Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
43e législature, 2e session
(début : 30 septembre 2025)
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Le
vendredi 5 décembre 2025
-
Vol. 48 N° 15
Étude détaillée du projet de loi n° 7, Loi visant à réduire la bureaucratie, à accroître l’efficacité de l’État et à renforcer l’imputabilité des hauts fonctionnaires
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Laframboise) : À
l'ordre, s'il vous... s'il vous plaît. Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des finances publiques ouverte. Je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques. La Commission est réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée
du projet de loi n° 7, Loi visant à réduire la bureaucratie, à accroître
l'efficacité de l'État et à renforcer l'imputabilité des hauts fonctionnaires.M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par Mme Lachance
(Bellechasse), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont) par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis) et Mme Zaga Mendez (Verdun) par M. M. Fontecilla
(Laurier-Dorion).
Le Président (M. Laframboise) : Merci,
M. le secrétaire. Avant de débuter, je dépose les mémoires qui ont été reçus
depuis la fin des consultations particulières. Nous débutons avec les remarques
préliminaires. Mme la ministre responsable de l'Administration gouvernementale
et de l'Efficacité de l'État, présidente du Conseil du trésor et députée de
Bertrand, vous disposez de 20 minutes.
Mme Duranceau : Merci, M. le
Président. Alors, bien, écoutez, je vais débuter par saluer mes collègues, la Commission.
Merci d'être présents. Député de l'opposition Marguerite-Bourgeoys, députée de Westmount—Saint-Louis,
merci. Je compte sur votre collaboration. Député de Laurier-Dorion, toujours
agréable de discuter avec vous. Député d'Arthabaska, ça va faire changement de
se voir en commission plutôt qu'en ondes. Et M. le député de Saint-Jérôme, toujours
un plaisir de vous saluer.
Donc, M. le Président, membres de la Commission,
bien, on commence aujourd'hui l'étude détaillée du projet de loi n° 7, je vais
l'appeler par son long nom : la Loi visant à réduire la bureaucratie,
accroître l'efficacité de l'État et renforcer l'imputabilité des hauts
fonctionnaires.Alors, avant de commencer, je tiens à remercier tout... toutes
les personnes qui ont participé aux consultations, là. On a eu quatre... quatre
jours, trois jours de... quatre jours de consultations, alors, et puis... qui
ont déposé des mémoires, globalement, là, on en a près de 150. Alors, je vous
remercie d'avoir exprimé vos commentaires et puis, bien évidemment, on va tenir
compte de tout ça dans les discussions qui vont suivre prochainement. Alors, je
tiens à rappeler que l'objectif de ce projet de loi-là, ça vise à réduire la
bureaucratie, accroître l'efficacité de l'État, puis renforcer l'imputabilité
des hauts fonctionnaires afin que l'administration gouvernementale serve mieux
les citoyens, notamment via la fusion et le regroupement d'organismes, l'abolition
et le transfert de responsabilités, l'optimisation et l'intégration de fonds et
programmes pour en maximiser l'impact, et finalement, par un renforcement de l'imputabilité
des dirigeants publics.
Alors, c'est un projet de loi qui est une
première étape dans notre chantier qui vise à bâtir un État qui est plus agile,
plus efficace et responsable. Et bien, écoutez, j'espère que les travaux vont
se dérouler dans la collégialité et dans l'efficacité afin qu'on bonifie ce
projet-là tout au long des discussions. Alors, c'est mon objectif, M. le
Président, et par souci d'efficacité justement, mes commentaires introductifs
vont se terminer maintenant.
Le Président (M. Laframboise) : Merci,
Mme la ministre. J'invite maintenant le porte-parole de l'opposition officielle
et député de Marguerite-Bourgeoys à faire ses remarques préliminaires.
M. Beauchemin : Merci, M. le Président.
Bien, écoutez, c'est quand même une brique, hein? On parle de quasiment 400
articles de loi, 80 quelques lois qui vont être modifiées, plus de 150... on
est rendus à 155 mémoires, si j'ai bien compris...
M. Beauchemin : ...155 mémoires.
C'est colossal comme... comme projet. Puis la raison pour laquelle, hier, en
Chambre, on a déposé ma collègue ici de Westmount—Saint-Louis a déposé la
motion du report, c'est parce que, justement, c'est un travail qui est
colossal. Puis nous, ce qu'on a de besoin, c'est s'assurer que la démocratie
soit bel et bien écoutée dans son ensemble, donc toutes les parties prenantes
et quand on reçoit, là, des mémoires, encore en nombre élevé comme ça, à la
dernière minute, puis qu'on passe tout de suite, comme on l'a fait hier en
chambre, au vote sur le principe, qu'on tombe le lendemain, ce qui est la
procédure normale, dans le début de l'étude détaillée, pour moi, ça m'apparaît
un peu rusher, un peu comme... plus que rusher, en fait, je dirais classique,
un peu, de ce qu'on semble avoir vu de la part de ce gouvernement-là depuis le
début, c'est un peu brouillon, puis je suis désolé de commencer dans une
thématique comme ça, mais je trouve ça vraiment plate qu'en plus on a un
briefing technique qui va nous être offert mardi de la semaine prochaine. Bon,
moi c'est la première fois, ça fait juste trois ans que je suis ici, là, mais
c'est la première fois que je vois une chronologie, là, des procédures comme
ça.
Puis moi je trouve ça spécial pour
plusieurs raisons. La raison principale, c'est que si on veut vraiment parler
de l'efficacité de l'État, bien ça devrait dire qu'il y a un devoir en arrière
qui aurait dû être fait au niveau de la bonne méthodologie, des bonnes
approches pour s'assurer, là, qu'on ne coupe pas les coins ronds, qu'on ait
fait des études d'impacts, qu'on a entendu toutes les forces vives de la
société civile pour qu'elles puissent s'exprimer, qu'on ait eu le temps, hein,
parce qu'au gouvernement, on est une plus grosse équipe, puis ça, c'est correct,
mais les oppositions, on n'a pas des grosses équipes, là, on est des petits
groupes, là. De lire tout cette... tous ces mémoires-là, de rentrer en contact,
d'avoir des discussions parce que c'est... ce n'est pas rien, là, c'est
significatif.
• (11 h 40) •
Puis, oui, l'efficacité de l'État,
l'efficacité, la productivité, l'amélioration, évidemment qu'on est pour ça.
Mais tout ce qu'on a vu à date, M. le Président, de tout ce qu'on a entendu
dans les consultations particulières, rien ne nous a été démontré comme quoi
que c'était significatif. Rien ne nous a démontré comme quoi que le calcul
était basé sur une analyse d'impacts. On n'a même pas eu le réflexe de
dire : Bon, bien peut-être que ça vaudrait la peine qu'on fasse un projet
pilote pour démontrer, hein, qu'on est capable de faire ce qu'on suggère de
faire ici, là, dans quelque 400 articles. Prenons une petite bouchée, là,
parce que, à date, là, quand on regarde comment le gouvernement s'est comporté
avec... que ce soit le projet de loi 15 ou la loi 2 et d'autres
projets mammouth, là, que le gouvernement nous a présenté, on le voit bien, là,
on est arrivé avec des tonnes d'amendements durant les études détaillées pour
corriger un paquet de petites erreurs ici et là qui si, supposons, là, que ça
avait été juste simplement le bâillonné pour le... je fais... je fais une
hypothèse, mais si ça avait été simplement bâillonné, là, ça aurait été des
lois désastreuses, M. le Président, ça aurait été dysfonctionnel partout dans
l'appareil gouvernemental, dysfonctionnel partout dans la société civile.
C'est important... à la base, il faut
comprendre que l'objectif qu'on cherche ici, c'est faire des économies
d'échelle, mais des économies d'échelle en économie, là, tu fais ça sur des
frais fixes et non sur des frais variables. C'est la base. Parce que supposons
que tu veux comme fusionner, là, deux groupes de, disons, 50 personnes,
puis l'objectif c'est de faire sauter la tête, puis économiser un salaire, là,
bien je m'excuse, mais la personne qui soudainement va se retrouver avec
100 personnes sous elle, là, elle va être débordée, va probablement
demander de l'aide à un assistant, une assistante quelconque pour l'aider dans
le quotidien going forward puis là, ça veut dire quoi ça? On n'économiserait pas
un salaire? Ça va être beau si on va économiser un 20ᵉ de salaire. On est dans
le concept théorique, là, ici, M. le Président, là, mais quand on fait juste
fusionner des frais variables, c'est rare, très rare que dans le temps, les...
