Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
mercredi 23 octobre 2019
-
Vol. 45 N° 38
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 37, Loi visant principalement à instituer le Centre d’acquisitions gouvernementales et Infrastructures technologiques Québec
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15 h (version non révisée)
(Quinze heures quatre minutes)
Le Président (M. Simard) :
Chers amis, je constate que nous avons quorum. Je voulais vous souhaiter à
toutes et à tous la bienvenue, une belle après-midi d'automne. Alors, la commission
est réunie afin de procéder aux consultations particulières et auditions
publiques sur le projet de loi n° 37, Loi visant principalement à
instituer le Centre d'acquisitions gouvernementales et Infrastructures
technologiques Québec.
Mme la secrétaire, êtes-vous en santé?
La Secrétaire
: Oui,
oui, oui.
Le Président (M. Simard) :
Bon. Votre médecin faire dire que oui. Alors, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Non, M.
le Président, il n'y a aucun remplacement.
Le Président (M. Simard) :
Formidable! Cet après-midi, nous débuterons par les remarques préliminaires et
nous entendrons ensuite le Groupe d'approvisionnement en commun de l'Ouest du
Québec, qui sont présents parmi nous, SigmaSanté, ainsi que le Syndicat de professionnelles
et professionnels du gouvernement du Québec. Comme notre séance a
malheureusement commencé quelques minutes en retard, il nous faudrait
peut-être... non, on n'a pas besoin de consentement. Bon. Bien, formidable!
Alors, on est dans les temps. Ma secrétaire m'avise qu'elle est gardienne du
temps, que nous sommes pile-poil. Donc, j'invite maintenant le ministre
responsable de l'Administration gouvernementale et président du Conseil du
trésor...
Le Président (M. Simard) :
…comme notre séance a malheureusement commencé quelques minutes en retard, il
nous faudrait peut-être un… Non? On n'a pas besoin de consentement? Bon, bien,
formidable. Alors, on est dans les temps. La secrétaire m'avise, elle qui est
la gardienne du temps, que nous sommes pile-poil.
Donc, j'invite maintenant le ministre
responsable de l'Administration gouvernementale et président du Conseil du
trésor à faire ses remarques préliminaires. M. le ministre, vous disposez d'une
période de six minutes.
M. Dubé : Alors, merci
beaucoup. Bonjour, M. le Président, et je voudrais saluer mes collègues, autant
de l'opposition officielle que de la deuxième opposition, mes collègues du côté
ministériel. Je pense qu'on a un très, très beau projet de loi, que j'ai très
hâte de discuter non seulement avec vous, mais d'entendre les gens qui
viendront faire leur présentation.
Donc… projet de loi que j'ai déposé le 18
septembre dernier, projet de loi n° 37, qui vise principalement à
instituer le Centre d'acquisitions gouvernementales et Infrastructures
technologiques Québec, qui prévoit dans un même temps la dissolution du Centre
de services partagés du Québec, conformément à ce qui avait été annoncé dans le
budget du gouvernement lors du dépôt 2019‑2020, le 21 mars dernier.
Aujourd'hui, c'est dans un esprit de
collaboration que j'ouvre les séances, et je suis certain que de l'autre côté
c'est exactement la même chose, dans un… que j'ouvre les séances de
consultation sur le projet de loi n° 37, afin que nous puissions ensemble
faire de fructueux échanges, et là je répète, de fructueux échanges, et gravir
les étapes de son adoption.
Je vous rappelle que le projet de loi
n° 37 vise essentiellement à créer deux organismes pour opérer les
activités de deux fonctions névralgiques du gouvernement, afin qu'elles
bénéficient d'une capacité d'action optimale. Nous allouons aussi certains
services partagés pour les répartir dans certaines agences ou ministères.
Du côté d'Infrastructures technologiques,
ceux-ci auront la mission d'assurer le développement d'exploitation et
l'optimisation d'infrastructures technologiques et de services de soutien
partagés, contribuera à accélérer la transformation numérique des services
publics offerts par les ministères et organismes, notamment parce que ceux-ci
seront graduellement dégagés de la gestion des infrastructures informatiques.
Ils pourront ainsi consacrer plus d'efforts à leurs systèmes de mission,
lesquels demeureront sur leur responsabilité. Infrastructures technologiques
Québec contribuera également à rehausser la sécurité de l'information numérique
gouvernementale.
De son côté, le Centre d'acquisitions
gouvernementales, le CAG, comme on l'appellera, quant à lui, sera dédié aux
achats regroupés afin d'en accroître le volume et d'en maximiser les retombées.
On compte notamment faire passer le pourcentage des achats regroupés, qui est
environ à 36 % présentement, à 50 % au cours de 22‑23, ce qui
générerait des économies substantielles. Cette optimisation des acquisitions
gouvernementales nous permettra de réinvestir les gains là où sont les
véritables besoins et les priorités des Québécoises et des Québécois.
Le centre sera responsable des achats
regroupés de l'ensemble des ministères et organismes, incluant les réseaux de
la santé et de l'éducation. En plus de prescrire aux organismes publics de
recourir aux centres pour acquérir certains biens et services, le gouvernement
pourra déterminer des cibles d'acquisition pour favoriser leur participation au
regroupement d'achats.
En regroupant l'ensemble de l'expertise au
sein d'une même entité, en favorisant la proximité avec la clientèle pour bien
comprendre ses besoins, nous allons bien sûr continuer de travailler en étroite
collaboration avec les réseaux, en rendant obligatoire l'adhésion aux achats
regroupés pour certains biens et services ainsi qu'en renforçant la gouvernance
en acquisition. Le gouvernement mettra tout en œuvre pour atteindre des cibles
qui seront établies.
À terme, toutes les activités du Centre de
services partagés du Québec auront été redéployées et celui-ci sera dissout tel
qu'y s'est engagé le gouvernement. Les groupes d'approvisionnement en commun
reconnus par le ministère de la Santé et des Services sociaux, soit le Groupe
d'approvisionnement en commun de l'Est du Québec, le Groupe d'approvisionnement
en commun de l'Ouest du Québec et SigmaSanté seront également dissous.
Je voudrais ici mentionner l'excellent
travail qui a été fait par mon collègue, le député de La Pinière, lors de
son passage au ministère de la Santé et des Services sociaux. Son expérience
dans le milieu s'est avérée et s'avère encore très précieuse et un modèle que
l'on veut regarder.
Je suis conscient que le projet de loi ne
fait pas encore l'animeté… l'unanimité, pardon, mais nous savons d'ores et déjà
que les retombées seront positives en termes d'efficacité et de performance de
l'état de ces services publics. Mais je suis aussi confiant que les
consultations vont contribuer à bien expliquer notre plan et l'aval de nos
différents partenaires dans un processus normal de gestion du changement.
• (15 h 10) •
Je conviens que c'est tout un chantier,
mais nous travaillons depuis plusieurs mois, pour ne pas dire depuis presque un
an, à élaborer ce plan tout aussi ambitieux que réaliste. Nous sommes prêts à
agir avec agilité et considération, prêts à déployer les actions qui nous
mèneront vers la création de ces deux nouveaux organismes, et ce, dans le plus
grand respect des membres du personnel qui sont concernés. Je veux que mes
collègues et que…
M. Dubé : ...presque un an à
élaborer ce plan tout aussi ambitieux que réaliste. Nous sommes prêts à agir
avec agilité et considération, prêts à déployer les actions qui nous mèneront
vers la création de ces deux nouveaux organismes, et ce, dans le plus grand
respect des membres du personnel qui sont concernés.
Je veux que mes collègues et que nous tous
et toutes, ensemble, nous participons positivement au processus de
consultations. Cette démarche démocratique existe pour nous permettre de
comprendre les enjeux pour saisir la portée d'un projet de loi, ainsi que ses
effets bénéfiques pour la société.
Finalement, le projet de loi n° 37 ne
fait pas exception. Il a l'avantage à être bien compris afin que nous soyons en
mesure de le faire avancer sur le chemin de son adoption. Au final, ce sont les
Québécois et les Québécoises qui bénéficieront de ces changements qui se
traduiront par une meilleure offre de services, plus efficiente. Merci de votre
collaboration, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le ministre. Je cède maintenant la parole au porte-parole de
l'opposition officielle et député de La Pinière, pour une période de quatre
minutes.
M. Barrette : Merci, M. le
Président. Alors, à mon tour de saluer le président du Conseil du trésor,
l'équipe qui l'accompagne, qui va voir encore sans aucun doute beaucoup
d'action, les collègues, collègues de la deuxième et troisième opposition.
Alors, je me permettrai par contre
d'entrée de jeu, M. le Président, de souligner un ou deux points d'ordre.
Malheureusement, la première personne, M. Jacques Lambert que nous devions
rencontrer aujourd'hui n'est pas là. Et je peux vous dire que j'en suis très
déçu, mais c'est pour des raisons personnelles, très sérieuses qu'il fait qu'il
n'est pas là. Et je tiens à souligner... pas ma déception, mais le fait que,
malheureusement, il ne pourra pas contribuer, mais il a contribué par un
mémoire, et j'invite le ministre, président du Conseil du trésor, à en prendre
connaissance, parce que M. Lambert est quelqu'un d'une grande expérience, très
grande expérience, dont nous ne pourrons malheureusement profiter pendant nos
travaux.
Maintenant, n'étant pas là, je dois
souligner aussi le fait que d'autres groupes auraient pu être entendus, il y a
un trou dans l'horaire. Et puis je tiens à souligner que le Conseil de gestion
de la taxe scolaire de l'île de Montréal et la Fédération québécoise des
municipalités ont indiqué très clairement, jusqu'à ce matin, qu'ils étaient
prêts à ce se déplacer à la dernière minute et ils auraient été à l'heure. Mais
ceci n'a pas pas été possible, il n'y a pas eu d'approbation de la part
gouvernementale, je tiens à le souligner et, ça aussi, c'est décevant, mais là
on est dans d'autres raisons. Maintenant, pour ce qui est du projet de loi,
M. le Président, c'est un projet de loi, et je remercie le ministre d'avoir
souligné notre contribution, ma contribution personnelle, dans le passé, à ce
processus-là. Alors, sur le fondement du projet de loi, je pense qu'il y a des
avantages et, aujourd'hui, d'emblée, j'annonce mes couleurs. Alors, il est
clair qu'il y a des avantages là-dedans, par expérience, je l'ai fait, et il y
a des avantages, mais il y a aussi des dangers et des risques, et j'y
reviendrai tout au long du projet de loi.
Alors, à la case départ, j'annonce
formellement que le projet de loi, on le voit favorablement, mais je souhaite,
j'espère et je prie, même si je ne suis pas de cette
catégorie-là — je ne veux pas utiliser des termes qui seraient mal
reçus à la Coalition avenir Québec — que le ministre ait déposé un
projet de loi à propos duquel... aux questions qu'on va poser, ça ne va pas
toujours être... ça va être par règlement, parce que les risques, ils sont
procéduraux, et non seulement ils sont procéduraux, mais ils sont aussi
tributaires de la compétence et de l'expertise des individus qui sont
là-dedans.
Et le dernier point sur lequel je vais
m'adresser, dans la courte période de temps de remarques préliminaires que l'on
a, c'est sûr que, de notre côté, on sait, je sais, mon collègue, mes collèges
le savons ensemble, il est possible d'arriver à la destination que souhaite le
ministre tout en protégeant l'industrie québécoise, c'est faisable, et ça, ce
n'est pas écrit, là, je le dis tout de suite, ces éléments-là ne sont pas dans
le projet de loi, et c'est certain, certain, certain que je vais vouloir m'y
adresser de la façon la plus détaillée possible. Et on aura les débats qu'on
aura à voir, je pense qu'on va prendre un certain temps, les gens que l'on va
rencontrer vont certainement s'exprimer dans ce sens-là, au moins, en partie.
Ceci dit, sur le principe du projet de
loi, je pense qu'on peut faire oeuvre très utile pour la société québécoise,
parce qu'on parle ici de la gestion des impôts, des taxes des citoyens, on
parle des deniers publics, je pense qu'on peut faire beaucoup de millage,
encore faut-il que le chemin que l'on va prendre soit le bon et soit bien balisé.
Alors, le ministre va avoir des conversations fructueuses et collaboratives,
c'est ce qu'il va avoir, avec l'énergie qu'il me connaît, ce qui va nous
amener, M. le Président, à toutes sortes de conversations pour lesquelles nous
avons beaucoup de plaisir à intervenir. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup à vous, M. le député de La Pinière. Je souhaite maintenant,
je souhaite...
M. Barrette : ...ministre veut
avoir des conversations fructueuses et collaboratives, c'est ce qu'il va avoir
avec l'énergie qu'il me connaît, ce qui va nous amener, M. le Président, à
toutes sortes de conversations pour lesquelles vous allez avoir beaucoup de
plaisir à intervenir.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup à vous, M. le député de La Pinière. Je souhaite maintenant... je
souhaite... je cède maintenant la parole au porte-parole de la deuxième
opposition officielle et député de Rosemont. Vous avez une minute, cher collègue.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. Alors, en une minute, je n'aurai pas le temps, évidemment, de dire
grand-chose. C'est comme ça que ça fonctionne, ici, alors à moins de s'appeler
Louis-José Houde, je ne serais pas capable de dire le dixième de ce que
j'aurais envie de dire ici, alors je vais me contenter de dire que je suis...
présente ici un peu comme les Russes, à une autre époque, au hockey : Je
suis venu ici pour apprendre, ce qui n'empêche pas que j'ai fait mes devoirs et
que j'ai déjà quelques questions. C'est certainement... en ce qui me concerne,
le projet de loi pour lequel j'ai déjà eu le plus de contacts non sollicités
avec des groupes qui, déjà, ne semblent pas totalement heureux, alors ça sera
l'occasion, ici, comme c'est le cas pour toute étude de projet de loi, d'approfondir.
Je pars là-dedans avec une ouverture d'esprit, évidemment, mais, comme ça
arrive trop souvent aussi, les mémoires arrivent tardivement, on n'a pas de
briefing complet. On est «multitask» dans un caucus de 10 personnes, alors on
s'éparpille un peu. Alors, je suis ici pour entendre d'abord. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de Rosemont. M. le député de René-Lévesque, je vous cède la
parole pour une minute.
M. Ouellet : Ah oui, Merci!
La même minute, aussi rapide et concis. À mon tour de vous saluer. Je pense que
ce projet de loi là est... c'est le premier du ministre... du président,
pardon, du Conseil du trésor. Je pense qu'il va le défendre bec et ongles. Vous
nous permettrez quand même d'avoir plusieurs questionnements. On sait que c'est
un engagement fort de la CAQ, de réduire le coût de l'appareil gouvernemental.
On nous avait promis, dans le cadre financier déjà, en campagne électorale, des
coûts moindres, donc des réductions d'environ 148 millions la première
année, 295, 443 et 590. Évidemment, M. le Président, vous allez être d'accord
avec nous, nous serons à l'écoute des propositions du gouvernement, mais nous
allons questionner, effectivement, la vérité derrière ces prétentions de
vouloir économiser. Tout comme le collègue de Rosemont, on a eu plusieurs
groupes qui nous ont interpellés. Ils sont assurément en grande question sur
l'impact que ça l'a sur les achats dans les régions aussi. Donc, on n'est pas
fermés, on est ouverts, mais on demeure à être convaincus, et cette commission
parlementaire servira à cela. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci, cher collègue. Merci à vous. Alors, nous allons suspendre nos travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 15 h 18)
(Reprise à 15 h 21)
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît!
Des voix
: ...
Le Président (M. Simard) :
Oui, O.K. À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Et
avant de poursuivre, j'aurais besoin d'un consentement pour que nous puissions
en quelque sorte modifier l'horaire de notre présentation et auditionner
immédiatement le Groupe d'approvisionnement en commun de l'Ouest du Québec.
Ai-je votre consentement? Consentement.
Alors, mesdames, bienvenue parmi nous.
Vous disposez d'une période de présentation de 10 minutes, suite à quoi
nous aurons avec vous une belle période d'échange. Alors, mesdames, à vous la
parole. D'abord, pourriez-vous vous présenter?
Mme Raymond (Mélanie) : Oui.
Bien, merci, M. le Président, M. le ministre responsable de l'Administration
gouvernementale et président du Conseil du trésor, membres de la Commission des
finances publiques. Merci de nous donner l'opportunité de faire valoir nos avis
sur le projet de loi n° 37 visant à instituer le Centre d'acquisitions
gouvernementales et Infrastructures technologiques Québec. Je m'appelle Mélanie
Raymond, j'occupe le poste de directrice générale par intérim au sein du Groupe
d'approvisionnement en commun de l'Ouest du Québec. Je suis accompagnée
aujourd'hui de Mme Isabelle Bernard, directrice adjointe par intérim,
également au sein du groupe de l'Ouest.
Dans le cadre des consultations sur le
projet de loi n° 37, nous vous assurons que le dépôt de ce projet est
accueilli favorablement par le groupe de l'Ouest et son personnel. Nous sommes
convaincus que l'offre de service de santé et de qualité passe par un
approvisionnement pertinent, économique et c'est pourquoi nous souhaitons, avec
nos équipes, de participer à la mise en place du nouveau centre d'acquisitions.
Par notre présence, nous souhaitons vous
partager les réalisations, l'expertise terrain et les clés de succès du modèle
d'affaires des groupes d'approvisionnement pouvant contribuer à cette nouvelle
organisation.
Les groupes ont pour objectif de
regrouper, d'optimiser les acquisitions en biens et services pour obtenir des
économies d'échelle, mais tout en assurant des standards de qualité de l'approvisionnement.
Le groupe de l'Ouest origine de deux
fusions, une en 2012 et une en 2014, provenant de quatre anciennes entités plus
petites et dessert maintenant cinq régions administratives. Même si nous sommes
les premiers responsables de l'approvisionnement en commun des établissements
de ces régions, les trois groupes d'approvisionnement travaillent en étroite
collaboration depuis plusieurs années pour desservir au mieux l'ensemble des
établissements du Québec. Notre programmation est élaborée avec nos
partenaires, permettant d'ajuster, d'améliorer les appels d'offres pour qu'ils
soient le plus attrayant possible auprès des divers marchés et conduisent à des
contrats de groupes optimisés.
Au cours de la dernière année, la valeur
annuelle des contrats actifs au groupe de l'Ouest représente plus d'un
demi-milliard. De plus, le groupe de l'Ouest a émis, en 2018‑2019, des contrats
avec un potentiel d'économies de plus de 15 millions. Depuis la fusion des
quatre anciennes entités, le groupe de l'Ouest a augmenté son chiffre
d'affaires de plus de 130 millions, en général des économies potentielles
de plus de 90 millions sur l'ensemble des dossiers négociés. Cet
accroissement a été possible suite à la consolidation de l'expertise de chacune
des entités, tout en conservant une proximité avec nos clients via les bureaux
régionaux. La proximité reste un des éléments à maintenir pour assurer une
bonne définition des besoins dans les appels d'offres et doit être une
préoccupation centrale avec la mise en place d'un centre d'acquisitions.
Trois principaux points ayant contribué au
succès des groupes d'approvisionnement seront abordés : la gouvernance
participative, une offre de service adaptée aux besoins de ses partenaires puis
le maintien d'une concurrence sur tout le territoire québécois.
Parlons de gouvernance...
Mme Raymond (Mélanie) : ...avec
la mise en place d'un centre d'acquisitions.
Trois principaux points ayant contribué au
succès des groupes d'approvisionnement seront abordés : la gouvernance participative,
une offre de services adaptée aux besoins de ses partenaires puis le maintien
d'une concurrence sur tout le territoire québécois.
Parlons de gouvernance. Le succès des
groupes d'approvisionnement s'est construit depuis les 30 dernières années sur
une base de collaboration et de collégialité. Le modèle participatif mis de
l'avant favorise l'implication de l'ensemble des parties prenantes dans la mise
en place des processus d'approvisionnement. Il ne peut y avoir une évaluation
pertinente des besoins sans cette culture essentielle de contributions
multidisciplinaires impliquant le corps médical, cliniciens, pharmaciens,
infirmières, approvisionneurs, pour ne nommer que ceux-là. Cette réalité est
d'autant plus vraie en santé, où les besoins en biens et services doivent
répondre à des critères de protocoles diagnostiques et thérapeutiques établis.
Les groupes ont développé une expertise spécifique dans l'approvisionnement en
commun de dispositifs médico-chirurgicaux et également dans plusieurs autres
produits utilisés autant dans un hôpital qu'un CHSLD, tous ces produits
représentant leurs particularités et leurs degrés de complexité différents dans
l'élaboration des besoins.
Par exemple, le simple changement de
compresse dans un nouveau contrat de groupe peut générer un impact majeur si la
nouvelle compresse, faute de qualité attendue, crée des charpies par friction
qui contribuent à infecter des plaies qu'on souhaite protéger et guérir. Un
changement de simple produit qui peut sembler banal montre à quel point il peut
devenir complexe quand il s'agit de stimulateurs cardiaques ou d'équipements
d'imagerie médicale, laboratoires ou encore d'instrumentation chirurgicale.
Dans tous les cas, le fait de travailler en équipe cliniciens-approvisionneurs
pour bien définir le besoin et bien évaluer l'offre s'avère un facteur
déterminant de succès.
