Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Marcil): Je déclare la
séance ouverte et rappelle le mandat de cette commission:
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 75, Loi modifiant la Loi sur la protection du consommateur, et du projet de
loi 81, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant la
sécurité publique.
Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) est remplacé par M. Dufour (Jonquière) et M.
Godin (Mercier) par M. Blais ( Terrebonne).
Le Président (M. Marcil): Merci. On souhaite la bienvenue
à tout le monde en cette belle journée. J'ai déjà
demandé aux représentants de l'Opposition et à ceux du
parti ministériel de présenter leurs remarques
préliminaires, s'il y a lieu.
M. Marx: Je n'en ai pas.
Projet de loi 75
Le Président (M. Marcil): Vous n'avez pas de remarques
préliminaires. M. le député de Terrebonne, aucune. Je vais
appeler immédiatement le premier article.
M. Marx: Je propose l'adoption de l'article, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 2.
Voulez-vous qu'on étudie paragraphe par paragraphe ou... ?
M. Blais: II y a certains paragraphes que j'aimerais regarder un
peu plus précisément, si vous le permettez.
M. Marx: Oui, paragraphe par paragraphe, M. le
Président.
Administration des sommes perçues en
matière de garantie supplémentaire
Le Président (M. Marcil): Cela va, d'accord par
paragraphe. J'appelle 260. 5.
M. Marx: C'est adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle,
toujours à l'article 2, 260. 6. L'article 260. 7.
M. Blais: Aux articles 260. 7 et 260. 8, ensemble, M. le
Président, j'avais posé une question lors de la
présentation à l'Assemblée nationale. On dit ici qu'une
somme égale à 50 % du compte doit être
déposée en fidéicommis. J'avais demandé au ministre
quelle était la base et s'il y avait des études pour dire que 50
% était suffisant ou trop? Sur quoi se basait-il pour mettre le 50 %.
Était-ce venu par hasard des forêts du Texas ou si c'était
une étude qui justifiait un montant de cette nature?
M. Marx: Oui, M. le Président. La question avait
été effectivement soulevée par le député
lors de la deuxième lecture de ce projet de loi et je lui ai promis de
répondre aujourd'hui. En effet, l'Office de protection du consommateur a
fait faire une étude actuarielle et cela donne 50 %.
M. Blais: C'est basé sur une étude actuarielle?
M. Marx: Oui, sur une étude.
M. Blais: D'accord, je vous donne le bénéfice du
doute. Les actuaires ont pratiquement toujours raison au moins une fois sur
30.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 260. 7, M.
le député de Terrebonne.
M. Blais: Adopté. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 260. 8.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 260. 9.
M. Blais: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 260. 10.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 260. 11, il y a un amendement.
M. Marx: II y a un amendement.
Le Président (M. Marcil): Avez-vous des copies de
l'amendement s'il vous plaît?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, si on avait tous
les amendements à l'avance...
M. Marx: On n'en a que quelques-uns. On peut vous donner des
amendements d'avance.
Le Président (M. Marcil): Oui, s'il vous plaît.
M. Marx: On va le faire tout de suite. À vous, M. le
Président et à l'Opposition aussi, aux députés.
M. Blais: Merci.
M. Marx: L'article 260. 11 du projet de loi est modifié
par la suppression du deuxième alinéa. Pour des raisons
techniques de rédaction législative le deuxième
alinéa de l'article 260. 11 est retranché du projet de loi pour
être réinséré dans le règlement
d'application. Actuellement, cet article se retrouve intégralement dans
le règlement, mais le projet de loi propose d'intégrer dans la
loi les dispositions réglementaires relatives aux réserves
laissant dans le règlement des dispositions relatives au rapport
financier.
Il sera donc préférable de retrancher de la loi le
deuxième alinéa de l'article 260. 11 puisqu'il fait
référence à un rapport auquel on ne fait mention nulle
part ailleurs que dans le règlement.
Vous voyez qu'il y a une amélioration dans le sens que des
dispositions réglementaires sont intégrées dans la loi;
dans la mesure où c'est possible, on aimerait le faire.
M. Blais: Vous dites que c'est mot pour mot ce qu'il y a dans le
règlement et vous préférez que cela reste dans le
règlement plutôt que d'être dans la loi.
M. Marx: C'est exactement cela.
M. Blais: Quel inconvénient trouvez-vous à l'avoir
dans la loi?
M. Marx: C'est parce qu'on ne fait pas référence,
dans la loi, au rapport financier. Donc...
Le Président (M. Marcil): C'est purement technique.
M. Marx: C'est purement technique. C'est difficile de parler
d'une loi...
M. Blais: Mon souffleur technique me dit une chose que je ne
trouve pas bête. Comment se fait-il que dans le premier jet vous l'ayez
mis là? Qu'est-ce qui vous poussait intuitivement à le mettre si,
théoriquement, il n'aurait pas dû y être?
M. Marx: On a essayé de mettre tout ce qui est dans les
règlements dans la loi. On en a mis un peu trop, c'est un peu cela.
C'est vraiment de bonne foi. Le projet de loi a été
préparé par l'Office de la protection du consommateur. C'est une
loi purement technique pour resserrer les garanties dans la loi en ce qui
concerne les garanties.
M. Blais: D'accord, l'amendement est adopté.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté.
Disons que l'article 260. 11 est adopté tel qu'amendé. J'appelle
l'article 260. 12.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 260. 13. Il y a un amendement.
M. Marx: II y a un amendement.
M. Blais: Encore!
M. Marx: C'est mineur.
M. Blais: Je ne comprends pas cela, moi, un projet de deux ou
trois articles et on arrive avec 30 amendements. Vous n'êtes pas capable
de faire un projet de loi correct pour une fois?
Le Président (M. Marcil): La réflexion est de mise
à tous les jours.
M. Marx: Je veux dire que...
M. Blais: Pardon, Mme la députée de Groulx?
Mme Bleau: Probablement que c'est vous autres qui nous avez fait
réfléchir ou ceux qui ont dit des commentaires en deuxième
lecture, tout cela ça peut aider.
M. Blais: Comment taire une telle clarté?
M. Marx: Je comprends la question du député, parce
que je me suis toujours posé la question: Comment se fait-ilqu'un projet de loi est déposé et qu'après on ait tant
de modifications et d'amendements souvent mineurs? C'est parce qu'une fois que
le projet de loi est déposé, tout le monde en prend connaissance.
Il y a beaucoup d'interventions. Tout le monde nous écrit pour telle et
telle chose. On essaie de revoir le projet de loi en fonction des commentaires,
et si on peut bonifier ledit projet de loi, on le fait dans la mesure du
possible.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'article 260. 13...
M. Marx: La première modification porte sur la syntaxe et
vise à corriger une erreur typographique. Une deuxième
modification en est une de concordance avec l'article 271 qu'on a
modifié. Voilà.
M. Blais: II y a un amendement qui va venir plus tard concernant
la réclamation... de contrat. On va dire que c'était à
l'époque de Noël. L'amendement, cela va.
Le Président (M. Marcil): L'amendement, cela va?
M. Blais: Sur l'article 260. 13 j'aurais quand même une
question.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Donc, l'amendement est
adopté. Maintenant, l'amendement 260. 13, M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Ici, on oblige le commerçant à maintenir
une comptabilité distincte des opérations relatives au fonds.
C'est bien sûr, on oblige le... cela donne des charges aux
commerçants. Il y a des coûts rattachés à cela.
Est-ce qu'il y a eu une évaluation des suppléments
administratifs?
On ne vous dérange pas trop, M. le député? Bon,
bien vous me dérangez, je fais cela avec bonhomie, mais il ne faut tout
de même pas exagérer.
M. Marx: II doit le faire à l'heure actuelle en vertu du
règlement. Cela ne change pas.
M. Blais: Mais il y a des coûts supplémentaires qui,
automatiquement, vont être transférés au consommateur.
M. Marx: Non, c'est le cas à ce moment-ci mais ce n'est
pas dans la loi, c'est dans le règlement. C'est l'article 260. 13, c'est
dans un règlement. Mais je comprends ce que le
député...
M. Blais: La loi actuelle ne vient pas amener des coûts
supplémentaires parce que l'ancienne loi qu'on amende portait
déjà dans son essence ses surcharges aux commerçants.
Donc, ce n'est pas un...
M. Marx: Oui, je comprends qu'il y a des coûts sur cela,
mais il faut protéger le consommateur.
M. Blais: Adopté, tel qu'amendé.
Le Président (M. Marcil): L'article 260. 14?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 260.
15?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 260. 16?
M. Blais: Un instant s'il vous plaît!
M. Marx: L'article 260. 16 prévoit la nomina- tion d'un
administrateur provisoire par le président de l'Office de la protection
du consommateur pour administrer temporairement ou terminer les affaires en
cours d'un commerçant dans certains cas où les
intérêts des consommateurs sont en péril. Cet article
reprend textuellement le texte de l'article 338. 1 actuellement en vigueur.
D'accord. Ce n'est pas un droit nouveau, M. le Président, c'est le droit
qui existe et un pouvoir semblable est prévu dans deux autres lois
administrées par l'office, soit la Loi sur les agences de voyages et la
Loi sur les arrangements préalables de services funéraires et de
sépulture adoptées durant le temps que j'étais ministre.
Tout ce qu'on a fait ici, M. le Président, c'est qu'on a remis tous les
articles dans la loi sous un titre. C'est très technique. Quant au fond,
on ne change pas la loi. On a pris tous les articles et on les a remis sous un
titre: "Administration des sommes perçues en matière de garantie
supplémentaire. " Parce que notre façon civiliste de
rédiger des lois, c'est de ne pas répéter 55 fois partout
ce qu'on va faire. Donc, on a ramassé cela sous un titre et cela va
s'appliquer à tout commerçant.
M. Blais: Est-il déjà arrivé depuis trois
ans que l'office nomme un administrateur?
M. Marx: Non. C'est très rare. Il y a des conditions.
Lorsque le commerçant exerce ses activités sans permis, lorsque
le commerçant ne remplit pas les conditions prescrites et ainsi de
suite.
M. Blais: Lorsqu'il ne remplit pas une condition
nécessaire à l'obtention d'un permis nouveau, d'un renouvellement
de permis, entretemps, avez-vous des inspecteurs voulus pour surveiller
l'ensemble des commerçants, par exemple, qui vont recevoir des
versements pour l'assurance garantie supplémentaire? On sait que cette
loi est très bonne. C'est une amélioration de la loi
déjà en place. On oblige de mettre cela dans un compte en
fidéicommis et on a au moins 50 % minimum. On a dit que c'était
une étude actuarielle qui disait que 50 %, cela répondait aux
besoins administratifs, etc. Cela va. Je suis complètement d'accord avec
ça. Supposons que le commerçant a son permis, il ouvre un compte,
il ne dépose pas dedans pendant un an, un an et demi. À la fin de
l'année, il doit faire un rapport. On sait tout cela. Il ne le fait pas.
Est-ce qu'on a les inspecteurs voulus pour le suivre? Je reconnais cette loi,
dans son essence, qu'elle est mordante, qu'elle est bien faite, qu'elle vient
vraiment améliorer la loi qui était en place parce qu'elle
protège beaucoup plus le consommateur, dans son essence et dans son
libellé, mais si on n'a pas les inspecteurs voulus pour faire respecter
ce que la loi nous dit, on vient exactement où on était et on a
fait une loi pour rien. Est-ce qu'on aura les inspecteurs voulus?
M. Marx: II y a trois façons de contrôler la
situation dont parle le député. On l'a fait, c'est-à-dire
l'office exige des rapports. Donc, on a des rapports pour examiner.
Deuxièmement, l'office va réagir à la suite d'une plainte.
Troisièmement, il y a un programme d'inspection régulière,
c'est-à-dire que l'office va faire des inspections, le cas
échéant. Donc, il y a des contrôles qui sont exercés
pour répondre vraiment à la question que le député
a soulevée. C'est là une question tout à fait normale
qu'il faut se poser.
M. Blais: Mais les inspecteurs ne sont pas nombreux. Les
marchands sont très nombreux et ils prolifèrent de plus en plus
dans ce genre.
M. Marx: Mais il y a beaucoup de façons d'inspecter,
c'est-à-dire qu'il y a des inspections sur les lieux, un contrôle
par les rapports qui sont soumis à l'office et ainsi de suite. Il ne
faut pas oublier que l'office a plus de 200 employés, 240 environ.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Blais: Ce qui vous a Inspiré à venir faire faire
un compte en fidéicommis a été une des compagnies
d'automobiles qui a fait faillite.
M. Marx: C'est exact.
M. Blais: Et nous sommes au courant, tout le monde.
M. Marx: Mais la compagnie n'était pas située au
Québec.
M. Blais: Non, d'accord. Avec cette loi, et je présume que
vous avez raison, est-ce que vous croyez que cela ne peut pas se
représenter?
