Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
jeudi 31 octobre 2019
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Vol. 45 N° 41
Étude détaillée du projet de loi n° 38, Loi modifiant certaines lois instituant des régimes de retraite du secteur public
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Intervenants par tranches d'heure
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Simard, Jean-François
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Dubé, Christian
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Simard, Jean-François
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Barrette, Gaétan
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Nichols, Marie-Claude
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Dubé, Christian
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Asselin, Mario
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Thouin, Louis-Charles
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Émond, Jean-Bernard
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Foster, Émilie
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Reid, Claude
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Chassin, Youri
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Simard, Jean-François
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Barrette, Gaétan
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Dubé, Christian
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Nichols, Marie-Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Émond, Jean-Bernard
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Foster, Émilie
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Chassin, Youri
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Asselin, Mario
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Reid, Claude
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Barrette, Gaétan
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Dubé, Christian
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Simard, Jean-François
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Barrette, Gaétan
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Simard, Jean-François
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Dubé, Christian
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Nichols, Marie-Claude
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Simard, Jean-François
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Barrette, Gaétan
12 h (version révisée)
(Douze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Simard) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Bienvenue à tous. Je constate que nous avons
le quorum.
Comme vous le savez, la commission est
réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 38, Loi
modifiant certaines lois instituant des régimes de retraite du secteur public.
Mme la secrétaire, y aurait-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Alors, M. Derraji (Nelligan) est remplacé par Mme Nichols
(Vaudreuil).
Remarques préliminaires
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, évidemment, comme vous le savez, nous débutons l'étude de ce projet
de loi par des remarques préliminaires. M. le ministre, à vous la parole pour
une période de 20 minutes au maximum.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, rebonjour,
M. le Président, très heureux de vous revoir. Et j'aimerais aussi saluer mes collègues
députés, que nous avons l'occasion de travailler ensemble assez régulièrement
ces temps-ci. C'est toujours un plaisir. Mais j'aimerais ça aussi saluer le
personnel du Secrétariat du Conseil du trésor qui est avec nous aujourd'hui,
là. J'apprends à connaître d'autres personnes du Conseil du trésor et j'apprécie
beaucoup l'appui dans la préparation de cet important projet de loi là.
Le projet de loi, aujourd'hui, le projet
de loi n° 38, dont nous allons procéder à l'étude détaillée, modifie... en
fait, la loi modifie certaines lois qui instituent les régimes de retraite du secteur
public. Le projet de loi propose diverses modifications à certains régimes de
retraite qui sont applicables aux employés de l'État. Et il importe de
mentionner qu'il s'inscrit dans les activités courantes du Secrétariat du
Conseil du trésor en matière de retraite. Puisque les régimes de retraite des
employés du secteur public sont enchâssés dans des lois, toute modification
nécessite l'approbation d'un projet de loi, ainsi des projets de loi qui sont
présentés pour, selon le cas, procéder à des ajustements techniques, mettre à
jour certaines dispositions ou donner suite à des ententes avec des
associations de cadres ou d'employés.
Donc, le projet de loi propose des modifications
nécessaires pour reconduire les dispositions de dérogation à la Charte
canadienne des droits et libertés. En effet, certains régimes de retraite qui
sont offerts aux employés de l'État prévoient certaines dispositions de
dérogation à la Charte canadienne, et je les nomme ici, soit le Régime de
retraite des enseignants, on réfère au RRE, le Régime de retraite des
fonctionnaires, le RRF, le Régime de retraite de certains enseignants, donc le
RRCE, le régime des employés du gouvernement et des organismes publics, que
l'on connaît bien sous la terminologie du RREGOP, et le régime de retraite
d'encadrement, le RRPE.
• (12 h 30) •
Le projet de loi propose aussi
d'introduire dans la Loi sur le RRPE une habilitation afin de donner le pouvoir
au gouvernement de prévoir des modalités particulières de retour au travail par
voie réglementaire pour les retraités du RRPE qui font le choix de ne pas
participer au régime lorsqu'ils reviennent occuper un emploi dans le secteur public.
Le RRPE est le régime de retraite offert aux cadres et aux employés non
syndicables des secteurs de la <fonction publique...
>
12 h 30 (version révisée)
<12223
M. Dubé :
...voie réglementaire pour les retraités du RRPE qui font le choix de ne pas
participer au régime lorsqu'ils reviennent occuper un emploi dans le secteur
public. Le RRPE est le régime de retraite offert aux cadres et aux employés non
syndicables des secteurs de la >fonction publique, de la santé et des
services sociaux, des commissions scolaires, des collèges et de plusieurs
organismes gouvernementaux. Il importe donc de rappeler que les dispositions
des régimes de retraite font l'objet de discussions en continu avec les
associations représentant les employés. Ce sont le fruit de ces consultations
et de ces ententes qui mènent à des modifications et à l'évolution des
dispositions des régimes de retraite.
En terminant, M. le Président, c'est avec
enthousiasme que nous débutons aujourd'hui l'étude du projet de loi n° 38,
et il me fera plaisir de collaborer, comme à l'habitude, avec mes collègues
dans cet exercice. Cela conclut mon introduction. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Merci beaucoup à vous, M. le président du Conseil du trésor. Je cède
maintenant la parole au porte-parole de l'opposition officielle, le député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : À mon tour
de saluer d'abord les gens qui m'accompagnent, la députée de Vaudreuil et mon
équipe, évidemment, ma grosse équipe, ainsi que le président du Conseil du
trésor.
Je balaie du regard l'équipe qui
accompagne le président du Conseil du trésor pour rapidement tenter de voir qui
sera la personne de compétence juridique. Voilà, c'est bon, c'est fait. Il est
possible que nous ayons à converser si, évidemment, le président du Conseil du
trésor le permet. Puis je ne lui demande pas de le permettre tout de suite, il
y a des chances que ça arrive.
Alors, chers collègues du gouvernement,
qu'on se connaît maintenant, puis ils sont habitués à la façon dont j'ai de
procéder, alors qui... oui, oui, oui, qui est toujours très...
Une voix
: ...
M. Barrette : M. le
Président?
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M. Barrette :
Permettez-moi de m'excuser, c'est vrai que c'est une grave erreur, ainsi que le
secrétaire puis tout le monde, oui, oui.
Alors, bon, c'est un projet de loi,
évidemment, là, qui a son importance. Hier, lorsqu'il y a eu l'adoption de
principe, le président du Conseil du trésor, le ministre, a fait un certain
nombre de commentaires qui m'ont surpris, pas négativement nécessairement, mais
qui m'ont surpris dans la portée... pas la portée, mais dans l'historique qui
nous amène à ce projet de loi là. Alors, j'aurai un certain nombre de questions
à poser à cet égard-là.
Et le ministre ne nous l'a pas dit
aujourd'hui, mais on a retenu, à l'adoption du principe, que le projet de loi
était composé de deux portions. Il ne l'a pas dit comme ça dans l'instant, mais
ça revenait à ça, là, qu'on a tous compris qu'il y avait la partie de
dérogation à certaines dispositions de la charte des droits et il y avait une
partie qui traitait... qui va traiter de modalités de retour… du moins la
possibilité de déterminer ou d'établir des règles de retour au travail pour une
certaine catégorie d'employés de l'État. Et, comme je l'ai dit moi-même dans
mon allocution, qui a peut-être été relayée au président du Conseil du trésor,
c'est cette partie-là qui va certainement m'intéresser le plus.
Je ferai un ou deux commentaires
introductifs, ici, qui reprennent ce que le président du Conseil du trésor a
dit. Alors, le législateur a prévu que, pour les retraites, ça ne se faisait
pas par règlement, n'est-ce pas, mais ça se faisait par des lois quand arrive
ce genre de chose là. C'est la chose que j'ai reprochée, à date, à tous les
projets de loi que j'ai eu à étudier, je n'en ai pas eu 50, mais, à chaque
fois, il y a une tendance, et, si la tendance se maintient, ça va durer encore
trois ans, on a beaucoup de projets de loi qui ont des concepts, là, qui sont
écrits dans les articles de loi, mais tout ce qui est actif, tout ce qui est
une action qui en découle, c'est toujours dans le règlement, puis on ne le voit
pas. Et là, ici, c'est intéressant parce que, pour ces éléments-là qui,
manifestement, ont une importance qui est plus cruciale, il faut une loi pour
les changer. C'est un commentaire comme ça, juste pour montrer que, quand on
met des choses dans une loi, ça a un poids qui est plus grand. Et, quand on les
met dans une loi, bien, des fois, il faut une loi pour changer la loi, et il y
a donc un intérêt à faire en sorte que ça existe. Il y a donc une légitimité à
critiquer le fait que tous les éléments opérants d'une loi, lorsqu'ils se
retrouvent dans des règlements, en quelque part, il y a un déni de démocratie,
en ce qui me concerne, en ce qui concerne la vie parlementaire. Alors, ici, je
constate qu'il y a des éléments qui vont aller dans les règlements, puis là je
dirais que, ça, on peut en débattre. La question, ici, du débat est de pouvoir avoir
la possibilité d'échanger sur la chose pour s'assurer qu'il n'y ait pas de
trous, et ça, ça m'apparaît tout à fait légitime de la part des parlementaires.
Sur la question de modalités de retour au
travail pour une <personne qui...
M. Barrette : ...on
peut en débattre. La
question, ici, du débat est de pouvoir avoir la
possibilité
d'échanger sur la chose pour s'assurer
qu'il n'y ait pas de trous, et
ça, ça m'apparaît
tout à fait légitime
de la part des
parlementaires.
Sur la question de modalités de retour
au travail pour une >personne qui ne participera pas à un régime de
retraite, ça m'apparaît technique, mais ça peut se débattre. Il y a une
certaine flexibilité là-dedans. Mais je renchéris sur le fait que, quand c'est
important, c'est dans la loi et, quand ça ne l'est pas, bien... quand
l'important n'est pas dans la loi, c'est un petit peu décevant.
Ceci dit, on va travailler dans la plus
grande collaboration et la plus grande, je dirais, finesse — tiens,
on va dire ça comme ça — dans la compréhension du projet de loi et
les questions qu'on aura à se poser et
que maître… qui... là, je vois que vous êtes au... régulier, aujourd'hui, d'après
ce que je peux voir, ne vous surprenez pas des questions d'ordre juridique que
je vais poser, je pratique régulièrement illégalement le droit, mais ça me
distrait beaucoup. Voilà.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de La Pinière. Y aurait-il d'autres remarques
préliminaires que l'un ou l'autre des collègues souhaitaient formuler? Mme la
députée de Vaudreuil?
Mme Nichols : Non. Mon
collègue est responsable du dossier.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Ça va? Donc, nous en sommes rendus à l'étape des motions
préliminaires. Est-ce qu'il y aurait des motions préliminaires que l'un ou
l'autre d'entre vous souhaitaient nous déposer? S'il n'y a pas de motion
préliminaire, nous en sommes donc rendus... Oui?
M. Barrette : ...en vertu
de... à moins que vous ne m'indiquiez le contraire.
Le Président (M. Simard) :
Je vous en prie.
M. Barrette : Alors,
conformément à l'article 245 de notre règlement, je demande que le projet
de loi soit étudié article par article, alinéa par alinéa, paragraphe par
paragraphe.
Étude détaillée
Le Président (M. Simard) :
Très bien, M. le député. Nous allons donc procéder de cette manière. Donc, nous
allons entrer dans l'étude détaillée par l'article 1. M. le ministre, à
vous la parole. Auriez-vous l'amabilité d'abord de nous lire l'article et
ensuite, éventuellement, de nous l'expliquer?
M. Dubé : Bien, avec
plaisir, M. le Président. Puis, encore une fois, j'apprécie les commentaires de
mon collègue et son ouverture dans la réalisation d'être agiles et efficaces
dans la lecture article par article.
Alors, le premier article, M. le
Président, se lirait comme suit : Le deuxième alinéa de l'article 62
de la Loi sur le régime de retraite de certains enseignants
(chapitre R-9.1) est édicté de nouveau et, en conséquence, se lit comme
suit :
«Elles ont effet indépendamment des
dispositions de l'article 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B
de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du recueil des Lois du Parlement du
Royaume-Uni pour l'année 1982).»
Je pense que je voudrais rajouter quelques
commentaires sur cet article premier là. En fait, le projet de loi propose,
comme nous l'avons mentionné, de reconduire des dispositions de dérogation à la
Charte canadienne des droits et libertés qui figurent parmi les cinq régimes de
retraite du secteur public, puisque ces dispositions viennent à échéance le
31 décembre 2019. En effet, le paragraphe 3° de l'article 33 de
la Charte canadienne précise qu'une déclaration de dérogation d'une législature
cesse d'avoir effet à la date qui est précitée ou au plus tard cinq ans après
son entrée en vigueur. Les dernières déclarations de dérogation ont été
effectuées dans le cadre de la loi n° 11 de 2014 et
sont entrées en vigueur le 1er janvier 2015.
Donc, le présent article du projet de loi
propose de reconduire la dérogation pour la Loi sur le régime de retraite de
certains enseignants.
Soulignons que les articles 2, 3, 4
et l'article 9 du présent projet de loi proposent également de reconduire
les dérogations à la Charte canadienne respectivement pour la Loi sur le régime
de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics, la Loi sur
le régime de retraite des enseignants, la Loi sur le régime de retraite des
fonctionnaires et la Loi sur le régime de retraite du personnel d'encadrement.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le ministre. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui, M. le
Président. Simplement, là… parce que, là, il y a beaucoup d'éléments qui m'ont
étonné là-dessus. Ils ne m'étonnent pas aujourd'hui, ils m'ont étonné hier dans
l'allocution du président du Conseil du trésor, qui a expliqué un peu à qui ça
s'adressait. Alors, est-ce que le ministre peut nous expliquer exactement à qui
et depuis quand cette situation-là s'applique et pourquoi?
• (12 h 40) •
M. Dubé : Bien, écoutez,
j'ai mentionné... si vous me permettez, M. le député de La Pinière
puis M. le Président, j'ai bien expliqué que ce n'est pas la première fois
qu'on demande de reconduire ces différents <articles là...
M. Barrette : ...
situation-là s'applique et pourquoi?
M. Dubé : Bien,
écoutez, j'ai mentionné... si vous me permettez, M. le député de La
Pinière puis M. le Président, j'ai bien expliqué que ce n'est pas la première
fois qu'on demande de reconduire ces différents >articles là, étant
donné la pérennité de ces dispositions-là, qui doivent être renouvelées aux
cinq ans. Je vous mentionnerais l'importance de ne pas déroger à la Charte
canadienne, donc de bien respecter ça, ici.
Alors, mon point est le suivant, les... par
exemple, en 1986, ces lois-là... ces dispositions ont été reconduites par les
différents gouvernements, dont vous avez fait partie, M. le député de La Pinière :
par exemple, en 2014, le chapitre 11, qui a été présenté par... et là je vais
nommer son nom, là, sans faire d'erreur, par le président du Conseil du trésor,
à l'époque, là, M. Martin Coiteux; en 2009, même chose, le chapitre 56,
qui avait été présenté par Mme Gagnon-Tremblay; en 2004, le chapitre 39,
présenté par Mme Jérôme-Forget — puis vous voyez la continuité
du cinq ans, là, c'est toujours le même cinq ans qui revient; en 2001, le
chapitre 31, qui a été présenté par M. Sylvain Simard; en 1996, le
chapitre 10, qui a été présenté par M. Paul Bégin; et, en 1991, le
chapitre 14, présenté par Daniel Johnson.
Donc, j'espère que cela répond à votre
question. Non seulement c'est la même applicabilité aux mêmes régimes de
retraite, mais ce que nous demandons de faire avec l'article 1, c'est de
s'assurer qu'il y a continuité, pour un autre cinq ans, aux dispositions de la Charte
canadienne.
M. Barrette : J'ai dû mal
exprimer parce que ce n'était pas ce que je recherchais. J'ai compris qu'il y
avait une mesure qui, par la loi, exigeait une loi qui la reconduisait à tous
les cinq ans. Ça, j'ai compris, bon, alors il n'y aura pas d'autres questions
sur ça, là, c'est la même affaire aux cinq ans.
Maintenant, M. le Président, ce que je
souhaite, là, comprendre, c'est... On parle ici, dans l'article 1, dans...
On ne parle même pas de... oui, dans le premier alinéa, parce qu'on est dans le
premier alinéa, on parle du régime de... la Loi sur le régime de retraite de
certains enseignants. C'est quoi, ça, «certains enseignants»? Et quel lien
doit-on faire avec la charte des droits, au deuxième alinéa? Je suis allé voir
la charte des droits, là, puis c'est assez difficile de voir le lien, comme ça,
spontanément.
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre.
M. Dubé : Alors, le...
C'est pour ça qu'hier dans ma présentation, puis je l'ai refait ce matin... Le Régime
de retraite de certains enseignants, on réfère souvent à l'acronyme, le RRCE.
Alors, chacun de ces régimes de retraite là doit être mentionné spécifiquement,
parce qu'il y a certains de ces régimes de retraite là qui avaient les
bénéfices, dans ces années-là, d'avoir une dérogation à la charte, à moins que
je me trompe, et qu'aujourd'hui, par exemple, ont dû être regroupés avec
d'autres régimes, ce qui est le cas ici, je crois, du RRCE. Et donc c'est pour
ça qu'on doit dénominer chacun des... Alors, tout à l'heure, quand on regardera
les articles 2, les articles 3, les articles 4, on reviendra sur
chacun de ces différents régimes de retraite là.
