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(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Cette séance de la commission des institutions est maintenant
ouverte. Il me fait plaisir de constater plus que le quorum; il me fait
également plaisir de souhaiter la bienvenue au Directeur
général des élections, ainsi qu'à son
équipe. Il est ici présent pour assister à ces
séances uniquement à titre de personne-ressource, mais le cas
échéant, le Directeur général des élections
pourra répondre aux questions des membres de cette commission.
Je rappelle notre mandat qui est d'examiner les sujets qui pourraient
faire l'objet de modifications à la Loi électorale, notamment sur
la base du "Document de réflexion et de consultation sur la
révision de la Loi électorale" déposé à
l'Assemblée nationale le 15 mars 1988 et du document intitulé,
"Résultat des travaux du comité de travail sur la révision
de la Loi électorale".
Je demanderais à notre secrétaire, Me Giguère,
d'annoncer les remplacements.
La Secrétaire: Les remplacements sont les suivants: M.
Assad (Papineau) par M. Blackburn (Roberval); M. Brouillette (Champlain) par M.
Maltais (Saguenay); M. Dauphin (Marquette) par Mme Pelchat (Vachon); M. Godin
(Mercier) par M. Gendron (Abitibi-Ouest) et M. Marcil (Beau-harnois) par M.
Leclerc (Taschereau).
Le Président (M. Filion): Je vais faire lecture de notre
ordre du jour. D'abord, les déclarations d'ouverture du ministre
délégué à la Réforme électorale pour
lesquelles une période de quinze minutes a été
prévue; les déclarations préliminaires du porte-parole de
l'Opposition officielle, le député d'Abitibi-Ouest, pour une
période de quinze minutes également; les déclarations
préliminaires du député indépendant de Gouin, pour
une période de dix minutes; par la suite, nous procéderons
à l'étude des sujets de modifications à la Loi
électorale. Je comprends que le ministre fera une proposition de
travail, selon l'ordre contenu dans les documents qui ont été
distribués ce matin aux députés.
Sans plus tarder, j'inviterais M. le ministre
délégué à la Réforme électorale
à bien vouloir nous faire part de ses remarques
préliminaires.
Remarques préliminaires M. Michel
Gratton
M. Gratton: Merci, M. le Président. Le deuxième
volet de son mandat, qu'aborde aujourd'hui la commission, constitue ni plus ni
moins l'étape de mûrissement final avant les récoltes. Il
va sans dire que la saison s'y prête d'ailleurs très bien. Parmi
les éléments qui ont contribué à la croissance et
au mûrissement du projet, le travail assidu des parlementaires, tant au
comité que lors des consultations menées par la commission en
août, a été des plus significatifs. Également la
qualité et la diversité des représentation qui nous ont
été faites au cours des consultations constituent un
élément majeur dans la bonification de notre réflexion. Je
n'hésite pas à dire que les consultations du mois d'août
nous auront permis de cerner encore davantage les besoins et les aspirations
des électeurs face au système électoral et ce faisant,
devraient nous permettre de mieux nous acquitter de notre rôle de
législateurs dans cette révision de la Loi électorale.
Si le fruit est presque mûr, j'en veux pour preuve l'atteinte de
consensus sur de nombreux sujets dont certains fort importants. Que l'on pense
seulement à l'accord de principe sur l'octroi du droit de vote aux
malades mentaux et aux Québécois résidant temporairement
hors Québec, sur l'introduction de nombreux mécanismes visant
à faciliter l'exercice du droit de vote et sur l'élargissement du
financement de l'État aux partis non représentés à
l'Assemblée nationale.
Le travail qu'il reste à faire n'est certes pas
négligeable, mais je suis d'ores et déjà assuré
qu'il connaîtra un aboutissement aussi rapide que satisfaisant
grâce à cette collaboration soutenue de tous les membres de la
commission.
Puisque l'automne c'est aussi le retour à l'école, le
Secrétariat à la réforme électorale, en
consultation avec les cabinets des leaders, a élaboré une formule
pédagogique pour cette dernière étape de nos travaux. En
effet, quatre listes ont été préparées qui
présentent l'ensemble des sujets sur lesquels nous devons nous pencher.
Ces listes regroupent les sujets selon le niveau de consensus qu'ils ont
atteint à ce jour.
Dans la liste 1 on retrouve les sujets ayant fait l'objet d'un consensus
complet. Dans la liste 2 sont regroupés les sujets ayant recueilli un
certain consensus, mais pour lesquels certaines modalités restent
à préciser. La liste 3 présente les sujets sur lesquels un
consensus demeure encore à faire et enfin, la liste 4
énumère les sujets initialement proposés par le DGE, mais
ayant fait l'objet soit d'un désistement de sa part ou d'un rejet par le
comité de travail.
Les travaux de cette commission porteront donc surtout sur les sujets
énumérés aux listes 2 et 3. Je pense qu'il est utile
d'indiquer tout de suite que nous accepterons de revenir sur tout autre sujet
dont voudrait discuter un membre de la commission. Ces listes se veulent un
outil de
travail afin d'assurer la plus grande efficacité de nos travaux
et complètent les documents de base, soit le "Document de
réflexion et de consultation sur la révision de la Loi
électorale" préparé par le Secrétariat à la
réforme électorale dont, d'ailleurs, la qualité a
été saluée par tous ceux qui l'ont consulté, et le
cahier de résultats des travaux du comité de parlementaires qui
ont guidé notre démarche jusqu'à maintenant.
En plus des nombreux commentaires que le DGE a eu l'occasion de
transmettre aux parlementaires tout au long des étapes
précédentes, ce dernier a également préparé
des commentaires additionnels sur certains sujets qu'il désire soumettre
à l'attention des membres de la commission. Ces dernières
réflexions du DGE viennent compléter la documentation de base
dont chaque membre de la commission dispose maintenant aux fins des travaux de
cette commission.
M. le Président, je me permettrai de proposer un projet d'ordre
du jour. Il s'agirait essentiellement de procéder dans l'ordre des
listes 1, 2 et 3, et dans l'ordre des sujets tels qu'ils ont toujours
été présentés dans les documents antérieurs,
sauf peut-être pour quelques sujets qu'on propose de regrouper à
cause de leur nature complémentaire et interreliée et qui
touchent les questions d'accessibilité physique.
En terminant, M. le Président, j'invite les membres de la
commission à poursuivre le travail déjà si bien
amorcé et je leur indique que la commission siégera trois jours
cette semaine. Nous pourrons statuer plus tard durant la journée
là-dessus, mais nous avions convenu, lors des consultations du mois
d'août, de la possibilité de siéger demain soir
plutôt que jeudi soir. Nous en reparlerons et confirmerons le tout, mais
j'en parle tout de suite pour que les membres de la commission puissent ajuster
leur agenda en conséquence. Évidemment, à la fin de nos
travaux de cette semaine, nous pourrons décider ensemble de
l'opportunité de demander à la commission de siéger
à nouveau, si nécessaire, avant le dépôt d'un projet
de loi à l'Assemblée nationale que j'espère toujours
pouvoir effectuer dès cet automne. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. Je vais
maintenant donner la parole à M. le député
d'Abitibi-Ouest, leader parlementaire de l'Opposition et porte-parole de
l'Opposition officielle en matière de réforme
électorale.
M. François Gendron
M. Gendron: M. le Président, M. le ministre, membres de la
commission, comme il a été souligné, c'est exact qu'on
entreprend ce matin la deuxième phase ou le deuxième volet du
mandat qui nous a été confié de donner suite à la
réflexion entreprise au tout début de l'année 1988 par un
comité de travail sur la réforme électorale. J'estime que
la première étape a donné ses fruits. Il était
important, compte tenu de l'amplitude des sujets, de permettre à des
intervenants intéressés par ces questions,
particulièrement les partis politiques, de nous donner un
éclairage. Je pense que la qualité de la plupart des
mémoires nous a éclairés davantage sur les
éléments les plus pertinents sur lesquels le comité de
travail s'était penché.
On ne peut, pour le moment, apprécier jusqu'à quel point
le ministre a été sensible ou non à ce qui a
été présenté par ces intervenants. Cependant, sur
le plan de la méthodologie administrative choisie par le
Secrétariat à la réforme électorale, qui me
plaît en tout cas et qui semble plaire aux membres, on retrouve une
façon de travailler qui nous permettra rapidement de voir qu'il y a
beaucoup plus d'éléments de consensus que de sujets litigieux.
Cela me plaît comme membre de cette commission et comme critique en
matière de réforme électorale parce que cela donne un peu
plus de conviction à des éléments qui ont
été soulignés; qu'une véritable réforme
électorale doit se faire avec un minimum de consensus entre les
formations politiques, mais un consensus le plus large possible entre tous les
intervenants touchés par des questions aussi fragiles, aussi sensibles
par rapport aux principes démocratiques.
Dans ce sens-là, je pense que nos objectifs auront
été atteints parce qu'essentiellement... Je ne connais pas, bien
sûr, le résultat final des réflexions du ministre, pas plus
la façon dont il traduira ces consensus par un projet de loi, mais il me
semble que le vent est du bon bord, dans le sens que ce serait probablement
inimaginable qu'un projet de loi ne tienne pas compte de ce qu'on a
discuté jusqu'à présent. Et puisqu'on a discuté de
choses sur lesquelles il y a beaucoup plus de consensus, j'ose espérer
que c'est là-dessus que porteront essentiellement les réformes
législatives proposées et souhaitées par le ministre
délégué à la Réforme électorale.
Il est exact que dans l'étape qu'il nous reste à faire,
cette semaine, bien sûr, on aura à, ce que j'appellerais, analyser
plus finement, plus subtilement ou de façon peut-être un peu plus
précise, la portée exacte de certains éléments de
modification qu'on veut retenir, être capables d'essayer de
dégager comment se vivrait dans l'avenir notre régime
électoral dans la perspective où, effectivement, le ministre y
donnerait suite. J'estime que ce qui a été fait jusqu'à
présent nous permet, effectivement, de prendre des décisions et
de statuer sur les éléments pour lesquels il y a eu beaucoup de
réflexion de faite. À un moment donné, nous en sommes
à une étape où il faut faire des choix, il faut prendre
des décisions. Je pense que c'est surtout cela qu'on devra faire cette
semaine, en sachant, par exemple, que les décisions que nous allons
prendre sont toujours animées de cette volonté d'avoir une Loi
électorale qui permette à la démocratie de s'exprimer un
peu mieux, d'avoir de meilleurs outils, d'être représentée
dans
toutes ses tendances, ses allégeances, ses orientations.
Également, je rappelle les principes que j'avais rappelés au tout
début des travaux de cette commission. Notre système
électoral, au Québec, est assez évolué,
convaincant. Mais il faut garder une espèce d'intégrité de
tout ce qui touche, autant par les sujets que les personnes concernées,
notre système électoral et cette notion de volonté
politique de s'assurer qu'au Québec on ait un régime
électoral qui, lui aussi, s'adapte et suive l'évolution. Et je
pense que les intervenants qui sont venus nous dire, entre autres, d'envisager
que les malades mentaux, sans nuance - et nous ne sommes pas dans les
modalités, mais au plan des principes - puissent avoir un droit de vote
absolu, avec des règles qui font qu'on ne l'altère pas, qu'on ne
le caricature pas, c'est une autre chose, mais poser clairement le principe que
nous avons une société qui a ce degré de maturité
de leur permettre ce geste démocratique majeur, c'est un signe de cette
capacité d'évolution dans le bon sens.
Je n'ai pas de remarques préliminaires plus
détaillées à faire parce que je pense que nous sommes
rendus à faire des choix et à prendre des décisions quant
à la méthode de travail proposée par le ministre de la
réforme. Elle m'agrée puisque je pense qu'elle convient à
ce que nous avions discuté, pour ce qui est des modalités
d'horaires effectivement puisque nous avions parlé d'accommoder certains
de nos collègues jeudi soir, en travaillant plutôt mercredi.
Dès l'après-midi ou demain nous serons en mesure, en tout cas en
ce qui me concerne, de donner une réponse à cela.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie M. le
député d'Abitibi-Ouest. La parole est maintenant à M. le
député indépendant de Gouin.
M. Jacques Rochefort
M. Rochefort: Oui, merci, M. le Président. À mon
tour quelques mots pour peut-être introduire nos travaux des jours qui
viennent. Dans un permier temps, de façon très objective et pas
du tout négative, je pense qu'il importe de bien situer le niveau des
travaux que nous menons. À quelques reprises, à l'occasion des
étapes précédentes, j'ai eu le sentiment qu'on voulait
donner à l'occasion, sans mauvaise foi, je veux bien le dire, en toute
sincérité, un niveau peut-être un peu plus
élevé à ce que nous faisons, que ce qu'il est
réellement. Je considère, M. le Président, que ce que nous
faisons n'est pas une réforme en profondeur de nos institutions
politiques, ce n'est pas une réforme en profondeur de notre
système démocratique. Ce que nous faisons, pour moi c'est un
ménage, un gros ménage par contre, de nos lois
électorales, que nous ajustons à ce qu'est devenu le
Québec aujourd'hui en 1988, à l'évolution qu'ont connue
nos pratiques électorales, à l'évolution qu'a connue, dans
notre société au cours des der- nières années,
cette notion des droits et libertés et de l'équité quant
aux droits et libertés de l'ensemble des citoyens qui composent le
peuple du Québec. En ce sens, je pense que c'est là le niveau de
travail de ce que nous ferons, particulièrement au plan de cette
accessibilité au droit de vote auquel nous apporterons des modifications
importantes. Par ailleurs, M. le Président, je veux que nous soyons bien
clairs, pour rester au chapitre de l'accessibilité, qui est
peut-être celui sur lequel nous avons consacré le plus
d'énergie jusqu'à maintenant et qui normalement devrait donc
occuper une part importante de la future loi: il faut bien se dire qu'il y aura
plus de gens qui participeront au choix des hommes et des femmes qui
composeront l'Assemblée nationale, mais cette Assemblée nationale
sera composée avec le même mode de scrutin, c'est-à-dire
que les élus ne seront pas plus représentatifs, pas moins, mais
pas plus représentatifs qu'ils ne le sont actuellement; que nous
demeurerons dans un système où des tendances fort importantes de
notre société ne seront pas plus présentes dans la
prochaine Assemblée qui découlera de la nouvelle Loi
électorale que c'est le cas actuellement. Et le rôle de ces
élus ne sera pas plus significatif et ne sera pas plus directement
lié à des préoccupations de relations avec les citoyens,
mais pris beaucoup plus dans cet engrenage que connaissent et que produisent
nos institutions pour les avoir vécues de très près. (10 h
30)
Par ailleurs, M. le Président, il s'agit là, je veux qu'on
se comprenne bien, d'une opération nécessaire, d'une
opération qui doit être faite et à laquelle je souscris
d'emblée. Mais je trouve très important qu'on situe à son
juste niveau le travail que nous ferons.
Pour faire état plus directement de la commission parlementaire
que nous avons tenue il y a quelques semaines, je pense que malgré les
consensus intervenus au comité de travail sur toutes les règles
d'accréditation des candidats et des partis politiques, s'il y a une
chose qui est ressortie très clairement de l'ensemble des groupes qui
ont comparu devant nous et qui étaient intéressés par ces
questions, c'est que nous devrons visiblement réviser les consensus qui
sont intervenus à l'étape du comité technique, notamment
pour beaucoup mieux atteindre l'objectif qui nous a été, je
dirais, rappelé par ceux qui le vivent plus directement, cet objectif
d'accorder une plus grande ouverture à l'existence des formations
politiques qui ne sont pas représentées à
l'Assemblée nationale, mais qui existent déjà. On a voulu,
au comité technique, reconnaissons-le, peut-être resserrer les
règles, compte tenu de mauvaises expériences que nous avions
vécues tous ensemble, notamment à l'occasion du dernier scrutin.
Mais on s'aperçoit à l'usage, plus particulièrement lors
de la comparution des formations politiques qui sont venues nous rencontrer,
qu'en resserrant les
règles pour éviter les abus créés, on
s'aperçoit qu'on rendait la vie encore beaucoup plus difficile à
des formations politiques qui ont déjà la vie très
difficile, compte tenu de ce que j'appelle notre régime de parti qui
existe déjà et qui est solidement ancré dans l'ensemble de
nos lois, tant de nature électorale que de nos lois institutionnelles.
Donc, en ce sens-là, je nous invite tous à revoir de façon
fort importante, j'imagine, les consensus qui étaient intervenus de ce
côté-là.
Finalement, M. le Président, je veux dire aussi que
l'étape que nous abordons est fort importante. Jusqu'à
maintenant, nous avons essentiellement abordé des questions de principe,
de philosophie, d'orientation, de lignes directrices. Cela a permis
jusqu'à maintenant d'atteindre des niveaux de consensus assez
élevés. Toutefois, l'étape que nous amorçons
aujourd'hui est une étape qui devra nous permettre de vérifier si
ces principes sont opérationnels, si nous sommes en mesure de prolonger
dans les modalités ces accords qui sont intervenus jusqu'à
maintenant parce que, particulièrement dans ce type de matière,
les principes sont souvent une chose et les modalités en sont une autre.
Le défi de la présente commission qui s'ouvre ce matin est de
faire en sorte que nous arrivions à adopter des modalités qui
nous permettront de respecter des consensus intervenus sur les principes, donc
de leur donner tout leur sens réel. J'espère, M. le
Président, même si je n'en suis pas vraiment convaincu sur chacun
d'eux, que nous réussirons dans les modalités à atteindre
les mêmes niveaux de consensus qui permettront que les consensus
intervenus sur les principes puissent se traduire législativement.
Voilà, M. le Président, les quelques remarques que je
voulais faire à l'occasion de l'introduction de ces travaux. Quant aux
documents de travail nous permettant de fonctionner de façon un peu plus
opérationnelle, un seul commentaire qui est peut-être une question
au ministre: le premier lot de documents qu'on nous avait fait parvenir
contenait cinq documents, sauf erreur, dont un qui, à l'époque,
était titré "document 4" et qui avait pour titre "les nouveaux
sujets abordés principalement par les intervenants en commission
parlementaire". Je viens de prendre connaissance très rapidement, donc
superficiellement, des nouveaux documents qui nous sont soumis pour les travaux
à la suite de discussions intervenues entre le ministre et le leader de
l'Opposition. À première vue, je ne retrouve pas ces sujets. Je
voudrais simplement qu'on m'indique où ils sont ou à quel moment
on souhaite les aborder, parce que je souhaite que nous étudiions ces
documents. Je pense qu'il est absolument nécessaire que nous donnions
suite à toutes les questions qui ont été abordées
en commission, d'autant plus que l'ouverture faite par le ministre était
ainsi faite. Et j'indique immédiatement qu'un des sujets qu'on ne
retrouve pas dans ce document 4 auquel j'ai fait référence et qui
a pourtant été abordé par quelques participants à
nos travaux, ce sont les questions relatives au mode de scrutin. Je comprends
que le ministre a déjà des orientations par rapport à cela
mais, factuellement, dans la liste des quatorze sujets additionnels
abordés par les intervenants en commission parlementaire, je pense qu'il
en manque un quinzième qui est celui du mode de scrutin qui a
été abordé au moins par trois, sinon quatre ou cinq
groupes lors de nos travaux antérieurs. Merci.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, pour répondre à
la question du député de Gouin. Effectivement, ces sujets qui
avaient été abordés en commission parlementaire et qui
apparaissaient à la liste 4 sont maintenant incorporés dans une
des quatre listes que nous avons devant nous. Pardon?
M. Rochefort: Dans le consensus à faire, j'imagine?
M. Gratton: Dans le cas du mode de scrutin, oui. Le sujet du mode
de scrutin a toujours été dans la liste des sujets à
discuter. On le retrouve maintenant dans la liste 3, c'est-à-dire les
consensus à faire.
M. Rochefort: Dans la liste des consensus à faire. Si je
comprends bien, la plupart des quatorze points plus ce quinzième se
retrouveraient plutôt au titre 3 maintenant.
M. Gratton: Pas nécessairement parce que, comme je
l'indiquais tantôt, en consultation avec les bureaux des leaders, par
exemple la question de l'autorisation des partis, des conditions d'autorisation
des candidats a fait l'objet d'un consensus dont on fera état à
la liste 1. On peut donc en retrouver dans chacune des trois listes, 1, 2 ou 3.
Mais aucun des sujets qui apparaissaient à la liste 4...
M. Rochefort: N'est disparu.
M. Gratton:... avant nos travaux n'est disparu. On va simplement
les retrouver tous quelque part.
M. Rochefort: Parfait.
Le Président (M. Filion): Cela va. Est-ce que d'autres
membres de cette commission voudraient nous faire part de leurs remarques
préliminaires ou si nous serions plutôt prêts à
procéder au coeur de notre mandat, auquel cas j'inviterais le ministre,
peut-être à nous faire part... Il nous a dit tantôt:
Écoutez, on va procéder par ordre de listes et par ordre de
sujets à l'intérieur de cette liste. Est-ce que je dois
comprendre, M. le ministre, que vous invitez les membres de la commission
à se saisir de la
liste numéro 1, Sujets ayant fait l'objet d'un consensus, et
à appeler ou non chacun de ces sujets?
M. Gratton: Je pense, M. le Président, que pour la bonne
compréhension de tout le monde et pour donner l'occasion à
quiconque voudrait se manifester sur un sujet donné, la formule à
retenir serait peut-être de vous inviter à nous faire lecture,
sujet par sujet, des consensus qui ont été établis, de
constater s'il y a intention ou pas d'intervenir et de noter, par exemple, que
dans le cas des sujets à la liste 1 qui sont
précédés d'une étoile, il y a effectivement des
commentaires qui ont été fournis par le Directeur
général des élections en date du 15 septembre. Si un
député membre de la commission voulait poser des questions, avoir
des éclaircissements ou donner un point de vue sur les commentaires du
DGE, on pourrait en discuter à ce moment-là et espérer
qu'on puisse, justement, éliminer chaque sujet au fur et à
mesure, tout en se réservant fa possibilité, si la discussion
s'allonge sur un sujet donné, de suspendre la discussion pour la
reporter à une heure ultérieure.
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela convient
à M...
M. Gendron: Cela me convient.
Le Président (M. Filion):.. le député
d'Abi-tibi-Ouest? M. le député de Gouin?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): J'invite donc les membres de la
commission à se saisir de la liste no 1. Si je comprends bien, M. le
ministre, vous aimeriez que je fasse part du contenu du consensus. Est-ce que
c'est bien cela?
M. Gratton: S'il vous plaît, oui. Sujets ayant fait
l'objet d'un consensus Clause omnibus
Le Président (M. Filion): Liste no 1, sujets ayant fait
l'objet d'un consensus. Le sujet no 2, la clause omnibus. La page
réfère ici à la page de ce que vous appelez le
résultat des travaux. Il s'agit ici d'une clause semblable à
celle du fédéral: obligation est faite au DGE d'informer les
partis et les candidats préalablement à la décision qu'il
entend prendre en vertu de cette clause; obligation faite au DGE
également de faire rapport à l'Assemblée nationale des
initiatives prises en vertu de cette clause. Est-ce que le consensus intervenu
sur le sujet no 2 est entériné?
M. Gendron: Oui, pour ce qui me concerne.
Cependant, j'en profiterais, si vous me le permettez, M. le
Président, pour dire...
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Pour des gens qui liraient nos travaux - cela peut
arriver dans le cas de quelques universitaires - il serait bon de resituer cela
dans le contexte. Je pense qu'il est fondamental de dire que ce n'est pas parce
qu'on a dit que le sujet fait l'objet d'un consensus que ce n'est pas un sujet
qui n'a pas été traité, je ne dis pas des semaines et des
semaines, mais assez rapidement. On a convenu des dispositions dont vous avez
fait mention. Je ne le ferai pas pour les autres articles, mais je pense qu'il
est important de mentionner que, justement, le comité de travail a
discuté certaines choses d'une façon plus élaborée,
mais rapidement. Ce n'est pas parce qu'on en a parlé assez longuement
qu'on a convenu qu'il y avait lieu d'apporter une modification, et on ne refera
pas constamment ce travail-là en commission. Je tenais à le dire
une fois au nom de l'Opposition officielle, mais sur les sujets qu'on appelle
"faire consensus", en règle générale, c'est parce qu'on en
a parlé au préalable. Par exemple, ici on dit: Écoutez,
c'est important que le DGE puisse avoir la capacité d'utiliser
éventuellement un tel article, mais il est quand même
balisé à deux égards. C'est pour cela qu'on a dit: On
verra à l'usage si ce sont des choses sur lesquelles il faut revenir ou
pas. Que je sache, le DGE souhaitait une telle disposition. On n'a pas eu de
commentaire dans le sens qu'il était en désaccord avec ce qu'on
propose. Dans ce sens-là, ce ne sera pas très long à
chaque fois.
Le Président (M. Filion): M. le ministre et M. le
député de Gouin.
M. Gratton: Je vais abonder dans le même sens pour la bonne
compréhension. Effectivement, quand vous vous êtes
référé à la page 2 du document intitulé
"Résultat des travaux du comité de travail", pour la bonne
compréhension de quiconque voudrait, à partir du Journal des
débats, s'y retrouver, il lui faudra évidemment avoir en main
les documents dont il est question. Tous ces sujets qu'on abordera probablement
rapidement au cours de nos travaux ont effectivement fait l'objet de
discussions et de décisions au comité de travail,
décisions qui ont été communiquées à tous
ceux qui sont venus témoigner en commission lors des auditions et sur
lesquelles ils ont pu, à certaines occasions, s'exprimer. Ce n'est donc
pas un travail qui sort d'une boîte à surprise quelconque. Comme
le député d'Abitibi-Ouest le suggère, on n'a pas
l'intention de reprendre cette explication pour chaque sujet.
Le Président (M. Filion): M. le député
de
Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président. D'abord, un
commentaire. Les documents sont très bien faits, mais j'ai hâte de
voir comment on pourra passer de ce stade-là à un stade de
rédaction d'articles de loi. Je prends comme exemple le sujet no 2. Cela
va prendre plus d'un article pour le rédiger. Je me dis simplement qu'on
fait peut-être reprendre, reporter des débats sur des
modalités importantes un peu plus loin, mais libre à nous de le
faire dans cet ordre-là. Par ailleurs, par exemple, est-ce qu'on peut
vraiment aborder le sujet de la clause omnibus sans se référer au
consensus à faire autour de la question du rôle du Protecteur du
citoyen dans les questions en matière électorale? On pourrait
sûrement dire oui d'une certaine façon, mais je pense que l'un et
l'autre sont fort complémentaires. Compte tenu qu'on en a beaucoup plus
parlé à l'occasion de nos discussions entourant le rôle du
Protecteur du citoyen, je pense qu'il serait peut-être utile qu'on
regarde jusqu'où on est prêts à aller avec cet
élément-là. Évidemment, cela dépend de la
façon dont on veut faire l'addition. Par exemple, je pense qu'il y a
consensus en soi pour qu'il y ait une clause omnibus aux seules fins des
prérogatives du Directeur général des élections.
C'est une chose. Cela amènera un peu plus d'éléments si on
doit donner une réponse plutôt qu'une autre, par exemple un mandat
éventuel du Protecteur du citoyen. Je ne sais pas comment le ministre
compte faire cela.
M. Gratton: M. le Président, il y a effectivement de
nombreux sujets dont on devra traiter comme cela et où on se posera la
question à savoir si on ne devrait pas également traiter de tel
autre sujet en même temps puisqu'il y a interrelation. On s'est
posé la question au secrétariat. On a même envisagé
la possibilité de faire de ces regroupements. À la tentative, on
s'est rendu compte tout de suite qu'à part la question de
l'accessibilité physique des lieux de vote, il n'était pas
opportun de tenter ces regroupements parce qu'on y perdrait vraiment en termes
de cohérence. On a donc jugé qu'on pourrait procéder de
cette façon-là, quitte, comme je le disais au tout début,
à ce que rien ne nous empêche de revenir, quand on aura
parlé du sujet du Protecteur du citoyen par exemple, dépendant de
la discussion et des décisions qu'on pourra prendre là, au sujet
2, c'est-à-dire la clause omnibus. (10 h 45)
Quant à la traduction légale de ces consensus, bien
sûr ce sera l'étude article par article du projet de loi qui
donnera suite à ces consensus. Il est évident que ce travail
préalable que l'on fait en commission parlementaire ne vise pas à
rédiger le projet de loi, mais bien simplement à dégager
les grands principes et, notamment, les modalités, de façon
à ce qu'on puisse ensuite vérifier si le tout s'est traduit de
façon con- forme dans le langage de la loi, étape qu'on franchira
au moment de l'étude détaillée du projet de loi.
M. Rochefort: D'accord. La réponse du ministre me
satisfait, M. le Président. Tentativement, j'ai deux remarques à
faire sur le consensus 2 du sujet 2. Vous me direz si vous souhaitez qu'on
fasse cela maintenant ou lors de l'étude du projet de loi. Cela
m'importe peu. Je vous dis tout de suite, par exemple, qu'au point 2,
obligation faite au DGE d'informer les partis et les candidats, je pense qu'il
faut aussi ajouter, selon le cas, les citoyens. Il arrive, et les
expériences passées nous l'ont montré, que ce ne sont pas
des partis et des candidats qui font appel au Directeur général
des élections quant à des plaintes et quant à des zones
noires de nos lois. Par exemple, c'étaient des citoyens qui n'avaient
pas de mécanisme pour leur permettre d'être inscrits sur les
listes parce que les délais étaient expirés, etc., et le
Directeur général des élections n'avait d'autre choix que
d'appliquer les délais. Donc, dans les faits, je pense qu'il devrait en
plus, selon le cas, informer les citoyens concernés - le mot
"concernés" étant pris dans son sens le plus large - de
décisions qui pourraient être appelées en vertu de ce
nouveau pouvoir.
Deuxièmement, au point 3, je pense qu'il faut préciser
immédiatement, en tout cas en ce qui me concerne, que c'est après
l'élection générale que le Directeur général
des élections devrait déposer un rapport à
l'Assemblée nationale pour éviter un certain nombre de
problèmes dont on a fait état tous ensemble à l'occasion
de la discussion, particulièrement en ce qui concerne le rôle du
Protecteur du citoyen.
M. Gratton: M. le Président, la remarque du
député est pertinente. Quant à l'obligation d'informer les
partis préalablement, évidemment le mot clé est
"préalablement"; il va de soi que le DGE qui prendra une décision
en fonction de la clause omnibus devra informer les premiers
intéressés de sa décision, et non pas
nécessairement de son intention de décider. Le tout sera
évidemment encadré dans le projet de loi.
Quant à l'obligation de faire rapport à l'Assemblée
nationale, je n'ai pas le texte des résultats des travaux du
comité entre les mains. Chose certaine: c'est l'esprit, sinon la
lettre.
M. Rochefort: C'est ça.
Le Président (M. Filion): À ce sujet, à la
page 14 du document de consultation, on parle de la possibilité
d'inclure cette espèce de relevé de l'utilisation de ce pouvoir
par le DGE à l'intérieur du rapport annuel. Cela peut être
fait à l'intérieur...
M. Rochefort: Je pense qu'on se comprend bien. On parle d'un
rapport distinct et spécifique
sur l'ensemble des gestes que le directeur général devra
poser en vertu de cette nouvelle clause omnibus.
M. Gratton: Et qui pourrait être scruté par une
commission parlementaire, après l'élection.
Le Président (M. Filion): Je ne veux pas vous compliquer
la vie, mais je n'ai jamais vu nulle part l'obligation d'informer qui que ce
soit préalablement, non pas du fait qu'une décision va être
rendue, mais de la nature de la décision rendue. Selon votre consensus,
est-ce que le contenu de la décision devrait être
communiqué préablement aux partis, ou est-ce que l'objet de votre
consensus est à savoir qu'il y a aura décision sur telle
matière? Je pose la question peut-être au ministre.
M. Gendron: M. le Président, c'est sûr que le
ministre est normalement... Si je me réfère aux discussions qu'on
a eues et aux notes que j'ai ici, on dit qu'on fait obligation au DGE
d'informer les partis et les candidats de la décision qu'il entend
prendre ou qu'il a prise. Dans les échanges qu'on a eus, oui on pensait
qu'il pouvait informer les candidats sur la décision, mais beaucoup plus
en termes d'identification de sujet que de contenu. Écoutez, il ne peut
pas rédiger et informer les candidats sur une décision qu'il a
l'intention de prendre avant même de l'avoir prise. Mais, à moins
que je ne me trompe, M. le ministre, dans mon esprit, c'était vraiment
sur l'identification du sujet.
M. Gratton: Absolument. Il me semble qu'il est tout aussi
important pour les candidats que pour les partis d'être informés
à l'avance d'une décision qui va peut-être à
l'encontre de la loi et qui nécessiterait des ajustements pour les
principales personnes impliquées que sont les candidats et les partis
politiques. Il ne s'agit pas d'une autorisation à recevoir, mais bien
d'une information à communiquer aux partis et aux candidats.
Le Président (M. Filion): D'accord. Maintenant, et vous me
corrigerez, l'autorisation ne permet pas au Directeur général des
élections de prendre une décision qui va à l'encontre de
la loi. Elle permet probablement au Directeur général des
élections de prendre une décision qui interprète, ou si
cela peut aller... Légalement, je pense bien qu'on ne peut pas permettre
cela. Légalement, je ne crois pas qu'on puisse permettre à un
individu de transgresser la loi.
M. Gratton: Bien, de l'adapter...
Le Président (M. Filion): De l'adapter, oui.
M. Gratton:... à des circonstances
particulières.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Gratton: C'est sûr que le DGE ne devient pas le
législateur pour autant.
Le Président (M. Filion): C'est cela.
M. Gratton: Je pense que M. Côté aurait...
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous le permettez, M. le
Président, juste une précision que j'aimerais qu'on me donne
à l'égard de cette clause. M. Gendron a dit tout à l'heure
"qu'il entend prendre ou qu'il a prise", ce qu'on ne retrouve pas dans le
texte. Je ferais seulement une sugestion: je suis d'accord pour que les
personnes soient prévenues, mais j'ajouterais peut-être "dans
toute la mesure du possible" parce que tout dépend de la nature de la
décision. Il faut se rappeler, par exemple, qu'aux dernières
élections générales, il y avait 670 candidats et 22 partis
politiques. Si la décision doit être prise rapidement le soir et
être mise en application le lendemain, je ne vois pas comment on pourrait
très facilement, au préalable, prévenir absolument tout le
monde. La clause va devenir inopérante. J'ajouterais peut-être la
nuance suivante: cela doit se faire, dans toute la mesure du possible. Au
préalable, c'est la règle générale. Si les
circonstances l'exigent, il faudrait peut-être... sans cela la clause ne
serait pas opérable. À ce moment-là, il s'agira de pouvoir
prendre la décision et d'en informer tout le monde le plus vite
possible. Le cas que je donne va évidemment s'appliquer surtout dans une
décision qui aura une conséquence dans toutes les
circonscriptions électorales. Le problème n'est pas le même
du tout si cela s'applique seulement dans une circonscription où il faut
régler un problème très particulier. Là, il y a
possibilité de prévenir tout le monde.
Le Président (M. Filion): Cela va. M. Gratton:
Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Maintenant - je m'excuse, M.
le Président - mais pour préciser peut-être la question que
vous avez posée tout à l'heure, si on se réfère
à la disposition qui existe dans la loi fédérale,
puisqu'on s'y réfère, c'est une disposition qui est très
large...
Une voix:...
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, qui a permis au Directeur
général des élections du fédéral, à
un moment donné, par exemple de prendre une décision qui a
été confirmée par les tribunaux par la suite, en utilisant
cette clause. Je la donne à titre d'exemple. Je pense que cela a
été le plus gros coup d'audace qu'il n'y a jamais eu. Il y a eu
une élection générale de déclenchée et, en
utilisant cette clause, il a décidé qu'il n'y
aurait pas de recensement des électeurs parce qu'il y en avait eu
un quelques mois auparavant. Il s'était écoulé seulement
quelques mois entre deux gouvernements. Pour éviter des frais
considérables, il a simplement fait la révision de la liste
électorale. C'est en utilisant cette clause qu'il a pu faire une chose
pareille. Moi, je demande l'accord des partis politiques, cela va de soi, dans
ce cas-là.
M. Gratton: C'est à cela... Le seul commentaire que
j'aimerais ajouter, quand on parle, par exemple, d'informer
préalablement les partis et les candidats, il est évident que si
une décision touche un certain nombre de circonscriptions ou l'ensemble
des circonscriptions, l'obligation serait alors d'en informer les chefs de
parti ou les partis politiques, et non pas chacun des candidats. Lorsque la
décision touche une situation dans une circonscription
électorale, il va sans dire que les candidats de cette circonscription
seraient avisés. Mais il nous semble qu'il est utile et même
nécessaire de conserver cette information préalable, cette
obligation d'en avertir les principaux intéressés au
préalable, compte tenu justement de l'ampleur que peut prendre une
décision qui serait prise en vertu de la clause omnibus.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président. Je suis heureux de
l'intervention du Directeur général des élections parce
que cela m'amène à un commentaire précis dans un premier
temps à l'endroit des parlementaires et peut-être ultimement
à l'endroit des légistes. J'avoue que je n'ai pas compris
jusqu'à maintenant par rapport à la clause omnibus dont nous
parlons depuis le début de nos travaux, y compris au comité
technique et à partir du comité technique, que nous ayons
envisagé une utilisation aussi large que celle à laquelle le
Directeur général des élections vient de faire allusion
quant à l'utilisation qu'en a faite le Directeur général
des élections du Canada, sur une question comme celle de décider
s'il doit ou non y avoir un recensement. Je voudrais qu'on me l'indique si je
me trompe, mais j'ai toujours compris que l'idée d'avoir une clause
omnibus était pour permettre au Directeur général des
élections d'appliquer l'esprit de la loi, les principes qu'on retrouve
dans la loi, donc ceux sur lesquels le législateur s'est
déjà penché, et de leur donner un prolongement pour les
cas où on n'a pas prévu qu'une situation X pourrait se produire
et empêcherait un citoyen de revendiquer ou de profiter de l'esprit ou
d'un principe qui se retrouve ailleurs dans la loi.
Je fais toujours référence au même exemple qui est
celui dont on a le plus parlé et que je pense être suffisamment
large pour bien illustrer ce dont on parle. C'est cette question; par exemple,
ce sont les deux ou trois cas qui ont été soulevés au
cours de la dernière campagne électorale, où, visiblement
à cause de la lettre de la loi, des citoyens se voyaient perdre des
droits par ailleurs pleinement reconnus au niveau de lettre à des
périodes précises, au niveau de l'esprit et des principes en tout
temps. Par contre, je considère que de décider, même avec
l'accord des formations politiques, parce qu'il y a eu recensement il y a trois
ou quatre mois, que nous n'en ferons pas cette fois-ci, ce n'est pas
l'utilisation que je souhaite voir faire de la clause omnibus. En ce sens, je
souhaite que nous la rédigions de façon plus serrée que ce
qui existe au fédéral. Sinon, ce serait plus simple d'annuler le
recensement en période électorale que de l'annuler - je vois que
quelqu'un qui s'y connaît bien réagit - en période non
électorale. Et en ce sens, nous sommes vraiment en train de remettre 100
% des pouvoirs de l'Assemblée nationale entre les mains,
théoriquement, du Directeur général des élections.
Telle n'est pas l'essence du consensus auquel je crois avoir humblement
participé.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Gratton: Alors, M. le Président, je suis sûr que
le consensus que nous avons dégagé au comité de travail ne
portait par sur des aspects aussi larges comme celui de l'annulation d'un
recensement. Ici, au Québec...
M. Rochefort: Vous voulez réserver cela aux
parlementaires.
M. Gratton:... c'est toujours le ministre qui en prend
l'initiative, mais effectivement, M. le Président, les remarques du
député de Gouin sont fondées. Je suis sûr qu'au
moment de la rédaction et surtout de l'étude
détaillée du projet de loi pour adoption, nous pourrons y revenir
et nous assurer que les modifications ou les adaptations qui peuvent être
apportées en vertu de la clause omnibus sont de nature très
limitée.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Très rapidement, en tout cas ce sera ma
dernière intervention là-dessus. Je pense que notre
responsabilité était clairement de poser les principes. Comme le
ministre vient de le dire et selon ce que j'ai compris, quant on dit de
permettre au DGE, dans certaines circonstances exceptionnelles, d'adapter la
loi pour atteindre son objectif, on a cité en comité de travail
comme c'était normal de le faire quelques exemples qui se sont produits
concrètement, parce que nous ne vivons pas sur la planète Mars.
Nous vivons avec du monde et avec des gens qui, en période un peu
agitée comme une période électorale, ont tendance à
faire des interprétations qui peuvent être, effectivement,
"conséquentielles", si vous me permettez l'expression.
En conséquence, l'esprit que nous avons dégagé et
la seule place où je trouve que le député de Gouin a
raison de rappeler la pertinence de faire attention, c'est justement sur le
fait qu'il n'y a personne qui ne conviendra que le libellé final d'une
clause omnibus ne doit pas être fait avec énormément
d'attention et de parcimonie pour éviter de triturer le principe sur
lequel nous nous sommes entendus. Mais je ne peux pas faire deux choses en
même temps. Aujourd'hui, je n'ai pas, en tout cas d'après moi,
à apprécier le libellé final qui traduira la pertinence de
l'objectif sur lequel nous nous sommes entendus. Cela ne veut pas dire que
j'aurai moins de vigilance quand j'aurai à interpréter un texte,
c'est-à-dire une prévision de texte de loi. Il est possible que
mon, non pas mon parce que je n'en ai pas, mais qu'un légiste soit plus
attentif et dise: Critique veut dire cela et fais attention. (11 heures)
Pour l'instant, je n'ai pas à être sur mes gardes aux
trente secondes et à dire: Je n'ai pas la capacité de
vérifier si le libellé traduit bien l'objectif. Je trouve par
contre que le rappel du député de Gouin est tout à fait
légitime en tenant compte de l'exemple passablement gros qui nous a
été donné par le DGE. Ce n'est pas contre le DGE, c'est
cela qui s'est passé. C'est sûr que, si ce sont toutes des
affaires comme cela, j'aime mieux - excusez l'expression - engueuler le
ministre délégué à la Réforme
électorale, parce que c'est à lui de se mouiller dans cela si
jamais décision doit être prise par un gouvernement d'annuler ou
non un recensement. Il me semble que ce sont des décisions de
gouvernants, d'élus et non d'administrateurs, même si je les
respecte au plus haut point, vu la hauteur du niveau de leurs
responsabilités.
Dans ce sens-là, M. le Président, je pense que,
effectivement, au sujet 2, l'esprit vise une clause omnibus serrée qui
en traduira le caractère d'exception. Ce n'est pas pour rien qu'on
exigeait, et vous avez également fait mention que cela va être un
rapport... Non, c'est spécifiquement quelque chose que, à chaque
fois qu'il en est fait usage, les membres de l'Assemblée nationale
doivent savoir. Il me semble que cela consacre un peu le caractère de
solennité de l'événement, ce qui ferait que cela ne serait
pas utilisé "à tout gré". Voilà, pour ce qui me
concerne.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Dans le texte que nous avons sur le sujet 2, quand on
regarde le texte français tel qu'il est présenté;
"permettant au DGE dans certaines circonstances exceptionnelles d'adapter la
loi pour atteindre son objectif, on rejoindrait peut-être l'objectif
voulu dans la loi. Si le "son", tel qu'il est écrit là,
était interprété, cela pourrait être l'objectif du
Directeur général des élections. Or, ce n'est pas cela
qu'on recherche. Ce qu'on recherche dans le consensus qu'on a obtenu, c'est
l'objectif que la loi propose, donc l'esprit de la loi pour éviter que
des citoyens soient lésés. C'est dans ce sens-là qu'il
faut simplement rappeler qu'on doit viser cela.
M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Pour sauvegarder le principe essentiel de la
souveraineté de l'Assemblée nationale, est-ce qu'il n'y aurait
pas lieu de considérer que, à la première occasion,
l'Assemblée nationale soit tenue d'étudier cette décision
qui serait prise par le Directeur général des élections,
de façon à ce que l'Assemblée nationale ne vive pas une
situation qui ne dépendrait pas de nous, les députés? Je
pense qu'il est essentiel que, à la première occasion,
l'Assemblée nationale puisse être saisie d'une disposition
semblable pour l'entériner, pour la modifier ou pour l'encadrer. Je
comprends que dans des situations d'urgence on puisse avoir à agir
rapidement pour donner - à mon idée à moi - plein effet
à la loi. C'est cela qu'on recherche, c'est qu'on donne plein effet
à la loi, mais par rapport à ce plein effet à la loi qu'on
donne, parce que le pouvoir de légiférer est un pouvoir qui nous
est exclusif, on ne doit pas y renoncer. On peut trouver des accommodements
jusqu'à ce qu'on puisse légiférer, mais il faudrait que,
à la première occasion, les députés de
l'Assemblée nationale soient saisis d'une procédure semblable qui
serait prise par le Directeur général des élections. Je
pense que c'est quelque chose qu'il faudrait considérer, justement pour
éviter que le Directeur général des élections, avec
tout le respect que j'ai pour lui, ait le dernier mot sur certaines choses, ce
dernier mot nous appartenant à nous.
Le Président (M. Filion): Vous vouiez dire appartenant
à la population? Oui, on se comprend. M. le ministre.
M. Doyon: Bien, appartenant aux députés quant au
pouvoir de légiférer.
M. Gratton: C'est d'ailleurs le sens, M. le Président, de
l'obligation qui est faite au DGE de faire rapport à l'Assemblée
nationale. Après l'élection qui aurait donné l'occasion
d'invoquer la clause omnibus, ce rapport à l'Assemblée nationale
serait évidemment déposé à l'Assemblée
nationale et pourrait faire l'objet, soit d'auditions, soit, en tout cas, d'une
étude en commission parlementaire et, éventuellement, de
législa-
tion pour l'entériner le cas échéant. M. Doyon:
Ou l'infirmer. M. Gratton: Ou l'infirmer, effectivement.
Le Président (M. Filion): Oui, mais il ne faut pas oublier
que la décision est déjà prise.
M. Gratton: Oui, oui.
M. Doyon: Elle l'est déjà, mais il y a d'autres
élections qui suivront.
M. Gratton: évidemment. Par exemple, ce qui nous inspire
d'inclure la clause omnibus aujourd'hui, ce sont justement des cas
précis qui se sont présentés au cours de la
dernière élection et le fait qu'en l'absence de cette clause
omnibus le Directeur général des élections n'a pas pu
intervenir. Par le biais de la clause omnibus, on fournit la possibilité
au Directeur général des élections d'intervenir et de
rectifier la situation en cours d'élection. On l'oblige à faire
rapport à l'Assemblée nationale de façon que cette
dernière puisse constater le bien-fondé de la décision
rendue et de l'incorporer à la loi si cela est nécessaire ou
justifiable.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: C'est la seule remarque, mais après les
explications du ministre, je comprends que, si une décision Importante
doit être prise en cas d'urgence, cela ne pourra pas être
amené avant que les élections soient terminées et que le
gouvernement puisse siéger, parce qu'en période électorale
l'Assemblée nationale ne siège pas. Alors, à ce
moment-là, on ne pourra pas comme législateurs apporter, soit
notre assentiment, soit notre désaccord. Ce sera passé, ce sera
trop tard, ce sera seulement en prévision d'une autre
élection.
Le Président (M. Filion): L'Assemblée nationale
peut siéger en période électorale.
Mme Bleau: Ah oui?
Le Président (M. Filion): Je m'excuse, le gouvernement
prend des décisions jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit
formé par le lieutenant-gouverneur.
Mme Bleau: Non, mais l'Assemblée nationale
elle-même.
Le Président (M. Filion): Non, mais juste pour...
Mme Bleau: Oui.
M. Gratton: Le gouvernement ne peut pas changer la loi.
Le Président (M. Filion): Le gouvernement ne peut pas
changer la loi, mais avec tous les pouvoirs qui sont les siens, il peut
siéger.
Mme Bleau: Non.
M. Rochefort: Avec tout le respect que je vous dois, M. le
Président, on parle de prérogatives de l'Assemblée
nationale. Donc, le gouvernement ne peut intervenir en aucune façon sur
l'exécutif ou dans des prérogatives de l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Filion): Le gouvernement continue
à gouverner.
M. Rochefort: Oui, mais il ne gouverne pas à la place de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Filion): Bien sûr. Je n'ai pas dit
non plus que le gouvernement gouvernait à la place de l'Assemblée
nationale. Le gouvernement peut continuer à gouverner avec les pouvoirs
qui sont les siens, ni plus ni moins. L'Assemblée nationale ne peut pas
siéger, mais le gouvernement continue à gouverner jusqu'au moment
où il est remplacé par un autre gouvernement. Cela ne
règle pas le fond du problème, mais c'est quand même une
nuance par rapport à ce que Mme la députée de Groulx
disait.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur ce consensus?
Donc, est-ce que le consensus est entériné?
M. Gratton: Oui.
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin?
M. Rochefort: Oui, cela va.
Secrétaire du scrutin
Le Président (M. Filion): Cela va. Sujet 3,
secrétaire du scrutin, page 3, il s'agit d'un changement d'appellation
pour "adjoint au directeur du scrutin".
M. Gratton: Ce changement a été
vérifié avec l'Office de la langue française qui nous en a
confirmé le bien-fondé.
Le Président (M. Filion): Qui a confirmé la
justesse de ce changement?
M. Gendron: Oui, je n'ai pas de commentaires, si ce n'est que de
dire que cela correspond mieux à la fonction exercée. En plus,
c'est conforme à la langue française. Alors, imaginez, qu'est-ce
qu'on peut imaginer de plus?
Assermentation du personnel électoral
Le Président (M. Filion): Non, mais au sujet 4,
assermentation du personnel électoral, je vous fais remarquer qu'il y a
un astérisque; ce qui veut dire qu'il y a eu des commentaires
additionnels du Directeur général des élections. Il s'agit
de retarder la prise d'effet de l'assermentation jusqu'au début du
travail électoral proprement dit. Les commentaires du Directeur
général des élections sont plutôt sous la forme
interrogative.
M. le ministre.
M. Gratton: Oui, M. le Président. Le DGE pose la question
de savoir si l'entrée en vigueur du serment n'est
considérée qu'au moment où l'urne est remise au scrutateur
ou à un moment ultérieur. Quant à nous, il nous semble, vu
le fait que la remise de l'urne se fait souvent dès le début de
la période électorale, que ce serait écarter le principe
de permettre le travail partisan de ces personnes pendant un bon bout de temps.
D'autre part, il ne nous semble pas que le fait d'être en possession de
l'urne puisse constituer un problème à l'exécution de
travail partisan par rapport à l'intégrité du
système électoral. Donc, nous serions plutôt pour que
l'assermentation du scrutateur prenne effet la journée où le
travail du scrutateur débute, c'est-à-dire le jour des
élections.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ce dont on avait convenu lors de notre discussion,
c'est qu'il y avait lieu de raccourcir, si ma mémoire est bonne, cette
période. Cependant, personnellement, M. le ministre, j'ai une question
et, selon la réponse, j'aurai un commentaire à faire. Est-ce que
je peux poser une question au DGE, M. le Président?
Le Président (M. Filion): Certainement, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Voici la question que je voudrais poser au DGE.
Est-ce que cela vous dérangerait beaucoup - je ne parle pas de vous
personnellement mais de vos responsabilités - de voir dans la loi une
disposition qui dit que l'urne est remise au moment de l'assermentation? Si,
autrement dit, je découvrais que la remise de l'urne au personnel
électoral, aux préposés, aux responsables peut avoir lieu
bien avant le début des opérations comme telles, cela
m'inquièterait. Là, je dis que j'étais d'accord pour
retarder la prise d'effet de l'assermentation jusqu'au début du vrai
travail électoral ou proprement dit. Je suis d'accord avec cela, mais je
veux avoir un peu plus de sécurité et je demande si cela ne
serait pas un peu plus facile de dire ce que le ministre vient de nous
répondre. Oui, on souhaite que l'effet de l'assermentation débute
davantage lors du jour du scrutin ou lors du travail véritablement
électoral, mais à condition qu'on garantisse des
inconvénients que cela pourrait présenter. La question
précise: Qu'est-ce que cela dérangerait de remettre l'urne le
plus près possible du moment où ils sont assermentés
plutôt qu'au tout début lors d'une première rencontre
où ils sont formés?
Le Président (M. Filion): M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): En pratique cela se pose de la
façon suivante, si je ne me trompe pas. On pourrait dans certains cas,
mais pratiquement pas dans tous les cas parce que cela serait trop difficile,
remettre l'urne à la toute dernière minute. Mais, c'est la chose
suivante qui se produit: on donne des cours au scrutateur, on lui remet l'urne
et il part avec. Il l'emporte chez lui et le jour du scrutin, il la rapporte au
lieu où se trouve le bureau de scrutin! Le sens de notre interrogation
est le suivant, mais je trouve que c'est un problème que vous
résolvez d'une façon très intéressante, soit de
retarder l'effet du serment pour permettre à tout ce personnel qui a,
effectivement, du travail partisan à faire et qu'on a de la
difficulté à contrôler de le faire. On disait: Vous n'avez
pas le droit de le faire. Vous avez été assermentés. Et,
en fait, ils le faisaient et cela posait des tas de problèmes. Je trouve
que la solution proposée est bien intéressante. Dans le cas du
scutateur, il faut se rappeler - il y aurait peut-être juste un point
à ajouter qui pourrait peut-être résoudre le
problème en partie - que, quand l'urne est remise, elle est
scellée et, évidemment, les documents qui sont dans l'urne sont
aussi scellés. Si on ajoutait pour le scrutateur dans le serment qu'il
va prêter une obligation de prendre soin ou d'agir avec beaucoup de
sécurité à l'égard de l'urne, s'il avait une
responsabilité très spécifique reliée à la
garde de l'urne, je crois que cela pourrait être satisfaisant. Parce que
le matin du scrutin, on va enlever les scellés en présence de
tout le monde. Mais vous nous suggérez de remettre l'urne seulement le
matin du scrutin, cela peut être assez compliqué à
réaliser en pratique, surtout dans les circonscriptions de grande
dimension.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, j'ai fait état de
mon orientation personnelle quant aux changements qu'on doit apporter aux lois
électorales au cours des travaux du comité technique et à
l'introduction de la précédente commission parlementaire quand
j'ai dit que je suis pour beaucoup d'assouplissements. Mais le vieux dicton
Tout le monde il est beau, tout le monde, il est gentil ne s'applique pas en
matière électorale
comme il ne s'applique pas dans bien d'autres domaines. Je
considère qu'en remettant une urne avec le contenu qu'elle a - l'urne
tout simplement, ce n'est pas un gros problème; c'est plutôt ce
qu'il y a dedans qui pose problème - à quelqu'un qui n'est pas
assermenté, là, on change complètement nos lois
électorales et je pense que, comme société, on oublie un
peu trop vite un passé récent et aussi on tient pour acquis que
les êtres humains ont subi une opération du Saint-Esprit
extraordinaire. Je pense que le sujet 4 doit beaucoup plus se rapprocher des
pratiques que nous avons connues, que nous avons expérimentées au
fur et à mesure dans ces matières, que d'aller plus loin que ce
que nous avons expérimenté jusqu'à maintenant. Je fais
directement allusion à cette souplesse avec laquelle on a
appliqué l'assermentation des fonctionnaires d'élection. (11 h
15)
Par exemple, quant aux scrutateurs, la pratique qui s'est
généralisée au fil des années, au fil des
élections a été, d'abord, d'organiser des sessions de
formation pour les scrutateurs sans assermentation, sans remise de l'urne, et
de leur demander, dans les deux ou trois jours précédant le jour
du scrutin, de venir chercher l'urne et, à partir de ce
moment-là, de se faire assermenter et d'être des fonctionnaires
d'élection à partir de cette étape.
M. le Président, je m'oppose formellement à ce que l'urne
circule entre les mains de personnes qui n'ont pas été
assermentées à titre de fonctionnaires d'élection. Je veux
bien croire que l'urne, évidemment, un jour, sera ouverte devant tout le
monde, et patati et patata, mais là, en ce qui me concerne, on commence
à ajouter trop de facteurs de risque pour tout le monde, y compris pour
la personne qui a l'urne entre les mains. Il y a des gens qui accordent une
importance très grande à cela et qui veulent justement être
bien protégés pour pouvoir dire: Écoutez, moi, je ne fais
plus de travail partisan, etc. Je pense que, oui, on est conscients qu'il faut
permettre là aussi au plus grand nombre de citoyens possible d'avoir une
participation directe au processus politique la plus longue possible, mais non,
cela ne peut pas se faire jusqu'au bout de la corde. Il faut qu'à un
moment donné il y ait un noeud dans la corde. Je pense que le noeud dans
la corde, là où on peut le mettre, c'est jusqu'à
l'étape où on prend possession de l'urne. Je pense que c'est
à cette étape-là qu'on doit être
assermenté.
Une voix:...
