Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures quarante-trois minutes)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des institutions est ouverte. Je constate que nous avons
quorum. Je demanderais à notre secrétaire, Me Lucie
Giguère, de bien vouloir nous informer s'il y a des remplacements.
La Secrétaire: Oui, M. le Président, Mme Bleau
(Groulx) est remplacée par Mme Dionne (Kamouraska-Témiscouata),
M. Brouillette (Champlain) par M. Richard (Nicolet), M. Marcil (Beauharnois)
par M. Cusano (Viau).
Le Président (M. Filion): C'est bien. Je rappelle notre
mandat qui, comme à peu près à chaque fin de session, est
le même. Il s'agit d'entendre des personnes et de procéder
à l'étude détaillée de projets de loi privés
qui ont été déposés à l'Assemblée
nationale et qui ont franchi le cap de l'adoption de principe. Pour
aujourd'hui, nous avons trois projets de loi privés: le projet de loi
212, Loi concernant la succession de Napoléon M. Lagueux,
présenté par M. le député de Louis-Hébert;
le projet de loi 208, Loi concernant le Centre de ski Le Relais Inc.,
présenté par M. le député de Chauveau - il serait
peut-être bon de le prévenir, je ne le vois pas autour de la
table, je ne sais pas si on pourrait le prévenir. Normalement, il aurait
être informé des ordres de la Chambre - et le projet de loi 229,
Loi concernant la succession de Morris Wexler, présenté par Mme
la députée de Jacques-Cartier, qui est présente parmi
nous.
Je pense qu'on peut d'ores et déjà prévoir que nous
n'aurons pas le temps cet avant-midi d'étudier le projet de loi 229. Le
cas échéant, Mme et MM. les membres de cette commission, je
suggérerais qu'on avise tout simplement, comme cela avait
été fait informellement, les gens qui sont
intéressés par le projet de loi 229. S'ils le désirent,
ils peuvent rester avec nous. Mais s'ils ont autre chose à faire,
peut-être peuvent-ils revenir à 15 heures cet après-midi
pour éviter... D'accord? Cela va. Donc, s'ils le désirent mais
par contre, je pense que certains ont manifesté de
l'intérêt envers nos travaux. Mais s'ils désirent demeurer
avec nous, ils sont tout à fait les bienvenus malgré
l'exiguïté de la salle. Tout le monde est bienvenu ici pour cette
séance de la commission des institutions. M. le député de
Louis-Hébert, voulez-vous intervenir maintenant?
M. Doyon (Louis-Hébert): Non, quand le projet de loi 212
sera appelé, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Donc, en ce qui concerne la
procédure à suivre, c'est toujours la même. Nous allons
laisser un peu de temps au parrain pour présenter son projet de loi.
Nous allons procéder à l'audition des requérants, des
intervenants et nous allons discuter avec eux.
Est-ce qu'il y a des motions préliminaires des membres de la
commission? Non, cela va. À ce moment-ci, j'appelle le projet de loi
212, projet de loi privé, Loi concernant la succession de
Napoléon M. Lagueux.
Je crois comprendre que les personnes intéressées ont pris
place autour de notre table. Je reconnais Me Doyon, qui porte le même nom
que M. le député de Louis-Hébert, mais à ne pas
confondre, parce qu'il s'agit également de deux avocats. Je reconnais
donc Me Doyon qui représente, je pense, les intérêts des
intervenants. D'abord, je vais laisser la parole... le député de
Louis-Hébert, qui pourra nous faire une courte présentation de
son projet de loi.
Projet de loi 212
M. Doyon (Louis-Hébert): Merci, M. le Président.
Deux mots, tout d'abord, pour souhaiter la bienvenue à Me Michel Doyon,
résident du comté de Louis-Hébert, électeur du
comté de Louis-Hébert, mais avec lequel je n'ai aucun lien de
parenté. Je lui souhaite la bienvenue ainsi qu'aux personnes qui
l'accompagnent et qui sont intéressées au projet de loi 212,
directement ou indirectement.
Il s'agit d'un projet de loi, M. le Président, comme vous le
savez, qui vise à modifier le testament de M. Napoléon M.
Lagueux, pour que les versements mensuels qui sont effectués soient
augmentés substantiellement, de façon que ce qu'on croit
déceler comme étant l'intention de M. Napoléon M. Lagueux,
qui est décédé en 1952, puisse être
respectée.
Nous avons là une situation relativement simple. Trois groupes de
personnes sont affectées. Il y a tout d'abord les enfants qui sont des
légataires d'actions: il s'agit de Louis, Charles, Paul et Marthe, qui,
d'après ce que je comprends, n'ont pas de problème particulier
avec le testament. Il s'agit des enfants légataires universels,
c'est-à-dire Claire, Thérèse, Marie et Henri, qui
aimeraient et qui désirent voir modifier le testament dans le sens
où le projet de loi 212 l'indique. Finalement, la fille adoptive, Mme
Carmel Paré, qui désire, par ce projet de loi privé, voir
ses prestations mensuelles augmentées, étant entendu que
l'augmentation qui s'ensuivra aura pour effet de diminuer le capital et de
faire cesser plus tôt les versements.
Tout cela est bien compris. Je pense que le préambule à la
loi, M. le Président, est très explicite. Tous les gens qui sont
intéressés ont été avisés, consultés,
mis dans le coup. C'est la seule façon de corriger une situation qui, au
fil des ans, est devenue totalement anormale, pour
ne pas dire inéquitable et injuste. L'Assemblée nationale,
dans les devoirs qui lui incombent et les pouvoirs qui sont les siens, peut
modifier un tel testament. C'est dans ce sens que le projet de loi privé
212 est présenté. Les avis ont été donnés,
le ministère de la Justice a examiné la chose de près et
le ministre de la Justice a accepté que ce projet de loi se retrouve
devant cette commission. Je suis particulièrement fier, en tant que
député de Louis-Hébert, de le présenter,
étant assuré qu'il s'agit là d'un projet de loi
particulièrement défendable et justifié.
Alors, c'est à peu près tout ce que je veux dire pour le
moment, M. le Président, étant entendu que toutes les personnes
ici présentes pourront apporter les éclaircissements
nécessaires à l'étude du projet de loi article par
article. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Je remercie le
député de Louis-Hébert. Je vais donner la parole à
Me J. Michel Doyon, qui est avec nous, en lui demandant d'abord de bien vouloir
nous présenter les personnes qui l'accompagnent.
M. Doyon (J.-Michel): Très bien. En premier lieu, je
voudrais remercier bien sincèrement les membres de l'Assemblée
nationale d'avoir accepté de bien vouloir étudier le projet de
loi privé 212, qui est devant vous aujourd'hui. Je voudrais
également remercier sincèrement M. Réjean Doyon,
député de Louis-Hébert, d'avoir bien voulu parrainer ce
projet de loi, de même que Mme Bibiane Reny, Me André Bergeron, du
cabinet du ministre de la Justice, Me Herbert Marx, de même que Me
Céline Marcoux qui ont permis d'accélérer le processus de
ce projet de loi.
Je suis accompagné aujourd'hui de Mme Claire Lagueux Turcot, qui
est l'une des exécutrices testamentaires au présent testament; de
M. Nicolas Dorval, le fils de l'une des exécutrices testamentaires, qui
est malheureusement absente - elle souffre de métastases à la
colonne vertébrale - de Mme Marthe Lagueux Théberge, une des
héritières en partie du testament et de M. Paul Lagueux, qui fut
exécuteur testamentaire et fiduciaire dans cette succession de 1957
à 1982, date à laquelle il fut remplacé par Mme Claire
Lagueux Turcot et Mme Marie Lagueux Dorval.
Ce projet de loi, comme vous l'avez bien remarqué, je crois, ne
vise qu'à faire en sorte que ce testament qui fait suite au
décès de M. Lagueux, en 1952, voit les versements mensuels de 225
$ portés à 866 $, c'est-à-dire qu'ils soient
indexés au coût de la vie, compte tenu que 225 $ mensuellement en
1952 équivaut, selon Statistique Canada, à une somme d'environ
866 $ mensuellement.
Malgré les nombreuses tentatives faites au cours des
années pour en arriver à une entente de façon à
pouvoir porter le tout avec le fiduciaire corporatif, il fut impossible d'en
arriver à une entente quelconque, malgré les demandes constantes
qui ont été faites à partir des années soixante en
ce qui concerne la possibilité d'établir ces versements, compte
tenu des besoins de certains des héritiers dont M. Henri Lagueux qui,
à une époque, se trouvait presque sans le sou et dont les membres
de sa famille devaient pourvoir à ses besoins.
Il y a également le cas de Marie Lagueux Dorval qui est
actuellement très malade et dont le mari qui n'a plus d'emploi, n'a pas
de régime de fonds de pension. Le seul revenu que cette famille peut
anticiper est en fonction de la succession, c'est-à-dire du versement
mensuel de 225 $ par mois.
Le testament était divisé en deux parties: d'une part, les
hommes qui, eux, se voyaient confier la compagnie et, d'autre part, les filles,
qui recevaient un montant mensuel. L'une des filles, Marthe Lagueux
Théberge, qui est ici présente, fut assimilée aux hommes
parce que son mari travaillait à ce. moment-là au sein des
entreprises Lagueux si bien que toutes les dispositions concernant Marthe
furent similaires à celles concernant les hommes, c'est-à-dire
Paul, Charles, Louis, de même que Marthe. Les autres enfants, à
savoir Marie Dorval, Claire Lagueux Turcot... Vous avez également Mme
Brunelle et, finalement, Henri Lagueux, furent assimilés quant aux
filles et le testateur leur versait des versements mensuels.
Toute la question relative aux actions est réglée. Toute
la question de la compagnie elle-même et du premier bloc
d'héritiers est réglée depuis fort longtemps. Ces
gens-là n'ont plus rien à voir avec le testament. M. Paul Lagueux
qui agissait comme exécuteur testamentaire et fiduciaire dans le cas des
sommes mensuelles versées, devant les demandes constantes des
héritiers testamentaires, devant son incapacité d'en arriver
à quelque entente que ce soit, démissionnait en 1982 pour
permettre justement aux deux soeurs, Claire et Marie, de pouvoir mieux
s'occuper de leurs affaires, compte tenu que tous les garçons, tous les
hommes n'avaient plus aucun intérêt dans ce testament si ce n'est
que 16 000 $ d'actions privilégiées au décès de
Louis. Donc, le seul aspect du testament concernait les filles, incluant
Carmelle Paré qui fut adoptée par M. Lagueux à l'âge
de trois mois. Il s'agit d'augmenter les prestations au coût de la vie.
C'est le seul changement qui est demandé en vertu de ce projet de
loi.
Le Président (M. Filion): M. le ministre de la
Justice.
M. Marx: J'aimerais remercier le député et le
représentant de la succession d'avoir fait cette présentation.
Premièrement, si je comprends bien, il y a à peu près 80
000 $ dans la succession maintenant?
M. Doyon (J.-Michel): Actuellement, suivant
les relevés du Trust Général du Canada, et ces
documents ont été remis à votre ministère, M. le
ministre, au 30 juin 1987, il restait dans la succession en ce qui concerne les
quatre héritiers, les légataires universels...
M. Marx: Oui, oui.
M. Doyon (J.-Michel): ...101 000 $.
M. Marx: 101 000 $?
M. Ooyon (J.-Michel): 101 000 $ au 30 juin 1987 et lors du krach
boursier d'octobre dernier, les avoirs ont diminué à 71 213 $
parce qu'ils étaient placés en Bourse. Suivant les
dernières informations que j'ai obtenues du Trust Général
du Canada, à la suite d'une certaine augmentation légère,
on en arrive à environ 80 000 $ à ce jour.
M. Marx: Supposons qu'on continue les paiements tels que
prévus dans le testament, cela prendrait combien d'années pour
vider...
M. Doyon (J.-Michel): Je crois qu'on en arriverait, selon ce que
nous avions calculé, environ une dizaine d'années.
M. Marx: Une dizaine d'années et si nous augmentons les
paiements pour les prestations telles que prévues par le projet de
loi.
M. Doyon (J.-Michel): Dans le projet de loi, M. le ministre, vous
remarquerez que toute demande d'augmentation doit être faite par
écrit de la part d'un légataire, si bien que si un des
légataires demandait que ce soit porté de 225 $ à 866 $,
vous en arriveriez à environ deux ans et quelques mois. Cela avait
été visé de ce fait, compte tenu, par exemple, dans le cas
de Marie Dorval: son mari est âgé actuellement de 63 ans, il ne
bénéficie pas de pension de vieillesse, il n'a pas le
régime des rentes encore, il est sans emploi, il n'a pas de fonds de
pension. Donc, on s'est dit: Le seul montant d'argent qui peut permettre
à Mme Dorval de pouvoir arriver avec sa famille, c'est ce versement
mensuel.
M. Marx: Pour deux ans et demi.
M. Doyon (J.-Michel): Et par la suite, monsieur pourra
bénéficier de sa pension de vieillesse. Là vous allez
avoir en argent, parce qu'il ne peut pas bénéficier, il n'a pas
de fonds de pension, puis il n'a pas été démis de ses
fonctions, mais if a perdu son emploi et le seul bénéfice qui
puisse prévaloir est l'assurance-chômage qui doit se terminer dans
les prochaines semaines.
M. Marx: Est-ce qu'il y a des héritiers qui ne peuvent pas
donner un consentement valide à ce moment-ci?
M. Doyon (J.-Michel): Je dirais qu'il n'y a pas
d'héritiers qui puissent donner de consentement valide. Toutefois, nous
avions discuté très ouvertement avec Me André Bergeron du
cas de M. Henri Lagueux. M. Henri Lagueux est un des légataires qui,
entre guillemets et sans préjudice quelconque, était
peut-être un peu en avant de son temps dans les années cinquante;
après les études de médecine, pour une partie, il a
décidé plutôt de devenir un globe-trotter mondial et a
vécu un peu partout dans le monde. C'est pour cela qu'il avait
été assimilé un peu aux filles. Finalement, celui-ci,
après avoir vécu pendant de nombreuses années soit au
Mexique ou aux États-Unis, mais sans avoir été immigrant
reçu, a toujours craint tout simplement de pouvoir donner sa signature,
de crainte qu'on pourrait, etc., si bien qu'il est le seul qui n'a pas consenti
par écrit à l'adoption de ce projet de loi. C'est pour cela que
nous retrouvons également un caractère spécifique au
projet de loi qui est celui de l'article 3, qui prévoit que si Henri
Lagueux peut faire seul a sa demande... sinon ce sera le même processus
qui s'applique actuellement, c'est-à-dire que le trust lui verse des
revenus sur son legs de 15 000 $ qui serait rendu à 23 000 $, de
même que sur le solde de 20 000 $, les 225 $, ce qui lui fait environ 450
$ à 460 $ par mois.
M. Marx: Donc, c'est la situation actuelle pour lui.
M. Doyon (J.-Michel): C'est la situation actuelle pour lui.
M. Marx: Et tous ses droits sont garantis par la loi.
M. Doyon (J.-Michel): Tous les droits sont garantis par le projet
de loi, c'est-à-dire qu'à moins qu'il n'en fasse la demande par
écrit, les exécuteurs testamentaires et fiduciaires ne peuvent
modifier en aucune façon les versements et les legs qui ont
été conférés par le testateur, M.Lagueux.
M. Marx: Donc, on a le consentement de tout le monde, sauf de M.
Henri Lagueux qui...
M. Doyon (J.-Michel): M. Henri Lagueux qui est d'accord
verbalement mais qui ne veut pas l'écrire.
M. Marx: Si on adopte le projet de loi, ce serait possible pour
lui d'opter pour avoir son argent plus rapidement.
M. Doyon (J.-Michel): C'est cela, pour autant qu'il fasse une
demande par écrit.
M. Marx: D'accord.
M. Doyon (J.-Michel): Et que ce soit à sa demande. (12
heures)
M. Marx: La question que je me pose toujours quand on a ce genre
de projet de loi est: quelle est la valeur d'un testament ces jours-ci? Est-ce
que quelqu'un peut venir devant l'Assemblée nationale et dire: Je suis
héritier; je ne suis pas tout à fait satisfait avec le testament
et j'aimerais que ce soit modifié, parce que le testateur avait une
idée. C'était son argent. Il a voulu que ce soit investi d'une
certaine façon et payé d'une certaine façon. Je me pose la
question en fonction même de mon testament. Est-ce que quelqu'un va venir
un jour ici dire au président, le député de Taillon, qui
sera ministre de la Justice au début du vingt et unième
siècle, est-ce qu'on va...
Le Président (M. Filion): Ne vous en faites pas avec cela,
on me nomme à toutes sortes de postes à chaque jour, juge,
ministre de la Justice, cela va.
M. Marx: Est-ce que quelqu'un va venir avec mon testatment en
disant bon, ce n'est pas ce qu'on veut et on vous demande de changer tout
cela?
M. Doyon (J.-Michel): Je ne pense pas qu'on change tout cela. M.
le ministre, le testateur en 1952 accordait à ses enfants 225 $ par
mois. Nul n'aurait cru qu'une flambée des taux d'intérêt,
qu'une explosion, malgré tous les rapports actuariels, tant au point de
vue des banques et des compagnies de fiducie, que des placements, à la
fin des années soixante-dix et au début des années
quatre-vingt, aurait eu pour effet de modifier de façon très
importante les différentes études qui avaient été
faites. Or, ce que le testateur voulait, c'est que ses enfants puissent avoir
des revenus suffifants pour vivre une vie décente. En 1952, 225 $
permettaient aisément de pouvoir vivre une vie décente avec
d'autres biens.
M. Marx: Donc, il faut dire aux testateurs maintenant, quand on
prépare un testament, de prévoir l'indexation au coût de la
vie, moins 3 % si on veut, ou complète..
M.Doyon (J.-Michel): C'est-à-dire que, est-ce que...
M. Marx: il y a beaucoup de testaments comme cela au
Québec, j'imagine qu'il y en a des milliers comme cela. Est-ce qu'on va
procéder à la révision de chaque testament?
M. Doyon (J.-Michel): Je pense que ce serait peut-être...
est-ce que l'on décide dans des versements mensuels comme cela que le
testateur devrait dire qu'il devrait prévoir une somme de 225 $ en
dollars constants, c'est-à-dire pour être sûr, de
façon à éviter tout pourcentage à indiquer, qu'il
soit 3 % , 12 % ou 8 %, et à ce moment-là, cela pourrait...
M. Marx: Mais il y a une autre leçon ici pour un prochain
projet de loi pour les représentants du projet de loi 229, qui veulent
investir dans les actions, le testateur n'a pas prévu des
investissements dans les actions, et avec le krach c'est diminué
peut-être, ils doivent...
M. Doyon (J.-Michel): Cela diminue, voyez-vous, en quelque mois
de 30 000 $, qui est quand même une somme importante, cela c'était
rendu...
M. Marx: Le testateur qui a mis dans son testament, qu'il faut
investir dans les obligations du Canada ou du Québec peut-être que
c'est souhaitable, peut-être qu'il a pensé au krach possible, cela
c'est pour l'autre projet de loi qui va venir plus tard.
Il y a des précédents, c'est sur. On a des
précédents pour une telle modification. Heureusement, avec la
mise en vigueur de la loi 20, bientôt, espérons, ce sera aux
tribunaux de prendre ces décisions, parce que ce sera possible à
l'avenir d'aller devant la Cour supérieure demander qu'un testament soit
révisé. Je pense que ce devrait être plutôt devant
les tribunaux qu'on fasse ces demandes, mais étant donné la
situation actuelle, c'est à l'Assemblée nationale de prendre la
décision. Quant à moi, je suis tout à fait d'accord, M. le
Président, avec le projet de loi étant donné qu'il y a un
consentement de la part de toutes les personnes affectées, et la
personne qui n'a pas donné son consentement est protégée
par le projet de loi. Et je répète qu'il y a des
précédents pour l'adoption d'un tel projet de loi,
voilà.
M. Doyon (J.-Michel): Je pense que c'était la seule
façon, parce que si on regarde tout simplement le droit civil au
Québec, avec la liberté de tester, les tribunaux, même si
les juges ont un pouvoir très grand, ils ne peuvent contrevenir à
ce qui est clairement établi et inscrit. On ne peut pas faire une preuve
testimoniale à rencontre des voeux du testateur.
M. Marx: Avec la loi 20 ce serait possible de réviser. La
loi 20 a été adoptée mais n'est pas en vigueur. Ce ne sera
pas en vigueur peut-être avant un an ou deux.
M. Doyon (J.-Michel): C'est pour cela que le seul
problème, la seule façon c'était d'aller avec toute la
doctrine philosophique moderne de l'État, depuis Locke et Hobbes, de
revenir devant la souveraineté de la loi.
M. Marx: L'article 5, "Les frais d'adoption de la présente
loi...", quels sont les frais? Cela coûte combien?
M. Doyon (J.-Michel): Ce sont les frais. En ce qui concerne les
frais, ce sont surtout les frais d'impression, les frais d'impression des
projets de loi et tout. Je n'ai pas eu de la part de l'Assemblée
nationale le coût exact d'impression etc.
M. Marx: Combien cela va-t-il coûter aux héritiers,
tout le processus de...
M. Doyon (J.-Michel): En ce qui concerne mes honoraires, ils
seront certainement les plus bas possible, compte tenu que c'est parent avec
moi. En ce qui concerne les frais de l'Assemblée nationale, je ne
pourrais pas vous le dire.
M. Marx: Ah! D'accord.
M. Doyon (J.-Michel): Malheureusement, je ne pourrais pas savoir
combien coûte... Je peux savoir seulement que les avis...
M. Marx: La succession ne sera pas vidée par vous et
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Filion): L'Assemblée nationale ne
demande pas beaucoup.
M. Doyon (J.-Michel): La succession ne sera certainement pas
vidée par le soussigné.
Une voix: il y a les frais de publication aussi.
M. Marx: Oui. Normalement, cela coûte environ 2000 $. Cela
dépend des avocats.
Le Président (M. Filion): ...pour les frais.
M. Marx: Tous les frais d'avocats, les frais de
déplacement...
Le Président (M. Filion): Cela dépend. M. Marx:
Cela dépend. On a vu des...
Le Président (M. Filion): ...des gros comptes...
M. Marx: ...gros montants, c'est pourquoi je pose la
question.
Le Président (M. Filion): ...on a vu des comptes plus
raisonnables.
M. Marx: M. le Président, je n'ai pas d'autres
questions.
Le Président (M. Filion): Vous n'avez pas d'autres
questions. Peut-être une couple de questions, Me Doyon. En 1952, dans la
partie de la succession qui était réservée aux filles ou
aux personnes assimilables aux filles, comme Henri a été
assimilé un peu au groupe féminin des héritiers, si l'on
veut...
M. Doyon (J.-Michel): ...des incapables.
Le Président (M. Filion): Faites attention, c'est
enregistré au Journal des débats.
M. Doyon (J.-Michel): Non, non, mais c'était un peu cela,
la philosophie de l'époque.
Le Président (M. Filion): Oui, la philosophie de
l'époque, c'est cela.
M. Doyon (J.-Michel): La philosophie de l'époque: on
voulait protéger les filles.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Doyon (J.-Michel): D'accord? Pour les hommes, on disait: ils
sont assez grands eux autres pour être capables d'administrer la
compagnie; en ce qui concerne les filles, de façon qu'elle ne se fasse
pas vider par les gendres, on préférait...
Le Président (M. Filion): il y en a une dont le mari
travaillait; alors, par alliance, on pouvait s'en sortir.
M. Doyon (J.-Michel): Ah! Parce qu'il travaillait, c'est cela...
Par personne interposée.
Le Président (M. Filion): Par personne interposée.
Combien d'argent représentait cette partie-là de la
succession?