Donc, pour répondre à votre question, le Régime
de retraite de certains enseignants, c'est le RRCE. Et, en résumé, en résumé,
pour peut-être être encore plus pratique à votre très bonne question, les
ex-enseignants religieux... puis là je vais lire un texte, là, ici, pour bien
répondre à votre question : «Les ex-enseignants religieux sécularisés
avant ou après 1965 bénéficient de droits, en matière de rachat, au RRCE.»
Alors, quant aux enseignants religieux, ils n'ont jamais eu la possibilité de
racheter ces années antérieures à 1965. Donc, j'espère que cela répond à votre
question.
M. Barrette :
Approximativement.
M. Dubé : Très bien.
M. Barrette : C'est ça,
M. le Président, je veux comprendre, parce que je pense que vous allez être
d'accord et le ministre va être d'accord que, dans le premier alinéa, là, c'est
loin d'être clair que c'est ça.
M. Dubé : Si vous voulez,
M. le député... M. le Président, je pourrais demander, avec votre autorisation,
à M. Ugo Chaillez de commenter ou de compléter la réponse, si vous
préférez avoir plus de détails.
M. Barrette : Ah! bien,
M. le Président, quel plaisir, déjà.
M. Dubé : Bien, voilà.
M. Barrette : Puis je ne
l'ai même pas demandé. C'est quand même extraordinaire.
M. Dubé : Bien, je vous
l'offre, je vous l'offre.
Le Président (M. Simard) :
Mais moi, je vais demander quelque chose, par exemple, le consentement, pour
qu'on puisse procéder.
M. Barrette : Ah! bien,
je consens. Vous savez qu'une offre comme ça, je ne la refuserai jamais.
Le Président (M. Simard) :
Super. Alors, cher monsieur, auriez-vous l'amabilité, pour les fins de la
rédaction de nos travaux, de nos journaux, de vous présenter?
M. Chaillez (Ugo) : Oui,
bien sûr. Ugo Chaillez, avocat à la Direction des affaires juridiques du
Secrétariat du Conseil du trésor.
Alors, le Régime de retraite de <certains...
M. Barrette : ...une
offre comme ça, je ne la refuserai
jamais.
Le Président (M. Simard) :
Super. Alors, cher monsieur, auriez-vous l'amabilité, pour les fins de la
rédaction de nos travaux, de nos journaux, de vous présenter?
M. Chaillez (Ugo) :
Oui, bien sûr. Ugo Chaillez, avocat à la Direction des affaires juridiques
du Secrétariat du Conseil du trésor.
Alors, le Régime de retraite de >certains
enseignants est un régime un peu particulier. C'est un régime qui palliait, en
quelque sorte, un petit trou qu'il y avait dans le système des régimes de
retraite, en ce sens où, le président du Conseil du trésor l'a dit, avant 1965,
les enseignants religieux ne pouvaient pas participer à aucun régime de
retraite. Pourquoi? Parce que ces personnes-là bénéficiaient de la protection
de l'Église pour leurs vieux jours. Mais, si cet enseignant religieux
devient... revient... va, plutôt, dans la vie civile, alors il perd la
protection de l'Église et il n'avait pas de régime de retraite qui lui était
offert. Donc, le Régime de retraite de certains enseignants a permis à ces
gens, à ces personnes-là, de pouvoir racheter du service. Avant 1965, ils
étaient religieux, mais ils ont pu acheter cette période-là et ainsi bénéficier
d'un régime de retraite. Donc, c'était un droit qui était offert seulement aux
anciens religieux et c'était un droit qui n'était pas offert aux religieux.
Donc, il y a une différence entre les deux, et c'est pourquoi il y a une
dérogation à la charte.
Également, le Régime de retraite de
certains enseignants prévoit des critères d'admissibilité à la retraite qui
sont différents…
M. Barrette : On va juste
arrêter là parce que ça va me mélanger, si vous me permettez de vous
interrompre, M. le Président, là… pas vous, mais Me Chaillez. Le ministre,
là, quand il a parlé, il a parlé que ça s'adressait aux ex-enseignants
religieux sécularisés avant et après 1965. Mais de la manière,
Me Chaillez, que vous l'exprimez, c'est comme si c'était avant 1965. Y
a-tu deux cas de figure?
M. Chaillez (Ugo) : Oui,
les droits de rachat ont varié au fil du temps. Donc, ceux qui se sont
sécularisés avant et après 1965 avaient des droits différents au sens du régime
de retraite.
Mme Nichols : Jusque...
M. Barrette : ...
Mme Nichols : Je
m'excuse.
Le Président (M. Simard) :
Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Jusqu'en
1986, parce que je comprends que le RRCE est entré en vigueur en 1986, donc...
J'ai un non puis un oui.
M. Chaillez (Ugo) :
Effectivement, le régime de retraite a été créé en 1986, et c'est un régime qui
est vraiment extraterrestre, qui est un peu particulier parce qu'on rachète des
années antérieures à la participation au régime, alors que, dans les cas
classiques des régimes de retraite comme le RREGOP, par exemple, on rachète les
années pendant lesquelles, par exemple, on était en congé sans solde, mais on
déjà avait un lien d'emploi, alors que le RRCE a été créé spécifiquement, en
1986, pour pallier ce genre de situation là et permettre d'offrir un régime de
retraite à ceux qui n'en bénéficiaient pas à l'égard des années qu'ils ont
travaillés dans le passé.
M. Barrette : O.K. Ça va?
Mme Nichols : Oui.
M. Barrette : Donc, à
partir de... en 1986, a commencé cette affaire-là. Le point de référence était
1965?
M. Chaillez (Ugo) :
Effectivement. Donc, ça...
M. Barrette : Peut-être,
peut-être, M. le Président, que je ne suis pas vite, ça arrive, parce que des
fois les travaux parlementaires peuvent être endormants — mais pas
les nôtres, naturellement — mais c'est quoi, la frontière en 1965?
M. Chaillez (Ugo) : En 1965,
on est passés d'un régime de retraite qui était prévu dans la Loi sur
l'instruction publique et, à partir de 1965, il y a eu la création d'un régime
de retraite qui s'appelle... celui... le Régime de retraite des enseignants. Et
ce moment-là, ce transfert-là a marqué une différence dans les droits des
personnes qui pouvaient racheter ou pas.
M. Barrette : Donc, le
pouvoir de rachat a commencé en 1965.
M. Chaillez (Ugo) : En
application du Régime de retraite des enseignants, oui.
M. Barrette : Bon, et il
n'y a aucun rapport avec 1986.
M. Chaillez (Ugo) : Non,
mais étant donné qu'il y avait des droits de retraite qui étaient différents,
parce qu'en 1965 ce n'était pas... ils ne pouvaient pas racheter certaines
années avec le même bénéfice que le RRCE, qui fait l'objet de l'article 1,
ici, donc le RRCE est venu compléter ce moment-là.
M. Barrette : O.K., qui,
lui, est arrivé en 1986.
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
M. Barrette : O.K., parfait.
Alors, ça, ça veut dire qu'aujourd'hui n'importe quel enseignant avec la même,
entre guillemets, ancienneté de cotisation va avoir accès aux mêmes bénéfices,
s'il les a rachetés, là.
M. Chaillez (Ugo) : S'il
les a rachetés, oui, parce qu'effectivement ça prend un geste de la part du
participant, soit de débourser un montant d'argent pour pouvoir racheter une
période et ainsi avoir un bénéfice au sens du régime de retraite.
M. Barrette : O.K., c'est
bon. Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres enseignants dans les «certains
enseignants»? C'est large, «certains enseignants», là.
• (12 h 50) •
M. Chaillez (Ugo) : Oui,
bien, c'est le <titre...
M. Chaillez (Ugo) :
...soit de débourser un montant
d'argent pour pouvoir racheter une
période et ainsi avoir un bénéfice au sens du régime de retraite.
M. Barrette :
O.K.,
c'est bon.
Maintenant,
est-ce qu'il y a d'autres enseignants dans
les «certains enseignants»? C'est large, «certains enseignants», là.
M. Chaillez (Ugo) :
Oui, bien, c'est le >titre de la loi. On peut penser aussi aux
enseignantes. Alors, les enseignantes avaient des critères d'admissibilité à la
retraite qui étaient différents de celui des hommes. Donc, les femmes étaient
favorisées, alors, dans certains cas, elles pouvaient accéder à une retraite
sans pénalité plus rapidement qu'un confrère homme. Alors, ça a été fait comme
ça. Il y a le contexte social, parce que semble-t-il qu'à l'époque une femme
pouvait être obligée de démissionner en cas de mariage, donc elle cumulait
moins de temps, au sens du régime de retraite, et le Régime de retraite de
certains enseignants a été bâti de façon à avantager la femme, étant donné le
contexte social.
M. Barrette : Par
curiosité, ça concerne combien de personnes, là, cet article-là?
M. Chaillez (Ugo) : Une
quinzaine.
M. Barrette : Une
quinzaine, hein? Parce que, la vie étant ce qu'elle est, à un moment donné,
vous ne la reconduirez plus, cette...
M. Chaillez (Ugo) :
C'est bien possible.
M. Barrette : Oui, c'est
même garanti.
M. Dubé : ...la dernière
fois que ça a été reconduit, il y avait 27 personnes dans le régime.
M. Barrette : 27. Là, on
est rendus à 15.
M. Dubé : On est rendus à
15, oui.
M. Barrette : Puis
l'arbre...
Une voix
: ...
M. Barrette : Oui, pas
l'arbre de vie, là, mais c'est ... oui, oui, le...
M. Dubé : La cloche du
vieillissement de la population est en train d'adresser une partie de l'enjeu.
M. Barrette : Oui, ça va
s'accélérer. O.K., très bien, oui… La pyramide des âges, c'est ce que je
cherchais.
Bon, maintenant, là, Me Chaillez, là,
là, vous allez m'éclairer, là. Je suis allé voir… moi, là, je suis allé le
voir, je suis allé voir pour le deuxième... Bien, on va finir... on peut
faire... Ça ne vous dérange, M. le Président, si on va d'un alinéa à l'autre,
là?
Une voix : Pas du tout.
M. Barrette : Alors là,
je suis allé chercher... J'ai fait une chose que je n'ai jamais faite, je suis
allé trouver l'article 15 de la Loi constitutionnelle de 1982, document
que l'on consulte à tous les matins, naturellement, et je suis allé voir ça,
puis là je n'ai pas compris pourquoi qu'on avait besoin d'une disposition
dérogatoire par rapport à... Je n'ai peut-être pas été voir le bon article 15,
là. Pouvez-vous m'indiquer, l'article 15, au cas où, là?
M. Chaillez (Ugo) : Oui,
alors, l'article 15 de la Charte canadienne énumère certains critères sur
lesquels on ne peut pas discriminer, donc c'est un droit à l'égalité.
M. Barrette : Exact, c'est
ça.
M. Chaillez (Ugo) : Et, à
l'intérieur de cet article-là, on fait, par exemple, mention à la religion ou
au sexe. Et, comme je vous disais, étant donné que les femmes étaient
favorisées par rapport aux hommes, peut-être qu'un homme dans la situation...
qui participe au Régime de retraite de certains enseignants serait tenté de
dire : Moi, je suis discriminé en tant qu'homme, étant donné que la femme
possède des critères plus assouplis.
M. Barrette : Ah! bon, alors
c'est la raison pour laquelle c'est «indépendamment des dispositions» en question.
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
M. Barrette : O.K. Il y a-tu
d'autres exemples de ça?
M. Chaillez (Ugo) : Ça
peut être la religion, par exemple, parce qu'on a vu qu'il y avait des
enseignants qui regagnaient la vie laïque.
M. Barrette : O.K., bon. Ça
fait que, donc, l'article, dans la Loi constitutionnelle, qui prévoit qu'on ne
peut pas faire de discrimination sur la base de certains éléments, c'est comme
si ça venait nous permettre de discriminer, mais en réalité ça ne nous permet
pas ça, là. Aïe! Moi, quand j'ai lu ça, j'ai lu ça d'une façon très, très
paranoïaque, là, je me suis dit : Coudon, l'article que j'ai lu, l'article 15,
c'est un article qui dit, essentiellement, qu'on ne peut pas faire de
discrimination, puis là on a un texte qui nous dit : Indépendamment du
texte qui nous empêche de faire de la discrimination, on va faire notre loi. Ça
fait que c'est comme si, implicitement, ça voulait dire : Il y a un texte
qui empêche la discrimination, puis oubliez ça, là, nous autres, dans notre
loi, on va faire telle, telle affaire. Mais vous me dites que le telle, telle
affaire qu'on veut faire, c'est justement empêcher la discrimination. Vous
comprenez l'imbroglio intellectuel que ça peut générer, hein?
M. Chaillez (Ugo) : Effectivement,
c'est de permettre aux femmes d'avoir des critères d'admissibilité à la
retraite assouplis par rapport aux hommes, donc c'est une forme de discrimination,
en quelque sorte. Et la même chose pour la religion...
M. Barrette : C'est ça. C'est
de la discrimination positive, dans le cas du régime de retraite.
M. Chaillez (Ugo) :
C'est une... Oui, effectivement, c'est ce qui est prévu.
M. Barrette : Très bien.
Je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 1? Oui, M. le député de Vanier.
M. Asselin : ...directeur
d'école que je suis.
Le Président (M. Simard) :
Pardon, M. le député de Vanier?
M. Asselin : J'ajouterais
que ça a été très utile, un temps, pour le directeur d'école que j'étais.
Le Président (M. Simard) :
Bien entendu. Merci pour ce commentaire fort à propos.
M. Barrette : En effet, en
effet.
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 1? Puisqu'il n'y a pas
d'autre commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 1,
tel que <débattu...
M. Asselin :
...directeur d'école que je suis.
Le Président (M. Simard) :
Pardon,
M. le député de Vanier?
M. Asselin :
J'ajouterais que ça a été très utile, un temps, pour le directeur d'école que
j'étais.
Le Président (M. Simard) :
Bien entendu. Merci pour ce
commentaire fort à propos.
M. Barrette : En effet,
en effet.
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il d'autres
commentaires sur l'article 1? Puisqu'il n'y a
pas d'autre
commentaire, nous allons procéder à la
mise aux voix.
Est-ce que l'article 1, tel que >débattu, est adopté?
M. Barrette : Vote
nominal.
Le Président (M. Simard) :
Un vote par appel nominal. Mme la secrétaire, veuillez procéder, s'il vous
plaît, pour ou contre.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre ou abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire
: M.
Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
: Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article est adopté. Nous passons donc à l'article 2. M. le
ministre.
M. Dubé : Alors, je tiens
à mentionner l'excellente collaboration des gens d'en face, je veux vous le
mentionner.
Alors, le deuxième alinéa de l'article...
Le Président (M. Simard) :
C'est consigné au procès-verbal, M. le ministre.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Dubé : J'ai tout à
fait...
M. Barrette : M. le
Président, je ne sais pas quelles informations ou quelles impressions ont pu
être transmises au président du Conseil du trésor, mais on collabore toujours.
M. Dubé : Mais j'en
suis... je tenais à le mentionner après l'article 1. Nous verrons dans les
prochaines...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Dubé : Je viens de
mettre le contexte. Merci beaucoup, M. le Président. L'article 2.
L'article 2, le deuxième...
(Interruption)
M. Dubé : Je vais vous
donner des pastilles. Le deuxième alinéa de l'article 223.1...
M. Barrette : ...
M. Dubé : Je connais un
bon docteur.
Je recommence : Le deuxième alinéa de
l'article 223.1 de la Loi sur le régime de retraite des employés du gouvernement
et des organismes publics — ici, je fais référence au RREGOP, ce
n'est pas dans l'article, mais je le mentionne — (chapitre R-10)
est édicté de nouveau et, en conséquence, se lit comme suit :
«Ils ont effet indépendamment des dispositions
de l'article 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi
sur le Canada, chapitre 11 du recueil des Lois du Parlement du Royaume-Uni
pour l'année 1982).»
En fait, petit commentaire, si vous
permettez, en ajout ou en complément, cet article propose de reconduire la disposition
de dérogation à la Charte canadienne des droits et des libertés qui figure actuellement
dans la Loi sur le régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics, puisqu'elle vient à échéance, comme la précédente, le 31 décembre
2019.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors,
c'est essentiellement la même question. Là, on n'est pas dans le... Là, le
RREGOP, celui-là, je le connais, là, c'est le régime que tout le monde connaît
pour les employés de l'État. Alors là, on n'a pas de... je ne connais pas de situation
similaire à celle de certains enseignants, là, alors là, c'est quoi qui est
l'enjeu?
