Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Seize heures onze minutes)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Il me fait plaisir de constater que nous avons plus que le quorum
à cette séance de la commission des institutions. Je crois savoir
que des intérêts précis amènent certains de nos
collègues à être présents à cette
séance. Je demanderais à notre secrétaire, Me Lucie
Giguère, de bien vouloir annoncer les remplacements, s'il y en a.
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, Mme la
secrétaire. La séance est donc ouverte. Notre mandat est donc de
procéder à l'étude de projets de loi privés qui
sont au nombre de quatre: le projet de loi 244, Loi concernant la succession de
Georg Steilari; le projet de loi 249, Loi concernant un immeuble du cadastre de
la cité de Montréal (quartier Saint-Antoine); le projet de loi
250, Loi concernant certains immeubles du cadastre de la cité de
Montréal (quartier Sainte-Anne), et le projet de loi 259, Loi concernant
le Collège de Saint-Césaire. Nous allons procéder à
l'étude de ces projets de loi dans l'ordre du mandat reçu de
l'Assemblée.
Projet de loi 244
J'appelle donc le projet de loi 244, Loi concernant la succession de
Georg Stellari. Ce projet de loi est proposé par le député
de Sauvé, qui est avec nous. Nous avons également des
invités qui ont déjà pris place à la table. Je
demanderais, dans un premier temps, à M. le député de
Sauvé de nous faire la présentation du projet de loi 244.
Remarques préliminaires
M. Parent (Sauvé): M. le Président, le projet de
loi 244 concernant la succession de Georg Stellari a pour objet de faire en
sorte que l'archevêché de Montréal, qui était
responsable de l'administration du testament de M. Georg Stellari, puisse
céder ses responsabilités à l'Université de
Montréal. En un mot, M. Steilari. Canadien décédé
en 1963, a légué une partie de sa succession à
l'archevêché de Montréal, dans le but de créer un
prix en littérature et un prix en droit international.
L'archevêché de Montréal, pour les différentes
raisons exposées dans les documents déposés devant
l'Assemblée nationale, souhaiterait se délester de cette
responsabilité et, après entente avec les responsables de
l'Université de Montréal, aimerait remettre cette
responsabilité à l'Université de Montréal, laquelle
a accepté à la condition d'être nommée
exécutrice testamentaire.
Nous avons avec nous, M. le Président, les représentants
de l'archevêché et de l'Université de Montréal, en
particulier Me Gustave Monette et Me Richard Boyczun, de
l'archevêché, M. Michel L'Espérance et Me Gabriel Langis
qui représentent l'Université de Montréal. Ils pourront,
sur demande, vous fournir les explications techniques concernant le projet de
loi 244. Cela termine ma présentation, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, M. le
député de Sauvé. Je demanderais à Me Monette, qui
représente l'archevêché - vous pouvez demeurer assis, ce
n'est peut-être pas informel, mais il en est ainsi en commission - s'il
veut ajouter quelques mots à ce que vient de dire M. le
député de Sauvé et nous présenter le projet de loi.
Présentez-nous également les personnes qui vous accompagnent.
M. Monette (Gustave): Oui, M. le Président.
L'Université de Montréal est représentée. J'ai avec
moi un confrère de mon bureau, Richard Boyczun, qui m'a aidé, au
cours de ces trois dernières années, à débrouiller
ce cas.
Il s'agit d'un cas comme il s'en produit à peu près une
fois, et même pas, dans une carrière d'avocat. M. Georg Stellari,
un économiste, est décédé apparemment à
l'âge de 74 ans. Il avait un domicile à Montréal, une
résidence à New York et une résidence à Vienne. Il
a laissé un testament écrit à la main en allemand et
portant l'étampe d'une chambre d'hôtel de Locarno. Il était
sans parents connus. Ce testament nous a été rapporté,
à la demande du cardinal, par un ami de M. Stellari, un an et demi
après sa mort, sans beaucoup d'indications. Cela a peut-être pris
une quinzaine d'années avant qu'on trouve les derniers biens - et il y
en a peut-être d'autres qu'on ne connaît pas - mais, depuis 10 ans,
on sait approximativement ce qu'il a laissé.
Un des problèmes occasionnés, c'est qu'il a laissé
plus de biens aux États-Unis qu'au Canada, répartis en paquets de
petites valeurs de 16 $ à 5000 $ dans six ou sept maisons de courtage
américaines, biens qu'on a pu identifier à la fin des
années soixante et qui ont été libérés de
droits successoraux aux États-Unis en 1970. Au Canada, la succession que
mon confrère et moi avons pu établir après avoir
ramassé tous les papiers, parce qu'il y avait eu des transferts,
regroupait des quantités de petites valeurs. Au moment de son
décès, en novembre 1963, on a établi sa succession, aux
États-Unis, à 115 000 $ et, au Canada, à 86 000 $. Des
intérêts se sont accumulés là-dessus et ont fait que
ça devenait un cas pratiquement insoluble. Vers 1967-1968, on a
découvert, par des filons, qu'il faisait des
rapports d'impôts, National Trust; on a également
découvert des biens au Canada.
Les principaux problèmes sont les suivants. Il n'y a pas de
légataire résiduaire et il demande à l'archevêque de
Montréal d'agir comme exécuteur testamentaire pour créer
deux bourses: une en matière littéraire, pour la meilleure
nouvelle canadienne-française écrite par un Canadien
français sur un sujet canadien-français, avec un prix tous les
deux ans, jusqu'à douze prix, ce qui fait une période de 24 ans
qui est expirée; deuxièmement, une bourse pour des études
ou "stipend" - encore là, c'est une traduction, c'est en allemand, et Je
ne connais pas l'allemand - sur de3 sujets de droit international. C'est ouvert
à des candidats de tous les pays, sauf la Suisse. Pourquoi? On ne le
sait pas. Et là, II suggère certains modes de jury, mais il n'y a
pas plus de détails que ça.
À notre instance, le cardinal Léger, dans la temps, a
accepté au moins d'enquêter. L'idée était, d'abord,
de sauver les biens qui étaient aux États-Unis; sans ça,
ç'auraient été des successions vacantes. C'est tout ce
qu'on a su. Effectivement, on a pu les libérer, avec les années,
et ce n'est qu'en 1984, avec la permission... Au point de vue fiscal, les
dossiers ont été ouverts à Ottawa et à
Québec, dès 1965, mais la seule solution possible, avec le temps,
était de créer un légataire avec effet rétroactif.
Une lettre du ministère du Revenu d'Ottawa précise que, si le
projet de loi est présenté dans sa forme actuelle, il va nous
libérer des droits successoraux du temps - il n'y en a plus, ça
fait longtemps - et, également, des impôts sur le revenu de cette
succession qui se sont accumulés depuis 24 ans. C'est à peu
près la seule façon de régler cette succession.
D'autre part, l'archevêque de Montréal n'a jamais eu
l'intention de créer les prix littéraires ou le jury et a offert
à l'université de s'en occuper, avec les responsabilités
que ça impose, tout en élargissant un peu les termes du
testament, mais en en gardant l'esprit, c'est-à-dire qu'une partie des
fonds aille pour la littérature canadienne-française et une autre
pour !a création de bourses ou quelque chose du genre, pour les
études ou la promotion du droit international, et que cela porte - telle
était l'intention du testateur - le nom de Georg Stellari. Nous sommes
quatre avocats et, bien entendu, si M. Stellari nous l'avait confié, on
aurait changé son testament, car II y a des choses qui ne sont pas
réalisables, même après 24 ans, même après les
efforts qu'on s'est donnés. Le but du projet de loi, c'est de permettre,
dans l'esprit du testament, à l'Université de Montréal de
distribuer des bourses, ou même de créer des chaires de droit
international et de littérature canadienne-française.
Étude détaillée
Le Président (M. Filion): J'ai plusieurs questions. Dans
le testament, il y avait trois legs particuliers, un legs d'une somme d'argent
à une dame Riga, de Montréal, un autre legs d'une somme d'argent
au musée des Beaux-Arts de Montréal et un legs de biens
situés en Europe à une autre dame de Vienne, en Autriche. Je veux
juste régler le cas de ces trois legs particuliers. Je crois comprendre
qu'ils n'ont pas tous été exécutés.
M. Monette: Aucun.
Le Président (M. Filion): Aucun n'a été
exécuté?
M. Monette: Aucun. D'abord, pour la bonne raison que, quand le
testament nous a été remis, on n'était déjà
plus dans l'an et un jour pour exécuter le testament. Il n'y avait pas
de pouvoir au-delà de l'an et un jour, sauf peut-être pour
l'administration d'une fiducie pour créer... Même, à ce
moment-là - cela nous a été remis en janvier 1965, le
testateur était décédé en novembre 1963 -
déjà l'exécuteur n'avait plus de pouvoir.
Deuxièmement à ce moment-là - ce n'est qu'avec les
années qu'on a su à peu près ce qu'il y avait
là-dedans - il n'y avait pas d'argent. Aucun bien n'a été
libéré avant 1988. Troisièmement, pour les deux legs
particuliers, il y a une dame Kate Riga avec qui la personne qui nous a remis
le testament a été en contact. Nous avons une lettre de Mme Riga
qui était en Grèce à ce moment-là. Il avait
communiqué avec elle et on n'a pas cru devoir reprendre l'appel. On ne
savait même pas ce qu'il y avait au bout et comment la succession
était pour se rouvrir. L'autre légataire, c'est le musée
des Beaux-Arts, pour 2500 $. J'en ai parlé à Me Langis. Je pense
bien que l'université, si elle est capable de retracer Mme Riga, lui
fera le don de 10 000 $ et pour le don de 2500 $ au musée des
Beaux-Arts, iI n'y a pas de problème. Mais iI n'a pas été
possible de faire un legs, la succession n'est pas encore
libérée. Tout ce qu'on a obtenu en 1987, c'est de ramasser les
fonds dans un seul compte chez Merrill Lynch, ce qui a été fait
en 1988, mais on n'a pas encore de libération.
Le Président (M. Filion): Si je comprends bien,
finalement, en 1965, alors que vous avez été saisi du dossier, il
y avait un certain capital, 100 000 $ peut-être aux États-Unis,
100 000 $ ici, cela fait 200 000 $. Cette somme a été
placée. Cela a donné des intérêts, mais il n'y a
jamais eu aucun déboursé qui a été fait.
M. Monette: II y en a eu à partir de 1978. Je sais que mon
confrère aujourd'hui décédé, Me Michaud,
était allé à Washington en 1970. On ne pouvait même
pas se payer à ce moment-là. La succession, aux
États-Unis, a été libérée en 1970 et,
même là, les courtiers n'ont pas voulu rapatrier l'argent parce
qu'on n'avait pas les libérations canadienne et québécoise
au point de
vue fiscal. Cela s'est fait graduellement. Il y en a qu'ils ont
accepté de libérer, mais ce n'est qu'autour de 1980 qu'il y a eu
des fonds dans le succession. On n'a pas fait de chèque dans la
succession avant 1985-1986.
Le Président (M. Filion): Et les chèques ont
été faits pour payer des honoraires à ce moment-là.
Cela n'a pas été fait pour exécuter quelque partie que ce
soit du testament. En somme, le prix littéraire dont on parle n'a jamais
vu le jour.
M. Monette: II n'a jamais pu voir le jour.
Le Président (M. Filion): II n'a jamais pu voir le jour.
C'est la même chose pour les legs particuliers. Maintenant,
éclairez-moi. Est-ce que je dois comprendre qu'après un an et un
jour on ne peut plus exécuter de legs particulier? Est-ce que c'est
ça?
M. Monette: Sauf si le testateur donne des pouvoirs particuliers
au-delà de l'an et un jour. Cela n'existait pas. Tout ce qu'il dit,
c'est qu'il demande à l'Archevêque d'être exécuteur
testamentaire et de mettre le système de prix en vigueur.
M. Dauphin: Si vous me le permettez M. le Président,
concernant le legs particulier au musée des Beaux-Arts, est-ce qu'il
aurait été possible de le donner dans l'an et un jour?
M. Monette: Bien non, le cardinal l'a su plus d'un an
après.
M. Dauphin: Plus d'un an après.
M. Monette: II est mort le 23 novembre 1963 et cela nous a
été rapporté le 7 janvier 1965.
Le Président (M. Filion): Dans le même sens, la
vente...
M. Monette: De toute façon, il ne l'aurait pas fait parce
qu'on n'avait pas l'argent. D'abord, au début, on ne savait pas ce qu'il
y avait là-dedans. D'un filon à l'autre, on a réussi...
C'est à Washington, je pense, qu'on a su ce qu'il y avait, par le
Département des finances de Washington, par ce qui avait
été rapporté à Washington.
Le Président (M. Filion): Avant d'aller au coeur du projet
de loi... Le coeur du projet de loi, c'est le changement de légataire
universel entre l'archevêché de Montréal et
l'Université de Montréal, cela va.
M. Monette: Pardon, M. le Président, Cela, c'est l'autre
problème: il n'y a pas de légataire universel. Il y a seulement
un exécuteur tes- tamentaire et il n'y a pas de légataire. Les
légataires seraient ceux qui reçoivent les bourses.
Pensez-vous que quoiqu'un va établir une fiducie...
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Monette: ...pour avoir comme légataires des gens qui ne
sont pas nommés au testament? Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas
dans ce testament.
Le Président (M. Filion): D'accord. Je vous suis
très bien.
M. Dauphin: J'aurais une question, si vous me le permettez, M. le
Président. On pourrait s'échanger cela, si vous n'avez pas
d'objection.
Le Président (M. Filion): Oui, allez-y donc.
M. Dauphin: Partez-nous donc de l'aspect fiscal. On a lu que vous
avez, quand même, fait démarches auprès des deux
ministères, tant au fédéral qu'au provincial, pour que
l'exécuteur testamentaire - par exemple l'Université de
Montréal, tel qu'on nous le demande, aujourd'hui - ne soit pas imposable
sur les intérêts et tout cela. Est-ce exact?
