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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Cette séance de la commission des institutions est maintenant
ouverte. Je rappellerai notre mandat qui est de procéder à la
vérification des engagements financiers du ministère des
Relations internationales et de ceux des Affaires intergouvernementales
canadiennes pour les mois d'août 1987 à janvier 1988.
Je demanderais à la secrétaire, Me Giguère,
d'annoncer les remplacements, s'il y en a.
La Secrétaire: il n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): D'accord. J'en profiterai quand
même pour souhaiter une cordiale bienvenue au député de
Champlain, M. Brouillette, qui est maintenant membre de cette commission des
institutions de même qu'à M. Assad, député de
Papineau à qui, même en son absence, je souhaite la bienvenue.
Je rappellerai que, à la suite des ententes intervenues entre les
partis, une période de deux heures a été allouée
pour exécuter le mandat. Vous connaissez les règles de
fonctionnement de notre commission en pareille situation, il est inutile de les
rappeler. Je rappellerai cependant qu'une entente est intervenue afin de
procéder, d'abord, à la vérification des engagements
financiers du ministère des Relations internationales pendant 45
minutes. C'est bien cela? Une période de 75 minutes sera donc
allouée à la vérification des engagements financiers des
Affaires intergouvernementales canadiennes. C'est bien cela? Confirmez-vous de
part et d'autre cette entente-là, ou bien cette période de deux
heures a-t-elle été allouée comme enveloppe
générale? Comme enveloppe générale. Bon! Sauf que
cela prendra environ... Donc, une enveloppe générale de deux
heures. Selon les indications préalablement obtenues, le partage du
temps se fera, grosso modo, de la façon dont je l'ai indiqué.
Réponses déposées
Avant d'appeler le premier engagement financier, je dépose la
liste des réponses obtenues aux questions laissées en suspens
lors des séances de vérification des 12, 17 et 18 novembre 1987
et du 14 décembre 1987. Il s'agit là, évidemment, de
réponses à des questions qui avaient été prises en
note pour réponse ultérieure.
Donc, s'il n'y a pas d'intervention ni d'un côté ni de
l'autre, j'appellerai sans plus tarder les engagements d'août 1987, en
commençant par l'engagement 13.
Relations internationales Août 1987
M. Boulerice: Vérifié, pour ce qui est de
l'engagement 13.
Le Président (M. Filion): Vérifié. J'appelle
l'engagement 14.
M. Boulerice: Est-ce que M. le ministre aurait la gentillesse de
me présenter la charmante personne qui est à sa gauche, l'autre
personne qui est à sa gauche et celle qui est à sa droite?
À ma gauche, il s'agit de M. Charles Larochelle qui est chargé de
dossiers pour l'Opposition.
M. Rémillard: M. le Président, je vais vous
présenter avec plaisir les gens qui m'accompagnent. Tout d'abord,
à ma gauche, la sous-ministre aux Relations internationales et aux
Affaires intergouvernementales canadiennes, Mme Diane Wilhelmy, M. Denis
Ricard, sous-ministre adjoint aux Relations internationales et, à ma
droite, M. Louis Samson, directeur de cabinet.
M. Boulerice: À l'engagement 14, M. le ministre, est-ce
que vous pouvez motiver le changement de localisation du bureau de
Stockholm?
M. Rémillard: Excusez-moi, j'ai de la difficulté
à vous entendre. D'ici, on a de la difficulté à vous
entendre.
M. Boulerice: L'engagement 14. "Contrat pour la location d'un
local d'une superficie de 154 mètres carrés, situé au 7,
Nibro Kajen, Stockholm, destiné à relocaliser les bureaux du
Québec à Stockholm. " Quelle motivation aviez-vous pour avoir
changé la location du bureau?
M. Rémillard: il s'agit d'un bureau du Québec pour
les pays Scandinaves. Nous avons loué un local de trois pièces.
Au début, lors de l'installation du bureau du Québec à
Stockholm, le 1er janvier 1985, c'était un édifice qui offrait
des services communs dans un immeuble qu'on peut appeler communément
hôtel et bureau. C'était simplement pour démarrer;
c'était un début. Nous voulions pouvoir apprécier le genre
de travail que pouvait faire un bureau du Québec à Stockholm
avant de décider où nous établir et où avoir nos
bureaux.
Nous avons envisagé d'intégrer nos services à
l'intérieur de l'ambassade du Canada; cela aurait été
intéressant à certains égards. Vous savez que, quand c'est
possible, dans certaines circonstances, à certaines fins, nous tentons
de loger les représentants du Québec dans l'ambas-
sade du Canada. Ils peuvent alors bénéficier à
plusieurs égards des services de l'ambassade et, pour nous, c'est
d'autant plus efficace. Cependant, faute d'espace disponible à
l'ambassade du Canada, nous n'avons pu avoir de bureaux pour le
représentant québécois. Après examen des espaces
à bureaux disponibles dans le centre des affaires, nous avons
trouvé un local d'une superficie de 122 mètres carrés.
C'est un local qui correspond à nos besoins, qui nous permet de faire le
travail important que doit faire le représentant du Québec
à Stockholm. C'est un marché qui est intéressant pour
nous. Le marché des pays Scandinaves, il faut le travailler. Comme vous
le savez, c'est un marché qui relève directement du
délégué du Québec à Londres. Ils travaillent
donc ensemble. M. Scowen a fait déjà quelques visites dans les
pays Scandinaves et c'est donc la location de bureaux qui nous permet de jouer
ce rôle.
M. Boulerice: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Filion): L'engagement 14,
vérifié. J'appelle l'engagement 15.
M. Boulerice: il y a une première question que j'aimerais
poser au ministre. Je vois que c'est un contrat à l'externe. Comment
peut-il m'expliquer... Est-ce qu'on doit sous-entendre qu'il n'y avait aucune
compétence à l'interne, ce dont je doute, pour effectuer une
telle préparation?
M. Rémillard: Vous vous interrogez sur...
M. Boulerice: Sur l'engagement 15, le contrat pour les services
de M. Jean-Paul Carrier dans le cadre de la préparation d'un
énoncé. Vous l'avez lu, l'engagement 15?
M. Rémillard: Oui.
M. Boulerice: La question que je vous pose, c'est: Comment se
fait-il que ce soit un contrat externe. Il n'y a personne qui a
été capable de remplir ce mandat à l'intérieur du
ministère des Relations internationales, enfin, du défunt
ministère?
M. Rémillard: Non. Nous avons des gens, comme vous le
savez, très compétents parmi nos fonctionnaires qui sont
déjà engagés dans les différents programmes du
ministère, d'une façon générale. Vous savez
également que nous sommes en grande période de changements. Nous
avons dit dans le discours inaugural - on l'a bien mentionné - qu'il y
aurait la création d'un nouveau ministère des Affaires
internationales. Ce sont donc, pour nous, des orientations que nous voulons
nouvelles et des plus efficaces possible pour la présence du
Québec à l'étranger.
Dans ce cadre-là, nous avons fait appel à
M. Jean-Paul Carrier qui a été fonctionnaire aux Affaires
extérieures du Canada pendant très longtemps. Il a
été dans la carrière diplomatique pendant plus de '8 ans.
Il a une très bonne connaissance des relations internationales. Il
avait, de plus, une connaissance du milieu québécois et, en
particulier, du ministère des Relations internationales. Nous lui avons
donc demandé de préparer un document, un premier document de
base, de travail qui nous a permis de travailler sur certains aspects que nous
voulons voir apparaître dans ce nouveau ministère que nous voulons
créer. C'est dans ce cadre-là que nous avons demandé
à M. Carrier de nous préparer ce document.
M. Boulerice: Le document préliminaire au
démantèlement du ministère des Relations internationales
au profit du pseudo-ministère des Affaires internationales. La
première question. Vous nous avez tracé un portrait de M.
Carrier. Je suis certain que vous allez nous déposer le curriculum vitae
de M. Carrier. Ma troisième question. Ce document étant
prêt, puisque vous venez de le mentionner, est-ce qu'il va être
disponible bientôt?
M. Rémillard: C'est un document qui nous est d'une grande
utilité. C'est un document qu'on qualifie de politique. C'est aussi un
document qui implique des relations fédérales-provinciales. Vous
comprendrez donc, M. le député de Saint-Jacques, qu'on ne peut
rendre public un tel document.
M. Boulerice: Je dois vous avouer que, pour une fois, vous
coïncidez avec mes vues. Vous parlez d'un document qui touche des
relations fédérales-provinciales, mais, moi, je lis bien: "un
énoncé de politique internationale.
M. Rémillard: C'est cela. Comme vous le savez, le
Québec est une province canadienne et, par conséquent, nos
relations internationales ne sont pas des affaires étrangères.
Ces relations internationales doivent se faire dans le cadre de la diplomatie
générale ou du cadre international déterminé par
Ottawa, ce qui veut dire que nous avons à établir des
paramètres d'action par rapport à l'action du gouvernement
fédéral. Il y a une partie importante de ce rapport qui doit
être en fonction de cette relation entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement provincial en ce qui regarde les
relations internationales du Québec.
M. Boulerice: Est-ce que cet énoncé sera suivi d'un
énoncé qui vous est propre, d'un livre blanc ou de quelque chose
comme cela, bientôt?
M. Rémillard: Nous sommes à travailler, comme je
vous le dis, sur une prochaine loi. Il s'agit bien, vous en avez parlé
tout à l'heure, du démantèlement des Relations
internationales, mais
il faut aussi parler du démantèlement du Commerce
extérieur et de tous les éléments de représentation
à l'étranger qui pouvaient venir de d'autres ministères,
aussi. Plusieurs ministères sont présents sur la scène
internationale, dans les délégations. Je pense bien sûr, en
me référant à l'actualité d'aujourd'hui, au
ministère de l'Immigration. Je peux aussi me référer au
ministère du Commerce extérieur, bien sûr, mais à
l'Agriculture qui est très présent, au Tourisme et à la
Culture. Enfin, ce sont des ministères qui sont présents. Ce que
nous sommes à faire, c'est préparer un projet de loi qui
créerait ce nouveau ministère des Affaires internationales et qui
pourrait faire en sorte que nos intérêts québécois
puissent être le mieux possible défendus et
véhiculés au niveau international.
M. Boulerice: L'engagement 15 est vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Oui. Me permettez-vous une
question? Ce projet de loi, M. le ministre, est attendu approximativement pour
quelle période?
M. Rémillard: Cela dépend, vous le savez, du
premier ministre qui décidera lui-même quand il veut
procéder à ces changements. Pour ma part, comme ministre, je dois
vous dire que je travaille à ce projet de loi, en collaboration avec mes
collègues qui sont impliqués et, en premier lieu, avec mon
collègue du Commerce extérieur. Nous travaillons à ce
projet de loi et il appartiendra ensuite au premier ministre de décider
quand il veut que ce projet de loi soit voté et sanctionné par
les autorités québécoises.
Le Président (M. Filion): Ma question vous concernait.
À quel moment le dossier du projet de loi sera prêt? Si ce n'est
qu'une décision du Conseil des ministres, etc., puis une décision
de la Chambre aussi qui décide de s'en saisir, je sais tout cela. Je
veux juste savoir: À votre niveau, grosso modo, ce dossier sera
prêt pour quelle période?
M. Rémillard: Pour le moment, nous avons encore beaucoup
de travail à faire et ce serait difficile pour moi de vous donner un
échéancier très précis, ce matin.
Le Président (M. Filion): Sans être très
précis, je comprends que vous déclinez mon offre de nous
esquisser une date approximative.
M. Rémillard: Je sais, M. le Président, que cela
vous met l'eau à bouche, mais je dois vous dire que nous sommes à
travailler sur toutes les implications. Je dois vous dire que ce n'est pas
facile et je reviens sur ce point important qu'est l'implication de plusieurs
ministères dans les relations internationales du Québec. Quand
nous pensons à une toi pour créer ce nouveau minis- tère,
nous voulons que cette loi puisse refléter les préoccupations des
différents ministères. Il y a donc beaucoup de consultations, des
tables de travail chez les fonctionnaires et des décisions politiques
qui doivent être prises sur différents aspects du projet de loi.
Je peux vous dire que l'opération va très bien mais je ne
pourrais pas vous donner l'échéancier, ce matin.
Le Président (M. Filion): Engagement... Oui, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, une question sur l'engagement
15. Est-ce que le contrat de M.
Carrier est terminé ou s'il a été renouvelé
ou prolongé?
M. Rémillard: il est terminé. M. Doyon:
C'est terminé le?
M. Rémillard: On va regarder dans le contrat et on pourra
vous donner cela.
M. Doyon: Est-ce que M. Carrier est encore à l'emploi du
ministère?
M. Rémillard: Non. M. Carrier avait un contrat de six
mois. Son contrat est terminé, il n'est plus à l'emploi du
ministère.
Le Président (M. Filion): Depuis? (10 h 30)
M. Rémillard: Quelque part en décembre, je pourrais
vous donner la date.
M. Doyon: Quand les six mois ont été
expirés, quoi.
M. Rémillard: C'est cela.
M. Doyon: Merci, M. le Président.
M. Boulerice: M. Carrier est-il encore rattaché au
ministère fédéral des Affaires
étrangères?
M. Rémillard: À ma connaissance, non. À ma
connaissance, M. Carrier est dans l'entreprise privée.
Le Président (M. Filion): Madame la députée
et messieurs, cela va? L'engagement est-il vérifié. Sous
réserve, encore une fois, d'une information qui va nous venir d'ici
quelques minutes, j'ai l'impression, sur la date de la fin du contrat de
Carrint inc.?
M. Rémillard: M. le Président, on me donne la date
de la fin du contrat de M. Carrier, c'était le 31 décembre
1987.
Le Président (M. Filion): Merci. L'engagement 15 est-il
vérifié?
Une voix: Vérifié.
Le Président (M. Filion): Vérifié. J'appelle
l'engagement 16.
Une voix: Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Vérifié. J'appelle
l'engagement 17.
M. Boulerice: Écoutez, TVFQ, chaîne 99, telle qu'on
la connaît actuellement, devrait disparaître d'ici quelque temps
pour être remplacée par ce qu'il est convenu d'appeler TV-5. Quels
seront les engagements du ministère des Relations internationales face
à TV-5? Au départ, l'entente avec TVFQ doit se terminer à
une date précise, donc il y aura l'entrée de TV-5 qui est la
présence d'une télévision francophone autre, nouvelle.
M. Rémillard: Comme vous le savez, TV-5 est une belle
réalisation...
Une voix: ...péquiste.
M. Rémillard: ...francophone qui va nous aider grandement
à créer cet espace francophone que nous voulons établir
ici. Au Sommet de Québec, vous avez eu l'occasion de discuter de la
création de cet espace francophone en fonction de projets très
concrets. Il y a eu des projets d'ordre coopératif, d'ordre
économique et commercial. J'aurai l'occasion de revenir prochainement
sur le rapport du Sommet de Québec en ce qui regarde l'aspect
commercial, économique, mais nous savons aussi que nous avons des
projets très concrets dans le domaine culturel. C'est très
important pour qu'on puisse créer ce lien autour d'un
élément privilégié qui nous permet de communiquer
et qui est la langue. TV-5 va nous permettre justement de créer cet
espace en intensifiant ce lien fondé sur la langue que nous utilisons
pour communiquer au niveau international.
TV-5 devrait être en ondes au mois de juin prochain,
remplaçant TVFQ qui nous coûtait plus de 1 300 000 $. TVFQ est une
chaîne, comme vous le savez, de production essentiellement
française, venant de France ou de production achetée à
l'étranger mais programmée par les chaînes
françaises. À l'époque, cette décision a
été prise par le précédent gouvernement pour faire
contrepoids aux nombreuses chaînes anglophones qui existent ici. Mais il
y avait une lacune majeure, il n'y avait pas de production
québécoise sur TVFQ, alors que, avec TV-5, il y aura une
production qui pourra, en partie, venir du Québec. Cela nous
coûtera environ 1 400 000 $. Ce budget est divisé entre deux
ministères: le ministère des Relations internationales et le
ministère des Communications qui mettront chacun 700 000 $. Le
ministère des Communications mettra 700 000 $ et le MRI, 700 000 $. Nous
espérons qu'au mois de juin ce sera le départ de TV-5 qui
pourrait éventuellement toucher l'ensemble du monde francophone.
M. Boulerice: Je remarque avec une certaine satisfaction que M.
le ministre emploie des propos plus nobles et plus justes quand il s'agit de
dire que c'est la faute de l'ancien gouvernement. Il a reconnu que cela a
été une extraordinaire initiative d'avoir permis TVFQ-99. Au
départ, peut-être une petite correction. Ce n'est pas une lacune,
ce n'est pas un oubli, il s'agissait d'amener la télévision
française au Québec et non pas de faire une place aux productions
d'ici qui sont diffusées, d'ailleurs, par les réseaux actuels. Si
cela s'ajoute dans une prochaine programmation, avec un nouvel intervenant,
personne ne va s'en attrister, au contraire. C'est fait depuis longtemps. Vous
convenez que cela a été bénéfique pour créer
un espace français télévisuel au Québec; c'est
agréable. Vous me dites que, pour l'an prochain, communément avec
le ministère des Communications, le coût sera sensiblement le
même?
M. Rémillard: Sensiblement le même... M.
Boulerice: Le budget...
M. Rémillard: ...avec l'avantage d'avoir une production en
partie québécoise.
M. Boulerice: Quand vous dites en partie, ce serait dans quelle
proportion?
M. Rémillard: Présentement, des discussions ont
lieu. Il n'y a pas encore de quotas de fixés, mais il est assuré
que les productions qui seront diffusées sur TV-5 pourront
refléter la culture de l'ensemble des pays francophones qui participent
à TV-5.
M. Boulerice: La participation du Québec, vous venez de le
dire, M. le ministre, est de 1 400 000 $. La participation des autres
gouvernements est de combien? Quels sont les gouvernements participants?
M. Rémillard: Si vous me le permettez, pour avoir le
chiffre fédéral, j'aimerais m'informer et cela peut prendre
quelques secondes. Je n'ai pas le chiffre exact. Si ma mémoire est
bonne, je crois que c'est 40 % Québec et 60 % Ottawa, mais je voudrais
le vérifier et vous donner le chiffre exact. Si vous me le permettez, je
pourrai vous communiquer un peu plus tard le chiffre exact.