Dans le cadre de la mise sur pied de la
structure organisationnelle du centre d'acquisitions, il est impératif de
conserver un modèle consultatif pour assurer une cohésion et une concordance de
l'approvisionnement en commun entre les parties prenantes. La structure
participative de tous niveaux, tant stratégiques que tactiques, des P.D.G.
d'établissement, des directions cliniques, des approvisionneurs, des
utilisateurs experts est l'élément central d'une adhésion élevée à
l'approvisionnement en commun, à l'utilité des contrats et à leur pleine
réalisation.
Parlons maintenant de l'offre de services
adaptés aux besoins de ses partenaires. Le succès des appels d'offres et des
approvisionnements en commun passe donc par une analyse approfondie des
besoins, des risques et des conséquences sur les utilisateurs et sur le
parcours de soins, mais aussi sur les conséquences financières d'un changement
potentiel qu'implique tout appel d'offres. Chaque changement de produit suite à
un nouveau contrat peut avoir un impact sur les façons de faire et n'est jamais
anodin. Il génère souvent de nombreux projets d'implantation comprenant des
révisions, des protocoles de soins, des formations sur plusieurs corps de
travail, des ajustements des activités logistiques liées à une présentation
variée de formats ou autres.
Par exemple, l'utilisation des unidoses en
médecine nucléaire était devenue une pratique générale dans la plupart des
établissements du Québec. La consolidation de deux radiopharmacies présentes au
Québec a créé un monopole de l'offre d'unidoses. Le groupe de l'Ouest a réussi
à mettre en concurrence les unidoses et les générateurs. Cette nouvelle
approche impliquait un changement opérationnel majeur pour ces établissements
sur les façons de faire. Ceci n'a pu se réaliser qu'avec la mobilisation d'un
comité multidisciplinaire et surtout avec l'acceptation et le consensus de
l'adéquation des besoins de tous les intervenants, incluant les médecins
nucléistes concernés.
Le centre d'acquisitions aura assurément
des normes pour une cohérence interne, mais devra aussi être agile et flexible
pour l'élaboration des besoins variables, évolutifs nécessitant l'arbitrage de
débats d'experts souvent ardus, voire même complexes pour discerner
l'essentiel, la pertinence, le souhaitable et le superflu, mais aussi pour
identifier les risques et les enjeux de chaque dossier. Pour le centre
d'acquisitions, la juste élaboration des besoins, des particularités des
différents réseaux sera un défi de taille, et celui-ci devra se doter des
moyens pour y parvenir. La capacité de travailler en partenariat et en
multidisciplinarité est incontournable pour produire des contrats non seulement
économiques, mais pertinents à la mission de santé nécessaire à la population.
Un point à retenir également dans la
définition des besoins : Qui dit une bonne évaluation des besoins dit
également une proximité avec les différents intervenants clés du réseau. Une
gouvernance centralisée du centre d'acquisitions devrait prévoir une structure
opérationnelle décentralisée qui garantirait une proximité et une collaboration
avec les acteurs indispensables des milieux de soins ou des différents réseaux
dans les processus d'appel d'offres. Un processus d'appel d'offres implique
souvent de nombreuses rencontres menant à la définition des besoins et
l'obtention d'un consensus. Les bureaux régionaux des groupes
d'approvisionnement actuellement en place offrent déjà ces avantages et
devraient être maintenus, et voire même consolidés.
• (15 h 30) •
En dernier lieu, le maintien de la
concurrence sur le territoire québécois...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Raymond (Mélanie) :
...d'offres implique souvent de nombreuses rencontres, menant à la définition
des besoins et l'obtention d'un consensus. Les bureaux régionaux des groupes d'approvisionnement
actuellement en place offrent déjà ces avantages et devraient être maintenus et
voire même consolidés.
En dernier lieu, le maintien de la
concurrence sur le territoire québécois. Toutefois, et malgré le pouvoir des
approvisionnements en commun, le souci du maintien d'une saine concurrence doit
reposer sur des actions provinciales concertées impliquant des visions à court,
moyen et long terme. Parfois, des changements de paradigme sont nécessaires.
L'implantation systématique d'appels d'offres uniques pour l'ensemble du Québec
pourrait nuire au maintien d'une saine concurrence. Conscients de cet enjeu,
les groupes d'approvisionnement collaborent déjà en ce sens sur plusieurs
dossiers, et cette préoccupation doit subsister dans la création du centre
d'acquisitions.
Par exemple, depuis les 10 dernières
années, l'industrie pharmaceutique, pour diverses raisons, fait face à une
augmentation de ruptures de médicaments, dont les conséquences peuvent être
critiques à différents niveaux, selon le produit en cause. Les stratégies
d'appels d'offres doivent donc évoluer pour permettre de réduire les
conséquences de ces pénuries en encourageant, par exemple, la disponibilité de
multiples fournisseurs pour le Québec pour réaliser des appels d'offres par
itération. Le centre d'acquisitions doit donc détenir l'agilité, la flexibilité
pour adapter ses pratiques aux réalités variables et évolutives des différents
marchés.
Dans le réseau de la santé, il faut aussi
savoir que, pour l'acquisition de produits critiques, il est impérieux de
recourir à diverses méthodes d'adjudication outre que les méthodes inscrites à
la Loi sur les contrats des organismes publics. Ces méthodes d'adjudication
peuvent pallier à certains rappels de Santé Canada ou encore à des pénuries.
Pour permettre ces différents modes d'adjudication, essentiels pour la sécurité
des patients, il nous faut des autorisations, selon le cadre législatif en
place. Est-ce que la création du centre d'acquisitions est une opportunité de
revoir le cadre législatif pour l'obtention de ces autorisations, afin
d'accélérer les délais d'acquisition en santé pour des dossiers qui pourraient
être générateurs d'économies?
En conclusion...
Le Président (M. Simard) : En
conclusion, oui.
Mme Raymond (Mélanie) : Alors,
bien... c'est ce qui arrive.
Le Président (M. Simard) :
...on va s'acheter un billet de 6/49.
Mme Raymond (Mélanie) : En
conclusion, le groupe de l'Ouest souhaite être un partenaire privilégié de la
création du Centre d'acquisitions gouvernementales en matière
d'approvisionnement et de services.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, Mme Raymond, pour cette présentation. Alors, nous allons
commencer notre période d'échange. Je vous rappelle que la partie gouvernementale
dispose de 16 minutes, que l'opposition officielle dispose de
10 min 40 s et que les deux groupes d'opposition, deuxième et
troisième groupes, disposent de 2 min 40 s chacun. M. le
ministre, à vous la parole.
M. Dubé : Alors, tout d'abord,
merci beaucoup pour votre présentation. Vous êtes, comme on dit, sur la coche,
dans les temps. Merci beaucoup, c'est très apprécié. J'aimerais vous demander,
M. le Président, est-ce qu'il est possible... puis je ne veux pas le faire à
chaque fois, mais d'avoir votre document? J'aimerais vous dire qu'il est très
bien fait. J'ai essayé, du mieux possible, de prendre des notes, mais, si vous
permettez, j'apprécierais beaucoup avoir une copie de votre document, qui,
encore une fois, est très bien fait.
Si... Je me permets... Je vais laisser
peut-être mes collègues... Mais peut-être, la première question... Et surtout,
vous semblez, disons, non seulement favorables à... Puis je vois, d'ailleurs,
je l'ai dit tout à l'heure au député de La Pinière, en commençant, qu'on
s'inspire beaucoup de ce qui a été mis en place au cours des dernières années
pour le faire à d'autres niveaux. Donc, ce n'est pas une surprise pour vous
qu'on est contents de voir que vous êtes encore d'accord avec le principe. Mais
j'aimerais, pour les gens qui nous regardent.... vous avez donné, tout à
l'heure, quelques chiffres d'économies, au début de votre présentation, quel
genre d'économies vous avez pu réaliser jusqu'à maintenant par le regroupement,
là. Moi, je vous demanderais, aujourd'hui, est-ce que vous êtes capable de
donner un exemple concret, là, dans les questions de santé, d'un type de
produit qui était acheté peut-être sans regroupement avant puis qui a généré
des économies importantes. Je ne veux pas tellement le savoir en millions, mais
je veux avoir un ordre de grandeur, est-ce que... Vous avez été capable
d'économiser quoi, en pourcentage, sur, par exemple, quel genre de produit?
Juste pour que les gens comprennent un peu, l'objectif qu'on a, ce n'est pas de
réduire du personnel, mais de mieux acheter puis d'avoir des économies.
Seriez-vous capable de me donner quelques exemples d'exemples concrets que vous
avez eus au cours des dernières années, depuis le regroupement?
Mme Raymond (Mélanie) :
...concret de la dernière année, le dossier d'ophtalmologie pour les lentilles
intraoculaires, qui étaient auparavant faites dans les établissements. On est
allé en appel d'offres avec une méthode, une stratégie de mise en concurrence,
tout ça. Puis peut-être juste pour donner un exemple, pour une seule lentille
qui est implantée, 80 % dans la province, une lentille qui se vendait
auparavant 250 $, bien, les prix ont sorti à 91 $. Donc, c'est
vraiment une économie substantielle, puis c'est une lentille qui est vraiment
implantée, dans 80 % des cas, au niveau du Québec...
Mme Raymond (Mélanie) : ...pour
une seule lentille qui est implantée, 80 % dans la province, une lentille
qui se vendait auparavant 250 $, mais les prix ont sorti à 91 $.
Donc, c'est vraiment une économie substantielle, puis c'est une lentille qui
est vraiment implantée, dans 80 % des cas, au niveau du Québec.
M. Dubé : Donc, si je peux me
permettre, là, puis cet exemple-là, c'était le fait que vous avez regroupé plusieurs
établissements ou plusieurs groupes ensemble, de façon soit régionale ou peu
importe, vous ont permis d'avoir un volume d'achat plus élevé qui vous a permis
d'avoir un moins grand nombre... j'essaie juste de voir, donc vous avez... le regroupement
vous a permis d'avoir des économies de plus de 50 %.
Mme Raymond (Mélanie) : Effectivement,
dans le fond, ce type d'appel d'offres là, ce type de contrat là a été fait vraiment
dans chacun des établissements, mais le fait d'avoir mis certains établissements
là... de mettre certains établissements en commun, tout ça, bien, on a pu aller
chercher des économies puis une stratégie de mise en concurrence avec un
fournisseur principal puis un fournisseur secondaire.
M. Dubé : ...trop de temps. Si
vous permettez une sous-question.
Mme Raymond (Mélanie) : Oui.
M. Dubé : Comment vous avez
fait pour respecter le principe, parce qu'on parle beaucoup de consultatif, de collaboration
avec les acheteurs, la définition des besoins. Comment vous avez fait pour vous
entendre avec les gens qui disaient : Moi, je veux bien collaborer aux
achats regroupés, mais je veux que ça... je veux que le produit serve bien mes
besoins? Comment vous avez fait cet exercice-là pour l'achat, par exemple, des
lentilles?
Mme Raymond (Mélanie) : Bien,
c'est sûr, comme je disais dans ma présentation, on ne peut pas faire des
achats regroupés sans la consultation des experts. Puis, dans ce cas-là bien
précis, c'est sûr qu'il y eu plusieurs rencontres avec les ophtalmologistes, tout
ça, pour déterminer, justement, les critères de qualité, les standards de
qualité qu'on devait inclure dans nos devis d'appel d'offres.
M. Dubé : O.K. Moi, ça me va, M.
le Président. Je vais peut-être passer la parole à mes collègues.
Le Président
(M. Simard) : Très volontiers, M. le ministre. Il reste une
période de 11 min 48 s. M. le député de Saint-Jérôme, à vous la
parole.
M. Chassin :Merci, M. le Président. Bonjour, Mme Raymond, bonjour, Mme
Bernard. Merci de votre présentation. En fait, j'aimerais insister sur le point
que le ministre et président du Conseil du trésor vient d'aborder, parce que
vous en avez parlé, de cette implication des parties prenantes. Évidemment,
plus on regroupe, plus on a l'impression que c'est une grosse machine puis que
c'est loin du terrain. Pourtant on doit... On ne doit peut-être pas oublier
l'intelligence de l'organisation puis de comment on arrive à se connecter sur
le terrain, hein, comment on arrive à se connecter sur les experts qui vont
utiliser les produits, dans le fond, de l'approvisionnement.
Puis vous avez parlé justement de
conserver une certaine agilité, une certaine flexibilité pour suivre l'évolution,
par exemple du marché. Est-ce que vous avez, dans le fond, des bonnes pratiques
pour consulter les parties prenantes, pour être certains que, finalement, les
utilisateurs trouvent réponse en temps? Par exemple, on a parlé de lentilles. S'il
y avait un nouveau produit, est-ce que quelqu'un, par exemple un
ophtalmologiste sur le terrain, pourrait vous signaler : Bien, il y a un
nouveau produit qui sort, ça pourrait être intéressant? Quel est le processus
ou les façons de faire, là, dont vous vous dotez pour être certains d'être
connectés sur la réalité des gens qui utilisent, finalement, vos produits?
Mme Raymond (Mélanie) : Bien, peut-être
que ma collègue pourra compléter, mais c'est sûr que les groupes
d'approvisionnement, on a quand même une... disons, une responsabilité de vigie
au niveau du marché. Certains articles dans la réglementation nous permettent,
là, de justement... de pouvoir faire une vigie du marché. Je ne veux pas
rentrer trop dans les détails, mais, si je me fie à... On peut faire des avis
d'intérêt pour justement connaître qu'est-ce qui est sorti sur le marché, donc,
puis il y a des rencontres, là, de façon régulière avec nos experts terrain
pour avoir aussi leur point de vue, qu'est-ce qui fonctionne, qu'est-ce qui
fonctionne moins bien. Donc, c'est... Je ne sais pas si ma collègue...
M. Chassin :
...vous dites : Rencontres régulières...
Mme Raymond (Mélanie) : Pour
un...
M. Chassin :
Autrement dit, par exemple, tant de fois par année, on... un peu statutaire,
là, on se rencontre.
Mme Raymond (Mélanie) : Bien,
si on prend exemple vraiment, un cas précis d'un dossier que... On des dossiers
qui viennent, bien... Dans le cas précis d'un dossier de fournitures, ou peu
importe, c'est sûr qu'il y a des rencontres préalables. Donc, il y a des
rencontres régulières, tout ça, pour justement, comme je disais tantôt, de bien
définir, de bien définir les critères de qualité et de bien définir ce qu'on
veut dans le devis. Donc, c'est avec vraiment ce comité-là avant qu'on puisse
lancer l'appel d'offres.
Le Président (M. Simard) :
...M. le député de Rousseau.
M. Thouin : Bonjour.
Mme Raymond (Mélanie) :
Bonjour.
• (15 h 40) •
M. Thouin : Une petite
question. Le projet, comme vous le savez, vise à regrouper l'expertise au sein
d'une seule entité qui comprendra autour de 200 employés. Dans notre
proposition...
Mme Raymond (Mélanie) :
...d'offres.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Rousseau. Non?
M. Thouin : Bonjour.
Mme Raymond (Mélanie) :
Bonjour.
M. Thouin : Petite question :
le projet, comme vous le savez, vise à regrouper l'expertise au sein d'une
seule entité... comprendra autour de 200 employés. Dans notre proposition, on
propose notamment une direction des affaires juridiques dédiée exclusivement,
là, à ce CAG-là. Est-ce que cette situation serait un atout comparativement à
la situation actuelle chez vous?
Mme Raymond (Mélanie) : Si je
peux me permettre, c'est sûr qu'au groupe de l'Ouest, avec une... avec 45
employés, on a une personne, là, qui s'occupe, là, des affaires juridiques. C'est
sûr qu'avec les redditions de comptes qui se sont instaurées depuis quelques
années, tout ça, puis c'est sûr qu'une... quand on part en appel d'offres, que
les fournisseurs, quand on regroupe les contrats, tout ça, c'est sûr qu'ils
peuvent perdre une plus grande part de marché, donc, évidemment, c'est sûr
qu'une affaire... une direction des affaires juridiques serait un atout, là,
dans la nouvelle organisation pour être, justement, vigilants sur les
processus, la, d'approvisionnement, là.
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme Raymond. Mme Bernard, je sentais peut-être en vous le goût
d'ajouter...
Mme Bernard (Isabelle) : Non.
Non, non, c'est bien. Non non, les affaires juridiques...
M. Dubé : Moi, si je peux
permettre, pendant que mes collègues préparent une autre question, parce que
vous savez que c'est un sujet intéressant, je peux... J'ai entendu, depuis le
temps où on a déposé notre projet de loi, qu'il y a des gens qui s'inquiètent,
là, de certain... comment on va s'assurer qu'on respecte les besoins et qu'il
n'y a pas vraiment de... que le processus consultatif est important? Je me
remets en 2012, quand vous avez commencé les premières fusions, puis les
deuxièmes fusions, en 2014. Si vous aviez à parler de votre expérience, là, qu'est-ce
qui est important qu'on doit tenir compte ou que vous avez tenu compte pour
avoir les succès que vous avez aujourd'hui, d'avoir ce genre d'économie là,
mais sur une base, comme vous avez dit, consultative? Je voudrais vous entendre
sur l'expérience passée.
Mme Raymond (Mélanie) : Je
vais laisser Mme ... répondre. Elle voulait intervenir.
M. Dubé : Bon, bien, voilà. Moi,
je le savais, que c'est de ça qu'elle voulait nous parler, alors.
Mme Bernard (Isabelle) :
C'est ça. Écoutez, dans... Moi, j'en suis à ma quatrième fusion. Je va en être
à ma quatrième fusion en carrière, autant dans le privé que cette fusion-là,
et, par expérience, je sais que la clé... bien, je pense que la clé du succès
d'une bonne fusion, c'est de, premièrement, d'avoir un leadership qui est fort
et qui n'est pas... qui peut être impartial parce qu'on a toujours, malgré
tout, dans une organisation, il va toujours avoir de la résistance au
changement de la part des employés. Il va avoir des changements de procédure,
des changements d'outils, forcément, les employés vont vivre des changements,
et les clients aussi. Dans le cas qui nous occupe, la clientèle est très
importante, donc, eux aussi vont avoir des changements à vivre. Les outils qui
vont leur être communiqués, les façons de faire qu'ils vont recevoir aussi vont
occasionner des changements. Donc, il ne faut pas perdre de vue l'objectif
premier qui est de bien servir nos clients, avoir une bonne communication et
une bonne consultation, aussi, je pense, avec la clientèle pour savoir
qu'est-ce qu'ils ont vraiment besoin. Donc, ne jamais perdre de vue la
proximité de nos clients et l'objectif qui est de les servir en premier et de
faire... tout en faisant des économies. Naturellement, ça prend un leadership
qui a ça toujours en tête et qui est assez fort pour consulter et aussi
diriger.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Merci. Je ne veux
juste pas prendre tout le temps parce que je vois que le temps défile. Est-ce
que j'ai des collègues qui ont une question? Parce que moi, j'en ai d'autres
aussi, mais si... Ça va, oui?
Dans l'expérience que vous venez de décrire,
là, donnez-moi les étapes de... parce qu'on parle d'économie, vous l'avez très
bien dit dans votre texte, là, puis je pense qu'il y a une période, au début,
vous n'avez peut-être pas eu les économies au début, je veux vous entendre
parler, un petit peu, comment ça s'est produit, cette... Parce que lorsqu'on
fusionne il faut apprendre à travailler ensemble, quelle est la progression des
économies sur la même base d'achat? Je veux vous entendre un peu sur cette
progression-là que... Comment ça s'est fait pour arriver aujourd'hui à ces
économies si importantes que vous avez mentionné au début de votre
présentation? Comment de temps que ça l'a pris? Je veux vous entendre un petit
peu là-dessus.
Mme Raymond (Mélanie) : O.K.
Bien, je peux peut-être commencer, puis, peut-être, ma collègue pourrait
compléter. Bien, c'est sûr que, tu sais, il y a des... au niveau des économies,
il y a des économies, oui, d'échelle, qu'on regroupe, mais, tu sais, je... dans
toute stratégie d'acquisition, d'appel d'offres, tu sais, on peut aller
chercher d'autres économies, puis aussi il ne faut pas négliger les économies
au niveau de la standardisation des produits. Donc, c'est sûr, quand qu'un
groupe devient à maturité...
Mme Raymond (Mélanie) : ...et
des économies, oui, d'échelle qu'on regroupe. Mais, tu sais, dans toute
stratégie d'acquisition et d'appel d'offres, tu sais, on peut aller chercher
d'autres économies, puis aussi il ne faut pas négliger les économies au niveau
de la standardisation des produits. Donc, c'est sûr que, quand un groupe
devient à maturité, tout ça, peut-être qu'on... puis je peux peut-être donner
juste un exemple précis qu'un dossier des soins de plaies qu'on faisait de
façon régulière dans probablement chacun des groupes, tout ça, qui ont donné des
économies. On a atteint peut-être un plafond d'économies. Cependant, des
nouvelles stratégies au niveau de la standardisation, on peut aller chercher,
tu sais, ces économies substantielles là. Puis, dans le dossier des soins de
plaies, bien, dans la dernière année, pour un contrat de cinq points quelques
millions, on a fait 1,8 million juste en standardisant certaines gammes de
produits avec les utilisateurs. Donc, c'est sûr, c'était avec la collaboration
des utilisateurs sur le terrain. Je ne sais pas si ma collègue...
M. Dubé : C'est très
intéressant. Si je peux me permettre, il nous reste encore un peu de temps.