M. Monette: C'est cela. La fiducie peut être imposable.
Effectivement, en 1978, on a préparé un projet de loi pour
créer une fiducie avec le concours du ministre de l'Éducation du
temps. Premièrement, on s'est aperçu qu'il n'y avait pas grand
monde qui voulait être fiduciaire; deuxièmement, si on faisait
cela, les revenus de 1964 à 1978 étaient imposables. Alors, ce
qu'on a obtenu - la solution ultime - c'est de donner un effet
rétroactif au legs à l'université, parce que
l'université n'est pas imposable. Alors, tous les revenus
accumulés depuis 1963, du fait même, deviennent non imposables.
C'est la position du gouvernement fédéral, selon une lettre du
sous-ministre du ministère du Revenu, le 13 décembre 1988.
M. Dauphin: Au provincial, c'est le même principe qui
s'applique?
M. Monette: Nous comprenons qu'au provincial ils vont suivre la
même politique.
Le Président (M. Filion): Je vais revenir su. les legs
particuliers avant d'attaquer le problème d'un légataire
universel. Si je comprends bien, le projet de loi le désigne
rétroactivement. Alors, j'ai un peu de difficulté à saisir
pourquoi il n'y aurait pas exécution, des legs particuliers. Je
comprends que le cas européen est différent, mais, en ce qui
concerne les personnes qui semblent exister, il y en a une qui est une personne
morale, qui est très vivante, très présente, qui a
beaucoup besoin d'argent, c'est le
musée des Beaux-Arts. Je suis sûr que, si son
président était ici, il n'aurait cessé de nous harceler
pour réclamer l'exécution de ce petit legs particulier qui n'est
pas la fin du monde. Quand même, c'était la volonté du
législateur. Pardon?
M. L'Espérance (Michel): II est le président de
notre conseil des gouverneurs, aussi.
Le Président (M. Filion): En plus? Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Filion): Ah, bon! Le projet de loi en ce
qui concerne les legs particuliers dit, à l'article 3 - on y reviendra
lors de l'étude détaillée - "Le légataire a
à sa charge les mêmes obligations que celles
conférées à l'exécuteur testamentaire en vertu du
testament vis-à-vis des legs particuliers ou des droits
conférés à des tiers nommément
désignés dans le testament. "Le présent article n'a pas
pour effet de conférer plus de droits aux légataires particuliers
ni aux tiers nommément désignés que ceux
conférés par le testament." Est-ce que Je dois comprendre,
à ce moment-là, que le légataire, l'Université de
Montréal, s'engage à exécuter ces legs particuliers? Je
vais vous poser une drôle de question: Avec ou sans intérêt?
Avec intérêt, bien sûr!
M. Monette: Le Code civil ne prévoit pas
d'intérêt...
Une voix: Heureusement!
M. Monette: II ne prévoit pas d'intérêt. Ce
sont des dons pour des sommes fixes.
Le Président (M. Filion): C'était 2500 $ au
musée des Beaux-Arts et 10 000 $ à Mme Kate Riga. Est-ce qu'on a
retracé Mme Riga.
M. Monette: On l'a retracée en 1965. On a perdu ses traces
depuis, mais j'ai compris que l'université est prête à
retenir le montant, si on la retrouve. Elle était à
Montréal, après elle est allée en Grèce. Elle a
écrit à ce M. Huppert. Elle devait le rencontrer. On a
correspondu jusqu'en 1978 avec ce M. Huppert. On n'a pas eu d'autres nouvelles
depuis.
Le Président (M. Filion): Le troisième legs
particulier qui est un legs de biens, d'Immeubles peut-être ou de
meubles, je ne sais pas...
M. Monette: Cela, c'est plus obscur.
Le Président (M. Filion): C'est un legs de meubles ou
d'immeubles?
M. Monette: On ne le sait pas. On ne sait pas du tout si ce
monsieur a laissé des biens en
Autriche. Cette dame Uresch, il en parle dans son testament. Il y dit,
à un moment donné, que l'archevêque pourra s'adresser
à elle pour savoir comment former le Jury. Donc, elle était au
courant du testament. Nous n'avons jamais entendu parler de cette dame et le M.
Huppert qui est venu nous porter le dossier a été en contact avec
elle. C'est probablement d'elle qu'il a eu le testament. Par ce monsieur, on a
su que son avocat, à elle, en Autriche, ne voulait pas nous donner de
renseignements sur les biens que ce monsieur Stellari pouvait avoir en
Autriche, de sorte qu'on n'a jamais su si, oui ou non, il avait des biens en
Autriche.
Le Président (M. Filion): On me signale que le testament a
été traduit de l'allemand à l'anglais. Il n'y a pas de
copie en français?
M. Monette: Non, il n'a pas été traduit en
français. Je ne sais pas pourquoi, mais il a été traduit
en anglais en 196...
Le Président (M. Filion): Cela aurait été
une bonne idée de le traduire en français aussi.
M. Chagnon: Ils l'ont traduit à l'Intérieur.
Le Président (M. Filion): Ils l'ont traduit à
l'intérieur, me souffle le député de Saint-Louis.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Filion): II n'y avait pas plus de
cinquante employés dans la boîte de traduction.
La commission va suspendre ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à 16 h 40)
Le Président (M. Filion): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux, peut-être avec quelques
questions à nos invités, en particulier à Me Monette et Me
Boyc2un. Je comprends que vous avez rapatrié les actifs qui
étaient un peu partout dans le décor, que cela n'a pas
été facile, que cela a pris du temps; II fallait se promener aux
États-Unis, etc. Mais la succession, en capital, combien, maintenant,
pouvez-vous dire qu'elle valait à l'époque du décès
de M. Stellari?
M. Monette: En 1963, on a établi sa valeur - on a les
certificats qu'on a obtenus de tout le monde - à environ 200 000 $.
Maintenant, elle vaut autour de 900 000 $.
Le Président (M. Filion): D'accord. Mais entre les 200 000
$ et les 900 000 $, une partie de l'augmentation de la valeur de la
succession
est due à des intérêts et une autre partie, si j'ai
bien compris ce que vous avez dit tantôt, au fait que vous avez
retrouvé certains actifs de la succession au fil des années.
M. Boyczun (Richard): il n'y a pas juste cela. Il y a eu la
progression, évidemment. La plupart des valeurs en 1963 étaient
des obligations. À échéance, les courtiers, n'ayant pas
d'instructions, ont remis cela en actions. Lorsqu'en 1987 et en 1988 on a eu la
permission, de vendre, les actions avaient pris de la valeur.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Boyczun: Mais ce n'était pas des intérêts,
parce que le revenu d'intérêts...
Le Président (M. Filion): En intérêts ou en
gains de capitaux?
M. Boyczun: ...sur la succession, est d'environ 20 000 $ par
année, dans les dernières années. Beaucoup de comptes ont
également été considérés comme des comptes
abandonnés. Par exemple, chez Merril Lynch, aux États-Unis, une
somme de 50 000 $ est disparue, tout d'un coup. On a fait des recherches et,
quatre ans après, l'argent a été retrouvé dans un
compte abandonné n'ayant rapporté aucun intérêt.
Pour le moment, on n'a pas pris de procédures contre Merril Lynch, il a
déjà été suffisamment difficile d'avoir leur
coopération pour rapatrier tous les biens.
Le Président (M. Filion): Je repose ma question. En
intérêts, gains de capitaux, dividendes, etc., quelle était
la valeur de la succession?
M. Boyczun: 200 000 $ au départ.
Le Président (M. Filion): Bon. Et l'accroissement de 200
000 $ à 900 000 $ résulte-t-il uniquement des
intérêts, gains de capitaux ou dividendes ou si cela
résulte d'autres actifs de la succession que vous avez retrouvés
au fil des années?
M. Boyczun: II y a eu d'autres ajouts, évidemment, mais
c'est principalement dû au capital qu'on avait en 1963.
M. Monette: C'est le capital du départ, ce sont les
mêmes biens qui, aujourd'hui, valent 900 000 $.
Le Président (M. Filion): Je vous expose un petit peu
notre pensée. Nous sommes ici pour respecter, vous le savez, la
volonté du testateur. M. Stellari a fait certains legs particuliers. Il
y a une dame qu'on ne retrouve pas, qu'on va peut-être retrouver... Si je
comprends bien, vous avez abandonné vos recherches depuis 1965.
M. Boycsun: Depuis 1978, nous n'avons aucune nouvelle d'elle.
Le Président (M. Filion): Depuis 1978, vous n'en avez plus
de nouvelles, mais le musée des Beaux-Arts a encore pignon sur rue. Le
testateur, évidemment, connaissait à peu près la valeur de
sa fortune. À un certain moment, il s'est assis dans sa chambre
d'hôtel, on ne sait pas où, en Europe, je crois, et il a
écrit son testament, et exprimé sa volonté. De
façon générale, je pense que vous le savez,
l'Assemblée nationale n'est pas là pour modifier la
volonté du testateur, sauf dans des cas extrêmes. Dans ce cas-ci,
il connaissait la valeur de sa fortune et il s'est dit: J'ai des petits dons
à faire à droite et à gauche, mais le reste, je veux le
diviser entre un prix littéraire - manifestement, il aimait la
francophonie québécoise - pour un écrivain
canadien-français qui écrira sur le milieu, etc., et, ensuite, un
prix en droit international. Quand il a fait ses legs particuliers, ceux-ci
représentaient une certaine proportion, si on veut, de sa
succession.
Ma question est la suivante, juste pour que vous puissiez réagir.
Est-ce que vous croyez que ces legs particuliers, qui ne pourront être
faits qu'en 1989, ne devraient pas porter sur une proportion égale
à la volonté du testateur? La succession ayant presque
quadruplé ou quintuplé, est-ce que, par exemple, il ne serait pas
juste et équitable de faire en sorte que les legs particuliers soient
approximativement quatre ou cinq fois le montant prévu par le testateur?
J'aimerais vous entendre réagir à cette préoccupation que
nous soulevons.
M. Monette: Sur cela, M. le Président, disons qu'au point
de vue légal c'est une situation qui se présente. Dans un
testament, tant que la succession n'est pas ouverte, qu'y n'y a pas de mise en
demeure, qu'il n'y a pas une action de prise ou un jugement de pris, ii n'y a
pas d'intérêt sur les legs. C'est le principe
généralement admis. Maintenant, si on recherche une situation
d'équité, est-ce que M. Stellari, au moment où il a fait
son testament - nous, cela nous a pris quinze ans pour savoir les biens qu'il
avait - savait exactement le montant de ses biens? Je ne le sais pas. Il avait
un paquet de valeurs chez différents courtiers; il y avait beaucoup de
valeurs spéculatives dans cela, des options, des "warrants", toutes
sortes d'affaires. Il y avait aussi des obligations convertibles. Est-ce qu'il
savait la valeur réelle à ce moment-là? Je n'en suis pas
certain. (16 h 45)
Le Président (M. Filion): Est-ce que le musée des
Beaux-Arts a été contacté?
M. Monette: II n'a pas été contacté pour la
simple raison que les premiers contacts qu'on a eus... Je vais vous donner un
exemple. Le seul grand contact qu'on a eu a été M. Huppert
jusqu'en 1978 et, après, on n'en a pas eu de nouvelles. Il est
probablement décédé. Ce monsieur était un ami et il
nous demandait de nous occuper de cela. C'est lui qui a fait des
démarches, qui a retrouvé le testament. Il nous a aidés
à retrouver des biens à New York. À un moment
donné, il nous a demandé une somme d'argent. On a dit: C'est bien
de valeur, monsieur, mais on ne peut pas. On n'a aucun pouvoir. Là, il a
été beaucoup plus froid pour s'occuper de l'affaire.
Après, il nous a écrit des lettres nous demandant où cela
avait abouti. On ne pouvait rien faire. Alors, quand on ne peut rien faire, que
voulez-vous, on ne fait rien.
Le Président (M. Filion): Vous avez gardé le
contact avec Mme Riga entre 1965 et 1978. Est-ce qu'elle vous demandait
l'exécution de son legs particulier?
M. Monette: Nous, nous n'avons pas été en contact.
C'est ce M. Huppert qui lui a dit qu'il voulait la rencontrer. Je suis pas mal
certain qu'il lui a parlé du testament. Elle lui a écrit une
lettre, dont j'ai une copie au dossier, indiquant qu'elle était à
Salonique à ce moment-là, en 1965, et que, dès son retour,
elle le contacterait. Par la suite, on a eu d'autres lettres de M. Huppert. Il
ne nous a jamais reparlé d'elle et on n'en a plus jamais entendu
parler.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Sauvé.
M. Parent (Sauvé): Question d'information, je pense que
cela va peut-être éclairer les membres de la commission. Cela va
peut-être répondre à nos interrogations. Le montant qui
avait été légué ou qui avait été
prévu pour le musée des Beaux-Arts de Montréal, qui
était de 2500 $...
M. Monette: Un montant de 2500 $.
M. Parent (Sauvé): ...vaut combien aujourd'hui? J'imagine
bien que cela a profité. C'étaient des actions, des
obligations.
M. Monette: Cela vaut certainement plus.
M. Parent (Sauvé): Est-ce qu'il y a eu des
intérêts?
M. Monette: Cela vaut certainement plus.
M. Parent (Sauvé): Vous me dites que le musée n'a
pas été contacté. C'est ce genre d'explications que les
membres de la commission attendent. Pourquoi?
M. Monette: Cela vaut certainement plus. Je n'ai pas
d'idée de la valeur de l'argent en 1964, mais cela a certainement
triplé ou quadruplé. Je pense que la relation entre les 200 000 $
et les 900 000 $ d'aujourd'hui, elle est là.
M. Dauphin: J'aurais une question, si vous me le permettez, Me
Monette.
M. Monette: Oui.
M. Dauphin: L'article 871 du Code civil actuel stipule, vous en
parliez tantôt, que les fruits et Intérêts de la chose
léguée courent au profit du légataire à compter du
décès, lorsque le testateur a expressément
déclaré sa volonté à cet égard dans le
testament", ce qui n'est pas le cas du testament qui est devant nous. Un
alinéa plus loin, on dit: "Dans les autres cas, les fruits et
intérêts ne courent que de la demande en justice (ou de la mise en
demeure)". Évidemment, si le musée dos Beaux-Arts n'a jamais
été mis au courant, c'est sûr qu'il n'a jamais pu faire de
demande en justice ou envoyer une mise en demeure.
