interne en
général. Or, j'avais demandé au directeur de la
Sûreté du Québec d'il y a quelques années s'il avait
un programme de vérification in- terne, il m'avait répondu: Oui.
Ce n'est pas un programme qui correspondait exactement au type de
vérification interne que nous effectuons pour le reste du
ministère. Je suis revenu à la charge récemment
auprès du directeur actuel de la Sûreté du Québec.
Il m'a dit qu'il était en train de mettre sur pied une équipe
analogue à celle que nous avons pour le reste du ministère.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que cette vérification
dépend du ministère de la Justice ou, maintenant, du Solliciteur
général, pour la Sûreté du Québec?
M. Berthiaume: Pour la Sûreté du Québec,
depuis la division qui a eu lieu, les poursuites criminelles et les affaires
policières sont sous la responsabilité du Solliciteur
général. Le reste du ministère est sous la
responsabilité du ministre de la Justice, mais l'organisation du
ministère est restée la même, quand même. De sorte
que j'ai une responsabilité à l'égard des deux
ministres.
Conséquemment, s'il y a des difficultés au sein de la
Sûreté du Québec, il est de mon devoir de m'en
enquérir, d'en avertir le Solliciteur général et de faire
en sorte qu'elles soient corrigées.
C'est ce qui m'a amené, en juin dernier directeur actuel de la
Sûreté pour lui demander des précisions sur le programme de
vérification interne qui existait.
M. Burns: Les poursuites statutaires, depuis cette division de
pouvoirs, de qui relèvent-elles exactement?
M. Berthiaume: Du ministre de la Justice, vu qu'il s'agit du
pénal...
M. Burns: Le Code de la route et tout cela?
M. Berthiaume: C'est cela. Elles continuent à relever du
ministre de la Justice, étant donné qu'elles se situent
administrativement dans la direction générale des affaires
civiles et pénales, laquelle est sous l'autorité de M.
Levesque.
M. Burns: En somme, il n'y a que la police qui relève
directement du Solliciteur général?
M. Berthiaume: Les objets ont été
spécifiés dans l'arrêté en conseil qui a
précédé ou qui a accompagné la nomination du
Solliciteur général. De façon générale, je
pourrais dire qu'il s'agit des affaires criminelles, c'est-à-dire les
procureurs de la couronne, l'Institut médico-légal, coroners et
morgues également, ainsi que les affaires policières, ce qui
inclut la Sûreté du Québec, la Commission de police ainsi
que l'Institut de police du Québec.
M. Burns: Est-ce que cet arrêté en conseil auquel
vous faites référence a été publié?
M. Berthiaume: Je crois que oui, mais je devrais revoir la Loi de
l'exécutif...
M. Burns: S'il ne l'était pas, est-ce que les partis
d'Opposition j'ose le demander au nom de mon collègue de Johnson,
le chef de l'Union Nationale peuvent s'attendre à en avoir une
copie?
M. Berthiaume: Je n'y vois aucune objection. M. Burns: Si jamais
cela ne l'est pas.
M. Berthiaume: Je pense qu'effectivement il a été
publié dans...
M. Burns: S'il a été publié, il n'y a pas de
problème.
M. Berthiaume: S'il ne l'a pas été, de toute
façon les journaux en ont fait largement état. Je n'y vois aucune
objection, au contraire.
M. Bellemare (Johnson): Dans les 43 municipalités dont
vous avez fait la révision quant à la répartition des
amendes, quelqu'un m'a dit que cela représentait plusieurs millions de
dollars.
M. Berthiaume: Pas à ma connaissance. Dans les 43
municipalités que nous avons faites, les renseignements qui me sont
fournis sont à l'effet qu'une somme de $174,000 ou un peu plus nous
était due.
M. Bellemare (Johnson): Sur les $161,000, vous prétendez,
dans les 43 municipalités qui sont faites?
M. Berthiaume: $174,000 dans les 43 municipalités.
M. Bellemare (Johnson): $175,000. Sur ce montant, les trois
quarts ont déjà été acquittés, je
suppose?
M. Berthiaume: II y a eu des contacts avec les
municipalités, nous demandant de rembourser. Les municipalités se
font un peu tirer l'oreille dans quelques cas. A ce moment-là, nous nous
proposons d'y aller par des voies un peu plus formelles, probablement sous
forme...
M. Bellemare (Johnson): Pas d'influence politique dans cela?
M. Berthiaume: En aucune façon, à ma
connaissance.
M. Bellemare (Johnson): Pas du tout? C'est bien bon que je le
sache.
M. Burns: M. le Vérificateur général... M.
Bellemare (Johnson): ... M. Burns: M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: Si le député de Johnson a terminé
sur ce sujet-là, on pourrait peut-être poser une question sur un
autre sujet.
M. Bellemare (Johnson): Juste pour terminer. Avec les cantines,
dans certains établissements de détention, le vérificateur
mentionne dans son rapport que la gestion du cantinier devrait être
soumise au contrôle et à la surveillance du comité
d'administration des cantines. Cette autorité administrative
établirait les politiques d'achat et de vente, en plus de mettre en
place un système de contrôle des stocks. C'est la
recommandation.
Quelle est la politique actuelle de ces achats et de ces ventes que vous
avez constatée? Qui s'en occupe? Est-ce le cantinier? Ou si c'est
l'administration des centres de détention? Pourquoi existe-t-il un
système de contrôle des stocks? Pourquoi n'existe-t-il pas un
contrôle de ces stocks?
La dernière, cette recommandation particulière, a-t-elle
été observée et retenue par le ministère? Pour
1973.
M. Larose: Pourriez-vous me répéter votre question,
s'il vous plaît?
M. Bellemare (Johnson): Quelle est la politique actuelle des
achats et des ventes? Qui s'en occupe dans ces établissements de
détention? Je parle toujours de la gestion du cantinier qui devrait
être soumise à un comité d'administration.
La première question: Quelle est la politique actuelle des achats
et des ventes et qui s'en occupe?
Deuxième question: Pourquoi n'existe-t-il aucun système de
contrôle des stocks?
Troisième question: Cette recommandation particulière
a-t-elle été retenue et observée par les autorités
du ministère de la Justice?
M. Larose: J'ai l'impression que les autorités du
ministère seraient mieux en mesure que moi de répondre
directement à votre question dans le moment.
M. Bellemare (Johnson): C'est justement parce que c'est dans
votre rapport de 1973 que j'ai trouvé cela.
M. Larose: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Je vous le demande à vous, qui
avez probablement des informations plus complètes. Peut-être que,
si vous ne les avez pas, le ministère pourra nous les donner.
M. Berthiaume: Je peux le faire.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, je n'y ai aucune objection,
pourvu qu'on le sache. La question est posée dans le rapport. On doit
s'attendre à certaines réponses. Je pensais que le
vérificateur aurait pu nous les donner. Si le sous-ministre est
prêt, je suis parfaitement d'accord.
M. Berthiaume: Je n'ai pas revérifié cette
question, M. le Président, mais, de mémoire et sous
réserve de faire erreur, vraiment de mémoire, il s'agit de
cantines où notre personnel ainsi que les détenus peuvent acheter
des bonbons, des cigarettes, du chocolat, etc., de sorte qu'il ne s'agit pas de
deniers publics qui sont en cause. Les profits faits par ces cantines sont
utilisés par les détenus ainsi que par notre personnel.
Toutefois, même s'il ne s'agit pas de deniers publics, je pense qu'il y a
près d'un an maintenant, nous avons émis des directives sur la
gestion des fonds de ces cantines de façon à éviter que
des gens accaparent des sommes de façon indue. Ce manuel ou ces
directives ont été émis il y a environ un an. Je ne sais
pas, je n'ai pas vérifié récemment ce qui en était
advenu.
