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(Quinze heures quarante-et-une minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la séance de la commission des institutions
ouverte et je rappelle le mandat de la commission qui est de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 42, Loi sur le
ministère des Affaires internationales. Je demanderais au
secrétaire d'annoncer les remplacements.
Le Secrétaire: M. Larouche (Anjou) remplace M. Marcil
(Beauharnois).
Le Président (M. Kehoe): Y a-t-il des membres qui ont des
motions préliminaires à présenter? Sinon, je demanderais
au ministre de prendre la parole et de faire les déclarations
d'ouverture.
Remarques préliminaires M. Paul Gobeil
M. Gobeil: Merci, M. le Président. Dans l'intervention que
j'ai faite en ouvrant le débat sur le projet de loi 42, j'ai
rappelé que ce projet traduit la volonté du gouvernement de mieux
planifier, organiser et diriger l'action extérieure du Québec
autant dans sa dimension politique que dans celle des échanges d'ordre
économique, social et culturel. J'ai voulu souligner le fait que,
aujourd'hui, les relations internationales ont pris des formes nouvelles et
qu'elles touchent des domaines qui dépassent nettement la perspective
classique de la diplomatie. La culture, les communications, l'environnement,
l'agriculture, l'énergie, les ressources naturelles, la science, la
technologie, le tourisme et les échanges économiques
revêtent une grande importance dans les relations actuelles entre les
pays. Voilà autant de questions qui touchent directement les
compétences du Québec.
Dans ce contexte, il est normal qu'au cours des dernières
années plusieurs ministères et organismes aient développe
des activités interna-tionales qui prolongent, en quelque sorte, sur le
plan extérieur le mandat qui leur a été confié au
Québec. La multiplication des intervenants québécois sur
la scène internationale témoigne d'un dynamisme remarquable. Pour
être efficaces, ces interventions doivent cependant être
articulées de façon cohérente. Le Québec n'a pas
les moyens de disperser ses efforts, surtout si, comme c'est notre ferme
intention, nous voulons oeuvrer dans les différents domaines qui
touchent nos compétences. Et permettez-moi de le répéter
à nouveau, je veux encore une fois insister sur ce point en souhaitant
que ne subsiste aucune équivoque, c'est bien dans le but de s'assurer
que toutes les dimensions de l'activité interna- tionale du
Québec sont désormais prises en compte dans une perspective
intégrée que le projet de loi confie au ministre des Affaires
internationales la responsabilité de planifier, d'organiser et de
diriger l'action à l'étranger du gouvernement ainsi que celle de
ses ministères et organismes et de coordonner leurs activités au
Québec en matière d'affaires internationales. L'article 11 du
projet de loi est clair. La politique d'affaires internationales doit favoriser
le rayonnement du Québec et son développement, notamment sur les
plans commercial, culturel, économique, politique et social.
M. le Président, le fait que le principe de ce projet de loi
fasse l'unanimité dans cette assemblée facilitera certainement la
poursuite de nos travaux et j'ai indiqué que ce projet de loi
s'inscrivait dans la continuité. Cela se manifeste en particulier par le
fait qu'après la liste des articles qu'on retrouve de façon
habituelle dans les projets de loi constitutifs d'un ministère, la
plupart des articles relatifs aux responsabilités propres de ce
ministère reprennent pratiquement la formulation d'articles existant
dans les lois antérieures. Les principales innovations apparaissent dans
les articles qui confient au ministre des Affaires internationales la
responsabilité d'élaborer et de remettre en oeuvre une politique
d'affaires internationales avec la collaboration des divers partenaires
intéressés. Vient ensuite une série d'articles
établissant la concordance d'autres lois avec les dispositions
prévues dans le projet soumis à notre approbation et c'est dans
cette perspective d'harmonisation que certains amendements relatifs au
Secrétariat des affaires intergouvernementales canadiennes seront
déposés aujourd'hui.
Voilà, M. le Président, les quelques observations que je
voulais formuler en abordant l'étude du projet de loi 42, article par
article.
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le ministre. J'invite
maintenant le porte-parole officiel de l'Opposition, le député de
Lac-Saint-Jean, s'il a des remarques préliminaires à faire.
M. Jacques Brassard
M. Brassard: M. le Président, très
brièvement. Je ne reprendrai pas les remarques que j'ai faites la
semaine dernière à l'occasion du débat sur le principe,
mais je profite quand même de l'étude du projet de loi 42 pour
répéter à nouveau et insister sur l'importance pour le
gouvernement de rendre public un énoncé de politique en
matière de relations internationales. Nous l'avions fait à la fin
de notre deuxième mandat. Nous avions rendu public un tel
énoncé qui avait été le fruit, entre autres, d'une
large concertation et d'une vaste consultation qui avait pris la forme d'un
sommet sur le Québec dans le
monde. Il m'apparaît essentiel et impérieux que, dans les
plus brefs délais, l'on puisse connaître où se loge le
gouvernement libéral en matière de relations internationales.
Pour le moment, on est dans le vague et le flou et ça explique
évidemment qu'il y en ait plusieurs qui s'inquiètent de la
façon dont se comporte le gouvernement en cette matière.
Plusieurs sont préoccupés par ce qui leur apparaît comme
une espèce de rapetissement de la mission internationale du
Québec par le fait que le gouvernement québécois semble -
du moins, c'est la perception qu'on peut en avoir - mettre presque
exclusivement l'accent sur le business, pour employer l'expression du ministre,
au détriment des autres volets de la mission internationale du
Québec.
Ces inquiétudes pourraient être - je dis bien "pourraient
être" - dissipées si on finissait par connaître
l'énoncé de politiques du gouvernement en matière de
relations internationales, ce qui n'est évidemment pas le cas au moment
où on se parle. J'insiste de nouveau sur cet aspect des choses. On
crée un ministère des Affaires internationales qui est le fruit
de la fusion de deux ministères qui existaient déjà, celui
des Relations internationales et celui du Commerce extérieur, et je
répète que nous sommes d'accord pour l'essentiel avec le principe
du projet de loi, mais ça ne nous indique pas où loge le
gouvernement en matière d'affaires et de relations internationales. La
façon normale de le savoir, c'est que le gouvernement rende public et,
si nécessaire, livre à la consultation un énoncé de
politique en matière de relations internationales.
Il serait aussi important - je l'ai mentionné dans mon
intervention en Chambre la semaine dernière - que l'on puisse
connaître le plus rapidement possible l'évaluation que l'on a
faite, qu'on est en train de faire des délégations du
Québec à l'étranger. Il va être intéressant
de savoir sur quels critères on s'est fondé pour évaluer
la performance des délégations et de connaître aussi les
recommandations du comité qui a été mis en place pour
procéder à cette évaluation.
Il y a une dernière remarque, M. le Président, et je ne
sais pas si le ministre aura le goût de réagir après coup.
Il est beaucoup question depuis plus d'un an, en fait, depuis l'Accord du lac
Meech en juin 1987, de société distincte et du concept de
société distincte. Le premier ministre a toujours cette
expression à la bouche et cela revient dans ses interventions et dans
son discours: Le Québec est une société distincte et cela
a été reconnu par l'Accord du !ac Meech qui est en voie de
ratification; comme on le sait, c'est pour intégrer cet accord à
la constitution canadienne. Il serait intéressant de savoir comment la
mission du nouveau ministère, la mission internationale du
Québec, en quelque sorte, s'articule par rapport à cette notion
de société distincte que le gouvernement juge fondamentale dans
l'Accord du lac Meech.
Disons qu'à première vue et même à
deuxième vue, après avoir examiné le projet de loi, il ne
m'est pas apparu que ce concept de société distincte, cette
notion de société distincte ait influé quelque peu sur le
contenu du projet de loi 42 en matière d'affaires internationales. Et
pourtant, Dieu sait que - en tout cas, cela a toujours été
perçu comme cela depuis trente ans, depuis le début des
années soixante - Dieu sait que, si le Québec est une
société distincte, cela doit se manifester, non seulement
à l'intérieur de ses frontières, mais également sur
la scène internationale. Cela doit se refléter dans les actions
du Québec sur la scène internationale.
Et maintenant, en cours de route ou en cours d'étude, il sera
intéressant de savoir de la part du ministre comment ce concept de
société distincte s'articule avec le contenu du projet de loi. En
tout cas, je ne l'ai pas identifié. Je n'ai pas perçu des aspects
nouveaux de la mission du Québec sur le plan international qui
pourraient résulter de cette notion de société distincte
qu'on retrouve dans l'Accord du lac Meech. Ma foi, je me disais que si,
vraiment, le concept de société distincte est si fondamental que
cela, cela devrait sans aucun doute se refléter et se manifester dans la
mission internationale du Québec et dans le projet de loi qui
crée le ministère des Affaires internationales, ce qui ne
m'apparaît pas être le cas, à moins que je n'aie mal vu, mal
lu ou mal analysé le projet de loi. Cela m'apparaissait et cela
m'apparaît être une occasion en or que la création du
ministère des Affaires internationales, donc, une occasion de revoir la
mission internationale du Québec. Cela m'apparaît une occasion en
or pour vraiment inscrire, de façon concrète, dans un projet de
loi le concept de société distincte et il ne semble pas qu'on ait
saisi cette occasion; en tout cas, ce n'est pas particulièrement visible
dans le projet de loi 42.
Alors, c'étaient là les remarques préliminaires que
je voulais faire, M. le Président. L'exigence d'un énoncé
de politique en matière de relations internationales, le plus tôt
possible, énoncé complet, articulé, comme celui que nous
avions rendu public en 1985, à moins qu'on ne veuille l'assumer
pleinement, ce qui, quant à nous, ne nous dérangerait aucunement.
Deuxièmement, la divulgation, le plus rapidement possible, du rapport
d'évaluation du réseau des délégations du
Québec à l'étranger. Et la dernière remarque
portant sur la société distincte, concept jugé fondamental
par le premier ministre qui, pourtant, n'apparaît pas très
visiblement dans un projet de loi de cette importance. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le député
de Lac-Saint-Jean. M. le ministre des Affaires internationales.
M. Gobeil: Oui, M. le Président. Si vous me le permettez,
très rapidement, je voudrais dire à
mon collègue, le député de Lac-Saint-Jean, que je
pense d'abord qu'il faut - et on est là pour cela - voir à ce que
l'adoption du projet de loi 42 se fasse le plus vite possible, pour être
en mesure, subséquemment, tel que nous le donne l'article 11...
Permettez-moi d'en lire un extrait: "II - en parlant du ministre -
élabore, en collaboration avec les ministères concernés,
une politique en matière d'affaires internationales... " Alors, il faut
d'abord, M. le Président, qu'on procède à l'adoption de
cet article, ensuite, qu'on voie à la formation d'un comité
consultatif interministériel - et cela fait l'objet d'un article - avec
divers ministères et, subséquemment à cela, M. le
Président, nous reprendrons ce qui existe et ce qui a été
élaboré, de toute façon, en matière de politique
d'affaires internationales, nous l'actualiserons, et le député de
Lac-Saint-Jean aura l'occasion de prendre connaissance d'une politique
concernant les affaires internationales.
Quant au deuxième sujet, le comité Bergeron, le
comité d'évaluation sur les délégations, je me suis
- et je pense que je l'ai mentionné dans la présentation qui a eu
lieu en deuxième lecture, il y a quelques jours - engagé à
ce qu'il soit rendu public, et cela sera fait, semble-t-il, d'ici peu.
Société distincte. On aura possiblement l'occasion d'y
revenir, mais je ne pense pas que cela soit dans le cadre de
l'élaboration d'une nouvelle loi créant, formant, en quelque
sorte, le ministère des Affaires internationales qu'on doive retrouver
des articles sur la société distincte, même si certains des
articles de ce projet de loi, intrinsèquement, nous laissent voir la
société distincte qu'est le Québec.
C'étaient là, M. le Président, les remarques
à l'intervention de mon collègue, le député de
Lac-Saint-Jean.
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres députés qui veulent intervenir, qui ont des
remarques préliminaires?
M. Brassard: Un petit mot.
Le Président (M. Kehoe): Oui, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Un petit mot, M. le Président. Quand le
ministre dit: II faut attendre l'adoption du projet de loi pour élaborer
et rendre publique une politique en matière d'affaires internationales -
et il me cite l'article 11 que je connais bien - je constate son respect,
évidemment, du processus législatif, pour faire en sorte que la
loi soit d'abord et avant tout adoptée avant de l'appliquer. Je me
permets juste de lui dire qu'il n'a pas attendu, cependant, l'adoption du
projet de loi pour réorganiser le ministère et annoncer un nouvel
organigramme, des réductions d'effectifs, etc., une
réorganisation complète du minis- tère. Il n'a pas attendu
l'adoption du projet de loi. Alors, dans ce cas-là, il a agi
autrement.
Le Président (M. Kehoe): Bon. M. le ministre.
M. Gobeil: M. le Président, nous avons
réorganisé l'ancien ministère des Relations
internationales, qui porte maintenant le nom de ministère des Affaires
internationales, qui n'est pas le nouveau ministère tel qu'il sera
formé après l'adoption de la loi 42. Mais c'est cela qui a
été réorganisé, M. le Président, et le
ministère du Commerce extérieur - le député de
Lac-Saint-Jean le sait bien - existe toujours. Nous avons toujours des
directions de l'ancien ministère du Commerce extérieur qui, en
fait, est encore existant. Le ministre des Affaires internationales est
toujours ministre responsable du ministère du Commerce extérieur.
C'est cela, M. le Président, qui a été organisé.
S'il y a des changements à faire sur le plan structurel après
l'adoption du projet de loi 42, ne seraient-ce que des transpositions, M. le
Président, ces adoptions ou transpositions seront faites pour le
meilleur intérêt du Québec au plan international.
Étude détaillée
Le Président (M. Kehoe): Les remarques
préliminaires étant finies, nous allons procéder
maintenant à l'étude article par article de la loi. J'appelle
l'article 1. M. le ministre.
Organisation du ministère
M. Gobeil: M. le Président, cet article a pour objet de
confier au ministre des Affaires internationales la direction du
ministère du même nom.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 2.
M. Gobeil: M. le Président, l'article 2 est une
disposition usuelle qui a pour objet de prévoir la nomination du
sous-ministre.
Le Président (M. Kehoe): Est-il adopté?
M. Brassard: Oui, c'est une formulation qu'on retrouve dans
toutes les autres lois créant des ministères.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 3. (16 heures)
M. Gobeil: L'article 3, M. le Président, est une
disposition usuelle relative aux fonctions du sous-ministre, plus
particulièrement en ce qui concerne les actes qui font partie des
affaires courantes du ministère.
Le Président (M. Kehoe): L'article 3 est
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Adopté L'article 4?
M. Gobeil: L'article 4 est une disposition usuelle qui consacre
juridiquement la délégation d'autorité du ministre au
sous-ministre.
Le Président (M. Kehoe): L'article 4 est adopté, M.
le député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: il y a une formulation quelque peu... On ajoute
quelque chose. Dans la Loi sur le ministère des Relations
internationales, on ne disait que: Dans l'exercice de ses fonctions, le
sous-ministre a l'autorité du ministre. Là, on ajoute: "Ses
ordres doivent être exécutés de la même
manière que ceux du ministre. " Il y a une raison pour laquelle on
renforce, on semble vouloir renforcer cet article.
M. Gobeil: M. le Président, on m'informe que c'est tout
simplement une nouvelle formulation dans les lois les plus récentes et
ce n'est pas la première fois qu'on emploie cette formulation-là.
C'est une modernisation de nos lois par nos juristes.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 5?
M. Gobeil: L'article 5, M. le Président, est une
disposition usuelle dans les lois récentes constitutives de
ministères qui a pour objet de prévoir, premièrement, que
le sous-ministre doit procéder par écrit s'il veut confier
l'exercice de ses fonctions à une autre personne et deuxièmement,
qu'une personne ainsi autorisée à exercer les fonctions du
sous-ministre ne peut confier l'exercice de telle fonction à une autre
personne à moins d'y être expressément autorisée par
écrit du sous-ministre.
Le Président (M. Kehoe): L'article 5 est
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 6?
M. Gobeil: M. le Président, c'est une disposition usuelle
relative au personnel du ministère qui a pour objet de l'assujettir
à la Loi sur la fonction publique.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Brassard: Oui, cela aussi, c'est ce qu'on retrouve, je pense,
dans toute loi de ministère. Le Président (M. Kehoe):
L'article 7?
M. Gobeil: Le premier alinéa de l'article 7 est une
disposition usuelle qui indique que le ministre engage le ministère par
sa signature et que le sous-ministre l'engage également de la même
façon, ce qui est concordant avec l'autorité qui lui est
accordée par l'article 4 du projet de loi qu'on vient de voir. Et le
deuxième alinéa reprend une disposition usuelle qui a pour objet
de limiter au ministre, au sous-ministre et à un membre du personnel du
ministère ou à un titulaire d'un emploi expressément
désigné par le gouvernement, le pouvoir d'engager le
ministère. En édictant ce type de disposition, l'objectif
recherché par le législateur est la protection de
l'administration contre le recours des administrés qui voudraient lier
le gouvernement par un écrit signé par un fonctionnaire non
autorisé. On sait, en effet, que les tribunaux peuvent être
portés à conclure qu'eu égard aux possibilités de
délégation implicite les fonctionnaires, apparemment en
autorité, peuvent lier le ministère même s'ils ne sont pas
effectivement autorisés.
M. Brassard: M. le Président, par rapport à la loi
actuelle du ministère des Relations internationales, on ne fait plus
référence dans l'article du projet de loi à un
règlement. On dit ici "uniquement dans la mesure
déterminée par le gouvernement" alors que la loi actuelle fait
référence à un règlement du gouvernement. Est-ce
qu'il y a une raison à cette disparition de la notion de
règlement?
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Gobeil: D'accord. Alors, on a depuis quelque temps comme forme
juridique des procédures de décret plutôt que des
procédures de règlement. C'est une forme d'assouplissement. Ce
n'est pas unique à ce projet de loi. C'est une procédure sur le
plan juridique.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Brassard: Donc, "dans la mesure déterminée par
le gouvernement", cela prendra surtout la forme de décret plutôt
que de règlement proprement dit avec tout ce que cela implique.
M. Gobeil: Selon la pratique usuelle.
M. Brassard: Mais cela n'empêche pas que ce soit un
règlement, ça pourrait être un règlement aussi.
M. Gobeil: Je ne pense pas que cela empêche que ce soit un
règlement, non, effectivement. Mais la pratique est que ce soit
maintenant plutôt par forme de décret.
M. Brassard: Par décret.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article 8?
M. Brassard: Un instant!
Le Président (M. Kehoe): Oh, excusez-moi.
Adopté?
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 8?
M. Gobeil: L'article 8 est une disposition usuelle qui a pour
objet de régir la signature de documents au moyen d'un appareil
automatique et de l'utilisation d'un fac-similé de signature.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article 9?
M. Gobeil: Disposition usuelle relative à la force
probante des documents ou copies de documents provenant du ministère.
Ainsi, la simple exhibition des documents fait preuve de leur contenu, sans
nécessité de prouver le caractère de l'officier ni sa
signature.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article 10?
M. Gobeil: Disposition usuelle qui a pour objet d'imposer au
ministre l'obligation de rendre compte à l'Assemblée nationale
des activités de son ministère par le dépôt d'un
rapport, comme tous les ministères le font annuellement.
Le Président (M. Kehoe): M. le député.
M. Brassard: Je pense que le dépôt du rapport me
semble davantage balisé dans l'article 10 du projet de loi que dans la
loi actuelle. La loi actuelle ne faisait que stipuler que dans les quinze jours
de l'ouverture de chaque session le ministre doit soumettre un rapport
détaillé des activités, alors que là on indique que
cela doit se faire dans les six mois de la fin de l'exercice financier.
M. Gobeil: M. le Président, c'est une nouvelle
procédure dans les nouveaux projets de loi qui forment les
ministères. Je n'ai pas fait le calcul du différentiel de jours,
mais j'imagine que cela revient à peu près au même, ou
sensiblement, et je pense que pour les fins pratiques c'est plus facile
d'appliquer trente jours de la fin d'un exercice, parce qu'il n'est pas
sûr qu'on ait toujours des exercices, dépendamment des
circonstances, des sessions à des dates... Normalement oui, mais pour
des circonstances, les dates de début de session pourraient varier. Et
c'est la nouvelle procédure que nous appliquons dans la formation d'un
ministère.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? M. Brassard:
Oui.
Fonctions et pouvoirs du ministre
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 11.
M. Gobeil: Alors, M. le Président, l'article 11 indique
les domaines de compétence dans lesquels le ministère des
Affaires internationales exerce ses fonctions et, en fait, le premier
alinéa constitue une clause usuelle qui attribue à un ministre
responsable d'un domaine d'activité gouvernementale le soin d'en
élaborer et d'en appliquer la politique et, on l'a mentionné tout
à l'heure, pour ainsi répondre devant l'Assemblée
nationale. Quant aux autres alinéas, le deuxième par exemple,
à toutes fins utiles, confie au ministère des Affaires
internationales certaines fonctions qu'assume présentement le ministre
des Relations internationales, en vertu des divers articles qui formaient le
ministère des Relations internationales. Les autres alinéas de
l'article, M. le Président, nous démontrent la volonté
nette d'unifier l'ensemble de l'action du gouvernement sous une seule
autorité. Je pense qu'on l'a mentionné à plusieurs
reprises, c'est un des buts de la formation de ce nouveau ministère des
Affaires internationales et cet article, en plus de demander au ministre
d'élaborer une politique, centre un peu l'action du ministre qui est,
comme les paragraphes 1° et 2° nous le disent, premièrement de
conseiller le gouvernement, les ministères et organismes en
matière internationale et en plus d'être le dépositaire de
l'original d'ententes internationales et de copies conformes.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, étant donné
l'importance de cet article, est-ce qu'il serait possible de l'adopter
paragraphe par paragraphe?
