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(Dix heures vingt-trois minutes)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous allons procéder à l'ouverture de cette séance
tout en rappelant le mandat de notre commission, soit procéder à
la vérification des engagements financiers du ministère des
Affaires internationales pour les mois de décembre 1985 et
février 1988 à décembre 1988, secteur relations
internationales, et pour les mois d'octobre 1987 à décembre 1988
pour le secteur commerce extérieur.
Je vais demander à Mme la secrétaire s'il y a des
remplacements à annoncer.
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup-Donc, à
l'ordre du jour, de 10 heures à 12 heures, il y aura vérification
des engagements financiers pour les mois de décembre 1985 et
février 1988 à décembre 1988 concernant les relations
internationales. Cet après-midi, à la reprise de la
séance, nous procéderons à la vérification des
engagements financiers pour les mois d'octobre 1987 à décembre
1988 concernant le commerce extérieur. Je tiens à vous informer
que la séance commence à 10 h 22 pour se terminera à 12
heures.
Réponses déposées
Je profite également de l'occasion pour déposer la liste
des réponses obtenues aux questions laissées en suspens lors des
séances de vérification des engagements financiers des 22, 23 et
30 mars 1988.
Je vous rappelle brièvement les règles régissant la
vérification des engagements financiers. Pour ce qui est du temps de
parole, chaque membre dispose de 20 minutes par engagement financier. C'est un
temps de parole qu'il peut utiliser en une ou plusieurs interventions selon
l'article 30 - donc, vous êtes au courant - et il y a possibilité
de déroger aux règles relatives au temps de parole avec le
consentement unanime des membres de la commission. Concernant la pertinence,
les questions doivent porter sur le sujet en discussion, c'est-à-dire
sur les engagements financiers à l'étude.
Donc, je vais appeler immédiatement l'engagement 1 de
décembre 1985. Est-ce que vous voulez que je les appelle un à un
ou si vous voulez voyager un peu partout...
M. Brassard: Non, M. le Président. On pourrait...
Le Président (M. Marcil):... tout en con- sidérant
qu'à la fin de la séance, les engagements seront
considérés comme vérifiés?
M. Brassard: II y en a pour lesquels je n'ai pas de questions
à poser et il y en a d'autres où peut-être...
Le Président (M. Marcil): M. le ministre.
M. Gobeil: Aucun problème. Je suis à la
disposition...
Secteur relations internationales
Le Président (M. Marcil): On va laisser le critique de
l'Opposition appeler les engagements...
Une voix: Parfait.
Le Président (M. Marcil):... et les engagements que vous
allez sauter seront considérés comme vérifiés.
C'est cela, M. le député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Oui.
M. Gobeil: Cela me convient, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): On y va.
M. Brassard: L'engagement 4 de février 1988.
Décembre 1985
Le Président (M. Marcil): Donc, l'engagement 1 de
décembre 1985 est vérifié.
M. Brassard: Oui, cela va.
Février 1988
Le Président (M. Marcil): L'engagement 4 du mois de
février 1988.
M. Brassard: L'engagement 4. Je ne sais pas, M. le
Président, si, dans les commissions parlementaires qui étudient
les engagements financiers, il est coutumier d'être - comment dire -
large d'esprit et de pouvoir aborder, par le biais de certains engagements
financiers, des problèmes, des thèmes ou des sujets connexes.
Par exemple, à l'engagement de février 1988 portant sur la
location d'un local pour la représentation du Québec, à
Chicago, si le ministre était d'accord, il m'apparaïtrait
intéressant d'aborder la question du rapport Bergeron sur
l'évaluation du réseau des délégations. On sait que
ce rapport a été rendu public, il est maintenant connu. Le mandat
du comité Bergeron
avait d'abord pour but d'évaluer le réseau qui
était déjà en place que d'évaluer plus globalement
la représentation générale du Québec à
l'étranger, ce qui fait qu'on s'est retrouvé avec un rapport qui
porte beaucoup plus sur la rationalisation du réseau actuel que sur
l'approche plus globale. Il ne faut pas se surprendre, par conséquent,
que les recommandations soient beaucoup plus axées sur la
réduction des effectifs et des ressources, sur la rationalisation des
mandats, sur les fermetures possibles de bureaux de délégation,
de bureaux ou de délégations. Il m'apparaît qu'on aurait pu
s'attendre que le gouvernement révise la représentation actuelle
du Québec à l'étranger dans une autre perspective,
plutôt que dans une perspective exclusive de rationalisation, dans une
perspective plus dynamique. Par exemple, à la suite des deux sommets sur
la francophonie, il me semble que le Québec aurait Intérêt
à élargir sa représentation dans les pays francophones,
ceux d'Afrique par exemple. En Afrique francophone, tout ce que le
Québec a actuellement, c'est un représentant qui loge à
l'ambassade du Canada, à Abidjan. Cela m'apparaît peu, surtout
quand on tient compte du fait que le Québec prétend, envisage ou
affirme jouer un rôle accru dans le monde francophone. En tout cas, c'est
ce qu'il affirme. Ce sont ses prétentions déclarées,
affichées, à l'occasion des deux sommets sur la francophonie qui
ont eu lieu. Je trouve ça étonnant que ses prétentions,
ses affirmations ne se traduisent pas concrètement par un
élargissement de la représentation du Québec dans le monde
francophone. Je sais que je suis un peu loin de Chicago, mais comme on parle de
délégations, de bureaux, de représentations du
Québec, est-ce que le ministre a l'intention d'accroître la
représentation du Québec dans le monde francophone afin que les
prétentions affichées du Québec se traduisent
concrètement? C'est là ma première question.
M. Gobeil: M. le Président, effectivement, je suis
d'accord avec le député de Lac-Saint-Jean qu'on est très
loin de Chicago, mais je veux quand même répondre à ses
interrogations.
D'abord, le rapport Bergeron a été commandé pour
faire une analyse du réseau existant, dans le cadre du nouveau
ministère des Affaires internationales qui reprenait les
activités des anciens ministères du Commerce extérieur et
des Relations internationales, et pour voir, dans une première
étape, dans un premier rapport, les changements qu'on devrait apporter
au réseau actuel pour une meilleure représentation du
Québec, donc permettre un meilleur rayonnement du Québec à
l'étranger. C'est ce qui a été fait. Contrairement aux
prétentions du député de Lac-Saint-Jean, ce rapport ne
suggère pas de réduction d'effectifs. Tout simplement, il dit et
confirme que notre réseau, dans l'ensemble et tel qu'il existe, sans se
prononcer sur l'opportunité ou non d'ouvrir d'autres
représentations, remplit un rôle qui est acceptable pour le
rayonnement du Québec. Il suggère quelques mandats plus
spécifiques toujours en relation avec le nouveau ministère des
Affaires internationales qui, comme on le sait, en vertu de la loi 42, reprend
les activités internationales des ministères sectoriels.
En ce qui concerne les fermetures, il y a deux propositions à
l'intérieur de ce premier rapport. On s'interroge sur le bureau de
Lafayette; on dit que le Québec pourrait être aussi bien
représenté par un représentant du Québec à
l'intérieur d'une organisation francophone à Lafayette, et nous
n'avons pas encore pris de décision à ce sujet. L'autre
recommandation concerne la fermeture du bureau de Rome avec centralisation des
activités à Milan. À la suite de nouvelles analyses et de
nouvelles discussions, nous avons décidé, pour le moment du moins
- évidemment, nous devrons réanalyser cette situation dans les
années à venir - de maintenir la délégation de Rome
et le bureau de Milan. Cela fait le point, je pense, sur les
représentations, les délégations ou les bureaux du
Québec actuels. C'était un premier rapport.
Un deuxième rapport m'a été présenté
cette semaine, lequel rapport sera rendu public probablement lundi
prochain.
M. Brassard: Toujours par M. Bergeron?
M. Gobeil: Toujours par M. Bergeron et des membres du personnel
du ministère des Affaires internationales. Le deuxième rapport
concerne l'Amérique du Sud et les Antilles et formule des propositions
sur les représentations du Québec dans les pays de
l'Amérique du Sud. Il suggère qu'on regarde de près une
représentation accrue dans certains pays de I Amérique du Sud, en
addition aux trois bureaux principaux qu'on a actuellement en Amérique
du Sud, soit à Mexico, à Bogota et à Caracas,
principalement. On a aussi, à Port-au-Prince, un bureau d'immigration
et, en Argentine, une nouvelle antenne que nous avons créée le
1er août 1988.
M. Brassard: Excusez-moi, M. le ministre. Il n'est plus question
d'envisager la fermeture de l'un ou l'autre des trois bureaux en
Amérique latine.
M. Gobeil: Le rapport Bergeron suggère qu'on maintienne
ces bureaux, mais qu'on en fasse l'évaluation d'année en
année, du moins pour les prochaines années. La décision
qui a été prise cette semaine, lors d'une réunion à
laquelle assistaient tous les sous-ministres et moi-même, c'est de
maintenir, pour le moment, les trois bureaux en Amérique du Sud que je
viens de vous mentionner et de regarder la possibilité d'ouvrir d'autres
- j'utiliserai le mot 'antenne" - antennes pour représenter le
Québec dans certains pays de l'Amérique du Sud. Ce n'est pas
nécessairement ce que le rapport Bergeron mentionne, mais c'est ce qui a
été discuté. On discute, entre autres, du Brésil et
on pense que
le Brésil mériterait une attention plus directe. Il y a la
question du Chili, mais il faut être un petit peu plus prudent sur le
plan politique avec ce pays. Il y a la Barbade. On mentionne une
possibilité à la Barbade. En vous mentionnant ça, je ne
vous dis pas qu'on ouvrira des antennes ou des bureaux, demain matin, dans ces
pays-là. Mais je pense qu'il faut être conscient que le
Québec aurait peut-être avantage à être
représenté dans ces pays-là et c'est notre rôle de
voir si, au cours des prochains mois ou des prochaines années, on fera
quelque chose en ce sens.
D'autres études vont venir au cours des prochains mois sur
d'autres parties du monde, que ce soit par le rapport Bergeron, par des
études internes ou par des visites ministérielles. Nous allons
regarder aussi la possibilité d'accroître notre
représentation dans les pays de l'Asie, au moins un pays de l'Asie qui
pourrait être la Corée, il n'y a pas de décision de prise,
mais les discussions qu'on a eues jusqu'à maintenant nous laissent
croire que la Corée est un pays d'avenir et que le Québec
pourrait avoir intérêt à avoir une représentation en
Corée.
Je ferai remarquer aussi au député de Lac-Saint-Jean que
le premier ministre a annoncé il y a quelques semaines une addition de
personnel à la délégation de Düsseldorf. Je pense que
le député de Lac-Saint-Jean sera d'accord avec nous tous que
l'Allemagne de l'Ouest est un pays qui, sur le plan économique, est
prospère et qui a probablement des choses à nous apprendre dans
le domaine, principalement mais non pas exclusivement, de la haute
technologie.
Il y a d'autres parties du monde, en Europe aussi. Il y a possiblement
de la place pour une autre antenne dans un ou des pays de l'Europe du Sud.
Quant au monde francophone - j'ai aussi, et probablement autant que le
député de Lac-Saint-Jean, une sensibilité au monde
francophone - je lui ferai remarquer d'abord qu'il y a une évolution qui
se fait face à la perception du Québec et des autres pays de la
communauté francophone vis-à-vis des pays francophones de
l'Afrique. Nous avons déjà une représentation - le
député de Lac-Saint-Jean l'a mentionné - une antenne
à Abidjan. Nous avons aussi prêté à la CONFEMEN un
Québécois en poste à Dakar. Je pense qu'il faut être
très attentif à la possibilité d'avoir d'autres
représentations, d'autres antennes en Afrique, et nous suivons ce
dossier-là de très près, ce qui ne veut pas dire que ce
sera demain matin qu'on aura ces représentations. Mais nous sommes
conscients, nous sommes sensibilisés à ce qu'a mentionné
le député de Lac-Saint-Jean et je peux l'assurer que nous y
apportons une attention particulière.
M. Brassard: M. le Président...
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard:... j'écoute le ministre qui nous parle
d'élargir possiblement la représentation du Québec en
Amérique latine, en plus des trois bureaux existants, qui dit que ce que
je viens de lui dire sur l'Afrique francophone est intéressant et qu'il
y aurait lieu d'examiner un élargissement de la représentation de
ce côté-là également. Il nous parle de l'Europe. Il
nous parle de l'Asie en indiquant peut-être sa préférence
pour la Corée, ce avec quoi je suis d'accord. Il parle des antennes.
C'est une nouvelle expression pour désigner quoi? Je ne sais trop. C'est
peut-être ce qu'on a en Argentine, une antenne, avec M. Simard qui a
été nommé récemment pour un an.
Mais, M. le ministre - et on ne voit pas ça, non plus, dans le
rapport Bergeron; il n'avait pas ce mandat-là - j'ai de la
difficulté à percevoir et à identifier correctement et
précisément les principes directeurs du gouvernement en
matière d'implantation de représentations, de
délégations, de bureaux et d'antennes, enfin disons de
représentations du Québec à l'étranger. J'ai de la
difficulté à percevoir les principes directeurs, les axes
d'orientation. Qu'est-ce qui vous guide dans l'implantation de bureaux ou de
représentations du Québec à l'étranger? Quels sont
vos principes directeurs? Est-ce que c'est de nature exclusivement
économique? Quels sont les principes directeurs? J'ai de la
difficulté à les saisir. Quand je vous écoute, j'ai
plutôt l'impression qu'on s'épivarde, qu'on s'éparpille.
J'ai de la misère à voir les cibles. Il me semble qu'avant de
dire: On implante des antennes, des bureaux ou des délégations,
le Québec devrait, au préalable, bien cerner les cibles qu'il
veut atteindre, en fonction de ses intérêts, forcément,
ainsi que les principes directeurs qui le guident dans cette implantation de
représentations du Québec à l'étranger. Quels
principes vous guident?
Le Président (M. Marcil): M. le ministre?
M. Gobeil: M. le Président, je suis un peu surpris des
paroles du député de Lac-Saint-Jean. Tout à l'heure, il
nous disait: Vous réduisez les effectifs, vous fermez des
représentations. Là, dix minutes plus tard, il dit qu'on
s'éparpille. Bon!
M. Brassard: À partir de ce que vous venez de me dire.
M. Gobeil: Je ne comprends pas. Ce que j'ai dit, et si le
député de Lac-Saint-Jean...
Le Président (M. Mardi): M. le ministre?
M. Brassard: Je vous dis que le rapport Bergeron...
M. Gobeil: Est-ce que je peux répondre, M. le
Président?
Le Président (M. Marcil): Oui, oui, M. le ministre. Vous
avez la parole.
M. Gobeil: J'ai très bien compris, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Je peux répondre à votre
question que l'ai très bien comprise. Je ne vous a! pas dit qu'on
ouvrirait demain matin une antenne, une représentation ou un bureau dans
tel pays. Je vous al dit qu'on regardait cette
possibilité-là.
M. Brassard: Que vous l'envisagiez.
M. Gobeil: Mais en même temps, évidemment, il faut
voir l'orientation, en vertu de quelle orientation, et cela se fait en
même temps. Il y a des besoins créés, à un moment
donné, par des situations, que ce soit sur le plan économique,
politique, culturel ou social et, dans certains pays, il y a des
activités plus évidentes que d'autres. C'est évident
qu'à Paris, l'activité politique ou culturelle est plus
importante qu'elle ne l'est pour Düsseidorf. Je ne pense pas avoir de
dessin à vous faire, M. le député de Lac-Saint-Jean, pour
vous convaincre.
Il faut voir aussi quelle est, dans chacun des pays, la priorité
qu'il faut accorder, toujours à la mesure de nos ressources
financières. À Séoul ou en Corée, problement
à Séoul si jamais on y ouvrait une antenne ou une
représentation, se serait évidemment beaucoup plus sur le plan
économique. Cela ne veut pas dire qu'on négligerait tous les
autres aspects.
Vous comprendrez aussi que si, et je dis bien si, on avait une nouvelle
représentation en Afrique francophone, ce ne serait pas
nécessairement sur le plan économique. Par contre, si on le
faisait en Afrique anglophone, cela pourrait être plus sur le plan
économique. Mais les décisions ne sont pas prises; c'est à
l'étude actuellement par les divers intervenants du ministère et,
si nous décidons d'avoir une nouvelle antenne, nous vous ferons
connaître, M. le député de Lac-Saint-Jean, et à ceux
qui pourraient être Intéressés, l'orientation et la raison
de ces nouvelles représentations.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: En fait, je comprends très bien. À la
suite des propos du ministre, il m'apparaît évident que le
gouvernement est en attente, qu'il envisage peut-être des choses, qu'il
examine de nouvelles implantations, mais qu'il n'a pas encore adopté une
véritable politique en matière de relations internationales.
D'ailleurs on en a longuement discuté à l'occasion du
débat sur la loi créant le nouveau ministère des Affaires
internationales. Le ministre l'a implicitement admis puisqu'il m'avait dit:
Créons d'abord le ministère et le Québec se dotera ensuite
d'une politique globale et articulée en matière d'affaires
internationales ou de relations internationales. Ce que je comprends et ce qui
fait que, pour le moment, l'implantation d'antennes, de
délégations ou de bureaux n'est qu'envisagée, c'est que le
gouvernement n'a pas encore adopté une véritable politique avec
des principes directeurs, des objectifs et des axes de développement,
comme, je le répète et je le rappelle de nouveau, le gouvernement
précédent l'avait fait en 1984-1985 lorsqu'il avait adopté
un énoncé de politique de relations internationales dans lequel
on retrouvait évidemment les fondements de cette politique, les secteurs
d'intervention, les champs d'intervention, les régions d'intervention,
donc une politique cohérente et articulée en matière de
relations internationales. Le gouvernement libéral, c'est ce que je
constate, n'en a pas encore. Par conséquent, n'en ayant pas encore, tout
ce qu'il peut faire présentement en matière de
représentation du Québec à l'étranger, c'est
d'envisager des choses. Ce n'est pas de passer à l'action puisque, avant
de songer à passer à l'action et d'identifier des cibles, des
principes directeurs, des implantations nouvelles, il faut avoir une politique,
ce que vous n'avez pas présentement. Quand avez-vous l'intention de
rendre publique une politique de relations internationales?
Le Président (M. Marcil): M. le ministre?
M. Gobeil: M. le Président, je dois d'abord rappeler au
député de Lac-Saint-Jean que la Loi sur le ministère des
Affaires internationales a été sanctionnée le 10 novembre
1988 et promulguée le 21 décembre 1988. Je veux aussi lui
rappeler que nous avons créé, à la fin du mois de
septembre, à l'intérieur de notre structure, un
département, une direction qu'on appelle la Direction des politiques et
priorités qui est composée d'environ 30 personnes qui travaillent
dans le domaine des politiques et priorités. (10 h 45)
Le député de Lac-Saint-Jean me demande aujourd'hui, au
début de février, d'avoir une grande politique. Il voudrait qu'on
ponde un document que ces gens ont pondu il y a quelques années et qui
est resté sur les tablettes. Si ce sont des papiers qu'il veut avoir,
c'est une autre affaire.
M. Brassard: On a perdu le pouvoir.
M. Gobeil: Pour le moment, nous préférons articuler
des choses dans l'action plutôt que dans les écritures sur papier.
Cela viendra, mais au moment où on aura défini les politiques et
qu'on sera en mesure de les appliquer. On peut faire des politiques, des livres
blancs, des livres rouges, des livres bleus, des livres noirs, on peut en faire
toutes les semaines pour la presse, les bibliothèques ou pour les
tablettes. Nous préférons voir comment on peut faire mieux
rayonner le Québec au plan international et, en même
temps, bâtir des politiques - pour réutiliser le mot du
député de Lac-Saint-Jean; je ne suis pas sûr que ce soit le
bon mot - bâtir un plan d'action pour permettre un meilleur rayonnement
du Québec à l'étranger. C'est ce qui compte.
On s'est donné une structure pour le faire en créant, par
la loi 42, un nouveau ministère qui reprend toutes les activités
du ministère, de l'ancien ministère des Relations
internationales, l'ancien ministère du Commerce extérieur et les
activités internationales des autres ministères sectoriels. On
s'est donné cette loi 42. On s'est donné aussi une structure
à l'interne qui met l'accent sur des priorités. On a
défini ces priorités sectorielles.
Le député de Lac-Saint-Jean peut reprendre les
interventions que j'ai faites en Chambre, entre autres, à l'occasion du
débat relatif au projet de loi 42 et, plus spécifiquement, celle
du 26 octobre 1988, à l'Assemblée nationale du Québec,
où il est très bien défini qu'il y a des priorités.
Je l'invite à relire ce document.
Nous avons aussi établi des priorités géographiques
dans l'organisation structurelle. Nous avons articulé la structure. Je
pense qu'on a en main les instruments pour permettre un meilleur rayonnement du
Québec au plan international. C'est ce que nous faisons plutôt que
d'écrire des grands documents que personne ne comprendra ou personne ne
suivra.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, le grand document que nous
avons produit, l'énoncé de politique de relations
internationales, est très facile à comprendre. Il est
écrit et rédigé en termes clairs. Il était
applicable et on l'aurait appliqué. On ne l'a pas mis volontairement sur
la tablette. Je vous rappellerai qu'on a perdu le pouvoir en décembre
1985. Ce n'est pas nous qui l'avons mis sur la tablette. C'est vous qui l'avez
mis sur la tablette depuis trois ans et demi. Il y avait là un
énoncé complet de politique de relations internationales. Vous
n'avez pas jugé utile, c'est votre affaire, de vous en inspirer ou de le
mettre en application. Je croyais que tant et aussi longtemps que le
Québec ne se dotait pas d'une nouvelle politique en matière de
relations internationales, c'était cet énoncé de politique
qui a été publié, rendu public en 1985, qui continuait
d'être le guide. J'apprends que ce n'est pas le cas, qu'il a
été mis sur la tablette. Je m'en étonne un peu. Cela veut
dire que depuis trois ans et demi, le gouvernement du Québec fonctionne,
en matière de relations internationales, sans aucune politique, à
la pièce.