M. Rochefort: Je répète que c'est une pratique fort
répandue. Écoutez, j'avoue que j'ai fait quelques
élections, pas autant que vous, mais quelques-unes ces dernières
années, et c'est une pratique que nous avons appliquée à
peu près chaque fois. Je pourrais vous citer une bonne liste d'exemples.
Écoutez, cela ne s'est peut-être pas rendu jusque chez vous; je ne
veux pas vendre personne. Je vous dis tout de suite que cela ne se limite pas
à une, ni à deux ou trois circonscriptions électorales.
C'est une pratique fort répandue. Je ne vous dis pas d'aller chercher
l'urne le matin du scrutin, cela n'a pas de bon sens, mais d'aller chercher
l'urne dans les deux ou trois jours qui précèdent, c'est une
pratique... À votre prochaine réunion de directeurs du scrutin,
vous les interrogerez sur ces pratiques.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est possible que cela se
soit produit, mais, selon les informations que j'ai de mon personnel, de mon
adjoint et également de M. Giguère qui a une grande
expérience, cela a pu se faire exceptionnellement. Mais, ce n'est pas
une règle générale qu'on donne des cours et que, quelques
jours après ou quelques jours avant le scrutin, ils viennent chercher
l'urne. Cela a peut-être pu se produire dans certains cas et dans
certains milieux très urbanisés, peut-être sur l'île
de Montréal. La pratique est plutôt la suivante: les scrutateurs,
on leur donne le cours pas seulement quand on voudrait le faire, mais quand on
peut le faire aussi. Il y a le problème de la distance, il y a celui de
la disponibilité et il ne faut pas avoir des groupes trop nombreux pour
pouvoir donner des instructions qui vont être bien comprises par tout le
monde. Vous savez les difficultés auxquelles on fait face, la nature des
instructions qu'on donne... Tout le monde prétend tout connaître;
ils en ont tous fait beaucoup. Évidemment, quand on en a fini avec les
instructions, ils s'aperçoivent qu'il ont encore des choses à
apprendre, comme nous autres à chaque fois d'ailleurs. Je ne suis pas
sûr que ce soit une façon. C'est possible qu'on puisse mettre en
application ce que vous suggérez, mais je ne suis pas sûr que cela
soit réalisable concrètement ou de pouvoir le
généraliser absolument partout.
M. Rochefort: Je vais vous l'exprimer autrement. Je
considère que c'est la limite de l'acceptable ou de la souplesse qu'on
peut insérer dans le processus de l'assermentation des scrutateurs.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est certain que c'est...
M. Rochefort: Je considère qu'à partir du moment
où un scrutateur a en main, chez lui, une boîte de scrutin avec
son contenu, c'est devenu un fonctionnaire d'élection.
M. Côté (Pierre-F. ): Une des suggestions qui
pourraient être faites, conformément à celle que j'ai faite
tout à l'heure, c'est d'exclure le scrutateur du travail partisan,
c'est-à-dire que le scrutateur, à partir du moment où il a
l'urne, ne peut pas faire de travail partisan, mais le reste du personnel
électoral, lui, pourrait en faire. Le
problème, vous avez raison, est réel et peut être
très sérieux à l'égard du scrutateur. C'est pour
cela qu'on a posé la question. On ne connaît pas
nécessairement toute la réponse à cette question, parce
qu'elle est très difficile à trouver et qu'il y a une part de
risque à ce qu'un scrutateur se promène avec l'urne même si
elle est scellée et même si les enveloppes dans l'urne sont
scellées également.
M. Rochefort: Même assermenté, qui n'a pas vu un
jour un scrutateur arriver au bureau du scrutin avec son urne qui a
été déballée parce qu'il voulait s'assurer que tout
y était, etc. Au moins on se disait qu'il était assermenté
quand il a regardé le contenu de la boite. En tout cas.
Le Président (M. Filion): M. le ministre
délégué à la Réforme électorale.
M. Gratton: M. le Président, il ne faudrait pas non plus
qu'on se place dans la situation où les partis qui recommandent les
scrutateurs soient tentés de recommander des personnes qui leur seront
moins utiles et probablement qui seront moins bien qualifiées pour
être scrutateurs du fait qu'on les élimine, elles seules, de la
possibilité de faire du travail partisan. On sait le problème
qu'on a à recruter ces gens-là. Évidemment, le
député de Gouin n'a plus ce problème-là comme
député indépendant, mais...
M. Rochefort: Je vous ferai remarquer - faites attention - que ce
n'est pas...
M. Gratton: Ha, ha, ha! Évidemment, il y a toujours des
possibilités de ce côté-là. D'ailleurs, on
pourra...
M. Rochefort: Disons: Basons-nous sur la pratique passée.
Cela m'est arrivé à quelques reprises.
M. Gratton: Quant à la pratique passée, je pense
reconnaître que, si cela a pu se passer ainsi, si on remettait l'urne au
scrutateur dans les jours qui précédaient immédiatement la
journée de l'élection, ce n'est pas une règle
générale. Effectivement, au point de vue de l'efficacité,
il est beaucoup plus facile pour le directeur du scrutin de remettre l'urne au
moment où il tient sa réunion d'information et procède
à l'assermentation.
Il me semble, en tenant compte des mesures déjà inscrites
dans la loi qu'on pourrait possiblement renforcer quant à la
nécessité de faire les vérifications qui s'imposent au
moment de l'ouverture du jour du scrutin, qu'il n'y a pas problème
majeur. Il peut y avoir une espèce d'effet ou de valeur symbolique
à dire que le scrutateur est assujetti à des règles
différentes du reste du personnel électoral, mais il me semble
qu'il n'y a pas péril à permettre que le serment du scrutateur
entre en vigueur la journée même de l'élection.
Comme le suggérait le Directeur général des
élections, on pourrait envisager possiblement des articles de la loi qui
porteraient sur les responsabilités du scrutateur à
l'égard de l'urne à partir du moment où il l'a en sa
possession, mais je pense que cela serait nettement suffisant pour assurer
l'intégrité de tout le processus.
M. Rochefort: Juste une question au Directeur
général des élections, M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Est-ce que tout au long du processus de
manipulation des bulletins du scrutin il y a quelqu'un qui peut, à une
étape ou à une autre, être en contact avec les bulletins
sans avoir été assermenté? Ah oui?
M. Côté (Pierre-F. ): Non. Je ne vois pas à
quelle étape. Par exemple...
M. Rochefort: Je ne vois absolument pas.
M. Côté (Pierre-F. ): Juste pour donner un exemple,
à l'étape de l'impression même des bulletins, tout le
personnel de l'imprimeur est assermenté.
M. Rochefort: C'est exactement le point de vue que j'ai, M. le
Président, et que me confirme le Directeur général des
élections qui est plus à même que moi de confirmer une
telle chose. Donc, en conséquence, ce serait au bout du processus qu'on
permettrait à quelqu'un d'être en contact à une distance
d'un couvercle de carton des bulletins du scrutin sans avoir été
assermenté. Une fois qu'on sera rendus là, pourquoi ne pas
remonter le processus?
M. Gratton: Est-ce que les bulletins sont remis en même
temps que l'urne?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui.
M. Rochefort: Oui, ils sont dedans.
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous me permettez d'autres
précisions, M. le Président, on s'est efforcés, au cours
des dernières périodes, d'avoir nos cours de formation le plus
près possible du jour de vote. C'est une amélioration qu'on
apportait, de sorte que la plupart se tiennent maintenant les jeudis, vendredis
et samedis. On essaie d'en avoir le plus possible. Où le problème
se pose concrètement, c'est que les personnes qui sont
recommandées par les partis politiques pour agir comme scrutateur ou
greffier sont, comme vous l'avez mentionné tout à l'heure, des
personnes actives et qui connaissent le processus, le milieu.
Le problème concret se présente au cours
de la dernière fin de semaine, le samedi et le dimanche
précédant le jour du scrutin. Habituellement, ce
personnel-là est appelé à donner un coup de main pour
finaliser, je dirais, la campagne du candidat ou la campagne
électorale.
Je suis en train de réfléchir tout haut, je ne sais pas si
cela peut être un élément de solution à proposer,
mais on pourrait peut-être au moins faire des efforts pour voir dans
quelle mesure on pourrait donner suite à la suggestion du
député de Gouin, soit de remettre l'urne seulement le dimanche,
mais il faudrait voir de quelle façon cela pourrait se faire
concrètement. Je ne pourrais pas m'engager à vous dire
aujourd'hui qu'on pourrait réaliser cela partout.
M. Rochefort: Vous donnez des chaleurs à des gens.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Est-ce que je pourrais suggérer que nous
suspendions l'application de ce consensus en ce qui touche le scrutateur
jusqu'à une étape ultérieure qui pourrait être cette
semaine ou plus tard? Qu'on constate, si c'est le cas, quant à la prise
d'effet de l'assermentation pour le reste du personnel électoral, si on
s'entend et on pourra revenir, à la suite de suggestions que . pourrait
nous faire le DGE et après réflexion de part et d'autre, avec une
solution pour la question du scrutateur.
M. Gendron: M. le Président, cela me convient parce qu'au
comité de travail on avait convenu qu'il était plus logique de
permettre aux travailleurs d'élection, sans préjuger,
d'être actifs. Sauf qu'à partir du moment où la question a
été soulevée par le DGE et que le ministre a
répondu - correctement, je pense - que dans son esprit c'était
lorsque débute le travail du scrutateur, mais qu'il y a des
dispositions, au niveau des principes, plus "questionnables" pour ce qui est de
celui-ci, je suis complètement d'accord pour qu'il soit traité
différemment. C'est plus ma réflexion à ce moment-ci.
Quant à tout le reste du personnel électoral, d'après ce
qu'on avait convenu au comité, je pense que ces
périodes-là devraient être raccourcies, réduites.
Donc, je serais d'accord pour le laisser en suspens.
Le Président (M. Filion): En fait, pour alimenter votre
réflexion, à l'oeil, je ne trouve pas nécessairement
mauvais un certain délai, une zone tampon de quelques jours entre le
fait pour un individu d'être impliqué très activement dans
un parti politique ou l'autre et de devenir, quelques heures plus tard, un
fonctionnaire électoral avec des devoirs électoraux. En deux
mots, je comprends qu'on perd une partie de nos bras électoraux, mais,
en même temps, on y gagne peut-être sur le plan de
l'intégrité et de la non-partisanerie des fonctionnaires
électoraux. On n'a pas eu de problèmes concrets depuis, au moins
les élections que j'ai connues, les quatre ou cinq dernières
élections. En général, le personnel électoral
à la table de scrutin est neutre, en tout cas en ce qui me concerne, et
le fait qu'une assermentation ait eu lieu trois ou quatre jours avant aide
parfois à déconstiper un peu le climat à la table,
etc.
Bref, je ne vois pas grand problème, d'autant plus que j'ai
l'impression que le problème de remettre l'urne le matin du scrutin, en
matière de logistique, se poserait évidemment dans les
comtés ruraux de très vaste étendue. Le Directeur
général des élections se promènerait avec son
camion et serait obligé de laisser les boîtes... Dans un
comté comme celui d'Ungava, en tout cas, même dans des
comtés plus petits comme celui du représentant de l'Opposition
officielle, cela peut ne pas être toujours facile. À tout effet,
je prends note de la demande de suspendre le sujet 4. M. le ministre, on verra
le sort des sujets suspendus plus tard, lorsqu'on verra la nomenclature.
Mandat du directeur du scrutin Concours du directeur
du scrutin
J'appelle donc le sujet 5 concernant le mandat du directeur du scrutin
et la proposition un, deuxième liste, concours du directeur du scrutin.
Il s'agit du maintien de la possibilité pour un candidat à un
poste de directeur du scrutin de poser sa candidature aussi dans une
circonscription contiguë; un membre du personnel du DGE ne pourrait
proposer sa candidature pour un poste de directeur du scrutin; la durée
du mandat du directeur du scrutin est portée à dix ans et une
vacance dans les six mois de la nomination d'un directeur du scrutin ne peut
être comblée par le candidat s'étant classé
deuxième au concours; toute la procédure de sélection doit
être alors reprise. Voilà le sujet 5.
M. Gratton: M. le Président. Le Président (M.
Filion): Oui.
M. Gratton: Le Directeur général des
élections, là aussi...
Le Président (M. Filion): II a des commentaires. Oui.
M. Gratton:... posait une question. Comme on retient dix ans, il
se demande si on pourrait en conséquence modifier les mandats de ceux et
celles actuellement en poste. On sait que ceux qui sont présentement en
poste le sont pour un mandat de cinq ans. J'aimerais poser une question au
Directeur général des élections. Quels sont les avantages
que cela pourrait comporter? Pour le dire tout de suite, je serais plutôt
enclin
à dire: Laissons les directeurs du scrutin présentement en
poste terminer leur mandat de cinq ans et, leur mandat se terminant
probablement après l'adoption de cette loi, on procédera ensuite
à de nouveaux concours pour les nommer pour une période de dix
ans. Mais, est-ce que cela créerait un problème quelconque?
M. Côté (Pierre-F. ): Pas un problème majeur.
Le seul point de vue que je voudrais faire valoir ici, c'est que, à mon
avis, ce serait avantageux. L'avantage de la période de dix ans est que
les directeurs du scrutin ont acquis une certaine expérience. Comme il
sera question un peu plus loin qu'il n'y ait plus de recensement annuel,
l'expérience qu'ils auront acquise consistera en deux sortes de travaux
qu'ils auront à faire à l'avenir: la délimination des
sections de vote et des secteurs électoraux et le travail à
effectuer lors d'une élection. Dans une période de dix ans, bon
nombre de directeurs du scrutin auront à exercer ces fonctions à
moins d'exception, s'il y a une élection partielle, mais, pour la
majorité d'entre eux, ce sera à l'occasion de deux
élections générales.
On se dit, si la mesure ne va s'appliquer qu'à ceux qui vont
suivre, c'est une suggestion, que cela pourrait s'appliquer
immédiatement. Ce serait avantageux parce que, pour 84 directeurs, il
reste une période de quatre ans à terminer, ayant
été nommés il y a un an. D'ici un an ou deux, ils vont
connaître une élection générale. Alors, si, au lieu
d'une période de cinq ans, c'est une de dix ans, ils pourront appliquer
l'expérience de la prochaine élection générale
à l'élection générale suivante. C'est l'avantage
qu'on y voit. (11 h 30)
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Est-ce qu'on pourrait nous fournir le nombre de
directeurs du scrutin? On l'a peut-être déjà dans la
documentation avec la date d'échéance, la date de fin de
mandat.
M. Côté (Pierre-F. ): On les a ici, M. le ministre,
je peux vous les donner. Est-ce que vous voulez le nom des circonscriptions
également?
M. Gratton: Non, le nombre seulement.
M. Côté (Pierre-F. ): Le nombre. Alors, pour le
mandat qui se termine le 15 juin 1989, il y en a 2.
M. Gratton: Combien, 2?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, 2 pour le 15 juin 1989; 7
pour le 21 août 1990...
M. Gratton: 1990?
M. Côté (Pierre-F. ): 1990; 84 pour le 29 septembre
1991, pardon le mois d'octobre et non pas septembre; 8 pour le 20 janvier 1992;
1 pour le 3 mars 1992; 1 pour le 12 mai 1992 et 10 pour le 8 juin 1993.
M. Gratton: Merci.
M. Gendron: Alors, très rapidement, je pense que la
proposition qui semble être retenue par le ministre
délégué à la Réforme électorale est
celle que j'avais soutenue et défendue lors du comité de travail.
J'estime, en tenant compte de la formation et des coûts engendrés
par cette formule-là, également de ce que j'appellerais une
certaine crédibilité d'avance qu'il faut attribuer au plus grand
nombre de directeurs du scrutin, que c'est un poste qui, par rapport à
nos valeurs démocratiques, est majeur et important. Dès qu'on a
développé un peu d'expérience, il me semble qu'il faut
qu'elle profite a une meilleure qualité du système, en tout cas
au sens d'une appréciation générale. Je trouve qu'un
mandat de dix ans offre plus de sécurité, soit deux
élections d'assurées. Aux termes de la Loi électorale, on
ne peut pas dépasser cinq ans, même pour ceux qui étirent.
Je pense que c'est la proposition qui devait être retenue.
Quant à la suggestion du DGE ou de son questionnement, à
savoir s'il y aurait lieu de prolonger le mandat de ceux qui sont
nommés, je n'ai pas d'objection, sauf que je dis qu'il y a une logique.
La même logique peut s'appliquer, effectivement, à ceux qui
auraient été nommés sous l'ancienne règle. Si on
prétendait que les arguments sont bons, de profiter davantage de leur
expérience, quand même, il y a un concours de sélection qui
est assez sévère, d'assez d'envergure. Si les gens ont
réussi à être retenus après ces diverses phases de
sélection, je pense qu'il y a lieu de leur permettre à eux aussi
de pouvoir profiter de l'expérience qu'ils ont et d'en donner davantage
à tous les travailleurs d'élection.
Je n'aurais pas d'objection à envisager que, si on décide
de retenir les dix ans, que ce soit quelque chose qui s'applique
également à ceux qui sont en poste actuellement.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton:... inutile de dire que cette suggestion ou cette
proposition n'a pas été vérifée quant à nous
auprès du parti. Je souhaiterais qu'avant que nous nous prononcions - le
député d'Abitibi-Ouest voudra peut-être faire la même
chose de son côté - et que nous statuions là-dessus, je
préférerais faire les consultations qui s'imposent.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, faute de consulter mon
parti, je vais consulter quelqu'un
qui a eu une expérience concrète. On lit à la page
- il y a deux paginations, je m'excuse - 3 ou 7 du document, que des 40
anciens...
Le Président (M. Filion): Quel document, M. le
député de Gouin?
M. Rochefort: Bien, le document de base, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Document de base, d'accord.
M. Rochefort: Mandat du directeur du scrutin. Il y a beaucoup de
notes. Alors, c'est à la page 7, paginée en haut à droite
à la main. On lit qu'il y a 40 anciens directeurs du scrutin qui n'ont
pas été retenus à la suite du dernier concours et que le
Directeur général des élections n'en déplore la
perte que de 10. Donc, si je comprends bien, on en aurait au minimum 30 et
peut-être 40 qu'on aurait reconduits automatiquement par un processus qui
semble vouloir faire concensus et qui ne traversent même pas un
comité de sélection. Je vous dis que, pour moi, c'est la seule
intervention que j'ai à faire là-dessus. Je pense que poser la
question c'est y répondre. Je connais peu de gens qui voient en cours de
mandat leur mandat être prolongé dans le temps. Encore moins,
quand une expérience sur 87, pas sur 225 000, sur 87, nous indique qu'il
y en a au moins 40 qui n'ont pas traversé le concours.
M. Gendron: Non, mais ce n'est pas cela...
M. Côté (Pierre-F. ): Je m'excuse, M. le
Président, ce n'est pas cela qui s'est produit.
M. Gendron: Alors, voulez-vous donner l'explication à M.
le député.
M. Côté (Pierre-F. ): Alors, il y a quelque chose
qui ne marche pas si on peut l'interpréter de cette
façon-là, parce que tout le monde a passé le concours. Il
n'y a personne qui n'ait pas passé le concours.
M. Rochefort: Bien, écoutez! Lors de ce concours...
Écoutez, je veux bien lire vos papiers, j'ai confiance en votre parole,
mais j'ai lu vos papiers. Page 7: "Concours concernant la nomination des
directeurs du scrutin. Pour combler les postes de directeurs du scrutin dont le
mandat était écoulé, on a tenu un concours pour 107
circonscriptions électorales. Dans... lors de ce concours, 87 anciens
directeurs du scrutin se sont présentés à l'examen
écrit. "
M. Côté (Pierre-F. ): Oui.
M. Rochefort: "De ce nombre, 47 ont été
nommés de nouveau. Donc, il y a eu 60 nouveaux directeurs du scrutin.
Des 40 anciens qui n'ont pas été retenus, M. Côté
déplore la perte d'environ 10 d'entre eux. "
Donc, il y a 40 personnes que, oublions le concours qui vient de se
faire, si on avait pris la décision que sembleraient vouloir prendre nos
deux collègues avant les concours...
Une voix: Ah non, non.
M. Gratton: Je n'ai pas dit que j'étais d'accord.
M. Rochefort: J'ai dit que sembleraient. J'ai pris des
précautions. Vous n'êtes pas contre?
M. Gratton: Je semble plutôt aller dans le sens
inverse.
M. Rochefort: Ah bon, bon! En tout cas, vous êtes plus en
faveur que moi. Je vous dis que c'est déjà non à mes yeux.
Est-ce que je comprends bien qu'il y en a au moins 40 qui n'ont pas
gagné le concours? Sinon, écoutez, je ne comprends pas le
texte.
Mme Bleau: Ils n'ont pas gagné le concours...
M. Rochefort: Bon! Alors, si on prenait la décision qu'on
s'apprête à prendre avant cette étape-là, qu'on les
aurait reconduits.
Mme Bleau: Oui, ce n'est pas correct. Je suis d'accord avec
vous.
M. Rochefort: Moi je veux bien, mais je trouve que c'est une
maudite moyenne au bâton.
M. Gratton: Cela aurait été bon dans le cas de 10,
mais moins bon dans le cas des 30 autres.
M. Rochefort: Bien, c'est cela. Au minimum, il y en a 30 qui
vraiment auraient été reconduits sans devoir l'être, et
peut-être même 40. Je dis: Faisons attention! Je trouve que...
Le Président (M. Filion): Si je peux me permettre une
question pour comprendre cette information. Des 30, vous dites que, des 40
anciens qui n'ont pas été retenus, M. Côté
déplore la perte d'environ 10 d'entre eux.
Une voix: Pourquoi pas les 30?
Le Président (M. Filion): Les 30 autres, est-ce que cela
veut dire qu'ils sont toujours en poste?
Une voix: Bien non!
M. Rochefort: Cela veut dire qu'il pense...
M. Côté (Pierre-F. ): Je ne déplorerai
pas
leur perte.
M. Gratton: Vous ne déplorerez pas leur départ.
M. Côté (Pierre-F. ): Ce qui s'est passé - je
ne déplorerai pas leur départ - ce que cela souligne, c'est
seulement un fait. C'est que nos concours sont de plus en plus rigoureux et
nous avons réalisé que, les 40 qui n'ont pas été
retenus, c'est un bienfait au fond, parce qu'ils n'avaient pas tous toutes les
qualifications que nous exigeons maintenant. Nous sommes beaucoup plus
exigeants que nous ne l'étions autrefois. Mais, sur cette base, je puis
me permettre, non pas de rétorquer, mais enfin de signaler. SI vous
permettez, M. le député.
M. Rochefort: De compléter mon jugement.
M. Côté (Pierre-F. ): De compléter, oui. Vous
avez raison quand vous dites que, si on avait adopté ce même
raisonnement autrefois, les 40 auraient été reconduits.
Mme Bleau:... ils sont bons.
M. Rochefort: Je sais ce que vous allez me dire.
M. Côté (Pierre-F. ): Je pense que notre
façon de procéder présentement a des chances de durer un
bout de temps, à moins qu'encore là on trouve d'autres moyens,
mais beaucoup plus rigoureux. Mais je pense que nous sommes rendus à une
situation où la rigueur est très forte. Les exigences sont
très fortes.
M. Rochefort: M. le Président, je veux bien qu'on se
comprenne. Je ne doute pas de ce que dit le directeur général. Je
suis convaincu que la méthode de nomination de ceux-là pouvait
amener les conclusions qu'on a peut-être pu tirer. D'ailleurs, les
membres de l'Assemblée nationale ont déjà porté un
jugement là-dessus, parce qu'ils ont eux-mêmes
amélioré les dispositions de la loi. Cela dit, je veux juste
souligner, M. le Président, ma réticence spontanée
à reconduire des gens sans regarder.
M. Gratton: M. le Président.
M. Rochefort: Moi, les reconductions automatiques! J'aimerais au
minimum, au minimum que le directeur général nous fasse le
repointage de sa liste pour nous dire s'il veut vraiment qu'ils soient tous
reconduits. Je trouve, en tout cas, je vous le répète, je ne suis
pas en faveur des reconductions automatiques.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le ministre et M. le
député d'Abitibi-Ouest ensuite.
M. Gratton: En tenant compte de ce que vient de souligner le
député de Gouin, contrairement à l'impression que j'ai pu
lui communiquer tantôt, je serais plutôt enclin a laisser les
choses telles qu'elles sont là, dans le sens que les gens qui ont
été nommés pour cinq ans l'ont été pour cinq
ans. Ils ont participé à un concours, ont obtenu leur mandat
à partir du concours et de la façon de le tenir. En amendant et
en allongeant la durée du mandat, le Directeur général des
élections voudra possiblement resserrer la façon. Je ne
suggère pas que ce ne soit pas suffisamment serré
présentement, mais en sachant que ces personnes sont maintenant
nommées pour dix ans, il voudra peut-être regarder à
nouveau comment il pourrait souhaiter resserrer le concours.
Effectivement, s'il y avait moyen de faire consensus dès
maintenant sur le maintien du mandat de cinq ans pour ceux qui sont
déjà en poste et de modifier la loi pour ceux qui seront
nommés à nouveau, étant donné les chiffres que nous
donnait le Directeur générai des élections tantôt,
on parlait de deux en juin 1989 et de quatorze autres en août, cela ne
risque pas, en supposant que les élections aient lieu au cours de 1989,
d'amener un très grand nombre de remplacements. De toute façon,
si on procède de cette façon, tout le monde qui sera choisi au
moment de l'échéance sera choisi en fonction de la nouvelle loi
sans pour autant qu'on ait fait des accrocs à la procédure. Je
souhaiterais que le député d'Abitibi-Ouest nous dise s'il est
prêt à se rallier à ce consensus.
M. Gendron: Oui, il est prêt à se rallier. Il fait
juste un commentaire, cependant. J'ai écouté attentivement le
député de Gouin. C'est encore tout simplement dû au fait
que nos débats sont enregistrés. Je ne partage pas le point de
vue que je serais un tenant de la thèse de la reconduction automatique.
Ce que je veux corriger dans l'impression qui peut avoir été
laissée, c'est que les 40 qui n'ont pas été retenus ne
l'ont justement pas été parce qu'on était en train
d'appliquer de nouvelles règles en vertu desquelles les concours
étaient effectivement plus sévères. Cela ne veut pas dire
que ces gens-là n'étaient pas en mesure d'assumer cette
responsabilité, ils n'étaient pas en mesure en fonction des
nouveaux critères. Quand j'ai parlé de reconduction pour ceux qui
se sont effectivement qualifiés lors des 107 concours qui ont eu lieu,
là-dessus, il y en a 20 qui étaient nouveaux, il y en a 87 qui
étaient des anciens et dans les anciens il n'y en a que 47 qui ont
franchi l'étape du nouveau concours et 40 ne se sont pas
qualifiés, évidemment, je ne reconduisais pas ceux-là. Ils
ne sont pas dans le portrait.
M. Rochefort: Cela, on comprend bien cela. C'est un exemple que
j'ai voulu donner.
M. Gendron: Oui, mais...
M. Rochefort: Si on avait appliqué cette façon de
faire il y a X temps, on aurait reconduit des gens qui n'ont pas
traversé le concours.
M. Gendron: C'est justement, parce que vous avez dit cela, M. le
député de Gouin, que je trouve que c'est un peu incorrect, parce
que ce n'est plus sur cette base que les règles existent actuellement.
Alors, dire que poser la question, c'est y répondre au moment où
on fait nos travaux, aujourd'hui, je prétends que non. Cependant, je
suis complètement d'accord pour qu'on prenne le temps de regarder cela
un peu, nominativement, et il est possible que les gens qui ont
été retenus sur une base de cinq ans puissent continuer à
le faire sur la base sur laquelle ils ont été nommés.
Mais, je pense que les nouvelles règles de sélection offrent une
sécurité que n'offraient pas les anciennes règles de
sélection. C'est surtout cela que cela prouve. C'est juste cela que je
voulais dire.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, puisqu'il faut
éviter toute confusion, on va aller jusqu'au bout du processus. Je
reconnais tout ce que vient de dire le député d'Abitibi-Ouest,
mais je ne vois pas en quoi on peut juger aujourd'hui que les règles du
dernier concours demeureront les règles pour les prochains concours,
notamment à partir des changements substantiels que connaîtront
nos lois électorales. Donc, je ne vois pas que parce qu'elles ont
été resserrées un jour qu'elles sont suffisamment
resserrées pour la vie. Je pense, en conséquence, que c'est un
principe qui doit toujours exister. Par ailleurs, s'il le faut, je vais ajouter
un argument, M. le Président.
Et au niveau du droit de se porter candidat à cette fonction et
au niveau des éléments d'évaluation des candidats, le fait
qu'on parle maintenant d'un mandat de dix ans, je suis convaincu que cela peut
modifier des choses. Il peut y avoir des gens qui n'auront plus le goût
de se porter candidat à cette fonction comme d'autres qui auront plus le
goût de se porter candidat a cette fonction. Je pense qu'un des facteurs
additionnels que devra prendre en considération le Directeur
général des élections dans ses concours, c'est le facteur
de la stabilité. Évaluer quelqu'un pour un mandat de cinq ans est
une chose, évaluer quelqu'un pour un mandat de dix ans est une autre
chose. Il y a des profils de gens qui correspondent mieux à des mandats
de cinq ans ou moins mal à des mandats de cinq ans qu'à des
mandats de dix ans, par exemple. En ce sens, je pense que, si on change les
règles du jeu, c'est parfait, mais on va écrire une date de
départ pour ces nouvelles règles. Cette date, quant à moi,
doit être plutôt en avant de nous qu'en arrière de nous. (11
h 45)
Le Président (M. Filion): Cela va. Y a-t-il consensus, non
pas sur les propos du député d'Abitibi-Ouest, mais sur ce qui est
écrit au sujet de 5? Est-ce que je comprends également qu'il y a
une partie de ce sujet-là qui est suspendue, M. le ministre?
M. Gratton: Non. Je souhaiterais M. le Président qu'on
règle cela tout de suite.
Le Président (M. Filion): Non. La consultation que vous
allez faire de part et d'autre sur...
M. Gratton: Elle est faite.
Le Président (M. Filion): C'est réglé.
Est-ce que vous faites du maintien du mandat de cinq ans pour les personnes
actuellement en poste un élément de votre consensus?
M. Gratton: Oui, M. le Président. M. Gendron:
Oui.
Délai de résidence
Le Président (M. Filion): D'accord. Je vous remercie.
J'appelle le sujet no 8: il s'agit du délai de résidence et le
consensus porte sur une réduction de douze à six mois du
délai de résidence imposé au paragraphe 3 de l'article
54.
Cela va, il n'y a pas de commentaire du DGE là-dessus.
En ce qui concerne le sujet no 8, le consensus est-il
entériné?
M. Gratton: Oui. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): Cela va, M. le
député de Gouin?
M. Rochefort: Oui, oui.
Uniformisation des listes électorales
Le Président (M. Filion): Sujet no 12: II s'agit de
l'uniformisation des listes électorales et le consensus porte sur le
maintien du statu quo.
M. Gendron: Cela va.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je me permets d'ajouter un commentaire que j'ai
fait au comité technique et que je refais ici. Je respecte le consensus,
mais je maintiens qu'on a là une belle illustration que
c'est lent de faire évaluer des choses dans notre
société. Je suis convaincu que ce serait une simplification
énorme pour tout le monde, une économie substantielle,
peut-être plus substantielle que l'annulation de recensement annuel. En
fin de compte, pour les citoyens du Québec, quel que soit leur palier de
taxation - palier non pas "bracket" - mais palier scolaire et municipal
québécois, c'est une illustration du fait que notre passé
doit toujours être présent quand on réfléchit aux
lois électorales et cela devrait non seulement s'appliquer ici, mais
ailleurs.
Tout cela pour vous dire que j'aurais été favorable
à une uniformisation, mais je comprends bien que ce sera pour le
prochain ménage, peut-être.
M. Gratton: M. le Président, compte tenu des remarques
préliminaires que faisait le député de Gouin, on n'a
jamais prétendu qu'il s'agissait d'une réforme du système
électoral, mais bien d'une simple révision de la loi. C'est ce
qui nous a amenés à ne pas proposer de changer le cens
électoral aux trois niveaux du système électoral.
M. Rochefort: M. le Président, on vient de changer le cens
électoral, on passe de douze à six mois.
M. Gratton: Si on avait entrepris une réforme du
système électoral, on serait sûrement...
M. Rochefort: Je suis heureux que votre discours corresponde
mieux à ce que l'on fait maintenant.
M. Gratton: Cela a toujours été le même
discours. M. le Président, il faut le souligner, on a toujours
parlé de révision de la Loi électorale et non pas de
réforme électorale. C'est strictement le ministre qui est
responsable de la réforme électorale, mais qui a entrepris une
révision et non une réforme de la loi.
M. Rochefort: Le ministre responsable des dossiers qui
n'accomplira pas... c'est cela?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: Trêve de plaisanterie!
Le Président (M. Filion): Le ministre nous invite à
être attentifs aux communiqués de presse qui seront émis
lorsque tout le travail sera terminé. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur le sujet no 12? Le consensus est-il entériné par
les membres de cette commission? Cela va.
Délai pour la recommandation des
recenseurs
J'appelle le sujet 13: il s'agit du délai pour la recommandation
des recenseurs et, encore une fois, le consensus est de maintenir le statu
quo.
M. Gendron: C'est bien cela. Le Président (M. Filion):
Cela va?
M. Gratton: Oui.
Heures de fermeture des bureaux de
dépôt
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin, j'appelle maintenant le sujet no 15 et la proposition 16. Il s'agit des
heures de fermeture des bureaux de dépôt et, encore une fois, le
consensus est de maintenir le statu quo.
Cela va, M. le député de Gouin?
M. Gratton: M. le Président, nous avions proposé
d'harmoniser avec les heures d'ouverture des bureaux de scrutin et au sein du
comité on n'a pas réussi à faire consensus
là-dessus et c'est ainsi qu'on maintient le statu quo.
Révision rurale
Le Président (M. Filion): D'accord. J'appelle le sujet no
19: il s'agit de la révision rurale. Le consensus a pour effet
d'apporter un assouplissement de la notion d'endroit public, dans le sens
d'endroit facile d'accès pour résoudre notamment le
problème de la révision rurale. Le consensus est également
à l'effet de prévoir une disposition selon laquelle
exceptionnellement une commission de révision rurale peut siéger
dans une municipalité contiguë. Y a-t-il des questions ou des
commentaires de la part des membres de la commission? Ce consensus est donc
entériné.
Déclaration de candidature
J'appelle le sujet 20 et la proposition 27. Il s'agit de la
déclaration de candidature. Le consensus est à l'effet qu'il n'y
ait aucune exigence de dépôt...
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on pourrait y
aller...
Le Président (M. Filion): Oui? M. Gratton:... point
par point?
Le Président (M. Filion): D'accord. Il s'agit de la
déclaration de candidature. Le premier objet de consensus est à
l'effet que la déclaration de candidature ne soit accompagnée
d'aucune exigence de dépôt. Je vous ferai remarquer qu'il y a eu,
sur ce sujet 20, proposition 27, des commentaires du Directeur
général des élections qui ne portent pas sur le 1...
M. Gratton: M. le Président, je voudrais tout simplement
indiquer ici qu'au comité de travail, nous avions fait consensus pour
exiger un dépôt qui aurait étéremboursable de
façon
automatique dès qu'on aurait constaté !e respect des
dispositions de la loi. Les auditions en commission parlementaire nous ont
permis de constater que cette décision du comité ne faisait pas
consensus au sein, surtout, de ce qu'on peut appeler les tiers partis. C'est
ainsi que nous nous sommes entendus, en consultation dans les bureaux des
leaders, pour maintenant faire consensus à ce qu'il n'y ait pas de
dépôt exigé pour la déclaration de candidature.
Le Président (M. Filion): D'autres... Oui, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Je veux effectivement confirmer les propos du
ministre. Personnellement -et cela ne change pas mon accord avec le
libellé actuel - je croyais et j'estime toujours qu'à partir du
moment où on exigeait un dépôt avec des règles de
remboursement garanti, cela offrait plus de sécurité, selon mes
convictions personnelles, sur le sérieux des candidatures. Mais dans la
vie, il faut parfois tenir compte du point de vue d'autres intervenants. Lors
des audiences, effectivement beaucoup d'intervenants sont venus nous expliquer
qu'ils ne croyaient pas qu'on arriverait à offrir une qualité
accrue de candidatures. Là n'est pas mon point de vue. Mais i! ne
m'apparaît pas que, sur la question des déclarations de
candidature qui est un sujet majeur compte tenu des autres
éléments, ce seul élément devait m'obliger à
maintenir mon point de vue. On a eu des consultations, des discussions et,
effectivement, comme un des objectifs, en tout cas en termes d'esprit,
était de faciliter l'expression populaire du plus grand nombre possible
de citoyens et de citoyennes du Québec qui désireraient se porter
candidats, et que sur l'objectif je n'ai jamais eu aucun doute... Je veux dire
que c'est un objectif que je partage complètement. On ne peut pas avoir
un discours et dire: une plus grande démocratisation, accès aux
tiers partis, potentialité accrue et ainsi de suite, et avoir des
règles qui, d'après nos lectures, auraient comme
conséquence de réduire cette accessibilité-là. Je
voulais quand même faire le commentaire parce que, dans mes convictions
d'individu, je suis convaincu qu'on était sur la bonne piste avec un
dépôt. Mais ce n'est pas ce qui est retenu et je l'accepte pour
les raisons de la commission, des intervenants et des discussions des
formations politiques qui conviennent qu'il est mieux de ne pas exiger de
dépôt. C'est une formule ante Christe.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin, cela va. Il y a donc consensus sur ce premier élément
du sujet 20. Quant au deuxième élément, il s'agit
d'augmenter de 60 à 100 le nombre de signatures qui accompagnent la
déclaration de candidature.
M. Gratton: C'est la contrepartie à l'abandon du
dépôt de 250 $. On a jugé que cela pourrait assurer un
certain sérieux. Il nous semble qu'un minimum de 100 signatures ne
devrait pas poser de problème à toute personne sérieuse
qui veut poser sa candidature
M. Gendron: C'est exact. C'est vraiment une contrepartie
potentielle, et je l'accepte.
M. Rochefort: J'ai un commentaire, M. le Président. Je ne
retrouve pas explicitement aux éléments 3, 4 et 5 les
règles nouvelles qu'on voulait cependant apporter quant à la
vérification de ces signatures.
Le Président (M. Filion): II y a une question qui a
été posée également par le Directeur
général des élections. On peut peut-être attendre
à l'élément 5 pour soulever la question du
député de Gouin.
M. Rochefort: D'accord. Parce que ce n'est pas évident, en
soi.
Le Président (M. Filion): D'accord.
L'élément 3 du consensus est à l'effet d'autoriser le
futur candidat à recueillir lui-même les signatures d'appui.
Là-dessus, il s'agit du maintien du statu quo.
M. Gratton: Et cela fait suite aux représentations qu'on a
reçues en commission parlementaire.
M. Gendron: Largement partagées, en tout cas.
M. Gratton: Oui. Cela va?
Le Président (M. Filion): Cela va. À
l'élément 4, il s'agit d'exiger le serment des mandataires du
candidat sur la connaissance des signataires, et ce, devant le directeur du
scrutin.
Mme la députée de Groulx.
Mme Bleau: Si je comprends bien, les signatures sur le bulletin
vont être vérifiées pour voir si ceux qui ont signé
existent vraiment et donnent la bonne adresse? Est-ce ce que cela veut
dire?
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, excusez-moi, mais est-ce
qu'il y a une question? Excusez-moi.
Mme Bleau: Je demandais si, à l'élément 4,
cela voulait dire que les signatures sur le bulletin vont être
vérifiées, à savoir si les gens qui ont signé
existent vraiment et restent à l'adresse indiquée?
M. Gratton: C'est l'élément 5. On pourra y revenir
à ce moment-là.
Mme Bleau: D'accord.
M. Gratton: À l'élément 4, je veux dire
qu'ayant permis aux candidats de recueillir... La raison, c'est qu'on voulait
s'assurer, dans un premier temps, si on demande, à
l'élément 5, au directeur du scrutin de faire une
vérification, par exemple sur le fait que... Que le mandataire, il
faudra maintenant ajouter le candidat puisqu'il peut recueillir...
Une voix:...
M. Gratton: C'est cela que vous...
M. Rochefort: Je ne comprenais pas.
M. Gratton: Le consensus à l'élément 4 avait
été fait au moment où le candidat n'était plus
autorisé à signer. Il faudrait que l'élément 4 se
lise: "Exiger le serment du candidat et de ses mandataires sur la connaissance
des signataires, et ce, devant le directeur du scrutin".
M. Rochefort: Et/ou, selon le cas. Le Président (M.
Filion): Et/ou. M. Rochefort: Et/ou, selon le cas.
Le Président (M. Filion): Et/ou. C'est cela. Est-ce qu'on
peut, pour les fins du Journal des débats, noter qu'il y a un
changement du consensus à l'élément 4, à l'effet
d'exiger le serment du candidat et/ou des mandataires du candidat?
M. Gendron: Ce n'est pas pareil, ou et et/ou.
Le Président (M. Filion): Mais le cas
échéant.
M. Rochefort: II y a des candidats qui n'ont pas de mandataire et
il y en a qui ont des mandataires. Il y a des mandataires qui participent
à la cueillette des signatures et il y en a qui n'y participent pas.
M. Gratton: C'est dans ce sens-là.
M. Gendron: Cela veut dire l'un ou l'autre.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): C'est cela.
Une voix: Tous ceux qui ont participé...
M. Gratton: Tous ceux qui ont recueilli des signatures doivent
prêter serment.
Le Président (M. Filion): C'est cela, et/ou. ... la
connaissance des signataires et celle du directeur du scrutin. Est-ce que cela
va à l'élément 4, M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): D'accord. Donc,
l'élément 5 est à l'effet d'exiger que le directeur du
scrutin vérifie la conformité de la déclaration à
sa face même aux exigences de la loi. Je vous réfère
à la page 1 des commentaires du Directeur général des
élections, le sujet no 20. Il y a un commentaire sous forme
interrogative.
M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, le Directeur
général des élections pose la question, à savoir
s'il s'agit d'une vérification qui est différente de celle qui
existe présentement. La réponse, si j'interprète bien le
consensus du comité, est oui, puisque, actuellement, le directeur du
scrutin ne fait que vérifier si la déclaration est
complète. En d'autres termes, compter le nombre requis de signatures que
tous les documents... Ce que nous souhaitons, ce qu'on veut désormais,
c'est que le directeur du scrutin vérifie, par exemple, l'endroit de
résidence du signataire. Si, à sa face même, il constate
que le signataire n'est pas électeur de la circonscription
électorale, il devra nécessairement refuser d'accepter le
bulletin. Il y a d'autres vérifications. Il ne s'agit évidemment
pas de faire enquête, à savoir si la personne qui a signé
le bulletin réside vraiment à l'adresse indiquée, mais
tout au moins vérifier que le lieu de résidence est dans la
circonscription électorale en question. (12 heures)
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je m'interroge sur la dernière remarque du
ministre. Il ne s'agit pas de vérifier si, effectivement, la personne
habite bien à l'adresse qu'elle a donnée. Est-ce que quelqu'un
pourra indiquer l'adresse de son bureau?
M. Gratton: Sûrement pas.
M. Rochefort: Bon! Donc, le directeur général
pourrait décider...
M. Gratton: Oui, le directeur du scrutin.
M. Rochefort: Le directeur du scrutin pourrait décider de
vérifier. Non?
M. Gratton: C'est ce que je dis. Cela peut peut-être porter
à confusion. La vérification des noms doit évidemment
porter sur le lieu de résidence, s'assurer que la personne est
électeur.
M. Rochefort: Donc, il faut avoir qualité
d'électeur pour être signataire d'une déclaration de
candidature.
M. Gratton: Oui, et dans la circonscription
électorale.
M. Rochefort: Dans les vérifications qui pourraient
être faites, on pourrait donc vérifier s'il est bien exact que
monsieur X habite à telle adresse
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Parfait.
Le Président (M. Filion): On peut ou on doit
vérifier?
M. Rochefort: Je pense qu'à la question du Directeur
général des élections, à savoir s'il s'agit d'une
vérification distincte de celle actuellement en vigueur, la
réponse est oui. Il faudra regarder dans les modalités
jusqu'où on doit aller dans les précisions à apporter.
Disons donc qu'on va aller plus loin que l'ancien texte de loi qui disait,
finalement... Ce n'est pas si pire.
Le Président (M. Filion): D'accord. M. le Directeur
général des élections, vous avez demandé la
parole.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est important ce que vient
de souligner le député de Gouin, à savoir qu'il faudra
voir dans les modalités. Je voudrais vous souligner les points suivants:
une déclaration de candidature peut venir au tout début d'une
campagne électorale, après la prise du décret. Si on exige
de la part du directeur du scrutin qu'il vérifie la conformité
des signataires, cela vient au tout début par exemple, alors que la
liste électorale n'est pas établie. Alors, il la fera sur quoi?
Si on dit qu'il doit vérifier aussi les signataires, leur adresse et
leur capacité d'électeur, et que la déclaration de
candidature arrive une heure avant la fin ou les cinq dernières minutes
de la fin des mises en candidature, il faudra prévoir une autre
période au cours de laquelle les bulletins de candidature devront
être déposés pour donner le temps à la
vérification. Ce que je comprends par ailleurs d'après... qui
pourrait être faite, et je voudrais ajouter, avant de dire cela, un
troisième élément. À mon avis, il faut être
très prudents. Il faudrait étudier avec soin le pouvoir quasi
judiciaire qu'on donnerait à un directeur du scrutin dans la
vérification qu'il fait quand ce n'est pas à sa face même.
On a eu des causes célèbres dans le passé, où un
président d'élection s'est prononcé sur un bulletin de
présentation en disant: Non, il n'a pas toutes les exigences requises
par la loi. Il a rejeté le bulletin. Je donne le type de la cause qui
s'est passée dans la ville de Québec; cela a exigé une
nouvelle élection à la mairie à l'époque. Il y a
donc des jugements assez sérieux dont il faudrait tenir compte dans la
rédaction. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas faire une
rédaction différente, c'est bien évident. Mais on
donnerait des pouvoirs au directeur du scrutin qui, à mon avis, peuvent
être très vastes si on n'est pas prudents dans cela.
Ce que je retiendrais de la suggestion qu'a faite M. le ministre
tantôt, c'est que, quand il reçoit le bulletin de mise en
candidature, il devrait vérifier si les adresses indiquées sont
bien des adresses de la circonscription électorale par exemple. Cela est
relativement facile, il connaît la circonscription électorale.
C'est un mode de vérification qui peut être fait et qui peut
éviter qu'il y ait des noms de personnes qui ne sont pas
électeurs dans la circonscription. Cependant, aller plus loin que cela,
j'attire votre attention sur le fait qu'il faudrait être très
prudents sur ce qu'on exigera et de quelle façon cela pourra se remplir,
à cause des différentes questions que je viens de poser, entre
autres relativement à la liste électorale, la période de
temps à laquelle cela devrait être fait, comment cela devrait
être fait. La décision que rendra le directeur du scrutin est
lourde de conséquences parce qu'habituellement, dans le droit actuel,
s'il y a une mauvaise décision rendue par le directeur du scrutin, c'est
par mode de contestation de l'élection que cela peut être
soulevé. Là, on entre dans un autre processus quasi judiciaire,
à mon avis, et j'attire votre attention sur le fait qu'il faut
être très prudents. Il n'est pas dit que je ne veuille pas le
faire, mais je pense qu'il faut être prudents dans la façon de le
faire.
Le Président (M. Filion): D'accord. Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: Non, je pense que je vais laisser faire.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin, ensuite M. le ministre et ensuite M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Rochefort: M. le Président, je pense qu'on a eu une
belle illustration de ce qu'on se disait ce matin, au début de nos
travaux. Des fois, les modalités nous permettront de vérifier
jusqu'à quel point on peut maintenir ou non des consensus sur des
principes qui ont été l'objet de consensus. Je dis
immédiatement, sans vouloir nécessairement aller plus loin, qu'il
faut que la vérification du bulletin de candidature soit importante et
assez stricte. Il faut bien comprendre, M. le Président, que l'ensemble
des modifications qu'on a apportées à nos consensus repose
finalement sur cette seule exigence nouvelle. On laisse tomber le
dépôt, on monte de 60 à 100 signatures...
M. Gratton: Plus le serment qui doit être
prêté devant le directeur du scrutin.
M. Rochefort: D'accord, mais on s'entend bien: l'exigence forte,
c'est vraiment la vérifica-
tion nouvelle par le directeur du scrutin.
On pourrait peut-être demander au directeur général
de nous faire une liste des modalités possibles, lesquelles on pourra
éventuellement discuter, mais je pense qu'il faut regarder des
modalités assez strictes. Je prends, par exemple, la dernière
intervention du Directeur général des élections.
Rappelons-nous que cela permettrait de régler certains problèmes,
mais pas tous parce qu'il y a eu aux dernières élections, dans
les cas qu'on connaît tous, des gens qui ont indiqué de fausses
adresses. Donc, simplement de vérifier si l'adresse X est dans la
circonscription Y aurait été accepté sur cette base au
dernier scrutin, alors qu'on sait tous que cela n'a pas de bon sens. Je pense
qu'il faut quand même faire en sorte, et je pense avoir défendu
ça avec assez de conviction, de permettre au plus grand nombre possible
de gens de pouvoir se porter candidat.
Cela dit, il faut que les règles qui font de nous un candidat
soient bien appliquées. Je pense que ce n'est pas une grande exigence de
demander à 100 électeurs d'une circonscription électorale
d'appuyer, de soutenir ou de cautionner une candidature et,
conséquemment, je pense qu'il faut au minimum s'assurer que cela existe
pour le vrai.
Le Président (M. Filion): Avant de céder...
M. Rochefort: Je comprends toutes les complications que cela
impliquera par ailleurs pour le personnel du DGE.
Le Président (M. Filion): Avant de céder la parole
au ministre, un peu dans le même esprit, cela me frappe que... dans la
Loi électorale, on fixe des exigences pour se porter candidat, il faut
bien qu'à un moment donné il y ait une vérification
quelque part. On sait que le candidat a des obligations, mais il a aussi un
paquet de droits qui découlent du fait d'être candidat à
une élection. La déclaration de candidature est la
déclaration qui enclenche toute une série de droits
démocratiques, qui sont tout à fait normaux et qu'on ne veut pas
remettre en question, mais de là... Si je peux me permettre d'abonder
dans le sens du député de Gouin, pour qu'une certaine
vérification puisse ou doive avoir lieu, c'est la question que je posais
au début. Mais, de la façon dont le consensus est
rédigé, ce n'est pas clair.
M. le ministre, ensuite M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gratton: J'ai peut-être erré tantôt en
répondant à une question du député de Gouin. Le
consensus dégagé en comité, et on peut le lire: "d'exiger
que le directeur du scrutin ne reçoive une déclaration de
candidature que si elle est complète et conforme à sa face
même aux exigences de la loi", était une exigence plus grande que
celle qui existe présentement dans la loi où on ne fait que
vérifier la conformité, notamment le nombre de signatures, qui
est présentement de 60, et on ne fait aucune vérification. La
personne pourrait avoir signé avec une adresse à
l'extérieur de la circonscription et au départ, en vertu de la
loi actuelle, le bulletin de candidature serait accepté.
Ce qu'on essaie de faire en resserrant les règles: d'abord, on
porte le nombre de signatures qui est présentement de 60 à 100;
on exige du candidat et de ses mandataires qui ont pu recueillir les signatures
de prêter serment devant le directeur du scrutin, indiquant que ce sont
des électeurs, des gens qui répondent aux exigences de la loi; et
à 5°, on demande au directeur du scrutin de faire une
vérification sommaire tout au moins des adresses et même des noms.
Le directeur du scrutin pourrait constater, à la simple lecture des
noms, que telle personne qui prétend résider à telle
adresse, je donne l'exemple de la ville de Hull où on parle de la rue
Jean-Proulx: si un électeur de la circonscription de Hull signait un
bulletin sur la rue Jean-Proulx, je saurais que ce n'est pas son adresse de
résidence puisqu'il n'y a pas de résidences sur la rue
Jean-Proulx, c'est un parc industriel. C'est le genre de vérification
que le directeur du scrutin serait appelé à faire. C'est le sens
dû consensus tel que je l'ai compris quand on parle de sa face
même. Il ne s'agit pas de faire enquête. Je rejoins plutôt le
Directeur général des élections qui dit: Si, par exemple,
il devait y avoir constatation en cours de route que le bulletin de candidature
n'est pas signé par des électeurs, cela pourrait faire l'objet
d'une contestatation de l'élection ou d'une contestation de la
candidature si elle est constatée pendant la période
électorale.
Il faut bien dire qu'en termes concrets, les candidats sont rares qui
vont se limiter, dans le cas présent, à soumettre seulement le
nombre de 60 qui est requis par la loi. Plus souvent qu'autrement, on fournit
la signature d'un plus grand nombre que le nombre minimum requis et on le fera
d'autant plus que, maintenant, il y aura une certaine vérification qui
sera faite, et qu'on prêtera serment pour confirmer que ces
gens-là sont vraiment des électeurs. Il me semble que d'aller
jusqu'à exiger une espèce de vérification de chacun des
100 noms, en l'occurrence, vouloir dire plus de 100 noms dans le cas où
le bulletin est signé par plus de 100 personnes, en tout cas, un minimum
de 100 noms pour respecter la loi, cela pourrait créer des
problèmes administratifs fort importants aux directeurs du scrutin.
En tout cas, je maintiens que le consensus qui avait été
dégagé était dans le sens de ne pas exiger du directeur du
scrutin qu'il fasse une vérification du lieu de résidence de
chacun des signataires, mais bien de constater, à la face même des
signatures, qu'il s'agit d'électeurs. En exigeant le serment du candidat
et des mandataires qui ont obtenu les signatures, on se donnait toute la
latitude voulue pour faire une
vérification minimale, ce qui n'exclut pas, évidemment, la
contestation d'élection si, plus tard, on constate qu'il y a des
accrocs.
Le Président (M. Filion): SI vous permettez, le cas que
vous donnez, M. le ministre, à savoir que, par exemple, la rue
industrielle d'une des municipalités que vous représentez... Je
vais vous dire: si le consensus est dans le sens d'exiger que le directeur du
scrutin ne reçoive une déclaration de candidature que si elle est
complète et conforme à sa face même aux exigences de la
loi, le cas que vous soulevez ne s'applique pas. Le Directeur
général des élections va seulement regarder si la rue est
dans le comté, oui ou non. De la façon dont c'est
rédigé, je pense que, légalement, on ne pourrait pas dire
que le Directeur général des élections même doit se
servir de sa connaissance normale d'un comté pour prendre une
décision.
M. Gratton: Bien là, écoutez...
Le Président (M. Filion): Cette nature-là...
M. Gratton:... il me semble...
Le Président (M. Filion): Seulement pour que ce soit
clair.
M. Gratton:... que si le directeur du scrutin doit constater
qu'à sa face même le bulletin est conforme à la loi, que la
loi exige que les signataires soient des électeurs, tout au moins, s'il
constate que l'adresse donnée ne peut pas être la résidence
de la personne qui a signé, le moins qu'il doive faire, c'est de
s'assurer... Cela ne porte peut-être pas à conséquence s'il
y a plus de 100 signatures...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Gratton:... qui est le minimum requis, mais... En tout cas, il
me semble que l'interprétation qu'on devrait faire, c'est
qu'effectivement il y aurait une vérification additionnelle à
faire à ce moment-là.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Deux phrases. Je pense que, surtout quand le ministre
délégué à la Réforme électorale nous
dit qu'il ne fait pas une réforme mais une révision, il faut
convenir de corriger les lacunes qui ont été observées en
comité de travail. Ce qu'on a observé en comité de
travail, c'est que cette étape, dans le passé, avait
été très peu appréciée, dans le sens de
s'assurer que les signataires d'une déclaration de candidature sont des
gens qui sont d'abord des résidents de la circonscription et
présentent une adresse civique existante.
En ce qui me concerne, je pense que le ministre a très bien
indiqué ce sur quoi il y avait eu rapidement consensus. Ce n'est que
là-dessus que je voudrais avoir un resserrement. Je ne pense pas que ce
soit la place et le moment d'élargir à n'en plus finir l'ensemble
des dispositions sur la qualité des signataires et "pourvoir" - entre
guillemets - le DGE de pouvoirs qui auraient comme conséquence,
éventuellement, d'amener des contestations juridiques à n'en plus
finir et des contestations de validité de candidatures. Ce
n'était pas mon objectif. On dit qu'on passe de 60 à 100. Je vais
employer l'expression volontairement, "on a monté cela", mais ce sont 40
farces, dans le sens qu'on peut mettre à peu près les noms qu'on
veut, physiques, pas physiques, si cela existe ou pas, c'est un peu cela qui se
passait dans le passé. Dorénavant, on veut que sur la
déclaration de candidature, il y ait un resserrement de
l'appréciation de ces noms-là par rapport à la liste
électorale, et par rapport à l'adresse civique convenante, et
convenable, dans le sens que c'est bien celle qui... Cela me suffit, et c'est
là-dessus, je pense, qu'il y a eu un consensus. Ce n'est pas sur
d'autres éléments et nous ne pouvons refaire constamment les
devoirs que nous pensons avoir faits en comité de travail. Nous avons
établi que c'est cela le problème, nous essayons d'avoir un
libellé pour corriger le problème que nous avons établi.