Le Président (M. Kehoe): On va procéder avec le
premier paragraphe de l'article 11.
M. Gobeil: M. le Président, est-ce que vous voulez que je
reprenne mes explications à chaque paragraphe?
Le Président (M. Kehoe): Non.
M. Gobeil: Est-ce que je peux suggérer que le
député de Lac-Saint-Jean...
Le Président (M. Kehoe): Y a-t-il quelques questions, M.
le député?
M. Brassard: Oui, j'aurais quelques questions ou remarques.
D'abord, sur le premier paragraphe, je pense qu'on insiste davantage ou,
en tout cas, on précise davantage la responsabilité du
ministère au Québec, en ce qui a trait à la coordination
des activités des autres ministères et organismes du gouvernement
québécois. Je pense que c'est certainement avec une intention
bien précise puisqu'on indique que - et ce n'est pas formulé
comme cela dans la loi actuelle - le ministre organise, planifie et coordonne
les activités au Québec en matière d'affaires
internationales des ministères et des organismes du Québec. Cela
vous apparaît donc essentiel et important, et cela exprime une
volonté du gouvernement de faire en sorte que, en matière
d'affaires internationales, l'instance de coordination de tout ce qu'il y a de
ministères et d'organismes, c'est le ministère des Affaires
internationales qui en est chargé. Je pense que cela exprime une
volonté.
M. Gobeil: Effectivement, M. le Président. Cet
alinéa est très clair. Cela exprime la volonté nette
d'unifier l'ensemble de l'action extérieure du gouvernement sous une
seule autorité, pour une plus grande cohérence et un meilleur
rayonnement du Québec à l'international.
M. Brassard: Est-ce que cette formulation précise et, je
dirais, cette responsabilité précise attribuée au
ministère des Affaires internationales en matière de coordination
des activités des ministères et des organismes au Québec,
vient du fait qu'il y avait quelques problèmes antérieurement,
qu'il y avait quelques ministères ou quelques organismes
québécois qui avaient tendance à faire preuve d'un peu
trop d'autonomie par rapport au ministère des Relations internationales
et à appliquer leur propre politique de relations internationales? (16 h
15)
M. Gobeil: M. le Président, je voudrais juste bien
spécifier au député de Lac-Saint-Jean - je sais qu'il le
sait - qu'il a mentionné deux fois leur activité au
Québec. Il faudrait toujours dire et toujours comprendre: leur
activité au Québec en matière d'affaires
internationales.
M. Brassard: Bien sûr.
M. Gobeil: Je pense que le député de Lac-Saint-Jean
le sait aussi bien que moi, le rayonnement du Québec à
l'international s'est développé au cours des dernières
années, à cause, d'abord, d'une plus grande ouverture sur le
monde que tous les gouvernements veulent se donner et qu'ils doivent se donner.
Qu'on pense à l'acte unique de 1992, qu'on pense à l'acte de
libre-échange entre la Nouvelle-Zélande et l'Australie ou
à un accord éventuel de libre-échange entre le Canada et
les États-Unis. Il y a une ouverture qui doit se faire sur le monde et,
effectivement, plusieurs des ministères sectoriels du gouvernement du
Québec ont maintenant des activités internationales, avec le
résultat que les mécanismes en place ne permettent pas toujours
au gouvernement d'assurer une cohérence d'action à
l'international. Et ce projet de loi, par son article 11 entre autres, donne au
ministre des Affaires internationales le pouvoir de - et cela le dit bien -
planifier, organiser et diriger l'action à l'étranger du
gouvernement et de ses ministères et organismes, et coordonner les
activités, et il y a des mécanismes, on le verra dans d'autres
articles, de consultation et il y a aussi des possibilités de
délégation de pouvoir. Mais à sa face même cet
article 11 permettra au gouvernement une plus grande cohérence d'action,
une plus grande unicité d'action à l'international pour un
meilleur rayonnement du Québec.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le premier paragraphe
de l'article 11 est adopté?
M. Brassard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle le deuxième
paragraphe de l'article 11.
M. Gobeil: Le deuxième alinéa, M. le
Président, nous dit qu'un des rôles du ministre des Affaires
internationales est d'élaborer une politique cohérente et
efficace en matière d'affaires internationales, ce que le
député de Lac-Saint-Jean a répété plusieurs
fois et j'ai répondu à quelques-unes de ses interrogations, ce
que le député de Lac-Saint-Jean veut et que le gouvernement veut
aussi, et ce rôle, le ministre devra l'exercer en accroissant et en
structurant la connaissance et le suivi des réalités
géopolitiques et économiques. Et cela se fera, M. le
Président, en collaboration avec les ministères concernés,
l'alinéa 2 est bien spécifique, et on verra plus tard en vertu de
quels mécanismes cette collaboration pourra être acquise.
C'est une innovation en ce qui touche la spécification de cette
collaboration avec les autres ministères. C'est aux articles 12 et 18
qu'on en verra certains mécanismes d'application
particulière.
M. Brassard: Avec le comité interministériel?
Est-ce que le ministre pourrait m'indiquer, cela n'a pas à
apparaître dans un projet de loi, au sujet de cet énoncé de
politique, est-ce qu'il pourrait m'indiquer sans me préciser une date
bien déterminée, quelles sont ses intentions à ce sujet,
ses échéances, grosso modo? Je comprends bien et je ne lui
demande pas une date précise, mais, en termes de mois, quelles sont ses
intentions pour en arriver à proposer au gouvernement une politique en
matière d'affaires internationales et ensuite voir à sa mise en
oeuvre?
M. Gobeil: M. le Président, le député de
Lac-Saint-Jean comprendra qu'il y en a une politique, il y en a des politiques,
des oritenta-tions qui sont actuellement au ministère des
Affaires internationales, lesquelles devront être plus
précisées et analysées à la suite de l'adoption de
la loi 42, il y en a eu d'élaborées, et le député
de Lac-Saint-Jean y a fait référence, en 1985, il y en a eu lors
du débat sur la deuxième lecture; si le député de
Lac-Saint-Jean relit les galées, il verra qu'à l'intérieur
de ce que j'ai dit le 26 octobre dernier à l'Assemblée nationale
il y a aussi une politique. Alors, il s'agit maintenant, en collaboration avec
les autres ministères, de systématiser cette politique-là,
et je ne peux malheureusement m'engager sur aucune date. Cela sera fait, on
travaillera avec les directions, principalement la Direction des politiques et
priorités du nouveau ministère des Affaires internationales,
à l'élaboration de politiques concernant l'action gouvernementale
internationale du Québec.
M. Brassard: Est-ce que l'énoncé de 1985 est
considéré comme caduc, sur une tablette, mis au rancart, ou s'il
constitue encore un guide du ministère en cette matière?
M. Gobeil: Bien, M. le Président, je ne sais pas si l'on
doit parler de guide. On doit sûrement parler d'un livre de
référence et je ne serais pas assez partisan pour dire qu'on a
jeté cet énoncé par-dessus bord. Soyez sûr qu'on va
se servir de plusieurs des éléments de cet énoncé,
les actualiser dans le contexte de 1988 et dans le contexte de cette vocation
internationale du Québec sous l'autorité d'un nouveau
ministère des Affaires internationales, avec une voix unifiée sur
le plan international pour le Québec. Et cet énoncé de
politique, comme plusieurs autres documents qui ont été
écrits au fil des mois et des années, comme d'autres documents
qui sont encore aujourd'hui écrits, et comme le travail de plusieurs
fonctionnaires et d'autres personnes qui ont à coeur
l'intérêt du Québec à l'interne, oui, mais aussi
à l'international, tout cela sera pris en compte pour
l'élaboration d'orientations ou de politiques - peu importent les termes
qu'on peut employer - concernant l'action gouvernementale
québécoise internationale.
M. Brassard: Pour le travail qui avait été
commandé à un consultant extérieur en 1987, si ma
mémoire est exacte, II y avait eu un engagement financier de
vérifié à cet effet, de l'ordre de 35 000 $, je pense.
Est-ce que ce travail est terminé, complété,
déposé? Est-ce que vous l'avez en main au ministère?
M. Gobeil: Je n'ai pas vu, M. le Président, ce travail. Je
suis au courant, de par mes anciennes fonctions comme président du
Conseil du trésor, qu'il y avait eu une demande de budget pour un
travail et ma mémoire me dit aussi que c'est quelque chose comme 35 000
$, mais je n'ai pas vu ce document, je ne sais pas s'il a été
complété, je ne sais pas s'il a été
déposé.
M. Brassard: C'est un M. Carrier, d'une firme de consultants de
Québec, qui avait fait le travail. Évidemment, c'est une
dépense qui a été faite, c'est 37 500 $; donc, j'imagine
qu'il doit y avoir une contrepartie, C'est-à-dire un rapport fourni par
ce M. Carrier. Je ne veux pas dire par là que cela va devenir la
politique du gouvernement en matière d'affaires internationales, mais,
comme il y a eu des fonds publics d'engagés, je suppose que votre
ministère va exiger que la firme en question produise le fruit de son
travail.
M. Gobeil: M. le député de Lac-Saint-Jean, vous
avez raison, je verrai où en est ce rapport, s'il a été
produit. J'imagine que, s'il y a eu des fonds publics de
déboursés, il y a eu un rapport de produit. Comme je viens de le
dire, on se servira de tous les éléments, et ce rapport, comme
les autres rapports qui ont aussi coûté des fonds publics, comme
l'énoncé de politique de 1985, qui aussi a sûrement
coûté des fonds publics dont je ne connais pas les montants, nous
servira comme référence pour l'établissement
d'orientations ou de politiques sur le plan international pour le
Québec.
M. Brassard: En tout cas, M. le ministre, vous pourriez faire
quelques recherches, parce que normalement cela devait être produit sur
une période de six mois et les délais sont écoulés
depuis un bon bout de temps. Normalement, en tout cas, il devrait y
avoir...
M. Gobeil: Effectivement, M. le Président, il me fera
plaisir de...
M. Brassard:... quelque chose au ministère
là-dessus, à ce sujet.
M. Gobeil:... voir dès demain matin où en est rendu
ce rapport, si rapport il y a.
M. Brassard: Toujours à ce propos, à propos de
l'énoncé de politique, est-ce qu'il y a des fonctionnaires qui,
au sein de votre ministère, en prévision, justement, de
l'adoption d'une politique en cette matière, sont actuellement au
travail pour préparer le terrain, défricher et vous soumettre des
projets de politique?
M. Gobeil: J'espère que oui, M. le Président. Il y
a une trentaine de personnes dans un département, dans une direction qui
s'appelle Direction des politiques et priorités qui a été
formée en date du 30 septembre, il y a un mois, et qui est sous la
direction de M. Jean Tardif comme directeur général du
département des politiques et priorités. Connaissant M. Tardif,
je suis convaincu que les personnes qui sont là travaillent, j'en suis
même certain, à toutes sortes de choses dans les domaines
spécifiques
qui leur sont assignés.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le deuxième
alinéa de l'article...
M. Brassard: Le deuxième alinéa est
adopté.
Le Président (M. Kehoe):... 11 est adopté?
J'appelle le premier paragraphe du troisième alinéa. M. le
ministre.
M. Gobeil: M. le Président, au troisième
alinéa...
Le Président (M. Kehoe): Le premier paragraphe du
troisième alinéa.
M. Gobeil: Le premier paragraphe du troisième
alinéa, je pense que cela dit bien ce qui est écrit: Le ministre
est le conseiller du gouvernement, de ses ministères et organismes sur
toute question ayant trait aux affaires internationales. Cela me semble
être assez clair, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le premier paragraphe
du troisième alinéa est adopté?
M. Brassard: Oui. Et, en même temps, M. le
Président, Je reviens juste sur l'énumération qu'on
retrouve dans l'alinéa précédent quand on
énumère ainsi: "notamment sur les plans commercial, culturel,
économique, politique et social. " Évidemment, je présume
que ce n'est pas un ordre de priorités, mais que c'est un ordre
alphabétique.
M. Gobeil: M. le Président, si on lit bien, effectivement,
c'est un ordre alphabétique. Est-ce que c'est aussi un ordre de
priorités? Je ne peux pas répondre à cette question.
J'imagine que peut-être, dans certains pays, ce sera l'ordre de
priorités. Je suis convaincu que ce n'est pas l'ordre de
priorités dans tous les pays où nous oeuvrons à
l'international.
Le Président (M. Kehoe): Le premier paragraphe du
troisième alinéa est adopté?
M. Brassard: C'est-à-dire le conseiller du gouvernement?
On est là?
Le Président (M. Kehoe): Oui. M. Brassard:
D'accord.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle le deuxième
paragraphe de l'alinéa trois.
M. Gobeil: Le deuxième paragraphe de ce troisième
alinéa, M. le Président, porte sur la fonction de
dépositaire des ententes internationales. Cela confirme
législativement la pratique existante. On le sait tous, M. le
Président. Il y a un nombre important et croissant d'ententes. Je pense
que c'est très important. Une statistique me dit qu'il y en aurait eu
quelque 170 depuis 1984. Alors, on va reconnaître la
nécessité de disposer d'un endroit unique et aussi de conseils
pour la rédaction de ces ententes de façon à avoir une
plus grande protection.
M. Brassard: II reste que... Je pense qu'à l'examen des
lois actuelles la notion de bureau des ententes est quand même une notion
nouvelle. Je pense que cela apparaît pour la première fois dans
nos lois...
M. Gobeil: M. le Président, à ma connaissance, il
n'y avait pas de bureau...
M. Brassard:... cette notion de bureau des ententes.
M. Gobeil:... comme tel dans l'ancienne loi, si ma mémoire
est bonne. Alors, ce qu'on veut par cela, c'est reconnaître l'importance
de l'action gouvernementale à l'international, à
l'étranger, à l'extérieur du Québec et faire voir
aussi qu'on est de plus en plus disposé à signer ce genre
d'ententes, surtout des ententes de coopération sur tous les volets,
culturel, économique, technologique ou autre. Je pense que cela
dénote, cela démontre l'importance qu'on accorde à ces
ententes en demandant par un article de loi que le ministre des Affaires
internationales soit le dépositaire officiel. Cela s'est, de plus,
actualisé dans la nouvelle structure à laquelle a fait
référence mon collègue, le député de
Lac-Saint-Jean, tout à l'heure. Il y a, sous la responsabilité
d'un sous-ministre, une direction des ententes ou un bureau des ententes
internationales dans lequel travaillent quelques personnes qui vont voir,
encore là, à prendre les intérêts du Québec
dans le domaine international, dans le cadre des ententes que signe le
gouvernement. (16 h 30)
M. Brassard: C'est un service particulier du ministère.
Mais d'où vient cette expression ou cette notion de bureau des ententes?
Quelle est l'origine de cela?
M. Gobeil: Cela existe, comme on me le dit, au ministère
des Affaires extérieures du Canada. Cela existe aussi, semble-t-il, dans
la majorité des ministères qui traitent à
l'extérieur du pays. En quelque sorte, cela pourrait être - je dis
"pourrait" parce que cela ne peut pas l'être -sur un autre plan,
étant donné notre situation, un bureau de traités. On sait
que le Québec ne peut pas signer de traités
législativement.
M. Brassard: Heureusement pour nous.
M. Gobeil: On ne fera pas de débat là-dessus.
Le Président (M. Kehoe): Le deuxième
paragraphe?
M. Brassard: Ce qui veut dire que, dans les ministères des
Affaires étrangères des pays souverains, il existe presque
partout un bureau des traités.
M. Gobeil: Dans les ministères qui traitent à
l'étranger, dans les pays ou les provinces qui traitent et qui ont le
droit de traiter internationalement, il existe des bureaux des ententes. Le
Québec signe des ententes. Il n'y a rien de nouveau là, M. le
Président. À ce deuxième paragraphe de l'alinéa 3
de l'article 11 du projet de loi 42, on établit que le ministre est le
dépositaire officiel, le gardien légal des ententes à
l'international. Cela s'actualise, en pratique, par un bureau des ententes et
des conseillers qui conseillent le gouvernement en la matière.
Le Président (M. Kehoe): Le deuxième paragraphe
est-il adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Le troisième alinéa
est-il adopté?
M. Brassard: Un instant.
Le Président (M. Kehoe): C'est 1 et 2.
M. Brassard: Oui, c'est vrai.
Le Président (M. Kehoe): Non, non, c'est juste 1 et 2.
M. Brassard: Oui, oui, c'est le...
Le Président (M. Kehoe): Les paragraphes 1 et 2 du
troisième alinéa.
M. Brassard: C'est juste le paragraphe concernant le bureau des
ententes? D'accord. J'aurais des remarques à faire ou des questions
à poser sur les deux autres paragraphes.
Le Président (M. Kehoe): D'accord. Mais le paragraphe 2
est-il adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Tout le paragraphe est
adopté, c'est-à-dire les alinéas 2 et 3 sont
adoptés.
M. Brassard: Non, non.
Le Président (M. Kehoe): C'est cela, l'alinéa 3,
paragraphe 1 et 2. C'est cela.
M. Brassard: Mais il y a trois paragraphes dans 2, c'est
cela?
Le Président (M. Kehoe): Non, il y a deux paragraphes.
C'est un alinéa: "II est d'office... ", et il y a deux paragraphes.
Une voix: Les alinéas, ce sont des paragraphes.
M. Brassard: Oui, j'en conviens. Une voix:...
Le Président (M. Kehoe): C'est cela, c'est l'inverse.
C'est cela.
M. Gobeil: M. le Président, on vient de me dire que,
à partir de "II est d'office... " jusqu'à "enregistrement de ces
ententes".
M. Brassard: Parfait, cela est correct.
Le Président (M. Kehoe): C'est adopté. J'appelle
l'alinéa 4 de l'article 11.
M. Brassard: D'accord.
M. Gobeil: Cet alinéa, M. le Président, reprend un
pouvoir existant dans la loi actuelle. L'ajout qu'on y fait et qui
n'était pas dans le texte actuel concerne les organisations
internationales.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? M. Brassard:
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'alinéa 5.
M. Brassard: M. le Président, étant donné
qu'on parle d'institutions francophones internationales, j'aimerais profiter de
ce paragraphe, si vous me le permettez, pour aborder toute la question de la
francophonie et aussi, bien sûr, des sommets.
M. Gobeil: Quel article, M. le Président? M. Brassard:
C'est toujours l'article 11. Le Président (M. Kehoe):
L'alinéa 5.
M. Brassard: C'est le dernier paragraphe de l'article 11: "II
favorise le renforcement des institutions francophones internationales... "
Puisqu'on y parle de renforcement, on sait que le troisième Sommet de la
francophonie va se dérouler à Dakar, en 1989. Concernant ce
troisième sommet, est-ce que l'entente qui prévoit pour le
Québec une place particulière de gouvernement participant
prévaut toujours? Est-ce que le gouvernement fédéral a
manifesté l'intention de la modifier, d'y apporter des modifications?
Est-ce que, concernant ce troisième sommet qui aura lieu en 1989,
l'entente
conclue avant le Sommet de Paris par M. Johnson, qui était
premier ministre à l'époque, vaut toujours? Est-ce qu'il y a des
intentions quelque part, entre autres, à Ottawa de la retoucher, de la
modifier et peut-être de réduire le rôle et la place du
Québec dans le cadre des sommets de la francophonie?
M. Gobeil: M. le Président, avec la permission du
député de Lac-Saint-Jean, j'aimerais que mon collègue, le
ministre délégué aux Affaires internationales,
réponde à cette question, s'il n'y voit pas d'objection.
M. Brassard: Est-ce que ça signifie, à ce
moment-là, que tout ce qui concerne la francophonie est de la
responsabilité du ministre délégué?
M. Gobeil: M. le Président, la responsabilité du
ministre des Affaires internationales est globale et s'applique à toutes
les activités du ministère des Affaires internationales, sauf que
- et le député de Lac-Saint-Jean le sait - il y a un ministre
délégué qui seconde le ministre des Affaires
internationales et qui joue, d'ailleurs, un rôle très actif dans
le ministère des Affaires internationales. Une des
responsabilités ou des actions plus directes du ministre
délégué aux Affaires internationales concerne, justement,
la francophonie, sous l'autorité, évidemment, du ministre des
Affaires internationales. C'est dans ce sens-là, M. le Président,
que je demanderais au député de Lac-Saint-Jean d'accepter que mon
collaborateur, le ministre délégué aux Affaires
internationales, réponde à certaines questions, dont celle de la
francophonie et celles qui pourraient être relatives aux ententes
multilatérales, étant donné que c'est relié plus
directement à ses responsabilités à l'intérieur de
ses fonctions ministérielles.
M. Brassard: Je comprends bien que le ministre des Affaires
internationales a une responsabilité globale en matière
d'affaires internationales, mais, étant donné qu'il a un ministre
délégué aux Affaires internationales, est-ce qu'il a
procédé à un partage précis des tâches et des
responsabilités? Est-ce qu'il a délégué des
responsabilités? Est-ce que le gouvernement, par décret et par
décision du Conseil des ministres, a délégué des
responsabilités précises au ministre
délégué?