C'est inquiétant, c'est préoccupant de voir que le
gouvernement sur la scène internationale, fonctionne depuis trois ans et
demi, sans politique, donc, au jour le jour, à la pièce. C'est
à la fois inacceptable et surprenant. Au moins, on aurait pu conserver,
garder l'énoncé de politique de relations internationales de 1985
comme guide, comme inspiration jusqu'à ce que le gouvernement
décide de se doter d'une nouvelle politique, ce qu'il n'a pas encore
fait. Je vous signale qu'il ne fallait pas nécessairement attendre la
création du ministère des Affaires internationales pour commencer
à songer à mettre au point une politique de relations
internationales.
Vous auriez pu commencer dès 1986 parce qu'il y avait un
ministère des Relations internationales et un ministère du
Commerce extérieur, il n'y avait pas du tout de raison d'attendre.
D'ailleurs, en 1986, je ne suis pas sûr que vous songiez
déjà à créer un ministère des Affaires
internationales. Ce n'était probablement pas prévisible. Donc, il
n'y avait pas de raison d'attendre pendant trois ans et demi quelque chose
qu'on ne prévoyait même pas pendant un bon bout de temps pour vous
doter d'une politique de relations internationales. Il fallait vous mettre
à la tâche immédiatement, dès 1986 puisque vous nous
avouez maintenant que vous avez mis sur la tablette le document,
l'énoncé de politique qu'on avait, de notre côté,
élaboré d'ailleurs en consultation et en concertation avec tous
les intervenants concernés et intéressés par cette
question.
M. Gobeil: M. le Président, est-ce que j'ai droit de
réponse à cela?
Le Président (M. Marcil): M. le ministre?
M. Gobeil: Le député de Lac-Saint-Jean a
mentionné que son parti a perdu le pouvoir en 1985, mais je veux lui
rappeler qu'il l'avait pris en 1976. On a dû attendre à la fin de
1984 pour avoir un beau document et pendant l'année 1985, à ma
connaissance, il n'y a pas grand-chose qui s'est fait pour l'application de
cette soi-disant politique.
Au contraire, entre les années 1976 et 1984, et principalement
durant l'année 1982, on a même réussi à essayer
d'amenuiser le rôle du Québec au plan international en
créant deux ministères, en faisant une séparation, si ma
mémoire est bonne, en 1982, en créant le ministère du
Commerce extérieur ainsi que le ministère des Affaires
internationales, séparation d'un ministère unique qui existait
avant. Tout le monde sait que les relations entre ces deux ministères
ont d'abord été très tendues jusqu'en 1985 et que les
relations avec les ministres qui en étaient titulaires étaient
très tendues aussi.
Premièrement c'est, semble-t-il, une des raisons pour lesquelles
le premier ministre du temps aurait créé ces deux
ministères, pour arrêter les chicanes internes entre les
ministres. Deuxièmement, je ne pense pas, à l'analyse que j'en
fais, qu'on ait, par cette division, favorisé le rayonnement du
Québec à ce moment-là. Mais on a écrit un beau
papier qui s'appelle la politique du gouvernement sur le plan Interna-
tional, qu'on n'a pas appliquée. Cela a pris huit ans à la
sortir et elle n'a pas eu d'application au cours de l'année 1985. Nous
ne pensons pas que cette politique est applicable telle quelle. Les
événements changent au plan international, les circonstances, les
activités sont différentes. En 1989, on parle, sur le plan
économique, d'accord de libre-échange avec les États-Unis.
On parle aussi, pour 1992, ou après 1992, en Europe, de l'acte unique de
1992. On parle aujourd'hui, et c'est nouveau depuis 1985-1986, des sommets de
la francophonie sur le plan des relations entre les pays francophones et c'est
différent.
Alors, il faut en tenir compte de tout ça. On parle de
renforcement de la société depuis quelques années avec la
création de réseaux, entre autres. Je pense que tout ça
fait qu'il est difficile de suivre une politique qui a été
établie en 1984. Il nous semble qu'il est beaucoup plus prudent et
beaucoup plus réaliste de réanalyser la situation et de voir dans
les faits comment on peut appliquer des priorités, plutôt que des
politiques, sur le plan international, tel que le prescrit la loi 42, pour un
meilleur rayonnement du Québec à l'étranger. C'est ce que
nous faisons. Le député de Lac-Saint-Jean affirme que le
gouvernement n'a pas de politique. Le gouvernement suit de très
près les priorités sur le plan international, par les mandataires
du ministère des Affaires internationales. Nous croyons qu'aujourd'hui
plus que jamais nous sommes présents sur la scène internationale;
nous avons l'intention d'intensifier cette présence; nous avons
l'intention de faire connaître encore plus le Québec sur la
scène internationale et nous avons l'intention que le Québec
prenne, dans la grande ère de mondialisation que connaissent les
années qu'on vit, nous avons l'intention, dis-je, que le Québec
prenne sa part. C'est ce que nous faisons; c'est sur quoi nous travaillons.
Nous sommes sûrs que, de plus en plus, le Québec est connu
à l'étranger. De plus en plus le Québec est
respecté à l'étranger et nous continuerons à
travailler dans ce sens.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean, toujours sur l'engagement 4 du mois de
février.
M. Brassard: En tout cas, il m'apparaît essentiel que l'un
des axes majeurs d'une politique de relations internationales du Québec
soit la francophonie et cela devrait se traduire rapidement par des actions
concrètes. On ne peut pas épiloguer et plastronner sur le
rôle et le statut du Québec dans le monde francophone, dans la
communauté francophone, sur la participation du Québec au Sommet
de la francophonie. On ne peut pas pavoiser de cette façon et, en
même temps, ne rien faire ou ne pas poser des actions concrètes en
matière de renforcement et d'élargissement de la
représentation du Québec dans la communauté francophone.
Il faut qu'il y ait des actions sur la scène Internationale en
matière d'implantation de la représentation du Québec dans
le monde francophone. Il faut qu'il y ait des actions dans ce sens qui vont de
pair avec les déclarations et les discours sur le rôle et la
participation du Québec dans la francophonie. Cela m'apparaît
évident, essentiel et fondamental. Je vous dirais, pour reprendre vos
propres termes, qu'il n'est pas besoin de livres de n'importe quelle couleur
pour en arriver à cette conclusion.
D'autre part, il faut, aussi favoriser le développement des
marchés extérieurs et une meilleure organisation de l'offre
à l'exportation également pour les produits du Québec.
Dans ce sens, il faut cibler. Il faut cibler, on ne peut pas
s'éparpiller.
Dans cette perspective, le choix de la Corée m'apparaît
pertinent. En tout cas, là-dessus je suis pleinement d'accord avec vous.
Quand on jette un coup d'oeil sur l'Asie, on en arrive vite à la
conclusion que le Japon est encombré; que cela se bouscule au portillon
pour avoir accès au marché japonais. Même chose pour la
Chine. Tandis que pour un pays comme le Québec, la Corée peut
être un champ d'action intéressant, moins encombré. Comme
c'est un peuple moins puissant que peut l'être le peuple japonais, il est
peut-être intéressant pour le Québec de renforcer ses
relations économiques avec lui. À mon avis, dans cette
perspective, le choix de la Corée m'apparaît pertinent. J'aurais
quelques petites questions à poser concernant certaines
délégations. Par exemple, vous nous annoncez le maintien du
bureau de Milan et de la délégation de Rome. Concernant le bureau
de Lafayette, en Louisiane, est-ce que le ministre est en mesure de nous
annoncer une décision? Est-ce qu'il est maintenu ou s'il est
fermé, comme le recommandait le rapport Bergeron. (11 heures)
M. Gobeil: M. le Président, rapidement, et je pense qu'on
devrait peut-être clore le premier sujet. Je puis assurer le
député de Lac-Saint-Jean que nous apportons une attention
particulière au monde francophone comme nous l'avons fait et comme le
gouvernement l'a fait, par exemple, en permettant l'adhésion du
Québec à l'ACCT, au début des années soixante-dix,
en ouvrant le bureau du représentant du Québec à Abidjan,
au début des années soixante-douze, en adhérant à
la CONFEMEN, si ma mémoire est bonne, au début des années
soixante. Depuis ce temps, je veux simplement rappeler au député
de Lac-Saint-Jean que même en 1976 et en 1984, je ne vois pas d'actbns
concrètes qui ont été faites pour le monde francophone
dans une représentation directe du Québec. Je n'en fais pas un
reproche mais j'aimerais également qu'on ne m'en fasse pas, même
si la perception est, depuis le 2 décembre 1985, que rien n'a
été fait. Des choses ont été faites comme
probablement aussi, le gouvernement de 1976 et 1984 a sûrement fait des
analyses et regardé la situation. Maintenant, le passé est le
passé, c'est le futur qui compte.
Je pense que le député de Lac-Saint-Jean va être
d'accord avec moi. Nous regardons cela de façon très
soutenue.
Quant à sa question sur Lafayette, il n'y a pas de
décision de prise ni de maintenir ni de fermer, au moment où on
se parle. Le bureau de Lafayette. Il existe toujours avec les mêmes
représentants, et nous n'avons pas pris de décision finale.
Lorsqu'elle sera prise, soit de maintenir la représentation telle
quelle, soit de changer la forme par un représentant du Québec
dans un organisme spécifique oeuvrant à Lafayette, nous le ferons
savoir en toute transparence. Il n'y a pas de décision de prise. Pour le
moment, cela se continue tel qu'auparavant.
Le Président (M. Marcil): M. le député du
Lac-Saint-Jean? Il reste quelques minutes à l'engagement 4?
M. Brassard: D'accord. Juste un petit rappel. Nous avions
l'intention bien arrêtée d'ouvrir une délégation
à Dakar, mais le fédéral nous en a empêchés,
il a mis des bâtons dans les roues, on s'en rappellera.
M. Gobeil: M. le Président, si jamais on décide
d'ouvrir une délégation à Dakar, nous nous servirons de
l'expérience et des discussions qu'a eu l'ancien gouvernement pour
essayer de faire accepter par le fédéral une
représentation du Québec a Dakar.
M. Brassard: Oui, en matière de francophonie.
Le Président (M. Marcil): Merci M. le
député.
M. Brassard: Juste un autre rappel. C'est nous qui, à la
toute fin de notre dernier mandat, avons conclu un accord avec le gouvernement
fédéral concernant la participation du Québec à des
sommets de la francophonie, ce qui a rendu possible le premier sommet de Paris
et le second, également, de Québec.
M. Gobeil: Nous sommes très heureux, M. le
Président, de ce qui est arrivé et je veux féliciter le
député de Lac-Saint-Jean et son parti d'avoir finalement,
à la fin d'un mandat, réussi à établir de bonnes
relations avec le gouvernement fédéral.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Est-ce
que l'engagement 4 de février est vérifié?
M. Brassard: J'ai deux petites questions sur les
délégations. Premièrement, concernant la
délégation de Los Angeles, elle est axée, selon les propos
du gouvernement, sur l'économie et notamment sur les transferts
technologiques et la prospection des investissements. C'est la voca- tion, en
quelque sorte, qu'on a assignée à la délégation de
Los Angeles. Dans ce contexte et compte tenu des objectifs poursuivis et des
axes priorisés, comment envisager la présence de M. Genest comme
chef de cette délégation? N'y a-t-il pas une certaine, je dirais,
contradiction entre les objectifs poursuivis par la délégation de
Los Angeles et les points forts, si on veut, du délégué
général M. Genest?
M. Gobeil: M. le Président, si vous me permettez de poser
une question au député de Lac-Saint-Jean, j'aimerais savoir s'il
a déjà eu des rencontres avec M. Genest, s'il a
déjà eu l'occasion de discuter avec M. Genest. Il n'est pas
obligé de me répondre, mais je peux vous dire que j'ai eu
plusieurs fois l'occasion de le faire et M. Genest est un homme de grande
expérience: il a 67 ou 68 ans et il a vécu plusieurs situations.
Il ne faut pas penser que M. Genest a fait seulement Napoléon dans La
famille Plouffe. C'est un des rôles qu'il a tenus, mais on semble vouloir
dire que M. Genest est un comique.
M. Brassard: II a fait le père Plouffe dans le film
aussi.
M. Gobeil: M. le Président, c'est complètement
faux. M. Genest a des grandes qualités et peut-être qu'il faudrait
analyser quelles qualités devraient avoir un
délégué dans une délégation du Québec
à l'étranger. Il est très important d'abord que ce
délégué connaisse la région quand c'est possible.
C'est le cas pour M. Genest. Vous savez qu'il a vécu en Californie
pendant plusieurs années. Il doit connaître la langue du pays
d'accueil. Personne n'a aucun doute que M. Genest est parfaitement bilingue et
maîtrise la langue anglaise qui est évidemment la langue de la
Californie. Il doit connaître les coutumes, les pratiques et les
institutions du pays d'accueil pour avoir vécu plusieurs années
là. Il doit être représentatif, et qui ici peut dire que M.
Genest n'est pas représentatif? Personne. Alors, moi aussi je crois que
M. Genest est très représentatif.
M. Brassard: II est représentatif de qui?
M. Gobeil: II doit aussi connaître les
intérêts vis-à-vis du pays d'accueil et M. Genest les
connaît. Il doit avoir vécu une expérience ici, entre
autres, qui lui permette de favoriser le rayonnement du Québec. Tout
cela, M. Genest l'a. M. Genest a aussi touché dans sa vie au domaine
économique et ce n'est pas tout, le domaine économique, dans le
cas de la délégation du Québec à Los Angeles. Il y
a aussi le volet culturel. Il y a entre autres un volet
cinématographique et M. Genest vient de permettre que la ville de Los
Angeles et la ville de Montréal concluent une entente sur le plan
culturel qui sera signée dans quelques semaines et laissez-moi
vous dire que c'est grâce aux contacts que M. Genest a, en
Californie, principalement à Los Angeles, si cette entente du domaine
culturel est permise. Il y a tout l'aspect culturel et on ne pouvait trouver un
meilleur délégué que M. Genest, J'en suis convaincu, pour
sensibiliser la Californie à l'existence du Québec sur le plan
culturel.
Grâce à son expérience, sa connaissance du
Québec, sa connaissance de la Californie, l'ensemble de ses
qualités, sa maturité, son âge qui permet dès un
premier abord d'avoir confiance, je suis convaincu, et nous le sentons, nous
voyons dans les actions de M. Genest comme délégué du
Québec à Los Angeles, qu'il est un excellent représentant,
un excellent délégué du Québec à Los
Angeles. Une fois pour toutes, on devrait arrêter de penser à un
événement ou à une partie de la vie de M. Genest et
considérer un ensemble.
M. Genest, malgré tout le respect que j'ai pour le
député de Lac-Saint-Jean, a une plus grande et une meilleure
expérience que le député de Lac-Saint-Jean et je dois dire
qu'il a une meilleure et une plus grande expérience que moi. Dans le
domaine où il oeuvre actuellement, il fait très bien cela.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, d'abord premièrement,
non je n'ai pas eu l'occasion de le rencontrer ni de dialoguer avec M.
Genest.
M. Gobeil: On va vous arranger cela, M. le
député.
M. Brassard: On n'était pas sur les mêmes tribunes
en mal 1980.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gobeil: C'est un choix que vous avez fait.
M. Brassard: Alors, je n'ai pas pu discuter avec lui, d'une part.
D'autre part, je connais sa feuille de route. Je l'ai vu quand j'étais
jeune dans Les Plouffe et encore tout récemment dans le dernier film
portant sur cette célèbre famille. C'est un très bon
acteur qui a une belle carrière derrière lui, je le reconnais.
Mais si je regarde la mission que vous avez assignée à la
délégation du Québec à Los Angeles qui est
axée sur le commerce extérieur, les échanges commerciaux,
les investissements, sur les transferts technologiques, sur les accords
industriels, il ne me semble pas que lorsqu'on a créé cette
délégation-là, l'aspect culturel était prioritaire.
Si on avait voulu privilégier l'aspect culturel, là
peut-être que le choix de M. Genest aurait été pertinent,
parce qu'effectivement il a vécu à Hollywood; il a
travaillé dans le monde cinématographique; il a une très
bonne connaissance de ce milieu. La preuve, la première chose,
semble-t-il, qu'il réalise, c'est un accord culturel entre Los Angeles
et la ville de Montréal, sauf que ce n'est pas la mission qu'on a
confié à la délégation de Los Angeles. Je n'en veux
pas personnellement à M. Genest, mais je me dis que dans la perspective
de cette mission, centrée sur les transferts technologiques et les
accords industriels, il me semble que la formation, la feuille de route de M.
Genest, ce n'est pas évident que c'était la personne requise pour
assumer cette délégation.
C'est simplement ce constat que je fais; il n'y a aucune
animosité personnelle à l'égard de M. Genest que je ne
connais pas personnellement.
M. Gobeil: M. le Président, est-ce que je peux rappeler au
député de Lac-Saint-Jean que M. Reagan a été le
président des États-Unis pendant huit ans et, que je sache, il
n'a pas si mal fait. Pourtant, il venait d'un milieu qu'on peut comparer
à celui - pour une partie - de M. Genest. Je peux lui rappeler que son
collègue, le député de Terrebonne, que nous verrons cet
après-midi vient aussi de ce milieu et j'ai beaucoup de respect pour le
député de Terrebonne. Je peux aussi lui rappeler que nous avons
avantage à faire la promotion de la ville de Montréal,
principalement comme lieu de tournage de films. Je pense bien que c'est un
domaine que M. Genest connaît très bien. Il connaît
très bien la ville de Montréal aussi et je pense qu'il peut nous
être d'une grande utilité
J'espère que je n'ai pas entendu de la bouche du
député de Lac-Saint-Jean qu'il nous reproche de trop
considérer l'aspect culturel dans le cas de la délégation
de Los Angeles. J'espère que je n'ai pas entendu ça, parce que
c'est aussi important. Le domaine économique est important et je pense
que M. Genest, comme délégué du Québec à Los
Angeles, entouré d'une équipe de conseillers sur le plan des
affaires publiques et sur le plan des affaires économiques, est en
mesure de rendre les services qu'il faut au Québec, pour le
Québec à Los Angeles.
J'ose le croire, moi non plus, je n'ai aucune animosité - au
contraire - pour M. Genest pour lequel j'ai beaucoup de respect. J'aimerais que
le député de Lac-Saint-Jean ait le même respect et s'il n'a
pas d'animosité envers M. Genest, j'ose croire que c'est la
dernière fois qu'on a une question là-dessus.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Cela n'a rien à voir avec le respect que j'ai
pour M. Genest. Simplement, je regarde les objectifs poursuivis par le
Québec à la délégation de Los Angeles qui sont
d'ordre économique, technologique et financier et je dis que la
personnalité et la feuille de route du
délégué général ne sont pas en accord
avec les objectifs poursuivis. Il met l'accent sur le culturel, sauf
qu'à l'origine, lorsqu'on a créé cette
délégation, l'aspect culturel était secondaire et
même inexistant. Alors, c'est juste ça que je dis. Ce n'est pas
une question de respect, ça. C'est une question de dire: Voilà
vos objectifs et les personnes que vous nommez, ça ne marche pas
très bien avec les objectifs que vous poursuivez. C'est juste ça
et j'ai un autre exemple: M. Jean-Claude Simard qui, lui, est un professeur de
littérature, sans doute, lui aussi, très bon et pour qui j'ai
beaucoup de respect, même si je ne le connais pas personnellement. Ce
n'est pas une question de respect non plus et vous l'avez nommé en
Argentine.
Alors, c'est quoi, la justification de la nomination, entre autres, de
M. Jean-Claude Simard, professeur de littérature à
l'Université Laval - je pense - à un poste en Argentine? Est-ce
l'aspect culturel, voulez-vous mettre l'accent sur les relations culturelles
avec l'Argentine pour avoir choisi un professeur de littérature? Est-ce
que c'est une antenne? C'est quoi son rôle ou sa fonction, son titre, son
statut?
M. Gobeil: M. le Président, avant d'élaborer sur le
cas de M. Simard, je vais simplement rappeler que son gouvernement avait
nommé, comme délégué à Londres - qui est
pourtant, pour le Québec, une délégation
générale qui, il me semble, est très économique -
M. Gilles Loiselle, qui n'avait pas nécessairement la formation
économique qui, aujourd'hui, le député de Lac-Saint-Jean
voudrait qu'aient nos délégués dans des
délégations économiques. Pourtant, il me semble que son
gouvernement n'a pas nécessairement fait un mauvais choix si,
aujourd'hui, on constate que M. Loiselle est même ministre
délégué aux Finances. Et on connaît l'origine,
l'expérience de M. Loiselle. Que je sache M. Loiselle était un
journaliste. Le député de Lac-Saint-Jean ne me parlera pas de
cela, mais pourtant... (11 h 15)
M. Brassard: II a réussi à avoir un mandat, lui, et
cela n'a pas été le cas de votre ex-ministre
délégué aux Affaires internationales qui n'a pas eu le
temps de faire un mandat. J'espère que le ministre
délégué aux Finances à Ottawa aura un mandat.
M. Gobeil: Je n'ai pas compris la remarque du
député de Lac-Saint-Jean, peut-être qu'il pourrait
m'expliquer cela après la séance. ' M.Brassard:
Oui, oui.
M. Gobeil: Le cas de M. Simard. Évidemment, M. Simard
était un professeur très respecté à
l'Université Laval, connaissant la langue espagnole, marié
à une Argentine, ayant eu l'occasion à plusieurs reprises de
visiter l'Argen- tine. On sait que les professeurs à l'université
débordent souvent leur champ d'enseignement et je pense que c'est sain
pour la culture qu'ils transmettent à leurs élèves. Si ma
mémoire est bonne, M. Simard représentait aussi au moins une
compagnie en Argentine. Il était, si je peux m'exprimer ainsi -
peut-être que je n'ai pas le bon terme, je ne voudrais pas lui causer de
préjudice - le lobbyiste d'une compagnie québécoise en
Argentine. Ce pays, on le verra dans le deuxième rapport de M. Bergeron,
est aussi un pays considéré potentiellement pour le Québec
sur le plan économique. Nous avons nommé M. Simard, selon des
conditions, et je rattache ces conditions-là à la notion
d'antenne que j'ai évoquée plus haut.
M. Brassard: En fait, cela en est une.
M. Gobeil: Oui, je pense que cela en est une. Et c'est un premier
ou un dernier pas possiblement vers un bureau, une délégation ou
une délégation générale. Mais je pense que c'est
sage. D'autant plus quand on analyse le coût...