M. Beauchemin : ...dites
économies vont se réaliser. En fait, elles vont disparaître dans le temps, puis
il y a plusieurs études qui l'ont démontré. Donc, revenons à la base. Ce qu'on
a de besoin ici, c'est vraiment de se dire : OK, on veut faire ça, comment
qu'on veut être efficace, on veut fusionner, hein, des frais fixes, on veut
s'assurer que des frais fixes soient optimisés. Il n'y a rien de ce qui nous a
été présenté, M. le Président, là, qui va dans ce sens-là. Donc, je crois qu'il
aurait été très opportun d'avoir justement un projet, un étude d'impact, avoir
une démonstration sur un petit échantillon cible pour démontrer la bonne façon,
la justification d'agir comme ça. Il faut comprendre, M. le Président, là,
qu'on est rendus là. On est rendus où est-ce qu'on est rendus parce que ce
gouvernement-là a mal géré l'État québécois depuis jour un. Il y avait en
place, sous le gouvernement libéral précédent, un réflexe annuel d'évaluer tous
les programmes pour s'assurer justement que s'il y en avait qui n'étaient pas efficaces,
il sautait. S'il y en avait qui n'étaient pas efficaces, puis qui étaient
essentiels, on les ajustait. S'il y en avait qui étaient bons puis qui
rendaient vraiment service, bien, peut-être qu'on allait diriger plus d'argent
vers ceux-là. Le travail doit être annuel. Il ne faut pas attendre sept ans. Il
ne faut pas attendre que Standard & Poor'sdécote parce qu'on a
dépensé sans limites pour que là, soudainement, on se réveille, puis hein,
sais-tu quoi? Je pense que ça sera peut-être une bonne idée, là, qu'on fasse
notre job parce qu'on est supposé être fiduciaire de l'argent des Québécois. Ça
fait qu'on va s'assurer de faire ce que doit et vérifier que tout, justement,
est optimal dans l'État. C'est parce qu'on a grossi la machine, on est rendu à 80
000 fonctionnaires. Je comprends que la ministre nous a fait une proposition
cette semaine, là, de réduire de 5000, en fait, fort probablement plus comme
3000, parce qu'il y en a déjà 2000, je crois, qui ont quitté, hein? C'est ceux
qui sont partiels, puis tout ce monde-là qui sont à contrat et tout, là. Mais,
on a quand même augmenté ça de 12 000 personnes, M. le Président, là, puis on
veut faire que ça soit plus efficace, mais il aurait fallu être efficace dans
l'embauche, jour un. Ne pas engager 33 % de plus de cadres, puis seulement
20 % de plus de gens qui livrent les services. C'est l'inverse qu'on
aurait dû faire. On n'a pas besoin d'avoir un, deux, trois sous-ministres
additionnels. C'est du monde qui livre des services qu'on a de besoin, M. le
Président. Ça fait qu'encore une fois on a mis la charrue devant les bœufs, on
se retrouve devant quelle situation? Déficit record. À la fin du terme... du
deuxième terme de la CAQ, ils vont avoir ajouté 100 milliards à la dette du
Québec, 100 milliards. En 2018, la dette totale était de 160 milliards. On va
finir à 260 milliards en huit ans. Ça a pris 60 ans pour passer de 0 à 160
milliards de dollars. Qu'est-ce qu'on a eu dans ces 60 années-là? Il y a
eu une Révolution tranquille, des écoles, des cégeps, hein? Même le Fonds des
générations, Hydro-Québec. Plein d'institutions ont été mises en place. Des
chiens de garde pour s'assurer que justement les ministères faisaient leur job,
etc., etc., etc. Puis là, là, on arrive, là, 2025, septième année. Il reste un
an à la CAQ. Ça sent les élections. On a dépensé comme des marins en cavale
puis là, soudainement, là, on va nous faire croire que ça, là, ça, c'est la
solution à tous les problèmes de la mauvaise gestion caquiste depuis sept ans.
Je suis sceptique, M. le Président. Je ne sais pas si ça paraît, là, mais je
suis sceptique. On aurait dû être présent jour un, on aurait dû s'assurer jour
un qu'on n'allait pas justement, là, dévier, là, de l'étoile qui fallait qu'on
suive pour s'assurer que les prochaines générations aient un gouvernement
optimal. Et on a fait tout le contraire. Ça fait que là on arrive, dernière
année du deuxième mandat caquiste, puis là, c'est important, là...
M. Beauchemin : ...puisse avoir
une opération, dois-je dire, de marketing pour qu'on puisse être capables
d'aller voir les caméras, parler en prochaine campagne électorale qui va
débuter très bientôt, pour dire : On a déposé le projet de loi parce que
nous, on était pour l'efficacité de l'État, mais il n'y a eu aucune démonstration
que ça allait se réaliser. Nous, ce qu'on veut, c'est que cette efficacité, ces
économies d'échelle, dois-je le répéter, qui doivent être faites sur des frais
fixes et non sur des frais variables, doit être démontrée de façon soutenable
dans le temps. Parce que sinon c'est juste un show de boucane, M. le Président,
on va arriver un an après les élections, là, puis ça va être : heille,
finalement, l'INESSS puis l'INSPQ, on n'aurait peut-être pas dû faire une
fusion de ça, M. le Président, parce que là, on commence à perdre l'expertise
et il y a plus de gens en santé publique qui commencent à dire que, bien, ils
ne sont pas écoutés puis que, finalement, on se met tous à risque en termes de
société puis que en bout de piste, bien là... peut-être qu'on va laisser faire
les campagnes de vaccination, puis, etc., etc., tu sais. Heille, si on avait eu
ce réflexe-là avant la COVID, où est-ce que vous pensez qu'on aurait été au
Québec? Sans la santé publique, là, avant le COVID, là, ça aurait été encore
plus laid au Québec.
• (11 h 50) •
Juste revenir sur quelque chose pour que
les gens comprennent, moi, je suis un... je suis un gars de chiffres, là, j'ai
passé ma vie dans les marchés des capitaux puis j'ai fait des analyses
mathématiques, puis... ce n'est pas, ce n'est pas, ce n'est pas le lunch de
tout le monde, j'avoue, là, mais... En géométrie, là, tu as deux cercles
indépendants que, là, tu rapproches, puis tu les fusionnes ensemble puis il y a
une zone d'intersection, bien, c'est dans la zone d'intersection que tu peux
faire des économies. J'essaie de créer une image, là, pour que tout le monde à
la maison puisse nous comprendre. Mais quand les deux cercles ne se touchent
pas, bien, c'est des expertises qui sont totalement distinctes. Il n'y a rien
en commun, là. Puis là, on va les rapprocher, si on en est capable, on les
rapproche, et là, soudainement, il y a une zone d'intersection. C'est là qu'il
y a un potentiel, parce qu'il y a des... il y a des connaissances communes, il
y a des expertises communes. On peut donc penser qu'on puisse faire en sorte
qu'on puisse optimiser. Là, je donne l'exemple des l'INESSS-INSPQ, mais Héma
Québec puis Transplant Québec, c'est une autre histoire, bien ça aussi, c'est
pareil, deux choses distinctes. Mais là, on me dit : bien non, mais c'est
dans la santé. C'est quelque chose par rapport à la santé. Oui, mais, c'est
comme dire à Montréal, il y a les Alouettes puis il y a les Canadiens de
Montréal. C'est dans le sport, on va mélanger ça ensemble, on va faire une
équipe. Ouais... good luck pour gagner la coupe Stanley avec ça. Moi, je pense
que sérieusement, on a des devoirs à faire de la part du gouvernement pour nous
démontrer qu'on est sérieux, là, dans l'approche. Puis... je ne veux pas passer
à travers la liste de tous les commentaires, là, parce qu'écoutez, là, on en
a... seulement les 24 groupes... 24 personnes ou 24 groupes?
Une voix : ...
M. Beauchemin : 24 groupes
qu'on a rencontrés. On a peut-être 80 pages de commentaires... sur les 24
groupes. 155.24.
Une voix : ...
M. Beauchemin : Hein?
Une voix : ...
M. Beauchemin : 131 groupes
qu'on n'a pas entendu, qui ont déposé un mémoire, qu'on n'a pas eu le temps,
la, de tout lire. Je suis jaloux du gouvernement, j'aimerais ça avoir le même
staff. J'aimerais ça qu'on puisse avoir autant de monde qui sont capables de...
de nous aider à faire ces analyses. Ça fait qu'on y va avec les moyens du bord
puis on écoute. Mais... en bout de piste, qui paye la note de tout ça? Bien,
c'est la démocratie. La démocratie qui a pris le temps d'écrire. La démocratie
qui est allée voir comment ça marche dans leurs affaires, des gens
d'expérience, là, du monde qui se lèvent à tous les matins, qui viennent
travailler autant pour leur famille, leur personne en tant que telle, que pour
le Québec. Ça, c'est des gens qui sont dédiés à leur emploi, qui disent :
sais-tu quoi? Ça vaut la peine, vraiment, que j'écrive un mémoire, que je
prenne le temps d'expliquer mon point de vue sur papier, m'a l'envoyer au
gouvernement, puis j'espère que les gens vont prendre le temps de l'étudier
parce que c'est important pour moi, je considère que mon organisation, je
considère que ce que nous faisons en tant que groupe, à l'intérieur de
l'appareil gouvernemental et/ou autre, est positif pour la société. Puis on
peut être en accord ou pas, là...
M. Beauchemin : ...avec le
point de vue de tous et chacun, là, ça, c'est libre. Mais on doit au minimum
les écouter. On doit au minimum prendre connaissance de leurs doléances.
Donc, c'est pour ça qu'on avait proposé de
faire la motion de report hier pour nous donner un peu plus de temps. Mon
objectif ici, là, c'est d'être capable de faire en sorte, là, qu'on va,
évidemment, corriger tout ce qui ne fonctionne pas, puis qu'on a vu à date, là,
puis qu'on n'a pas tout encore analysé dans ce projet de loi là. Pour faire en
sorte que, en bout de piste, OK, le Québec puisse sortir gagnant. Parce que, à
date, M. le Président, là, ce qu'on a vu, c'est zéro démonstration. 80 quelques
lois sont touchées, 400 quelques articles, 153 mémoires. On parle d'une
trentaine de millions de dollars en frais variables qu'on va économiser, on ne
donne aucune étude d'impact, on ne donne aucun horizon de temps à savoir, bien,
est-ce que dans un an, deux ans, trois ans, ces économies-là vont perdurer dans
le temps? Rien de ça.
Ça fait que moi, j'aimerais ça quand même
comprendre le rationnel, puis j'aimerais ça comprendre puis qu'on puisse se
comparer, j'allais dire benchmarker, mais excusez, c'est 35 ans dans les
marchés des capitaux, on utilise des termes anglophones trop souvent
qu'autrement, là. Mais j'aimerais ça qu'on puisse se comparer avec ce qui se
passe dans les meilleures pratiques dans le monde. Parce qu'on n'est pas
capable de dire du jour au lendemain : Heille, nous on est tellement bon,
là, on va réinventer la roue. Bien, je m'excuse, mais je pense qu'on a besoin
de se comparer, puis voir qu'est-ce qui a été fait ailleurs dans le monde, des
initiatives qui sont similaires à ça, puis qu'est-ce que ça a donné comme
résultats? Quelles pistes, quelles directions ont-ils prises pour se rendre à
leur objectif initial?
Pour la santé publique, on a entendu
parler de ce qui s'est passé en Finlande, puis en Norvège que ça a été un
désastre de fusionner leur santé publique locale avec d'autres organismes qui
sont en santé, comme les Alouettes, qui dans le sport, puis le Canadien qui est
dans le sport. C'est donc important d'analyser le cadavre, de comprendre, faire
l'autopsie, qu'est-ce qui était arrivé, là? Pourquoi ça n'a pas fonctionné, là?
Pourquoi le projet, il est mort? Pourquoi qu'on a reculé dans un des deux pays
que je vous mentionnais? On l'a reculé parce qu'on s'est rendu compte, là,
qu'on fonçait dans un mur. Ah, OK. Pourquoi? Quelles décisions ont été prises?
C'était quoi l'objectif initial? Rien, niet, zéro, puis une barre de référence
à l'international là-dedans, M. le Président. Je regarde mon temps, là, il me
reste une minute 30?