M. Gobeil: Non, M. le Président. Le gouvernement n'a pas,
par décret, délégué des responsabilités
précises. C'est une collaboration entre le ministre des Affaires
internationales et le ministre délégué aux Affaires
internationales. Je n'utiliserai pas le mot partage étant donné
que la responsabilité globale et finale demeure au ministre des Affaires
internationales, mais c'est une collaboration sur des sujets plus précis
pour le ministre délégué aux Affaires internationales.
M. Brassard: Vous ne pensez pas que ça peut créer
problème, le fait qu'il n'y ait pas de partage précis des
responsabilités?
M. Gobeil: M. le Président, si on fait abstraction de la
responsabilité actuelle du ministre titulaire concernant le commerce
extérieur, il y a un ministère, celui des Affaires
internationales. Je ne vois pas comment, par décret ministériel
ou autrement, on pourrait diminuer la responsabilité du ministre
titulaire d'un ministère. À ma connaissance, ça ne se fait
pas dans les autres ministères où il y a aussi des ministres
délégués actuellement.
M. Brassard: Oui, sauf que là, on est en matière
d'affaires internationales, c'est une autre chose. Cela veut dire que lorsque
les États, les gouvernements étrangers, qui ont des relations
avec le gouvernement du Québec, ont des discussions, des pourparlers,
des relations avec le ministre délégué et qu'ils savent
que le ministre délégué ne détient pas de
responsabilités précises en matière d'affaires
internationales, cela peut créer problème. Pour les États
étrangers, les gouvernements étrangers et les diplomates
étrangers - là, ce n'est pas parce que je veux mettre en doute la
valeur du ministre délégué - cela peut créer
problème parce qu'ils traitent, à ce moment-là, avec un
ministre qui ne s'est pas vu attribuer de façon précise des
responsabilités en matière d'affaires internationales.
M. Gobeil: M. le Président, tout d'abord, il ne faudrait
pas créer des problèmes ici en cette commission parlementaire
avant qu'effectivement il y en ait. S'il y en a, on verra à les
régler, mais on sera très vigilants pour les éviter le
plus possible, premièrement. Deuxièmement,
législa-tivement, il y a une responsabilité finale dans les mains
du ministre des Affaires internationales, mais le ministre
délégué aux Affaires internationales a exactement le
même statut, le même rang, la même autorité en ce qui
concerne son appartenance au cabinet des ministres. C'est exactement la
même chose, sauf que, entre les deux ministres qui oeuvrent actuellement
au sein du ministère des Affaires internationales, il y a une
collaboration qui s'établit.
Le projet de loi est bien spécifique, M. le Président.
Partout, on dit dans le projet de loi: le ministre. On ne parle pas de ministre
délégué, mais on dit aussi que le ministre peut
déléguer. Il n'y a rien qui empêche le ministre titulaire
de déléguer au ministre délégué et de voir
à ce qu'il s'établisse une relation, une correspondance pour
s'assurer que la !oi est appliquée comme elle doit se faire et que le
ministre titulaire a toujours les renseignements nécessaires pour bien
exercer ses fonctions.
M. Brassard: M. le ministre, j'en conviens. D'ailleurs, l'article
12 qu'on verra tout à l'heure
dit expressément: "II peut également recommander au
gouvernement de confier à un autre ministre la responsabilité de
certaines de ces activités. " Donc, s'il peut recommander au
gouvernement, cela veut dire que ce dernier peut adopter un décret qui
là vraiment confie au ministre délégué des
responsabilités précises. Cela fait que, lorsqu'un diplomate
traite avec le ministre délégué, si vous décidez de
lui confier, par exemple, la francophonie, il ne se dit pas: Je traite avec
quelqu'un qui n'a pas de responsabilités. S'il y a juste une sorte
d'entente, là, avec son ministre, le diplomate se dira alors: II devra
certainement en référer. Je parle à un
intermédiaire, je ne parle pas à quelqu'un qui a des
responsabilités.
M. Gobeil: M. le Président, la question...
M. Brassard: Dans l'article 12, je pense que ce serait pas mal
plus clair et plus précis, que cela aurait sans doute plus de valeur et
donnerait, sans doute aussi plus d'importance aux secteurs confiés au
ministre délégué de procéder par décret,
à tout le moins.
M. Gobeil: M. le Président, j'ai répondu à
la question du député de Lac-Saint-Jean qui m'a demandé
s'il y avait eu un décret. Il n'y a pas eu de décret. Il n'y en a
pas eu parce que la loi n'est pas adoptée, de toute façon. Alors,
quand la loi sera adoptée, on verra à prendre les mesures
nécessaires. S'il doit y avoir des décrets, s'il doit y avoir une
délégation de responsabiltés, on verra. Pour le moment, la
loi n'est pas adoptée et, deuxièmement, il n'y a pas de
décret dans le sens de ce qu'a mentionné le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Revenons à ma question et aux institutions
francophones. Vous vous prépariez à céder la parole au
ministre délégué sur cette question.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que vous êtes
d'accord?
(16 h 45)
M. Brassard: Bien sûr. Ma première question: Les
remarques que je faisais ou l'échange de propos que j'ai eu avec le
ministre, ce n'était pas du tout dans le but d'enlever le droit de
parole au ministre délégué. Cela n'avait pas du tout cette
fin-là.
M. Gobeil: Je vous remercie, M. le député.
M. Brassard: Je ne voudrais pas qu'il y ait I de malentendu
à ce sujet-là.
Le Président (M. Kehoe): On va céder la parole au
ministre délégué aux Affaires internationales.
M. Vallerand: Merci, M. le Président. De la façon
dont je l'interprète, M. le député de Lac-Saint-Jean, je
pense que vous cherchiez ma légitimité...
M. Brassard: Si l'on veut.
M. Vallerand:... dans l'exercice de mes fonctions de
délégué. Je peux vous assurer que cela ne pose pas de
problème en ce qui concerne les responsabilités que le ministre
veut bien me confier, en se rappelant, évidemment - je pense qu'il est
important de le dire - qu'il y a un ministre titulaire qui, au sens de la loi
comme telle, est responsable de l'ensemble des activités du
ministère. Cela n'empêche pas, je dois le dire très
ouvertement, qu'il me confie des responsabilités qui me permettent
d'exercer ce rôle de ministre délégué aux Affaires
internationales et particulièrement en ce qui a trait aux affaires
francophones dites multilatérales.
Votre question s'insère un peu dans ce genre de
préoccupation dont j'ai la responsabilité. Quand on parle du
cinquième alinéa où on vise "le renforcement des
institutions francophones internationales", on veut bien, dans l'esprit du
législateur, du gouvernement, procéder à un renforcement
et non pas à une diminution de nos institutions francophones existantes
et de celles qu'on voudrait voir se créer dans l'avenir. Si bien que
jamais, d'une part, nous n'avons eu des informations du gouvernement
fédéral à savoir qu'on voulait remettre en question le
rôle du Québec comme gouvernement participant au sein de l'Agence
de coopération culturelle et technique. Au contraire, nous entendons
nous servir de ce rôle de gouvernement participant pour, justement,
procéder à ce renforcement qui est visé dans l'article 11,
alinéa 5, c'est-à-dire non seulement assurer la présence,
vivante, vigoureuse et profitable de nos institutions québécoises
au sein de cette Agence de coopération culturelle et technique, mais
également tisser d'autres liens avec d'autres pays partiellement ou
entièrement francophones comme tels. Donc, absolument pas. Bien au
contraire, je pourrais ajouter que notre volonté, c'est de voir l'agence
jouer un rôle encore peut-être plus déterminant dans le
domaine de la coopération multilatérale francophone,
peut-être d'être davantage cet organisateur des sommets de la
francophonie, d'être également celle qui fait le suivi des
ententes, celle, peut-être, qui pourrait être l'intendance de la
CONFEMEN et de la CONFEJES, les conférences des ministres de
l'Éducation et des Sports des pays d'expression francophone. Donc, notre
volonté, bien au contraire - je voudrais rassurer le
député - c'est d'intensifier, justement, la présence du
Québec au sein de ces institutions internationales.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Brassard: M. le ministre délégué,
est-ce
qu'à ce moment-là j'interprète bien les propos du
ministre en disant que le protocole conclu entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement du Québec en 1985, qui s'est
appliqué pour les deux sommets précédents, celui de Paris
et celui de Québec, sera le même qui va s'appliquer et qui sera en
vigueur pour le Sommet de Dakar?
M. Vallerand: Oui, c'est notre intention de nous servir de ce
précédent. Mais vous savez comme moi que les conventions de
participation du Québec à des assises internationales avec le
gouvernement canadien sont toujours renégociables d'activité en
activité. Mais je pense que, vu les précédents qui ont
servi, justement, à ce que le premier ministre du Québec agisse
comme chef de gouvernement lors de ces deux derniers sommets-là, on fera
en sorte dans cette négociation que le Québec ait le même
statut compte tenu des précédents qui ont été
créés lors des deux premiers sommets, absolument.
M. Brassard: C'est ce que je voulais vous entendre dire. Il y a
eu un premier protocole en novembre 1985 concernant le Sommet de Paris. Il y a
eu également une entente en février 1986 concernant le Sommet de
Québec.
M. Vallerand: De Québec.
M. Brassard: Et, pour le Sommet de Dakar, vous me dites là
qu'il y aura des discussions...
M. Vallerand: Ce sera de préférence dans la
négociation de la convention d'entente.
M. Brassard: II y aura une autre entente. Il y aura une entente
nouvelle qui va être conclue avec le gouvernement
fédéral...
M. Vallerand: C'est cela, à chaque sommet.
M. Brassard:... pour ce qui est du Sommet de Dakar.
M. Vallerand: C'est négociable à chaque sommet,
comme vous le savez.
M. Brassard: Donc, est-ce que vous êtes au courant
actuellement, au moment où on se parle, des intentions du gouvernement
fédéral?
M. Vallerand: Non, sauf que le gouvernement fédéral
n'a pas, non plus, indiqué qu'il n'entendait pas reconduire les
mêmes ententes.
M. Brassard: Parce que, sur le plan du financement, j'imagine
qu'il pourrait bien y avoir des modifications. Étant donné que le
deuxième sommet se déroulait cette année à
Québec, c'était tout à fait normal, à ce
moment-là, que le financement du sommet soit assumé par les
gouvernements hôtes du Québec et du Canada.
Donc, il va sûrement y avoir des modifications au chapitre du
financement. Mais, en ce qui a trait à la place, au rôle et au
statut du Québec dans le cadre du sommet, c'est dans l'intention du
gouvernement de ne pas reculer d'un pouce, je dirais - je vois le ministre qui
opine, oui - face au gouvernement fédéral. Jusqu'à
maintenant, vous n'êtes pas en mesure de savoir - évidemment, ils
sont en pleine élection, ça se comprend - vous n'avez pas eu
d'indication venant du gouvernement fédéral concernant notre
rôle?
M. Vallerand: À ce titre-là, non, sauf que, vous le
savez, la personnalité internationale du Québec s'est
façonnée à partir de précédents et nous
avons bien l'intention de nous référer à nos
précédents pour toujours nous assurer que le Québec garde
le même statut lors de ces assises.
M. Brassard: Et vous avez aussi l'appui de tous les autres
États francophones, incluant la France et aussi le
Sénégal, là où va se dérouler le sommet?
M. Vallerand: Nous le pensons. Ces États ont toujours
été très favorables au Québec et vous savez le
rôle que ces États ont joué lors de l'accession du
Québec comme gouvernement participant au sein de l'agence. Ce sont,
justement, la France en particulier et ces États qui ont soutenu la
candidature du Québec à ce titre. Donc, on se dit fort encore de
l'appui de ces pays-là. Mais je ne vous dis pas qu'il n'y a pas eu de
rencontres entre les fonctionnaires au sujet de la préparation du Sommet
de Dakar eu égard au financement des pays participants, mais pas du tout
en ce qui traîte du statut du Québec au sein du sommet.
M. Brassard: Est-ce que le Québec a eu des contacts avec
le Sénégal au sujet du Sommet de Dakar? Est-ce qu'il y a
eu...
M. Vallerand: II y a eu des rencontres entre les
fonctionnaires.
M. Brassard:... des rencontres avec le Sénégal?
Directes?
M. Vallerand: Oui, au Sénégal, à Dakar.
M. Gobeil: M. le Président...
Le Président (M. Doyon): M. le ministre.
M. Gobeil: Est-ce que vous me permettez, M. le
député...
M. Brassard: Ah, bien, certainement, vous êtes le ministre
en titre.
M. Gobeil:... juste un commentaire sur une de vos
dernières questions? C'est que j'ai eu
l'occasion de rencontrer le ministre Decaux, de la France, qui est
responsable de la francophonie, et le ministre Féaux, de la Belgique,
qui est aussi responsable de la francophonie; j'ai eu l'occasion de rencontrer
aussi M. Okumba. Soyez sûr, que, dans les discussions avec les deux
ministres - je les ai rencontrés deux fois chacun - le Québec est
toujours plus que bienvenu dans le cadre des sommets de la francophonie en ce
qui touche sa participation, pour ce qui est de la France et de la Belgique,
pour répondre à votre question. Nous avons eu des discussions
très franches et il est très clair dans mon esprit que, et la
France et la Belgique, veulent avoir le Québec comme participant actif
au prochain Sommet de la francophonie à Dakar.
M. Brassard: Est-ce l'intention du Québec de participer au
financement du Sommet de Dakar, évidemment pas dans le même ordre
que pour celui de Québec, mais pour la simple et bonne raison qu'il est
important, si on veut être respecté et si on veut que le
rôle et la place du Québec ne soient pas remis en question, de
maintenir une participation financière au sommet? Est-ce l'intention du
Québec de maintenir une participation financière au Sommet de
Dakar aussi?
M. Vallerand: Oui, pour les raisons que vous avez
invoquées et qui sont importantes. Mais, vous l'avez bien dit, dans des
proportions qui sont différentes, vu que nous ne serons pas l'hôte
du sommet.
M. Brassard: Justement.
M. Vallerand: Nous le ferons, notamment, par le biais de
prêt de personnes, qui ont l'expertise du dernier sommet, auprès
des gens de Dakar, pour le sommet de 1989.
Le Président (M. Doyon): Ces explications rassurantes
étant données, est-ce que le dernier alinéa de l'article
11 est adopté?
M. Brassard: Non.
Le Président (M. Doyon): D'autres questions, M. le
député.
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Doyon): Vous avez la parole.
M. Brassard: Concernant les institutions francophones
internationales toujours, le ministre délégué a fait
allusion, tout à l'heure, à la CONFEJES et à la CONFEMEN,
la Conférence des ministres de l'Éducation et la
Conférence des ministres des Sports et de la Jeunesse. On sait que c'est
la CONFEJES qui a la responsabilité d'organiser les Jeux de la
francophonie qui auront lieu en 1989 et que, comme gouvernement participant, le
Québec serait en droit de constituer sa propre délégation
d'athlètes lors de ces jeux. Cependant, on sait que le gouvernement
fédéral non seulement hésite, mais semble faire preuve de
résistance concernant la participation d'une délégation
québécoise à ces jeux. D'ailleurs, les
fédérations sportives du Québec également sont tout
à fait acquises à l'idée de constituer une
délégation autonome d'athlètes du Québec à
ces Jeux de la francophonie.
J'en avais parlé quelque peu dans mon intervention en
deuxième lecture. D'abord, à titre de gouvernement participant de
ces institutions de la francophonie et, justement, dans un but de renforcement
comme l'indique l'article qu'on est en train d'examiner, est-ce l'intention
ferme et arrêtée du gouvernement du Québec d'exiger que le
Québec soit représenté à ces jeux avec une
délégation autonome?
M. Vallerand: Je devrais dire, M. le Président, que je ne
suis pas à même de mesurer la résistance du gouvernement
fédéral, pour utiliser l'expression du député de
Lac-Saint-Jean, eu égard au statut du Québec aux Jeux de la
francophonie. Ce que je peux lui dire, par ailleurs, c'est que nous sommes
à négocier un protocole d'entente par rapport à la
participation du Québec à ces Jeux de la francophonie, qui
incorpore d'autres éléments qu'uniquement la composition des
équipes à la fois canadiennes et québécoises. Donc,
c'est actuellement en voie de négociation au titre du protocole
d'entente. Le député de Lac-Saint-Jean l'a souligné avec
justesse tout à l'heure, on est en campagne électorale. Donc, les
interfaces sont un peu plus difficiles au niveau ministériel. Mais je
peux lui dire que nous avons abordé l'ensemble des points qui devraient
constituer le protocole sur lequel on pourrait s'entendre par rapport à
la participation du Québec aux Jeux de la francophonie, y inclus, bien
évidemment, la composition des équipes.
Le Président (M. Doyon): M. le député,
avez-vous d'autres questions?
M. Brassard: Je veux bien croire qu'on négocie, qu'on a
déjà amorcé des discussions là-dessus, qu'on
s'oriente vers un protocole d'entente. J'en conviens, mais le ministre n'a pas
répondu à ma question. Ma question était très
claire. Quelles sont les intentions... Puisqu'on est dans une
négociation en vue d'arriver à un protocole, c'est donc que le
gouvernement a une position bien arrêtée. Est-ce que le Conseil
des ministres a statué sur ce sujet? Est-ce que le gouvernement du
Québec a clairement indiqué au gouvernement fédéral
que, quant à lui, il exigeait d'avoir sa délégation
d'athlètes aux Jeux de la francophonie organisés par la CONFEJES?
Que vous négociiez, je n'en doute pas, mais vous négociez sur
quelle base? Quelles sont les
intentions du gouvernement du Québec en cette matière?
Le Président (M. Doyon): M. le ministre. (17 heures)
M. Gobeil: M. le Président, je voudrais bien
répondre à la majorité des questions du
député de Lac-Saint-Jean, même si, il le sait, c'est en
dehors du travail qu'on a à faire ici. Je ne pense pas que même
lui peut prétendre y rattacher cela. Cela me fait plaisir de
répondre à certaines questions, mais je ne voudrais quand
même pas, non plus, que, par son insistance, le député de
Lac-Saint-Jean compromette l'esprit des négociations actuellement en
cours avec le gouvernement fédéral concernant les Jeux de la
francophonie.
Ce que je peux lui dire, c'est qu'on a l'intention de voir à ce
que le Québec occupe une place conforme à son statut dans les
institutions francophones. Je demanderais au député de
Lac-Saint-Jean de comprendre qu'on est en négociation et que autant lui
que le ministre qui vous parle et les citoyens en tant que
Québécois n'ont pas intérêt à compromettre
ces chances. Nous verrons et, si le député de Lac-Saint-Jean veut
poser d'autres questions, dans un autre cadre subséquemment, s'il n'est
pas satisfait de l'évolution du dossier, au fur et à mesure que
se rapprochera la date de la tenue des Jeux, je pense qu'il sait comme moi
qu'il a la liberté de le faire. Il faudrait s'assurer qu'on ait toutes
les chances de négocier un statut pour le Québec dans le cadre de
ces Jeux de la francophonie.
M. Brassard: Je ne veux pas m'étendre plus longuement
là-dessus...
M. Gobeil: Merci, M. le député.
M. Brassard:... mais je ferai une remarque. Je veux encore en
faire une, quand même, parce que le ministre des Affaires internationales
a déjà présidé et coordonné des
négociations dans les secteurs public et parapublic, il sait ce que
c'est. À ma connaissance, si je me le rappelle bien, lorsqu'il y avait
de telles négociations, on connaissait toujours - et il faisait
même une conférence de presse à cet effet pour mettre sur
la table les exigences et les offres du gouvernement du Québec - les
offres du gouvernement du Québec et les demandes des centrales
syndicales. C'était connu et public.
Au fond, c'est ce que je demande et cela m'inquiète beaucoup que,
sur cette question des Jeux de la francophonie, nous n'ayons pas encore en
main, qu'il n'y ait pas encore sur la table, de façon publique, une
déclaration d'intention très nette et très précise
de la part du gouvernement du Québec où l'on retrouve sans
équivoque l'exigence de pouvoir constituer une délégation
d'athlètes francophones. Si le gouvernement du Québec, si le
Québec, dans le cadre des Jeux de la francophonie, alors qu'il a un
statut de gouvernement participant au sein de l'Agence de développement
culturel et technique, alors qu'il a un statut de gouvernement participant dans
la CONFEMEN et la CONFEJES, qu'il a un statut de gouvernement participant dans
le cadre des sommets sur la base d'ententes conclues avec le gouvernement
fédéral, si le gouvernement du Québec n'a pas droit
à sa délégation d'athlètes autonome défilant
lors de l'ouverture des jeux avec drapeau du Québec en tête, je
vous dis que cela ne constituera pas un renforcement des institutions
francophones internationales, mais un net recul à ce chapitre. C'est ce
que je veux dire et je m'étonne que, sur ce dossier-là, le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche tergiverse et que vous
refusiez d'afficher vos couleurs. Il m'apparaîtrait essentiel que, sur
cet important dossier dans le cadre de la francophonie, le gouvernement du
Québec affiche clairement et résolument ses couleurs. C'est ce
que je voulais dire. Maintenant, si vous ne voulez pas le faire, c'est une
autre paire de manches, comme on dit; c'est une autre histoire.
