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(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Filion): La commission des institutions
ouvre ses travaux. Il me fait plaisir de constater encore une fois une
assiduité des membres qui permet de constater plus que le quorum. Je
rappellerai notre mandat qui est d'examiner les sujets qui pourraient faire
l'objet de modifications à la Loi électorale sur la base,
notamment, du "Document de réflexion et de consultation sur la
révision de la Loi électorale", déposé à
l'Assemblée nationale le 15 mars 1988, et du document intitulé
"Résultats des travaux du comité de travail sur la
révision de la Loi électorale".
Je demanderais à la secrétaire de bien vouloir nous
annoncer les remplacements.
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Les
remplacements sont les suivants: M. Assad (Papineau) par M. Blackburn
(Roberval), M. Brouillette (Champlain) par M. Maltais (Saguenay), M. Dauphin
(Marquette) par Mme Pelchat (Vachon), M. Godin (Mercier) par M. Gendron
(Abitibi-Ouest) et M. Paré (Shefford) par M. Dufour
(Jonquière).
Localisation et accessibilité des bureaux de
scrutin
Le Président (M. Filion): Nous en étions hier
à la proposition 53. Cependant, les membres, et le ministre et le
porte-parole de l'Opposition avaient manifesté leur intention de
débuter la journée par une étude de sujets
regroupés: sujet 25 à la page 4 de votre document, proposition 15
à la page 12, l'accessibilité physique, pages 25 et 26, et le
sujet 16 de la liste 2, en page 6. Alors, ce sont des sujets concernant en
général l'accessibilité ou la localisation des bureaux de
scrutin.
Alors est-ce que c'est toujours l'intention de.... Cela va, M. le
ministre? Je peux peut-être faire lecture de tout cela en même
temps ou l'un à la suite de l'autre?
M. Gratton: Non, M. le Président, un examen sommaire m'a
convaincu que, si nous commençons par le début, nous allons au
fur et à mesure éliminer d'autres,..
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Gratton: Alors, nous pourrions, si cela agrée aux
membres de la commission, tout simplement commencer avec le sujet 25, le vider
et procéder ensuite.
Le Président (M. Filion): D'accord. Alors cela va, M. le
porte-parole de l'Opposition?
Donc, sujet 25, page 4 de votre document, et il s'agit de la
localisation des bureaux de vote, consensus où la recommandation du
comité est de modifier l'expression "endroit public" pour signifier
plutôt "endroit facile d'accès" permettant ainsi la localisation
d'un bureau de vote dans tout établissement public ou privé,
à l'exclusion seulement d'une résidence unifamiliale.
M. Gratton: Est-ce que nous pourrions constater s'il y a un
problème avec cette première partie?
Le Président (M. Filion): C'est supposé...
M. Gendron: Bien, M. le Président, je pense qu'ici nous
avions eu l'occasion d'échanger là-dessus. Nous avons dit
effectivement qu'il fallait exclure la notion de résidence unifamiliale.
Sauf que, tout de suite, j'indique au ministre délégué
à la Réforme électorale que je ne voudrais pas qu'on joue
de finesse sur la notion, parce que dans mon esprit ce n'est pas seulement la
résidence unifamiliale.
Le Président (M. Filion): C'est cela.
M. Gendron: Dès que c'est la notion de résidence,
en principe il ne devrait pas, d'après nous, avoir endroit de votation
ou bureau de vote. Modifier l'expression "endroit public" pour signifier un
endroit plus facile d'accès, sincèrement, oui, parce que cela ne
présente pas les inconvénients qui peuvent être
attachés à la notion de résidences privées. Je
pense que le ministre doit me comprendre, que ce soit unifamilial ou
polyfamilial, ce n'est pas là-dessus que je veux jouer; je veux
être sûr qu'on n'instaure pas, parce qu'on se serait mal compris
sur le terme "unifamilial", des bureaux de vote dans les résidences
privées; moi, en ce qui me concerne, c'est non. Il ne peut pas y avoir
de bureaux de vote dans les résidences a caractère privé,
peu importe la forme de la résidence et là je ne parle pas de la
forme physique.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Même remarque, M. le Président,
d'autant plus quo - ce n'est pas un reproche que je fais - je ne me rappelais
pas qu'on avait utilisé l'expression "unifamilial". Par contre quand on
dit qu'on ne veut pas les résidences privées, cela exclurait les
centres d'accueil privés; alors, ce n'est donc pas une expression non
plus qui correspond à ce qu'on recherche. Je pense qu'il faut plus
référer à une taille d'établissement,
d'édifice qu'à autre chose. Par exemple, je ne verrais pas plus
qu'on installe
des bureaux de vote dans des familles d'accueil pour personnes
âgées où on retrouve neuf bénéficiaires. Tout
ce qui ressemble à du résidentiel individuel, je ne sais pas si
c'est l'expression qui peut accrocher...
M. Gratton: Est-ce que la notion de résidence
privée ne pourrait pas correspondre mieux?
M. Rochefort: C'est parce qu'une résidence privée,
n'importe quelle des tours de personnes retraitées est une
résidence privée. Il y a des centres d'accueil qui sont des
résidences privées même s'il y a 80
bénéficiaires. C'est pour cela que je pense qu'on suit une
mauvaise piste là aussi si on se raccroche à la notion de
résidence privée. Je pense qu'il faut vraiment peut-être,
je ne le sais pas, aller plutôt du côté d'une
définition qui tournerait autour du nombre d'unités.
M. Gratton: Dans le cas des établissements, on pourrait le
faire. Au 2e paragraphe on parle de ce qui se fait en Ontario, soit des
résidences de plus de 20 lits, mais cela ne règle pas le cas, de
la tour d'appartements. C'est parce que la tour d'appartements qui peut
être habitée par une majorité de résidents qui sont
d'âge avancé, on pourrait souhaiter, j'imagine, que le bureau de
scrutin ou le bureau de dépôt puisse être installé
là. Mais si on dit résidence privée, vous avez raison, on
l'éliminerait par le fait même. Ce qu'on avait discuté en
comité c'était proscrire complètement la
possibilité d'un bureau de scrutin dans une maison, surtout dans le
secteur rural, dans une résidence...
M. Rochefort: Même en milieu urbain.
M. Gratton: En milieu urbain aussi. Ce qui m'avait frappé
c'est qu'on est susceptible de prétendre qu'il n'y a pas d'endroit
public plus souvent dans une région rurale que dans une région
urbaine. Effectivement, la résidence familiale ne rend pas la
signification qu'on recherche.
M. Rochefort: II me semble qu'on en a assez dit, par contre, pour
permettre aux juristes de trouver les bonnes...
M. Gratton: Oui. Le sens du consensus était
d'élargir la notion d'endroit public pour parler plutôt d'endroit
facile d'accès. C'est cela. Cela pourrait aller, M. le
Président?
Le Président (M. Filion): Cela va. Deuxième
élément...
M. Rochefort: M. le Président
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin. M. le Directeur général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je veux souligner que j'ai
trouvé important ce qui vient d'être mentionné concernant
la notion d'établissement. À toutes les élections, on a ce
problème qui se présente, les gens veulent qu'on installe des
bureaux de vote dans des établissements pour personnes
âgées, des complexes d'habitation. L'autre notion sur laquelle je
voudrais attirer votre attention, ce sont - et je n'ai pas l'impression qu'on y
revienne plus loin - les dispositions de l'article 219, quand on parle d'un
regroupement des bureaux de vote. La nouvelle notion dans laquelle on s'oriente
c'est d'avoir des bureaux de vote facilité. Je trouve que c'est
excellent. Mais, en facilitant le vote, en ayant des bureaux de vote dans
certains établissements comme ceux-là - il faudrait bien
définir le mot "établissement" - cela peut vouloir dire qu'on va
retrouver, par exemple, un bureau de vote dans un endroit où on ne sera
pas capable de regrouper nécessairement les bureaux de vote. Cela veut
dire un bureau de vote, ou deux ou trois. Il y a toute la notion de
regroupement de bureaux de vote qu'il ne faut pas perdre de vue, et il y a le
regroupement, qui va venir plus tard plus loin dans vos discussions, des
électeurs eux-mêmes. Cela va venir au point suivant. Si on prend
la notion de ce qui se produit en Ontario, un établissement de 20 ou 25,
est-ce que cela va constituer une section de vote, ou est-ce que cela va
être intégré dans une autre section de vote? Il y a une
série de clarifications qu'il faut apporter à cet
égard.
M. Gratton: M. le Président, dans le cas de l'article 219,
je pense qu'on prévoit déjà que le Directeur
général des élections peut ne pas regrouper les bureaux de
scrutin lorsqu'il le juge préférable, en raison de la
présence d'un centre hospitalier ou d'un centre d'accueil dans le
secteur électoral. Je pense qu'on pourrait tout simplement faire les
articles de concordance à l'article 219, selon ce qu'on décidera
quant à...
M. Côté (Pierre-F. ): C'est très juste. Ce
que je vous souligne, c'est que dans cet article il faudrait ajouter la notion
d'établissement selon la définition qui aura été
donnée.
Le Président (M. Filion): Voilà. Cela va? Le
deuxième point est de prévoir dans la loi l'obligation pour le
directeur du scrutin d'établir un bureau de vote dans certains types
d'établissement, comme c'est le cas en Ontario, c'est-à-dire tout
établissement d'hébergement ou de santé de plus de 20 lits
pour personnes âgées ou handicapées. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un commentaire, M. le Président. Je sais bien
qu'il faut s'arrêter quelque part par rapport au seuil
d'admissibilité et l'Ontario a choisi 20 lits. Le problème que
cela pose est lié au regroupement des sections de vote pour des
problèmes de confidentialité du suffrage exprimé. Un
bureau de vote avec une
norme aussi faible que 20 lits, cela multiplie effectivement le nombre
de bureaux de vote. Alors, la question que j'aurais aimé poser au
directeur général du scrutin, il me semble que ce n'est pas la
configuration de la plupart des maisons d'hébergement ou de santé
à caractère privé ou public du Québec. Je connais
peu de petits centres de 20 lits. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas, je dis que
j'en connais peu. Alors, il me semble que j'aurais aimé mieux un seuil
qui corresponde davantage à notre genre d'établissement, mais,
avant de faire un plaidoyer, je veux savoir si effectivement il y a beaucoup de
centres d'hébergement de 20 lits au Québec.
M. Côté (Pierre-F. ): Je ne peux pas vous
répondre sur le nombre qu'il y a, mais cela me permet peut-être de
souligner, dans la ligne de votre réflexion, qu'encore là ce sera
un problème de définition. Quand on va arriver
concrètement pour établir le bureau de vote, il va falloir qu'on
ait des paramètres très clairs. Quand on parle d'un centre
hospitalier ou d'un centre d'accueil actuellement, on le fait toujours en
relation avec la définition qu'on retrouve de ces centres d'accueil ou
de ces centres hospitaliers dans la Loi sur les services de santé et les
services sociaux.
M. Gendron: Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Alors, si on élargit ou
si on veut atteindre un autre secteur comme, par exemple, les centres pour
personnes âgées ou les centres d'accueil privés, il
faudrait être très explicite sur ce qu'on entend par cela.
Évidemment, tout à l'heure vous avez dit que vous ne vouliez pas
en avoir dans des résidences privées, mais je pense qu'il faut
être très explicite parce que vous n'avez pas idée - je le
comprends et j'aime mieux être très clair avec vous - des
pressions qui sont faites, quand on établit des bureaux de vote, pour
avoir des bureaux de vote... L'argument est le suivant et est très
simple. C'est que les personnes qui habitent un complexe d'habitation dans
lequel on retrouve un grand nombre de personnes âgées ou une
majorité de personnes âgées, leur difficulté de se
déplacer le jour où a lieu le vote est très
compréhensible. Souvent, ce sont des demandes qui sont légitimes.
Dans la foulée de vos réflexions, si on élargit la
possibilité d'établissement des bureaux de vote, il va falloir
être assez précis, soit dans la loi, soit sous forme de
règlement après. Mais il faut bien se comprendre. Qu'est-ce que
cela va comporter et où va-t-il y avoir possibilité de les
établir vraiment?
M. Gendron: C'est par cela que je termine ma courte
réflexion. Je ne sais pas jusqu'à quel point le ministre
délégué à la Réforme électorale est
arrêté sur le nombre 20. Mais personnellement, s'il n'était
pas complètement arrêté là-dessus, compte tenu des
pressions très fortes que le Directeur général des
élections va recevoir à tout bout de champ pour étendre
cela et qu'on avait cette volonté - et je suis 100 % d'accord de tout
mettre en oeuvre pour élargir la notion d'accès... Mais,
après qu'on aura fait cela, il me semble qu'on aura fait notre effort -
il n'y a pas de jeux de mots - pour augmenter un peu plus le seuil, pour
éviter les pressions accrues de toutes sortes de petits centres ou
organismes qui voudront se greffer à la nouvelle définition qu'on
donnera quand on l'aura élargie. En conséquence, je
prétends qu'on peut verser plus facilement dans l'interprétation
et la pression difficile. Et là c'est difficile pour moi ce matin de
dire que cela va être 80, 50, 40 mais il me semble, pour la connaissance
que j'en ai, que des établissements d'hébergement ou de
santé ou de personnes âgées ou de handicapés qui
tourneraient autour d'une cinquantaine m'apparaîtraient plus conformes
à ce qu'est ce genre de centres au Québec. Par contre, si on me
dit: Écoutez, on l'a vérifié... Le ministère de la
Santé et des Services sociaux pourrait sûrement nous fournir cela.
Parce que j'ai l'impression que vous avez là une configuration qui est
plus ontarienne - et ce n'est pas péjoratif - qui correspond plus
à leurs affaires, et je suis pour cela, ce sont leurs affaires. Mais nos
affaires ne sont pas nécessairement copiées là-dessus
intégralement, et il n'y a pas de jugement dans ce que je dis.
J'aimerais mieux, avant de statuer sur l'article 20, que le ministre s'engage
à fournir aux membres de la commission un peu plus de données, et
le ministère de la Santé et des Services sociaux les a
sûrement, concernant la configuration de genres d'établissement.
Si c'est davantage quelque chose qui s'apparente autour de 45 à 50,
j'aimerais mieux cela. Et on évitera les pressions indues, les gens qui
disent: Écoutez, je m'approche, mais ce n'est pas tout à fait
cela. Le DGE sera ainsi toujours dans l'eau chaude.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je pense qu'il y a beaucoup
d'éléments dans cela qui posent un problème d'une certaine
façon. Je les prends dans le désordre. D'abord de faire
l'obligation d'installer un bureau de scrutin dans de tels types
d'établissement, je pense qu'on pourrait se retrouver dans des
situations, par exemple, pour des handicapés physiques qui
considéreraient que c'est les marginaliser alors que maintenant,
particulièrement en milieu urbain avec les services de transport en
commun adapté auxquels ils ont accès, ils veulent participer au
scrutin dans les mêmes lieux que les autres. Donc, l'idée d'en
faire une obligation pour le directeur du scrutin, ma réticence serait -
je comprends que ce ne sera pas le lot général, mais cela
pourrait se produire - qu'on se retrouve dans des situations où, pour
respecter la loi, le directeur du scrutin est obligé d'établir
un
bureau de scrutin dans un tel endroit alors que, dans les faits, les
bénéficiaires n'en sentent non seulement pas le besoin, mais
considèrent que c'est une façon de les marginaliser par rapport
à notre société. Je pense particulièrement aux
handicapés physiques en milieu urbain, là où il y a des
services de transport adapté qu'ils utilisent pour participer à
tout scrutin à tout niveau politique. Cette notion d'obligation trop
formelle, je pense qu'elle pourrait poser un type de problème qui n'est
pas du tout le type de situation que nous visons, bien au contraire.
Par ailleurs, lorsqu'on parle d'établissement de santé -
un établissement de santé, c'est un hôpital - est-ce qu'on
va établir des bureaux de scrutin dans tous les hôpitaux du
Québec qui contiennent 20 lits et plus? Je n'ai jamais compris que tel
était notre objectif. Je pense que, là aussi, il faut revoir le
choix des expressions. Quant au quantum de 20 lits, je trouve que cela ne
correspond pas du tout à ce qui existe au Québec. Pour
répondre partiellement à la question que tout le monde a
abordée un peu, les établissements gouvernementaux au
Québec sont plutôt d'au-delà de 30 à 40 lits, plus
proche de 75 à 100 lits qu'autre chose. Le type d'établissement
qu'on retrouve avec une vingtaine de lits sont des établissements
privés qui, souvent, ne détiennent aucun permis du
ministère de la Santé et des Services sociaux, donc des
établissements qui n'ont pas de statut juridique réel, auquel cas
on ne pourrait pas les recouper par la définition d'établissement
au sens de la Loi sur les services de santé et les services sociaux,
alors que des établissements privés d'hébergement sont des
établissements au sens de la Loi sur la santé et les services
sociaux; cela nous permet donc de continuer de travailler dans un cadre qu'on
connaît et avec lequel on a une certaine expérience. Là
aussi, pour moi, il y a deux types de problèmes qui se posent autour de
cela.
Finalement, je comprends l'intérêt d'essayer de rendre cela
clair à un point que personne ne puisse interpréter cela, mais je
pense que ce type de décision, comme toutes les décisions
relevant de la localisation des bureaux de scrutin, doit laisser place au
jugement du directeur du scrutin. De la même façon on n'oblige pas
un directeur du scrutin à établir des bureaux de scrutin dans
l'école la plus proche des sections de vote concernées. Le
jugement fait que, normalement, il tente d'y arriver, mais il n'y a pas
d'obligation juridique que ce soit l'école la plus centrale pour les dix
sections de vote visées. On s'est déjà retrouvé
dans des situations où c'était discutable, mais, à un
moment donné, on ne peut quand même pas écrire dans la Loi
électorale l'adresse de tous les bureaux de scrutin. Je pense qu'il faut
laisser une place au jugement, d'autant plus - et je termine là-dessus -
qu'il y a des coins du Québec, particulièrement dans le nord de
l'île de Montréal et sur la rive sud de l'île Laval,
où on se retrouve avec des villes entières de maisons de
retraités. Laquelle parmi celles-là allons-nous choisir? Toutes
les tours qu'on retrouve sur le boulevard Gouin qui sont à peu
près à 100 pieds les unes des autres, est-ce qu'on va mettre un
bureau de scrutin dans chacune d'entre elles? Je ne pense pas que ce soit notre
intention. On veut favoriser l'accès, mais on ne veut quand même
pas le mettre dans la cuisine de tout le monde. (10 h 30)
J'ai l'impression que la notion d'une obligation aussi stricte va
peut-être nous desservir tout autant que la souplesse un peu trop grande
que certains ont pu voir jusqu'à maintenant dans nos lois concernant
cela. Je pense qu'il faut trouver un juste milieu entre la souplesse et les
obligations trop formelles qui ne laisseront place à aucun jugement et
qui pourraient générer des coûts additionnels importants
qui n'ont aucun effet sur une accessibilité accrue justifiée.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député de Gouin. M, le ministre.
M. Gratton: Très brièvement. Je n'ai pas une
opinion très serrée quant à l'obligation ou à
l'opportunité d'exercer le jugement. Tout ce que je voudrais rappeler,
c'est qu'on retrouve l'origine de ce problème en 1985 alors qu'on a
effectivement interprété l'article 219 comme interdisant
l'établissement d'un bureau de scrutin dans des centres ou des
établissements à caractère privé. On sait que cela
l'a été à la dernière élection alors que,
dans le passé... En fait, on s'est trouvé à refuser
d'installer des bureaux de scrutin dans des établissements là
où on en avait trouvé au cours d'élections
antérieures. Alors, comme solution, on a trouvé, dans un premier
temps, d'élargir la notion d'endroit public pour parler d'un endroit
facile d'accès et on s'est demandé si on ne devait pas
également permettre, toujours dans l'objectif - et on en avait
discuté a l'étude des prévisions budgétaires du
DGE, et tout le monde était d'accord - de faciliter autant que possible
l'exercice du droit de vote, d'installer les bureaux de scrutin là
où sont logées les personnes qui peuvent avoir des
difficultés de mobilité.
Le député de Gouin parle de marginalisation à
l'égard des handicapés physiques. Il ne faut pas oublier que le
bureau de scrutin qui est installé dans un tel établissement, au
centre d'hébergement, ne sert pas exclusivement à ces
gens-là; normalement, il fait partie de l'arrondissement, donc il donne
accès au droit de vote à plus d'un. Donc, le danger d'une
marginalisation est moins grand qu'on pourrait le croire si c'était
seulement les résidents du centre en question qui y avaient
accès. Il me semble qu'on pourra débattre de l'opportunité
de créer une obligation, mais, chose certaine, on veut donner le
pouvoir, la possibilité et enrayer cette interdiction, selon
l'interprétation qu'on a faite de l'article 219, d'établir un
bureau de scrutin dans ces endroits.
Alors, sur le quantum du nombre de lits, je veux bien qu'on
vérifie auprès du ministère de la Santé pour voir
la configuration et on pourra revenir chez nous. En l'occurrence, qu'est-ce
qu'il nous reste à décider, ce matin? Selon moi, c'est de savoir
si on en fait une obligation, comme on en avait déjà
décidé, ou si on le laisse au jugement du directeur de scrutin.
Encore là, le Directeur général des élections vient
nous dire qu'il faut que ce soit le plus précis possible. Si on le
laisse au jugement... Évidemment, il peut y avoir certains jugements
à faire, mais il me semble que si la norme sur le nombre de lits est
suffisamment réaliste pour qu'on s'assure que ce sont des endroits qui
mettent de côté le problème de marginalisation et qui
répondent vraiment à des critères qu'on pourrait
établir, peut-être pas dans la loi mais dans la
réglementation, à ce moment-là on devrait pouvoir
s'assurer - c'est cela qu'on recherche... L'objectif, c'est de s'assurer qu'on
facilite l'exercice du droit de vote. Si le laisser au jugement du directeur du
scrutin apparaît au Directeur général des élections
comme étant un peu trop flou, allons-y en créant l'obligation,
quant à moi.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je suis assez à l'aise avec l'intervention
que vient de faire le ministre. Il y a deux ou trois choses que je veux
ajouter. D'abord, toujours en fonction de ce type de petit
établissement, que ce soit à 20, 30 ou 40 lits, comprenons-nous
bien, pour en avoir visité quelques-uns dans différentes
régions du Québec, je vous dirai que j'ai peu souvent
retrouvé dans ce type d'établissement des espaces qui
permettraient d'aménager des bureaux de scrutin, non seulement pour les
20, 30, 40 ou 50 bénéficiaires de l'établissement, mais
disons donc au moins pour toute la section de vote où ils se retrouvent.
Alors, encore là, pour moi, la notion de faire une obligation, comment
trancher? Je suis obligé d'en mettre un, mais il va être dans la
cuisine ou dans l'ascenseur et je caricature à peine. Il faut
voir...
Nous, les hommes et les femmes en politique, nous sommes habitués
de voir les beaux grands établissements de 150 lits de l'État,
avec de beaux grands espaces, etc. Écoutez, je me rappelle en avoir
inauguré un dans votre région qui ressemblait à cela.
Quand on se retrouve dans des établissements plus petits, qui sont
généralement des établissements privés très
souvent, ils ont maximisé l'utilisation de l'espace à partir des
besoins et, appelons les choses par leur nom, de ce qui leur rapporte. Ils ne
sont pas payés pour des espaces de cuisine, ils sont payés pour
le nombre de bénéficiaires qu'on retrouve dans
l'établissement. Donc, ils ont maximisé l'utilisation de l'espace
pour y loger un nombre raisonnable mais élevé de
bénéficiaires, correctement, humainement, par rapport à la
qualité des services qu'on doit leur donner, mais ils n'ont pas mis
l'accent sur les espaces communs; c'est plutôt sur les espaces
d'hébergement. Il me semble que c'est encore là que la notion
d'une obligation trop stricte va mettre les directeurs de scrutin dans une
situation tout aussi bête, finalement, que celle dans laquelle on pouvait
les avoir mis avec notre définition trop stricte, où, au sens
commun, ils étaient convaincus qu'ils auraient dû mettre un bureau
de scrutin dans un immeuble X, Y ou Z, mais ils ne pouvaient pas se mettre hors
la loi, ils sont là pour appliquer les lois. Je ne veux pas que nous
nous promenions d'un extrême à l'autre. Nous allons nous retrouver
dans la même situation. Je pense que par ailleurs il s'agit là de
gens qui, nous l'avons vu hier, sont choisis à partir de critères
de sélection de plus en plus serrés, de plus en plus rigoureux,
des gens qui, donc, ont du jugement, de l'intelligence tout autant que nous. Je
pense qu'il faut maintenir une souplesse. Je pense que le premier pas que nous
devrions viser serait d'éliminer cette trop grande restriction qui leur
était faite dans le passé et de leur donner une certaine
souplesse, et j'irais plus dans le sens de la souplesse que dans le sens des
obligations.
J'ajoute un dernier point, je suis un peu mal à l'aise par
ailleurs de leur faire des obligations extrêmement strictes quant
à la localisation des bureaux de scrutin pour les personnes
handicapées, malades, âgées, etc., et de ne leur faire
à peu près aucune obligation quant à la localisation des
bureaux de scrutin pour les gens qui ne sont pas de ces groupes. Je
répète, il n'y a pas d'obligations faites à un directeur
de scrutin quant à la localisation, mise à part peut-être
la notion de regroupement, de dire c'est l'école qui est centrale aux
dix bureaux de scrutin ou plutôt une qui est un peu à
l'extrémité. J'ai même déjà vu qu'une
école soit retenue et je comprenais que pour des raisons de coûts
aussi... Je vais vous dire, plus nous augmenterons le nombre de bureau de
scrutin au Québec, plus la facture risque d'être
élevée, et j'aimerais cela que nous regardions peut-être ce
dont nous parlons. Nous l'avons fait sur l'ensemble des autres réformes
que nous avons apportées, il serait peut-être intéressant
que nous ayons un éclairage là-dessus aussi. Mais c'était
compréhensible que, notamment pour des raisons de coûts, on
privilégie plutôt un endroit qu'un autre qui était à
l'extérieur des dix bureaux de scrutin, juste à la limite, mais
à l'extérieur quand même du territoire des dix bureaux de
scrutin. Je serais un peu mal à l'aise que pour cela il n'y ait pas
d'obligations et qu'il y en ait pour le reste d'aussi strictes que celles que
nous envisageons.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: Je conviens moi aussi que d'en
faire une obligation peut créer un problème, parce que
nous pourrions avoir deux obligations qui sont incompatibles: celle d'installer
un bureau de scrutin dans un établissement qui n'est pas facile
d'accès au public, et à ce moment... C'est d'ailleurs pourquoi
nous avions une hypothèse, qui a été rejetée, celle
de créer des regroupements de centres d'accueil, de les regrouper en une
section de vote et de permettre le vote Itinérant. Cela aurait
été une façon; je ne sais pas si on veut y revenir, mais,
chose certaine, ce que nous voulons faire c'est autoriser
l'établissement de bureaux de scrutin dans un type
d'établissement que nous définirons notamment à partir
d'un nombre de lits. Je pose la question, M. le Président, est-ce que
nous sommes prêts à considérer la possibilité de
regroupement d'un certain nombre d'établissements dans une section de
vote où il y aurait un vote itinérant?
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, en ce qui nous concerne, puisque la question
est posée, et je pense que le ministre a le droit de la poser, nous
l'avons discutée, je préfère plutôt la
capacité administrative de faire la traduction de la volonté
politique qui avait été arrêtée, c'est-à-dire
faciliter l'exercice du droit de vote pour les personnes au sujet desquelles on
avait apprécié un degré de difficulté de
mobilité ou peu importe - je ne veux pas reprendre les termes,
hébergement, santé, etc. - avec une norme qui correspond à
ce que nous sommes, les statistiques existent, avec une fourchette qui
permettrait une certaine souplesse d'application parce que dans certains cas
c'est convenable et possible et dans d'autres cas ce n'est pas du tout
possible. Alors, si la norme est très serrée, on va être
dans les difficultés. Je préfère, M. le ministre, garder
cette voie sur laquelle on s'était le plus entendu, en tout cas,
plutôt que d'envisager l'itinérance du droit de vote.
Juste un dernier commentaire en ce qui me concerne, je ne pense pas
employer trop de temps de la commission. Cependant, quand le
député de Gouin dit... Je ne me souviens pas avoir fait la
discussion que dorénavant on va systématiser, parce que je sens
une espèce de courant, et on l'a vu d'ailleurs dans certains
mémoires pour les personnes âgées... Et là-dessus je
ne marche pas parce qu'il va nous le reprocher un peu plus tard. Cela leur fait
du bien une fois par élection de sortir, je ne veux pas caricaturer mais
je veux dire que ce n'est pas si vrai que cela que les personnes
âgées parfaitement mobiles et en bonne condition, il faut toujours
les rapetisser et les placer dans un contexte particulier. Elles iront au vote
anticipé si elles pensent qu'elles sont dans des situations tellement
particulières. C'est plus là-dessus que je ne veux pas tellement
de laxisme et d'ouverture parce que là on s'embarque dans quelque chose
que je ne comprends pas du tout. Je ne comprends pas cette logique de
dire...
M. Rochefort: L'obligation pose problème.
M. Gendron: C'est cela, l'obligation pose problème, et la
définition. M. le ministre, on va sûrement se revoir sur les
termes quand vous les recevrez sur le plan administratif ou
législatif.
Conclusion en ce qui me concerne, je pense qu'on est sur la bonne voie,
d'après moi. Rapidement, faciliter l'exercice du droit de vote pour les
établissements de santé, clairement défini avec un seuil
qui correspond à ce que nous sommes, et l'encadrement d'une certaine
fourchette - j'aimerais mieux une fourchette qu'un seuil bien précis -
pour permettre un minimum de flexibilité de situations. Les situations,
on aura beau essayer, nous autres, de les décrire ici, elles ne seront
pas toujours dans le concret, dans le portrait réel, à Waterloo,
Granby ou La Sarre, comme on a pensé les définir dans la loi;
donc, cela prend un minimum de flexibilité.
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
s'entendre pour dire que, plutôt que de prévoir l'obligation, on
parlerait d'autorisation, de possibilité? Évidemment, il faudra
définir certains paramètres, notamment celui du nombre de lits
qu'on va vérifier.
M. Gendron: Après.
M. Gratton: Cela va?
M. Gendron: Je suis d'accord.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je suis d'accord, M. le Président, et
j'ajouterais, si le ministre est d'accord, que je serais
intéressé à ce que le Directeur général des
élections nous dise l'ajout de tout bureau de scrutin additionnel, cela
peut représenter quoi en termes de coût? Deuxièmement,
qu'on nous dise un peu au bout du compte combien cela pourrait
représenter de bureaux de scrutin additionnels, donc qu'on puisse faire
la multiplication du montant en question. Par exemple, partout où il y a
un bureau de scrutin additionnel, il y a un PRIMO de plus, des aides-PRIMO, le
local, etc.
M. Côté (Pierre-F. ): On peut peut-être vous
donner ce que cela a coûté à la dernière
élection générale. Il faut savoir qu'à la
dernière élection générale on a fait cela dans des
établissements publics, mais en vertu de l'article 220 ils ne peuvent
pas charger. Cependant, ils nous chargent - on a beau se chicaner
là-dessus - la location des meubles; l'espace, ils ne nous le louent pas
mais c'est le truc qu'ont pris les commissions scolaires et les autres pour
nous
charger. Ce qui fait que cela représente un coût
actuellement et cela va être plus élevé si c'est dans des
établissements différents des établissements publics au
sens de la loi; c'est 5000 $ par circonscription électorale
actuellement, la location des bureaux, ce qui veut dire 600 000 $.
Un autre chiffre que je peux peut-être vous donner rapidement, il
y a eu 3646 localisations de bureaux de vote, aux dernières
élections générales, et c'est vrai qu'on a appliqué
la loi de façon restrictive en interprétant 219 avec 220. Ce que
M. le ministre a dit tantôt c'est tout à fait exact, on n'a pas
permis, à quelques exceptions près, règle
générale ce vers quoi vous vous dirigez présentement. J'ai
les chiffres des bureaux de vote qu'on appelle ordinaires et des bureaux de
vote par anticipation. Dans les maisons d'enseignement, il y a eu 14 059
bureaux de vote ordinaires, 428 bureaux de vote par anticipation; dans les
centres d'accueil au sens de la loi, 458 bureaux de vote ordinaires, 40 bureaux
de vote par anticipation; dans les centres hospitaliers, toujours au sens de la
définition de la loi - je veux vous signaler qu'on n'est pas capable
d'obtenir du ministère de la Santé et des Services sociaux la
liste des endroits privés. Comme ils ne sont pas reconnus par le
ministère, ils n'ont pas cette liste, à notre connaissance.
M. Rochefort: II y en a un bon nombre qui sont reconnus.
M. Côté (Pierre-F. ): On a beaucoup de
difficulté à obtenir cette liste. Dans les centres hospitaliers,
au sens de la loi, il y a eu 223 bureaux de vote ordinaires, 134 bureaux de
vote par anticipation et, dans les municipalités, 1597.
Le Président (M. Filion): Est-ce que je pourrais
suggérer à M. le Directeur général des
élections que les chiffres dont vous nous faites part soient
transposés sur un document qui pourrait être déposé
a cette commission?
M. Côté (Pierre-F. ): Certainement, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Je suis convaincu que cela nous
a échappé en partie dans bien des cas. Deuxièmement, cela
peut être un bon document de réflexion.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Je me permets d'ajouter, M. le Président, si
je comprends bien les chiffres que vous nous donnez c'est l'aménagement
physique des lieux.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela.
M. Rochefort: On se comprend bien que, si on ajoute des bureaux,
on ajoute des aides-PRIMO. Il y a d'autres frais...
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez raison.
M. Rochefort: J'aimerais voir ce que sont les frais reliés
à bureau de scrutin additionnel. Il faut bien voir que dans certains cas
cela va être un bureau qui va changer de place. Dans d'autres cas, cela
va donc être des bureaux de plus.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez tout à fait
raison. Il faut ajouter les coûts qu'entraîne l'augmentation du
personnel.
Le Président (M. Filion): D'accord. Je pense qu'on va
suspendre pour trois minutes, êtes-vous prêt à remplacer le
ministre?
M. Gendron: On fait silence pour trois minutes. On suspend.
Le Président (M. Filion): On suspend trois minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 47)
(Reprise à 10 h 52)
Le Président (M. Filion): Vous venez de terminer, mesdames
et messieurs, l'élément 2 des recommandations du sujet 25. Si je
comprends bien, vous aimeriez peut-être modifier. Je pense qu'il a
été compris, grosso modo, sans que ce soit nécessaire de
le noter, de changer l'obligation pour une autorisation ou une
possibilité et également de faire disparaître ou en tout
cas circonscrire la notion de nombre de lits, selon ce qui va vous venir comme
information.
Alors, l'élément 3 est de permettre le déplacement
de l'urne seulement à l'intérieur d'un établissement
où il y a un bureau de scrutin et sur demande. Est-ce qu'il y a des
commentaires là-dessus ou si cela va?
M. Gendron: Permettre le déplacement... C'est là
qu'on est?
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Gendron: Permettre le déplacement de l'urne seulement
à l'intérieur d'un établissement où il y a un
bureau de scrutin et sur demande, cela me paraît conforme à ce
dont on avait discuté. Il y aurait peut-être lieu d'ajouter que le
déplacement de l'urne, sur demande, lorsque cela se passe, se doit
d'être accompagné d'un représentant de chacune des
formations politiques. Si c'est automatique, cela ne me dérange pas,
mais je veux avoir la garantie qu'il n'y a
effectivement pas de déplacement d'urne sans que l'un et l'autre
des représentants des deux formations politiques accompagnent ce
déplacement de l'urne. SI c'est cela que cela voulait dire, il n'y a pas
de problème.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je pense qu'on est en train
d'additionner et peut-être de s'embarquer dans un engrenage, d'une
certaine façon. Je dis cela positivement, ce n'est pas péjoratif
ni négatif, mais vous voyez qu'on va avoir intérêt à
ce qu'il y ait des bureaux de scrutin dans beaucoup d'établissements.
Cela va prendre un bureau de scrutin pour que l'urne monte en haut dans un
établissement. S'il n'y a pas de bureau de scrutin en bas, il n'y a pas
d'urne sur les étages. Il y a là pour moi une relation directe
qui n'est pas nécessairement une bonne équation à faire.
Je pense que cela va mettre une pression très grande à augmenter
substantiellement le nombre de bureaux de scrutin parce que cela va être
la condition sine qua non d'une possibilité d'urne qui circule. Cela
m'agace, j'avoue honnêtement que je ne suis pas à l'aise avec
cela. On risque de faire un détour coûteux pour une urne.
Comprenons-nous bien. Je pense que le témoignage qu'on a eu de ce
côté-là, assez intéressant en tout cas à mes
yeux et qui a été très instructif pour moi, c'est le
témoignage des directeurs de centres d'accueil qui sont venus ici. Je me
souviens, sauf erreur, de M. Vaillancourt, qui est directeur
général du centre d'accueil Jean-de-Lalande à
Montréal près du parc Lafontaine, à côté
d'Immaculée-Conception, qui est un très grand centre d'accueil
public au Québec, qui doit sûrement se situer n'importe où
entre 200 et 450 lits. Il nous a dit qu'il y avait eu quoi? À peu
près un maximum de dix demandes de déplacement d'urne. Vous
imaginez-vous, sur un établissement de cette grosseur, s'il y a dix
demandes de déplacement d'urne, ce que cela peut vouloir dire si on
ramène cela a une échelle de 50 bénéfiaires? On va
peut-être avoir une ou deux demandes, mais, pour que ces une ou deux
demandes soient satisfaites, cela prend un bureau de scrutin en bas dans le
hall d'entrée, sinon il n'y a pas de déplacement d'urne sur
l'étage.
M. Gratton: Mais est-ce que, en balisant tant par le nombre de
lits que par d'autres critères qu'on va étudier... Ce n'est pas
parce que le vote itinérant est permis dans des établissements
où il y a un bureau de scrutin qu'on pourra élargir la notion
d'établissement...
M. Rochefort: On n'élargira pas la notion, M. le ministre,
mais on va créer une forte pression à l'addition de bureaux de
scrutin. Au fond, ce que je veux dire...
M. Gratton: Dans la mesure où le directeur de scrutin a
décidé d'installer un bureau de scrutin seulement dans les
établissements qui satisfont aux normes, il ne pourra pas déroger
à cela. II va peut-être subir plus de pression, mais II devra se
replier sur la lettre de la loi.
M. Rochefort: Je suis parfaitement d'accord avec vous sur cela.
Mais, à l'intérieur des paramètres que contiendra la loi,
je dis qu'on risque de se retrouver dans des situations où on va,
respectant de ce fait la loi, établir un bureau de scrutin dans un
établissement. Dans le fond, ce n'est pas vraiment pour cela qu'on le
fait, car en soi ce n'est pas absolument essentiel, mais c'est pour permettre
à trois ou quatre bénéficiaires d'avoir accès au
vote par le mécanisme du vote itinérant. Donc, ce que je dis
là-dessus, la suite logique de ce que je dis, c'est peut-être par
erreur, mais je n'ai jamais fait de lien direct entre le vote itinérant
et un bureau de scrutin dans la maison. J'irais même jusqu'à voir
la possibilité qu'il y ait le personnel équivalent d'un bureau de
scrutin. En ce sens-là, par rapport aux préoccupations du
député d'Abitibi-Ouest, je pense que ce n'est pas l'urne qui se
déplace mais le bureau de scrutin. Donc, on se comprend bien. C'est donc
tout le personnel qui l'entoure. Cela répond à sa
préoccupation et je pense qu'elle est parfaitement fondée. Mais
je n'aurais pas d'objection à voir dans certaines circonscriptions
électorales que le directeur de scrutin organise un ou deux bureaux de
scrutin itinérants qui, tout au cours de la journée, formeraient
l'équipe itinérante, l'équipe volante - si vous me passez
l'expression - mais qui n'a pas de relation avec le fait qu'elle soit ou pas
dans la cabane pour la journée. Et je suis certain que cela diminuerait
la pression, respectueuse des nouvelles dispositions de la loi, à
établir des bureaux de scrutin parce que c'est la porte d'entrée
du vote itinérant sur les étages.
Par ailleurs, je considère que, sur demande, il faut être
extrêmement précis et formel quant au texte législatif qui
va être élaboré. J'ai été convaincu de
l'utilité... En tout cas, j'ai adhéré à
l'idée du vote itinérant, je le répète, par
l'intervention des directeurs de centres d'accueil. Auparavant ce qu'on m'en
avait décrit - aujourd'hui, je le reconnais - un peu caricaturalement,
j'imagine, c'est qu'on se promenait presque d'un lit à l'autre dans les
établissements, ce à quoi j'ai toujours été
opposé. À partir du moment où cela doit faire l'objet
d'une demande formelle de l'électeur inscrit, bénéficiaire
occupant le lit 424 de l'établissement Y, je suis assez ouvert à
cette notion d'urne - non pas d'urne, je pense qu'il faut privilégier
l'expression de bureau de scurtin itinérant. Il va donc falloir baliser
cela très très bien et que personne ne puisse le faire au nom
d'un électeur par exemple, etc. Et que peut-être on ait un motif,
un peu comme on doit avoir un motif quand on va voter par anticipation, ou des
choses comme cela. Pas un motif qui
implique une enquête judiciaire, mais pour que ce soit
sérieux pour justifier le déplacement du bureau de scrutin.
Je répète que pour moi il n'y a pas de relation entre
l'établissement d'un bureau de scrutin dans un édifice et le
bureau de vote itinérant dans ce même édifice. Je pense que
ça devrait même être une, deux ou trois équipes qui
font cela tout au cours de la journée. Je ne parle pas d'aller dans les
résidences privées. Je pense à ces circonscriptions
électorales où on retrouve des regroupements nombreux de centres
d'accueil, mais des fois de petits centres d'accueil qui ne nécessitent
pas, pour chacun d'eux, l'établissement de bureaux de scrutin, ou
même des tours d'habitation. (11 heures)
Pensons aux tours de HLM. Je comprends que cela peut être
sympathique d'établir des bureaux de scrutin dans les HLM mais, par
définition, pour habiter un HLM, il faut être autonome. On en
retrouve parfois où ils sont pas mal autonomes, et c'est bien qu'il en
soit ainsi, sauf que je ne voudrais pas qu'on se retrouve dans l'obligation
d'installer un bureau de scrutin parce qu'il y a deux personnes qui habitent le
HLM et qui sont en attente de placement dans un centre d'accueil
d'hébergement, alors que, par ailleurs, s'il n'y avait pas eu ces
deux-là, on n'aurait pas senti le besoin d'y localiser un bureau de
scrutin. Il y a différentes formules qui peuvent être
envisagées. Cela peut être l'équipe des bureaux de scrutin
par anticipation qui, n'étant pas occupée avant 20 heures le jour
du scrutin pour faire le décompte des votes, pourrait facultativement
être avec l'équipe de vote itinérant. Il y a des formules
assez souples et pas très compliquées qu'on pourrait envisager
qui nous permettraient d'atteindre l'objectif sans compliquer le reste.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Comme je le mentionnais tantôt, on revient
à la notion, sinon de regroupement d'établissements où on
permet le vote itinérant, tout au moins à trouver une formule qui
permettrait la même chose. En d'autres termes, dans une circonscription
électorale donnée, mais probablement que cela finirait par
être dans toutes les circonscriptions électorales, il y aurait une
ou des équipes qui pourraient probablement être les mêmes
équipes qui ont procédé...
M. Rochefort: Si vous me le permettez, peut-être dans la
même boîte pour éviter qu'on puisse facilement identifier le
vote parce qu'il y a des circonscriptions où il y aura seulement 8, 10
ou 12 personnes qui vont demander la visite de l'équipe
itinérante, et pour éviter d'identifier...
M. Gratton: À prime abord, je me sens à l'aise de
dire qu'on pourrait examiner cette possibilité; encore faudrait-il que
les députés de l'Opposition officielle nous disent ce qu'ils en
pensent.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection, compte tenu du fait que les
trois éléments qu'on a couverts jusqu'à maintenant sur
cette section laissent voir qu'il y a des choses à préciser,
à clarifier, quant au texte de l'encadrement définitif, qu'il
soit législatif ou administratif. Si on dit: Avant de le
compléter, est-ce que vous seriez d'accord qu'on puisse
éventuellement déposer quelque chose, toujours en termes
d'encadrement, qui s'apparente davantage à la formule
suggérée par le député de Gouin?
Sérieusement, je n'ai aucune espèce d'objection à le
regarder. Mais ce sera regardé non pas sur la théorisation des
principes, mais vraiment sur l'arrimage des textes définitifs. Entre ce
sur quoi j'ai dit qu'il y avait lieu d'apporter des précisions et une
formule comme celle-là, texte pour texte, pour être capable
d'évaluer si, effectivement, cela offre cette sécurité
qu'on recherchait de plusieurs aspects que je ne veux pas reprendre, que j'ai
repris en comité de travail, je n'aurais pas d'objection.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que je pourrais
suggérer qu'on puisse demander... M. Côté, vous avez...
M. Côté (Pierre-F. ): S'il vous plaît, M. le
Président. Je voudrais simplement vous rappeler que la notion du bureau
de vote itinérant vient de ce qui se fait dans d'autres provinces. La
raison pour laquelle cela existe dans d'autres provinces, c'est qu'il y a une
grande liberté de déterminer l'endroit où va être
situé un bureau de vote. On trouve un bureau de vote, par exemple, en
Ontario, dans un établissement qui compte 20 ou 30 lits. Le bureau de
vote est là, mais pour permettre aux gens qui habitent cet endroit qui
ne sont pas capables de se déplacer et qui ne peuvent pas quitter leur
chambre... C'est de là que vient cette notion de bureau de vote à
cet endroit, mais ils peuvent se déplacer. Ce que soulève le
député de Gouin, l'hypothèse qu'il soulève est
intéressante, mais je pense qu'il faudrait bien l'examiner, comme l'a
souligné le député d'Abitibi-Ouest. Il faudrait la
regarder attentivement, en particulier en regard de la notion de ce qu'on
appelait autrefois noyer le vote pour éviter l'identification du...
M. Rochefort: Je pense, notamment, à l'hypothèse
d'utiliser les boîtes de vote par
anticipation.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, mais il y a deux autres
remarques que j'aimerais vous faire, d'autres interrogations corollaires
à cette décision que vous prendriez d'avoir des bureaux de vote
itinérants, et c'est la conséquence logique. Il ne faudrait pas
oublier cette décision quand on arrivera au recensement dans des
endroits où il y aura possibilité de voter dans des chambres.
Est-ce que les recenseurs vont avoir aussi à aller chercher les noms
dans les chambres et est-ce qu'il ne faudrait pas aussi élargir cette
notion-là, les bureaux de dépôt itinérants qui
auront aussi la possibilité... Ce sont des corollaires qu'il ne faudrait
pas perdre de vue.
M. Gratton: Je suis tout à fait d'accord. Si on pouvait
demander au Directeur général des élections de nous
préparer des scénarios sur ce que vient de suggérer le
député de Gouin, sur les limites que cela pourrait imposer
à ceux qui ont accès, etc., on pourrait faire, à ce
moment-là, une évaluation des avantages et des
désavantages.
M. Gendron: M. le Président, une remarque additionnelle.
Quant à préparer quelque chose, j'aimerais que vous et votre
équipe examiniez aussi, M. le OGE, si possible, la possibilité
d'avoir une formule au moment du recensement - et là je ne me suis pas
arrêté là-dessus, mais je pense que cela pourrait
être intéressant -lorsque les recenseurs se promènent pour
faire le recensement, qu'ils aient une formule que l'intéressé
aurait à remplir, dès ce moment-là, pour faciliter son
droit de vote pour...
M. Gratton: Pour prendre...
M. Gendron: C'est cela, pour éviter que... Ce sera ma
dernière remarque là-dessus, je veux qu'à un moment
donné il y ait un peu plus de critères pour éviter que la
popote volante ne se promène tout le temps et de n'importe quelle
façon parce que, le jour du scrutin, toutes sortes de choses se passent.
Je ne veux pas que ce soit seulement là qu'il y ait toutes sortes de
décisions. Où va-t-on arrêter de la promener un peu partout
dans le paysage?
S'il était possible d'examiner, dans la même
réflexion que le ministre vient d'indiquer, quelques moyens concrets et
précis où les décisions sont prises antérieurement
au moment du vote, parce que la personne qui souhaite que ce soit l'urne qui
aille la voir plutôt qu'elle qui aille voir l'urne connaît ces
conditions bien avant le jour du scrutin. Il ne s'agit pas de le faire une
dizaine d'années à l'avance, mais le faire...
Une voix:... recensement...
M. Gendron:... dans une période où il y a beaucoup
moins de pressions de toutes sortes, c'est plus calme, plus rationnel, plus
réfléchi; on complète le formulaire, on fait la demande,
on regarde ça et on dit oui et, à un moment donné, le jour
du scrutin, les déplacements, l'itinérance, sont presque
statués et planifiés pour éviter que le jour du scrutin ce
soit une tout autre chose que ce qu'on aurait imaginé quelques jours
avant.
M. Côté (Pierre-F. ): Par exemple, une
hypothèse qu'on pourrait envisager, M. le député, c'est
que, les deux jours de vote par anticipation qui commencent dans
l'après-midi, dans ces cas-là, le vote itinérant pourrait
se faire le matin, les deux matins. Dans les bureaux de vote par anticipation,
ce serait une façon de mieux le contrôler que le jour du vote
même.
M. Rochefort: Bonne idée.
M. Gendron: Oui, c'est excellent. Presque adopté.
M. Gratton: En tout cas, je pense qu'il y a là une piste
intéressante à poursuivre. Effectivement, je pense bien que
personne ne souhaiterait que ces équipes volantes soient, la
journée du scrutin, appelées à répondre à
des appels téléphoniques pour se déplacer. Alors, il faut
trouver une façon et vous avez là une piste
intéressante.
Comme il ne semble pas nécessairement qu'on rédigera la
loi demain matin, cela nous en donne le temps et on va attendre avec
intérêt ce que vous pourrez nous proposer.
Le Président (M. Filion): Sur ce volet 3, M. le ministre,
vous suggérez de suspendre?
M. Gratton: Oui, de suspendre jusqu'à ce que le DGE nous
fasse rapport sur les scénarios dont on a parlé.
Le Président (M. Filion): D'accord. Donc, pas de vote
itinérant d'un établissement à l'autre. Je pense que cela
fait partie un peu de la même discussion. C'est suspendu.
On peut maintenant consulter la deuxième partie du regroupement,
la proposition 15 à la page 12. Elle se lit comme suit: "Le bureau du
directeur du scrutin est un bureau de dépôt". Il s'agit de
procéder à la désignation automatique dans la loi du
bureau du directeur du scrutin comme bureau de dépôt, au bas de la
page 12. Quant à l'accessibilité des bureaux de
dépôt aux personnes handicapées, je vous suggère de
voir plus loin le sujet intitulé Accessibilité physique. Donc,
c'est uniquement la première partie.
M. Gratton: Est-ce qu'on est d'accord pour que le bureau du
directeur du scrutin soit automatiquement désigné comme bureau de
dépôt?
Le Président (M. Filion): Cela va? Il n'y a pas de
questions ou de commentaires là-dessus?
M. Gratton: II y avait un commentaire, M. le Président, du
Directeur général des élections.
Le Président (M. Filion): Oui, il y avait un commentaire
du DGE là-dessus, à la page...
M. Côté (Pierre-F. ): M. le Président, il ne
se rattache pas nécessairement...
M. Gratton: II ne s'applique pas nécessairement à
ça, M. le Président.
M. Côté (Pierre-F. ): Il se rattache à
l'autre...
M. Gratton: Oui, on va y revenir plus loin. Le
Président (M. Filion): C'est ça M. Gratton:
Là-dessus, cela va.
Le Président (M. Filion): Là-dessus, cela va?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): D'accord. Alors, maintenant, je
vous réfère aux pages 25 et 26 pour l'accessibilité
physique, au bas de la page 25: Les bureaux de dépôt autres que le
bureau du directeur du scrutin, qui est obligatoirement accessible aux
handicapés, doivent être tous obligatoirement accessibles à
ces personnes.