Une voix : ...
M. Beauchemin : 22? Merci. Les
indices de référence, là, c'est important. Si on veut comprendre, puis si on
veut se donner des objectifs dans la vie, il faut qu'on soit capable de se
donner des indices de référence, il faut qu'on sache : OK, aujourd'hui là,
je m'en vais dans cette direction-là. Pourquoi? Avec quels moyens? Puis c'est
quoi que je cherche comme économie? On parle d'économiser là ici, là. De rendre
ça plus efficace, de réduire la taille de l'État, de rendre les hauts
fonctionnaires plus imputables... Plus imputables? J'ai donné l'exemple tantôt,
puis je vais le répéter parce que je pense que c'est important, là :
quelqu'un qui passe d'avoir 50 personnes qui se rapporte à lui ou à elle
puis qui en a 100, là, je m'excuse, il a beau essayer d'être imputable, il va
être perdu. Il va avoir besoin d'aide, il va avoir besoin d'assistance. Ça fait
qu'on ne l'économisera pas, le salaire, là. On va en économiser peut-être une
partie. Allons cinq ans plus loin... on va avoir combien de temps?
20 secondes. Allons, cinq ans plus loin, M. le Président, on ne l'aura pas
réaliser cette économie-là. Ça va avoir été un show de boucane qui aura duré
juste le temps... à temps pour qu'on puisse dire devant les électeurs : On
fait un effort, nous autres. Malheureusement, M. le Président, nous, on est capable
de lire à travers ça, puis ce n'est pas ce qui va se réaliser. Merci.
Le Président (M. Laframboise) :
Merci, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Maintenant, j'invite le
porte-parole du deuxième groupe d'opposition et député de Laurier-Dorion à faire
ces remarques préliminaires.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Tout d'abord, à mon tour de saluer la ministre responsable du
dossier et...
M. Fontecilla : ...mes
collègues députés de la banquette gouvernementale, des oppositions, le
personnel de la Commission ainsi que tous les gens présents ici dans cette
salle, intéressés par ce projet de loi. Et M. le Président... ce serait
intéressant d'avoir, si l'on pouvait avoir les cotes d'écoute des canaux
parlementaires, parce que j'en suis convaincu que, dans le, comment dire, dans
le... pour utiliser un anglicisme, dans le ranking, là, des cotes
d'écoute de l'Assemblée nationale, cette commission-ci, aujourd'hui, là, ça
suscite beaucoup d'intérêt parce qu'il y a beaucoup de gens concernés. Mme la
ministre, vous allez être populaire, je pense, dans les prochaines, les
prochaines semaines. Et pourquoi? Et pourquoi? Parce que, et on est devant un
projet de loi mammouth, un projet de loi omnibus, qui touche énormément de
sujets, qui fusionne, abolit, transforme toutes sortes d'organisme qui, des
fois, qui découlent de la mission même de la... des compétences de l'État, des
fois, des organisations qui sont un peu plus éloignées mais dont le
gouvernement a un rôle très important. Bref, c'est un projet de loi qui est...
qui ratisse très, très large pour... C'est important, le titre de ce projet de
loi là, parce que j'ai... on a l'impression que le gouvernement accorde plus
d'importance au titre qu'au contenu qui a des ..., c'est-à-dire la fameuse...
la réduction de la bureaucratie et l'accroissement de l'efficacité de l'État,
le renforcement et l'imputabilité des hauts fonctionnaires. Évidemment, tous...
tous des très beaux principes. Je pense que l'ensemble des collègues, en tout
cas, des oppositions, on ne peut qu'être en accord avec ces, avec ces beaux
principes... mais, vous le savez, comme on dit, M. le Président, le diable se
cache dans les détails. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement? C'est ce que
nous allons étudier et la réalité est moins reluisante. Et malheureusement,
donc, c'est un projet de loi qui... qui va transformer, comment dire, des
institutions, des organes de l'État, qui fonctionnent depuis des années et des
décennies, et même qui ont acquis une... qui ont une longue, une très longue
mémoire institutionnelle, qui ont acquis une expertise certaine à travers, à
travers les années et on a l'impression que, justement, en utilisant les beaux
principes de la lutte à de la bureaucratie, l'efficacité et le renforcement de
l'imputabilité des hauts fonctionnaires, là, on va faire... on va faire fi, on
va balayer du revers de la main, là, toute cette... cette montagne de
compétences, d'expériences institutionnelles, là.
• (12 heures) •
Donc, évidemment, c'est long, c'est long,
plusieurs, y compris moi-même, là, dans ce projet de loi, on est en train de
jeter le bébé avec l'eau du bain. Ça a été, et je l'ai souligné hier lors de
l'adoption du principe du projet de loi 7, cette loi touche 78 lois et 34
règlements et décrets. Donc, encore une fois, on ratisse très, très, très large
et... cet effort-là de... de la recherche de l'efficience, l'efficacité de
l'État, des luttes à la bureaucratie. On risque de faire beaucoup, beaucoup,
beaucoup de dégâts et qui vont avoir des incidences directes sur la
population... du Québec. C'est important de souligner l'aspect de la perte
d'expertise de l'État, là, dans cette réforme qui poursuit, encore une fois, de
si... de si beaux principes, là. L'État québécois, ce n'est pas pour rien qu'il
a grossi, ce n'est pas pour rien qu'il y a une tendance à l'accroissement de la
bureaucratie parce qu'on acquiert de plus en plus de connaissances, on prend de
plus en plus conscience des différentes... des différentes problématiques
qui... qui surgissent à travers le temps et sur lesquelles il faut légiférer,
réglementer. Et on crée des institutions, des entités qui sont, justement, en
charge de répondre à ces... à ces problématiques-là, et répondre, en bout de
ligne, aux acteurs de la société, souvent des citoyens et des citoyennes, qui
veulent entreprendre des projets et qui... l'État, on... L'État, la mission
première, c'est de leur dire : OK, on va, on va avancer, mais on ne peut
pas faire...
12 h (version non révisée)
M. Fontecilla : ...n'importe
quoi, on va faire un règlement, on va faire une loi, etc., là, et on acquiert à
travers les années, on acquiert de l'expertise, c'est de la connaissance, et
pour organiser la... et la société. Je voudrais très rapidement, M. le
Président, vous faire une liste qui n'est pas... qui n'est même pas exhaustive,
là, des quelques sujets qui ont soulevé grandement des débats au sein des
auditions publiques qu'on a menés jusqu'à présent, auditions qui ont... qui sont,
selon moi, largement insuffisantes, j'y reviendrai tantôt. Mais cette loi va
abolir la Loi sur l'Institut national de la santé publique et va fonctionner
cette entité-là avec l'Institut national de l'excellence en santé et services
sociaux. Il va modifier les règles du fond de l'électrification et des
changements climatiques, il va abolir, et je vais y revenir aussi, l'organisme
Transplant Québec et va procéder à la fusion avec Héma-Québec, là. Il y aura l'abolition
du Conseil de gestion de l'assurance parentale qui gouverne le régime québécois
de l'assurance parentale, il y aura la fusion des organismes qui... du Fonds
plutôt, du Fonds qui subventionne et qui permet la survie des organismes
communautaires au Québec, là, et en particulier les organismes de défense des
droits. Et il y aura la fin de la cogestion du Fonds québécois de l'habitation
communautaire, l'abolition de la Commission de l'évaluation de l'enseignement
collégial et l'abolition de la Commission publique et l'intégration de l'Office
Québec-monde pour la jeunesse.
Il peut y avoir des éléments qui sont
justifiés dans cette longue... dans cette longue liste, là, ce que nous allons
étudier, mais on se serait attendu à plus de rigueur de la part des
représentants et représentantes, les ministres de l'État du Québec, là. Vous savez,
l'État a une obligation d'exemplarité et il doit démontrer une méthodologie
sans reproche et une façon de faire les choses qui mènent à des résultats qui
sont clairement clairement définis. Ici, les résultats ne sont nullement
définis dans le projet de loi 7 et on nous... on nous dit qu'on est à la
recherche... tout d'abord, ça finit par toujours... le chat finit par sortir du
sac, là, on nous dit qu'on est à la recherche d'économies. Et la ministre, à
plusieurs reprises, a mentionné le chiffre d'économies éventuelles de 35
millions de dollars, là, soit, elle-même elle le dit et je partage son avis, il
n'y a pas de petites économies. Mais, soyons clairs, M. le Président, 35
millions de dollars sur l'ensemble du budget de l'État, c'est un chiffre
infinitésimal. Et ce n'est pas avec ça qu'on ne va ni réduire le déficit ni
réduire la dette publique du Québec, mais par contre, on va faire beaucoup,
beaucoup de dégâts. Et ça, ça compte dans la notion d'efficacité, M. le
Président, parce que si pour économiser 1 $ à long terme ou à moyen terme,
vous allez finalement en perdre 100 $, mais il n'y a pas d'efficacité dans
cette opération-là. Et donc, les économies de bouts de chandelle à court terme
peuvent affecter sérieusement certaines missions de l'État à long terme, ce
qui, évidemment, va nous coûter plus cher. Est-ce que l'État... Est-ce que la
ministre a fait des études d'impact pour évaluer cela? Nous les attendons toujours.
La première question qui se pose, M. le
Président, c'est une évidence, une évidence même, là, pourquoi devrait-on
réparer ou abolir, ou fusionner, en tout cas, modifier de façon substantielle
quelque chose qui fonctionne bien? Il me semble que c'est une question... une
question à laquelle on doit répondre en partant dans ce genre d'exercice, et la
question aurait dû se poser pour les projets et les... et les intentions du
gouvernement, pour chacun des dossiers que je viens de nommer. Est-ce que ces
entités, est-ce que ces fonds, est-ce que ces organisations, comme l'Institut
de santé... l'Institut national de santé publique fonctionnent bien ou pas? Qu'est-ce
qu'il faut améliorer? On aurait dû, et c'est là que je...