M. Dubé : Bien, écoutez,
moi, ce que je vous dirais, que la... la dérogation, si vous permettez, M. le
Président, puis, au besoin, là, je demanderai à M. Chaillez de commenter,
mais la dérogation aux articles 96... 98, pardon, et 115.4 de la Loi sur
le régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics,
donc sur la Loi sur le RREGOP, est une dérogation de concordance, compte tenu
des dérogations qui sont accordées au Régime de retraite des enseignants, qui
sont le RRE, et au Régime de retraite des fonctionnaires, RRF, que nous verrons
aux articles 3 et 4 du présent projet de loi. Donc, je dis que c'est une
question de concordance, parce qu'en effet le service acquis en application du
RRE et du RRF ont des impacts sur la Loi du RREGOP. Donc, cette dernière
prévoit des règles de calcul, ce qu'on appelle particularisées, à l'égard d'une
personne ayant déjà participé au RRE ou au RRF.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de La Pinière, avant d'aller manger, auriez-vous
un petit commentaire à formuler?
M. Barrette : Bien, je
pense que ça va être plus utile, là, dans notre conversation, qu'on revienne,
parce que, là, il y a des choses qui ont été dites qui m'apparaissent...
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Superbe.
M. Barrette : Je ne les
conteste pas, là, c'est juste que je ne les comprends pas.
Le Président (M. Simard) :
Non, non, sage décision.
Alors, chers collègues, nous allons
suspendre, et on revient à 15 heures. Bon lunch à tous.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 1)
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Chers collègues, nous voici de retour.
Nous étions donc, lors de la suspension de
nos travaux, rendus à l'article 2, et c'était le député de La Pinière
qui, donc, souhaitait... qui avait à peine amorcé son intervention. M. le
député, à vous la parole.
M. Barrette : Oui, M. le
Président, fort de la conversation et des explications que Me Chaillez
nous a données à l'article 1... Bon, l'article 2 et comme les
suivants sont des articles qui sont des répétitions, des itérations du même
modèle, de la même... pas modèle, mais du même enjeu, mais pas sur le même
substrat. Alors, le RREGOP, là, ça, je suis très familier avec le RREGOP. Alors
là, même question, là il n'y a pas de 1965 dans le RREGOP. Alors, quelle
exemption constitutionnelle doit-il y avoir? Parce que le ministre, ce matin, et
ça m'a surpris, puis là c'est ça qui m'a éveillé une certaine curiosité, il a
fait référence à des articles, là, 96, si je ne m'abuse, 98. Alors là, je n'ai
pas porté attention avec ça parce que c'est dans le texte actuel. Et là on le
change, mais le ministre nous a dit que, manifestement, le lien, ou l'objet, ou
le moment important de cet exercice-là, il était dans 98. Alors, qu'en est-il?
Une question à deux volets : un, on n'est manifestement pas dans une
situation de 1965, et, deux, je ne l'ai pas regardé, là, 98, ça fait quoi, là,
cette affaire-là, exactement?
M. Dubé : Si vous n'avez
pas d'objection, M. le Président, je demanderais à M. Chaillez de
continuer la conversation.
Le Président (M. Simard) :
Bien sûr. M. Chaillez.
M. Barrette : Je suis
heureux de ne pas avoir d'objection.
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
Donc, au régime RREGOP, on peut reconnaître certaines années qui ont été
effectuées dans le cadre d'un autre régime, soit le RRE et le RRF, le régime
des enseignants et le régime des fonctionnaires, qu'on va voir plus tard aux
articles 3 et 4.
M. Barrette : 98, c'est
juste à propos de ça?
M. Chaillez (Ugo) : 98,
effectivement, c'est ceux qui ont du service dans le RRE ou le RRF qui ont
demandé un transfert de leurs années vers le RREGOP.
M. Barrette : Je
comprends. Et l'exception constitutionnelle, là, j'ai bien compris le cas de
figure des enseignants spéciaux, mais là c'est quoi?
M. Chaillez (Ugo) : Dans
le cadre du RRE et du RRF, il y a des critères d'admission qui sont plus
favorables aux femmes, encore une fois, donc on prévoit cette exception-là dans
le cadre du RREGOP également.
M. Barrette : Est-ce que
je dois comprendre que les critères favorables pour les femmes sont maintenus?
M. Chaillez (Ugo) :
Effectivement, si les personnes… si les femmes ont pu cumuler du service...
M. Barrette : Leur
avantage est maintenu, M. le Président, c'est ça?
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
M. Barrette : Alors, d'où
l'importance de déroger à la charte des droits.
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
M. Barrette : Donc, c'est
un autre cas de discrimination positive.
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
M. Barrette : Que nous
n'allons certainement pas contester. Y a-tu d'autres cas de figure?
M. Chaillez (Ugo) : Il y
a des cas de religieux, également, qui ont pu avoir des dates différentes.
M. Barrette : O.K. Et
est-ce que ça, ce sont des... c'est une clause qui, un jour, va... elle va... elles
vont disparaître?
M. Chaillez (Ugo) :
Éventuellement.
M. Barrette : Ah oui?
Pourquoi? L'année de référence, elle est où?
M. Chaillez (Ugo) : S'il
n'y a plus de participants au régime, si les personnes...
M. Barrette : Ceux qui
exercent cette situation-là, c'est lié à la durée? C'est lié à il y a plusieurs
années?
M. Chaillez (Ugo) :
Bien, disons que ça touche les gens qui étaient… dans les années 60-70,
qui travaillaient, à l'époque. Donc, on peut présumer qu'au fil du temps il va y
avoir de moins en moins de personnes.
M. Dubé : Peut-être, si
vous permettez, je peux donner le nombre de personnes, M. le député, ce matin.
Du côté du RRE, il y a maintenant sept personnes, et il y en avait 34 lors de
la... dernier... et, du côté du RRF, on parle de six personnes, alors qu'il y
en avait 15 à la dernière fois. Et voilà.
M. Barrette : Je vois. Parfait.
C'est bon. Je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. Mme la députée de Vaudreuil, peut-être?
Mme Nichols : Non.
Le Président (M. Simard) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 2? S'il n'y a d'autre
intervention, nous sommes prêts à passer à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 2 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. <Très bien...
M. Barrette : ...je
n'ai pas d'autre question,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci,
M. le député.
Mme la députée de
Vaudreuil
peut-être?
Mme Nichols : Non.
Le Président (M. Simard) :
Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 2? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous sommes prêts à passer à la
mise aux voix.
Est-ce
que
l'article 2 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. >Très bien. M. le ministre, à vous la parole pour
l'article 3.
M. Dubé : Alors, dans le même
sens, le deuxième alinéa… qui est l'article 3 : Le deuxième alinéa de
l'article 78.1 de la Loi sur le régime de retraite des
enseignants — donc le RRE — (chapitre R-11) est édicté
de nouveau et, en conséquence, se lit comme suit :
«Les articles 28, 32 et 51 ont effet
indépendamment des dispositions de l'article 15 de la Loi
constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11
du recueil des Lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982).»
Le Président (M. Simard) :
Merci. Avez-vous des explications?
M. Dubé : Bien, écoutez,
c'est les mêmes, mais je peux...
M. Barrette : Bien, avant
de dire les mêmes, à ce moment-là, M. le Président, si le ministre me permet de
l'interrompre... Là, ici, on a une petite différence parce que, dans le
deuxième alinéa, on fait référence à 28, 32 et 51. Là, est-ce que c'est 28, 32
et 51 de la Loi sur le régime de retraite ou c'est la Loi constitutionnelle?
M. Dubé : Sur les régimes
de retraite.
M. Barrette : O.K. Et ça
traite de...
M. Dubé : Voulez-vous
donner le contenu des trois, si vous permettez?
M. Chaillez (Ugo) : Oui,
oui, bien sûr. En application de ces articles-là, et je parlais, tout à l'heure,
des avantages octroyés aux femmes, qui étaient plus favorables...
M. Barrette : C'est
encore la même chose.
M. Chaillez (Ugo) :
Alors, oui, elles en font partie, puis il y a aussi des enseignants religieux.
M. Barrette : Puis est-ce
qu'on a encore des chiffres? Moi, je trouve ça intéressant, les chiffres que
vous me donnez à chaque fois, là.
M. Dubé : Avec plaisir.
Je le sais, que vous aimez les chiffres.
M. Barrette : J'ai
toujours aimé ça.
M. Dubé : Alors, on est
ici… Tout à l'heure, là, je l'ai mentionné, là, ceux qui sont encore sous
l'application de la loi et qui ont été transférés, je l'ai dit tout à l'heure,
le RRE, c'est sept personnes, et, du RRF, c'est six personnes qui sont...
M. Barrette : Ah! puis
c'est les mêmes personnes?
M. Dubé : Bien, c'est les
mêmes personnes qui sont transférées au RREGOP.
M. Barrette : Ah bon.
O.K.
M. Dubé : Ça va? Merci...
M. Barrette : Mais ils ne
peuvent pas être dans deux régimes de retraite différents.
M. Dubé : Non, c'est
parce que ces régimes-là sont fermés.
M. Chaillez (Ugo) : Oui,
effectivement, il y a des... Le RRE et le RRF, ce sont des régimes fermés,
comme vous dites, donc, depuis 1973, il n'y a plus de nouveaux participants. Je
n'ai pas les chiffres, par contre, de ceux qui sont demeurés au RRE et ceux qui
sont transférés au RREGOP.
M. Barrette : Bien, s'ils
ne sont plus là, pourquoi il faut avoir un article pour eux autres?
M. Chaillez (Ugo) : On
nous dit qu'il y a des personnes qui sont actuellement dans le RRE et dans le
RRF qui n'ont pas transféré vers le RREGOP, et il y en a aussi qui font partie
du... qui faisaient partie du RRE et du RRF et qui sont transférées au RREGOP.
M. Barrette : Donc, ce
n'est pas les mêmes personnes.
M. Chaillez (Ugo) : Non,
bien, ce n'est pas les mêmes personnes.
M. Barrette : O.K., donc
ce n'est pas le même chiffre.
M. Dubé : Ce n'est pas le
même chiffre.
M. Barrette : Juste par
curiosité, c'est combien?
M. Dubé : Je ne l'ai pas
ici. Je croyais que j'avais ceux qui avaient été transférés. Alors, on va le
vérifier puis on vous le dira tout à l'heure.
M. Barrette : Vous ne les
avez pas. Vous me les direz plus tard ou je poserai une question à la période
de questions. Je n'ai pas d'autre question et de commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres interventions sur l'article 3? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous sommes prêts à procéder à la mise aux voix. L'article 3...
M. Barrette : ...appel nominal
de l'après-midi.
Le Président (M. Simard) :
Par appel nominal. Mme la secrétaire, veuillez procéder, je vous prie.
La Secrétaire
: Oui.
M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 3 est adopté. M. le ministre.
M. Dubé : ...information…
Le Président (M. Simard) :
Oui, je vous en prie.
M. Dubé : …parce qu'on a
des gens vraiment agiles, efficaces. Le chiffre qu'on cherchait tout à l'heure,
c'est 17. Alors, on est dans le même...
M. Barrette : Merci aux
agiles.
M. Dubé : Aux agiles.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le ministre, nous appelons maintenant l'article 4.
M. Dubé :
L'article 4 — merci, M. le Président — alors : Le
deuxième alinéa de l'article 114.1 de la Loi sur le régime de retraite des
fonctionnaires (chapitre R-12) est édicté de nouveau et, en conséquence,
se lit comme suit :
«Les articles 56 et 84 ont effet
indépendamment des dispositions de l'article 15 de la Loi
constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11
du recueil des Lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982).»
Le Président (M. Simard) :
Auriez-vous quelques explications à ajouter?
M. Dubé : Non, pas
particulièrement.
Le Président (M. Simard) :
Non? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Non, c'est
la même affaire. Alors, combien de personnes, là?
M. Dubé : ...tout à
l'heure, mais, si je me... Je pense que c'était...
M. Barrette : Ah! bien, vous
avez dit 15, mais c'était...
M. Dubé : Tout à l'heure,
c'est le sept personnes qui était là.
• (15 h 10) •
M. Barrette : Huit?
Combien? Attends, j'ai un <chiffre...
Le Président (M. Simard) :
...à ajouter?
M. Dubé : Non, pas
particulièrement.
Le Président (M. Simard) :
Non?
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Non, c'est
la même affaire. Alors, combien de personnes, là?
M. Dubé : …tout à
l'heure, mais, si je me... Je pense que c'était...
M. Barrette : Ah! bien, vous
avez dit 15 mais c'était…
M. Dubé :
Tout
à l'heure, c'est le sept personnes qui était là.
M. Barrette :
Huit?
Combien? Attends, j'ai un >chiffre qui s'en vient, là, j'ai un...
Des voix : …
M. Dubé : O.K., ils font
partie des 17 qu'on a nommés tout à l'heure. Je pense qu'on est plus de monde à
en parler qu'il y a de gens dans le...
M. Barrette : Ça montre
l'intérêt qu'on porte aux travaux parlementaires.
M. Dubé : Et voilà.
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 4? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, nous sommes prêts à procéder à la mise aux voix. L'article 4
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. M. le ministre. L'article 5.
M. Dubé : Alors,
l'article 5 : L'article 154 de la Loi sur le régime de retraite
du personnel d'encadrement (chapitre R-12.1) est remplacé par le
suivant :
«154. Malgré l'article 153, un
pensionné peut choisir de ne pas participer de nouveau au présent régime [lorsqu'il]
occupe ou occupe de nouveau une fonction visée au premier alinéa de
l'article 153.»
Deuxième alinéa : «Le gouvernement
peut, par règlement, déterminer les conditions et modalités relatives au retour
au travail de ce pensionné, lesquelles peuvent varier selon la fonction qu'il
occupe ou occupe de nouveau.»
J'aimerais, si vous le permettez, faire
quelques commentaires pour compléter cette présentation-là. Le présent article
concerne le pensionné du Régime de retraite du personnel
d'encadrement — on se rappelle, le RRPE — qui effectue un
retour au travail.
Notons que les pensionnés qui retournent
au travail peuvent déjà, selon les règles actuelles, choisir de participer de
nouveau au régime de retraite ou encore choisir de ne pas y participer. Les
modifications ici proposées permettraient de revoir uniquement les règles
applicables au pensionné qui choisit de ne pas participer de nouveau au régime
de retraite. Pour ce faire, il est prévu que les conditions et modalités de ce
choix soient dorénavant prévues dans un règlement plutôt que définies dans la
loi, comme c'est le cas présentement.
Par ailleurs, l'article proposé prévoit la
possibilité que les conditions et modalités applicables puissent varier d'une
situation à une autre, comme c'est le cas d'ailleurs actuellement. Il serait
donc possible que le futur règlement prévoie des règles différentes selon le
régime de retraite concerné par les fonctions occupées de nouveau par le
pensionné.
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre... M. le député, pardon.
M. Barrette : Oui. Là,
celui-là, ça va être un petit peu plus long. Bon, premièrement, il y a une
coquille, là, il faut fermer la parenthèse... les guillemets à la fin, là. Bien,
c'est vrai. Dans le deuxième alinéa, dans le… oui, le deuxième alinéa, à la
fin, il faut mettre des guillemets. C'est une coquille, c'est...
M. Dubé : Bon, je viens
juste de voir. O.K.
M. Barrette : Oui, c'est
parce qu'il y a des guillemets... il faut qu'il y ait des guillemets à la fin.
M. Dubé : Tout à fait, tout
à fait.
M. Barrette : Bien, je
vais vous laisser prendre connaissance des guillemets, là. Ça va, M. le
Président?
Le Président (M. Simard) :
Ça va très bien, monsieur...
M. Barrette : Vous ne les
avez toujours pas vus, hein?
Le Président (M. Simard) :
Bien, écoutez, encore faudrait-il que j'aie mes lunettes.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Barrette : Avant 154,
il y a des guillemets puis, à la fin, il y a des guillemets, comme partout
ailleurs.
Le Président (M. Simard) : Oui,
oui, tout à fait.
M. Dubé : Je ne veux
pas... Je pense que, dans la version officielle, les guillemets sont là.
M. Barrette : Ah! bien,
tant mieux.
M. Dubé : Alors, je ne
sais pas c'est quelle version qu'on doit prendre, là, mais...
M. Barrette :
L'officielle, parce que ça, vous savez, c'est pour les simples députés de
l'opposition, hein?
M. Dubé : Comme nous,
comme nous. Voilà, je vous laisse aller.
M. Barrette : Alors là,
j'ai un petit problème, ici, là, puis on va aller au premier alinéa, là, et je
me réfère aux commentaires verbalisés par le président du Conseil du trésor. M.
le Président, le ministre nous dit, essentiellement, que cet article-là vise
expressément le personnel d'encadrement qui revient au travail. Et là, dans le
premier alinéa, on parle aussi de ceux qui sont là et qui n'ont pas quitté ou
qui reviennent, là. Alors, 154, quand on dit «au présent régime alors qu'il
occupe ou occupe de nouveau», ça, ça veut dire que c'est ceux qui sont là et
pas simplement ceux qui reviennent. Alors, il y a comme une contradiction entre
l'explication et le texte du premier alinéa.
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre.
M. Dubé : ...de
contradiction, là. Je veux juste le relire dans votre contexte pour... Non,
absolument pas, je crois que la...
M. Barrette : Bien,
alors, je vais être plus précis dans mon commentaire, puis peut-être que c'est
moi qui ai la mauvaise lecture. Moi, ce que je comprends, là, <des
propos...
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre.
M. Dubé :
…de
contradiction, là. Je veux juste le relire dans votre contexte pour... Non,
absolument
pas, je crois que la...