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M. Dubé : Vous avez dit,
dans votre présentation, puis c'est sûr que ça a m'a intéressé, puis vous avez
parlé de regroupement d'expertises parce qu'encore une fois on l'a bien dit
durant... notre objectif, nous, ce n'est pas d'enlever des employés. Au
contraire, c'est de faire des économies sur les achats.
Parlez-moi un peu de comment ces regroupements-là
vous ont permis d'aller chercher ou de regrouper l'expertise? Vous allez en
chercher de la supplémentaire, est-ce que vous pouvez m'expliquer un petit peu
qu'est-ce qui est arrivé dans les regroupements? Qu'est-ce que cette masse
critique là vous a permis d'aller chercher de l'expertise?
Mme Bernard (Isabelle) :
Nous, dans notre cas, pour les fusions, une des clés d'une bonne fusion, c'est
aussi de savoir profiter de chaque... les forces et les... d'identifier les
forces et les faiblesses de chaque organisation parce que chaque organisation
fait bien. Il n'y a pas personne qui se lève un matin en disant : Je ne
ferai pas du bon travail. Donc, il y a du bien partout. Et c'est sûr qu'en
fusionnant, nous, on a été capables d'aller chercher les bonnes pratiques de
part et d'autre, les meilleures pratiques de part et d'autre, sans dire qu'il y
en avait des… que c'était terrible, et l'expertise aussi de chacun des
employés, on a pu aller chercher les expertises, l'expérience de chacun des
employés, regrouper ces expertises-là.
Une des choses qui ont contribué aussi à
augmenter notre volume et nos économies, c'est qu'en regroupant les dossiers,
en arrimant les dossiers avec les différentes anciennes organisations qu'on
avait, on a pu dégager du personnel, donc on a pu prendre des nouveaux dossiers
pour pouvoir faire plus de volume et plus d'économies également. Les expertises
aussi, on a regroupé les expertises des établissements qui étaient regroupés
aussi sous notre groupe, donc eux pouvait aussi s'entraider et quand on faisait
des comités… ils peuvent s'entraider, c'est de se donner des solutions des
fois à des problèmes.
M. Dubé : Parce que… Si vous
me permettez… parce que je fais le lien, donc il y a peut-être eu des gens que
vous avez replacés, mais ça vous a permis d'avoir une étendue plus grande.
Parce que, si je le mets en chiffres, là, vous savez que j'aime les chiffres,
au début, quand vous avez fusionné, dans les premières années, vous avez
peut-être un volume d'achats, je ne sais pas, moi, de 200 millions, mais
avec le même personnel, mais regroupé de façon différente, vous avez monté à
300, 400, 500 millions, c'est ça?
Mme Bernard (Isabelle) : Oui.
M. Dubé : Donc, l'expertise
consolidée, mais une plus grande portée pour aller chercher d'autres économies,
est-ce que c'est ça?
Mme Bernard (Isabelle) :
C'est ça, oui. On faisait les mêmes dossiers, on faisait deux dossiers de gants
et tout.
M. Dubé : O.K.
Le Président (M. Simard) : En
conclusion.
Mme Bernard (Isabelle) :
Conclusion?
Le Président (M. Simard) :
Oui… C'est conclu? Très bien.
M. Dubé : Je prends cinq
secondes…
Le Président (M. Simard) :
Cinq… Ils sont…
M. Dubé : …parce que je pense
que c'est très apprécié. Puis encore une fois, on prendra le temps de bien lire
votre document pour laisser mes collègues poser des questions. Merci beaucoup…
très apprécié.
Mme Bernard (Isabelle) :
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bon, bien,
rebonjour. Je pense qu'on s'est déjà fréquentés professionnellement dans le
passé, on va dire ça comme ça. Pour le bénéfice du ministre, cette technique-là
existe depuis 2001, alors ça remonte à longtemps, longtemps, longtemps. Et
fondamentalement, pour ceux qui nous écoutent… j'écoute les questions des
collègues de la partie gouvernementale, là… Je vais vous poser des questions
qui ne sont pas des questions pièges, je veux mettre en évidence ce que vous
avez vécu et des éléments très particuliers.
Et, quand je vous écoute, puis quand
j'écoute les échanges qu'il y a, il y a une chose qui est bien
importante : Vous n'êtes pas le donneur d'ouvrage. Il faut que ce soit
clair. Quand vous participez à un appel d'offres, c'est parce que quelqu'un vous
a amené un sujet. Juste, pour le bénéfice de tout le monde, là… peut-être vous
entendre là-dessus, là. Vous ne décidez pas demain matin d'acheter des
lentilles en ophtalmo, là. C'est parce que le réseau vous amène avec un besoin
et vous faites la procédure de l'achat.
• (15 h 50) •
Mme Bernard (Isabelle) : Oui.
Mais… Effectivement, la programmation, tout ça, est faite en collaboration…
qu'est-ce que… comme je disais dans ma présentation au début, la programmation
des dossiers est faite en collaboration avec nos établissements…
M. Barrette : ...besoins, et
vous faites la procédure de l'achat.
Mme Raymond (Mélanie) : Bien, effectivement,
la programmation, tout ça, est faite en collaboration. Comme je disais dans ma
présentation, au début, la programmation des dossiers est faite en
collaboration avec nos établissements membres... puis voir qu'est-ce qu'on peut
mettre, là, en commun, qu'est-ce qu'on... donc les établissements nous amènent
certains dossiers qu'on pourrait négocier en tant que regroupement d'achats.
M. Barrette : C'est bien
important que tout le monde comprenne ça, parce qu'il y a bien des gens, face
au projet de loi, qui vont dire : Voici, maintenant, tout ce pouvoir-là,
décisionnel, va être centralisé dans le projet de loi du ministre. Ce qui n'est
pas le cas. Vous ne décidez pas des besoins, vous ne décidez pas de rien de cet
ordre-là, mais vous exercez la procédure de l'appel d'offres. C'est-u correct,
ça, comme compréhension?
Mme Raymond (Mélanie) : Oui,
effectivement.
M. Barrette : Le député de Saint-Jérôme
vous a posé une question sur la proximité, tantôt. Ça, c'est très important. Et
vous avez parlé de leadership. Je ne veux pas que vous parliez de moi, ce n'est
pas nécessaire.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Barrette : C'est une
plaisanterie.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Une voix
: ...
M. Barrette : Non. Mais je
veux que vous élaboriez sur un point qui est très important. Quand vous faites
un appel d'offres, vous avez une équipe juridique et technique qui vous permet
d'écrire le devis correctement. Mon message, ici, c'est toujours la même
affaire : Les routes ne sont pas mal construites parce qu'on a de mauvais travailleurs,
je pense qu'elles sont mal construites parce que les devis ne sont pas assez
explicites. Heureusement, en santé, on ne fait pas ça, c'est la santé des gens.
Puis ce n'est pas une critique, c'est juste un éditorial. Par contre, vous, là,
quand vous parlez de proximité, vous parlez de proximité avec les utilisateurs,
n'est-ce pas?
Mme Raymond (Mélanie) : Effectivement.
M. Barrette : Bon. Et les
utilisateurs sont partie prenante de l'exercice de l'appel d'offres. Vous ne
partez pas tout seuls, là, O.K., on achète des lentilles, aujourd'hui, là, puis
on n'en va dans notre coin avec nos fonctionnaires — pour ne pas
utiliser un autre nom, péjoratif — et vous allez acheter ça. Non.
Vous le faites, absolument et dans tous les cas, avec les utilisateurs.
Mme Bernard (Isabelle) : Effectivement.
Nous, on est gestionnaires de projets, finalement. Nous, on gère, on coordonne,
on écrit les documents d'appel d'offres, mais ça nous prend absolument des
cliniciens ou des experts pour nous dire qu'est-ce qu'ils ont vraiment de
besoin. Ensuite, on peut coordonner, on coordonne l'appel d'offres,
naturellement, on peut coordonner des bancs d'essai avec nos utilisateurs, on
peut coordonner des évaluations de produits, mais nous, on est loin d'être des
experts en produits de santé. Mais on est des experts en... on gère les
réunions, on gère le processus d'appel d'offres, et, une fois que le contrat
est émis, chaque établissement est responsable du contrat.
M. Barrette : Et là c'est bien
important, je la connais, la réponse, mais je veux que vous la disiez, elle va
être enregistrée pour le bénéfice de tout le monde, jamais il ne vous est
arrivé d'imposer un produit qui aurait été insatisfaisant pour les experts sur
la base du prix.
Mme Bernard (Isabelle) : Non.
M. Barrette : Ça, là, ce n'est
jamais arrivé. C'est important.
Mme Bernard (Isabelle): La
décision, la conformité... c'est toujours le comité d'experts qui va statuer
sur la conformité ou la qualité du produit.
M. Barrette : Et là j'en
arrive à l'autre... au dernier élément dans cet échange-là. Mais il y a eu,
régulièrement, dans vos exercices multiples, la nécessité d'avoir un arbitre
expert. Il est... peut-être pas régulièrement, mais il est arrivé souvent...
non, peut-être pas souvent... Ça n'arrive pas juste une fois par année qu'à un
moment donné il faut que quelqu'un, entre guillemets «call la shot», parce que
les experts, entre eux autres, peuvent avoir un biais. On va dire ça comme ça.
Mme Raymond (Mélanie) : Un
arbitre expert, pour qu'il puisse...
M. Barrette : Bien, quand je
dis arbitre... pas nommer quelqu'un qui est expert, mais, à à un moment donné,
là, il y a des tensions, là, dans votre procédure, il y a toujours une tension
à un moment donné ou à un autre. Soit il y a une tension du bord des vendeurs
soit il y a une tension du bord des utilisateurs. Et moi, je vous parle de
celui des utilisateurs, puis à un moment donné il faut trancher. C'est comme la
lentille bleue puis la lentille jaune. Ça vous rappelle des souvenirs, hein?
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Barrette : Et ça... Ça, je
vous expliquerai ça à un autre moment. Et ça, c'est important parce que la personne
qui va trancher, c'est quand même quelqu'un du terrain.
Mme Raymond (Mélanie) : Oui, effectivement,
c'est sûr qu'on a toujours besoin de quelqu'un. Puis je vais reprendre l'exemple...
on reprend l'exemple des lentilles, c'est sûr qu'on a toujours un expert au
niveau des ophtalmologistes qui va pouvoir venir nous aider dans l'élaboration
de...
M. Barrette : Aujourd'hui, là,
aujourd'hui, là, je veux l'entendre de vous, là, parce que, comme ça... si
c'est moi qui le dis, personne ne va me croire, là, mais, dans les faits, là,
vous n'avez pas créé de monopole.
Mme Raymond (Mélanie) : On n'a
pas créé le monopole?
M. Barrette : Oui. Bien, pas
vous, vous, là, mais la procédure des achats de groupes n'a pas créé de
monopole.
Mme Raymond (Mélanie) : Non.
C'est sûr qu'on est toujours vigilants au niveau... quand on part en appel
d'offres, tout ça, puis, tu sais, on l'a donné, l'exemple, dans la
présentation, tout ça, qu'on s'en allait vers la médecine nucléaire, puis peut-être
que ma...
M. Barrette : ...mais pas
vous, vous, là, mais la procédure des achats de groupe n'ont pas créé de
monopole.
Mme Raymond (Mélanie) :
Non. C'est sûr qu'on est toujours vigilants au niveau, quand on part en appel
d'offres, tout ça, puis, tu sais, on l'a donné, l'exemple, dans la
présentation, tout ça, qu'on s'en allait vers la médecine nucléaire, puis
peut-être que ma collègue pourra compléter. Mais justement, les groupes
d'approvisionnement, on essaie de trouver des stratégies pour éviter ce type de
monopoles, puis trouver des nouvelles façons de faire. Donc, dans le cas précis
de la médecine nucléaire qu'on a pu réussir à mettre en concurrence pour les
unidoses puis les générateurs, mais tout ça avec la collaboration des
utilisateurs.
M. Barrette : Des
utilisateurs. Non seulement vous n'en avez pas créé, là, mais, en réalité, là,
avec votre longue expérience, là, deux, trois, quatre ans plus tard, le monde
ne revient pas en disant : Quelle mauvaise idée que ça a été! En général,
vous avez un feed-back très positif, et je parle du terrain, pas juste le prix,
là.
Mme Bernard (Isabelle) :
Oui, oui. Dans le cas, par exemple, de la médecine nucléaire, où certains
établissements, qui était un cas vraiment particulier que certains
établissements sont retournés à l'utilisation de générateurs pour faire leurs
propres doses. Aujourd'hui, ce que les établissements participants nous disent,
c'est qu'ils sont très heureux, ils ont plus de flexibilité et ils ne
retourneraient même pas aux unidoses donc. Mais ça, c'est un exemple dans leur
cas particulier.
M. Barrette : Il y en a
d'autres.
Mme Bernard (Isabelle) :
Mais il y a d'autres exemples comme ça où, nous, on fait très, très attention
de ne pas créer volontairement ou par ignorance, là, de monopole dans nos
marchés.
M. Barrette : Vous l'avez
évidemment lu, le projet de loi, là?
Mme Bernard (Isabelle) :
Oui.
M. Barrette : Ce dont on
parle, ce n'est pas dedans.
Mme Bernard (Isabelle) :
Non.
M. Barrette : Voilà.
C'est bien important à retenir ce dont on vient de parler pendant les sept
dernières minutes, ce n'est pas dedans.
Il y a un élément sur lequel vous avez...
à propos duquel vous avez touché un mot qui est pour moi très important, je
comprends très bien ce que vous voulez dire. Là, il va falloir que vous
élaboriez un petit peu plus parce que le ministre, c'est le pouvoir. Nous, on
est la méchante opposition. Alors, vous avez parlé du fait que les lois
actuellement ne sont pas adaptées à la procédure appropriée d'adjudication, et
là il faudrait peut-être changer ça. Prenez votre temps, là, puis expliquez ça
parce que, ça, c'est bien, bien important. Moi, je le sais, mais exprimez ça,
là, s'il vous plaît.
Mme Raymond (Mélanie) :
Bien, tu sais, je vais revenir vraiment avec l'exemple, là, du dossier
d'ophtalmologie où qu'on a dû demander des autorisations au niveau du Conseil
du trésor considérant que la législation en place ne permettait pas la méthode
d'adjudication qu'on préconisait. Mais la méthode d'adjudication préconisée,
c'était vraiment en lien avec, tu sais, pour faire face s'il y a certains
rappels, certains rappels de lentilles, tout ça. Donc, on doit avoir
essentiellement peut-être un fournisseur principal, des fournisseurs
secondaires donc. Mais, présentement, la législation ne permet pas ce type
d'adjudications, donc d'où la raison de demander des autorisations au Conseil
du trésor pour pouvoir permettre ce genre d'adjudication là. Puis on le voit
dans d'autres dossiers aussi de fournitures plus spécialisées où que d'avoir la
double adjudication ou plusieurs fournisseurs, là, pour diverses raisons.
M. Barrette : Oui. Mais
les diverses raisons sont parfois difficiles à quantifier, mais sont toujours
liées à la qualité
Mme Raymond (Mélanie) :
Effectivement.
M. Barrette : Bon. Et la
loi actuelle n'est pas... là, ce que vous envoyez comme message, c'est que, là,
il y a une opportunité de faire un ménage là-dedans, là, parce que,
contrairement à ce que bien des gens pensent, ce n'est pas vrai, certainement
pas ni chez vous, ni au GACEQ, ni à SigmaSanté, que c'est le plus bas prix qui
gagne, c'est une combinaison d'éléments. Pouvez-vous élaborer un petit peu? Il
me reste juste une minute, je vous laisse le temps d'élaborer là-dessus. Vous
devriez nous passer votre temps, ça serait tellement mieux, là.
Mme Bernard (Isabelle) :
Naturellement, quand on parle d'adjudication, ce que les gens retiennent, c'est
l'adjudication au plus bas prix, mais ils oublient le mot le plus important qui
est «conforme». Donc, la conformité du produit passe par un bon devis, une
bonne... on espère avoir un produit qui répond aux besoins. Donc, le mot qui
est très important, c'est «conforme», et la conformité est toujours jugée par les
utilisateurs. La conformité comporte un certain degré de qualité, et on se doit
d'avoir un produit qui est de qualité, qui répond aux besoins. Donc, c'est le
mot très important.
L'autre mot... l'autre mode d'adjudication
qui est très important pour certains produits, c'est l'adjudication par le prix
ajusté le plus bas qui nous permet de donner une qualité au produit et
d'ajuster le prix en conséquence.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. M. le député de Rosemont, à vous la parole.
• (16 heures) •
M. Marissal : Merci, M.
le Président. Bonjour, Mmes Raymond et Bernard. Je coupe court aux
politesses, ce n'est pas par manque de politesse, c'est par manque de temps. Je
le dis souvent parce que c'est comme ça que ça fonctionne ici, j'ai 2 min 45 s.
Je ne vous ferai pas accroire non plus...
16 h (version non révisée)
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. M. le député de Rosemont, à vous la parole.
M. Marissal : Merci, M.
le Président. Bonjour, Mmes Raymond et Bernard. Je coupe court aux
politesses, ce n'est pas par manque de politesse, c'est par manque de temps. Je
le dis souvent, parce que c'est comme ça que ça fonctionne ici, j'ai
2 min 45 s.
Je ne vous ferai pas accroire non plus que
j'ai lu votre mémoire parce que je pense qu'on l'a reçu 45 minutes avant
de s'asseoir ici. Je vous ai entendues, par contre, je vous ai écoutées. Et je
vais y aller donc avec certaines de vos recommandations, en autant qu'on a le
temps... qu'on ait le temps de couvrir.
La première recommandation, vous souhaitez
que l'offre de services demeure adaptée au besoin de ses partenaires. Soit. Et
vous écrivez : «La possibilité d'adapter l'offre de services aux besoins
des partenaires doit être partie intégrante des stratégies gagnantes du futur
CAG.» Très bien.
Alors, vous articulez ça comment dans un projet
de loi comme celui qui est devant vous?
Mme Raymond (Mélanie) :
Bien, comment qu'on l'articule dans un projet de loi? Tu sais, je pense que je
vais revenir sur la gouvernance, tu sais, une gouvernance participative en
incluant, tu sais... Au niveau des groupes d'approvisionnement auparavant, la
structure de gouvernance était bien mentionnée, là, qu'il y avait des parties
prenantes, des directions des établissements qui étaient sur notre conseil
d'administration, tout ça. Donc, comment que ça se traduit? Est-ce que ça se
traduit via la structure opérationnelle quand qu'on va créer le Centre
d'acquisitions? Donc, c'est sûr que qu'est-ce qu'on voulait mettre en lumière,
c'était de ne pas perdre cette structure participative que nous avions au
groupe de l'Ouest, qui a quand même été... qui a quand même créé les succès,
là, des groupes... de l'approvisionnement commun, donc.
M. Marissal : Merci pour
la réponse courte. C'est une crainte que vous avez, que ça se perde?
Mme Raymond (Mélanie) : Est-ce
que c'est une crainte... On fait juste le soulever, considérant que ça a été...
Notre modèle d'affaires des groupes d'approvisionnement est basé sur cette
structure-là, qui a bien fonctionné par le passé.
M. Marissal : Merci.
Troisième recommandation : «À cet égard, il semble juste et équitable
envers tous les fournisseurs régionaux québécois...» Et «fournisseurs régionaux
québécois», je pense que c'est trois mots qui vont revenir très, très souvent.
Je disais d'entrée de jeu tout à l'heure dans mes courtes remarques
préliminaires qu'on a eu beaucoup d'appels, des courriels en prévision de
l'exercice qu'on est en train de faire aujourd'hui, qu'on commence aujourd'hui.
Alors, vous souhaitez donc que le futur CAG puisse leur garantir... J'ai
1 min 40 s, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
C'est déjà écoulé, cher collègue.
M. Marissal : ...vous
aviez dit 2 min 40 s.
Le Président (M. Simard) :
Oui, c'est déjà écoulé.
M. Marissal : O.K.
Le Président (M. Simard) :
Le temps passe si vite en ma compagnie.
M. Marissal : C'est bon.
M. Ouellet : Gardez
votre réponse. Si j'ai le temps, on va y retourner.
Le Président (M. Simard) :
Non, mais allez-y, finissez quand même votre intervention, collègue.
M. Marissal : Bien, O.K.,
alors, merci.
Le Président (M. Simard) :
Deux secondes.
M. Marissal : Rapidement,
vous souhaitez que le futur CAG puisse leur garantir une égalité des chances
dans l'accès aux appels d'offres publics du gouvernement du Québec.
Même question que tout à l'heure, comment
on fait ça?
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup.
M. Ouellet : Gardez
votre réponse, j'en aurai peut-être de besoin.
Mme Raymond (Mélanie) :
O.K.
M. Ouellet : J'avais la
même question.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le député de René-Lévesque, à vous la parole pour, malheureusement,
ou heureusement, enfin, le même temps, 2 min 40 s.
M. Ouellet : Parfait.
Bonjour, mesdames. Je voudrais vous amener à l'article 8 du projet de loi
en question. L'article 8 stipule que, par arrêté ministériel, le ministère
de la Santé peut prendre une décision quant aux produits qui seraient
effectivement sur la liste, mais qu'il pourrait se trouver en contradiction selon
une décision d'un arrêté ministériel du Conseil du trésor, et, dans le cas
présent, c'est le Conseil du trésor qui a préséance sur les décisions finales.