M. Fontecilla : ...au devoir
d'exemplarité de l'état de la rigueur concernant sa méthodologie, on aurait dû
se poser la question : qu'est-ce qui ne va pas bien à l'Institut national
de santé publique? Qu'est-ce qui... qu'est ce qui ne va pas bien dans les
conseils de gestion des assurances parentales qui gouvernent le régime
québécois d'assurance parentale? Ces questions-là, on dirait que ça reste dans
l'air et laborieusement, en tout cas, ça va être ma mission et je suis
convaincu que mes collègues des oppositions vont vouloir aller dans le même
sens, là, on va essayer de répondre, d'obtenir des réponses à ces... à ces
questions-là. Donc j'informe déjà, la ministre qu'elle va devoir faire... elle
devra faire preuve de beaucoup de pédagogie pour nous expliquer quelles sont les
raisons pour lesquelles... qu'est ce qui ne marche pas dans ces organisations
qui méritaient soit la fusion, l'abolition, etc., etc.
Parce que, jusqu'à présent, encore une
fois, la preuve n'a pas été faite. Bref, il nous manque un diagnostic organisationnel
pour chacune des... chacune de ces... des opérations que le projet de loi
entend... entend faire. Donc, on est devant un projet de loi qui, somme toute,
malheureusement, et encore une fois, je me serais attendu à mieux de la part
des... de la part du gouvernement du Québec, un projet de loi qui est, comment
dire, pour le moins mal dégrossi. Et je ne veux pas utiliser des mots
incorrects, là, mais c'est vraiment mal dégrossi et avec des finalités qui sont
très, très mal définies. Je mets bien ces finalités.
Les économies... les économies
financières, 35 millions de dollars, OK, soit, mais on va aller voir
ça en détail, là, mais dégager des synergies entre les organisations, très
bien. Est-ce que ça vaut la peine de fusionner des organisations ou de les
abolir et transférer la mission à d'autres entités pour avoir des gains de...
d'efficacité ou dégager des synergies? Après, reste à faire de la part de... de
la ministre. La mutualisation, soit, j'en suis, mais la ministre devra nous
expliciter quels sont les exemples des mutualisations gagnantes qui apportent
réellement des gains en efficacité, là, dans les différentes propositions
qu'elle fait, là. Donc, c'est important que le gouvernement nous dise
pourquoi... pourquoi faut-il procéder à cette opération-là?
• (12 h 10) •
Maintenant, la question du temps, du
moment auquel ce projet de loi... dans lequel ce projet de loi est déposé est
important. Le gouvernement de la CAQ, ça fait sept ans qu'ils sont au pouvoir,
ils ont été élus en 2018, ils ont eu amplement le temps, amplement le temps, de
procéder à accroître l'efficacité, réduire la bureaucratie, renforcer
l'imputabilité des hauts fonctionnaires? Non. C'est à la toute fin d'un mandat,
de leur deuxième mandat, juste un an avant... avant les élections, pour
procéder à ce projet et ce projet de loi qui va faire beaucoup de dégâts dans
l'organisation de l'État de Québec... de l'État du Québec. Pourquoi avoir
choisi ce moment-ci pour présenter ce projet de loi? En quelque sorte, il y a
un aveu... un aveu d'échec dans la présentation de ce projet de loi parce que
la question... la question se pose. Cela aurait dû... si vraiment il y avait...
il y avait des gains d'efficacité et des... etc., etc., mais ça aurait dû être
fait... ils ont eu amplement le temps de le faire, mais ils ont attendu la
dernière minute, donc, encore une fois, on revient au titre, on a l'impression
que le plus important, là, c'est le titre ronflant du projet de loi qui est,
pour le gouvernement en tout cas, qui est les sujets qui sont... qui sont
abordés, là.
C'est un projet de loi, je le disais
d'emblée, qui a suscité beaucoup, beaucoup d'intérêt. Et si vous faites le
décompte, M. Le Président, dans le site de la commission, il y a eu
120 mémoires qui ont été déposés...
Une voix : ...
M. Fontecilla : 155? Merci,
merci. 155, je me suis trompé dans mes notes, 155 mémoires qui ont été
déposés, c'est presque autant de mémoire, et je n'ai pas le chiffre en tête,
que le projet de loi numéro 1 sur la constitution, qui est quand même un
sujet...
M. Fontecilla : ...très, très
important. Donc, beaucoup, beaucoup de gens qui ont déposé leurs opinions, mais
on a entendu très peu, très peu des gens. Surtout on a... on va revenir tantôt
sur cette question-là, on a... il y a plusieurs groupes, là, qui sont
directement concernés, qu'on n'a pas... qu'on n'a pas réussi à entendre. Pour
faire notre travail de député que ce soit dans la banquette gouvernementale ou
que ce soit... que ce soit pour la ministre ou les députés des oppositions,
c'est important de... ça aurait été important d'entendre beaucoup plus les
entités qui ont soumis des mémoires, mais, surtout, les groupes là, par
exemple, qui vont être... qui vont être abolis. Ça y va de la survie même...
comment dire? Vous dites : On va abolir une entité, mais on n'entend pas
le gros de l'opinion du groupe qui va être... qui va être aboli, c'est
important, il me semble un manque... un manque de considération pour dire le
moins.
Et ensuite, bien, un manque procédural
parce qu'on écoute, on entend les gens qui vont... qui sont directement
affectés par ces réformes... par ces réformes-là et on se prive d'informations
sur... d'informations sur les projets qui sont avancés par par la ministre, de
l'information utile qui aurait pu être donnée et qui serait à la disposition
des députés et de tous les gens qui suivent les travaux de... de cette
commission-là. Donc, il y a beaucoup de questions qui sont... qui sont posées,
on va les poser et, malheureusement, puisque tout le travail, les études
d'impact, les études de faisabilité et l'analyse de la pertinence n'ont pas été
réalisées avant de commencer cette commission-là, et on ne les a pas sous les
yeux, mais on va le devoir faire en commission. Puis, OK, d'accord, on va se...
on va devoir prendre l'état des avancés pour voir la pertinence de chacune
des... chacune des propositions avancées par le gouvernement parce qu'il y a
des conséquences qui peuvent être très grave, là et dans chacun des sujets qui
sont... qui sont abordés, et là... pour ne vous nommer que deux sujets qui ont
suscité quand même un certain niveau de controverse, l'abolition de
l'Institut... l'Institut national de santé publique, là, qui sont... le
démantèlement de cette expertise-là qui va nous faire perdre un joyau national
et qui plusieurs assimilent à une perte de souveraineté et en termes des... des
compétences en santé publique par rapport au gouvernement fédéral, mais aussi
en capacité de réagir face aux prochaines crises sanitaires ou pandémiques là,
qui pourraient nous... nous affecter. Est-ce que le gouvernement a tenu compte
de ces aspects-là?
Le gouvernement parle d'accroître la
flexibilité, mais on nous a dit, et ce serait intéressant, mon collègue de
Marguerite-Bourgeoys faisait mention tantôt de l'aspect du comparatif
international, c'est toujours très utile de se comparer, ce qu'on appelle la
méthode comparative, là, parce qu'on retire énormément d'enseignements.
Hier, on a entendu en commission que,
concernant l'assurance parentale lorsqu'elle a été créée par le gouvernement du
Québec, là, on faisait figure de pionnier en cette... en cette matière-là,
qu'on était plus avancés que la plupart des pays à travers... à travers le
monde, là, mais qu'à travers les années, faute d'amélioration de ces régimes
d'assurance parentale, on commence à se trouver en queue du peloton. Mais
est-ce que ces informations qu'on aurait dû, que la ministre aurait dû, nous...
nous offrir sous la forme d'analyses pour voir la pertinence ou non d'abolir le
comité de gestion de l'assurance parentale.
Donc ce n'est que quelques exemples, on va
approfondir cela sans doute lors de l'étude détaillée, mais on a du travail à
faire, M. le Président, là, et on va prendre le temps de bien faire notre
travail. Merci.
Le Président (M. Laframboise) : Merci
beaucoup, M. le député de Laurier-Dorion. Là, c'est important ce que je vais
dire : est-ce que j'ai des députés membres de la commission qui souhaitent
intervenir? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci. Merci,
M. le Président. J'aurais voulu dire que c'est un plaisir pour moi d'intervenir
sur ce projet de loi, mais malheureusement, ce n'est pas le cas. Malgré tout
ça, c'est quand même un plaisir de se retrouver entre collègues. Je souhaite
saluer...
Mme Maccarone : ...évidemment
le travail de mon collègue de Marguerite-Bourgeoys dont c'est un plaisir pour
moi de travailler avec lui, évidemment les équipes du bureau du leader de
recherche ainsi que... qui nous suit puis qui nous accompagne dans ce
processus. Je souligne quand même particulièrement leur travail, M. le
Président, parce que si je peux juste démontrer, Fred, passe-moi l'autre,
regarde, je ne peux même pas le tenir les deux en même temps. C'est deux
grosses briques que nous avons à étudier pour ce projet de loi. On a besoin
d'aide, on ne pourra pas faire ça tout seul. Merci infiniment pour tout ce que
vous faites pour nous accompagner dans ce processus. Je salue les collègues. Je
salue aussi la ministre parce que je sais que la ministre est de bonne volonté
et je sais que la ministre, elle souhaite la collaboration, mais je dirais que
nous, on souhaite la même chose à réciprocité. Il me semble que c'est un projet
de loi dont on entend évidemment les commentaires des collègues. On a entendu
les commentaires des gens qui ont passé une audition. Tous les mémoires... Les
commentaires que nous avons reçus des citoyens, je ne sais pas si les collègues
vous lisez tout ce qu'on reçoit dans le Greffier. Il y a beaucoup de
commentaires de citoyens, parmi la majorité de nos comtés, qui s'expriment en
ce qui concerne les projets de loi. Je vous invite à aller faire la lecture
parce qu'il y a quand même beaucoup de préoccupations sont aussi partagées.
Alors, je débute mes remarques en disant ceci parce que j'espère que nous
serons à l'écoute de ces personnes, à l'écoute de ce que nous avons entendu en
audition puis à l'écoute de ce que nous allons lire parmi les multiples
mémoires qui ont été déposés. Ça fait que je tends la main à la ministre parce
que moi, ce que je souhaite, c'est de s'assurer que nous pourrions modifier,
abolir, abroger, il y a plein de choses à l'intérieur de ce projet de loi que
je dirais, devrait être abrogé. Alors, j'espère que ça fait partie des
multitudes d'amendements que j'ose croire, nous attends en ce qui concerne
l'étude détaillée de ce projet de loi.