M. Monette: C'est vrai.
M. Dauphin: Les intérêts courent s'il y a une
demande en justice ou s'il y a une mise en demeure. Mais, si le musée
des Beaux-Arts n'a jamais été contacté ou avisé,
c'est sûr qu'il n'y a jamais eu de demande en Justice.
M. Monette: A supposer... Comme c'était un legs de 2500 $,
je doute que le musée des Beaux-Arts aurait fait une demande en justice,
comprenant la complexité de la succession.
M. Dauphin: On essaie de réfléchir tout haut. On
parle d'équité, comme vous l'avez dit vous-même
tantôt. C'est sûr qu'au début, 2500 $ sur 200 000 $, c'est
1/80. On a fait un petit calcul rapide tantôt. Si vous dites que c'est
rendu à 900 000 $,1/80 équivaut à 11 250 $.
M. Langis (Gabriel): Je pourrais peut-être répondre
à l'interrogation pour l'université. Vu que le projet de loi
prévoit qu'on a les mêmes obligations que l'exécuteur
testamentaire, il est évident que, s'il est établi que
l'université ou l'exécuteur testamentaire doit des
Intérêts au musée des Beaux-Arts, l'université va
les acquitter. Cette remarque vaut pour les autres dons aussi.
Le Président (M. Filion): La réponse a
déjà été donnée, finalement. Les
Intérêts commencent à courir à partir d'une demande
en justice, mais une demande en justice ne peut être
déposée que s'il y a connaissance d'un droit de la part d'une
institution.
M. Langis: Mais, Je pense que l'université et le
musée des Beaux-Arts ont des liens assez étroits, pour que ce
problème puisse être résolu d'une façon
satisfaisante pour tout le
monde.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, je vous suggérerais
peut-être de remettre les sommes à jour en faisant abstraction des
taux d'intérêts qui ont pu avoir cours de 1964 à
aujourd'hui et en prenant plutôt une autre règle
économétrique, celle des dollars constants. À partir de
1968 jusqu'à 1988, c'est 340 %. On pourrait facilement retrouver la
partie de 1964 à 1968.
Le Président (M. Filion): Cela va revenir au quadruple ou
au quintuple dont on parlait tantôt.
M. Chagnon: Cela nous ramènerait à peu près
à 20 000 $...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Chagnon: ...2500 $, 5000 $, 10 000 $, 20 000 $.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Langis: L'université serait prête à payer
20 000 $ au musée des Beaux-Arts.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Filion): Voilà quelque chose
d'intéressant - maîtres, vous nous saisissez - je pense, en ce qui
concerne ce legs particulier. Il y a l'autre aussi. Cette dame qui a droit,
encore une fois... Elle est peut-être morte, mais elle a peut-être
des ayants droit? Là-dessus, nul n'est tenu aux miracles. Je ne sais pas
si vous aviez l'intention de faire certaines recherches en ce qui concerne
cette dame.
M. Monette: Vous savez, M. le Président, je veux bien
essayer de trouver une situation d'équité. D'abord, II n'y a
personne de ce nom à Montréal et je pense bien qu'on perdrait
notre temps en essayant de la rechercher à Salonique. Elle a
été avisée. Comment se fait-il que M. Huppert ne nous en a
plus parlé...? Pourtant, j'ai une copie de sa lettre disant qu'elle
était à Salonique et qu'elle reprendrait contact. C'est le
premier point.
Deuxièmement, est-ce qu'on peut mettre le légataire ou sur
l'exécuteur testamentaire le fardeau, du fait que la succession n'ait
pas pu se régler? Il faut aussi tenir compte de ça. La succession
n'a pas pu se régler. Elle ne pouvait pas être payée avant
la libération, le paiement des droits successoraux. Et les deux
principales raisons, c'est qu'il n'y avait pas de légataire. S'il y
avait eu un légataire, il aurait peut-être eu des droits à
payer. S'il avait rédigé son testament autrement, il aurait
peut-être eu des droits à payer. Il ne faut pas oublier qu'avec la
libéra- tion de l'impôt on libère des montants
exceptionnels qui autrement auraient été imposés et que
cela aurait peut-être entamé les trois quarts de la succession.
Alors, face à Mme Riga, je veux bien qu'elle ait des droits, mais je
pense que l'université est capable d'y pourvoir si jamais elle
réapparaissait.
Prenons le musée. Moi, j'aimerais mieux que cela se règle
de bonne foi. L'université n'est pas là pour jouer un tour au
musée des Beaux-Arts. Le fait est que ça ne pouvait pas
être payé avant.
Le Président (M. Filion): Je pense vous avoir
mentionné notre préoccupation dès le départ.
D'abord, je voudrais vous dire qu'il est clair que les membres de cette
commission reconnaissent le bien-fondé de la démarche de
l'Université de Montréal qui accepte de prendre à sa
charge un autre problème, ce n'est pas le seul, outre ses
problèmes budgétaires dont on parle un petit peu, de temps en
temps, ici, dans cette enceinte. On sait que l'université à
beaucoup de chats à fouetter et que ce lieu de haut savoir a plusieurs
mandats importants à exécuter. Donc, nous, parlementaires, sommes
extrêmement satisfaits et heureux de voir que l'Université de
Montréal accepte de devenir le légataire universel et
d'exécuter la succession de M. Stellari.
D'un autre côté, ce que nous cherchons et ce que nous avons
articulé comme préoccupation à l'égard des
légataires particuliers, je pense que vous en avez bien saisi le
pourquoi, il s'agit de respecter la volonté du testateur et, à ce
stade, je pense que nous avons peut-être trouvé une formule qui,
un, donne justice aux légataires particuliers et, deux, ne crée
pas un fardeau trop lourd pour l'Université de Montréal qui,
déjà, accepte de se substituer, en quelque sorte, a
l'archevêché de Montréal pour exécuter une partie
des objectifs du testament.
Donc, ayant à l'oeil ces deux pôles, nous allons suspendre
l'étude du projet de loi 244 pour permettre le dialogue entre les gens
de ce côté-ci et nos invités, afin que nous puissions en
arriver, de façon claire et précise, à une solution qui
soit pratique, mais respectueuse des droits des institutions et des individus
concernés. Donc, nous suspendons l'étude du projet de loi 244 et
nous allons procéder à l'étude du projet de loi 249. Cette
suspension est toujours à l'intérieur de nos travaux. Ce n'est
pas une suspension à la prochaine session. Ce n'est pas une suspension
avec ou sans intérêts pour six mois. C'est une simple suspension
pour nous permettre d'étudier le projet de loi 244. Lorsque ce dialogue
se sera poursuivi et qu'une solution concrète et correcte aura
été définie, comme nous sommes en train de le faire, nous
pourrons revenir à l'étude du projet de loi 244. Je vous
remercie. À tantôt.
(Suspension de la séance à 17 h 2)
(Reprise à 17 h 5)
Projet de loi 249
Le Président (M. Filion): Nous reprenons nos travaux. J'ai
déjà appelé le projet de loi 249. Loi concernant un
immeuble du cadastre de la cité de Montréal (quartier
Saint-Antoine). J'inviterais le proposeur, M. le député de
Saint-Louis, qui a été patient, qui s'est même
intéressé au projet de loi 244... Vous voyez l'utilité de
les étudier dans l'ordre.
M. Chagnon: Et voilà.
Le Président (M. Filion): Voilà.
M. Chagnon: Profitant de la suspension demandée il y a une
heure.
Le Président (M. Filion): Bien, à ce
moment-là, je vais devoir dire, pour les fins du Journal des
débats, M. le député de Saint-Louis, qu'il était
utile de déblayer le dossier du projet de loi 244 comme on l'a fait.
M. Chagnon: J'en conviens avec vous.
Le Président (M. Filion): Cela étant dit, je vous
invite sans plus tarder à nous faire la présentation du projet de
loi dont vous êtes le parrain.
Remarques préliminaires
M. Chagnon: M. le Président, l'adoption de ce projet de
loi est demandée par la Société immobilière
Marathon, qui est propriétaire de terrains, dont celui dont on parlera
tout à l'heure. C'est dans le quadrilatère tout près de
Peel et du boulevard René-Lévesque où, vous savez, on
construira une tour à bureaux, un édifice à bureaux qui
sera la propriété conjointe et de la société
Marathon et de la société IBM.
Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui plus
particulièrement, M. le Président, il y a un M. Charles
Séraphin Rodier, pour faire de la petite histoire, qui est
décédé le 26 janvier 1890, il y a donc 99 ans, qui dans
son testament - lui aussi a un problème de testament, semble-t-iI -
avait permis à ses exécuteurs testamentaires de vendre ses biens,
sauf ceux qui étaient situés à l'intérieur de
Montréal. Cela a pris plusieurs années. En 1945, la Cour
supérieure a donné aux exécuteurs testamentaires le
pouvoir de vendre, de gré à gré ou autrement, tous les
immeubles situés aussi sur le territoire de la ville de Montréal
afin, évidemment, de permettre aux héritiers de pouvoir avoir
leur fructus.
À la suite de ce jugement de la Cour supérieure, les
exécuteurs testamentaires ont effectivement cédé et vendu
la parcelle de terrain dont on parle à la société Scottish
Trust alors que la cour avait permis la vente à la société
Canadlan Pacific. Évidemment, à l'époque, la
société Scottish Trust était une propriété
dont les actifs étalent détenus à 100 % par la compagnie
Canadlan Pacific. Je présume que le notaire et les procureurs de
l'époque ont saisi, qu'en vendant les actifs ou le terrain à
Scottish Trust, dans leur esprit, ils devaient le vendre, à Canadlan
Pacific, comme la cour l'avait demandé. En 1977, on a fait le partage
final de cette succession devant Me Hubert Leroux et, finalement, on a eu un
règlement définitif de la succession.
On a, aujourd'hui, M. le Président, un doute qu'il y ait eu,
peut-être, un vice de titre lors de la vente qui a été
faite en 1949, de la cession à Scottish Trust plutôt qu'à
Canadlan Pacific. C'est l'objet qui nous amène à faire ici la
demande de clarification du titre de façon que, d'une part, l'ensemble
de la corporation Marathon-IBM puisse, premièrement, ériger son
édifice et, deuxièmement, s'assurer du financement de cet
édifice sur un terrain qui appartient bien au propriétaire
actuel.
J'aurai, M. le Président, trois amendements à apporter au
projet de loi, mais, si vous me le permettez, je vous présenterai
immédiatement les deux personnes qui y ont travaillé. Tout
d'abord, Mme Suzanne R. Charest - permettez-moi de vous le signaler en passant,
M. le Président -qui a fait une étude de cadastre tout à
fait exemplaire et surprenante, c'est volumineux, ainsi que son
collègue, M. John Sullivan, directeur de projet à la
Société Immobilière Marathon de Montréal, si je ne
m'abuse.
M. le Président, voilà la petite histoire de ce petit
projet de loi.
Le Président (M. Filion): Me Charest ou M. Sullivan,
est-ce que vous voulez ajouter à cette présentation?
Mme Charest (Suzanne R.): Peut-être quelques petits points
supplémentaires. Disons que, pour l'époque, en 1945,
effectivement, lorsque la vente a eu lieu, elle a été
autorisée sous un régime très strict, selon l'article 206
de la Loi des chemins de fer. Alors, étant placée dans un cadre
très strict, il fallait à ce moment que la vente soit faite
à CP selon les termes du jugement et de la cour. En pratique, cela a
été fait par la filiale, quasi immobilière à
l'époque, de CP. Maintenant, c'est la Société
immobilière Marathon qui détient les biens immeubles de CP, mais
à l'époque c'était Scottish Trust qui faisait des
acquisitions au nom de CP. Ce n'est que plus tard, finalement, lorsqu'on
examine les titres de la propriété, parce qu'on en a fait
l'examen jusqu'à aujourd'hui pour les vérifier, qu'on
s'aperçoit que Scottish Trust, en 1970, a revendu la
propriété à Marathon et que Marathon l'a elle-même
cédée à nouveau à CP en 1972. Donc, effectivement,
CP est redevenue propriétaire éventuellement dans la chaîne
des titres, mais c'est resté entre les mains de ses compagnies
filiales pendant au-delà de 43 à 45 ans. Il s'agit
simplement, comme cela, d'un détail technique. Dans Un dossier aussi
volumineux que celui-là, on doit produire une opinion claire et sans
aucun doute pour que le financement soit possible. Comme il s'agit de plusieurs
millions de dollars, je pense qu'on doit donner une opinion très claire
aux prêteurs dans ce dossier.
En 1970, il y a eu aussi une déclaration faite par Scottish Trust
disant qu'elle avait acheté la propriété au nom de CP en
1945. C'est un document qui a été signé devant le notaire
Groulx.
Je n'ai pas autre chose à ajouter. Toutes les procédures
à l'époque ont été suivies sauf, naturellement,
à la dernière minute, le changement de nom de l'acheteur. On a
substitué Scottish Trust, la filiale de CP, à CP.
Étude détaillée
Le Président (M. Filion): Juste pour l'information des
membres de cette commission, M. le député de Saint-Louis le
savait probablement, finalement, à la base, cette succession, c'est
toujours celle de Charles Séraphin Rodler qui est
décédé le 26 janvier 1890. Ce doit être un
précédent, un record, comme on dit, parce que concernant cette
succession, il y a eu un projet de loi sanctionné le 10 mars 1949,
chapitre 133, le 22 mai 1963, chapitre 135...
M. Chagnon: Cet homme a fait parler de lui pendant 100 ans
après sa mort.
Le Président (M. Filion): ...un autre, le 16 mars 1967,
chapitre 170, d'autres projets de loi sanctionnés le 28 mars 1969,
chapitres 123, le 30 juin 1972, chapitre 96, et le 19 décembre 1975,
chapitre 122.
M. Chagnon: Je présume que celui-là sera le
dernier.
Mme Charest: Espérons, à moins que d'autres
examinateurs de titres ne trouvent d'autres choses.
M. Dauphin: Ces projets portaient toujours sur des titres?
Le Président (M. Filion): Non, cela variait. M.
Bergeron (André): De 1962 à 1975...
Le Président (M. Filion): II faudrait vous identifier pour
le bénéfice du Journal des débats.
