Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
43e législature, 2e session
(début : 30 septembre 2025)
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Le
mercredi 5 novembre 2025
-
Vol. 48 N° 6
Étude détaillée du projet de loi n° 4, Loi concernant la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 25 mars 2025 et modifiant d’autres dispositions
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Laframboise) : À
l'ordre, s'il vous plaît. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des finances publiques ouverte. Je demande à toutes les personnes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 4, Loi concernant la mise en oeuvre de
certaines dispositions du discours sur le budget du 25 mars 2025 et modifiant
d'autres dispositions.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont) est remplacée par Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Président (M. Laframboise) : Merci,
Mme la secrétaire. Nos débuts avec les remarques préliminaires. M. le ministre
et député de Groulx, vous disposez de 20 minutes.
M. Girard (Groulx) : Merci
beaucoup, M. le Président. C'est toujours un plaisir d'être à la Commission des
finances publiques. Et nous sommes très heureux que vous soyez notre nouveau
président. La barre est haute. L'ancien était excellent. Et, à la commission,
ici, on est efficaces. Alors, on est contents de vous avoir. Merci aux députés
du gouvernement, aux députés de l'opposition, qui a toujours des... les députés
de l'opposition qui ont toujours des bonnes questions. Je vois plein d'amateurs
fans de commissions parlementaires dans les estrades. Merci d'être là, et merci
à tous les excellents juristes, et merci à mon équipe, et merci au ministère
des Finances, et merci M. le Président.
Nous entreprenons aujourd'hui l'étude
détaillée du projet de loi n° 4, Loi concernant la mise en oeuvre de
certaines dispositions du discours sur le budget du 25 mars 2025 et modifiant
d'autres dispositions. Je veux... Bon, ça, je pense, je les ai salués, mes
collègues. OK. Le projet de loi numéro quatre est important puisqu'il permettra
de mettre en œuvre des mesures du dernier budget visant à stimuler la création
de richesses, à soutenir les Québécois... les Québécois et les Québécoises et
nos collectivités, à améliorer le régime fiscal et à maintenir notre engagement
face à la saine gestion des finances publiques. Plus concrètement, le projet de
loi numéro quatre nous permet d'atteindre plusieurs objectifs. En effet, il
clarifie la notion de travail réputé...
M. Girard (Groulx) : ...au
Québec, en réaction à la grande évolution du marché du travail observée dans
les dernières années. Il permet aussi d'améliorer les prestations du régime de
rentes du Québec en cas de lésion professionnelle, afin d'éviter que les
bénéficiaires d'une indemnité de remplacement du revenu réduite voient leur
rente de retraite diminuer de façon importante. Une mesure extrêmement
importante, M. le Président.
De plus, ce projet de loi vise à
actualiser le droit additionnel à l'égard des véhicules de luxe et à instaurer
un droit additionnel annuel pour les véhicules électriques et les véhicules
hybrides électriques rechargeables. Le projet de loi numéro quatre améliorera
également l'accès aux données à des fins de recherche par l'Institut de la
statistique du Québec et augmentera le financement du Fonds avenir Mécénat
Culture. Il nous permet aussi de réviser le tarif de consultation du registre
foncier qui n'a pas été actualisé depuis 2022 et de réviser les cibles de
réduction de la dette en raison de l'évolution de la situation budgétaire et du
contexte économique incertain. Dans un but d'harmonisation du processus pour
l'ensemble des municipalités, nous prévoyons aussi modifier la Charte de la
ville de Montréal afin de lui permettre de mandater le ministère des Finances
pour recevoir et ouvrir les soumissions relatives aux emprunts de la ville, là,
c'est des activités de financement, ça va faire plaisir aux députés de
l'opposition, M. le Président.
Parmi les autres objectifs du projet de
loi numéro quatre, on retrouve la bonification de certaines mesures
administratives applicables aux entreprises de services monétaires afin de
permettre la capitalisation des intérêts et d'apporter des modifications
techniques en matière d'affectation fiscale, la bonification de certaines
mesures administratives applicables en matière de perception des pensions
alimentaires et la bonification de certaines mesures administratives
applicables en matière d'administration fiscale.
Nous prévoyons également modifier le
programme de compensation financière du programme de gestion de l'exemption
fiscale des Premières Nations en matière de taxe, améliorer la récupération par
leurs ayants droit de sommes payables en matière d'assurance sur la vie et
abolir la taxe d'affaires et le rôle de la valeur locative afin d'alléger le
corpus législatif ainsi que le fardeau administratif des municipalités. Enfin,
le projet de loi permettra au gouvernement de fixer de façon exceptionnelle les
taux de cotisation au régime d'assurance parentale.
Alors, voilà, M. le Président, pour le
résumé du projet de loi. Il s'agit d'un projet de loi costaud, et nous avons du
pain sur la planche. Je veux... je nous souhaite des discussions constructives
et efficaces afin d'en arriver à un projet final qui seront répondre aux
besoins des Québécoises et Québécois. Et j'aimerais dire que nous souhaitons
étudier le projet de loi par blocs, M. le Président. Merci de votre attention.
Le Président (M. Laframboise) :
Merci beaucoup, M. le ministre. J'invite maintenant le porte-parole de
l'opposition officielle et député de Marguerite-Bourgeoys à faire ses remarques
préliminaires.
M. Beauchemin : Merci. M. le
Président. Écoutez, mes remarques seront courtes. Premièrement, pour ce qui est
des blocs... consentir pour que ce fonctionne en blocs.
M. Girard (Groulx) : ...
M. Beauchemin : D'accord.
Merci. Le projet de loi quatre tout de même a mis... va mettre en application
plusieurs éléments qui sont passés un peu inaperçus dans les dernières... dans
la dernière année, donc depuis mars 2025. Pour nous, ça va être important qu'on
pose des questions à ce sujet-là, à ces sujets-là, il y en a plusieurs qu'on
pense, là, évidemment aux droits additionnels pour les véhicules électriques,
qu'on pense à ce qui se passe au niveau du régime de retraite, clairement. Je
veux aussi qu'on discute de ce qui va se passer par ma collègue qui va nous...
approcher le sujet dans le bloc numéro sept, je crois. Donc, on aura plus de
questions à ce sujet-là. Mais pour la suite des choses, M. le Président,
procédons. Merci.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Laframboise) :
Merci beaucoup, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Est-ce qu'il y a d'autres
collègues qui ont des remarques préliminaires? Il n'y en a pas. Merci beaucoup.
La commission est maintenant prête... Excusez-moi. Nous en sommes maintenant
aux motions préliminaires. Est-ce qu'il y a des motions préliminaires? Il n'y
en a pas. S'il n'y en a pas, nous allons immédiatement débuter l'étude article
par article. La commission est maintenant prête à procéder à l'étude détaillée
du projet de loi.
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Laframboise) :
Je comprends qu'il y a un consentement afin que le projet de loi soit étudié
par sujets, selon le plan de travail proposé par le ministre, est-ce qu'il y a
consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Laframboise) :
Consentement. Est-ce qu'il y a consentement également pour que les articles
soient étudiés simultanément, tel que proposé par le ministre? Consentement. Ça
va? Donc, je vous remercie. Donc, nous débutons alors par l'intitulé Mesures en
matière de retraite. M. le ministre, je vous prie de faire la lecture de
l'article un.
M. Girard (Groulx) : Oui, M.
le Président. Précision quant au travail réputé exécuté...
11 h 30 (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...au
Québec.
Mise en contexte : On doit éviter qu'une
personne travaillant hors du Canada cotise au régime de rentes du Québec et
bénéficie des prestations du régime des rentes du Québec alors qu'elle ne
viendra peut-être jamais au Québec.
Modifications proposées : L'article 1
du projet de loi propose de modifier, à compter du 1ᵉʳ janvier 2026, l'article 7
de la Loi sur le régime de rentes du Québec afin de préciser que la présomption
à l'effet qu'un travail est réputé exécuté au Québec ne s'applique que si le
travail est exécuté au Canada.
M. le Président, je suggère que... je
ferais aussi la mise en contexte des articles 2 à 10, comme ça on pourra
discuter sur l'ensemble du bloc. Est-ce que ça convient à tout le monde?
Le Président (M. Laframboise) :
Oui. Allez-y, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Calcul
des prestations du régime de rentes en cas de lésion lésions professionnelles.
Ce sont les articles 2 à 10 du projet de loi.
Mise en contexte : Des modifications
au régime de rentes du Québec ont été annoncées lors du discours sur le budget...
là, il y a un... c'est marqué «du mars», là, mais ça doit être... ah oui, du 25 mars
2025, et requiert de modifier la Loi sur le régime de rentes du Québec et la
Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles.
Modifications proposées : Il est
proposé de modifier, à compter du 1ᵉʳ janvier 2026, la Loi sur le régime
de rentes du Québec afin de changer le calcul des prestations du régime de base
du régime de rentes du Québec pour retrancher des mois pendant lesquels une
personne victime d'une lésion professionnelle reçoit une indemnité de
remplacement du revenu réduite et ainsi bonifier les prestations payables et de
modifier la Loi sur le régime des rentes du Québec et LATMP, qui est la Loi sur
les accidents de travail et les maladies professionnelles, afin d'établir que
le financement de cette bonification, incluant sa mise en œuvre, est à la
charge de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et sécurité du
travail.
Là, je veux m'expliquer, M. le Président, donner
un peu de contexte. Bien, c'est que les gens qui avaient des lésions
professionnelles permanentes avaient une compensation dans le RRQ, c'est-à-dire
qu'on retirait dans le calcul du RRQ les années où... qui influençaient à la
baisse leur revenu pour l'éligibilité au RRQ, mais lorsque cette lésion
professionnelle là était temporaire, ne bénéficiait pas de ce même... cette
même reconnaissance de retirer ces années où il y a moins de revenus. Alors, la
Commission des normes, de l'équité et de la sécurité du travail, la CNESST, a
suggéré de corriger cette iniquité et c'est bien la CNESST qui finance la
bonification du RRQ pour qu'il y ait un traitement équitable des gens qui ont
des lésions professionnelles en cas où celles-ci sont non permanentes. Est-ce
que, Mme la juriste, en plus de vous présenter, vous aimeriez ajouter quelque
chose?
Mme Labrecque (Andrée D.) : Bonjour.
Mon nom Andrée Labrecque, je suis avocate à Retraite Québec.
M. Girard (Groulx) : Je pense
qu'il faut qu'il vous autorise de...
Mme Labrecque (Andrée D.) : Excusez-moi.
Le Président (M. Laframboise) : Allez-y.
J'ai besoin du consentement. Vous vous présentez, puis je vais demander le
consentement. Allez-y.
Mme Labrecque (Andrée D.) : Parfait.
Alors, Andrée Labrecque, avocate à Retraite Québec.
Le Président (M. Laframboise) : Parfait.
Est-ce qu'on a le consentement? Merci.
Mme Labrecque (Andrée D.) : Alors,
M. Girard a tout à fait bien résumé la situation. Alors, depuis 1985, on a
effectivement des règles qui permettent de soustraire les mois où les gens ont
une indemnité non réduite, qu'on appelle, le 90 % du salaire net. Alors, c'est
des gens qui sont incapables de travailler. Donc, on avait prévu ça depuis 1985,
et là on rajoute tout simplement un volet qui concerne les gens qui travaillent
toujours, qui travaillent à un salaire moindre parce qu'ils ont eu un accident
de travail et qui sont compensés pour la différence. Donc, les mois pour
lesquels ils vont recevoir cette indemnité réduite, on va simplement les
retrancher du calcul pour bonifier leur rente de retraite éventuellement. Donc,
on va se baser uniquement sur les années où ils ont eu des meilleurs revenus
avant cette période-là d'accident de travail.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous aimeriez apporter une précision quant au travail réputé exécuté au
Québec, là? Parce que c'est quand même technique, mais tout le monde connaît le
télétravail. Mais là, on parle du télétravail à l'étranger. Alors, allez-y.
Mme Labrecque (Andrée D.) : Effectivement,
on a ressenti le besoin... cet article-là, 7, existe depuis 1965, donc il n'avait
jamais été vraiment changé. On s'est rendu compte, rendu en 2026... 2025, excusez-moi,
je vais un peu vite, qu'effectivement il y a de...
Mme Labrecque (Andrée D.) : ...de
plus en plus de télétravail et de gens qui sont recrutés localement, donc des
entreprises du Québec qui vont chercher, par exemple, des gens de la Chine ou
des gens de l'Inde et qui vont leur demander d'exécuter du travail et les payer
à partir du Québec. Si on applique l'article tel qu'il était rédigé, bien, ça
laissait une porte de sortie à dire : Bien, ces gens-là, on pourrait les
faire cotiser au régime de rentes, les rendre admissibles à une rente de
retraite, à des rentes d'invalidité et des rentes de conjoint survivant, ça
devient... ça devient compliqué et difficile d'appliquer le régime. Mais ce
n'est pas du tout l'objectif du régime de rentes du Québec. Donc, en,
simplement, mettant cette imprécision-là, on vient limiter les cotisations de
ces gens-là. Donc, ces gens-là qui ont été recrutés à l'extérieur, qui n'ont
jamais mis les pieds au Québec ne pourront pas cotiser au régime de rentes du
Québec.
Une parenthèse. Si les Québécois vont à
l'extérieur, ils sont tout à fait encadrés pour le paiement des cotisations
dans le moment. Il y a des ententes de sécurité sociale avec 39 pays qui
permettent aux Québécois qui vont travailler dans ces pays-là de cotiser au
régime de rentes. Et, si jamais c'est un pays où il n'y a pas d'entente de
sécurité sociale, bien, il y a des arrangements que les employeurs peuvent
faire avec Revenu Québec et Retraite Québec pour que ces gens-là continuent à
cotiser sans problème. Donc, les Québécois sont tout à fait bien servis, là,
avec les mesures législatives réglementaires, mais ça évite... cette mesure-là
évite de faire cotiser des gens qui n'ont jamais mis les pieds au Québec.
Le Président (M. Laframboise) : Merci.
D'autres choses à ajouter? Merci beaucoup. Donc, pour ceux qui nous écoutent,
on étudie présentement simultanément l'article 1 et 2 à 10. Est-ce que
vous avez des commentaires?
M. Beauchemin : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, juste pour revenir sur ce que vous disiez, là,
vers la fin de votre laïus. Donc, la distinction est faite à savoir des gens
qui ont été... sont nés au Québec, qui ont travaillé au Québec, qui ont un
début de carrière au Québec et/ou pas, mais qui décident, pour une raison...
ils n'aiment pas la neige, ils s'en vont vivre en Floride, là, pour plusieurs
années, puis là ils décident de travailler pour une entreprise québécoise, mais
à partir de la Floride en télétravail, eux, ils sont couverts avec ce que vous
dites, là, dans votre...
M. Girard (Groulx) : Certainement,
vous pouvez répondre.
M. Beauchemin : Allez-y.
M. Girard (Groulx) : ...
Mme Labrecque (Andrée D.) : Alors...
Oui, oui et non, c'est-à-dire que les ententes de sécurité sociale et les
arrangements sont des mesures législatives réglementaires qui concernent le
travail de détachement, donc c'est une personne qui va travailler de façon
temporaire à l'extérieur du Québec, dans un pays autre. Donc, ces
périodes-là... Normalement, ces personnes-là vont y aller pour de 3 à
5 ans. Donc, on permet d'y aller de 3 à 5 ans. Mais il n'est pas
question... Une personne qui irait s'établir dans un autre pays, à ce
moment-là, réside dans l'autre pays et, à ce moment-là, ne pourrait pas
normalement continuer à cotiser au régime de rentes pour... pour,
effectivement, là, le temps qu'ils sont... ils sont dans cet autre pays-là.
M. Beauchemin : Comment vous
définissez donc de... l'établissement d'une personne à l'extérieur du Québec,
un Québécois ou Québécoises qui va s'établir? Comment vous définissez ça? Parce
que moi, je vois l'exemple de quelqu'un qui va y aller pour plus que cinq ans,
là. J'ai juste en tête, parce que je l'ai vu à plusieurs reprises, là, des gens
qui ont voulu travailler pour Garda en Floride et ils sont partis pour plus de
cinq ans, là, des dizaines d'années, de 12 ans, 13 ans, là. Ils sont,
eux autres, employés d'une corporation qui... bien, en fait, je ne souviens
même pas si le siège social de Garda est au Québec encore, là, mais ils sont
employés, ils font un travail qui est pour Garda, mais ils sont en Floride. Ils
peuvent être n'importe où, ils peuvent être en France, ils peuvent être à Hong
Kong, mais c'est des gens qui sont là. Puis ce n'est pas un établissement de
leur vie pour la suite des choses, c'est juste... c'est temporaire. Ils n'ont
pas l'intention d'être là pour une semaine mais ils n'ont pas l'intention
d'être là que pour cinq ans, ils ont l'intention d'être là pour plusieurs,
plusieurs, plusieurs années. Comment vous faites la distinction pour dire la
ligne dans le sable, là, à partir de ça, ce moment-là, tu ne fais plus partie
de la gang?
• (11 h 40) •
Mme Labrecque (Andrée D.) : OK.
Ça dépend de l'endroit où ils sont. On parle de 39 ententes de sécurité
sociale qui ont des modalités différentes en termes de durée du certificat
d'assujettissement auquel ces gens-là... que ces gens-là ont... auquel ils ont
souscrit. Donc, ça va dépendre de la durée, ça va dépendre de chaque entente,
donc, le pays où ils sont. Ça va dépendre aussi de la nature de leur
établissement. Est-ce que ces gens-là, vous me dites, provisoires, temporaires,
ils sont là un certain temps? Est-ce qu'ils sont là de façon détachée et
temporaire ou ils sont là de façon permanente? Est-ce qu'ils résident ailleurs
qu'au Québec? Donc, c'est toutes ces données-là qui vont être évaluées au
moment de la demande pour continuer à payer les cotisations.
M. Beauchemin : ...simplement
leur demander à la place : Est-ce que votre intention, c'est lors du
moment où vous serez éligible, là, à recevoir une pension, une RRQ, est-ce que
vous avez l'intention de revenir vivre au Québec à ce moment-là? Bien, tu sais,
qu'il aille travailler 30 ans...
M. Beauchemin : ...à
l'extérieur du Québec, par exemple, c'est des gens qui ont travaillé puis
qui... des Québécois, là, puis là, bien, ils veulent venir prendre leur
retraite au Québec. Là, on leur dit : Vous n'auriez pas accès à cet...
Mme Labrecque (Andrée D.) : Non,
absolument pas. Le régime de rentes fait... est payable n'importe où dans le
monde. C'est-à-dire que les prestations du régime de rentes ne sont pas liées
au fait de résider ou pas au Québec, comme par exemple la pension de
vieillesse. Donc, une personne qui aurait travaillé deux ans au Québec ou qui
aurait cotisé deux ans au régime de rentes du Québec pourrait aller vivre sur
une île dans le Pacifique et recevoir une rente de retraite pour les deux ans
où ils ont cotisé au Québec. C'est deux choses différentes.
M. Beauchemin : Non, mais le
travail qu'ils vont accomplir sur cette île déserte, dans le Pacifique, qui
serait un télétravail pour une compagnie québécoise par exemple, qui fait du
télétravail à partir de cette île déserte là.
Mme Labrecque (Andrée D.) :
Bien, comme je vous le disais, c'est du cas par cas. Donc, il va falloir que
cette personne-là fasse une demande de certificat d'assujettissement, et on
verra à ce moment-là si la situation de la personne permet de continuer à
cotiser au régime de rentes.
M. Beauchemin : Bien, c'est
pour ça que je vous posais la question, parce que faire du cas par cas dans les
cas très simples que l'objectif ultime ici, c'est de savoir : Tu sais, ton
chèque de rente, là, tu... Tu vas le recevoir quand tu vas vouloir être à la
retraite. Ton intention, c'est-tu d'être au Québec à ta retraite ou pas?
Pourquoi ce n'est pas aussi simple que ça, par exemple? Pourquoi avoir
plusieurs grilles d'évaluation?
Mme Labrecque (Andrée D.) : En
fait, c'est deux choses différentes. La réception d'une prestation n'importe où
dans le monde, la personne peut faire sa demande et la recevoir n'importe où.
M. Beauchemin : Je parle du
temps travaillé, moi.
Mme Labrecque (Andrée D.) :
Mais le fait de pouvoir cotiser au régime de rentes, c'est une chose.
Normalement, c'est des résidents du Québec, pas nécessairement des Québécois,
mais c'est des résidents, des gens qui travaillent au Québec qui cotisent.
C'est ça, la règle du régime de rentes. Et si ces gens-là quittent de façon...
par détachement, soit avec un employeur ou soit comme travailleur autonome,
bien, ils peuvent demander la permission de continuer à cotiser au régime de
rentes. C'est un privilège, cotiser au régime de rentes. Alors, ces gens-là
cotisent au régime de rentes et on leur accorde ou pas. Il faut comprendre que,
quand ils vont dans un autre pays, il y a un autre régime de sécurité sociale
dans le pays en question, et ils vont cotiser dans ce pays-là.
M. Beauchemin : Mais ce n'est
pas un... automatique si tu t'en vas travailler dans une île déserte, ou aux
États-Unis...
Mme Labrecque (Andrée D.) :
C'est sûr.
M. Beauchemin : ...ton régime
de rente là-bas, là. C'est pour ça, je pose la question, parce que dans le
fond, vous dites que c'est un privilège, mais c'est une contribution ou pot
social de tous, là, ça fait que dans le fond, c'est bénéfique.
M. Girard (Groulx) : Dans le
fond, ce que vous nous dites, c'est que pour cotiser au régime de rentes, il
faut être résident du Québec.
Mme Labrecque (Andrée D.) :
Normalement, oui.
M. Girard (Groulx) : Alors,
vous pouvez travailler à l'étranger, être résident du Québec et à ce moment-là,
vous cotisez. Mais si vous travaillez à l'étranger et que vous avez choisi de
ne pas être résident du Québec, comme par exemple si vous êtes en Floride puis
qu'il n'y a pas d'impôt de l'État, bien là, vous ne pouvez pas avoir le
privilège de cotiser au régime des rentes puis en même temps ne pas payer
d'impôt au Québec, parce que vous avez choisi de ne pas être résident.
M. Beauchemin : OK, mais la
personne quand elle contribue à son régime de rentes, ce qu'elle fait, c'est
qu'elle met l'argent de côté pour sa retraite.
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
là elle va... comme elle n'est pas résidente, elle va contribuer au régime des
rentes de la Floride. Puis là, on a une entente avec la Floride. Lorsque cette
personne-là va revenir, si elle faisait ce choix-là, bien là il y aura une
reconnaissance d'équivalence.
M. Beauchemin : Donc, il y a
une... il y a-tu cette entente-là avec... Il y a lieu facilement... on a
facilement accès à tous ces endroits, ces juridictions-là pour savoir c'est
quoi, les équivalences ou c'est du cas par cas, il faut demander? puis il y
a-tu une grille de décision qui est disponible pour qu'on puisse partager avec
les Québécois?
Mme Labrecque (Andrée D.) : Il
y a 39 ententes de sécurité sociale qui ont été suivies qui permet la
réciprocité. Cette... Cette réciprocité-là permet de se rendre... de tenir
compte des années de cotisation dans les autres pays. Donc, je tiens compte par
exemple des années de cotisations aux États-Unis, et ça peut me permettre
d'être admissible à la rente d'invalidité ou la rente de survie ici, au Québec.
Par contre, pour la rente de retraite, on ne calcule pas le nombre d'années. La
rente de retraite qu'on verse ici est en fonction du nombre d'années que vous
avez cotisé ici. Donc, si vous avez cotisé en Floride, vous allez avoir un montant
de rente de retraite de la Floride et vous allez avoir cotisé au Québec, vous
allez avoir un montant de retraite du Québec.
M. Beauchemin : Payé par la
Floride, payé par le Québec...
Mme Labrecque (Andrée D.) :
C'est ça.