• (12 h 20) •
Le titre, là, quand même, M. le Président,
est très déceptif. On lit le titre de ce projet de loi, puis c'est la loi
visant à réduire la bureaucratie, à accroître l'efficacité de l'État et à
renforcer l'imputabilité des hauts fonctionnaires. Bon, OK, évidemment, on...
il faut... on ne peut pas être contre la vertu, je pense que tous les
Québécois, Québécoises, je pense que tous les membres de la commission, tout le
monde peut être pour ce but, malheureusement, ce n'est pas à l'intérieur de ce
projet de loi que nous allons réaliser ce but. Alors, je partage quand même une
grande préoccupation et, oui, une déception par rapport à l'état de ce projet
de loi. Ça me surprend, avec toutes les personnes qui accompagnent la ministre,
le ministère, à la rédaction de ce projet de loi, qui nous sommes arrivé avec
quelque chose qui ne fait aucunement le consensus, qui provoque beaucoup
d'émotions, qui provoque beaucoup de contestations, inquiétudes sur le terrain.
Ça me surprend énormément. Et, oui, c'est une déception parce que, comme mon
collègue a dit, nous ne sommes pas nombreux à l'opposition officielle, on est
quand même accompagnés par des bijoux, des experts, des gens chevronnés, hyper
travaillants, mais ça reste qu'on n'a pas tous les légistes, nous n'avons pas
tout le corps juridique qui nous accompagne.
Ça fait que ça me surprend que nous sommes
rendus avec ces deux gros tomes, ces briques, dont... tout le monde le sait, on
ne va pas y arriver au bout du titre. Alors, comme mon collègue de
Marguerite-Bourgeoys a dit c'est une opération de marketing, c'est une
opération de marketing qui comprend quand même 394 articles, qu'on modifie
81 lois. Je sais qu'il y a plusieurs personnes qui ont dit toutes sortes
de chiffres, mais ces 81 lois, j'ai compté deux, trois fois, ça comprend
quand même deux lois qui seront quand même abolies, mais ça reste que ces
81 lois, M. le Président, c'est énorme. Ce n'est pas petit, on ne parle
pas d'un projet de loi qui va avoir un impact sur seulement un ministère,
81 lois ça veut dire lors de son adoption, si ça reste à sa mouture
actuelle, ça va être quasi impossible de défaire les dégâts que le gouvernement
va mettre en place. C'est la réalité. Peu importe qui sera au gouvernement en
2026, ils vont faire face à un beau bordel pour corriger toutes ces affaires
parce que, malheureusement, ça va être quasi impossible. C'est comme une toile
d'araignée. La façon que ce projet de loi va avoir un impact sur toutes les
autres lois, l'abolition des autres lois, on ne pourra pas tout défaire.
Ça aussi, pour moi, c'est d'une grande
préoccupation parce qu'évidemment on voit un gouvernement qui est en déclin, il
faut le dire, c'est triste, c'est poche, ce n'est pas ça que... ça ne me rend
pas heureuse de le dire...
Mme Maccarone : ...parce que
j'aime beaucoup mes collègues qui siègent avec moi à l'Assemblée nationale,
mais ça reste que c'est comme si on dépose des projets de loi dernièrement en
mode panique, puis on dit ça parce que ce n'est pas juste 81 lois qui vont
être modifiées, il y a 36 règlements. Encore une fois, c'est énorme. Ce
n'est pas petit comme impact que nous avons avec le projet de loi 7. C'est
comme un... démantèlement idéologique, pour moi, qui va compromettre la
sécurité, qui va compromettre l'expertise et l'indépendance de l'État québécois
sous prétexte de l'efficacité. Parce qu'il faut dire, c'est quand même ça,
c'est un prétexte.
Nous n'allons pas y arriver avec le but du
titre du projet de loi et je dis ça parce que je comprends, j'ai entendu les
remarques de la ministre, on souhaite être plus agiles, plus efficaces, réduire
la bureaucratie et, encore une fois, on ne peut pas être contre la vertu,
l'objectif est louable, puis je dirais que tous les élus à l'Assemblée
nationale confondus vont être en faveur d'accomplir ce but-là. 100 %.
Parce que c'est important, puis nous sommes des élus qui sont ici, on est des
porte-parole de tous les citoyens dont nous représentons dans tous nos comtés.
Ça fait que ça fait partie de nos responsabilités, en tout cas, moi, je prends
ça très au sérieux.
Je dis beaucoup, M. le Président, je pense
que c'est la première fois qu'on fait un projet de loi ensemble, mais souvent,
ce que je dis dès le début de chaque étude détaillée, c'est qu'au moment qu'on
dépose un projet de loi, le gouvernement le dépose, mais ça n'appartient plus
au gouvernement, ça n'appartient pas aux oppositions, ça appartient à la
population. C'est ça le rôle d'être un porte-parole. C'est ça notre rôle. Notre
rôle était d'être à l'écoute, non seulement de tous les citoyens, mais de
toutes les parties prenantes, de tous les gens qui vont exprimer, qui vont
continuer à s'exprimer par rapport à ce mauvais projet de loi, malheureusement,
parce que c'est vraiment un au secours. Les gens qui s'expriment, qui envoient
des mémoires continuellement parce que ce n'est pas fini, 155 mémoires en
ce moment, j'ose croire que nous aurons quand même plus de mémoires qui vont continuer
d'être déposées. Mon collègue de Laurier Dorion, où il m'a fait apprendre
quelque chose, je ne savais même pas qu'on avait plus de mémoire pour le projet
de loi 7 qu'avec la Constitution, avec le projet de loi 1, quand même
important, M. le Président, ce n'est pas n'importe quoi, ça en dit long par
rapport à des inquiétudes de la population.
Alors... moi je n'ai jamais vu ça. Là, je
suis quand même dans ma huitième année comme élue ici à l'Assemblée nationale
et je n'ai jamais vu autant de mémoires qui sont déposées, autant d'inquiétudes
qui sont partagées. Je pense qu'on en aura eu autant avec le projet de
loi 2, M. le Président, mais malheureusement, ce projet de loi a été
adopté sous bâillon, ça fait qu'il n'y a personne qui a pu déposer des mémoires,
il n'y a personne qui peut... qui a même pu le lire avant son adoption sous
bâillon. Alors la population n'ont pas pu s'exprimer. Là, au moins, cette
fois-ci, ils ont eu l'occasion de pouvoir s'exprimer sur la place publique,
mais ça me désole qu'on n'ait pu entendre uniquement 24 groupes. Recevoir
155 mémoires, à date, puis toute la trâlée de commentaires que nous avons
reçus et à entendre uniquement 24 groupes, c'est la démonstration que la
démocratie, là, est quand même prise en otage.
Ce n'est pas normal, ça veut dire qu'il y
a plein de gens que nous n'avons pas entendus qui ont auraient dû avoir la
possibilité sur la place publique de s'exprimer. C'est ça la fonction de la
commission, c'est ça la fonction. C'est un mini salon rouge ou salon bleu,
notre but, c'est d'amener ces débats sur la place publique pour donner la
chance à la population de s'exprimer. Dans le fond, c'est ça notre rôle. Ça me
désole, ça me préoccupe parce que non seulement que je partage la préoccupation
de tous les gens qui sont en train de s'exprimer, puis qui vont continuer à
s'exprimer... lors des auditions, mon collègue de Marguerite-Bourgeoys et moi,
et aussi les autres collègues qui siègent de ce côté de la table, on a posé des
questions auprès des groupes qui sont venus témoigner, puis je les remercie,
entre autres, je sais qu'on a souvent très peu de temps pour préparer des
mémoires, c'est toujours pas facile d'avoir un consensus auprès de tous les...
tous les gens dont vous représentez, alors je vous remercie pour ça parce que
ça nous aide énormément à s'orienter en ce qui concerne les modifications, puis
les amendements que nous devons aborder à l'intérieur des projets de loi.
Mais... mais il y avait zéro consultation
avant de rédiger ou de déposer ce projet de loi, chose que je trouve aussi
étrange étant donné l'impact que le gouvernement souhaite avoir avec ce projet
de loi. On abolit beaucoup d'instances publiques, on abolit beaucoup de
groupes, on va fragiliser...
Mme Maccarone : ...beaucoup les
services désignés aux citoyens, mais on n'a pas consulté personne, ça fait que
quand on pose la question auprès des groupes qui ont témoigné en commission, M.
le Président, vous avez été présents, puis qu'on dit : Bien, on a été
surpris au moment que nous avons entendus que le gouvernement pensait à
fusionner Héma-Québec avec Transplant Québec ou à fusionner INSPQ avec
l'INESSS, c'était au moment du dépôt du projet de loi. Ça, c'est inquiétant.
Ça me fait même penser, j'espère
comprendre, j'ai hâte de poser la question à la ministre : pourquoi ils
n'ont pas fait cette partie du processus pour ce projet de loi? Est-ce que
c'est parce qu'on avait peur des réponses qu'on était pour entente? Est-ce
qu'on savait d'avance qu'on n'aurait pas un consensus? OK, parfait. Je
comprends parce qu'ils ont un rôle à jouer, puis, oui, c'est vrai, gouverner
c'est de faire des choix. Mais il me semble que quand nous faisons des choix
comme élus, comme les membres du gouvernement qui vont poursuivre avec la
législation, une telle législation, c'est parce qu'on va aussi prendre en
considération tous les dégâts que nous pouvons peut-être avoir lors de la
rédaction d'un tel projet de loi, puis les impacts sur le terrain. Ça fait que
permettez-moi, M. le Président, d'être quand même inquiète parce que toutes ces
consultations n'ont pas eu lieu. C'est quand même une centralisation de
pouvoir, je pense c'est le constat que nous avons entendu de plusieurs groupes
qui sont venus témoigner.
M. le président, 155 mémoires, là, je
n'ai pas eu la chance de lire tout ça, je suis loin d'avoir tout le temps de
faire tout ça. Je suis porte-parole d'autres dossiers aussi. Alors, malgré que
je souhaite consacrer tout mon temps à bien comprendre les réalités sur le
terrain de toutes les personnes qui sont inquiètes, ça reste qu'on a déposé une
motion de report. Pourquoi? Pour donner la chance à tous les élus, à tous les
membres de la Commission, de prendre en considération toutes les préoccupations
des Québécois et Québécoises. Parce qu'encore une fois, je le répète, puis je
vais le répéter tout le temps, ça fait partie de notre responsabilité, puis de
nos déboires. Alors ça aussi, ça me désole qu'on n'a pas pu faire ceci.