M. Boulerice: Du coût total et non pas du montant de 1 400
000 $
M. Rémillard: Pardon? Excusez-moi!
M. Boulerice: Vous dites 40 % Québec et 60 % Ottawa du
coût total de l'opération, non pas des 1 400 000 $.
M. Rémillard: Non. Dans cela, il y a le problème
des producteurs privés qui sont aussi inclus. Je ne voudrais pas vous
induire en erreur, si vous me le permettez j'aimerais mieux vous envoyer des
chiffres. Dans les prochains jours, je vous envoie cela.
Le Président (M. Filion): D'accord, le ministre prend
avis, mais il serait bon de savoir quelle est la question,
précisément. Je vous avoue que j'ai suivi votre conversation...
Est-ce que la question porte sur les coûts totaux d'opération?
M. Boulerice: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Vous aimeriez savoir quelle est
la participation non seulement des gouvernements, mais également la
participation privée, s'il y en a une.
M. Boulerice: C'est cela.
Le Président (M. Filion): En somme, c'est...
M. Boulerice: Le budget global.
Le Président (M. Filion):... le budget global, la
ventilation du budget global de TVFQ. C'est cela? D'accord.
M. Boulerice: De TV-5.
Le Président (M. Filion): Donc, le ministre prend avis de
cette question. Je vous rappelle à ce sujet que, dans notre
règlement, une période de quinze jours est
généralement considérée comme raisonnable pour le
dépôt de cette réponse. Donc, cela termine les questions...
Non. Mme la députée de Groulx, sur l'engagement 17.
Mme Bleau: M. le ministre, d'abord, félicitations! Je
trouve que c'est un pas en avant et qu'il est très utile d'avoir un peu
plus de français dans nos télévisions. Je voudrais savoir
si, d'une année à l'autre, ces coûts peuvent varier
beaucoup? Supposons qu'une année, on veut avoir un peu plus
d'émissions provenant du Québec, est-ce qu'à ce
moment-là, les chiffres peuvent être beaucoup plus
élevés que ceux que nous avons ce matin?
M. Rémillard: Mme la députée, c'est une
excellente question. Ce que nous avons comme chiffres et que je vais
communiquer d'une façon plus précise au député de
Saint-Jacques, ce sont des chiffres de départ. Comme je vous l'ai
mentionné tout à l'heure, l'entreprise privée est
étroitement associée à ce projet. C'est un projet qui est
intéressant dans le sens qu'il associe et les gouvernements et
l'entreprise privée. Au fur et à mesure où ce projet va
montrer sa rentabilité, son grand intérêt pour l'ensemble
des commmuautés francophones, je crois qu'on pourra, à ce
moment-là, revoir les structures de partage des budgets et voir de
quelle façon on peut également augmenter les productions de
l'ensemble des pays de la francophonie.
C'est qui est intéressant avec cette TV-5, c'est la
possibilité de transmettre une culture, une façon d'être,
une façon de faire, qui est en fonction de pays, de gouvernements qui
partagent un lien qui est la langue française. Donc, possibilité
d'introduire ces productions qui viennent de ces pays membres de la
francophonie pour faire en sorte qu'on puisse intensifier, développer
ces liens qui nous unissent de plus en plus en préparation du
troisième sommet qui aura lieu à Dakar, comme vous le savez
probablement, en mars prochain.
Mme Bleau: Merci beaucoup.
M. Boulerice: L'engagement 17, vérifié.
Le Président (M. Filion): L'engagement 17 en suspend.
Vérifié sous réserve. J'appelle maintenant l'engagement
18.
M. Boulerice: L'engagement 18, ça va. C'est
vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Vérifié. En ce qui
concerne l'engagement 19 - on me corrigera du côté du ministre ou
du côté du député de Saint-Jacques - il est repris
sous une forme qui m'apparaît plus claire sur le plan chronologique par
l'engagement 8 de novembre 1987. Est-ce qu'à ce moment-là il y
aurait lieu de suspendre ou, en tout cas, de...
Une voix: On va le considérer avec l'engagement 8...
Le Président (M. Filion): Oui, c'est ça. On va le
suspendre et on l'étudiera avec l'engagement 8 de novembre 1987. Est-ce
que cette formule est exacte et vous convient? Cela va? À ce
moment-là, les engagements d'août 1987 sont vérifiés
sous réserve. J'appellerais maintenant l'engagement 14 de septembre
1987.
Septembre
M. Boulerice: il s'agit du contrat pour agir à titre du
directeur des services culturels à la délégation
générale du Québec à Paris, c'est-à-dire le
fameux édifice de l'avenue Du Bac, pour une période de trois ans.
Le nouveau directeur est M. Louis Cournoyer de Sainte-Foy. Le montant de
l'engagement est de 522 253 $. Est-ce que le ministre pourrait nous donner la
ventilation des 522 253 $? Le salaire, les frais, etc.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. La ministre des
Affaires culturelles a cru opportun de procéder à l'engagement
d'un directeur des services culturels de bonne expérience au sein de la
délégation générale du Québec à
Paris. On sait que M. Louis Cournoyer a été le directeur du
Festival d'été de Québec pendant nombre d'années,
qu'il a été le directeur de ce festival d'été,
l'été dernier, au moment où le festival fêtait son
20e anniversaire et au moment où le festival d'été se
situait dans le cadre de ce deuxième Sommet de la francophonie qui a eu
lieu à Québec.
Ce fut un très grand succès au dire de tous et je crois
qu'on doit féliciter les directeurs, les organisateurs de ce 20e
festival d'été. M. Cour-noyer était là à ce
moment-là comme directeur. M. Cournoyer a donc été
engagé par Mme la ministre des Affaires culturelles. (10 h 45)
L'évaluation de sa candidature nous amène à lui
accorder un traitement de 56 000 $. Il faut ajouter à ces 56 000 $, 7 %
pour compenser l'absence de bénéfices marginaux, ce qui est tout
à fait normal. Tous les autres coûts estimés
découlent de l'application intégrale de la réglementation
en vigueur pour les fonctionnaires affectés à l'extérieur
du Québec, comme par exemple: les frais de voyage, les frais de
déménagement, les frais concomitants de l'installation et aussi
des frais de représentation. Maintenant, il faut bien comprendre que les
coûts que vous avez ici sont sur trois ans. Il ne s'agit pas des
coûts d'une année. Ils sont répartis sur trois ans.
M. Boulerice: il s'agit de 100 000 $ de frais
supplémentaires par année.
M. Rémillard: Excusez-moi, j'ai mal compris.
M. Boulerice: Les 522 253 $ c'est pour trois ans, j'en conviens
bien. Alors, une élémentaire division, 522 000 $ divisé
par trois cela fait 175 000 $ grosso modo. 56 plus 7 %, admettons que cela fait
60. Il reste 65 000 $ de frais.
M. Rémillard: Le député de Saint-Jacques
connaît très bien la situation. Il sait que lorsque nous avons un
employé à l'extérieur du Québec, il y a le
règlement 3 qui s'applique pour les frais qui sont en relation directe
avec le travail qu'il a à accomplir. Dans le cas de M. Cournoyer, ce
qu'il faut retenir, c'est que M. Cournoyer a un salaire de 56 000 $, c'est tout
à fait normal de par l'évaluation de sa candidature. À ces
56 000 $ s'ajoutent les éléments qu'on doit ajouter par
l'application du règlement 3. Le règlement 3 s'applique à
tous les fonctionnaires, à tous les employés du Québec qui
travaillent à l'étranger et on en arrive aux chiffres que vous
avez sur une période de trois ans.
M. Boulerice: Est-ce qu'il y a d'autres engagements aux services
culturels sur la rue Du Bac?
M. Rémillard: Non, à ma connaissance, il n'y a pas
eu d'autres engagements.
M. Boulerice: On n'a pas embauché ce qu'on appelle dans le
milieu des agents culturels.
M. Rémillard: Si vous permettez, je vais vérifier.
Un instant. M. le Président, on m'informe que, à notre
connaissance, il n'y a pas d'autres contrats qui ont été faits
pour l'engagement de personnes aux services culturels rue Du Bac, à la
délégation du Québec, à Paris.
M. Boulerice: Est-ce qu'il y a ou non une employée du nom
de Odile Vézina aux services culturels dont la nomination est
récente?
M. Rémillard: On m'informe que Mme Vézina est une
recrutée locale, c'est-à-dire qu'elle demeure à Paris,
qu'elle a été recrutée sur place. Donc, ce n'est pas un
contrat fait par le MRI, un contrat qui vient de chez nous.
M. Boulerice: Pardon? Vous dites que ce n'est pas un contrat
du...
M. Rémillard: C'est de la responsabilité de la
délégation qui est sur place, qui a la possibilité d'avoir
recours à des recrutés locaux et il n'y a pas de règlement
numéro 3 qui s'applique pour eux, bien sûr.
M. Boulerice: Et ces recrutements-là se font par concours,
affichage de postes?
M. Rémillard: Pas nécessairement. Il y a, entre
autres, une règle qui peut s'appliquer. Certains sont par concours,
d'autres - un élément que nous tentons de favoriser très
souvent - par l'emploi du conjoint de quelqu'un qui travaille
déjà à la délégation. Nous essayons. Vous
savez que c'est un problème très important que de pouvoir trouver
du travail au conjoint qui suit son conjoint dans un poste à
l'étranger. Lorsque nous voulons que nos fonctionnaires ou que quelqu'un
d'autre puisse occuper un rôle dans nos relations internationales,
être en poste à l'étranger, c'est un problème de
voir à ce que le conjoint ou la conjointe puisse avoir aussi la
possibilité de travailler dans ce contexte-là.
M. Boulerice: Dans le cas de la personne qui nous concerne, c'est
une résidente québécoise, citoyenne canadienne, qui est
à Paris?
M. Rémillard: Nous avons beaucoup de difficulté
à vous entendre d'ici.
M. Boulerice: Dans le cas de la personne qui nous occupe, vous me
dites que c'est la conjointe de quelqu'un qui est déjà à
la déléga-
tion générale du Québec, donc c'est une personne
qui a la citoyenneté canadienne et qui a résidence au
Québec?
M. Rémillard: Non, je vous ai dit... il faudrait que je le
vérifie. Je vous ai dit qu'un recruté local peut être un
conjoint, c'est une politique que nous avons, entre autres - mais ce
peut-être, aussi, des gens qui sont sur place, qui demeurent dans ce pays
et qui peuvent nous aider dans le travail que nous avons à faire. C'est
très intéressant parce que cela nous coûte beaucoup moins
cher. Le règlement no 3, justement, que nous avons pour nos
fonctionnaires pour nos gens qui viennent d'ici, au Québec, et qui vont
à l'étranger ne s'applique pas en ce qui regarde ces
recrutés locaux. Dans la plupart des délégations, des
bureaux, nous avons de ces recrutés locaux.
M. Boulerice: Cette politique du ministère des Relations
internationales est récente?
M. Rémillard: Non, c'est une politique qui existe depuis
très longtemps et qui a été appliquée par l'ancien
gouvernement dans bien des cas. C'est une politique dont je puis dire qu'elle
est très bonne. C'est une politique intéressante, parce qu'elle
permet d'avoir recours à des gens qui demeurent dans le pays où
est située la délégation ou le bureau et elle permet,
comme je vous le mentionnais tantôt, à un conjoint, à une
conjointe d'avoir un travail dans ce pays. Cela se fait aussi au niveau
fédéral. Cela se fait, à mon sens, par tous les pays qui
ont des relations internationales, donc des représentations à
l'étranger.
M. Boulerice: D'accord, engagement 14 vérifié, M.
le Président.
Le Président (M. Filion): Sous réserve. M.
Boulerice: Sous réserve.
Le Président (M. Filion): Sous réserve. J'appelle
donc l'engagement 15.
M. Rémillard: Excusez-moi, M. le Président. Quand
vous dites sous réserve, c'est sous réserve de quoi?
Le Président (M. Filion): Sous réserve de la
réponse. Vous avez dit: je vais vérifier si elle est bien
citoyenne canadienne, s'il s'agit bien d'un conjoint. Moi, j'ai entendu cela.
Sous réserve des informations supplémentaires, selon ce que j'ai
compris, que vous vouliez déposer.
M. Boulerice: Je vais vous demander son curriculum vitae.
M. Rémillard: Je prends bonne note et j'enverrai te
curriculum. On me demande le curriculum vitae et je le ferai parvenir.
Le Président (M. Filion): C'est la seule information, M.
le député de Saint-Jacques, que vous... Bon, alors, sous
réserve de la production du curriculum vitae de la dame
mentionnée, Mme Odile Vézina.
C'est bien. Engagement 15?
M. Boulerice: Compte tenu des explications des coûts que
m'a données le ministre sur l'engagement 14, je vais considérer
l'engagement 15 comme vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Filion): L'engagement 15 est
vérifié. J'appelle l'engagement 16 de septembre 1987.
M. Boulerice: C'est dans le cadre de l'ACDI. C'est un projet
conjoint avec l'ACDI, M. le ministre?
M. Rémillard: Excusez-moi.
M. Boulerice: C'est un projet conjoint avec l'ACDI?
M. Rémillard: Oui, M. le député de
Saint-Jacques. C'est intéressant que nous puissions de plus en plus
travailler en étroite collaboration avec l'ACDI. Comme vous le savez,
l'ACDI, cet organisme de développement, de coopération
internationale du Canada, a un budget très important, plus de 2 000 000
000 $ par année et, pour nous, il est important de développer nos
liens avec l'ACDI. À plusieurs reprises, j'ai rencontré Mme la
ministre Landry pour discuter de ces relations que nous pouvons avoir avec
l'ACDI, pour établir des liens étroits qui nous permettent de
travailler en relation avec certains programmes qui sont établis par
l'ACDI. C'est pour nous un élément très important des
possibilités que nous avons de coopération avec l'ensemble des
pays, en particulier ceux de la francophonie.
Dans ce cas-ci, il s'agit d'un lien contractuel - nous en avons
quelques-uns de ce genre-là - un lien contractuel qui est un contrat de
services pour agir à titre de conseiller technique principal
auprès du directeur d'un projet "Production et santé animales au
Nord-Kivu" au Zaïre, pour une période de 24 mois. C'est la
possibilité donc d'échanger ces services avec l'ACDI.
M. le Président, on sait que, dans ce cas, toutes les
dépenses sont remboursables par l'ACDI en fonction de l'entente
Canada-Québec sur ce projet en particulier: "Production et santé
animales au Nord-Kivu" au Zaïre.
M. Boulerice: Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Vérifié. J'appelle
l'engagement 17.
M. Boulerice: J'ai eu l'occasion d'en discuter il y a quelques
jours. Alors, engagement 17, vérifié.
Le Président (M. Filion): L'engagement 18?
M. Boulerice: Ce sont les immigrants investisseurs. Vous
facilitez la tâche de votre collègue, la ministre des
Communautés culturelles et de l'Immigration - j'aurais presque le
goût de dire déléguée à la natation,
puisqu'elle nous a appris récemment qu'elle savait bien nager. Hong Kong
est une baie; cela est propice. Donc, ce bureau à Hartcourt Road loge
également les bureaux de l'Immigration du Québec? Oui?
M. Rémillard: Sont?
M. Boulerice: J'ai dit: Est-ce qu'il y a dans ce bureau des
espaces pour le ministère de l'Immigration du Québec?
M. Rémillard: Oui. Ce sont des espaces pour l'Immigration
québécoise et aussi pour la délégation. Vous savez
que nous avons une délégation à Hong Kong qui joue un
rôle de plus en plus important. On sait la phase d'évolution dans
laquelle Hong Kong se trouve et il y a beaucoup de mouvements de capitaux qui
viennent de Hong Kong. C'est donc très important pour le Québec
d'être présent par son service d'immigration mais aussi par ses
autres services, parce que nous couvrons le territoire de la Chine à
partir de Hong Kong. Nous avons plusieurs projets très importants, comme
vous le savez, M. le député de Saint-Jacques, en particulier ce
projet hydraulique des plus importants, celui de Ghurian, et surtout celui des
Trois Gorges. Nous travaillons activement pour que ces projets puissent
être accordés à l'expertise, à la réalisation
québécoise. (11 heures)
Nous savons que nous avons développé une expérience
tout à fait exceptionnelle dans le monde au chapitre de
l'hydro-électricité. Nous sommes présentement
impliqués dans plus de douze projets de très grande importance,
de par le monde, pour la construction de barrages sur les cinq continents. En
particulier en ce qui regarde la Chine, ces deux projets de Ghurian et des
Trois Gorges sont particulièrement importants pour nous.
À partir de Hong Kong, il y a du travail qui se fait avec la
Chine; il y a, comme vous le savez aussi ce jumelage très profitable
pour nos relations avec la Chine entre Montréal et Shanghai, c'est un
jumelage qui est intéressant, à bien des égards. Le maire
Doré y a fait un voyage récemment; j'ai eu l'occasion de m'y
rendre aussi. Et il y a des projets, là encore, en ce qui regarde le
transport par métro, qui, présentement, nous amènent
à être très actifs dans cette région.
Donc, par Hong Kong, M. le député de Saint-Jacques, nous;
avons tout ce bassin sur lequel nous voulons travailler, ce qui nous
amène à vous dire que, d'une part il y a l'immigration, et
d'autre part, aussi, il y a tout l'aspect politique, économique et
commercial, sur lequel nous travaillons avec Hong Kong, bien sûr, mais
aussi avec la Chine.
M. Boulerice: On ne disconvient pas, M. le ministre, de
l'importance de ce bureau et du travail qui s'y fait, à un point tel,
d'ailleurs, qu'il inquiète les provinces anglaises et le gouvernement
fédéral. Mais, à titre de ministre des Affaires
intergouvernementales canadiennes, est-ce que vous travaillez avec votre
collègue, ministre de l'Immigration, pour ce qui est des immigrants
investisseurs qui font, justement, l'objet des inquiétudes profondes du
gouvernement fédéral, compte tenu de l'action précise et
efficace qu'y fait le Québec?