M. Doyon (J.-Michel): Que je sache, cette succession, à
l'époque, se chiffrait à 1 595 000 $.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Doyon (J.-Michel): D'accord, il y avait des donations et,
après une étude assez limitée, vous aviez Claire Lagueux,
par exemple - j'oublie les montants qui devaient être versés. Ces
montants ne sont pas exclus parce qu'il y avait les droits de succession
applicables à l'époque - qui avait 232 413 $, desquels il y avait
des droits de succession de 42 578 $ à payer, à l'époque;
Thérèse Lagueux: 232 413 $; Marie Lagueux: 282 000 $ et Henri
Lagueux: 251 000 $ plus ses...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Doyon (J.-Michel): ...15 000 $, ce qui arrivait à 274
000 $. Or, environ, si on pouvait faire un chiffre rond, peut-être 700
000 $ à 800 000 $ de montants d'argent qui devaient être...
Le Président (M. Filion): Mais la succession totale
était de 1 500 000 $.
M. Doyon (J.-Michel): 1 500 000 $.
Le Président (M. Filion): C'était
énormément d'argent en 1952.
M. Doyon (J.-Michel): C'était beaucoup d'argent à
l'époque.
Le Président (M. Filion): Énormément
d'argent.
M. Ooyon (J.-Michel): C'était beaucoup d'argent.
Le Président (M. Filion): Les 225 $ par mois
représentaient aussi une façon de bien vivre.
M. Doyon (J.-Michel): C'est cela.
Le Président (M. Filion): On vivait assez bien à
l'époque avec cela.
M. Doyon (J.-Michel): C'était un négociant de bois
de Québec, à l'époque.
Le Président (M. Filion): Pardon?
M. Doyon (J.-Michel): M. Lagueux était un négociant
de...
Le Président (M. Filion): ...de? M. Doyon (J.-Michel):
...bois... Le Président (M. Filion): De bois.
M. Doyon (J.-Michel): ...de la Beauce. C'était tout
l'essor de l'industrie du bois, à l'époque, et de la pulpe; si
bien que c'était une entreprise qui avait quand même beaucoup
d'argent.
Le Président (M. Filion): D'accord. Je reviens à
l'article 3 en ce qui concerne Henri.
M. Doyon (J.-Michel): Oui.
Le Président (M. Filion): Henri est-il au Québec
actuellement?
M. Doyon (J.-Michel): Oui, Henri est au Québec. Henri
Lagueux est revenu des États-Unis l'année dernière sans le
sou. À ce moment-là, l'une des exécutrices testamentaires
lui a avancé l'argent pour être capable de prendre l'autobus de
San Francisco, Los Angeles, jusqu'à Québec, sans arrêt, et
il demeure ici, à Québec, actuellement dans une situation plus ou
moins confortable. Je ne pense pas qu'on puisse appeler cela du confort. C'est
une seule pièce et il vit dans...
Le Président (M. Filion): Quel âge a-t-il?
M. Doyon (J.-Michel): ...une situation de pauvreté. Il
doit avoir environ 66 ans.
Le Président (M. Filion): Ah! 66 ans.
M. Doyon (J.-Michel): 66 ans.
Le Président (M. Filion): A-t-il été
avisé que le projet de loi était étudié
aujourd'hui? Oui?
M. Doyon (J.-Michel): Oui. Mme Turcot qui est exécutrice
testamentaire en a parié à Mme
Théberge également, qui en a parié à M.
Henri Lagueux.
Une voix: il était avec nous lorsqu'on lui a parlé
de cela.
Le Président (M. Filion): il était avec vous. Mais
cela ne l'intéresse pas finalement, c'est cela?
M. Doyon (J.-Michel): C'est signé.
Le Président (M. Filion): Cela ne l'intéresse pas
de signer.
Une voix: Cela l'intéresse, mais ce qui ne
l'intéresse pas, c'est la signature.
Le Président (M. Filion): Ce qui ne l'intéresse
pas, c'est fa signature...
Une voix: Oui.
Le Président (M. Filion): ...mais il va être
obligé d'en faire une parce que l'on dit, à l'article 4, que les
demandes, s'il veut évidemment se prévaloir d'un choix
prévu à cet article, il va devoir faire sa demande par
écrit, il va être obligé de signer quelque chose
là.
M. Doyon (J.-Michel): Oui, c'est une toquade, mais lui...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Doyon (J.-Michel): ...sa toquade, c'est de ne pas signer en
s'imaginant que, par sa signature, il va être reconnu.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Doyon (J.-Michel): D'accord? Donc, c'est seulement là.
Et de façon que ses droits ne soient pas atteints, c'est pour cela qu'on
a visé le paragraphe 3 pour qu'il puisse au moins avoir les mêmes
revenus aujourd'hui.
Le Président (M. Filion): À votre connaissance, Me
Doyon, et à celle des personnes qui sont avec vous, y a-t-il des
personnes quelque part qui s'opposent au projet de loi?
M. Doyon (J.-Michel): Honnêtement, je ne pense pas qu'il y
ait personne qui s'oppose; dans la famille, il n'y a aucune opposition.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Doyon (J.-Michel): En ce qui concerne le fiduciaire
corporatif...
Le Président (M. Filion): Le fiduciaire, oui.
M. Doyon (J.-Michel): ...il n'est pas d'accord, sans être
d'accord...
Le Président (M. Filion): C'est toujours comme cela.
M. Doyon (J.-Michel): ...c'est-à-dire qu'il dit: Si c'est
pour une augmentation des versements mensuels, je ne me présente pas. Si
c'est pour mettre fin au testament et diviser en parts de 20 000 $, 20 000 $,
20 000 $ et mettre fin au testament, comme on l'a vu dans d'autres projets de
loi, on m'a souligné qu'on n'était pas d'accord. Lorsque j'ai
discuté avec le Trust, j'ai toujours discuté sur le fait que
c'était une augmentation des versements mensuels, mais que cela n'avait
pas pour but de mettre fin au testament qui continuerait de s'appliquer comme
avant.
Le Président (M.-Filion): Mais il faut se...
M. Doyon (J. Michel): À ce moment-là, ces gens ont
dit: On ne se présentera pas, sauf qu'on n'est pas d'accord. Ni en
désaccord, ni en accord, on est neutre.
Le Président (M. Filion): S'ils étaient en
désaccord, Me Doyon, on pourrait facilement présumer des raisons
de leur désaccord. Ce ne sont pas des raisons qui, quant à moi,
m'intéressent beaucoup, bien que chacun doive gagner sa vie, les trusts
aussi, mais Ils ont moins de problèmes que la majorité des
Québécois et des Québécoises. On ne versera pas de
grosses larmes sur leur absence. Cela va.
Est-ce qu'il y a d'autres questions? Oui, M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon (Louis-Hébert): Ce n'est pas véritablement
une question. Je veux simplement remercier le ministre de la Justice ainsi que
vous-même, M. le Président, pour l'adoption du projet de loi
et...
Le Président (M. Filion): il n'est pas encore
adopté. Voulez-vous, on va faire l'étude article par article?
M. Doyon (Louis-Hébert): Je pense que nous allons avoir
une chance de le faire rapidement.
Le Président (M. Filion): On va l'adopter par exemple,
à moins qu'il y ait des problèmes. Est-ce qu'il y a d'autres
remarques préliminaires? Est-ce que vous voudriez ajouter quelque chose,
messieurs ou madame?
Une voix: Merci beaucoup.
Le Président (M. Filion): Non, cela va. Donc, je vais
appeler maintenant le préambule du projet de loi. Est-ce qu'il y a des
amendements à l'un ou l'autre des articles?
Une voix: Non.
Le Président (M. Filion): Non, cela va. Alors, le
préambule est adopté. J'appelle l'article 1 du projet de loi.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 2 du projet de loi.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 3 du projet de loi.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 4 du projet de loi.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté.
En ce qui concerne l'article 5 du projet de loi - j'appelle l'article 5
du projet de loi, mais je me donne la parole - n'y a-t-il pas d'autre
façon de régler le problème des frais d'adoption du
présent projet de loi que d'inscrire un article dans la loi? À ma
connaissance, M. le ministre, c'est la première fois que je vois un
article semblable.
M. Marx: J'imagine que la part... C'est-à-dire que les
frais ne seront pas déduits de la part de M. Henri Lagueux. C'est
pourquoi on a mis l'article. C'est cela.
M. Doyon (J.-Michel): En ce qui concerne son legs particulier,
les frais sont exclus...
Le Président (M. Filion): Uniquement.
M. Doyon (J.-Michel): ...et c'est pour cela qu'on dit que c'est
seulement à partir des legs de l'article 1...
Le Président (M. Filion): De l'article 1.
M. Doyon (J.-Michel): ...dans lequel le legs particulier n'est
pas là. Si cela a été fait, c'est vis-à-vis aussi
du Trust Général du Canada de
façon que... Dans un bHI privé, c'est celui qui
présente le projet de loi et le procureur au dossier qui sont
responsables des frais, même des frais d'impression à
l'Assemblée nationale. De façon à éviter toute
ambiguïté avec l'exécuteur testamentaire et fiduciaire
corporatif, il s'agissait de prévoir explicitement que les frais
étaient assumés également par la succession.
M. Marx: Par la succession, oui. M. Doyon (J.-Michel):
C'est cela.
Le Président (M. Filion): Ma question était... Cest
la première fois, en tout cas, dans ma courte expérience
parlementaire, que je vois un article semblable dans un projet de loi. Est-ce
qu'il y avait d'autres façons de procéder?
M. Marx: On me dit qu'il y a eu des précédents,
mais c'était avant mon temps.
M. Doyon (J.-Michel): Oui, assez récents même.
M. Marx: Assez récents?
Le Président (M. Filion): En deux mots, si je comprends
bien, il n'y avait pas d'autre façon de faire acquitter les frais
d'adoption.
M. Marx: Ce sont des frais d'adoption et non des frais
d'avocats.
M. Doyon (J.-Michel): Non, non, ce ne sont pas les frais
d'avocats, ce sont des frais d'adoption de la loi.
M. Marx: C'est juste les frais d'adoption de la loi, les frais
d'impression.
M. Doyon (J.-Michel): Les frais d'adoption de la loi, c'est
l'impression de la loi...
Le Président (M. Filion): Ce sont des dépenses.
M. Doyon (J.-Michel): Ce sont des dépenses. C'est
cela.
Le Président (M. Filion): Ce ne sont pas des
honoraires.
M. Doyon (J.-Michel): Non, non, ce ne sont pas des honoraires.
Les honoraires, c'est à moi de les déterminer avec les
héritiers.
Le Président (M. Filion): Les honoraires, vous allez vous
entendre avec vos clients. D'accord.
M. Doyon (J.-Michel): C'est cela, c'est mon mandat. Ce n'est pas
le mandat de l'avocat, mais ce sont bien les frais d'adoption de la loi. Il y a
les publications, les frais d'impression, les frais de traduction.
M. Marx: Non, ce sont des frais de l'Assemblée nationale
par page, des frais de traduction...
M. Doyon (J.-Michel): il y a les frais de publication dans la
Gazette officielle du Québec...
M. Marx: C'est cela.
M. Doyon (J.-Michel): ...de même que dans les journaux
durant quatre semaines consécutives, etc. Ce sont ces
frais-là.
M. Marx: Ce sont des déboursés, M. le
Président, et non pas des honoraires.
Le Président (M. Filion): Écoutez... C'est que je
me demande si l'expression qu'on emploie est suffisamment précise.
M. Doyon (J.-Michel): C'est l'expression qui est
employée.
M. Marx: Les frais d'adoption de la présente loi, cela est
utilisé ailleurs.
Le Président (M. Filion): C'est l'expression qui est
employée? Donc, cela ne comprend pas les autres honoraires et tout
cela.
M. Doyon (J.-Michel): C'est-à-dire que, dans Jolicoeur no
1, en 1982...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Doyon (J.-Michel): ...cela a été facturé
à la fiducie...
Le Président (M. Filion): D'accord.
Une voix: Les frais d'avocat ont été
interprétés comme étant compris dans les frais
d'adoption.
Le Président (M. Filion): Ce n'était pas
rédigé comme cela à ce moment-là.
M. Doyon (M.-Michel): Disons que c'était. Les frais
d'adoption sont payables à même la masse. Je ne me souviens
plus.
Le Président (M. Filion): Cela veut dire que cette
formulation-là... Je me demande si on ne devrait pas employer
"déboursés". Je ne sais pas, M. le ministre, je suis...
M. Marx: Les frais.... Mais si quelqu'un se pose la question, il
sera possible de lire le Journal des débats et tout sera
clair.
Le Président (M. Filion): Oui, mais je me
demande s'il n'y aurait pas lieu de remplacer le mot "frais" par le mot
"déboursés". Est-ce que cela pose des problèmes quant
à vous, Me...
M. Marx: Non, non. Mais on veut adopter un article avec les
mêmes mots que ...
Le Président (M. Filion): Oui, mais c'est parce que...
M. Marx: ...dans d'autres lois. On ne veut pas changer.
Une voix: Non ce ne sont pas ces
précédents-là.
Le Président (M. Filion): Oui, mais parce que selon ce
qu'on vient d'entendre, selon ce que votre conseiller juridique vient de nous
dire, il vient de nous dire précisément le contraire de la
volonté des parties. Il nous a dit: Lorsqu'on a adopté de projet
de loi Jolicoeur, on disait: Les frais d'adoption de la présente loi
sont payables, etc., à même la masse, et cela comprenait, non pas
seulement les déboursés mais les honoraires aussi.
Une voix: Oui, de l'avocat.
M. Doyon (J.-Michel): De toute façon c'est blanc bonnet,
bonnet blanc.
Le Président (M. Filion): Oui, parce que c'est payé
avant ou après...
M. Doyon (J.-Michel): Que ce soit payé après ou
avant, à ce moment-là, moi je me retourne-Le Président
(M. Filion): Oui, mais c'est une question de principe.
M. Doyon (J.-Michel): ...vers les héritiers. Sauf...
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Doyon (J.-Michel): ...que je préfère que vous
l'englobiez même là parce que je pense que c'est beaucoup plus
facile.
Le Président (M. Filion): Écoutez, ce qu'on va
faire, on va le laisser comme cela.
M. Doyon (J.-Michel): D'abord...
M. Marx: Dans la présente loi, les frais d'adoption sont
payables. Les frais d'adoption sont les frais reliés à
l'adoption, c'est-à-dire les frais à l'Assemblée nationale
et les frais pour les publications exigées par la loi mais pas les
honoraires. Ce sont des frais...
Le Président (M. Filion): Ce n'est pas cela que dit votre
conseiller juridique, M. le ministre de la Justice.
Une voix: Parce que ce sont quand même des dépenses
utiles. En tout cas, la façon dont cela a été
interprété, ça comprenait les frais d'avocat.
M. Marx: L'avocat qui est devant nous dit qu'il est d'accord pour
que ces honoraires ne soient pas inclus.
M. Doyon (J.-Michel): Parce que vous le mettiez ou...
M. Marx: On nous dit que "frais" ne comprend pas "honoraires". Ce
sont des frais.
M. Doyon (J.-Michel): De toute façon cela va être
blanc bonnet, bonnet blanc.
Le Président (M. Filion): De ce temps-ci c'est bonnet
bleu, bleu bonnet, à cause ....Ce qui se passe à mon nez.
M. Doyon (J.-Michel): Bien là, je ne peux pas vous
dire.
Le Président (M. Filion): Et on se comprend bien
là.
M. Doyon (J.-Michel): On se comprend bien là. C'est juste
une question de termes.
Le Président (M. Filion): Écoutez, je ne voulais
pas soulever des débats avec le ministre sur la question des frais et
des honoraires d'avocat. On en a déjà eu en Chambre assez
longtemps. Mais...
M. Doyon (J.-Michel): Mais comme je vous ai souligné tout
à l'heure, je n'ai pas intérêt à vouloir siphonner
la succession.
Le Président (M. Filion): D'accord.
Une voix: Dans les frais quand on demande des...
M. Doyon (J.-Michel): D'accord. M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Filion): D'accord. Adopté. Mais,
en tout cas, j'attire l'attention sur la rédaction la prochaine fois. Si
on veut dire des déboursés, qu'on dise des
déboursés. Si on veut dire autre chose que des honoraires, qu'on
dise des honoraires. Qu'on soit plus précis. Mais là...
M. Marx: Les frais d'adoption.
Le Président (M. Filion): ...je pense que cette confusion
convient bien à la situation qui,
de toute façon, comme dit bien Me Doyon, va se régler ou
avant ou après. Et il faut que quelqu'un paye.
M. Doyon (J.-Michel): Ce sont eux qui vont payer quand
même.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Doyon (J.-Michel): Qu'ils le payent à même leur
part ou qu'ils payent d'une autre façon, ils vont payer pareil.
Le Président (M. Filion): Ils vont le payer pareil. Il n'y
a pas de doute.
M. Doyon (J.-Michel): Sauf qu'on veut protéger,
explicitement par cet article-là... C'est la protection du legs
particulier de Henri La-gueux.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Voilà.
M. Doyon (J.-Michel): C'est-à-dire qu'on ne voulait pas
que même les honoraires ou les frais...
Le Président (M. Filion): Ah, c'est bien ça.
M. Doyon (J.-Michel): ...aient pour effet tout simplement que
Henri Lagueux qui n'avait pas donné son consentement et pour lequel il y
avait un legs particulier, soit, lui, obligé de payer pour quelque chose
auquel il n'avait pas donné son consentement. Donc, on s'est dit: la
masse paiera qui sont ceux visés à l'article 1.
Le Président (M. Filion): Article 5 adopté.
M. Marx: Oui, M. le Président. Et s'il y a une
ambiguïté quelque part, la personne qui veut savoir quelle est
l'interprétation de l'article 5 peut se référer au
Journal des débats.
Le Président (M. Filion): Donnez-vous des opinions
juridiques, M. le ministre de la Justice? C'est nouveau cela.
M. Marx: Ce n'est pas une opinion juridique, c'est le voeu du
législateur...
Le Président (M. Filion): Cela va.
M. Marx: ...y compris le président.
Le Président (M. Filion): Article 5 adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Filion): Article 6. Adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Filion): J'appelle le titre du projet de
loi. J'appelle l'ensemble du projet de loi.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Le projet de loi
est adopté. Je voudrais remercier M. le député de
Louis-Hébert qui va nous représenter au dîner
vénézuélien et qui a dû rester avec nous quelques
minutes de plus que prévu. Je voudrais remercier Me Doyon pour sa
façon très précise, concise, factuelle et directe de nous
présenter le dossier ainsi que les intervenantes et intervenants qui
sont avec nous autour de la table. Donc, le projet de loi 212 est adopté
ici en commission parlementaire, article par article et, bien sûr,
l'adoption de ce projet de loi se fait en Chambre en troisième lecture
comme le prévoient nos règles législatives. Je vous
remercie.
M. Doyon (J.-Michel): M. le Président, merci
énormément et merci également à tous les membres de
l'Assemblée nationale, encore une fois, qui ont voulu étudier ce
projet de loi.
Le Président (M. Filion): D'accord. Avant d'appeler le
projet de loi 208 qui est le projet de loi suivant, je vais suspendre environ
15 minutes pour laisser le temps à celui qui vous parle de faire une
intervention en Chambre.
(Suspension de la séance à 12 h 20)
(Reprise à 12 h 40)
Projet de loi 208
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Cette séance de la commission des institutions reprend ses
travaux. J'appelle maintenant le projet de loi 208, Loi concernant le Centre de
ski Le Relais Inc. J'inviterais le parrain, le député de
Chauveau, à bien vouloir nous faire la présentation de ce projet
de loi.
M. Poulin: Merci beaucoup, M. le Président. Ce sera une
très courte intervention pour expliquer le projet de loi 208, laissant
la chance aux intervenants de pouvoir s'exprimer avec le plus de temps
possible. Donc, si on prend le projet de loi, c'est pour, entre autres, enlever
la restriction stipulant l'interdiction de revendre...
Le Président (M. Filion): Pardon, j'ai mal compris le
début.
M. Poulin: Donc, ce projet de loi a pour but d'enlever une
restriction sur l'interdiction de revendre des terrains à des fins
commerciales. Si
on se souvient, lors de la fondation, Le Relais était une oeuvre
à but non lucratif, avant les années 1961. Mais à partir
de 1961, le Centre de ski Le Relais a pris un élan plutôt
commercial avec la construction de chalets et de bâtisses pour la vente
de skis et de location de skis. Donc, ce volet-là a été,
à partir de 1961, plus évident. Aujourd'hui, le nouveau
propriétaire du Centre de ski Le Relais, M. Laurier Beaulieu, nous
demande de changer, justement, cette interdiction à des fins
commerciales. C'est tout, pour moi.
Le Président (M. Filion): D'accord. Bon, polis avons une
importante délégation avec nous du côté des
proposeurs du projet de loi. Qui dirige cette délégation?
M. Jolin (Pierre): M. le Président, mon nom est Pierre
Jolin, avocat. Je dirigerai la délégation pour le Centre de ski
Le Relais. Est-ce que vous aimeriez que j'identifie les gens qui sont
présents.
Le Président (M. Filion): Oui, je pense que ce serait
utile pour nos échanges ultérieurs.
M. Jolin: Alors, à ma droite Daniel Fournier de mon
bureau, qui a eu les principaux échanges avec Me Bergeron du
ministère de la Justice en ce qui concerne le projet de loi; à ma
gauche, M. Laurier Beaulieu, président du Centre de ski Le Relais; M.
Claude Beaulieu, directeur général du Centre de ski Le Relais; M.
Richard Picard, directeur régional de la société
générale; M. Pierre Talbot, de la Chambre de commerce; Me Michel
Giroux, maire de la municipalité de Lac-Beauport. Il y a aussi un
représentant de la firme Verbois, M. Louis Théberge, et M.
Bédard, un conseiller de la municipalité de Lac-Beauport. Ces
gens-là sont ici au cas où dans les différentes
interventions, par leur expertise ou leurs connaissances, ils pourraient
renseigner cette commission.
Le Président (M. Filion): C'est bien. Est-ce que vous
voulez, Me Jolin, nous présenter, à votre sauce, le projet de
loi?
M. Jolin: J'espère que ma sauce sera universelle. Je vous
remercie, M. le Président. Je veux remercier les membres de
l'Assemblée nationale qui ont l'amabilité d'être
présents. Je remercie aussi et surtout M. Poulin, qui nous a permis de
présenter le projet de loi, et plus spécialement Me Bergeron qui,
dans un travail qui est assez difficile, eu égard à la nature des
titres et à la nature de la situation, a fait, à notre avis, un
excellent travail pour être en mesure de déblayer la situation
face au projet de loi en question.
En résumé, comme M. Poulin vous l'a mentionné, une
entreprise qui était connue comme l'Association des sports d'hiver de
Québec avait entrepris d'exploiter un centre de ski à
Lac-Beauport. Ces gens ont dû s'en départir en l'année
1954, selon les renseignements que nous avons eus et qui ont été
confirmés par le fait qu'elle a été dissoute,
c'est-à-dire qu'elle a cessé de produire ses rapports à
cette période et dissoute en 1973-1974. Cette compagnie, ne
désirant plus fonctionner, a cédé au Club automobile du
Québec les terrains. Il s'agissait de deux lots 74 et 75 qui
étaient dans la municipalité de Lac-Beauport. La restriction est
née dans l'acte de transmission entre l'Association des sports d'hiver
de Québec et le Club automobile du Québec. Elle se lit de la
façon suivante: La présente vente a, en outre, pour
considération l'obligation que prend l'acheteuse, qui était le
Club automobile, de continuer d'utiliser les terrains ci-dessus décrits
pour les fins pour lesquels la venderesse les avait acquis et de ne pas les
revendre pour des fins commerciales.
Il est peut-être plus intéressant de regarder la
résolution qui dit ceci: Ayant été informé que
l'Association des sports d'hiver de Québec désirait abandonner sa
charte pour cesser ses activités - c'est la résolution du Club
automobile - elle serait prête à vendre ses terrains du
Lac-Beauport, lots 74 et 75, à un prix nominal à une organisation
sans profit qui continuerait l'oeuvre de l'association sans la commercialiser.