M. Barrette : Bien,
alors, je vais être plus précis dans mon commentaire, puis
peut-être que
c'est moi qui ai la mauvaise lecture. Moi, ce que je comprends, là, >des
propos qui sont exprimés par le ministre, c'est qu'on a un article, qui est le
154, qui fait en sorte que, par règlement, le gouvernement peut déterminer les
règles qui vont permettre à un cadre, quelqu'un d'un… membre du personnel d'encadrement
qui revient de ne pas participer à son régime de pension. Alors, 154, ça dit
qu'une personne qui est actuellement en fonction, qui est un cadre, pourrait ne
pas participer, par les mêmes règles, à son régime de pension. C'est ça qui est
écrit, là.
M. Dubé : Si vous n'avez
pas d'objection, je voudrais entendre le commentaire de mon collègue du Conseil
du trésor pour donner cette explication.
Le Président (M. Simard) :
Alors, y aurait-il consentement?
M. Barrette : Bien sûr.
Le Président (M. Simard) :
Consentement. Cher monsieur, pour les fins de nos travaux, pourriez-vous
d'abord vous présenter?
M. Ferland (Alexandre) :
Oui. Mon nom, c'est Alexandre Ferland. Je suis...
M. Barrette : Ferland?
M. Ferland (Alexandre) :
Ferland, oui.
M. Barrette : Bien oui,
c'est vrai, on s'est déjà connus dans le passé.
M. Ferland (Alexandre) :
Tout à fait.
M. Barrette : Ça va bien,
oui?
M. Ferland (Alexandre) :
Mon nom... Oui, c'est ça, très bien.
M. Barrette : Alors, il
sait que je suis la terreur de tout le monde, hein, ça fait que... Alors?
M. Ferland (Alexandre) :
Alors, je suis directeur par intérim des régimes collectifs, études
quantitatives, informations de gestion au Secrétariat du Conseil du trésor.
M. Barrette : Super.
M. Ferland (Alexandre) :
Oui. Donc, ici, le texte qui est proposé pour cette section-là, là, est
identique à l'ancien texte qui était présent dans la loi, où on parle, à l'article 54,
là, que — c'était le même terme — «malgré l'article 153,
un pensionné peut choisir de ne pas participer de nouveau au présent régime
alors qu'il occupe ou occupe de nouveau une fonction visée au premier alinéa de
l'article 153». L'article 153, c'est pour les gens qui reviennent au
travail aussi, mais qui décident de participer au régime de retraite. On parle
ici d'une fonction de cadre, donc «occupe ou occupe de nouveau une fonction qui
est visée par l'article 153», qui est celle qui est prévue dans le régime
de retraite du RRPE. Donc, ça ne touche pas les gens qui sont encore actifs, on
parle vraiment... c'est dans la section… dans le chapitre «Retour au travail
d'un pensionné», donc, ici, à ce moment-là, on parle vraiment des retours au
travail des pensionnés. On n'a pas fait... il n'y a pas de changement, à ce
moment-là, ici, là, par rapport à ce qui était utilisé comme texte avant.
M. Barrette : Je fais une
lecture, M. le Président, qui est peut-être trop juridique, là, mais, quand on
lit ça, là, «malgré l'article 153 — peut-être qu'il faudrait
débattre, là, ou peut-être pas débattre, mais nous informer précisément ou nous
fournir le texte de l'article 153, mais oublions ça — un
pensionné peut choisir de ne pas participer de nouveau au présent régime alors
qu'il occupe ou occupe de nouveau», donc c'est quoi, la différence entre qu'il «occupe»
ou «occupe de nouveau»?
M. Ferland (Alexandre) :
C'est à cause qu'à l'article 153 on fait référence à des gens qui occupent
des fonctions visées par le RRAPSC ou le RREGOP, puis «occupe de nouveau»,
c'est une fonction visée par le RRPE.
M. Barrette : J'ai vu que
vous avez eu la chance de lire, au moins momentanément, l'article 153. On
pourrait-u en avoir une copie, nous autres aussi?
M. Ferland (Alexandre) :
Oui, bien, c'est...
M. Barrette : Prenez
votre temps, je vais continuer à poser des questions pendant ce temps-là. C'est
possible, une petite photocopie, là, vous l'avez, là.
Le Président (M. Simard) :
On va suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 15 h 19)
>
(Reprise à 15 h 21)
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, nous sommes maintenant en mesure de reprendre nos travaux.
M. le député de La Pinière, donc, la
parole vous appartient.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, bien, je remercie les membres de l'équipe du ministre de me fournir
le texte, que je lis devant vous à l'instant, là.
Bon, O.K., je vois, partiellement. Bon,
alors, 154, je vais le relire : «Malgré l'article 153 — donc
ce qui est écrit à 153 ne vient plus... il ne s'applique plus, techniquement,
parce que c'est «malgré», ça fait qu'on oublie le 153 — un pensionné
peut choisir de ne pas participer de nouveau au présent régime alors qu'il
occupe ou occupe de nouveau une fonction visée au premier alinéa de [...] 153.»
153, premier alinéa, là, c'est les employés du gouvernement, les... tous ceux
qui sont visés par le RREGOP, les agents de la paix, puis il n'y en a pas
d'autres. Correct, ça? C'est bon, ça?
M. Ferland (Alexandre) :
Je peux peut-être... 153, il va toujours demeurer, parce que la personne qui
fait un retour au travail choisit de recommencer sa participation au régime de
retraite.
M. Barrette : Là, on s'en
va trop loin, là, on va revenir à la case départ. Ça va vous rappeler des
souvenirs, M. Ferland.
Alors, malgré 153, là, le pensionné — on
ne qualifie pas le pensionné puis on ne dit pas de quel régime il est
pensionné, c'est un pensionné, ça pourrait être un pensionné de la STM, parce
que ça ne dit pas... ça ne dit rien là, parce que c'est malgré 153 — «peut
choisir de ne pas participer de nouveau au présent régime — bon,
alors là, vous allez me dire que "de nouveau", ça veut dire que le
pensionné était pensionné de la même affaire — alors qu'il occupe ou
occupe de nouveau une fonction visée», ça, ça veut dire qu'il occupe une autre
fonction?
M. Ferland (Alexandre) :
C'est que la personne, c'est un pensionné du Régime de retraite du personnel d'encadrement,
donc RRPE, puis il revient au travail dans un emploi visé par le RRPE, donc, s'il
revient, «occupe de nouveau», c'est une fonction qu'il occupait qui était visée
par le régime, revient de nouveau, occupe de nouveau cette fonction-là, aussi
visée par le RRPE. Mais il peut aussi revenir et occuper une fonction qui
n'était pas RRPE, donc revenir dans un emploi qui était visé par le RREGOP ou
le RRAPSC, donc, à ce moment-là, c'est «occupe», c'est pour ça… occupe de
nouveau un emploi de cadre à cadre...
M. Barrette : Donc, il
peut être à l'extérieur... Bon, ça, c'est l'élément auquel j'avais pensé. Donc,
le pensionné du Régime de retraite du personnel d'encadrement, donc c'est un
cadre, il revient dans le système public sur un poste inférieur, il peut le
faire, et là il va y avoir une modalité pour lui permettre de choisir de
participer ou de ne pas participer à son régime de pension, c'est ça?
M. Ferland (Alexandre) :
C'est ça, tout à fait.
M. Barrette : Bon,
parfait. Alors là, j'arrive à la question qui, pour moi, est particulière, puis
peut-être que vous allez avoir la réponse qui va être tellement satisfaisante
qu'on va passer à la suite, là : Pourquoi vous faites ça? Ça n'existe pas ailleurs,
ça?
M. Dubé : Pourquoi on
fait quoi?
M. Barrette : Pourquoi <vous...
M. Barrette : …alors,
là, j'arrive à la question qui, pour moi, est particulière, puis peut-être que
vous allez avoir la réponse qui va être tellement satisfaisante qu'on va passer
à la suite, là :
Pourquoi vous faites ça? Ça n'existe pas ailleurs,
ça?
M. Dubé : Pourquoi on
fait quoi?
M. Barrette : Pourquoi
>vous choisissez… Là, on est sur les… Le projet de loi, c'est…
M. Dubé : Vous êtes dans
le premier alinéa ou dans le deuxième?
M. Barrette : Non, non, j'ai
mal posé ma question. On est sur une loi modifiant certaines lois instituant
des régimes de retraite du secteur public. Je n'ai pas fait la vérification de
tous les régimes, c'est votre job, ça. Moi, je suis là pour poser des
questions. Alors là, vous avez choisi expressément, pour le personnel
d'encadrement, de mettre en place une règle qui va leur permettre de revenir en
choisissant ou non de participer au régime de retraite. Alors, je comprends,
implicitement, puis peut-être que je me trompe, que vous offrez ça à eux
seulement puis que les autres ne l'ont pas.
M. Dubé : Alors, sous
réserve du commentaire de nos gens du Trésor, ici, l'objectif, c'est de
l'offrir aux cadres parce que, pour les employés syndiqués, ils ont déjà cette
possibilité-là.
M. Barrette : Est-ce
qu'ils ont… Oui, mais il faut faire attention, là. Les syndiqués…
M. Dubé : Est-ce que
c'est exact, ce que je viens de dire? Oui, O.K.
M. Barrette : Alors, les
employés, aujourd'hui, là, ils ont le droit de revenir, mais à certaines
conditions. Est-ce que vous pouvez juste, pour ceux qui nous écoutent,
expliciter lesdites conditions pour un employé?
M. Ferland (Alexandre) :
Les conditions, pour un employé qui est visé…
M. Barrette : Pour un
retour.
M. Ferland (Alexandre) :
…pour un retour au travail, pour un employé qui était visé par le RREGOP au
moment de sa retraite, c'est qu'il peut recevoir son salaire de travailleur,
lorsqu'il revient, et sa rente sans avoir de pénalité ou sans que sa rente soit
ajustée, là. Il n'y a pas d'impact, à ce moment-là, là.
M. Barrette : O.K. Et la
pension, pour eux autres, qu'est-ce qui est… comment ça fonctionne? Pas la
rente, mais la participation au régime de pension.
M. Ferland (Alexandre) :
Il ne participe pas plus qu'il… En fait, il ne peut pas recevoir une rente d'un
régime et participer en même temps, là, on est au niveau des règles fiscales,
là.
M. Barrette : O.K. Alors,
ça, c'est le point que je veux clarifier, là, puis on va le clarifier, là, en
posant des questions un peu par la bande. Ça, là, pour le pensionné du RRPE,
c'est un avantage ou un désavantage?
M. Ferland (Alexandre) : Vous
voulez dire, de…
M. Barrette : Pourquoi
vous le faites?
M. Ferland (Alexandre) : Pourquoi
il peut avoir le choix?
M. Barrette : Non, pourquoi
vous le faites?
M. Ferland (Alexandre) :
Pourquoi on fait cette modification-là?
M. Barrette : Oui.
M. Ferland (Alexandre) :
Parce qu'à ce moment-ci…
M. Barrette : Vous
décidez de mettre un article de loi, là, qui fait en sorte qu'il y aura des
règles qui vont permettre de participer ou non à un régime de pension. Moi,
quand je regarde ça, je me dis : Il doit bien y avoir un avantage pour
quelqu'un, ça doit être une espèce d'incitatif. Pourquoi vous le faites?
M. Dubé : Premièrement,
il y a plusieurs composantes, si vous permettez, là, puis vous pourrez
compléter, il y a plusieurs raisons pour lesquelles on fait ça. Puis je
voudrais tout d'abord… puis on pourra y revenir tout à l'heure, parce qu'on a
fait beaucoup de consultations avec, justement, le régime de retraite. Vous
savez qu'il y a un manque important de main-d'oeuvre. On a plusieurs personnes
qui voudraient revenir sans avoir de pénalité. Alors, on a dit que c'est déjà
en place avec les syndiqués depuis plusieurs années, je pense que c'est depuis
2007. Alors, il y a une demande importante ou un potentiel important de pouvoir
avoir des gens qui sont cadres, dans le régime des cadres, qui pourraient
revenir, comme par exemple un directeur d'école qui était, donc, dans le régime
des cadres, qui voudrait revenir comme professeur sans avoir la pénalité sur sa
pension. Alors, la même chose qui est possible du côté des employés syndiqués,
on voudrait être capables de l'avoir pour des gens qui étaient cadres avant.
Donc, c'est vraiment une raison, je dirais, premièrement, de manque de main-d'oeuvre
qui permettrait… On a eu des discussions avec les différentes associations pour
voir qu'est-ce qui était possible de faire. Donc, il y a un avantage, c'est
certain. Alors, si votre question est : Pourquoi faire ça?, bien, je pense
que c'est demandé particulièrement par les conditions de marché.
M. Barrette : O.K. Bon,
c'est ce à quoi je m'attendais comme réponse, donc... Oui?
M. Dubé : Non, non, ça
va, je regardais.
M. Barrette : O.K. Mais
alors ce que vous me dites, là, c'est qu'essentiellement vous mettriez les
cadres à niveau par rapport aux employés.
M. Dubé : Je ne sais pas
si c'est la bonne expression, de dire «à niveau», mais c'est pour avoir cette
même flexibilité là.
M. Barrette : Parce que,
moi, ma compréhension des employés, là, dans le RREGOP, là, il me semble qu'ils
ont une pénalité s'ils reviennent, ils ne pouvaient pas tout cumuler. Ils
peuvent cumuler les deux?
M. Dubé : Tout à fait.
M. Ferland (Alexandre) :
Ils peuvent cumuler la rente et leur... continuer à recevoir leur rente et le
salaire pour lequel ils travaillent.
M. Barrette : O.K. Mais
ils peuvent ne pas contribuer, c'est leur choix?
• (15 h 30) •
M. Ferland (Alexandre) :
Bien, en fait, c'est qu'ayant rente et salaire ils ne peuvent pas recommencer
la contribution parce qu'on ne peut pas recevoir une rente et contribuer à un
régime en même temps. Donc, cette possibilité-là, <au RREGOP...
>
15 h 30 (version révisée)
<12223
M. Dubé :
tout à fait.
M. Ferland (Alexandre) :
Ils peuvent cumuler la rente et leur... continuer à recevoir leur rente et le
salaire pour lequel ils travaillent.
M. Barrette :
O.K.
Mais ils peuvent ne pas contribuer, c'est leur choix?
M. Ferland (Alexandre) :
Bien, en fait, c'est qu'ayant rente et salaire ils ne peuvent pas recommencer
la contribution
parce qu'on ne peut pas recevoir une rente et contribuer
à un régime en même temps. Donc, cette possibilité-là, >au RREGOP,
n'existe pas, puisqu'il n'y avait pas de suspension de la rente en lien avec le
travail, donc il cumule rente et salaire, à ce moment-là.
M. Barrette : O.K. Alors
donc, vous les mettez à niveau par rapport aux employés.
M. Dubé : Je voulais
juste être certain de la subtilité de votre demande. «À niveau», là… je vous
dirais «permettre cette même flexibilité là», parce que c'est un des avantages
qui est possible pour un syndiqué qui est à la retraite, de revenir comme
syndiqué. On veut que ce soit sensiblement les mêmes... mais sans les
pénalités, mais la même chose pour les cadres.
M. Barrette : Bien là,
là, il y a un bout que je ne comprends pas, là, parce que vous me dites qu'un
employé, quand il revient un employé, lui, il ne peut pas participer à son
régime parce que ça serait une nouvelle rente, il ne peut pas participer deux
fois à sa rente.
M. Ferland (Alexandre) :
C'est que la personne reçoit rente et salaire, donc ne peut pas participer au
régime puis... il ne pourrait pas participer au régime et recevoir sa rente en
même temps. Ça, c'est les règles fiscales qui empêchent de faire ça. Puis, je
veux dire, les dispositions qui ont été expliquées par M. le président du
Conseil du trésor tantôt, c'est que ça découle toujours d'ententes,
consultations auprès des syndicats ou des...
M. Barrette : Non, ça, je
comprends. Ça, c'est une autre affaire, mais...
M. Ferland (Alexandre) :
Donc, ce qui est prévu là-dedans, c'est ce que ça avait été négocié avec les
syndicats, à l'époque, en...
M. Barrette : Mais là ce
que vous me dites, c'est que les règles fiscales empêchent de contribuer et de
recevoir sa rente en même temps. J'ai-tu bien compris?
M. Ferland (Alexandre) :
Tout à fait.
M. Barrette : Alors, si
ce n'est pas permis, pourquoi qu'on leur fait une règle pour leur permettre de
choisir, si le choix est impossible?
M. Ferland (Alexandre) :
À 153, ils recommencent la participation mais ils ne reçoivent plus la rente.
La rente est complètement suspendue, à ce moment-là. À 153, c'est quand la
personne décide... du RRPE participe au régime.
M. Barrette : Bien, oui,
mais ça revient au même. Si la personne revient, puis on lui permet de revenir
comme un employé, puis la règle fiscale empêche, s'il cumule les deux, de
participer à la rente, vous n'avez pas...
M. Ferland (Alexandre) :
Bien...
Le Président (M. Simard) :
Juste… s'il vous plaît, nos discussions vont très bien, mais je pense à celles
et ceux qui réécrivent nos débats…
M. Barrette : C'est vrai.
Le Président (M. Simard) :
…si on embarque sur l'autre, bien, on ne pourra pas transcrire correctement.