M. Gratton: M. le Président, le DGE pose la question. En
résumé: Est-ce qu'il est réaliste d'exiger que tous les
bureaux de scrutin - alors, cela s'applique aux bureaux de scrutin... Dans le
cas des bureaux de dépôt, quant à moi, il n'y a pas de
problème à ce qu'obligatoirement ils soient accessibles aux
personnes handicapées. Pas de problème là.
M. Rochefort: Je ne suis pas contre cela.
M. Gratton: D'accord. Alors, on peut dire oui à la
première proposition. Et la deuxième, M. le Président?
Le Président (M. Filion): Donc, c'est oui à ce
qu'ils soient obligatoirement accessibles. Est-ce cela? D'accord.
M. Gratton: Pour les bureaux de dépôt, oui.
Le Président (M. Filion): Je pense que cela fait un bout
de temps que la loi est en vigueur.
Alors, le deuxième volet, les commissions de révision,
tant rurales qu'urbaines, doivent obligatoirement siéger dans des
endroits accessibles aux personnes handicapées.
M. Gratton: C'est l'obligation que les commissions de
révision soient accessibles également. Il me semble que si le
bureau de dépôt l'est, la commission de révision encore
plus.
Le Président (M. Filion): Bien oui. M. Gendron:
Oui, cela va.
Le Président (M. Filion): C'est difficile à saisir!
Cela va. Bon! Les bureaux de scrutin ordinaires doivent être tous
obligatoirement accessibles aux personnes handicapées, comme c'est le
cas pour les bureaux de vote par anticipation. C'est là-dessus que le
Directeur général des élections du Québec nous pose
la question: Est-ce réaliste d'exiger que tous les bureaux du scrutin
soient obligatoirement accessibles? M. le Directeur général des
élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous savez que depuis
plusieurs années, maintenant, concernant les bureaux de vote par
anticipation, les bureaux de dépôt et les bureaux des directeurs
de scrutin, on fait tout pour qu'ils soient accessibles, qu'il y ait une
accessibilité pour les handicapés physiques. Cependant, je dois
vous dire - ma remarque s'applique également aux commissions de
révision urbaines, en particulier - que ce n'est pas toujours possible.
Je pense à une circonscription sur l'île de Montréal, par
exemple, où on n'a jamais été capable de trouver un bureau
pour le directeur du scrutin qui soit accessible de plain-pied. Alors, vous
pouvez me dire là-dessus: On va construire des rampes d'accès.
Mais il y a des endroits où ce n'est pas possible de construire une
rampe d'accès. Je peux bien nommer la circonscription, à toutes
les fois qu'il y a une élection qui se déroule, ou une
élection partielle dans cette circonscription, on n'est pas capable d'en
trouver. Quand vous dites "obligatoirement", il faudrait peut-être
seulement l'atténuer à ce point de vue.
L'autre point que je veux vous mentionner, c'est que tous les bureaux de
scrutin doivent être obligatoirement accessibles. Je me demande s'il ne
faudrait pas voir ce que va donner l'expérience qu'on va faire aux
élections fédérales; ils se proposent de faire cette
chose-là. Je dois vous signaler que la construction de rampes
d'accès - on a déterminé un bon nombre de normes, on est
même guide, je dirais, on sert d'exemple pour les autres provinces avec
ce qu'on a établi jusqu'à présent à cet
égard - c'est passablement dispendieux. Je ne veux pas vous le
présenter comme étant une objection; au contraire, je pense qu'il
faut vraiment tout faire pour avoir l'accessibilité des bureaux, mais,
si on dit que c'est obligatoire partout, on risque d'avoir des
difficultés dans des endroits, vraiment de ne pas être capable de
le faire physiquement. Aussi, il faut vraiment que vous soyez conscients de la
notion des coûts. Les rampes d'accès, je vais vous donner la
moyenne
des coûts. Facilement, la construction d'une rampe d'accès
qui satisfait aux normes - habituellement, on fait cela en bols c'est une
affaire d'au moins 400 $.
M. Gratton: Quand on parie des normes, on parle de rampes
d'accès temporaires, évidemment.
M. Côté (Pierre-F. ): Assurément, M. le
ministre. Ce qu'on essaie de faire, d'abord, c'est de trouver des endroits
où il y a une accessibillité... De plus en plus, à cause
de la réglementation provinciale qui fait que tous les édifices
publics ou semi-publics doivent avoir des rampes d'accès afin qu'il y
ait accessibilité, alors on essaie de les utiliser. Je pense à un
endroit - je pense que c'est Shawinigan ou Trois-Rivières - où on
a loué, pour le directeur du scrutin, dans un immeuble assez haut, un
cinquième ou un sixième étage, mais cela ne
représentait pas de difficulté parce que l'accessibilité
physique était possible au rez-de-chaussée et les gens pouvaient
facilement accéder. Alors, quand on n'a pas ces facilités qu'il
n'y a pas d'autres moyens, il faut vraiment construire une rampe d'accès
temporaire. C'est une autre question qu'il faut peut-être se poser. On
s'est demandé: Est-ce que ce ne serait pas une solution - cela, on va le
savoir à long terme - que d'avoir des rampes d'accès
démontables? Elles pourraient être en métal, par exemple,
ou en bois et on les entreposerait. (11 h 15)
Là ce que nous faisons avec nos rampes d'accès, quand
c'est terminé, à ce jour, dans les endroits où nous en
avons, nous en faisons cadeau à l'immeuble qui est là, ou au
propriétaire, parce que c'est en bois et on ne sait pas trop...
Actuellement, on m'a dit qu'au fédéral, je ne sais pas si c'est
M. Hamel qui l'a dit quand il est venu Ici, ils veulent aux prochaines
élections, tout faire pour avoir l'accessibilité dans tous les
bureaux. J'aimerais voir ce que cela va donner, s'ils vont être capables
de le réaliser dans tous les bureaux, et ce que cela donnera en termes
de coûts, mais je voudrais être bien clair. La question du
coût ne devrait pas être une objection majeure parce qu'il faut
vraiment faciliter l'accessibilité à tout point de vue.
Le Président (M. Filion): M. le Directeur
général des élections, si je comprends bien le
problème ce n'est pas tellement en ville, parce qu'en ville les bureaux
de scrutin sont dans les écoles, les écoles sont toutes ou
à peu près... J'aimerais savoir d'après vous à quel
endroit se situent les problèmes.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez raison en disant
qu'ils se situent en particulier dans le milieu rural, mais le problème
se présente également dans certains endroits en ville, dans de
petits centres urbains ou des circonscriptions sur l'île de
Montréal en particulier, où nous ne sommes pas capables de
trouver des immeubles que nous pouvons utiliser et qui sont construits avec une
accessibilité facile. Alors, il faut trouver des solutions, une des
solutions, je vais vous donner un exemple, tout dépend de la situation
à laquelle on doit faire face; nous pouvons n'avoir qu'à
construire une petite rampe d'accès, ou nous pouvons avoir à
construire - je pense à Roberval aux dernières élections
partielles, où le bureau du directeur de scrutin, je vous le dis entre
nous, nous avons vu sa rampe d'accès, mais j'espère qu'il n'y a
pas une personne avec une chaise roulante qui s'en est servi. Je l'ai dit au
directeur de scrutin, il n'a pas observé les normes comme il faut. Parce
qu'il faut savoir que les normes pour qu'une personne... J'ai
déjà fait l'exercice, et je souhaiterais à tout le monde
de le faire, de prendre une chaise roulante et essayer de monter dans ces
rampes d'accès ou de descendre; je vous assure qu'il faut qu'elles
soient très bien faites pour qu'il n'y ait pas de danger.
Le Président (M. Filion): Ce que je voulais dire, vous
l'avez compris, c'est que finalement, dans les écoles, ils n'ont
peut-être pas l'équipement intégré à
l'immeuble, mais ils ont des rampes généralement mobiles ou des
rampes qu'ils ont déjà installées. Dans la plupart des
écoles, ils ont généralement eu ce problème
d'accès et donc ils ont une rampe qu'ils enlèvent, qu'ils
remettent, etc. Mon opinion personnelle là-dessus c'est qu'il y a
longtemps que le Québec a choisi, pour ce qui est des personnes
handicapées, de consacrer les énergies nécessaires et
l'argent nécessaire - nous sommes conscients des sommes d'argent - pour
faire en sorte que ces personnes soient des citoyens à part
entière. Le droit de vote arrive une fois par quatre ans, à peu
près; nous avons beau dire que nous vivons dans une démocratie,
le droit de vote ne s'exerce pas très souvent. À mon sens,
à peu près probablement une dizaine d'années après
que la loi sur les personnes handicapées a été
adoptée, il m'ap-paraît que les dépenses nécessaires
doivent être réduites, bien sûr, mais le consensus du
comité, quant à moi, m'apparaît tout à fait
souhaitable et réalisable.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Une phrase: c'est évident que le
comité, de même que toute personne qui aurait à
apprécier une décision politique, va aller dans ce sens d'une
volonté ferme de permettre l'accès, mais je pense que
libellé comme tel il y a un petit trou, parce que rendre tout
obligatoirement accessible aux personnes handicapées, cela ne se fera
pas comme cela, ce n'est pas réaliste et nous avons l'air fous. Je
préférerais que cela reste comme cela, avec une mention qui
dirait que sauf autorisation expresse du DGE, pour qu'il y ait eu une
appréciation spécifique à un moment donné, dans le
cas Z, où ce n'est pas possible... Ce n'est pas parce qu'il ne le veut
pas, mais manifestement il y aurait là cette chose qui
dirait: J'ai regardé cela, vous avez raison nous suivons la
règle générale, mais pour les sept cas suivants...
Écoutez, des bureaux de vote dans le Québec lors d'une
élection, des bureaux de votes ordinaires, il y en a plus d'une
quinzaine. Alors, c'est possible qu'effectivement cela soit très
très difficile. J'aimerais que le principe demeure avec la mention: sauf
exception expresse du DGE, et là nous voyons vraiment que c'est une
analyse particulière, spécifique. Nous conservons notre principe,
mais nous paraissons plus réalistes, plus pragmatiques par rapport
à ce qui se passe véritablement sur le terrain. J'aimerais mieux,
dans le libellé final, qu'il y ait une mention de cet ordre.
Le Président (M. Filion): On n'en est pas à
rédiger une loi, on est sur un principe. M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Permettez-moi de nuancer vos propos, M. le
Président, toute la neige qu'on pellette par en avant, c'est juste un
gros banc de neige qu'on va avoir à rencontrer un matin. Tout ce qu'on
peut régler maintenant pour permettre aux légistes de faire leur
travail, je pense que c'est utile, dans la mesure où on ne
s'éternise pas.
Premier commentaire, je veux bien qu'on se comprenne, on parle du
consensus. Le consensus du comité ce n'est pas cela. Le consensus du
comité, à la page 136, c'est de s'inspirer de l'article 679,
c'est-à-dire dans la mesure du possible. Cela c'est le consensus du
comité. Il peut y avoir d'autres consensus qui sont intervenus à
d'autres niveaux après coup, mais le consensus du comité c'est
cela.
Deuxièmement, M. le Président, c'est évident que
tout le monde est d'accord dans notre société pour rendre tout ce
qu'on peut accessible pour les personnes handicapées. C'est un des
progrès que notre société a connus au fil des
années et tout cela, mais je veux quand même faire deux
commentaires là-dessus. Dans un premier temps, M. le Président,
il faut voir l'écart important qui existe - c'est parce que je veux
juste avoir l'attention du ministre - entre cette animation, cette
fébrilité des élus pour rendre les bureaux de scrutin
accessibles aux handicapés physiques et cette absence de
fébrilité et d'animation pour rendre accessibles tous les
édifices de nature publique dans le vieux bâti au Québec
accessibles aux handicapés. C'est sympathique de dire au
handicapé: Tu peux venir voter tout seul. Est-ce qu'il pourrait aussi
aller au cinéma seul, aller au restaurant seul? Il n'y a aucune loi
actuellement qui permet de faire cela. Il y a des documents qui existent, il y
a des propositions qui ont été faites, le gouvernement a entre
les mains des choses, mais il n'y a eu aucun geste qui a été
posé depuis trois ans à partir de documents qui pourtant avaient
fait l'objet de consensus dans le milieu, et Je me permets de le rappeler au
ministre.
Par ailleurs, M. le Président, et je me sens face à
moi-même obligé de le dire, autant je suis favorable à ce
qu'on fasse tout ce qu'on peut de ce côté-là, autant je
suis un peu mal à l'aise qu'on ne porte pas de jugement sur les
coûts d'une telle opération et qu'on en porte pour d'autres
groupes de la société envers qui aussi il faut poser des gestes
pour faciliter l'expression de leur droit démocratique. Je fais
allusion, sans vouloir soulever à nouveau l'impatience de personne,
à notre discussion d'hier sur les analphabètes. Il y a de 300 000
à 400 000 analphabètes au Québec et on trouvait cela
compliqué - et je dis cela pour nous tous comme groupe - on trouvait
cela compliqué, on voulait voir les coûts et c'était
techniquement compliqué. Je vais vous dire, d'après moi c'est pas
mal plus compliqué réaliser l'opération
d'accessibilité de tous les bureaux de scrutin au Québec que
cela. Je veux juste qu'on en donne un peu à tout le monde que de
concentrer tout sur un, deux ou trois groupes et qu'on néglige d'autres
groupes qui ont aussi des besoins pour ce qui est de leur accessibilité
à l'exercice de leur droit démocratique. Mes commentaires
s'arrêtent là.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Je serais plutôt enclin à aller dans le
sens que suggère le député d'Abitibi-Ouest, qui semble
rejoindre ce que disait le député de Gouin, que, effectivement on
en fasse une règle générale, mais qu'il y ait
possibilité sur autorisation du Directeur général des
élections de constater que c'est impossible quelque part et qu'on puisse
faire exception dans ces cas-là uniquement.
M. Rochefort: M. le Président, avec l'accord du ministre,
j'aimerais que le Directeur général des élections nous
dise combien cela va coûter de rendre tous les bureaux de scrutin du
Québec accessibles pour les handicapés, de même que les
bureaux de dépôt. Je pense qu'on le fait, M. le Président,
quand vient le temps de regarder, je reviens avec cet exemple-là, je ne
fais pas de fixation ni d'obsession, mais on se pose la question du coût
avant de mettre la photo sur les bulletins de vote pour les analphabètes
et c'est rationnel et légitime qu'il en soit ainsi...
M. Gratton: Je ne l'ai pas posée.
M. Rochefort: J'aimerais avoir les coûts que cela va
représenter de rendre accessibles tous les bureaux de scrutin au
Québec, les bureaux de dépôt et les bureaux de directeurs
de scrutin. Je ne vous demande pas d'arriver à la cenne près, on
parle d'un ordre de grandeur, de montants concernés.
Le Président (M. Filion): Cela va, M. le Directeur
général des élections?
M. Côté (Pierre-F. ): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Pardon?
M. Côté (Pierre-F. ): Je m'excuse, j'ai dit:
d'accord. On va essayer de faire l'exercice; cela va être assez difficile
mais enfin on va faire une approximation.
M. Rochefort: J'imagine qu'à partir d'un exemple vous
êtes en mesure de...
Le Président (M. Filion): Tant qu'on est dans les
chiffres, j'aimerais savoir quel était le pourcentage de bureaux qui
étaient accessibles à la dernière élection
approximativement.
Donc, nous en étions à la page 26, troisième volet.
Adopté.
Nous nous rendons donc maintenant à la liste 2, sujet 16. Le
consensus est à l'effet de créer une obligation pour les
directeurs de scrutin d'organiser, sur demande, un bureau de dépôt
itinérant pour les établissements de santé ou
d'hébergement de personnes âgées ou handicapées,
qu'ils soient publics ou privés. Sur ce dernier aspect, le Parti
québécois dans son mémoire se questionne mais
n'émet aucune objection formelle. Cette formule doit-elle être
transposée aussi dans les circonscriptions rurales? Le DGE nous a fait
parvenir des commentaires qui sont à la page 1 également, sur la
liste 1. Commentaires, questions? Mme la députée de Groulx.
Mme Bleau: Non, je faisais signe que M. le Directeur
général des élections...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, c'est pourquoi on a
posé la première question. La notion des bureaux de
dépôts itinérants s'applique-t-elle également au
milieu rural? Il n'y a pas de bureau de dépôt dans le milieu
rural, c'est la commission de révision qui décide.
Deuxième problème, c'est qu'il y a des distances assez grandes.
Comme il n'y en a pas, on va en créer. Il va y avoir des bureaux de
dépôt et d'autres itinérants. Je peux vérifier avec
mon adjoint, mais il me semble que de mémoire, dans le milieu rural, le
nombre de bureaux de vote est de plus en plus restreint. C'est sujet à
vérification. Je ne le produirais pas comme une objection majeure, c'est
seulement une question qu'on se pose. Si on doit en avoir, on en aura. On ne
voit pas très bien comment on va l'articuler avec ce qui existe
présentement. Cela veut dire qu'on va créer des bureaux de
dépôt et d'autres itinérants en milieu rural.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: Quand on pense aux bureaux de dépôt
itinérants, cela veut-t-il dire qu'une personne handicapée ou
malade qui n'a pas été recensée pourrait seulement par un
coup de téléphone faire déplacer un bureau
itinérant?
Le Président (M. Filion): Je ne pense pas que ce soit le
cas. C'est plutôt dans les municipalités rurales...
M. Côté (Pierre-F. ): Non. Les bureaux de
dépôt itinérants... L'intention que vous avez
présentement c'est de légaliser la pratique actuelle. Ce qu'on
fait présentement, dans les établissements de santé et
d'hébergement de personnes handicapées, en particulier, pour leur
faciler la vérification sur les listes, soit l'inscription, correction
ou radiation, le bureau de dépôt se rend sur place. C'est ce que
nous faisons. Ce que vous suggérez...
M. Rochefort: C'est ce qu'on fait présentement.
M. Côté (Pierre-F. ): Cela se fait par des aides des
bureaux de dépôt. Un bureau de dépôt est
organisé avec trois personnes, trois aides.
M. Rochefort: Sur la demande de qui?
M. Côté (Pierre-F. ): Sur demande des institutions
actuellement. Les hôpitaux, les centres d'accueil, on le fait
présentement. On le fait sous forme de directive, mais... Pardon? Une
des raisons, c'est que l'article 60, je pense, dit que les personnes
hospitalisées ont le droit de faire le choix de l'endroit où
elles vont voter. C'est pour faciliter ce choix.
Le Président (M. Filion): Cela va, M. le ministre?
M. Gratton: Oui, M. le Président, simplement pour dire
qu'il semble y avoir consensus, entre les cabinets des leaders, que la formule
de bureaux de dépôt itinérants devrait s'appliquer, dans
les circonscriptions électorales rurales autant qu'urbaines. Il reste
à déterminer si on doit indiquer un nombre. Quant à nous,
nous sommes plutôt favorables à ne rien indiquer,
c'est-à-dire qu'il n'y ait pas de limite.
M. Rochefort:... si le nombre le justifie.
M. Gendron: Vous maintiendriez sur demande
M. Gratton: Sur demande. M. Rochefort: M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin. (11 h 30)
M. Rochefort: Un peu comme nous a invités à le
faire le Directeur général des élections au départ
de nos discussions ce matin, je pense qu'il faut essayer d'intégrer et
d'établir un peu de cohérence entre nos décisions par
rapport à ces choses. Sauf erreur, j'ai compris tantôt qu'on
était d'accord pour dire que le vote itinérant se ferait sur
demande de l'électeur, bien balisée. Alors, je souhaiterais que
la même logique s'applique pour les bureaux de dépôt
itinérants, auquel cas, on pense plus à une demande de
l'électeur qu'à une demande d'établissement ou
d'organisation politique ou je ne sais trop. Je pense qu'il faut s'entendre
là-dessus aussi. Par ailleurs, M. le Président, le Directeur
général des élections a aussi attiré notre
attention tantôt - et je ne sais trop où cela va venir - sur la
question du recensement en milieu hospitalier et dans les centres d'accueil.
Est-ce qu'on va l'aborder dans ce volet?
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: On l'aborde maintenant, dans le regroupement qu'on
vient de faire?
M. Gratton: Non, non.
M. Rochefort: Cela me semble lié, finalement, dans la
mesure...
M. Gratton: On a demandé tantôt au Directeur
général des élections, dans ses scénarios,
d'apprécier la possibilité que la demande soit faite au moment du
recensement.
M. Rochefort: Non, je ne pense pas à cela. Je pense au
recensement lui-même. Par exemple, je vous dis qu'une restriction que
j'ai toujours eue par rapport au recensement, c'est que, en milieu hospitalier
ou dans les centres d'accueil d'hébergement, les recenseurs ne voient
pas les électeurs qu'ils recensent. Cela n'a pas de bon sens. Dans la
mesure où il va y avoir une possibilité de vote itinérant
sur demande expresse de l'électeur individuellement, dans la mesure
où il va y avoir bureau de dépôt itinérant sur
demande expresse de l'électeur concerné, je pense que le
corollaire de cela, c'est que le recensement de tout électeur se fait en
présence de l'électeur dans ces établissements-là.
Donc, ce n'est pas le directeur général qui nous fournit une
liste mais on monte aux étages et c'est aux recenseurs
d'apprécier et ils peuvent utiliser la formule 9 s'ils doutent des
qualités d'électeur de quelqu'un, etc. Sinon, on pourrait
très bien se retrouver dans une situation où quelqu'un n'a jamais
été vu par personne et, tout d'un coup, il nous demande de voter
par vote itinérant.
M. Gratton: Si vous le souhaitez, on pourrait passer tout de
suite à l'article qui apparaît à la liste 3, à la
page 19, qui traite du recensement dans les centres d'accueil. M. Rochefort:
Liste 3, article?
M. Gratton: À la page 19. À la commission
parlementaire, certains ont suggéré que le recensement dans les
centres d'accueil se fasse, justement, par contact direct. On déplorait
le fait que les directeurs d'établissement décidaient pour
l'électeur de sa capacité ou de son intention de voter. Alors, la
question qui est posée et sur laquelle il reste à décider:
Est-ce qu'il y a lieu d'inclure des dispositions spécifiques dans la
loi?
M. Rochefort: La réponse, quant à moi, est oui
depuis toujours. J'ai toujours été favorable à cela.
M. Gratton: Ou l'autre alternative serait de spécifier que
les recenseurs doivent être disponibles dans une salle communautaire du
centre d'accueil pour prévoir l'inscription des électeurs.
M. Rochefort: La notion de disponibilité, M. le ministre,
je vous le dis d'emblée, je considère que c'est incohérent
d'une certaine façon avec notre volonté d'avoir du vote
itinérant et des bureaux de dépôt itinérants, alors
que, pour se faire inscrire, c'est: déplace-toi.
M. Gratton: Pour se faire inscrire, ils seraient obligés
de se déplacer. Cela pourrait être la combinaison des deux:
Installation des recenseurs dans une salle communautaire, mais inscription sur
demande. Il y a toujours l'autre aspect qu'on nous a souligné en
commission parlementaire aussi; il y a des électeurs qui ne veulent pas
être inscrits.
M. Rochefort: Oui, mais c'est la même chose.
Là-dessus, j'essaierais de faire le moins de distinctions possible avec
le citoyen qui ne vit pas en établissement. Il y a des électeurs
qui, lors du porte-à-porte résidentiel, refusent d'être
inscrits. C'est leur droit et on respecte ce droit-là.
M. Gratton: II y a aussi l'élément du vote des
handicapés mentaux. On disait qu'une des balises pour ne pas ouvrir la
porte à ceux qui n'ont vraiment pas la capacité de voter, c'est
de maintenir l'obligation qu'ils ont de s'inscrire eux-mêmes, en donnant
leur nom et leur adresse, etc. Si, obligatoirement, les recenseurs vont
cueillir ces informations, le risque est peut-être plus grand que
s'inscrivent des gens qui, en réalité, n'auraient pas le droit de
vote. Cela reste à voir.
M. Rochefort: Je me permets, M. le Président, de dire
là-dessus qu'à partir du moment où on accorde un droit
à quelqu'un je ne vois pas pourquoi on ne lui rendrait pas plus
accessible ce
droit qu'à d'autres. Je suis un peu mal à l'aise de dire
qu'au fond il y a un droit accordé à tout le monde, mais qu'il y
a du monde pour qui cela va être plus compliqué de pouvoir s'en
prévaloir.
M. Gratton: Ce que je fais valoir, c'est simplement
l'argumentation de ceux qui ont prétendu que...
M. Rochefort: Non, non, je comprends et ce n'est pas vous... Je
réponds à cette argumentation-là aussi. Je suis un peu mal
à l'aise de justifier qu'on accorde un droit, mais qu'en même
temps on le rende d'exercice un peu compliqué.
Le Président (M. Filion): Oui, mais, pourtant, c'est
exactement le cas, M. le député.
M. Rochefort: Pardon?
Le Président (M. Filion): On parle des gens qui sont
handicapés, mais qui sont à l'intérieur d'un centre
d'accueil ou d'une résidence, mais on pourrait parler aussi des
handicapés qui sont chez eux. Au moment où la
société tente de faire du maintien à domicile le plus
possible et leur dit: Essayez de rester chez vous...
M. Rochefort: Bien oui, mais si on les voit en faisant du
porte-à-porte.
Le Président (M. Filion):... là on crée - on
l'a vu tantôt - deux poids deux mesures en ce qui concerne les
handicapés qui seraient à l'intérieur d'un centre
d'accueil et les handicapés qui seraient à l'extérieur du
centre d'accueil.
M. Rochefort: Mais non.
Le Président (M. Filion): Non?
M. Rochefort: Pas pour le rencensement.
Le Président (M. Filion): Pas pour le recensement, bien
sûr. Pour l'exercice du droit de vote.
M. Rochefort: Je suis d'accord avec cela. Mais, pour le
recensement, je dis, justement, qu'au contraire on ne fait pas de distinction.
On va aller voir la personne qui est dans le lit 424 comme on va aller voir la
personne qui habite au 7517 de telle rue.
Le Président (M. Filion): Mais, pour l'exercice du droit
de vote, c'est différent. M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gratton: Mais, M. le Président, si on me permet juste
une précision là-dessus, on me fait valoir qu'effectivement, dans
les établissements psychiatriques, par exemple, il peut y avoir un
élément de sécurité qui fait que le
déplacement des recenseurs pourrait poser problème. On a fait
valoir cela aussi. Il faut en tenir compte avant de décider d'aller dans
un sens ou dans l'autre.
M. Gendron: Rapidement.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: II y a une question de posée: Est-ce qu'il y a
lieu d'inclure des dispositions spécifiques à cet effet clans la
loi? Ma réponse est oui. Je prétends qu'on court moins de risques
d'avoir une formule un peu plus uniforme même si c'est exact que certains
interpellés ou concernés lors des audiences nous ont
laissé voir des éléments auxquels il y a lieu de faire
attention. Je pense que cela présente moins de risques à sa face
même qu'il y ait un contact direct entre le recenseur et
l'électeur qui souhaite s'exprimer lors de la votation. Et je pense que
globalement il y a beaucoup plus d'intervenants qui nous ont dit: C'est cette
formule-là qu'on veut privilégier plutôt que n'importe quel
tiers, surtout lorsqu'on instaure des mécanismes de choix ailleurs, dans
d'autres étapes du déroulement du scrutin, pour être
capables de l'évaluer. Parce qu'on dit que ces gens-là font des
demandes sur des affaires, bien, il y a une logique: il doit y avoir un contact
direct. Et je reconnais, cependant, qu'il y a, à certains égards,
entre autres dans les institutions psychiatriques, des gens qui nous ont dit
que cela peut poser des problèmes. Je prétends, quand même,
que le risque est moindre et j'aimerais mieux qu'on fasse face aux quelques cas
d'exception après qu'on aura autorisé le principe que,
règle générale, c'est un contact direct, en ce qui me
concerne.
Le Président (M. Filion): M. le ministre, êtes-vous
en mesure...
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Filion):... d'en faire un consensus?
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui? Cela va.
M. Gendron: M. le DGiE.
Le Président (M. Filion): Alors, oui, au contact direct.
Si j'ai bien compris, c'est cela.
M. Gendron: Oui
M. Côté (Pierre-F. ): Juste une observation, M. le
Président. Dans le passé, c'est exact que, dans certains
établissements, on a eu la liste du directeur. Je veux juste vous
souligner que la décision que vous prenez, elle doit être
très fermement, très clairement exprimée, parce que les
objections et difficultés viennent souvent des
directeurs d'établissements soit pour malades chroniques, soit
pour malades mentaux. Ils ne voudront pas que les recenseurs se
promènent dans les chambres. Par exemple, il y a l'obligation, à
un autre article qu'on a vu ou qu'on va voir...
M. Rochefort: Les conciergeries.
M. Côté (Pierre-F. ):... pour les conciergeries. Il
faudrait que ce soit très explicite aussi pour les directeurs des
établissements qu'ils doivent laisser entrer les recenseurs qui auront
la possibilité de passer dans les chambres, de circuler dans
l'établissement. Il faudra être très clair
là-dessus. C'est vrai, vous aviez raison tantôt, M. le
député, en disant qu'il y a des gens qui ont exprimé ce
désir-là en commission parlementaire, mais il y en a d'autres,
selon notre expérience, qui ne veulent pas du tout. Alors, si on a ce
corollaire-là, que vous avez mentionné, du choix de
l'électeur, il faudrait que ce soit très clairement, très
fermement, je dirais, exprimé.
Le Président (M. Filion): C'est noté, je pense, M.
le ministre. Donc, c'est oui au contact direct, oui à des dispositions
spécifiques.
M. Gratton: Alors, évidemment, on revient à la
question des bureaux de dépôt itinérant, M. le
Président. Je ne sais pas s'il y a autre chose à ajouter.
M. Gendron: Où revenez-vous là? M. Gratton:
Au sujet 16. M. Gendron: Oui, oui.
M. Gratton: Je pense qu'on a répondu aux commentaires du
Directeur général des élections à savoir que, oui
cela s'appliquera dans les circonscriptions rurales autant qu'urbaines.
Le Président (M. Filion): Sans indication de nombre.
M. Gratton: Sans indication de nombre. Et quant à la
deuxième remarque du DGE, la possibilité d'avoir des bureaux de
vote itinérants, c'est de cela qu'on va discuter à la suite du
scénario qu'on va nous proposer.
Le Président (M. Filion): Est ce que le sujet 16 a
été étudié à la satisfaction des membres de
la commission?
M. Gratton: Le sujet 16 de la liste 2?
Le Président (M. Filion): De la liste 2, voilà.
M. Gratton: De même que la page 19 de la liste 3.
Le Président (M. Filion): De même que le recensement
dans les centres d'accueil, liste 3, page 19. On prend de l'avance, mesdames et
messieurs.
M. Gratton: Quant à moi, M. le Président, je pense
que cela complète le regroupement dont on avait parlé.
Le Président (M. Filion): À ce moment-là, il
faudrait retourner à la proposition 53, page 17, que j'avais
appelée hier, concernant le statut juridique des partis politiques.
M. Gratton: De quelle liste, M. le Président?
M. Gendron: Liste 1.
Le Président (M. Filion): Liste 1.
M. Gratton: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Proposition 53, page 17, liste
1, concernant le statut juridique des partis politiques. On nous dit
essentiellement dans le texte que les études ne sont pas
terminées au ministère de la Justice et on nous suggère de
reporter à plus tard la décision finale sur cette question.
M. Gratton: II s'agirait de suspendre l'étude de cet
élément, M. le Président.
M. Rochefort: Je veux bien, M. le Président, mais quel est
le calendrier que s'est donné le ministère de la Justice pour
nous fournir une réponse?
M. Gratton: Ils en sont conscients. D'ailleurs, ils sont en train
de rédiger le texte de loi. Ils sont donc conscients des
échéances très serrées qu'on a. Je n'ai aucune
indication...
M. Rochefort: Je veux éviter que ce soit un report aux
calendes grecques.
M. Gratton: Non, non.
Le Président (M. Filion): Dans le texte, il est dit: Avant
ou au moment du dépôt du projet de loi.
M. Gratton: Pour cette révision de la loi et non pas celle
de la prochaine Législature.
Le Président (M. Filion): Mais c'est un beau débat
quand même qui n'a pas lieu...
M. Gratton: Ah oui!
Une voix: Qu'on ne fera pas.
Le Président (M. Filion):... qu'on ne fera pas.
M. Gendron: Non.
M. Gratton: C'est tellement beau qu'on va le reporter à
plus tard.
Le Président (M. Filion): II y a d'autres débats
qui sont en file, qui attendent.
M. Gendron: C'est cela.
Le Président (M. Filion): La proposition 55, notamment.
Donc, la proposition 53 est suspendue. Proposition 55: Dénomination
officielle sur les bulletins de vote. La recommandation est à l'effet de
remplacer à l'article 241 les mots "le nom du parti autorisé" par
les mots "la dénomination officielle du parti autorisé".
M. Gendron: Ce n'est pas pour cela qu'il y a un trou de 25 000
000 $ à la CTCUM.
Le Président (M. Filion): Voilà. M. Gratton:
Est-ce que cela va?
Le Président (M. Filion): Vous n'avez vu personne se
battre dans les autobus à ce sujet, M. le député
d'Abrtibi-Ouest?
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Filion): Même dans votre
comté.
M. Gendron: Même dans mon comté.
Le Président (M. Filion): Proposition 57: Modification de
la dénomination officielle. Préciser dans la loi qu'une demande
de modification de la dénomination officielle d'un parti doit être
faite par écrit.
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va. Proposition 58: Mise
à jour des registres. Maintien du statu quo quant aux personnes
autorisées à fournir au DGE les renseignements nécessaires
à la mise à jour des registres prévue par la loi.
M. Rochefort: Je ne me souviens plus trop. C'est quoi,
ça?
M. Gendron: Ce sont les registres qu'on a fait sauter.
M. Rochefort: Parce qu'on les a fait sauter...
M. Gendron: Non, ce n'est pas exact.
Le Président (M. Filion): Quel article de la loi?
M. Gendron: Si on les a fait sauter, maintenir...
M. Rochefort: De quel registre est-il question?
M. Côté (Pierre-F. ): 336.
M. Rochefort: Oui, exactement. Vous avez une bonne connaissance
de votre loi.
Le Président (M. Filion): Depuis le temps que vous
éclairez nos lanternes!
M. Gratton: En me référant au document de
réflexion, en vertu du texte actuel, seuls les chefs ou la personne
autorisée à désigner un représentant officiel sont
habilités à fournir les renseignements nécessaires
à la mise à jour des registres. La proposition visait à
permettre que les registres soient modifiés sans formalisme indu et
à l'intérieur des délais impartis. Le consensus est
à l'effet de ne pas modifier les dispositions actuelles.
Une voix: C'est cela.
M. Gendron: Cela va.
M. Gratton: Cela va?
Le Président (M. Filion): Cela va?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): Excellent. Proposition 59:
Rapport financier de fermeture. Préciser dans la loi que le rapport
financier de fermeture doit comporter les mêmes éléments
que le rapport financier annuel.
M. Rochefort: Consolidé? Non? M. Gratton: Non, pas
tout de suite.
Le Président (M. Filion): Prochaine
Législature.
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Filion): Proposition 60: Retrait
d'autorisation - Vacance au poste de représentant ou de chef. La
recommandation est à l'effet de ne pas introduire, comme nouveau motif
de retrait d'autorisation, la vacance au poste de représentant officiel
ou de chef. Le DGE, en commission parlementaire le 24 août dernier, a
déploré à nouveau cette décision du
comité.
M. Gendron: II va le faire à nouveau. (11 h 45)
M. Côté (Pierre-F. ): Non, je ne pense pas
quo...
Le Président (M. Filion): M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): M. le Président, je ne
pense pas revenir chaque fois sur les points qu'on a soulevés. Je vais
juste vous signaler une corrélation qu'il faudrait faire. Dans notre
idée, il y en avait une avec le sujet 34, à la page 5, qui a
été acceptée hier. Quand il s'agit de la démission
d'un chef de parti, il y a l'obligation qu'a le parti de désigner dans
un délai de 30 jours un chef intérimaire pour les fins
d'application de la Loi électorale. Le corollaire, pour nous, s'il n'y a
pas de désignation de chef ou de représentant, c'était le
motif d'enlever l'autorisation. Comme on enlève ce motif, s'il y a
défaut, par exemple, de nommer le chef intérimaire dans les 30
jours, il n'y a pas de sanction de prévue. La question est: S'il fallait
en prévoir une, est-ce que ce serait une amende ou quoi? Comme cela
s'adresse à un parti politique, ce qu'on peut faire devient
compliqué.
M. Rochefort: Bonne question.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a une infraction,
M. le Directeur général des élections, si l'obligation
qu'on a créée au sujet 34...
M. Côté (Pierre-F. ): Ce serait une infraction du
parti. Cela revient au statut juridique des partis politiques parce que c'est
une infraction du parti politique à ce moment-là.
Le Président (M. Filion): Une infraction du parti
politique. C'est quand même une sanction.
M. Côté (Pierre-F. ): À ma connaissance,
jusqu'à maintenant, il n'y a pas d'infraction des partis politiques; il
n'y a pas possibilité de traîner un parti politique en
Justice.
Le Président (M. Filion): Ah bon!
M. Côté (Pierre-F. ): C'est pas mal
compliqué.
Le Président (M. Filion): II n'y a aucune sanction.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est relié au statut
juridique.
Le Président (M. Filion): Le problème est
posé.
M. Rochefort: C'est pour ça qu'il faut revenir à 53
avant la fin de nos travaux.
M. Gratton: Oui, mais, quant à la question
spécifique si on doit retirer l'autorisation à un parti
politique, il me semble que le comité a clairement indiqué
son...
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Évidemment, je suis sensible aux deux
positions, autant à la préoccupation du directeur
général qu'à l'idée qu'ont les parlementaires de
trouver peut-être un peu radicale la sanction après 30 jours de
retirer l'autorisation. Mais, en même temps, je vous avoue que je ne
laisserais pas l'éternité. Il me semble qu'il devrait y avoir un
délai; je pense que 30 jours, c'est trop court.
Le Président (M. Filion): Voilà!
M. Rochefort: II me semble qu'il devrait y avoir un délai
ultime au bout duquel...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Rochefort: S'il n'y a pas de répondant pour cette
formation politique, cela ne peut être éternel d'exister sans
répondant.
Le Président (M. Filion): En fait, ce qui rend le dossier
difficile, c'est le délai de 30 jours. Ce n'est pas long, 30 jours, pour
un parti politique, disons, qui pourrait vivre le décès de son
chef; il n'y a pas seulement la démission, il y a aussi le
décès. Bref, le délai m'apparaît court
également pour arriver à faire suivre le défaut d'une
communication à la DGE d'une sanction aussi sévère que le
retrait de l'autorisation. C'est probablement ce qui rebute un peu le
comité. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je suis pas mal sûr que le ministre
délégué à la Réforme électorale
serait sensible à ce qu'il y ait un corollaire. Le délai de 30
jours est trop court. Si on disait que, s'il ne s'est pas manifesté dans
un délai de 90 jours, je serais favorable à cela et très
vite. Je ne ferais pas une longue analyse fine. Si on n'en a pas entendu parler
depuis 90 jours, c'est assez, comme dirait l'autre.
M. Rochefort: Quitte à ce que, après un
délai de 30 jours, il y ait un...
M. Gendron: Et, dans ce sens-là, je pense qu'une sanction
devrait être appliquée. Ce serait légitime d'envisager
qu'il y ait un lien entre une non-manifestation après 90 jours et la
non-autorisation d'un parti politique.
Le Président (M. Filion): M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je voudrais signaler, M. le
Président, que la question du délai de 90 purs me semblerait tout
à fait opportune. Cependant, je voudrais également attirer votre
attention sur la procédure actuellement prévue dans la loi pour
un retrait d'autorisation, procédure que je trouve tout à fait
excellente et qu'il faut se rappeler. Je dois manifester au parti politique
concerné mon intention de; je dois tenir une audience publique et le
parti concerné, parce qu'on fait la publicité et qu'on communique
avec les gens, a toute la latitude pour me faire valoir que le désir que
j'ai de retirer l'autorisation n'est pas la bonne décision. Ce n'est pas
une décision que je rends au départ; je la rends après
avoir prévenu, après avoir tenu une audience publique,
après être convaincu que c'est la seule solution.
C'est pour cela que, quand on parle de retrait d'autorisation au bout de
30 jours, ce n'est pas tout. Ce pourrait être 30, 60 ou 90; ce n'est pas
tout à fait exact parce que...
M. Rochefort: C'est le processus qui est enclenché.
M. Côté (Pierre-F. ):... c'est le processus qui est
enclenché ou qui peut être enclenché. Encore, ce n'est pas
une sanction automatique. Vous savez qu'il y a actuellement des
possibilités de retraits d'autorisation de partis politiques que je n'ai
pas encore enclenchées. C'est une question d'appréciation de la
façon dont cela évolue.
M. Gendron: 90.
M. Côté (Pierre-F. ): Il faut se rappeler...
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: II ne faut pas oublier qu'à 34 on a
parlé de la nomination d'un chef intérimaire. Il ne s'agit pas
nécessairement du chef permanent. Donc, je n'ai pas objection à
ce qu'on examine la possibilité d'enclencher le processus ou d'avoir une
sanction. Par contre, je ne suis pas certain que ce soit nécessairement
la perte de l'autorisation qui soit la sanction la plus équitable et la
plus indiquée dans le cas du défaut, par exemple, de
désigner un chef intérimaire dans un délai de tant
d'années. Je voudrais y réfléchir un peu plus longuement
avant de décider qu'après 90 jours on entame le processus du
retrait d'autorisation.
M. Gendron: Dès que vous nous indiquez, M. le ministre,
que vous serez sur une voie de réflexion approfondie, cela nous
agrée.
M. Gratton: Vous vous contentez de peu.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'à ce
moment-là, M. le ministre, vous suggéreriez peut-être de
rouvrir la proposition 34 pour la suspendre?
M. Gratton: Non. La proposition 34...
Le Président (M. Filion): Non?
M. Gratton:... je pense que cela va.
Le Président (M. Filion): La proposition 34, cela va,
c'est uniquement l'obligation...
M. Gratton: On pourrait tout simplement dire: La proposition 60,
suspendons-la.
Le Président (M. Filion): Donc, la proposition 60 est
suspendue.
Liste des créanciers
La proposition 62, Liste des créanciers. Il s'agit ici de
préciser dans la loi que la liste des créanciers d'un parti
politique doit être transmise au DGE, qu'elle doit contenir le nom et
l'adresse complète de ceux-ci.
M. Doyon: Est-ce que cette liste-là contient aussi les
montants et la cause de la créance?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Filion): M. le DGE.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, je crois que cela devrait
comporter le montant également.
M. Doyon: Et ce pourquoi le montant est dû.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. En ayant la liste des
créanciers, on va trouver... La plupart du temps, il s'agit de meubles
ou de choses du genre. D'après la liste, on pourrait le préciser,
vous avez raison.
M. Doyon: Je pense que ce serait souhaitable.
M. Rochefort: M. le Président...
M. Gratton: En fait, la proposition visait à pouvoir
aviser les créanciers d'un parti, à qui on retire l'autorisation,
que l'autorisation est retirée. Alors, les fins de la modification, de
la proposition du DGE n'étaient pas de savoir quelles étaient les
sommes dues, etc. Il s'agissait simplement de connaître les
créanciers d'un parti à qui le DGE s'apprête à
retirer l'autorisation. C'est là-dessus qu'on s'est entendu, à
savoir que la liste des créanciers d'un parti politique qui est
transmise au DGE contienne le nom et l'adresse complète de ceux-ci. Je
présume qu'il doit y avoir d'autres dispositions ailleurs qui disent ce
que cette liste-là doit contenir.
Le Président (M. Filion): Oui, c'est l'article 353 de la
Loi électorale actuelle, mais qui... Pour
répondre à la question précise du
député de Louis-Hébert...
M. Gratton: Alors, c'est là.
Le Président (M. Filion): Oui, mais cela ne dit pas la
nature de la créance.
M. Doyon: Cela ne dit pas la nature de la créance.
Le Président (M. Filion): Cela donne la liste, le montant
et, là, vous ajoutez le nom et l'adresse, mais cela ne donne pas la
nature de la créance. Vous voulez ajouter la nature de la créance
pour...
M. Doyon: Je pense qu'il serait normal de savoir pourquoi le
montant est dû.
Le Président (M. Filion): Services rendus ou biens
livrés...
M. Doyon: Ou location d'automobile ou quoi que ce soit.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Manifestement, par les questions posées par le
député de Louis-Hébert, il a des problèmes de
créances; si cela peut contribuer à régler ses
problèmes de créances...
M. Doyon: Je n'ai pas de problème de créances.
M. Gendron: C'était une "joke"!
Le Président (M. Filion): Ah bon, bon! C'est cela! On va
aider la réclamation peut-être du député de
Louis-Hébert...
M. Gendron: Bien oui, si le député...
Le Président (M. Filion):... ou de son parti.
M. Gratton: À qui avez-vous prêté de
l'argent?
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Une question au Directeur général des
élections, M. le Président. Est-ce que cela fait partie des
rapports annuels ou du bilan qu'il produit? Est-ce que c'est diffusé
publiquement?
M. Côté (Pierre-F. ): Je vais demander à M.
Lambert de vous répondre, M. le député.
Le Président (M. Filion): M. Lambert.
M. Lambert (Jean): D'accord. Lorsque les partis politiques
produisent leur rapport financier annuel dans le cadre normal de leurs
opérations, dans une hypothèse de continuité,
évidemment, ils donnent l'état des choses, comptes à
payer, passif, etc., sans ventilation complète et exhaustive.
M. Rochefort: Un montant tout simplement.
M. Lambert: Le montant. Là, ce dont on parle ici, c'est
qu'à la suite d'un retrait d'autorisation d'un parti, donc, une petite
précision, la décision est déjà rendue du retrait,
l'article 353 oblige les entités ou le parti, en l'occurrence, à
produire un rapport financier dit de fermeture. Le retrait peut avoir eu lieu
disons en juin, alors que le dernier rapport se rendait au 31 décembre
précédent.
La loi fait déjà obligation de donner le nom du
créancier, ainsi que le montant. Ce qu'on voudrait, c'est avoir
l'adresse pour être capable de rejoindre ces gens-là et,
possiblement, la nature de la créance pour donner une petite idée
de ce qui en est. Le but de l'exercice, ce n'est pas, évidemment, de
leur dire que le parti est susceptible de perdre son autorisation, parce que la
décision est déjà rendue dans le processus, mais les
autres dispositions de la loi, à la suite de l'article 353,
créent une obligation au Directeur général des
élections, à même les actifs du parti, d'aller fermer les
livres et de rembourser certains créanciers, selon les avoirs du parti.
Alors, pour nous, il est bien important d'obtenir toutes les informations sur
les créanciers pour être en mesure de régler ou de liquider
équitablement si vous voulez, les actifs du parti qui vient de se voir
retirer son autorisation. Alors, c'est simplement pour avoir de meilleures
données en ce qui nous concerne, pour une meilleure liquidation des
actifs du parti face aux créanciers.
M. Gratton: Ce qu'il nous est important d'obtenir, c'est le nom
et l'adresse du créancier de façon à pouvoir obtenir les
autres informations, à 253, et vous pouvez ensuite obtenir les documents
comptables, qui incluent évidemment la nature des créances.
M. Lambert: C'est bien cela.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Roberval.
M. Blackburn: S'il n'y a jamais eu de procédure comme cela
auparavant, n'y a-t-il pas danger que, lorsque vous ferez la demande à
un créancier de la nature de la créance, le type se sente un peu
nerveux et qu'il puisse aller saisir avant jugement les actifs du parti?
M. Lambert: Je n'ai pas de cas d'espèces en tête
à cet égard. Il peut arriver par ailleurs que
des créanciers, dans le cas d'un parti politique qui a encore son
autorisation, puissent faire des démarches pour obtenir un tiers saisi
ou quelque chose du genre. Mais à ce moment le parti est autorisé
et le DGE n'intervient pas à cet égard. Ce qu'on dit ici, c'est
qu'après une décision qui est rendue et que le retrait
d'autorisation s'est fait c'est évident que ce parti ne peut plus
recueillir de contributions, ni effectuer de dépenses. La
décision étant rendue du retrait, le représentant ne peut,
de son propre chef, prendre certaines sommes qu'il peut avoir encore en sa
possession pour aller payer des dépenses non acquittées. C'est le
DGE qui devient, en quelque sorte, selon la loi, une espèce de syndic,
si vous voulez, pour aller faire la liquidation du parti. Alors, est-ce que le
créancier en question pourrait, après que la décision ait
été rendue d'un retrait, faire des démarches en cours pour
aller obtenir, lui, le gros du gâteau? J'imagine qu'il y avait des
discussions de droit, étant donné que la Loi électorale
prévoit déjà des mécanismes de liquidation des
actifs du parti, mais je ne peux tirer de conclusions formelles pour dire que
ce serait rejeté et qu'il ne pourrait obtenir un jugement de tiers saisi
ou autre chose. J'aurais plutôt l'impression que, vu qu'une Loi
électorale vient préciser que le DGE s'occupe lui-même,
selon des prescriptions formelles dans la loi, de redistribuer les actifs du
parti en fonction des créanciers... Est-ce que les créanciers
parmi eux pourraient avoir des statuts privilégiés avec d'autres
sortes de recours? Je ne peux pas répondre formellement à cela.
C'est très compliqué.
Le Président (M. Filion): Si nous revenons à la
proposition 62, qui est très précise, elle ne concerne que les
cas, comme l'a bien expliqué Me Lambert, qui découlent d'un
retrait d'autorisation. Cela ne concerne pas du tout les rapports financiers
des partis politiques qui sont envoyés sur une base annuelle à la
DGE Alors, la proposition est d'ajouter dans la loi, en plus de la liste des
créanciers, le nom et l'adresse des créanciers. Cela va?
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Filion): La proposition 64, la liste
électorale servant au calcul de l'allocation: aux fins du calcul de
l'allocation versée par l'État aux partis politiques, la liste
électorale utilisée devra être celle ayant servi au scrutin
et non celle établie lors du dernier recensement. Cela va, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): C'est le gros bon sens. La
proposition 70 vise le représentant officiel qui agit comme agent
officiel; il n'y a pas lieu de modifier la loi qui prévoit
déjà les conséquences de la démission d'un agent
officiel.
Donc, c'est le statu quo qui est recommandé au sujet de cette
problématique. Cela va? Pas de question?
M. Gratton: Cela va.
Prix régulier exigible
Le Président (M. Filion): La proposition 71, prix
régulier exigible. On recommande encore une fois de ne pas modifier
l'article 420 puisque l'expression "personne" qui y est utilisée englobe
nécessairement le représentant officiel et le candidat. La
proposition 72, Paiement...
M. Rochefort: Un instant, un instant.
Le Président (M. Filion): Oui, la proposition 71, M. le
député de Gouin. (12 heures)
M. Rochefort: J'ai une question à adresser, avec la
permission des membres de la commission, au Directeur général des
élections. Là ici, évidemment, à l'article 420, on
traite de la campagne électorale, de la période où les
plafonds s'appliquent et tout cela. J'ai déjà
évoqué cela, M. le Président, et je pense que c'est
peut-être le lieu pour le faire parce que c'est très lié.
Qu'est-ce qui existe en dehors de la campagne électorale quant à
la contribution en espèces qu'un individu peut avoir?
M. Gratton: Quoi?
M. Rochefort: II y a la Loi sur le financement des partis
politiques. Écoutez, M. le Président, je vais être
très simple...
M. Gratton: Je n'ai pas entendu.
M. Rochefort: Excusez-moi. Je vais poser mon problème plus
concrètement que cela. Je l'ai évoqué à quelques
reprises au comité technique et, je pense, à l'ouverture de nos
travaux, lors des consultations. J'ai été frappé par une
procédure que j'ai vue en application à plus d'une reprise qui
disait à peu près ce qui suit: Le député XYZ convie
la population, ses électeurs, ses amis, nommez-les, à une
épluchette de blé d'Inde et c'est gratuit. Je m'interroge pour
savoir comment à l'intérieur de nos lois on peut faire cela.
Peut-être qu'il y a des trous quant à la lettre des lois, mais,
pour ce qui est des principes, je ne vois absolument pas comment quelqu'un peut
faire cela parce que, si c'est gratuit, c'est ou bien lui qui a fourni les
biens offerts, auquel cas à mon sens au niveau des principes il est
limité à 3000 $ en tout et partout, sa contribution à sa
formation politique ou à d'autres, et en biens non seulement en
argent... Si ce sont des fournisseurs, par exemple, ses amis, qui sont...