M. Gobeil: M. le Président, on n'a pas dit qu'on ne
voulait pas le faire. J'ai demandé au député de
Lac-Saint-Jean, compte tenu des négociations en cours, de ne pas
compromettre les chances du Québec. Pour ce qui touche l'attaque que
vient de faire le député de Lac-Saint-Jean contre mon
collègue, le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, je
pense qu'il est très clair, et le ministre du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche l'a dit carrément, qu'il a pressé Ottawa de se
brancher sur les Jeux de la francophonie, et c'est le titre d'un article de
La Presse du 26 octobre 1988. Pour le moment, la balle est dans le camp
du gouvernement fédéral et attendons cette réaction.
Il faut comprendre aussi que le gouvernement fédéral,
comme le mentionnait le député de Lac-Saint-Jean, est en
élections. Je ne pense pas qu'on puisse avoir une réponse claire
et précise des autorités fédérale pendant une
campagne électorale. On va devoir prendre notre mal en patience, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Oui. Donc, attendre que le gouvernement
fédéral se branche, mais ça n'empêcherait pas le
gouvernement québécois, lui, de se brancher sur cette
question.
M. Gobeil: Je pense qu'il s'est branché, M. le
Président. J'ai bien répondu que nous demandons pour le
Québec une place conforme à son statut dans les institutions
francophones. Je pense que c'est clair, M. le Président.
M. Brassard: Est-ce que ça signifie, cela, une
délégation d'athlètes autonome?
M. Gobeil: M. le Président, il y a un ministre, qui
s'appelle le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, qui a la
responsabilité de l'organisation des jeux et qui doit aussi, dans
le cadre de ses fonctions, avoir l'organisation matérielle des
jeux, drapeau en haut, en bas, sur le côté, là où on
pourra voir le mieux possible nos drapeaux, le plus en évidence
possible.
M. Brassard: Mais vous devez coordonner l'activité de ce
ministère en matière d'affaires internationales au
Québec.
M. Gobeil: On va commencer par adopter le projet de loi, M. le
Président.
M. Brassard: On a adopté ce paragraphe.
M. Gobeil: On va commencer par se donner les moyens. Ce n'est pas
encore adopté par l'Assemblée nationale. Après qu'on aura
les moyens à la suite de l'adoption par l'Assemblée nationale, on
prendra nos responsabilités.
Le Président (M. Kehoe): Le message est passé.
L'alinéa...
M. Brassard: C'est pour ça qu'on l'a adopté
rapidement, ce paragraphe, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Pardon?
M. Brassard: C'est pour ça qu'on l'a adopté
rapidement, ce paragraphe, pour qu'il l'applique.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'alinéa 5 est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 12.
M. Gobeil: L'article 12, M. le Président, confie au
ministre des Affaires internationales une fonction qu'assume
présentement le ministre des Relations internationales aux termes du
quatrième alinéa de l'article 10 de l'actuelle Loi sur le
ministère des Relations internationales. En plus, cet article vient
expliciter l'unicité de l'action extérieure, en même temps
que souligner l'importance du rôle des autres ministères.
Il est aussi spécifié que le ministre des Affaires
internationales, qui est responsable des activités du gouvernement
à l'étranger, pourra convenir avec ses collègues de
modalités de collaboration. De plus, il pourrait demander au
gouvernement de confier à l'un de ceux-ci, comme l'a soulevé le
député de Lac-Saint-Jean tout à l'heure, la
responsabilité de certaines activités à
l'étranger.
En fait, c'est la consécration législative de a
nécessité d'une collaboration interministérielle efficace
si on veut que l'action gouvernementale québécoise internationale
soit cohérente et permette, justement, un plus grand rayonnement et un
plus grand développement du Québec au niveau international.
M. Brassard: Est-ce que ça signifie également que
toutes les missions à l'étranger organisées par les autres
ministères que le ministère des Affaires internationales devront
recevoir en quelque sorte la caution du ministère des Affaires
internationales?
M. Gobeil: Oui, M. le Président. D'ailleurs, le
ministère des Affaires internationales, l'ex-ministère des
Relations internationales qui a changé de nom, a actuellement aussi le
devoir, en vertu d'une délégation de pouvoir qui lui a
été confiée par le Conseil du trésor, d'approuver
les voyages à l'étranger des fonctionnaires du gouvernement du
Québec. C'est une délégation de pouvoir du Conseil du
trésor. Ce n'est pas en vertu de la loi actuelle du ministère des
Relations internationales que cette approbation est requise.
M. Brassard: Est-ce qu'en vertu du troisième paragraphe,
qui permet au ministre de recommander au gouvernement de faire adopter un
décret en vue de confier à un autre ministre la
responsabilité de certaines activités, c'est l'intention du
ministre, une fois ce projet de loi adopté, de faire en sorte, pour
assurer une plus grande légitimité à son ministre
délégué, d'appliquer cet article pour préciser les
responsabilités du ministre délégué? Est-ce que
c'est son intention?
M. Gobeil: M. le Président, il est dans l'intention du
ministre des Affaires internationales, en collaboration avec le ministre
délégué aux Affaires internationales, de prendre toutes
les actions qui permettront de mieux coordonner, planifier, organiser, unifier
l'action gouvernementale internationale. Si ça doit être fait, si
c'est pour le plus grand bien du Québec et si c'est permis en vertu des
lois, nous n'hésiterons pas à le faire.
M. Brassard: M. le Président, est-ce que je peux faire
remarquer au ministre qu'il a déjà acquis le langage
diplomatique, très rapidement?
M. Gobeil: M. le Président, j'espère que ce n'est
pas un reproche. Merci, M. le député de Lac-Saint-Jean, de vos
compliments.
M. Brassard: Je ne suis pas sûr que c'est un compliment. Je
ne suis pas sûr que c'est un compliment.
Le Président (M. Kehoe): L'article 12 est-il
adopté?
M. Brassard: Oui, adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Gobeil: L'article 13 confie au ministre des Affaires
internationales des fonctions qu'assume présentement le ministre du
Commerce extérieur et du Développement technologique en vertu de
l'article 8 de la Loi sur le ministère du Commerce extérieur. Par
cet article, la totalité des fonctions qui étaient avant de la
responsabilité du ministre du Commerce extérieur et du
Développement technologique est dévolue au ministre des Affaires
internationales. En fait, c'est une technique de rédaction qui
définit en termes généraux les responsabilités
ministérielles.
M. Brassard: Je sais bien qu'il y a là un "notamment",
mais cela donne l'impression qu'on se limite aux aspects d'exportation et de
promotion d'investissements, que toute étude et analyse sur la situation
géopolitique et économique des pays est reliée directement
aux exportations et à la promotion des investissements. Est-ce qu'il ne
faudrait pas, plutôt, une formulation différente que
celle-là?
M. Gobeil: M. le Président, si on lit le texte, je pense
que c'est clair. Si le député veut proposer certains changements,
on est là pour ça. C'est pour ça qu'on a une étude
article par article. Si vous me le permettez, on dit: "Le ministre effectue des
recherches, des études et des analyses - je pense que ça couvre
beaucoup de secteurs - sur les pays et leur situation géopolitique et
économique afin d'informer les ministères et organismes notamment
- ce n'est pas exclusif, entre autres - sur les possibilités d'y
exporter des produits et services - et j'insiste sur le mot services -
québécois et d'y promouvoir les investissements étrangers
au Québec. " Je suis prêt à prendre des suggestions, M. le
Président.
M. Brassard: Cela dégage l'impression que les seules
études que le ministère peut faire sont celles concernant les
exportations et la promotion des investissements. Ce n'est peut-être pas
ça que ça signifie, mais ça dégage cette
impression.
M. Gobeil: M. le Président, je répète ce que
j'ai dit: Cet article reprend à peu près les fonctions qui
étaient dévolues au ministre du Commerce extérieur. Si on
lisait l'article 8 de l'actuelle Loi sur le ministère du Commerce
extérieur, on verrait que ça reprend en essence, mais d'une
façon plus générale, ce qui était là sur le
plan principalement des exportations de produits et de services. D'autres
articles vont donner d'autres pouvoirs au ministre des Affaires internationales
sur d'autres sujets. Je pense qu'on va les revoir, ils vont se regrouper
quelque part. Cela reprend essentiellement ce qui était plutôt
commercial dans la Loi sur le ministère du Commerce extérieur.
(17 h 15)
M. Brassard: Est-ce que, quelque part ailleurs, il y a une
disposition qui permet de faire des études ou des analyses de toute
autre nature que celle concernant les exportations ou la promotion des
investissements?
M. Gobeil: Je pense que oui, M. le Président. Entre
autres, on a l'article 18 qui donne au gouvernement le pouvoir de constituer un
comité, lequel va être chargé "d'exercer toute autre
fonction connexe que lui confie le gouvernement". Je le vois à une
lecture rapide, M. le Président. Je n'ai pas fait une recherche
scientifique sur la question spécifique du député de
Lac-Saint-Jean. Mais, on peut peut-être regarder dans les articles
subséquents comment la rédaction de ces articles peut satisfaire
le député de Lac-Saint-Jean.
Est-ce que je peux suggérer, M. le Président, qu'on laisse
cet article en suspens et qu'on voie les autres jusqu'à la fin de ce
chapitre?
M. Brassard: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): L'article 13 est en suspens.
J'appelle l'article 14.
M. Gobeil: L'article 14, M. le Président, confie aussi au
ministre des Affaires internationales une fonction qu'assume
présentement le ministre des Relations internationales aux termes de
l'article 12 de la Loi sur le ministère des Relations Internationales.
Le deuxième alinéa constitue un ajout par rapport à
l'article 12 actuel de la Loi sur le ministère des Relations
internationales. Je pense que c'est conforme à une politique
d'implantation ou au fait que le gouvernement favorise l'implantation
d'organisations internationales au Québec. On en a déjà
quelques-unes. Si on pouvait en avoir encore plus, M. le Président, je
pense que le député de Lac-Saint-Jean serait d'accord avec moi
que ce serait susceptible de favoriser le rayonnement du Québec. On a
déjà chez nous l'IATA, l'OACI, la SITA, on a l'AUPELF. On aura
très bientôt comme conséquence du Sommet de la francophonie
l'Institut de l'énergie, ici même à Québec. Je pense
que le député de Lac-Saint-Jean va être d'accord avec nous
que c'est un encouragement qu'il faut donner à la venue de...
M. Brassard: Absolument.
M. Gobeil: Merci, M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Si vous en avez d'autres comme cela, vous pouvez
compter sur mon appui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 14...
M. Brassard: Concernant l'Institut de l'énergie,
précisément, le dernier que vous venez de mentionner, qui est un
des fruits du dernier
sommet, le Sommet de Québec, il devait y avoir ce qu'on appelle
un accord de siège international autorisé et cautionné par
le gouvernement fédéral. Les informations qu'on a, c'est qu'il
n'y a toujours pas encore cet accord de siège international pour
l'Institut de l'énergie.
M. Gobeil: M. le Président, est-ce que je peux demander au
député de Lac-Saint-Jean, pour mon bénéfice, quand
il parle d'accord international... Je m'excuse, j'ai perdu le terme.
M. Brassard: C'est, de la part du gouvernement
fédéral, la reconnaissance que l'endroit où se trouve
l'organisation en question constitue un siège international sur le plan
des relations diplomatiques.
M. Gobeil: M. le Président, je m'excuse auprès du
député de Lac-Saint-Jean. Je ne peux pas répondre à
sa question spécifiquement, mais je sais qu'il y a eu des discussions.
Est-ce que c'est terminé et qu'on l'a eu? Je ne pourrais pas
répondre à cette question. Je vais m'informer. Mais nous
discutons actuellement avec l'Institut de l'énergie pour lui accorder un
statut particulier sur le plan fiscal, entre autres. Ce que nous avons fait: la
semaine dernière, le directeur général de l'IATA
était à Montréal; je l'ai rencontré et on a
signé un nouvel accord concernant des allégements fiscaux
moyennant certaines conditions pour des employés étrangers qui
oeuvrent au Canada, et à Montréal plus spécifiquement dans
ce cas au sein de l'IATA.
M. Brassard: Est-ce que le ministre peut prendre quelques
informations sur l'évolution...
M. Gobeil: Avec plaisir.
M. Brassard:... du dossier de l'Institut de l'énergie?
M. Gobeil: Avec plaisir, M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: II y a quelques problèmes. On pourra
peut-être s'en reparler à une séance subséquente,
comme on dit.
Le Président (M. Kehoe): Entre-temps, est-ce que l'article
14 est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 15?
M. Gobeil: L'article 15, M. le Président, confie au
ministre des Affaires internationales une fonction qu'assume
présentement le ministre des Relations internationales aux termes du
premier alinéa de l'article 13 de la Loi sur le ministère des
Relations internationales concernant la compétence constitutionnelle du
Québec.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 16?
M. Gobeil: L'article 16, M. le Président, confie au
ministre des Affaires internationales une fonction qu'assume
présentement aussi le ministre des Relations internationales aux termes
du deuxième alinéa de l'article 13 de la Loi sur le
ministère des Relations internationales. On pent penser, notamment, en
lisant cet article, à la participation du Québec à
l'élaboration de la politique canadienne dans les négociations du
GATT ou encore à la participation du gouvernement du Québec
à la mise en oeuvre de certains projets de l'ACDI et il y participe,
d'ailleurs, directement de par certains de ses organismes ou
ministères.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Brassard: Adopté. Est-ce qu'on retrouvait un article
similaire dans la loi actuelle?
M. Gobeil: Oui, l'article 13.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 17.
M. Gobeil: L'article 17 confie au ministre des Affaires
Internationales une fonction qu'assume aussi présentement le ministre
des Relations internationales aux termes de l'article 15 de la Loi sur le
ministère des Relations internationales.
M. Brassard: Est-ce que je comprends bien que cet article est la
consécration de ce qu'on a appelé, à l'époque, la
doctrine Gérin-Lajoie concernant le prolongement international des
compétences constitutionnelles internes du Québec? Dans le sens
suivant: c'est que le Québec se voit attribuer par la constitution des
compétences internes - prenons l'exemple de l'éducation - et
qu'il est habilité à agir sur le plan international dans un
domaine de sa compétence interne. Donc, cet article consacre cette
vision constitutionnelle des choses.
M. Gobeil: Semble-t-il que ce que vous soulevez, M. le
député de Lac-Saint-Jean, se retrouvera à l'article 19.
Cet article concerne plutôt des conventions relatives aux droits de la
personne ou des conventions sur l'enlèvement d'enfants. Il y a un
exemple qu'on connaît mieux ici à Québec, c'est l'arbitrage
international étant donné qu'on a un centre d'arbitrage
international. Alors, c'est plutôt dans ce sens. Ce sont des conventions
à l'international dans les domaines de notre juridiction
constitutionnelle comme l'arbitrage et l'enlèvement d'enfants, etc.
M. Brassard: Cela signifie aussi plus que cela. Cela signifie
que...
M. Gobeil: C'est à titre d'exemple.
M. Brassard:... si le gouvernement fédéral
négociait un traité dans le domaine de l'éducation, qui
est un domaine de juridiction exclusive des provinces, donc du Québec,
ce traité ne pourrait pas s'appliquer au Québec tant et aussi
longtemps que le gouvernement québécois ne l'aurait pas
ratifié comme tel. C'est ce que ça signifie. Cela signifie que,
dans les champs de juridiction du Québec, le gouvernement
fédéral peut bien négocier des traités et des
accords internationaux, ces accords et ces traités ne s'appliqueront pas
tant et aussi longtemps que le Québec ne les aura pas
ratifiés.
M. Gobeil: Alors, en fait, si on peut résumer, l'article
17 concerne les traités qui tombent sous la compétence
constitutionnelle du Québec et on verra un peu plus tard, à
l'article 19, ceux qui tombent sous la juridiction fédérale. Vous
avez raison, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 17 est adopté.
L'article 18?
M. Gobeil: Bien, l'article 18, M. le Président, on l'a
mentionné à quelques reprises, donne au gouvernement le pouvoir
de créer un comité que présidera le ministre des Affaires
internationales et qui a trois grands objets mentionnés aux paragraphes
1°, 2° et 3° dudit article, c'est-à-dire "de favoriser la
collaboration entre les ministères", "d'analyser la programmation des
activités à l'étranger des ministères et
organismes" et, je résume, "d'exercer toute autre fonction connexe que
lui confie le gouvernement. "
M. Brassard: C'est nouveau. En fait, c'est un nouveau
comité interministériel qui s'ajoute aux autres, au comité
interministériel d'aménagement, au comité
interministériel du Conseil du trésor. C'est un nouveau
comité.
M. Gobeil: C'est un nouveau comité, vous avez raison.
M. Brassard: Cela n'existe pas présentement.
M. Gobeil: Non, cela n'existe pas et ce nouveau comité
peut être constitué par le gouvernement.
M. Brassard: Est-ce qu'il aura le même statut que, je ne
sais pas, moi, le COMPADR, actuellement, le même statut que les
comités interministériels qui sont en fonction? Le Comité
ministériel permanent du développement économique
existe-t-il toujours?
M. Gobeil: Oui, oui. Bien, écoutez, je ne connais pas
exactement l'origine de la formation juridique du COMPADR ou du CMPDE, mais, je
pense qu'en termes de fonction, c'est un comité consultatif.
M. Brassard: II aura le même statut?
M. Gobeil: Je ne pourrais pas vous dire s'il aura le même
statut. De toute façon, le but de la création de ce
comité, c'est de permettre au ministre des Affaires internationales de
coordonner les activités internationales des ministères qui ont
des activités internationales et de s'entendre avec lesdits ministres
soit pour diriger lui-même l'activité internationale, soit pour
confier à l'un de ses ministres collègues des activités
spécifiques à l'international.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
M. Brassard: C'est le gouvernement qui va, évidemment,
nommer les ministres. Il va être composé d'un certain nombre de
ministres.
M. Gobeil: Effectivement, c'est le gouvernement qui constitue le
comité.
M. Brassard: II va être constitué de ministres?
M. Gobeil: II va être constitué de ministres.
M. Brassard: Uniquement de ministres, comme le COMPADR? Il n'y
aura pas de hauts fonctionnaires qui vont en faire partie?
M. Gobeil: Quant à cela, il peut y avoir des
comités...
M. Brassard: Non, non, comme personnes-ressources. Cela, j'en
conviens.
M. Gobeil: Non, mais ma compréhension est que ce
comité, en vertu de l'article 18, est un comité de ministres,
c'est un comité ministériel.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 19. L'article 19, M. le ministre délégué aux
Affaires internationales. (17 h 30)
Ententes internationales, autres ententes et
programmes de coopération
M. Vallerand: Cet article confie au ministre des Affaires
internationales une responsabilité qu'assume déjà le
ministre des Relations interna-
tionales aux termes de l'article 16 de la Loi sur le ministère
des Relations internationales. C'est, comme on le dit, veiller à la
négociation et à la mise en oeuvre des ententes internationales
et administrer les programmes qui en découlent. Donc, c'est un peu le
prolongement de l'article de tout à l'heure en ce qui a trait aux
ententes qui ne sont pas nécessairement de la compétence
québécoise.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? M. Brassard:
Cela va.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 20.
M. Vallerand: M. le Président, cet article maintient les
conditions actuelles de validité d'une entente internationale, telles
qu'énoncées à l'article 17 de la Loi sur le
ministère des Relations internationales.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? J'appelle
l'article 21.
M. Vallerand: C'est le maintien de la règle actuelle, en
ce sens que la signature d'une personne habilitée à conclure une
entente internationale continue d'être requise pour lui donner effet.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Vallerand: Cela se retrouve déjà dans l'article
18 de la présente loi.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? M. Brassard:
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 22.
M. Vallerand: Cet article énonce une exception à la
règle mentionnée précédemment à l'article 21
du projet de loi. Il permet que le ministre des Affaires internationales signe
seul une entente intergouvernementale, avec l'autorisation du gouvernement. Cet
article maintient l'exception qui était contenue dans l'article 19 de la
Loi sur le ministère des Relations internationales.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? M. Brassard:
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 23. Il y a un
amendement. L'article 23 est remplacé complètement. Je pense que
tout le monde a une copie de l'amendement. M. le ministre, pourriez-vous
expliquer la raison de l'amendement ou ta portée de celui-ci?
M. Vallerand: Oui. L'article 23, M. le Président, a
été réécrit dans la même forme que l'article
24, à savoir que l'ancienne rédaction correspondait davantage
à l'interdiction de conclure que contenait l'ancienne loi puisque, avec
le projet de loi 42, la règle est désormais la même pour
les organismes municipaux et les organismes publics. Les deux articles sont
rédigés selon une même forme. D'une part, le mot
"écrite" a été ajouté pour préciser que
l'autorisation préalable doit prendre une forme écrite, à
savoir l'autorisation préalable écrite du ministre.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 23 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Brassard: II n'y a pas de problème pour l'ajout de
"écrite" dans le premier paragraphe.
Vous faites disparaître, par votre amendement, l'alinéa
2°.
M. Vallerand:... l'autorisation du gouvernement, par
l'autorisation écrite du ministre.
M. Brassard: Oui, cela, c'est correct. Mais, plus loin, dans
l'article 23, il y a 1° et 2°.
M. Gobeil: Dans l'ancien article 23?
M. Brassard: Dans l'ancien article 23, oui. Le 2°, vous le
faites disparaître, d'accord? "... ne peut, sans l'autorisation
préalable du ministre: 2° permettre ou tolérer qu'une entente
conclue entre, d'une part, une association dont il fait partie ou un tiers et,
d'autre part, un gouvernement, un ministère, une organisation ou un
organisme visé au paragraphe 1° puisse avoir quelque effet à
son égard. " On parlait évidemment de négociation et de
conclusion d'ententes avec un gouvernement étranger. Pourquoi...
