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(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la séance ouverte. J'aimerais rappeler le
mandat de cette commission de procéder à l'étude du
décret concernant l'exclusion de dispositions apparaissant dans l'annexe
de la Loi portant abrogation de lois et dispositions législatives omises
lors des refontes de 1888, 1909, 1925, 1941, 1964 et 1977. Je vais demander
à Mme la secrétaire s'il y a des remplacements à
annoncer.
La Secrétaire: il n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Aucun. Je vous rappelle
qu'à la suite d'une entente du comité directeur une enveloppe
d'une heure trente minutes est prévue pour cette étude,
c'est-à-dire de 10 heures à 11 h 30. Avec la permission de M. le
député de Taillon, nous allons déposer le décret.
M. le député de Taillon.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Oui, vous acceptez le
dépôt, cela va.
Donc, je souhaite la bienvenue à MM. les membres du
ministère de la Justice. Dès à présent je vais
appeler, à moins qu'il n'y ait des remarques préliminaires au
départ, M. l'adjoint du ministre, le député de
Marquette.
Remarques préliminaires M. Claude
Dauphin
M. Dauphin: Oui, M. le Président. Cela peut être
considéré comme des remarques préliminaires, ne serait-ce
que pour se resituer dans le cadre du projet de loi 1. Alors, la Loi portant
abrogation de lois et dispositions législatives omises lors des refontes
de 1888, 1909, 1925, 1941, 1964 et 1977 a été sanctionnée
le 23 juin 1987. Cette loi prévoit l'abrogation d'une longue
série de dispositions législatives omises des différentes
refontes et devenues depuis désuètes. L'article 2 de ce projet de
loi prévoit qu'une ou des dispositions apparaissant à l'annexe
peuvent être soustraites de ladite annexe et ne pas être
abrogées. Or, pour ainsi soustraire de l'annexe et de l'abrogation une
disposition, il faut procéder par décret du Conseil des
ministres, lequel décret doit être approuvé par la
commission des institutions avant le 1er juillet 1988 pour avoir effet.
Des demandes de retrait nous ont été faites par le
ministère du Revenu, dont les membres sont ici avec nous ce matin, et
par la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances
pour des lois dont ils sont chargés de l'application. Des membres de la
commission sont ici avec nous ce matin pour répondre à nos
questions.
La demande du ministère du Revenu concerne l'exclusion
d'abrogation de certaines dispositions dans la loi concernant l'application de
la Loi sur les impôts. La demande de la Commission administrative des
régimes de retraite et d'assurances, la CARRA, concerne l'exclusion
d'abrogation de certaines dispositions des lois suivantes: premièrement,
Loi modifiant le Régime de retraite des fonctionnaires, 1966; Loi
modifiant le Régime de retraite des fonctionnaires, en 1969; Loi
modifiant le régime de retraite des enseignants, 1970; Loi concernant le
régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics, 1973.
Le présent décret a pour objet de donner effet à
ces demandes d'exclusion d'abrogation. C'est la raison pour laquelle on devait
absolument se réunir avant le 1er juillet, puisque c'était
déjà prévu dans la loi portant le numéro 1, et que
nous avons demandé aux experts des requérants, le
ministère du Revenu et la CARRA, qui veulent soustraire de l'abrogation
qui avait été prévue dans le projet de loi 1 certaines
dispositions, de nous rencontrer ici.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le
député de Marquette, adjoint parlementaire du ministre de la
Justice. M. le député de Taillon.
M. Claude Filion
M. Filion: Alors, je pense que mon collègue, ie
député de Marquette et adjoint parlementaire du ministre de la
Justice, a fort bien circonscrit le cadre de notre démarche de ce matin.
Je pense d'ailleurs que c'est une façon relativement efficace de
procéder. Finalement, au lieu de présenter un projet de loi qui
serait venu défaire la loi déjà faite, on a donné
la possibilité de le faire à une commission parlementaire,
à savoir celle que vous présidez ce matin, M. le
Président, de recevoir des exceptions à l'application du projet
de loi. Je pense que, pour ce qui est de la démarche, elle est saine et
raisonnable.