M. Rémillard: Je travaille en étroite relation avec
ma collègue, la ministre de l'Immigration et des Communautés
culturelles. Nous discutons avec le gouvernement fédéral de ce
programme que nous avons et qui s'est montré très efficace. Je
voudrais féliciter ma collègue, la ministre de l'Immigration,
pour ce programme qui a montré des résultats tout à fait
exceptionnels pour le Québec. Nous discutons très activement avec
le gouvernement fédéral et une solution serait imminente, M. le
Président.
M. Boulerice: Imminente, vous m'avez dit. M. Rémillard:
Voilà!
M. Boulerice: J'espère pouvoir le vivre en Chambre avant
même le dépôt de votre rapport sur le nouveau
ministère. M. le Président, je vais considérer comme
vérifié l'engagement 18. Je suis prêt à passer
à l'engagement 19 de septembre.
Si le ministre acquiesce à ma requête, compte tenu de la
présence de mon collègue le député de Lac
Saint-Jean, je quitterais pour aller rejoindre cette ministre qui vient d'avoir
de si chaleureuses félicitations.
M. Brassard regarderait le volet Relations Canada-Québec et je
reviendrais après, compléter octobre et novembre, pour ce qui est
du ministère des Relations internationales.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Saint-Jacques, donc 18 est vérifié. Est-ce que vous aviez des
questions sur l'engagement 19?
M. Boulerice: Non, l'engagement est...
Le Président (M, Filion): A ce moment-là, on
pourrait peut-être...
M. Boulerice: Je poserai plutôt des questions à Mme
la ministre des Affaires culturelles, quant
à la présence de services culturels...
Le Président (M. Filion): Donc l'engagement 19 est
vérifié et les engagements de septembre sont
vérifiés.
Nous reviendrons donc - cela vous va M. le ministre? - vu si je
comprends bien, que le député de Saint-Jacques va
s'absenter...
Nous allons entamer le volet Affaires intergouvernementales canadiennes
avec le député de Lac-Saint-Jean, après quoi nous
reviendrons avec les engagements d'octobre et novembre 1987, avec le
député de Saint-Jacques.
M. Rémillard: M. le Président, je comprends que
cela accommode le député de Saint-Jacques et je le comprends
très bien, cela me fait plaisir.
Est-ce que je pourrais vous demander, par contre... on a de petits
arrangements à faire ici... de ce côté, est-ce que je
pourrais demander qu'on suspende pour quelques minutes.
Une voix: Très bien.
Le Président (M. Filion): Alors, suspension de quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 4)
(Reprise 11 h 16)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des institutions reprend ses travaux.
Je demanderais à la secrétaire de bien vouloir annoncer
les remplacements.
La Secrétaire: M. Godin (Mercier) est remplacé par
M. Brassard (Lac-Saint-Jean).
Affaires intergouvernementales canadiennes Septembre
1987
Le Président (M. Filion): J'appelle l'engagement 1 de
septembre 1987 pour le ministère des Affaires intergouvernementales
canadiennes.
M. Brassard: M. le Président, si je comprends bien, il
s'agit de Me Tremblay qui était votre conseiller constitutionnel
à l'occasion de la commission parlementaire sur l'entente du lac Meech,
est-ce que c'est bien cela?
M. Rémillard: Oui. Il s'agit de M. le professeur
André Tremblay, constitutionnaliste de grand renom, qui a bien voulu
travailler avec nous sur le dossier constitutionnel et aussi sur
différents autres dossiers qui soulèvent des questions d'ordre
constitutionnel.
M. Brassard: Est-ce qu'il est encore sous contrat pour certains
autres mandats, actuellement? Par exemple, est-ce qu'il a des mandats devant la
Cour suprême?
M. Rémillard: M. Tremblay est toujours sous contrat avec
nous. Il est professeur à l'Université de Montréal et,
à la suite d'une entente avec l'université, M. Tremblay travaille
avec nous à temps partiel sur certains dossiers.
M. Brassard: D'une façon régulière?
M. Rémillard: À temps partiel, d'une façon
régulière.
M. Brassard: Est-ce que c'est le seul contractuel sous contrat
avec vous dans ce domaine, dans le secteur constitutionnel? Est-ce qu'il y en a
d'autres également?
M. Rémillard: Non, on n'a pas d'autres contractuels que M.
Tremblay, à ma connaissance.
M. Brassard: Merci, cela va.
Le Président (M. Filion): L'engagement 1 est
vérifié. J'appelle l'engagement 2.
M. Brassard: L'engagement 2. Je m'interroge un peu sur la
présence d'un fonctionnaire du ministère du Revenu au bureau du
Québec à Toronto. Simple curiosité, est-ce que je pourrais
savoir quel est le rôle, le mandat de M. Audet comme fonctionnaire du
ministère du Revenu au bureau du Québec à Toronto?
Qu'est-ce qu'il y fait?
M. Rémillard: À notre bureau de Toronto, il y a
douze employés du ministère du Revenu...
M. Brassard: Douze?
M. Rémillard:... pour voir à la perception et
à la vérification des comptes. Il y a plusieurs
Québécois, entreprises ou individus, qui peuvent faire des
affaires à Toronto ou demeurer à Toronto pour un certain temps.
En fait, il y a beaucoup de circulation, de personnes et de capitaux entre le
Québec et l'Ontario, ce qui nous amène, comme gouvernement,
à avoir douze fonctionnaires sur place qui travaillent à la
vérification des comptes et à la perception du revenu.
M. Brassard: Ils font de la perception auprès des
contribuables québécois ayant des activités en
Ontario.
M. Rémillard: Ce sont surtout des entreprises
québécoises qui font des affaires en Ontario et, bien sûr,
aussi, il y a la question des entreprises ontariennes qui font des affaires au
Québec. Il s'agit de vérifier les livres de ces compagnies et les
impôts. C'est un gros volume;
quelquefois même, il faut envoyer des occasionnels pour les aider
en période de pointe.
M. Brassard: Est-ce que M. Audet se trouve sous votre
responsabilité? L'imputation budgétaire se fait au
Secrétariat des affaires canadiennes?
M. Rémillard: Nous, nous payons l'application du
règlement 3, ce règlement concernant les frais afférents
à un poste à l'extérieur du Québec et le
ministère paie son salaire.
M. Brassard: Cela n'est pas de la rémunération.
M. Rémillard: Non.
M. Brassard: Ce sont des frais.
M. Rémillard: Ce sont des normes de logement.
M. Brassard: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va. Alors, j'appelle...
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon:... est-ce que... Compte tenu de ces échanges, je
pense qu'il est particulièrement normal qu'il y ait des gens du
Québec qui soient en Ontario pour vérifier les comptes et savoir
si les impôts sont payés. Est-ce que l'Ontario a aussi quelqu'un
ici? Peut-être que non puisque l'impôt provincial en Ontario est
perçu par le fédéral; peut-être pas non plus. Je
serais curieux de savoir quelle sorte d'arrangement l'Ontario a
vis-à-vis du Québec. Le phénomène doit se produire
aussi à l'inverse. Est-ce qu'ils ont quelqu'un ici?
M. Rémillard: Oui, M. le député de
Louis-Hébert. Il y a, de fait, du côté ontarien, le
même désir, la même obligation, à toutes fins utiles,
de faire ce que nous faisons, mais eux le font d'une façon
différente. Ils envoient des gens régulièrement pour faire
le travail. Les gens retournent ensuite à Toronto. Il y a un accord
entre les deux gouvernements. Nous avons un accord entre l'Ontario et le
Québec pour ces vérifications, l'échange de
renseignements, etc.
M. Doyon: L'Ontario n'a pas de fonctionnaires permanents du
Revenu ni à Québec, ni à Montréal, à votre
connaissance.
M. Rémillard: Je voudrais prendre avis de votre question;
je ne voudrais pas vous induire en erreur.
M. Doyon: Je serais curieux de savoir.
M. Rémillard: Je peux vous dire que ce n'est certainement
pas aussi important que le Québec à Toronto. Nous avons une
façon de procéder différente, mais je prends; avis de
votre question sur ce point précis.
M. Doyon: Merci.
Le Président (M. Filion): Donc, sous réserve de la
production d'une réponse écrite, c'est bien cela. J'appelle
maintenant l'engagement 4.
M. Brassard: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Le Centre des arts de la
Confédération, on y contribuerait pour 120 000 $, pour 1987-1988.
J'aimerais savoir où ce centre... Est-ce que le siège social de
ce centre est à Ottawa?
M. Rémillard: il s'agit d'un Centre des arts de la
Confédération qui est situé à Charlottetown,
à l'île-du-Prince-Édouard.
M. Brassard: AM
M. Rémillard: C'est une institution culturelle que nous
considérons comme pancanadienne, qui a été
érigée à la mémoire des Pères de la
Confédération. Vous le savez, M. le député de
Lac-Saint-Jean, c'est à Charlottetown qu'a eu lieu la première
conférence...
M. Brassard: Une conférence.
M. Rémillard:... qui a finalement donné lieu
à cette fédération canadienne. On se souvient que les
délégués du Bas-Canada et du Haut-Canada s'étaient
invités, à ce moment-là, presque d'eux-mêmes;
ensuite, du haut du jubé, ils ont passé sur le plancher pour
essayer de persuader leurs collègues des Maritimes de tenir une autre
conférence qui a eu lieu à Québec et qui a permis de
mettre on place les principaux fondements de ce que nous connaissons,
aujourd'hui, comme la Fédération canadienne.
Cela a été un moment historique, de grande importance, en
tout cas pour le gouvernement du Québec qui voit clans la
fédération un bienfait pour les Québécois. La
possibilité de commémorer cet événement, pour nous,
c'est une participation dans ce Centre des arts de la
Confédération de Charlottetown. C'est une participation qui est
basée sur les frais d'exploitation. Huit autres provinces y participent.
La contribution du gouvernement fédéral est
déterminée dans le cadre d'une entente avec la corporation du
centre. La contribution annuelle des provinces est calculée sur une base
de 0, 02 per capita.
M. Brassard: Après ce survol historique, le ministre
pourrait-il m'indiquer bien concrètement quelles sont les
activités de ce centre? Est-ce que la subvention est à
caractère général ou si c'est une subvention pour des
activités précises, pour une programmation précise?
M. Rémillard: il s'agit d'une programmation qui est
développée chaque année et qui se fait en étroite
collaboration avec les gouvernements participants. Nous, nous voulons que la
culture francophone puisse être représentée dans les
manifestations de ce centre des arts. Nous avons donc discuté, d'une
façon générale, avec les organisateurs de ce centre des
arts, pour l'organisation de différentes manifestations.
Le premier ministre l'a écrit à son homologue, le premier
ministre de l'île-du-Prince-Édouard, M. Ghiz. Je cite simplement
un passage de cette lettre où le premier ministre Bourassa disait ceci:
"Je suis convaincu que cette participation du Québec permettra au Centre
des arts de la Confédération à Charlottetown de bien
refléter, dans sa programmation, la réalité culturelle
francophone au Canada." Pour nous, c'est l'objectif que nous visons.
M. Brassard: Mais vous ne subventionnez pas, de façon
directe, des activités. C'est une subvention d'ordre
général qui assure, avec les autres, le fonctionnement
générai de l'institution.
M. Rémillard: Vous avez raison.
M. Brassard: Les 120 000 $, ne sont pas pour financer telle
activité précise. C'est une subvention d'ordre
général?
M. Rémillard: C'est une subvention d'ordre
général.
M. Brassard: Ce centre, il est administré de quelle
façon? Il y a un conseil d'administration qui est nommé de quelle
façon? Est-ce que vous avez un mot à dire comme... Est-ce que les
provinces ont un mot à dire dans la nomination des membres de l'instance
dirigeante?
M. Rémillard: il y a consultation, bien sûr. Lorsque
je me suis rendu à Charlottetown au printemps dernier, j'ai
rencontré M. Ghiz, j'ai rencontré différents
fonctionnaires et ministres et nous avons eu l'occasion de discuter de ce
centre des arts, de son mode d'administration, de sa gestion. Si vous me le
permettez, je prends avis de votre question et je vous communiquerai ces
renseignements.
M. Brassard: En délibéré, d'accord.
Merci.
Le Président (M. Filion): Donc, l'engagement... Oui, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: C'est simplement pour savoir si ce centre existe depuis
un certain temps, M. le ministre?
M. Rémillard: C'est un centre qui a été
créé au moment du centenaire de la fédération, en
1967.
M. Doyon: Est-ce que la subvention du Québec date de ce
moment et a été continuelle depuis 1967?
M. Rémillard: C'est une décision que nous avons
prise comme gouvernement en décembre 1987.
M. Brassard: C'est récent? M. Rémillard:
C'est récent.
M. Brassard: C'est la première participation du
gouvernement au fonctionnement de ce centre.
M. Rémillard: Voilà.
M. Brassard: Si je comprends bien, c'est une manifestation
concrète de vos convictions fédéralistes?
M. Rémillard: Eh oui, de nos convictions
fédéralistes et aussi de nos convictions de faire en sorte que la
culture francophone, française, puisse avoir des moyens d'expressions au
Canada. Nous croyons qu'il s'agit là d'un moyen intéressant pour
promouvoir fa culture française au Canada.
M. Brassard: Vérifié. M. le Président.
Le Président (M. Filion): Vérifié. J'appelle
donc... Est-ce qu'il y a une réserve également à cet
engagement?
M. Brassard: Oui, sur la gestion.
Le Président (M. Filion): Oui, sur la gestion, c'est bien
ça, d'accord. Je vous remercie. Donc, vérifié sous
réserve. J'appelle maintenant l'engagement 6.
M. Brassard: L'engagement 5.
Le Président (M. Filion): L'engagement 6. L'engagement 5
relève du premier ministre, du Conseil exécutif. (11 h 30)
M. Brassard: Ah, merci. Le Festival franco-ontarien, subvention
de 30 000 $. Est-ce que d'autres festivals de la francophonie hors
Québec bénéficient d'une subvention de ce genre? Est-ce le
seul?
M. Rémillard: C'est le seul festival franco-canadien, si
vous voulez, qui bénéficie d'une
subvention de notre part. Il s'agit d'un événement qui a
lieu dans la ville de Vanier, les 23 et 24 juin. À toutes fins utiles,
c'est le plus important festival francophone hors Québec. Cela fait
maintenant treize ans que ce festival existe. Il a connu une expansion
considérable. Plusieurs des spectacles qui y sont
présentés sont ensuite diffusés sur les ondes
radiophoni-ques et, en particulier, à la télévision.
TéléOntario et Radio-Québec diffusent ces spectacles.
C'est donc une manifestation de grande qualité et très populaire.
Cela permet, là encore, à la culture française de
s'exprimer au Canada.
M. Brassard: Est-ce une subvention à caractère
discrétionnaire ou est-ce que les fonds sont puisés à
même un programme déjà existant?
M. Rémillard: C'est un programme spécifique du
ministère qui a pour objectif l'aide aux francophones hors
Québec.
M. Brassard: Merci.
Le Président (M. Filion): L'engagement 6 est
vérifié. J'appelle l'engagement 7.
M. Brassard: Je constate que la subvention de 79 350 $
versée à l'Association canadienne-française de l'Ontario
l'est également à partir du même programme que la
subvention accordée au festival.
M. Rémillard: C'est cela, oui.
M. Brassard: Ce sont les programmes 3 et 4.
Je profite de cet engagement financier pour aborder assez rapidement
avec le ministre la question des francophones hors Québec. Il y a un
certain nombre de programmes qui visent à soutenir la francophonie hors
Québec. Ce sont cinq programmes en particulier, je pense. Ce sont des
programmes d'échanges d'élèves de niveau secondaire ou de
niveau collégial. Il y a des programmes d'échanges culturels
également. Il y a un certain nombre de programmes qui visent à
soutenir la francophonie afin que la francophonie hors Québec puisse
mieux se développer et survivre, à tout le moins.
La question que je me pose est un peu reliée à toute la
problématique démographique au Québec. On sait que le taux
de natalité est un des plus bas au monde. Il y a un certain nombre de
nouveaux arrivants qui nous viennent par l'immigration. Il est de plus en plus
question de politique familiale visant à soutenir davantage les familles
pour essayer d'augmenter ce taux de natalité extrêmement bas et
inquiétant pour une collectivité comme la nôtre qui vit
dans l'environnement qu'on connaît. Je pense que tout le monde est
conscient de cela au Québec.
Je me fais la réflexion suivante: il existe quand même un
peu partout au Canada des communautés francophones dont la plupart des
éléments, dans une très large mesure, sont originaires du
Québec. Quand on remonte dans les générations, on aboutit
toujours à un ancêtre qui est venu du Québec. Tout en
trouvant tout à fait normal et même souhaitable que l'on aide ou
que l'on soutienne ces communautés francophones
disséminées un peu partout au Canada, pour les aider à
mieux vivre leur francophonie, je me demande s'il n'est pas également
pertinent de songer à des programmes pour aider ou pour soutenir des
personnes de ces communautés francophones qui souhaiteraient faire un
retour au Québec, revenir s'établir au Québec.
Voilà en quelque sorte des personnes qui sont déjà
francophones, qui ont des racines au Québec, qui pourraient sans doute
s'intégrer parfaitement et facilement à la communauté
française du Québec.
Le ministère des Communautés culturelles et de
l'Immigration cherche beaucoup. D'ailleurs, il donne un pointage plus
élevé aux aspirants immigrants qui parlent français, qui
sont francophones. Mais je ne sais pas si, au secrétariat et pour vous,
également, s'est amorcée une réflexion en ce sens et si
vous jugez utile de concevoir des programmes pour soutenir et aider les
francophones hors Québec qui souhaiteraient - il y en a sûrement -
venir s'établir au Québec et faire une espèce de retour
aux sources. Est-ce qu'il y a une réflexion qui se fait au
secrétariat? Est-ce que cette avenue est explorée? Est-ce qu'elle
est prise en considération?
M. Rémillard: Les francophones hors Québec sont les
bienvenus. Ceux qui veulent venir s'établir au Québec sont, bien
sûr, les bienvenus comme tous les autres Canadiens. C'est
intéressant, d'une façon particulière, pour les
francophones qui veulent venir s'établir au Québec, parce que,
déjà, la langue leur permet de s'intégrer d'une
façon particulièrement efficace à la société
québécoise et de partager ce bien commun dont nous disposons,
ici, dans notre société. Nous voulons donc construire une
société avec des gens qui nous viennent de l'extérieur,
des provinces canadiennes ou de l'extérieur du Canada, parce que nous
avons besoin d'immigrants, comme l'a mentionné le député
de Lac-Saint-Jean.