M. Beauchemin : D'accord. Dans
l'autre partie de votre laïus, vous avez parlé évidemment, là, de corriger
l'iniquité dans le régime des rentes du Québec. En fait, la seule question que
j'ai, puis peut-être que j'ai mal compris, là, mais la seule question que
j'ai : Pourquoi ne pas avoir fait ça de façon rétroactive? Parce que dans
le fond, ce que les gens disent, c'est que... moi, j'ai travaillé trois ans
dans une job moindre parce que je n'avais pas.... J'avais un handicap, j'avais
eu un accident, j'avais une raison d'être, peu importe. Puis là maintenant, tu
sais, ça, ça m'affecte. Maintenant, aujourd'hui, dans ma retraite. Ce qu'on
dit, c'est qu'à partir d'aujourd'hui, ça ne sera plus le cas pour... à partir
de 2026, 1ᵉʳ janvier 2026, puis par la suite, et non de façon rétroactive.
Juste comprendre pourquoi il y a eu cette décision-là de prise.
M. Girard (Groulx) : Bien,
d'abord, ce sont des régimes différents, hein, le...
M. Girard (Groulx) : ...la
CNESST, le régime des rentes, l'assurance automobile, trois régimes différents
avec des particularités différentes. Là, ce qu'on avait, c'est : deux
clientèles, avec des situations différentes, de la CNESST n'avaient pas le même
traitement dans le RRQ. Mais, nous, cette iniquité-là, pour la corriger prospectivement,
il faut que quelqu'un paie pour ça. Puis ce n'est pas à l'ensemble des
cotisants du régime des rentes de corriger cette iniquité-là. Alors, celle-ci
est financée par la CNESST.
M. Beauchemin : En date du
1er janvier...
M. Girard (Groulx) : En date
du 1er janvier 2026.
M. Beauchemin : OK. Ça fait
que, donc...
M. Girard (Groulx) : Alors, à
chaque fois qu'on corrige une iniquité prospectivement, il y a la
question : Pourquoi vous ne la corrigez pas rétrospectivement? Bien, le
geste positif qu'on fait, c'est de la corriger prospectivement. Il faut bien
comprendre que les décisions qui ont été prises dans les différents régimes
dans le passé, par différents gouvernements, sous différentes situations...
bien, le gouvernement d'aujourd'hui... on a le principe de la continuité des
gouvernements, ce n'est pas au gouvernement d'aujourd'hui de corriger les
décisions des gouvernements passés. On peut le faire prospectivement, mais on
ne fera pas rétrospectivement des corrections pour des décisions qui ont été
prises dans le passé.
M. Beauchemin : Y a-tu eu une
étude d'impact pour savoir combien ça aurait coûté qui a été faite? Parce que,
dans le fond...
M. Girard (Groulx) : Pas à ma
connaissance.
M. Beauchemin : ...je pense
que, si on y va, tu sais, de façon... par réflexe, c'est prospectivement tout
le temps, je comprends. Mais ma question c'est : OK, si on y avait été de
façon... rétroactivement, combien ça aurait pu coûter?
M. Girard (Groulx) : C'est
certain que, si on y allait rétroactivement, ce serait plus dispendieux, là.
M. Beauchemin : Certainement,
mais combien?
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
pas de... Je n'ai pas cet estimé, mais, pour avoir eu un dossier qui a des
similitudes, je ne veux pas dire «qui est similaire», là, la rente invalidité,
le gouvernement a fait un geste extrêmement courageux de le corriger
prospectivement, et rétrospectivement, c'était extrêmement dispendieux parce
que ça remonte à une décision de 1998, où le régime était... le régime des
rentes était dans une situation extrêmement précaire, où les cotisations ont
été augmentées, les prestations ont été coupées, et la rente invalidité a été
réduite. Vous comprenez que le contexte de 1998 où ces décisions-là ont été
prises était extrêmement difficile. Et donc, en 2025, de dire : Bien, les
décisions que vous avez prises en 1998, ça n'a pas d'allure, etc., ce n'est pas
approprié. Mais ce qu'on... ce qu'on dit, c'est que, de façon prospective, on
l'a corrigé parce que le régime des rentes avait la marge de manœuvre, on l'a
fait. Et puis je vais arrêter mes commentaires ici parce que c'est un dossier
qui est toujours judiciarisé pour la rétroactivité.
M. Beauchemin : Ma collègue
semble avoir des questions.
Le Président (M. Laframboise) :
La parole est à vous.
• (11 h 50) •
Mme Nichols : Oui. Merci, M.
le Président. Merci, merci à mon collègue. Bien, je vais... vu qu'on est sur
l'article 2, là, je vais continuer sur l'article 2. J'ai trois petites
questions, un relativement au délai. Ce que je remarque, là, c'est qu'on vient
changer dans l'article, là... c'est l'article 2, mais c'est l'article 96.3 de
la loi, là, qui va être modifié, on vient changer le... l'indemnité de remplacement
qui devient payable à une personne au plus tôt... au plus 30 jours après une
première indemnité. Puis un petit peu plus loin aussi, on change... on vient
ajouter, là, que ça devient payable à une personne au plus 90 jours. Est-ce
que... Bien, je me demandais c'est quoi, l'impact, puis ça vient d'où, ces
modifications-là.
Mme Labrecque (Andrée D.) : Alors,
l'article 96.3 fait partie d'un nombre d'articles qui concernent le régime de
coordination avec l'indemnité non réduite, donc le 90 %, donc les gens qui
ne travaillent pas. Ce régime de coordination là est... il y a plusieurs
volets. Il y a un volet de premier payeur de la CNESST, on ne paie pas
l'invalidité, et il y a le principe de base qu'une IRR, une indemnité de
remplacement de revenus non réduite de 24 mois ou plus, c'est un équivalent,
entre guillemets, de notre invalidité du régime de rente. Donc, dans la loi, on
en tient compte. Même si c'est payé par la CNESST, on tient compte de ces
périodes-là comme si la personne avait reçu la rente d'invalidité. Alors, il y
a plusieurs avantages, là : on exclut ces mois-là, on retranche lors du
calcul. Alors, il y a des avantages liés à ça.
L'article 96.3, on est venus simplement
rajouter une mesure administrative qu'on avait en place depuis très...
Mme Labrecque (Andrée D.) : ...pas
longtemps après le début du régime. Alors, une... dans la loi, il y avait le
90 jours, c'est-à-dire qu'on vient dire si une personne a une indemnité de
remplacement de revenu depuis deux ans et que, là, il y a un arrêt de moins de
90 jours et qu'il y a une reprise de cette indemnité-là pour une rechute,
par exemple, bien, on fait comme si c'était continue. D'accord?
Ce qu'on fait aussi puis qu'on n'avait pas
mis dans la loi, c'est que le 30 jours... si la personne a une indemnité,
ça cesse puis qu'il y a une indemnité qui reprend dans les 30 jours, parce
que ces indemnités-là sont quotidiennes, on n'en tenait pas compte. Alors,
c'est ce qu'on est venu rajouter à 96.3, puis on s'en est... on a fait le mouvement
de le rajouter à 96.3 parce qu'on a mis un régime équivalent pour les
indemnités réduites. Donc, on est venu faire les indemnités réduites, on est
venu parler du 30 jours, du 90 jours. Alors, on s'est dit : On
va le mettre dans le régime de consommation aussi. C'est une mesure de
concordance, tel qu'il est marqué dans le...
Le Président (M. Laframboise) :
Ça va, Mme la députée?
Mme Nichols : Oui, j'ai une
autre question.
Le Président (M. Laframboise) :
Allez-y, madame.
Mme Nichols : Je vais revenir
sur l'article 1. C'est différent comme commission, là, en finances. Dans
les autres commissions, on y va vraiment par blocs puis par articles, là, mais
ça va, ça va, M. le Président. L'article 1, dans le fond, ce qu'on vient
ajouter, c'est qu'outre...
M. Girard (Groulx) : ...ce
qui est différent, c'est qu'on est efficaces.
Mme Nichols : Ah! non, non,
non, vous n'avez pas assisté à ma commission. Il y avait 43 articles,
90 amendements puis on a passé à travers, là.
M. Girard (Groulx) : Prenez-en
note, M. le Président.
Mme Nichols : Commission de
l'aménagement du territoire. Je vous le dis.
M. Girard (Groulx) :
D'accord. Allez-y.
Mme Nichols : Je reviens à
l'article 1. L'article 1, dans le fond, tu sais, outre la notion de
la résidence, là, sur laquelle mon collègue a posé beaucoup de questions, on
vient ajouter que le présent article s'applique que si le travail est exécuté
au Canada. Ça fait que ça... il n'y a pas de lien nécessairement avec la
résidence, on parle plus de l'exécution du travail. Donc, comment.... dans le
fond, c'est la même question, mais, tu sais, comment on détermine... au lieu de
déterminer le lieu de résidence, c'est plutôt : Comment on détermine que
le travail est exécuté au Canada?
Mme Labrecque (Andrée D.) : En
fait, la façon de l'écrire... le libellé est très, très similaire à un libellé
qu'on retrouve dans la Loi sur le régime de pension du Canada, qui est notre
équivalent pour le reste du Canada. Alors, on a des règles quant aux
cotisants... à la cotisation qui doit être faite selon qu'on reste au Québec ou
ailleurs dans les autres provinces. Et il y avait un article dans la Loi sur le
régime de pension du Canada qui parlait du travail exécuté au Canada. Donc, on
a repris ces termes-là. Mais l'idée derrière ça, c'est qu'on veut... on vise...
la façon de l'écrire nous permet de dire que les personnes qui peuvent cotiser
au régime de rentes doivent être... doivent exécuter leur travail au Canada et
au Québec. Et, par exemple, je donne un exemple, la personne qui pourrait...
qui a... qui travaille en Ontario pour quelqu'un qui a un établissement au
Québec est payé par un établissement au Québec, bien, on pourrait conclure que
cette personne-là fait un travail réputé exécuté au Québec et le faire cotiser
au RRQ.Bon, il y a différentes autres règles, là, qui font que cette
personne-là va peut-être faire le choix de cotiser au régime de pension du
Canada, mais on règle nos affaires à l'intérieur du Canada.
Ça permet simplement de venir dire :
Si je suis, par exemple, un local en Chine, je suis une personne en Chine, s'il
y a un employeur du Québec qui vient me recruter et que je n'ai jamais mis les
pieds au Québec, je n'ai jamais résidé au Québec, bien, je ne pourrai pas
cotiser. C'est-à-dire que l'employeur ne percevra pas de cotisation au régime
de rentes du Québec pour cette personne-là. Et cette personne-là ne recevra pas
de bénéfice du régime de rentes. C'est ça qui était visé.
Mme Nichols : OK. Bien, je
comprends, tu sais, je comprends le principe, le but recherché de... l'exemple
avec la Chine est très... parle de lui-même, là. Parfait. Merci.
Le Président (M. Laframboise) : Merci.
D'autres questions, commentaires sur les articles du sujet I?
M. Girard (Groulx) : Non, M.
le Président.
Le Président (M. Laframboise) :
Non? Donc, je vais mettre aux voix les articles du sujet I. Est-ce que les
articles 1 à 10 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Laframboise) : Adopté
sur division. Donc, les articles sont adoptés sur division. Nous continuons
alors avec le sujet numéro II, intitulé : Mesures relatives au
paiement de droits additionnels touchant certains véhicules. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Girard (Groulx) : M. le
Président, pendant que les avocats bougent, je vais vous demander de suspendre
deux minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 56)
(Reprise à 11 h 59)
Le Président
(M. Laframboise) : Donc, nous allons reprendre au sujet 2,
soit sur les articles 11 à 48. M. le ministre, la présentation.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, il s'agit des mesures relatives au
paiement de droits additionnels touchant certains véhicules. Droits
additionnels exigibles à l'égard de véhicules de luxe, articles 11 à 15 du
projet de loi, mise en contexte. Depuis 1998, un droit additionnel pour les
véhicules de luxe doit être payé pour obtenir l'immatriculation d'un véhicule
routier de luxe, et le droit de mettre ce véhicule en circulation, et pour
conserver le droit de circuler avec ce véhicule immatriculé. Ce droit
additionnel s'applique à tout véhicule de promenade et à tout véhicule utilisé
à des fins commerciales de 3 000 kilogrammes et moins dont l'année de
production remonte à sept ans ou moins et dont la valeur est de plus de
40 000 $. Certaines catégories de véhicules sont exclues de ce droit
additionnel, notamment les ambulances et les autobus affectés au transport
d'écoliers. Les véhicules électriques et les véhicules hybrides rechargeables
peuvent bénéficier d'une exemption de ce droit additionnel sur la partie de
leur valeur se situant entre 40 000 $ et 75 000 $ depuis
2018.
• (12 heures) •
Modifications proposées. Il est proposé de
modifier le Code de la sécurité routière et le Règlement sur l'immatriculation
des véhicules routiers afin de hausser le seuil d'assujettissement du droit
additionnel pour les véhicules de luxe de 40 000 $ à 62 500 $,
de supprimer l'exemption applicable aux véhicules électriques et aux véhicules
électriques hybrides rechargeables sur la partie de leur valeur se situant
entre 40 000 $ et 75 000 $.
Je vais maintenant lire la section qui
concerne le droit additionnel exigible à l'égard de certains véhicules
électriques et de certains véhicules hybrides électriques rechargeables, les
articles 16 à 48 du projet de loi. Mise en contexte. La taxe spécifique
sur les carburants constitue la principale source de revenus du Fonds des
réseaux de...
12 h (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...transport
terrestre, le FORTT, consacré au financement du réseau routier et du transport
collectif. Bien que les propriétaires de véhicules électriques et de véhicules
hybrides électriques rechargeables utilisent le réseau routier et qu'ils
bénéficient de l'allègement de la congestion routière grâce au transport
collectif, au même titre que tous les automobilistes, les propriétaires de
véhicules électriques ne paient pas cette taxe, on parle de la taxe spécifique
sur les carburants, et les propriétaires de véhicules hybrides électriques
rechargeables en paient moins que les propriétaires de véhicules à combustion.
Modification proposée. Il est proposé de modifier le Code de sécurité routière
et le Règlement sur l'immatriculation des véhicules routiers afin de mettre en
place un droit additionnel. Ça s'arrête là, M. le Président.
Le Président (M. Laframboise) :
Merci. Des commentaires? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Oui.
Merci, M. Le Président. En date de quand, exactement, on fait ça, M. le
ministre?
M. Girard (Groulx) : Attendez
un instant, M. le Président, j'ai... Il me manquait une page. Excusez-moi. Et
moi, je n'ai pas fait la lecture complète, là. Je trouvais que mon... ma phrase
finissait raide un peu.
Le Président (M. Laframboise) :
Est-ce que vous permettez que...
M. Beauchemin : Bien,
oui.
Le Président (M. Laframboise) :
...que M. le ministre continue? Allez-y, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Merci.
Je m'excuse pour ceux qui nous écoutent, là. Je... Il n'aurait pas dû me
manquer une page. À l'égard des véhicules électriques et des véhicules hybrides
électriques rechargeables, ce qui est payable pour obtenir l'immatriculation d'un
véhicule routier, et le droit de mettre ce véhicule en circulation, et pour
conserver le droit de circuler avec ce véhicule immatriculé, ce droit
additionnel annuel est de 125 $ pour les véhicules électriques et de 62,50 $
pour les véhicules hybrides électriques rechargeables à partir du 1ᵉʳ janvier
2027. Ce montant est ajusté afin de tenir compte notamment de l'usage
saisonnier d'une souffleuse à neige, d'une motocyclette ou d'un cyclomoteur
lors de l'obtention de l'immatriculation d'un véhicule routier et du droit de
mettre ce véhicule en circulation, du nombre de mois pour lequel ce droit est octroyé.
Ce droit serait ensuite indexé en fonction de l'indice des prix à la
consommation. Les véhicules lourds et les véhicules hors route seraient exclus
de la portée de la mesure, et ce en raison, pour les premiers, que ce mode de
tarification n'est pas adapté à leur réalité, et pour les seconds, que ceux qui
les conduisent n'utilisent pas les chemins publics, sauf exception. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Laframboise) :
Merci. Donc, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. La parole est à vous.
M. Beauchemin : Merci, M.
le Président. Donc, j'ai eu réponse à ma question dans votre dernière page. C'est
en date du 1ᵉʳ janvier 2027, c'est ça?
M. Girard (Groulx) :
C'est correct.
M. Beauchemin : Moi, j'ai
deux questions. La première, en fait... Bien, en fait c'est la même question,
mais c'est deux montants différents. Pour les véhicules de luxe, on est passé
de 40 000 $ à 62 500 $. Pourquoi ce montant-là? Puis pour
les véhicules électriques de 40 000 $ à 75 000 $. Pourquoi
et comment en êtes-vous arrivé à établir ce montant-là?
M. Girard (Groulx) : OK.
Alors, on a vraiment regardé différentes combinaisons, OK? Puis il faut savoir
que les deux mesures sont différentes. Pour ce qui est du droit additionnel
exigible à l'égard des véhicules de luxe, il y avait vraiment... La mesure
avait mal vieilli dans le sens que 40 000 $ en 2025, ce n'est pas un
véhicule de luxe. Alors là, on voulait actualiser la mesure, monter le seuil, OK?
Mais il faut, pour monter le seuil, donc collecte moins de revenus. Or, l'objectif
de l'examen des dépenses fiscales était de nettoyer notre régime fiscal, la
simplicité et l'harmonisation, mais bien sûr, l'examen des dépenses fiscales
visait aussi à avoir plus de revenus. Bien là, si on monte le seuil, on perd
des revenus. Alors on s'est dit : Oh! Bien, un instant, il y a les
véhicules électriques qui ne paient pas entre 40 000 $ et 75 000 $.
Alors, en enlevant cette exemption-là et en les rendant éligibles à payer à
partir de 62 500 $, bien, on se trouve à financer l'augmentation du
seuil et on a une mesure qui ne coûte presque rien. Là, je pourrais vous
trouver le coût de la mesure. Est-ce qu'on a le numéro de page?
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : D-33.
Merci...
M. Girard (Groulx) : ...je veux
juste vous dire le net de tout ça. En fait, moi, je l'ai dans les impacts
financiers. Renforcer l'équité... Attendez. Attendez, je suis dans la... OK...
Excusez, la page D-46 du budget, OK, actualiser le droit d'immatriculation
additionnelle pour les véhicules de luxe. OK, ça, c'est le premier point. Puis
le deuxième point va être... Voilà. OK, alors en tout, là, ça coûte... sur cinq
ans, ça coûte 100 millions. Quand je dis : ça coûte, ça veut dire qu'on va
recevoir 100 millions de moins de droits sur cinq ans.
Alors, en enlevant l'exemption aux
véhicules électriques, j'ai tempéré le coût. Bien, on a regardé toutes sortes
de combinaisons, là, je n'ai pas la matrice de combinaisons qui était possible,
mais on a pris une décision que les véhicules électriques et hybrides devaient
contribuer. Donc, on enlève l'exemption, ça donne un revenu. Et puis là on a
regardé les modèles aussi. Parce que tout ça, ça ne se fait pas de façon
désincarnée, là. C'est sûr qu'à 62 500,
il y a des modèles de base qui passent, puis il y en a d'autres qui sont en
dessous. Puis il y a les modèles qui seront au-dessus, là. Puis là, dans le
budget, on avait une certaine liste de modèles. Juste... Et là, est-ce que
j'aurais... Bon, par exemple, je pourrais vous lire, là, plusieurs modèles
automobiles parmi les plus vendus au Québec, comme la Chrysler Grand Caravan ou
le Toyota RAV4, dont le prix se situe entre 40 000 et 62 500, ne seront plus assujettis
aux droits d'immatriculation additionnelle pour les véhicules de luxe. Puis je
pense que vous seriez d'accord que, par exemple, la Toyota RAV4, une
excellente voiture, ce n'est pas un véhicule de luxe.
M. Beauchemin : Ça fait que
comment, donc...
M. Girard (Groulx) : Par
contre, si vous mettez des équipements puis vous passez par-dessus ça
62 500, bien là vous avez un véhicule de luxe.
M. Beauchemin : Ça fait que
là, maintenant, pour les voitures électriques, est-ce que c'est la contribution
de 125 $ par véhicule électrique qui vient faire...
M. Girard (Groulx) : Ça, c'est
le deuxième point. Alors, pour financer les routes, le transport en commun,
opérations, infrastructures, on a ce qu'on appelle le Fonds de réseaux de
transport terrestre, le réseau de transport terrestre, transport en commun,
route, et c'est financé par la taxe spécifique sur l'essence. Comme les
véhicules électriques ne paient pas de taxe spécifique sur l'essence, comme les
véhicules hybrides en paient peu, ils se trouvent à utiliser les routes,
bénéficier du transport en commun sans contribuer. Alors, on amène une
contribution de 125 $ annuelle. Et ça, ça donne, 259 millions de
dollars sur cinq ans. Ça, c'est la page D — excusez-moi — 48
et, en termes annuels, ça va donner 100 millions par année. Donc, on a une
mesure au revenu qui donne 100 millions par année et on a une mesure qui
nous coûte 20 millions par année. Si on regarde, l'ensemble des deux
mesures génèrent 80 millions par année au Fonds des réseaux de transport terrestre
ou au fonds consolidé, une façon de voir ça. Mais, dans un premier cas, ça
coûte 20 puis, dans l'autre cas, ça génère 100.
• (12 h 10) •
M. Beauchemin : OK, mais je ne
suis pas certain de vous avoir suivi dans les chiffres, mais je comprends
l'idée, le principe en tant que tel. Donc, les droits qui étaient imposés aux
véhicules de 40 000, maintenant, ce n'est plus à 40 000, ça va
être...
M. Beauchemin : ...à
75 000 $ ou à...
M. Girard (Groulx) :
62 500 $.
M. Beauchemin :
62 500 $.
M. Girard (Groulx) : Qui va
exclure la RAV4 et le Grand Caravan.
M. Beauchemin : Qui va
exclure certains modèles. Puis là, maintenant, pour les véhicules à essence, à
combustion traditionnelle, là, puis là, maintenant, pour les véhicules
électriques.
M. Girard (Groulx) : Ils
bénéficiaient d'une exemption entre 40 000 $ et 75 000 $.
On retire cette exemption, ce qui fait qu'à 62 500 $, véhicules de
luxe, taxe sur les véhicules de luxe, taxe d'immatriculation.
M. Beauchemin : Véhicules
électriques?
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Véhicules
électriques à 62 500 $, maintenant, ils ont une taxe de véhicules de
luxe. Voilà. Ça fait que les véhicules électriques ou pas électriques...
M. Girard (Groulx) : Tous les
véhicules au-delà de 62 500 $ auront ce qu'on appelle le droit
d'immatriculation additionnel pour les véhicules de luxe. Alors, on a actualisé
la mesure.
M. Beauchemin : Puis donc,
dans le cas des véhicules électriques, préalablement, c'était à partir de
75 000 $ que c'était le cas?
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : D'accord. Ça
fait que là, on baisse ça à 62 500 $.
M. Girard (Groulx) :
Exactement.
M. Beauchemin : Ça, ça vous
rapporte des revenus, vous l'avez nommé tantôt.
M. Girard (Groulx) : Oui, qui
permet de financer en partie la hausse de 40 000 $ à
62 500 $, mais pas complètement parce que ça coûte 19 millions
en tout par année.
M. Beauchemin : Puis ça coûte
le 20 millions que vous mentionniez tantôt. Puis là, maintenant, un
deuxième volet, c'est le droit additionnel annuel de 125 $ par véhicule
électrique rechargeable. Ça, il n'y a pas les hybrides, là, c'est juste les
électriques ceux-là, c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Non, il
y a rechargeables puis c'est 62,50 $.
M. Beauchemin : 62,50 $?
M. Girard (Groulx) : Excusez-moi,
hybrides, 62,50 $, hybrides, électriques, 100 % électrique,
125 $.
M. Beauchemin : Puis ça, ça
nous génère le 200 quelque chose de millions que voua avez dit tantôt.
M. Girard (Groulx) : Exactement
97 millions par année en 2029-2030.
M. Beauchemin : OK. Par année?
M. Girard (Groulx) : Par
année.