Deuxièmement, cela ne veut pas dire qu'on n'a pas certaines
inquiétudes. D'abord, j'ai été surpris un peu du nombre
élevé. Il y a quand même six lois ou parties de loi qui
sont affectées par le décret qui est devant nous ce matin.
Si j'ai bien compris les explications du député de
Marquette en ce qui concerne 1966,
chapitre 6; 1969, chapitre 15; 1970, chapitre 56 et 1973, chapitre 11,
cela vient de la CARRA. C'est une demande de la CARRA. Et en ce qui concerne
1972, chapitre 24 et probablement 1977, chapitre 23, est-ce le ministère
du Revenu? Non. C'est la CARRA aussi, 1977, chapitre 23. Donc, la CARRA
elle-même, si on veut, est à la source de cinq des six
dispositions législatives que l'on retrouve ici et 1972, chapitre 24,
c'est le ministère du Revenu.
M. Dauphin: Là où on parle de retraite.
M. Filion: Pardon? Partout où on parle de retraite, c'est
la CARRA.
M. Dauphin: Où on parle de retraite, c'est la CARRA.
Étude du décret
M. Filion: À ce moment-là, allons-y donc comme vous
voulez, l'un ou l'autre, pour voir les motifs qui justifient cette exclusion,
brièvement juste pour nous permettre quand même de bien
saisir.
Dispositions concernant la CARRA
Mme Jacques (Hélène): Alors, les quatre
premières...
Le Président (M. Marcil): Juste une seconde, s'H vous
plaît! Pour les fins du Journal des débats, si vous voulez
vous identifier.
Mme Jacques: Hélène Jacques, avocate à la
CARRA.
Le Président (M. Marcil): Merci, madame.
Mme Jacques: Pour les quatre premières modifications, on
demande que ce ne soit pas abrogé, parce que c'est possible qu'on paie
encore des pensions à des gens. À ce moment-là, si on n'a
plus la disposition, on ne pourra pas continuer à assumer ce que la loi
nous impose.
Quant à la dernière modification, celle de 1977, si on
abroge cette modification, antérieurement, dans la Loi sur le
Régime de retraite des enseignants, la pension de conjoint,
c'était la demi-pension. La modification qui normalement serait
abrogée si vous n'acceptez pas ce matin, c'est la modification dans
laquelle on indique une pension de veuve ou de veuf et, aujourd'hui, c'est la
pension de conjoint. Ce qui fait que si on élimine la pension de veuve
ou de conjoint, il y a un chaînon manquant entre ce qui existait avant et
ce qui existe aujourd'hui, pour pouvoir verser des pensions au conjoint.
Mme Bleau: Est-ce que cela veut dire qu'ils ne sont pas
mariés quand vous parlez de conjoint?
Mme Jacques: Dans notre loi, oui. Cela peut être aussi des
personnes...
Mme Bleau: Cela veut dire que, si une personne vit avec un
monsieur pendant 30 ans puis qu'il meurt, elle aura le droit à ce
moment-là de toucher la pension?
Mme Jacques: Oui. Alors, c'est pour cela que l'on demande que
cette modification-là ne soit pas abrogée. Ce sont en gros les
motifs pour lesquels on est ici ce matin.
M. Filion: Quelles sont les raisons qui ont fait que, maigre vos
explications...
Mme Jacques: Cela a été inclus?
M. Filion: ...cela avait été inclus dans le projet
de loi 1?
M. Dauphin: Justement on vient de m'indi-quer - peut-être,
Mme Jacques, pouvez-vous lui dire - qu'il y avait eu un malentendu.
Mme Jacques: il y a eu un malentendu. On a écrit et, au
moment où on écrivait, le projet de loi s'en allait pour
adoption. Toute la correspondance s'est croisée, finalement; c'est pour
cela que, malheureusement, on se retrouve ici ce matin.