Nous avons un taux de natalité qui est très bas, l'un des
plus bas au monde après l'Allemagne de l'Ouest, soit 1,4 %. Nous devons
mettre en place une véritable politique qui permettrait de combiner des
efforts au plan de l'immigration et une politique familiale. C'est ce sur quoi
le gouvernement travaille actuellement pour que nous puissions maintenir notre
poids démographique au sein de la fédération canadienne et
survivre comme société distincte ainsi que le reconnaît
justement l'entente du lac Meech.
Je peux vous dire que les programmes du ministère sont faits en
fonction de ce phénomène francophone hors Québec qui est
de plus en plus
actif et, je dirais, vigoureux. On assiste un peu partout à ce
désir des communautés francophones hors Québec d'exprimer
leur culture, leur identité française, de montrer qu'ils sont
fiers de cette culture française et de pouvoir réclamer les
droits qui leur reviennent. J'ai déjà mentionné, M. le
Président, que le Québec est particulièrement sensible
à ces luttes que livrent les francophones hors Québec pour leurs
droits.
L'entente du lac Meech nous permet d'établir une base qui va nous
servir à développer ces droits pour l'ensemble des
communautés francophones hors Québec. Lorsque nous avons
réussi à faire inclure le concept de dualité dans
l'entente du lac Meech, nous avons réussi à introduire un
principe fondamental dans la constitution du Canada. Cela faisait des
années et des années qu'on tentait d'introduire ce principe de
dualité dans la constitution canadienne. Il y a eu la commission
Laurendeau-Dunton, il y a eu aussi la commission Pepin-Robarts. Plusieurs
groupes d'étude se sont penchés sur cette question de
dualité, mais on avait de la difficulté à la
définir. On avait peur de l'introduire dans la constitution parce qu'on
ne savait pas exactement quelles pourraient être les conséquences.
Nous avons réussi à faire inscrire dans l'entente du lac Meech
cette reconnaissance de la dualité canadienne et je dois vous dire, M.
le Président, que cela aurait été beaucoup plus facile
pour le Québec de simplement faire reconnaître que le
Québec est une société distincte. Nous avons
insisté - le gouvernement du Québec - pour introduire cette
notion de dualité dans nos discussions et pour faire inscrire la
dualité dans la constitution canadienne. De plus, non seulement a-t-on
fait inscrire la dualité dans la constitution canadienne mais on a
introduit cette obligation de protéger cette dualité, de
protéger les minorités pour toutes les provinces et pour le
gouvernement fédéral. Les minorités francophones sont
protégées de par la constitution canadienne, par ce principe de
la dualité. Il s'agit là d'une base extrêmement
intéressante sur laquelle nous allons pouvoir construire dans l'avenir.
Lorsque nous allons amorcer la deuxième phase de négociations
constitutionnelles, dès que l'entente sera signée, que l'entente
constitutionnelle sera acceptée par l'ensemble des provinces - ce qui ne
devrait pas tarder - nous allons pouvoir ajouter d'autres droits que les
francophones doivent avoir.
M. Brassard: M. le Président, je vois que le ministre a
bien de la misère à oublier son vidéoclip
constitutionnel.
Une voix: Much Music.
M. Brassard: Je n'ai pas posé de questions sur l'entente
du lac Meech. Ma question était bien simple et bien concrète. il
a bien compris la problématique démographique au Québec,
je ne reviendrai pas là-dessus.
Actuellement, il y a des programmes pour aider la francophonie hors
Québec à vivre sur place. Il reste qu'on sait fort bien - ne nous
faisons pas d'illusions - que certaines de ces communautés ont une force
relative. Je pense à la communauté acadienne, à celle des
Franco-Ontariens dont on subventionne l'association. Certaines
communautés francophones, dis-je, ont une force relative et on peut
espérer que ces communautés francophones vont continuer de vivre
pendant encore un bon bout de temps.
On sait aussi que, dans d'autres provinces, les communautés
francophones sont tellement faibles, tellement minoritaires et tellement peu
nombreuses qu'on constate, de recensement en recensement, leur déclin.
On peut continuer à les soutenir, je ne veux pas dire par là
qu'il faut cesser de les soutenir et de les aider, mais il faut être
réaliste et se rendre compte que plusieurs communautés
francophones hors Québec sont en déclin, en diminution constante.
Je me dis que oui, il faut maintenir des programmes d'aide et de soutien
à cette francophonie, à ces communautés francophones hors
Québec, mais, comme on cherche, nous aussi, du Québec, à
augmenter notre poids démographique par l'immigration, on se rend compte
qu'il va falloir aussi agir sur le taux de natalité par le biais d'une
politique familiale articulée.
Il y a là un potentiel qui m'apparaît intéressant.
Il me semble qu'on pourrait imaginer, concevoir des programmes qui
soutiendraient des francophones hors Québec qui manifesteraient
l'intention de venir s'établir au Québec, de revenir
s'établir au Québec ou de venir retrouver leurs familles au
Québec. C'est connu, il y a beaucoup de francophones hors Québec
qui ont encore des liens familliaux avec des familles
québécoises. Il y a déjà des retours qui se font.
Il y a déjà des francophones hors Québec qui viennent
s'établir au Québec. Cela se fait; il y a un mouvement migratoire
qui existe déjà. Cela se fait. J'ai à l'esprit des
francophones établis au Manitoba et qui sont revenus pour
s'établir à Alma; ils sont venus rejoindre leurs parents dans mon
pays, le Lac-Saint-Jean. Ils sont revenus au Québec, cela se fait
déjà.
Mais comme on cherche à augmenter le poids démographique
du Québec par l'immigration et par une augmentation du taux de
natalité, il y a là un potentiel qu'il ne faudrait pas
négliger. Puisque cela se fait déjà, est-ce qu'il n'y a
pas lieu de créer des programmes pour mieux soutenir ce mouvement
migratoire qui, évidemment, nous serait favorable, à nous, au
Québec, parce que ce sont là des francophones qui ont des racines
au Québec? Donc, l'intégration est déjà faite, il
n'y a pas de problème de ce côté, lis ont des racines; ils
ont très souvent, encore, des parents au Québec. (11 h 45)
Prenons un exemple. Il y a dans ces communautés francophones, en
Saskatchewan, au Manitoba, des jeunes. Est-ce que ce ne serait
pas intéressant de leur offrir des bourses par exemple, leur
donner accès à notre régime de prêts et bourses pour
qu'ils viennent étudier dans les cégeps et dans les
universités du Québec? Forcément, cela les inciterait,
sans aucun doute aussi, à rester après coup, une fois leurs
études complétées. Cela ne me semble pas illégitime
de penser à des programmes de ce type. Ce ne sont même pas des
cousins pourrait-on dire. Ce sont des frères, des
Québécois au fond. Cela fait peut-être quelques
générations qu'ils sont établis, soit au Manitoba ou en
Saskatchewan ou en Alberta, mais, au fond, ce sont encore des
Québécois de souche. Donc, cela ne me semble pas
illégitime qu'on puisse concevoir des programmes de différentes
natures pour les soutenir et les aider, s'il y a une volonté de leur
part, évidemment. Il ne s'agit pas de les contraindre mais de les aider
à venir s'établir au Québec. Il me semble que cela
consoliderait, pourrait-on dire, le tissu francophone au Québec. Cela
nous assurerait d'éléments déjà parfaitement
intégrés à la communauté francophone
québécoise. Je ne pense pas que ce soit incompatible avec des
programmes de soutien ou d'aide à la vie francophone sur place, il n'y a
pas d'incompatibilité quant à moi.
Je ne voudrais pas vous entendre de nouveau sur l'entente du lac Meech
ou la dualité ou le compromis historique. Maintenant, cela s'appelle
comme cela. Ce n'est plus un accord historique c'est devenu un compromis
historique. Ce n'est pas sur ce sujet que je veux vous entendre. Je veux vous
entendre si vraiment vous songez ou vous considérez sérieusement
l'éventualité d'encourager et de soutenir les francophones hors
Québec par des programmes concrets pour des francophones qui
souhaiteraient venir ou revenir s'établir au Québec. Cela
enrichirait notre communauté. Je pense que cela serait d'autant plus
facile que ces personnes s'intégreraient avec une facilité
étonnante à la communauté québécoise.
M. Rémillard: M. le Président, le Québec est
une province canadienne en très grande majorité francophone et,
par conséquent, nous avons un rôle particulier à jouer pour
l'évolution du fait français au Canada. J'ai mentionné
tout à l'heure, et je le répète, que les francophones de
l'extérieur du Québec qui veulent venir s'établir au
Québec sont, bien sûr, les bienvenus. Mais nous considérons
que les francophones ont leur place partout au Canada. C'est certain que c'est
beaucoup plus difficile de vivre en français à Vancouver
qu'à Québec. Mais le défi que nous avons, et j'avoue que
c'est un défi de taille, c'est de faire en sorte que dans cet immense
pays, ce grand pays, les francophones puissent avoir leur place partout. Bien
sûr, qu'il y a des nuances. Il y a des nuances quant aux conditions de
vie qu'on peut avoir pour exprimer totalement sa culture française.
Comme je le mentionnais tout à l'heure, c'est certainement plus facile
à
Québec qu'à Vancouver de parler français. Mais,
tenant compte de ces nuances il est important de considérer que cest le
Canada, d'une façon générale qui est formé de deux
grandes communautés linguistiques, francophone et anglophone. Je ne veux
pas recommencer, comme le dit le député de -ac-Saint-Jean, la
discussion sur l'entente du lac Meech. C'est lui qui l'a dit, une entente
historique. Ce que je veux lui rappeler c'est que justement, par cette
entente...
M. Brassard: Faites-moi pas dire...
M. Rémillard: ...on consacre la possibilité pour
ces francophones de réclamer des droits de leur gouvernement. Parlons,
par exemple, du fameux article 23 de la Charte canadienne sur les droits des
minorités à l'éducation dans leur langue où il y a
tant d'ambiguïté concernant le nombre suffisant pour avoir des
écoles, pour avoir l'administration de leurs écoles. Nous disons
qu'en ayant maintenant le principe de la dualité, nous allons pouvoir
utiliser ce principe, cette règle d'interprétation dans la
constitution pour préciser le sens de l'article 23. C'est essentiel pour
le. survie et l'évolution des communautés francophones hors
Québec, que l'éducation dans la langue de la minorité.
J'annoncerai vendredi, M. le Président, à l'occasion de
l'ouverture du bureau à Québec de la Fédération des
francophones hors Québec, les grands jalons de la politique du
gouvernement du Québec envers les francophones hors Québec. Nous
avons revu notre politique, nous avons pris des décisions dans un esprit
de collaboration avec les autres gouvernements provinciaux, avec le
gouvernement fédéral pour aider les francophones hors
Québec.
Nous avons déjà des programmes de coopération pour
encourager les étudiants de tous les niveaux à venir ici, au
Québec. Nous avons des projets d'échanges de jeunes. Il y a des
jeunes du Québec qui vont dans d'autres provinces et des jeunes des
autres provinces qui viennent au Québec. Mais nous voulons
développer ces politiques pour intensifier notre action auprès
des francophones hors Québec toujours et, j'insiste, en collaboration
avec les provinces concernées. J'aurai donc l'occasion vendredi prochain
d'énoncer les grandes lignes de cette politique québécoise
pour les francophones hors Québec.
M. Brassard: M. le Président, au fond, j'en conclus que...
J'ai une réponse à ma question. Je la déduis des propos du
ministre. À ma question, c'est non. Le ministre ne cesse de me le
répéter. C'est leur vision deis choses, je ne peux que le
reconnaître. Le ministre me dit au fond qu'on veut continuer de soutenir
les communautés francophones hors Québec. On est convaincu que la
francophonie peut vivre et s'épanouir hors Québec. Ce qui est
contestable, ce que les faits mêmes contestent parce qu'il y a des
communau-
tés francophones au Canada qui vont disparaître à
brève échéance. C'est la triste réalité,
mais c'est la réalité! S'imaginer qu'on va pouvoir assurer leur
survivance, c'est se faire des illusions. Le ministre veut se faire des
illusions.
J'ai la réponse. Au fond, à ma question, il répond
non. Il me dit qu'il a l'intention de continuer de soutenir les
communautés francophones hors Québec sur place, mais que son
gouvernement n'a pas l'intention de mettre en place des mesures, des politiques
et des programmes qui encourageraient l'établissement au Québec
de francophones appartenant à ces communautés hors Québec.
Je le regrette parce que je pense que c'est une avenue qu'il faudrait explorer
sérieusement. Si on réussissait, ce faisant, par exemple,
à faire en sorte que 2500 - peut-être plus - francophones hors
Québec décident de venir s'établir au Québec, cela
enrichirait la communauté francophone québécoise, cela
consoliderait le tissu francophone québécois. Et ce ne sont pas
des personnes qui sont comptées comme immigrants. Cela n'affecte en rien
les quotas d'immigration, ce ne sont pas des immigrants, ce sont des citoyens
canadiens qui décident de revenir au Québec.
Je trouve regrettable que le ministre et son gouvernement ne trouvent
pas pertinent d'explorer cette avenue. Il va continuer évidemment de...
Des francophones hors Québec vont continuer de revenir s'établir
au Québec, c'est évident. Mais il me semble que le gouvernement
québécois devrait soutenir davantage, par des mesures
concrètes, ce mouvement migratoire.
Le Président (M. Marcil): À vous, M. le
ministre.
M. Rémillard: M. le Président, pour ma part, je
refuse d'adhérer à ce principe: hors du Québec, point de
salut. Je crois que les francophones canadiens sont les bienvenus au
Québec, c'est un très grand plaisir. Mais ils ont leur place dans
ce pays. Il y a des francophones qui vivent partout au Canada et nous devons
travailler avec eux, avec les gouvernements pour développer leurs
conditions de vie en français.
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, vendredi, au
moment où nous allons inaugurer les bureaux de la
Fédération des francophones hors Québec, ce sera un moment
important. Les francophones hors Québec auront leur bureau à
Québec. Cela pourra nous aider à développer nos relations,
nos communications. J'aurai l'occasion, à ce moment-là, de rendre
publiques les grandes lignes de notre politique envers les francophones hors
Québec.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Je vais
reconnaître Mme la députée de Groulx.
Mme Bleau: Loin de vous contredire, M. le ministre - je vais
peut-être jeter une douche d'eau froide sur les pensées de mon
confrère - j'ai, entre autres, deux frères de mon
grand-père, des Lemieux, qui sont très connus au Manitoba, qui
vivent au Manitoba et qui viennent ici à l'occasion... Les enfants, en
tout cas - parce que les papas sont décédés depuis
longtemps - même si vous leur offriiez une subvention pour
s'établir au Québec, sont heureux au Manitoba. Même s'il y
a beaucoup de parenté ici, ils ne souhaitent pas y revenir.
Je ne suis pas de votre avis... Votre pensée est valable dans le
contexte de vos idées politiques: enlever tous les francophones dans le
reste du Canada pour être vraiment à part du Canada, après
ça, et que les francophones se retrouvent ensemble. Au Parti
libérai, et moi en particulier, nous ne sommes pas de votre avis. Ceux
qui ont à se défendre dans les autres provinces pour garder leur
culture française le font très bien.
Mes parents, entre autres, parlent le français. Ils sont
allés à l'école en français, il y a même un
dentiste et un médecin parmi les enfants. Je pense qu'ils ont fait leur
chemin au Manitoba aussi bien qu'ils l'auraient fait au Québec. C'est ma
pensée profonde. Je suis de votre avis, M. le ministre. Si on peut aider
nos Canadiens français à continuer a garder leur langue et leur
culture dans les autres provinces, c'est notre devoir de le faire. Mais essayer
de tous les rapatrier, on ne réussirait pas, parce qu'ils sont
très bien où ils sont. C'est mon avis.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, Mme la
députée. Est-ce que l'engagement 7 est vérifié?
M. Brassard: Oui.
Octobre
Le Président (M. Marcil): Je vais appeler l'engagement 1
d'octobre.
M. Brassard: Cela va, vérifié. Novembre
Le Président (M. Marcil): Novembre, l'engagement 1?
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Cela va. L'engagement 2?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va. L'engagement 3?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va. L'engagement 5?
M. Brassard: Oui.
Janvier 1988
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Il reste
l'engagement du mois de janvier 1988, l'engagement 1.
M. Brassard: M. le Président. Le Président (M.
Marcil): Oui.
M. Brassard: Une simple question d'information sur M. Arsenault.
M. Arsenault va agir à titre de chef de poste du bureau du Québec
à Toronto pour trois ans. Je pense que c'est selon les règles,
j'imagine. Il n'y a pas de dérogation à cet engagement-là,
j'en suis persuadé. Mais ce M. Arsenault, est-ce que c'est un
fonctionnaire de carrière ou s'il vient d'un autre milieu? Quel est son
cheminement? Que faisait-il avant d'être embauché à ce
poste? (12 heures)
M. Rémillard: M. Arsenault était dans l'entreprise
privée. Il a aussi une très grande expérience dans le
secteur public, mais il a une grande expérience dans le secteur
privé, en matière de commerce avec d'autres provinces, en
particulier avec l'Ontario. Je me permets d'insister sur un aspect
particulièrement important et pertinent de son expérience, soit
sa grande expérience dans les affaires intergouvernementales
précisément. M. Arsenault, de 1971 à 1974, a
été le directeur de cabinet du ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes; de
1974 à 1975, il a été sous-ministre adjoint au
ministère du ministre délégué aux Affaires
intergouvernementales canadiennes. On sait à quel point c'est
intéressant quand quelqu'un, qui a été chef de cabinet par
exemple, décide ensuite de jouer un rôle dans la
représentation du Québec à l'étranger.
