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Commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu
Etude des projets de loi nos 59, 71, 72, 73, 74, 75,
76, 77 et 78
Séance du mardi 2 décembre 1975
(Vingt et une heures dix minutes)
M. Pilote (président de la commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des finances, des comptes publics et du
revenu est réunie ce soir pour étudier les projets de loi no 59,
71 et suivants. Sont membres de cette commission: M. Gratton (Gatineau)
remplace M. Bacon (Trois-Rivières); M. Bédard (Chicoutimi): M.
Bellemare (Johnson); M. Brisson (Jeanne-Mance) remplace M. Boutin
(Abitibi-Ouest); M. Déom (Laporte); M. Quenneville (Joliette) remplace
M. Garneau (Jean-Talon); M. Malouin (Drummond) remplace M. Malépart
(Sainte-Marie); M. Lapointe (Laurentides-Labelle) remplace M. Berthiaume
(Laprairie); M. Giasson (Montmagny-L'Islet) remplace M. Mercier (Bellechasse);
M. Morin (Sauvé); M. Samson (Rouyn-Noranda); M. Saindon (D'Argenteuil);
M. Vallières (Richmond) et M. Roy (Beauce-Sud).
Projet de loi no 59
Le Président (M. Pilote): Nous allons commencer par
l'étude article par article du projet de loi no 59. Auparavant, il
faudrait nommer un rapporteur. Si vous étiez d'accord, M. Déom
(Laporte) serait nommé rapporteur de cette commission.
M. Déom: Cela dépend quand on fait rapport à
l'Assemblée, je ne serai pas là.
Une Voix: II y a une condition, il faut qu'il soit toujours
présent.
Le Président (M. Pilote): Ce serait une façon de
l'être.
M. Malouin: Vous avez l'air d'un bon rapporteur, l'honorable
collègue de...
Le Président (M. Pilote): Je voudrais vous faire remarquer
que l'Opposition est en retard. On va attendre quelques minutes M. Bellemare ou
M. Morin.
M. Giasson: On nous dit que ce n'est pas certain que M. Bellemare
soit ici.
Le Président (M. Pilote): On va attendre un moment
l'Opposition officielle. On va suspendre pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 13)
Reprise de la séance à 21 h 30
M. Pilote (président de la commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Nous allons procéder à l'étude du projet de loi no
59, Loi modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et modifiant la Loi
concernant l'application de la Loi sur les impôts.
Avant de commencer l'étude article par article, est-ce que le
ministre du Revenu aurait quelque chose à ajouter?
M. Quenneville: M. le Président, les projets de loi qui
sont référés à cette commission pour étude
introduisent, d'une façon générale, les mesures fiscales
annoncées par le ministre des Finances dans le discours sur le budget
qu'il prononçait le 17 avril 1975 et, de façon
particulière, les mesures fiscales dont faisait état la
déclaration ministérielle du 19 décembre 1974 et qui n'ont
pas été incorporées dans le projet de loi no 19 qui
modifiait la Loi sur les impôts et qui fut sanctionnée le 19 juin
1975.
Ces projets de loi contiennent également des dispositions d'ordre
technique ou de concordance avec la législation en vigueur au pays.
Pour assurer une meilleure compréhension des projets de loi, je
ferai distribuer à chacun des membres de cette commission un exemplaire
des notes explicatives concernant chacun des projets de loi sous
étude.
Lors de la rédaction des notes explicatives, nous avons
utilisé certains symboles que vous trouverez au début de chacun
des articles des notes explicatives et qui correspondent à une
légende. A titre d'exemple, la lettre b) est l'équivalent des
modifications donnant suite au discours sur le budget 1975/76.
La légende dont il est fait mention est insérée au
début des notes explicatives du projet de loi no 59. Naturellement, au
cas où les notes explicatives seraient insuffisantes, j'aimerais vous
présenter les hauts fonctionnaires du ministère qui pourront
compléter au besoin les explications. D'abord, M. André Gauvin,
sous-ministre en titre, M. Hugues Fontaine, sous-ministre adjoint à la
législation, M. Fernand Grenier, chef du service de la recherche
fiscale, M. Marcel Robert, chef de la section
interprétation-impôts, M. Guy Moreau, agent de la gestion
financière, section interprétation-impôts, M. Claude Rioux,
agent de la gestion financière, service de la recherche fiscale, et M.
Guy Dubé, agent de la gestion financière, service de la recherche
fiscale.
Si on veut distribuer les copies, s'il vous plaît. Je pense que
tout le monde a sa copie.
Le Président (M. Pilote): Article 1, adopté?
Article 2? Adopté. Article 3?
M. Quenneville: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 4?
Adopté. Article 5? Adopté.
M. Déom: On augmente de $150 à $500 la
déduction du contribuable...
Le Président (M. Pilote): Article 6? Adopté.
Article 7? Adopté. Article 8? Adopté. Il y avait 8 b).
Adopté?
M. Quenneville: 81 b).
Le Président (M. Pilote): Excusez-moi. 81 b).
M. Déom: On a tous suivi des cours de lecture rapide!
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 81 c)?
Adopté. Article 81 d)? Adopté. Article 81 e)? Adopté.
Article 9? Adopté. Article 10? Adopté. Article 11? Adopté.
Sous-article 86? Adopté.
M. Déom: On saute de l'article 11 à l'article
86?
Le Président (M. Pilote): Dans 11, c'est l'article 86.
M. Déom: Je n'ai d'objection,remarquez,si vous dites de
l'article 11 à l'article 86. Adopté.
Le Président (M. Pilote): Sous-article. Article 10?
Adopté. Article 11? Adopté. Le sous-article 86 est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 12?
Adopté. Article 13? Adopté. Article 14? Adopté.
Sous-article 90 a). Adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 15?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 16? Adopté.
Article 17? Adopté.
M. Malouin: 132 a).
Le Président (M. Pilote): Articles 132 a) et 132 b) sont
adoptés?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 18 est
adopté. Article 19 est adopté. Article 20? Adopté. Article
21 est adopté. Article 22? Adopté. Article 23 est
adopté.
M. Malouin: 168 est adopté.
Le Président (M. Pilote): Le sous-article 168 est
adopté.
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Oui, on a passé l'article
22.
M. Déom: II y a des mots anglais dans le texte
français. Qu'est-ce que c'est?
M. Quenneville: Concordance.
M. Déom: C'est pour respecter les dispositions de la loi
22.
Le Président (M. Pilote): Article 24 est adopté.
L'article 25 est adopté. Article 26? Adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 27 est
adopté.
M. Malouin: 199.
Le Président (M. Pilote): Article 199, le sous-article est
adopté.
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 28 adopté.
M. Malouin: 200 est adopté.
Le Président (M. Pilote): 200, sous-article, est
adopté.
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 29 est
adopté.
M. Malouin: 200 a).
Le Président (M. Pilote): 200 a), est adopté. M.
Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 30 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 31 est adopté.
Article 32 est adopté.
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Le sous-article 210 est
adopté.
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 33 est adopté. Le
sous-article 212 est adopté.
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 34 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 212 a) est
adopté. Article 35 adopté?
M. Malouin: Article 219.
Le Président (M. Pilote): Article 219. Adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 36? L'article est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 37 est
adopté.
M. Malouin: Article 221 a).
Le Président (M. Pilote): Article 221 a). Est-ce qu'il y a
des commentaires?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté.
M. Gratton: M. le Président, une fois que l'article 37 est
adopté, il me semble que 221 a) est adopté automatiquement.
Le Président (M. Pilote): Nécessairement, oui. Vous
avez raison.
M. Gratton: C'est parce qu'on voudrait épargner du
temps.
Le Président (M. Pilote): Article 38 est adopté.
L'article 39 est adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 40 est adopté
ainsi que 228 c)?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 41 est adopté.
Article 42. Adopté. Article 43, adopté, ainsi que le sous-article
237 a). Article 44, adopté. Article 45, ainsi que le sous-article 238
a), adopté. Article 46, adopté. Article 47, adopté.
Article 48, 49, sont adoptés. Article 50, adopté. Sous-article
258, adopté nécessairement. Article 51, adopté, ainsi que
les sous-articles 258 a), b), c). Article 52, adopté. Article 53,
adopté. Article 54, adopté, ainsi que le sous-article 274 a).
Article 55, adopté.
M. Deom: Juste au point de vue du français, l'article 52.
Vous dites, "en provenant ou provenant d'une entreprise", est-ce que ce ne
serait pas en provenance de ou provenant d'une entreprise"?
M. Quenneville: Oui, en provenance.
M. Deom: Juste au point de vue du français.
M. Quenneville: A l'article 52, c'est "un revenu en provenance ou
provenant d'une entreprise".
Il y a une correction là-dessus, M. le Président. Je vais
demander à M. Gauvin, avec votre permission, d'expliquer la
différence entre "en provenance" et "en provenant".
C'est un bien qui commence à être utilisé pour
gagner un revenu en provenant, qui provient du bien ou provenant d'une
entreprise, ou le revenu provenant d'une entreprise. Donc, je crois que
ça m'apparaît correct.
Le Président (M. Pilote): Article 55, adopté; le
sous-article 277 est adopté nécessairement. Article 56,
adopté, le sous-article 278 aussi. Article 57, adopté. Article
58, adopté. Article 59, adopté, ainsi que le sous-article 301 a).
Article 60, adopté, ainsi que le sous-article 302?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 61 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Ainsi que 302 a). L'article 62
est adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Ainsi que le sous-article 303.
L'article 63 est adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 64 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 65 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 66 ainsi que le
sous-article sont adoptés? L'article 67 est adopté? L'article 68
est adopté? L'article 69 est adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 70 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 71 est adopté?
L'article 72 est adopté?
M. Malouin: Trop vite!
Le Président (M. Pilote): L'article 73 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Est-ce que cela va trop
vite?
Des Voix: Non.
M. Brisson: Cela va très bien.
Le Président (M. Pilote): L'article 74 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 75 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 76 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 77 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 78 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 79 est
adopté?
M. Malouin: Oui.
Le Président (M. Pilote): L'article 80 est adopté?
L'article 81 est adopté? L'article 82 est adopté? L'article 84
est adopté?
M. Quenneville: 83.
Le Président (M. Pilote): Excusez-moi. L'article 83 est
adopté? L'article 84 est adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 85 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 86 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 87 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 88 est
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Ainsi que les articles 352 a),
b), c), d), e), f), g). L'article 89 est adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 90 est
adopté?
M. Gratton: M. le Président, je me demande si vous ne
pourriez pas faire la lecture de l'article 90.
M. Malouin: On peut l'adopter comme tel.
M. Vallières: M. le Président, j'ai une question au
sujet de l'article 90. On parle, dans la note explicative, de frais cumulatifs
canadiens d'exploration. Est-ce qu'il apparaît à quelque endroit,
plus loin dans la loi, des frais cumulatifs non canadiens d'exploration?
M. Quenneville: Quel article monsieur? M. Vallières:
Article 90.
M. Quenneville: M. le Président, les dispositions
proposées à cet article introduisent deux nouveaux concepts
relativement aux frais d'exploration et de mise en valeur qu'un contribuable
engage à des frais cumulatifs canadiens d'exploration et des frais
cumulatifs canadiens de mise en valeur.
Des taux de déductibilité différents sont
prévus à l'égard de chacun de ces comptes. De tels frais
étaient auparavant groupés aux comptes de frais canadiens
d'exploration et de mise en valeur. Ce compte prend fin en date du 6 mai 1974,
dans le cas d'une entreprise pétrolière et, en date du 31 mars
1975, dans le cas d'une entreprise minière. Ceci donne suite à la
déclaration ministérielle du 19 décembre 1974 et au
discours sur le budget du 17 avril 1975.
M. Vallières: Très bien, M. le
Président.
Le Président (M. Pilote): Article 90, adopté.
Article 91? Il est adopté. A la page 44.
M. Malouin: C'est cela.
Le Président (M. Pilote): L'article 92 est
adopté?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Pilote): Je n'ai pas mentionné les
sous-articles. L'article...
M. Malouin: C'est l'article 359.
Le Président (M. Pilote): Les articles 352 à 354u.
sont adoptés. Les articles 91 et 92 sont adoptés. Article 93?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. A l'article 92,
les sous-articles 359a., 359b. et 359c. sont nécessairement
adoptés. L'article 94 est adopté...
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): ... ainsi que le sous-article.
L'article 95 est adopté?
M. Deom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Ainsi que les sous-articles.
L'article 96 est adopté?
M. Malouin: Adopté.
M. Deom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Des élèves
dociles. L'article 97 est adopté?
M. Deom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): L'article 98 est
adopté?
M. Malouin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 99, adopté? M.
Déom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 100, adopté?
M. Déom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Est-ce qu'il y a des questions
aux articles 101, 102, 103 jusqu'à 110?
M. Déom: Non, M. le Président. Adopté.
Le Président (M. Pilote): C'est adopté, de
l'article 101 à 110.
M. Lapointe: M. le Président? Le Président (M.
Pilote): Oui.
M. Lapointe: Je vous ferai remarquer qu'il est 9 h 45 et que
l'Opposition n'est pas encore arrivée.
Le Président (M. Pilote): Nous l'avons
constaté.
M. Déom: Est-ce que je peux vous demander une directive
là-dessus?
Le Président (M. Pilote): Oui, allez.
M. Déom: Est-ce qu'on peut faire inscrire au
procès-verbal que l'Opposition ne s'est pas présentée?
Le Président (M. Pilote): C'est déjà
inscrit.
M. Déom: Merci. C'est une loi extrêmement importante
qui apporte des réductions aux contribuables.
Le Président (M. Pilote): Article 111, adopté? M.
Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 112, adopté?
Article 113, adopté?
M. Malouin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 114, adopté?
Article 113, ainsi que les sous-articles, bien entendu. Article 114,
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 115, adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 116, adopté?
Article 117, adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 118, adopté?
M. Malouin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 119, adopté?
M. Malouin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 120, adopté?
M. Déom: Oui, M. le Président. 120? ...
Le Président (M. Pilote): Article 121, adopté?
M. Malouin: Un instant. Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 122, adopté,
ainsi que les sous-articles, messieurs.
M. Déom: Oui, c'est d'accord.
Le Président (M. Pilote): II y en a qui sont d'une
docilité exemplaire.
M. Déom: M. le Président, je veux prendre le temps
de le lire.
Le Président (M. Pilote): Article 123, adopté?
Article 124, adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 125, adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 126, adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 127, adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 128, adopté?