M. Filion: D'accord. Le ministère de la Justice
entretenait de la correspondance avec énormément
d'interlocutateurs et en tant qu'in-terlôcuteur, la CARRA, ce
n'était pas tout à fait terminé, le projet de loi
était...
Mme Jacques: C'est cela. M. Dauphin: C'est cela.
Mme Bleau: Est-ce que dans ça sont compris...
Le Président (M. Marcil): Oui, Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: Excusez-moi, M. le Président, je vous oubliais.
Je me pensais à une soirée d'information. Je reviens d'une, c'est
pour cela.
M. Filion: Est-ce que c'est vous qui les donnez?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bleau: Est-ce que les anciens religieux et religieuses, il y
a quelque chose dans ce projet de loi qui les regarde?
Mme Jacques: Ils ont un projet de loi à part.
Mme Bleau: On l'a étudié celui-là, mais je
sais que l'on doit apporter, si on veut, certains changements encore.
Mme Jacques: Possiblement. Mme Bleau: Mais pas dans
ça? Mme Jacques: Non, non. Le Président (M. Marcil):
Cela va?
M. Filion: Cela va. J'aurais des cas de comté que...
Le Président (M. Marcil): Disons que... non...
M. Filion: ...cela me tente de régler aujourd'hui, mais je
vais résister à la tentation.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon vous les prenez...
M. Dauphin: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Marcil): Question de
règlement.
M. Filion: Oui, question de règlement. On en a tous, vous
savez. Je dis cela en passant, un peu à la blague car,
évidemment, il y a bien des enseignants, en particulier, qui viennent
dans nos bureaux de comté, des gens qui ont...
Le Président (M. Marcil): Moi, ce que je vous
propose...
M. Filion: ...enseigné à l'extérieur...
Le Président (M. Marcil): ...M. le député de
Taillon, c'est qu'on procède rapidement sur ces projets-là et,
ensuite, on va...
Une voix: Procéder aux cas de comté.
Le Président (M. Marcil): ...fermer nos travaux. Donc,
vous pourriez continuer vos cas de comté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Non, cela va. Non, mais je signalais... Je pense que
vous êtes au courant. On a à peu près tous cela, à
différents degrés, dans nos bureaux de comté.
Une voix: Ah oui! Une voix: Ah oui!
M. Filion: Non, je pense que cela... C'est clair, pour ce qui me
concerne. Peut-être une question d'ordre général, juste
pour être sûr que je comprends bien, puis cela s'adresse à
M. Legend re.
Je prends, par exemple, 1966, le chapitre 6. C'est à la page 31
de notre projet de loi, le chapitre 1 et le chapitre 2. C'est en entier, ces
lois-là. Quand on arrive à la Loi modifiant le Régime de
retraite des fonctionnaires - je prends celle-là comme exemple - on
abrogeait, dans le projet de loi 1, uniquement l'article 3. C'est une
abrogation qu'on retire, avec le présent décret donc, pour
redonner pleine force... Le reste de la loi, du chapitre 6...
M. Legendre (Pierre): J'ai l'impression, parce que je...
Le Président (M. Marcil): Le sous-ministre.
Monsieur...
M. Legendre: ...Pierre Legendre. Le Président (M.
Marcil): Cela va.
M. Legendre: J'ai l'impression que c'est le seul article qui
reste encore en vigueur, sous réserve d'une vérification
ultérieure.
Habituellement, ce sont des articles qui ont été omis de
la refonte. Donc, ce sont des restants de loi qui...
M. Filion: Ce sont des restants de loi. M. Legendre:
Voilà.
M. Filion: Puis, je pense que l'on peut prendre pour acquis, de
façon générale, que quand on traite uniquement de certains
articles, cela veut plutôt dire que les autres articles ont
déjà été abrogés.
M. Legendre: C'est cela. Pour l'essentiel.
M. Filion: Pour l'essentiel, c'est cela.
M. Legendre: C'est cela.
M. Filion: Excellent. Cela va.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Cela va pour ce qui concerne la CARRA.