Il y a le cas de M. Clément Duhaime, par exemple, qui a
été chef de cabinet de M. Jac-ques-Yvan Morin et qui joue un
rôle pour le Québec auprès de l'Agence de
coopération culturelle et technique. Il vient justement d'avoir ce
nouveau poste. Il était à Paris. Il avait été
nommé par le gouvernement précédent. Il a pu manifester
justement l'expertise qu'il avait acquise dans plusieurs domaines au service du
gouvernement. Je pense que c'est là un élément très
important.
Il y a aussi d'anciens chefs de cabinet de l'ancien gouvernement qui
travaillent à mon ministère à différents niveaux.
Par exemple, des attachés de presse. On voit là un aspect qui est
très intéressant pour la compréhension de certains
problèmes lorsqu'on a à en discuter en fonction de la
présence du Québec, des relations qu'on doit avoir avec une autre
province aussi importante pour nous que l'Ontario ou de son rôle sur la
scène internationale. M. Arsenault a cette expérience, il a
été sous-ministre adjoint au ministère du ministre
délégué aux Affaires intergouvemementales; canadiennes. Il
a donc une expérience particulièrement pertinente, en plus de son
expérience dans le secteur privé, pour faire le travail qu'il
fait.
M. Brassard: Que faisait-il dans le secteur privé? Pour
quelle firme travaillait-il?
M. Rémillard: De 1981 à 1986, M. Arsenault a
été vice-président de Sedgwick inc., qui est une firme de
courtage internationale associée à la firme Lamarre, Caty, Houle
et Bernardin limitée. C'est une firme qui voit au développement
des analyses, aux gestions de portefeuilles commerciaux avec, bien sûr,
cette relation avec les autres provinces. M. Arsenault avait donc une
expérience très pertinente dans le secteur privé, eu
égard, justement, à ces transferts de capitaux et ce lien
commercial que nous avons avec d'autres provinces.
Lorsqu'on pense à un poste aussi stratégique que celui de
Toronto, il faut de ces gens qui ont cette expérience. Si on regarde le
curriculum vitae de M. Arsenault, on voit l'expérience pratique au plan
administratif - il a été sous-ministre du ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes -
et il a aussi une expérience pratique dans l'entreprise privée.
De plus, il accepte de servir le Québec dans un poste aussi important
que celui de Toronto. Je crois que l'on doit l'en remercier. Cela va
certainement nous aider à développer et à intensifier nos
relations avec l'Ontario.
M. Brassard: Est-ce qu'on pourrait avoir le CV de M.
Arsenault?
Le Président (M. Marcil): Le CV, vous voulez dire le
curriculum vitae?
M. Brassard: Oui, le curriculum vitae.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 1 est-il
vérifié?
M. Brassard: Avec le curriculum vitae qui va nous parvenir
prochainement.
Le Président (M. Marcil): Sous réserve de recevoir
le curriculum demandé. Cela va.
Donc, les engagements financiers des mois d'août 1987 à
janvier 1988, pour le ministre délégué aux Affaires
intergouvernementales canadiennes, sont vérifiés.
Nous revenons maintenant aux engagements du ministre des Relations
internationales, les engagements 9 à 11 pour le mois d'octobre 1987.
J'appelle donc l'engagement 9.
Relations internationales (suite) Octobre 1987
M. Boulerice: A l'engagement 9, on parle du renouvellement de
contrat de services de M. Jean Marchand, pour agir à titre de conseiller
spécial au ministère. Est-ce que le ministre, sans m'indiquer la
date, le lieu, l'heure de sa naissance, pourrait me donner un bref curriculum
vitae de M. Marchand et un aperçu de son mandat précis de
conseiller spécial. Sur quoi et pourquoi?
M. Rémillard: M. Marchand est conseiller du gouvernement,
en particulier en ce qui regarde nos relations avec la Chine. J'ai eu
l'occasion, lors de mon voyage en Chine, de travailler avec M. Marchand et j'ai
énormément apprécié sa connaissance de la Chine et
aussi sa connaissance du mandarin qu'il parle, au dire même des Chinois,
aussi bien que les Chinois eux-mêmes. Il a beaucoup travaillé au
plan des relations entre le ministère des Relations internationales et
la ville de Montréal pour la préparation de différentes
missions en fonction de ce jumelage entre Montréal et Shangaï. Il
travaille sur des contrats importants que nous visons tant dans le domaine du
transport que dans celui de l'hydroélectricité - notamment, la
construction de barrages majeurs - ou de plusieurs autres aspects de
coopération que nous avons avec la Chine. Plusieurs de nos firmes sont
en négociation ou ont même conclu des ententes avec le
gouvernement chinois. M. Marchand travaille à ce niveau. En vertu de sa
connaissance de la Chine, de sa connaissance de la langue, il peut grandement
aider à faciliter les contacts de nos entreprises, les contacts de nos
gens d'affaires pour intensifier nos relations avec la Chine.
M. Boulerice: Engagement 9 vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
donc l'engagement 10.
M. Rémillard: Excusez-moi, M. le Président. En
conclusion, je voudrais dire que M. Marchand a été engagé
dans un premier temps par M. Bernard Landry, qui était alors ministre
des Relations internationales et du Commerce extérieur, en 1985, lorsque
cette relation privilégiée a pris naissance entre Shangaï et
Montréal.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
Engagement 9 vérifié. J'appelle l'engagement 10.
M. Boulerice: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 11.
M. Boulerice: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 8 du mois de novembre 1987.
Novembre
M. Boulerice: L'engagement 8 de l'année financière
1987-1988, du 1er avril au 30 juin 1987, à l'élément 1,
Agence de coopération culturelle et technique, Direction des Affaires de
la francophonie, je vois 631 317 $. Il y a déjà eu 1 139 000 $ en
1985-1986. Comment pouvez-vous m'expliquer l'écart de près de 500
000 $ à la baisse?
M. Rémillard: M. le Président, je ne voudrais pas
contredire le député de Saint-Jacques, il y a peut-être eu
des erreurs de chiffres, mais je peux lui donner les chiffres exacts que j'ai
ici: En 1985-1986...
M. Boulerice: J'ai dit en 1986-1987.
M. Rémillard: Excusez-moi, mais je vais vous donner les
chiffres pour les trois années, si vous voulez, simplement pour qu'on
s'entende et qu'on ait les mêmes chiffres pour discuter. En 1985-1986,
561 498 $; en 1986-1987, 612 968 $; en 1987-1988, 631 317 $. Il y a 57 000 $
qui doivent venir prochainement, ce qui voudrait dire un total de 688 317 $ que
nous donnons pour 1987-1988.
M. Boulerice: C'est le total des deux ici, d'accord.
Agence Québec-Wallonie-Bruxelles pour la Jeunesse, je vois 240
000 $. C'était 290 000 $ auparavant, si ma mémoire est bonne.
C'est vrai que vous avez été le ministère qui a subi les
plus fortes coupures. Mes questions ne sont pas étonnantes et les
chiffres sont forcément indicateurs de ce que vous avez subi.
M. Rémillard: Nous avons subi des compressions
budgétaires comme tous les autres ministères.
M. Boulerice: Plus chez vous...
M. Rémillard: L'an dernier, nous avons eu une augmentation
budgétaire plus importante que celle des autres ministères.
M. Boulerice: Avec le sommet...
M. Rémillard: Nous avons gardé ce même niveau
de budget. J'aurai l'occasion de vous en parler, probablement lorsque nous
discuterons des crédits du ministère. Le ministère s'est
surtout appliqué à rationaliser ses dépenses. Si vous me
permettez, je n'expliciterai pas plus, quitte à y revenir, puisque je
suis certain que vous me poserez des questions que je considérerai
certainement comme très pertinentes au moment de
la défense des crédits.
M. Boulerice: Sans aucun doute, M. le ministre. L'Association
internationale des maires francophones, cela est nouveau, je m'en
réjouis.
M. Rémillard: Oui. C'est une association qui a pour but
d'établir des liens entre les maires des villes francophones ou
partiellement francophones. On sait à quel point le maire de
Québec, M. Jean Pelletier, joue un rôle important comme
vice-président de cette association. C'est une association qui est
très intéressante pour la promotion du fait français
partout au monde, puisqu'il y a des maires qui viennent des cinq continents et
qui peuvent se regrouper au sein de cette association.
M. Boulerice: L'élément 4, l'Association
québécoise des organismes de coopération internationale,
en 1985-1986, c'était 450 000 $, en 1986-1987, 182 000 $ sur 330 000 $.
Vous avez effectivement raison, il y aura de grandes questions à vous
poser a l'étude des crédits, surtout que la coopération
Internationale, comme dit votre collègue, ce n'est peut-être pas
nécessairement de la "business", cela n'a pas la dimension Provigo. On y
reviendra.
Je remarque, aux points 9 et 10, que le ministre a bien
écouté les remarques de l'Opposition. Il n'a pas mis fin,
unilatéralement, à une entente qui nous lie avec le gouvernement
français et, je vois des subventions pour le collège
MarieJe-France et le collège Stanislas. Mais, c'est surtout le point
12 qui me préoccupe, la Conférence des ministres de la
francophonie et des sports des pays d'expression francophone, 28 100 $. Est-ce
que le ministre a des nouvelles fraîches à nous donner quant
à la participation distincte du Québec, sous ses propres
couleurs, aux jeux de la francophonie?
M. Rémillard: J'ai déjà mentionné, M.
le député de Saint-Jacques, à quel point il est
intéressant qu'il y ait ces jeux de la francophonie, des jeux
limités, bien sûr, de par leur ampleur et le nombre de
disciplines, mais très importants pour établir ce lien entre les
jeunes, ce lien d'appartenance à une francophonie internationale.
Nous sommes à discuter avec le gouvernement fédéral
les différentes implications de notre participation à ces jeux.
J'espère que, dans un avenir prochain, on pourra annoncer le genre de
participation que nous aurons à ces jeux qui auront lieu au Maroc, comme
vous le savez.
M. Boulerice: Vous revendiquez donc une présence distincte
québécoise sous nos propres couleurs.
M. Rémillard: Nous revendiquons que le Québec,
comme toujours, dans tous les dossiers, comme vous le savez, ait sa place au
plan international. Dans le cas de la CONFEJES, c'est un cas qui est
différent de celui de l'Agence de coopération culturelle et
technique où le Québec siège comme gouvernement. C'est
donc un cas où nous devons discuter avec le gouvernement
fédéral pour avoir une participation qui pourrait satisfaire nos
objectifs de participation.
Une voix: ...participation distincte...
M. Rémillard: Vous savez, M. le Président, je pense
que le député de Saint-Jacques sait très bien que, dans
ces dossiers, ce qui est important, c'est de faire en sorte que nos jeunes
puissent se sentir le plus impliqués possible, fassent valoir aussi
leurs talents, puissent sentir ce lien avec les autres jeunes du monde entier
qui utilisent la langue française comme moyen de communication
internationale. Ces moyens, nous sommes à les discuter avec le
gouvernement fédéral et nous allons voir les résultats de
nos discussions. (12 h 15)
M. Boulerice: C'est un ton non revendicateur que vous employez au
sujet des Jeux de la francophonie. Nous reviendrons sur le sujet parce que
votre collègue, M. Picotte a rappelé que le Québec avait
exigé de pouvoir déléguer à ces Jeux de la
francophonie sa propre équipe concourant sous ses propres couleurs.
J'espère que vous ne désavouez pas votre collègue, le
ministre du Loisir, responsable des sports, que vous ne le laissez pas tomber
et que vous l'appuyez au nom de la solidarité ministérielle,
même si vous pouvez penser autre chose en ce qui a trait à vos
relations avec le fédéral. Je pense que vous ne pouvez pas, au
nom de cette solidarité ministérielle, désavouer votre
collègue. Alors, vous négociez, vous revendiquez plutôt,
dis-je. Il y a une différence, on le dit très souvent, entre
négocier et revendiquer. On peut négocier des revendications
à la baisse aussi. Vous vous inscrivez donc dans la ligne du ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Rémillard: Ce sera difficile de négocier
à la baisse parce que c'est la première fois que ces jeux auront
lieu. Ce sera une première.
M. Boulerice: D'où justement l'amabilité que j'ai
de vous mettre en garde. Si on devait ne pas gagner tout de suite, ce sera une
baisse pour la prochaine fois. Je ne pense pas que ces jeux soient uniquement
créés pour ne s'exercer qu'une seule et unique fois. Ils seront
permanents, ces Jeux de la francophonie. Si on n'établit pas nos balises
très distinctement, vous hypothéquerez l'avenir. Il faut demander
tout de suite ce qu'on veut très clairement. Puisqu'on parlait de la
diaspora tantôt, du peuple frère, je vais vous rappeler les
paroles de la Sagouine qui disait: Je savions ce que je voulions et je voulions
tout. J'ose espérer que le ministre s'inscrit dans la même
lignée. Et, 'Voulions", tout pour nous, c'est d'avoir le pouvoir de
déléguer à ces Jeux de la
francophonie notre propre équipe concourant sous nos propres
couleurs, sous le fleur de lys, non pas sous l'unifolié ou l'ancien "red
ensign" que vous avez peut-être, sans doute un jour,
apprécié dans votre jeunesse mais...
M. Rémillard: M. le Président, le
député de Saint-Jacques a pu se rendre compte de la place
exceptionnelle du Québec lors des deux premiers Sommets de la
francophonie et à Paris et, ici, à Québec.
M. Boulerice: Négocié par l'ancien premier ministre
du Québec, l'honorable Pierre-Marc Johnson, oui.
M. Rémillard: Le député de Saint-Jacques
nous dit que ce fut négocie par l'ancien chef du Parti
québécois, qui, hélas... On connaît les
circonstances, je ne reviendrai pas sur cela. Je veux dire simplement que, de
fait, M. Johnson a négocié avec le gouvernement
fédéral l'entente globale qui a servi de pierre d'assise à
cette entente fédérale-provinciale pour le premier Sommet de la
francophonie. Cependant, on avait oublié, dans cette première
discussion, faite à la hâte au cours de la dernière
campagne électorale, de prévoir la partie publique. On
s'était entendu sur les parties à huis clos en disant: le
Québec va parler en ce qui regarde la coopération. Ensuite, ce
sera le gouvernement fédéral en ce qui regarde l'économie
et la politique internationale. Cela allait très bien, M. le
Président, parce qu'il s'agissait de la partie à huis clos. Ce
n'est pas public, ce sont les chefs d'État, de gouvernements qui
discutent entre eux.
Mais notre problème... Lorsque nous sommes arrivés au
gouvernement, et j'en sais d'autant plus que cela a été mon
premier dossier quand j'ai été assermenté comme ministre.
Quelques heures après, je devais être à Paris et j'avais un
problème. Nous étions en pleine préparation du premier
Sommet de la francophonie et on n'avait absolument rien négocié
quant à l'ouverture et quant à la clôture - les seules deux
parties publiques - de ce premier sommet. Il était donc
extrêmement important que le premier ministre du Québec puisse
s'exprimer tant à l'ouverture qu'à la clôture et de voir
à ce que le Québec ait sa place dans ces manifestations publiques
du premier et du deuxième sommets.
Au premier Sommet de la francophonie, on sait que M. Bourassa a
été rapporteur et qu'il a joué un rôle majeur. On
sait aussi que, lors du deuxième sommet de la francophonie, qui a eu
lieu ici, dans cet édifice, au salon du Conseil législatif, le
premier ministre du Québec a agi comme chef d'un des deux gouvernements
hôtes. Il a présidé des séances, il a
été à l'avant-scène de ce sommet et c'est là
un exemple de notre volonté de faire en sorte que le Québec ait
sa place au sein de nos relations internationales, en particulier en ce qui
regarde la francophonie.
Nous voulons le faire par des ententes avec le gouvernement
fédéral mais nous sommes très fermes dans cet objectif que
nous avons. Le Québec, comme province canadienne, doit avoir sa place au
niveau international, dans ces organisations internationales, dans
l'organisation des sommets tout comme dans celle de l'agence de
coopération, l'agence culturelle de la francophonie à laquelle le
Québec a adhéré en 1971, sous le gouvernement de M.
Bourassa. Ce sont, pour nous, des éléments extrêmement
importants de notre politique de la francophonie internationale.
Le prochain sommet, le troisième sommet, aura lieu à
Dakar, au Sénégal, probablement en mars 1989. Là encore,
M. le Président, je veux rassurer le député de
Saint-Jacques. Nous sommes très impliqués dans l'organisation de
ce sommet. Notre délégué général à
Paris, M. Jean-Louis Roy, qui travaille en étroite relation avec
l'ambassadeur du Canada, M. Bouchard, préside le comité de suivi.
Ils sont très actifs dans la préparation de ce troisième
sommet.
Je veux dire au député de Saint-Jacques que jamais, le
Québec, dans toute son histoire, n'a joué un rôle aussi
actif, jamais le premier ministre du Québec, dans toute l'histoire du
Québec, n'a joué un rôle aussi actif, un rôle de
premier plan sur la scène internationale que depuis ces deux
dernières années que nous formons le gouvernement du
Québec.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, j'aimerais vous
mentionner qu'il ne reste que deux minutes.
M. Rémillard: Oui, mais...
Le Président (M. Marcil): L'engagement 8 de
novembre...
M. Boulerice: Là, on s'est éloignés.
Justement si je prends sa dialectique, à ce moment-là, il va
réclamer une place distincte pour nos propres couleurs pour notre
équipe aux Jeux de la francophonie. Si on ne veut pas... Il a
parlé de l'importance des estrades mais notre rang dans la parade est
aussi important; il doit être en fonction de nos couleurs et non pas de
celles des autres. J'ose espérer que le ministre ne dédira pas la
longue diatribe qu'il vient de faire sur le sommet de la francophonie et sur
l'importance que le premier ministre y a eue. J'aimerais que le chef de la
délégation québécoise à ces jeux puisse
avoir un rôle aussi éclatant, aussi évident, que son
très honorable premier ministre, mais qu'il n'ait pas la figure
cachée par le drapeau canadien qui va flotter au vent.
Ceci dit, j'irai aux engagements 31, 32 et 33, M. le Président.
Le ministre pourrait-il m'indiquer ce qu'est cette histoire-là?
Université Laval, service des finances, Direction des affaires
françaises. Subvention... Les engagements 31, 33 34 et 35 où
c'est marqué "université".
Le Président (M. Marcil): D'accord. Vous êtes donc
rendus à l'engagement 9. L'engagement 8 est vérifié?