M. Déom: Oui... Très bien.
Le Président (M. Pilote): Article 129, 130,
adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Est-ce qu'on peut conclure que
l'article 131 est adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 132, adopté?
M. Déom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): A l'article 133, est-ce qu'il y
a des questions? Adopté. Article 134, adopté?
M. Déom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 135, adopté?
M. Déom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 136, adopté
également?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 137, adopté?
Article 138, adopté? Article 139, adopté?
M. Déom: L'article 137, c'est un millésime.
Excusez, je pensais que c'était du...
Le Président (M. Pilote): Article 140, adopté?
Article 141, adopté? Article 142, adopté? Les sous-articles 439
a), b) et c) sont adoptés? Article 143, adopté? Article 144,
adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 145, adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 146, adopté?
M. Malouin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 147, article 148?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 149?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 150?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 151?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 152?
M. Déom: Le ministre a-t-il certaines
réticences?
M. Quenneville: Non.
Le Président (M. Pilote): Article 153, article 154,
article 155?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 156, article 157?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 158?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 159?
M. Déom: Envoyez donc celui-là...
Le Président (M. Pilote): Est-ce que le
député de Gatineau est d'accord sur l'article 159?
M. Gratton: Adopté.
M. Déom: ... le prix de base rajusté des actions
industrielles étrangères. C'est bon, ça.
Le Président (M. Pilote): Je le remercie de sa
participation.
L'article 160 est adopté, l'article 161 est adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 162?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 163?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 164? M. Malouin:
Oui.
Le Président (M. Pilote): Article 164, 453a), b), c), d),
e) et f). Adopté. L'article 165 est adopté. L'article 166 est
adopté. L'article 167, adopté. L'article 168 est
adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): L'article 169 est adopté.
Article 459 a) b), c), d), e) et f), adopté. L'article 170 est
adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): L'article 171 est
adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): L'article 172 est
adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): L'article 173 est adopté.
L'article 174 est adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): L'article 175 est adopté.
L'article 176 est adopté. L'article 177 est adopté. L'article 178
est adopté. L'article 179 est adopté. Article 180, article
181?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Les deux sont adoptés.
Article 182, adopté. Article 183, adopté. L'article 184 est
adopté. Les articles 185 et 186 sont adoptés.
M. Vallières: A l'article 186, on peut lire: Le gain en
capital imposable d'une fiducie peut être, en vertu du paragraphe 1 de
l'article 506, réputé être un gain en capital imposable
entre les mains d'un bénéficiaire particulier, si ce gain peut
être raisonnablement considéré comme faisant partie du
montant inclus dans le revenu d'un bénéficiaire particulier.
Pourrait-on me définir, de façon un peu plus
précise, quelle signification on veut donner au mot "raisonnablement"
ici, dans cet article?
M. Quenneville: M. Gauvin. M. Vallières: Article
186, 506.
M. Quenneville: Pour vous donner les explications
demandées, dans une fiducie, vous avez des gains capitaux. Lorsque vous
distribuez de l'argent ou des revenus de fiducie en particulier ou à un
bénéficiaire particulier, si vous pouvez déter- miner que
vous avez distribué ce profit en capital au bénéficiaire
particulier, dans ce cas, vous avez une déduction pour la fiducie et
la... fiducie en particulier est imposable là-dessus.
Cela veut dire que le mot "raisonnablement" signifie qu'il faut
attribuer ou faire une relation entre le gain en capital et la distribution qui
a été faite au bénéficiaire particulier. C'est le
même montant d'argent.
Le seul amendement qui a été apporté à cet
article est d'exiger qu'il réside au Canada. La question que vous avez
posée était déjà dans la loi auparavant.
M. Vallières: D'accord. Merci.
Le Président (M. Pilote): Article 186? Adopté.
Article 187? Adopté. Article 188? Adopté. Article 189?
Adopté?
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Les sous-articles
sont tous adoptés, nécessairement. Article 190? Adopté.
Article 191? Adopté. Article 192? Adopté. Article 193?
Adopté. Article 194? Adopté. Article 195? Adopté. Article
196? Adopté. Article 197? Adopté. Article 198? Adopté.
Article 199?
M. Déom: Un instant. Article 198.
Le Président (M. Pilote): Sur l'article 198, le
député de Laporte.
M. Déom: ...les revenus de retraite. J'avais une question
là-dessus, il me semble. C'est la retraite pour les
députés.
M. Quenneville: La division en raison d'un revenu de retraite
permet à un particulier de déduire, lors du calcul de son revenu
imposable, jusqu'à concurrence de $1,000, un montant égal
à son revenu de retraite. Le nouvel article 531 g) de la Loi sur les
impôts permet à un particulier qui a atteint l'âge de 65 ans
de déduire, lors du calcul de son revenu imposable, jusqu'à
concurrence de $1,000, un montant égal à son revenu de retraite
qui est défini comme étant un montant reçu à titre
a) de prestation de régime de retraite; b) de prestation de
régime enregistré d'épargne retraite; c) de prestation de
régime d'intéressement différé; d) de
l'élément revenu d'un paiement de rentes autres qu'une rente
d'étalement, ou qu'une prestation mentionnée ci-dessus. Est-ce
que cela vous va comme cela ou si...
M. Déom: D'accord, parfait.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 199 est
adopté. L'article 200 est adopté. L'article 201 est
adopté. L'article 202 est adopté. L'article 203 est
adopté. L'article 204 est adopté. L'article 205 est
adopté. L'article 206 est adopté. L'article 207 est
adopté. L'article 208 est adopté. L'article 209 est
adopté. L'article 210 est adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 211? Adopté.
M. Morin: Quel projet de loi?
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 59.
Une Voix: Le gros.
M. Morin: Oui, je vois. Mais vous avez procédé
à l'adopter sans nous?
Le Président (M. Pilote): Oui. Nous avons attendu
jusqu'à 9 h 30, M. Morin, et la séance avait été
convoquée pour 9 heures.
M. Morin: Combien de projets de loi avez-vous adopté de la
sorte?
M. Quenneville: Aucun, c'est le premier.
M. Morin: Ecoutez, j'aurai peut-être quand même
quelques observations pour ce qui est de ce projet. Continuez, je vais mettre
mes papiers en ordre. Je croyais qu'il était entendu que...
J'étais retenu. Le leader du gouvernement le savait.
M. Quenneville: II est venu justement nous avertir, M. le
Président, à 9 h 30 de commencer, même si vous
n'étiez pas arrivé.
Le Président (M. Pilote): M. Burns est venu dire cela
à M. le ministre.
M. Morin: M. Burns vous a dit cela. M. Quenneville:
Exactement.
M. Morin: Enfin, avec votre permission, j'ai quelques
observations quant au projet de loi no 59 sur quelques articles. Alors,
peut-être me permettrez-vous, rapidement, après, d'y revenir; mais
continuez, puisque vous êtes sur la lancée.
Le Président (M. Pilote): Mais est-ce qu'on pourrait,
à toutes fins pratiques, dire que les articles sont adoptés? M.
Morin pourrait revenir aux articles sur lesquels il a des questions. Est-ce que
les membres de la commission sont d'accord avec cela?
M. Brisson: On pourrait continuer et M. Morin ferait ses
observations en dernier.
Le Président (M. Pilote): En dernier, il reviendra
sur...
M. Quenneville: A moins que vous ne reveniez sur les points
particuliers que vous avez déjà. On termine.
M. Morin: Vous étiez rendus à quel article?
Le Président (M. Pilote): Article 211.
M. Morin: Je vais embarquer à l'article 216 et je
reviendrai rapidement sur quelques articles, parce que je n'ai pas
d'observation sur tous les articles. Donc, il y en a sur lesquels je n'avais
rien à dire. On les aurait adoptés automatiquement.
Le Président (M. Pilote): Alors, on peut dire que les
articles 212 à 216 sont adoptés.
M. Déom: Oui.
Le Président (M. Pilote): L'honorable chef de l'Opposition
officielle sur l'article 216 a mentionné qu'il avait des
observations.
M. Morin: Des questions. Un instant. J'aimerais savoir si les
ristournes étaient imposables dans le passé. C'est bien l'article
216 qui modifie l'article 609 de la loi?
Le Président (M. Pilote): Voici des explications à
la question posée par M. Morin.
M. Quenneville: II s'agit ici de remboursement de rabais
d'intérêt pour les caisses d'épargne et de crédit,
si, par exemple, l'argent avait été emprunté pour gagner
un revenu. Or, dans cette circonstance, le rabais d'intérêt
était imposable. Mais si l'argent avait été
emprunté pour une dépense personnelle, par exemple pour
construire une résidence privée, le remboursement
d'intérêt ou le rabais d'intérêt n'était pas
imposable. La seule correction qu'on fait à l'article 216, c'est qu'on
spécifiait ici un paiement annuel ou périodique. Là, on
enlève ce fait qu'il faut que ce soit un paiement annuel ou
périodique pour dire que tous les paiements qui ont été
versés aux membres dans ce temps seront imposables s'ils ont
été faits dans le but de gagner un revenu ou si l'emprunt avait
été fait pour gagner un revenu.
C'est la seule raison pour laquelle on fait la modification ici.
M. Morin: Est-ce que, dans votre esprit, ces ristournes sont
considérées comme un revenu?
M. Quenneville: Si c'est une diminution de la dépense
qu'ils ont occasionnée...
M. Morin: Oui.
M. Quenneville: ... supposons, par exemple, qu'un individu est en
affaires et qu'il a une hypothèque à payer sur une bâtisse
qu'il loue, la dépense d'hypothèque est une dépense
déduite de son revenu.
M. Morin: Vous voulez dire l'intérêt qu'il paie sur
son hypothèque.
M. Quenneville: L'intérêt. Mais lorsqu'il
reçoit un rabais d'intérêt, c'est une diminution de la
dé-
pense d'intérêt qu'il aurait été
obligé de payer autrement et c'est un revenu; c'est une diminution de la
dépense, si vous voulez, et c'était imposable dans ce cas.
M. Morin: Oui, ce n'est pas vraiment, comment dire, c'est tout
simplement qu'il ne l'a pas payée, en quelque sorte. C'est comme s'il ne
l'avait pas payée.
M. Quenneville: C'est ça. Il l'a payée, mais on la
lui rembourse à la fin de l'année.
M. Morin: D'accord, c'est bien.
Le Président (M. Pilote): Article 216, adopté.
M. Morin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 217, adopté?
M. Morin: Oui, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): L'article 218 est
adopté?
M. Morin: Oui, également.
Le Président (M. Pilote): L'article 219 est
adopté?
M. Morin: Oui, adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 220 est
adopté?
M. Morin: Oui, adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 221 est
adopté?
M. Morin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 222 est
adopté?
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Pilote): L'article 223 est
adopté?
M. Morin: Egalement.
Le Président (M. Pilote): Article 224? Adopté?
M. Morin: Aussi.
A l'article 225, M. le Président, qui étend à tous
les contribuables qui profitent d'un régime de retraite
d'employés la limite de $2,500 ou 20% du revenu gagné, est-ce que
cette limite de $2,500 était dépassée par certains
contribuables, par beaucoup de contribuables?
M. Quenneville: Tout dépendait du taux de contribution,
premièrement, et du revenu de l'indi- vidu. A toutes fins pratiques,
combien y en avait-il, je ne le sais pas. Mais si ça dépassait,
ça n'était pas permis à la déduction.
M. Morin: Un instant, M. le Président, voulez-vous? Oui,
ça va, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Article 225, adopté.
Article 226.
M. Morin: Article 226, adopté aussi. Le
Président (M. Pilote): Article 227.
M. Morin: Un instant, à l'article 227, je crois qu'on
enlève le plafond de 10% auquel étaient limités les
placements d'un régime enregistré d'épargne-retraite dans
une bourse étrangère. Est-ce que je pourrais vous demander de
nous expliquer pourquoi vous enlevez ce plafond de 10%?
M. Quenneville: Cette modification a été faite pour
concorder avec les lois en vigueur au pays.
M. Morin: Vous voulez dire les lois fédérales?
M. Quenneville: Les lois en vigueur au pays,
fédérales particulièrement.
M. Morin: Et celles des autres provinces?
M. Quenneville: Le principe, c'est qu'avec la loi
fédérale, quand ils avaient plus de 10%, on leur imposait une
pénalité suivant deux articles de loi différents, une
double imposition de pénalité. On a enlevé cette
pénalité de 10% pour en avoir seulement une. Cela n'affecte pas
beaucoup la province de Québec, parce qu'on n'avait pas cette
pénalité, on leur imposait. On a fait la modification pour
être de concordance avec les lois en vigueur au pays.
M. Morin: Mais vous dites que cela n'affecte pas la
législation québécoise, parce que nous ne l'avions pas.
Nous l'avions puisque vous l'enlevez?
M. Quenneville: C'est-à-dire qu'on enlève le
pourcentage. On n'avait pas la pénalité qui était
attachée à cela, ici, au Québec.
M. Morin: Voudriez-vous m'expliquer cela un peu mieux? Je
voudrais être sûr que je vous ai parfaitement compris.
M. Quenneville: Je vais essayer de vous expliquer...
M. Morin: Je ne vous suis pas jusqu'ici.
M. Quenneville: Dans la loi fédérale, si vous avez
plus de 10% de vos placements dans un fonds enregistré
d'épargne-retraite, vous avez une pénalité à payer,
suivant deux articles de loi différents.
M. Morin: Oui.
M. Quenneville: Les numéros ne sont pas mentionnés,
mais deux articles de loi différents. Pour éviter une double
imposition, on a enlevé cette restriction à l'article 692 de
notre loi qui correspond à la loi fédérale. On l'a
enlevé dans la loi fédérale.
M. Morin: Est-ce qu'il reste une pénalité? M.
Quenneville: II en reste une encore.
M. Morin: II en reste une au fédéral, mais nous,
nous n'en aurons plus aucune?
M. Quenneville: On n'avait jamais eu de pénalité
ici au Québec. On avait la restriction de 10%, mais on n'avait pas de
pénalité attachée à cela. Dans les
circonstances...
M. Morin: Quelle était la portée de cette
disposition si...
M. Quenneville: On essaie d'avoir des concordances avec les lois
fédérales, tout simplement, dans ces cas-là. On aurait pu
ne pas la faire dans ce temps-là, mais, pour éviter d'avoir deux
régimes de retraite différents... On avait toujours la
possibilité d'imposer la pénalité également, si on
avait voulu, dans le passé. Dans le moment, on ne l'a jamais
imposée.
M. Morin: Je comprends, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): L'article 227 est
adopté?
M. Morin: J'espère que le ministre a compris aussi.
Adopté.