M. Vallerand: L'explication...
M. Brassard: Pourquoi estime-t-on qu'il est nécessaire
d'enlever ce paragraphe?
M. Vallerand: Parce que c'est inutile dans la mesure où,
maintenant, on permet que, par l'autorisation écrite du ministre, on
puisse conclure des ententes, "... permettre ou tolérer qu'une entente
conclue entre, d'une part, une association dont il fait partie ou un tiers et,
d'autre part, un gouvernement, un ministère... " Puisqu'on l'autorise
maintenant avec l'autorisation écrite du ministre, cela n'a plus de
signification dans l'interprétation de l'article. C'est inutile de par
la nature même de la rédaction du nouvel article. Cela n'a plus sa
raison d'être.
M. Brassard: Même si l'autorisation préalable doit
maintenant être écrite, il reste que dans
l'article qu'on retrouve dans le projet de loi initial c'était
aussi sans l'autorisation préalable du ministre. Ces différents
organismes ou corporations ne peuvent permettre ou tolérer qu'une
entente conclue entre, d'une part, une association dont ils font partie et,
d'autre part, un gouvernement ou un ministère étranger...
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre
délégué aux Affaires internationales.
M. Vallerand: On le permet maintenant, pour autant, comme on
disait tout à l'heure, que cette autorisation-là ne vienne plus
du gouvernement mais vienne...
M. Brassard: Mais on le permettait aussi là-dedans; "sans
l'autorisation préalable du ministre", cela impliquait qu'il pouvait y
avoir autorisation du ministre, mais on prenait soin quand même de
l'indiquer.
M. Gobeil: M. le Président, ma compréhension sur le
plan technique, sauf pour "autorisation écrite", c'est que c'est une
forme maintenant positive au lieu d'être une forme négative comme
on avait. C'est exactement la même chose, cela ne change pas le sens du
tout de l'ancien article. C'est une rédaction nouvelle dans une forme
positive plutôt qu'une forme négative, sauf le changement
"autorisation écrite", "écrite" étant nouveau. Les
services juridiques... Nous avons aussi, M. le Président, mis en
question cette nouvelle forme, nous l'avons analysée et nous sommes
satisfaits. On reprend exactement la même chose qu'antérieurement
sous une nouvelle forme. Si des explications sur le plan technique peuvent
être données, on a avec nous ici une avocate, qui est Mme Julie
Gosselin, directrice des services juridiques au ministère des Affaires
internationales. Si mon collègue, le député de
Lac-Saint-Jean, veut l'interroger, je suis sûr qu'elle répondra
avec plaisir à ses questions.
Le Président (M. Kehoe): Pourriez-vous vous identifier,
madame, et prendre la parole.
Mme Gosselin (Julie): Julie Gosselin, des services juridiques du
ministère des Affaires internationales. Dans le projet de toi 42, c'est
vrai que la règle de fond n'est pas changée par rapport au
papillon, à l'amendement que nous vous proposons aujourd'hui. Pour les
organismes municipaux qui sont là, on passe de l'interdiction de
conclure que l'on avait dans l'ancienne loi... C'était une interdiction
formelle absolue. De ce point de vue, il était utile de prévoir
ce que l'on prévoit dans le deuxième paragraphe. Les organismes
municipaux pouvaient être tentés de faire indirectement,
c'est-à-dire ne pas être directement partie à une entente
avec un autre gouvernement, mais en tirer des bénéfices. Alors,
toute la philosophie de l'article est maintenant changée puisque nous
retirons l'interdiction de conclure. Maintenant nous les autorisons au
préalable. Il y a une incitation des organismes du monde municipal
à agir sur la scène internationale, le contrôle
gouvernemental est transformé en une autorisation préalable
écrite du ministre. Lorsque, dans un premier temps, nous avions
rédigé le projet de loi 42, nous étions restés
très près du texte actuel de la Loi sur le ministère des
Relations internationales. Je dirais que là l'amendement vise à
une meilleure rédaction législative, c'est-à-dire que,
désormais, nous contrôlons les organismes municipaux et
également, à la 4e ligne de l'article, les regroupements
d'organismes municipaux. Tous ces regroupements doivent, avant d'agir avec un
gouvernement étranger, être autorisés au préalable
par le ministre, mais désormais il devenait incorrect, en tout cas au
moins du point de vue rédactionnel, si ce n'est sur le fond
également, de dire que le ministre autoriserait au préalable
qu'une municipalité tolère qu'une entente soit conclue. Alors,
dans la mesure où on parle d'une interdiction, cet article-là a
une raison d'être. Dans la mesure où on autorise au
préalable à agir, on s'éloigne. Je ne sais pas si je
réponds à votre question?
M. Brassard: C'est plus clair que les propos du ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Normal.
Mme Gosselin: Je vous dirai...
M. Vallerand: Votre présence n'est pas inutile...
Une voix: Ce n'est pas enregistré, cela,
j'espère.
Mme Gosselin: Vous remarquerez, je le dis tout de suite,
on...
M. Brassard: Le député de Louis-Hébert a
déjà été fonctionnaire aux Affaires
internationales...
Mme Gosselin: On va y venir tout à l'heure. Mais, vous
remarquerez, ce même article, dans la Loi sur le ministère du
Conseil exécutif, en ce qui concerne les affaires canadiennes, lui, a
conservé son ancienne formulation. Comme désormais, en plus, le
contrôle sur les organismes municipaux est le même que celui sur
les organismes publics, que nous verrons à l'article 24, il n'y avait
plus de raison d'avoir deux techniques rédactionnelles.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? M. le député de Lac-Saint-Jean... Est-ce que l'article
23, tel qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 24. Je
comprends qu'il y a un autre amendement?
M. Vallerand: Oui. Comme à l'article
précédent, M. le Président. Le mot "écrite" a
été ajouté pour qualifier l'autorisation préalable
du ministre, mais s'appliquant maintenant aux organismes publics, corporations
ou organismes.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lac-Saint-Jean...
M. Vallerand: On maintient l'obligation, mais par l'autorisation
écrite du ministre.
M. Brassard: Le mot "écrite" a été
ajouté.
M. Vallerand: II a été ajouté, c'est
ça. Par l'autorisation du ministre, on a ajouté: "écrite".
Et, dans l'ancienne loi, c'était l'autorisation écrite du
ministre, mais c'est l'autorisation du gouvernement plutôt que
l'autorisation écrite du ministre.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Dans l'ancienne loi, c'était du
gouvernement?
M. Vallerand: Du gouvernement. M. Brassard: C'est quoi,
le...
M. Vallerand: C'est une ouverture, en fait. C'est pour rendre
cela plus généreux, plus flexible, plus facile d'application.
M. Brassard: Tout à l'heure, on parlait d'incitation. Si
je comprends 23 et 24, vous allez dans le sens d'une incitation aux organismes
à conclure des ententes internationales, à oeuvrer et à
agir sur la scène internationale.
M. Vallerand: Pour faciliter la tâche en diminuant les
carcans administratifs. C'est plus facile et plus efficace.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 24 tel
qu'amendé est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 25.
M. Vallerand: Cet article, M. le Président, confie au
ministre des Affaires internationales une responsabilité qu'assume
déjà le ministre des Relations internationales aux termes du
deuxième alinéa de l'article 35 de la Loi sur le ministère
des Relations internationales.
M. Brassard: C'est curieux qu'on n'ait pas repris
l'énumération qu'on retrouvait à l'article 11. À
l'article 11, il y avait une énumération dont j'avais
parlé. J'avais demandé si c'était un ordre de
priorités ou un ordre alphabétique: plans commercial, culturel,
économique, politique et social, et là on ne retient que
culturel, économique et social. Commercial et politique sont
enlevés. (17 h 45)
M. Vallerand: La seule explication...
M. Brassard: N'est-ce pas curieux? Est-ce qu'il y a une
intention, le législateur ayant toujours des intentions, comme on
dit?
M. Vallerand: Je ne penserais pas, à moins qu'il y ait un
avis juridique. L'esprit est que 11 est beaucoup plus large que 25. Si
ça peut rassurer le député de Lac-Saint-Jean, on me dit
qu'on peut le rajouter, mais l'intention du législateur n'était
pas de rendre cela limitatif. De favoriser le développement et le
rayonnement culturel et économique du Québec, là dans
l'ancien article 35...
M. Brassard: Peut-être qu'on pourrait reprendre la
même énumération?
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que je comprends qu'il y a
un amendement à l'article 25?
M. Vallerand: C'est ce qu'on appelera un amendement, M. le
Président, qui sera acceptable...
Le Président (M. Kehoe): Peut-être qu'on peut
suspendre l'article 25 et on va rédiger l'amendement pour la fin. Il
s'agit tout simplement d'ajouter une couple de mots. L'article 25 est
suspendu.
M. Vallerand: Sauf que je ne sais pas s'il serait plus rapide de
dire ce qu'on veut ajouter comme amendement. On s'entend, on le rajoute, il est
adopté et on passe à un autre article.
M. Brassard: Oui.
M. Vallerand: Ce serait plus rapide que de revenir
là-dessus.
Le Président (M. Kehoe): Alors, l'article 25 tel
qu'amendé est adopté?
M. Brassard: On ajoute commercial et
politique.
Le Président (M. Kehoe): L'article 26?
M. Vallerand: Cet article maintient un pouvoir qu'à
présentement le gouvernement d'exclure de l'application de la loi une
catégorie d'ententes qu'il désigne en vertu de l'article 22 de la
Loi sur le ministère des Relations internationales.
M. Brassard: Entre autres, les relations établies par
l'Assemblée nationale avec des institutions parlementaires.
M. Vallerand: C'était déjà exclu.
M. Brassard: Oui. Les groupes d'amitié, l'AIPLF, l'APC,
etc.
M. Vallerand: Les ententes qui n'ont pas une grosse incidence
intergouvernementale comme telle.
M. Doyon: Puisse le président de l'Assemblée
nationale de ne pas vous entendre.
M. Vallerand: Non, ce n'est pas au niveau de l'importance dans ce
sens-là, mais faciliter certaines ententes.
M. Brassard: Moi et le député de
Louis-Hébert qui faisons partie du Groupe d'amitié
France-Québec, nous sommes étonnés de vous entendre.
M. Vallerand: Non, c'est dans le sens, vous m'avez bien compris,
je pense, de faciliter les ententes plutôt que de les diminuer.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 26 est
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 27?
Représentation du Québec à
l'étranger
M. Gobeil: M. le Président. Cet article confie au ministre
des Affaires internationales une tâche qu'assume présentement le
ministre des Relations internationales aux termes de l'article 23 de la Loi sur
le ministère des Relations internationales.
M. Brassard: Sauf que le verbe "assure" est ajouté. Le
ministre "assure et dirige".
M. Gobeil: Vous avez raison, M. le député de
Lac-Saint-Jean. Le mot "assure" est ajouté.
M. Brassard: Y a-t-il une intention derrière...
Pourriez-vous nous rassurer, M. le Président?
M. Gobeil: M. le Président, on pourrait peut-être
aller voir si cela n'a pas une connotation de concordance avec d'autres
articles. Pour le moment, c'est la seule explication que je peux voir, mais on
va regarder ça ensemble.
Le Président (M. Kehoe): L'article 27 est adopté.
J'appelle l'article 28.
M. Gobeil: M. le Président, l'article 28 a pour... Est-ce
qu'il y a un amendement à l'article 28?
Le Président (M. Kehoe): Non. Cela va à l'article
39.
M. Gobeil: Alors, le premier alinéa de l'article 28
consacre législativement le pouvoir du gouvernement d'établir
à l'étranger des délégations
générales, des délégations et toute autre forme
d'organisation permettant la représentation du Québec à
l'étranger. Si le député de Lac-Saint-Jean veut le faire
alinéa par alinéa, il me fera plaisir de...
M. Brassard: Oui. D'abord, le premier alinéa, "Le
gouvernement peut, sur la proposition du ministre" - sur la proposition du
ministre a aussi été ajoutée, n'est-ce pas?
M. Gobeil: Oui, c'est un élément nouveau parce
l'article 24 disait, avant ça, que le gouvernement pouvait nommer par
commission sous le grand sceau; ça aussi a été
simplifié, parce que maintenant il n'est pas nécessaire que ce
soit de cette forme. C'est bien dit "sur la proposition du ministre", alors,
ça ne veut pas dire que le ministre a une voix finale au chapitre. Non,
c'est le gouvernement qui a la voix finale.
M. Brassard: Est-ce que cela signifie que le gouvernement ne peut
pas, sans proposition du ministre, établir à l'étranger
des délégations générales?
M. Gobeil: Je ne pense pas, M. le Président, que ce soit
dans l'esprit de cet article. Étant donné qu'il a aussi des
fonctions administratives, à l'intérieur du ministère, et
a à assurer une harmonie de fonctionnement, le ministre est probablement
la personne, ou une des personnes avec ses conseillers internes du
ministère, qui est le plus en mesure de proposer le profil du candidat
le plus susceptible de représenter le mieux possible le Québec
comme délégué général, ou toute autre forme
de direction de bureau.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Le premier alinéa est
adopté. Le deuxième alinéa, le premier paragraphe.
M. Gobeil: Le deuxième alinéa confie au
gouvernement le pouvoir de nommer les délégués
généraux et les délégués pour
représenter le Québec sur les territoires qu'il indique, dans
tous les secteurs d'activité qui sont de la compétence
consitutionnelle du Québec. Il indique enfin par le troisième
alinéa le traitement des délégués
généraux et des délégués. Je pense que le
gouvernement a par cet article-là le pouvoir de nommer les personnes qui
vont être responsables des représentations à
l'étranger.
M. Brassard: Parlant de nominations, est-ce que le
délégué du Québec à Boston est sur le point
d'être nommé?
M. Gobeil: Oui, M. le Président, en réponse
à cette question, nous, depuis quelques jours... J'ai eu l'occasion dans
le cours du mois, si ma mémoire est bonne, autour du 15 ou 20 septembre,
de faire une visite à la délégation de Boston, et nous
sommes très conscient que nous devons nommer le plus rapidement possible
un délégué à Boston, et déjà le
sous-ministre a fait des approches à des candidats qui sont en
réflexion.
M. Vallerand: Est-ce que la question du député de
Lac-Saint-Jean voudrait laisser croire que peut-être il serait
intéressé à poser sa candidature?
Le Président (M. Kehoe): La réponse?
M. Brassard: Au lieu de répondre de façon
diplomatique comme le ministre, je préfère ne pas répondre
du tout.
M. Gobeil: Cela s'apprend, M. le député de
Lac-Saint-Jean, cela s'apprend.
M. Brassard: Ah oui, j'en conviens. Est-ce que c'est exact aussi
qu'il est de l'intention du ministère de fermer le bureau du
Québec à Lafayette, en Nouvelle-Orléans?
M. Gobeil: Bien, M. le Président, le député
de Lac-Saint-Jean m'a déjà demandé, à deux reprises
depuis une semaine, qu'on dépose l'évaluation des bureaux de nos
représentations, le rapport Bergeron, et ce rapport, semble-t-il,
couvrira aussi le bureau de Lafayette. Comme je me suis engagé à
le déposer publiquement le plus rapidement possible, il y trouvera la
réponse en ce qui a trait à une recommandation. Il faut bien
comprendre que les recommandations du rapport Bergeron ne seront pas
nécessairement appliquées et n'ont pas force de loi. Mais nous
verrons quelle sera la recommandation et, après cela, le gouvernement
suivra ou non une recommandation qui pourrait être positive ou ne pas
l'être.
M. Brassard: Cela ne devrait pas tarder, parce que, selon les
dates que le ministre avait déjà indiquées, normalement il
devrait l'avoir entre les mains.
M. Gobeil: J'ai eu cette semaine un rapport préliminaire
qui m'a été présenté par M. Bergeron. J'ai eu
l'occasion de le consulter, il y a quelques changements, et, comprenez-moi
bien, je n'ai pas demandé à M. Bergeron de faire des changements
sur ce qu'il pensait, sauf que ce rapport impliquait des noms d'entreprises
privées et des montants de chiffres d'affaires avec des entreprises de
chez nous. Je pense que le député de Lac-Saint-Jean comprend bien
que ce sont des choses qu'on ne peut pas dévoiler publiquement. Ce sont
des tierces parties qui ont le droit à leur confidentialité, et
on est à refaire cela dans ce sens-là. Je dois dire que c'est une
brique qui est assez épaisse. Je pense que, sans vouloir en faire une
promesse, au cours de la semaine prochaine, le rapport sera public. Mais je ne
veux pas en faire une promesse parce qu'il est dans les mains de M. Bergeron.
Il n'est pas dans mes mains.
M. Brassard: Merci.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 28 est
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 29?
M. Gobeil: L'article 29, M. le Président, confie au
ministre des Affaires internationales un pouvoir qu'exerce présentement
le ministre des Relations internationales en vertu de l'article 27 de la Loi
sur le ministère des Relations internationales. Il y a quelques
modifications. L'article actuel restreint la possibilité de
présence d'agents québécois au sein de l'administration
canadienne aux seuls pays où le Québec n'a pas de
délégué. Par exemple, la situation actuelle de la
présence québécoise à Abidjan, en Afrique, est en
fait une situation qui peut être interprétée comme
n'étant pas conforme aux exigences de la loi actuelle. En vertu de ce
nouvel article 29, ce serait conforme.
M. Brassard: Pardon? Est-ce que le ministre pourrait
répéter les dernières remarques?
M. Gobeil: Selon l'article 27, actuellement, on pourrait
interpréter, entre autres, une de nos représentations, celle
d'Abidjan, comme n'étant pas conforme aux exigences de la loi actuelle.
Je dis bien qu'on pourrait conclure à cette interprétation.
M. Brassard: À Abidjan, il n'y a pas de
délégation du Québec.
M. Gobeil: À Abidjan, c'est-à-dire il y a
une représentation québécoise.
M. Brassard: Qui est dans l'ambassade.
M. Gobeil: C'est pour cela qu'il n'est pas sûr qu'en vertu
de l'article actuel ce soit tout à fait conforme. C'est une
interprétation. Quelqu'un pourrait prétendre que ce n'est pas
conforme. Mais le nouvel article 29, lui, vient corriger toute
ambiguïté dans ce sens-là.
M. Brassard: Moi, l'article 27 actuel m'apparaissaît...
M. Gobeil: J'ai bien dit: pourrait être
interprété, M. le député.
M. Brassard:... logique et normal. Là où on a des
délégations établies, il n'était pas question
évidemment à ce moment-là de conclure des accords pour que
des représentants du Québec se retrouvent au sein des missions
diplomatiques ou consulaires du Canada. Cela m'apparaissait d'une logique
impeccable. Je ne vois pas pourquoi maintenant on enlève cette
disposition-là.
M. Gobeil: Bien, je vais vous donner un autre exemple et de
mémoire, M. le Président, si je peux donner un autre exemple au
député de Lac-Saint-Jean. Actuellement, à Rome, où
nous avons une délégation, le Québec a des employés
du ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration
à l'intérieur de l'ambassade du Canada à Rome. De toute
façon, si on le regarde d'une façon positive, l'article 29 nous
dit: "peut conclure avec le gouvernement du Canada des accords en vue de
permettre à des personnes affectées à l'étranger
d'agir au sein des missions diplomatiques ou consulaires du Canada. " On ne dit
pas doit, on dit peut.
M. Brassard: Oui, mais cela m'inquiète parce que cela peut
inciter à réduire de façon substantielle le nombre des
délégations du Québec à l'étranger et
choisir plutôt de passer par la voie d'ententes ou d'accords avec le
gouvernement fédéral pour fonctionner à l'intérieur
des ambassades ou des consulats du Canada à l'étranger. C'est une
incitation à aller dans cette direction-là. Je dis
carrément que, quant à moi, je préfère et de
beaucoup la formulation de l'article 27 de la loi actuelle.
M. Gobeil: M. le Président, vous me permettrez
d'être en désaccord avec mon collègue, parce que ce n'est
pas une incitation. C'est, dans certaines circonstances, une possibilité
que cela puisse se faire, et cela se fait déjà. Je n'ai pas en
mémoire toutes les places où l'on a des représentations ou
des personnes du gouvernement du Québec; on a l'exemple d'Abidjan, on a
l'exemple de Rome et il y en a peut-être d'autres que je n'ai pas en
mémoire, mais je ne vois pas pourquoi le mot "peut", M. le
Président, est une incitation. Cela nous donne tout simplement la
liberté de le faire si on devait le faire. Je ne connais pas, par
exemple, je viens de mentionner le cas de Rome, d'origine, du fait que certains
employés de l'Immigration soient dans l'ambassade du Canada à
Rome, autre que le fait qu'on ait décidé, en 1984, d'ouvrir une
délégation du Québec à Rome, et je ne conteste pas
cela; ce sont des circonstances qui peuvent arriver à un moment
donné et je ne perçois pas du tout le mot "peut" comme une
incitation.
M. Brassard: Sauf que les employés de l'immigration
à Rome, je ne vois pas pourquoi ils ne seraient pas à la
délégation. Ceux du même ministère à Londres
se retrouvent à la délégation, si mes informations sont
exactes. Alors, je ne vois pas pourquoi ils ne se retrouveraient pas à
la délégation. Je sais bien que c'est "peut", mais il
n'empêche que j'ai des inquiétudes et qu'on peut voir dans cette
disposition ce qu'on pourrait appeler la doctrine de la peau de chagrin en ce
qui a trait au réseau des délégations; on peut y voir
l'assise, comment dire, juridique d'une volonté de réduire, de
diminuer et le nombre et le rôle des délégations du
Québec à l'étranger au profit des missions diplomatiques
et consulaires du Canada.