M. Bellemare (Johnson): C'est parce que, dans le rapport de 1973,
le vérificateur dit qu'il devrait y avoir un comité
d'administration central des cantines. De là viendraient des directives
concernant la politique actuelle de ces achats et de ces ventes.
M. Larose: Si vous me permettez, je pense qu'on n'a pas voulu
mentionner un comité d'administration central au niveau du gouvernement.
On a voulu mentionner que, plutôt que de laisser cela strictement aux
cantiniers, à l'intérieur d'une prison, il y ait un comité
à l'intérieur de chaque prison pour contrôler
l'exploitation des cantines. A l'heure actuelle, le tout est fait par cette
personne qui achète sans qu'il y ait suffisamment de contrôle
exercé. Evidemment, ce n'est pas l'argent de la province, comme on vient
de le mentionner, mais je pense que c'est de l'argent qui est quand même
en fidéicommis. On a suggéré d'avoir un comité
à l'intérieur de chaque institution pour surveiller les
activités et l'exploitation des cantines.
Le Président (M. Picard): Le député de
Trois-Rivières.
M. Bacon: M. le Président, cette note m'a aussi
frappé. Combien d'établissements de détention ont des
cantines? Dans toute la province, c'est quoi? Cinq, six, sept ou huit?
M. Larose: II y en a au moins dans les cinq grosses institutions;
en tout cas...
M. Bellemare (Johnson): Subsidiaires. Il y en a cinq dans les
grandes institutions et il y en a huit subsidiaires. Cela fait 13, à peu
près.
M. Bacon: Même dans les grandes institutions, les montants
sont de quel ordre? Prenez la plus grosse. Quelle est-elle?
M. Larose: Ce serait probablement Bordeaux, j'imagine.
M. Bacon: D'accord, Bordeaux. Les montants que le cantinier
transige dans une année sont de quel ordre?
M. Larose: Je pense qu'ils sont assez considérables.
M. Bacon: Considérables, c'est de combien? Est-ce de
$100,000, de $25,000, de $5,000?
M. Larose: Pour les trois principales à Montréal,
selon des renseignements qu'on me donne, les ventes se chiffreraient par
$300,000.
M. Bacon: $300,000.
M. Larose: Dans ces trois institutions, les espèces en
banque, additionnées pour les trois, seraient de l'ordre de
$100,000.
M. Bacon: Les...
M. Larose: Les espèces en banque, à une date
donnée, forment un total d'environ $100,000.
M. Bacon: $300,000, en fait, c'est le chiffre de vente dans une
institution.
M. Larose: Pour trois.
M. Bellemare (Johnson): M. Saint-Laurent...
M. Larose: Bordeaux, Parthenais et le pavillon cellulaire
au...
M. Bacon: Pour ces trois-là? M. Larose: Oui.
M. Marchand: Vous voulez dire que vous avez $100,000 en
liquidité actuellement?
M. Larose: Non, $300,000.
M. Marchand: Non, mais vous avez $100,000 de liquidité en
banque.
M. Larose: Ils feraient $300,000 de ventes par année et il
y aurait $100,000 en caisse.
M. Marchand: Ils ont $100,000 de liquidité en caisse. Ils
sont partis avec combien?
M. Larose: Cela peut exister depuis des années, cela,
monsieur.
M. Marchand: Ils ont ramassé $100,000 de liquidité
avec un chiffre d'affaires de $300,000. Très bonne administration.
M. Bacon: Disons $300,000. Ils ont un profit, on peut dire de
10%, cela fait $30,000. Pour trois institutions, cela veut dire que vous allez
avoir trois comités de régie interne, à un moment
donné, pour $30,000. Ce ne sont pas des deniers publics.
M. Larose: Ecoutez, d'abord, on me mentionne ici, je veux
préciser tout de suite...
M. Marchand: II faut avoir fait des rivières pour
bâtir des ponts et pour poser de telles questions'
Le Président (M. Picard): A l'ordre! M. Bacon:
Allez donc, M. Larose.
M. Larose: A l'intérieur des $100,000 qu'il peut y avoir
là, il y a une partie de l'argent qui est déposé par des
détenus aussi, qui est en dépôt par les détenus, qui
ne provient pas nécessairement de profits qui ont été
réalisés par les cantines. Les détenus ou les
prévenus peuvent déposer de l'argent. A ce moment, leur argent de
poche, ils vont le laisser là.
M. Bacon: Au fonds de la cantine? C'est une pratique que vous
acceptez?
M. Larose: Ecoutez, regardez votre actif.
M. Burns: M. le Président, j'invoque le règlement.
Je m'excuse, M. Larose, mais je me suis retenu de la faire depuis le
début de la journée, ce n'est peut-être pas moi qui devrait
faire cela, c'est peut-être le ministre qui devrait soulever cette
question, mais, en tout cas, il était peut-être inattentif, je ne
voudrais pas que M. Larose soit actuellement placé dans la position de
défendre les crédits du ministère de la Justice.
Personnellement, je pense que le député de Johnson et moi, s'il y
en a deux qui étaient tentés de la faire, c'était bien
nous autres, on s'est abstenu de le faire parce que je ne pense pas que ce soit
le rôle du Vérificateur général de défendre
les crédits d'un ministère ou les politiques d'un
ministère. Je vous signale cela. Je le signale surtout à
l'endroit de certains membres de l'Assemblée nationale pour qu'on ne
place pas le Vérificateur général dans une position
où il ne soit pas en mesure de répondre de la façon qu'on
voudrait entendre un ministre répondre.
M. Larose: Seulement pour compléter mes remarques, le
comité qu'on a voulu suggérer là-dedans, ce n'est pas un
comité formé, un comité extrêmement
compliqué. On dit, à ce moment, que le cantinier soit l'objet
d'une certaine surveillance par un comité qui peut fort bien être
formé par le directeur de l'institution, qui exerce une surveillance sur
l'activité et qui obtienne les rapports de l'exploitation de la cantine
comme n'importe qui obtient des rapports sur l'exploitation d'un commerce ou
d'une entreprise. C'est qu'il y ait un genre de bureau de direction parmi le
personnel de la prison sous forme de régie interne. On ne demande pas
qu'il y ait quelque chose, une structure extrêmement complexe, mais
qu'à l'intérieur de la cantine, le directeur de la prison et une
couple de fonctionnaires surveillent l'opération de la cantine. C'est
tout ce qu'on demande.
Le Président (M. Picard): Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: M. le Président, sur un autre sujet, celui du
bureau juridique du Code de la route. Dans votre rapport de 1972/73, vous
mentionnez, M. le vérificateur, que le délai entre la commission
de l'infraction et la poursuite intentée est beaucoup trop long. Puis-je
vous citer au mot? "Nous considérons que le délai entre
l'infraction commise et la poursuite intentée est beaucoup trop long. De
plus, il importe de souligner qu'aucune conciliation périodique des
encaissements, etc..." Vous continuez votre rapport. Si vous portez un jugement
comme celui-là, êtes-vous en mesure de nous dire quel est ce
délai moyen ou quel est le délai que vous trouvez, entre autres,
trop long? J'imagine que si vous avez passé une telle remarque, c'est
que cela avait une certaine implication au niveau des coûts que
comportent ces délais. Alors, est-ce que vous avez fait une
évaluation de ces coûts? Pour le moment, je me bornerai à
ces deux questions. J'en ai d'autres relativement à la même
chose.
M. Couture: Le délai qu'on a constaté variait
à peu près de six à sept mois. C'était dû, en
grande partie, aux déficiences du système informatique pour
traiter ces billets de contravention...
M. Burns: Parlez-vous du délai qui intervient... M.
Couture: Entre l'infraction...
M. Burns: ... entre l'infraction commise telle quelle et la
poursuite telle quelle, et non pas le règlement de l'affaire, soit la
plaidoirie de culpabilité ou non? Entre six et sept mois.