M. Marx: II n'y a pas de garantie de 110 %, mais je pense que
c'est une garantie de 99 %.
M. Blais: Vous savez, quant à moi, j'aimerais mieux 101 %,
ce serait suffisant.
M. Marx: Bon on va essayer, on ne peut même pas garantir
à 101 %, mais à 99 %, 98 %, il n'y a jamais une loi qui peut nous
protéger contre tout, mais dans la mesure du possible, je pense qu'on a
réagi de la bonne façon.
M. Blais: Bon. Est-ce que je peux vous poser une question? Pour
l'automobile, en gros, il y a les motos aussi, mais pour l'automobile, quelle
somme les dépôts peuvent-ils représenter à peu
près annuellement?
M. Marx: Les contrats?
M. Blais: Oui. À peu près, si vous ne l'avez pas,
dites que vous ne l'avez pas, je veux juste savoir, étant donné
qu'une étude actuarielle a été faite, il me semble que
l'on doit avoir les données, c'est pourquoi je le demande.
M. Marx: Pour le Québec, les contrats qui étaient
détenus par la compagnie albertaine étaient d'une valeur
d'environ 10 000 000 $.
M. Blais: Annuellement?
M. Marx: Bien, les contrats. Mais par ce projet de loi, une
compagnie peut faire faillite encore, on ne peut empêcher une compagnie
de faire faillite, mais les sommes sont protégées, l'argent est
protégé.
M. Blais: Je suis d'accord avec vous, on oblige par la loi la
compagnie à déposer un minimum de 50 % dans une compte en
fidéicommis, qui est incessible et insaisissable.
M. Marx: C'est ça.
M. Blais: Super! Du côté de la lecture, c'est super.
Mais un instant, si c'est une affaire de 10 000 000 $ par année, si on
n'a pas les inspecteurs voulus pour surveiller si cela se fait au fur et
à mesure que les choses se passent, une compagnie vient, sort pour un
an, il n'y a pas suffisamment d'inspecteurs, elle tire son 10 000 000 $ et elle
fout le camp quand même, et toute la belle législation que nous
faisons ne donne pas le résultat voulu. Je ne dis pas que c'est ce que
vous pensez et que vous voulez faire, mais vous pouvez vous faire passer ce
qu'on appelle un terre-neuve avec cela, absolument, vous pouvez vous faire
passer un terre-neuve, parce que s'il n'y a pas assez d'inspecteurs, les gens
vont venir, durant un an, si c'est 10 000 000 $, c'est énorme...
Même si c'était 2 000 000 $, mettons 2 000 000 $, je vais diviser
votre exposé par cinq, s'il n'y a pas assez d'inspecteurs dans
l'année, bien, on y va, la compagnie fait 2 000 000 $, on se met
ensemble deux ou trois personnes, on se fait une petite compagnie, on ne
dépose pas en fidéicommis et, à la fin de l'année,
on dit "bonjour", et on part avec, comme cela a été fait.
M. Marx: Bien, dans ce qui est arrivé avec la compagnie de
l'Alberta, nous avons exigé, sans avoir une loi, qu'elle mette 50 % dans
un compte en fidéicommis. D'accord? Et ce montant couvre toutes les
réclamations. Mais ça c'était sans loi.
M. Blais: Vous dites la même chose que moi. Le
Président (M. Marcil): M. le député... M. Marx:
II veut parler de l'inspection...
M. Blais: Ce que je dis, c'est que, dans la loi, on dit 50 %, qui
couvre vraiment... d'accord, cela va. Ce pourcentage doit être
déposé dans
un compte en fidéicommis. Super, comme loi, c'est super dans son
libellé.
M. Marx: Oui.
M. Blais: II y a un mot pour dire cela, quel est le mot juridique
pour dire dans le libellé de la loi?
M. Marx: Super. Des voix: Ha, ha, ha.
M. Blais: Non, non. Comment dit-on cela? Je ne veux pas faire
d'apocope c'est pour cela que je le demande. Bon, d'accord. (10 h 30)
M. Marx: Le libellé.
M. Blais: II y a un mot pour dire cela, je ne le sais pas. Mais,
quand on arrive dans la pratique, si nous n'avons pas les inspecteurs
nécessaires, la compagnie peut être pendant un an et demi,
même deux ans... Elle ne fait pas son rapport d'impôt, on lui dit:
Vous n'avez pas fait votre rapport d'impôt, faites votre rapport, votre
rapport d'impôt pour l'année précédente n'est pas
encore fait, on vous donne trois mois maximum pour le faire, etc. La compagnie
peut fonctionner pendant même deux ans sans être vraiment
apostrophée. C'est vrai, on le sait, on est habitué
là-dedans. Vous me parlez de 10 000 000 $ par année, deux ans,
cela ferait 20 000 000 $, divisons tout cela par cinq, mettons-en rien que cinq
sur les deux ans, la compagnie partirait avec 5 000 000 $ de toute
façon, et toute notre belle intention n'est pas respectée parce
qu'on n'a pas les inspecteurs voulus. C'est juste cela que je veux dire.
M. Marx: Premièrement, j'ai déjà
expliqué comment se fait le contrôle; mais il ne faut pas oublier
qu'il n'y a pas des centaines de compagnies. Il y en a peut-être une
douzaine qui ont un chiffre d'affaires d'environ 20 000 000 $ et parmi ces
douze, il y en a quatre ou cinq qui sont vraiment de grosses compagnies. On
surveille le plus possible. Ce n'est pas comme si on avait besoin de centaines
d'inspecteurs pour inspecter des milliers de compagnies. Il s'agit d'une
douzaine de compagnies, quatre ou cinq qui font la plupart des affaires. Ce
sont des compagnies qui ont des permis, qui font rapport, où nous avons
un programme d'inspection régulière, nous avons à
réagir à la suite de plainte, etc. Donc, on fait l'inspection
qu'on juge nécessaire. Je peux assurer le député de cela,
c'est important. Pourquoi avoir une loi, pourquoi modifier la loi si on ne fait
pas l'inspection? Je suis d'accord avec le député, ce serait
ridicule.
M. Blais: Je vais vous donner un exemple si vous me le permettez,
M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le
député.
M. Blais: Je vais vous donner un exemple. Vous êtes, comme
gouvernement, en cour pour protéger les consommateurs sur les
réclames publicitaires télévisées pour les enfants
avant 20 heures. D'accord?
M. Marx: Oui.
M. Blais: Vous êtes même en appel et il en passe
encore. Il en passe et on est en appel là-dessus. Alors, quelle
sûreté avons-nous que dans un projet de loi qu'on est en train de
faire... On n'est pas en cour contre les gens, là. Il en passe quand
même! Comment se fait-il que le législateur puisse laisser passer
cela? Je ne dis pas que les réclames publicitaires sont
épouvantables, je ne veux pas juger l'annonce elle-même. C'est
défendu par la loi. On a un Office de la protection du consommateur, on
est allé en cour, on a gagné, on est en appel et il en passe
encore. Des choses évidentes comme celles-là qu'on voit en pleine
télévision et qui he sont pas arrêtées, comment
voulez-vous, dix ou douze compagnies font leurs petites "business", si elles ne
remplissent pas l'obligation légale, si on n'a pas les inspecteurs
voulus, que le loi soit respectée? C'est juste par souci de protection
que je demande cela. Je pense que c'est bien dans l'ordre de le faire.
Je vois le député de... Il y a un député
là-bas qui voudrait parler, M. le Président.
M. Marx: Sur la question que le député a
soulevée, bien sûr, cela intéresse l'Office de la
protection du consommateur et cela m'intéresse comme ministre
responsable, mais ce n'est pas exactement la même problématique
qu'on retrouve dans la loi. Quoiqu'en ce qui concerne la publicité, ce
que nous avons interdit par règlement, c'est la publicité
destinée aux enfants, non pas la publicité pour les jouets
à 19 h 35. Il y a des distinctions à faire. Mais l'office
réagit à la suite de plainte, nous n'avons pas reçu de
plainte. Si vous avez une plainte, vous êtes le bienvenu de la
déposer à l'office, mais il y a un problème, aussi, parce
qu'on attend la décision de la Cour suprême du Canada sur cette
question.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Roberval.
M. Blackburn: Sur la question, M. le ministre, des
commerçants qui ne respecteraient pas l'esprit de la loi en ne
déposant pas dans des comptes en fidéicommis les sommes qui
devraient normalement être là pour protéger les acheteurs
de produits, est-ce que ces gens pourraient être passibles de poursuites
judiciaires, par exemple, advenant une liquidation de la compagnie, dans un
premier temps? Dans un deuxième temps, est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu
que ces créances qui seraient normalement dues aux gens qui
auraient droit à avoir une protection soient considérées
comme créances privilégiées advenant une liquidation de la
compagnie?
M. Marx: Oui. Premièrement, c'est une créance
privilégiée en vertu de la Loi sur la liquidation des compagnies.
On peut les poursuivre aussi et, bien sûr, ils peuvent perdre leur
permis. Et, comme à l'article 276, le président peut nommer un
administrateur provisoire pour administrer temporairement les biens. Donc, il y
a une limite a la protection qu'on peut donner sans vraiment... Il faut laisser
le commerçant faire commerce. Quant à vouloir protéger le
consommateur, je pense qu'on fait le plus qu'on peut. À ma connaissance
- il faut que je vérifie davantage peut-être - il n'y a pas
d'autres provinces où il y a une telle loi. Donc, on innove. Je veux
aussi dire que quand nous allons aux conférences
fédérales-provinciales sur la protection du consommateur, c'est
le Québec qui a pris les devants dans ce dossier, depuis des
années. Ce n'est pas seulement le gouvernement actuel. Cela a
commencé au début des années soixante-dix. Cela a
été continué par le gouvernement du Parti
québécois. Nous avons repris le dossier. Donc, c'est un dossier
éminemment non partisan au gouvernement. Je pense que tous les
gouvernements ont fait un bon travail dans ce dossier.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: Quand vous parlez de dix ou douze compagnies,
desquelles s'agit-il au juste?
M. Marx: Voulez-vous les noms, on va vous...
M. Kehoe: Non pas des noms comme tels. Est-ce que c'est
plutôt la vente d'automobiles...
Mme Bleau: Ce sont surtout les automobiles. M. Marx: C'est
juste dans l'automobile, oui.
M. Kehoe: Des grosses compagnies? Non pas seulement des
garagistes ou des vendeurs?
M. Marx: Non, ce sont des compagnies privées.
Mme Bleau: Comme Chrysler ou Ford? M. Marx: Non, c'est
un...
M. Kehoe: Est-ce que ce sont des "dealerships"?
M. Blais: Ce sont des concessionnaires.
M. Kehoe: Des concessionnaires? Il y en a bien plus que dix ou
douze.
M. Blais: Dans le cas de l'AJberta, ce sont des compagnies
étrangères.
M. Kehoe: Je suis d'accord, mais, vous mentionnez dix ou douze,
ici, à Québec, il y a bien plus de dix ou douze
concessionnaires.
M. Marx: Non, ce ne sont pas des concessionnaires. Ce sont des
compagnies qui vendent des garanties.
M. Kehoe: Ha! Seulement des garanties... M. Marx: Vous
allez acheter une voiture...
M. Blais: Cela peut être des concessionnaires.
M. Kehoe: Oui.
M. Marx:... vous voulez avoir une garantie pour cinq ans, vous
allez à la compagnie pour acheter une...
M. Kehoe: Ce n'est pas le concessionnaire qui vend la
garantie.
M. Marx: Non, ce n'est pas le concessionnaire.
Mme Bleau: Non.
M. Blais: Mais, c'est quoi?
M. Marx: II peut l'émettre, mais la garantie vient d'une
compagnie.
M. Kehoe: De GMAC, de Ford ou de Chrysler, des compagnies
semblables. Pourquoi parlez-vous seulement de dix ou douze?
M. Marx: Chrysler et Ford ne sont pas couvertes. Elles sont
exemptées parce que ce sont des manufacturiers. Mais les compagnies
privées, la compagnie X, Y, Z.
M. Kehoe: Avez-vous un exemple en tête?
M. Marx: Garantie universelle, c'est une compagnie GMAC etc.
Le Président (M. Marcil): Si on fait juste un
résumé de l'article, c'est-à-dire que, pour les trois
garanties, la compagnie est obligée de faire des rapports.
Mme Bleau: À tous les ans.
Le Président (M. Marcil): À tous les ans?
M. Marx: La compagnie doit faire un rapport...
Le Président (M. Marcil): Annuel?
M. Marx: Oui. On va agir à la suite de plainte.
Le Président (M. Marcil): Deuxième, sur
plainte.
M. Marx: II y a un programme régulier d'inspection.
Le Président (M. Marcil): Et il y a un programme
régulier d'inspection. Cela veut dire que si un consommateur est
insatisfait, automatiquement, il fait une plainte et...
M. Marx: Oui. L'office agit.
Le Président (M. Marcil):... l'office agit
immédiatement.
