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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance ouverte. Je vais rappeler le
mandat de la commission qui est de procéder à l'étude des
prévisions budgétaires du Directeur général des
élections pour l'année financière 1988-1989. Est-ce qu'il
y aurait des remplacements?
La Secrétaire: M. Assad (Papineau) est remplacé par
M. Trudel (Bourget), M. Dauphin (Marquette) par M. Philibert
(Trois-Rivières), M. Godin (Mercier) par M. Gendron (Abitibi-Ouest), M.
Jolivet (Laviolette) par M. Dufour (Jonquière).
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup. Donc, je vous
rappelle que nous avons une enveloppe de trois heures prévue pour cette
étude, c'est-à-dire de 10 h 10 à 13 h 10;
dépen-damment du temps que les gens prendront.
Donc, M. le Directeur général, je vous souhaite la
bienvenue à cette commission parlementaire, de même qu'à
tous les députés. Sans plus tarder, je vais inviter M. le
Directeur général des élections et le porte-parole de
l'Opposition officielle à faire les remarques préliminaires.
M. le Directeur général.
Remarques préliminaires
M. Pierre-F. Côté,
Directeur général des
élections
M. Côté (Pierre-F.): M. le Président, au tout
début, je voudrais vous présenter mes collaborateurs. A ma
droite, M. Jean Jolin qui est adjoint aux scrutins, immédiatement
à ma gauche, M. Jean Lambert, adjoint au financement, M. Jean-Luc
Lemieux qui est adjoint à la représentation électorale et
Me Eddy Giguère qui est cadre-conseil.
On vous distribue présentement, M. le Président, le texte
et quelques réflexions que je veux vous soumettre. Cela va?
Mesdames, messieurs, depuis 1983, je me présente annuellement
devant une comission parlementaire afin de présenter les
activités de l'institution qu'est le Directeur général des
élections. Cette présentation devenue une tradition se conforme
aux exigences des articles 485 et suivants de la Loi électorale et de
l'article 116 du Règlement de l'Assemblée nationale. Cette
obligation me permet de mettre en lumière les responsabilités qui
m'incombent et de répondre à toutes vos questions dans un
processus formel d'imputabilité. Vous savez, évidemment, que la
notion d'imputabilité ou de responsabilisation s'applique de
façon très précise dans mon cas. À titre de
personne désignée de l'Assemblée nationale, je rends
compte à celle-ci. Effectivement, depuis que je suis en fonction, j'ai
comparu ou participé à des commissions parlementaires plus d'une
trentaine de fois.
Activités de l'année écoulée. Au cours de
l'année, l'entrée en vigueur de nouvelles législations,
Loi modifiant la Loi sur la représentation électorale et d'autres
dispositions législatives et la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités, a
entraîné des adaptations administratives de l'institution. Le
Directeur général des élections exerce ses fonctions en
regard de plusieurs catégories d'activités et
d'événements. Par conséquent, il m'apparaît
important de commencer mes réflexions en faisant un bref rappel de
certaines activités majeures qui se sont déroulées au
cours du dernier exercice financier. J'aborderai ensuite les prévisions
budgétaires pour la présente année financière et le
rapport financier préliminaire du dernier exercice.
D'abord, dans le domaine provincial, secteur du scrutin. Dans le secteur
du scrutin, être prêt en tout temps à tenir un
événement électoral implique un travail constant de
planification et d'organisation, et la mise en place de contrôle des
ressources utilisées. À cet égard, l'élection
partielle tenue le 14 septembre 1987 dans la circonscription électorale
de Notre-Dame-de-Grâce, déclenchée au mois de juillet 1987
en pleine saison estivale, nous a rappelé à quel point nous nous
devons d'être prêts en tout temps.
De plus, il me faut maintenir des contacts réguliers et
permanents avec les 122 directeurs et directrices du scrutin ainsi qu'avec les
secrétaires du scrutin afin de voir à leur formation et m'assurer
qu'ils aient en main l'information la plus récente et la plus exacte
possible relativement aux tâches qu'ils ont à accomplir.
Ainsi, trois sessions de formation ont été
organisées à l'intention des directeurs et secrétaires du
scrutin aux mois d'avril 1987, février et mars 1988. Nous avons
élaboré à cet effet un ensemble de programmes visant
à bien les préparer à la tenue d'événements
électoraux et, en particulier, un précieux instrument de travail
leur fut transmis, soit le manuel du directeur du scrutin.
La première rencontre portait sur une introduction à la
gestion du système électoral. La deuxième portait
principalement sur la délimitation des sections de vote et sur le
recensement. La troisième rencontre avait pour objet la révision
et le scrutin.
S'inscrivant dans la logique des sessions de formation,
l'opération délimitation des sections de vote et des secteurs
électoraux ainsi que la mise à jour des ressources
institutionnelles et communautaires ont été des activités
majeures.
Commencées en février 1988, nous prévoyons leur
finalisation au début de juillet 1988. Il faut en effet transposer sur
la nouvelle carte électorale ces délimitations établies
sur la base de la carte électorale de 1985.
Nous procéderons bientôt au renouvellement de 11 postes de
directeurs du scrutin dans les circonscriptions électorales suivantes,
à !a suite de la démission des personnes en poste: Bertrand,
Jeanne-Mance, Robert-Baldwin, Sainte-Anne, Champlain,
Notre-Dame-de-Grâce, Rousseau, Sauvé, Charlesbourg, Pontiac et
Saguenay.
Le processus de recrutement et de là sélection de
candidats a été enclenché à la fin du mois de mars
de cette année et l'avis de concours a paru dans ies médias
écrits les 12, 19 et 30 avril 1988. Il y a 108 candidatures pour ces 11
postes. Le nombre de candidats dans les circonscriptions électorales
varie entre 4 et 18L'examen écrit a lieu ce soir et les
entrevues auprès des personnes qui se seront qualifiées auront
lieu entre la période du 18 mai au 3 juin 1988.
Nous prévoyons terminer les opérations entourant la
nomination de ces nouveaux directeurs ou directrices du scrutin dans les
premières semaines du mois de juin.
Le secteur du financement des partis politiques. Nous avons
procédé au cours de l'année à la
vérification et au suivi de quelque 400 rapports financiers de tous les
partis politiques et de leurs instances autorisées.
Le financement des partis politiques et !e contrôle des
dépenses électorales sont des secteurs de responsabilités
importantes dévolues au Directeur général des
élections. À cet égard, comme vous le savez, tout parti
politique. toute instance d'un parti ou tout candidat indépendant qui
désire solliciter ou recueillir des contributions et effectuer des
demandes doit obtenir une autorisation auprès du Directeur
général des élections. En 1987-1988, le Directeur
général des élections a autorisé trois nouveaux
partis politiques: Action Québec, La Belle Province de Québec et
le Parti J'en arrache, et deux instances du Parti indépendantiste dans
les circonscriptions électorales de Groulx et de Laval-des-Rapides. De
plus, trois mandats de vérification ont été menés
auprès d'autant de partis politiques afin de s'assurer de la
régularité de leurs transactions financières en regard de
la loi. Il s'agit du NPD, de l'Union Nationale et du Parti progressiste
conservateur.
Les efforts actuels de l'Union Nationale en vue de rembourser le
paiement des intérêts sur ses emprunts et le paiement des comptes
de certains fournisseurs m'invitent à ne pas utiliser pour le moment mon
pouvoir discrétionnaire pour retirer l'autorisation de ce parti. Quant
au Parti progressiste conservateur du Québec, une rencontre est
prévue incessamment avec le nouveau chef de cette formation politique
pour étudier de près sa situation financière.
Vous savez que j'ai rendu publics, lors d'une conférence de
presse tenue le 22 avril 1988, les rapports financiers des partis politiques et
de leurs instances pour l'année terminée le 31 décembre
1987.
Le secteur de la représentation. À l'égard du
secteur de la représentation, j'aimerais signaler rapidement le travail
considérable réalisé par le personnel du Directeur
général des élections pour supporter les travaux de la
Commission de la représentantion dans la préparation et la
finalisation de la nouvelle carte électorale qui sera définitive
dans quelques jours.
Le personnel du Directeur général des élections
affecté à ce secteur a continué tout au cours de
l'année des travaux relatifs à la mise à jour de dizaines
de dossiers ou de documents nécessaires au bon déroulement
d'évènements à caractère électoral. Nous
puisons également dans ces dossiers les informations nécessaires
pour répondre adéquatement aux questions qui nous sont
adressées par les électeurs, les partis politiques et tous les
organismes intéressés sur ies composantes du territoire
électoral du Québec et sur les principales
caractéristiques de la population. Mentionnons ici les divers
indicateurs, les descriptions des sections de vote et des secteurs
électoraux, la cartographie de ces diverses unités territoriales
et les différents répertoires des municipalités.
L'année 1988 a également été marquée
par le dépôt d'une nouvelle carte électorale. En effet,
conformément aux dispositions de la Loi sur la représentation
électorale, la Commission de la représentation électorale
a transmis au président de l'Assemblée nationale un rapport sur
ses travaux de la carte électorale. On sait qu'un débat a eu lieu
sur ce rapport, hier après-midi et hier soir, et que la Commission de la
représentation électorale doit dans les dix prochains jours
établir de façon définitive la carte électorale du
Québec.
Domaine municipal. Depuis le 1er janvier 1988, la Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités
remplace la Loi sur les élections dans certaines municipalités.
Nos responsabilités couvrent trois domaines spécifiques: la
délimitation des district électoraux, le financement des partis
politiques municipaux et des candidats indépendants et le contrôle
des dépenses électorales, troisièmement, l'aide
apportée aux présidents d'élection municipaux. Je vous
fais part de nos réalisations dans ces domaines au cours de 1987.
Délimitation des districts électoraux municipaux. Comme
pour le secteur de la représentation au plan provincial, le personnel du
Directeur général des élections doit être mis
à la disposition de la Commission de la représentation
électorale pour l'accomplissement de ses responsabilités en
matière de division des municipalités en districts
électoraux.
En 1987, la commission a procédé à l'étude
des dossiers de subdivision en districts électoraux
de 24 municipalités dont Laval, Québec, Sainte-Foy et
Chicoutimi.
Pour 1988, 53 municipalités seront ainsi sujettes à ces
nouvelles règles dont Charlesbourg, Saint-Hubert et Beauport.
Financement des partis politiques municipaux. Tout comme la Loi sur les
élections dans certaines municipalités, le chapitre XIII de la
Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités attribue diverses responsabilités au Directeur
général des élections en ce qui a trait au financement des
partis politiques municipaux et des candidats indépendants et au
contrôle des dépenses électorales.
Actuellement, 53 municiaplités sont assujetties au chapitre XIII,
ce qui signifie que le Directeur général des élections
procède entre autres à l'autorisation et au retrait
d'autorisation de partis politiques, à la préparation de
documents de soutien aux intervenants: représentants officiels, agents
officiels, présidents d'élection ou trésoriers, à
la formation des trésoriers, au suivi des rapports financiers et des
rapports de dépenses électorales, au traitement des plaintes et
des problèmes propres à la remise des rapports et à
l'information du public.
Aide aux présidents d'élection. Les articles 89 et 90 de
la Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités, anciennement les article 18 et 19, concernent l'aide et
les recommandations que le Directeur général des élections
peut faire à l'endroit des présidents d'élection
municipaux. À cet égard, le service des scrutins municipaux a
répondu en 1987-1988 à 2200 demandes d'assistance de 559
municipalités, de même qu'à 144 demandes de prêt de
matériel.
Au cours de 1988, plusieurs événements électoraux
sont à prévoir, entre autres, au mois de mai douze
élections partielles et quatre référendums, au mois de
juin vingt-trois élections partielles et deux référendums.
De plus, 852 municipalités seront en élection dite
régulière en novembre prochain, dont sept ont une population
supérieure à 20 000 habitants.
Mandat spécial. Référendum du 1er octobre 1987 au
Nouveau-Québec. Le 23 juin 1987, l'Assemblée nationale, par une
résolution adoptée à l'unanimité, confiait au
Directeur général des élections le mandat d'assister les
résidants du Nouveau-Québec dans la préparation et la
tenue de leur consultation.
Le travail à accomplir pour l'organisation de ce scrutin
référendaire consistait, premièrement, en
l'élaboration des règles ou dispositions spéciales devant
constituer les balises nécessaires à la tenue d'un scrutin
démocratique, deuxièmement, en la conception et la supervision
des opérations nécessaires à la tenue, du scrutin,
troisièmement, en l'information et la formation à fournir tant au
personnel électoral qu'à la population en
général.
Plusieurs unités administratives du Directeur
général des élections ont été mises à
contribution pour la réalisation de ce mandat. Nous avons, en quatre
mois, concrétisé la tenue du référendum.
Cette expérience constitue une référence et un
exemple de démocratie tout à fait remarquable puisque, sans avoir
de base législative, les présidents des deux comités ont
réussi à établir une convention entre eux, qu'ils ont
signée et respectée dans sa totalité. Par
conséquent, cette convention, "a gentlemen's agreement", a
été la base légale à laquelle toutes les parties
impliquées se sont assujetties comme si une législation à
cette fin les en avait contraintes. De cette convention, nous avons
élaboré les règles régissant la tenue du
référendum du 1er octobre 1987 au Nouveau-Québec. Le
respect des dispositions de la convention est digne de mention. Ils ont
démontré ainsi une volonté bien arrêtée de
procéder de manière démocratique.
Je suis très heureux d'avoir participé à la
démarche démocratique de cette communauté. Nous
déposerons, d'ici à la fin du mois, un rapport complet sur la
réalisation de ce mandat.
Un second mandat nous a été confié le 18
décembre 1987, encore là par une résolution adoptée
à l'unanimité par l'Assemblée nationale, afin d'agir
à titre de consultant pour la tenue d'une élection auprès
des électeurs du Nouveau-Québec. Cette élection est la
suite logique du référendum.
Quelques rencontres ont eu lieu dont une, entre autres, la semaine
dernière, soit les 5 et 6 mai, à Povungnituk. Les échanges
ont porté principalement sur la base de la représentation, sur le
nombre de personnes à élire pour la formation du groupe de
travail qui aura la responsabilité d'écrire la constitution de
l'assemblée régionale du Nouveau-Québec ainsi que sur le
prélèvement d'une taxe volontaire.
La conférence à Québec du "Council on Governmental
Ethics Laws" du 27 au 30 septembre 1987. Le Québec a été
l'hôte de la neuvième conférence annuelle du COGEL C'est
sous le thème "Les codes d'éthique: boulet ou balise?" que les
travaux de cette conférence ont porté lors de ces trois jours de
discussion.
Cette rencontre a été rendue possible grâce à
la collaboration des administrateurs d'élection du Canada et des
provinces ainsi que par la participation de Son Excellence M. Gilles
Lamontagne, lieutenant-gouverneur du Québec, du ministre du Tourisme et
ministre délégué à la Réforme
électorale et leader parlementaire, M. Michel Gratton, de M. le ministre
des Relations internationales, M. Gil Rémillard, et du maire de la ville
de Québec, M. Jean Pelletier.
La contribution financière du Directeur général des
élections pour cette conférence se situe au-dessous de ce qui
avait été annoncé l'année dernière, puisque
le COGEL a pu s'autofinancer à l'aide, notamment, de subventions
reçues de divers organismes et de certains ministères du
Québec. Des profits ont également été
réalisés et iis ont été versés à
COGEL sous forme d'un fonds canadien pour les conférences à
venir.
Relations avec l'extérieur. Le Directeur général
des élections maintient des reations avec les autres juridictions
canadiennes, entre autres, lors de la Conférence annuelle des
administrateurs d'élections du Canada et à l'occasion des
ateliers de travail comme celui tenu à Toronto en janvier dernier sur le
financement des partis politiques. Cette année, !a rencontre annuelle se
tiendra à l'île-du-Prince-Édouard au mois de juillet
prochain.
L'hiver dernier, vous le savez, j'ai fait partie de la
délégation canadienne qui s'est rendue en Haïti, à
titre d'observateur, lors de l'élection générale du 29
novembre 1987. Cette expérience fut intéressante.
Prévisions budgétaires et rapport financier
préliminaire. J'ai fait parvenir dernièrement, pour les fins de
cette commission, un document de travail qui comporte des notes explicatives
à titre de complément aux prévisions budgétaires et
au rapport financier préliminaire. J'ai cru approprié de prendre
cette initiative pour répondre à un voeu exprimé en ce
sens, lors de l'étude des prévisions budgétaires de
l'année dernière. Si vous le voulez bien, nous allons travailler
à partir de ce document.
Prévisions budgétaires. Le Directeur général
des élections a fait parvenir, le 1er février 1988, au
secrétariat du Conseil du trésor ses prévisions
budgétaires pour l'exercice financier 1988-1989 pour les fins de la
publication du livre des crédits. Ces renseignements se retrouvent donc
dans la section du livre des crédits réservée aux
personnes désignées par l'Assemblée nationale, au
programme 3, Administration du système électoral, lequel comprend
trois éléments: élément 1, gestion interne et
soutien, élément 2, Commission de la représentation
électorale et élément 3, activités
électorales.
À la suite des modifications apportées par la Loi
modifiant la Loi sur la représentation électorale et d'autres
dispositions législatives, sanctionnée le 18 juin 1987, il n'y a
lieu de vous présenter dans ce rapport que les prévisions
concernant le Directeur général des elections, les
éléments 1, gestion interne et soutien et 3, activités
électorales, puisque les prévisions de la Commission de la
représentation électorale, l'élément 2, feront
l'objet d'un rapport spécifique.
Cette année, le dépôt à. l'Assemblée
nationale des prévisions budgétaires de la commission tient lieu
de leur approbation, puisque l'article 39. 10 de la Loi modifiant la Loi sur la
représentation électorale et d'autres dispositions
législatives énonce que: "L'étude en commission
parlementaire des prévisions budgétaires de la commission n'a
toutefois pas lieu lorsque la procédure de délimitation des
circonscriptions électorales, telle que prévue aux articles 25
à 32 de la présente loi, est en cours. "Dans ce cas, le seu!
dépôt à l'Assemblée nationale des prévisions
budgétaires de la commission tient lieu de leur approbation. " Fin de la
citation.
À l'élément 1, gestion interne et soutien, on
retrouve les prévisions pour comptabiliser les dépenses
reliées à la gestion interne du Directeur général
des élections et au soutien administratif nécessaire à la
Commission de la représentation électorale.
Le total des dépenses prévues à cet
élément, pour l'exercice 1988-1989, est estimé à 8
390 000 S.
À l'élément 3, activités électorales,
on retrouve les prévisions pour comptabiliser les dépenses
reliées à des activités qui sont rattachées
à la préparation ou à la réalisation des
événements électoraux. Cet élément comprend
également les allocations versées aux partis politiques
représentés à l'Assemblée nationale.
Le total des dépenses prévues à cet
élément pour l'exercice financier 1988-1989 est estimé
à 3 249 000 $, ce qui porte les prévisions budgétaires du
Directeur général des élections à 11 639 000 $.
Vous trouverez dans la première section du document la
ventilation de ces prévisions ainsi que la comparaison avec celles de
1987-1988.
Rapport financier préliminaire. Les résultats que vous
trouverez à la page 1 des notes explicatives du rapport financier
préliminaire qui est présenté à la deuxième
section de votre document sont estimés à partir des
dépenses comptabilisées au système informatique du
gouvernement le 29 février 1988.
Les dépenses estimées au 31 mars 1988 pour les
éléments 1, gestion interne et soutien, et 3, activités
électorales, s'élèvent à 10 390 000 $, alors que
les prévisions présentées à la commission des
institutions de l'Assemblée nationale du 8 juin 1987 étaient de
10 200 000 $.
Je tiens à mentionner que le montant de 10 390 000 $ comprend les
dépenses reliées à la tenue de l'élection partielle
dans Notre-Dame-de-Grâce, 489 000 $, et celles reliées au
référendum pour les résidants du Nouveau-Québec,
117 000 $. Je vous rappelle que ces deux derniers montants ne pouvaient pas
faire l'objet des prévisions budgétaires
précédentes présentées le 31 mars 1987.
Si on enlève les coûts de ces deux mandats spéciaux
qui totalisent 606 000 $, les dépenses totales pour ces deux
éléments du programme 3 seraient de 9 784 000 $, ce qui nous
aurait permis de présenter un excédent de 416 000 $ des
prévisions budgétaires par rapport à nos dépenses
estimées.