(12 h 15)
Le Président (M. Filion): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, au sujet de l'exactitude des
adresses et enfin les questions qui peuvent se poser par rapport à un
certain nombre de signataires, est-ce qu'un moyen d'obvier à ce
problème ne serait pas de faire obligation au Directeur
général des élections de ne vérifier que les noms
et les adresses des personnes qui lui sont rapportées comme ayant fait
l'objet... comme étant de fausses adresses ou des adresses de personnes
qui ne demeurent pas dans le comté. C'est-à-dire que cette
obligation ne serait pas une obligation qui incomberait d'office au Directeur
général des élections, mais quand il en est saisi par
quelqu'un.
Une voix: Qui peut savoir cela?
M. Doyon: Bien qui peut savoir cela, c'est-à-dire que les
bulletins de candidatures étant publics, pouvant être
vérifiés, les adversaires politiques, par exemple, peuvent
regarder et très souvent connaissent très bien le comté,
connaissent les rues du comté, et sont peut-être très
souvent en meilleure position que le Directeur général des
élections, d'avoir ce genre de renseignement et on peut imaginer une
procédure où les personnes feraient une déclaration
assermentée attestant qu'elles ont raison de croire que telle personne
qui indique dans la déclaration de candidature que son adresse, etc.,
etc. n'est pas exacte et demandent par voie de conséquence
au Directeur général des élections d'enquêter
là-desssus. Est-ce que cela ne serait pas là un moyen de
permettre au Directeur général des élections d'être
saisi, quand c'est utile de l'être, par des personnes qui ont de bonnes
raisons de croire qu'il y a des difficultés qui se présentent,
plutôt que lui, être obligé d'examiner à la loupe et
passer au peigne fin les signatures, ce qui peut, je crois, présenter un
certain nombre de difficultés. Il nous disait qu'il y avait plusieurs
centaines de candidatures, 620 candidatures à la dernière
élection. Si on multiplie cela par 100 noms, cela fait plusieurs
milliers de noms, et il y a des choses qui sont possibles et d'autres qui le
sont moins. Je pense que tant que les gens qui sont eux-mêmes des
candidats ou leurs organisateurs ne portent pas, jusqu'à un certain
point, "plainte", le Directeur général des élections n'a
pas à s'en inquiéter lui-même.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Groulx ensuite le député de Gouin.
Mme Bleau: J'aurais une question à poser. Au moment
où un candidat fait signer, a besoin de ces 60 ou de ces 100 signatures
maintenant, est-ce que la liste électorale est déjà
dressée?
M. Côté (Pierre-F. ): Pas nécessairement. Si
la déclaration de candidature est déposée au tout
début de la campagne électorale, la liste électorale n'est
pas nécessairement dressée.
Mme Bleau: Alors c'est difficile à ce moment-là de
vraiment vérifier si un nom correspond à une adresse.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est juste. On peut toujours
le vérifier par la connaissance personnelle qu'il en a ou sur l'ancienne
liste électorale, mais certainement pas sur la liste électorale
de cette élection-là, si elle est déposée avant la
confection de la liste.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je pense qu'il faut
repartir de nos préoccupations premières. D'abord, un premier
commentaire à l'endroit de la dernière intervention du
député d'Abitibi-Ouest: Je lui dirai que oui, on est en train de
refaire des discussions qu'on a déjà faites parce qu'on vient de
changer quatre éléments sur cinq. Alors, en ce sens-là,
l'argument, on en a déjà parlé au comité technique
et on s'est entendus qu'auquel cas, on devrait peut-être filer
là-dessus. Je dis oui, il devrait tenir à pas mal d'endroits dans
nos travaux, mais pas ici parce qu'on a révisé
complètement le dossier. Cela s'est même fait ailleurs qu'au
comité technique et ailleurs qu'entre les membres du comité
technique. Donc, je me sens bien à l'aise, M. le Président, pour
revenir là-dessus et même - je le dis tout de suite - si des
choses entendues au comité technique m'apparaissaient tout à coup
devoir être discutées à nouveau, je le ferais.
D'autre part, M. le Président, pourquoi en sommes-nous
arrivés à cette discussion? Pour une seule et unique raison et je
pense qu'il faut y revenir et on va peut-être régler beaucoup de
choses. On n'a aucun problème avec les candidats des grandes formations
politiques. On n'a aucun problème avec les candidats qui, n'étant
pas dans le passé, le présent et l'avenir, candidats des grandes
formations politiques, sont suffisamment sérieux pour se faire
élire. Là où on a un problème, c'est avec les gens
qui posent des problèmes de crédibilité au processus, qui
amènent des dépenses additionnelles au processus et qui ne sont
que des empêcheurs de tourner en rond qui ne fournissent pas les rapports
dûs, etc. Donc, toute l'argumentation des dangers possibles de
contestation d'élection n'interviennent en aucune façon dans
notre dossier, parce que cela ne touchera jamais - je l'espère et c'est
un pas sûr que je suis prêt à faire - les candidats
susceptibles d'être élus. Quelqu'un qui est susceptible
d'être élu a des moyens, a un niveau de sérieux X qui fait
que, normalement, il ne jouera pas avec cela. Disons que c'est le départ
de l'affaire et il vaut mieux être sûr qu'il y en ait au moins 100
pour toi, si tu penses avoir des chances d'être élu qu'autre
chose.
Alors donc, je me dis que toute l'argumentation de contestation
d'élection possible que cela pourrait amener, non, je ne la vois pas
très bien. D'autant plus que je pense, sauf erreur, avoir lu soit en
jurisprudence ou dans notre nouvelle Loi électorale, qu'il y a
matière à contestation quand on juge que cela aurait pu changer
les résultats, auquel cas référons-nous toujours, parce
qu'on a un cas problème qui fait qu'on parle de cela depuis longtemps.
Référons-nous à ces cas problèmes. Il n'y a aucun
juge qui aurait jugé qu'un refus d'une de ces candidatures ou de
l'ensemble de celles-ci aurait pu changer le résultat du scrutin ou dans
une circonscription ou à travers le Québec, auquel cas, il n'y
aurait pas eu de contestation d'autorisée sur cette base.
Donc, en conséquence, M. le Président, ce qu'on veut,
c'est apporter de la crédibilité, disons-le, à tout le
processus et donc particulièrement viser des candidatures qui sont moins
évidentes, qui tombent moins sous le sens général
spontanément. En ce sens-là, M. le Président, je comprends
qu'il faut rédiger cela de façon juridique - excusez le
pléonasme - mais, c'est drôle, il me semble qu'il y a une question
de jugement. Combien de directeurs du scrutin, la dernière fois,
voyaient bien prima facie que cela n'avait pas de bon sens mais que les
dispositions de la loi ne leur permettaient pas de refuser ces
déclarations de candidature? Leur permettre de regarder un peu plus
longtemps, de faire quelques vérifications ponctuelles qui sont
faisables par l'ancienne liste, par des connaissan-
ces qu'ils ont ou de leur personnel, je pense que ce serait
déjà intéressant, utile qu'ils décident de faire
quatre ou cinq vérifications sur chaque liste. Si sur cinq cela va bien,
eh bien, mon Dieu, le directeur pourrait juger qu'il a pris un certain nombre
de précautions de base qui semblent s'avérer positives.
Je ne voudrais pas avoir une rédaction trop
détaillée, trop serrée, mais je ne veux pas quelque chose
de trop superficiel par ailleurs. Je serais prêt, compte tenu, toujours,
des raisons qui font que l'on veut bouger là-dessus, à dire qu'il
pourrait y avoir deux étapes à l'acceptation d'une
déclaration de candidature: la première étant dès
le moment où elle est déposée avant que les listes
électorales aient été dressées, avant qu'un certain
nombre de vérifications de base qui tombent sous le sens commun, il
dise: Oui, vas-y, tu peux être candidat, tu peux commencer à faire
des dépenses, mais qu'à partir du moment où la liste
électorale est dressée, que le directeur du scrutin dise: Je vais
faire une nouvelle vérification pour voir. Je suis convaincu que dans 9.
9 cas sur 10, il va arriver à la conclusion que sa décision
était bonne, pas de problème, mais il pourrait arriver qu'il
décide en cours de route, avant la fermeture des mises en candidature
ou, en tout cas, suffisamment tôt avant l'impression des bulletins de
vote, de dire: Cela n'a pas de bon sens, je suis obligé de dire que
maintenant que j'ai un instrument de travail complet, cela n'a pas de bon sens,
il y a là des candidatures qui ne devraient pas avoir été
autorisées. Je ne sais pas jusqu'où on pourrait aller en ce
sens-là.
On ne parle pas de candidat sérieux, je tiens pour acquis que les
candidats sérieux commenceront la première étape
sérieusement, on parle des autres, pour essayer d'éliminer des
situations extrêmement loufoques et baroques comme celles qu'on a connues
ou, par ailleurs, de permettre à des gens, non pas au préalable,
mais une fois que le bulletin a été visé, notamment de
formation politique, de dire: On a regardé cela et ça n'a pas de
bon sens. Mais encore là, je fais peu confiance, au sens positif du
terme, aux formations politiques ou aux candidats sérieux d'une
circonscription électorale pour intervenir dans cela, parce que cela n'a
pas pour objet d'essayer de disqualifier celui qui est leur véritable
adversaire. Or, donc, cela n'a pas d'intérêt pour eux.
L'intérêt revient beaucoup plus au Directeur général
des élections et à la crédibilité globale du
système que dans un intérêt du parti politique ou de
candidat dit sérieux. Je ne suis pas sûr que, là aussi, on
a une piste, mais en tout cas, je vous dis que je pense qu'il faut quand
même aller plus loin que de regarder si cela contient 100 noms, puis si
les adresses et les rues ont l'air d'être des adresses et des rues du
comté, auquel cas, on n'a pas fait un grand pas par rapport au dernier
scrutin.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, s'il est vrai que les
candidatures qui méritent d'être scrutées un peu plus
assidûment sont celles de personnes qui ne seront probablement pas
élues, il ne faut pas oublier que la loi comporte déjà des
infractions pour toute personne qui signerait un bulletin de candidature en
n'ayant pas la qualité d'électeur, de même que pour le
candidat lui-même qui fournirait un tel bulletin sachant que la personne
n'est pas électeur et que des procédures peuvent être
prises par quiconque, même pendant la campagne électorale, et cela
pourrait constituer une sanction très sévère que de faire
reconnaître d'une façon quelconque la non-validité d'un
bulletin de candidature.
Ce que je veux éviter à tout prix, c'est qu'on s'encarcane
dans une vérification tellement poussée et qui aurait quel
résultat? On le dit: en termes pratiques, ils sont rares les candidats
qui vont se présenter avec le nombre minimum de 100 signatures. Et si,
à sa face même, le directeur du scrutin fait déjà
une vérification qu'on ne fait pas présentement, et qu'il en fait
une sur la base dont on a parlé tantôt, c'est déjà
une amélioration sur la situation actuelle. Je conviens, avec le
député de Gouin, qu'on ne couvrira pas toutes les
possibilités, les ramifications de fraudes qui peuvent survenir. Mais je
ne suis pas sûr non plus... que c'est... de pratiques frauduleuses. Parce
qu'il faut l'indiquer. Dans la loi, on indique bien qu'on a inscrit sur le
formulaire, le bulletin de candidature, ce qui constitue une infraction et ce
que les sanctions comportent. Alors ayant tout fait cela, il ne me semble pas
approprié de demander en plus au directeur du scrutin, de faire une
autre vérification qui, de toute façon, est normalement faite par
les organisations des candidats et qui peuvent, évidemment, ne pas
vouloir procéder et prendre des procédures, mais la loi est
très claire sur les procédures qui peuvent être prises. Et
quant à moi, M. le Président, il me semble que le libellé
du consensus qui devra nécessairement être précisé
par un article de loi est suffisamment précis pour les fins que nous
recherchons.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Juste une dernière remarque. Est-ce qu'on ne
pourrait pas demander au Directeur général des élections
de regarder quelles pourraient être les modalités de
vérification du bulletin qui pourraient être faites avec les
avantages et les inconvénients que cela pose pour nous permettre, au
moment de la discussion sur les articles de loi, d'avoir un éclairage un
peu plus complet compte tenu de la discussion qu'on vient d'avoir?
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Filion): Cela va. Donc, les
cinq éléments du sujet no 20 sont entérinés
comme faisant l'objet d'un consensus. N'est-ce pas?
M. Gratton: Oui. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): II n'y a rien de suspendu. Il y
a une demande qui est adressée au
Directeur général des élections de continuer
à réfléchir...
M. Rochefort: Sur les modalités de
vérification.
Le Président (M. Filion):... sur les modalités de
vérification.
M. Gendron: C'est cela.
Le Président (M. Filion): II y a une suggestion à
ce sujet, entre parenthèses et rapidement. Peut-être que
l'idée serait tout simplement de donner au directeur du scrutin la
possibilité, s'il l'estime opportun, dans certains cas, de faire des
vérifications. En deux mots, à mon avis, il ne s'agirait pas
d'obliger le Directeur général des élections, pardon, le
directeur du scrutin, à faire des vérifications, mais
plutôt à donner au directeur du scrutin qui aurait
été alerté de différentes façons - par
exemple, il y a cinq signataires qui sont du coin industriel, il y en a huit
autres qui ne sont même pas dans le comté et il y en a douze, ce
sont des enfants ou je ne sais pas, peu importe - mais qui aurait
été alerté par le sens commun ou par sa lecture, la
possibilité de faire une enquête avant de rendre sa
décision sur l'acceptation du bulletin. Je ne sais pas, mais je fais
juste lancer cela comme cela.
Vote par anticipation
J'appelle maintenant les sujets nos 21, 22 et 23. il reste quelques
minutes avant 12 h 30. On peut quand même adopter ce consensus. Les
éléments sont d'abord le maintien du statu quo quant aux heures
du vote par anticipation; deuxièmement, quant à
l'élargissement de la clientèle, l'adoption d'un libellé
qui pourrait être le suivant: 'Tout électeur qui a des raisons de
croire qu'il sera incapable de voter dans sa section de vote le jour du scrutin
ordinaire", tout en précisant que le personnel électoral est
aussi admissible.
M. Rochefort: M. le Président, il y a une nuance. Un jour
de scrutin ordinaire, je ne sais pas ce que c'est.
Le Président (M. Filion): On y reviendra. En terminant, le
troisième élément du consensus: ne pas réserver une
journée de...
M. Gratton: C'est le jour du scrutin qui n'est pas par
anticipation.
M. Rochefort: Très bien compris sauf que c'est parce
que...
Le Président (M. Filion): Bien, c'est bien
évident.
M. Rochefort:... la formation est entre guillemets.
Le Président (M. Filion): Troisième
élément: ne pas réserver une journée de vote par
anticipation aux électeurs à mobilité réduite
uniquement, maintien du statu quo à ce niveau-là.
Également, aucune augmentation du nombre de jours de vote par
anticipation, encore une fois, le maintien du statu quo. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur les sujets 21, 22 et 23? M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, j'aurais une couple de questions. Compte tenu de
l'heure, je préférerais qu'on suspende là-dessus.
Mme Bleau: Comme vous l'avez mentionné ce matin, notre
soirée de jeudi pourrait être remplacée par celle de
demain.
Le Président (M. Filion): C'est une possibilité et
le député d'Abitibi-Ouest nous a dit qu'il reviendrait
là-dessus, le ministre l'a invoqué tantôt. Je pense qu'on
aura des nouvelles.
Mme Bleau: Bien oui, parce que je m'en vais, c'est certain. Mes
billets d'avion sont dans ma bourse. Je pars demain à 5 heures et je
reviens jeudi matin pour l'heure.
Le Président (M. Filion): Mme la députée,
nous pouvons dire que si absence il y a de nos travaux...
Mme Bleau: II faut que j'aie quelqu'un pour me remplacer.
Le Président (M. Filion): Cela sera inscrit au Journal
des débats. Votre absence sera plus que motivée.
Mme Bleau: Je ne peux plus changer cela. J'ai trois
activités dans mon comté.
Le Président (M. Filion): Nos travaux sont donc suspendus
jusqu'à quatorze heures.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise à 14 h 15)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions reprend ses travaux. Nous
avions appelé ce matin les sujets 21, 22 et 23. Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Gendron: J'avais laissé voir, M. le Président,
que j'avais une question à 21, 22 et 23, probablement suivie d'un
commentaire dépendamment de la réponse. Je voudrais savoir
pourquoi le ministre n'a pas envisagé de donner suite à ce qui
m'était apparu comme un consensus des gens qui sont venus en commission
parlementaire, soit d'offrir une journée additionnelle pour toutes les
personnes qui souffriraient d'une mobilité réduite,
considérant que certaines personnes prétendaient que le jour du
scrutin, il y a toujours un peu d'effervescence, de bousculade à
certains polls. Des gens ont prétendu qu'il serait intéressant
d'envisager de leur permettre cela. Pour l'instant, je pose la question. Cela
m'était apparu comme quelque chose d'assez majoritairement
souhaité et agréé par les groupes. Je vous pose donc la
question puisqu'ici vous dites: II y a consensus pour conserver le statu quo.
Je voudrais savoir si vous avez réfléchi un peu
là-dessus.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Effectivement, on y a réfléchi. En
fait, la suggestion nous avait été faite par une association et,
de mémoire, il me semble qu'on avait posé la question à
d'autres représentants, soit d'institutions ou notamment, de la
Fédération des personnes âgées, qui n'avaient pas
exprimé une préférence quelconque pour cette suggestion
qui avait été faite par les centres d'accueil, si je ne m'abuse.
Or, compte tenu de l'ouverture qu'on a faite et qu'on retrouvera plus loin sur
l'obligation qu'on fera de rendre accessibles aux personnes handicapées
les bureaux de scrutin, les bureaux de scrutin par anticipation, il ne nous a
pas semblé finalement que cette suggestion qui nous a été
faite ralliait suffisamment d'adhérents pour qu'on la retienne.
Le Président (M. Filion): Cela va? Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: D'autant plus qu'en réponse à une de mes
questions, je me rappelle que les gens avaient dit: Si on a une journée
spéciale pour les personnes handicapées, le secret du vote qui
sera enregistré cette journée-là - parce que ce sont des
comtés à part - serait plus ou moins visible. Supposons qu'un
surplus de personnes vote pour un parti plutôt que pour un autre, on
dirait que les handicapés ont voté pour tel parti plutôt
que pour un autre, en général.
M. Gendron: En tout cas.
Mme Bleau: Je me rappelle qu'il avait dit: Ce serait mieux qu'il
y ait plus d'une catégorie de gens.
M. Gendron: C'est clair que le résultat d'un vote par
anticipation ne sera pas connu avant le jour du scrutin.
Mme Bleau: Le jour du scrutin, oui.
M. Gendron: Quand même fondu dans la majorité. En
tout cas, l'explication qu'a donnée le ministre me satisfait. Je n'ai
pas d'autres commentaires.
Le Président (M. Filion): Cela va. Donc, en ce qui
concerne les sujets 21, 22 et 23, le consensus est confirmé.
M. Rochefort: Avez-vous remarqué, M. le Président,
même si ce n'est pas explicite qu'on maintient le serment?
M. Gratton: Pardon?
M. Rochefort: On maintient la prestation du serment.
M. Gratton: Oui. Il n'y a rien de changé de ce
côté-là.
M. Rochefort: Mais il n'y a rien de changé sur certaines
autres choses. Je veux juste être certain.
M. Gratton: 25, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui, en ce qui concerne le sujet
25, il s'agit...
M. Gratton: Je voudrais intervenir avant que vous n'en fassiez la
lecture.
Le Président (M. Filion): Oui, je vous en prie.
M. Gratton: J'ai mentionné ce matin cette
possibilité en ce qui a trait, non seulement à la relocalisation
des bureaux de vote, mais aussi des bureaux de dépôts, de scrutin,
des urnes itinérantes, etc., d'examiner tout cela regroupé. Je me
demande si je ne pourrais pas à ce moment-ci donner la
référence aux divers sujets qui pourraient faire l'objet d'un
regroupement et qu'on pourrait peut-être aborder, par exemple, dès
le début de la séance de demain matin, une fois qu'on aura eu le
temps de faire les références appropriées. On pourrait
suspendre, pour le moment, l'étude du sujet 25 et le traiter dès
demain matin en même temps que la proposition 15 que l'on retrouve
à la page 12 de la liste 1 - proposition 15, page 12, liste 1 - et le
sujet intitulé "Accessibilité physique" que l'on retrouve aux
pages 25 et 26 de la liste 1.
Le Président (M. Filion): Quel numéro est-ce?
M. Gratton: II n'y a pas de numéro de sujet. C'est un
titre aux pages 25 et 26. "Accesssibilité physique". Finalement, le
sujet 16 que l'on retrouve à la page 6 de la liste 2. Je pense qu'on
pourrait cheminer beaucoup plus efficacement en examinant toutes ces choses en
même temps.
M. Gendron: Je m'excuse, pour la liste 2, vous avez dit le sujet
16?
M. Gratton: Le sujet 16, page 6, liste 2.
Le Président (M. Filion): Le sujet étant "Le bureau
de dépôt Itinérant".
M. Gendron: Voir cela ensemble demain.
M. Gratton: Oui, on pourrait commencer la séance de demain
matin avec cela, ayant pris connaissance des divers documents ce soir.
Le Président (M. Filion): Alors cela va. On regroupe cette
proposition 15 avec le sujet 16 et également le sujet aux pages 25 et
26. Et on étudiera cela demain matin. Cela va?
M. Gratton: La proposition 15 également.
Le Président (M. Filion): La proposition 15, c'est ce que
j'ai dit. Cela va?
M. Rochefort: Lecture nocturne.
Usage gratuit des cégeps et
universités
Le Président (M. Filion): Donc, suspendu. J'appelle le
sujet 26, "Usage gratuit des cégeps et universités". Le consensus
est à l'effet de maintenir le statu quo, c'est-à-dire ne pas
inscrire dans la loi l'obligation pour ces institutions de prêter
gratuitement leurs locaux aux fins du scrutin. Commentaires? Non?
M. Gendron: Cela va.
Rejet des bulletins non initialés
Le Président (M. Filion): Donc consensus
entériné. Sujet 29 et proposition 41: il s'agit du "Rejet des
bulletins non initialés". Alors le consensus est à l'effet
d'introduire une disposition analogue à celle prévue dans la Loi
sur les élections et les référendums dans les
municipalités permettant l'initialisation a posteriori par le
scrutateur. M. le député de Gouin, cela va?
M. Rochefort: Un instant, si vous le permettez.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin, pourrais-je me permettre une question au ministre ou au
député d'Abitibi-Ouest? Est-ce que cette initialisation a
posteriori par le scrutateur peut avoir lieu dans tous les cas?
M. Gratton: II y a trois conditions qui doivent être
remplies. Le nombre de bulletins trouvés dans l'urne correspond à
celui qui, d'après la liste électorale et d'après le
registre du scrutin, le cas échéant, y ont été
déposés.
Le Président (M. Filion): Ah.
M. Gratton: Les bulletins trouvés dans l'urne qui ne
comportent aucune initiale sont à la face même ceux qui ont
été fournis par le scrutateur.
Le Président (M. Filion): Ah, ah!
M. Gratton: Le scrutateur signe une déclaration
écrite attestant sous son serment qu'il a omis, par mégarde ou
par oubli, d'apposer ses initiales sur le nombre de bulletins qu'il
précise.
Le Président (M. Filion): Comment peut-il assermenter
cela? Ce n'est pas un scrutateur qui peut affirmer sous serment qu'il a
oublié d'initialer tel bulletin. Ce n'est pas seulement une petite
correspondance de chiffres. L'Idée initiale c'est que l'électeur
a bel et bien mis sa croix sur le bulletin qui lui a été fourni
par le scrutateur. Je comprends que ce sont des conséquences qui ne sont
pas énormes. La première condition vient considérablement
réduire, si on veut, la portée de toute fraude possible. On dit:
II faut que cela soit le même nombre. Il faut que le nombre de bulletins
retrouvés dans la boîte soit celui qui, selon le registre,
correspond au nombre de bulletins qui devrait normalement s'y trouver. C'est la
condition no 1.
M. Rochefort: Cela va à rencontre des dispositions de la
loi, par ailleurs.
Le Président (M. Filion): Oui, mais ils vont changer la
loi en conséquence. C'est ce que cela veut dire.
M. Rochefort: Je ne sais pas si c'est cela que cela veut
dire.
M. Gratton: Je n'écoutais pas, M. le Président, je
m'excuse.
Le Président (M. Filion): Avec les limitations que vous
apportez au 1°, cela a de l'allure, sauf que le 3° ne se tient pas.
Personne ne peut vraiment signer un affidavit disant: J'ai oublié
d'initialer tel bulletin. Il ne peut pas savoir si c'est ce bulletin ou un
autre.
M. Gratton: II a omis, par mégarde ou par oubli, d'apposer
ses initiales. S'il y a le moindre doute qu'il n'a pas omis, ni par
mégarde, ni par oubli, il ne signe pas l'attestation et le vote est
invalide.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je veux bien qu'on essaie d'établir la
concordance, sauf erreur - je n'ai pas vu cela en me levant ce matin - il y a
déjà eu - si cela n'existe plus - une disposition dans la loi qui
faisait que même s'il y avait plus de bulletins dans l'urne au moment du
décompte que de bulletins correspondant au nombre d'électeurs qui
s'étaient présentés, ils étaient tous
comptabilisés. Par exemple, si je me présente pour voter à
4 heures et demie de l'après-midi et que quelqu'un a déjà
voté sous mon nom, on m'accorde quand même le droit de vote si je
peux prouver que je suis bien moi-même, auquel cas on va compter un
bulletin de plus dans la boîte, mais on va le compter pour me
reconnaître tous mes droits d'électeur. Avec la disposition qui
nous est lue, cela ne serait pas possible.
M. Gratton: Tout bulletin qui n'aurait pas été
initialé ne pourrait pas l'être a posteriori.
M. Rochefort: D'abord, est-ce que la disposition à
laquelle je fais allusion existe encore? Oui? Je fais allusion à une
disposition qui fait en sorte que même s'il y a plus de bulletins dans
l'urne au moment du décompte qu'il y a d'électeurs qui se sont
présentés, ils sont tous comptabilisés.
M. Côté (Pierre-F. ): Il va falloir que je
vérifie, si vous me le permettez une minute, mais je ne suis pas tout
à fait sûr que l'on soit encore dans la loi. M. Giguère me
dit que oui, mais je voudrais trouver l'article.
Mme Bleau: Ils vont ajouter un électeur si vous vous
présentez. Ils ne l'ajouteront pas?
M. Rochefort: Non, non. Ils vont considérer que j'ai
voté théoriquement deux fois; qu'il y a deux votes inscrits
à mon nom. Comment faire pour le trouver dans la boîte? C'est que,
dans la mesure où cette disposition existe encore, il faut
drôlement être précis sur la disposition...
Le Président (M. Filion): Cela s'applique uniquement pour
autoriser l'initialisation postérieure ou a posteriori d'un bulletin de
vote par le scrutateur. Cela ne change rien à la compilation des
voix.
M. Rochefort: Oui. Un bulletin qui n'est pas initialé
n'est théoriquement pas compilé.
Le Président (M. Filion): Ah! C'est cela. Mais là,
il sera initialé et compilé.
M. Rochefort: On va donc pouvoir en comptabiliser plus.
Alors...
Le Président (M. Filion): Non, non, pas plus. Il est dit
qu'il faut que ce soit exactement le même nombre.
M. Rochefort: C'est cela, si la disposition existe encore. Dans
la mesure où cela existe encore, c'est une protection qui peut justifier
le processus, sinon cela ne peut pas le justifier.
M. Côté (Pierre-F. ): Si je comprends bien votre
question, M. le député, ce serait l'article 264 actuel qui
couvrirait au moins une partie de ce que vous avez dit. "L'électeur sous
le nom de qui une personne a déjà voté peut quand
même être admis à voter après avoir
prêté serment suivant la formule prescrite par règlement;
mention en est faite au registre du scrutin. "
M. Rochefort: La logique veut donc qu'on puisse se retrouver avec
201 voix dans une boîte dans le cas où 200 électeurs se
seraient présentés.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Et l'autre article,
l'article 274, dit qu'un bulletin qui n'est pas initialé doit être
ajouté.
M. Rochefort: En tout cas, il faut faire les bonnes concordances.
Je suis d'accord avec la disposition disant qu'il n'y a pas plus de bulletins
qu'il y a de monde qui s'est présenté, sinon on vient d'ouvrir la
porte un peu trop grande. Il faut vraiment que cela soit dans des situations
d'oubli. Malgré cela, ce n'est pas nécessairement un oubli parce
que d'autres systèmes faisaient en sorte qu'il n'y avait pas plus de
bulletins dans l'urne, mais que ceux qui s'y retrouvaient n'étaient pas
tous ceux qui devaient s'y retrouver. Quelle est la situation? Est-ce qu'il y a
vraiment beaucoup de bulletins non initialés qui sont
rajoutés?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est peu fréquent,
mais il s'est présenté un cas, aux dernières
élections, où le scrutateur avait omis d'initialer tous les
bulletins.
M. Rochefort: Oh! Dans une section de vote?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Pour une partie de la
journée. Évidemment, il s'en est aperçu, au milieu de
l'après-midi le jour du vote.
M. Rochefort: Est-ce qu'il a reçu son chèque quand
même?
Une voix: Non initialé. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Pierre-F. ): Disons que ce qui était
surprenant, dans ce cas, c'est que personne ne s'en était aperçu,
ni le secrétaire, ni les représentants.
(14 h 30)
M. Grattoir On a lu l'article 264 tantôt qui donne droit de
vote à une personne qui se présente pour voter et au nom de qui
quelqu'un d'autre a voté. Alors, dans 1°, dans les conditions qu'il
faut réunir, qui doivent être remplies, on dit que le nombre de
bulletins trouvés dans l'urne correspond à celui d'après
la liste électorale et d'après le registre du scrutin le cas
échéant. Or, le registre du scrutin va faire état des
votes exprimés, incluant celui qui a voté en plus. J'en
déduis qu'il n'y aura pas annulation d'un bulletin de vote pour autant.
Le vote non initialé pourra être validé puisque le nombre
de bulletins correspondra à celui du registre.
M. Rochefort: C'est là, M. le Président, si le
ministre me le permet, que je ne suis pas d'accord. On ouvre directement la
porte pour initialer un bulletin qui n'a pas à se retrouver dans la
boîte de scrutin et donc pour lequel, comme le disait un peu le
président de la commission tantôt, le scrutateur ne pourra jamais
affirmer: J'ai oublié de l'initialer. Il y a trop de bulletins dans la
boîte, mais de toute façon je les autorise tous. Donc, on se
retrouverait à autoriser le vote de quelqu'un qui a voté sans y
avoir droit.
M. Gratton: Pas nécessairement. M. Rochefort: Mais
oui!
M. Gratton: Pas nécessairement. Si le scrutateur,
justement, n'est pas en mesure de se satisfaire au fait que le bulletin qui
n'est pas initialé soit bien celui qu'il a omis par erreur ou par oubli,
il n'a tout simplement qu'à ne pas l'initialer.
M. Rochefort: Écoutez bien pour qu'on se comprenne. S'il y
a 200 personnes qui se sont présentées pour voter et qu'au soir
du décompte il y ait effectivement 200 bulletins de vote dans l'urne,
s'il y a quatre ou cinq bulletins non initialés, ils sont de deux
sources possibles: ou bien ce sont effectivement des bulletins de vote
marqués d'un X par le citoyen qui est venu voter et là c'est le
scrutateur qui avait omis de l'initialer; ou bien il s'agit d'une interversion
de bulletin de vote, ce qui s'est déjà produit. La personne
arrive avec un bulletin de vote, évidemment non initialé, qui est
déjà marqué, on parle d'il y a quelques années, se
présente au scrutateur, le scrutateur lui donne le bon bulletin
initialé, la personne va dans l'isoloir, remet au scrutateur le bulletin
qui lui avait déjà été remis et lui ramène
cela, pour avoir ce qu'on sait. Ce sont les deux seules possibilités. Je
pense qu'on peut peut-être admettre dans cette situation qu'on initialise
des bulletins s'il n'y a pas plus de bulletins que de personnes qui se sont
présentées. Mais si on accepte qu'il y ait initialisation
d'autant de bulletins qui pourraient s'en retrouver dans la boîte,
incluant des gens qui auraient voté à la place de d'autres je
vais vous dire: On vient de légaliser les systèmes. Au minimum,
la première des précautions c'est qu'il ne faut pas qu'il y ait
plus de bulletins que de citoyens qui se sont présentés pour
voter.
M. Gratton: J'en conviens tout à fait et...
M. Rochefort: Pour être plus précis, au nom de qui
un vote a été enregistré.
M. Gratton: II y a une solution, celle que l'on proposait, soit
la préinitialisation des bulletins plutôt que de le faire a
posteriori. À ce moment-là, vous ne pourriez pas retrouver des
bulletins qui n'auraient pas été remis à l'électeur
par le scrutateur.
M. Rochefort: Je m'excuse. Il y a deux fraudes possibles et
visiblement on ne couvrira pas les deux. M. le ministre, si je peux avoir votre
attention, je vais essayer de vous dire cela. Par la solution actuellement
discutée, on ne couvre pas la subtilisation de bulletins. Par la
solution que vous proposez, qui serait d'initialer tous les bulletins au
départ, on se retrouverait dans l'urne avec des bulletins
initialés qui font l'objet d'un vote à la place d'un autre, alors
que dans le système actuellement débattu, au minimum on s'assure
que s'il y a deux personnes qui ont voté sous le nom de Jacques
Rochefort, normalement le premier vote au nom de Jacques Rochefort n'est pas
initialé.
M. Gratton: Pourquoi n'est-il pas initialé? La personne
qui se présente...
M. Rochefort: Vous avez raison.
M. Gratton: II sera initialé de la même
façon.
Le Président (M. Filion): Le seul problème est
qu'à partir du moment où il y a la première mise en garde,
à savoir qu'il faut que le nombre de bulletins de vote soit égal
au nombre de citoyens inscrits...
Une voix:...
Le Président (M. Filion): Oui, on dit la même
chose.
M. Rochefort: Non.
Le Président (M. Filion): Mais oui.
M. Rochefort: Lui accepte le nombre de bulletins qui peuvent se
retrouver. Vous ne dites pas la même chose.
Le Président (M. Filion): Oui on dit la même chose.
Quand on relit la loi fédérale ou
quand le ministre lisait le 1°... Excusez, M. le ministre.
M. Gratton:... la loi fédérale c'est la
préinitialisation.
Le Président (M. Filion): Non, mais je parle de ce que
vous avez lu à la page 84: " 1° le nombre de bulletins
trouvés dans l'urne correspond à celui qui, d'après la
liste électorale et d'après le registre du scrutin, le cas
échéant, y ont été déposés; ". Cela
veut dire que pour que le phénomène de l'initialisation a
posteriori puisse avoir lieu de la part du secrétaire, il faut comme
condition sine qua non que le nombre de bulletins trouvés dans l'urne
soit égal au nombre de citoyens qui se sont présentés pour
voter.
M. Rochefort: Le nombre de citoyens qui se sont
présentés pour voter, cela implique deux citoyens au nom de
Jacques Rochefort.
Le Président (M. Filion): C'est correct, cela ne change
rien.
M. Rochefort: Bien oui, on devrait au minimum dire: Le nombre de
citoyens pour qui un vote a été enregistré.
Le Président (M. Filion): Oui, mais là on n'en est
pas...
M. Rochefort: Pour deux Jacques Rochefort, il ne peut pas y avoir
plus d'un nom.
Le Président (M. Filion): Oui, mais écoutez, c'est
le registre du scrutin.
M. Rochefort: Le registre tient compte d'une double votation.
Le Président (M. Filion): Voilà, c'est écrit
d'après le registre du scrutin. C'est moi qui vous le dis en d'autres
mots, on n'est pas en train de faire la loi. On se comprend, c'est
d'après le registre du scrutin. S'il y a deux Jacques Rochefort, le
registre du scrutin va mentionner deux Jacques Rochefort et il va y avoir deux
votes au nom de Jacques Rochefort.
M. Rochefort: Donc, on va accepter qu'il y en ait deux, donc,
d'initialer celui qui ne l'a pas été. Ah oui, qui l'est
déjà.
Le Président (M. Filion): De toute façon ils vont
l'être.
M. Rochefort: Vous avez raison. Il l'est quand même. Alors
je me demande si on ne devrait pas revenir au...
M. Gratton: Là où je rejoins le
député de Gouin, c'est dans ce système où une
personne se présente avec un bulletin de vote, se fait remettre un
bulletin initialé par le scrutateur, mais dépose dans l'urne le
bulletin de vote qui, manifestement, ne peut pas être initialé et
conserve... Le fait demeure que le système ne peut pas fonctionner parce
que le deuxième bulletin avec lequel elle repart est initialé
mais pas par le scrutateur à moins qu'elle ne retourne et elle ne
pourrait pas aller voter dans le même...
M. Rochefort: Non, ce n'est pas à cela que ça
servait, M. le ministre.
M. Gratton: Pardon?
M. Rochefort: Cela servait à se faire payer. Ce
n'était pas pour utilisation.
M. Gratton: Ah non, au contraire, cela servait pour aller voter
ailleurs. On pouvait voter toute la journée dans autant de bureaux de
scrutin. C'est évident.
M. Rochefort: Pas par ce système-là.
Écoutez...
M. Gratton: C'est un peu le système que vous
connaissez.
M. Rochefort: Non, parce qu'il est déjà
initialé.
M. Gratton: En tout cas les choses qu'on m'a
racontées...
M. Rochefort: Vous allez m'expliquer le système rouge?
M. Gratton: Pardon? Non, j'ai justement fait attention de ne pas
dire cela du député de
Gouin. Il me semble qu'il devrait faire la même chose à mon
égard.
M. Rochefort: M. le Président, je veux bien corriger
là...
M. Gratton: Je dis simplement que ce qu'on...
M. Rochefort: C'est de l'humour que j'ai fait. J'ai dit que je
n'avais pas été sensibilisé à la méthode que
décrit le ministre. C'est une blague que je faisais.
M. Gratton: C'est vous qui en parlez le plus aujourd'hui. Tout ce
que je veux...
M. Rochefort: Oui, c'est parce qu'on est ici pour essayer de
protéger...
M. Gratton: Voilà.
M. Rochefort:... les citoyens contre toute méthode...
M. Gratton: Et une façon...
M. Rochefort:... quelle qu'elle soit et d'où qu'elle
vienne.
M. Gratton:... tout à fait sécuritaire à
l'égard de ce phénomène-là, c'est la
préinitialisation qu'on avait proposée et qui n'a pas
été retenue au comité de travail. On peut y revenir si
vous voulez ou on peut marcher selon ce qu'on avait décidé en
comité. Et ce n'est pas du droit nouveau. Ce n'est pas étranger
non plus. C'est la loi qu'on a votée ici, le projet de loi 100 sur les
référendums et les élections dans les
municipalités.
M. Gendron: C'est de la préinitialisation. M. Gratton:
Non, c'est... M. Rochefort: Non.
M. Gratton: Non, non. Ce qu'on a retenu c'est l'initialisation a
posteriori...
M. Gendron: Oui, oui, dans la loi. D'accord.
M. Gratton:... mais pourvu que ces trois conditions-là
soient réunies.
Le Président (M. Filion): Une dernière... Vous
allez voir la rédaction. C'est parce qu'il n'y a pas de cas où
les deux premiers alinéas peuvent s'appliquer et où le
troisième alinéa ne pourrait pas s'appliquer. En deux mots, les
deux premiers entraînent le troisième. Mais cela c'est pour la
"légisterie".
M. Gratton: Le directeur du scrutin a toujours le loisir de dire:
Je n'accepte pas avoir oublié ou l'avoir fait par mégarde, et ne
pas l'initialer a posteriori.
Le Président (M. Filion): Si le nombre n'est pas le
même.
M. Rochefort: Le scrutateur, pas le directeur du scrutin.
M. Gratton: Oui, excusez, le scrutateur.
Le Président (M. Filion): Oui mais si le nombre n'est pas
le même. C'est technique parce que cela serait au plan de la
rédaction. Quand le projet de loi sera déposé, on
pourra... Cela me satisfait en tout cas, malgré qu'au début cela
ait l'air un peu d'attaquer certains principes. M. le
député...
M. Rochefort: Dans l'hypothèse où on
préinitialise tous les bulletins....
M. Gratton: C'est ce que fait le fédéral soit dit
en passant.
Le Président (M. Filion): II y a bien des affaires qu'ils
font et qui n'ont pas d'allure, M. le ministre. Vous le savez.
M. Rochefort: J'essaie juste de voir les avantages par
rapport...
M. Gratton: Je ne dis pas cela, M. le Président. Je
n'affirme pas que, parce que le fédéral le fait...
Le Président (M. Filion): Non, non, je disais cela...
M. Gratton:... cela a plus d'allure qu'autre chose. Quand
même.
M. Rochefort: II s'agit de savoir si on va créer plus de
problèmes avec un qu'avec l'autre. Et je ne suis plus convaincu.
M. Gendron: Je n'aurais pas d'objection, M. le ministre, à
revenir à ce qu'on avait envisagé, soit une
préinitialisation, parce que dans les faits, dans la pratique, c'est
beaucoup plus ce qui se fait qu'une initialisation a posteriori.
M. Rochefort:... à l'heure actuelle.
M. Gendron: Je sais, mais on peut envoyer une disposition. Je
n'ai pas d'objection à envisager de retenir rapidement que...
Mme Bleau: Parce que si ce n'est pas permis dans plusieurs
bureaux de scrutin, quand vous avez un scrutateur qui est un peu plus nerveux
et qu'arrive 16 heures ou 17 heures, où les travaillants arrivent en
"gang", comme on dit, souvent ils en font plusieurs à l'avance parce
qu'ils ne veulent pas s'énerver. Cela revient donc au même.
M. Gendron: Ce n'est pas parce qu'ils ne veulent pas
s'énerver c'est parce qu'ils sont énervés.
Mme Bleau: Parce qu'ils sont énervés. Ha, ha, ha!
Oui, ils ne veulent pas avoir trop de choses à faire.
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
résumer en disant qu'on s'entend pour dire qu'on ne veut pas que des
bulletins soient déclarés invalides du seul fait qu'ils ne sont
pas initialés donc, qu'on veut trouver une façon de
légitimer un vote en réunissant toutes les conditions
sécuritaires possibles, et qu'on va suspendre pour se poser la question:
Est-ce que la préinitialisation n'est pas préférable au
système dont on parle présentement?
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va?
M. Gendron: Cela me va parce que...
Le Président (M. Filion): Suspendu pour trouver la
modalité...
M. Gendron:... c'est clair que le consensus au comité
était de trouver une façon pour éliminer le moins de vote
possible.
Le Président (M. Filion): C'est cela.
M. Gratton: Au comité, je pense qu'on n'avait pas
consensus. C'est à la suite des représentations du Directeur
général des élections qui nous a fait connaître le
contenu de l'article 234 de la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités qu'on a dit: Cela
existe déjà, allons-y de ce côté-là.
Responsabilité du représentant officiel
Responsabilité de l'agent officiel
Le Président (M. Filion): D'accord. Le sujet 29 et la
proposition 41 sont suspendus. J'appelle les sujets 30 et 31;
Responsabilités du représentant officiel ainsi que le sujet 47 et
la proposition 26; Responsabilités de l'agent officiel. Le consensus est
à l'effet de créer une obligation qui serait faite au
représentant officiel et à l'agent officiel de confirmer par
écrit l'acceptation de leurs fonctions ainsi que l'obligation pour
l'agent officiel de donner un avis écrit de sa démission au
candidat et au directeur du scrutin concernés et, de ne pas introduire
de disposition spéciale dans fa loi pour obliger le représentant
ou l'agent officiel démissionnaire à produire un rapport
financier ou de dépenses électorales pour la période
pendant laquelle il a agi à ce titre. Le Directeur général
des élections, en commission parlementaire, a insisté de nouveau
sur l'importance d'une telle disposition. Commentaires?
M. Gendron: Pas de commentaires. M. Gratton: Pas de
commentaires.
Le Président (M. Filion): Pas de commentaires. Est-ce que
ces consensus sont ratifiés?
Une voix: Oui.
Autorisation d'un parti politique
Le Président (M. Filion): Sujet 32; Autorisation d'un
parti politique. Le consensus est à l'effet de maintenir à dix le
nombre de candidats à présenter pour obtenir ou maintenir son
autorisation.
M. Gratton: Cela va pour cela, M. le Président.
M. Rochefort: Le consensus découle d'où?
M. Gratton: C'est un consensus qui découle de la
commission parlementaire puisqu'au comité on avait consensus pour le
porter a 20. À la suite des représentations qu'on a reçues
des partis politiques en commission parlementaire et en consultation avec les
bureaux des leaders on a convenu de revenir à dix, de maintenir le statu
quo.
Le Président (M. Filion): "Augmenter à 100 pour au
moins dix circonscriptions électorales le nombre de signatures requises
pour une demande d'autorisation, soit un total d'au moins 1000 signatures.
"
M. Gratton: Alors que présentement c'est de 600.
Le Président (M. Filion): "Procéder à la
vérification de ces signatures avant d'accorder l'autorisation; "Ne pas
imposer des conditions différentes selon que la demande est faite en
période électorale ou à tout autre moment. "
Mme Bleau: Là, on procède vraiment à la
vérification des signatures par adresses, etc.
Le Président (M. Filion): M. le ministre. M. Gratton:
Oui.
Le Président (M. Filion): M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): J'aurais peut-être une
suggestion à faire pour le deuxième alinéa. À:
"Augmenter à 100 pour au moins dix circonscriptions... " Dans les
stipulations de la liste de la loi actuelle il est dit que cela doit être
accompagné des noms, adresses et signatures. Est-ce qu'il serait
possible d'ajouter l'obligation de fournir également le numéro de
téléphone sur la liste parce que c'est de là que viennent
nos problèmes de vérification. On est obligés de courir.
C'est très long de retrouver tous les numéros parce qu'on fait
cela par "spot". Trouver les numéros de téléphone c'est
déjà une opération considérable. Est-ce que vous
pensez que cela créerait des difficultés si on exigeait des gens,
dans la liste qui est fournie, surtout qu'il y aura 1000 noms, qu'ils
fournissent non seulement le nom, l'adresse et leur signature, mais en plus,
leur numéro de téléphone? Il y a des cas où ils
n'en ont pas, mais c'est plutôt rare. (14 h 45)
M. Gendron: J'ai l'impression qu'avec la charte des droits cela
pourrait poser des problèmes. Sans être un spécialiste de
ces questions, parmi les gens qui n'ont pas le téléphone,
certains verraient là une discrimination par rapport à l'indice
de pauvreté versus l'indice de
richesse, pour vrai; il y a des gens qui choisissent de ne pas avoir le
téléphone compte tenu des coûts, etc. Je comprends ce que
vous faites et ce que vous demandez à M. le directeur
général est logique et légitime parce que ce sont des
coûts en moins. Ce sont des coûts moindres pour l'État et
pour vos services. Par contre, mettre dans une loi que vous devez fournir le
numéro de téléphone...
Mme Bleau: S'il existe.
M. Gendron: Oui. Je ne suis pas assez avocat ou je ne fais
peut-être pas assez d'"avo-casserie" pour savoir si cela veut dire la
même chose.
M. Côté (Pierre-F. ): On peut le laisser
facultatif.
M. Gendron: Dans le fond, je souhaiterais qu'administrativement
on indique aux partis politiques, autant que possible, pour l'autorisation d'un
parti politique, qu'il faut avoir tous les éléments qu'on a
mentionnés, y incluant les numéros de téléphone des
signataires. Mais je ne voudrais pas que le numéro de
téléphone figure dans la loi.
M. Côté (Pierre-F. ): On pourrait le mettre, sinon
dans la loi, dans une formule, mais le laisser facultatif. Jusqu'à
maintenant, le meilleur moyen de vérification, c'est celui-là. On
n'envoie pas les enquêteurs voir tout le monde; on appelle et dans 99 %
des cas actuellement, les gens se rappellent avoir signé. Ils se
rappellent qu'ils ont signé une demande d'autorisation d'un parti et ils
se rappellent le nom du parti. Quand ils ne se rappellent pas du tout avoir
signé, on va un peu plus loin. Mais c'est la meilleure forme de
vérification qu'on a.
M. Gratton: Je serais plutôt enclin à souhaiter
aussi que les partis qui veulent se faire autoriser fournissent les
numéros de téléphone, mais je verrais mal qu'on l'inscrive
dans la loi. Par exemple, il y a des gens qui ne veulent pas faire publier leur
numéro et ils pourraient s'insurger contre l'obligation que la loi
pourrait leur faire quant au respect de leur...
M. Gendron: Oui. Je prétends, M. le Président,
qu'on pourrait peut-être, à la rigueur, l'insérer dans la
loi, mais je ne sais pas ce qu'une disposition aurait l'air au plan
législatif, de dire que c'est facultatif. En le mettant facultatif,
à la discrétion du signataire, je trouve qu'on invite, mais que
c'est facultatif à la discrétion du signataire. Donc le
signataire sent que l'État souhaite que cette information devienne
pertinente, mais il ne peut pas charrier sur ce que M. le ministre vient de
mentionner avec raison et dire: Écoute, je ne veux pas vous le dire.
Oui, c'est facultatif, alors ne le dites pas.
M. Gratton: Est-ce qu'on ne pourrait pas envisager, lorsqu'un
parti est informé du contenu de la loi, que les obligations sont
celles-là, n'incluant pas le numéro de téléphone,
dans l'intérêt du parti qui veut une autorisation, d'obtenir cette
autorisation le plus rapidement possible, surtout si c'est en campagne
électorale et que l'indication peut leur être donnée par
celui qui les autorise, que les choses vont se faire beaucoup plus rapidement
si les numéros de téléphone sont fournis?
M. Gendron: J'aimerais mieux une disposition du genre de ce qu'on
vient de...
Le Président (M. Filion): Est-ce que vous me permettez une
petite question rapide? Dans le cas d'une déclaration de candidature, le
comité en est venu à la conclusion qu'il n'était pas
nécessaire de procéder à la vérification des
signatures, au soutien de la déclaration de candidature. Dans ce cas-ci,
dans le cas de la reconnaissance d'un parti politique, le consensus est
à l'effet de faire en sorte que le Directeur général des
élections soit tenu de faire les vérifications non seulement
prima facie, mais de faire les vérifications commes telles.
M. Gratton: Surtout que, dans le cas d'une candidature, c'est
toujours en campagne électorale et les délais sont tels qu'on ne
peut exiger cette vérification si le candidat se présente avec
son bulletin cinq minutes avant l'heure de tombée.
Dans le cas d'un parti politique, les délais ne sont pas les
mêmes. Il n'y a pas de date facultative ou obligatoire pour obtenir une
autorisation, sauf, évidemment, en campagne électorale, et c'est
dans ce sens qu'il faudra fournir aux partis qui demandent une autorisation le
plus d'information possible pour que la vérification puisse se faire
suffisamment rapidement. Mais il nous semble important que la
vérification soit faite pour qu'un parti... On a pensé à
toutes sortes d'autres formules pour s'assurer, entre guillements, du
sérieux des partis et c'est à peu près la seule qu'on a
fini par retenir.
Le Président (M. Filion): D'accord. Vous vouliez ajouter
quelque chose, M. le directeur général?
M. Côté (Pierre-F. ): Deux observations, M. le
Président, si vous le permettez. Premièrement, est-ce que je dois
comprendre que la vérification qu'on ferait et comme celle qu'on fait
présentement ne seraient pas exhaustives des 1000 signatures qu'il y
aura, mais seraient par échantillonnage.
Deuxièmement, dans mon esprit, il est
certain qu'il sera difficile de mettre en application une demande
d'autorisation d'un parti politique qui vient en période
électorale, il sera difficile de mettre en application et donner
satisfaction à la création du parti pour que cela ait des
conséquences. Je sais que c'est une suggestion qui n'a pas
été retenue par votre comité, mais je veux seulement
signaler qu'en pratique, si la demande est faite trop tard en période
électorale, on ne pourra pas accorder l'autorisation du parti. Il faut
qu'on puisse réaliser cette vérification, le minlmun de
vérification, sans cela on dirait que nous accordons des autorisations
n'importe comment. Cela prend un certain temps. Jusqu'à maintenant, nous
avons 600 signatures lorsque nous vérifions, et c'est un travail de
plusieurs jours pour vérifier... pardon?
M. Rochefort: Combien de jours en fait?
M. Côté (Pierre-F. ): Cela dépend comment
nous pouvons organiser notre travail chez nous, parce que c'est un
système d'appels téléphoniques que nous faisons. Cela
dépend du personnel disponible ou que nous avons pour le faire.
M. Grattoir Est-ce que vous procédez par
échantillonnage?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, actuellement c'est par
échantillonnage. Quand les téléphones sont faits par
échantillonnage et que nous avons des réponses satisfaisantes,
nous nous apercevons que, parce que le principal but, à mon avis, qu'il
faut vérifier là-dessus c'est que c'est une demande qui est
sérieuse, et que les gens ont apposé leur signature pour cette
fin. Et à ce moment, ce que nous avons rencontré Jusqu'à
maintenant, ce sont les réactions, quand nous avons autorisé un
parti, les gens disaient: Oui, c'est vrai, j'ai signé, c'était
à telle place, dans un endroit où j'ai apposé ma
signature, et c'est pour tel parti. Alors ils reconnaissent. À ce
moment-là, par échantilionage, on arrive à la conclusion
que l'ensemble est assez bon.
M. Jolivet: Comme on demande le nom de la personne, la signature,
est-ce qu'on demande cela avec à côté en majuscule, en
italique ou en caractère, la signature? Est-ce qu'il y a une partie qui
est inscrite? Je n'ai jamais vu cela sur les listes.
M. Côté (Pierre-F. ): Pour le moment non, je pense
qu'on demande la signature. On essaie de retracer quel est le nom de la
personne, souvent ce n'est pas facile à lire.
M. Jolivet: Oui c'est cela que je veux dire. Si vous y allez par
échantillonnage, il faut retrouver ces noms parmi ceux qui sont
lisibles.
M. Côté (Pierre-F. ): L'échantillon est
constitué des noms lisibles.
M. Jolivet: C'est ce que je pense.
Le Président (M. Filion): Cela va pour M. le
député de Gouin?
M. Rochefort: Oui, alors si je comprends bien, dix, le nombre de
candidats à présenter pour obtenir et maintenir son autorisation,
c'est la loi actuelle.
Une voix: Pardon?
M. Rochefort: Dix candidats c'est la loi actuelle.
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Là nous passerions de 600 à 1000
signatures?
M. Gratton: Au lieu de 600, oui pour être de concordance
avec ce que nous avons adopté ce matin, de passer de 60 à 100
pour reconnaître un candidat.
M. Rochefort: Mais vous dites de concordance?
M. Gratton: Nous avons présumé que le 600 provenait
du produit de 60 fois 10, alors c'est 100...
M. Rochefort: Mais c'est parce qu'il ne s'agit pas des
mêmes signatures, nous nous comprenons bien.
M. Gratton: Non, non, non. Bien sûr. Mais nous trouvons que
cela n'est pas exorbitant pour un parti politique d obtenir 1000 signatures
d'électeurs québécois.
M. Rochefort: À prime abord je suis un peu porté
à penser comme vous. Sauf que nous avons eu des témoignages qui
allaient vraiment dans le sens inverse.
M. Gratton: Effectivement nous avons eu des
témoignages...
M. Rochefort: Et pas de gens ou de mouvements..
M. Gratton: Et c'est ce qui nous a fait ne pas retenir
l'augmentation du nombre de candidats...
M. Rochefort: Oui, je suis d'accord. Mais là-dessus vous
privilégiez quand même de monter à 1000 plutôt que de
demeurer à 600.
M. Gratton: Remarquez bien que je n'en fais pas...
M. Rochefort: Je vais vous poser une question. Est-ce que
l'application de cela implique une réautorisation de toutes les
formations politiques déjà autorisées sur la base de ces
nouvelles règles?
M. Gratton: Non. Je réponds d'emblée que non. Je ne
vois pas la nécessité de faire réautoriser des partis qui
sont déjà autorisés et qui continuent de maintenir leur
statut de partis autorisés. Soit dit en passant, le nombre de signatures
au comité, on l'avait fixé à 5000.
M. Rochefort: Ah oui, je m'en souviens très bien, mais la
commission parlementaire vous a...