Il est résolu d'offrir à ladite association un montant
n'excédant pas 100 $ pour l'achat de tous ses terrains situés
dans la municipalité de Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport avec titres
clairs. Depuis cette année-là, c'est-à-dire 1954, il y a
eu diverses autres transactions, plus particulièrement le Club
automobile qui a cédé à la Chambre de commerce les deux
terrains en question, en l'année 1961. Depuis cette date, il y a eu un
ensemble d'autres transactions - ce n'est pas nécessaire d'entrer dans
les détails, quand même très fastidieux - sans que les gens
ne se préoccupent de l'existence et de la portée de cette
restriction, de telle sorte que, en date d'aujourd'hui, au moment où les
gens que je représente se sont portés acquéreurs du centre
de ski, il y a depuis au moins 25, et peut-être plus d'années, une
irrégularité au niveau de l'opération parce que, de toute
évidence et sans contredit, c'est une opération commerciale.
Il y a un chalet de skieurs qui est construit sur un terrain sur lequel
il y a une prohibition d'opérer de façon commerciale ou de vendre
de façon commerciale. Il y a des constructions substantielles qui ont
été faites, soit de garages, de remonte-pentes, etc., qui peuvent
être considérées, à un moment donné, comme
étant des immeubles et qui sont de façon certaine des
opérations de nature commerciale.
J'ai fait parvenir, plus à titre d'aide-mémoire qu'autre
chose, hier, certains documents avec certaines annexes, à titre de
référence. Je voulais illustrer les investissements qui ont
été faits. Vous retrouvez, à la page 2, les
dépenses qui ont été faites depuis l'acquisition, par
les
gens que je représente, des installations du Centre de Ski Le
Relais. Seulement pendant l'année dernière, si on excepte le
coût d'acquisition des actions de la compagnie - puis cela a
été une transaction sur les actions de la compagnie - les
dépenses majeures - on n'est pas entré dans les détails
mineurs - totalisent 3 996 991 $. En plus - et j'en fais part à la page
3 - le centre de ski, qui avait une superficie totale de l'ordre de 120 arpents
carrés, a été maintenant... notre client s'est
porté acquéreur d'une surface de l'ordre de 160 arpents
carrés, situés dans la municipalité de Lac-Beau-port et,
sur l'autre versant de la montagne, qui se trouve à être dans la
municipalité de Charlesbourg, s'est porté acquéreur d'une
surface qui lui donne actuellement, au total, 375 arpents carrés
à être développés au niveau du ski. Nous avons
apporté une maquette, je vous la montrerai subséquemment, pour
vous illustrer ce qu'est le développement actuel, c'est-à-dire ce
qui a été acheté, ce qu'est le développement actuel
et le développement amorcé, parce que le développement est
amorcé sur une partie qui n'est pas touchée par le projet de loi.
Parce qu'il faut bien dire, maintenant, que la partie touchée par le
projet de loi va représenter peut-être le tiers de l'ensemble du
centre de ski.
Nous vous avons indiqué aussi, à la page 4,
développement du centre de ski, quelles étaient les principales
améliorations en cours d'exécution et celles à venir, pour
être en mesure de compléter le centre tel que le Centre de Ski Le
Relais veut l'avoir dans le contexte actuel. Vous voyez, à la page 5,
que la surface skiable sera plus que doublée, que le nombre de skieurs
pouvant skier en même temps sur ces lieux sera aussi doublé, avec
tout ce que cela comporte. Je souligne que le tout a été fait
à même les deniers des propriétaires actuels, sans qu'il
n'y ait de participation gouvernementale sous forme de subvention ou autre.
Lorsque le projet sera terminé - il s'agit d'un projet global de
15 000 000 $ -... Le problème auquel nous faisons face est le suivant.
La restriction qui affecte les lots 74 et 75 en est une de nature à
rendre un financement à long terme impossible. Or, les installations
majeures actuelles, soit le chalet des skieurs, les garages, les bases de
remonte-pentes avec remontées, etc., les installations de système
d'aqueduc et d'égoût et autres installations de cette nature se
retrouvent toutes sur les lots 74-75, puisque c'est la base du
développement. Ce sont les seuls lots qui étaient
développés aux fins de ski, à venir jusqu'à if y a
un an, puisque les lots contigus n'avaient jamais été la
propriété des propriétaires du centre de ski.
Pour amorcer la phase il du développement, il est évident
que si notre client veut l'amorcer d'une façon sécuritaire et
certaine, il doit, et c'est absolument naturel et normal, financer ses
installations. Une restriction de cette nature ne le permet pas. Il faut
être réaliste, un centre de ski fontionne, surtout lorsqu'on parle
des résolutions exprimant le voeu de gens, si on regarde la restriction
comme telle, fonctionne, dis-je, d'une façon qui n'était pas
celle que ceux qui étaient propriétaires des terrains à
l'époque le voulaient. C'est donc une restriction sur les titres de
propriétés qui ne permet pas actuellement d'aller chercher un
financement approprié. J'ai ici M. Talbot, de la chambre de commerce,
qui est en mesure d'expliquer pourquoi la restriction avait été
émise, à qui elle bénéficie, etc. J'ai ici les gens
de la Société générale qui peuvent dire les motifs
pour lesquels un prêteur ne prêterait pas, etc. et vous pourrez
posez des questions si vous le jugez approprié. Le seul
élément additionnel que je voudrais porter à votre
attention, c'est peut-être de vous montrer à l'aide de la maquette
que nous avons emportée ce que cela représente dans
l'ensemble.
M. Marx: Parce que le problème que nous avons, ce n'est
pas si les gens veulent investir et faire de l'argent, ce n'est pas cela, la
commission des institutions n'est pas ici pour trancher des questions, comme
qui va faire des investissements, où, et on ne va pas vous demander
combien de profits vous pensez faire, et ainsi de suite. Ce n'est pas de notre
- comment dirais-je - intérêt, si vous voulez. Moi je vois, vous
avez un titre qui vous empêche de construire des bâtiments
commerciaux.
M. Jolin: C'est-à-dire qu'on a un titre actuellement qui
nous empêche de faire ce qu'on fait, et ce qui est fait depuis 27
ans.
M. Marx: Bien ce n'est pas, est-ce qu'on est ici pour ratifier
une illégalité?
M. Jolin: Non pas pour ratifier une illégalité,
peut-être pour rendre un titre conforme à l'usage qui en est fait,
alors qu'il n'y a personne qui puisse intervenir pour le faire autre que par
voie de législation.
M. Marx: Oui, mais supposons que l'on remonte dans les titres,
maintenant c'était la chambre de commerce, c'était le Club
automobile du Québec, c'était l'Association des sports d'hiver,
c'est cela? Qui était-ce avant?
M. Jolin: C'était des propriétaires privés,
c'était monsieur... j'oublie...
M. Marx: Mais le bail emphytéotique, le bail original,
c'était?
M. Jolin: C'est la chambre de commerce qui... ce
terrain-là était l'objet d'une vente jusqu'à ce que la
chambre de commerce, après leur acquisition de 1961, le loue par voie de
bail emphytéotique, bail qui a été de courte durée
au début et qui maintenant, celui que nous avons, est pour une
période de 90 ans.
M. Marx: La restriction est dans ce bail?
M. Jolin: Elle est dans l'acte de vente entre l'Association des
sports d'hiver et le Club automobile en date du 15 octobre 1954.
M. Marx: L'Association des sports d'hiver, les gens qui
étaient là, à l'époque, peut-être qu'ils
avaient l'intention que cela reste toujours sans que ce soit
développé sur le plan commercial. Peut-être que
c'était à leur objectif au début. Pourquoi ont-ils mis
cette restriction dans le bail?
M. Jolin: M. Talbot, qui est ici présent, peut en
témoigner puisqu'il est depuis plusieurs années à la
chambre de commerce, ils ont mis la restriction pour s'assurer que les lieux
demeureraient un centre de ski. L'objectif de l'Association des sports d'hiver
qui était une création de la chambre de commerce, et qui
était une organisation sans but lucratif, était d'assurer que les
deux lots 74 et 75 demeurent toujours un centre de ski. Et c'est
subséquemment, et on le voit bien dans les résolutions
d'ailleurs...
M. Marx: Un centre de ski, donc ce que vous faites ce n'est pas
illégal depuis 27 ans.
M. Jolin: C'est-à-dire que...
M. Marx: De faire en sorte que ce soit un centre de ski
efficace.
M. Jolin: Oui, mais pas commercial. La problématique
tourne autour...
M. Marx: il n'ont pas voulu que ce soit commercial?
M. Jolin: À l'époque, les documents disent que ce
ne devait pas être commercial. Est-ce qu'ils voulaient par cela tenter de
prohiber des installations de nature commerciale, de type commerce, centre
commercial ou autre chose de cette nature-là? On n'a plus personne pour
nous le dire. Parce que je dois vous dire qu'on a fait les recherches
appropriées. La seule personne qui a touché à
l'Association des sports d'hiver et qui est toujours vivante est M. George
Jessop, qui a 84 ans, et qui demeure dans le sud de l'Ontario et dont
l'état de santé actuel ne lui permet pas de se rappeler ou
d'être en mesure de faire les liens appropriés pour nous donner
quelque renseignement que ce soit.
M. Marx: Pour les autres propriétaires autour, est-ce
qu'ils sont tous d'accord avec cela? Parce que cela va affecter les
propriétaires qui ont des terrains ou des maisons à
côté.
M. Jolin: il y a des propriétaires qui sont ici.
Le Président (M. Filion): Je m'excuse seulement une
seconde, Me Jolin, ce ne sera pas long. Est-ce que vous êtes
également intéressé à ce projet de loi
privé?
Une voix: Oui, certainement.
Le Président (M. Filion): Tantôt... Alors,
j'aimerais... Quel est votre nom?
M. Tremblay (Marcel): Dr Marcel Tremblay,
optométriste.
Le Président (M. Filion): Dr Tremblay,
optométriste.
M. Tremblay (Marcel): Propriétaire de deux lots
contigus...
Le Président (M. Filion): Propriétaire de deux lots
contigus.
M. Tremblay (Marcel):... 75MS...
Le Président (M. Filion): Cela va.
M. Tremblay (Marcel):... contigus au 75 appartenant à la
firme...
Le Président (M. Filion): Alors, je vous remercie, Dr
Tremblay. Il y a quelqu'un qui vous accompagne, je pense?
M. Tremblay (Marcel): Oui, M. Louis-Lucien Gauvin,
journaliste.
Le Président (M. Filion): M. Gauvin, qui est journaliste.
Est-ce qu'il a un intérêt journalistique au dossier?
M. Tremblay (Marcel): Oui, il a un intérêt
journalistique.
Le Président (M. Filion): Vous avez un
intérêt, bien...
M. Gauvin (Louis-Lucien): Je me permets de vous dire qu'il doit y
avoir un projet semblable près de Montréal et ce qui va se
décider dans ce cas-ci va probablement servir à certaines gens
près de Montréal pour se gouverner eux-mêmes. Ce projet de
Montréal semble mercantiliste et spéculatif à plein nez.
Cela ressemble un peu à ce projet-ci. C'est pourquoi cela
m'intéresse.
Le Président (M. Filion): Est-ce que Me Lagacé est
ici?
M. Lagacé (Jean): M. le Président, si vous me
permettez?
Le Président (M. Filion): Je vous en prie.
M. Lagacé: Enfin, je représente M. Jacques
Légaré de Les Placements Lac-Beauport, intervenant, qui a
demandé à ce que son intervention soit notée. Il y a
également deux autres intervenants qui sont des propriétaires
contigus des lots concernés.
Le Président (M. Filion): Vous êtes messieurs?
M. Perron (Bruno): M. Bruno Perron.
Le Président (M. Filion): M. Bruno Perron.
M. Perron (Bruno): Je parle ici au nom de Christian Bourassa qui
est un copropriétaire d'une résidence que l'on a sur le lot 7539
qui est contigu aux lots en question.
Le Président (M. Filion): D'accord. Seulement pour les
fins de bon déroulement de nos travaux, je souhaite également la
bienvenue à ces personnes-là.
M. Dufour (Denis): Du lot 7538, Denis Dufour.
Le Président (M. Filion): M. Denis Dufour. D'accord.
Seulement pour le bon déroulement de nos travaux, je souhaite la
bienvenue à tous ces intervenants. J'ai cru au départ que vous
étiez des personnes qui écoutiez nos travaux...
Une voix: Du public en général.
Le Président (M. Filion): Me Lagacé, je suis
heureux de comprendre que vous représentez des intervenants qui ont un
point de vue...
M. Lagacé: Un intervenant...
Le Président (M. Filion):... à nous exprimer sur ce
même projet de loi.
M. Lagacé: C'est exact.
Le Président (M. Filion): D'accord. C'est bien. Je
m'excuse. Alors, je vais redonner la parole à Me Jolin que j'ai
interrompu.
M. Jolin: Merci. Si vous permettez, il y aurait une
précision qui, je pense, s'impose ici pour bien comprendre le sens de
notre demande. La restriction a deux volets. Premier volet, l'usage.
Deuxième volet, commercialisation. Nous ne demandons pas que soit
retiré le volet de l'usage. Nous demandons que soit retiré le
volet commercial parce qu'il n'a pas d'opération contraire à
l'usage, il n'y a seulement qu'une opération contraire à la
dimension commerciale. Le deuxième élément sur lequel je
voudrais attirer l'attention de cette commission est le suivant. Nous ne
demandons pas la levée de la restriction sur la totalité des
lots. Et la raison pour laquelle nous ne l'avons pas demandée sur la
totalité des lots, c'est qu'à l'époque et encore, elle a
été préférable sur la totalité mais elle
n'est pas nécessaire sur la totalité, de telle sorte que par
souci d'être certain que les gens ne croient pas que nous voulions faire,
de façon détournée, ce que nous ne pouvons faire
présentement, la majeure partie, c'est-à-dire à peu
près les deux tiers des lots demeureront grevés de cette
restriction-là pour assurer que nous n'avons pas l'intention demain de
développer de façon commerciale cet ensemble-là.
M. Marx: Mais supposons que moi et mes amis achetons un terrain
et on forme une association des sports d'hiver, on a l'intention de garder ces
terrains tels quels pour toujours. Je pense que c'est un droit qu'on peut
envisager ou un intérêt qu'on peut envisager. On a cette intention
quitte, à un moment donné à dissoudre l'association. On
donne un bail à quelqu'un, un bail emphytéotique, avec des
restrictions qu'on veut y mettre. Je pense que les gens qui sont locataires de
ce bail doivent respecter le bail et l'intention originale des gens qui ont
formé cette association. Pour moi, la question de droit est là.
Si vous voulez faire des investissements, je pense que vous avez
déjà fait des investissements, vous avez déjà eu
des prêts. Les légistes au ministère me disent que vous
avez eu des prêts le 9 août 1985 pour 300 000 $ (13 heures)
M. Jolin: C'est antérieur à nous. Il y a eu un
prêt...
M. Marx: 86 500 $.
M. Jolin:... de remplacement.
M. Marx: Comprenez-vous le problème? Nous ne sommes pas
ici pour changer les baux que les gens vont signer, vont faire entre eux, parce
que quelqu'un arrive avec une nouvelle idée. Comprenez-vous ce que je
veux dire?
M. Jolin: Oui, mais...
M. Marx: Parce qu'on va avoir tout le monde avec leur bail pour
dire: J'ai une idée. Je veux construire des condos et, dans le bail
emphytéotique, il y a restriction. Est-ce que nous allons dire oui, les
condos, c'est intéressant, cela va créer 53 emplois et ainsi de
suite? Il faut respecter les contrats des personnes. Pour moi, c'est cela le
noeud du problème, si je peux m'exprimer de cette façon.
M. Jolin: Je ne crois pas.
M. Marx: Ce n'est pas cela le problème?
Le Président (M. Filion): Me Jolin, si vous me le
permettez, il est 13 heures. Peut-être que vous pourriez profiter de la
période qui nous sépare de 15 heures pour cogiter sur cette
dernière intervention du ministre.
M. Jolin: J'aurais aimé répondre, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Non, je termine nos travaux
à 13 heures, à moins que j'aie le consentement de tous les
membres de la commission.
M. Marx: On peut continuer juste pour une minute,
Le Président (M. Filion): Pour une minute, d'accord, parce
que après... J'ai le consentement des membres, cela va?
M. Marx: On va revenir. Oui.
Le Président (M. Filion): Vous pouvez terminer votre
intervention, mais nous allons de toute façon continuer à 15
heures.
M. Marx: C'est cela.
M. Jolin: D'accord, merci.
M. Marx: Vous devez comprendre le problème, avant d'aller
au lunch.
M. Jolin: D'accord. Le problème est qu'il faut bien voir
le sens de la restriction. Le sens de la restriction est orienté vers le
fait que l'utilisation ne doit pas être autre qu'à des fins de ski
ou d'utilisation comme centre de ski. C'était là l'objectif. La
dimension de la commercialisation est un accessoire pour en assurer la
continuité, de telle sorte que ce que nous demandons, c'est tout
simplement d'enlever l'accessoire pour que l'essentiel puisse continuer. C'est
la façon avec laquelle il faut le voir.
M. Marx: Est-ce que les gens font du ski là?
M. Jolin: Oui. M. Marx: Bien...
M. Jolin: Ils font du ski sans interruption, cela a toujours
été du ski.
Le Président (M. Filion): Alors nos travaux sont suspendus
jusqu'à 15 heures.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Filion): J'invite toutes les personnes
autour de la table à revenir...
M. Marx: Est-ce qu'on laisse nos documents ici?
Le Président (M. Filion): ...dans la même salle
à 15 heures. Vous pouvez laisser vos documents.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
(Reprise à 15 h 10)
Le Président (M. Filion): Nous allons continuer nos
travaux amorcés ce matin, en ce qui concerne le projet de loi 208. La
parole était, ce matin, à M. le ministre. Cela va de votre
côté, M. le ministre?
M. Marx: Oui, je pense que... Mais, je peux
répéter, là, pour que ce qu'on nous demande soit clair. On
nous demande de modifier un bail emphytéotique. Non, ce n'est pas
cela?
M. Jolin: Je m'excuse, non, ce n'est pas à
l'intérieur du bail emphytéotique, c'est à
l'intérieur d'un contrat de vente...
M. Marx: D'accord, d'un contrat de vente.
M. Jolin: ...d'une valeur nominale, où la clause a
été incluse et subséquemment transportée...
Une voix: Dans le bail.
M. Jolin: C'est-à-dire que le bail existe et que le
terrain est sujet à cette restriction.
M. Marx: D'accord. Donc, dans un document privé, dans un
contrat, il y a une restriction et vous demandez que nous modifiions le contrat
pour enlever la restriction, le cas échéant.
M. Jolin: Une partie de la restriction... M. Marx: Une
partie de la restriction.
M. Jolin: ...parce que la restriction, comme je l'ai
expliqué, a deux volets.
M. Marx: Deux volets.
M. Jolin: Le volet relié à la continuation du
centre de ski, c'est-à-dire à l'exploitation, aux fins pour
lesquelles le terrain avait été cédé; nous ne nous
y objectons pas, nous voulons le conserver. C'est le volet qui interdit que ce
soit à des fins commerciales que nous voulons faire retirer.
M. Marx: Mais l'exploitation, maintenant, c'est pour des fins
commerciales?
M. Jolin: Pour des fins commerciales depuis déjà
longtemps.
M. Marx: Depuis 27 ans, avez-vous dit.
M. Jolin: C'est cela.
M. Marx: Et cela peut continuer encore 27 ans.
M. Jolin: Bien, on l'espérerait, oui. Mais il faudrait que
cela soit sur une autre base, à ce moment-là.
M. Marx: Non, mais, si cela continue comme aujourd'hui, cela peut
continuer.
M. Jolin: Tout peut continuer, c'est-à-dire que c'est
très relatif mais que cela ne peut pas continuer dans le cadre du
développement. Peut-être que je pourrais vous montrer..., on a ici
un tableau du projet et vous allez peut-être saisir plus facilement que
par mes propos ce sur quoi on veut attirer votre attention.
Vous avez ici - je m'excuse, j'ai peut-être reculé un peu -
l'ensemble du développement du centre de ski. Le centre de ski, tel
qu'acquis par mes clients en juin 1987, est la partie recouverte par un
acétate jaune. La partie de terrain acquise est toute cette partie
où vous retrouvez la couleur verte. Les pentes additionnelles se
retrouvent, en partie, en dessous de l'acétate jaune, on ne les a pas
identifiées mais il y a eu des pentes additionnelles de construites, et
le développement additionnel, c'est tout ce qui déborde de
l'acétate en question et tout ce qui déborde de cet
acétate n'est pas couvert par la restriction.
La restriction n'est que sur les lots 74 et 75 et ces deux
lots-fà sont couverts par l'acétate. Le seul
élément, c'est que le chalet principal, le bâtiment
principal, certains équipements de garage, etc., se retrouvent sur les
lots 74-75, parce que ce sont les seuls lots qui appartenaient au centre de ski
avant que mes clients ne s'en portent acquéreurs. Par ce
moyen-là, nous voyons comment toute cette portion a un aspect important
dans l'ensemble du développement et contrôle, en quelque sorte,
tout le développement du centre de ski.
M. Marx: C'est-à-dire que la partie verte appartient au
Centre de Ski Le Relais mais elle...
Une voix: Maintenant.
M. Marx: ...n'est pas sujette...
Une voix: A la restriction.
M. Marx: ...à la restriction. Donc...
M. Jolin: Exactement, parce que...
M. Marx: Donc, c'est seulement cette partie qui est sujette
à la restriction.
M. Jolin: Exactement. Cela a tout... Ces terrains-là ont
été acquis subséquemment à l'acquisition du centre
de ski. Vous voyez, ici, sur la droite, qu'il y a des parties pour
élargir de tous les côtes et cette partie-ci, qui n'est pas sous
acétate, est actuellement en voie de développement.
M. Marx: Mais, qu'est-ce que vous voulez faire sur la partie
jaune?
M. Jolin: Enlever la restriction pour aller chercher ie
financement, étant donné que...
M. Marx: Mais vous avez déjà eu le financement,
deux fois: en 1985...
M. Jolin: il y a un financement, M. le ministre, d'à peu
près un demi-million par voie de nantissement commercial sur des actifs
investis de l'ordre de 5 000 000 $ à 6 000 000 $, au minimum.
M. Marx: Vous voulez avoir des prêts pour faire quoi,
là?
M. Jolin: Financer l'ensemble de la finition du projet. Parce
que, vous comprenez que cette partie-ci ne peut pas exister sans celle-ci. Le
nerf moteur, le chalet, les remonte-pentes principaux sont sur cette pente-ci.
Or, seulement cette partie-ci ne peut pas exister comme telle. Or, un financier
qui prêterait, sur de bons titres, serait obligé de ne
prêter que sur la partie où il n'y a pas d'acétate jaune.
Il n'y a pas intérêt parce que si, pour une raison ou pour une
autre, par malheur, il devait le reprendre, que voulez-vous qu'il fasse avec
cette partie qui ne bénéficie pas des installations de base
essentielles pour l'opération d'un centre de ski. Or, pour un financier,
il n'y a pas d'intérêt à prêter ou à financer
un projet de cette envergure.
Les travaux ont déjà été
exécutés, sont en voie d'être exécutés, sauf
que pour être en mesure de les compléter, il faut que ce soit un
ensemble finançable par une entreprise spécialisée dans ce
genre de financement.
M. Marx: Pourquoi les parties ont-elles consenti à un tel
bail en sachant qu'il y avait des restrictions?
M. Jolin: Pour ce qui est du bail, ce n'est pas le bail qui a
créé la restriction.
M. Marx: On ne peut pas donner un bail pour plus qu'on a comme
droit, mais les personnes qui ont pris le bail savaient qu'il y avait une
restriction.
M. Jolin: Absolument, parce qu'elle est là depuis
1954.
M. Marx: Donc, elles savaient.
M. Jolin: Oui.
M. Marx: Elles ont signé le bail en sachant qu'il y avait
une restriction.
