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(Quinze heures quarante-huit minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la séance ouverte. La commission va
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 68, Loi modifiant la Loi favorisant la libération conditionnelle des
détenus. Je demanderais à la secrétaire s'il y a des
remplacements.
La Secrétaire: Un seul remplacement, M. le
Président: M. Godin (Mercier) par M. Dufour (Jonquière).
Le Président (M. Kehoe): II n'y a sans doute pas de motion
préliminaire. Je demanderais au ministre s'il a des remarques
préliminaires à faire, par contre.
Remarques préliminaires M. Herbert Marx
M. Marx: M. le Président, j'aimerais souligner qu'il
s'agit d'un projet de loi strictement administratif et j'ai expliqué le
projet en deuxième lecture. Je n'ai pas vraiment autre chose à
ajouter. C'est un projet de loi très simple. Cela prend un projet de loi
distinct, alors qu'autrefois, c'était dans un projet de loi omnibus. Je
suis prêt à faire l'étude article par article.
Le Président (M. Kehoe): M. le porte-parole de
l'Opposition.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Comme le ministre de la Sécurité
publique l'a dit dans ses commentaires à l'Assemblée nationale,
nous avons eu l'occasion de faire connaître certains propos qui ont eu un
certain écho. Je ne sais pas jusqu'à quel point, puisqu'on avait
soulevé des problèmes de prison ou de prisonniers, des gens qui
étaient soumis à l'incarcération à certains
endroits. Cela concerne surtout les autochtones et les Inuit. Le ministre avait
promis à ce moment-là que cela se réglerait au cours de la
semaine suivante. La semaine passée, il n'y est pas allé, je le
vols bien.
M. Marx: On était supposé aller à Salluit.
À cause d'une tempête, tout était fermé dans le Nord
du Québec. Je vais rencontrer les maires des villages inuit cet
après-midi.
M. Dufour: Donc, il y a une partie des questions que j'avais
posées, en tout cas, auxquelles j'avais semblé avoir une partie
des réponses. Quant au projet de loi lui-même, il est
évident que ce n'est pas un projet de loi qui a une envergure à
tout casser. Cela permet pos- siblement de libérer des gens sur parole
un peu plus rapidement ou de se réinsérer dans la
société.
Par contre, cela n'ajoute pas de moyens supplémentaires pour que
cette réinsertion sociale se fasse sans heurt et permette une meilleure
administration de la justice dans ce sens. Pour moi, c'est évident que
c'est un commencement de réforme, mais le ministre de la
Sécurité publique nous a habitués, lorsqu'il était
critique dans l'Opposition, à un discours beaucoup plus substantiel. On
serait en droit de s'attendre, comme Opposition que ses projets de loi aient
beaucoup plus de consistance.
C'est une invitation que je lui fais pour rendre la justice plus
humaine, pour permettre à des gens de profiter de ces
libérations, tout en étant assuré que la
société aussi jouit d'une certaine sécurité. On ne
libère pas seulement pour libérer, mais on peut permettre
à ces gens de mieux agir dans la société. Il ne faut
jamais oublier que les gens qui sont en prison deviennent coupés de la
société. Une des façons qu'on a trouvées, c'est de
les remettre dans cette société en leur fournissant des
moyens.
Donc, la nomination d'un juge supplémentaire et la permission de
rajouter un juge, lorsque nécessité il y a, à cause de
maladie ou autre, ou absence, peut permettre ou faciliter l'application de la
justice. Il faut comprendre qu'il y a des rapports que le parti que je
représente... Le parti de l'Opposition a été un de ceux
qui ont permis à la justice de s'humaniser davantage, a permis certaines
remises de peine par des travaux communautaires, a permis d'améliorer
ces conditions. Dans ce sens, c'est de bonne guerre de rappeler ces choses.
Pour nous, ce projet de loi peut et est intéressant dans le sens qu'on
veut hâter l'application de la justice le plus possible.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Marx: Appelez les articles, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): À ce moment-là, je
vais appeler l'article 1. M. le ministre.
Étude détaillée
M. Marx: Cela ajoute un commissaire à la commission.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que c'est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Marx: L'article 2 prévoit la nomination d'un membre
à temps partiel, le cas échéant.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Dufour: Quand on parle de ce remplacement, est-ce que c'est un
remplacement temporaire, des mandats pour le temps qu'on devra exercer? On dit
dans cet article: s'il est incapable ou il y a absence temporaire, on peut
remplacer à temps partiel... Comment va-t-on nommer cette personne, de
quelle façon? Allez-vous avoir une banque de personnes...