M. Gratton: Cela peut être des associations.
M. Rochefort: Pardon?
M. Gratton: Cela peut être l'association du parti.
M. Rochefort: Oui, mais j'aimerais bien voir comment, c'est cela.
Est-ce que dans la lettre de la loi il y a d'autres possibilités? Parce
qu'au fond il y a trois sources possibles: c'est lui-même, auquel cas
pour ce qui est de l'esprit, en tout cas quant à moi, il devrait
être régi par le montant de 3000 $ au total, incluant sa
contribution financière; deuxièmement, cela peut être
l'association du parti - il faut voir cela, sauf qu'il faut que cela soit dans
les comptes de l'association du parti, dans ses dépenses qu'elle rend
publiques - ou cela peut être des amis, des fournisseurs ou n'importe
quoi, mais auquel cas, d'après moi, eux aussi doivent être tenus
par la limite de 3000 $ au total. Sinon, c'est une brèche très
importante et je veux voir, parce que je trouve que c'est carrément
relié à l'article 71 sauf que l'article 71 couvre la
période électorale, parlons de la période non
électorale, si c'est couvert actuellement, ce type de situation.
M. Lambert: C'est une très bonne question, je dirais,
fondamentale. De mémoire, au conseil consultatif pour les amendements
à la loi qu'on a apportés en 1984, il a été
légèrement question de cela. C'était de voir quelle est la
nature et la portée de l'article 319 qui dit: Tout parti politique,
toute instance d'un parti ou tout candidat indépendant qui désire
solliciter ou recueillir des contributions et effectuer des dépenses
doit détenir une autorisation. Donc, on vient ici dire qu'un parti
politique ne peut recueillir de l'argent ou faire des dépenses s'il ne
détient pas une autorisation, l'autorisation étant conditionnelle
à avoir un représentant officiel, à produire des rapports,
etc. Une instance d'un parti qui est défini à l'article 316 comme
étant l'organisation d'un parti à l'échelle d'une
circonscription d'une région du Québec, on vise ici le candidat
indépendant. Des candidats indépendants, à ma
connaissance, il n'y en a que lorsqu'il y a une élection. Par la suite,
il y a des députés indépendants ou des candidats
indépendants de fait qui, dans le fond, n'ont plus de statut.
Lorsque la question avait été abordée au conseil
consultatif, on avait exprimé le point de vue qu'on ne vise pas, donc,
dans la réglementation en matière de financement politique autre
chose que ce qui est là. Je ne sais pas, la Société
Saint-Jean-Baptiste n'est pas un parti, n'est pas une instance d'un parti et
n'est pas un candidat, même si par aventure dans son action elle pourrait
peut-être, à certaines occasions, avoir une connotation politique,
ou une chambre de commerce ou n'importe quel autre organisme. Alors, ces
gens-là n'étant pas ce qui est à l'article 319 ne sont pas
régis par nous. Cela peut-être interprété en disant
qu'une personne qui est un député de l'Assemblée nationale
n'est pas un parti, n'est pas une instance d'un parti et n'est pas non plus un
candidat indépendant.
Alors, est-ce qu'un député peut, de son propre chef, faire
une activité comme celle que vous avez soulignée, la payer
entièrement à même ses propres deniers, en excédant
les 3000 $ convenus comme contribution? Si la conclusion est que ce n'est pas
une entité visée par notre loi, ce n'est pas chez nous qu'on va
trouver un encadrement pour ce genre d'activité. C'est la faille, si
faille il y a. Il y a quand même une limite à ce qu'on peut
réglementer dans l'ensemble de la société. Il peut
arriver, par ailleurs, que l'invitation soit faite au nom du
député, pour son épluchette de blé d'Inde annuelle,
et qu'on découvre que toute l'activité est gratuite pour ceux qui
participent, mais est organisée sous les auspices de l'instance
autorisée de sa circonscription ou de son parti et que toutes les
dépenses soient payées à même les ressources
recueillies conformément à la loi par cette instance. Vous
conviendrez, à ce moment-là, qu'il n'y a pas de problème,
même si en apparence cela peut paraître être de son propre
chef, sous son titre de député; les faits révèlent
par ailleurs que c'est son instance qui a agi.
M. Rochefort: Permettez-moi une nuance. Il n'y a pas de
problème, à condition que l'instance posant un geste qui n'est
pas de nature directement couverte par la loi, respecte quand même les
prérogatives de la loi.
M. Lambert: Oui. Lorsqu'on dit "pas couverte par la loi", la loi
définit une contribution comme étant des dons en argent ou des
biens et services rendus gratuitement aux entités que j'ai
mentionnées, à des fins politiques. La nature de la
dépense que peut faire un parti politique ou une instance est multiple.
Cela peut être très politique pour une instance de défrayer
tous les coûts de l'activité en question. En ce qui nous concerne
- évidemment, on peut se tromper - cela m'apparaît une
dépense tout à fait conforme à la loi. Par ailleurs...
M. Rochefort: Qui doit être déclarée et tout
cela.
M. Lambert: Qui doit être déclarée dans le
rapport financier annuel de l'instance comme dépense. La loi ne
précise pas par ailleurs une ventilation de toutes les dépenses.
Il n'y a pas d'exigence majeure, quant à la ventilation. Ils ont
recueilli l'argent conformément... ils ont assumé la
dépense, donc, il n'y a pas de problème. Bien sûr qu'un
fournisseur, une personne morale, qui veut fournir des meubles, des aliments ou
des breuvages gratuitement, ne peut le faire pour cette activité en
question, parce que cela devient une contribution en services ou en biens.
M. Rochefort: Mais si c'est l'association qui couvre...
M. Lambert: Comme c'est une personne morale, elle ne peut verser
de contribution.
M. Rochefort: Mais si c'est l'association qui assume les
coûts. Si c'est le député sans l'association, il peut le
faire, à l'heure où on se parle.
M. Lambert: On pourrait avoir de longues discussions, mais un
député n'est pas régi formellement comme individu. Ce
n'est pas une entité visée dans notre loi. Prenez le cas d'un
député indépendant. Cela tombe bien.
M. Rochefort: J'ai découvert cela.
M. Lambert: Vous ne pouvez pas avoir des activités
politiques, entre guillemets, qui seraient financées par un parti
politique ou par une instance autorisée. Vous n'êtes pas non plus,
au moment où on se parie, une entité autorisée au registre
des entitées autorisées du DGE, avec obligation de
requérir de l'argent conformément à la loi, l'obligation
de produire des rapports financiers, etc. Vous êtes donc une
entité non visée par notre loi. C'est le point de vue que je
donne. Évidemment, il peut y en avoir d'autres.
Une voix:...
M. Rochefort: Je peux faire plus que des "parties". On voit qu'il
y a pas mal d'espace qui n'est pas couvert par la loi. M. le Président,
je ne sais pas quel est le sentiment du ministre et celui du
député d'Abitibi-Ouest. J'ai toujours été
agacé par cela, mais je souhaiterais vraiment que les services du
Directeur général des élections regardent un peu cette
question et nous soumettent quelques hypothèses. Dans l'esprit de la loi
c'est vraiment un trou important. À la lettre, non.
M. Gratton: II est évident qu'on peut vouloir... Je
comprends qu'un député pourrait agir librement, sauf que, pour
faire état de la situation qui existe chez nous, aucun
député n'est autorise à agir autrement que par le biais de
l'instance. Évidemment, il peut y avoir des exceptions et le
contrôle n'est pas assuré par le Directeur général
des élections. Les directives sont très claires qu'aucun membre
de l'aile parlementaire du Parti libéral du Québec ne peut
organiser et défrayer des dépenses autrement que par le biais de
l'instance du parti qui est l'association du parti. Je n'ai pas d'objection
à ce que le DGE nous fasse part de ses réflexions, mais dans la
mesure où le vécu du libellé de la loi actuelle n'a pas,
semble-t-il, créé problème ou donné lieu à
des abus qui ont été signalés, je ne suis pas sûr
qu'on doive en faire un élément essentiel de nos travaux, mais je
n'ai pas d'objection à ce qu'on le considère.
M. Gendron: M. le Président, je pense que cela fait deux
ou trois fois que le député de Gouin soulève cet aspect et
je dirais qu'il a raison sur ce qui peut se passer, sur l'appréciation
factuelle. Cependant, il y a aussi une logique à ce que cette
surveillance, cette réglementation soit la responsabilité du
parti politique en cause. Personnellement, je serais plus ouvert à ce
que les partis politiques s'autodisciplinent ou se disciplinent pour que les
députés de leur formation, lorsqu'ils organisent des
activités à caractère strictement politique, le fassent eu
égard à leurs instances de comté ou peu importe. Il me
semble que les balises ont plus de chance d'être là que si on
envisage une réglementation pour essayer de chiffrer l'évaluation
de ce qui pourrait être dépensé. Je n'ai pas d'objection
à ce que le DGE fasse une réflexion là-dessus si on avait
pu noter, je ne sais pas, dix, quinze ou vingt cas. Mais, d'un autre
côté, on n'est pas obligés d'attendre. C'est pour cela
qu'on n'est pas obligé d'attendre quinze ou vingt cas si, effectivement,
il est assez facile de produire une réflexion qui nous permettrait
d'apprécier davantage ce qu'il y a lieu de faire pour sécuriser
cet aspect. Là, en termes d'objectifs, cela correspond aux miens. On a
souhaité que toute activité à caractère politique
partisan soit dorénavant, en termes de financement toujours, plus
chiffrée, calculée, contrôlée. Dans ce sens, je suis
complètement ouvert à ce que le DGE puisse nous déposer
quelque chose.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin et M. le Directeur général des élections.
M. Rochefort: M. le Président, je me permets un
commentaire à la suite des réactions du ministre et du
député d'Abitibi-Ouest pour leur dire que, en ce qui me concerne,
je considère qu'il s'agit là d'un trou très important
quant aux objectifs et quant à l'esprit général de la loi.
Deuxièmement, justement pour reprendre les derniers propos du
député d'Abitibi-Ouest, il ne faut pas attendre qu'il y ait trop
de cas pour intervenir. Il faut justement les prévenir, ce qui a
été le cas de l'ensemble de nos lois. Puisque cela a l'air utile
d'avoir des cas, bien j'en connais au moins quatre: un plus trois autres. Quand
je dis un, je vous dis que, quand je suis devenu député
indépendant, j'ai découvert que je ne suis pas un homme trop
encadré par nos lois. Je peux créer le comité des amis de
Jacques Rochefort et amenez vos tuques, on va dépenser de l'argent la
semaine prochaine. J'ai hâte de voir quelqu'un qui va venir m'expliquer
en quoi j'ai enfreint les lois. Je n'en enfreindrai aucune.
M. Gratton: II y a toujours le problème de
recrutement.
M. Rochefort: Ah! évidemment, ce n'est pas du
côté du ministre que je vais recruter les membres du comité
des amis. Je suis bien conscient de cela et je ne suis pas ici pour cela non
plus, d'ailleurs. Si on était ici pour se faire des amis, il y a souvent
des choses qu'on ne dirait pas. Mais on est ici pour autre chose. Sauf
qu'ailleurs, je pense qu'on pourrait peut-être faire cela. Plus
sérieusement, je vous dis que je trouve que cela n'a pas de bon
sens.
Deuxièmement, j'ai vu au moins trois cas d'invitation à la
population de députés différents. Ils invitaient les gens
à des affaires qui représentaient plus que la valeur de 2, 21 $
l'unité, et ce gratuitement. Je vous dis que, dans la mesure où
se présentent pas mal de gens à cela, je voudrais bien savoir
comment cela a été financé. J'imagine que l'association
locale a plus qu'une activité par année. Je pense qu'il y a un
problème. J'ai trois cas dont on pourra parler quand on voudra. Ce n'est
pas que les gens ont commis des gestes illégaux, on le voit bien, il n'y
a pas de réglementation. Mais ce n'est pas vrai que, par ailleurs, quant
à l'esprit de nos lois, ce n'est pas en interférence avec cela.
Cela l'est de plain-pied, quant à moi.
Je pense qu'il faut intervenir là-dessus. Je souhaiterais
vraiment qu'on ait une étude des corollaires. Ce n'est pas du droit
nouveau qu'il faut faire. Il faut aller voir les concordances à faire
simplement avec la période électorale, avec les instances. Une
fois que quelqu'un est candidat ou, dans l'exemple qui nous occupe, une fois
qu'on est député, je vais vous dire que la promotion du
député est au minimum aussi importante politiquement et au plan
partisan que la promotion du parti politique dans la circonscription
électorale. Donc, tout ce qui est fait en faveur du député
a des répercussions électorales évidentes, et quand c'est
lui qui le fait, ce n'est pas contrôlé, et quand c'est
l'association, c'est contrôlé. Je vais vous dire qu'il va y avoir
bien des clubs de chums qui vont se créer demain matin pour bien des
députés et c'est normal. Il n'y a personne qui est en politique
pour utiliser la moitié de ce que les lois lui permettent de faire. (12
h 15)
Le Président (M. Filion): Oui, M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): M. le Président, c'est
vrai que c'est une question qui est très importante, qui est
fondamentale, qui a trait à l'esprit de la loi. Je veux juste vous
signaler... Nous allons vous fournir des réflexions là-dessus.
Mais dans ce secteur-là comme dans certains autres qui s'y rapportent ou
qui sont proches des réflexions... Evidemment, on a un régime
différent en période électorale et en dehors de la
période électorale. On est beaucoup plus rigou- reux en
période électorale. En dehors de la période
électorale... Ce qu'on va frôler dans nos réflexions, et je
veux vous le dire tout de suite, je pense qu'il va falloir
réfléchir pas mal et pas tout seul à cela, c'est, dans le
fond, le comportement éthique, un comportement de conformité
à l'esprit de la loi. La loi ne peut pas toujours tout prévoir.
Évidemment, on pourrait - je vois qu'il y a une réaction qui se
produit - prévoir un certain nombre de choses. Les réflexions qui
ont été faites à ce jour se rapportent à ce qu'on
trouve correct ou pas correct d'après les lignes de conduite qui sont
déterminées par les partis politiques. Et tout ce secteur est
très délicat et très difficile. Il est très souvent
difficile d'apprécier et de porter des jugements. Alors, si jamais il y
a une modification qui est apportée à la loi pour couvrir ce qui
vient d'être dit, il va falloir là encore que ce soit très
précis et très explicite pour ne pas être
entraîné dans cette difficulté que je vois et qui a trait
au comportement éthique, je veux dire à ce qui est conforme ou
pas à l'esprit. C'est juste le point que je voudrais souligner. Je dis
qu'on va fournir des réflexions. Je trouve cela très important.
Mais il y a tout ce secteur qui est très délicat à
traiter, à mon avis.
M. Rochefort: Mais moi, M. le Président, si vous
permettez, juste un commentaire. Je comprends la situation, finalement, dans
laquelle on place un peu le Directeur général des
élections et ses collaborateurs, mais... Je veux bien croire que la loi
ne peut pas tout prévoir, mais, vous savez, au nom de cette
logique-là, on pourrait revoir bien des décisions prises. Et je
pense que, vu qu'il y a là un trou qui pour moi n'est pas par la porte
d'à côté mais par la grande porte avec le grand escalier et
le tapis rouge ou bleu ou blanc... Je pense qu'il y a là un trou majeur
et je vous dis tout de suite que je souhaite que les propositions que vous
allez nous faire - qui seront retenues s'il y a une volonté ou pas des
formations politiques - nous permettent de couvrir cela. Parce que je vous
répète que cela veut donc dire que, théoriquement,
au-delà de l'éthique... Mais on ne légifère pas sur
l'éthique. C'est oui ou c'est non. Qu'est-ce que c'est entre les deux?
Il n'y a pas de sanction possible. On se retrouve dans une situation où,
dans le fond, un député, indépendant ou pas, peut se
retrouver avec une capacité, entre les périodes
électorales, de dépenser des sommes faramineuses non
contrôlées quant à leur provenance, donc, quant au montant
maximum de 3000 $, quant à la divulgation quand c'est plus de 100 $,
quant à la provenance à savoir si c'est un électeur ou une
personne morale, et pour faire sa propre promotion. Je vous
répète qu'une fois que quelqu'un est député dans
une circonscription électorale la promotion du député,
c'est, disons donc, au minimum aussi important que la promotion de la formation
politique. Il y a donc là tout un champ parallèle au minimum tout
aussi considérable et
dont les effets sont aussi significatifs sur l'issue d'un scrutin, donc,
sur les chances accordées à tout le monde que ce qu'on
contrôle.
M. Côté (Pierre-F. ): Si Je vous comprends bien, M.
le député, pour reprendre une image, il y a deux sortes de trous,
si vous permettez. Il y a celui qui se rapporte au statut et aux
possibilités d'un député indépendant ou qui devient
indépendant et les autres cas que vous mentionnez.
M. Rochefort: M. le Président, pour moi il n'y a pas deux
trous. C'est le même.
M. Côté (Pierre-F. ): Alors, c'est sur cela que je
veux avoir des précisions.
M. Rochefort: Ce n'est pas le fait que je sois
député indépendant qui me donne cette marge de
manoeuvre-là, compte tenu de ce qu'on s'est dit. Avant comme
après, je pourrais faire des choses. Tout député n'est pas
contrôlé par nos lois, en dehors des périodes
électorales, sauf erreur. Oui, oui, en dehors des périodes
électorales. J'ai toujours fait cette nuance-là. Mais je vais
vous dire que c'est, disons donc, 95 % du temps. Je ne suis pas du tout
à l'aise avec cela et je pense qu'il faut essayer de voir comment on
pourrait colmater cela.
Le Président (M. Filion): Évidemment, nous avions
devant les yeux la proposition 71 concernant un amendement à l'article
420. Je pense que cela ne pose pas problème. Un sujet plus vaste a
été ouvert. Est-ce que, là-dessus, M. le ministre, vous
souhaitez conclure?
M. Gratton: Simplement, on a conclu tantôt que le DGE nous
ferait part de ses réflexions et on en tiendra compte dans la
préparation du projet de loi et dans les discussions qu'on aura
sûrement préalablement.
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Filion): Donc, consensus quant à
l'article 420, mais également le DGE prépare des documents de
réflexion sur le sujet élaboré par le député
de Gouin.
M. Rochefort: Pour nos travaux, M. le Président, je
comprends qu'au minimum ce sera à l'ordre du jour d'une séance
ultérieure. Est-ce que c'est cela, M. le ministre?
M. Gratton: S'il y a séance ultérieure, oui.
M. Rochefort: C'est parce qu'un jour on va se revoir...
M. Gratton: Oui, mais ce sera...
M. Rochefort:... soit au comité technique, soit en
commission parlementaire pour (e projet de loi, ou quelque part.
M. Gratton: Oui, voilà. M. Rochefort:
Écoutez, je veux être précis. M. Gratton: On
l'ajoute comme sujet. M. Rochefort: C'est cela.
M. Gratton: II n'y a pas de problème. Soyez sans crainte.
Il va être là. D'ailleurs, je ferai remarquer qu'il n'y a aucune
des mentions ou des observations qui n'a pas été incluse, sauf
erreur. En tout cas, il n'y en a aucune qui a sciemment été
omise. Elles sont toutes là, incluant des remarques comme, on l'a vu
tantôt, par exemple, le Parti québécois... On a voulu que
tout soit là, justement, de façon qu'on n'oublie rien. Dans ce
cas-là, je ne pense pas qu'on l'oublie plus.
Le Président (M. Filion): D'accord. Proposition 72,
Paiement d'une réclamation, délai de 60 jours. Il s'agit de
préciser à l'article 429 que le . délai de 60 jours pour
le paiement d'une réclamation vaut pour la demande de paiement et non
pour l'acquittement de la facture. Il m'a semblé que c'était une
erreur de rédaction à l'époque, l'article 429.
M. Gendron: Nous aussi. D'accord.
Le Président (M. Filion): D'accord. Proposition 74,
Remboursement et candidats élus lors d'élections partielles.
L'article 458 doit être modifié pour accorder les mêmes
avantages de remboursement aux candidats qui y ont droit, que ce droit soit
basé sur le résultat d'élections générales
ou partielles. Là aussi, le Directeur général des
élections nous a fait connaître des commentaires qui sont contenus
dans la partie B, page 3, Financement. Amendements à la Loi
électorale, partie B, Financement, page 3, en haut, proposition 74.
M. Rochefort: Dans les remarquess du DGE? Excusez-moi.
Le Président (M. Filion): On est toujours dans la liste 1,
proposition 74. Je pense que le cas soulevé par le DGE visait
précisément les candidats élus lors d'élections
partielles.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est exact, M. le
Président. C'est le libellé aussi de l'article 458, 4° qui
aurait grand avantage à être exprimé avec beaucoup plus de
clarté.
Le Président (M. Filion): L'article 458, 4°.
M. Gendron: C'est exact.
Le Président (M. Filion): Cela va?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Filion): Cela va. Le député
de Roberval peut dormir en paix.
M. Blackburn: J'ai été remboursé selon ce
qui est écrit là.
Le Président (M. Filion): Oui? Je vais vous dire si une
lecture sévère de l'article 458 vous aurait peut-être
coûté assez cher.
Cela va pour la proposition 74. Proposition 75, Limite des
dépenses électorales, liste après révision. La
détermination des limites des dépenses électorales
autorisées devrait se faire sur la base du nombre le plus
élevé d'électeurs inscrits lors du dernier recensement
annuel ou lors de l'élection qui a suivi ce recensement ou
d'électeurs inscrits lors du recensement électoral ou encore
d'électeurs inscrits à la suite de la révision faite en
période électorale.
Une voix: C'est fini?
Le Président (M. Filion): Oui, je pense. S'il y a eu
nouvelle délimitation, il faut ajouter à cette liste le nombre
d'électeurs établi par la Commission de la représentation
électorale lors de l'adoption de la carte et si le recensement annuel
est aboli, il faudra adapter la disposition en conséquence. Est-ce que
cela va?
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va.
À ce moment-ci, on change de liste et on tombe dans la
deuxième liste. La proposition 2 concerne...
M. Rochefort: Je m'excuse, M. le Président. J'avais une
conversation parallèle avec le député d'Abitibi-Ouest. On
dit: Si le rencensement annuel est aboli, il faudra adapter la disposition en
conséquence. Êtes-vous rendu là?
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Rochefort: Quant à faire, puisque je pense que cela
risque de se produire, quelle sera l'adaptation?
M. Gratton: S'il n'y a pas de recensement annuel,
évidemment, il faudra...
M. Rochefort: Mais l'autre avant, je vais vous dire que cela
commence à être de vieilles listes.
S'il n'y a pas de rencensement annuel, quelle adaptation allons-nous
faire?
M. Lambert: L'adaptation peut être plusieurs choses.
Faisons des scénarios assez concrets. Supposons qu'il n'y ait pas de
recensement annuel l'automne prochain.
M. Rochefort: Non, mais allons un peu plus loin que ça, si
vous le permettez. Admettons que, plus tard, on décide au cours de nos
travaux qu'il n'y aura plus jamais de recensement annuel. Quel mécanisme
d'adaptation pourait être envisagé?
M. Lambert: Bon. À défaut d'une élection
partielle ou générale dans les circonscriptions visées, il
faudrait à ce moment-là référer au nombre
déterminé par la commission de la représentation, comme
départ. Mais, dès qu'il y aura eu une élection, à
ce moment-là, on pourra toujours référer au nombre
d'électeurs, lors de la dernière élection, dans la
circonscription visée par une partielle ou une générale,
et la roue tourne et tout va bien.
En fait, c'est une adaptation. Foncièrement, c'est de puiser
parmi les autres critères ceux qui peuvent trouver leur application.
M. Rochefort: D'accord.
M. Lambert: Cela permet simplement à ce moment-là
d'avoir une limite de dépenses dès le départ de
l'événement, cela permet de verser l'avance, le cas
échéant, si les parlementaires décident que cela vaut la
peine de le faire avant la fin du recensement et, comme c'est une limite qui
est toujours la plus élevée d'un certain nombre de choses, cela
met constamment à l'abri de l'agent officiel d'infraction pour
dépenses électorales dépassant les limites.
M. Rochefort: C'est une décision importante. D'accord,
cela va.
Le Président (M. Filion): Donc, cela va pour la
dernière proposition, la proposition 75.
Nous passons maintenant à la deuxième liste. Quand on dit
la deuxième liste, c'est la deuxième liste remise par le DGE,
dans votre cahier brun, à la page 216. La proposition 2 concerne
l'élimination du relevé des logements vacants. Il n'y a pas lieu,
selon la recommandation du comité, d'éliminer ce relevé
dressé par les recenseurs en vertu de l'article 80.
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va?
Accès aux listes électorales
Proposition 3, Accès aux listes électorales. La
recommandation est en quatre points: 1° pas de nouvelles dispositions dans
la loi pour établir des critères d'action aux listes
électorales; 2°
prévoir une disposition interdisant à toute personne
à qui est transmise la liste en vertu de la loi d'y donner accès
ou d'en communiquer le contenu à quiconque; 3° obliger le DGE
à inclure dans son rapport annuel un état des demandes
d'accès aux listes et du traitement qui leur a été fait
et, 4° interdire l'accès aux listes électorales municipales
et scolaires.
M. Gendron: D'accord. M. Gratton Cela va?
Le Président (M. Filion): Cela va? Oui, M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je voudrais bien comprendre ce
qu'on veut signifier. Actuellement, on permet - et, si je comprends bien, on
pourrait continuer à le faire - pour certaines fins de recherche,
l'accès aux listes électorales. Cela veut dire qu'on pourrait le
continuer. Par le dernier point, interdire l'accès aux listes
électorales municipales et scolaires, est-ce qu'on veut dire qu'on va
modifier les lois municipales et scolaires pour interdire l'accès de
leur liste ou de la liste qu'on leur transmet? Je comprends que l'idée,
c'est qu'un des problèmes qu'on a provient des demandes sans nombre que
des listes électorales et provinciales servent de "mailing lists",
passez-moi l'expression anglaise. Ce qu'on veut éviter, c'est ce point
en particulier. Quand les gens sont incapables d'obtenir des listes
électorales provinciales pour les fins autres que, par exemple, elles
servent de listes d'adresses, même pour des fins de recherche, ils vont
s'adresser à la municipalité ou à la commission scolaire.
Je comprends qu'on veut interdire l'utilisation des listes au provincial qui
sont transmises aux municipalités et aux commissions scolaires, dont
l'accès sera interdit. C'est bien cela? Je voulais bien saisir. (12 h
30)
M. Gratton: Oui. Effectivement, quant à la dernière
recommandation d'interdire l'accès aux listes électorales
municipales et scolaires, il s'agit de modifier les lois afférentes et
non pas la Loi électorale, pour interdire... On dit au Directeur
général des élections qu'it ne doit pas, on interdit la
distribution des listes électorales, sauf pour les motifs qu'on vient
d'évoquer. Par contre les gens ont libre accès,
présentement, aux listes électorales municipales et scolaires.
Alors, la recommandation du comité, c'était de modifier la loi
sur les municipalités et la loi sur les élections scolaires en
conséquence.
M. Gendron: Pour que notre recommandation veuille dire quelque
chose.
M. Gratton: Qu'il y ait une certaine cohérence, oui.
M. Gendron: Pour qu'elle veuille dire quelque chose, tout
simplement. Autrement, on va parler dans le vide.
M. Gratton: C'est cela.
M. Côté (Pierre-F. ): Alors, juste...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Côté (Pierre-F. ):... une autre précision,
si vous permettez, parce que c'est un problème - on a des demandes - qui
n'est pas réglé. Je veux bien comprendre votre intention, je
pense que je la comprends bien, mais je veux seulement vous le préciser,
si vous permettez. Les demandes de recherche qu'on a, d'avoir des listes
électorales pour fins de recherche, on va y répondre
conformément à la loi d'accès à l'information et,
selon l'interprétation qu'on nous donne de la loi d'accès
à l'information, on donnera suite aux demandes ou pas. C'est bien cela
qu'on dit, présentement. Alors, ce ne sera plus... Ce n'est pas
simplement la décision du Directeur général des
élections, l'appréciation qu'il va en faire ou ses services, cela
va être la façon dont l'accessibilité est permise en vertu
de la loi d'accès à l'information. C'est cela que je
comprends.
M. Gratton: Quant à moi, la façon que je le
comprends, on retrouve cela à la page 266 du document de
réflexion. C'est que l'article 659 de la Loi sur les élections et
les référendums dans les municipalités sera modifié
de façon à s'assurer que les listes électorales
utilisées au niveau municipal n'aient plus un caractère public
aux fins de la loi d'accès à l'information.
On m'indique qu'effectivement, vous avez raison. Ce sont les
dispositions de la loi d'accès...
M. Côté (Pierre-F. ): Dans le cas des listes, on
n'est pas assujetti à la loi d'accès à l'information,
alors, on va prendre une attitude analogue à celle qui serait
autorisée en vertu de la loi d'accès à l'information.
C'est bien cela, c'est ce qu'on fait déjà; alors, on va continuer
cette même pratique. Cela va, je vous remercie.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... je fais une suggestion. On en avait discuté
indirectement, si on pouvait en discuter directement. Il est midi trente, je
sais qu'on termine à 13 heures. La suggestion, c'est que je souhaiterais
qu'on suspende la séance tout de suite et qu'on recommence à 14 h
30. Le député de Gouin vient de nous dire que cela lui pose
quelques problèmes, il va tout faire pour être ici et je suis
convaincu qu'il va être ici. Donc, on peut suspendre la séance
jusqu'à
14 h 30.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Filion): M. le député
de
Gouin.
M. Rochefort:... je remercie mon nouveau parrain de s'occuper de
mon assiduité, de ma ponctualité de cette façon. Je lui
avais plutôt dit 14 h 45 parce que... Je n'ai pas d'objection à
terminer maintenant puisqu'il a pris des engagements, sauf que la
ponctualité qu'il me reconnaît m'avait fait prendre des
engagements de 13 heures à 15 heures. Alors, cela va probablement
m'être compliqué d'être ici à 14 h 30, mais à
14 h 45, ce serait "visable".
Le Président (M. Filion): Bon!
M. Rochefort: Écoutez, si on perd quinze minutes, on peut
les reprendre en quelque part dans notre séance de
l'après-midi...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Rochefort:... ou de la soirée.
Le Président (M. Filion): Ce soir ou...
M. Gratton: M. le Président, il semble que le
député d'Abttibi-Ouest n'aurait pas d'objection à ce qu'on
passe les consensus en son absence, à condition qu'on ne déborde
pas sur autre chose; à ce moment-là, on pourrait continuer
jusqu'à 13 heures. On peut continuer jusqu'à 13 heures. Vous
seriez disposés à continuer jusqu'à 13 heures?
M. Rochefort: Je suis disponible jusqu'à 12 h 55, il n'y a
pas de problème.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection si vous en restez sur cette
liste-là.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Filion): En deux mots, on oublie tout ce
qui a été dit depuis trois minutes, on continue nos travaux
jusqu'à 13 heures et on les reprendra à 15 heures.
M. Gratton: Voilà!
M. Gendron: C'est en plein cela.
Le Président (M. Filion): Voilà! À ce
moment-ci, est-ce qu'on a... En ce qui concerne la proposition 3, est-ce que
cela va? En ce qui concerne la proposition 5, deuxième liste... La
proposition 5, deuxième liste: Fondre le relevé du scrutin avec
le relevé du dépouillement. Le relevé du scrutin et le
relevé du dépouillement, tant pour le vote ordinaire que pour le
vote des détenus, ne devraient faire qu'un.
Alors, la proposition 6, deuxième liste: Accessibilité aux
documents électoraux. À la suite des réflexions du DGE, il
ne semble pas qu'il y ait lieu de modifier la loi à ce sujet.
Le Président (M. Maltais): Alors, proposition 6...
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Maltais): M. le député
d'Abitibi-Ouest. La proposition 6, cela va?
M. Gendron: Oui, cela va, consensus.
Le Président (M. Maltais): La proposition 7: Modification
du libellé du titre VIII. Le titre VIII devrait être
modifié pour mentionner également le financement des candidats
indépendants. Cela va, M. le ministre?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Gouin?
M. Rochefort: Oui, je ne peux pas m'opposer à cela.
Le Président (M. Maltais): C'est excellent pour vous.
La proposition 8, le travail bénévole. Il n'y a pas lieu
de définir la notion du travail bénévole. Nous pourrions
en parler plus longtemps, disons que...
M. Rochefort: Oui, je sais que cela vous intéresse
beaucoup.
Le Président (M. Maltais): C'est parce qu'il y a des
bénévoles permanents.
M. Gratton: Cela va. M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Maltais): Cela va. La proposition 9? Non,
non, je m'excuse, si vous voulez revenir il n'y a pas de problème, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: J'essaye seulement de me souvenir quel était
le problème au départ qui avait fait que nous nous étions
posé la question.
M. Gratton: C'est une proposition qui a été
faite...
M. Rochefort: C'est parce qu'il y a beaucoup de documents
auxquels on se réfère.
Le Président (M. Maltais): Oui, cela fait beaucoup de
références.
M. Rochefort: Cela est très compliqué. M.
Gratton: C'est une référence à la loi.
Le Président (M. Maltais): C'est quel document? Document
de réflexion.
M. Gratton: On définit dans la loi sur les
élections et les référendums le travail
bénévole comme étant un travail effectué
personnellement, volontairement et sans contrepartie, ainsi que le fruit de ce
travail. Il a semblé au comité qu'il n'y avait pas lieu de...
M. Rochefort: Et que dit la loi actuelle?
M. Gratton: Pour le travail bénévole, il n'y a pas
de définition.
Le Président (M. Maltais): II n'y a pas de
définition, c'est là-dessus que nous avions fait notre
réflexion.
M. Rochefort: II n'y a aucune définition dans la loi
actuelle alors qu'il y en a une dans la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités?
Le Président (M. Maltais): M. le DGE, est-ce qu'il y a une
définition dans la loi actuelle sur le travail des
bénévoles? Je ne crois pas. Oui?
M. Lambert: Effectivement, dans la Loi électorale on
retrouve simplement le fait que, c'est indiqué que le travail
bénévole ne constitue pas une contribution, sans substance sur ce
qu'est le travail bénévole. Alors que dans la loi sur les
élections et les référendums, j'ai comme l'impression
qu'il y a un petit peu plus de substance sur ce que c'est. On dit "ne sont pas
des contributions le travail effectué personnellement, volontairement et
sans contrepartie, ainsi que le fruit de ce travail". Alors, la proposition que
nous avions faite au départ, c'est, dans la Loi électorale
provinciale, de reprendre la formulation de la loi au niveau municipal, parce
que nous avons l'impression que cela parle plus comme tel, dans la Loi sur les
élections dans certaines municipalités que simplement le travail
bénévole dans la Loi électorale. Mais c'est évident
que, dans les documents de soutien que prépare le Directeur
général des élections -nous en avons un, d'ailleurs - nous
avons un document qui explique ce qu'est le travail bénévole au
sens de notre loi, et on peut évidemment continuer à administrer
la loi sans utiliser nécessairement la formulation que nous retrouvons
dans la Loi sur les élections dans certaines municipalités. Nous
avons cru simplement que ce serait préférable d'utiliser cela
dans la Loi électorale.
Le Président (M. Maltais): Merci beaucoup, alors, cela va
pour...
M. Gratton: Alors qu'au comité nous avions jugé que
ce n'était pas nécessaire de faire la modification, que le
travail bénévole...
Le Président (M. Maltais): II était resté,
il restait comme habituellement.
Alors la proposition 9, Transferts de fonds. Préciser que seuls
les transferts de fonds entre partis et instances autorisés sont permis.
M. le ministre, vous avez des choses à dire?
M. Gratton: Non, M. le Président, c'est une proposition
qui nous a été faite que nous avons retenue.
M. Rochefort: Vous dites entre partis avec un "s". Je ne saisis
pas trop.
Le Président (M. Maltais): Allons voir l'explication
à la page 224.
M. Rochefort: II me semble qu'il y a une faute. Parce que, si
nous permettons les transferts de fonds entre partis, il faudra
déterminer sur quel palier ils oeuvrent.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Gouin, est-ce que vous vous le rappelez? Lors de la séance de travail on
parlait précisément d'un cas, on parlait du NPD
fédéral.
M. Rochefort: C'est pour cela que je dis que, s'il y a partis
avec "s", cela permet au fédéral de transférer de l'argent
au provincial.
M. Gratton: C'est entre les partis et leurs instances, ce n'est
pas entre des partis différents.
M. Rochefort: Disons donc entre chacun des partis et ses propres
instances.
Le Président (M. Maltais): Entre le parti et leurs
instances, on pourrait écrire cela de même.
M. Rochefort: Entre un parti et ses instances.
M. Lambert: Si vous me permettez, ce ne serait pas suffisant non
plus de parler juste d'instances parce qu'il faut permettre des transferts de
fonds entre un représentant officiel et un agent officiel d'un candidat
officiel d'un parti pour alimenter son fonds électoral. La
démarche simple au départ, c'est qu'on réfère
à l'article 318, le libellé n'est pas tout à fait heureux
parce qu'on dit: Rien dans le présent titre ne limite ou n'empêche
les transferts de fonds entre..., c'est précisé. Nous, ce qu'on
voudrait, ce serait de dire que les seuls transferts possibles sont, tout en
gardant les diverses
instances autorisées d'un parti autorisé, entre instances,
le parti autorisé et l'une de ses instances autorisées ou le
parti autorisé, une de ses instances autorisées et l'agent
officiel d'un candidat officiel de ce parti. Alors on voudrait juste que dans
la loi il n'y ait pas d'ambiguïté pour dire que ce sont les seuls
transferts possibles, mais en couvrant, bien sûr, l'agent officiel, c'est
important.
M. Gratton: L'amendement est retenu et la précision vaudra
pour ceux qui rédigeront.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cela, au niveau de la
rédaction de la loi.
M. Rochefort: Parfait.
Le Président (M. Maltais): On adopte cela avec le nouveau
libellé. La proposition 10, Abréviation d'une dénomination
officielle. Pas de réglementation sur l'usage d'une dénomination
officielle. M. le ministre, tout est correct?
M. Gratton: Rien à ajouter.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Cela va.
Nouveau motif de retrait d'autorisation
Le Président (M. Maltais): La proposition 11, Nouveau
motif de retrait d'autorisation. La confusion au niveau des autorités
d'un parti politique ne doit pas être inscrite comme nouveau motif de
retrait d'autorisation. Il y avait un commentaire du DGE là-dessus, on
va le trouver et on va vous indiquer cela.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est ce que je recherche
depuis tantôt, M. le Président, puis je...
Le Président (M. Maltais): Vous n'avez pas trouvé
votre commentaire?
M. Côté (Pierre-F. ): Non. Je pense que, à
moins que je ne me trompe, l'astérisque n'est pas indiqué
à cet endroit. Je crois qu'il ne doit pas y avoir d'astérisque
à cet endroit-là.
Le Président (M. Maltais): On va vérifier, M. le
DGE.
M. Côté (Pierre-F. ): Cela se peut que je me trompe
parce que j'ai de la difficulté à retrouver les commentaires
supplémentaires qu'on a faits.
Le Président (M. Maltais): On va suspendre deux minutes
pour permettre de chercher l'article.
On le retrouvait, M. le DGE, dans la partie B du financement, de vos
commentaires, à la dernière page, à l'article 4,
deuxième sujet, puis on va suspendre quelques secondes pour attendre le
député de Gouin.
(Suspension de la séance à 12 h 43) (Reprise à 12 h
44)
Le Président (M. Maltais): On va reprendre. Nous
étions toujours à la proposition 11, qui s'intitule: Nouveau
motif de retrait d'autorisation. L'article se lit: La confusion au niveau des
autorités d'un parti politique ne doit pas être inscrite comme
nouveau motif de retrait d'autorisation. M. le DGE, vous avez retrouvé
votre...
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, M. le Président,
c'est dans les nouveaux sujets, au sujet 2, qu'on retrouve nos commentaires
supplémentaires. C'était un problème de regroupement, mais
on vient de se retrouver.
Le Président (M. Maltais): Vous pouvez nous faire lecture
de ces commentaires.
M. Côté (Pierre-F. ): Je vais demander à M.
Lambert - on peut vous faire la lecture, si vous voulez -...
Le Président (M. Maltais): Pour résumer vos
commentaires.
M. Côté (Pierre-F. ):... de résumer le
problème qui se pose.
Le Président (M. Maltais): M. Lambert.
M. Lambert: Voici. C'est dans le document B, page 4,
identifié pour nous comme nouveaux sujets. C'est la raison pour laquelle
on a du mal à le concilier avec la liste 1 sur les consentements, mais
c'est vrai qu'il y a une relation qu'on peut faire entre les deux. Ce qu'on
exprime ici, dans notre document, c'est que dans le fond on éprouve des
difficultés à prendre des décisions, à savoir qui
inscrire au registre des partis politiques comme chef d'une formation
politique. On a de la difficulté. On a un encadrement légal qui
ne nous apparaît pas suffisant. Un chef, par exemple, qui ne veut pas
démissionner. Si, par aventure, certaines instances de son parti,
l'exécutif, s'il existe formellement, fait un putsch pour le destituer,
il arrive que les chefs en titre nous écrivent pour nous dire: Ce que
vous allez recevoir de certains de mon parti n'est pas valable, n'est pas
légal. Vous ne devez pas en tenir compte. Quand vous regardez la loi
à 336, on essaye de préciser qui peut transmettre au Directeur
général des élections les informations pour la mise
à jour du registre. C'est indiqué: le chef d'un parti ou
d'autres personnes, le cas échéant, qui ont
bénéficié d'une délégation, mais,
foncièrement, il y a le chef du parti. Il est inscrit au registre comme
chef. Il nous écrit pour nous dire qu'il n'y aura pas de changement de
chef, parce que les instances de son parti sont illégales en vertu de
n'importe quoi. Là, on a un peu de difficulté à se
gouverner. On veut simplement lancer le problème.
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous permettez un exemple
dans le domaine municipal, pour ne pas toucher le domaine provincial. C'est
tout à fait le même problème. Actuellement nous sommes
placés devant le problème suivant: II y a un maire d'une
municipalité qui a mis sur pied, il y a quelques années, un parti
politique. Le maire est contesté et l'exécutif du parti nous
écrit. Le maire n'est plus chef du parti. Le maire nous écrit, il
dit: Je suis encore chef du parti. On a eu exactement le même
problème au niveau provincial pour un parti politique bien connu et on
ne sait pas comment trancher la question, finalement.
Une voix: Cela prendrait deux chefs.
M. Rochefort: J'ai le goût de vous poser une question de
100 $. Comment avez-vous solutionné cela jusqu'à maintenant?
M. Côté (Pierre-F. ): Jusqu'à maintenant, on
a...
M. Rochefort: Un parti à deux têtes?
M. Côté (Pierre-F. ): On a discuté à
fond avec le parti politique provincial. C'est le seul moyen qu'on a
trouvé, on lui a dit, étant donné la confusion qui
existait, qu'on n'avait pas suffisamment d'information pertinente pour inscrire
dans nos registres quel était le chef, l'obligeant ainsi à
trouver une solution. Je vous assure, entre nous, que c'est un peu tiré
par les cheveux, c'est délicat de procéder de cette façon.
On ne sait pas trop quoi faire non plus avec la même situation, une
situation absolument analogue. On a des coups de téléphone tous
les jours pour l'exemple que je vous ai donné dans le domaine
municipal.
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Gratton: Oui, M. le Président. On en a discuté,
évidemment, au comité. La proposition avait été
faite, pas dans la même forme, et le comité a jugé que...
Par exemple, on a refusé que les partis soient obligés de
déposer leur constitution auprès du DGE. Cela nous semblait
être une intrusion dans la régie interne des partis. Ce que le DGE
nous propose aujourd'hui... Dans un premier temps, on dit: La solution pourrait
consister à recevoir les constitutions des partis et le comité en
a déjà disposé. Dans un deuxième temps, on dit que
la loi pourrait prévoir que, dans le cas d'un conflit lors de la
désignation d'un chef de parti politique, le Directeur
général des élections peut faire enquête et
s'appuyer sur tout document pertinent. II nous semble que le pouvoir existe
déjà à l'article 12 de la loi, à savoir que le DGE
a un pouvoir d'enquête. Je ne vois vraiment pas comment on pourrait...
D'abord, il y aurait redondance de l'inscrire de façon spécifique
à l'égard des partis où il y a confusion.
Le Président (M. Maltais): Je poserais peut-être une
question à M. le Directeur général des élections.
Dans l'impossibilité de savoir qui est chef, est-ce que ce ne serait pas
là une raison de "désaccréditer" un parti?
M. Côté (Pierre-F. ): Cela pourrait peut-être
être une solution, mais la remarque de M. le ministre est juste aussi. On
pourrait légalement, je pense bien, faire la recherche ou
l'enquête. L'hésitation qu'on a est que dans les cas qu'on a eus
à ce jour, cela nous amènerait à aller voir quelles sont
les autorités d'un parti politique en vertu de la charte et de la
constitution du parti politique. On s'est refusé jusqu'à
maintenant à faire cela, on ne veut pas y toucher. On pense qu'on n'a
pas le pouvoir requis ou que ce n'est pas dans nos moeurs d'aller voir comment
fonctionne un parti politique. L'article 336 serait peut-être la solution
qu'on appliquerait de façon rigoureuse; on accepterait seulement les
informations au registre qui nous viennent du chef du parti ou des personnes
qu'il désigne à cette fin. Quand on recevrait une demande d'un
exécutif d'un parti qui dit, par exemple: Ce n'est plus le chef qui vous
fournit les informations, on dirait: Non, on ne tient pas compte de cela. La
loi dit simplement que c'est le chef du parti qui est toujours reconnu. Mais on
n'a pas la possibilité de savoir si le chef du parti est justement
toujours reconnu. On pourrait trancher la question d'une façon que je
dirais assez rigoureuse en prenant la loi à la lettre, mais en pratique
cela ne réglerait pas nécessairement les problèmes.
Le Président (M. Maltais): S'il n'y a pas d'autres
commentaires, M. le député de Rochefort, on s'en va
à...
M. Rochefort: De Rochefort, non, ce n'est pas moi.
Le Président (M. Maltais): De Gouin, je m'excuse.
M. Lambert: Me permettez-vous un petit commentaire, M. le
Président? Je crois que le législateur a raison de croire que le
Directeur général des élections a une espèce de
pouvoir d'enquête général et que, pour prendre les bonnes
décisions, il doit prendre tous les moyens
qu'il faut. Par contre, on retrouve à l'article 334 pour une fin
spécifique une phrase qui dit: "Le Directeur général des
élections peut prendre toutes les mesures qu'il juge à propos
pour vérifier l'exactitude d'une demande d'autorisation. " Cette phrase
est peut-être Inutile si, implicitement ou de façon
générale, il peut toujours le faire. Mais, comme on nous dit
toujours que le législateur ne parle jamais pour ne rien dire, si pour
ce cas il a voulu lui laisser un pouvoir un peu plus spécifique de
prendre toutes les mesures appropriées, on se demandait si, en ce qui a
trait a l'inscription au registre du chef, on ne pourrait pas ajouter quelque
chose un peu de même nature qui le justifierait davantage de demander
cetains documents, de faire enquête, de vérifier pour dire: Au
meilleur de ma connaissance et au meilleur de ce que j'ai pu voir, j'en arrive
à la conclusion que c'est M. X ou Mme X qui est le chef d'un parti ou je
ne suis pas en mesure de prendre de décision. À ce
moment-là, il y a autre chose qui se passe.
M. Gratton: M. le Président, pour les raisons que
j'évoquais tantôt, la régie interne des partis, les
chicanes internes des partis affectent effectivement l'administration de la Loi
électorale, mais je pense que cela doit rester à
l'intérieur des partis.
Le Président (M. Maltais): Cela va. Proposition 13,
Délai pour émettre un reçu de contribution. Il n'y a pas
lieu d'imposer de délai pour émettre un reçu de
contribution faite par la poste. Pas de commentaires? M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Dans la mesure où il n'y a pas de
délai... Quoi?
Le Président (M. Maltais): La proposition initiale du DGE
était de 30 jours, je pense.
M. Rochefort: Oui, mais est-ce que c'est le quantum qui pose
problème ou bien le principe du délai?
M. Gratton: C'est le principe du délai. Encore là,
quel délai allons-nous mettre?
M. Rochefort: Mais entre nous - corrigez-moi, je ne suis pas
avocat - j'imagine que le délai est au maximum d'un an.
Une voix: Le délai légal.
M. Gratton: Je pense qu'il y a une obligation d'émettre un
reçu.
M. Rochefort: II y a une obligation légale de produire un
reçu.
M. Gratton: Oui, sauf que, si on inscrit un délai - et
c'est là-dessus que la discussion avait porté - les partis,
règle générale, émettent les reçus en
début d'année pour les fins du rapport d'impôt et...
M. Rochefort: Je comprends cela, mais est-ce qu'on est certain
que, formellement, il y a un délai maximum d'un an, toutefois? Parce
que, comment prétendre qu'une souscription a été
comptabilisée si un reçu n'a jamais été
émis?
M. Gratton: C'est-à-dire que, dès le moment
où il y a une obligation d'émettre un reçu... En supposant
qu'il n'est pas émis et même s'il y avait un délai d'un an
cela ne veut pas nécessairement dire que le rapport... Est-ce qu'il y a
un délai?
M. Lambert: Voici. Dans la loi comme telle, non. La loi
précise qu'un reçu doit être émis à son
donateur pour toute contribution. Par ailleurs, dans une directive du Directeur
général des élections qu'on retrouve dans le guide des
intervenants qui traite justement des reçus de contributions - parce
qu'il faut prescrire quand même le contenu, et c'est une directive, bien
sûr, qui est passée par le conseil consultatif à
l'époque de l'entrée en vigueur de la loi - il est
mentionné que, lorsqu'une contribution est reçue par la poste ou
autrement sans avoir été directement sollicitée, un
reçu doit être émis au donateur au plus tard le 1er mars de
l'année qui suit celle au cours de laquelle la contribution a
été versée. Et cela a été fait par
discussion, si vous voulez, à l'époque et visait bien sûr
de permettre à l'électeur d'avoir les pièces opportunes en
temps utile pour sa déclaration de revenu. Nous avons proposé que
le délai soit maintenant de 30 jours après la réception de
la contribution par la poste et peut-être qu'on n'a pas écrit le
commentaire que je vais formuler, parce qu'on estimait, nous, qu'il
était important pour un électeur d'avoir en main des
pièces officielles pour mieux se gouverner quant au respect des limites
de contributions qu'il a versées dans une année. C'était
simplement l'objectif qu'on visait. Si, par aventure, l'électeur verse
plusieurs contributions à plusieurs partis, instances ou candidats, et
que, parallèlement à cela, on lui impose l'obligation de
respecter une limite, cela nous apparaissait logique de dire: Au moins,
fournissons-lui des pièces qu'il va pouvoir regarder pour qu'il puisse
dire: Voici, il faut que j'arrête de contribuer parce que je vais
dépasser. C'était l'objectif qu'on visait à se donner
à ce moment-là.
M. Gratton: Et un objectif tout à fait louable et
acceptable, sauf que l'objection de la part des partis politiques, c'est
qu'effectivement un parti peut maintenant, en n'ayant pas de délai autre
que celui du 1er mars, faire l'opération d'une seule traite en
émettant tous les reçus à une même période
après que la campagne de financement est essentiellement
terminée. Cela se
situe normalement au début d'une année et amplement avant
la date de production du rapport d'impôt. Exiger l'émission d'un
reçu avec un délai de 30 jours pouvait constituer un
problème administratif important pour les partis.
Le Président (M. Maltais): Est-ce que cela va? Proposition
15, nom du vérificateur... Oui.
S'il y a consentement, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à
15 heures pile.
(Suspension de la séance à 12 h 57)
(Reprise à 15 h 13)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux.
J'appelle la proposition 15, Nom du vérificateur au registre. La
proposition est de ne pas exiger que le nom du vérificateur apparaisse
aux registres.
Mme Bleau: À quelle page sommes-nous?
Le Président (M. Filion): Vous êtes à la page
22 de la liste 1 Nous sommes à étudier la proposition 15 de la
deuxième série de propositions faites par le Directeur
général des élections.