M. Bergeron: Je m'appelle André Bergeron, je suis avocat
au ministère de la Justice. Donc, entre 1962 et 1975, les projets de loi
visaient à suspendre le partage de la succession de M. Rodier. Il avait
créé une substitution qui s'est ouverte en 1962, au
décès de la dernière sur- vivante de ses petits-enfants.
Non, c'est une substitution à un degré, c'est son dernier enfant
qui est mort en 1962, et, à ce moment-là, la succession devenait
partageable. Elle était constituée principalement d'immeubles.
Les exécuteurs disaient que le marché ne s'y prêtait pas et
demandaient le partage. En 1975, M. Choquette, qui était à cette
époque ministre de la Justice, leur a dit: Je vous le donne, mais c'est
la dernière fois, ne revenez plus. Effectivement, ils ne sont pas
revenus, parce qu'ils l'avaient obtenu jusqu'en 1978 et ils ont partagé
en 1977.
M. Chagnon: De là le règlement final et les
modifications en 1977, comme je le mentionnais tout à l'heure.
Le Président (M. Filion): Alors, le partage a eu lieu.
Mme Charest: Mais si je peux mentionner quelque chose, c'est en
1949, parmi toutes ces lois, que la Législature, a décidé
d'étendre les pouvoirs de l'exécuteur testamentaire et de lui
dire: Cela va, allez-y, vous pouvez vendre n'importe quel Immeuble à
Montréal. Mais notre vente s'est faite en 1945, quatre ans avant. (17 h
15)
M. Chagnon: II y a un vice de titre.
Mme Charest: Il y a eu un vice de titre à ce
moment-là qui n'a pas été décelé lors de...
Ils auraient peut-être dû faire rétroagir la loi de
1949.
M. Chagnon: C'est assez curieux.
Le Président (M. Filion): Évidemment, le projet de
loi précis qu'on a devant nous vise, finalement, à corriger un
vice de titre.
Mme Charest: Oui. Le Président (M. Filion): II
est... Mme Charest: Ou à ratifier, peut-être. Le
Président (M. Filion): Pardon?
Mme Charest: À ratifier ou à confirmer une vente
à l'époque.
La Président (M. Filion): A ratifier un vice de titre
possible, potentiel, dû, comme l'a bien expliqué le
député de Saint-Louis, à une désignation
d'acheteur. Bon, je ne sais pas si, M. le député de Marquette,
vous avez des questions ou si tout est clair pour vous dans les six lois?
M. Dauphin: Dans les six lois? Comme on en a discuté hier,
l'important pour vous, étant donné la valeur de la construction
qui y sera érigée, c'est de vous assurer - c'est un peu du
puritanisme juridique - qu'il n'y aura aucun problème dans
l'avenir.
Le Président (M. Filion): C'est cela.
M. Dauphin: Au ministère il n'y avait aucune objection au
projet de loi.
Mme Charest: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Je note que les droits
réels, s'il y en a, seront convertis en droits personnels, comme on le
retrouve généralement dans ce type de projet de loi privé.
Est-ce que c'est noté?
Mme Charest: Oui, vous l'avez ici, à l'article 2.
M. Chagnon: À l'article 2, oui.
Le Président (M. Filion): A l'article 2. oui.
M. Chagnon: Si vous me le permettez, M. le
Président...
Le Président (M. FiIion): Oui.
M. Chagnon: J'ai quelques amendements.
Le Président (M. Filion): Juste avant, je n'ai pas encore
appelé l'article 1, M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: J'ai un amendement sur l'article 2, c'est pour cela
que je voulais en profiter.
Le Président (M. Filion): Oui. Juste avant, est-ce que les
descendants du testateur sont encore dans le décor? Est-ce qu'ils ont
été avisés?
Mme Charest: Ils ne sont plus là depuis... En fait, Ils
ont eu leur partage et leur... Toute la succession a été
réglée en 1977 par un acte de partage final. De toute
façon, ils n'ont jamais eux-mêmes procédé à
aucune vente. Ils ont simplement reçu les deniers de ce que les
exécuteurs testamentaires obtenaient lors des ventes depuis 100 ans et
tous les partages ont été faits. D'ailleurs, cette vente de 1945
a aussi été naturellement partagée parce qu'elle a
été payée aux exécuteurs testamentaires par la
filiale de CP pour être partagée entre les héritiers.
Alors, ils ont été complètement
désintéressés à ce moment-là.
Le Président (M. Filion): Me Charest, est-ce qu'il n'y
aurait pas eu lieu de les aviser?
Mme Charest: Non, je ne pense pas parce que ce n'est pas d'eux
comme tels qu'on recherche une sanction de droit.
Le Président (M. Filion): Je le sais.
Mme Charest: Ils ont d'abord été
complètement payés et désintéressés en 1945
par le biais des exécuteurs testamentaires. D'ailleurs, à cette
époque, ils n'avaient pas plus le droit de vendre que maintenant. Les
exécuteurs testamentaires étaient là. Ils ont
été protégés aussi par les procédures qui
ont entouré cette vente en 1945, par les jugements. La cour,
naturellement, a autorisé la vente à CP, mais le curateur
était nommé dans le jugement qui autorisait la vente. Tout le
monde était là, à ce moment-là, pour
protéger les appelés ou les héritiers. À tout
événement, lors de toutes ces années jusqu'en 1977, ils
n'ont quasiment rien eu à dire. C'étaient les exécuteurs
testamentaires dont on prolongeait les pouvoirs et les devoirs d'année
en année qui étaient concernés. C'est cela, c'est une
question de détail technique, de formalité.
Le Président (M. Filion): Avant d'appeler l'article 1 du
projet de loi 249. La préoccupation des membres de cette commission a
porté sur le fait... D'abord, à l'article 2 on dit bel et bien
que "les droits réels annulés par la présente loi sont
remplacés par des droits personnels" contre la Société
Immobilière Marathon limitée. "Ces droits personnels ont une
valeur égale à celle qu'avait Immédiatement etc." Si le
législateur dit quelque chose, cela veut dire qu'il a une raison de le
faire. S'il existe des droits réels qui sont transformés en
droits personnels, encore faudrait-il que les personnes qui
détiendraient ces droits personnels après l'adoption de cette loi
le sachent. Étant donné, pour des raisons que nous comprenons
fort bien, que vous n'avez pas Jugé bon de notifier les descendants de
M. Rodier, je vous poserais la question suivante. Est-ce que vous seriez
prêts à vous engager à notifier la loi adoptée aux
héritiers de M. Rodier qui étaient représentés
à l'acte dont le projet de loi corrigera le titre, par leurs
exécuteurs testamentaires et à ceux que la Société
immobilière Marathon Itée pourra retracer? On m'Informe de notre
côté, Ici, que le Bureau de la législation privée a
déjà fait certaines démarches et a même fait une
petite recherche maison...
Mme Charest: Oui.
Le Président (M. Filion): ...qui fait qu'un certain nombre
d'héritiers - encore une fois, nous en sommes à la théorie
à l'état pur, et c'est très théorique, j'en
conviens... Je répète ma question. Est-ce que vous seriez
prêts à vous engager à le faire signifier, peut-être
avec un document venant de votre main, Me Charest, expliquant qu'il y a eu un
projet de loi d'adopté, et disant, expliquant que vous attirez leur
attention sur l'article 2, s'il y a lieu? Est-ce que vous seriez prêts,
donc, à prendre l'engagement de faire signifier la loi adoptée
aux parties concernées?
Mme Charest: À combien de personnes, environ? Vous aviez
mentionné un certain nombre de personnes à qui vous deviez
donner...
Le Président (M. Filion): Je pense que la
société Marathon, vous savez, a les ressources qu'il faut pour
Investir quelques cents afin de retracer quelques héritiers. Je ne lui
demande pas de faire des miracles, là...
Mme Charest: Je vais consulter mon client, si vous me le
permettez. Disons qu'à prime abord, il semble fastidieux pour notre
client de faire cette démarche. On est presque sûrs à 100 %
que ces gens ne peuvent prétendre à ce droit et leur envoyer un
projet de loi qui serait adopté par la suite pourrait, dans
l'état actuel du dossier, provoquer chez eux certaines idées qui
ne seraient pas justifiées autrement.
Le Président (M. Filion): Oui, mais...
Écoutez, si ces idées ne sont pas justifiées, elles
n'auront jamais de suite, mais si ce sont des idées
justifiées...
Mme Charest: Non, c'est...
Le Président (M. Filion): Prenons un exemple bien concret
qui ne s'applique probablement pas dans votre cas.
Mme Charest: Oui.
Le Président (M. Filion): Si je vends un immeuble à
tel prix à un individu et qu'ensuite la personnalité de mon
acheteur change en raison d'une loi, je peux peut-être le vendre plus
cher à quelqu'un d'autre, je peux avoir des considérations, et je
ne dis pas que ça s'applique dans votre cas. Je vous redirais que le
souci que nous avons est de faire en sorte que les projets de loi
d'intérêt privé adoptés ne soient pas des canots de
sauvetage, si je puis dire, lorsqu'il existe des mesures qu'on peut prendre et
qui peuvent régler le problème.
Deuxièmement, lorsqu'un projet de loi d'intérêt
privé est sanctionné Je pense qu'il doit être rendu public.
Il doit recevoir la publicité, publicité qui le
précède, bien sûr, pour aviser les gens qui peuvent avoir
des droits. M. le député de Saint-Louis, vous avez l'air
sceptique, je vous ferai remarquer qu'on a fait ça des fois, ici, en
commission, qu'on a déjà invité des gens à
communiquer avec d'autres personnes et que cela a donné des
résultats. Alors, je pense que ce que nous suggérons... (17 h
30)
M. Chagnon: C'est quand même une vente qui a
été faite il y a 45 ans.
Mme Charest: Si je peux vous le faire remarquer aussi, il y a eu
une autre vente qui a été ratifiée en 1946, il s'agissait
d'une vente à Montréal par les exécuteurs testamentaires
de
Rodier qui a été ratifiée par la
Législature. Dans une de ces nombreuses lois, Rodier...
Le Président (M. Filion): Pourquoi ne pas les avoir
notifiés? À ce moment-là, je vais vous poser la question
à l'envers, Me Charest. Pourquoi prévoir l'article 2?
Mme Charest: C'est la coutume au ministère de la
Justice.
Le Président (M. Filion): Alors, c'est une coutume qui est
basée sur une préoccupation.
M. Chagnon: Est-ce que vous voulez qu'on l'enlève?
Le Président (M. Filion): Non, on ne l'enlèvera
sûrement pas... Évidemment, M. le député de
Saint-Louis sait fort bien que l'article 2 est une protection à
l'égard d'un mode tout à fait spécial, qui est projet de
loi privé. Alors, je vous laisse terminer sur la question que je vous
posais.
Mme Charest: On n'a pas le choix. On peut peut-être
s'arranger pour tout bonnement faire signifier ce jugement-là. Je pense
que mon client est d'accord maintenant pour le faire. Je sais que vous aviez
une grande liste. Il y a peut-être moyen de vérifier ensemble si
les principaux intéressés peuvent en recevoir communication,
quitte à ce qu'ils le transmettent à d'autres membres de leurs
familles si... des familles proches, sans toutefois rendre ce processus trop...
car il sont quand même une centaine maintenant, soixante, soixante-dix...
En tout cas, ils sont rendus assez nombreux.
M. Bergeron: Ils sont 35.
Mme Charest: On peut aussi en manquer quelques-uns. Alors, tant
que cette procédure ne sera pas précise au point de tous les
rejoindre, car je ne pense pas qu'on puisse tous les rejoindre, disons un
membre par souche ou par branche.
M. Dauphin: Si vous me le permettez, M. le
Président...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Dauphin: Vous pourrez vous entendre tantôt avec les
juristes du ministère sur la procédure.
Mme Charest: D'accord.
Le Président (M. Filion): Donc, nous prenons bonne note de
votre engagement moral, volontaire et apprécié.
Mme Charest: Cela va faire vivre d'autres
avocats.
Le Président (M. Filion): Non, ce n'est pas quelque chose
de très complexe, me signale le conseiller en loi, pas du tout. On n'est
pas en Thessalonique, en Grèce, comme dans le cas
précédent.
M. Chagnon: Dans ce cas-là, je me serais proposé
volontiers...
M. Bergeron: II y a eu d'autres cas où on a demandé
au requérant de donner des avis en matière de servitudes, par
exemple. Je pense à la région de Laprairie dans les années
1975. Cela visait à supprimer une servitude de passage
créée par le plan de subdivision. On a demandé,
c'était à la Société Ivanhoe, je pense, de donner
un avis à environ 2000 propriétaires. Il n'y a ou absolument
aucune réaction, aucune poursuite de prise. Disons que c'est le cas le
plus évident. Il y a eu d'autres cas semblables où on a
demandé de donner des avis surtout en matière de servitudes. Il
n'y a jamais eu de réaction. Je pense qu'il va se passer la même
chose dans le cas des terrains de la succession Rodier qui ont
été achetés par Marathon.
Mme Charest: D'accord.
Le Président (M. Filion): D'accord? J'appelle le
préambule du projet de loi. Est-ce que le préambule est
adopté?
M. Chagnon: Adopté.
Une voix: II y a un amendement.
Le Président (M. Filion): Au préambule?
M. Chagnon: L'amendement est à l'annexe.
Le Président (M. Filion): On m'informe qu'un amendement...
M. le député de Marquette.
M. Dauphin: Oui, M. le Président. Je crois que vous l'avez
en votre possession. La version française du préambule est
modifiée par la suppression, à la sixième ligne du
douzième alinéa, de ce qui suit: "pour ce faire". Un commentaire.
Il s'agit de supprimer des mots inutiles et ambigus.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement au
préambule est adopté.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que le préambule,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 1.
Adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 2 du projet
de loi.
M. Chagnon: Là, il y a un amendement.
Le Président (M. Filion): Un amendement! L'amendement est
le suivant. Voulez-vous le lire, M. le député de Marquette?
M. Dauphin: Pas l'annexe au complet, on n'est pas rendu
là. L'article 2 de la Loi concernant un Immeuble du cadastre de la
cité de Montréal (quartier Saint-Antoine) est modifié par
le remplacement, à la deuxième ligne, des mots "Canadien
Pacifique Limitée" par les suivants: "La Société
immobilière Marathon Limitée".