M. Jolin: Elles ont signé le bail en sachant qu'il y avait
des restrictions et antérieurement il y a eu un chalet de construit et
d'agrandi sachant qu'il y avait des restrictions et sachant que ces travaux se
faisaient, je ne dirais pas contrairement, mais presque, aux restrictions qui
existaient. C'est-à-dire que les gens se sont toujours en quelque sorte
fouté de la restriction; ce que nous ne voulons pas faire.
Une voix:... dans le bail doivent inclure une clause...
Le Président (M. Filion): Voulez-vous vous identifier pour
les fins du Journal des débats.
M. Talbot (Pierre): Pierre Talbot, vice-président
exécutif de la chambre...
Le Président (M. Filion): Monsieur?
M. Talbot: Vice-président exécutif de la Chambre de
commerce et d'industrie du Québec métropolitain.
D'abord, nos raisons d'être dans ce dossier c'est que dès
le début, à l'origine même de l'Association des sports
d'hiver, la chambre y était. La chambre est un organisme qui a 175 ans
et à l'époque elle a suscité, supporté le lancement
de cette association. En somme, c'était de lancer un centre de ski et
d'exploiter la nor-dicité et vendre le ski aux Québécois,
etc. Alors, c'est parti sur une base modeste. Voyez la dimension des terrains.
Il n'y avait même pas de chemin pour se rendre au Lac Beauport. Il y
avait un petit chemin. La chambre a fait un travail pour que ce secteur du lac
se développe et pour développer le ski. L'homme clé dans
ça, Émile Renaud, était secrétaire de la chambre,
en même temps que secrétaire du Club automobile. Il était
dans ce groupe qui a lancé l'Association des sports d'hiver.
Aujourd'hui notre motivation est toujours la même que ce centre de
ski demeure, perdure, il est utile plus que jamais, mais les circonstances ont
changé et précisément pour qu'il perdure, on a dit: il
faut trouver un investisseur parce que la concurrence existe, le mont
Sainte-Anne existe, cela se développe partout. Ce centre-là n'est
plus seul, il a rempli sa fonction qui était d'amorcer le ski et de
faire face à la concurrence. La région s'en vient une grande
région de ski. Maintenant, pour qu'il survive comme actif urbain dans ce
secteur, il faut lui procurer une viabilité à long terme et c'est
ce qui nous a amenés finalement à conclure cette clause avec une
restriction disant: la législature pourra vous libérer de cela.
Il y a une option dans le bail à ce sujet.
On se sentait d'autant plus sécure que maintenant c'est une ville
et la partie développement est surveillée au plan zonage, etc.
Alors, on se dit: de ce côté-là, la protection est
là en tant qu'aménagement, parce que des circonstances ont
changé au plan foncier et le centre nous apparaît - cette partie
jaune - protégé à perpétuité par la
volonté de la ville qui a prévu que c'était une zone
verte. Au-delà de cela, tout ce qui peut contribuer à rendre
valables les motifs essentiels du départ de cela, on pense que cela
s'inscrit dans cette ligne de pensée d'intéresser des
investisseurs privés à lui donner une ampleur.
M. Marx: Est-ce qu'il y a un règlement de zonage pour la
partie jaune?
M. Jolin: Le règlement de zonage, le maire de
Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport...
M. Giroux (Michel): M. le ministre, effectivement, cette partie
est zonée loisir et il est également permis de construire des
résidences et faire même actuellement du locatif. Nous avons
enclenché un processus dans notre municipalité où nos
citoyens qui voudront s'opposer à des changements ou à des choses
pourront venir se faire entendre dans quelques semaines, expliquer le pourquoi,
les voisins, pourquoi ils ne voudraient pas voir des changements par rapport au
zonage dans la municipalité. Ce qui est en cause aujourd'hui c'est non
pas la construction de maisons, c'est de permettre à notre centre de ski
principal, au fer de lance du développement de notre
municipalité, de continuer de grandir comme centre de ski, pas comme
entreprise commerciale. L'entreprise commerciale existe déjà
depuis des années et on voudrait seulement qu'elle continue
d'être. Elle est absolument essentielle pour nous, mais si on ne
reconnaît pas aujourd'hui qu'elle a toujours été, dans le
fond, une entreprise commerciale, elle risquerait de mourir. N'importe quel
intervenant pourrait demander la fermeture du centre de ski parce que cela
serait un centre qui n'est pas conforme à la restriction dont on parlait
tout à l'heure.
Le Président (M. Filion): Oui, merci M. le maire. Est-ce
qu'il y a un intervenant quelque part qui prétend que des
opérations du centre de ski ne sont pas, au moment où on se
parle, des opérations commerciales? Est-ce que des procédures
judiciaires ont été intentées à cet effet? En deux
mots, y a-t-il une prétention quelque part à l'effet que ce qui
se passe au centre de ski n'est pas des opérations commerciales?
M. Giroux: M. le Président. Tous mes intervenants ne sont
pas nécessairement ici et n'importe quel citoyen qui désirerait
le prétendre, pourrait le prétendre. Il n'est pas
nécessairement ici et je ne peux pas prétendre représenter
tous mes citoyens.
Le Président (M. Filion): D'accord. Me Jolin, est-ce qu'il
y a déjà eu des procédures judiciaires à
l'égard du problème que vous soulevez ou à l'égard
de tout problème connexe à celui que vous soulevez?
M. Jolin: Au niveau de la restriction, il n'y a jamais eu de
procédures judiciaires, à ma connaissance, et j'ai
été mêlé au centre de ski depuis 1974 ou à
peu près. Cet aspect n'a jamais été touché bien
qu'il y ait eu plusieurs transactions.
Le Président (M. Filion): il y a eu plusieurs transactions
mais il n'y a jamais eu aucune procédure judiciaire visant à
empêcher les opérations qui sont actuellement en cours ni
même... Est-ce qu'il y a eu des procédures judiciaires de votre
part visant peut-être à clarifier, à préciser ou
à limiter les restrictions?
M. Jolin: Non, il n'y en a pas d'utiles. C'est qu'il n'y a pas de
procédures judiciaires utiles. S'il avait été possible de
faire revivre, entre autres ou particulièrement, l'Association des
sports d'hiver par l'un des directeurs, il y a une procédure
appropriée, mais il n'y a pas de procédures...
Le Président (M. Filion): S'il vous plaît! S'il vous
plaît!
M. Jolin: il n'y a pas de procédures judiciaires utiles
qui nous permettraient de faire enlever cette restriction.
M. Marx: Est-ce qu'il y a une façon de l'enlever?
M. Jolin: C'est par un projet de loi privé.
M. Marx: Supposons, je pense au poids. Pouvez-vous faire revivre
l'Association des sports d'hiver pour que...
M. Jolin: On y a pensé. On en a discuté. Me
Bergeron a été, je dirais, très critique dans un sens
positif sur cet aspect et il nous aurait fallu avoir un administrateur capable
de prendre la responsabilité à titre de directeur ou
d'administrateur de la compagnie pour la faire revivre. Et comme je le disais,
la seule personne qui aurait pu le faire, est M. Georges Jessop dont la
santé actuellement, à l'âge de 84 ans, ne lui permet
pas...
M. Marx: Mais on peut ajouter d'autres membres à
l'association pour que...
M. Jolin: On ne peut pas ajouter de membres à une
association inexistante présentement.
M. Marx: C'est inexistant.
M. Jolin: C'est inexistant à la charte qui a
été révoquée en 1973. Ils ont cessé de faire
leur rapport depuis 1953 ou 1954. On a le rapport ici.
M. Talboi: On pense avoir repris l'esprit de la succession ayant
été un peu le père à l'origine. Alors...
Le Président (M. Filion): Cela va. Me Jolin, cela va de
votre coté?
M. Jolin: Oui.
Le Président (M. Filion): A ce moment-ci, je demanderais
aux autres intervenants... Parmi les autres intervenants, il y a Me
Lagacé, M. Légaré, M. Dufour, M. Perron, M. Bourassa, Dr
Tremblay et M. Gauvin. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants à part
ceux que je viens d'énumé-rer? Cela va.
Alors, à ce moment-ci, je peux peut-être demander à
M. Jacques Légaré de Les Placements Lac Beauport Ltée.
M. Légaré (Jacques): Je suis représentant de
Les Placements Lac-Beauport Ltée. J'ai exploité le centre de ski
pendant plus de 20 ans, avant 1974, et on a exploité le centre de ski
absolument dans toute la légalité. Actuellement, il n'y a aucune
inégalité au point de vue commercial au Centre de ski Le Relais.
Il y a eu trois ventes par l'Association des sports d'hiver de terrains dont
une, le lot 74102, pour construire un chalet accessoire au centre de ski sur
lequel il n'y a aucune restriction sur ce lot. D'ailleurs, on ne demande pas
d'enlever des restrictions à ce lot parce qu'il n'y en a pas.
L'Association des sports d'hiver voulait exploiter un centre de ski,
c'était son intention. Elle interprétait peut-être le mot
commercial différemment de ce que l'interprète Me Jolin. De toute
façon, elle n'avait pas pris de chance. Elle avait vendu à
l'Auberge des Monts un terrain en plein milieu du stationnement pour construire
un chalet qui a été reconstruit, qui a servi de chalet de ski, de
restaurant et de bar et qui sert maintenant de restaurant et de bar au centre
de ski et qui n'est pas touché par les restrictions.
Deux autres terrains ont été vendus par l'Association des
sports d'hiver, qui ne sont pas touchés par ces restrictions, mais qui
prévoient un droit de passage à pied et en voiture sur tout
l'ensemble du terrain pour venir à la montagne. On n'en parle pas parce
que c'est une autre affaire. L'association voulait absolument que la montagne
soft accessible à tous les gens qui voulaient faire du ski là.
Elle a même prévu une bâtisse commerciale en plein milieu du
stationnement, qui n'était pas prévue dans les restrictions
qu'elle fera après. En plus, durant tout le temps où j'ai
exploité ce centre de ski et avant que je le fasse, durant le temps de
l'association, il y a toujours eu des bâtisses pour l'entretien de la
machinerie et l'entretien des monte-pente; c'est à la
connaissance de l'association et dans son temps que ces bâtisses ont
été construites en premier.
Durant le temps où je l'ai fait fonctionner, il y a eu une des
ces bâtisses, la plus grosse, celle du garage, qui n'est pas une
bâtisse énorme, qui a pris feu et on l'a remplacée sur ses
fondations. Ce n'est pas une bâtisse récente, c'est une
bâtisse qui en a remplacé une autre qui a passé au feu.
Quand on dit que M. Emile Renaud était à la chambre de
commerce et que la chambre de commerce était au début de cette
affaire et de ce développement, ce n'est pas exact. M. Renaud
était dans les trois associations; il était dans le Club
Automobile, dans la chambre de commerce et dans l'Association des sports
d'hiver. Mais dans l'Association des sports d'hiver, il y avait beaucoup
d'Anglais; au Lac Beauport, il y avait beaucoup d'Anglais qui connaissaient les
anciens propriétaires et qui voulaient développer le ski. Ils ont
acheté ces terrains et les ont exploités distinctement. Il faut
séparer les choses. Si on dit n'importe quoi ici pour adopter un projet
de loi, il faut voir les actes. L'Association des sports d'hiver, c'est une
chose; le Club Automobile du Québec avec qui j'ai travaillé dans
les premières années; j'en parlais avec les messieurs Renaud et,
après, quand cela a été la chambre de commerce,
c'était avec M. Talbot et la chambre. Durant mon temps, je me suis
occupé du centre de ski à 100 %. La chambre de commerce n'a fait
que négocier les baux de concession des monte-pente, parce que les
terrains étaient toujours la propriété d'un corps public
et nous faisions la location pour faire les monte-pente.
On n'a pas eu de collaboration, comme il le dit. J'ai été
là pendant 20 ou 25 et je me suis occupé à
développer ce centre de ski. C'est moi qui l'ai pris avec un monte-pente
et demi et qui l'a monté où il était avant que M. Beaulieu
ne le prenne. Ce M. Beaulieu, je le félicite, c'est extraordinaire, mais
cela s'est fait aussi dans le cadre où j'ai travaillé. J'ai
respecté ces conditions, je trouve que M. Beaulieu devrait les
respecter. Son développement est terminé et il vient ici pour
dire: voici, il y a des clauses qui m'embêtent, je voudrais les
enlever.
Il y a d'autres choses qui se sont dites et qui sont fausses encore. On
dit n'importe quoi, mais mon avocat vous donnera la preuve de ce que
j'avance.
Le Président (M. Filion): C'est bien. Me Lagacé,
voulez-vous ajouter quelque chose?
M. Lagacé: Oui. M. le Président, M. le ministre,
tout d'abord, j'aimerais, comme M. Légaré en a noté
quelques-unes, apporter certaines corrections à l'exposé de Me
Jolin de ce matin et de cet après-midi.
Quand Me Jolin nous dit qu'il y aurait actuellement des
irrégularités parce qu'il y a actuellement des activités
commerciales, c'est inexact; actuellement, il n'y a pas
d'irrégularité. Quand on parle d'activités commerciales,
on parle de l'exploitation du restaurant. Cependant, le restaurant n'est pas
dans les lots visés par la restriction. Lorsque ce lot a
été vendu pour la construction d'un chalet, on n'a pas mis cette
restriction sur ce lot, qui est le lot 74-10-2 et qui n'est pas visé par
le projet de loi; donc, il n'y a pas là une activité commerciale
irrégulière.
L'autre activité irrégulière serait le garage et
quelques petites bâtisses qui servent aux activités du centre de
ski, alors que le garage, lui, sert à l'entretien de
l'équipement. Evidemment, c'est relié à l'exploitation du
centre de ski et je ne pense pas que cela puisse constituer une activité
commerciale en soi.
Voici l'autre correction que j'aimerais apporter. D'ailleurs
là-dessus, on exposait un tableau cet après-midi en disant que,
par le projet de loi, on veut enlever la restriction qui permettrait de
financer le reste du projet qui est en liséré vert sur le plan.
(15 h 30)
Cependant, c'est la compagnie le Centre de ski Le Relais Inc., qui
demande d'enlever la restriction sur les terrains qui lui appartiennent, mais
le Centre de ski Le Relais Inc., n'est pas propriétaire des terrains
lisérés en vert sur le plan. Hier, nous avons
vérifié au Bureau d'enregistrement de Québec et nous avons
copie des contrats en question. Le propriétaire des terrains
situés sur la partie du lac Beauport en descendant, à partir du
trait noir sur le plan en descendant, c'est la compagnie 2430-0170
Québec inc., qui n'est pas le Centre de ski Le Relais inc. Nous avons
les contrats d'acquisition ici qui sont timbrés d'aujourd'hui et qui
démontrent ce qui était à l'index des immeubles hier.
Donc, le Centre de ski Le Relais n'est pas propriétaire de ces terrains.
Peut-être qu'il en deviendra propriétaire un jour, mais
actuellement, il ne l'est pas.
Ce qu'on veut, c'est faciliter par ce projet de loi le
développement de terrains par une autre compagnie qui est
peut-être affiliée mais qui est une autre compagnie bien
différente. Cela étant exposé, je voudrais soumettre en
premier lieu que le présent projet de loi n'est pas conforme à
l'esprit de la loi. Pour reprendre un peu les expressions de M. le ministre, ce
matin, le but de la loi est de permettre au contribuable de demander au
Parlement l'obtention de certains droits et privilèges pour demander
réparation d'un tort ou d'une injustice. Or, je ne vois pas dans tous
les exposés que j'ai entendus au préalable où il y aurait
un tort ou une injustice créé au Centre de ski Le Relais Inc.,
qui est le requérant dans la présente requête.
Il est évident que le but du projet de loi pour enlever la
restriction est de permettre la construction de résidences au bas de la
montagne pour l'instant et, éventuellement, de monter dans
la montagne. D'ailleurs, M. le maire pourrait parler d'un projet de
développement qui lui est soumis actuellement et qui prévoit
justement la construction de résidences dans le bas de la montagne par
le Centre de ski Le Relais inc. Voilà la véritable raison pour
laquelle on demande la restriction des activités commerciales.
La raison de cette restriction qui, à l'origine, avait
été incluse dans le contrat de vente par l'Association des sports
d'hiver de Québec qui était le fondateur du centre de ski, est
bien simple, c'est qu'on voulait que le centre de ski demeure un centre de ski
et qu'il continue à être administré par une corporation
sans but lucratif, en un sens, une corporation publique. C'est pourquoi cela se
vendait pour la somme de 1 $ qui était une somme nominale et avec
restriction de toujours utiliser les terrains à des fins
récréatives et de ne pas les revendre pour des fins
commerciales.
Évidemment, cela pourrait en un sens constituer une situation
pour autrui, pour la population en générai de Lac-Beauport et de
la région de Québec... Il va de soi que, si un centre de ski est
géré par une compagnie sans but lucratif ou une corporation comme
l'Association des sports d'hiver de Québec, le Club automobile qui l'a
suivie ou la Chambre de commerce, cela sera géré dans
l'intérêt du public et c'est un peu une garantie morale que l'on
a.
Par contre, si le projet de loi était accepté et que la
restriction était enlevée, le preneur emphytéotique qui
est le Centre de ski Le Relais inc. deviendrait automatiquement, par la force
des choses, suivant le bail emphytéotique, propriétaire du centre
de ski et, donc, le centre de ski deviendrait la propriété d'une
entreprise privée qui n'aurait de compte à rendre à
personne. Elle n'a pas de membres, elle n'a pas 2000 membres comme la Chambre
de commerce de Québec, elle n'a pas des milliers de membres comme le
Club automobile du Québec et elle pourrait faire ce qu'elle veut. Il est
certain qu'à court terme, le Centre de ski Le Relais inc. continuerait
l'exploitation d'un centre de ski tant que c'est rentable, sauf qu'il
commencerait immédiatement à en faire disparaître des
parties pour la construction de maisons.
On me fait des signes de tête en disant non, non, non, en faisant
référence probablement au règlement de zonage qui ne
permettrait pas tout cela. Cependant, on sait ce qui peut arriver d'un
règlement de zonage; cela se change.
Le Président (M. Filion): D'accord.
Une voix: il y en a eu des exemples très
récents.
M. Marx: Quel est l'intérêt de M.
Légaré? Est-ce qu'il a un intérêt? Est-ce qu'il a
une maison à côté?
M. Légaré: J'ai une résidence que j'ai
achetée, des terrains que l'Association des sports d'hiver avait vendus,
un boisé qui est à côté, qui est connexe au terrain
de la Chambre de commerce et je ne serai plus voisin de la Chambre de commerce,
je vais être voisin d'un récent développement de condos ou
de...
M. Marx: Je comprends. Est-ce qu'il y a d'autres
propriétaires dans la même situation...
M. Légaré: Oui.
M. Marx: ...que vous qui s'opposent?
Le Président (M. Filion): Tous les autres intervenants, M.
Dufour, M. Perron, M. Bourassa, Dr Tremblay, M. Gauvin, vous faites partie de
cette catégorie. C'est cela? Je pourrais peut-être demander
à M. Légaré de venir nous montrer sur...
M. Marx: Mais dans leurs titres, ils n'ont pas de
privilège ou quoi que ce soit. Dans leurs titres, ils n'ont pas de
servitude, je veux dire. Qu'est-ce que j'ai dit? J'ai dit privilège.
Non, il n'y a pas de servitude dans....
M. Lagacé: M. le ministre, si vous me permettez de
répondre. Effectivement, il y a une servitude passive et non active.
C'est-à-dire que les propriétaires contigus n'ont pas de
servitude comme telle qui leur est accordée pour accéder au
centre de ski, aux terrains actuellement possédés par le centre
de ski et visés par le projet de loi. Cependant, ces
propriétaires-là, lorsque leur auteur a acheté de l'auteur
commun qui était l'Association des sports d'hiver -parce qu'au
départ, c'est l'Association des sports d'hiver qui était
propriétaire de tous les lots, dont ceux des intervenants - lorsqu'il a
vendu une bande de terrains le long de la route du lac Beauport où ils
sont construits actuellement, il leur a imposé l'obligation de laisser
passer les gens sur leurs terrains pour accéder aux terrains du centre
de ski. Donc, ils se trouvent aujourd'hui avec l'obligation de laisser passer
les gens sur leurs terrains pour accéder au centre de ski mais eux,
cependant, n'ont pas de servitude sur le centre de ski. Mais ils ont quand
même certains droits acquis qu'on veut leur enlever actuellement.
Le Président (M. Filion): Est-ce que c'est le cas
concrètement, à savoir si ces gens-là doivent laisser
passer des gens qui s'en vont sur la piste de ski?
M. Lagacé: C'est dans leur acte d'acquisition.
Le Président (M. Filion): Non, mais est-ce que c'est le
cas concrètement?
M. Lagacé: Actuellement, dans les faits, je ne le pense
pas.
Le Président (M. Filion): D'accord. M. Lagacé:
Mais, légalement...
Le Président (M. Filion): Légalement, c'est le
cas.
M. Lagacé: ...cas existe.
Le Président (M. Filion): M. Gauvin, c'est cela?
Une voix: Je crois que Me...
Le Président (M. Filion): M... Excusez-moi...
M. Tremblay (Marcel): Dr Tremblay, optométriste.
Le Président (M. Filion): Dr Tremblay.
M. Tremblay (Marcel): Je suis propriétaire de deux
terrains là-bas. J'ai présente-Le Président (M.
Filion): ...un mémoire écrit que les membres de la commission
ont reçu.
M. Tremblay (Marcel): Oui. J'ai présenté en 1961 un
projet de construction. À ce moment-là, j'avais le droit de
construire. Il est sous étude depuis 27 ans. On s'est empressé de
"dézoner" mon terrain. Le maire Frechette à ce moment-là a
dit: Achète-toi un autre terrain à côté. Et on la
"redézoné" encore. Alors voici qu'aujourd'hui, après 27
ans, je me retrouve ici au moins pour, moralement, dire enfin tout haut ce
qu'on pense tout bas.
Alors, lorsque Mme Joachim Jobin a vendu, elle m'a offert ses
propriétés et elle m'a dit une chose: Dr Tremblay, actuellement
nous avons très difficilement de l'eau potable lorsqu'on arrose avec les
canons pour la fabrication de neige artificielle. Alors nous avons une
servitude non pas passive mais active. La tuyauterie, l'aqueduc privé va
chercher dans les mêmes nappes phréatiques, dans les mêmes
profondeurs, la même eau potable, la même eau pour amener justement
ces choses-là. Je pense qu'il est temps réellement qu'on dise la
vérité.
Vous avez actuellement en Autriche un problème d'eau. Il y a
même un problème de pollution par les halogénures d'argent
pour la fabrication de la neige artificielle. Je pense que nous devons
prévoir aussi, si vous voulez lire aussi Le Figaro, Le Monde, Le
Monde diplomatique et Science Vie, vous avez des extraits
très scientifiques et très approfondis sur cela. Je pense
qu'avant de donner votre assentiment, il faut analyser tout cela.
Je pense aussi que si on nous restreint, que c'est sous étude
depuis 27 ans et qu'on a dézoné tout cela depuis 27 ans, on
devrait poser des questions au maire actuel ainsi qu'aux groupements. Le tiers,
c'est-à-dire au-delà de 36 arpents carrés... Nous avons
analysé et additionné les arpents carrés. Et sur un
maximum de 120 arpents carrés, et cela au bas où sont
situées les nappes phréatiques et qui sont, dans le fond, les
mêmes nappes phréatiques qui sont certainement communes à
ceux qui s'approvisionnent d'eau... C'est une servitude active et non passive.
Le tuyau passe devant nos terrains, M. Légaré, et devant le
vôtre aussi également. Et ce sont les mêmes nappes
phréatiques qui servent... En tout cas, il y a une chose sûre,
c'est que Mme Joachim Jobin m'a bien dit et redit: Avant de faire quoi que ce
soit, pensez-y.
Je pense qu'on devrait étudier plus profondément ces
choses-là. Et maintenant, on ne vous a pas dit quelle va être la
superficie des terrains qui vont être exploités. Est-ce 20 000
pieds carrés, M. le maire, 10 000 pieds carrés, que le projet
présente, 5 000 pieds carrés?