M. Marx: Normalement, ils siègent à deux, un membre
à temps plein et un membre à temps partiel. Il y a beaucoup de
membres à temps partiel dans toute la province. Ici, cela permettra de
nommer un membre à temps partiel pour qu'il remplace le membre incapable
ou absent, donc de remplacer un membre qui est permanent, si vous voulez. Cela
permettra que les gens continuent à siéger.
M. Dufour: Ces gens qui sont à titre nominatif d'une
façon partielle, est-ce que cela veut dire que vous allez avoir une
banque de noms à votre disposition?
M. Marx: Oui, mais il y a beaucoup de membres...
M. Dufour: Déjà.
M. Marx:... déjà, dans tout le Québec.
Supposons que la commission aille à Chandler, où il y a une
prison, c'est un membre permanent, avec un membre à temps partiel...
Une voix: De la région.
M. Marx:... de la région. C'est cela.
M. Dufour: Ce n'est pas obligatoire.
Le Président (M. Marcil): Non, ce n'est pas
obligatoire.
M. Marx: C'est comme cela que cela fonctionne. Cela a toujours
fonctionné comme cela. Il faut avoir un input régional. Il faut
avoir les gens de la région. Il sera possible, quand un membre permanent
sera incapable d'agir, de nommer un membre à temps partiel qui va
devenir membre à plein temps pour une durée limitée,
jusqu'au moment où on nommera un autre membre à plein temps.
M. Dufour: J'imagine aussi que ces personnes sont
rémunérées selon les...
M. Marx: Oui. Selon la loi.
M. Dufour:... règlements, selon la loi.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Adopté? M.
Dufour: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 3, adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Le titre est-il adopté
également?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Donc, le projet de loi 68 est
adopté.
M. Marx: M. le Président, avant de terminer, j'aimerais
remercier le député de Jonquière d'avoir
expédié ce projet de loi d'une façon exemplaire et aussi
le remercier de son intervention en deuxième lecture en ce qui concerne
les Inuit. Il a touché un problème très important qu'on va
essayer d'améliorer, le cas échéant, parce que, comme il
l'a souligné, il y a des Inuit qui sont emprisonnés à Amos
et à Waterloo et on va essayer de trouver des solutions, tel qu'il l'a
suggéré.
M. Doyon: M. le Président, j'aimerais juste poser une
question au ministre, en terminant, s'il vous plaît. M. le ministre,
concernant les membres à temps partiel, combien y a-t-il de membres
à temps partiel actuellement? Est-ce que vous êtes capable de me
dire cela?
M. Marx: Des dizaines. Des dizaines partout au Québec;
dans chaque région, il y a des membres à temps partiel.
M. Kehoe: Et à temps permanent, à temps plein?
M. Marx: II y en a six, et cela va augmenter à sept.
M. Kehoe: Et le septième va être situé
où?
M. Marx: II serait membre à plein temps. Cela peut
être à Québec ou à Montréal. Je n'ai pas
encore reçu la demande de la présidente.
Le Président (M. Marcil): Merci. Oui, M. de
député de Jonquière, cela va?
M. Dufour: C'est bien, c'est adopté. Seulement en guise de
conclusion, je peux assurer le ministre qu'il aura toujours ma collaboration si
ses projets de loi ne sont surtout pas considérables et si, en
même temps, ils répondent à l'objectif d'humaniser les
traitements qu'on fait ou qu'on réserve aux gens qui sont
momentanément, espérons-le et souhaitons-le, hors-la-loi d'une
façon temporaire.
Je pense que c'est une façon de les réintégrer. De
ce côté-là, on est très ouvert. Par contre,
lorsqu'il y aura des lois plus conten-tieuses, on lui promet aussi, bien
sûr, notre collaboration, mais aussi un point de vue exprimé le
plus sérieusement, le plus consistant possible, pour qu'on puisse
améliorer ces projets de loi. Déjà, j'en sens venir un,
sans le nommer.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre?
M. Marx: M. le Président, je sais que le
député de Jonquière connaît mon style de travail, il
siège à cette commission depuis plus de deux ans maintenant. Une
loi, ce n'est pas une émanation du ministre ou du gouvernement. Une loi,
c'est adopté par l'Assemblée nationale et en commission
parlementaire. Nous sommes ici pour bonifier les projets déposés
par le gouvernement et c'est toujours mon intention. C'est pourquoi on va avoir
d'autres projets, cette session-ci, espérons-le, que j'ai
déjà déposés. Je veux et j'insiste sur le fait que
nous sommes ici pour bonifier ces projets, le cas échéant, et
nous sommes ici pour écouter, soit les députés de
l'Opposition, soit les députés ministériels, parce que
c'est cela, le but de l'exercice, c'est d'améliorer un projet de loi et
c'est là mon intention.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le ministre.
Donc, je spécifie que la commission a accompli son mandat et j'ajourne
les travaux sine die.
(Fin de la séance à 15 h 59)