Ici, il m'apparaît utile de vous souligner que les documents que
vous avez en votre possession ont été préparés de
façon à vous présenter les prévisions et les
dépenses ventilées par catégories et par
sous-catégories. Cette nouvelle présentation vise à
faciliter la compréhension de ce document.
À l'élément 3, activités électorales,
sont
prévues toutes les dépenses reliées exclusivement
à la tenue d'activités électorales. Il est important de
noter que les sommes prévues à cet élément ne le
sont qu'à titre indicatif, puisqu'elles peuvent être
modifiées si des mandats ou événements imprévus
surviennent en cours d'exercice.
L'estimé des dépenses prévues à cet
élément totalise 2 710 000 $. Vous trouverez la ventilation de ce
montant à la page 12 du document.
M. le Président, messieurs les membres de la commission, je vous
remercie de votre attention et je demeure à votre disposition pour
répondre à vos questions.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le Directeur
général des élections. Maintenant, je vais
reconnaître M. le leader du gouvernement.
M. Michel Gratton
M. Gratton: M. le Président, je remercie, d'abord, le
Directeur général des élections de sa présentation
et je me permets de lui souhaiter la bienvenue ainsi qu'à ses
collaborateurs qui l'accompagnent. Mes remarques préliminaires seront
très brèves, M. le Président.
Je constate que les parlementaires ont tous reçu les informations
que le Directeur générai des élections devait, en vertu de
la loi, déposer à l'Assemblée nationale. Je rappelle aux
membres de la commission, comme l'a d'ailleurs fait le Directeur
général des élections, qu'en vertu de l'article 39.10 de
la Loi sur la représentation électorale, il ne s'agit pas pour
nous, cette année, de procéder à l'examen des
prévisions budgétaires en ce qui concerne la
représentation électorale puisque, effectivement, il y a un
processus de délimitation présentement en cours qui devrait
normalement, d'ailleurs, se terminer dans les dix prochains jours, étant
donné que le débat prévu a l'Assemblée nationale a
eu lieu hier. Donc, nous devons limiter l'examen des prévisions
budgétaires à celles qui excluent toute la représentation
électorale. Ceci n'empêchera pas la commission parlementaire, si
elle le souhaitait, après le dépôt du rapport des
dépenses de la Commission de la représentation électorale
qui devra intervenir dans les trois mois suivant le dépôt du
rapport final, donc après la publication de la nouvelle carte
électorale dans la Gazette officielle, ceci n'exclura pas pour la
commission, si elle le juge à-propos, d'entendre le Directeur
général des élections à ce moment-là,
à partir, non pas de prévisions budgétaires, mais bien de
dépenses effectuées dans le cadre de la délimitation des
circonscriptions électorales. Mais je répète, ce matin,
qu'il s'agit uniquement du reste.
Je tiens aussi à souligner que le Directeur général
des élections a pris l'initiative de nous fournir des notes explicatives
sur ses prévisions budgétaires et je voudrais l'en remercier. Il
l'a noté, c'est un souhait qui avait été exprimé
par la commission parlementaire et auquel le Directeur général
des élections a répondu favorablement. Je pense que cela
s'inscrit dans la démarche qui permettra aux membres de la commission de
mieux effectuer leur travail à partir de données les plus
précises possible.
M. le Président, cela se limite à cela. Je passe
volontiers la parole au leader de l'Opposition et critique de son parti en
matière de réforme électorale, après quoi nous
pourrons aborder l'étude des prévisions budgétaires, tel
que le prévoit le règlement. (10 h 30)
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le leader du
gouvernement. Je reconnais M. le député d'Abitibi-Ouest, leader
du parti de l'Opposition.
M. François Gendron
M. Gendron: M. le Président, je voudrais simplement, et
cela n'empêchera pas mon collègue de Jonquière de faire
également quelques commentaires sur un aspect de la présentation
du document d'entrée avant l'analyse comme telle des prévisions
budgétaires du Directeur général des élections,
soit le volet à caractère plus municipal de votre rapport
souhaiter la bienvenue au Directeur général des élections
ainsi qu'à toute son équipe. Nous aurons l'occasion, dans
quelques minutes, de poser des questions plus précises sur certains
aspects des crédits budgétaires et parce que c'est la pratique et
je ne vois pas pourquoi on modifierait la pratique parlementaire lorsqu'il
s'agit du Directeur général des élections, de traiter
également d'autres sujets. Vous comprenez qu'il doit en être
ainsi, puisque dans votre présentation vous avez eu la sagesse de nous
indiquer les grands créneaux sur lesquels vous vous êtes
penché au cours de l'année 1987 et au début de
l'année 1988. Lors de l'analyse des crédits budgétaires,
c'est normal que le Directeur général des élections et son
équipe nous indiquent les endroits ou les secteurs pour lesquels leur
action a été la plus requise, la plus souhaitée et le plus
pertinente et qu'ils nous campent bien leurs niveaux de responsabilité
par secteur de travail, comme vous l'avez fait pour ce qui est du secteur du
scrutin, du secteur de la représentation et du secteur du financement
des partis politiques.
Je n'ai pas de remarques préliminaires particulières
à faire puisqu'il y a certaines questions que je vais poser selon ces
domaines de travail... Si on voulait prendre du temps, j'aurais pu, bien
sûr, vous demander d'être plus volubiie dans votre
présentation relativement votre expérience extraordinaire
à Haïti. En disant à la page 15 que cette expérience
fut intéressante, point, vous conviendrez que c'est plutôt court.
Normalement, vous en êtes revenu de vos craintes et de vos
appréhensions et vous auriez pu plus librement nous donner plus de
détails intéressants. :
Trêve de plaisanterie! Vous nous avez donné ce qu'il nous
fallait pour camper la discussion. J'aurai quelques questions à poser
sur ies prévisions budgétaires, les chiffres comme tels, mais je
profiterai du travail que l'on fait ce matin pour aborder quelques autres
aspects de votre responsabilité, comme la pratique i'a toujours voulu,
dans un souci de très grande transparence concernant le travail
rattaché à certaines fonctions tout de même majeures dans
le régime parlementaire qui est le nôtre. Dès que mon
collègue aura formulé ses quelques remarques se rapportant au
domaine municipal, c'est la meilleure façon, nous aborderons comme cela
a été le cas l'an passé, les questions que l'on veut poser
très directement à vous et à votre équipe.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le leader du parti de
l'Opposition. M. !e député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Merci, M. le Président. Je veux souhaiter la
plus cordiale bienvenue au Directeur général des élections
et à son équipe et prendre aussi acte du dossier qu'il nous a
présenté. Vous soulevez quelques questions concernant le domaine
municipal. Il faut bien se rendre compte qu'un projet de loi est actuellement
à l'étude, article par article, le projet de loi 96, dans lequel
on parle d'enlever au Directeur générai des élections la
délimitation des districts électoraux et de transférer
cette responsabilité à la Commission municipale. Dans vos
remarques préliminaires, vous énumérez les trois
responsabilités que vous assumez actuellement dans le domaine municipal,
soit: délimitation des districts électoraux, financement des
partis politiques municipaux, contrôle des dépenses et aide
apportée aux présidents d'élection municipaux. Il y a donc
trois fonctions que vous exercez actuellement par rapport aux
municipalités. Le projet de loi 96 veut enlever la délimitation
des districts électoraux et transférer cette
responsabilité à la Commission municipale. C'est un changement
assez important. Il y a un certain nombre d'arguments de fond dont on a
discuté en rapport avec l'étude de ce projet de loi, mais je
continue tout de même de m'interroger sur ce qui se passe. Par rapport
à votre mise en place, que représente le projet de loi 96 que
nous avons devant nous? Je vais poser une ou deux questions spécifiques.
Si on vous enlève cette fonction, qu'est-ce qui se passera au niveau de
vos responsabilités? Quels sont les coûts qui pourraient
être concernés? Qu'est-ce que cela pourrait donner pour
l'avenir?
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Oui. M. le leader.
M. Gratton: J'ai compris que le député de
Jonquière avait des remarques préliminaires. Je n'ai
sûrement pas d'objection. Mais s'il est en train de passer à la
période de questions - je n'ai pas d'objection non plus à ce
qu'il pose des questions au Directeur général des
élections - mais je souhaiterais qu'on respecte la règle de
l'alternance et qu'on commence par des questions qui toucheront
spécifiquement les prévisions budgétaires du Directeur
général des élections, pour qu'on puisse passer ensuite
aux questions qui sont d'ordre plus général.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Vous avez
entièrement raison, M. le leader...
M. Dufour: Je pense que je peux faire un certain nombre de
remarques sans poser des questions, si c'est le désir de la commission.
Il est évident que pour moi...
Le Président (M. Marcil): Nous sommes à
l'étape des remarques. Si vous avez terminé cependant, on pourra
procéder immédiatement à la période de questions,
sinon vous pouvez continuer vos remarques préliminaires.
M. Dufour: Je voudrais préciser quelque peu au sujet de la
commission et du Directeur général des élections. Comme
parlementaires, nous savons bien que le Directeur général des
élections relève de l'Assemblée nationale. Il y a des
fonctions très particulières qui s'exercent dans l'ensemble du
domaine électoral qui sont, à mon avis, de nature à
éclairer la population, tout comme les contribuables, sur l'acte
démocratique qui consiste à exercer un droit de vote. Qu'il y ait
des particularités qui se ressemblent de plus en plus entre le domaine
municipal et le domaine électoral qui relève de
l'Assemblée nationale, c'est de nature à bonifier ou à
garder une loi très forte, présente dans le milieu et à
éclairer les contribuables sur l'action qu'ils ont à poser lors
des élections.
Le Directeur général des élections exerce des
fonctions très précises et on constate qu'on est en train
d'extirper de cette loi une fonction fondamentale qu'il exerçait au plan
municipal. Cela me semble une action onéreuse car cela va commencer par
effriter la loi actuelle. Cela va empêcher le ministre
délégué ou responsable de la loi électorale de
continuer à essayer - et je pense qu'on devrait continuer à le
faire - de trouver autant que possible, un sens électoral unique pour
les électeurs, tant au niveau provincial, municipal que scolaire.
Voilà qui serait de nature à éciaircir le paysage,
à amener chez les électeurs une démarche électorale
qui soit uniforme, et en même temps à mieux faire prendre
conscience aux électeurs la portée de leur action. Il ne faut pas
oublier que cette loi, même si elle est redevable aux
législateurs, elle vise surtout les contribuables qui ont à s'en
accommoder.
Ce changement nous amène à nous poser
des questions sur ce qui se passe dans ce domaine. Nos premières
remarques furent les suivantes: Est-ce que cela représente des
économies d'échelle? Est-ce que ces actions que l'on va poser le
sont en fonction de l'économie? Est-ce que cela va donner une meilleure
loi aux électeurs? Est-ce que l'on veut donner plus de marge de
manoeuvre au Directeur général des élections ou à
l'ensemble des contribuables? Je prétends que cela va perturber,
créer des problèmes ou des maux de tête. Ce qu'on va faire,
c'est d'enlever au Directeur général des élections une
responsabilité, de la transférer à la Commission
municipale, entraînant ainsi un certain nombre de contraintes et de
problèmes pour la Commission municipale qui va être obligée
de mettre sur pied toute l'expertise que ces gens ont. Au cours de la
discussion qu'on aura, j'aimerais soulever des questions précises qui
vont amener le Directeur général des élections à
nous éclairer davantage. Si la préoccupation du gouvernement est
d'être businessman ou businesswoman, si c'est de faire des
économies, peut-être qu'on va y contribuer. S'il ne s'agit que
d'enlever à l'un pour donner à l'autre, et que cela enlève
seulement des pouvoirs au plan électoral, il faudra s'interroger
sérieusement sur l'action qui a été entreprise. Je
soulèverai quelques questions à ce sujet.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup,
M. le député de Jonquière. Est-ce qu'il y a
d'autres députés qui auraient des remarques préliminaires?
M. le ministre.
M. Michel G ration (réplique)
M. Gratton: M. le Président. Tout simplement pour
répondre aux remarques du député de Jonquière.
Évidemment, ce n'est pas l'endroit ici pour faire le débat sur un
projet de loi qui fait déjà l'objet d'une commission
parlementaire pour l'étude détaillée, soit le projet de
loi 96. Je suis content, par exemple, de voir que le député de
Jonquière est enfin prêt à discuter du fond du projet de
loi puisque, selon mes informations, il y a déjà eu deux
séances en commission parlementaire et qu'on n'a pas
dépassé le stade des motions préliminaires ou, certains
pourraient dire, dilatoires. Apparemment, le député de
Jonquière aurait proposé des motions pour faire comparaître
le Directeur général des élections, le chef du Parti
québécois qui, comme on le sait, n'est malheureusement pas encore
député. Le sera-t-il un jour? Cela reste à voir. Ce que je
pourrais suggérer au député de Jonquière qui,
m'a-t-on dit, reproche d'ailleurs au ministre délégué
à la Réforme électorale de se cacher derrière le
ministre des Affaires municipales qui parraine le projet de loi, c'est qu'il
fasse une motion pour entendre le ministre délégué
à la Réforme électorale à la commission qui
étudie le projet de loi 96. Cela serait accepté tout de suite.
J'irai répondre aux nombreuses questions du député de
Jonquière, surtout pour lui démontrer que ce n'est pas une
vengeance, comme il l'a prétendu, que veut assouvir le ministre
délégué à la Réforme électorale.
Depuis quinze ans, le ministre délégué à la
Réforme électorale, assouvit ses vengeances autrement qu'en
présentant des projets de loi. Parce qu'après neuf ans dans
l'Opposition, j'aurais été extrêmement frustré de ne
pouvoir assouvir mes vengeances autrement qu'en présentant le projet de
loi. Mais je le dis en badinant, M. le Président, puisque très
sérieusement, je pense que ce débat, on pourrait ie faire en
commission parlementaire appropriée, c'est-à-dire celle qui
étudie le projet de loi 96. Je demande au député de
Jonquière de m'inviter devant la commission. J'irai volontiers expliquer
les raisons qui ont amené le gouvernement à présenter ce
projet de loi 96. Mais pour le moment, il me semble qu'on devrait passer
à l'étude des crédits ou des prévisions
budgétaires du Directeur général des élections.
M. Gendron: M. le Président, c'était prévu,
c'est seulement parce que le leader du gouvernement est un peu impatient.
M. Gratton: On n'était pas rendu là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: C'est seulement l'ordre des motions qu'on ne lui a
pas communiqué à un moment donné. Il va être
convoqué.
Le Président (M. Marcil): Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui ont des remarques préliminaires? Non? Nous
allons donc procéder à la période de questions. Je vais
maintenant reconnaître le député de Bourget.
Discussion générale
M. Trudel: Je vous remercie, M. le Président. M. le
Directeur général, vous allez vous sentir le bienvenu ici,
puisque je suis aujourd'hui le sixième ou septième à vous
souhaiter la bienvenue au nom de la commission et de ce côté-ci de
la table.
Vous vous souvenez l'an dernier, M. le Directeur général,
qu'on avait parlé à un moment donné de coussins dans un
budget et que le ministre délégué à la
Réforme électorale, avec fierté, avait dit: J'ai pris
moins d'une demi-heure pour trouver les coussins? Je ne me suis pas fixé
cet objectif aujourd'hui, soit de trouver des coussins en moins d'une
demi-heure. Je me suis fixé comme objectif de faire avec vous le tour
à la fois évidemment de vos prévisions de 1988-1989 et de
vos résultats financiers de 1987-1988. Je prendrai une minute pour vous
expliquer ma façon de procéder. Grâce à l'excellent
document que vous nous avez remis et pour lequel je vous remercie, parce que
cela nous a beaucoup aidés... À l'aide du document que vous nous
avez remis,
j'ai fait un petit exercice vers Sa fin de la semaine dernière,
qui a consisté à regrouper les deux documents, parce que je pense
qu'il faut comparer les choses qui sont comparables. Pour reprendre une vieille
expression, on compare des pommes avec des pommes et des oranges avec des
oranges, et non pas des fruits avec certains légumes. Je pense que
comparer prévisions et prévisions, vous me permettrez
l'expression, cela ne me donne pas satisfaction, en tout cas, pour moi comme
parlementaire, et cela ne me donne pas une vision, une vue complète des
activités de votre organisme. Voici ce que j'ai fait. J'ai pris vos
prévisions pour 1987-1988, votre résultat tel
qu'arrêté au 29 février 1987-1988 et vos prévisions
pour 1988-1989, de façon à pouvoir comparer d'une part votre
résultat réel ou enfin anticipé au 29 février - je
vous poserai une question tantôt, à savoir s'il y a beaucoup de
différence entre les deux - donc d'une part, vos résultats
anticipés et d'autre part, vos prévisions pour l'année.
Vous allez constater au cours de la conversation que nous allons avoir vous et
moi et vos collaborateurs que cela change dans plusieurs cas. Des plus
deviennent des moins et des moins deviennent des plus. Et pour les
parlementaires, c'est plus simple comme approche, et cela donne, à mon
avis, une meilleure vision. (10 h 45)
Je vous rappelais l'an dernier, au moment d'une intervention - parce
qu'on parlait encore des coussins, on partait de la façon de faire un
budget - que j'avais dû subir ce que vous allez devoir subir au cours des
prochaines minutes... Quand j'étais président d'une compagnie et
que le conseil d'administration me posait des questions sur mes budgets,
j'avais pris évidemment l'habitude, comme cela se fait de façon
normale dans le domaine privé, et à mon avis, cela devrait se
faire aussi dans le domaine gouvernemental, de présenter un budget
basé sur le réel de l'année précédente ou le
réel anticipé, parce que je préparais mes budgets trois
mois d'avance, et les prévisions pour l'année qui suivrait.
Alors c'est exactement dans cette optique-là, M. le Directeur
général, que j'ai l'intention de vous poser des questions a la
fois sur le résultat financier de l'an dernier, et sur les
prévisions de cette année. Est-ce que je me fais bien comprendre?
Je vais vous parler une fraction de seconde des résultats
estimés. Ils sont estimés au 29 février et votre rappport
est du 31 mars. On peut présumer, un petit peu comme on l'a fait l'an
dernier, qu'il n'y a pas de différence vitale, fondamentale, importante,
entre votre estimé du 29 février et le résultat au 31
mars.
M. Côté (Pierre-F. ): Il n'y a pas beaucoup de
différence.
M. Trudel: Il n'y a pas...
M. Côté (Pierre-F. ): Il n'y a pratiquement pas de
différence.
M. Trudel: Est-ce que vous pouvez me donner une idée
approximative? Est-ce qu'on parle d'une différence entre les deux de
quelques centaines de milliers de dollars ou de quelques dizaines de milliers
de dollars?
M. Côté (Pierre-F. ): Peut-être qu'on va
arriver à une centaine de milliers de dollars dans l'ensemble des...
C'est une approximation.
M. Trudel: D'accord. Sur un budget de plus _ou moins dix
millions...
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela.
M. Trudel: D'accord. Au niveau maintenant de vos employés,
on voit à la page 1 - de toute façon on le voit à
plusieurs endroits - que vous aviez 152 employés permanents en
1987-1988, et que vous en aurez 153, dites-vous, en 1988-1989; il y aura
toujours 11 employés temporaires, pour un total, l'an dernier, de 163,
et de 164 cette année. Est-ce que c'est bien cela, vous aurez 11
employés temporaires?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, c'est le nombre
d'employés temporaires, c'est la norme; le chiffre 11, c'est au-dessus
de la norme qui est généralement reconnue dans la fonction
publique, alors c'est le maximum. On n'aura pas nécessairement 11
employés temporaires pendant l'année, mais c'est un coussin, vous
pariiez de coussin tantôt, cela en est peut-être un cela, surtout
dans le cas où les employés sont soit en congé de
maternité, soit en congé de maladie. Il faut avoir la
possibilité d'avoir des employés temporaires. C'est ce que cela
couvre essentiellement.
M. Trudel: Très bien. Dans votre organigramme - l'an
dernier, on vous avait demandé de déposer un organigramme, ce que
vous avez fait à la suite de la commission, j'ai pu en prendre
connaissance - est-ce qu'il y a des changements importants ou majeurs?