M. Gratton: La proposition est agréée, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Agréé? Proposition
16, Adaptation du vocabulaire. Il s'agit d'une adaptation du vocabulaire
comptable utilisé dans la loi pour le rendre plus conforme aux usages
actuels.
M. Gratton: M. le Président, je pourrais ajouter qu'on a
déjà reçu du bureau du Directeur général des
élections un certain nombre de ces changements à apporter. La
tout se fait en collaboration avec les légistes qui préparent
présentement le projet de loi.
Le Président (M. Filion): Le tout au plus grand
bénéfice de la langue française, j'en suis sûr.
Proposition 17, Définition de dépenses électorales.
La suggestion du comité est de modifier la définition de
dépenses électorales en traitant du coût de tout bien ou
service utilisés pendant la période électorale
plutôt que de tous frais engagés pendant une période
électorale.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Filion): Pas de question, pas de
commentaire? Cela va?
Nous traiterons maintenant du sujet complémentaire B-2 concernant
la responsabilité politique. Le comité était d'avis de
rejeter l'idée d'adopter une loi sur la responsabilité politique.
J'aimerais savoir quelle était la responsabilité politique.
M. Gratton: II y aurait eu des sanctions pour les partis qui
n'auraient pas respecté les promesses électorales.
Une voix: Ah!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: Vous êtes contre ça?
M. Gratton: C'est pour protéger contre certaines personnes
irresponsables en campagne électorale.
Le Président (M. Filion): Je favoriserais un
élargissement de la Loi sur la protection du consommateur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gratton: Si je ne m'abuse, je pense que les sujets
libellés B-2, B-3 et B-4 nous ont été
suggérés par les divers intervenants qu'on avait invités,
dans un premier temps, à nous fournir des sujets de discussion. Ces
sujets ont été discutés en comité et on voit
là le résultat des consensus dégagés.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Rochefort: J'inscris ma dissidence, M. le Président, au
projet B-2.
Mme Bleau: Vous ne vous souvenez pas, M. le député,
qui nous l'avait proposé?
M. Gratton: On en prend note, M. le Président. Le
député de Gouin nous donne toutes sortes d'indications sur ses
intentions futures.
Une voix: Malveillantes.
M. Gratton: Non, pas malveillantes, tout simplement ses
intentions.
M. Rochefort: Je vois que cela t'intrigue beaucoup.
M. Gratton: Pas tellement, non. M. Rochefort: Vous faites
bien.
Le Président (M. Filion): Le sujet complémentaire
B-3 traitait d'une proposition visant à abaisser l'âge du
vote.
M. Jolivet:... permis de conduire, de remonter cela à 18,
non?
Le Président (M. Filion): Je crois com-
prendre que le comité a rejeté cette
proposition-là, Cela va. Cette proposition était de baisser de 18
à 16, je suppose?
M. Jolivet: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Le sujet complémentaire
B-4 concernant le remboursement des dépenses électorales.
L'idée avait été lancée d'abolir le remboursement
que l'État accorde pour une partie des dépenses
électorales. Cette idée a été rejetée. Ce
n'était pas gentil.
M. Gratton: Ce n'était pas gentil à l'égard
de...
Le Président (M. Filion): De la vie politique.
M. Gratton: C'était remettre en cause tout le
système...
Le Président (M. Filion): Bien oui!
M. Gratton:... de contrôle des dépenses aussi bien
que du remboursement.
Le Président (M. Filion): Le sujet complémentaire
C-1. Les sujets "C", cela provenait encore une fois des intervenants, non?
Une voix: D'une réflexion.
Interlocuteur ministériel du Directeur
général des élections
Le Président (M. Filion): D'une réflexion. Alors,
Interlocuteur ministériel du DGE. Là-dessus, je dois vous dire
que j'ai reçu un document intitulé "Réflexions du
Directeur général des élections en regard du sujet 1 des
sujets complémentaires reproduits à la page 299 du document de
réflexion", un document de deux pages du Directeur général
des élections pour que la loi soit modifiée et prévoie que
le DGE doive communiquer avec le gouvernement par l'intermédiaire du
ministre désigné à cette fin. Si je comprends bien, le
comité serait d'accord avec cette proposition-là, c'est bien
cela?
M. Gratton: M. le Président, j'aurais quelque chose
à dire là-dessus.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Gratton: Si je peux retrouver mes notes. J'ai pris
connaissance des réflexions du... Oui, je les ai ici, mais si vous
voulez patienter quelques minutes...
Le Président (M. Filion): Oui, il n'y a pas de
problème.
M. Gratton: Je les ai ici.
Le Président (M. Filion): D'ailleurs, je peux
inviter...
M. Gratton: Oui, j'ai pris connaissance des réflexions du
Directeur général des élections sur cette question et je
voudrais tout simplement rétablir les choses. Je conclurai par un
retrait de la proposition, M. le Président, même si nous avons
obtenu un consensus là-dessus en comité de travail.
M. Rochefort: Un consensus entre les leaders.
M. Gratton: Entre les leaders, je m'excuse. D'abord, il n'a
jamais été question dans notre esprit que le Directeur
général des élections relève d'un ministre
quelconque, comme le laisse supposer le texte des réflexions qu'on nous
a fourni. Effectivement, la tradition qui repose sur la prérogative
constitutionnelle du premier ministre, et je cite le texte: de
déterminer la date des élections, n'a jamais été
remise en cause et ce n'est pas moi qui serais enclin à suggérer
qu'on change quoi que ce soit de ce côté-là. Le but de la
proposition n'avait rien à voir avec le fait de faire relever le
Directeur général des élections d'un ministre, mais
simplement de lui fournir un interlocuteur à peu près sur le
même modèle que ce qui se passe au fédéral.
D'ailleurs, on avait posé la question à M. Hamel qui nous avait
dit, lui, y voir là de grands avantages. Donc, M. le Président,
il n'est pas dans les intentions de qui que ce soit et il n'était pas
dans l'intention de qui que ce soit de déroger à cette tradition
et à ces principes, mais, étant donné les
interprétations qu'on peut en faire, on va tout simplement retirer la
proposition et estimer, avec l'accord des membres de la commission, qu'il y a
consensus pour ne pas introduire une telle disposition dans la Loi
électorale.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Rapidement, je voudrais juste confirmer qu'on a eu
l'occasion d'échanger là-dessus. Il est exact que je
préférerais que cette mention d'interlocuteur ministériel
du DGE soit retirée et qu'elle ne fasse pas partie de la Loi
électorale pour toutes sortes de raisons, et je n'ai pas l'intention de
discourir davantage. Je pense qu'effectivement on doit respecter un peu la
tradition au Québec et, dans ce sens, j'agrée à la
proposition du leader du gouvernement.
Le Président (M. Filion): Bref, le sujet
complémentaire C-1 est retire - je crois que c'est la meilleure
façon. Il est retiré ou on peut dire qu'il y a accord quant au
maintien du statu quo. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Je me permets simplement un commentaire pour dire
que je suis heureux de voir l'évolution de la pensée des membres
de la commission sur cette question. Je considère que non seulement,
comme j'ai eu l'occasion de le dire à quelques reprises, cela respecte
la tradition qui a fait la preuve de son bien-fondé depuis plusieurs
années, mais aussi, pour moi, cela respecte de façon absolue le
statut d'indépendance qu'on doit accorder non seulement à la
personne, mais aussi à l'institution que constitue le Directeur
général des élections. Malgré le fait que certains
pouvaient, de bonne foi, voir certains avantages à la formule
envisagée, je pense qu'on va mieux trouver notre compte dans le statu
quo que dans toute refonte qui serait allée dans le sens de ce qui avait
été proposé. Donc, je vais ajouter ma voix pour indiquer
ma satisfaction de voir que c'est le statu quo qui va prévaloir.
Le Président (M. Filion): Bref, tout le monde est content,
y compris le président de la commission, de voir que cette proposition
est retirée et que le statu quo est maintenu, selon le consensus total
des membres de cette commission.
Sujet supplémentaire C-2, Pouvoir réglementaire du DGE. Le
comité avait demandé que cette question soit examinée. Un
mandat a été donné en ce sens aux représentants du
ministère de la Justice, du DGE et du secrétariat chargés
de préparer le projet de loi à venir. C'est donc dans le contexte
de la préparation du projet de loi que s'effectue la réflexion
à ce sujet. Si des orientations de fond devaient être prises,
elles pourraient être soumises aux parlementaires ultérieurement
cet automne, soit avant ou au moment du dépôt du projet de loi.
Cela va? C'est le pouvoir réglementaire de... Oui, M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je veux juste apporter une
précision, si vous le permettez, M. le Président. Dans le mandat
qui a été confié aux trois, les représentants du
secrétariat, de la Justice et du DGE, on va un peu au-delà du
pouvoir réglementaire, on touche également au pouvoir de
directive du Directeur général des élections. Je veux
juste attirer votre attention sur un fait. Je suis très heureux de voir
qu'on va approfondir ces questions pour éviter toute équivoque,
qu'on va pouvoir faire des distinctions entre ce qu'est le pouvoir
réglementaire, une directive et des mesures administratives, je dirais,
parce que, avec le temps, il s'est peut-être développé des
zones grises à cet égard. J'ai hâte de voir comment cela va
évoluer pour qu'on puisse bien distinguer les trois secteurs de
responsabilité respective: l'administration même, les directives
pour l'application de la loi et les règlements qui, comme vous le savez,
pour la plupart doivent être approuvés par la commission, votre
commission, une commission parlementaire.
Je voudrais juste terminer sur cette réflexion, que
j'espère qu'il y aura encore cette même latitude qu'on rencontre
maintenant dans la loi concernant le pouvoir du Directeur général
des élections d'émettre des directives, sous réserve de
l'approbation du conseil consultatif ou de l'accord du comité
consultatif, si on l'appelle comme cela à l'avenir, parce qu'on ne peut
pas tout prévoir dans la loi et pour bien voir comment les applications
concrètes de la loi doivent se faire.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres
questions ou commentaires? Donc, en ce qui concerne le sujet
complémentaire C-2, cela va, processus évolutif sur le
dossier.
Sujet complémentaire C-3, Temps pour voter. Le comité
avait demandé que des démarches soient entreprises afin que des
ententes interprovinciales de réciprocité soient conclues de
façon à accorder à tous les électeurs d'une
province le temps que la loi leur alloue pour voter même s'ils
travaillent dans une autre province au moment de l'élection. Le dossier
a été transmis au Secrétariat aux Affaires
intergouvernementales canadiennes qui a amorcé le processus d'usage.
Pour la conclusion de telles ententes, un état de l'évolution du
dossier pourra être transmis lors de la commission parlementaire. Est-ce
que cela vous concerne personnellement?
M. Gratton: Pardon? À ce moment-ci, il n'y a pas de
rapport d'étape, sauf pour dire que le travail est enclenché et
que le tout devrait aboutir éventuellement, avec le temps que ces choses
prennent normalement.
Le Président (M. Filion): Oui. M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: J'imagine que, comme c'est le cas dans à peu
près tous les secteurs d'activité gouvernementale, il n'existe
pas de réunion annuelle des ministres responsables.
M. Gratton:... par le biais du Secrétariat aux Affaires
intergouvernementales canadiennes.
M. Rochefort: Oui, mais je suis en train de me dire qu'au fond -
et j'avais souscrit à cette façon de faire - dans le cadre
actuel, c'est peut-être la bonne façon de faire. Par ailleurs, je
suis convaincu que si jamais il y avait une rencontre de ministres, que ce soit
le président du Conseil privé à Ottawa et, dans le cas qui
nous occupe, le ministre délégué à la
Réforme électorale et leur équivalent dans les autres
Législatures provinciales, notamment celles qui sont contiguës
à la nôtre, ce serait peut-être une façon plus rapide
de faire évoluer le dossier parce qu'ils ont sûrement les
mêmes préoccupations par ailleurs, ce qui est moins évident
dans les ministères de relations
fédérales-provinciales
des autres provinces où ce n'est pas le dossier
prioritaire.
M. Gratton: Oui, et ce n'est pas exclu. Pour le moment, on n'en
est pas là.
Le Président (M. Filion): Cela va? D'accord. Sujet
complémentaire C-4, Alcool et élection. La proposition vise
à lever toute interdiction de vente d'alcool à l'occasion d'une
élection générale. D'accord?
M. Gratton: I shall drink to that.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est un amendement, M. le
Président, qui va s'appliquer à une autre loi.
Le Président (M. Filion): Oui, c'est la loi sur les
permis...
M. Côté (Pierre-F. ): Ce n'est pas dans la Loi
électorale, mais cela vise l'autre loi.
Le Président (M. Filion): Cela ne changera rien à
la régalade, par exemple, n'est-ce pas? La régalade qui est
toujours dans la Loi électorale.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est toujours
défendu.
Le Président (M. Filion): Cela me fait penser d'ailleurs
qu'on interdit aux députés - je reviens sur la question du
sondage, mais pas longtemps - ou à un parti politique d'offrir à
régaler les électeurs, mais, soi-disant pour ne pas les
influencer, on permet de leur servir des sondages tous les deux jours dans les
dix derniers jours d'une élection. Comme plat, comme régalade, je
pense que...
Une voix: C'est un régal.
Le Président (M. Filion):... c'est encore plus
étoffé, mais en fait... Bon.
M. Gratton: Cela dit...
Le Président (M. Filion): Donc, pour l'acool, c'est
réglé. Je m'excuse de cette diversion. C'est réglé
pour l'acool? Est-ce que tout le monde est d'accord?
Une voix: Oui.
Campagne au leadership
Le Président (M. Filion): Bravo! Sujet
complémentaire C-5, Campagne au leadership. La recommandation du
comité est do ne pas inclure de disposition dans la loi pour
régir les campagnes au leadership; en deux mots, maintien du statu
quo.
M. Gratton: D'accord, M. le Président.
M. Rochefort: M. le Président, je m'excuse un peu. Je ne
veux pas être pointilleux, mais encore une fois on attribue au
comité un consensus qui n'est pas le cas. Cela pose un peu un
problème de fonctionnement. Ce n'est pas cela du tout le consensus du
comité. Je comprends qu'il peut y avoir eu évolution dans la
pensée du monde, ce que je respecte parfaitement. Mais, au
procès-verbal du 3 mai 1988, on avait plutôt une orientation qui
commençait par: Les membres du comité sont d'accord sur le
principe d'une réglementation des campagnes au leadership. On avait
conclu qu'on renvoyait cette question en commission parlementaire et qu'on
s'entendait sur la nécessité de consulter d'ici là les
formations respectives. Est-ce que je comprends bien que ce sont les
consultations qui vous amènent a dire qu'il y a maintenant consensus
pour ne pas toucher à cela? (15 h 30)
M. Gratton: Oui. M. le Président, je suis content que le
député soulève à nouveau cette question parce que
cela fait plusieurs fois qu'il revient là-dessus. Il ne faudrait surtout
pas interpréter ce qui apparaît dans les listes comme étant
autre chose que ce que c'est. J'ai indiqué dès le départ
hier qu'il s'agissait des consensus dégagés au comité de
travail, mais aussi de consensus additionnels qui ont fait l'objet de
discussions entre les cabinets des leaders. Dans ce cas-là, quand le
président dit le comité, il y a un vice de forme et on ne lui en
tient pas rigueur puisqu'il n'était ni partie des consultations entre
les leaders, ni membre du comité de travail. Effectivement, dans le cas
des campagnes au leadership, après réflexion, après
consultation des cabinets des leaders, on en est venu à la conclusion
que cela pouvait être inclus dans les consensus qui sont
dégagés par les partis représentés à
l'Assemblée nationale, ce qui n'empêche pas tout
député membre de la commission d'intervenir à ce
moment-ci.
M. Rochefort: J'avais compris cela; c'était dans la
façon de le présenter. Est-ce qu'on pourrait nous informer, M. le
Président, des motifs qui ont fait qu'on arrive à la conclusion
que ce n'est pas souhaitable?
M. Gratton: D'abord, M. le Président, il s'agit là
d'une fonction interne à l'administration des partis politiques. On a
connu au moins trois ou quatre campagnes au leadership de part et d'autre
depuis l'adoption de la loi et on n'a signalé aucun problème de
ce côté-là. Il pourrait devenir plus compliqué
d'élaborer un système de contrôle que de tout simplement
maintenir le statu quo qui ne fait pas problème présentement.
M. Gendron: M. le Président, je pense que la question du
collègue de Gouin est pertinente. Oui, on avait, au comité de
travail, posé certaines questions. Il a même lu le
procès-verbal avec exactitude. Il est exact que sur certains
sujets, après la parution du document de travail, il y a eu
d'autres échanges et d'autres discussions, particulièrement sur
ce cas-là. En ce qui me concerne, et je vais parler en mon nom
personnel, ce pourquoi j'estime aujourd'hui qu'il n'y a pas lieu d'aller plus
loin et que la proposition m'agrée, telle que libellée, pas de
disposition dans la loi pour régir les campagnes au leadership... La
manière que je conçois la responsabilité de la
réforme de la Loi électorale, c'est que, lorsque des sujets
concernant plus directement l'électeur, dans une référence
directe, maximisation du droit de vote, les règles pour que cela soit
exact, pour que cela se fasse... C'est la même chose pour les
règles de financement des partis politiques. J'ai l'impression qu'on a
fait un pas en avant qui m'intéresse. Par contre, concernant les
règles relatives à la course au leadership pour les formations
politiques en présence, la réflexion qu'on a faite, c'est que, si
on était dans une situation au Québec où on avait affaire,
je ne sais pas, à 10, 12 ou 14 partis politiques qui, constamment,
étaient en mouvance, compte tenu des changements subséquents de
leader à leur tête, on ferait appel au public d'une façon
plus prononcée, plus large, sous forme de financement de
publicité, etc. Qu'un État décide de
réfléchir là-dessus et de baliser ces
règles-là, parce qu'il s'agit encore de mandataires, quels qu'ils
soient... Même si on est au plus haut niveau, on est quand même des
mandataires d'une société quand on dirige un parti politique.
Mais dans un contexte de bipartisme, et c'est effectivement la situation, il y
a, en ce qui me concerne, un danger de légiférer sur quelque
chose qui, manifestement, n'a pas fait l'objet de remarques pertinentes sur
lesquelles on aurait pu se fonder pour porter un jugement d'opportunité.
C'est requis, les remarques qui nous sont faites. Dans le présent cas,
je n'ai pas entendu parler de règles désagréables par
rapport à des valeurs démocratiques plus larges. C'est dans ce
sens-là que je dis que ce serait peut-être une
réglementation... Pas inutile, parce que ce n'est jamais inutile de
réfléchir sur ces questions-là, mais ce serait
peut-être une réglementation à outrance pour corriger je ne
sais trop quoi. Quand on a eu à le réapprécier, de toute
façon, puisqu'on avait renvoyé cette question-là en
commission parlementaire, on s'est entendus sur la nécessité de
consulter nos formations politiques respectives. Cela a été fait
et le résultat est qu'on pense qu'il n'y a pas lieu d'apporter de
modification en tout cas, en ce qui me concerne. Ce n'est pas la
vérité révélée qui parle, là, c'est
le point de vue de ma formation politique et cela semble être la
même chose pour le leader du gouvernement. Donc, on a convenu
correctement en ce qui me concerne de ne pas apporter de suggestion, ce qu'on
n'a pas à ce moment-ci. Voilà.
M. Rochefort: M. le Président, je n'ai pas le goût
de faire un long débat compte tenu du fait que les dés sont
jetés. Quant à moi, je ne veux pas par ailleurs qu'on minimise
l'importance que représentent les sommes qui circulent dans les courses
à la direction des formations politiques. Quand on nous dit qu'il s'agit
là d'activité interne, je dirai qu'au sens strict c'est juste,
c'est une formation politique qui se choisit un chef. Au sens strict, je le
répète, c'est interne. Dans les faits, tel n'est pas le cas, M.
le Président. Cela a un effet public, publicitaire au sens de la
communication, de la visibilité d'une formation politique, de la force
de pénétration dans l'électorat - donc, chez les
électeurs - qui est nettement, dans bon nombre de cas, comparable
à ce qu'on retrouve dans les moments les plus intenses et les plus
élevés d'une campagne électorale. En ce sens-là,
donc, ce n'est pas interne, à proprement parler, dans les faits, dans la
vraie vie de tous les jours, et avec raison d'ailleurs. Chaque formation
politique bâtit son processus, la procédure d'élection de
son chef en fonction non pas de préoccupations internes, mais en
fonction de l'impact politique, électoral, partisan, publicitaire,
communicationnel que ce processus connaîtra dans la population.
D'ailleurs, pour reprendre un sujet cher au président permanent de la
commission, on s'aperçoit dans les sondages normalement, dans les
semaines qui suivent, qu'un investissement aussi massif d'argent,
d'énergies, d'occupation de temps d'antenne, d'espaces dans les
médias d'information a pour effet de modifier la perception qu'ont les
électeurs des formations politiques.
Par ailleurs, et cela est reconnu par tous, il ne faut pas faire
l'autruche et se mettre la tête dans le sable. Tout le monde qui fait de
la politique, et c'est le cas de tout le monde autour de la table ici, sait
très bien que la meilleure façon d'indiquer à une
population des changements importants au sein d'une formation politique, c'est
de changer de leader, que la meilleure façon de construire une rampe de
lancement, un tremplin de lancement à un nouveau leader d'une formation
politique, c'est par l'intermédiaire de la campagne média
qu'entoure une course à la direction d'un parti politique. Donc, quant
à moi, je rejette dans un premier temps l'idée qu'il s'agit
là d'une opération interne.
Deuxièmement, il faut reconnaître qu'il circule des sommes
considérables dans les formations politiques, dans les périodes
de campagne à la direction des formations politiques. Autant, M. le
Président, on dit qu'en temps normal seul un citoyen peut participer...
Parce que c'est ce que cela veut dire. Quand on dit que seul un citoyen peut
souscrire à la caisse électorale d'un parti, ce qu'on veut dire,
c'est que seul un citoyen peut aider un parti politique à faire sa
propre promotion. Dans les faits, durant une campagne à la direction
d'un parti, ce n'est plus le cas. N'importe qui, et j'oserais dire n'importe
quoi, peut participer au finance-
ment de cette campagne publicitaire que constitue Une course à la
direction d'un parti, y compris les personnes morales. Deuxièmement, il
n'y a pas de limite quant à la participation financière de tout
individu ou de toute personne morale à cette campagne qui est
différente de nos lois de financement des partis politiques.
Troisièmement, il n'y a aucune divulgation de qui a donné combien
à qui et de quelle formation politique. En ce sens-là aussi, cela
ne connaît pas la transparence qu'on connaît dans nos autres lois
et qu'on a senti le besoin d'élaborer dans nos autres lois pour les
autres activités qui, je le répète, ont très
souvent beaucoup moins d'impact direct dans l'électorat, mis à
part peut-être les moments les plus intenses des campagnes
électorales.
Je pense qu'on refuse de reconnaître qu'il ne s'agit pas là
d'opération interne, mais d'opération nettement politique au sens
correct du terme et, deuxièmement, qu'il circule là des sommes
considérables qui passent complètement à côté
non seulement de la lettre, mais des principes qui régissent le
financement des formations politiques au Québec. D'ailleurs, il n'est
pas juste de prétendre qu'il n'y a jamais eu de débat autour de
ça. Je prétends même le contraire, M. le Président.
À chaque course à la direction qu'ont connue les principales
formations politiques du Québec au cours des dernières
années, il y a eu chaque fois un certain débat, tant à
l'interne... J'ai vu le débat qui s'est fait au Parti
québécois en 1985 là-dessus et je me souviens très
bien des deux débats qui ont eu lieu à l'intérieur du
Parti libéral du Québec, tant pour l'élection qui a
porté M. Bourassa à la direction du parti que pour celle qui
avait porté M. Ryan à la direction du Parti libéral dans
la course avec Raymond Garneau. Il y avait eu des débats internes,
à savoir si cela devait être réglementé et quelles
règles devaient s'appliquer, compte tenu de l'existence d'une loi sur le
financement des partis politiques. Il y a eu un débat à ces trois
occasions dans les médias d'information, chez les journalistes, les
observateurs de la scène politique, les éditorialistes, et
où il y a eu des prises de position là-dessus. Donc, pour moi, il
serait injuste de dire que cela n'a pas posé problème, que
personne n'en a parlé. Au contraire, cela s'est parlé chaque fois
et il n'y a pas eu au minimum consensus des formations politiques
là-dessus.
Finalement, M. le Président, il y a un autre
élément qui, force nous est de le constater, pose tellement
problème qu'il n'est réglé pour personne jusqu'à
maintenant et ce sont les surplus. Sauf erreur, personne n'a
réglé ce problème encore, y compris M. Ryan qui doit
toujours - je ne lui lance pas la pierre, je comprends qu'il soit un peu pris
avec ça comme bien d'autres - qui doit toujours nous annoncer un jour
qu'il va créer, j'imagine, une fondation x, y, z pour venir en aide
à...
Une voix:...
M. Rochefort: Pardon? À ma connaissance, ce n'est pas
fait. Il en a été question à plusieurs reprises, mais,
à ma connaissance, ce n'est pas fait parce qu'il y a des surplus. Il y a
pas mal d'argent; à ma connaissance, il y a à peu près 160
000 $, il me semble. Il y a des surplus importants dans un compte de banque en
fiducie qui devront un jour être utilisés à une fin ou
à une autre, mais ils ne peuvent pas, cette fois-là, être
transférés à un parti politique à cause des lois
qui régissent les revenus des partis politiques. C'est d'ailleurs une
incongruité. Par exemple, si l'hypothèse de suivre les
règles de financement des partis politiques avait été
appliquée à la direction des partis politiques, les surplus
pourraient être transférés aux formations politiques sans
aucun problème; hypothétiquement, mais ce serait une option qui
aurait pu être envisagée. Si donc, M. le Président, il y a
un élément qui pose problème, c'est qu'on se retrouve
encore avec du monde... Écoutez, M. Ryan, cela date de 1978, 1979? Cela
fait dix ans. Dix ans de vie politique, c'est plus qu'une longue fin de
semaine. Ce n'est pas réglé encore et j'avoue honnêtement
que je ne vois pas ce qui s'est passé depuis un an qui nous permette de
penser que cela va se régler plus, qu'à un moment donné,
M. Ryan... Je le répète, je ne lui lance pas la pierre. Je suis
convaincu qu'il fait cela correctement, mais à un moment donné il
va bien falloir qu'il s'assoie avec son groupe de fiduciaires et qu'il
décide d'une utilisation x, y, z.
Donc, ce n'est pas vrai que c'est interne. Ce n'est pas vrai que ce
n'est pas du gros argent et que cela n'a pas des répercussions
politiques au moins tout aussi importantes que les autres activités
politiques que nous régissons par d'autres dispositions de nos lois
électorales, incluant le chapitre sur le financement. Il y a eu
débat chaque fois et, finalement, il y a des problèmes encore
plus concrets qui se posent. Compte tenu de l'absence de règles, de
l'absence de comptabilité entre les sources de financement des campagnes
à la direction des partis et les sources de financement des formations
politiques, on se retrouve avec des surplus dont on ne sait pas trop quoi faire
et qui, dans le cas au moins d'un exemple, datent de dix ans. Moi, j'aurais
souhaité qu'on fasse un pas de plus et j'ai le goût de faire une
remarque, M. le Président. Je ne lance pas du tout la pierre au
collègue d'Abitibi-Ouest ou de Gatineau, mais je comprends, et c'est
normal, qu'on consulte les formations politiques sur cela, qu'on leur demande
leur avis et que dans la mesure du possible on tente de suivre leur avis. Je
pense que ce n'est pas une bonne attitude que de se coller trop à leur
avis sur tout. Moi, pour avoir vécu cela de différents
côtés de la clôture et peut-être sous le plus grand
nombre d'angles possibles, je me souviens très bien d'avoir
participé
avec des dirigeants gouvernementaux de ma formation politique, alors que
j'étais directeur général de ma formation politique,
à des discussions, par exemple, sur la loi référendaire
où légitimement on m'avait consulté et j'étais venu
expliquer les modifications qu'on souhaitait au plan partisan voir apporter
à la loi référendaire. Je n'ai jamais cru qu'on adopterait
100 % de nos affaires et qu'on avait un droit de veto là-dessus. Avec
raison, on a retenu un certain nombre de choses et on n'en a pas retenu un
certain nombre d'autres, et c'était normal. Je pense que cela devrait
aussi s'appliquer et j'espère que cela s'est appliqué dans les
dossiers qui nous guident. Moi, il me semble que là il y aurait une
belle occasion de faire quelque chose, de poser un geste.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre. (15 h
45)
M. Gratton: Premièrement, pour reprendre par la fin, il ne
faut pas conclure que, parce que dans un cas, les consultations rejoignent le
point de vue des membres de l'aile parlementaire d'un parti que c'est le cas
pour tous les sujets. Il y a plusieurs sujets qui ont fait consensus entre
nous, où les représentations des partis auxquels nous appartenons
allaient dans le sens contraire. Donc, ce n'est pas uniquement à partir
de ces consultations, mais à partir de la constatation qu'on a faite
qu'effectivement il y a débat interne au sein de chaque parti au moment
où il y a une campagne au leadership, que ce débat interne
déborde dans les médias d'information, et c'est effectivement ce
qui s'est produit au cours des campagnes au leadership qu'on a connues
récemment et que les partis se sont donné des règles de
régie interne différentes pour chacun des partis, mais qui ont
semblé satisfaire les critères de transparence puisqu'il n'y a
aucune représentation qui nous a été faite par quiconque.
Je souligne au député de Gouin que celui qui a demandé
qu'on inscrive le sujet pour discussion, c'est moi-même, simplement parce
qu'il m'était venu à l'esprit que cela faisait partie des
réflexions qu'on devait faire. On a fait cette réflexion, on
s'est posé des questions, on a examiné ce qui se faisait en
Ontario où il y a un système de contrôle et on en est venus
à la conclusion qu'il n'était pas souhaitable de retenir un
contrôle quelconque, étant donné l'expérience
vécue qui a donné satisfaction et qui n'a manifestement pas
été critiquée puisque personne, avec toutes les occasions
qu'on a données de venir nous faire des représentations, ne nous
en a fait.
M. Gendron: M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, très rapide- ment,
j'ai écouté attentivement les remarques du député
de Gouin et je le dis comme je le pense: elles sont plus pertinentes que
l'inverse par rapport à mes convictions et ce n'est pas parce que j'ai
changé d'habit. Cependant, quand on établit certaines
règles, entre autres - puis c'est juste parce que j'ai fait une omission
tantôt, il y a une chose que l'aurais dû dire et cela aurait
éclairé davantage le député de Gouin - sur cet
aspect-là, très décidés en termes de conscience
d'arriver à un résultat positif, je ne crois pas qu'on puisse
convenir - autant que possible et même d'après moi pour l'ensemble
des éléments, on va fonctionner sur la règle du consensus
- et penser qu'avec les deux formations politiques en présence nous
serions arrivés à quelque chose de consensuel sur les cinq ou six
éléments que nous avions touchés lors de la discussion au
comité de travail.
Alors, ça c'est un élément que j'ai omis de
mentionner tantôt, mais quand on en a reparlé chez nous, on
pouvait bien le laisser dans nos cahiers, cela fait plus beau, d'après
moi, on continue à réfléchir, etc., mais un moment
donné il faut arriver à un résultat. Sur cette question,
bien objectivement et sans être un futurologue, je ne crois pas qu'il y
aurait intérêt à se creuser davantage les méninges
pour amenuiser tellement les deux niveaux de ce qu'on retient pour souhaiter
à tout prix le consensus et on ne serait pas plus satisfaits parce que
cela ne correspondrait pas à ce que je voudrais voir comme règles
lors d'une course au leadership et possiblement l'inverse de l'autre
côté, sans interpréter à sa place, mais en ce qui me
concerne c'est sûr que ce point de vue a joué très
fort.
C'est pourquoi j'ai convenu, plus, bien sûr, les autres raisons
que j'ai données, qu'il n'y avait pas lieu de souhaiter à ce
moment-ci que notre Loi électorale au Québec ait de très
longues mentions sur une question importante et majeure, je ne le nie pas, je
le reconnais. M. le député de Gouin avait complètement
raison que c'est plus externe qu'on ne l'a peut-être décrit
succinctement. Les sommes en cause sont majeures, mais c'est comme d'autre
chose, le public le sait, les électeurs du Québec le savent et
cela peut avoir effectivement des conséquences sur un parti politique
plutôt qu'un autre dépendamment des règles internes qu'il
se donne et en soi comme, j'appellerais cela, mesures - comment appelle-ton
cela dans la forêt, des prédateurs? - alors comme mesures
prédatrices, si vous me permettez l'expression - cela n'existe
probablement pas, mais vous comprenez - je trouve que cela n'est pas mauvais.
Ce n'est pas mauvais que cela soit comme cela, que, dépendamment des
règles internes que chaque parti se donne lors d'une course au
leadership, il y ait des jugements qui se portent puis qu'il y ait des gens qui
pensent que peut-être il y a des partis politiques qui sont plus
respectueux de certaines valeurs dites "démocratiques" - entre
guille-
mets - que d'autres et ils jugeront. On n'est pas obligés de tout
réglementer.
Le Président (M. Filion): En terminant, Je donne cela
uniquement comme un élément de fait pour enrichir une
réflexion future. Semble-t-il, la réflexion ne se
concrétisera pas dans le projet de loi. Je regardais le
résumé de la loi ontarienne qui est fait dans le document qu'on
nous a remis, c'est surtout en termes coercitifs qu'on voit les règles
qui sont là pour régir, contrôler la campagne au
leadership. Mais il y a aussi des avantages. Entre autres avantages, aux
États-Unis - je prends encore nos voisins du Sud comme exemple, bien que
leur système soit totalement différent - leurs campagnes au
leadership sont institutionnelles. J'ai appris que l'aide de l'État aux
partis politiques - chacun des deux partis politiques américains -
était de 25 000 000 $. Évidemment, eux font cela dans un tout
autre contexte que nous. Il n'est pas sûr non plus que de régir
une campagne au leadership impliquerait une aide financière de
l'État au parti politique qui vivrait une période de choix de
nouveau chef. Il n'est pas exclu non plus de l'imaginer. Cela pourrait
être possible. En deux mots, ce ne sont pas que des désavantages,
il y a aussi des avantages pour les partis politiques, en plus,
évidemment, des arguments qui ont été
énoncés de part et d'autre. Je ne veux pas allonger la discussion
là-dessus. Je comprends que, du côté ministériel, du
côté du porte-parole de l'Opposition officiel on choisit, en
somme, de ne pas aller plus loin à ce stade-ci de la réflexion.
Donc, maintien du statu quo.
Ajustements souhaitables
On tombe dans les ajustements souhaitables, un nouveau chapitre de notre
livre, pages 247 et suivantes. Ajustements souhaitables: Interversion des
titres de la loi. En accord avec l'interversion des titres de la loi pour
consacrer la place première des électeurs, sous réserve
que cela n'entraîne pas de problème majeur d'ordre
légistique. D'accord?
M. Gratton: M. le Président, j'ajouterais qu'on en est
même rendu, quant aux légistes, à se poser la question si
la façon la plus simple ne serait pas de réécrire la Loi
électorale pour non seulement faire les interversions de titres, mais
également avoir une économie dans le nombre d'articles et dans le
libellé. La question est posée et, évidemment, cela
pourrait représenter une façon différente d'aborder
l'étude de la loi si cela devait être une nouvelle loi. On attend
des précisions de ce point de vue. Les consultations seront faites quand
on en disposera.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je veux seulement faire un commentaire
là-dessus. Je comprends que, pour des raisons de simplification, de
meilleure compréhension, donc, d'une accessibilité plus facile et
pour les électeurs et plus particulièrement pour les principaux
utilisateurs de la loi, ce soit une hypothèse qui soit
sérieusement envisagée. Par ailleurs, je dois dire, M. le
Président, que j'ai toujours un peu une crainte quand j'entends cela.
Chaque fois qu'on procède de la sorte dans une matière comme
celle-là ou comme dans toute autre matière, on finit
invariablement par échapper quelques petits morceaux, par penser que
telle chose, c'est à peu près la même chose que cela veut
dire, mais dans les faits on s'aperçoit que, dans les modalités
concrètes, il y a des trous. Je nous écoute depuis quelques
jours. On a corrigé des chapitres LXXX, on a corrigé des
chapitres LXXXIV. Je voudrais seulement attirer notre attention
là-dessus, qu'il faudrait qu'il y ait un genre de groupe de
révision qui reprenne tout cela pour être bien certain. Ce n'est
pas vrai qu'en commission parlementaire article par article, aussi
rigoureusement qu'on voudra le faire, on ne pourra pas en échapper, si
cela ne nous a pas été présenté comme étant
des modifications. Je veux juste attirer notre attention à tous
là-dessus.
M. Gratton: Je partage le point de vue du député de
Gouin, c'est ce qui me fait dire qu'on devra nécessairement aviser de
l'opportunité de procéder de cette façon et
peut-être de la façon d'aborder l'étude de façon
différente de ce qu'on fait normalement, dans le but de ne pas avoir de
ces "échappées" ou d'en avoir le moins possible. Cela va, M. le
Président?
Le Président (M. Filion): Cela va. Alors, cela va en ce
qui concerne l'ajustement D-1. Ajustement D-2: Fonctions et devoirs du DGE. Il
s'agit ici de regrouper et de simplifier les articles portant sur les fonctions
et devoirs du DGE. Cela va?
Des voix: Cela va.
Le Président (M. Filion): Ajustement souhaitable D-5:
Travail partisan. Il s'agit d'inclure dans la loi le Vérificateur
général au nombre des personnes ne pouvant se livrer à un
travail partisan en vertu de l'article 56. Cela va?
M. Rochefort: M. le Président, là-dessus comme sur
le reste, des fois cela fait longtemps. Est-ce que cela couvre aussi le
Protecteur du citoyen, par exemple, ou si c'est déjà
là?
Une voix: C'est déjà dans la loi. Le
Président (M. Filion): Cela va? M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): C'est l'article 56 Tant
qu'à y être, je fais une suggestion. Ce serait peut-être bon
d'inclure, en somme, toutes les personnes qui sont nommées par
l'Assemblée nationale. Je pense au président de la...
M. Rochefort: Je ne suis pas d'accord avec vous. Il y a une
distinction entre les personnes désignées et les personnes
nommées par l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Filion): Non, je parte des
personnes...
M. Rochefort: Vous avez utilisé l'expression "personnes
nommées".
Le Président (M. Filion): Oui, c'est cela que je veux
dire.
M. Rochefort: Ce n'est pas la même chose. Il y a une
distinction entre les deux.
Le Président (M. Filion): Quelle est la distinction?
M. Rochefort: II y a un certain nombre de personnes qui sont
désignées par l'Assemblée nationale comme ne relevant de
personne, par ailleurs, et il y a d'autres personnes dont la nomination est
l'objet d'un vote de l'Assemblée nationale, mais qui ne sont pas des
personnes, au sens institutionnel et légal du terme,
désignées par l'Assemblée nationale. À ma
connaissance, il n'y a que trois personnes désignées par
l'Assemblée nationale: le Vérificateur général, le
Protecteur du citoyen et le Directeur général des
élections. Mais il y a une bonne liste de personnes qui font l'objet
d'une nomination de l'Assemblée nationale: la Commission des droits et
libertés, les vice-présidents de la Commission de la fonction
publique, les présidents, des choses comme cela, mais ce ne sont pas des
personnes désignées au sens du terme.
Le Président (M. Filion): Alors, le président de la
Commission des droits de la personne...
M. Rochefort: Ce n'est pas une personne
désignée.
Le Président (M. Filion):... n'est pas une personne
désignée.
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Filion): Le président de la
Commission des droits de la personne a le droit de faire de l'activité
politique.
M. Rochefort: Cela est une autre question.
Le Président (M. Filion): Non, mais c'est la question que
je pose.
M. Rochefort: C'est une autre question.
Le Président (M. Filion): Non, mais je pose la
question.
M. Gendron: La réponse est oui.
Le Président (M. Filion): Je pose seulement une question
théorique.
M. Gendron: La réponse est oui, en vertu de notre Loi
électorale. D'ailleurs, à ce sujet, on pourrait même
envisager, compte tenu du poste important du premier ministre du Québec
en période électorale, de lui demander de jouer un rôle de
neutralité.
Le Président (M. Filion): Le premier ministre du
Québec?
M. Gendron: Oui. C'est que rapidement on s'est rendu compte que
la liste serait trop longue. Pour être sérieux, pour le
Vérificateur général, on s'est rendu compte au
comité que c'était une omission. C'était une omission de
la Loi électorale parce que, dans le fond, il y a traditionnellement,
depuis plusieurs années, trois postes ou trois personnes qui,
règle générale, font l'objet d'une désignation
nominative et qui relèvent de l'Assemblée nationale. Alors, les
trois personnes qui relèvent de l'Assemblée nationale...
C'était d'ailleurs un des éléments de la plaidoirie du DGE
tantôt sur l'autre aspect qu'on a réglé finalement, et avec
raison.
Le Président (M. Filion): II y a le DGE, le Protecteur du
citoyen et qui?
M. Gendron: Et le Vérificateur général.
Le Président (M. Filion): Le Vérificateur
général. Bon. Il ne s'agit pas d'en faire un plat, bien que je
doive vous dire que la logique n'est pas évidente. Je ne vois pas
pourquoi on demanderait au Vérificateur général de ne pas
faire de travail de nature partisane et qu'on ne pourrait pas le demander au
président de la Commission d'accès à l'information ou au
président de la Commission des droits de la personne. Il n'y a rien
d'évident là-dedans.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Mais je n'en ferai pas un
plat.
M. Gendron: D'accord. C'est réglé.
Le Président (M. Filion): Non, je n'en fais pas un plat,
mais je vous dis que le critère qui a servi de base, on peut bien
s'accrocher à cela.
M. Gendron: II y a une différence fondamentale entre les
personnes désignées par une institution d'une très grande
neutralité qui s'appelle l'Assemblée nationale et les personnes
qui, après qu'elles aient été nommées ou
ratifiées par l'Assemblée nationale, ne relèvent plus
d'elle quant au suivi. Alors, on pourrait les inclure et l'Assemblée
nationale n'a pas de contrôle parce qu'elles relèvent d'un
ministre, donc, d'un membre du gouvernement qui n'est pas assujetti à la
règle, bien sûr, de faire du travail non partisan. Alors, comment
feriez-vous le contrôle? Tandis que les trois postes qui sont
désignés par l'Assemblée nationale, objectivement,
l'Assemblée nationale est toujours capable de porter un jugement sur le
travail partisan du DGE, sur le travail partisan du Vérificateur
général, sur le travail partisan du Protecteur du citoyen. (16
heures)
Le Président (M. Filion): Le secrétaire de
l'Assemblée nationale, lui?
M. Gendron: La Loi sur la fonction publique s'applique.
Le Président (M. Filion): La Loi sur la fonction publique
lui permet de faire du travail partisan dans une certaine...
M. Gendron: Voilà! et il paraît qu'il en fait.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Filion): II est drôlement
nommé par l'Assemblée! Bon, ajustement souhaitable, D-5. Il y a
consensus au sein du comité technique et de ses représentants.
Ajustement souhaitable D-6, Conditions pour être recenseur. Autoriser
exceptionnellement le choix d'un recenseur dans une circonscription
électorale contiguë. Cela va? Ajustements souhaitables D-7 et D-10,
Demande sous serment. Maintien du statu quo quant à l'exigence du
serment d'électeur dans les diverses situations prévues dans la
loi. Je pense qu'on a déjà discuté de cette
question-là. M. le Directeur général des
élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je voudrais apporter une
précision à la suite d'une remarque qui a été faite
hier par un membre de la commission. Je voudrais juste voir si la coutume qui
est en train de s'établir devrait être maintenue. Dans le cas du
vote par anticipation des personnes handicapées physiques qui se
présentent à un bureau de vote, on hésite beaucoup
à leur demander de prêter serment en disant qu'elles sont
Incapables de voter ou qu'elles votent parce qu'elles sont handicapées
physiques. C'est une des catégories de personnes qui peuvent voter.
Généralement on fait voter la personne parce que c'est tellement
manifeste qu'elle est handicapée physique qu'on ne l'assermente pas
nécessairement. Je pense que dans ces cas-là c'est plus une
question de dignité ou de réaction vis-à-vis de la
personne handicapée physique. On va être moins exigeant quant au
serment.
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va? Oui, M. le
ministre. Cela va. Juste une question, peut-être, parce qu'on voit un peu
partout "demande sous serment". Il est bien entendu que l'affirmation
solennelle... Partout où on parle de serment on parle d'affirmation
solennelle aussi.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, oui, c'est la même
chose. Cela couvre les deux.
Le Président (M. Filion): D'accord. M. Rochefort: M.
le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Je comprends l'idée avancée par le
Directeur général des élections quant au problème
que cela peut poser de demander à quelqu'un qui est visiblement
handicapé physique qu'il est bien un handicapé physique. Mais
j'hésite à faire des exceptions quant aux procédures
à suivre pour voter au vote par anticipation. C'est comme quelqu'un qui
est aveugle comparé à quelqu'un qui est demi-voyant. Il y a une
marge... Je nous vois très bien... Vous savez qu'il y a des scrutateurs,
il y en a quelques-uns quand il y a un scrutin, je les vois très bien
nous expliquer: Écoutez, je l'ai vu arriver avec des béquilles.
Il est handicapé physique. Je ne lui al pas demandé de
prêter serment. Où est-ce que cela arrête? Cette
personne-là a 94 ans. On peut au moins l'assimiler à un
handicapé physique. Ma crainte personnelle, c'est que cela va mener
à de l'interprétation et, donc, à une zone inutilement
grise qui est pourtant claire. Je dis: Écoutez, c'est dans les
règles du jeu. Voter par anticipation implique qu'on prête
serment. Quant au personnel électoral, je vais vous dire que c'est
drôlement évident. Il a un papier prouvant qu'il a
été assermenté pour occuper les fonctions de scrutateur,
de secrétaire dans les bureaux de scrutin ou même de directeur du
scrutin. Je vais vous dire que c'est au moins aussi évident que
quelqu'un qui est handicapé physique. Je ne le sais pas, moi.
M. Côté (Pierre-F. ): Je veux juste souligner...
M. Rochefort: Je n'en fais pas une histoire non plus, mais
j'avoue que je suis un peu...
M. Côté (Pierre-F. ): Je veux juste souligner...
M. Rochefort: J'éviterais les exceptions.
M. Côté (Pierre-F. ): Je veux juste souligner, M. le
Président, qu'on a eu beaucoup de remarques de la part de scrutateurs
dans les bureaux de vote par anticipation. Une personne, visiblement et
très clairement handicapée physique, à qui on faisait
prêter serment qu'elle vote par anticipation parce qu'elle est
handicapée physique... Ils disaient à l'effet qu'ils
s'étaient fait retourner. Ils ont dit: Est-ce que vous voulez rire de
nous? Est-ce que vous voulez vous moquer de moi? C'est une situation
délicate. Je signale simplement qu'à ce jour la façon de
la traiter a été de dire aux scrutateurs, lorsqu'on a les cours
de formation: Écoutez, servez-vous de votre tête dans ces
cas-là. Je voudrais juste attirer l'attention parce que...
M. Rochefort: Je suis d'accord avec vous. Mais c'est parce que
pour, moi aussi, une façon qui peut être présentée,
c'est de dire: Écoutez, tout le monde a l'obligation de prêter
serment pour voter par anticipation. On comprend que vous avez une raison plus
évidente qu'un autre, mais la règle est que pour voter cela
prend... Je ne le sais pas.
M. Blackburn: Est-ce qu'il ne serait pas possible, M. le
Directeur général des élections, de... C'est sûr que
ce n'est pas facile de dire à un handicapé physique, vraiment
handicapé visuellement parlant: Vous allez prêter serment pour
confirmer que vous êtes handicapé. Est-ce qu'il ne serait pas
possible d'inclure dans la question que vous avez des raisons de demander, une
raison personnelle...
M. Rochefort: Qui serait raccrochée à une
définition.
M. Blackburn:... qui serait raccrochée sans
nécessairement spécifier...
M. Rochefort: Une personne qui a des raisons de penser qu'elle ne
pourra pas participer au scrutin.
M. Blackburn: Parce que, quand on arrive au vote par
anticipation...
M. Côté (Pierre-F. ): C'est un peu - à moins
que je ne saisisse mal votre suggestion - prendre par la bande votre
suggestion. Dans l'article, il est dit que ceux qui peuvent voter par
anticipation, c'est une personne handicapée ou une personne qui a des
motifs de croire, etc. Mais carrément, il est dit: Une personne qui est
handicapée. On dit à une personne handicapée: Est-ce parce
que vous croyez ne pas avoir la possibilité de venir? Elle dit: Non, je
pourrais bien venir, mais c'est parce que je suis handicapée. Est-ce
qu'on va renforcer encore ou on va l'amener à faire une
déclaration qui est différente de la situation?
M. Blackburn: Mais vous avez un motif de croire que vous ne
pourrez pas voter la journée des élections, un peu comme la
personne qui, par exemple, a un motif de croire qu'elle ne sera pas
présente. Elle peut fort bien être présente, mais elle a un
motif de croire que...
M. Côté (Pierre-F. ): À ce moment-là,
la solution, ce serait d'enlever dans les dispositions de l'article 94 qu'on
autorise les personnes handicapées à voter par anticipation. Ce
sera seulement le motif de croire qu'elle ne pourra pas y être. Ce serait
peut-être une façon de l'atténuer, votre suggestion, et
dire: Vous pouvez faire serment disant que vous avez des motifs de croire que
vous ne pourrez pas y être. L'objectif qui a été
visé par le vote par anticipation pour les personnes handicapées
physiques, c'est justement de leur faciliter... C'est une des raisons pour
lesquelles il y a le contrôle du serment, c'est pour ne pas qu'il y ait
un trop grand nombre de personnes. C'est pour le permettre à des gens
qui ne peuvent pas le faire facilement le jour du vote, le permettre aux
handicapés physiques. Je comprends que cela fait une brèche dans
l'exigence de la loi actuelle de demander le serment. Tout le monde prête
serment; vous le prêtez aussi. Mais je ne vous cache pas qu'en pratique
le jour du vote par anticipation, cela crée des problèmes. Les
scrutateurs sont embêtés pour le mettre en application. La
personne est là et, excusez l'expression, elle est assise dans sa chaise
roulante. Vous prêtez bien serment que vous êtes handicapée
physique. On a des réactions assez vives à ce moment-là.
Je tiens à vous le signaler. Évidemment, si vous maintenez
l'exigence du serment quand même, on le fera et on va Insister, mais il
me semble qu'à un moment donné il y aurait peut-être une
certaine latitude dans l'utilisation du jugement, je dirais, du scrutateur qui
est là.
M. Blackburn: Comme cela se fait actuellement, dans le fond.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui.
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va, M. le
député de Roberval?
M. Blackburn: C'est bien.
Le Président (M. Filion): D-7 et D-10, est-ce que cela
va?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Filion): Ajustement souhaitable D-9:
Contenu de la déclaration de candidature. Il s'agit de préciser
dans la loi que l'agent officiel et le mandataire d'un candidat sont tenus de
signer la déclaration de candidature.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Filion): Ajustement souhaitable D-11,
Expiration de l'autorisation du candidat indépendant. Il s'agit de
maintenir le premier alinéa de l'article 332, mais de modifier
l'indication en marge de cet article dans la loi pour indiquer que cet
alinéa s'applique autant aux candidats indépendants élus
que non élus. Cela va? C'est technique.
Ajustement souhaitable D-12, Adjoints à l'agent officiel,
approbation du chef de parti. La recommandation est à l'effet de ne pas
spécifier dans la loi que l'approbation du chef de parti .. lors de la
nomination d'un adjoint doit être faite par écrit. En d'autres
mots, le maintien du statu quo prévu à l'article 410.
M. Gendron: Un instant, M. le Président. Le
Président (M. Filion): C'est bien. M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Filion): Ajustement souhaitable D-13,
Listes électorales utilisées, l'élection partielle. Le
libellé de cet article devrait être revu à la
lumière de la décision sur le recensement annuel. Il devrait
être replacé dans la section sur les listes électorales.
Est-ce que cela va? C'est technique.
Ajustement souhaitable D-14, Abrogation des articles dont l'objet est
accompli. Épuration de la loi pour y enlever les articles dont l'objet
est accompli. Cela va? L'accessibilité physique, on a vu ce sujet.