M. Boulerice: Non, non, c'est l'engagement 8.
Le Président (M. Marcil): Non, non, c'est l'engagement
9.
M. Boulerice: C'est l'engagement 9?
Le Président (M. Marcil): Oui. Donc, l'engagement 8 est
vérifié?
M. Boulerice: Oui, vérifié.
Le Président (M. Marcil): Cela va. J'appelle l'engagement
9.
M. Boulerice: Quel est l'objet des engagements 31, 32, 33, 34 et
35?
M. Rémillard: il s'agit, M. te Président, de trois
programmes impliquant des universités: l'Université Laval,
l'Université McGill, l'Université de Montréal...
Une voix:... l'Université de Sherbrooke.
M. Rémillard:... et il y a aussi l'Université de
Sherbrooke, donc quatre universités. Ce sont des activités de
coopération à frais partagés qui sont
décidées à la suite de la tenue de jurys.
Pour l'Université de Sherbrooke, il y a ici une activité
de coopération de 41 140 $, si c'est ce point qui intéresse
particulièrement le député de Saint-Jacques. Pour
l'année 1987, je voudrais souligner que 47 projets étaient en
cours. On met différents moyens à la disposition des
équipes formées d'universitaires. Ces moyens comprennent des
missions, des stages pour étudiants, des stages pour des professeurs en
congé sabbatique et aussi des petites subventions de fonctionnement.
Le Président (M. Marcil): Messieurs, je dois vous signaler
que le temps est écoulé.
M. Boulerice: il nous reste une seconde pour vérifier
l'engagement 4, à l'autre page: Engagements budgétaires de 25 000
$ ou plus à transmettre au Conseil du trésor. M. Marcel Tremblay,
Sommet de Québec, honoraires, frais de voyage, 75 861 $.
Est-ce que le ministre pourrait nous remettre le devis des travaux que
devait effectuer M. Tremblay ainsi que son curriculum vitae?
M. Rémillard: M. le Président, si ma mémoire
est bonne, on m'avait interrogé l'an dernier, au mois de novembre, je
crois, parce qu'il y avait beaucoup d'engagements financiers concernant M.
Tremblay. En fait, ce sont tous ces gens qui nous ont aidés pour la
préparation et la tenue du Sommet de Québec. On m'a même
demandé le CV de M. Tremblay, si ma mémoire est bonne - je vais
vérifier. C'est cela?
Une voix: C'est cela.
M. Rémillard: On m'avait demandé te CV de M.
Tremblay. On m'avait longuement interrogé sur M. Tremblay qui nous a
rendu de grands services d'ailleurs. On me dit que cela a été
déposé, M. le député de Saint-Jacques.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela va?
M. Boulerice: À ce moment-là, pourquoi revient-il
là?
M. Rémillard: Parce que c'était... Du 1er au 5
novembre. Il y a, paraît-il, une zone où il fallait
répéter certains engagements, certains CT qui ont
déjà été approuvés auparavant.
M. Boulerice: En tout cas, on va vérifier si on l'a.
Le Président (M. Marcil): On va vérifier et on
pourra toujours...
M. Rémillard: On me dit que cela avait, tout d'abord,
été accepté individuellement. Et, comme cela a
été remis dans un ensemble, on a voulu le revoir dans l'ensemble.
C'est l'explication qu'on peut me donner au Conseil du trésor.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Donc, compte tenu du
fait que le temps...
M. Boulerice: Vérifié.
Janvier 1988
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Donc, les
engagements 8 à 10 de novembre 1987 sont vérifiés et
l'engagement 10 de janvier 1988 est vérifié. Nous allons
vérifier si nous avons bien reçu le curriculum vitae de M.
Tremblay. À ce moment-là, on pourra vous donner
l'information.
Nous allons reprendre nos travaux à 15 h 30, cet
après-midi, pour vérifier les engagements financiers des Affaires
autochtones.
La vérification des engagements financiers du ministère
des Relations internationales et du ministre délégué aux
Affaires intergouvernementales canadiennes, pour la période d'août
1987 à janvier 1988, est terminée, sous réserve de
l'obtention des réponses aux questions prises en note.
Je suspends les travaux jusqu'à 15 h 30.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 50)
Affaires autochtones
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît! La séance de la commission des institutions s'ouvre en
même temps que le soleil pénètre dans cette salle.
J'espère que toute la lumière se fera sur les engagements
financiers du ministre délégué aux Mines et aux Affaires
autochtones, à qui je souhaite la plus cordiale bienvenue.
Je rappelle, bien sûr, notre mandat qui est de procéder
à la vérification des engagements financiers concernant les
Affaires autochtones pour les mois de septembre, novembre, décembre 1987
et janvier 1988. Je demanderais à notre secrétaire, Me Lucie
Giguère, d'annoncer les remplacements.
La Secrétaire: Oui. M. Godin (Mercier) est remplacé
par M. Claveau (Ungava).
Le Président (M. Filion): Une période d'une heure a
été allouée pour la vérification des engagements
financiers, selon l'entente intervenue entre les partis. Vous connaissez les
règles du jeu des engagements financiers, je pense. Il n'est pas utile
de les rappeler. Sans plus tarder, à moins qu'il n'y ait des
commentaires d'un côté ou de l'autre de cette table, j'appellerais
les engagements financiers pour le mois de septembre. Il est bien entendu qu'il
n'y en a aucun pour le mois d'août. J'appelle donc l'engagement 3 pour le
mois de septembre 1987.
M. Claveau: Est-ce qu'on peut avoir la lecture de l'engagement
financier, s'il vous plaît?
Réponses déposées
Le Président (M. Filion): Oui. Certainement. Je peux m'y
livrer. Juste avant, cependant, je crois qu'il y a eu des demandes de
renseignements pour les engagements antérieurs qui ont été
produits, je procède donc au dépôt... Est-ce qu'il y a des
demandes sur des engagements financiers déjà
vérifiés?
M. Claveau: Non, on va laisser tomber ce point-là.
Engagements de septembre
Le Président (M. Filion): Non. D'accord, engagement
3...
M. Claveau: On va se contenter de ce qu'on a.
Le Président (M. Filion): ...de septembre 1987. "Contrat
pour l'achat d'équipements de communications pour la production de
documents audiovisuels". Le Service des achats du gouvernement du Québec
a été impliqué dans ce contrat. C'est un contrat de 25
043,84 $ qui a été accordé au plus bas soumissionnaire
conforme, soit Cité électronique vidéo inc.
M. Claveau: Avant de poser ma première question, je
voudrais souhaiter la bienvenue au ministre et à ses hauts
fonctionnaires du SAA. Je voudrais les remercier de se prêter à
cet exercice qui va sûrement être des plus bénéfiques
pour la démocratie au Québec. Il est toujours intéressant
de savoir où vont les fonds publics.
Vous me permettrez donc de commencer avec une première question
là-dessus. Elle fait d'ailleurs suite, d'une certaine façon, aux
discussions qu'on a commencées, ce matin, avec M. le ministre,
concernant les dossiers miniers. Ce qui me frappe à la lecture de cet
engagement financier, c'est le fait qu'on ait éliminé trois
soumissionnaires qui étaient plus bas que celui qui a été
choisi. Dans deux cas à tout le moins, la seule raison qu'on nous donne
est une référence tout à fait technique; la caméra
qui était offerte avait une définition horizontale de 600 lignes
alors qu'on en demandait 750.
Je me demande si c'est la seule raison, si c'est suffisant pour
justifier que l'on passe de 17 599 $ à 25 043 $ pour acquérir ces
équipements.
M. Savoie: Oui. Effectivement. Je pense que vous avez bien raison
de mettre en doute l'approche qui a été faite pour l'achat de
cette caméra. On est passé de 17 000 $ à 25 000 $, mais le
tout a été fait, si je me rappelle bien, au mois d'avril 1985. En
conséquence, cela ne relevait pas de notre administration mais bien de
la vôtre. Alors, il est assez difficile pour moi de répondre.
C'est une dépense qui avait été oubliée mais qu'on
réinsère aujourd'hui. Elle n'avait jamais été
approuvés à la suite d'erreurs commises par d'autres.
M. Claveau: La dépense est effectivement imputée
aux engagements financiers, en fait, aux dépenses du gouvernement du
Québec de 1985-1986. En partant, cela me semble un peu bizarre mais
est-ce que l'achat a véritablement été fait en 1985?
Des voix: Oui.
M. Savoie: Oui, tout a été fait en 1985. Ce qui
s'est produit, c'est qu'on a découvert au printemps que cette
dépense n'avait jamais été autorisée,
reportée, plutôt. On la présente aujourd'hui pour la faire
approuver.
Le Président (M. Filion): Je voudrais juste apporter mon
point de vue. Vous savez que certains engagements ont été
oubliés.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Filion): Bon. Il ne faudrait
pas... Ce n'est peut-être pas tout à fait la même
chose que non autorisés.
M. Savoie: ...Non, cela avait été
oublié...
Le Président (M. Filion): ...il y a eu un paquet
d'engagements financiers, dans l'ensemble du gouvernement, on en a eu à
cette commission-ci, qui auraient dû être étudiés par
des commissions parlementaires antérieures parce qu'ils relevaient de
budgets antérieurs et qui ne l'ont pas été. Vous vous
souviendrez que cette partie du dossier avait été
dévoilée notamment à l'occasion de l'étude
d'engagements financiers du Solliciteur général.
Je dois donc comprendre que l'engagement 3 fait partie d'un lot
d'engagements dont un concerne ici les affaires autochtones. Pour le
Solliciteur général, je pense qu'on en avait 50 ou même
plus. On en avait davantage; on en avait 200 ou 300.
M. Savoie: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Ils n'avaient pas
été soumis à l'attention des parlementaires à cause
d'une erreur administrative, disons, entre guillemets. Cela ne veut pas dire
que les contrats n'ont pas été signés en bonne et due
forme ni selon une procédure. Cela veut simplement dire qu'ils n'ont pas
été soumis à l'attention des parlementaires.
Je ferme la parenthèse. Peut-être êtes-vous en train
de me dire, M. le ministre, que cet engagement fait partie de ce lot-là.
Est-ce exact?
M. Savoie: Effectivement, cela fait partie des dépenses
qui...
Le Président (M. Filion): Voilà!
M. Savoie: Je crois que l'ensemble des dépenses doivent
être vérifiées par cette commission. Une fois qu'elles sont
vérifiées par cette commission, les dépenses deviennent
finales et toutes les autorisations requises pour les effectuer sont
complétées. Ceci constitue en quelque sorte l'étape finale
de l'approbation d'une dépense.
Le Président (M. Filion): C'est pour cela qu'on dit
engagement vérifié. C'est une vérification
d'engagement.
M. Savoie: Oui, c'est une vérification. C'est la
vérification ultime, si l'on veut.
Le Président (M. Filion): C'est cela. Je m'excuse de vous
avoir interrompu, mais dans votre dernière phrase, M. le ministre, vous
disiez: dépenses non autorisées.
M. Savoie: En tout cas, c'est non vérifié.
Le Président (M. Filion): D'accord. Non
vérifié.
Je donne donc de nouveau la parole à M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Merci, M. le Président. Je vous remercie
d'ailleurs de la précision que vous venez de nous donner. Cela ne change
rien à mon propos finalement, bien que je comprenne que le ministre
puisse toujours dire: Je n'ai pas à répondre à cela.
J'aimerais savoir si, techniquement parlant, par rapport aux besoins du
ministère, il est important d'avoir une définition d'image aussi
claire et nette dans les équipements que vous utilisez pour le genre de
production que vous faites.
Mme Bleau: Excusez-moi, M. le Président. C'est une
question de... je ne sais pas si je peux dire privilège.
Le Président (M. Filion): Vous pouvez le dire. On le
saura...
Mme Bleau: Oui? Dans le Journal des débats, il ne
faudrait pas qu'on lise que M. le ministre n'a pas voulu donner d'explications.
Au contraire, il les a bien données. Le député d'Ungava
dit: Même si M. le ministre ne veut pas nous donner... Bien non, il les a
données, les explications. Je n'aimerais pas que cela soit dans le
Journal des débats parce qu'il a bien voulu les donner, quand
même.
M. Claveau: ...C'est dans le Journal des débats,
Mme la députée.
Le Président (M. Filion): Ce n'est pas une question de
privilège mais, quand même, vous l'avez mentionné, Mme la
députée, et c'est très bien. Effectivement, le ministre
n'a pas dit qu'il ne voulait pas répondre à cela, il a simplement
dit que cela relevait de budgets antérieurs. Sauf que le ministre
délégué aux Affaires autochtones - je m'excuse
d'intervenir si souvent; habituellement, je suis... - a la
responsabilité de l'administration antérieure. Il n'est pas ici
uniquement pour répondre de sa propre administration mais, en tant que
représentant de l'exécutif, il poursud: en quelque sorte la
personnalité de tous ses prédécesseurs. C'est pourquoi,
d'ailleurs, on étudie un engagement financier, même s'il aurait
dû être étudié en 1985.
Ces remarque» ayant été faites, je redonne la parole
à M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Je reviens à ma question. Est-ce que,
techniquement parlant, le genre de production que fait le ministère
oblige une netteté d'image teille que l'on ne puisse se satisfaire de
600 lignes horizontales sur la caméra?
M. Savoie: C'est ce qui ressort de la documentation que j'ai en
main. Dans une lettre signée par M. Moisan, adressée à M.
Gourdeau, on fait part de la demande de M. Beaupré. Il démontre
qu'il peut faire un excellent travail de production de matériel
audiovisuel destiné aux autochtones à un coût très
raisonnable pour les ministères et les organismes d'une part, parce
qu'il peut aller chercher des commanditaires et, d'autre part, parce que la
demande pour ce genre d'équipement est croissante. (16 heures)
Le ministère des Communications, tout en lui assurant toutes les
facilités pour travailler dans ses ateliers, ne peut fournir
d'équipements permettant à M. Beaupré de prendre les
engagements qu'il pourrait accepter. À ce moment-là, M.
Beaupré devait s'équiper de caméras ou d'outillage qui
sont, je crois, à Montréal et qu'il utilise à partir de
Montréal. M. Beaupré a fait valoir que ça
représentait un coût élevé, mais qu'après 50
heures de tournage, il serait rentré dans ses dépenses. Pour
toutes ces raisons, j'imagine qu'on a suivi cette orientation, cette
recommandation de M. Beaupré pour l'achat de l'équipement en
question.
M. Claveau: Le travail de tournage que vous réalisez au
ministère, c'est vraiment du travail réalisé à
l'intérieur de la société ou est-ce que c'est donné
à contrat?
M. Savoie: C'est fait à l'intérieur. Il y a du
travail fait en coproduction, il y a aussi des productions.
M. Claveau: D'accord. Pour ceux que vous faites, cela peut
représenter combien d'heures de tournage, par année?
M. Savoie: Je ne pourrais pas donner le nombre d'heures. En
1983-1984, par exemple, il y a eu sept productions. Pour l'année
1984-1985, il y en eu six. Lorsque M. Beaupré a présenté
son dossier, il a fait part des coûts de la caméra et de
l'équipement qu'il devait acheter.
M. Claveau: Depuis 1986, est-ce qu'il y a eu des
compléments à ces équipements qui ont été
achetés?
M. Savoie: Non.
M. Claveau: C'est resté... C'est un équipement
portatif, c'est une unité mobile en sol qui est autosuffisante.
D'accord.
Le Président (M. Filion): Cela va, M. le
député d'Ungava?
M. Claveau: Cela va pour ce...
Le Président (M. Filion): Une question. Cela adonne un
petit peu comme cela. Cela se retrou- ve dans beaucoup d'engagements
financiers. Soumissions demandées: 10. Cela va bien, c'est clair.
Soumissions reçues: 6. Cela va bien, c'est clair. Autres
soumissionnaires, on en mentionne 3, plus celui qui a décroché le
contrat, cela fait 4. Les deux autres, on ne les mentionne pas. C'est une
remarque générale. Peut-être que vous avez une
réponse dans ce cas-là, peut-être que vous n'en avez pas,
parce que cela remonte à très loin. L'idée c'est de
fournir aux parlementaires des outils adéquats pour travailler.
Lorsqu'on dit: Soumissions reçues: 6, on devrait nous dire quel sort ont
connu les deux autres soumissions, quel était le prix des deux autres
soumissions, et ce qui est arrivé aux deux autres soumissions. Aux
engagements financiers, on a souvent des renseignements incomplets.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Filion): Cela fait deux fois que je le
répète. J'espère qu'un jour on aura des dossiers
d'engagements financiers un peu plus complets. Peut-être avez-vous une
réponse dans ce cas-là?
M. Savoie: il arrive souvent lorsqu'on demande des soumissions,
par exemple, à dix personnes qu'il n'y en ait que six qui remettent leur
soumission. Par exemple, dans votre cas, deux de ces soumissions étaient
tellement élevées qu'elles ont été tout de suite
écartées. On a travaillé avec les quatre qui
étaient les plus raisonnables pour s'assurer que tout ce qu'on demandait
était là.
Le Président (M. Filion): À ce moment-là
qu'on mentionne tout simplement le prix des deux autres soumissions, c'est
tout. C'est simple. Ce n'est pas tellement à vous que cela s'adresse,
c'est surtout aux fonctionnaires qui préparent les feuilles
d'engagements financiers afin que ce soit le plus complet possible.
M. Claveau: M. le Président, on est encore chanceux d'en
avoir quatre. Ce matin, le ministre a refusé d'en donner deux. Il se
demandait si on avait le droit de divulguer des informations qui sont
publiques. On est chanceux d'en avoir quatre. On vous remercie, M. le
ministre.
Le Président (M. Filion): Je n'étais pas là
ce matin. Je pense qu'en général l'idée des engagements
financiers c'est de permettre aux parlementaires de s'exprimer, de
vérifier.
M. Savoie: il faut savoir aussi que toute la procédure
d'achat passe par le Service général des achats. Ce sont eux qui
établissent les normes. Si vous voulez qu'on vous reproduise exactement
tous les éléments.
Le Président (M. Filion): Très bien. Engagement 3,
pour septembre, vérifié?