Le Président (M. Pilote): L'article 228 est
adopté?
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Pilote): L'article 229 est
adopté?
M. Morin: L'article 229 également. Le Président
(M. Pilote): L'article 230.
M. Morin: On peut aller jusqu'à l'article 233 et adopter
les articles 231 et 232.
Le Président (M. Pilote): Article 231, adopté.
Article 232, adopté. Article 233?
M. Morin: A l'article 233 et aussi au sujet de l'article 234,
puisqu'ils vont de pair, ce sont des articles qui obligent le curateur public
à produire une déclaration fiscale au nom de la personne dont il
administre les biens.
Cette modification m'a étonné un peu, je vous avoue, parce
que j'aurais tenu pour acquis que, dans le passé, un curateur
était déjà obligé de soumettre une
déclaration fiscale au nom des personnes dont il gérait les
biens.
Est-ce que cela se faisait dans les faits et que vous voulez le
confirmer par cette disposition législative? Ou est-ce qu'il est
arrivé que des curateurs ne fassent pas de déclaration
fiscale?
M. Quenneville: Le curateur public représentant le
gouvernement n'était pas lié par la loi, on voulait forcer le
curateur public à faire des déclarations pour les gens qui
étaient sous sa tutelle.
M. Morin: II ne s'agit que du curateur public. M. Quenneville:
Absolument.
M. Morin: Vous me dites qu'il n'était pas forcé de
le faire. Est-ce que, dans les faits, il faisait des déclarations
fiscales pour les gens dont il gérait les biens?
M. Quenneville: Je ne suis pas capable de l'affirmer, mais je
crois qu'il s'appuyait sur l'article de la loi. Vous dites que la loi ne le
touchait pas, ne l'obligeait pas.
M. Morin: C'est étrange, parce que la quantité de
biens qu'il administrait était considérable et a crû
beaucoup au cours des dernières années. Il y avait
là-dedans des revenus dont le curateur public avait la garde, mais qui
étaient des revenus appartenant à des personnes bien
spécifiques. Ces personnes ne faisaient sans doute pas de
déclaration, puisque la gestion de leurs biens était entre les
mains du curateur public.
Dois-je comprendre qu'il y a des personnes dont les biens étaient
gérés par le curateur public qui n'ont pas payé
d'impôt depuis un certain nombre d'années?
M. Quenneville: II n'est pas impossible, puisque notre attention
a été attirée là-dessus, que le curateur public
n'ait pas voulu se soumettre à la loi. C'est la raison pour laquelle on
le force, on l'oblige.
M. Morin: Est-ce que vous pourriez me dire si vous avez un
recours pour le passé, pour les déclarations qui n'ont pas
été faites dans le passé?
M. Quenneville: Non, la loi n'est pas rétroactive sur ce
point.
M. Morin: J'imagine que si on fait appel au droit civil, vous
n'aviez pas de recours contre des personnes sous curatelle non plus?
M. Quenneville: Cet article est rétroactif à
l'année 1972. Pour les quatre dernières années, on peut
revenir en arrière.
M. Morin: Si je me réfère au droit civil, si ma
mémoire ne me fait pas défaut, vous n'avez pas de recours contre
la personne sous curatelle. Elle n'est pas obligée de faire une
déclaration à l'im-
pôt oui, si elle est incapable même si elle a
quelquefois des revenus personnels qui peuvent être considérables.
C'est vraiment une lacune assez spectaculaire.
M. Quenneville: C'est pour cela que nous y pourvoyons.
M. Morin: C'était. Nous allons voter pour cette
disposition. M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Les articles 233 et 234 sont
adoptés?
M. Morin: Adoptés.
Le Président (M. Pilote): Article 235?
M. Morin: Oui, adopté.
Le Président (M. Pilote): Est-ce qu'on pourrait savoir
jusqu'à quel article, M. Morin?
M. Morin: M. le Président, à vrai dire, pour le
reste, à moins que les autres députés aient des questions,
moi, je n'en ai plus. Ce sont des modifications techniques avec lesquelles je
ne suis pas en désaccord.
Cela nous permettrait peut-être de les adopter en vrac...
Le Président (M. Pilote): Oui.
M. Morin:... dans la mesure où le règlement le
permet et de revenir aux premiers articles. J'aurais quelques observations
à faire sur les articles 1 à 5, 9, 17, 113, 136, 194, 195 et 198,
c'est-à-dire une dizaine d'articles en tout.
Le Président (M. Pilote): D'accord. Les articles 235
à 341 sont adoptés. On va revenir aux articles 1 à 5.
M. Morin: D'accord. A l'article premier, si je me
réfère au dernier paragraphe, on définit, puisqu'il s'agit
d'une série de définitions, transport international. On nous dit
que cela s'entend relativement à une personne ne résidant pas au
Canada qui exploite une entreprise de transport et que l'expression signifie un
voyage effectué dans le cadre de cette entreprise pour transporter des
personnes ou des marchandises entre deux lieux situés hors du Canada ou
entre le Canada et un lieu situé hors du Canada.
Est-ce que vous pourriez m'expliquer dans quel but on a ajouté
cette définition?
M. Quenneville: Le transport international exclut du revenu, par
le paragraphe 387b., dans le but de clarifier que ceci inclut: 1) du Canada
vers l'extérieur; 2) de l'extérieur vers le Canada; 3) entre deux
lieux en dehors du Canada.
M. Morin: C'est dit dans la définition, mais je vous
demande pourquoi avoir ajouté cette définition. Quel est
l'objectif que vous visez?
M. Quenneville: Des entreprises qui font du transport
international ne sont pas imposées sur leurs revenus provenant du
transport international quand cette entreprise n'a pas sa résidence au
Québec. On l'exempte quand un pays étranger accorde la même
chose au transport inernational du Canada.
M. Morin: C'est à condition de réciprocité?
M. Quenneville: Un genre de...
M. Morin: C'est à condition de réciprocité.
Si je comprends bien...
M. Quenneville: Si vous voulez vous référer
à l'article 387. C'est simplement une définition du transport
international. C'est l'article 109 du projet de loi. Dans la loi, auparavant,
quand on parlait du transport international, il fallait que l'individu
lui-même exploite son commerce, son service d'avion ou de bateau.
Là, on veut inclure dans le trafic international d'autres choses. C'est
pour cela qu'on a défini ici ce qu'on veut dire par "trafic
international", simplement. La vraie raison pour laquelle on a
inséré cela, vous l'avez à l'article 387. Supposons qu'une
compagnie de transport aérien vendait des billets d'avion à
Montréal pour une autre compagnie, on ne se trouvait pas à
l'imposer, parce qu'elle n'exploitait pas elle-même l'avion, elle
n'exploitait pas elle-même le moyen de transport. On voulait annexer ces
cas-là, quand elles n'exploitent pas elles-mêmes. Comme on a fait
un amendement à la loi à l'article 387, il a fallu définir
à l'article 1 ce qu'on entendait par "trafic international". C'est pour
cette raison que vous l'avez à l'article 1, mais le vrai hic du
problème est à l'article 387, l'article 109 du projet de loi.
M. Morin: Je vois. Au fond, si je comprends bien l'esprit
général, c'est pour ne pas taxer des revenus qui n'ont rien
à voir avec le Québec, des revenus qui sont entièrement
gagnés à l'extérieur du Québec. En gros, c'est
cela.
M. Quenneville: Naturellement. C'est cela, à condition que
les autres pays fassent les mêmes...
M. Morin: Oui, à condition de réciprocité,
comme c'est toujours le cas dans ces questions. D'accord. Maintenant, est-ce
que ce genre de dispositions a fait l'objet d'ententes avec d'autres pays ou si
c'est simplement unilatéralement que vous l'accordez sous condition de
réciprocité?
M. Quenneville: C'est unilatéral.
M. Morin: Ce n'est pas comme dans les impôts successoraux,
par exemple, où il y a eu des ententes spécifiques entre le
Québec et quelques pays étangers?
M. Quenneville: C'est écrit dans la loi que c'est une
raison primordiale.
M. Morin: C'est à l'article 387 qu'on trouve la condition
de réciprocité.
M. Quenneville: C'est cela.
M. Morin: Bien, adopté. A l'article 2, nous ne sommes pas
en désaccord. Il étend la notion de personnes unies par les liens
du sang, du mariage et de l'adoption aux fins de la déduction pour
personnes à charge. Si je me réfère aussi à
l'article 525 de la loi qui concerne l'imposition des personnes non
mariées, mais vivant conjointement, j'aimerais que le ministre
m'explique le joint entre ces deux articles.
M. Quenneville: L'article 16 de la loi sur les impôts
détermine aux fins de la partie I de la loi des conditions selon
lesquelles des personnes sont unies entre elles par les liens du sang, du
mariage ou de l'adoption. Le but de la modification proposée est de
rendre ledit article inapplicable, parce que trop restrictif, lorsqu'il s'agit
de déterminer l'exemption équivalant à celle d'une
personne mariée qui est prévue au sous-paragraphe 2 du pragraphe
b) de l'article 525 de la loi.
M. Morin: Ouais.
M. Quenneville: Cela a pour but, en fait, de rendre la loi
conforme à la largeur de la politique administrative.
M. Morin: Je voudrais savoir, de façon plus
précise... Voici en quoi cela consiste: Cette déduction qui, si
je comprends bien, est portée de $1,350 à $1,900 plus
précisément, comment est-ce que cela s'applique-t-il à des
personnes qui vivent ensemble, qui vivent conjointement, bien qu'elles soient
non mariées?
M. Quenneville: II n'y a pas d'exemption.
M. Morin: II n'y a pas d'exemption dans ce cas.
Un instant, M. le Président, voulez-vous? ... on va prendre deux
minutes, parce que je veux être bien sûr que je comprends cette
disposition avant d'adopter.
M. Quenneville: Pour vous faciliter la tâche, M. Morin,
d'après l'article 525, "unis par les liens du sang, du mariage et de
l'adoption", c'est un petit peu trop restrictif. On voulait ajouter les tantes,
les oncles, les nièces et les neveux.
M. Morin: Ah!
M. Quenneville: Le but de l'amendement est de rendre cela un
petit peu plus large, parce qu'on l'a apporté déjà, de
toute façon, à la politique administrative. On a voulu
élargir ou être moins restrictif et se rendre conforme à la
loi... pour l'administrer.
M. Morin: Je comprends mieux, oui, parce que l'explication du
ministre... Il lisait les notes et cela ne me renseignait pas beaucoup sur la
portée exacte de l'article 16.
Bon! Alors, ça va! Adopté, quant à l'article 2.
L'article 3, qui modifie l'article 22. Je voudrais vous demander,
à ce sujet, par quel moyen de contrôle comptez-vous assujettir les
compagnies qui n'ont pas d'établissement au Québec.
M. Quenneville: Premièrement, le bien est situé au
Québec. C'est un bien qui est aliéné. Donc, les chances
sont que nous soyons au courant, avec des mesures de renseignement, soit
d'échange d'information du fédéral au Québec et les
autres provinces également.
M. Morin: Echange d'information entre le revenu...
M. Quenneville: En fonction... M. Morin: ... le fisc
fédéral...
M. Quenneville: ... des ententes que nous avons, que la loi nous
permet de réaliser.
M. Morin: Evidemment, il s'agit de déclarations des
corporations...
M. Quenneville: C'est ça.
M. Morin: ... et non pas des individus.
M. Quenneville: Des corporations.
M. Morin: Alors, le moyen qui vous permet de contrôler les
aliénations, ici, au Québec, d'un bien situé au
Québec, alors que la compagnie, elle, n'a pas d'établissement ou
de siège social ici, c'est donc, essentiellement, l'échange de
renseignements fondé sur des ententes que vous avez avec le gouvernement
fédéral ou avec d'autres gouvernements.
M. Quenneville: II y a aussi la connaissance du bien. C'est parce
qu'on parle de bien minier, un bien forestier. Ce n'est pas quelque chose qui
est menu.
M. Morin: Qui est assimilable...
M. Quenneville: Ce sont des choses qui s'identifient assez bien
par toutes sortes de sources d'information qu'on peut obtenir.
On pourrait aussi ajouter qu'un non-résident qui vend un bien qui
est situé dans la province de Québec doit demander au ministre la
permission d'en disposer, en déclarant le prix de vente, et ainsi de
suite, pour payer un impôt dessus. Le Québécois, qui
achète un de ces biens est censé retenir un impôt aussi. Il
y a une espèce de contrôle. S'il n'y a pas de tel certificat
demandé par le non-résident et que le Québécois qui
achète ce bien ne paie pas de déduction à la source, c'est
lui-même qui sera responsable de l'impôt qu'il aurait dû
retenir.
M. Morin: Lorsqu'il s'agit d'un terrain, d'une mine, d'une
concession forestière, je conçois que
le contrôle soit assez aisé, mais il y a d'autres biens qui
sont peut-être plus menus pour utiliser l'expression du sous-ministre.
Comment faites-vous dans ces cas?
M. Quenneville: On est quand même obligé de demander
la permission au ministre de disposer, de payer et d'évaluer le profit
qu'on est censé faire et de payer un accompte, un impôt de 15% que
la loi prévoit aux articles 824 et suivants, sur ce montant. Si on ne le
paie pas, c'est le résident, le Québécois acheteur qui
doit faire une déduction sur le paiement qu'il doit faire au...
M. Morin: A supposer, évidemment, que cela soit
porté à votre connaissance, d'une manière ou d'une
autre.
M. Quenneville: On peut revenir contre l'acheteur
québécois quand c'est porté à notre connaissance,
plus tard.
L'article 3 est adoptable.
Le Président (M. Pilote): C'était
déjà adopté. On vous permet...
M. Morin: Vous me donnez le sentiment de mon impuissance, si je
comprends bien.
Le Président (M. Pilote): Non. Ce n'est pas ma
volonté. Loin de là.
M. Morin: L'article 4 est adopté, et j'y concours. A
l'article 5, qui modifie l'article 54, on remplace le chiffre "150" par le
chiffre "500". Si je comprends bien, cela change le plafond, mais cela ne
modifie pas le taux.
M. Quenneville: Le taux reste le même.
M. Morin: Le taux de 3% reste exactement le même.
M. Quenneville: Oui.
M. Morin: Cela va pour l'article 5 de même que pour les
articles 6, 7 et 8. A l'article 9, j'aimerais demander comment on peut amortir
un droit de coupe. Pourrais-je avoir quelques explications là-dessus? Ce
sont peut-être des questions que vous aviez posées tout à
l'heure?
M. Deom: Pardon?
M. Morin: Sont-ce des questions que vous aviez posées tout
à l'heure?