Nos commentaires: le 14 octobre 1988, Canadien Pacifique limitée
a vendu l'immeuble visé dans la présente loi et des immeubles
contlgus à la Société Immobilière Marathon et
celle-ci a consenti à l'amendement par l'intermédiaire de son
procureur.
Le Président (M. Filion): L'amendement est-il
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 2 tel qu'amendé
est adopté.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 3.
Adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 4.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'annexe.
M. Chagnon: II y a une modification là-dessus à
cause du cadastre qu'on a dû refaire à la suite de la vente.
Peut-être que le représentant du ministère de la Justice,
adjoint parlementaire au ministre de la Justice, pourrait lire l'annexe.
M. Dauphin: Je voulais vous suggérer de la lire, M. le
député.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Filion): De toute façon, II faut
la lire. Alors, M. le député de...
M. Dauphin: II faut la lire. M. le député de
Saint-Louis, comme parrain, voulez-vous lire l'annexe.
M. Chagnon: Je pensais que c'était le ministère de
la Justice qui faisait des amendements. Alors, peut-être... Je ne
voudrais pas vous obliger...
Le Président (M. Filion): Si je comprends bien, on
dit...
M. Dauphin: Je vais la lire, M. le Président.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: L'annexe est modifiée par l'addition, à
la fin, de l'alinéa suivant: "Cette partie de lot est maintenant connue
comme étant une partie du lot 2427 du cadastre officiel de la
cité de Montréal (quartier Saint-Antoine), division
d'enregistrement de Montréal, Identifiée par les lettres
A-B-C-D-A sur un plan préparé par Jacques Goudreault, arpenteur
géomètre, le 2 mars 1989, numéro D5754, minute 4238,
référence 8903-004; partant du point "1" sur ledit plan,
étant le coin sud du lot 2427; de là, dans une direction nord-est
- qu'est-ce qu'on fait avec ça? - (40°05'00") le long de la limite
sud-est du lot 2427 pour une distance de cent cinquante-deux pieds et deux
centièmes (152.02') ou (46,33 mètres) jusqu'au point "A" sur
ledit plan, étant le point de commencement; de là, dans une
direction nord-ouest (305° 15').
Une voix: Cinq minutes.
M. Dauphin: ...5' 40" pour une distance de soixante-six pieds et
vingt-huit centièmes (66.28") ou (20,20 mètres) jusqu'au point
"B" sur ledit plan; de là, dans une direction nord-est (34° 8' 30")
pour une distance de vingt et un pieds et trente centièmes (21.30') ou
(6,49 mètres) jusqu'au point "C" sur ledit plan; de là, dans une
direction sud-est (124° 50' 20"...
Une voix: 54'.
M. Dauphin: ...54' 20") pour une distance de soixante-huit pieds
et cinquante-quatre centièmes 68,54 ou (20,89 mètres) jusqu'au
point "D" sur ledit plan; de là, dans une direction sud-ouest (220°
°5' °0") le long de la limite sud-est du lot 2427 pour une distance de
vingt et un pieds et huit dizièmes (21.8') ou (6,64 mètres)
jusqu'au point "A", point de commencement; bornée vers le nord-ouest, le
nord-est et le sud-ouest par une partie du lot 2427, vers le sud-est par la rue
La Gauchetière (montrée à l'originaire); contenant en
superficie mille quatre cent quarante-neuf pieds carrés et soixante et
onze centièmes (1449.71 pi) ou (124,68 m ).
Une voix: 134.
M. Dauphin: 134. Ce n'est pas ça que j'ai dit?
Excusez-moi, c'est (134,68 m2) mesure anglaise; les directions
mentionnées dans la description technique sont des gisements en
référence au système SCOPQ, (fuseau 8, méridien
central, 73°30')."
M. Chagnon: Très bien.
M. Dauphin: Je remercie les membres de la commission...
M. Chagnon: De vous avoir écouté.
M. Dauphin: ...pour leur compréhension. Cette modification
tient compte du remplacement de certains numéros de lot qui a eu lieu en
février dernier.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, M. le
député de Marquette. On prend bien note du défaut du
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Ou de la qualité de la lecture aussi studieuse
que préparée du député de Marquette.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'annexe est
adoptée? Adopté tel qu'amendé.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Dauphin: Adopté. M. Chagnon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que le projet de loi tel
qu'amendé est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. En terminant,
finalement peut-être une Indication sur l'engagement qu'ont pris
tantôt nos invités et, dans ce sens, j'invite nos huit lecteurs du
Journal des débats, et les avocats qui préparent les
projets de loi privés: un avis ne coûte pas cher et assure une
pleine publicité au processus d'adoption d'une loi privée, qui
est exceptionnel, bien sûr, mais, à mon sens, cela vise à
accorder une publicité à cette intervention extraordinaire.
Autrement, on s'engagerait dans une voie où... Parfois, il ne semble pas
y avoir de préjudice de causé à qui que ce soit, mais on a
vu récemment, l'an dernier, à la suite d'une invitation semblable
de la commission, qu'une personne avait des choses à dire et est venue
les dire en commission. Cela ne voulait pas nécessairement dire qu'elle
avait raison, mais elle a quand même
eu la chance d'exprimer ses préoccupations à
l'Assemblée nationale avant que les membres de la commission ne
décident du bien-fondé du projet de loi. Je vous remercie, Me
Charest et M. Sullivan.
Mme Charest: Merci beaucoup, M. le Président.
Projet de loi 250
Le Président (M. Filion): J'appelle maintenant le projet
de loi 250, Loi concernant certains Immeubles du cadastre de la cité de
Montréal (quartier Sainte-Anne), présenté par M. le
député de Sainte-Anne. M. le député de Sainte-Anne,
voulez-vous nous faire une présentation du projet de loi?
Remarques préliminaires
M. Polak: Oui. M. le Président, pour ne pas prendre trop
de temps, il s'agit ici d'un projet de loi pour la rectification du titre d'une
propriété située dans le comté de Sainte-Anne. J'ai
eu une rencontre avec le président de la compagnie en question, M.
Gilies R. Fortin, qui est ici, à l'extrême gauche, appuyé
par ses avocats. Me André Asselln et Me Paquette, ainsi que Mme Sylvie
Dupuis de la compagnie requérante.
Pour ne pas prendre plus de temps, tel que le demande la commission, M.
le Président, je suggère qu'un des avocats présente la
demande.
Le Président (M. Filion): Me André Asselln et Me
André Paquette, bonjour et bienvenue. Vous pourriez peut-être nous
présenter les personnes qui vous accompagnent et compléter la
présentation du projet de loi.
M. Paquette (André): M Gilies R. Fortin et Mme Dupuis, de
la Société en commandite Tristan, sont propriétaires d'un
immeuble situé dans le quartier Sainte-Anne et qui, autrefois,
était constitué de quatre lots distincts traversés
verticalement par un canal de dérivation en provenance du canal de
Lachine et par une ruelle. Il y avait quatre lots, les lots 1056, 1057, 1058 et
1059.
L'objet principal du projet de loi que nous présentons est de
corriger certaines Incertitudes techniques du titre de ces
propriétés dans le but de permettre le financement, sur ces
immeubles présentement inoccupés, d'un centre de distribution
pour la société en commandite et ses partenaires qui ont 36
boutiques de mode à travers le Québec. (17 h 45)
Ce qui est arrivé, de fait, c'est que ces titres sont assez
curieux. Au sujet du lot 1057, une des composantes originaires, c'est un bail
de 21 ans, signé en 1851, qui se renouvelait à tous les 21 ans,
et qui a fait l'objet d'un jugement d'interversion de titre en vertu de la loi
des constituts qui existe toujours dans tes Statuts refondus et qui permet
à un locataire d'acheter son Immeuble en offrant un prix qui
était déterminé à ce moment-là par la
Régie des services publics. Effectivement, il y a eu un jugement de la
Régie des services publics concernant ce lot. Il y a eu
subséquemment d'autres jugements qui ont été rendus en
1961 et en 1962 par la Cour supérieure, qui accordaient aux
propriétaires riverains la propriété des ruelles et du
canal de dérivation qui les traversait. Au sujet de ce canal de
dérivation, disons qu'il partait du canal de Lachine et traversait un
certain nombre de propriétés, qu'il n'avait aucun but de
navigation, mais servait tout simplement pour faire tourner les moulins
à aube qui étaient situés... Il y avait Ogilvy Flower
Mills. À un moment donné, en 1921, il y a eu un droit de
construction au-dessus de ce canal et, vers 1925, il semble bien que le canal
ait été complètement comblé. Le but... Dans les
différents jugements en prescription acquisltive, il y a deux
problèmes. Il y a quatre minuscules parties de lots qui ont
été omises de telle sorte qu'à la propriété
il y a quatre trous actuellement qui ne sont pas couverts par les jugements et,
d'autre part, les jugements et les requêtes n'ont été
signifiés à personne.
Je signale que les jugements remontent tout de même à 1961
et que le dernier titre qu'il y avait antérieurement là-dessus et
qui concerne les personnes contre qui on veut prescrire remonte à 1921
où c'était des ventes de parties résiduaires de droits. Ce
qu'on demande, c'est que les quatre minuscules terrains qui,
généralement, ont des superficies de six pieds par dix pieds et
qui sont... Dans un cas, il y en a un qui n'est même pas cadastré.
On demande d'être déclarés propriétaires de ces
quatre anomalies et que les jugements soient déclarés bons et
valides, malgré l'absence de signification. L'absence de signification
n'est pas une inégalité ni une irrégularité. La
cour a permis qu'on procède comme ça à cause probablement
de la difficulté de rejoindre les héritiers à ce
moment-là, mais dans un titre, quand on veut financer à long
terme, ça pose des problèmes parce que, théoriquement,
quelqu'un pourrait revenir dans le mois de sa connaissance de l'existence du
jugement. Donc, on ne peut financer à long terme sur des bases comme
ça.
Maintenant, pour ajouter à l'histoire, tous ces terrains ont
été vendus au shérif, ont été vendus pour
taxes, ont fait l'objet, dans le cas de trois terrains sur quatre, de revente
par la cité de Montréal. Ce qu'on demande, de fait, c'est que les
anomalies disparaissent et qu'on cesse d'apparaître dans les titres comme
étant obligé de maintenir en opération un canal qui n'a
plus d'utilité, qui est bouché depuis 60 ans et qui reste dans
les titres. C'est une question de technicité. Je pense bien qu'il n'y a
pas de danger réel, mais un examinateur de titres aurait
de grandes réticences à un financement de l'ordre de 2 500
000 $ comme monsieur veut faire.
Le Président (M, Filion): M. le député de
Marquette, avez-vous des questions?
M. Dauphin: II s'agit d'une clarification d'un paquet de titres.
Comme vous l'avez mentionné tantôt, il y a un certain jugement qui
n'avait pas été signifié sauf que, par après, vous
n'avez jamais entendu parler de rien. Au ministère, justement on s'est
réuni hier, on est d'accord avec le projet de loi et la série
d'amendements qui va être déposée tantôt.
Le Président (M. Filion): Finalement, vous me corrigerez,
maîtres, l'article 1 corrige les vices découlant de l'absence
d'avis et du fait que personne n'ait été mis en cause dans les
requêtes en reconnaissance du droit de propriété acquis par
prescription. C'est cela?
M. Paquette: Et il corrige également un dispositif interne
du jugement, dans les trois dernières lignes...
Le Président (M. Filion): D'accord. Les trois
dernières lignes, est-ce que c'est...
M. Paquette: ...de l'amendement que j'ai ici.
Le Président (M. Filion): C'est un amendement que vous
allez déposer tantôt.
M. Paquette: C'est l'amendement, oui.
Le Président (M. Filion): C'est l'amendement,
d'accord.
L'article 2 corrige le vice découlant du défaut de
signification d'avis relativement à l'ordonnance fondée sur la
loi des constituts dont vous avez parlé tantôt.
M. Paquette: C'est exact.
Le Président (M. Filion): L'article 3 supprime toute
obligation d'entretenir un canal sur les terrains visés par le projet de
loi. Cela n'avait jamais été... Cette obligation était
toujours présente.
M. Paquette: Cette obligation apparaît dans les titres et
elle est manifeste. Ce canal est comblé depuis au moins 1925.
Le Président (M. Filion): Oui. L'article 4 déclare
la requérante - c'est là-dessus, peut-être, que j'aurais
une question - propriétaire des quatre parcelles, dont vous avez
parlé tantôt, auxquelles les jugements en reconnaissance du droit
de propriété acquis par prescription et l'ordonnance de la
Régie des services publics ne s'appliquent pas en raison d'erreurs dans
les descriptions. C'est uniquement des questions d'erreurs dans les
descriptions.
M. Paquette: Je n'arrive pas à me l'expliquer autrement
parce que c'est incompréhensible. C'est tellement minuscule que j'ai
l'impression que cela n'est pas apparu dans les arpentages originaires. Quand
les propriétés ont été rassemblées pour
constituer un tout, l'arpenteur a été obligé de dire qu'il
y avait telle chose à telle place, telle autre chose à telle
autre place et un petit trou en plein milieu qui n'avait même pas de
numéro de cadastre.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Paquette: J'ai essayé de me l'expliquer autrement et je
n'y arrive pas.
Le Président (M. Filion): L'article 5 relatif à la
clause de conversion de droits réels en droits personnels et l'article 7
relativement à l'enregistrement de la loi, ce sont les dispositions
qu'on retrouve habituellement? C'est cela?
Une voix: Une petite parcelle de terrain.
Le Président (M. Filion): Une petite parcelle de terrain,
oui. L'article 6 identifie les immeubles, cela va. La loi porte aussi sur un
Immeuble dont la requérante n'est pas propriétaire, mais qu'elle
a l'intention d'acquérir.
M. Paquette: Voici, c'est qu'on fait justement un rassemblement
de terrains et la ville de Montréal est propriétaire du
quatrième terrain qui a le même problème de ruelle que les
autres, qui fait l'objet d'un jugement qu'on corrige en même temps.
Le Président (M. Filion): Pour le bénéfice
du Journal des débats, on ne parle pas de grandes étendues quand
on parle de quatre parcelles.
M. Paquette: Non, je pense que la plus grande surface mesure 7
pieds par 14 pieds.