Veuillez poursuivre. Merci beaucoup.
M. Barrette : Vous avez
raison, M. le Président, vous avez raison. Alors…
M. Ferland (Alexandre) :
En fait, c'est qu'à ce moment-là, dans l'article 153, la personne ne
peut... il n'y a pas double chose, là, c'est qu'elle recevait une rente,
maintenant elle tombe en retour au travail, on arrête sa rente parce qu'elle
décide de participer au régime de retraite. Donc, à ce moment-là, la rente est
complètement arrêtée par Retraite Québec, elle reçoit un salaire, elle
participe au régime, puis c'est comme c'était alors qu'elle était à l'emploi
avant le retour au travail.
Dans 154, ce qu'on vient faire, c'est… on
dit : À ce moment-ci, la personne ne participe pas au régime, donc, au
RREGOP, elle reçoit sa rente. Au RRPE, à ce moment-ci, 154, il prévoit qu'elle
est suspendue en proportion du temps qui est travaillé. Donc, c'est ça
présentement, actuellement, c'est 154 qu'on vient agir dans le présent projet
en modifiant la règle de 154 pour les gens qui décident de ne pas participer au
régime et qui sont des retraités du RRPE.
M. Barrette : C'est vrai
que, pour ceux qui nous suivent, ça doit être dur à suivre, là, alors on va
recommencer.
Le Président (M. Simard) :
Merci pour votre collaboration.
M. Barrette : Merci, M.
le Président. Vous venez de nous dire, si je prends le cas d'un employé, qu'il
peut être pensionné, donc il reçoit sa rente, il peut revenir au travail et
cumuler sa rente et son salaire. Et, la règle fiscale, vous nous dites qu'ils
ne peuvent pas, s'ils cumulent les deux, participer au régime de pension.
Est-ce que j'ai bien compris?
M. Ferland (Alexandre) :
Hum-hum.
M. Barrette : J'ai bien
compris.
M. Ferland (Alexandre) :
Bien, oui.
M. Barrette : Parfait.
M. Ferland (Alexandre) :
Et, au RREGOP, il ne participe pas au régime quand il revient au travail.
M. Barrette : M. le
Président, ce qui a été dit, c'est que la règle fiscale qui, par définition,
n'a pas de rapport au RREGOP comme tel, interdit de contribuer à la pension si
on cumule salaire et rente. C'est ça que vous avez dit.
M. Dubé : Est-ce que je
peux, peut-être... Je ne sais pas, si vous permettez, Alexandre, est-ce que je
pourrais demander, du côté de M. Chaillez, d'intervenir, au besoin, juste
pour clarifier l'interprétation ou le...
M. Barrette : Nous en
sommes très heureux.
M. Dubé : Et voilà. Ugo.
M. Chaillez (Ugo) :
Alors, étant avocat, je ne peux pas vous parler de règles fiscales, ce n'est
pas mon champ de compétence, mais je peux peut-être jeter les bases du système
actuel. Donc, à l'heure actuelle, sans les modifications proposées par le
projet de loi, l'article 153 permet à un pensionné du RRPE de revenir,
parce qu'il était à la retraite, dans une fonction RRPE. Disons que c'est un
directeur d'école, il interrompt sa retraite, il revient dans une fonction de
directeur d'école ou de professeur, à ce moment-là on va lui suspendre sa rente
de <façon proportionnelle...
M. Chaillez (Ugo) :
…est à la retraite de revenir dans une fonction RRPE. Disons que c'est un
directeur d'école, il interrompt sa retraite, il revient dans une fonction de
directeur d'école ou de professeur, à
ce moment-là on va lui suspendre
sa rente
de >façon proportionnelle à son nouveau travail. Si, par
exemple, dans le cadre de son nouveau travail, il va… on va avoir une
suspension proportionnelle. Dans le cas de... non, pardon, 153, on… Pardon, je
me suis trompé. 153, on coupe la rente au complet et on permet le salaire, le
nouveau salaire en tant que tel.
Pour ce qui est de 154, c'est le choix de
ne pas participer. Donc, lui, cette personne-là va se voir sa rente coupée, par
exemple, de 3/5 parce qu'il va travailler trois jours-semaine. Donc, il va
avoir un régime hybride, si on veut, mais qui n'empiète pas l'un sur l'autre.
M. Barrette : O.K. Je
vais le répéter pour bien l'intégrer. Dans 153 — je vais prendre le
même exemple, mais un petit peu modifié — le pensionné qui était
directeur d'école qui revient concierge — c'est encore plus spectaculaire — il
revient concierge dans l'école, actuellement, dans 153, il ne peut pas cumuler
rente et salaire.
M. Chaillez (Ugo) :
C'est bien ça. Sa rente, elle est coupée.
M. Barrette :
Complètement?
M. Chaillez (Ugo) :
Complètement.
M. Barrette : Il n'y a
pas aucune autre manière de faire ça? C'est-u correct? C'est oui, là.
M. Chaillez (Ugo) :
Selon 153, c'est les termes de 153.
M. Barrette : C'est ça. Bon,
154, le même pensionné directeur d'école revient concierge. Là, si j'ai bien
compris, lui, s'il travaille deux jours par semaine, sa rente va être coupée
des 2/5, mais il va garder sa rente à hauteur de 3/5?
M. Chaillez (Ugo) : Oui, mais,
dans le cas de 153, il recommence à participer, donc le temps travaillé dans le
cadre de ses nouvelles fonctions va lui… il va devoir cotiser sur ce montant-là,
et il va falloir qu'il paie sa cotisation au RREGOP, et ça va lui donner des
droits supplémentaires, des…
M. Barrette : Une rente
qui va augmenter?
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
M. Barrette : Bon, merci
de la précision, c'est important. Je recommence : 153, directeur d'école,
il revient concierge, il n'a pas le droit à sa rente, automatiquement, là, par
153, 153, il reçoit un salaire et il cotise sa proportion prévue dans la règle,
là, à son fonds de pension, qui, lorsqu'il va prendre sa retraite, mettons,
cinq ans plus tard, va avoir augmenté par rapport à quand il est revenu.
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
M. Barrette : Bon,
parfait. 154, dans le même scénario, il revient, il va cumuler la proportion
non travaillée de sa semaine, à laquelle va s'additionner les deux jours de
travail et les deux… bien là, mettons deux jours, dans l'exemple, là, qu'on a
pris, là, ces deux jours-là de salaire, de salarié, est-ce qu'ils vont
contribuer à la rente aussi?
M. Chaillez (Ugo) : Non.
M. Barrette : O.K. Et,
dans 154, le directeur d'école qui revient comme concierge va choisir entre
quoi et quoi?
M. Chaillez (Ugo) : C'est-à-dire
que 153, d'emblée, dit que la…
M. Barrette : Non, non,
non, 154.
M. Chaillez (Ugo) : Oui,
je prends un petit détour, si vous permettez, parce que 153, d'emblée, va dire
que la personne participe de nouveau. Ça, c'est le régime standard. 154 va
dire : Malgré cette règle-là, la personne peut quand même choisir de ne
pas participer. Donc, dans ce cas précis, la personne dont vous parlez va
recevoir trois jours de pension parce qu'il travaille deux jours comme
concierge. Donc, trois jours, il va avoir sa pension; deux jours, il va avoir
son nouveau salaire en tant que tel, et la portion des deux jours, elle ne sert
pas à augmenter son régime de retraite.
M. Barrette : Je
comprends l'hybridation de la chose. Donc, les deux jours vont lui rapporter un
salaire légèrement plus élevé, 2 %, 3 %, dépendamment du régime,
parce que c'est la cotisation que l'employé ne paiera pas à son régime de
pension.
M. Chaillez (Ugo) :
C'est-à-dire qu'il ne cotise pas à propos de son nouveau…
M. Barrette : C'est son
choix.
M. Chaillez (Ugo) :
Effectivement, s'il se prévaut de 154.
M. Barrette : Alors, son
choix, là, c'est entre, dans ses deux jours salariés, d'avoir une ponction pour
le régime de pension… son régime de pension ou de ne pas avoir de ponction, c'est
ça?
M. Chaillez (Ugo) :
C'est son choix, et ce sera…
M. Barrette : C'est ça,
son choix. Bon, c'est clair.
Maintenant, ça me ramène quand même à ma
question : Pourquoi, à ce moment-là, vous ne leur permettez pas de
recevoir leur pleine pension et de travailler par-dessus, ce qui est l'objet,
vraiment, de mon intervention?
M. Dubé : Vous parlez
pour les cadres?
• (15 h 40) •
M. Barrette : Bien, en
fait, je m'en vais faire une préquestion. Dans le RREGOP… oui, c'est ça, les
employés non cadres, là, eux autres, là, est-ce qu'ils <reçoivent leur…
M. Barrette :
...pleine pension et de travailler par-dessus, ce qui est l'objet,
vraiment,
de mon intervention?
M. Dubé : Vous parlez
pour les cadres?
M. Barrette : Bien, en
fait, je m'en vais faire une préquestion. Dans le RREGOP... oui, c'est ça, les
employés non cadres, là, eux autres, là, est-ce qu'ils >reçoivent leur
pleine pension plus un salaire?
Le Président (M. Simard) :
M. Chaillez.
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
La pension n'est pas coupée, donc ils reçoivent leur pleine pension et ils
reçoivent l'entièreté de leur nouveau salaire.
M. Barrette : Bon, bien, pourquoi
vous ne le faites pas pour les cadres, à ce moment-là?
M. Dubé : Bien, peut-être,
ce que je veux vous expliquer, puis on discutera de ça quand on prendra le
deuxième alinéa, mais c'est justement ce qu'on veut avoir, c'est… comme choix,
de lui donner ce choix-là. Puis, s'il décide de ne pas prendre sa pension, bien
là, c'est là qu'on veut avoir les balises puis de pouvoir le faire par règlement.
Mais on peut... À ce moment-là, c'est le deuxième... à moins que je me trompe,
le deuxième alinéa du nouveau 154 permet d'avoir ce choix-là.
M. Barrette : O.K. Moi,
je regarde ça puis je n'y vois pas l'avantage aussi grand que vous y voyez, là.
Là, on va prendre les deux cas de figure, les deux... le nouveau cas de figure,
tiens. Là, on a compris, là… j'ai compris, là… vous aviez compris avant moi
parce que vous y avez réfléchi plus longtemps que moi, là. 154, c'est clair, il
y a une fraction...
M. Dubé : Le 154 actuel.
M. Barrette : Non, non,
non, le 154 proposé.
M. Dubé : Le
nouveau 154, O.K.
M. Barrette : Oui. Dans
le 154 proposé, le cadre va recevoir une fraction de sa pension qui va... Oui?
J'ai vu un non là-bas, non? C'est oui? Il va recevoir une fraction de sa
pension qui correspond à la fraction non travaillée de sa semaine, n'est-ce
pas?
M. Dubé : Bien,
écoutez...
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre… M. Chaillez.
M. Dubé : Voulez-vous y
aller puis... Je vous laisse aller puis, au besoin, je compléterai.
M. Barrette : O.K., qui
voudra, là, c'est juste...
Le Président (M. Simard) :
M. Chaillez.
M. Chaillez (Ugo) : Dans
le régime proposé par le présent projet de loi, ces conditions-là se
retrouveront dans le règlement.
M. Barrette : Ah! O.K. Donc,
ce n'est pas automatiquement ça?
M. Chaillez (Ugo) :
C'est selon le contenu du règlement.
M. Barrette : Mais le règlement,
ce n'est pas ce qu'on vient de... c'est... ce que vous souhaitez, ce n'est pas
ça?
M. Chaillez (Ugo) :
Donc, ce qui est proposé par le projet de loi, c'est de prendre le régime
actuel, tel qu'on le connaît par 154, et d'en prévoir des modalités et des
conditions différentes, mais par règlement.
M. Barrette : Bien, le
154 actuel, là — je n'ai pas compris, d'abord — il fait
quoi?
M. Chaillez (Ugo) : Le
154 actuel, c'est...
M. Barrette : C'est ce
que j'ai dit, une fraction.
M. Chaillez (Ugo) : Oui,
oui, effectivement. Donc, c'est le cas du concierge, là, qui revient à deux
jours-semaine et il a son salaire de deux jours.
M. Barrette : Oui. Alors,
la fraction de sa pension — je m'excuse, M. le Président puis
ceux qui prennent des notes — dans le 154 actuel, le montant de la
pension que… le directeur d'école qui revient comme concierge, il va avoir la
fraction de sa pension qui correspond à la fraction du temps non travaillé dans
une semaine et il va recevoir son salaire de l'autre fraction travaillée.
M. Chaillez (Ugo) : Oui.
M. Barrette : Puis là
vous allez lui donner le choix entre quoi et quoi?
M. Chaillez (Ugo) : Le
choix demeure toujours entre 153 et 154, c'est-à-dire que la personne peut
décider de recommencer de participer au régime de retraite ou décider de ne pas
participer au régime de retraite. Ce choix-là demeure.
M. Barrette : Mais pour
sa portion travaillée, juste pour sa portion travaillée.
M. Chaillez (Ugo) : C'est-à-dire
que 153 actuel prévoit une coupure complète de la pension.
M. Barrette : Non, non je
comprends, mais, dans le nouveau 154, son choix va être selon des règles, là,
qui ne doivent pas être bien, bien compliquées… va uniquement selon une règle
de choisir de ne pas participer... de participer ou non par sa portion
travaillée pour...
M. Dubé : ...ce que je
veux faire attention, si vous me permettez, M. le Président, là...
Le Président (M. Simard) :
Oui, M. le ministre.
M. Dubé : ...je veux
juste qu'on ne soit pas en train de discuter, à ce moment-ci, de la portée du
règlement. Je veux qu'on comprenne que ces précisions-là que, là, on veut faire
dans le deuxième alinéa, ce seront des précisions qui vont être faites dans le
règlement. On se comprend bien, là.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Je
comprends ça, M. le Président, je comprends très bien ça, mais le règlement va
être écrit... le règlement, ce seront des conditions pour arriver à une
destination. La destination, ce que je comprends des échanges qu'on a, elle est
celle que je décris, là.
M. Dubé : Bien, vous
décrivez... Si vous me permettez, M. le Président, on décrit une situation
actuelle, avec le 153 et le 154, qui sont très clairs, vous l'avez bien précisé
avec votre exemple. Mais ce qu'on dit, nous, avec le 154 visé, c'est que ces
conditions-là, si le choix est exercé de ne pas avoir la pension, il va y avoir
une flexibilité qu'on va vouloir expliquer, que vous êtes un cadre qui revient
comme cadre ou un cadre qui revient comme syndiqué, et c'est ça qu'on veut
avoir comme flexibilité. Parce qu'il y a plusieurs cas qui peuvent être
discutés, puis ça, je pense que, quand ça sera le temps de discuter... Puis je
comprends votre question, vous avez dit clairement que vous n'étiez pas à
l'aise de le faire par règlement, mais je veux juste qu'on se comprenne bien
ici qu'on n'est pas en train de discuter le contenu du règlement.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de La Pinière ou Mme la députée de Vaudreuil.
M. Barrette : ...projet
de loi là, quand c'est dans le règlement, là, le diable n'est pas dans les
détails, le diable est totalement dans le règlement, qui nous est aveugle.
M. Dubé : Non, mais si
vous me permettez, puis je pense que c'est le bon temps, parce que, un, j'ai beaucoup
apprécié la précision que vous avez faite sur l'actuel <versus...
M. Barrette : ...
projet
de loi là, quand c'est dans le
règlement, là, le diable n'est pas dans
les détails, le diable est
totalement dans le
règlement, qui nous
est aveugle.
M. Dubé : Non, mais
si
vous me permettez, puis je pense que c'est le bon temps,
parce que, un,
j'ai
beaucoup apprécié la précision que vous avez faite sur l'actuel >versus
le souhaité, j'ai bien dit qu'il y a eu plusieurs consultations qui ont été
faites avec les différentes parties, et c'est pour ça qu'on est arrivés à cette
façon-là, parce qu'il y a plusieurs cas d'espèce, vous pouvez imaginer, là.
Puis vous avez donné le directeur d'école qui revient comme concierge. On peut
imaginer qu'il y a plusieurs types de cadres qui sont dans le RRPE qui peuvent
vouloir revenir à différents postes, soit… Je pense que ce n'est pas tellement
la situation, si vous me permettez, d'un directeur qui revient comme directeur,
mais où il y a un manque de main-d'oeuvre, c'est d'un directeur qui voudrait
revenir comme personnel enseignant, par exemple. Puis on sait très bien qu'un
de ces cas-là d'espèce que je prends à titre d'exemple, c'est que ce
directeur-là d'école veut peut-être revenir trois jours par semaine, ce qui
ferait énormément l'affaire de l'école ou de la commission scolaire. Alors
donc, je peux vous dire qu'on veut avoir cette flexibilité-là, et c'est ça
qu'on a discuté avec les gens. Et ce n'est pas le seul règlement qui est permis
par la loi pour faire ça. Il y en a, je ne sais pas, là, une quarantaine, de règlements.
Je ne les compte pas, là, mais j'en ai pour deux pages, de règlements qui
peuvent être mis par voie de cette loi-là. Alors, ce qu'on vient dire, c'est
que cette mécanique-là pourrait très bien être faite par règlement, comme c'est
fait pour d'autres éléments de la loi.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : On peut-u
avoir un exemple, juste un?