M. Marx: Oui.
M. Kehoe: Dans cela, je veux en venir... L'application de cette
loi n'est pas si difficle que cela. Elle est seulement restreinte à dix
ou douze grosses compagnies. Le contrôle se fait assez facilement.
M. Marx: C'est cela.
M. Kehoe: L'inquiétude du député de
Terrebonne, je me demande si elle est vraiment fondée. S'il y a
seulement dix ou douze grosses compagnies qui sont vraiment
vérifiées et contrôlées de la part du gouvernement
de différentes façons, je me demande si son souci est...
M. Marx: Je pense qu'il est bon de soulever la question de la
difficulté pour expliquer au député et à la
population comment cela fonctionne.
Le Président (M. Marcil): J'aurais une question, M. le
ministre. Au Québec, est-ce qu'il y a déjà eu des
faillites comme celle de l'Alberta?
M. Marx: Non. De petites choses. D'accord?
M. Blais: Juste une dernière minute, si vous
permettez.
Le Président (M. Marcil): Oui, allez-y. Une
demi-question?
M. Blais: II arrive ceci. Dans le cas qui nous occupe, la
compagnie de l'Alberta... C'était Alberta quoi, déjà, le
nom de la compagnie? Il y avait Volkswagen, disons, qui avait des garanties.
C'est la compagnie Volkswagen, pour ne pas perdre son nom, qui a endossé
ce que le consommateur perdait. C'est pour cela que cette loi arrive. La
compagnie qui assurait est partie avec la caisse. Mais le fait qu'il y ait dix
ou douze compagnies n'empêche pas qu'il faut qu'elles soient suivies de
très près. Supposons qu'il y en aurait dix pour l'ensemble des
véhicules du Québec. N'oubliez pas qu'il a des véhicules
au Québec. Il y en a au moins 3 000 000 à 4 000 000, plus toutes
les motocyclettes et le matériel roulant avec des garanties
supplémentaires. Cela fait beaucoup de véhicules. Alors supposons
que 15 % à 20 % des gens - je ne le sais pas, je n'ai pas d'étude
là-dessus - prennent l'assurance supplémentaire. Cela fait une
somme énorme, surtout si cette somme énorme n'est divisée
qu'entre dix compagnies. S'il y en a une qui n'a pas d'inspection durant
l'année et qu'elle s'aperçoit à la fin de l'année
que ça serait rentable de partir avec les 2 000 000 $ ou 3 000 000 $
qu'elle a reçus, s'il n'y a pas eu d'inspecteur, on tombe dans le
même problème. Le législateur ne peut pas tout
prévoir. Je le concède. Mais je voulais attirer
l'attention...
Mme Bleau: S'il en a dix à surveiller, c'est plus facile
que s'il en avait 50 ou 100. C'est ça que je veux dire.
M. Blais: Madame, je vous remercie de votre largesse. Je tiens
à vous dire: Regardez dans le cas des annonces des jouets pour les
enfants avant 20 heures. Cela ne peut pas être plus évident que
ça. Le ministre lui-même est en cour et on en passe quand
même.
Mme Bleau: Oui.
M. Blais: Alors quand c'est évident comme ça et
qu'on passe par-dessus, quand l'évidence est moins forte mais que
ça repose juste sur la conscience des inspecteurs éventuels,
alors on peut se poser la question. Mais, en fait, j'ai fini mon exposé.
Adopté.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Merci beaucoup, M. le
député de Terrebonne. Adopté. Article 260. 17.
M. Marx: C'est pour donner...
M. Blais: Ce sont toutes des reprises. Cela va.
Adopté.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Adopté. Article
260. 18.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Article 260.
19.
M. Blais: Articles 260. 19, 260. 20, 260. 21, 260. 22, 260. 23,
260. 24. Adopté.
Le Président (M. Marcil): Bravo! L'article 2
tel qu'amendé est-il adopté? M. Blais:
Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Maintenant,
j'appelle l'article 3.
M. Blais: Cela m'arrive d'être... Je passe pour un type
d'avant-garde.
M. Marx: À l'article 3, on ajoute un autre poste de
vice-président pour avoir un vice-président à
Québec et un a Montréal. Aussi parce que l'office a plus de
mandats maintenant qu'il y a quelques années. On a adopté
beaucoup d'autres lois. On a étendu la juridiction de l'office à
l'immobilier. Il y a les pré-arrangements funéraires. Il y a
d'autres lois que nous avons adoptées. C'est tout à fait
normal.
J'aimerais souligner, M. le Président, que ça ne va pas
coûter un sou pour ajouter un vice-président. Ce sera
autofinancé par l'office.
M. Blais: Des bénévoles?
M. Marx: Je dirais qu'il y a certains fonctionnaires qui font un
peu de bénévolat quand ils sont ici durant la nuit ou qu'ils
travaillent les fins de semaine, ainsi de suite. Mais on n'exige quand
même pas que ce soit fait d'une façon bénévole toute
la semaine.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Blais: Non, non. Vous dites que ça ne coûtera pas
un sou. Il va y avoir deux vice-présidents de nommés?
M. Marx: II y a un vice-président maintenant de
prévu par la loi.
M. Blais: Est-ce que celui-là coûte quelque
chose?
M. Marx: Oui, mais c'est déjà prévu par la
loi. Je veux dire qu'il n'y a pas de coûts additionnels.
Le Président (M. Marcil): C'est pris à même
le budget déjà octroyé à l'office. C'est
ça?
M. Marx: C'est ça.
M. Blais: Ah, vous allez couper ailleurs. Vous ne demandez pas au
Conseil du trésor une somme...
M. Marx: C'est ça.
M. Blais:... pour payer le vice-président. Vous allez
moins protéger les consommateurs dans un autre domaine. C'est ça
que vous me dites. C'est clair comme de l'eau de roche.
M. Marx: On a un vice-président dont le salaire est
déjà prévu dans la loi. Et l'autre vice-président
sera quelqu'un qui sera nommé pour mieux protéger les droits des
consommateurs.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Blais: C'est parce que vous coupez d'autres postes ou vous
coupez des surveillances. Au lieu de surveiller les dix compagnies, là
vous allez en surveiller seulement huit.
M. Marx: Non, non. Je comprends que le député fait
une blague.
M. Blais: Je ne fais pas une blague. Si ça ne coûte
rien, c'est parce qu'on coupe quelque part.
M. Marx: D'accord.
M. Blais: Est-ce qu'il y a tout de même des rôles
spécifiques qui sont attribués à ce nouveau
vice-président? Parce que si on en nomme un nouveau, c'est parce qu'on
veut faire des divisions ou...
M. Marx: L'un sera vice-président des opérations et
l'autre, des communications.
M. Blais: D'accord. C'est scinder le poste déjà en
place, en fait.
M. Marx: Oui, mais parce que l'autre vice-président...
M. Blais: C'est scinder les responsabilités.
M. Marx: Responsabilités. C'est ça. D'accord?
M. Blais: D'accord. Est-ce que la personne est déjà
nommée?
M. Marx: On ne peut pas la nommer avant qu'on adopte la loi. Si
on peut adopter la loi aujourd'hui.
M. Blais: On ne peut pas dire ça. Dans la Loi sur les
ambulances, ça fait bien longtemps qu'ils sont nommés et la loi
n'est pas adoptée.
M. Marx: J'ai des noms en tête à proposer.
M. Blais: Est-ce que vous pourriez les sortir par votre orifice
à son? (10 h 45)
M. Marx: Ha, ha, ha! Ce n'est pas moi qui nomme, M. le
Président. C'est le gouvernement.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que ça va pour
l'article 3? M. le député de Terrebonne, l'article 3 est-il
adopté?
M. Blais: Un instant. C'est une loi qui va être difficile
à appliquer parce que ce ne sera certainement pas une nomination
partisane. On en est sûr. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Blais: C'est une concordance. Cela va. Le Président
(M. Marcil): Oui. L'article 5. M. Blais: C'est encore une
concordance. M. Marx: Concordance. C'est ça. M. Blais:
Cela va.
Le Président (M. Marcil): Cela va. L'article 6.
M. Blais: Cela fait partie de l'esprit de la loi. Cela va.
M. Marx: C'est ça.
Le Président (M. Marcil): C'est spirituellement vrai.
L'article 7.
M. Blais: C'est encore une concordance, M. le
Président?
Le Président (M. Marcil): Oui. M. Marx: C'est
ça.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 8.
M. Blais: C'est encore une concordance... M. Marx:
Concordance, oui.
M. Blais:... une abrogation de concordance à cause de 3.
21, 3. 21. 1 et 3. 38...
M. Marx: C'est ça.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 9.
M. Marx: C'est ça. C'est un remplacement.
Le Président (M. Marcil): Un remplacement
également.
M. Blais: Oui, c'est déjà ailleurs. C'est une
concordance.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 10. Il
y a un amendement.
M. Marx: II y a un petit amendement, M. le Président.
À l'article 10, le projet de loi est modifié par la suppression,
après le mot "prescrire", du point-virgule. On est dans les
points-virgules.
M. Blais: L'article 10 du projet de loi est modifié par la
suppression, après le mot "prescrire", du point-virgule. Un instant, je
vais aller voir si c'est véridique. Il est bien là. Qu'est-ce qui
fait qu'on l'enlève maintenant? C'est important.
Une voix: On peut garder la virgule.. Une voix: C'est
compliqué la langue française.
M. Blais: Non, pas tant que ça.
M. Marx: II y a un point-virgule et si on en met un autre, il va
y en avoir deux. Donc, on a...
M. Blais: Trop fort casse pas, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): Ce que je veux dire, c'est
qu'elle est compliquée, mais belle.
M. Blais: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Adopté? L'amendement est
adopté. L'article 10 est adopté tel qu'amendé. J'appelle
l'article 11.
M. Marx: Concordance, à l'article 11.
Le Président (M. Marcil): Concordance. M. Blais: Un
instant.
Le Président (M. Marcil): Un amendement à l'article
11.
M. Blais: Un instant, l'article 10.
Le Président (M. Marcil): Je reviens à l'article
10.
M. Biais: On ne revient pas. Il n'a pas été
adopté.
Le Président (M. Marcil): D'accord. M. Marx:
D'accord.
Le Président (M. Marcil): Qui ne dit mot consent,
habituellement.
M. Blais: Ici, en fait, si je comprends bien, c'est juste un
éclaircissement que je veux avoir.
M. Marx: Oui.
M. Blais: On dit que le ministre se réserve le droit de
prescrire des réserves additionnelles. C'est à ça qu'on
arrive.
M. Marx: Oui. Cela existe déjà.
M. Blais: Oui, mais ce n'est pas là-dessus que j'en suis.
Vous avez fait une étude actuarielle disant que 50 % répondent
à tous les... C'est ça. Pourquoi, si l'étude actuarielle
pour les 50 % est justifiable, rationnelle et actualisée,
"actuarisée", on arrive et on revient avec ça? Au cas où?
Trop fort casse pas? C'est quoi?
M. Marx: L'objectif visé par cette mesure est d'en arriver
graduellement, sur une période de plusieurs années, à ce
que la totalité des réserves des commerçants
équivale à 115 %, par exemple - je donne un exemple - du passif
découlant des contrats de garanties supplémentaires à
l'instar de ce que prévoyait la version précédente de la
Loi sur les assurances. Cette mesure proposée est en conformité
avec la nature même des garanties supplémentaires,
c'est-à-dire de l'assurance. Donc, on veut avoir la marge d'augmenter la
protection qu'on donne aux consommateurs. Je dois ajouter que les
réserves additionnelles permettront de couvrir les frais
d'administration provisoires et de liquidation, le cas échéant,
parce qu'il faut...
M. Blais: Au cas où les 50 % ne deviennent pas tout
à fait assez. C'est bien à ça que ça se rapporte,
j'espère?
M. Marx: Oui, c'est exact.
M. Blais: Si on voyait que ça pourrait poser un
problème, le ministre pourrait redemander que plus de 50 % soient
déposés en fidéicommis, c'est bien ça?
Une voix: Moi, je n'ai rien...
M. Marx: C'est un règlement du gouvernement.
M. Blais: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 10 est adopté.
J'appelle l'article 11.
M. Blais: II y a un amendement? Une voix: Oui.
M. Marx: L'amendement, c'est le point-virgule que j'ai
déjà souligné: au lieu d'avoir deux points-virgules, on va
laisser ça tel quel.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 12.
M. Marx: Le paragraphe w de l'article 350 donne au gouvernement
le pouvoir réglementaire de déterminer les formes de placement
que peut choisir un commerçant quant aux sommes contenues dans le compte
de réserve.
M. Blais: Cela va, ça, c'est...
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Blais: C'est pour augmenter le 271. 11 qui permet au
commerçant de partir des comptes.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Marx: C'est exactement ça.
Le Président (M. Marcil): L'amendement à l'article
13 concernant l'annexe 11.