Le Président (M. Marcil): Donc, la Loi modifiant le
Régime de retraite des fonctionnaires...
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): ...la Loi modifiant le
Régime de retraite des fonctionnaires également, de 1969...
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): La Loi modifiant le
Régime de retraite des enseignants en 1970, la Loi concernant le
Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics, 1973, et la Loi modifiant le Régime de retraite des
enseignants, 1977, c'est adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Approuvé,
c'est-à-dire.
M. Filion: Oui, oui, c'est cela.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: On pourrait toutes les approuver.
Le Président (M. Marcil): On approuvera le décret
à la fin.
M. Filion: Oui, c'est ce que je suggère. Le
Président (M. Marcil): Cela va.
M. Filion: Là, on pourrait peut-être regarder 1972,
chapitre 24.
Le Président (M. Marcil): C'est cela, la Loi concernant
l'application de la Loi sur les impôts?
M. Filion: C'est cela.
M. Dauphin: Merci beaucoup, Mme Jacques.
M. Filion: Merci beaucoup, madame. Ils travaillent fort de ce
temps-là.
Dispositions concernant le ministère du
Revenu
M. Lachance (Marc-André): Marc-André Lachance du
ministère du Revenu. Alors, les articles...
Le Président (M. Marcil): C'est aux fins d'identification:
M. Jacques?
M. Lachance: Lachance.
Le Président (M. Marcil): Lachance. Cela va.
M. Lachance: Les articles qui sont dans la Loi concernant
l'application de la Loi sur les impôts, sont des articles qui avaient
été incorporés en 1972, lors de la réforme fiscale.
Cela permettait de garantir certains privilèges, certaines
déductions ou droits acquis de contribuables, à la suite de la
réforme fiscale. Alors, les articles qu'il y a ici sont à peu
près tous des articles qui permettent des dégrèvements ou
continuent des définitions des anciennes lois, des choses comme cela.
Alors, pour continuer de garantir ces privilèges-là, on avait
besoin de garder ces articles dans la loi d'application, pour permettre
certains dégrèvements ou garantir certaines choses.
Mme Bleau: Est-ce que ces dégrèvements-là ou
ces modifications-là...
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: Excusez-moi. Est-ce que c'est expliqué dans
votre projet de loi: vous les nommez, vous les citez ou si c'est à peu
près, l'on ne sait pas?
M. Lachance: Vous voulez avoir des exemples, là, de...
Mme Bleau: Non, non. Je veux savoir, quand vous dites que la Loi
concernant l'application de la Loi sur les impôts... Puis là, vous
nous avez dit que ces articles-là pouvaient amener des
dégrèvements d'impôts pour certains citoyens, des choses
comme cela...
M. Lachance: Oui.
Mme Bleau: Est-ce que vous définissez vraiment, dans les
numéros qui sont là, ce que cela comporte?
M. Lachance: Oui. Si on prend un exemple...
Mme Bleau: Supposons que je prends l'article 19...
M. Lachance:... l'article 117... Mme Bleau:... ou 117...
M. Lachance:... 19 et 117? Mme Bleau: N'importe lequel.
M. Lachance: Supposons qu'une personne retirait son fonds de
retraite aujourd'hui: pour tous les montants qu'elle aurait accumulés
jusqu'en 1972, elle pourrait choisir, selon une formule spéciale,
d'avoir un taux spécial sur les montants accumulés jusqu'en 1970
et puis, après, elle pourrait inclure la différence dans le
calcul de son revenu, ce qui lui permettrait de payer un impôt moindre
que si elle avait à l'inclure au complet...
Mme Bleau: Ah! bon. Je comprends.
M. Lachance:... dans son revenu. Cela, c'est un exemple.
Mme Bleau: Oui. Puis cela, vous l'expliquez, vous autres,
à chaque numéro.
M. Lachance: Oui.
Mme Bleau: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Donc, ces dispositions législatives concernent
des...