Nouveaux sujets ayant fait l'objet de
consensus
Nous abordons maintenant les nouveaux sujets abordés par les
intervenants en commission parlementaire et ayant fait l'objet de consensus.
Pour l'information des membres de la commission, on n'a pas de documents de
soutien sauf lorsqu'il y a un astérique. Cela veut dire qu'il y a une
note du Directeur général des élections concernant ce
sujet.
Carte de rappel
Nouveaux sujets abordés par les intervenants en commission
parlementaire et ayant fait l'objet de consensus. 1. carte de rappel, rejet de
la proposition du Parti indépendantiste, à savoir que la carte de
rappel distribuée par le DGE à chaque électeur soit
accompagnée d'un dépliant contenant un bref message de chacun des
candidats de la circonscription. Note de la DGE à la page 4
M. Gratton: Cela ne s'appliquerait que si on avait retenu la
proposition.
Le Président (M. Filion): Voilà! Cela va. La note
est en page 4, mais elle allait dans le sens de l'hypothèse où on
aurait retenu la proposition.
M. Rochefort: Oui, oui, mais la page 4 de quel document?
Le Président (M. Filion): Page 4 du document de la DGE
intitulé "Amendements à la Loi électorale, partie A,
Scrutin". Est-ce que cela va?
M. Rochefort: Oui. J'ai retrouvé la note. Dans l'esprit
d'ouverture, dans l'esprit de permettre un meilleur accès du message du
discours du programme des partis politiques aux électeurs dans un souci
de donner des moyens minimaux à l'ensemble des formations politiques
qui, je le redis, par ailleurs sont des partis politiques parfaitement
autorisés, reconnus, etc; je trouvais cela assez intéressant
comme formule et pas onéreux de façon extravagante qu'on puisse
ajouter à la carte de rappel un petit dépliant commun où
on pourrait avoir la photo avec quinze lignes sur chaque candidat. Je trouvais
cela intéressant comme formule et dans l'idée de faire en sorte
qu'on donne le plus grand nombre possible de moyens aux électeurs,
justement, de faire un choix éclairé et, donc, de savoir non
seulement qui sont les candidats, mais un peu ce que chacun propose. J'avoue
honnêtement dans l'idée d'ouvrir et d'essayer de permettre
à des partis politiques non représentés qui sont sans
moyens pour l'essentiel... C'est un peu un cercle vicieux, moins on entend
parler de quelqu'un, moins on est nombreux et porté à lui faire
une contribution, moins Ils reçoivent de contribution et moins ils ont
la chance de faire parler d'eux. C'est un cercle vicieux et l'inverse est vrai
aussi: plus on entend parler d'un parti politique et que ses idées nous
sourient, plus il y a de contributions et plus il y a de contributions plus il
y a moyen de faire parler de lui. Ce sont deux cercles vicieux qui sont
infernaux, d'une certaine façon. Dans ce sens-là j'avoue que je
trouve que c'est une idée intéressante. J'avoue que je suis un
peu déçu de voir qu'on ne retient pas cette idée-là
qui ne me semblait pas compliquée et très peu coûteuse, par
ailleurs.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député de Gouin.
M. le ministre délégué à la Réforme
électorale.
M. Gratton: Oui, M. le Président. Ce qui nous amène
à ne pas retenir cette proposition, c'est que la carte de rappel se veut
non pas un outil d'information sur ' les enjeux, sur les candidats ou sur la
campagne électorale comme telle, mais bien un outil d'information pour
les électeurs sur le contenu de la Loi électorale, le
financement. Bref, cela remplace la carte de rappel que les partis
distribuaient jadis à leurs
frais pour indiquer où et quand une personne habilitée
à voter pouvait exercer son droit de vote. D'y inclure un message
quelconque des candidats vient en quelque sorte chambarder complètement
la raison d'être et la nature de la carte de rappel. Outre les
problèmes qui pourraient se poser dans des circonscriptions où la
multiplicité des candidats viendrait ajouter un volume important
à l'information et risquerait justement de détourner l'attention
de l'électeur des dispositions dont il a essentiellement besoin pour
s'acquitter de son droit de vote, on pourrait transformer la carte de rappel en
outil pour influencer, sinon, simplement mieux informer l'électeur des
enjeux politiques. (16 h 15)
II nous semble, quant à nous, que le travail d'un parti politique
ou d'un candidat doit se faire, surtout qu'on prévoit déjà
une intervention de l'État tant en termes de remboursement
électoral, en termes de crédits d'impôt et en financement
direct des partis politiques... L'État contribue déjà au
travail de diffusion des partis et des candidats et ce n'est pas par le biais
de la carte de rappel. Mais nous constatons que ce serait probablement une
façon assez économique d'ajouter aux informations partisanes
qu'on peut vouloir diffuser à l'électeur, mais que ce n'est pas
par le biais de la carte de rappel qu'on peut le faire le plus efficacement,
surtout en respectant la raison d'être de la carte de rappel comme
telle.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Assez rapidement, je pense que le
député de Gouin a raison d'avoir un peu plus de raisons pour
lesquelles on ne l'a pas retenu. Il a raison de dire qu'il pensait que
c'était une bonne idée. Je prétends que, lorsqu'on a
à... La carte de rappel, c'est une mesure administrative prévue
dans la Loi électorale. La Loi électorale regroupe des
éléments sur lesquels le Directeur général des
élections a à apporter à l'avance une espèce de
neutralité et d'indépendance. En tout cas, j'aurais de la
difficulté a jumeler, à l'occasion de la livraison de la carte de
rappel, des messages à caractère partisan. On brise, on
détruit, on discrédite - et je le pense sincèrement - je
vais jusqu'à dire qu'on discrédite un peu toute la valeur de la
Loi électorale et des responsabilités du DGE dès qu'on
accompagne les mesures administratives de contenu partisan,
indépendamment de ceux qui les feront. Des gens ne comprendraient pas
trop ces choses-là. Pourquoi, à une mesure administrative
prévue dans une loi, véhiculerait-on du contenu
idéologique de partis politiques ou d'autres intervenants? Ce n'est pas
do même nature du tout à ce moment-là. J'ai l'Impression
que c'est une tentation qu'il faut, au contraire, écarter rapidement
même si, au plan administratif, ce serait financièrement
intéressant. De toute façon, il faut qu'on livre la carte de
rappel dans d'autres lois électorales. Pourquoi ne pas en profiter pour
faire une petite beurrée partisane au sens large? Ce n'est pas la place,
selon moi, et il faut trouver autre chose.
Cela ne veut pas dire que je ne sois pas d'accord qu'on se creuse les
méninges pour que, à un moment donné, dans l'une ou
l'autre des opérations, mais peut-être pas prévue par le
DGE, parce que, là, je trouve que cela ne marche pas... Il ne peut pas
être facteur de contenu partisan et, a un moment donné, on
arrête ça et on dit: Le lendemain, non, tu t'occupes de ta loi, tu
es indépendant et tu ne livres que des dispositions administratives eu
égard à la Loi électorale. Cela ne marche pas. On est sur
deux "tracks". Cela n'a pas de sens, quant à moi, et c'est pour
ça qu'on l'a rapidement rejeté.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: J'avoue que j'ai un peu de misère à
suivre. Dieu sait que, s'il y a quelqu'un de chatouilleux sur les choses qui
doivent être objectives, parfaitement impartiales et tout ça,
c'est bien moi. Mais je ne vois pas du tout quel est le problème
à partir du moment où c'est fait selon des modalités
uniformes pour tout le monde dans un format unique où chacun a le
même espace, dans une même forme, style photopasseport plus douze
lignes de texte, calibré de telle façon. Il y a moyen d'avoir une
modalité pour qu'il n'y ait pas toutes sortes de choses dans ça.
J'avoue, au contraire, que je trouve très neutre en soi que
l'électeur reçoive la photo des huit candidats avec dix lignes
choisies par le candidat, calibrées d'une façon uniforme, sur ce
qu'il est et/ou ce qu'il propose dans la circonscription électorale. Au
contraire, je ne vois rien de partisan dans ça, à partir du
moment..
M. Gendron: Au taux où c'est rendu...
M. Rochelort:... où c'est offert à tout le monde et
que tout le monde est sur le même pied. Je considère, au
contraire, qu'il s'agit là d'un complément fort
intéressant à la carte de rappel.
Au fond, que dit la carte de rappel? Elle dit: N'oubliez pas qu'il y a
une élection lundi prochain. Vous votez à l'école X parce
que vous êtes dans le bureau de scrutin 17. Voici le nom et la formation
politique ou l'étiquette de chacun des candidats de votre
circonscription électorale tels que vous les retrouverez sur le bulletin
de vote que vous remettra le scrutateur, et voici aussi qui ils sont. On leur a
offert un espace commun, uniforme, etc., pour vous informer. Quand Radio-Canada
met à la disposition des formations politiques du temps ou quand elle
fait un reportage plus factuel où elle nous indique qui est quoi et tout
ça ou quand les médias
d'information locaux de nos circonscriptions électorales le font
en donnant à notre photo toute la même grandeur, la
dénomination politique et quatre lignes, personne ne voit quoi que ce
soit et je n'ai jamais entendu personne accuser les hebdos du Québec
d'être partisans quand, à la dernière publication avant le
scrutin, ils offrent le même espace à tout le monde pour leur
photo et patati et patata. Et je répète que, pour quelqu'un qui
est fort chatouilleux sur cela, au contraire, je n'ai pas d'objection comme
telle. Par ailleurs, M. le Président, je ne veux pas qu'on se retranche
derrière cela pour ne pas aller au-delà de cette
réticence-là. Si la réticence ne porte que sur le
véhicule, moi, je ne ferai pas de débat sur le véhicule.
Mais si cela ne porte que sur le véhicule, parfait, moi, j'ai hâte
d'entendre l'alternative qu'on nous propose. Ce que nous a proposé le
Parti indépendantiste de M. Rhéaume, c'est une formule avec un
véhicule. Si le véhicule pose problème, mol, je ne ferai
pas de bataille sur le véhicule. Je trouvais cela intéressant
parce que oui, je trouve cela de même nature. Je le répète,
mais je ne veux pas faire de débat là-dessus. Mais,
deuxièmement, c'est parce que, aussi, en ce qui concerne les coûts
et la dimension opérationnelle, je trouvais cela plus simple et tout
cela. Mais moi, j'avoue que, si c'est sur le véhicule, parfait, passons
à autre chose. Quelle est la proposition qu'on fait? On va demander au
DGE de faire une nouvelle distribution pendant la campagne électorale de
ce type d'information ou quoi? Est-ce qu'on est d'accord avec cela? Donc, ce
n'est pas le véhicule.
M. Gratton: Non, le véhicule...
M. Rochefort: Non, parce que, jusqu'à maintenant, le
débat a porté sur le véhicule.
M. Gratton:... la carte de rappel ne sied pas, je pense l'avoir
expliqué; ce qui me motive à rejeter qu'on se serve de la carte
de rappel pour la diffusion des informations.
M. Rochefort: C'est exact. Mais je dis: Si on met de
côté le véhicule de la carte de rappel, êtes-vous
favorable à ce qu'il y ait une distribution d'un dépliant qui
regroupe de façon uniforme la photo de tous les candidats avec un espace
pour chacun des candidats pour informer la population?
M. Gratton: II faudrait que j'y réfléchisse plus
longuement que simplement me faire poser la question et répondre oui ou
non d'emblée.
M. Rochefort: On peut demander, M. le Président, aux
membres de la commission de faire une réflexion et peut-être de
nous revenir à la prochaine occasion.
M. Gratton: Je n'ai pas d'objection, M. le Président.
M. Gendron: Bien, moi, M. le Président...
M. Gratton: À moins d'y réfléchir et de
faire part, soit à la commission, soit au moment du dépôt
du projet de loi, du résultat de la réflexion.
M. Gendron: M. le Président, c'est dans le même
sens, un peu dans le même sens. Moi, je pense que, en tout cas, dans les
explications que j'ai données, M. le député de Gouin,
premièrement, il n'y avait pas seulement le véhicule, il y avait
le fond aussi. Je vois tout de suite des réflexions qu'on se faisait. Ce
sont douze lignes uniformes. Cela adonne que c'est dans le comté, je ne
sais pas, de Laurier, et il y a 19 candidats. Alors, cela fait un bulletin qui
commence à être désagréable pour celui qui le
reçoit, 19 messages de douze lignes. Non, je le sais bien, mais c'est
une réflexion que je me permettais de faire. Moi, dans les douze lignes
qu'on m'autorise, j'en prends six pour dire: Ne votez pas pour le candidat
Untel. Je fais le choix et j'utilise mes douze lignes comme cela. Là, je
voyais tout de suite la réglementation. Il faut réglementer cela.
Qui va arbitrer le contenu des messages?
Je viens de vivre une petite expérience plate il y a deux minutes
pour quelque chose qui fonctionnait rondement, je viens de vivre cela. Il me
semble que ce n'était pas compliqué. C'est un exemple. Quelqu'un
a prétendu que le feuillet sans adresse d'un collègue
était ultra-partisan alors que je lui en ai cité quinze. Je ne
peux pas blâmer la personne. Je ne sais pas ce qu'il a mangé hier
ou avant-hier. Il a lu cela et il prétendait que, cette fois-là,
cela n'avait pas de bon sens, que c'était un message ultra-partisan. Je
veux juste dire que, lorsqu'on verse dans des affaires comme celle-là,
ce n'est pas facile.
Alors, moi, ce n'était pas juste sur le véhicule,
c'était sur le fond. Cependant, vous dites: Y a-t-il moyen de
réfléchir là-dessus pour que les électeurs aient
des garanties plus objectives et plus neutres qu'à la proximité
des élections on ait de meilleures assurances qu'ils soient mieux
Informés sur les candidats dans une circonscription? C'est un objectif
tellement sérieux - il n'y a pas de caricature - louable et noble que
oui, comme membre d'une commission, on devrait se creuser les méninges
pour arriver à trouver cette formule-là. Ce n'est pas parce qu'il
y a une élection qu'on a la garantie que, dans tous les foyers... On ne
peut dire qu'il n'y a aucun foyer au Québec qui n'a pas eu un minimum
d'informations sur les candidats, que ce soit la "fraise"... Il y a certains
foyers où, pour toutes sortes de raisons, il n'y a probablement rien qui
est rentré parce que les feuillets ont été volés
dans la boîte postale par des jeunes qui jouent à cela ou pour
autre chose. Il se peut qu'il y ait certains foyers au Québec qui n'ont
pas, comme vous le dites, la chance d'avoir un
minimum à l'ultime limite; c'est quand même une campagne
électorale où on va élire quelqu'un pour nous
représenter, ce qui est un geste que je trouve majeur dans une
société démocratique, significatif, lourd de
conséquences et important. Vous, vous dites: Y a-t-il moyen qu'on trouve
quelque chose pour s'assurer que... Moi, je dis oui. C'est notre
responsabilité de réfléchir là-dessus. À ce
jour, ce n'est pas... Si j'ai écarté cela rapidement, ce n'est
pas pour passer à autre chose et dire: On n'a plus de
responsabilité. Vous aviez une bonne question tantôt. Vous aviez
dit: Si c'était le véhicule, j'aimerais avoir l'alternative. Moi,
en tout cas, j'ai l'honnêteté de vous dire que je n'en ai pas
actuellement. Je n'en ai pas à vous proposer cet après-midi, mais
cela ne veut pas dire que je n'ai pas la responsabilité de continuer a
réfléchir pour essayer d'en trouver une.
M. Gratton: Cela fait partie de l'évolution des
réflexions qu'on fait. On a commencé par produire une liste de
sujets qui nous avaient été inspirés par diverses
personnes et divers événements. On en a discuté au
comité technique. On se rend compte que des gens sont venus en
consultation nous parler d'autres sujets qu'on n'avait pas abordés et en
commission parlementaire on en retrouve d'autres comme celui-là. On va
poursuivre comme cela jusqu'à ce qu'on ait amendé et
révisé la Loi électorale et, dès le lendemain,
déjà on commencera à avoir des représentations pour
la bonifier. C'est un processus qui est continuel. C'est pour cela, d'ailleurs,
qu'il y a un Secrétariat à la Réforme électorale,
je suppose. C'est évident que c'est pour cela. Si on avait parié
d'une réforme globale de la loi, on aurait probablement à
s'interroger. Vous trouvez que je suis trop long, monsieur?
Une voix: Non, pas du tout, je m'excuse.
M. Gratton:... mais, comme il s'agissait d'une révision,
au moment où le député de Gouin, tout autre membre de la
commission ou toute autre personne nous saisit d'une possibilité
d'améliorer la loi, on s'engage à y réfléchir et,
le moment venu, que ce soit dans une séance subséquente de la
commission parlementaire, que ce sort au moment de l'étude du projet de
loi qui sera déposé devant l'Assemblée, on pourra. Et ce
qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on s'engage à y revenir une fois qu'on
y aura réfléchi.
Le Président (M. Filion): Cela va?
M. Rochefort: Avant l'adoption du projet de loi.
M. Gratton: Après il sera trop tard, évidemment. Le
député de Gouin est très prudent. Effectivement, c'est
avant...
M. Rochefort: Oui, j'ai toujours été prudent en
cette matière et je n'ouvrirai pas cela, mais disons donc que,
malgré cette prudence trop grande qu'on m'a déjà
imputée, finalement, les temps m'ont donné raison au moins au
sujet du recensement, sur ces choses-là.
M. Gratton: Je suis sûr que le député de
Gouin est convaincu qu'il a toujours raison.
M. Rochefort: Oh non, M. le Président! Je ne voudrais pas
que le ministre fasse de la projection; non, pas du tout.
M. Gratton: Alors, je retire cette dernière phrase.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: C'est bien. C'est le petit coup de pompe de la fin
d'après-midi.
Le Président (M. Filion): J'espère que vous ne la
remplacerez pas en disant que le député de Gouin se trompe tout
le temps. Ha, ha, ha!
M. Rochefort: Quoi?
Le Président (M. Filion): Alors, donc, sur la carte de
rappel, cela va.
En ce qui concerne les bulletins de vote des détenus, en accord
avec la proposition du DGE qui est à l'effet de retourner au bulletin de
vote standard pour les détenus, afin d'éviter les très
nombreuses annulations de bulletins. Pour contourner le problème des
coûts que pose le retour au bulletin standard, le DGE serait
autorisé à imprimer lui-même les bulletins destinés
à ces électeurs.
J'aimerais bien savoir quelle est la distinction entre un bulletin de
vote standard et un bulletin de vote pour le détenu.
M. Côté (Pierre-F. ): La loi actuelle prévoit
un bulletin de vote spécial pour le détenu. Cela permet au
détenu d'écrire lui-même le nom du candidat sur le
bulletin.
Le Président (M. Filion): Ah oui!
M. Côté (Pierre-F. ): Tandis que ce qu'on
suggère, c'est de revenir au bulletin de vote qui est utilisé par
tout le monde, c'est ce qu'on appelle le bulletin de vote standard.
Le Président (M. Filion): Voilà, parce que les
détenus, je l'avais oublié, votent finalement physiquement dans
la prison, mais leur vote est enregistré dans la circonscription
électorale où ils ont leur dernier domicile.
M. Gendron: D'où ils proviennent. M. Côté
(Pierre-F. ): C'est exact.
Le Président (M. Filion): Même pour les
détenus qui sont au pénitencier?
M. Côté (Pierre-F. ): Il y en a qui,
forcément, choisissent que leur domicile, parce qu'il n'y a pas
possibilité de le retracer, soit la maison de détention. C'est
une exception, quand ils ne sont pas capables d'en retracer aucune
espèce d'autre. Ils sont là depuis longtemps et pour si longtemps
que...
M. Gratton: C'est cela que j'allais dire. M. Côté
(Pierre-F. ): C'est l'exception.
Le Président (M. Filion): À ce moment-là, le
détenu a le choix de s'enregistrer à l'endroit où il veut?
Comment cela fonctionne-t-il? Est-ce que le détenu choisit
lui-même un peu, en quelque sorte, sa circonscription
électorale?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est l'endroit de son
domicile, comme tous les autres électeurs.
Le Président (M. Filion): Oui, mais...
M. Côté (Pierre-F. ): Il y a quelques rares cas
où le seul endroit de son domicile retraçable est celui où
il est.
Le Président (M. Filion): Qui dévoile le domicile
du détenu? C'est le détenu lui-même?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, quand il s'inscrit sur la
liste électorale, il indique son domicile.
M. Gratton: À l'article 58, on dit: Un détenu
conserve son domicile malgré sa détention.
Le Président (M. Filion): II s'agit de savoir que, dans
bien des cas de ceux qui sont à - juste pour l'information du ministre,
il doit le savoir, juste pour le lui rappeler - Saint-Vincent-de-Paul, il y en
a une bonne partie qui sont là qui n'ont plus de domicile parce qu'ils
sont condamnés à plus de dix ans et...
Une voix: Ceux qui vont être à Baie-Comeau.
Le Président (M. Filion): Alors, à ce
moment-là je comprends que ces détenus enregistrent leur vote
plutôt dans la circonscription électorale où se
trouve...
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous le permettez, M. le
Président, il y a un spécialiste de cette question chez nous qui
est Me Giguère.
Des voix: Ha, ha, ha!
(16 h 30)
M. Côté (Pierre-F. ): Je vais lui demander de
répondre plus précisément à votre question. Tous
les accords, il faut dire que cela se fait avec des ententes. La loi nous
autorise à faire des ententes avec les responsables des maisons de
détention, et au provincial et au fédéral. C'est en vertu
de ces accords qu'on retrouve comment est confectionné, etc.. M.
Giguère va vous en donner les précisions.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Giguère (Eddy): C'est que le directeur de la maison de
détention, comme le spécifie la loi, dresse la liste des
détenus avec l'adresse de leur domicile. C'est à eux de trouver
les domiciles, ils les ont dans le dossier, et ainsi de suite. C'est rare, mais
cela arrive, même s'il est condamné pour dix ans un détenu
peut conserver son domicile à l'endroit où il était avant
d'entrer. C'est une question de fait et d'intention. Ceux qui n'en ont pas, le
domicile, c'est la notion de domicile du Code civil. Lorsqu'il est en prison
son domicile est là. Lorsqu'il sort et qu'il s'en va chez sa soeur, son
domicile est là. C'est la notion de domicile du Code civil. C'est ce
qu'on retient.
Le Président (M. Filion): D'accord. La proposition qui est
devant nous est à l'effet de revenir au bulletin standard,
c'est-à-dire au bulletin qui est distribué dans la
circonscription électorale.
M. Giguère: C'est cela. Dans la loi, le détenu doit
écrire le nom du candidat de son choix. Ce qui arrive, le scrutateur
inscrit à l'endos la circonscription électorale lorsqu'il lui
donne la liste des candidats de sa circonscription. Cela a créé
une foule de problèmes, d'abord, dans ce qu'ils écrivent et,
deuxièmement, le scrutateur peut se tromper. On a vu, dans la
région de Hull et Gatineau, que le scrutateur a mis la circonscription
de Hull à l'endos et le détenu a voté pour un candidat de
la circonscription de Gatineau.
M. Rochefort:... du candidat pour qui il a voté.
M. Giguère: Le bulletin a été rejeté.
Une voix: Un gars "dull".
M. Gendron: Entre les joueurs de golf, cela serait bon.
M. Giguère: Le bulletin a été
rejeté.
Le Président (M. Filion): Ce que vous suggérez,
c'est le retour au bulletin standard pour éviter tous les types
d'erreur. C'est bien.
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le
député
de Laviolette.
M. Jolivet: Une question d'information. Si on revient au bulletin
standard, il n'y aura plus de problème, mais le vote du détenu
était vraiment non secret dans le fond Quand il arrivait dans la
circonscription où il était, on savait pour qui il avait
voté. Comment protégeait-on son secret du vote?
M. Giguère: Lors du dépouillement on ne peut pas
savoir quel détenu a...
Une voix: S'il n'y en a qu'un.
M. Giguère: S'il n'y en a qu'un, c'est une autre paire de
manches.
M. Jolivet: En revenant au bulletin standard on va leur donner la
chance...
M. Giguère: Pas nécessairement.
Le Président (M. Filion): Une personne qui vote...
M. Giguère: S'il y en a seulement un.
M. Côté (Pierre-F. ): Il vote dans un bureau de vote
par anticipation et le résultat de ce bureau de vote par anticipation
est transmis dans la circonscription électorale du domicile du
détenu et c'est une des façons où on pourrait... Si vous
permettez une information supplémentaire, les listes des détenus
ne sont transmises à personne.
M. Rochefort: D'accord.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est une mesure de
sécurité dans les maisons de détention.
Le Président (M. Filion): Plus que cela aussi...
M. Côté (Pienre-F. ): C'est avant tout une mesure de
sécurité pour les détenus.
Le Président (M. Filion): II y a plus que cela aussi. Il y
a une mesure de protection de la confidentialité, de la vie
privée. Je me souviens avoir étudié ce cas-là lors
du projet de loi 92, c'est un autre... Bulletin de vote des détenus,
cela va?
M. Jolivet: Oui
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vos détenus dans le comté, pas de
problème.
M. Jolivet: Excellente mesure.
Information sur le financement
Le Président (M. Filion): Information sur le financement,
en accord avec la proposition du Parti indépendantiste, à savoir
l'obligation pour le DGE de publier une fois l'an dans les médias la
liste des partis politiques autorisés et l'information de base
concernant la procédure et les règles de financement des partis
politiques. Là-dessus, le DGE, dans son document, partie B, Financement,
à la page 3, nous fait part de ses commentaires au point 5.
M. Côté (Pierre-F. ): M. le Président,
essentiellement, c'est pour signaler que les campagnes de financement des
partis politiques n'ont pas lieu à la même période de
l'année. Si on nous dit qu'on doit le faire une fois l'an, on ne
voudrait pas être accusé de partisanerie de quelque façon,
si on la publie à telle période de l'année plutôt
qu'à telle autre en relation avec les campagnes des partis politiques.
Pour la date de période de campagne des grands partis politiques, une
des solutions serait peut-être qu'il soit dit dans la loi à quel
moment cette fois-là on doit le faire ou qu'on nous dise de la faire au
minimum deux fois. Cela peut être un peu délicat. Si on le fait
à l'automne, un parti politique fait sa campagne, si on le fait au
printemps, c'est un autre parti politique. Il ne faut pas qu'on donne
l'impression qu'on veut...
M. Gratton: Je pense que c'est tout à fait pertinent. Dans
la mesure où on veut que cette information obtienne la décision
la plus large possible, il ne faudrait pas non plus que cela coïncide avec
d'autres publications que le DGE doit faire, notamment la publication des
rapports des partis politiques, par exemple. Alors, ce que je
suggérerais, c'est: Est-ce qu'il vous serait possible de nous
suggérer des dates, en faisant abstraction des campagnes des partis et
tout le reste, et qui pourraient s'inspirer des rapports d'impôt ou du
temps de l'année où cela pourrait être... Deux ou trois
dates, disons. Ensuite, évidemment, on ira consulter les partis
représentés à l'Assemblée nationale, tout au moins,
pour voir si on peut faire consensus sur une date.
M. Côté (Pierre-F. ): D'accord.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'on peut savoir combien
cela va coûter? M. le Directeur général des
élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je m'excuse. Que
demandez-vous?
Le Président (M. Filion): Combien cela va-t-il
coûter?
M. Côté (Pierre-F. ): La publication? Le
Président (M. Filion): Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Cela dépend de
l'ampleur qu'on va vouloir lui donner. Cela dépend de la grosseur de
l'avis qu'on va publier dans les journaux. Dans les journaux,
évidemment, c'est toujours plus élevé dans la
région de Montréal que dans la région de Québec;
alors, il y a des tarifs...
Le Président (M. Filion): Globalement, mas o menos, comme
disent les Espagnols, plus ou moins?
M. Côté (Pierre-F. ): Je vais regarder si la
personne qui était ici ce matin, qui est au courant, est encore ici. Ce
sont plusieurs milliers de dollars. La personne qui avait l'information n'a pu
revenir cet après-midi.
Le Président (M. Filion): Ce ne sont pas des dizaines de
milliers de dollars?
M. Côté (Pierre-F. ): Je pourrais vous l'obtenir
pour demain si vous voulez, mais ce sont plusieurs milliers de dollars,
plusieurs dizaines de milliers de dollars. Une page dans un quotidien vaut de
5000 $ à 10 000 $; mais ce n'est pas une page, c'est un quart de
page.
M. Gratton: Vous pourriez nous fournir une estimation des
coûts en même temps.
M. Côté (Pierre-F. ): On vous donnera une estimation
des coûts en même temps.
Le Président (M. Filion): Oui, parce qu'il y a
peut-être beaucoup de rampes mobiles pour les handicapés dans cet
argent-là.
M. Blackburn: II est peut-être important, M. le
Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Roberval?
M. Blackburn: En ce qui concerne les médias, est-ce que
vous prévoyez aller dans tous les médias écrits ou
seulement dans les hebdos et les quotidiens, par exemple? C'est important de le
définir.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. On pourra aussi vous
donner l'information plus précise demain. Je m'excuse, mais je vais vous
donner ce que j'ai de mémoire. On a établi une certaine politique
à cet égard où, pour de l'information
générale, on va dans les quotidiens et on ne va pas dans tous les
médias. Il y a certains critères qu'on établit dans des
régions, où on va dans certains médias. Cela dépend
du tirage, cela dépend de l'importance des médias. On ne peut pas
aller en pénétration, on ne va pas dans tous les médias,
ce serait beaucoup trop coûteux. À ce jour, je pense que la
façon dont on l'a traité a généralement
donné satisfaction. Il y a toujours des gens qui nous disent: II
faudrait que vous publiiez dans mon hebdo. Mais les règles qu'on a
établies rejoignent vraiment la pénétration et la
diffusion qu'il y a dans une région donnée.
Le Président (M. Filion): Juste avant, sans vouloir
remettre en question le consensus, vous n'avez pas besoin de... Les
porte-parole des deux formations politiques sont ici présents, mais ce
serait peut-être bon, lorsqu'on aura les chiffres, que vous revoyiez,
à la lueur des chiffres qui seront fournis, votre recommandation, pour
la bien simple raison que, vous savez, on a parié depuis deux jours des
analphabètes, des handicapés, des rampes, des affiches, etc.
Là aussi, il y a un accès au vote. On parle d'information. Il y a
des choix à faire quelque part à un moment donné.
J'écoutais le député d'Abltibi-Ouest. Il a raison de le
dire parce que c'est un principe. Mais l'autre aussi est un principe. À
un moment donné, avec l'argent, il faut choisir.
M. Gendron: Le député d'Abitibi-Ouest ne les a pas
opposés. Je n'ai pas opposé les deux principes. Au contraire, je
suis intervenu pour faire des efforts sans précédent pour les
analphabètes, incluant la photo. Quand on a discuté de cela au
comité, on a souhaité qu'effectivement, par les décisions
finales qui seront traduites dans les projets de loi, on sera en mesure de
faire une évaluation financière des coûts, mais surtout par
alternative. Il y a des affaires, effectivement, qui peuvent être de
priorité différente, si on sait l'ampleur des coûts.
Le Président (M. Filion): Bon, voilà. Alors, bref,
information sur le financement, cela va?
M. Rochefort: Juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: II faut voir par ailleurs que non seulement
l'objectif que j'ai cru comprendre qu'on voulait se donner était de
faciliter un plus grand accès à la participation au scrutin, mais
on veut aussi donner un certain nombre de moyens aux formations politiques,
particulièrement celles qui ne sont pas représentées ici,
d'avoir un pou plus accès à ce plus grand nombre
d'électeurs qu'on veut voir exister. Et la proposition qui nous a
été faite est, je pense, peu compliquée. C'est une
façon de dire qu'il y a les autres aussi. Je pense que cela fait partie
de l'information utile à donner aux citoyens pour essayer un peu de
donner une chance, une voix au chapitre aux autres et je pense que cela va dans
le même sens que l'idée d'un petit dépliant qui donne un
minimum d'information sur tous les candidats dans une circonscription
électorale. Je pense qu'on ne souffre pas d'une trop grande
diffusion d'information de la part des partis politiques autres et on ne
souffre pas d'un accaparement, par eux, trop élevé des sommes que
les Québécois sont prêts à contribuer à des
formations politiques. C'est plutôt le contraire.
Le Président (M. Filion): Je ne prétends pas qu'il
n'y a pas une nécessité, c'est-à-dire une
nécessité omniprésente de faire en sorte que l'information
sur les partis politiques soit toujours présente ou la plus
présente possible. J'en suis. Vive la démocratie! Vive la tarte
aux pommes avec de la crème glacée par-dessus, s'il le faut! Je
dis qu'en fonction des incidences budgétaires cela appelle souvent les
gouvernants, les hommes et les femmes politiques à faire des choix. Et,
autant on peut trouver que 400 $ pour une rampe mobile c'est cher, autant je
pourrais trouver que 40 000 $ pour informer le monde que des partis politiques
existent alors qu'il y a plein de journaux et de journalistes et de
médias qui nous disent à chaque jour que les partis existent...
Bien, je dis: Vous comprenez, il y a des choix. Cela fait partie de l'ensemble
de la vie démocratique. Je dis que ce n'est pas si simple que cela. Et,
quant à l'accord sur cette publication-là qui semble faire
l'unanimité au comité technique, je dis: Attendez donc de voir
l'impact financier. Et, à ce moment-là, par rapport à
l'ensemble des discussions qui auront lieu en commission parlementaire, on
pourra peut-être faire des choix différents, sans pour autant
diminuer d'aucune façon la portée de ce que le
député de Gouin mentionnait. Voilà!
Alors, s'il n'y a pas d'autres commentaires: Publication des programmes
des partis politiques. L'Union Nationale proposait d'obliger les médias
à publier, en période électorale, le programme de tous les
partis politiques. Pas de commentaires9
M. Gratton: La proposition est rejetée.
Le Président (M. Filion): Oui, oui. Je n'ai jamais dit
qu'elle avait été acceptée. L'Union Nationale proposait
cela.
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va. Alors le consensus est
à l'effet de le rejeter. Élimination des avances. Il y a une
proposition de l'Union Nationale qui visait à éliminer les
avances sur le remboursement des dépenses électorales consenties
à certains candidats à cause de la nature discriminatoire d'une
telle pratique et le comité recommande le statu quo.
M. Blackburn: II élimine la proposition.
Le Président (M. Filion): Cela va. Remboursement des
dépenses électorales. L'Union Nationale proposait une nouvelle
formule de remboursement des dépenses électorales, à
savoir: la fixation d'un quantum global de remboursement basé sur le
nombre d'électeurs et la répartilion de cette somme entre tous
les candidats au prorata des votes obtonus. Une espèce de formule
globale, proportionnelle...
M. Gendron: M. le Président, là-dessus...
Le Président (M. Filion):... qui a été
rejetée.
M. Gendron: Je comprends la lecture, mais j'aimerais savoir les
motivations du ministre délégué à la Réforme
électorale là-dessus. Sans être trop long parce que...
À moins que je ne me trompe, et là je ne porterai pas de jugement
dur, mais j'avais trouvé cela intéressant. Compte tenu du fait
que leur argument était le suivant: avec les formules que nous
connaissons actuellement, on demande indirectement à des citoyens qui
n'ont pas de convictions politiques de contribuer à ce que d'autres
véhiculent des convictions politiques contraires à ce pour quoi
ils ont financé... Et c'était cela, l'argument de l'Union
Nationale. Ils disaient: Si, en fait, les partis politiques recevaient de
l'aide de l'État, mais toujours basée sur leur votation ou
l'expression du vote populaire, cela risquerait qu'il n'y ait personne au
Québec qui soit obligé de contribuer à même ces
fonds publics, indirectement par les impôts du Québec, bien
sûr, à ce qu'il y ait une idéologie politique qui soit
véhiculée complètement à l'encontre de ses
convictions, mais les gens y contribuent quand même. J'aimerais avoir un
peu plus d'explications. Je trouvais que c'était analysable. Cela ne
vous a-t-il pas frappé? (16 h 45)
M. Gratton: On le retrouve là comme étant un
consensus. II semble qu'il y avait consensus après négociation
entre les cabinets des leaders. Je n'y ai pas réfléchi plus
longuement. Je présume que c'était à partir de la
considération que, présentement, des remboursements ne sont faits
qu'aux candidats qui obtiennent un minimum de 20 %. Le député
d'Abitibi-Ouest me dit qu'il est prêt à ce que nous poussions la
réflexion là-dessus. On pourrait tout simplement le suspendre et
le regarder.
M. Gendron: Ce n'est pas grave. Encore là, un exemple, M.
le ministre. Cela ne me gêne jamais d'avouer que je ne peux pas avoir de
mémoire pour tout retenir. La carte de rappel, je me rappelle
très bien qu'on m'en avait parlé, et les autres sujets aussi. De
ça, je ne me souviens pas, mais nos gens ont le droit de prendre des
initiatives.
M. Gratton: On est dans la même situation et on peut tout
simplement suspendre...
M. Gendron: Les gens ont le droit de prendre des initiatives.
J'aimerais vérifier avec mes gens parce qu'on me dit que les gens de
chez nous ont communiqué avec les gens de chez
vous. Alors, je vais vérifier sur la base de quel argument, parce
que ce bout-là...
M. Gratton: Effectivement, on va pousser plus loin que simplement
se poser la question chez nous. On va demander au secrétariat de nous
fournir les informations.
M. Gendron: D'accord, mais après avoir
vérifié cela.
Le Président (M. Filion): C'est une formule, a priori, qui
a ses mérites, démocratiquement.
M. Gendron: Je lui en donnais, en tout cas.
Le Président (M. Filion): Le point 6 est suspendu. En ce
qui concerne le vérificateur, il y a rejet de la proposition de l'Union
Nationale, à savoir que le vérificateur soit nommé
directement par le DGE et que celui-ci assume tous les frais de
vérification des rapports financiers exigés par la loi.
Là-dessus, on maintient le statu quo qui vise sûrement à ce
que les frais de vérification soient assumés par les partis
politiques.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est la nomination surtout
qui est concernée parce qu'il y a une partie des frais...
Le Président (M. Filion): Pardon?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est la nomination du
vérificateur surtout qui est concernée à ce
point-là parce que des frais, on en assume une partie...
Le Président (M. Filion): Ah bon! D'accord.
M. Côté (Pierre-F. ):... jusqu'à concurrence
de 4000 $, je pense.
Le Président (M. Filion): D'accord. Donc, maintien du
statu quo sur cette question.
Appel des décisions du DGE. Le Nouveau Parti démocratique
et l'Union Nationale ont tous deux suggéré qu'il faudrait
introduire un mécanisme d'appel des décisions du DGE. Une formule
suggérée consistait en la création d'une commission ad hoc
constituée de trois juges, et tous les partis politiques sont d'accord
avec cette proposition, y compris le DGF Blague à part, II y a au au
comité technique un rejet do cette proposition.
M. Gratton: Ce n'était pas au comité technique, M.
le Président.
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Filion): Non? Ah bon!
M. Gratton: Cela n'a pas été discuté au
comité.
Le Président (M. Filion): Cela a été
réfléchi par les membres des cabinets.
M. Gendron: C'est à la suite des audiences, à la
suite des consultations. Il y a d'autres propositions qui sont revenues et
c'était celles-là, la dernière liste.
Le Président (M. Filion): Vous êtes d'accord avec le
rejet de cette proposition.
M. Gendron: Oui.
Modalités à préciser sur des
sujets ayant fait consensus
Le Président (M. Filion): Cela va. On a fini la liste 1.
Cela nous amène à traiter de la liste 2 intitulée,
Modalités à préciser sur des sujets ayant fait consensus.
On fonctionne ainsi: Quel est le consensus et quelles sont les modalités
à préciser? Voulez-vous que je lise cela encore ou si dire le
sujet, c'est assez? Voulez-vous que je vous le lise? C'est pour le Journal
des débats.
M. Gratton: II s'agit de modalités à
préciser. On est rendu au sujet 1, le régime de pension.
Régime de pension
Le Président (M. Filion): Est-ce que vous voulez que je
lise le document? Je vais le lire. Liste 2, Modalités à
préciser sur des sujets ayant fait consensus. Le sujet 1 est le
régime de pension. On réfère ici à la page 1 du
résultat des travaux. Régime de pension, page 1: Le consensus,
c'est qu'il y ait un régime de pension qui soit calqué ou
copié sur celui du Protecteur du citoyen. On parle ici, bien sûr,
du régime de pension du Directeur général des
élections.
M. Gratton: Là-dessus, M. le Président, le
comité avait fait consensus. Il restait à préciser les
modalités quant au pourcentage...
Le Président (M. Filion): Quel est le pourcentage de la
pension en fonction du mandat, quelle est la base salariale de la pension, la
dernière année ou les cinq meilleures et quel est le transfert
des années de service pour fins de calcul do la pension des juges?
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton:... nous avons d'abord demandé un avis au
Conseil du trésor qui nous indique, dans un premier temps, qu'il n'y a
aucune objection de principe à introduire un tel régime. Il
s'agit, évidemment, du prochain Directeur général des
élections. Cet article ne s'appliquerait pas à l'actuel Directeur
général des élections, mais à
tout Directeur général des élections
éventuel. On suggère que la rente de retraite devrait être
de 37, 5 % après un mandat de sept ans et de 75 % après deux
mandats ou plus, l'équivalence pour le Protecteur du citoyen est de 25 %
pour un mandat de cinq ans, ce qui, au bout de quinze ans, donne un maximum de
75 %. Dans le cas du Directeur général des élections, deux
mandats de sept ans donneraient 75 % à quatorze ans.
En ce qui a trait au pourcentage de la pension en fonction du mandat,
voilà ce qui est proposé.
M. Gendron: Je suis d'accord.
M. Gratton: Quant à la base salariale de la pension, le
Conseil du trésor ne s'est pas prononcé sur cet aspect
spécifique, mais ayant indiqué qu'il était d'accord avec
le principe qu'on calque le régime du DGE sur celui du Protecteur du
citoyen, dans le cas de celui-ci la base salariale de la pension est la
dernière et non les cinq dernières années comme c'est le
cas dans d'autres régimes de pension. Donc, on proposerait le salaire de
la dernière année.
Le Président (M. Filion): Cela favorise le DGE,
finalement.
M. Gratton: Oui. Cela favorise présentement...
M. Jolivet: C'est la moyenne des cinq dernières.
Le Président (M. Filion): Pour d'autres ce sont les cinq
dernières.
M. Rochefort: Excusez-moi, j'ai été distrait. Ce
qu'on retiendrait, ce serait la dernière année ou les cinq
dernières?
M. Gratton: La dernière année, vu que c'est ce qui
existe pour le Protecteur du citoyen. Est-ce que cela va, M. le
Président?
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Gratton: Finalement, en ce qui a trait au transfert des
années de service pour fins de calcul de la pension des juges, cela est
le cas pour le Protecteur du citoyen. Donc, cela devrait être le cas
aussi pour le Directeur général des élections.
Le Président (M. Filion): Mais il n'est pas juge.
M. Rochefort: Le Protecteur du citoyen n'est pas juge.
Le Président (M. Filion): C'est au cas où. Dans
l'hypothèse où.
M. Gratton: S'il était juge. La possibilité d'un
transfert dans l'hypothèse où il est juge.
Évidemment, s'il n'est pas juge il n'y a pas de transfert
à faire
M. Rochefort: Dans l'hypothèse qu'il l'avait
été ou qu'il le devenait après, le Protecteur du citoyen?
De quoi parle-t-on là?
M. Gratton: Dans le cas du Protecteur du citoyen, je n'en sais
rien.
M. Rochefort: Oublions la personne en question. Ce que je veux
comprendre, c'est s'il s'agit d'une personne qui est juge et qui devient
Protecteur du citoyen ou s'il s'agit d'une personne qui, après avoir
occupé ses fonctions de Protecteur du citoyen, devient juge.
M. Gratton: C'est la deuxième hypothèse.
Le Président (M. Filion): La deuxième
hypothèse, après avoir occupé ses fonctions, il devient
juge. II transfère ses années de service pour les fins de calcul
de la pension de juge.
M. Rochefort: Là-dessus, M. le Président,
spontanément j'ai le goût de vous demander pourquoi on limiterait
cela à la fonction de magistrat. Pourquoi y aurait-il une
transférabilité et une accumulation de quanta simplement dans le
cas où quelqu'un deviendrait magistrat?
Le Président (M. Filion): Parce qu'il y a une analogie
entre les deux fonctions.
M. Rochefort: Une analogie, M. le Président. Pour moi, le
Protecteur du citoyen...
Le Président (M. Filion): Cela n'a rien à voir avec
un juge.
M. Rochefort: Non, et le président de la Commission de la
fonction publique, par exemple, cela s'apparente au moins aussi bien. Le
Directeur général des élections et le Protecteur du
citoyen, cela peut s'apparenter. Non, je me dis que ce n'est pas plus naturel
qu'autre chose.
Le Président (M. Filion): Cela existe déjà
pour le Protecteur du citoyen.
M. Rochefort: Oui, oui, mais quant à faire. M. Gratton:
Depuis 1968, me dit-on. Le Président (M. Filion): Depuis
1968.
M. Rochefort: Est-ce qu'il y a des Protecteurs du citoyen qui
sont devenus juges depuis 1968? M. Marceau? En tout cas, je me demande
d'ailleurs si ce n'est pas pour cela que cela a été fait, mais je
ne vois pas pourquoi nous serions
aussi restrictifs. Je pense que, après avoir occupé la
fonction de Directeur général des élections, de Protecteur
du citoyen, il n'est pas exclu que vous occupiez d'autres fonctions de nature
publique ou parapublique dans lesquelles quelqu'un pourrait avoir un
intérêt légitime à transférer des
années accumulées dans son nouveau fonds de pension.
Le Président (M. Filion): Quel problème est-ce que
cela pose si c'est transféré?
M. Rochefort: Le problème que ça pose, c'est que je
dis: Pourquoi le limiter de façon si restrictive? Au fond, c'est
seulement si vous devenez juge que vous pouvez le faire suivre, alors que je
pense qu'on peut devenir autre chose que juge.
Le Président (M. Filion): Non, non. Il faut
spécifier dans la loi que, s'il devient juge, ses années de
service vont suivre. Mais, si c'est une autre fonction, rien n'empêche un
décret du Conseil des ministres qui va assimiler ses années de
service pour un nouveau poste qu'il occuperait, à mon avis.
Une voix: Oh non!
Le Président (M. Filion): En tout cas, à mon avis,
dans le cas du juge, il faut que ce soit dans la loi, mais, dans le cas d'une
autre fonction, à mon avis, par décret, on pourrait faire suivre
ses années de service. C'est pour cela que, pour un juge, il faut le
spécifier probablement dans la loi, mais, pour d'autres fonctions, ce
n'est pas nécessaire. De toute façon, c'est architechnique. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense que le député de Gouin a
raison d'exiger de connaître les raisons pour lesquelles on a mis cela
là. L'information que j'avais obtenue, c'est celle que vous venez de
transmettre en tant que président de la commission. Cependant, elle
devrait venir du ministre délégué à la
Réforme électorale. Selon l'explication qu'on a eue concernant
cette disposition, à partir du moment où une entente avait
été envisagée que les bénéfices, le salaire,
etc., du DGE se copient - c'est une expression - le plus possible sur ce qui
existe pour le Protecteur du citoyen, cette mention n'est là que pour
ça. Mais ce n'est pas un bénéfice dans le sens qu'on porte
un jugement que le DGE pourrait à l'avenir être uniquement
confiné à ça ou, s'il a d'autres bénéfices
de pension qui doivent être pris... C'est la raison pour laquelle
j'aimerais entendre les juristes ou le ministre nous expliquer ce qui se
passe.
M. Gratton: Oui, je pense que M. François
Gendron, du ministère de la Justice, pourrait peut-être
faire état de ses connaissances à ce sujet.
Le Président (M. Filion): Me Gendron.
M. Gendron (François): C'est de la spéculation
parce que je n'étais pas là en 1968, mais je pense que la
majorité des régimes de pension du gouvernement prévoient
que, lorsque vous recevez un salaire à titre de fonctionnaire ou dans
une autre fonction au gouvernement, et que vous aviez droit à une
pension du gouvernement, la pension cesse d'être versée le temps
que vous êtes salarié du gouvernement à une autre fonction.
Ici, c'est possiblement - et je le dis sous toutes réserves - pour
éviter que le Protecteur du citoyen qui a cette clause actuellement ne
puisse retirer en tant qu'ancien Protecteur du citoyen une pension, sa pleine
pension, tel que prévu par la Loi du Protecteur du citoyen, et en
même temps un salaire de juge. Alors, pour éviter qu'il ne retire
les deux en même temps, on dit qu'il est possible qu'on ait mis à
ce moment-là que les années de service étaient
transférées et que s'ajoutaient à sa pension ses
années comme juge et les années durant lesquelles il a servi
comme Protecteur du citoyen. Ce serait une analogie avec les autres clauses
dans les régimes de pension normaux du gouvernement.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, j'apprécie les
informations que nous transmet le juriste du ministère de la Justice.
Toutefois, puisqu'on a le temps en plus, je me demande s'il ne serait pas
utile, compte tenu des réserves qu'il a lui-même mises à
ses affirmations, qu'on prenne le temps de faire le tour de ça. J'avoue
honnêtement que je serais absolument mal à l'aise de
réserver ça à une classe plutôt qu'à une
autre si, effectivement, c'est le cas que tout le monde qui a une fonction
publique ou parapublique peut le faire et non pas les juges, oui, c'est
parfaitement légitime, mais, si tel ne devait pas être le cas, je
pense qu'il faudra élargir ce qu'on retrouve là.
Le Président (M. Filion): D'accord. Donc, pour les
modalités à préciser, le pourcentage de la pension que
vous avez mentionné, M. le ministre...
M. Gratton: 37, 5 %.
Le Président (M. Filion): 37, 5 %, base salariale la
dernière année, transfert des années de service,
vérification à être faite.
M. Rochefort: M. le Président, avant de conclure
là-dessus, est-ce qu'on pourrait suspendre deux minutes?
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Filion): Suspension des travaux.
(Suspension de la séance à 17 heures) (Reprise à 17
h 10)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Conseil consultatif
Cette commission reprend ses travaux. Nous sommes toujours sur la liste
2, Modalités à préciser sur des sujets ayant fait
consensus. Au sujet du Conseil consultatif, le consensus était de
changer le nom pour Comité consultatif et de maintenir les dispositions
actuelles quant à son rôle. Modalité à
préciser: doit-on éliminer l'allocation de présence
prévue pour les membres non parlementaires du Conseil consultatif et ce,
conformément à une orientation gouvernementale concernant la
rémunération des membres de tels organismes?
M. Gratton: Quant à nous, M. le Président, nous
pensons que oui, il faut éliminer l'allocation.
M. Rochefort: Je n'ai pas entendu, M. le Président.
M. Gratton: Nous, nous sommes d'avis qu'il faut éliminer
l'allocation.
M. Gendron: Non, c'est parce que je suis un type qui aime bien
respecter les règles. On est bien dans la liste 2, sujets sur lesquels
il y a consensus pour faire quelque chose, mais, sur les modalités, il
n'y a pas le même point de vue. Alors, moi, sur les règles...
Le Président (M. Filion): Non, cela va.
M. Gendron: Sur l'élimination de l'allocation de
présence prévue pour les membres non parlementaires du Conseil
consultatif, moi, je ne ferai pas un long plaidoyer, mais je n'ai pas de
raisons, on ne m'en a pas transmis, non plus, pour l'éliminer. Ce n'est
pas parce que Je vois là: "conformément à une orientation
gouvernementale concernant la rémunération des membres de tels
organismes", puisque, selon les relevés qu'on a faits, c'est une
politique qui n'a à peu près pas été suivie,
même si elle a été édictée et
énoncée. Je vais juste terminer, M. le ministre.
M. Gratton: Allez-y.
M. Gendron: II y a des gestes qui parlent.
M. Gratton: S'il fallait que j'arrête de parler chaque fois
qu'on fait des gestes de l'autre côté, je ne dirais pas grand
chose.
M. Gendron: Non, non, vous avez raison. J'avais juste à
m'occuper de mes affaires, à m'adresser à la présidence
et, dans ce sens-là, je n'aurais pas observé votre jeu de
tête.