M. Marx: "L'annexe 11 du projet de loi est amendée par
l'addition, à la fin de l'espace réservé à la
signature d'une personne dûment autorisée, de guillemets suivis
d'un point. " C'est juste une question de forme, ce n'est pas...
M. Blais: Ah! oui, d'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va. L'amendement à
l'annexe 11 est adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'article 13, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Blais: Treize, oui. M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 14.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 15 sur lequel il y a un amendement.
M. Marx: "L'article 15 du projet de loi est modifié par la
suppression, entre le nombre 260. 19 et les guillemets, du point. " On est dans
les petits points, là, dans les guillemets et dans les...
M. Blais: On ne peut pas dire que c'est un point de la loi, c'est
plutôt la loi du point.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Marx: Est-ce que le député est d'accord pour
dire que nous sommes très pointilleux sur ce projet de loi?
M. Blais: Oui, oui. Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): II est important de faire le
point. J'allais vous pointer, M. le ministre.
M. Marx: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article est adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 16.
M. Blais: M. le ministre, le 16, c'est le dernier?
Le Président (M. Marcil): On va le laisser jaser avec son
"chum".
M. Marx: Un instant! M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Nous sommes toujours à
l'article 16. Voulez-vous que nous suspendions pour une minute?
M. Marx: Pour une minute.
Le Président (M. Marcil): La séance est
suspendue.
(Suspension de la séance à 10 h 51)
(Reprisée 10 h 58)
Le Président (M. Marcil): Toujours à l'article 16,
M. le ministre.
M. Marx: À l'article 16, nous avons un amendement.
L'article devrait se lire, avec l'amendement: "Les dispositions de la
présente loi entreront en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement. " C'est donc ajouter, après "la
date", "ou aux dates" et ajouter un "s" à "fixée". On
écrit l'amendement.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Une seconde.
M. Blais: Malgré la phraséologie,
adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 16
est-il adopté tel qu'amendé?
M. Marx: Adopté.
M. Blais: J'ai une question quand même.
Le Président (M. Marcil): Allez-y.
M. Blais: Vous avez l'intention de faire entrer cette loi en
vigueur à la date ou aux dates. Cela voudrait dire quand? Est-ce que
vous avez quelques dates à me nommer?
M. Marx: On va déposer le projet de règlement. Je
vais l'envoyer au Conseil des ministres dès que le projet de loi sera
adopté. Après cela, il y a la prépublication de 45 jours.
Après cela, il devrait être en vigueur, donc dans 60 jours,
j'imagine.
M. Blais: Pour le 1 er mai.
M. Marx: Pour le 1er mars. Pour mon anniversaire, le 16 mars.
M. Blais: Ah bon! Est-ce qu'on siège le 16 mars?
M. Marx: Non, mais c'est par règlement. M. Blais:
On va être en élection. M. Marx: Non, on sera
déjà élus. M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté tel
qu'amendé.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté tel
qu'amendé?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Nous suspendons nos travaux pour
pouvoir appeler le porte-parole de l'Opposition, afin d'étudier le
projet de loi 81.
(Suspension de la séance à 10 h 59)
(Reprise à 11 h 6
Projet de loi 81
Le Président (M. Marcil): Nous poursuivons nos
travaux.
J'appelle le projet de loi 81, Loi modifiant diverses dispositions
législatives en matière de sécurité publique.
J'appelle l'article 1.
M. Dufour: Vous ne faites pas de remarques
préliminaires?
Le Président (M. Marcil): Ah, je m'excuse, M. le
député de Jonquière, vous avez raison. Avez-vous des
remarques préliminaires, M. le ministre? Non?
M. Marx: Je n'en ai pas vraiment, M. le Président, parce
que j'ai déjà parlé en deuxième lecture, et je n'ai
rien à ajouter.
Le Président (M. Marcil): Cela va. A ce moment-là,
j'inviterais M. le député de Jonquière à faire des
remarques préliminaires, s'il y a lieu.
Remarque* préliminaires M. Francis
Dufour
M. Dufour: Je vous remercie. Depuis qu'on a adopté en
première lecture ces projets de loi, je veux attirer l'attention de la
commission concernant ce qu'on est en train de passer par ce projet de loi.
Il y a deux points qui, à mes yeux, ressor-tent depuis la
première lecture. C'est d'abord la Direction générale des
incendies qu'on est en train d'enlever au ministre des Affaires municipales ou
au ministère, pour la ramener sous la direction du ministère de
la Sécurité publique.
On a déjà des opinions à l'effet que cela peut
causer un problème dans le futur. D'abord, il faut se rappeler que le
ministère de la Sécurité publique sera certainement un
ministère beaucoup plus encadré, avec des pouvoirs beaucoup plus
restrictifs, dans le temps et par nature, beaucoup plus que par sa fonction,
contrairement aux Affaires municipales, qui est un ministère
normé, au point de vue finances, mais qui peut agir, au point de vue des
relations avec les municipalités, d'une façon
différente.
Amener la direction des incendies au ministère de la
Sécurité publique peut vouloir dire, pour les
municipalités, de grands changements. D'abord, il faut se rappeler que
les municipalités, pendant de nombreuses années, ont
préconisé qu'il devrait y avoir un guichet unique où les
municipalités pourraient avoir accès, selon leur champ de
juridication, guichet unique, à savoir le ministre des Affaires
municipales. Par ce projet de loi, le transfert peut apporter des changements
importants dans la façon de fonctionner, et aussi au point de vue
résultat.
Est-ce que les municipalités sont assurées que leur
autonomie sera aussi respectée, ou aussi tenue qu'elle l'est
actuellement, quand on constate, par exemple, qu'au point de vue de la police,
les municipalités ont perdu beaucoup d'éléments comme
beaucoup de responsabilités concernant l'administration de leur corps
policier, avec la Loi de police. Pourquoi? Parce qu'auparavant, la police a
toujours été hiérarchisée, mais moins; ses
relations étaient différentes. La Loi de police a apporté
des changements fondamentaux, ce qui fait que les municipalités, pour la
plupart, ont soit des troubles avec l'administra- tion de leur corps policier,
ou refusent pratiquement, dans les faits, d'agir sur leur corps policier.
Je ne m'en cache pas, j'ai vu des actions ou la façon dont
ça fonctionnait dans des corps policiers, et je vous dis qu'il y a
beaucoup de municipalités qui ont démissionné
vis-à-vis de la complexité de la loi et vis-à-vis, aussi,
du peu de pouvoir qu'elles ont sur leur corps policier.
Est-ce que le fait de transférer la direction des incendies
amènera des changements fondamentaux dans les relations entre les
municipalités et leurs intervenants? Ces changements qui sont
apportés auront-ils pour but d'améliorer la
sécurité incendie, donner une meilleure formation au personnel?
Est-ce que ça va augmenter les portions de budget concernant
l'opération comme telle? Est-ce qu'on n'aura pas tendance à
militariser, entre guillemets, c'est quoi le corps policier?
M. Marx: Pas avec moi comme ministre.
M. Dufour: Le problème, c'est que les ministres ne sont
pas éternels. Cela change plus souvent qu'à peu près
n'importe quoi. C'est temporaire. On ne pourra jamais penser qu'on peut se
comporter en fonction d'un ministre qui est en place parce que ça peut
changer, comme on peut en nommer d'autres, comme les gouvernements peuvent
changer. Par rapport à ce changement, quant à moi, je calcule que
c'est un changement fondamental. J'avais l'occasion de le rappeler, je ne veux
pas insister plus que normalement, mais je peux au moins attirer l'attention de
la commission concernant le service des incendies. Je vous dis que j'ai
beaucoup de restrictions à cet égard. Est-ce que tous les
intervenants municipaux ont été entendus?
M. Marx: Quand on arrivera à cet article, d'accord?
M. Dufour: D'accord.
M. Marx: Je pense que le député soulève des
questions importantes, mais on va y répondre quand on arrivera à
ces articles.
M. Dufour: Je me demande aussi quelle est la participation du
ministre des Affaires municipales. Je commence à m'interroger.
Actuellement, on semble vouloir le tasser. Je n'ai pas compris. Je n'ai pas eu
encore... Cela fait quelques mois qu'on a eu des discussions avec le ministre
des Affaires municipales et j'ai l'impression que dans l'environnement, dans le
zonage agricole, le ministre des Affaires municipales est en train de se faire
sortir de ses champs de juridiction. Je pensais qu'il allait être un
ministre fort. Je suis à me poser des questions à savoir s'il
n'est pas en train de diminuer tellement son travail que le ministère
des Affaires municipales n'aura proba-
blement plus sa raison d'être et ça n'empêchera
personne d'aller fouiller dans le ministère des Affaires municipales
pour changer des choses. Cela pourrait être l'urbanisme un de ces jours
comme ça pourrait être d'autres domaines.
Il ne faut pas se le cacher, je pense aussi que d'un point de vue
fondamental, quant à la Direction générale des incendies,
les municipalités avaient un vécu, depuis toujours c'était
sous la direction des Affaires municipales. Je pense que ce changement, il faut
le faire avec une vision vraiment d'améliorer et d'augmenter, mais il ne
faut pas enlever les municipalités de ce dossier. C'est le danger quand
on change de ministère. Plus il y aura d'intervenants entre les uns et
les autres, plus on va avoir des problèmes. C'est la question
fondamentale concernant la Direction générale des incendies.
Quant à ce qui concerne la protection civile, il y a beaucoup
d'éléments actuellement sur lesquels on peut s'interroger. Moi,
je ne veux pas prédire de catastrophe. Lorsque j'ai fait mon discours
là-dessus, j'avais soulevé des hypothèses. Je les avais
soulevées aussi avec le ministre de l'Environnement concernant tous les
dangers potentiels qui existent à l'intérieur du Québec.
Le temps fait ou les événements font qu'on se rend compte qu'il y
a des dangers potentiels beaucoup plus grands que ce que j'aurais pu imaginer.
Au moment de mon discours, je savais qu'il y avait des problèmes. Il y a
beaucoup de matières chimiques qui circulent dans les rues, qui sont
à l'intérieur des municipalités, qui sont à
l'intérieur des entreprises. C'était surtout pour ça que
je soulevais les hypothèses. Mais, depuis ce temps-là,
disons-nous qu'il y a eu un tremblement de terre qui est de nature à
réveiller, sinon les problèmes, sûrement des
inquiétudes dans l'ensemble de la population.
Il s'agit juste de penser, par exemple, aux barrages
hydroélectriques qui existent dans tout le Québec. On n'est pas
assuré qu'on a des mesures concrètes pouvant pallier ces
problèmes. Par exemple, dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, où on est entouré de barrages, il est
sûr que le député de Roberval va écouter ça
et, pour lui aussi, ça doit faire la preuve, il pourrait s'imaginer ce
qu'il pourrait se passer si les barrages qu'on a chez nous, qu'ils s'appellent
les barrages du lac Matagami, de Chute-des-Passes, d'île Maligne, de Ship
Shaw et bien d'autres qu'on peut ignorer, parce que cela a des effets
d'entraînement... Qu'est-ce qu'il pourrait arriver? J'exclus le barrage
Daniel Johnson qu'on a dans le Nord, tout le territoire de la Baie-James,
etc.
Donc, le tremblement de terre ou des glissements de terrain pourraient
faire que des choses extraordinaires se produisent. Que je sache, la protection
civile n'est pas équipée pour répondre à des
demandes aussi grandes. Malheureusement, je suis obligé de constater que
le gouvernement fédéral a peut-être plus apporté
d'attention à la protection civile que le gouver- nement Québec
jusqu'à un certain point. J'ai eu l'occasion de suivre, à une ou
deux reprises, des cours, mais c'est en fonction de la bombe atomique. Dieu
sait si la bombe atomique, ce n'est pas l'effet du hasard et ça
dépend de la volonté humaine. Le danger est là. Mais on
dit "jamais", on espère que jamais quelqu'un ne sera assez fou pour
déclencher une guerre nucléaire. Quand on étudie
ça, on peut faire de beaux plans, on peut simuler des choses, mais il y
a des improbabilités par rapport à ça, tandis que tout ce
qui est potentiel...
Je faisais allusion aux BPC qu'on a à l'intérieur des
municipalités. Le ministre de l'Environnement peut dire: Oui, if n'y a
pas de problème, c'est selon les normes. Les normes connues et que nous
avons acceptées ne sont pas selon les dangers possibles qui pourraient
exister. Je veux simplement vous rappeler que le ministre de l'Environnement a
dit: On ne peut pas répondre à tout ce que le monde peut imaginer
qu'il pourrait arriver. Comme par hasard, ça vient d'arriver. Il y a une
directive qui dit: Les BPC, vous ne les transporterez pas en Angleterre,
même si chez nous, à Jonquière, c'était
accepté; il y avait une entente de signée avec l'Angleterre pour
pouvoir transporter les BPC. Le ministre de l'Environnement, par une directive,
dit: Non, non, ne faites pas ça. On garde, à l'intérieur
de la municipalité, à l'intérieur de l'usine - mais
l'intérieur de l'usine est à l'intérieur de la
municipalité - 50 000 tonnes de BPC... 50 tonnes. Cela en fait encore
une grosse quantité. On a su qu'au dernier événement, il a
été question d'évacuer Saint-Jean-Eudes, une paroisse de
mon comté, de 2500 habitants, parce qu'il y a eu des fuites de gaz. Il
faut imaginer ça. Une usine comme Alcan, là c'était de
l'hydrofluorure, c'est dangereux, mais il y a des gaz plus dangereux encore
à l'intérieur de l'usine. On n'a pas prévu tout
ça.