M. Gratton: Nous a fait revenir à 1000.
M. Rochefort:... vous a fait aller dans l'autre sens et là
je questionne le 1000 par rapport au 600, compte tenu justement des
témoignages qu'on a entendus, qui étaient assez éloquents
à cet égard.
M. Gratton: Mais dès le moment où on
reconnaît que cela prend 10 candidats au minimum, et dès le moment
que l'on dit que pour être candidats cela prend un minimum de 100
signatures, je pense que c'est logique et conséquent qu'on dise qu'un
parti devrait obtenir un minimum de 1000 signatures.
M. Rochefort: Grossièrement oui, mais pas
évidemment. Quelqu'un peut être favorable à la candidature
de X, Y ou Z, mais pas nécessairement favorable à la
création d'un parti politique X, ou l'inverse. Je ne vois pas
d'équation si directe que celle que vous voyez.
M. Gratton: Non, mais comme il faut en arriver à un
chiffre, on trouve que le chiffre c'est un beau chiffre rond.
M. Rochefort: Oui mais c'est parce que j'ai deux
préoccupations par rapport à cela. D'une part, les
témoignages que nous avons entendus à la commission. D'accord?
Deuxièmement, cette notion de rétro ou de
non-rétroactivité. Personnellement, je trouve cela un peu
difficile d'aller expliquer à la formation politique Y qui n'a eu besoin
que de 600 signatures pour être autorisée, que l'autre en aura
besoin de 1000 pour avoir les mêmes droits, les mêmes
possibilités qu'elle.
M. Blackburn: J'ai un problème.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Roberval.
M. Blackburn: La situation des 10 signatures ou des 100
signatures pour les dix candidats, ce ne sont pas les mêmes pour former
le parti?
Le Président (M. Filion): Non, ce ne sont pas les
mêmes. On a déjà une déclaration - si je comprends
bien, on me corrigera du côté de ceux qui ont siégé
sur tous les comités... D'un côté, on a que, pour
être candidat à une élection, il faut la signature de 100
personnes ayant la qualité d'électeur. Ici on parle de la
formation d'un parti politique. Cela n'a rien à voir avec la
déclaration de candidature. Ce que nous explique le ministre, c'est que
par analogie, ils se sont servis, en quelque sorte, de l'augmentation de 60
à 100 pour le nombre de personnes ayant la qualité
d'électeur pour une déclaration de candidature, pour augmenter de
600 à 1000 - c'est multiplié par 10, parce qu'il y a 10
circonscriptions électorales, au moins où il doit y avoir des
candidats de ce parti là. En deux mots, c'est par analogie. Il n'y a pas
de rapport entre les deux. Quand une déclaration de parti politique est
déposée au bureau de la DGE, cela peut être une
déclaration qui intervient en dehors d'une période
électorale. Cela n'a pas nécessairement de rapport direct.
M. Côté (Pierre-F. ):...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Juste un petit... sur le plan
logique, si vous me permettez, M. le Président, c'est que quand un parti
demande son autorisation, qu'il révèle sa capacité d'aller
chercher 1000 signatures, cela donne un indice que lors des élections,
il va présenter 10 candidats avec 100 signatures, chacun, donc 1000
signatures. C'est sa capacité d'aller les chercher. Il s'engage, au
moment de la demande d'autorisation, à présenter 10
candidats.
Le Président (M. Filion): II n'y a pas de relation parce
que...
M. Côté (Pierre-F. ): Non, non...
Le Président (M. Filion):... les 1000 signatures ne
viennent pas nécessairement de 10 circonscriptions.
M. Côté (Pierre-F. ): Non, non. Vous avez
raison...
Le Président (M. Filion): C'est à mon tour de vous
arrêter.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez raison, je vais
seulement signaler que s'il y a une logique, c'est celle-là. Ce
raisonnement, je pense, a été appliqué entièrement
quand il y en avait 600. C'était le même raisonnement.
Le Président (M. Filion): Voilà.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est la correspondance qu'il
peut y avoir, mais il n'y en pas formelle-
ment d'autre que cela.
M. Jolivet: Sur la formule de demande...
Le Président (M. Filion): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Au sujet de la formule de demande, j'ai eu ma
réponse, mais j'aimerais qu'elle soit inscrite. C'est, en lettres
majuscules et la signature.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez raison. Je dois
corriger ce que j'ai dit tout à l'heure. La formule de demande comporte
les nom et prénom en lettres majuscules et la signature. Elle comporte
les deux.
M. Rochefort: De quelle adresse s'agit-il? M.
Côté (Pierre-F. ): Du domicile.
M. Rochefort: C'est normalement l'adresse du domicile?
Une voix: Je comprends.
M. Rochefort: M. le Président. On est en train d'aborder
une autre question. Je tiens à ce que ce soit l'adresse qui donne
qualité d'électeur. Puisque c'est parce qu'on a qualité
d'électeur qu'on peut signer un bulletin de candidature... On va se
revoir, on va s'en reparler ailleurs. Dès ce moment-ci, je tiens
à ce que ce soit l'adresse qui donne qualité d'électeur.
Cela ne peut pas être une adresse de bureau, de chambre d'hôtel ou
de je ne sais pas quoi.
Le Président (M. Filion): L'adresse
résidentielle.
M. Grattoir Cela fait partie...
M. Rochefort: D'accord. Si on vient au nombre de
signatures...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin, un instant.
M. Gratton: On parle de signature d'électeur.
Évidemment, pour vérifier si la personne est électeur, il
faut que cela soit...
M. Rochefort: M. le Président, je ne sais pas l'expression
qu'on retient pour le financement des partis politiques, mais on sait qu'il
faut avoir les qualités d'électeur pour souscrire à un
parti politique. Ce n'est pas nécessaire de donner notre adresse qui
nous donne qualité d'électeur pour ce faire.
M. Gratton: Dans le cas présent, on retient que cela doit
être l'adresse du domicile.
M. Rochefort: L'adresse qui donne une qualité
d'électeur. D'accord. On revient donc au nombre de signatures. M. le
Président, après avoir réfléchi, je suis favorable
au statu quo quant au nombre de signatures pour la reconnaissance d'une
formation politique. J'ai été assez ébranlé par le
témoignage que nous ont fait, et M. Lachance...
M. Gratton: Lachance.
M. Rochefort:... et M. Rhéaume sur le nombre de
signatures. Je pense aussi aux gens du Mouvement socialiste, mais
particulièrement, M. Lachance et M. Rhéaume, quand ils nous ont
rappelé que, pour eux, aller chercher 600 signatures, cela avait
été une opération de grande envergure. On ne peut pas
dire, par ailleurs, qu'il s'agit là de parti politique farfelu, d'un
parti politique qui caricature la vie politique au Québec. Ils ont des
options bien à eux, qu'ils défendent comme ils le veulent, mais
ce sont des gens sérieux. Je pense que l'accueil que les membres de la
commission ont fait à leur contribution, à leur participation et
au document qu'ils ont préparé, au mémoire qu'ils ont
préparé, illustre bien ce que je dis. Tandis qu'eux, ils nous ont
fait un plaidoyer très long sur les difficultés que
représentaient déjà 100 signatures. Ils nous ont fait cela
- je le reconnais - par rapport à 5000, mais ils ne nous disent pas que
5000, c'est bien compliqué. Ils nous ont dit: 600, cela a
déjà été bien difficile. Je me souviens bien. On
pourrait faire sortir Le Journal des débats des deux comparutions
sur lesquelles portaient ces 600. (15 heures)
Deuxièmement, M. le Président, je considère qu'on a
justement resserré au sujet des candidatures et je pense qu'on n'a pas
à resserrer plus concernant les formations politiques. Quand on fait
l'équilibre, la balance des avantages et des inconvénients, je
pense que le Québec ne souffre pas de trop de formations politiques. Il
souffre peut-être d'une sous-représentation des tendances dans
notre société et, en conséquence, on devrait le maintenir
à 600, compte tenu de cet état de fait et compte tenu, je le
répète, des deux témoignages éloquents qui nous ont
été faits, et je pense que là aussi cela sera une
façon concrète de dire que les membres de la commission ont
été très sensibles, comme cela a été le cas
jusqu'à maintenant, il faut aussi le faire là à mes yeux,
à la comparution de ces partis non représentés à
l'Assemblée nationale. Par ailleurs, cela pose aussi un problème
d'équité que d'expliquer à une formation politique qu'elle
a des droits avec 600 signatures tandis que cela en prendra 400 de plus
à une autre formation qui verrait le jour la semaine prochaine pour
avoir les mêmes droits dans le même système
électoral. Même si c'est un élément mineur de ma
réflexion, cela pose un problème et je pense qu'on devrait
maintenir cela à 600, compte tenu de
ces témoignages.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je ne sais pas quelle sera le décision du
ministre de la réforme mais cela ne me pose pas de problème de le
lire tel que formulé. Je pense que M. le député de Gouin a
raison, j'y réfléchis, dans la plaidoirie du Parti
indépendantiste. Cependant, je prétends qu'il faut regarder aussi
l'autre volet. Les obligations de l'État versus un parti politique ne
sont pas du tout les mêmes que celles d'autoriser éventuellement
plus de candidats - je vais le dire comme je le pense - farfelus à se
présenter. Cela n'a pas les mêmes conséquences pour
l'État québécois et cela n'a pas les mêmes
conséquences pour la démocratie. Il y a toujours une limite!
C'est ce qu'on veut éliminer, tout en facilitant le plus possible la
présence des tiers partis. Mais on veut des tiers partis plus
crédibles et sérieux, qui veulent contribuer à de
l'idéologie, à innover par rapport à un programme
spécifique sur des mentalités qu'ils ont et qu'on n'aurait pas,
et je souhaite sincèrement cela. Mais, ce n'est pas vrai que les
obligations de l'État sont les mêmes pour le candidat qui a 100
signatures que pour le parti politique qui en aurait moins. Moi, je trouve que
le parti politique qui n'a pas le minimum de capacité d'adhésion
et d'adhérents, compte tenu des obligations qu'on se donne comme
collectivité envers les partis politiques, n'a pas de bon sens. Mon
collègue de Gouin disait qu'on n'avait pas trop de partis politiques.
Personnellement, je crois qu'on n'en a pas trop, je le comprends, parce qu'on
vit dans un phénomène de bipartisme. Tout le monde sait quel est
le nombre de partis politiques inscrits: c'est 24, 25?
Une voix: Dix-sept.
M. Gendron: En tout, c'est déjà trop.
M. Côté (Pierre-F. ): Dix-sept.
M. Gendron: Dix-sept. Sincèrement, moi, je prétends
que c'est trop par rapport à l'absence totale... Si on demandait
à M. le ministre, à vous ou à moi qui sont des gens qui
font de l'action politique depuis dix ou douze ans, de nommer les dix partis
politiques inscrits au Québec, on aurait des problèmes pour les
sept ou huit derniers - le mot derniers n'étant pas péjoratif.
Cela n'a pas de bon sens. Cela illustre quoi? Cela illustre le fait qu'on ne
peut pas être près de cela, qu'on n'en a jamais entendu parler et
qu'on va leur donner des outils, des moyens, qu'on va faire croire que cela
représente des valeurs démocratiques. Si l'État n'avait
aucune obligation, nulle part... n'oubliez pas que l'autorisation
égalera, tantôt - parce qu'on en discutera dans quelques jours, si
on y arrive - un petit peu de fric, ce sur quoi je suis complètement
d'accord. Cela obligera également le gouvernement, selon les dires du
ministre, à ne pas les laisser dans l'ignorance totale de ce qu'il fait,
quand il fait quelque chose comme gouvernement. Alors, cela signifie que, de
temps en temps, environ une fois par mois, ils auront une copie des
décrets. Ce sont des outils qui font que l'État offre un minimum
de services. Dans ce sens-là, je pense que c'est légitime et
très défendable d'avoir quelques éléments
additionnels qui démontrent qu'on a compris, comme législateurs,
qu'on souhaitait que la démocratie s'exprime dans toutes ses tendances
et qu'elle s'organise à l'intérieur de toutes les tendances, mais
avec un minimum de règles. Vous ferez ce que vous voudrez,. je pense que
le député de Gouin a tout à fait raison de dire:
Écoutez, ce n'est pas un problème majeur, la terre va
probablement tourner quand même. Si votre décision était
qu'on revienne à ce qu'il y avait avant, cela ne me dérangerait
pas, mais personnellement, je serais quand même un peu plus
réticent là-dessus que sur n'importe quoi d'autre. Je vous l'ai
dit, mes motifs de réticence sont que ce n'est pas vrai qu'on va faire
une adéquation avec le nombre de candidats, on va mettre exactement la
même similitude en termes de ce que j'appellerais la justification. La
justification n'est pas la même. Un parti politique, ce n'est pas
seulement d'avoir un candidat dans 125 comtés, il y a en 13 dans
certains comtés et on peut aller à 18. Qu'est-ce que vous voulez
que cela me fasse quand on sait que de toute façon cela ne se passera
pas comme cela. Mais, au niveau de la reconnaissance d'un parti politique qu'on
finance, ce n'est pas la même chose.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Très brièvement, M. le
Président. Tout en étant très sensible aux arguments que
reprend le député de Gouin à l'appui de ce que MM.
Lachance et Rhéaume sont venus nous dire, autant quand on
considère qu'on va probablement - je dis probablement parce que cela
relève du président de l'Assemblée - rendre disponible aux
partis politiques autorisés un certain nombre de documents, comme
évidemment le Journal des débats, les projets de loi, les
déclarations ministérielles et que, en plus, on s'achemine vers
un appui financier de l'État aux partis autorisés en fonction
d'un certain pourcentage du vote obtenu, il me semble que 1000 signatures
à obtenir peuvent représenter un effort, mais il me semble qu'au
minimum c'est l'effort que doit consentir toute personne ou tout groupe de
personnes qui veulent constituer un parti politique. Compte tenu de
l'obligation pour un parti politique, pour maintenir son autorisation, de
présenter dix candidats à une élection, que chacun doive
obtenir un minimum de 100 signatures, il me semble que le chiffre de 1000 est
acceptable et souhaitable.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, simplement pour relever
deux arguments qui ont été avancés, on nous dit d'une part
qu'on a jugé sérieux le Parti indépendantiste et - comment
l'appelle-t-on - le Parti des travailleurs du Québec, je pense, alors,
qu'il s'agit de deux formations politiques qui ont été
autorisées avec 600 signatures. Donc, on reconnaît de ce fait que
600 sont suffisantes pour juger le sérieux d'une formation politique.
Auquel cas je ne comprends pas pourquoi il faudrait en ajouter 400, ce qui
représente quand même une augmentation d'au moins 80 % du nombre
de signatures, alors que déjà on considérait qu'avec 600,
c'était sérieux. On leur a dit, tous ensemble à l'unisson,
qu'ils étaient sérieux et qu'on était bien contents de les
voir et que, finalement, on aimerait même les entendre plus. Par
ailleurs, je considère que les obligations d'un parti politique envers
l'État ne sont pas énormes.
En conséquence, on n'a pas à faire un long discours sur le
fait qu'il faut être plus rigoureux quant à l'accréditation
d'un parti politique parce que cela veut dire beaucoup que de les autoriser. Je
serais plutôt réceptif au fait que, quand on abordera le chapitre
du financement des partis politiques autorisés, on puisse y aller
d'éléments additionnels, de critères additionnels donnant
droit non pas simplement à une autorisation, mais à une
contribution de l'État. Je suis plus disponible par rapport à
cela parce que là il y a des deniers publics qui seront engagés.
Je suis prêt à regarder cela. Mais, je pense qu'à l'heure
où nous nous parlons et dans l'état actuel des choses, où
on n'a pas à les financer, il n'y a rien qui dit qu'à 32
signatures on ne les finance pas, on verra cela plus loin. Je pense que le
statu quo à 600 signatures est suffisant. En conclusion, comme message
que nous, parlementaires, avons à lancer dans la population, ce n'est
pas qu'on veuille restreindre la création des formations politiques,
puisqu'on a tous reconnu à 600 qu'ils étaient sérieux. Au
contraire, on veut au minimum ne pas compliquer les choses. De ce point de vue,
je veux être précis. En ce sens on devrait maintenir cela à
600, quitte à, je le répète, en ce qui concerne le
financement et la contribution de l'État, que l'on regarde d'autres
critères à respecter. On en avait d'ailleurs abordé
quelques-uns, à la suggestion même des formations politiques qui
s'étaient présentées devant nous. C'est tout.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: La chose que je peux comprendre c'est quand on dit de
maintenir à dix le nombre de candidats présentés, si
à une élection donnée ils ne présentent pas dix
candidats, ils doivent recommencer tout le processus pour être
réautorisés. À ce moment-là il y aura 1000
personnes qui devront signer dans dix circonscriptions.
M. Gratton: Absolument. À compter de la prochaine
élection ou au lendemain, tous les partis seront sur le même pied,
c'est-à-dire avoir obtenu un minimum de 1000 signatures puisque dix
candidats auront dû être autorisés.
Le Président (M. Filion): Bien non.
M. Rochefort: Non, on vient de s'entendre pour dire que ce sont
deux bulletins différents.
M. Jolivet: Oui, on le sait, mais...
M. Gratton: Oui, mais s'il n'y a pas eu dix candidats,...
M. Rochefort: Ah, s'il n'y a pas eu, d'accord.
M. Gratton:... il n'y a plus autorisation du parti.
M. Rochefort: Ceux-là retombent à 1000, mais ceux
qui auront présenté dix candidats, sur la base d'une autorisation
qu'ils avaient obtenue par 100 signatures, demeureront autorisés.
M. Gratton: Jusqu'à la prochaine élection.
M. Rochefort: Non, tant qu'ils présenteront dix
candidats.
M. Gratton: Oui, mais les dix prochains candidats devront obtenir
100 signatures chacun et non plus 60.
M. Rochefort: Mais si en dernier, ils n'ont plus 60 comme
candidats et non pas 600 comme parti politique.
M. Gratton: On en convient, mais je dis que l'analogie
m'amène à maintenir le chiffre 1000 tout simplement.
M. Gendron: Ce sera automatique pour tout le monde à la
prochaine, compte tenu de l'autre condition.
M. Rochefort: Mais non. Je m'excuse, M. le Président, s'il
faisait cela encore sur les noms, non, ce ne sera pas pareil pour tout le
monde, ce sera pareil pour tous les partis qui veulent présenter au
moins dix candidats. Ces dix candidats réunis ensemble devront
réunir 1000 signatures à l'appui de chacune de leurs dix
candidatures, à raison de 100 par candidature, mais le parti
lui-même n'aura pas à atteindre 1000 signatures.
M. Gratton Non. On est tous d'accord là-dessus.
M. Rochefort: Si vous êtes tous d'accord, ce serait
souhaitable que ce soit exprimé de cette façon pour que l'on se
comprenne.
M. Gratton: C'est ce que je comprends depuis le début.
M. Rochefort: Tant mieux.
Le Président (M. Filion): En passant, le terme
"initialisation" n'est pas dans le dictionnaire.
M. Rochefort: C'est bien ce que je pensais.
Le Président (M. Filion): Les registres sont
avisés, mais la langue nous fourchait quand on essayait de le dire, il y
avait une bonne raison, Le Petit Robert lui-même m'informe que
cela n'existe pas.
M. Jolivet: Je dois vous dire que le verbe "initialer" n'existe
pas non plus.
Le Président (M. Filion): Curieusement.
M. Jolivet: Mettre nos initiales.
M. Gratton: Vous m'en voyez peiné.
Le Président (M. Filion): Alors, nous en sommes toujours
sur le sujet 32. Est-ce que les commentaires sont épuisés sur le
sujet 32? M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, j'ai eu l'occasion de faire
valoir précédemment qu'il arrive que des partis politiques, qui
sont autorisés et qui le seraient en vertu des critères que l'on
détermine ici, peuvent - je le sais par les témoignages qui ont
été rendus - prétendre que l'autorisation qu'ils ont
obtenue du Directeur général des élections les rend
solvables ou capables de contracter des dettes et le titre de parti politique
autorisé peut parfois prêter à confusion, dans le sens que
cela donne l'impression d'un parti politique cautionné, accepté,
reconnu, etc. Je soulève tout simplement le problème. Je ne sais
pas quelle est la solution, mais je rejoins le député de Gouin
quand il parle de la différence qu'il faut faire entre financement des
partis politiques et autorisation des partis politiques. Je voudrais souligner
qu'autoriser un parti politique qui se prévaut de ce titre de parti
politique autorisé et qui s'en sert parfois pour obtenir des
crédits qu'il n'est pas capable d'honorer et de contracter des dettes
qu'il est incapable de payer. J'aimerais que l'on garde cela à l'esprit.
Je ne sais pas comment on peut obvier à cette difficulté; je
comprends que l'autorisation que donne le Directeur général des
élections ne vise pas à garantir la solvabilité d'aucune
façon, mais pour le type qui a un espace, une superficie allouée
de 100 mètres carrés, un parti politique se présente et
dit: Je suis autorisé par le Directeur général des
élections et vous paierez sur réception de la facture. Je suis un
parti autorisé. Faites-moi confiance. Il devrait peut-être aller
plus loin comme toute personne qui contracte mais je vous souligne que si on
pouvait regarder cet aspect des choses cela pourrait aider. Parce qu'il y en a
qui ont encore des dettes en souffrance parce qu'il se sont fiés
là-dessus, à tort bien sûr. Je suis d'accord que ce n'est
pas une garantie de solvabilité. Mais quand on a besoin de se faire
faire crédit, on se sert de toutes sortes d'arguments dont, entre
autres, celui-là. Je veux souligner cela à la commission. (15 h
15)
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, M. le
député de Louis-Hébert. M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: J'aimerais, dans le même ordre d'idées,
M. le Président... Est-ce qu'on peut poser une question au Directeur
général des élections?
Le Président (M. Filion): Certainement.
M. Maltais: Lorsque vous autorisez un parti en vertu de la loi,
ce parti-là invoque la Loi électorale et dit souvent.... Et pour
renchérir sur ce que dit mon collègue de Louis-Hébert - on
nous l'a dit ici en commission lorsqu'on a interviewé différents
partis - c'est qu'il va voir - pas nécessairement le gérant de la
banque - mais une personne qui n'est pas profondément au courant de la
Loi électorale. Il dit: Je suis un parti autorisé et, en vertu de
mon autorisation, des dépenses me seront remboursées. Vous pouvez
me faire crédit. Il n'y a pas de problème. On se réveille
avec des gens qui nous appellent après et qui disent: M. Untel, comment
ça marche? Le gouvernement ne nous a pas payés encore. Il ne nous
a pas payés. Et d'après moi il ne paiera pas non plus. Est-ce
qu'il y aurait une façon de reconnaître ceux qui sont de bonne foi
qui se font prendre là-dedans? Ce ne sont pas des bandits. Ce sont des
gens qui font confiance au système parce qu'on dit qu'ils sont
autorisés et que dans la Loi électorale le parti est
supposé être remboursé. Et ce que dit mon collègue
de Louis-Hébert, si tous les comptes des petits partis politiques qui
n'ont pas été remboursés à la dernière
élection arrivaient sur votre table sans doute que vous feriez un saut,
M. le directeur. Et je suis sûr qu'il y en a. Parce qu'on a bien des
demandes. On était supposés être remboursés. Vous ne
nous avez pas remboursés. Le gouvernement ne nous a pas payés.
Qu'est-ce qui se passe? Et on s'aperçoit que, finalement, ce ne sont pas
les partis traditionnels qui sont soumis à cela parce que les
candidats font des déclarations. Ils ont des agents officiels.
Ils ont tout ce qu'il faut. Mais il reste quand même que des gens de
bonne foi, dans nos comtés, des fournisseurs se font prendre avec cela.
Et ils arrivent à nos bureaux avec la Loi électorale en disant:
Vous êtes supposés nous payer. Le gars m'avait dit qu'il allait
nous rembourser. Mais ils ne trouvent plus ce gars-là. Il n'a plus
d'adresse. Il est disparu dans la brume. Et le monsieur ou la madame est
resté avec sa créance. Alors est-ce qu'il y a une façon
d'informer la population et de lui dire ce qu'est un parti autorisé et
comment les dépenses sont remboursées? En tout cas pour dire
à ces gens-là d'être plus vigilants ou d'exiger un
dépôt comptant, je ne sais pas. Mais cela cause des
problèmes.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez raison. Le
problème est réel et la solution n'est pas facile. Ce que
l'autorisation confère, c'est le droit de recueillir des contributions
et le droit d'effectuer des dépenses en conformité avec la
loi.
M. Maltais: Mais cela ne veut pas dire que le gars a de l'argent
dans ses poches. Il a le droit de...
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez parfaitement raison.
Le problème est réel. Je suis très content que ce soit
soulevé parce que c'est un problème réel. De la même
façon que vous avez des échos on en a nous aussi. Mais il n'y a
pas de disposition sauf qu'il y a des obligations dans la loi. La seule dont on
dispose présentement c'est que les dettes doivent être
acquittées dans un délai déterminé. Si elles ne le
sont pas c'est un motif de désautorisation. Mais là, pour moi,
c'est un sujet de réflexion et je n'ai pas encore trouvé la
réponse. Comme le disait le député de Louis-Hébert
tantôt: la réponse n'est pas facile. C'est que
désautoriser, par exemple, un parti politique qui a des dettes, cela
veut dire que les créanciers ne verront jamais le commencement du
paiement de ces dettes-là, premier problème. Deuxième
problème: Ce problème va peut-être revenir plus tard. C'est
le problème de la dénomination. Une des grosses questions que
nous nous posons c'est que: Très bien, un parti politique n'a pas
payé ses dettes. On suit la procédure de la loi. On tient des
audiences publiques. On désautorise le parti. Le parti n'existe plus.
Trois mois après, on a une demande pour recréer le même
parti, le même nom. C'est une possibilité très plausible,
même nom et même groupe de personnes. Tout ce qui s'est
passé avant... Ils vont dire: On ne doit pas cela. Ce parti-là
n'existe plus. Alors on s'est dit qu'il faudrait au moins un contrôle sur
la désignation et pendant cinq ans, par exemple, ou pendant quelques
années, que le nom soit inutilisable. Ce que je vous dis là n'est
pas une solution parfaite. C'est un élément de solution pour
éviter que des gens qui se sont fait attraper, entre guillemets, par un
parti politique qui était plus ou moins sérieux... Cela
préviendrait au moins les futurs créanciers. Vous avez tous
à l'esprit le nom de certains partis. Il y a deux partis actuellement
qui sont dans cette situation-là et ce ne sont pas les derniers. Ce ne
sont pas les moindres. Mais si on procédait et pour moi, je pourrais le
faire, je l'ai dit à plusieurs reprises, la loi me permettrait de le
faire, de désautoriser à cause de situations comme
celles-là. Je ne vous cache pas que c'est un vrai dilemme, si je le
fais, que la conséquence et pour les créanciers et pour les
électeurs... Parce que les électeurs, la seule provision dans la
loi actuellement pour l'autorisation d'un parti au sujet du nom, c'est qu'il ne
prête pas à confusion. Là, on pourrait toujours le
prolonger et dire: On désautorise un parti. Trois mois après, le
même groupe redemande son autorisation avec le même nom. Est-ce
qu'il y aurait confusion? Ce serait étirer un peu le sens de la loi
actuelle que de dire cela. Mais l'autre problème que vous mentionnez,
comment vraiment éviter qu'il y ait ce genre d'abus, la seule autre
réponse que je peux vous apporter dans le contexte actuel c'est, pour
nous, de toutes les façons possibles, de mieux informer les
électeurs et les éventuels contractants ou les personnes qui vont
être débitrices de ces partis, les créanciers et tout
cela.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: C'est ma dernière question, M. le
Président. M. le directeur général, advenant à la
prochaine campagne électorale, lors de l'émission des brefs, que
le Directeur général des élections envoie un message bien
clair dans les journaux, dans tous les médias du Québec et les
médias régionaux disant: Avis à toute la population. Ceux
qui feront affaire avec les partis politiques, pour information communiquez
avec le directeur général du scrutin. Dans Laviolette, c'est M. W
à tel numéro de téléphone et ainsi de suite pour
que les gens, au moins, s'ils viennent nous voir ou viennent vous voir
après, on dise: On vous a informés. Prenez vos informations du
président d'élection qui, lui, vous fournira les informations
nécessaires. Qui va rembourser cela? Est-ce que le parti de M. Untel,
est-ce que le gouvernement va me payer? Si le gars appelle, il va dire: La loi,
c'est cela. Maintenant, le gouvernement ne garantit de paiement à
personne.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, cela peut régler
une partie du problème, mais pas tout le problème, parce que ce
qui va être exprimé à ce moment-là, c'est ce
à quoi un parti politique a droit comme remboursement. Bon, lui donner
l'information, s'il a reçu tant de pourcentage de votes il a droit
à un remboursement. Là, ils vont dire: Celui-là, est-ce
qu'il va avoir tant de pourcentage de votes? On ne le sait pas.
D'autre part, l'autre hésitation que j'aurais
à pousser cela assez loin, c'est que j'ai toujours eu comme
politique générale - je pense que je rejoins vos
préoccupations là-dessus - de ne pas m'immiscer, le moins
possible en tout cas, dans le fonctionnement même des partis politiques.
Je trouve que c'est une politique qu'il faut essayer de respecter le plus
possible.
M. Maltais: Surtout les candidats qui sont parachutés, des
gens qui arrivent de l'extérieur, qui arrivent dans un comté
rural. Il va peut-être y en avoir quatre ou cinq sur la liste. Personne
ne les connaît et après personne n'est capable de les retrouver.
Les gens viennent nous voir avec cela. Qu'est-ce qu'on fait avec cela? Je me
pose la question. Je dis: Mettez cela dans les pertes; il n'y a pas d'autres
solutions, mais il y a des montants quand même que les gens n'ont pas les
moyens de perdre, parce que ces gens étaient de bonne foi. Ils
n'étaient pas...
M. Côté (Pierre-F. ): En pratique, la solution
concrète, pour moi, est la suivante. Prenons l'exemple d'un parti
politique qui arrive dans une circonscription électorale, qui est peu
connu, qui va louer un local. Il faut suggérer aux gens à ce
moment-là, la chose très concrète et précise, c'est
que la personne qui procède à la location ne se satisfasse pas
d'une signature au nom du parti, mais qu'elle exige la signature ou
l'endossement d'un individu, et là, elle va être couverte. Elle va
avoir un recours. C'est la solution la plus facile à mettre en
application. Si les gens se posent le moindrement des questions, ils ont
seulement à exiger une caution ou la signature d'une personne qui
s'engage à défrayer le coût de l'engagement pris sur la
question d'un local, par exemple.
M. Maltais: Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va, M. le
député de Saguenay. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Est-ce que le consensus sur le sujet 32 est entériné par les
membres de cette commission?
M. Gendron: Adopté.
Dénomination des partis politiques
Le Président (M. Filion): J'appelle le sujet 33:
Dénomination des partis politiques. Le consensus est de maintenir le
statu quo, c'est-à-dire de ne pas introduire de nouvelles dispositions
particulières pour contrôler les dénominations que se
donnent les partis politiques. Commentaires? Questions?
M. Gendron: Non.
Démission d'un chef de parti
Le Président (M. Filion): Cela va? Le consensus du
comité est-il entériné? Cela va. Sujet 34:
Démission d'un chef de parti. Une obligation est faite pour les partis
politiques de désigner dans un délai de 30 jours un chef
intérimaire pour les fins d'application de la Loi électorale
seulement.
M. Maltais:... M. le député d'Abitibi... C'est
parce qu'en comité, on en avait parlé. On voudrait avoir une
méthode à un moment donné. On n'en a pas
présentement.
Une voix:... vote au proportionnel.
Rapport financier de fermeture
Le Président (M. Filion): Cela va. Sujet 34, le consensus
est ratifié. Sujet 35 et la proposition 61. Il s'agit du rapport
financier de fermeture, et le consensus est de préciser dans la loi que
le dernier représentant officiel inscrit au registre est tenu de
produire le rapport financier de fermeture ou, à défaut de
pouvoir le retracer, c'est le dernier chef de parti inscrit qui doit le
faire.
C'est mal rédigé, mais je dois comprendre que c'est le
dernier représentant officiel qui a l'obligation de produire un rapport
financier, et, à défaut, c'est le dernier chef de parti. C'est
cela? Le consensus est entériné?
M. Gratton: Oui.
Statut du candidat officiel à la suite du
retrait d'autorisation
Le Président (M. Filion): Cela va. Sujet 36 relatif au
statut du candidat officiel à la suite du retrait d'autorisation. Le
consensus est d'introduire une disposition visant à faire en sorte que
le candidat dont le parti perd son autorisation au cours d'une période
électorale devienne automatiquement un candidat indépendant
autorisé.
Une voix: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Une précision, encore.
Si je me fie à ce qu'on a mentionné aux membres, dans la Loi sur
les élections et les référendums il y a une disposition
selon laquelle le Directeur général des élections, cela
peut être par voie de règlement, mais cela dit, le Directeur
général des élections, dans la loi sur les
élections et les référendums, peut apporter des
adaptations quand une personne passe d'un statut à un autre. Si, par
exemple, il a effectué des dépenses à titre de candidat
officiel et qu'il devient candidat indépendant, il faut tenir compte de
cette période de transition. On veut juste avoir la possibilité
de pouvoir émettre... Je
peux vous tire l'article 412 de la loi sur les élections et les
référendums: "Dans le cas où l'autorisation du parti est
retirée au cours de la période électorale, le Directeur
général des élections peut prescrire les adaptations
à apporter aux règles prévues par le présent
chapitre afin d'assurer la transition du statut de candidat du parti à
celui de candidat indépendant autorisé. "
Le Président (M. Filion): En somme, ce sont des
dispositions un peu transitoires...
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela.
Maximum autorisé des contributions
Le Président (M. Filion): C'est surtout sur le plan de la
rédaction de la loi. C'est noté. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Est-ce que le consensus est entériné? Cela va.
Sujets 38 et 39, il s'agit du maximum autorisé des contributions. Le
consensus est de maintenir le maximum autorisé à 3000 $, de fixer
ce maximum par parti plutôt que par électeur. De plus, certains
intervenants - c'est une remarque, ce n'est pas un consensus - en commission
parlementaire ont suggéré le maintien du statu quo ou encore la
diminution du montant maximum. Je me demande ce que cette phrase fait
là, mais est-ce qu'il y a des commentaires là-dessus? Le
consensus est plutôt de maintenir le maximum autorisé à
3000 $, mais de fixer ce maximum par parti plutôt que par
électeur. Il y a un commentaire du Directeur général des
élections là-dessus.
M. Gratton: Simplement pour expliquer que les 3000 $ par parti,
ce n'est pas dans le but de permettre à un électeur de faire des
contributions à plusieurs partis, mais bien de pouvoir identifier que le
maximum de 3000 $ a été respecté puisque
présentement, dans l'état actuel des choses, un électeur
est censé être limité à 3000 $ de contribution, mais
évidemment on ne peut le constater que si on fait la vérification
à savoir si la personne a contribué à plus d'un parti. Ce
qu'on dit, c'est que le maximum de contribution à un parti est de 3000
$.
Quant au commentaire du DGE selon lequel la loi devrait prévoir
que la limite de 3000 $ s'applique par parti politique incluant l'une ou
l'autre de ses instances autorisées, quant à nous, cela va de
soi. Si c'est nécessaire de l'inscrire dans la loi, on le fera.
M. Côté (Pierre-F. ): Je n'ai pas de
commentaire.
Le Président (M. Filion): Pas de commentaire.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Filion): M. le député
de
Gouin.
M. Rochefort: Quant à moi, un commentaire. Oui, c'est
nécessaire de l'inscrire, sinon c'est une imprécision qui
pourrait amener une orientation de certains comportements. Deuxièmement,
puisqu'on en parle ici - cela peut être ici ou ailleurs, mais je veux
être certain qu'on ne l'oublie pas - puisqu'on parle de la notion
d'électeur, quand on dit "fixer à 3000 $ par électeur", je
veux redire ce que j'ai dit tantôt. Je tiens vraiment à ce que
l'adresse que donne quelqu'un qui souscrit à un parti politique soit son
adresse qui lui donne justement ses qualités d'électeur. En
conséquence, je souhaiterais qu'on ait l'occasion d'aborder cela ici
plus tard mais formellement, M. le Président, puisque... (15 h 30)
M. Gratton: Notre opinion, c'est ce que la loi prévoit
présentement; on ne l'explicite peut-être pas suffisamment, mais
le fait que seul un électeur puisse contribuer...
M. Rochefort: L'esprit de la loi, c'est cela.
M. Gratton: Alors, on verra à faire... On pourra
peut-être en discuter au moment où on parlera de la divulgation
des...
M. Rochefort: Mais on prend une note pour nous rappeler qu'il
faut qu'on le fasse.
M. Gratton: Oui, c'est déjà fait et quant à
nous il n'y a aucune objection de ce côté-là et je crois
comprendre qu'il n'y en a pas du côté de l'Opposition non
plus.
M. Gendron: C'est cela que je veux préciser tout de suite
pour avancer. Je pense que le député de Gouin a tout à
fait raison ici d'exiger que, indépendamment qu'on lise serré ou
d'une façon un peu plus large la loi, le point de vue que j'exprime
c'est que je suis 100 % d'accord avec le fait qu'une contribution versée
à un parti politique doive être faite en vertu de la
qualité d'électeur parce que, dans la loi, c'est comme cela qu'on
a voulu limiter. Dans ce sens-là, si cela avait comme conséquence
de ne pas se passer comme cela, je pense qu'on aurait...
M. Rochefort: Cela aurait des tas de conséquences.
M. Gendron: Vous avez raison à ce moment-là. Je dis
au ministre que non seulement on le note, mais il y aurait consensus pour faire
quelque chose dans le sens que vous venez de l'exprimer.
Le Président (M. Filion): J'aimerais savoir des membres de
la commission comment disposer de ce point-là qui est un ajout. Est-ce
qu'on pourrait considérer, M. le ministre, qu'il s'agit là d'un
ajout, d'un nouvel élément de consensus?
M. Gratton Je pense que cela va de soi, M. le
Président.
M. Rochefort: On l'a fait tantôt pour les
déclarations...
M. Gratton On le retrouvera dans la loi.
Le Président (M. Filion): On le retrouvera dans la loi,
donc une précision de la nécessaire qualité
d'électeur pour contribuer.
M. Rochefort:... incorporé au consensus sur les 3000
$.
Le Président (M. Filion): Pour les fins de
compréhension, je suggère qu'on en fasse un
élément. Cela va? D'accord.
Oui, M. le Directeur général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je m'excuse. Il y a un point
que je n'ai pas très bien saisi dans vos discussions. Je m'excuse d'y
revenir. Quand on dit dans le texte "par parti plutôt que par
électeur", est-ce que cela veut dire qu'un électeur peut fournir
3000 $ à un parti et 3000 $ à un autre?
M. Gendron: Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela que vous voulez
dire?
Une voix: Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Alors, ce n'est pas
"plutôt que par électeur" dans le texte il y a...
Le Président (M. Filion): Et par électeur.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est que chaque
électeur peut...
Le Président (M. Filion): C'est cela, "plutôt que
par électeur" il faut l'enlever.
M. Côté (Pierre-F. ):... souscrire 3000 $ à
chacun des partis, s'il le veut.
Une voix:... maximum 3000 $.
M. Côté (Pierre-F. ):... maximum 3000 $ pour chacun
des partis, s'il le veut.
Le Président (M. Filion): II y a un petit problème
de rédaction. Je pense que l'idée est claire autour de la table,
c'est d'enlever... Si vous voulez, on peut enlever dans le consensus
"plutôt que par électeur". L'idée, c'est que 3000 $... Non,
on n'a pas besoin d'ajouter. Ce n'est pas "par parti plutôt que par
électeur", c'est mal exprimé là, à mon avis.
M. Jolivet: La loi actuelle prévoit que c'est par
électeur.
M. Gratton: Présentement, c'est 3000 $ par
électeur.
M. Jolivet: C'est cela, par...
M. Gratton: Et là, on dit que ce sera par parti, donc
c'est "plutôt que par électeur".
M. Jolivet: C'est cela. Il est correct. M. Gratton: Mais
peu importe.
M. Rochefort: Un autre article de la loi dit que seul un
électeur peut contribuer.
Le Président (M. Filion): On se comprend. Mettons que
c'est bien.
M. Rochefort: C'est correct cela.
Le Président (M. Filion): Donc, pour répondre
à votre question...
M. Côté (Pierre-F. ): Merci.
Le Président (M. Filion):... un électeur peut
donner 3000 $ multipliés par 17 partis autorisés, cela fait 51
000 $, cela ne peut pas coûter plus cher que cela à un
électeur de vouloir injecter des sous dans la vie politique
québécoise. Quand il aura fait cela, on pourra peut-être
lui envoyer une belle lettre.
M. Gendron: Si on suivait la loi, quelquefois on n'a pas les
moyens de se permettre cela, mais on épargnerait du temps. Quand on lit
la loi, c'est très clair. Dorénavant, au lieu de lire "par
électeur", on va lire "par parti". C'est réglé. Mais vous
avez raison que dans la rédaction, cela traduisait... On veut traduire
également l'esprit de nos échanges, mais là on n'est pas
en train de faire la...
Le Président (M. Filion): C'est cela, on n'est pas en
train de faire la loi, je vous saisis.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Filion): Je suis convaincu que ce ne sera
pas rédigé comme cela dans la loi.
M. Jolivet: Non.
M. Gendron: Non, ce n'est même pas que cela...
Reçus pour fins d'impôt
Le Président (M. Filion): Donc, il y a un consensus sur
les sujets 38 et 39. En ce qui
concerne le sujet 40 et la proposition 14 contenue dans la
deuxième liste du Directeur général des élections,
il s'agit des reçus pour fins d'impôt. Le comité a
dégagé le consensus à savoir que les reçus pour
fins d'impôt ne comporteront aucune identification du parti politique
pour lequel un tel reçu est émis. C'est plein de bon sens.
M. Rochefort: J'aimerais qu'on me rafraîchisse la
mémoire, M. le Président, qu'est-ce que c'était?
Le Président (M. Filion): C'est plein de bon sens.
M. Gratton: C'est pour permettre la...
Le Président (M. Filion): Ce n'est pas
identifié.
M. Gratton:... confidentialité à l'égard du
fisc...
Le Président (M. Filion): C'est cela.
M. Gratton:... un traitement qui pourrait s'avérer
différent selon le parti auquel un contribuable a pu contribuer.
Le Président (M. Filion): Si je peux me permettre de poser
une question au ministre ou au député? Est-ce à ce niveau
que vous avez discuté de la possibilité d'une augmentation
possible des déductions fiscales pour les contributions?
M. Gratton: On a discuté et on a demandé un avis au
ministre des Finances, mais il ne s'agit pas d'en décider dans la Loi
électorale. Cela appartient au ministre des Finances. On lui a fait part
des représentations qu'on a pu recevoir. Il appartiendra au ministre des
Finances, qui se penche d'ailleurs sur le sujet, de...
Le Président (M. Filion): J'ai été
frappé, dans l'ensemble de la documentation qui fait partie des travaux
de la commission, par l'étude comparative de ce qui se fait dans les
autres provinces par rapport au Québec où l'électeur
québécois est nettement celui qui est le moins bien traité
sur le plan des déductions fiscales par rapport aux autres
provinces.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Moi, je ne veux pas contredire ce que le ministre
vient de préciser, mais à ma connaissance, même si ce qu'il
dit est exact, à cause du grand principe que toute mesure à
caractère fiscal, mais cela va faire partie d'un autre sujet et je pense
que cela nous regarde en commission effectivement de statuer sur des
modifications à être apportées ou pas à la Loi
électorale qui autorisent un montant de déduction plus
élevé. M. le ministre, si l'exécutif... moi, je pense
qu'il n'y a pas de dispositions dans la Loi électorale qui parlent de
cela. Si c'est dans la Loi sur l'Impôt, vous avez raison. Cela va, vous
avez raison. il y a une chose qui est sûre c'est qu'on va en rediscuter
quand même lors de nos travaux, il va être question de cela dans le
sens où vous questionniez tantôt, M. le Président, à
savoir que beaucoup de gens ont parlé de cela lors des audiences.
M. Gratton: D'ailleurs, on en a tenement parlé que le
secrétariat a communiqué avec le ministère des Finances
pour lui demander d'examiner la chose et de faire les scénarios
nécessaires de façon à en arriver une décision
quelconque.
M. Jolivet: Cela n'aura pas pour effet d'augmenter les taxes des
chambres d'hôtel?
M. Gratton: Je ne pense pas, non.
Le Président (M. Filion): Pas dans la région de La
Mauricie en tout cas!
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort:... pendant qu'on est aux reçus pour fins
d'impôt, juste une question au ministre. Est-ce que le ministre est en
mesure de nous informer de ce qui s'est produit dans les rapports d'impôt
cette année, dans les formulaires de rapports d'impôt et dans la
formule abrégée et dans la formule moins abrégée
où il fallait vraiment avoir suivi au moins deux cours classiques pour
savoir qu'on avait une possible déduction, un possible crédit
d'impôt pour contribution aux partis politiques?
M. Gratton: Je ne suis pas en mesure de faire le point sur !a
situation mais je sais que le ministre du Revenu en est saisi et dans ses
efforts de simplification...
M. Rochefort: Pour au moins prendre les mesures...
M. Gratton:... on tient compte de la situation qu'a
décrite le député de Gouin et qui a fait l'objet de
problèmes l'an dernier.
Le Président (M. Filion): C'est une excellente question du
député de Gouin.
M. Gratton: Vous l'avez posée au mauvais ministre.
Le Président (M. Filion): C'est un excellent point de vue.
D'ailleurs, la députée de Vachon n'a peut-être pas rempli
son rapport d'impôt
elle-même mais à ce moment-là elle aurait
constaté que ce n'est pas facile de trouver la bonne case. Je ne la
blâme pas.
M. Gratton: Est-ce qu'on peut continuer, M. le
Président?
Certificat des personnes autorisées
à recueillir des contributions ou
à effectuer des dépenses
Le Président (M. Filion): Donc, le consensus sur le sujet
40, proposition 14, est entériné. J'appelle maintenant le sujet
41: Certificat de personnes autorisées à recueillir des
contributions ou à effectuer des dépenses. Le consensus est en ce
sens de ne pas apporter de modification aux articles 369 et 379 relatifs au
contenu d'un tel certificat.
M. Gratton: Cela va? M. Gendron: Cela va.
Rapports financiers consolidés
Le Président (M. Filion): Cela va. J'appelle le sujet 42
et proposition 67 en ce qui concerne les rapports financiers consolidés;
le consensus est en ce sens de ne créer aucune obligation pour les
partis politiques de présenter des rapports financiers
consolidés. Est-ce que ce consensus est entériné?
M. Rochefort: Non, M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Sur cela, je veux intervenir comme je l'ai fait au
comité pour dire que, moi, je suis favorable à la
présentation de rapports financiers consolidés. Il est clair que
c'est un élément de transparence, d'information du public,
d'accessibilité a l'information que doivent comporter les obligations
qui sont faites aux partis politiques. Je n'ai pas l'intention de faire un long
plaidoyer, je connais l'opinion des autres membres de la commission et du
comité, mais je voulais au moins m'inscrire là-dessus comme je
l'ai fait au comité technique. Je pense qu'on a là une
décision prise par les partis politiques à qui cela fait
l'affaire de ne pas remettre de rapports consolidés, de maintenir le
statu quo par rapport à ce sujet. Mais reconnaissons que si on demandait
à d'autres que des représentants de partis politiques de prendre
une telle décision, cela ne ferait l'objet d'aucune discussion et
d'aucun doute dans l'esprit de qui que ce soit que la recommandation de
n'importe quelle personne extérieure à cette dynamique des partis
politiques serait d'y aller par des rapports financiers consolidés.
Il n'y a aucun intérêt, aucun avantage, aucun objectif qui
puisse aller dans le sens de ceux de la Loi régissant le financement des
partis politiques qui permette de justifier que ces rapports ne soient pas des
rapports financiers consolidés. Ce sont des préoccupations de
partis politiques qui interviennent en ce sens-là et je pense que ce
n'est pas un service rendu à la démocratie, à la
transparence et au droit du public à l'information quant à la
situation financière des formations politiques.
Le Président (M. Filion): D'autres commentaires, M. le
ministre?
M. Gratton: Très brièvement, M. le
Président. Si cette notion de rapports consolidés n'a pas
été retenue c'est effectivement à cause des
représentations qui ont été faites de partis politiques
qui ont considéré que cela constituerait une imposition pour les
partis de fournir ce rapport. Il faut bien comprendre que le Directeur
général des élections peut constituer un rapport
consolidé à partir des informations qui lui sont fournies par les
partis politiques et qu'à ce moment-là la suggestion qui avait
été évoquée d'exiger des partis politiques qu'ils
fournissent un rapport consolidé, quitte à faire rembourser par
l'État les dépenses supplémentaires, peut aussi bien se
transformer en un exercice de la part du bureau du Directeur
général des élections pour en arriver aux mêmes
fins.
Donc, il n'est pas juste de prétendre qu'on ne permet pas
à la population de prendre connaissance de l'ensemble des informations
puisque ces informations peuvent être colligées par le Directeur
général des élections, ce que les partis politiques et les
représentations et les seules représentations qu'on a
reçues non seulement des deux partis représentés à
l'Assembée nationale, sauf erreur il n'y a pas eu de
représentation faite en sens contraire par tout autre parti politique
venu nous rencontrer. Je suis donc obligé de fonctionner avec les
représentations qu'on reçoit et non celles qu'on peut imaginer.
C'est ce qui fait que nous n'avons pas retenu cette disposition.
M. Rochefort: Deux commentaires, M. le Président. D'abord,
je pense que la deuxième partie de la phrase du ministre était
plus juste. Personne n'a abordé le sujet en commission plutôt que
de dire que personne n'a remis cela en question. Personne n'est venu appuyer
cela dans les autres formations politiques comme système.
Deuxièmement, je pense que le raisonnement du ministre souffre
d'une certaine cohérence quant à la non-ingérence que doit
respecter le Directeur général des élections dans le
fonctionnement des partis politiques. Je ne pourrais pas imaginer et je
n'imagine pas que le ministre, comme tout autre membre de la commission,
accepterait que le Directeur général des élections, avec
ses ordinateurs, ses comptables et
ses commis, lui produise un état consolidé des rapports
financiers non consolidés que lui auraient remis les partis politiques.
Non, non, je m'excuse, M. le ministre, vous n'accepteriez pas cela.
Écoutez!
M. Gratton: Je serais bien malvenu d'imposer mes volontés
au Directeur général des élections.
M. Rochefort: Oui, mais vous pourriez commenter ce qu'il ferait
comme vous l'avez déjà fait, ce qui est votre droit
légitime d'ailleurs. Non, de deux choses l'une: que le ministre nous
dise qu'il est pour ou contre, mais qu'il ne vienne pas nous dire que, de toute
façon, les citoyens pourraient y avoir accès si le DGE
décidait de leur fournir les informations. Il est en train de nous dire
que si les citoyens ne l'ont pas c'est aussi à cause du DGE. Non, c'est
parce que les partis politiques...
M. Gratton: Je m'excuse, ce n'est pas ce que je dis, M. le
Président, qu'on ne me prête pas d'intention.
M. Rochefort: D'accord, mais comprenons-nous bien. Si les
citoyens n'ont pas accès à cela c'est parce qu'on refuse de
modifier la Loi électorale en conséquence et que les partis
politiques ont refusé de produire de tels états financiers
consolidés. Le Directeur général des élections n'a
aucune espèce de responsabilité dans ce domaine-là. Ce
serait de l'ingérence que celui-ci produise, à partir des
données fournies par les partis politiques, des rapports
consolidés pour l'information de la population. Te! n'est pas son
rôle et telles ne sont pas ses obligations, M. le Président.
Et je dirai pour compléter ce que le ministre dit: Oui mais
personne ne m'en a parlé. Oui, je vous en ai parlé au
comité technique et je vous en parle encore aujourd'hui.
M. Gratton: Je n'ai pas dit que personne ne m'en avait
parlé, j'ai dit que les partis politiques qui sont venus nous rencontrer
de même que tous ceux qui ont été consultés n'ont
pas exprimé d'avis là-dessus, ni favorable ni défavorable
d'ailleurs. (15 h 45)
M. Rochefort: D'accord.
Le Président (M. Filion): Le DGE a quand même fait
parvenir un document là-dessus.
M. Rochefort: À plusieurs reprises, d'ailleurs.
M. Gratton: Qu'on a considéré, qu'on a
analysé et qui nous a amenés à la conclusion que je viens
d'énoncer.
Le Président (M. Filion): Voilà. D'accord, je
voulais juste... Vous dites il n'y a personne qui...
Il n'y a pas de parti politique, j'en suis, mais cela a quand même
été... M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je veux simplement ajouter, toujours pour la
même raison que nos points de vue étant enregistrés, je ne
crois pas que !e Directeur général des élections ait la
capacité de produire des états consolidés si les partis
politiques n'en produisent pas. Selon les notions comptables que j'ai apprises,
cela m'étonnerait.
M. Rochefort: Signeriez-vous...
M. Gendron: Je ne l'ai jamais laissé voir dans les
discussions puisque j'aime bien la franchise, mais le Directeur
général des élections a plaidé qu'il serait
important, au nom de la transparence et tout cela et, selon mes convictions, il
a raison... Mais j'ai consulté notre formation politique et je m'en
tiens à elle là-dessus puisque c'est à elle qu'incomberait
la responsabilité de le faire. On dirait dans la loi: Tu vas faire
ça. Elle me dit qu'elle aime mieux que ce ne soit pas mentionné
dans la loi. Pour les fins du Journal des débats, je veux que ce
soit clair. Quand je fais ça, ce n'est pas parce que je veux me
décharger, comme membre d'une formation politique, d'une
responsabilité qui, je le sais, sera prise en relais par une instance
autre, l'État ou le DGE.
Donc, j'ai la conviction que si vous êtes incapables de le faire,
consolider s'il ne vous arrive pas consolidé, au chapitre des normes
fiscales... non pas fiscales, mais au plan de la comptabilité tout
court... Il n'y a pas de fiscalité là-dedans. On ne peut pas
consolider quand cela ne l'est pas aux termes de la notion comptable. Je suis
conscient de ce que je fais. Ce n'est pas pour dire: Vous le ferez si vous en
avez envie ou si, à un moment, par un autre moyen, le législateur
dit au DGE: Vous allez produire un état consolidé. Moi, je
prétends que non. Ce n'est pas tellement un problème de
transparence, c'est un problème qui a été soumis aux
formations politiques qui ont prétendu... Mais là je ne suis pas
en mesure de juger adéquatement aujourd'hui qu'elles ont des raisons
fines, subtiles ou que je ne peux détecter, de refuser de produire des
états consolidés. Elles disent: Si on veut le faire, c'est bien,
mais on ne veut pas que ce soit mentionné dans la loi.
C'est plus dans ce sens, en tant que représentant de ma formation
politique, que j'ai dit au législateur qu'on m'avait indiqué
qu'on ne voulait pas que ce soit consolidé. Je ne souhaite pas que ce
soit dans la loi mais, à ma connaissance, d'après les discussions
qu'on a eues au comité, le Parti libéral disait la même
chose. Je trouve sincèrement correct que le DGE nous ait fait des
représentations. Je trouve que vous avez bien fait, au nom de votre
fonction, au nom de ce que l'institution politique représente au
Québec dans ce débat, d'assurer une démocratie plus
vivante et plus dynamique, mais également plus à la portée
de jugement de partisanerie et on vivra, comme politiciens, avec la
décision qu'on prend aujourd'hui sur ce système. C'était
juste pour reprendre le ministre responsable de la réforme, je ne pense
pas qu'il avait raison de penser et d'affirmer que vous aviez la
capacité de produire un état consolidé puisque chacun des
partis politiques vous envoie, excusez l'expression, le tout et que vous avez
le droit de reprendre le tout et d'en faire quelque chose de consolidé.
Cela ne marche pas de même. Je voulais juste rectifier cette
affaire-là.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je souhaite intervenir à nouveau quand le
ministre sera revenu, M. le Président. Je comprends qu'il a dû
quitter pour deux minutes.
Le Président (M. Filion): En attendant, n'ayant pas eu
l'occasion d'assister à tous les travaux, cela nous permettra de...
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes, M. le
Président?
Le Président (M. Filion): Est-ce que vous voulez
suspendre?
M. Gendron: J'opterais pour deux minutes.
Le Président (M. Filion): Oui? Alors les travaux sont
suspendus pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprise à 15 h 58)
Le Président (M. Filion): Nous allons reprendre nos
travaux. Notre invité principal, le Directeur général des
élections qui assiste à nos travaux n'est pas encore de retour
mais cela ne devrait pas tarder et donc la parole était au
député de Gouin. Nous en étions toujours au sujet 42.