M. Gobeil: M. le Président, je vois que le temps
passe.
M. Brassard: En tout cas, moi, ce que je vous dis c'est que toute
disposition législative, quand on décide de la changer ou de la
formuler autrement, reflète des intentions.
M. Gobeil: M. le Président, écoutez...
M. Brassard: Cela ne se fait pas pour le plaisir de le faire.
M. Gobeil:... je m'inscris en faux contre cette affirmation du
député de Lac-Saint-Jean. Il faut aussi être pratique, il y
a des situations pratiques avec lesquelles il faut vivre, M. le
Président, et on en a des exemples, il y a des facteurs qui font qu'il
faut que cela soit cela. À Rome, par exemple - et je le dis sous toute
réserve - c'est possiblement pour une question de sécurité
et dans d'autres pays cela pourrait être aussi cela. Alors, il ne
faudrait pas se barrer les deux pieds et s'attacher les mains au point
où, si, par hasard, dans un coin de pays on avait une
délégation, on ne pourrait pas, dans l'autre coin, ne pas avoir
une personne qui serait temporairement ou autrement, mais plus probablement
qu'autrement temporairement, dans une mission diplomatique ou dans un consulat
ou une ambassade canadienne. Il me semble que, sur le plan pratique, le
député de Lac-Saint-Jean veut nous prêter des intentions
parce qu'on enlève une barrière physique à certains gestes
qu'on pourrait poser et, actuellement, je lui ai men-
tionné deux cas où l'on est carrément
illégaux en regard de l'article 27 de la Loi sur le ministère des
Affaires internationales.
Le Président (M. Kehoe): Je note qu'il est 18 heures. M.
le ministre et M. le député, je suspends les travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 4)
(Reprise à 20 h 6)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des institutions reprend ses travaux dans l'étude
du projet de loi 42, Loi sur le ministère des Affaires internationales.
Nous étions rendus à l'étude de l'article 29.
M. le ministre, avez-vous des explications à fournir ou est-ce
suffisant, M. le député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: M. le Président, on en était à
s'interroger sur les contraintes que le ministre veut enlever par le projet de
loi. En fait, il y en a deux. On a parlé d'une contrainte, mais on fait
sauter deux contraintes. La première, évidemment, on l'a
abordée avant 18 heures, c'est celle qui consistait à dire qu'il
n'était pas question pour le gouvernement du Québec d'installer,
si vous me permettez l'expression, des fonctionnaires dans les ambassades ou
les consulats du Canada, là où le Québec avait
déjà une délégation.
Il y en a une autre également, c'est que l'article 27 de la loi
actuelle stipule que ces accords avec le gouvernement du Canada ne se feront
que dans les champs d'activité où le Québec partage sa
compétence constitutionnelle avec le Canada, donc où il y a
juridiction concurrente comme c'est le cas, par exemple, en immigration et en
agriculture. Il y a juridiction concurrente. C'est dans ces seuls champs
d'activité où le Québec pouvait conclure des accords avec
le gouvernement du Canada pour permettre à des représentants du
Québec de s'installer, si l'on veut, dans des missions diplomatiques ou
consulaires du Canada.
Ces deux contraintes disparaissent et je continue d'exprimer, au sujet
de cette disparition, de vives inquiétudes parce que nous craignons que
le gouvernement n'ayant plus à subir ou à respecter ces deux
contraintes - une d'ordre constitutionnel, si l'on veut, et l'autre venant du
fait que dans tel ou tel pays il y a déjà une
délégation du Québec - n'en arrive à réduire
le nombre de délégations du Québec à
l'étranger et à préférer, par la voie d'accords,
utiliser les missions diplomatiques ou consulaires du Canada à
l'étranger sous le couvert probablement de rationaliser le réseau
des délégations. C'est un terme que l'ancien président du
Conseil du trésor connaît bien, la rationalisation, et sous
couvert de rationalisation on peut assister à une réduction du
nombre de délégations, à un rapetissement du réseau
des délégations et que les représentants du Québec
s'établissent, s'installent dans les ambassades ou les consulats du
Canada. On dirait: Après tout, pourquoi pas? Il y a de beaux locaux dans
telle ambassade du Canada, pourquoi entretenir à grands frais une
délégation? Le Canada est bien disposé à conclure
avec nous un accord pour qu'on utilise ses locaux et pour que nos
représentants s'installent dans les locaux de l'ambassade de tel ou tel
pays.
Par conséquent, M. le Président, je ne veux pas,
évidemment, débattre pendant des heures de cette question, mais
je continue d'exprimer à cet égard de vives inquiétudes,
des craintes, et, quant à nous, notre préférence va
à l'article tel qu'on le retrouve dans la loi actuelle des Relations
internationales. Dans ces conditions, pour ce qui est de cet article 29 du
projet de loi, ce sera sans aucun doute sur division que nous i'adopterons.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 29 est
adopté sur division? M. le député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): D'accord. J'appelle l'article
30.
M. Gobeil: M. le Président, l'article 30 a pour but de
confier au ministre des Affaires internationales une fonction qu'assume
présentement le ministre des Relations internationales aux termes de
l'article 28 de la Loi sur le ministère des Relations internationales.
Ceci concerne principalement la gestion de lo-locaux...
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 31.
M. Gobeil: L'article 31 énonce une règle applicable
aux délégués généraux et aux
délégués, que l'on retrouve aussi à l'article 29 de
la Loi sur le ministère des Relations internationales.
M. Brassard: Dans l'article 30 et l'article 31, il y a cette
expression: personne responsable de toute autre forme d'organisation.
Pourriez-vous nous donner un exemple de cela?
M. Gobeil: Comme le député de Lac-Saint-Jean le
sait, il y a un délégué général, des
délégués, des responsables de bureau et des chefs de poste
aussi là où on est représenté avec un moins grand
nombre d'employés. C'est pour tenir compte de toutes ces situations et
pour nous permettre, contrairement aux craintes du député de
Lac-Saint-Jean à l'article 29, d'ouvrir probablement plus de
représentations à l'étranger.
Pas nécessairement en grand nombre. On n'ouvrira pas de grandes
délégations dans un premier temps, mais par exemple, à
titre exploratoire, on pourrait ouvrir ou envoyer un représentant dans
un pays, une ville d'un pays pour voir à titre d'expérience et
déboucher subséquemment sur soit un bureau, soit une
délégation, et éventuellement, dans le temps, sur une
délégation générale. C'est pour nous permettre
cette latitude que l'article est plus général.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 32.
M. Gobeil: L'article 32 précise que seul le ministre des
Affaires internationales ou le sous-ministre des Affaires internationales peut
affecter une personne à l'étranger ou y recruter une personne
pour exercer des fonctions au sein d'une délégation
générale, d'une délégation ou de toute autre forme
d'organisation. (20 h 15)
M. Brassard: C'est nouveau quant au pouvoir du sous-ministre, je
pense bien.
M. Gobeil: L'article 30 de l'actuelle loi sur les relations
internationales disait: Seul le ministre peut affecter une personne à
l'étranger. Sauf que je pense qu'il peut facilement être dans les
responsabilités du sous-ministre d'affecter ou de recruter une personne
de soutien, par exemple, dans une délégation
générale étrangère ou une délégation
étrangère. Je pense que cela fait partie du rôle de
gestionnaire qu'accomplit un ou une sous-ministre en titre dans un
ministère.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 32 est adopté.
J'appelle l'article 33.
M. Gobeil: L'article 33 confie au Conseil du trésor la
responsabilité de déterminer, après consultation du
ministre des Affaires internationales, les conditions de travail
spécifiquement reliées à l'affectation à
l'étranger de toute catégorie de personnes et de
déterminer le régime d'emploi des personnes recrutées
à l'étranger. En fait, il s'agit d'une fonction que le Conseil du
trésor exerce présentement aux termes de l'article 33 de la Loi
sur le ministère des Relations internationales.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Brassard: Oui, M. le Président, adopté, mais...
Oui, cela va, adopté.
Conférences ou réunions internationales
et missions à l'étranger
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 34.
M. Gobeil: M. le Président, avec votre permission et celle
de mon collègue, le député de
Lac-Saint-Jean, le ministre délégué va faire une
série d'articles.
M. Vallerand: M. le Président.
M. Brassard: Cela ne se fait pas en vertu d'un décret,
cependant.
M. Gobeil: Cela viendra après l'adoption de la loi. On ne
peut pas opérer illégalement, M. le député.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Plus sérieusement, M. le Président,
cet article, comme on le dit, énonce une règle que l'on
retrouve...
M. Brassard: D'après ce que je peux voir, si vous me
permettez, M. le Président, d'après ce que je peux deviner, le
ministre délégué va hériter du
multilatéral?
M. Gobeil: Effectivement, le ministre
délégué va hériter - je ne sais pas si votre terme
est bien choisi - il va s'occuper...
M. Brassard: Je fais référence à
l'organigramme de votre ministère.
M. Gobeil:... principalement du multilatéral, de la
francophonie, du protocole, des communications et aussi d'une autre division,
qui est la division Afrique, Moyen-Orient et Caraïbes. Ce seront les
principales responsabilités du ministre délégué aux
Affaires internationales.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre
délégué.
M. Vallerand: Alors, dans cet esprit de délégation
multiple, M. le Président, je dis que cet article énonce une
règle qu'on retrouve déjà à l'article 34 de la Loi
sur le ministère des Relations internationales.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 35.
M. Vallerand: Cet article énonce également une
règle qu'on retrouve présentement à l'article 34 de la Loi
sur le ministère des Relations internationales.
M. Brassard: Adopté.
Dispositions diverses et transitoires
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 36.
M. Vallerand: Cette modification découle du principe de
l'adoption de la nouvelle Loi sur le ministère des Affaires
internationales, M. le Président. C'est administratif.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 37.
M. Vallerand: C'est sur l'Administration régionale crie.
L'actuel article 111 de la Loi sur l'Administration régionale crie
prévoit notamment que l'article 21 de la Loi sur le ministère des
Relations internationales qui régit la conclusion d'ententes par les
organismes publics québécois ne s'applique pas à
l'Administration régionale crie de même qu'aux corporations et
entités légales visées à la section VIII de cette
loi. Le contenu de cet article 21, finalement, se retrouve désormais
à l'article 24 du projet de loi actuel. La modification proposée
vise à faire un renvoi à ce même contenu pour être
conforme avec la nouvelle loi.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 38.
M. Vallerand: La Loi sur l'Agence québécoise de
valorisation industrielle de la recherche. La troisième phrase du
deuxième alinéa de l'article 5 de la loi constituant l'Agence
québécoise de valorisation industrielle de la recherche mentionne
que l'un des membres du conseil d'administration de l'agence est nommé
sur la recommandation du ministre de l'Industrie et du Commerce. Par ailleurs,
l'article 39 de cette loi mentionne que le ministre de l'Enseignement
supérieur, de la Science et de la Technologie est responsable de
l'application de cette loi. Toutefois, depuis le 12 décembre 1985, comme
vous le savez, c'est le ministre du Commerce extérieur et du
Développement technologique qui exerce les fonctions, devoirs et
pouvoirs de ce ministre dans le domaine de la technologie, notamment ceux
prévus à la loi constituant cette agence et ce, en vertu du
décret 263585 du 13 décembre 1985 adopté en vertu de
l'article 9 de la Loi sur l'exécutif. Or, la modification
proposée par l'article 63 du projet de loi confie désormais au
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie la
responsabilité du domaine de la technologie et l'article 41 du projet de
loi modifie l'article 39 de la loi constituant l'agence pour y prévoir
que la responsabilité de l'application de cette même loi sera
désormais confiée au ministre de l'Industrie, du Commerce et de
la
Technologie. Il en résulte donc que tous les membres du conseil
d'administration de l'agence seront désormais nommés par le
gouvernement sur recommandation de ce ministre.
M. Brassard: C'est limpide. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. À l'article
39, il y a un amendement. Je vais le lire. Remplacer, dans la quatrième
ligne, les mots "du Développement technologique" par les mots "et de la
Technologie". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 39 tel
qu'amendé est adopté?
M. Brassard: Oui, concordance.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 39. 1, c'est
un nouvel article et il devra se lire comme suit: L'article 23 de cette loi est
modifié par la suppression, dans la première ligne, des mots
"avec l'autorisation du gouvernement".
M. Vallerand: Cela va? C'est pour tenir compte de
l'assouplissement qu'on a fait à l'article 24.
Le Président (M. Kehoe): "... du gouvernement et. "
M. Brassard: C'est de concordance? M. Vallerand: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Oui. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 39. 1 est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): On prend l'article 40 et il y a
un autre amendement. Remplacer, dans la quatrième ligne, les mots "du
Développement technologique" par les mots "de la Technologie".
M. Brassard: C'est de la concordance. M. Vallerand:
Concordance.
Le Président (M. Kehoe): Concordance? Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que
l'article 40 tel qu'amendé est adopté? M. Brassard:
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 41, il y a
encore un amendement. Remplacer, dans la quatrième ligne, les mots "du
Développement technologique" par les mots "de la Technologie".
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté? Est-ce que l'article 41 tel qu'amendé est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): II y a un ajout à
l'article 41 et c'est l'article 41. 1: "L'article 16 de la Loi sur
l'assurance-prêts agricoles et forestiers est modifié par la
suppression, dans les première et deuxième lignes, des mots "et
avec l'autorisation du gouvernement". "
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 41. 1 est
adopté.
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 42.
M. Vallerand: Loi sur le Centre de recherche industrielle du
Québec. Suppression du deuxième alinéa de l'article 4 de
la loi constituant le Centre de recherche industrielle du Québec. La
suppression qui est proposée prévoit que ce centre est
également formé d'un membre nommé par le gouvernement sur
la recommandation du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Science
et de la Technologie à cause encore des modifications du 12
décembre 1985. C'est la même chose que dans l'article. Toutefois,
pour votre information, depuis le 12 décembre 1985, comme je le disais,
le ministre du Commerce extérieur... Cela vous va?
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 42 est adopté.
Il y a un amendement à l'article 43. Remplacer, dans la troisième
ligne, les mots "du Développement technologique" par les mots "de la
Technologie".
M. Vallerand: Cela devient de la concordance.
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est-il
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article est-il
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 44 et il y a encore le même amendement, sort remplacer, dans la
troisième ligne, les mots "du Développement technologique" par
les mots "de la Technologie". Est-ce que l'amendement et l'article sont
adoptés?
M. Vallerand: C'est de la concordance encore.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): A l'article 45, il y a encore le
même amendement. Remplacer, dans la troisième ligne, les mots "du
Développement technologique" par les mots "de la Technologie". Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Oui.
M. Vallerand: C'est encore de la concordance.
Le Président (M. Kehoe): L'article est adopté tel
qu'amendé.
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 46, c'est la
même chose. Remplacer, dans la troisième ligne, les mots "du
Développement technologique" par les mots "de la Technologie". Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article tel qu'amendé
est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 47. Il n'y a pas
d'amendement.
M. Brassard: Quel est le troisième alinéa qui est
supprimé?
M. Vallerand: Dans la loi sur la communauté urbaine, une
entente ne peut être négociée et conclue en vertu du
présent article que si elle est visée par une exclusion de
l'application de la Loi sur le ministère des Relations internationales,
chapitre M-25. 1. En fait, le troisième alinéa de l'article 114.
1 de la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal énonce
notamment que la communauté ne peut négocier ou conclure une
entente avec un gouvernement étranger que si
cette entente est visée par une exclusion de l'application de la
Loi sur le ministère des Relations internationales. Alors, cet
alinéa s'explique actuellement par le fait que la Communauté
urbaine de Montréal est un organisme visé par l'actuel article 20
de la loi. Ça va?
Le Président (M. Kehoe): L'article 48 est adopté.
L'article 49, il y a un amendement. Remplacer, dans la deuxième
ligne...
M. Brassard: C'est l'article 47 qu'on vient d'adopter.
M. Vallerand: On vient d'adopter 47, on est à 48.
Le Président (M. Kehoe): Excusez-moi. L'article 47 est
adopté. L'article 48?
M. Brassard: Vous vouliez voir si on suivait?
M. Vallerand: C'est de la concordance.
Le Président (M. Kehoe): Si le minstre suivait. Est-ce que
c'est adopté, l'article 48?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 49. Il y a un
amendement: Remplacer, dans la deuxième ligne du premier alinéa
et dans la troisième ligne du deuxième alinéa de l'article
31. 1 inséré par l'article 49, les mots "Du développement
technologique" par les mots "de la Technologie". Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article est
adopté tel qu'amendé?
M. Brassard: Oui.
M. Vallerand: C'est de la concordance.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 50.
M. Vallerand: Depuis le 12 décembre 1985, encore une fois,
le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Science et de la
Technologie est désigné maintenant sous le nom du ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science, et ce, en vertu du
décret 263585. Alors, la modification proposée vise à
opérer le changement législatif découlant de l'adoption de
ce décret qui change le nom. C'est de la concordance.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article 51.
M. Vallerand: C'est de même nature. La modification
proposée vise à opérer le changement législatif
découlant de l'adoption de ce décret au sujet du ministre de
l'Enseignement supérieur. Ça va?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 51, il y a un
amendement, l'article 51. 1: L'article 87 de cette loi est modifié par
la suppression, dans la première ligne, des mots: "avec l'autorisation
du gouvernement et". C'est 51. 1.
M. Brassard: C'est la même concordance que tout à
l'heure.
M. Vallerand: C'est ça. Exactement. Le Président
(M. Kehoe): Adopté? M. Brassard: Oui. Le Président
(M. Kehoe): L'article 52?
M. Vallerand: C'est encore une modification proposée pour
opérer le changement de nom découlant du décret qui
changeait le nom du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Science
et de la Technologie pour le désigner par ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 53, il y a un
amendement: Au paragraphe 2° de l'article, remplacer, dans les
première et deuxième lignes du paragraphe 16°, les mots "du
Développement technologique" par les mots "de la Technologie". Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
M. Brassard: Oui.
M. Vallerand: Chaque paragraphe, c'est de la concordance.
Le Président (M. Kehoe): L'article 54?
M. Vallerand: Encore une fois, c'est une modification qui est
proposée pour opérer le changement législatif
consécutif à l'adoption d'un décret qui changeait le nom
du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Science et de la
Technologie pour le nom de ministère de l'Enseignement supérieur
et de la Science.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 55?
M. Vallerand: C'est encore une modification qui vise à
opérer le changement découlant d'un...
M. Brassard: Adopté.
M. Vallerand:... changement législatif. Ça va?
Le Président (M. Kehoe): L'article 56? M. Brassard:
Même chose.
M. Vallerand: Même chose. Modification de même
nature.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 57?
M. Vallerand: L'article 57. Le deuxième alinéa de
l'actuel article 7 de la Loi sur le ministère de l'Enseignement
supérieur, de la Science et de la Technologie prévoit que le
ministre exerce ses fonctions dans les domaines de la recherche ainsi que du
développement scientifique et technologique. Toutefois, encore une fois,
depuis décembre 1985, le domaine de la technologie relève du
ministre du Commerce extérieur et ce, en vertu du décret 263585
du 13 décembre 1985 adopté en vertu de l'article 9. Ça
va?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 58?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 59?
M. Vallerand: C'est l'encadrement de l'exercice d'une fonction du
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science mentionnée
au paragraphe 6° de l'article 10.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 60, il y a un
amendement. Remplacer, dans les première et deuxième lignes du
titre proposé, les mots "du Développement technologique" par les
mots "de la Technologie".
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est adopté?
L'article est adopté tel qu'amendé?
M. Vallerand: C'est une modification de concordance.
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 61, encore le
même amendement: Remplacer, dans la troisième ligne, les mots "du
Développement technologique" par les mots "de la Technologie". Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article est adopté?
M. Vallerand: C'est une modification de concordance.
Le Président (M. Kehoe): L'article 62, c'est la même
chose. Un amendement...
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'il faut que je lise
l'amendement? L'avez-vous?
M. Vallerand: L'article 63.
Le Président (M. Kehoe): Attendez une minute!
M. Vallerand: On est plus vite que le président.
Le Président (M. Kehoe): Je pense qu'il faut que je lise
l'amendement. (20 h 30)
M. Vallerand: D'accord. Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Remplacer, dans la
troisième ligne, les mots "du Développement technologique" par
les mots "de la Technologie". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Brassard: Adopté. Merci, Réjean. Le
Président (M. Kehoe): L'article 63?
M. Brassard: Je vais faire comme le ministre. Je vais te
déléguer pour prendre le relais.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 63, il n'y a
pas d'amendement.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 63 est adopté.
Il y a un amendement à l'article 64: Au paragraphe 2° de l'article,
remplacer, dans la deuxième ligne paragraphe 1. 4°, les mots "du
développement technologique" par les mots "de la
technologie".
Au paragraphe 4° de l'article, remplacer, dans la troisième
ligne, les mots "le développement technologique" par les mots "la
technologie". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article est adopté.
L'article 65? Cela va?
M. Brassard: L'article 64, c'est... ?
M. Vallerand: L'article 64, c'est la modification qui vise
à confier au ministre de l'Industrie et du Commerce et de la Technologie
la fonction d'élaborer et de mettre en oeuvre les programmes d'aide en
vue de contribuer au développement de la technologie au Québec et
d'y promouvoir l'exportation des produits et services
québécois.