Plus sérieusement que cela, M. le Président de cette
commission, on sait qu'il y a des jetons de présence. Si c'était
des gens qui étaient toujours les mêmes, des gens qui
déjà occupent une haute responsabilité à
l'intérieur de l'État, mais ce n'est pas nécessairement le
cas, même s'il y en a pour qui, oui, cela peut être le cas. J'ai
l'impression qu'il ne s'agit pas là de coûts majeurs. C'est une
formule qui existe actuellement. Il y a un jeton de présence pour leur
participation On se posait la question de l'éliminer parce que le
gouvernement, dit-il, a éliminé cette rémunération
pour des organismes de même nature. C'est vrai pour certains;
d'après la réflexion et la recherche qu'on a faites, il y a des
organismes de même nature effectivement pour lesquels le gouvernement a
décidé de ne pas verser un jeton de présence. Il y a
d'autres organismes qui, selon notre interprétation, sont des organismes
de même nature, qui reçoivent des jetons de présence. Le
gouvernement a raison de dire, lui, que sa politique est logique de les
éliminer puisqu'il ne les a pas considérés comme
étant de même nature, ce qui lui permet de verser des jetons de
présence dans certains cas. Au comité consultatif, comme on
l'appellerait dans le futur, il n'y a pas là un nombre
considérable de membres, à ce que je sache. Il n'y a pas
là un nombre considérable de membres. Je ne voudrais pas faire
erreur. De notre formation politique, cela a été un maximum de
deux.
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez raison.
Actuellement, il y en a un, de votre formation politique, et le maximum, c'est
deux.
M. Gendron: C'est cela. Le maximum, c'est deux. Deux jetons de
présence, en tout cas, pour notre formation politique et trois ou quatre
pour les membres de la formation ministérielle. C'est quatre au
maximum?
M. Côté (Pierre-F. ): Non. Au Conseil consultatif,
il doit y avoir au moins un député. C'est trois membres par parti
représenté à l'Assemblée nationale, dont au moins
un député. Donc, c'est possible qu'il y ait plus qu'un
député membre du Comité consultatif ou du Conseil
consultatif.
M. Gendron: Mais, avant de finir, si vous me le permettez, M. le
Président, mon petit exposé, rafraîchissez la
mémoire des membres de la commission, y compris de moi-même. La
composition du Comité consultatif par règlement, c'est quoi au
moment où on se parle?
Le Président (M. Filion): Combien cela coûte-t-il?
Combien c'est l'allocation aussi?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Alors, je vais vous
donner des chiffres globaux. D'abord, la composition est la suivante, selon le
texte de loi, si je suis capable de retrouver le numéro. Le Conseil
consultatif est composé de trois représentants par parti
politique autorisé et représenté à
l'Assemblée nationale, dont au moins un député. Alors,
cela veut dire que, selon le choix des partis politiques, il peut y avoir un ou
deux députés, ce qui veut dire qu'il y a une personne qui aurait
droit à l'allocation sur les trois pour un parti politique. Dans un
autre cas, cela peut être deux personnes, par exemple, s'il y a seulement
un député. Alors, c'est l'article 45 de la loi: "Le conseil se
compose du Directeur général des élections et de trois
représentants de chacun des partis politiques autorisés
représentés à l'Assemblée nationale. " C'est le
chef des partis qui désigne les représentants. Au moins un doit
être membre de l'Assemblée nationale. C'est la règle de
l'article 45.
Depuis 1983, depuis l'intégration, l'allocation de
présence aux séances du Conseil consultatif n'a jamais
été modifiée; c'est 150 $, ce qui avait été
adopté en 1983 par décret. Pour ces cinq années, 1983
à 1988, le montant global qui a été versé aux
membres non-députés du Conseil consultatif a été de
7575 $. Cela varie selon les années. Il y a une année où
il y a eu une réunion, d'autres où il y en a eu huit, d'autres
où il y en a eu cinq, d'autres où il y en a eu deux; le nombre de
réunions varie selon le nombre d'années. Globalement, ce qui a
été versé depuis l'intégration pour six personnes -
mais ce ne sont pas toujours les mêmes, je veux dire que ce sont six
personnes qui ne sont pas membres de l'Assemblée nationale qui
étaient membres du Conseil consultatif - c'est 7575 $. Je l'ai aussi par
parti et par personne, si jamais vous voulez l'avoir détaillé
comme cela.
M. Gendron: M. le Président, je suis content d'avoir eu
ces informations. J'aurais dû les demander au début, mais je ne
change pas mon point de vue. Cependant, je mettrais la restriction suivante;
excluant tous les fonctionnaires du gouvernement du Québec et les
députés de l'Assemblée nationale, sauf en période
hors session; autrement dit, j'appliquerais le même régime qui
existe pour ce qu'on est en train de faire ici en commission. Là, je ne
veux pas refaire des débats qui ont eu lieu, mais quand on siège
en commission en dehors des sessions, les parlementaires ont une allocation.
Exact?
Une voix: Oui.
M. Gendron: Alors, je ne vois pas pourquoi en temps de session un
député recevrait une allocation pour siéger au
Comité consultatif.
Une voix: Ce ne sont pas nécessairement des
députés.
M. Gendron: Oui, les députés sont membres
obligatoirement. Obligatoirement, il y a un député de notre
formation et une couple de votre formation au Comité consultatif.
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous le permettez, M. le
Président, je peux peut-être vous donner une information
supplémentaire, j'aurais peut-être dû le mentionner
tantôt. L'article 48 précise ce que c'est, les allocations. "Le
président et les membres du conseil ne sont pas
rémunérés. Toutefois, ceux des membres qui ne sont pas
membres de l'Assemblée nationale ont droit au remboursement des frais
justifiables engagés par eux dans l'exercice de leurs fonctions et ils
reçoivent une allocation de présence fixée par le
gouvernement. "
M. Gendron: Voilà.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est cette allocation de
présence dont je vous ai parlé tout à l'heure, de 150 $,
qui totalise le montant que j'ai mentionné tantôt.
M. Gendron: Cela va. Cela confirme les discussions que j'avais
eues avec mon personnel. Je suis d'accord là-dessus: les parlementaires
n'ont pas d'affaire à recevoir une rémunération
additionnelle pour cette responsabilité au Comité consultatif et
on a à discuter, dans les modalités, de ceux qui sont non
parlementaires. Ma position est que je voudrais que l'allocation de
présence demeure, puis c'est tout. J'ai expliqué pourquoi; un, il
n'y a pas beaucoup de gens qui sont couverts par cela, ce n'est pas tellement
dispendieux et cela leur permet effectivement d'avoir ce que je n'appellerais
même pas une petite récompense financière pour un
dérangement dans leurs fonctions autres. Quand le directeur
général du parti doit laisser ses fonctions à
Montréal pour venir pendant une journée au Comité
consultatif, je prétends qu'il est légitime qu'il ait un jeton de
présence pour cette participation au Comité consultatif et il en
est de même pour le directeur général du Parti
libéral. Dans ce sens-là, je maintiens la formule.
M. Gratton: M. le Président, je n'en ferai pas un long
débat, non plus, mais, évidemment, quand on parte de quelqu'un
qui se déplace, les frais de déplacement sont effectivement
remboursés à ces personnes qui sont non élues et qui font
partie du Conseil consultatif. Mais j'ai de la difficulté à
accepter que, parce qu'il s'agit de représentants de partis politiques,
on leur donnerait un jeton de présence, alors que, dans certains autres
conseils d'administration, par exemple, à la Société
d'aménagement de l'Outaouais où on a six ou sept administrateurs
qui se réunissent régulièrement, on n'en paie pas et la
politique du gouvernement, c'est de ne pas en payer. Il y a des exceptions qui
sont justifiées à la pièce et je n'ai pas entendu
d'arguments qui
m'incitent à penser qu'il y a des raisons particulières
pour lesquelles les membres du Conseil consultatif, qui s'appellera maintenant
Comité consultatif, devraient être rémunérés.
En l'occurrence, constatons qu'il n'y a pas consensus, puis passons à
autre chose.
Le Président (M. Filion): J'aurais une suggestion à
faire compte tenu de ce qu'a dit le député d'Abitibi-Ouest et de
ce qu'a dit le ministre. Je ne sais pas si cela peut vous rallier, mais la
suggestion que je ferais serait peut-être la suivante. D'abord, faire une
distinction entre les frais justifiables...
M. Gendron: C'est établi, ce n'est pas... M. Gratton:
C'est déjà fait.
Le Président (M. Filion): Non, ce serait sur la base
suivante: les frais justifiables, je les paierais aux membres parlementaires et
aux membres non parlementaires et le jeton de présence, je ne le
paierais dans aucun cas.
M. Gratton: Dans le cas des parlementaires, M. le
Président, on sait que les dépenses pour les voyages à
l'intérieur du Québec sont déjà
défrayées.
Le Président (M. Filion): Voyons donc! Si le
député se rend à Montréal ou à Québec
pour une réunion avec le DGE, ce n'est pas couvert.
M. Gratton: II va au Conseil consultatif pour représenter
son parti politique et il n'y a pas de limite sur le remboursement des
dépenses pour des voyages effectués à l'intérieur
du Québec.
Le Président (M. Filion): Cela rentre dans sa masse, mais
il ne peut pas présenter un compte qui va lui être
remboursé. On a un montant global qui nous est accordé
annuellement pour ces voyages. En tout cas, à ma connaissance - le
député d'Abitibi-Ouest me corrigera - le voyage qui est fait par
le député pour aller à une réunion du Conseil
consultatif n'est pas remboursé spécifiquement. Cela fait partie
d'une masse qui peut comprendre cela ou ne pas le comprendre. Si cela ne fait
pas consensus... Je vous suggère cela parce que cela m'apparaît
être la meilleure chose étant donné les arguments que
j'entends de part et d'autre.
Le député de Gouin et le député de
Tas-chereau.
M. Rochefort: Pour avoir vécu cela pendant un bon nombre
d'années, je dirais qu'un député l'est et ne l'est pas
finalement, en ce sens qu'un parlementaire a droit, selon le groupe de
circonscriptions auquel il appartient, à un montant fixe mensuel pour
ses voyages à l'extérieur de sa circonscription
électorale, excluant les voyages entre sa circonscription
électorale et Québec dans ses fonctions parlementaires. On peut
théoriquement dire qu'il assumera cela par cela. Par ailleurs, selon les
groupes de circonscriptions auxquels on appartient, il faut savoir qu'il ne
s'agit pas de montants très élevés pour les
députés de circonscriptions urbaines. Deuxièmement, dans
le fond, d'une certaine façon, le député qui accepte cette
responsabilité aurait des dépenses de plus que tout autre
parlementaire, sans aucune rémunération additionnelle. Donc, de
ce côté-là, à proprement parler, il n'est pas
remboursé. Cela lui amène des charges additionnelles, rien de
plus, de siéger au Comité consultatif, d'autant plus s'il s'agit
d'un député qui n'est ni de Montréal, ni de Québec.
Si le conseil se réunit alternativement entre Montréal et
Québec, pour un parlementaire, prenons mon cas, de Montréal,
quand la réunion avait lieu à Québec, cela faisait partie
de mes voyages Montréal-Québec, pas de problème, ou
l'inverse. Si ce n'est pas un député de la région de
Montréal ou de Québec, carrément il puise cela dans son
enveloppe de déplacements hors circonscription, qui est très
mince pour les députés de régions urbaines. C'est donc une
dépense additionnelle par rapport à tout autre
député.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Taschereau.
M. Leclerc: Effectivement...
Le Président (M. Filion): J'en profite pour signaler que
le député de Taschereau remplace le député de
Beauharnois.
M. Leclerc: Merci. Effectivement, le conseil, depuis que j'en
fais partie, a siégé une fois à Montréal et je n'ai
eu aucune allocation supplémentaire pour m'y rendre. Encore faut-il dire
que c'est très rare. C'est arrivé une fois. De façon
générale, c'est à Québec. Et, comme l'a
mentionné le député de Gouin, il y a l'allocation
générale qu'on a pour nos déplacements qui peut servir
à cela. Si cela arrive très rarement, on ne peut pas dire que
cela déséquilibre à ce point nos frais de
déplacement de l'année.
Le Président (M. Filion): Ce n'est pas cela qui va envoyer
un député à la cour des faillites, mais c'est juste une
question d'équité. Si la proposition vous agrée ou si vous
désirez continuer la réflexion...
M. Gendron: Cela m'agréerait, M. le ministre. Si vous
voulez prendre une décision, cela m'agréerait que la politique
soit de couvrir les frais de déplacement.
M. Gratton: Je n'ai pas de décision à prendre ici,
M. le Président. Il s'agit d'une politique du gouvernement que je devrai
soumettre au gouvernement.
M. Gendron: C'est cela, vous arriverez avec une proposition.
Le Président (M. Filion): Donc, c'est en suspens.
M. Gendron: La modalité est en suspens.
Le Président (M. Filion): La modalité est en
suspens.
M. Gratton: Le principe est adopté.
Vote des malades mentaux
Le Président (M. Filion): Liste 2, Modalités
à préciser sur des sujets ayant fait consensus, sujet 7: vote des
malades mentaux. Le consensus est d'octroyer le droit de vote aux malades
mentaux, par l'abrogation du paragraphe 4 de l'article 54; également de
voir à l'établissement de bureaux de scrutin dans les
établissements psychiatriques; enfin, la direction et les comités
de bénéficiaires d'un établissement ne doivent pas avoir
un rôle décisionnel ou de contrôle dans l'application de la
loi.
Les modalités qui restent à préciser, il y en a
six. La première: "Quant au recensement, doit-on suivre le modèle
ontarien, à savoir présence des recenseurs dans une salle
communautaire de rétablissement et inscription par les électeurs
eux-mêmes?" Voulez-vous qu'on les fasse tous en même temps?
M. Gratton: Non, pas tous en même temps. M. Gendron:
Non, pas tous en même temps.
Le Président (M. Filion): Alors, d'accord. C'est la
première modalité à préciser.
M. Rochefort: Si je comprends bien, on y va modalité par
modalité?
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Rochefort: Juste une seconde, M. le Président.
Là aussi, sauf erreur, c'est un consensus entre les leaders. Ce n'est
pas un consensus du comité, ça?
Le Président (M. Filion): Je ne le sais pas. On m'a
présenté cela au début...
M. Rochefort: D'accord, d'accord, sauf erreur.
Le Président (M. Filion):... comme étant des
consensus du comité.
M. Rochefort: D'accord. M. le Président, si je comprends
bien; on retiendrait, dans le cas qui nous occupe, la proposition de la
Curatrice publique.
M. Gratton: Pour répondre précisément
à la question du député de Gouin, au comité
technique la décision était: "Afin de mieux cerner toute la
dimension de la question reliée au droit de vote des malades mentaux,
les membres du comité souhaitent: 1° obtenir plus d'information
auprès du DGE de l'Ontario concernant l'exercice du droit de vote par
les malades mentaux" (ce qu'on a fait en commission parlementaire); "2°
obtenir la documentation qui a permis d'élaborer la solution
proposée dans le projet de loi C-79 auprès du DGE du Canada sur
ce sujet; 3° connaître s'il existe des ouvrages, des essais ou des
articles de presse qui auraient été publiés sur ce sujet;
4° connaître le moment où l'on entend revoir la loi sur la
curatelle qui régit la plupart des malades mentaux. Tous conviennent que
ce sujet devrait faire l'objet d'un débat public, compte tenu de sa
nature et de son importance. " Or, le débat public a été
amorcé au moment des auditions et, à la suite de ces auditions,
en consultation avec les bureaux des leaders, on a fait consensus pour accorder
le droit de vote aux malades mentaux.
M. Rochefort: D'accord.
M. Gratton: II nous reste maintenant à préciser les
modalités.
M. Rochefort: Alors, je reviens à mon intervention, M. le
Président. Si je comprends bien, nous retenons la proposition de la
Curatrice publique. M. le Président, je sais que le ministre s'est
interrogé, un peu de la même façon que d'autres membres de
la commission, dont moi, sur cette idée qui ferait que, d'une part, on
accorderait le droit de vote à toute personne qui est
présentement sous la juridiction de la Curatrice publique, étant
conscients qu'une fois que les nouvelles dispositions du Code civil eu
égard à ces personnes seront en application et toutes
appliquées au sens où chacun des individus aura été
l'objet d'une décision quant à sa catégorisation on se
retrouvera avec des gens à qui on aura donné le droit de vote et
à qui il faudra le retirer. Je me souviens que le ministre
s'était interrogé là-dessus. Est-ce que le ministre peut
nous aider à évoluer dans le même sens que lui?
M. Jolivet: II y a un choix entre les deux premiers.
Le Président (M. Filion): Je pense qu'il faudrait lire les
trois modalités.
M. Jolivet: II faut regarder ce choix avec le
troisième.
Le Président (M. Filion): En deux mots, la première
modalité...
M. Rochefort: Non, mais excusez-moi, M. le
Président. Je ne suis pas aux modalités, je suis au
consensus. C'est pour cela que je vous dis:
Attention. C'est pour cela que j'ai dit: Un instant.
Le Président (M. Filion): D'accord. Alors, tantôt,
les trois premières modalités sur le recensement auraient
dû être regroupées clans un paragraphe.
M. Rochefort: D'accord, mais là je suis sur le fond.
Le Président (M. Filion): Je m'excuse, vous avez raison.
Revenons au fond, à la question soulevée par le
député de Gouin.
M. Gratton: M. le Président, effectivement, il s'agissait
de savoir si on devait... Je ne sais pas, je peux me tromper, mais 80 %,
peut-être même plus - on pourra référer, 70 %, peu
importe, une nette majorité - des personnes sous curatelle publique, au
dire de la Curatrice publique et de combien d'autres personnes qui sont venues
nous le répéter, sont des gens qui sont aptes à voter, qui
sont capables de voter, qui ont les capacités de voter. Il nous a
semblé qu'il était préférable d'élargir et
d'accorder le droit de vote à des personnes à qui on devra le
retirer éventuellement, étant donné qu'on nous a
indiqué très clairement aussi, d'après l'expérience
de l'Ontario - et il n'y a pas de raison de croire que le comportement va
être différent ici - que les handicapés mentaux qui sont
vraiment incapables de voter sont probablement également incapables de
s'inscrire sur la liste électorale et donc ne voteront pas. (17 h
30)
Cela étant et devant la possibilité que des recours qui
sont présentement institués en regard de la loi électorale
fédérale puissent connaître un aboutissement qui conclurait
au non-respect des chartes des droits si on ne reconnaît pas le droit de
vote des malades mentaux, nous avons opté pour élargir
plutôt que de brimer les droits d'une catégorie de citoyens,
quitte à devoir revenir en arrière au moment où le Code
civil entrera en vigueur.
M. Rochefort: M. le Président...
M. Gratton: Évidemment, on peut faire le choix contraire,
mais c'est celui auquel nous sommes arrivés et, semble-t-il,
l'Opposition officielle l'accepte également.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gratton: Et je laisse l'Opposition officielle le dire.
M. Gendron: Mais encore là, si on discute un peu le
principe avant d'arriver aux modali- tés... C'est parce que j'ai eu une
distraction antérieurement et je ne sais pas exactement ce sur quoi vous
avez parlé. Le sujet, oui, mais j'ai été distrait et je ne
vous ai pas écouté.
M. Rochefort: C'est de donner le droit de vote aujourd'hui
à des gens quand on sait très bien qu'une fois le Code civil en
application on leur retirera le droit de vote, parce que, dans les faits, ils
n'auraient pas dû l'avoir.
M. Gendron: Là, je comprends votre intervention. Je
pensais que le vote des malades mentaux faisait consensus, y compris chez le
député de Gouin, sauf, peut-être, sur ce que vous dites, la
partie sur laquelle il y aura des décisions à la suite de
l'adoption des modifications au Code civil pour interdire ceux qui sont sous
curatelle. Cependant, je préfère, étant donné que
le législateur a laissé voir que ce n'est pas demain la veille
qu'il sera en mesure de finaliser cela, permettre rapidement, sans nuances
à l'ensemble des gens, dits handicapés ou malades mentaux,
l'exercice du droit de vote, quitte à faire les ajustements en cours de
route, sachant très bien que même ceux qui préconisaient le
vote universel aux malades mentaux reconnaissaient que, dans certains cas
d'interdits, dans certains cas bien précis de curatelle publique, cela
ne se traduirait pas comme cela même si on avait établi le
principe. Donc, avant de le donner, il y a des gens qui savent qu'ils ne
pourront pas l'exercer, de toute façon, même si on l'attribue.
Alors, je ne trouve pas que c'est retirer un droit. Je ne trouve pas qu'on
retirerait un droit qu'on donnerait aujourd'hui à la suite de
modalités subséquentes, puisque nous en sommes conscients d'ores
et déjà.
Alors, je suis d'accord avec le principe d'accorder le vote aux malades
mentaux, y inclus ceux qui actuellement sont sous curatelle ou frappés
d'interdiction, peu importent les motifs pour lesquels ils sont interdits.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Évidemment, j'ai toujours été
partie prenante de cette orientation de consensus qui vise à
éliminer le plus possible les restrictions d'éligibilité
au scrutin de différents groupes dans notre société. Je
pense qu'on est en train de faire un bout intéressant. Donc, moi comme
les autres, je suis favorable à ce qu'on accorde le droit de vote aux
personnes atteintes de déficience mentale. Cela dit, M. le
Président, je suis en nette opposition avec une décision qui a
pour but de ne pas nuancer une telle position. Je pense que, d'une part, sauf
erreur, quand la curatrice a comparu devant nous, je n'ai pas été
frappé par les arguments qui n'étaient pas les siens - donc, ce
n'est pas à elle que s'adresse ce que je veux dire - mais dont elle a
fait état
devant nous, qui faisaient que les dispositions du Code civil
n'étaient pas en application parce qu'elles ont été
adoptées, sanctionnées, elles sont donc applicables à tout
moment. Il y a des raisons qui relèvent de la Justice, semble-t-il, qui
font que ce n'est pas en application, mais iI n'y en a pas qui m'ont
frappé, en tout cas, dans celles qu'elle a
énumérées et je répète qu'elles
n'étaient pas les siennes, mais celles du ministère de la Justice
parce qu'elle-même, je pense, souhaitait que cela se fasse rapidement. Il
y a donc là une avenue possible.
Deuxièmement, M. le Président, je pense qu'il y aurait des
mécanismes qu'on pourrait envisager, par l'intermédiaire
peut-être, justement, des directeurs d'établissements qui,
déjà, à l'heure où nous nous parlons, occupent ces
fonctions, jouent ce rôle, assument ces responsabilités de nous
dire: Dans l'institution chez nous, un tel et un tel ont le droit de vote et un
tel et un tel n'ont pas la possibilité d'exercer un droit de vote. Je
pense donc qu'il y aurait eu là une modalité possible pour donner
des droits à ceux qui doivent avoir des droits et ne pas donner des
droits à ceux à qui, les lois une fois en application, ne
donneront pas de tels droits.
Par ailleurs, M. le Président, je suis extrêmement inquiet
quant à la manipulation dont ces personnes pourraient être
l'objet. Par expérience, les gens sous curatelle publique avec qui j'ai
eu à être en contact sont, justement, plutôt du groupe de
ceux qui, une fois les nouvelles dispositions du Code civil mises en
application, demeureront des personnes interdites au sens actuel des
expressions que nous connaissons, des catégorisations, étant,
notamment, des personnes avec qui j'ai été en contact, à
mon bureau de comté. Même des familles nous amenaient ces
personnes en nous disant: On trouve cela bien dommage qu'elles ne puissent pas
gérer leurs biens, alors que c'étaient, par exemple, des gens
atteints de la maladie d'Alzheimer.
M. le Président, je suis extrêmement inquiet de la
manipulation, je le répète, dont ces personnes pourraient
être l'objet au cours du processus électoral. Ne nous racontons
pas d'histoires, tout le monde a eu l'occasion de voir des personnes plus ou
moins en possession de leurs moyens être l'objet d'une forme ou d'une
autre de manipulation, dans un processus électoral. Là-dessus, on
s'expose inutilement. On va donc porter atteinte à la dignité
humaine de ces personnes. Moi, en tout cas, j'ai de la difficulté
à adhérer à cela, M. le Président.
Voici honnêtement ce qui pourrait peut-être me permettre de
me rallier, même si je maintiens qu'on devrait faire des pressions
auprès du ministère de la Justice pour appliquer ces
procédures ou pour utiliser les procédures actuelles pour
distinguer qui devrait avoir droit de vote de qui ne devrait pas avoir droit de
vote. Au minimum je souhaiterais, si on y allait aussi largement qu'on veut le
faire et il semble qu'on le fera, qu'on apporte un certain nombre de
modalités additionnelles, d'amendements à la Loi
électorale qui, par exemple, défendraient formellement à
toute personne d'inciter quiconque à se faire inscrire lorsqu'il s'agit
d'une personne qui, par exemple, est en institution ou d'interdire a
quiconque... On en a beaucoup, de ce type de règles dans nos lois
électorales qui correspondent à des situations qu'on a
déjà vécues ou qu'on veut éviter. Je pense, M. le
Président, qu'au minimum on pourrait introduire un certain nombre de
règles qui placeraient nettement dans une situation
d'illégalité des gens qui contribueraient à manipuler ces
personnes qui ont suffisamment de problèmes pour qu'on ne leur en ajoute
pas.
Là aussi, il y va de notre responsabilité de
parlementaires de ne pas y aller trop largement, mais d'y aller un peu plus au
bistouri en fonction, justement, du respect qu'on doit accorder à ces
personnes qui sont aussi, malgré les situations dans lesquelles elles
sont, des êtres humains qui méritent respect et qui
méritent donc une forme de protection du respect qu'elles doivent
rencontrer dans le processus politique.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député de Gouin. M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, j'admets qu'il est difficile
de concevoir, au stade où on est rendu, toutes les ramifications que
comportera la Loi électorale à l'égard de l'exercice du
droit de vote des malades mentaux. Il faudra, évidemment, en juger
lorsque la rédaction de la loi sera terminée. Avant de pouvoir
rédiger la loi, il faut, au moins, s'entendre sur un minimum de
modalités pour au moins donner des pistes aux légistes qui
procèdent présentement à la rédaction de la
loi.
En ce qui a trait à l'entrée en vigueur du Code civil, il
ne m'appartient pas d'en décider. Les représentations ont
été faites, les questions ont été posées et
les réponses nous sont fournies quant à la possibilité
d'entrée en vigueur du Code civil. Chose certaine, je souhaiterais qu'on
prévoie, si c'est possible, dans la Loi électorale, dès
maintenant, les dispositions transitoires qui feront en sorte que, lorsque le
Code civil entrera en vigueur, ce seront les dispositions du nouveau Code civil
qui prévaudront pour l'exercice du droit de vote des malades mentaux. Je
dis bien "si c'est possible". Il ne m'appartient pas, là non plus, de
juger s'il sera possible de le faire. Je tiens à souligner qu'il n'est
pas question, non plus, d'y aller - j'ai eu l'impression que le
député de Gouin était pour utiliser l'expression "à
gogo" - tout à fait à l'emporte-pièce sans, justement,
baliser et s'assurer que le respect des individus est maintenu.
Tout cela étant dit, il y aura, évidemment, les
dispositions de la loi qui pourront aller assez loin pour nous rassurer de ce
côté-là. Il y aura également les directives et la
réglementation
afférente. Tout ce qu'on propose, finalement en tout cas tout ce
qu'on pourrait en venir à accepter, c'est le modèle qui
prévaut en Ontario, avec les modifications qui s'imposent. Cela
étant, compte tenu de l'expérience vécue, il me semble
qu'il n'y a pas risque majeur de malversation quelconque si on fait notre
travail comme on entend le faire, c'est-à-dire de façon
responsable.
M. Rochefort: Juste un commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je suis heureux de voir les précisions qu'a
apportées le ministre. Je lui dirai qu'il aurait eu presque raison de
penser que je concluais qu'on voulait presque y aller à gogo, comme il
le dit. Ce n'est pas un reproche que je fais, mais on lit ce qu'on lit.
Une voix: À quoi? M. Gratton: À gogo.
M. Rochefort: Dans les modalités à préciser,
il n'y a rien qui réfère, justement, à des balises
possibles qu'on pourrait mettre de ce côté-là. Donc, j'ai
compris qu'on accordait un droit de vote, point. Dans ce sens-là, je
serais peut-être heureux que quelqu'un nous produise rapidement une
certaine liste de modalités qui devront, justement, être
envisagées pour baliser cela et voir comment on pourrait protéger
la dignité humaine des personnes qui, on le sait, de toute façon,
ne devraient pas être inscrites et ne devraient pas participer au scrutin
parce que, dans les faits, elles n'en ont pas les capacités. C'est bien
malheureux de dire cela, mais cela existe; il ne faut pas se mettre la
tête dans le sable.
Je pense qu'il serait souhaitable qu'on voie rapidement ce que devraient
être les éléments qui alimenteront notre réflexion
quant aux différentes modalités à préciser eu
égard à cela, parce qu'on ne les retrouve pas, sans que ce soit
un reproche, par ailleurs.
M. Gratton: Ce travail-là est amorcé. Cela fait
l'objet de discussions et de travaux présentement.
M. Rochefort: D'accord.
M. Gratton: Évidemment, lorsqu'on sera saisi de textes, on
pourra aviser du moment opportun pour les étudier à fond et ce
sera peut être seulement au moment du dépôt du projet de
loi. Le fait que nous n'ayons pas nécessairement un consensus sur
l'ensemble des modalités avant le dépôt du projet de loi ne
signifie pas qu'on ne devra pas rechercher à l'obtenir une fois le
projet de loi à l'étude.
Le Président (M. Filion): Cela va sur la question de
fond?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): Allons tout de go à la
première modalité qui est le recensement. Le premier volet
concerne la façon dont se fera le recensement. Est-ce qu'on doit suivre
le modèle ontarien. présence des recenseurs dans une salle
communautaire de l'établissement et inscription par les électeurs
eux-mêmes? Est-ce qu'on doit autoriser les recenseurs, exceptionnellement
et sur demande seulement, à aller au chevet d'électeurs
alités pour les inscrire? Doit-on plutôt prendre le modèle
de recensement des détenus, à savoir que c'est le directeur de
l'établissement qui dresse la liste des électeurs, qui doit
ensuite demander à chacun s'il désire être inscrit sur la
liste et vérifier auprès de lui l'exactitude des renseignements
qui le concernent?
Donc, le recensement, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Si le ministre veut que la commission discute des
alternatives, c'est d'abord parce qu'il y en a. Cependant, d'entrée de
jeu, je serais prêt à indiquer tout de suite à quelle
enseigne nous logeons. On estime - et, d'ailleurs, cela a été
discuté un peu au cours de la journée - que, lorsqu'on veut
maximiser les chances de l'électeur de s'exprimer, quels que soient les
niveaux de difficulté pour lui de le faire, il lui appartient de le
faire. Je souhaite qu'au recensement on suive le modèle ontarien:
présence des recenseurs dans une salle communautaire de
l'établissement et inscription par les électeurs eux-mêmes
dans la perspective où on a affaire à des institutions
psychiatriques. (17 h 45)
En effet, cela pourrait, dans les faits, poser des problèmes
qu'un recenseur arrive dans une institution psychiatrique et exige de
rencontrer individuellement tous les pensionnaires; il pourrait
éventuellement rencontrer quelqu'un en période de cure
fermée ou, appelez ça comme vous voulez, en crise et cela
pourrait déstabiliser autant le recenseur que l'individu
concerné. Dans ce sens-là, je pense qu'il ne faut pas courir de
risques inutiles, car cela pourrait s'inscrire peut-être pas
nécessairement comme un geste de provocation, mais, en tout cas, comme
un geste qui ne cadre pas avec les objectifs qu'on poursuit, à tout le
moins. Pour éviter ça, je préfère A et B, bien
sûr, au C, parce que je pense qu'il faut regrouper les A et B qui vont
ensemble par rapport à la formule C. Je suis d avis que A et B
corrospendent davantage à en dont on a discuté et s'inscrivent
beaucoup plus dans la philosophie générale de cette
accessibilité, mais sans faire des classes ou des ghettos pour ces
gens-là en leur disant: Vous êtes assujettis aux règles
où
c'est normalement l'électeur qui doit avoir les
opportunités de s'exprimer, mais c'est surtout lui qui doit signifier
son intention de le faire. J'aime mieux ça qu'une liste fabriquée
par n'importe quel intervenant de bonne foi, que ce soit un directeur
d'établissement ou un directeur de prison. Je pense qu'il vaut mieux
laisser aux recenseurs l'occasion de faire leur job puisque ce sont des gens
assermentés pour le faire et, en même temps, donner l'occasion aux
clientèles spécifiques qu'on vise d'exprimer leur volonté
d'être sur la liste électorale puisque c'est d'abord là que
se joue le scrutin. Le fait d'être sur la liste, c'est presque le jour du
scrutin pour bien du monde, même si ce ne l'est pas en termes de
calendrier. Cela conditionne drôlement ta capacité de faire ton
choix le jour du scrutin; si tu n'es pas sur la liste, tu as un
problème. Oui, il y a des phases pour régler ça, mais il
reste que c'est, d'abord et avant tout, la capacité d'être inscrit
en bonne et due forme sur la liste électorale qui consacre le plus ton
droit de t'exprimer le jour du scrutin.
En conséquence, je pourrais être plus long, mais je
privilégie la formule A et B reliée à l'autre partie du
troisième paragraphe.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, quant à moi, je
rejoins le député d'Abitibi-Ouest là-dessus.
Effectivement, il nous semble que le modèle ontarien, puisque c'est de
cela qu'il s'agit, a l'avantage d'avoir été rodé. On nous
a fait des représentations; notamment, M. Bailie, le Directeur
général des élections de l'Ontario, nous a indiqué
que cela avait donné d'excellents résultats. Si on compare, par
exemple, le pourcentage du vote des handicapés mentaux, de
mémoire cela équivaut au pourcentage de l'ensemble de la
population.
Effectivement, je préfère cette formule à celle
où le directeur de l'institution décide, pour les individus, qui
a la capacité de voter ou pas. Il y a là une procédure qui
a, d'ailleurs, été dénoncée dans le cas des
personnes âgées en centre d'accueil et qui ouvre la porte à
des décisions arbitraires qui pourraient ne pas être
inspirées par la capacité de voter de la personne en question,
mais plutôt par des dispositions personnelles des directeurs
d'institutions. Donc, je me rallierais volontiers à cette formule A et
B.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: C'est évident que, quant à moi, la
troisième formule aussi doit être écartée. En
contrepartie, je veux qu'on soit bien conscient que, quand on parte des
établissements psychiatriques, le fait que les recenseurs ne circulent
pas équivaut dans les faits en partie à donner, justement, au
personnel de l'établissement le droit de décider qui ira à
la salle communautaire se faire inscrire et qui n'ira pas. Dans une institution
psychiatrique, il est faux de prétendre et de laisser sous-entendre que
tout le monde circule comme on peut circuler dans le parlement ou dans un
cégep, par exemple, ou dans un centre d'accueil d'hébergement
pour personnes du troisième âge. Donc, je me dis: Est-ce qu'on
n'est pas en train de faire de la grande théorie en disant: Oui, tout le
monde pourra descendre en bas? On sait bien que, pour descendre en bas, cela
prend une permission qui ne vient pas du personnel électoral, ni d'un
officier d'élection, mais qui vient plutôt d'un membre du
personnel de l'établissement. De la même façon, qui va
informer le recenseur que le bénéficiaire du 421 souhaite qu'il
monte à l'étage, qui va informer le bénéficiaire
qu'il peut faire telle demande et qui va décider qu'on fournit cette
information-là à tel bénéficiaire plutôt
qu'à tel autre? Je veux bien, M. le Président, que...
Le Président (M. Filion): II faut présumer la bonne
foi du personnelde direction et du personnel auxiliaire del'institut
psychiatrique.
M. Rochefort: Ah, non, non. Ce n'est pas du tout cela, M. le
Président. Si on l'a fait pour les personnes âgées, c'est
parce que ce n'est pas une question de ne pas présumer de la bonne foi.
Ce que je dis, c'est que les arguments qu'on fait valoir pour dire qu'on ne
veut pas que ce soit le directeur de l'établissement qui fournisse la
liste me semblent être tout aussi présents quand on prend la
formule retenue ici dans un établissement psychiatrique, ce qui n'est
pas le cas dans un autre type d'établissement.
Moi, j'avoue honnêtement que spontanément - je ne suis pas
en train de dire que c'est une proposition formelle que je fais - j'aurais
été plutôt favorable à une formule s'apparentant
à la libre circulation - comprenez-moi bien sur "libre" - des recenseurs
dans l'institution. Quand je dis "libre circulation", c'est-à-dire
qu'ils peuvent effectivement se promener dans l'institution, mais là,
moi, je pense en présence du directeur ou d'un membre du personnel de
direction de l'établissement, qui pourrait très bien dire:
Écoutez, ici, c'est une aile de personnes qui sont, par exemple, en
crise. Or, si vous êtes d'accord, on n'ira pas, bon, et un certain nombre
de choses comme celles-là. Moi, je pense que c'est un meilleur moyen
terme entre les deux que ce qui nous est présenté là, je
le répète, à cause de la nature de l'établissement.
Dans le processus il me semble que c'est mieux intégré au reste
des décisions qu'on a prises.
Plus tard, si, pour reprendre l'exemple d'une personne qui est en crise
au moment du recensement, cette personne n'est plus en crise, par exemple, au
moment des bureaux de dépôt,
elle pourrait faire appel au processus pour lequel on en est
arrivé à des décisions plus souples tantôt, des
bureaux de dépôt itinérants ou des choses comme cela. Il me
semble que la filière coule un peu mieux. Je ne suis pas un
spécialiste des maisons psychiatriques, mais je ne suis pas certain que
vraiment on a fait un grand pas par rapport non pas à
l'accessibilité au droit de vote, qui est claire, mais par rapport au
fait que ce soit plutôt la liste du directeur qu'une présence dans
une salle communautaire des recenseurs. Je ne vois pas tellement la
différence entre les deux.
Le Président (M. Filion): II y a une chose qui me frappe
quand on parle du droit de vote des handicapés mentaux, c'est que, de
toute façon, il n'y a pas de solution qui ne passe pas par la
collaboration du personnel des hôpitaux psychiatriques et des centres
d'accueil.
M. Rochefort: C'est vrai.
Le Président (M. Filion): II y aura une réflexion,
je l'espère, qui va s'étendre à ces établissements,
peut-être via le ministère de la Santé et des Services
sociaux, peut-être via également la DGE. Peu importe ce qui s'est
fait en Ontario, il y a une matière sérieuse à
réflexion parce qu'il n'y a pas de solution magique là-dedans,
comme le dit bien le député de Gouin. Il faut que ce soit quelque
chose qui est pratique et qui passe par le fait qu'à l'intérieur
de ces hôpitaux il existe du personnel qui connaît sa
clientèle beaucoup plus que le recenseur qui va mettre le pied
là-dedans peut-être pour la première fois. C'était
juste une remarque, je termine là. M. le député
d'Abitibi-Ouest et, ensuite, le ministre.
M. Gendron: C'est parce que le député
d'Abitibi-Ouest voulait compléter. Je prétends que ce que disent
le député de Gouin et le député d'Abitibi-Ouest,
cela ne s'oppose pas et, dans ce que dit, après moi, le
député de Gouin, il a raison. C'est toujours
l'inconvénient d'avoir des choix sur une feuille; tu t'exprimes
là-dessus et tu dis: Cela ne règle pas tout. Je partage son point
de vue: Ce n'est pas parce que j'ai dit que je préférais A et B
à C qu'on a réglé l'ensemble de la problématique.
Et surtout, là où je suis sensible, c'est que j'en ai une
institution spécialisée en psychiatrie, j'y pense encore; c'est
sûr qu'on ne peut pas circuler là comme à la Gare centrale.
Les gens qui ont des problèmes plus sérieux momentanément,
soit en cure fermée ou en état de crise, règle
générale, tu ne les verras pas plus dans la salle, tu ne les
verras nulle part. Je veux dire que, pour cette période-la, ils sont un
peu plus en liberté très étroite.
Dans ce sens, envisager que même à l'intérieur des
instituts de psychiatrie des recenseurs puissent circuler... C'est le lot de
toutes les institutions, de toute façon: ils peuvent circuler, mais eu
égard aux conditions qu'on retrouve dans ce genre
d'établissements. Je pense que les gens qui sont venus en groupe, M. le
ministre - j'ai le sentiment que c'est ce que vous allez nous dire tantôt
- nous avaient, quand même, pas mal éclairés en nous disant
de mettre les comités de bénéficiaires dans le coup.
À peu près tout le monde qui est venu nous a dit: II n'y a aucun
institut spécialisé de ce genre qui n'a pas de comité de
bénéficiaires. Les comités de bénéficiaires
connaissent les clientèles. J'ai l'impression que c'est plus cela qu'il
faut envisager: trouver une formule où on ne fait que choisir entre un
style d'opération pour gérer ce mode de vote plutôt que
l'autre. Après qu'on l'a choisi, on lui donne des éléments
bonificateurs qui nous permettront d'être moins inquiets quant à
la façon dont cela s'opérationaliserait. J'ai l'impression qu'en
trouvant une formule où les comités de
bénéficiaires seraient dans le coup, on sécuriserait pas
mal l'affaire.
Le Président (M. Filion): J'avais cru qu'il y avait un
consensus sur le fait que la direction des comités de
bénéficiaires d'un établissement ne devrait pas avoir de
rôle de contrôle. Ce serait un rôle de collaboration, je
suppose?
M. Gratton: Oui, M. le Président, il y a consensus entre
les partis représentés. Le député de Gouin
émet des réserves. J'aimerais, justement... Pardon?
M. Rochefort: II y a consensus sur quoi?
M. Gratton: Sur le fait que le recensement ne se ferait pas
à partir d'une liste fournie par le directeur.
M. Rochefort: Non, non, je suis d'accord.
Le Président (M. Filion): II est d'accord. II
suggère une quatrième formule.
M. Rochefort: Ce que je dis, c'est que l'avantage que vous croyez
voir par le fait que ce soit la présence des recenseurs dans une salle
communautaire plutôt qu'une liste fournie par le directeur de
l'établissement, je dis que, d'après moi, il est très
mince quand on pense à un établissement psychiatrique. Il est
clair et net dans le cas d'un établissement d'hébergement pour
personnes âgées, mais dans le cas d'un établissement
psychiatrique, il est, à mes yeux, très très mince, cet
avantage.
M. Gratton: J'ai compris cela.
M. Rochefort: Je vais au-delà de ce que disait le
député d'Abitibi-Ouest. Il n'y a pas seulement les personnes en
crise qui ne circulent pas librement dans un établissement
psychiatrique. C'est rare plutôt que le monde puisse
circuler librement. Ils sont hébergés; ils ne vont pas
juste en clinique externe.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Quand on parle du modèle de l'Ontario, il ne
faut pas penser que cela se limite strictement à ce qu'on a dans les
documents, dans les listes. Effectivement, on a toute la documentation. Par
exemple, il y a des obligations qui sont imposées par la loi, mais
surtout par des directives. Notamment, il y a une directive du DGE qui oblige
l'établissement à désigner un répondant pour
organiser non seulement le recensement, mais l'exercice du vote et tout le
reste. Donc, il y a une personne dans l'institution qui a la tâche
spécifique de répondre auprès du personnel
électoral de l'exercice du processus électoral. Par exemple, on a
ce qu'on appelle les "mandatory requirements", si vous me passez l'expression,
je vais traduire rapidement. On dit: Le personnel ne prendra jamais de
décision touchant l'éligibilité aux fins du recensement ou
aux fins de l'exercice du droit de vote des patients. Ces décisions
doivent être prises par le personnel électoral.
M. Rochefort: Je vous arrête, si vous me le permettez.
C'est important, j'ai voulu le souligner tantôt. On est tous conscients
quand on parle de cela aussi. C'est un facteur pour lequel je vois sensiblement
une différence avec la loi ontarienne. Si je comprends ce que vous venez
de lire, au Québec, un recenseur n'est pas quelqu'un qui décide
si on doit ou pas inscrire M. ou Mme X.
M. Gratton: Ce n'est pas ce que cela dit, . non plus.
M. Rochefort: Quand vous dites que la décision revient au
personnel électoral, oui.
M. Gratton: "By election officials". Le personnel
électoral, cela inclut les réviseurs, cela inclut tous ceux qui
prennent ces décisions-là. On n'a pas dit par les
énumérateurs, "enumerators" comme ils les appellent. On dit
"élection officials", ceux qui ont les pouvoirs que la loi leur
confère.
Je poursuis, M. le Président. On parle de l'administration qui
doit assurer qu'il y a des dispositions pour le recensement sur les lieux, pour
la préparation de la journée de vote, pour l'installation des
bureaux de vote, de scrutin et même on dit pour "education on the
election process" pour et le personnel et les patients. Donc, tout cela,
évidemment, avec les modifications qui s'imposent, sera incorporé
peut-être à notre loi. On pourra donner un pouvoir habilitant au
Directeur général des élections dans la loi de faire des
directives semblables pour, justement, rejoindre les appréhensions du
député de Gouin, que je partage. Il n'y a personne, je pense, ici
qui veut que le droit de vote, que l'exercice du droit de vote soit
donné à des personnes qui n'ont pas les capacités de
l'assumer. Il n'y a personne, non plus, qui veut que le personnel des
établissements puisse s'ingérer dans l'exercice de ce droit de
vote. On dit qu'il y a des pistes très concrètes qui existent
déjà en Ontario et qu'on peut adapter à notre situation,
le cas échéant, qui nous permettront de voir à ce que tous
les éléments dont on a discuté aujourd'hui soient
balisés le mieux possible.
Évidemment, il n'y a rien de parfait en ce bas monde, mais je
pense qu'on peut transcrire ce principe d'accorder le droit de vote aux malades
mentaux sans, pour autant, risquer de compromettre l'intégrité du
système électoral.
Le Président (M. Filion): Bon, il est 18 heures. Nous
allons donc suspendre nos travaux jusqu'à 20 heures ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 20 h 11)
Le Président (M. Jolivet): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons continuer le travail où nous étions
rendus. Nous étions à la page 3 de la liste 2, sujet 7. Nous
avions une dernière décision à prendre, parce qu'elle
n'avait pas été finalisée, à savoir le consensus
qui s'était développé, il faut le concrétiser.
Donc, réunir les premier et deuxième paragraphes dans un seul
paragraphe serait la décision retenue comme consensus. Cela va?
On irait à la page 4: Quant au scrutin, doit-on autoriser,
exceptionnellement et sur demande seulement, le déplacement de l'urne
auprès des bénéficiaires alités?
M. Gratton: Quant à nous, M. le Président, il nous
semble que dans un souci d'égalité des chances des
électeurs d'exercer leur droit de vote, effectivement, cela devrait
être permis, évidemment sur demande et de façon
exceptionnelle.
Le Président (M. Jolivet): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense qu'on avait le même point de vue. De
façon exceptionnelle et sur demande pour maintenir l'expression de la
volonté de l'intéressé. S'il fait une demande et qu'il
n'est pas en mesure de se déplacer... On m'indique: suivant la
même formule qu'on avait prévue pour les bureaux de vote
itinérants. On avait dit que pour les bureaux de vote itinérants
il y aurait un formulaire qu'on demanderait aux gens de remplir pour faire la
demande.
M. Gratton: Demande du recensement.
M. Gendron: C'est cela, oui, oui.
M. Gratton: Mais on a dit qu'on examinerait...
M. Gendron: C'est cela. Je prétends que si on retient la
formule lors du recensement...
M. Gratton: Oui.
M. Gendron:... qu'il doit y avoir expression de
l'intéressé dans ce qu'on appelle une demande, bien c'est la
même demande.
Le Président (M. Jolivet): Alors, il y aurait entente.
Quant à la circonscription d'affectation du vote, doit-on retenir - et
vous avez trois choix - la circonscription de la dernière
résidence du bénéficiaire, la circonscription de
l'établissement ou au choix de l'électeur, comme c'est le cas
pour les étudiants, étudiantes, travailleurs temporaires ou
électeurs hospitalisés?
M. Gratton: Quant à nous, M. le Président, en ce
qui concerne la clientèle dite temporaire, on serait enclins à
aller dans le même sens que pour les personnes qui sont
hospitalisées, c'est-à-dire leur laisser le choix.
Évidemment, pour ceux qui sont en résidence ou en institution en
permanence, ce sera nécessairement la circonscription où
l'établissement est situé. Et pour ceux qui auraient le choix et
qui ne feraient pas ce choix, à ce moment-là ce serait la
circonscription de l'établissement.
M. Gendron: On pense la même chose. Je ne le
répéterai pas. On a exactement le même point de vue. On est
du même point de vue. Je ne le répéterai pas.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Excusez-moi, M. le Président. Je veux
simplement savoir où on en est.
Le Président (M. Jolivet): A la page 4, la circonscription
d'affectation du vote.
M. Rochefort: Qu'est-ce qui a été
décidé pour le point précédent?
M. Gratton: Le scrutin?
Le Président (M. Jolivet): Pour le scrutin?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Ce qui est marqué.
M. Gratton: On a dit que, pour respecter l'égalité
des chances dans l'exercice du droit de vote, cela devrait être permis,
mais avec les mêmes balises dont on a parlé cet après-midi
et pour lesquelles le DGE va nous fournir des scénarios.
M. Gendron: Exceptionnellement et sur demande seulement.
M. Rochefort: D'accord. Le point suivant, c'est là
où on en est?
Le Président (M. Jolivet): Oui. M. Gendron: Oui
M. Rochefort: Dans quel sens va le consensus?
M. Gendron: Pour ce qui est des résidents qui sont
là à titre temporaire et non pas de façon
définitive, ce serait le troisième choix, c'est-à-dire un
peu comme les étudiants et un peu comme les travailleurs
temporaires...
M. Gratton:... hospitalisé.
M. Gendron: L'électeur hospitalisé, donc à
son choix. C'est eux qui décident s'ils veulent que cela retourne
là d'où ils viennent ou à l'endroit où ils avaient
exprimé leur droit de vote. Pour les résidents qui restent en
permanence dans une institution, ce serait la circonscription de
l'établissement dans lequel ils sont hospitalisés. Pour ceux qui
ne feraient pas le choix, parce qu'il y en a qui ne font peut-être pas le
choix, la compilation se ferait comme s'ils avaient fait le choix de la
circonscription de l'établissement.
M. Rochefort: Je suis à l'aise avec tout cela, M. le
Président. Simplement une question de détail. Quand on dit pour
ceux qui ne feraient pas le choix, est-ce que, par exemple, pour un
étudiant, pour un travailleur temporaire ou pour un électeur
hospitalisé, dans un autre type d'établissement, ils peuvent ne
pas faire le choix?
M. Gratton: Non.
M. Rochefort: Bien, je ne vois pas au nom de quoi tout à
coup on pourrait ne pas faire un choix. Est-ce que le fait d'être inscrit
sur la liste n'implique pas qu'on doit faire un choix et que, si on ne veut pas
faire de choix, on n'est pas inscrit sur la liste?
M. Gratton: Dans le cas des étudiants et des travailleurs
absents temporairement, c'est différent parce que c'est vraiment
temporaire. Là où, je présume, on a voulu faire une
distinction, c'est que la définition de résidence temporaire en
institution psychiatrique peut varier selon les personnes.
M. Rochefort: Oui, je reconnais cela. Au fond, c'est quand
même à la personne... Je veux bien qu'on se comprenne. On
reconnaît le droit de vote à ces personnes-là. Je pense
que, pouvant voter, elles peuvent au moins comprendre qu'elles ont un choix
à faire quant à l'endroit où le vote doit être
compilé. En tout cas, moi je vous dis tout de suite que j'irais plus
dans le sens de ne pas faire de cas particulier de cela. Cela implique aussi un
choix.
M. Gratton: À condition, évidemment, que les
recenseurs s'assurent...
M. Rochefort: Oui, mais au même titre qu'ils le font pour
les étudiants.
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. Jolin.
M. Jolin (Jean): M. le Président, j'aimerais apporter une
précision, s'il vous plaît, si vous me le permettez. On a fait
certaines vérifications et il y a des institutions qui ne comportent
qu'un faible nombre de résidents et, en l'occurrence, ce serait possible
de mêler ces personnes ou ces électeurs avec des personnes de
l'entourage de l'institution et, par conséquent, de noyer le vote. On a
fait la même expérience cependant avec deux institutions,
Robert-Giffard et Louis-Hippolyte-Lafontaine; vous comprendrez qu'avec le
nombre de bénéficiaires qui sont à ces endroits-là
ce n'est pas pensable de noyer le vote de ces personnes. Alors, on va se
retrouver dans une situation où on aura des bureaux de vote dans
lesquels il n'y aura que des personnes résidentes à
Louis-Hippolyte-Lafontaine et à Robert-Giffard.