M. Beauchemin : Par année. OK.
D'accord. Ça fait que là... Parce que, tantôt, vous avez parlé d'un chiffre de
200 quelque chose...
M. Girard (Groulx) : Bien, je
suis désolé. Total cinq ans, c'est la page D48 du budget. Puis, pour le
véhicule de luxe, c'était la page D46.
M. Beauchemin : Ça fait que,
net de tout, là, on va chercher 80 millions de plus.
M. Girard (Groulx) : 80
millions par année à partir de janvier 2027 dans le cadre de l'effort pour
revenir à l'équilibre budgétaire, plan de retour à l'équilibre budgétaire,
examen des dépenses fiscales qui avait généré, en tout, si vous prenez la
section, là, du budget, là, l'examen des dépenses fiscales devait générer
jusqu'à 2,8 milliards par année, parce qu'on avait un examen des dépenses
fiscales avec un objectif, grosso modo, de 3 milliards par année puis un examen
des dépenses budgétaires, grosso modo, avec un objectif de 3 milliards par
année pour résorber un déficit de 6 milliards structurels à l'an 5.
Mais là, en toute transparence, et c'est un sujet que vous connaissez très
bien, mais le gain de capital, le gouvernement, là-dedans, dans le 2,8, il y
avait 800 millions associés au gain de capital. Et, comme vous le savez,
le gouvernement fédéral a confirmé hier dans son budget, là, parce que c'est
compliqué avec le fédéral, là, mais qu'ils ont confirmé qu'ils... ils allaient
déposer la législation nécessaire pour...
M. Beauchemin : Retirer.
M. Girard (Groulx) : ...retirer
leur initiative. Et nous, on a toujours été harmonisés. Alors là, on va... Une
fois que la législation va être claire, précise et adoptée, on pourra préciser
nos orientations. Mais ce qu'on peut dire en toute vraisemblance, c'est qu'il
est fort probable qu'on va perdre ce 800 millions de revenus.
M. Beauchemin : D'accord.
Le Président (M. Laframboise) : D'autres
questions, commentaires? Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Merci, M.
le Président. Je voulais tout simplement vérifier. Quand on dit que les droits
vont être indexés en fonction... en fonction de l'indice des prix à la
consommation, là, on... on parle des droits sur les véhicules électriques puis
les véhicules hybrides, le 125 $ puis le 62,50 $?
M. Girard (Groulx) :
Exactement.
Mme Nichols : Puis évidemment
à compter du 1er janvier 2027, là, ça s'applique.
M. Girard (Groulx) : Bien, la
première année, il va être à 125 $. Puis la deuxième année, il sera à
125 $ fois 1,02 % si l'inflation est à 2 %.
Mme Nichols : Parfait. Puis,
bien, dans vos explications ou dans votre mise en contexte, moi, j'avais
compris entre autres, là, qu'il y avait des... des exceptions, mais là je ne le
retrouvais pas dans... puis je ne sais pas c'est... c'est à quel article, mais
il y avait des... des exemptions, évidemment, là, pour les véhicules hors route
qui vont être exclus de... les véhicules lourds, les véhicules hors route qui
vont être exclus, là, de la portée de la mesure.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Alors, à ce moment-là, il faut aller dans les renseignements additionnels, là,
qui accompagnent le budget, puis là on a toutes les informations. Et puis, pour
aujourd'hui, j'ai donné l'esprit de la mesure, mais c'est certain qu'il y a des
exemptions, puis on peut en discuter, si vous voulez, là.
Mme Nichols : Non, mais c'est
une...
Mme Nichols : ...je me
demandais juste où les trouver, ces exemptions-là.
M. Girard (Groulx) : Dans les
renseignements additionnels.
Mme Nichols : Et aussi,
j'imagine, dans le Code de la sécurité routière, là, en lien avec...
M. Girard (Groulx) : Attendez
un instant, là, il y a deux personnes qui me chuchotent, alors peut-être qu'il
y aurait une meilleure réponse que celle que j'ai donnée. Allez-y donc.
Le Président (M. Laframboise) :
Consentement? Nommez votre nom et votre fonction, s'il vous plaît.
Mme Massé (Julie) : Julie
Massé, légiste au ministère de la Justice. Effectivement, les véhicules
lourds...
Le Président (M. Laframboise) :
Est-ce que j'ai consentement?
Des voix : Oui.
Mme Nichols : On s'excuse, ça
coupe.
Le Président (M. Laframboise) :
Consentement, oui, allez-y.
Mme Massé (Julie) : Les
exemptions de véhicules lourds, véhicules hors route sont effectivement aux
articles 21 et 31.1 du Code de la sécurité routière. C'est les
articles 17 et 18 du projet de loi. Donc, on dit que c'est «à l'égard d'un
véhicule électrique ou d'un véhicule hybride électrique rechargeable, autre
qu'un véhicule lourd ou un véhicule en route — donc — payer
un droit additionnel fixé par règlement».
M. Girard (Groulx) : Mais
j'aimerais préciser ici que c'est un dialogue de juristes, alors elle trouve la
réponse dans la loi, mais moi, je suis un économiste, je trouve la réponse dans
le budget et les renseignements additionnels au budget.
Mme Nichols : Mais ici, on est
des législateurs, donc, j'apprécie la réponse de Mme Julie.
M. Girard (Groulx) : Moi
aussi, je l'apprécie.
Mme Nichols : Puis, dans le
fond, à l'article... à l'article 17 puis à l'article 18, c'est là où
je cherchais, mais ce que je comprends, c'est que c'est un ajout, on ajoute un
7° pour que cette mesure-là s'applique... ou, en fait, ne s'applique pas, là,
pour qu'il soit exempté. Il y a de la concordance... ou, en fait, ça concorde
déjà avec le Code de la sécurité routière, les définitions pour véhicules
lourds puis véhicules hors route, je présume?
Mme Massé (Julie) : Oui,
c'est effectivement le cas.
Mme Nichols : Parfait.
Le Président (M. Laframboise) :
D'autres commentaires? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais
mettre aux voix les articles du sujet 2. Est-ce que les articles 11 à
48 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Des voix : ...
Le Président (M. Laframboise) :
Sur division. Donc, les articles 11 à 48 sont donc adoptés sur division.
Donc, nous continuons alors par le sujet numéro 3, Accès aux données de
recherche l'Institut de la statistique du Québec. Donc, M. le ministre, vous
allez pouvoir faire votre présentation, mais vous allez aussi déposer votre
amendement et lire votre amendement qu'on va étudier, étudier en premier, l'amendement
est étudié puis, après ça, on reviendra à la suite. Donc, faites votre
présentation puis introduisez votre amendement.
M. Girard (Groulx) : OK, et
c'est possible qu'on manque de temps pour discuter de l'ensemble, mais on va
mettre la table, à tout le moins, faire une lecture.
Le Président (M. Laframboise) :
S'il vous plaît. Oui, on va attendre...
M. Girard (Groulx) : Ah! on a
des...
Le Président (M. Laframboise) :
...on va commencer par les articles puis on va projeter l'amendement... qu'il
arrive. Allez-y.
(Consultation)
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'on est prêt?
Le Président (M. Laframboise) :
Oui, allez-y.
M. Girard
(Groulx) : OK. Bloc III. Mesures
concernant l'Institut de la statistique du Québec. Articles 49 à 72. Accès
aux données de recherche par l'Institut de la statistique du Québec.
Mise en contexte : Depuis 2021,
l'Institut de la statistique du Québec a pour mission d'assurer la
communication à des fins de recherche de renseignements détenus par des
organismes publics aux chercheurs liés à un organisme public. Les
renseignements visés sont ceux désignés par décret. Le processus en place
manque de souplesse, implique des délais importants, limite la capacité de
l'institut à utiliser les renseignements désignés pour ses propres fins et ne
prévoit pas la participation des organismes publics auxquels les chercheurs
sont liés. Outre ce qui précède, certaines dispositions de la Loi sur
l'Institut de la statistique du Québec méritent d'être clarifiées ou remplacées
afin d'optimiser la production statistique de l'institut.
• (12 h 20) •
Modification proposée : Le projet de
loi propose principalement de modifier la loi sur l'Institut de la statistique
du Québec afin de définir le terme «recherche», de préciser les règles
applicables, lorsque l'Institut de la statistique du Québec conclut, avec un
organisme public, une entente impliquant la collecte de renseignements par
l'institut, de permettre que des banques de renseignements détenues par un
organisme public puissent être désignées afin que les renseignements qu'elles
contiennent puissent être détenus et utilisés par l'institut et communiquées à
des fins de recherche aux chercheurs liés à un organisme public, de conférer au
gouvernement le pouvoir d'autoriser l'institut et tout organisme public à
désigner par entente des renseignements additionnels ou des banques
additionnelles de renseignements pouvant être communiquées à des chercheurs
liés à un organisme public pour des fins de recherche, de conférer à l'institut
le pouvoir de préparer, de tenir à jour des fichiers de renseignements désignés
susceptibles de répondre aux besoins récurrents de ces chercheurs...
M. Girard (Groulx) : ...de
permettre à ces chercheurs d'obtenir de l'Institut des renseignements désignés
lorsqu'ils détiennent le consentement des personnes concernées par ces
renseignements;
«D'exiger que l'organisme public auquel
est lié un chercheur conclue, conjointement avec ce dernier, l'entente de
communication de renseignements désignés avec l'Institut;
«D'étendre l'utilisation de renseignements
désignés à d'autres fonctions liées à la mission de l'Institut;»
Bien, M. le Président, j'ai trouvé la page
qui manquait, elle n'était clairement pas au bon endroit.
«D'introduire une habilitation
réglementaire permettant la détermination des frais payables pour le service
dispensés par l'Institut;
«D'actualiser les dispositions pénales en
augmentant les amendes et en les distinguant en fonction du contrevenant,
personnes physiques et autres.»
M. le Président, j'ai un amendement.
Est-ce que vous aimeriez que je vous le lise?
Le Président (M. Laframboise) : Je
vous invite à présenter votre amendement.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Le Président (M. Laframboise) : De
l'article 68, je crois.
M. Girard (Groulx) : Dans
l'article 30.8 de la Loi sur l'Institut de la statistique du Québec
propose l'article 68 du projet de loi :
1°insérer après «Institut», «aux
chercheurs liés à un organisme public...
Bon. 1° insérer après «Institut, «aux
chercheurs liés à un organisme public pour l'application des dispositions du
chapitre I ou... I.2»;
2° remplacer «leurs modalités de paiement»
par «les modalités de leur paiement et de leur indexation;»
Commentaire : la modification
proposée par le paragraphe 1° vise à limiter la portée des frais à ceux qui
seront payables par les chercheurs liés à un organisme public à l'égard des
services que leur rendra l'Institut de la statistique dans le cas de la
communication de renseignements désignés à des fins de recherche.
La modification proposée par le paragraphe
2° vise à permettre au ministre... vise à permettre au ministre de déterminer
par règlement les modalités qui permettront d'indexer ces frais.
Le Président (M. Laframboise) : Donc,
des questions, commentaires sur l'amendement, M. le député de Marguerite-Bourgeoys?
M. Beauchemin : Non.
Spécifiquement sur l'amendement, non.
M. Girard (Groulx) : Je
demanderais que l'on vote l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Laframboise) :
Mme la députée de Vaudreuil, est-ce que vous avez des commentaires sur
l'amendement?
Mme Nichols : Oui, j'avais
une question. Merci, M. le Président. Je m'excuse, c'est une déformation
légale.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Mme Nichols : C'est une
déformation professionnelle. Je veux juste savoir, avant de voter sur
l'amendement, on dit que c'est «de fixer par règlement les frais payables».
Est-ce que c'est toujours par règlement qui ont été déterminés les frais ou où
c'est nouveau qu'on vient d'introduire que «le ministre peut par règlement».
Le Président (M. Laframboise) : Juste
vous présenter pour obtenir le consentement pour M., votre nom et votre
fonction.
M. Hudon (Alain) : Merci, M.
le Président. Alors, Alain Hudon, légiste au ministère des Finances.
Le Président (M. Laframboise) : Consentement?
Mme Nichols : Consentement.
Le Président (M. Laframboise) :
Ça va.
M. Hudon (Alain) : Merci. Il
y a... il n'existe pas le pouvoir actuellement de déterminer... le pouvoir
confié au ministre de déterminer les frais n'existe pas actuellement. On
prévoit qu'il y a des frais payables, mais uniquement lors de l'appariement de
fichiers. Là, on donne le pouvoir d'étendre, dans le fond, la détermination des
frais qui pourraient être demandés aux chercheurs pour bénéficier du service
d'accès aux données qui est sous la responsabilité de l'Institut de la
statistique. Donc, il va y avoir un règlement qui va être pris par le ministre,
tout simplement.
Mme Nichols : OK. Oui, bien
oui. Bien, comme disait mon collègue de Marguerite-Bourgeoys, c'est quand même
entre entités gouvernementales, là.
M. Hudon (Alain) : Bien là on
parle des chercheurs liés à un organisme public, là, Ce sont eux qui vont payer
les frais, là,ce n'est pas l'organisme public.
Mme Nichols : OK. Puis
j'imagine... j'imagine qu'il va y avoir une grille ou je ne sais pas, là,
comment ça va être déterminé. Bien, je comprends que ça va être déterminé par
règlement, mais j'imagine qu'il va y avoir une grille qui va être élaborée en
lien avec... avec les frais, ou ça va être un frais uniforme qui va être indexé
à chaque année?
M. Hudon (Alain) : Je ne peux
pas présumer, là, du règlement, là, mais on peut penser qu'il va y avoir une
diversité au niveau des frais dépendant du type de service. On parle ici au
pluriel, hein, les services dispensés par l'Institut. Donc, peut-être que...
Mme Nichols : Oui, en effet,
parce qu'on parle, tu sais, de frais payables, là, ça fait que j'imagine que
les demandes ne seront pas toujours la même... ce n'est pas toujours la même
demande. Ça fait que ça va être modulé en fonction des demandes.
Le Président (M. Laframboise) : Je...
vous présenter, madame, votre titre.
Mme Caris (Patricia) : Alors,
Patricia Caris, je suis statisticienne en chef adjointe à l'Institut de la
statistique du Québec.
Mme Nichols : Consentement.
Le Président (M. Laframboise) : Consentement.
Oui, allez-y.
Mme Caris (Patricia) : Alors,
pour les frais, c'est d'une part un frais qui est lié au travail qui est fait
par les statisticiens de nos équipes, et c'est exactement le coût du produit
qu'on leur donne, qu'on leur... ont leur fait spécialement pour les demandes
des chercheurs. Donc, par exemple, si on prépare un fichier, les gens vont être
facturés précisément pour le temps dévolu pour la création du fichier. Même
chose pour l'aide qu'on apporte aux chercheurs et il y a un certain...
Mme Caris (Patricia) : ...frais
associés au coût des licences, par exemple, SAS, SPSS, etc., puis un coût
associé aux jetons qu'ils utilisent pour entrer dans notre système,
sécuritaires. Donc, c'est... l'idée, ce n'est pas... on est... on est un
organisme public, donc l'idée, ce n'est pas de faire du profit, c'est
simplement de recouvrer certains coûts.
Mme Nichols : Puis est-ce
que... bien, est-ce que ça existait déjà, ces frais-là, puis là on vient les
mettre par règlement, parce qu'après ça on va pouvoir... c'est plus facile à
changer, un règlement, là? Ou est-ce que c'est complètement nouveau qu'on va
charger des frais?
Mme Caris (Patricia) : Non,
ce n'est pas nouveau. On en charge depuis le début, pour la création des
fichiers de recherche, essentiellement.
Mme Nichols : OK, donc il va
y avoir des nouveaux frais, là, qui feront partie d'une grille, c'est ce que je
comprends. OK, parfait.
Le Président (M. Laframboise) : D'autres
questions, commentaires, Mme la députée? Ça va? Donc, est-ce que
l'amendement... donc, étant donné que le débat est terminé, est-ce que
l'amendement à l'article 68 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Laframboise) :
Adopté sur division. Donc, je déclare, donc, l'amendement adopté sur division.
Donc, nous revenons à présent à l'étude des articles 49 à 72.
M. Girard (Groulx) : Et, M.
le Président, je vais vous demander de suspendre, et qu'on revienne à
15 heures.
Le Président (M. Laframboise) : Donc,
est-ce qu'il y a consentement?
Donc, compte tenu du consentement, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 28)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 07)
Le Président (M. Laframboise) : Bonjour,
collègues. Lors de la suspension de nos travaux, nous venions d'adopter l'amendement
à l'article 68, qui avait été adopté sur division. Nous étions donc à l'étude
des articles 49 à 72 du sujet intitulé Mesures en matière de retraite. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur cet article, sur ce sujet? M. le député,
oui.
M. Girard (Groulx) : Peut-être,
je voudrais remettre un élément de contexte que je n'ai pas pu faire,
simplement pour rappeler que notre Institut de la statistique du Québec, là, c'est
une institution qui nous appartient et c'est très important parce qu'on a des
données chez Revenu Québec, on a des données chez Retraite Québec, on a des données
en santé, en éducation. Et lorsqu'on est arrivé au pouvoir, une des choses qui
m'agaçait le plus, c'est qu'on n'était pas capables de savoir combien de
personnes graduaient en secondaire V au Québec après combien de temps,
parce que les données étaient prises dans les commissions scolaires puis ne remontaient
pas au niveau du ministère de l'Éducation. Il fallait faire des collages de
bases de données pour savoir comment on faisait au niveau des taux de
graduation. Et on sait qu'on... on savait qu'on avait un problème de taux de
graduation des garçons. Mais savoir qu'on a un problème puis le résoudre, c'est
deux choses. Alors, depuis sept ans, progressivement, on a travaillé avec
les gens de Statistique Québec, et peut-être que notre statisticienne en chef
adjointe pourrait nous en dire un mot tantôt, mais on a travaillé pour donner l'accès
aux données du gouvernement dans un environnement sécurisé aux chercheurs
académiques, pas à l'entreprise privée. On ne vend pas nos données puis...
Et puis c'est important, en statistique,
on croise les données. Alors, par exemple, si un étudiant ne gradue pas, mais
ça peut être intéressant de savoir dans quel ménage il a grandi, quelle tranche
de revenu, quelles régions du Québec. Et puis, pour ça, il faut croiser des
données.
• (15 h 10) •
Et les données, elles sont à... elles sont
dans le gouvernement, mais il faut changer les lois pour que l'Institut de la
statistique du Québec y ait accès, qu'elle les anonymise, c'est-à-dire qu'on ne
puisse pas reconnaître qui est la personne derrière la donnée, parce que nous,
ce qui nous intéresse, c'est les ensembles, les agrégats, on ne veut pas les
données fiscales d'un individu, il n'y a pas droit d'ailleurs. Et tout ça, on
donne accès dans ce qu'on appelle des CADRISQ, des centres d'accès aux données
de l'Institut de la statistique du Québec, où il y a des employés de l'Institut
de la statistique du Québec qui supervisent l'accès aux données. Alors, la
statistique... L'institut reçoit des demandes de chercheurs. L'institut coupe
les données. Les banques de données donnent accès aux chercheurs dans des
environnements sécurisés. Et s'il y a une chose, c'est que les données sont
trop sécurisées, OK? On est allé... on est allé peut-être loin parce qu'on dit
aux chercheurs : On ne vous envoie pas les données, vous allez venir chez
nous, puis on va vous donner accès sur nos terminaux selon nos conditions.
Puis tout ce qu'on fait depuis sept ans, c'est
des... des changements législatifs pour permettre à l'Institut de la statistique
du Québec de faire un travail exceptionnel, dont les retombées... on va
bénéficier dans 25 ans. Parce que si on arrive à comprendre pourquoi les
garçons graduent... qu'on a 7 % de différence entre le taux de graduation
après sept ans au secondaire, entre les garçons et les filles, bien, le temps
qu'on...
M. Girard (Groulx) : ...qu'on
fasse les changements puis qu'on corrige les taux de graduation, il va s'être
passé 25 ans. Ces changements-là sont extrêmement importants. Et je vous
passerais la parole, je vous donnerais deux minutes pour dire ce que vous
faites, à l'Institut de la statistique du Québec, c'est quoi, l'accès aux
données, puis, après ça, on va prendre toutes les questions de l'opposition,
puis on va voter pour le bloc trois.
Des voix : ...
Mme Caris (Patricia) : Vous
avez effectivement dressé un portrait très... très complet. Peut-être, pour
informer les gens, on a, en ce moment, la possibilité de donner accès à des
données du secteur de la santé, donc de la RAMQ, du ministère de la Santé et
des Services sociaux, de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur, du MIFI, de
Retraite Québec, bientôt, et de Revenu Québec, pour l'aspect des particuliers.
Ce qui vous explique aussi pourquoi nos mécanismes de sécurité sont et doivent
être extrêmement sévères. On donne accès, effectivement, dans un environnement
sécurisé, dans beaucoup de cas, dans nos locaux, dans d'autres cas, dans notre
environnement, donc par accès à distance, mais sur des terminaux, donc, dans
notre environnement sécurisé. On a changé notre loi en 2021 pour nous
permettre de faire ça et on a amélioré notre loi en 2023. Juste en ce moment,
on a au-delà de 100 projets de recherche qui sont en cours, pour lesquels on
appuie les chercheurs. Alors, c'est des projets extrêmement différents. M.
Girard nous parlait du secteur de l'éducation. Effectivement, on a beaucoup de
demandes dans le secteur de l'éducation. On a, entre autres, des chercheurs qui
mettent en... qui font des liens entre tous les aspects liés à l'éducation, à
l'enseignement supérieur, dans certains cas, mais le revenu, l'éducation des
parents, les niveaux socioéconomiques, toutes ces choses-là, pour essayer de
mieux comprendre comment influencer.
Et c'est un peu le travail qu'on continue
à faire. On essaie de continuer à accroître nos données, et maintenant on est
rendus à des chercheurs qui nous proposent leurs propres banques de données
pour accroître la possibilité de donner accès à des données de façon sécurisée,
donc d'augmenter le potentiel. Alors, on est... je ne dirais pas qu'on a réussi
tout ce qu'on souhaite faire, mais on a fait un bon bout.
Le Président (M. Laframboise) : Ça
va? Merci. Donc...
M. Girard (Groulx) : Où sont
les...
Mme Caris (Patricia) : Il y
en a un à Québec, au 200, chemin Sainte-Foy, il y e a un sur McGill... sur
McGill... non, sur Queen Mary, à Montréal, il y en a un à Sainte-Justine, plus
spécialement utile aux chercheurs du domaine de la santé, il y en a deux à
Sherbrooke, un sur le campus de l'hôpital puis un à l'université.
M. Girard (Groulx) : OK.
Alors, un à McGill, deux à Sherbrooke, un à Montréal, un à Québec. OK.
Mme Caris (Patricia) : Bien,
deux à Montréal parce qu'il faut compter Sainte-Justine.
M. Girard (Groulx) : Sainte-Justine.
Mme Caris (Patricia) : Oui, à
Montréal, il y a celui qui est sur...
M. Girard (Groulx) : Puis,
dernière précision : Non, on n'a pas les données cliniques. S'il y a un
test sur un médicament ou un traitement. Ça, ça n'a pas rapport avec l'Institut
de la statistique du Québec.
Le Président (M. Laframboise) :
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Merci pour vos précisions, madame. Donc, anomyniser...
M. Girard (Groulx) :
Anonymiser.
M. Beauchemin : Anonymiser.
Donc, les noms sont... les noms sont enlevés du data. L'individu n'est pas
connecté au data.
Mme Caris (Patricia) : Est-ce
que je peux répondre? Il y a... il y a deux niveaux. Il y a la
dépersonnalisation, c'est-à-dire où on enlève tout ce qui est identificateur,
c'est-à-dire votre nom, votre adresse, votre... tout ce qui pourrait permettre,
bon... Ça, c'est le premier niveau, c'est celui qui est recherché par beaucoup
de chercheurs et c'est pour ça qu'on est dans nos murs à ce moment-là.