M. Côté (Pierre-F. ): Dans l'organigramme, non.
M. Trudel: Vous n'avez pas...
M. Côté (Pierre-F. ): Il y a eu... bien je ne sais
pas, ce n'est pas dans l'organigramme, mais cela me vient à
l'idée. Il y a eu un changement de fonction, remplie autrefois par le
bureau de Montréal et qui est maintenant à Québec. Mais
c'est la même chose. Je veux dire, cela ne change rien à
l'organigramme.
M. Trudel: D'accord. À la note 2 de la page 3 de vos
prévisions bugdétaires, vous parlez de l'effort de compressions
budgétaires 1986-1987 - on en a quand même longuement
discuté
l'an dernier, je me souviens, et vous disiez que vous aviez
ramené les postes de 171 à 145 - vous parlez de 4 postes nouveaux
pour l'année 1988-1989. Est-ce que je pourrais avoir, j'allais dire une
petite idée, je vais vous dire une bonne idée, de ce vous
entendez faire avec les 4 nouveaux employés que vous avez l'intention
d'engager au cours de l'année?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Évidemment, on a
effectué des compressions budgétaires au maximum, mais on a
réalisé que l'on était à court effectivement de 4
personnes. Parmi les endroits où on veut les affecter, où on
ressent la nécessité de réaffectations, il y a en premier
l'entrepôt. Nous avons besoin d'une personne supplémentaire
à l'entrepôt. Vous savez que notre entrepôt le Centre G.
Lefrançois, est assez considérable, et lorsqu'un
événement se déclenchait, par exemple, on avait beaucoup
de personnel là-bas. On l'a réduit tellement, qu'on
s'aperçoit maintenant qu'il faut ajouter une autre personne.
Il faut également une autre personne dans le secteur du scrutin
pour y compléter le personnel. Le secteur du scrutin était un
secteur un peu plus faible, comparativement aux autres. Depuis la nomination du
nouvel adjoint, M. Jolin, il y a une réorganisation qui se fait, et
là encore, c'est un minimum de personnel dont on aurait besoin.
Ce que je mentionnais tout à l'heure, relativement aux
responsabilités qui sont maintenant à Québec plutôt
qu'à Montréal, c'était le scrutin municipal, sur le plan
des conseils à donner aux présidents d'élection
municipaux. J'ai donné les chiffres, tout à l'heure, de ce qu'on
a fait, le nombre de réponses qu'on donne de conseils, de suggestions,
ou de prêts matériels et, là encore, dans ce
secteur-là, on ressent le besoin d'avoir une personne
supplémentaire. Finalement, il y a des départs, il y a des
changements qui sont effectués au contentieux, et on pense qu'il
faudrait aussi avoir une autre personne, un autre professionnel au
contentieux.
Alors, ce sont les quatre personnes que j'aimerais avoir dans le courant
de cette année, les quatre postes, plutôt.
M. Trudel: Quatre postes, oui. Je vous remercie. Juste pour vous
donner un petit exemple qui, cette fois, ne joue ni dans un cas, ni dans
l'autre, nécessairement en votre faveur ou en votre défaveur,
dans ma façon d'aborder vos crédits cette année, ce que je
vous disais tantôt, comparer le réel d'une année avec les
prévisions de l'autre, à la page 3 de vos prévisions
budgétaires. Compte tenu de ce que vous nous avez dit, au lieu d'avoir
une variation de 12. 85 %, telle que vous nous l'annoncez, parce que vous nous
parlez de prévisions versus prévisions, si on parle de
l'écart entre votre réel de 1987-1988 et votre prévision
pour 1988-1989, vous y regagnez, parce que cela fait simplement un écart
de 400 000 $ au lieu de 615 000 $. Donc, cela réduit la variation
à sept et quelques pour cent. Cela me paraît important, je vais
vous le souligner tout au long de mon intervention...
M. Côté (Pierre-F. ): Je vous remercie de le faire,
surtout dans ce cas-là. Vous avez raison.
M. Trudel: C'est parce que dans certains cas, cela joue...
M. Côté (Pierre-F. ): C'est peut-être
différent, oui.
M. Trudel:... Cela peut être pas mal différent et
cela nous donne un meilleur aperçu, de toute façon, de la
situation réelle.
Et je suis à la catégorie 3, Communications. Selon cette
façon de voir les choses, l'écart n'est pas de moins 20 000 $,
mais de plus 81 100 $, donc pas de moins 5 %, mais d'un peu plus de 27 %. Il y
avait des dépenses réelles, en 1987-1988, de 294 000 $
comparativement aux dépenses prévues de 395 000 $, et vous
prévoyez maintenant 375 000 $ pour l'année 1988-1989. Alors vous
avez quand même, dans les frais de poste et de messagerie, des
dépenses réelles de 30 000 $ et une prévision de 48 000 $,
ce qui constitue une augmentation de plus de 60 %, 63 %, pour être
précis. Est-ce que je pourrais avoir des renseignements additionnels sur
le pourquoi d'une telle augmentation?
M. Côté (Pierre-F. ): Vous parlez
précisément de frais de poste et de messagerie, M. le
député?
M. Trudel: Oui, M. le Directeur général, je suis au
numéro...
M. Côté (Pierre-F. ): Bon, c'est cela. Alors, les
prévisions budgétaires sont de 49 000 $...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Pierre-F. ):... celles de l'an dernier
étaient de 46 000 $ et les dépenses estimées sont de 30
000 $.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez cela comme chiffres.
Alors, la première raison de cet écart c'est qu'il faut
prévoir une augmentation des coûts des services de poste et de
messagerie. Il y a une partie des dépenses, estimées au 31 mars
1988, qui sont imputées à des activités
électorales. Il faut bien souligner que cela explique un peu la
différence: il y a une partie de ces dépenses-là
estimées qui ont été imputées à des
activités électorales comme celles de Notre-Dame-de-Grâce,
en particulier.
M. Trudel: Vous me dites que, dans un
premier temps...
M. Côté (Pierre-F. ): Ah! Oui, je m'excuse, on me
donne une précision, M. le député. On me dit que, c'est
plutôt S'inverse, les dépenses sont inférieures parce qu'il
y a une partie des dépenses qui ont été affectées.
Les 30 000 $ sont inférieurs aux prévisions budgétaires
parce qu'il y a une partie des dépenses qui ont été
comptabilisées du côté de l'élection partielle.
C'est l'inverse de ce que je vous avais dit, je m'excuse.
M. Trudel: Quel montant, à peu près, M. le
directeur?
M. Côté (Pierre-F. ): Ah! Vous parlez de
l'élection pariieile?
M. Trudel: Non, quel montant, quelle proportion de ce
montant-là à peu près a été affectée
à l'élection partielle de Notre-Dame-de-Grâce?
M. Côté (Pierre-F. ): On me dit que cela
représenterait environ 10 000 $.
M. Trudel: Environ 10 000 $. Et vous prévoyez une
augmentation des frais de poste et de messagerie. Mais, cette augmentation est
importante dans la mesure où, si on augmentait, si le gouvernement
fédéral ou Postes Canada décidait d'augmenter son
timbre-poste d'un autre cent ou de deux cents, on serait encore, quand
même pas mal loin du compte. On parle d'augmentation, entre votre
réel de l'an dernier et votre prévision de cette année, de
pius de 60 %. Cela me paraît beaucoup.
M. Côté (Pierre-F. ): L'an dernier, nos
prévisions budgétaires à ce poste étaient de 46 000
$ et, cette année, nos prévisions sont de 49 000 $. C'est vrai
que nos dépenses, estimées au 31 mars, sont de 30 000 S, donc
l'écart semble considérable. Mais, ce qu'on a pu faire pendant
cette année pour réduire et en arriver à 30 000 $, c'est
qu'on a affecté des sommes aux élections partielles puis au
mandat spécial qu'on a eu concernant les résidants du
Nouveau-Québec, le référendum. Ce qui fait que, cette
année, l'augmentation de nos prévisions est de 3000 $, ce qui
n'est qu'une estimation de ce qui est basé sur ce qu'on peut s'attendre
d'augmentation qui peut représenter dans ces deux secteurs.
M. Trudel: D'accord. Aux services reliés à la
publicité, à peu près la même question. On parle
d'un écart de plus de 60 %, encore une fois, des dépenses
réelles prévues de 22 000 $ et, cette année, une
dépense prévue de 56 500 $. J'aimerais quand même savoir en
quoi consiste cette différence, encore une fois importante, entre les
deux montants au plan des activités que vous prévoyez dans le
domaine des communications.
M. Côté (Pierre-F. ): La principale raison de
l'augmentation de ces prévisions, est qu'on procédera,
incessamment - cela va se faire, je pense, la semaine prochaine, en fait,
l'autre étape - au choix d'une nouvelle agence de publicité.
Alors, cela a encouru des coûts supplémentaires assez
considérables, ne serait-ce qu'au plan des avis publics qu'on a faits
dans tous les journaux du Québec. On évalue toute
l'opération de trouver la nouvelle agence de publicité, je donne
un chiffre approximatif, évidemment, à environ 15 000 $ à
20 000 $. C'est ce qui explique que les prévisions budgétaires de
cette année sont même beaucoup plus considérables que les
prévisions budgétaires de l'an dernier.
Le contrat de l'agence, est un contrat pour lequel, cette année,
on envisage une nouvelle façon de procéder qui est analogue
à celle qu'on retrouve dans d'autres organismes ou ministères du
gouvernement. Au lieu d'avoir un contrat de deux ans, on a pensé
demander et accorder un contrat qui sera d'une durée de trois ans, ce
qui, évidemment, minimisera encore les coûts lorsqu'il s'agira de
choisir une nouvelle agence. Le choix de cette nouvelle agence se fait de
façon assez rigoureuse. On procède par des appels d'offres; on
demande à des agences de venir nous démontrer qu'ils ont la
capacité de traiter avec le Directeur général des
élections. Il y a eu, évidemment, une présélection.
On est rendu à trois agences et une des conditions assez
sévères qu'il y a dans ce concours, c'est qu'une agence s'engage
dans le contrat à ne pas faire d'activités à
caractère partisan. Comme je vous dis, c'est en marche et c'est un
concours qui est sur le point de se terminer. L'autre dernier détail, si
vous permettez, dans ce concours, est qu'il y a un jury de cinq personnes. Il y
a trois personnes qui sont de l'extérieur de mon bureau qui essaieront
de choisir l'agence de la façon la plus impartiale possible.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le Directeur
général.
M. Trudel: Donc, vous estimez à peu près à
20 000 $ le coût de l'opération pour trouver une nouvelle
agence.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Bourget.
M. Trudel: Une dernière question, M. le Président,
très courte.
Le Président (M. Marcil): Disons, que je vais essayer de
respecter le temps le plus minutieusement possible.
M. Trudel: Très bien, je reviendrai tantôt.
Le Président (M. Marcil): Vous pourrez revenir par la
suite.
M. Trudel: D'accord, merci.
Mme Bleau: Sur le même sujet, est-ce que je peux poser une
question?
Le Président (M. Marcil): Je vais procéder par la
règle d'alternance, Mme la députée de Groulx. Vous
reviendrez tantôt. D'accord?
M. le député d'Abitibi-Ouest. (11 heures)
M. Gendron: M. le Président, moi aussi je vais revenir
avec quelques questions sur les prévisions budgétaires, mais
comme je l'avais indiqué dans mes remarques préliminaires, il
faut profiter de la présence du Directeur général des
élections et de son équipe pour aborder les sujets que
lui-même a traités dans son mémoire d'introduction relatant
les principales activités ou les secteurs d'activité qu'il
couvre.
Je veux tout de suite vous indiquer - je n'aurai peut-être pas le
temps de le faire dans mes 20 minutes au total - que j'aurai quelques questions
sur la carte, sur des problèmes de financement des partis politiques et,
bien sûr, quelques-unes sur les prévisions budgétaires.
Une première question sur le volet "secteur du scrutin" qui m'a
un peu surpris. Tout le monde sait qu'il y a 122 circonscriptions au
Québec, bientôt 125 après l'adoption de la nouvelle carte
électorale, et je suis resté un peu surpris de voir que le
phénomène de démission des directeurs du scrutin
était quand même majeur avec onze directeurs de scrutin qui ont
démissionné de leurs fonctions. Cela joue aux alentours de dix,
si on n'est pas trop pointilleux sur les pourcentages; 11 sur 120, cela fait
à peu près 9 % ou 10 %, cela m'apparaît gros un peu. Alors,
la question que je voudrais poser c'est précisément: Est-ce que
vous faites la même analyse à savoir que c'est plus gros que
prévu? À quoi attribuer ce phénomène de
démissions quand même assez important? Quelles sont les raisons
pour lesquelles ces gens-là, après quelques années en
poste, démissionnent? Ou, est-ce que dans la rubrique
"démissions", M. le Directeur général des
élections, vous avez inclus le phénomène normal qu'on
appelle le roulement du personnel? Il peut y avoir des causes autres. Il peut y
avoir un décès, un changement de province ou un
déménagement. Sont-ce carrément des gens qui, après
avoir exercé la fonction un certain temps, décident de ne plus
l'exercer? Ce n'est pas tellement à nous de connaître les motifs
pour lesquels ça se passe comme cela. Le nombre de postes m'impressionne
un peu. Je trouve cela élevé. Alors, est-ce que je suis dans les
patates par rapport à d'autres provinces ou d'autres situations
semblables et quelles sont les principales raisons qui font que ces
gens-là,
après quelques années, démissionnent?
M. Côté (Pierre-F. ): Les personnes qui ont
démissionné avaient été nommées il y a
déjà deux ans. Ce roulement, ce nombre ou ce pourcentage de
postes vacants actuellement peut sembler un peu élevé, mais je ne
suis pas trop surpris. Vous allez voir, par les raisons que je vais vous
donner, que c'est pour des raisons très personnelles que les gens le
font et ne sont pas toujours reliées à la fonction
elle-même. Je ne dis pas que ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas
capables de remplir la fonction. Je vais vous donner un certain nombre de
raisons. Il y en a deux qui ont élu domicile dans une circonscription
qui n'était pas contiguë; alors ils ne pouvaient pas continuer
à remplir la fonction. Il y en a un qui a occupé un nouveau poste
de travail au gouvernement fédéral. Il y en a quatre ou cinq,
c'est pour des raisons de santé et très peu parce qu'ils
n'étaient plus intéressés par la fonction après un
an ou deux. À ce moment-là, ils nous donnent des raisons assez
vagues; on ne sait pas trop à quoi s'en tenir. Ils nous envoient leur
démission.
M. Gendron: M. le Président, ce qui m'intéressait,
vous venez de le couvrir un peu, c'est que dans le fond il n'y en a pas
beaucoup qui ont démissionné pour des raisons, comme vous le
dites, de manque d'intérêt à la fonction, parce que
j'aurais eu des questions à poser sur votre grille de sélection
concernant la retenue des candidats et j'aurais été inquiet de la
façon dont vous procédiez. Si c'est surtout attribuable aux
exigences mêmes de la loi, selon ce que vous venez de dire, il y en a
peut-être la moitié pour qui, quand tu n'es plus résident
québécois tu as un problème, quand tu n'habites pas une
circonscription contiguë, il y a un autre problème. Dans ce
sens-là, vous expliquez et vous répondez à la question que
je voulais poser.
La deuxième question concerne la révision "de la carte.
Tout le monde sait qu'il y a eu un long processus et là-dessus j'ai deux
questions. Ce qui m'a étonné hier c'est d'entendre des
collègues députés, sans revenir sur les circonscriptions
touchées. Que je sache, le processus est bien encadré dans la loi
et c'est quand même un assez long processus. Il y a beaucoup de
consultations. Or, hier il y a eu deux, trois, quatre députés -
cela n'a pas d'importance pour l'instant le nombre, ce qui est important c'est
ce que je vais dire - qui, d'après moi, prétendaient qu'entre le
moment où ils avaient pris connaissance de ce qu'on appelle la carte
provisoire et le débat de deux jours en commission parlementaire, de
même que le débat de cinq heures en Chambre, ils avaient eu la
confirmation que leur circonscription ne serait pas modifiée. Or, il y
en a quatre ou cinq qui prétendaient hier en Chambre s'être
aperçus de changements. Dans des cas, c'était mineur, dans
d'autres cas, c'était un peu plus majeur. La question que je vous
pose:
Premièrement, est-ce que c'est exact que vous auriez donné
des garanties disant qu'il n'y aurait pas de modifications dans certaines
circonscriptions et qu'à la dernière minute, des
députés auraient pris connaissance de la carte proposée?
Mais, connaissant les mécanismes prévus à la loi, ce n'est
pas juste une carte proposée, c'est une carte qui risque dans quelques
jours de devenir la nouvelle carte électorale du Québec en termes
de circonscriptions définies? Une question très précise,
M. Côté: Est-ce que vous avez donné certaines garanties
à des députés à l'effet que leur comté ne
serait pas modifié? J'aimerais avoir une réponse
là-dessus. Deuxièmement: Est-ce que c'est exact que pour
certaines circonscriptions - je ne parle pas nécessairement du
député, mais des concernés - on n'aurait jamais entendu
parler d'une modification quelconque, mais qu'à un moment donné,
on aurait pris connaissance de la carte et que c'était modifié?
Est-ce à dire qu'il n'y a personne de chez vous ou de votre
équipe, plus particulièrement concernant la Commission de la
représentation électorale, qui aurait fait quelques
démarches que ce soit... Je ne suis pas sur les crédits...
Le Président (M. Marcil): Non, cela va. C'est parce
qu'ensuite il va y avoir une question de règlement.
M. Gendron: Ah! Excusez-moi.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Gendron: Oui, j'ai fini.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le leader.
M. Gratton: Effectivement, je vous pose la question, M. le
Président, à savoir que si la Loi sur la représentation
électorale édicte très clairement que ies
prévisions budgétaires de la Commission de la
représentation électorale ne doivent pas faire l'objet de
discussions ou de débats à ce moment-ci, si cela ne doit pas
être interprété et se souvenir de ce qui a
présidé à l'inclusion d'une telle disposition dans la Loi
sur la représentation électorale, c'est qu'on a voulu ne pas
interférer, d'aucune façon, dans le processus de
délimitation qui appartient de façon stricte et exclusive
à la Commission de la représentation électorale. Or, la
question que je pose, M. le Président, est une demande de directive.
J'aimerais savoir si le genre de questions qui, j'en conviens, ne portent pas
sur les prévisions budgétaires du DGE, ne peuvent pas, à
la limite, devenir une espèce d'ingérence ou d'intrusion dans le
processus de la Commission de la représentation électorale dans
la mesure où on pose une question au Directeur général des
élections à titre de membre de la Commission de la
représentation électorale, et qui peuvent susciter des
réactions de part et d'autre et qui peuvent finalement, avec la
liberté de parole que chacun détient à la commission, en
arriver à être interprétées, soit par les membres de
la Commission de la représentation, soit par des tiers, comme
étant une ingérence ou une intrusion dans le processus. Il me
semble, en tout cas, qu'on devait exercer la plus grande prudence.
Si on a exclu dans la Loi sur la représentation électorale
la possibilité de discuter des prévisions budgétaires de
la commission pendant qu'il y avait un processus de délimitation en
cours, je me demande si cela ne doit pas, par extension, inclure toute
question, quelle qu'en soit la nature, parce qu'à ce moment-là,
qui va juger s'il s'agit d'une question qui est une intrusion ou pas? C'est
vous prêter beaucoup de pouvoirs, M. le Président, que de faire
l'interprétation voulue, d'user de votre discrétion pour
déterminer ce qui pourrait à la limite devenir une
ingérence ou pas. Je me demande si la façon la plus prudente de
procéder n'est pas tout simplement d'éliminer et de n'accepter
aucune question qui porte sur la délimitation de la carte
électorale surtout qu'on a passé la dernière étape,
qui était le débat hier à l'Assemblée nationale et
que maintenant, la loi prévoit très clairement que la commission
est la seule à prendre ces décisions et à les faire
connaître dans les dix prochains jours. Alors, je vous soumets cela sans
pour autant vouloir interférer moi-même dans le processus, mais
surtout pour m'assurer qu'on ne fasse pas, par imprudence indirectement ce que
la loi manifestement ne veut pas qu'on fasse directement.