M. Rochefort: Oui, alors M. le Président, dans un premier
temps un des arguments qui a été avancé autour de la table
c'est de dire que les formations politiques n'acceptent pas qu'on leur fasse
une telle obligation. Je dirai, M. le Président, d'abord que la Loi
électorale fait beaucoup, beaucoup, beaucoup d'obligations aux
formations politiques, et qu'on n'a pas toujours demandé la permission
aux partis politiques avant de leur faire des obligations d'une nature
comparable à celle qu'on ferait par cette introduction d'états
financiers consolidés. Or donc, ce n'est pas un argument que je retiens,
M. le Président, et d'ailleurs je ne veux pas abuser de ma position mais
c'est un régime un peu spécial. Il n'y a pas grand monde à
qui on demande l'opinion avant de faire des obligations dans des lois.
Reconnaissons cela, avouons-nous cela entre nous. Quand je parle de
régime de partis, oui il existe un régime de partis. Demandez
l'opinion et s'ils sont d'accord on le met et s'ils ne sont pas d'acord on ne
le met pas, c'est un peu un régime spécial.
J'avoue qu'il y a un bon nombre d'intervenants qui se présentent
en commission parlementaire dans une année au Québec à
qui, d'abord, souvent on ne demande pas l'opinion, et quand on demande leur
opinion, de toute façon même s'ils sont tous contre, on le fait
quand même. Et d'ailleurs, M. le Président, dans la Loi
régissant le financement des partis politiques, le chapitre de nos lois
électorales sur le financement des partis politiques fait beaucoup
d'obligations de cette nature aux partis politiques qui, à
l'époque, n'étaient pas très bien vues mais finalement
pour lesquelles je pense que tout le monde aujourd'hui se dit: Oui, nous avons
bien fait de le faire et cela fonctionne bien. D'autant plus, M. le
Président, qu'une des choses qu'on envisageait au comité
technique et qu'on fait par ailleurs dans d'autres domaines reliés
à celui-là, c'est que oui, c'est certain que cela
amènerait des charges additionnelles pour les partis politiques, mais je
pense qu'il serait de bonne guerre que l'État contribue, paie la note,
comme on le fait, je pense, pour les autres types d'états financiers
où on verse jusqu'à concurrence de 4 000 $ ou 5 000 $, les
coûts réels générés par la préparation
de documents dont la loi fait une obligation aux partis politiques.
M. le Président, on nous dit que non, ce n'est pas évident
que cela ajouterait à la transparence, à l'information du
citoyen. Oui, M. le Président. Il y a une chose qui est absolument
spéciale et extraordinaire, on ne peut connaître comme citoyens
l'état réel de la situation financière d'une formation
politique à partir des rapports qui sont transmis au Directeur
général des élections et que celui-ci rend publics. C'est
inadmissible et, M. le Président, puisqu'on veut souvent s'inspirer de
l'entreprise privée, qu'on veut souvent se référer
à des méthodes modernes et patati et patata, je voudrais bien
voir des entreprises fournir à leurs actionnaires des états
financiers qui ne seraient pas consolidés, et voir comment les gens
réagiraient dans la salle. C'est vraiment un régime unique qu'on
permette aux partis politiques de fournir des états financiers non
consolidés. M. le Président, s'ils nous avaient fourni des
argumentations étayées qui m'auraient permis peut-être de
réviser mon jugement, je ne fais pas croisade pour cela, j'aurais
été disponible pour me laisser convaincre de cela, mais
jusqu'à maintenant tout ce qu'on nous dit c'est qu'on ne veut pas d'une
obligation additionnelle et que cela nous amènera des coûts. Les
coûts, moi je vous dis: La réponse est
simple. Quant à l'obligation, je vais vous dire qu'on en fait pas
mal par ailleurs, et je pense que cela viendrait beaucoup plus compléter
la volonté très claire de transparence faite aux partis
politiques dans le chapitre sur le financement des partis politiques. Je
répète, M. le Président, jusqu'à maintenant, il n'y
a pas de raisons valables qui ont été avancées pour ne pas
introduire une telle disposition. Je pense que, oui, M. le Président,
c'est anormal que les citoyens du Québec ne puissent connaître
l'état réel de la situation financière des formations
politiques qui, par ailleurs, sont des formations - comme le disait le
député d'Abitibi-Ouest dans une autre discussion - quand
l'État les autorise, c'est parce que l'État pose un geste
important et je pense qu'il serait normal que, comme d'autres types
d'entreprises qui ont à faire des rapports a leurs actionnaires, on ait
là aussi droit à des états financiers
consolidés.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: Sans reprendre les arguments invoqués de part
et d'autre, je rappelerai que lors de la discussion en comité technique,
les membres avaient fait valoir qu'il serait préférable de
procéder possiblement par expérience pilote, à la suite
d'ententes qui auraient pu être arrêtées au comité
consultatif. M. le Président, après vérification
auprès des instances du parti, il existe encore de nombreuses objections
à ce que nous inscrivions dans la loi cette obligation. Le parti est
tout à fait d'accord pour discuter de ces possibilités au sein du
comité consultatif. Je me dois donc de m'en limiter à cela pour
le moment. On pourra continuer la réflexion. Le dépôt du
projet de loi n'est pas pour demain. Possiblement on pourra évoluer
suffisamment d'ici là pour en arriver à d'autres conclusions. Au
moment où on se parle, je ne peux m'engager à inscrire une telle
disposition dans les amendements qu'on va apporter à la Loi
électorale.
Intervention des tiers en période
électorale
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur ce sujet? On peut considérer que les
propos du député de Gouin constituent une dissidence, pour le
moins, au consensus général. J'appelle le sujet 45, Intervention
des tiers en période électorale. Ce n'est pas à la paqe 95
d'ailleurs, je pense que c'est à la page 96. A cet égard, on
recommande le maintien du statu quo. Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le
député de Gouin, si vous permettez, juste une question de
procédure qu'on me signale. Vos propos sont enregistrés par le
Journal des débats. I! est clair, pour n'importe quel auditeur
qu'ils constituent un désaccord sur un point. Est-ce que vous
désirez que cela soit inscrit au procès-verbal? Non?
M. Rochefort: Non.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Rochefort: De toute façon, M. le Président - et
je suis bien à l'aise de le dire - je ne considère pas que je
fasse partie des conditions à satisfaire pour obtenir le consensus de la
commission. Le ministre a été clair au début du processus
qu'il a entrepris il y a déjà un certain nombre de mois en disant
qu'il maintenait sa position quant à la nécessité, quant
à l'objectif de vouloir maintenir, de viser à obtenir le
consensus des partis, ce qui m'exclut et cela ne me pose pas de
problème.
Le Président (M. Filion): D'accord. Vous comprenez le sens
de ma question, c'était uniquement... Je vous posais la question
comme...
M. Rochefort: Oui, mais c'est parce que...
Le Président (M. Filion):... je l'aurais fait pour
n'importe que! autre membre de la commission qui aurait exprimé un avis
défavorable...
M. Rochefort: Je suis d'accord avec vous, mais je veux, en
contrepartie, être très clair...
Le Président (M. Filion):... s'il avait voulu que ce soit
enregistré au procès-verbal.
M. Rochefort:... pour que vous compreniez que, au
procès-verbal tout comme au Journal des débats, lorsque
vous demandez si le consensus est maintenu et que vous entendez oui autour de
la table, cela ne veut pas nécessairement dire que je suis de ce groupe,
parce que je n'ai pas l'intention d'indiquer chaque fois si je suis dissident,
d'autant plus que je n'ai pas à faire partie du consensus pour qu'il y
ait consensus. Je respecte ces règles que je trouve correctes.
Le Président (M. Filion): Mais vous comprenez mon
intervention...
M. Rochefort: Très bien.
Le Président (M. Filion):... de votre côté et
cela s'adresse à tous les membres de la commission. Si certains veulent
voir leur point de vue dissident enregistré au procès-verbal, ils
doivent nous l'indiquer. Autrement, cela ne sera pas fait et je vais tout
simplement constater qu'il y a consensus. Donc, sur le sujet 45, cela va, M. le
ministre? Vous vouliez peut-être prendre la parole?
M. Gratton: Non, M. le Président.
Diffusion d'écrits en période
électorale
Le Président (M. Filion): Non. Cela va. C'est un
problème énorme qui a déjà été
discuté et rediscuté en comité. Voilà.
Alors, quant au sujet 46, il s'agit de la diffusion d'écrits en
période électorale et de consensus à l'effet que seuls les
écrits distribués gratuitement ou à rabais à partir
de la prise du décret sont ou seront considérés comme
dépenses électorales.
M. Gratton: J'indiquerai tout simplement, M. le Président,
que cela n'est pas le consensus que nous avons établi au comité
du travail mais que les consultations entre les cabinets des leaders, à
la suite des auditions et, notamment, à la comparution de M. Jean-Marc
Hamel, le Directeur général des élections du Canada, nous
ont amenés à proposer ce libellé ou ce projet de
modification à la loi.
M. Gendron: M. le ministre, si vous me le permettez, est-ce que
vous avez eu la note du DGE?
M. Gratton: Oui.
M. Gendron: Est-ce que vous êtes d'accord?
M. Gratton: C'est-à-dire que je pense que le DGE nous
demandait de préciser dans la loi que les dépenses de diffusion
incluent les dépenses de promotion. Je ne sais pas si cela s'applique de
la même façon à ce consensus où il est question
d'interdire ou de comptabiliser, comme dépenses électorales,
strictement la distribution gratuite ou à rabais de ces écrits.
Est-ce que c'est à partir de ce consensus que vous avez fait votre
commentaire? Pouvez-vous expliquer...
M. Côté (Pierre-F. ): Non, non, non. Non, M. le
Président.
Une voix: Non, cela a été fait avant.
M. Gratton: Cela a été fait à partir de
l'ancien consensus.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, parce que ce texte nous
est parvenu hier.
M. Gratton: Bon! Alors, est-ce que cela s'applique dans le cadre
de cette nouvelle disposition?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Il y a une autre
précision qu'il faudrait aussi apporter, à savoir ce que signifie
le mot "écrits"; j'aimerais qu'on me le précise. Si, par exemple,
des écrits sont distribués à rabais et que pour ainsi
faire on le fait à grand renfort de publicité ou de
communication, cela va être de la promotion pour la vente à
rabais. Est-ce que, dans ce cas-là, les dépenses de promotion
sont comprises?
M. Gratton: On parle de dépenses de promotion, de rabais
ou de distribution gratuite et non pas de la promotion de l'écrit comme
telle dans le cours normal des choses?
M. Côté (Pierre-F. ): Non.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: Quand vous parlez de rabais, je ne sais pas si je
comprends bien. Supposons un livre édité qui se vend 6, 95 $
avant la période électorale pour mousser... Vu qu'il y a des
élections, ils pensent que cela pourrait... Bon. Ils baisseraient, c'est
cela un rabais? Ils décideraient de le vendre 5, 95 $ pour en vendre
plus?
Le Président (M. Filion): Je pense que 5, 95 $ au lieu de
6, 95 $... Je pense que le vrai cas serait le livre qui s'est écrit, qui
ne me concerne pas, mais qui concerne au fédéral un des chefs
d'une formation politique majeure. C'est de prendre ce livre et de faire en
sorte qu'il soit distribué dans la formation politique adverse ou
n'importe où ailleurs au dixième ou au cinquième de sa
valeur. Mais je pense qu'un rabais de 1 $ ne pourrait pas... Oui, M. le
Directeur général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je voudrais apporter une autre
précision. M. Lambert, mon adjoint, me signale que je n'ai
peut-être pas bien exprimé ce qu'on voulait dire dans le mot
"diffusion" incluant les dépenses de promotion. Je demanderais
peut-être à M. Lambert, plutôt que de traduire sa
pensée, parce que c'est sa réflexion, de l'exprimer plus
clairement.
Le Président (M. Filion): Est-ce que vous pourriez
répéter votre nom pour les fins du Journal des
débats?
M. Lambert (Jean): Oui. Jean Lambert.
Le Président (M. Filion): Votre poste
également.
M. Lambert: Adjoint au Directeur général des
élections et responsable du financement des partis politiques. Je pense
qu'il y a peut-être une confusion dans l'échange des propos de
tout à l'heure. Je voudrais juste m'assurer qu'on s'entend bien. Je
comprends qu'un livre, par exemple, qui serait diffusé pendant une
période électorale et qui serait vendu au prix courant du
marché ne serait pas une dépense électorale. C'est le sens
ici du consensus. La question demeure à savoir si le budget de promotion
qui peut être fait par un éditeur ou un distributeur ou quelqu'un
du genre dans le domaine serait également considéré
comme n'étant pas une dépense électorale. Le livre
peut très bien être en vente à 8 $ sans aucune promotion et
peut très bien être en vente à 8 $, mais avec plusieurs
dizaines de milliers de dollars de promotion pendant une période
électorale pour favoriser la vente du livre. On sait que sur les livres,
on peut souvent voir la photo de l'auteur qui, par aventure, peut être un
candidat. On peut trouver dans les vitrines des librairies, par exemple, 75
exemplaires, des posters et toutes sortes de choses. Pour nous qui avons
à appliquer la loi, c'est le genre de précision qu'on aimerait
obtenir pour éviter des problèmes de discussion ultérieurs
pour dire: Non, la promotion est une dépense électorale ou elle
ne l'est pas.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense que vous soulevez une question fort
pertinente, en tout cas dans mon esprit. Lorsqu'on a discuté de cela, la
première question à régler quand on parlait de rabais,
c'est simple, c'était un prix inférieur à celui du
marché avant le déclenchement des élections. Donc, il n'y
a pas de confusion, c'est cela que cela veut dire. S'il valait 12, 95 S, et que
quand les élections sont déclenchées, il est en
spécial à 7 $, c'est une dépense électorale. C'est
de cela qu'on avait discuté. À la question que vous posez, il y a
une distinction. En tout cas, en ce qui regarde notre formation politique, nous
croyons que toute promotion d'un ouvrage, d'un écrit, tel que
libellé là, devrait être considérée au
même titre que la dimension rabais, donc être une dépense
électorale lors d'une campagne électorale où les brefs ont
été émis. Si on fait une promotion plus significative d'un
volume qui, de toute façon, était sur le marché avant les
brefs et qu'il se vend au même prix qu'il se vendait
antérieurement, c'est-à-dire au prix du marché, je ne vois
pas pourquoi cette promotion nous dérangerait. Mais, une promotion
spécifique lors de la campagne qui a comme conséquence
d'augmenter le tirage ou le volume de vente de l'écrit ou de l'ouvrage,
je pense que c'est très relié. En conséquence, cela
devrait être comptabilisé comme étant une dépense
électorale.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, si vous le permettez, on va
repartir à zéro. Le ministre nous dit: Compte tenu de la
commission, la comparution du Directeur général des
élections du Canada, les deux partis se sont entendus sur une formule.
Je veux juste que le ministre nous explique plus largement ce qui va être
permis et ce qui ne sera pas permis. Je pense que la phrase qui est là
n'est pas suffisante pour nous permettre de comprendre quelle est sa
volonté législative au départ.
M. Gratton: Je vais réfléchir tout haut. Ma
compréhension des choses est que toute publication ou écrit, quel
que soit le moment de sa sortie, ne constitue pas une dépense
électorale dans la mesure où sa distribution se fait de la
même façon et aux mêmes conditions que normalement. Pardon?
(16 h 15)
M. Gendron:... du décret.
M. Gratton: C'est cela. Par contre, la question de la promotion,
on ne se l'était pas posée. Ce qui constituerait une
dépense électorale comptabilisable par un parti quelconque serait
un rabais qu'on accorderait, par exemple, vendre l'écrit à un
prix inférieur à son prix normal ou en faire la distribution
gratuite. Par exemple, ie livre de Serge Monière qui a été
distribué durant la campagne électorale gratuitement par son
auteur ou par le parti auquel il adhère serait considéré
comme une dépense électorale du parti s'il continuait
d'être vendu, mais la différence avec ce qui s'est produit en
1985, c'est que la distribution normale du livre de M. Monière aurait pu
se poursuivre sans que ce soit considéré comme une dépense
électorale. C'est ce qu'on avait ici.
La question posée par le Directeur général des
élections, qui est pertinente quant à moi, est de savoir si la
promotion de ces écrits devrait être considérée
comme des dépenses électorales. Je vous avoue que je n'y ai pas
réfléchi et il y aurait peut-être lieu d'y
réfléchir plus longuement. Le député
d'Abitibi-Ouest dit: La promotion normale pourrait être exclue de la
notion de dépense électorale, mais une campagne de promotion qui
viserait à faire état du rabais ou de distribution gratuite du
titre écrit devrait être considérée comme un
élément de solution. M faudrait voir comment cela pourrait se
traduire dans le texte législatif.
M. Rochefort: Je dis immédiatement que dans la
cohérence de ce qui est là, la promotion ne devrait pas
être différente de celle qui existait avant l'émission des
brefs et que toute distinction... Je dis bien la cohérence de ce qui est
là, pour moi, devrait être cela.
Cela dit, on ne parle plus de délai, de période. Oui, mais
quelqu'un qui publie son livre trois jours après le déclenchement
des élections, il n'y a pas de tarif qui avait été
établi avant le décret. Or, quelle est la référence
pour savoir s'il est vendu au prix du marché ou non si sa diffusion est
faite comme elle se faisait avant la période électorale, si sa
promotion est faite comme elle se faisait avant la période
électorale?
M. Gratton: Prenons le cas de la distribution gratuite.
Automatiquement, vous aviez une dépense électorale.
M. Rochefort: Oui.
M. Gratton: Un écrit qui serait distribué par un
parti politique, il faudrait évidemment que ce soit
considéré comme une dépense électorale de ce
parti.
M. Rochefort: Oui.
M. Gratton: Sur la question du rabais et de
l'établissement du prix, je m'imagine qu'il y a des bases de comparaison
avec ce qui se fait normalement.
M. Rochefort: Ce n'est pas évident dans le domaine du
livre.
M. Gratton: Je n'ai pas feuilleté la Loi électorale
fédérale, mais il faudrait peut-être aller voir. C'est pour
cela que je suggère qu'on pousse peut-être la
réflexion.
M. Rochefort: Je vous rappelle que la discussion qu'on avait eue
au comité, quand je la relis, c'est qu'on s'entendait pour fixer un
délai.
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Là, cela disparaît; donc, cela laisse
place à n'importe quelle initiative de dernière minute ou
d'après la dernière minute. Pour moi, cela pose un
problème. Par ailleurs, sauf erreur, je ne sais plus si c'était
dans les règlements ou dans la loi, mais auparavant, quand une formation
politique vendait des objets, y compris donc des écrits, le fait de les
vendre, les revenus allaient à la formation politique, mais les revenus
étaient des dépenses électorales. Auquel cas on serait en
train de retourner les affaires de bord. Le fait de ne pas les vendre, c'est
une dépense électorale et le fait de les vendre ne serait plus
une dépense électorale. Donc, il y a un changement par rapport
à une situation qui existe.
Corrigez-moi, M. Lambert, mais je vous donne un exemple: si le Parti
libéral du Québec produit un fascicule sur l'environnement et
qu'il le vend en période électorale 0, 25 $ le fascicule, c'est
une dépense électorale, même s'il le vend plutôt que
de le distribuer gratuitement. C'est bien le cas, n'est-ce pas? On est en train
de faire les affaires à l'envers.
M. Gratton: Ce n'est sûrement pas le but de la
démarche.
M. Rochefort: Non, mais, M. le ministre, comprenez-moi bien quand
je dis le Parti libéral. Les partis politiques font cela à
l'occasion et c'est correct qu'il en soit ainsi; ils diffusent en vendant des
plaquettes, des documents sur différents sujets, mais aux fins de
l'application de nos lois, c'est considéré, même si c'est
vendu, comme une dépense électorale. Or, si un fascicule à
1 $ l'exemplaire est vendu à 100 exemplaires, ce sont 100 $ de
dépenses électorales qui s'ajoutent aux dépenses
même s'il est vendu au prix coûtant du marché. Là, on
inverse un peu les affaires d'une part et, d'autre part, je vous dis qu'il y a
la notion du délai qui avait été discutée au
comité technique qui m'intéressait. J'avoue que, plus on
assouplit, moins je suis favorable. Je suis prêt à faire un bout
mais là je trouve qu'on fait un gros bout.
M. Gratton: Alors suspendons, M. le Président, et on y
reviendra une fois qu'on aura eu le temps d'y réfléchir.
Dépenses personnelles des candidats
Le Président (M. Jolivet): Le sujet 46 est suspendu. On
passe au sujet suivant, le sujet 48, Dépenses personnelles des
candidats. Est-ce qu'il y en a qui ont des interventions? Donc statu quo quant
à l'article 421. Cela va? Consensus?
M. Rochefort: Excusez-moi, M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): C'est le sujet 48. M.
Rochefort: Oui, oui, cela va.
Dépenses électorales d'un parti pour le
compte d'un candidat
Le Président (M. Jolivet): Sujet 49, proposition 18 de la
deuxième liste, Dépenses électorales d'un parti pour le
compte d'un candidat. Maintien du statu quo, c'est-à-dire pas de
restriction ou de contrôle sur le choix que les partis politiques peuvent
faire d'effectuer des dépenses électorales pour favoriser
l'élection d'un ou de plusieurs candidats. Est-ce qu'il y a des gens qui
ont des interventions?
M. Gendron: Je n'en ai pas.
Le Président (M. Jolivet): Consensus?
M. Rochefort: Bien...
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort:... même si vous observez un consensus, il
faut comprendre... L'idée, c'était... Excusez-moi, mais c'est
parce que dans le document, on n'a pas l'état de la situation qui a
été fait dans l'autre. Quelle était l'idée de
départ qui a fait qu'on a abordé cette question-là?
C'était le directeur général qui avait souligné...
Non?
M. Gratton: Je pense que c'était un sujet abordé
dans le document du secrétariat. C'est également une proposition
du DGE, à savoir si on devait imposer des restrictions ou un
contrôle à
l'égard de dépenses qu'un parti politique peut faire
à l'appui d'un de ses candidats. Au comité de parlementaires, on
avait retenu de maintenir le statu quo, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune
disposition, sauf erreur, dans la loi actuelle qui réglemente ou
régit les dépenses électorales faites par un parti pour
son candidat, sauf celle de devoir les comptabiliser évidemment.
M. Rochefort: Mais j'essaie juste de comprendre quelle
était l'idée qui a entraîné notre réflexion
là-dessus. Je cherche.
M. Gratton: On va la retrouver dans le document de
réflexion. Moi aussi, de mémoire...
M. Rochefort: Je ne vois pas très bien...
M. Gratton: Je me rappelle, M. le Président, qu'une des
choses qui m'avait frappé dans le document de réflexion
était le fait que l'expérience vécue depuis 20 ans du
contrôle des dépenses électorales n'a finalement pas
donné lieu de constater des abus quelconques du côté d'un
parti politique qui privilégierait la candidature d'un candidat en
particulier quelque part et qu'à défaut de constater des
problèmes d'application des dispositions actuelles, il était
préférable de ne pas s'ingérer dans l'administration des
partis s'il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Après avoir lu l'état de la situation
dans le document du secrétariat, je veux dire que je suis pour
l'introduction d'une disposition comme celle qui existe au
fédéral. Je pense que l'esprit de la loi, au-delà des
mécanismes retenus, est de faire en sorte que chaque candidat ait la
même possibilité de faire sa promotion pour tenter de se faire
élire et que la notion de plafond de dépenses électorales
par candidat est de faire en sorte que tout le monde soit sur un pied
d'égalité. Si on permet aux partis politiques d'intervenir
au-delà du plafond qui est celui auquel tous les candidats de toutes les
formations politiques, y compris ceux qui ne sont d'aucune formation politique,
sont soumis entre eux pour qu'ils puissent tous rivaliser à armes
égales les uns envers les autres, si un parti peut venir ajouter
jusqu'à 1 500 000 $ théoriquement pour faire élire ce
candidat, c'est absolument inadmissible et c'est rejeter totalement la notion
d'équité de tous les candidats les uns envers les autres à
l'intérieur d'une même circonscription électorale.
Si nos lois prévoient que les partis politiques aussi ont droit
à des dépenses électorales, c'est pour que les partis
politiques entre eux, au niveau national, puissent là aussi, au
même niveau, dans une même et parfaite équité,
s'affronter à armes égales, pas pour qu'ils concentrent dans une
ou dans des circonscrip- tions des interventions plutôt qu'ailleurs. Dans
ce sens-là, M. le Président, puisqu'on s'en est beaucoup
inspirés, je ne vois pas pourquoi cette fois-ci, on ne s'inspirerait pas
de la disposition de la loi fédérale qui, à mes yeux, est
beaucoup plus équitable, beaucoup plus respectueuse de
l'équité que nos lois ont toujours voulu instaurer en cette
matière que ce n'est le cas sur cette question précise par
rapport à ce qui existe au fédéral. Je suis aussi
favorable à ce qui existe au niveau fédéral qui permet,
finalement, de faire une exception dans le cas des chefs de partis. Je
comprends que le statut de chef de parti implique des absences qu'on peut
contrebalancer par ailleurs et que ce serait aussi difficile de distinguer les
affiches du candidat dans la circonscription X, des affiches du chef du parti
dans l'ensemble des circonscriptions, etc.
Par ailleurs, je pense qu'à partir du moment où on veut
maintenir et respecter ce principe d'équité,
d'égalité des chances de tous les candidats d'être
élus député d'une circonscription électorale
donnée, cela devrait nous conduire à adopter une telle
disposition de la même façon qu'on a une disposition qui fait que
tous les partis politiques entre eux, au niveau national, sont sur un pied
d'égalité. Sinon, je pense que c'est ouvrir une brèche
importante.
Qu'on me dise qu'il n'y a jamais eu d'abus véritables, je vous
dirai, M. le Président, que ce n'est pas une disposition qui existe
depuis très longtemps à ma connaissance, celle de nos lois du
Québec.
M. Gratton: II n'y a jamais eu de contrôle sur les
dépenses d'un parti politique...
M. Rochefort: Dans une circonscription électorale?
M. Lambert: Les limites? M. Rochefort: Oui.
M. Lambert: Les limites des dépenses électorales
existent depuis 1962, je crois.
M. Rochefort: D'accord, mais je parle depuis ce temps-là.
Par exemple, il me semble qu'en 1970 ou 1973... Ah, là c'était
qu'un autre candidat vienne investir dans un autre comté.
Peut-être, cela se peut. D'accord, sur la modalité, j'efface.
Cependant, sur le fond, j'ai une position qui dit que quant à faire le
ménage, puisqu'on a dit qu'on faisait un gros ménage, je pense
que cela devrait faire partie du ménage qu'on fait et des ajustements
qu'on apporte. Il y a là un problème potentiel d'iniquité
entre les candidats qui s'affrontent dans une même circonscription
électorale. (16 h 30)
Le Président (M. Jolivet): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense que le député de Gouin a
raison de souligner qu'il y a là un problème potentiel
d'iniquité. Il ne faut pas avoir peur de dire les choses telles qu'elles
sont. Cela m'apparaît exact.
L'autre vision des choses, à partir du moment où les
limites de dépenses par parti politique et par candidat sont
contrôlées, il est aussi logique de penser que des partis
politiques qui veulent avoir la capacité de mettre plus de
dépenses publiques ou de leur avoir propre pour faciliter
l'élection de candidats ou de candidates ou pour toutes sortes d'autres
analyses, les chances réelles sont meilleures. En soi, cela ne me
déplaît pas qu'un parti politique ait la responsabilité de
faire cette analyse et qu'on dise: Écoutez, dans telle circonscription,
je prétends que je n'ai aucun choix. Donc, le candidat ira uniquement
avec la Loi électorale concernant ses dépenses, mais, puisque les
dépenses des partis politiques sont contrôlées - à
moins que je ne me trompe, que je sache, les dépenses des partis
politiques en campagne électorale sont contrôlées
nationalement - il est logique de leur laisser l'entière liberté,
comme parti politique, de le prétendre et c'est une lecture qu'un parti
politique fait. Donc, si je suis candidat à l'intérieur de cedit
parti politique et que je n'approuve pas cette règle de chances non
égales, c'est à moi de le faire valoir et d'être assez
convaincant pour que ma formation politique en décide autrement. C'est
juste parce que j'aime les choses claires.
Je pense que le député de Gouin a raison de dire qu'il y a
peut-être là une forme d'iniquité; c'est exact, mais c'est
un choix que je préfère à celui de dire qu'on va essayer
de trouver une modalité dans la Loi électorale pour qu'on
s'assure dorénavant que les partis politiques n'aient plus cette
capacité d'infléchir, toujours selon la lecture qu'ils font, leur
capacité de mettre plus d'argent pour faire élire Z plutôt
que Y. Faire élire Z au lieu d'Y est peut-être une
responsabilité interne d'un parti politique, à partir du moment
où toutes les autres valeurs démocratiques sont
respectées. Si ce n'était pas le cas, j'aurais... Elles sont
respectées, puisqu'on dit, M. le député de Gouin, que "et
les partis politiques, lors d'une campagne, ont un financement limité
par l'État en vertu d'une Loi électorale et les candidats", et,
si, à l'intérieur de ces deux balises, n'importe quelle autre
disposition permet des jeux ou des alternatives, je trouve cela conforme aux
règles et je prétends que ce n'est pas un mal, mais le choix d'un
parti politique.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre, et ensuite,
M. le député de Gouin.
M. Gratton: En fait, les chances ne peuvent jamais être
complètement égales.
M. Gendron: Non, c'était de la théorie.
M. Gratton: Par exemple, certains partis politiques ne
présentent pas des candidats dans toutes les circonscriptions. Le parti
qui présente seulement dix candidats ne peut évidemment pas
dépenser les mêmes sommes que celui qui en présente 125
à la prochaine élection. Mais ses dépenses sont
concentrées exclusivement dans ces dix circonscriptions et cela pourrait
être le cas d'un parti qui déciderait d'agir dans une
région donnée, par exemple. À ce moment-là, les
dépenses autorisées de ces dix candidats pourraient être
manifestement plus importantes, en termes relatifs, que celles des partis qui
ont 125 candidats.
Donc, la notion d'égalité n'est pas la seule qu'ii faille
retenir. Il me semble que l'ingérence que constituerait une telle
disposition pourrait être justifiée si on avait constaté ou
si on avait des raisons de croire qu'il pourrait y avoir abus, mais
l'expérience des vingt dernières années, au contraire, n'a
pas donné lieu à de tels abus et il me semble qu'on doit
continuer à faire confiance aux partis politiques.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, d'abord il faut distinguer
les dépenses permises à un parti politique et les dépenses
permises à ses candidats. Ce sont deux choses totalement distinctes.
Dans le cas d'une formation politique qui ne présenterait que dix
candidats, ces dix candidats ont le droit de dépenser le montant maximum
permis pour chacune des circonscriptions électorales où leur
candidat est présent, mais le parti politique lui-même n'a pas
moins de possibilités de dépenses qu'un autre.
M. Gratton: Bien oui.
M. Lambert: Voici. C'est que la limite de dépenses
permises à un parti politique correspond à 25 cents par
électeur, dans les circonscriptions où le parti présente
des candidats. Il est bien certain que le parti qui en présente dans les
122, il y a 4 000 000 d'électeurs, il y a 1 000 000 $ de
dépenses. Si c'est dans 10, c'est moins.
M. Rochefort: Mais cela dit, il n'est pas obligé de le
concentrer dans ces circonscriptions; il peut acheter du temps à la
télé nationale, il peut faire une campagne de panneaux
réclames, et tout cela. Oui ou non?
M. Gratton: Oui, effectivement, il a cette latitude, mais il a
aussi la latitude de concentrer toutes ses dépenses, l'ensemble de son
budget permis, uniquement dans les 10 circonscriptions, et cela pourrait
prendre la forme d'une circulaire distribuée porte à porte, et le
moins qu'on puisse dire c'est que cela constituerait un avantage par rapport
aux partis qui, eux, doi-
vent...
M. Rochefort: Oui, d'accord. Mais raison de plus pour justement
tenir compte d'une des discussions que nous avions eue où l'on disait
que compte tenu que cela prend 10 candidats pour être reconnu comme
parti, le minimum de candidats sur lesquels on pourrait concentrer nos
énergies, c'est sur 10, et non pas sur un en particulier. Donc, on doit
au moins faire en sorte que la campagne porte sur 10 et non pas sur 1, 2, 3 ou
4, auquel cas, nous sommes tous protégés de façon
équitable. Par ailleurs, qu'on ne vienne pas me dire que ce n'est pas
atteindre à nos autres valeurs démocratiques! Oui, c'est les
atteindre. Nous avons décidé qu'il y avait deux niveaux - le
niveau local et le niveau national - et aux deux niveaux, on veut qu'il y ait
équité entre les gens qui jouent sur les mêmes niveaux. Au
niveau d'une circonscription électorale, on veut que chaque candidat
soit limité par le même plafond de dépenses
électorales pour vraiment faire une lutte à armes égales,
et au niveau national, on veut que chaque parti politique soit limité
à un même plafond, compte tenu du nombre de candidats qu'il
présente, pour qu'il lutte à armes égales. C'est une
valeur démocratique de première importance. Elle date - c'est
d'ailleurs une de nos plus vieilles dans nos lois électorales - des
années 1963-1964.
Et en ce sens, M. le Président, je maintiens que c'est permettre
un accroc important à un des principes fondamentaux au nom duquel
d'ailleurs nous avons refusé tantôt, malgré toutes les
pressions dont nous avons fait l'objet, au nom duquel nous avons refusé
tantôt l'intervention des tiers en campagne électorale et au nom
duquel nous allons revoir la question de la diffusion d'écrits en
période électorale. Et en ce sens M. le Président, oui, je
suis sensible à l'argumentation du ministre qui dit: "Oui, mais le parti
qui présenterait seulement 10 candidats?" Auquel cas, j'attire son
attention justement sur la discussion que nous avions eue au comité
technique qui disait qu'on pourrait faire en sorte que - c'est soit dans notre
discussion ou dans ce qui existe au gouvernement fédéral. C'est
dans notre discussion - le minimum... J'attire son attention à la page
130. Une des trois hypothèses d'intervention, c'était de
spécifier dans la loi que "les dépenses électorales
autorisées pour les partis politiques sont celles faites pour promouvoir
l'élection d'un nombre minimum de candidats - 10 par exemple - ou pour
promouvoir la victoire générale de ce parti, selon la proposition
du DGE". Auquel cas, nous sommes protégés par rapport à la
nuance que faisait le ministre, mais on protège globalement et
spécifiquement ce grand principe fondamental d'équité
entre les gens qui oeuvrent à un même niveau, c'est-à-dire
entre les candidats dans une circonscription électorale et entre les
formations politiques au niveau national.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Je n'ai rien à ajouter, M. le
Président, uniquement pour dire qu'on doit respecter la
possibilité pour les partis politiques d'adopter des stratégies
qui leur sont propres et qui peuvent justifier un effort accru dans une
région donnée, dans une circonscription donnée, sans
alourdir pour autant les mécanismes et les contrôles qu'on impose,
alors qu'il faut bien le constater, il n'y a pas eu de problème
jusqu'à maintenant et qu'il n'y a aucune raison d'en prévoir.
Temps d'antenne gratuit et "débat des
chefs"
Le Président (M. Filion): Cela va. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur le sujet 49 et la proposition 18? Cela va.
Alors donc j'appelle le sujet 50, il s'agit du temps d'antenne gratuit
et "débat des chefs". Le consensus est à l'effet de
prévoir "l'exclusion du "débat des chefs" de l'application de
l'article 427 et de la notion de dépense électorale". À ce
sujet, nous avons reçu un commentaire du Directeur général
des élections. Il dit: Le consensus porte sur l'exclusion de la
diffusion de débats entre candidats de l'application de l'article 427 et
de la notion de dépense électorale et également de
l'exclusion de la publication de diffusion d'entrevues de chefs de parti ou de
candidats de l'application de l'article 427 et de la notion de dépense
électorale.
M. Gratton: En fait, le commentaire que le DGE avait fait en
commission parlementaire a fait l'objet d'un consensus au cours des
consultations qu'on a eues après la commission. Est-ce que vous y voyez
une différence?
M. Côté (Pierre-F. ): Il y a peut-être juste
une précision, M. le ministre, si vous me permettez. Voici l'information
que j'aimerais donner. Quand on parle d'exclusion, d'obligation et de la
diffusion d'entrevues, dans l'intervention que j'avais faite en commission
parlementaire, on pariait des émissions. C'est un peu plus
précis, dans le sens que ce ne sont pas seulement les entrevues, mais
toute émission d'information ou d'affaires publiques. On a parlé
d'une terminologie qui est assez importante sur !a façon dont ces
dispositions vont être appliquées en relation avec la coutume qui
existe dans les milieux de l'information. Si on parle simplement d'entrevues,
ce n'est pas assez précis, c'est trop restreint. Je pense qu'il devrait
y avoir aussi "émissions d'information ou d'affaires publiques". Il faut
trouver une façon de le formuler qui couvre tout le secteur. Il va sans
dire que sur cette disposition - j'ai eu l'occasion de le dire - je suis
parfaitement d'accord pour que la loi soit modifiée. Je ne voudrais pas
revivre ce qu'on a
vécu en 1985.
Juste une autre précision. Cela va être une question des
légistes. Une précision, ou une information. Ce n'est pas
toujours l'article 427, cela peut être l'article 407 - mais cela n'est
pas grave. Je veux seulement attirer votre attention sur le fait que le CRTC
vient juste d'émettre, il y a à peine quelques semaines, une
toute nouvelle réglementation concernant les débats à la
radio et à la télévision, qui est beaucoup plus
restrictive qu'elle ne l'a jamais été. Il y a d'ailleurs un
article dans la Gazette, il y a quelques jours, à l'effet qu'ils
trouvaient que le CRTC allait trop loin.
M. Rochefort: Cela va dans quel sens?
M. Côté (Pierre-F. ): Une constatation qu'on fait -
il faudrait l'analyser à fond - on semble comprendre de la nouvelle
réglementation que tous les partis politiques devront participer aux
débats, mais pas nécessairement dans la même
émission. C'est dans ce sens qu'est en train de s'orienter le CRTC
présentement. Je ne cache pas que, personnellement, j'aime autant que ce
soit le CRTC qui s'oriente dans ce sens plutôt que de l'avoir dans notre
loi.
Le Président (M. Filion): Participer au
débat...
M. Rochefort: Compte tenu de l'information...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le...
M. Rochefort:... qui nous est transmise, est-ce que nous ne
pourrions pas reporter cela d'une journée ou deux et demander au
secrétariat d'aller aux informations?
Une voix:...
M. Rochefort: Ah? Est-ce qu'on pourrait l'avoir nous aussi?
M. Gratton: Oui, je vais le faire distribuer.
M. Côté (Pierre-F. ): Je pense qu'on a transmis la
copie. Parce que nous l'avons eue aussi. On pourrait vous en donner un
exemplaire. Nous l'avons eue hier.
Le Président (M. Filion): Est-ce que vous voulez suspendre
en attendant la photocopieuse?
M. Gratton: Suspendons.
M. Rochefort: Vous allez nous en donner une copie, c'est
cela?
Transmission de rapports de dépenses
électorales
Endroit pour la remise du rapport financier d'un
candidat indépendant
Le Président (M, Filion): Donc, suspendu. J'appelle le
sujet 51 'Transmission des rapports de dépenses électorales" et
proposition 69 "Endroit pour la remise du rapport financier d'un candidat
indépendant". Il ressort des travaux du comité que "la
transmission des rapports de dépenses électorales devrait
être faite, soit au directeur du scrutin, soit au DGE, selon le choix de
l'agent officiel.
Est-ce qu'il y a des commentaires ou des questions ou des remarques sur
ce sujet, ou est-ce qu'on peut le considérer comme étant
entériné et étudié? Cela va?
M. Gendron: Entériné.
Publication des sommaires des rapports de
dépenses électorales
Le Président (M. Filion): J'appelle maintenant le sujet 52
"Publication des sommaires des rapports des dépenses
électorales". Il s'agit ici de l'élimination de l'obligation
faite au DGE de publier dans les journaux les sommaires des rapports de
dépenses électorales, également de l'obligation qui est
faite au DGE de rendre public un rapport contenant les sommaires des rapports
de dépenses électorales des candidats et partis à une
élection. Est-ce qu'il y a des commentaires, des questions ou des
remarques là-dessus? Cela va?
M. Gendron: Oui.
Correction des rapports financiers et des rapports de
dépenses électorales
Le Président (M. Filion): J'appelle le sujet 53
"Correction des rapports financiers et des rapports de dépenses
électorales". Le consensus intervenu au comité est à
l'effet de "permettre à l'agent ou au représentant officiel de
corriger une erreur comptable et ce jusqu'à la date limite pour la
production du rapport en question". Il y a également eu "accord sur la
non-intervention du DGE de corriger unilatéralement lesdits rapports
avant la date limite de leur production". (16 h 45)
M. Rochefort: Moi, j'avoue que je ne comprends pas la phrase:...
"Accord sur la non-intervention du DGE de corriger... ".
Le Président (M. Filion):... "unilatéralement
lesdits rapports avant la date limite de leur production. "
M. Rochefort: Cela n'a pas de sens.
Le Président (M. Filion): Oui. M. le minis-
tre.
M. Gratton: Bien, moi, ce que je comprends, c'est que le DGE ne
serait pas autorisé par la loi à corriger unilatéralement
lesdits rapports avant la date limite de leur production.
Le Président (M. Filion): Je voudrais seulement ajouter,
pour compléter: "Par ailleurs, la procédure judiciaire de demande
de correction prévue à l'article 445 serait désormais
réservée aux corrections postérieures à la date
limite de production des rapports. Dans ce cas, aucune intervention d'office du
DGE ne serait possible afin d'éviter une intrusion dans le processus
judiciaire. "
Si je comprends bien, le DGE n'interviendrait ni avant la date limite,
ni après. Est-ce que c'est cela?
M. Gratton: C'est en plein cela.
Le Président (M. Filion): M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, j'aurais des questions
à poser, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Il y a trois paragraphes. Je
vais laisser le premier à mon adjoint, dans une seconde. Je voudrais
passer aux deuxième et troisième, si vous me le permettez. Quand
on parle de corriger unilatéralement, je ne sais trop à quoi cela
se réfère. Je ne suis pas capable de retrouver le joint de cela,
parce qu'on n'a jamais procédé à des corrections
unilatérales. À notre connaissance, on ne l'a pas fait. Alors,
qu'on affirme qu'on ne doit pas le faire à l'avenir, on n'a jamais
conclu, en tout cas, nous, qu'on pouvait le faire actuellement.
Et dans l'autre paragraphe, quand on dit qu'"aucune intervention
d'office du DGE ne serait possible afin d'éviter une instrusion dans le
processus judiciaire", là aussi je ne comprends pas très bien,
parce que l'article 445 de la loi actuelle est à l'effet que lorsqu'une
erreur a été commise, une demande peut être faite à
un juge. Le législateur avait prévu, pour éviter des
dépenses indues et des procédures judiciaires très
longues, que la demande soit faite - je vais vous lire la phrase: 'Toutefois,
le Directeur général des élections peut d'office permettre
la correction de cette erreur si cette correction n'est pas contestée
par un parti ou un candidat, selon le cas. "
Je tiens à vous dire que cette mesure a été
utilisée à plusieurs reprises. D'ailleurs, voici comment on
procède: On reçoit une demande de correction qui, la plupart du
temps, est assez mineure - une erreur d'addition ou une omission - on la
transmet à tous les chefs de partis et, dans la majorité des cas,
on a une approba- tion. Évidemement, on suit cela de très
près pour obtenir cette approbation, et dans le cas de non-approbation -
je pense que c'est arrivé une fois - on demande au parti de s'adresser
au juge. Je pense que cette provision actuelle de la loi, si on veut dire par
le premier alinéa de la page 9 que cela n'existera plus - c'est ce que
je comprends de la formulation de la phrase qui y est - je ne comprends pas ce
qu'on veut dire quand on dit "éviter une instrusion dans le processus
judiciaire". C'est bien évident que le processus n'est pas encore
enclenché quand on procède auprès du Directeur
général des élections. Il y aurait donc, jusqu'ici, deux
possibilités: soit devant un tribunal, soit auprès du Directeur
généra! des élections. Je veux seulement comprendre si
cette façon de procéder actuellement disparaîtrait. C'est
ce que je crois comprendre de cette disposition.
Quant au premier alinéa, on s'interroge à savoir:
"Permettre à l'agent ou au représentant officiel de corriger une
erreur comptable". M. Lambert pourra préciser, mais on s'interroge
à savoir si c'est sur l'erreur comptable seulement - parce que d'autres
erreurs peuvent s'y glisser - avant la production du rapport.
Ce sont les trois questions sur lesquelles je m'interrogeais.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Quand je me réfère au document de
réflexion du secrétariat, il s'agit d'une suggestion faite par le
Directeur général adjoint des élections, en août
1986. L'on suggérait que les agents, les représentants officiels,
soient autorisés à apporter des corrections en cas d'erreurs
comptables avant la date limite prévue pour la production de ces
rapports, ce que nous avons accepté.
Le Président (M. Filion): Quelle page?
M. Gratton: Page 132. Enfin, on y suggérait...
M. Côté (Pierre-F. ): Je fais amende honorable, vous
avez raison.
M. Gratton: Pardon?
M. Côté (Pierre-F. ): Je fais amende honorable, je
me suis mal exprimé tantôt, vous avez raison. C'est nous qui
l'avions demandé.
M. Gratton: Oui. Quant à la possibilité pour le DGE
de pouvoir, lui aussi, à certaines "occasions" - des occasions qui
n'étaient cependant pas précisées - d'apporter des
corrections à un rapport financier ou à des dépenses
électorales, c'est ce qui n'a pas été retenu dans le
consensus. Finalement, dans le troisième cas, quant à
l'intervention. Ce n'était pas abordé dans !e document à
ce moment-là.
Effectivement, je pense qu'il s'agirait surtout de clarifier le sens
qu'on doit donner à l'article 445, notamment à la deuxième
phrase. L'article 445 se lit comme suit: "Si un rapport ou une
déclaration renferme quelque erreur, le candidat ou le chef de parti
peut obtenir d'un juge la permission de corriger cette erreur en
démontrant qu'elle a été faite par inadvertance. " Cela
implique qu'il y a eu une procédure d'inscrite devant un tribunal. La
deuxième phrase dit: "Toutefois, le Directeur général des
élections peut d'office permettre la correction de cette erreur si cette
correction n'est pas contestée par un parti ou un candidat, selon le
cas. " Il s'agit de savoir si cette deuxième phrase s'applique et
habilite le Directeur général des élections à faire
la correction seulement dans le cas où il n'y a pas de procédure
inscrite devant les tribunaux ou si on peut l'interpréter comme
permettant au Directeur général des élections de faire la
correction malgré le fait qu'une procédure soit
entamée.
M. Côté (Pierre-F. ): Non, vous avez raison, cela
peut peut-être porter à confusion. Mais, l'application qu'on a
faite à ce jour est que, quand c'est devant le tribunal, on n'intervient
pas. Ce qu'on a compris de cette disposition, c'est ce que je disais tout
à l'heure, c'est qu'au lieu d'aller devant le tribunal, on adresse la
demande chez nous. Si ce n'est pas contesté par un parti ou un candidat,
on donne suite; si c'est contesté, on dit: Allez devant le tribunal.
M. Gratton: Est-ce qu'on peut imaginer que la demande pourrait
vous être faite, que vous refusiez de faire la correction et que le parti
en question sente ie besoin de faire appel à un jugement du tribunal? Il
s'agit peut-être de se poser la question à savoir si le
libellé de l'article 445...
M. Côté (Pierre-F. ):... est assez clair.
M. Gratton: En tout cas, le consensus du comité, c'est
qu'on ne voudrait pas que ce soit interprété différemment.
Cela semble être...
M. Côté (Pierre-F. ): M. le ministre, je suis
parfaitement d'accord avec le sens que vous donnez à cela, si cela
mérite clarification, je n'ai pas d'objection à cela.
M. Gratton: M. Lambert, vous aviez... ?
M. Lambert: Maintenant, pour le premier paragraphe, dans ce que
j'avais écrit, peut-être en avril 1984, je ne recommandais pas que
cela soit limité à l'erreur comptable dans le cas d'une
correction qu'il voudrait apporter avant la date limite de production de son
rapport. Par exemple si, par aventure, un agent officiel avait omis d'inscrire
une dépense électorale au rapport qu'il a déposé et
qu'il le constate avant la date limite de production de son rapport, je pense
qu'on pourrait lui permettre de venir amender son rapport de dépenses
électorales. Dans l'exemple que j'apporte, c'est une erreur qui est plus
que comptable, je dirais, ou que mathématique.
M. Gratton: Vous qualifieriez le genre d'erreur qui peut
être...
M. Lambert: Non, justement. Je pense qu'en mettant "erreur
comptable"...
M. Gratton: Vous la laisseriez complètement ouverte.
M. Lambert:... cela viendrait limiter éventuellement la
nature des erreurs qu'il pourrait apporter.
M. Gratton: À prime abord, je ne verrais pas d'objection
à cela.
M. Gendron: Non, mais, M. ie Président, est-ce que M.
Lambert est en train de dire que ce que M. le ministre vous a demandé de
qualifier, c'est un autre terme à la place de "comptable" ou tout
simplement de rayer "comptable"?
M. Lambert: Ce serait plutôt de rayer "comptable".
M. Gendron: D'accord.
M. Gratton: Cela va nous permettre de corriger n'importe quelle
sorte d'erreurs.
M. Lambert: Jusqu'à la date limite de production.
M. Gendron: Bien sûr, jusqu'à la date limite, c'est
correct.
M. Gratton: Cela va? Alors, on s'entend là-dessus, dans le
premier paragraphe, on fait sauter le mot "comptable" pour qu'il s'agisse de
"toute erreur"; dans le cas du deuxième paragraphe, c'est clair, cela ne
pose pas de problème; dans le troisième, on vient de
s'expliquer...
Le Président (M. Filion): Le deuxième paragraphe
est même, selon les dires, inutile, parce que le Directeur
général des élections ne l'a jamais fait. C'est cela?
M. Gratton: Non, mais la demande avait été
faite.
Le Président (M. Filion): La demande avait
été faite.
M. Lambert: On avait demandé de pouvoir le faire dans les
cas d'erreurs purement comptables mathématiques. Cela a
été rejeté, ce n'est pas plus grave que cela.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Gratton: Ce n'est pas par parti pris que cela a
été rejeté non plus.
Le Président (M. Filion): Sur le troisième
élément?
M. Gratton: En ce qui concerne le troisième
élément, on vient de s'expliquer, on verra s'il y a lieu de
modifier le libellé de l'article 445, mais on s'entend pour dire qu'on
est tous d'accord avec ce que semble vouloir dire l'article 445.
Le Président (M. Filion): D'un côté, il est
évident que c'est une procédure judiciaire et ce n'est pas vrai
que l'on peut intervenir lorsqu'il y a une procédure judiciaire
pendante. Les règles élémentaires du droit, d'ailleurs,
empêchent de le faire. Maintenant, de la façon dont c'est
rédigé, cela peut peut-être poser un problème, mais
après une lecture rapide, cela me semble conforme.
M. Gratton: C'est à revoir.
Le Président (M. Filion): Donc, ces modifications ayant
été faites, je dois comprendre que le sujet 53 a
été étudié à la satisfaction des
membres.
M. Gratton: Bonne déduction.
Personnel de cabinet et Loi électorale
Le Président (M. Filion): J'appelle maintenant le sujet
54: "Personnel de cabinet et Loi électorale: corriger l'article 460 de
façon que le personnel de cabinet ne soit pas assujetti au chapitre sur
le contrôle des dépenses électorales, mais le soit aux
autres chapitres concernant le financement des partis politiques.
C'est-à-dire modification de l'article 460 de la Loi électorale
afin de remplacer l'expression "Titre" par l'expression "Chapitre". "
M. Gratton: C'est pour comprendre que c'était strictement
une erreur.
M. Gendron: C'est ce qu'il faut dire parce que j'ai l'impression,
M. le Président, que seuls les gens habitués et ayant
travaillé en comité comprendraient ce que vous venez de lire. Ce
n'est pas compréhensible, pas à cause de vous... Mais dans le
fond, le fait est qu'il y avait une erreur entre une mention titre versus
chapitre. Par contre, sur le fond du sujet que l'on touche, cela ne change
rien. Parce que si les gens nous entendaient là-dessus, il faudrait
qu'ils comprennent, effectivement, qu'il y a des dispositions qui font que les
personnels de cabinets politiques ne sont pas assujettis aux dépenses
électorales.
M. Gratton: Est-ce qu'on se comprend, M. le Président?
Le Président (M. Filion): Je voudrais juste être
sûr que je comprends. En ce qui concerne la modification, qui consiste
à changer Titre" par "Chapitre", cela va, c'est réglé. Je
viens de lire l'article et c'est évident. Maintenant, retournons au
premier élément du consensus où vous dites: "corriger
l'article 460 de façon à ce que le personnel de cabinet ne soit
pas assujetti au chapitre sur le contrôle des dépenses
électorales, mais le soit aux autres chapitres concernant le financement
des partis politiques. "
Je crois comprendre qu'au moment où on se parle, la loi actuelle
dit que le personnel de cabinet n'est pas soumis au contrôle des
dépenses électorales et ne l'est pas non plus concernant le
financement des partis politiques, mais que vous voulez l'introduire en ce qui
concerne le financement des partis politiques.
M. Gendron: C'est cela, on veut que dorénavant il le soit,
pour ce qui est du financement des partis politiques et non du contrôle
des dépenses électorales, comme personnel électoral.
Le Président (M. Filion): Tout le personnel de cabinet
sans distinction ou un... ?
M. Gratton: Oui, tout le personnel.
Le Président (M. Filion): Tout le personnel de
cabinet?
M. Gratton: Comme tout autre citoyen, il doit être
assujetti au chapitre sur le financement des partis politiques.
Le Président (M. Filion): Je vous pose la question.
D'accord, cela va. Je voulais savoir quel était votre consensus. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président, on a là un
exemple où il y a eu effectivement consensus entre les membres
représentant les formations politiques. Mais il n'y a pas consensus
entre les membres du comité.
M. le Président, je ne veux pas plaider longuement parce que je
connais la position des représentants des deux formations politiques,
mais je veux au moins inscrire au Journal des débats ce que j'ai
dit au comité technique. Je considère que là aussi il y a
un problème d'équité extrêmement important entre la
possibilité qu'ont les députés sortants - compte tenu
qu'ils ont un cabinet politique - par rapport aux autres candidats qui ne sont
pas des députés, quant aux chances qu'ils ont d'avoir des
ressources pour promouvoir leur candidature de la même façon, et
de façon encore beaucoup plus prononcée, pour les formations
politiques représentées à l'Assemblée nationale,
avec des droits. Donc, dans le cas qui nous occupe, en ce qui concerne
les deux formations politiques, l'Opposition officielle a droit à
des cabinets, le gouvernement encore plus.
M. le Président, il s'agit là de sommes qui ne sont pas
des peccadilles dans le rapport de forces qui existe entre les
différentes formations politiques quand vient le temps de se livrer le
match électoral. On a là une belle illustration de
l'inéquité qui existe entre les forces respectives, à
partir de fonds publics dans une campagne électorale. Et je
considère que c'est choisir plus que la solution de la facilité
que de simplement dire: C'est réglé. On maintient le statu quo.
(17 heures)
Je pense, M. le Président, qu'il pourrait y avoir des
modifications possibles pour faire en sorte de réduire
substantiellement, sinon d'éliminer, cette inéquité qui
existe entre les candidats dans une circonscription électorale - quand
le député en place se porte à nouveau candidat - et entre
les partis politiques, par rapport à ceux qui sont déjà
représentés à l'Assemblée nationale ou encore plus,
qui forment le gouvernement.
M. le Président, si on fait l'addition des masses salariales d'un
député, c'est à peu près 75 000 $ par année.
Alors divisés par douze on parle d'à peu près 6000 $ sur
une capacité de dépenser d'à peu près 18 000 $
à 25 000 $. C'est donc un écart au-delà de 25 % à
30 %. Si on pense aux partis politiques, la masse salariale de l'ensemble des
cabinets ministériels... Je conviens qu'ils ne sont pas tous mis
à contribution mais bon nombre, selon le cas, peuvent l'être,
d'autant plus que l'activité gouvernementale est réduite à
son strict minimum. On élabore peu de grandes politiques pendant ces
périodes-là. Faisons le calcul. J'imagine qu'on arrive à
25 ou 27 cabinets, qui représentent à peu près 500 000 $
chacun. On se retrouve avec une somme de 12 000 000 $ à 13 000 000 $,
simplement pour le parti gouvernemental, en termes de possibilités. Donc
sur un mois, on parle de 1 000 000 $, M. le Président. Ce qui
représente à peu près 25 % de plus que ce que les autres
partis politiques peuvent y mettre.