M. Giroux: Vous pouvez le constater, nos règlements de
zonage sont renommés dans la région de Québec pour
être tellement sévères que les gens ne veulent pas venir
faire des développements importants à Lac-Beauport. Alors ce sont
de grands terrains, c'est immense ce qu'on exige à Lac-Beauport pour
respecter l'environnement. Mais vous auriez dû me poser la question plus
avant, parce que sur la question de l'eau, je vous aurais répondu que je
pense que, et là les gens du Relais pourront le confirmer, ils ont
construit un réseau qui puise l'eau dans une rivière qui est la
rivière Jaune et ils ne prennent pas d'eau dans la nappe
phréatique.
M. Tremblay (Marcel): Cela aurait dû être dit
dès le commencement, dès le début.
M. Giroux: Mais vous auriez dû nous le demander, mon cher
monsieur. Il n'y a pas d'eau prise dans les nappes phréatiques et ce qui
est prévu, le projet n'est pas encore accepté pas la
municipalité, la population de Lac-Beauport n'a pas encore
été consultée, et elle devra être consultée
avant que le projet passe. Mais ce qui est prévu par eux, c'est de
construire encore, d'agandir leur réseau d'aqueduc qui vient de la
rivière Jaune. Avec l'aide d'ailleurs de M. le député
Poulin, nous tentons d'obtenir une subvention importante pour un réseau
d'eau et d'aqueduc à Lac-Beauport qui nous permettra de desservir toutes
ces choses-là sans aller dans les nappes phréatiques.
M. Tremblay (Marcel): Est-ce qu'on peut vous poser une
question?
M. Giroux: Oui.
M. Tremblay (Marcel): Pourquoi empêchez-vous, comme citoyen
corporatif, la construction
justement, l'aménagement des terrains qu'on a depuis 27 ans,
alors que vous accordez à ces gens-là des privilièges
spéciaux?
M. Giroux: C'est dommage, monsieur, je ne suis pas au
courant...
M. Tremblay (Marcel): Tout de même, le livre de
Louis-Philippe Pigeon n'est pas une imbécillité.
M. Giroux: M. le Président, je...
M. Tremblay (Marcel): Discrimination, à mon sens,
arbitraire, on fait de la sous-délégation tout simplement aux
commissions d'urbanisme quand cela ne fait pas notre affaire. C'est ce qui se
passe actuellement à Lac-Beauport.
M. Giroux: Monsieur, le conseiller Bédard et
moi-même cela nous fera plaisir de vous rencontrer à Lac-Beauport
quand vous le désirerez, monsieur...
M. Tremblay (Marcel): Cela fait au moins 100 fois qu'on se met en
communication avec le secrétaire-trésorier sans...
Le Président (M. Filion): M. Tremblay, on est ici pour
vous entendre, un à un. Alors je pense que vous avez eu l'occasion, j'ai
remarqué dans la correspondance qu'on a reçue qu'il y a eu de
rencontres qui ont été prévues, organisées, je ne
sais pas si elles ont eu lieu réellement, mais en tout cas, je sais
qu'il y a eu des tentatives de rencontre, donc, on est ici pour vous entendre,
chacun votre point de vue, alors, est-ce que vous aviez terminé, Dr.
Tremblay?
M. Tremblay (Marcel): Non, mais je ne veux pas tout de même
régler simplement mon cas personnel. Je pense que, quitte à tout
perdre, je me foute de tout. Mais il y a une chose sure, je veux que le public
sache qu'actuellement, lorsque le gars n'est pas avec le conseil, on le passe
à la commission d'urbanisme, on le passe lorsqu'il y a un gérant
municipal ou un directeur municipal, on le passe à ça tout
simplement et on dit "Arrange-toi!" il y a 27 ans qu'on fait cela. Alors,
certainement, je pense qu'il est temps que les municipalités, que la
législature regarde ce qui se passe dans les municipalités, vous
avez cela à Québec, vous avez cela un peu partout
actuellement.
M. Marx: On va passer le message au ministre des Affaires
municipales.
Juste une question, quand avez-vous acquis votre terrain?
M. Tremblay (Marcel): En 1961, et j'ai demandé un permis
par Verreault, ingénieurs-conseils, service génie, architectes et
ingénieurs et on m'a dit que c'était sous étude. Et
après cela, on s'est dépêché de dézoner mon
terrain tout simplement.
M. Marx: Mais vous avez acheté votre terrain de qui?
M. Tremblay (Marcel): De la succession de Jean Papillon,
c'est-à-dire la faillite de Jean Papillon, vendu par le syndic
Bédard, dans lequel le droit de construire était noté.
M. Marx: Quand M. Légaré a-t-il acheté son
terrain?
M. Tremblay (Marcel): D'un M. Blondeau.
M. Légaré: il l'a acheté d'un M. Blondeau
qui l'avait acheté de M. Papillon, et M. Papillon l'a acheté de
l'Auberge des Monts qui avait acquis la totalité du terrain de
l'association des sports.
M. Marx: En quelle année?
M. Légaré: L'association des sports?
M. Marx: Elle l'a vendu en quelle année?
M. Légaré: On a ici le document, M. le
Président, j'ai des photocopies.
M. Marx: L'association des sports l'a vendu en quelle
année?
Le Président (M. Filion): On va écouter la
réponse de M. Légaré.
M. Marx: Avant ou après 1961, non 1951. Est-ce que
c'était avant ou après 1954? En même temps?
M. Légaré: L'Association des sports d'hiver a vendu
les terrains à l'Auberge des Monts le 29ème jour de mai I948.
M. Marx: C'était avant, ils ont mis la restriction
après.
Une voix: 1954.
M. Marx: Donc quand vous avez... si vous remontez dans votre
titre, la restriction n'était pas dans la vente originale. C'est
cela.
M. Légaré: Par contre, il y avait une servitude,
c'était marqué: "Avec en outre le droit pour l'acquéreur
de, la venderesse a stipulé à l'acquéreur acceptant qu'il
aura toujours un droit de passage pour le public à pied, ou en voiture
à travers l'ensemble des parties ci-dessus vendues en premier et en
second lieu pour communiquer à la montagne". (15 h 45)
M. Marx: C'est-à-dire, si on remonte dans
les titres sur votre propriété, quand l'association l'a
vendu, il n'y avait pas de restriction sur le terrain. Comprenez-vous ce que je
veux dire?
M. Légaré: il n'y en avait pas.
M. Marx: Nous avons une petite différence.
Le Président (M. Filion): Dr Tremblay, vous vouliez
ajouter quelque chose à ce que vous aviez dit.
M. Tremblay (Marcel): Voici, là-bas, la façon
d'entrer est toujours par une porte d'en arrière. J'ai pris des
photographies ici d'une maison il y a un mois qui commençait à se
construire, cinq semaines plus exactement. J'ai les photographies ici. On a
cadastré te terrain à travers même la rue de la Furtive et
on dit: L'autre bord de la rue, cela fait partie du terrain, donc il a le droit
de se construire. Maintenant, on dit: il est sur le chemin du Tour-du-Lac sud.
C'est ce qu'on appelle la voie d'en arrière. On dit: Trouve-toi un
arpenteur, etc. Mais, moi, je ne trouve pas d'arpenteur, je dis: C'est
réellement une question de justice, une question où on doit
abolir la discrimination et les portes de sortie par en arrière. J'ai le
portrait ici que je soumets.
M. Jolin: Est-ce que c'est Le Relais qui a fait cela? Qui a
construit?
M. Tremblay (Marcel): Moi, ici, je viens pour mon affaire...
M. Jolin: Ah, c'est correct.
M. Tremblay (Marcel): ...et j'explique mon préjudice.
Actuellement, que je gagne ou que je gagne rien ici, je viens ici pour dire
tout haut ce que j'ai entendu tout bas depuis si longtemps. Je vous passe la
photographie en question.
Le Président (M. Filion): D'accord. On vous remercie, Dr
Tremblay. Est-ce que, parmi les intervenants, il y en a d'autres qui veulent
intervenir? Oui, alors, vous êtes monsieur...
M. Perron (Bruno): Bruno Perron.
Le Président (M. Filion): M. Bruno Perron.
M. Perron (Bruno): Je suis copropriétaire de la
propriété de Mme Joachim Jobin à laquelle faisait
référence le Dr Tremblay. C'est une propriété que
j'ai acquise au mois de décembre dernier. Or, aujourd'hui, la vie en
ville implique un certain nombre de contraintes et une façon de les
contourner, bien c'est d'aller à Lac-Beauport où, justement, les
règles... l'environnement est important. Les règles municipales
sont assez strictes de telle sorte que, lorsqu'on s'établit, on
connaît un petit peu à l'avance ce à quoi on doit
s'attendre. Or, ma résidence est une résidence riveraine d'un des
terrains, un des lots en question et on a un accès direct aux piste par
un sentier entre mon terrain et les pistes de ski. La raison pour laquelle je
me suis porté acquéreur de cette propriété, c'est
un peu par souci de l'environnement. Or, on sait très bien, grâce
à votre gouvernement et le bon travail de M. Lincoln, que
l'environnement est prioritaire au gouvernement actuel et il
m'apparaîtrait contradictoire de poser un geste législatif qui
ouvrirait la porte à la réalisation de projets commerciaux
d'envergure. Finalement, même si on dit que ce qu'on veut construire au
bas des pistes, ce n'est pas commercial, dans l'esprit du propriétaire
que je suis, cela obstrue, cela gêne. La valeur de ma résidence va
diminuer. Je n'aurais jamais acheté cette résidence au mois de
décembre si j'avais su qu'il devait y avoir un tel projet. Je me range
totalement derrière l'avis de M. Légaré qui parlait tout
à l'heure de l'esprit de la loi. Or, l'esprit du contrat qui semble lier
les gens du Relais avec les vendeurs antérieurs est vraiment de
maintenir l'espace ouvert au centre de ski. Or, cela me le ferme de
façon très claire et très, je dirais,
délibérée. Alors, je ne peux que m'opposer à cela.
J'ai relevé antérieurement un commentaire de M. Jolin qui disait
que la levée des interdictions est accessoire à la poursuite de
la vocation. Cela m'a un peu choqué et je ne peux m'empêcher de
faire une analogie qui consiste à dire qu'il faut couper à blanc
les forêts du Québec pour être capable de financer notre
boisement. Il faut être capable de financer Le Relais pour en faire un
centre récréatif extraordinaire, alors qu'il va y avoir des
résidences de construites au pied du Relais qui ne seront plus utiles et
qui ne seront plus accessibles au grand public.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie. C'est
très clair, M. Perron. Je vais vous poser la même question que le
ministre posait tantôt à un autre intervenant: Vous, vous avez
acheté quand cet immeuble-là?
M. Perron (Bruno): Le 15 décembre 1987.
Le Président (M. Filion): Quand vous avez acheté,
comme vous venez de le dire, vous avez acheté, compte tenu d'un
état de fait et d'un état de droit que vous connaissiez mais
l'auteur de votre titre, quand on remonte à l'association, en 1954, qui
a vendu les terrains qui sont en cause présentement, l'auteur de votre
titre qui a acquis de l'association, cela remonte à quand, cela?
M. Perron (Bruno): Bien, ta maison a été construite
en 1952. Alors, c'est certainement antérieur à l'acquisition...,
enfin 1954, année de l'interdiction.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Perron (Bruno): Maintenant je suis, j'ai les...
Le Président (M. Filion): Les titres.
M. Perron (Bruno): ...titres mais je ne peux pas répondre
exactement à votre question.
Le Président (M. Filion): D'accord. Mais c'est avant
1952?
M. Perron (Bruno): Oui, oui, c'est cela.
Le Président (M. Filion): D'accord. Parce qu'après
1952, vous n'avez pas retracé l'association dans la liste des...
M. Perron (Bruno): Des propriétaires. Le
Président (M. Filion): ...propriétaires. M. Perron
(Bruno): Non.
Le Président (M. Filion): Bon. Je vous remercie, M.
Perron.
Est-ce que, oui... Alors, vous êtes monsieur?
M. Dufour (Denis): Denis Dufour, du lot 7538, voisin de M.
Perron.
Le Président (M. Filion): M. Dufour, la parole est
à vous.
M. Dufour (Denis): Merci. On a acheté, au mois de
novembre, le terrain voisin de celui de M. Perron et voisin aussi de la
propriété du Relais inc. Cet achat-là nous a permis de
quitter un logement à Sillery, dans un secteur à vocation
commerciale. On s'est construit, il y a six semaines. Vous avez eu, je pense,
par le biais, gracieusement par le biais de M. Tremblay, une photo de ma
résidence.
Le Président (M. Filion): Une des constructions qui sont
sur les photographies que le Dr...
M. Dufour (Denis): C'est cela. Oui.
Le Président (M. Filion): ...Tremblay a
déposées.
M. Dufour (Denis): Merci, M. Tremblay. On a
déménagé samedi dernier et puis, quand on a acheté
cette propriété-là, on l'a achetée avec la
caractéristique d'être voisins d'un centre de ski. En tant
qu'économiste, je peux vous dire que, en plus de cela, la valeur d'un
bien est fonction de la rareté. Alors, s'il y a des constructions
résidentielles de valeur à peu près égale à
celle que j'ai construite récemment qui se font juste à
côté de chez nous, c'est certain que la valeur de mon terrain puis
de ma propriété en prend un coup.
Aussi, je voulais vous dire que soustraire la restriction des actes
notariés a des implications à court terme, selon moi. Entre
autres, cela donnerait, ad vitam aeternam, à un locataire le statut
ainsi que les pouvoirs d'un propriétaire. Alors moi, quand j'ai voulu
passer de statut de locataire à statut de propriétaire, je n'ai
pas essayé de changer les règles du jeu, changer les termes de
mon bail. J'ai tout simplement acheté une propriété. Cela
transformerait aussi, à court terme, un bien actuellement public en bien
privé. Aussi, à long terme, cela expose les seuls des lots 74 et
75 à des changements draconiens de fonction. Suivant l'évolution
des marchés du ski, on sait que... Le ski, c'est une mode, là;
présentement, cela marche bien. Mais, est-ce que cela va bien marcher
encore dans cinq, dix, quinze ou trente ans? Si dans 30 ans cela ne marche
plus, qu'est-ce qui va se passer? Cela sera le marché qui va
décider de ce qui va se passer avec ces terrains-là. Ils vont
constuire peut-être, on ne sait pas quoi, du commerce, des maisons, de
l'hôtellerie, de la restauration ou n'importe quoi d'autre qui sera en
demande, à ce moment-là, sur ces terrains.
Alors, c'est pour ces raisons, de court et de long terme, que je
m'oppose à la soustraction de la restriction, dans les actes
notariés, d'utiliser et de vendre des terrains à des fins autres
que celles de centre de ski.
M. Marx: Oui, mais dans la loi, à l'article 3 du projet,
c'était écrit: 'Toute personne qui prétend subir un
préjudice en raison de l'annulation des clauses visées à
l'article 1 peut, dans les dix ans du - d'aujourd'hui, disons - , intenter un
recours en dommages-intérêts contre le Centre de ski Le Relais
inc. ou ses ayants droit." C'est-à-dire que, si la loi est
adoptée, vous pouvez toujours prendre une action, le cas
échéant, pour dommages-intérêts, si vous pensez que
vous avez subi un préjudice.
M. Dufour (Denis): J'aime autant m'opposer tout de suite...
M. Marx: Oui, cela, on le sait.
M. Dufour (Denis): ...parce que je pense que c'est avantageux de
le faire tout de suite.
M. Giroux: De plus, M. le ministre, je pense qu'on voit un peu
plus loin, c'est que, pour l'instant, tout ce qu'il nous est demandé
ici, c'est d'enlever une restriction. Les maisons dont parle M. Perron ne
seront peut-être jamais bâties. M. Perron aura la chance de
venir...
M. Dufour (Denis): Dufour, Dufour, monsieur.
M. Giroux: ...le dire, ce qu'il vient de dire là, en
assemblée publique et d'autres citoyens auront la chance de venir le
dire et, s'ils s'op-
posent à ce que des maisons soient bâties là, il n'y
en aura pas de maisons de bâties là, et je me ferai leur
porte-parole, s'ils sont majoritaires à dire cela.
Aujourd'hui, ces gens-là ne demandent pas la permission de
bâtir des maisons. Ils demandent la permission d'obtenir, de pouvoir
faire une opération commerciale, qu'on reconnaisse l'opération
commerciale.
M. Marx: C'est de...
M. Giroux: Pour ce qui est des maisons, cela, c'est notre domaine
à nous, chez nous, et vous pouvez garantir à nos citoyens
qu'avant que cela passe, il va y avoir une décision majoritaire et
qu'ils auront l'occasion de tout savoir, de voir les plans en détail et
de voir les grandeurs de terrains et la qualité et s'ils ne sont pas
d'accord, il voteront contre et il n'y en aura pas de maisons dans ce
coin-là.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le maire. M. le
ministre.
M. Marx: Effectivement, ce que le maire a dit, c'est de biffer
des actes et de ne pas les revendre pour des fins commerciales. Donc, on biffe
cela: "La chambre de commerce peut vendre ou louer pour des fins commerciales".
D'accord?
M. Joiin: Non, M. le ministre, parce qu'il y a toujours
l'obligation d'utiliser les terrains pour les fins pour lesquelles ils ont
été acquis et qui étaient les fins de centre de ski.
M. Marx: C'est cela.
M. Jolin: il y a deux parties. Ce que l'on biffe, c'est cette
seule partie, vous avez raison.
M. Marx: C'est cela, on biffe cela. Le problème ici est
que l'association n'existe plus non plus. C'est un problème aussi parce
que si l'association était existante, ce serait peut-être possible
de demander à l'association de lever la restriction, le cas
échéant. Il y a aussi qu'il y avait des gens qui ont pensé
à mettre une telle restriction à l'époque. Ils ont fait
cela pour une raison quelconque. Peut-être qu'ils ont voulu garder une
belle montagne pendant...
M. Jolin: M. le ministre, sur cet aspect-là, j'aimerais
dire: Ce matin, vous avez fait un parallèle hors la commission entre le
premier projet de loi privé que vous avez entendu et celui-ci, le
premier projet de loi privé...
M. Marx: Non, non, avec le troisième qui va venir.
M. Jolin: Le troisième. De toute façon, c'est le
problème du changement d'un testament. Lorsque vous êtes
appelé à changer...
M. Marx: On ne change pas n'importe quel testament.
M. Jolin: Je suis d'accord, mais lorque vous êtes
appelé à changer un testament, le testateur est
décédé.
M. Marx: Je comprends.
M. Jolin: D'accord? Il ne peut plus être en mesure
d'apporter les clarifications à ce qu'il voulait. Dans le cas actuel et
M. Légaré en a fait la preuve, l'Association des sports d'hiver
savait que l'opération se faisait de façon commerciale. Les
dernières personnes qui ont vécu jusqu'à il y a quelques
années ont vu et parce que seulement en 1973 la charte a
été radiée de l'Association des sports d'hiver, elles
savaient que les opérations étaient de nature commerciale. Si
elles n'avaient pas voulu que le type d'opération se fasse de
façon commerciale comme elle se faisait et comme elle se fait encore,
elles auraient eu 20 ans pour intervenir et la faire cesser cette
opération. Or, elles ne l'ont pas fait et je tire de cette situation le
fait que l'opération commerciale qu'elles ont incluse dans le texte et
celle qui s'est faite n'étaient pas incompatibles.
M. Marx: Mais on peut dire que l'association a voulu que ce soit
commercial pour les fins du ski seulement.
M. Jolin: Oui.
M. Marx: Comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Jolin: Oui.
M. Marx: Donc, sans construction.
Une voix: Cela n'empêche aucun développement.
M. Jolin: Concernant le développement, c'est très
simple, on peut louer par bail emphytéopti-que, les sous-iouer par bail
emphytéotique, on peut les échanger... d'ailleurs, si vous entrez
dans la subtilité des actes, vous allez voir que pour la construction du
chalet et l'agrandissement, etc., il y a eu des échanges et toutes
sortes de modes juridiques pour contourner la clause. On peut tout simplement
échanger les terrains. On ne les aura pas vendus. On va avoir
respecté l'acte.
Une voix: Cela n'a pas de bon sens.
Le Président (M. Filion): Si vous me permettez, s'il vous
plaît, je vais vous redonner la parole. On n'a pas terminé avec Me
Jolin. Ce ne sera pas long.
Me Jolin, je vais vous poser une question
un peu dans le même sens que la dernière remarque du
ministre. Si vous prenez l'annexe A du projet de loi qui est le coeur, c'est la
clause d'interdiction de revendre à des fins commerciales contenues dans
certains actes enregistrés au bureau de la division d'enregistrement de
Québec... Ces clauses-là, vous voudriez que l'on biffe "et de ne
pas les revendre pour des fins commerciales". Vous nous avez exposé
depuis que vous êtes ici, ce matin, les raisons pour lesquelles vous
croyez que cela devrait être biffé: une des raisons étant
et vous nous dites: Cela fonctionne comme cela de toute façon depuis x
années, depuis qu'on a acheté, etc. Ici dans l'annexe A, nous
ajoutions: et de ne pas les revendre pour des fins commerciales autres que -je
donne un exemple, je laisse aux excellents légistes le soin de mettre
cela en forme - la stricte exploitation d'un centre de ski.
M. Marx: ...maison. (16 heures)
Le Président (M. Filion): Si vous me le permettez, M. le
ministre, je rejoins votre argument depuis le début de l'avant-midi.
Vous me dites: Cela existe, l'exploitation dans un centre de ski. C'est ce que
l'on fait de toute façon. Et, ma foi! Vous avez raison. D'exploiter un
centre de ski aujourd'hui, c'est une activité commerciale. Dieu sait
d'ailleurs les risques que prennent les propriétaires d'un centre de ski
à cause de la température, de la concurrence, etc. Mais si
j'ajoutais ces simples mots que je viens de dire, à ce moment-là,
la façon dont je comprends surtout votre problème et
l'exposé du ministre, je me trouve a satisfaire votre prétention,
évidemment avec les conséquences que cela implique pour les
autres personnes qui sont ici et qui seraient, elles aussi, je pense en tout
cas, d'une certaine façon, satisfaites. Mais est-ce que je vous
satisferais? Je ne crois...
M. Jolin: il y a toujours le problème du bail
emphytéotique qui exige que, pour que je devienne propriétaire,
la levée de la clause soit faite c'est-à-dire que la clause soit
radiée par voie de législation privée.
M. Marx: Elle sera modifiée et pas...
M. Jolin: Elle ne sera pas enlevée, elle sera
modifiée. Ce ne sera pas suffisant pour être en mesure de devenir
propriétaire.
Le Président (M. Filion): Oui. Mais y a-t-il une
solution?
M. Jolin: Oui, oui. Écoutez, c'est parce qu'on ne
règle pas notre problème.
Le Président (M. Filion): C'est déjà une
amélioration, en tout cas.
M. Jolin: Oui, mais on ne règle pas notre problème.
C'est une amélioration, je serais d'accord.
Le Président (M. Filion): Pourquoi ne réglerait-on
pas votre problème?
M. Jolin: Bien, parce que je ne pourrais pas devenir
propriétaire en vertu des dispositions du bail emphytéotique.
Le Président (M. Filion): Oui, à cause du fait que
la clause demeure là.
M. Jolin: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Mais à part cela,
à part cette...?
M. Jolin: Je ne verrais pas de... M. Poulin: M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Oui. D'abord, si vous permettez,
je vais donner la parole au présentateur du projet de loi, M. le
député de Chauveau.
M. Poulin: Je regarde votre demande, M. le Président,
seulement à titre de financement pour un centre de ski, quel impact cela
aurait-il? Je vais poser ma question à M... de la Société
générale de financement.