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, sauf erreur - je n'ai pas
relu cela la semaine passée ni ce matin en me levant - je me souviens,
je ne sais pas si cela existe encore, du temps où il y avait une
disposition dans la loi notamment pour les communautés religieuses, les
anciens hospices pour personnes âgées où on pouvait
intégrer des portions des électeurs d'une autre section de vote
pour justement noyer le vote.
M. Jolin: C'est cela la notion de noyer le vote.
M. Rochefort: Est-ce que ce n'est pas une formule qui pourrait
être retenue là?
M. Jolin: On a fait l'expérience de partager cola avec,
par exemple...
M. Rochefort: II y aurait trop de sections de vote
impliquées?
M. Jolin: II y en aurait trop et à trop grande distance.
Prenons le cas de Robert-Giffard; pour être capable de...
M. Rochefort: C'est loin.
M. Jolin:... permettez-moi l'expression, de noyer le vote des
gens de Robert-Giffard, il faudrait aller chercher entre dix à douze
sections de vote. Pour ceux qui connaissent un peu la configuration, vous vous
rendez compte qu'aller chercher dix à douze sections de vote, c'est
déjà une bonne distance.
M. Gendron: Vous seriez quasiment rendu chez nous.
M. Jolin: Enfin, presque.
M. Gendron: Je parlais de mon appartement.
M. Jolin: Excusez. Alors, dans ce sens-là, je suis
obligé de vous dire que cela présente de sérieuses
difficultés d'être capable de faire le jeu, comme vous le
mentionnez, de noyer le vote comme on le fait pour des communautés
religieuses où généralement on peut avoir, disons, 100
à 150 personnes de façon générale; c'est à
peu près le chiffre magique. Mais, à Robert-Giffard et à
Louis-Hippolyte-Lafontaine, on parle dans les environs de 1000. Alors, à
ce moment-là, si on voulait noyer le vote, on va chercher dix à
douze sections de vote aux environs de l'institution. On a fait une
expérience qui reste quand même sommaire pour le moment, mais je
vous avoue que c'est loin d'être facile, pour ne pas dire presque
impossible.
M. Gratton: Qu'est-ce qu'on fait? J'essaie d'imaginer une
solution quelconque à cela. En
Ontario, est-ce qu'ils ont des dispositions quelconques là-dessus
ou n'ont-ils pas...
M. Jolin: Je ne pourrais pas...
M. Gratton: II doit, j'imagine, exister en Ontario des
institutions, des établissements aussi importants dans la région
de Toronto, par exemple.
M. Jolin: Je n'ai malheureusement pas la réponse. On
pourrait le vérifier.
M. Gratton: Parce qu'effectivement, s'il existe une formule, il
faudrait évidemment la trouver.
M. Rochefort: J'ai le goût, M. le Président, de
prendre deux minutes pour réfléchir à haute voix, si on
tournait le problème. Moi qui suis un grand défenseur des
règles bien établies qui ont fait leurs preuves, j'avoue que j'ai
toujours défendu la notion de ne pas identifier facilement
l'allégeance d'un groupe d'électeurs; je pense que c'est quelque
chose d'important dans notre loi et
qui a toujours sa valeur aujourd'hui. Mais, par ailleurs, dans le cas,
par exemple, d'un ensemble comme ceux dont on parle: Robert-Giffard ou
Louis-Hippolyte-Lafontaine, je ne sais pas, au bout du compte, si l'inverse
n'est pas nécessairement si négatif que cela pour les gens.
L'idée de noyer le vote est d'éviter toutes sortes de
situations qui, par la suite, pourraient impliquer des comportements x, y, z
à l'endroit de gens comme cela. Prenons cela à l'envers,
admettons que des bénéficiaires d'un établissement comme
celui-là, on identifie clairement qu'ils ont voté dans un sens ou
dans l'autre. Est-ce que cela n'aurait pas, entre autres, comme effet de
permettre d'une certaine façon une meilleure prise sur le pouvoir
politique de la part de ces bénéficiaires pour peut-être
être certains qu'ils vont pouvoir mieux influencer les élus en
fonction de leur droit? Bien, écoutez, les citoyens de la
municipalité de Sacré-Coeur dans votre circonscription
électorale, on sait comment ils votent puis cela permet souvent de.. Ce
n'est pas vrai que c'est neutre par ailleurs objectivement, puis je prends
Sacré-Coeur, c'est vrai dans une paroisse de mon comté ou de
n'importe qui...
M. Maltais: C'est la plus belle du Québec.
M. Rochefort: II me fait plaisir d'avoir pris un bon exemple. Je
me dis que ce n'est pas en soi négatif, c'est quasiment cela, un
village, Robert-Giffard et Louis-Hippolyte-Lafontaine. C'est un milieu de vie
parfaitement organisé, intégré, où il se passe
beaucoup de choses et je me dis que c'est peut-être un pouvoir qu'on leur
donnerait de mieux défendre leur droit. Prenons, par exemple, les
détenus. À peu près pour l'essentiel, sauf erreur,
corrigez-moi, on renvoie les votes des détenus dans chacune de leur
circonscription électorale. Oui, cela a pour effet qu'on a donné
un droit aux détenus qui est le même que celui que nous avons tous
mais, par ailleurs, cela ne donne pas aux détenus un poids politique
collectif qui ferait que, par exemple, un certain nombre de parlementaires,
à cause du poids électoral qu'ils représentent, se
diraient: Je vais me mettre à défendre un peu la cause de la
qualité de vie qui est faite aux détenus, parce qu'ils sont
parfaitement répartis un peu partout comme n'importe quel autre citoyen.
Alors, dans les faits, reprenons l'exemple de Sacré-Coeur, les
détenus dont le vote est inscrit à Sacré-Coeur, mais qui,
dans les faits, sont pour quinze ans à...
Une voix: Baie Comeau M. Maltais: On en a un.
M. Rochefort: Vous en avez un... Port-Cartier ou, je ne sais pas,
dans une prison d'ici, ce n'est pas vrai que, du fait que leurs votes soient
comptés à Sacré-Coeur, ils vont bénéficier
de ce que cela impliquera pour le reste. Je ne sais pas, mais je me dis que
peut-être dans ce cas-la c'est une approche qui pourrait être
envisagée de ne pas s'arrêter à cela finalement. D'autant
plus que Louis-Hippolyte-Lafontaine - je je suis moins familier avec le centre
Robert-Giffard - ce n'est plus exclusivement un hôpital psychiatrique.
C'est en partie un hôpital psychiatrique, en partie des centres
d'accueil, probablement un de réadaptation et quelques-uns pour
personnes retraitées. Donc, finalement, à partir du moment
où tu dis que tout cela est compté ensemble, ce n'est plus vrai
que tu identifies à ce point-là l'allégeance. Par
ailleurs, prenons des exemples qu'on connaît dans nos circonscriptions
électorales. C'est vrai que, moi, j'ai un centre d'accueil dans ma
circonscription électorale et que cela ne constitue pas en soi un bureau
de scrutin, que ce centre d'accueil fait partie d'un bureau de scrutin
relié à un ensemble d'autres résidences qui sont sur la
même rue, mais ' dans les faits, à cause du poids
électoral, 100 électeurs, c'est substantiel dans une section de
vote qui ne peut en contenir qu'au maximum 300. On a une bonne idée
là dans quel sens ils ont voté. Ce n'est pas vrai que c'est
totalement noyé, entre nous. Je ne sais pas. Tant mieux si on trouve une
réponse mais j'avoue que...
Le Président (M. Jolivet): D'autres interrogations? Est-ce
qu'on retient le consensus ou si on met en suspens..
M. Gratton: Pardon?
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'on retient le
consensus?
M. Gratton: Quant à moi, oui. M. le Président. On
va vérifier s'il y a des formules ailleurs, mais, en supposant qu'il n'y
en aurait pas, je pense qu'il est préférable - et l'argumentation
du député de Gouin en fait état - d'identifier ce que
cette collectivité a voulu faire plutôt que de les priver de leur
droit de vote.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Passons à
l'autre. Quant à la présence des candidats dans les
établissements au cours de la campagne électorale, doit-on
1e l'interdire, 2° la permettre sans aucune restriction ou
3° l'autoriser seulement dans le cadre de rencontres de groupe dans une
salle communautaire?
M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: II faut toujours être conscient qu'on est dans
des institutions où, normalement, il y a des yens atteints de handicaps
mentaux On avait beaucoup parlé, lors de l'audition des mémoires,
de la fragilité de ces gens, de leur niveau de dépendance. II me
semble que l'interdire, on aurait des problèmes. La permettre sans
aucune restriction, ce n'est pas plus brillant que l'interdire. Habituellement,
quand on veut un choix logique, on donne des alternatives du genre. Je ne
blâme personne. Mais l'interdire, je
trouve cela trop gros. La permettre sans nuance, je trouve cela gros. La
logique est de dire que dans les institutions de ce genre les candidats doivent
avoir accès aux institutions, mais dans un contexte plus balisé.
De mémoire, on avait même, au comité de travail - je ne
sais pas si on peut faire référence à un
procès-verbal là-dessus - indiqué que ce serait
intéressant d'envisager de rechercher ce qui se fait ailleurs.
Même de demander au DGE de nous soumettre des hypothèses de
balisement - j'avais appelé cela comme cela - de la présence,
lors d'une campagne électorale, des candidats des divers partis
politiques dans les établissements.
On n'a pas parié de code d'éthique comme tel. Ce serait
trop compliqué. Mais ce serait sûrement intéressant que
dans la Loi électorale on ait des dispositions qui encadrent
minimalement, pas nécessairement le comportement, mais la relation des
candidats envers les diverses personnes qui, temporairement ou pour une
période plus longue, habitent ces institutions ou doivent vivre à
l'intérieur de ces institutions. Si ma mémoire est bonne, on
avait même parié de directives. On avait souhaité que le
directeur général énonce les directives à
l'ensemble des candidats et des candidates et que les directeurs
généraux de ces établissements soient en mesure de les
faire appliquer le plus possible pour des raisons d'équité, de
transparence, et également de s'assurer qu'il n'y a pas de
privilèges qui sont accordés à des candidats plus
qu'à d'autres. Il me semble que cela offrirait une protection. Sur le
plan des principes démocratiques, ce serait sûrement quelque chose
qui bonifierait notre régime et qui offrirait une certaine
sécurité pour ovitor, compte tenu de la fragilité des
gens. quo ce soit émotivement, psychologiquement ou autrement, de poser
toutes sortes de gestes, d'influences indues ou de comportements douteux qui
auraient comme conséquence d'altérer l'expression libre de ces
gens-là, de leur désir de s'exprimer. (20 h 30)
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: C'est conforme, même si je n'ai pas le
procès-verbal, en comité on en a discuté, mais il y a
aussi la remarque des gens de l'Association des directeurs de centres
d'accueil, lorsqu'ils sont venus en commission parlementaire. Outre tout ce que
vous avez dit, il ne faut pas oublier que ces personnes-là ont besoin de
soins. Il y a des périodes dans la journée qui sont
réservées aux soins. Tout au moins, si l'Association des
directeurs ou le DGE donnaient des directives... Je pense que ce n'est plus
tellement à la mode de faire toutes les chambres de ces centres
d'accueil, d'avoir des endroits où on peut rencontrer des
électeurs potentiels. Là-dessus, l'Association des directeurs de
centres d'accueil, si je me rappelle bien dans le mémoire, a bien
identifié les problèmes apportés par les visites
impromptues, sans préavis, etc. Il y avait également des
remarques du personnel qui doit donner des soins à ces personnes. Moi,
ma mère est dans un centre d'accueil et je n'aimerais pas qu'un candidat
aille la voir à 9 heures le matin alors qu'elle a besoin de soins, ces
bebelles-là. Alors, je pense qu'au moins, si on ne peut pas inclure dans
la loi, comme on dit, des périodes bien précises, le DGE donne
des directives aux centres d'accueil et qu'on se soumette à cela. Je
suis bien...
M. Gratton: C'est ce qu'on fait en Ontario. M. Lambert:
C'est ce qu'on fait en Ontario.
M. Gratton: Je disais cet après-midi qu'en Ontario on
oblige chaque établissement à nommer un coordonnateur ou un
répondant qui est responsable de l'organisation du recensement et de la
votation. Notamment, dans les directives du DGE, on voit que le coordonnateur
doit assurer que tous les partis politiques ont un accès
équitable et égal à l'institution, incluant le
matériel écrit, la présence physique des candidats ou de
leurs représentants - "canvassers", je ne sais pas si on doit traduire
cela par représentant ou par recenseur, cela reste à voir, mais
on spécifie bien "sur demande". Le coordonnateur peut établir des
périodes de temps et des endroits où les partis politiques
peuvent avoir accès à l'hôpital. En d'autres mots, ils
peuvent déterminer que les candidats ne peuvent avoir accès
à telle ou telle partie de l'hôpital, ils doivent se limiter
à une salle commune, par exemple, pour les rencontres. Cela est
laissé à la discrétion de l'établissement, mais on
leur fait obligation d'en décider et non pas de simplement dire: II n'y
a pas d'accès du tout. On fait l'obligation que ces informations soient
communiquées aux patients, au personnel et aux partis politiques.
Alors, effectivement, la façon d'aborder la chose, de baliser
tout cela, c'est donner un pouvoir habilitant au Directeur
général des élections d'émettre des directives de
ce genre.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je suis assez d'accord avec ce que vient de nous
résumer le ministre par rapport à la formule ontarienne, mais
juste un commentaire. C'est drôle, dans les discussions qu'on avait eues,
il me semble qu'à un moment donné il y a quelqu'un, je ne me
souviens plus qui, qui nous avait parlé de limiter le nombre de visites.
Je me demande si ce ne sont pas les directeurs de centres d'accueil...
Une voix: De?
M. Rochefort:... de centres d'accueil qui nous avaient dit qu'au
fond un des problèmes
qu'ils avaient, c'était le candidat qui voulait venir quatre fois
durant la campagne électorale. Il y a une limite. J'avoue que
l'idée de limiter le nombre est peut-être une des choses que je
souhaiterais le plus faire dans les limites que j'imposerais.
M. Gratton: Le nombre...
M. Rochefort: Le nombre de visites, oui. Par ailleurs, j'ai le
goût de vous dire, surtout les deux ou trois candidats les plus
susceptibles d'être élus députés, je ne suis pas
sûr que, dans le cas de gros établissements, ils n'auraient pas
avantage à se promener un peu dans l'établissement. S'ils
deviennent députés, il serait peut-être utile qu'ils aient
déjà vu cela comme il faut dans leur vie; cela ferait
peut-être quelques personnes à l'Assemblée nationale qui
comprendraient un peu plus ce qui se passe là. Je me souviens d'une
commission parlementaire qu'on a eue, l'hiver dernier, sur la santé
mentale. Je ne porte pas de jugement, cela m'inclut, tout le monde... C'est
évident que d'avoir vu cela, c'est un avantage pour en parler de cela,
plutôt qu'en parler en gérant d'estrade, finalement. Donc, en ce
sens-là, je ne serais pas trop porté à mettre des limites
sur là où ils peuvent aller dans l'établissement.
Évidemment, là où ils peuvent aller, il me semble que cela
devrait être influencé par qui a été inscrit sur la
liste. Les départements où il n'y a pas d'inscrits, je ne vois
pas très bien ce qu'on pourrait y faire. Par ailleurs, je pense que ce
n'est pas mauvais qu'ils puissent circuler un peu dans l'établissement
pour voir ce que c'est parce qu'un jour il y en aura quelques-uns d'entre eux
qui devront prendre des décisions qui concerneront la vie dans ces
établissements.
Le Président (M. Jolivet): Alors, on retient qu'il y a un
consensus avec les directives qui seront données par le Directeur
général des élections.
M. Gratton: En fait, il y a un consensus, je pense, de ne pas
interdire la présence...
Le Président (M. Jolivet): C'est cela.
M. Gratton:... des candidats et même d'obliger les
établissements à permettre l'accès, mais à partir
de directives émises par le Directeur général des
élections.
Le Président (M. Jolivet): Cela va. Oui?
M. Gendron: Avant, M. le Président, je voudrais demander
au ministre... C'est parce que je ne suis pas sûr qu'on aura une autre
occasion et, comme c'est relié, je voudrais le régler tout de
suite... De mémoire, on avait même souhaité, je pense, au
comité, qu'il y ait également une décision qui soit prise
pour que de telles directives soient également envisagées pour
les centres d'accueil pour personnes âgées. Je voudrais savoir si
vous avez la même conviction que moi - encore là, pas dans le sens
d'interdire, il n'en est pas question - dans le sens de convenir d'une
disposition où on exigerait que les DG ou d'autres, mais règle
générale ce sont les directeurs généraux des
établissements, aient l'obligation d'encadrer toute la question de la
visite des candidats dans les établissements. Parce qu'à cette
section-là il est clair qu'on ne parlait que des établissements
à caractère psychiatrique pour des handicapés mentaux.
Mais dans un centre d'accueil - et surtout avec l'alourdissement des
clientèles qui est un phénomène de plus en plus observable
- il y a lieu d'envisager d'avoir cette même rigueur ou cette même
éthique professionnelle. En ce qui me concerne, il s'agit juste
d'appeler les choses par leur nom. C'est vraiment un comportement
d'éthique de dire que les directeurs des institutions devraient vraiment
baliser d'une certaine façon - et avoir l'obligation de le faire - toute
la question de la présence des candidats. Et je ne sais pas si vous, qui
avez cette responsabilité-là, pensez qu'on va retrouver cela
ailleurs avant la fin de nos travaux. Si on ne retrouvait pas cela ailleurs,
comme je pense que c'est le cas, je souhaiterais que dès ce moment-ci
vous nous indiquiez, comme ministre délégué à la
Réforme électorale, que vous avez quelque chose à nous
suggérer ou que vous avez pris une décision dans un sens ou dans
l'autre. Mais j'aimerais le savoir de votre part.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Ce dont je me souviens le plus, quand notamment on
a reçu les directeurs des centres d'accueil et qu'on a parlé de
ces affaires-là - c'est un point sur lequel j'ai insisté à
plusieurs reprises - quand on a parlé d'élaborer des directives
très claires, très fermes, j'avoue que j'avais
particulièrement parlé de cela, pas tellement pour les candidats
comme pour les militants des formations politiques, et cela concerne non pas la
visite du candidat mais tout le travail électoral de sollicitation, de
pointage concernant le jour du vote; j'avoue que de ce
côté-là, oui, je pense que cela prend des règles
extrêmement précises parce qu'on pourrait avoir droit à
des...
M. Gratton: Je ne pense pas qu'on va retrouver cela à un
autre sujet. Et, au cas où on ne le retrouverait pas, on peut
peut-être essayer de se donner des points de repère pour se
guider. II me semble qu'il serait probablement approprié qu'on pose la
question au bureau du Directeur général des élections et
que dans la rédaction de la loi on se pose cette question-là,
à savoir: Est-ce qu'on doit avoir une directive quant à la
réglementation par rapport aux candidats d'abord? Et je dis se poser la
question
parce que moi aussi je fais la distinction entre la présence des
candidats durant la campagne électorale et la présence des
représentants des candidats, des militants des partis durant la campagne
et la journée du vote. Et je serais plutôt enclin, effectivement,
à prévoir qu'il puisse y avoir des directives à
l'intention des directeurs des établissements qui pourraient baliser le
comportement, ce qui peut être fait et ce qui ne doit pas être fait
durant toute la campagne électorale, incluant le jour du scrutin. Et
j'en conviens, je ne pense pas qu'on retrouve cela nulle part sauf dans les
discussions qu'on a eues à la commission parlementaire lors des
auditions. Donc, en en parlant de cette façon ce soir on tient pour
acquis que la réflexion se fera au moment de la rédaction de la
loi et on pourra y revenir s'il y a lieu.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Filion): Cela va. Ce sujet du vote des
malades mentaux est épuisé...
Une voix: Oui.
Le Président (M. Filion): Cela va, sauf,
évidemment, les matières qui sont en suspens.
Vote des Québécois hors
Québec
Toujours à la liste 2, Modalités à préciser
sur des sujets ayant fait consensus, le sujet 9, Vote des
Québécois hors Québec, à la page 14 des documents.
Le consensus est d'octroyer un droit de vote aux Québécois hors
Québec, le critère d'admissibilité étant la
déclaration annuelle d'intention de retour; confection par le DGE d'un
registre pour établir la liste de ces électeurs; circonscription
d'affectation du vote: celle de la dernière résidence;
interdiction de dépenses électorales hors Québec.
Modalités à préciser; mécanisme d'exercice du vote:
vote par correspondance ou vote par procuration?
M. Gratton: M. le Président, il faudra évidemment
rester dans la discussion très générale jusqu'à ce
qu'on ait eu le temps de pousser la réflexion plus loin. Le Directeur
général des élections, en s'excusant de ne pas être
ici ce soir, et on connaît la raison, me disait qu'effectivement il a
l'intention de pousser la réflexion plus loin quant à la...
Une voix:...
M. Gratton: Oui, le Directeur général des
élections est indisposé ce soir. Il s'agit ici de constater s'il
y a effectivement consensus ou pas sur le principe d'accorder le droit do vote
aux Québécois absents du Québec et, ensuite, de se poser
des questions d'ordre plutôt général sur certaines
modalités, quitte évidemment à tout préciser au
moment où on aura des textes plus précis à
étudier.
M. Gendron: M. le Président, comme approche, je pense que
le ministre a raison. On n'est pas en mesure de le faire maintenant, et c'est
une question majeure et importante. Après qu'on aura réglé
le principe, il faudra le confier à des gens qui sont capables d'y
mettre des réserves, les restrictions qu'il y a lieu d'apporter, pas sur
le principe, mais sur les modalités, pour s'assurer que cela devient un
principe exerçable, mais toujours avec les mêmes objectifs,
à savoir que voter au Québec, y compris pour un citoyen hors
Québec, c'est sérieux, il faut que cela signifie quelque chose et
que cela se fasse dans les règles les plus valables possible par rapport
à des principes démocratiques.
Il y a une chose sur laquelle je voudrais revenir. Il me semble que la
plupart des intervenants en commission avaient convenu qu'il y avait lieu
d'envisager un délai d'absence en dehors du Québec. En dehors
d'un délai - c'est toujours difficile, mais je le donne à titre
d'exemple pour l'instant - d'une dizaine d'années, il me semble qu'un
citoyen hors Québec, même si on laisse voir qu'il n'aurait
qu'à produire une déclaration annuelle d'intention de retour et
pourrait la répéter ad infinitum... Cela lui donnerait, à
chaque fois qu'il y a une élection, pour autant qu'il
répète sa déclaration annuelle d'intention de retour, le
droit d'exercer son vote. Il me semble que, sur cet aspect, cela ne traduit pas
tellement les quelques consensus qu'on a dégagés. Je ne dis pas
pour les premières années, mais au-delà du délai.
Si on dit que quelqu'un est résident hors Québec temporaire,
même si l'expression peut paraître curieuse, il faut,
d'après moi, limiter dans le temps cette capacité d'exercer ce
droit de vote. S'il le faisait trop longtemps, selon moi il serait moins
légitime, selon mes convictions, de lui permettre d'infléchir un
tant soit peu, compte tenu du pourcentage que cela représente, les
orientations qu'un gouvernement élu peut prendre au nom des citoyens.
(20 h 45)
II y a toujours la logique d'envisager que, lorsqu'on offre un pouvoir
de représentation à des citoyens, c'est parce que, règle
générale, c'est accompagné également de la partie
réversible qui est celle de la taxation. Quelqu'un qui serait, je ne
sais pas, pendant un certain nombre d'années sans payer de taxes au
Québec, je ne vois pas pourquoi on lui donnerait la possibilité
d'infléchir les orientations du gouvernement. Quant aux détails,
rapidement, circonscription d'affectation du vote, celle de la dernière
résidence, cela va, dépenses électorales hors
Québec, interdire de faire des dépenses, cela va. Sur les
modalités à préciser, il y en a deux. Après qu'on
lui a donné le droit de vote, il faut qu'il l'exerce. Alors, il l'exerce
comment, par courrier ou par procuration? Je peux bien commencer tout de suite,
M. le Président, mon
laïus sur le vote par procuration, qui risquerait d'être
assez long. J'ai plutôt l'intention...
M. Rochefort: Ne nous faites pas cela tout de suite.
Une voix:... le matin. M. Gendron: D'accord.
M. Rochefort: On prendra notre café pendant ce
temps-là.
M. Gendron: Cela va. Alors, si mon collègue de Gouin me le
demande, comme je ne peux rien lui refuser encore, je vais lui donner cela et
je ne ferai pas mon laïus sur le vote par procuration puisqu'il y aura un
sujet spécifique où on aura l'occasion de le faire. Mais ce n'est
pas parce qu'il y aurait moins de monde que je serais d'accord. Je fais
seulement vous donner une piste, ce n'est pas parce qu'il y aurait moins de
monde concerné...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron:... que je serais d'accord, mais je m'arrête
là. Quant au vote par correspondance, écoutez, on a eu autant de
versions qu'il se poste de lettres probablement au Québec. Il y a des
gens qui sont convaincus qu'il n'y a aucun risque s'il y a telle et telle
balise et il y a des gens qui prétendent que le vote par correspondance
présente des inconvénients par rapport à... Une fois,
c'est la confidentialité et une autre fois, c'est la possibilité
de le recevoir avant la prochaine élection, compte tenu des
délais postaux! Si ces gens-là doivent s'exprimer dans les
modalités qu'on a retenues - il n'y en a pas 25, il y en a
peut-être plus que cela par exemple, je suis un peu étonné
qu'il y en ait seulement deux; mais, si c'est cela, que voulez-vous qu'on
fasse, il y en a deux. Comme je ne veux pas l'un, il reste l'autre. Alors, il
s'agira d'avoir des mécanismes offrant un minimum de
sécurité pour conserver au moins la confidentialité.
M. Gratton: Vous privilégiez donc le vote par
correspondance.
M. Gendron: Oui. C'est une déduction pas trop difficile
à faire dans les circonstances pour quelqu'un qui a assisté
depuis le début aux échanges qu'on a eus là-dessus. Alors,
je m'arrête là pour tout de suite. Cependant, je pense à ce
que le ministre nous a dit tantôt; là-dessus, je crois que le
ministre est sur la bonne voie, ce n'est, encore là, que lorsqu'on sera
en mesure d'apprécier des écritures un peu plus fines, un peu
plus précises qu'on pourra dire: Bien, voilà quelque chose qui
permet qu'un principe s'exerce véritablement. En conséquence, on
aura le sentiment d'avoir fait notre boulot convenable- ment si les
modalités d'usage du droit de vote des citoyens hors Québec
s'exercent avec toutes les considérations qu'on souhaitait pour ces
gens-là, comme pour nous, dans la perspective qu'on leur dit qu'ils ont
les mêmes droits sur cet aspect-là.
M. Gratton: M. le Président, si on me le permettait, on
pourrait peut-être rappeler, en lisant le procès-verbal des
réunions du comité. Bon. les membres du comité
s'entendaient sur le principe général d'accorder le droit de vote
au Québécois hors Québec sous réserve, toutefois,
d'élaborer un cadre d'application. C'est ce qu'on vient de dire. Ainsi,
les membres ont porté leur attention sur les points suivants.
Premièrement, une nécessité de fixer un délai de la
durée de l'absence, un délai de cinq ans ou dix ans.
Deuxièmement, les motifs de l'absence ne devraient pas constituer un
critère d'octroi du droit de vote. Troisièmement,
l'opportunité de procéder par étapes dans l'octroi du
droit de vote aux Québécois hors Québec afin de bien
maîtriser tous les mécanismes nécessaires à
l'application de ces nouvelles dispositions. On pourra en venir à cela,
selon les mécanismes qu'on nous proposera. On pensait surtout à
la possibilité que C-79 soit adopté à Ottawa, auquel cas
on aurait eu facilement la liste des personnes résidant à
l'extérieur du Canada. Mais, là où cela aurait
été moins facile, c'est en regard des personnes qui
résident au Canada mais à l'extérieur du Québec.
Quatrièmement, toute personne voulant se prévaloir de son droit
de vote dans de telles circonstances devrait être obligée de
s'enregistrer. Je pense qu'il n'y a pas de problème là-dessus.
Finalement, les fonctionnaires du Québec représentent à
l'égard de cette question un groupe qui a des caractéristiques
particulières. Ils sont facilement identifiables et
repérables.
Alors, ça se limitait à cela. Effectivement, on a vu
quelques modalités qui, en consultation des cabinets des leaders, sont
venues s'ajouter à la suite de la consultation. Donc, je prends note du
point de vue du porte-parole officiel de l'Opposition quant à ses
préférences sur le vote par correspondance plutôt que le
vote par procuration. Le contraire m'aurait surpris, mais m'aurait ouvert une
saprée belle porte. Je devine que c'est peut-être la raison
principale pour laquelle le député d'Abitibi-Ouest
préfère celle-là. On en traitera au moment de parler du
vote par procuration. Mais j'imagine que, si on devait adopter le vote par
procuration pour d'autres personnes, cela pourrait s'appliquer à eux;
sinon dans le sens inverse, cela pourrait être le vote par
correspondance.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Oui, il y a là, M. le Président, pour
moi, un bel exemple de ce que je
décrivais dans mes quelques commentaires d'introduction de nos
travaux mardi matin lorsque je disais que c'est très souvent quand on
définira les modalités qu'on pourra voir jusqu'où on
maintient notre adhésion, on maintient des consensus à des
principes. Je pense que, dans le cas qui nous occupe, les modalités sont
extrêmement importantes. En ce qui me concerne, les modalités sont
aussi importantes que le principe auquel j'adhère.
M. le Président, je vous dis tout de suite que je suis d'accord
avec l'idée d'accorder le droit de vote aux Québécois hors
Québec et hors Canada. Il n'y a pas de problème par rapport
à cela. Je trouve cela normal à l'intérieur d'un certain
nombre de balises. J'avoue que, moi aussi, je considère que - c'est
sûrement notre héritage britannique - quelqu'un qui paie des
impôts doit avoir droit de vote. Je parle d'une personne individuelle, je
ne parle pas d'une personne morale ou tout cela. Cela me semble aller de soi.
Pour des Québécois hors Québec à l'intérieur
du Canada, je serais favorable à cela; dans la mesure où
quelqu'un comme individu paie des impôts au Québec,
automatiquement il devrait avoir droit de vote s'il remplit les autres
conditions. Deuxièmement, je suis favorable à ce qu'on accorde le
droit de vote aux Québécois hors Québec et hors Canada
dans la mesure du possible avec un lien avec l'impôt; je suis ouvert
à ce qu'il n'y en ait pas nécessairement même si je pense
que ce serait souhaitable. Il y a effectivement une question de délai.
Je trouve cela intéressant comme critère d'admissibilité,
une déclaration annuelle d'intention de retour. Je pense qu'il y a
là quelque chose et il faudrait mettre de la chair autour de cela qui
nous permettrait au fond de forcer la personne à poser un geste quand
même un peu compromettant de sa part.
Par contre, M. le Président, j'avoue qu'au niveau des
institutions politiques, au niveau des droits démocratiques, je suis un
peu tracassé par l'idée qu'il y aurait des gens au Canada qui
pourraient voter dans deux provinces. J'avoue que cela, je ne vois pas
tellement... De la même façon, est-ce qu'on va aussi permettre aux
Québécois vivant à l'étranger, donc à
l'extérieur du Canada, de voter aussi aux élections municipales?
Je ne pense pas qu'on aille jusque-là.
M. Gratton: Le cens électoral n'est pas le même.
M. Rochefort: Non, mais on pourrait le faire. Il n'y aurait pas
d'empêchement de le faire parce qu'il y en a qui continuent de payer des
impôts. Pensez aux fonctionnaires dans les délégations, ils
respectent le cens électoral municipal.
M. Gratton: Je ne sais pas s'ils ont tous des résidences
ou des propriétés.
M. Rochefort: Ils ont généralement une
résidence. J'en connais un certain nombre qui ont encore des
résidences, mais qui n'ont pas droit de vote.
M. Gratton: Oui, mais pensons, on ne fera pas un grand
débat, au fonctionnaire qui habite dans un appartement qui est locatif
et qui s'en va à l'extérieur; manifestement, il laisse son
appartement.
M. Rochefort: Pas toujours.
M. Gratton: Pas toujours, mais cela peut être le cas de
celui-là et, lui, il n'a plus le cens électoral...
M. Rochefort: Mais c'est juste pour dire qu'il y a là un
enseignement qu'on peut retenir, et je ne vois pas très bien comment un
Canadien pourrait voter à deux élections provinciales distinctes
dans deux provinces différentes. J'avoue que je suis vraiment
agacé par cela. J'ajoute un élément, et j'espère
qu'on va avoir le temps d'en discuter calmement et sereinement. Notamment, un
autre point d'interrogation pour moi c'est que l'essentiel des dispositions de
nos lois électorales est traduit intégralement dans la Loi sur la
consultation populaire. Je considère qu'il y a une différence
entre participer au scrutin et participer à une consultation populaire.
On ne peut pas faire que des... Vous savez, des consultations populaires, par
définition, ce n'est pas juste sur le statut national du Québec,
il peut y en avoir sur d'autres sujets. Là je pense qu'il pourrait y
avoir des situations - encore plus, évidemment, si c'était une
consultation populaire sur la question nationale, pour reprendre une expression
connue - de conflit d'intérêts possible d'une certaine
façon pour un électeur qui vit ailleurs au Canada. Il veut
participer au scrutin mais dans le fond, lui, son choix est déjà
fait et très explicitement; il trouve qu'il y a un problème
là. Mais, mis à part ce sujet-là, pour tout sujet qui, par
exemple, traiterait de toute question d'intérêt public et qui
serait soumis par l'Assemblée nationale à un
référendum populaire, de voir des citoyens hors Québec qui
sont au Canada participer à cette consultation populaire, je trouverais
cela un peu délicat. J'aurais l'impression qu'il pourrait se retrouver
des situations... Mais est-ce que je dois comprendre de vos signes que pour
vous c'est clair? Que le vote...
M. Gratton: Je parle de l'élection.
M. Rochefort: C'est une disposition qui ne serait pas...
M. Gratton: En tout cas, je ne me suis pas posé la
question.
M. Rochefort: Non, mais reconnaissons que
95 % des dispositions de la loi, sans se poser la question, on les
transfère à la Loi sur la consultation populaire.
M. Gratton: Non, mais quant à mol il n'y a aucune
velléité de ce côté-là. Je n'y ai même
pas réfléchi et tout de suite je vous dis qu'on parle de la Loi
électorale et seulement de la Loi électorale.
M. Rochefort: Quant aux éléments qui sont
là, je suis assez d'accord avec chacun d'entre eux, sauf sur un point:
l'interdiction des dépenses électorales. Je ne vois pas
très bien. Moi, comme candidat, je souhaiterais pouvoir écrire au
moins aux électeurs qui sont à l'étranger, au moins leur
envoyer un petit dépliant. Je veux dire, j'existe, j'ai quelques
idées, puis j'aimerais au moins que vous les sachiez avant de
décider si vous allez voter pour moi ou contre moi. Je ne vois pas
très bien quel est le problème par rapport à cela.
M. Gratton: Quant à moi, l'interdiction des
dépenses électorales hors Québec n'empêcherait pas
la transmission d'une information écrite, par exemple, par le courrier.
Ce que cela touche, ce serait plutôt...
M. Gendron: Le gars là-bas n'a pas le droit de venir
"pitcher" son argent ici.
M. Gratton: C'est-à-dire que...
M. Gendron: Ce n'était pas cela? Moi, c'est cela que j'ai
compris.
M. Gratton: Non, cela serait les contributions. Ça c'est
manifeste...
M. Rochefort: Ce n'est pas évident, moi je n'ai pas
compris cela.
M. Gratton: II faudra peut-être faire les concordances et
se poser d'abord la question si celui qui est électeur...
M. Rochefort: II faut avoir la qualité
d'électeur.
M. Gratton:... qui a droit de vote peut contribuer.
Deuxièmement, pour parler des dépenses électorales hors
Québec, je pense que c'est plutôt le genre de publicité qui
serait payée à l'extérieur du Québec. La
télévision, c'est difficile à imaginer, mais...
M. Rochefort: C'est pour cela que pour moi c'est tellement
difficile à imaginer que cela aille au-delà d'un envoi postal que
je ne verrais pas très bien l'idée de l'interdiction parce que,
je vais vous dire, s'il y a un candidat dans un parti politique qui a le
goût de commettre cette erreur-là, il la fera, il l'assumera.
M. Gratton: La dépense pour un envoi postal se fait au
Québec, elle ne se fait pas à l'extérieur. Toute la
dépense se fait au Québec et est comptabilisée dans les
dépenses du candidat.
M. Rochefort: Donc, je ne vois pas tellement, je ne comprends pas
l'idée. Honnêtement, je ne vois pas l'idée.
M. Gratton: Comme je vous le dis, ma compréhension de la
chose c'est qu'on ne pourrait pas, par exemple, parce qu'on peut parier de la
France, c'est une chose... On pourrait dire: II y a 50 électeurs
à Ottawa, et entreprendre une campagne de publicité, à
l'intention des 50 électeurs à Ottawa, à la
télévision, par exemple, qui pourrait être diffusée
en même temps à l'extérieur...
M. Rochefort: C'est quoi le problème?
M. Gratton: C'est quoi le problème? C'est cela qu'on
interdit.
M. Rochefort: Mais pourquoi? C'est cela que j'essaie de
comprendre, pourquoi on l'interdirait. Si vous, candidat dans Gatineau, vous
évaluez que dans votre plan de campagne il est pertinent d'investir 5 %
de votre budget électoral pour atteindre des électeurs dont le
vote va être comptabilisé dans Gatineau et qui habitent à
Ottawa, cela ne me regarde pas. (21 heures)
Le Président (M. Filion): C'est plus difficile à
contrôler si c'est à Paris, s'il y a une pancarte sur les
Champs-Élysées: "Dans Gouin, votez Rochefort".
M. Jolivet: On va le savoir.
Le Président (M. Filion): Oui, cela va se savoir. C'est le
prix qui est plus difficile...
M. Gratton: Prenons un autre exemple: acheter une page du
Miami Herald, en Floride, à l'intention de ceux qui sont
là. Vous ne voye2 pas de problème à cela?
M. Rochefort: En principe, non. J'essaie de les voir. Je ne suis
pas contre le fait qu'on entoure...
M. Gratton: C'est le contrôle de cela. Comment le
contrôle-t-on? C'est clair que, si on l'interdit, il n'y a aucun parti
politique qui va le faire. À la rigueur, il ne pourrait pas y avoir
d'instance... J'avoue que, moi aussi, je me pose la question.
M. Rochefort: En tout cas, au minimum, à mes yeux, cela
mérite une réflexion plus approfondie que l'énoncé
qui est là.
M. Rochefort: J'avoue que ce n'est pas évident pour
moi.
M. Gratton: II reste à voir si on n'en traitait pas
dans...
M. Rochefort: Si je conclus, M. le Président, quant
à ma position là-dessus, je pense que, dans un premier temps,
pour être plus clair, toute personne qui paie des impôts au
Québec comme individu, où qu'elle habite, devrait avoir le droit
de vote au Québec. Pour moi, c'est clair, sans restriction - ce serait
une première règle - et sans limite de délai de
résidence. Pardon?
Mme Pelchat: Un locataire?
M. Rochefort: Un locataire de quoi?
Mme Pelchat: Une personne qui réside hors Québec,
mais qui n'a pas de résidence, c'est-à-dire qui ne paie pas de
taxes comme telles.
M. Rochefort: C'est ce que je dis: Le premier groupe à qui
j'accorderais le droit de vote automatique, sans aucune autre contrainte ou
balise, ce serait tout citoyen qui paie des impôts au Québec,
où qu'il habite. Par exemple, quelqu'un dans la fonction diplomatique
qui est à l'extérieur du Québec depuis 25 ans, mais qui
paie ses impôts au Québec parce que c'est un diplomate
québécois qui représente le Québec, même si
on décidait de mettre la limite à dix ans, ne devrait pas
être couvert par cela. Il paie des impôts au Québec, c'est
un citoyen. Je vous donne mon opinion; À partir du moment où il
paie des impôts, cela devrait être reconnu.
M. Gratton: Vous n'exigeriez même pas qu'ils s'inscrivent
annuellement, ceux-là?
M. Rochefort: Ce pourrait être une formalité qu'on
lui demande, mais au fond...
M. Gratton: Comment vérifierait-on s'il paie des
impôts.
Mme Pelchat: En envoyant son rapport d'impôt?
M. Rochefort: C'est un ministère que vous connaissez
bien.
M. Gratton: J'ai l'impression qu'au ministère du Revenu on
nous répondrait qu'il s'agit là d'une information
privilégiée en fonction de l'article 60 de la Loi sur le
ministère du Revenu.
M. Rochefort: C'est drôle parce qu'on ne demande aucun
détail.
M. Gratton: Pour y avoir passé quelque 18 mois, il ne faut
pas demander beaucoup de détails, au ministère du Revenu.
M. Rochefort: On pourrait peut-être le vérifier.
M. Gratton: On pourra le vérifier.
M. Rochefort: Écoutez, ce n'est pas compliqué,
à partir du moment où il a un salaire qui provient du
Québec et qu'il est résident québécois, il me
semble que ce serait possible. Donc, où qu'il habite, sans aucun autre
contrôle au niveau du principe.
Deuxièmement, je pense...
M. Gratton: Je m'excuse, mais, encore là, vous avez des
gens qui ne reçoivent pas leur chèque du gouvernement
nécessairement. Ce sont, par exemple, des ingénieurs dont le
salaire est payé... Il y a des ententes fiscales.
M. Rochefort: Parfait. Mais ça fait partie des choix des
individus.
M. Gratton: Pardon?
M. Rochefort: Cela fait partie des choix de l'individu.
M. Gratton: Ce que je veux dire, c'est que c'est ce genre de
choses où vous n'auriez pas accès aux informations du
ministère du Revenu pour déterminer si la personne paie des
impôts ou non.
M. Rochefort: II n'en paie pas, celui-là... M. Gratton:
Bien oui, il en paie.
M. Rochefort:... s'il y a des ententes fiscales. Les
ingénieurs de chez Lavalin qui disent: Vous allez nous payer... En tout
cas, il y aurait peut-être moyen qu'on le regarde techniquement.
M. Gratton: On peut bien le regarder.
M. Rochefort: Moi, je pense en termes de principe, parce qu'il y
a un principe important dans nos institutions qui est celui-là.
Deuxièmement, je serais favorable à ce qu'on donne le
droit de vote aux Québécois qui sont à l'étranger,
c'est-à-dire hors Canada, avec un certain nombre de règles qui
ressemblent à celles qu'on retrouve là, auxquelles j'ajouterais
aussi comme le disait le député d'Abitibi-Ouest, un nombre
d'années ultime où il ne faut pas avoir participé.
Troisièmement, j'exclurais formellement toute traduction de ces
principes, de ces dispositions dans la loi référendaire,
explicitement. Je vous le dis... D'accord, tant mieux si on s'entend
vous le dis... D'accord, tant mieux si on s'entend sur les principes, on
n'aura pas de débat là-dessus. Je sais qu'on va faire cela en
l'espace de 30 secondes à la fin de nos travaux. C'est toujours comme
cela que cela s'est fait, il n'y a pas de problème là-dessus.
À la fin de nos travaux, on va nous dire: Tous les articles sont
transférés dans la Loi sur la consultation populaire, sauf 1, 2,
3, 4, etc. Cela s'est toujours fait comme cela.
M. Gratton: II faudra surveiller cela parce que ce n'est pas du
tout l'intention.
M. Rochefort: Non, je comprends bien, mais c'est quasiment une
mécanique au bout du compte. La Loi sur la consultation populaire, c'est
la Loi électorale à quelques nuances près. Alors,
j'exclurais cela formellement. Évidemment, sur les mécanismes de
votation, je pense que, si on retient le vote par procuration, c'est
réglé; sinon, je veux juste attirer l'attention pour dire que
toutes les professions régies par le Code des professions du
Québec, par l'Office des professions du Québec, votent par
correspondance. Disons donc qu'il n'a pas l'air d'y avoir trop de drames de ce
côté-là. Je ne prétends pas que c'est la
méthode du siècle, mais disons donc que cela a l'air de
marcher.
M. Gratton: D'ailleurs, c'est la méthode qui était
proposée au fédéral, sauf qu'on permettait aussi le vote
par procuration. Mais le vote par correspondance était également
prévu.
M. Gendron: Avez-vous fini? Alors, M. le Président,
rapidement, est-ce que votre opinion est faite, M. le ministre, sur le
délai?
M. Gratton: Sur le délai? J'avoue que je n'y ai pas
réfléchi.
M. Gendron: Vous êtes d'accord sur le principe d'en mettre
un?
M. Gratton: Je pense qu'on s'était mis d'accord, au sein
du comité, sur le principe d'en mettre un, effectivement. Mais il faut
prendre en considération ce que suggère le député
de Gouin. Il faudra peut-être se poser la question, justement: Est-ce
qu'on peut définir, d'abord, qui est un contribuable
québécois? Si oui, évidemment, pour ceux-là il n'y
aurait pas de durée. Donc, c'est la première question à
laquelle il faudra obtenir réponse. Dans l'hypothèse où on
ne pourrait pas identifier qui sont les contribuables, à ce
moment-là, on pourra regarder s'il y a une durée. Dix ans,
ça m'apparait...
M. Gendron: Je voulais juste vous indiquer, pour finir, M. le
Président, mais cela s'adresse plus au ministre et à son
personnel, que j'ai eu l'occasion de retravailler un peu sur les
mémoires et les personnes qui ont parié de cela, pour à
peu près moitié-moitié, souhaitaient un délai entre
dix ans et cinq ans. Alors, je peux dire qu'en ce qui concerne notre formation
politique un délai de sept ans nous agréerait.
M. Gratton: Pas sept et demi. M. Gendron: Non.
M. Gratton: Cela étant dit, je comprends qu'il n'y a pas
de délai minimum.
M. Rochefort: Qu'est-ce qu'un délai minimum? Qu'il y a une
période pendant laquelle on n'a pas le droit de vote?
M. Gratton: Oui. Pendant combien de temps une personne doit-elle
être absente au minimum pour pouvoir voter par correspondance?
M. Gendron: Je n'en mettrais pas. Elle est hors Québec au
moment d'une élection. Que cela fasse deux jours, trois semaines ou un
mois, elle a le droit de vote dans le système qu'on veut instaurer. Tous
les résidents hors Québec... Je ne crois pas qu'il y ait des gens
qui s'en aillent hors Québec quelques jours avant une élection
pour avoir le droit de vote comme résidents hors Québec.
M. Gratton: Vous ne voulez pas instituer le... Donc, cela prend
une déclaration.
M. Gendron: Cela, je trouvais cela correct. Vous aviez dit...
M. Gratton: Une déclaration annuelle de désir de
revenir, mais, évidemment, il faut que ce soit une personne qui a une
résidence à l'extérieur.
M. Gendron: Oui. Pour la période du début de cette
situation d'être hors Québec jusqu'au délai qu'on
instaurerait, je pense que vous avez raison de maintenir la déclaration
annuelle d'intention de retour.
M. Gratton: Prenons le cas du Québécois - Dieu sait
qu'il y en a plusieurs - qui passe six mois de l'année en Floride,
celui-là n'aurait pas le droit de vote en vertu de ce dont on
discute.
M. Rochefort: Pourquoi?
M. Gratton: Est-ce qu'il aurait le droit de vote?
M. Rochefort: Oui.
M. Gendron: Moi, je prétends que oui. C'est ce que j'ai
dit tantôt.
Mme Pelchat: II n'a pas fait de déclaration.
M. Rochefort: Mais, il va la faire.
M. Gendron: J'ai dit que tous les citoyens qui, au moment du
déclenchement des élections, n'ont pas voté par
anticipation et ne sont pas là au moment du scrutin, vu qu'il y a une
disposition dans notre Loi électorale qui permet à des citoyens
hors Québec, pas à des résidents, d'être hors
Québec au moment du scrutin, sont aptes, selon ma conviction, à
exercer le droit de vote qu'on permet à tous les citoyens hors
Québec au moment des élections. Alors, M. Fournier, mon
deuxième voisin, qui passe ses six mois en Floride, aurait le droit de
vote.
M. Rochefort: Je vous dirai que, par ailleurs, si on pouvait
trouver une façon d'appliquer le principe auquel je faisais allusion
là aussi, cela réglerait le problème, le principe de
contribuable.
M. Gratton: Oui. Cela, on va le vérifier.
M. Rochefort: Non, non, mais je veux dire que, par là
aussi, on pourrait le recouper.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Filion): Est-ce que je peux poser une
question, peut-être? La déclaration annuelle d'intention de
retour, qu'est-ce que c'est exactement? Où est-ce signé?
M. Gratton: La formule qui avait été retenue dans
le projet de loi C-79 au fédéral, c'est un formulaire que doit
remplir le citoyen exprimant l'intention de revenir au Québec un jour et
exprimant son intention d'exercer son droit de vote.
Le Président (M. Filion): C'est cela. Alors, dans la
formule, on dit: J'ai l'intention de revenir au Québec un jour.
M. Gratton: Bien là, vous me passerez les
détails.
Le Président (M. Filion): C'est cela, parce que je me dis
qu'il y en a aussi qui quittent le Québec. Cela arrive. Il y en a qui
décident, non pas comme le deuxième voisin du
député d'Abi-tibi Ouest, d'aller passer six mois, mais d'aller
passer le reste de leur vie à un endroit. Est-ce qu'on peut les appeler
des Québécois? C'est cela qui...
M. Gendron: On en a discuté et je prétends qu'on
avait dit non. C'est pour cela qu'il y a une logique d'exiger une
déclaration annuelle d'intention: d'abord, pour le repérer pour
la liste. D'ailleurs, le DGE du Canada disait que, pour eux, c'était
pour l'avoir à jour au moment où il se déclenche une
élection. Cela dépend des premiers ministres, on ne le sait pas
toujours. Il y en a qui mettent plus de temps que d'autres à se
brancher, mais il y en a qui peuvent être assez vite. À un moment
donné, si on a ces éléments-là, cela nous permet de
faire une liste qui est plus adéquate si on a gardé un moyen de
relation ou de lien indirect avec le citoyen québécois à
l'étranger temporairement. Si, à un moment donné, il ne
remplit pas sa déclaration de retour, il n'a pas droit de vote.
Le Président (M. Filion): Maintenant, c'est le
problème un peu de cette déclaration d'intention de retour. Mais,
là, vous me dites que normalement il y a une date fixée dans
cette déclaration; autrement, juste dire: Oui, j'ai l'intention de
revenir quand cela fait 8 élections, 32 ans qu'il vote; il trouve cela
bien le "fun", le système québécois, mais, qu'est-ce que
vous voulez, il vit en France, en Floride ou ailleurs.
M. Gendron: Passé sept ans, il est fini.
Le Président (M. Filion): Passé sept ans, c'est
fini.
M. Gendron: Ce n'est pas décidé...
M. Gratton: Sauf qu'au fédéral...
M. Gendron:... mais c'est une suggestion.
M. Gratton:... il faut bien le savoir, il n'y a pas de limite de
temps.
M. Gendron: Exact.
Le Président (M. Filion): Ah bon!
M. Gratton: D'ailleurs, je tiens à le préciser, on
a lu tantôt un consensus qui avait été dégagé
au comité de travail; nous, dans notre formation, nous étions
partis du point de vue qu'il ne devait pas y en avoir, non plus, mais on s'est
rallié au consensus.
Le Président (M. Filion): Une autre question. Le
député de Gouin l'a évoquée un peu quand il a dit:
Celui qui paie des taxes au Québec, cela a bien des chances d'être
un Québécois. Ma question: Qu'est-ce qu'un
Québécois? Définir un Canadien, ce n'est pas difficile; en
tout cas, c'est moins difficile. D'abord, il y a la citoyenneté
canadienne qui aide un peu. Par exemple, un type de la Colombie britannique qui
vient passer six mois ici, dans l'ouest de l'île de Montréal chez
sa belle-soeur, à Pointe-Claire, qui trouve cela bien le "fun", qui s'en
va vivre à Toronto après, lui, est-ce que c'est un
Québécois ou non?