Voyez-vous ça comme étant un gros risque,
considérant l'importance que les usagers puissent être mis au courant des
produits avec lesquels ils vont travailler, puis là c'est le Conseil du trésor
qui va décider à leur place en fonction de d'autres critères, qui ne seront
peut-être pas ceux et celles qui ont été discutés entre eux?
Mme Raymond (Mélanie) :
...juste la nuance de l'arrêté, bon, ministériel au niveau du... tu sais, du
Conseil du trésor, c'est peut-être sur les produits à mettre en achats
regroupés. Mais je pense que l'élaboration, ce n'est pas... l'élaboration des
besoins va quand même demeurer sur le terrain avec les utilisateurs, le
choix... l'élaboration du devis va demeurer avec les utilisateurs.
M. Ouellet : Donc, si je
comprends bien, si le... vous décidez d'exclure un produit d'une liste d'achats
regroupés et que le ministère de la Santé est d'accord avec vous mais que le
Conseil du trésor est en désaccord, c'est le ministère du Trésor qui va gagner.
Est-ce que le secteur est perdant dans ce cas-là?
Mme Bernard (Isabelle) :
Bien, le... Si on va quand même en appel d'offres, c'est sûr et certain que les
besoins des utilisateurs vont toujours rester la priorité de...
M. Ouellet : ...le Conseil du
trésor est en désaccord, c'est le ministère des Trésors qui va gagner. Est-ce
que le secteur est perdant dans ce cas-là?
Mme Bernard (Isabelle) :
Bien, si on va quand même en appel d'offres, c'est sûr et certain que les
besoins des utilisateurs vont toujours rester la priorité de ceux qui font les
appels d'offres. Donc, est-ce que le secteur va être pénalisé pour une décision
de mettre ou pas un produit sur une liste?
Maintenant, il y a toujours la
participation volontaire des établissements de quand même aller en appel
d'offres pour... Aller en appel d'offres, c'est une obligation. Aller en appel
d'offres en achat commun, c'est là que ça pourrait être exigé par le ministère
de la Santé, et peut-être, hypothèse, que le Conseil du trésor dirait non.
Mais, aller en appel d'offres, il y a quand même des seuils à respecter, et les
établissements devraient respecter quand même la législation à ce niveau-là.
M. Ouellet : Il me reste peu
de temps. J'aimerais que vous répondiez à la question du collègue de Rosemont.
J'avais les mêmes préoccupations.
Mme Bernard (Isabelle) : Pour
les petits... On parle ici des petites et moyennes entreprises locales. Nous,
quand on fait les appels d'offres, on a toujours une préoccupation de
dire : Est-ce qu'on nuit ou on peut améliorer, bon, l'économie locale?
C'est dans nos règles. Maintenant, la plupart de nos fournisseurs, il faut
dire, c'est des fournisseurs internationaux ou, tu sais, plus canadiens.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
Mme Bernard (Isabelle) : Et
on fait toujours attention à ça.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. Mme Raymond, Mme Bernard, merci beaucoup pour la très belle
présentation que vous nous avez partagée.
Le temps d'inviter le prochain groupe à se
joindre à nous, je vais suspendre quelques instants...
(Suspension de la séance à 16 h 7)
(Reprise à 16 h 10)
Le Président (M. Simard) : ...À
l'ordre, s'il vous plaît! Chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Je
souhaitais reprendre nos travaux, si ça ne dérange pas trop à personne. Alors,
merci beaucoup. Bienvenue à nos collègues de SigmaSanté. Avant de débuter,
j'aurais besoin du consentement, parce que... d'un nouveau consentement,
dis-je, parce que nous devons remodifier...
Une voix
: ...
Le Président (M. Simard) :
Non, ne m'appeler pas maître, je ne suis pas avocat, Dieu merci.
Une voix
: ...
Le Président (M. Simard) :
J'ai votre consentement, très bien. Alors, nous allons... Messieurs, bienvenue.
Auriez-vous l'amabilité de vous présenter? Et vous disposez d'une période de
10 minutes.
M. Julien (Pierre) : Pierre
Julien, directeur général de SigmaSanté.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
M. Julien (Pierre) : Je suis
accompagné d'Éric Lefebvre, directeur, chez nous, du service à la clientèle et
de l'information, et de Yves Charbonneau, directeur des opérations,
l'équivalent d'Isabelle tantôt, donc pour vous situer un peu.
Le Président (M. Simard) :
Messieurs, nous vous écoutons.
M. Julien (Pierre) : O.K. M.
le ministre, M. le Président et membres de la commission, merci de nous
recevoir et de nous donner l'opportunité de nous exprimer au regard du projet
de loi n° 37, qui vise à instituer le Centre
d'acquisitions gouvernementales.
SigmaSanté accueille le dépôt du projet de
loi, qui s'inspire du modèle d'affaires et de l'expertise des groupes d'approvisionnement
en commun du réseau de la santé et services sociaux. Par ailleurs, nous nous
présentons aujourd'hui en consultation publique en ayant aussi pour objectif de
favoriser la réflexion des membres de la commission sur des préoccupations que
nous considérons importantes dans le cadre des travaux qui mèneront à la mise
en place de cette entité publique.
Les groupes d'approvisionnement en commun,
les GAC, du réseau sont des alliés exceptionnels et incontournables du trésor
public. Depuis 30 ans, ils contribuent de façon significative à la
diminution des coûts des contrats gouvernementaux au sein du réseau. Ils
permettent en effet de conclure des milliers de contrats en achats regroupés avec
un portefeuille d'une valeur de près de 2 milliards de dollars par année.
Ainsi, depuis 2012, ils ont généré, pour le gouvernement du Québec, des
économies d'échelle de plus de 385 millions.
Les 3 GAC ont pour préoccupation
première de rencontrer les besoins d'approvisionnement du réseau à un juste
prix, au bon moment, dans le respect de l'encadrement éthique, légal et bien
sûr financier. Ils ont à coeur de fournir à la population québécoise l'accès à
des produits et services de qualité. Afin de générer des économies d'échelle et
de tirer profit des meilleures pratiques dans leur domaine, les activités
réalisées par les trois groupes d'achat, c'est plus le processus d'appel
d'offres public qui encourage une saine concurrence. Ce processus permet de regrouper
les besoins afin d'optimiser les acquisitions des biens et services des établissements
membres.
Concernant le modèle d'affaires des GAC,
celui-ci repose sur un mécanisme de concertation exhaustive des parties
prenantes du réseau, qui est d'ailleurs névralgique dans toutes nos actions
quotidiennes, de la gouvernance participative jusqu'à la définition des besoins
par les utilisateurs. Considérant que ce processus permet une revue précise du
marché et l'analyse approfondie des besoins des utilisateurs et des
professionnels de la santé, dont les membres de la Fédération des médecins
spécialistes, les pharmaciens, les infirmières et autres experts, les GAC
peuvent élaborer, pour les établissements, des stratégies d'appel aux marchés
efficaces.
Les expertises des GAC consistent donc à
mettre en lumière les enjeux d'approvisionnement des établissements, de les
conjuguer avec les besoins cliniques et de proposer des solutions, tout en
maximisant les économies d'échelle. Plus spécifiquement, SigmaSanté permet de
générer un volume non négligeable de 140 contrats d'une valeur de plus de
1 milliard par année. L'ensemble de ces contrats concerne plus de
100 000 produits et près de 500 fournisseurs. Au cours des trois
dernières années, des économies évaluées à 71 millions ont été générées
par SigmaSanté.
Considérant mon rôle de directeur général
chez SigmaSanté, j'aimerais maintenant vous présenter les approches qui nous
distinguent et qui sont pertinentes dans les recommandations dont nous vous
ferons part dans quelques minutes. SigmaSanté gère les contrats d'approvisionnement
en commun pour les établissements du Québec. Cependant, à l'instar du GACEQ et
du GAC de l'Ouest, SigmaSanté a aussi un mandat local et soutient plus particulièrement
les 11 établissements membres des régions de Montréal et Laval. Parmi ces
établissements, une majorité a une vocation universitaire et, de ce nombre,
trois sont des centres hospitaliers universitaires, le CHUM, le CHU
Sainte-Justine et le CUSM. Ainsi, SigmaSanté a su développer, tout au long des
dernières années, une expertise pour les appels aux marchés adaptée à cette
réalité, et, tout particulièrement, en matière de fournitures médicales et
chirurgicales. Cette expertise, basée sur l'harmonisation des pratiques, qui
favorise l'optimisation des volumes et la saine concurrence, est rendue...
M. Julien (Pierre) : ...et le CUSM.
Ainsi, SigmaSanté a su développer, tout au long des dernières années, une
expertise pour les appels aux marchés adaptée à cette réalité, et, tout particulièrement,
en matière de fournitures médicales et chirurgicales. Cette expertise, basée
sur l'harmonisation des pratiques, qui favorisent l'optimisation des volumes et
la saine concurrence, est rendue possible par l'implication de comités
multisectoriels. En ce sens, SigmaSanté a perfectionné ses processus
d'affaires, dont un élément clé est la consultation des parties prenantes.
Afin d'illustrer cette collaboration,
j'aimerais vous exposer deux exemples révélateurs. Le premier exemple, dans le
dossier d'acquisition d'appareils de fournitures spécialisés en
électrophysiologie interventionnelle, la volonté des médecins était de mettre
les fournisseurs en concurrence, afin d'obtenir des prix, tout en laissant une marge
de manoeuvre pour accéder aux innovations du marché. Il a été possible
d'octroyer certaines fournitures à plus d'un fournisseur et permettre une flexibilité
tant qu'au choix de traitement médical.
Au terme de cet exercice, nous avons
obtenu les résultats suivants : des appareils à la fine pointe de la technologie;
une meilleure longévité des appareils; un meilleur suivi des patients; une économie
annuelle de 20 millions de dollars. Ces résultats n'auraient jamais pu
être obtenus sans le travail de collaboration entre la FMSQ, le ministère de la
Santé et Services sociaux et sans oublier le secrétariat du Conseil du trésor,
coordonné par les experts de SigmaSanté.
Le deuxième exemple vise les produits
alimentaires. Le comité multisectoriel, sollicité pour l'approvisionnement des
denrées alimentaires a procédé à la révision des descriptions pour chacun des
articles. Le but de cet exercice était de s'assurer que les offres de
soumissionnaires répondraient bien aux besoins et aux exigences des membres. Ce
travail collaboratif a permis de normaliser certains formats similaires et de
regrouper des volumes, rendant ainsi la période d'offres plus attrayante pour
les soumissionnaires. Cette nouvelle entente négociée par les experts de
SigmaSanté regroupe aujourd'hui 1 800 articles, d'une valeur de
150 millions, produisant des économies potentielles d'une moyenne de
3 % sur les contrats précédents.
D'autre part, toujours dans la perspective
d'innover dans ses pratiques, SigmaSanté se distingue par une culture
d'amélioration continue. Afin de fournir des informations à valeur ajoutée tout
au long de la chaîne d'approvisionnement, SigmaSanté s'est engagée depuis 2015
dans une démarche auprès de ses fournisseurs de biens et de services au profit
de ses membres. Cette initiative donne accès à des données standardisées de
produits pharmaceutiques, alimentaires et de fournitures médicales et
chirurgicales, qui sont primordiales afin d'assurer le bien-être et la sécurité
des patients.
L'adoption des meilleurs standards pour
une gestion intégrée de l'information est donc une autre force qui distingue
SigmaSanté. Cette gestion intégrée de l'information permet une optimisation des
approvisionnements et de la logistique. Nous pouvons non seulement identifier
avec précision les produits en contrat, en lien avec leur consommation chez les
établissements, mais aussi relever des possibles opportunités pour des regroupements
d'achats dans l'ensemble du réseau.
Finalement, la gestion contractuelle
post-adjudication est un autre aspect dans lequel SigmaSanté investit des
efforts importants depuis trois ans. En effet, les demandes d'information et
les enjeux exprimés par les fournisseurs et les établissements nous permettent
d'assurer un suivi efficace de l'adhésion aux contrats et d'apporter des pistes
d'amélioration. Cete façon de faire, unique à SigmaSanté, favorise un climat de
confiance entre les parties prenantes, essentiel à la mise en concurrence et la
bonne conduite des contrats en vigueur. Il en va de même pour la qualité et la
conformité des produits, le tout au bénéfice des utilisateurs et, ultimement,
des patients québécois.
Nous basant sur le modèle d'affaire qui a
fait ses preuves et qui est garant du succès des CAG, nous souhaitons
maintenant formuler certaines recommandations, que nous considérons
essentielles dans le cadre des travaux qui sont menés au regard du projet de
loi n° 37. Premièrement, première recommandation, l'offre de services
devrait demeurer adaptée aux besoins de ses partenaires. La possibilité
d'adapter là-dessus aux besoins des partenaires doit faire partie intégrante
des stratégies gagnantes du futur CAG.
Deuxième recommandation : le modèle
participatif des GAC a fait ses preuves; il devrait être maintenu. Dans le
cadre de la mise en place de la structure organisationnelle du CAG, il est
proposé d'introduire un modèle comportant des comités participatifs, qui
incluraient les différents ministères et organismes à différents niveaux :
dirigeants, gestionnaires d'approvisionneurs et, bien sûr, utilisateurs. En
plus d'établir les stratégies québécoises d'approvisionnement, ces structures
consultatives optimiseraient le travail de proximité avec les intervenants clés
et favoriseraient le partage de différentes expertises afin que le modèle
d'affaire des GAC soit pérenne.
Troisième recommandation, la concurrence
devrait être favorisée sur tout le territoire québécois. Les stratégies d'appel
au marché, élaborées pour le futur CAG doivent être adaptées aux réalités
territoriales et favoriser la concurrence entre les différentes régions du
Québec.
• (16 h 20) •
Dernière recommandation, la performance du
CAG devrait être axée sur l'efficience du processus d'appel aux marchés et la
gestion contractuelle. Considérant que plusieurs autres partenaires se...
M. Julien (Pierre) :
...le futur CAG doivent être adaptées aux réalités territoriales et favoriser
la concurrence entre les différentes régions du Québec.
Dernière recommandation, la performance du
CAG devrait être axée sur l'efficience du processus d'appel aux marchés et la
gestion contractuelle. Considérant que plusieurs autres partenaires se
joindront à cette nouvelle organisation, et dans cet esprit de collaboration
qui caractérise l'action des GAG, il demeure indispensable de tirer profit des
pratiques de tous ces réseaux. Le gouvernement doit prévoir la poursuite
d'investissements en gestion de l'information en toute cohésion avec les projets
initiés au cours des dernières années.
Enfin je profite de cette tribune pour
souligner le travail exemplaire de tous les employés de SigmaSanté. Grâce à
leur engagement, ils permettent à notre corporation d'assurer un
approvisionnement de fournitures, de biens et de services de grande qualité
pour les utilisateurs et ultimement pour la population québécoise. Je vous
remercie de votre attention. Mes collègues et moi sommes prêts à répondre à vos
questions.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, monsieur. M. le ministre.
M. Dubé : Alors, je
voudrais faire... Je pense, vous avez participé... Vous étiez témoin de la
présentation antérieure. Puis je voudrais vous faire les mêmes demandes puisque
votre présentation est tellement claire que je voudrais m'assurer qu'on puisse
avoir une copie de votre présentation que j'apprécie énormément. Alors, merci.
Et encore une fois je le répète pour les gens qui nous regardent ou qui nous
écoutent, je suis très ouvert aux commentaires, parce que je pense que vous
avez une expertise que vous avez développée au cours des dernières années. Et
puis je le répète, c'est ça qui est notre base, c'est de se servir de ce qui a
été fait à date.
J'ai été agréablement surpris que... Je ne
sais pas lequel de vous trois a le titre de service à la clientèle. C'est...
C'est vous? Ça, pour moi, c'est déjà un très bon signe parce que vous pouvez
peut-être, comme première question, expliquer aux gens qui nous regardent c'est
qui vos clients.
M. Lefebvre (Éric) :
Merci beaucoup. Bien, d'abord, c'est les établissements de santé, donc, les
gens qui sont... qui sont nos utilisateurs sur les produits et services sur
lesquels on fait des contrats. Donc, on est en relation directement avec les
établissements. Et évidemment il y a les fournisseurs aussi. Il y a l'industrie
qui est là. Donc, on fait la liaison entre nos clients et les fournisseurs dans
le processus de service à la clientèle, les gestions contractuelles aussi.
Notre objectif à nous, c'est de s'assurer que le contrat qui a été mis sur
pied, pour lequel il y a eu une adjudication, qu'il puisse se réaliser et
s'exécuter tel qu'il a été prévu au départ. Donc, pour ça, ça prend la
collaboration autant du côté des utilisateurs que des fournisseurs. Donc, il
faut être à l'écoute. Et on a mis aussi un processus de gestion de plaintes
pendant le contrat pour s'assurer de bien gérer le contrat, d'être à l'écoute
autant des utilisateurs que les fournisseurs. Donc, ça n'a rien à voir avec la
gestion de plaintes qui est avant, donc, qui est déjà régie avec l'Autorité des
marchés publics, lequel il y a déjà un processus en bonne et due forme. Mais
par la suite, pendant le contrat, on gère aussi les plaintes, donc, avec nos
utilisateurs. Donc, c'est le service à la clientèle.
M. Dubé : Alors, il y a
plusieurs éléments. Puis avant, peut-être, de passer la parole à mes collègues,
il y a deux choses qui m'ont frappé de votre présentation, puis j'essaie de
focusser sur quelques éléments clés. Lorsque vous avez parlé d'économies
importantes, vous avez donné encore deux bons exemples. Alors, je ne vous les
redemanderai pas. J'aimerais que vous me parliez de comment est important le
processus d'amélioration continue, parce qu'on pourrait penser qu'une fois
qu'on a fait le regroupement puis qu'on a eu une première vague d'économies les
gens disent : Bien, vous avez déjà accompli le maximum puis... Alors, je
voudrais que vous fassiez le lien entre ça et l'amélioration continue.
Qu'est-ce qui fait qu'au cours des années vous pouvez continuer, si vous me
permettez le terme, d'améliorer le processus puis de continuer à aller chercher
des meilleurs achats, etc.? Je voudrais que vous fassiez le lien avec les
processus d'amélioration continue.
M. Julien (Pierre) : Je
vais céder la parole à Yves après. Il faut bien noter que, depuis 2015, évidemment,
SigmaSanté n'a pas été... n'a pas eu de fusion, n'a jamais vécu de fusion.
C'est la première fois, vraiment, qu'il y avait une fusion. Les deux autres
groupes avaient fusionné dans le passé. Et à partir de 2015 on s'est retrouvé à
trois groupes d'achats. Ça a créé une certaine synergie. Depuis 2015, les trois
groupes ont développé une synergie et chaque groupe d'achats a développé des
compétences clés qui permettent, justement, d'améliorer les processus
d'affaires. Le service à la clientèle, on l'a commencé à SigmaSanté. On
l'essaie. C'est le pilote. C'était prévu de...
M. Dubé : Ça fait combien
de temps? Je n'ai pas pensé vous demander la question à votre collègue tout à
l'heure.
M. Lefebvre (Éric) : Ça
fait 10 ans que c'est en place.
M. Dubé : O.K.
M. Julien (Pierre) :
Mais on l'a amélioré, on a regardé différentes affaires. Avant de l'exporter
aux deux autres, il fallait vraiment le maîtriser...
M. Dubé : Très bien.
M. Julien (Pierre) :
...puis voir tout ce qu'il y avait en arrière de ça. Donc, effectivement, les
groupes d'achats, en faisant des lots, aussi, en se partageant les contrats un
après l'autre, le contrat de pharmacie ou des médicaments est un bon exemple,
on fait chacun un contrat. Donc, on s'améliore et on échange après chacun des
contrats pour voir comment ça a été et voir... et aussi avec le SCT évidemment,
puis les différentes parties prenantes. Donc, c'est sûr qu'on s'améliore à ce
niveau-là, mais aussi à l'interne aussi. On compare nos façons de faire, nos
processus et on enrichit nos processus des expériences de chacun.
A M. Dubé : Alors, si je
peux préciser ma question, donc, je fais le lien entre...
M. Julien (Pierre) : ...et
aussi avec le SCT, évidemment, puis les différentes parties prenantes. Donc, c'est
sûr qu'on s'améliore à ce niveau-là mais aussi à l'interne aussi. On compare
nos façons de faire, nos processus, et on enrichit nos processus des expériences
de chacun.
M. Dubé : Alors, si je peux
préciser ma question, donc, je fais le lien entre l'amélioration continue,
service à la clientèle, et vous avez dit aussi que vous avez appris à
travailler les trois groupes d'achat ensemble. C'est... Est-ce que, par exemple,
vous partagez des expériences d'amélioration continue de service à la
clientèle? C'est ça que j'aimerais comprendre.
M. Lefebvre (Éric) : Oui.
Bien, c'est certain que...
M. Dubé : Comme, par exemple,
on parlait tantôt de GACOQ, etc, là, pour que les gens comprennent ce que vous
avez fait chez SigmaSanté, soit l'exporter dans les autres groupes d'achat. C'est
ça que j'essaie de comprendre un peu.