M. Brassard:... en phase exploratoire.
M. Gobeil: Oui, en phase exploratoire dans le sens d'une
évolution ultérieure vers une plus grande représentation,
non pas nécessairement d'une meilleure, mais d'une plus grande
représentation subséquemment ou de l'abandon. Vous savez comme
moi que le contrat avec M. Simard prévoit - c'est un contrat d'un an -
qu'après neuf mois, on doit lui dire s'il est renouvelé ou s'il
est rappelé. On verra à l'expérience. Pour le moment, je
pense que ce n'est pas le lieu ici d'expliciter davantage là-dessus. De
toute façon, je n'ai pas les documents avec moi, mais je peux vous dire
qu'on est satisfait du travail que M. Simard a fait jusqu'à maintenant.
Si les neuf mois étaient écoulés actuellement, on
renouvellerait le contrat de M. Simard. Maintenant, les neuf mois ne sont pas
écoulés, il s'agit de neuf mois à partir du 1er août
1988; s'il n'y a pas de changement, on renouvellera le contrat de M. Simard,
selon ce qu'on peut percevoir aujourd'hui.
M. le Président, je n'aimerais pas que le député de
Lac-Saint-Jean donne absolument une étiquette à la formation des
individus et pense que cela ne déborde pas cela. Je ne me souviens pas
de la formation du député de Lac-Saint-Jean, mais c'est un
professeur, alors je pense qu'il n'a rien contre les professeurs, on me dit que
c'est un professeur. Pourtant, je suis convaincu et mes collègues ici de
l'Assemblée nationale sont sûrement du même avis...
M. Brassard:... à condition d'en sortir.
M. Gobeil:... qu'il remplit très bien son rôle de
whip de l'Opposition, de parlementaire, de député de l'Opposition
de même qu'il l'a fait
pour celui de ministre dans l'ancien gouvernement. Mes collègues
sont d'accord avec moi et pourtant on voit là qu'il a
débordé de son champ initial de compétence de professeur
et qu'il remplit très bien un autre rôle. Je suis convaincu qu'on
peut extrapoler cela à l'expérience et à la situation de
M. Simard et passer à un autre sujet.
M. Brassard: Oui, M. le Président, on peut passer à
un autre sujet.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Sauf que je me rends compte, comme M. Genest a
épousé une Américaine et M. Simard une Argentine, qu'il
faut savoir se bien marier si on veut être
délégué...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard:... si on veut faire partie d'une
représentation...
Mme Bleau:... un nouveau rôle à jouer dans la
société.
M. Brassard: II faut savoir se bien marier si on veut se
retrouver dans une représentation du Québec à
l'étranger.
Le Président (M. Marcil): Habituellement, M. le
député de Lac-Saint-Jean, on dit: Qui prend mari prend pays. Dans
ce cas-ci, c'est le contraire.
M. Brassard: Bien. Cela va là-dessus.
M. Gobeil: On pourrait parier aussi d'une autre nomination, celle
d'une personne qui est maintenant décédée, M. Martucci, sa
nomination comme délégué à Rome, et de son
expérience.
M. Brassard: Une personne très respectable.
M. Gobeil: Je pense qu'il a très bien fait. Il
était versé plutôt dans le monde de la littérature
et des langues que dans le monde économique. Je pense qu'il a
amené des résultats positifs pour le Québec.
M. Brassard: II pariait très bien italien. Le
Président (M. Marcil): Cela va?
M. Brassard: Est-ce qu'il avait épousé une
Italienne? Vous ne le savez pas. Il était lui-même Italien.
M. Gobeil: Si je me souviens bien, sa situation matrimoniale
était différente de la vôtre et de la nôtre.
M. Brassard: Disons que ça ne nuit pas.
Le Président (M. Marcil): Le député de
Marquette a épousé une Italienne. Donc, on va le mettre sur la
liste.
M. Brassard: II faisait partie du clergé aussi, il ne faut
pas oublier ça. À Rome, c'est un facteur important.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement...
M. Gobeil: M. le Président, est-ce que ça veut dire
que le député de Lac-Saint-Jean ne se sentirait pas bienvenu
à Rome si jamais on avait une ouverture pour un
délégué à Rome?
M. Brassard: On pourrait en discuter. Des voix: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement 4 de
février est vérifié?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcil): Engagement 5?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 6
également?
M. Brassard: L'engagement 6, non.
M. Gobeil: Je trouve qu'on n'est pas rendus loin.
M. Brassard: Cela concerne l'Agence de coopération
culturelle et technique. Cela fait directement référence au
sommet francophone de Québec. Je profite de l'étude de cet
engagement pour aborder la question des Jeux de la francophonie.
M. Gobeil: M. le Président, si je me souviens bien, les
Jeux de la francophonie se tiendront au Maroc, en 1989. Peut-être qu'il
faudra attendre la section Maroc avant d'en parier.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je n'ai pas d'objection. C'est un engagement
concernant l'Agence de coopération culturelle et technique. C'est
l'instance ou l'organisation la plus importante de la communauté
francophone. Cela fait référence au Fonds d'aide Internationale
et ça fait référence au Sommet francophone de
Québec. Je n'ai pas d'objection à attendre à un autre
engagement.
Le Président (M. Marcil): Cela va.
Vérifié?
M. Brassard: Ce Fonds d'aide internationale en faveur du Liban
auquel on contribue pour 350 000 $ est de combien, globalement? Est-ce que tous
les pays francophones ou la plupart des grands pays francophones ont
accepté d'y contribuer?
M. Gobeil: M. le Président, si vous me donnez quelques
secondes...
Le Président (M. Marcil): Oui, vous pouvez prendre le
temps qu'il faut.
M. Gobeil: M. le Président, on me donne l'information
suivante. Le Canada aurait décidé de verser 1 000 000 $, le
Québec, 350 000 $, et il y a un autre pays dont j'ignore le nom et le
montant. Je dois dire aussi que, actuellement, les 350 000 $ du Québec
sont toujours dans les fonds de l'ACCT et n'ont pas été
versés au Liban. Je pourrais avoir plus de renseignements, mais
semble-t-il qu'il y a des petits problèmes qui ont, jusqu'à
maintenant, empêché la société de verser la
contribution volontaire.
J'ajouterai, en réponse à votre question, que c'est une
contribution volontaire. Ce n'est pas un engagement obligatoire d'être
membre du monde francophone. Nous, du Québec, et le gouvernement
fédéral, avons choisi volontairement... Je pense que c'est un peu
normal que le Québec ait choisi de contribuer à ce fonds
étant donné que cette demande est venue spontanément
à Québec, lors du sommet de Québec, Québec
étant l'hôte du sommet. Sans vouloir m'immiscer dans les affaires
du gouvernement fédéral, il était peut-être normal
aussi que le fédéral contribue étant donné que
ça se tenait au Canada.
Je n'ai pas plus de renseignements, mais si le député de
Lac-Saint-Jean veut en avoir, je peux les lui fournir par écrit.
M. Brassard: Je voudrais aussi connaître les objectifs de
ce fonds. Je suppose que c'est surtout à caractère
humanitaire.
M. Gobeil: Oui, c'est un fonds de reconstruction pour le
Liban.
M. Brassard: Le problème avec la reconstruction du Liban
c'est qu'on démolit au fur et à mesure.
Le Président (M. Marcil): Cela va pour l'engagement 6?
M. Brassard: Oui.
Mars
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 21 de
mars 1988. Cela va?
M. Brassard: Ah oui, d'accord. Le Président(M.
Marcil): Vérifié?
M. Brassard: C'est la délégation de Hong Kong? Oui,
c'est cela.
Le Président (M. Marcil): Vérifié?
M. Brassard: Oui, cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 22?
M. Brassard: Oui, vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 23?
M. Brassard: L'engagement 22, s'il vous plaît. En Asie,
jusqu'à maintenant, on a une délégation à Tokyo,
une à Singapour et une à Hong Kong; on en a trois.
M. Gobeil: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 23?
M. Brassard: Rénovation de la résidence officielle
du délégué... M. Scowen n'était pas satisfait de
l'état des lieux? Il y a deux engagements à ce sujet, au sujet
des rénovations à la délégation de Londres,
c'est-à-dire la résidence du délégué.
M. Gobeil: Un seul engagement pour la résidence du
délégué. Et je dois dire que ce n'est pas M. Scowen qui
n'était pas satisfait, je ne veux pas dire par là qu'il
l'était mais, personnellement, j'ai entendu parler de cette
rénovation à la résidence en mai 1987, alors que M.
Patrick Hyndman était encore là. Dans le cadre d'une visite
ministérielle en Europe, j'ai eu l'occasion de voir la résidence
du délégué général du Québec à
Londres, et je dois vous dire que personnellement, comme individu, je n'aurais
pas vécu dans ces conditions. Il était urgent qu'on fasse des
réparations, d'autant plus que les délégués
occupent cette maison depuis environ 20 ans et qu'il n'y a jamais eu de
réparation majeure. Le toit coulait, la cuisine était un
désastre, je suis convaincu que le député de
Lac-Saint-Jean a une cuisine qui est acceptable et probablement très
belle par rapport à celle-là, ou c'était...
M. Brassard: Très modeste.
M. Gobeil: C'est aussi très modeste, sauf que quand on
construit à Londres, c'est probablement différent d'une
construction au Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Est-ce que la résidence nous appartient?
M. Gobeil: La résidence nous appartient et a une
très grande valeur sur le marché immobilier de Londres.
M. Brassard: Une grande valeur patrimoniale? Non?
M. Gobei: Une grande valeur financière.
M. Brassard: Oui, financière.
M. Gobeil: Oui.
Le Président (M. Marcil): Vérifié?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 24 est-il
vérifié aussi?
M. Brassard: Oui, c'est une soumission publique.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 25? C'est une
partie seulement, on...
M. Brassard: Centre d'arbitrage commercial national et
international...
Le Président (M. Marcil): On touche seulement les 75 000 $
pour les Relations internationales. On ne touche pas à la Justice et au
Commerce extérieur.
M. Brassard: Est-ce que ce centre est en opération? (11 h
30)
M. Gobeil: Oui, c'est en opération, c'est d'ailleurs un
des deux seuls centres, à ma connaissance, d'arbitrage commercial
international qui existe au Canada, l'autre étant à Vancouver. Le
gouvernement subventionne en totalité à raison de 100 000 $ par
année, plus deux personnes qui sont prêtées.
Évidemment, cela a été lent au départ, mais on me
dit qu'actuellement il y a six arbitrages qui sont en cours et j'ai eu
l'occasion, M y a deux semaines, d'aborder, de discuter de ce sujet avec M.
John Jansen, le ministre des Affaires internationales et de l'Immigration de la
Colombie britannique, responsable lui aussi de l'autre centre canadien. Je dois
vous dire que mes anciennes fonctions de président du Conseil du
trésor sont encore là sur une dépense de 100 000 $.
Après la conversation que j'ai eue avec M. Jansen, je dois vous dire que
la Colombie britannique contribue à peu près 500 000 $ par
année pour maintenir son centre d'arbitrage. Alors, j'ai
arrêté de poser des questions sur celui-ci, sur le montant, tout
en demandant aux fonctionnaires du ministère de discuter avec les
dirigeants du centre d'arbitrage et d'essayer d'établir un plan
éventuel de rentabilité, tout en maintenant la qualité des
services d'arbitrage rendus, la représentativité et la
crédibilité de ce centre d'arbitrage. Il me semble que pour nous
et principalement pour la ville de Québec, c'est un joyau que nous
devons soutenir encore pour le moment.
M. Brassard: Est-ce qu'on fait appel à ce centre de
façon assez régulière? Maintenant qu'il est en
opération, est-ce que les gens abattent une besogne appréciable
et...
M. Gobei: II faut dire...
M. Brassard:... significative?
M. Gobeil:... que c'est un changement d'attitude. On était
habitués à recourir aux tribunaux pour faire arbitrer les clauses
de litige. Maintenant, de plus en plus, les sociétés,
principalement dans l'international, prévoient à
l'intérieur de leurs contrats que les clauses de litige seront soumises
à ce centre d'arbitrage ou à un centre d'arbitrage international
et c'est celui du Québec pour ce qui touche l'est et les contrats de la
province de Québec.
Le Président (M. Mardi): Est-ce que ça va?
M. Brassard: Oui.
Avril
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Maintenant, les engagements du mois d'avril 1988, l'engagement 2 pour la
section Relations internationales. Vérifié?
M. Brassard: C'est un colloque qui a eu lieu en octobre 1988.
M. Gobeil: C'est ça.
M. Brassard: Est-ce que le gouvernement du Québec
était participant?
M. Gobeil: Oui. Le gouvernement du Québec avait une
vingtaine de Québécois... c'est-à-dire qu'il y avait une
vingtaine de Québécois qui étaient là et qui ont
présenté des résultats de recherche. Il y avait aussi une
délégation de treize Soviétiques qui était ici au
Québec et dirigée - cela est un peu inhabituel - par le
vice-président du Conseil des ministres de la RSFSR, M. Troubilin. C'est
donc dire l'importance qu'attachait la République socialiste
fédérative soviétique de Russie, la RSFSR, à ce
colloque.
M. Brassard: Puisqu'il y avait un personnage politique
soviétique à la tête de la délégation
soviétique, est-ce qu'il y avait un ministre québécois
à la tête de la délégation
québécoise?
M. Gobeil: M. Troubilin n'assistait pas à ce
colloque, c'étaient des chercheurs scientifiques qui
l'accompagnaient. Plusieurs des ministres...
M. Brassard: Quel était le représentant de votre
ministère?
M. Gobeil: Au colloque, directement? M.Brassard:
Au colloque, oui.
M. Gobeil: Je ne le sais pas, M. le Président. Je ne sais
pas - pour répondre au député de Lac-Saint-Jean - s'il y a
un ministre qui est allé directement au colloque, je ne crois pas, mais
plusieurs ministres ont rencontré M. Troubilin, le
vice-président, dont Mme Bacon, le premier ministre, le ministre des
Affaires internationales à deux reprises. Le colloque était un
colloque scientifique, alors c'étaient plutôt des experts, des
chercheurs scientifiques qui assistaient au colloque. Je ne pense pas qu'un
ministre du gouvernement québécois ait assisté directement
au colloque.
M. Brassard: Alors, il n'y avait pas de ministre, j'en conviens.
Il y a une rumeur qui circule dans le sens que le ministère des Affaires
internationales n'était même pas représenté au
colloque. Est-ce que c'est exact? Il n'y avait même pas de
représentant du ministère.
M. Gobeil: Je ne le sais pas, M. le Président. Je peux
vérifier cette rumeur. Je dois dire, pour le bénéfice du
député de Lac-Saint-Jean, que c'était l'organisme
québécois qui pilotait ce colloque.
M. Brassard: L'Université Laval.
M. Gobeil: Non. C'était le Secrétariat des affaires
autochtones qui avait recours à l'Université Laval. Quant
à nous, nous étions partie à la subvention ou au
coût à cause des Relations internationales, évidemment,
à cause du fait que la République socialiste
fédérative soviétique de Russie était
présente à ce colloque. Ce n'était pas nous qui
étions le maître d'oeuvre de ce colloque, nous, du
ministère des Relations internationales.
M. Brassard: C'est curieux.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
Vérifié.
M. Brassard: Un peu curieux.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Vérifié?
L'engagement 8.
M. Brassard: Oui, ça va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 9.
M. Brassard: À l'engagement 8, Opson productions video
inc.: est-ce qu'on pourrait connaître les dirigeants, les
administrateurs, les propriétaires de cette entreprise? Je sais que ce
n'est peut-être pas possible maintenant, mais...
Le Président (M. Marcil): Vous pouvez prendre note de la
question, M. le ministre...
M. Brassard: Et nous faire parvenir le renseignement.
M. Gobeil: Oui, nous...
Le Président (M. Marcil):... et le faire parvenir au
secrétariat. Cela va?
M. Gobeil: Ce que je peux vous dire, je ne sais pas si c'est
satisfaisant pour le député de Lac-Saint-Jean, c'est que
l'extrait du procès-verbal de l'assemblée des administrateurs de
la compagnie Opson productions video inc., est signé par Jean-Yves
Pépin, président, et Jean-Yves Dupéré,
secrétaire. Je ne sais pas si c'est suffisant pour le
député de Lac-Saint-Jean?
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Brassard: Vous pouvez peut-être envoyer plus tard la
liste des administrateurs. Oui, ça va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 8 est
vérifié. L'engagement 9.
M. Brassard: M. Boudriau qui était à
HydroQuébec, quel était son travail à
Hydro-Québec?
M. Gobeil: M. Boudriau était le vice-président Asie
et Moyen-Orient à Hydro-Québec internationale.
M. Brassard: Ah, il était à Hydro-Québec
internationale. Quelle est l'entente avec HydroQuébec? Est-ce qu'il a
quitté Hydro-Québec?
M. Gobeil: Non.
M. Brassard: Est-ce qu'il a démissionné de
Hydro-Québec? Il est sans traitement de HydroQuébec?
M. Gobeil: Oui. C'est-à-dire qu'il continue à
recevoir - si mes informations sont exactes - son plein salaire
d'Hydro-Québec. Il est en congé de services pour trois ans
à HydroQuébec et, nous, nous remboursons à
HydroQuébec une partie de son salaire, c'est-à-dire ce qu'on
paierait normalement. Son statut est celui d'un cadre supérieur de
niveau IV, plus, évidemment, les avantages prévus. Il y a un
pourcentage prévu dans le règlement sur les indemnités et
les allocations versées aux fonctionnaires en poste à
l'extérieur du Québec.
M. Brassard: Ce qu'il reçoit d'Hydro-Québec est
supérieur à ce que...
M. Gobeil: Oui. En fait, notre coût en 1988-1989, en
traitement, c'est 60 320 $. En traitement seulement. À cela s'ajoute les
primes de fonction et les primes d'avantages sociaux et d'allocations.
M. Brassard: C'est une entente peu fréquente qu'un
organisme accepte de prêter et de payer la différence de
rémunération pour quelqu'un qui n'est plus à son
service.
M. Gobeil: II faut comprendre, M. le Président, que M.
Boudriau avait une expérience de l'Asie dans le cadre de son travail. Je
n'ai pas participé personnellement aux discussions, mais j'ose croire
que le profit de M. Boudriau et son expérience convenaient pour remplir
la fonction de délégué du Québec à
Hong-Kong.
M. Brassard: J'ai presque envie de...
M. Gobeil: II ne faudrait pas reprendre la discussion à
l'inverse de celle qu'on a eue pour le délégué à
Los Angeles.
M. Brassard: Non. J'ai presque envie de demander au ministre si
M. Boudriau a épousé une Asiatique?
M. Gobeil: On me dit que M. Boudriau est officiellement
célibataire.
M. Brassard: Ah! Donc il peut en épouser plusieurs.
M. Gobeil: Oui. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement 9 est
vérifié?
M. Brassard: Oui, cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 10.
M. Gobeil: Si je peux rajouter, M. le Président, M.
Boudriau aussi accomplit un excellent travail, et nous recevons des lettres de
félicitations de la part d'organismes et d'industriels qui ont
l'occasion de référer aux...
M. Brassard: II inspire le respect comme tous les
délégués du Québec à l'étranger.
M. Gobeil: Malheureusement, je ne le connais pas comme
individu. Je n'ai pas eu la chance de le rencontrer. Je le ferai probablement
au mois de mars.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup. M. le
député sur l'engagement 10.
M. Brassard: L'Institut de l'énergie à
Québec. Il n'y a plus de problème? Cela fonctionne? Cela a
démarré?
M. Gobeil: Cela fonctionne. C'est, ici à Qué...
M. Brassard: Ce qu'on appelle l'accord de siège a
été accordé par le gouvernement fédéral?
M. Gobeil: Oui. C'est ici à Québec. C'est une
Institution de la ville de Québec maintenant, c'est-à-dire qu'il
a son siège social dans la ville de Québec. Nous avons un
fonctionnaire qui est le directeur général de l'institut, ici
à Québec, ou plutôt directeur adjoint; il s'agit de M. Yvon
Tremblay, fonctionnaire de carrière et qui travaille très bien
à ce qu'on dit.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Brassard: Le personnel se chiffre à combien
actuellement?
M. Gobeil: Cinq personnes en poste à Québec.
M. Brassard: Et tout est entièrement assumé par le
gouvernement du Québec...
M. Gobeil: Non, c'est assumé...
M. Brassard:... en ce qui concerne le fonctionnement?
M. Gobeil:... par l'ACCT, si ma mémoire est bonne...
M. Brassard: C'est sous l'égide de l'ACCT?
M. Gobeil: Oui, sauf pour le directeur adjoint, M. Tremblay, dont
le salaire - j'espère que je ne me trompe pas en disant ça - est
payé en partie par le gouvernement du Québec. Il y a un
remboursement... Est-ce qu'il est remboursé? Je me demande s'il est
remboursé totalement... De l'ACCT il reçoit le salaire normal
d'un directeur adjoint, et, comme c'est un fonctionnaire de carrière du
niveau d'administrateur d'État, le gouvernement absorbe la
différence.
M. Brassard: Maintenant que le démarrage est fait, est-on
en mesure de connaître un peu le plan d'action de l'institut? Si je me
rappelle bien la mission ou la vocation de l'institut, c'est un peu flou, un
peu nébuleux. S'est-elle précisée? Connaît-on
maintenant les priorités de l'institut, ce qu'il entend faire dans
l'immédiat, en termes d'action concrète?
M. Gobeil: En fait, je pourrais résumer en
disant que les fonctions principales de l'Institut d'énergie,
pour l'instant, sont celles de formation et d'information, de planification
énergétique, d'efficacité énergétique,
principalement au chapitre du contrôle de l'énergie. Il y a aussi
des fonctions dans le domaine des études d'inter-connection,
principalement en Afrique de l'Ouest, et dans le domaine des énergies
nouvelles sous les volets de photovoltaïques et éoliennes.
M. Brassard: Je comprends très bien. Des voix: Ha,
ha, ha! M. Brassard: C'est...
M. Gobeil:... membre de la commission des questions?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: Est-ce que ce sont des recherches que l'institut va
effectuer? Est-ce au plan des recherches ou si ce sont des contrats qui lui
sont accordés par certains pays d'Afrique francophone?
M. Gobeil: M. le Président, M. Jean-Claude Villiard,
sous-ministre en titre au ministère des Affaires internationales et
ancien sous-ministre adjoint au ministère de l'Énergie et
Ressources, est compétent en cette matière et, avec votre
permission, je lui demanderai de répondre à cette question
technique de grand Intérêt pour le député de
Lac-Saint-Jean.