M. Couture: A peu près.
M. Burns: Vous dites que selon vous, c'est un problème
d'informatique?
M. Couture: En grande partie, c'est dû à certaines
déficiences dans son problème de traitement des données
par l'ordinateur.
M. Burns: Sans être un expert en matière
d'informatique, est-ce que vous êtes en mesure de nous faire des
suggestions d'amélioration de ce côté?
M. Couture: Pas moi, personnellement, parce que...
M. Burns: Mais est-ce que le bureau du vérificateur s'est
penché sur ce problème?
M. Couture: Non, le ministère...
M. Burns: Ou bien si on est complètement démuni
devant les machines qui nous mènent actuellement?
M. Couture: Non. J'ai été informé que le
ministère s'était penché par les analystes du service
de l'informatique du ministère, qui ont fait des... Je pense que
c'est de beaucoup amélioré en 1973/74.
M. Bellemare (Johnson): Dans votre rapport de 1974, vous ne dites
pas que cela s'est amélioré. A la page 4-127, du rapport de 1974,
vous récitez le nombre de contrôles de l'émission des
rapports d'infractions. Vous dites: Lors de notre travail de
vérification du système concernant le traitement des rapports
d'infractions émis en vertu des dispositions du Code de la route, nous
avons décelé des faiblesses énormes du contrôle
interne aux niveaux suivants: Là, vous citez un, deux, trois, quatre,
cinq, six, sept, huit paragraphes. Parce qu'il n'existe aucun contrôle de
la séquence numérique des rapports d'infractions émis,
d'où, je pense, l'impossibilité de s'assurer que tous les
rapports d'infractions émis sont traités par le personnel du
bureau juridique du Code de la route.
C'est pour appuyer la question de l'honorable député de
Maisonneuve que j'attire votre attention sur ce que vous venez de dire,
à savoir qu'il y a eu amélioration très sensible, en 1973,
d'après votre rapport, quand, en 1974, à la page 4-127, on trouve
que votre travail de vérification du système concernant le
traitement des rapports d'infractions émis en vertu des dispositions...
"Avons décelé des faiblesses énormes de contrôle
interne aux niveaux suivants." Là, vous citez: "Contrôle de
l'émission des rapports d'infractions, impossibilité de s'assurer
que le rapport est déclaré non valide, les contrôles suivis
des mises en poursuites", etc., et vous continuez encore dans quatre autres
paragraphes.
La question du député de Maisonneuve est bien au point.
C'est qu'il n'existe aucun contrôle de la séquence
numérique des rapports d'infractions. C'est sûr, d'où, je
pense, l'impossibilité de s'assurer que tous les rapports d'infractions
émis sont traités par le personnel du bureau du Code de la
route.
J'aimerais vous entendre.
M. Couture: En 1972/73, ce qui est arrivé, c'est que j'ai
été informé que cette remarque a fait l'objet d'une
étude, et je n'ai pas dit qu'il y avait eu amélioration. Cela a
fait l'objet d'une étude avec les analystes de l'informatique du
ministère. En 1973/74...
M. Chabot: Nous n'avons pas vérifié cet
élément en particulier en 1973/74. On n'a pas émis
d'opinion à cet effet.
M. Burns: Je reviens a ma première question. Si vous avez
constaté que le délai était trop long entre l'infraction,
elle-même, et la poursuite, est-ce que vous vous êtes
penchés sur le coût que cela comporte dans le sens de manque
à gagner pour le gouvernement actuellement?
Est-ce que, à toutes fins pratiques, vous avez
évalué la perte financière?
M. Couture: En 1972/73, on ne l'a pas évaluée.
M. Burns: L'avez-vous évaluée l'année
suivante? Non plus? Cela ne vous tenterait pas de l'évaluer?
M. Larose: II viendra peut-être un temps où on fera
ce type de travail. Mais dans le moment, on se...
M. Burns: Je vous vois veni', vous. Vous allez demander du
personnel additionnel.
M. Larose: Ce n'est pas tellement la question de demander du
personnel additionnel.
Mais je pense que nous faisons, principalement, une vérification
d'ordre financier et d'ordre comptable. Nous touchons à des aspects
administratifs, dans certains cas, mais nous évoluons, graduellement,
avec l'idée de toucher à des questions d'efficacité,
peut-être d'économie; mais nous n'en sommes pas rendus au point
où c'est notre priorité... Je veux dire que cela fait partie
continuellement de notre tâche. Je pense que nous n'avons certainement
pas, à l'heure actuelle, ni le personnel, ni le temps de faire tout
cela. On n'a pas le temps d'évaluer...
M. Burns: Je profite de cette parenthèse, M. Larose, pour
vous dire que ce n'est pas votre faute, sûrement pas. Cela fait
déjà quatre ans que nous réclamons votre comparution
devant une commission parlementaire pour qu'on puisse vous poser ce genre de
questions.
Je vous avoue, d'une part, comme représentant de l'Opposition
officielle, être très déçu par la restriction que
nous imposent les limites mêmes de vos enquêtes. Ce n'est pas un
reproche que je vous fais, mais personnellement, je suis très
déçu de cela.
Je pense que si on voit cette situation de façon très
constructive, on peut dire: Bien, c'est une première fois, dans le fond,
que le Vérificateur général vient donner des explications
aux parlementaires. Cela orientera peut-être pour l'avenir et les
services gouvernementaux et les travaux qui sont précisément
faits par les services du Vérificateur général.
Dans ce sens, j'y vois un côté très positif, mais je
vous avoue personnellement, être déçu d'un certain nombre
deprécisions qui nous manquent et qu'on aimerait bien avoir.
Espérons qu'avec l'expérience, et la vôtre et la
nôtre, on va réussir à mieux aménager une prochaine
séance de commission parlementaire qui devrait tenter d'obtenir, non pas
nécessairement des détails précis, comme des noms, des
couleurs de bas, des sortes de vestons et des longueurs de cravates; mais je
veux dire que ce sont des choses quand même qui, à une certaine
occasion, sont importantes pour juger de l'ensemble d'un dossier.
Je ferme cette parenthèse que vous m'avez ouverte.
M. Larose: Oui.
M. Burns: Vous voulez peut-être commenter cela? Oui?
M. Larose: Oui.
M. Burns: Je n'ai pas d'objection.
M. Larose: Je pense que nous aurions voulu aussi dans bien des
cas, recevoir, par anticipation, les questions qui seraient
étudiées aujourd'hui et qu'on soit bien informé
là-dessus de façon telle qu'on puisse, évidemment, nous
aussi nous préparer peut-être encore mieux...
M. Burns: Vous ne les avez pas reçues, M. Larose?
M. Larose: Nous avons reçu une indication à l'effet
que les questions que vous aviez porteraient exclusivement sur l'année
1973/74 et ne toucheraient pas les rapports des années
précédentes. Ecoutez. C'est le renseignement que j'ai eu. Et on
n'en a pas eu...
M. Burns: Disons, pour le moins, qu'il y a eu défaut de
communication.
M. Larose: Oui.
M. Burns: Je pense que ce n'est pas du tout l'approche que nous
avons prise. En ce qui nous concerne, nous nous sommes particulièrement
concentrés sur des rapports de 1972/73, 1973/74 et même, dans
certains cas, nous avions avisé que nous avions des cas précis
sur 1971/72, mais...
M. Bacon: Si le député de Maisonneuve me
permet...
M. Burns: Oui, allez-y.
M. Bacon: A une réunion du sous-comité, M. Larose,
en regardant le procès-verbal, on avait parlé des rapports de
1972/73, 1973/74.
M. Larose: Oui. Il était question de cela, c'est
certain.
M. Bacon: Naturellement, pour la série de questions dont
vous aviez parlé, je vous souligne aussi que les membres de l'Opposition
ont fait quand même certaines restrictions compte tenu du temps qu'ils
avaient à leur disposition...