M. Deom:... au chômage saisonnier en 1964.
M. Quenneville: C'est l'épuisement du coût du droit
de coupe qui est épuisé en fonction du nombre de cordes
extraites.
M. Morin: Je m'excuse.
M. Quenneville: Le nombre de cordes de bois extraites. C'est
l'épuisement. C'est basé sur le coût original.
M. Morin: Un instant, s'il vous plaît. Il est
déjà adopté. Vous me le rappelez, mais j'aimerais
seulement le relire une dernière fois pour être bien sûr que
j'ai saisi.
M. Deom: Si vous en coupez un par année, c'est 10%.
M. Morin: En simplifiant, oui. D'accord.
M. Deom: Les exemples simples sont les plus faciles à
comprendre.
M. Brisson: C'est élémentaire.
M. Morin: ... pour l'article 9. "Elementary".
M. Quenneville: Cela permet également aussi de faire des
règlements pour déterminer l'épuisement.
M. Morin: A l'article 17 qui ajoute après l'article 132
deux nouveaux articles s'agissant de l'article 132 b) nouveau, qui nous dit
qu'un contribuable peut déduire le montant déterminé en
vertu des règlements à l'égard d'un puits de
pétrole ou de gaz ou de ressource minérale au Canada... et qui
ajoute que ces règlements peuvent allouer un montant pour une partie
seulement ou pour la totalité des puits ou des ressources
minérales. Est-ce que je pourrais vous demander de quel règlement
il s'agit?
M. Quenneville: C'est pour donner le pouvoir de
réglementation ici, à toutes fins pratiques.
M. Morin: II n'y a pas de règlement qui existe. M.
Quenneville: Non.
M. Morin: Est-ce que vous avez déjà des projets de
règlement?
M. Quenneville: Non, ce n'est pas fait encore.
M. Morin: Ce n'est pas fait. C'est seulement pour vous habiliter
à le faire.
M. Quenneville: C'est cela.
M. Morin: Et pourriez-vous m'expliquer exactement ce que vous
tentez de faire avec ces règlements?
M. Quenneville: Cela a rapport aux droits miniers, la
non-déduction des droits miniers. Le fédéral permet
maintenant 25% et la politique du gouvernement, à ce sujet, va
être connue incessamment; mais il nous faut ici un pouvoir de
réglementation parce que ce sont des renseignements, c'est la
méthode qui nous permet de déduire certaines redevances pour les
fins de cet article.
M. Morin: Jusqu'ici, un contribuable ne pouvait donc
déduire aucun montant à l'égard d'un puits de
pétrole ou de gaz ou de ressource minérale au Canada.
M. Quenneville: Redevances, droits miniers, etc.
M. Morin: Mais, est-ce que cela se réfère à
une disposition du discours sur le budget annonçant une nouvelle
politique à l'égard des puits de pétrole ou de gaz ou des
ressources minérales?
M. Quenneville: C'est en fonction du bill C-65 du
fédéral, tel qu'il a été déposé
dernièrement, et sanctionné.
M. Morin: Quel est l'objectif de ce bill C-65 que vous tentez de
reprendre ici? J'essaie de comprendre vraiment la portée de cet
article.
M. Quenneville: Actuellement, nos lois ne permettent pas de
déduction pour les redevances et les droits miniers. Dans la politique
au pays, relativement aux corporations de ressources, le fédéral
permet maintenant 25% des redevances et des droits.
M. Morin: Comme déduction.
M. Quenneville: Comme déduction. Actuellement...
M. Morin: Est-ce que c'est pour favoriser les investissements
dans les puits de pétrole, une incitation à investir dans
l'énergie? C'est ça l'idée?
M. Quenneville: C'est cela et l'exploration aussi.
Auparavant, on pouvait déduire les "royautés". Lorsque le
fédéral a présenté le bill C-49, il a dit: Les
"royautés", à l'avenir, ne sont plus déductibles. Il a eu
des plaintes de compagnies d'huile disant que c'était trop
sévère; il a apporté un autre adoucissement qui est cette
allocation de 25% de tous les bénéfices calculés
après les dépenses d'exploitation et d'amortissement, mais avant
déduction pour les intérêts et les frais d'exploration et
de mise en valeur et l'épuisement gagné. Cela veut dire que
puisqu'il donne 25% avant la déduction des frais d'exploration, le
montant sera de plus en plus gros et de plus en plus important, que plus elles
auront de dépenses d'exploration par la suite, moins elle vont payer
d'impôt. C'est un avantage, c'est une sorte de stimulant pour les faire
dépenser.
M. Morin: Pour toucher à l'exploration. M. Quenneville:
Exactement. M. Morin: Oui, mais...
M. Quenneville: C'est censé équivaloir aux
anciennes "royautés", aux anciens pourcentages de "royautés"
avant que les provinces comme l'Alberta fassent un excédent de
"royautés", les anciennes "royautés" qu'on avait auparavant.
C'est à peu près l'équivalent.
M. Morin: J'essaie de comprendre au point de vue
québécois l'intérêt d'une mesure comme
celle-là. Si je comprends bien, vous vous alignez sur une incitation
fédérale.
M. Quenneville: On n'a pas pris de décision, tout ce qu'on
a fait, c'est de se donner le droit d'étudier le projet
fédéral et de faire un projet de loi par la suite, si on pense
que c'est une bonne chose.
Par le truchement de règlements.
C'est un pouvoir de réglementation.
On ne fait absolument rien pour le moment, on n'accepte rien. C'est le
ministère des Finances qui va déterminer...
M. Morin: Je comprends que vous avez eu la prudence de dire, en
vertu des règlements, que s'il n'y a pas de règlement, il n'y a
pas de possibilité de déduction. Cela, je le comprends, mais la
question qui me vient à l'idée est celle-ci: Le gouvernement
fédéral a certainement adopté une disposition comme
celle-là pour favoriser l'exploration au Canada. Lorsqu'il s'agit
maintenant du Québec, est-ce que vous n'auriez pas intérêt
à réduire cette déduction à l'exploration faite au
Québec et non pas dans l'ensemble du Canada?
M. Quenneville: Le ministre des Finances va faire connaître
son opinion là-dessus incessamment. Pour le moment, il n'y a rien de
défini encore.
M. Morin: Est-ce que je pourrais avoir une réponse
à ma question quand même? Est-ce que j'erre ou bien si je raisonne
correctement? Est-ce qu'il ne serait pas normal que le Québec accorde
une telle déduction à l'égard d'un puits de pétrole
ou de gaz ou de ressources minérales situé au Québec?
M. Quenneville: II le fera automatiquement, s'il est situé
au Québec. Mais vous voulez dire exclusivement?
M. Morin: Bien, je pense que vous aviez saisi ma question, M. le
sous-ministre.
M. Quenneville: Nous ne taxons pas les revenus
québécois exclusivement. On taxe le revenu total canadien.
M. Morin: Du contribuable québécois.
M. Quenneville: Du contribuable québécois.
M. Morin: Oui, mais si vous voulez encourager, si vous voulez
favoriser, inciter l'exploration ici au Québec, est-ce que vous n'avez
pas avantage à faire sur le plan québécois ce que le
pou-
voir fédéral a fait sur le plan canadien et nous dire que
vous déduirez, vous accorderez une déduction à
l'égard de ressources minérales situées au
Québec?
M. Malouin: II faudrait quand même attendre le
règlement pour pouvoir juger de ses pouvoirs.
M. Morin: Je veux m'éclairer sur la portée de
l'article. C'est évident que...
M. Malouin: C'est le règlement qui va définir.
M. Morin: J'ai bien compris ça, mais je veux quand
même savoir où on veut en venir.
M. Quenneville: II y a une disposition qui existe au sujet de
l'épuisement gagné pour les puits de pétrole situés
au Québec. Au lieu d'être $3 pour $1 d'épuisement, c'est $2
pour $1 d'épuisement.
Déjà, il y a une incitation au Québec et un
privilège particulier donné au développement du
Québec dans ce domaine.
On ne peut pas présumer de la politique fiscale là-dessus
tant qu'on ne la connaîtra pas.
M. Morin: Mais le problème, c'est qu'elle va être
adoptée par règlement. Si elle est adoptée par
règlement, on n'aura plus l'occasion d'en parler. Cela va être
fait par le gouvernement et...
M. Malouin: Cela va être bien fait.
M. Morin: ... nous n'y verrons que du feu. Je veux bien tenir
pour acquis que cela va être bien fait, mais j'aimerais quand même
avoir une idée de la portée de cet article-là.
M. Quenneville: Nous prévoyons connaître la
politique prochainement et, naturellement, je ne peux pas me substituer au
ministre des Finances et connaître la façon dont il va le
faire.
M. Morin: Autrement dit, vous ne connaissez pas vraiment la
portée de cet article 132 b). M. le Président...
M. Quenneville: Si nous n'avions pas le pouvoir de
réglementation, il serait difficile de faire quelque chose.
M. Morin: Oui, je le conçois.
M. Quenneville: Sans connaître la politique.
M. Morin: Je le conçois facilement, mais est-ce que c'est
possible que les règlements, eux, prévoient que cette
déduction ne sera accordée qu'à l'égard de
ressources minérales situées au Québec?
M. Quenneville: Bien, on parle de ressources... On parle à
l'égard d'un puits de pétrole, de gaz ou de ressources
minérales au Canada.
M. Morin: Mais il y a déjà une politique
là-dedans. Vous dites que vous ne connaissez pas la politique du
gouvernement. Il y en a déjà une qui est indiquée
dans...
M. Quenneville: Je veux dire qu'à toutes fins pratiques,
on taxe le revenu global canadien; donc, ils ont droit de
bénéficier des dépenses globales canadiennes.
M. Morin: C'est cela...
M. Quenneville: Après que le produit est
déterminé canadien, c'est distribué en fonction des
affaires faites dans les différentes provinces. C'est une question de
base. Si on ne taxait que le revenu québécois, on ne permettrait
que les dépenses québécoises et les déductions
permises pour le Québec, mais ce n'est pas le cas.
M. Morin: M. le Président, je suis hésitant devant
cet article. Est-ce qu'on peut inscrire au procès-verbal que cet
article-là est adopté sur division?
Le Président (M. Pilote): Est-ce que les membres sont
d'accord pour que cet article soit adopté sur division? Adopté
sur division. L'article 17 est adopté sur division.
M. Morin: Je vois que le ministre du Travail a gardé ses
anciennes amours.
M. Harvey (Jonquière): Je m'ennuyais du chef de
l'Opposition.
M. Morin: Cela doit être cela. C'est mutuel et
réciproque.
M. Malouin: On peut se retirer, si vous voulez.
M. Morin: Je pense qu'il y avait une disposition relative
à cela tout à l'heure dans les lois fiscales. Article 194. Il
s'agit, si j'ai bien compris, de la transposition législative des
dispositions qui sont déjà incluses dans le budget. C'est bien
cela? A la page 14?
M. Malouin: On en a discuté tout à l'heure.
M. Morin: Vous en avez discuté déjà.
Relèvement des exemptions de célibataires de $1,500 à
$1,600 et mariés, de $2,850 à $3,500. C'est bien cela? C'est
simplement la transposition législative? Bien.
Le Président (M. Pilote): Adopté?
M. Morin: Adopté. L'article 195 qui étend
l'exemption prévue à l'article 531 de la Loi sur les impôts
aux intérêts bruts et aux dividendes majorés. Est-ce que
cette nouvelle disposition ne va pas favoriser indûment les revenus
élevés? Je pense à ce qu'on nous disait dans le discours
sur le budget, à la page 16. Le ministre disait: "Dans
ma déclaration ministérielle du 19 décembre
dernier, j'ai annoncé l'exemption du premier mille dollars de revenus
d'intérêts d'installation d'un régime enregistré
d'épargne-logement. Ces mesures appliquées à compter de
janvier 1974 favoriseront l'épargne personnelle et aideront au
financement de nombreux projets d'investissement tant privés que
publics." C'est bien à cela que cela se réfère, je pense?
Non, ce n'est pas à cela que cela se réfère.
M. Quenneville: Pas du tout.
M. Morin: C'est le premier mille dollars de revenus
d'intérêts seulement, dont il s'agit. Bon! Est-ce que cela ne
favorise pas les revenus élevés? Oui, c'est cela. Je me souviens
qu'on a déjà fait cette observation, en Chambre, il me semble.
Les gens qui ont $1,000 de revenus d'intérêts, ce sont des gens
qui doivent avoir quoi? Au moins $10,000 d'investissements, à tout le
moins, à peu près, au taux actuel.
M. Malouin: Ce sont des personnes âgées...
M. Morin: J'ai l'impression que cela favorise les revenus
élevés.
M. Quenneville: Une telle disposition permet,
premièrement, à toute personne qui a quelques biens d'investir
pour retirer des intérêts, une faible épargne, à
toutes fins pratiques. Elle peut faire de l'épargne et retirer des
revenus d'intérêts jusqu'à concurrence de $1,000. Donc,
c'est un encouragement à l'épargne, parce que le premier mille
dollars n'est pas imposable. Vous avez aussi le cas de la personne
âgée qui a accumulé ses épargnes, tout le temps de
sa vie, son capital et se voit, à un certain âge, avoir les seules
sources de revenus d'intérêts ou de dividendes. Je crois qu'il y a
un grand nombre de contribuables qui sont allégés favorablement
là-dessus. Ce ne sont pas seulement les gros; il y a surtout les petits
et les personnes âgées.
M. Malouin: Parce que c'est limité à $1,000.
M. Morin: N'empêche que cela tend à favoriser les
gens qui ont des revenus assez considérables.
Une Voix: Absolument pas.
M. Morin: II faut avoir tout de même... Est-ce qu'il y a
beaucoup de personnes âgées qui ont $10,000 de placements?
M. Quenneville: Oui, il y en a. Si ces personnes
âgées ont de tels revenus, c'est parce qu'elles ont sûrement
du capital. En conséquence, d'où provient ce capital? Là,
Dieu le sait. Cela peut être le patrimoine d'un autre, cela peut
être leurs propres biens accumulés, leurs propres épargnes
de toute une vie. C'est assez difficile à dire, mais cela ne veut pas
dire qu'une personne qui a des inté- rêts de plus de $1,000, est
réellement en moyen. Elle peut avoir du capital, mais des fois, c'est du
capital dont elle ne peut même pas disposer.
M. Morin: Je pense que cela peut s'expliquer à
l'égard de personnes âgées qui ne travaillent pas et qui
ont surtout des revenus d'intérêts. C'est une disposition
d'application générale. Le premier $1,000 de revenus
d'intérêts de tout le monde, y compris de ceux qui travaillent.