Le Président (M. Marcil): M. Villiard. Cela va?
M. Villiard (Jean-Claude): Merci, M. le ministre.
M. Brassard: En essayant d'être le plus vulgarisateur
possible.
M. Villiard: Ah oui. Je vais essayer de faire ça. Je l'ai
appris comme ça, moi aussi.
Le rôle de l'Institut de l'énergie en est un, comme M. le
ministre l'a dit, de formation et d'information, parce qu'en raison surtout de
son budget, it ne peut pas, à court terme du moins, s'embarquer dans un
programme de réalisation d'infrastructure au plan
énergétique. Son rôle en est un d'abord, je pense, de
formation et d'information, on l'a mentionné tout à l'heure.
Maintenant, dans quel secteur cela se fera-t-il? Cela se fait évidemment
avec les pays en voie de développement et avec les pays
développés.
La planification énergétique: comment faire des bilans
énergétiques, par exemple, dans les différents pays?
Comment essayer d'équilibrer l'offre et la demande en allant chercher
dans les potentiels des pays, par exemple, au plan hydroé- lectrique,
à celui d'énergie telle que le gaz naturel, ou des
énergies nouvelles comme, éventuellement, les domaines solaire,
éolien, ou photovoltaïque qui est une autre dimension de
l'énergie solaire pour faire des piles... Un autre secteur de
l'efficacité énergétique: comment, par exemple, dans un
contexte de rareté des ressources, faire en sorte qu'on puisse se fier
aux économies d'énergie pour équilibrer le bilan
énergétique, c'est une autre chose. (11 h 45)
Une des études qui, par contre, est peut-être dans le
domaine plus direct des ouvrages, c'est l'étude d'interconnexion en
Afrique de l'Ouest, dont on a parlé. Comment relier les
différents réseaux électriques d'un pays à l'autre
en Afrique - malgré que ce soit un grand continent, il y a quelques pays
qui sont situés à très peu de rayons, enfin, en termes de
kilomètres - comment donc relier les différents réseaux
électriques pour faire des échanges énergétiques
entre les différents pays? C'est une autre dimension que l'institut va
faire à travers ces programmes et qui pourrait éventuellement
déborder sur des financements extérieurs qui pourraient
être apportés, par exemple, par la Banque mondiale ou par la
Banque africaine de développement. Alors, c'est un peu dans ce sens que
l'apport de l'institut va se faire pour ce qui est des réalisations
d'ouvrages. Voilà un peu le contexte, du moins, de départ, que
s'est donné l'institut d'énergie pour sa première
année de fonctionnement. Par la suite, évidemment, au fur et
à mesure que les sommes d'argent viendront de l'ACCT pour
réaliser des choses, il pourrait y avoir des apports de plus en plus
directs dans la réalisation d'ouvrages de petite nature. Par exemple, on
parle de plus en plus de minicentrales hydrauliques sur le continent africain.
Alors, au fur et à mesure que les sommes d'argent rentreront et que des
études seront faites au préalable, des ouvrages pourront
être réalisés directement ou par le biais d'agences
multilatérales.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Est-ce que l'engagement
10...
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Cela va? J'appeHe l'engagement
11, maintenant.
M. Brassard: L'engagement 11. Bien, là, on y est. Je pense
que c'est le sujet...
Le Président (M. Marcil): Oui, vous êtes rendu au
Maroc.
M. Brassard: On est au Maroc, les Jeux de la francophonie. M. le
Président, un des résultats de la tenue du sommet francophone de
Québec - on le sait, on s'en souviendra - est la création des
Jeux de la francophonie. En décem-
bre dernier, le ministre fédéral, M. Charest, a clairement
dit qu'il n'était pas question que le Québec soit
représenté par sa propre équipe, distincte, autonome, aux
premiers Jeux de la francophonie qui vont avoir lieu, comme on l'a
mentionné tantôt, au Maroc en 1989. Les principales raisons qui
sont évoquées par le gouvernement canadien sont que - elles sont
assez faibles, d'ailleurs, les raisons; je vous le dis tout de suite - tous les
Canadiens doivent avoir le droit de participer à ces jeux et que les
athlètes canadiens ne peuvent compétitionner entre eux.
Je pense que ces principes n'expliquent pas à eux seuls le refus
du gouvernement canadien de permettre au Québec d'avoir son
équipe aux premiers Jeux de la francophonie. D'abord, la présence
d'une équipe du Québec n'empêche en aucune façon le
Canada d'avoir son équipe, ce qui permettrait à tous les
Canadiens d'avoir le droit de participer à ces jeux. Et, par ailleurs,
pourquoi le ministre Charest, comme ultime compromis, est-il prêt
à accepter que le Québec forme la délégation
canadienne? On est en droit de se demander comment l'on peut aussi concilier la
tenue des Jeux du Canada et le second principe du gouvernement canadien qui
prétend que les athlètes canadiens ne peuvent pas
compétionner entre eux. C'est un principe qui n'est pas très
fort, parce que je vous signale qu'aux Jeux du Commonwealth l'Écosse et
le pays de Galles ont leur propre équipe. Par conséquent, il y a
des équipes écossaises qui sont en compétition avec des
équipes anglaises aux Jeux du Commonwealth.
Le Président (M. Marcil):...
M. Brassard: Je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Marcil): Ah excusez, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: C'est donc un principe qui ne vaut pas et qui ne
mérite pas d'être retenu. Je vous signale qu'on parle des premiers
Jeux de la francophonie, mais il y a eu déjà une première.
On avait initié et réalisé en 1985, au moment où
j'étais moi-même ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, quoique c'était mon collègue, M. Chevrette, qui
était partie de la décision prise par la CONFEJES en 1984 de
tenir ce qu'on a appelé les Jeux de l'amitié qui ont eu lieu
à Yamoussoukro, capitale de Côte-d'lvoire... J'y ai moi-même
participé, je présidais et je dirigeais la
délégation québécoise; une délégation
québécoise autonome, distincte, avec son uniforme, son drapeau,
qui a défilé dans le stade de Yamoussoukro de façon
distincte et qui avait ses équipes et ses athlètes.
Donc, il y a un précédent qui mérite d'être
retenu. On ne parlait pas, à l'époque, des Jeux de la
francophonie, mais il reste que c'est un événement qui s'est
déroulé dans le cadre de la francophonie, en Côte-d'IvoIre.
Si on ne retenait pas cette solution, déjà appliquée en
1985, d'une équipe du Québec distincte, autonome, avec ses
couleurs, ses équipes sélectionnées par les
fédérations sportives du Québec - elles y tiennent -
j'affirme qu'on aura subi un recul en ce qui concerne la place du Québec
dans le monde francophone.
Le Québec est partie prenante de la francophonie, il a le statut
de gouvernement participant depuis plusieurs années. Il a d'ailleurs
été difficile d'arracher ce statut face au gouvernement
fédéral, mais cela a été fait lorsqu'on a
créé l'Agence de coopération culturelle et technique. Ce
statut de gouvernement participant a été également reconnu
lorsqu'on a décidé de tenir les sommets de la francophonie. Par
conséquent, en vertu même de ce statut de gouvernement
participant, il découle que, légitimement, logiquement et
normalement, le Québec devrait avoir son équipe, sa
délégation au Jeux de la francophonie du Maroc. Cela
m'apparaît comme une évidence. D'ailleurs, c'est ce que le
ministre reconnaissait en commission parlementaire, lorsque nous avons
étudié le projet de loi créant son ministère, et je
le cite: Je peux lui dire - lui, c'est moi, il s'adressait à moi - qu'on
a l'intention de voir à ce que le Québec occupe une place
conforme à son statut dans les institutions francophones. Il disait
également: II faudrait s'assurer qu'on ait toutes les chances de
négocier un statut pour le Québec dans le cadre de ces Jeux de la
francophonie. Une place conforme à son statut dans les Institutions
francophones, cela ne doit pas prendre bien des formes, cela ne doit prendre
qu'une seule forme, à mon avis, c'est la forme d'une
délégation autonome et distincte du Québec.
Les rumeurs et des dépêches de presse sur ce
sujet-là nous préoccupent et nous inquiètent. La
détermination du gouvernement fédéral de refuser au
Québec la constitution d'une délégation distincte aux Jeux
de la francophonie ne nous apparaît pas conforme et ne nous
apparaît pas respecter le statut et le rôle du Québec dans
les institutions francophones. Je ne voudrais pas que le Québec, sur
cette question, s'écrase et cède du terrain devant le
gouvernement fédéral. Je voudrais - et j'espère que le
ministre va me rassurer là-dessus - que le Québec fasse preuve
d'une volonté indéfectible de constituer une équipe, une
délégation autonome du Québec aux Jeux de la francophonie.
Toute autre formule m'apparaîtrait non pas un compromis, mais une
compromission, un recul, une régression en ce qui concerne le rôle
et le statut du Québec dans la francophonie. Je veux dire au
gouvernement qu'il peut compter sur l'appui sans réserve de l'Opposition
si, cependant, il maintient fermement sa volonté de constituer sa propre
équipe avec le concours des fédérations sportives du
Québec. C'est clair?
M. Gobeil: Est-ce une question, M. le Président?
Une voix:... ou un commentaire?
M. Brassard: Non, ce n'est pas une question, mais je
voudrais...
M. Gobeil: Est-ce que j'ai droit de réponse? Si ce n'est
pas une question, je n'ai pas à répondre.
M. Brassard: Non, mais compte tenu des rumeurs persistantes, je
pense que le temps est venu pour le représentant, le porte-parole du
gouvernement du Québec en matière de relations internationales,
le responsable d'ailleurs de la participation du Québec aux Jeux de la
francophonie... C'est ce qu'on a finalement appris à l'Assemblée
nationale, cela a pris du temps. Je me souviens d'une période de
questions où on a passé d'un ministre à l'autre; on jouait
à la marelle, on sautait d'un ministre à l'autre; on est
passé du ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, M.
Picotte, au ministre de la Justice, M. Rémillard et, finalement, on
s'est aperçu que c'était le ministre délégué
aux Affaires Internationales, M. Vallerand, qui était le responsable des
Jeux de la francophonie, mais, comme M. Vallerand n'est plus ministre
délégué aux Affaires internationales, il n'y a maintenant
qu'un seul responsable des relations internationales du Québec, et c'est
vous. Là, on l'a le porte-parole en commission parlementaire et il me
semble que le temps est venu pour le porte-parole du gouvernement sur cette
question d'annoncer ses couleurs, d'affirmer la position officielle du
Québec en cette matière et, par conséquent, de faire
connaître à la population et aux parlementaires la position du
Québec sur ce sujet.
Le Président (Marcil): J'aimerais mentionner qu'il reste
trois minutes à cette période, M. le ministre.
M. Gobeil: D'abord, je dois rappeler au député de
Lac-Saint-Jean que les jeux de Yamassukro n'étaient pas des jeux
officiels, alors que ceux de la francophonie qui se tiendront au Maroc au mois
de juillet sont des jeux officiels...
M. Brassard: J'en conviens, mais ça peut nous
inspirer.
M. Gobeil:... et qu'il faut établir les règles du
jeu; ces règles, évidemment, sont nouvelles, puisque c'est la
première fois qu'on tient des Jeux de la francophonie.
Nous sommes en discussion avec le gouvernement fédéral
pour que, comme je l'ai dit en commission parlementaire et comme l'a
mentionné le député de Lac-Saint-Jean, le Québec
occupe la place qui lui revient dans le cadre de cette participation au monde
de la francophonie. J'ai personnellement rencontré le ministre Charest
et la ministre Landry au mois de décembre. Il y a eu des discussions
subséquentes entre les fonctionnaires, mais, vous le savez, j'ai
été absent pendant quelques semaines, le ministre Charest et la
ministre Landry aussi. Nous nous étions entendus, eux et moi, pour nous
revoir à notre plus proche convenance, ce qui devrait être d'ici
à quelques jours.
M. le Président, il faut aussi situer notre participation dans le
contexte de notre présence à l'ACCT de même qu'au Sommet de
la francophonie. Nous croyons que nos discussions avec le gouvernement
fédéral devraient être orientées dans ce sens, pour
que nous ayons un statut conforme à ce qui a été
accepté dans les dernières années, dans le cadre de notre
présence à l'ACCT et au sommet. Du travail a été
fait. Nous aurons droit à une pleine délégation,
c'est-à-dire 120 personnes. Cela est réglé. L'appellation
ou la forme que prendra notre présence n'est pas définie, mais ce
vers quoi nous nous orientons, c'est d'avoir, à l'intérieur d'une
délégation canadienne, une composante du Québec. Nous
savons qu'il y aura quatre disciplines, deux disciplines individuelles et deux
disciplines de groupe. Dans le cadre des disciplines individuelles, ce sont les
individus qui participeront aux sports et feront valoir leurs talents. Dans le
cas des disciplines de groupe, les deux équipes de groupe, soit celle du
soccer masculin et celle du basketball féminin, le désir du
gouvernement fédéral est qu'on ne retrouve pas une équipe
québécoise en compétition avec une équipe
canadienne. Je dois dire que, si nous acceptons ce principe de base, il ne
s'agit pas, selon moi, d'accepter de quelque façon que ce soit un recul
de la présence du Québec dans le cadre des Jeux de la
francophonie, mais nous devons aussi nous assurer que, sur le plan de la
crédibilité mondiale, à l'intérieur comme à
l'extérieur du monde francophone, nous ne tournions pas en ridicule
toute participation ou compétition qu'il pourrait y avoir entre le
Québec et le Canada. Je pense que ceci est important. Les discussions se
feront de manière que, comme je l'ai déjà
mentionné, le Québec ait sa place, mais qu'il soit aussi reconnu,
par sa participation à ces jeux, comme une nation qui se tient
debout.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le
ministre.
M. Brassard: Nous pourrions, M. le Président, revenir
à 14 heures sur le même sujet, mais je pense qu'on peut avoir le
consentement pour poursuivre pendant quelques minutes? Je n'ai pas
terminé.
M. Gobeil: M. le Président, je ne peux pas...
Le Président (M. Marcil): Nous consentons à
dépasser midi. (12 heures)
M. Gobeil: M. le Président, je ne veux surtout pas faire
de reproches au député de Lac-
Saint-Jean, je sais qu'il a ses obligations, mais que je sache, la
commission était convoquée pour 10 heures et les membres du parti
ministériel étaient ici à 10 heures. Nous avons attendu
plusieurs minutes le député de Lac-Saint-Jean. Je regrette, mais
je pense que s'il veut continuer à 14 heures...
M. Brassard: Ce que je demande, c'est de conclure sur cet
engagement.
M. Gobeil:... on verra si dans les crédits du Commerce
extérieur on peut rattacher cette question à un engagement du
Commerce extérieur, ce dont je doute.
M. Brassard: Non, non. Je n'ai pas fini de vérifier les
engagements. Je n'ai pas fini. Alors on reprendra à 14 heures.
Ce que je vous dis, c'est que l'engagement sur les Jeux de la
francophonie, on peut en disposer maintenant, en ajoutant quelques minutes.
S'il n'y a pas de consentement, on reviendra là-dessus à 14
heures et les autres ne seront pas vérifiés. On prévoira
une autre journée.
Le Président (M. Marcil): À 14 heures, je
vais...
M. Gobeil: M. le Président, je ne sais pas, c'est parce
que le député de Lac-Saint-Jean n'est pas clair dans sa demande.
Est-ce qu'il veut qu'on continue à faire tout ça ou s'il me
demande cinq minutes? Je suis assez raisonnable pour lui donner cinq
minutes.
M. Brassard: Je veux conclure sur l'engagement 11 concernant les
Jeux de la francophonie.
M. Gobeil: Pendant combien de minutes?
Le Président (M. Marcil): À ce moment-là, M.
le député de Lac-Saint-Jean, pour cinq minutes
supplémentaires?
M. Brassard: Une dizaine de minutes.
Le Président (M. Marcil): 10 minutes. Vous êtes
d'accord?
M. Gobeil: Pas de problème.
Le Président (M. Marcil): D'accord. Vous pouvez
poursuivre, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, je réagis d'abord aux
propos du ministre. Premièrement, prétendre que le fait que 120
athlètes du Québec fassent partie de la délégation
canadienne soit acceptable, compte tenu du statut et du rôle du
Québec dans le monde francophone, c'est faux, ce n'est pas acceptable.
Ce n'est pas acceptable.
Qu'il y ait 120 athlètes québécois au sein d'une
délégation canadienne, ce serait un recul, ce serait une
régression, ce serait un retour en arrière, compte tenu du statut
du Québec dans le monde francophone.
Si le gouvernement du Québec est disposé à aller
jusque-là, j'affirme qu'il est disposé à reculer, qu'il
est disposé à voir le rôle du Québec dans la
francophonie réduit, rapetissé, ratatiné et je ne pense
pas qu'on puisse accepter ça.
La seule formule qui permettrait de respecter intégralement le
statut du Québec dans la francophonie, c'est que le Québec
dispose d'une équipe autonome - 120, très bien - dans toutes les
disciplines retenues, distinctes et que les athlètes soient
sélectionnés et choisis par les fédérations
sportives du Québec; elles y sont disposées, elles sont
prêtes et elles veulent le faire. C'est la seule formule.
Toute autre formule qui aurait pour effet de diluer la
représentation du Québec aux jeux du Maroc est un recul et une
compromission qu'on ne peut pas accepter, à laquelle on ne peut pas
donner son accord. Dans ce dossier-là, justement, compte tenu de la
place du Québec dans les institutions francophones, qu'on a
réussi à arracher par des efforts considérables au fil des
ans, si on veut respecter cette place du Québec dans les institutions
francophones, il n'y a pas de position de repli acceptable, dans ce dossier. Il
n'y a pas de position de repli acceptable. Toute position de repli est un
recul. Comme le recul n'est pas acceptable sur cette question, je pense que le
gouvernement du Québec... C'est ce qui m'inquiète dans les propos
du ministre. C'est cette espèce de volonté de compromission et on
ne peut pas accepter la compromission sur cette question. Il faut maintenir une
position ferme, déterminée et avertir le fédéral
qu'on ne veut pas reculer, qu'on a une position qui doit être prise telle
quelle et respectée telle quelle par le gouvernement
fédéral.
Le ministre nous parlait de sombrer dans le ridicule. On y sombrerait
dans le ridicule si on se retrouverait avec une seule délégation
canadienne comportant autant d'athlètes anglophones que
d'athlètes francophones. Là, on sombrerait carrément dans
le ridicule parce que ce sont des Jeux de la francophonie. Par
conséquent, ce sont des athlètes francophones qui doivent se
retrouver aux Jeux de la francophonie, cela m'apparaît de toute
évidence. C'est quelque chose qui ne devrait pas être
contesté, même pas remis en question. Donc, le ridicule, on
risquerait d'y sombrer si on se retrouvait avec une seule
délégation canadienne composée presque majoritairement, ou
en tout cas également, d'athlètes anglophones. Ils se
retrouveraient au Maroc et ils seraient incapables de dialoguer en
français, avec des "coachs", des entraîneurs anglophones choisis
par les fédérations canadiennes. Là, on sombrerait dans le
ridicule.
Ce qui serait normal dans le cas présent, c'est que la
délégation du Québec soit autonome, composée de 120
athlètes, très bien, dans toutes les disciplines avec ses propres
couleurs, son uniforme, ses entraîneurs choisis par les
fédérations sportives du Québec et les athlètes
choisis aussi par les fédérations sportives du Québec.
C'est une position de base et, à mon avis, on ne doit pas aller en
deçà de cette position. Donc, il n'y a pas de négociation
possible avec le gouvernement fédéral. Si on est sérieux
quand on parle du statut du Québec dans les institutions francophones,
il n'y a pas de position de négociation. C'est cela ou ce n'est rien du
tout. Et il faut l'évoquer, à part cela, avec le gouvernement
fédéral que ça puisse n'être rien du tout. SI le
gouvernement fédéral se bute, s'entête à nous
refuser une délégation québécoise aux Jeux de la
francophonie, il faut envisager sérieusement le boycottage par le
Québec de ces jeux. Il faut l'envisager sérieusement, parce qu'on
ne peut accepter un recul sur cette question. Alors, il vaut mieux ne pas y
aller du tout plutôt que de reculer, que de faire un retour en
arrière et voir le rôle et le statut du Québec dans les
institutions francophones être ratatinés et rapetissés. Il
vaut mieux ne pas y aller du tout. Il faudrait que le fédéral le
sache. Ce n'est pas avec l'attitude du ministre, tel qu'exprimée dans
les propos qu'on vient d'entendre, qu'on va obtenir gain de cause. Ce n'est
pas, dès le départ, en faisant preuve, en manifestant une
volonté de compromission sur cette question qu'on va obtenir gain de
cause.
Il faut être ferme, déterminé et avertir le
fédéral que c'est une équipe québécoise,
distincte, autonome, ou ce n'est rien du tout, ou ce n'est pas de
délégation du Québec du tout aux jeux du Maroc. Ils vont
avoir l'air fou. Ce sont ces gens qui vont avoir l'air ridicule si le
Québec n'est pas présent aux Jeux de la francophonie du Maroc.
Vous imaginez cela! Il faut qu'ils le sachent mais il ne faut pas, par exemple,
leur laisser entendre qu'on est prêt à des compromissions, qu'on
est prêt à reculer, qu'on est prêt à diluer notre
position.
Je dirais, en terminant, au ministre responsable des Affaires
internationales qu'il a une occasion en or de faire un bon test sur l'attitude
du gouvernement fédéral face au statut du Québec dans la
communauté francophone. Faites-le le test, mais faites-le avec
énergie. Faites-le en vous tenant debout, faites-le avec
détermination, faites-le en lui disant qu'il n'est pas question de
reculer. Faites-le en lui disant que s'il maintient sa volonté de
compromission, on ne sera tout simplement pas là, aux jeux du Maroc.
M. Gobeil: M. le Président, très brièvement
et pour conclure cette séance, on vient d'entendre du
député du Lac-Saint-Jean un discours politique, style fin des
années soixante-dix début des années 1960. On
connaît les idées et opinions du député de
Lac-Saint-Jean. Je respecte ce qu'il vient de nous dire. On est en 1989 et je
réaffirme que, dans le cadre des discussions avec le gouvernement
fédéral, nous verrons à ce que le Québec occupe la
place qui lui revient dans le cadre des Jeux de la francophonie et
l'interprétation qu'on peut faire de cette place peut être
différente de celle que suggère le député de
Lac-Saint-Jean. Je respecte ses opinions, mais l'entente que, selon toute
probabilité, on aura avec le gouvernement fédéral nous
permettra de continuer à être fiers d'être
Québécois à l'intérieur de la
fédération canadienne. Merci, M. le Président.