M. Dubé : Bien, je vais
vous en donner… puis même je pourrais... je pourrais même donner le document.
M. Barrette : Bien, si le
ministre est prêt à déposer son document, on va être très heureux.
M. Dubé : Bien, je pense
que ça serait le plus simple, plutôt que de vous donner... Est-ce qu'on peut...
On peut-u? Oui? Alors, moi, je vais le donner au secrétariat, si vous voulez,
là.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Et vous souhaitez qu'on en fasse une copie à tous les membres, bien
sûr, de la commission.
M. Dubé : Je pense que,
si ça aide la discussion, là...
M. Barrette : Ça va aider
à la discussion, ça va accélérer les choses.
Le Président (M. Simard) :
Tout à fait. C'est une bonne idée. Je suspends momentanément.
(Suspension de la séance à 15 h 47)
>
(Reprise à 15 h 51)
Le Président (M. Simard) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons donc reprendre nos débats. M. le
ministre, je vous en prie.
M. Dubé : Est-ce que vous
avez eu la chance de prendre...
M. Barrette : Bien, je le
regarde en diagonale, là.
M. Dubé : Non, non, mais
je peux vous donner le temps, mais ce que je voulais vous…
Document déposé
Le Président (M. Simard) :
Oui, je confirme l'acceptation du dépôt de document. Voilà.
M. Dubé : Oui, c'est important
d'accepter la...
Le Président (M. Simard) :
Parce qu'ils se retrouvent, vous savez, conséquemment, notre site Web. Alors,
ceux qui nous écoutent et qui auraient la curiosité de voir de quoi il s'agit,
ils sont maintenant accessibles.
M. Dubé : Excellent. Vous
êtes d'une efficacité, madame.
Le Président (M. Simard) :
Cela témoigne de la magie de la technologie.
M. Dubé : O.K., alors, mais
je voulais juste aider mon collègue, là, parce que sa question était
pertinente, sur l'importance des règlements et comment on peut le faire dans
l'article 5. Je donnerais trois exemples. Le premier, que je pense qui est le
plus... un des plus importants, c'est l'alinéa 25°, où on parle des
critères d'assujettissement. Et ça, je pense que c'est un exemple de critère
d'assujettissement.
Un autre exemple, et ça, c'est le... j'ai
dit le point 25°, si vous me permettez. Après ça, je regardais, par exemple, du
côté des hypothèses de transfert, ce serait l'article 7°, qui dit «déterminer
les hypothèses et méthodes actuarielles qui servent à établir». Ça, je pense
que c'est un autre très bon exemple.
Puis je terminerais, entre autres, avec
celui sur les taux de cotisation. Là, j'essaie de le retrouver, donnez-moi
juste quelques minutes, parce qu'il y en a plusieurs, là. Je vais regarder où
est le taux de cotisation, mais c'était...
Une voix
: 18°.
M. Dubé : Le 18°, merci
beaucoup. Alors, je peux vous donner quelques minutes pour... Mais je voulais
lui donner quelques exemples. Il y en a... en fait, il y en a 26, de ces
applications-là que l'on fait par règlement plutôt que par loi.
M. Barrette : Je
comprends.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : Alors, ce que je
vois, à la lecture rapide de ce qui est ici, à peu près... je dirais même tous,
là, quand je les regarde en diagonale, tous les exemples qui sont là, c'est les...
Moi, j'ai pris le règlement comme étant quelque chose qui allait déterminer les
critères de permission d'un retraité de revenir, alors que ça, ce sont les
conséquences… pas les... ce n'est pas le bon mot, ce sont les conditions qui
vont s'appliquer dans le cas d'un retour.
M. Dubé : Je pense que
c'est très bien résumé, ce que vous dites.
M. Barrette : Bon, alors
donc, le règlement, ce ne sera pas un règlement qui va être un règlement qui va
déterminer les conditions de... pas les conditions, c'est-à-dire, mais la
permission, l'autorisation de revenir. Ce n'est pas ça, pantoute, là.
M. Dubé : Non. Si on
s'entend bien, c'est qu'une fois que cette personne-là a pris le choix, parce
que c'est son choix à elle...
M. Barrette : Ce sera
selon ces règles-là.
M. Dubé : …il y aura des
règlements qui diront quelles sont, par exemple, les balises qui permettent
d'avoir accès à la pleine pension ou d'avoir les modalités, je vais dire… ça
va.
M. Barrette : C'est
correct. Là, je pense que, M. le Président, on n'a pas besoin de rentrer dans
ce détail-là, effectivement, là, parce que l'objet de mon débat, c'est d'avoir
les conditions maximales en termes d'incitatifs, pour le pensionné, de revenir
au travail.
M. Dubé : J'apprécie beaucoup
votre commentaire, parce que c'est exactement l'objectif, c'est de faciliter le
plus grand retour du nombre de... le retour d'un plus grand nombre de personnes
qui viendraient aider, par exemple, en éducation ou en santé.
M. Barrette : Bien, la
condition maximale, à ce moment-là, M. le Président, ce serait de permettre au pensionné
d'avoir la possibilité de recevoir sa pleine pension, à laquelle s'ajouterait
un salaire x. C'est mon opinion.
M. Dubé : Si vous me permettez,
je veux juste avoir la flexibilité, parce que, dans certains cas, comme vous
savez, vous connaissez bien le système, ce n'est pas la même chose pour un
cadre qui revient comme syndiqué et d'un cadre qui revient, par exemple, comme
employé-cadre, et c'est là qu'il faut avoir une certaine flexibilité. Et, lors
de nos discussions avec les différentes associations… et il était préférable
d'avoir, par exemple, certaines restrictions, que l'on voulait faire par voie
de règlement et non par voie de la loi.
M. Barrette : Par
exemple?
M. Dubé : Bien, écoutez,
je vous donne un exemple. Si on dit que… puis là je vais vous prendre un
exemple dans le cadre... j'aime ce que vous avez fait <tout à l'heure...
M. Dubé :
...préférable d'avoir,
par exemple, certaines restrictions, que l'on
voulait faire par voie de
règlement et non par voie de loi.
M. Barrette : Par
exemple?
M. Dubé : Bien,
écoutez, je vous donne un exemple. Si on dit que… puis là je vais vous prendre
un exemple dans le cadre... j'aime ce que vous avez fait >tout à
l'heure, un cadre qui revient comme syndiqué, bien, il pourrait y avoir la possibilité…
puis je dis «la possibilité», parce que ce n'est pas défini, on est en train de
finaliser ces discussions-là avec... puis il y aura encore d'autres discussions,
il pourrait avoir le cumul des deux, c'est-à-dire son nouveau salaire et la
totalité de sa pension. Par exemple, dans le cas d'un cadre qui reviendrait
comme cadre, est-ce qu'il pourrait y avoir des restrictions dans le cumul des
deux, sans aller aux restrictions, disons, j'allais dire, très restrictives
d'avant, O.K., où on était... on tenait compte de la portion du temps? Bien, il
fallait nous assurer — puis ça, c'était un élément qui a été discuté — de
ne pas inciter des gens à prendre leur retraite puis de revenir le lendemain.
Alors, est-ce que le cumul des deux devrait avoir certaines limites? C'est ça
que nous allons discuter par voie de règlement, ce qui est beaucoup plus
possible dans le cas, par exemple, d'un cadre qui revient comme cadre, qu'un cadre
qui revient comme syndiqué.
M. Barrette : Oui, bon,
là, évidemment...
M. Dubé : Alors, c'est
pour ça que, si on prend l'entente, si vous me permettez, de dire que c'est...
Je pense que vous l'avez bien compris, que ce genre de mécanique là, qui peut
être assez complexe dans chacun des cas, c'est ce qu'on veut faire par voie de règlement
plutôt que de le mettre dans... c'est une question d'agilité, puis je le sais,
que vous êtes très sensible à ça. Ce qu'on veut, c'est de l'agilité, mais en
même temps permettre certaines balises, puis je pense que c'est vers ça qu'on
s'en va.
M. Barrette : Bon, M. le
Président, je suis sûr... je soupçonne qu'il y a certainement eu des
appréhensions exprimées par les syndicats, du genre : Oui, mais si on
permet ça, justement, si on va au maximum, c'est-à-dire qu'on cumule les deux,
jour 0, on part à la retraite, jour 1, on revient, là, les syndicats
ont dû se dire : Oui, mais là c'est parce que tout le monde va faire ça,
puis là on va bloquer des postes pour d'autres personnes.
M. Dubé : Il n'y a pas eu
de… puis je prendrai... parce que je n'ai pas participé à toutes les discussions
moi-même, mais il n'y a eu aucune crainte que ça arrive. Ce qu'on dit,
c'est : Assurons-nous qu'on ne fait pas une incitation à ça. Alors donc,
je pense que c'est une question beaucoup plus proactive de notre part de
s'assurer que la mécanique va permettre ça.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, j'aimerais juste entendre, peut-être, la vision actuarielle,
légale, gouvernementale sur les travers que ça, ça engendre. Le ministre, quand
il nous dit : On ne veut pas de l'incitation à ça, «ça» étant «je suis
rendu à l'âge de retraite», je prends ma retraite, puis je reviens le
lendemain, puis je cumule les deux salaires, quels sont les éléments négatifs
qu'il y voit?
M. Dubé : ...si vous me
permettez, pour leur donner la parole, mais de bien comprendre aussi quels sont
les autres facteurs, parce qu'il y a des facteurs actuariels, mais il y a des
facteurs, aussi, de conventions collectives, où on sait que, lorsqu'on quitte
un poste, par exemple, qui a certaines fonctions et qu'on veut revenir, bien, il
y a des clauses de... Mais on peut commencer avec le côté actuariel, mais je
pourrais vous en donner aussi du côté que vous connaissez bien, du côté convention
collective.
M. Barrette : Oui. Moi,
c'est vraiment ça qui était mon intérêt, là.
M. Dubé : C'est ça. Non,
non, mais je n'ai aucun problème, si vous permettez, M. le Président, de...
Le Président (M. Simard) :
Bien sûr. M. Ferland.
M. Ferland (Alexandre) :
Avec plaisir. Donc, si on parle de clauses actuarielles, par exemple, c'est qu'évidemment
on veut éviter le départ au jour 0, le retour au jour 1, tel que vous
l'avez présenté. C'est qu'il pourrait y avoir aussi l'impact qu'une personne,
si elle peut cumuler les deux de cette façon-là, décide de devancer se retraite
un petit peu pour avoir la rente et le plein salaire. Ainsi, si on devance la
retraite d'une quantité de personnes trop grande au RRPE, ça pourrait avoir des
impacts financiers négatifs sur le régime de retraite, ce qu'on veut éviter, nécessairement,
parce que ça va modifier les comportements des gens à l'égard de la retraite.
Puis les coûts pour une retraite qui est devancée ou anticipée peuvent être
plus grands pour la caisse que si la personne continue à participer. Donc, on
viendrait enlever des sommes qui sont disponibles dans la caisse parce que la personne
a cotisé. Retour au travail, elle ne cotiserait... elle ne participerait pas au
régime, recevrait sa rente et un salaire, ça pourrait avoir un incitatif au
niveau pécunier, au niveau financier, puis ça pourrait avoir un impact négatif
sur la caisse. Puis c'est sûr que ça faisait partie des éléments très importants
qui étaient sur la table lorsqu'on discutait avec les associations de cadres.
M. Barrette : Moi, M. le
Président, je suis tout à fait d'accord avec ça, même que moi-même, je ne
favoriserais pas ça pour ces raisons-là. Mais, sur le plan actuariel, dans le
cas où la personne est rendue à son âge de retraite, il n'y a pas cet
impact-là, là. Jour 0, jour 1, là, dans l'exemple que j'ai donné, si
la personne est rendue à son âge de retraite, là, à 35 ans, ça n'a pas cet
effet-là. En fait, ça n'a pas d'effet du tout.
• (16 heures) •
M. Ferland (Alexandre) :
En fait, même si la personne a atteint 35 ans de service, si elle décidait
de continuer à travailler et participer au régime, c'est bénéfique pour le
régime, puisqu'il y a des cotisations qui rentrent dans le régime. Ça enlève de
la charge au niveau du régime, et l'argent continue à rentrer. Donc, si la personne
prend sa retraite au lieu de ça puis elle cumule les deux, donc, ça pourrait <avoir...
>
16 h (version révisée)
<15397
M. Barrette :
...en fait, ça n'a pas d'effet du tout.
M. Ferland (Alexandre) :
En fait, même si la personne a atteint 35 ans de service, si elle décidait
de continuer à travailler et participer au régime, c'est bénéfique pour le
régime, puis
qu'il y a des cotisations qui rentrent dans le régime. Ça
enlève de la charge
au niveau du régime, et l'argent continue à rentrer.
Donc, si la personne prend sa retraite au lieu de ça puis elle cumule les deux,
donc, ça pourrait >avoir un incitatif aussi, donc ça pourrait avoir un
impact sur la caisse. Et, toujours si l'incitatif est trop grand... Je
comprends, pour les gens qui auraient cumulé un 35 ans de service, c'est
différent parce que, bon, ils ont atteint 35 ans, et puis l'incitatif, si
elle a travaillé, il n'est pas là, mais, à l'inverse, ça peut aller chercher
l'incitatif qui pourrait être négatif sur la caisse. Donc, il faut gérer tout
ce risque-là à l'intérieur d'une règle qui doit être balisée, là, c'est pour ça
qu'on veut faire ça.
M. Barrette : Ça, je
comprends, M. le Président, mais, sur le plan actuariel, là, mathématique, pour
la caisse de retraite, si les gens prennent leur retraite à l'âge prévu, à 35 ans,
elle a accumulé le capital qu'il faut pour générer la rente. À partir du moment
où la personne consomme sa rente, ça n'a plus d'impact, là, son capital a été
accumulé.
M. Ferland (Alexandre) :
Bien, c'est sûr que, d'un point de vue individuel... c'est dur à percevoir d'un
point de vue individuel, mais, sur l'ensemble de l'oeuvre, si on fait une
modification, une règle qui fait que l'âge moyen de la retraite... donc, on
rapproche la retraite, les gens prennent leur retraite plus tôt, globalement,
ça va avoir un impact sur la caisse.
M. Barrette : Non, ça, je
suis d'accord. Je ne questionne pas ça, je ne questionne pas ça. Ce que je dis,
c'est que, si on fait une règle qui empêche ça, bon, on ferme ça à double tour.
Si les gens prennent leur retraite J 0, qui est leur 35 ans ou
n'importe quand après, ça n'a pas d'impact sur la caisse.
M. Ferland (Alexandre) :
Bien, si on fait une règle qui est bien encadrée, puis ça ne modifie pas le comportement
à l'égard de la retraite, non, il n'y aura par d'impact sur la caisse. C'est
exactement ce qu'on veut faire, à ce moment-ci.
M. Barrette : Oui, mais, à
ce moment-là, pourquoi vous ne leur permettez pas automatiquement de cumuler,
comme les employés, dès qu'ils ont passé leur âge de retraite?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. Ferland.
M. Dubé : C'est parce que,
dans... si vous me permettez…
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre.
M. Dubé : …si vous me
permettez, dans le cas de cadres où le besoin… puis je vais le dire
correctement, où le besoin de cadres est peut-être moins important qu'il ne l'est
dans le cas de cadres qui reviendraient comme employés syndiqués ou comme
professeurs, pour reprendre l'exemple comme dans... le manquement est beaucoup
plus important que d'avoir des cadres retraités qui reviennent comme cadres. On
s'entend, là, que les besoins sont beaucoup plus importants de revenir dans une
situation de professeur qui viendrait faire trois jours-semaine. Alors, ce
qu'on ne voulait pas non plus, à l'extrême, c'est inciter des cadres à partir
et, là, venir cumuler des montants qui... de leur nouveau salaire plus la... de
la rente soit plus élevé que le montant qui revienne. Alors, ce n'est pas
uniquement une question actuarielle, mais c'est une question de gros bon sens
pour ne pas, justement, se faire mal nous-mêmes. Alors, il y a une question
actuarielle qu'il fallait regarder, qui a été très bien expliquée, de façon
individuelle versus de groupe, mais je pense qu'ici on est plus dans une
question d'avoir une certaine limite pour inciter les gens à revenir mais sans
créer un départ non plus. Je pense que c'est l'équilibre qu'on essaie de
garder.
M. Barrette : On
s'entend, là. Moi, je remets toujours le même cas de figure sur la table. Mais
là on me répond au cas de figure que moi-même, j'élimine. Je l'élimine, le cas
de figure où une personne prendrait prématurément sa retraite pour cumuler les
deux. Je l'élimine, je dis : C'est une bonne idée d'empêcher ça.
Alors, moi, je ne me mets que dans le cas
de figure où la personne a accumulé sa retraite, a fait ses 35 ans et là
revient. Et là, dans un contexte où il manque de bras, puis on souhaite avoir
des bras de plus, alors, ayons un incitatif maximal, et l'incitatif maximal,
c'est pleine retraite plus le salaire en fonction du temps travaillé. J'exclus
la situation qui serait délétère pour la caisse. Je l'ai exclue, je suis
d'accord. Alors, en avant, en avant du 35 ans, là, par la suite, à 38, 39,
40 ans et même à 35 plus un jour, pourquoi on ne leur donne pas le
bénéfice maximal?