M. Lefebvre (Éric) : Oui.
Bien, un des exemples que je pourrais vous donner, c'est vraiment tout ce qui
est mesuré de la performance entre les indicateurs. On s'est doté d'un comité
des indicateurs, les trois groupes d'achat ensemble, pour s'assurer de la même
méthode de calcul des économies, par exemple, ou encore le suivi des valeurs de
vente ou de contrat, donc s'assurer qu'on présente l'information, aussi, de
façon uniforme. Donc, ça, c'est déjà en place comme tel, donc, c'est une façon
d'harmoniser nos pratiques, donc d'avoir la même mesure, de développer une
culture de la mesure à l'intérieur de ça et s'assurer que tous les contrats
sont mesurés constamment, donc du début à la fin de son cycle de vie. Donc, ça,
c'est quelque chose qui a été mis en place depuis environ trois ans, qu'on a
mis en place, là, sur un comité provincial d'indicateur, les groupes
rassemblés.
M. Dubé : Pour les trois
groupes d'achat?
M. Lefebvre (Éric) : Oui,
exact.
M. Dubé : O.K. Très bien. Je
voudrais aller aussi sur un autre niveau, puis je sais que ça intéresse
beaucoup le député de La Pinière, on y reviendra, mais je veux parler de vos
systèmes d'information. Vous en avez parlé, tout à l'heure, de ce qui
m'intéresse beaucoup, c'est d'avoir l'information pour être capable de bien
acheter et de bien négocier. Où vous en êtes rendu sur... Parce que je sais que
dans d'autres groupes qu'on va regarder, cette semaine, on n'est peut-être pas
au même endroit, mais j'aimerais vous entendre là-dessus. Où vous croyez que
vous êtes rendus puis qu'est-ce qui vous reste à faire pour aller chercher les
systèmes de qualité?
M. Charbonneau (Yves) : Si
vous me le permettez, tout à l'heure, on a entendu que...
M. Dubé : Et vous,
rappelez-moi votre responsabilité à la...
M. Charbonneau (Yves) : Oui,
Yves Charbonneau, directeur des opérations, donc je m'occupe
principalement de ce qui s'appelle «appel d'offres», donc, jusqu'à la conclusion du contrat. Après ça,
c'est mon collègue qui fait…
qui passe son rôle. Donc, lorsqu'on est… on a commencé, il y a cinq, six ans, on avait beaucoup de difficulté à voir la consommation des produits, à voir, au niveau des différents produits,
l'exécution du produit. Et c'est… On s'est projeté dans l'avenir et on s'est
fié sur, je vous dirais, tout ce qui se passe au niveau international en termes de codification, et on a investi dans une base de données qui est vraiment centralisée pour être capable de
percevoir, de voir les opportunités d'appel au marché, mais aussi de voir
l'exécution du contrat en standardisant le plus possible, en se fiant sur certains
standards, comme par exemple
tous les standards GS1. Par exemple, à titre d'information, les contrats sont acheminés actuellement
électroniquement dans les établissements. Les contrats sont saisis, mais le
suivi aussi, et on enrichit l'information sur, par exemple, le commerce
électronique, différentes codifications standard internationales pour nous
faciliter la vie les prochaines fois. Donc, on a investi dans ces systèmes-là.
Ce n'était pas le cas auparavant, mais, maintenant, on est équipés pour être
capables de suivre ces consommations-là et de percevoir aussi l'évolution du
marché: Woup, il y a des produits qui commencent à être consommés, on peut être
capable d'avoir une vigie sur ces produits-là, donc aussi sur la concurrence en
même temps.
M. Dubé :
Très bien. Je vais laisser, peut-être, un de mes collègues poser des questions
parce que je vous en parlerais pendant des heures. Alors, je vais m'arrêter
quelques minutes et je vais laisser mon collègue poser des questions.
Le
Président (M. Simard) : M. le député de
Richelieu.
M. Émond :
Merci, M. le Président. M. Charbonneau, M. Julien, M. Lefebvre, M. le ministre
a parlé avec raison de votre expertise, et j'aimerais nous entendre selon votre
expérience, puis par… parce que, pour un nouveau député comme moi, mais aussi
au bénéfice des gens qui nous écoutent et pour le bénéfice de mes collègues de
la banquette gouvernementale, mais aussi des oppositions, parce que nous
représentons tous des différentes régions à travers le Québec, alors, selon
vous, selon votre expérience, est-ce que le regroupement d'achats est
entièrement incompatible avec l'achat local? J'aimerais vous entendre et, en
fait, que vous puissiez développer sur les moyens que vous avez à votre
disposition dans vos processus pour considérer cet élément-là.
• (16 h 30) •
M. Charbonneau
(Yves) : Très bien. Alors, effectivement, cette préoccupation-là, elle
est au coeur… je vous dirais, c'est la concurrence qui nous permet de voir,
effectivement, est-ce que, au niveau… est-ce qu'on est au niveau régional,
est-ce qu'on est niveau provincial, sous-régional, et c'est aussi l'accord avec
les deux autres groupes d'achat. On est capable de voir, écoute, ça vaut-u la…
Est-ce qu'on est capable de faire un, deux, trois appels d'offres en vague. Ça
peut être des vagues, ça peut être des allotissements. Donc, ça, ce sont des
outils que nous avons. Par exemple, dans le transport adapté, on a séparé en
zones de transport pour avoir plusieurs prestataires de service pour être
capables de servir entre taxis adaptés, par exemple. Donc, c'est ce qui nous a
permis d'avoir plusieurs prestataires dans un même territoire, qui était la
région de Montréal. Donc, le… ce niveau-là est discuté. On est capable de voir
la…
16 h 30 (version non révisée)
M. Charbonneau (Yves) : ...des
outils que nous avons. Par exemple, dans le transport adapté, on a séparé en
zones de transport pour avoir plusieurs prestataires de services pour être
capables de servir dans le taxi adapté, par exemple. Donc, c'est ce qui nous a
permis d'avoir plusieurs prestataires dans un même territoire, qui était la
région de Montréal. Donc, ce niveau-là est discuté. On est capables de voir la
concurrence, on ne veut pas tuer cette concurrence-là pour différentes raisons,
parce qu'on sait que peut-être maintenant on va économiser, mais peut-être dans
cinq ans ça va nous coûter plus cher. Donc, c'est ce qui nous... c'est vraiment
ce qui nous préoccupe, donc, et aussi, on ne veut pas aussi... Vous comprenez,
on est petit, le Québec, en termes de francophones, donc on veut avoir une
force de vente aussi, un service en français. Donc, on veut conserver cette
force de vente là en français, là, on veut avoir... continuer à avoir ce
service-là en français. Donc, on fait attention à ça aussi.
Par exemple, on parlait de médicaments, on
fait des vagues successives. Mais, dans d'autres cas, par exemple
l'hémodialyse, on avait... le Québec au complet, il y a trois fournisseurs.
Donc, si on faisait un appel d'offres, un tuait la concurrence pour cinq ans,
hein? Et là, ce qu'on a fait, on a fait des vagues. On a un besoin, on fait une
vague : on l'offre à tout le Québec, mais seulement les établissements qui
sont aptes à participer à cet appel d'offres là; on en fait un second deux ans
plus tard. Donc, tout est relativement bien campé par rapport à la concurrence.
Ça peut être par exemple l'achat local au niveau du lait, par exemple, pour
favoriser les laiteries au Saguenay, par exemple. Donc, ce sont... Nous à Montréal,
on le vit moins, celui-là, mais on sent que cette préoccupation-là pourrait
être très locale, et de tuer le marché, ça ne pourrait pas nous aider. Donc, on
ne pense pas juste l'appel d'offres qui est présent, mais celui qui s'en vient
aussi par après.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup, M. le député de Richelieu. Voulez-vous poursuivre? Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré—Île
d'Orléans.
Mme Foster : Bonjour... Bien
sûr. Bonjour, messieurs. Tout d'abord, merci pour votre présentation, qui était
très structurée. Merci. J'aurais une question, je continuerais à la suite de
mon collègue de Richelieu au sujet de l'approvisionnement en région. Le secteur
de la santé et des services sociaux, c'est vaste, on a donc à s'approvisionner
dans une foule de types d'articles. Est-ce qu'il y a des secteurs où c'est plus
ou moins facile, selon votre expérience, de s'approvisionner en région ou de
régionaliser l'approvisionnement? Est-ce qu'il y a des secteurs, c'est... Est-ce
que, par exemple, vous pourriez dire : Dans l'alimentaire, c'est plus
facile? Quels secteurs sont les plus faciles?
M. Charbonneau (Yves) : Le
secteur alimentaire est effectivement régional par surcroît...
Mme Foster : Oui, par
définition. O.K.
M. Charbonneau (Yves) : ...la
production alimentaire. On va comprendre qu'aussi, pour alimenter par exemple...
Bon. Nous, on est... nos clients, c'est principalement à Montréal. Donc, pour
alimenter Montréal, on comprend que ça prend un certain volume. Donc, il faut
faire attention.lorsqu'on va... Par exemple, ça pourrait être les fruits et
légumes, ce qu'on produit actuellement. Donc, ça pourrait être un besoin dans
certaines régions qui pourrait être assez particulier. À Montréal, on le vit
moins par rapport à ça, puis je suis très honnête avec vous, mais dans
certaines régions ça peut être le coeur, effectivement, de favoriser l'économie
locale. Au niveau du secteur alimentaire, on est pas mal dans le plus facile,
je vous dirais.
Mme Foster : O.K. Est-ce qu'il
y a des secteurs où c'est plus difficile, à l'inverse?
M. Charbonneau (Yves) : Totalement.
L'équipement médical...
Mme Foster : L'équipement
médical.
M. Charbonneau (Yves) : ...on
est en... Là, la portée est plus internationale, on va comprendre.
Mme Foster : Oui, puis là,
c'est normal. O.K.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :
J'ai vraiment une question, M. le Président, là, qui me vient à l'esprit, puis,
vraiment en toute naïveté et en toute transparence, je connais très peu ça.
Mais est-ce qu'il arrive que vous ayez par exemple un rôle conseil ou même un appel
d'offres pour des fournisseurs de services de type, par exemple, là, services
de cafétéria, services de buanderie? Étant donné vos clients, est-ce que ce
type d'appel d'offres, là — mais je ne sais pas si je le nomme
bien — est inclus dans ce que vous avez à gérer?
M. Charbonneau (Yves) :
Services de buanderie, services de transport, services de main-d'oeuvre
indépendante... les infirmières. Donc, oui, tout ça se... Il y a beaucoup de
services que nous traitons au niveau des groupes d'achat. On n'est pas les
seuls, les trois groupes d'achat traitent aussi beaucoup de services pour la
santé.
M. Chassin :
O.K. Donc, l'expertise de ce type d'entente là, qui est particulière, qui est
souvent sur plusieurs années, par exemple, vous avez cette expertise-là...
M. Charbonneau (Yves) : Oui.
M. Chassin :
...aussi que vous partagez entre différents établissements. C'est bien ce que
je comprends?
M. Julien (Pierre) : En
réalité, les trois groupes d'achat, on fait des contrats de biens et aussi de
services de toute forme. Oui.
M. Chassin :
Et de services. Oui.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Dubé : Peut-être... Il me
reste deux questions, puis je vais essayer d'aller rapidement. On a entendu
l'autre groupe tout à l'heure parler du processus consultatif, vos clients
qui... c'est eux qui déterminent le besoin. J'aimerais ça, vous entendre un peu
de temps, puis, s'il reste un peu de temps, j'irais sur une autre question.
M. Julien (Pierre) : Je vais
parler du côté gouvernance, puis Yves pourra continuer du côté vraiment plus
terrain. Il faut comprendre que les groupements d'achats, on a des conseils
d'administration qui sont majoritairement composés de P.D.G. et de P.D.G.A. ou
de gens qui se rapportent directement aux P.D.G.. Donc, c'est... comme
directeur général...
M. Julien (Pierre) : ...je
vais parler du côté gouvernance, puis Yves pourra continuer du côté vraiment
plus terrain.
Il faut comprendre que les groupements
d'achats, on a des conseils d'administration qui sont majoritairement composés
de P.D.G. et de P.D.G.A. ou de gens qui se rapportent directement aux P.D.G.
Donc, c'est… comme directeur général, pour moi, c'est un premier… excusez-moi
le terme, mais «sounding board». Donc, quand il y a des problématiques, on peut
les apporter jusque-là pour en discuter, puis éventuellement trouver des voies
de passage.
Il y a également, pour m'aviser, comme
directeur général, un comité des approvisionneurs. C'est les directeurs
d'approvisionnement des établissements. C'est quelque chose qui est relativement
nouveau, d'avoir des directeurs d'approvisionnement dans les établissements, et
ça permet de… justement d'avoir des rencontres avec ces gens-là pour avoir
leurs besoins, leurs problématiques qu'ils vivent dans leur centre et de
pouvoir les aider.
En fait, les groupements d'achats sont là
vraiment pour supporter les établissements. On ne fait pas juste des appels
d'offres, on a une expertise aussi qu'on peut discuter avec eux autres, qu'on
peut leur faire part, on peut leur faire part du marché, de la vigie qu'on a.
Donc, c'est des échanges qu'on a continuellement avec eux autres, puis c'est
avec eux aussi, comme groupes, qui nous avisent sur les prochains dossiers à
faire. Donc, y a-tu des regroupements à faire? On priorise les dossiers avec eux.
Évidemment, ils ont la direction des finances qui n'est pas tellement loin
souvent, il y a toujours le côté chiffres, comme vous disiez tantôt, financier.
Mais au-delà de ça et des économies… mais, on regarde vraiment tous ces
aspects-là dans ce comité-là.
Et il y a d'autres comités, comme le
comité des pharmaciens. Il y en a un provincial, je pense que Mélanie en a
parlé tantôt, mais on en a un dans chacun des groupements d'achats, qui est
très important, parce que le contrat des médicaments, c'est le plus gros qu'on
a présentement. Il est aux alentours de 700 millions, si je ne m'abuse.
Donc, on a des… vraiment consultatifs au
niveau de la gouverne, et aussi en termes de m'aider personnellement comme
directeur général, de pouvoir faire des bons choix puis d'orienter comme il
faut…
M. Dubé : …les priorités.
M. Julien (Pierre) : …les
éléments, et aussi, comme partenaire… le ministère et toutes les autres
possibilités.
M. Dubé : Puis juste pour bien
expliquer le modèle d'affaires…
Le Président (M. Simard) : En
conclusion.
M. Dubé : En conclusion?
Le Président (M. Simard) :
Très rapidement.
M. Dubé : Vous pourrez
répondre plus tard. Il y a combien de personnes dans Sigma? 25, 35 personnes,
dans Sigma?
M. Julien (Pierre) : Aux
alentours de 60 personnes.
M. Dubé : 60 personnes?
M. Julien (Pierre) : Oui.
M. Dubé : Et ça, ça ne
comprend pas du tout les acheteurs. Ça, c'est à l'extérieur, vous faites
affaire… vos clients du côté… c'est combien de personnes, dans tous les
établissements avec qui vous faites affaire?
M. Julien (Pierre) : C'est…
je n'ai pas cette… C'est beaucoup de monde, c'est beaucoup de monde.
M. Dubé : Bien, en tout cas,
pensez-y, pensez-y puis vous me reviendrez.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui, alors, je
vais me battre à partir de maintenant jusqu'à la fin pour que les choses soient
très claires. Vous n'êtes pas une entité indépendante du réseau, là. Je veux
bien, là, que vous parliez de vos clients, là, mais en réalité, on vous
demande, on vous délègue une activité.
M. Julien (Pierre) : Oui.
M. Barrette : Alors, à un
moment donné, là, il faut falloir préciser le langage. On vous délègue une
activité, et puis on ne vous délègue pas cent pour cent de l'activité.
M. Julien (Pierre) : Non.
M. Barrette : Alors, on vous
délègue une activité. Alors, ce n'est pas une relation acheteur-client, là,
c'est une délégation. Et ça, pour moi, c'est très, très, très important, parce
que s'il fallait que le CAG devienne une entité quasi… un ministère en soi avec
des pouvoirs de décision de ce que l'on fait ou on ne fait pas, je pense qu'on
recule, là, on n'avance pas… Puis ce qui m'amène à une très simple, et là
peut-être que si ce n'est pas clair pour tout le monde, je vais le clarifier,
puis vous allez pouvoir me le confirmer, c'est ce que je recherche.
Avec le temps, là, pour l'histoire, là,
les hôpitaux faisaient des regroupements avant dans des agences
dysfonctionnelles. Après, il y a eu cinq regroupements. Après ça, il y en a eu
trois, et il y a un ministre, dans le passé récent, qui a hésité à aller à un.
Je le connais personnellement. Et là, aujourd'hui…
Une voix
: C'est qui?
M. Barrette : Aujourd'hui, on
s'en va à un regroupement. Et la raison pour laquelle le ministre en question
avait hésité, ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas un projet de loi, c'est
qu'à un moment donné, là… parce que là, vous allez passer un après l'autre, là,
l'ouest, SigmaSanté, qui est la grande région de Montréal, et l'est, puis ça,
ce sont des groupes presque équivalents, mais pas tout à fait… Je vous demande
votre opinion, là. Comment peut-on imaginer cette organisation-là sans antenne
régionale?
M. Julien (Pierre) : Je pense
que c'est impossible…
M. Barrette : Hé! Je m'excuse,
j'ai mal mis ça en perspective. Vous avez dit vous-même, puis je pense que les
autres qui sont encore ici vont le confirmer du regard, du temps où les gens
étaient séparés, ils faisaient leur affaire tout seuls, et en arrivant à trois,
vous vous êtes même délégué, entre guillemets, là, des secteurs d'activité,
parce que l'expertise était là puis ça c'est développé de même puis il n'y a
pas eu de direction comme telle, toi tu fais ci, toi tu fais ça. Mais
maintenant, aujourd'hui, là, sachant ça, là, est-ce qu'une entité centralisée
peut fonctionner sans antenne régionale?
M. Julien (Pierre) : Bien, le
modèle d'affaires des GAC est basé là-dessus, est basé… des bureaux régionaux.
M. Barrette : Non, mais je
vous demande votre opinion à vous autres, là. Je ne vous demande pas le modèle…
M. Julien (Pierre) : Non,
mais c'est ça le modèle des GAC, qui fonctionne effectivement. Personnellement,
je me verrais mal de faire des contrats à distance, honnêtement.
M. Barrette : Bon.
• (16 h 40) •
M. Julien (Pierre) : Il faut
être près… L'avantage qu'on a… je parlais des comités, différents comités, etc.
L'avantage, c'est que je les vois. Ils viennent…
M. Barrette : ...je ne demande
pas...
M. Julien (Pierre) : Non,
mais, c'est ça, le modèle des GAC qui fonctionne effectivement, personnellement,
je me verrais mal de faire des contrats à distance, honnêtement, il faut
être... l'avantage qu'on a, je parlais des comités, différents comités, etc.,
l'avantage, c'est que je les vois, ils viennent chez SigmaSanté. On a des
rencontres, on se voit les yeux dans les yeux, on se dit les vraies affaires,
c'est transparent, puis on avance à partir de là. Je verrais mal une
organisation de Québec... puis là je ne veux pas embarquer dans l'affaire
Québec, Montréal, ce n'est pas ça, je vais dire Saguenay, y a-tu un député de
Saguenay? Donc, en termes...
M. Barrette : On va l'appeler.
M. Julien (Pierre) : Hein?
M. Barrette : On va l'appeler.
M. Julien (Pierre) : ...La Pinière.
Donc, en fait, les gens sont très... puis on parlait d'achats locaux tantôt, ça
va avec ça, on ne peut pas avoir une vigie, avoir la concurrence, voir
qu'est-ce qui se passe sans avoir des antennes un peu partout au Québec et
aussi être près de nos clients puis être près de leurs besoins. Pour être près
de leurs besoins, il faut voir ces gens-là, il faut qu'ils nous l'expriment.
Donc, je pense que c'est important et essentiel de l'avoir.
M. Barrette : O.K. Il y a...
puis je fais exprès, là, d'un groupe à l'autre, je ne veux pas répéter les
mêmes questions, donc j'aborde des sujets différemment, différents parce qu'il
y a des angles différents dans cette affaire-là. À SigmaSanté, là, vous avez eu
à traiter de certains dossiers qui étaient épineux, on va dire ça comme
ça — je sens votre coeur battre, c'est métaphorique ce que je viens
de dire là, vous savez bien de quoi je vais parler — et ça, ça va
dans le service après-vente aussi, vous avez parlé de l'importance de la
gestion postcontractuelle, beau mot, mais problématique, parce que, quand on
regarde... et le groupe précédent a parlé de la problématique d'adjudication,
des règles légales qui devraient être revues. Et, dans l'adjudication, dans ces
différentes règles qui, à mon avis, devraient être mises à jour, il y a aussi
la problématique de certaines adjudications qui se font conditionnellement à la
participation d'un vainqueur au fonctionnement académique de l'hôpital, et vous
comprenez donc que je vous parle, entre autres, de la cardiologie et de
l'orthopédie, et ça, dans la vraie vie, là, l'industrie se plaint que ce n'est
pas «checké», là, ça n'a pas été vérifié, ça, et l'industrie se plaint que ça
n'arrive pas comme ça devrait arriver. Pouvez-vous élaborer là-dessus?