M. Brassard: M. le Président, une dernière
remarque.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je ne peux pas m'empêcher de le dire. Je ne
vois pas en quoi cela peut être passéiste, comme semble l'indiquer
le ministre, passéiste ou rétro si vous permettez, je ne vois pas
en quoi cela peut être rétro que de vouloir, avec fermeté
et détermination, que le Québec soit respecté et occupe
toute la place qu'il mérite dans les institutions francophones et les
Jeux de la francophonie. Je ne vois pas en quoi c'est rétro d'exprimer
une telle position. Je dirais, en conclusion, que vous avez là une
excellente occasion de montrer que le concept de société
distincte veut dire quelque chose. Le fédéral a aussi une belle
occasion de montrer que le concept de société distincte veut dire
quelque chose. Dans les circonstances, dans le cadre de cet
événement qui s'appelle les Jeux de la francophonie, être
une société distincte, pour le Québec, cela veut dire
avoir son équipe, sa propre équipe, sa propre
délégation d'athlètes.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Est-ce que l'engagement 11 est
vérifié?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcil): Engagement 12?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcil): Engagement 13?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcil): Engagement 14?
M. Brassard: Oui.
Mai
Le Président (M. Marcil): En mai 1986, l'engagement 7?
M. Brassard: Oui, cela va. Le Président (M.
Marcil): Engagement 8? M. Brassard: Oui, cela va. Le
Président (M. Marcil): Engagement 9? M. Brassard: Cela va
pour le reste.
Juin à décembre
Le Président (M. Marcil): Cela va pour le reste? En juin,
l'engagement 18 est vérifié. En juillet 1988, l'engagement 1 est
vérifié. En août 1988, les engagements 1 à 21 et 24,
26, 27, 28, 29, 30 et 31; d'avril à juillet 1988, les engagements sont
vérifiés. Les engagements 1 à 8 de la liste
révisée du mois d'août 1988 sont vérifiés.
Les engagements 1 à 5 de la liste du mois d'août 1988 sont
vérifiés. En décembre 1988, les engagements 1, 2, 3 et 4
sont vérifiés. En septembre, octobre et novembre 1988, il n'y en
avait pas.
Donc, je déclare que la vérification des engagements
concernant les Relations internationales pour les mois de décembre 1985,
février 1988 à décembre 1988 est terminée, sous
réserve d'une réponse que vous aurez, des informations concernant
les membres d'un conseil d'administration.
Je vais suspendre les travaux jusqu'à 14 heures pour recevoir les
engagements du Commerce extérieur.
M. Gobeil: Merci, M. le Président. Merci, Mmes et MM. les
membres de la commission.
(Suspension de la séance à 12 h 13)
(Reprise à 14 h 9)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons reprendre les travaux de cette séance et, Mme
la Secrétaire, il y a sûrement de nouveaux remplacements à
annoncer.
Mme la Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Filion,
Taillon est remplacé par M. Blais, Ter-rebonne.
Le Président (M. Marcil): Donc, il y a eu entente entre
les deux partis selon laquelle trois heures seront allouées à
cette discussion et que le tout se terminera à 17 heures. Il faudrait
aussi qu'il y ait consentement de la part de l'Opposition pour que M. le
député de La Peltrie puisse poser des questions tantôt.
M. Blais: Le futur ministre de La Peltrie, nous consentons
à ce qu'il soit là comme simple député.
Secteur commerce extérieur
Le Président (M. Marcil): Donc, je vais appeler les
engagements financiers du secteur commerce extérieur. Est-ce que vous
voulez que nous les appelions dans l'ordre ou bien...
M. Blais: SI vous n'avez pas d'objection, M. le Président,
et les dignes membres que je salue du côté du pouvoir temporaire
ou provisoire, j'aimerais vous dire que je vais nommer les numéros que
je désire appeler et peut être que cela facilitera le travail du
ministre du Conseil du trésor qui, je le sais, est
particulièrement nerveux en ma présence.
Une voix: Qu'est-ce qu'il dit là?
Le Président (M. Marcil): Donc, on s'entend pour
qu'à la fin, tous les engagements soient considérés comme
ayant été vérifiés.
Une voix: Avec plaisir.
Le Président (M. Marcil): Cela va, M. le ministre?
M. Gobeil: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Donc, M. le
député de Terrebonne, c'est à vous d'appeler les
engagements. On vous laisse cette autonomie.
M. Blais: Est-ce que M. le nouveau ministre aurait quelques mots
à dire maintenant?
M. Gobeil: Non, M. le député de Terrebonne.
J'attends vos questions et soyez sûr que j'y répondrai avec
intérêt. Je m'excuse si ma présence vous énerve,
mais vous pouvez prendre cinq minutes pour vous calmer...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gobeil: On a trois heures. Je pense bien qu'à
l'intérieur de ces trois heures, on peut vous permettre cinq
minutes.
Octobre 1987
M. Blais: Cela va. J'ai repassé tous les engagements
financiers qui sont là. Dans l'ensemble, il y a dans certains coins,
certaines questions, mais, en général, je ne trouve pas de gros
problèmes. Je vous le dis Immédiatement. Cependant, j'aimerais
vous demander de façon très amicale, certains
éclaircissements durant les quelques minutes que nous allons
étudier cela.
Nous commençons au mois d'octobre. C'est très curieux. Je
me suis posé la question, comment se fait-il qu'on n'ait pas
étudié cela avant le mois d'octobre? Il y a eu des retards indus,
mais comme nous sommes tous nouveaux dans ce domaine, nous allons passer
à travers le travail
qui aurait dû être fait par d'autres antérieurement
et nous le faisons, pour ma part, avec plaisir.
M. Gobeil: La réponse est très simple, c'est qu'on
attendait un critique valable pour les crédits du commerce
extérieur et nous voilà en votre présence, M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: Je vous remercie beaucoup de votre appréciation.
Nous allons commencer par le mois d'octobre 1987, M. le Président, avec
l'engagement 1, le premier de tout. C'est un contrat négocié, un
contrat de services pour faire la promotion du Québec en tant que lieu
de tournage, auprès des producteurs américains de films, pour une
période de douze mois. C'est Montreal Entertainment Group Californie il.
S. A. Cela fait déjà un peu plus d'un an, 14 ou 15 mois. Ce
serait peut-être valable de vous demander si cette somme de 58 000 $ qui
a été fournie a déjà entraîné des
retombées énonomiques et culturelles, par rapport aux films
québécois ou pour tourner des films au Québec.
M. Gobeil: Tout d'abord, M. le Président, pour
répondre au député de Terrebonne, je dois dire que cet
engagement a été transféré au ministère des
Affaires culturelles en même temps que la Direction
générale des Industries culturelles qui, antérieurement,
dépendait de l'ancien ministère du Commerce extérieur et
du Développement technologique. Tout cela a été
transféré par un CT, en date du 31 mai 1988, au ministère
des Affaires culturelles. Normalement, ce sera la commission qui analysera les
engagements du ministère des Affaires culturelles qui aura à se
prononcer sur cette dépense qui a découlé de cet
engagement. On verra, subséquemment, que dans la redistribution des
anciennes fonctions du commerce extérieur, certains engagements et
certaines dépenses qui en découlent ont aussi été
transférés au ministère de l'Industrie, du Commerce et de
la Technologie. La division des dépenses qui s'est faite à
l'intérieur de l'ex-ministère du Commerce extérieur fait
en sorte que la majorité des engagements relèvent maintenant du
ministère des Affaires internationales et de cette commission, dans le
cadre de cette étude, où quelques-unes sont
transférées.
M. Blais: Je peux dire que vous avez probablement raison.
Cependant, on le place devant notre commission pour que nous le regardions.
Cela voudrait dire que le ministère des Affaires culturelles n'aura pas
cet engagement, vu qu'on est supposé l'étudier ici. Ce serait
peut-être bon qu'on demande au secrétariat de poser la question au
ministère des Affaires culturelles pour savoir si cet engagement a
commencé à donner des résultats. S'il est devant nous, il
n'ira pas au ministère des Affaires culturelles. Je comprends que vous
n'ayez certainement pas étudié s'il y avait
déjà...
Ce n'est pas négatif. Je demanderais que le ministère des
Affaires culturelles nous réponde sur cet engagement. On peut s'entendre
là-dessus, M. le Président?
M. Blais: C'est déjà une question de diplomatie au
premier engagement. Je pense que le député de Groutx va
être obligé de nous dire ce qu'on fait dans ce cas.
Le Président (M. Marcil): Dans ce cas-ci, M. le
député de Terrebonne, compte tenu que cet engagement a
été inscrit au feuilleton pour le Commerce extérieur, ce
serait à M. le ministre du Commerce extérieur de questionner le
ministère des Affaires culturelles sur cet engagement. Ça va?
D'accord.
M. Blais: On recevra une réponse...
Le Président (M. Marcil): Oui, on va recevoir une
réponse de son secrétariat.
M. Blais:... par l'intermédiaire du ministre. Merci
beaucoup. Nous arrivons à l'engagement 5. Ce sont des contrats de
subventions représentant des engagements pris par le ministère au
cours de l'exercice financier 1985-1986.
Le Président (M. Marcil): Donc, les engagements 2 et 3,
vérifiés. C'est ça?
M. Blais: Si vous voulez, mais on avait dit qu'on le ferait en
bloc.
Le Président (M. Marcil): D'accord, comme vous voulez.
Ça va, allez-y.
M. Blais: On peut adopter chaque mois, jusqu'à la fin.
Bon.
Le Président (M. Marcil): Vous avez raison. Engagement 5,
octobre 1987.
M. Blais: Alors ce sont, pour la plupart, des subventions. Il y a
une liste ici, disons qu'on prend de 1 à 38. Pour la majorité, ce
sont des subventions dans le cadre du programme d'aide à la mise en
place d'une stratégie de marketing. En gros, c'est ça. Bon. Vu
que j'en suis à mes premiers engagements financiers, il y a une question
que je ne devrais pas poser normalement, parce que je devrais le savoir. Je
vais le faire quand même.
Quelles sont les conditions que doit remplir une firme afin de profiter
de ce programme et de quelle façon établit-on le montant des
subventions qui seront versées en aide financière? Aussi, est-ce
que toutes les firmes du Québec ou établies au Québec sont
admissibles à cette aide en marketing, soit à l'intérieur
du Québec ou à l'extérieur?
M. Gobeil: D'abord, je dois répondre que
ces subventions font partie d'un programme qu'on appelle le programme
APEX, - qui est déjà en vigueur depuis quelques années,
depuis 1985, si ma mémoire est bonne - dans lequel il y a plusieurs
volets à ces subventions, il y a le volet des APEX, missions
individuelles, APEX expositions, APEX études et stratégies, APEX
adaptation aux marchés, et APEX emplois. Il y a un dépliant qui
décrit exactement de quelle façon il fonctionne. Je peux en
passer aux membres de la commission, s'ils sont Intéressés. Il y
a aussi une brochure explicative qui donne un peu les buts de ces programmes,
ce qu'on vise et pourquoi ils existent. En fait, ce programme est un programme
de soutien aux entreprises qui leur permet de développer ou
d'améliorer leur volet international. Cela permet aux entreprises,
grâce à un soutien financier, d'investir davantage dans le
système économique du Québec, principalement par le volet
exportation.
M. Blais: C'est entendu que nous avons depuis quelques
années simplifié la façon de présenter les
engagements financiers. Je suis complètement d'accord avec cela.
Cependant, il y a des renseignements de base qui manquent. Il y a ici une
trentaine d'entreprises. Je serais peut-être supposé, en tant que
Québécois élu, connaître toutes ces entreprises
ainsi que leur adresse et savoir ce qu'elles produisent. On pense ça.
Moi je ne me prête pas cette finesse. Dans les noms des entreprises ou
des personnes, si l'on regarde Uraken, Vic Rod, tous les noms des entreprises,
Nancy, Plastiques Anchor, Plastiques DCN, Godro Equipment, Industries Sheres,
il n'y a aucune adresse qui apparaît et on ne dit pas ce que ces
entreprises font.
Pour ceux qui étudient ces engagements financiers, c'est un
handicap énorme. Je m'adresse au président pour demander, si
c'était possible, d'indiquer au moins l'adresse des entreprises et leur
champ d'activité. Supposons qu'on dit Monitronik, qui produit des
sculptures esquimaudes; on marquerait production de sculptures esquimaudes,
l'adresse à Katimavik, etc.
Le Président (M. Marcil): Donc, ce n'est pas à la
commission de faire cette demande.
M. Blais: À qui?
Le Président (M. Marcil): II s'agirait de demander au
ministre responsable du dossier, si le besoin s'impose, de compléter ces
renseignements. À moins que ce ne soit le Conseil du trésor qui
les prépare.
M. Blais: Je ne demande pas de relever ceux qui sont
déjà devant nous et de nous envoyer des réponses à
leur sujet. Non, non.
Le Président (M. Marcil): En d'autres mots, ce que vous
demandez, c'est qu'à l'avenir, on puisse au moins compléter les
informations.
M. Blais: Si c'était possible qu'à l'avenir, on ait
au moins l'adresse de l'entreprise et qu'on sache ce qu'elle fabrique.
Supposons que Nancy G., direction générale des programmes d'aide,
est une entreprise de Québec, de Sillery, production de crayons. Au
moins un mot pour savoir dans quel domaine on donne des subventions, quels sont
les critères etc, pouvoir s'interroger de façon plus intelligente
et plus rationnelle.
Mme Bleau: M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Oui, Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: Comme on a nommé Monitronik, c'est une
entreprise que je connais bien puisqu'elle est située dans mon
comté. Merci, M. le ministre, de l'avoir aidée. Entre autres,
elle fait de l'exportation de produits de haute technologie.
M. Blais:... programme.
Mme Bleau: Bien. C'est bien. C'est de la haute technologie.
Le Président (M. Marcil): En conclusion, ce serait au
Conseil du trésor de compléter ces renseignements.
M. Gobeil: M. le Président, si vous me le permettez, je
prends note de la demande du député de Terrebonne. Nous
essaierons d'avoir des informations, dans le cadre d'une prochaine étude
des engagements financiers. Le député de Terrebonne devrait
comprendre qu'il ne faut pas non plus alourdir le système au point de se
perdre dans un dédale d'informations qui pourraient être inutiles
finalement.
M. Blais: J'ai pris la peine de spécifier, en
préambule à ma petite demande, que nous avons simplifié
l'étude depuis quelques années et que je suis complètement
d'accord avec ça. Mais il y a quand même un minimum vital à
observer.
M. Gobeil: Alors, je transmettrai à mon collègue du
Conseil du trésor le désir du député de Terrebonne
de voir dorénavant les adresses des entreprises
énumérées aux listes d'engagements budgétaires pour
les programmes APEX, ainsi que leur champ d'activité.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que ça va? M.
Blais: Oui, ça va.
Le Président (M. Marcil): Donc, engagement 6.
M. Blais: À l'engagement 6, le numéro 258 de la
quarantième page. Nous avons M. Ruzkowski, Jean-Paul, employé de
l'ACDI dans le
programme d'échanges Canada et les provinces. Si vous me
permettez d'aller voir juin en même temps... Un instant. C'est bien dans
celui-là. Soyez calme et je vais essayer de l'être aussi. Non, ce
n'est pas lui.
Si on regarde quelques pages plus loin, M. le ministre, en novembre,
article 1, et si on regarde 258, il s'agit de la même personne, M.
Jean-Paul Ruzkowski, conseiller économique à la Maison du
Québec. On voit une liste de chiffres, 1986-1987, 34 000 $; 1987-1988,
69 000 $; 1988-1989, 71 000 $. On revient à la même personne, en
novembre. Les chiffres sont différents et on indique trois ans et demi,
tout en ayant l'énoncé de trois ans, comme engagement. Il y a une
différence. Il y en a un des deux qui n'est pas exact. Je veux le
savoir.
M. Gobeil: M. le Président, si on regarde l'engagement
pour 1986-1987, dans les deux cas, 34 425 $...
M. Blais: Cela va.
M. Gobeil: Ces deux cas sont identiques.
M. Blais: Pour 1987-1988, ce n'est pas...
M. Gobeil: Les deux cas sont identiques pour 1987-1988.
Maintenant, pour 1988-1989, le contrat a été renouvelé
pour une partie de l'exercice 1988-1989; mais, le contrat ayant
été renouvelé après l'engagement subséquent,
il comprend une année complète alors que dans la première
partie, à laquelle le député de Ter-rebonne fait
référence, on avait seulement sept mois. D'ailleurs, c'est
mentionné entre parenthèse, sept mois.
Je n'ai pas les dates, mais le premier engagement couvrait jusqu'au 26
octobre 1988 et faisait partie de la conclusion de l'entente avec l'ACDI. Mais,
au moment où on a passé le contrat de services avec M. Ruzkowski,
il y a une petite différence, mais c'est la même chose. Si on
prend sept douzièmes de 68 435 $, on devrait arriver à peu
près à 45 623 $, et même au montant exact.
M. Blais: Alors, à l'item 258, pour 1988-1989, il y a une
différence qu'on devrait tout simplement rayer et écrire 68 435
$, c'est cela?
M. Gobeil: L'engagement total, oui.
M. Blais: C'est novembre qui rectifie les choses.
M. Gobeil: C'est cela, effectivement.
M. Blais: D'accord. C'est un contrat de trois ans mais il est
réparti sur trois ans et demi, cela ne change rien?
M. Gobeil: Et qui semble avoir été renou-
velé depuis ce temps parce que même en 1989... Le contrat vient
d'être renouvelé pour l'année 1989. Nous avons là,
M. le Président, un exemple très concret d'une excellente
collaboration entre le fédéral et le provincial. Nous avons voulu
nous servir à la Délégation de Paris de
l'expérience qu'avait acquise M. Ruzkowski sur d'autres marchés
extérieurs, grâce à son travail à l'ACDI et nous
avons négocié aussi avec l'ACDI la possibilité qu'un
fonctionnaire du gouvernement du Québec puisse être au service de
l'ACDI pour profiter aussi des échanges et de l'expérience qu'il
pourrait retrouver au sein de l'ACDI. Malheureusement, le poste a
été affiché mais, jusqu'à maintenant, on n'a pu
trouver de candidat qui était prêt à aller en poste
à l'ACDI, pour le gouvernement du Québec.
M. Blais: Je ne veux pas commencer de discussion, mais ce n'est
pas parce qu'on est dans la confédération que monsieur est
compétent. On serait séparés qu'on pourrait l'engager
quand même, cela n'a rien à voir. Mais ce n'est pas grave.
M. Gobeil: C'est l'opinion du député de Terrebonne,
mais je pense qu'il ne serait pas venu.
M. Blais: Cela, il ne le charge pas. Pensez-vous que Provigo ne
ferait pas de ventes si on était séparés, voyons!
D'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Blais: Oui, cela va. Le mois d'octobre est terminé.
Le Président (M. Marcil): Donc, les engagements du mois
d'octobre 1987, 2, 3, 5 de 1 à 38, 6 de 1 à 44 et de 258 à
261 sont vérifiés.
M. Cannon: M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Pour poursuivre un peu dans la même veine que
mon collègue de Terrebonne, M. le ministre, - c'est parce qu'on devance
un peu - au mois d'août 1988, on retrouve de nouveau le numéro
séquentiel, je pense que c'est 29 - oui, c'est cela - services
économiques, Délégation générale de Paris,
68 435 $, toujours pour M. Ruzkowski, et on dit que la période qui est
couverte, c'est du mois d'avril au mois de juillet 1988.
Si je reviens au mois de novembre 1987, si je ne m'abuse, on a une
imputation budgétaire répartie sur trois ans et demi. Je pense
que le député a clarifié cela. Ce que je voudrais savoir,
M. le ministre, une fois que vous avez fait cela, êtes-vous obligé
de renouveler les contrats ou est-ce un contrat de trois ans et demi? Un
peu
comme un joueur de baseball. Est-ce un contrat ferme de trois ans ou si
on doit recommencer à chaque année?
M. Gobeil: M. le Président, il faut distinguer trois
choses. Il faut distinguer d'abord des engagements contractuels, des
engagements budgétaires et des dépenses réelles. Quand on
négocie avec l'ACDi pour un contrat de trois ans, on a un engagement
contractuel. Avec l'individu, on peut aussi avoir un engagement contractuel, si
on suit la même période de temps, mais on a normalement un
engagement budgétaire pour les fins de l'étude des
crédits, Ici, pour l'exercice, qui se situe entre le 1er avril et le 31
mars de l'année subséquente. Ensuite on a la dépense
réelle.
Je n'ai pas avec moi les dates - je pourrais les retrouver - de la
signature de ce contrat et de l'entrée en fonction de M. Ruzkowskl, mais
tout cela suit un engagement initial qui se terminait le 26 octobre 1988,
c'est-à-dire qui allait du 26 octobre 1986 au 26 octobre 1988. Dans le
cadre de la première discussion avec l'ACDI et avec M. Ruzkowski, ce
dernier était prêt à agir pour une période de trois
ans, sous réserve de l'approbation de l'ACDI. C'est ce qu'il a fait et
ce qu'il est encore prêt à faire, puisque le contrat initial qui
se terminait le 26 octobre 1986 a été renouvelé
récemment. L'ACDI a accepté de prolonger pour - si ma
mémoire est bonne - une autre année - jusqu'à
l'été 1990 me dit-on - le contrat de M. Ruzkowskl. (14 h 30)
Cela ne change rien pour ce qui est de l'engagement et de la
dépense. La dépense, telle qu'on la voit ici, soit à
l'engagement de novembre à 258 ou à l'autre subséquent qui
est 166. 0. 34, la dépense sur la période 1988-1989 qui se
terminera le 31 mars prochain est de 68 435 $. Toutes les fois qu'on va
renouveler le contrat, on reverra toute la séquence antérieure et
subséquente.
Novembre
Le Président (M. Marcil): Cela va? Novembre.
M. Blais: Novembre, numéro 3, page 1. Il y a un contrat
d'accordé à Lebei, Levasseur, Lévesque et associés
qui n'a pas d'adresse encore. La nature de l'engagement est: Formation et
soutien informatique du personnel du ministère dans la gestion et la
maintenance des opérations du système et les applications
développées. On écrit tout simplement "divers". On ne dit
pas de quelle façon MM. Lebel, Levasseur et Lévesque ont
été choisis pour avoir cet engagement-là. Est-ce un
contrat négocié par Rosalie ou attribué à la suite
d'un concours?