Je pense que c'est vraiment avoir une attitude facile que de passer cela
en deux temps trois mouvements, alors qu'on veut apporter des modifications
importantes a la Loi électorale eu égard, notamment, à
l'équité qui doit exister entre chacun des candidats et entre
chacune des formations politiques.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député de Gouin. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, toujours pour les mêmes raisons. Puisque
nos débats sont enregistrés, je n'accepte pas qu'on porte le
jugement - en tout cas en ce qui me concerne - selon lequel si j'ai dit ce que
j'ai dit là-dessus - et ce que j'ai dit n'était pas long, c'est
que j'étais d'àc-cord - c'est pour passer facilement une question
réelle. Encore là, je pense que le député de Gouin,
correctement, nous rappelle qu'il s'agit là d'une question importante,
pour laquelle les sommes en cause sont considérables. J'irais
jusqu'à dire cela. Et il a raison.
Mais le problème qu'on a est à peu près toujours le
même. C'est que parfois, on a énormément de
difficultés à proposer une alternative sur laquelle on pourrait
s'appuyer, et nous ne pouvons que déplorer ou dénoncer une
situation de fait qui a toujours été comme cela de toute
façon. Dans certains cas c'est à l'avantage d'une formation
politique, dans d'autres cas cela lui nuit davantage. Je l'ai même
cité à titre d'exemple: quand un bataillon de libéraux est
venu dans mon comté en 1980, je peux dire que cela m'a rendu service.
Mais je ne mentionnerai pas de noms. Mais avec des effectifs... Le monde a
réagi à l'encontre d'une telle attitude et tout cela. Mais le
député de Gouin a raison sur le principe qu'il souligne.
Cependant, comment départagez-vous la journée de travail
d'un membre d'un cabinet politique pour un gouvernement? C'est cela le concret,
le pratique. Nous avons réfléchi. Je me rappelle des questions
qui me préoccupaient quand on était au gouvernement. On a
essayé d'envisager de resserrer cela un peu plus pour des notions
d'équité. Mais je suis obligé de dire que ce n'est pas
parce qu'on me donnerait une heure de plus que j'ai l'impression que je
trouverais la solution de la fragmentation du temps à l'intérieur
d'un cabinet politique, afin de pouvoir dire que, lors de la campagne
électorale, celui-là, on prétend qu'il a donné une
heure, une heure et demie, alors qu'on sait que dans les faits... En
règle générale, qu'est-ce que vous voulez, les
élections sont déclenchées. Les cabinets politiques sont
dans l'action politique. Il ne faut pas avoir peur des mots, c'est ainsi que
cela se passe. Mais là, est-ce qu'on pourrait dire - toujours au nom de
la même équité, M. le député de Gouin - que
dès que les brefs sont déclenchés, tout le personnel d'un
cabinet politique est comptabilisé comme dépense
électorale? Je prétends qu'au nom de l'équité on ne
pourrait pas plus dire cela, même si on ne serait pas loin de la
vérité dans les faits. On ne serait pas loin de la
vérité dans les faits, en ce qui me concerne. Mais on ne pourrait
pas dire cela parce que le gouvernement doit assumer la responsabilité,
via les structures politiques, de la gestion de l'État. Et on n'est pas
plus avancés. On peut prendre une heure et demie; on peut prendre deux
heures. On a analysé cela. Alors, pour moi, c'était juste sur le
fait que ce n'est pas parce que je veux passer à la vapeur
là-dessus. Vous n'avez pas idée du nombre de discussions qui se
sont faites là-dessus. On arrive toujours à la même
conclusion. Pardon?
M. Rochefort: Pas au comité technique.
M. Gendron: Non, non, vous avez raison, M.
le député de Gouin.
M. Rochefort: Merci.
M. Gendron: Sauf que sur le sujet donné, pour arriver
à une conclusion qui tiendrait compte des remarques pertinentes et
exactes que vous avez faites sur l'importance des sommes en cause, on arrive
toujours à la même conclusion. En règle
générale, sur une base de 20 ou 25 ans - on se
réfère toujours au député de Bona-venture qui
prétend qu'il y a un équilibre parfait dans sa carrière
politique: seize ans au pouvoir et seize ans dans l'Opposition - on dit que
toutes choses étant égales par ailleurs, il se fait un
équilibre un jour, surtout quand on est dans un contexte de
bipartisme.
Le Président (M. Filion): Juste avant, pour le
bénéfice des membres de la commission qui n'ont pas
siégé sur le comité technique, quelles sont les
conséquences concrètes du fait d'assujettir le personnel de
cabinets de ministres et de députés, si je comprends bien, au
chapitre concernant le financement des partis politiques?
M. Gratton: Si vous me le permettez, très
brièvement, je voudrais simplement m'inspirer du document de
réflexion. Tout ce débat, à savoir si le personnel
politique des cabinets de ministres et de députés doit être
considéré comme dépense électorale, a
été fait en 1984. Au cas où on penserait que c'est parce
qu'un certain parti est maintenant au pourvoir, je vous dirai tout de suite que
le débat s'est fait, mais que tout le monde était unanime. On
était tout aussi d'accord dans l'Opposition qu'on l'est
présentement au gouvernement pour conclure à
l'impossibilité de départager ce qu'est une dépense ou un
travail électoral partisan et ce qu'est un travail pour le compte de
l'exécutif, pour le gouvernement ou pour le compte du
député, s'il s'agit d'un député de l'Opposition, en
période électorale.
Lorsque la modification à la Loi électorale a
été faite en 1984, on a malheureusement erré dans la
rédaction de l'article. L'article 460 tel qu'il se lit
présentement pourrait être interprété comme voulant
signifier qu'un membre de cabinet de ministre ou de députe n'est pas
assujetti aux règles du financement des partis politiques, donc, qu'il
peut contribuer pour plus de 3000 $. Sa contribution n'a pas à
être divulguée. Bref, tout le chapitre du financement des partis
politiques ne s'appliquerait pas aux membres du cabinet.
Tout ce qu'on vise à corriger en remplaçant le mot 'Titre"
par le mot "Chapitre", c'est de faire en sorte que les cabinets, le personnel
politique des ministres et des députés soient assujettis aux
mêmes règles que tous les autres électeurs du Québec
en ce qui concerne le financement des partis politiques.
Le député de Gouin nous fait valoir que, dans le
ménage qu'on fait, on devrait revenir là- dessus. On
répond à cela - et c'est là le consensus qu'on a fait
entre nous - que compte tenu de l'impossibilité de départager ce
qu'est un travail politique partisan et ce qu'est un travail gouvernemental,
aussi bien le traduire clairement dans la loi en faisant la correction du vice
de forme qui s'est introduit en 1984. Tout ce qu'on fait à ce moment-ci
c'est de corriger le libellé de l'article 460. Le principe
lui-même a déjà été adopté en
1984.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: Brièvement, M. le Président. Je suis le
raisonnement de mon collègue d'Abitibi-Ouest. Si on est pour faire ce
débat qui risque quand même, à mon avis, d'être assez
long - on parle de cabinets politiques autant pour un député que
pour un ministre - et si on veut aller aussi loin que ce que le
député de Gouin nous indique, il faudra faire l'encadrement de ce
qu'on appelle le bénévolat en temps d'élection. Cela se
comptabilise quelque part. Si on bâtit une maison a son voisin,
finalement, il a une maison qui vaut plusieurs milliers de dollars. Si on
comptabilise le personnel des députés ou des ministres, si on
faisait ce débat-là - j'espère qu'on ne le fera pas ici -
il faudrait aller aussi loin que comptabiliser ce que cela représente en
temps et en argent. Un candidat peut attirer dix ou douze personnes qui
travailleront bénévolement pour lui mais, si on comptabilise ce
temps-là, ce sont des dépenses électorales. L'alternative
n'est pas facile à trouver. Je ne voudrais pas faire ce débat
ici, mais si on veut le faire, il faudra le faire au niveau des
députés, des ministres et des candidats aussi, parce que c'est
très important, les candidats qui ne sont pas députés,
lors de l'élection. Je pense qu'il faut pousser votre raisonnement aussi
loin que ça. Voilà!
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député de Saguenay. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Premièrement, M. le Président, pour
être très clair envers les membres de la commission et
particulièrement envers le député d'Abitibi-Ouest, quand
je fais allusion à la rapidité de l'opération, je fais
référence à la discussion qu'on a eue au comité
technique lorsque j'ai abordé la question. Ce n'est pas un reproche que
je vous fais, mais le sens qu'il faut lui donner c'est que j'avais
abordé la question et, rapidement, il n'y a pas eu de consensus autour
de la table pour intervenir là-dessus. Alors c'est dans ce
sens-là que je dis que cela s'est fait vite. Bon.
Deuxièmement, je veux être bien clair. Je suis conscient
qu'avec 54 on fait deux choses: d'abord, on corrige ce que le ministre a dit,
et c'est très juste, j'en suis conscient; c'est une erreur qui doit
être corrigée. Mais, par ailleurs,
M. le Président, c'est l'endroit pour aborder l'autre question.
Si on légifère tel qu'on le fait à 54, on maintient
automatiquement le statu quo et, à mon sens, c'était donc le
moment de l'aborder.
Deux commentaires spécifiques sur le contenu. D'abord, au
député de Saguenay, je dirai: Non, votre raisonnement ne tient
pas à mes yeux. Le bénévolat est accessible à tous
les candidats. Toute personne peut faire du bénévolat pour tout
candidat et tout candidat a le droit, à partir même de notre Loi
électorale, d'accepter le travail bénévole de quiconque.
Cela dit, tout candidat n'a pas accès à des membres de cabinets
payés par les fonds publics et à titre de député,
et à titre d'un membre de cabinet de l'Assemblée nationale ayant
des responsabilités particulières, et à titre de membre
d'un cabinet ministériel. Il y a donc une distinction fondamentale entre
les deux. Donc, à mes yeux, la comparaison que vous faites entre les
deux n'est pas équitable, de la même façon que vous
êtes en train de me dire que tous les candidats devraient avoir le
même revenu; on ne devrait pas permettre que chaque citoyen choisisse
à qui il donne et combien il donne, mais on devrait dire à chaque
citoyen: Vous allez donner le même montant à tout le monde et
chaque candidat devra avoir les mêmes revenus. Dans cette
logique-là, vous dites: Oui, on va comptabiliser le
bénévolat. Mais non, le bénévolat est permis par la
loi parce que tout le monde y a droit. Là, évidemment, on en a
selon notre capacité d'en recruter. Mais c'est comme les votes; on
n'assurera pas à tout le monde le même nombre de votes, c'est une
élection et on veut que quelqu'un gagne. Sauf que ce n'est pas tout le
monde qui a accès aux fonds des membres de cabinet.
M. Maltais: C'est la prérogative du
député.
M. Rochefort: Non, ce n'est pas la prérogative du
député. C'est la prérogative dans ses fonctions de
député, non pas à titre de candidat d'aucune
façon.
M. Maltais: M. le député de Gouin, le
député en fonction a droit à ses prérogatives de
député tant et aussi longtemps qu'il est encore
député.
M. Rochefort: Oui, mais je vous dis qu'à titre de
candidat, cela pose un problème d'iné-quité. C'est ce que
je vous dis.
M. Maltais: À ce moment-là, modifions la loi et
disons que, lorsque les brefs sont émis...
M. Rochefort: Votre comparaison... C'est ce que je suis en train
de dire.
M. Maltais:... il n'y a plus de députés, plus de
ministres, plus rien. Il n'y a plus de gouvernement.
M. Rochefort: Je pense pas qu'il faille aller jusque-là,
M. le Président. Ce n'est pas nécessaire d'aller
jusque-là. Là, cela m'amène à l'autre sujet que je
veux aborder.
Le député d'Abitibi-Ouest dit: Mais on n'a jamais d'autres
possibilités. Oui. Il y a déjà eu des propositions de
faites qui auraient eu le mérite d'être un pas en avant par
rapport à ce type de situation. D'autre part, je vous dirai, pour avoir
déjà vécu cette situation à titre de membre de
cabinet, par exemple, durant la campagne référendaire, qu'il n'y
a rien de plus facile que de prendre nos vacances. J'avais droit à tant
de jours de vacances par année, alors j'ai pris le nombre de jours de
vacances auquel j'avais droit, ce qui fait que je n'étais pas
payé par l'État pour faire ce que je faisais de façon
partisane pour un comité référendaire. C'est une piste
envisageable; ce n'est pas si compliqué de dire qu'un membre de cabinet
n'aurait pas le droit de faire de la politique partisane, de participer
directement à un scrutin. C'est comme le reste. C'est comme un
scrutateur, un secrétaire d'élection et un adjoint de directeur
du scrutin, cela se prouve que quelqu'un s'est livré à du travail
partisan ou non. Mais ceux qui veulent en faire peuvent prendre leurs vacances
et les déclarer. Donc, leurs journées de vacances, c'est
réglé; elles sont consacrées à ça et ils ne
pourront pas reprendre de vacances ailleurs. Rien n'empêche quiconque de
faire ce qu'il veut durant ses vacances. Comme députés, vous
faites ce que vous voulez durant vos vacances; n'importe quel citoyen a le
droit de faire ce qu'il veut durant ses vacances. Cela serait aussi
possible.
Des pistes ont été envisagées et je me rappelle en
avoir mis un certain nombre de l'avant. Il ne faut pas penser qu'il n'y a pas
de pistes possibles. C'est là que je dis que c'est un peu vite fait de
dire: II n'y a pas de pistes, donc, écoutez, on passe à autre
chose. Je pense que, s'il y avait véritablement une volonté de
baliser cela beaucoup plus que ce n'est le cas - actuellement, ce ne l'est pas
du tout - il y aurait sûrement possibilité de trouver un certain
nombre de dispositions qui nous permettraient au moins de réduire
l'iniquité produite par une telle situation. (17 h 15)
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député de Gouin. M. le ministre.
M. Gratton: Oui, très brièvement, M. le
Président. Je veux bien qu'on vise la perfection. Je veux bien aussi que
la notion de dépenses électorales ait un impact sur
l'égalité des chances, l'équité, pour chacun des
candidats. Mais encore faut-il vivre dans la réalité des choses.
Et encore dernièrement, nous avions un exemple: le premier ministre a
été soupçonné d'avoir agi illégalement,
à savoir qu'il aurait utilisé un service aérien
gouvernemental pour se rendre dans le comté de Roberval la
journée de
l'élection. Voici comment on s'expose à toutes sortes
d'interprétations et à toutes sortes d'accusations fondées
ou non. Lorsque, par exemple, l'attaché politique d'un
député se retrouvera dans un comté donné où
il y a élection pour rencontrer des électeurs qui demandent
à le rencontrer, bien sûr, le député en question
alléguera que son attaché politique était là pour
le décharger de ses responsabilités gouvernementales, alors que
l'Opposition ou l'adversaire maintiendra qu'il s'agit là d'un travail
partisan, mais qui pourra départager les choses? Le Directeur
général des élections après enquête, chaque
fois que cela se produira?
M. le Président, il faut quand même réaliser qu'il y
a, quant à moi, non pas improbabilité, mais impossibilité
d'en arriver à baliser ces choses de façon à ce que cela
ne porte pas à interprétation et de façon à ce que
cela n'ait pas comme résultat finalement de déprécier tout
le système électoral aux yeux du public. Dieu sait qu'il y a
déjà énormément de citoyens québécois
qui sont d'avis que les députés, les candidats à des
postes électifs utilisent tous les moyens pour se faire élire, ce
qui est loin d'être le cas. Je pense que tout le monde conviendra qu'il
peut y avoir des exceptions, il peut y avoir des abus, mais ces abus sont
justement des exceptions, et d'ériger en système la
possibilité qu'il y ait interprétation de la part de quiconque
à des abus quelconques, il me semble que cela serait imprudent. C'est ce
qui a amené le gouvernement antérieur, dont faisait partie le
député de Gouin en 1984, à retenir le libellé de
l'article 460. Ce qui est malheureux, c'est qu'il fait référence
au "Titre" plutôt qu'au "Chapitre" sur le financement des partis
politiques. Mais, M. le Président, quant à moi, je veux bien
qu'on pense qu'il serait plus équitable, qu'il serait souhaitable qu'on
puisse mieux définir et mieux contrôler par exemple quelle portion
du salaire d'un attaché politique doit être
considérée comme dépense électorale ou non. Mais,
devant l'impossibilité de le faire concrètement et de le faire de
façon objective sans que cela porte à toutes sortes
d'interprétations, je préfère maintenir le statu quo
là-dessus et simplement faire la correction du vice de forme qui s'est
introduit en 1984. Et si on peut me formuler une façon d'en arriver
à éliminer ce dont je viens de parler, bien qu'on me le dise.
Mais on ne l'a pas trouvée en 1984, on ne l'a pas plus trouvée au
cours de nos réflexions et il n'y a encore personne qui ne m'en a
suggéré une.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, assez rapidement. Je pense que quand le
député de Gouin dit qu'il y a des pistes de solutions, moi, je
prétends qu'encore là il a raison. Il y en a qui ont
été jetées sur la table, mais à leur face
même, rapidement, je n'en connais pas qui résistent à la
moindre analyse objective et sérieuse. Je n'ai pas !e temps... Oui,
j'aurais le temps, cela prend une minute. Pensez-vous que la suggestion que
vous venez de faire - et ce n'est pas contre vous, M. le député
de Gouin - en disant: Bon écoutez, nous allons instaurer un
système de vacances pour les gens de cabinet, nous... Encore là,
il y aurait des nuances, j'ai très bien compris ce que vous avez dit.
Mais je me rappelle que cela a été regardé et que cela ne
résistait pas à l'analyse. Pour avoir eu un cabinet pendant sept
ans, pour avoir fonctionné avec un régime comme cela lors de
brèves élections, pour le personnel politique, je n'avais aucun
moyen de contrôle, je n'avais aucune vérification et nous
étions enquête sur enquête, par rapport à l'usage
d'une telle réflexion. Alors je prétends qu'effectivement des
suggestions, il y en a quelques-unes qui nous ont été faites,
mais selon mes convictions et la connaissance que j'ai de ce dossier-là,
il y en a peu, pour ne par dire aucune, parce que je n'en connais pas, qui
n'ont pas été analysées, mais rapidement, il n'y en a pas
une qui ait résisté à !a moindre analyse objective et
sérieuse pour nous conduire dans des culs-de-sac aussi évidents,
sinon pires. Compte tenu de ce que j'ai dit - et c'est ma conclusion
là-dessus - quand on est dans une société où
effectivement, il y a un certain équilibre - c'est au moins le cas des
20, 25 dernières années politiques du Québec, où
après deux élections, il y a changement de régime, on peut
dire que sur une base de 25, 30 ans cela s'est sûrement
équilibré. Je ne parle pas en termes d'intensité, M. le
Président. Il y en a qui ont plus les moyens que d'autres. Je parle
seulement de calendrier. J'ajoute un élément: Les partis
politiques ont des permanents. Quelle serait la logique de dire: On va
contrôler les cabinets politiques, mais on ne s'occupera pas des
permanents?
M. Rochefort: Voyons donc! D'abord ce sont des fonds publics,
ensuite, il y a des dispositions dans la loi qui couvrent les permanents
politiques. Allons donc!
M. Gendron: Oui, mais... M. Rochefort: C'est quoi?
M. Gendron: Non, non. Vous avez raison, parce que je n'avais pas
fini ma phrase...
M. Rochefort: Ah bon!
M. Gendron: La différence c'est que...
M. Rochefort: Je vous avais interrompu.
M. Gendron: C'est que si on ne balisait pas - c'est toujours cela
que j'ai dit - les dépenses électorales, et des candidats et des
partis politiques, il me semble qu'on devrait faire
un effort de rétrécissement de l'abus qui peut se
commettre à l'intérieur du personnel, car tout devient permis.
Vous avez raison, je retire tout de suite: les permanents n'ont rien à
faire là-dedans, parce qu'ils ne sont pas financés l'État.
Les permanents des partis politiques n'ont rien à voir avec du
financement public, étatique et c'est à retirer.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Oui, M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, compte tenu de ce qui a
été dit, je ne veux pas prolonger, mais quand même.
D'abord, je n'ai pas proposé d'ériger un système de
vacances. J'ai donné comme exemple, que je pense que comme régime
de base, il devrait être défendu de faire du travail partisan
pendant les heures habituelles de travail. Quelqu'un qui choisit de faire du
travail partisan parce qu'il est mordu de politique, il y a là une
possibilité qu'il n'ait pas besoin de lâcher son job le restant de
ses jours, s'il y tient. Il peut prendre des vacances. Cela existe. Cela existe
dans l'entreprise privée aussi. Il y a du monde qui prend des vacances
sur le nombre de jours de vacances qui lui appartient en propre pour choisir
d'aller participer à une campagne électorale. C'est parfaitement
équitable. Ne pensons pas que c'est si sorcier par rapport à ce
qui se passe dans la vie du monde de tous les jours.
Deuxièmement, M. le Président, quand on nous dit que cela
s'est équilibré avec les années, je vais vous dire qu'on
pourrait jeter la Loi électorale au fond du panier et on pourrait
peut-être prétendre que cela s'est équilibré au fil
des années. Il n'y avait pas de contrôle du financement des partis
politiques avant 1976 et malgré tout le PQ a pris le pouvoir. Même
s'il était contre le financement par les caisses occultes, il n'y avait
pas de plafond de dépenses électorales avant 1963, 1964 et cela
n'a pas empêché le gouvernement du parti libéral de Jean
Lesage d'être élu en 1960 et de faire la révolution
tranquille. Je vais vous dire, avec ce raisonnement-là, deux pages
suffiraient, il faudrait qu'il y ait une élection de temps en temps, que
cela ne se fasse pas trop mal et cela serait suffisant. Je ne pensais pas qu'on
était conviés à une réunion où on allait
essayer de discuter sur cette base. Si on est ici autour de la table, c'est
parce qu'on pense que cela vaut la peine d'ajouter quelques pages aux lois
électorales, pas d'en diminuer le nombre, non. Par ailleurs, M. le
Président, quant à une remarque que nous a faite le ministre...
j'ai plutôt le goût de constater que vous avez un pépin de
framboise en dessous de la prothèse dentaire et que c'est fatigant.
Auquel cas, on le dit et on passe à autre chose. Mais ne justifiez pas
cela comme vous le faites. Le ministre nous dit: On n'est pas pour
ériger en système une interprétation sur la politique
à cause de quelques abus. Non. Personne ne lui a proposé
d'ériger quoi que ce soit en système. Il y a actuellement un
système qui est érigé, qui fait en sorte qu'il y a un
parti politique qui dispose potentiellement d'une base de 1 000 000 $ pour la
période électorale de plus que les autres, qu'il y en a un autre
qui doit disposer de quelque chose comme à peu près 100 000 $ de
plus. C'est un écart d'à peu près 1 à 10. Les
députés sortants qui se portent candidats
bénéficient, eux, d'à peu près une base de 6000 $
de plus pour la campagne électorale. C'est un système qui existe,
qui dans les faits est une iniquité. Je ne suis pas en train de dire que
c'est pathétique, dramatique, que c'est laid, que: Ah! mon Dieu, c'est
terrible. Ce que je dis, c'est que c'est en soi une iniquité. À
partir du moment où l'on se penche pour améliorer notre loi,
notamment sous l'angle de l'équité en matière
électorale, je pense que c'est opportun de se poser la question.
Puisque le ministre a abordé la question, je reviendrai aussi sur
son exemple, sans vouloir soulever de débat de là-dessus. Cela ne
me regarde pas plus qu'il ne faut. Quand le premier ministre va dans Roberval,
dans les conditions qu'on sait, le directeur général a
été clair, après 20 heures, il n'y a plus de campagne
électorale, donc aucun problème illégal ne se pose, mais,
moi, M. le Président, dans la mesure - je reconnais que c'est pleinement
légitime qu'il participe à l'élection d'un candidat de la
formation politique dont il est le président - d'autant plus, avec les
moyens financiers qu'il a, pour éviter les problèmes
d'interprétation, que, mon Dieu, écoutez, cela coûte
environ 600 $ pour louer un avion desservant Québec-Roberval
aller-retour pour une soirée, si c'est là le problème, que
cela se règle par ailleurs. Cela dit, je n'en fais pas un plat - c'est
une pratique qui s'est probablement généralisée -
quoiqu'il me semble qu'on avait, à l'époque, une distinction
à faire entre utilisation à des fins partisanes et usilisation
à des fins gouvernementales.
Quand vous étiez là et que vous en attrapiez, pensez-vous
que vous vous gêniez pour le faire? C'est vous qui avez abordé la
question de ce voyage en avion. Il y a là une question d'image et de
message qui aurait pu être passé mais je n'en fais pas un plat.
Sur le reste, si vous me dites que vous ne voulez pas modifier cela, c'est
votre droit et je respecte cela. Il y a des pistes de solution possibles, au
même titre que la discussion que nous avons eue sur les scrutateurs.
Êtes-vous capable de me prouver comment le Directeur
général des élections, comment le directeur du scrutin
d'une circonscription électorale déterminera que M. Laporte du
comté de Gouin de la section de vote 27, qui est sur le point
d'être assermenté scrutateur, se serait livré à du
travail partisan dans la cave chez lui le soir, tout seul? Non. Est-ce que cela
vous a empêchés de dire qu'il n'a pas le droit de faire du travail
partisan à partir du moment où
il est assermenté? Pas du tout! C'est ce qu'on a dit et redit,
puis c'est normal. Parce qu'on se dit que s'il sort de chez lui pour assister
à une réunion, cela va paraître et que s'il va travailler
au local, il y a une possibilité de contrôle, et par les autres
formations politiques et par des citoyens et par les services du directeur du
scrutin local, et on se dit qu'à partir du moment où il est
assermenté, il ne fera pas quelque chose qui est défendu par une
loi. Cela a donc encore une valeur, sinon je ne sais pas ce qu'on ferait ici
comme membres de l'Assemblée nationale. Les lois ont une valeur aux yeux
d'un certain nombre de citoyens nettement majoritaires dans la
société et, en soi, quand elles existent, ils les respectent.
Moi, je pense que la majorité du monde est honnête et je crois
que, s'il y avait des dispositions là-dessus, que la très large
majorité du monde les respecterait au même titre que nos bons
scrutateurs qui font du travail bénévole partisan avant
d'être assermentés.
M. Gratton: M. le Président, je ne veux pas...
Le Président (M. Filion): Avez-vous d'autres commentaires,
M. le ministre?
M. Gratton:... éterniser les choses et je voudrais que
cela soit clair. Il n'y a personne qui fait le reproche à quiconque de
discuter ici en commission parlementaire de ces sujets. On est là pour
cela et si on s'adonne à ne pas avoir le même point de vue, cela
ne veut pas dire qu'on doive se taire de part et d'autre. On va continuer la
discussion, exprimer des points de vue et, en fin de compte, il y aura
consensus ou non. Dans ce cas précis, quand le député de
Gouin me donne comme suggestion d'interdire le travail partisan des membres du
personnel politique, il faudrait qu'on définisse ce qu'est le travail du
personnel politique d'un cabinet, que ce soit d'un député ou d'un
ministre, si ce n'est pas de faire...
M. Rochefort: Membres de cabinet.
M. Gratton:... en grande partie du travail politique. M. le
Président, c'est là la difficulté, c'est
d'interpréter et de décider de contrôler ce qui est un
travail strictement électoral et ce qui peut faire partie du travail
normal, de la même façon qu'on s'interroge sur
l'opportunité de réglementer ou de contrôler, par exemple,
la publicité gouvernementale en période électorale. Je
pense que le moins qu'on puisse faire, c'est de se poser la même question
par rapport au personnel politique. Quant à moi, j'en viens à la
même conclusion dans les deux cas: la difficulté, voire même
l'impossibilité de contrôler la chose, l'interprétation
erronée qu'on en fait. Le député de Gouin a passé
très allègrement tantôt sur l'exemple que j'ai cité
du premier ministre, en nous disant que nous ne procédions pas de cette
façon. M. le Président, on a constaté que ce n'est pas en
vertu du fait que l'élection était terminée après
20 heures ou, même en période électorale. Le cas s'est
présenté dans le cas du chef du Parti québécois, M.
René Lévesque, à l'époque, et la décision du
directeur général avait été la même, en
fonction du principe que... Comment dit-on, dans le jargon? (17 h 30)
M. Rochefort: La Couronne n'est pas soumise.
M. Gratton: La Couronne n'est pas assujettie à la loi,
à moins qu'elle le soit de façon spécifique. On reprend le
même débat et je n'ai pas d'objection à ce qu'on le
reprenne. Je dis simplement que les arguments qui ont convaincu, je suppose, le
député de Gouin d'aller dans le sens de l'article 460 tel qu'il
existe avec la correction de forme à l'époque domine toujours et
est toujours la même. Elle est la même des deux côtés,
comme c'était le cas en 1984 et on la maintient. On corrige simplement
le vice de forme.
M. Rochefort: M. le Président, je suis content que le
ministre soit revenu sur 1984. Effectivement, je m'étais mis une note et
cela m'a échappé. M. le Président, il faut bien qu'on se
comprenne. Je ne veux pas excuser ce qui s'est passé. D'abord, moi aussi
il m'arrive d'évoluer dans mes raisonnements et, deuxièmement, il
m'arrive, quand je suis membre d'un groupe, de ne pas toujours gagner, mais je
respecte la majorité parce que quand je suis membre de la
majorité, cela m'arrive d'être respecté. Cela dit, en 1984,
soyons bien précis. Ce pourquoi il y a eu intervention là-dessus,
c'est qu'on venait de créer les cabinets de député par le
Bureau de l'Assemblée nationale. Donc, il y avait une
nécessité d'intervention législative, compte tenu que cela
n'existait pas auparavant. Ce ne sont pas des nouveaux principes qui ont
été ajoutés, c'étaient simplement des concordances
par rapport à ce qui n'existait pas auparavant. Cela dit, j'avais une
opinion qui est celle... Bon. Avec les résultats que cela a
donnés. Cela dit, je pense que, intrinsèquement, reconnaissons
qu'il y a là un problème d'inéquité et qu'on
choisit d'aborder de la façon qu'on veut, chacun à sa
façon.
Réglementation des sondages en période
électorale
Le Président (M. Filion): Cela va. Alors donc, le sujet
54, "Personnel de cabinet et Loi électorale", a été
étudié par les membres de cette commission. J'appellerais
maintenant le sujet 55, "Réglementation des sondages en période
électorale". Le comité technique ne recommande aucune
réglementation ou interdiction des sondages en période
électorale. Permet-
tez-moi peut-être une minute là-dessus. Je sais que le
comité technique en est venu à en discuter, il ne s'écrit
pas à chaque jour, mais en tout cas à chaque mois, des textes
là-dessus. On regarde un peu ce qui se passe sur la planète, cela
varie d'un endroit à l'autre. Je vais vous dire ce qui me chicote un peu
et c'est une expression d'une préoccupation très personnelle: On
prend beaucoup de soin à réglementer l'intervention des tiers en
période électorale. On va définir peut-être ce qui
est une vente à rabais d'un livre qui pourrait influencer un
électeur parce qu'il coûte moins cher à obtenir, etc. Mais,
quand on examine la question des sondages, je respecte encore une fois tout
à fait l'opinion des membres du comité technique et de tous ceux
autour de cette table. Lorsqu'on parle de sondages, il y a toujours la
liberté de presse. J'ai lu, hier, le rapport du Conseil de presse
à ce sujet. Je vais vous dire qu'il ne m'a pas convaincu. Se dire la
vérité en matière de sondages reviendrait, quant à
moi, à dire ceci: Un, les sondages influencent sérieusement le
comportement électoral. Ceux qui en doutent encore n'ont qu'à
voir les études qui se font aux États-Unis sur les
conséquences et l'influence des sondages sur le comportement
électoral, à tel point même qu'on pourrait caricaturer dans
certains endroits du globe terrestre où les médias occupent une
place importante et dire que les sondages déterminent le choix
électoral. Cela va loin, mais le sondage est devenu un art
extrêmement raffiné.
Donc, à partir du moment où on ne peut nier le fait que le
sondage a une importance extrêmement grande sur le comportement
électoral, il est difficile de ne pas en déduire qu'on devrait au
moins se pencher sur la publication de ces sondages en période
électorale puisqu'on accorde d'autre part une importance sacro-sainte
à la liberté individuelle d'exprimer un choix le jour de
l'élection et en même temps qu'on ne traite pas d'une des grandes
sources, une source importante de motivation électorale. Ce n'est pas
simple. Il y a des arguments pour et il y a des arguments contre. Mais, pour
les fins du Journal des débats, je pourrais en parler pendant
longtemps, mais de façon synthétique, tout en sachant qu'il y a
des nuances à apporter à ce que je viens de dire, l'essentiel de
ma préoccupation pour l'avenir, surtout pour l'avenir, pas pour
aujourd'hui, ce n'est pas trop pire, mais regardez ce qui se passe aux
États-Unis actuellement. Lisez n'importe quel reportage du Time
ou Newsweek, ce sont en bonne partie les sondages et les
médias qui déterminent qui sont les candidats de chacun des
partis et peut-être même qui sera le prochain président
américain. Ce n'est pas de la science-fiction, ce n'est pas de la
politique-fiction non plus, c'est ce qui se passe au sud de la
frontière.
Alors, je ne dis pas que le sondage remplace le choix électoral,
je ne dis pas que les sondeurs sont ceux qui mettent les croix sur les
bulletins de vote, mais je dis que les sondages ont une influence sur le
comportement électoral et qu'à partir du moment où on
admet ce fait-là et qu'on est préoccupé de l'intervention
des tiers, on devrait se pencher en particulier, peut-être pas pour cette
révision-ci, mais pour l'avenir. Voilà. Cela a pris deux minutes
et je comprends qu'il n'y a pas d'autre commentaire sur le sujet 45.
M. Gratton: M. le Président, quant à nous, et je
pense que c'est partagé par les membres du comité de travail, on
considère que la solution réside dans la confiance que l'on fait
au jugement de l'électeur qui, de toute façon, reste celui qui a
le dernier mot, pour reprendre la phrase du document de réflexion.
Le Président (M. Filion): Mais en même temps, est-ce
que je peux vous demander pourquoi vous ne faites pas confiance au jugement des
lecteurs qui pourraient acheter un livre 3 $ moins cher ou qui pourraient voir
la photo ou des écrits dans les vitrines des librairies?
M. Gratton: D'abord, on n'a pas encore décidé de
l'interdire. Ce que l'on dit c'est qu'effectivement un parti politique peut
difficilement engager des dépenses. Les sondages dont on parle sont les
sondages publiés et effectués de toute façon. Les partis
politiques disposent déjà de sondages, si ce n'était que
par le pointage et il nous semble qu'il n'existe pas de raison valable de
priver la population - les électeurs - de l'information qu'elle peut
obtenir de cette façon.
Le Président (M. Filion): Je comprends votre point de vue.
On n'éternisera pas le débat, mais simplement pour signaler qu'en
ce qui concerne l'intervention des tiers en période électorale,
cela avait été discuté en comité et ici en
commission parlementaire.
M. Gratton: L'intervention des tiers, je le fais remarquer, a
déjà fait l'objet d'une décision d'un tribunal, de la Cour
supérieure, si je ne m'abuse et effectivement, il s'agit d'une
façon de contourner la Loi sur le contrôle des dépenses des
partis politiques et on voit ce qui risque de se passer au gouvernement
fédéral et je ne suis pas sûr que du côté du
Québec on soit enclin à aller dans ce sens-là.
Le Président (M. Filion): Mais les écrits sont
là.
M. Gratton: On a suspendu le sujet et on verra où cela
nous mènera tantôt.
Le Président (M. Filion): Mais la Loi électorale
actuelle contient déjà certaines dispositions.
M. Gratton: C'est pour cela qu'on a proposé
de l'amender.
Le Président (M. Filion): Donc, c'est en suspens, mais le
sondage est réglé.
M. Gratton: Quant à nous, le sondage a un consensus,
à moins qu'on ne m'indique le contraire.
Le Président (M. Filion): C'est cela. Alors, bref...
M. Gendron: M. le Président, c'est le commentaire toujours
pour la même raison que je vais répéter durant les trois
jours. Au comité et ailleurs cela a été plus long que cela
et ce sera plus long. Comme parlementaire, je souhaite que les gens
réfléchissent sérieusement là-dessus. J'ai
même dit en commission et je le partage: Moi, François Gendron,
quand je rencontre des électeurs, ils me disent: On aimerait que ce soit
aboli pendant la période électorale. Je suis obligé de
leur expliquer qu'effectivement, selon les valeurs démocratiques, la
liberté de la presse et les chartes, faites attention à cela; il
faut en prendre et en laisser. Alors, en soi, ce sont des valeurs
démocratiques comme telles. La question n'était pas quand on dit:
Aucune réglementation n'interdit cela, mais cependant en période
électorale, ce n'est pas parce qu'on avait déduit que cela
n'influençait pas, puis que cela ne modifiait pas des comportements. On
n'a pas parlé de ça. C'est évident que si cela avait
été la question: Est-ce que, M. Gendron, vous croyez que cela
influence? La réponse est oui, donc aboli parce que cela influence.
Le Président (M. Filion): Non, ce n'est pas aboli, on le
garde.
M. Gendron: Non, c'est moi qui parle, c'est mon point de vue.
Alors, je ne dis pas que vous dites cela, j'explique que sur la question des
sondages on a réfléchi là-dessus, mais c'est une autre
affaire. On ne peut pas le regarder en soi, on ne peut pas regarder uniquement
le sujet 55, puis dire: On prend une décision uniquement sur le sujet 55
qui était la réglementation concernant les sondages. Est-ce qu'on
en fait une qui aura de toute façon des inconvénients
peut-être plus grands que de ne pas faire de réglementation? C'est
ce qu'il faut dire pour le bénéfice de ceux qui nous
écoutent et nous relirons. C'est ce que je veux dire aujourd'hui.
La réflexion nous a amenés, non on ne réglemente
pas des dispositions particulières spéciales en période
électorale sur les sondages. C'est la décision du comité.
Ce n'est pas du tout: est-ce que cela joue un rôle influent ou pas?
Est-ce qu'il y a des gens qui effectivement peuvent se laisser influencer par
les sondages? Comme vous avez bien décrit d'ailleurs avec raison ce qui
se passe aux États-Unis où cela a encore plus d'importance. Tout
cela est exact, mais on pense que dans une société qui
évolue, qui donne le droit à la libre information, on dit: Tout
cela est exact, mais on pense que dans une société qui
évolue et qui donne le droit à la libre information le plus
possible, effectivement on souhaite que les citoyens soient des plus vigilants
là-dessus, c'est ce que je souhaite, qu'ils soient critiques comme
à peu près sur n'importe quoi, sur la nouvelle, sur le travail
des politiciens; il faut être critique dans la vie, y compris en
période électorale quand il y a des sondages qui sortent.
Rapport annuel et dispositions
financières
Le Président (M. Filion): Vous comprendrez, par ailleurs,
qu'on prenne tellement de soins à protéger l'électeur
contre certains types d'interventions. Le sujet 55 est étudié. Le
sujet 56, Rapport annuel et dispositions financières. Les
recommandations du comité sont à l'effet de préciser dans
la loi le contenu d'un rapport financier préliminaire et annuel de
même que des prévisions budgétaires que le DGE doit
déposer; également de préciser dans la loi que ce rapport
doit faire la distinction entre budget d'opération courante et budget
d'événements électoraux de façon à pouvoir
connaître le coût réel total d'une élection; aussi de
ne pas inclure dans la loi l'obligation pour le DGE de déposer sa
politique administrative en commission parlementaire; et enfin, de ne pas
inclure spécifiquement dans la loi le recours possible à
l'expertise du Conseil du trésor pour l'étude des rapports
préliminaires et de prévisions bugétaires du DGE. Est-ce
qu'il y a des commentaires ou des questions? Des points de vue?
M. Gendron: Cela va.
Infractions et peines
Le Président (M. Filion): Donc le sujet 57, Infractions et
peines. À cet égard, le consensus est à l'effet de
maintenir le statu quo et le Directeur général des
élections, à la page...
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: Si je ne m'abuse, les commentaires du DGE sur cette
question visent surtout à attirer l'attention des rédacteurs du
projet de loi sur un certain nombre de questions d'ordre juridique qui sont
d'ailleurs contenues dans les trois pages du document que le DGE nous a fait
parvenir. Il m'a semblé, à l'examen sommaire de ces commentaires,
que ces questions pourraient être et devront nécessairement
être référées aux légistes qui travaillent
déjà à la rédaction de la loi et que si on devait
adopter un changement d'orientation, on pourrait évidemment à
ce
moment-là consulter les membres de la commission avant de les
inclure dans un projet de loi. M. Côté...
M. Gendron: Concrètement, M. le Président de la
commission, pour nous aider... C'est parce que je ne trouvais pas la...
Le Président (M. Filion): C'est une note distincte qui a
été envoyée par le Directeur général des
élections, une note de trois, quatre...
M. Gendron: D'accord, elle n'était pas jointe...
Le Président (M. Filion):... ou cinq pages. Elle
n'était pas jointe.
M. Gratton:...
Le Président (M. Filion): Cela va pour moi.
M. Côté (Pierre-F. ): M. le Président, il
s'agit plus que d'une question de concordance. En fait, c'est plus une question
de principe qui se pose. Dans la loi actuelle la personne qui est
autorisée à intenter des poursuites est le Directeur
général des élections. Avec les dispositions du Code de
procédure pénale, le Procureur général, le ministre
de la Justice, peut intenter lui-même des poursuites, peut intervenir
à l'occasion, en première instance, pour assumer la conduite,
pour se substituer au Directeur général des élections; il
peut ordonner l'arrêt d'une poursuite et permettre la continuation d'une
poursuite dans les six mois. Ce sont les quatre points en bas de la page 1 et
au haut de la page 2. C'est la question fondamentale qu'il faut se poser:
Est-ce que dans le domaine électoral il est opportun que, c'est une
nouvelle disposition, une nouvelle façon de voir, le ministre de la
Justice ou le Procureur général puisse intervenir dans le
processus des infractions et peines du domaine électoral, ce qui
n'était pas le cas jusqu'à maintenant?. Une des questions qu'on
doit se poser en particulier est la suivante: Le ministre de la Justice,
étant évidemment lui-même député,
c'était une des raisons pour lesquelles il n'était jamais
intervenu... On avait fait valoir ce point de vue-là auprès des
gens du ministère de la Justice quand est arrivé le nouveau Code
de procédure pénale mais on s'est fait répondre: Vous
étudierez cela quand vous regarderez la Loi électorale. À
moins que vous ne me disiez de retourner auprès du ministre de la
Justice et de revoir le code de procédure, il y a vraiment là un
problème. Il faut au moins poser la question à mon avis. On peut
accepter que ce soit comme c'est là, la nouveauté qui est
introduite, ou dire que le Procureur général n'a pas la
possibilité d'intenter lui-même des poursuites ou d'intervenir
dans le processus judiciaire concernant les pénalités qui
interviennent en conformité et en relation avec la Loi
électorale.
(17 h 45)
M. Gratton: M. le Président, compte tenu, comme je l'ai
dit tantôt, que cela avait été un examen effectivement
très sommaire du document que nous avons reçu hier, je ne me sens
pas habilité à en discuter et à trancher sur cette
question aujourd'hui. Je souhaiterais tout au moins qu'on suspende la
discussion là-dessus jusqu'à ce qu'on ait eu le temps d'en faire
le tour.
M. Gendron: Effectivement, et ça a dû paraître
tantôt, c'est une pièce nouvelle dont je n'ai pas pris
connaissance, mais avant de présumer d'un consensus éventuel
j'aimerais en prendre connaissance un peu plus profondément et
sérieusement. Dans ce sens-là j'agrée à ia
recommandation du ministre, s'il la fait, de suspendre cette disposition.
M. Gratton: Cela va?
Le Président (M. Filion): Cela va. M. le Directeur
général des élections, est-ce que vous voulez aborder les
autres points de votre note?
M. Côté (Pierre-F. ): Non, j'ai résumé
l'essentiel. Si on reporte la question, cela donnera la possibilité
à tous les membres de lire le texte qu'on a transmis et intitulé
Partie C. Quand on reviendra à la question on pourra la débattre
plus longuement.
Le Président (M. Filion): D'accord. Donc, le sujet 57 est
suspendu. C'est bien cela?
M. Gratton: Oui.
Nouveaux mécanismes de votation
Le Président (M. Filion): Pour poursuivre nos travaux nous
nous référons maintenant aux propositions qui ont
été faites par la Direction générale des
élections. La proposition 1 concernant les nouveaux mécanismes de
votation recommande le maintien du statu quo, soit la consultation
préalable obligatoire des partis représentés à
l'Assemblée nationale et non des partis formant un groupe parlementaire
au sens du règlement de l'Assemblée nationale dans le cadre de
l'application des articles 11, 45, 70, 81, 88 et 149 de la loi. C'est bien
cela?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est l'article 11 de la loi.
Le seul point que cela soulevait était de savoir si on faisait appel aux
partis représentés à l'Assemblée nationale et la
réponse du comité est non. Le consensus c'est qu'on fasse appel
seulement aux...
Le Président (M. Filion): Ça va.
M. Côté (Pierre-F. ): Cela ne touche pas à
d'autres dispositions qui reviennent plus tard, je
pense, d'élargir le sens de l'article 11. Cela revient plus
tard.
Le Président (M. Filion): C'est la consultation large par
rapport à la consultation qui pourrait être plus étroite,
c'est cela?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, mais ce qui est retenu,
c'est la consultation plus étroite, si on peut utiliser ces deux
expressions-là.
Le Président (M. Filion): Ah, excusez! M. Gendron:
M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Rapidement, pour me situer, est-ce que les
propositions qui vont suivre sont des propositions sur lesquelles on a eu
l'occasion de discuter au comité de travail?
Le Président (M. Filion): Ça doit, oui.
M. Gendron: Sur les nouveaux mécanismes de votation?
Le Président (M. Filion): Le député
d'Abitibi-Ouest demande si les matières contenues dans les propositions
1 et suivantes sont des matières sur lesquelles le comité
technique s'est réuni.
M. Gendron: Si on veut se référer par rapport
à la Loi électorale, où trouve-t-on ça?
M. Gratton: C'est à la partie II.
M. Gendron: D'accord, ça va.
M. Gratton: Est-ce que la proposition 1...
M. Gendron: Je n'ai pas de problème.
M. Gratton: À la proposition 1, il n'y a pas de
problème?
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je pense que dans la
philosophie qui nous a animés eu égard aux autres partis
politiques, on devrait prévoir une disposition selon laquelle, dans la
mesure du possible, le directeur général devrait aussi consulter
les autres formations politiques. Oui, je comprends. Je vois la réaction
du ministre et c'est évident que... Sous le vocable "autres partis
politiques", il y a beaucoup de choses, mais, en tout cas en ce qui me
concerne, je pense qu'il faut briser ce cercle du club de ceux qui sont
représentés à l'Assemblée nationale par rapport aux
autres. C'est ça, quand je parle d'un régime de parti. Il faut
voir que les moyens mis à la disposition des partis
représentés à l'Assemblée nationale sont
considérables par rapport aux autres partis politiques. En ce
sens-là, je pense que le plus souvent possible où on peut
réduire les distinctions, il faut le faire.
Quand on parle d'un nouveau mécanisme de votation, mon Dieu! on
ne parle pas seulement d'un mécanisme de votation auquel vont être
soumis les partis politiques représentés à
l'Assemblée nationale, on parle aussi des autres partis politiques. Il y
a des sujets sur lesquels, disons donc, les points de vue peuvent être
différents selon qu'on y est ou non. Je ne suis pas prêt à
en faire une obligation formelle de même nature, compte tenu de ce qu'on
sait, mais je pense qu'il serait utile de prévoir un genre de
disposition où, dans la mesure du possible, le directeur
général devrait aussi consulter les autres formations politiques.
Je ne sais pas si on ne pourrait pas retenir des critères semblables
à ceux qu'on retiendra quant au financement par l'État des partis
politiques non représentés à l'Assemblée nationale.
Il y a peut-être là un point de distinction entre tout ce qui
existe sous cet autre vocable.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: Bien, d'abord il faut comprendre que la proposition
du Directeur général des élections allait dans le sens
inverse. Présentement, la loi dit que ce sont les partis
représentés à l'Assemblée nationale qui sont
consultés. Et on suggérait que ce soient les partis
définis par le règlement, c'est-à-dire ceux qui ont au
moins douze députés, qui ont obtenu au moins 20 %...
M. Rochefort: Cela, c'est plus restrictif. M. Gratton:
Pardon?
M. Rochefort: Cela, c'est plus restrictif, les partis
autorisés représentés à l'Assemblée.
M. Gratton: C'est plus restrictif. M. Rochefort: Oui.
M. Gratton: Oui, et donc, le comité a jugé bon de
maintenir le statu quo. À ma connaissance, nous n'avons pas
discuté entre nous de la possibilité de l'élargir.
M. Rochefort: Non, ce n'est pas cela.
M. Gratton: Sur cette partie-là, je demanderais au DGE de
nous dire ce qu'il en pense dans un premier temps, mais d'avance j'ai fait
l'exercice, en tant que ministre délégué à la
Réforme électorale, de consulter l'ensemble des partis
politiques, et je dois dire que cela a été d'une valeur pour le
moins inégale.
M. Rochefort: Inégale, je suis d'accord.
M. Gratton: Quand il s'agit de tenter des expériences, il
me semble que d'assujettir le DGE à une obligation, qu'elle soit
même strictement morale, de consulter l'ensemble des partis politiques
ou, en tout cas, un plus grand nombre, c'est très bien en
théorie, il vaut mieux plusieurs que pas assez, mais où
s'arrête-t-on? Nous avons une définition, une notion de partis qui
sont représentés à l'Assemblée nationale. J'imagine
qu'en partie, c'est parce que l'accès est plus facile, les contacts sont
plus faciles aussi, mais il y a un parti que nous n'avons pas encore
réussi à rejoindre.
M. Rochefort: Vous me donnez toujours cet exemple-là. Je
suis d'accord; d'ailleurs, un jour vous nous direz lequel c'est.
M. Gratton: Oui, mais il existe, cet exemple-là!
M. Rochefort: Vous en parlez souvent, de ce parti.
M. Gratton: C'est le Parti du Commonwealth.
M. Rochefort: Oh!
M. Gratton: Je lance un avis de recherche: Est-ce que quelqu'un
connaît l'existence ou l'adresse du Parti du Commonwealth? Je sais que le
DGE ne la connaît pas, lui...
M. Rochefort: Bon!
M. Gratton:... et ce n'est pas un reproche qu'on lui fait, on ne
la connaît pas nous non plus. Il y a une adresse, mais il n'y a pas de
communication possible.
Le Président (M. Filion): Ça va, en ce qui concerne
la proposition 1, qui est, en fait, la recommandation du maintien du statu quo,
c'est-à-dire la solution de la consultation élargie au
détriment d'une consultation plus restreinte?
Suppression du serment des employés du
DGE
La proposition 2 traite de la suppression du serment des employés
du DGE, maintient l'obligation de la prestation du serment par les
employés du DGE et la formulation nouvelle pour l'assermentation du
personnel électoral doit référer uniquement à leur
obligation de se soumettre aux dispositions de la loi et non aux directives du
DGE. Est-ce qu'il y a des commentaires là-dessus? M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est une question que je me
pose, M. le Président. C'est peut-être moi qui suis dans l'erreur
ou qui comprends mal. Ce que je comprends du deuxième alinéa,
comme je vous dis je n'ai peut-être pas revu suffisamment ce qu'on a
envoyé, quand on parle du personnel électoral, dans la loi c'est
le personnel qui travaille aux élections, ce n'est pas le personnel du
Directeur général des élections. Il me semble que ce sont
deux sujets distincts. Comme je vous dis, c'est une question que je me suis
posée seulement tout à l'heure. La question de la prestation du
serment des employés du DGE, cela va. Vous maintenez cette obligation,
il n'y a pas de problème, mais c'est l'autre. Le personnel
électoral, lui, doit se soumettre, non seulement aux dispositions de la
loi, mais aux directives du DGE, sans que ce soit dit dans la prestation du
serment. Il est dit dans la loi que le personnel électoral doit se
conformer aux directives du Directeur général des
élections. S'il ne se conforme pas aux directives, il y a toutes les
sanctions qui peuvent s'ensuivre. Je pense qu'il peut y avoir confusion. Comme
je vous dis, c'est peut-être moi qui fais l'erreur. Peut-être que
les gens du secrétariat pourront m'éclairer.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: La proposition 2 qui nous avait été
acheminée était en deux volets. D'abord la prestation d'un
serment pour le personnel du DGE et une formulation plus adéquate du
serment prêté par le personnel électoral que vous
considériez souhaitable. Vous nous suggériez un libellé
qui incluait les directives du Directeur général des
élections. Le libellé était: Je jure que je remplirai les
devoirs à ma charge avec honnêté, impartialité et
justice, conformément aux dispositions de la loi et aux directives du
Directeur général des élections. La réponse du
comité à cette proposition est de maintenir l'obligation de la
prestation de serment pour les employés du DGE et d'accepter la
formulation nouvelle pour le serment du personnel électoral, mais en
soustrayant la partie qui touche les directives.
M. Côté (Pierre-F. ): Si je comprends bien, M. le
ministre, le personnel électoral dont il est question, c'est le
personnel du DGE?
M. Gratton: Pardon? Non.
M. Côté (Pierre-F. ): Je m'excuse, je suis
mêlé.
M. Gratton: Est-ce que vous avez la proposition 2 devant
vous?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. M. Gratton:
Bon.
M. Côté (Pierre-F. ): Dans le cahier, à la
page 160?
Le Président (M. Filion): La page 123. Non, excusez.
M. Gratton: Page 160.
Le Président (M. Filion): Page 123 dans un cahier et page
160 dans l'autre.
M. Gendron: Cela dépend de...
Le Président (M. Filion): Si je comprends bien, le
ministre me corrigera, la proposition 2 était pour qu'il y ait une
rédaction, une formulation différente du serment qui disait que
tout le personnel électoral devait remplir ses tâches et devoirs
avec honnêteté, impartialité et justice,
conformément aux dispositions de la loi et aux directives du Directeur
général des élections. Si je comprends bien, la
recommandation du comité technique est que la formulation ne fasse pas
référence aux directives, mais uniquement à la loi.
M. Côté (Pierre-F. ): La lumière vient de se
faire pour moi, M. le Président. Je m'excuse de mon intervention. J'ai
mentionné au début que je ne comprenais pas très bien,
mais là je vois les explications et je comprends.
M. Gratton: Vous n'avez pas à vous en excuser, parce que
moi aussi c'est à la lecture des documents que je m'aperçois que
la première proposition visait uniquement à supprimer le serment
qu'on demande aux employés du Directeur général des
élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Puis la deuxième
parlait du personnel électoral.
M. Gratton: Le comité a jugé bon de ne pas retenir
cette partie, mais, compte tenu du reste de la proposition, demandait que le
DGE suggère une nouvelle formulation, ce que vous avez fait dans un
deuxième temps et la réponse du comité à cela,
c'est de dire: D'accord avec la formulation, sauf en ce qui touche les
dispositions des directives du DGE.
Le Président (M. Filion): Cela va. Est-ce qu'il y a
d'autres questions des membres de la commission ou d'autres interventions sur
la proposition 2 qui fait maintenant l'objet d'un consensus? Non? Cela va?
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: Si vous me permettez - il est 18 heures - pour la
bonne compréhension des choses, effectivement, on peut avoir l'air un
peu décousus dans nos discussions, mais il faut se rappeler que ces
discussions, dans certains cas, ont eu lieu il y a plusieurs mois et que,
effectivement, il y a un regroupement de documents, il y a eu un échange
et des consultations perpétuelles avec le bureau du Directeur
général des élections. En tout cas, je ne m'autoriserai
jamais à chercher noise à quiconque de ne pas avoir à la
mémoire tous les éléments. Quand le député
d'Abitibi-Ouest, tantôt, se demandait même si on l'avait
étudié en comité...
M. Gendron: Pour le premier...
M. Gratton:... moi aussi, je me suis posé la même
question, sauf qu'il a eu l'occasion de le dire avant moi. Ce n'est pas moi qui
vais reprocher à quiconque de ne pas avoir tout cela en mémoire.
Si on allait souper, peut-être qu'on reviendrait un peu plus
rafraîchis et cela irait peut-être un peu plus rapidement.
Le Président (M. Filion): Oui. Avant de suspendre, est-ce
que vous êtes en mesure de nous informer de l'horaire de la commission
pour demain?
M. Gratton: Oui, M. le Président, je pense que...
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Je pense au billet d'avion de la
députée de Groulx, entre autres.
M. Gendron: Rapidement, comme on en avait discuté, je
pense que tout simplement, ce qu'on va faire, c'est qu'on va déplacer...
Je suggère au président et aux membres de la commission, de
déplacer notre séance de travail. Au lieu d'être jeudi de
20 heures à 22 heures, ce serait demain soir de 20 heures à 22
heures.