Le Président (M. Marcil): Merci. Sur la même
question de règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Gendron: Très rapidement, M. le Président. Le
Directeur général des élections a présenté
dans ses notes introductrices, une courte réflexion sur l'exercice qui
était sa responsabilité de procéder, au cours de
l'année en cours, à une modification des diverses
circonscriptions électorales. Tout en reconnaissant cependant que, dans
certains cas, des remarques du leader du gouvernement sont pertinentes, il ne
faudrait pas que nos travaux permettent de contourner l'esprit et la lettre des
dispositions réglementaires qui ont voulu que dorénavant les
prévisions budgétaires, concernant la représentation
électorale, ne soient pas discutées ici et que, par
conséquent, on n'ait pas, par le biais d'autres types de remarques qui
sont moins liées aux prévisions budgétaires, l'occasion de
faire indirectement ce qu'on ne pouvait pas faire directement. Je conclus, M.
le Président, en vous indiquant que, étant donné que
c'était plus une question d'information et que ces
éléments ont été soulevés succinctement,
uniquement en termes de responsabilité, dans le document de
présentation du Directeur général des élections, je
persiste à croire qu'il lui appartiendrait, et non pas à vous, M.
le Président, de prétendre ou de
croire que la question que j'ai posée interfère sur la
notion ou la dimension d'ingérance ou de non-neutralité requise
par la loi. Si le DGE dit: Écoutez, M. Gendron, nous pensons que nous
avons fait ce que nous avions à faire. De toute façon ce n'est
pas à moi de donner les réponses aux questions du DGE, il est
assez grand garçon pour répondre lui-même. Par
conséquent je n'ai pas de réponses à lui suggérer.
J'avais des questions à poser. S'il prétend ne pas avoir de
réponses à donner aux questions que je pose, c'est son
affaire.
Le Président (M. Marcil): Merci. Après avoir
écouté les deux intervenants sur une question de
règlement, je voudrais seulement lire l'article 39. 10 de la loi 25, Loi
modifiant la loi sur la représentation électorale qui dit ceci:
"L'étude en commission parlementaire des prévisions
budgétaires de la Commission n'a toutefois pas lieu lorsque la
procédure de délimination des conscriptions électorales,
telle que prévue aux articles 25 à 32 de la présente loi,
est en cours. " Donc, étant donné qu'on reçoit le
Directeur général des élections et non pas le
président de la Commission de la représentation
électorale, pour l'étude des crédits, il me semblerait
plus à propos d'intervenir davantage sur les questions relatives aux
crédits et non sur le type de question qui pourra lui être
posé, à savoir s'il y aura des changements en regard des
directeurs de scrutin avec la nouvelle carte électorale qu'il aura
appliquée à ce moment-là, même si je comprends que,
dans sa présentation, il a fait une certaine allusion à la carte
électorale.
M. le Directeur général des élections, vous
n'êtes pas dans l'obligation de répondre à cette question.
Si vous jugez à propos de le faire, je vous laisse cette
discrétion, mais vous êtes ici et avant tout comme Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je vais demander une
indication, M. le Président. J'avais d'abord l'intention de
répondre sur les principes et non pas sur les faits, mais si je
m'aventure à répondre sur les principes, est-ce que cela
donnerait ouverture à d'autres questions? Je ne suis pas suffisammment
au courant de la procédure, c'est ce que je craindrais. Si
c'était le cas, je pense qu'il serait préférable de
m'abstenir, car en effet, nous sommes au milieu du processus et je serais un
petit peu embarrassé de répondre. Cela serait beaucoup plus
facile pour moi, une fois que le rapport serait rendu public, de
répondre à ce genre de questions.
M. Gendron: Le problème que nous avons, M. le
Président, c'est qu'on n'aura plus d'occasions, plus de canal une fois
que la carte sera adoptée.
M. Gratton: Non, au contraire. Comme je l'avais indiqué
dans mes remarques préliminaires,
M. le Président, la commission des institutions pourrait
elle-même... On sait que la loi prévoit un rapport des
dépenses de la Commission de la représentation électorale
dans les trois mois qui suivent la publication dans la Gazette officielle
de la nouvelle carte, et ce serait à la commission des institutions
de décider si elle veut bien entendre les membres de la commission
là-dessus. Je dis tout de suite que si c'était le souhait,
à ce moment-là, comme leader du gouvernement, comme ministre
délégué à la Réforme électorale, il
me semble qu'il serait de bon aloi que nous fassions l'exercice avec le
Directeur général des élections en sa qualité de
membre de la Commission de la représentation électorale et ses
collaborateurs, au moment où le rapport serait disponible. Mais
justement au moment où la carte serait déjà officielle,
que tout le monde la connaîtrait et qu'il n'y aurait plus
possibilité d'influencer qui que ce soit sur la nouvelle
délimitation. (11 h 15)
M. Gendron: M. le Président, je conclus là-dessus
et je pense qu'il va être plus simple de procéder comme suit pour
éviter toute situation malaisée de qui que ce soit. J'ai
l'impression que, après la délimitation définitive de la
carte électorale, il y aura probablement une volonté politique de
ce côté-ci de cette commission, comme cela a été
indiqué, de faire effectivement un bout d'échange de propos
là-dessus pour être certains que le processus est largement suivi
et complètement démocratique. Ce n'est pas ce que j'ai entendu
hier. Je pense qu'il y aurait lieu d'éclaircir certaines situations. Si
le moment n'est pas privilégié aujourd'hui, soit, on en trouvera
un autre.
Dans les cinq minutes qui me restent pour le premier bloc de vingt
minutes, j'aborderais une autre question concernant les souscriptions
illégales au financement des partis politiques. Tous se rappellent
'qu'en octobre 1986 l'Association des propriétaires de cantines mobiles
de l'Est du Québec inc. a versé illégalement 1000 $
à l'Association libérale d'Arthabaska par l'intermédiaire
de son président, M. Blaise Charland. À la suite de votre
enquête, M. le Directeur général des élections, vous
aviez conclu que le député de la circonscription, M. Gardner,
n'avait pas commis d'infraction. Mais, vous aviez également convenu que
l'Association des propriétaires de cantines mobiles avait contrevenu
à la loi. Vous aviez indiqué que des poursuites judiciaires
étaient entreprises contre l'association. Aujourd'hui, tout ce que je
voudrais savoir, dans vos responsabilités, c'est si dans ce dossier
précis de l'Association des propriétaires de cantines mobiles de
l'Est du Québec, qui avait versé illégalement 1000 $
à la caisse du Parti libéral d'Arthabaska, vous êtes en
mesure, comme Directeur général des élections et
responsable concernant le financement des partis politiques, de faire le point
sur les poursuites judiciaires devant découler de votre enquête,
puisque vous
avez indiqué qu'il y en aurait d'intentées? Y en a-t-il
eu? Où en est-ce rendu? À quel niveau d'information le dossier
peut-il être précisé?
Le Président (M. Marcil): M. le Directeur
général.
M. Côté (Pierre-F.): Effectivement, il y a eu une
poursuite qui a été intentée contre l'Association des
propriétaires de cantines mobiles de l'Est du Québec inc. et le
procès est fixé pour le 20 mai. Il y a eu un plaidoyer de
non-culpabilité enregistré le 22 avril et ie procès a
été fixé. La plainte est d'avoir versé une
contribution sans avoir eu la qualité d'électeur.
M. Gendron: C'est l'essentiel des informations que vous pouvez
nous donner à ce sujet-là?
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Gendron: Je veux seulement poser une dernière question,
en ce qui me concerne. S'il y a eu un plaidoyer de non-culpabilité
d'enregistré et qu'il y aura lieu quand même, puisque vous
l'indiquez, d'aller en procès - vous avez dit le 22 mai?
M. Côté (Pierre-F.): Le 20.
M. Gendron: Le 20 mai?
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Gendron: Ceia signifie que le Directeur général
des élections a maintenu sa prétention
d'irrégularité ou d'illégalité par rapport aux
prescriptions de la loi?
M. Côté (Pierre-F.): Évidemment, comme dans
tous ces cas là, notre responsabilité est maintenant à
l'effet qu'on fasse une enquête, qu'on arrive à une conclusion et
qu'on prenne une décision d'entreprendre ou non une poursuite. Nous
avons une opinion, évidemment, puisque nous prenons une poursuite. Mais,
la responsabilité définitive demeure entre les mains du juge qui
va avoir à décider de cette question.
M. Gendron: Oui. Cela me va pour le moment.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Bourget..
M. Trudel: M. le Président, M. le Directeur
général, tout en préparant cette séance, j'ai
regroupé, parce que cela revient à quatre endroits
différents dans les prévisions, tout le secteur que j'appelle
informatique. On le voit dans le domaine des services, de i'enîretien,
des loyers et, évidemment, de l'équipement. Je me suis fait un
petit tableau, encore une fois, des prévisions, des dépenses
réelles et des prévisions pour 1988-1989. La conclusion que je
suis tenté d'en retirer, c'est que là encore, entre les
prévisions pour 1987-1988 et les dépenses en 1987-1988, il y a
quand même une différence de quelque 20 %. Vous aviez une
prévision totale de 439 000 $ et vous arrivez a des dépenses
estimées, au 31 mars, de 349 000 $ et quelques centaines de dollars, ce
qui fait à peu près 20 %. D'autre part, entre vos dépenses
estimées pour 1987-1988, de 349 600 $, et vos prévisions de
dépenses pour 1988-1989 de 420 200 $, il y a aussi une différence
de 20 % à peu près, une différence de 70 600 $. Les
variations vont de moins 80 % en ce qui concerne les services entre les
dépenses réelles 1987-1988 et vos prévisions 1988-1989,
jusqu'à un petit peu moins de 1 % en ce qui concerne
l'équipement. Quelques questions sur cela, M. le Directeur
général, pas tellement sur les chiffres. Est-ce que j'ai raison
de penser que, dans un premier temps, la différence qu'on remarque entre
le loyer, l'équipement, est-ce que j'ai raison de penser que vous allez
davantage vers l'achat d'équipement plutôt que la location dans
l'informatique?
M. Côté (Pierre-F.): Ce sont des achats qu'on fait
plutôt que de la location. On a à peu près 25 PC dans le
bureau. Il faut dire que l'utilisation de l'informatique chez nous suit un plan
quinquennal; on est rendu dans la cinquième année. Cela fait cinq
ans qu'on a commencé à établir l'informatique
graduellement pour les services administratifs chez nous.
M. Trudel: Vous dites que vous êtes à la fin d'un
plan quinquennal. Est-ce que vous pourriez nous dresser un tableau
général de l'état d'informatisation dans vos services, M.
le Directeur général?
M. Côté (Pierre-F.): Oui. Est-ce que vous aimeriez
l'avoir par année?
M. Trudel: Bien, la situation actuelle. Vous avez quoi comme
équipement? Cela fait quoi chez vous?
M. Côté (Pierre-F.): Ah bon!
M. Trudel: Vous vous en servez de quelle façon, à
quelles fins?
M. Côté (Pierre-F.): D'accord. La première
fin, évidemment, cela a été la reprise, refaire ce qui
existait au moment de l'intégration du financement des partis
politiques. Cela a été de refaire toute l'informatique concernant
le système de vérification non seulement provincial mais
municipal. Ceci doit subir également des modifications et des
ajustements à cause du projet de loi 100 qui nous amène à
faire des modifications, des ajustements selon les exigences qui
découlent du projet de loi 100 dans le domaine des partis
poîitiques municipaux. Nous
avons progressivement établi des systèmes
informatisés à la division territoriale et au scrutin. Nous
l'avons fait également du côté du contentieux, aux
communications et à l'administration, c'est cela. C'est ce qui va se
compléter, ce qui va se faire en particulier cette année. Ce sont
les grands domaines dans lesquels on implante l'informatique dans le
financement, dans le scrutin et dans les travaux faits pour la commission.
M. Trudel: Est-ce que vous pourriez être plus
spécifique? Bon, secteur financement; vous l'avez bien expliqué,
on sait en quoi cela consiste. Secteur scrutin, division territoriale: Est-ce
que vous pourriez être plus spécifique sur l'utilisation de
l'informatique dans ces deux domaines?
M. Côté (Pierre-F. ): Division territoriale, on est
même en train de se demander s'il ne faudrait pas à la suite des
demandes des partis politiques... Je vous signale tout de suite que cela prend
peut-être des coûts supplémentaires encore. C'est qu'on
avait déjà, depuis plusieurs années, les descriptions des
sections de vote sur l'informatique. On avait fait affaire à
l'époque et on fait encore affaire avec la Régie de
l'as-surance-maladie, on passe un contrat avec elle. Là, on a un
problème très technique qui se pose, c'est celui du nombre
d'espaces qu'on peut entrer dans l'informatique. Alors, on a une demande
d'ajustement des partis politiques, parce que cela ferait l'affaire de tout le
monde, mais pour nous, cela va vouloir dire de reprendre tout le programme
qu'on a. On hésite un peu, on va étudier à fond les
coûts avant de s'engager dans cela. Il faut reprendre tout le programme
qu'on a avec la Régie. de l'assurance-maladie. Alors, c'est la
principale... Je m'excuse, vous avez demandé, dans l'autre secteur,
c'était?
M. Trudel: J'ai parlé du secteur du scrutin et de la
division territoriale.
M. Côté (Pierre-F. ): Dans le secteur du scrutin...
Je m'excuse, mon adjoint me glisse à l'oreille c'est lui qui voit
à cela. Je lui dis qu'il m'en donne un peu trop et qu'il me les donne
trop rapidement. On procède à l'enregistrement, dans ce
système, de tout le nombre des électeurs qui découle du
recensement pour les répartir dans les différentes
circonscriptions électorales. On a en plus...
M. Trudel: Si je comprends bien, M.. le Directeur
général, vous vous servez de l'équipement informatique
pour les questions de recensement?
M. Côté (Pierre-F. ): Non. J'ai peut-être
laissé planer un gros point d'interrogation. Je suis content que vous
posiez la question. On ne se sert pas de l'informatique pour établir des
listes électorales; on se sert de l'informatique pour tirer des
conclusions sur les nombres, sur les chiffres. Là encore, cela va
prendre beaucoup de réflexion avant d'en arriver à avoir les
listes électorales sur l'informatique.
M. Trudel: Donc, vous vous servez de l'informatique, comme vous
dites, pour fins de statistiques et de compilation de résultats.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela. Par exemple,
à la suite d'une révision. On a un programme qui est pour
faciliter toutes les candidatures lors d'une élection
générale ou d'une élection partielle. On veut entrer dans
ce système les résultats du vote, également. Excusez, on
va le faire par section de vote.
M. Trudel: Combien de personnes sont affectées aux
opérations dites informatiques chez vous, M. le directeur?
M. Côté (Pierre-F. ): Il y a ce qu'on appelle le
service d'organisation et méthode qui a la responsabilité de
l'implantation, mais dans chacune des unités on n'a pas ajouté de
personnes supplémentaires. C'est le personnel déjà en
place qui suit des cours. C'est un système assez simple finalement, avec
écran cathodique et le reste. Le personnel est formé au fur et
à mesure. Juste une anecdote, si vous me le permettez: Hier, dans le
corridor, j'ai rencontré un des employés. Je lui ai dit: Comment
cela va? Il m'a dit: Cela va bien, surtout qu'on est en train d'implanter
l'informatique chez moi et c'est moi qui en ai la responsabilité et j'en
suis très fier. C'était un employé assez âgé.
C'est tout à fait nouveau. Il avait l'air d'être très fier
que cela va faciliter son travail.
M. Trudel: il est évident que ce genre de...
M. Côté (Pierre-F. ): Sur le plan professionnel, on
a trois analystes et un programmeur.
M. Trudel: Trois analystes et un programmeur?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela, à
l'organisation et méthode.
M. Trudel: En termes d'équipement, vous m'avez dit que
c'est ce qu'on appelle traditionnellement maintenant des PC, des personal
computers, vous avez quoi? Genre IBM.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est un réseau de
micro-ordinateurs d'IBM. Vous avez peut-être entendu la réponse
de...
M. Trudel: D'ailleurs, l'expression microordinateur est plus
française que PC.
M. Côté (Pierre-F. ): La base de données
est
de MTBS. Pardon?
M. Trudel: D'ailleurs, le mot microordinateur est plus
français que PC. PC vient de PC.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez tout à fait
raison. Je m'excuse d'employer i'expression anglaise.
M. Trudel: Donc, toujours en regardant les chiffres,
dernière question sur l'informatique chez vous. Étant
donné le fait que ce sont quand même des montants importants qui
sont en jeu, est-ce que je peux conclure que vous utilisez beaucoup plus,
presque essentiellement, ce que vous m'avez dit tantôt, le personnel de
l'interne que des consultants extérieurs?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, sauf qu'on a des
consultants de l'extérieur pour l'établissement des programmes.
Il est arrivé, par exemple - on va me donner les chiffres - qu'on avait
envisagé de demander à des consultants de l'extérieur de
nous faire un programme. Après réflexion, on s'est aperçu
qu'on avait des personnes tellement compétentes dans nos analystes et
nos programmeurs que ce sont eux qui l'ont fait. On a sauvé passablement
d'argent, cela s'est produit l'an dernier. En fait, le personnel professionnel,
celui que j'ai donné tantôt pour la réalisation, la mise en
application de ces programmes, c'est le personnel en place qui effectue le
travail.
M. Trudel: Très bien.
M. Côté (Pierre-F, ): On me signale que,
évidemment, on a eu recours à des firmes au début de notre
implantation, sur un plan de cinq ans. On a commencé en 1984-1985. On a
eu également 1985-1986, mais par !a suite, depuis 1986-1987
jusqu'à maintenant, c'est plutôt notre personnel compétent
qui effectue le travail. (11 h 30)
M. Trudel: Un dernière question. La dernière
étant l'avant-demière, puisque j'en ai une autre dernière.
Je reviendrai, si vous me le permettez, à l'élément
"Services", 04, informatique. Votre prévision 1987-1988 était de
165 000 $ et la dépense réelle estimée, comme je l'ai
souligné tantôt, au 31 mars est de 81 000 $, c'est-à-dire
84 000 $ de moins que ce qui avait été prévu, donc 50 %
à peu près. Là vos prévisions de 1988-1989 sont de
146 000 $ que je mets en regard de la même dépense réelle
de 81 000 $; ce qui est une augmentation de 80 %. Pouvez-vous me donner plus de
détails sur cette augmentation quand même très importante
en ce qui concerne les services?
M. Côté (Pienre-F. ): Oui. Alors, les 81 000 $ qui
ont été dépensés face aux prévisions de 165
000 $ - c'est exactement l'exemple auquel je me référais tout
à l'heure - ce sont les travaux qui devaient être faits par une
firme et qui finalement ont été exécutés par les
employés chez moi. Dans les prévisions de 146 000 $ de cette
année, on n'a pas couru de risque... Ce sont des projets de
développement. On va plutôt avoir recours, pour compléter
nos travaux, à l'aide d'une firme, parce que ce ne sont pas des travaux
de même nature que ceux qui ont pu être accomplis par mon
personnel, l'an dernier. Cette année, on prévoit vraiment
dépenser ce montant.
M. Trudel: Ces firmes-là, M. le Directeur
général des élections, sont choisies comment?
M. Côté (Pierre-F. ): La coutume chez nous pour ces
contrats, comme pour tout le domaine-des achats d'ailleurs, est qu'on demande
des soumissions. Dans le cas de l'informatique, on demande très souvent
six ou sept firmes. On fait appel à des firmes de la région de
Québec parce que c'est beaucoup plus facile pour nous. Il ne s'agit pas
non plus de contrats très considérables, ce sont des contrats qui
peuvent varier entre 16 000 $ et 30 000 $ à la fois. Ce sont ce qu'on
appelle des contrats d'architecture. Dans le jargon du métier, c'est de
nous établir la base du programme que l'on peut mettre sur pied.