M. Burns: C'est cela.
M. Bacon: ... pour la première séance. Mais il
semblait qu'il était accepté par les membres de l'Opposition,
à la réunion du sous-comité, qu'éventuellement, aux
autres séances, il y aurait le dépôt de questions 48 heures
avant les séances.
M. Burns: Je dois dire aussi pour préciser, pour le
bénéfice du député de Trois-Rivières, que
nous ne nous étions pas engagés à donner les questions
parce que vous allez comprendre, M. Larose, que chaque député qui
vient à l'Assemblée nationale traite les questions ou les sujets
un peu à la façon où il s'y sent le mieux. On peut
difficilement...
M. Berthiaume: De ne pas les interpréter comme un
engagement formel, c'est...
M. Burns: ... donner d'avance les sujets. Cependant, je peux vous
dire qu'ils ont été donnés d'avance.
M. Larose: Oui, nous avons eu une liste de sujets;
évidemment, de votre part... Evidemment, je parle du côté
de M. Bellemare; on n'en a pas eu.
M. Bellemare (Johnson): Elles étaient bien prêtes,
mais j'avais peur... Elles étaient prêtes, mais j'avais peur que
vous les échappiez quelque part.
M. Larose: On en a eu un certain nombre, on a eu...
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire que je n'ai confiance
qu'à moi.
M. Burns: C'est un peu pour la même raison qu'on vous a
donné les sujets, mais pas les questions.
M. Larose: Oui, et vous admettrez qu'à ce
moment-là, il est difficile, pour nous, d'arriver, à travers des
dossiers...
M. Bellemare (Johnson): Aujourd'hui, on vous a bien compris et
vous ne nous avez presque rien refusé; alors, vous êtes en
possession et de vos moyens et de vos réponses, parfaitement bien. Je
pense bien qu'il n'y a pas lieu de faire un drame pour une question qui ne vous
est pas parvenue 48 heures avant. Vous répondez si facilement, M. le
vérificateur, que je pense que ce ne sera pas nécessaire de vous
les envoyer.
M. Larose: Non, non, je ne sais pas, mais je vous dis tout
simplement, M. Bellemare... Je réponds à ce que M. Burns a dit,
qu'il n'était pas satisfait...
M. Bellemare (Johnson): Sauf pour celle de M. Gagnon cet
après-midi, je n'étais pas sûr.
M. Burns: Cela, je peux vous dire que je ne l'ai pas
envoyé, quoique j'en aie parlé, pas personnellement, mais par
personne interposée, avec le bureau du Vérificateur
général.
M. Larose: Oui, il en a été question. M. Burns:
Oui, vous êtes d'accord.
M. Larose: Oui, oui. Mais j'ajouterai en deuxième lieu
ceci, je pense bien. Je complète
d'abord ce que j'ai dit là-dessus. C'est que les questions qu'on
a eues, évidemment, ce ne sont pas des questions précises. Nous
avons des dossiers, au bureau, qui sont excessivement volumineux et, si on ne
sait pas de façon un peu plus précise les questions, on arrivera
toujours et on se fiera sur notre meilleure mémoire.
Maintenant, il y a des travaux de vérification là-dedans
qui ont été complétés il y a deux ans et on nous
demande, aujourd'hui, de se souvenir de cela comme si on les avait faits hier.
Remarquez bien qu'on se trouve dans une situation un peu difficile...
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez pas de reproche à vous
faire aujourd'hui. Vous avez répondu à la question...
M. Burns: M. Larose, qu'on se comprenne bien. Ce n'est pas un
reproche à vous qu'on fait, c'est un reproche au système,
c'est-à-dire que, ce qu'on fait aujourd'hui, il y a trois ans qu'on
aurait dû faire cela. En tout cas, je vois mal qu'on soit en train, en
1975, à la fin de 1975, de discuter des rapports qui remontent à
1971/72. En tout cas, c'est quand même mieux que de ne pas en discuter,
mais cela comporte les difficultés qu'on éprouve là et on
comprend que vous ayez des difficultés autant que nous à vous
resituer dans la situation.
M. Bellemare (Johnson): Pour ma part, le sous-comité a
fait un travail gigantesque et nous avons accepté, le gouvernement et
l'Opposition, de nous imposer un programme, un ordre du jour fort
chargé, parce que, d'ici le 4 décembre, ces trois rapports seront
faits et même, le vérificateur en chef nous a dit à cette
occasion qu'il serait peut-être possible, de nous livrer celui de 1975 au
début de mars. Alors, je pense qu'on est à rétablir
l'ordre et c'est une très bonne chose.
Maintenant, M. le Président, si le député de
Maisonneuve...
Le Président (M. Picard): J'aimerais que M. Larose puisse
terminer ses commentaires.
M. Burns: Oui, oui. Sur le bureau juridique, j'ai une
dernière question.
M. Larose: Si vous me permettez de finir, parce que cela coupait
ce sujet-là, il arrivera aussi toujours, comme je vous l'ai
mentionné... Le type de vérification que nous avons
adopté, évidemment, il faudra peut-être le rajuster, mais,
à venir jusqu'ici, cela ne nous a pas prouvé que ce
n'était pas... Il semble bien qu'ailleurs, on suive un peu aussi cette
même méthode. C'est taxé sur une vérification des
contrôles, des méthodes et des contrôles qui sont en place
au gouvernement.
Il arrive assez souvent, comme je vous l'ai mentionné aussi cet
après-midi, que, par cette méthode, on veuille corriger des
processus, des méthodes de travail ou des méthodes de
systèmes comptables, des systèmes de contrôle internes,
etc., alors l'accent est mis sur ces contrôles. On n'évalue pas,
à l'intérieur de cela... Comme on procède ensuite par
sondage pour évaluer ces systèmes, on n'évalue pas les
impacts directs de chacune des faiblesses, l'impact financier de chacune des
faiblesses que l'on constate. S'il fallait faire cela à partir d'un
échantillonnage, par exemple, où il y a des millions
d'échantillons, alors, il faudrait tellement étendre notre
travail que cela pourrait nous prendre dix ans à faire le tour de
l'appareil gouvernemental.
Notre but est de déceler les faiblesses. Même si on n'est
pas capable de mettre un chiffre en dollars sur la conséquence à
côté, on dit qu'il y a une faiblesse qu'on veut corriger, afin
qu'au moins à l'avenir, il y ait des possibilités que cette
situation soit corrigée et que la province en
bénéficie.
C'est le sens d'un grand nombre de nos remarques. On n'est pas toujours
capable d'évaluer en chiffres, parce que ça nous prendrait un
travail énorme, seulement, on sait que la faiblesse existe et qu'elle
doit être corrigée. C'est ce qu'on recommande.
M. Burns: En tout cas, c'est la première séance de
cette commission, vous connaissez à peu près le genre d'approches
que les députés qui vous posent des questions utilisent dans
ça. Peut-être que je le souhaite en tout cas
ça pourra vous aider et vous orienter à l'égard des autres
séances qui seront tenues éventuellement.
M. Larose: Certainement pas beaucoup pour les séances de
cette année, parce que l'évaluation de ces choses n'a pas
été faite à l'intérieur de nos dossiers
mêmes, dans bien des cas. Cela n'est pas le sens qu'on a donné,
par le passé, à notre vérification.
M. Burns: D'accord. De toute façon, je sais bien que ce
n'est pas vous qu'on doit engueuler là-dessus. Vous acceptez de venir
à une commission parlementaire. Remarquez que le même
problème va se poser si jamais, à la suite de nos demandes
répétées, on fait la même chose avec un autre haut
fonctionnaire qui s'appelle le Protecteur du citoyen. On demande que ce
Protecteur du citoyen comparaisse devant la commission de l'Assemblée
nationale depuis aussi longtemps qu'on le demande pour le Vérificateur
général. Il ne faut pas entamer de débat politique.