M. Picard (Richard): D'accord. Remarquez que les banques
d'affaires, ce sont des partenaires financiers des investisseurs qui
investissent traditionnellement pour que les activités deviennent
profitables. Il est bien entendu qu'avec ce qui se passe actuellement, le fait
de modifier ou de mentionner qu'il n'y ait pas d'activité commerciale ou
qu'une activité commerciale soit permise sous réserve qu'elle
soit rattachée à une activité reliée au ski...
Une voix: ...directement...
M. Picard: ...directement au ski, ce qui m'embête en tant
que banquier, c'est qu'on sait que les activités de centre de ski, pour
être profitables, nécessitent obligatoirement des investissements
substantiels en infrastructure dans les montagnes, mais aussi dans
l'hébergement, la restauration et le récréatif. Si, pour
une raison ou pour une autre, vous bloquez - je parle en général
- l'un de ces trois aspects...
Le Président (M. Filion): Vous dites l'hébergement,
j'ai bien compris?
M. Picard: ...l'hébergement...
Le Président (M. Filion): ...le récréatif
et...
M. Picard: ...le récréatif et la restauration.
Le Président (M. Filion): ...la restauration.
M. Picard: Si pour une raison ou pour une autre, un centre de ski
n'est pas en mesure d'offrir toutes ces facilités ou des
facilités qui sont à proximité d'un centre de ski, vous en
affectez par le fait même sa rentabilité potentielle.
En tant que banquier, je me dis, pour qu'un centre de ski évolue,
il faut qu'il se donne toutes les infrastructures et tous ces moyens-là
à sa disposition, sinon tu dois limiter tes investissements à
leur strict minimum de manière que ton investissement, si tu investis 4
000 000 $, il faut qu'il génère des revenus. Si tu investis 6 000
000 $, il faut que cela génère d'autres revenus etc.
Une voix: Dieu! Que c'est du bla-bla que vous racontez
là!
Le Président (M. Filion): M. le ministre, ensuite...
M. Marx: Supposons que le centre de ski aimerait construire des
maisons, est-ce qu'on ne peut pas le faire à l'intérieur de la
partie verte? Oui?
M. Jolin: C'est-à-dire qu'il y en a de prévu. Il
faut que je vous montre l'endroit où il est prévu actuellement et
pour lequel il y a une demande à la municipalité, et cet endroit
est indiqué ici en jaune. Excusez-moi.
M. Marx: Oui, d'accord, j'ai cela. Oui, c'est cela. Y a-t-il une
autre partie?
M. Jolin: il y a une autre partie ici... Une voix: A.
M. Jolin: ...où c'est marqué A. Et, pour votre
information, cela couvre 3 % de l'ensemble des terrains,
propriété de l'entreprise.
Le Président (M. Filion): A plus B couvrent 3 %ou...
M. Jolin: Oui, A plus B couvrent 3 %.
Le Président (M. Filion): A plus B couvrent...
M. Marx: 3 % de tout ce qui est vert et jaune.
M. Jolin: La superficie.
M. Marx: Combien de maisons allez-vous construire sur B?
Environ?
Une voix: 55.
M. Marx: ...maisons.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Filion): Sur A.
M. Marx: Des condominiums ou...
Une voix: Des maisons en rangée.
M. Marx: Des maisons en rangée, et sur A?
M. Beaulieu (Laurier): C'est-à-dire sur A, 55 et sur B,
environ 60. Et D, en fait, n'est pas déterminé encore n'est-ce
pas? C'est à prévoir. Mais D est aussi à
l'extérieur de la zone.
Le Président (M. Filion): D est à quel endroit?
M. Jolin: il est à l'extérieur de la zone
aussi.
Le Président (M. Filion): Alors, D serait une zone
possible de construction.
Une voix: De développement. M. Marx: A, B, D...
Le Président (M. Filion): Mais vous avez quand même
entendu le maire. On parle de vos projets. Évidemment, il nous a bien
expliqué les décisions qui doivent être prises par la
municipalité. Mais est-ce qu'il y a un autre territoire à part A
et D qui n'est pas dans la zone litigieuse?
Une voix: il y a C.
Le Président (M. Filion): Oui, c'est ce que je me
demandais. C est une zone possible également pour la construction
d'unités d'hébergement.
M. Jolin: Ce sont les seules places où il est susceptible
d'y en avoir, parce que, quand même, on est dans un centre de ski, on
n'est pas sur un terrain plat. Du côté de Charlesbourg, c'est un
territoire réservé pour fins de bassin d'alimentation en eau
potable.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Jolin: Alors, ici, il n'y a pas de construction possible.
M. Marx: Où sont les lots des gens qui sont ici
aujourd'hui, des propriétaires?
Une voix: Ici.
M. Marx: Leurs lots sont là.
Le Président (M. Filion): À côté de B.
C'est bien cela, messieurs, oui?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Filion): Vous êtes près du
boulevard du Lac, en fait, vous êtes tout près du centre de
ski.
Une voix: En fait, si la phase B était construite, ce
serait construit entre la montagne et les chalets des intervenants
d'aujourd'hui.
M. Marx: Oui, c'est cela. Mais cela aurait été
possible pour l'association d'avoir vendu une partie de B à d'autres
personnes qui auraient construit des chalets aussi. Cela veut dire...
M. Lagacé: Non, c'est-à-dire que les parties de
terrains seraient toujours vendues avec la même restriction qui suit les
terrains.
M. Marx: Non, mais autrefois, au début, ils ont vendu la
partie qui est blanche, mais ils auraient pu vendre une autre partie.
M. Jolin: il faut comprendre que cette portion ne peut pas
être utilisée à des fins de ski. On ne peut quand
même pas faire un angle droit dans une piste. Alors, s'il ne peut y avoir
de constructions résidentielles, elle sera toujours telle qu'elle est
là.
M. Marx: Oui.
M. Jolin: Actuellement, elle n'est pas utilisée. Vous avez
la reproduction exacte de l'emplacement de la piste qui existe
présentement.
Une voix: En demandant un droit de passage sur les terrains
blancs, on voit l'intention de l'association qui n'avait pas l'idée de
vendre au club automobile à ce moment-là, de donner accès
à cette montagne à toute la population. Ils ont dit: Même
s'il y a des chalets qui se construisent, tout le monde va passer à
travers vos terrains pour se rendre à la montagne.
M. Marx: Mais, c'est théorique.
Le Président (M. Filion): C'était l'idée
du...
M. Marx: Si les gens traversent votre terrain, vous allez venir
ici pour un projet de loi privé aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Cela se fait actuellement, il y a un droit de passage
qui est juste à côté de mon terrain.
M. Marx: Vous allez m'appeler pour envoyer la Sûreté
du Québec.
Une voix: Non, cela se fait actuellement, cela passe sur mon
terrain. Il y a une piste...
M. Marx: Un point important, c'est que l'emplacement B ne peut
pas être utilisé pour des fins de ski.
M. Légaré: C'est un coin boisé.
M. Marx: C'est un coin boisé, c'est cela.
M. Légaré: C'est ce qui donne l'aspect au centre de
ski actuel. Cela va le changer complètement, cela va lui donner un autre
aspect.
Le Président (M. Filion): il faut quand même dire,
M. le ministre, que c'est comme on voit généralement sur
n'importe quelle montagne de ski, c'est-à-dire que, lorsqu'on skie,
comme le disait Me Jolin, on ne skie pas à angle droit rendu en bas. On
pourrait le faire, mais les skieurs trouveraient cela un petit peu plate,
merci! Ce qui arrive, c'est que, de chaque côté de l'angle, il
existe des terrains qui sont généralement boisés, qui sont
généralement protégés où on passe, qui ne
sont pas utilisés. En tout cas, cela existe un peu partout sur le globe
terrestre.
M. Giroux: Ce serait un concept unique qui donnerait à la
région de Québec et à notre municipalité quelque
chose d'assez unique. Les maisons auraient accès au centre de ski. C'est
donc dire que les parents pourraient dire aux enfants: Va faire du ski,
l'enfant mettrait ses skis sur la galerie, prendrait la piste et ferait du ski.
Cela n'existe pas dans la région de Québec. Ce serait absolument
unique, ce serait vraiment très original.
Le Président (M. Filion): Cela existe dans la
région de Montréal. Mais le problème, encore une fois,
vous avez peut-être raison, ce sont des choix qu'il faut faire, sauf
qu'à l'origine, lorsque la transaction a eu lieu, certaines personnes
qui avaient le droit de stipuler certaines choses n'ont pas voulu qu'il en soit
ainsi.
M. Giroux: Oui et non. Une voix: M. le
Président.
M. Giroux: Ils l'ont fait pour quelques terrains.
Le Président (M. Filion): Mais pas pour ces
terrains-là.
M. Giroux: Non, pas pour ces terrains-là.
M. Jolin: Je pense qu'on dévie du problème.
La construction résidentielle n'est pas prohibée par la
restriction actuelle. Ce qui est prohibé, c'est la transaction de nature
commerciale. Or, je vous signale que ce dont on discute actuellement n'a rien
à voir avec la demande ni avec la restriction, parce que demain matin...
D'ailleurs, M. le maire pourra vous le confirmer. Il existe un zonage
actuellement qui permet des habitations de type locatif sur ce terrain. On
demande une modification de zonage, de la part de la municipalité, pour
avoir quelque chose de plus compatible avec l'environnement. Mais enlevons-nous
de l'idée que le projet de loi est relié à la construction
d'habitations, parce que demain matin nous aurions déposé
à la municipalité un projet conforme quant aux normes, grandeur,
distance, terrain, habitation de type locatif et le zonage nous permet,
aujourd'hui au moment où on se parle, de construire.
M. Marx: Mais si c'est locatif, ce n'est pas commercial?
M. Jolin: Non.
M. Marx: Qu'est-ce que c'est?
M. Jolin: Bien, si on ne vend pas le terrain. On a juste à
ne pas vendre le terrain. On a juste à louer le terrain. On a juste
à échanger le terrain. Écoutez, M. Marx, les avocats ont
généralement suffisamment d'imagination pour être en mesure
de trouver des mécanismes de...
M. Marx: Je vois cela cet après-midi.
M. Jolin: Alors c'est pour cela que je vous dis... On
étudie actuellement un problème qui ne vous est pas posé.
Le problème de la construction résidentielle n'est jamais apparu
dans la restriction.
Le Président (M. Filion): À ce moment-là,
quel est votre problème?
M. Jolin: C'est d'enlever la restriction de nature commerciale.
Parce que notre centre de ski est une opération commerciale.
Le Président (M. Filion): Oui mais à ce
moment-là...
M. Marx: On est correct.
Le Président (M. Filion): ...la suggestion que j'apportais
tantôt règle ce problème.
M. Jolin: il ne le règle pas avec la chambre de commerce.
Et mon problème c'est que le bail emphytéotique va avoir un
terme. Et, au terme, je rétrocède et je perds tout si la
restriction n'a pas été enlevée entre-temps.
Le Président (M. Filion): Oui, mais ça c'est...
M. Marx: On peut changer cela dans l'acte de vente aussi. Est-ce
que c'est ce que vous voulez?
M. Jolin: Bien, c'est-à-dire, ce qu'on veut, c'est enlever
la restriction purement et simplement.
Le Président (M. Filion): Oui, mais là c'est
l'avis...
M. Jolin: Mais il va rester exactement... Ce que vous visez est
déjà protégé par le fait que cette clause-là
a deux volets. Le premier volet, c'est qu'on ne peut utiliser les terrains
à des fins autres que celles pour lesquelles ifs ont été
vendus 1 $ au Club automobile. Et à ce moment-là, c'était
un centre de ski et cela a été vendu pour fins de continuer un
centre de ski et nous ne demandons pas le retrait de cette portion-là.
C'est seulement la dimension de l'opération commerciale que nous
demandons de retirer pour les fins d'être en mesure, comme nous vous le
disions, de procéder au financement et à la fin du
développement que nous avons amorcé déjà.
Alors c'est pour cela que tout le problème du résidentiel
est un problème, à mon avis, absent du débat actuel.
M. Marx: On a déjà dit que c'est exploité
pour des fins commerciales et qu'à ce moment-ci c'était toujours
accepté.
M. Jolin: Oui.
M. Marx: Si on enlève les mots "pour les fins
commerciales" dans les actes...
M. Jolin: Oui.
M. Marx: ...cela va vous permettre de construire un autre
restaurant ou un magasin pour vendre des skis et ainsi de suite. Est-ce que
c'est cela commercial?
M. Jolin: C'est cela, pour autant que c'est orienté vers
l'exploitation d'un centre de ski. Oui, c'est ça.
M. Marx: Bien c'est cela que... Vous dites qu'en ce qui concerne
les maisons, vous pouvez les construire maintenant et les louer.
M. Jolin: Absolument. M. Marx: C'est cela?
M. Jolin: Absolument et le zonage le permet. Sauf qu'en demandant
une modification de zonage les citoyens vont être appelés à
se présenter. C'est la situation et d'ailleurs, Michel Giroux...
M. Giroux: C'est exact et...
M. Marx: On va demander à l'autre avocat inventif
de...
M. Jolin: Bon, d'accord.
M. Giroux: C'est exact que le zonage actuel permet le locatif. Je
dois dire comme maire - je suis là depuis le mois de novembre - que je
regrette ce zonage parce que je ne tiens pas, et je sais que la population ne
tient pas à ce qu'il y ait du locatif là. Locatif veut dire:
location donc arrivée d'autobus, etc. Pour nous c'est du
recréo-touristique, mais à usage familial résidentiel.
Alors c'est pour cela que les gens du Relais ont satisfait à cette
demande et d'ailleurs le public demande du résidentiel à
Lac-Beauport et non pas du locatif. Mais il est exact qu'ils pourraient
actuellement faire des résidences locatives sur place.
Le Président (M. Filion): Bon, nous allons...
M. Marx: il y a peut-être Me...
Le Président (M. Filion): Oui, Me....
M. Lagacé: Lagacé.
Le Président (M. Filion):... Lagacé, tantôt
vous avez levé... Allez-y.
M. Lagacé: Peu importe ce que Me Jolin dit. J'ai
l'impression qu'on tourne autour du pot. En fait, le but final de tout cela,
c'est de construire des résidences. C'est le but avoué,
même de Me Giroux qui l'a dit tout à l'heure. Il faut s'en
venir...
M. Marx: il peut le faire maintenant.
M. Lagacé:... C'est-à-dire, je ne pense pas. Ce
serait une opération commerciale s'il le faisait. Alors qu'actuellement,
il n'y en a pas d'opération commerciale. On nous dit: Vous ne changez
rien. Il y a des opérations commerciales. Le restaurant actuellement est
exploité sur une partie de lot qui n'est pas sujet à la
restriction. Il n'y en a pas d'opération commerciale actuellement
illégale.
Le Président (M. Filion): Me Jolin, est-ce que vous
êtes d'accord avec ce que l'on vient de dire?
M. Jolin: On n'est pas d'accord.
Le Président (M. Filion): il y a une chicane de lots
là.
M. Jolin: Regardez le plan qui est ici... M. Lagacé:
74-10-2, le restaurant.
M. Jolin:... regardez donc...
M. Lagacé: il n'est pas couvert par la restriction. (16 h
15)
M. Jolin: C'est ridicule.
Le Président (M. Filion): On devrait avoir une
réponse à cette question-là. Est-ce que oui ou non le
restaurant est couvert par la restriction?
M. Jolin: Écoutez, c'est un chalet dans lequel il y a un
restaurant. Il est possible que l'endroit où l'on sert les hot dogs,
vis-à-vis de cet endroit-là, il n'y ait pas de restriction. Ce
que je peux vous dire, c'est que le chalet qui est situé à cet
endroit, vous allez voir qu'il a été agrandi à plusieurs
reprises. C'est la raison pour laquelle nous avons mis le plan. Dans les
agrandissements, ils se sont faits... C'est vrai que le coeur, l'origine
était sur un terrain sans restriction. Les extensions se sont faites sur
du terrain où il y a des restrictions.
Le Président (M. Filion): Vous êtes d'accord avec
cela, Me Lagacé?
M. Lagacé: Oui, mais au départ, le restaurant
était sur un lot...
Le Président (M. Filion): Bon, d'accord. Nous allons
suspendre nos travaux pour une dizaine de minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 28)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît! Cette séance de la commission reprend ses travaux. Si
d'autres membres de la commission veulent intervenir, d'autres
députés, je les inviterais à le faire. Quant à moi,
je dois me donner à ce stade-ci un droit de parole, je m'inscris, sur la
base suivante: d'abord, premièrement, ce qui me frappe
énormément aujourd'hui, d'une part, il y a les promoteurs
immobiliers, d'autre part, il y a les gens de la municipalité, et,
enfin, il y a des propriétaires qui sont touchés, affectés
par d'éventuelles constructions immobilières. Et même si,
finalement, les constructions immobilières peuvent paraître comme
étant un enjeu secondaire, il en demeure que quand on vous laisse dix
minutes ensemble, c'est de cela que vous parlez, parce que dans le fond,
à mon avis, M. le ministre, le problème auquel nous sommes
confrontés aujourd'hui est un problème de développement
immobilier. Et la preuve, en tout cas, quant à moi, étant
donné que j'ai offert à Me Jolin de régler le
problème légal en ajoutant "autre que
pour les fins d'exploitation d'un centre de ski", bien, cela ne
règle pas le problème des promoteurs immobiliers.
Par contre, il demeure que dans ce cas-ci, tantôt j'entendais des
conseilleurs municipaux qui disaient que le 14 juillet était une date
importante parce qu'à ce moment-là la municipalité
dévoilerait, et vous me corrigerez, un peu son plan de
développement pour le plus grand bénéfice, d'ailleurs, de
ceux qui y habitent déjà et qui ont donc un peu le droit de
savoir ce qui va se passer. Parce qu'encore une fois, les arguments
avancés entre autre par M. Perron, cela me frappe un petit peu et
également les autres propriétaires, eux ont acheté dans un
état de fait, et il faut les comprendre aussi. On achète un
terrain à un endroit dans un état de fait. Alors à ce
moment-là, M. le ministre, je ne sais pas ce que vous suggérez,
oui..
M. Marx: Peut-être peut-on suspendre, quitte à
revenir après l'été.
Le Président (M. Filion): C'est cela. Il
m'apparaîtrait également, M. le ministre, c'est une solution sage
que vous avancez, que de suspendre l'étude du projet de loi.
M. Marx: Qu'est-ce que vous pensez? Parce qu'il va y avoir le
référendum à la ville, et il va avoir, ce n'est pas parce
que....
M. Jolin: M. le ministre, bien que je continue d'être
d'avis que ce sont deux choses totalement disctinctes, si c'est le voeu de
cette commission, on va accepter cette décision-là, on reviendra
devant vous lorsque cette phase aura été franchie.
M. Marx: C'est cela.
M. Jolin: On vous indiquera comment elle a été
franchie et vous prendrez votre décision à ce
moment-là?
M. Marx: Oui, c'est cela. Ce peut être aussi avant la
session en octobre, ce peut être au mois de septembre, ce peut être
au mois d'août, parce que la commission va siéger durant
l'été probablement, et ce peut être à un autre
moment ou peut-être va-t-on avoir un compromis entre les parties
intéressées au dossier. Je pense que le maire.
Le Président (M. Filion): M. te maire Giroux?
M. Giroux: C'est intéressant la discussion qu'on a
actuellement, parce qu'elle met exactement l'enjeu réel de la commission
sur la table. C'est que la discussion qu'il y a aujourd'hui, elle va avoir lieu
le 14 juillet, ou avec les gens de notre municipalité. Mais tenons pour
acquis que les gens voteraient non, ils n'en veulent pas de maison, ces
gens-là vont revenir quand même vous demander la même chose.
Ils vont revenir vous demander la même chose, parce que eux, ils ont
besoin de financement pour l'ensemble du centre de ski. Le problème des
maisons est un accessoire, et si les gens votent oui, ils vont revenir quand
même, mais pas à cause des maisons, mais pour financer leur centre
de ski. Alors, ils reviendront de toute façon, mais nous, on aura
réglé avec notre population, entre nous on aura
réglé le problème des maisons, c'est exact.
Le Président (M. Filion): Oui mais, M. le maire, si vous
me permettez, je voudrais absolument ajouter un mot là-dessus.
M. Giroux: Oui.
Le Président (M. Filion): Cette commission-ci va suspendre
ses travaux. Mais il est important que chaque groupe fasse ses devoirs et ses
leçons. Et il est important que chaque groupe saisisse en termes de
justice et d'équité, les responsabilités qui sont les
siennes. Les droits d'accord, mais aussi les responsabilités qui sont
propres à leurs objectifs et à leur situation. Alors je crois que
ce type de problème-là se solutionne, mais il faut que chacun
comprenne qu'il faut qu'il y mette le meilleur du sien. Autrement, comme vous
dites, si on fait revenir, quant à moi, je vais m'exprimer en mon nom
personnel, si on revient ici avec ce projet de loi, on va réentendre les
parties à fond, quant à moi je trouve cela incroyable que sur
certains éléments factuels vous ne vous entendiez pas. Donc, on
va vous entendre à fond, et à ce moment-là la commission
tranchera, pour le meilleur et pour le pire. La commission tranchera. Donc,
j'incite chacune des parties, qui me semblent être tout à fait de
bonne foi, ce que j'ai entendu depuis le début de la journée
m'indique, me donne la certitude que chacune des partie est de bonne foi, mais
a partir de ce moment-là, il faut trouver une solution et ce n'est pas
sûr non plus que l'Assemblée nationale va trancher au mois de
septembre. On peut aussi décider, évidemment de ne pas s'en
saisir, de suspendre encore, etc. Parce que l'Assemblée nationale n'est
pas là pour trancher des litiges, sauf dans des cas tout à fait
exceptionnels où les tribunaux ne peuvent pas arriver également
à apporter leur éclairage, autrement on n'aurait pas le temps
qu'il faut à se consacrer à des lois qui vous touchent, et le
ministre n'aurait pas le temps de vaquer à ses charges executives et
à ses charges ministérielles. Alors, bref, je vous incite
à faire vos devoirs et vos leçons.
M. Marx: il y a un point qui a été soulevé
par les opposants. C'est la question de la construction des maisons qui est en
jeu, c'est cela? En ce qui concerne, je ne sais pas, un autre restaurant, un
autre garage, cela n'est pas en
jeu, ou est-ce que c'est en jeu aussi, est-ce que les opposants...
M. JoHn: Pour nous, c'est important. Pour les opposants, ce ne
l'est pas, parce qu'ils ne se préoccupent pas du centre de ski. Ce sont
tout simplement...
M. Marx: Oui c'est cela.
M. Jolin: Oui, je suis d'accord là-dessus.
M. Beaulieu (Claude): il y a peut-être une chose
très importante à rajouter, je pense que le promoteur du centre
actuel a investi beaucoup de ressources financières, mais il ne s'est
jamais servi des actifs du centre de ski Le Relais pour le faire, parce que le
titre sur lequel une des activités principale est, n'est quand
même pas un titre limpide.
M. Marx: C'est cela.
M. Beaulieu (Claude): Ce qui, à première vue, n'est
pas acceptable. C'est bien entendu qu'il nous faudrait une expertise
légale à cet effet, mais qui, à première vue, n'est
pas acceptable, parce qu'elle nous empêche, advenant des cas de
défaut, de pouvoir disposer des ces activités-là, qui sont
quand même le coeur du Centre de ski Le Relais. Alors dans ce
cadre-là, je pense que ce sont mes commentaires. Et il est un peu
anormal...
M. Marx: On peut suspendre et revenir à 21 heures aussi,
si vous pouvez vous entendre sur un minimum pour donner un peu raison aux
opposants, si vous le pouvez. Je ne suis pas sûr que cela ferait
l'affaire des opposants, par exemple. Est-ce que les opposants s'opposent
à 110 % à tout ou est-ce qu'ils s'opposent à ce qu'il y
ait des maisons sur toute la partie verte à gauche sur (a partie
jaune?
M. Jolin: On ne le sait pas nous-mêmes. Le
Président (M. Filion): Oui, c'est cela.