M. Trudel: Merci. Dans un autre domaineplus
général et dans mon prochain tour, je reviendrai à des
questions plus particulières, mais j'aimerais terminer cette
intervention par une question plus générale, puisque tantôt
vous avez fait allusion à certaines dépenses. Vous m'avez
répondu, et j'accepte votre réponse facilement, que notamment
dans les postes, vous auriez pu me répondre si je vous avais posé
des questions plus précises dans d'autres sujets que telle partie de la
différence a été affectée à
l'élection partielle dans Notre-Dame-de-Grâce. J'ai
regardé. un peu parce que je m'intéresse à ces questions
de façon que cela fonctionne ailleurs, notamment chez votre
collègue, le Directeur général des élections du
Canada, M. Hamel, et je me suis rendu compte en voyant ce qu'on appelle
là-bas, l'équivalent de notre livre de crédits ici, qu'il
fait une espèce de regroupement, c'est-à-dire que lorsqu'il fait
une dépense pour une élection partielle ou
générale, il l'impute au moment où cette dépense
est faite et par la suite, il fait une espèce - passez-moi l'expression,
ce n'est pas i'expression comptable que je veux employer - de rapport
consolidé de façon à donner au public une vue
complète de ce que cela peut coûter. J'ai malheureusement
oublié le document à mon bureau. On voyait une différence,
par exemple, et c'est un exemple que je vous cite, d'à peu près 4
000 000 $ entre ce que cela avait coûté à la
dernière élection dans un document et dans l'autre et, dans les
explications que j'ai pu trouver à gauche et à droite, on dit: On
essaie de montrer au public le coût réel d'une élection,
toutes dépenses comprises. Alors,
je me demande s'il n'est pas possible de me dire ce que vous pensez de
cettte méthode de comptabiliser, d'une part, et d'autre part, si vous
avez l'intention de faire la même chose, de façon que l'on sache,
parce qu'on ne sait pas très bien ce qu'une élection coûte
au Québec. On le sait si on fait les recherches nécessaires, mais
le chiffre final n'est pas évident. Par exemple, je serais bien en
peine, même avec les recherches que j'ai faites, de vous donner, mais je
vais vous poser la question: Donnez-moi le. coût de l'élection
générale, j'entends, de 1985?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, on l'a déjà
publié dans le rapport annuel...
M. Trudel: Dans le rapport annuel.
M. Côté (Pierre-F. ):... mais de façon
précise, c'est 25 000 000 $ environ. On va me donner l'information, mais
pour l'autre partie de votre question, je vous avoue que je suis toujours
très embarrassé quand on pose une question en termes de
comparaison avec le fédéral. L'an dernier, j'ai
élaboré davantage et j'hésite beaucoup à le faire
et je vais vous dire pourquoi. On a fait des recherches parce que,
forcément, on se pose le même genre de questions et c'est tout
à fait normal. Je trouve qu'on se les pose et ce sont des choses
analogues, mais c'est justement analogue, non pas semblable sur les
responsabilités qui incombent à l'une ou l'autre des
juridictions. Un exemple que je donnais récemment, c'est comme si on
voulait comparer le ministère de la Justice du gouvernement
fédéral au ministère de la Justice ici ou de la
Santé ou... Au fédéral, il y a beaucoup de
responsabilités qu'ils n'ont pas. Cela étant dit, il y a aussi
une autre façon de procéder qui rend la comparaison
extrêmement difficile. Vous avez mentionné, et c'est très
juste, qu'à un moment donné, M. Hamel fournit l'explication pour
que les gens soient bien au courant de ce que cela a coûté, d'un
montant. Prenons l'exemple hypothétique, même s'il peut être
réel, de 4 000 000 $ dans un domaine donné. Mais si je comprends
bien sa façon de procéder - je vous avoue que je vous le donne
sous toutes réserves et j'aimerais mieux que ce soit M. Hamel qui
réponde là-dessus - mais si je comprends bien, c'est qu'il a ou
va, par exemple, effectuer des travaux l'an dernier ou cette année en
prévision de l'élection générale qui s'en vient et
on ne verra pas, dans son année financière, ce qu'il a
dépensé parce que cela va être imputé au coût
global, général de l'élection qui s'en vient. Après
cette élection, là on a l'explication. Je ne dis pas qu'il ne
fournit pas l'explication, mais on ne l'a pas...
M. Trudel: Au moment où la dépense est faite.
M. Côté (Pierre-F. ):... au moment où il l'a
fait nécessairement. D'autres différences qui sont assez
importantes, c'est qu'à cause encore des responsabilités qui sont
différentes, il a recours à plusieurs ministères,
contrairement à ce qu'on fait.
Une voix: Le coût de l'élection.
M. Côté (Pierre-F. ): Or, le coût de
l'élection du 2 décembre 1985, pour répondre à
votre question de tout à l'heure, c'est 26 181 221, 16 $.
Une voix: Le recensement. M. Trudel: Merci, M. le...
Le Président (M. Marcil): S'il y a consentement sur les
deux dernières minutes, la députée de Groulx...
Une voix: Oui. Une voix: Merci.
Le Président (M. Marcil): Elle avait une question
tantôt.
Mme Bleau: Je veux revenir à l'élément 4
dans le chapitre portant sur les communications. Dans les services
reliés à la publicité, une somme de 56 500 $ est
prévue et vos dépenses n'ont été que de 22 000
$.
M. Côté (Pierre-F. ): Je m'excuse. Est-ce que vous
me donnez juste une seconde? Je vais retrouver la page, si vous me le
permettez, pour bien répondre a votre question.
Mme Bleau: Je m'excuse de revenir en arrière, mais je n'ai
pas pu la poser tout à l'heure.
M. Côté (Pierre-F. ): Non, non je vous en prie.
C'est juste pour que je puisse chercher. J'ai des comparaisons et je pourrais
vous... Vous dites: dans la catégorie 4, madame?
Mme Bleau: Oui.
Le Président (M. Marcil): C'est cela. Mme Bleau:
Communications. L'élément 4.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous êtes à la
page? Mme Bleau: Page 5.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela. Merci, madame. Je
m'excuse.
Mme Bieau: Alors, pour les services reliés à la
publicité, une somme de 56 500 $ est prévue pour cette
année.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est juste.
Mme Bleau: Vos dépenses réelles anticipées
n'ont été que de 22 000 $. Je comprends qu'il serait très
important d'annoncer les nouvelles délimitations, mais n'aurait-il pas
été plus important de faire beaucoup de publicité pour
informer la population avant plutôt qu'après?
M. Côté (Pierre-F. ): Sur?
Mme Bleau: Sur les projets de délimitation
électorale.
M. Côté (Pierre-F. ): Ah! Les délimitations
du territoire électoral ne sont pas incluses là-dedans.
Mme Bleau: Ce n'est pas inclus dans cela?
M. Côté (Pierre-F. ): Non, c'est dans les
prévisions budgétaires de la Commission de la
représentation électorale. Ce n'est pas dans ces
prévisions.
Mme Bleau: Les dépenses pour la publicité que vous
avez chez vous...
M. Côté (Pierre-F. ): Pour la carte?
Mme Bleau: Pour la carte, vous n'en avez pas?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, on en a. Pour la carte,
on en a, mais c'est dans les prévisions budgétaires et dans le
rapport des dépenses de la commission. On n'en discute pas ce matin,
à ce que j'ai compris.
Mme Bleau: On ne discute pas de cela ce matin.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Merci, Mme la
députée de Groulx. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui. Je voudrais savoir de la part du Directeur
général des élections si, en examinant ies
prévisions budgétaires, les dépenses, en tout cas, au
point de vue des élections municipales, il n'y a pas de
différence de coût entre le 31 mars 1988 et vous êtes aux
prévisions 1987-1988...
M. Côté (Pierre-F. ): Je m'excuse, M. le
député. Je vais vous demander la page, s'il vous plaît.
M. Dufour: En fait, quand on regarde votre rapport financier
préliminaire et on regarde aussi les prévisions
budgétaires 1988-1989...
M. Côté (Pierre-F. ): Oui?
M. Dufour:... vous avez prévu 150 000 $ cette
année. L'an prochain, à la page 13, élections municipales:
150 000 $ en 1987-1988 et 260 000 $ en 1988-1989. Donc, il y a un écart
de 110 000 $. Est-ce que vous avez tenu compte, dans ces coûts
prévisibles, de l'impact du projet de loi 96 qui est actuellement
à l'étude devant la Législation?
M. Côté (Pierre-F. ): Ce n'est pas dans cet
élément qu'on peut se référer, dans le cas
d'élections municipales, pour les dépenses afférentes aux
responsabilités de la délimitation des districts
électoraux municipaux. Pour ces dépenses-ci, les
prévisions budgétaires 1988-1989, la différence est due au
fait - ce que j'ai mentionné tout à l'heure - qu'il faut qu'on
convertisse l'ancien système informatique municipal à cause de ce
qui est devenu nécessaire pour répondre aux besoins de la loi
100, Loi sur les élections dans certaines municipalités. Cest
évidemment surtout le financement qui est impliqué. C'est ce qui
explique l'écart ici.
M. Dufour: Mais, pour le découpage des limites
électorales municipales, vous avez un budget que vous consacrez à
cela. Je comprends que vous avez le découpage des circonscriptions
électorales au point de vue des comtés. C'est ce qu'on est
à étudier, je ne veux pas toucher à cela. Mais, vous avez
une partie qui s'adresse aux municipalités. En principe, il doit y avoir
un coût affecté à cela?
M. Côté (Pierre-F. ):, Il y a un coût
affecté à cela, c'est bien certain, mais il n'y a pas de poste
budgétaire formel. La raison est la suivante: c'est que la
réalisation de ce travail est faite, à cause de l'application de
l'intégration, par du personnel qui est également affecté
à d'autres fonctions. Par exemple, il y a du personnel professionnel qui
y travaille. C'est dans ce secteur qu'on peut peut-être trouver
presqu'une personne à temps plein. Il y a du personnel de soutien, du
personnel temporaire, du personnel d'administration, du personnel de la
direction du contentieux et des communications. Toutes ces personnes et,
évidemment, les commissaires eux-mêmes, consacrent une partie de
leurs tâches à ces responsabilités.
M, Dufour: En fait, si je comprends bien, vous me dites: ce
travail est intégré dans le tout. Vous faites un travail
intégré. Votre personnel est affecté à cela. Si, du
jour au lendemain, ces différentes fonctions, parce que le
découpage des quartiers dans une municipalité n'est pas seulement
une fonction, il y a de la recherche, des études, des cartes à
faire, des contacts avec les gens, il y a même des auditions, vous
étaient enlevées, est-ce que vous prévoyez que cela
pourrait changer quelque chose chez vous? Est-ce qu'il y aurait une
économie quelque part? Est-ce qu'on pourrait penser qu'il
y aurait moins de personnel d'affecté? Est-ce qu'on peut penser
que non, au contraire, vous allez être obligé de donner un
soutien? Moi, en tout cas, je regarde au point de vue de l'économie.
Est-ce que, pour vous, cela représenterait une diminution d'un fardeau?
Il faut toujours garder en tête que vous gardez encore deux fonctions.
Par rapport à la loi électorale municipale, vous avez encore les
partis politiques et vous allez être encore responsable au point de vue
des élections. Alors qu'on vous enlève une partie de votre
travail, j'ai de la misère à comprendre cela, mais je ne
discuterai pas de la loi. Je vais seulement discuter: Ce serait quoi
l'économie chez vous, s'il y en avait une, potentielle ou pas?
M. Côté (Pierre-F. ): Il faut distinguer entre trois
aspects dans cette question. Une des difficultés pour répondre
à votre question, et je vais vous donner seulement des approximations,
c'est le fait qu'il y a du personnel qui est affecté à d'autres
tâches et dont une partie du temps est consacrée à ce
travail de délimitation des districts électoraux municipaux. Par
exemple, prenons les services auxiliaires, organisation et méthodes de
gestion financière. On évalue, mais là c'est très
approximatif. Je n'aimerais pas qu'on me pose la question de façon trop
détaillée dans d'autres secteurs, parce que c'est très
difficile. Il faudrait refaire les calculs. Mais, on évalue que, bon, il
y a du personnel professionnel, du personnel de soutien et du personnel
temporaire au contentieux et aux communications. On essaie de faire une
évaluation. On arrive à des années-personnes. On se
demande combien de gens? Si quelqu'un, par exemple, consacre un mois ou deux
mois dans une année à cette responsabilité, cela finit par
faire combien d'années-personnes dans une année? C'est un
langage, quant à moi, un peu barbare quand on parle
d'années-personnes, mais je pense que c'est la seule façon
d'aborder la question. On arrive à quatre ou cinq
années-personnes. Mais, c'est comme si vous me demandiez: Est-ce que
vous allez m'enlever un bras? Je l'enlèverai demain. En fait, en bout de
piste, ce que je pourrais vous dire, c'est qu'il y aurait peut-être un
professionnel qui pourrait être libéré à la suite de
cette modification. Quoique je pourrais vous dire que cette personne pourrait
facilement aussi être affectée à la reprise de
l'accélération des dossiers socio-économiques qui nous est
demandée par les partis politiques avec beaucoup d'insistance. Il y a
évidemment le coût des travaux qu'on effectue, comme par exemple
les audiences publiques et la rémunération des commissaires. (11
h 45)
Alors, pour ces trois secteurs, on peut évaluer à 30 000 $
le coût du professionnel qui est en cause. Si on comptabilise les
personnes-années qui travaillent sur cela, quand tu as quatre ou cinq
personnes-années, on arrive à un coût encore très
approximatif. C'est difficile. Il faut additionner des professionnels, du
personnel de soutien et on arrive à peu près à une somme
d'environ 115 000 $ pour quatre ou cinq personnes-années. La tenue des
audiences publiques l'an dernier, pour la délimitation des districts
électoraux municipaux a représenté 18 000 $, incluant les
honoraires des commissaires, 11 000 $ et 7000 $ et les coûts de transport
pour un total de 18 000 $. Alors, c'est la réponse que je peux donner
à votre question mais je le fais avec beaucoup de réserve. La
raison fondamentale pour laquelle je le fais avec réserve, c'est que je
me suis refusé - peut-être qu'on sera obligé de le faire un
jour - à ce que chez moi on comptabilise à la minute près
ou au jour près les travaux qu'on fait, parce qu'il y a trop de champs
d'activités. Les mêmes personnes qui travaillent sur ces
questions-là vont être appelées... Comme le personnel du
contentieux, évidemment elles ne travaillent pas seulement dans ce
domaine-là, même chose quand est organisée la
publicité et toute la logistique d'une audience publique. Ce sont des
personnes qui s'occupent de cela. Elles s'occupent également d'autres
choses, des services administratifs. C'est vrai cette
réflexion-là pour ce secteur d'activités. C'est vrai pour
le financement des partis politiques municipaux. C'est vrai pour les conseils
qu'on donne aux présidents d'élections municipales. C'est vrai
dans le domaine du scrutin, enfin. Il y a tellement de facettes variées,
de responsabilités auxquelles doit faire face chacun des employés
chez nous à cause de l'intégration. C'est très difficile
de comptabiliser de façon très précise combien il y a de
mois ou de semaines qui sont consacrés à telle ou telle
activité.
M. Dufour: M. le Président, toujours au Directeur
général des élections, est-ce que vous pensez que les
économies, 115 000 $, dans une administration intégrée, si
cela est changé d'endroit, est-ce que vous croyez que les montants qui
pourraient être susceptibles d'être économisés
là se transféreraient et qu'on aurait les mêmes services?
Autrement dit, pour être plus explicite dans ma question, actuellement,
les municipalités font faire leur découpage électoral en
grande partie chez vous, par règlement de temps en temps, d'autre
tantôt elles sont obligées d'avoir recours à vos services.
Vous possédez une expertise et vous avez un certain nombre de
professionnels, c'est très souple au point de vue du fonctionnement. Si
cette partie-là vous est enlevée, est-ce que vous croyez que
l'économie de personnel qu'il y aurait chez vous, les montants qui
pourraient être économisés, cela pourrait se traduire, et
qu'ailleurs, elles pourraient avoir la même expertise et
économiser ces coûts-là?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est très difficile
pour moi de répondre à la question parce que tout dépend
du personnel qualifié dont peut disposer une autre commission ou un
autre organisme qui
aurait la responsabilité de faire cela. La seule chose que je
peux vous dire, c'est que chez nous, ce sont des activités
intégrées. Cela m'embête un peu, je trouve cela très
délicat de discuter de cette question, parce que cela m'apparaît
une question avant tout politique et je me sens vraiment mal à l'aise,
parce que ce n'est pas à moi de décider. Sur cette
question-là, je trouve très difficile de vous répondre, M.
le député. Il faudrait que je connaisse quels sont les services
que peut procurer un autre organisme.
M. Dufour: Peut-être une dernière question. Est-ce
que le fait de vous enlever cela représente, au point de vue travail,
une partie importante de vos fonctions?
M. Côté (Pierre-F. ): Une partie
intéressante. Je dirais surtout importante dans le sens que...
M. Dufour: Au point de vue de temps et de...
M. Côté (Pierre-F. ): Au point de vue de temps, pour
moi personnellement ou pour mon personnel? Vous parlez de l'ensemble de la
boite?
M. Dufour: Dans le sens de la boîte.
M. Côté (Pierre-F. ): Au point de vue de temps, il y
en a passablement de consacré à cela. Ce n'est pas
évidemment la première responsabilité qu'on a, ce n'est
pas la plus grosse responsabilité qu'on a. Ce qui est surtout
intéressant c'est - je l'ai signalé d'ailleurs en d'autres
occasions, je peux bien le répéter - que les connaissances
acquises là sont tellement précieuses dans d'autres secteurs,
c'est avantageux pour nous. Je veux dire, notre personnel, qui travaille
à ces délimitations, acquiert des connaissances qui sont
précieuses dans les autres responsabilités qu'on a.
M. Dufour: Est-ce que vous pensez que le travail que vous faites
demande autant d'indépendance que les deux autres fonctions? En fait, le
découpage des limites électorales, et en même temps les
fonctions politiques, etc.. directeur des élections, est-ce que dans
votre travail cela demande... Ce travail de découpage, est-ce que vous
pouvez me dire que l'indépendance est importante, par rapport à
ce travail-là?
M. Côté (Pierre-F. ): Je me suis déjà
exprimé là-dessus dans le document qui a été rendu
public au mois d'octobre 1986, où, je pense que je réponds de
façon très précise à votre question et où je
signale qu'une des préoccupations qu'on doit avoir, peu importe
l'organisme qui s'en occupe, est qu'il n'y ait aucune forme de "gerrymandering"
et dans les limitations des districts électoraux municipaux et,
évidemment, dans les circonscriptions électorales du
Québec, cela va de soi.
M. Trudel: D'accord.
Le Président M. Marcil): Cela va. Merci.
M. Gendron: Alors, M. le Président, sur le même
temps, je voudrais poursuivre rapidement un autre cas de situation difficile au
niveau du financement, au niveau de la Loi sur le, finançement des
partis politiques, c'est le cas de Malartic. Je ne veux pas revenir longuement
sur le cas de Malartic mais je veux juste indiquer que vous aviez laissé
voir, le 3 mai dernier, lors d'un conférence de presse portant sur le
rapport final de la nouvelle carte, qu'il y aurait analyse de ce dossier par
vous, M. le Directeur général. Alors, la question que je vous
pose c'est: Est-ce que vous pouvez nous indiquer si votre enquête est
terminée relativement aux deux versements faits par les fonds publics
concernant une participation à un souper bénéfice à
la caisse électorale du Parti libéral, à même les
fonds de la municipalité de Malartic? Votre commentaire à ce
moment-là a été: On va faire enquête, alors je veux
savoir si des poursuites judiciaires sont envisagées dans cette affaire
et où en est rendue votre enquête.
M. Côté (Pierre-F. ): La seule chose que je peux
vous dire, M. le député, c'est que l'enquête est
présentement en cours. Alors, selon les résultats, on verra ce
qu'on fera ou pas, mais pour le moment l'enquête est formellement en
cours.
M. Gendron: Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Je ne peux pas faire d'autre
commentaires à ce stade-ci, si l'enquête est en cours.
M. Gendron: Non, je comprends. Si l'enquête est en cours,
je veux dire, mais est-ce que quand même vous avez des indications? Vous
êtes habitué à suivre ce processus puisque vous l'avez
vécu dans d'autres occasions. Alors, est-ce qu'on peut avoir des
indications, pas sur la teneur et tout cela, mais au moins sur les
délais? Dans combien de temps prévoyez-vous que l'enquête
va se terminer?