Le Président (M. Filion): Juste par curiosité,
maître, ce sont, évidemment, les conseillers juridiques du
financier qui ont réussi à déceler ces vices de titres
ou...
Une voix:...
Le Président (M. Filion): Pardon?
M. Paquette: Ce n'est pas tout à fait cela.
Le Président (M. Filion): Ce sont des motifs de
financement.
M. Paquette: Mon client a acheté l'immeuble
et veut se présenter pour un financement.
La Président (M. Filion): D'accord, c'est pour des fins de
financement.
M. Paquette: Nicole Charest est venue hier et probablement que
c'est elle... Elle est venue juste avant nous. Du bureau de Godin...
Le Président (M. Filion): Suzanne.
M. Paquette: II représente un certain nombre de
prêteurs et je sais ce qui va arriver...
Le Président (M. Filion): D'accord. Est-ce qu'il y a
d'autres questions des membres de cette commission?
Une voix: Adopté.
Étude détaillée
Le Président (M. Filion): Donc, J'appelle le
préambule du projet de loi. Je vais le lire en plus pour voir ce dont
cela a l'air. L'amendement qui m'est déposé par le
représentant...
Une voix: J'ai différents amendements.
Le Président (M. Filion): Allez-y donc si vous avez les
commentaires. Tiens, je vais lire l'amendement et vous lirez les
commentaires.
L'amendement au préambule. "Le préambule de la Loi
concernant certains Immeubles du cadastre de la cité de Montréal
(quartier Sainte-Anne) est modifié: "1° par la suppression, à
la troisième ligne du deuxième alinéa, des mots "non
visé dans la présente loi"; "2° par le remplacement du
quatrième alinéa par le suivant: "Que les lots 1056 et 1059, une
partie du lot 1058 ainsi que certains Immeubles non visés par la
présente loi ont fait l'objet d'actes de vente enregistrés les 31
décembre 1921 et 20 janvier 1922 au bureau de la division
d'enregistrement de Montréal-Ouest sous les numéros 168 874 et
168 964 et que ces actes mettent à la charge de l'acheteur diverses
obligations d'entretien du canal et des berges de celui-ci;" "3° par le
remplacement, à la première ligne du cinquième
alinéa, des mots "eu que 10 pieds de largeur et" par "jamais servi
à la navigation et qu'il"; "4° par le remplacement, à la
première ligne du sixième alinéa, de l'expression
"sud-ouest" par "sud-est"; "5° par le remplacement, à la
première ligne du septième alinéa, de l'expression
"nord-est" par "nord-ouest"; "6° par le remplacement des trois
dernières lignes du huitième alinéa par ce qui suit: ",une
partie du lot 1915 et du lot 1913 dans le cas de la partie sud-est de la ruelle
et une partie du lot 1915 ainsi que le lot 1916 dans le cas de la partie
nord-ouest de la ruelle et que, de plus, ces nouveaux lots n'ont aucun
caractère de canal ou de ruelle;" "7° par l'insertion, après
le huitième alinéa, du suivant: "Que, toutefois, le lot 1915
comprend deux parties de la ruelle, décrites aux annexes A et B,
situées de part et d'autre du canal, qui n'étaient pas
visées dans aucun des deux jugements en reconnaissance judiciaire du
droit de propriété acquis par prescription mais que les
propriétaires ou occupants des immeubles contigus ont
possédées à titre de propriétaires pendant plus de
30 ans;" "8° par le remplacement du neuvième alinéa par le
suivant: "Que, toutefois, il existe une partie, décrite à
l'annexe C, de la partie nord-ouest de la ruelle à laquelle le jugement
enregistré sous le numéro 1 673 376 ne s'applique pas, qui ne
fait pas partie du lot 1916, qui est bornée par certains des lots et
parties de lot acquis par Société en commandite Tristan et qui,
au moment où ce jugement a été rendu, étalent
possédées depuis plusieurs années par l'une ou l'autre des
personnes qui possédaient à titre de propriétaire le
canal, le résidu de la partie nord-ouest de la ruelle ou la partie
contiguë du lot 1057;" "9° par le remplacement, à la
deuxième ligne du dixième alinéa, du mot "et" par le mot
"ou"; "10° par l'insertion, à la deuxième ligne du
onzième alinéa, après le nombre "1057", de ce qui suit:
"décrite à l'annexe D"; "11° par le remplacement, à la
quatrième ligne du onzième alinéa, du mot "presque" par
les mots "plus de"; "12° par le remplacement, à la troisième
ligne du douzième alinéa, de l'expression "sud-ouest" par
"sud-est"; "13° par le remplacement de la cinquième ligne du
douzième alinéa par ce qui suit: "celui-ci stipulées dans
les actes enregistrés sous le numéro 168 874 et 168 964 et que";
"14" par le remplacement, à la troisième ligne du
treizième alinéa, du mot "et" par le mot "ou"; "15° par le
remplacement du quatorzième alinéa par les suivants: "Que, dans
les deux jugements de reconnaissance judiciaire du droit de
propriété acquis par prescription, personne n'a été
mis en cause en qualité de propriétaire des immeubles
visés ou de titulaire d'autres droits réels sur ceux-ci, qu'il y
eut dispense de signification de la requête, qu'aucune mesure ne semble
avoir été prise pour informer de la requête ou du jugement
rendu tes personnes qui auraient eu des arguments à présenter
contre la décision demandée et qu'ainsi ces personnes n'ont pas
eu l'occasion de présenter leurs arguments; "Que les seules mesures
prises par le requérant pour informer les locateurs ou leurs
ayants droit de la requête à la Régie des services
publics ou de l'ordonnance de celle-ci semblent avoir été la
publication d'avis dans les journaux; "Qu'une fois la présente loi
entrée en vigueur, Société en commandite Tristan a
l'intention d'acquérir le lot 1913 du cadastre de la cité de
Montréal (quartier Sainte-Anne) et que le propriétaire actuel de
cet immeuble, la ville de Montréal, a été
spécialement avisé de la présentation de la
présente loi ne s'est pas opposé à son adoption;"
M. Dauphin: M. le Président, nous avons un long
commentaire. Ces modifications sont de concordance avec celles
effectuées aux articles 1, 2 et 4 ainsi qu'avec le remplacement des
annexes. Je m'engage dès maintenant à lire les prochains
amendements.
Le Président (M. Filion): Si je comprends bien, si on
avait adopté le projet de loi tel quel, on aurait été pris
avec des vices de titre.
M. Paquette: Je pense qu'on n'aurait pas
procédé.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Filion): Je comprends aussi qu'il y a eu
publication dans le journaux. Bon, cela va. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que le préambule,
tel qu'amendé, est adopte?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 1 du projet
de loi.
M. Dauphin: Avec amendement, M. le Président. "L'article 1
de la Loi concernant certains immeubles du cadastre de la cité de
Montréal (quartier Sainte-Anne) est modifié: "1° par
l'insertion, à la troisième ligne du premier alinéa,
après le second mot "à", de ce qui suit: "une partie de"; "2°
par le remplacement, à la quatrième ligne du premier
alinéa, du mot "sud-ouest" par le mot "sud-est"; "3° par le
remplacement, à la cinquième ligne du premier alinéa, du
mot "de" par le mot "du"; "4° par le remplacement des cinq dernières
lignes du premier alinéa par les suivantes: "être contesté
en raison du fait qu'aucun propriétaire des immeubles visés ou
titulaire d'autres droits réels sur ceux-ci n'a été mis en
cause dans la requête dans laquelle la reconnaissance judiciaire du droit
de propriété acquis par prescription était
demandée, qu'il y a eu dispense de signification de cette requête,
qu'aucune mesure ne semble avoir été prise pour informer de la
requête ou du jugement rendu les personnes qui auraient eu des arguments
à présenter contre la décision demandée et
qu'ainsi, ces personnes n'ont pas eu l'occasion de présenter leurs
arguments ni non plus en raison du fait que ce jugement pourrait être
interprété comme ayant permis à la requérante de
prescrire contre son propre titre sans avoir prouvé d'interversion de
titre." (18 heures) 5° par l'insertion, après le premier
alinéa du suivant: "II en est de même du titre de la ville de
Montréal sur la partie du lot 1913 du cadastre de la cité de
Montréal (quartier Sainte-Anne) qui correspond à une autre partie
de la partie de l'ancienne ruelle située au sud-est du canal, cette
autre partie de la partie sud-est de l'ancienne ruelle étant elle aussi
visée dans le jugement enregistré sous le numéro 1 574
714. 6° par l'insertion, à la première ligne du second
alinéa, après le mot "même" du mot "encore"; 7° par le
remplacement, à la deuxième ligne du second alinéa de
l'expression "nord-est" par "nord-ouest".
Commentaires. Les modifications effectuées en premier et en
cinquième lieu visent à préciser qu'en plus du lot 1915 il
y a aussi le lot 1913 qui correspond à l'emplacement autrefois
occupé par la partie de la ruelle située au sud-est du canal. La
modification effectuée en quatrième lieu vise à mieux
préciser les causes de nullité possibles des jugements en
matière de prescription qui seront couvertes par l'article 1. Les autres
modifications ont pour but de corriger certaines erreurs d'attention qui se
sont glissées lors de la rédaction du projet de loi.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté, j'appelle
l'article 2.
M. Dauphin: Avec amendement, M. le Président. "L'article 2
est modifié: "1° par le remplacement, à la quatrième
ligne, du mot "et* par le mot "ou"; "2° par le remplacement des trois
dernières lignes par les suivantes: "dans des journaux et qu'ainsi les
personnes qui auraient eu des arguments à présenter contre la
décision demandée ou rendue n'ont pas eu l'occasion de les
présenter."
Commentaires: La modification effectuée en premier lieu a
pour but de corriger une erreur d'inattention. La modification effectuée
en second lieu a pour but de rendre plus clair le principe de l'article.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 3.
M. Dauphin: Modifié par amendement, M. le
Président. "L'article 3 est modifié: "1° par le remplacement,
à la quatrième ligne, de "A ou B", par "A à D"; "2°
par le remplacement des mots: "de l'acte de vente enregistré au bureau
de la même division d'enregistrement sous le numéro 168 874", par
les suivants: "des actes de vente enregistrés au bureau de la même
division d'enregistrement sous les numéros 168 874 et 168 964."; "3°
par l'addition de l'alinéa suivant: "Ces obligations sont aussi
annulées relativement au lot 1913 du cadastre de la cité de
Montréal (quartier Sainte-Anne)."
Les commentaires, brièvement, la modification effectuée en
premier lieu est de concordance avec celle effectuée à l'article
4. La modification effectuée en deuxième lieu a pour but de
réparer l'oubli de la mention d'un acte enregistré et la
troisième de supprimer l'obligation d'entretenir le canal qui affecte un
terrain que Société en commandite Tristan a l'Intention
d'acheter.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'article 3, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 4.
M. Dauphin: À l'article 4, M. le Président, un
amendement qui se lit comme suit: "L'article 4 est remplacé par le
suivant: "4. "Société en commandite Tristan est
déclarée propriétaire des immeubles décrits aux
annexes A à D".
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 4 tel qu'amendé
est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 5.
M. Dauphin: II n'y a pas d'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Adopté.J'appelle
l'article 6.
M. Dauphin: "L'article 6 est modifié par le remplacement,
aux troisième et quatrième lignes, de "A et B", par "A, B, C, et
D, ainsi que le lot 1913 du cadastre de la cité de Montréal
(quartier Sainte-Anne)."
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 6, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 7.
M. Dauphin: II y a un amendement. "L'article 7 est
remplacé par le suivant: "7. L'enregistrement d'une copie conforme de la
présente loi se fait par dépôt. À cette occasion, le
régistrateur Inscrit en marge des actes enregistrés sous les
numéros 1 574 714, 1 673 376, et 1 995 207 "Confirmé par la loi
enregistrée sous le numéro... quant à tout vice
corrigé par cette loi".
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 7, tel
qu'amendé, est-il! adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 8.
M. Dauphin: Pas d'amendement. Le Président (M. Filion):
Adopté.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle les annexes du projet
de loi.
M. Dauphin: "Les annexes A et B de la Loi concernant certains
immeubles du cadastre de la cité de Montréal (quartier
Sainte-Anne) sont remplacées par les suivantes: "Annexe A (articles 3, 4
et 6). Une partie du lot 1915 du cadastre de la cité de Montréal
(quartier Sainte-Anne), de forme irrégulière, bornée au
nord-ouest, sur une distance de 2,3 pieds, mesurée à partir du
point d'intersection des lignes séparatives des lots 1058, 1915 et 1916
du même cadastre, par une partie du lot 1916, au nord-est, sur une
distance de 9 pieds, par l'immeuble décrit à l'annexe C, au
nord-ouest, de nouveau, sur une distance de 2,3 pieds par une partie de
l'immeuble décrit à l'annexe C, au nord-est, de nouveau, sur une
distance de 11,5 pieds, au sud-est, sur une distance de 4,8 pieds et au
sud-ouest, sur une distance de 20,5 pieds, par une autre partie du lot 1915.
Les mesures sont approximatives et il s'agit de mesures anglaises." "Annexe B
(articles 3, 4, et 6). Une partie du lot 1915 du cadastre de la cité de
Montréal (quartier Sainte-Anne), de forme approximativement
carrée, bornée au sud-ouest, au nord-ouest et au nord-est par une
autre partie du lot 1915, et au sud-est par une partie du lot 1913, la ligne
qui forme la limite sud-ouest se situant dans le prolongement de celle qui
forme la limite nord-est de la partie de l'immeuble décrit à
l'annexe A qui est bornée à l'immeuble décrit à
l'annexe C, mesurant 6,1 pieds dans chacune de ses lignes. Les mesures sont
approximatives et il s'agit de mesures anglaises." "Annexe C (articles 3, 4 et
6) Un immeuble sans désignation cadastrale, faisant partie du cadastre
de la cité de Montréal (quartier Sainte-Anne), de forme
approximativement rectangulaire, borné au nord-ouest par une partie du
lot 1916 du même cadastre; au nord-est, par la partie du lot 1057 du
même cadastre décrite à l'annexe D, au sud-est, par une
partie du lot 1915 du même cadastre et par une autre partie de ce lot
décrite à l'annexe A; et au sud-ouest, par la partie de ce lot
décrite à l'annexe A, mesurant 17,7 pieds dans ses lignes
nord-ouest et sud-est, 8,6 pieds dans sa ligne nord-est et 9 pieds dans sa
ligne sud-ouest. Les mesures sont approximatives et il s'agit de mesures
anglaises " "Annexe D (articles 3, 4 et 6). Une partie du lot 1057 du cadastre
de la cité de Montréal (quartier Sainte-Anne), de forme
approximativement rectangulaire, bornée au nord-ouest et au nord-est par
une autre partie du lot 1057, au sud-est, par le lot 1915 du même
cadastre et au sud-ouest, par l'immeuble décrit à l'annexe C,
mesurant 4,8 pieds dans ses lignes nord-ouest et sud-est et 8,6 pieds dans ses
lignes nord-est et sud-ouest. Les mesures sont approximatives et il s'agit de
mesures anglaises."