• (12 h 30) •
Mon collègue de Marguerite-Bourgeoys l'a
dit, puis évidemment, il faut le répéter parce que, moi, je trouve que c'est...
c'est irresponsable de la part du gouvernement de déposer un projet de loi sans
aucune analyse d'impact. Zéro. Pas d'analyse d'impact, pas... pas d'analyse du
tout, pas de mémoire qui était déposée auprès du Conseil des ministres. Je
répète, ce n'est pas un petit projet de loi, c'est un projet de loi qui va
engendrer un impact majeur auprès de toutes les instances, 81 lois qui
vont être soient modifiées ou abolies, ce n'est pas petit et on n'a pas fait
une étude d'impact.
Mais on a un but de sauver de l'argent, on
a un but de réduire la bureaucratie, accroître l'efficacité de l'État et
renforcer l'imputabilité des hauts fonctionnaires, mais on n'a pas jugé
important de faire une étude d'impact pour voir si on était pour même accomplir
et réaliser ce but à l'intérieur de ce projet de loi. Ça fait que non seulement
on ne sait pas si on va avoir des impacts néfastes, on ne sait même pas si on
va réaliser l'objectif du titre du projet de loi. C'est inquiétant, M. le
Président. Même que je trouve ça probablement une rareté. Ça doit être rare
d'avoir cette expérience. Moi, j'ai quand même une habitude d'aller toujours
voir tous les mémoires qui sont déposés auprès du Conseil des ministres pour
bien comprendre qu'est-ce qui se passe, ce n'est pas le cas. Ça soulève des
questions de pourquoi on n'a pas fait ça.
Encore une fois, c'est un gouvernement en
déclin qui travaille à la va-vite. Puis là, on fait ça parce que peut-être on a
peur du résultat, peut-être on a des inquiétudes, peut-être qu'on sait d'avance
que ça se peut que ce projet de loi ne va pas avoir les résultats souhaités,
puis on sait qu'on va créer... des dégâts, puis on sait que quand même il va y
avoir des impacts majeurs sur la population. C'est de la poudre aux yeux, mais
nous là, on veut foncer tête baissée parce que c'est une année électorale, puis
on souhaite démontrer à la population que notre promesse électorale de 2018, on
va finalement le réaliser. Mon collègue de Laurier-Dorion l'a dit : le
gouvernement avait sept ans pour réaliser cet objectif. Pendant tous les sept
ans, à la première législature, ils sont rendus à leur deuxième législature au
pouvoir, puis ils ne l'ont pas fait. Puis là, on est rendu, il nous reste une
session parlementaire, M. le Président, il nous reste quelques mois pour faire
ça, pour finalement que le gouvernement pourra dire : Ah! Nous, nous
l'avons fait. Mais là, je vais partager, M. le Président, même si le
gouvernement poursuit avec ce projet de loi sans aucun amendement, ils ne pourront
pas aller sur la place...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...public pour
dire : ah, finalement, là, c'est promesse réalisée parce que je vous
confirme, même s'il peut trouver 5000 postes qu'ils vont abolir, la réalité, c'est
qu'ils vont engendrer des coûts, ils vont engendrer, aussi, des... des
personnes que nous aurons besoin d'engager. Mon collègue l'a dit, chaque fois
qu'il y a une fusion, M. le Président, ce n'est pas : oh, mon Dieu, c'est
des coupures par-dessus des coupures. Des fusions, là, ça veut dire souvent qu'on
doit engager du personnel parce qu'on a plus de gens sous notre responsabilité puis
ayoye, on a besoin d'aide. Ça fait que je vous confirme, ça ne va pas être une
promesse réalisée, ce serait une promesse rompue, et tout ça, si je comprends
bien, M. le député, c'est 35 millions de dollars qu'on souhaite épargner?
35 millions de dollars, it's a drop in the bucket envers un déficit
historique de pas loin de 14 milliards de dollars, juste cette année. Un déficit
d'historique, un décote d'Hydro-Québec, un décote du Québec. Franchement, 35
millions de dollars, là, je ne sais même pas c'est quoi le pourcentage, j'aimerais
que quelqu'un me dise c'est quoi le pourcentage par rapport au budget du Québec
entier, là. Mais je peux vous confirmer, ce n'est presque rien. On va chambouler
tout le monde, on va créer de la panique, on va... écoute, j'ai plein de choses
à dire, M. le Président, je ne sais pas combien de temps qu'il me reste là,
mais l'impact de...
Le Président (M.
Bachand) :3 min 25 sec.
Mme Maccarone : 3 min 25 sec,
oh mon Dieu. L'impact, là, pour le 0.02 % du budget, ça ne vaut pas la
peine, je vous le dis, là, ça ne vaut pas la peine. On aurait dû être ici, en
commission, pour débattre autre projet de loi, le gouvernement aurait dû avoir
la conscience morale de faire le travail avant pour faire tout ce dégât.
M. le Président, je voulais aussi parler
de... j'ai plein de choses, il me reste très peu de temps, ça fait que je vais
faire des choix. Moi, je trouve aussi, là... c'est quand même une incohérence
de la part du gouvernement, quand on parle de... on va fusionner toutes sortes
de groupes, OK, on va faire des fusions, je comprends parce que ça, là, ça va
nous... ça va nous amener à être plus efficaces. Mais, M. le Président, à l'intérieur
de ce projet de loi dont nous sommes en train de parler, de fusionner, l'autre
côté, si on se vire de bord, c'est un gouvernement qui a quand même créé des
institutions monstres. C'est eux qui ont créé Santé Québec, Mobilité Infra, ils
ont créé l'Institut national d'excellence en éducation, dont on avait déjà le
Conseil supérieur de l'éducation, ça fait que, oups, on est en train de créer une
autre instance, mais celui-ci, on n'a peut-être pas besoin de le fusionner. Ils
sont en train... ils ont déjà créé le Protecteur national de l'élève, mais on
avait déjà le Protecteur de l'élève, ça existait déjà. Ça fait qu'on crée des
monstres, puis on va fusionner des souris. C'est incohérent, M. le Président, c'est
même incompréhensible. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas, pour 35
millions de dollars d'économie, on va avoir des dégâts partout et ça, je
n'ai même pas eu la chance, M. le Président, de parler d'une analyse
différenciée des sexes. Ça, là, ça fait partie des engagements que nous avons
pris ensemble, ici, tous les élus confondus, de faire ce type d'analyse.
Pourquoi? Parce que nous savons que le processus d'analyse visant à évaluer
comment les politiques, les programmes et les projets touchant différemment les
hommes et les femmes peuvent prévenir des inégalités. Et nous avons quand même
une responsabilité de faire cette analyse pour éviter ceci et corriger les
lacunes avant que le projet de loi est déposé pour être étudié en étude
détaillée. Mais là, on n'a pas fait ça non plus, puis on comprend pas mal que
ce projet de loi, parce qu'il va avoir un impact majeur sur le réseau de santé,
si je me fie un peu sur les statistiques du FIC, 80 % des membres du FIC
sont des femmes. Mais, ah! On n'a pas décidé de faire un ADS, M. le Président,
c'est encore une fois non seulement un manque du devoir du gouvernement, mais
je le répète, c'est irresponsable. Et je me sens particulièrement visée par ça
parce que je suis féministe, puis parce que je trouve que ça fait partie de mes
responsabilités. Mais ce n'est pas moi qui siège l'autre bord de la salle, M.
le Président. Ce n'est pas moi qui peux dire : heille, il faut faire ça.
Je ne t'ai pas consulté moi non plus avant le dépôt de ce projet de loi, mais
ça, là, ça, c'est un manque de rigueur de leur part, et crois-moi, on va avoir
d'autres dégâts, d'autres impacts. Ce n'est pas possible, je peux... je ne peux
même pas croire que je suis ici dans ce projet de loi en train de...
Le Président (M. Laframboise) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis. Est-ce qu'il y a des
collègues députés qui souhaitent faire des remarques préliminaires? M. le
député d'Arthabaska? M. le député, M. le député d'Arthabaska, la parole est à
vous
M. Boissonneault : Merci...
M. Boissonneault : ...Merci
beaucoup, M. le Président. Merci à mes collègues députés, Mme la ministre, à
l'ensemble du personnel de la commission. Merci pour l'accueil, la commission
des finances, je ne suis pas membre, j'espère pouvoir participer
constructivement à mon... à l'analyse ou à l'étude de mon premier projet de
loi. Donc c'est une nouveauté pour moi et non la moindre parce que je suis
assez d'accord avec mes collègues, ce n'est quand même pas rien ce qu'il y a
sur la table.
Une voix : ...
M. Boissonneault : Oui, ça
commence... on commence là, hein? Plus de 400 articles, on l'a dit, c'est
un gros projet de loi. C'est peut-être ma candeur, là, mais je n'ai pas
l'intention... j'ai l'intention d'être constructif. J'arrive avec une optique
d'ouverture parce que c'était le thème de notre lancement de session au Parti
québécois. On est tout à fait en faveur de notre côté, puis je pense que c'est
le cas pour l'ensemble de mes collègues députés, l'ensemble des partis. On
place le citoyen au cœur de ce qu'on doit offrir comme État, puis de l'étude
d'un projet de loi comme celui-ci. On est tout à fait en faveur d'une
optimisation de l'utilisation des ressources de l'État, une réduction de la
bureaucratie, réduction du fardeau réglementaire. On est tout à fait d'accord
avec ça. On veut qu'il y ait moins de fonctionnaires en ce sens qu'on espère
que les contribuables en auront davantage pour leur argent. On veut moins de
contrôle administratif qui n'a pas sa place. Ça, c'est pour les citoyens, c'est
pour les contribuables, c'est pour les fonctionnaires eux-mêmes aussi, c'est
pour les intervenants, donc on arrive avec une approche d'ouverture. On est
pour le principe, on l'a dit, je l'ai dit, moi, hier en chambre au Salon rouge.
On est en faveur du principe de cette loi.
• (12 h 40) •
Cela dit, on a nous aussi des réserves
importantes. Parce que c'est un gros projet de loi, parce qu'on a l'impression
aussi que la ministre et ce gouvernement, comme c'est le cas dans plusieurs
autres projets de loi, on a commencé aussi les consultations pour le projet de
loi 1, qui en est un autre important, on a l'impression qu'on veut faire
les choses rapidement, qu'on tourne parfois les coins ronds. Pour y arriver, on
met des propositions sur la table qui n'ont pas été étudiées, qu'on n'a pas mesurées.