M. Lefebvre (Éric) : Oui, ce
que je peux vous dire, c'est ce qu'on a mis en place... on a trois dossiers qui
génèrent beaucoup d'économies comme la cardiologie, on a l'angio puis on a
l'hémodynamie aussi, c'est des dossiers qu'on appelle la part de marché. Donc,
on suit chacun de ces dossiers-là. On reçoit les rapports de vente des
fournisseurs régulièrement. À tous les trimestres, on envoie un rapport à
chacun des établissements pour lui donner son taux de participation. Donc, on
mesure : Est-ce qu'ils adhèrent au contrat ou non à chacun des trimestres?
Et on fait des appels de suivi avec eux à chacun des trimestres aussi. Et, annuellement,
on réunit le même comité qui a défini les besoins au départ, notre comité
d'experts, et on présente le dossier, on adresse les enjeux en cours de route,
et tout ça.
Donc, il y a un suivi qui est fait. Là où,
des fois, il y a des discordes peut-être avec l'industrie, c'est que je peux
avoir des fournisseurs qui veulent introduire des nouveaux produits pendant le
contrat. Alors, on est très prudents de ne pas dénaturer le contrat. Si, au
départ, on avait défini des gammes de produits, je reviens toujours auprès de
mes utilisateurs, parce qu'on ne peut pas être experts de chacun... surtout
dans ces domaines-là, on revient auprès des médecins pour s'assurer que, si
j'ai un produit qui est introduit, est-ce que c'est un substitut? Est-ce que je
remplace un produit qui était vraiment déjà à contrat ou je suis en train
d'introduire quelque chose de nouveau? Et ce quelque chose de nouveau là,
est-ce qu'il va venir affecter les parts de marché qui ont été définies au
départ? Donc, il y a vraiment une vigie qui est faite sur le contrat, mais
c'est le comité d'experts qui va déterminer si on accepte ou non le changement
en cours de contrat.
M. Barrette : Alors, je vais
poser ma question encore plus précisément : Disposez-vous aujourd'hui de suffisamment
de leviers, parce que ça non plus, ce n'est pas dans le projet de loi,
disposez-vous suffisamment de leviers aujourd'hui pour vous assurer que le
contrat adjugé est respecté? En français, il y a un produit qui est
sélectionné, c'est lui qui doit rentrer, dans bien des cas, il n'entre pas,
c'est des cas d'exception, je vous le dis, là, c'est des cas d'exception, mais
ils arrivent. Et là vous êtes ici, en commission parlementaire, puis vous avez
le droit de nous dire que vous n'avez pas suffisamment de moyens, parce que ça
arrive, ça, et ça, c'est délétère pour la concurrence, c'est une mauvaise
affaire. Et voilà.
M. Lefebvre (Éric) : Mais ce
que je peux vous dire d'emblée, il manque de l'information. Donc, c'est un peu
ce que mon collègue a commencé à expliquer...
M. Barrette : Un de mes sujets
préférés justement, ça.
M. Lefebvre (Éric) : Oui,
c'est l'information de gestion, aujourd'hui, je repose sur des rapports de
vente, des déclarations de vente des fournisseurs, si je peux avoir accès aux
vrais achats, aux consommations des établissements, là, je vais avoir l'information
en temps réel et je vais être capable d'aller vérifier si, effectivement,
l'achat, il se fait ou non sur le contrat. Donc, on est limités aujourd'hui,
c'est bien quand même ce qu'on a, mais ce n'est pas suffisant, il faudrait
avoir accès aux achats des établissements.
M. Barrette : Bien, je vous
remercie d'être aussi clair, parce que c'est un élément qui est très, très,
très important dans le merveilleux monde de l'approvisionnement et de la
concurrence.
M. Julien (Pierre) : Déjà, en
démarche pour développer justement, d'avoir la consommation des établissements,
Yves le disait...
Une voix
: ...aujourd'hui,
c'est bien, quand même, ce qu'on a, mais ce n'est pas suffisant, il faudrait
avoir accès aux achats des établissements.
M. Barrette : Bien, je vous
remercie d'être aussi clair, parce que c'est un élément qui est très, très,
très important dans le merveilleux monde de l'approvisionnement et de la
concurrence.
M. Julien (Pierre) : ...déjà
en démarche pour développer justement, d'avoir la consommation des établissements.
Et Yves le disait tantôt, on est en train d'avoir des relations, d'avoir la
consommation des établissements, ça va se faire dans les prochains mois,
années, mais on va y arriver, puis on... la consommation des établissements.
M. Barrette : Vous comprenez
que je ne vous critique pas, là.
M. Julien (Pierre): Non, non.
M. Barrette : Je veux
simplement vous permettre d'exprimer un problème.
M. Julien (Pierre) : ...dire
qu'on y arrive. Mais c'est nécessaire, effectivement.
M. Barrette : Oui. Là, il y a
deux éléments que je veux aborder, il me reste 1 min 30 s, à peu
près, j'imagine, là.
Le Président (M. Simard) : Un
peu moins de deux minutes, oui.
M. Barrette : Bon. Il me reste
deux minutes, là. Je veux que ce soit bien clair pour tout le monde, là,
vous arrivez, quand même, dans vos devis, de faire en sorte que vous soyez
capables d'éliminer du dumping et ce genre de choses là. Parce que vous
prévoyez, là. Du moins, c'était comme ça dans mon temps, mais c'est encore de
même, là.
M. Charbonneau (Yves) : Oui.
Bien, il existe... avec la connaissance du marché, bien sûr, mais il existe
aussi des mécanismes qui... les prix anormalement bas, qui nous permettent de
détecter. Il y a toute une procédure qui est prévue, là, dans le cadre légal,
pour détecter des prix anormalement bas, et puis de cette procédure-là...
M. Barrette : Est-ce que vous
pouvez élaborer là-dessus, là?
M. Charbonneau (Yves) : Oui. Tout
simplement que j'ai un produit qui se vend 100 $ sur le marché, j'ai un appel
d'offres et, tout d'un coup, il est rendu à 10 $. Alors, à ce moment-là,
on se pose des réelles questions : Est-ce que c'est une erreur, ou si ce
n'est pas une erreur, ou on peut percevoir du dumping, effectivement? Il
pourrait arriver des cas où un produit est délibérément très bas pour pouvoir
chasser la concurrence et, un coup que la concurrence, elle a quitté, à ce
moment-là, on se retrouve avec un produit unique, et là... Quand je vous
parlais tantôt de voir le prochain appel d'offres, ça fait partie de ça, mais habituellement
le prix anormalement bas est prévu dans le cadre réglementaire, et on
l'observe, et on l'utilise.
M. Barrette : Parfait.
Dernière question. Pour information pour tout le monde, là, puis, en fait, même
pour moi aussi, parce que je n'ai pas suivi ça dans les dernières années :
Quand c'est arrivé, ces achats-là, il y a eu une certaine réaction négative de
l'industrie qui a généré des poursuites. Est-ce que, là, les poursuites sont à
la baisse, sont stables?
M. Julien (Pierre) :
Globalement, il nous reste essentiellement une poursuite, chez SigmaSanté.
M. Barrette : C'est tout?
M. Julien (Pierre) :
Globalement, les trois groupements, si je ne m'abuse, on est à peu près à cinq
ou six. Oui, ils sont en baisse.
M. Barrette : Mais elles
sont... Confirmez-moi la chose, c'est de nature administrative.
M. Julien (Pierre) : Oui.
M. Barrette : Et non de
qualité, par exemple, de produits, là.
M. Julien (Pierre) : Non.
Non, ce n'est pas de qualité, c'est administrative.
M. Barrette : Des gens de
mauvaise humeur.
M. Julien (Pierre) : Et puis
je pense qu'on n'en a pas perdu une encore non plus, donc, dans tous les cas.
M. Barrette : Puis je pense
que c'est la même chose de tous les groupes d'approvisionnement. Excellent. Ça
me va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député de La Pinière. M. le député de Nelligan, il
vous reste... non, ça va? Très bien. Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. Bon, je vais partir mon chronomètre à temps, cette fois-ci, ça va
éviter les imbroglios. Merci, messieurs, d'être là.
Je vais dans le vif du sujet. La
recommandation 4, quand vous êtes... vous parlez de... je vais vous lire, ça va
être plus simple : «Le gouvernement doit prévoir la poursuite
d'investissements en gestion de l'information en toute cohésion.». Je présume
que vous n'avez pas écrit ça juste pour le plaisir d'écrire ça, là, il y a...
On est, il me semble, ici, au carrefour assez accidenté, en matière
gouvernementale, entre l'approvisionnement et les technologies de
l'information, mais votre recommandation, elle est plus formulée comme un
souhait que comme une recommandation. Pourriez-vous l'élaborer, s'il vous plaît?
M. Julien (Pierre) : Bien, en
fait, ce qu'il en est, c'est... comme je disais tantôt, on a développé toute
une structure de nomenclature, de lisibilité de la consommation, de service à
la clientèle des établissements en coordination avec le ministère et évidemment
les établissements. On y arrive, comme je disais tantôt, à avoir une visibilité
sur les consommations, etc., donc on... Et on aimerait aller plus loin. Si on
veut être capable de bien faire le travail avec les autres ministères et organismes,
avec l'éducation, on doit poursuivre dans cette lignée-là. Donc, quand on dit
cohésion, c'est il faut poursuivre la démarche qu'on a du côté des groupes
d'achats au ministère de la Santé, il faut que ça se poursuivre pour qu'on soit
capable de rencontrer les objectifs gouvernementaux. Dans ce sens-là, ça prend
des systèmes d'information qui vont fonctionner. On en a un qui fonctionne,
présentement, dans les groupes d'achats, donc il faut en avoir un aussi pour la
globalité des choses, sinon on n'y arrivera pas.
M. Marissal : Je n'ai pas
l'intimité dans la connaissance du dossier autant que certains de mes collègues
ici qui ont brassé ça pas mal plus que moi, alors je suis dans la dernière
minute, là, continuez donc sur la nécessité d'avoir des investissements et des
systèmes d'information qui fonctionnent.
M. Julien (Pierre) : Je vais
laisser poursuivre mon expert, qui est à ma gauche, en informatique.
• (16 h 50) •
M. Lefebvre (Éric) : Je veux
vraiment insister sur un point important pour nous, parce que ça fait plusieurs
années qu'on travaille pour l'adoption des meilleurs standards de GS1. Pour
nous, c'est la façon pour l'industrie de nous rendre disponible l'information
sur ses produits, les catalogues de produits, que ce soient les images ou de
l'information vraiment claire sur la façon de codifier le produit. Si on est
capables de codifier le produit de façon adéquate dans notre base de données et
celles des établissements, on va être certains...
M. Lefebvre (Éric) : ...fait plusieurs
années qu'on travaille pour l'adoption des meilleurs standards de GS1. Pour
nous, c'est la façon pour l'industrie de nous rendre disponible l'information
sur ses produits, les catalogues de produits, que ce soient les images ou de l'information
vraiment claire sur la façon de codifier le produit. Si on est capables de
codifier le produit de façon adéquate dans notre base de données et celles des établissements,
on va être certains de savoir quel produit consommer par quel patient, à quel
moment. C'est bon pour la sécurité des patients puis c'est bon aussi pour
l'analyse financière qu'on va faire par la suite. Donc, on insiste beaucoup sur
l'industrie pour qu'ils adhèrent à publier leurs catalogues.
Donc, rendre disponible cette information-là
pour nous de façon standard, ce n'est pas une exigence juste pour le Québec,
c'est mondial. Donc, les standards de GS1 sont bons partout dans le monde.
Donc, on fait en sorte aussi de ne pas créer une barrière à l'entrée seulement
au Québec. S'ils adhèrent aux standards de GS1 mondialement, c'est la même
chose chez nous. On demande la même affaire. Ça, c'est vraiment quelque chose
qui va nous aider beaucoup.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Merci beaucoup.
À mon tour de vous saluer, messieurs. Je vais faire du pouce sur un ancien ministre
que tout le monde connaît. Pour que les gens comprennent bien, SigmaSanté, le
groupe qu'on a vu tout à l'heure et l'autre groupe d'approvisionnement que nous
allons voir ultérieurement en commission parlementaire, vous allez être
intégrés, les trois, dans cette nouvelle entité. Lorsque j'entends le collègue
de La Pinière tout à l'heure nous faire mention qu'il existait, à travers
ces trois regroupements-là, un échange d'expertise, pas un partage de marché
mais un échange d'expertise pour essayer de retirer le maximum des appels
d'offres, avez-vous peur que cette expertise-là qui s'était échangée se perde
dans cette immense structure pointue à un seul individu, ou vous souhaitez que
cette possibilité-là existe toujours, ou que, dans certains cas, on puisse être
flexible quant à la possibilité d'aller chercher une expertise ailleurs, et
qu'elle puisse même être partagée de façon biannuelle ou triannuelle en
fonction de ce qui se passe sur le territoire?
M. Julien (Pierre) : C'est
une large question. C'est sûr que la structure même de l'organisation va
définir ce genre de chose là. Donc, il est certain que ça va prendre une
structure qui est flexible mais qui répond aussi directement à chacun des ministères
et organismes, et que la consultation ou le rapprochement qu'on a présentement
avec nos clients et les gens avec qui on fait affaire, les parties prenantes,
puisse se poursuivre. Donc, la structure, il faut qu'elle permette ça, c'est
sûr, parce que c'est la clé du succès qu'on a vécu depuis 25, 30 ans. Donc,
c'est dans ce sens-là.
M. Ouellet : Croyez-vous que
la relation de confiance que vous avez établie en faisant votre travail puisse
être fragilisée par l'intégration dans une nouvelle entité avec peut-être une
plus grande rigidité ou une nouvelle façon de faire? Avez-vous peur à cette
relation qui va faire ça, qui pourrait se fragiliser, ou nous dire : Non,
les gens avec qui on travaille ont confiance que ça va se maintenir?
M. Julien (Pierre) : Je vais
faire du pouce sur ce qu'Isabelle a dit tantôt, du groupe de l'Ouest, tout est
dans la gestion du changement. Tout est dans la communication, de la façon
qu'on fait les choses et de s'assurer, lors de l'introduction et la mise en
place de cette nouvelle organisation, que les communications restent présentes,
et puis qu'il n'y a pas de bris de communication, surtout.
Du côté du ministère de la Santé, il y a
un paquet de comités... bien, pas un paquet, il y a un certain nombre de
comités qui permettent justement d'avoir des échanges. Il y a un comité
provincial des approvisionneurs, auquel on siège, qu'on échange avec eux. Donc,
c'est provincial. Comme je disais tantôt, il y a un comité des approvisionneurs
dans chacun des groupes d'achats et, comme je disais tantôt, il y a aussi les P.D.G.,
les dirigeants. Donc, il y a tous les niveaux, ces niveaux tactiques et
stratégiques...
Le Président (M. Simard) :
Merci.
M. Julien (Pierre) : ...et il
ne faut pas avoir de coupure de ce côté-là, c'est sûr.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Alors, MM. Julien, Charbonneau et Lefebvre, merci
encore pour votre belle présentation, et au plaisir de vous revoir.
Sur ce, je vais suspendre
nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 54)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 17)
Le Président (M. Simard) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît!
Une voix
: ...
Le Président (M. Simard) :
Oui, merci. À l'ordre, collègues! Merci.
Bien, nous avions légèrement modifié
l'agenda de l'après-midi. Et, à chaque fois, bien sûr, pour être conforme à nos
règles parlementaires, je vous demandais notre consentement afin de déroger à
ce qui avait été initialement prévu. Donc, j'aurais à nouveau besoin de votre
consentement.
M. Barrette : Demandé si
gentiment, on ne peut pas faire...
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de La Pinière. M. le député de Nelligan, chers
collègues également.
Donc, bienvenue à nos derniers invités
pour cette journée de consultation. Nous recevons le Syndicat des
professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec. Alors, messieurs,
madame, auriez-vous l'amabilité de vous présenter? Et vous savez que vous
disposez d'une période de 10 minutes.
Mme Lamarre (Line) :
Merci. Line Lamarre, présidente du SPGQ.
M. Dean
(Marc) : Marc Dean, conseiller à la recherche au SPGQ.
M. Blanchette (Étienne) :
Étienne Blanchette, conseiller à l'organisation du travail au SPGQ.
Mme Lamarre (Line) :
Alors, bonjour, Mmes et MM. les députés, députés membres de la Commission des
finances publiques. M. Christian Dubé, président du Conseil du trésor et
ministre responsable de l'Administration gouvernementale, bonjour.
Merci de nous donner l'occasion de partager
avec vous notre réflexion concernant le projet de loi n° 37 visant à
instituer le Centre d'acquisitions gouvernementales et Infrastructures
technologiques Québec. Merci aux professionnels de l'État qui permettent que
cette session se tienne.
Le SPGQ, c'est 28 000 professionnels
qui travaillent à rendre et à préserver les services publics. Ils sont les
gardiens des services offerts à la population. Ils mettent en oeuvre chaque
jour dans l'ombre les politiques et les orientations de l'État québécois.
L'État s'apprête à modifier certaines de
ses institutions, dont le Centre de services partagés du Québec, et à regrouper
certains services actuellement offerts dans d'autres organismes. Les membres du
SPGQ réservent un accueil mitigé à ce projet. L'idée de regrouper les
technologies de l'information sous l'égide d'Infrastructures technologiques
Québec sourit aux professionnels spécialistes de ce domaine. Cependant, le
projet de loi n° 37 soulève plusieurs interrogations et inquiétudes.
Le démantèlement du CSPQ entraînera un
important mouvement de personnel professionnel. Entre autres, les agents
d'information seraient transférés au ministère du Conseil exécutif et les
bibliothécaires migreraient vers Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
D'autres pourraient se voir transférés au Secrétariat du Conseil du trésor, et
certains services comme la numérisation seraient transférés à Revenu Québec.
Nous sommes inquiets de l'arrimage de tous
ces mouvements. De quelle façon se fera cet arrimage des conditions de travail
des employés provenant de l'extérieur de la fonction publique? La difficulté à
recruter des ressources en technologies de l'information engendrera-t-elle
davantage de sous-traitance pendant cette transition ou en raison de cette
transition?
• (17 h 20) •
L'impossibilité à recruter est directement
liée aux conditions de travail non concurrentielles offertes par l'employeur
dans la fonction publique. Plutôt que de corriger cette situation en offrant
des conditions équivalentes au marché, le gouvernement est-il en train de créer
des structures parallèles dans lesquelles il rémunérera...
Mme Lamarre (Line) : ...l'impossibilité
à recruter est directement liée aux conditions de travail non concurrentielles
offertes par l'employeur dans la fonction publique. Plutôt que de corriger
cette situation en offrant des conditions équivalentes au marché, le
gouvernement est-il en train de créer des structures parallèles dans lesquelles
il rémunérera différemment ses salariés?
Nos membres se demandent aussi si c'est
vraiment la mission d'une agence responsable de la collecte des impôts et des
taxes de l'État d'offrir des services de numérisation, de messagerie,
d'entreposage, de courrier, d'impression, de gestion et de conservation de
documents. Par ailleurs, comment BANQpourra-t-elle garantir l'impartialité et
l'équité des décisions affectant les professionnels s'ils ne relèvent plus de
la Loi sur la fonction publique? Le budget de BANQ est déjà mis à mal par un
manque flagrant d'investissement. Le conseil d'administration de BANQ
saura-t-il préserver la mission des Publications du Québec et de la Direction
des services de bibliothèque?
Le départ des professionnels. Les départs
des professionnels ont été fréquents depuis un an aux Publications du Québec. Les
gestionnaires ne parviennent pas à pourvoir les postes vacants car les
professionnels jugent la situation trop incertaine pour se joindre à
l'institution, sans compter les augmentations dérisoires offertes aux employés
de l'État. Rappelons qu'en 2019, les salariés de l'État reçoivent uniquement un
montant forfaitaire de 250 $ en guise d'augmentation annuelle. Le
Secrétariat du Conseil du trésor doit corriger cette situation en rémunérant
adéquatement sa main-d'oeuvre qualifiée.
Pour que les nouvelles entités
fonctionnent, le SPGQ estime important de respecter les expertises et les
mandats de chacun dans la transition. La perte d'expertise doit être évitée par
des décisions qui pourraient favoriser les uns par rapport aux autres. Les
membres du SPGQ impliqués souhaitent collaborer pour assurer une transition
harmonieuse. En outre, le SPGQ s'interroge sur le lien qui sera tissé entre
Infrastructures technologiques Québec et le Centre québécois d'excellence
numérique, une entité administrative consacrée par le projet de loi n° 14.
Le syndicat exige l'absence de mises à
pied pour les professionnels ayant un statut d'occasionnel. Pour les transferts
à Revenu Québec et à BANQ, il veut que les professionnels au statut
temporaire puissent bénéficier du droit de retour dans la fonction publique à
la fin de leur période continue d'emploi de deux ans. À cet effet, le SPGQ
recommande de modifier l'article 95 du projet de loi pour offrir une
meilleure protection aux professionnels temporaires. Dans un contexte de rareté
de main-d'oeuvre dans plusieurs corps d'emploi, le SPGQ juge essentiel de
préserver et d'améliorer une expertise qu'il a fallu des années à bâtir.
Le SPGQ estime que le CSPQ doit aller
au-devant des questions et des craintes de ses employés. Il doit maintenir un
canal de communication avec le syndicat local à travers les travaux du comité
ministériel de relations professionnelles, une instance de concertation
patronale-syndicale présente dans plusieurs ministères et organismes du
gouvernement. Le SPGQ et ces instances locales souhaitent être informés
régulièrement des travaux des comités qui seront mis en place pour favoriser la
transition.