Tout cela pour rappeler que la protection civile a été et
est encore le parent pauvre, j'ai l'impression, du gouvernement. La protection
civile, à venir jusqu'à maintenant, n'a pas fonctionné
selon les barèmes parce qu'on dit: Cela n'arrivera pas. On a des preuves
évidentes avec Saint-Basile, Saint-Jean-Vianney, le tremblement de terre
et tous les dangers possibles qui existent et que j'ai identifiés
quelque peu. Je pense qu'on n'est pas maître des éléments.
À force d'agresser la nature, il se peut qu'elle se venge un jour. Je
pense que ce sont des phénomènes un peu réels. Je pense
bien qu'on ne fait pas de philosophie en disant qu'à force de vouloir
mater et dompter la nature, et contrairement à ce qu'on pense, que
l'électricité est une industrie propre, qu'il n'y a aucun danger,
au contraire, il y a des dangers et il y a des dangers inconnus, même
dans le phénomène de l'électricité. Comme on est
des champions dans ce domaine, il ne faudrait pas se surprendre qu'un jour on
ait à subir des contrecoups. Il s'agit seulement de penser à une
panne d'électri-
cité plus globale. J'ai vécu ça l'an passé
ici, à Québec, deux jours pas d'électricité dans un
appartement, il n'y a rien de drôle dans ça. Je n'étais pas
équipé non plus pour faire face à ça. Ce
n'était pas un gros problème, ça ne concernait qu'un
individu et au pis, je pouvais toujours me loger à l'hôtel. Quand
on déplace des populations, la panique peut s'installer rapidement. On a
le droit de se poser des questions: Qu'est-ce qu'il va arriver?
On sait déjà qu'actuellement, au Saguenay, il manque de
personnel. Il y a des personnes qui sont décédées, qui ont
quitté et qui n'ont pas été remplacées. Le minimum
de personnes au service de la protection civile, dans la région du
Saguenay - Lac-Saint-Jean, n'a pas été comblé. On a le
droit de se poser des questions après les événements de
Saint-Basile-le-Grand et de la ville de Montréal avec le déluge
du 14 juillet 1986. Dans la région, chez nous, on n'a pas le personnel
qu'il faut et c'est un minimum. Dieu sait si elle fonctionne avec deux ou trois
personnes sur des territoires immenses et on veut convaincre... Et
peut-être que la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean est une des
mieux équipées au point de vue des programmes ou des plans
d'urgence avec les municipalités. On doit s'interroger par rapport
à ça. Le fait que ça va se loger sous la coupole du
nouveau ministère, est-ce que ça va améliorer, est-ce que
ça va changer des comportements? Est-ce que cela va amener... je
comprends que Mme la députée de Grouix a une confiance immense
dans le ministre de la Sécurité publique, d'ailleurs elle ne perd
pas une occasion de lui rappeler qu'il est gentil, aimable, charmant, qu'il a
tout.
Mme Bleau: Absolument pas. Pas ces qualificatifs-là.
M. Dufour: Je pourrais me dispenser qu'elle le trouve aussi fin,
parce que moi, comme homme, je n'ai aucune affinité par rapport à
cela.
M. Marx: Ce n'est pas une question d'amour, c'est une question de
confiance.
M. Dufour: Mais j'ai l'impression, et je pourrais...
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît, si vous
voulez terminer vos remarques.
M. Dufour:... parler des commission parlementaires où Mme
la députée de Groulx a soulevé ces questions pour une
raison ou pour une autre.
M. Marx: C'est mutuel entre la députée de Grouix et
moi-même.
M. Dufour: Bon, il se peut que vous ayez des atomes crochus, mais
cela pourrait être dérangeant dans mon exposé.
Mme Bleau: Je ne veux pas que ce soit tel quel dans les minutes,
il n'en est pas question; c'est comme députée et non pas comme
femme, et je pense que, comme députée, je suis égale aux
hommes, je me considère comme cela. J'ai vu le travail du ministre, que
je ne connaissais pas plus qu'il ne fallait en arrivant en politique, et je
dois dire que c'est son travail comme ministre que j'apprécie. Je dois
vous dire que comme députée, dans mon comté, quant
à la Loi sur la protection civile, tous les maires m'ont écrit,
et naturellement, je m'attends à remettre ces lettres au nouveau
ministre responsable de la protection civile. En ce sens, je suis certaine
qu'on va être capable de faire des choses qui n'étaient pas
là auparavant. Parce qu'il faut qu'on le fasse. J'ai confiance.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, Mme la
députée. Si vous voulez terminer vos remarques
préliminaires.
M. Dufour: Je ne veux pas vous empêcher de vous
apprécier les uns les autres, mais comme porte-parole de ma formation,
vous pouvez penser que je peux me dispenser de parler de ces amitiés
spécifiques, de ces congratulations, ou de ces félicitations
concernant le travail des uns par rapport aux autres. Je vous dis
carrément que j'ai des questions, que je considère fondamentales
en fait.
Est-ce que le fait d'amener la protection civile sous la direction de la
Sécurité publique est de nature à améliorer les
relations ou à augmenter la capacité de cette nouvelle direction.
Est-ce qu'on maintiendra, par exemple, que pour la protection civile, ce seront
des gens pas obligatoirement de formation policière, qui pourraient
être à la tête de cela. Rappelons-nous que la protection
civile, à ce jour, a toujours eu des personnes détachées.
C'était sous la direction du Solliciteur général et du
ministre de la Justice auparavant, et il y a toujours eu une direction
détachée du service de la Sûreté du Québec.
Et cela me semble fondamental.
Deuxièmement, est-ce qu'on va mettre des ressources
supplémentaires à la disposition de la protection civile, pour
qu'elle puisse faire une action? Qu'on ne prenne pas seulement que des
desideratas ou des volontés fédérales dans ce domaine. On
sait que ces gens ont des préoccupations, nous pourrions en avoir d'un
autre ordre; c'est important que cette direction ait une autonomie
certaine.
Est-ce qu'on comblera les postes ou si on créera d'autres postes
pour convaincre les municipalités de s'engager plus a fond? Parce que ne
je pense pas qu'on doive mettre des ressources à l'infini. Je pense
qu'on pourrait mettre toutes les ressources gouvernementales pour de la
protection et on ne finirait pas. Il faut qu'il y ait une norme ou du jugement
qui s'exerce.
Qu'on mette à la dispositions des municipalités des
intervenants suffisants pour convaincre et pour sensibiliser ta population
à tous ces phénomènes qu'elle pourrait vivre et aussi la
tenir en alerte concernant les dangers réels, et potentiels. En
même temps, que cette direction ne laisse pas seulement au
ministère de l'Environnement l'obligation ou la nécessité
de voir à tous les problèmes écologiques. Mais je pense
que cela dépend beaucoup de la protection civile d'aller voir les
dangers qui existent et de prendre les mesures en conséquence. Parce que
je ne pense pas que le ministère de l'Environnement puisse
déterminer, seulement par ses règlements, lorsqu'il y a un
danger, ou quand il y a des camions ou des wagons de chlore liquide, par
exemple, qui circulent sur les voies ferrées, et il y en a beaucoup dans
le Québec, à cause justement des grosses industries, il n'y en a
peut-être pas assez, parce qu'on n'a pas assez d'industries. Disons que
ces dangers-là, ce n'est pas seulement l'Environnement qui doit s'en
occuper. Je pense que la protection civile a un travail à faire et aussi
une collaboration à apporter à différents
ministères, parce que ça touche beaucoup de ministères.
Les dangers du transport concernent le ministère des Transports. Quant
au transport de matières dangereuses sur les réseaux routiers, la
protection civile a un travail à faire dans ce domaine.
L'identification, par exemple, de ce qui se promène sur la route. Cela
ne fait pas beaucoup d'années qu'on a réussi ou on a
commencé à identifier des choses comme celle-là. Quand
c'est jaune, ça veut dire que c'est un gaz, etc. Ce sont des
éléments qui, pour moi, sont importants. C'est évident que
le ministre a tout ce qu'il faut actuellement pour être bien au courant
ou être bien sensibilisé à ce qui se passe, parce que des
faits viennent tout juste de se produire. C'est peut-être une bonne chose
que ça arrive comme ça.
Le Président (M. Marcil): En conclusion, M. le
député.
M. Dufour: J'ai moins d'objection à ce que cette direction
aille sous la direction du ministère de la Sécurité
publique, mais à la condition tout de même qu'on lui garde
l'approche très humaine et non pas militaire par rapport à
l'ensemble des municipalités et des citoyens.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Marx: Le député de Jonquière a
soulevé des questions de fond importantes, je trouve. Le projet de loi
n'est pas un projet de loi de fond. C'est un projet de loi plutôt
administratif, si je peux m'exprimer ainsi. Mais je vais aborder les questions
que le député a soulevées, de toute façon, quand on
arrivera à ces articles.
Loi sur l'exécutif
Le Président (M. Marcil): Cela va. C'étaient
là vos remarques préliminaires.
Je vais maintenant appeler l'article 1.
M. Marx: L'article 1 modifie le nom du ministre.
Le Président (M. Marcil): Ça va?
M. Dufour: Oui, ça va.
Loi sur le ministère des Affaires
municipales
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 2.
C'est un article de concordance avec l'article 1.
M. Marx: Oui, mais je vais le traiter plus loin. D'accord?
M. Dufour: Ou quand on arrivera sur... à l'exception que
si on l'adopte...
M. Marx: Non. Quand on arrivera à l'article 10, on va
discuter des questions que le député a soulevées.
D'accord?
Le Président (M. Marcil): Voulez-vous qu'on le
suspende?
M. Dufour: D'accord. J'aimerais mieux qu'on le suspende.
Le Président (M. Marcil): On va suspendre l'article 2.
L'article 3.
Loi sur le ministère du Solliciteur
général
M. Marx: C'est le nom du ministère. Adopté. M.
Dufour: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 4.
M. Marx: L'article 4, c'est la même chose, le nom du
ministère.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Marx: C'est le nom du sous-ministre. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Dufour: Ce sont les pouvoirs et je pense que, là, ce
pourrait être traité... C'est la même chose que l'article 2.
Si l'article 2 est suspendu, on pourrait suspendre celui-ci. On les fera
ensemble.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): On le suspend. J'appelle
l'article 7.
M. Dufour: A l'article 7, les mots "règlement du
gouvernement" par les mots "le gouvernement". Cela veut dire qu'avant vous
aviez de la réglementation et, à l'avenir, vous allez
procéder par décret. Est-ce que c'est ça?
M. Marx: Pour que cette loi soit appliquée
uniformément, la loi particulière proposée doit se limiter
à identifier qu'il s'agit d'une décision du gouvernement. Ainsi,
la procédure sera celle prévue dans la Loi sur les
règlements, la loi 15. La délégation par le ministre de
son pouvoir de signer certains documents constitue un acte purement
administratif. Il peut être appelé à déléguer
à l'occasion de circonstances parfois très différentes.
Par ailleurs, la structure interne du ministère peut devoir être
modifiée pour tenir compte des besoins des clientèles et de
l'évolution des mandats qui lui sont confiés. Pour faire face
à ces changements, le ministre doit pouvoir agir avec souplesse. C'est
une question purement administrative. C'est la même chose pour les
affaires internationales qui étaient déjà adoptées
je pense. D'accord? (11 h 30)
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Marx: C'est une règle d'interprétation, c'est
tout. D'accord?
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 9.
Loi sur les ministères
M. Marx: C'est le classement des ministères dans la Loi
sur l'exécutif. Ce sont des corrections techniques qu'il faut faire une
fois qu'on...
M. Dufour: Encore là, dans cet article, on touche aux
Affaires municipales, non?
M. Marx: Non.
M. Dufour: D'accord, c'est juste une question de concordance.
Cela va.