Pour ce projet de loi 7, il n'y a pas eu de données chiffrées qui ont été
présentées pour démontrer l'efficacité du projet de loi. On ne nous a pas
présenté de projections d'économies à venir, de montant de qui serait sauvé. On
a... on peut donc imaginer, c'est la seule chose qu'on a, qu'il y a eu beaucoup
de suppositions là-dedans, beaucoup de décisions instinctives, je vais le dire
comme ça et qu'on aurait eu intérêt à faire nos devoirs peut-être plus
diligemment.
Donc, on est d'accord sur le principe, je
peux déjà vous dire, c'est un peu l'esprit constructif dans lequel on s'inscrit
au Parti québécois. On... il y a des éléments du projet de loi qui sont
importants pour lesquels on a déjà un préjugé favorable. Par exemple, pour
l'abolition de la commission d'évaluation de l'enseignement collégial, on a
déjà une perspective favorable ou un préjugé favorable pour cette mesure-là. Le
transfert à Retraite Québec de l'administration du fonds d'assurance parentale
avec certaines... certaines concessions, en s'assurant par exemple de garder
l'expertise, de donner une certaine autonomie aussi aux gestionnaires du fonds
d'assurance parentale. S'assurer aussi que la population en ait pour son
argent. Donc, dans cette perspective-là, nous sommes ouverts. On a aussi un
préjugé favorable, en ce sens qu'on pense qu'il est possible de livrer la
marchandise, d'en donner plus aux contribuables pour leur argent, lorsqu'on
parle de fusionner le Fonds d'aide à l'action communautaire autonome et le
Fonds québécois d'initiatives sociales en un seul fonds désigné Fonds québécois
d'initiatives sociales et d'action communautaire. Ça, on pense que ça pourrait
être une bonne idée.
Évidemment, le diable est dans les
détails, on l'a dit et redit, puis c'est pour ça que nous, on pense qu'il faut
faire le travail correctement puis qu'il faut prendre le temps de le faire
aussi. Donc, là-dessus, on est d'accord avec nos collègues des partis
d'opposition, au sens qu'on ne veut pas brusquer les choses. Il y a, par
exemple, fusion d'Héma-Québec avec Transplant Québec, on pense qu'il faut
étudier ça. Pas nécessairement fermé, on pense qu'il faut l'étudier. Cela dit,
moi, je... vous êtes conscient aussi que je ne suis pas membre de la
commission, donc je ne peux pas voter, je peux proposer. Donc, dans cette
optique-là, on a l'intention de proposer des amendements, amener des idées,
puis on espère qu'on aura une écoute favorable de la partie gouvernementale.
Par contre, on a de gros, gros problèmes
avec certains éléments aussi. Fusion, l'INSPQ et de l'INESSS. Tous les
intervenants qui sont venus nous parler, il y en a eu plusieurs ne sont pas
d'accord avec cette proposition-là. On a des sérieuses réserves pour toutes
sortes de raisons : perte potentielle d'expertise, le fait que lorsqu'on parle
de soins curatifs, généralement, ça prend toujours le dessus parce qu'on gère
le quotidien sur tout ce qu'on peut faire pour la prévention. Au Parti
québécois, on a une approche de travail en amont, on espère pouvoir s'assurer
que les gens ne se retrouvent pas dans le réseau de la santé. Lorsqu'on parle
de l'INSPQ, c'est un peu sa mission, s'assurer qu'on puisse régler le problème
avant qu'on se retrouve dans le réseau de la...
M. Boissonneault : ...la
santé, ça ne fait pas l'affaire de la population, ça ne fait pas l'affaire de
la... du patient, puis ça ne fait pas l'affaire du contribuable non plus,
qui... qui se retrouve à payer plus cher lorsque ça arrive. On a un Institut
national de santé publique qui est respecté à travers le monde, qui a fait un
travail qui est salué un peu partout. D'ailleurs, le Québec est le seul à avoir
cet institut au Canada. Ce qui nous amène à une autre préoccupation, celle de
la perte de souveraineté potentielle pour le Québec à ce niveau-là. Le Québec
fait des propositions en santé préventive qui tiennent compte de nos régions,
de notre réalité nationale, des réalités de la nation québécoise, et ce qu'on
craint, il y a des intervenants qui sont venus nous le dire et nous, on partage
cette crainte-là, c'est qu'avec une fusion de l'INSPQ avec l'INESSS, où on
pourrait perdre une certaine expertise, ce qui viendrait prendre la place,
c'est l'Agence canadienne de la santé publique, comme ça a été le cas dans les
autres provinces. Donc, ça entraîne une perte de souveraineté pour le Québec,
une perte d'expertise, et on ne voit pas ça d'un œil favorable, évidemment.
On a aussi des craintes par rapport à
l'indépendance scientifique pour l'INSPQ. Donc, voyez-vous, on a des problèmes
importants pour cet élément-là. Si on regarde ailleurs ce qui s'est fait à
l'étranger, ce qui s'est fait au Danemark, on constate là aussi qu'il y a eu un
recul. On a fait une fusion, trois ans plus tard, on a regretté et on a voulu
changer de direction. On a voulu changer de cap. Donc nous sommes aussi dans
cette perspective, dans cette idée qu'il faut étudier ce qui se fait ailleurs
et essayer de s'inspirer de ce qui se fait ailleurs, on n'a pas besoin de
réinventer la roue au Québec, hein, il y a des gens qui... Ce n'est pas ça, la
spécificité québécoise, évidemment, c'est de faire le mieux possible pour les
citoyens et les citoyennes, toujours dans cette perspective-là, qu'on a un
contrat social, au Québec, qui, en ce moment, est mis à mal. La population n'en
a pas pour son argent. On l'a répété souvent, au Parti québécois, les gens
paient une part significative de leur rémunération, 20%, 30 % de leur
rémunération, paient des taxes, puis ils n'en ont pas pour leur argent. Donc
là, on a une possibilité, on a peut-être une occasion, avec le projet de loi 7,
de corriger le tir. Ou en tout cas d'en donner plus aux citoyens.
Il y a d'autres éléments, aussi, qui
causent problème. Collège des médecins, par exemple, qui s'est opposé à la
fusion de l'INSPQ et de l'INESSS, collège qui insiste pour que... les principes
qui guident la réforme soient toujours de garantir une réorganisation qui va
servir le patient. Si on parle d'autres éléments, aussi, qui nous préoccupent
en matière d'environnement. L'idée de réduire l'imputabilité en faisant en
sorte qu'on remplace l'obligation annuelle faite au... au ministère de
l'Environnement de fournir le bilan quantitatif et qualitatif des mesures mises
en œuvre relativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre par
une obligation quinquennale. C'est une proposition qui est déplorée par à peu
près tous les acteurs du milieu. Le Vérificateur général lui-même a dit qu'il
allait procéder à une analyse, à un examen annuel, donc lui-même n'embarque pas
là-dedans, puis avec tout ce qui s'est passé dans l'actualité sur les
dépassements de coûts, mauvaise gestion des finances publiques, des projets qui
n'ont pas livré la marchandise, s'il y a une chose dont on a besoin, c'est
davantage d'imputabilité, davantage de redditions de comptes puis des
garde-fous. Et c'est ce qu'on pourrait perdre avec cet élément du projet de
loi. Les enjeux environnementaux, par ailleurs, sont trop importants, à l'heure
actuelle, pour qu'on soit négligents à cet égard.
Autre problème, le gouvernement qui veut
s'octroyer le droit de déterminer ce qu'on va faire des surplus du fonds
d'électrification et de changements climatiques. Ça a été décrié, ça, par à peu
près tout le monde aussi. On y voit un détournement de fonds potentiel. Conseil
du patronat est venu s'exprimer là-dessus en disant lui-même que ce fonds a une
mission, on ne peut pas donner l'argent, que ce soit au Fonds des générations
ou au ... pour les infrastructures terrestres, parce que c'est un détournement
de la mission du fonds d'électrification et de changements climatiques du Fonds
vert qui fait en sorte que ça deviendrait pratiquement un impôt ou une taxe
détournée. Ce n'était pas l'origine... l'orientation qu'on avait a priori.
D'autant que, encore une fois, il faut faire quelque chose, il existe des
changements climatiques, il faut qu'on s'occupe de ça, il faut qu'on s'y adapte
aussi. Donc on considère que les fonds du Fonds vert doivent être utilisés dans
le... dans l'optique de leur mission originale. C'est aussi ce que pense,
d'ailleurs, le Vérificateur général.
En habitation, le gouvernement veut permettre
des... la fusion d'offices d'habitation et la concession d'offices par le
gouvernement sur tout le territoire qu'il désigne. Essentiellement, on craint
qu'il y ait une perte de... une perte de collaboration ou une perte de
proximité, comment je dirais, que les organismes bénéficiaires des aides
financières n'aient plus un mot... leur mot à dire dans l'utilisation des
fonds. Souvent, quand il y a une centralisation...
M. Boissonneault : ...des
ressources, on se rend compte qu'il y a aussi un effet délétère sur le terrain.
Le Parti québécois croit en une prise de décision qui se rapproche du terrain
et non pas le contraire parce que souvent c'est à cause... ça désincarne la
prise de décision. On l'a vu dans Santé Québec, il y a plusieurs intervenants
du milieu dans le réseau de la santé qui nous ont dit qu'ils ont l'impression
que les décisions sont prises par des gestionnaires qui sont loin du terrain et
que ça, ça a un effet délétère sur le travail qui se fait, l'efficacité du
travail aussi des intervenants. Donc, nous privilégions une approche où les
professionnels, les acteurs terrain, les gens qui font le travail, qui
subissent les décisions aussi, qui utilisent les ressources, bien nous espérons
que ces gens-là puissent participer aussi aux processus de décision et qu'ils
puissent participer, donc, à la gestion du fonds.
Fonction publique. Un élément qui est très
important aussi. Le gouvernement qui veut abolir la Commission de la fonction
publique, transférer des fonctions au Tribunal administratif du travail. À
notre avis, ça place le Secrétariat du Trésor en conflit d'intérêts potentiels.
C'est un chien de garde, c'est un chien de garde. La Commission de la fonction
publique, une indépendance qu'on veut préserver, encore une fois, on n'est pas
dans une... dans un moment où on veut se priver de ces garde-fous-là, Mme la
ministre. Il faut au contraire qu'on puisse avoir des garde-fous, qu'on puisse
donner une indépendance aux acteurs aussi, pour ne pas que le gouvernement se
trouve à être un juge et... juge et partie. L'article du projet de loi 7
nuit, nous croyons, à l'indépendance de la commission.