M. Gratton: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Cela va. Alors, prenez-en bonne
note. Nos travaux sont donc suspendus jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 3)
(Reprise à 20 h 8)
Élimination pour les aides d'avoir la
qualité d'électeur
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît! Cette commission reprend ses travaux avec la proposition 3 du DGE,
c'est-à-dire l'élimination pour ses aides d'avoir la
qualité d'électeur. Le consensus du comité est de
maintenir
l'obligation pour l'ensemble des membres du personnel électoral
d'avoir la qualité d'électeur. Cela va?
M. Gendron: Oui, cela va.
Destitution du directeur du scrutin
Le Président (M. Filion): M n'y a pas de commentaires
là-dessus, cela va. La proposition 5: destitution du directeur du
scrutin. Alors, aucune disposition particulière n'est à
prévoir pour la destitution d'un directeur du scrutin qui ne se conforme
pas à une procédure administrative.
M. Gratton: Cela va?
M. Gendron: Oui. M. le ministre, uniquement pour me rappeler,
est-ce que c'est parce qu'il y en a une de prévue?
M. Gratton: En fait, la destitution du directeur du scrutin,
quant à nous, à la suite du non-respect d'une directive, est
déjà couverte dans la loi.
Prescription des formules requises pour l'application
de la loi
Le Président (M. Filion): Elle est déjà
couverte dans la loi, donc, pas de redondance. La proposition 6: prescription
des formules requises pour l'application de la loi. Le consensus est de
modifier la loi pour inscrire dans un seul article le pouvoir du DGE de
prescrire la forme et la teneur des formules requises pour l'application de la
loi, à l'exception des formules qui doivent être adoptées
par règlement.
M. Gratton: C'est une proposition qu'on a obtenue du DGE.
M. Gendron: Cela va.
Remise de la liste des recenseurs aux
candidats
Le Président (M. Filion): Cela va. La proposition 7
relative a la remise de la liste des recenseurs aux candidats. La
recommandation du comité a pour effet d'indiquer à l'article 70
que la liste des recenseurs doit être remise aux candidats lorsque le
recensement se déroule en période électorale.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur la proposition 7? Grosso modo, M. le député de
Gouin, il n'y a pas de questions qui ont été soulevées sur
plusieurs questions techniques qu'on a étudiées. On a
étudié les propositions 3, 5, 6 et on en est maintenant à
la 7. Je suis convaincu que les membres de cette commission vous permettraient
de revenir.
M. Rochefort: Cela va.
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va
également pour la proposition 7?
M. Rochefort: Oui.
Âge et profession sur la liste
électorale
Le Président (M. Filion): Proposition 8, Âge et
profession sur la liste électorale. Le consensus a pour objet de
maintenir la mention de l'âge et de la profession sur la liste
électorale non imprimée.
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va. Pardon?
M. Jolivet: Quand on ne parle pas, c'est que cela va.
Accessibilité pour les recenseurs
et les distributeurs de listes Accessibilité
pour les aides-enquêteurs
Le Président (M. Filion): Proposition 9,
accessibilité pour les recenseurs et les distributeurs de listes et
proposition 19, accessibilité pour les aides-enquêteurs.
Introduction dans la loi d'une infraction pour toute personne qui administre, a
la garde ou est propriétaire d'un immeuble et qui limite l'accès
au personnel électoral dans l'exécution de ses fonctions ou aux
personnes chargées de distribuer tout document ou avis prévu par
la loi.
M. Gratton: Est-ce que cela va? M. Jolivet: Oui.
Recensement en milieu éloigné ou
à grande superficie
Le Président (M. Filion): Cela va. Mon Dieu Seigneur, cela
va bien ce soir! C'est le temps d'adopter des lois électorales.
D'accord. Alors la proposition 10 touche au recensement en milieu
éloigné ou à grande superficie et la recommandation est
à l'effet de maintenir le statu quo, soit l'obligation pour le DGE
d'obtenir l'accord des partis lorsqu'il désire autoriser des
procédures particulières de recensement.
Le Président (M. Filion): Est-ce bien cela? M. Jolivet:
Oui. Juste une petite question.
M. Rochefort: Le parti autorisé représenté
ou quoi?
Le Président (M. Filion): Parti représenté.
C'est cela.
M. Jolivet: S'il n'est pas d'accord avec le parti, cela veut dire
qu'il doit suivre la loi. Il n'y a pas de changement.
Remise de la liste électorale aux candidats
Remise des listes imprimées aux
candidats
Le Président (M. Filion): Cela va? Proposition 11, remise
de la liste électorale aux candidats et proposition 14, remise des
listes imprimées aux candidats. La recommandation du comité
prévoit la remise automatique aux candidats, et non sur demande
seulement, des listes électorales avant et après impression, ce
qui équivaut au maintien du statu quo. Elle prévoit
également la remise au député indépendant que de la
liste de sa circonscription. Et enfin, pas de remise de liste au candidat qui
s'est classé deuxième lors de la deuxième
élection.
M. Gratton: La dernière élection.
Le Président (M. Filion): La dernière
élection.
M. Gratton: Cela va?
Le Président (M. Filion): Est-ce que vous voulez
intervenir, M. le DGE?
M. Côté (Pierre-F. ): M. le Président, il y a
un point qu'on n'a pas soulevé à l'occasion de la remise des
listes et je voudrais être très clair auprès des membres de
la commission et avoir votre point de vue là-dessus. Je signale que cela
s'est passé aux dernières élections
générales. On a eu des demandes des listes électorales de
la part d'autres partis politiques, l'Union Nationale et le NPD, par exemple.
Dans le passé, et jusqu'à maintenant, on a donné suite
à ces demandes. Est-ce que je dois comprendre que, par ces nouvelles
dispositions, cela restreint la distribution de telle sorte qu'on ne puisse
plus le faire? Ces demandes étaient faites quelque temps avant la
période électorale, on nous demandait d'avoir les listes
électorales et on a eu en particulier des demandes de ces deux partis.
(20 h 15)
M. Gratton: Vous parlez d'une demande d'un parti qui ne
répond pas au critère d'un député élu ou
ayant fini deuxième.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela.
M. Gratton: Ces dispositions, à mon avis, ne changent
pas.
M. Gendron: M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je voudrais un éclaircissement. Ce que je
crois comprendre, ce sont des demandes de partis politiques qui, lors d'une
campagne électorale, feraient le choix de ne pas présenter de
candidats et vouloir quand même avoir l'information à l'aide des
listes électorales.
M. Côté (Pierre-F. ): S'ils ne présentent pas
des candidats dans toutes les circonscriptions.
M. Gendron: C'est cela que je veux dire.
C'est une demande de ce genre. À ce moment-là, c'est le
parti qui est demandeur plutôt que les candidats.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela.
M. Gendron: Vous dites que, dans les faits, vous donniez suite
à cette pratique.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela.
M. Gendron: Je ne sais pas, mais comme membre de cette
commission, dans l'esprit d'ouverture qu'on a mentionné lors des
audiences, à partir du moment où elles sont produites, de toute
façon, en période électorale, je ne verrais pas pourquoi
on n'autoriserait pas le directeur général à pourvoir aux
partis politiques qui demandent cette liste-là.
M. Gratton: Mais est-ce que cela n'est pas déjà
prévu? Il n'y a rien qui l'empêche présentement.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est le sens de ma question.
Je voulais comprendre si une telle proposition ne limiterait pas cette
façon de procéder. C'est simplement cela le sens de ma question.
Si vous me répondez que non, il n'y a pas de problème.
M. Gratton: Je ne vois pas de limite à cela. Cela va.
Le Président (M. Filion): Est-ce que
l'élément du consensus qui dit: Pas de remise de liste au
candidat qui se serait classé deuxième lors de la dernière
élection.
M. Gratton:... dans une circonscription.
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela répond
à vos préoccupations, M. le Directeur généra! des
élections? Cela va?
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous me le permettez, pour
le dernier point. Pas de remise au candidat qui se serait classé
deuxième lors de la dernière élection, cela peut
créer un problème. Je voudrais demander à M. Jolin, mon
adjoint au
scrutin, d'expliquer le cas qui s'est produit dans NDG.
Le Président (M. Filion): M. Jolin.
M. Jolin (Jean): Merci. Si je comprends bien...
Le Président (M. Filion): M. Jolin. Pourriez-vous
également vous identifier au complet et mentionner le poste que vous
occupez?
M. Jolin: Oui, merci. Jean Jolin, adjoint au Directeur
général des élections au scrutin.
Je lis la dernière remarque: Pas de remise de liste au candidat
qui s'est classé deuxième lors de la dernière
élection. Aux élections partielles de Notre-Dame-de-Grâce,
le deuxième candidat est du Nouveau parti démocratique. Cela
voudrait dire, d'après ce qui est mentionné dans le texte, qu'il
n'aurait pas le droit de voir la liste électorale pour la prochaine
élection.
M. Gratton: Ce qu'on a voulu éliminer, c'est celui qui
n'est plus candidat.
M. Gendron: S'il est candidat, il l'a automatiquement.
M. Gratton: Oui, s'il est candidat, il a la liste. Mais celui qui
a été candidat à l'élection
précédente, de dire: On lui remet une liste parce qu'il a
été candidat du parti... Évidemment, le candidat du parti
qui avait un député à l'Assemblée nationale, lui, a
droit à sa liste. Mais ce qu'on dit, c'est: Le candidat du parti qui a
fini deuxième à l'élection précédente et qui
n'est pas candidat - parce que s'il est candidat il a le droit d'obtenir sa
liste électorale - n'y a pas droit.
M. Jolin: D'accord. Est-ce que le parti aurait le droit de voir
la liste avant même que son candidat soit identifié dans une
circonscription? Parce que dans Notre-Dame-de-Grâce, il appartiendra au
Nouveau parti démocratique de nous faire des recommandations pour des
recenseurs, ce qui veut dire qu'à ce moment-là, il faudrait qu'il
ait l'information très tôt au début, peut-être
même avant qu'il ait choisi son candidat.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'aimerais, M. le ministre responsable de la
réforme, que vous soyez sensible à cet argument-là, qui
n'est pas majeur, mais considérant que cela peut être un outil
utile pour les partis politiques... Il me semble qu'ici c'est très
clair, on fait bien de mettre une disposition comme on en met une pour le
deuxième lors de la dernière élection, puisque c'est la
première mention qui s'applique: remise automa- tique à tous les
candidats. Donc, il a beau être candidat s'il veut avoir la liste. Mais
cela, ça règle le problème des individus. Mais pour les
partis politiques, je pense que - et là, je sais que ce n'est pas la
même chose - ce serait peut-être logique, M. le ministre, de
prévoir un endroit où on dit: À la suite d'un recensement
lors d'une période électorale ou d'une campagne
électorale, tous les partis politiques autorisés ont le droit de
faire une demande de la liste.
M. Gratton: Dans le cas du recensement en période
électorale, l'article 88 est clair. Chaque candidat a droit à
cinq copies certifiées conformes de ces listes.
M. Côté (Pierre-F. ): Cela, c'est
réglé. M. Gendron: Oui, ce cas-là est
réglé.
M. Côté (Pierre-F. ): Il n'y a pas de
problème.
Une voix: On ne change rien à cela. M. Gratton:
Cela ne change rien à cela.
M. Gendron: Mais pour le parti politique qui voudrait
bénéficier des informations que peut lui fournir une liste
électorale pour travailler, même s'il n'a pas de candidat qui se
présente dans la circonscription, cela peut être un outil utile de
l'avoir dans des délais assez courts, dès qu'elle est disponible.
C'est parce que tantôt, M. le ministre, vous avez dit: Écoutez, il
n'y a rien qui empêche le DGE de le faire. Alors, moi, je me demande s'il
n'y aurait pas lieu de prévoir un addendum quelque part, un article qui
prévoirait que c'est une disposition plus...
M. Gratton: Sur demande. M. Gendron: Oui.
M. Gratton: À la demande des partis autorisés.
M. Gendron: Pour les partis politiques, oui.
Le Président (M. Filion): De toutes les listes
électorales?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): Non, non, mais je pose la
question.
M. Gendron: Bien, oui! On ne peut pas commencer... Un parti
politique...
M. Rochefort: II me semble que ça va aller de soi.
M. Gratton: Ce n'est pas déjà...
M. Rochefort: À partir du moment où une formation
politique est reconnue, autorisée à être un parti
politique, non pas local ou régional, mais national...
Le Président (M. Filion): Même s'il décide,
par exemple, de ne présenter aucun candidat à cette
élection ou peu importe?
M. Rochefort: Oui, au nom du principe qu'il a le droit de faire
une campagne nationale.
Le Président (M. Filion): C'est que cela peut tout
simplement ne pas l'intéresser.
M. Gendron: Oui, mais il n'en fera pas la demande.
M. Rochefort: Non, mais c'est pour cela qu'on devrait mettre la
motion "sur demande".
Le Président (M. Filion): Ah! Sur demande!
M. Gendron: C'est pour cela que j'ajoute "sur demande".
Le Président (M. Filion): Sur demande!
M. Gendron: Si cela ne l'intéresse pas, il ne la demandera
pas.
Le Président (M. Filion): Ça fait du papier.
M. Jolivet: L'exemple qu'on donne, c'est à
Notre-Dame-de-Grâce. Si on doit y nommer des recenseurs, et plus tard des
greffiers, ce parti politique étant arrivé deuxième
à l'élection a donc le choix des greffiers, le premier ayant
droit à des scrutateurs; mais entre-temps aussi, on a droit à des
recenseurs. À ce moment-là, si le recensement se fait
prochainement, par exemple, avant l'élection, il a le droit d'avoir la
liste pour pouvoir travailler. Donc, s'il y avait un recensement demain matin,
le Parti néo-démocrate de Notre-Dame-de-Grâce aurait le
droit d'avoir la liste pour faire son travail. C'est donc dans ce
sens-là qu'on dit: Le parti, sur demande, peut avoir la liste pour
travailler convenablement. Qu'il n'y ait rien qui l'empêche.
M. Gratton: On va examiner cela, parce que cela n'a pas
été discuté. Il faudra aussi l'examiner à la
lumière de la décision qu'on prendra quant au recensement
annuel.
M. Jolivet: À la dernière élection, il avait
dix candidats.
M. Gratton: Alors, est-ce qu'on peut...
Le Président (M. Filion): Une bonne façon d'avoir
du papier, en deux mots, ce serait de lancer un parti et de demander au
Directeur général des élections de nous envoyer une copie
des listes électorales. Je ne sais pas si vous vous imaginez ce que cela
représente, juste comme papier, là!
M. Jolivet: Ah oui!
Le Président (M. Filion): Non, non! Les dix candidats, je
n'ai pas encore décidé de les présenter ou non! Je veux
d'abord avoir les listes électorales, c'est ce que vous nous dites.
M. Jolivet: Je ne suis pas de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Rochefort: Bien non! Si on est en campagne électorale,
pour que l'autorisation soit maintenue, il faut présenter au moins dix
candidats...
M. Jolivet: Actuellement...
M. Rochefort:... sinon on perd l'autorisation. Au jour de la
fermeture des mises en candidature, une formation politique qui n'a pas au
moins dix candidats n'est plus une formation politique.
Le Président (M. Filion): Oui mais, M. le
député de Gouin, supposons qu'il y a un recensement, ce que l'on
n'a pas vu au Québec depuis nombre d'années pour des raisons sur
lesquelles on ne reviendra pas, il y a des listes qui existent et, à ce
moment-là, le parti n'est pas tenu de présenter dix
candidats...
M. Jolivet: Bien, étant donné que...
Le Président (M. Filion):... juste pour terminer mon
exemple, M. le député de Laviolet-te, parce qu'il n'y a pas
d'élection de déclenchée. Mais les listes existent. Ce que
vous me dites, c'est qu'à ma demande, étant un parti politique,
je pourrais obtenir du DGE un volume assez imposant de papier pour n'importe
lequel de mes besoins. Mais, écoutez, je n'en fais pas une objection. Je
veux juste comprendre.
M. Gratton: Je n'en fais pas une objection non plus, sauf que je
pense qu'on devra y réfléchir un peu plus longuement. C'est une
question qu'on n'a pas abordée lors de nos travaux jusqu'à
maintenant. On pourrait vérifier s'il y a consensus ou pas sur les trois
points qui sont là en s'engageant à réfléchir et
à revenir sur la question de fournir ou non ces listes
électorales à des partis autorisés, après
demande,
M. Gendron: C'est dans ce sens-là que j'avais fait une
demande au ministre. En ce qui me concerne, je suis d'accord pour qu'on remette
cela.
Le Président (M. Filion): D'accord. Alors
donc, je vais le noter.
M. Rochefort: M. le Président, je veux bien qu'on remette
cela, mais je ne vois pas très bien au nom de quoi on pourrait refuser
à un parti politique qu'on a autorisé...
M. Gratton: Non, mais vous me permettrez d'y
réfléchir.
M. Rochefort: La réflexion, c'est toujours de bon
conseil.
M. Gratton: Voilà.
M. Jolivet: II reste une chose, M. le Président, c'est que
dans le cas de Notre-Dame-de-Grâce, c'est un cas spécial parce que
la loi prévoit que le deuxième parti a le droit de nommer des
recenseurs. Mais dans ce cas-là, il est évident qu'on ne pourra
pas lui refuser la liste s'il en a besoin pour travailler, et même s'il
en existe une actuellement pour qu'il puisse travailler avec. Il n'y a personne
qui puisse lui refuser cela, j'espère.
M. Gratton: Mais lorsque le recensement a lieu en période
électorale, c'est déjà acquis, c'est déjà
couvert. Le candidat a droit à ses cinq copies de la liste.
Le Président (M. Filion): En période
électorale, il n'y a pas de problème.
M. Jolivet: Le problème qu'il y a, c'est que lors du
recensement qui débute au moment de l'élection, quand les brefs
sont émis, la personne peut ne pas être candidate, mais le parti
devrait au moins avoir la liste pour travailler, parce qu'il faut qu'il nomme
ses recenseurs. Ça n'aurait pas de bon sens d'attendre que le gars soit
nommé candidat ou que la fille soit nommée candidate. C'est ce
que je veux dire.
Le Président (M. Filion): Est-ce que je dois comprendre,
finalement, que les propositions C-14 font l'objet d'un consensus et que la
partie concernant la remise des listes électorales à des partis
fait l'objet d'une réflexion plus approfondie?
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Remise des adresses non recensées aux
candidats
Remise des adresses non recensées aux
commissions de révision
Le Président (M. Filion): Ça va. Donc, en ce qui
concerne la proposition 12, il s'agit de la remise des adresses non
recensées aux candidats, et pour la proposition 18, de la remise des
adresses non recensées aux commissions de révision. La
recommandation du comité est dans le sens de procéder à la
transmission, aux candidats et aux commissions de révision, du
rélevé des adresses non recensées dressé par les
recenseurs en vertu de l'article 80.
M. Gendron: Adopté.
Remise des listes aux commissions scolaires
Le Président (M. Filion): Ça va? Donc, consensus
entériné. La proposition 13 concerne la remise des listes aux
commissions scolaires et prévoit la transmission des listes
électorales aux commissions scolaires et aux municipalités
à leur demande seulement. Est-ce qu'il y a des questions?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Filion): Ça va? La proposition 13
est étudiée.
M. Gratton: Pour la proposition 15, M. le Président, j'ai
déjà suggéré qu'on...
Communications entre les commissions de
révision d'une même circonscription
Le Président (M. Filion): La proposition 15 fait l'objet
du regroupement dont on a parlé cet après-midi et sera
étudiée demain matin. Proposition 20: Communication entre les
commissions de révision d'une même circonscription. La
recommandation du comité est dans le sens de permettre à une
commission de révision de communiquer avec une autre commission de
révision dans le cas visé par l'article 135.
M. Gendron: Ça va.
Fardeau de la preuve dans une radiation
Le Président (M. Filion): Ça va? La proposition 21
porte sur le fardeau de la preuve à l'occasion d'une radiation et vise
à faire reposer sur le demandeur d'une radiation le fardeau de la
preuve. Il y a eu là-dessus des commentaires du DGE. C'est à la
page 5 du document "Liste 1" du DGE.
M. Gratton: Si je comprends bien, M. le Président, chez le
DGE on se demande si le fardeau de la preuve ne sera pas
exagérément lourd. Je me demande si ce n'est pas dans la
rédaction de l'article du projet de loi qu'on pourra en juger. Quant
à nous, on avait jugé que la proposition originale de faire
reposer le fardeau de la preuve sur le demandeur de la radiation était
tout à fait conforme à l'esprit des choses. Mais, je conviens
également qu'on ne doit pas faire en sorte que cela devienne abusif
à l'égard de la personne qui fait la demande de radiation. Dans
ce contexte, je me demande si on ne devrait pas juger de la pertinence
d'amender
la loi à la lumière de la rédaction de l'article
lui-même qui pourra nous être proposée par les
légistes. (20 h 30)
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous me le permettez, M. le
Président, on se demande vraiment, dans la proposition qu'on a faite, si
on a été bien inspirés de la faire. Ce qu'on
suggère, c'est de maintenir le statu quo et la raison est la suivante:
l'objectif qu'on voulait viser au départ, quand on a fait cette
proposition, c'était de trouver un moyen d'éliminer les demandes
farfelues de radiation. Dans un endroit, par exemple, cela s'est produit
à quelques reprises où quand les noms des électeurs
finissaient par des consonances étrangères, il y avait des
séries de demandes de radiation. On s'est dit, à ce
moment-là, si c'est la personne qui fait la demande...
Par ailleurs, quand on y réfléchit, il y a deux objections
qui nous viennent à l'esprit. La première est que si on suit
notre suggestion, on prend le risque qu'il n'y ait pas beaucoup de demandes de
radiation à cause de cette obligation pour la personne. En
étudiant davantage la question, on s'est rendu compte que quand on est
placé devant cette situation-là, qu'on voulait corriger par ce
moyen-là de personnes qui abusent de ce moyen de demandes de radiation,
les commissions de révision, dans la majorité des cas - c'est ce
qui s'est produit aux dernières élections - font venir le
demandeur. Alors, en le faisant témoigner, elles ont le pouvoir de faire
enquête. Là, elles pouvaient s'apercevoir si c'était une
demande farfelue ou pas fondée. D'autre part, si je ne me trompe pas,
dans la loi, quand il s'agit de la preuve de citoyenneté pour une
personne, le fardeau de la preuve repose sur l'électeur. Donc, on se
trouve à avoir deux situations différentes. Là, cela
reposerait sur le demandeur et non pas sur l'électeur. Dans le cas de la
citoyenneté, cela repose sur l'électeur. Alors, on s'est dit:
Peut-être que la meilleure façon, ce serait de maintenir le statu
quo.
M. Gratton Sauf que l'expérience que j'ai vécue
portait justement sur des demandes farfelues de radiation qui étaient
inspirées par le fait qu'on n'avait aucune obligation de la part du
demandeur. La situation est l'inverse. Évidemment, on ne l'a pas
vécue et on ne la vivra pas tant et aussi longtemps qu'on n'amendera pas
la loi, probablement.
En tout cas, on était tous d'accord pour penser qu'il fallait
éviter que, de façon systématique, on fasse
comparaître des gens, même si c'était pour fournir la preuve
de leur citoyenneté canadienne. Il me semble qu'on devrait attendre de
voir le libellé de l'article pour se poser la question: Est-ce qu'il y a
vraiment lieu de l'adopter ou pas?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est parce qu'une
situation... Je m'excuse.
Le Président (M. Filion): M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est parce qu'une situation
pour contourner cette... Cela dépend, comme vous le dites, de la
façon dont cela va être formulé mais pour contourner, c'est
que la demande de radiation de la personne, si le demandeur ne veut pas avoir
le fardeau de la preuve, n'aura qu'à porter sur la citoyenneté
canadienne. À ce moment-là, le fardeau de la preuve est
transporté sur l'autre. L'article 138 de la loi dit que quand c'est la
citoyenneté qui est mise en cause, c'est l'électeur qui doit
faire la preuve qu'il est bien citoyen canadien.
M. Gratton: Ce que je trouve aberrant, c'est qu'il y ait des
demandes de radiation strictement à partir de la consonance des
noms.
Le Président (M. Filion): Oui, mais ce que vous
répond le DGE, c'est que cela ne changerait rien, même si vous
changiez cela, à cause de l'article 138 qui dit que dans les cas de
citoyenneté, le fardeau de la preuve est automatiquement
transféré.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): En deux mots, c'est un autre
problème spécifique.
M. Gratton: Mais quand on fait une demande de radiation, est-ce
qu'on doit en indiquer le motif?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui.
M. Gratton: II y aurait peut-être lieu de se demander s'il
devrait y avoir une disposition particulière dépendant du motif
invoqué. En tout cas, je réalise que cela comporte des
problèmes, cela aussi. Quant à moi, j'aimerais mieux qu'on ne
tranche pas cela ce soir et qu'on voie ce que les légistes nous
proposeront comme texte...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Gratton:... quitte à revenir sur le consensus. On peut
penser à la demande de radiation en fonction de la citoyenneté
canadienne, mais il peut y avoir toutes sortes d'autres raisons.
Le Président (M. Filion): On pourrait changer cela
spécifiquement. Mme la députée de Groulx, excusez.
Mme Bleau: Je suis justement en train de penser qu'il y a
beaucoup de gens qui, plutôt que de se déplacer pour aller faire
la preuve qu'ils demeurent bien à cette adresse-là, parce qu'on a
vu à, certaines élections, des personnes qui se rendaient au
bureau de dépôt - en tout cas, je
l'ai vécu - dix à douze fois dans la même
journée pour faire radier des gens... Souvent, quand vous appelez la
personne radiée, elle dit: Ah! ils ont voulu me radier, je ne voterai
pas du tout. Elle ne se donne même pas la peine d'aller au bureau de
dépôt. À ce moment-là, on se trouve à enlever
le droit de vote à une personne qui aurait probablement voté sans
cela. Si elle est obligée de se déplacer pour aller au bureau de
dépôt pour une affaire farfelue, on cause une injustice à
cette personne. Il ne faut pas donner prise à ceux qui aiment faire du
brasse-camarades et aller dans des bureaux de dépôt pour des
niaiseries, pour faire radier des gens absolument pour rien.
Le Président (M. Filion): Si je comprends bien, le
ministre suggère que ce sujet-là soit suspendu, en quelque
sorte... non pas suspendu, qu'on l'adopte maintenant, mais que lorsque l'on
prendra connaissance du projet de loi, que les membres de cette commission, qui
seront probablement les mêmes, puissent...
M. Gratton: Puissent juger à ce moment-là.
Le Président (M. Filion): D'après vous, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Ce n'est pas grave, mais je trouve cela un peu
dangereux de dire que oui, on est d'accord, et qu'après on garde le
libellé. De toute façon, il y a quand même un principe qui
ne porte pas uniquement sur le libellé. Plus je le lis, et je peux me
tromper, mais faire reposer sur le demandeur d'une radiation le fardeau de la
preuve.. Rapidement, c'est une question qui s'adresse à vous, M. le DGE:
J'exige une radiation de Mme Unetelle, c'est moi qui suis le demandeur comme
électeur inscrit sur la liste électorale; on dit que le fardeau
de la preuve devra m'être imputé; je procède comment?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est une difficulté
supplémentaire que vous soulevez. C'est une des raisons pour lesquelles
j'aurais dû la mentionner plus tôt et pour laquelle on s'est
reposé la question. Par exemple, si une personne met en doute le
domicile de la personne, il faudra qu'elle amène une série de
témoins ou de faits qui appuieront sa demande de radiation basée
sur ce motif.
M. Gendron: C'est juste un...
M. Côté (Pierre-F. ): C'est elle qui sera
obligée de faire la preuve que la personne n'était pas
domiciliée à telle place, par exemple.
M. Gendron: C'est le danger, M. le Président, que je
voulais faire voir au ministre, sans trop savoir comment cela fonctionnait. Si
on a voulu éliminer les demandes farfelues, j'ai l'impression qu'avec
l'article tel que libellé, on me donne le meilleur moyen de les rendre
plus farfelues, si c'est moi qui ai la responsabilité de la preuve. Je
n'ai qu'à faire exactement ce que M. le Directeur général
des élections vient de dire: pour une preuve de domicile, je sais que
ceux à qui j'aurai à la plaider vont requérir beaucoup de
témoignages et de personnes invitées pour prendre une
décision à savoir si j'ai tort ou raison; mais comme c'est juste
pour niaiser, excusez l'expression, je le fais voiontairement parce que je veux
embourber la machine ou je ne sais quoi. C'est cela, des demandes de radiation
farfelues qui ne sont pas fondées. J'ai l'impression que vous me donnez
plus de moyens, si j'avais cela comme objectif, que si c'est la commission de
révision, comme c'est le cas actuellement, qui me reçoit. Puis
là, à sa face même, elle peut se rendre compte que si on
lui en donne le mandat, par exemple... Je prétends que c'était
cela dans la Loi électorale actuelle, c'est la commission de
révision qui avait le mandat de statuer et de dire: Va te rhabiller,
cela ne marche pas ton affaire, puis c'est fini. C'est comme cela que je
comprends la situation actuelle. C'est la commission de révision qui
statue sur les demandes de radiation. Et là, d'accord, pour la demande
farfelue qui force souvent la commission à siéger. Cela
m'apparaît peut-être moins lourd que de permettre que ce soit moi
qui aie le fardeau de la preuve et parce qu'on m'a imputé le fardeau de
la preuve, vous allez en avoir des témoins.
Le Président (M. Filion): C'est parce que de toute
façon cela prend des témoins quelque part. À moins que
tout le monde ne soit d'accord.
M. Gratton: Ce n'est pas nécessaire que ce soit un
témoin. Non mais il y a une preuve qui doit être faite.
Le Président (M. Filion): Non, non, mais...
M. Gratton: Par exemple, quelqu'un qui fait une demande de
radiation, prétextant que le lieu du domicile n'est pas celui inscrit
sur la liste électorale, peut simplement apporter le bottin pour
démontrer que la personne... Encore là ce n'est même pas
une preuve parce que la personne peut avoir déménagé. Mais
cela pourrait, j'imagine, constituer une preuve suffisante pour que la
Commission de révision doive faire enquête ou obtenir des
informations pour statuer sur...
M. Gendron: Une petite suggestion, M. le Président...
M. Gratton:... le droit de vote.
M. Gendron:... qu'on l'analyse plus avec le libellé que le
ministre avait l'intention de suggérer dans l'esprit du consensus qu'on
avait discuté, mais qu'on le laisse globalement en suspens. C'est plus
cela que je trouve logique.
Le Président (M. Filion): Oui mais juste avant
peut-être, une question au DGE. À quel endroit dans la loi est-ce
que c'est dit que le fardeau de la preuve actuel - je ne parle pas de la
citoyenneté, je parle des autres cas - repose sur le demandeur?
M. Gendron: Ce n'est pas dit.
M. Côté (Pierre-F. ): Cela ne repose pas sur le
demandeur actuellement. C'est justement cela...
M. Gendron: Nulle part. C'est justement cela qu'il dit.
M. Côté (Pierre-F. ): On a fait la proposition que
cela repose sur le demandeur à l'avenir. Actuellement la Commission de
révision fait venir la personne dont on demande la radiation et elle lui
dit: Prouvez-moi que vous avez les qualités d'électeur. On met en
cause tel...
Le Président (M. Filion): Mais dans votre note, à
la page 5, vous dites: "Cependant, puisque les dispositions actuelles de la Loi
électorale accordent suffisamment de pouvoir à la Commission de
révision pour exiger d'une personne qui a présenté une
demande de radiation d'en faire la preuve...
M. Côté (Pierre-F. ): Mais c'est que...
Le Président (M. Filion):... la disposition actuelle de la
loi devrait être maintenue. "
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, je comprends votre
question. C'est qu'actuellement la commission de révision a des pouvoirs
d'enquête. À moins que je saisisse mal votre question, mais la
réponse est la suivante. La commission de révision a des pouvoirs
d'enquête. Dans un cas elle a le choix de faire venir - elle peut faire
ce qu'elle veut dans son enquête - l'électeur dont on demande la
radiation. Si elle est satisfaite des explications elle le radie ou ne le radie
pas. Ou la commission peut aller plus loin. Elle peut faire venir le demandeur
également. Ce qui se produit. Mais si on renverse le fardeau de la
preuve dans ce cas-là et que cela doit toujours être le demandeur,
on n'est pas très sûrs qu'on a fait une bonne suggestion pour les
raisons que j'ai mentionnées tantôt.
Le Président (M. Filion): Soit dit en passant...
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: Dans le fond, quand on a discuté de cela, il
ne s'agissait pas pour le demandeur d'une radiation de faire la preuve hors de
tout doute que la personne devait être radiée. Il s'agissait
d'éliminer les demandes farfelues ou qui n'étaient pas
fondées sur autre chose que simplement le sentiment du demandeur que:
Bon, je fais la demande et cela réussira peut-être. Et j'ai le
texte de la loi fédérale. Ce n'est peut-être pas le
meilleur exemple mais on mentionne qu'"il incombe à l'électeur
opposant d'établir un motif prima facie suffisant pour rayer un nom de
la liste préliminaire". Alors il ne s'agit pas de fournir une preuve
incontestable. Il s'agit pour la personne d'indiquer un motif quelconque
et...
M. Jolivet: II est mort.
M. Gratton: II est mort ou il est déménagé
ou il n'existe pas. Et à ce moment-là la Commission de
révision peut évidemment faire enquête et obtenir les
témoignages qui sont nécessaires pour en arriver à une
décision. Et c'est dans ce sens-là que je dis que le
libellé de l'article sera extrêmement important pour cerner ce
qu'on veut faire.
Le Président (M. Filion): Vu que je ne serai pas au
comité technique, je veux quand même vous dire que je ne trouve
pas qu'il y a beaucoup de problèmes qui justifieraient qu'on change le
fardeau de la preuve dans le cas d'une demande de radiation, en tout cas selon
mon expérience. Ce que beaucoup de personnes ont connu, c'est une
demande de radiation dans les cas de citoyenneté. Ce qu'il faut savoir
dans les cas de citoyenneté, c'est qu'on ne peut pas demander à
d'autres personnes qu'à la personne visée de faire la preuve de
sa citoyenneté. En deux mots, même si j'en suis à peu
près sûr, je ne pourrai jamais prouver qu'une personne n'est pas
citoyenne, parce que je ne peux pas arriver, donner la liste de tous les
citoyens et dire aux gens: Vous voyez, son nom n'est pas là-dessus.
Alors que c'est tellement simple pour la personne visée de dire:
Écoutez, je suis citoyenne canadienne, voici mon certificat ou voici mon
acte de naissance. C'est une bebelle. D'après moi, c'est ce qui explique
à 138 le fait que le fardeau de la preuve soit carrément sur le
des de l'électeur lors d'une demande de radiation pour les fins de
citoyenneté. Mais dans les autres cas, je ne suis pas sûr qu'il y
ait des problèmes qui fassent que le comité en tout cas doive
recommander qu'on change ce qui existe actuellement.
M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: D'une façon ou d'une autre, le problème
qui existera toujours, c'est que dans l'un ou l'autre des systèmes, il y
aura des gens qui voudront, pour des raisons diverses, enrayer un peu la
machine, être un peu farfelus. Il y en aura toujours, je pense. D'un
autre côté, s'il incombe à l'individu qui fait la demande
de faire la preuve... Je vous donne un exemple: Je vais au
registre, à l'église, je détermine ceux qui sont
morts cette année et je fais radier cela. Je peux le faire, sauf que je
peux me faire signer un papier par quelqu'un attestant cela. Si le
comité de révision se fie trop à l'individu, s'il ne va
pas plus loin, il risque de radier des gens qui sont encore vivants.
Une voix:...
M. Jolivet: Le comité de révision existe. Ce que je
veux dire, c'est que le comité actuellement doit faire enquête
d'une façon ou d'une autre. Donc, il va devoir le faire encore. Si, d'un
côté ou de l'autre, il y a plus ou moins de farfelus, d'une
façon ou d'une autre il va toujours y en avoir, on va arriver au
même problème. Si on demande à quelqu'un de faire le
fardeau de la preuve, il faut aller le vérifier quand même. Si on
le demande, quand la personne vient, on fait enquête quand même. On
va faire enquête quand même dans les deux cas. Je ne vois pas
pourquoi on changerait la façon actuelle de faire au bureau de
révision.
Le Président (M. Filion): M. le ministre, pensez-vous
qu'on devrait suspendre ce sujet-là?
M. Gratton: Oui, M. le Président. Je suis bien sûr
qu'on pourrait en discuter jusqu'à demain matin et on ne serait pas plus
avancés. Donc, on va le suspendre et cela va se régler tout seul,
peut-être.
Avis de refus d'inscription
Le Président (M. Filion): Cela va. La proposition 21 est
suspendue.
La proposition 22, Avis de refus d'inscription. Il s'agit de transmettre
à l'électeur concerné un avis écrit d'un refus
d'inscription sur le modèle de l'avis prévu à l'article
134 quant au délai et à la forme de la transmission.
Une voix: Est-ce que cela va?
Une voix: Oui.
M. Rochefort: Un instant!
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: On parle de refus d'inscription dans le cas de
quoi? D'une demande à un bureau de dépôt?
Le Président (M. Filion): D'une demande d'inscription
à un bureau de dépôt. C'est une technicité, j'ai
l'impression, qui a dû...
M. Rochefort: D'une commission de révision.
Le Président (M. Filion):... être saisie par le
DGE.
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous me le permettez. C'est
plus qu'une technicité. Il arrive que des commissions de révision
refusent une demande d'inscription et l'électeur ne le sait jamais. (20
h 45)
Le Président (M. Filion): C'est cela que je dis.
M. Côté (Pierre-F. ): Il croit être sur la
liste.
Le Président (M. Filion): C'est une erreur technique,
sûrement pas une erreur...
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, ce n'est pas nous autres,
vous avez raison. C'est cela.
Le Président (M. Filion):... importante, mais...
M. Rochefort: Mais l'électeur n'a pas de droit d'appel
pour autant.
M. Côté (Pierre-F. ): Il n'a pas droit d'appel d'une
décision de commission de révision, mais au moins il sait
à quoi s'en tenir.
Le Président (M. Filion): Au moins il a une réponse
alors qu'actuellement il n'en a pas.
M. Jolivet: Oui. Il est moins longtemps dans la file.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: M. le Président, est-ce qu'il peut se
produire des situations où quelqu'un fait une demande d'inscription et
qu'une décision soit prise sans qu'il soit impliqué dans le
processus décisionnel?
M. Gratton: Cela se fait déjà. Ce qu'on va faire
c'est qu'on va officialiser la pratique courante.
M. Rochefort: Oui, mais quant à poser le problème,
j'ai une question. Est-ce qu'une commission de révision peut prendre une
décision sur une demande d'inscription sans convoquer la personne qui
fait l'objet d'une demande d'inscription?
M. Côté (Pierre-F. ): Elle pourrait le faire, mais
je pense que c'est plutôt rare. Elle ne prendra pas nécessairement
non plus sa décision en présence de la personne.
M. Rochefort: Je ne dis pas en présence. M. le
Président, je me permets de dire que si quelqu'un qui fait une demande
d'inscription pour lui-même et qu'une commission de révision se
penche sur sa demande sans le convoquer,
surtout si c'est pour prendre une décision négative...
Le Président (M. Filion): Non, elle peut le convoquer,
mais la réponse ne sera pas connue par exemple, c'est cela qui est la
nuance.
M. Rochefort: Oui, mais une fois que le problème est
posé, j'élargis la question qu'on se pose. De toute façon,
on ne peut pas radier quelqu'un sans le convoquer.
M. Giguère (Eddy): Sans l'aviser, oui. M. Rochefort:
Sans l'aviser.
Le Président (M. Filion): On parie d'inscription.
M. Giguère: On pourrait même faire la même
chose si on décidait de ne pas l'inscrire, lui envoyer un avis. Il n'y
en a pas beaucoup.
M. Rochefort: Oui, M. le Président, il y a une idée
intéressante qui nous est dite. On ne peut pas radier quelqu'un sans
l'aviser pour lui permettre donc de nous faire connaître son opinion,
sans lui permettre de plaider. Je pense, que si quelqu'un fait une demande
d'inscription et qu'on ne veut pas l'inscrire, on devrait au moins l'aviser
qu'on ne veut pas l'inscrire pour lui permettre de se faire entendre s'il pense
qu'il pourrait nous apporter un éclaircissement utile.
Une voix: II n'y en a pas beaucoup de cela. M. Rochefort:
Écoutez, là.
M. Gratton: Cela ne changera rien à la
nécessité qu'il va y avoir quand même de renvoyer un avis
du refus.
M. Rochefort: Non, je suis d'accord, mais à partir du
moment où on se pose ce problème-là on élargit un
peu et cela nous fait découvrir un autre trou.
Le Président (M. Filion): Oui d'accord. M. Rochefort:
Un trou de cheville.
Le Président (M. Filion): La suggestion du
député de Gouin retient la proposition 22, mais ajouterait une
dimension qui serait celle que l'électeur qui fait une demande
d'inscription pour lui-même...
M. Rochefort: C'est cela, on ne radie pas quelqu'un sans
l'aviser.
Le Président (M. Filion):... puisse être entendu,
puisse être convoqué.
M. Rochefort: Non qu'il puisse être avisé qu'on va
se pencher sur sa demande puis qu'on aurait l'intention de dire non, donc lui
permettre de plaider, d'autant que la décision n'est pas susceptible
d'être appelée.
Le Président (M. Filion): Qu'il puisse être
convoqué avant une décision de refus d'inscription.
M. Rochefort: Qu'est-ce qu'il y a?
Le Président (M. Filion): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet:... que l'inverse.
M. Rochefort: Cela ne marche pas là. Vous, une avocate,
n'êtes pas d'accord avec cela.
Une voix:... m'imputez pas des titres...
M. Rochefort: Ah! vous n'êtes pas avocate.
Le Président (M. Filion): Ne commencez pas à
traiter les gens, de noms...
M. Rochefort: Pardon? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Êtes-vous à l'article 23 ou 24?
Le Président (M. Filion): On est à l'article 22, 22
et demi, mais on est toujours dans la file par exemple.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Si vous ne le savez pas, mais je pense que l'article
22 est réglé. S'il y a une suggestion additionnelle pour la
contrepartie, cela m'apparaît légitime, cela m'apparaît
logique, je n'ai pas d'objection, mais là, est-ce qu'on a
l'opportunité à ce moment-ci d'ajouter des...
Le Président (M. Filion): Si on ne le fait pas, vous allez
le faire quand? Je me dis que c'est peut-être le temps de le faire, on
discute d'un sujet, si...
Une voix: On n'a pas entendu... groupes. Le Président
(M. Filion): Pardon?
Une voix: Les groupes ne se sont pas prononcés.
Le Président (M. Filion): Cela arrive souvent, les groupes
ne peuvent pas...
Une voix:...
Le Président (M. Filion): Ce n'est pas
grave, on est en train de réviser...
M. Rochefort: On n'est pas en train de restreindre les droits des
citoyens, on est en train de les élargir.
Le Président (M. Filion): Bien oui, on révise la
loi.
M. Rochefort: Je ne ferai pas un référendum
là-dessus.
Le Président (M. Filion): Je ne pense pas que le ministre
serait intéressé...
M. Rochefort: Pas là-dessus. M. Gendron: On le
gagnerait.
M. Rochefort: De toute façon, je n'en propose pas.
M. Gendron: On le gagnerait, il n'y a pas de
problèmes.
Le Président (M. Filion): Cela dépend de la
formulation de la question...
(Des difficultés technique a l'enregistrement ont
résulté en une panne de son d'une trentaine de secondes)
Le Président (M. Filion): Ce n'est pas une situation qui a
dû se produire très souvent. J'ai l'impression que les commissions
de révision ont dû... Quand même, disons, vu qu'on est ici
en train de refaire le ménage.
M. Rochefort: Quant à faire le ménage. M.Giguère: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Comme le disait les
porte-parole, on a le balai dans les mains puis le député de
Gouin vient de voir une grosse poussière.
M. Gratton: Je n'ai sûrement pas d'objection, sauf que
tantôt on va se poser la question à savoir s'il est opportun
d'allonger la période de révision, la période au cours de
laquelle une personne peut se faire inscrire. Évidemment, en exigeant
que l'avis soit signifié dans un délai, on a parlé de 24
heures, il faudra tenir compte de cela au moment où l'on décidera
du moment où...
M. Rochefort: Cela fonctionne très bien, actuellement, ce
système, dans les commissions de révision pour les radiations.
Ils planifient leur travail en conséquence. Ils savent bien qu'au fond
ils marchent sur un compte à rebours à moins 24.
M. Gratton: Oui.
Calendrier électoral
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va, M. le
ministre? Donc, un élément du consensus à
l'intérieur de la proposition 22. C'est ce que vous avez pris en note,
Mme la secrétaire?
La proposition 23 touche au calendrier électoral et recommande de
maintenir l'article 161 tel quel concernant la publication du calendrier
électoral.
M. Gendron: Oui. Bonne idée. Le Président (M.
Filion): Cela va?
Distribution du manuel de l'électeur
La proposition 24, Distribution du manuel de l'électeur. Cette
proposition a pour but de devancer la distribution du manuel de
l'électeur lorsqu'un recensement est tenu en période
électorale. Cela va?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): Oui. M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je m'excuse d'intervenir
encore. Je veux d'abord signaler tout de suite que je remercie les membres de
la commission qui ont beaucoup de patience à mon égard, en
particulier quand j'interviens dans des cas où vous n'êtes pas
prévenus que je vais le faire. Il y a un député qui a dit
cet après-midi qu'on évoluait dans nos réflexions et que
quelqu'un qui ne changeait jamais d'idée était mieux de faire
autre chose dans la vie. Alors, je me permets encore de faire une remarque,
d'autant plus que c'est encore une suggestion que nous avons faite, juste pour
vous soumettre la réflexion suivante. Dans la proposition qu'on a faite,
ce qu'on voulait couvrir en distribuant le manuel de l'électeur au tout
début de la campagne électorale, c'était de l'informer sur
les dispositions de la loi concernant le recensement, étant donné
qu'il va y avoir un recensement. Actuellement, le manuel de l'électeur
est distribué entre le 24e et le 22e jour de l'élection,
c'est-à-dire avant la période de révision. La
réflexion qu'on se fait est la suivante. Deux remarques.
Premièrement, je veux seulement savoir votre réaction à
notre réflexion. On s'est dit que de le faire au tout début de la
campagne électorale, dans la perspective de donner des informations sur
le recensement, cela ferait en sorte que la période où ils ont le
manuel de l'électeur serait très longue pour les autres
opérations.
Deuxièmement, ce sont des sommes assez
considérables qui sont en cause. Quand on parle de distribution
de porte à porte, ce sont plusieurs centaines de milliers de dollars,
quand on additionne cela, à travers toute la province parce qu'on va
être obligés de faire deux distributions, celle-là et celle
de la liste électorale avant la révision. On se demande s'il ne
serait pas plus approprié de dépenser cet argent en annonces, en
avis publicitaires à la télévision, pour dire aux gens:
Écoutez, c'est le recensement. Parce qu'on a des chances d'atteindre une
plus vaste clientèle en dépensant une partie de cet argent
à la télévision tout en continuant à distribuer le
manuel électoral dans la période où on le faisait encore
jusqu'à maintenant, c'est-à-dire avant la révision. Je
tenais à attirer votre attention là-dessus parce que je pense
qu'on ne vous a pas dit, en faisant notre proposition, puis je veux être
bien franc avec vous, que cela entraîne des coûts quand même
assez considérables et quant à faire ces dépenses, on
s'est demandé s'il ne serait pas plus avantageux de les faire d'une
autre façon. Je laisse évidemment cela à votre
appréciation.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: Je pense que la suggestion est bonne, mais je pourrais
peut-être en faire une autre. Vous dites que d'une manière ou
d'une autre, en l'envoyant au 24e jour, vous allez avoir deux distributions
à faire: une de la liste électorale et une du manuel. Est-ce
qu'on pourrait faire la distribution du manuel en même temps que celle de
la liste d'électeurs?
M. Côté (Pierre-F. ): Mais c'est ce qui se fait
présentement, et on a suggéré, parce qu'il va y avoir
recensement en période électorale, de distribuer le manuel au
tout début de la campagne pour qu'ils aient les deux informations,
toutes les informations sur le déroulement de l'élection;
l'information sur le recensement, l'information sur la révision,
l'information sur le scrutin dans le manuel de l'électeur, mais au tout
début, parce qu'il faudra que cela se fasse la première semaine
du déclenchement de l'élection, immédiatement avant le
recensement, c'est l'objectif visé. À ce moment, ce sont
plusieurs centaines de milliers de dollars de distribution. Alors nous nous
sommes dit: Plutôt que de suivre la suggestion que l'on vous a faite,
parce que nous avons repensé à notre suggestion, il serait mieux
de dire: Prenons une partie de cet argent pour donner la même
information, mais donnons-le plutôt que sous la forme du manuel à
ce moment, sous la forme de publicité à la
télévision, ce qui est plus dispendieux que la publicité
dans les journaux, mais on atteint plus de gens. Mais on va continuer à
distribuer le manuel comme on le fait présentement à la
même période avec la liste électorale.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Pourquoi en coûterait-il plus cher de
distribuer le manuel de l'électeur plus tôt? Est-ce que de
façon systématique présentement on distribue le manuel de
l'électeur en même temps qu'autre chose?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, en même temps que
la liste électorale.
M. Gratton: C'est partout?
M. Côté (Pierre-F. ): Partout à travers la
province, dans tous les foyers.
M. Gratton: Donc cela ferait deux distributions au lieu
d'une.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela.
M. Gratton: Alors, M. le Président, je propose que nous
supendions et que nous rediscutions de cela.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: Comme il y avait deux distributions demandées,
il en demande une et demie.
M. Gratton: Cela nous apparaissait fort important, mais cet
élément nous avait complètement échappé et
il faudra voir si...
M. Jolivet: C'est cela.
M. Gratton:... effectivement... Et il faudra faire une
évaluation des coûts, évidemment peut-être qu'au
bureau du DGE on pourrait nous fournir les coûts de distribution et nous
indiquer quels pourraient être les montants nécessaires à
cette campagne de publicité qui viendrait remplacer le...
M. Côté (Pierre-F. ): D'accord.
Manuel de l'électeur et dépenses
électorales
Le Président (M. Filion): La proposition 24 est donc
suspendue. La proposition 25 concerne encore une fois le manuel de
l'électeur et vise à inclure dans le manuel de l'électeur
les informations concernant le contrôle des dépenses
électorales.
M. Gratton: Cela va.
Révocation de la reconnaissance d'un candidat
par un chef de parti
Le Président (M. Filion): Cela va? Consensus adopté
là-dessus. La proposition 28 concerne
la révocation de la reconnaissance d'un candidat par un chef de
parti, et stipule qu'il n'y aura pas de dispositions particulières
à inclure dans la loi pour prévoir le droit de révocation
d'un candidat par un chef de parti. Ce qui veut dire que... M. le ministre,
excusez...
M. Gratton: Non...
Le Président (M. Filion): Ce qui veut dire que la
situation actuelle prévaudrait.
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Filion): La situation actuelle
étant qu'il n'y a pas de règle.
M. Rochefort: Mais oui il y a une règle. Le
Président (M. Filion): Ah oui? M. Rochefort: Bien oui.
Le Président (M. Filion): D'accord, je ne ia connaissais
pas.
M. Rochefort: C'est la lettre signée par le chef d'un
parti politique reconnaissant son candidat X dans la circonscription Y.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Gratton: C'est la règle de droit.
M. Rochefort: Oui c'est la règle de droit.
M. Gratton: C'est ia règle de droit à savoir que
celui qui nomme peut dénommer.
M. Rochefort: Bien oui.
Congé du candidat et de l'agent
officiel
Le Président (M. Filion): D'accord. C'était pour
savoir. La proposition 29, Congé du candidat et de l'agent officiel. Il
s'agit d'une modification des articles 182 et 183 pour retenir la formulation
prévue dans la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités à ce chapitre.
On propose d'importer une clause qui existe dans le secteur municipal, c'est
cela?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): Cela va? Est-ce qu'il y a des
questions ou des commentaires?
M. Gendron: C'est court.
Responsabilité de rayer le nom d'un candidat
sur le bulletin de vote
Le Président (M. Filion): Cela va. La proposition 30,
Responsabilité de rayer le nom d'un candidat sur le bulletin de vote. La
recommandation vise à maintenir la responsabilité du scrutateur
de rayer le nom d'un candidat sur les bulletins de vote à la suite du
retrait de candidatures après l'impression des bulletins. Pas de
problèmes? Cela va, adopté. (21 heures)
Avis d'une nouvelle élection
La proposition 31: Avis d'une nouvelle élection. Il s'agit du
maintien de la responsabilité du directeur du scrutin de publier l'avis
de tenue d'une nouvelle élection à la suite du
décès d'un candidat. Cela va.
Remise aux candidats de la liste des
électeurs
qui ont voté aux bureaux de vote par
anticipation après chaque jour
La proposition 33, Remise aux candidats de la liste des électeurs
qui ont voté aux bureaux de vote par anticipation après chaque
jour. Le comité est d'accord avec la proposition 33 du DGE, qui est
reproduite à la page 154 de votre document et qui est à l'effet
de transmettre aux candidats la liste des électeurs qui ont voté
par anticipation après chacune des journées de vote par
anticipation.
M. Gendron: C'est ce que vous venez de lire.
Le Président (M. Filion): Cela va? M. Gratton: Cela
va.
Heures de vote des détenus
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va? Proposition
34, Heures de vote des détenus. Au comité, il y a un accord de
principe sur l'introduction dans la loi d'une certaine flexibilité en
regard des heures de scrutin dans les établissements de
détention, à la condition que l'exercice du droit de vote des
détenus ne soit d'aucune façon restreint. En conséquence,
la suggestion de formulation du DGE de modifier l'article 217 pour lui
permettre de conclure avec un directeur d'établissement toute entente
qu'il juge utile, y compris sur les heures de votation, doit être
complétée en précisant qu'on ne devrait en aucun cas
restreindre l'exercice du droit de vote des détenus. Cela veut dire que
cela ne peut pas être moins, que cela peut juste être plus. C'est
cela?
M. Gendron: Non.
M. Gratton: Non, cela pourrait être moins.
M. Gendron: Cela peut juste dire que c'est différent.
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Comment allez-vous faire pour
préciser qu'on ne devrait en aucun cas restreindre l'exercice du droit
de vote?
M. Gratton: C'est ce qu'on va voir dans le libellé de
l'article. Mais l'esprit de la chose est de dire qu'il y a une situation
particulière dans les centres de détention et qu'il peut y avoir
des ententes entre le DGE et l'établissement pour que les heures de vote
soient différentes, que les conditions, incluant les heures de vote,
soient différentes, mais évidemment, cela ne devrait pas avoir
pour conséquence de restreindre le droit de vote des détenus.
Le Président (M. Filion): Cela revient à ce que je
disais. Cela veut dire que cela ne peut pas être moins.
M. Gratton: Ce n'est pas évident.
Le Président (M. Filion): Que les heures normales.
M. Gratton: Ce n'est pas évident.
M. Gendron: Pas nécessairement. Dans une prison,
pensez-vous que la filée peut être aussi longue? Pour être
très sérieux, quand on en a discuté, on a dit parce qu'on
a quand même affaire à des choses sérieuses, le droit de
vote des détenus, qu'à partir du moment où on le leur
donne, on veut qu'il s'exerce convenablement, mais dans des conditions que le
DGE peut apprécier avec le directeur de l'établissement. Cela
veut dire qu'il ne faudrait pas apprendre par la suite qu'il y a des
restrictions quant à la capacité des détenus d'exercer
leur droit de vote. Mais je ne suis pas prêt à conclure que, quand
on avait discuté de cela, cela voulait dire que cela ne pouvait
être plus court. S'ils sont quatre à la prison de Rouyn-Noranda,
pourquoi garder cela ouvert de 9 heures à 23 heures? C'est quoi
l'idée? C'est cela que cela veut dire. Cela peut être moins. C'est
ce que j'ai dit, c'est différent.
M. Gratton: Qu'on puisse se dire que la clientèle est
prisonnière et...
Le Président (M. Filion): À ce moment-là,
vous allez restreindre l'exercice du droit de vote.
M. Gendron: On ne restreint pas l'exercice du droit de vote.
Le Président (M. Filion): Oui, oui. Vous restreignez le
temps. En tout cas, on verra le libellé.
M. Gendron: Oui. Cela pourrait être de l'ordre...
Le Président (M. Filion): Ce que je veux dire, c'est que
cela restreint le temps durant lequel un détenu peut aller voter. Donc,
vous restreignez le droit de vote.
M. Gendron: Écoutez.
M. Rochefort: La discussion qu'on a eue au comité
technique, M. le Président, veut faire en sorte que s'il y a quatre
électeurs dans un centre de détention, une fois que les quatre
électeurs ont voté, on ferme. Cela ne restreint pas, il n'en
reste plus.
Le Président (M. Filion): C'est un bon exemple.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: En tout cas, c'est à cela que j'ai
adhéré d'ailleurs.