L'anonymisation, c'est un degré au-dessus
quand je... un degré au-dessus en termes de capacité pour un... Pour certains
chercheurs, l'anonymisation retire trop d'éléments, mais, souvent, ça va être
la façon dont on va rendre disponibles certaines données parce que... parce que
les gens veulent les utiliser d'une manière plus large. Donc, à ce moment-là...
Mme Caris (Patricia) : ...que
quelques données qui sont liées à un projet en particulier. C'est très
technique, mais c'est deux gradations différentes.
M. Girard (Groulx) : Moi, de
la façon que j'ai retenu ça, dépersonnaliser, tu peux inverser le processus
puis retrouver la personne par un statisticien. Anonymiser, impossible.
Mme Caris (Patricia) : Oui,
c'est ça.
M. Girard (Groulx) : J'ai
passé mon test de statisticien? Merci.
M. Beauchemin : Félicitations,
M. le ministre. Mais donc quand on parle, là... puis c'est intéressant, parce
que c'était ça, ma question... ça fait que, quand on dépersonnalise des
données, il y a façon de reconstruire pour se rendre à l'individu précisément,
n'est-ce pas?
Mme Caris (Patricia) : Ce serait
difficile, dans le sens où il faudrait vraiment que vous ayez comme but de
faire ça, et notre loi, même dans son état actuel, l'interdit. Et, pour le
faire, il faudrait que vous ayez vraiment une intention malveillante, là. Les
données qu'on rend disponibles ne le permettent pas, effectivement, mais on
s'assure aussi que ce ne soit pas possible.
Peut-être vous donner un exemple, si vous
permettez. Les données du Revenu, admettons les données qu'on va rendre
disponible, on va s'assurer au préalable que, par exemple, s'il y avait des
cas... mettons un revenu plus important que la moyenne ou des choses qui ne
devraient pas être possibles, ça va être retiré des fichiers en partant. Donc,
les mesures qu'on met en place sont organisées, sont prévues pour faire en
sorte que vous ne puissiez pas le faire. Et, si vous êtes chercheur, vous allez
dans nos installations, avant que vous sortiez des résultats, quels qu'ils
soient, vous allez avoir un contrôle qui va s'assurer qu'il n'y a pas de
réidentification possible. Donc, c'est...
M. Beauchemin : ...je pense
que... je pense que je comprends. La question que je voulais avoir, en fait,
c'est... puis je ne me suis jamais, en fait, posé cette question-là, mais
est-ce qu'on a des «benchmarks» dans d'autres juridictions, à savoir comment ça
s'est fait, puis on fait ça de façon similaire, ça fait que... Parce qu'en bout
de piste... Parce que je pense que, tu sais, une condition de santé de
quelqu'un, ça reste dans le domaine extrêmement privé, là, ça, ça fait que
c'est probablement la seule inquiétude, qu'à sa face les gens vont se
dire : Aïe! Non, ça, par exemple, là, tu sais, je ne veux pas que ce soit
le cas, là. Ça fait que, donc, vous, vous m'assurez que ce n'est pas le cas,
ici, parce qu'on a anomynisé la...
Mme Caris (Patricia) : ...renseignements
de santé, on a dépersonnalisé.
M. Beauchemin :
Dépersonnalisé, OK.
Mme Caris (Patricia) : Oui.
Mais non, ce n'est pas possible dans notre environnement à nous. Et pour vous
donner peut-être le comparable le plus connu... on est une agence statistique,
l'autre agence Statistique très connue, Statistique Canada... On a, à toutes
fins pratiques, les mêmes mesures.
M. Beauchemin : OK. C'est
bon.
Le Président (M. Laframboise) : D'autres
questions? Questions, commentaires? Mme la députée de Vaudreuil, ça va? Donc,
merci. S'il n'y a pas... s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre...
je vais mettre aux voix les articles du sujet 3, donc, qui inclus l'article 68
amendé. Est-ce que les articles 49 à 72 sont adoptés?
• (15 h 20) •
Des voix : ...
Le Président (M. Laframboise) :
Sur division ou...
Des voix : ... Adopté.
Le Président (M. Laframboise) :
Adopté. Donc, les articles 49 à 72 sont donc adoptés.
On poursuit, M. le ministre, avec le sujet
n° 4, Mesures diverses à caractère financier. Vous avez la parole.
M. Girard (Groulx) : Oui. Et,
M. le Président, je vous informe que j'ai changé mon bloc de feuilles avec
celui de ma collègue, et donc j'ai toutes les pages nécessaires à mon
intervention.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Oui.
Fonds Avenir Mécénat Culture, article 73 du projet de loi. Mise en
contexte : Le Fonds Avenir Mécénat Culture est un fonds spécial dont les
sommes permettent notamment de financer les mesures couvertes par le programme
Mécénat Placements Culture. Ce programme permet aux organismes culturels
admissibles de constituer un fonds permanent alimenté par une campagne de
financement et un appariement du gouvernement via ce fonds spécial sur les dons
reçus.
Un montant de 5 millions provenant du
produit de l'impôt sur le tabac prélevé en vertu de la Loi concernant l'impôt
sur le tabac (chapitre I-2) est annuellement porté au crédit de ce fonds
spécial.
Modifications proposées : Augmenter à
6 millions le montant provenant du produit de l'impôt sur le tabac prélevé
en vertu de la Loi concernant l'impôt sur le tabac, qui est annuellement porté
au crédit du Fonds Avenir...
M. Girard (Groulx) : ...mécénat
culture. Vous conviendrez, M. le Président, que ce n'est pas particulièrement
controversé.
Je passe à la prochaine section. Tarifs
applicables pour la consultation du registre foncier. On parle des
articles 74 et 75 du projet de loi. Mise en contexte. Les droits pour
consulter les documents inscrits au registre foncier sont de 1 $ par
document. Ces droits ne sont pas indexés et n'ont pas été autrement augmentés
depuis 2002. D'abord, en raison de la règle d'arrondi au dollar le plus près
relié à son indexation qui s'appliquait jusqu'en 2022, ensuite, en raison de
son gel par la Loi limitant l'indexation de plusieurs tarifs gouvernementaux,
sanctionnée en 2022, afin d'éviter qu'ils ne doublent durant la période de
forte inflation.
Modifications proposées. Il est proposé
d'augmenter à 1,50 $ par document les droits payables pour la consultation
des registres, plans et autres documents conservés sur support technologique au
registre foncier à compter du 1er avril 2026. Ce tarif correspond à celui
auquel il se serait situé s'il avait été indexé sur l'inflation. Il est
également proposé de prévoir l'indexation de ces droits selon l'inflation.
Par la suite, révision des cibles de
réduction de la dette, article 76 du projet de loi. La Loi sur la
réduction de la dette et instituant le Fonds des générations a été adoptée en
2006. Elle vise, par une réduction du poids de la dette, à assurer le
financement à long terme des principales missions de l'État et un avenir
prospère aux générations futures.
En mars 2023, le gouvernement a annoncé le
remplacement des objectifs identifiés à la loi par des cibles de réduction de
la dette qui ont été intégrées dans cette loi en décembre 23, 2023. L'évolution
de la situation budgétaire depuis le budget de mars 2023 et le contexte
économique incertain appellent cependant à une révision à la hausse de
2,5 points de pourcentage des cibles de réduction de la dette annoncée en
mars 2023.
Modifications proposées. Des modifications
à la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds des générations
sont proposées de manière que la dette nette présentée aux états financiers du
gouvernement ne puisse respectivement excéder 38 % et 35 % du PIB en
2032-2033 et en 2037-2038. Ces ratios correspondent à la limite maximale d'un
objectif de réduction de la dette respective de 35,5 et de 32,5.
Je continue?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
je... Me permettez-vous... faire un petit éditorial ou vous voulez...
Le Président (M. Laframboise) :
Allez-y. Allez-y.
M. Girard (Groulx) : Mais
juste pour que tout le monde comprenne, là, en 2037-2038, la borne, la cible
visée, c'était 30, mais on avait 27,5, 32,5, un intervalle centré à 30. Étant
donné la dernière... la détérioration, on a dit : On sera plus centré à
30, l'intervalle 27, 32,5 centrée à 30 va devenir 30, 32,5, 35. Alors, on
a centré l'intervalle 2,5 plus haut, mais c'est toujours possible
d'atteindre le 30 si on est dans le bas de l'intervalle. Bon. Si vous voulez,
je ferai un schéma pour les... les gens qui nous écoutent à la télé. Il y en a
un dans le budget.
Le Président (M. Laframboise) :
...intervenir là-dessus. Oui, je peux vous permettre... juste sur ce qu'a dit
le ministre, là. Oui.
M. Beauchemin : Oui,
spécifiquement à ça.
Le Président (M. Laframboise) :
Allez-y. Allez-y.
M. Beauchemin : C'est un
pourcentage, OK, 2,5 % de plus, grosso modo, là, OK? Est-ce que pour
l'année, je n'ai pas ma calculatrice, je n'ai pas les chiffres devant moi, là,
mais pour l'année 2032-2033, le 2,5 5, ça représente combien de plus
de dettes, ça, en absolu?
M. Girard (Groulx) : Bien, on
a à peu près 600 milliards de PIB, là, mais évidemment en 2032-2033, c'est
plus élevé. Alors, prenons, pour fin de calcul, 650 milliards de PIB.
Donc, 1 %, 6.5 milliards, 2 %, 13 milliards de dettes.
Donc, on serait à 16 milliards de dettes de plus...
M. Beauchemin : C'est un delta
de 16 milliards, là.
M. Girard (Groulx) : ...de
plus en 2032-2033 pour 2,5 %.
Le Président (M. Laframboise) :
...
M. Girard (Groulx) : ...OK.
Oui?
M. Beauchemin : ...qui a fait
en sorte que la trajectoire, parce que c'est en novembre... en décembre 2023
qu'on a fait la modification, là. Donc, c'est les conditions... Bien, est-ce
que vous pourriez énumérer les conditions qui ont fait en sorte qu'on a «bumpé»,
là, soudainement, de 2,5, comme ça?
M. Girard (Groulx) : Alors,
ces cibles-là, qui ont été au budget... Alors, au budget 2023, là, on est
passés de dette brute et sommes des déficits cumulés... Premièrement, on avait
deux objectifs, c'était mêlant, OK? Oparce qu'il y a trois définitions de
dette : dette brute, dette nette, somme des déficits cumulés, puis le
fédéral, ils sont particulièrement astucieux, là, ils prennent le chiffre qui
est le plus bas, somme des déficits cumulés. Mais il y a trois
définitions : dette brute, dette nette... Là, nous, on avait une loi avec
les deux cibles. C'est un peu mélangeant.
En 2023, on a dit : On va prendre une
cible, celle qui est reconnue internationalement puis que toutes les provinces
utilisent, dette nette. Première décision. Ensuite, on a dit : Quelle est
la moyenne des provinces canadiennes? À ce moment-là, on était en 2023, je...
mettons qu'on est à 41 %, la moyenne des provinces canadiennes était
30 %. Mais là, on a dit : On va essayer d'atteindre 30 % en 2037‑2038.
Donc, on s'est donné 15 ans pour atteindre la moyenne canadienne. Ce que
c'est, ce n'est pas évident, là, il faut être conscient que présentement dans
le monde, il n'y a personne qui réduit sa dette, là. Ça fait que de dire qu'on
va partir de là puis on s'en va là, là, c'est tout un exploit, là, un objectif.
Puis là, il y a eu les renégociations avec
le secteur public qui ont influencé négativement le budget 2024‑2025.
Ensuite, il y a eu la guerre tarifaire où on a dû pousser les infrastructures
pour soutenir l'économie, et donc des infrastructures, c'est de la dette.
Alors, la somme déficit 2024‑2025 plus élevée. Mais en fait les négos, ça
a relevé nos dépenses sur cinq ans, là, donc un profil de dépenses plus élevé,
plus les investissements en infrastructures ont fait que la cible qu'on s'était
donnée en 2023 ne tenait plus.
M. Beauchemin : La moyenne
des provinces... Si vous me permettez, M. le Président, la moyenne des
provinces elle, a-t-elle bougé? De 2,5, est-elle rendue 32,5?
M. Girard (Groulx) : En fait,
si on regarde, alors la section dette, là... Est-ce que tu as la page? Où? On
va la trouver? C'est la section G du budget. On a des bâtonnets. G16, merci.
Non mais là, lui, il veut la moyenne des provinces canadiennes. C'est un autre
graphique. Je vous trouve ça, ça ne sera pas long. Il s'agit de la
page G9. OK. Alors là, on est au 31 mars 2024, ça, c'est... et le
Québec était à 38 % au 31 mars 2024, 38. Et par exemple, je vais vous
donner des chiffres l'Ontario 36,4, Terre-Neuve, 45,3. Ça, c'est celui qui
était au-dessus et celui qui est en bas de nous. Après ça. Manitoba, 35, Nouvelle-Écosse,
31, et Île-du-Prince-Édouard, 37, Nouveau-Brunswick, 25, Colombie-Britannique,
17, mais la situation de la Colombie-Britannique, elle se détériore extrêmement
rapidement parce ils ont tellement une forte croissance de la population que
les infrastructures explosent, d'ailleurs ils ont été décotés quatre fois en
deux ans, alors, le 17, là, il s'en va rapidement vers 20, Saskatchewan,
Alberta. Alors, la moyenne des dix provinces est de 29. Mais si on exclut
l'Alberta qui était à 10 et Terre-Neuve qui est à 45, donc, si j'exclus mes
deux extrêmes, la moyenne des provinces est à 32.
• (15 h 30) •
M. Beauchemin : ...et, à
l'époque, lorsque le benchmark était établi 30.
M. Girard (Groulx) : Oui.Bien,
c'est une moyenne pondérée par le PIB.
M. Beauchemin : OK.
M. Girard (Groulx) : Autrement
dit, le dix de l'Alberta vaut beaucoup plus que le 27 de l'Île-du-Prince-Édouard,
là.
M. Beauchemin : OK...
15 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Laframboise) :
...vous pouvez continuer, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Alors j'étais rendu au Programme de gestion de l'exemption fiscale des
Premières Nations en matière de taxes. Le programme de gestion de l'exemption fiscale
des Premières Nations, en matière de taxes, permet aux membres des Premières
Nations d'acheter du carburant ou des boissons alcooliques dans une station-service
participante ou un point de vente au détail situé sur une réserve ou dans un
établissement des Premières Nations au Québec, sans devoir payer la taxe sur
les carburants ou la taxe spécifique sur les boissons alcooliques. Ce programme
découle de l'application des exemptions de taxation prévues par la Loi sur les
Indiens, la Loi sur les Naskapis, la Commission crie-naskapie et la Loi sur l'accord
concernant la gouvernance de la Nation crie d'Eeyou Istchee — je m'excuse
pour la prononciation, c'est à peu près certain qu'elle n'est pas bonne.
Les détaillants ayant payé à leur fournisseur
un montant égal à la taxe sur les carburants ou à la taxe spécifique sur les
boissons alcooliques ont droit au remboursement du montant qu'ils n'ont pu
récupérer lors des ventes exemptées de taxes. Le programme EFPNT, là, qui est
exemptions fiscales des Premières Nations en matière de taxes, est entré en
vigueur le 1er juillet 2023 et a remplacé le Programme de... de gestion de
l'exemption fiscale des Indiens, introduit le 1er juillet 2011 à l'égard
de la taxe sur les carburants. Une solution informatique a été déployée
progressivement dans le cadre du programme EFI, exemptions fiscales des Indiens,
pour gérer de manière automatisée l'exemption de la taxe sur les carburants.
Cette solution a été remplacée le 1er juillet
2023, on a, comme la genèse des systèmes informatiques, des exemptions
fiscales. M. le Président, avec l'entrée en vigueur du programme EFPNT, pour
inclure également la taxe spécifique sur les boissons alcooliques et faciliter
l'administration de ces deux régimes de taxe par les détaillants qui
choisissent de s'en prévaloir. Bon, j'arrive au punch, M. le Président. Pour
permettre la mise en place de cette solution informatique et afin qu'elle se
fasse à coût nul pour les détaillants, Revenu Québec a établi et mis en œuvre
un programme de compensation financière pour subventionner les coûts de
développement, d'acquisition d'installations, de fonctionnement et d'entretien
de cette solution. Modification proposée. Il est proposé d'autoriser
Revenu Québec à verser des subventions relatives à l'exemption de l'impôt sur
le tabac. Ainsi, le Programme de compensation financière relatif aux coûts liés
à la gestion de l'exemption fiscale du carburant et des boissons alcooliques
des membres des Premières Nations doit être modifié afin de permettre à Revenu
Québec — là je vais lire un peu comme si j'étais Simon
Jolin-Barrette, M. le Président — de subventionner également les
concepteurs de logiciel pour le développement, une solution informatique de
gestion de l'exemption fiscale de tabac, subventionner les coûts de l'acquisition,
l'installation, fonctionnement, l'entretien de ces solutions bonifiées. Ainsi,
tout fournisseur ou concepteur de logiciels de gestion de ventes pour faire
certifier sa solution informatique bonifiée auprès de Revenu Québec, selon
certaines spécifications, afin qu'elle puisse être déployée chez les
détaillants admissibles — je n'ai pas fini. De plus, il est proposé
de compléter la disposition habilitant Revenu Québec à établir, à mettre en
œuvre le Programme de compensation financière en ajoutant une référence aux exemptions
de taxation prévues par la Loi sur les Naskapis, la Commission crie-naskapie,
la Loi sur l'accord concernant la gouvernance de la Nation crie d'Eeyou
Istchee.
Voilà. Là, je serais rendu au taux de
cotisation, au régime de l'assurance parentale... au régime d'assurance
parentale, articles 218 à 220. Mise en contexte. L'article 6 de la
Loi sur l'assurance parentale confère au Conseil de gestion de l'assurance
parentale la responsabilité de fixer par règlement les différents taux de
cotisation. Les taux ainsi fixés entrent en vigueur le 1er janvier de l'année
suivant leur publication dans la Gazette officielle du Québec, laquelle
ne peut être postérieure au 15 septembre qui précède ce 1er janvier.
Il n'est pas possible de modifier les taux déterminés avant l'année qui suit.
Modification proposée. Il est proposé de
modifier la Loi sur l'assurance parentale afin de conférer au gouvernement le
pouvoir de fixer par règlement, de façon exceptionnelle et après consultation
du conseil de gestion, sur recommandation du ministre des Finances, le taux de
cotisation prévu à l'article 6 de cette loi.
J'aurais fini, M. le Président, puis j'aurais
un petit commentaire éditorial. Il fait chaud dans votre salle de commission, M.
le Président.
Le Président (M. Laframboise) :
Ah oui! Bon, mais, coudon.
Une voix : M. le Président,
veuillez... le leader que son rapport de lecture vient d'être éclipsé.
Le Président (M. Laframboise) :
Oui, oui, oui. OK. Parfait.
Une voix : Merci.
Le Président (M. Laframboise) :
On va faire ça, M. le député.
Une voix : ...
Le Président (M. Laframboise) :
...question, commentaire, M. le député?
M. Beauchemin : Question. En
fait, là je vous...
M. Beauchemin : ...vous
avez accéléré à la Simon Jolin-Barrette, M. le ministre, et... Qu'est-ce qu'on
essaie d'atteindre comme objectif avec les modifications qui ont été proposées?
M. Girard (Groulx) : Je
passerais la parole à nos experts de Revenu Québec?
Une voix : Oui.
M. Girard (Groulx) :
C'est ce que je pensais, mais je ne voulais pas...
Le Président
(M. Laframboise) : ...vous nommer et votre titre. Et puis je vais
vous faire autoriser.
M. Lacombe (Sylvain) :
Sylvain Lacombe, directeur à la rédaction des lois à Revenu Québec.
Le Président
(M. Laframboise) : Parfait. Est-ce qu'on a consentement?
Des voix
: Consentement.
Le Président
(M. Laframboise) : Allez-y.
M. Lacombe (Sylvain) :
Alors, la mesure, comme ça a été mentionné par M. le ministre, en 2023, ce qui
a été développé, c'est une solution informatique, donc, des subventions pour
permettre en fin de compte aux consommateurs et aux détaillants de faciliter
l'exemption et le remboursement des taxes qui ont été payées. Donc, dans
certains cas, soit que le consommateur devait présenter sa carte et ensuite
demander par formulaire le remboursement des taxes, quand c'est une boisson
alcoolique, ou le consommateur était exempté de payer la taxe sur le carburant,
mais le détaillant devait réclamer et donc prendre en note, faire un registre
de toutes les transactions exemptées. En 2023, ce qui a été intégré, ce sont
ces deux mesures-là. Donc, carburant, boissons alcooliques, une solution
informatique qui permet, lorsque la transaction est enregistrée,
automatiquement, de générer un rapport qui va permettre au détaillant de demander
ses remboursements sans faire une gestion manuelle. Donc, on vient faciliter la
vie autant du détaillant que du consommateur. La modification, c'est d'intégrer
aussi l'exemption de taxe sur le tabac qui, elle aussi, nécessite encore une
gestion différente, donc remplir des formulaires pour demander le remboursement
des taxes qui ont déjà été payées. Alors, on vient prévoir de pouvoir intégrer
dans la solution informatique l'exemption sur le tabac.
M. Beauchemin : Ça, c'est
pour les membres des nations, là, qui ont été...
M. Lacombe (Sylvain) :
Les Premières Nations.
M. Beauchemin : Sur le
territoire des réserves spécifiques. D'accord. Donc...
M. Lacombe (Sylvain) :
Dans un établissement des Premières Nations.
M. Beauchemin : ...il n'y
a pas... Il n'y a pas quelqu'un qui n'habite pas sur la réserve, par exemple,
qui paie...
M. Lacombe (Sylvain) : Exactement.
M. Beauchemin : Donc, ça,
il y a la vérification qui est faite toujours.
M. Lacombe (Sylvain) : Oui,
il y a une vérification. Et les membres des Premières Nations ont deux cartes à
présenter, notamment au détaillant, dont une avec code-barre, une carte pour le
fédéral et une carte pour le provincial. Donc, tout est vraiment réglementé et
surveillé.
M. Beauchemin : Parfait. Ça
fait que, là, dans le fond, ce qu'on se trouve à avoir fait, c'est donner un
outil pour être plus productif.
M. Lacombe (Sylvain) :
Exactement.
M. Beauchemin : OK.
Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Laframboise) :
D'autres questions ou commentaires, M. le député de Marguerite-Bourgeoys? Mme
la députée de Vaudreuil. Ça va? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je
vais mettre aux voix les articles du sujet 4. Est-ce que les
articles 73 à 76, 96, 221 et 218 à 220 sont adoptés?
Des voix
: Adopté.
Le Président
(M. Laframboise) : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président
(M. Laframboise) : Adopté sur division. Les articles 73 à
76, 96, 221, 218 à 220 sont adoptés sur division.
Alors, nous allons passer maintenant au
cinquième sujet, mesures concernant le domaine municipal. La parole est à vous,
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'on peut suspendre 30 secondes? Puis avant...
Le Président (M. Laframboise) :
Parfait.
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président
(M. Laframboise) : Oui. Suspension de quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 40)
(Reprise à 15 h 41)
Le Président
(M. Laframboise) : Merci. Chers collègues, nous sommes de retour.
Donc, nous étions à... Le sujet 5, mesures concernant le domaine
municipal. La parole est à vous pour vos explications, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui,
M. le Président. Emprunt de la ville de Montréal, article 77 du projet de
loi. Mise en contexte. Le financement à long terme des organismes municipaux
est réalisé par appel d'offres sur le site d'adjudication des emprunts
municipaux sous la responsabilité du ministère des Finances. Des modifications
ont été apportées en 2023 à la Loi sur les cités et villes et au Code municipal
du Québec, afin de permettre au ministre...
M. Girard (Groulx) : ...des
finances adjuger l'emprunt au soumissionnaire ayant fait l'offre la plus
avantageuse lorsqu'une municipalité lui donne le mandat de recevoir et d'ouvrir
les soumissions, allégeant ainsi le processus.