M. Claveau: Vérifié.
Novembre
Le Président (M. Filion): Les engagements de septembre
1987 sont vérifiés. J'appelle l'engagement 4 de novembre 1987.
Est-ce que vous voulez que je le lise, M. le député d'Ungava?
M. Claveau: S'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Engagement 4, novembre 1987:
"Subvention à l'Assemblée des premières nations du
Québec représentant la contribution du gouvernement du
Québec à la mise en place d'un secrétariat de
développement économique". Montant de l'engagement: 40 000 $.
M. Claveau: Merci, M. le Président. Est-ce qu'il s'agit
là d'une nouvelle fonction ou d'un nouvel outil que se donne
l'Assemblée des premières nations?
M. Savoie: Oui, c'est cela.
M. Claveau: Est-ce que vous pourriez être un petit plus
explicite sur le rôle de ce secrétariat et sur la participation
gouvernementale?
M. Savoie: Certainement. Animées par la volonté
d'établir des nouvelles relations avec le gouvernement
fédéral et avec le gouvernement provincial par
l'intermédiaire du SAA, l'assemblée des chefs propose la
formation d'un secrétariat de développement économique
dont le mandat serait de procéder, d'abord, à la mise sur pied
d'un centre d'information; deuxièmement, d'agir comme lobby
auprès des gouvernements sur des questions de développement
économique; troisièmement, de procéder à la
définition d'une politique régionale de développement
économique et quatrièmement, d'assurer une coordination efficace
du service auprès de leur nation respective. Je pense que vous avez
là, en gros, ceux qui ont voulu la création de ces structures et
ses objectifs principaux.
M. Claveau: Quel est le budget global de ce
secrétariat?
M. Savoie: Le budget global du secrétariat est de 80 000 $
pour 1987-1988.
M. Claveau: 80 000 $?
M. Savoie: Oui. Il y a 40 000 $ du gouvernement
fédéral - excusez-moi, j'ai une grippe, je suis en train de
mourir...
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Essayez de nous "toffer" cela encore une
demi-heure.
M. Savoie:... et les autres 40 000 $ du Secrétariat aux
affaires autochtones.
M. Claveau: À Québec aussi il y en a plusieurs qui
attendent pour se faire opérer.
C'est donc une participation à 50-50 du gouvernement du
Québec et du gouvernement d'Ottawa.
M. Savoie: Pour votre gouverne, il faudrait noter aussi que, pour
1988-1989, le montant va être augmenté à 100 (XX) $.
M. Claveau: À 100 000 $?
M. Savoie: Oui. 50-50.
M. Claveau: Cela veut dire 50 000 $ chacun ou un total de 200 000
$?
M. Savoie: 50 000 $ du gouvernement fédéral et 50
000 $ du gouvernement provincial.
M. Claveau: 50 000 $ chacun. Il s'agit donc d'une dépense
récurrente, qui va apparaître d'année en année
pendant.. ?
M. Savoie: Bien, elle est prévue jusqu'en 1989. Je ne sais
pas si... Après cela, on va voir ce qu'ils vont faire, mais le principe
de base c'est que, après 1989, ils devraient être en mesure de
s'autofinancer. Pour le moment, on les aide à décoller et on va
voir. On n'a pas d'engagement pris pour la période 1989-1990.
M. Claveau: Cela n'affecte en rien les budgets déjà
alloués au financement de l'Assemblée des premières
nations?
M. Savoie: Non.
M. Claveau: C'est en dehors de cela.
M. Savoie: C'est à part.
M. Claveau: D'accord, mais ce secrétariat de
développement économique, est-ce que c'est un peu comme un
commissariat industriel ou quelque chose de semblable?
M. Savoie: C'est un centre d'information,
précisément, et un mécanisme de lobby qui peut exercer des
pressions auprès des deux paliers de gouvernement, faire valoir des
points de vue, voir à concerter, par exemple, les activités de
développement régional pour les autochtones.
M. Claveau: Est-ce qu'il n'y aurait pas une possibilité
que cela relève, par exemple, du ministère de l'Industrie et du
Commerce, par son programme d'aide aux commissariats industriels? Est-ce que ce
n'est pas un peu dans le même sens finalement? Est-ce qu'il n'y a pas
là doublement?
M. Savoie: Non. Je ne crois pas que les normes concernant la
formation des commissaires industriels seraient applicables dans ce cas-ci.
M. Claveau: Est-ce que, par exemple, une communauté
autochtone qui voudrait développer un commissariat industriel sur son
territoire pourrait avoir directement accès au programme du
ministère de l'Industrie et du Commerce?
M. Savoie: C'est une tout autre question. Là,
évidemment, si jamais - je ne sais pas - la bande de Sept-îles
voulait se développer par le biais d'un commissariat industriel,
à ce moment-là, il lui faudrait faire une demande, comme
n'importe quel autre citoyen du Québec.
M. Claveau: À ce moment-là, ce ne serait pas un
budget qui relèverait du SAA?
M. Savoie: Non, c'est un budget qui relève de
l'Assemblée des premières nations. C'est autre chose. C'est autre
chose. C'est un lobby politique qui vise d'abord à transmettre de
l'information des bandes et des nations aux gouvernements et, ensuite, des
gouvernements aux bandes et aux nations.
M. Claveau: On pourrait dire finalement, à peu près
la même chose des CRD, au plan régional, d'une certaine
façon.
M. Savoie: D'une certaine façon, si vous voulez, oui.
Quoique, aujourd'hui, les CRD sont attachés au suivi des sommets
socio-économiques, à la préparation et à
l'exécution des sommets. Cela se ressemble.
M. Claveau: Dans la pratique, cela se traduit en une
espèce de lien entre le milieu et les instances gouvernementales.
M. Savoie: Oui, c'est cela. Oui, si vous voulez, mais en
n'oubliant pas non plus que le gouvernement fédéral n'est pas
impliqué dans les CRD.
M. Claveau: Donc, c'est particulier aux questions
autochtones?
M. Savoie: Oui, c'est cela.
M. Claveau: C'est parce que... Tout simplement, je me demande
s'il n'y aurait pas moyen ou s'il ne serait pas opportun qu'une activité
semblable, au lieu d'être, je dirais, mise de côté ou
d'être marginalisée parce qu'autochtone et devant donc relever
d'un budget autochtone, ait avantage à faire partie d'un budget d'une
façon ou suivant une approche plus globale de la part des
ministères, comme le ministère de l'Industrie et du Commerce, par
exemple.
Donc, on peut s'attendre que vous nous déposiez en 1989 un
rapport de cette activité pour les deux premières années,
de façon à voir si vous allez décider, après, de
continuer ou pas.
M. Savoie: Oui. J'imagine qu'après un an de
fonctionnement, on aura bientôt des indications quant à la
réalisation de ce projet. C'est un secteur qui demandera beaucoup
d'évaluation au cours de 1988, mais cela tient compte des grandes
orientations que l'on voulait donner à nos interventions auprès
des autochtones, c'est-à-dire les doter d'équipements et d'outils
qui susciteraient chez eux la possibilité d'obtenir des concessions de
la part des deux ordres de gouvernement.
M. Claveau: Cela va pour le moment.
Le Président (M. Filion): Cela va. L'engagement 4 de
novembre 1987 est-il vérifié?
M. Claveau: Vérifié, M. le Président.
Décembre
Le Président (M. Filion): J'appelle donc l'engagement 2 de
décembre 1987. J'en fait la lecture. "Paiement à Publications du
Québec représentant les frais de publication effectués
pour la revue Rencontre." Le montant de l'engagement est de 120 000 $.
M. Claveau: Est-ce qu'il s'agit là d'un paiement pour un
seul tirage de la revue ou si c'est pour plusieurs tirages?
M. Savoie: C'est pour tous les tirages de l'année,
c'est-à-dire quatre tirages.
M. Claveau: Donc, vous payez en bloc pour 1987 les quatre tirages
de l'année de l'exercice 1987-1988.
M. Savoie: C'est une pratique courante depuis longue date, si ma
mémoire est fidèle.
M. Claveau: Là, on voit que c'est Publications du
Québec qui l'a, est-ce que c'est un contrat qui est
renégocié régulièrement ou si c'est une
habitude?
M. Savoie: Toutes les années.
M. Claveau: Toutes les années, vous allez en appel
d'offres là-dessus. Pourriez-vous me dire comment se fait le choix de
l'imprimeur?
M. Savoie: On pourrait peut-être demander à M.
Jolicoeur, qui est secrétaire général du
Secrétariat aux affaires autochtones, de vous
répondre.
M. Jolicoeur (Gilles): En fait, Publications
du Québec, c'est un organisme gouvernemental qui fait la gestion
de l'impression pour nous et qui accorde lui-même les contrats par appel
d'offres, mais c'est lui qui gère pour nous l'organisation ou
l'Impression des différents numéros publiés chaque trois
mois. Alors, avec Publications du Québec on a un contrat au montant de
120 000 $ qui représente le coût de production de chaque
numéro, plus 15 % pour les frais de gestion retenus par Publications du
Québec.
M. Claveau: Cela veut dire que le secrétariat ne peut pas,
par exemple, aller directement au fichier central et demander ou faire sortir
des listes d'imprimeurs qui pourraient être utilisées?
M. Jolicoeur: On pourrait le faire, mais cela supposerait un
personnel pour contrôler cette affaire-là. Publications du
Québec le fait pour d'autres ministères, alors c'est
déjà centralisé. Ils ont une organisation qui leur permet
de le faire avec beaucoup plus d'efficacité que l'on ne pourrait le
faire indépendamment des autres ministères.
M. Claveau: La revue Rencontre est tirée à
combien d'exemplaires maintenant?
M. Savoie: 23 000 copies en français et 12 500 en
anglais.
M. Claveau: 23 400 en français?
M. Savoie: 23 000 copies en français et 12 500 en
anglais.
M. Claveau: Cela comprend aussi les versions en inuktitut, en
cri, en montagnais et en... ?
M. Savoie: C'est cela. C'est inséré à
l'intérieur de la revue.
Le Président (M. Filion): Cela va, M. le
député d'Ungava?
M. Claveau: Cela va aller, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: J'aimerais savoir si cette revue est un outil
d'information important...
M. Claveau: C'est un outil de propagande politique.
Mme Bleau:... auprès des autochtones?
M. Savoie: Oui, C'est un outil important. Les communautés
autochtones n'ont pas accès à une revue ou à un journal
qui les concerne tous dans leur ensemble et où ils peuvent, par exemple,
s'informer de ce qui se produit chez les Inuit ou chez les Montagnais ou chez
les Mohawks de Kahnawake. C'est la seule revue disponible. C'est une revue
gouvernementale comme, par exemple, la revue Justice. Elle a des
lacunes, mais dans le contexte actuel, c'est le mieux que l'on puisse faire. Je
ne crois pas que c'est exact de dire que c'est un outil de propagande. Elle
existe depuis plusieurs années, c'est sa neuvième année.
Elle est publiée par le gouvernement. Donc il y a toujours, si vous
voulez, une volonté de lui donner une orientation aussi neutre que
possible, mais c'est fait par le gouvernement.
Mme Bleau: S'il y a un projet de loi qui peut s'appliquer
à nos autochtones, est-ce que le gouvernement pourrait, dans cette
revue-là, donner des explications? Est-ce que cela arrive à
certains moments? (16 h 15)
M. Savoie: On cherche à renseigner sur ce qui se produit
à Québec en ce qui a trait à la législation,
à la réglementation. On indique souvent, par exemple, les
différents membres du SAA qui travaillent sur des dossiers
spécifiques. On traite de problèmes ponctuels et on reçoit
également des articles des autochtones qu'on peut imprimer dans leur
langue ou en anglais ou en français. Ce qu'on cherche à faire,
c'est de mousser cet élément de la participation des autochtones
au plan de la préparation et de la rédaction des articles, ce qui
va assurer une plus grande neutralité de la revue.
Mme Bleau: Merci.
Le Président (M. Filion): Merci, Mme la
députée de Groulx. M. le député de Beauharnois.
M. Marcil: Cela va, il a répondu à ma question.
Le Président (M. Filion): Cela va, c'est
déjà fait. Est-ce qu'il y a d'autres questions relativement
à l'engagement 2 de décembre 1987?
M. Claveau: Seulement une affaire, M. le Président.
Le Président (M Filion): Oui.
M. Claveau: Le ministre n'a pas parlé des photos des
visites de ministres dans les communautés autochtones.
Une voix: Ce n'est sûrement pas nouveau.
M. Claveau: Ah bien, si ce n'était pas bon, il fallait le
changer.
Janvier 1988
Le Président (M. Filion): Engagement
vérifié
et photos prises. J'appelle les engagements de janvier 1988 et, en
premier lieu, l'engagement 3 dont je vous fais lecture. "Subvention
additionnelle au Regroupement des centres d'amitié autochtone du
Québec inc., représentant la seconde tranche de la subvention
totale de fonctionnement de 60 000 $ pour l'année financière
1987-X988." Montant de l'engagement, 55 000 $.
M. Claveau: La première tranche était de 5000 $,
est-ce que je me trompe?
M. Savoie: Oui, c'est exact, 5000 $.
M. Claveau: Est-ce que le ministre pourrait faire le point sur
tout le problème du Regroupement des centres d'amitié autochtone
du Québec? Je me souviens qu'il y a à peu près un an, il y
a eu un petit débat là-dessus. Il y a des communautés
autochtones qui ont fait des représentations et on se demandait
où tout cela allait. En tout cas, il semblait y avoir une certaine
insatisfaction entre les centres d'amitié autochtone et le gouvernement
du Québec.
M. Savoie: il semblait?
M. Claveau: il y avait, en fait, de petites frictions quant au
financement et à l'orientation à donner à tout cela, la
question des centres d'amitié autochtone comme telle.
M. Savoie: Je ne sais pas de quoi vous parlez.
M. Claveau: Je veux savoir où en est le dossier, comment
cela va dans le dossier des centres d'amitié autochtone.
M. Savoie: À ma connaissance, cela va très bien. On
participe au financement de ces centres du mieux qu'on le peut en ajoutant les
fonds nécessaires, d'où, en conséquence, cette subvention
de 60 000 $ dont une tranche de 5000 $ fut déjà versée
pour permettre la tenue de la réunion annuelle de leurs
administrateurs.
M. Claveau: Est-ce que le Regroupement des centres
d'amitié autochtone du Québec vous fait un rapport de ces
activités annuelles?
M. Savoie: Je rencontre les intervenants et, j'imagine que, sur
une base annuelle, ils nous déposent l'ensemble de leurs
activités dans un rapport.
M. Claveau: il serait peut-être intéressant, pour la
commission, que l'on dépose le dernier rapport financier ou le rapport
d'activités du Regroupement des centres d'amitié autochtone du
Québec.
M. Savoie: On me dit que vous I'ave2 déjà
reçu, M. le député.
M. Claveau: Est-ce qu'il a été déposé
à la commission?
M. Savoie: On me dit que oui.
Le Président (M. Filion): il est déjà
déposé à la commission?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Filion): Lors de l'étude des
crédits ou lors de l'étude d'engagements financiers?
M. Savoie: On va vous en transmettre une copie. Il semble que
c'était plutôt l'Alliance autochtone.
M. Claveau: Ah oui!
Le Président (M. Filion): Oui, c'est cela.
M. Claveau: Ce n'est pas du tout la même chose.
Le Président (M. Filion): Oui, mars 1987, engagement
5...
M. Savoie: Je l'ai échappé belle!
Le Président (M. Filion): ...vous aviez
déposé les rapports financiers de l'Alliance autochtone du
Québec au 31 mars...
M. Savoie: C'est cela.
Le Président (M. Filion): ...1986...
M. Savoie: D'accord. On va le déposer...
Le Président (M. Filion): ...et également celui -
seulement pour compléter - de l'Association des femmes
autochtones...
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Filion): ...du Québec, alors que,
dans ce cas-ci, on parle, sauf erreur, du Regroupement des centres
d'amitié autochtone du Québec inc.
M. Savoie: D'accord. On va le déposer avec plaisir.
M. Claveau: Est-ce que la demande de financement du Regroupement
des centres d'amitié autochtone de Québec dépasse l'offre
gouvernementale ou ce que vous donnez comme aide? Annuellement, je suppose
qu'ils font des demandes.
M. Savoie: Oui. À tous les ans, ils nous
font des demandes pour des fonds.
M. Claveau: Oui. Mais le montant qui leur est versé, c'est
un montant statutaire et il reste le même d'année en
année.
M. Savoie: Non, non. Le montant qui leur est versé
pour...
M. Claveau: Pour l'aide au fonctionnement, les 60 000 $ de cette
année. Est-ce que, l'an prochain, vous prévoyez encore les
mêmes 60 000 $?
M. Savoie: il faudrait comprendre que les centres d'amitié
sont financés d'abord par le gouvernement fédéral.
M. Claveau: Les centres d'amitié, mais là, c'est un
regroupement.
M. Savoie: Oui, c'est cela. Ensuite, nous intervenons d'une
façon ponctuelle. En 1986-1987, nous avons versé 85 000 $. L'an
passé, nous avons versé 60 000 $ au regroupement parce qu'il y a
eu un poste vacant pendant un certain laps de temps. En conséquence, les
25 000 $ étaient moins nécessaires.
M. Claveau: Oui, mais il va y avoir encore des demandes qui vont
être faites l'an prochain, je suppose.
M. Savoie: J'imagine.
M. Claveau: On va voir si la tendance est à la baisse.
M. Savoie: Je ne crois pas qu'il y ait une question de revoir
cela à la baisse. Je pense qu'on essaie toujours d'évaluer selon
leurs besoins et selon ce qu'ils nous demandent.
M. Claveau: Cela va pour cela.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres
questions des membres de cette commission? Est-ce qu'on peut considérer
l'engagement 3 de janvier 1988 comme étant vérifié sous
réserve, le sous réserve signifiant ici que le ministre s'engage
à déposer... Est-ce qu'il s'agit bien des rapports financiers, M.
le député d'Ungava, que vous voulez avoir ou...
M. Claveau: Le rapport financier et le rapport d'activités
aussi; ce qu'a fait le regroupement.
Le Président (M. Filion): Le dernier rapport financier et
le dernier rapport d'activités du Regroupement des centres
d'amitié autochone du Québec inc.