Surtout, M. Larose n'a pas à y participer. Cela va être
exactement, je le mentionne au ministre qui est ici, le même
problème qui va se poser. On va avoir trop de choses à discuter
lors des premières séances et on va remonter à trop loin
pour véritablement faire un travail que je pourrais décrire comme
parfaitement inutile. Evidemment, c'est mieux que de ne pas en avoir.
Je reviens, M. le Président, si vous me permettez, au bureau
juridique. C'était la deuxième question que j'avais à vous
poser à ce sujet, relativement à votre rapport 1974/75. Vous
notez que la comptabilité du bureau juridique du code de la route est
inexact, étant donné que seul le montant
de l'amende est consigné au livre et non pas le montant de $2 par
infraction pour les frais. Selon votre estimation, un montant de $146,000 n'a
pas été crédité aux revenus. Est-ce que vous pouvez
nous dire exactement ce qui est advenu de ce montant, qu'est-ce qu'on en a fait
au point de vue comptable, au point de vue administratif, où est-ce
qu'on peut retrouver ça à l'intérieur de tout cet appareil
administratif?
M. Larose: En deux mots, je pense que le montant n'est pas perdu
pour tout ça...
M. Burns: On ne parle pas de montant, je ne suis pas en mesure de
dire que quelqu'un a pris les $146,000 et les a apportés chez lui, ce
n'est pas de ça que je veux parler. Je prends vos remarques, à la
page 4-121, et je cite au texte: "En outre, les chiffres apparaissant sur la
liste précitée concernent uniquement le montant de l'amende
mentionné sur chaque rapport d'infraction et ne tiennent pas compte des
frais ($2.00) inhérents à chaque avis "réclamation
préalablement" émis. Par conséquent, un montant
approximatif de $146,000 aurait dû être crédité aux
revenus précités relativement à ces frais." Pouvez-vous
nous dire qu'est-ce qui a été fait, qu'est-ce qui aurait dû
être fait, qu'est-ce qu'on a fait avec ces $146,000 sur le plan de la
comptabilisation?
M. Larose: En fin de période, on a établi la liste
des avis d'infraction qui n'étaient pas payés vers la fin de
l'année. Cette liste ne comprend pas le montant de $2 qui s'ajoute
à chaque avis. Le montant que l'on a inscrit comme compte à
recevoir, à ce moment-là, comme revenu, c'est le montant de la
liste, sans tenir compte des $2 qui s'ajouteraient par la suite. Au moment de
la perception, par exemple, on a perçu les $2 quand même.
M. Burns: Oui, mais comment cela est-il apparu dans les livres,
ces $2? Ils sont apparus quelque part. Qu'est-ce qu'on en a fait?
M. Larose: Ils sont apparus seulement au moment de
l'encaissement. On peut dire qu'au 31 mars on a établi qu'il y avait
environ $1,300,000 à recevoir en termes d'avis d'infraction, sans tenir
compte des $2 qui s'ajoutent à chaque avis.
On a inscrit aux livres seulement $1,300,000. Dans l'année
suivante, on a fait de la perception de ce $1,300,000 et, au moment où
on a perçu, on a également perçu les $2 en plus. Cela a eu
pour effet de changer d'une année à l'autre, de ne pas placer
cela dans la bonne année.
M. Burns: Je comprends. Dernière question en ce qui me
concerne, M. Larose. Toujours dans votre rapport de 1972/73, vous notez qu'il
n'y a aucune vérification des tarifs des timbres apposés sur les
différents documents légaux. Vous rappelez, je pense, cette
plainte dans votre rapport de 1973/74.
M. Larose: Oui.
M. Burns: Ce que j'aimerais savoir, c'est si vous avez des
raisons de croire que l'absence d'une telle vérification puisse
occasionner des pertes. Est-ce que véritablement c'est à ce
niveau que vous posez le problème? le problème? J'aimerais savoir
quelles ont été les attitudes que vous avez prises à
l'endroit du ministre. Comment l'avez-vous prévenu d'une telle
situation, en dehors du fait que vous l'avez mentionné dans vos deux
rapports?
M. Larose: C'est un des aspects. Le service de
vérification interne du ministère devrait faire la
vérification de l'application des tarifs dans les différents
palais de justice, dans les différentes cours de justice.
Cela ne s'était pas fait, c'est un des points que l'on dit
là; même si le service de la vérification interne est
allé faire la vérification des aspects comptables des
problèmes, il n'avait pas fait de travail pour s'assurer que
c'était réellement le bon tarif qui était
chargé.
Nous-mêmes, nous ne sommes pas allés vérifier
l'application de ces tarifs dans les détails, de telle façon que
nous ne sommes pas en mesure d'affirmer qu'il y a eu perte de revenus de la
part du gouvernement là-dedans.
M. Burns: C'est uniquement sur le plan du contrôle que vous
voulez que cette chose-là soit faite? Je vous cite, à votre
rapport 1972/73: "II n'y a eu aucune vérification des tarifs des timbres
judiciaires apposés sur les différents documents
légaux."
C'est l'affirmation où vous dites que cela ne se fait pas. Donc,
on présume que vous dites que cela devrait se faire.
M. Larose: Oui.
M. Burns: Ce n'est pas dans le sens que vous avez des craintes
que ces montants puissent être mal utilisés ou être mal
amenés à l'intérieur de l'appareil financier
gouvernemental?
C'est cela que je voudrais que vous m'expliquiez, la raison fondamentale
pour laquelle cela devrait se faire. J'ai compris votre réponse. Vous
m'avez dit que ce n'est pas normal que cela ne soit pas fait, mais pour quelle
raison pensez-vous que cela devrait être fait?
M. Larose: Nous pensons que chaque phase de l'opération
financière gouvernementale doit être l'objet d'une
vérification par le service de la vérification interne, à
l'intérieur d'un ministère de l'importance du ministère de
la Justice, spécialement dans un ministère comme celui de la
Justice, où il y a une décentralisation énorme des
opérations.
Le nombre de greffes qu'il y a dans la province est de plus de 60, je
pense. Il y a autant de responsables qui manipulent des revenus et qui
manipulent de l'argent, mais, en même temps, apposent des timbres
judiciaires, etc. De quelle façon? On croit que, pour avoir
l'uniformité dans l'application des tarifs, et, deuxièmement,
pour être sûr qu'il n'y ait pas de perte, à ce moment, il
devrait y avoir une vérification par échantillonnage et par
sondage, à l'intérieur des différents greffes pour voir si
le tarif est réellement appliqué comme il le devrait.
M. Burns: Ils n'apparaissent nulle part, dans la
comptabilité, de façon autonome, ces chiffres de timbres
judiciaires et légaux?
M. Larose: Oui, ils y apparaissent. On vous a dit tout à
l'heure, je pense, que le service de la vérification interne a fait une
vérification des encaissements. Cela se fait à l'heure actuelle
et cela s'est fait dans les dernières années. Ce que l'on veut
savoir, par exemple, c'est si c'est un timbre de $10 qui aurait dû
être apposé alors qu'il n'y a eu seulement qu'un timbre de $5, si
on a eu le bon revenu, si on a facturé le bon montant.
M. Burns: Oui, mais il y a des tarifs judiciaires.
M. Larose: II y a des tarifs, mais c'est de vérifier si
les tarifs ont bien été appliqués par les greffiers. On
calcule qu'une vérification par échantillonnage devrait
être faite par le service de la vérification interne
là-dessus.
M. Burns: Je comprends ce que vous voulez dire. Cela se fait
maintenant?
M. Berthiaume: Cela se fait.
M. Burns: Comment est-ce que cela se fait?
M. Berthiaume: Par échantillonnage, comme l'a
suggéré M. Larose.