M. Côté (Pierre-F. ): Alors, pour vous dire à
quel moment, c'est là aussi très difficile. Je n'oserais pas
m'aventurer parce qu'on pourrait me poser la question pour d'autres
enquêtes. Tout dépend de l'ampleur que l'enquête peut
révéler. La procédure est la suivante: douze
enquêteurs, qui sont nos employés comme vous le savez, se rendent
sur place, interrogent les personnes et font rapport au contencieux.
Subséquemment, il peut arriver qu'un avocat qui
étudie le dossier dise à l'enquêteur: Bien
écoutez, il me manque telle ou telle information, j'ai besoin d'un
complément d'information. C'est très difficile de pouvoir vous
dire quel temps peut prendre une enquête. Mais ce que je dirais, dans ce
cas-là, c'est que cela suit son cours normal.
M. Gendron: À votre connaissance, est-ce que pour
l'année en cours, l'expression est mauvaise, mais pour 1987, les cinq ou
six derniers mois, le début de 1988 - parce que c'est surtout lors des
débuts de l'année, en ce qui nous concerne en tout cas comme
formation politique, les campagnes de financement ont eu lieu - est-ce
qu'à votre connaissance il y a d'autre cas sur lesquels le Directeur
général des élections enquête actuellement pour des
irrégularités concernant le financement des partis
politiques?
M. Côté (Pierre-F. ): Pour le moment il n'y a pas
d'autres cas sur lesquels on enquête.
M. Gendron: il n'y en a pas pour le moment. Est-ce que quelqu'un
qui dirait que pour une base annuelle, entre l'analyse de vos prévisions
budgétaires, l'an dernier et cette année, dans le fond, les deux
seuls cas sur lesquels le Directeur général des élections
se serait penché concernant le financement des partis politiques, c'est
ce que j'ai soulevé tantôt, la question du propriétaire de
la cantine mobile et Malartic?
M. Côté (Pierre-F. ): Non, si vous permettez, je
vais nuancer ma réponse. C'est parce que j'avais compris que cela se
rapportait uniquement à... est-ce qu'il y a d'autres enquêtes en
cours? Il y a d'autres cas en cours, mais qui ne sont pas nécessairement
sous forme de... Par exemple, pour la campagne de financement de 1987, il y a
eu des enquêtes de faites. Je peux vous en énumérer sur
lesquelles on est arrivé à un certain nombre de conclusions.
M. Gendron: D'accord.
M. Côté (Pierre-F. ): On a mentionné tout
à l'heure l'Association des propriétaires des cantines mobiles.
Il y a eu une enquête de faite sur l'Association libérale de
Bellechasse, à l'occasion d'un dîner bénéfice
à 500 $ le couvert. On est arrivé à la conclusion qu'il
n'y avait pas d'infraction à la Loi électorale et on a
émis un communiqué dans ce sens-là. Une autre
enquête ou recherche qui a été faite - parce que j'emploie
parfois le mot recherche; recherche c'est nous, enquête, ce sont nos
enquêteurs - l'Association libérable de Saint-Hyacinthe, par
exemple, où il y a eu là aussi l'organisation d'un dîner
bénéfice à 125 $ le couvert. L'activité n'a pas eu
lieu alors on a terminé là notre enquête. Dans le cas de
Trois-Rivières, il y a une demande aux parents de la garderie La Culbute
de participer au recrutement de nouveaux membres pour le Parti libéral.
Nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il n'y a pas
d'infraction à la loi. Dans le cas de l'Association libérale de
l'Acadie. l'organisation d'un cocktail bénéfice. C'est le cas
d'un directeur d'hôpital qui a réclamé un montant de 20 $
sur son compte de dépenses. Cela a été remboursé,
on a clos le dossier. L'Association libérale de Châteauguay,
l'organisation d'un brunch bénéfice à 100 $ le couvert. On
est arrivé à la conclusion qu'il n'y avait pas d'infraction
formellement à la loi et le dernier cas, c'est celui de Malartic. Je
vous donne les principaux.
M. Gendron: Non, cela me va. C'était cela que je voulais
avoir, une indication, un ordre de grandeur.
Sur le budget comme tel, j'aurais quelques questions, bien si...
M. Gratton: J'allais dire qu'il y a tellement de dîners
bénéfices chez les associations libérales, c'est
probablement ce qui explique les succès remportés par la campagne
de...
M. Gendron: D'une part, mais les réponses du Directeur
général des élections expliquent également que seul
le Parti libéral est constamment vérifié pour
irrégularité.
Une voix: Probablement parce qu'on ne fait pas de plainte.
M. Gendron: il y a aussi cette explication-là, même
si cela peut donner...
M. Gratton: Seul le Parti libéral a des
résultats.
Une voix: Un problème de riches, c'est cela un
problème de riches.
M. Gendron: Oui, quand on regarde d'où cela vient.
M. Gratton: il semble que seul le Parti libéral fait du
financement.
Une voix:... recueille des fonds.
M. Gendron: Nous, on en fait de plus modestes.
Le Président (M. Marcil): Si vous voulez, nous allons
revenir à la période de questions.
M. Gendron: Oui, mais après les questions sur votre
budget, M. le Directeur général des élections, la question
va être très claire. Pourquoi, dans vos prévisions
budgétaires, n'y a-t-il pas de sommes prévues pour le recensement
annuel puisque, selon la loi actuelle, il est censé avoir un
recensement, a moins qu'il y ait eu une législation ou une
décision du gouverne-
ment pour annuler le recensement? Dans vos prévisions
budgétaires, à aucun endroit vous ne faites voir que vous auriez
commencé le recensement prévu au cours de l'année 1988.
Alors, pourquoi n'y a-t-il pas de dépenses budgétaires
prévues à ce chapitre?
M. Côté (Pierre-F. ):... transmis nos
prévisions budgétaires au tout début - je pourrais vous
donner les dates précises - au Conseil du trésor pour la
publication dans le livre des crédits, on avait inclus le recensement.
Mais, sur les entrefaites, on a eu une lettre de M. le ministre
délégué à la Réforme électorale nous
indiquant qu'il y avait une entente d'intervenue. Alors, le Conseil du
trésor nous a demandé, si on acceptait d'enlever ce montant de 1
000 000 $, 1 500 000 $ qu'on envisage comme coût...
Une voix: 12 000 000 $.
M. Côté (Pierre-F. ): 12 000 000 $, pardon, qu'on
envisage comme coût. Alors, on l'a fait disparaître. Par la suite,
on s'est dit que quand le problème serait réglé
définitivement, on verrait.
M. Gendron: Donc, c'est sur la base d'une information du ministre
délégué à la Réforme électorale, vous
indiquant qu'il y avait eu des échanges et qu'il n'y avait pas de
recensement, c'est sur cette base-là que vous n'avez pas laissé
la prévision de fric requis pour envisager le recensement?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela.
M. Gratton: M. le Président, j'aurais une question
à poser qui se rattache à cela. Est-ce que le
député me permettrait?
M. Gendron: Oui monsieur.
M. Gratton: Très brièvement. Effectivement, on
parlait à ce moment-là de 13 200 000 $ si je ne m'abuse, mais ce
que les membres de la commission ne savent peut-être pas c'est que, la
semaine dernière, le Conseil des ministres a adopté un
décret pour augmenter - et d'ailleurs je vais en informer de
façon plus détaillée le comité qui se penche
présentement sur la révision de la Loi électorale à
sa réunion de demain matin - mais à la suggestion, en tout cas,
à la recommandation du Directeur général des
élections, le Conseil des ministres a adopté un décret la
semaine dernière pour augmenter la rémunération des
recenseurs - non pas de l'ensemble des membres du personnel électoral
mais des recenseurs - qui va s'appliquer, bien sûr, aux élections
partielles du 20 juin dans les 2 circonscriptions d'Anjou et de Roberval mais
qui évidemment, s'appliquera également à toute
élection partielle ou générale. (12 heures)
Dans ce contexte, j'aimerais demander au Directeur général
des élections s'il a fait l'estimation ou s'il a évalué le
montant additionnel que l'adoption de ce décret représente en
termes de recensement annuel qui pourrait être effectué à
l'automne?
Le Président (M. Marcil): M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Une augmentation qui
représente, pour un recensement annuel - c'est un nouveau tarif - 540
000 $.
M. Gratton: On passerait de 13 200 000 $ à...
M. Côté (Pierre-F. ): Excusez-moi. 13 000 000 $, ce
n'est pas tout à fait le chiffre que je retiendrais, si vous permettez.
C'est plutôt le chiffre de 12 000 000 $.
M. Gratton: 12 000 000 $?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. M. Gratton:
Excusez-moi.
M. Côté (Pierre-F. ): Cela inclut le nouveau tarif.
Il faut ajouter à 12 000 000 $ - c'est l'information qu'on me donne -
200 000 $ pour du matériel supplémentaire. Un maximum de 12 200
000 $, ce sont nos prévisions. Évidemment, comme toute
prévision, ce peut être...
M. Gratton: Donc, ce serait 12 200 000 $ incluant l'augmentation
du décret dont on parle.
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous me le permettez, je
vais vérifier de façon précise avec mon personnel. On me
donne les informations précises suivantes, M. le ministre. Le
recensement, n'eût été l'augmentation de tarif, aurait
été de 11 700 000 $.
M. Gendron: 11 700 000 $?
M. Côté (Pierre-F. ): 11 700 000 $.
M. Gendron: D'accord.
M. Gratton: La demande au Conseil du trésor
n'était-elle pas de l'ordre de 13 200 000 $ pour les crédits?
M. Côté (Pierre-F. ): Non, elle était de 12
200 000 $, si je ne me trompe pas.
M. Gratton: 12 200 000 $?
M. Côté (Pierre-F. ): Incluant, dans ce cas,
évidemment, les 200 000 $ pour le matériel.
M. Gratton: Quelle est la différence? Quelle
est l'explication pour la différence entre les crédits
demandés et l'estimation des coûts du recensement?
M. Côté (Pierre-F. ): Je ne sais pas d'où est
venue l'erreur, M. le ministre. Les 13 000 000 $, je ne sais d'où ils
sont venus. À moins que je me trompe et on pourrait revérifier
dans le livre des crédits.
M. Gendron: M. le Président, il parle d'un montant entre
11 700 000 $et...
M. Grattoir Mais entre 11 700 000 $ et 12 200 000 $?
M. Côté (Pierre-F. ): Excusez-moi. Aux 11 700 000 $,
il faut ajouter les 500 000 $ d'augmentation du tarif que j'ai
mentionnés tout à l'heure.
M. Gendron: il le savait dans sa tête.
M. Côté (Pierre-F. ): Le tarif qui vient
d'être augmenté, il faut ajouter 540 000 $ à 11 700 000
$.
M. Gratton: Vous aviez déjà prévu l'adoption
du décret dans votre demande de crédits.
M. Côté (Pierre-F. ): On a présupposé
qu'on l'aurait et on demandait 12 000 000 $.
M. Gratton: Oui, mais je vous dirai simplement - je ne le fais
pas malicieusement - si on l'avait prévu dans la demande des
crédits qui datait du mois de février ou mars...
M. Côté (Pierre-F. ): Janvier, février.
M. Gratton:... que j'ai eu connaissance que le décret
existait la journée même où il a été
présenté au Conseil des ministres. On m'a demandé, comme
par accident, de le vérifier. Le moins qu'on puisse dire, c'est que cela
ne donnait pas beaucoup de temps pour l'examiner, surtout s'il était
prévu depuis déjà deux ou trois mois. Je dis cela en
passant, comme cela.
M. Côté (Pierre-F. ): Je prends bonne note de votre
remarque, M. le ministre.
Le Président (M. Marcil): M. le leader de l'Opposition, il
vous reste trois minutes.
M. Gendron: Je terminerai. Dans le temps qui m'est imparti, M. le
Directeur général des. élections, je voudrais savoir si
vous êtes en mesure, à ce moment-ci, de nous indiquer un
coût un peu plus précis que ce qu'on voyait dans vos
prévisions budgétaires concernant les élections
partielles dans les comtés de Roberval etd'Anjou. Les deux
élections partielles dans les comtés de Roberval et d'Anjou, pour
le Directeur général des élections, quel est le coût
anticipé?
M. Côté (Pierre-F. ): Est-ce que vous me permettez
de vérifier, M. le député? On a établi une moyenne
à partir des années antérieures des élections
partielles et le coût global qu'on envisage, c'est 700 000 $. Cependant,
je dois vous dire que c'est un peu difficile de le répartir entre les
deux circonscriptions. On prévoit que, dans le cas de Roberval, cela va
coûter moins cher que dans le cas d'Anjou à cause de la
publicité. Quand il y a une élection partielle sur l'île de
Montréal, la publicité coûte extrêmement cher. Les
coûts d'information pour l'élection partielle dans le comté
d'Anjou vont être plus élevés. C'est certain que
l'élection partielle dans le comté d'Anjou va coûter plus
cher que celle dans le comté de Roberval.
M. Gendron: Mais, essentiellement, M. le Directeur
général, quelle est la rubrique qui, dans une élection
partielle, pour vous, non pas personnellement mais dans vos
responsabilités, prend la partie la plus importante? Quand je vois
élection partielle: 700 000 $. Vous dites que Roberval va coûter
moins cher qu'Anjou. Est-ce que, fondamentalement c'est presque seulement cela
qui coûte de l'argent au Directeur général? C'est le
recensement...
M. Côté (Pierre-F. ): Il y a le recensement. J'ai
mentionné la publicité, il y a le rencensement...
M. Gendron:... et la publicité.
M. Côté (Pierre-F. ): La publicité, mais il y
a aussi le jour du scrutin où il faut payer le personnel
électoral.
M. Gendron: D'accord.
M. Côté (Pierre-F. ): Les scrutateurs, les
secrétaires, le représentant. Il y a l'impression et la
distribution des listes électorales...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: il n'y en aura pas 25. Il y en a deux.
M. Côté (Pierre-F. ): La distribution de la carte de
rappel. Il y a toute la procédure...
M. Gendron: En gros, M. le Directeur général, je ne
veux pas avoir cela précisément, mais avez-vous une proportion
sur les coûts de la partielle? Vous avez dit: il y a le personnel
électoral le jour du scrutin. Le fractionnement du jour du scrutin, la
publicité et le rencensement, quelles sont les proportions? Qu'est-ce
qui coûte le plus cher?
M. Côté (Pierre-F. ): J'essaie de vous
trouver ça dans une minute, M. le député.
Je pense que l'une des meilleures façons serait peut-être
de vous donner un ordre de proportion, un ordre de grandeur à partir de
ce qu'ont été les coûts, par exemple, de
Notre-Dame-de-Grâce. Est-ce que cette réponse vous donnerait
satisfaction?
M. Gendron: Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Bon, par exemple, les
recenseurs auront coûté - évidemment ils coûteraient
un peu plus cher à cause de l'augmentation - 46 000 $. Je ne vous donne
pas les cents, je vous donne les gros coûts.
L'impression de la liste électorale a coûté 22 000
$, l'information destinée au public dans Notre-Dame-de-Grâce, et
c'est là une grosse dépense, a coûté au-delà
de 170 000 $. C'est à Montréal évidemment.
M. Gendron: Ah, bon!
M. Côté (Pierre-F. ): Il y a le personnel. Je peux
vous donner différents chiffres. Il y a les employés occasionnels
qui ont travaillé: 23 000 $, les aides dans les bureaux du directeur du
scrutin: 30 000 $, les scrutateurs: près de 15 000 $, les
secrétaires de bureaux de vote: près de 11 000 $.
M. Gendron: M. le Directeur général, au total pour
Notre-Dame-de-Grâce, combien?
M. Côté (Pierre-F. ): 498 000 $.
M. Gendron: Disons 500 000 $ et vous prévoyez 700 000 $.
Alors, cela veut dire qu'il y a vraiment un coût moindre passablement
fort entre une élection dans un comté à caractère
moins condensé.
M. Côté (Pierre-F. ): Assurément.
M. Gendron: D'accord. C'est cette sorte d'ordre de grandeur que
je voulais avoir, les proportions concernant les principales dépenses.
Merci.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. M. le Directeur
général, vous vous souviendrez que nous avons eu des discussions
où nous faisions des' comparaisons, je l'admets, qui sont souvent
difficiles à faire avec ce que coûtent les élections
ailleurs au Canada et plus particulièrement au gouvernement
fédéral. Vous aviez, à ce moment-là, des chiffres
qui permettaient d'établir ces comparaison et de situer les
différences en expliquant que le travail n'était pas le
même et que les lois n'étaient pas les mêmes. Est-ce que
vous avez continué dans cette veine-là? Dis- posez-vous encore de
points de comparaisons au point de vue budgétaire avec ce qui se passe
au fédéral ou vous êtes-vous éloigné de ce
parallèle qu'on avait déjà fait?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Par exemple, M. le
député, on a, et on s'est un peu inspiré de choses
analogues. Ce ne sont pas tout à fait les mêmes que je vais vous
donner, mais quand on a parlé tout à l'heure du recensement pour
demander un changement dans le tarif, on a comparé un peu avec ce qui se
fait ailleurs. Au Québec, sur le plan du personnel électoral, on
nous dit: On va accepter d'être scrutateur, secrétaire ou
réviseur, mais payez-nous à peu près le même montant
qu'au fédéral, par exemple.
Alors, prenons l'exemple d'un scrutateur. Il est payé à
Ottawa pour la journée, 121, 05 $, en Ontario, 120 $ et, chez nous, 75
$. Le secrétaire de bureau de vote à Ottawa, au
fédéral, est payé 87 $, en Ontario, 95 $ et chez nous 55
$. C'est le même tarif, 55 $, qui s'applique aux représentants. Je
dois vous dire que pour ces tarifs, en particulier, ce sont des tarifs qui
datent, si je ne me trompe pas, de 1980 et je préviens peut-être
M. le ministre qu'il y a assurément une demande, une suggestion qui va
être faite pour ajuster ces tarifs parce qu'ils ne l'ont pas
été depuis 1980 et on voit que dans ces cas, il y a une grosse
différence de rémunération.
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on me permettrait?
C'est justement un des sujets qui s'est ajouté aux quelque 160 sujets
dont le comité parlementaire se souciait, celui de la
rémunération des divers membres du personnel électoral.
J'apprécierais si M. Côté pouvait nous fournir les tableaux
dont il cite des extraits présentement, puisque dès demain matin
nous pourrions, et c'est le souhait de l'ensemble des membres du comité,
faire tout au moins des recommandations quant à la
rémunération des...
M. Côté (Pierre-F. ): M. le ministre, je vous les
transmettrai même en faisant une proposition.
M. Gratton: Oui, parfait.
Le Président (M. Marcil): Très bien reçu, M.
le Directeur général.
M. Doyon: Je comprends que vous suivez de près les
montants qui sont payés pour du travail semblable. Du point de vue du
budget global dont vous disposez, M. le Directeur général,
comparativement à ce que le président des élections du
Canada dispose, la marge qu'on avait - je pense que c'était en 1984
qu'on avait discuté de cela assez longuement - s'est-elle maintenue?
À ce moment, on avait calculé le nombre d'employés, on
avait regardé les budgets, on avait regardé ce qui était
dépensé par le Québec pour un travail qui finalement
servait ultimement à élire des députés à
l'Assemblée nationale par rapport à
élire des députés à la Chambre des communes.
Ces budgets sont-ils à portée de votre main actuellement ou si
vous n'avez pas cela?
M. Côté (Pierre-F. ): Non, M. le
député. Je ne l'ai pas et la raison est celle que j'ai
donnée tout à l'heure. J'ai essayé d'explorer davantage,
à la suite des questions qui avaient été posées
comme vous le mentionniez il y a quelques années, l'an dernier ou il y a
deux ans, et même d'envoyer des gens - parce qu'on est eh excellentes
relations avec Ottawa - mais on s'aperçoit que la comptabilisation et
les responsabilités sont tellement différentes qu'il faudrait
faire une étude très longue et très fouillée pour
établir vraiment des choses comparables. Je répète ce que
j'ai mentionné tout à l'heure. Même en faisant une
étude exhaustive, moi je présume qu'on arriverait aux mêmes
conclusions, plus ça va, moins c'est comparable. Moins c'est possible
d'établir des... Il y a des responsabilités qu'on a ici qui
n'existent pas là-bas et je ne dirais pas que c'est vice versa, par
exemple.