Une voix: Définitions.
M. Filion:... définitions ou, en tout cas, des
dispositions légales qui visent à préciser certains droits
de nature fiscale.
M. Lachance: C'est cela.
M. Filion: Mais est-ce que ce sont des droits qui existent
toujours?
M. Lachance: Oui.
M. Filion: Ah! bon. Alors, c'est ce qui est la clef. Ce sont des
droits qui existent toujours. Donc, ce ne sont pas seulement pour des droits
qui existaient à cette période-là. Cela existe toujours au
moment où l'on se parle?
M. Lachance: Non, non, non. C'est cela. Et les
définitions, c'est pour nous permettre d'avoir de la continuité
avec les anciennes lois; définitions d'anciennes lois, des choses comme
cela.
M. Filion: Ah! exactement. Puis 117... M. Lachance: 117,
si vous avez...
M. Filion:... choix relatifs à des paiements pouvant
donner lieu à une rente d'étalement.
M. Lachance: Le plus évident, c'est que vous avez cela sur
la formule de cette année.
M. Filion: D'accord.
M. Lachance: Je peux vous l'expliquer avec ceia. C'est
peut-être plus simple. Si on prend l'annexe E, cette année, c'est
marqué: paiement unique. Si vous receviez un paiement unique, vous
pourrez faire un choix pour les montants accumulés avant 1971, calculer
un impôt sur ces montants accumulés jusqu'avant 1972, et calculer
un taux basé sur les années 1984, 1985 et 1986. Alors si votre
taux, au cours de ces années, était inférieur au taux de
cette année, de 1987, vous pouviez choisir cette
méthode-là et ajouter ce montant à votre impôt, ce
qui vous permettait de baisser votre impôt et de ne pas l'inclure en
totalité dans le calcul de votre revenu de l'année, ce qui
faisait que votre taux d'impôt pouvait être diminué. Disons
que celui-là, c'est le principal article qu'on peut voir avec la
déclaration.
M. Filion: Comme vous le dites, c'est parce que, finalement, en
1972, c'était une loi - comment avez-vous appelé cela,
tantôt?
M. Lachance: C'est la loi d'application qui permettait de...
M. Filion: C'était la réforme, la loi de la
réforme fiscale.
M. Lachance:... avec la réforme de 1972. M. Filion:
il en reste certains éléments... M. Lachance: Oui.
M. Filion:... qui sont encore en vigueur. C'est un peu ce que
vous nous dites.
M. Lachance: C'est cela, c'est cela. Le gain en capital a
commencé à être taxé en 1972. Alors, on était
obligé, en 1972, de trouver les valeurs marchandes de différents
biens pour éviter que la différence entre le montant que
quelqu'un avait payé pour un bien, supposons, en 1960, et qui aurait pu
doubler ou tripler... On ne voulait pas aller taxer des appréciations de
valeur avant 1972. Alors, cette loi-là nous donnait toutes ces
règles.
M. Filion: D'accord. Dans cette loi-là, maintenant, le
décret touche ou concerne une série d'articles?
M. Lachance: Oui.
M. Filion: En ce qui concerne les autres articles, maintenant, de
cette loi-là, est-ce que ce sont des articles qui ont déjà
été abrogés?
M. Lachance: Non. Il y a eu la refonte et vous retrouvez cela
dans le chapitre I-24, maintenant. Il y en a plusieurs qui ont
été abandonnés parce qu'ils n'avaient plus d'effet. Alors
on disait, par exemple, à partir de 60 et...
M. Filion: C'est caduc, là.
M. Lachance: C'est cela, parce qu'on disait: Vous devez vous
taxer - il faut toujours revenir à la réforme fiscale de 1972 -
à partir de 1972, supposons, sur 50 % du montant et ajouter, supposons,
5 % par année. Avec les années, on a pris l'autre 50, alors, ces
articles-là sont disparus, si vous voulez.