M. Marx: D'accord? M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 10.
Loi sur la prévention des incendies
M. Marx: Mais pour l'article 10, le député a
soulevé la question de transfert. J'aimerais insister ici. Je pense que
c'est très important. Ce qu'on transfère, c'est la
responsabilité de la Loi sur la prévention des incendies d'un
ministre à un autre. Cela ne prend pas une loi. Cela pourrait se faire
par décret du gouvernement et cela se fait fréquemment. Par
exemple, je suis le ministre responsable de ta Loi sur la protection du
consommateur et d'autres lois. C'est par décret. Ici, il s'agit d'une
modification seulement formelle. C'est une formalité. On n'a pas besoin
d'une loi pour transférer la responsabilité de la Loi sur la
prévention des incendies d'un ministre à un autre. Ce n'est pas
nécessaire, cela peut se faire par décret en vertu de la Loi sur
l'exécutif, comme on peut changer le nom du ministère par un
décret du gouvernement. Il ne faut pas oublier que le nom de mon
ministère a déjà changé, par décret du
ministère du Solliciteur général, pour le ministère
de la Sécurité publique. Cela dit, j'aimerais aussi
répondre un peu aux questions posées par le député.
Mais j'insiste que c'est une pure formalité pour que dans la loi ce soit
écrit; le citoyen va lire la loi et il va voir qui est le ministre
responsable, mais ce n'est nullement nécessaire.
Sur la prévention des incendies, j'ai parlé
déjà de milieu. Aussi le gouvernement veut regrouper au
ministère de la Sécurité publique tout ce qui touche la
sécurité publique, donc, la prévention des incendies. Nous
sommes déjà en contact avec les municipalités en
matière de police. Le député de Jonquière
connaît bien cela. En matière de police, nous sommes en contact
avec des municipalités parce que nous faisons la police par le biais de
la Sûreté du Québec où il y a les
municipalités qui ont leur propre corps de police. Donc, nous sommes
toujours en relation avec ces gens. Nous sommes aussi en contact avec les
municipalités en ce qui concerne la protection civile. C'est
éminemment municipal, comme le député l'a
mentionné. Donc, nous travaillons avec des municipalités sur le
dossier de la protection civile et on veut ajouter les incendies. J'aimerais
terminer en disant au député que je vais rencontrer la table
Québec-municipalités incessamment. Aussi, j'ai déjà
dit aux milieux qu'on va les rencontrer et on va former des comités en
ce qui concerne non seulement la question des incendies mais en ce qui concerne
tout le dossier de la police, parce qu'il y a des problèmes que nous
n'avons pas traités depuis des années au Québec. Le
député de Jonquière connaît cela, étant
donné qu'il a déjà été maire de la ville de
Jonquière et président de l'Union des municipalités. J'ai
pris l'engagement de commencer ce processus de discussion et de consultation
sur tout ce qui touche la police. Je
suis aussi prêt à faire la même chose en ce qui
concerne la prévention des incendies. Je peux dire tout de suite qu'on
va continuer les services, on va essayer de les bonifier et de faire le plus
possible. Cela nous intéresse. Et voilà. J'insiste une autre fois
sur le fait que c'est une modification purement formelle, ce n'est pas
nécessaire de passer par une loi pour transférer la
responsabilité d'une loi d'un ministre à un autre, mais je suis
très sensible aux propos et aux questions soulevés par le
député de Jonquière. On va en tenir compte, parce que
c'est important.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Le ministre m'informe que la table
Québec-municipalités concernant ce dossier, c'est peut-être
une bonne chose. En tout cas, c'est bon pour lui. Il faut qu'il tienne compte
de ce qu'il se passe dans le milieu, mais cela ne me rassure pas pour autant.
Je sais, par exemple, que lorsqu'il va les rencontrer, la décision sera
déjà prise. Je ne suis pas convaincu que l'ensemble des
municipalités accepte facilement cette direction de transfert. C'est
possiblement vrai. L'affirmation du ministre, à savoir que l'on peut
faire transférer une direction sans loi...
M. Marx: C'est vrai.
M. Dufour: J'ai suivi ses...
M. Marx: Cela se fait couramment et fréquemment.
M. Dufour: À l'exception...
M. Marx: Le gouvernement ne demande pas à qui que ce
soit... Quand le gouvernement décide de transférer la protection
du consommateur d'un ministre à un autre, ou la protection civile d'un
ministre à un autre, ou une loi d'un ministre à un autre, le
gouvernement ne consulte pas les milieux pour dire: Quel ministre aimeriez-vous
avoir? Quand le premier ministre forme son Conseil des ministres, il ne va pas
consulter tous les milieux et dire: Les gens des hôpitaux, qu'avez-vous
comme candidat pour être ministre de la Santé et des Services
sociaux? C'est un peu la même chose. Mais je suis très conscient
de l'importance des questions que le député a soulevées;
je vais y répondre et aussi répondre aux municipalités; je
veux les rassurer. Mais sur le fond, qui décide? C'est le gouvernement
qui décide quel ministre et quelle personne aura telle
responsabilité.
Si le premier ministre décide, on peut abolir un ministère
fusionné et ainsi de suite. L'ancien gouvernement avait un
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur. Cela
n'existe plus aujourd'hui.
M. Dufour: Ce n'est pas nécessairement heureux, mais cela
n'existait pas.
M. Marx: Je ne me prononce pas sur la question d'être
heureux ou malheureux, mais être heureux c'est quelque chose qui n'est
pas juridique. Ce n'est pas aux milieux de décider quel ministre va
faire quoi, mais on fait des réaménagements dans les attributions
de responsabilités pour mieux servir la population et les milieux. Il
n'est nullement question de faire moins que ce que l'on fait maintenant. On
fera plus que ce que l'on fait là. C'est mon intention.
Le Président (M. Marcil): Merci. Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: On a un exemple récent, entre autres, quand on
a transféré le Travail avec le Revenu qui était autrefois
avec...
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: On peut toujours s'interroger. Ce n'est pas toujours
des transferts ou des changements heureux, même si c'est philosophique.
Je peux juste parler de la protection civile. Cela ne fait pas tellement
longtemps qu'on l'avait changée, qu'on l'avait mise aux
Approvisionnements et on se rend bien compte que ce n'était pas la
place. Il faut constater cela et on est là pour porter des jugements ou
des remarques concernant ce qui se passe devant nous.
Vous me dites: II n'y a pas grand problème. On prend une
direction et on l'apporte ou on l'amène à un autre
ministère, mais il faut regarder ce qui se passe dans cette direction
depuis qu'elle existe. Le ministère des Affaires municipales, pour
autant que je suis concerné, a toujours eu la responsabilité de
la direction de prévention des incendies. C'est l'élément
8 dans son budget. Il y avait un budget, donc il y a du personnel. Cela veut
dire que le budget et le personnel sont transférés. Donc, ce
n'est pas juste un changement de formalité, il y a des opérations
administratives et techniques aussi.
M. Marx: C'est transféré comme la Loi sur la
protection du consommateur m'a été transférée
aussi. C'est comme la Loi sur le courtage immobilier. Quand j'étais
ministre de la Justice, en tant que ministre, j'étais responsable de la
Loi sur le courtage immobilier, mais en tant que ministre de la
Sécurité publique, je n'ai pas la responsabilité de cette
loi, quoique je pourrais l'avoir. Mais je n'ai pas insisté. Cela veut
dire...
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, par contre, ce
qu'on peut voir dans le projet de loi comme tel, ce n'est pas seulement un
transfert de responsabilités ou de dossiers administra-
tifs où la loi le démontre comme ça, mais c'est
fondamental, ce qui se passe, en d'autres mots...
M. Marx: Oui, bien...
Le Président (M. Marcil): C'est qu'on a
décidé, au Québec, de réunir sous un même
chapeau tout ce qui touche la responsabilité publique...
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil):... au lieu de la répartir
à droite et à gauche...
M. Marx: C'est ça.
Le Président (M. Marcil):... pour qu'il y ait une
unité de pensée et une unité d'action...
M. Marx: C'est ça.
Le Président (M. Marcil):... si jamais on veut intervenir,
qu'on ait une seule équipe spécialisée ou des gens
spécialisés, au lieu de repartir ça dans deux, trois ou
quatre ministères.
M. Marx: C'est ça, le fond de la loi.
Le Président (M. Marcil): C'est ça, le fond de la
loi.
M. Marx: C'est ça, le fond. Le député de
Jonquière est d'accord avec le fond, quoiqu'il se pose des questions sur
certains transferts.
Le Président (M. Marcil): On s'aperçoit, comme vous
l'avez souligné - je le dis comme député également
- avec tout ce qui se passe depuis un certain temps, un peu partout dans le
monde et plus particulièrement au Québec, les catastrophes...
Vous parliez tantôt de séisme possible. Donc, il est important
qu'on soit prêt, au Québec, et qu'on ait au moins une personne
à qui s'adresser en tout temps et ainsi éviter qu'il y ait des
consultations entre les différents ministres pour savoir comment on va
réagir.
On a également vécu le problème de la
réserve de Caughnawaga quand on a décidé de prendre une
population en ôtage en barrant des routes. Là, vous avez le
Solliciteur général, le ministre de la Justice. Cela s'est
adonné que le même ministre portait les deux chapeaux. Mais, dans
ce cas-ci, on va parler de sécurité publique. Je pense que c'est
fondamental. C'était là une opinion.
M. Dufour: Oui, je pense que la permission est là.
Le Président (M. Marcil): Pour une fois, M. le
député, je crois que si on parlait de logique, je trouve
ça... C'est un transfert de dossiers qui relève de la pure
logique. Je prends dans le comté de chez nous, Salaberry-de-Valleyfieid,
une ville qui est située dans 111e Salaberry. Sur cette île, on
retrouve Melocheville, Saint-Thimothée village, Saint-Thimothée
paroisse, Grande-Île et également Salaberry-de-Valleyfield.
Mais si on fait la nomenclature des usines qui y sont installées,
que ce soit à Melocheville dans le parc industriel, vous avez Alcan,
Domtar, Elkon, PPG Canada, qui fabrique des produits chimiques, et Chromasco;
à Valleyfield, vous avez Goodyear, Cezinc Albychlorate; Allied Chemical
qui fabrique également des produits chimiques... S'il y arrivait une
catastrophe - vous avez Expro également qui fabrique des explosifs - je
vous dis une chose: si on n'a pas de plan d'évacuation rapide, on va
avoir l'air fou. Tandis que là, je pense qu'en concentrant cela autour
d'un seul titulaire, ça pourrait nous aider à simplifier et
à mettre rapidement sur pied des plans d'évacuation, pas
seulement en théorie, mais en pratique également, un peu comme il
se fait en Suisse. Vous savez, en Suisse, au point de vue de la
sécurité publique, il y a un système pas mal particulier
qui va mobiliser toute la population à un moment donné. On y fait
des exercices à tous les deux ans et lorsqu'on mobilise la population,
il n'y a plus rien qui vous appartient. Tout appartient au ministre responsable
de la sécurité. Tout relève de la responsabilité de
l'État.
M. Dufour: Je trouve que c'est une discussion de fond et c'est
également une question d'approche qui n'est pas légaliste. Ce que
j'ai, c'est l'approche du gros bon sens. C'est vrai que, en apparence,
l'unité de pensée pour plusieurs phénomènes, on
pourrait dire que, oui, on est d'accord, sans restriction. Le problème
qu'on a - je pense que c'est une allégation qui importe - c'est que le
ministre de la Sécurité publique a plusieurs directions sous le
même chapeau. Mais le problème qu'on a, c'est quel chapeau il va
porter le plus souvent, le plus régulièrement. J'ai peur - c'est
dans ce sens-là -que ce qui va prédominer, c'est d'abord l'aspect
policier.
M. Marx: M. le Président, j'aimerais juste dire qu'on a
des directions différentes et notre intention...
M. Dufour: Cela ne fait rien.
M. Marx:... que c'est la protection civile qui ne sera pas...
Une voix:...
(11 h 45)
M. Marx:... sous la direction qui traite et qui a la
responsabilité de la police est à une autre direction, quoiqu'il
ne faut pas minimiser l'importance des services de police qui sont là 24
heures par jour et quand on en a besoin, c'est bien plus facile de... Le
député ne le fait pas. Je
concède que le député ne l'a pas fait. Bien
souvent, la population ou les gens critiquent facilement la police pour toutes
sortes de raisons, mais en général, la police fait un excellent
travail, quand je pense à la Sûreté du Québec en
région. Moi, je me promène en région, j'ai fait deux
tournées depuis un an, un an et demi ou deux ans. Les gens sont
très heureux avec leurs policiers. Il ne faut pas minimiser cela.
Cela dit, je suis très conscient de ce que le
député dit. Si on prend le dossier de la violence conjugale, nous
avons aussi une certaine responsabilité comme ministère de la
Sécurité publique, il y a l'approche humaine et pas
nécessairement militariste, comme le député l'a
soulevé. On va continuer de travailler de cette façon. Avec le
tremblement de terre, avec cette question, on va fonctionner de façon
à être équitable et juste avec les citoyens.
M. Dufour: Moi, M. le Président, j'en appelais seulement
à la question de l'incendie. Mes propos étaient vraiment
ciblés sur le service de prévention des incendies par rapport
à la Sûreté du Québec. Il ne faut pas se le cacher.