M. Gratton: II me semble que, s'il a eu le statut
d'électeur au Québec...
Une voix: C'est vrai
M. Gratton:... s'il avait acquis le statut d'électeur au
Québec...
Le Président (M. Filion): Ah, d'accord! M.
Gratton:... il le maintient.
Le Président (M. Filion): II le garde tout le temps.
M. Gratton: II peut le maintenir en remplissant les conditions
dont on a parlé.
Le Président (M. Filion): Donc, c'est la qualité
d'électeur à la base.
M. Rochefort: Qui est maintenant de six mois.
Le Président (M. Filion): Qui est maintenant de six
mois.
M. Gratton: Qui est maintenant de six mois.
Le Président (M. Filion): Dans l'exemple que je donne,
d'ailleurs, cette personne - je donne cela comme exemple - qui vient de
Vancouver, qui a transité par Pointe-Claire et qui est rendue à
Toronto chez son autre belle-soeur, elle est bonne pour sept ou dix ans. Est-ce
cela?
M. Rochefort: M. le Président, si vous le permettez, selon
le point de vue où on se place, c'est possible. Je vous dis que je ne
suis pas favorable à accorder le droit de vote aux
Québécois au Canada, hors Québec. Je l'ai dit
tantôt.
M. Gratton: J'ai compris cela.
M. Rochefort: Je réponds. Donc, cela règle...
Le Président (M. Filion): Oui, cela règle le
problème de mon exemple.
M. Gratton: Oui, dans le cas du député de Gouin,
mais je vous dis que je pourrais difficilement accepter qu'on accorde le droit
de vote à des électeurs du Québec qui résident
à l'extérieur du Canada et qu'on ne l'accorde pas à ceux
qui résident dans le reste du Canada.
M. Rochefort: Comment accepter que quelqu'un vote à deux
élections de deux provinces canadiennes? C'est un citoyen
spécial! (21 h 15)
M. Gratton: II y a des citoyens suisses, par exemple, qui peuvent
voter au Canada et qui continuent à vie à voter en Suisse et,
à ce que je sache, cela ne pose pas de problème.
M. Rochefort: M. le Président, excusez moi, mais, pour
moi, il y a une différence entre vivre dans un autre pays - il me semble
que le ministre devrait être sensible à cela - et vivre dans le
même pays. C'est parce que, justement, le Suisse qui vit au Canada ou le
Canadien qui vit en Suisse vit dans un autre pays. Je pense que le ministre
devrait, lui particulièrement, être sensible au fait qu'un
Québécois qui vit à Ottawa demeure un Canadien.
M. Gratton: Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je dis
simplement que...
M. Rochefort: Je vous dis que, pour moi, la différence est
là, justement.
M. Gratton:... le lait de voter dans deux provinces n'est pas
plus grave que celui qui vote dans deux pays.
M. Rochefort: Oui. Je fais une différence entre les deux.
Écoutez, c'est un Canadien à la base. On s'entend.
Le Président (M. Filion): M. le ministre, où se
vérifie la qualité d'électeur dans le cas d'un
Québécois qui est hors Québec?
M. Gratton: Écoutez, cela fait partie des modalités
dont je n'ai pas le secret. On va demander aux gens de se pencher
là-dessus et de nous proposer.. D'ailleurs, il y avait sûrement
des dispositions dans C-79. On va voir si elles ne peuvent pas se transposer.
On verra. Je n'ai pas les réponses.
Le Président (M. Filion): Oui, mais, dans C-79, vous
n'aurez pas le même type de problème, en fait.
M. Gratton: On en convient.
Le Président (M. Filion): Parce que C-79, c'est tout le
Canada.
M. Gratton: Oui, oui.
Le Président (M. Filion): C'est tout le pays. Tandis que
là...
M. Rochefort: On se réfère souvent à
l'Ontario. Est-ce que les Ontariens hors Ontario ont droit de
vote9
M. Gratton: Ils peuvent voter par procuration.
M. Rochefort: Tous? Non, mais écoutez. Faites attention.
Je veux juste être sûr que je comprends bien votre réponse.
Si je comprends bien, vous me dites que le mécanisme du droit de vote
par procuration existe en Ontario. Mais ce que je vous dis, c'est: Est-ce que
les Ontariens hors Ontario ont accès au vote? Le vote par
M. Gratton: On va vérifier.
M. Rochefort: Je voudrais juste vérifier s'il y a d'autres
Canadiens qui peuvent voter à deux places.
Le Président (M. Filion): Je ne pense pas.
M. Rochefort: Je n'ai jamais entendu parler de cela.
Le Président (M. Filion): Je ne pense pas que les
Ontariens hors Ontario aient le droit de vote.
M. Gratton: Peut-être pas. Ce ne serait pas la
première fois qu'on innoverait au Québec.
M. Rochefort: Non, non, mais puisqu'il me semble que, tout en
voulant innover, on veuille se référer beaucoup à ce qui
se passe ailleurs...
Le Président (M. Filion): Je pose la question un peu dans
le sens de la réflexion du ministre et des gens qui vont continuer
à oeuvrer là-dedans. L'exemple que je donnais tantôt me
fatigue un peu. Je comprends que, pour avoir la qualité
d'électeur, six mois au Québec, c'est assez pour une raison bien
simple, c'est qu'il est encore là, le Québécois. Mais
là, ayant déjà eu, à un moment donné, la
qualité d'électeur pendant une courte période, parce que
ce n'est pas long, six mois...
M. Gratton: Oui, mais...
Le Président (M. Filion): Non, mais si vous me laissez
terminer, cela permettrait à cette personne-là de le conserver ad
infinitum.
M. Gratton: M. le Président, on est peut-être en
train de discuter d'un cas qui est purement académique. En supposant
qu'on retiendrait le critère d'avoir été électeur,
pour avoir été électeur, il aurait fallu qu'il ait
été inscrit sur une liste électorale à une
période donnée. C'est évident. Il ne peut pas
prouver...
M. Rochefort: Ah non!
Le Président (M. Filion): Non, non, pas du tout. Cela ne
fait pas partie de...
M. Gratton: On ne commencera pas un débat
là-dessus, M. le Président. Je suggère de voir quel
mécanisme on va nous proposer et on fera le débat à ce
moment-là. C'est inutile de faire douze débats sur douze sujets
hypothétiques différents présentement.
M. Rochefort: M. le Président, je suis parfaitement
d'accord avec le ministre: on peut passer à autre chose. Je veux juste
attirer son attention sur le fait que nos lois sont basées sur une
distinction claire entre avoir la qualité d'électeur et
être inscrit sur une liste électorale. Tout ce que cela prend pour
avoir droit à peu près à tout ce qu'on retrouve dans nos
lois, notamment au chapitre sur le financement des partis politiques, c'est
d'avoir la qualité d'électeur. Mais on peut très bien ne
pas être inscrit sur une liste électorale, ne jamais avoir
voté, ne jamais voter et avoir le droit, parce que nous avons la
qualité d'électeur, de souscrire à un parti politique. Je
veux juste que vous considériez cela comme il faut. Donc, dans les
faits, avoir habité six mois suffirait dans l'exemple qu'on a. Je suis
d'accord avec vous pour passer à autre chose.
M. Gratton: On verra.
M. Rochefort: Mais j'ajoute cela à votre
réflexion.
Le Président (M. Filion): Juste avant de passer à
autre chose, est-ce que je pourrais savoir du ministre à peu près
combien de personnes pourraient être visées par une mesure
semblable? Est-ce qu'on a un ordre de grandeur? Bien sûr, je sais que
vous ne me donnerez pas cela exactement, mais est-ce qu'on parle de 1000, 10
000, 100 000?
M. Rochefort: Écoutez, il y a 1 000 000 de francophones
hors Québec au Canada.
Le Président (M. Filion): Non, mais on parle des
Québécois hors Québec.
M. Rochefort: Oui, mais je vais vous dire qu'il y en a, disons
donc, quelques-uns qui ont des chances d'être passés par ici.
Le Président (M. Filion): Sans compter les
anglophones...
M. Rochefort: Je ne suis pas en train de dire tous là.
Le Président (M. Filion):... les Québécois
anglophones en Ontario.
M. Gratton: II y a quelques Acadiens qui ne seraient pas heureux
de cela.
M. Rochefort: J'ai dit quelques-uns.
M. Gratton: Non, mais je n'en ai aucune idée.
Le Président (M. Filion): Aucun ordre de grandeur?
M. Gratton: Non.
Le Président (M. Filion): Donc, c'est
Le Président (M. Filion): Donc, c'est évident qu'on
a encore moins une idée des coûts.
M. Rochefort: Sur 1 000 000? 100 000 facilement.
M. Gratton: Effectivement.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Gratton: II y a 2 300 000 Canadiens à
l'étranger. Combien de ceux-là sont
québécois9
Le Président (M. Filion): Non, non, ce n'est pas la
question. Il peut y avoir des Québécois hors Québec qui ne
sont pas parmi les 2 300 000.
M. Gratton: Oui, et il peut y avoir plusieurs de ceux-là
qui ne sont pas des Québécois non plus.
Le Président (M. Filion): II peut y avoir plusieurs de
ceux-là qui ne sont pas des Québécois, effectivement. On
pourrait rapidement retenir, de ce chiffre-là, qu'il y a un quart des 2
000 000 - si la proportion est la même, disons qu'on est un quart de la
population - donc 500 000..
M. Rochefort: 600 000.
Le Président (M. Filion):... plus les
Québécois qui sont hors Québec. J'aimerais savoir combien
de personnes on vise et quel est le coût.
M. Gratton: Je suis convaincu qu'on va avoir tout cela au moment
où on en discutera, M. le Président.
M. Jolivet:... les analphabètes.
Le Président (M. Filion): Les analphabètes, au
moins, on peut les chiffrer. Ils sont à peu près 300 000 ou 400
000. Le sujet 9 est loin d'être épuisé.
Aides-enquêteurs
Pour les fins des travaux de la commission, on peut passer par-dessus le
sujet 16 qui est le suivant et aller au sujet 17 et à la proposition 17,
les aides-enquêteurs. Le consensus est à l'effet de changer
l'appellation pour "adjoint à la commission de révision".
Également, regroupement en une seule disposition des fonctions des
aides-enquêteurs. Modifier le libellé de la fonction enquête
pour un libellé plus général, tel "assister la commission
dans ses fonctions". Maintien du mode de nomination actuel. Pas de recours au
huissier pour s'acquitter des tâches de signification. La modalité
à préciser. Quant au nombre d'aides-enquêteurs, le Parti
québécois suggère que les commissions de révision
puissent faire valoir leur besoin d'aides supplémentaires et que les
directeurs du scrutin puissent y donner suite. Dans ce sens, le deuxième
alinéa de l'article 120 devrait-Il être maintenu tel quel ou
doit-on obliger le directeur du scrutin à donner suite à une
telle demande d'une commission de révision?II y a des
commentaires du Directeur général des élections.
M. Gratton: Oui, sauf qu'ils ne sont pas pertinents puisqu'ils
concernaient la question des huissiers, ce qui arriverait dans le cas des
huissiers et on a déjà fait consensus qu'on n'aura pas recours au
huissier.
Le Président (M. Filion): C'est bien.
M. Rochefort: II y avait consensus là aussi, pas au niveau
de la commission.
M. Gratton: Pardon?
M. Rochefort: Pas au niveau de la commission. Un consensus qui
peut être intervenu entre vous.
M. Gratton: Je vais vérifier.
M. Rochefort: C'était ma suggestion.
M. Gratton: Ah oui?
M. Rochefort: Et je n'ai pas entendu dire qu'elle était
disparue. J'imagine que c'est un consensus à votre niveau.
M. Gratton: Je ne le retrouve pas dans le
procès-verbal.
M. Rochefort: C'est à la page 24. Par ailleurs, une
nouvelle hypothèse a été avancée, à savoir
que les fonctions de signification dévolues aux aides-enquêteurs
pourraient être assumées par des huissiers. Si une telle
hypothèse devait être retenue, l'existence même des
aides-enquêteurs pourrait être remise en question. C'est le
procès-verbal du 3 mai 1988 que je viens de lire.
M. Gratton: D'accord.
M. Rochefort: Excusez-moi, M. le Président...
Le Président (M. Filion): Vous n'avez pas besoin de vous
excuser, M. le député de Gouin.
M. Rochefort: D'accord, c'est une mauvaise habitude que j'ai,
dans certains cas. Quand je lis la note du DGE à la page 24, au bas,
c'est drôle, mais il me semble que cela me donne raison plutôt que
me donner tort. Il ne faut pas se méprendre sur le sens qui est
donné au travail des aides-enquêteurs. Je lis les notes, un
paragraphe. Leur fonction principale est de délivrer des avis de
radiation - cela ressemble un peu au travail d'un huissier - et si
nécessaire de recueillir des informations à la demande des
commissaires. Je comprends que cela n'est pas le travail d'un huissier, mais
délivrer des avis, je vais vous dire que cela commence à
ressembler à ce qu'un huissier fait dans la vie de tous les jours. Je
vous dis que j'ai toujours eu comme principe... Je n'ai jamais
été trop favorable à cette fonction
d'aide-enquêteur. Je considère d'abord que les enquêtes
doivent être faites par ceux qui ont des pouvoirs d'enquête et ceux
qui ont les pouvoirs d'enquête dans le cas qui nous occupe, ce sont les
commissaires à la révision. Ce ne sont pas les
aides-enquêteurs. Donc, je ne vois pas tellement quel travail les
aides-enquêteurs devraient faire ou doivent faire dans le cas
d'enquêtes faites par la commission de révision ou pour la
commission de révision. Deuxièmement, il me semble qu'on
réglerait les dimensions juridiques qui protégeraient tout le
monde à tout point de vue, que la fonction de délivrer des avis
de radiation ou de refus d'inscription, puisqu'on en a parlé hier, sauf
erreur, cela réglerait vraiment le problème si cela était
fait par les huissiers.
M. Gratton: Là, j'avoue, M. le Président, que moi,
je n'ai pas... Quand on parle de consensus qui ont été
dégagés en consultation avec les cabinets des leaders, j'avoue
que personnellement je n'ai pas évalué cette... Je ne sais pas si
le député d'Abitibi-Ouest, lui, l'a fait.
M. Gendron: Non.
M. Gratton: Alors, on pourrait peut-être se reposer la
question à ce sujet-là.
M. Rochefort: Je regarde, M. le Président...
M. Gratton: II me semble que le DGE, lui, se pose des questions
sur les avantages de faire appel à des huissiers.
Le Président (M. Filion): C'est comme un scrutateur quand
il ouvre sa boîte de scrutin. Oui, une intervention de M. l'adjoint au
Directeur général des élections. Est-ce que vous voulez
vous identifier pour les fins du Journal des débats?
M. Jolin: Oui, Jean Jolin, l'adjoint au Directeur
général des élections pour les scrutins. M. le
Président, peut-être que ce qui nous porte à confusion,
c'est le terme d'aide-enquêteur. Au fond, ce que ces personnes font,
c'est, d'une part, aller porter, un peu comme messager si on veut, des avis de
radiation ou éventuellement, possiblement, des avis d'inscription. Or,
c'est un travail, appelons-le peut-être par son vrai sens, son vrai
terme, de livraison. Quand on parle aussi de la notion ou de l'expression
enquête, cela se limite tout au plus à la cueillette
d'informations, à vérifier des adresses, à vérifier
des choses comme celles-là. Ce n'est véritablement pas un travail
d'enquête au sens commun du terme. Alors, la raison pour laquelle on se
disait ceci: Les commissions de révision ayant déjà des
aides-enquêteurs à leur disposition, c'est nettement plus pratique
d'utiliser ces personnes à la fois pour aller porter les avis et
à l'occasion, pour aller chercher certaines informations
complémentaires avant de pouvoir rendre leurs décisions. Il faut
quand même se rappeler que c'est une fonction simple, modeste et qui
n'exige pas de compétence particulière. Je pense que la
véritable confusion vient peut-être du fait qu'on les a toujours
appelés aides-enquêteurs alors qu'au fond ils n'ont jamais fait,
à mon avis, de travail d'enquête.
M. Rochefort: M. le Président?
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Moi, je suis très heureux des remarques de
M. Jolin. Je considère que, d'abord, sur la dimension de livraison, on
s'entend, on s'est toujours entendu là-dessus et c'est ce qui me fait,
moi, dire que ce devrait être des huissiers qui feraient cela parce que
là, cela nous donnerait des garanties légales, claires de
protection des droits des individus concernés à la fois de la
commission de révision et des citoyens que, oui, on a une preuve et il y
a une obligation que l'avis ait été livré avec des recours
pour tout le monde. Parce que reconnaissons que, là comme ailleurs, il
arrive qu'il y a des ratés et que cela affecte des citoyens, des fois,
ils perdent des droits. Je ne porte pas un jugement négatif sur les
aides-enquêteurs. Il y a assez de gens au Québec impliqués
dans le processus électoral. Il arrive qu'il y a des affaires qui
s'échappent là, comme il y en a quelques-unes sur tous les plans,
y compris dans les partis politiques.
Deuxièmement, M. le Président, sur la dimension
enquête, je suis parfaitement d'accord avec l'explication fournie par M.
Jolin, mais je considère justement que, pour une commission de
révision, de cueillir les informations, à savoir si cela est vrai
que telle adresse existe ou pas, que M. Untel ou Mme Unetelle habite oui ou non
à telle adresse, c'est en soi arriver à 98 % du processus de la
décision. Je vais vous dire, une fois qu'on a l'information, il ne reste
pas une longue réflexion à faire, pour le bout que
l'aide-enquêteur peut faire aidant la commission de révision. Il y
a d'autres affaires plus compliquées, notamment, la citoyenneté;
on convoque, on veut voir les certificats et tout cela. Mais le type
d'information qu'aidaient à aller chercher les aides-enquêteurs,
sauf erreur, c'est ce genre de chose-là. Quand on a obtenu cette
information-là, je vais vous dire qu'il reste seulement à
signer la décision. Or, je me dis que c'est peut-être mieux
que ce soit celui qui va la signer qui la fasse.
Le Président (M. Filion): Oui. M. Jolin. (21 h 30)
M. Jolin: M. le Président, si vous me le permettez,
j'aimerais apporter des précisions aux deux points suivants. Quand on
parle de la livraison avec, possiblement, pour employer votre expression,
certains ratés, vous me corrigerez si je fais erreur, il faut bien se
rappeler que la livraison des avis se fait toujours par les deux
enquêteurs. D'où, croyons-nous, nous avons...
M. Rochefort: Conjointement?
M. Jolin: Ensemble. Nous avons une certaine
sécurité, du moins nous l'espérons, que l'avis se rend au
bon endroit.
Quant au deuxième point, vous dites; Une fois qu'on a obtenu
l'information, la décision de la commission, à toutes fins
utiles, est prise. C'est vrai, mais le rôle des aides-enquêteurs,
si j'utilise encore l'expression, est de constater que telle adresse existe. Ce
n'est pas une évaluation, ils n'ont pas un jugement de valeur à
porter. Ils n'ont pas une appréciation à porter. Ils ont
simplement à dire à la commission: Nous sommes allés sur
place, 225 Saint-Jean, cela existe. La commission dit merci et elle tire sa
conclusion. C'est dans ce sens-là que je dis que ce n'est pas une notion
d'enquête, ce sont beaucoup plus des notions de constatation de fait que
d'évaluation ou d'appréciation.
M. Rochefort: Je suis d'accord avec vous, mais...
Le Président (M. Filion): Merci, M. Jolin. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai vérifié avec les gens, et ce que
j'ai dit tantôt, je le maintiens, à savoir que moi, comme
député d'Abitibi-Ouest et critique de l'Opposition, je n'avais
pas été saisi des échanges et des discussions entre les
deux cabinets. Cependant, en parlant avec mes gens, on croit effectivement,
mais je n'en fais pas un drame, au-delà de l'appellation, que le
système pour lequel sont affectés des aides-enquêteurs
fonctionne, qu'il n'y a pas de difficulté et qu'ils ont des tâches
de signification, c'est exact. Mais, dans le monde ' rural, confier les
mêmes responsabilités à un huissier, un huissier chez nous
c'est sérieux. Il y a un événement, tu viens de tuer ta
mère ou pas loin.
Une voix: II vient chercher le frigidaire... M. Gratton:
Cela constitue un événement.
M. Gendron: C'est sérieux. Quand l'huissier arrive chez
nous, c'est sérieux. Je préférerais que ce soit un
aide-enquêteur. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gratton: Ou un adjoint à la commission de
révision.
M. Gendron: Oui, je vous l'ai dit que je vous donnais raison.
M. Rochefort: Je viens de vous dire, M. le Président, que
les énergies et le temps qu'on a consacrés au droit de vote
depuis déjà quelques mois montrent jusqu'à quel point
perdre son droit de vote par une décision d'une commission de radiation,
c'est pas mal important et je dirais même plus, plus dans un milieu
rural, là où les huissiers font peut-être peur, que dans un
milieu urbain. Parce qu'au-delà de notre droit il y a justement
l'entourage.
M. Gendron: M. le Président, ils vont avoir l'impression
que, si on regarde l'ancienne appellation un "aide-enquêteur",
dorénavant appelé "adjoint à la commission de
révision", ils peuvent lui parler puis c'est discutable, tandis que, si
c'est un huissier, ils vont dire: Là, c'est fini.
M. Rochefort:... peur aux citoyens d'Abitibi-Ouest.
M. Gratton: Donc, M. le Président, il nous reste à
préciser ceci: le Parti québécois, je pense, et
l'Opposition suggéraient que la discrétion qui est actuellement
laissée au directeur du scrutin de nommer des aides-enquêteurs
additionnels devienne une obligation dans la loi. M. Jolin.
M. Jolin: M. le Président, dans l'expression qu'on
retrouve sous Modalité à préciser, il y a peut-être
une certaine confusion. À l'heure actuelle, la loi demande qu'il y ait,
par commission de révision, deux aides-enquêteurs et la loi permet
aussi à l'article 120, si le travail le justifie, au directeur du
scrutin d'en mettre plus de deux par commission de révision. La
confusion vient peut-être de textes qu'on avait transmis au départ
où nous demandions la possibilité de mettre deux
aides-enquêteurs pour deux commissions de révision parce que, dans
certains cas, effectivement, ces gens-là pour des bonnes périodes
n'ont rien à faire. Alors, ce n'est pas la possibilité d'en
ajouter, c'est la possibilité que deux aides-enquêteurs puissent
servir en même temps pour deux commissions de révision. Alors, la
confusion vient ici peut être de textes qu'on avait transmis qui
manquaient un peu de clarté au départ.
M. Gratton: Je voudrais demander à l'Opposition officielle
si c'est le cas parce que moi, j'avais compris que l'Opposition officielle
voulait créer l'obligation, lorsque la commission de
révision jugeait qu'il était nécessaire d'avoir
plus de deux aides-enquêteurs, pour le directeur du scrutin de
procéder à cette nomination.
M. Jolin: De les donner automatiquement? M. Gratton:
Oui.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est parce que, M. le Président...
M. Gratton: Quant à la possibilité d'aller à
moins de deux aides-enquêteurs, le comité avait déjà
statué qu'on voulait maintenir l'obligation d'en avoir deux par
commission de révision.
M. Gendron: M. le Président, M. Jolin, une
précision additionnelle, c'est que, effectivement - je l'ai ici,
l'article 120, vous aussi, c'est évident - c'est écrit: À
la demande de la commission de révision et avec l'autorisation du
Directeur général des élections, le directeur du scrutin
peut nommer autant d'aides. Nous, on aurait voulu que cela soit "doit" nommer,
bien sûr, à la demande de la commission de révision parce
que, dans les cas où la commission de révision est
débordée, avec l'ancien texte souvent le directeur du scrutin
disait: Écoutez, arrangez-vous avec cela, cela va se passer. C'est
l'information qu'on avait, ce que nos gens nous ont dit, et on ne veut plus que
cela soit. Arrangez-vous avec cela, qu'on dise. Si la commission de
révision, avec le Directeur général des élections,
juge qu'il faut qu'il y ait plus que deux, ce n'est plus le directeur du
scrutin qui continue à porter un jugement d'opportunité parce
que, avec l'ancien texte, c'était écrit: J'ai le droit de dire
que je peux faire cela, mais je peux ne pas y donner suite. Nous voudrions
qu'il ait l'obligation de donner suite dans les cas où c'est la
commission de révision qui le recommande.
M. Gratton: Est-ce que vous maintiendriez l'autorisation du
Directeur général des élections?
M. Gendron: Oui, il était là pareil. C'était
le directeur du scrutin qui nommait. On va enlever cola. Ce n'est pas: Le
directeur du scrutin peut nommer autant d'aides. C'est: Le directeur du scrutin
doit nommer autant d'aides avec l'autorisation du DGE quand la commission de
révision le demande.
M. Rochefort: Je ne comprends pas ce qu'on vient de changer, M.
le Président.
M. Gendron: On vient de changer "peut" par "doit". Il me semble
que c'est clair. Il ne pourra plus arbitrer, il ne pourra plus dire: Moi,
écoutez, cela va se passer, cela va se déborder, il va y avoir
moins de monde.
M. Rochefort: Je comprends que c'est le pouvoir
discrétionnaire. J'ai tout compris cela, c'est un problème qui
existe depuis plusieurs années, mais là on vient juste de dire
que le directeur général conserve son droit
discrétionnaire. Dans les faits, et je ne vous poserai pas la question,
qu'est-ce que vous pensez que le Directeur général des
élections fait, vous autres, quand il a une décision à
prendre dans une circonscription électorale? Pensez-vous qu'il
décide cela...
M. Gendron: II appelle le directeur du scrutin.
M. Rochefort: Bon, alors... Qu'est-ce qu'on vient de changer
là?
M. Gendron: C'est pour cela, il est...
M. Rochefort: Je ne comprends pas ce qu'on vient de changer.
M. Gratton: C'est qu'on vient de dire que seul le Directeur
général des élections, finalement, peut refuser.
M. Gendron: C'est cela.
M. Rochefort: Je suis d'accord avec vous, mais je vous dis que,
dans les faits, le DGE ou un de ses adjoints, plutôt, prend le
téléphone, appelle le directeur du scrutin et lui dit: Qu'est-ce
que tu en penses? Est-ce que c'est une bonne idée d'en nommer deux
autres, oui ou non? Ah! il garde son droit de veto, mais en plus il n'a pas
à l'assumer.
M. Gendron: Non, M. le Président, dans la même
logique, moi aussi, j'avais lu cela et j'avais déduit que le Directeur
général des élections, j'ai cohabité avec lui un
bon bout de temps comme ministre conjoint, alors, je me doute que... Non, comme
locataire conjoint ou à proximité de...
M. Rochefort: En tout cas, on comprend.
M. Gendron: II ne peut pas être à proximité
do ce qui se passe en Abitibi Ouest, alors, c'était son répondant
le jour de l'élection qui était le directeur du scrutin. Le
directeur du scrutin n'aura plus cette possibilité de prendre une
décision, c'est-à-dire d'arbitrer une décision et que ce
soit lui qui soit maître, juge et partie dans le sens suivant: ou je
l'autorise ou je ne l'autorise pas. Si on met "doit" nommer autant d'aides que
la commission lui suggère, cela signifie que le DGE va faire la
même chose. Je veux dire que c'est la commission de révision, en
somme, qui va statuer parce que le directeur...
M. Rochefort: Non, je m'excuse.
M. Gendron: Le directeur du scrutin, si dans la loi c'est
marqué "doit", il va être obligé de donner suite à
la recommandation de la commission. C'est cela que je dis
Le Président (M. Filion): M. Jolin
M. Jolin: M. le Président, concrètement, quand
arrivent des situations du genre, le Directeur général des
élections n'a pas d'autre solution que de communiquer avec le directeur
du scrutin pour lui demander ce qu'il en pense. Alors, là, on pourrait
se retrouver dans la situation suivante. La commission de révision dit:
On a beaucoup trop d'ouvrage, cela n'a pas de bon sens, deux
aides-enquêteurs, ce n'est pas suffisant. J'appelle le directeur du
scrutin. Le directeur du scrutin me dit: C'est suffisant, deux. Ils ont
simplement à les faire travailler de façon différente.
Alors, on va se retrouver dans une situation qui m'apparaît
équivoque. Pour rejoindre votre objectif, si je comprends bien, c'est
que, lorsqu'une commission de révision estime qu'il y a trop d'ouvrage
pour deux aides-enquêteurs, elle demande au directeur du scrutin d'en
nommer deux autres et il va en nommer deux autres. N'allons pas plus loin. Ne
passons pas par le Directeur général des élections. Vous
allez nous placer dans une situation où on ne sera pas capables
d'arbitrer entre les deux.
M. Gendron: Je suis complètement d'accord avec ce qu'il
vient de dire, sauf que je ne change pas de point de vue par rapport au
libellé du texte. D'après moi, c'est ce que cela voulait dire. On
disait: "Le directeur du scrutin peut". Dorénavant, il ne pourra pas.
C'est "la commission de révision doit". Après qu'elle a fait
l'évaluation que cela prend deux aides-enquêteurs, le directeur du
scrutin doit donner suite à la recommandation de la commission de
révision, point.
M. Rochefort: Voulez-vous répéter votre phrase?
M. Gendron: Oui: "à la demande de la commission de
révision et avec l'autorisation du directeur général".
M. Rochefort: On s'entend pour enlever "avec l'autorisation"?
M. Gendron: Oui.
M. Rochefort: On s'entend. On est tous sur la même longueur
d'onde. Parfait.
M. Gendron: En résumé...
M. Rochefort: En résumé, une commission de
révision qui dit: J'ai besoin d'aide supplémen- taire...
M. Gendron: Le directeur du scrutin...
M. Rochefort:... le directeur du scrutin local n'a pas
d'alternative, il donne l'aide supplémentaire.
M. Gendron: II doit, il n'y a plus d'autorisation
préalable du DGE nécessaire.
M. Rochefort: Et lui n'a pas à porter de jugement non
plus.
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va, M. le
ministre?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): M. le député
d'Abitibi-Ouest également?
M. Gendron: Oui
Le Président (M. Filion): Les membres de la commission
sont satisfaits du consensus sur le sujet 17 et la proposition 17.
Congé dans les écoles
Nous allons donc appeler le sujet 27 et la proposition 32, congé
pour tout le monde dans les écoles. Le consensus est à l'effet de
maintenir le congé pour les élèves dans toutes les
écoles des commissions scolaires et aucun congé dans les
écoles le jour du vote par anticipation. La modalité à
préciser: Doit-on supprimer le congé pour tous les
employés, enseignants et non enseignants, ou seulement pour le personnel
non enseignant? "Peut-on supprimer le congé?", cela veut dire qu'il
existe, c'est cela? Quelle est la situation actuelle, pour qu'on puisse
suivre?
M. Gendron: La situation actuelle est que le personnel enseignant
a congé le jour - et même le non enseignant, donc, congé
pour tout le monde - de l'élection.
Le Président (M. Filion): Congé pour tout le monde
le jour de l'élection.
M. Gratton: Les gens qui sont dans l'école, mais pas
l'administration d'une commission scolaire.
M. Gendron: Exactement.
Le Président (M. Filion): Non, pas pour l'administration
d'une commission scolaire.
M. Gratton: M. le Président, le comité avait
décidé d'éliminer le congé pour tout le monde,
incluant les enseignants. Pourquoi y a-t-il une modalité à
préciser? C'est que, dans les négocia-
tions entre les cabinets des leaders, on a remis en question, du
côté de l'Opposition, l'opportunité de supprimer le
congé pour les employés enseignants.
M. Rochefort: Quelle était l'idée?
M. Gendron: Je donne l'explication. J'ai toujours pensé -
et je le pense sincèrement - que la première fonction des
enseignants est de dispenser un acte pédagogique à des
élèves. Quand les élèves ne sont pas là,
j'ai bien de la difficulté - au-delà des journées
pédagogiques prévues au calendrier scolaire - à voir
qu'ils soient en classe. Il n'y a pas d'élèves. Le jour où
il n'y a pas d'élèves, puisqu'on utilise à bien des
endroits les écoles le jour de la vota-tion, j'ai bien de la
difficulté à justifier pourquoi ces gens-là auraient
l'obligation d'aller à l'école. J'entends que ces gens ont autre
chose à faire, c'est exact. Cependant, si on les considère comme
des professionnels et qu'effectivement, le jour du scrutin, ils veulent
s'acquitter de leur devoir de voter, mais également de leurs obligations
professionnelles, ils pourront le faire et ils ne seront pas obligés de
le faire à l'école. J'ai bien de la difficulté à
comprendre pourquoi les étudiants auraient congé et, comme il n'y
a pas de prestation de cours à être donnée, qu'on ferait
obligation au personnel enseignant d'être présent quand même
le jour du scrutin à l'école. J'estime qu'ils devraient avoir
l'opportunité ce jour-là, vu qu'ils n'ont pas de prestation de
cours à donner aux étudiants, de faire comme bon leur semble.
C'est pour cela que nous sommes revenus sur la question. D'abord, cela existe
actuellement comme cela. Je ne vois pas de raison pour leur enlever un "droit
acquis", entre guillemets, parce que, sur le plan vraiment rationnel, la
première raison d'être à l'école pour un enseignant,
c'est de dispenser des cours. Le jour où il n'y a pas
d'étudiants, il n'y a pas de raison d'en dispenser. (21 h 45)
Le Président (M. Filion): Donc, maintien du congé
pour l'enseignant. Maintenant, pour le personnel non enseignant?
M. Gendron: Pour le personnel non enseignant, je reconnais que
cela peut causer un problème si nous utilisons les locaux scolaires et
que le personnel non enseignant, qui inclut, à ce que je sache, des gens
qui ont des fonctions autres que la prestation de cours, peut être requis
non seulement pour du travail de bureau, mais pour l'aménagement des
locaux, pour ouvrir et rendre accessibles les locaux de votation. Alors,
j'aimerais bien leur donner congé, à eux aussi, sauf que,
à ce que je sache, ils sont souvent requis quand même lors d'une
journée de votation.
Le Président (M. Filion): Vous voulez dire le concierge
pour ouvrir les portes, mais la secrétaire et tout le personnel du
secrétariat n'ont pas besoin d'être là pour ouvrir les
portes.
M. Gendron: Non, mais, à ma connaissance, si le personnel
de bureau entourant les directions des commissions scolaires, que ce soit le
bureau du principal, que ce soit le conseiller en orientation ou un autre, si
ces professionnels non enseignants travaillent le jour d'un scrutin, le
personnel qui les accompagne devrait travailler également lors du
scrutin. C'est uniquement le personnel enseignant. La raison d'être du
personnel enseignant, comme je l'ai mentionné tantôt, c'est de
donner des cours aux élèves. S'ils ne sont pas là pour
donner une prestation de cours, en conséquence, ils sont en
congé.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin, vous avez demandé la parole? M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, là où on a un
problème, c'est qu'il faut se rappeler l'origine de cette demande. Elle
provenait du ministère de l'Éducation qui prétendait, je
pense, à juste titre, qu'on créait des problèmes syndicaux
de relations du travail en accordant un congé au personnel non
enseignant et au personnel enseignant, tout en ne l'accordant pas au personnel
administratif d'une commission scolaire. C'est ce qui nous avait amenés,
au comité de travail, à décider qu'aucun membre du
personnel enseignant ou non enseignant n'aurait congé la journée
du vote. Là, on vient ajouter au problème qui nous avait
été souligné puisque, à l'intérieur d'une
même école, il y aurait du personnel enseignant qui aurait
congé et du personnel non enseignant qui, lui, devrait se rendre au
travail.
Pour ces raisons, M. le Président, si on voulait régler le
problème au départ, le statu quo, selon moi, est mieux que ce que
l'on propose du côté de l'Opposition officielle. Je souhaiterais
qu'on revienne au consensus original puisque cela ne crée pas de
problèmes dans les faits. Le travail qu'effectue le personnel enseignant
au moment où les élèves sont absents peut être de
diverse nature. On ne peut pas exclure qu'il puisse y avoir des journées
pédagogiques. Je n'ai jamais été enseignant, mais
j'imagine que le personnel enseignant peut accomplir du travail utile le jour
de la votation.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Vachon?
Mme Pelchat: Cela va. Merci.
Le Président (M. Filion): Cela va. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, une question. Au point 2 du
consensus, on dit: "Aucun congé dans les écoles le jour du vote
par anticipation",
incluant les écoles où il y a vote par anticipation. Non,
non, je reconnais que c'est ce qu'on s'était dit, mais est-ce que cela
va être fonctionnel, à vos yeux? Oui?
M. Gratton: Nous nous étions appuyés sur la
confusion qui régnerait chez les parents, chez les gardiennes, etc., de
fermer certaines écoles et d'en avoir d'autres ouvertes. On avait
décidé qu'il fallait maintenir...
M. Rochefort: Eh, mon Dieu! Vous venez de me donner un argument
de plus! C'est bon.
M. Gratton: Pardon?
M. Rochefort: Cela va. Je prends une note, vous m'avez
donné un argument. D'accord, pour la question que je pose, cela
marche.
Deuxièmement, M. le Président, je pense qu'il faut
nettement revenir au consensus intervenu au comité technique et faire en
sorte que les travailleurs en milieu scolaire soient considérés
comme tous les autres travailleurs du Québec cette
journée-là: ils auront droit à quatre heures pour aller
voter, comme tout autre travailleur. Je suis profondément convaincu
qu'ils vont avoir à faire un certain nombre de choses. Je ne partage pas
beaucoup l'opinion émise par mon bon ami, le député
d'Abitibi-Ouest, sur la présence et le rôle des enseignants dans
notre société. Je n'irai pas plus loin, mais je ne partage pas
cette opinion. Je pense, M. le Président, que tout ce monde-là
doit être traité comme tout travailleur québécois:
ils ont quatre heures pour aller voter.
Si je dis que le ministre m'a ajouté un argument pour le vote par
anticipation, c'est que, si on donne congé à trop de monde dans
l'école, on risque de se retrouver aussi avec les garderies en milieu
scolaire qui vont être fermées. Je ne suis pas sûr que ce
serait une grande contribution à notre embryon de politique familiale.
Non, je vous dis nettement, sans l'ombre d'un doute et d'une hésitation:
Tout le monde travaille. Je suis profondément convaincu qu'à peu
près quatre heures de travail en quatre ans, en plus des journées
pédagogiques, sans la présence des enfants dans les
écoles, ce n'est pas totalement une perte de temps.
Le Président (M. Filion): Avant de passer la parole au
député, juste un éclaircissement. Au moment où on
se parte, dans l'état actuel de la situation, si le vote par
anticipation a lieu dans une école, qu'est-ce qui se passe dans cette
école-là?
M. Jolin: M. le Président, si on utilise, par exemple, une
salle de jeu dans une école, on va s'organiser pour que, dans cette
partie de l'école, il n'y ait pas de circulation, que la circulation
soit réservée pour les électeurs. Évidemment, on ne
le fera pas exprès, non plus, pour aller dans les écoles compte
tenu de la circulation des élèves et du monde. On utilisera
d'autres édifices tels les sous-sols d'église, les salles
communautaires, etc. Mais il arrive parfois que, compte tenu de la structure ou
de la configuration de l'école, il soit possible de mobiliser une partie
de l'institution sans que cela ne dérange trop les allées et
venues des élèves pendant une journée. Parce qu'il ne faut
pas oublier une chose, le vote par anticipation commence d'abord le dimanche
et, deuxièmement, le lendemain, le lundi, il commence à dix
heures et vous savez que, rendu à trois heures, trois heures et demie,
les écoles sont déjà, à toutes fins utiles, vides.
Alors, de façon générale on réussit assez bien
à s'accommoder pour qu'il n'y ait pas de problèmes
particuliers.
Le Président (M. Filion): Donc, au moment où on se
parle, en ce qui concerne le vote par anticipation, il n'existe pas de
congé dans les écoles et...
M. Jolin: Non, M. le Président.
Le Président (M. Filion):... si je comprends bien ce qui
est écrit comme consensus c'est le statu quo, point.
Une voix: Voilà. M. Jolin: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Cela règle le
problème, pour moi en tout cas, des "polls" avancés. Allons-y
avec le fond du problème. Je pense que vous vouliez ajouter quelque
chose.
M. Gendron: Oui, deux arguments sur le fond. Je pense que le
ministre l'a mentionné tantôt quand on est revenu sur le consensus
dans les discussions qu'on a eues, c'était très clair qu'on
devait permettre de ne pas supprimer le congé pour tous les
employés enseignants et non enseignants. Et là je donne tout
simplement deux arguments de plus. Pour les mêmes raisons que M. Jolin
vient d'expliquer, les lieux de travail du personnel enseignant et non
enseignant sont passablement modifiés le jour d'un scrutin. Mon
collègue, le député de Gouin, disait: Écoutez je ne
veux pas créer une autre catégorie de travailleurs. Les autres
travailleurs n'ont pas de congé lors d'un scrutin. Je comprends. Mais
leur lieu de travail n'est pas altéré comme pour ceux qui
oeuvrent dans les écoles. Il faut peut-être avoir enseigné
pour savoir un peu comment cela se passe le jour d'un scrutin. Et ce n'est pas
pour rien qu'ils avaient congé. C'est que, règle
générale, le jour d'un scrutin, la plupart des locaux scolaires
sont utilisés pour des "polls" avec une circulation quand même
importante et majeure des électeurs. Il y a plusieurs écoles qui
sont.. Et c'est certain que les lieux de travail ne sont pas dans les
mêmes conditions que
lorsqu'il n'y a pas cette circulation des citoyens et des citoyennes qui
veulent exprimer leur droit de vote. Si cela n'est pas un motif pour changer
l'appréciation, en tout cas, de la prestation de services professionnels
ce jour-là, j'ai de la difficulté à vous suivre.
Deuxième commentaire. Dans toutes les conventions que je connais,
et j'en connais, dans le milieu de l'enseignement - je pense que c'est depuis
1970 que je m'intéresse à ces questions-là - sauf la
planification en début d'année du calendrier scolaire, il est
impossible d'ajouter, comme certains le prétendent, des journées
pédagogiques. Ce n'est pas possible.
M. Rochefort: Telle n'est pas notre intention.
M. Gendron: Je n'ai pas dit que c'était votre intention,
j'ai entendu cela tantôt: ils feront une journée
pédagogique. Il n'est pas question de faire une journée
pédagogique parce que les journées PE sont
négociées par convention collective dans un calendrier scolaire
fixe. Que je sache, jusqu'à présent, au Québec les
élections ne sont pas à date fixe. En conséquence, vous ne
pouvez pas dire: On va déplacer une journée de planification et
on va faire de la journée de l'élection une journée PE,
comme eux-mêmes l'appellent régulièrement. Pour ces deux
motifs, il me semble que c'était suffisant de dire, premièrement,
milieu de travail altéré passablement pour ce qui est do la
prestation de services, et, deuxièmement, ne pensez pas qu'on peut
ajouter une journée pédagogique le jour de l'élection. Je
répète ce que j'ai dit tantôt, mais là il n'y a plus
de confusion, ma recommandation comme membre de l'Opposition officielle, c'est
le personnel enseignant et non enseignant qui aurait congé.
Une voix: Comme c'est le cas...
M. Gendron: Comme cela existe actuellement pour qu'effectivement,
lorsque ces gens-là reviendront le lendemain donner leurs prestations
professionnelles, ils le fassent dans les conditions normales qu'ils
connaissent, dans des locaux qui sont occupés par ceux qui, normalement,
sont là, c'est-à-dire des étudiants adultes ou du cours
régulier et non toutes sortes de gens. Je ne sais pas si vous avez
déjà assisté dans une polyvalente à des changements
de cours aux 45 minutes quand la cloche sonne et qu'en même temps il y a
200, 300 ou 400 citoyens qui sont en ligne...
M. Rochefort: II n'y a pas d'enfants dans les écoles.
M. Gendron: Je le sais qu'il n'y a plus d'enfants dans les
écoles. Je veux illustrer par là...
Le Président (M. Filion): Les cloches sonnent quand
même!
Des voix: Ha, ha, ha! M. Gendron: Pardon?
Le Président (M. Filion): C'est une blague. Mais c'est un
fait.
M. Gendron: Même si les cloches sonnent quand même,
c'est parce que c'est électronique. Oui, il y a des systèmes
électroniques. Les cloches sonnent quand même les fins de
semaine.
M. Rochefort: C'est perturbant pour les citoyens en train de
voter!
M. Gendron: Non, mais ce peut l'être en étoile, par
exemple, pour des gens que vous obligez à être là, alors
qu'il n'y a pas d'élèves, pour donner une prestation
professionnelle. Ils aiment bien mieux travailler...
M. Rochefort: Les journées pédagogiques, est-ce que
les cloches sonnent?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Oui. Après avoir exercé leur droit de
vote, ils voudront peut-être travailler chez eux et ils voudront
peut-être travailler convenablement à une préparation de
cours, à une correction de cours. Je ne prétends pas qu'on fasse
l'obligation pour une journée d'un calendrier scolaire d'aller le faire
à l'école.
M. Jolivet: C'est comme des tempêtes de neige...
Le Président (M. Filion): Pour se comprendre, comme on est
en train...
M. Jolivet: Je pense que c'est important. Comme les
tempêtes de neige, il y a eu des batailles immenses, à savoir: Si
les étudiants ne peuvent pas se rendre à l'école, est-ce
que le personnel enseignant doit s'y rendre nécessairement? Il y a eu
des négociations à ce sujet. L'autobus scolaire ne pouvait
même pas passer parce que le chemin n'était pas ouvert. On
obligeait le monde à être là et s'il n'était pas
là...
M. Rochefort: Cela tombe sous le sens. M. Jolivet: Je veux
dire que, finalement...
Le Président (M. Filion): Ce qui me frappe le plus dans
notre débat de ce soir, d'abord on est en train de réviser la Loi
électorale. On n'est pas à une séance, on n'est d'ailleurs
pas munis d'un mandat d'arbitrage d'une convention collective quelconque. La
Loi électorale actuelle dit, à l'article 221: Le jour du scrutin
est jour
de congé dans toute école d'une commission scolaire
située.. Toute Institution d'enseignement doit, le jour du scrutin,
donner congé aux étudiants qui sont électeurs.
Selon moi, la relation professionnelle entre les commissions scolaires
et le personnel enseignant ou non enseignant est probablement, au moment
où on se parle, incluse dans les conventions collectives. Si le
ministère de l'Éducation nous envoie sa pilule pour que nous
autres on la prenne... Si le professeur doit aller à l'école ou
ce qu'il fait le jour d'un congé électoral, je suis pas mal
convaincu que c'est dans les conventions collectives. Ils ont tout prévu
dans les conventions collectives, elles ont à peu près six pieds
d'épais.
Une voix: Là, vous parlez à travers votre chapeau,
M. le Président.
Le Président (M. Filion): Non, non, mais. M. Gendron:
Ce n'est pas prévu.
Le Président (M. Filion): Vous, vous dites cela, ce n'est
pas prévu.
M. Gendron: Moi, je dis que ce n'est pas prévu. Ce n'est
pas prévu dans une convention collective parce que, de toute
façon, c'est la Loi électorale, vous venez de le dire. Je ne
verrais pas pourquoi on se déchargerait de nos responsabilités.
Là, on parle de la Loi électorale. Dans la Loi électorale,
on dit: On utilise les écoles.
Le Président (M. Filion): Non, mais la Loi
électorale ne dit pas que c'est congé pour le personnel
enseignant, au moment où on se parle.
M. Gendron: Non, mais... Un instant! On dit qu'on utilise les
locaux où je dois dispenser de l'enseignement. À partir du moment
où mes lieux de travail sont utilisés par des tiers, il me semble
que je viens de faire la preuve que cela regarde ceux qui discutent de la Loi
électorale. Moi, mon point est seulement là-dessus. C'est
sûr que c'est de notre responsabilité.
Le Président (M. Filion): Écoutez,
moi-même...
M. Gendron: On peut être pour ou contre, cela est une autre
discussion.
Le Président (M. Filion): Non, non. Pour ou contre, je
n'entre pas dans cela. D'ailleurs, vous avez émis tantôt une
opinion qui est loin d'être dénuée de bon sens, en ce sens
que le personnel enseignant, le personnel non enseignant, il n'y a pas
d'élèves dans l'école, ce serait difficile de leur
demander de faire plus que le possible. Mais, moi, en tout cas, à mon
avis, cela mérite vérification. Comment se fait-il que le
ministère de l'Éducation nous envoie cela?
M. Gratton: Bien, ce n'est pas seulement le ministère de
l'Éducation qui nous envoie cela, mais les commissions scolaires ont
fait des représentations auprès du ministère de
l'Éducation et auprès du ministre délégué
à la Réforme électorale pour nous souligner
l'iniquité qui découle de l'application de l'article 221.
Le Président (M. Filion): C'est quoi,
l'iniquité?
M. Gratton: Je vous cite le document de réflexion: "En
effet, seuls les employés des écoles des commissions scolaires
ont congé toute la journée du scrutin, que l'école
où ils travaillent soit utilisée ou non pour le scrutin. Des
problèmes concrets se posent alors quant au maintien ou non du salaire
de ces employés en congé puisque la convention collective ne
compte pas ce congé parmi les congés payés prévus.
En outre, comme les employés des centres administratifs, qui ne sont pas
en congé, sont dans la plupart des cas représentés par les
mêmes syndicats, on peut s'attendre à des demandes syndicales
d'élargissement du congé électoral à diverses
catégories de personnel pour lesquelles cela n'est guère
justifiable, si ce n'est au nom de l'équité. "
M. le Président, c'est ce qui nous avait amenés, en
comité de travail, à dire: II y a seulement le personnel des
commissions scolaires - pas tous, mais ceux qui sont dans les écoles -
qui ont congé le jour du scrutin. Compte tenu des problèmes que
les commissions scolaires nous font valoir, il me semble pertinent... Je
constate que le député d'Abitibi-Ouest nous dit: On ne fera pas
de distinction entre le personnel enseignant et le personnel non enseignant.
J'avais compris qu'on voulait en faire une.
M. Gendron: Je voulais poser une question, tel que c'était
libellé: Est-ce que vous convenez d'en faire une? C'est-à-dire
les autres membres de la commission.
M. Gratton: Non.
M. Gendron: Rapidement, le consensus est non. Ce n'est pas bien
logique parce que ce n'est plus départageable. C'est, tel qu'on l'a
écrit là: "Doit-on supprimer le congé pour tous les
employés, enseignants et non enseignants?" C'est mon point de vue, on ne
doit pas le supprimer. "Ou seulement pour le personnel non enseignant?" C'est
ce qui était écrit et on voulait faire cette vérification.
Dès qu'elle était faite, je revenais avec la proposition qui
semble logique. C'est non, on ne supprime pas le congé pour tous les
employés enseignants et non enseignants. Si je reprends votre phrase, M.
le ministre - cela va être très court - vous dites: Dans les
représentations qui nous ont été faites par la
Fédération des commissions scolaires, avec
raison, ils prétendaient qu'il y a seulement les enseignants. Ils
ont raison. Ce sont les seuls dont les lieux de travail sont modifiés et
altérés. On ne vote pas dans les hôpitaux, ni dans les
centres d'accueil.
Une voix: On va y voter.
M. Gendron: On va voter dans les centres d'accueil pour les
personnes âgées. Quelle est la proportion des "polls" dans les
centres d'accueil versus les écoles?
M. Gratton: M. le Président, compte tenu de l'heure,
constatons qu'il n'y a pas consensus. Je ne pense pas que, même si on en
discutait jusqu'à 23 heures, on en aurait un. Passons à
l'ajournement à demain, auquel moment on pourra parler du prochain
sujet.
M. Rochefort: Juste un dernier commentaire, M. le
Président, sur ce sujet parce qu'on est aussi des membres de
l'Assemblée nationale qui doivent à l'occasion se pencher sur les
questions de l'éducation. On a là une belle illustration des
problèmes de l'éducation au Québec. On se pose la
question: Que pourraient faire dans les écoles des professeurs pendant
quatre heures, une fois par quatre ans, sans enfants? J'avoue que cela me rend
bien mal à l'aise.
Le Président (M. Filion): Les travaux sont ajournés
à demain matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 22 h 3)