M. Brassard: Ces dispositions-là se retrouvaient dans la
Loi sur le ministère du Commerce extérieur? Non?
M. Vallerand: Oui: élaborer et mettre en oeuvre des
programmes d'aide en vue de contribuer au développement de l'industrie
et du commerce au Québec, texte proposé. C'était dans
l'ancienne loi qui se lisait: élaborer et mettre en oeuvre des
programmes d'aide en vue de contribuer au développement de l'industrie
et du commerce au Québec, mais on n'avait pas "et de la
technologie".
Le Président (M. Kehoe): L'article 65?
M. Vallerand: L'article 65, M. le Président. Attendez une
seconde, c'est l'article sur le ministère des Affaires culturelles. La
modification proposée à l'article 2 de la Loi sur le
ministère des Affaires culturelles vise à encadrer l'exercice de
la fonction du ministre des Affaires culturelles énoncée à
cet article lorsque cette fonction s'exerce à l'extérieur du
Québec, tant ailleurs au Canada qu'à l'étranger. Ainsi, la
fonction de favoriser le rayonnement des arts et des lettres à
l'étranger s'exercera dans le cadre de la politique en matière
d'affaires internationales établie par le ministère des Affaires
internationales.
M. Brassard: Cela n'existe pas dans la loi actuelle sur le
ministère des Affaires culturelles?
M. Vallerand: L'article 2 sur la Loi sur le ministère des
Affaires culturelles est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne, des mots "dans le cadre de la politique en
matière d'affaires internationales". C'est ce qu'on ajoute. Cela
n'existe pas, on l'ajoute. On ajoute: "dans le cadre de la politique en
matière d'affaires intergouvernementales canadiennes et de celle en
matière d'affaires internationales".
M. Brassard: C'est vraiment un élément nouveau.
M. Vallerand: C'est un élément nouveau qui,
à mon avis, est conforme à l'esprit de l'article 11 qu'on a
adopté tout à l'heure.
M. Brassard: Oui, mais ça va apparaître dans chacune
des lois de tous les ministères. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 66.
M. Vallerand: L'article 66, c'est du même type, mais pour
la Loi, comme M. le député de Lac-Saint-Jean le mentionnait, sur
le ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration.
M. Brassard: Oui. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 67?
M. Vallerand: Modification de concordance.
M. Brassard: L'article 5 est abrogé.
M. Vallerand: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? Est-ce que
l'article 67 est adopté?
M. Brassard: L'article 5 qui est abrogé, c'est quoi cet
article-là?
M. Vallerand: "Le ministre peut, de concert avec le ministre des
Relations internationales, établir des bureaux d'immigration à
l'extérieur du Québec et y déléguer des
fonctionnaires et employés de son ministère. " C'est une
modification de concordance qui découle des articles 27 et 32 de notre
projet de loi qu'on vient d'adopter et qui énoncent que le ministre des
Affaires internationales assure et dirige la représentation du
Québec à l'étranger et que seul ce ministre ou le
sous-ministre peut affecter des personnes à l'étranger pour y
exercer des fonctions au sein d'une représentation du Québec, ce
qu'on vient d'adopter tout à l'heure.
M. Brassard: Les bureaux d'immigration du Québec à
l'étranger seront donc désormais mis en place et établis
par le ministère des Affaires internationales.
M. Vallerand: En consultation avec le ministère.
M. Brassard: En consultation, mais le ministère de
l'Immigration perd ce pouvoir.
M. Vallerand: Ce pouvoir directement, oui.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 68?
M. Vallerand: II s'agit d'une modification de concordance qui
découle de l'article 32, encore une fois, du projet de loi qui
énonce que seul le ministre des Affaires internationales ou le
sous-ministre des Affaires internationales peut affecter des personnes à
l'étranger pour y exercer des fonctions au sein d'une
délégation générale, d'une délégation
ou de toute autre forme d'organisation et que ces personnes exercent leurs
fonctions sous l'autorité du délégué
général, du délégué ou de la personne
responsable de la forme d'organisation.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement à
l'article 69 qui remplace complètement l'article. Est-ce que tout le
monde a une copie de l'article 69 tel qu'amendé?
M. Vallerand: II y a un amendement à l'article 69.
Le Président (M. Kehoe): Oui. L'article 69 est
remplacé entièrement.
M. Vallerand: En gros, M. le Président, à l'article
69, on fait avec les affaires canadiennes ce qu'on a fait avec les Affaires
internationales.
M. Brassard: Créer un bureau des ententes.
M. Vallerand: C'est cela, exactement. La responsabilité
des activités au Canada.
M. Brassard: Là, vous n'avez pas de problème, ce
sont vraiment des ententes, ce ne sont pas des traités.
M. Vallerand: Ce sont véritablement des ententes.
Une voix: Sûrement des ententes!
M. Brassard: Ce sont sûrement des ententes, oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 69, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 70.
M. Vallerand: La modification proposée vise à
préciser la fonction du ministre responsable de l'application de la
section II de la Loi sur le ministère du Conseil exécutif, soit
le ministre délégué aux affaires intergouvernementales
canadiennes, déjà formulée à l'article 3. 3 de
cette loi. Le ministre aura ainsi pour fonction additionnelle d'assurer la
promotion des intérêts du Québec. Cette modification a pour
objet de confier au ministre délégué aux affaires
intergouvernementales canadiennes, en plus du rôle qu'il avait
déjà relativement au développement culturel,
économique et social des Québécois, un mandat plus
général et plus actif en regard de la promotion des
intérêts du Québec, en particulier en matière
commerciale, à la suite de la fusion des ministères du Commerce
extérieur et des Relations internationales sur le plan canadien.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 70 est
adopté?
M. Brassard: Assurer la promotion des intérêts du
Québec, c'est l'élément nouveau.
M. Vallerand: Oui, sur le plan canadien, ce qui n'est pas
négligeable, ce qui est important d'ailleurs,
M. Brassard: Sans doute. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 71.
M. Vallerand: L'insertion de l'article 3. 5. 1 dans la Loi sur le
ministère du Conseil exécutif vise à confier une nouvelle
fonction au ministre responsable de l'application de la section II de cette
loi, soit le ministre délégué aux affaires
intergouvernementales canadiennes. L'ajout de cet article, en
vérité, vise à confier au ministre
délégué aux affaires intergouvernementales canadiennes des
responsabilités additionnelles à caractère
économique en lui donnant le mandat d'identifier et d'évaluer, en
collaboration avec les ministères et organismes concernés, les
programmes et politiques des gouvernements au Canada ayant un impact financier
ou économique au Québec. Le ministre sera ainsi en mesure, entre
autres, d'évaluer les impacts des décisions économiques du
gouvernement fédéral afin de mieux faire ressortir
l'évolution de la situation relative du Québec par rapport aux
autres provinces: fiscalité, arrangements fiscaux, développement
économique régional, etc. Cette évaluation permettra par
la suite d'élaborer de nouvelles politiques et stratégies afin de
mieux assurer la promotion des intérêts du Québec. Cela
découle un peu de l'article 70.
M. Brassard: Oui, sauf qu'une interrogation surgit dans mon
esprit au sujet de la nature des
impacts. On se borne à identifier les impacts économiques
ou financiers au Québec des politiques et programmes du gouvernement du
Canada. Il me semble que c'est trop restrictif. Cela pourrait être
culturel, linguistique.
M. Vallerand: M. le député, si vous le permettez,
je vous le concède, vous avez raison, mais c'est déjà
prévu dans la loi. On ajoute, c'est un ajout.
M. Brassard: L'article 3. 5 de la loi?
M. Vallerand: Compétence constitutionnelle du
Québec. Oui, 3. 5: "II assure en outre la participation du gouvernement
à l'élaboration et la mise en oeuvre au Canada des politiques et
programmes fédéraux ayant des incidences sur le
développement du Québec et favorise, à cette fin, la
concertation intergouvernementale. " On ajoute "financier et
économique". C'est une insertion après 3. 5.
M. Brassard: D'accord, mais ce n'est pas la même chose.
Dans l'article 3. 5 actuel de la loi sur le Conseil exécutif, la
disposition est qu'il "assure en outre la participation du gouvernement
à l'élaboration et la mise en oeuvre au Canada des politiques et
programmes fédéraux ayant des incidences sur le
développement du Québec". C'est bien, mais là il ne s'agit
pas de participation, il s'agit d'identifier les politiques et les programmes
des gouvernements du Canada et des autres provinces qui pourraient avoir un
impact. À 3. 5 actuellement, il s'agit de participation à
l'élaboration et à la mise en oeuvre de programmes. À 3.
5. 1, c'est une autre action envisagée. C'est un processus
d'identification des politiques et programmes du gouvernement du Canada et du
gouvernement des autres provinces qui pourraient avoir un impact, et vous
limitez cela à impact économique ou financier. Je suis d'accord
avec l'ajout qui dit que le ministère doit identifier les politiques et
les programmes du gouvernement du Canada qui ont des impacts au Québec,
mais on ne doit pas se limiter à identifier les impacts financiers ou
économiques. Cela peut être des impacts linguistiques. Qu'on se
rappelle tout le débat sur la loi C-72. Cela peut être des impacts
culturels.
M. Vallerand: Si vous me permettez de tenter une
interprétation de l'esprit... Dans 3. 5, on vise les incidences sur le
développement du Québec d'une façon
générale. À 3. 5. 1, on cible davantage les incidences
à partir des dimensions financières et économiques.
M. Brassard: Je regrette, M. le ministre, mais ce n'est pas la
même chose. L'article 3. 5, deuxième alinéa, vise une
participation à l'élaboration et à la mise en oeuvre de
programmes. Le Québec participe et met en oeuvre, de concert avec le
gouvernement du Canada, des politiques et des programmes. Ce que vous voulez
ajouter à 3. 5. 1, il ne s'agit pas de participation ni de...
M. Vallerand: Je comprends la distinction que vous voulez faire
entre 3. 5 et 3. 5. 1.
M. Brassard: D'accord?
M. Vallerand: On pourrait proposer...
M. Gobeil: M. le Président, si on regarde le
libellé actuel de 3. 5 de la loi sur le Conseil exécutif, on nous
dit effectivement que le ministre, dans la conduite des affaires
intergouvernementales canadiennes, veille à ce que soit respectée
la compétence constitutionnelle, première partie. La
deuxième partie concerne les programmes généraux ayant une
incidence au Québec. On disant: "II assure en outre la participation du
gouvernement à l'élaboration et la mise en oeuvre au Canada des
politiques et programmes fédéraux ayant des incidences sur le
développement du Québec et favorise, à cette fin, la
concertation intergouvernementale. " Je pense que cela couvre tous les
programmes, que ce soit de nature culturelle, économique ou
technologique. Par 3. 5. 1, M. le Président...
M. Brassard: M. le ministre, excusez-moi... M. Gobeil:...
on a voulu renforcer...
M. Brassard: À 3. 5, on couvre les programmes auxquels le
gouvernement du Québec participe.
M. Gobeil: Cela couvre tous les programmes. Si on le relit: "II
assure en outre la participation du gouvernement à l'élaboration
et la mise en oeuvre au Canada des politiques et programmes
fédéraux ayant des incidences sur le développement du
Québec". Par 3. 5. 1, on renforce la notion de programmes ayant un
impact économique et financier déjà couverte autrement par
3. 5.
M. Brassard: Pas nécessairement, non. M. Gobeil:
C'est bien dit.
M. Brassard: Regardez, M. le ministre. À 3. 5 de la loi
actuelle, le ministre assure la participation du gouvernement du Québec
à l'élaboration et à la mise en oeuvre de politiques et
programmes fédéraux. Il s'agit de participation à
l'élaboration et à la mise en oeuvre. Le gouvernement du
Québec, en quelque sorte, est partie prenante des politiques et des
programmes fédéraux. Dans 3. 5. 1, il n'est pas
nécessairement partie prenante. Il peut même être
opposé. Il peut même être hostile aux programmes ou, en tout
cas, il peut n'être pas du tout impliqué, mais on lui confie la
tâche d'identifier les impacts, les conséquences, les incidences.
(20 h 45)
M. Gobeil: II n'est pas plus partie prenante, M. le
Président, à l'article 3. 5 qu'à l'article 3. 5. 1. C'est
exactement la même chose. Ce sont des mises en oeuvre au Canada.
M. Brassard: Oui, il participe.
M. Gobeil: Ce ne sont pas des mises en oeuvre des programmes du
Canada.
M. Brassard: M. participe dans l'article 3. 5 actuellement. Il a
une participation.
M. Gobeil: Moi, c'est ma compréhension, M. le
Président, que ceci ne change absolument rien au sens de l'article 3. 5
où on parle de politiques et de programmes sans en faire
l'énumération. Par l'article 3. 5. 1, on insiste sur des
programmes ayant des impacts économiques et financiers, ce qui n'exclut
pas les autres programmes, que ce soit dans le domaine culturel ou autres.
M. Brassard: Ah oui!
Une voix: C'est vrai qu'on...
M. Brassard: Oui, cela les exclut. À l'article 3. 5. 1, le
ministre n'a pas pour tâche d'identifier les politiques et programmes du
gouvernement du Canada et du gouvernement des autres provinces qui pourraient
avoir un impact socioculturel ou linguistique. Il n'a pas pour tâche de
les identifier. Il a pour tâche d'identifier uniquement les impacts
économiques ou financiers.
M. Gobeil: M. le Président, je pense à une chose
qu'on pourrait faire. Ce serait de laisser exactement l'article 3. 5 tel qu'il
est actuellement, de ne pas faire de modification à cet article 3.
5.
M. Brassard: L'article 3. 5. 1, moi...
M. Gobeil: Je pense qu'on pourrait vivre avec cela...
M. Brassard: Non, l'article 3. 5...
M. Gobeil:... sauf qu'on ajoute l'article 3. 5. 1 qui met une
emphase plus prononcée sur cela. L'impact est...
M. Brassard: Moi, je ne suis pas contre l'esprit de l'article 3.
5. 1. Sauf que je voudrais que ce ne soit pas limité aux impacts
économiques et financiers.
Une voix: Mais à l'article 3. 5...
M. Brassard: On pourrait suggérer un amendement, avoir un
impact socioculturel, linguistique, économique ou financier.
M. Gobeil: M. le Président, ce n'était pas
l'esprit.
M. Vallerand: La compétence constitutionnelle à
l'article 3. 5, c'est clair: "Le ministre, dans la conduite des affaires
intergouvernementales canadiennes, veille à ce que soit respectée
la compétence constitutionnelle du Québec. " Toutes les lois
fédérales sont analysées par ce biais-là dont la
politique linguistique.
M. Brassard: L'article 3. 5. 1, pourquoi d'abord l'ajouter si
cela est inclus?
M. Vallerand: II cible en particulier. M. Gobeil: C'est un
renforcement.
M. Vallerand: C'est un renforcement sur le plan économique
et sur le plan financier, mais tout est ouvert par l'article 3. 5 du fait qu'on
se réfère à la compétence constitutionnelle
très spécifiquement.
M. Brassard: Vous lui confiez une nouvelle tâche à
l'article 3. 5. 1. On n'ajoute pas des dispositions législatives pour le
plaisir d'en ajouter. Si vous ajoutez cela, c'est parce que vous voulez nous
confier une nouvelle tâche.
M. Gobeil: M. le Président, on cible une tâche qu'il
avait déjà dans le mandat général de l'article 3.
5. Cette tâche, ce sont les programmes qui ont des impacts
économiques et financiers plus importants au Québec.
M. Brassard: Je propose un amendement, M. le Président:
Remplacer, dans la troisième ligne de l'article 3. 5. 1
inséré par l'article 71, les mots "impact économique ou
financier" par les mots "impact socioculturel, linguistique, économique
ou financier".
M. Gobeil: M. le Président, est-ce que je peux demander au
député de Lac-Saint-Jean de répéter, s'il vous
plaît, pour le bénéfice des conseillers?
M. Brassard: Remplacer, dans la troisième ligne de
l'article 3. 5. 1 inséré par l'article 71, les mots "impact
économique ou financier" par les mots "impact socioculturel,
linguistique, économique ou financier".
M. Vallerand: Vous ne pensez pas qu'en raison du fait qu'à
l'article 3. 5 on fait spécifiquement référence à
la compétence constitutionnelle, cela est inclusif, ce à quoi
vous vous référez pour en faire un amendement? Dans le fond, cela
serait redondant que de rajouter à l'article 3. 5. 1.
M. Brassard: Bien, cela aussi est redondant, d'abord.
M. Vallerand: Non, on cible parce qu'on dit, à l'article
3. 5: "Le ministre, dans la conduite des
affaires intergouvernementales canadiennes... M. Brassard:
J'ajoute des cibles.
M. Vallerand:... veille à ce que soit respectée la
compétence constitutionnelle du Québec. "
M. Brassard: J'ajoute des cibles.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement
proposé par le député de Lac-Saint-Jean est
adopté?
M. Gobeil: Non, M. le Président. Je ne pense pas qu'on
puisse le faire parce que je pense que cela aurait des impacts juridiques qu'il
est difficile d'évaluer. Je répète que l'article 3. 5
actuel nous donne exactement le champ global de juridiction dans ce domaine et
sur l'ensemble des politiques et programmes. Cela n'exclut pas les
éléments que le député de Lac-Saint-Jean veut
ajouter, sauf qu'il faudrait voir, M. le Président, sur le plan
juridique si on ne causerait pas d'embêtements par l'addition des mots
linguistique, socioculturel et... Pardon, le troisième que vous voulez
ajouter, monsieur?
M. Brassard: C'est tout.
M. Gobeil: Je pense que cela nous prendrait un avis juridique
là-dessus, sachant que, pour ce qui touche l'impact économique ou
financier, de toute façon, cela a déjà été
évalué et que cela ne fait que cibler deux
éléments, soit les éléments économique et
financier, d'un article qui est général dans le domaine des
politiques et des programmes.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que je comprends que
l'amendement à l'article 71 est rejeté?
Une voix: Rejeté.
M. Gobeil: M. le Président, pour satisfaire le
député de Lac-Saint-Jean, il y a une chose que je peux lui
proposer, c'est d'ajouter à 3. 5. 1: "et d'avoir un impact notamment
économique ou financier au Québec", ce qui n'exclut pas les deux
autres. Je pense que le "notamment" pourrait être...
Une voix: Notamment ou entre autres. M. Gobeil: Notamment
ou entre autres. M. Brassard: Entre autres. M. Gobeil: Entre
autres?
M. Brassard: Oui. Entre autres, cela me conviendrait.
M. Vallerand: Bon. C'est plus parmi d'au- tres.
M. Gobeil: D'accord. Alors, cela se lirait, M. le
Président: pouvant avoir entre autres un impact économique ou
financier au Québec.
M. Brassard: C'est cela.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement proposé par
le ministre: à la troisième ligne, après le mot "un",
ajouter les mots "entre autres"...
M. Brassard: Non, après le mot "avoir", M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Excusez-moi. Après
"avoir", ajouter les mots "entre autres". Est-ce que l'amendement...
M. Gobeil: Excusez-moi, M. le Président. À des fins
de clarification seulement, je propose au député de
Lac-Saint-Jean ceci. Si on disait: pourrait avoir un impact au Québec,
entre autres économique ou financier, et en fait l'évaluation en
collaboration...
M. Brassard: Oui, d'accord.
M. Gobeil: Alors, pouvant avoir un impact au Québec, entre
autres économique ou financier, et en fait l'évaluation en
collaboration avec les ministères et organismes concernés.
Le Président (M. Kehoe): Je comprends que vous allez
donner l'amendement au greffier?
M. Gobeil: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 71 tel
qu'amendé est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 72?
M. Vallerand: 72 ou 71?
Le Président (M. Kehoe): 71 est adopté tel
qu'amendé.
M. Vallerand: D'accord. L'article est adopté aussi?
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Excusez-moi?
M. Brassard: Un instant, s'il vous plaît! Est-ce que c'est
nouveau, l'article 72?
M. Vallerand: Non, cela formalise... L'article 71 ou 72?
M. Brassard: 72
M. Vallerand: L'article 71, c'est fait. Ce n'était pas
dans la loi, me dit-on, mais on le faisait, si bien que cette fois-ci on
l'ajoute dans la loi.
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Kehoe): L'article 72 est
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 73, il y a un
amendement pour remplacer l'article par le suivant... Je pense que chacun a une
copie de l'amendement. M. le ministre, la portée de l'amendement?
M. Vallerand: La portée de l'amendement: Toutefois, une
commission scolaire peut négocier ou conclure une entente... C'est 72 ou
73?
Le Président (M. Kehoe): 73. L'article 72 est
adopté.
M. Vallerand: Le papillon ajoute "regroupement"?
Une voix: C'est cela. On avait déjà un changement
pour alléger, le ministre au lieu du gouvernement, et on ajoute la
notion du regroupement.
M. Vallerand: On avait déjà changé
gouvernement par ministre et on ajoute "regroupement" à
l'amendement.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 73?
M. Vallerand: On l'a fait tout à l'heure pour les Affaires
internationales. C'est cela.
Le Président (M. Kehoe): Est ce que l'amendement 73 est
adopté?
M. Vallerand: Est-ce que vous comprenez la nature de
l'amendement?
M. Brassard: Oui.
M. Vallerand: Le regroupement qu'on ajoute? Cela va pour
l'amendement?