Le Président (M. Marcil): M. le ministre.
M. Gobeil: M. le Président, on a eu dans ce cas-là,
comme cela arrive souvent, recours au fichier centrai des fournisseurs avec une
demande de soumissions aux entreprises inscrites sur les listes et le contrat a
été octroyé et négocié selon la
procédure établie à l'article 27 de la directive 4-78.
M. Blais: Tiret 3.
M. Gobeil: Le total du contrat facturé et payé a
été de 79 317 $.
M. Biais: Alors c'est choisi par Rosalie? M. Gobeil: Oui,
M. le député de Terrebonne. M. Blais: Voilà. Le
Président (M. Marcil): Cela va?
M. Blais: Dans les cas comme celui-ci, c'est également
commode de savoir ce que la firme Lebel, Levasseur, Lévesque et
associés fait et où elle est installée.
M. Gobeil: C'est une corporation qui a son siège social
à 897, chemin Sainte-Foy, Québec et qui oeuvre dans - je n'ai pas
le champ d'activité - le domaine général de
l'informatique. Je ne pourrais pas vous donner les détails, mais...
M. Blais: D'accord.
M. Gobeil: Dans l'informatique.
M. Blais: Je ne sais pas, mais il y en a qui demandent quels sont
les conseils d'administration. Qui?... Non. Je trouve cela inutile et je n'aime
pas cela. C'est mon genre, on a chacun son genre. Mais au moins savoir
l'adresse et dans quoi l'entreprise oeuvre. Je reviens encore à la
charge; on voit que c'est nécessaire que ce soit là, pour avoir
une idée.
Maintenant, 3 encore, de 2 à 14, on voit que nous avons là
les gens qui sont représentants et attachés commerciaux des
délégations à l'étranger, ce qui est une excellente
chose d'ailleurs pour le Québec et pour laquelle le Canada ne nous aide
pas assez; à l'extérieur, il faut qu'on le fasse
nous-mêmes. Cela prouve que ce n'est pas toujours rentable...
plutôt qu'être Canadiens.
Cependant parmi ces gens, je vois, sachant pertinemment que selon les
pays et selon la compétence des attachés commerciaux, on peut
verser des salaires de façon différente, bien sûr, mais y
aurait-il d'autres normes que le coût qui entreraient en ligne de compte?
Je sais que cela coûte moins cher de vivre au Mexique qu'à Tokyo,
je suis complètement d'accord, je sais que cela entre en ligne de
compte. Deuxièmement, il y aurait aussi la compétence des gens
qui puisse entrer en ligne de compte. Vu que cela va de
30000$ à 115000$ par année, y a-t-il d'autres normes qui
entrent en ligne de compte que les deux que j'ai
énumérées?
M. Gobeil: Oui, M. le Président. Il y a une norme
très importante, c'est la norme du taux de change. C'est important dans
la compilation pour déterminer le salaire des attachés
commerciaux que l'on tienne compte aussi de cette norme-là. Il y a une
grille qui existe, qui est revue régulièrement et par laquelle on
peut déterminer quel est le salaire compétitif, en fonction de
l'expérience évidemment, qu'on doit payer aux attachés
commerciaux en poste à l'étranger. Et c'est variable d'un pays
à l'autre. Au Japon ou à Hong Kong, c'est beaucoup plus cher
qu'au Venezuela. Cela est relié aussi au coût de la vie et au
marché local.
M. Blais: D'accord. En fait, ce sont les deux critères:
les compétences individuelles entrent en ligne de compte et,
deuxièmement, l'endroit où la personne est selon le coût de
la vie comparativement au coût qu'il y aurait à payer ici.
M. Gobeil: II y a toute une directive, M. le Président,
qui a été étudiée et adaptée par le Conseil
du trésor en date du 24 mars 1987 et il y a obligation, dans ces
cas-là, de suivre ces normes, ces directives qui déterminent
exactement les normes, les pouvoirs, etc.
M. Blais: C'est très bien, M. le ministre. Alors,
décembre...
Décembre
Le Président (M. Marcil): Novembre, les engagements 1, 2,
3, de 1 à 27, de 126 à 147, vérifiés. J'appelle
décembre, l'engagement 2.
M. Blais: Oui, décembre, engagement 2, c'est
l'éternelle question. Souvent, on nous répond: C'est parce qu'on
a déjà un système, la même compagnie. Mais par
acquit de conscience, je le demande encore: Pourquoi n'a-t-on pas
procédé par soumissions publiques pour l'achat de ces douze
micro-ordinateurs? La même réponse: La cassette, ce qui est
normal, d'ailleurs.
M. Gobeil: Sensiblement la même réponse, mais avec
la bénédiction des politiques du service des achats du
gouvernement et pour s'assurer qu'on a une compatibilité avec les
systèmes interreliés qui est, dans ce cas-ci, l'IBM-PC. Il y a
compatibilité aussi avec les logiciels.
Le Président (M. Marcil): Vérifié?
M. Blais: Vérifié. Décembre,
vérifié. Janvier, vérifié.
Janvier 1988
Le Président (M. Marcil): Janvier, les engagements 1 et 3,
vérifiés.
Février
M. Blais: Février, engagement 1. Je peux tout simplement
vous dire qu'ici c'est la même question et la même réponse
que la précédente.
M. Gobeil: Oui, c'est un contrat... C'est une commande
négociée par le service des achats du ministère des
Approvisionnements et Services.
M. Blais: Oui, par différents... On voit qu'il y avait
beaucoup de fournisseurs. Il y avait des soumissions de demandées. Il y
en avait dix. Normalement, on écrit combien on en a reçu. C'est
un détail, mais combien en avez vous reçu? N'en avez-vous
reçu qu'une?
M. Gobeil: Cette responsabilité relève du service
des achats du ministère des Approvisionnements et Services. Normalement,
au ministère, nous n'avons pas l'information, parce que, là, on
nous accuserait de vouloir contrôler le travail du service des achats du
ministère des Approvisionnements et Services.
M. Blais: Oui, mais, normalement, comme vous le voyez, M. le
ministre, regardez à l'engagement 2. On parle de l'engagement 1;
regardez l'engagement 2. C'est écrit: Soumissions reçues: 13.
Normalement, on écrit le nombre de soumissions reçues. Je tenais
à souligner, qu'ici, on ne l'a pas. C'est dans ce sens-là.
M. Gobeil: Dans ce sens-là, je vais vous dire qu'on a eu
la gentillesse, dans le cas de l'engagement 2, de nous fournir l'information.
Dans le cas de l'engagement 1, malheureusement, on a été moins
gentil ou moins collaborateur.
M. Blais: On l'a tout simplement oublié, parce que,
normalement, cela doit être là.
M. Gobeil: En vertu des règles gouvernementales, M. le
député de Terrebonne, je ne crois pas qu'à l'étude
des crédits d'un ministère, autre que celles de la commission des
institutions ou du ministère des Approvisionnements et Services qui, lui
aussi, a à faire face à une commission pour les engagements
financier, je ne pense pas qu'on puisse exiger ces informations. On peut les
demander, si cela peut vous faire plaisir, mais on ne peut pas exiger que les
gens nous les fournissent; je ne le crois pas.
M. Blais: Ce n'est pas pour me faire plaisir, monsieur. Ce n'est
pas pour me faire plaisir du tout. On demande à dix personnes de
soumissionner et il n'y en a qu'une qui soumissionne et on la prend quand
même. Cela ne marche pas, ça.
M. Gobeil: À ce moment-là, c'est la
responsabilité...
M. Blais: La responsabilité... qui contrôle les
dépenses dont je fais partie.
M. Gobeil: Parfait, comme membre de la commission qui verra
à étudier les engagements financiers du service des achats du
ministère des Approvisionnements et Services. C'est tout à fait
votre droit.
M. Blais: C'est normal qu'il soit là. Il ne l'est pas et,
à l'avenir, il faudrait voir à ce que ce soit là, M. le
Président, parce que c'est normal. On n'est pas pour envoyer des lettres
de félicitations parce qu'on nous a fourni le nombre de soumissions
reçues à l'engagement 2. C'est normal qu'on ait le chiffre. Je ne
suis pas pour le remercier d'avoir fourni le montant ou le nom de la compagnie
pour l'engagement 1 non plus. C'est normal qu'ils soient là. Il ne faut
tout de même pas pousser l'angélisme jusque-là. Je tiens
à dire que dans l'engagement 1, le nombre de soumissions reçues
n'est pas là et, normalement, il doit être là. S'il y a une
place où iI faut le dire, c'est ici.
Le Président (M. Marcil): C'est bien.
M. Blais: Février, engagement 6, M. le Président.
Il y a un supplément qui est apporté, un supplément pour
porter à 239 400 $ le coût des honoraires pour fins d'implantation
de la base de données sur le commerce extérieur du Québec.
Il y a quelques petites questions que j'aimerais vous poser, M. le ministre,
là-dessus. La justification du supplément, je sais que cela va
être facile à expliquer, mais je vais la demander quand
même. Est-ce que le ministère lui-même, le Bureau de la
statistique du Québec, ne pouvaient pas faire ça seuls avec le
personnel qu'Us ont?
M. Gobeil: Non, M. le Président. L'explication que j'ai
sur ce supplément est celle-ci. On invoque le fait que les
dépenses réelles ont dépassé les prévisions
pour les deux raisons suivantes: Premièrement, plusieurs erreurs de
différentes natures qui provenaient de Statistique Canada et du Bureau
de la statistique du Québec ont forcé des changements de
données beaucoup plus nombreux que prévu; et deuxièmement,
la participation du ministère du Commerce extérieur et du
Développement technologique au sommet des pays francophones; la
participation aussi à la négociation d'une entente de
libre-échange entre le Canada et les États-Unis et la
négociation multilatérale dans le cadre du GATT ont donné
lieu à des compilations spéciales beaucoup plus nombreuses que
prévu. C'est là la raison des 40 000 $ de supplément au
contrat initial.
M. Blais: Oui. De façon générale, j'ai
travaillé longtemps dans les soumissions et dans les appels d'offres,
pendant une quinzaine d'années, dans ma vie. Quand on a un gros contrat
de 8 000 000 $ ou 10 000 000 $, on peut se tromper de 2 % ou 3 %, cela va. Mais
quand on a un contrat de 240 000 $ et qu'on se trompe de 40 000 $ là,
cela fait un peu gros. C'est dans ce sens-là que je dis que cela frise
les 18 %ou19 %.
M. Gobeil: M. le Président.
M. Blais: La différence sur un contrat de 240 000 $, cela
faisait un peu gros.
M. Gobeil: On aurait pu, M. le Président, retourner au
contrat, mais étant donné que la firme IST était
déjà sur ce projet-là.
M. Blais: Je n'ai rien contre.
M. Gobeil: Et je viens de le mentionner, à part le volume
de compilations qui relèvent d'erreurs techniques, mais principalement
la participation du ministère à des événements
majeurs, comme le libre-échange, les négociations
multilatérales dans le cadre du GATT et une participation au sommet de
la francophonie, il me semble que ces nouveaux éléments qui sont
venus se greffer au contrat Initial, justifient ce supplément de 40 000
$.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Donc, février
est vérifié.
M. Blais: Vérifié. Le mois de mars. Mars
Le Président (M. Marcil): J'appelle le mois de mars
1988.
M. Blais: Engagement 2. Subvention à la sixième
conférence sur les débouchés possibles dans les pays
riverains du Pacifique, désigné par le sigle PROC VI (Pacific Rim
Opportunities Conference) représentant la contribution du gouvernement
du Québec à la tenue de cette conférence à
Montréal en mars 1989. Je vais vous poser la question, parce qu'il est
normal de le faire. Le Québec, comme tel, participe certainement
à cette conférence?
M. Gobeil: Oui, le Québec participe à cette
conférence, ne serait-ce que par la présence du ministre des
Affaires internationales, entre autres à un événement qui
se tiendra le 28 février prochain. Le Québec a aussi
contribué, comme on le voit ici, pour un montant de 35 000 $. Dans ce
cadre-là, II s'est associé d'abord aux entreprises
privées, au gouvernement du Canada, au gouvernement de la Colombie
britannique, au gouvernement de l'Ontario et en ajout aux frais
d'inscription exigés des membres participants. Quand on
connaît l'évolution des pays de l'Asie, des pays du Pacific Rim,
je pense qu'on se doit de s'associer à une telle conférence qui
nous permettra d'être éclairés sur de nouvelles
possibilités dans ces pays asiatiques.
M. Blais: La grosse part des coûts sera certainement
défrayée par l'entreprise privée dans cette
exposition-là et par la participation de différents
gouvernements. Le Québec fournit-il le plus de tous les gouvernements ou
quelle serait la participation des autres gouvernements?
M. Gobeil: Selon l'engagement initial, il peut y avoir - le
député de Terrebonne le comprendra - certaines variations depuis
ce temps-là, mais le coût total du projet est estimé
à 279 000 $ dont 146 000 $ provenant des intervenants privés soit
sous forme de frais d'inscription ou directement de l'entreprise privée.
La participation du Québec est la plus faible si on exclut la Colombie
britannique et l'Ontario. L'une des raisons de la participation de la Colombie
britannique et de l'Ontario pour une somme de 15 000 $ chacune, c'est que ces
deux provinces ont déjà été les hôtes de
cette même conférence et, comme soutien ou appréciation du
fait que cette conférence s'est déjà tenue chez elles, on
a subséquemment, en 1989, contribué pour 15 000 $ chacune
à l'organisation de cet événement.
M. Blais: L'Ontario, 15 000 $; la Colombie britannique, 15 000 $;
le Québec, 35 000 $, cela fait 65 000 $.
M. Gobeil: Le Canada, 45 000 $.
M. Blais: Le Canada, 45 000 $; cela va. D'accord, on les a
tous.
M. Gobeil: Les 146 000 $ de l'entreprise privée y
participant.
M. Blais: Oui. Merci, M. le ministre. Le mois de mars est
terminé. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Le mois de mars est
vérifié. Oui, une question du député de La
Peltrle.
M. Cannon: Oui. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Sur le mois de mars? (14 h
45)
M. Cannon: Oui, toujours sur le mois de mars, à
l'engagement 2. M. le ministre, vous avez indiqué que le Québec
va participer à cette conférence par la présence, d'une
part, du ministre et, j'imagine, d'un certain nombre d'officiers de votre
ministère. Qu'entendez-vous obtenir par une participation? Qu'est-ce que
cela va apporter de plus au Québec? Voici ce qui me frappe le plus, M.
le ministre. Bien sûr, la Colombie britannique et l'Ontario ont pu servir
d'hôtes à cet événement par les années
passées, sauf que je regarde la contribution de la Colombie britannique,
qui était de 15 000 $, et la nôtre qui est de 35 000 $, alors
qu'on sait très bien que la Colombie britannique, en termes de
retombées économiques venant des pays asiatiques, a probablement
beaucoup plus à se mettre sous la dent que le Québec.
Personnellement, je trouve que c'est une participation relativement faible de
la part des autres provinces. En contrepartie, j'aimerais savoir quels sont les
objectifs que nous poursuivons à l'égard du développement
économique du Québec avec ces pays asiatiques, et le Pacific Rim,
comme vous l'avez mentionné.
M. Gobeil: M. le Président, je suis un peu surpris de la
question du député de La Peltrie, parce que je pense que c'est
formidable que la Colombie britannique contribue pour 15 000 $ à un
événement qui se tient au Québec. Je suis convaincu que la
participation des entreprises britanniques sera très faible, ici au
Québec, parce que ce n'est pas chez elle que cela se tient. Cette
conférence est organisée pour les entreprises de l'Est,
principalement celles du Québec. La contribution de 15 000 $ de la
Colombie britannique se veut strictement un soutien à cet
événement qui se tient chez nous. Je n'ai pas l'analyse de ce qui
a été fait en 1987, au moment où la conférence a
été tenue en Colombie britannique, mais je suis convaincu que,
à ce moment-là, la contribution de la Colombie britannique, en
1987, a été beaucoup plus forte que 15 000 $.
M. Cannon: Quelles sont les retombées économiques
envisagées?
M. Gobeil: On le verra après. Cette conférence
s'adresse principalement aux entreprises privées et il y a au programme
des séances sur les perspectives du marché en matière de
commerce et d'investissement. Il y a la culture commerciale, l'environnement
réglementaire, les secteurs prioritaires, les projets majeurs, les
co-entreprises et le financement dans les pays suivants... Cette
conférence, qui est sous la présidence de M. Lamarre, le P. -D.
G. de Lavalin, se veut une source d'information supplémentaire pour les
entreprises qui voudront bien y participer. Je n'ai pas la liste des
participants, mais je suis convaincu qu'il y en a plusieurs. Connaissant le
dynamisme de M. Lamarre, je suis sûr qu'il a réussi, d'abord, par
le programme et par son implication, à attirer à cette
sixième conférence sur les débouchés dans le
Pacifique qui se tient à Montréal plusieurs entreprises qui
pourront et devront en retirer des bénéfices. C'est à
elles de retirer ces bénéfices en participant et en apprenant ce
que les séances
pourront leur apporter. Je suis convaincu que c'est organisé
d'une façon très professionnelle et qu'il y a des
bénéfices à en retirer, ne serait-ce que d'écouter
la conférence du ministre des Affaires internationales.
M. Cannon: Je comprends que cela peut être très
Intéressant, M. le ministre. M. le Président, n'étant pas
membre de la commission, peut-être que mon collègue de Terrebonne
pourrait demander au ministre de déposer l'agenda de cette
conférence et nous faire suivre, bien sûr, une copie de votre
discours, M. le ministre. Ce serait certainement très Instructif pour
l'ensemble des collègues, ici.
M. Gobeil: Le député de La Peltrie devrait savoir
que je prononce toujours des discours ad lib.
M. Cannon: Ah, oui? C'est nouveau. M. Blais:... de la
politique.
Le Président (M. Marcil): Cela va pour mars 1988?
Vérifié? J'appelle maintenant avril 1988.
Avril
M. Blais: Avril, engagement 3. Subvention au Comité
d'organisation du XlVe congrès de la Conférence mondiale de
l'énergie, à titre de contribution pour l'organisation de ce
congrès qui se tiendra à Montréal du 17 au 22 septembre
1989. Le gouvernement du Québec, dans ces engagements financiers,
injecte une somme de 980 000 $, c'est donc dire 1 000 000 $. Je suis tout
à fait d'accord avec cette dépense, je trouve que cela va de soi,
c'est approprié, il faut le faire. D'abord, depuis avril 1988
jusqu'à aujourd'hui, est-ce que ces 980 000 $ resteront 980 000 $ ou si
ce montant sera augmenté? Est-ce que l'entreprise privée y
participe, et pour combien? Les autres provinces et le Canada y
participeraient-ils, et pour combien?
M. Gobeil: M. le Président, je relève une petite
erreur sur la fiche que le député de Terrebonne et moi avons. La
contribution totale du gouvernement du Québec, par ses divers
ministères, est de 1 000 000 $ et la contribution directe de
l'entreprise privée est de 80 000 $, pour un coût total
estimé de 1 080 000 $, financé à raison de 1 080 000
$.
M. Blais: L'entreprise privée, 80 000 $, et Québec,
1 000 000 $?
M. Gobeil: Non, excusez-moi, pas 80 000 $. Le coût total,
le budget total requis pour l'organisation de cet événement est
de 10 800 000 $.
M. Blais: Vous êtes sérieux?
M. Gobeil: 10 800 000 $. C'est un coût qui a
été établi par M. Coulombe, qui était - qui est
toujours j'imagine - président du comité d'organisation.
M. Blais: D'accord. La participation du Québec ici est
détaillée à 980 000 $.
M. Gobeil: La participation du Québec est de 1 000 000
$.
M. Blais: Lequel met 20 000 $ de plus?
M. Gobeil: C'est le ministère des Relations
Internationales, parce que si on regarde en haut de l'affiche, il a
versé une subvention de 100 000 $.
M. Blais: D'accord.
M. Gobeil: Alors que dans la base de détermination on a 80
000 $. C'est 100 000 $ dans les relations internationales, et 100 000 $ dans le
commerce extérieur. Alors comme on est aujourd'hui au niveau du commerce
extérieur...
M. Blais: Cela donne 1 000 000 $.
M. Gobeil:... ou de l'ex-ministère du Commerce
extérieur, c'est 100 000 $, pour les fins de l'engagement à
l'étude actuellement.
M. Blais: D'accord. La participation, disons que je parlerais
d'Hydre-Québec, en particulier, il y a certainement une contribution
d'Hydro-Québec, de l'entreprise privée en général,
des autres provinces et du Canada. Est-ce que vous avez le montant de leur
participation?
M. Gobeil: Non, M. le Président, je regrette mais je n'ai
pas cela sous la main. Ce que j'ai actuellement, c'est l'information que je
viens de fournir, c'est-à-dire qu'on estime que le coût total de
l'organisation, ou le budget requis pour l'organisation de cet
événement en septembre 1989 est de 10 800 000 $, et la
contribution gouvernementale, par les divers ministères, dont
l'ex-ministère du Commerce extérieur est de 100 000 $, pour un
total de 1 000 000 $.
M. Blais: D'accord. Le gouvernement participe pour 1 000 000 $
sur une chose de 10 000 000 $, on dit 10 %, et cela se tient en septembre 1989.
Cela veut dire que les autres 9 000 000 $ sont trouvés quelque part. Si
votre ministère du commerce extérieur en a fourni une partie et
que le gouvernement en soi a fourni 1 000 000 $, c'est parce qu'il y a une
certitude que les 9 000 000 $ viennent de quelque part de quelle façon
justifie-t-on ces 9 000 000 $.
M. Gobeil: D'accord. Il faut d'abord comprendre que la
conférence se tiendra en sep-
tembre 1989, c'est-à-dire dans quelque huit ou neuf mois.
Initialement, ce qu'on prévoyait pour financer ce budget de 10 800 000 $
- et j'espère que cela arrive à ce montant - c'était de
recueillir 6 300 000 $ par une campagne de levée de fonds, 2 600 000 $
auprès des gouvernements, dont 1 000 000 $ du gouvernement du
Québec, et 3 700 000 $ d'entreprises privées et publiques. Cela
fait 12 600 000 $, mais par contre je lis aussi qu'on avait estimé
à 10 800 000 $ dans un autre document.