Cela tend nettement à favoriser ceux qui ont des revenus plus
élevés.
M. Quenneville: Cela tend à favoriser également les
personnes qui ont des hauts revenus, à économiser davantage.
M. Morin: M. le Président, ce n'est pas comme cela que
nous l'aurions fait, mais on va l'adopter.
Le Président (M. Pilote): Adopté.
M. Morin: II est déjà adopté, d'ailleurs. A
l'article 198 qui exempte jusqu'à concurrence de $1,000 un revenu de
retraite, il faut se référer au discours du budget, une fois de
plus. Le ministre nous disait: "Toutefois, les prestations versées en
vertu du régime de la sécurité de la vieillesse,
supplément du revenu garanti, du régime de pension du Canada et
du régime des rentes du Québec ne seront pas admises à
cette exemption." Je voudrais demander au ministre pourquoi exclure les
montants provenant d'un régime de rentes et du supplément de
revenu garanti? Pourquoi favoriser, en somme, certaines personnes
âgées, et particulièrement celles qui touchent les revenus
de retraite?
M. Quenneville: Les prestations de retraite, cela veut dire que
c'est fait en fonction d'un fonds de pension. Ce n'est pas la même chose
que les prestations versées en vertu du régime de
sécurité de la vieillesse et du supplément de revenu
garanti, parce que le contribuable a contribué toute sa vie à un
fonds de pension, tandis qu'il n'a pas contribué pour obtenir des
prestations de sécurité de la vieillesse et du supplément
de revenu garanti.
M. Morin: Est-ce que cela n'introduit pas, quand même, une
certaine distinction entre les personnes à revenu égal, parce
qu'on peut imaginer alors que des personnes, ayant un revenu égal, ne
seront pas traitées sur le même pied?
M. Quenneville: Oui, mais l'un n'exclut pas nécessairement
l'autre, quand même. Un contribuable peut obtenir une pension, une
prestation d'un plan de pension et obtenir également des prestations en
vertu du régime de sécurité de la vieillesse. L'un
n'exclut pas l'autre.
M. Morin: Non, je comprens cela. Je pense que je comprends
ça, mais c'est parce qu'il me semble que vous défavorisez la
"à revenu
égal" il me semble que vous défavorisez, par cette
supposition, les gens âgés qui ont peu de revenu et qui retirent
le supplément de revenu garanti.
M. Quenneville: Ceux qui retirent le supplément de revenu
garanti ne sont pas taxés sur le supplément. Le supplément
n'est pas imposé. Il est inclus dans le revenu et est déduit par
la suite.
Le supplément n'est pas taxé... comme une garantie.
M. Morin: Et le régime de rentes?
M. Quenneville: Le régime de rentes est imposé.
Le Président (M. Pilote): Si vous voulez vous approcher du
micro pour le journal des Débats.
M. Quenneville: Faut-il répéter?
M. Morin: II y a des prestations pour le régime de
rentes?
M. Quenneville: II y a des prestations...
M. Morin: Pour reprendre le raisonnement que tenait le
sous-ministre tout à l'heure.
M. Quenneville:... qui sont versées au régime de
rentes et qui sont déduites du revenu. C'est de cela que vous voulez
parler? Parlez-vous des prestations ou des contributions qui sont
versées en vertu du régime de rentes du Québec?
M. Morin: On parle du régime de rentes du
Québec.
M. Quenneville: Les prestations reçues du régime de
rentes du Québec sont imposables entre les mains du
récipiendaire.
M. Morin: Oui, mais les gens ont quand même
contribué au régime de rentes...
M. Quenneville: Mais ils n'auront pas droit à des
déductions.
M. Morin: ... avant de...
M. Quenneville: Ils ont contribué au régime de
rentes, oui. Le régime de rentes ne donne pas le droit à la
déduction dont il est fait mention ici. Ce sont seulement les revenus de
pension de retraite approuvée... Les régimes de retraite
approuvés...
M. Morin: A moins que je n'erre complètement, je persiste
à penser que vous introduisez une distorsion pour les gens qui ont des
revenus égaux, les uns payant des fonds de pension privés et les
autres n'ayant que le supplément de revenu garanti ou le régime
de rentes. Pensez-y comme il le faut parce que je veux être bien
sûr que je comprends la portée exacte de cet article.
M. Quenneville: Est-ce que la réponse que je vous ai
donnée au sujet des prestations du régime de
sécurité de la vieillesse et du supplément du revenu
garanti vous satisfait?
M. Morin: Pour le régime de sécurité de la
vieillesse, cela marche. C'est surtout au sujet...
M. Quenneville: Le régime de pensions du Canada et du
Québec?
M. Morin: Oui.
M. Quenneville: II ne faut pas oublier que ces deux
régimes sont universels, à toutes fins pratiques, tandis que les
prestations reçues d'un plan de pension sont exclusives aux
contributions et en fonction du travail de la personne tout le temps de sa
vie.
Et puis, c'est un régime qui provient également d'une
politique du gouvernement. Est-ce que ce serait logique de donner l'exemption
sur les deux plans, la prestation d'un plan de retraite et aussi le
régime des rentes du Québec qui, en réalité, est un
régime basé sur les gains et non sur le travail?
M. Morin: Mais, enfin, j'imagine que votre intention est d'aider
les personnes âgées. Je trouve difficile à comprendre que
vous défavorisiez les gens à bas revenu, c'est-à-dire ceux
qui retirent le supplément de revenu garanti et qui ne sont pas admis
à l'exemption. Cela me paraît... Les explications que vous m'avez
données jusqu'ici ne me donnent pas satisfaction.
Pour ce projet, c'est ma dernière intervention, sauf que, plus je
vous écoute, plus je suis convaincu que ce système est
discriminatoire.
M. Quenneville: II ne faudrait pas que vous soyez convaincu avant
qu'on vous donne la réponse.
Le Président (M. Pilote): II est 11 h 5, on revient demain
matin?
M. Malouin: On a commencé si tard.
M. Morin: Je suis à la disposition du ministre.
M. Malouin: On va continuer.
M. Quenneville: Cette mesure en est une qui est inspirée
de celle du fédéral. Quand celui-ci a introduit cette mesure
concernant le régime de retraite, un argument qui avait
été avancé, c'était que la déduction pour
intérêt qui existait dans la loi depuis 1974, certains
contribuables ne pouvaient pas en bénéficier jusqu'à
concurrence de $1,000 pour les intérêts, pour les dividendes,
parce que leur argent avait été placé dans des plans de
retraite, dans des plans d'épargne-retraite.
M. Morin: Oui.
M. Quenneville: Alors, on a voulu faire une
espèce d'équité entre l'épargne qui avait
été canalisée dans les plans d'épargne-retraite et
dans les plans de retraite.
M. Morin: Je comprends, mais est-ce que vous admettez qu'à
revenu égal, ça se trouve à être discriminatoire
à l'endroit de gens qui retirent, qui reçoivent leur argent du
régime de rentes du Québec ou qui sont admissibles au
supplément de revenu garanti? Est-ce que ça ne les
défavorise pas par rapport aux autres?
M. Quenneville: Je pourrais vous le concéder concernant le
régime de rentes du Québec, peut-être, mais pas pour la
pension de vieillesse, parce qu'ils n'ont pas mis d'épargne
là-dedans, pour la pension de vieillesse, ni pour le supplément
de revenu garanti.
M. Morin: Admettons que pour le supplément de revenu
garanti, de toute façon, les gens auraient probablement si peu de
revenus qu'ils seraient exempts; les gens qui en sont réduits à
cela, de toute façon, leur déclaration d'impôt ne doit pas
être bien considérable.
Mais dans le cas du régime des rentes du Québec, vous
admettez que cela peut introduire une distorsion? A revenu égal?
M. Quenneville: C'est cela. La législation provinciale
était pour donner une exemption équivalente; si le
fédéral donne une exemption de x jusqu'à $1,000, on
voulait donner la même chose nous aussi. M n'a pas été
question de donner plus dans la législation qui a été
annoncée par le ministre des Finances, M. Garneau.
Un tel déséquilibre pourrait se retrouver également
si deux personnes gagnent le même revenu, mais d'un autre
côté, l'une n'est pas exemptée et l'autre l'est.
A toutes fins pratiques, cela dépend de la source du revenu.
M. Morin: En fonction d'autres critères, en fonction de la
source du revenu.
M. Quenneville: C'est cela. Mais d'un autre côté,
une exemption, si on exempte quelque chose, comme on vous l'a expliqué
tantôt, il y a une logique en arrière de cela, c'est de
l'épargne. Mais d'un autre côté, si d'autres personnes ont
des revenus équivalents qui proviennent d'autres sources, on ne peut pas
dire qu'il y a un manque d'équilibre.
M. Morin: Je sais bien, mais cela ne fait rien. M. le
Président, je ne suis pas en accord avec cet article. Est-ce qu'on peut
noter au procès-verbal que l'article 198 est adopté sur
division?
Le Président (M. Pilote): Adopté sur division. Le
projet de loi no 59 ainsi que les articles et les sous-articles sont
adoptés.
M. Morin: Bien.
Le Président (M. Pilote): Sauf deux articles: L'article 17
et le dernier, l'article 198, sur division. Messieurs, la séance ajourne
ses travaux...
M. Morin: Est-ce que le ministre n'était pas d'accord, il
y a un instant, pour continuer?
En ce qui me concerne, M. le Président, je suis prêt
à continuer et à liquider cela si c'était possible. Cela
éviterait à tout le monde d'entamer sa journée de travail
demain.
Le Président (M. Pilote): On va commencer par le projet de
loi 71.
M. Morin: Si vous voulez on peut commencer par le projet de loi
71. Mais est-ce qu'on a quorum?
Le Président (M. Pilote): Nous n'avons pas quorum.
M. Morin: II faudrait quand même qu'on ait quorum.
M. Malouin: On l'avait à neuf heures tout à
l'heure.
M. Morin: Je n'en doute pas, mais il faut l'avoir encore. Est-ce
qu'il y aurait moyen d'envoyer quérir le quorum?
Le Président (M. Pilote): Veux-tu y aller?
M. Malouin: Veux-tu y aller? Le ministre va commencer à
donner ses explications là-dessus.
M. Morin: Cela me rappelle certaines blagues en Chambre.
Projet de loi no 71
Le Président (M. Pilote): Le ministre pourrait
peut-être commencer par donner ses notes explicatives. Je vais aller
chercher quelques...
M. Morin: Voulez-vous? Le projet de loi no... M. Quenneville:
... 71.
M. Morin: ... 71 permet au gouvernement "de faire des
règlements pour exonérer certaines personnes de droits
prévus par une loi fiscale afin de donner effet à des accords
d'ordre fiscal". J'aurai peut-être, cependant, quelques observations
générales.
Le Président (M. Malouin): On pourrait demander au
député de Sauvé... Peut-être que le ministre
aurait...
M. Quenneville: S'il vous plaît.
Le Président (M. Malouin): ... au préalable
des...
M. Morin: Oui, volontiers.
M. Quenneville: En vertu de l'article 95a de la Loi du
ministère du Revenu, le lieutenant-gouverneur en conseil peut faire des
règlements pour donner effet aux accords conclus aux termes de l'article
9 et pour exonérer des droits prévus par une loi fiscale certains
représentants d'un pays étranger tels que les consuls, les
vice-consuls, certains membres de l'OACI, etc.
Comme les lois fédérale et provinciale de l'impôt
sur le revenu prélèvent d'une part un impôt à
l'égard du revenu des ambassadeurs, ministres, haut-commissaires,
fonctionnaires, agents généraux ou préposés du
Canada ou d'une province employés hors du Canada et que la loi
fédérale n'accorde d'autre part aucun dégrèvement
pour l'impôt prélevé par le Québec à
l'égard des personnes susmentionnées qui sont
réputées avoir résidé au Québec, il en
résulte une double imposition et une injustice envers ces
contribuables.
Pour pallier cette difficulté, les autorités
fédérale et provinciale avaient adopté sous les anciennes
lois un règlement en vertu duquel une remise d'impôt exigible en
vertu de l'ancienne Loi de l'impôt sur les particuliers était
faite pour les années d'imposition 1967 à 1971 à
l'égard des représentants ou employés susmentionnés
du gouvernement du Canada dans la mesure où un dégrèvement
pour impôt provincial était accordé aux employés de
la province. Le gouvernement du Canada extentionnait, lors d'un récent
décret adopté sous l'autorité de la Loi sur
l'administration financière, ce privilège aux années
d'imposition 1972 à 1975.
Le but de la modification proposée est de prévoir un
pouvoir réglementaire aux fins de pallier une double imposition à
l'égard de certaines catégories de contribuables
réputés résider au Québec et ainsi assurer une
continuité entre l'ancienne Loi de l'impôt sur les particuliers et
la Loi sur les impôts.
M. Morin: Explication lumineuse, M. le Président et bien
dans la manière du ministre. Est-ce que...
M. Quenneville: Si vous avez compris, c'est sûrement
lumineux.
Le Président (M. Malouin): Article 1, adopté,
alors?
M. Morin: Un instant, M. le Président! J'aurais quelques
commentaires d'ordre général à faire sur ce projet de
loi.
Le Président (M. Malouin): Le député de
Sauvé.
M. Morin: Je ne peux pas m'empêcher d'observer qu'alors
qu'on aurait pu s'attendre après toutes les interventions que nous avons
faites en Chambre sur l'indexation des paliers d'impôts, après
avoir constaté aussi que le gouvernement fédéral, aussi
bien que le gouvernement des autres provinces, ont accordé l'indexation,
on ne peut pas empêcher d'observer que les projets de loi que nous avons
devant nous n'annoncent rien de neuf pour le 1er janvier 1976 en matière
d'indexation.
Il y aura donc cette année encore une majoration des
impôts. Bien sûr, elle est déguisée, elle est
occulte, elle ne saute pas aux yeux du contribuable, mais elle est bien
là. Le contribuable va monter dans les échelons de l'impôt
pour, évidemment, affronter la hausse du coût de la vie, va passer
à un palier d'imposition supérieure, et, de la sorte, voir ses
impôts augmenter subrepticement. L'année dernière, le
ministre avait du moins, s'il n'avait pas accordé l'indexation,
après avoir fait des raisonnements un peu abracadabrants, pour essayer
d'expliquer pourquoi il ne l'avait pas fait, adopté un certain nombre de
mesures sélectives. Cette année, j'ai cru comprendre dans les
discours récents du ministre, dans quelques déclarations
récentes, qu'il n'y aurait même plus de coupures
sélectives, à moins que j'aie mal interprété
certaines de ces déclarations. La non-indexation signifie dans les
circonstances une hausse d'impôt déguisée qui,
probablement, va dépasser $100 millions, atteindre peut-être $125
millions ou $150 millions pour cette seule année.