M. Burns: Ah bon! C'est-à-dire qu'on prend une action de
$100,000, qu'on la sort et qu'on vérifie si c'est le bon timbre par
rapport à une action de $100,000. Et on fait la même chose partout
ailleurs.
M. Berthiaume: C'est cela.
M. Burns: D'accord. Finalement, M. Larose, vous mentionnez, dans
vos deux derniers rapports, certaines irrégularités au niveau des
transactions financières effectuées par les greffes. Dans votre
rapport de 1972/73, en particulier, il était question de paiements
d'indemnisation pour pertes de salaire effectués à des individus
n'ayant pas effectivement encouru de telles pertes. Ce que j'aimerais avoir,
c'est, d'une part, certaines précisions sur ces paiements à des
individus, pour pertes, mais aussi, si les pertes en question, selon vous,
n'ont pas été subies, encourues. J'aimerais savoir si c'est
possible, parce que je pense que si je me réfère à une
autre question, peut être que vous ne serez pas prêt à
répondre à cette ques- tion. Avez-vous évalué le
coût de ces pertes? Finalement, quels correctifs, avez-vous notés,
si on en a apportés depuis votre première recommandation et,
surtout, à quel moment, encore une fois en dehors de votre rapport,
avez-vous avisé le ministère?
M. Couture: La constatation que nous avons faite, c'est
qu'à l'assignation, il y a des témoins qui sont assignés.
Ils réclament des pertes de salaire. C'est pas mal difficile pour un
greffier ou celui qui paie d'aller vérifier si, effectivement, il y a
perte. Cela ne s'est pas fait' Par après...
M. Burns: Là, vous allez plus loin dans votre rapport.
Vous parlez de pertes injustifiées.
M. Couture: Pardon?
M. Burns: Vous dites que c'était injustifié. Si je
peux retrouver...
M. Couture: Non, c'est que le témoin n'a pas effectivement
encouru une telle perte.
M. Burns: Je pense qu'on dit la même chose à ce
moment. Je vous réfère à la page 316 de votre rapport
1972/73. Vous dites: "En ce qui concerne les transactions financières au
niveau des greffes des cours de justices, nous avons remarqué que
l'indemnisation pour pertes de salaire est distribuée occasionnellement
à des individus qui n'ont pas encouru effectivement de telles
pertes".
M. Couture: Oui...
M. Burns: C'était vraiment injustifié.
M. Couture: A l'aide d'un exemple: Une ménagère, on
sait qu'elle n'a pas de salaire. Si elle en réclame, on lui en paie
quand même ou quelque chose comme cela.
M. Burns: Oui. Vous avez donc constaté qu'il y avait des
paiements injustifiés.
M. Couture: Injustifiés. M. Burns: Je veux
dire...
M. Couture: Oui.
M. Burns: Vous avez constaté cela?
M. Couture: Oui.
M. Burns: La première fois que vous avez avisé le
ministère, est-ce que c'est par l'entremise du rapport ou autrement?
M. Couture: Par l'entremise du rapport.
M. Burns: Vous ne l'avez pas fait avant? Quand vous l'avez
constaté, est-ce que vous n'avez pas communiqué avec des
fonctionnaires du ministère ou avec le ministre?
M. Couture: Non, le premier avis, c'est au moment d'aller
soumettre nos constatations au ministère.
M. Burns: C'était à quel moment? M. Couture:
C'était à l'été de 1973.
M. Burns: L'été 1973 avant la parution du rapport
1972773?
M. Couture: Oui.
M. Burns: Est-ce que vous avez noté depuis ce temps des
changements du fonctionnement?
M. Couture: Dans le suivi que j'ai obtenu après
l'information, c'est qu'il y a eu une demande au chef du service de la
vérification interne d'étudier la possibilité de
procéder à des vérifications sur une base
d'échantillonnage.
M. Burns: Est-ce que cela se fait, à votre
connaissance?
M. Chabot: Ces secteurs n'ont pas été
traités ou travaillés en 1973/74, étant donné...
Peut-être que les fonctionnaires du ministère seraient en mesure
de répondre.
M. Burns: Peut-être que le ministre pourrait
répondre là-dessus.
M. Berthiaume: Le ministère est en train d'évaluer
la possibilité d'avoir une action semblable. Ils ont fait du travail
d'évaluation au point de vue des contrôles internes, mais sur
cette question précise d'aller voir si, effectivement, ce qui est
réclamé est justifié, c'est à l'étude,
d'après ce que je peux voir, par le directeur du service financier du
ministère de la Justice. Je dois dire que non, mais c'est à
l'étude actuellement.
M. Burns: C'est à l'étude. Pour combien
d'années encore?
M. Berthiaume: Ah!
M. Burns: Avez-vous évalué les pertes que cela
pouvait occasionner même par voie d'échantillonnage, puisque vous
arrivez à ces conclusions par voie d'échantillonnage?
M. Couture: Tel que M. Larose l'a dit tout à l'heure,
l'évaluation, à ce moment-là, ne se faisait pas.
M. Burns: Oui. Est-ce qu'à l'avenir c'est ma
dernière question on peut... Quand je vous dis à l'avenir,
je ne parle pas nécessairement de la fin des travaux cette année,
mais peut-être, je l'espère, lors de rencontres, plus tard, et si
possible, à d'autres séances auxquelles mes collègues
participeront et auxquelles je ne participerai peut-être pas.
Peut-on penser en termes d'évaluation de pertes, de coûts,
d'amélioration de situations par le même système
d'échantillonnage que vous utilisez, si on vous mentionne, entre autres,
notre préoccupation à cet endroit?
M. Larose: Je pense qu'il faudrait, à ce moment-là,
étendre énormément le travail que nous faisons. Nous
utilisons ce qu'on appelle une méthode d'échantillonnage
statistique. Et si elle nous permet de constater des faiblesses, on ne peut pas
extrapoler, à partir des données financières qu'on en
retire, sur l'ensemble de... C'est impossible...
M. Burns: Lorsque...
M. Larose: Si, à partir de cet indice, on faisait un
échantillonnage beaucoup plus considérable, on pourrait faire une
extrapolation. Mais si on prend ce domaine, par exemple, des greffes ou de la
taxation des témoins, vous admettrez qu'il est difficile... Même
les procès se ressemblant tellement peu, il serait joliment difficile,
même à partir d'un échantillonnage beaucoup plus grand,
d'en tirer une conclusion, à cause du type de témoins à
l'intérieur de différents procès et d'un palais de justice
à l'autre, ou d'un district judiciaire à l'autre.
Je ne sais pas. A première vue, je n'ai pas étudié
le problème jusque-là. Cela me paraît très difficile
à partir de sondages. On pourrait bien arriver et dire: Dans une ville
comme Montréal ou dans un palais de justice comme celui de
Montréal, pour tel type de causes, on les passe toutes et on arrive
à telle conclusion.
A ce moment, on va passer des années.
M. Burns: Non, mais M. Larose, premièrement je vous dis
que vous faites le système, que vous utilisez le système
d'échantillonnage pour détecter les failles.
M. Larose: Oui.
M. Burns: Alors, vous pouvez peut-être, à moins que
vous ne me disiez que cela n'a aucun sens et que je déraisonne quand je
suis en train de vous dire cela, mais il me semble que par voie de
conséquence, vous pourriez utiliser le même système pour
essayer d'évaluer, aussi approximativement que cela puisse
paraître, les pertes que cela peut occasionner. Mais je vais plus loin
que cela. Ce n'est pas pour vous embêter que je vous pose ces questions.
C'est parce que je considère la fonction de Vérificateur
général comme non seulement une espèce de chien de garde
à l'endroit de l'administration et du fonctionnement administratif
gouvernemental, mais aussi comme un élément de bonne
administration, dans le sens qu'il y a des cents et des piastres qui sont
épargnés par le travail qu'un Vérificateur
général peut effectuer, peut-être pas dans l'année
qu'il vient de contrôler, mais pour les années qui viennent.