M. Claveau: Quelles sont ses activités?
Le Président (M. Filion): Cela va, M. le ministre?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Filion): Cela va. Donc,
vérifié sous réserve.
J'appelle l'entjagement 4 de janvier 1988, lequel se lit comme suit:
"Subvention à Alliance autochtone du Québec inc. à titre
d'aide financière pour la tenue d'une réunion
générale et spéciale des membres de cet organisme pour
faire le point sur ses réalisations, ses structures et, s'il y a lieu,
revoir son orientation et proposer un plan de développement
économique". Montant de l'engagement: 30 000 $.
M. Claveau: On a eu l'occasion justement, lors de la
derrière étude des engagements financiers, de discuter du cas de
l'Alliance autochtone étant donné qu'on avait eu...
Là-dessus, il y a eu tout un échange de correspondance et de
l'insatisfaction, semble-t-il, de la part des représentants de
l'Alliance autochtone face au ministère. Pendant un certain temps, il y
a eu, pour le moins, un froid qu'on ne peut pas nier. Est-ce que la situation
s'est rétablie actuellement?
M. Savoie: Avec l'Alliance autochtone? M. Claveau:
Oui.
M. Savoie: Je ne crois pas qu'il y ait eu un froid avec
l'Alliance autochtone. Je ne crois pas non plus qu'on puisse qualifier les
relations comme étant difficiles ou tendues. Comme vous le savez, on
finance chaque année pour 100 000 $ l'administration et l'organisation
de l'Alliance autochtone. Ils nous ont demandé des fonds
supplémentaires pour la tenue d'une assemblée
générale. Nous avons versé un montant de 30 000 $
après analyse, discussions et échanges avec eux. Cstte
réunion, qui devait avoir lieu en fin de semaine, n'a pas eu lieu, me
dit-on. Elle a été remise sine die, jusqu'à ce qu'ils
puissent s'entendre sur une autre date.
M. Claveau: Le ministre ne peut pas oublier ou ne peut pas nier
le fait que l'été et l'automne derniers, il y a eu quand
même un échange de correspondance où les mots
n'étaient pas toujours ce qu'il y éivart de plus doux avec MM.
Chalrfoux et Assinhvi. Il y a eu une situation tendue à la suite d'une
rencontre au Nouveau-Brunswick, si je ne me trompe pas. Est-ce que la situation
est rétablie actuellement? Est-ce qu'on peut dire que la
négociation va bon train entre le gouvernement du Québec et
l'Alliance autochtone quant à leurs revendications spécifiques,
entre autres sur le statut?
M. Savoie: Oui. On a eu des échanges très francs
avec MM. Chalifoux et Assiniwi. Je ne
vois pas pourquoi vous pariez de tension. Il est vrai qu'ils sont
revenus à la charge lorsqu'ils étaient mal renseignés au
sujet d'un ou de deux détails. Ils ont fait une charge dans une lettre
démontrant une certaine frustration vis-à-vis l'existence de leur
statut social et juridique au sein de la société
québécoise. Mais là-dessus, nous avons dit que,
malgré la prise de position du Parti québécois, du
gouvernement antérieur qui disait qu'il n'y aurait pas de modification
de leur statut juridique, nous étions prêts à nous asseoir
avec eux et à regarder de nouveau cette question, à rouvrir le
dossier qui était fermé depuis 1983. Il est sûr qu'ils ont
une certaine frustration vis-à-vis l'ensemble de la
société blanche, et c'est un peu normal. Mais de là
à dire qu'elle était particulière à nous, je ne le
crois pas. Avec la nouvelle administration sous la direction de M.
Bérubé, nous avons de nombreux échanges. On se rencontre
régulièrement et on tâche de donner suite du mieux qu'on
peut, avec les fonds disponibles, à l'ensemble de leurs demandes qui,
souvent, doivent être négociées. Ils arrivent et nous font
une demande pour des fonds. On doit s'asseoir avec eux et leur dire: Combien
mettez-vous sur la table? Ce sont des échanges de cette nature.
M. Claveau: Croyez-vous qu'il sera possible de régler,
dans un délai raisonnable, toute la question des Indiens sans
statut?
M. Savoie: Les Indiens sans statut, c'est une question
énorme. Cela comprend les Indiens avec statut et hors réserves,
les Indiens sans statut et hors réserves, les Métis et je suis
certain que j'en oublie. Toute cette question est une question profonde,
importante. Les droits qui en découleront, pour ce groupe-là,
pourraient être très importants. En 1983, le gouvernement du
Québec a décidé de ne pas les reconnaître. Il a
décidé que ces gens-là auraient un statut social comme
n'importe quel autre groupe, un pouvoir de représentation à
l'intérieur de notre société, mais qu'ils n'auraient pas
de statut juridique spécifique, qu'ils n'auraient pas de reconnaissance
de la part de l'État en ce qui concerne leur statut juridique. C'est ce
dont on a discuté lors des dernières rencontres. L'attitude
politique que nous avons prise, c'est de dire: on est prêts à
s'asseoir avec vous et à examiner de nouveau toute la question de votre
statut juridique. Mais il faut commencer au début. Comment allez-vous
classer les membres? Comment allez-vous les regrouper? Cette
étape-là n'est pas encore terminée.
M. Claveau: Vous avez versés 30 000 $ pour la tenue d'une
assemblée générale et vous nous dites qu'elle n'a pas eu
lieu, d'accord. Mais je suppose que, pour verser 30 000 $, il a fallu que les
représentants de l'Alliance autochtone vous apportent une argumentation
qui justifie le gouvernement à verser ce montant. Quelle est justement
l'argumentation sur laquelle vous vous êtes basés pour leur offrir
une aide de 30 000 $?
M. Savoie: On veut les aider. Il est important qu'il y ait ce
regroupement annuel. Lorsqu'ils sont venus nous rencontrer la première
fois, ils nous ont fait une demande de 75 000 $ pour les frais relatifs
à la tenue de cette rencontre. Nous avons examiné cela, nous
avons eu des échanges avec eux. Nous sommes d'accord pour les aider
financièrement à la tenue de cette rencontre, mais nous avons
estimé notre participation à 30 000 $.
M. Claveau: Sur quelle base?
M. Savoie: Sur la base des données qui nous étaient
disponibles, sur la base des faits qui nous ont été
relatés dans la demande et sur le fait qu'il devait y avoir une
participation non seulement du gouvernement du Québec, mais aussi du
gouvernement fédéral et, des autochtones eux-mêmes.
M. Claveau: Vous savez très bien que la tenue d'une
réunion semblable, le but principal de l'assemblée
générale de l'Alliance autochtone, c'est justement de discuter de
la question du statut et d'en arriver à faire des mises au point quant
à la démarche qu'ils doivent entreprendre auprès du
gouvernement du Québec pour en arriver à se faire
reconnaître un statut d'autochtone. Cela veut dire que, si vous les
financez pour qu'ils la fassent, vous reconnaissez de fait, implicitement,
leurs droits à un statut d'autochtone. Dans ce cas-là, les
négociations devraient avancer assez rapidement. Vous les financez pour
qu'ils en discutent, alors, normalement, cela devrait vous amener aussi
à les financer pour que cela se réalise.
M. Savoie: Mon rôle, c'est d'avoir une
prédisposition favorable à l'ensemble des orientations que les
autochtones veulent adopter et de leur aider dans la mesure du possible. Si
l'Alliance autochtone vient me voir et me demande un montant important pour la
tenue d'une assemblée, je dois voir si j'ai les fonds, examiner cela
à la lumière de leur demande et non pas à la
lumière de mon évaluation.
M. Claveau: D'accord. Mais vous savez bien que ce n'est pas pour
discuter de la pluie et du beau temps qu'ils vont se réunir. Je pense
qu'ils peuvent en parler en dehors de cela.
M. Savoie: Non, c'est justement pour cela qu'on a versé 30
000 $, pour une réunion de 300 membres... C'est considérable.
M. Claveau: ...qui vont discuter des stratégies à
mettre en place pour aborder le gouvernement du Québec quant à
leurs revendications sur leur statut.
M. Savoie: Je ne crois pas que ce sera le seul article, mais ce
sera un article parmi d'autres.
M. Claveau: Cela risque de faire partie du centre du débat
en tout cas. (11 h 30)
M. Savoie: Cela pourrait faire partie du débat
effectivement. Mais on n'a pas demandé, par exemple, quel était
l'objet de la... On n'a pas demandé l'agenda de la rencontre. Ce qu'on a
fait, c'est qu'on leur a demandé des données précises
quant au nombre de membres qui devaient participer. On leur a demandé
les coûts impliqués, quelle était la participation du
gouvernement fédéral et quel était leur niveau de
participation.
M. Claveau: Mais vous n'avez pas l'agenda de la rencontre.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'on leur a demandé en
termes généraux. En octroyant une subvention, on n'a pas à
s'ingérer, pour connaître leur agenda, pour voir si ça nous
fait plaisir ou pas.
M. Claveau: Est-ce qu'ils vous ont expliqué pourquoi la
rencontre n'avait pas eu lieu, tel que prévu?
M. Savoie: Non, il ne me l'ont pas expliqué. Est-ce que
vous avez des explications? Il y en a probablement. C'est une organisation qui
est assez complexe. Ils sont répartis à travers tout le
Québec dans des régions très éloignées. On
parle probablement de la couche sociale la plus défavorisée au
Québec. Ils n'ont pas le statut d'Indiens, malgré qu'ils soient
des Indiens; ils sont donc l'objet de tous les préjudices qu'on
connaît vis-à-vis des autochtones. Ils sont souvent mal instruits
ou sous-instruits. Ils ont de la difficulté à obtenir des postes
rémunérateurs. Ils vivent souvent de lignes de trappe ou de
tâches d'entretien. Alors, c'est très difficile pour eux de se
déplacer vers un centre pour tenir ce genre de congrès.
M. Claveau: Mais il reste qu'ils sont regroupés dans
chaque milieu. Ils ont un certain nombre de régions. Ils ont
divisé le Québec en un certain nombre de régions et ils
sont tous regroupés dans une espèce de petite
fédération locale ou une organisation locale. Tout autochtone ou
tout Indien sans statut qui n'est pas membre d'une association ne peut pas
revendiquer son appartenance à l'Alliance autochtone. Il faut qu'il
fasse nécessairement partie de cette association locale. Il y en a
combien? 17 au Québec?
M. Savoie: Actuellement, l'Alliance autochtone évalue le
nombre de ses membres à environ... Je pense qu'il y en a 12 000
d'inscrits, mais ils prétendent qu'ils pourraient avoir jusqu'à
40 000 ou 45 000, pour ne pas dire 110 000 membres.
M. Claveau: 110 000, oui.
M. Savoie: Ce sont des chiffres assez élevés.
Actuellement, Ils sont autour de 12 000 membres regroupés, en six
régions avec une direction régionale. Ils ont beaucoup de
difficulté à se structurer, a s'organiser, à cause de la
faiblesse et des difficultés de s'organiser avec très peu de
revenus et une clientèle, si vous voulez, un "membership", très
isolé dans les régions.
M. Claveau: En tout cas, c'est à espérer, M. le
ministre, que ces 30 000 $ soient investis pour le mieux-être de ces
gens-là qui vont sûrement réussir, un jour, à percer
la carapace de la bureaucratie gouvernementale pour se faire reconnaître
tout au moins un minimum de droits.
M. Savoie: Mais vous êtes insultant! M. Claveau:
Pardon?
M. Savoie: Vous êtes insultant, M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Je ne suis pas insultant, M. le ministre. C'est une
réflexion que je fais. C'est vrai. Est-ce qu'il y a un propos
anti-parlementaire dans ma réflexion? J'essaie de comprendre pourquoi on
leur donne 30 000 $ pour qu'ils se réunissent afin de discuter de la
possibilité que le gouvernement leur reconnaise un statut et qu'en
même temps, on me dise: Bon, ils ont beau en parler, mais on va voir ce
que ça va donner. Est-ce qu'il y a une volonté ferme du
gouvernement actuel, au-delà des quelques promesses qui ont
été fartes - allez savoir dans quelles circonstances - d'en
arriver à régler, une fois pour toutes, le problème des
membres de l'Alliance autochtone? N'allez pas me parlez de l'ancien
gouvernement; là, on parle de vous. Est-ce qu'il y a une volonté
ferme de le faire?
M. Savoie: Si on intervient, si on finance cette rencontre, si on
leur a fait part par écrit qu'on est prêt à rouvrir le
dossier, alors que le dossier avait été fermé dans un
discours de M. Lévesque en 1983...
M. Claveau: C'est un choix politique. Vous avez fait un autre
choix. Maintenant, allez-vous vivre avec votre choix?
M. Savoie: C'est ça. Nous avons choisi de
réexaminer ça, de rouvrir le dossier et de le réexaminer.
Alors, de là à dire qu'on est fermé, c'est absolument et
totalement faux. De là à dire qu'on va régler l'ensemble
du problème... C'est ma volonté de régler l'ensemble, mais
c'est un
problème qu'il va prendre plusieurs années à
cerner, à identifier pour présenter un ensemble de revendications
en ce qui concerne, par exemple, la situation de ces autochtones
vis-à-vis de la constitution, des revendications territoriales, des
droits sur les ressources naturelles qu'ils pourraient avoir. Cela va demander
certainement une décennie.
M. Claveau: Mais est-ce qu'on s'en va vers une conclusion du
dossier à partir du moment où on engage des fonds publics
là-dedans? Est-ce que c'est de l'argent qui va seulement servir à
les faire rêver un peu, un peu plus longtemps ou est-ce qu'on a vraiment
l'intention de régler le problème une fois pour toutes, entre
autres, dans les négociations fédérale-provinciales sur
les droits des autochtones? On sait que votre gouvernement n'était pas
particulièrement intéressé à y assister. Enfin,
est-ce qu'il y a une lueur d'espoir à l'horizon pour ces gens,
au-delà du bonbon qu'on leur offre aujourd'hui?
M. Savoie: Je ne pense pas qu'on puisse parler de bonbon mais je
pense qu'on peut démontrer, de notre part, une volonté de les
aider de la façon qu'ils le veulent ou de la façon qu'ils ont
choisie afin qu'ils puissent se structurer selon les demandes qu'ils adressent
à notre gouvernement. Une chose à la fois.
Ils sont venus nous voir. Ils nous ont dit: On n'accepte pas la position
qui a été édictée en 1983 en ce qui concerne
l'Alliance autochtone, c'est-à-dire les Indiens en réserve et les
Métis au Québec. Ils nous ont demandé de revoir cette
politique et d'adapter une politique qui tiendrait compte de leurs
revendications. On leur a dit: D'accord. On va rouvrir le dossier. On est
prêt à examiner de nouveau votre statut juridique auprès du
gouvernement du Québec.
Par la suite, ils nous ont dit que cela leur prendrait une rencontre
avec tous leurs membres. On a dit: D'accord. Ils nous ont dit: il nous faudrait
des sous. On a dit: D'accord. On a discuté là-dessus et on a mis
30 000 $ sur la table. C'est beaucoup d'argent, M. le député.
M. Claveau: C'est effectivement beaucoup d'argent. D'ailleurs,
c'est pourquoi je m'interroge sur la pertinence d'investir cet argent, s'il n'y
a pas vraiment une lueur d'espoir à l'horizon et s'il n'y a pas une
volonté ferme du gouvernement de régler ce problème, non
pas dans vingt ans mais le plus rapidement possible. Vous l'avez dit
vous-même: Ce sont les plus pauvres de la société. Ce
serait peut-être le moment de ne pas les laisser avec des lueurs d'espoir
pendant des années et des années. C'est effectivement beaucoup
d'argent, vous l'avez dit. C'est tout en ce qui me concerne quoique... Cela
va.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mme Bleau: J'aimerais peut-être faire une petite
remarque.
Le Président (M. Filion): Certainement, Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: Après les remarques de notre confrère,
le député d'Ungava, je pense que si on veut bien examiner - je
pense qu'il l'a fait et dans son cas, c'est primordial - le dossier des
autochtones, on peut s'apercevoir que la volonté du ministre et du
gouvernement est quand même là. Il est certain qu'on ne peut pas
tout régler en même temps mais quand on travaille aussi fort que
le fait le ministre dans un dossier semblable, on peut avoir confiance qu'un
tel dossier va se régler un jour. Ce n'est pas de la flatterie. Non. Ce
dossier m'a toujours intéressée parce que j'aime l'histoire et
que j'ai beaucoup lu sur ce sujet, les lois qui ont
précédé, les nouvelles, etc. Je pense qu'on
démontre une volonté de régler ce problème au
ministère. Il est certain que ce n'est pas seulement le ministre mais
bien tous ceux qui travaillent avec lui. Les questions que vous posez sont
intéressantes. Elles démontrent l'intérêt que vous
avez pour qu'on règle ce problème au plus vite, surtout que vous
êtes le député d'Ungava. Il faut savoir que, dans la vie,
tout ne peut pas se régler du jour au lendemain, que ce soit le dossier
des autochtones ou d'autres, il faut savoir attendre un petit peu, montrer de
la patience et de la détermination. Vous avez la détermination
mais je pense que la patience vous manque un petit peu. C'est tout ce que
j'avais à dire.
M. Claveau: J'en prends pour mon rhume, Mme la
députée.
M. Savoie: Je suis entièrement d'accord, Mme la
députée. Vous avez entièrement raison.
Le Président (M. Filion): Je pense que c'est le
député d'Ungava qui en prend pour le rhume du ministre. Donc,
sans ajouter quoi que ce soit à ce qui vient d'être dit - il faut
se tourner la langue sept fois, mais on aurait beaucoup à ajouter
à ce que vous venez de dire - je déclare la vérification
des engagements financiers concernant les Affaires autochtones, pour les mois
de septembre, novembre, décembre 1987 et janvier 1988, terminée
sous réserve de l'obtention des documents pertinents aux questions
posées par le député d'Ungava concernant l'engagement 3 de
janvier 1988.
J'ajourne nos travaux à demain, dix heures, pour la
vérification des engagements financiers du ministère de la
Justice et ceux du ministre responsable de la Protection du consommateur. Je
remercie le ministre et son équipe de s'être livrés
à cet exercice parlementaire.
(Fin de la séance à 16 h 40)