Je m'apprêtais à demander au ministre s'il pouvait nous
expliquer pourquoi le gouvernement, cette année encore, refuse
l'indexation de l'impôt, alors que les autres gouvernements eux, l'ont
accordée. Justement, j'attire l'attention du ministre sur le fait que,
pour 1976, le gouvernement fédéral accorde une indexation des
exemptions, des paliers d'imposition, de 11.3% après des exemptions qui
ont atteint, au cours des années précédentes, 6.6% en
1974, et 10.1% en 1975.
Le ministre pourrait-il nous expliquer pourquoi ie gouvernement met tant
d'entêtement à refuser une mesure dont la portée
économique et sociale est certaine? Je ne vais pas m'amuser à
répéter ici tous les arguments que nous avons fait valoir
à l'époque du discours du budget pour protester contre cette
absence d'indexation.
J'aimerais quand même que le ministre nous explique pourquoi cela
ne s'est pas fait, et j'espère qu'il va prendre le taureau par les
cornes, qu'il ne va pas se réfugier derrière les décisions
de son collègue des Finances.
M. Quenneville: Justement, M. le Président. Est-ce qu'on
doit recommencer ici toutes les discussions qui ont eu lieu lors de
l'étude du discours sur le budget? Je pense que le ministre des Finances
a très bien défini, à ce moment, la politique fiscale du
gouvernement et a défendu, à mon avis, d'une façon plus
que raisonnable, son point de vue.
On peut toujours reprendre tout le débat là-dessus. On
n'en est pas là du tout.
M. Morin: Oui, mais je vois bien qu'on n'en est pas
là...
M. Quenneville: Je pense qu'à ce moment, le
ministre des Finances, d'ailleurs, avait expliqué la raison
profonde de la politique fiscale adoptée par le gouvernement. Vous dites
qu'à ce moment, il n'y a pas eu de réduction fiscale
sélective. Il y en a eu et il y en a encore. Quand vous parlez du
relèvement des exemptions personnelles, de l'exonération
d'impôt de la première tranche du revenu imposable, c'est
passablement supérieur à l'indexation automatique.
M. Morin: Ah! Je ne le pense pas. D'ailleurs, ce qu'on vient de
laisser entendre, c'est qu'il n'y aurait pas de coupure sélective pour
le prochain budget. Moi, quand je mets cela ensemble, pas de coupure
sélective et la non-indexation, j'avoue que cela m'inquiète, en
particulier pour les gens qui ont des revenus moyens.
M. Quenneville: A ce moment, vous seriez en mesure de pouvoir
présumer de l'avenir.
M. Morin: Je ne présume pas de l'avenir. Je crois que ce
sont des déclarations récentes non pas du ministre du Revenu,
mais du ministre des Finances, et peut-être que le ministre ne sait pas
que, pour l'année 1976, le gouvernement fédéral vient
justement d'annoncer une indexation qui atteint 11.3%. C'est un fait nouveau,
11.3% d'indexation. Cela représente des montants considérables
dans le concret pour les Québécois.
M. Quenneville: Encore une fois, je pense bien que toute cette
politique a été discutée avec M. Garneau, et je vois mal
pourquoi on aurait à reprendre ici toute cette discussion de base sur la
politique fiscale.
M. Morin: J'ai affaire au ministre du Revenu, non?
M. Quenneville: C'est justement. C'est le ministre des Finances
qui définit la politique fiscale. Nous la traduisons tout simplement
dans les lois.
M. Morin: Vous n'êtes qu'un exécuteur de basses
oeuvres, si je conviens... ou de hautes oeuvres...
Une Voix: De hautes oeuvres...
M. Morin: Mais est-ce que le ministre trouve vraiment raisonnable
de ne pas indexer, alors que cela a été fait dans les neuf autres
provinces et au niveau fédéral?
M. Quenneville: Je pense bien, encore une fois, que le ministre
des Finances a très bien expliqué les raisons pour lesquelles
nous avions choisi cette option.
M. Morin: En tout cas, on me permettra de regretter que les
projets de loi qui viennent de nous être soumis consacrent une fois de
plus la non-indexation. C'est certainement...
Le député de Drummond peut faire des bla- gues, mais cela
a des conséquences assez graves pour beaucoup de
Québécois, peut-être pas pour les gens à son niveau
de revenu, mais pour les gens à revenu moyen, c'est une autre
affaire.
M. Malouin: J'ai un revenu de député, vous avez un
revenu de chef de l'Opposition.
M. Morin: Oui. Ce n'est pas pour moi que cela pose des
problèmes non plus. Ce n'est pas pour moi que j'essaie de travailler.
J'essaie de travailler pour les gens à revenu moyen.
M. Quenneville: Je pense bien que lors de la discussion sur le
discours du budget, à l'aide de tableaux, etc., le ministre des Finances
l'a très bien expliqué et ce sont justement les gagne-petit qui,
effectivement, étaient protégés par cette politique
fiscale qui coûte quand même $340 millions, une diminution de $340
millions, et si vous vous référez à ces mêmes
tableaux, vous verrez que cela touche surtout les gens qui gagnent des salaires
inférieurs à $10,000.
M. Morin: Ne pensez-vous pas qu'une indexation qui aurait
été peut-être pondérée, avec remise de
montants qui seraient plus élevés dans les bas salaires, aurait
été plus avantageuse?
M. Quenneville: C'est amplement ce qui se produit.
M. Morin: Sûrement pas en tout cas pour les gens qui se
situent, supposons, de $7,000 à $15,000, sûrement pas, et
aujourd'hui, de tels revenus, on ne peut considérer cela comme des
revenus élevés. Or, ces gens ne bénéficient
absolument pas des soi-disant largesses gouvernementales.
M. Quenneville: Si on se réfère aux tableaux...
M. Morin: Je vois que je devrais plutôt m'adresser au
ministre des Finances pour avoir une réponse à ma question.
M. Quenneville: Je pense que vous avez eu toutes les
réponses. Je vois mal pourquoi on revient sur ces choses. Il faut croire
que le chef de l'Opposition n'a pas compris du premier coup.
M. Morin: C'est tout simplement qu'il y a maintenant un facteur
nouveau. On vient d'annoncer, encore pour 1976, l'indexation au palier
fédéral et c'est quand même une indexation des exemptions
des paliers d'impôt de l'ordre de 11.3%, ce qui est une mesure
extrêmement bénéfique et qui permet aux gens de conserver
leur pouvoir d'achat.
M. Quenneville: Je suggérerais, à ce moment, au
chef de l'Opposition de poser sa question au ministre des Finances en
Chambre.
M. Morin: J'aurais pensé que le ministre aurait
pu me donner une réponse, mais je constate que non.
A l'article 1 de ce projet de loi, puis-je demander de quels droits il
s'agit?
M. Quenneville: De quel projet de loi parlez-vous?
M. Morin: Du projet de loi no 71 que nous discutons en ce
moment.
M. Quenneville: Voulez-vous répéter votre question,
s'il vous plaît?
M. Morin: Je vous demandais simplement de quels droits il s'agit.
On nous dit que cela a pour but d'exonérer certaines personnes de droits
prévus par une loi fiscale afin de donner effet à des accords
d'ordre fiscal. De quels droits exactement s'agit-il?
M. Quenneville: De l'impôt sur le revenu... M. Morin:
Est-ce le seul?
M. Quenneville: ... des particuliers pour empêcher une
double imposition.
M. Morin: Est-ce le seul? M. Quenneville: Oui.
M. Morin: C'est le seul, l'impôt sur le revenu. D'accord. A
l'article 2...
Le Président (M. Pilote): L'article 1 est
adopté?
M. Morin: L'article 1 est adopté. Oui. Le Président
(M. Pilote): Article 2.
M. Morin: A l'article 2 qui modifie l'article 96, j'aimerais
demander au ministre le but de ce changement relatif aux immobilisations
intangibles.
M. Quenneville: Est-ce que vous avez cela dans le bill 71, M. le
Président?
M. Morin: Je pense qu'il faut se référer à
l'article 96 et peut-être même à l'article 95 a).
Expliquez-moi commençons par le début quelle est la
portée de cet article 2.
M. Quenneville: Tel qu'on l'a donné tantôt: En vertu
de certains arrêtés en conseil antérieurs à 1972,
des règlements ont été adoptés en vertu de la Loi
du ministère du Revenu, Statuts refondus 1964, chapitre 66, relativement
à des concessions fiscales en faveur des représentants non
canadiens de pays étrangers ou de l'OACI ou relativement à une
remise d'impôt aux représentants du Canada ou de la province
employés hors du Canada afin d'assurer une mise à jour de nos
règle- ments ou pour pallier une double imposition selon le cas. Le but
de la modification est de prévoir que les règlements
adoptés aux termes de l'article 95 a) puissent avoir un effet
rétroactif à l'année d'imposition 1972.
M. Morin: C'est le seul but visé par cet article. Cet
article est donc relié au système d'accords que vous avez avec
l'OACI, par exemple, qui permet d'exempter les employés de cette
organisation internationale.
M. Quenneville: Exactement, M. le Président.
M. Morin: Est-ce que cet accord a été
modifié récemment ou si c'est toujours celui qui... Cela avait
été adopté par arrêté en conseil, je pense,
si ma mémoire est bonne. Il est à renouveler, dites-vous. Il
vient à expiration.
M. Quenneville: Ce serait sur le même principe de toute
façon. Il s'agit d'un renouvellement.
M. Morin: De toute façon. Bien. L'article 2 est
adopté.
Le Président (M. Pilote): Article 2, adopté.
L'article 3 est adopté?
M. Morin: L'article 3 est adopté. Pouvons-nous prendre le
projet no 72, M. le Président?
Le Président (M. Pilote): Oui.
M. Morin: Est-ce que vous avez pu avoir une réponse
à votre demande de quorum?
Le Président (M. Pilote): Ce qui arrive, c'est que la
Chambre a ajourné ses travaux et que les députés ont
quitté le parlement. C'est pour ça que je n'ai pas pu obtenir
quorum.
M. Morin: Est-ce que nous sommes dans la légalité
de procéder sans quorum?
Le Président (M. Pilote): A condition que ce soit
accepté par...
M. Morin: Nous allons procéder en dépit de
l'absence de quorum, M. le Président, mais c'est tout de
même...
M. Quenneville: Nous avons procédé en dépit
de l'absence de l'Opposition.
M. Morin: Cela, ça n'était pas très
légitime. Vous me dites que vous l'avez fait avec le consentement du
leader de l'Opposition.
M. Quenneville: Exactement.
M. Morin: Je croyais avoir pris des arrangements très
fermes avec le leader du gouvernement à ce sujet.
M. Quenneville: Pour neuf heures et quinze minutes; nous avons
attendu jusqu'à 9 h 30 à la demande du leader de
l'Opposition.
M. Morin: Je ne devais pas être là avant 9 h 30 de
toute façon.
M. Quenneville: II y a sûrement eu un malentendu.
Projet de loi no 72
M. Morin: Pouvons-nous aborder le projet de loi no 72?
Le Président (M. Pilote): Je me soumets à la
volonté des membres de la commission. Article 1.
M. Morin: Pour les deux premiers articles, ça va. Mais je
voudrais quand même... Il n'y en a pas beaucoup d'autres, mais j'aurais
quand même deux questions à poser, de façon
générale. Il s'agit de prolonger une loi qui est
déjà en vigueur jusqu'au 31 mars 1977. Est-ce que je pourrais
demander quelles ont été les sommes déduites en vertu de
cette loi? On permet, si j'ai bien compris, aux compagnies de déduire
leurs impôts de 30%, de 50%, de 100% selon la région où
elles investissent.
Quelles ont été les sommes déduites en vertu de
cette loi?
M. Quenneville: Vous donner le montant exact de la
déduction des corporations qui ont investi au Québec pendant
cette période, c'est assez difficile pour la bonne raison que c'est en
fonction de la dépense encourue et du montant dépensé et
investi. Des fois, ce sont des projets qui sont à plus long terme, plus
long qu'une année; donc, elles peuvent ne pas réclamer tout le
montant la même année. Mais nous avons toutefois un ordre de
grandeur des investissements qui nous ont été rapportés
comme ayant été approuvés par le ministre de l'Industrie
et du Commerce, comme étant des investissements qui se qualifiaient dans
les trois zones concernées, soit celle de trente, de cinquante et de
cent...
M. Morin: Cent, c'est la Gaspésie, je crois. M.
Quenneville: Cela inclut la Gaspésie, oui. M. Morin: Cela
inclut la Gaspésie.
M. Quenneville: Au total, en 1974, c'était $174 millions,
pour les trois régions et, jusqu'à ce jour, en 1975 je dis
bien jusqu'à ce jour, remarquez bien qu'il se peut qu'il y ait des
grenailles qui ne soient pas encore parvenues à nos bureaux cela
se chiffre actuellement par $125 millions. On ne peut pas dire que cela se
distribue également dans les trois zones.
D'un autre côté, prenons 1974, sur $174 millions, on a
donné $106 millions dans la zone 1, $57 millions dans la zone 2 et
$9,900,000 dans la zone 3.
M. Morin: Depuis combien de temps cette loi est-elle en vigueur,
la loi que nous amendons?
M. Quenneville: Elle est possiblement en vigueur depuis 1971.
M. Morin: Est-ce que vous pourriez nous donner une idée du
montant total du manque à gagner pour le fisc québécois
depuis 1971? Est-ce que vous avez un tableau complet devant vous?
M. Quenneville: Je n'ai pas cette information.
M. Morin: Vous n'avez même pas une idée
générale des montants impliqués?
M. Quenneville: J'ai le montant ici, mais je ne peux pas dire
quand, en quelle année cela a pu être fait. Il y a $13 millions
qui couvrent la période 1973, 1974 et 1975 à ce jour, cela se
chiffre à $13 millions, parce que c'est une déduction de 100%;
ils y ont le droit.
M. Morin: Vous me parlez de la réduction de 100%. Moi, je
vous parle de toutes les réductions.
M. Quenneville: Je présume, assumant que toute la
dépense est faite, que tout l'investissement est capitalisé, que
c'est le maximum de déductions qu'il peut y avoir pour les
investissements connus de 1973, 1974 et 1975 à ce jour.
Dans la zone 3, il peut y avoir $13 millions, dans la zone 2, c'est $168
millions pour les trois périodes, mais, d'un autre côté,
c'est 50%. C'est 6% de $168 millions, $10 millions. Dans la zone 1, c'est $20
millions et, dans la zone 3, ce serait 12% de $13 millions, cela ferait...