Plusieurs professionnels sont inquiets des
modalités de regroupement du personnel en un seul lieu, en un seul ou plusieurs
lieux physiques loin de leurs domiciles actuels. Cela pourra engendrer des
déménagements. Les professionnels impliqués pourraient se prévaloir à ce moment
de leur droit de demeurer dans la fonction publique justement pour ne pas avoir
à déménager, occasionnant ainsi une perte d'expertise pour les nouvelles
entités que le CAG et l'ITQ.
Le SPGQ questionne la volonté du
gouvernement de créer plus d'entités qui évoluent ou pourraient évoluer à
l'extérieur de la juridiction de la Loi sur la fonction publique. Ces entités,
on le sait, échappent au plein contrôle démocratique des élus. Elles sont
contrôlées par des conseils d'administration nommés par le gouvernement souvent
de façon partisane et qui se donnent habituellement des politiques salariales plus
généreuses que celles offertes dans la fonction publique. Assiste-t-on à un
démantèlement intelligent et en douceur de l'État?
Seulement dans cette session
parlementaire, le projet de loi n° 27 a fait une part... une part
importante des effectifs du ministère de l'Économie et de l'Innovation se
retrouvera à Investissement Québec. Dans le projet de loi n° 30, les
activités de recouvrement se retrouvent à Revenu Québec pour plusieurs
ministères. Dans le projet de loi n° 37, les services de numérisation, de
messagerie, d'entreposage, de courrier, d'impression, de gestion et de
conservation de documents pour les ministères et organismes du gouvernement
migreront vers Revenu Québec. En parallèle, l'Éditeur officiel du Québec et la
Direction des services de bibliothèque seront absorbés par BANQ...
Mme Lamarre (Line) :
...services de numérisation, de messagerie, d'entreposage, de courrier,
d'impression, de gestion et de conservation de documents pour les ministères et
organismes du gouvernement migreront vers Revenu Québec. En parallèle,
l'Éditeur officiel du Québec et la Direction des services de bibliothèques
seront absorbés par BANQ. En raison de la fonction stratégique que l'Éditeur
officiel du Québec exerce pour le gouvernement et l'Assemblée nationale, le
SPGQ croit qu'il devrait demeurer au sein de la fonction publique. Il ne doit
pas être transféré à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, mais
plutôt, peut-être, à Services Québec. Les services de numérisation, de
messagerie, d'entreposage, etc. devraient également être confiés à Services
Québec, dont la mission est plus compatible que celle de l'Agence du revenu
avec les tâches effectuées par ses professionnels du gouvernement.
Enfin, le SPGQ croit que le gouvernement
devrait offrir des services de documentation et de recherche à ses
professionnels équivalents à ceux offerts aux députés par la Bibliothèque de
l'Assemblée nationale. Il devrait donc renforcer le rôle joué par la Direction
des services de bibliothèques et investir dans son expertise. Il ne devrait pas
transférer cette expertise à BANQ parce que leurs missions respectives ne sont
pas vraiment compatibles.
Le SPGQ recommande que cette
réorganisation n'entraîne toujours, je le répète, aucune perte d'emploi. Aussi,
les conditions de retour vers la fonction publique doivent prévaloir pour tous.
Le SPGQ réitère sa confiance dans l'appareil gouvernemental et dans le travail
des professionnels de l'État. Une fonction publique forte, des professionnels
reconnus, valorisés et respectés assurent une indépendance primordiale à la
mise en oeuvre des politiques de l'État.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, Mme Lamarre. Alors, nous allons céder la parole à notre
collègue M. le ministre pour une période de 16 minutes.
M. Dubé : Alors, premièrement,
Mme Lamarre, ça fait deux fois qu'on se voit cette semaine. Merci beaucoup
d'être là et à vos deux collègues, que j'ai eu la chance de rencontrer cette
semaine dans un autre contexte, mais c'est toujours un plaisir d'apprendre à se
connaître. Alors, merci beaucoup d'avoir pris le temps aujourd'hui d'être ici
en fin de journée.
Premièrement, j'ai demandé aux personnes
qui... aux groupes qui vous ont précédés si vous acceptez de peut-être partager
le texte que vous avez, parce que je pense que c'est important. Là, j'essaie
d'être le plus en transformation numérique puis de prendre des notes au fur et
à mesure, mais je peux vous dire que je ne suis pas encore très bon pour le
faire, alors... Puis je ne suis pas en train de faire mes courriels, là. Je ne
veux pas que vous vous inquiétiez, alors... Mais ce serait plus facile pour moi
d'avoir vos notes ou votre texte parce que c'est très intéressant.
Vous avez soulevé quelques points, puis
avant de passer la parole à mes collègues, je vais vous en soulever
quelques-uns, pour moi, qui sont très, très importants puis, étant donné nos
autres discussions qu'on a, j'aimerais revenir sur des points qui
m'apparaissent importants. Nous avons discuté, à notre dernière rencontre, comment
il est important pour nous, et particulièrement pour moi, de redonner les
lettres de noblesse à la fonction publique. Et dans ce cadre-là, je pense qu'au
lieu d'avoir une... Puis c'est tout à fait normal, c'est votre rôle d'avoir une
préoccupation par rapport aux pertes d'emploi, puis tout ça. Moi, je le
regarderais comme une opportunité parce que je considère que les gens qui vont
pouvoir travailler dans un nouvel environnement... Puis c'est ça qu'on veut
avoir, améliorer l'environnement de nos employés. C'est d'aller chercher le
talent qu'on a, mais que, des fois, on n'utilise pas de la bonne façon.
Alors, je vais être très, très ouvert à
obtenir vos suggestions, que ce soit, comme vous avez dit tout à l'heure...
J'utilise le mot «formation». Et pour moi, il est excessivement important que
vous entendiez de notre part qu'il n'y a absolument rien dans cette
documentation-là, dans ce questionnement de structures que l'on est en train de
faire, qui nous mène à des pertes d'emploi. Je veux qu'on soit très clair
là-dessus. Parce que pour nous, l'essentiel des économies vont venir du
regroupement de l'expertise d'une gouvernance différente, qui vont nous
permettre de... parce qu'on va avoir la masse critique, de regarder les
dossiers différemment avec un regroupement d'expertises, de spécialités, vont
nous permettre aussi d'avoir une masse critique plus grande pour l'information,
faire des investissements en informatique. Donc, vraiment, de questionner nos
structures pour être capable d'aller chercher tous les bénéfices de ce
regroupement-là, mais dont aucun n'est de viser à des pertes d'emploi. Puis je
veux que vous l'entendiez de moi en début de processus parce que, pour moi...
Je comprends votre préoccupation au niveau de vos membres, et c'est tout à fait
votre travail de le faire, mais je veux que vous sachiez, de notre part, que ce
n'est pas du tout dans nos objectifs. On n'est pas là.
• (17 h 30) •
Parce qu'une des raisons pour laquelle...
Puis ça me fait tellement plaisir de féliciter mon collègue de La Pinière...
17 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...vous l'entendez
de moi en début de processus parce que, pour moi, je comprends votre préoccupation
au niveau de vos membres, et c'est tout à fait votre travail de le faire, mais
je veux que vous sachiez, de notre part, que ce n'est pas du tout dans nos
objectifs. On n'est pas là. Parce qu'une des raisons pour laquelle... puis ça
me fait tellement plaisir de féliciter mon collègue de La Pinière, je l'ai
dit... une des raisons pour laquelle on recherche le modèle d'affaires qui a
été développé par la Santé au cours des dernières années, c'était justement
pour faire du regroupement où les économies venaient d'une nouvelle
gouvernance, d'une structure recomposée plutôt que dans les pertes d'emplois.
Au contraire, les gens qui vous ont précédé, dans les dernières présentations,
nous ont dit que ça a permis d'aller chercher plus de masse critique, des
experts, du regroupement de spécialités. Je ne reviendrai pas là-dessus, donc,
mais je voulais vous rassurer là-dessus, alors je pense qu'il est important.
Bon.
Pour ce qui est de fonction publique
versus hors fonction publique, quand vous me parliez, par exemple, de la
Bibliothèque nationale ou de la bibliothèque de l'Assemblée nationale, je vous
dirais qu'aujourd'hui, puis j'essaie d'être le plus proche possible du détail
du projet de loi, bien que, quand on est rendu à 222 articles, là, je ne suis
pas sûr que je les maîtrise parfaitement chacun, mais il y a beaucoup de choses
qui ne sont pas encore précisées pour nous, et c'est pour ça qu'on est à
l'écoute aujourd'hui. Alors, si aujourd'hui vous avez des suggestions à vous
faire, puis c'est un peu pour ça, tout à l'heure, que je vous demandais votre
texte, je voudrais vous... insister qu'on a encore beaucoup d'ouverture à...
puis ça va faire plaisir à mon collègue parce qu'on est au début d'un projet de
loi où on a donné les grandes lignes de notre structure, puis ça, je pense que
c'était important d'expliquer notre vision, mais, étant donné que, dans la
catégorie que j'appelle «autres services», hein, parce qu'on parle beaucoup
d'achat, on parle beaucoup d'infrastructures numériques ou technologiques, mais
tous les autres services, incluant la bibliothèque, l'impression, on a encore
beaucoup d'ouverture. On pense qu'on a déjà quelques suggestions à faire, mais
on n'a pas encore arrêté le transfert exact et quelle serait la meilleure façon
d'aller consolider l'expertise. Puis, pour moi, le plus bel exemple que j'aimerais
vous donner, c'est, par exemple, au niveau de l'impression. Quand je parle de
l'impression, l'impression des chèques, je pense qu'il n'y a personne qui va
critiquer qu'en ce moment d'avoir de l'impression qui se fait... des
impressions de chèques au CSPQ puis qui se fait à Revenu Québec, de mettre ces
gens-là ensemble, tout le monde est conscient qu'on va avoir une meilleure
masse critique, puis il va avoir des économies d'échelle. Alors, il y a des
choix qui sont peut-être plus faciles à faire, mais il y en a d'autres où on
n'a pas encore arrêté la... et c'est pour ça qu'on vous écoute. Alors, j'arrête
un peu là-dessus, mais je voulais vous rassurer sur... Il y a des choses
qu'on... Je vous dirais, les grands principes, ils sont là, mais dans la mécanique
de certains éléments, et je voudrais donner la chance à mes collègues de poser
quelques questions, mais, pour moi, je voulais vous rassurer sur quelques-uns
de ces éléments-là parce qu'on est à l'écoute de questions vous avez.
Puis je finis en disant : si il y a
des éléments qui sont critiques pour vous, puis là je parlais en termes de
formation pour vos membres, moi, je suis excessivement intéressé à en entendre
parler parce que c'est ça qu'on va vouloir faire. Les gens nous l'ont dit :
Il y a eu des bénéfices importants qui ont été créés par le regroupement au
niveau des trois groupes d'achat dont on entendait parler avant vous, puis je
voudrais qu'on donne la chance à vos membres, maintenant, d'avoir aussi cette
expertise-là ou cette formation-là qui viendrait les rendre encore... leur
travail plus intéressant. J'arrête là pour... Je ne sais pas si vous voulez
commenter là-dessus, mais, pour moi, je voulais vous... en tout cas, au moins
vous rassurer sur quelques-uns de ces éléments-là.
Mme Lamarre (Line) : On va
recevoir les autres commentaires puis je reviendrai là-dessus. Merci.
M. Dubé : Est-ce que... Peut-être,
puis je... Ma collègue, là, me dit que je peux peut-être préciser. Selon vous, parce
que je connais un peu votre bagage, puis je sais que vous avez beaucoup d'expérience,
s'il y avait une question peut-être plus générale à vous poser avec ce que je
viens de dire, selon vous, quels sont les facteurs de succès dans cette... je
dirais, la reconfiguration qu'on veut faire des deux expertises puis du
déplacement que... Quels seraient les facteurs de succès dont on devrait tenir
compte? Je disais tantôt l'information mais est-ce que vous en voyez d'autres
auxquels on devrait réfléchir au cours du début du processus où on est en ce moment?
Mme Lamarre (Line) : Bien, si
je peux me permettre... Merci. Si je peux me permettre, assurément, la
consultation et l'information. Si vous voulez que quelque chose fonctionne,
habituellement, demandez aux gens sur le terrain ce qu'ils en pensent. Ils vont
être capables de vous dire : Bien oui, ça devrait aller. Quand les
bibliothécaires nous disent : Ce n'est pas une bonne idée de nous envoyer
à BANQ, je pense qu'il faut les entendre, il faut comprendre ce qu'ils sont en
train de nous dire. Et l'information. Actuellement, il y a plein de questions
dans notre document, mais il y a beaucoup, beaucoup de questions, encore, dans
notre tête. On avait droit à 10 minutes pour en jaser; j'en aurais pris 45, ça
aurait été pas mal mieux. On n'a pas d'...
Mme Lamarre (Line) : ...je
pense qu'il faut les entendre, il faut comprendre ce qu'ils sont en train de
nous dire. Et l'information. Actuellement, il y a plein de questions, dans
notre document, mais il y a beaucoup, beaucoup de questions encore dans notre
tête. On avait droit à 10 minutes pour en jaser, j'en aurais pris 45, ça
aurait été pas mal mieux. On n'a pas d'information, et nos gens sont inquiets,
et on n'est pas capables de les rassurer parce qu'on n'a pas d'information. Pas
beaucoup d'information qui vient du CSPQ, pas beaucoup d'information sur le
projet. Vous le dites vous-mêmes, il reste beaucoup de choses à définir. Et on
est dans un projet de loi, donc j'imagine qu'il faut que ça avance, quand même.
On a beaucoup, beaucoup, beaucoup de questions, beaucoup d'insécurité. Quand il
y a des questions, il y a de l'insécurité, quand il y a de l'insécurité chez
nos membres, les syndicats deviennent frileux.
M. Dubé : Mais si je peux me
permettre, puis ça va peut-être me donner la chance... un point très important.
Comme vous savez, on était limités dans le genre d'interventions qu'on pouvait
faire avec nos employés au CSPQ tant qu'il n'y avait pas eu de dépôt officiel
du projet de loi. Parce que, d'un côté, on ne peut pas se retrouver... Parce que
j'aime bien mes collègues de l'opposition, mais s'il avait fallu qu'on discute,
qu'on commence à discuter de structures, de réorganisation avant que le projet
de loi soit posé... Je ne dis pas que mes collègues l'auraient fait, là, je ne
dis pas ça, mais peut-être certains auraient été tentés de dire qu'on voulait
faire une infraction à l'Assemblée nationale, alors on se retrouvait dans un
enjeu de qu'est-ce qu'on peut dire à nos employés versus le projet de loi.
Je l'ai répété, tout à l'heure, en introduction,
on vient juste de le déposer, le projet de loi. Alors là, on est dans cette
période-là où il est beaucoup plus possible pour nous d'aller s'asseoir avec
nos employés et de leur expliquer. Moi, j'étais... pour vous rassurer, j'étais,
pour la première fois il y a exactement 10 jours... où je suis allé
rencontrer un premier groupe d'à peu près 600 employés au CSPQ pour commencer à
expliquer, puis c'était, je pense, deux jours après le dépôt du projet de loi.
Donc, il y avait cet élément-là de respect de l'Assemblée nationale par rapport
au projet de loi. Donc, votre point sur l'information, pour moi, il est très
important.
Le deuxième, et on a mis en place... puis
peut-être que, Mme Arav, vous pouvez me confirmer, mais on a mis en place un
comité de transition, parce qu'on ne pouvait pas... C'est quand même une
organisation assez importante que l'on fait sur les trois. Ce comité de
transition là est en place, notre P.D.G. est membre de ce comité de transition
là, nous avons le P.D.G. du CSPQ, c'est ça, et on a les deux sous-ministres des
deux grands réseaux, de l'éducation et de la santé. Donc, ces gens-là,
maintenant, ont une très bonne idée de la... je dirais, de l'information qu'on
doit donner à nos membres. Puis je vous donne un exemple, nous avons, pour la
première fois, fait parvenir un sondage à tous nos employés pour leur demander
quelles étaient leurs préoccupations. Alors, on a voulu prendre, au début du
processus, une photo d'où on en était par rapport à leurs préoccupations,
exactement pour tenir compte de certains éléments que vous avez soulevés.
Alors, c'est une photo qu'on veut prendre, maintenant, parce que, vous savez,
il y a des façons de prendre ces photos-là, maintenant, beaucoup plus faciles,
il y a des... les gens peuvent le faire par voie électronique. Alors donc, je
vous dirais qu'on est très sensibles à voir l'évolution de notre communication
au cours des prochains mois, parce qu'à moins qu'on soit capables de régler le
projet de loi dans les deux prochaines semaines, on a encore quelques semaines
à travailler là-dessus.
Donc, je ne sais pas si ça répond à votre
question, mais on est très, très sensibles à écouter ce que les gens nous
disent, soit par le comité de transition soit par des sondages avec nos
employés et des communications où moi, je suis directement impliqué, pour aller
prendre le pouls de nos employés et leur expliquer la transition que l'on veut
faire. Est-ce qu'il y a d'autres éléments, selon vous, qui...
Mme Lamarre (Line) : Bien, si
je peux me permettre...
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Mme Lamarre.
Mme Lamarre (Line) : Merci.
Si je peux me permettre, vous savez, à l'intérieur de ces organisations-là, à
l'intérieur de toutes les organisations du gouvernement, il y a des syndicats, ce
sont... vous êtes une organisation syndiquée. Je trouve toujours étonnant qu'on
me dise qu'on a consulté tout le monde mais qu'on a oublié de consulter les
syndicats en chemin. Ç'aurait été facile de consulter les syndicats, de leur
demander : Quels sont... quelle est l'impression qu'ils ont du projet et
qu'est-ce qu'ils entendent de la voix de leurs membres. Parce que vous savez
que nos membres, ils nous parlent parfois plus qu'à leurs patrons, alors ça
aurait pu être intéressant, et je vous le rappelle. La prochaine fois, une
autre fois, ou peut-être un petit peu plus tard dans le projet qui est en
chemin...
M. Dubé : On n'a pas fini.
Mme Lamarre (Line) : Vous
pouvez nous interpeller à tout moment. On va se rendre disponibles, comme on
l'a fait aujourd'hui, pour venir vous parler, mais parler sérieusement de ce
qui se passe sur le terrain. Voilà.
• (17 h 40) •
M. Dubé : Alors, écoutez...
D'ailleurs, j'apprécie votre point puis, je peux vous dire, je vous ai aussi
rencontrée cette semaine sur d'autres sujets, alors, ce n'est pas la dernière
fois qu'on se voit...
Mme Lamarre (Line) :
...interpeller à tout moment. On va se rendre disponibles, comme on l'a fait aujourd'hui,
pour venir vous parler, mais parler sérieusement de ce qui se passe sur le
terrain. Voilà.
M. Dubé : Alors, écoutez... D'ailleurs,
j'apprécie votre point puis, je peux vous dire, je vous ai aussi rencontrée
cette semaine sur d'autres sujets. Alors, ce n'est pas la dernière fois qu'on
se voit, puis je prends votre commentaire en note, mais, comme je vous dis, on
avait une certaine limitation de ce qu'on pouvait discuter. Maintenant qu'on a
clarifié, puis que mes collègues de l'opposition ne peuvent pas nous reprocher
de ne pas avoir respecté l'Assemblée nationale, alors, maintenant, on peut le
faire, puis on peut avoir cette discussion-là, puis on va continuer d'avoir
cette discussion-là. C'est bon?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Il reste à votre groupe parlementaire une période de
2 min 23 s. M. le député de Beauharnois.
M.
Reid
: ...M.
le Président. Merci de votre présence aujourd'hui. En fait, vous avez... Tout
au long de votre présentation tout à l'heure, j'ai pressenti une certaine
inquiétude au niveau du changement qui s'en vient, puis vous en avez vécu par
le passé, et, bien entendu, la création du Centre d'acquisitions
gouvernementales nécessite la gestion du changement, hein? Inévitablement, on
s'en va vers ça. Vous avez parlé d'une certaine inquiétude quant à l'arrimage
des changements, de la perte d'expertise, mais moi, je... vous avez parlé communication,
et j'aimerais davantage vous entendre au niveau de la gestion du changement.
Qu'est-ce qu'on devrait faire auprès du personnel pour que ça soit un succès?
Le Président (M. Simard) :
...présidente.
Mme Lamarre (Line) : Merci.
Je vous rappelle ce que j'ai dit tantôt, tout est dans la consultation et dans
l'information, la consultation des gens, la consultation des gens qui les
représentent, donc des syndicats, et l'information qu'on est prêt à donner. Je
ne vois pas comment on peut faire ces changements-là s'il n'y a pas ça. Ça va
créer de l'inquiétude, et, je le répète, l'inquiétude, ça crée le problème.
Vous savez, le syndicat, là, on n'est pas que des défenseurs des droits, on est
aussi des acteurs au sein de l'organisation et, si on sait bien travailler avec
nous, on risque d'avoir plus d'alliés que d'ennemis.
M.
Reid
: Et
je... si vous permettez. Merci. Donc... Mais, quand on parle... puis là reviens
à la gestion du changement. Mais, oui, il y a de l'information, mais, au-delà
de ça, qu'est-ce qui pourrait être fait, parce que vous avez quand même une
expérience depuis le temps que vous êtes là, pour que ça soit quand même une
réussite? Au-delà de l'information, il y a-tu... Qu'est-ce que vous nous
conseilleriez?