Commentaires. Les nouvelles descriptions sont plus précises que
les anciennes, particulièrement en ce qui a trait aux endroits où
sont situées les parcelles.
La Président (M. Filion): Je vous remercie, M. le
député de Marquette et adjoint parlementaire du ministre de la
Justice. Est-ce que l'amendement aux annexes est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que les annexes, telles
qu'amendées, sont adoptées?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que le projet de loi est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté, tel
qu'amendé. Me Paquette, Me Asselin, Mme Dupuis et M. Gilles Fortin,
merci. La commission parlementaire déclare votre projet de loi
adopté. Ce projet de loi sera cependant soumis à
l'Assemblée nationale pour son adoption en troisième lecture et
il sera sanctionné par le lieutenant-gouverneur. Nous vous
remercions.
On peut peut-être suspendre deux minutes... Est-ce que les
membres...?
Nous pourrions reprendre l'examen du projet de loi 244?
La commission suspend ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 10)
(Reprise à 18 h 31)
Projet de loi 244 (suite)
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Filion): Cette commission reprend ses
travaux en appelant à nouveau le projet de loi 244, Loi concernant la
succession de Georg Stellari. D'une part, il y a la question des
légataires particuliers et d'autre part il y a l'Intention du
défunt quant à l'utilisation qui sera faite des sommes d'argent.
Je comprends que vous avez peut-être une communication à nous
faire, Me Langis, en ce qui concerne l'utilisation qui sera faite des montants
de la succession.
M. Langis: II a une résolution de l'Univer-
sité de Montréal, dont vous avez pris connaissance,
où l'université s'engage à se servir des fonds de la
succession pour la création de prix ou de bourses d'études dans
les domaines de la littérature canadienne d'expression française
et du droit international et pour la création de chaires Georg Stellari
dans les mômes domaines. De plus, l'université s'engage par
écrit à verser, sans intérêt, au musée des
Beaux-Arts une somme de 10 000 $ et à Mme Riga une somme de 40 000
$.
Le Président (M. Filion): Sans intérêt. En ce
qui concerne d'abord la résolution adoptée par
l'Université de Montréal, est-ce que, Mme la secrétaire,
on peut considérer comme étant déposé à
cette commission un extrait du procès-verbal de la 718e séance du
comité exécutif tenue le mardi 14 mars 1989, à 12 h 30,
à la salle H-...
La Secrétaire: Oui.
Le Président (M. Filion):...425 du pavillon principal de
l'Université de Montréal, sous le numéro E-718-11, sujet:
Succession Stellari, pro|et de loi. La résolution se lit comme suit:
"Après délibération, sur cette proposition dûment
faite et approuvée, le comité exécutif décide que:
1° l'université, lors de toute utilisation du produit de la
succession Stellari, fera mention du nom de M. Georg Stellari; 2°
l'université utilisera le produit de ladite succession à la
création de prix ou à l'octroi de bourses d'études dans
les domaines de la littérature canadienne d'expression française
et du droit Internationa! et à la création de chaires George
Stellari dans les mêmes domaines." C'est signé par le
secrétaire général de l'Université de
Montréal, M. Michel L'Espérance, et cela porte également
le sceau de l'Université de Montréal. Ce document est
déposé sous la cote 1D.
Également, on peut considérer comme étant
déposée sous la cote 2D une lettre signée par Me Gabriel
Langis, directeur du Bureau des affaires juridiques de l'Université de
Montréal, issue à Montréal, datée du 16
décembre 1988, adressée à Me Gustave Monette, avocat.
Objet: Succession Georg Stellari. Votre dossier: GM/18143. La lettre se lit
comme suit: Cher confrère, je désire vous confirmer par la
présente que l'université, conformément à ses
politiques en matière de dons, ne se servira que des
intérêts produits par le Fonds Stellari pour créer des prix
et bourses. De plus, suivant ces mêmes politiques, ces bourses ou ces
prix inclueront, dans leur désignation, le nom de M. Stellari.
L'université s'engage à payer à tout légataire et
à toute personne nommée au testament de M. Stellari les montants
auxquels Ils pourraient avoir droit en vertu du testament, le cas
échéant. Veuillez agréer, cher confrère", etc.
C'est signé par M. le directeur du Bureau des affaires juridiques.
Vous nous avez également fait part de deux autres engagements
signés de votre main, Me Langis. Le premier se lit comme suit. "En
conséquence, l'université s'engage à payer, au
musée des Beaux-Arts de Montréal, une somme de 18 000 $...
M. Langis: Non, 10 000 $.
Le Président (M. Filion): 10 000 $.
M. L'Espérance: C'est sans intérêt, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): ...compte tenu de
l'équité, le tout sans intérêt.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'on a l'original de
cette lettre? Sur ma copie, il n'apparaît... On a l'original qui est
déposé sous... On n'a pas la mention "sans intérêt"
là-dessus...
M. L'Espérance: Non. On va l'ajouter.
Le Président (M. Filion): Oui, juste pour... En somme,
puisqu'on essaie de régler le dossier. Je ne crois pas qu'il y ait des
problèmes puisque les montants d'argent devraient être
versés assez rapidement au musée des Beaux-Arts, mais cela peut
prendre un certain temps, quand même.
M. Boyczun: Tout ce qui reste pour fermer le dossier, c'est sur
l'engagement du ministère provincial du Revenu. Alors, quant à
nous... Les courtiers n'attendent que ça pour transférer les
fonds.
Le Président (M. Filion): Bon. Donc, sous la cote 20, cet
original de la lettre de Me Langis à Me Monette datée du 16
décembre 1988 et, sous la cote 3D, un document émanant de
Québec, le 21 mars 1989, adressé à Me André
Bergeron, ministère de la Justice, gouvernement du Québec. Objet:
Projet de loi 244, Succession Georg Stellari. "Cher confrère.
L'université s'engage à payer la somme de 40 000 $, sans
intérêt, à Mme Kate Riga, légataire
particulière nommée au testament de M. Georg Stellari, dès
l'adoption du projet de loi 244." C'est signé de la main de Me Langis,
directeur du Bureau des affaires juridiques de l'Université de
Montréal. C'est sous la cote 3D.
Je pense que compte tenu de ces engagements pris par l'Université
de Montréal, de mon côté, je dois vous dire qu'il ne me
reste aucune autre préoccupation avant d'appeller l'article 1 du projet
de loi. Je ne sais pas si M. le député de Marquette voulait poser
d'autres questions.
M. Dauphin: Non, je pense que c'est clair.
On remercie nos invités de leur patience et de leur ouverture
dans l'intérêt des légataires particuliers.
Le Président (M. Filion): Parlant de patience, j'ai
peut-être une question à adresser à nos invités. En
1965, vous avez été saisis, je ne parle pas de la saisine du Coda
civil, mais vous avez été saisis du dossier. Nous sommes environ
20 ans plus tard. Cela a pris beaucoup de temps. Est-ce que je pourrais vous en
demander les raisons? J'aimerais quand même vous entendre
là-dessus.
M. Monette: On n'avait pas de document. Quand on a pris
ça, c'était à l'essai, pour voir, d'abord, ce qu'il y
avait là-dedans. On ne le savait aucunement. Vers 1967-1968, on a eu
certains détails des courtiers. Au départ, les courtiers des
États-Unis ne voulaient pas nous fournir d'état. C'est pour
ça qu'il nous a fallu avoir une espèce de procuration du cardinal
afin de savoir quelque chose. On ne peut pas refuser ou accepter quelque chose
sans savoir ce qu'il y a dedans. Finalement, on a su ce qu'il avait aux
États-Unis. Au Canada, on avait très peu d'informations. Je sais
que Me Michaud avart visité son appartement sur Drummond Court à
Montréal. Il y avait des valises. Il y avait quelques informations dont
plusieurs nous ont conduits sur de mauvais filons. J'ai vu des lettres qui
avaient été écrites, des comptes étalent vides, ou
iI n'y avait plus rien à tel endroit, etc. Donc, cela a pris environ une
dizaine d'années pour savoir ce que l'on sait aujourd'hui. Après
cela, on peut toujours dire qu'il y a autre chose, mais on ne le sait pas.
C'est la même chose. On n'a pas eu de renseignements. Il n'y a personne,
aucune famille. Il y a juste cet ami qui nous a donné certains
renseignements. En 1966, je crois, on ne savait pas encore s'il faisait des
rapports d'impôt. On a su, à un moment donné, par un filon,
qu'il faisait des affaires au National Trust. C'est là qu'il faisait
faire ses rapports d'impôt, parce qu'il avait de l'argent là.
Le Président (M. Filion): Je comprends tout cela, Me
Monette. Vous me l'avez expliqué tantôt. Mais, quand même,
entre... On parle de 1966-1967, peut-être de certaines choses au
début des années soixante-dix, mais là nous sommes en
1989.
M. Monette: Oui. Le testament n'était pas
exécutoire. C'est clair. Il n'était pas exécutoire comme
tel. D'abord, l'intérêt aurait été taxable à
ce moment-là ce qui aurait mangé la succession.
Deuxièmement, comme je vous l'ai dit tantôt, en 1978, on a
cherché une solution. Il n'y en avait pas. Il fallait penser à un
projet de loi quelconque, à une solution quelconque dans le genre. Et,
en 1978, on a préparé un projet de loi créant une fiducie
de trois membres pour administrer le testament. Ensuite, on s'est rendu compte
que l'impôt ne libérerait pas les montants, parce que, même
si on créait une fiducie, en 1978 - on ne pouvait pas la créer
rétroactivement à 1964 - les revenus de 1964 à 1978
devenaient taxables, et on perdait tout.
Le Président (M. Filion): Mais vous saviez tout ça,
vous ne l'avez pas appris l'an dernier, vous le saviez dans les années
soixante-dix.
M. Monette: Non, pas nécessairement. On a
négocié avec les différents responsables de l'Impôt
pour savoir comment manoeuvrer dans ce dossier. Finalement, la solution est
arrivée. Me Michaud, qui s'en est occupé, est mort en 1983, j'ai
repris le dossier à zéro avec Me Boyczun. Ce dossier a eu des
périodes mortes. On ne s'est pas...
Le Président (M. Filion): C'est ça.
M. Monette: C'est évident.
M. L'Espérance: Comme celui qui l'a
créé.
Le Président (M. Filion): Si vous me le permettez... Quand
même, ça a dû coûter une fortune en administration et
en honoraires de comptabilité, et tout ça.
M. Monette: Savez-vous, M. le Président, on n'a pas
chargé un cent jusqu'en 1988. Quand ça a été
débloqué, on a pris nos déboursés - on en avait
pour 2000 $ et on les a chargés.
Le Président (M. Filion): Je ne parle pas des honoraires
juridiques, mais des honoraires d'administration et de comptabilité.
M. Monette: Aucun. On n'a pas pris de comptable, parce qu'on ne
savait pas où on allait.
Le Président (M. Filion): II n'y a pas eu
d'honoraires?
M. Monette: On n'a rien payé jusqu'en 1988.
Le Président (M. Filion): Pas d'honoraires?
M. Monette: Pas d'honoraires. On a avancé les
déboursés et on n'a pas chargé d'intérêt
dessus.
Le Président (M. Filion): C'est drôle. Je pense que
vous auriez droit à certains honoraires, parce que quand on fait un
travail...
M. Monette: On ne pouvait pas le faire.
M. Boyczun: Je peux même vous dire que, pour leur grand
malheur, quand nous avons juste fait un transfert de courtier à
courtier, en 1987 et 1988, les courtiers qui détenaient les valeurs
depuis 20 ans n'ont rien reçu. C'est uniquement le dernier qui a vendu
qui avait droit à des honoraires. La seule qui s'est payée, c'est
la
Banque Royale qui nous a chargé 5000 $ pour la location du
coffret de sûreté pendant 25 ans.
Le Président (M. Filion): Est-ce vrai? Oui!
M. Boyczun: C'est la seule qui s'est payée; les autres
n'ont rien eu.
Le Président (M. Filion): Écoutez, je pense que
ça éclaircit certains aspects du dossier. Je vous remercie, Me
Monerte, de nous les avoir livrés. Il reste que tout ce temps, 25 ans,
c'est long, mais ça dort vous faire plaisir de considérer que le
dossier va pouvoir se terminer...
M. Monette: Ah oui!
Le Président (M. Filion): ...et mourir lui aussi, un jour.
Cela étant dit, j'appelle le préambule du projet de loi 244. M.
le député de Marquette. Il y a beaucoup d'amendements?
M. Dauphin: II y en a deux. Effectivement, M. le
Président, le préambule est modifié par l'Insertion,
à !a troisième ligne du premier alinéa, après le
nombre "1961" de ce qui suit "et vérifié le 12 mars 1965
(numéro 320 des dossiers de la Cour supérieure siégeant
dans le district judiciaire de Montréal)". Commentaires. Cette
modification est de concordance par rapport à un modification semblable
aux dispositifs.
Le Président (M. Filion): D'accord? Le préambule
est-il adopté tel qu'amendé?
M. Dauphin: Le préambule est adopté tel
qu'amendé.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 1.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Dauphin: Amendement, M. le Président. Le
Président (M. Filion): Oui.
M. Dauphin: L'article 2 est modifié par le remplacement
des cinquième et sixième lignes par ce qui suit:
"appropriée sans être tenu de suivre autrement à cet
égard les prescriptions du testament de Georg Stellari,
vérifié le 12 mars 1965 (numéro 320 des dossiers de la
Cour supérieure siégeant dans le district judiciaire de
Montréal)."