Le ministre aura-t-il plus de préoccupation pour le service de
prévention des incendies que le ministre des Affaires municipales en
avait auparavant? Ce sont des questions de fond. Comment va-t-on
procéder pour donner la formation aux pompiers? Là aussi, il y a
l'académie comme on l'appelle; j'ai toujours trouvé le nom
drôle.
M. Marx: Oui, mais prenons cela, M. le Président. Il y a
des policiers-pompiers au Québec.
M. Dufour: Oui, je les connais.
Le Président (M. Marcil): Au municipal, cela.
M. Marx: Bien c'est cela, des policiers qui sont aussi pompiers.
Nous avons la responsabilité de la formation des policiers, on va
ajouter les pompiers, et je pense que cela sera bon pour tout le monde. Peut-on
adopter l'article 10, M. le Président?
M. Dufour: M. le Président, j'avais...
M. Marx: Je n'ai rien à ajouter, franchement.
M. Dufour: M. le Président, je pense que le ministre avait
ajouté des éléments et je ne voulais pas cacher que...
Tout à l'heure, il a dit: j'ai l'intention, par la table
Québec-Municipalités, d'établir des relations comme des
discussions par rapport à tous les problèmes auxquels se
confrontent les municipalités. On discute souvent avec elles. Si vous ne
voulez pas me le donner, je ne tenterai pas... Cela fait plusieurs
années que j'entends conter ces histoires et pas seulement par le
ministre actuel. Cela s'est fait aussi dans le passé, on avait des
réponses rapides, je ne dis plus qu'un autre, mais en tout cas, depuis
trois ans, on sent qu'il y a une responsabilité dans ce
domaine-là et cela n'a pas cheminé fort, fort. On n'est pas rendu
bien loin encore dans notre démarche et je ne sens pas le monde
municipal bien heureux de tout ce qui se passe, même dans la nouvelle qui
vient d'être proposée et encore ce n'est pas celle qu'on
étudie, mais on sent qu'on peut bien avoir la volonté, mais la
volonté politique, cela, c'est une autre paire de manches. On peut bien
vouloir faire des choses, avoir l'intention de... Mais passer aux actes, c'est
une autre paire de manches. Connaissant bien ce milieu-la, je ne suis pas
convaincu que... Le ministre peut bien dire: Oui, mais là, je vous donne
une assurance verbale, mais ce n'est pas plus rassurant et cela ne me convainc
pas plus que cela va se faire. Oui, il y aura une table, les gens vont se
parler, mais cela ne réglera pas le problème. Je me demande si,
vis-à-vis du service d'incendie, parce qu'on ne peut pas se le cacher,
il y a des municipalités qui sont réticentes à ce que
cette opération se fasse. Il y a des municipalités qui sont
réticentes, pourquoi? Parce qu'on met sur pied un nouveau
ministère, c'est l'une des raisons. Le ministère va apporter des
changements; on veut apporter des changements; on parle d'une autre loi de la
Commission de police, par exemple. On est en train d'amener de nouvelles
mesures. Il y a des municipalités qui peuvent s'interroger à
savoir si la direction de la prévention des incendies, le fait de
changer de ministère, sera un peu perturbée par les changements
qui sont apportés. Est-ce qu'on va avoir la même attention par
rapport au ministère? Est-ce qu'au point de vue de la structure, de la
restructuration, on sera là? Va-t-on avoir l'assurance-conseil,
l'assistance technique? Va-t-on avoir une meilleure formation de personnel?
C'est un peu les grandes questions de fond qui sont posées. On se dit
par rapport à cela que l'on peut bien avoir la foi qui transporte les
montagnes, mais ce n'est pas suffisant, il faut qu'il y ait des engagements
plus précis. Je voudrais bien accepter, bien sûr. Si le ministre
des Affaires municipales n'a pas parlé, je ne l'ai pas devant moi, mais
ce qu'il a dit par rapport à cela, il est indifférent...
avez-vous eu des contacts quand ces changements de ministère se font ou
si c'est une volonté du premier ministre qui décide: On change
cela comme ça, ou si les relations ou les discussions que vous avez sont
confidentielles? Je n'ai pas eu l'occasion de poser la question au ministre des
Affaires municipales, mais je l'aurai certainement au discours de
troisième lecture. Je vais lui poser des questions. Il ne sera
peut-être pas là pour répondre, mais je vais vous dire une
chose. Indépendamment de ce qu'il se passe dans le milieu, il faut aussi
que l'expérience qu'on a dans ce domaine ou que j'ai me permettede
poser mes propres questions dans le sens que quand on est dans la
forêt, il est difficile de voir l'autre côté de la
forêt, mais quand on est en dehors de la forêt, on peut regarder ce
qu'il se passe en dedans, à l'intérieur et à
l'extérieur. C'est dans ce sens-là que le transfert du service
des incendies ne me satisfait pas. C'est évident que vous avez
décidé que vous pouviez le faire comme ça, mais je vous
dis que je demeure avec un certain nombre d'interrogations qui ne sont pas
satisfaites au moment où on discute.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Est-ce que l'article 10
est adopté?
M. Marx: Sur division.
M. Dufour: II avait peut-être à réagir.
M. Marx: J'ai dit tout ce que j'avais à dire, M. le
Président. Sur division.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. Est-ce qu'on
revient aux deux articles en suspens, l'article 2?
M. Marx: Sur division aussi. Les articles 2 et 6 sur
division.
Le Président (M. Marcil): Les articles 2 et 6 sur
division?
M. Dufour: Jusqu'au moment où on se parle, avant d'adopter
l'article, avez-vous eu des représentations d'une des deux ou des deux
unions municipales?
M. Marx: On a consulté les milieux et ils n'étaient
pas en désaccord.
M. Dufour: Mais avez-vous eu des communications directes par
écrit?
M. Marx: Par écrit, pas à ma connaissance. M. le
Président, j'ai dit que c'était une question de formalité.
On ne peut pas interroger tout le monde pour voir comment le gouvernement doit
fonctionner. L'article 2 sur division, est-ce cela?
Le Président (M. Marcil): En d'autres mots, c'est que cela
n'enlève pas la responsabilité de la municipalité de
s'occuper de son propre service d'incendie.
M. Marx: L'article 2 sur division. M. le Président?
Le Président (M. Marcil): Juste un instant, M. le
ministre.
M. Marx: II y en a deux en suspens.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Marcil): L'article 2 sur division.
L'article 6?
M. Marx: Sur division aussi, c'est le même.
M. Dufour: À l'exception que vous avez la protection
civile.
Le Président (M. Marcil): C'est cela. Cela va? Sur
division?
M. Marx: Sur division avec ces explications.
M. Dufour: M. le Président, je n'aime pas me sentir
bousculé.
Le Président (M. Marcil): Non, je n'ai pas l'intention de
pousser personne, mais je pensais que les articles 2 et 6 étaient
interreliés à l'article 10.
M. Dufour: Je veux bien collaborer, mais je n'aime pas me faire
"bulldozer", je ne vous le cache pas. Je vais prendre le temps qu'il faudra. Je
n'ai pas l'intention de boycotter la loi comme telle. On va juste apporter les
éléments au fur et à mesure qu'on en aura à
apporter, mais je ne veux pas me sentir à la course, parce qu'il n'y a
pas le feu, même si le ministre...
Le Président (M. Marcil): Prenez tout le temps voulu.
M. Dufour:... prend la direction des incendies, je calcule que le
feu n'est pas pris. Donc, on ne pourra pas sortir les boyaux à incendie
pour arroser le feu. On devrait y aller d'une façon normale. Donc, oui,
c'est adopté sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. Maintenant
j'appelle l'article 11.
M. Marx: De concordance. M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 12.
Loi sur la protection des personnes et des biens en
cas de sinistre
M. Dufour: Juste une remarque que j'ai faite tout à
l'heure, mais je vais bien l'appliquer à cet article. Des fois, le
gouvernement peut décider de changer des directions d'un service
à l'autre, mais ce ne sont pas toujours des choses correctes, la
meilleure preuve qu'on a c'est que dans cet article-là, on défait
ce qu'on a fait voilà pas tellement longtemps.
M. Marx: Je ne pense pas que l'on puisse être en
désaccord avec ce que le député a dit parce que c'est la
vérité. On modifie deux fois l'intérieur trois ans.
M. Dufour: Cela m'intrigue ou cela peut allumer une
lumière dans le sens que vous étiez auparavant le ministre de la
Justice et Solliciteur général. Il faut croire que vous n'aviez
pas accepté ces transferts, parce que vous les reprenez sous votre
responsabilité.
M. Marx: Non, c'était fait avant que je sois nommé
ministre. Cela a été fait lors de la formation du Conseil des
ministres et le premier ministre ne me l'a pas demandé à cette
époque.
M. Dufour: Ha, ha, ha! On va vous donner le
bénéfice du doute.
M. Marx: Je dis qu'il ne me l'a pas demandé et
j'étais bien heureux d'accepter ce que le premier ministre m'avait
confié à l'époque.
M. Dufour: On va vous laisser le bénéfice du doute.
En tout cas, vous faisiez partie du Conseil des ministres. C'est tout ce qu'on
peut dire.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): L'article 12, adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Dufour: À l'article 13, en ce qui concerne le Bureau de
la protection civile du Québec, est-ce que, au moment où le
projet de loi est devant nous, vous envisagez des différences
énormes dans sa composition comme telle ou si c'est juste le
transfert?
M. Marx: C'est essentiellement le transfert, mais le
député a déjà soulevé des questions comme:
Est-ce que vous allez remplir des postes qui sont vacants? Est-ce que vous avez
l'intention d'engager plus de personnel? Le député a
déjà soulevé beaucoup de questions et je pense qu'une fois
le transfert officialisé, ce ne sera pas vraiment nécessaire de
se pencher sur toutes ces questions et de faire une étude du
fonctionnement du bureau, des ressources du bureau, du mandat du bureau et de
revoir tout ce que le bureau fait. Je pense que jusqu'à ce moment-ci, le
bureau fait un bon travail, mais on aimerait voir si on peut faire des
modifications pour que ce soit encore plus efficace.
Il faut dire que le bureau agit rapidement et bien quand un sinistre se
produit comme, par exemple, lors du tremblement de terre, le bureau
était au travail tout de suite.
M. Dufour: Actuellement, même si le projet de loi n'est pas
adopté et comme vous aviez le droit le faire, vous êtes la
personne...
M. Marx: C'est ça.
M. Dufour:... au point de vue du Bureau de la protection
civile... Autrement dit, lors des événements qui se
déroulés, vous étiez en constante... Il y a des
discussions que vous suivez sur ce qui se passe actuellement. Mais ce bureau a
également la responsabilité des indemnisations...
M. Marx: C'est ça.
M. Dufour:... défaire l'évaluation.
M. Marx: Non, le bureau fait un rapport au ministre, propose ou
fait des recommandations et c'est au ministre de faire des recommandations au
Conseil des ministres, le cas échéant.
M. Dufour: Mais, en fait, aux questions que j'ai posées,
vous n'avez pas les réponses dans l'immédiat. Vous dites: On va
faire les études au point de vue du fonctionnement du bureau.
M. Marx: Je ne peux pas comme... C'est ça. M.Dufour: On va examiner ces choses et...
M. Marx: Mais je suis très conscient des questions que
vous avez soulevées, soit en deuxième lecture, soit aujourd'hui.
Je pense que ce sont des questions auxquelles II faut que le ministre
réponde, à un moment donné. Mais je ne peux pas, sur le
vif, dire: II y a des postes vacants et on va engager tant ou on va faire
ça là. Il faut que ce soit étudié et fait d'une
façon ordonnée. Vous savez que le sous-ministre qui a la
responsabilité, c'est par intérim et le sous-ministre qui a la
responsabilité du bureau maintenant, c'est par intérim, tout
ça, c'est par intérim et il faut que ce soit modifié et
qu'il y ait quelqu'un de permanent et ainsi de suite.
M. Dufour: Donc, au point de vue des indemnisations, vous
avez...
M. Marx: Cela marche. Cela va rester, cela va marcher.
M. Dufour: C'est sur recommandation? M. Marx: Oui.
M. Dufour: C'est sur recommandation que vous faites au Conseil
des ministres?
M. Marx: C'est ça.
M. Dufour: Sur chaque cas qui peut être
différent?
M. Marx: Sur te règlement.
M. Dufour: Sur le règlement. Donc, ce n'est pas uniforme.
Par exemple, vous ne traitez pas nécessairement les problèmes
de...
M. Marx:... des tremblements de terre comme Saint-Basile.
M. Dufour:... crue des eaux, par exemple. M. Marx: C'est
ça.
M. Dufour: Oui, mettons, Saint-Basile, la crue des eaux.
M. Marx: Oui, mais ce n'était pas la même chose.
À Saint-Basile, il y avait des évacuations. C'est arrivé
avant que j'en aie la responsabilité. Cela se fait très rarement.