Donc, ça ne veut pas dire qu'on est fermé.
Ça ne veut pas dire qu'on n'est pas prêt à discuter de l'ensemble des tenants
et aboutissants de ce projet de loi. On arrive ici avec une... dans une
perspective d'ouverture, on veut proposer des amendements parce qu'on veut que
ça fonctionne. On a ici une opportunité de bien faire le travail pour nos
citoyens, pour nos citoyennes. Donc, il y a quelque chose d'important qu'on
peut faire et on veut utiliser cette fenêtre d'opportunité là. Donc on va faire
des propositions, on va proposer des amendements. On espère avoir une écoute
attentive, je le disais, du côté de la partie gouvernementale. Mais, encore une
fois, je pense qu'il va falloir qu'on prenne le temps de faire le travail
diligemment. On ne retardera pas le processus pour retarder le processus, hein?
On veut absolument que ce soit efficace, qu'on puisse faire un travail
efficace, donc on va être constructif là-dedans et, encore une fois, en
terminant, on espère avoir l'écoute de la partie gouvernementale si on a des
propositions à faire. Même si on est ici, même si je suis ici sans être membre
à part entière de la commission. Merci encore une fois.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Laframboise) : Merci
beaucoup, M. le député d'Arthabaska. M le député de Saint-Jérôme, vous voulez
faire des remarques préliminaires?
M. Chassin :Oui, absolument. Puis là, j'ai l'impression que ça va
prendre à peu près neuf minutes, M. le Président, je vous dis ça, mais en fait,
moi, je suis très heureux, contrairement à d'autres, mais très heureux d'être
ici. Je pense qu'il y a vraiment une avancée, puis je le disais à l'adoption de
principe, mais vaut mieux tard que jamais, on y va, on en est là.
Évidemment, c'est vrai que, quand on est
en politique, on ne peut pas tout connaître, même quand on essaye d'être
généraliste, là... là on en a des sujets un puis un autre. Puis des fois bien
ça adonne qu'on en connaît certains pas pires, ça fait que c'est sûr que ça va
bien, mais il y en a plein d'autres sur lesquels je suis absolument débutant,
puis j'imagine qu'on va avoir des réponses dans les discussions. Alors, moi, je
me dis que dans tout ça, ma préoccupation pour le travail qui s'en vient, c'est
dans quelle mesure est-ce qu'on a appris, dans quelle mesure est-ce qu'on se
souvient? Et puis c'est un petit peu ça l'idée aussi d'ailleurs, d'avoir, je
pense, dans des consultations particulières, quelqu'un qui a travaillé dans la
Commission Robillard sur l'évaluation... la révision permanente des programmes
parce que, le collègue de Marguerite-Bourgeoys, je me permets là, mais il
disait le réflexe d'évaluer, hein, c'est un travail annuel. Non, c'est un
travail permanent, en fait. Puis, il faut vraiment tout le temps se questionner
là-dessus à l'intérieur de l'administration publique, se questionner aussi sur
la pertinence, ça, je pense que c'est le travail des élus, c'est politique.
Est-ce que l'État devrait se charger de faire x ou y, ça, je pense que c'est
moins la fonction publique que les politiciens qui peuvent se poser
efficacement cette question-là, parce qu'il y a toujours plein de priorités,
puis des fois on réagit à l'actualité comme politicien, puis je pense que c'est
un peu normal en essayant de montrer qu'on fait quelque chose, on met quelque
chose sur pied, puis évidemment, puis là on a parlé... mon collègue
d'Arthabaska a parlé de beaucoup de choses qui sont dans un projet de loi. Moi,
si je me dis est-ce qu'on a appris...
M. Chassin :...est-ce qu'on a cette mémoire-là, un peu plus longue?
Bien, c'est aussi parce qu'il me semble qu'on devrait avoir le réflexe presque
toujours. En fait, je vois très, très peu de cas, là, où, si on institue un
nouvel organisme, si on met sur pied quelque chose qui s'ajoute à
l'organigramme de l'État, on devrait forcément avoir un moment dans la loi, là,
moi, je le mettrais législatif, là, mais dans la loi, fixer à un moment, par
exemple cinq ans plus tard, pour avoir une évaluation de : est-ce que
c'est pertinent? Quel travail a été réalisé? Est-ce que ça a été efficace?
Est-ce que ça a été efficient? Puis, je pense qu'on a des moments, aussi, où on
réalise qu'effectivement, il y avait des besoins... on ne les aurait peut-être
pas vus, tu sais. Mais moi, je me rappelle, M. le Président, quand on a mis sur
pied l'institution, puis là, excusez-moi, j'ai un peu le nez enchiffonné, mais
on a mis sur pied une nouvelle institution, le Protecteur de l'intégrité dans
le Loisir et Sport. Puis il y avait le Protecteur du citoyen, Protecteur
rnational de l'élève, la Commissaire à la santé et au bien être, Commissaire
aux droits et au bien être des enfants. Puis là, ça se rajoute, tu sais, c'est
là où on voit un peu l'espèce de cumul. Bien, je vous... je vous le donne en
mille, M. le Président, puis moi, ça m'a fasciné. Ça a été quelque chose que
j'ai trouvé absolument passionnant de voir aller parce que je ne pensais pas
voir ça, mais le Protecteur du citoyen, le 27 mai... 27 mars 2024, a écrit à la
Commission, dans le cadre des consultations particulières, pour dire :
bien avant de conclure, je me permets de souligner en toute déférence que la
multiplication d'organismes agissant à titre de protecteurs pourrait
occasionner de la confusion auprès des citoyens quant au rôle de chacun d'eux.
Puis là, je me dis : heille là, il y a une... pour quelqu'un qui est à
droite comme moi, M. le Président, de se dire : il y a une institution de l'État
qui écrit au gouvernement pour dire : il y a trop d'institutions de l'État
qui portent mon nom, en quelque sorte. Puis là, je me suis dit : ah, bien,
évidemment, ça, ce n'est pas dans le projet de loi, mais est ce qu'on a appris
de ça? Puis, dans le projet de loi, il y a des réflexions spécialisées dans
certains secteurs. Héma Québec, Transplant Québec, on va en débattre. Est-ce
qu'on s'assure qu'on a appris que les mécanismes qu'on va mettre sur pied vont
changer la dynamique future? Qu'on va évaluer systématiquement, qu'on va faire,
dans le fond, cette espèce de réflexion sur : si on met sur pied un
organisme, peut-on définir dès le départ sur quoi on va l'évaluer et dans
combien de temps? Puis à la limite, moi, je propose toujours de le mettre dans
la loi, mais à date, le gouvernement ne l'accepte pas. Je pense que c'est une
culture qui va se prendre et se transformer avec le temps si on pense aux bons
mécanismes. Alors moi, c'est un petit peu dans cet esprit là que je viens voir
l'étude détaillée des sujets sur lesquels je pourrais peut-être moins me
prononcer. Mais il me semble qu'en termes de... de réflexion, là, sur les
mécanismes à mettre sur pied, je pense que je vais essayer de contribuer à ma
manière. Merci.
Le Président (M. Laframboise) : Merci
beaucoup, M. le député de Saint-Jérôme. Est-ce que...
Des voix : ...
Le Président (M. Laframboise) :
Est ce que j'ai d'autres collègues membres de la commission qui voudraient
faire des remarques préliminaires? Donc, est-ce que... Donc, maintenant, nous
en sommes maintenant aux motions préliminaires. Est-ce qu'un membre souhaite
intervenir dans les motions préliminaires? M. le député...
Des voix : ...
Le Président (M. Laframboise) :
Vous allez y aller? OK. Donc, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui, c'est à
mon tour?
Le Président (M. Laframboise) : Oui,
dans les motions préliminaires. Les motions préliminaires.
M. Fontecilla : ...je
voudrais présenter une motion, et je vais la lire, M. le Président, si vous...
si vous permettez, et donc, conformément à l'article 244 du règlement de
l'Assemblée nationale, la commission des finances publiques, avant
d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 7, Loi visant à
réduire la bureaucratie, à accroître l'efficacité de l'État et à renforcer
l'imputabilité des hauts fonctionnaires, tienne des consultations particulières
et qu'à cette fin, elle entende les groupes suivants : la Commission
d'évaluation de l'enseignement collégial et la Commission de la fonction
publique.
Le Président (M. Laframboise) : M.
le Secrétaire, est-ce qu'on suspend ou on la déclare... Est-ce que vous la
jugez recevable?...
Le Président (M. Laframboise) : ...elle
est jugée recevable, donc oui. Donc, on peut ouvrir le débat, vous avez
30 minutes pour présenter votre... votre...
M. Fontecilla :
30 minutes?
Le Président (M. Laframboise) : Oui.
M. Fontecilla : Donc... mais à
toutes fins pratiques, il nous... on ajourne dans combien de temps?
Le Président (M. Laframboise) : Si
vous... si j'ai un consentement, je pourrais ajourner, si j'ai le consentement
pour ajournement...
Bon, pas de consentement. Donc vous avez
commencé votre 30 minutes, vous pourrez le prolonger la prochaine fois.
M. Fontecilla : Très bien, M.
le Président, donc, vous le savez, comment dire, une règle fondamentale de
l'interaction entre tous les êtres humains, on va le dire comme ça, c'est de
consulter les entités ou des gens, parce que derrière les entités, il y a des
gens qui sont directement concernés non seulement par les effets des politiques
ou des changements ou des propositions qu'on met de l'avant, mais, et surtout,
les gens qui sont, comment dire, entre guillemets menacés de disparition. Bien
les gens, on va s'entendre, les entités. Excusez-moi cet excès de langage, là.
Et... et, justement, ça concerne les deux... les deux entités que je viens...
je viens de vous nommer, la Commission d'évaluation de l'enseignement
collégial, promise à la disposition, selon le projet de loi 7, ainsi que
la Commission de la fonction publique...
Le Président (M. Laframboise) : Merci,
M. le député. Je vous remercie de votre collaboration. Compte tenu de l'heure,
la commission ajourne ses travaux au mardi 9 décembre à 10 h. Il
vous restera 28... 28 minutes, 40 secondes. Merci.
(Fin de la séance à 13 heures)