Le Président (M. Filion): L'amendement est-il
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 2, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 3.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 5.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 6.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 7.
M. Dauphin: Adopté
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 8.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'on a fait le tour? Il
n'y a pas d'amendements d'autres membres de la commission non plus? Nos
Invités seront satisfaits de la facture finale du projet de loi?
M. Langis: Oui.
Le Président (M. Filion): J'appelle le titre du projet de
loi.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle le projet de loi tel
qu'amendé.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Voilà!
Des voix: Merci beaucoup.
Le Président (M. Filion): Bonne chance à
l'Université de Montréal. Le prix Georg Stellari, on va lire
ça dans les journaux dans quelques années. Et soyez sûrs
qu'il y a une couple de députés qui vont savoir de quoi on parle.
(18 h 45)
M. Monette: Ce sera peut-être pour des études on
droit international.
M. Dauphin: Excellente suggestion.
Projet de loi 259
Le Président (M. Filion): Merci. Nous appelons le projet
de loi 259, Loi concernant le Collège de Saint-Césaire.
Une voix: C'est le même procureur, Me Monette.
Le Président (M. Filion): Donc, j'appelle le projet de loi
259, Loi concernant le Collège de Saint-Césaire et je dois
signaler aux membres de cette commission que le député
d'Iberville, parrain du projet de loi, nous avait prévenu qu'il ne
pouvait malheureusement pas être présent avec nous aujourd'hui.
Peut-être qu'à ce moment-ci je pourrais demander à nos
invités... Je reconnais Me Monette,...
M. Monette: On commence à se connaître.
Le Président (M. Filion): ...Je pourrais peut-être
lui demander de nous présenter la personne qui l'accompagne. Elle est
sûrement intéressée à ce projet de loi, M.
Gougeon.
M. Monette: Frère Pierre-Paul Gougeon, trésorier
des frères de Sainte-Croix.
Le Président (M. Filion): Bienvenue à M.
Pierre-Paul Gougeon, trésorier des frères de Sainte-Croix et
bienvenue encore une fois à Me Monette. Je vous inviterais à
présenter le projet de loi 259.
Remarques préliminaires
M. Monette: II s'agit du collège de Saint-Césaire.
Un certain abbé Provençal est bien connu dans la région ou
dans la paroisse pour avoir fait plusieurs donations à la fabrique,
à des coopératives, à la commission scolaire et au
collège de Saint-Césaire. Est-ce qu'il avait de l'argent?
Exactement, on ne connaît pas l'histoire. Cela remonte à 115 ans,
mais on sait qu'il a monté un collège, un premier bâtiment
et qu'il a fait appel aux frères pour tenir le collège à
peu près quatre ans avant la donation dont il est question dans le
projet de loi. En 1873, il a fait une donation. Comme plusieurs donations de ce
temps-là, elle était assortie de plusieurs conditions: condition
d'enseigner, de tenir une école commerciale, de loger l'abbé
Provençal, de tenir une première école avec la commission
scolaire et, ensuite, différentes conditions de cet ordre. Il avait
cédé ce collège, c'est-à-dire le bâtiment et
une partie de terre au collège Notre-Dame, parce que le collège
de Salnt-Césaire n'existait pas encore. Quelques années
après. avec sa haute participation, le collège de
Saint-Césaire a été créé. Les membres en
étaient l'abbé Provençal et quatre frères de
Sainte-Croix, quatre membres de la communauté des religieux de
Sainte-Croix. Cette corporation existe encore.
Par la suite, il a fait des donations additionnelles de terrains sans
condition. Ces parcelles de terrain sont toutes adjacentes. À sa mort,
il a laissé un testament léguant le restant de la terre ou la
partie qu'il avait déjà donnée, on ne le sait pas. Il
semble qu'il ait légué la terre sur laquelle le collège
existe à la condition que les frères de Sainte-Croix continuent
leur enseignement au collège.
Ce que nous demandons, c'est de retrancher toutes ces conditions de
façon à permettre... Les frères ont continué
à oeuvrer dans ce collège depuis 1873, sans interruption.
Aujourd'hui, Ils doivent penser soit à passer la responsabilité
du collège a d'autres, soit à en disposer de quelque façon
que ce soit, quoiqu'il n'y ait pas de plan de fixé là-dessus,
mais il arrive actuellement que les titres ne sont marchandables d'aucune
façon. Alors, le but du projet de loi c'est d'enlever toutes ces
obligations qu'il y a, et dans la donation de 1873, et dans le testament de
l'abbé Provençal.
Le Président (M. Filion): Merci, Me Monette. M. Gougeon,
voulez-vous ajouter quelque chose?
M. Gougeon (Pierre-Paul): Ce que je pourrais dire, c'est que la
communauté est vieillissante comme la plupart des communautés et
que depuis deux ans nous avons essayé, avec le personnel laïc du
collège, de préparer la relève de façon que
l'oeuvre du collège continue. Les négociations, si on peut parler
ainsi, ont été longues, nombreuses. Il y a eu beaucoup de
rencontres jusqu'au moment où, aux environs de Noël dernier, le
directeur général a tout à coup flanché, comme on
dit en bon français maintenant il a eu un "burnout, et il nous a alors
fallu trouver une solution.
On a cherché chez nous parmi les religieux. On n'a trouvé
personne qui puisse prendre la relève, au moins pour finir
l'année scolaire. Finalement, on a trouvé une solution temporaire
qui nous permet en même temps de pousser plus loin l'étude de
toutes les possibilités pour continuer l'oeuvre. On a fait affaire avec
une institution qui a pris à la fois deux mandats: celui d'assurer la
direction du collège en fournissant un directeur général
qui est en poste actuellement et celui de faire une étude exhaustive de
la situation pour voir dans quelle mesure et avec qui on pourrait continuer
l'oeuvre, soit en léguant, en vendant ou... Enfin, il n'y a aucune autre
avenue de prévue actuellement. Nous sommes à la recherche d'une
solution et ces gens nous aident à la trouver.
Le Président (M. Filion ): Cela va, M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: M. le Président, au nom du ministre de ta
Justice, j'aimerais souhaiter la bienvenue à M. Gougeon. Me Monette
était déjà parmi nous depuis quinze heures. Pour le
ministère de la Justice, après étude du projet de loi,
évidemment il s'agit d'un cas - excusez l'expression - classique ici, en
commission parlementaire, à l'étude des projets de loi
privés. Il existe de nombreux précédents et le dernier
date, d'ailleurs, de 1986 avec la paroisse de Saint-Barnabé.
En ce qui nous concerne, étant donné l'étude et les
remarques de nos invités, nous vous suggérons d'adopter le projet
de loi qui est devant nous.
Le Président (M. Filion): II y a peut-être une
question... concernant l'intervention d'un donateur secondaire à l'acte
de donation. Est-ce que vous pourriez peut-être...?
M. Monette: L'académie Saint-Césaire?
Le Président (M. Filion): Voilà, c'est
l'académie Saint-Césaire.
M. Monette: On ne sait pas ce que c'est. Cela s'est passé
il y a 115 ans. On n'a retrouvé aucune trace de cette académie.
C'était probablement un organisme créé par l'abbé
Provençal.
M. Gougeon: Dans la région, il y a ou plusieurs endroits
où l'école s'appelait académie. Alors, il se peut fort
bien que ce soit tout simplement l'école de l'endroit, sans qu'elle
n'ait été incorporée ou autrement organisée.
Le Président (M. Filion): J'ai remarqué que
l'évêque de la région ainsi que la fabrique de la paroisse
ont consenti au contenu du projet de loi.
M. Monette: C'est exact. Ils ont produit leur consentement
écrit. Quant à la commission scolaire, elle a été
avisée. Elle a même retrouvé un document de 1929
établissant qu'elle renonçait à son droit à cette
donation.
Étude détaillée
Le Président (M. Filion): Je vous remercie. J'appelle donc
le préambule du projet de loi. Il y a un amendement...
M. Dauphin: C'est un amendement de deux pages, M. le
Président. Voulez-vous que je le lise, M. le Président?
Le Président (M. Filion): Vous avez cet amendement entre
les mains. Il a deux pages. En fait, il a deux pages et trois lignes. Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 1 du projet de loi.
M. Dauphin: Avec un amendement, M. le Président. L'article
1 de la Loi concernant le Collège de Saint-Césaire est
modifié par le remplacement de la première ligne par ce qui suit:
'Sont annulées les clauses reproduites aux annexes A et B contenues
à l'acte."
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 2 du projet
de loi.
M. Dauphin: II y a un amendement, M. le Président.
L'article 2 est modifié par le remplacement, à la première
ligne, après le mot "annexe", de la lettre "B" par la lettre "C.
Le Président (M. Filion): Bien. L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 2, tel qu'amendé est adopté?
J'appelle l'article 2.1.
M. Dauphin: II y a un amendement à la loi, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Oui, pour introduire l'article
2.1.
M. Dauphin: Effectivement, la loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 2, du suivant: "2.1 Sont annulées
les clauses reproduites à l'annexe D contenues à l'acte de
cession enregistré au bureau de la division d'enregistrement de
Rouville, à Marieville, sous le numéro 51469.
Le Président (M. Filion): L'article 2.1 est donc
adopté. J'appelle l'article 3.
M. Dauphin: À l'article 3, nous avons un amendement, M. le
Président. "L'article 3 est modifié: 1" par la suppression,
à la deuxième ligne, après le mot "village", du mot
"incorporé"; 2° par l'addition, à la fin, de l'alinéa
suivant: 'Elle affecte aussi les lots 1 à 16 de la subdivision du lot 39
du même cadastre dans la mesure où Ils pourraient être
affectés par les clauses annulées en vertu des articles 1 et
2.
Le Président (M. Filion): Adopté? M. Dauphin:
Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'article 3, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Alors, l'article 3, tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 4.
M. Dauphin: Nous avons un amendement à cet article.
"L'article 4 est modifié par le remplacement, à la seconde ligne
du second alinéa, de "A et B" par "A, B, C et D."
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement de
l'article 4 est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Bien. Alors, j'appelle l'article
5. Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle les annexes.
M. Dauphin: L'annexe A est modifiée. Voulez-vous que je la
lise, M. le Président?
Le Président (M. Filion): Oui, ce n'est pas tellement
long.
M. Dauphin: "L'annexe A est modifiée par l'insertion,
après la seconde ligne de l'intitulé, de ce qui suit: "1°
Lesdits religieux qui donnent déjà depuis quatre ans
l'éducation à la jeunesse de cette paroisse seront tenus de
continuer l'enseignement d'après leurs règles et leurs coutumes,
d'entretenir ledit établissement de toutes réparations, de
l'agrandir au besoin, suivant leur jugement, et de payer la rente
constituée représentant les droits seigneuriaux sur ce terrain;
"2° Lesdits religieux donneront chaque année, si le cas se
présente, l'éducation gratuite à deux orphelins ou enfants
pauvres, au jugement du curé de Saint-Césaire et du
supérieur de l'établissement. Ces enfants seront reçus au
nombre des Internes, mais ils seront obligés de pourvoir à leur
pension et à leurs livres de classe. Cette charge est imposée
dans le but d'attirer la bénédiction de Dieu et la
prospérité sur l'établissement."
Le Président (M. Filion): L'amendement est adopté.
L'annexe A telle qu'amendée, est adoptée. J'appelle
l'annexe...
M. Dauphin: II y a une modication, une autre annexe, M. le
Président. "La loi est modifiée par l'insertion, après
l'annexe A, de la suivante: "Annexe B (articles 1 et 4) ladite corporation leur
donnant ces biens pour les fins de l'éducation, en considération
des droits et obligations moyennant lesquels ledit Rév. J. A.
Provençal adonné ces biens auxdits donataires;"
La Président (M. Filion): Alors, l'amendement est
adopté.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Donc, l'annexe B est
adoptée. Il y a un autre amendement.
M. Dauphin: Oui, M. le Président. L'annexe B est
modifiée par le remplacement, à la première ligne de
l'intitulé, de la lettre "B" par la lettre "C".
Le Président (M. Filion): Adopté. M. Dauphin:
Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle un nouvel
amendement.
M. Dauphin: Le nouvel amendement, M. le Président. "La loi
est modifiée par l'addition, à la fin, de l'annexe suivante:
"Annexe D (articles 2.1 et 4). Charges et conditions. À la charge par la
partie de deuxième part qui s'y oblige d'exécuter et accomplir
parfaitement à l'acquit de la partie de première part toutes les
obligations, charges et conditions auxquelles était tenue la partie de
première part de par l'acte de cession par Messire J. André
Provençal à elle-même en date du 11 septembre 1873,
enregistré à Rouville B. No: 9176 à l'exception cependant
de la clause en faveur de la commission scolaire de la paroisse de
Saint-Césaire qui a renoncé par résolution spéciale
à cet effet en faveur des parties présentes, à tous les
droits et prétentions qu'elle pouvait avoir de par l'effet du titre
sus-mentionné. "Clause de préemption. Il est convenu entre les
parties que la partie de deuxième part sera tenue à accomplir
parfaitement ses charges et à l'acquit de la partie de deuxième
part (sic) la clause de préemption advenant vente des immeubles
sus-désignés, en faveur soit de la Corporation épiscopale
de l'évêché de Saint-Hyacinthe, soit en faveur de
l'uvre et fabrique de la paroisse de Saint-Césaire, soit à
leur refus l'obligation de remettre une somme de trois mille dollars à
qui de droit tel que voulu par le titre sus-relaté."
Le Président (M. Filion): Cet amendement est
adopté.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'annexe D est
adoptée?
M. Dauphin: Adopté.
La Président (M. Filion): Est-ce que vous faites motion
pour renuméroter le projet de loi?
M. Dauphin: Oui, M. le Président, motion de
renumérotation.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que le projet de loi 259
est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Je voudrais remercier M. le
frère Gougeon qui était avec nous et Me Monette. Cette commission
ayant accompli son mandat, nos travaux sont ajournés sine die.
M. Dauphin: Merci beaucoup. Le Président (M.
Filion): Merci.
(Fin de la séance à 19 h 5)