M. Malouin: $1.5 million.
M. Quenneville: $1.5 million. C'est un ordre de grandeur,
remarquez bien, et en assumant que tous les contrats ou tous les
investissements reconnus ont été réellement faits. S'ils
n'ont pas été faits, naturellement, il n'y a pas de
réduction. De plus, en tenant pour acquis que ce qui est inscrit
là, on le paiera uniquement au Québec...
M. Morin: Mais je me sens quand même obligé
d'observer qu'il me paraît y avoir dans ce système que nous allons
prolonger jusqu'en 1977 un manque de sélectivité des industries
qui sont aptes à bénéficier de ce
système-là.
Par exemple, cela s'applique aussi bien à des compagnies
papetières qui ont fait des profits considérables depuis quelques
années et qui sont justement établies dans les régions
périphériques.
Est-ce que les compagnies papetières, par exemple,
bénéficient également de ce système?
M. Quenneville: C'est seulement pour des entreprises de
fabrication et de transformation.
M. Morin: Mais les compagnies papetières ne sont pas
considérées comme...
M. Quenneville: II ne faut pas qu'elles soient engagées du
tout dans le secteur primaire.
M. Morin: II faut que ce soit dans le secteur secondaire,
uniquement?
M. Quenneville: Oui.
M. Morin: Bien.
Le Président (M. Pilote): Adopté?
M. Morin: Adopté.
Projet de loi no 73
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 72 est
adopté, ainsi que les articles. Le projet de loi no 73, Loi modifiant la
Loi autorisant le paiement d'allocations à certains travailleurs
autonomes.
M. Morin: Oui, cela relève les planchers
d'exonération en ce qui concerne le régime des rentes pour les
travailleurs qui sont à leur compte. Est-ce que le ministre a des
observations à faire là-dessus?
M. Quenneville: I! n'y a pas d'observation à faire
là-dessus.
M. Morin: C'est pour qu'il y ait concordance avec la Loi de
l'impôt?
M. Quenneville: Exactement.
M. Morin: J'aurais peut-être une petite question à
l'article 2 qui modifie l'article 60. Au sous-paragraphe a), on nous dit: "Le
gouvernement est autorisé à payer à tout travailleur
autonome, etc., dont le revenu pour cette année est inférieur
à $5,600 une somme égale au moindre des montants suivants: a) la
moitié de la contribution qu'il a payée comme travailleur
autonome, pour cette année, en vertu du régime des rentes du
Québec, etc." Pourquoi la moitié seulement? C'est la question que
je me pose. Pourquoi pas une exemption totale?
M. Quenneville: Cela s'applique seulement dans les cas des
travailleurs autonomes. Il leur faut donc contribuer la part de l'employeur
aussi bien que la part de l'employé, parce qu'ils contribuent, à
toutes fins pratiques, à 3.6% au lieu de 1.8% pour les
salariés.
M. Morin: Oui.
M. Quenneville: En fait, ce sont des employés autonomes
ou, autrement dit, des autonomes. Le montant correspond, à toutes fins
pratiques, à leur contribution comme employeur ou comme employé.
Cela dépend si on le prend...
M. Morin: Comme employeur ou comme employé.
M. Quenneville: ... comme employeur ou comme employé. Il
est autonome, de toute façon.
M. Morin: Oui, il est autonome, mais il fait une pleine
contribution, si je comprends bien...
M. Quenneville: Oui.
M. Morin: ... comme travailleur autonome.
M. Quenneville: Oui, et il a un remboursement de 50% de sa
contribution.
M. Morin: C'est justement la question que je vous pose.
M. Quenneville: II est sur le même pied qu'un
employé qui n'a aucun remboursement, même s'il gagne en bas de
$5,600.
M. Morin: Ah oui! je pense que je vois. Votre explication est
logique. D'accord.
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 73 est
adopté ainsi que les articles?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Projet de loi no
74, Loi modifiant la Loi de l'assurance-maladie. Article 1?
M. Morin: A l'article 1, cela va, M. le Président. Vous
êtes sûr que le ministre n'a pas une savante dissertation à
nous faire avant de commencer?
Le Président (M. Pilote): Article 2?
M. Morin: C'est une disposition de concordance. Oui.
Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. M. Morin:
De même que les article 3 et 4. Le Président (M.
Pilote): Articles 5 et 6? M. Morin: Aussi.
Projet de loi no 74
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 74, Loi
modifiant la Loi de l'assurance-maladie, est adopté?
M. Morin: Oui.
Projet de loi no 75
Le Président (M. Pilote): Loi no 75, Loi modifiant la Loi
des droits sur les successions. Article 1?
M. Morin: L'article 1 réduit les droits de succession de
60% pour toute succession ouverte après 1975. Cela avait
déjà été annoncé, je crois, dans le discours
du budget. C'est un système qui a
commencé, je crois, en 1972; c'est bien cela? Cela fait donc
trois ans. Est-ce que c'est la dernière tranche de 20% qu'on fait
sauter? Je vous pose la question parce que je me souviens qu'il avait
été question qu'on ne l'abolirait peut-être pas au complet.
Alors, je voudrais savoir si... Comme cela fait donc 1972, 1973, 1974 et 1975,
on doit approcher de la dernière tranche de 20%.
M. Quenneville: II appartiendra, à ce moment, au ministre
des Finances d'annoncer cette politique.
M. Morin: Oui, mais combien est-ce qu'on a fait sauter
déjà? C'est une question de fait. Ce n'est pas une question
de...
M. Quenneville: Trois fois vingt, cela fait soixante.
M. Morin: Bon. Vous êtes sûr que cela fait trois ans,
parce que si cela a commencé en 1972, en fait... On atteint donc
désormais 80%.
M. Quenneville: 60%.
M. Morin: Non, c'est la troisième tranche, si je comprends
bien.
M. Quenneville: 1973, 1974 et 1975. Cela fait 20, 20 et 20; cela
fait 60.
M. Morin: Le ministre ne peut pas me dire quelle est la politique
du gouvernement, si on va faire sauter un autre 20% l'année
prochaine.
M. Quenneville: Quelle sera la politique, vous voulez dire? Je ne
peux pas le dire d'avance.
M. Morin: Quelle est la politique? Parce que je sais qu'on avait
annoncé, à un moment donné, qu'on allait faire sauter
l'ensemble de cette imposition, de cet impôt, par tranches de 20%, ce qui
ferait donc une suppression totale en cinq ans. A un moment donné, je
crois qu'on a eu un changement d'idées et on a laissé entendre
que, peut-être, on ne se rendrait pas à 100%. Quelle est la
politique du gouvernement?
M. Quenneville: M. le Président, la seule politique qu'on
connaisse pour le moment, c'est 60%. Qu'est-ce qu'il arrivera pour le reste? Le
ministre des Finances l'annoncera.
M. Malouln: Le projet de loi no 75, adopté?
M. Morin: Un instant. C'est parce qu'on nous parle d'un mouvement
amorcé. Je lis le texte du ministre des Finances; "Dans le cadre d'un
mouvement amorcé en 1972, l'impôt successoral sera abaissé
d'une autre tranche de 20%". Je me dis que, s'il s'agit d'un mouvement qui est
appelé à se continuer comme... Oui, amorcé en 1972.
M. Quenneville: En 1973.
M. Morin: Le ministre est totalement incapable de nous dire si
cela va s'arrêter cette année ou si on va se rendre à 80%
ou à 100%.
M. Quenneville: Exactement. Il appartient, à ce moment,
naturellement, au ministre des Finances qui établit la politique fiscale
d'établir exactement ce que sera la politique...
M. Morin: D'accord. Là, nous touchons quand même
à la compétence du ministre du Revenu. Il est
intéressé à contrôler les revenus et une bonne
façon de contrôler les déclarations d'impôt, c'est,
évidemment, l'impôt successoral, la déclaration qui doit
être faite au décès.
C'est là, quelquefois, qu'on découvre des pots-aux-roses
je ne sais trop comment on doit faire la liaison et le fisc,
justement, peut se rattraper quand il a été trompé. Je
pense, par exemple, à certains médecins je ne fais pas
allusion au ministre, naturellement mais je pense à certains
médecins qui...
M. Quenneville: II y a des avocats aussi.
M. Morin: ... et peut-être aussi certains avocats, qui ont
triché le fisc pendant plusieurs années et qui se font rattraper
après leur décès, du moins c'est leur succession qui se
fait rattraper, bien sûr, parce qu'il est trop tard pour leur imposer les
pénalités prévues par la loi.
En tant que ministre du Revenu, ne pouvez-vous pas, du moins, me dire si
la politique que vous allez proposer pour pouvoir être sûrs que
vous avez un contrôle, éventuellement, sur les déclarations
d'impôt. Ne pouvez-vous pas me dire, comme ministre du Revenu
c'est vraiment votre responsabilité s'il y aurait lieu de
maintenir, à tout le moins, un certain pourcentage d'imposition sur les
successions?
M. Quenneville: De toute façon, comme je le disais
tantôt, le rôle de définir les politiques fiscales
appartient toujours au ministre des Finances. Je ne vois pas pourquoi, ce soir,
on discuterait de ce qui va arriver dans l'avenir. Ce n'est pas mon rôle.
Moi, j'ai tout simplement à percevoir, naturellement, de l'argent des
successions, à la suite des décisions du gouvernement.
M. Morin: Est-ce que cela ne veut pas dire qu'on devrait discuter
de ces projets de loi avec le ministre des Finances, plutôt qu'avec
vous?
M. Quenneville: Ah oui, sûrement! On pourra discuter avec
le ministre des Finances...
M. Malouin: A certains moments, oui. M. Quenneville:...
mais pas ce soir.
M. Morin: M. le Président, le ministre n'a vraiment aucune
attitude particulière sur ce point. Le fait que...
M. Quenneville: Je ne peux sûrement pas recommander, ce
soir, de toute façon, mais peut-être que... On verra...
M. Morin: Non, c'est parce qu'on nous propose une nouvelle
réduction d'une tranche de 20%, et nous voyons venir le moment
où, peut-être, il n'y aura plus aucun contrôle de la part du
ministre du Revenu.
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 75 est
adopté?
M. Morin: M. le Président, adopté avec mon
abstention.
Le Président (M. Pilote): Adopté avec
abstention.
Projet de loi no 76
Le projet de loi no 76, Loi modifiant la Loi d'impôt sur la vente
en détail.
M. Morin: Est-ce que le ministre a des éclaircissements
à donner?
M. Quenneville: Non, pas pour le moment.
M. Morin: L'article 1 exonère de l'impôt sur la
vente en détail les ventes pour un prix de $0.25 ou moins, ainsi que les
vitamines, les tisanes, les substances végétales servant à
les préparer et les chevaux. C'est vraiment un article dont la
rédaction est bizarre.
On se demande s'il ne s'agit pas de remède de cheval.
M. Quenneville: On ne peut établir de relations entre les
deux. Je ne le pense pas!
M. Morin: Je me demandais justement si vous aviez une explication
à nous donner d'un article rédigé de façon aussi
bizarre. D'abord, je m'empresse de dire que pour les vitamines, les produits
essentiels de cette nature, nous sommes d'accord. Nous ne soulevons pas de
problème, mais pourquoi déplacer le mot "chevaux", le mettre
à la fin de l'article de sorte que les chevaux seront exemptés,
qu'ils servent ou non à la ferme; parce que dans le passé,
à moins que je ne m'abuse, c'étaient des chevaux, de la
machinerie, un certain nombre d'autres articles qui étaient
exemptés à condition qu'ils servent à la ferme?
Je pense qu'il se cache derrière ce petit changement, apparemment
anodin, des modifications assez profondes de la loi et j'aimerais que le
ministre nous éclaire, avec son brio habituel, qu'il nous explique.
M. Quenneville: Cette mesure est tout simplement là pour
stimuler l'industrie québécoise des courses de chevaux...
M. Morin: Ah!
M. Quenneville: ... et aider les éleveurs de chevaux de
course. Cela vous va-t-il?
M. Morin: J'aurais dû me douter qu'il y avait des
libéraux derrière cela!
M. Quenneville: Non, mais vous auriez dû vous douter de
tout l'article, sans poser de question.
M. Morin: Si je comprends bien, les gens qui ont des chevaux pour
leur propre agrément bénéficient également des
dispositions de l'exonération d'impôt.
Le ministre trouve-t-il que c'est socialement utile une telle
disposition?
M. Quenneville: Pas nécessairement. Non, mais il n'y a pas
que le point de vue social. Ici, c'est une question d'industrie. Alors, ce
n'est pas nécessairement un point de vue social que l'on vise à
ce moment-là. On vise l'industrie de l'élevage des chevaux et on
peut vous dire que cela a l'avantage aussi que ces chevaux étant
élevés, ils seront sur les pistes de course et, comme vous le
savez, il y a des paris mutuels qui existent et cela rapporte
considérablement au ministère du Revenu. L'aspect social est
peut-être négligé un peu, mais disons que c'est l'aspect
pratique qui y gagne.
M. Morin: Ne faisons pas une fausse interprétation, donc,
en déduisant du texte que le déplacement du mot "chevaux" dans
l'article signifie je veux que cela soit bien clair que
désormais, ce ne seront pas seulement les chevaux utilisés
à la ferme, mais également les chevaux d'agrément, les
chevaux de course.
M. Quenneville: Tous les chevaux qu'on élève.
M. Morin: Je serais tenté de vous demander si les
chevaux-vapeur sont inclus également. Cela aurait une portée
fiscale considérable. Personnellement, M. le Président, je dois
dire que je ne suis pas d'accord avec ce petit changement apparemment
anodin.
M. Quenneville: Nous autres, nous sommes d'accord.
M. Morin: M. le Président, l'article 1 peut être
adopté par les ministériels, mais en ce qui me concerne, je n'en
prends pas la responsabilité. Adopté sur division.
Le Président (M. Pilote): L'article 1 est adopté
sur division. Article 2.
M. Morin: A l'article 2, qui est une disposition qui prolonge
l'exonération de l'impôt sur la vente en détail à
l'égard de la machinerie industrielle acquise après le 18 avril
1972, dans la mesure où la livraison en est faite avant le 1er avril
1977. Si j'ai bien compris cette disposition, elle s'applique à
toutes les catégories d'industries. Ce n'est pas une mesure
sélective. A toutes les industries.
M. Quenneville: Exactement.
M. Morin: Est-ce que vous pourriez nous dire ce que cela
représente comme manque à gagner pour le fisc?