M. Filion: Ils sont abrogés?
M. Lachance: Oui.
M. Filion: Au moment où l'on se parle?
M. Lachance: Oui.
M. Filion: Tous les autres articles sont abrogés?
M. Lachance: Ah! pas tous, pas tous. Vous allez retrouver ceux
qui ont encore des effets dans le chapitre I-4 qui lui, à la suite de la
réforme, a pris les articles du chapitre 24 de 1972. Ceux qui sont
encore en vigueur se retrouvent dans le chapitre I-4, maintenant...
M. Filion: D'accord.
M. Lachance:... mais il y en a qui ont été
abrogés, parce qu'ils n'ont plus d'effet.
M. Filion: C'est parce qu'ils ne sont pas dans I-4?
M. Lachance: Oui, ou parce que, à un moment donné,
il y en a qui ont été seulement omis lors de la refonte...
M. Filion: D'accord.
M. Lachance:... parce qu'on n'avait pas besoin de les remettre
dans le chapitre, c'est I-4?...
Une voix: C'est I-4. M. Lachance:... alors...
M. Filion: Pardon? Ce que me souligne, à juste titre, Me
Dolbec, qui représente à la fois mon cabinet et mon
ministère...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion:... et qui réussit fort bien, c'est que,
finalement, ces articles-là auraient pu être inclus dans I-4 et
cela aurait réglé le problème au moment de la refonte.
Non? (10 h 30)
M. Legendre: Oui. Ce qui est arrivé finalement, au moment
de la refonte, c'est qu'on a fait jouer pour I-4 le même principe que
pour l'ensemble de la refonte, c'est-à-dire que les dispositions qui
étaient de nature transitoire ou temporaire, on les a omises, mais on ne
les a pas abrogées. Elles n'ont pas été
intégrées dans la refonte, elles sont encore dans le paysage
législatif. D'aucunes étaient portées pour être
abrogées, mais on les retrait. Le fait de ne pas les inclure dans la
refonte n'a pas pour effet de les abroger. On ne leur donne pas la
publicité.
M. Filion: Vous avez raison. Vous ne leur donnez pas la
publicité. D'accord, je comprends. C'est ce que vous nous aviez
établi la dernière fois, à la première
séance de nos travaux. Finalement, il y a des lois qui ne sont pas dans
le refonte puis qui continuent d'être en vigueur quand même. Les
chiffres étaient assez énormes d'ailleurs. Pouvez-vous me les
rappeler? Vous en souvenez-vous par coeur?
M. Legendre: C'était par milliers. M. Filion: Oui,
c'était par milliers.
M. Legendre: L'exercice que l'on fait avec ce projet de loi et
que l'on a fait avec l'autre, c'est un peu de nettoyer tout ce bois mort qui
traîne dans le paysage législatif depuis 1867.
M. Filion: Je vais adresser ma question à M. Lachance.
Vous me parlez de droits fiscaux. Est-ce qu'on est sûr qu'on n'est pas en
train d'affecter directement ou indirectement la situation fiscale des
contribuables?
M. Lachance: Non, parce que ce sont des articles qui sont
toujours là, que l'on a toujours appliqués et qui devraient
toujours être là.
M. Filion: On n'est pas en train de faire revivre quelques
dispositions...
M. Lachance: Non. Elles sont déjà là.
M. Filion:... qui feraient en sorte que cela coûterait plus
cher? D'ailleurs, elles sont déjà là. La loi 1 visait
à les abroger. Mais, quand même, soyons précis
là-dedans parce que, sur le plan fiscal, c'est... Donc, tous les
articles qui étaient dans le projet de loi 1, chapitre 24, se retrouvent
dans le décret. Je n'ai pas fait la comparaison, mais est-ce bien
ça? Tous les articles sans exception. Cela va.
M. Legendre: Oui, en entier, effectivement.
Le Président (M. Marcil): Cela va? La Loi concernant
l'application de la Loi sur les impôts, 1972...