La ville de Montréal effectue ces emprunts
via le site d'adjudication des emprunts municipaux, mais ne peut autoriser le
ministre des Finances à les adjuger.
Une adjudication, M. le Président, c'est
un encan, pour ceux qui nous écoutent.
Modifications proposées : Modifier la
Charte de la Ville de Montréal, Métropole du Québec, afin que la ville de
Montréal puisse mandater le ministre des Finances pour recevoir et ouvrir les
soumissions relatives aux emprunts de la ville et conséquemment adjuger ces
emprunts au soumissionnaire ayant fait l'offre la plus avantageuse — M.
le Président, à titre informatif, c'est une demande de la ville de Montréal.
Je continue avec l'abolition de la taxe
d'affaires et du rôle de la valeur locative. La taxe d'affaires est imposée aux
propriétaires occupants et aux locataires de locaux situés dans des immeubles
non résidentiels sur la base de la valeur locative des locaux. Cette valeur est
inscrite au rôle de la valeur locative qui a été établie à la demande de la
municipalité, au surplus du rôle foncier. La confection de ce rôle a un coût
pour la municipalité, et son maintien nécessite un suivi régulier des
locataires pouvant représenter un fardeau administratif important.
Il est à noter que les contributions des
commerçants aux sociétés de développement commercial sont réputées être une
taxe d'affaires aux fins de la perception par les municipalités. Parmi les
bases d'imposition de ces contributions, il est notamment possible d'utiliser
les valeurs locatives.
La taxe d'affaires peut aisément être
remplacée par le régime d'impôt à taux variés introduit en... 2001... en 2001.
Ce régime d'impôt permet d'avoir des taux particuliers selon des catégories
d'immeubles, comme les immeubles non résidentiels ou industriels, sans avoir à
produire de rôle de la valeur locative.
Aujourd'hui, la quasi-totalité des
municipalités ont abandonné la taxe d'affaires et leur rôle de valeur locative,
notamment en les remplaçant par le régime d'impôt à taux variés.
Modifications proposées, M. le
Président : le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation
propose d'abolir la taxe d'affaires et le rôle de la valeur locative. De plus,
il est aussi proposé de supprimer toutes les références à ces deux éléments
dans le corpus législatif afin de permettre aux municipalités de percevoir les
contributions visant à financer les SDC... SDC, société de développement
commercial, bien oui. Des adaptations sont nécessaires afin de maintenir ce
moyen de financement.
Actuellement, les personnes morales à but
non lucratif ayant une reconnaissance de la Commission municipale du Québec
sont exemptées de la taxe d'affaires et incidemment des contributions SDC. En
abolissant la taxe d'affaires, ces personnes pourraient être visées par ces
contributions. Par conséquent, il est également proposé qu'une reconnaissance
de la CMQ puisse continuer de s'appliquer à ces contributions. Commission
municipale du Québec. M. le Président.
Afin de minimiser l'impact de cette
mesure, il est également proposé que les municipalités qui ont... qui auront un
rôle de valeur locative en vigueur au 1er janvier 2026 pourront maintenir une
taxe d'affaires ou un rôle de valeur locative tant que ce dernier n'est pas
échu.
Le Président (M. Laframboise) :
Des questions, commentaires? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : ...oui. Du
point de vue des municipalités, on abolit une taxe, mais on va aller rechercher
des revenus ailleurs, n'est-ce pas?
M. Girard (Groulx) : ...façon
d'imposer la même taxe, là.
M. Beauchemin : C'est ça,
plus efficace.
M. Girard (Groulx) : En fait,
il n'y avait à peu près personne qui l'utilisait ou presque. Et là on l'abolit,
puis ceux qui l'utilisaient ou qui auraient pu avoir besoin de ces revenus-là,
ils ont d'autres moyens, puis on leur donne du temps pour s'ajuster.
M. Beauchemin : Puis la
raison pour laquelle on veut juste enlever cet outil-là du sac, c'est parce
que... à part le fait que ce n'était pas utilisé?
M. Girard (Groulx) : C'est
qu'elle était comme désuète, là, on nettoie notre corpus législatif et, dans le
cadre de l'examen des dépenses fiscales, bien, on a constaté que cette taxe-là,
là, la taxe d'affaires, bien, elle n'a plus sa raison d'être en 2025.
M. Beauchemin : OK. Puis ça,
c'est une demande du milieu?
M. Girard (Groulx) : Ça,
on... Je vais passer la parole parce que...
M. Girard (Groulx) : ...je
suis incapable de répondre à cette question, mais je pense que j'ai quelqu'un
qui pourrait y répondre.
Le Président (M. Laframboise) :
Faites juste vous nommer, votre fonction.
M. Nadeau-Labrecque (François) : François
Nadeau-Labrecque. Je suis légiste au ministère des Affaires municipales.
Le Président (M. Laframboise) : Consentement?
M. Nadeau-Labrecque (François) :
Alors...
Le Président (M. Laframboise) :
Juste un instant. Consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Laframboise) :
Oui? Parfait. Allez-y.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Oui.
Merci, M. le Président.Alors, en fait, bien, depuis plusieurs années,
là, l'abolition de cet outil-là est évoquée. Ce n'est pas... Je ne crois pas
que ce soit une demande spécifique comme telle, là, du milieu, mais le milieu
ne l'utilise plus. Comme disait... le disait le ministre, il reste une seule
municipalité au Québec qui l'utilise en 2025, et ils n'ont pas... à notre
connaissance, ils n'ont pas déposé de nouveau rôle de la valeur locative pour
l'exercice 2026. Donc, cette municipalité-là compte, finalement, ne plus
l'utiliser, mais il y a une disposition transitoire qui est prévue au cas où,
en fait, il resterait des municipalités qui l'utilisent encore. Et, à titre
d'information, les revenus qui étaient tirés de cette taxe-là par cette
municipalité-là s'élevaient à un peu plus de 70 000 $ annuellement,
donc... Puis on parle ici, là, en fait, de Lac-Etchemin, là. Donc, c'est...
c'est un outil. Puis, si vous voyez aussi la... le nombre de dispositions que
ça implique, il y a énormément de dispositions de concordance qui sont... qui
sont prévues. Et un des enjeux qu'il y a aussi, c'est que, chaque fois qu'on
venait modifier notamment la loi sur la fiscalité municipale, on a souvent des
dispositions de concordance juste aux fins d'ajuster le corpus pour la taxe
d'affaires, alors que, cet outil-là étant désuet, bien, souvent on se fait
poser la question : Pour quelle raison est-ce que vous faites ces
ajustements-là? Bien, c'est qu'il y a... il y a une cohérence au niveau de la
rédaction, mais on fait un peu ce travail-là pour rien, finalement, là, étant
donné qu'il n'y a plus d'utilisation qui est faite par les municipalités, là.
M. Beauchemin : ...merci.
Le Président (M. Laframboise) : Mme
la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui.Mais,
dans les articles, là, du présent projet de loi, là, de 108 à 217, je vois que
c'est... c'est de la concordance. On le fait pour la Charte de Montréal, on le
fait pour Québec, on fait la loi cités et villes, le code municipal, donc,
c'est tout de la concordance pour que... Puis je comprends que c'est volumineux
aussi, là, c'est...
M. Nadeau-Labrecque (François) : Oui,
c'est ça, c'est de la concordance. Il y a... comme le mentionnait M. le
ministre, il y a des ajustements qui sont faits à l'égard des contributions
pour les SDC, les sociétés de développement commercial, parce qu'actuellement
ces contributions-là sont assimilées à une taxe d'affaires spéciale. Donc là,
on doit faire des ajustements pour faire en sorte que ça soit considéré tout
simplement comme une taxe spéciale, une taxe municipale spéciale. Donc, ça ne
change pas la nature de la contribution. Les municipalités vont continuer de
percevoir ces contributions-là pour les... pour les SDC. Il y a aussi un
ajustement qui est fait étant donné qu'il y a aussi deux statuts qui sont
prévus dans la loi sur les élections, les référendums, le statut d'électeur et
le statut de personnes habiles à voter, qui se rattachent, dans certains cas, à
la notion d'occupants d'un établissement d'entreprise. Et donc, pour maintenir
le statu quo, donc, on doit faire des adaptations aussi pour préserver cette
possibilité-là. Donc, les occupants d'établissement d'entreprise peuvent, à certaines
conditions, bénéficier du statut d'électeur ou de personne habile à voter. Et
donc, ça, on maintient évidemment le statu quo à cet égard-là. Ce n'est pas
l'objet, là, de la mesure ici, de changer ça, de revoir ça. Et, bien... puis la
question de la reconnaissance de la CMQ, là, pour laquelle on préserve la
possibilité pour les occupants d'établissement d'entreprise de bénéficier d'une
reconnaissance à l'égard des contributions aux SDC.
• (15 h 50) •
Mme Nichols : Puis je
cherchais... Merci, merci pour les explications. Puis je cherchais aussi, là,
la disposition transitoire.
M. Nadeau-Labrecque (François) : 217.
C'est la dernière du... de cette section-là.
Mme Nichols : Puis on
prévoyait combien de temps? C'était quoi, la... Je m'excuse...
M. Nadeau-Labrecque (François) : C'est...
En fait, ce qui est prévu, c'est la période qui reste à échoir pour les rôles
de valeur locative qui sont en vigueur ou qui seraient en vigueur au 1er
janvier 2026. Ça fait que ça peut être de 1 à 3 ans, tout dépendant de la
période, là, à laquelle s'applique le rôle actuellement, là.
Mme Nichols : Donc, c'est ça,
c'est des rôles triennals, ça fait que j'imagine qu'on...
M. Nadeau-Labrecque (François) : Exact,
comme... comme pour les rôles d'évaluation foncière, là.
Mme Nichols : OK. Parfait.
Le Président (M. Laframboise) : D'autres
questions, Mme la députée?
Mme Nichols : Ah! oui, OK, je
le vois à 217, là, qu'il doit s'appliquer pour l'exercice financier 2026. Parfait.
Ça va, oui, merci.
Le Président (M. Laframboise) : ...d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix les
articles du sujet 5. Est-ce que les articles 77 et 108 à 217 sont adoptés?
Des voix
: Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Laframboise) :
Sur division. Les articles 77 et 108 à 217 sont donc adoptés sur division.
Une voix : ...
Le Président (M. Laframboise) :
Parfait...
Le Président (M. Laframboise) : ...suspension.
Donc, j'autorise la suspension.
(Suspension de la séance à 15 h 52)
(Reprise à 15 h 55)
Le Président (M. Laframboise) : On
resuspend, s'il vous plaît. On va suspendre quelques instants encore.
(Suspension de la séance à 15 h 56)
(Reprise à 15 h 57)
Le Président (M. Laframboise) : Donc,
suite à des discussions entre... entre les parties... Donc, je vais laisser au
député de Marguerite-Bourgeoys le soin de faire une intervention.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci, M. le ministre, pour notre conversation à
l'extérieur des microphones tantôt, je vais... je vais refléter, là, l'essence
même, là, de ce qu'on a discuté. Alors, l'Association des notaires nous a
soulevé un point, et on voulait en discuter avec vous. Il existe une... une
injustice dans le système au Québec par rapport au reste du Canada en ce qui
concerne les... les REER. Puis je m'explique. Quelqu'un peut venir saisir le
REER de quelqu'un au Québec, la partie, disons...
M. Beauchemin : ...le
personnel, quelqu'un qui travaille pour une entreprise, ou la totalité du REER
pour quelqu'un qui est travailleur autonome, ce qui n'est pas permis de faire à
l'extérieur du Québec, dans le Canada.
Alors, nous, dans le contexte où est-ce
qu'on essaie de trouver une façon d'être représentatifs, là, dans l'ensemble
des législatures au Québec et puis Canada, évidemment, là, ce qu'on aimerait
comprendre... ce qu'on aimerait avoir de la part du gouvernement, c'est
d'essayer de comprendre pourquoi, un, et de corriger le tir, à savoir... de ne
pas permettre que ça soit faisable d'aller saisir le REER de quelqu'un, que ce
soit un travailleur autonome ou quelqu'un qui travaille pour une entreprise
puis qui contribue à son REER, la partie personnelle qui contribue au REER.
Parce qu'il faut comprendre que, pour une entreprise... la cotisation qui est
fournie par l'entreprise privée, elle, elle n'est n'est pas saisissable. Et
puis tout ça, c'est totalement différent de ce qu'il se passe dans le reste du
Canada, où est-ce qu'en Ontario, par exemple, quelqu'un qui a un REER, qu'il
soit un travailleur autonome ou qu'il travaille pour un... pour une entreprise,
le REER n'est pas saisissable, peu importe la situation.
Ça fait que moi, ce que je souhaite, c'est
qu'on puisse avoir exactement la même situation au Québec.
M. Girard (Groulx) : Oui,
bien, d'abord, je remercie le député de Marguerite-Bourgeoys pour son
intervention. C'est certain que ce n'est pas... ce n'est pas précisément
pertinent à l'étude de l'omnibus budgétaire du budget 2025-2026, mais,
néanmoins, c'est une question légitime. Alors, je veux bien m'engager avec le
ministère des Finances, Retraite Québec, Revenu Québec pour regarder cette
question. Et puis, une fois qu'on l'aura regardé, bien, on pourra communiquer
une réponse au député de Marguerite-Bourgeoys. Et, comme on a l'occasion
souvent de travailler ensemble d'ailleurs, après l'omnibus budgétaire, je vais
faire une annonce à ceux qui nous écoutent, là, il y aura un omnibus fiscal
éventuellement. Alors, on pourrait même en rediscuter à ce moment-là, s'il y a
lieu d'en discuter dans un domaine public. Mais certainement, je m'engage à
regarder cette question et à revenir au député de Marguerite-Bourgeoys. Et
j'aimerais dire aussi que cette question-là a déjà été regardée, et il n'y
avait pas eu le mouvement dans le sens que vous suggérez, mais on va, à tout le
moins, réétudier tout ça.
M. Beauchemin : Merci. Puis
si je peux juste conclure un petit mot là-dessus. Pour votre gouverne, M. le
ministre, l'Association des notaires du Québec avait donc fait une lettre
ouverte dans le Journal de Montréal, jeudi le 10 avril 2025, à ce
sujet-là spécifiquement. Donc, pour référence, là, dans l'analyse pour votre
département et/ou les autres collègues alentour, là, ça peut peut-être être
d'une utilité assez surprenante de pouvoir avoir référence à cet article-là. Je
vous le donne comme ça pour que vous puissiez avoir de la substance dans la
recherche.
• (16 heures) •
M. Girard (Groulx) : Alors,
ce sera ma deuxième annonce. On incite les gens à consulter le Journal de
Montréal du 10 avril 2025 et le ministère des Finances fera de même.
Le Président (M. Laframboise) : Merci.
Donc, si ça va, on va poursuivre. Nous en sommes rendus au sujet VI, les
mesures concernant les entreprises de services monétaires. La parole est à
vous, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Capitalisation
des intérêts. Article 78 du projet de loi.
Mise en contexte : La Loi sur les
entreprises de services monétaires prévoit qu'une sanction administrative
pécuniaire peut être imposée à une entreprise de services monétaires
lorsqu'elle est en contravention à certaines obligations prévues par cette loi.
Une telle sanction administrative pécuniaire porte intérêt au taux prévu en
matière fiscale, sans toutefois que ces intérêts se capitalisent
quotidiennement.
Modifications proposées : À l'instar
des intérêts applicables en matière fiscale, il est proposé de modifier la Loi
sur les entreprises monétaires afin de prévoir que les intérêts applicables à
une sanction administrative pécuniaire sont capitalisés quotidiennement.
Affectation fiscale. Article 79 du
projet de loi.
Mise en contexte : La Loi sur
l'administration fiscale prévoit qu'un remboursement fiscal auquel a droit une
personne peut, après avoir été affecté à une dette fiscale, être affecté au
paiement de tout montant dont cette personne est débitrice envers l'État en
vertu d'une loi autre qu'une loi...
16 h (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...loi fiscale,
notamment en vertu de la Loi sur les entreprises de services monétaires.
Modification proposée, il est proposé de
modifier la Loi sur les entreprises de services monétaires afin de clarifier la
portée de la disposition relative à l'affectation d'un remboursement fiscal à
un montant dû en vertu de la Loi sur les entreprises de services monétaires
laquelle ne sert qu'à interrompre la prescription relative au recouvrement d'un
tel montant au moment d'une telle affectation. M. le Président.
Le Président (M. Laframboise) :
Commentaires, M. le député de Marguerite-Bourgeoys?
M. Beauchemin : C'est quoi la
nécessité de faire cette modification-là spécifiquement?
M. Girard (Groulx) : La... Parlez-vous
de la capitalisation des intérêts?
M. Beauchemin : Les deux, j'ai
le même questionnement.
M. Girard (Groulx) : Mais la
capitalisation des intérêts, c'est une harmonisation du calcul des intérêts,
des pénalités, des lois fiscales.
M. Beauchemin : OK.
M. Girard (Groulx) : Et l'affectation
fiscale, là, j'avoue que je ne m'aventurerai pas sur l'explication. Je passerais
la parole à notre légiste de Revenu Québec.
Le Président (M. Laframboise) : ...
M. Lacombe (Sylvain) : En
fait, je peux reprendre la première. Comme M. le ministre a dit, c'est une
optimisation en conviendra tout simplement. C'est que Revenu Québec s'occupe de
l'application de la Loi sur les entreprises de services monétaires, et tous les
intérêts en matière fiscale sont capitalisables quotidiennement. Donc, le
système informatique est fait pour capitaliser les intérêts, et on doit faire l'exercice
à l'inverse, c'est-à-dire le faire manuellement, ce qui engage beaucoup de
ressources lorsque c'est des intérêts sur des sanctions administratives
pécuniaires qui sont émises. Donc, c'est des cas quand même assez précis et
assez rares. Donc, on vient tout simplement corriger ça pour que les intérêts
soit capitalisables pour être conforme aussi avec le système de Revenu Québec pour
faciliter les travaux.
La modification, de l'affectation fiscale,
c'est une modification technique. En fait, le texte vient à être corrigé, c'est
une volonté d'uniformiser le corpus législatif pour s'assurer que plusieurs
ministères et organismes vont venir prévoir l'affectation dans un article et dans
l'article, ils vont prévoir que l'affectation peut-être faite et que ça a pour
effet d'interrompre la prescription. Or, le pouvoir d'affectation, c'est l'article 31
de la... qui le prévoit la mention est inutile. Donc, on vient retirer cette
mention-là pour prévoir que lorsqu'il y a affectation en vertu du 31, il y a
interruption de la prescription. C'est une modification technique.
Le Président (M. Laframboise) : D'autres
questions, commentaires? Ça va? Il n'y a pas... il n'y a pas d'autre intervention,
je vais mettre aux voix les articles du sujet 6. Est-ce que les articles 78
et 79 sont adoptés?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Laframboise) :
Donc, sur division. Les articles 78 et 79 sont donc adoptés sur division.
Nous allons passer au sujet 7, M. le
ministre, les mesures diverses concernant les pensions alimentaires. La parole
est à vous pour les explications.
M. Girard (Groulx) : Oui, M.
le Président, et là, ça va être une longue lecture. Alors, je prends une grande
respiration, et on parle de mesures diverses concernant les pensions
alimentaires, les articles 80 à 86, portion saisissable du revenu d'un
débiteur alimentaire et exclusion de la pension alimentaire pour enfant majeur
des revenus d'un débiteur.
Article 80 du projet de loi : En
vertu de la loi facilitant le paiement des pensions alimentaires, une pension
alimentaire peut être perçue par l'Agence du revenu du Québec, notamment au
moyen d'une retenue sur le salaire. La portion saisissable du montant est
déterminée conformément à l'article 698 du Code de procédure civile, qui
prévoit la détermination des revenus, les exemptions applicables ainsi que le
taux de saisie. Actuellement, le taux de saisie est à 30 %, mais il est
augmenté à 50 % lorsque la créance résulte notamment d'une dette
alimentaire. Dans cette même règle de calcul, les aliments pour enfants, l'enfant
majeur sont inclus dans les revenus du débiteur.
Modifications proposées, il est proposé de
modifier l'article 698 du Code de procédure civile afin que les exemptions
qui y sont prévues ne s'appliquent pas lorsqu'il s'agit de l'exécution d'une
dette alimentaire, de prévoir un taux de saisie de 30 % sur... soit
appliqué lorsqu'il s'agit de l'exécution d'une dette alimentaire, d'exclure des
revenus saisissables la pension alimentaire pour un enfant majeur.
Je me demande si on voudrait que notre
légiste nous traduise ce que ça veut dire...
M. Girard (Groulx) : ...dire
avant que je passe à la prochaine section. Qu'est-ce que vous en pensez, M. le
Président?
Le Président (M. Laframboise) : Moi,
je n'ai pas de problème. Ça vous va?
M. Girard (Groulx) : M. le
député de Marguerite-Bourgeoys?
Le Président (M. Laframboise) : Oui.
Mme Nichols : ...en lien avec
ces exemptions-là.
Le Président (M. Laframboise) : Donc,
allez-y.
M. Girard (Groulx) : Ah! vous
avez des questions directement là-dessus?
Mme Nichols : Oui.
M. Girard (Groulx) : Alors,
est-ce que vous préférez que je lise tout avant?
Mme Nichols : Bien, non, on
peut...
M. Girard (Groulx) : Alors...
Commencez par nous expliquer ce que je viens de lire et ensuite on ira avec les
questions.
M. Lacombe (Sylvain) : Parfait.
698 du Code de procédure civile, c'est l'article qui prévoit comment on calcule
la portion saisissable d'un débiteur, pas simplement du débiteur alimentaire
évidemment, donc, de tout débiteur. Dans le cadre de l'application de 698, il y
a une portion qui va viser la dette alimentaire et on prévoyait que le taux
qu'on prenait était de 50 % du montant du salaire saisissable qui était
là. Dans le calcul qui est fait, le calcul est a moins b... non, c'est a, b qui
donne c, donne le calcul. Donc, c'est a moins b, les déductions qui sont à b,
qui sont prévues au Code de procédure civile. Ce qu'il faut comprendre, c'est
que, quand 698 a été adopté, on vise tous les débiteurs. Donc, quand ça a été
adopté, ça n'a pas été pensé pour les débiteurs alimentaires. On voudrait
prévoir des déductions parce qu'on disait que n'importe quel débiteur qui a une
dette, qu'elle soit civile ou autre, et qui se fait saisir, il faut qu'il lui
en reste. On se comprend, ça va là-dessus. Là, on se rend compte d'une
problématique, c'est que, lorsque la pension alimentaire est déterminée par le
tribunal avec le barème de pension et le formulaire, le juge tient compte
exactement d'exemptions similaires qui ne sont pas spécifiques, comme dans 698,
il est général. Donc, le cas des débiteurs alimentaires, il bénéficie déjà
d'une exemption similaire dans l'établissement de la pension alimentaire. Donc,
quand on se retrouvait à utiliser 698, on donnait à nouveau des exemptions qui
n'étaient pas tout à fait identiques, mais prises en considération par le
tribunal dans l'établissement de la pension, donc le débiteur alimentaire, les
considérations pour lui laisser puis la portion saisissable de... pas... bien,
pour laquelle est établie la pension, tout est calculé par le juge lors
l'établissement de la pension. Et, lorsqu'on arrive pour saisir pour la pension
courante, on avait une double exemption, on avait l'exemption générale de 698
qui s'appliquait, ce qui vient réduire encore l'assiette du revenu qui peut
être saisissable, pour combler l'effet un peu, on vient passer de 50 % à
30 % du montant saisissable et on enlève l'exemption prévue à b, qui
n'était pas une exemption pour les débiteurs alimentaires, mais elle s'ajoutait
à l'exemption déjà existante appliquée, qui n'est pas tout à fait la même, mais
les considérations que le juge peut prendre en établissant la pension. On se
retrouvait dans un cas de double exemption.
Le Président (M. Laframboise) : ...Mme
la députée de Vaudreuil?