M. Giroux: Peut-être d'essayer de parler avec les opposants
et essayer, en tout cas, nous... Moi, je m'aperçois que les oppositions
qu'ils ont, ce serait le genre d'opposition qu'ils auraient à
l'assemblée publique chez nous et on pourrait peut-être trouver
à satisfaire leurs craintes, je ne le sais pas, si c'est possible.
M. Marx: À l'assemblée publique le 14 juillet.
M. Giroux: Oui, c'est cela.
M. Marx: Donc, on va suspendre et...
M. Giroux: Mais on pourrait avoir cette discussion-là tout
de suite aujourd'hui.
M. Marx: il n'y a pas d'urgence de décider aujourd'hui, si
je comprends bien. Ce serait souhaitable pour certains, mais il n'y a pas
d'urgence. C'est-à-dire, on va suspendre et on peut reprendre
après le référendum que vous allez avoir.
M. Jolin: Peut-être qu'on pourrait discuter, à la
suggestion de Me Giroux, de les rencontrer dix minutes et de connaître la
nature.
M. Marx: Même souper ensemble. Non, mais ils peuvent faire
cela. S'ils s'entendent...
Le Président (M. Filion): Il y a une assemblée
publique le 14, est-ce que tu suggères un suspension maintenant et qu'on
revienne ce soir?
M. Marx: On a un autre projet de loi à étudier.
Le Président (M. Filion): Ah, bien, on peut toujours faire
cela.
M. Marx: On peut reprendre à 21 heures, s'il y a une
entente.
Le Président (M. Filion): Mais si on a fini le projet de
loi, tu veux qu'on revienne pour cela?
M. Marx: On pourrait.
M. Jolin: Dans dix minutes, M. le ministre et M. le
Président, s'il y a une possibilité ou non et on vous dira cela
tout de suite.
Le Président (M. Filion): Bon, d'accord.
M. Jolin: S'il y a une amorce, quitte à vous dire: On
reviendra à 21 heures.
Le Président (M. Filion): Bon, à ce
moment-là, la décision de la commission, cela va.
M. Marx: De suspendre.
Le Président (M. Filion): Nous suspendons jusqu'à -
je suis obligé de donner une heure...
M.Marx: 18 heures.
Le Président (M. Filion): Non, non. Jusqu'à...
M. Marx: 17 h 30, on va faire l'autre projet.
Le Président (M. Filion): En a-t-on assez?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Filion): Oui. Nous suspendons nos travaux
sur le projet de loi 208 jusqu'à 17 h 30. Est-ce que cela va?
M. Perron (Bruno): Non. Je pensais avoir été clair
lors de notre présentation sur les motifs et les objections que j'avais.
Je vois que M. Giroux...
Le Président (M. Filion): Vous pourrez leur dire. Nous, on
suspend uniquement pour les fins de notre procédure interne. Cela ne
veut pas dire qu'on va reprendre nécessairement. On fait seulement
suspendre nos travaux jusqu'à 17 h 30 pour vous permettre de vous
rencontrer et savoir s'il n'y a pas un déblocage qui serait possible
dès aujourd'hui.
M. Perron (Bruno): Au point de vue des problèmes que l'on
a avec ce projet, c'est qu'on nous parle des maisons. On nous dit qu'on veut
respecter le caractère récréatif. M. le Président,
construire 60 maisons entre une bande de résidences dont on est
propriétaire et un centre de ski, à mon point de vue et par tous
les exercices intellectuels que j'essaie de faire, je ne vois pas comment cela
est possible de maintenir et de préserver ce caractère
récréatif.
Le Président (M. Filion): Bon, bien, écoutez, c'est
le type de discussion que vous allez avoir ensemble et peut-être la
solution sera que ce ne sera pas 60, cela va être quinze, je ne le sais
pas. Peut-être qu'il y aura une indemnité versée à
certaines personnes, moi, je ne le sais pas. Je ne peux pas prendre la place,
ni le ministre non plus, des parties dans cela. Alors, ce qu'on fait, on
suspend jusqu'à 17 h 30. Si on nous dit: Écoutez, il y a une
solution qui nous est arrivée par la grâce de Dieu et tout le
monde est d'accord, très bien, et à ce moment-là, nous,
nous allons disposer du projet de loi. Du moins, en tout cas, on
écoutera la solution pour savoir si on disposera selon votre
volonté et, sinon, nous suspendrons ce projet de loi jusqu'après
l'été. D'accord? Alors, les travaux sont suspendus sur le projet
de loi 208.
J'appellerais, sans plus tarder, le projet de loi 229, Loi concernant la
succession de M. Morris Wexler.
(Suspension de la séance à 16 h 39)
(Reprise à 16 h 40)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des institutions reprend ses travaux. J'ai appelé
le projet de loi d'intérêt privé 229, Loi concernant la
succession de Morris Wexler. Sans plus tarder, je cède la parole
à
Mme la députée de Jacques-Cartier qui est la marraine de
ce projet de loi.
Projet de loi 229
Mme Dougherty: Merci, M. le Président. Il me fait plaisir
de présenter le projet de loi 229, Loi concernant la succession de
Morris Wexler, et de souhaiter la bienvenue à M. McAuley, qui est ici
aujourd'hui pour représenter les fiduciaires de la succession de M.
Wexler décédé en 1956. J'aimerais aussi accueillir ses
collègues: d'abord, M. Stuart Iversen et les trois représentants
du Royal Trust, M. David Snow, Mme Maureen Orr et M. Michel Beauvilliers.
Le but de ce projet de loi est très simple. Il s'agit d'enlever
la restriction concernant le pouvoir de réinvestissement imposée
dans le testament de M. Wexler afin que les fiduciaires puissent administrer de
façon responsable les biens des fiducies. Les exigences du testament
sont à savoir que les réinvestissements doivent être faits
dans les obligations d'épargne du Canada, ce qui rend impossible la
protection du pouvoir d'achat de la succession.
Les conditions financières ont radicalement changé depuis
1956 et M. Wexler n'avait aucun moyen de savoir que tel serait le cas. Par
conséquent, il est demandé que les fiduciaires soient munis des
pouvoirs de réinvestissement nécessaires pour administrer les
fiducies dans le meilleur intérêt des enfants et petits-enfants du
testateur qui perçoivent les revenus ainsi que des
arrière-petits-enfants qui, éventuellement, se partageront le
capital.
M. le Président, je comprends que toutes les parties en cause
sont d'accord sur cette requête et, de ce fait, je crois que le simple
bon sens nous demande d'appuyer ce projet de loi.
Je sais que Me McAuley serait très heureux de donner des
précisions sur les raisons qui justifient ce projet de loi et de
répondre à toutes vos questions.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, Mme la
députée de Jacques-Cartier. Me McAuley, la parole est à
vous.
M. McAuley (Michael S.): Merci, M. le Président.
J'aimerais d'abord présenter M. Michel
Beauvilliers de la compagnie de fiducie Trust
Royal qui aimerait présenter les grands objectifs de ce projet de
loi. Par la suite, j'entends élaborer sur les détails. Alors, M.
Beauvilliers va vous parler.
Le Président (M. Filion): M. Beauvilliers, la parole est
à vous.
M. Beauvilliers (Michel): Merci. Tel que mentionné
précédemment, M. Morris Wexler est décédé le
24 novembre 1956, nommant comme exécuteurs testamentaires et
fiduciaires, Maxwell Hauser, Harry Gordon, et le Barclays Trust,
société qui a fusionné avec le Trust Royal en vertu
de la loi 42 adoptée par l'Assemblée législative le 31
janvier 1957.
À la suite de la démission des exécuteurs
personnels, Mmes Milstein et Schehrer ont remplacé ces derniers en vertu
d'un jugement de la Cour supérieure rendu le 19 novembre 1986, sous le
numéro 500-05-005777-865. À la demande des exécuteurs
personnels, on désire changer les possibilités d'invetissement de
la succession, car en replaçant les fonds tout simplement dans des
obligations d'épargne, on n'est pas en mesure de suivre les taux
d'inflation qu'on a connus au cours des dernières années. C'est
pourquoi on veut faire ces changements.
M. Marx: Je pense qu'on n'a pas besoin de beaucoup
d'explications. Lorsque quelqu'un fait un testament, il prévoit un
certain genre d'investissement. SI on fait cela pour vous aujourd'hui, il y a
des dizaines de milliers de testaments et les gens vont tous venir parce qu'ils
ne sont pas satisfaits. La seule personne qui n'est pas ici aujourd'hui, c'est
M. Wexler. On ne peut pas l'appeler. Donc on ne sait pas s'il est prêt
à changer d'opinion. Est-ce que vous voulez faire un testament
aujourd'hui, spécifier où l'argent sera investi et un jour vos
héritiers vont venir nous dire: Oui, ce n'est pas cela qu'on veut. On
veut autres choses?
En ce qui concerne les obligations du Canada, je ne suis pas sûr
que c'était une mauvaise idée. Je suis exécuteur
testamentaire et j'ai investi tout l'argent dans des obligations du Canada et
du Québec. Peut-être que j'ai fait de mauvais investissements,
mais il n'y avait pas de chute dans les investissements l'an dernier. Et vous
savez que les personnes qui étaient Ici ce matin ont investi dans des
actions et ont perdu beaucoup d'argent l'an dernier. C'est une opinion. Vous
êtes d'avis que M. Wexler aurait dû rédiger son testament
d'une autre façon. Mais supposons que vous auriez investi dans les
obligations du Canada il y a trois, quatre ans et cela payait à cette
époque 17,5 %, je pense. Ce n'est pas un mauvais investissement.
Peut-être que M. Wexler a cherché la sécurité. Il a
voulu être sûr et certain et il s'est dit que même s'il y
avait un krach à la Bourse, l'argent serait là et ainsi de
suite.
M. McAuley: M. le Président...
M. Marx: Mais, est-ce que vous comprenez la question?
M. McAuley: Je comprends la question.
M. Marx: La question de fond. Nous ne sommes pas ici pour
modifier les testaments pour tous ceux qui ne sont pas satisfaits d'un
testament.
M. McAuley: M. le ministre, je serais ravi si le
législateur intervenait pour modifier mon testament si 35 ans
après mon décès le contexte économique et social
avait complètement changé.
M. Marx: Qu'est-ce que le droit de tester? M.
McAuley:...
M. Marx: Le droit de tester est pour un temps limité
jusqu'à ce qu'on trouve un avocat pour venir voir les...
M. McAuley: Tant et aussi longtemps que la réforme du
droit québécois n'est pas en vigueur, il y a la liberté
illimitée de tester au Québec sans aucune restriction, sauf
l'intervention du législateur québécois. Il y a des
précédents qui remontent jusqu'au début de cette
législature. Depuis 15 ans, il y a 43 projets de loi qui ont
été introduits pour changer les termes des testaments dont sept
parlaient des pouvoirs d'investissement. Vous vous souvenez sans doute de ce
projet de loi où la rente était payable en anciens francs
français. Le législateur est intervenu pour changer la devise
dans laquelle la rente était payable, d'anciens francs français
en nouveaux francs français. Comment pouvait-il...
M. Marx: Ce n'est pas le même cas.
M. McAuley: Comment le testateur pouvait-il savoir, lors de la
rédaction de son testament, que le général de Gaulle
aurait réévalué le franc français? Alors, lors de
la confection...
M. Marx: Ce n'est pas la même chose.
M. McAuley: ...dans un testament, le testateur fait deux choses.
Les plus Importantes sont les choses dispositives, les dispositions du
testatement qui affectent la distribution des biens. C'est le plus important.
D'abord, il y a ces dispositions suivies par les dispositions administratives.
Nous voulons, par ce projet de loi, changer les dispositions administratives
pour que les bénéficiaires reçoivent une succession.
Mentionnons les faits.
M. Marx: Mais à l'époque, il aurait pu faire cela.
Il y avait le Code civil. Il aurait pu se référer au Code
civil.
M. McAuley: Mais il ne le savait pas.
Le Président (M. Filion): Un instant! Il avait un
notaire...
M. Marx: Est-ce qu'il avait un notaire? Je ne le sais pas. Je ne
pense pas l'avoir rencontré.
M. McAuiey: Non, c'était un testament sous la forme
dérivée des lois d'Angleterre.
M. Marx: Oui, mais quelqu'un a préparé
cela. Il n'a pas acheté cela chez Kresge et...
M. McAuley: M. le ministre, les personnes rédactrices de
ce document ne savaient pas les taux d'inflation que nous avons subis depuis 30
ans. En 1971...
M. Marx: Ce n'est pas cela.
Le Président (M. Filion): Me McAuley, qu'est-ce que vous
avez contre les bons du gouvernement du Canada? Voulez-vous que je vous raconte
une expérience? On est un petit club; on est des amis entre nous, celui
qui a le sourire au lèvre le plus large sur le plan financier, c'est
celui qui passe son temps à investir dans les bons des
municipalités, du Canada et du Québec, alors qu'on s'est tous
risqués à la Bourse, on a tous perdu une partie d'argent, etc.
Là-dessus je voudrais attirer votre attention parce que le testament je
l'ai lu et cela m'a frappé, M. le ministre, sur la base suivante: non
seulement M. Wexler a prévu qu'on prenait son argent pour l'investir
dans les bons du Canada, mais il a aussi prévu, parce qu'il avait
d'autres actifs, M. Wexler, qui... je ne sais pas à combien montait sa
succession à l'époque. C'était à combien à
l'époque?
M. McAuley: 600 000 $ à l'époque, au
début.
Le Président (M. Filion): 600 000 $. Il a prévu
qu'il avait un portefeuille d'actions et qu'il ordonnait de vendre ses actions
au meilleur prix possible et de prendre le produit de la vente pour le
réinvestir dans les bons du Canada. Manifestement, M. Wexler qui
était entouré parce que M. Howser était là. M.
Howser était "manager of the Trade Bank and Trust Company" à New
York et c'est un monsieur qui vivait au Venezuela, à part cela.
Manifestement, M. Wexler s'est dit: Je veux avoir des choses raisonnables. Je
ne veux pas faire des millions, mais je veux prendre mon argent et le donner
à un rendement à l'époque de 5 % ou 6 %, aujourd'hui c'est
plus élevé, et le faire rouler.
Maintenant vous avez raison qu'on intervienne parfois là-dedans
quand c'est déraisonnable. Supposons qu'on aurait un testateur qui
aurait dit: Vous investirez à jamais mon argent dans les actions de
Comterm ou d'Inka Resources ou de n'importe quel autre. Cela vaut
peut-être une piastre sur le marché. À ce moment-là
cela devient déraisonnable, mais pour moi, acheter des bons du
Québec ou du Canada, ce n'est sûrement pas déraisonnable.
On peut vouloir faire autre chose, mais on ne peut pas dire que c'est
déraisonnable.
M. Marx: Mais ils ont 52 % dans les actions à l'heure
actuelle. C'est cela?
M. McAuley: Pourquoi fait-on ça?
M. Beauvilliers: Ce sont des actions qui n'ont jamais
été disposées. D'ailleurs, si vous regardez sur le tableau
qui vous a été fourni, ces actions ont permis l'augmentation des
portefeuilles...
M. Marx: il a pris la bonne décision, M. Wexler.
M. Beauvilliers: il demandait. Mais ce sont les actions, c'est la
section des actions qui a permis l'augmentation et le maintien du portefeuille,
tandis que si vous regardez le deuxième portefeuille qui a
été investi en totalité...
M. Marx: Oui, je vois cela.
Le Président (M. Filion): il a eu des sommes d'argent. En
deux mots, le portefeuille d'actions n'a jamais été
transféré.
M. Beauvilliers: Exact. Il faut se rappeler les faits, M. le
Président. Les faits sont intéressants. En 1971, le dollar
canadien, selon Statistique Canada, vaut 100/71. Au début de la
succession, le dollar vaut 0,35 $ par rapport à notre dollar. Donc
il...
Le Président (M. Filion): Qui peut prédire le
marché des actions par rapport au marché des obligations du
Canada pour les 30 prochaines années? Est-ce que quelqu'un sur la terre
peut venir témoigner ici et nous assurer que le marché des
actions sera plus intéressant que le marché des obligations du
Canada pour les 30 prochaines années? Si oui, ce personnage va devenir
et pourrait devenir extrêmement riche et il n'aurait pas beaucoup de
temps à venir nous voir à l'Assemblée nationale du
Québec.
Bref, vous avez peut-être raison pour les 30 dernières
années, effectivement la Bourse a eu un infarctus qui sera
peut-être suivi d'un autre infarctus dans les semaines ou dans les mois
ou les années qui viennent, on ne le sait pas. M. Wexler a choisi cela
et, de plus, il a peut-être d'autres raisons, je vais vous le dire,
peut-être qu'il aimait le Canada. Peut-être qu'il aimait investir
dans le gouvernement du Canada.
M. McAuley: M. le Président, on parle beaucoup du
krach...
Le Président (M. Filion): Peut-être qu'il aimait
soutenir les actions - laissez-moi terminer - étatiques des
gouvernements. Ce n'est pas exclu, je ne sais pas ce qu'il avait en tête,
M. Wexler, quand il est décédé, mais il faut respecter sa
volonté dans l'état actuel de nos droits.
M. McAuley: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Je vous en prie.
M. McAuley: il y a deux fiducies dans cette succession. Une
fiducie a été commencée au début des années
soixante. Le testateur avait des compagnies de construction dans les îles
de fa Caraïbe. Donc, il fallait les vendre parce que les compagnies
s'écroulaient. Que faisaient les fiduciaires avec cet argent? Selon les
termes du testament, ils ont investi l'argent dans les obligations du Canada.
Alors, en 1974, cet argent valait approximativement 258 588 $; en 1965: 260 000
$; en 1977: 240 000 $; en 1978: 239 000 $; en 1983: 259 000 $; en 1988: 269 000
$. La somme de 258 000 $ en 1964, 24 ans plus tard, vaut approximativement la
même somme d'argent, alors que le pouvoir d'achat est complètement
détruit. Pourquoi y a-t-il un testament dans lequel il y a une fiducie?
Il y a une fiducie pour protéger les intérêts de...
Le Président (M. Filion): Excusez-moi, mais c'est à
cause de quoi, Me McAuley?
M. McAuley: ...à cause de l'inflation qui avait
détruit la valeur d'achat du dollar.
Le Président (M. Filion): Non, cela, je comprends. Vous
fartes le calcul en dollars constants, c'est cela?
M. McAuley: Oui, je fais le calcul en dollars constants.
Le Président (M. Filion): Oui, en dollars... D'accord.
M. Marx: M. le Président. Le Président (M. F
Mon): Oui.
M. Marx: Je pense que le problème ici, c'est que si,
depuis longtemps, on a une politique de ne pas intervenir dans chaque
testament, parce que vous comprenez que vous n'êtes pas le seul; il doit
y avoir de dizaines de milliers de testaments ou des centaines, je ne sais pas
combien qui sont de même nature. Et les gens vont nous demander
d'intervenir pour changer une disposition quelconque. On va faire cela dans des
situations exceptionnelles comme ce matin parce que cela ne change rien dans
les faits. Dans les faits, il va avoir l'argent sur trois ans, dans l'affaire
Lagueux, au lieu de l'avoir sur huit ans. Mais d'agir comme notaire de
révision sur les testaments, il n'y a pas de fin à cela. La
commission serait bloquée...
M. McAuley: Mais c'est votre devoir.
M. Marx: Pardon?
M. McAuley: C'est votre devoir.
Le Président (M. Filion): ...si vous avez raison.
M. McAuley: M. le ministre, vous vous souvenez...
M. Marx: Non. Notre devoir, on va décider.
Le Président (M. Filion): Non, mais Me McAuley, vous avez
peut-être raison économiquement parlant...
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Filion): ...mais nous, ici, le ministre
de îa Justice et les membres de la commission qui sont ici, nous ne
sommes pas des espèces de réviseurs économiques de testa
ments qui ne produisent pas le maximum de ressources. Encore une fois, vous
avez raison sur le fond. Fort probablement qu'un portefeuille d'actions bien
administrées offre beaucoup plus de possibilités qu'un
portefeuille d'obligations du Canada. Mais nous ne sommes pas ici, à
l'Assemblée nationale, ni une cour de justice ni une cour de
révision testamentaire des fiducies. Alors, c'est simple. Ce n'est pas
notre devoir non plus, sauf si cela devient déraisonnable,
c'est-à-dire qu'il y a une absence de raison, que cela devient
complètement farfelu, qu'il y ait une injustice absolument et totalement
flagrante de créée, ce qui n'est pas tout à fait le
cas.
M. McAuley: Non, on veut éviter cela.
Le Président (M. Filion): Bien non, mais il y a plein de
testaments qui le disent.
M. McAuley: M. le Président.
Le Président (M. Filion): il y a des notaires qui font
signer des testaments comme cela aux gens. On ne peut pas dire que ce soit
déraisonnable quand même.
M. McAuley: M. le Président.
M. Beauvilliers: Oui, mais sur une base de 70 ans, les
bénéficiaires éventuels de ce capital sont
pénalisés.
M. McAuley: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Par contre, il y a une certaine
sécurité aussi.
M. Beauvilliers: Oui, avec un pouvoir d'achat de réduit de
200...
Le Président (M. Filion): S'il y a une chose qui risque de
tomber en dernier, ce sont bien les bons du gouvernement. Notre économie
peut, à certains moments, vouloir s'écraser. On a lu toutes
sortes de choses dans des journaux très sérieux. Mais les bons du
gouvernement, je vais vous dire, c'est un peu comme le garde-fou, sur le plan
économique, alors M. Wexler pouvait
vouloir faire un placement archiconservateur, quitte à ce que ses
héritiers aient moins d'argent. C'est possible.
M. McAuley: M. le Président, vous vous souvenez...
Le Président (M. Filion): Sinon, je vais vous dire
qu'à votre trust, vous en administrez des testaments...
M. McAuley: Oui, assurément.
M. Marx: il doit y en avoir beaucoup d'autres comme
celui-là.
Le Président (M. Filion): il doit y en avoir beaucoup
d'autres testaments qui contiennent des clauses semblables.
M. Beauvilliers: De moins en moins. M. Marx: De moins en
moins. M. Beauvilliers: Oui.
M. Marx: Qu'est-ce qu'on va faire avec ceux qui existent?
M. Beauvilliers: Disons, ceux qui existent...
M. Marx: Vous allez revenir en disant: Vous avez
créé un précédent en 1988, maintenant c'est 1989;
en 1990, il va y avoir deux précédents; en 1991, trois etc.
Comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Beauvilliers: Oui, oui, je comprends très bien ce que
vous voulez dire.
M. Marx: Nous sommes très sévères depuis, je
dirais, une dizaine d'années sur les projets de loi privés,
très sévères.
M. McAuley: Mais en 1984, il y avait une loi où les
fiduciaires n'avaient le pouvoir d'investir, en première
hypothèque, que dans les villes de Westmount, Montréal et
Outremont.
Le Président (M. Filion): Bien oui. M. McAuley: On
a changé cela.
Le Président (M. Filion): Cela est un peu différent
du gouvernement du Canada.
M. McAuley: En 1983, on a fait la même chose; en 1982...
(17 heures)
Le Président (M. Filion): Oui, mais ce sont des placements
dans un endroit. C'est un petit peu raisonnable de dire, parce que... Westmount
n'a pas toujours des obligations. Il peut arriver une année qu'il n'y en
ait pas, etc.
M. McAuley: En 1982, on a dit: Évitez les industriels et
investissez seulement dans les obligations des municipalités. Le
législateur...
Le Président (M. Filion): C'est mal
rédigé...
M. McAuley: En 1982, il y avait un autre truc: Investissez selon
les lois du jour. Alors, on a changé cela. En 1982, la même chose:
New York Stock Exchange. On a dit New York Stock Exchange, cela n'a pas
d'allure, il faut changer cela. Alors, on a changé cela.
Le Président (M. Filion): Oui, on a changé des
choses déraisonnables.
M. McAuley: Ce n'est pas déraisonnable, c'est autant
raisonnable ou déraisonnable que-conditions.
Le Président (M. Filion): Écoutez, dire qu'on va
investir uniquement dans les obligations de Westmount, c'est
déraisonnable.