M. Brassard: Par conséquent, dans la Loi sur le
ministère du Conseil exécutif concernant les ententes
intergouvernementales, vous maintenez la forme de l'interdit, alors que
précédemment vous avez plutôt adopté la forme
incitative.
M. Vallerand: Oui, sur le plan international. Sur le plan
canadien, on maintient l'interdit pour des raisons...
M. Brassard: Donc, vous jugez que c'est préférable
en vue de faire respecter nos juridictions.
M. Vallerand: Exactement, parce qu'on peut imaginer que les
ententes qui pourront être conclues entre les municipalités et les
autres gouvernements canadiens sont beaucoup plus nombreuses que ce qu'on
pourrait imaginer sur le plan International, donc les contrôles sont plus
difficiles. Il y a également ce qui pourrait découler de la
dépendance financière de certaines municipalités à
partir d'ententes qu'on pourrait ignorer avec d'autres gouvernements canadiens.
C'est dans cet esprit qu'on maintient l'interdit.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est-il
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 73 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 74, il y a un
amendement. L'article 74 est remplacé par le suivant... Je pense que
vous avez tous une copie de l'amendement? L'amendement est-il
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 75.
M. Vallerand: C'est au même titre que ce qu'on a
prévu pour les affaires internationales au niveau de
l'allégement. Est-ce que vous voulez que je le commente?
M. Brassard: Oui, sauf que je constate que dans ce cas-ci c'est
le gouvernement qui peut exclure de l'application, n'est-ce pas?
M. Vallerand: Oui.
M. Brassard: Alors que dans la Loi sur le ministère des
Affaires internationales, c'est le ministre.
M. Vallerand: Non, c'était le gouvernement en partie.
C'est le gouvernement qui peut exclure
une entente particulière de l'application.
M. Brassard: Sans l'autorisation préalable du
ministre.
M. Vallerand: C'est à l'article 26, les ententes.
M. Gobeil: L'article 26. M. Brassard: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): II y a un nouvel article,
l'article 75, 1. Vous en avez une copie?
M. Vallerand: Remplacer: "y nommer les chefs de poste et affecter
le personnel requis" par les mots "et y nommer leschefs de poste".
C'est l'amendement, à l'article 75. 1? Ce n'était pas
prévu dans la loi, on l'ajoute.
Le Président (M. Kehoe): On l'ajoute? Est-ce que l'article
75. 1 est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 75. 2.
M. Brassard: C'est la même chose que tantôt?
Adopté.
M. Vallerand: Exactement.
Le Président (M. Kehoe): Donc, adopté. J'appelle
l'article 75. 3.
M. Vallerand: C'est la même chose. Insérer,
après le mot "fournit", les mots "aux chefs de postes et". Pour votre
compréhension, l'article 3. 17 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans la quatrième ligne du premier alinéa...
M. Brassard: Vous êtes à quel article? M.
Vallerand: À l'article 75. 3. M.Brassard: Oui,
d'accord.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 75. 4.
M. Vallerand: C'est abrogé à cause de l'article 75.
2. La teneur de l'article est reprise avec des modifications par le nouvel
article 3. 16 qui a été introduit par l'article 75. 2.
M. Brassard: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 76.
M. Vallerand: Est-ce que vous permettez, M. le
député, que le ministre en titre...
M. Brassard: Ah! certainement. Vous écrirez cela dans le
décret que cela va prendre l'autorisation de l'Opposition
officielle.
M. Gobeil: Les modifications proposées à l'article
8 de la Loi sur le ministère du Tourisme vise à encadrer
l'exercice de deux fonctions du ministre du Tourisme, lesquelles fonctions sont
énoncées à cet article, lorsqu'elles s'exercent à
l'extérieur du Québec, tant ailleurs au Canada qu'à
l'étranger.
M. Brassard: C'est ce qu'on a fait pour les autres
ministères tout à l'heure.
M. Gobeil: Effectivement.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Brassard: Adopté. (21 heures)
Le Président (M. Kehoe): Adopté. À l'article
77, il y a un amendement: Au paragraphe 2° de l'article, remplacer, dans
les première, deuxième et troisième lignes du paragraphe
15, les mots "du Développement technologique" par les mots "de la
Technologie".
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est adopté?
L'article est-il adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 78?
M. Brassard: C'est la même chose que pour les Cris.
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article 79?
M. Vallerand: Même chose.
M. Brassard: Même chose également?
M. Vallerand: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Article 80?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Article 81?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 82, il y a un
amendement: Remplacer dans les cinquième, sixième,
septième, huitième et neuvième lignes, les mots "du
Développement technologique" par les mots "de la Technologie".
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): II y a un article 82. 1.
M. Vallerand: Modification de concordance.
Le Président (M. Kehoe): "Les dispositions
législatives mentionnées à l'annexe IV sont
modifiées par la suppression, dans la première ligne de chacune
des mots "avec l'autorisation du gouvernement et".
M. Gobeil: C'est une modification de concordance afin de retirer
la nécessité de l'autorisation gouvernementale parce qu'elle fait
double emploi avec l'autorisation préalable du ministre.
M. Brassard: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): L'article 82. 1 est-il
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 82. 2, c'est exactement
la même chose.
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article 83 est
remplacé...
M. Brassard: L'article 82 amendé, oui.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 83, il y a un
amendement. Vous l'avez devant vous.
M. Gobeil: M. le Président, l'amendement consiste à
remplacer "Développement technologique" par Technologie" et à
réénumérer... C'est strictement de la concordance.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 84? Il y a un
amendement? À l'article 84, il y a un amendement: Remplacer, dans la
quatrième ligne du deuxième alinéa...
M. Gobeil: C'est la même chose, technologie...
Le Président (M. Kehoe): Oui.
Une voix: C'est une disposition transitoire.
Le Président (M. Kehoe): Est ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: L'article 84: "Les membres du personnel du
ministère des Relations internationales deviennent les membres du
personnel du ministère des Affaires internationales. " Au complet, M. le
ministre?
M. Gobeil: Oui, M. le député.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Un instant!
Le Président (M. Kehoe): L'amendement, pour commencer.
M. Brassard: Oui. On peut adopter l'amendement, si vous
voulez.
M. Gobeil: Technologie plutôt que Développement
technologique.
M. Brassard: Adopté pour l'amendement.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est adopté.
L'article 84?
M. Brassard: Si vous me dites que tous les effectifs sont
transférés, à ce moment-là, est-ce qu'on peut se
permettre de faire une addition, les membres du personnel du ministère
du Commerce extérieur plus les membres du ministère des Relations
internationales, pour avoir le chiffre exact des membres du personnel du
ministère des Affaires internationales?
M. Gobeil: Oui, M. le député, plus certains
ajustements, parce que, comme on l'a vu, ce projet de loi prévoit des
transferts de certaines responsabilités, entre autres, au
ministère de l'Industrie et du Commerce. Alors, il faut soustraire les
personnels qui seront déplacés, en vertu de l'autorisation d'une
autorisation du Conseil du trésor, vers d'autres ministères.
M. Brassard: Le Développement technologique, cela fait
combien de fonctionnaires?
M. Gobeil: Le nombre de postes, et je pense, M. le
Président, qu'il faut parler ici de postes, parce que le Conseil du
trésor autorise des postes, il y a 33 postes affectés au
Développement technologique.
M. Brassard: Qui vont se retrouver à l'Industrie et au
Commerce?
M. Gobeil: Ces postes-là vont se retrouver à
l'Industrie et au Commerce effectivement.
M. Brassard: II y en a combien aux Rela-
tions internationales qui se retrouveront aux Affaires
internationales?
M. Gobeil: II y avait des effectifs totaux de 672 personnes.
M. Brassard: Aux Affaires internationales?
M. Gobeil: Aux Affaires internationales et au Commerce
extérieur: 386 à l'ancien ministère des Relations
internationales et 286 au ministère du Commerce extérieur. Cela
inclut les personnes, les employés québécois dans les
réseaux, 672 étant l'addition de 386 et 286.
M. Brassard: Pour ce qui est des cadres, c'est...
M. Gobeil: Cela comprend évidemment les cadres. Je n'ai
pas le chiffre complet des cadres antérieurement c'était... Cela
comprenait 82 cadres soit 56 cadres de structure et 26 cadres transitoires, et
au ministère des Relations internationales et au ministère du
Commerce extérieur.
M. Brassard: Sur les 686 postes... M.Gobeil: C'est
672, oui. M. Brassard: 672, excusez-moi. M. Gobeil: Oui.
M. Brassard: Combien y en a-t-il de vacants?
M. Gobeil: Au moment où l'on se parle? M. Brassard:
Oui.
M. Gobeil: La nouvelle structure prévoit dans les... En
fait, je peux vous donner le nombre de postes vacants récemment. Il y
avait 22 postes vacants au cours des dernières semaines. Ce n'est pas
évidemment le chiffre d'hier, mais c'est récent.
M. Brassard: Le ministre peut-il déposer l'état des
effectifs?
M. Gobeil: Ce sont des documents internes, M. le
Président, qui concernent évidemment plus que les trois ou quatre
chiffres que je viens de mentionner. Je pense que, pour les records, le
ministre a répondu aux questions. Si le député de
Lac-Saint-Jean a d'autres questions à poser, même si je
considère que ce n'est pas strictement dans la nature du mandat de cette
commission, cela me fera plaisir d'y répondre quand même. Il y a
des chiffres qui... Et ce sont des chiffres qui concernent aussi des
employés et, avec le respect qu'un employeur doit avoir pour ses
employés, il y a aussi des commentaires et cela fait partie d'un
document interne qui, je pense, ne doit pas être rendu public à ce
stade-ci ou, du moins, pas dans cette forme-là.
M. Brassard: Comment le ministre explique-t-il la perception que
les médias ont eue par rapport à sa conférence de presse
concernant la réorganisation et la fusion où l'on voyait des
titres dans les journaux indiquant des réductions d'effectifs
substantielles de l'ordre de 20 % et l'abolition de postes de l'ordre de plus
de 100? Où les journaux sont-ils allés pêcher cela?
M. Gobeil: M. le Président, il faudrait peut-être
que le député de Lac-Saint-Jean le demande aux journalistes, mais
moi, ce que j'ai dit à cette conférence de presse, c'est que,
dans le cadre d'une restructuration du ministère des Affaires
internationales qui proviendrait d'une fusion, en quelque sorte, par le nouveau
projet de loi 42 qu'on étudie aujourd'hui du ministère du
Commerce extérieur et de l'ancien ministère des Relations
internationales, il y aurait effectivement une rationalisation des effectifs.
Je pense que le député de Lac-Saint-Jean sera en mesure de
comprendre que, sur le plan administratif, il y a deux structures
administratives, que ce soit dans les directions de l'administration, des
ressources humaines ou des communications, entre autres, et que, dans le cadre
de cette rationalisation, il y aurait une diminution du nombre de postes.
Effectivement, il y a eu une diminution du nombre de postes. D'abord, par une
réduction parce qu'on avait besoin de moins de postes, par une
réduction aussi à cause du transfert de certains postes de
développement technologique au ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie. Le résultat net a fait que, sur une base
comparable pour ce qui restait de fonctions dans le nouveau ministère
des Relations internationales, il y a effectivement une diminution de 96
postes.
M. Brassard: Donc, ce n'est pas 125?
M. Gobeil: C'est une diminution de 96 postes, sans compter...
M. Brassard: Actuellement là, déjà?
M. Gobeil:... évidemment ce qu'on appelle une
réserve de gestion que nous sommes actuellement à établir
parce que le député de Lac-Saint-Jean sait pertinemment que, dans
ce ministère-là, où on a des réseaux de
délégation, il y a évidemment des personnes qui reviennent
en poste d'un poste à l'étranger et qu'on doit réaffecter.
On a besoin d'un minimum de postes qu'on appelle postes de réserve de
gestion qu'on confie entre autres à ces employés et il y a
d'autres employés qui sont prêtés à divers
organismes internationaux dans le but d'augmenter la présence du
Québec à l'intérieur de ces organismes. Sur le plan des
postes, c'est une
base comparable, il y a 96 postes de moins que l'addition des
mêmes postes dans les deux ministères antérieurs.
M. Brassard: Est-ce que l'opération est
complétée ou est-ce qu'il y aura de nouvelles abolitions de
postes?
M. Gobeil: L'opération est complétée sauf
pour l'établissement de la réserve de gestion qui est en
discussion et en étude actuellement. Cela n'affectera pas, à
toutes fins utiles, de postes. On peut dire que l'opération est
complétée et que de plus l'opération va nous permettre,
croyons-nous, de le faire pendant ces quelques mois en douceur, en ce sens que,
sur les 96 postes actuellement, il reste 28 personnes à replacer dans
d'autres ministères et organismes gouvernementaux selon les
dernières statistiques que nous avons. Nous ne prévoyons pas
recourir à la mise en disponibilité qui est une procédure
élaborée par le Conseil du trésor. Nous sommes confiants
que ces 28 personnes ou la très grande majorité d'entre elles
seront replacées dans le système d'ici le début de
l'année 1989.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 85.
M. Gobeil: L'article 85 est une disposition transitoire qui vise
à régir le transfert de toute personne qui est
présentement liée par contrat soit au ministère des
Relations internationales ou au ministère du Commerce extérieur
et du Développement technologique ainsi que le transfert de toute
personne liée par contrat à tout autre ministère et qui
est présentement affectée à l'étranger.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 86.
M. Gobeil: L'article 86, c'est la même chose, mais cette
fois pour les personnes qui ont été recrutées à
l'étranger.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement à
l'article 87. C'est toujours la même chose: Remplacer, dans les
quatrième et cinquième lignes du deuxième alinéa,
les mots "du Développement technologique" par les mots "de la
Technologie". L'amendement est adopté. L'article 87 est-il
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 88, il y a le
même amendement. Est-ce que l'article 88 est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement à
l'article 89. C'est la même chose. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est ce que l'article 89 est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 90.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 91.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 92.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 93, c'est le
même amendement: Remplacer, dans la cinquième ligne du premier
alinéa, les mots "du Développement technologique" par les mots
"de la Technologie". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Brassard: Non, pas tout de suite. Les crédits du
Développement technologique qui sont transférés au
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie sont de quel
ordre?
M. Gobeil: Cette disposition est transitoire. Cela concerne,
comme l'explique le député de Lac-Saint-Jean, les transferts de
crédits. Sur une base annuelle, les crédits au
Développement technologique étaient d'environ 25 000 000 $.
M. Brassard: Dans les budgets actuellement. M. Gobeil: Sur
une base annuelle, oui.
M. Brassard: Ces 25 000 000 $ vont être
transférés au ministère de l'Industrie, du Commerce et de
la Technologie?
M. Gobeil: C'est-à-dire, dans les nouveaux bugets de
1989-1990 oui et, selon la date du transfert, il va y avoir une proportion
des
budgets restants pour l'exercice en cours, c'est-à-dire
l'exercice de 1988-1989.
M. Brassard: À part cela, les budgets restants du Commerce
extérieur et ceux des Relations internationales vont s'additionner?
M. Gobeil: M. le Président, je fais confiance au nouveau
président du Conseil du trésor pour demander probablement
certains ajustements. Ce sera en discussion évidemment avec le Conseil
du trésor qui est l'organisme qui régit l'attribution des
budgets. Le rôle du ministre des Affaires internationales, c'est
évidemment d'obtenir le plus de crédits possible pour son
ministère. (21 h 15)
M. Brassard: Étant donné que vous avez
réduit les effectifs, je suppose que vous vous attendez que votre
remplaçant au Conseil du trésor vous demande ou vous impose des
réductions de crédits.
M. Gobeil: M. le Président, je n'avais pas l'intention de
le suggérer à mon remplaçant, mais je suis convaincu qu'il
va le demander et nous ferons les discussions qui s'imposent en temps et
lieu.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 94.
M. Gobeil: Cela concerne l'entrée en vigueur de
dispositions statutaires.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? M. Brassard:
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Maintenant, il y a des annexes.
Annexe IV. Insérer... Un instant. Excusez-moi, c'est vrai. Cela commence
par l'annexe 1. Est-ce que l'annexe 1 est adoptée?
M. Brassard: On va se fier aux juristes, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Cela veut dire oui?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Kehoe): Adopté? Annexe II? Est-ce
que l'annexe II est adoptée?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Annexe III?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'annexe IV, il y a un
amendement: Insérer après l'annexe III la suivante... Vous avez
l'amendement devant vous. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'annexe IV est
adoptée?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): À l'annexe V, il y a un
autre amendement: Insérer après l'annexe IV la suivante... Vous
l'avez devant vous. Est-ce que l'annexe V est adoptée, telle
qu'amendée?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'annexe V est adoptée.
Est-ce que les titres du projet de loi sont adoptés?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le...
M. Brassard: On avait suspendu un article, M. le
Président, il me semble.
Article en suspens
Le Président (M. Kehoe): Oh! excusez-moi, c'est vrai,
l'article 13. On rappelle l'article 13.
M. Gobeil: M. le Président, à l'article 13,
j'aimerais faire une suggestion au député de Lac-Saint-Jean et,
pour des fins de compréhension, je voudrais lire cet article en scindant
en trois éléments ce que comprend cet article. Dans le premier
élément, on dit: "Le ministre effectue des recherches, des
études et des analyses sur les pays et leur situation
géopolitique et économique... " C'est le premier
élément de cet article 13. Je pense que cet élément
parle par lui-même. Le deuxième élément dit: Le
ministre renseigne les ministères et organismes sur ces pays et leur
situation géopolitique et les informe, notamment, quant aux
possibilités d'y exporter des services et produits
québécois ou d'y promouvoir les investissements étrangers
au Québec. C'est le deuxième élément de cet
article.
Le troisième élément pourrait s'entendre: Le
ministre fait la promotion à l'étranger des produits et services
québécois, notamment, au moyen de missions, de stages,
d'expositions ou de programmes d'aide financière, et coordonne les
activités des ministères et organismes concernés.
M. Brassard: Cela me conviendrait mieux, quant à moi.
M. Gobeil: C'est-à-dire que je n'en fais pas une
proposition d'amendement, M. le Président.
C'était pour la compréhension du député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Ah, vous ne voulez pas l'amender? Pourquoi pas?
M. Gobeil: Non, je pense, parce que, en fait, dans le langage
juridique...
M. Brassard: Pourquoi ne pas l'amender en ce sens-là? Vous
étiez très clair. J'écoutais; mon Dieu que c'était
clair!
M. Gobeil: Cela respecte le langage juridique et il me semble que
l'article 13 est compris dans cette optique. L'article 13 qui respecte le
langage juridique actuellement me semble être très clair, surtout
en fonction du mot "notamment" qui n'exclut pas les autres possibilités.
C'est-à-dire que je pense que le député de Lac-Saint-Jean
en avait sur la possibilité d'y exporter des produits. Cela n'exclut pas
ça, mais c'est, encore là, une cible qu'on veut introduire dans
cet article sans exclure... parce que, par la mention de la situation
géopolitique, je pense qu'on couvre tous les éléments
autres qu'économiques ou commerciaux.
M. Brassard: J'aurais préféré la formulation
que vous ne voulez pas proposer, mais adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 13 est
adopté.
M. Gobeil: M. le Président, si vous permettez et si le
député de Lac-Saint-Jean me le permet, il m'a posé une
question concernant l'Institut de l'énergie.
M. Brassard: Oui.
M. Gobeil: Je suis prêt à lui donner la
réponse qu'on m'a fournie. Après vérification, en ce qui
concerne l'Institut de l'énergie, il y a deux accords qu'on veut
obtenir; d'abord, il y a l'accord de siège avec le Québec, et
nous nous sommes déjà entendus sur le contenu, et ce sera
bientôt présenté au Conseil des ministres du gouvernement
du Québec pour approbation et ce sont les mêmes avantages que ceux
consentis aux gouvernements étrangers et aux institutions
étrangères établies au Québec, qui sont
principalement des avantages fiscaux.
En ce qui touche l'accord de siège avec le gouvernement
fédéral, il y a un projet d'accord qui a été
rédigé et entériné par l'ACCT, l'Agence de
coopération culturelle et technique, et par l'ambassade du gouvernement
fédéral à Paris, et le projet a été transmis
pour approbation à Ottawa pour être sanctionné par
décret et les fonctionnaires à Ottawa ont voulu comparer les
avantages consentis avec ceux que le Québec était prêt
à consentir pour fins de concordance. La sanction, et je le dis sous
toute réserve, devrait survenir sous peu, abstraction faite du fait que
le gouvernement est en élection au fédéral. C'est
l'information que j'ai concernant l'Institut de l'énergie, M. le
Président.
M. Brassard: À part le contexte électoral qui,
évidemment, c'est tout à fait normal, en retarde l'adoption,
à votre connaissance il n'y a pas de difficultés majeures avec le
gouvernement fédéral concernant l'Institut de
l'énergie.
M. Gobeil: Selon les informations qu'on m'a fournies, non.
M. Brassard: Donc, c'est uniquement l'élection qui en
retarde l'adoption.
M. Gobeil: C'est l'information qu'on m'a fournie, M. le
Président.
M. Brassard: Merci.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que les titres des
chapitres est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que les titres du projet
de loi est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Je comprends qu'il y a une motion
par le ministre.
M. Gobeil: Oui, M. le Président, je voudrais
présenter une motion de renumérotation du projet de loi, s'il y a
lieu.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que la motion du ministre
est adoptée?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Je déclare que le mandat
de la commission est rempli et j'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 23)