M. Dubé : Parce que...
Excusez-moi. Alors, je ne sais pas si mes collègues veulent compléter, mais
c'est pour ça qu'on a décidé, après les discussions que nous avons eues avec
les différents régimes, de se garder cette agilité-là, parce que, si on met un
règlement à tel niveau pour un cas d'espèce dont vous parlez — donc,
je comprends très bien que vous ne parlez pas de ceux qui auraient fait par
exprès pour partir, par exemple, mais qui auraient le plein droit de le faire — on
veut s'assurer que, si, après un an, il y avait besoin de faire certains
ajustements à ce règlement-là, il est beaucoup plus facile, puis vous
conviendrez, de le faire par voie de règlement. Maintenant, si je me trompe,
peut-être soit Alexandre ou Ugo, vous avez un point à commenter, ça me fait
plaisir de vous redonner, avec la permission du président, la parole.
M. Barrette : Bien, ils
l'ont déjà, le consentement, là.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Ferland ou M. Chaillez.
M. Dubé : Peut-être
M. Ferland.
Le Président (M. Simard) :
M. Ferland, alors.
M. Ferland (Alexandre) :
Tout à fait. Et, quand on regarde, actuellement, l'expérience du <régime…
M. Dubé : ...de
règlement.
Maintenant, si je me trompe,
peut-être, soit Alexandre ou Ugo,
vous avez un point à commenter, il me fait plaisir de vous redonner, avec la
permission du président, la parole.
M. Barrette : Bien,
ils l'ont
déjà, le
consentement, là.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Ferland ou M. Chaillez.
M. Dubé :
Peut-être
M. Ferland.
Le Président (M. Simard) :
M. Ferland, alors.
M. Ferland (Alexandre) :
Tout à fait. Et, quand on regarde,
actuellement,
l'expérience
du >régime, j'ai des gens qui choisissent de partir à la retraite après
avoir cumulé 35 ans ou après avoir atteint un critère de retraite, ils
continuent à travailler quand même. Donc, c'est sûr que, ces gens-là… c'est
bénéfique pour le régime que ces gens continuent à participer, puis eux ont
choisi cette solution-là. Si on fait le cumul trop ouvert pour les deux, bien, peut-être
que, ces gens-là, ça va modifier l'expérience du régime. Dans l'expérience du
régime, j'ai aussi des gens qui quittent avant d'avoir atteint un critère de
pleine retraite. Donc, à ce moment-là, si on se limite, bien, ça pourrait avoir
l'impact que ces gens-là seraient fermés au niveau du retour au travail, donc
ça couperait un bassin de gens qui pourraient être intéressés par un retour au
travail ultérieurement, là.
M. Barrette : Bon, c'est
ce que je trouve malheureux, parce que, je l'ai dit dans mon allocution à
l'adoption du principe, vous avez eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de
consultations, ce qui est un petit peu normal aussi, mais je constate qu'on a
eu des désistements de tout le monde et que ces échanges-là, on les aurait
peut-être eus si les consultations avaient été plus ouvertes, elles ne
l'étaient pas. Et les consultations ont été très fermées, puisque… et tout le
monde s'est désisté. Bien, j'en conclus qu'ils sont contents, ça fait que,
s'ils sont contents, bien, tant mieux.
M. Dubé : Bien, non, mais
j'apprécie... si vous me permettez de répondre, parce que nous aussi, on a été,
je dirais, agréablement surpris. Parce que, s'il y avait eu une résistance ou
s'il y avait eu un inconfort après toutes les consultations... On l'a vu dans
d'autres projets de loi, que les gens ne se gênent pas pour venir montrer leur
insatisfaction. Alors, ces gens-là qui nous écoutent aujourd'hui sont très
confortables avec la proposition qu'on a faite, puis j'apprécie que vous le
reconnaissiez.
M. Barrette : Ce n'est
pas une reconnaissance, c'est une supposition.
M. Dubé : O.K., bien,
votre supposition.
M. Barrette : Une présomption,
même. O.K., je n'ai pas d'autre commentaire... Ah! bien, en fait, j'en ai un
autre. C'est une question, puisque j'ai et le légal et l'actuariel...
l'actuariat devant moi, là. Les employés non cadres, ils ont, eux, finalement,
l'avantage maximal?
M. Dubé : Oui, oui.
M. Barrette : O.K. Tel
que le...
M. Dubé : Bien, écoutez,
encore une fois, comme je vous ai dit, le principe derrière le règlement, c'est
qu'il n'y aurait pas de limitation. J'ai juste dit... Alors donc, le principe,
là, qu'on est en train d'élaborer, qu'on a discuté, les cadres qui reviendraient
comme non-cadres n'auraient pas de limitation, où on veut s'assurer… pour les
raisons qu'on vient de longuement discuter, c'est pour un cadre qui revient
comme cadre que, là, on voudrait s'assurer qu'il n'y a pas de double montant,
et c'est ça qu'on est en train de finaliser.
M. Barrette : Oui, mais
le double montant, là...
M. Dubé : Bien, double
montant... ce que je veux dire, d'avoir un montant plus élevé que l'ancien
salaire. C'est ça, le principe que je vous disais tout à l'heure.
M. Barrette : O.K. Mais
là c'est révélateur, ce commentaire-là, là.
M. Dubé : Bien, c'est
parce que ce que je vous dis, c'est qu'on... Quelle est la... À quelle place où
est-ce qu'on va être capables de mettre le montant? Les discussions qu'on a
eues avec les différents groupes, à quelle place on va être capables de mettre
ce règlement-là? C'est exactement ce que je viens de vous dire. On a eu des
discussions, avec les gens, qui semblent faire consensus. Mais, tant qu'on n'a
pas mis le détail de ce règlement-là, on va pouvoir le finaliser. Mais je pense
qu'on a assez de consensus pour être capables de trouver un terrain d'entente
avec tout le monde.
M. Barrette : Oui, mais,
M. le Président, là, ce n'est pas juste pour m'ostiner, là, c'est juste pour...
à la limite, c'est philosophique, là, mais une philosophie appuyée sur des
chiffres, c'est rare. Non, mais la philosophie, c'est plus rarement sur des
chiffres, là, on s'entend. On ne veut pas que les... c'est verbatim, là, on ne
veut pas qu'il y ait un cumul, on ne veut pas que les gens aient les deux. Il
est où, le drame, là-dedans, actuariel, là?
M. Dubé : Je m'excuse, M.
le député, j'ai beaucoup de respect, là, on n'a pas dit qu'on ne veut pas qu'il
y ait le cumul des deux, c'est exactement ce qu'on veut favoriser. C'est,
lorsqu'on additionne ces deux montants-là, quel est le montant maximum qui est
parti, c'est... Alors, on veut justement, là, permettre... Prenons l'exemple,
un exemple très simple, d'un cadre qui revient, qui a maintenant sa pleine
retraite puis qui décide de ne pas revenir au gouvernement, dans une école, ou
qui décide de revenir dans le privé, il n'aura pas cette limitation-là, on
s'entend. Il y a beaucoup de personnes qui ont leur retraite, aujourd'hui, qui
reviennent dans un poste dans le privé puis qui peuvent combiner les deux.
M. Barrette : Et eux, ils
ont le méchant gros montant.
M. Dubé : Et voilà.
Alors, nous, ce qu'on voulait faire, pour les raisons que l'on a discutées tout
à l'heure, c'est qu'on veut s'assurer, aussi, qu'on ne pousse pas les gens à la
retraite. Alors, c'est un des exemples qu'on dit qu'il faut s'assurer qu'on ne
pousse pas les gens à la retraite pour revenir dans le même poste. Alors, c'est
exactement ce que nous avons discuté longuement tout à l'heure puis que je vous
dis qu'on veut favoriser le retour à ces gens-là chez nous et de trouver le
mécanisme qui va permettre de faire ça.
• (16 h 10) •
M. Barrette : Mais, M. le
Président, sur le plan philosophique, là, est-ce que le ministre voit un
problème avec une personne… et j'en connais beaucoup, personnellement, <j'en
ai...
M. Dubé : ...discuté
longuement tout à l'heure puis que je vous dis qu'on veut favoriser le retour
de ces gens-là chez nous et de trouver le mécanisme qui va permettre de faire
ça.
M. Barrette : Mais,
M.
le Président, sur le plan philosophique, là, est-ce que le ministre voit un
problème avec une personne
… et j'en connais beaucoup, personnellement, >j'en
ai dans ma propre famille, qui ont été dans le secteur public, qui ont leur
pleine pension et qui sont allés, comme le ministre l'a dit, là, dans le privé et
ils ont deux chèques. Moi, je ne vois pas de péché là-dedans, là.
M. Dubé : Il n'y en a
pas, c'est ce que je viens de dire. On veut favoriser ce retour-là, c'est
exactement l'objectif de notre projet de loi. Ce qu'on dit, cependant, c'est
qu'on ne veut pas pousser des gens à la retraite pour faire le retour. C'est
exactement ce que j'ai dit.
M. Barrette : M. le
Président, je vais poser une question purement statistique au ministre,
peut-être qu'il n'a pas le chiffre mais les autres l'auront dans son
équipe : Est-ce qu'il voit ça souvent, dans le personnel d'encadrement,
des gens qui restent rendus à l'âge de la retraite, au 35 ans?
M. Dubé : Tout à l'heure,
ce que...
M. Barrette : Oublions,
là... faisons abstraction des gens qui prennent leur retraite avant, là.
M. Dubé : Bien oui, mais
c'est parce que vous me donnez...
M. Barrette : Dans une
cohorte de cadres qui sont rendus à l'âge de la retraite, avec la pleine
retraite, est-ce qu'il voit ça souvent, des gens qui restent à cet âge-là?
M. Dubé : Mais l'exemple
qu'on vous a donné tout à l'heure, ce n'est pas cet exemple-là. On vous a donné…
par nos experts actuariels, qui disent : On a des gens, maintenant, qui ne
se rendent pas au 35 ans.
M. Barrette : Je
comprends, ça, on s'entend là-dessus, M. le Président.
M. Dubé : Alors, quand je
dis de ne pas pousser des gens à la retraite, par exemple, prématurément, c'est
pour tenir compte des cas qui ont été expliqués par M. Ferland tout à
l'heure.
M. Barrette : Mais, M. le
Président, je suis d'accord.
M. Dubé : Bon, bien, tant
mieux, tant mieux.
M. Barrette : Ça ne sert
à rien de consommer du temps. Là, M. le Président, je pourrais accuser le
ministre de s'autofilibuster. Ce n'est pas...
M. Dubé : Bien, écoutez,
j'ai la gentillesse de répondre à votre question. Si vous permettez que je ne
réponde plus à vos questions, ça va être très bien, mais, voilà.
M. Barrette : Non, M. le
Président, là, au contraire, on apprécie l'échange…
M. Dubé : Oui, moi aussi.
M. Barrette : …mais
l'idéal, c'est d'échanger sur le même sujet. Alors, si on prend... Ma question
était : Dans la cohorte des cadres qui se sont rendus à l'âge de la
retraite maximale, est-ce qu'on voit ça souvent, un cadre qui continue à
travailler? Et, si on ne le voit pas souvent, ce qui est, évidemment, à mon
avis, le cas, bien, l'incitatif maximal pour le faire revenir, c'est de lui
permettre de cumuler les deux, d'avoir les deux pleins revenus au même titre
que l'individu qui va s'en aller au privé va cumuler les deux pleins revenus. Et
là le ministre nous dit : Bien, on ne veut pas qu'ils aient ça, les deux
pleins revenus. Quand il dit ça, il le dit dans l'esprit de : On ne veut
pas les pousser à la retraite avant l'âge de la retraite maximale, ce avec quoi
je suis d'accord.
Mais, dans le cas de figure où les... La
cohorte de gens qui se rendent à la retraite maximale, on devrait leur donner l'incitatif
maximal de revenir. Le 35 ans, ça nous amène à quel âge, là, pour un cadre
supérieur? Ça nous amène à, quoi, 55, 56, 57, parce que… Bon, mettons que ces
gens-là ont tous un bac, puis là, après ça, bien... Ces gens-là… aujourd'hui,
comme on vit plus vieux, on a plus d'énergie, on est... c'est la réalité, là,
même que le président du Conseil du trésor doit, la nuit, réfléchir, sans le
dire — ça devient un cauchemar, sinon — à changer l'âge de
la retraite, ce que je ne défends pas, là, je ne fais aucune proposition. Mais
tous les gouvernements réfléchissent à ça. Pourquoi? Parce que, bon, c'est une
question actuarielle, mais c'est un enjeu qui est réel. Mais ça montre aussi
que les gens sont encore capables de contribuer. Alors, pourquoi, à ce moment-là,
on ne permet pas à cette cohorte-là de le faire?
M. Dubé : Alors, de peur
de ne pas me filibuster moi-même, je vais vous laisser conclure.
M. Barrette : Me laisser
conclure? Bien oui, mais c'est parce que j'aurais aimé ça avoir une réponse.
M. Dubé : Vous m'avez dit
que je m'autofilibustais, alors je vais arrêter mon commentaire.
M. Barrette : Non, non,
non, M. le Président, j'ai dit que de répondre par l'exemple de ceux qu'on ne
veut pas pousser prématurément à la retraite, on est d'accord là-dessus. Alors,
moi, j'ai posé une première question : Dans la cohorte des cadres qui se
rendent à leur retraite maximale, est-ce qu'on voit ça souvent, des gens qui
continuent à travailler?
M. Dubé : Bien là,
écoutez, cette statistique-là, moi, je peux demander à mon collègue, ici, à M. Ferland,
de répondre à ça. Je n'ai pas cette...
M. Barrette : Mais ce
n'est pas grave, si on ne l'a pas, parce que ça nous ramène au principe, alors,
au principe de la cohorte des gens qui se sont rendus à leur retraite maximale.
Pourquoi ça ne serait pas une bonne idée de leur permettre de cumuler les deux
revenus maximaux, juste pour eux autres, sachant que tous les autres qui ont
voulu la prendre en avance puis qui voudraient cumuler les deux, ça, ce n'est
pas une bonne idée, puis on en convient? Je ne parle que du cas de figure de la
cohorte qui <s'est...
M. Barrette : ...ça ne
serait pas une bonne idée de leur permettre de cumuler les deux revenus
maximaux, juste pour eux autres, sachant que tous les autres qui ont voulu la
prendre en avance puis qui voudraient cumuler les deux, ça, ce n'est pas une
bonne idée, puis on en convient? Je ne parle que du cas de figure de la cohorte
qui >s'est rendue à sa retraite maximale, qui pourrait cumuler les deux,
parce que ça, ça serait vraiment un incitatif, et que ça ne nuirait pas, dans
ma vision actuariat des choses — je n'ai pas la même expertise, mais
je ne suis pas si pire quand même — ça serait un vrai, vrai, puissant
incitatif. Mais là c'est comme si c'était philosophique, de ne pas leur
permettre de cumuler les deux.
M. Dubé : Je vous dirais,
avant de passer la parole à M. Ferland, que c'est la flexibilité du règlement
et de l'expérience qu'on va vivre qui nous permettra de s'ajuster au fur et à
mesure du retour du personnel que nous allons pouvoir convaincre. Et est-ce que
vous avez un commentaire à rajouter?
M. Barrette : Une réponse
politicienne.
M. Ferland (Alexandre) :
Oui, bien, en fait, je pourrais revenir sur ce que j'ai mentionné un petit peu
plus tôt, c'est que, dans le régime, il n'y a pas juste des gens qui quittent
une fois que le critère maximal est atteint. Oui, il y a des gens qui quittent
une fois qu'ils ont dépassé un critère maximal, on parle de cadres, là, on
parle des gens qui ont une carrière un petit peu plus longue qu'au RREGOP, et
puis il y a des gens qui partent avant aussi. Donc, en prenant une mesure qui
est plus… qui est… on vient agir sur l'ensemble de la masse au lieu de se
couper uniquement à des gens qui sont admissibles à une pleine rente.
M. Barrette : Mais vous
nous dites, M. le Président, en même temps, que, du côté des employés non cadres,
ces gens-là peuvent cumuler les deux. Ça fait que…
M. Dubé : Oui. Alors, ce
que j'ai dit, ce que j'ai dit… puis je vais répéter, parce que j'ai dit tout à
l'heure que c'étaient des balises, des balises que nous avons faites. Alors, si
on... pour aujourd'hui, le principe, ce serait de pouvoir le cumuler pour des
raisons de salaire et de pension, et on veut avoir peut-être certaines restrictions
qu'on pourrait appliquer, dans certains cas, du côté des cadres qui
reviendraient comme cadres. C'est ce que j'ai dit, et c'est ça que les
règlements prévoiront et qui ont fait l'objet de nos consultations.
Le Président (M. Simard) :
Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Je
m'excuse, j'ai manqué un petit bout, puis il ne faut pas que je m'absente trop
longtemps, j'ai vu que vous avez tourné pas mal autour du même article depuis
mon départ. Mais, dans le fond, corrigez-moi, est-ce que, dans le fond, la
balise que vous nous parlez… Vous dites : C'est des balises. Est-ce que
c'est des balises pour un début ou une tentative, mettons, de mesures
incitatives pour ramener les gens?