Je veux dire qu'il y a un rôle positif et un rôle
négatif dans une fonction comme la vôtre. C'est
dans ce sens que je pense que dans une saine démocratie, les
partis d'Opposition sont intéressés à voir comment le
rôle du vérificateur, étant joué pleinement, si on
peut dire, on se retrouve à améliorer l'administration
gouvernementale envers et même contre le gouvernement, même s'il ne
veut pas. Dans le fond, c'est un peu votre rôle et notre rôle,
nous, de l'Opposition, d'essayer de voir à ce que le gouvernement
administre mieux, même contre son gré. C'est dans ce sens que je
vous pose ce genre de questions, mais non pas du tout dans le but de vous
embêter avec cela.
M. Bellemare (Johnson): En terminant, j'ai trois questions qui
sont très simples. Le vérificateur, dans son rapport de 1974,
constate que les comptes à recevoir qui sont assez considérables
n'ont pas été comptabilisés au 31 mars 1974, comme par
exemple, la contribution du régime de retraite des membres de la
Sûreté du Québec, déduction à la source pour
les mois de février et mars 1974, $542,000.
Plus loin, on parle de la contribution du gouvernement du Canada, en
vertu d'un protocole d'entente impliquant l'aide juridique, dans les affaires
se rattachant aux causes criminelles, pour la période de janvier 1973 au
31 mars 1973, $160,393, et la période du 1er avril 1973 au 31 mars 1974,
estimation de $2,100,000, ce qui fait que tout ce remboursement déduit
de la dépense n'a pas été fait, et que cela monte à
$2,803,000. Pourquoi ces montants qui sont inscrits, n'ont-ils pas
été inscrits à l'actif du ministère? C'est ma
première question.
M. le Vérificateur général, c'est à la page
4-124 de votre rapport, les remboursements déduits de la dépense,
et vous dites que vous avez constaté que les comptes à recevoir
n'ont pas été comptabilisés au 31 mars 1974 et que cela
représente un montant de $2,803,316. Pourquoi cela n'apparaît-il
pas à l'actif du ministère de la Justice?
M. Chabot: Au premier article, qui concerne les contributions du
régime de retraite des membres de la Sûreté,
déductions à la source $542,000, c'est la même situation
qu'on a eue cet après-midi, au niveau du ministère de la Fonction
publique en ce qui concerne les remboursements déduits pour les
fonctionnaires au montant de $2,400,000.
Cette situation s'est présentée aussi au niveau du
ministère de la Justice. Ces $542,000 n'étaient pas dans les
comptes à recevoir. Par contre, cette dépense existait dans les
comptes à payer.
M. Bellemare (Johnson): Et l'autre participation, la contribution
du gouvernement fédéral, en vertu du protocole d'entente qui
représente au-dessus de $2,160,000?
M. Chabot: En vertu du plan comptable du gouvernement, on doit
comptabiliser les réclamations du fédéral ou les
contributions, au moment où le montant est déterminé et
définitif. Or, dans le cas de l'aide juridique, la réclamation
est préparée à partir des états financiers fournis
par la Commission de l'aide juridique.
Ces renseignements sont reçus après l'année
terminée le 31 mars 1974, mais il n'en demeure pas moins que pour le
ministère ils peuvent, au moyen d'une estimation, créer un compte
à recevoir. C'est dans ce sens que cette intervention a
été amenée, qu'il y avait $2,100,000 qui auraient pu faire
partie des comptes à recevoir. A toutes fins pratiques, cet argent est
récupéré l'année suivante, tout de même, du
gouvernement du Canada.
M. Bellemare (Johnson): Ma deuxième remarque s'applique au
même sujet des dépenses qui sont computées et qui ne sont
pas à la fin de l'année au 31 mars. Vous avez des montants
considérables qui paraissent, comme $800,000 inscrits aux livres qui ont
été acquittés à même les crédits
budgétaires 1972/73. Vous avez aussi $1,500,000 qui n'ont pas
été inscrits aux livres le 31 mars 1973, qui ont
été acquittés à même le budget 1973/74. A ce
sujet, vous notez que le temps supplémentaire de la Sûreté
du Québec qui était non acquitté le 31 mars était
estimé à $1 million. Il y a $1,800,000 qui se séparent en
deux: $540,000 pour la justice et $1,200,000 pour la Sûreté du
Québec. Ils n'ont pas été inscrits aux livres au 31 mars
1974, n'ont été acquittés à même les
crédits budgétaires 1974/75. Ce montant ne tient pas compte du
temps supplémentaire des membres de la Sûreté du
Québec non acquitté le 31 mars 1974, pour environ $1 million.
Si je compte tous ces montants, j'arrive à $4,800,000 à
peu près qui n'ont pas été computés dans
l'année, mais plus tard. Est-ce que c'est la même réponse
que cet après-midi? Je le comprends difficilement. On avait en main
à ce moment-là au moins dans chacune des années
financières le million qui avait été payé en temps
supplémentaire. Je ne comprends pas pourquoi ça n'a pas
été comptabilisé à la fin des années
fiscales 1972/73, 1973/74, parce qu'il y a eu un mandat spécial. A part
ça, il y a eu un mandat spécial de $2,500,000 qui figure au cours
de l'année 1972/73 et qui a été voté et émis
par le lieutenant-gouverneur en conseil pour acquitter le temps
supplémentaire de la Sûreté.
Je trouve une non-concordance quant au fait qu'il y a $1 million en
temps supplémentaire dans un des articles que vous nous citez qui n'a
pas été rapporté à l'année
financière. Cela se répète en 1974.
Ce ne sont pas des comptes qui arrivent à la dernière
minute, ce ne sont pas des choses qui peuvent être passées sous
silence et payées avec le budget 1973 ou 1974.
A la fin de l'année, on sait qu'on a $1 million de temps
supplémentaire. On sait qu'il y a $1,800,540 pour la Justice et
$1,260,000 pour la Sûreté du Québec; on le savait.
Pourquoi, à ce moment-là, cela n'a-t-il pas été
inscrit aux livres au 31 mars 1974?
Ce sont vos remarques. J'aimerais bien entendre l'explication que vous
allez nous donner. Il y a eu un mandat spécial de $2,500,000 émis
par le lieutenant-gouverneur en conseil, en 1972/73, pour payer le temps
supplémentaire effectué par
la Sûreté du Québec. Je voudrais entendre vos
explications sur ces quelques chiffres que je vous ai donnés, qui sont
dans votre rapport d'ailleurs.
M. Chabot: En ce qui concerne le $1 million pour l'année
1973/74...
M. Bellemare (Johnson): Pour le temps supplémentaire.
M. Chabot:... pour le temps supplémentaire, il se rapporte
à du temps supplémentaire effectué en janvier,
février et mars. La politique du ministère était de payer
le temps supplémentaire après trois mois. Le temps
supplémentaire s'est payé en avril ou mai. Effectivement, on n'a
pas considéré cette dépense dans l'année 1973/74
qui nous préoccupe.
M. Bellemare (Johnson): Mais c'était le même montant
de $1 million en 1973, comme cela a été le même montant en
1974.
Le 31 mars 1973, les frais estimés étaient de $1 million.
Cela n'est pas apparu dans les livres au 31 mars 1973. La même chose se
répète en 1974 et cela n'apparaît pas aux livres de i374,
au 31 mars 1974; plus, en 1972/73, un mandat spécial de $2,500,000 qui a
été émis par l'ordre du lieutenant-gouverneur en
conseil.
M. Chabot: C'est par pur hasard, je pense, que 1973 correspond
à 1974.