M. Quenneville: Je désirerais faire une correction
à ce qui a été mentionné, que cela s'appliquait
à toutes les industries, mais si on réfère à
l'article 15 a), paragraphe 4, on dit: Aux fins du présent article, la
machinerie industrielle est celle utilisée pour la fabrication et la
transformation de produits et non pas pour toutes les industries.
M. Morin: Alors, c'est l'industrie secondaire dans son ensemble
qui est visée.
M. Quenneville: C'est cela
M. Morin: Est-ce que vous pourriez nous donner une idée du
manque à gagner que cela représente pour le fisc?
M. Quenneville: Je n'ai pas de chiffre en mémoire
là-dessus et je n'en ai pas devant moi.
M. Morin: Est-ce qu'il serait possible de le faire savoir
ultérieurement? Ce n'est pas un secret d'Etat? C'est possible? D'accord.
Le ministre pourrait me donner le chiffre, ça m'intéresserait
pour le dossier.
Nous sommes prêts à adopter ce projet de loi, M. le
Président.
Le Président (M. Pilote): Les articles 2, 3, 4, 5, et 6 du
projet de loi no 76 sont adoptés?
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Pilote): Sur division pour l'article
1?
M. Morin: C'est exact.
Projet de loi no 77
Le Président (M. Pilote): Projet de loi no 77, Loi
modifiant la Loi de la taxe sur les repas et l'hôtellerie.
Article 1.
M. Morin: A l'article 1, alinéa a), on remplace le
paragraphe 1 de l'article 2 de la Loi de la taxe sur les repas et
l'hôtellerie par un nouvel article qui prévoit une taxe de 8% sur
le prix dû ou payé de chaque repas de plus de $2 donné ou
pris dans un établissement ou vendu, livré ou servi par une
personne qui tient un établissement. Si je comprends bien, cette
disposition fait suite au discours du budget, cela avait déjà
été annoncé, mais est-ce que ce montant de $2 n'est pas
excessivement et je dirais même ridiculement bas, puisqu'on ne peut pas
considérer un repas supérieur à $2, mais qui serait, par
exemple inférieur à $4 aujourd'hui, comme étant un repas
de luxe? Je me réfère, je pense en particulier à l'Ontario
qui accorde une déduction beaucoup plus réaliste; je ne sais plus
si elle est sur un repas de $3 ou de $4, en tout cas, ce n'est pas $2. Je pense
que c'est $4. Est-ce que le ministre trouve que c'est raisonnable, cette
disposition, compte tenu de l'augmentation du coût de la vie, de
l'augmentation du coût des repas dans les hôtelleries?
M. Quenneville: M. le Président, justement le chef de
l'Opposition nous parlait tantôt de visées sociales. Ce sont
justement les gens qui ne sont pas tellement riches qui se paient des repas
à $2 et ce sont ceux-là qu'on veut protéger surtout.
M. Morin: Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut manger pour moins de
$2? Vous donnez... aux riches!
M. Quenneville: Les gens qui n'ont pas beaucoup d'argent savent
ce qu'ils peuvent manger pour $2, vous, vous ne le savez sûrement
pas.
M. Morin: Je le sais très bien, s'il vous plaît, et
je constate que c'est très peu pour $2 aujourd'hui, les gens qui
arrivent à manger pour $2, dans l'hôtellerie, je vous assure que
ce n'est pas riche. Le ministre va en convenir avec moi.
M. Quenneville: Assurément.
M. Morin: Je ne sais pas s'il en a déjà
mangé des repas de ce prix-là, mais il doit savoir au moins que
cela ne représente pas grand-chose.
M. Quenneville: Je prends même des déjeuners
à $1.
M. Morin: Je vous parle...
M. Quenneville: C'est un repas, par chez moi, le
déjeuner.
M. Morin: Bien sûr. Nous en sommes tous là. Mais je
vous parle des repas, des dîners, des soupers. Je trouve que ce n'est pas
réaliste, je trouve que c'est vraiment trop bas. L'Ontario d'ailleurs,
où pourtant le coût de la vie se compare avec celui qu'on
connaît au Québec, a donné une exemption qui est plus
réaliste, à mon sens.
M. Quenneville: C'est quand même mieux que $1.49 comme
c'était auparavant.
M. Morin: C'était encore moins réaliste, bien
sûr; mais je vous dis que quant à accorder des subventions aux
chevaux et à tous vos amis qui élèvent des chevaux, vous
auriez pu penser aux gens qui mangent aussi.
M. Quenneville: On a pensé aux gens qui mangent et qui
n'ont pas beaucoup d'argent.
M. Morin: Et vous trouvez qu'avec deux dollars, c'est
raisonnable?
M. Quenneville: Les éleveurs de chevaux, actuellement, ont
le moyen de payer des repas de plus de $2.
M. Morin: C'est pour cela que vous leur accorder toutes les
exemptions?
M. Quenneville: Non, ce n'est pas pour cela. On l'a dit
tantôt, c'était pour stimuler l'industrie de l'élevage des
chevaux.
M. Morin: Naturellement.
M. Quenneville: Et toutes les autres raisons qui suivent.
M. Morin: Oui et qu'on peut deviner facilement. Je m'en doute,
mais...
M. Quenneville: Des complexités administratives.
M. Morin: Pouvez-vous m'expliquer exactement ce que vous entendez
par là?
M. Quenneville: Le cheval de course qui vient de l'Ontario, qui
entre au Québec, qui vient courir à la piste Blue Bonnets, il y a
8%, du fait qu'il entre au Québec, 8% sur la valeur du cheval.
M. Morin: Est-ce qu'il y aurait une vente?
M. Quenneville: Non, pas de vente. Un bien apporté au
Québec.
M. Morin: Et les gens qui ont des chevaux pour leur
agrément?
M. Quenneville: Non, s'il n'y avait plus de course, s'il n'y
avait plus de pari mutuel, ils ne viendraient pas, tout simplement.
M. Morin: Mais à l'heure actuelle, quelle est la
disposition législative avant que la loi entre en vigueur?
M. Quenneville: Je crois que ce n'est pas une loi. Cet article ne
s'est pas appliqué d'une façon rigide par le passé depuis
maintes années.
D'ailleurs, je crois bien que cela avait été
mentionné dans le rapport du Vérificateur
général.
M. Morin: Mais vous pourriez quand même m'expliquer... Je
sais bien que c'est revenir en arrière, mais seulement pour que je
comprenne bien.
M. Quenneville: Si cela remonte à plusieurs années
en arrière, je ne peux pas vous expliquer, je n'étais pas
là.
M. Morin: Je comprends. Je reviens en arrière parce qu'en
somme on vient au projet de loi no 76, mais je voudrais que vous m'expliquiez
pourquoi le cheval qui vient de l'Ontario et qui ne fait pas l'objet d'une
vente, puisqu'il s'agit d'impôt sur la vente...
M. Malouin: Cela n'a rien à faire avec le prix du repas
à $2.
M. Morin: Non, je le sais bien.
M. Quenneville: Le cheval se vend plus cher que cela.
M. Morin: Oui, j'ai bien compris, mais je me demandais la raison
pour laquelle, ayant si bien traité les propriétaires de
chevaux... Socialement, j'essayais de voir où était le lien
logique entre...
M. Quenneville: Entre le cheval et...
M. Morin: ... l'exemption accordée au cheval, au
propriétaire de cheval et le niveau de $2 dollars que vous adoptez pour
les repas.
M. Quenneville: On l'a expliqué tantôt.
M. Morin: Ce n'est pas très cohérent, sauf
évidemment dans une certaine logique.
M. Malouin: Adopté.
M. Morin: M. le Président, moi, je ne suis pas d'accord.
Je trouve que les explications du ministre ne sont pas satisfaisantes et...
M. Quenneville: M. le Président, je regrette infiniment,
mais je pense que tantôt on a dit exactement les raisons pour
lesquelles... D'abord, on a expliqué, lors de l'étude du projet
de loi no 76, exactement les raisons. Ici, on explique aussi, en même
temps, pourquoi on a fixé ce montant à $2. Dans un autre pays,
que ce soit $4 ou, dans une autre province, que ce soit une autre limite, si
vous voulez, je pense bien qu'on n'a pas... On croit, pour le moment, que $2,
c'est suffisant. Je comprends qu'on pourrait peut-être l'augmenter. On
verra l'an prochain, à ce moment, le ministre des finances fixera
peut-être un autre prix.
Le Président (M. Pilote): L'article 2 est
adopté?
M. Morin: Non, un instant! M. le Président, je n'ai pas
terminé. Au paragraphe 4, cela se trouve au bas du verso du projet de
loi, on nous dit que la taxe prévue au paragraphe 1 est également
imposée sur le prix de toute boisson alcoolique vendue dans un
établissement, pour consommation sur place ainsi que sur le prix de tout
liquide vendu ou servi avec cette boisson, lorsque cette vente a eu lieu
à l'occasion d'un repas de $2 ou moins ou sans repas.
Si je comprends bien, je devrais peut-être lire l'article 4a
également. Cette taxe est également
imposée sur le prix de toute eau gazéifiée,
additionnée d'une essence ou d'un sirop, qui est vendue, livrée
ou servie par une personne qui tient un établissement à
l'occasion d'un repas de $2 ou moins ou sans repas. Est-ce que cela s'applique
aux tavernes et aux brasseries, cette disposition? Je ne le pense pas. Je crois
que cela ne s'applique pas aux tavernes.
Donc, cela ne s'applique pas à une taverne. A une brasserie?
M. Quenneville: Non plus.
M. Morin: Non plus. Est-ce que ces dispositions sont vraiment
appliquées dans les faits? Est-ce qu'on taxe 8%, par exemple, sur une
boisson gazeuse?
M. Quenneville: Sur les repas, je m'excuse, je vais rectifier.
Dans les brasseries, sur les repas, la taxe est imposée, pas sur la
bière, sur les repas.
M. Morin: Est-ce qu'on taxe 8% sur une boisson gazeuse de $0.30
qui est prise avec un repas de moins de $2, $1.40, par exemple? Est-ce que
c'est appliqué dans les faits, cette disposition?
M. Quenneville: II n'y a pas de changement dans la loi. Tout
simplement, le changement qu'on fait dans l'article, c'est changer $1.49 pour
$2. C'est la loi telle qu'elle existait auparavant.
M. Morin: A l'heure actuelle, si quelqu'un, donc, prend une
boisson gazeuse avec un repas de moins de $1.49, mettons un repas de $1 ou de
$0.95, plus une boisson gazeuse de $0.25 ou $0.30, vous allez prendre 8%, et
c'est fait effectivement?
M. Quenneville: Oui.
M. Morin: Bon. Je dois dire que je n'ai jamais vu cela
appliqué où que ce soit.
M. Quenneville: Vous ne connaissez pas les avis de cotisation
qu'on envoie.
M. Morin: Je ne me souviens pas de l'avoir vue sur les additions,
par exemple.
M. Quenneville: Cela ne veut pas dire que tout le monde la
perçoit, mais tout le monde la doit quand même.
M. Morin: Vous êtes satisfait si vous l'avez perçue,
effectivement.
M. Quenneville: Ecoutez, nous essayons de la percevoir en
fonction de ce qu'on peut faire.
M. Morin: Cela peut être différent, cela.
M. Quenneville: Non, mais en fonction de ce qu'on peut faire.
Mais, d'un autre côté, nous le faisons lorsque nous constatons les
faits.
M. Morin: Bon. A l'article 1, je n'ai pas d'objection. Même
si j'en avais, je ne pourrais pas empêcher les ministériels de
l'adopter, mais c'est sur division, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Pilote): Article 1, adopté sur
division. Article 2?
M. Morin: L'indemnité était
généralement de 2% des taxes perçues. C'est la pratique,
je pense.
M. Quenneville: C'était comme aux taxes de vente. C'est
pour légaliser cette pratique.
M. Morin: C'est simplement pour la légaliser.
Adopté, M. le Président.
Pour l'article 3, pourriez-vous m'expliquer un peu pourquoi l'article
1er prend effet depuis le 18 avril 1975?
M. Quenneville: Je crois que c'est la date du discours du budget,
non? C'est ça!
Le Président (M. Pilote): Adopté? M. Morin:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Sur division, pour l'article
1.
M. Morin: C'est ça.
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 77 est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Projet de loi no 78
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 78, Loi
modifiant la Loi des licences.
M. Morin: Sur ce projet de loi, M. le Président, à
moins que le ministre ne veuille nous faire un discours, j'aurais très
peu de commentaires à faire. Je voudrais simplement demander quelle est
l'ampleur des montants impliqués. Il s'agit encore d'aider l'industrie
des chevaux de course au Québec. Décidément, c'est une
marotte gouvernementale que de favoriser cette industrie.
M. Quenneville: C'est une industrie intéressante.
M. Morin: Est-ce que vous pourriez nous donner une idée,
M. le ministre, des montants impliqués par cette disposition
législative? J'imagine que vous êtes certainement au courant. Vous
ne nous présenteriez pas un projet de loi avant d'en avoir mesuré
toutes les conséquences?
M. Quenneville: La mesure elle-même a été
proposée par le ministre des Finances, remarquez bien. C'est un montant
assez difficile à
définir, étant donné que c'est le montant des
enjeux. Je me demande comment on pourrait répondre à votre
question.
M. Morin: II s'agit de 7/10 de 1% de la valeur de la mise
totale.
M. Quenneville: C'est ça. Ce sont les enjeux.
M. Morin: Et vous n'avez pas fait évaluer ce que pouvait
représenter cette disposition législative en termes de dollars?
Le ministre des Finances avait-il prévu un montant?
M. Quenneville: Le sous-ministre me dit qu'on a probablement ces
chiffres au ministère, mais nous ne les avons pas ici. Alors, je pourrai
vous les donner au besoin.
M. Morin: Aussi? M. Quenneville: Oui.
M. Morin: Avec ceux que je vous ai demandés tout à
l'heure...
M. Quenneville: Exactement.
M. Morin: ... vous pourrez me les donner?
C'est simplement une question de renseignement et d'avoir...
M. Quenneville: Cela serait un ordre de grandeur, sous toute
réserve, parce que tout va dépendre, naturellement, des enjeux
faits et des mises.
M. Morin: Oui, mais vous avez une idée de tout cela.
M. Quenneville: On peut se baser sur l'historique.
M. Morin: Je compte que le ministre me donnera les deux
renseignements.
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 78 et ses
articles sont adoptés?
M. Morin: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Messieurs, je vous remercie,
ainsi que les fonctionnaires qui étaient présents, de la
façon dont s'est déroulée la commission.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 10)