Mme Nichols : Oui. Là, je
comprends... je comprends les exemptions. Là, je n'ai pas... je m'excuse, je
n'ai pas l'article 698 du Code de procédure sous les yeux, je vais y
référer, mais, dans le fond... Parce qu'on dit «notamment», là, il y a le
«notamment d'une dette alimentaire». Puis là je comprends que ce n'est pas
nécessairement tous des débiteurs alimentaires, là, de... ou... Ça, ça va, je
le comprends, mais je ne comprends pas pourquoi on vient changer le taux de
saisie parce que c'est quand même... Tu sais, ici, dans le cas où on parle, là,
dans la section où on est, là, c'est quand même pour des mesures diverses concernant
les pensions alimentaires. Ça fait que, la plupart du temps, c'est des dettes
alimentaires, mais là on va baisser le taux à 30 % parce que, sinon, il va
être doublement... il va être doublement non pénalisé... ou c'est le contraire?
• (16 h 10) •
M. Lacombe (Sylvain) : Non.
Bien, en fait, c'est une mesure pour amoindrir le fait que les exemptions sont
retirées. Donc, un coup les exemptions retirées...
Mme Nichols : Un exemple
d'exemption qui serait retirée.
M. Lacombe (Sylvain) : Bien,
le calcul de 698. C'est un calcul précis.
Mme Nichols : Ah! OK, le...
OK. Oui
M. Lacombe (Sylvain) : es
chiffres sont là. Donc, il y a... C'était déjà tout défini à 698, c'est... B,
c'est tel montant. S'il y a un enfant, le premier vaut tant par...
Mme Nichols : Mais c'est des
tables.
M. Lacombe (Sylvain) : Oui,
non, mais pas à 698, pas à 698. 698 du Code de procédure civile n'est pas en
fonction des tables.
Mme Nichols : Ah! non.
Bien... Non, les tables, c'est pour déterminer le montant de la fixation de la
pension alimentaire, donc, qui est du revenu familial. Mais là on parle de...
des... là, on parle du... des exemptions, des montants qui sont saisissables ou
des...
M. Lacombe (Sylvain) : Des
exemptions prévues à 698 seulement. Et 698, 698, là, vous allez avoir dans le
calcul, si on regarde...
M. Lacombe (Sylvain) :
...l'alinéa qui concerne la valeur de B. On vient dire, dans l'alinéa, sur quoi
c'est basé, donc c'est établi sur la base du montant octroyé mensuellement, à
titre d'allocation de Solidarité sociale, pour une personne seule, en vertu de
la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles, lequel montant est annualisé
puis calculé sur une base hebdomadaire. Et là on voit le montant. Et, ensuite,
on voit comment on peut faire le calcul de la déduction pour l'exemption pour
le débiteur lui-même, qui est un montant de 373,27 $ par semaine, auquel
s'ajoute, pour le premier enfant à charge, 149,31 $ par semaine. Alors, ce
sont des montants fixes, qui s'appliquent à tout le monde. Donc, c'est ça qu'on
vient prévoir qui ne s'appliquera pas, parce que le tribunal, quand il
détermine la pension, il prend en considération tous les facteurs prévus notamment
au Code civil, au Code de procédure civile, au règlement sur la fixation des
pensions alimentaires.
Donc, il y a plusieurs considérations
subjectives que le juge va prendre en considération. Ce qui fait que les
exemptions qui sont données ou la situation qui est prise en compte lors de
l'établissement de la pension est plus complète. Et là on vient ajouter une
mesure générale d'exemption à ce qui est déjà considéré lors de l'établissement
de la pension, et c'est ça qu'on vient retirer. Et l'article prévoyait qu'on
appliquait B, donc on donnait ces exemptions-là et on prenait 50 % de ce
qui restait possible. On pouvait... La portion saisissable, c'était 50 %
de ce qui restait. Comme on vient retirer ces exemptions-là de B, on vient les
retirer de l'équation, on vient amoindrir, parce que là, on vient d'augmenter
le revenu disponible pour saisie, alors on descend à 30 %. Et dans les
faits, ce que ça va permettre, c'est qu'actuellement Revenu Québec est capable
d'aller chercher 96 point quelques % des pensions courantes, puis là on va
aller chercher 98 % des pensions courantes avec cette formule-là, qui est
modifiée.
M. Beauchemin : Ça fait que
c'était donc... c'était ça, la variable à solutionner dans l'équation, c'était
de se baser sur ce 97,16 % ou 98 %, puis ça, c'était l'objectif,
qu'est-ce que ça prend pour obtenir cet objectif-là. Donc on parle de
30 %, puis c'est là qu'on a solutionné, on a dit : C'est 30 %
que ça prend.
M. Lacombe (Sylvain) : En
fait, le raisonnement ne s'est pas fait en fonction d'une cible. Le
raisonnement s'est fait en fonction de dire : Il y a une double exemption.
L'assiette ne nous permet pas, là, d'avoir le montant, vraiment.
M. Beauchemin : Et donc on a
modifié le 50 % à 30 %, étant donné la double... et l'objectif est
d'arriver à... d'arriver inchangé par rapport à ce que l'objectif était,
c'est-à-dire 97,6 % ou «whatever», là.
M. Lacombe (Sylvain) : À peu
près, oui. C'est qu'en fait ce qu'on réussit à faire en descendant à 30 %...
Puis dans le raisonnement puis les travaux qui ont mené à choisir 30 %,
c'était de regarder l'impact en descendant le pourcentage, donc, si on gardait
50 %, on était à combien, puis ça donnait quoi comme résultat? Il ne faut
pas que ce soit déraisonnable non plus. Donc, à 30 %... il était considéré
que le résultat octroyé par 30 %, avec l'exemption de B retirée, était
raisonnable. L'impact n'est pas majeur sur le débiteur, mais permet une rentrée
supplémentaire. Mais ce n'était pas une cible visée, là, le calcul n'a pas été
fait pour aller cibler 98 %, ce n'était pas ça. C'est le résultat, mais ce
n'était pas l'objectif.
Mme Nichols : Mais la
problématique restait la double... la double exemption.
M. Lacombe (Sylvain) : Oui,
parce qu'à la base, l'article n'avait pas été réfléchi pour les débiteurs
alimentaires, puis il n'a pas considéré que c'était déjà traité par le
tribunal, avec toutes les conditions particulières à une pension alimentaire.
Mme Nichols : C'est bon.
Le Président (M. Laframboise) : Ça
va? Donc, vous pouvez poursuivre, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.Il
y aura un examen là-dessus pour savoir ceux qui auront le droit de souper ou
non, là.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Il y a
des poches chez Revenu Québec aussi. Exemption de l'obligation de fournir une
sûreté, article 81 du projet de loi. En vertu de la Loi facilitant le paiement
des pensions alimentaires, une pension alimentaire peut être perçue au moyen
d'une retenue ou d'un ordre de paiement. Dans le dernier cas, cette loi prévoit
que le débiteur alimentaire doit fournir et maintenir une sûreté, sauf s'il
reçoit des prestations d'assurance-emploi, des allocations d'aide à l'emploi ou
des prestations d'aide financière de dernier recours.
Modifications proposées. Il est proposé
d'apporter des modifications à la Loi facilitant le paiement des pensions
alimentaires afin de prévoir que les prestataires de tous les programmes mis en
œuvre en vertu de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles sont exemptés
de fournir et de maintenir une sûreté dans le cadre de la perception d'une
pension alimentaire.
Vous avez des questions là-dessus?
Allons-y.
Mme Nichols : Oui, tant
qu'à... tant qu'à être là, là...
Mme Nichols : ...bien,
j'aimerais juste ça, là, peut-être qu'on... qu'on nous l'explique, là, le lien
avec la sûreté, là, on ne vient pas enlever la sûreté sauf dans les... OK.
M. Lacombe (Sylvain) : Non,
non, non, pas du tout. En fait, c'est que dans le cas de la... d'une sûreté,
lorsque... c'est par ordre de paiement, hein, donc il y a deux façons de
prélever la pension alimentaire, par retenue à la source ou ordre de paiement.
Quand c'est par un ordre de paiement, le débiteur doit donner un mois de
sûreté. Dans l'article 26 de la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires...
prévoit des cas où, lorsque le débiteur tire son revenu de source de dernier
recours notamment, il est exempté de fournir la sûreté.
La problématique, tout simplement, et on
peut dire que c'est technique, c'est une correction technique, c'est que les
programmes et les mesures prévues par la Loi sur l'aide aux personnes et aux
familles, lorsque ces programmes ou ces mesures sont modifiés ou qu'ils s'en...
qu'il y en a d'ajouté, on doit modifier 26.
Donc, on vient prévoir tout simplement
dans la rédaction de l'article 26 qui prévoit l'exemption... on fait
référence dorénavant aux mesures et aux programmes qui sont en lien avec la Loi
sur l'aide aux personnes et aux familles, ce qui va permettre de couvrir tout
programme futur, toute mesure future et toute mesure ou programme qui serait
retiré. On n'aura pas besoin d'aller jouer dans l'article 26 à chaque
fois.
Mme Nichols : OK. Oui, c'est
plus clair avec les explications. Le libellé portait à interprétation.
M. Lacombe (Sylvain) : C'est
ça, c'est technique.
Mme Nichols : Oui, c'est ça,
très technique.
Le Président (M. Laframboise) : Ça
va? Donc, vous pouvez poursuivre, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Transmission de certaines demandes par poste recommandé. Là, M. le Président,
il y a toute une histoire sur la poste. Recommandée, là. J'irais avec la
modification proposée directement. Il est proposé de modifier la Loi facilitant
le paiement des pensions alimentaires afin que la transmission de certaines demandes
et de certains avis par poste recommandée ne soit plus exigée. Ces demandes et
avis devront toutefois continuer de se faire par écrit. Aimeriez-vous expliquer
ça, monsieur?
M. Lacombe (Sylvain) : Avec
plaisir. Dans cette situation-là, ce qu'on vise, c'est qu'il y a des cas où le
débiteur de consentement, avec le créancier ou la créancière alimentaire, est
exempté de verser à Revenu Québec le montant de la pension, il peut le faire
directement.
Une voix : ...
M. Lacombe (Sylvain) :
Exactement.
Mme Nichols : À l'ensemble
des parties.
M. Lacombe (Sylvain) : Tout à
fait. Alors, il y a la demande d'exemption, elle doit être transmise par poste
recommandée, et le créancier ou la créancière alimentaire qui constate un
défaut, la demande de lever l'exemption de ça et de demander à ce que la
pension soit versée directement doit aussi être faite par poste recommandée.
Revenu Québec acceptait déjà d'autres moyens de transmission que la poste
recommandée. On vient corriger tout simplement pour retirer poste recommandée,
faire mention par écrit, ce qui implique que ça nécessite un écrit, mais par
tout moyen qui va le permettre.
Mme Nichols : Bien, parfait,
là. C'est même plus facile, là, pour la personne qui est... En fait, s'il y a
eu une entente, puis il y a une des deux parties qui ne respecte pas l'entente,
puis qui veut... qui ne veut que ce soit directement entre... mais passé par
Revenu Québec, bien, ce sera un avis par écrit.
M. Lacombe (Sylvain) : C'est
plus facile et plus rapide.
Mme Nichols : Oui, vraiment.
Très bien.
M. Girard (Groulx) : Je
continue, M. le Président?
Le Président (M. Laframboise) :
Oui, allez-y.
• (16 h 20) •
M. Girard (Groulx) : Modifications
de certains paramètres en cas de déclaration d'un état d'urgence. L'état
d'urgence sanitaire déclarée par le gouvernement en mars 2020 a nécessité à
quatre reprises et au cours des 10 premiers mois suivants son entrée en
vigueur des modifications urgentes par décret en matière de perception des
pensions alimentaires. Ces modifications ont notamment permis de ne pas imposer
de frais lorsqu'un défaut de paiement découlait des conséquences économiques
exceptionnelles liées à la pandémie de COVID-19, de permettre le versement
d'une avance à un créancier alimentaire malgré le défaut de paiement du
débiteur alimentaire lorsque ce défaut découlait de ses conséquences
économiques exceptionnelles et d'augmenter le montant maximal d'une telle
avance.
Modifications proposées. Il est proposé de
modifier la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires afin de
prévoir que lorsqu'un état d'urgence est déclaré par le gouvernement, les cas
et conditions dans lesquels les frais de perception et de recouvrement peuvent
être imposés et le montant de ces frais ainsi que les cas et conditions dans
lesquels les avances peuvent être versées aux créanciers alimentaires et les
modalités de ces avances peuvent être modifiés temporairement.
Mme Nichols : ...va être
déclaré par le gouvernement par... Bien, je ne sais pas si c'est par un décret
ou comment ça fonctionne pour déclarer l'état d'urgence, là, quand on a eu la
COVID comment ça a été déclaré, mais c'est...
M. Girard (Groulx) : Par une
décision du Conseil des ministres, là. J'imagine qu'il y avait un décret
associé à ça.
Mme Nichols : Il y avait un
décret à cet effet là. Puis c'est la seule raison pour... pour que puissent
s'appliquer ces cas d'exception là. Puis j'imagine que si on le prévoit ici,
c'est parce que... parce qu'il y en a qui ont... qui ne pouvaient pas aller
travailler puis et il y en a qui n'avaient pas de salaire, ça fait que c'est
suspendu. Mais est-ce qu'il y a des arrérages qui...
Mme Nichols : ...s'accumulaient
dans ce temps-là?
M. Girard (Groulx) : Mais on
a versé les pensions, n'est-ce pas?
Mme Nichols : Les pensions
alimentaires ont été versées?
M. Lacombe (Sylvain) : C'est-à-dire
qu'en fait ce qui s'est produit durant la pandémie ou l'état d'urgence, c'est
que la clientèle comme les créanciers et créancières alimentaires et les
débiteurs, dans une situation comme dans l'autre, si un perdait son emploi...
Donc, prenons une créancière alimentaire qui perd son emploi, alors, le ministre
et... peut, le gouvernement, le ministre, par règlement, prévoir le montant des
avances qui peuvent être données à un créancier alimentaire. Durant...
Mme Nichols : Des sûretés?
M. Lacombe (Sylvain) : Non,
non, des avances.
Mme Nichols : OK. Des
avances.
M. Lacombe (Sylvain) : Le
ministre peut donner des avances. Les avances ne sont pas faites pour combler
l'absence de paiement du débiteur, les avances sont là pour combler les délais
administratifs.
Mme Nichols : OK.
M. Lacombe (Sylvain) : Par
exemple, si la pension a été versée, le temps que tout soit traité et que le
créancier alimentaire le reçoive, s'il y a un délai qui est un peu trop long,
le créancier peut demander par avance d'avoir le montant. Donc, il y a des
avances qui peuvent être prévues comme ça. Et il fallait, pour pouvoir modifier
ce montant-là d'avance possible, c'était par règlement, donc par décret, et
c'était très long, alors que c'est des situations qui demandent de réagir
rapidement. Donc, dorénavant, ce sera un arrêté ministériel, et ça nous
permettra aussi d'agir de façon rétroactive.
Le corollaire, c'est le débiteur
alimentaire, par exemple, qui se retrouve en défaut de payer, mais lui se
retrouve avec des frais, là, de recouvrement. Donc, encore là, le ministre peut
déterminer par arrêté ministériel les conditions où il l'appliquera ou non.
Donc, si, dû à l'état d'urgence, le débiteur a perdu son emploi, on pourrait
prévoir des mesures en conséquence pour... au niveau de l'application des...
des frais de recouvrement, notamment, pour les moduler.
Mme Nichols : Mais le
débiteur a quand même... tu sais, va quand même avoir... le débiteur... Parce
que, là, je comprends que le gouvernement va faire des avances, mais le
débiteur va quand même avoir des... je vais dire des arrérages, là, va quand
même devoir des sommes d'argent.
M. Lacombe (Sylvain) : Oui.
Mme Nichols : Puis ça, le
gouvernement ou le ministre va pouvoir prévoir qu'il n'y a pas de frais ou
prévoir des délais de remboursement, ou va pouvoir prévoir des modalités afin
que ce soit remboursé?
M. Lacombe (Sylvain) : Oui.
En fait, ce qu'il faut séparer, c'est... La pension alimentaire, le débiteur
est toujours obligé de la payer. S'il a perdu son emploi, il va devoir aller
devant le tribunal, et c'est comme un processus complètement à part pour faire
réviser sa pension, le temps que ça dure, le temps qu'il se trouve un nouvel
emploi, faire ajuster en fonction de son salaire s'il a eu une baisse de
revenus ou une perte temporaire de revenus.
Le but n'est pas de combler ça. Le but est
de prendre en considération la situation, non pas pour leur dire : Tu n'es
pas obligé de payer, puis on va payer à ta place. Ce n'est pas ça. Les avances
ne sont pas le paiement à la place du créancier du tout, ça ne l'exempte pas...
du débiteur, pardon, de payer sa créance alimentaire. Cependant, on vient
prévoir que, dans des circonstances comme ça, le ministre pourra prévoir que
les frais de recouvrement pourront être étalés, pourront être réduits ou ne pas
être appliqués, pour la raison de l'état d'urgence si c'était nécessaire.
Mme Nichols : Puis les
avances, est-ce que c'est un montant qui est déterminé ou si on parle...
M. Lacombe (Sylvain) : Oui.
Mme Nichols : OK. Mais on ne
parle pas... que ça n'a pas de lien avec le montant de la pension
alimentaire...
M. Lacombe (Sylvain) : Non,
du tout, du tout.
Mme Nichols : Ça fait que
c'est les avances. Parfait.
M. Lacombe (Sylvain) :
C'était les montants étaient prévus par règlement. Alors, si... C'est
1 500 $, mais je crois que, durant la pandémie, c'est monté à
3 000 $. Donc, par règlement, ça a été modifié, le 1 500 $
pour pouvoir prévoir 3 000 $ à titre d'avance, encore là, les
avances ne sont pas pour combler le défaut du débiteur, ce sont des avances
pour combler les délais administratifs.
Le Président (M. Laframboise) :
D'autres questions?
Mme Nichols : Parfait.
Le Président (M. Laframboise) : Ça
va?
Mme Nichols : Non, ça va. Oui,
ça va.
Le Président (M. Laframboise) :
M. le ministre, vous pouvez continuer.
M. Girard (Groulx) : Oui,
puis j'en profite pour souligner que Revenu Québec et l'Agence du revenu du
Canada ont fait du très bon travail durant la pandémie.
Protection des renseignements, mise en
contexte : la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires prévoit
que tout renseignement obtenu en vertu de cette loi est confidentiel, qu'il ne
peut être consulté sans autorisation ou pour une fin autre que l'application de
cette loi et qu'il ne peut être utilisé ou communiqué autrement qu'en vertu de
la loi.
Modification proposée, il est proposé de
modifier la loi facilitant le paiement des pensions alimentaires afin de
prévoir qu'un renseignement confidentiel ne peut être consulté sans
autorisation pour une fin autre que l'application de la loi, ce qui permet de
viser également les fins pour lesquelles un tel renseignement peut être
consulté en vertu de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et
sur la protection des renseignements personnels qui s'applique à titre de
régime de protection supplétif.
Je continue, M. le Président?
Le Président (M. Laframboise) : Une
question là-dessus? Ça va? Parfait, vous pouvez continuer.
M. Girard (Groulx) : Gestion
du Fonds des pensions alimentaires, article 86 du projet de loi. Mise en
contexte : la gestion du Fonds des pensions alimentaires, lequel est
constitué en vertu de la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires,
diffère de celle des autres fonds. En effet, seules certaines sommes, selon
leur provenance, peuvent générer de l'intérêt. En conséquence, les intérêts ne
peuvent être calculés...
M. Girard (Groulx) : ...en
fonction de la totalité du solde bancaire quotidien et nécessite un suivi
particulier. Le ministère des Finances doit quotidiennement ajuster le solde à
utiliser pour le calcul des intérêts, alors qu'il ne détient pas toutes les
informations quant à la provenance de ces sommes. Il est proposé... Modifications
proposées : Il est proposé de modifier l'article 38 de la Loi
facilitant le paiement des pensions alimentaires afin de prévoir que les
intérêts sur l'ensemble des sommes portés au crédit du fonds de pension
alimentaire puissent être portés au crédit de ce fonds.
Le Président (M. Laframboise) :
Questions, commentaires? Ça va. Commentaires généraux sur cette section sept?
Ça va. S'il n'y a pas de... s'il n'y a plus d'intervention, je vais mettre aux
voix les articles du sujet sept. Est-ce que les articles 80 à 86 sont
adoptés? Adopté. Les articles 80 à 86 sont donc adoptés. Nous sommes donc
maintenant au sujet numéro huit, Mesures concernant l'administration fiscale.
La parole est à vous, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui, M. le
Président, laissez-moi prendre l'ampleur des lectures. Trois pages de lecture.
Je vais me servir un verre d'eau. Ça va. Le moral est bon? OK, vous me faites
signe, M. le Président, s'il y a... s'il y a besoin d'une pause.
Bloc huit, mesures diverses en matière
d'administration fiscale, articles 87 à 95. Définition de grandes
sociétés, articles 87 et 88 du projet de loi. Mise en contexte : La
Loi sur l'administration fiscale prévoit que les mesures de recouvrement d'un
montant dû doivent être suspendues pendant le délai alloué pour présenter un
avis d'opposition, pour déposer une contestation ou pour se pourvoir en appel,
ainsi que pendant la période au cours de laquelle ce montant fait l'objet d'une
opposition, d'une contestation ou d'un appel.
Cette loi prévoit également qu'à la suite
d'une opposition, d'une contestation ou d'un appel, il est possible pour le
contribuable de demander la remise ou la main levée d'une sûreté donnée en
garantie du montant en litige, ainsi que le remboursement des sommes versées
relativement au paiement de ce montant. Dans le cas d'une grande société,
toutefois, la suspension des mesures de recouvrement, la remise ou la main
levée d'une sûreté et le remboursement d'une somme versée ne s'appliquent que
sur la moitié du montant dû ou du montant en litige, selon le cas.
Une grande société est une société dont le
capital versé pour une année est d'au moins 10 millions de dollars.
Le capital versé des sociétés liées à celle-ci n'est pas considéré,
contrairement à ce qui est prévu dans la législation fédérale.
Modifications proposées. Il est proposé
d'harmoniser la définition de l'expression « grande société » prévue
dans la loi sur l'administration fiscale afin... avec celles prévues dans la
législation... dans la législation fédérale, afin de considérer le capital
versé des sociétés qui sont liées à une société pour déterminer si le capital
versé de cette société pour une année est d'au moins 10 millions de
dollars, permettant ainsi qu'un plus grand nombre de sociétés soient visées,
d'une part, par la règle en vertu de laquelle la suspension des mesures de
recouvrement s'applique à la moitié du montant ou du montant en litige pendant
le délai alloué pour présenter un avis d'opposition, pour déposer une
contestation ou se pourvoir en appel, ainsi que pendant la période au cours de
laquelle ce montant fait l'objet d'une telle opposition, d'une telle
contestation, d'un tel appel, et d'autre part, par la règle limitant la moitié
du montant en litige, la remise ou la mainlevée d'une sûreté donnée en garantie
du paiement du montant en litige, le remboursement de la partie des sommes
versées relative au paiement du montant en litige en cas d'opposition, de
contestation ou d'appel. J'oserais dire, M. le Président, qu'il s'agit d'une harmonisation
avec la législation fédérale.
• (16 h 30) •
Le Président (M. Laframboise) :
Des questions là-dessus? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Girard (Groulx) : Vous
n'êtes pas obligés, hein?
M. Beauchemin : Non, non, mais
c'est correct que... c'est correct, M. le ministre, que vous dites ça.
Pouvez-vous m'expliquer exactement c'est quoi? À part l'harmonisation, là,
qu'est-ce qu'on vient de faire, là?
M. Girard (Groulx) : OK, bien,
le traitement des grandes sociétés, il y a un seuil pour être qualifié de
grande société. Le traitement est différent. Et dans la législation fédérale,
on comptait les filiales ou les sociétés liées dans le calcul du capital. Puis,
au Québec, non, ce qui fait que donc il y avait moins d'entreprises éligibles
au Québec à l'Assouplissement des grandes sociétés. Puis là, en harmonisant, il
y en aura plus.