Je ne peux répondre à votre question, sauf que je sais que
jusqu'à maintenant, et à moins qu'on ne m'en ait pas averti, il
n'y a pas eu d'autres contributions que les 1 000 000 $ dont on a le
détail ici aujourd'hui dans cet engagement.
M. Blais: Est-ce 6 300 000 $ ou 2 300 000 $, M. le ministre?
M. Gobeil: Ce que je vois ici c'est, je vous le lis: "Le
comité organisateur du congrès de Montréal,
présidé par M. Guy Coulombe...
M. Blais: C'est parce que cela fait 12 600 000 $.
M. Gobeil:... évalue à 10 800 000 $ le budget pour
la réalisation de cet événement. Pour financer ce budget,
l'objectif du comité organisateur est de recueillir 6 300 000 $ par le
biais d'une campagne de levée de fonds, soit... ah! excusez-moi, 2 600
000 $ auprès des gouvernements et 3 700 000 $ auprès des
entreprises privées.
M. Blais: C'est le détail du montant de 6 300 000 $.
Là je comprends.
M. Gobeil: Excusez-moi.
M. Blais: Cela va: 6 300 000 $. Alors le gouvernement du
Québec fournit 1 000 000 $ sur les 2 600 000 $ des gouvernements.
M. Gobeil: Alors ce serait, semble-t-il, 1 000 000 $ venant du
provincial, 1 000 000 $ du fédéral, et 600 000 $ de ce qu'on
appelle les gouvernements locaux. Alors les divers paliers de
communautés urbaines, ville de Montréal, etc..
M. Blais: Et votre grand copain fédéral vous a
déjà fait signe qu'il s'y pliait.
M. Gobeil: Bien, écoutez je ne suis pas en charge de cela,
mais si je me souviens bien, il y a eu une déclaration de M. Masse
à ce sujet il y a quelque temps. Je dis cela de mémoire, M. le
député de Terrebonne, vous m'excuserez si... Mais il me semble
que M. Masse, selon ma mémoire, a déjà annoncé
qu'il y aurait une contribution de 1 000 000 $.
M. Blais: D'accord. Parce que vous... c'est le commerce
extérieur exclusivement?
M. Gobeil: Oui, pour le gouvernement et les relations
internationales, mais on a déjà fait ce matin...
M. Blais: Je vais vous poser la question autrement maintenant.
Pourquoi le commerce extérieur, a-t-il accepté de verser, 100 000
$, si vous n'avez pas l'assurance que votre grand frère
fédéral fournira sa part et que le montant de 10 800 000 $ serait
là? Sur quoi avez-vous justifié le fait de dépenser 100
000 $
M. Gobeil: II y a eu deux choses; d'abord une analyse de cela par
le Conseil du trésor. Cela a été approuvé et la
distribution des 1 000 000 $ a été faite à travers les
divers ministères. Il y a eu une analyse faite par le Conseil du
trésor. Il y a eu aussi, si ma mémoire est bonne un décret
du Conseil des ministres autorisant ces 1 000 000 $. Je ne l'ai pas ici mais,
de mémoire, je peux vous dire cela. Qui... il y a eu un mémoire
qui a été présenté au Conseil des ministres, en
date du 21 janvier 1988. Je n'ai pas la décision du Conseil des
ministres, mais je me souviens qu'elle a été
entérinée. Donc, cela veut dire qu'on a l'assurance que cet
événement avait une valeur pour le Québec et que les
contributions des autres participants étaient raisonnables compte tenu
des circonstances, et en relation avec la contribution du gouvernement du
Québec.
M. Blais: Je ne doute pas de la raison-nabilité de la
participation de l'extérieur...
M. Gobeil: M. le député de Terrebonne, M.
Masse a annoncé officiellement l'octroi, par le gouvernement
fédéral, d'une subvention de 1 000 000 $ en date du 28 janvier
1988.
M. Blais: 28 janvier 1988. Donc le fédéral y
contribue.
M. Gobeil: C'est ce que je lis ici... M. Blais: II est
donc bon!
M. Gobeil:... sous la signature de M. Jean-Claude Villiard,
sous-ministre associé à l'Énergie.
M. Blais: D'accord.
M. Gobeil: En qui j'ai entièrement confiance.
M. Blais: D'accord. Quant à la participation des
gouvernements... Moi aussi, j'ai confiance.
M. Gobeil: Merci, M. le député au nom...
M. Blais: Cela va nous faire un bon Québé-
cois après la souveraineté. Écoutez bien, les
gouvernements, 2 600 000 $...
M. Gobeil: S'il est encore vivant, M. le député de
Terrebonne, c'est sûr; ce dont je doute.
M. Blais: Vous allez voir cela plus vite que vous ne le pensez et
vous allez être bien content vous-même.
M. Gobeil: Si votre notion de temporaire est reliée
à notre...
M. Blais: J'ai dit provisoire.
M. Gobeil:... présence comme parti gouvernemental, vous
avez raison. Nous sommes là temporairement pour 50 ans au moins, M. le
député de Terrebonne, j'en suis convaincu.
M. Blais: II y a un nommé Jean Lesage qui disait cela:
L'État c'est moi et il s'est fait battre par Daniel Johnson par les
campagnes. En tout cas, ce n'est pas grave. On n'est pas pour parier de cela,
on se taquine.
Mais 2 600 000 $ des gouvernements. Vous avez mis 1 000 000 $ dont, vos
deux ministères ensemble, 200 000 $ et 800 000 $ d'autres
ministères, Industrie et Commerce, Environnement, Énergie et
Ressources qui fournit la part du lion et c'est normal. L'entreprise
privée est censée aller chercher 3 700 000 $ mais il manque tout
de même... Qui va fournir entre 6 300 000 $ et 10 800 000 $? D'où
viennent les 4 500 000 $?
M. Gobeil: II y a sûrement et, si vous le voulez, j'ai 40
pages de document que je pourrais vous lire, M. le député de
Terrebonne, si cela vous intéresse. Mais j'imagine que, et je le dis
parce que je n'ai pas nécessairement envie, les gens vont payer des
droits d'entrée par exemple. Il y a des revenus qui sont reliés
à cela; il y a des dépenses. On parle de 10 800 000 $ de
dépenses, mais il y a aussi, normalement, dans ce genre de
conférence mondiale, des entrées de fonds d'abord pris sur la
participation et l'organisation d'événements, sur lesquels il y a
des coûts, les coûts sont compris dans les 10 800 000 $. Mais cela
génère aussi des entrées de fonds.
M. Blais: Supposons qu'on dise: Des entrées de fonds de 4
500 000 $. D'accord, cela va. Supposons qu'il y en a 3 500 000 $, qui va
fournir la différence? Le gouvernement du Québec?
M. Gobeil: M. le Président, ce n'est pas le
problème du gouvernement du Québec. Ce n'est pas le gouvernement
du Québec qui organise ce XIVe congrès de la conférence
mondiale. D'ailleurs, il y en a eu treize autres d'organisés; j'imagine
que les gens en ont une expérience valable et dont ils peuvent se
servir. Il y a un comité d'organisation qui est là et c'est sa
responsabilité de voir à ne pas engager des fonds s'il ne les a
pas. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas de raison de douter que c'est ce
qui va arriver. À ma connaissance, il n'y a eu aucune demande de fonds
supplémentaires pour ce congrès. Ce que J'ai lu aussi, c'est que
l'expérience de Munich, par exemple, en 1980, de New Delhi en 1983, de
Cannes en 1987 a été très concluante et que dans le cadre
du thème qui est retenu pour cette année, c'est-à-dire
"l'énergie demain", il va y avoir aussi des résultats positifs
qui vont sortir de là et sur le plan financier et sur le plan des
compétences qui vont pouvoir s'exprimer à l'avantage des
participants. (15 heures)
M. Blais: On disait la même chose en 1976, huit mois avant
l'ouverture des Olympiques et on se rappelle, cela a été une
sorte d'échec. C'est très drôle que l'histoire veuille que
ce soit le même premier ministre, le même gouvernement qui vienne
faire le mât. Cela fait que les Olympiques pour vous, cela a
été échec et mât et je n'aimerais pas que
là-dedans, il vous arrive la même chose.
M. Gobeil: M. le Président, on a en face de nous une
organisation qui a été fondée en 1925 et qui regroupe 80
pays. Je ne comprends pas pourquoi le député de Terrebonne
commence à discuter de la compétence des organisateurs, à
moins qu'il ait des indices prouvant que ce soit un flop, excusez l'expression.
À ce moment-là, je le prie de nous donner des indices prouvant
que c'est un échec.
M. Blais: Non, non.
M. Gobeil: D'ailleurs, la conférence va se tenir dans huit
mois, Mme la Présidente.
M. Blais: Ce n'est pas à moi de donner des indices. Ce
n'est pas moi, personnellement, comme député de l'Opposition, qui
a pris l'engagement de verser 200 000 $ à une organisation. Si je
décide que moi, comme ministre, je verse 200 000 $ à une
organisation et d'autres ministres de mon gouvernement décident d'en
donner 800 000 $, c'est donc dire qu'il doit y avoir une assurance que ce fonds
de 1 000 000 $, qui appartient à la collectivité, est entre
bonnes mains. C'est tout simplement normal que je pose quelques petites
questions.
M. Gobeil: Effectivement, il y a cinq ministères qui ont
analysé cette situation avant de se prononcer. Il y a le Conseil du
trésor qui n'est pas le dernier organisme du gouvernement du
Québec, que je sache. Cet organisme est très compétent,
très valable et très bien dirigé. Il a toujours
été très bien dirigé par un ministre responsable.
Il y a aussi le gouvernement fédéral qui a contribué 1 000
000 $. Il y a à la tête de
cette organisation qui date de 1925, dont 80 pays sont membres... Mme la
Présidente, je pourrais en mettre plus que ça. Écoutez,
s'il faut attendre que l'organisation ait réussi, avant de
débourser des subventions pour un événement qui est de
très grande valeur, on en n'aura pas beaucoup, chez nous, des
congrès mondiaux. Comme ministre des Affaires internationales, c'est une
de mes responsabilités, entre autres, de voir à ce que chez nous
il y ait des congrès mondiaux pour que le Québec soit encore
mieux et plus connu à l'étranger.
M. Blais: On n'en doute pas du tout M. le ministre.
La Présidente (Mme Bleau): M. le député,
entre autres, je peux vous dire que je connais personnellement un ami qui
s'occupe de toutes les communications pour cet événement. C'est
M. Robert Desy qui a été détaché de Bell Canada. Il
a pris une préretraite pour s'occuper de tout ce qui concerne les
communications. En ayant discuté beaucoup avec lui, je peux vous dire
que c'est un événement fort important et qui est très
attendu à Montréal, si cela peut vous aider.
M. Blais: Cela ne m'aide pas du tout. Je suis complètement
d'accord pour dire que c'est un événement qu'on se doit de faire,
qui est d'une importance capitale et qui est générateur de
retombées économiques pour le Québec, mais ce sont les
réponses du ministre dont l'humilité est inversement
proportionnelle à son jeune âge.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gobeil: Mme la Présidente, est-ce que je dois prendre
ça d'une façon négative ou positive?
La Présidente (Mme Bleau): Positive monsieur.
M. Gobeil: Merci Mme la Présidente. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Gobeil: Pour clore la discussion, M. le député
de Terrebonne, je vais vous dire que même si on avait eu des questions
sur l'opportunité de subventionner, c'est bien une subvention à
la tenue de ce congrès, on aurait été mal vu de ne pas
suivre la ligne de conduite qui avait été dictée
jusqu'à un certain point par l'ancien gouvernement, étant
donné qu'il y a eu, en 1985, avant le 2 décembre, plusieurs
réunions avec des responsables du gouvernement et les promoteurs de la
candidature de Montréal à cet événement. À
ce moment-là, le gouvernement du Québec s'était
engagé à apporter une contribution financière à
l'organisation de ce congrès et nous avons, dans notre grande
bienveillance, continué et souscrit à l'engagement
antérieur à 1985.
M. Blais: On est complètement d'accord avec ça et
c'est important. Cependant, je voulais absolument avoir la certitude que vous
aviez des bases solides pour verser une telle somme, quand même, et je
souhaite, pour le bien de cette exposition, qu'Hydro n'ait pas de panne durant
votre conférence sur l'énergie. Pour le mois d'avril, cela
va.
M. Gobeil: M. le Président, étant donné que
cela se tient le 29 septembre, il est peu probable qu'on ait des pannes
d'électricité et je prie le député de Terrebonne de
dormir sur ses deux yeux. Cela va.
La Présidente (Mme Bleau): On passe au mois de juin, M. le
député?
M. Blais: Le mois de juin est vérifié. Juillet.
Mai et juin
La Présidente (Mme Bleau): Au mois de mai, il n'y en a
pas. On passe au mois de juin et on arrive à juillet. Est-ce que le mois
de juin est vérifié M. le député?
Juillet
M. Blais: Une simple formalité, à l'engagement 2,
M. le ministre. "Contrat de service pour l'implantation d'un système de
gestion documentaire. " Le fournisseur choisi est Joël Raiffaud et
Associés inc., à 72 550 $. Nous avons un soumissionnaire qui est
plus bas; il a certainement une raison valable. Pour les nombreuses personnes
qui vont nous lire ou qui nous écoutent, j'aimerais savoir pourquoi vous
n'avez pas choisi le plus bas soumissionnaire.
M. Gobeil: Le jury de sélection a déterminé
dans ce cas que la soumission la plus basse, 2 550 $ de moins, à 70 000
$, celle de Coplanam Itée, n'était pas conforme au devis. C'est
pour cela, Mme la Présidente, qu'on a des jurys de sélection.
M. Blais: Elle péchait par quoi?
M. Gobeil: Écoutez, je ne voudrais par être arrogant
M. le député de Terrebonne, mais je n'étais pas dans le
jury.
M. Blais: Vous pouvez savoir pourquoi quand même.
M. Gobeil: Normalement, on accepte les décisions des
jurés sans interventions, autrement les jurés n'auraient plus de
raison d'exister s'il fallait que les ministres ou les fonctionnaires puissent
intervenir dans leurs décisions. Bien là, on pourrait mettre en
doute...
M. Blais: Ce n'est pas là ma question. Le
plus bas soumissionnaire n'était pas conforme. En quoi
n'était-il pas conforme?
M. Gobeil: Ce sont des informations qui normalement ne sont pas
divulguées.
M. Biais: Oui.
M. Gobeil: C'est le jury qui décide que ce n'est pas
conforme. Je ne le sais pas.
M. Blais: Si on dit qu'un soumissionnaire n'est pas conforme, on
a le droit et on doit exiger de savoir pourquoi. En quoi n'était-il pas
conforme?
M. Gobeil: Mme la Présidente, je demanderai de
l'information et si le jury veut bien nous le fournir, je la donnerai au
député de Ter-rebonne.
M. Blais: Je m'excuse, Mme la Présidente, je n'accepte pas
ce renseignement conditionnel. Il y a un soumissionnaire qui n'était pas
conforme, et je voudrais savoir en quoi il n'était pas conforme. Je ne
veux pas connaître la décision des jurés et leur
appréciation. Quant ils peuvent choisir entre deux, et que cela joue sur
les compétences, on peut respecter cela, mais quand ce n'est pas
conforme, on a tout simplement le privilège et le droit de savoir
pourquoi et je demande simplement au secrétariat d'avoir une
réponse à ce sujet.
La Présidente (Mme Bleau): M. le ministre, voulez-vous en
prendre note, vous informer et nous donner les renseignements?
M. Gobeil: Mme la Présidente, ce que j'ai voulu dire au
député de Terrebonne, c'est que si l'information est disponible,
il me fera plaisir de la lui fournir. Je ne peux m'engager à ce qu'elle
soit disponible. Nous allons vérifier. Si l'information est disponible
et si elle existe dans les dossiers, il me fera plaisir de la fournir au
député de Terrebonne.
M. Blais: C'est une belle entourloupette.
Mais c'est sûr qu'elle est disponible puisque vous dites qu'il
n'est pas conforme, donc, c'est disponible. Merci, on va l'avoir.
M. Gobeil: Mais il peut arriver que le jury ait tout simplement
dit: La soumission est non conforme au devis et elle est rejetée. Alors
on verra, comme vous le dites.
La Présidente (Mme Bleau): Merci, M. le ministre.
M. Blais: SI vous voulez absolument gagner, gagnez monsieur.
La Présidente (Mme Bleau): L'engagement 2 de juillet, M.
le député. L'engagement 3. M. Blais: Un instant,
madame.
La Présidente (Mme Bleau): L'engagement 3,
plutôt.
M. Blais: Cela va pour l'engagement 3. On va au no 5, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Bleau): L'engagement de juin est
vérifié...
M. Blais: Oui.
La Présidente
(Mme Bleau): On va à
l'engagement 4 ou 5?
M. Blais: L'engagement 5.
La Présidente (Mme Bleau): Juillet I988, l'engagement
5.
M. Blais: "Subvention à la ferme Arcan B. B. S. à
titre d'aide financière pour appuyer la vente d'animaux de haute
capacité génétique dans le cadre de l'établissement
d'une ferme modèle en Colombie. " La ferme Arcan est certainement une
ferme compétente dans ce domaine. Que fait-elle exactement?
M. Gobeil: Mme la Présidente, la firme Arcan B. B. S. est
une société formée en 1983, par d'anciens
employés.
M. Blais: Firme ou ferme? M.Gobeil: Firme
Arcand.
M. Blais: C'est bien écrit "ferme". Cela aurait pu arriver
parce qu'on parle de vaches laitières.
M. Gobeil: Sur mes documents, j'ai firme Arcand B. B. S.
M. Blais: Votre décision est ferme là-desssus?
Des voix: Ha, ha, ha!.
M. Gobeil: Celle-ci s'est jointe à la ferme des Lacs de
Victoriaville, qui est le plus Important fournisseur de vaches Holstein au
Québec, et à la société Air Charter Systems de
Famham, pour fournir, vendre des animaux de haute capacité
génétique pour l'établissement d'une ferme modèle
en Colombie, pour le compte de la Federacion de Cafeteros de Colombie.
M. Blais: Colombia.
M. Gobeil: Alors, si je suis assez ferme,
c'est écrit "de Colombie", M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Ils ont... et des voyelles dans celui-là.
M. Gobeil: Cette démarche s'Inscrit dans le programme de
diversification des activités que poursuit l'Association des
éleveurs de vaches Holstein. Elle vise, entre autres, à ce qu'il
y ait 10 000 vaches Holstein qui soient exportées d'ici les cinq
prochaines années, à compter de ce moment-là.
M. Blais: En note, on dit que cet engagement sera
également transmis au ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, alors, je ne vous poserai pas de
questions sur la production génétique. Est-ce que le but est de
faire revenir ces grandes productrices par après, en les élevant
là-bas, ou est-ce dans un but humanitaire, pour aider la Colombie?
M. Gobeil: Je pense que c'est un but strictement commercial. On
s'attend, si l'expérience est concluante - les analyses prévoient
qu'elle le sera - à avoir des retombées de 5 000 000 $ pour le
Québec et ce, pour les cinq prochaines années. D'abord, ce seront
des retombées directes, mais il y a aussi le fait que, si on
réussit à établir sur le plan international, le pian
mondial, une crédibilité par la capacité
génétique de nos animaux, entre autres, de nos vaches de race
Holstein, peuvent s'ouvrir d'autres débouchés qui seraient
très intéressants pour de nouvelles retombées
économiques.
M. Blais: Pour exporter des vaches du petit Québec.
M. Gobeil: Pour exporter. On l'a déjà fait je le
dis de mémoire - au Venezuela.
M. Blais: Oui. Est-ce que la délégation de
Bogota a été la maîtresse d'oeuvre
là-dedans?
Est-ce elle qui a ciblé ce projet ou si c'est l'entreprise
privée, indépendamment de notre délégation?
M. Gobeil: Normalement, dans tout pays où on a une
délégation, un bureau ou une représentation, les
Québécois qui sont là en poste sont impliqués dans
ce genre d'entreprise. Est-ce que c'est directement? Je n'ai pas le rapport,
mais j'imagine qu'au moins, ils ont été tenus au courant de
ça. Ils ont sûrement été un intervenant assez
important dans la conclusion de cet échange commercial, de cette vente
par la firme Arcan.
M. Blais: Nous avons immédiatement en dessous le
Venezuela. C'est un projet pilote pour l'électrification rurale
là-bas, une subvention de 175 000 $. La compagnie Chico, je ne sais pas
si c'est Checo ou Chico, parce qu'on se trompe entre les "e" et les "i".
M. Gobeil: Checo.
M. Blais: C'est Checo. Checo, Chicochi... D'accord. Alors, la
compagnie Checo, c'est un projet pilote. Si les
Vénézuéliens, le gouvernement
vénézuélien, trouvent que les rendements sont bons,
ça pourrait amener d'autres contrats pour l'electrification rurale au
Venezuela. Est-ce le but visé?
M. Gobeil: C'est le but visé, mais je dois vous dire, M.
le député de Terrebonne, que jusqu'à maintenant, aucun
déboursé n'a été effectué puisqu'il fallait
négocier un protocole d'entente avec le client
vénézuélien. Ce protocole d'entente devait être
conclu en décembre 1988 et, semble-t-il, il ne l'est pas encore. J'aurai
d'ici peu, dans le cadre d'une visite ministérielle d'une mission
commerciale au Venezuela, l'occasion de discuter de ce projet avec les
autorités vénézuéliennes impliquées. On
verra comment on doit donner suite ou non à cet engagement, sous
réserve qu'un protocole soit signé.
M. Blais: Oui, c'est un beau pays, le
Venezuela. Cela va. Mais d'après vous, est-ce que les
possibilités de réalisation, de leur donner de l'argent vont se
concrétiser?
M. Gobeil: On veillera à ça. Je ne peux pas vous
répondre, M. le député de Terrebonne, malheureusement. Je
m'engage à vous fournir l'information à mon retour du Venezuela,
verbalement.
La Présidente (Mme Bleau): On passe à l'engagement
suivant.
M. Blais: Voyons donc, c'est fini. (15 h 15)
La Présidente (Mme Bleau): L'engagement 7.
M. Blais: L'engagement 7. "Ce sont des subventions à titre
d'aide financière dans le cadre du programme "Aide à la mise en
place d'une stratégie de marketing". C'est un peu le même
engagement financier - l'aide au marketing. Mais il y a une chose que je trouve
très curieuse, il y a à 490, la quincaillerie Almet.