M. Doyon: Oui. L'autre chose que je voulais porter à votre
attention - peut-être avez-vous eu aussi des gens qui se sont
adressés à vous à ce sujet - c'est qu'il y a des gens qui,
quand ils font affaire avec un parti politique accrédité par
vous, ont l'impression qu'ils sont cautionnés, qu'il y a une
vérification comptable qui est faite, que ces gens sont solvables, qui
peuvent à tort, bien sûr c'est évident, mais que le fait
d'obtenir une accréditation comme parti politique reconnu a pour effet
de donner confiance aux gens et des gens sont venus me voir, dans mon
comté, pour me faire valoir qu'il leur est arrivé, par exemple,
de louer des locaux et de ne pas être payés pour des montants
considérables d'environ une vingtaine de milliers de dollars.
Je me demande s'il est concevable et la première question que je
vous pose. Avez-vous déjà été saisi de ce
problème de gens qui voyant qu'un parti politique est
accrédités des gens ont la fausse impression, bien sûr, que
cela constitue une sorte de garantie de solvabilité. Avez-vous
déjà été saisi de ce problème?
M. Côté (Pierre-F. ): Ce qu'on me signale,
évidemment, c'est qu'on réalise qu'il y a certains fournisseurs
ou certaines personnes qui prêtent des services ou fournissent des
services, qui ne sont pas rémunérés. Cela arrive, c'est
bien évident.
M. Doyon: Qui ne sont pas payés, vous voulez dire?
M. Côté (Pierre-F. ): Qui ne sont pas payés,
bien oui.
M. Doyon: Parce qu'un parti politique, quel qu'il soit, n'a pas
les fonds pour le faire ou n'a pas les actifs pour garantir le paiement des
dettes qu'il encourt.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez raison. (12 h
15)
M. Doyon: Dans les circonstances, serait-il concevable
qu'au-delà des exigences actuelles pour devenir un parti politique
accrédité, il y en ait une qui s'ajoute à cela - je
voudrais avoir votre impression - qui concernerait la solvabilité des
partis politiques. Il m'apparaît que le fait de pouvoir se
prévaloir du titre de parti accrédité impose une sorte
d'obligation morale vis-à-vis de l'organisme accréditeur. Cette
obligation morale, évidemment, n'est pas plus qu'une obligation morale,
mais elle peut induire des gens en erreur et je sais qu'elle l'a fait. Cela a
été porté à ma connaissance avec documents à
l'appui, des gens qui ont fourni des services, leur ayant été
représenté qu'il s'agissait d'un parti politique
accrédité et que, en tant que tel, il était solvable, que
c'était un parti politique qui avait des fonds, etc. Est-ce que votre
boîte serait équipée pour faire une telle
vérification et s'assurer qu'une telle exigence est
rencontrée?
M. Côté (Pierre-F. ): J'aurais deux aspects de
réponse à la question que vous me posez. Le premier, c'est qu'il
me semblerait très difficile, à moins que le législateur
en décide autrement, d'avoir des exigences sur le plan d'un nouveau
parti politique à l'égard de sa crédibilité
financière. Cela supposerait, par exemple, qu'il faudrait qu'on ait les
statuts et règlements d'un parti politique, etc., qu'on ait vraiment des
informations de base qui ne nous sont pas nécessairement fournies lors
de l'autorisation d'un parti politique, ce qui met en cause tout le
mécanisme de la reconnaissance des partis politiques. Il y a tout ce
volet-là.
D'autre part, il y a l'autre aspect que vous mentionnez, à savoir
qu'il y a des partis politiques qui prennent des engagements
inconsidérés, qui ne rencontrent pas leurs engagements
financiers. Il y a déjà des améliorations qui ont
été apportées dans la loi et nous faisons un travail de
suivi de plus en plus grand à cet égard, à notre bureau.
Par exemple, quand il y a l'exigence qu'il faut que les intérêts
soient payés dans l'année sur les emprunts qui sont faits, c'est
déjà une amélioration qui est assez récente dans la
loi. Cela nous amène à être beaucoup plus vigilants
vis-à-vis des partis politiques. Actuellement, il faut également
que les factures - c'est une autre exigence de la loi - du genre de celles que
vous mentionniez tout à l'heure, comme la location d'un local, soient
acquittées dans un délai de six mois, sinon c'est une infraction
à la loi ou même, cela peut aller jusqu'au retrait de
l'autorisation.
M. Doyon: À ce sujet-là, vous continuez de disposer
d'une certaine discrétion.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. On continue de
disposer d'une certaine discrétion, je l'ai mentionné dans
ma présentation, tantôt. C'est bien connu; je vous ai donné
un exemple qui est bien connu présentement, à l'égard de
l'Union Nationale.
M. Doyon: En tout cas, c'est une opinion personnelle.
M. Côté (Pierre-F.): ...Union Nationale, c'est que
la principale raison pour laquelle je ne procède pas,
présentement, au retrait de l'autorisation, c'est que nous avons
jusqu'à ce moment-ci l'assurance - parce qu'on le surveille de
très près - qu'il n'y a pas d'aggravation de la situation
financière. C'est une situation qui date d'un certain nombre
d'années et, à notre connaissance - ils ont bien
été prévenus de cela - s'il y avait une aggravation
sérieuse de la situation, des difficultés financières de
l'Union Nationale, par exemple, ils sont prévenus que je
procéderais au retrait de l'autorisation. La difficulté majeure
est la suivante, il y a deux difficultés majeures, si vous me permettez
de compléter ma pensée là-dessus, du retrait de
l'autorisation. C'est: qu'est-ce qui empêcherait - parce que la loi n'a
pas de disposition là-dessus - un groupe, qui aurait été
désautorisé, de se reconstituer sous le même nom quelques
semaines après, sous le nom de l'Union Nationale?
L'autre difficulté, c'est: Qu'est-ce qui arrive des
créanciers? J'ai mentionné, lors de la conférence de
presse que j'ai donnée sur le rapport financier, que cette question des
créanciers à qui il est dû des sommes d'argent me
préoccupe parce que la disparition d'un parti politique fait qu'il n'y a
plus personne qui a la possibilité de recueillir de l'argent, il n'a
plus le pouvoir de le faire, donc les créanciers sont
complètement lavés. Tandis que lorsqu'il y a encore un regain de
vie, encore une existence, il peut encore recueillir des fonds et
renaître, enfin avoir l'argent nécessaire pour rembourser ses
dettes.
M. Doyon: D'accord. Merci, M. le Directeur général.
Peut-être qu'avec la permission de l'Opposition, les dix minutes qui
restent pourraient être prises par mon collègue de Bourget.
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Cela va. M. le
député de Bourget.
M. Trudel: Merci, M. le Président. Désolé,
M. le Directeur général, de vous ramener aux questions
d'intendance, comme le disait le général De Gaulle, avec un
certain mépris, mais je pense surtout quand on se veut transparent,
qu'il ne faut pas mépriser les questions d'intendance.
Je suis à la catégorie 11.03, dépenses
électorales. De façon générale - non, cela n'a rien
à voir - vos prévisions budgétaires 1987-1988
étaient de 1 281 000 $, la dépense réelle, de 1 591 000 $,
soit 539 000 $... Ou plutôt vos prévisions budgétaires de
cette année, 1988-1989, 2 130 000 $, donc 539 000 $ ou 33 % de plus. Ma
première question est la suivante. J'imagine qu'à
l'élément Sections de vote, les 150 000 $ de plus que l'an
dernier, c'est dû aux nouvelles circonscriptions électorales, aux
trois nouvelles ou, enfin, à la nouvelle carte?
M. Côté (Pierre-F.): C'est cela.
M. Trudel: C'est cela. Merci. À l'élément
Concours de directeur du scrutin, il y a, là aussi, une
différence. J'imagine que c'est compte tenu du nombre que vous avez eu
l'an dernier par rapport au nombre que vous aurez cette année.
M. Côté (Pierre-F.): C'est cela.
M. Trudel: C'est strictement une question de... Très bien.
À l'élément 4, il y a des variations de prévisions
entre, d'une part, la réalité au 31 mars et, d'autre part, la
prévision annuelle pour 1988-1989. À l'élément 4,
Réapprovisionnement en matériel électoral, il y a des
variations de 150 %. Vous aviez prévu l'an dernier 700 000 $, vous en
avez dépensé 200 000 $ et vous prévoyez, cette
année, 500 000 $. Cela me paraît des variations énormes.
Quelle est la politique d'approvisionnement ou de réapprovisionnement en
matériel électoral?
M. Côté (Pierre-F.): Vous avez raison de dire que
c'est une différence considérable. Voici ce qui s'est produit.
L'an dernier, on prévoyait devoir dépenser 700 000 $ pour le
matériel électoral et, dans un sens, on a pris un risque. On
s'est dit: On ne dépensera pas les 500 000 $; on va dépenser
juste 200 000 $, mais on aura à notre disposition tout ce qu'on appelle
"prêts à photographier", les formules, etc. On s'est dit: On
l'épargne, mais on ne peut pas continuer indéfiniment à le
faire parce qu'il faut être prêt pour une élection
générale. Ainsi, on prévoit dans la prochaine année
être obligé de le dépenser. La principale raison pour
laquelle on l'a fait, on l'a suspendu, c'est qu'on était au courant que
la Loi électorale était en train d'être repensée. Il
y aura des modifications. On sait qu'à la suite des modifications, il va
falloir refaire un grand nombre de formules. On aurait pu le dépenser
très formellement, parce qu'on a comme principe de toujours être
prêt à 24 heures d'avis, mais on a pris un peu de risque. On a
prévu que tout ce qui concernait le recensement, on l'a. Quand on arrive
aux formules nécessaires pour la révision et le scrutin, on a
calculé que la période de temps nécessaire était
suffisante pour nous permettre de l'avoir à temps. On a pris un risque
calculé d'une épargne de 500 000 $.
M. Trudel: D'accord. Merci. Cela me paraît une bonne
réponse. C'est surtout une bonne façon d'administrer. Concernant
la formation, là aussi il y a des variations. Vous aviez prévu
250 000 $ l'an dernier. Le résultat final est de 400 000 $ au 31 mars et
vous prévoyez dépenser 150 000 $ cette année.
M. Côté (Pierre-F. ): Il s'est produit la chose
suivante, M. le député. On avait prévu, l'an dernier, deux
sessions de formation; on en a tenu trois. La raison pour laquelle on en a tenu
trois et cela a coûté plus cher, c'est qu'on avait
évidemment un très grand nombre de nouveaux directeurs du
scrutin. Alors, on l'a vu en trois sections. La troisième, on aurait pu
la retarder un peu, mais on a préféré être davantage
prêts. Cela portait plus formellement, plus immédiatement sur la
révision et le scrutin. On aurait pu attendre. Évidemment, la
formation qu'on aura à faire va être moindre. La prochaine va
porter plus particulièrement, de façon immédiate, sur le
recensement, enfin sur les différentes opérations, sur les
différents événements, mais ils ont déjà eu,
je dirais, le background nécessaire.
M. Trudel: Combien de sessions prévoyez-vous cette
année, M. le Directeur général des élections? Une
session ou deux? Pour les 150 000 $.
M. Côté (Pierre-F. ): On en prévoit une, mais
il y a aussi, évidemment, une session très spéciale qui va
se tenir pour les onze nouveaux qui vont être désignés.
M. Trudel: Je passe l'élection partielle puisqu'il en a
été question tantôt. Le financement des partis politiques.
Vous avez expliqué, l'an dernier, que le montant, qui est la
dépense réelle d'ailleurs de 55 000 $, était une avance
sur le fonds de financement des partis politiques. J'avais compris, l'an
dernier, que cette avance était la même - peut-être avais-je
mal compris - d'année en année. Voici que je constate que, dans
vos prévisions de 1988-1989, cette avance, ce que vous appeliez l'an
dernier l'avance, est réduite à 40 000 $. Est-ce que vous
pourriez me réexpliquer cela? C'est peut-être moi qui suis
complètement à côté du sujet.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Il s'agit d'une autre
dépense qu'on appelle sous ce titre-là. Il s'agit du paiement des
honoraires de vérification et des avis publics concernant le
financement. Il ne s'agit pas des allocations qui sont versées - vous
avez raison, elles sont toujours les mêmes - et comptabilisées
à la catégorie 10, des allocations qui sont versées aux
partis politiques. C'est une nouvelle façon de le présenter parce
que c'était dans une autre disposition auparavant.
M. Trudel: Comme il me reste cinq minutes, je vais vous demander
de répéter parce que je ne suis pas sûr d'avoir bien
compris. Dans un premier temps, vous me dites que cela n'a rien à voir
avec la discussion qu'on a eue l'an dernier; c'est le même montant. Alors
je me suis demandé si c'était... Là, vous venez de me dire
que...
M. Côté (Pierre-F. ): Ah! Je m'excuse. J'ai compris
que vous me parliez tout à l'heure des allocations versées aux
partis politiques. Vous ne parliez pas de ça. J'ai peut-être mal
compris.
M. Trudel: Oui, c'est précisément ce dont je parle,
mais je ne sais pas si on se comprend bien de la façon dont j'ai
posé ma question.
L'an dernier, il y avait eu une dépense de 55 000 $ - je n'ai pas
les galées devant moi, mais je les ai relues hier soir - et vous aviez
dit: C'est une avance mise de côté pour le premier versement aux
partis politiques. Est-ce que je me trompe? Je peux me tromper, remarquez.
Est-ce qu'on a les galées? Non? Là, je vois que cette
avance, enfin ce montant est réduit à 40 000 $.
M. Côté (Pierre-F. ): Voici l'explication qui, je
l'espère, sera plus claire. L'an dernier, vous avez effectivement raison
de parler de 55 000 $, qui était un compte en fidéicommis qui
nous permettait de payer les premières avances des allocations des
partis politiques. Cela tombe par hasard que le même montant de 55 000 $
- qu'on retrouve maintenant à la catégorie 10 - dont on parle
présentement qui est à l'élément 11 de la
sous-catégorie 7, il s'agit d'un montant qui va servir à
défrayer les honoraires de la vérification des partis politiques
et des avis publics sur le financement des partis politiques. Est-ce que mon
explication est suffisamment claire?
M. Trudel: Oui. Vous venez de me répéter ce que
vous m'avez dit tantôt, mais j'ai mieux compris que tantôt.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, mais tout à
l'heure, j'étais complètement à côté de la
coche. Effaçons cela parce que je ne vous ai pas répondu dans le
bon... J'avais mal compris votre question.
M. Trudel: On ne savait pas l'un et l'autre de quoi on parlait.
D'accord. Donc, les 55 000 $ en fidéicommis dont on parlait l'an
dernier, vous me dites qu'ils sont transférés à la
catégorie 10.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, on a toujours la
catégorie 10. Je m'excuse. Je pense que je vais encore vous induire en
erreur. Vous me permettez une seconde?
M. Trudel: Oui, allez-y.
M. Côté (Pierre-F. ): M. le député, je
ne
sais pas si ma réponse vous donnera satisfaction, mais il me
semble...
M. le député, je m'en excuse auprès de vous, mais
je vais encore me corriger. On me fournit des explications. C'est, semble-t-il,
un problème vraiment comptable, de spécialistes comptables. J'en
perds un peu mon latin. Quand vous nous parliez des 55 000 $ de l'an dernier,
il s'agissait d'une augmentation dans notre compte en fidéicommis, mais
ce n'était pas un déboursé réel. C'est pour
être en mesure de commencer à payer des programmes. C'était
compris dans la catégorie 13, prêts, placements et avances.
C'était l'avance pour payer cette... Mais on ne l'a plus. Il n'est plus
représenté, cette année. On n'en a pas besoin parce qu'on
est capable de fournir les premiers versements sans avoir une
réserve.
Cette année, ce qu'on retrouve à cette catégorie de
financement des partis politiques n'a pas de rapport avec cet aspect-là.
Il s'adonne que c'est le même montant, mais cela n'a aucun rapport. Ce
sont des dépenses qu'on aura à effectuer pour le paiement
d'honoraires de vérification et d'avis publics. J'espère que je
suis plus clair et je m'excuse de cet imbroglio.
M. Trudel: Non, cela va pour moi.
Une dernière question, surtout par curiosité, avant de
passer mon tour. La réserve pour événements pour les
années antérieures, au montant de 5000 $ prévus pour cette
année, qu'est-ce que cela signifie? (12 h 30)
M. Côté (Pierre-F.): C'est un montant qui peut
varier; il diminue toujours quand on s'éloigne d'une élection. On
est toujours pris avec un certain nombre de petites contestations ou des
discussions sur certains comptes qui se rattachent à des
événements électoraux. Cela peut être la location
d'un bureau de directeur de scrutin, il y a un reliquat à payer, par
exemple, pour location. Une série de choses qui peuvent nous arriver
qu'on est obligé de régler par la suite, ou qui prennent du temps
à régler. Il faut qu'on ait une provision qui couvre ces cas.
M. Trudel: Merci, M. le Directeur général.
Le Président (M. Marcil): M. le député
d'Abitibi-Ouest, leader de l'Opposition.
M. Gendron: Sur le budget, je pense que le député
de Bourget a eu l'occasion de couvrir certains aspects que nous autres
mêmes on aurait couverts. La seule remarque que je veux faire, c'est
qu'à prime abord, le budget du Directeur général
connaît une augmentation de 1 400 000 $ par rapport à 1987.
Cependant, c'est une augmentation qui, rapidement, se comprend et se
dégonfle assez facilement. En cela, je suis reconnaissant que, cette
année, vous nous ayez fourni les notes explicatives où,
rapidement, on pouvait bien questionner mais, dans le fond, la plupart des
réponses à nos questions étaient comprises dans les notes
explicatives. Sur des commentaires d'ordre général, on se rend
compte cependant qu'à l'appellation, à la page 3 - je voulais
juste corriger l'appellation, à la page 3 - quand vous mentionnez:
Augmentation normale des employés, pour justifier les 340 000 $, vous
avez sans doute voulu parler de l'augmentation des salaires et non pas du
nombre d'employés. Alors, cela aurait avantage à être plus
précis.
M. Côté (Pierre-F.): Vous avez tout à fait
raison.
M. Gendron: il y aurait eu avantage à avoir, dans la note,
une mention qui ne porte pas à confusion parce que les tiers moins
familiers que nous autres qui liraient cela, augmentation normale des
employés permanents conformément à l'application des
dispositions aux conventions collectives, je ne pense pas que ce soit une bonne
référence.
M. Côté (Pierre-F.): Cela a dû passer entre
les mains d'une bonne quinzaine de personnes et personne ne l'a vu. Alors, vous
avez parfaitement raison.
M. Gendron: Moi, je l'ai vu.
M. Côté (Pierre-F.): Je vous remercie de nous le
souligner.
M. Gendron: Pour ce qui est de la prévision d'une somme
nécessaire à la création de quatre nouveaux postes, cela a
été expliqué un peu parce que je pense que mon
collègue a posé la question. J'avais des demandes à faire
là-dessus. Juste parce qu'on a à faire le budget et je veux faire
le tour de ce qui nous avait, nous autres aussi, chagrinés un peu. Pour
ce qui est des activités prévues qui expliquent l'augmentation de
85 000 $ à la catégorie autres dépenses, au chapitre de
fonctionnement, j'aimerais savoir deux choses. Quelles sont les
activités qui feront les frais de la diminution de 20 000 $ au niveau
des communications? Il y a une diminution, à un moment donné, de
20 000 $ pour ce qui est des communications. Qu'est-ce qui fait,
précisément, qu'il y a une réduction de 20 000 $ au niveau
des communications? Est-ce que vous l'avez?
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Gendron: C'est parce que je veux le donner ensemble. Dans la
même veine, à un moment donné, dans les détails,
quelles sont les raisons qui expliquent une diminution quand même
importante de 30 000 $ de la facture de téléphonie? Je reviendrai
sur un dernier commentaire. Non, sur la téléphonie, c'est 30 000
$. Oui, oui. Par rapport à l'an passé. Non, pas par rapport aux
dépenses réelles, par rapport aux
prévisions. Pourquoi prévoient-ils?
M. Côté (Pierre-F.): La principale raison pour
laquelle il y a une diminution, un coût moindre de 20 000 $ - c'est cela
votre question?
M. Gendron: Oui.
M. Côté (Pierre-F.): C'est le fait qu'on ait moins
d'employés, donc, moins de téléphones.