Il y avait des commerces qui étaient fermés. Cela arrive rarement
qu'on demande aux commerces de fermer. On a saisi des produits agricoles. Cela
ne se produit pas chaque année. Je pense que depuis que le bureau
existe, on n'a jamais été appelé à faire une telle
opération. (12 heures)
M. Dufour: Actuellement, on se rend bien compte qu'il n'y a pas
de plan d'urgence global au Québec; il n'y a pas de plan d'urgence
pour...
M. Marx: Tout cela est à revoir, il y a des projets...
M. Dufour: Non, mais... même à revoir...
Pensez-vous, même au moment où se parle, que c'est une
chose qui devrait être faite ou seulement considérée?
M. Marx: Non, mais il y a 1500 municipalités au
Québec: 128 ont un plan d'action avec un comité de protection
civile permanent, d'accord?
M. Dufour: Oui.
M. Marx: Et il y en a d'autres, peut-être 1000
municipalités, qui ont des plans, mais elles n'ont pas un comité
de protection civile permanent. Maintenant, les 128 municipalités
couvrent une très grande majorité de la population, mais il y a
des municipalités non organisées; il y a des petites
municipalités de 200 personnes, mais on ne peut pas attendre de ces
municipalités d'être en mesure de réagir comme
Montréal, Québec, Jonquière, etc. Mais ces petites
municipalités ont souvent des ententes avec d'autres
municipalités avoisinantes. Mais vous comprenez que la loi qui a
été adoptée par le précédent gouvernement
était... Le fondement de la loi, c'est que le bureau travaille avec les
municipali- tés. Je pense que c'est le fondement de la loi même.
Il y a la responsabilité municipale qu'on a mise dans la loi. Même
les citoyens vont faire leurs réclamations au municipal et cela est
acheminé au bureau. Donc, même dans la philosophie de la loi, le
gouvernement précédent qui a fait adopter cette loi... Tout le
monde n'était pas d'accord avec tous les articles dans la loi. Si vous
allez lire les débats sur cette loi, adoptée en 1979, vous allez
voir qu'il y avait des points d'interrogation, des modifications, ainsi de
suite. Mais étant donné que la loi est adoptée, c'est la
loi. On donne beaucoup de responsabilités aux municipalités, mais
la coordination au bureau.
M. Dufour: Là, vous me dites que 58 municipalités
sont couvertes par des plans d'urgence.
M. Marx: 128. M. Dufour: 128.
M. Marx: Non, non, avec un comité de protection civile
permanent, c'est ce qui est important.
M. Dufour: Peut-on avoir accès à cette liste de
municipalités et, en même temps...
M. Marx: Je vais...
M. Dufour:... le pourcentage de population qu'il y a.
M. Marx: Je prends note de la demande et je vais m'informer. Dans
la mesure du possible, je vais donner suite, comme je le fais toujours; ce ne
sera pas long.
La Présidente (Mme Bleau): Êtes-vous prêt
à adopter l'article 13, monsieur...
M. Dufour: Le 17 mars 1988, il y avait eu un comité
provincial de mis sur pied par le ministre de l'Environnement pour...
M. Marx: C'est vrai.
M. Dufour: Est-ce qu'on a des résultats au moment
où on se parle? Y a-t-il eu des recommandations?
M. Marx: Le comité interministériel?
M. Dufour: Oui. On disait qu'un comité provincial serait
mis sur pied...
M. Marx: C'est cela.
M. Dufour:... afin de conseiller...
M. Marx: Oui, c'est cela.
M. Dufour:... le Bureau de la protection civile du Québec
sur la prévention.
M. Marx: C'est cela, onze organismes et le gouvernement, mais
cela siège. C'est un comité qui siège, ce sont les
sous-ministres qui siègent à ce comité.
M. Dufour: Mais est-ce qu'actuellement ils arrivent à
certaines conclusions ou si...
M. Marx: Bien, je n'ai pas les conclusions avec moi. Ma
responsabilité est très nouvelle, mais dès que j'aurai des
choses à dire, je vais les communiquer au député de
Jonquière avant de parler à qui que ce soit.
M. Dufour: Le ministre est prévenant comme un serpent.
M. Marx: Ah! Mais pas du tout. Tout ce que je connais comme
député, en commission parlementaire, je l'ai appris de mon ami,
M. Marc-André Bédard, qui m'a précédé comme
ministre et à cette commission.
M. Dufour: Je voudrais que vous...
M. Marx: J'agis comme quelqu'un du Lac-Saint-Jean,
comprenez-vous?
M. Dufour: Du Saguenay. Si vous vous promenez dans le coin, vous
allez voir que ce n'est pas pareil.
M. Marx: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Là, vous m'assurez que vous allez maintenir
actuellement le Bureau de la protection civile dans sa forme actuelle,
c'est-à-dire...
M. Marx:... dans la loi.
M. Dufour:... dans sa forme actuelle. Il peut y avoir des
changements d'apportés, je comprends cela.
M. Marx: C'est dans la loi. On va...
M. Dufour: C'est dans la loi; oui, mais on pourrait apporter des
changements fondamentaux qu'on ne connaît pas ou...
M. Marx: Quand vous avez dit: Les ministres changent... Je ne
peux pas m'engager pour toujours, pour l'éternité, mais je
m'engage à respecter la loi, c'est sûr.
La Présidente (Mme Bleau): Êtes-vous prêt
à adopter l'article 13?
M. Marx: Est-ce qu'on va les adopter paragraphe par paragraphe,
Mme la Présidente? Il y a l'article 13, mais il y a... Non, il n'y a pas
de paragraphe, d'accord, je m'excuse. C'est seulement l'article 13,
d'accord.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté.
M. Marx: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): J'appelle l'article 14.
M. Marx: Ce sont des formalités maintenant.
M. Dufour: Adopté. M. Marx: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): J'appelle l'article 15.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Dufour: M. le ministre ne nous informe pas beaucoup, alors je
suis obligé de regarder dans nos papiers.
M. Marx: D'accord.
M. Dufour: Si vous m'aviez dit ce que cela abolissait. Je n'ai
pas tout cela par coeur. Il y avait avant ou anciennement...
La Présidente (Mme Bleau): M. le ministre, avez-vous un
commentaire sur l'article 15 pour... ?
M. Marx: Non.
M. Dufour: Avant, le bureau était-il tenu de nous donner
des rapports annuels? Comment cela va-t-il procéder à l'avenir?
Je pense que c'est cela que ça abolit. Le bureau doit - parce qu'on
abolit le bureau, donc ce serait le ministre - au plus tard le 30 juin de
chaque année...
M. Marx: Oui, mais le rapport serait inclus dans le rapport que
je fais chaque année, d'accord?
M. Dufour: Oui, cela va. Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. L'article
17.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. L'article
18.
M. Marx: Concordance.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Marx: Concordance aussi. M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. J'appelle
l'article 20.
M. Marx: Concordance aussi. M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. L'article
21.
M. Marx: Concordance.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): L'article 22.
M. Marx: Concordance.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Marx: Concordance. C'est seulement le titre.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. On passe
à l'article 24.
Disposition transitoires et finales
M. Marx: Concordance. M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): J'appelle l'article 25.
M. Marx: C'est une concordance très... C'est une
règle d'interprétation, c'est tout. Autrefois, c'était
déjà l'article 42 de la Loi sur le ministère du
Solliciteur général. C'est déjà dans cette loi.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Marx: Concordance avec d'autres lois.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): J'appelle l'article 27.
M. Marx: Tout le monde est protégé, les
fonctionnaires...
M. Dufour: Ce serait sur division. M. Marx: Sur division.
D'accord.
M. Dufour: Quand on fait cela sans aucune formalité, cela
veut dire qu'ils gardent tous les mêmes avantages...
M. Marx: C'est cela, ils gardent tous les mêmes avantages
et droits.
La Présidente (Mme Bleau): J'ai bien compris, sur
division?
M. Dufour: Sur division.
M. Marx: Non, à cause de la Loi sur la prévention
des incendies.
La Présidente (Mme Bleau): J'appelle l'article 28.
M. Dufour: Sur division.
M. Marx: D'accord.
La Présidente (Mme Bleau): Sur division.
M. Marx: L'article 29.
La Présidente (Mme Bleau): J'appelle l'article 29.
M. Dufour: Sur division.
La Présidente (Mme Bleau): Sur division. J'appelle
l'article 30.
M. Dufour: Au moment où c'est...
M. Marx: II faut que ce soit l'argent pour fonctionner.
M. Dufour: Oui, mais est-ce qu'il y a des...
Tous les crédits seront transférés, j'ai bien
compris. C'est ce qui était prévu au budget...
M. Marx: C'est cela.
M. Dufour:... du ministère des Affaires municipales. Ce
budget-là, avez-vous actuellement l'assurance qu'il n'y a pas de
crédits qui sont en train de se périmer?
M. Marx: Non, mais on va avoir les mêmes
crédits.
M. Dufour: Oui, mais est-ce qu'il y a...
M. Marx: Vous comprenez, Mme la Présidente, que je ne vais
pas prendre des responsabilités sans avoir l'argent et les postes.
La Présidente (Mme Bleau): Je l'espère, M. le
ministre.
M. Marx: Peut-être étais-je naïf en 1985, mais
depuis, je ne le suis pas, sur ce plan. Voilà. On prend le paquet.
M. Dufour: En fait, c'est évident qu'il faut bien accepter
qu'il y ait des crédits de transférés.
M. Marx: Oui.
M. Dufour: Mais, pour les mêmes raisons, je suis
obligé de dire: Sur division.
M. Marx: D'accord, on comprend cela.
La Présidente (Mme Bleau): Est-ce que l'article 30 est
adopté sur division?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bleau): J'appelle l'article 31.
M. Marx: À l'article 31, on a la petite modification qu'on
a faite dans l'autre loi, la Loi sur la protection du consommateur. La
présente loi entrera en vigueur à la date ou aux "dates
fixées" par le gouvernement. Cela va?
M. Dufour: Attendez un peu. Cela veut dire que... Je vous
demanderais une explication. J'imagine que...
M. Marx: Si on veut mettre...
M. Dufour:... j'ai une partie d'explication
déjà.
M. Marx: Non, il n'y a pas de problème. Si on veut mettre
un article en vigueur aujourd'hui et les autres demain, on peut le faire. C'est
tout. C'est dans toutes les lois, on procède comme cela. On a fait la
même modification dans la Loi sur la protection du consommateur ce
matin.
M. Dufour: Mais, cette date qui va être fixée par le
gouvernement, actuellement, ce n'est pas à la sanction de la loi. Cela
veut dire que vous pourriez...
M. Marx: C'est la date. Le gouvernement peut peut-être
prendre une semaine ou deux.
M. Dufour: Auparavant, ce qu'on disait, c'est que la loi, souvent
ou régulièrement...
M. Marx: Rarement.
M. Dufour: Rarement? M. Marx: Rarement.
M. Dufour: La loi entre en vigueur le jour de sa sanction? Il me
semble que...
M. Marx: Rarement. Vérifiez les lois et vous allez voir
que c'est rare.
La Présidente (Mme Bleau): Alors, est-ce que c'est
adopté?
M. Dufour: On va accepter. Il faut accepter si on accepte
l'amendement proposé. Il faut dire oui. Après, il faut demander
si on adopte l'article. On dit oui.
M. Marx: Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bleau): Est-ce que la loi, telle
qu'amendée, est adoptée, avec les articles? Est-ce que l'article
31 est adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bleau): Est-ce que le projet de loi...
Est-ce que l'annexe I, article 24, est adoptée?
M. Marx: Adopté. L'annexe est adoptée. M.
Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Est-ce que les intitulés
du projet de loi sont adoptés?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: La loi comme telle?
La Présidente (Mme Bleau): Les intitulés du projet
de loi?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Est-ce que le titre du projet
de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bleau): Est-ce que le projet de loi est
adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Sur division.
M. Marx: Une minute. Je pense que le député est en
désaccord... La Présidente (Mme Bleau): Sur certains
articles.
M. Marx:... avec une section. S'il dit que le
projet de loi est adopté sur division, Je pense que ce serait
mieux pour le député de dire que c'est adopté avec ses
dissidences sur certains articles.
La Présidente (Mme Bleau): Avec ses dissidences.
M. Dufour: Oui. Est-ce que cela n'était pas clair?
M. Marx: Non, ce n'était pas clair. Je pense que c'est
avec ses dissidences sur certains articles.
M. Dufour: Oui, et je pense que je les ai exprimées au fur
et à mesure du projet de loi.
M. Marx: C'est ce qui est important. Sur l'ensemble...
La Présidente (Mme Bleau): Sur l'ensemble, M. le
député?
M. Dufour: C'est correct. Adopté. M. Marx: C'est
adopté sur l'ensemble.
La Présidente (Mme Bleau): Adopté. Alors, on
ajourne nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 14)