M. Gobeil: Je pense que c'est dans le comté de Terrebonne,
si ma mémoire est bonne. Mme la Présidente, selon l'information
qu'on me donne, cette société est un fabricant de poignées
de porte et de serrures en métal. Je n'ai malheureusement pas l'adresse.
Je ne sais pas si c'est dans le comté de Verdun ou dans le comté
de Terrebonne. Non, je sais que ce n'est pas dans le comté de Verdun. Ce
n'est peut-être pas dans le comté de Terrebonne non plus.
M. Blais: Pour fournir des poignées de porte.
M. Gobeil: Fabricant.
M. Blais: C'est un fabricant qui va à l'extérieur
pour essayer de vendre des poignées de porte.
M. Gobeil: Exactement. C'est pour l'aider.
M. Blais: Je pense qu'il va trouver beaucoup de mains.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gobeil: Vous parlez de plusieurs mains pour ouvrir les
portes?
M. Blais: Je pense que ça fait un petit peu curieux.
M. Gobeil: Mme la Présidente, peut-être que le nom
fait curieux, sauf que nous n'avons pas le choix des noms. Si l'entreprise se
qualifie à ce programme-là ou se qualifiait, devrais-je dire,
parce que ce programme n'existe plus depuis le 31 mai 1988, alors si
l'entreprise se qualifiait, évidemment, on accepte les questions qui
peuvent être posées par l'Opposition sur le nom.
M. Blais: D'accord. Juillet terminé.
Août
La Présidente (Mme Bleau): Le mois de juillet est
terminé. Nous passons...
M. Blais:... à la version A révisée des mois
d'avril à août 1988 et l'aurai quelques questions. La page 4 de
14, M. le ministre, le numéro 33: "Implantation de la gestion
documentaire au ministère du Commerce extérieur. " Qu'est-ce que
c'est que ce contrat?
M. Gobeil: Mme la Présidente, est-ce que le
député de Terrebonne pourrait répéter sa
question?
M. Blais: Page 4... M. Gobeil: Page 4.
M. Blais:... de 14, numéro de séquence 33. C'est
écrit: "Implantation de la gestion documentaire au ministère du
Commerce extérieur 72 550 $", si je lis bien.
M. Gobeil: Mme la Présidente, c'est la même chose
que tout à l'heure. D'après la façon dont...
M. Blais: Pourquoi y revient-on? C'est ça que je veux
savoir.
M. Gobeil:... la commission nous a demandé de
présenter nos engagements, on regroupe d'avril à août 1988,
et là on est rendu au mois de juillet, mais on l'a vu déjà
au mois d'avril ou mai, je ne m'en souviens pas. Alors, c'est la même
chose.
La Présidente (Mme Bleau): C'est l'autre partie du
contrat.
M. Blais: Je voulais mettre le doigt sur la page 4 de 14 et
j'aimerais que vous regardie2 à l'extrême droite, à la
rubrique: autres soumissionnaires. C'est écrit: Coplanam inc., 70 000 $,
non conforme au devis, temps accordé à l'implantation tout
à fait insuffisant.
M. Gobeil: Voilà la raison. Merci de nous éclairer
sur ce sujet.
M. Blais: Pour vous montrer que c'était le plus normal du
monde de fournir des explications quand on les demande et j'ai fait
exprès, je l'avais vu. Je voulais connaître votre bonne
volonté...
M. Gobeil: Je voudrais au nom des...
M. Blais:... parce que c'est la première fois que je fais
des engagements financiers avec vous. On m'a dit que vous étiez un petit
peu réticent à donner certains renseignements et que vous aviez
la verbalité assez patineuse. Alors j'ai dit: Je vais l'essayer. J'ai
essayé.
M. Gobeil: J'espère, M. le député de
Terrebonne, que cette séance va vous convaincre du contraire.
M. Blais: Pour le moment, ça va assez bien, mais vous avez
tendance à la réticence personnelle. Vous êtes un peu
à fleur de peau. C'est vrai que vous allez m'accuser d'être
à fleur de lys, mais ce n'est pas grave.
Des voix: Ah!
La Présidente (Mme Bleau): Elle était trop facile,
celle-là.
M. Gobeil: Ce n'est pas sûr que vous ne soyez pas aussi
à fleur de peau.
M. Blais: On va aller à la page 13 de 14. M. le ministre,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Bleau): À la page 13, M. le
ministre.
M. Blais: "Entente pour l'établissement d'un programme de
promotion des produits du bois outre-mer entre les gouvernements du
Québec, du Canada et de l'AMBSQ, et concernant l'octroi
d'une subvention maximale de 1 140 000 $. " Ouf! Cela me tente quasiment
de vous demander quel est ce gros programme. Pour y mettre autant d'argent, il
est d'une importance capitale. Ma question est très renversante, comme
je peux le voir.
M. Gobeil: Laissez-moi trouver l'explication.
Mme la Présidente, si vous le voulez bien, on pourrait chercher
ensemble les informations, mais cela relève d'un CT du Conseil du
trésor en date du 12 mars 1985 et du décret no 510-85 du Conseil
des ministres du 20 mars 1985. L'ancien gouvernement avait décidé
d'apporter une contribution à l'Association des manufacturiers de bois
de sciage du Québec dans le cadre d'un programme quinquennal de
promotion de produits du bois sur les marchés outre-mer et on a
respecté cette décision-là. Il y avait une
répartition des montants sur cinq ans, mais on peut aller plus en
profondeur, si c'est le désir du député de Terrebonne,
pour savoir exactement si c'était ou non une bonne décision. On
pourrait analyser ça en profondeur.
M. Blais: On arrive avec un engagement financier, de 1988 en
fait, du mois d'août, je pense, un engagement financier d'une
dépense qui relèverait de 1985 et de 1986. C'est tout de
même un peu curieux, ce grand retard.
M. Gobeil: Non. L'engagement total sur cinq ans était de 1
140 000 $. Pour l'année 1985, 180 000 $; c'est passé. Pour
l'année 1986, 195 000 $; c'est passé. Ce qu'on regarde, à
cette étude-ci, c'est 255 000 $ de l'année 1988. Les autres ont
été faits, que je sache. On pourrait même s'interroger sur
l'opportunité d'avoir aujourd'hui à étudier cet
engagement; c'est un engagement budgétaire pour l'année 1988,
mais l'engagement financier ou contractuel remonte au mois de mars 1985.
M. Blais: D'accord. Cela va, mais il va revenir quand même.
Ils reviennent quand il y a des sommes qui entrent.
M. Gobeil: On pourrait même, en vertu des règles,
étant donné qu'il est déjà engagé depuis
1985, ne pas le regarder dans le cadre de cette commission.
M. Blais: Bon. C'est un programme que vous considérez
assez productif. Rapporte-t-il assez au Québec pour continuer en
1988-1989, 1989-1990?
M. Gobeil: Ce n'est pas un engagement formel. À ma
connaissance, il n'est pas sujet à des résultats. Je pense que
c'est au moment où il sera terminé qu'on pourra en faire le post
mortem et voir, s'il y avait une autre demande, si on devrait y souscrire ou
non.
M. Blais: D'accord. On voit que votre charmant Canada participe
à ça. Dans quelle proportion?
M. Gobeil: Dans la même proportion. L'engagement total du
Canada est de 1 140 000 $.
M. Blais: Exactement la même chose?
M. Gobeil: C'est le résultat d'une négociation
entre l'ancien gouvernement et le fédéral au cours de
l'année 1985.
M. Blais: D'accord. On va aller à la page 14 de 14, M. le
ministre, au numéro 44: "Verser dix bourses de stage à des
ingénieurs chinois en vertu d'une entente avec la SAST. "
Nous avons un programme d'aide. Est-ce que ça s'adresse à
des résidents chinois du Québec ou à des résidents
chinois en Chine? À qui est-ce que ça s'adresse?
M. Gobeil: Je n'ai pas l'engagement, mais ça s'adresse
probablement à des résidents chinois en Chine. Excusez, je viens
de le retrouver.
M. Blais: On verse dix bourses. C'est un engagement.
M. Gobeil: D'accord. "Verser dix bourses de stage à des
ingénieurs chinois en vertu d'une entente avec la SAST. " Ce sont des
ingénieurs chinois qui viennent étudier au Québec...
M. Blais: Au Québec, d'accord.
M. Gobeil:... et à qui on verse des bourses à la
suite d'une entente avec la Shanghai Association for Science and
Technology.
M. Blais: Je sais qu'il y a toujours dans ces choses quelque
chose d'humanitaire. Mais est-ce qu'il y a d'autres visées? Il y a de
l'humanisme dans ça; c'est bien sûr qu'il doit y en avoir.
Qu'est-ce que ça rapporte au Québec et de quelle façon?
Pourquoi va-t-on dans ce domaine du côté du commerce
extérieur?
M. Gobeil: Vous avez là, Mme la Présidente, dans la
population chinoise - l'une des plus grandes populations au monde qui se
développe - des sens qui sont très ingénieux. Je pense
qu'à l'ère de la haute technologie que nous vivons, nous avons
avantage à voir comment on peut profiter des cerveaux chinois; dans ce
cas, pour l'avancement de la haute technologie québécoise. Ce
n'est pas exclusif à la Chine. On a aussi diverses ententes. Dans le
cadre de programmes du ministère de l'Enseignement supérieur, on
verse aussi des bourses d'étude à divers pays. Dans ce cas, comme
c'est relié plus spécifiquement au monde de la technologie, c'est
le ministère du Commerce extérieur qui a pris en
charge cette dépense qui, dans le fond, est plutôt un
investissement qu'une dépense.
La Présidente (Mme Bleau): M. le ministre, dans un cas
comme celui-là, est-ce que la Chine fait des échanges aussi?
Est-ce qu'on a des étudiants du Québec qui peuvent aller
étudier en Chine avec une certaine bourse?
M. Gobeil: Non. Actuellement, on n'a pas de contrepartie dans ces
échanges. On sait que la Chine s'ouvre de plus en plus au monde
occidental, qu'elle accepte maintenant de recevoir des missions commerciales et
des missions ministérielles. Une province de Chine a signé, il y
a quelques mois, un contrat très important avec des
sociétés québécoises dans le cadre d'un barrage. Il
y a des ouvertures qui se créent, mais on n'est pas encore rendus
à un échange de stages avec la Chine où on pourrait
envoyer nos étudiants québécois.
La Présidente (Mme Bleau): Merci, M. le ministre.
M. Blais: Même pas un échange de cuisiniers pour
aller apprendre a faire des egg rolls là-bas. Il n'y a rien. Aucun
échange. On donne dix bourses à des étudiants chinois. Il
n'y a aucune réciprocité.
M. Gobeil: En fait, les échanges sont orientés
surtout vers des ingénieurs chinois qui sont des futurs
décideurs, ce qui est moins le cas pour les cuisiniers de egg rolls.
M. Blais: D'accord.
Numéro 3. Démarcheur pour pénétrer le
marché argentin. Numéro 3, page 1 de 4. On a au numéro 3:
"Agir comme démarcheur commercial dans le but de faciliter la
pénétration du marché argentin pour les entreprises
québécoises, pour un mandat d'une durée d'un an. M.
Simard, Jean-Claude. " Je présume qu'il parle espagnol.
M. Gobeil: Oui, très bien. D'ailleurs, M. le
député de Terrebonne, pour votre bénéfice,
peut-être que votre collègue de Lac-Saint-Jean a outrepassé
ses pouvoirs ou ses responsabilités ce matin, mais il y a eu une
discussion dans le cadre de l'étude des crédits du
ministère des relations internationales. On pourrait reprendre la
discussion si vous le voulez bien, mais je pense que ça a
été assez clair avec votre collègue de Lac-Saint-Jean qui,
d'ailleurs, s'est montré très satisfait de mes explications.
M. Blais: Oui, je vous laisse le dire, je l'entends. Cela ne veut
pas dire que je le comprends.
M. Gobeil: Vous pourrez toujours lire les galées, M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: J'entends. Il y a une différence entre
"entendre" et "comprendre". Je vous ouïs. Quel est le mandat précis
de M. Simard à Buenos Aires?
M. Gobeil: C'est de faciliter la pénétration du
marché argentin pour les entreprises québécoises.
M. Blais: C'était un secret pour moi. Je vous remercie de
me l'avoir dit.
M. Gobeil: Je pensais qu'il n'y avait pas de secret en la
matière pour vous, M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Je vais poser une deuxième question. Quels
marchés pénètre-t-il?
M. Gobeil: Le marché financier, le marché
industriel et le marché commercial. M. Simard, malgré son
expérience directe qui était celle de professeur de
littérature à l'Université Laval a quand même, au
fil des ans, porté un intérêt d'abord à la langue
espagnole, qui est parlée en Argentine, et aussi au sexe féminin
argentin, puisqu'il a épousé une Argentine, et il a aussi agi
comme démarcheur, privément, pour certaines industries
québécoises et a montré un intérêt à
continuer à faire avancer fe Québec en Argentine et il a des
compétences. Il y a aussi des possibilités pour les
Québécois, principalement dans le secteur des mines, du
transport, des télécommunications, de l'énergie
électrique et des pâtes et papiers.
M. Blais: D'accord. C'est entendu que c'est pour faire une
pénétration et trouver des ouvertures dans le domaine financier
et dans le domaine industriel. J'espère que c'est un homme qui sait
pénétrer. Il y a une chose que j'aimerais savoir. C'était
déjà tout de même en 1968; commencez-vous à voir que
ce monsieur a déjà trouvé des ouvertures pour prouver ses
talents?
M. Gobeil: Oui. Il y a un rapport d'activités, parce que
ça fait partie aussi de ses obligations. Le rapport que j'ai ici devant
moi, qui a été préparé le 13 janvier 1989 sur les
activités de novembre et décembre, nous donne une série
d'activités auxquelles a participé M. Simard. La lecture de ce
document nous incite à croire que, sans qu'il n'y ait de contrats
signés à tous les jours, le travail qu'accomplit M. Simard sur le
marché argentin...
M. Blais: Dans le domaine financier, voulez-vous en citer un cas
ou deux?
M. Gobeil: Écoutez, il faudrait que je vous lise tout
ça.
M. Blais: Non, pas tout. Il y en a une kyrielle et je ne veux pas
que ce soit comme les
litanies.
M. Gobeil: II y en a dix pages.
M. Blais: Mais si, dans le domaine financier, vous m'en citiez un
cas ou deux, cela me ferait plaisir.
M. Gobeil: On m'informe qu'il y a en discussion un projet
d'investissement pour la silice par des entreprises argentines, ici au
Québec, et c'est un projet sur lequel M. Simard travaille
actuellement.
M. Blais: Bon, ça en fait un: les "six-lices". Vu que vous
avez déjà "six-lices", m'en citeriez-vous un autre?
M. Gobeil: II y a eu, par exemple, une rencontre avec une
compagnie qui a une plantation d'eucalyptus. Il a été question au
cours de cette rencontre de l'expertise québécoise - et Dieu sait
qu'on en a de l'expertise québécoise - dans le domaine financier.
Il y a eu des discussions sur la façon dont cette compagnie pourrait
profiter de l'expérience québécoise. Je vous donne un
autre exemple au hasard comme ça.
M. Blais: L'expérience de M. Simard en eucalyptus.
M. Gobeil: L'expérience de M. Simard comme une personne
intelligente, qui a du jugement, et qui sait écouter et comprendre.
M. Blais: Pour importer des eucalyptus.
M. Gobeil: Pour favoriser le développement des industries
québécoises, des exportations québécoises en
Argentine et pour favoriser aussi les investissements de sociétés
argentines au Québec.
M. Blais: Vous considérez M. Simard comme un type qui
connaît très bien le domaine industriel et financier et qui a des
compétences pour occuper le poste qu'il a. C'est ce que vous me
dites.
M. Gobeil: Je considère que M. Simard a des atouts pour
favoriser le développement et le rayonnement du Québec en
Argentine. D'abord, il connaît la langue, le pays. Il est marié
à une Argentine; il connaît les moeurs. Il a eu une
expérience commerciale au cours de ses années au Québec
qui l'aide à être, pour le moment, un bon démarcheur pour
le Québec sur le marché argentin.
Il y a d'autres projets en discussion. Par exemple, le projet d'une
mini-centrale hydroélectrique dans une province de l'Argentine qui
s'appelle San Juan. C'est un projet d'environ 35 000 000 $. On me dit qu'il est
en très bonne voie de réalisation et qu'il y aurait l'implication
de sociétés québécoises.
M. Blais: M. Bergeron a déposé un rapport au mois
d'août demandant à votre ministère et au gouvernement de
réexaminer l'ensemble de nos délégations en
Amérique du Sud. Ici, on vient d'engager M. Simard. Il va être
là un peu plus longtemps. Vous avez calculé que le jeu en valait
la chandelle?
M. Gobeil: J'ai répondu ce matin à cette question
de votre collègue, le député de Lac-Saint-Jean qui, lui
aussi, s'est posé des questions sur ledit rapport Bergeron. Je lui ai
répondu qu'il y a eu un autre rapport qui m'a été soumis,
mardi de cette semaine - et qui sera rendu public la semaine prochaine - sur
les délégations ou les représentations des antennes du
Québec en Argentine. Ce que j'ai dit ce matin, c'est qu'il y avait une
période d'essai de neuf mois. On devrait faire part de la
décision à M. Simard, à savoir si on continue ou non
l'expérience de l'Argentine après neuf mois, à compter du
1er août 1988. Les neuf mois ne sont pas écoulés. Mais si
les neuf mois étaient écoulés aujourd'hui, nous
continuerions l'expérience avec M. Simard parce que nous la croyons
positive pour le Québec.
M. Blais: Cela fait tout de même un peu loufoque de
décider d'engager quelqu'un en Argentine au moment même, ou
à peu près, où un rapport est déposé...
M. Gobeil: Écoutez...
M. Blais:... dans lequel on dit qu'on devrait
réexaminer...
M. Gobeil:... il faut suivre cela. D'ailleurs, vous aurez
l'occasion de lire le rapport qui sera rendu public. Vous verrez qu'il va dans
ce sens.
Vous le savez comme moi, M. le député de Terrebonne, qu'au
moment où les discussions préliminaires ont été
entreprises avec M. Simard, il y a eu des événements
subséquents qui sont arrivés. La fusion des deux
ministères, Commerce extérieur et Relations internationales, est
survenue, à toutes fins utiles, le 23 juin, du moins pour la nomination
d'un seul ministre et l'analyse que j'ai commandée à M. Bergeron,
comme ministre des Affaires internationales, fait partie aussi des
événements subséquents. On a continué un engagement
qui avait été commencé avant ces événements
et on l'a respecté. Au moment où je suis arrivé à
la tête des deux ministères, les engagements étaient assez
fermes et une décision contraire aurait causé un grave
préjudice à M. Simard. J'ai été convaincu, à
ce moment-là, que les montants impliqués permettaient,
malgré une certaine incertitude, je dois l'admettre, de terminer ce qui
avait été entrepris avec M. Simard, c'est-à-dire de le
nommer comme démar-
cheur en Argentine. Ce sont les résultats qui comptent, M. le
député de Terrebonne. Vous en conviendrez. Aujourd'hui, on est
satisfaits de cela.
M. Blais: Absolument. Mais savez-vous pourquoi je vous demande
cela? Il y a beaucoup de gens qui ont des préjugés parce que M.
Simard est un...
M. Gobeil: Ce sont d'autres que nous, M. le député
de Terrebonne.
M. Blais:... professeur de littérature. Un instant,
pardon?
M. Gobeil: Ce sont d'autres députés que nous qui
ont des préjugés.
M. Blais: II y en a qui ont des préjugés. Je vous
demande si, dans le domaine des finances ou de l'industriel, même si
c'est un professeur de littérature, il a des compétences. C'est
tout ce que je vous demande.
Je passe pour un type un peu poète. Je peux être le
poète des chiffres, peut-être. J'ai travaillé 16 ans dans
le domaine des soumissions publiques. J'ai été directeur de
comptabilité sur de très gros chantiers, etc. On peut parfois
manier les deux sans se faire casser les doigts.
M. Gobeil: Comme je vous comprends, M. le député de
Terrebonne!
M. Blais: Cela peut arriver.
M. Gobeil: Je suis moi-même un poète des
chiffres.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: Je n'en suis pas tout à fait sûr. Je sais
que vous avez d'immenses qualités. Mais celle d'être poète,
je me la réserve, quand on est ensemble.
M. Gobeil: J'ai bien dit poète des chiffres.
M. Blais: Écoutez, M. le Président, pour moi, cela
va pour les questions. Après cette grande diatribe, kyrielle qualitative
de M. le représentant démarcheur qui pénètre le
marché argentin, j'ai les renseignements que je voulais. On verra plus
tard si sa pénétration a trouvé les ouvertures
recherchées.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): Est-ce qu'on peut
considérer les engagements d'août, première et
deuxième séries, comme étant vérifiés?
M. Blais: Vérifiés.
Septembre à novembre
Le Président (M. Marcil): En septembre, il n'y en a pas.
Octobre et novembre 1988: vérifiés?
M. Blais: Oui.
Décembre
Le Président (M. Marcil): Décembre 1988
également? Donc, tout est vérifié, sous réserve des
réponses.
M. Blais: M. le ministre aurait peut-être un mot final.
M. Gobeil: Je veux vous remercier, M. le député de
Terrebonne, de votre grande collaboration et de votre grande
compréhension; ce fut un plaisir d'être ici avec vous en
commission parlementaire. On voit que vous êtes un homme d'action qui a
un grand jugement, une intelligence supérieure, qui travaille dans
l'Opposition, malheureusement, à l'avancement de la cause du
Québec, même au palier international, et je suis fier de voir
l'intérêt que vous portez à la chose internationale pour le
Québec. Merci, M. le Président; merci, MM. et Mmes de la
commission.
M. Blais: Je vous remercie et j'espère que mon attitude a
été positive et que vous êtes moins nerveux à la fin
que vous ne l'étiez au début.
M. Gobeil: Eh bien, M. le Président, c'est une question de
perception du député de Terrebonne, et j'accepte que, lui aussi,
puisse avoir, occasionnellement, ses faiblesses.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, de même
que les personnes qui vous accompagnent, et les membres de cette commission, je
vous remercie beaucoup de votre présence. La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 15 h 42)