M. Beauchemin : ...être une
grande société, dans un cas de recouvrement, par exemple, ça a des conséquences
de l'être versus ne pas l'être.
M. Girard (Groulx) : La
différence, c'est que la moitié des intérêts cumule, là, pour une grande
société.
M. Beauchemin : OK...
16 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Laframboise) :
...vous pouvez poursuivre, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Communication
de renseignements fiscaux au ministre des Finances. C'est intéressant, ça, article 89
du projet de loi. La loi sur l'administration fiscale prévoit que le dossier
fiscal d'une personne est confidentiel et que tout renseignement qu'il contient
ne peut être utilisé ou communiqué, à moins que cette personne n'y consente ou
que cette utilisation de communication ne soit effectuée conformément à cette
loi. Cette loi prévoit ainsi qu'un renseignement contenu dans un dossier fiscal
peut être communiqué sans le consentement de la personne concernée et pour les
seules fins qui y sont prévues, notamment au ministre des Finances, lorsque le
renseignement est nécessaire à l'évaluation et la formulation de la politique
fiscale du gouvernement, ainsi que pour informer une personne relativement à l'application
de la politique fiscale à son égard. La loi sur le ministère des Finances prévoit
que le ministre des Finances a notamment pour mission d'élaborer et de proposer
au gouvernement des politiques en matière économique, fiscale, budgétaire et
financière et des mesures d'aide financière et d'incitation fiscale.
Modification proposée. Il est proposé de
modifier la Loi sur l'administration fiscale afin de prévoir qu'un
renseignement contenu dans un... dans un dossier fiscal peut être communiqué
sans le consentement de la personne concernée au ministre des Finances lorsque
le renseignement est nécessaire à l'élaboration et à l'évaluation de politiques
et de mesures en matière économique, budgétaire et financière du gouvernement
et pour informer une personne relativement à l'application d'une politique ou d'une
mesure économique, budgétaire ou financière à son égard.
Le Président (M. Laframboise) :
Question spécifique, M. le député de Marguerite-Bourgeoys?
M. Beauchemin : Bien, en fait,
j'étais un petit peu curieux, M. le ministre. Est-ce que ça, comme on dit en
anglais, «catches all», dans le sens, ça attrape tout ici, dans le sens que, tu
sais, vous pouvez avoir accès à l'information d'une personne relativement à l'application
d'une politique ou d'une mesure économique, budgétaire ou financière à son
égard. Ça fait que c'est tout ce qui peut arriver pour une personne au niveau
de l'information que vous avez besoin d'aller chercher. Il n'y a pas... il n'y
a pas de cas d'exception ici. Ça fait que j'essaie de comprendre exactement
ici, qu'est-ce qu'on vient faire différemment avant la modification.
M. Girard
(Groulx) : M. Hudon.
Le Président (M. Laframboise) :
...
M. Hudon (Alain) : Merci, M.
le Président. Bien, ici, on vient étendre la portée de l'utilisation des
renseignements que pourra faire le ministre... le ministre des Finances avec
les renseignements fiscaux, pour que ça couvre la quasi-totalité de sa mission.
On évalue, à peu près, à 98 % les éléments de sa mission qui pourront être
couverts par cet accès-là étendu aux renseignements fiscaux. Parce qu'actuellement
les renseignements fiscaux ne peuvent être utilisés que pour les fins de
politique fiscale, alors que, dans la mission du ministère, l'article 2 et
3, pas uniquement la question d'élaborer des politiques fiscales, également d'élaborer
des politiques en matière économique, financière, budgétaire. Donc, on va
permettre l'utilisation des renseignements fiscaux à ces fins-là.
M. Beauchemin : Pouvez-vous me
donner un exemple concret du cas dans lequel vous pourriez donc trouver valeur ajoutée
d'avoir cette modification-là?
M. Girard (Groulx) : Je
pourrais vous en donner un. Vous en avez un aussi? Mais j'en ai un, moi, par
exemple, dernièrement, on a modifié le crédit d'impôt relatif aux ressources, et
puis, par exemple, une entreprise va nous faire des représentations comme quoi
la modification va leur coûter x millions de dollars en cinq ans, etc.
Alors, c'est certain qu'on a besoin, d'une part, pour comprendre ce qui nous
est demandé, d'accéder, vérifier les faits, et puis, ensuite, s'il y avait des
simulations ou des choses comme ça, bien, on a besoin de cette information-là.
M. Beauchemin : OK, mais on n'est
pas en train de parler... Bien, ça je le comprends, on n'est pas en train de
parler d'un audit financier ou n'importe quoi, là, on est vraiment...
M. Girard (Groulx) : Non, mais
là, ici, on ne parle pas des particuliers, hein, on parle des entreprises
particulièrement.
M. Hudon (Alain) : Pas
nécessairement.
M. Girard (Groulx) : Pas nécessairement.
OK.
M. Beauchemin : Donc, la
réponse à ma question...
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, moi, je vous dirais que, pratico-pratique, les dossiers fiscaux, je n'y
ai pas accès, là, OK, d'aucune façon. Mais dans le cadre de l'élaboration de la
politique fiscale, budgétaire, gouvernementale, bien, il y a des travaux qui
doivent être faits. Puis, dans les faits, ce n'est pas le ministre qui y a
accès, comme le ministère, là.
M. Hudon (Alain) : L'accès est
donné au ministre, parce que le ministère, ce n'est pas une personne...
M. Hudon (Alain) :
…juridiquement personne, là. Juridiquement parlant, ce n'est pas une personne,
le ministère.
Une voix : OK.
M. Hudon (Alain) : Donc,
quand c'est le ministre des Finances qui a accès, bien, on comprend que, dans
les faits, c'est les fonctionnaires du ministère.
Une voix : À qui sont délégués
ces pouvoirs-là.
M. Hudon (Alain) : Oui,
le ministre agit par l'un de ses fonctionnaires au ministère.
M. Beauchemin : Ça fait que,
donc, je reviens à mon exemple, que ce soit une corporation ou un individu,
dans le cas d'un audit, ça vous donne plus de...
M. Girard (Groulx) :
Bien, un audit, ce n'est pas la même chose. Là, on parle d'une... Mettons qu'on
parlerait d'une vérification du statut fiscal d'un individu, ça, ça se fait
chez Revenu Québec, là. Tu sais, ça n'a rien à voir avec la politique fiscale,
là. Un audit de... Par exemple, ma déclaration de revenus, la vôtre ou celle
d'un autre, ça, ça se fait dans le cadre des travaux de Revenu Québec. Là, ici,
on parle de politique fiscale et budgétaire au ministère des Finances.
M. Beauchemin : OK.
Le Président
(M. Laframboise) : Bon, vous pouvez continuer, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
Certainement, M. le Président. Nous sommes rendus à l'indexation des seuils
applicables en matière de contestation sommaire, article 90. La loi sur
l'administration fiscale prévoit les cas où une personne peut déposer une
contestation devant la division des petites créances de la Cour du Québec. Dans
certains cas, le recours n'est possible que lorsqu'il a pour l'objet... qu'il a
pour objet une réduction de l'impôt, une cotisation, une imposition ou une
détermination d'un remboursement dont le montant n'excède pas
15 000 $. Il s'agit de la même limite monétaire que celle applicable
au recouvrement des petites créances prévues par le Code de procédure civile.
La limite monétaire applicable au recouvrement des petites créances est soumise
à une mesure d'indexation annuelle qui permet de hausser de 1 000 $
cette limite le 1ᵉʳ septembre de l'année civile qui suit celle où le
montant cumulé résultant de l'indexation annuelle de la valeur de cette limite
telle qu'indexée atteint une somme d'au moins 1 000 $ depuis la dernière
augmentation. Aucune indexation n'est prévue pour la limite monétaire prévue
par la Loi sur l'administration fiscale.
Modification proposée. Il est proposé de
remplacer la limite monétaire de 15 000 $ prévue par la Loi sur
administration fiscale pour contester certaines matières devant la division des
petites créances à Cour du Québec par une référence à la limite monétaire
applicable au recouvrement des petites créances prévues dans le Code de
procédure civile. C'est assez...
Le Président (M. Laframboise) :
Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Dans le
fond, c'est pour permettre... pour permettre d'aller aux Petites Créances.
M. Girard (Groulx) :
C'est pour permettre de hausser le seuil. Parce qu'on avait déjà le droit qu'il
soit indexé.
Mme Nichols : Et c'est
pour ça qu'on enlève... Dans le fond, c'est parce qu'on enlève le montant puis,
dans le fond, ce qu'on dit, c'est qu'on va se référer au cas où...
M. Girard (Groulx) : On
réfère à l'autre.
Mme Nichols : On va se
référer à l'autre, au Code de procédure. On enlève le montant, ici, dans la Loi
sur l'administration fiscale, puis on propose de se référer directement au Code
de procédure civile. Ça fait que s'il y a des indexations, il le fera au Code
de procédure civile.
M. Lacombe (Sylvain) :
Oui. En fait, les deux systèmes, c'est que lorsqu'il y a une contestation en
matière fiscale, il y a la contestation devant la chambre civile, une division administrative
de la Cour du Québec. Et il y a des contestations sommaires qui appliquent un
peu les mêmes règles, c'est-à-dire pas d'avocat qui représente, et le
contribuable se représente seul. L'agence ne peut pas être représentée par
avocat. Et ce qu'on appelle les contestations sommaires, c'est l'équivalent des
petites créances. Au Code de procédure civile, les petites créances ont un
seuil de 15 000 $. Certaines contestations sommaires ont des seuils
équivalents de 15 000 $ qui appliquent le seuil des petites créances.
Au niveau du Code de procédure civile, il a été modifié pour prévoir une mesure
d'indexation. Alors, nous aurions dû à Revenu Québec modifier la loi pour
prévoir aussi une mesure d'indexation, ce qui était trop compliqué pour rien.
En bout de piste, on réfère au seuil applicable en matière des petites créances
pour avoir le même résultat et éviter d'avoir deux mesures d'indexation.
• (16 h 40) •
Mme Nichols : ...
M. Lacombe (Sylvain) :
Exactement.
Le Président
(M. Laframboise) : On continue, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Demandes de prorogation de délai, article 91 du projet de loi. Mise en
contexte. La loi sur l'administration fiscale prévoit qu'une personne peut
demander la prorogation du délai pour contester une décision prise en vertu
d'une loi fiscale devant la division des petites créances de la Cour du Québec
lorsque ce délai est expiré et qu'il ne s'est pas écoulé plus d'un an depuis le
premier jour où une telle contestation aurait pu être déposée. Or, dans
certains cas, une contestation peut être déposée dans les quatre ans suivant la
décision. Modification proposée. Il est proposé de modifier la Loi sur
l'administration fiscale afin de corriger le calcul du délai d'un an pour
demander la prorogation du délai pour contester une décision prise en vertu
d'une loi fiscale devant la division des petites créances de la Cour du Québec,
afin qu'il commence à courir à l'expiration du délai pour déposer une telle
contestation. Ça va?
Validité d'un avis de détermination,
article 92 du projet de loi. On est toujours dans la section 8, hein?
Je veux juste être sûr.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Oui.
Oui, j'étais perdu dans ma propre...
M. Girard (Groulx) :
...feuille de bingo. Mise en contexte. La loi sur l'administration fiscale prévoit
la validité d'un avis de cotisation, d'un avis attestant qu'aucun droit n'est
payable malgré l'absence de signature, et ce, lorsqu'il porte la mention du
titre de fonction du président-directeur général de l'Agence de revenu du
Québec. L'avis de détermination ou de nouvelle détermination d'un montant, en
vertu de la Loi sur les impôts, ne bénéficie pas de cette présomption de
validité.
Modification proposée. Il est proposé de
modifier la Loi sur les impôts afin qu'à l'instar d'un avis de cotisation ou
d'un avis attestant qu'aucun droit n'est payable, un avis de détermination ou
de nouvelle détermination d'un montant, en vertu de la Loi sur les impôts, soit
valide malgré l'absence de signature, et ce, lorsqu'il porte la mention du
titre de fonction du président-directeur général de l'Agence du revenu du
Québec.
Le Président (M. Laframboise) :
Commentaires, M. le député?
M. Beauchemin : Pour que ça, ça
arrive, ça a dû arriver dans le passé que les avis de cotisation ont été
envoyés sans signature.
M. Girard (Groulx) : Puis
qu'il y a eu des contestations.
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Beauchemin : Ah! non. Ah!
OK. Pourquoi d'abord?
M. Lacombe (Sylvain) : Ce
n'est pas une problématique, en soi, qui est sortie, c'est que les avis de
cotisation sont toujours transmis, non pas signés manuscrits, mais avec la
mention président-directeur général et son nom, donc. Et il y a une présomption
dans la loi qui prévoit que cette mention-là vaut signature, OK, pour la
validité. Les avis de détermination qui sont présentés un peu sous la même
forme possèdent la même mention, mais n'étaient pas visés par la présomption.
Donc, on vient corriger quelque chose, mais qui n'était pas une problématique
en soi.
M. Beauchemin : Ceintures et
bretelles.
M. Lacombe (Sylvain) : Exactement.
Le Président (M. Laframboise) :
Veuillez poursuivre, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui, et
là, M. le Président, on va franchir un grand bond technologique, là, le
remplacement de l'expression «voie télématique», articles 93 à 95 du
projet de loi. Mise en contexte. Certaines lois fiscales font référence à
l'expression «voie télématique» comme moyen de transmission de documents.
Modification proposée. Il est proposé de remplacer l'expression «voie
télématique» par l'expression «moyen technologique» dans certaines lois ainsi
que dans le règlement sur l'administration fiscale.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Je pense
que oui, mais c'est peut-être même plus vieux que nous. C'est peut-être
l'ancêtre du fax...
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Le
télémath?
M. Beauchemin : Non, mais
les...
Une voix : Les pigeons
voyageurs.
M. Beauchemin : Non, mais
les... les...
Le Président (M. Laframboise) :
Questions, commentaires, messieurs? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Ça va aller.
Le Président (M. Laframboise) :
Ça va, Mme la députée de Vaudreuil?
Mme Nichols : Ça va.
Le Président (M. Laframboise) :
S'il n'y a plus d'intervention, je vais mettre aux voix les articles du
sujet 8. Est-ce que les articles 87 à 95 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Des voix : ...
Le Président (M. Laframboise) :
Sur division. Les articles 87 à 95 sont donc adoptés sur division. Nous
allons... Nous arrivons au sujet 9, M. le ministre, Mesures concernant la
récupération de sommes payables en matière d'assurance sur la vie. Des
explications, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui,
alors bloc 9, mesures concernant... Ah! bonjour. C'est pour ça que vous
étiez là. D'accord. Alors, nos éminentes juristes se joignent à nous pour les
mesures concernant la récupération de sommes payables en matière d'assurance
sur la vie. Sommes assurées, payables et exigibles et présomption en matière de
domicile. Mise en contexte. La Loi sur les biens non réclamés prévoit la liste
des produits financiers qui sont considérés non réclamés si leur ayant droit
est domiciliés au Québec, notamment les sommes assurées payables en vertu d'un
contrat d'assurance sur la vie, qui n'ont pas fait l'objet d'une réclamation,
d'une opération ou d'une instruction de la part de l'ayant droit pendant les
trois ans qui suivent la date de leur exigibilité.Cette loi prévoit également
que les sommes payables au décès d'un assuré sont présumées exigibles au plus
tard à la date du 100e anniversaire de naissance de cet assuré. Cette loi
prévoit, de plus, qu'un ayant droit est réputé domicilié au Québec si sa
dernière adresse connue est au Québec ou, à défaut d'une adresse connue, si le
contrat d'assurance a été conclu au Québec.
Modification proposée. Il est proposé de
modifier la Loi sur les biens non réclamés afin de clarifier la notion de
sommes assurées payables pour qu'elle vise, autant les situations où l'assureur
est informé du décès de l'assuré, que celle visée par le Code civil qui...
M. Girard (Groulx) : ...et
aie la réception par l'assureur de la justification requise relative au décès
de l'assuré. Il est également proposé de prévoir que seules les sommes dont le
paiement est garanti au décès d'un assuré sont présumées exigibles et payables
au plus tard à la date du 100 ᵉ anniversaire de naissance de l'assuré.
Enfin, il est proposé de prévoir qu'en matière d'assurance sur la vie, un ayant
droit est présumé domicilié au Québec, à défaut d'une adresse connue et lorsque
le contrat d'assurance n'a pas été conclu au Québec si la dernière adresse
connue du titulaire de contrat ou de l'adhérent au contrat est située au
Québec.
Je vais finir, M. le Président, parce que
c'est un tout, là, ce bloc-là.
Le Président
(M. Laframboise) : OK.
M. Girard (Groulx) : On
pourra avoir une discussion après. Accessibilité de certaines informations
relatives à une personne décédée. Mise en contexte. L'article 72.1 de la
Loi sur les assureurs prévoit qu'un assureur qui s'oblige à payer une somme en
vertu d'un contrat d'assurance individuelle sur la vie doit prendre les moyens
nécessaires pour obtenir les renseignements lui permettant de savoir si le
paiement de cette somme est exigible. Cet article 72.1 n'est pas en
vigueur. Modification proposée. Il est proposé de permettre aux assureurs
offrant des polices d'assurance individuelles sur la vie de recueillir auprès
de Revenu Québec les renseignements personnels relatifs à une personne décédée
ou au liquidateur de sa succession, qui sont nécessaires pour que les
bénéficiaires d'une police d'assurance puissent être informés des sommes qui
pourraient leur être dues. La communication de ces renseignements par Revenu
Québec sera faite sur la base du consentement du liquidateur et fera l'objet
d'ententes. Il est également proposé de modifier la Loi sur les assureurs afin
de permettre aux mêmes assureurs de recueillir auprès du Directeur de l'état
civil des renseignements personnels déterminés par règlement, qui sont relatifs
à une personne décédée. La collecte de renseignements auprès de Revenu Québec
sera temporaire afin de permettre au Directeur de l'état civil de mettre en
place la collecte de manière pérenne. Je suggérerais que notre juriste nous
explique pourquoi on fait tout cela.
Le Président
(M. Laframboise) : Juste avant. Là, on va aller aux explications,
mais vous avez des amendements, là. Il faudra par la suite... Est-ce que vous
voulez qu'on parle des amendements en premier, Mme la juriste?
Une voix : On peut lire les
amendements.
Le Président (M. Laframboise) :
Ça va. Donc, on a un amendement à l'article 105 et un amendement à
l'article 106.
M. Girard (Groulx) : OK,
je vais lire les amendements, puis on pourrait avoir une explication générale
puis on aura...
Le Président
(M. Laframboise) : On va commencer par le 105, s'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Puis
on prendra toutes les questions après.
Le Président
(M. Laframboise) : Oui. Bien, on va... Parce qu'on va voter le
105. Après ça, on verra.
M. Girard (Groulx) :
C'est vous qui dirigez, M. le Président. Loi concernant la mise en œuvre de
certaines dispositions... Bien, non, je n'ai pas besoin de lire ça.
Article 105. À l'article 105 du projet de loi, remplacer «de la Loi
sur les assureurs (chapitre A-32.1), tels qu'édictés par
l'article 100 de la présente loi, s'applique à» par «tel qu'édicté par
l'article 100 de la présente loi et l'article 512.2 de la Loi sur les
assureurs (chapitre A-32.1) s'applique, en cas de contravention à
l'obligation de transmettre la déclaration sous serment par».
• (16 h 50) •
Commentaire. Cet amendement rend
applicable l'article 512.2 de la Loi des assureurs en cas de contravention
à l'obligation de transmettre la déclaration sous serment par un assureur visé
à l'article 104. Cet article 512.2 prévoit l'infraction et l'amende
applicable en cas de contravention de fournir les renseignements, rapports ou
autres documents dont la communication est exigée en application de la Loi sur
les assureurs. Les amendes sont, dans le cas d'une personne physique, de
2 000 $ à 150 000 $ et, dans les autres cas, de 3 000 $
à 200 000 $. Et là...
Le Président
(M. Laframboise) : ...les amendements à l'article... à cet
amendement de l'article 105. Est-ce que vous avez des commentaires, Mme la
juriste, à ajouter sur cet...
Mme Desbiens (Geneviève) :
Non. Le ministre a lu tout ce que j'avais rédigé pour ces propres fins. Donc,
si vous avez des questions...
Le Président
(M. Laframboise) : Juste vous demander votre nom puis votre...
votre fonction, s'il vous plaît.
Mme Desbiens (Geneviève) :
Mon nom est Geneviève Desbiens. Je suis avocate au ministère de la Justice.
Le Président
(M. Laframboise) : C'est parfait. Pas de problème. Est-ce que
vous avez des questions sur l'amendement qui est déposé à l'article 105?
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Non.
Pas...
Le Président
(M. Laframboise) : Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Bien,
enfin, on n'a pas discuté de l'ensemble des articles. Ça fait que c'est assez
difficile d'avoir des questions sur l'amendement à 105, là. Je comprends que
c'est une commission qui fonctionne différemment.
Le Président
(M. Laframboise) : Bien, on peut...
M. Girard (Groulx) :
Bien, on va faire ça comme vous voulez, Mme la députée.
Le Président
(M. Laframboise) : On peut lire l'amendement aussi à 106 puis on
peut revenir par après, puis on discutera du tout. Ça fait que lisez
l'amendement à 106 aussi...
M. Girard (Groulx) :
Parfait.
Le Président
(M. Laframboise) : ...en même temps.
M. Girard (Groulx) : Moi,
j'ai du plaisir à lire tout ça, là.
Mme Nichols : Bien, oui.
M. Girard (Groulx) :
Article 106. À l'article 106 du projet de loi...
M. Girard (Groulx) : ...premier
alinéa :
a) insérer, après «(chapitre
A-32.1)», «édicté par l'article 89 de la présente loi,»;
b) insérer, à la fin, «, à
l'exclusion de l'obligation de l'assureur de transmettre la déclaration sous
serment visée au sous-paragraphe 2° du troisième alinéa de ces
articles 72.2 et 104»;
2° remplacer, dans le deuxième
alinéa, «ce faire» par «assurer le respect»... «en assurer le respect».
Commentaires. Cet amendement apporte trois
corrections à l'article 106 du projet. D'abord, il précise que
l'article 72.2 de la Loi sur les assureurs a été édicté par
l'article 99 du projet de loi. Ensuite, il clarifie le texte en
mentionnant que l'application du sous-paragraphe 2° du troisième alinéa de cet
article 72.2 et de l'article 104 du projet de loi ne relève pas de la
Commission d'accès à l'information, car cette application relève de l'Autorité
des marchés financiers en vertu de l'article 553 de la Loi sur les
assureurs. Enfin, il corrige le deuxième alinéa de l'article 106 du projet
de loi, car les pouvoirs de la Commission d'accès à l'information vont au-delà
de la simple surveillance en cas de manquement ou de contravention aux
articles 72.2 de la Loi sur les assureurs ou 104 du projet de loi. En
effet, la Commission d'accès à l'information pourra alors appliquer certaines
sanctions.
Le Président (M. Laframboise) :
Merci, M. le ministre. Est-ce que vous avez des questions sur le tout, là,
évidemment, incluant les amendements? Mme la...
M. Girard (Groulx) : Puis on
va voter les amendements, puis le tout après.
Le Président (M. Laframboise) :
Après, là, on va le faire. On va discuter du global.
M. Girard (Groulx) : Parfait.
Allons-y pour la discussion générale. À moins que vous voudriez que notre juriste
intervienne pour donner...
Le Président (M. Laframboise) : Allez-y.
M. Girard (Groulx) : ...une
intuition générale sur le bloc 9?
Le Président (M. Laframboise) :
Vous le souhaitez? Est-ce...
Mme Nichols : Oui, M. le Président,
peut-être que... oui, peut-être que Mme Desbiens pourrait nous donner, là,
l'ensemble, là...
M. Girard (Groulx) : ...
Mme Nichols : Oui.