M. Blanchette (Étienne) :
Bien, en fait, si je peux prendre la balle au bond, moi, je me retrouve à...
Dans plusieurs organismes, quand il y a des changements de la sorte, on a parlé
du sondage tantôt, avant que ces opérations soient lancées, il y a des comités
paritaires qui existent dans chacun des ministères. Donc, avant de lancer
l'opération, ça peut être bien, justement, de convoquer ces comités-là pour
justement qu'on puisse effectivement avoir une vue objective de comment sont
les troupes et, avec le changement qui est proposé, où on s'en va. Mais, si
l'opération est lancée, puis on n'attache pas nécessairement les acteurs
syndicaux qui vivent aussi avec les membres au quotidien cette réalité-là, ça
devient difficile.
Mme la présidente a un peu expliqué aussi
la démarche. À partir du moment qu'on a l'information puis qu'on l'a de façon
régulière, bien, ça permet de pouvoir faire des rétroactions aussi avec nos
membres à cet effet-là puis vous donner des sons de cloche, là.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. Merci. Je cède maintenant la parole au député de
La Pinière pour une période de 10 min 40 s.
M. Barrette : Merci, M. le
Président. Alors, Mme Lamarre et... qui vous accompagne, messieurs, merci
d'être là. On s'est rencontrés effectivement précédemment. Je vais réitérer ce
que je vous ai dit lorsque... privément, et je vais le redire publiquement
parce que je l'ai déjà dit, c'est clair que dans les technologies de
l'information, si on veut être compétitif, il faudrait les payer de façon
compétitive, et ce n'est pas le cas. Et je dois dire, encore aujourd'hui, que
je n'ai pas senti de volonté de la part du gouvernement de rémunérer de façon
compétitive les gens de ce secteur névralgique là. Je ne veux pas dire que les
autres secteurs ne sont pas névralgiques, mais, dans ce cas-là, on a une
problématique qui est réelle. On pourrait en faire plus à l'interne, et je vous
rejoins là-dessus.
Maintenant, j'ai bien écouté votre
présentation puis je dois vous avouer que vous avez une lecture plus fine et
détaillée que moi, ce que je lis dans le projet de loi. Puis je suis content
d'avoir votre mémoire. Et j'aurais essentiellement deux, trois questions à vous
poser. Je vais commencer par un commentaire, puis vous me corrigerez si je fais
une mauvaise lecture. Sur la question de l'achat, vous ne contestez pas le fait
qu'un achat de groupe amène des économies d'échelle.
Mme Lamarre (Line) : Non, on
ne conteste pas ça. Par contre, ça ouvre... et là je ne veux pas trop m'avancer
dans ce dossier-là, je ne suis pas une spécialiste, mais ça ouvre quand même
des bassins de fournisseurs qui ne sont peut-être pas ceux du Québec.
M. Barrette : Oui, mais, ça,
je vous répondrai que, un, vous avez raison, mais, deux, en même temps, ce
n'est pas toujours possible d'avoir des fournisseurs québécois pour certaines
fournitures.
Mme Lamarre (Line) : C'est
vrai.
M. Barrette : Quand c'est le
cas, je pense que je l'ai dit en introduction, là, je ne pense pas que... je
pense que vous n'étiez pas arrivée encore quand je l'ai dit, ça sera une
préoccupation pour nous de s'assurer que, lorsque c'est applicable, il y ait...
M. Barrette : ...mais deux en
même temps, ce n'est pas toujours possible d'avoir des fournisseurs québécois
pour certaines fournitures.
Mme Lamarre (Line) : C'est
vrai.
M. Barrette : Quand c'est le
cas, je pense, et je l'ai dit en introduction, là, je ne pense pas que... je
pense que vous n'étiez pas arrivée encore quand je l'ai dit, ça sera une
préoccupation pour nous de s'assurer que, lorsque c'est applicable, il y ait
une attention particulière à l'achat québécois. Parce que, local, je suis d'accord,
mais tout ne se fait pas localement.
Mme Lamarre (Line) : Non.
M. Barrette : Bon. Maintenant,
quand je vous écoute, là, puis je vais vous dire, je reste un peu sur mon
appétit, parce que quand je vous écoute, je comprends vos enjeux syndicaux,
dans le sens pur du terme, puis quand je dis : Pur, pur, là, ce n'est pas
un reproche, les syndicats, ils ont un rôle puis c'est bien correct, c'est
comme ça que notre démocratie fonctionne puis elle fonctionne mieux
qu'ailleurs, on va dire. Maintenant, je ne vous ai pas entendu puis j'aimerais
bien vous entendre, là, là-dessus, là, et je fais le lien avec... je boucle ma
boucle, là. Au début, je vous ai dit... je vous ai posé la question : Les
achats de groupe, vous voyez l'avantage. Je me serais attendu à ce que vous me
disiez, puis, peut-être que, là, vous allez me le dire, que, dans les éléments
ou les conséquences que vous voyez, là, puis je prends l'exemple que vous avez
pris à plusieurs reprises, là, l'impression puis la BANQ, je ne vous ai pas
entendu dire que, ça, pour nous, vu de terrain, il n'y en aura pas d'économies
d'échelle. Le ministre vous a répondu, puis je comprends sa position :
Bon, quand on va tout imprimer les chèques à la même place, il va y avoir une
économie déjà. O.K., c'est correct, je pense qu'on peut imaginer qu'il y ait
une économie d'échelle là. Mais dans tous les autres secteurs, parce que vous
avez nommé beaucoup de secteurs, je ne vous ai pas entendu nous
expliquer — parce que c'est ça que j'aimerais entendre — pourquoi
il n'y en aura pas, d'économies d'échelle. Je comprends votre inquiétude pour
ce qui est de la perturbation ou de la transformation des postes, et des unités
syndicales et des lieux, mais comme on est dans une dynamique, aussi,
d'économies d'échelle, est-ce que le problème est, d'abord et avant tout, pour
vous, syndical au sens pur du terme, là, ou il y a aussi une problématique
réelle d'économies qui n'arrivera pas? Parce que c'est ça, l'affaire. Du côté
des achats, c'est clair qu'on peut faire des gains, peut-être pas à la même
hauteur... à la hauteur estimée, mais ce n'est pas grave, je pense qu'il y a
des économies à aller faire, mais de l'autre côté, ce dont vous avez parlé, je
n'ai pas entendu de commentaire nous disant : Il n'y en aura pas, d'économies
d'échelle, ça ne sert à rien de faire ça, c'est juste du brassage de postes
pour rien. Puis là, comme je ne peux pas conclure, je vous laisse la parole,
parce que ça m'intéresse, ce que vous allez me dire.
Mme Lamarre (Line) : On a
déjà eu cette conversation-là, vous et moi.
M. Barrette : Oui, mais pas
aussi détaillée qu'aujourd'hui. Vous avez été beaucoup plus détaillée que...
Mme Lamarre (Line) : Non,
vous avez bien raison. En fait, bien oui, on est un syndicat, puis, bien oui,
notre première préoccupation, c'est les membres du syndicat et c'est ce qui
leur arrive au quotidien, le déménagement, le mouvement dans différents
endroits. Quand on prend un employé dans la fonction publique et qu'on l'envoie
à BANQ, vous savez que c'est un changement radical, les conditions d'emploi ne
sont plus les mêmes. Quand on sait que BANQ, dans les années passées, a eu énormément
de coupures de postes, difficultés budgétaires, et là on nous dit qu'on va
envoyer nos gens là, on n'est pas en train de les sécuriser.
Est-ce qu'il y aura des économies
d'échelle à envoyer le service des publications officielles à BANQ? Bien,
permettez-moi d'en douter, permettez-moi d'en douter et permettez-moi de
craindre que les problèmes financiers de la BANQ ne vont pas finir par se
retrouver dans Publications officielles du Québec ou je ne sais pas quel
autre service renvoyé là, de mémoire. Donc, ça, c'est inquiétant.
Vous me demandez de me prononcer sur les
économies d'échelle potentielles, je vous dirais, mon rôle de syndicat, il
n'est pas là. Je voudrais bien vous répondre à ça, je voudrais bien vous
dire : Il n'y en aura pas, il y a des endroits où il n'y en aura pas, c'est
évident. Défaire CSPQ pour le reconstruire en deux grandes unités différentes,
quelle sera l'économie là-dedans? Posez-moi la question, j'ai autant de points
d'interrogation que vous dans le visage, je ne suis pas certaine qu'il y a des
économies à faire là. Et, au contraire, il va falloir qu'il y ait des dépenses,
parce qu'il va falloir les payer, ces gens-là, correctement. Ça fait que je ne
vois pas où on fait des économies en défaisant tout ça.
Est-ce que c'était performant comme
c'était? On en doute aussi, il y avait des problèmes à CSPQ, on ne se le
cachera pas, des problèmes qu'il fallait corriger, des problèmes qui ont été
souvent dans les médias. Donc, est-ce que... je l'ai dit, on l'a écrit dans le
mémoire, est-ce qu'en jetant tout ça, on règle les problèmes? Je ne suis pas
certaine. Voilà.
M. Barrette : O.K. Donc, avant
de passer la parole à mon collègue, si je comprends bien, là, aujourd'hui, là,
ces économies d'échelle là, ou économies tout court, vous n'êtes pas capable de
les voir, là. Donc, c'est une restructuration, point.
Mme Lamarre (Line) : Tout à
fait.
M. Barrette : M. le Président,
si vous n'avez pas d'objection, je passerais la...
Le Président (M. Simard) :
Avec plaisir. M. le député de Nelligan.
• (17 h 50) •
M. Derraji : Merci. M. le
Président. Madame messieurs, bienvenue. Merci pour votre rapport. Dans la même
logique que mon collègue député de La Pinière, je veux vous ramener plus
sur le terrain. Donc, je ne vais pas parler de l'économie d'échelle. Vous avez
mentionné tout à l'heure...
M. Barrette : ...M. le
Président, si vous n'avez pas d'objection...
Le Président (M. Simard) :
Avec plaisir. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, M. le
Président. Madame messieurs, bienvenue. Merci pour votre rapport. Dans la même
logique que mon collègue député de La Pinière, je veux vous ramener plus
sur le terrain. Donc, je ne vais pas parler de l'économie d'échelle. Vous avez
mentionné tout à l'heure en répondant au ministre par rapport que vous
souhaitez plus de consultation. Ma question est la suivante, et je vous la pose
en tant qu'acteur, donc, vous voulez que, si j'ai bien compris, être un acteur
pour faciliter la mise en place de cette nouvelle structure. Comment le syndicat
peut être un allié aujourd'hui de cette nouvelle réorganisation?
Mme Lamarre (Line) :
Bien, vous allez avoir besoin de nous, parce que l'inquiétude des gens, il y a quelqu'un
qu'il faut la... qu'il faut qui la contrôle. Et cette inquiétude-là ne peut
être contrôlée que si on a un message à donner. Et ce message-là, il faut que d'abord,
nous, on le comprenne pour être capable de l'expliquer. Vous savez, j'ai
derrière moi des bibliothécaires qui sont assises là et qui se disent :
Demain matin, là, je vais être où, moi? Il va se passer quoi avec moi demain?
On parle des informaticiens. Il faut les payer, il faut les payer. Ah! oui? Il
faut payer les informaticiens? Les bibliothécaires qui sont là aussi, il va
falloir les payer. La mémoire du Québec est en train de s'éteindre parce qu'on
coupe les bibliothécaires, parce qu'on coupe les gens qui gardent cette
mémoire-là. Et là on transfère une partie de la mémoire avec les publications
officielles vers quelque chose qui n'est plus sous la fonction publique? Bien,
c'est... Vous avez besoin de nous pour expliquer ça à nos gens, parce que ce
n'est pas simple à comprendre présentement. Et c'est un peu dangereux.
M. Derraji : Si j'ai bien
compris entre les lignes, donc, il y a de l'insécurité auprès de vos membres.
Je repose ma question parce que tout à l'heure vous avez dit que vous aurez
besoin de 45 minutes. Nous, au début... Nous sommes au début de ce
processus. C'est quoi, les questions qui restent encore dans votre tête par
rapport à ce projet de loi? J'ai entendu les bibliothécaires, j'ai vu aussi
l'agence. Vous avez soulevé dans votre rapport l'Agence du revenu du Québec par
rapport à l'archivage, vous avez soulevé pas mal d'inquiétudes, mais s'il y a
quelque chose sur laquelle vous voulez que, nous, en tant qu'opposition, qu'on
la suit de près par rapport à l'étude article par article, ça serait quoi plus
précisément.
Mme Lamarre (Line) :
Inquiétez-vous énormément du démantèlement de l'État québécois. Inquiétez-vous
de voir des structures se former en parallèle, des structures qui pourraient,
demain matin, se retrouver dans le privé. MEI, on a transféré des gens, et
Investissement Québec. Ils ne sont plus sous la fonction publique. Alors,
inquiétez-vous. Le mouvement, il est là. Nous allons vous le rappeler.
M. Derraji : Je suis
aussi sur le projet de loi n° 27 au niveau d'Investissement Québec. Donc,
j'ai de l'écho. Mais au-delà du démantèlement de l'État, moi, ce qui
m'intéresse dans toute cette histoire, et le ministre aussi, c'est, oui, on est
en train de réformer, on est dans un projet de loi, mais on a besoin de ce
monde pour collaborer, pour travailler, pour le réussir. Les drapeaux que vous
soulevez, je ne veux pas dire que juste il y a un seul drapeau, là, mais il y a
des drapeaux que vous soulevez... Je ne veux pas revenir à la question de
l'économie d'échelle parce que c'est l'essence même de ce projet, mais on parle
aussi de la gestion de changement à Investissement Québec, si je peux aussi
réamener ça sur la table. Encore une fois vos membres, et avec l'idée de
l'économie d'échelle, le changement, comment ils vont le vivre avec la nouvelle
structure?
Mme Lamarre (Line) :
Bonne question. Vous savez, nos membres, ce qu'ils veulent, là, c'est faire
leur travail quotidien. Nos membres, ils sont affairés à faire un travail, et
je le disais en entrée de jeu, hein, qui est dans l'ombre. Tous les jours, ils
brassent du papier. Ce papier-là qui finit par donner des politiques qui se
mettent en oeuvre et qui font fonctionner l'État québécois. Nos membres, ce
qu'ils veulent, c'est qu'on donne... qu'on leur donne les moyens de bien faire
leur travail et qu'on les reconnaisse dans le travail qu'ils font. Les reconnaître,
ça veut dire les payer, ça.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, Mme la présidente. Je cède maintenant la parole au député de
Rosemont.
M. Marissal : Merci, M.
le Président. Madame messieurs, vous avez parlé tout à l'heure d'un important
mouvement de personnel à venir. Vous n'avez pas chiffré. Du moins, je l'ai
manqué si vous l'avez fait. Pouvez-vous chiffrer, approximativement, là, je
n'ai pas besoin à une personne près, là, le mouvement de personnel que
disiez... dites craindre, pardon?
M. Blanchette (Étienne) :
Bien, en fait, il y a des organismes comme Publications Québec. L'annonce et
l'ensemble de la démarche, là, qui est proposée crée des vents d'insécurité et,
forcément, par le mouvement de personnel qui existe dans la fonction publique,
il y a des gens qui se magasinent des places présentement. Présentement, ce qui
se passe, les gestionnaires sont en train de, par individu, de définir telle,
telle personne s'en va à tel organisme et d'autres à d'autres. Donc, à partir de
ce moment-là, c'est ce qu'on disait un peu au départ, la communication avec les
instances locales syndicales, c'est flou. On n'a pas l'ensemble de
l'information des gens qui vont être acheminés. On parle de la BANQ, mais à
l'intérieur du projet de loi, de notre compréhension, il n'y a rien de libellé
encore à cet effet-là. Donc, c'est difficile de pouvoir...
M. Blanchette (Étienne) : …la communication
avec les instances locales syndicales, c'est flou, on n'a pas l'ensemble de
l'information des gens qui vont être acheminés, on va… On parle de la BANQ,
mais à l'intérieur du projet de loi, de notre compréhension, il n'y a rien de
libellé encore à cet effet-là. Donc, c'est difficile de pouvoir identifier les
gens, mais…
M. Marissal : Une idée, M.
Blanchette, juste une idée. Je n'ai pas beaucoup de temps, je m'excuse de vous
presser, là, mais, «ballpark figure», en latin, là, vous êtes…
Mme Lamarre (Line) : On n'a
pas de chiffre.
M. Blanchette (Étienne) : On
n'a pas de chiffre. Je voudrais bien…
Mme Lamarre (Line) : On n'a
pas de chiffre exact. On ne sait pas combien de gens vont s'en aller à droite
ou à gauche… pas capable de répondre à cette question.
M. Marissal : O.K. Par
ailleurs, d'entrée de jeu, tout à l'heure, le ministre vous a dit apprécier
votre contribution, puis il vous a dit aussi de ne pas trop vous en faire, que
tout allait bien aller. On a entendu le même discours de son collègue
d'Économie aussi à un autre syndicat et au vôtre je crois. J'ai un peu néanmoins
l'impression que vous êtes un peu comme des poulets devant le colonel Sanders
qui leur dirait de ne pas trop s'inquiéter, excusez l'image. Quel est votre
degré de confiance, quand vous entendez le président du Conseil du trésor ou le
ministre de l'Économie, mais dans ce cas-ci, le président du Conseil du trésor
vous tenir de tels propos?
Mme Lamarre (Line) : Vous
savez, de façon générale, là, dans la vie, là, je prétends la bonne foi de tout
le monde. Je vais continuer à travailler comme ça et à penser ça. Maintenant,
on verra, après le travail fait, ce que ça donnera. Pour le moment, on a des
questions, on a entendu des réponses. Je prétends la… je présume à la bonne foi
de tout le monde et je vais rester là-dessus pour le moment. On demandera des
comptes quand les comptes arriveront.
Le Président (M. Simard) : Merci,
Mme la présidente. M. le député René-Lévesque.
M. Ouellet : Merci beaucoup.
Donc, à mon tour de vous saluer. Pour être très pragmatique et bien comprendre…
présentement, il y a des employés qui se verront l'opportunité offerte d'aller
travailler ailleurs, dans d'autres conditions. Si ces employés-là ne veulent
pas, est-ce que, un, ils peuvent rester dans la fonction publique,
présentement?
Mme Lamarre (Line) : Bonne
question.
M. Ouellet : S'ils le
décident, d'y aller, mais qu'après un an, selon les promesses ou les
engagements, ça ne se réalise pas, puis qu'il y a eu effectivement des
changements personnels suite à ce changement d'emploi là, est-ce qu'ils vont
pouvoir revenir dans l'emploi et si oui, sur une période de combien de temps
c'est possible?
Mme Lamarre (Line) : On n'a
pas de réponse à ça non plus.
M. Ouellet : Vous faites
mention des employés temporaires. Je suis temporaire présentement dans la fonction
publique, je pourrais être transféré temporaire dans la nouvelle entité, mais
je n'ai pas de droit de retour. Donc, je pourrais être temporaire, mais avoir
une job temporaire quand même, avec une possibilité de permanence, mais je m'en
viens dans l'autre organisation, j'arrive là, et après avoir étudié toutes les
économies possibles, finalement, on coupe le… on ne confirme pas le poste de
façon permanente, donc je perds mon poste temporaire du côté… Donc, ça, je
présume aussi… c'est pour ça que vous demandez qu'il y ait au moins,
minimalement, cette protection-là du salarié temporaire entre l'état actuel et
l'état futur?
Mme Lamarre (Line) : Oui. Et
c'est ce qu'on craint énormément vers la BANQ, parce qu'il n'y a pas de
stabilité d'emploi beaucoup, à la BANQ, c'est un des combats qu'on mène
actuellement. C'est moins vrai au niveau d'ARQ, parce que là, on est très en
embauche, donc il y a des chances qu'ils puissent bouger à l'intérieur de
l'ARQ. Mais pour les autres, on ne le sait pas encore, on ne sait pas comment
ils vont être constitués.
Une voix
: …
M. Ouellet : Oui. Sans
rentrer dans les détails, je crois comprendre qu'il peut se vivre peut-être de
la détresse dans votre organisation présentement, même psychologique. Est-ce
que vous êtes en mesure de nous dire qu'il y a déjà des employés qui ont
consulté le programme d'aide aux employés devant cette détresse-là, est-ce que
c'est quelque chose qui vous a été mentionné? Ou…
Mme Lamarre (Line) : Pas
actuellement encore, mais on sent la nervosité des gens. Puis je vous répète,
là, il y a des gens qui se sont déplacés pour venir entendre aujourd'hui ce
qu'on allait dire pour défendre leur emploi, là. Dites-moi que ces gens-là ne
sont pas inquiets.
Une voix
: …
Le Président (M. Simard) : 20
secondes, cher collègue.
M. Ouellet : Écoutez, merci.
On aura encore d'autres discussions à venir sur le projet de loi. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Alors, Mme Lamarre, M. Blanchette, M. Dean, merci beaucoup pour la qualité de
votre exposé. Sur ce, notre… J'ajourne nos travaux jusqu'au 24 octobre, date à
laquelle nous allons poursuivre notre mandat. Bonne soirée à tous.
(Fin de la séance à 17 h 59)