M. Gendron: Pardon?
M. Côté (Pierre-F.): Il y a moins d'employés,
donc il y a moins de téléphones. On a diminué le nombre
d'employés, ayant moins d'employés, cela coûtait moins cher
en frais de téléphone. Frais et appareils, évidemment.
M. Gendron: Oui. Pour une somme de 20 000 $ sur une base
annuelle.
M. Côté (Pierre-F.): Oui. Le système nous
coûte moins cher.
M. Gendron: Cela me permet d'apprendre que c'est un poste
budgétaire important chez vous.
M. Côté (Pierre-F.): La téléphonie?
M. Gendron: Oui.
M. Côté (Pierre-F.): Oui. Vous avez raison.
Vous l'avez, à la page 5 des notes explicatives.
Les prévisions budgétaires sont quand même de 195
000 $.
M. Gendron: Oui.
M. Côté (Pierre-F:): Celles de 1987-1988
étaient de 225 000 $. Je n'y suis pour rien. Ce sont des communications
d'information.
M. Gendron: Cela va, M. le Président. Je n'aurai pas
d'autres commentaires d'ici la fin si ce n'est que de terminer sur un
commentaire général. Tantôt, lorsque j'ai posé la
question telle que je l'ai posée sur la carte électorale,
certains auraient pu voir, dans mon intervention, une espèce de remise
en question de l'intégrité des commissaires de la Commission de
la représentation électorale. Ce n'était pas mon but. Sauf
qu'à lire les journaux de ce matin et après avoir entendu les
commentaires de certains collègues députés, j'ai
l'impression qu'eux auraient avantage à relire certains projets de loi
et à comprendre véritablement ce qu'est la responsabilité
de la Commission de la représentation électorale. Je pense que
certains propos étaient passablement inacceptables, hier, lorsqu'on
laissait voir que des gens auraient obtenu des garanties, quelque part dans le
processus, de quelque représentant que ce soit. En tout cas, en ce qui
me concerne, je ne porte pas ces jugements. C'est uniquement tantôt pour
permettre que, rapidement, on fasse taire de telles prétentions que j'ai
voulu questionner là-dessus parce que, en ce qui me concerne, d'aucune
façon je n'ai des problèmes avec les commissaires concernant la
représentation électorale, pas plus que le Directeur
général ou son président. Dans ce sens-là, je
trouve un peu malheureux que certains collègues parlementaires laissent
voir qu'ils auraient obtenu des garanties qui ne tiennent plus, comme s'il y a
des gens qui auraient manqué à leur parole et en détachant
le processus que vous connaissez de son fonctionnement, de son cheminement
normal qui, effectivement, à ce moment-là, était voulu par
le législateur et, à ce que je sache, les parlementaires en sont,
de laisser cette marge complète d'autonomie pour sortir du processus
démocratique de l'établissement de la carte électorale des
mains de l'Exécutif par rapport aux représentants de la carte
électorale qui l'ont.
Je pense que, pour le bénéfice personnel de certains
députés, il y aurait lieu de relire la Loi sur la
représentation électorale. Cela leur permettrait de mieux
comprendre le processus impartial et intègre prévu par le
législateur pour détacher cette révision de la carte
électorale de quelque influence que ce soit du pouvoir exécutif.
Cela n'empêche pas - c'est ma remarque finale - comme je l'avais dit,
d'ailleurs, dans mes propos hier, que les députés aient des
points de vue à faire valoir par rapport à leur circonscription
et convenir que, selon eux, c'est un découpage proposé qui n'a
pas d'allure et qui ne fait pas leur affaire; cela est une chose et je n'ai
rien contre cela. Mais il me semble que le député de Nelligan a
sûrement dépassé les bornes de la compréhension du
processus dans lequel cette démarche a été faite en vous
attribuant certains qualificatifs qui m'apparaissent exagérés par
rapport au processus de la loi. C'était dans ce sens-là et pour
éviter toute confusion, que je tenais à finir
là-dessus.
Quant au travail qu'on avait à faire ce matin, je suis satisfait
des explications qui nous ont été données. Je suis
également heureux de la nouvelle présentation des
prévisions budgétaires qui nous permettait de faire le travail
qui a été fait par le député de Bourget,
dépendamment de la façon dont on veut le traiter, ou prendre plus
de temps pour regarder les notes explicatives qui nous étaient fournies
sur les différents éléments budgétaires qui nous
permettaient de comprendre davantage le budget.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le leader...
M. Gendron: Je conclus, M. le Président...
Le Président (M. Marcil): C'est bien.
M. Gendron: ...au nom de l'Opposition,
c'étaient les remarques qu'on avait à faire. Je remercie
l'équipe encore une fois.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre.
M. Gratton: Oui, M. le Président. Simplement une phrase
pour enchaîner sur ce que disait le député d'Abitibi-Ouest.
Concernant la représentation électorale, d'abord, au
départ, je tiens pour acquis que quel que soit l'organisme, la
commission, l'auteur d'une carte électorale, on n'arrivera jamais
à satisfaire tout le monde. Ce n'était pas plus satisfaisant au
moment où c'étaient les députés qui le faisaient
que cela l'est maintenant à l'égard de certaines décisions
qui doivent nécessairement être prises en fonction des
critères inscrits dans la loi et non pas en fonction de critères
subjectifs ou autres, qu'on souhaiterait peut-être vouloir inclure dans
la loi, mais qui ne sont pas inclus pour les raisons qui ont motivé les
législateurs de ne pas les inclure.
Dans ce sens-là, je maintiens ce que j'ai dit hier, que, quant
à moi, la Commission de la représentation électorale a
fait un travail tout à fait dans l'ordre de la loi, telle qu'elle
existe, et que si les députés membres de l'Assemblée
nationale sont insatisfaits du résultat que cela donne, on peut
peut-être s'interroger tous ensemble sur les façons d'amender la
loi pour en arriver à inclure d'autres points, à les modifier
pour que la Commission de la représentation électorale puisse
mieux répondre aux nombreuses attentes, mais on ne peut pas blâmer
la Commission de la représentation électorale de respecter, au
meilleur de ses possibilités, les critères que nous, en tant que
législateurs, avons inscrits dans la loi.
Cela étant dit, il me semble qu'entre laisser les
députés faire ce travail, comme c'était le cas il n'y a
pas si longtemps, et demander à une commission autonome et
indépendante de le faire, j'opte d'emblée et très
facilement pour la formule qui existe présentement, parce qu'au moins
une commission indépendante, fusse-t-elle moins éclairée
que celle qu'on a présentement, sera toujours préférable
à l'ouverture de conflits d'intérêts qui peuvent exister
lorsqu'un député, un membre de l'Assemblée nationale, est
appelé à statuer lui-même sur des modifications à sa
circonscription électorale.
Cela étant, il ne sera jamais question dans mon esprit, ni dans
l'esprit du gouvernement actuel, de changer ce principe fondamental qui fait en
sorte que la carte électorale est délimitée par une
commission complètement indépendante du législateur, sauf
pour la possibilité du législateur, qui existe toujours,
d'amender la loi. Je maintiens quand même la liberté qu'a chaque
député de s'exprimer dans les façons qu'il le souhaite. Je
sais que le Directeur général des élections et les deux
autres membres de la Commission de la représentation électorale,
qui en ont vu bien d'autres et en verront probable- ment encore bien d'autres,
savent tenir compte des représentations qui sont faites autant sur le
fond que sur la forme et, quant à moi, ils se sont bien acquittés
de leur travail et continueront de bien s'en acquitter notamment en tenant
compte de ce qui s'est dit au cours du débat hier. S'il y a
débat, c'est justement pour permettre aux députés de
s'exprimer dans la liberté la plus complète. Si on abuse, si des
députés abusent de ce privilège ou de ce droit qu'ils ont
de s'exprimer à l'Assemblée nationale, ce n'est ni à nous,
en tant que membres de l'Assemblée, ni à la Commission de la
représentation électorale de juger de la pertinence de leurs
propos sur le fond ou sur la forme, mais aux électeurs qui les
élisent au moment des élections. Je suis très heureux, M.
le Président, qu'on se soit entendu ici pour ne pas faire de
débat sur la représentation électorale, mais je
réitère ce que je disais tantôt au leader de l'Opposition,
à savoir que dès le moment du dépôt du rapport sur
les dépenses de la Commission de la représentation
électorale, si c'est là un souhait de l'Opposition, nous serons
d'ores et déjà enclins à convoquer la commission des
institutions pour procéder à l'examen du rapport.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le leader du
gouvernement.
J'ai une question à la suite de cela. Je ne veux pas
m'ingérer dans le travail de la commission, mais la nouvelle
configuration des circonscriptions électorales va sûrement aussi
apporter des changements concernant les directeurs de scrutin?
M. Côté (Pierre-F.): Oui, vous avez raison. Il y a
des dispositions dans la loi qui prévoient que je dois procéder
à la nomination de directeurs de scrutin dans les cas où cela
serait nécessaire, lesquels vont agir de façon temporaire,
pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'il y ait un concours qui les
remplace de façon définitive. Cette carte n'entre en vigueur que
trois mois après sa publication et à l'occasion de
l'élection générale. En préparation de cette
élection générale, comme en 1981 on l'a fait, on va faire
la même chose. On va nommer des directeurs de scrutin ou directrices de
scrutin pour les nouvelles circonscriptions et pour les circonscriptions
où il y a des modifications majeures. Je pense, par exemple à une
nouvelle circonscription, sur Ille de Montréal, qui est issue de deux
autres. Là, il va falloir décider quel directeur de scrutin va...
Ce genre de choses est prévu dans la loi et nous allons le faire
conformément aux exigences de la loi. Je ne pense pas qu'il y ait de
difficultés de ce côté-là.
Le Président (M. Marcil): Merci. M. le
député de Bourget.
M. Trudel: Combien de temps reste-t-il?
Le Président (M. Marcil): À peu près quinze
minutes, M. le député.
M. Trudel: M. le Directeur général des
élections, un petit sprint d'intendance pour les quinze dernières
minutes. Je vais essayer de procéder rapidement et de limiter mes
questions. Il y a quelques écarts qui me troublent un peu. À
l'élément, Services, catégorie 04, il y a un écart
- je parle toujours des mêmes choses - entre vos prévisions, votre
réel 1987-1988 et vos prévisions 1988-1989, de 146 000 $,
c'est-à-dire un peu plus de 27 %. À l'élément 5,
Services, autres: assurances, abonnements, réceptions, cotisations,
etc., il y a une augmentation entre votre dépense réelle et votre
prévision 1988-1989 de 63 %. Est-ce que je pourrais avoir un peu plus de
détails sur ces augmentations? Surtout que c'est sous la rubrique
Autres. Est-ce que j'aurais découvert là, M. le Directeur
général, en plus de 30 minutes, l'an dernier, un petit coussin?
(12 h 45)
M. Côté (Pierre-F. ): Ha, ha, ha! J'espère
qu'il n'y en a pas trop.
M. Trudel: S'il n'en a pas là, je ne sais pas où
ils sont.
M. Côté (Pierre-F. ): Les prévisions
budgétaires, vous avez raison, étaient de 61 000 $ et
l'estimation des dépenses de 35 000 $. Il y a donc un écart de 26
000 $. D'abord, une diminution en ce qui a trait aux réceptions, aux
frais d'accueil et aux cotisations des associations; on avait peut-être
trop évalué l'an dernier.
En fait, on a aussi... Excusez-moi, je vais demander une explication.
Pour l'immeuble qu'on occupe, on a réévalué certains
besoins de services. C'est aussi terre à terre que, par exemple,
l'entretien de plantes, la prévention de parasites, les extincteurs. On
a coupé dans ces services au maximum et on n'a maintenant que le strict
minimum. C'est une des économies qu'on essaie de faire.
M. Trudel: Comme ça, cela va bien pour les
économies par rapport à votre prévision de l'an dernier,
mais votre prévision de cette année par rapport à votre
dépense de l'an dernier montre quand même une différence de
60 %.
M. Côté (Pierre-F. ): Si je ne me trompe pas, les
prévisions de l'an dernier étaient de 61 000 $ et celles de cette
année sont de 57 200 $. Est-ce exact?
M. Trudel: Oui, mais votre dépense de l'an dernier
était de 35 000 $.
M. Côté (Pierre-F. ): 35 000 $, oui. D'abord, on a
augmenté une prévision pour les honoraires du jury de
sélection de la firme. On a prévu une augmentation des assurances
sur les immeubles et les véhicules automobiles. On a mentionné
tantôt la réévaluation des contrats de service.
M. Trudel: Cela va quant à moi, M. le Directeur
général.
Une autre question. À Loyers, catégorie 06, l'an dernier,
prévisions de 452 000 $, dépenses de 480 000 $. Cette
année, dépenses prévues de 475 000 $, donc une très
légère augmentation. Il semble quand même y avoir pas mal
de variations, surtout l'an dernier, entre votre prévision et le
réel. Je me permets d'être un peu surpris d'une telle variation,
compte tenu du fait que, normalement, dans les baux, parce qu'il s'agit de
loyer, de location d'immeubles et non pas seulement de matériel, quand
on signe un bail, on sait habituellement à quoi s'attendre. Il y a les
clauses d'échelle mobile et ce genre de choses.
M. Côté (Pierre-F. ): On a des ajustements annuels
sur nos locations d'immeubles et d'entrepôts. On a dû faire des
ajustements sur des frais d'exploitation parce qu'on a reçu les
ajustements trop tard, ce qui explique qu'on ait dû le débourser
pendant l'année 1987-1988.
M. Trudel: Très bien. Catégorie 07, Fournitures. Si
votre budget, et je ne dis pas qu'il y a des coussins, mais si jamais votre
budget contenait quelques petits coussins, c'est habituellement là, en
partie du moins, qu'on les retrouverait.
M. Côté (Pierre-F. ): Cela vous rassurerait
peut-être si on en avait. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ils pourraient être sous la rubrique où
il n'y a pas un mot français et que je répète depuis le
début de l'avant-midi, au point 2, Fournitures, matériel et
équipement. Au total, pour la catégorie 07, on a un écart
de 25 000 $, donc d'environ 9 % entre la dépense réelle et la
prévision de cette année. Au no 2, Fournitures et
matériel. Là, on est en présence d'une augmentation de 66
%. La dépense estimée de 1987-1988 avait été de 38
600 $, dépense réelle de 20 000 $, et dépense
estimée de 33 200 $. On a une différence importante. Est-ce que
je pourrais avoir un peu plus de détails sur cet élément
Fournitures et matériel?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Dans le premier cas, la
prévision était de 38 600 $ et la dépense est de 20 000 $.
Il y a un écart de 18 600 $ qui est dû à la diminution dans
l'achat de pièces et accessoires de bureau et informatique. On a un peu
diminué les achats, l'an dernier. Les prévisions
budgétaires de 1988-1989 comparativement à l'estimation des 20
000 $, l'écart de 13 200 $ est dû, dans ce cas là, à
nos prévisions, une augmentation d'achat de pièces et
d'accessoires informatiques. Ce qu'on n'a pas fait l'an dernier,
on va probablement le faire en partie, cette année, parce qu'on
complète, on va acheter de nouveaux équipements informatiques,
comme je l'ai mentionné tantôt, au cours de l'année
1987-1988.
M. Trudel: Au no 4, en regardant les autres dépenses.
Essence et pneus. Je me suis dit que cela roulait bien, chez vous. Mais pour
cela aussi il y a une augmentation d'à peu près 15 %. Vous avez
pas mal de matériel roulant.
M. Côté (Pierre-F.): Ce n'est pas seulement
l'essence. Il y a un etc., qu'il ne faut pas perdre de vue. On a juste une
camionnette pour faire les messages; on n'a pas plus que cela.
M. Trudel: D'accord. Dernière question, parce que d'abord
mon temps est écoulé et aussi par curiosité. Dans la
catégorie 11, Autres dépenses. Les intérêts sur
devises étrangères, ce qu'on appelle normalement les profits
et\ou pertes sur les devises étrangères, en quoi cela
consiste-t-il au bureau du DG des élections? J'admets avec vous, M. le
Directeur général, que c'est une dépense difficile
à évaluer quand on joue sur les marchés de change. Je me
suis posé la question: en quoi consistait, chez vous, cette
opération?
M. Côté (Pierre-F.): C'est surtout en particulier
quand on fait l'acquisition de logiciels. Très souvent, on les retrouve
seulement aux États-Unis. C'est ce qui explique la charge sur les
devises étrangères.
M. Trudel: Très bien. Cela va quant à moi, M. le
Président. M. le Directeur général, je vous remercie de
votre patience à mon endroit sur ces questions d'intendance qui me
paraissaient importantes à poser. Je fais ces remarques à titre
personnel, je ne sais pas si le ministre sera d'accord, il y a
déjà un excellent pas de fait, cette année, dans la
présentation des notes explicatives aux membres de la commission. Je me
serais évité beaucoup de travail n'ayant pas, comme
député, les recherchistes que mon collègue de l'Opposition
peut avoir, je parle comme député. L'an prochain, pourrait-on
espérer avoir dans les notes explicatives un peu le travail que j'ai
fait cette année, c'est-à-dire la dépense réelle et
la prévision pour l'an prochain parce que je sais que vous l'avez parce
que, quand vous répondiez à mes questions tantôt, vous
aviez cela en votre possession. Je pense que cela nous aiderait dans notre
étude.
M. Côté (Pierre-F.): M. le député de
Bourget, vous devancez ma pensée parce que, tout à l'heure, je me
suis dit que je me préparais à vous faire l'agréable
surprise, l'an prochain, d'ajouter cette comparaison que vous avez faite et
qu'on a. Je n'ai pas du tout d'objection. Au contraire, c'est un
problème de présentation et de comptabilité. Je pense que
cela contribuerait à vous aider davantage à vous préparer
à cette commission. Je ne sais pas si M. le Président me le
permet. Je voudrais juste dire un mot de remerciement, de ma part et de la part
de mon personnel, pour la façon dont nous sommes reçus ici. Je
voudrais le souligner parce que c'est une rencontre qui, dans le fond, est
très pertinente, je pense, pour comprendre nos prévisions
budgétaires et nos dépenses, mais qui se fait d'une façon
tellement, en tout cas, je tiens à le souligner, courtoise et
agréable que c'est un exercice annuel qui parfois, peut-être dans
d'autres cas, peut être plus difficile mais qui, dans mon cas, se
déroule de façon très harmonieuse. Je tiens à le
souligner et je l'apprécie grandement.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le Directeur
général. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je veux juste mentionner au député de
Bourget que je suis étonné, renversé qu'il oublie ses deux
belles ressources en arrière de lui, prétendant que l'Opposition
aurait plus de moyens de faire son travail qu'un député
ministériel. Je n'en reviens pas.
M. Trudel: Ce que j'ai dit, M. le député, c'est que
les ressources appartiennent malheureusement à M. le ministre. Les deux
ressources ont très bien travaillé.
M. Gendron: Je suis convaincu que le ministre vous permet d'avoir
tous les accès à ses extraordinaires ressources.
Le Président (M. Marcil): En conclusion, M. le Directeur
général, nous vous remercions beaucoup de vous être
prêté à cet exercice. Je voudrais quand même demander
si la commission approuve les prévisions budgétaires du Directeur
général des élections pour l'année
financière 1988-1989.
M. Doyon: Une belle surprise, M. le Président, ce
pourraient être des prévisions sans augmentation aussi. Cela
surprendrait agréablement tout le monde et j'en suis sûr, le
ministre. Je sais que vous y travaillez très fort, et nous continuons de
l'espérer.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que c'est
approuvé? Oui, M. le ministre.
M. Gratton: On me signale que la commmis-sion n'a pas à
approuver...
M. Côté (Pierre-F.): Pardon, la commission doit
l'approuver, mais pas l'Assemblée nationale. L'Assemblée
nationale reçoit le rapport de la commission, mais ne...
Le Président (M. Marcil): La commission
approuve les prévisions budgétaires et dépose le
rappport à l'Assemblée nationale. Donc c'est approuvé?
M. Gendron: Approuvé. M. Gratton:
Approuvé.
Le Président (M. Marcil): Je remercie tous ceux et celles
qui ont participé à cette commission. Donc j'ajourne les travaux
sine die.
(Fin de la séance à 12 h 56)