M. Girard (Groulx) : ...mesures
concernant la récupération des sommes payables en matière d'assurance sur la
vie.
Le Président (M. Laframboise) : Allez-y.
Mme Desbiens (Geneviève) :
Merci, M. le Président. Je laisserais mon collègue parler des mesures
concernant les biens non réclamés. Je vais me concentrer sur les mesures
concernant les assureurs.
En 2024, on a fait le projet de loi
n° 30 et on a inséré l'article 72.1 qui obligeait les assureurs à
prendre les moyens nécessaires pour déterminer si leurs assurés étaient décédés
ou pas, pour aider les personnes qui avaient droit à l'assurance à réclamer ces
montants-là. Or, il s'avère que les moyens des moyens à mettre en place sont
ceux qu'on va présenter aujourd'hui par le projet de loi n° 4,
c'est-à-dire permettre aux assureurs, d'abord temporairement, de s'adresser à Revenu
Québec pour avoir des renseignements sur ces personnes décédées et ensuite, en
solution permanente, de permettre aux assureurs de s'adresser à... à Revenu
Québec... je m'excuse, au Directeur de l'état civil pour avoir accès à ces
renseignements-là.
On comprend que d'y aller de manière large
permet une efficience dans la collecte des renseignements. Il fallait donc
donner aux assureurs un intérêt suffisant pour leur permettre d'aller largement
chercher des renseignements. Naturellement, vu que c'est de la collecte de
renseignements personnels, les articles 72.2 qu'on propose et aussi
équivalent pour Revenu Québec sont... sont très spécifiques, on y va de manière
restrictive, on encadre comment la collecte va être faite. Donc, ces
articles-là servent à ça, donner cet intérêt aux assureurs pour permettre la
collecte. Les sanctions de la Loi sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé vont s'appliquer, sauf une. On a une
déclaration de destruction des renseignements qui doit être fournie par les
assureurs, soit à Revenu Québec, soit au DEC. Cet article-là spécifique
relèvera de l'Autorité des marchés financiers. Mais ça fait que pour la
majorité des dispositions, c'est la Commission d'accès à l'information qui aura
compétence pour la surveillance et pour le respect de la loi.
Mme Nichols : Qu'est-ce que
ça vient régler comme... comme problématique? L'accès aux...
Mme Desbiens (Geneviève) : La
problématique qu'on avait décelée en 2024, c'est-à-dire que les assureurs ont
de la misère à retrouver leur assuré, vous savez, hein, aujourd'hui, on
déménage, on change de nom. Donc, des fois, c'est plus difficile pour les
assureurs d'avoir accès aux renseignements des personnes assurées. Ils ne les
retrouvent pas. Des fois, ils font des avis, ça ne fonctionne pas, les gens ne
se manifestent pas. Puis d'ailleurs, ça va à un point tel que ça, ça se
retrouve aux biens non réclamés à un moment donné après 100 ans parce
qu'on ne les retrouve pas. Donc là, c'est pour permettre une efficience dans
les travaux des assureurs de recherche de leurs assurés en donnant accès à des
renseignements. Vous savez, le Directeur de l'état civil a accès à toutes les
personnes décédées au Québec, donc c'est plus facile pour lui. Revenu Québec
avec les successions à la fin...
Mme Desbiens (Geneviève) : ...à
la fin, on doit remplir un rapport d'impôt pour la personne décédée. Donc, Revenu
Québec a aussi accès à certains renseignements. Revenu Québec, ça va être avec
le consentement du liquidateur qu'on va pouvoir aller chercher ces
renseignements-là. Une fois la solution pérenne installée, les mesures mises en
place, la technologie mise en place, on va pouvoir aller chercher ça avec le
DEC.
Mme Nichols : ...vas-y, vas-y.
M. Girard (Groulx) : Bien,
j'irais avec les discussions sur les biens non réclamés, comme ça, on aurait
l'ensemble de l'intuition du bloc 9.
M. Beauchemin : Peut-être
juste...
M. Girard (Groulx) : OK.
M. Beauchemin : ...si je
peux, parce qu'on est sur le sujet précis de personnes décédées.
M. Girard (Groulx) : Allez-y.
M. Beauchemin : Parce que,
là, si je comprends bien, parce qu'avant il y avait une obligation, quand tu
étais un liquidateur de succession, de fournir des certificats de décès aux
compagnies d'assurance et autres, à Revenu Québec, etc. Là, maintenant, ce
qu'on fait par ça, c'est qu'on permet à Revenu Québec et les assureurs, dans ce
cas-ci, si je comprends bien, de pouvoir avoir eux-mêmes accès directement aux
certificats de décès, grosso modo, là.
Mme Desbiens (Geneviève) : En
fait, même les liquidateurs ne sont pas toujours au courant des polices
d'assurance d'une personne qui décède.
M. Beauchemin : Effectivement,
effectivement.
Mme Desbiens (Geneviève) :
Encore faut-il que la personne aille renseigner le liquidateur.
M. Beauchemin : Oui, oui.
Dans... dans le cas où est-ce que, par exemple, un testament est bien fait puis
que l'information est bien divulguée, etc. Là, ce qu'on vient faire... Je sais
que ce n'est peut-être pas...
M. Girard (Groulx) : Ce n'est
pas la majorité des cas.
M. Beauchemin : Ce n'est pas
le cas pour le... pour le cas spécifique que vous avez en tête, là. Mais... mais
dans ce cas-là, l'obligation que le liquidateur avait de fournir le certificat
de décès, ce n'est plus nécessaire parce qu'autant Revenu Québec, si je
comprends bien que les compagnies d'assurance auront accès au certificat de
décès s'ils le veulent. Ça fait que donc la demande du liquidateur
testamentaire peut être mes parents sont morts, peut importe, je n'ai pas
besoin de te fournir le certificat de décès, tu l'as déjà, merci, bonsoir, puis
ça finit de même, là.
Mme Desbiens (Geneviève) : Puis
en fait de la manière que ça s'opérerait, au lieu que le liquidateur s'adresse
à chaque compagnie d'assurance pour savoir si la personne décédée est
réellement un de leurs assurés, elle va donner l'information à Revenu Québec,
dans un premier temps, puis ça, c'est... on parle juste du liquidateur parce
que, le liquidateur, c'est juste pour la mesure temporaire avec Revenu Québec,
elle va... La personne va donner l'information à Revenu Québec, c'est Revenu
Québec qui va faire le lien avec les assureurs. Ça, c'est la solution
temporaire.
Au niveau du pérein, la solution pérenne,
on s'entend que, en vertu de la loi, les entreprises doivent avoir des
renseignements sur leur clientèle à jour. Mais, dans le cas de personne qu'on
n'est pas capable de retrouver, c'est très, très, très difficile. Donc, ce
n'est pas pour faciliter nécessairement la vie d'un liquidateur qu'on va faire
ça, c'est vraiment pour faciliter les personnes qui bénéficieraient des sommes
puis qui ne le savent même pas qu'ils auraient accès à ces sommes-là. Parce que
vous savez, mettons, une personne décède très, très vieille, ses enfants, on
n'est pas capable de les retrouver ou les enfants sont eux-mêmes décédés, il
faut chercher des petits-enfants, à un moment donné ça finit plus. C'est très,
très difficile pour les assureurs. Donc, c'est pour ça que bien que légalement,
on ait l'obligation d'avoir des renseignements un jour, à un moment donné, la
possibilité fait en sorte qu'il faut trouver les moyens, et un de ces moyens
là, c'est de s'adresser au Directeur de l'état civil qui, lui, a accès à ces
renseignements-là. Ils ont accès à beaucoup plus de renseignements que
n'importe qui au niveau des personnes décédées. Donc, c'était le lien le plus
efficient qu'on pouvait faire. Mais pour ça, il fallait leur... il fallait leur
donner un intérêt pour aller chercher les renseignements des personnes décédées
en général, non pas seulement de leurs assurés, puis c'est pour ça que, comme
je disais tantôt, il y a un encadrement strict qui s'applique à la collecte.
• (17 heures) •
M. Beauchemin : Ça va au-delà
de l'information standard, il me semble que le directeur normalement aurait dû
avoir... Il va savoir si la personne est morte parce que ça va avoir été fourni
comme information. Mais les enfants puis les petits enfants puis tout ça...
Mme Desbiens (Geneviève) :
Bien, c'est pour ça qu'on a 72.1 qu'on a fait en 2024. Là, on va avoir accès
aux renseignements des personnes décédées. Ensuite, on va régler le cas des
bénéficiaires. Si on n'est pas capables de trouver les personnes, on bascule
dans les biens non réclamés après, je pense que c'est trois ans, hein? Merci.
Après trois ans, le site de Revenu Québec au niveau des biens de la main très
conviviale, ça fait que n'importe qui peut y aller et essayer de voir s'il y a
de l'argent qui lui appartiendrait et qui n'a pas été réclamé. Ça fait qu'on a
les deux moyens après, puis là, on bascule dans...
17 h (version non révisée)
Mme Desbiens (Geneviève) :
...et non réclamés.
M. Beauchemin : C'est bon. Moi,
j'ai encore d'autres questions, mais je vais laisser ma collègue avec ses questions.
Le Président (M. Laframboise) :
Députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui, merci, M.
le Président. Le Directeur de l'état civil, la seule information qu'il peut
donner, c'est s'il y a un certificat de décès qui a été émis. Et je veux dire, il
ne peut pas... et s'il n'y en a pas, il va dire : Il n'y en a pas. Ça fait
que la personne assurée est encore vivante, sinon la personne est décédée. Mais
il ne peut pas dire... il ne peut pas quand même pas dire : Il y a... il y
a six petits enfants qui sont vivants, qui habitent à telle adresse, là, ou la...
il ne peut pas dire : La personne était mariée. Ah! peut-être. Est-ce qu'il
pourrait dire... Oui, peut-être parce que le Directeur de l'état civil connaît
le statut de la personne qui est décédée. Si elle était mariée, il pourrait
dire que la personne était mariée et qu'elle habite telle, telle, telle adresse.
Mme Desbiens (Geneviève) : Pour
les renseignements spécifiquement, ça, ça va faire l'objet d'une entente entre
le directeur et les assureurs, parce que, comme je le disais, les adresses
changent, les statuts changent, les noms changent, même les noms.
M. Girard (Groulx) : Les
genres.
Mme Desbiens (Geneviève) : Les
genres aussi, M. le ministre, vous avez raison, donc...
M. Girard (Groulx) : Les
genres changent.
Mme Nichols : Même au niveau
de la confidentialité de... tu sais, le Directeur de l'état civil... là, je
comprends que... Tu sais, je comprends que les assurances cherchent à savoir le
statut, le statut de l'assuré, mais c'était plus au niveau des... de la
confidentialité des...
Mme Desbiens (Geneviève) : Au
niveau de la confidentialité, comme je le disais, tout va être encadré par une
entente. Les renseignements qui ne concerne pas. Les assurés vont être détruits,
puis c'est pour ça qu'on a une attestation de destruction de ces renseignements-là.
On le voit dans l'article 72... 72.2. Excusez, là, je me mêle dans mes
papiers, là. Si on regarde comme il faut, dans le deuxième alinéa de 72.2, on
vient dire que la Loi sur la protection des renseignements personnels s'applique
et on ajoute des obligations. On va au delà la protection des renseignements
personnels, on est plus stricts encore. Donc, on n'aura pas le droit d'utiliser
les renseignements en cours ou à d'autres fins pour lesquelles ils ont été
recueillis.
Vous savez, au niveau du privé, des fois,
on peut recueillir des renseignements, on peut faire des listes avec. Là, on n'aura
pas le droit de faire ça, on ne pourra pas les utiliser... uniquement pour les
fins... On va de voir les utiliser, pardon, uniquement pour les fins pour
lesquelles on les a recueillis. On ne pourra pas les communiquer à une autre
personne, on ne pourra pas non plus les... les anonymiser, j'ai failli ne pas
le dire, comme le permet la Loi sur la protection des renseignements personnels,
on ne pourra rien faire avec. Tout ce qu'on pourra faire, c'est, s'ils ne
concernent pas un assuré, il faut les détruire, puis là, c'est là qu'on a l'attestation
sous la surveillance de l'Autorité puis, pour le reste, c'est la surveillance
de la Commission.
Mme Nichols : Dans le même — oups,
je m'excuse — dans le même article, bien, c'est l'article 99 du
projet de loi, là, mais le 72.2 qu'on parlait parce qu'évidemment on vient
faire... on vient faire des ajouts, mais on ajoute que «cette entente peut être
résiliée unilatéralement par le Directeur de l'état civil». Ça, c'est... bien,
c'est nouveau, là, puis c'est un ajout au 72.2.
Mme Desbiens (Geneviève) :
Oui, tout à fait, parce que, là, si on veut un encadrement strict, on donne un
intérêt aux assureurs. Mais si ça ne fonctionne pas, il ne faut pas qu'on
continue de piger dans la banque à l'infini. Ça fait que c'est pour ça qu'on
donne un pouvoir exceptionnel au DEC. Tu sais ce que je veux dire, on prend
toutes les mesures de sécurité possibles, là.
M. Beauchemin : Moi, j'ai une
question, c'est peut-être plus pour le ministre, là. Pourquoi vous avez
remplacé «exigibles» par «payables» à l'article 97 du projet de loi?
M. Girard (Groulx) : J'ai...
je n'ai pas bien compris votre...
M. Beauchemin : «Exigibles»
par «payables», pourquoi vous avez échangé «exigibles» par «payables»?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'on a une précision là-dessus?
M. Lacombe (Sylvain) : Ça
fait partie... ça fait partie du bloc justement des biens non réclamés, les
modifications qui ont été apportées. Donc, présentement, la Loi sur les biens
non réclamés, et vous allez comprendre la différence entre exigibilité et payabilité.
Donc, des sommes peuvent devenir exigibles, mais quand est-ce qu'elles sont
payables? Et on vient corriger cet élément-là, tout simplement. Donc un bien
non réclamé en matière de produits d'assurance vie dans les produits financiers
non réclamés, c'est après trois ans. Donc, si après trois ans du décès, la
somme n'a pas été remise aux bénéficiaires, normalement on tombe dans les biens
non réclamés, ça devient exigible. Ce qu'on vient prévoir maintenant dans la
loi, c'est de dire : on vient mettre une présomption qui peut être
changée, qui peut être inversée et qui n'écarte pas l'application du Code civil
du Québec. La présomption vient dire du moment qu'il y a un assureur a connaissance
du décès, si évidemment le trois ans est écoulé, il a 30 jours pour verser
les sommes...
M. Lacombe (Sylvain) : ...à
titre de biens non réclamés à Revenu Québec. Le code de... Le Code civil
prévoit de son côté que l'assureur, s'il a besoin d'obtenir des documents ou il
fait une demande d'information ou de documents pour le... le traitement du
dossier, c'est 30 jours après la réception des documents. Donc, Revenu
Québec ne vient pas limiter l'application du Code civil, on vient prévoir que
c'est payable. Donc, un assureur qui est informé que l'assuré est décédé, qui
n'aurait pas besoin d'autres informations, et qu'il n'y aurait pas
d'informations supplémentaires à demander, on dit : Vous avez
30 jours pour verser les sommes à Revenu Québec à titre de biens non
réclamés. Si par contre l'assureur dit : Bien, moi, j'ai fait des demandes
d'information, demandes de documents complémentaires ou en fonction du contrat
d'assurance, c'est le Code civil qui s'applique, et là, c'est 30 jours
après la réception des documents. Donc, il n'y a pas de délai de réception en
tant que tel, là.
M. Girard (Groulx) : Alors,
M. le Président, juste vous donner un peu de contexte, là. Le but, c'est que
les assureurs fassent des efforts pour trouver les bénéficiaires, OK? Et si,
après des efforts pour trouver les bénéficiaires, s'est écoulé un délai, puis
il n'y a pas de bénéficiaires, ça s'en va aux biens non réclamés. Puis, pour
faire ça, il a fallu modifier plusieurs lois. Et on fait des ajustements,
maintenant que tout ça est en pratique.
M. Beauchemin : ...c'est
vraiment... c'est des gens, là, qui... qui ont regardé ce qui est fait, là,
puis qui... qui nous ont posé ces questions-là. Est-ce que le changement qui
va... va à l'encontre du Code civil du Québec, notamment l'article 2436,
qui permet aux assureurs, en fait, d'exiger des justifications requises pour le
paiement d'une prestation de décès?
M. Lacombe (Sylvain) : C'est
l'explication que je vous ai donnée juste avant. Je suis au fait de... de ce
questionnement-là. C'est comme une incompréhension. En fait, Revenu Québec, en
prévoyant la payabilité dans les 30 jours, n'écarte pas l'application de
2436 du Code civil. Il continue de s'appliquer. Donc, un assureur qui a besoin
et qui fait une demande de documents ou de renseignements pour l'application du
contrat d'assurance vie, c'est 2436 qui s'applique, et les sommes seront
payables à 30 jours après qu'il aura reçu les documents dont il a fait la
demande. Nous, on vient juste prévoir, quand l'assureur n'aura pas de demande
de documents à faire, qu'il aura entre les mains tout ce qu'il a de besoin,
c'est 30 jours. C'est... C'est... C'est la nuance. Mais on n'écarte pas
2436. Il continue à s'appliquer de façon supplétive dans les cas où l'assureur
a besoin de prendre le chemin de demande de documents. Alors, c'est 30 jours
après la réception. Ce n'est pas écarté, cet élément-là.
Le Président (M. Laframboise) : ...donc
on va... débuter avec les amendements. Est-ce que l'amendement à
l'article 105, tel que lu, est adopté?
Des voix : ...
• (17 h 10) •
Le Président (M. Laframboise) : Sur
division. Donc, l'amendement, tel que lu à l'article 105, est adopté, sur
division. Est-ce que l'amendement qui a été déposé à l'article 106, tel
que lu, est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Laframboise) : Adopté,
sur division. Donc, l'amendement qui a été déposé, tel que lu, à
l'article 106 est adopté, sur division. Donc, maintenant, est-ce que la...
le sujet à l'article neuf est... le sujet neuf est adopté, qui inclut les
articles 97, 98... et... et 103, 99 à 102 et 104 à 107, tels qu'amendés,
est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Laframboise) : Sur
division. Donc, les... les articles 97, 98 et 103 à 99 à 102 et 104 à 107,
tels qu'amendés, sont adoptés, sur division.
La Secrétaire : ...
Le Président (M. Laframboise) : 104
à 107, ça l'inclut. Donc, nous en sommes maintenant au sujet 10, les
dispositions finales. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
«Entrée en vigueur des dispositions du projet de loi. Article 222 du projet
de loi : L'article 222 du projet de loi précise les dates d'entrée en
vigueur des dispositions qu'il renferme. Il est prévu que les dispositions du
projet de loi qui ne font pas l'objet d'une disposition d'entrée en vigueur
particulière entrent en vigueur à la date de la sanction de la loi. Les
dispositions du chapitre»... Bien, un jour, il faudra m'expliquer la différence
entre 1 et i. «Les dispositions du chapitre un concernant l'amélioration...»
mais, j'ai... j'ai...
M. Girard (Groulx) : ...mon
expert, par exemple, il n'était pas loin. Les dispositions du chapitre 1
concernant l'amélioration des prestations du régime de rentes du Québec en cas
de lésions professionnelles et du chapitre 14 concernant l'abolition de la
taxe d'affaires, du rôle de la valeur locative entrent en vigueur le
1er janvier 2026. Les dispositions concernant la hausse à
6 millions de dollars de la partie du produit de l'impôt sur le
tabac, qui est annuellement porté au crédit du Fonds avenir Mécénat culture,
article 73, celles prévoyant l'augmentation des droits de consultation du
registre foncier, articles 74 75, et celles relatives à la portion
saisissable du revenu d'un débiteur alimentaire, article 80, entrent en
vigueur le 1er avril 2026.
Les dispositions du chapitre 2
relatives à l'actualisation du droit additionnel, à l'égard des véhicules de
luxe et celles du chapitre 3, concernant l'instauration d'un droit
additionnel annuel pour les véhicules électriques et les véhicules hybrides
électriques rechargeables, entrent en vigueur le 1er janvier 2027. Les
dispositions du projet de loi conférant au ministère des Finances le pouvoir de
déterminer par règlement les frais payables à l'Institut de la statistique du
Québec, en contrepartie de certains services que celui-ci rendra, entrent en
vigueur à la date d'entrée en vigueur du premier règlement établissant ces
frais. M. le Président.
Le Président (M. Laframboise) :
Des questions, commentaires? Ça va? Donc, est-ce que l'article 222 du
sujet intitulé Dispositions finales est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Laframboise) :
Adopté. Donc, l'article 222 est adopté. Les intitulés des chapitres des...
des sections et des sous-sections sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Laframboise) :
Le titre du projet de loi est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Laframboise) :
Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Laframboise) :
Nous en sommes maintenant aux remarques finales. Je cède maintenant la parole
aux porte-parole de l'opposition officielle et député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Donc, on avait quand même quelques questions qui étaient
intéressantes pour clarifier des questionnements que certains intervenants de
la société civile ont eus avec nous. Je remercie l'équipe gouvernementale
pour... pour ça. On a tout de même des réticences en ce qui a trait à certaines
dispositions qui ont été éclairées, notamment l'augmentation des frais,
notamment aussi l'augmentation des paramètres de dette qu'on a discuté tout à
l'heure. Donc... Mais, vous savez, M. le Président, on a voté par division sur
la majorité, là, des articles qui ont été faits. Vous ne serez pas surpris, M.
le ministre, qu'on vote sur l'ensemble de façon divisée. Merci.
Le Président (M. Laframboise) :
Merci, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Mme la députée de Vaudreuil, souhaitez-vous
faire des remarques préliminaires... finales, c'est-à-dire?
Mme Nichols : Oui,
préliminaires, on ne recommencera pas, M. le Président. J'ai senti le
ministre... Bien, en fait, merci de me donner la possibilité de faire des
remarques finales. Je tiens à remercier le ministre, évidemment, son équipe
pour les compléments d'information, hein, c'est quand même... Ce n'est pas
toujours évident, quand on lit, de comprendre. Donc, merci, évidemment, pour
les explications, c'est bien apprécié. Merci à mon collègue qui me permet
d'assister à cette commission vraiment pertinente. Mais je veux juste dire
qu'il y a d'autres commissions qui fonctionnent aussi super bien.
Le Président (M. Laframboise) :
Merci, Mme la députée de Vaudreuil. S'il n'y a pas d'autre intervention, je
cède la parole au ministre des Finances et député de Groulx.
M. Girard (Groulx) : Et c'est
certain que, pour ma part, je veux remercier tous les membres de cette
commission, alors, le personnel administratif, la présidence, ensuite, les
membres de l'équipe gouvernementale. Merci beaucoup d'être là. L'opposition
officielle qui a posé des questions pertinentes, merci beaucoup pour la
collaboration. L'ensemble des juristes, experts, ministère des Finances, Revenu
Québec, on a même eu le ministère des Affaires municipales, ministère de la
Justice, merci énormément pour le travail de grande qualité que vous faites.
Je souligne que c'était le premier projet
de loi d'un membre de mon cabinet. Félicitations! Ce n'est pas toujours aussi
expéditif, mais... Et ce... on complète ici l'omnibus budgétaire du budget
2025-2026. Je rappelle que le budget 2025-2026 a été déposé dans un contexte
extrêmement difficile, celui d'une guerre tarifaire que nous n'avons pas
choisie, M. le Président, et qui se poursuit toujours et qui affecte
l'économie...
M. Girard (Groulx) : ...québécoise
et l'économie canadienne, et que c'est un contexte qui est très difficile.
Et... et c'est important qu'on continue tous ensemble, les entreprises
québécoises, les citoyens, le gouvernement, toutes les parties prenantes de la
société civile, c'est important qu'on soit résilients parce que c'est un...
vraiment un climat économique qui n'est pas facile. Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Président (M. Laframboise) : ...M.
le ministre. Merci, collègues de l'opposition officielle, collègues du
gouvernement.
La commission ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux au mardi 11 novembre 2025, où elle entreprendra
un autre mandat. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 17)