A toutes fins pratiques, ce sont trois mois de temps
supplémentaire qui ont été payés tous les trois
mois. Ce chiffre d'environ $1 million comprend trois mois de temps
supplémentaire qui n'étaient pas payés. Pour éviter
la même pratique...
M. Bellemare (Johnson): Excusez-moi. Le budget avait prévu
ces montants, parce que, en 1972/73, il y avait eu... Pardon?
M. Berthiaume: Ce n'est pas un manque de disponibilité qui
fait que ce n'est pas payé dans l'année, c'est le fait que le
compte n'est pas connu. J'ai expliqué cela cet après-midi.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez expliqué cela, mais j'ai
compris aussi cela à ma manière. Les $2.5 millions de mandat
spécial, en 1972, c'était la cloche qui sonnait pour le temps
supplémentaire des policiers. Il se répète en 1973. Il
n'est pas inscrit à ce moment. Il se répète en 1974 de la
même manière. Ecoutez. C'est vous autres qui constatez ces faits
et qui dites que ce n'est pas normal que cela se présente ainsi.
M. Berthiaume: M. le Président, là-dessus,
peut-être qu'une explication additionnelle pourrait satisfaire le
député de Johnson. Au moment où il est discuté dans
le rapport, le temps supplémentaire se payait aux trois mois.
Maintenant, il se paie mensuellement. Cela fait qu'automatiquement le montant
de $1 million est diminué d'autant, probablement au tiers de ce qu'il
était.
M. Bellemare (Johnson): Cela veut dire que, à la suite du
rapport du vérificateur, une correction a été
apportée dans l'administration...
M. Berthiaume: De façon que les rapports entrent
mensuellement. Je pense que les gars de la Sûreté sont
payés selon le même système de paie que les autres
fonctionnaires. De toute façon, c'est maintenant fait mensuellement au
lieu de trimestriellement, de façon à réduire le montant,
toujours au point de vue de la comptabilité.
M. Bellemare (Johnson): A la fin de l'année
financière, le 31 mars 1975...
M. Berthiaume: II peut manquer un mois.
M. Bellemare (Johnson): II peut manquer 45 jours, selon la
convention collective, parce qu'il y a une convention collective qui
prévoit 45 jours de paiements. C'est cela? Oui, après.
C'est-à-dire que, dans les rapports de 1975, si vous en faites une
constatation, il n'y aura que 45 jours au lieu du million...
M. Larose: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Ce qui représente les trois
mois?
M. Larose: C'est ce que l'on mentionne.
M. Bellemare (Johnson): Le million représentait toujours
le paiement de trois mois en arrière.
M. Larose: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Avec la convention collective qui dit
qu'on doit payer 45 jours après, s'il y a eu du temps
supplémentaire à la Sûreté, pendant le mois de mars,
celui-là apparaîtrait 45 jours plus tard, c'est-à-dire sur
le budget de mai, mais il serait de beaucoup moins qu'un million. D'accord,
j'ai tout enlevé.
M. Larose: Seulement pour compléter, c'est que, même
si c'est seulement 30 ou 45 jours, il y aurait lieu, je pense, de l'inscrire
aux comptes a payer du ministère à la fin de l'année.
M. Bellemare (Johnson): J'aurais une dernière question sur
la Régie des loteries et des courses. Comme on s'était
donné un temps limite de deux heures pour la Justice, je pense que,
quant à moi, je ne sais pas si mon collègue...
Le Président (M. Picard): Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: M. le Président, je veux remercier M. Larose et
ses collaborateurs, tout en lui signalant quelque chose qui est tombé
sous ma vue depuis qu'on se parlait tout à l'heure d'extrapolation de
coûts, etc. pour vous mentionner que vous êtes capable de le faire
par une espèce d'estimation de coûts, puisque vous l'avez fait
dans le cas du mi-
nistère des Transports. Je vous réfère à
votre rapport de 1973/74, à la page 4-178 et 4-179 où, dans le
cas de pertes de revenus résultant des écarts de pesanteur des
véhicules immatriculés, vous terminez votre constatation par les
mots suivants: "Si nos constatations à cet égard étaient
projetées mathématiquement sur l'ensemble des véhicules
immatriculés, dans les mêmes proportion, cette déficience
de contrôle entraînerait annuellement une perte nette de revenus de
l'ordre d'un demi-million".
Vous avez dans ce cas fait une projection qui peut ne pas être
exacte au sou près, je I'admets, mais je vous mentionne que vous l'avez
fait dans un cas. C'est peut-être possible de le faire dans d'autres cas,
même si cela vous demande peut-être beaucoup de travail. Je vous
signale, en terminant, cependant, M. Larose, que cette première, en ce
qui nous concerne, devrait vous indiquer que, lors des prochaines
séances, ce sera peut-être dans un autre style, parce que ce ne
sera pas moi qui serai ici au nom de l'Opposition officielle, mais que ce sera
sans doute dans le même genre de questions qu'on vous soumettra les
problèmes qui nous sont soulevés par l'étude et l'examen
de votre rapport. Je vous le dis tout simplement comme indication, mais tout en
vous remerciant énormément pour votre collaboration tout au cours
de cette séance. Je sais que ce n'est pas facile. Dans votre cas, je
n'ai pas à répéter tout ce que j'ai dit tout à
l'heure. Si on avait fait ces travaux au fur et à mesure du
dépôt de vos rapports, cela aurait peut-être
été plus facile. Souhaitons que, pour l'avenir, ce sera plus
facile. Souhaitons aussi que, pour les autres séances qui examineront
ces trois rapports, vous saurez vous ajuster au genre de questions qui vous
seront soumises par les membres de l'Opposition et les membres du
côté ministériel, j'imagine, parce qu'il y en aura sans
doute.
M. Bellemare (Johnson): Le chef du parti de l'Union nationale
vous remercie.
M. Larose: J'aimerais ajouter une remarque, parce que vous avez
parlé d'un échantillonnage au ministère des
Transports.
Je voulais vous mentionner que cet échantillonnage a
été fait à l'aide d'un ordinateur, et qu'à ce
moment, cela nous permet d'aller beaucoup plus loin dans
l'échantillonnage que lorsqu'on...
M. Burns: Je comprends que ce n'est pas toujours très
facile de le faire.
M. Larose: ... que lorsqu'on utilise l'ordinateur, à ce
moment...
M. Burns: Je vous le mentionnais comme étant un des cas
où vous l'avez fait. Alors, peut-être qu'en se forçant, on
pourrait trouver d'autres exemples...
M. Larose: L'ordinateur ne peut pas s'appliquer partout.
M. Burns: D'accord!
Le Président (M. Picard): L'honorable ministre d'Etat aux
Finances.
M. Berthiaume: M. Larose, à mon tour, j'aimerais vous
remercier de votre participation à la commission parlementaire, ainsi
que vos adjoints. C'est fort apprécié. On le voit par les
commentaires de l'Opposition également.
J'aimerais en profiter pour remercier les sous-ministres qui m'ont
secondé au cours de la journée, notamment le sous-ministre de la
Justice et ses conseillers.
Je proposerais que la commission siège à nouveau le 6
novembre, à moins que les leaders parlementaires conviennent d'autre
chose.
M. Burns: Moi, bien humblement, M. le ministre, je vous
suggère que vous ajourniez la commission sine die...
M. Berthiaume: D'accord!
M. Burns: ... et qu'on...
M. Berthiaume: On s'entendra pour le 6...
M. Burns: ... puisse s'entendre, après cela, sur la date
de la prochaine séance.
M. Berthiaume: A la prochaine séance, on étudierait
les ministères des Communications, des Affaires sociales et des Affaires
culturelles.
M. Bellemare (Johnson): Les heures sont de 9 heures à
midi...
M. Berthiaume: Dans le courant de la journée...
M. Bellemare (Johnson): ... et de 4 heures à 6 heures.
Le Président (M. Picard): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 18)