M. Filion: il y a quand même un problème d'ordre
général. Cela va donc, pour le contenu. Pour ce qui concerne
juste la forme, supposons que je sois jeune avocat chez Martineau Walker, que
j'aie été reçu dans les premiers de classe, que j'aie
été chanceux, parce qu'il y a... On a un client qui, pour une
raison ou une autre, s'intéresse à la Loi modifiant le
Régime de retraite des enseignants de 1966. Le jeune avocat ira chercher
le projet de loi 1 et verra que ce projet de loi a été
sanctionné par l'Assemblée nationale le 23 juin 1987. Cela fait
partie de notre corpus législatif. Tout est beau, il n'y a pas de
problème sauf qu'évidemment il lira ça et il ne faudrait
pas qu'il échappe l'article 2 qui dit qu'il faudra qu'il aille trouver
le décret. Quel genre de publicité donne-t-on au décret?
C'est cela la question. Elle s'adresse peut-être plutôt au
député de Marquette, parce que ce qui est important en deux mots,
c'est que c'est bien beau notre projet de loi 1, mais s'il lui échappe
et le jeune avocat échappe le décret, c'est bien
de valeur, mais son client sera mauditement mal informé.
Évidemment, on est dans une situation hypothétique, mais
le droit est rempli de situations hypothétiques et les cours sont
remplies de situations exceptionnelles.
M. Dauphin: Justement, on vient tout juste d'en parler.
Effectivement, il y aurait un problème à ce moment-là de
retrouvailles. M. Legendre me disait de peut-être prévoir les
mentions dans les recueils annuels de lois, des mentions que des cas semblables
pourraient se produire.
M. Legendre: Peut-être que dans les pages jaunes où
on a la liste des modifications des projets de loi, dans le recueil annuel,
prochaine édition il pourrait y avoir une mention pour ce qui concerne
1967, chapitre 37, faisant état d'une modification, parce que cela en
est une, à ce projet de loi, qui a été apportée par
l'adoption du décret.
M. Filion: C'est cela. Par l'adoption du décret.
M. Legendre: Autrement, il y a effectivement un problème
documentaire. Je ne sais pas si cela peut faire l'objet d'une...
M. Filion: Le fait, encore une fois, de modifier une annexe par
un décret lorsqu'on a la disposition habilitante, bien, une loi ne pose
pas de problème.
M. Legendre: Non. Mais au point de vue documentaire...
M. Filion: Au point de vue documentaire...
M. Legendre:... je pense qu'il y a un petit problème. Oui,
tout à fait.
Une voix: Comme un excellent point.
M. Filion: En tout cas, j'attire votre attention là-dessus
pour faire en sorte que ce jeune avocat ne perde pas sa "job"...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion:... trop rapidement. Il a probablement eu bien de la
difficulté à l'obtenir, donc, une espèce de
problème de publicité.
Autre question, M. le Président: On a jusqu'au 1er juillet 1988
pour faire des exclusions au projet de loi 1, c'est-à-dire au chapitre
37 maintenant. Est-ce qu'on peut considérer que notre travail est
terminé ou si vous vous attendez à d'autres décrets d'ici
au 1 er juillet 1988?
M. Dauphin: On n'a pas d'indications qu'il y aurait d'autres
décrets pour soustraire de l'abro- gation; cela serait final.
M. Filion: Parce qu'une fois le 1er juillet passé, si on
veut modifier le chapitre 37, cela va prendre une loi.
M. Dauphin: C'est cela.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Effectivement. Cela va. Donc,
est-ce que le décret est approuvé conformément à
l'article 2 de la Loi portant abrogation de lois et dispositions
législatives omises lors des refontes de 1888, 1909, 1925, 1941, 1964 et
1977?
M. Dauphin: Approuvé. M. Filion: Approuvé.
Des voix: Approuvé.
Le Président (M. Marcil): Approuvé. Je tiens
à remercier, M. Legendre, de même que madame, M. Lachance, MM. les
députés et mesdames. J'ajourne les travaux sine die et je
spécifie que la commission a accompli son mandat.
(Fin de séance à 10 h 37)