M. Gendron: Le gouvernement a prévu que s'il y en
avait...
Le Président (M. Filion): Le taux de criminalité
est bas à Rouyn-Noranda.
M. Gendron: M. le Président, on a même prévu
que s'il en arrivait un autre, on lui donnerait le droit de vote dans une autre
prison.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Filion): Alors, la proposition 34 est
adoptée après ce moment un peu léger en surface. Alors
donc, la proposition 34 est adoptée.
Plus d'un bureau de vote dans une section de
vote
La proposition 35 qui concerne plus d'un bureau de vote dans une section
de vote, maintient à 300 le nombre maximum d'électeurs dans une
section de vote et plus d'un bureau de vote doit par ailleurs être
établi dans une section de vote dès que le nombre
d'électeurs se rapproche ou dépasse 300 tout en veillant à
préserver le secret du vote.
Une voix: Cela va? M. Gendron: Adopté.
Rôle du PRIMO
Le Président (M. Filion): Adopté. Proposition 36,
Rôle du PRIMO. Pas d'élargissement ou de modification du
rôle du PRIMO.
Une voix:...
Des voix: Ha, ha, ha!
Deux candidats du même nom et
prénom
Le Président (M. Filion): Proposition 37, Deux candidats
du même nom et prénom. Prévoir dans la loi la
procédure du tirage au sort pour déterminer l'ordre dans lequel
apparaîtront sur un bulletin de vote les candidats de même nom et
prénom.
M. Gratton: Cela va.
M. Gendron: Aucune chance.
Vote des analphabètes
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a des
commentaires? Cela va. Vote des analphabètes. Rejet de la proposition
visant à introduire le sigle des partis sur les bulletins de vote. Le
DGE, en commission parlementaire, le 24 août dernier, a par ailleurs
suggéré de nouveau une telle formule ou même la
présence des photos des candidats sur les bulletins.
Le Président (M. Filion): Oui, alors, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Là-dessus, je ne suis pas capable de m'en
souvenir, mais il me semble qu'à l'occasion de la comparution d'un des
groupes en commission parlementaire pour une préoccupation autre que
celle du droit de vote aux analphabètes, on avait trouvé
intéressante chez le ministre cette idée des sigles et des
photos. Je ne me souviens plus à quelle occasion par contre. Je suis
certain qu'il y a un groupe qui s'est présenté devant nous, il
n'était pas du tout question des anaphalbètes, et qui trouvait
lui aussi un intérêt à ce qu'il y ait photo et sigle des
partis et des candidats. J'avais cru qu'il y avait une ouverture plus
grande...
M. Gratton: À moins d'avoir eu une défaillance, je
ne pense vraiment pas que le... Il y a peut-être eu un
intérêt exprimé pour...
M. Rochefort: Ce ne sont pas des personnes âgées? Ce
n'est pas un des groupes représentant les personnes âgées
qui nous a parlé de cela? Je pense que c'est le Forum des citoyens
âgés. C'est drôle, mais j'avais eu le sentiment que cela
vous avait un peu souri.
M. Gratton: On verra, peut-être, tantôt dans le cas
des personnes avec handicap visuel une possibilité de...
Une voix: Le braille.
M. Gratton: Non pas le braille, mais une coche sur le bulletin.
À mon souvenir, je ne me rappelle pas d'avoir exprimé un
intérêt pour un sigle ou une photo du candidat sur le bulletin de
vote.
M. Rochefort: J'imagine que c'était dans le feu de
l'action.
M. Gratton: Sûrement pas.
M. Rochefort: Non?
Le Président (M. Filion): Proposition...
M. Rochefort: Je me permets simplement de dire qu'on va faire un
geste pour les gens qui sont atteints de cécité et qu'on n'en
fera pas pour ceux qui sont analphabètes? C'est une question que je
pose, M. le ministre.
M. Gratton: Pardon?
M. Rochefort: J'ai dit: Si je comprends bien, on va poser un
geste pour faciliter l'accès au vote pour les personnes atteintes de
cécité et on ne le fera pas pour les gens qui sont
analphabètes? Les personnes qui sont aveugles aussi la loi le
permet.
Le Président (M. Filion): M. le député de...
M. le ministre.
M. Gratton: Cela reste à discuter. Il n'y a pas d'entente
encore.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Une question au DGE. Je pense que le terme est exact,
ce que vous appelez les gabarits, pour l'impression, est-ce que cela poserait
des problèmes puisque vous les avez de toute façon?
M. Côté (Pierre-F. ): Ce qu'on appelle les gabarits,
à moins que je ne vous comprenne mal, c'est le carton assez grand,
vis-à-vis de l'endroit où quelqu'un peut faire sa marque. Il y a
un trou qui permet à l'aveugle, en se guidant avec son doigt...
M. Gendron: Oui.
M. Côté (Pierre-F. ):... d'indiquer son choix. Cela
ne concerne pas les analphabètes, ce sont les aveugles, les
non-voyants.
M. Gendron: Je le sais, mais c'est un peu dans le sens de ce que
dit le député de Gouin. Si on prévoit des dispositions
pour les handicapés visuels et que cela ne posait pas de problème
de leur donner cette occasion d'exercer leur droit de vote librement, la
question que l'on pose: Est-ce que les analphabètes requièrent
une façon de s'assurer d'un mode distinctif pour qu'il n'y ait pas
d'erreur? C'est la photo.
M. Côté (Pierre-F. ): La proposition que j'ai faite
en particulier c'est, étant donné les centaines de milliers
d'analphabètes au Québec - la photo, c'est peut-être plus
difficile, cela peut présenter des problèmes techniques
d'impression - d'indiquer un sigle pour permettre à un
analphabète d'identifier le vote, à quel endroit il doit faire
son vote. Cela peut être une façon élégante d'aider
ces personnes à voter.
M. Gendron: II y a pas mal plus de gens analphabètes qu'il
y a de gens atteints de cécité dans notre
société.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: À la liste 3, on aura à se poser la
question si on doit faire quelque chose du point de vue des handicapés
visuels. Si on devait retenir, par exemple, la suggestion de cocher le
bulletin, cette solution pourrait s'appliquer autant aux analphabètes
qu'aux handicapés visuels. Le problème d'un sigle de parti, c'est
qu'il y a évidemment les candidats indépendants qui n'ont pas de
parti, donc qui n'auraient pas de sigle; il y a également les partis
politiques qui n'ont pas de sigle, et il n'est pas évident que le parti
politique qui serait autorisé ou même qui est autorisé
présentement considérerait qu'il s'agit là d'une
équité. Je préférerais que l'on se pose la question
tantôt, à savoir si les bulletins de vote pouvaient être
cochés, comme cela a été suggéré, et
à ce moment-là, la même disposition pourrait servir, parce
que c'est évident qu'il n'y aurait pas des bulletins particuliers
imprimés pour les handicapés visuels; tous les bulletins seraient
cochés. À ce moment-là, le même système
pourrait servir pour faciliter le vote des analphabètes.
Ce que l'on a rejeté et que je maintiens que l'on doit rejeter,
c'est la proposition d'inclure un sigle et encore plus la photo des
candidats.
Le Président (M. Filion): L'idée étant
probablement, M. le ministre, qu'il faut faire attention quand on veut aider
pour ne pas nuire plus qu'on aide, par exemple, en ayant deux sigles qui
pourraient se ressembler et créer une nouvelle source de conflits.
M. Gratton: Ce n'est pas le cas des handicapés
visuels.
M. Rochefort: M. le Président, cela me revient
progressivement au fil de la discussion. N'est-ce pas le Directeur
général des élections qui nous a fait état de son
expérience à Haïti?
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez raison, M. le
député.
M. Rochefort: II y a 80 % de la population qui sont
analphabètes.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez parfaitement raison.
Quand je suis intervenu en commission parlementaire, j'ai mentionné cet
exemple-là assez unique à mon point de vue. À ma
connaissance, 80 % de la population sont illettrés. La façon de
s'en tirer - d'après le court examen qu'on a pu faire pendant l'heure
où le scrutin s'est déroulé - cela a été de
voir la qualité extraordinaire des bulletins de vote qui comportaient
à gauche la photographie du candidat, à droite le sigle, le nom
du parti et le nom évidemment du candidat. Alors, il y avait une
possibilité d'identification parfaite. Ce qui était surprenant,
c'était de voir les électeurs. Il y avait 26 candidats à
la présidence. Ils prenaient les 26 bulletins, allaient à
l'isoloir et retenaient le bulletin du candidat qu'ils reconnaissaient. Il faut
savoir évidemment qu'à cause de cela, le pays était
inondé de photos des candidats. Si les gens voulaient se faire
connaître, c'était par les photos.
M. Rochefort: Est-ce que je rêve quand je dis qu'il me
semble qu'on a parlé d'un coût d'environ 500 000 $?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, il y a un coût
additionnel. Je ne me souviens pas quel chiffre a été
mentionné, mais si on exige la photo, ce qu'il faudrait peut-être
fouiller davantage, c'est comment on a réussi des bulletins aussi
parfaits que cela, quel imprimeur ils ont trouvé, parce qu'ils
étaient vraiment d'une qualité...
M. Rochefort: À moins d'avoir des espions.
M. Côté (Pierre-F. ):... incroyable. Enfin, c'est
mon expérience, c'est ce que j'ai vécu là-bas. C'est pour
cela que je dirais: Comme première étape, ce serait
peut-être de retenir le sigle. Suggestion qui a été faite
dans deux - pour répondre à votre question de tantôt -
mémoires qui y ont fait référence celui du comité
des bénéficiaires et le mémoire de M. Rhéaume.
Le Président (M. Filion): II a un bon argument quand
même; il y a des partis qui n'ont pas de sigle.
M. Rochefort: J'avoue personnellement que je ne pense pas au
sigle; je pense au sigle et à la photo. Soyons sérieux, il y au
moins 300 000 Québécois qui sont analphabètes. (21 h
15)
Le Président (M. Filion): Ah oui!
M. Rochefort: Depuis le début, je vous écoute
très souvent parler de situations pour le moins extrêmement
exceptionnelles et sur les-
quelles on veut intervenir, qu'on veut corriger, qu'on veut
améliorer et qu'on veut prévoir. Je suis convaincu qu'on aura
l'occasion dans les deux prochains jours de discuter de certaines propositions
d'accessibilité accrue au scrutin pour des groupes beaucoup moins
nombreux que les analphabètes. J'ai vu des gens me demander: Où
est votre candidat dans l'ordre sur le bulletin de vote? Et des gens être
très peu rassurés quant à se présenter dans un
bureau de scrutin avec comme seule référence: C'est le
quatrième. Il y a pas mal plus de Québécois
analphabètes que de Québécois à l'étranger
et peut-être qu'il y a de Québécois aussi qui voudraient
voter par procuration parce qu'ils ne peuvent pas se déplacer. Je veux
juste qu'on ne soit pas en train de "focusser" sur certains groupes et d'en
oublier d'autres qui font peut-être moins parler d'eux parce que c'est
moins populaire d'afficher son analphabétisme que le fait d'être
en fauteuil roulant, par exemple. En tout cas c'est moins évident
à première vue. Je suggérerais au ministre, M. le
Président, que lorsqu'on abordera toute cette question de
l'accessibilité accrue, de la facilitation de la participation au
scrutin, on prenne tout ce que cela concerne, tous les groupes qui sont
concernés. On va peut-être avoir des discussions un peu
particulières.
M. Gratton: Peut-être...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Gratton:... dans un premier temps, M. le Président, ce
qui a fait l'objet d'un consensus était de ne pas retenir la suggestion
d'utiliser un sigle ou d'imprimer un sigle sur le bulletin de vote, parce que
c'était la proposition originale qu'on a étudiée en
comité. On n'a pas parlé à ce moment-là de photo.
Je serais enclin à dire: Passons tout de suite à la proposition
de l'article 3 quant aux handicapés visuels et voyons si on obtient au
consensus là-dessus. À ce moment-là, on aura
peut-être réglé le problème dans la mesure où
on utiliserait une façon qui permettrait aux handicapés, et aux
analphabètes par le fait même, de pouvoir voter sans pour autant
être assistés d'une tierce personne.
Le Président (M. Filion): II s'agit de la liste 3, page
20.
M. Gratton: Le DGE a suggéré que le vote des
non-voyants puisse être facilité soit par l'impression en braille
du bulletin ce qui lui semble difficile de réalisation, soit par la
présence de coches sur le côté du bulletin, comme c'est le
cas en Ontario.
M. Rochefort: C'est drôle, je ne me souviens pas. Qu'est-ce
que c'est un bulletin coché?
Le Président (M. Filion): Une coche.
M. Gratton: C'est un bulletin qui a une coche sur la partie
droite, je pense, du bulletin.
M. Côté (Pierre-F. ): En face du cercle, juste en
ligne avec le cercle où l'électeur met son choix, le papier est
taillé en coche de sorte qu'avec le doigt, la personne est capable de
faire son choix - cela remplace le gabarit. Si elle veut voter pour le
troisième candidat sur la liste, en comptant, la troisième coche.
Un, deux, trois, quatre. Cela remplace le gabarit.
Le Président (M. Filion): Cela ne permet pas à
l'électeur non voyant de lire. Cela remplace uniquement le gabarit. Je
pense que je comprends ce qu'est le gabarit. C'est une espèce de grille.
Voilà.
M. Gratton: Est-ce qu'on pense que cela pourrait être une
formule qui faciliterait l'exercice du droit de vote à des
analphabètes en même temps qu'aux handicapés visuels?
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je ne le sais pas ce soir, mais chose certaine par
exemple, le député de Gouin a souligné un problème
réel auquel le ministre devrait être très sensible, quitte
à ce qu'on fasse une vérification plus serrée. Je pense
que ce n'est pas loin de 400 000 le nombre de handicapés visuels.
Des voix: Analphabètes!
M. Gendron: Analphabètes, excusez-moi! Alors cela devient
un petit peu inconvenant de faire une réforme ou une révision de
la Loi électorale avec des principes d'une plus grande
accessibilité et d'expression du droit de vote et de ne pas s'assurer de
prendre quelques moyens pour maximiser les chances réelles que ces
gens-là ont de pouvoir s'exprimer, quels qu'ils soient.
L'hésitation que j'ai, c'est que pour un analphabète - bien
sûr, cela s'explique également, la méthode de la coche si
on s'exprime ainsi - cela ne lui donne pas la sensation ou la satisfaction
d'être en mesure de faire lui-même un choix facile comme, pour ce
qui est de l'analphabète, la photo. C'est sûr qu'il aurait plus,
d'après moi, la conviction d'avoir moins de marge d'erreur, de ne pas se
tromper. C'est cela que je ne sais pas. Instaurer les photos sur le bulletin de
vote, je ne pense pas faire cela de même. Cela me prendrait une analyse,
savoir combien de provinces l'ont. Cela n'existe pas, on n'a pas beaucoup de
précédent là-dessus. Si vous dites qu'actuellement la
méthode, aux fins de la discussion, il y a quelques secondes, que la
coche, autant pour les handicapés visuels que pour les
analphabètes, c'est une méthode qui réunit la
capacité des deux groupes, cela m'apparaît à prime abord
être plus avantageux, d'une part et d'autre part, on
procède avec quelque chose qui existe et dont on peut analyser la
situation et voir si, effectivement, cela a contribué à
améliorer sensiblement l'expression du vote de ces
catégories-là. M. le ministre et M. le président de la
commission, je pense qu'il faut retenir que, oui, on serait difficilement
logiques avec nous-mêmes d'envisager une révision de la Loi
électorale et de ne pas poser un geste plus concret, plus palpable, plus
mesurable, qui permette d'être certains qu'on aura contribué
à la maximisation du vote des handicapés visuels ou des
analphabètes.
M. Gratton: Je suis tout à fait d'accord. Si on pouvait
nous faire la démonstration que les personnes qui sont
analphabètes seraient susceptibles de mieux reconnaître la
photo... D'abord, II y a une question de coût et on peut, je pense,
l'évaluer assez facilement. Mais l'efficacité de la mesure? La
personne qui est analphabète, en règle générale,
est la personne qui ne lit pas les journaux, qui ne prend pas connaissance des
informations qui peuvent être distribuées. C'est évident
que l'analphabète ne lit pas les journaux, je présume. Si on dit
qu'il faut l'aider à pouvoir lire le nom du candidat, et je me pose la
question, comment la personne qui est analphabète va-t-elle en venir
à reconnaître que le candidat qu'elle veut appuyer - à
moins qu'elle le connaisse personnellement évidemment - est celui dont
la photo est en première, deuxième ou troisième place,
sinon par le fait que quelqu'un lui indiquera que le candidat du parti ou le
candidat dont le nom est tel est celui dont la photo apparaît?
Finalement, la manoeuvre sera sensiblement la même que d'indiquer
à cette personne que le candidat pour lequel elle désire voter
est la deuxième ou la troisième coche sur le bulletin.
M. Jolivet: II y a une chose qu'il faut regarder.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: II faut regarder une chose. D'abord, le
handicapé visuel, quand il arrive, c'est visible. Il n'y a pas
d'humiliation à être handicapé visuel. Mais la personne qui
est handicapée parce qu'elle est analphabète, elle a une
humiliation possible, potentielle. Elle arrive au bureau et dit: Je suis
analphabète; donnez-moi donc la liste des gens pour que je sache pour
qui voter. Vous ne feriez pas cela, hein? Le scrutateur peut lui indiquer la
liste. Vous ne pouvez pas faire cela. Dans des milieux familiaux ou dans des
groupes qui aident ces personnes, les photos des candidats traînent
partout normalement. Vous n'êtes pas un bon candidat si vous ne faites
pas traîner votre photo. La photo est là. Les gens peuvent lui
indiquer, avant qu'il s'en aille là-bas: C'est cela la photo du candidat
que vous voulez appuyer parmi les photos que vous avez là. La personne
peut le faire chez elle. Elle arrive là-bas et elle n'a besoin de
demander à personne, et elle n'a pas l'humiliation de demander quelque
chose devant des gens qui ne savent pas qu'elle est analphabète. Il se
pourrait qu'il y ait des gens qui ne le sachent pas. Dans ce sens-là, il
me semble qu'on devrait être logiques. Si on aide des personnes
handicapées visuelles, on devrait les aider dans le contexte où
on veut réviser la loi. Donc, trouvons une façon.
Le Président (M. Filion): Si je puis me permettre.
D'abord, sauf erreur, je pense que le système de la coche - vous me
corrigerez - le bulletin de vote coché n'aide d'aucune façon
l'analphabète. Il faut se comprendre. C'est uniquement pour
l'électeur qui a des problèmes visuels.
M. Gendron: C'est ce que j'ai dit tantôt.
Le Président (M. Filion): Vous me corrigerez. Le bulletin
coché dont on parle n'aide en aucune façon l'analphabète;
il n'est pas capable de lire sur quelle ligne. Alors, cela ne l'aide pas, lui,
l'analphabète. Cela aide celui qui a un handicap visuel.
M. Gendron: Un instant, M. le Président. Quand même,
je reprends ce que vous dites. Un analphabète - on connaît tous,
j'espère, la définition, sans penser que c'est exhaustif - il
n'est pas capable de lire. Mais c'est une méthode de
mnémotechnique, si vous me permettez l'expression, qui n'a rien à
voir avec la capacité de lire ou pas. Alors les explications, en tout
cas, qui ont été fournies par le ministre à l'effet que la
coche en Ontario contribuait à faciliter le vote des
analphabètes!
M. Gratton: Non...
M. Gendron: Oui, cela a été dit, je l'ai entendu,
je suis certain qu'il a dit cela.
M. Gratton: Quand cela?
M. Gendron: Je suis convaincu, M. le ministre - on veut juste
régler une question de fait - je suis convaincu vous avoir entendu
affirmer que la méthode de la coche, toujours aux fins de la discussion,
contribuait à faciliter l'expression du vote pour les
analphabètes.
Une voix: En Ontario.
M. Gendron: Je voulais juste m'assurer de ce point. Je n'ai pas
à rediscuter, le président a contesté.
Le Président (M. Filion): Non, je ne contestais pas, j'ai
mal compris.
M. Gendron: Excusez-moi.
Le Président (M. Filion): J'aimerais savoir en quoi cela
aide? Le bulletin coché, en quoi peut-il aider celui qui est
analphabète, puisque de toute façon, il n'est pas capable de lire
à quel rang se situe le candidat de son choix?
M. Gratton: De la même façon que le disait le
député de Laviolette tantôt, quand on discute en famille ou
peu importe, la personne indique: Moi, j'ai l'intention de voter pour Jean
Leblanc et la personne lui indique...
Le Président (M. Filion): Leblanc est 5e. M.
Gratton:... Leblanc est 5e ou 3e.
Le Président (M. Filion): Leblanc est 5e.
L'analphabète est capable de compter 1, 2, 3, 4, 5.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): Ce qu'il n'est pas capable de
lire, c'est le nom qui est au 5e, donc le bulletin coché n'aide pas du
tout l'analphabète. Je veux qu'on se comprenne ce soir.
M. Rochefort: C'est juste une démonstration
éclair.
M. Gratton: Mais pourquoi?
Le Président (M. Filion): Parce que l'analphabète,
même s'il sait...
M. Rochefort: L'analphabète est capable de compter le
nombre de carreaux: 1, 2, 3, 4, 5.
Le Président (M. Filion): C'est cela. Il est capable de
compter le nombre de carreaux. Il n'est pas capable de lire...
M. Rochefort: II n'a pas besoin de la coche pour savoir que c'est
le 5e.
Le Président (M. Filion):... où est le nom. M.
Rochefort: C'est clair.
Le Président (M. Filion): Donc, je pense que j'avais
raison peut-être de corriger votre perception là-dessus.
M. Gratton: Est-ce que je pourrais faire une suggestion? On a
suggéré dans le cas des handicapés visuels, bien sûr
évidemment qu'ils ont une certaine capacité de voir, d'installer
de très larges affiches qui seraient la reproduction du bulletin de vote
mais avec les photos, dans chaque bureau de scrutin. Est-ce que cela ne
pourrait pas être là une façon de faciliter le vote des
analphabètes? On aurait une très large affiche avec un bulletin
de vote simulé avec la photo du candidat, qui indiquerait l'endroit sur
le bulletin où il faut cocher pour voter pour tel ou tel candidat, ce
qui éviterait d'avoir je ne sais combien de bulletins de vote qui
incluraient les photos, qui aurait le même effet et qui permettrait
à l'analphabète et même au handicapé visuel non
complet ou partiel de voir où se situe le candidat pour lequel il
désire voter sur le bulletin de vote.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Encore là, je pense qu'il faudrait comparer
les coûts de votre solution à celle de la photo sur le bulletin de
vote. Il me semble que c'est plus - j'emploie une expression qui ne traduira
pas tout ce que je veux dire - mais il me semble que c'est un peu plus
respectueux de tous ceux qui veulent exprimer leur droit de vote d'avoir la
capacité de le faire à peu près dans les mêmes
conditions que s'il n'avait pas de handicap, qu'il soit visuel ou
analphabète. Si on regarde votre solution - je ne la rejette pas - du
grand poster en couleurs ou en noir et blanc dans le poll, comme il y a quand
même passablement de polls et qu'il y a 125 circonscriptions, multipliez
tout cela et je ne suis pas sûr que vous arriverez à des
coûts moindres d'impression d'une photographie au bout, sur le bulletin
de vote. Entre deux "maux", j'aime bien mieux, avoir la photographie sur le
bulletin de vote que le grand poster dans le poll, si les coûts sont
à peu près équivalents. Là au moins, il n'y a plus
personne qui n'ait pas la conviction qu'on lui a donné tous les moyens,
sans nuance, puis il y a une espèce d'expression de dignité,
qu'il soit handicapé visuel, qu'il soit analphabète. Il dit: Moi
j'ai une chance d'exercer mon droit de vote librement, sans contrainte. Si les
coûts sont à peu près équivalents, je ne verrais pas
pourquoi on aurait des restrictions à offrir une solution plus
noble.
M. Gratton: II faudrait non seulement que les coûts soient
équivalents mais que la qualité et que la possibilité
d'identification soient égales aussi.
M. Gendron: Oui.
M. Gratton: C'est une question que je me pose. Est-ce qu'il est
possible de reproduire les photos sur un bulletin de vote de façon
suffisamment claire pour qu'effectivement on puisse reconnaître de qui il
s'agit?
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Pour un analphabète, sans aucun doute,
d'après moi, parce que même si elle n'est pas tellement claire, il
va sûrement reconnaître cette binette-là qui va circuler
partout
pendant trois semaines, un mois, cinq semaines.
M. Gratton: Est-ce qu'on ne pourrait pas demander au DGE de nous
faire un exemplaire à partir de photos de députés
actuels... (21 h 30)
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gratton:... de ce que pourrait être un bulletin de vote
avec photographies?
M. Rochefort: Une élection fictive, à tout
hasard.
M. Gendron: Une séance de photos.
M. Gratton: Si on prenait l'exemple d'un comté où
il y a un certain nombre de candidats, je ne sais pas, peut-être pas le
maximum, mais une dizaine de candidats, et qu'on faisait imprimer un exemple de
ce qu'aurait l'air le bulletin de vote?
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, d'abord j'abonde
parfaitement dans le sens du député d'Abitibi-Ouest et je vais
même plus loin. Non seulement il y a une question de respect et de
dignité, mais il y a aussi une question d'équité dans les
efforts qu'on est prêts à faire pour l'ensemble des groupes
d'électeurs qui ont un problème d'accessibilité quant
à leur participation au scrutin. Donc, si on est d'accord
là-dessus, moi, je vais vous dire que j'ai hâte de voir quelle
sera la facture que représentera le fait de faire voter les
Québécois à l'étranger. Je ne suis pas contre, mais
j'ai hâte de voir quelle sera la facture et j'espère que vous
aurez les chiffres quand on abordera cela, parce que je sais que vous proposez
cela. Alors, je voudrais qu'on soit sûrs qu'on est prêts à
investir au moins autant...
M. Gratton: Le député conviendra qu'il s'agit,
quand on parle des Québécois résidant hors du
Québec, de gens qui n'ont présentement pas le droit de vote et
qu'on leur accorde un droit de vote...
M. Rochefort: Bien, moi, je dirais au ministre, M. le
Président...
M. Gratton:... alors que les personnes dont on parle ont le droit
de vote. Ce qu'on veut, c'est faciliter l'exercice du droit de vote.
M. Rochefort: Je dirais au ministre, M. le
Président...
M. Gratton: Je n'ai nullement indiqué quelque
réticence que ce soit à ce qu'on trouve un moyen, mais je
voudrais bien que le moyen se traduise par un résultat concret. C'est
ainsi que je pose la question au DGE, à savoir si on peut nous fournir
un exemplaire de ce que pourrait comporter un bulletin de vote. Je ne vois pas
l'objection qu'on peut avoir à voir un exemple de bulletin de vote.
M. Rochefort: Bon M. le Président, mon intervention ne
portait pas sur la dernière intervention du ministre, mais plutôt
sur le fait que cela a pris 20 minutes pour en arriver à cela.
M. Gratton: Ah bien! M. le Président... M. Rochefort:
Je suis d'accord avec cela.
M. Gratton:... s'il fallait minuter combien cela prend de temps
pour convaincre de quelque chose!
M. Rochefort: Non mais, M. le ministre, ai-je droit de parole ce
soir, oui? Est-ce que je peux intervenir? Cela ne vous dérange pas?
M. Gratton: Bien non, cela ne me dérange pas du tout.
M. Rochefort: Non? Merci, merci.
M. Gratton: Mais si vous me reprochez de prendre 20 minutes
à comprendre vos explications, je regrette, je comprends à la
vitesse avec laquelle je comprends.
M. Rochefort: Non, M. le Président.
M. Gratton: Je ne pense pas avoir fait de remarque à
l'égard du député de Gouin, à l'effet qu'il prenait
trop de temps à la commission. Je m'excuse si je n'ai pas répondu
aussi allègrement que le souhaiterait le député de Gouin.
Mille excuses.
M. Rochefort: Ai-je la parole, M. le Président? Merci.
M. le Président, la question n'est pas du tout de savoir avec
quelle rapidité le ministre répond ou non. Ce que je dis, par
contre - et j'espère qu'il va reconnaître cela, je ne l'en
blâme pas, je constate - c'est qu'il était moins
spontanément porté à adhérer à l'idée
de poser un geste pour ce groupe que pour d'autres. C'est le sens de mon
argumentation. Non, mais je vais au moins terminer mon argumentation!
M. Gratton: Bien, oui, allez-y.
M. Rochefort: Oui, merci. C'est le sens de mon argumentation
depuis le début du débat là-dessus: Est-ce qu'on est
prêts à faire autant pour eux que pour d'autres? Et j'ai
souligné qu'ils étaient peut-être d'ailleurs plus nombreux
que tous les autres réunis. Bon! C'est le sens de ma
préoccupation depuis le début et du plaidoyer
que je fais depuis le début. Oui, je constate - sans en faire un
reproche au ministre - qu'il a été moins spontanément
porté à adhérer à cela que pour d'autres, ce qui
n'est pas un blâme en soi. Ce que je dis, M. le Président...
M. Gratton: Ce ne sont pas des félicitations non plus, que
je sache.
M. Rochefort: Pardon?
M. Gratton: Ce ne sont pas tout à fait des
félicitations, non plus.
M. Rochefort: Non.
M. Gratton: Alors, on se comprend.
M. Rochefort: J'espère que vous n'êtes pas
susceptible comme cela, vous qui avez quinze années de vie politique. Je
suis surpris que, ce soir, vous soyez si susceptible.
M. Gratton: J'ai surtout l'habitude de travailler avec le
député de Gouin. Je ne suis pas susceptible, parce que j'aurais
perdu patience depuis longtemps.
M. Rochefort: Bon, bon, bon! C'est un grand pas, je comprends,
parce que je ne le suis pas non plus. Alors, M. le Président, ce que je
dis au ministre, c'est que je pense qu'il faut permettre de façon tout
aussi autonome à ces personnes de voter qu'on le permettrait à
d'autres groupes, et qu'on va le faire à sa demande pour d'autres
groupes. Ce que je dis, M. le Président, c'est que, quant au
problème technique, je veux bien - puis, effectivement, c'est une
démarche rigoureuse - vérifier toute la faisabilité de
l'affaire avant de s'embarquer dans cela. Là aussi, d'ailleurs, je
dirais qu'on devrait aussi avoir cette démarche rigoureuse pour d'autres
groupes. Mais, M. le Président, quant aux moyens techniques, j'avoue
honnêtement que spontanément, cela ne me fait pas tellement
craindre. Regardons ce que produisent sur du papier journal, par des
procédés d'impression de journaux, les petits journaux locaux de
toutes nos circonscriptions électorales qui réussissent à
mettre nos photos bien petites, parfaitement reconnaissables, à
côté de nos noms, nos formations politiques, à leur
dernière publication avant le scrutin. Alors, je me dis que s'ils
arrivent à faire cela avec les moyens du bord - et on sait que ce n'est
pas leur première préoccupation - j'imagine, M. le
Président, qu'on devrait être capables d'y arriver techniquement
avec des procédés d'impression sur du papier de meilleure
qualité et en ce sens, je n'ai donc pas les craintes que le ministre a
par rapport à cela. C'est évident que je serais heureux moi aussi
de voir aussi des spécimens possibles, mais je pense qu'on devrait y
arriver facilement.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député de Gouin. M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, la seule chose qui
m'échappe un peu, c'est que le lien entre la photo, le nom et le parti
politique ne se fait pas automatiquement. Tout à l'heure on a dit qu'il
faudra dire à une personne qui est analphabète que pour voter
pour telle personne, il faut voter pour la troisième personne sur la
liste. On doit se référer à quelqu'un qui sait lire et qui
l'informe de cet état de choses. De la même façon que pour
une photo, la personne ne pourra pas, par la lecture du nom à
côté de la photo, sur les affiches, dans les journaux, où
que ce soit, faire le lien entre la photo et le nom, et par voie de
conséquence, devra demander à une personne: Qui est le candidat
untel de tel parti? De quoi a-t-il l'air? Elle devra donc se
référer à une troisième personne, une autre
personne qui va l'informer de cet état de choses.
Donc, la photo n'a pas fait avancer. Je ne vois pas en quoi un
analphabète qui ne lit pas les journaux, même s'il regarde la
télévision - la télévision pour les candidats
locaux, il faut bien s'entendre - nous ne sommes pas là; à la
radio, on nomme le député de Laviolette avec son nom, candidat du
Parti québécois, etc., on ne voit pas de visage là-dessus;
parfois on entend nos noms à la radio locale, on ne voit pas...
L'analphabète, par définition, n'est pas capable de faire le lien
entre la photo et le nom. À ce moment-là, pourquoi penser qu'on a
trouvé une solution parce qu'on part d'une prémisse à
l'effet qu'on règle le problème des analphabètes en
mettant une photo à côté des noms sur le bulletin de vote?
Mais l'analphabète n'est pas plus avancé. Il a une photo a
laquelle il n'est pas capable d'accoler un nom, et pour y accoler un nom, il
faut qu'il le demande à un autre de la même façon et il est
au même point que si on lui dit: La personne pour laquelle tu veux voter,
c'est la troisième sur le bulletin de vote. " Alors c'est pareil et
c'est probablement plus facile pour lui de se rappeler que c'est la
troisième personne sur le bulletin de vote, que c'est le facies de telle
personne qui porte ou non la barbe, a ou n'a pas de lunettes, a les cheveux
longs, gris ou n'importe quoi. Alors ce sont tous des détails qui sont
plus difficiles à se rappeler pour lui que se souvenir que la
troisième personne qui est sur le bulletin de vote est la personne pour
laquelle il voudrait voter.
Alors je pense que nous partons d'une prémisse qui ne me
paraît pas évidente, soit que la photo règle le
problème des analphabètes. Le problème des
analphabètes, c'est qu'ils ne sont pas capables de lire et que
très souvent, ils ne sont pas capables d'écrire et parfois ils
ont de la difficulté à compter. C'est un problème qui est
sérieux et que nous ne pouvons résoudre avec une photo. Cela
serait beaucoup trop simple. De la même façon que s'il se
promène dans la rue et
que nous disons que nous sommes sur la rue du Père
Frédéric, il ne saura pas qu'il est sur la rue
Père-Frédéric, parce que la photo du Père
Frédéric est sur le bord de la... il ne le saura pas plus, parce
que cela prend quelqu'un qui devra lui dire que c'est le Père
Frédéric, parce qu'il ne peut pas lire "Père
Frédéric" à côté. Alors il n'est pas plus
avancé. Le boulevard René-Lévesque, l'analphabète
n'est pas capable de lire davantage boulevard René-Lévesque,
parce que....
M. Rochefort: Je pense qu'il va reconnaître sa photo.
M. Doyon: Oui, disons qu'il va reconnaître sa photo. Oui,
en effet...
Une voix: Avec une cigarette.
M. Doyon:... mon exemple n'est pas terrible. Le fait demeure que
pour un analphabète, la photo ne lui dit rien, parce qu'il n'est pas
capable de lire le nom à côté; pour savoir qui est sur la
photo, il faut qu'il le demande à quelqu'un d'autre.
Le Président (M. Filion): Je pense que l'idée
derrière la photo, sans vouloir me substituer à ceux qui l'ont
suggérée d'abord, c'est que l'analphabète peut faire une
relation entre une photo et un carré dans lequel il peut mettre une
croix.
M. Doyon: Oui, mais cela ne l'avance pas.
Le Président (M. Filion): Oui, cela l'avance parce qu'il
n'est pas obligé de lire pour faire ni l'un ni l'autre.
M. Doyon: Sauf que s'il veut voter pour le Parti
québécois - Filion, Parti québécois - et s'il ne
sait pas, s'il n'a pas fait le lien entre le nom Filion et la photo Filion, il
n'est pas capable de faire de lui-même le lien entre Filion et la photo
Filion, parce qu'il n'est pas capable de lire le nom Filion; i! faut que
quelqu'un lui dise que c'est écrit Filion, et que cela, c'est sa photo.
Alors nous n'avons pas avancé beaucoup dans la cause des
analphabètes.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je ferais une suggestion au ministre. Sur les propos
du député de Louis-Hébert, je voudrais lui dire bien
amicalement que ce n'est pas ce que les données réelles qu'on a
confirment. Je pense que vous avez le droit d'avoir cette opinion, mais en tout
cas, pour le petit bout où j'ai été ministre de
l'Éducation, les analphabètes, en règle
générale, compensent par une capacité visuelle très
forte. Rapidement, dans le monde moderne où nous sommes, c'est gros
comme le stade de dire ce que vous avez dit, que les analphabètes ne
sont pas en mesure de faire un lien entre la photo d'une personne et ce qu'elle
représente lors d'une campagne électorale, parce que ces
analphabètes ne sont pas des extraterrestres. Ils vivent dans un milieu
physique donné, dans un comté donné. Des
analphabètes chez moi, il y en a. Prenons un exemple. Dans la famille
où il vit, quand il voit la "bette" de François Gendron à
la télévision, les frères et les soeurs de cet
analphabète vont dire: C'est lui Gendron. Ils le disent une fois et
c'est réglé. Lui, ce dont il a besoin, s'il y a une
élection, c'est qu'il veut savoir s'il va reconnaître ce... C'est
sérieux! Cela a été prouvé. Il y a un paquet
d'enquêtes qui l'ont prouvé.
Alors, de dire que les analphabètes ne sont pas en mesure de
s'exprimer comme ils le souhaitent, à partir d'une photo, je dis qu'on
ne peut pas conclure cela. Toutes les analyses ont prouvé l'inverse.
C'est le moyen de repère le plus facile pour un analphabète,
parce qu'on vit dans un monde de communication, un monde visuel, où, de
toute façon dans une campagne électorale, quand bien même
il ne verrait jamais mon nom dans les journaux, il s'en fout. Ce sont les
médias électroniques, aujourd'hui, qui accrochent les gens.
Qu'est-ce que vous voulez, c'est cela. Les médias écrits existent
entre nous, les "intellos". On est obligés de dire cela. Mais, en
règle générale, ce sont bien plus les médias
électroniques d'une campagne électorale. Alors, ce que je pense
qu'il y aurait lieu de suggérer au ministre délégué
à la Réforme électorale... Sur quoi y a-t-il eu consensus,
M. le ministre? Il y a eu consensus entre les deux formations politiques et on
avait discuté de cela longuement. Pas de sigle. Moi, en ce qui me
concerne, je ne change pas d'avis. Je suis d'accord. Je ne veux pas voir de
sigle de parti politique sur un bulletin de vote.
M. Doyon: Je ne veux pas voir de photo, moi.
M. Gendron: Non, mais cela au moins je peux dire...
M. Doyon: Moi aussi, je peux dire pourquoi.
M. Gendron: Non, mais juste une seconde, je veux finir. Vous
pouvez dire cela, mais au moins, par rapport aux discussions qu'on a eues,
là où il y a eu un consensus, c'est: pas de sigle. Là, on
arrive avec une suggestion de dire: Regardez donc les possibilités de la
photo. Pour faire un peu plus pour les handicapés visuels, je
suggère au ministre que ce qui reste, ce qui n'a pas été
discuté et sur quoi il n'y a pas eu consensus, on le regarde. Si c'est
la photo, ce sera la photo; si c'est le grand "poster" dans le magasin
général, ce sera cela; si c'est autre chose, on verra.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: De la même façon qu'on avait
consulté le ministère de l'Éducation, qui a quand
même une certaine expertise dans la matière, à
l'égard de la proposition d'inclure le sigle, où on avait conclu
au ministère de l'Éducation que la modification proposée
n'aurait pas quelque effet que ce soit sur le vote des analphabètes, je
pense qu'on pourrait demander au ministère de l'Éducation de nous
fournir un avis là-dessus, en même temps qu'on pourrait demander
au Directeur général des élections de nous produire un
exemplaire d'un bulletin de vote pour voir de quoi cela pourrait avoir l'air
physiquement. À la lumière de ces informations, on pourra...
D'ailleurs, le ministère de l'Éducation nous suggérait de
pousser plus loin la réflexion, avant d'adopter l'inclusion d'un sigle
sur le bulletin de vote, quant à l'effet réel d'une telle
disposition. Alors, on va leur demander de faire cette évaluation de
façon un peu plus poussée et on pourra y revenir au moment, soit
des travaux de la commission parlementaire si elle doit se continuer plus tard
en octobre, ou au moment de l'adoption du projet de loi.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Juste un commentaire, M. le Président.
Puisque le ministre aborde l'idée d'aller voir ailleurs - ailleurs
étant pour l'instant dans son esprit, le ministère de
l'Éducation - l'idée qui me tourne dans la tête depuis
qu'on discute de cela, je suis un peu déçu finalement que les
groupes, parce que cela existe, des groupes d'analphabètes, au
Québec n'aient pas participé à nos travaux et je me
demande, moi, je ne serais pas formalisé, trop formel là-dessus,
j'accepterais que le ministre, le secrétariat, ou le Directeur
général des élections, consulte un certain nombre de
groupes d'analphabètes sur cette question-là. Je ne tiens pas
à ce qu'on convoque de nouveau du monde en commission parlementaire,
tout le monde autour de la table, patati, patata. Sauf que je pense que ce
serait utile qu'on aille au-delà du ministère de
l'Éducation. Ce n'est pas sa première clientèle, disons
donc. Ce n'est pas sa première spécialisation. Mais il y a des
groupes qui oeuvrent quotidiennement avec les analphabètes, qui les
défendent, qui les soutiennent, qui les représentent et qui leur
donnent des cours, une formation, tout cela. Je pense que c'est peut-être
directement là aussi qu'on devrait aller et par un mécanisme, je
le répète, très simple. Moi, je pense qu'il ne faut pas
convoquer de nouveau la commission avec tout ce que cela implique de
formalités. (21 h 45)
M. Gratton: M. le Président, si j'ai parlé du
ministère de l'Éducation, c'est que justement le ministère
est en communication constante avec ces groupes d'analphabètes. Je n'ai
pas d'objection à ce qu'on poursuive la consultation de façon
directe auprès de ces groupes-là. Ce que je suggérerais,
c'est que ce puisse être le Directeur général des
élections qui procède à ces consultations, étant
donné que les ressources humaines au secrétariat et le contexte
actuel ne permettront peut-être pas de faire le travail aussi rapidement
que le Directeur général des élections pourrait le
faire.
Le Président (M. Filion): Donc, est-ce que la proposition
38, quand même, M. le ministre, on va...
M. Gratton: Dans le cas du sigle, je pense qu'on s'entend qu'il
n'y en a pas et on reporte la discussion à plus tard sur la production
de...
Le Président (M. Filion): Sur la liste 3. M. Gratton:
Oui.
Le Président (M. Filion): Vote des non-voyants, c'est
cela?
M. Gratton: Bien, oui, on peut le reporter là,
d'accord.
M. Gendron: Oui.
Urnes jetables après usage
Le Président (M. Filion): J'appelle la proposition 39, les
urnes jetables après usage. Cela me rappelle une publicité.
Ajustement nécessaire de la loi, notamment à l'article 243,
à la réalité des urnes jetables après usage. Est-ce
qu'il y a des questions là-dessus? Cela va?
M. Gendron: Adopté.
Heures du vote aux Îles-de-la-Madeleine
Le Président (M. Filion): Proposition 40.
Heures du vote aux Îles-de-la-Madeleine. Le statu quo concernant
les heures de vote aux
Îles-de-la-Madeleine et dans une partie de Duplessis.
M. Gendron: Cela est une heure plus tard? Adopté.
Annulation d'un premier bulletin de vote
Le Président (M. Filion): Cela va, adopté.
Proposition 42. Annulation d'un premier bulletin de vote. Il s'agit d'une
reformulation de l'article 259 pour mettre en ordre chronologique les
opérations reliées à l'annulation d'un bulletin de vote.
Un bulletin de vote doit pouvoir être remplacé quelle que soit la
personne qui l'a
détérioré. Pour préserver le secret du vote
également, le scrutateur devrait demander à l'électeur
d'annuler son bulletin en le marquant dans tous les cercles, avant de lui en
remettre un autre. Est-ce qu'il y a des questions ou commentaires? Cela va?
Adopté.
Assistance à un électeur
Proposition 43. Assistance à un électeur. Il s'agit d'une
correction de l'article 260 pour indiquer qu'un électeur peut
prêter assistance à un autre en présence du scrutateur ou
du secrétaire de scrutin.
M. Rochefort: Quelle est la correction? Ah, c'est le "ou". Quelle
est l'idée? Je m'excuse, cela m'échappe.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est pour éviter que
les deux quittent la table du scrutin, en même temps pour qu'il y ait
toujours quelqu'un des deux qui soit présent avec l'urne.
Le Président (M. Filion): Alors qu'avant cela,
c'était "et".
M. Gratton: C'est cela, on remplace "et" par "ou".
Le Président (M. Filion): Cela va?
M. Rochefort: M. le Président, c'est ma réticence
qu'il y ait un vieux principe que l'on retrouve partout dans la loi qu'il n'y a
à peu près rien qui se passe sans qu'il y ait des
représentants d'au moins deux formations politiques
différentes.
Le Président (M. Filion): Mais en pratique? M.
Rochefort: Mais en pratique...
Le Président (M. Filion): Ce que j'avais vu en pratique,
c'est qu'ils ne se lèvent pas tous les deux: il y en a un qui se
lève, l'autre reste là.
M. Rochefort: Chacun assume ses devoirs comme il l'entend, mais
la loi lui permettait de le faire.
Le Président (M. Filion): Mais c'est important de
préserver la table.
Mme Bleau: Le secrétaire demeure à sa place. Il n'y
a que le scrutateur qui se lève, mais si un représentant d'un
parti veut y aller, il aurait le droit de le faire.
M. Rochefort: La préoccupation étant
essentiellement de faire en sorte qu'il demeure un des deux fonctionnaires
d'élections à la table, est-ce essentiellement cela la
préoccupation?
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous permettez la
référence à l'article 260 lui-même, cela vise aussi
un cas très particulier parce que dans l'article 260, l'électeur
qui déclare justement qu'il est incapable de marquer lui-même son
bulletin de vote, en raison de quelque infirmité ou parce qu'il ne sait
pas lire peut se faire assister et dans ce cas-là,...
Le Président (M. Filion): C'est cela.
M. Côté (Pierre-F. ):... soit du secrétaire
ou du scrutateur, l'un "ou" l'autre du bureau de vote en présence des
représentants. C'est dans l'autre cas où cela intervient: soit
d'un électeur de la même circonscription électorale en
présence du scrutateur "et" du secrétaire.
Le Président (M. Filion): Voilà.
M. Côté (Pierre-F. ): Et c'est ce "et" que l'on
suggère qu'il soit remplacé par un "ou" pour qu'il y ait toujours
quelqu'un, un des deux principaux membres du personnel électoral, le
scrutateur ou le secrétaire, qui soit à la table du bureau de
vote pendant que l'autre aidera l'électeur à voter.
Le Président (M. Filion): En deux mots, M. le
député de Gouin, dans l'article 260 actuel, il y a
déjà un manquement à ce principe un peu traditionnel.
M. Rochefort: Le nom? Le Président (M. Filion): Oui,
oui. M. Rochefort: Les représentants? Le Président
(M. Filion): Non, non.
M. Côté (Pierre-F. ): Non, il peut rester soit le
scrutateur ou le secrétaire.
Le Président (M. Filion): C'est uniquement dans le cas
où l'électeur se fait assister d'un autre électeur. C'est
ce qu'on étudie présentement.
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): Dans le cas où
l'électeur arrive seui et désire se faire aider, dans l'article
260 actuellement, il se fait accompagner soit du scrutateur ou soit du
secrétaire du scrutateur.
M. Rochefort: Et des représentants, s'ils le veulent.
Le Président (M. Filion): Oui, des représe-tants,
il n'y a pas de changement là-dessus.
M. Rochefort: II y a donc au moins techni-
quement deux personnes de formation politique différente qui
participent à l'opération.
M. G ratton: Ça devrait...
M. Rochefort: Pas dans le cas où il est assisté
d'un électeur.
M. Côté (Pierre-F. ): La raison pour laquelle dans
ce cas-là, les représentants n'accompagnent pas... quand
c'était cité...
M. Rochefort: C'est qu'il y a présence d'un
électeur.
M. Côté (Pierre-F. ): La raison c'est pour
éviter qu'il y ait trop de monde.
M. Rochefort: Je suis d'accord, mais je pense qu'à partir
du moment où...
Le Président (M. Filion): II ne faut pas que la file se
transporte.
M. Rochefort: Je n'en fais pas une histoire, mais je souhaiterais
que les deux y soient dans la mesure où il n'y a pas de
représentant. Les représentants, plutôt que de surveiller
le vote de l'électeur, surveillent tous ensemble la boîte de vote.
Mais ce n'est pas majeur!
Le Président (M. Filion): L'idée est qu'il y ait un
autre électeur en ce sens qu'il... en tout cas.
M. Rochefort: Non, mais théoriquement, je comprends qu'on
légifère l'accès...
Le Président (M. Filion): Mais il y a un autre
électeur.
M. Rochefort: Oui, justement, mais théoriquement, il peut
y avoir connivence possible. On parle du respect de l'intention.
M. Jolivet: On fera une votation.
Le Président (M. Filion): À ce moment-là ils
vont être tout seuls.
M. Rochefort: On parle du respect de l'intention de
l'électeur. C'est important.
Le Président (M. Filion): M. le ministre, proposition
43.
M. Gratton: M. le Président, je ne vois pas la
nécessité de...
Le Président (M. Filion): D'un
référendum.
M. Gratton:... dans le cas où il y a un autre
électeur qui assiste la personne qui veut voter et qu'on le fait
accompagner soit du scrutateur ou soit du secrétaire du scrutin, je ne
vois vraiment pas de problème.
Interprète pour sourds-muets
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va? Proposition
44, Interprète pour sourds-muets. Cette proposition introduit une
disposition permettant aux handicapés de l'ouïe et de la parole de
se faire assister d'un interprète pour communiquer avec le personnel
électoral, sur le modèle de la Loi sur les élections et
les référendums dans les municipalités.
M. Rochefort: Je veux poser juste une question. Est-ce qu'il y a
des dispositions - je n'ai pas lu l'article 226 - qui font que cela ne peut pas
être la même personne plus d'une fois ou je ne sais pas quoi, un
peu comme on retrouve ailleurs? Est-ce qu'on peut se retrouver avec le
même interprète à plusieurs reprises? Est-ce qu'il n'y a
pas de dispositions de concordance avec d'autres types de situations par
rapport à cela?
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous le permettez, je peux
vous lire le paragraphe de l'article 226. Je pense que cela répond
à votre question. "Dans le cas où l'électeur choisit de se
faire assister d'un autre électeur, ce dernier doit faire serment qu'il
n'a pas déjà porté assitance à un autre
électeur, etc. "
M. Rochefort: Parfait.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Filion): Cela va?
M. Jolivet: D'accord.
Identification partisane Préciser les "lieux
d'un bureau de vote"
Préciser "l'endroit où se trouve un
bureau de vote"
Le Président (M. Filion): Proposition 45 qui concerne
l'identification partisane, proposition 46 qui précise les lieux d'un
bureau de vote et proposition 49 qui précise l'endroit où se
trouve un bureau de vote. Il s'agit de définir aux articles 266, 269 et
294 l'expression "les lieux d'un bureau de vote" et expliciter le sens de
l'expression "manifestation de partisanerie politique" à l'article 266,
le tout en s'inspirant du libellé des articles correspondants de la Loi
sur les élections et les référendums dans les
municipalités.
M. Gendron: D'accord. M. Jolivet: C'est adopté.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Filion): Cela va?
M. Jolivet: Oui.
Numérotation des bulletins de vote
contestés
Le Président (M. Filion): D'accord. Proposition 47,
Numérotation des bulletins de vote contestés. La recommandation
vise à ne pas numéroter les bulletins de vote faisant l'objet
d'une contestation. Est-ce qu'il y a des questions ou des commentaires sur la
proposition 47 ou si la recommandation du comité est ratifiée?
Cela va?
M. Gendron: Oui.
Abolition du registre des candidats
élus
Le Président (M. Filion): La proposition 48, abolition du
registre des candidats élus. La suggestion est de supprimer l'article
289 de la Loi concernant le registre des candidats élus.
M. Gendron: J'ai une question. M. le DGE, cela vous servait
à quoi, ça?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Filion): On parle de la proposition
48.
M. Gendron: Comme vous ne savez pas la réponse à la
question: Pourquoi on demande de l'abolir?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Pierre-F. ): En fait, cela servait surtout
aux archives. C'était un très grand registre, une forme qui
existe depuis 1945, qu'on trouve très long à remplir et qu'on ne
trouve plus nécessaire étant donné la façon dont on
compile les votes et la façon dont on a les résultats.
M. Gendron: Mais c'est doubler en quelque part.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. On a cela dans...
M. Gendron: D'accord. Je m'en doutais. D'accord.
Le Président (M. Filion): Cela va. Vous allez le garder
quand même, M. le Directeur général des élections,
le vieux livre?
M. Côté (Pierre-F. ): On va garder ce qui existe,
mais si vous supprimez l'article, on n'en fera plus.
Nouvelle addition des votes
Le Président (M. Filion): Oui, pour l'avenir. Mais vous
allez garder ceux que vous conserviez depuis belle lurette.
La proposition 50, nouvelle addition des votes.
M. Gendron: II n'y a que cela dans son coffret de
sûreté.
Le Président (M. Filion): II s'agit de prévoir la
possibilité d'un nouveau dépouillement des votes dans le cas
où une personne fait valoir que le directeur du scrutin a mal
additionné les votes lors du recensement prévu à l'article
281. Là-dessus, le Directeur général des élections
a fait parvenir des commentaires qui sont à la page 1...
M. Gendron: Au bas de la page.
Le Président (M. Filion): C'est cela. La question que vous
posez est: Y aurait-il lieu de préciser les conditions justifiant un
nouveau recensement des votes et non un nouveau dépouillement?
M. Côté (Pierre-F. ): Un mot d'explication, M. le
Président. C'est une question de vocabulaire. C'est plutôt que, le
lendemain du scrutin, le directeur du scrutin fait un recensement des votes.
C'est dans ce cas-là où on croit que cela veut viser cette
disposition, à savoir si une personne fait valoir que le directeur du
scrutin a mal additionné les votes qu'il va refaire un nouveau
recensement. Le mot "dépouillement" s'applique lorsque c'est fait par un
tribunal... Il s'agit juste de changer un mot...
M. Gratton:... de changer "dépouillement" pour
"recensement".
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela. M. Gratton:
Pas de problème.
M. Rochefort: II n'y avait pas de dispositions qui permettaient
de demander cela?
M. Côté (Pierre-F. ): Pardon?
M. Rochefort: II n'y avait pas de dispositions dans la loi qui
permettaient à quelqu'un de demander qu'on additionne de nouveau les
anciennes formules 60?
M. Giguère: Avant on pouvait mais dans cette loi-ci, cela
a tombé.
Le Président (M. Filion): Est-ce que vous pourriez vous
identifier s'il vous plaît?
M. Giguère: Eddy Giguère.
Le Président (M. Filion): Je m'excuse, ce n'est pas parce
qu'on ne vous connaît pas M. Giguère, on vous connaît tous,
sauf que c'est pour ceux qui nous écoutent. Ils ont besoin de transcrire
votre nom et votre fonction.
M. Giguère: D'accord. C'est que, antérieurement
à la loi de 1980, il y avait des dispositions dans la loi qui
permettaient la demande d'un nouveau dépouillement devant un juge ou une
nouvelle addition, si on prétendait qu'il y avait eu erreur, ce qui
arrivait rarement, la nouvelle addition. Dans la loi de 1980, on permet un
nouveau dépouillement mais on ne prévoit pas une nouvelle
addition devant un juge. Maintenant, je crois qu'on demande la nouvelle
addition au directeur du scrutin.
M. Côté (Pierre-F. ): Un nouveau recensement, fait
par le directeur.
Le Président (M. Filion): Cela va.
M. Gratton: Donc, il s'agirait tout simplement d'un nouveau
recensement.
M. Côté (Pierre-F. ): Fait par le directeur du
scrutin à la demande.
M. Gratton: Voilà.
Le Président (M. Filion): Et on change
dépouillement pour recensement à l'intérieur du
consensus.
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Filion): La proposition 53 concerne le
statut juridique des partis politiques. Sans qu'il soit nécessaire de le
lire, cela dit tout simplement qu'il faudrait reporter à plus tard une
décision finale sur cette question.
M. Gratton: Je la reporterais à demain matin, étant
donné l'heure, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Pas à l'automne, mais
demain matin, d'accord.
Donc on va ajourner nos travaux à demain.
M. Rochefort: Est-ce que ce point-là va être
rediscuté demain?
Le Président (M. Filion): Non, il est en suspens. Il n'a
pas été étudié. À demain, 10 heures et on
commence avec le regroupement promis par le ministre. Il a fait un effort de
synthèse.
(Fin de la séance à 22 h 1)