M. Dubé : Bien, ce que
j'ai dit, c'est le premier objectif de cette partie-là du projet de loi, là.
J'oublie la première partie qu'on a discutée un peu plus tôt aujourd'hui. C'est
sûr qu'on a des gens de qualité qui sont à la retraite, qui ont une pénalité
importante par rapport à leur pension, qui aimeraient revenir comme
professeurs, des cadres… des infirmières qui agissaient comme cadres qui
voudraient revenir travailler, encore une fois, à temps partiel qui... et où il
y avait des pénalités importantes sur leur pension, et c'est justement ça qu'on
veut permettre, là. Puis j'apprécie l'ouverture que vous avez, de votre côté,
et c'est ça qu'on est en train de mettre en place, exactement.
Mme Nichols : Puis on la
met en place, on met des balises, on dit : C'est un début. J'imagine
qu'après, si ça fonctionne bien — vous l'avez dit vous-même, là — on
pourra ajuster pour peut-être...
M. Dubé : On pourra
ajuster puis, ce qu'il faut bien comprendre, je pense qu'on peut ajuster à la
hausse puis à la baisse. Mais, en ce moment, forts des discussions que nos
collègues ont eues avec les différentes instances, il y avait beaucoup
d'intérêt de pouvoir le faire, puis je peux vous dire que… parlez aux
différents réseaux, là, pensons principalement à l'éducation puis à la santé,
il y a énormément d'appétit pour ça et le faire rapidement.
Mme Nichols : C'est une
excellente initiative, là, on n'est pas contre, on essaie de comprendre les
balises. Est-ce qu'il y a des hypothèses qui ont été faites ou est-ce qu'il y a
des chiffres, ou est-ce qu'il y a des prévisions qui ont été faites en fonction
de quand la règle va être applicable? J'imagine que… on a des actuaires, des
fiscalistes, on est sûrement capables de...
M. Dubé : Bien, ce qui
était notre préoccupation c'était de ne pas mettre en danger les régimes de
retraite, parce que c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a eu beaucoup de
consultations avec les différents... Je ne sais pas si vous y étiez tout à
l'heure lorsque nos actuaires ont fait le résumé de ça, mais c'était très clair
qu'il y aurait beaucoup de monde qui viendrait s'objecter à ça si on jouait
dans le régime de retraite de façon négative, là, mais... Alors donc, je pense
que les discussions qu'il y a eu avec les experts en actuariat et les gens du Trésor
ont fait que ces gens-là sont très confortables avec cette position-là.
Mme Nichols : Mais je
reviens à ma question. Je comprends que... puis on ne veut pas toucher non plus
au régime de retraire, au contraire, ça serait un incitatif négatif, on les
inviterait à ne pas revenir, là, mais est-ce qu'on a une idée de qu'est-ce que
ça va avoir comme répercussions? Est-ce qu'on est capables de prévoir un peu...
Vous les avez rencontrés, vous les avez faites, les consultations, vous faites
les modifications en conséquence.
M. Dubé : Est-ce que vous
parlez... parce que je peux passer la parole à mon collègue, mais est-ce que
vous demandez quant au nombre, le quantum du nombre de personnes?
• (16 h 20) •
Mme Nichols : Oui,
peut-être, oui, le <quantum...
Mme Nichols : ...mais
est-ce qu'on a une idée de qu'est-ce que ça va avoir comme répercussions?
Est-ce qu'on est capables de prévoir un peu... Vous les avez rencontrés, vous
les avez faites, les consultations, vous faites les modifications en
conséquence.
M. Dubé : Est-ce que
vous parlez... parce que je peux passer la parole à mon collègue, mais est-ce
que vous demandez quant au nombre, le quantum du nombre de personnes?
Mme Nichols : Oui,
peut-être, oui, le >quantum.
M. Dubé : Je vais laisser
Alexandre aller là-dessus, si vous permettez, là.
M. Ferland (Alexandre) :
Écoutez, c'est extrêmement difficile à...
Le Président (M. Simard) :
M. Ferland, oui.
M. Ferland (Alexandre) :
Oui, excusez-moi. C'est extrêmement difficile à anticiper parce qu'on parle
d'un comportement humain. On n'a pas vraiment de donnée non plus sur laquelle
se baser pour aller sur le passé, puisqu'il y avait une règle qui existait qui
était très, très différente, donc on a de la difficulté à anticiper,
actuellement, là, le nombre de personnes qui pourraient se prémunir de ça. Mais
malheureusement on n'a pas eu de discussions de cet ordre-là avec les
associations de cadres, c'est plus au niveau de l'intérêt par rapport à un
assouplissement au niveau des règles de retour au travail.
Mme Nichols : Je serais
quand même surprise qu'on assouplisse les règles ou qu'on fasse des mesures
incitatives mais qu'on ne soit pas capables de chiffrer ou de prévoir combien
ça pourrait coûter, là. On est au Conseil du trésor, M. le Président, là.
M. Dubé : Non, mais où
votre point… Mais ce que je vous dirais, là, puis là je me mets dans mon
chapeau du Trésor, ce qui aurait été une préoccupation, c'est si on n'est pas
capables de quantifier s'il y en a 100 ou s'il y en a 1 000 qui
reviennent, puis là ça aurait un impact financier sur les régimes. Mais là, en
ce moment, on le dit, il n'y a aucun impact sur les régimes parce qu'on est à
des gens qui vont soit continuer de contribuer ou qui contribueront plus tard,
donc il n'y a pas d'impact sur le régime.
Alors, on sait qu'il y a une demande, puis
je ne vous apprends rien, autant en éducation qu'en santé, de nous dire :
Est-ce que ça serait possible? C'est sûr qu'il y a des demandes, il y a des
gens qui sont intéressés à revenir mais qui disaient : Moi, si ça vient
affecter ma pension, je ne viendrai pas reprendre le collier puis travailler
pour le montant de ma pension. On suit? Alors donc, la bonne nouvelle, c'est
que, même si on n'est pas capables de quantifier, il n'y a aucun impact sur les
régimes de retraite, et c'est ça qui était important de vérifier.
Mme Nichols : C'est à
coût nul.
M. Dubé : C'est à coût
nul pour les régimes de retraite.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. Y aurait-il d'autres interventions sur l'article 5?
M. Barrette : Non.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Nous sommes prêts à procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 5 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. M. le ministre. L'article 6, s'il vous plaît.
M. Dubé : Alors,
l'article 6, M. le Président : L'article 156 de cette loi est abrogé.
O.K., je vais le répéter : L'article 156 de cette loi est abrogé.
Et le commentaire que je ferais, c'est
qu'en fait ce présent article propose une modification de concordance qui
concerne les nouvelles règles du retour au travail des pensionnés du RRPE telles
que prévues par l'article 5 du présent projet de loi.
M. Barrette : Ça fait
quoi, la concordance, M. le Président, exactement, là? Qu'est-ce qui doit
concorder, là, ici, là?
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez,
bien, ce que je dirais, là, c'est que l'article 156 actuellement en
vigueur s'applique au pensionné qui effectue un retour au travail et qui
choisit de ne pas participer — on l'a discuté longuement tout à
l'heure — de nouveau au régime de retraite. Cet article prévoit des
règles concernant l'indexation d'une pension.
Le deuxième alinéa de cet article prévoit
des règles spécifiques à la suspension de l'indexation, soit celles qui ont été
introduites en 2017 par la loi favorisant la santé financière et la pérennité
des régimes de retraite du personnel d'encadrement et modifiant les
dispositions législatives, projet de loi n° 126. Cette loi de 2017 a
notamment pour but de resserrer les critères d'admissibilité à la retraite et
de limiter temporairement le pourcentage des indexations pour certains
retraités.
Nous avons… puis, encore une fois, pour
des raisons très techniques, si jamais il est préférable de donner accès à mes
collègues, il me fera plaisir de... mais c'était vraiment pour la question de
l'indexation pendant le retour. Est-ce que M. le député de La Pinière… ou je
demande au président, si jamais vous voulez l'entendre, l'explication plus
technique, c'est vraiment une question d'indexation pendant la période.
M. Barrette : Bien,
allons-y, là.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Chaillèze, à vous la parole.
M. Barrette : Ah! c'est «Chaillèze»,
qu'on doit dire?
M. Chaillez (Ugo) :
Chaillez.
Le Président (M. Simard) :
Chaillez, pardon. Excusez-moi, monsieur.
M. Chaillez (Ugo) : Sans
problème. Alors, on a vu, à l'article 5, qu'on vient de traiter, qu'il y
aura une mise en oeuvre réglementaire de tout ce régime de retour au travail à
l'égard du participant qui décide de ne pas participer de nouveau au régime de
retraite. Alors, l'article 156 actuel, qui fait l'objet de
l'article 6 du présent projet de loi, aménageait un certain régime quant à
l'indexation, c'est donc le régime d'indexation applicable à la personne qui
était soumise à l'article 154. Donc, étant donné qu'à l'article 5 on a
décidé de faire une mise oeuvre réglementaire, alors toutes ces <questions...
M. Chaillez (Ugo) :
...aménageait un certain régime quant à l'indexation, c'est donc le régime
d'indexation applicable à la personne qui était soumise à l'article 154.
Donc, étant donné qu'à l'article 5 on a décidé de faire une mise en oeuvre
réglementaire, alors toutes ces >questions d'indexation là pourront se
retrouver dans le fameux règlement, comme on l'a vu à l'article 5.
Le Président (M. Simard) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 6? L'article 6 est-il
adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Nous passons donc à l'article 7.
M. Dubé : Alors, M. le
Président, l'article 7 se lirait comme suit : L'article 158 de
cette loi est modifié par le remplacement de «auront droit l'employé visé à
l'article 153 et le pensionné visé aux premier et deuxième alinéas de
l'article 154» par «aura droit l'employé visé [par] l'article 153».
M. Barrette : Pas de
question.
Le Président (M. Simard) :
Pas de questions? Y aurait-il d'autres demandes d'intervention? Nous sommes
prêts à passer à la mise aux voix. Est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. L'article 8.
M. Dubé : Alors,
l'article 8, M. le Président : L'article 196 de cette loi est
modifié par l'insertion, après le paragraphe 12.1° du premier alinéa, du
paragraphe suivant :
«12.2° déterminer, aux fins de
l'article 154, les conditions et modalités relatives au retour au travail
d'un pensionné qui ne participe pas de nouveau au présent régime, lesquelles
peuvent varier selon la fonction qu'il occupe ou occupe de nouveau;».
En fait, c'est la discussion que nous
avons eue à l'article 5, et, dans le fond, on propose une modification à
la liste des règlements que nous avons discutée tout à l'heure, lorsqu'on vous
a transmis la liste des règlements. Je ne sais pas s'il y a des questions
spécifiques là-dessus.
M. Barrette : Non.
M. Dubé : M. le Président?
Le Président (M. Simard) :
Aucune intervention? C'est que je révisais... Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Article 9.
M. Dubé : Bon, pour
l'article 9, technique, ici : Le deuxième alinéa de
l'article 211 de cette loi est édicté de nouveau et, en conséquence, se
lit comme suit :
«Ils ont effet indépendamment des
dispositions de l'article 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B
de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du recueil des Lois du Parlement du
Royaume-Uni pour l'année 1982).»
En fait, si je peux me permettre un
commentaire, on revient sur un article qui se rapporte à la première partie de
notre discussion ce matin concernant les délais. Alors, je ne sais pas s'il y a
des questions sur ça.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de La Pinière, pas de commentaires? Y a-t-il d'autres collègues
qui souhaitent intervenir? Nous sommes prêts à passer à la mise aux voix de
l'article 9. Est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. M. le ministre. Le dernier mais non le moindre, article 10.
M. Dubé : C'est vous qui
le dites, c'est vous qui le dites. Alors, l'article 10 : La présente
loi entre en vigueur le 1er janvier 2020, à l'exception des
articles 5 à 8 qui entreront en vigueur à la date de l'entrée en vigueur
du premier règlement pris pour leur application.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. L'article 10 est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Alors, comme le veut la tradition, je me dois, bien sûr, de vous
demander les questions suivantes : Est-ce que le titre du projet de loi
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Et je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des
références au besoin. Cette motion est-elle adoptée?
• (16 h 30) •
Des voix
: Adopté.
Remarques finales
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Nous en sommes rendus à l'étape, comment dire, finale de nos
délibérations. M. le ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, écoutez,
je pense qu'il est important de préciser, pour les gens qui nous regardent,
autant, je dirais, pour les gens d'en face... et j'apprécie énormément la
collaboration que vous avez eue dans ce projet de loi là. Vous avez mentionné…
vous avez eu la gentillesse, tout à l'heure, de revenir sur l'importance de ce projet
de loi là pour mettre une solution devant nos différents gestionnaires de
l'État, autant en santé, en éducation, qui veulent favoriser le retour de gens
d'expérience et qui pourraient profiter des avantages de ce projet de loi là, donc
j'en profite pour vous remercier et… d'avoir eu ce temps de qualité là, autant
du côté de mes collègues... Je voudrais… Je pense, les gens ont pu voir la
profondeur, aussi, de l'expertise des <gens...
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16 h 30 (version révisée)
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M. Dubé :
...le retour de gens d'expérience et qui pourraient profiter des avantages de
ce
projet de loi là, donc j'en profite pour vous remercier et… d'avoir
eu ce temps de qualité là, autant du
côté de mes collègues… Je
voudrais...
Je pense, les gens ont pu voir la profondeur, aussi, de
l'expertise des >gens qu'on a au Trésor, soit du côté légal ou du côté actuariel,
et il y a plusieurs collègues derrière qui ont travaillé très fort sur ce projet
de loi là. Alors, je tiens à vous remercier et tiens à vous remercier, les
équipes, puis je pense que ça a été encore un bel exemple de beau travail de collaboration
entre les gens du côté législatif. Je l'apprécie beaucoup.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de La Pinière, un petit mot de clôture?
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Oui. Alors,
je reprends à mon compte les mêmes propos, là. Effectivement, merci à tous et
toutes, là, d'avoir participé à ça. Merci, évidemment, à ma collègue députée de
Vaudreuil et à mon équipe volumineuse qui nous a accompagnés là-dedans.
Je vais terminer sur un commentaire, par
exemple. Je reviens sur ce que j'ai dit. Moi, je ne vois pas de problème… Je suis
déçu que les gens se soient désistés. Je pense qu'ils auraient pu contribuer à
la réflexion de tout le monde, là, sur la situation de la retraite. Je
maintiens, moi, qu'il n'y a pas de... il y a moyen de mettre en place des
règles, et qu'on ne devrait pas, lorsqu'on est dans l'État, voir le cumul de
deux revenus comme étant un péché mortel qu'il faut absolument éviter.
Et, quand je regarde les gens des grands
réseaux que sont santé et éducation, il y a un paquet de monde qui ont encore
la capacité de donner des services de qualité et qui ne reviennent pas pour un
certain nombre de raisons. Je pense que la raison financière en est une, mais en
général les raisons sont de l'ordre de la gestion de leur temps lorsqu'ils
reviennent dans le milieu de travail. Et j'invite le président du Conseil du
trésor à réfléchir à ça pour les grands réseaux, parce qu'il y a une expertise
qu'on perd. Les gens qui prennent leur retraite à 55 ans, souvent, sont
capables encore de... non seulement ils peuvent, mais beaucoup veulent, mais la
flexibilité à laquelle fait référence le ministre n'est pas toujours au rendez-vous
dans les réseaux, et on se prive d'une expertise alors qu'on a besoin de ces
gens-là. Et, pour paraphraser les gens avec lesquels j'ai eu à travailler dans
ma vie avant que j'aille en politique, la flexibilité qu'on peut offrir à ces
gens-là, c'est ça qu'ils veulent d'abord : flexibilité de l'horaire,
flexibilité… pas juste de l'horaire, flexibilité de leurs choix. Il faut leur
donner la possibilité de choisir. Il y a tellement de possibilités qu'en
réalité on devrait leur montrer la grille des possibilités puis leur permettre
de faire leurs choix. Je dis ça comme ça. Et, quand on ajoute les avantages pécuniaires,
bien, ça, c'est possible de ramener pas mal de monde. Je ne dis pas que ça va
ramener tout le monde, puis je ne dis pas que tout le monde veut revenir, ce
n'est pas ça que je dis. Je dis simplement que cumuler deux revenus, là, ce
n'est pas vrai, là, qu'actuariellement, là, on n'est pas capables de décider
des conditions qui vont faire que la caisse ne sera pas protégée, là, ça, c'est
impossible. La job de l'actuariat, c'est justement de prévoir les conditions
qui font en sorte que la caisse est protégée, et, après ça, légalement, on fait
les règles en question. C'est pour réflexion. On verra ce que ça va donner dans
le temps, mais peut-être qu'il y a lieu là de s'adresser à ça de façon plus
spécifique. Et puis, pour ceux qui ne sont pas venus en consultations, bien, s'ils
sont malheureux, je n'ai qu'une chose à leur dire : Nous étions là pour
les entendre.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Merci à tous pour cette très belle journée de travail.
Notre commission ayant accompli son
mandat, j'ajourne nos travaux sine die. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 16 h 34)