M. McAuley: Mais quelle serait la valeur, M. le
Président...
Le Président (M. Filion): Mais on ne pourrait pas
empêcher le ministre de la Justice, s'il veut investir dans son testament
et dire: Le Canada, je l'aime, moi. En plus de tout cela, je veux des
placements conservateurs et j'aime le Canada et le ministre de la Justice
voudrait investir, voudrait que sa fiducie investisse dans les obligations du
gouvernement du Canada et moi, je voudrais que cela soit fait dans les
obligations du gouvernement du Québec.
M. McAuley: Mais qu'allez-vous dire aux
bénéficiaires?
Le Président (M. Filion): Je donne un exemple un peu en
souriant, mais en deux mots, on a le droit aussi d'exprimer un soutien
étatique à un gouvernement.
M. McAuley: Mais qu'allez-vous dire, M. le Président, aux
bénéficiaires éventuels d'ici 50 ans, parce qu'on est
déjà... Principalement, on est au premier niveau avec les enfants
qui sont les bénéficiaires de revenus, il y a un petit-enfant qui
reçoit le revenu, les arrière-petits-enfants ne sont même
pas nés. Déjà, cela fait 35 ans et la succession n'a pas
vraiment grandi. D'ici 50 ans, probablement que le dernier
bénéficiaire de revenus va décéder. Est-ce que vous
allez lui dire que 250 000 $ de 1958 en l'an 2058 vont valoir la même
chose?
Le Président (M. Filion): Combien coûtent les frais
d'administration de cette succession par année?
M. Beauvilliers: Je dirais que c'est 4,5 % de
la valeur du capital du...et 6,5 % des revenus encaissés.
Le Président (M. Filion): Ce qui représente
à peu près combien, en chiffres absolus? Est-ce qu'on pourrait,
par exemple, connaître le montant payé en honoraires ou en frais
au Trust sur une base annuelle?
M. McAuley: Oui, il y a des moyens, parce qu'il y a des
pourcentages pour les compagnies de fiducies.
Le Président (M. Filion): Je voudrais juste avoir le
dernier chiffre le plus récent. Quel est le montant payé au Trust
sur une base annuelle?
M. McAuley: M. Snow va calculer le montant, parce que c'est selon
une échelle dégressive selon la valeur du testament.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. McAuley: Alors, d'ici 50 ans, quand les
arrière-petits-enfants vont recevoir de leurs parents, les
petits-enfants du testateur, de la succession, est-ce qu'ils vont dire: Bon,
merci pour les mêmes 250 000 $? On a vu que, depuis 30 ans, il y a une
dévaluation du dollar canadien en pouvoir d'achat: quatre fois en 35
ans. Alors, maintenant, nous sommes assez stables au point de vue de
l'inflation, mais d'ici dix ans, cela pourrait être différent. Le
krach du mois d'octobre, tout le monde en parle en disant: Comment pouvait-on
prévoir cela? Savez-vous que presque les deux tiers de la perte encourue
au mois d'octobre a déjà été regagnée au New
York Stock Exchange? C'est descendu à 1836 et maintenant, c'est environ
2100 et que, finalement, la perte de 20 % a été regagnée
depuis huit mois. Selon les statistiques, d'ici quatre ou cinq mois, on sera au
même niveau. Dans un an, on aura complètement comblé le
déficit qui a été enregistré en octobre
dernier.
La Régie des rentes du Québec, toutes les régies
savent fort bien que les actions sont les meilleurs investissements. Cela dit,
je crois qu'il est important d'avoir un portefeuille équilibré
d'actions et de debentures selon le Code civil. Ici, c'est un portefeuille qui
risque d'être déséquilibré.
M. Marx: Oui, mais on nous a dit qu'il y a d'autres testaments
comme cela au Trust Royal.
Une voix: Oui, mais M. Marx...
M. Marx: Pourquoi êtes-vous venu seulement avec un
testament au lieu de faire le tout en même temps?
M. McAuley: Enfin, vous vous souvenez... M. Marx: On peut
adopter...
M. McAuley: ...de la Loi sur les changements de noms.
M. Marx: Oui.
M. McAuley: Cette loi a enlevé presque 99 % du fardeau de
cette commission. Ce volume comporte la liste de toutes les lois
d'intérêt privé dont presque 80 % sont des changements de
noms.
M. Marx: D'accord. Ce que vous...
M. McAuley: Mais vous n'avez pas fait la même chose pour
les testaments, sauf pour le projet de loi qui entrera en vigueur
l'année prochaine, peut-être.
M. Marx: Changement...
M. McAufey: Malheureusement, les cours n'ont pas la
compétence et nous devons...
M. Marx: Dans deux ans. Vous avez attendu vingt ans.
M. McAuley: Oui, mais enfin, cela n'affecte que les fiducies. Ce
n'est pas une disposition.
M. Marx: Encore deux ans.
M. McAuley: À mon humble avis, le projet de loi 20 ne
permet pas aux tribunaux de varier les testaments sauf dans certaines
circonstances et dans les cas de fiducies.
M. Marx: Vos arguments sont tellement convaincants que le juge va
sûrement les accepter.
M. McAuley: Mais dans deux ans, on va perdre plus que... Je ne
sais pas, les valeurs vont...
M. Marx: Vous ne le savez pas.
M. McAuley: Le gouvernement est intervenu pour changer le pouvoir
d'achat pour aider les bénéficiaires éventuels. C'est
cela, le but d'un testament, ce n'est pas le pouvoir d'investissement, c'est
vous, les bénéficiaires, enfants, petits-enfants,
arrière-petits-enfants, qu'allez-vous recevoir? Allez-vous recevoir un
héritage? Ou allez-vous, par le truchement des investissements, vous
retrouver au chômage, etc.? Rien. Ils seront plus pauvres que leur
ancêtre. Alors, c'est complètement ridicule. C'est la raison pour
laquelle, nous savons maintenant l'histoire des investissements. Maintenant,
nous voulons assurer que le portefeuille soit changé et réinvesti
selon les normes de la loi québécoise, l'article 981 o du Code
civil et selon les normes de la nouvelle loi.
M. Marx: M. Wexler aurait pu faire cela à
l'époque.
M. McAuiey: Mais il ne savait pas... Il ne connaissait pas le
krach, les taux d'inflation ni le chômage; en 1957, c'était toute
une autre perspective.
M. Marx: Quelqu'un qui a laissé 600 000 $ à
l'époque, c'était quelqu'un qui...
M. McAuiey: Mais avec la diffusion de l'information au Venezuela,
je ne savais pas, alors...
M. Marx: Non, mais c'est quelqu'un qui... Non, il était
à Montréal. Le testament a été signé
à Montréal.
M. McAuiey: Entre autres villes, enfin. Une voix: il
voyageait beaucoup.
M. Marx: Oui. Quelqu'un qui a laissé 600 000 $ à
l'époque, c'était quelqu'un qui avait un sens des affaires,
quelqu'un... Il n'y a pas beaucoup de gens qui ont laissé 600 000 $.
M. McAuiey: Oui, il avait le sens des affaires, mais il
n'était pas Nostradamus. Vous avez maintenant les faits devant
vous...
M. Marx: Vous pensez que... Oui, mais vous n'êtes pas
Nostradamus non plus, vous ne savez pas, peut-être allez-vous rester dans
les actions et que cela ne va pas augmenter comme vous le pensez.
M. McAuiey: Non, mais on va changer, parce qu'on sera les bons
gestionnaires de portefeuille et on va suivre le marché, c'est cela la
différence. C'est parce qu'on aura les pouvoirs d'investir dans les
actions, de ne pas Investir, de changer le portefeuille, d'acheter des
"treasury bills", des obligations, selon les circonstances du marché.
Maintenant, on n'a pas cette liberté, la liberté qui est
décrétée par la loi.
M. Marx: Oui, c'est cela. M. McAuiey: On ne l'a pas.
M. Marx: Moi, je ne suis ni pour ni contre, je suis neutre. Mais
le problème ici, c'est la politique législative du gouvernement
et la politique du ministère. Si c'est vous, aujourd'hui, et une dizaine
l'an prochain et ainsi de suite, ce sont tous les Québécois qui
bénéficient d'un tel testament qui auront...
M. McAuiey: Tous les Québécois qui ont plus de 1
000 000 $.
M. Marx: ...qui bénéficient d'un tel testament. Le
monsieur près de vous a déjà dit qu'il y en a beaucoup
d'autres comme cela, quoique cela ne fasse pas...
M. McAuiey: Au Trust Royal, qui est une compagnie
spéciale.
M. Marx: Oui, c'est cela, c'est-à-dire qu'au Trust Royal,
il y a d'autres testaments...
M. McAuiey: il reste qu'on a déjà
présenté quatre projets de loi en cette matière. La
succession Meighen et la succession Campbell ont été accueillies.
Alors toutes ces successions sont au Trust Royal qui a une gestion de certains
portefeuilles très intéressants d'héritage. Alors, la
prochaine fois, s'il y a un problème avec un testament et si la loi
n'est pas changée, si le projet de loi 20 n'est pas entré en
vigueur, on sera encore ici.
Le Président (M. Filion): Pendant que le ministre consulte
ses aides, a-t-on la réponse à la question que j'ai posée
tantôt?
M. Beauvilliers: Oui. La valeur des deux portefeuilles dont on a
fait mention: le premier est de 1 466 000 $ et le deuxième est de 270
000 $. Les honoraires sont approximativement de 11 500 $.
Le Président (M. Filion): 11 500 $ pour chacun?
M. Beauvilliers: Non, annuellement, pour les deux comptes.
Le Président (M. Filion): Les deux comptes, 11 500 $.
Peut-on partager les honoraires selon les deux comptes?
M. Beauvilliers: Oui. Il y en a qui sont... Une portion est
imposée au capital et une autre portion est imposée aux
revenus.
M. McAuiey: M. le Président, la façon de calculer
les honoraires...
Le Président (M. Filion): Bref, le trust a reçu de
l'ensemble de ce dossier, au total, 11 500 $.
M. Beauvilliers: Pour la dernière année, oui.
Le Président (M. Filion): Pour la dernière
année.
M. Beauvilliers: Oui.
Le Président (M. Filion): Et les actions sont toujours au
même endroit?
M. Beauvilliers: Les actions sont toujours dans les mêmes
actifs qu'originalement dans le portefeuille puisqu'on n'a jamais
disposé... C'est
ce qui a d'ailleurs permis la croissance du portefeuille.
Le Président (M. Filion): Où étaient ces
actions?
M. Beauvilliers: Là, je ne pourrais pas vous
répondre...
M. McAuley: C'était le "situs", le site, le lieu où
sont...
Le Président (M. Filion): Non, non, mais les
compagnies.
M. McAuley: Ha! Aux États-Unis principalement.
Westinghouse, aux États-Unis principalement.
Le Président (M. Filion): Westinghouse. M. McAuley:
J'ai la liste.
Le Président (M. Filion): Cela va, c'était
seulement par curiosité. D'accord.
M. Marx: La question... Parce que vous avez soulevé la loi
concernant la succession de Robert Meighen. Dans son testament, il était
écrit "de placer toutes les sommes qui devraient l'être dans des
valeurs qu'ils jugeront appropriées en évitant les valeurs
industrielles et en recherchant la sécurité du capital
plutôt qu'un taux d'intérêt élevé et
choisissant de préférence des valeurs comme les obligations
municipales et celles des compagnies de chemin de fer de première
qualité et les hypothèques." C'était un peu plus
compliqué là.
M. Filion: C'est cela.
M. Marx: Dans le testament de M. Wexler, c'est très clair.
Ce sont les obligations du Canada.
M. McAuley: Mais qui était M. Meighen? C'était une
famille de notre cabinet, un des plus grands avocats du pays qui devait savoir
ce qu'il voulait dire quand il a rédigé son testament. Mais vous
l'avez changé.
Le Président (M. Filion): C'était flou quand
même.
M. McAuley: Alors?
Le Président (M. Filion): Oui, mais c'était
flou.
M. Marx: C'était peut-être un junior qui l'avait
fait au bureau.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. McAuley: Cela se peut. Cela se fait toujours.
Le Président (M. Filion): Peut-être qu'étant
donné qu'il était un bon avocat il était tellement
occupé justement qu'il a dû laisser à quelqu'un d'autre le
soin de le rédiger.
M. McAuley: M. le Président, on veut
protéger...
Le Président (M. Filion): Un cordonnier mal
chaussé, cela arrive souvent.
M. McAuley: ...les intérêts des
bénéficiaires. Il y a maintenant un nouveau
bénéficiaire, un petit-enfant qui reçoit le revenu. Son
père est décédé en octobre 1987. Alors Phillip,
c'est le deuxième niveau des bénéficiaires du revenu. Il a
38 ans. Ses tantes reçoivent toujours le revenu. Les enfants de Phillip
vont recevoir le capital à son décès. Mais Phillip a 38
ans. Alors que voulez-vous? Il va mourir d'ici 40 ans selon les tableaux
actuariels. Votre dollar de maintenant ne vaudra rien dans 40 ans. On l'a
déjà vu. C'est cinq fois moins depuis 35 ans. Alors, est-ce qu'on
va dire maintenant aux bénéficiaires: Vous allez recevoir moins
parce qu'on va respecter la volonté de M. Wexler alors qu'il ne pouvait
pas savoir l'histoire après la rédaction de son testatement? Il
ne pouvait pas. Personne ne le peut. Et c'est la raison pour laquelle le
législateur intervient...
M. Marx: Tous les testaments sont comme cela.
M. McAuley:... pour changer les testaments et pour terminer les
trusts. Dans le cas de Phyllis Bronfman, dans le cas de Louis Portier, dans le
cas de Edmond Laliberté, dans tous ces cas, il y avait quelque chose qui
ne marchait pas. Le testateur ne savait pas. Pas d'enfant. Comme dans le cas de
Phyllis Lambert, incroyable! Pas d'enfant, donc on a mis fin au trust parce
qu'elle avait un grand concept d'architecture en tête. Le testateur ne
pouvait pas savoir qu'elle n'aurait pas d'enfant. Mais, enfin, le testament
était clair. C'était le testament d'une Bronfman. Alors que
voulez-vous? Vous allez déterminer vos devoirs. Mais vous êtes ici
pour rectifier une situation qui s'avère injuste. Je vous dis que c'est
injuste que...
M. Marx: Dans les cas que vous avez cités, c'était
des situations uniques. Ici ce n'est pas unique. Tout le monde a
procédé, pas de cette façon, en visant l'article du Code
civile, 981 o, je pense, où ils ont mis une clause restrictive comme on
trouve dans le testament. Mais si on le fait pour cette succession, qu'est-ce
qu'on va faire pour les autres?
M. McAuley: Mais l'année prochaine, ce
devoir sera enlevé de vos épaules peut-être... M.
Marx: Peut-être faut-il... M. McAuley: ..parce que le projet
de loi...
M. Marx: C'est ce que je voulais vous proposer. Pourquoi ne pas
essayer dans ...
M. McAuley: Bien, ce n'est pas sûr. On a attendu depuis
1952 pour la réforme du droit successoral.
Le Président (M. Filion): Non, mais le ministre m'a dit en
Chambre qu'il était pour...
M. McAuley: On n'a même pas la loi transitoire pour les
dispositions à venir alors.
M. Marx: Non.
Le Président (M. Filion): Cela, c'est vrai. Mais le
ministre m'a dit qu'il travaillait fort là-dessus.
M. Marx: Cela prendra encore...
M. McAuley: Bien, il y a une nouvelle rédaction en anglais
qui devra s'effectuer en plus. Alors cela va prendre du temps.
M. Marx: Cela va prendre un ou deux ans.
M. McAuley: Trois ans pour... Déjà depuis 1952 pour
les Québécois.
Le Président (M. Filion): Oui mais ce n'est pas long trois
ans.
M. Marx: Cela prendrait deux ans.
M. McAuley: Le Code civil louisianais a pris comme version
définitive notre projet de loi déposé par l'Office de
révision du Code civil. Alors c'est notre proposition d'il y a dix ans
qui fait déjà loi en Louisiane.
Nous sommes ici. On vous supplie d'aider les
bénéficiaires. Ce ne sont pas les exécuteurs
testamentaires. Tout le monde est d'accord. Tous les
bénéficiaires de revenus sont d'accord. Ils vont recevoir moins
de revenus mais ils veulent que leurs enfants gardent un pouvoir d'achat. Et si
vous comprenez, si la succession grandit, les revenus vont grandir. D'ici 40
ans, les revenus de dividendes produits par une plus grosse succession seront
plusieurs fois plus importants que ce qu'on reçoit maintenant.
Finalement, c'est la philosophie de l'investissement. Si la succession est plus
grande, forcément, les dividendes seront plus grands. Alors, c'est pour
les bénéficiaires, les arrière-petits-enfants, le
troisième niveau successoral, qu'on agit. D'ici 50 ans, il faut qu'ils
reçoivent quelque chose. On ne veut pas les pouvoirs sans restriction,
on veut tout simplement les pouvoirs de 981 o du Code civil. Alors...
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres
membres de la commission qui ont des questions à poser ou des
commentaires à faire, ou un point de vue à faire valoir? Cela va?
Oui, Mme la députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Je crois que M. McAuley a bien
présenté la situation.
Une voix: Oui.
Mme Dougherty: C'est pour protéger les descendants, et il
semble que, actuellement, il n'y a pas de possibilité. Les fonds sont
fixés; il n'y a pas de possibilité de mouvement pour
améliorer le rendement. Je crois que c'est tout à fait
raisonnable et, apparemment, selon M. McAuley, il n'y aura pas des douzaines et
des douzaines qui vont suivre parce que, selon votre expérience...
M. Marx: Bien, nous sommes supposés intervenir dans les
cas exceptionnels, quand il n'y a pas d'autres solutions et ainsi de suite.
Vous m'avez dit, mais le représentant de...
Mme Dougherty: M. le ministre, peut-être que je pourrais
vous poser une question. Si c'était votre situation, est-ce que vous
seriez d'accord pour que, à l'avenir, si vous avez laissé une
succession et que la succession diminue, seriez-vous d'accord pour que...
M. Marx: Non...
Mme Dougherty: ...votre arrière-petit-fils...
M. Marx: Mais je veux commenter...
Mme Dougherty: ...puisse acheter des choses...
M. Marx: Bien, pourquoi écrire un testament qui ne serait
pas respecté? Je pense que la...
M. McAuley: Enfin, dans la plupart des pays, ce n'est pas la
volonté posthume des testateurs qui fait la loi. Enfin, nous sommes
parmi deux pays...
Une voix: Oui.
M. McAuley: ...qui ont la liberté illimitée de
tester. L'autre est un... Enfin...
M. Marx: Oui, mais il n'y a pas...
Le Président (M. Filion): Et la France un petit peu,
aussi.
M. Marx: Non, mais dans d'autres...
M. McAuley: Non, il y a deux pays qui ont la liberté: ici
et en république d'Afrique du Sud...
Une voix: Ha! ha! ha!
Le Président (M. Filion): Non, mais il y a la France,
aussi.
M. McAuley: En France, il y a une restriction.
M. Marx: Pas comme là.
M. McAuley: D'abord, la loi prévoit qu'une certaine partie
de l'héritage va aux enfants.
M. Marx: On n'en... Oui, mais on est en train de changer cela. On
va faire des propositions demain...
M. McAuley: Bien, selon les dernières lois...
J'espère qu'il va y avoir une réserve héréditaire,
c'est mon opinion personnelle mais...
M. Marx: On va proposer une politique...
M. McAuley: ...il y a toujours la liberté dans la loi.
Le Président (M. Filion): Sur cela, il faudrait appeler
à son cabinet pour faire part de notre opinion là-dessus.
M. McAuley: Oui, mais on a discuté de cela longuement aux
créances alimentaires et tout cela est...
Le Président (M. Filion): Oui, je sais, les
réserves héréditaires, etc. Bon.
M. McAuley: Bon, enfin.
M. Marx: Peut-on suspendre pour quelques minutes?
Le Président (M. Filion): Pas de problème.
Jusqu'à 17 h 30?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Filion): D'accord. Suspendu.
(Suspension de la séance à 17 h 17)
(Reprise à 17 h 58)
Le Président (M. Filion): La commission des institutions
reprend ses travaux. La parole est à M. le ministre de la Justice.
M. Marx: Oui, M. le Président, après discussion
entre les membres de la commission et avec les avocats et les membres de Trust
Royal, nous pensons que se serait souhaitable de suspendre l'étude de ce
projet de loi et de le reprendre en temps et lieu. Entre-temps, nous allons
demander à nos légistes de continuer à examiner le projet
avec les avocats au dossier pour le Trust Royal.
Le Président (M. Filion): Très bien. Donc, le
projet de loi 229 est suspendu. Je voudrais remercier Me McAuley et les gens du
Trust Royal qui l'accompagnent et les remercier de leur patience, parce qu'ils
ont été, je pense, entendus les derniers, et voilà.
M. McAuley: On vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Merci. Nos travaux sont
suspendus encore une fois... Y a-t-il consentement pour que nos travaux
continuent après 18 heures? Nous allons suspendre mais reprendre lorsque
nous aurons contacté...
M. Marx: A 21 heures. Parce que cela a été le
libre-échange...
Le Président (M. Filion): Nos travaux sont suspendus
quelques minutes. Nous allons reprendre dans quelques minutes avec
l'autorisation des membres de la commission.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 18 h 4)
Projet de loi 208 (suite)
Le Président (M. Filion): La commission reprend ses
travaux. Nous reprenons là où nous en étions un peu plus
tôt cet après-midi, c'est-à-dire à l'étude du
projet de loi 208.
À la demande du ministre, toutes les personnes
intéressées s'étaient rencontrées et je crois
comprendre que vous pouvez vous, Me Jotin, vous faire le porte-parole et nous
faire part de ce que vous croyez être la bonne piste de solution?
M. Jolin: il y a eu des discussions, selon la suggestion que vous
nous aviez faites. Les deux solitudes se sont rapprochées, mais ne se
sont pas confondues, encore, et nous demanderions, puisqu'il y a d'autres
étapes à franchir, de reporter, si possible au mois d'août,
la continuation de cette commission puisque, à cette période de
temps-là, nous aurons pu, je pense, en arriver à une forme de
consensus.
M. Marx: D'accord, M. le Président. Je pense, que ce
serait une bonne idée de reporter l'étude de ce projet de loi,
soit au mois d'août,
soit au mois de septembre, peut-être, si c'est possible, avant le
commencement de la session.
Le Président (M. Filion): Écoutez, juste un petit
mot de procédure parlementaire, Me Jolin. Nous, ici, on est un
sous-produit, une créature de l'Assemblée nationale,
siégeant en commission, sur l'ordre de l'Assemblée nationale.
Donc, je n'ai pas le pouvoir, en tant que président de cette commission,
de reporter nos travaux. Le pouvoir que j'ai, c'est de suspendre nos travaux et
d'attendre un ordre de la Chambre qui nous indiquera que nous pourrons de
nouveau siéger sur le projet...
M. Marx: Le leader peut donner cela en dehors de la Chambre?
Le Président (M. Filion): ...de loi 208. Tout cela a l'air
complexe mais, quand les gens s'entendent pour siéger, on siège.
Alors, soyez sans crainte. Les contacts vont demeurer et, à ce
moment-là, il sera possible pour nous de nous réunir.
Deuxièmement, en ce qui concerne votre suggestion que nous
réétudiions au mois d'août, je pense qu'en gardant le
contact, encore une fois, avec les personnes avec qui vous les aviez
déjà entamés... Quant à moi, du côté
de ma formation politique, et du côté également du ministre
et du groupe ministériel, il sera possible de tenter d'accommoder les
parties, si elles désirent que certaines solutions soient
confirmées dans un projet de loi, si tel est le choix que feront les
membres de cette commission.
M. Jobin: Je vous remercie infiniment.
Le Président (M. Filion): Merci. Nos travaux sont
ajournés sine die.
(Fin de la séance à 18 h 7)