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(Onze heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît !
Cette séance de la commission des institutions est maintenant
ouverte. Il me fait plaisir de constater que nous avons un peu plus que le
quorum, comme à l'habitude lors de l'appel des projets de loi
privés.
Je rappelle notre mandat qui est d'entendre les intéressés
et de procéder à l'étude détaillée des
projets de loi d'intérêt privé suivants: projet de loi 245,
Loi concernant l'institution Monseigneur Guay et la congrégration des
soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi; projet de loi 282, Loi
concernant l'institution Monseigneur Guay et l'Archevêque catholique
romain de Québec; projet de loi 281, Loi concernant certains immeubles
faisant partie du parc industriel de Saint-Augustin-de-Desmaures; projet de loi
229, Loi concernant la succession de Morris Wexler; projet de loi 272, Loi
concernant la succession de Cora Frances Dunkerley; projet de loi 275, Loi
concernant les testaments de Charles Jodoin et de Sophranie Beauchamp.
Je demanderais à notre secrétaire, Me Giguère,
d'annoncer les remplacements, s'il y en a.
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Nous avons donc un ordre qui
nous a été donné par l'Assemblée nationale. Cet
ordre vous a été lu tantôt: les projets de loi 245, 282,
281, 229, 272 et 275. Cette commission procédera à l'étude
des projets de loi privés dans l'ordre qui lui a été
donné par l'Assemblée nationale. En ce sens, je peux,
d'entrée de jeu, Inviter les parties intéressées au projet
de loi 245, Loi concernant l'institution Monseigneur Guay et la
congrégation des soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi
à bien vouloir prendre place à la table des invités.
Du même souffle, je peux peut-être aviser les parties
intéressées au projet de loi 229, Loi concernant la succession de
Morris Wexler, au projet de loi 272, Loi concernant la succession de Cora
Frances Dunkerley et au projet de loi 275, Loi concernant les testaments de
Chartes Jodoin et de Sophranie Beauchamp, que ces projets de loi
d'intérêt privé ne pourront pas être
étudiés avant la suspension qui est prévue pour 13 heures.
Évidemment, toutes les personnes intéressées sont les
bienvenues; elles peuvent demeurer dans la salle si elles le jugent à
propos.
Projet de loi 245
J'invite les parties intéressées au projet de loi 245, Loi
concernant l'Institution Monseigneur Guay et la congrégation des soeurs
de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi, à bien vouloir prendre place
à la table des invités.
Je demanderais au porte-parole de bien vouloir s'identifier et
d'identifier les personnes qui l'accompagnent, autant pour les fins du
Journal des débats que pour les membres de cette commission.
Mme Larouche (Suzanne): Bonjour. Me Suzanne Larouche, procureure
de la congrégation et de l'institution Monseigneur Guay. Je suis
accompagnée de soeur Marcelle Gravel, de l'institution Monseigneur Guay;
de soeur Jeannine Lapierre, de l'institution Monseigneur Guay; de M. Antoine
Chabot, conseiller de l'institution et de la congrégation, et de soeur
Jeannine Desbiens, secrétaire générale de la
congrégation des soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi.
Le Président (M. Filion): Alors, Me Larouche, ainsi que
les gens qui vous accompagnent, bienvenue. Ce projet de loi est parrainé
par le député de Lévis et peut-être jugera-t-il
à propos de nous présenter en ses propres mots le projet de loi
d'intérêt privé 245.
Remarques préliminaires
M. Garon: M. le Président, révérendes
soeurs, M. Chabot, Me Larouche, le projet de loi a été
déposé auprès du directeur de la législation au
début de septembre 1988 et tous les avis ont été
publiés - le nombre de personnes ici présentes indique que les
gens ont lu les avis ou en ont été Informés - à la
Gazette officielle du Québec le 28 mai 1988 et dans le Journal
de Québec les 17 et 24 septembre et les 1er et 8 octobre 1988.
C'est un projet de loi qui a subi une longue discussion au Comité
de législation parce qu'il a été question, à un
moment donné, de le faire en une partie. Les personnes pourront vous
indiquer pourquoi iI est en deux parties, car vous remarquerez qu'il y a deux
projets de loi concernant l'institution Monseigneur Guay. Celui qu'on
étudie présentement, le projet de loi 245, a une longue histoire,
au fond. La congrégation des soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de
Chicoutimi a poursuivi l'oeuvre créée par Mgr Guay à
Lauzon pendant de nombreuses années jusqu'à ce que l'institution,
à toutes fins utiles, cesse ses opérations vers 1984 ou 1985.
Finalement, aujourd'hui, comme les soeurs se sont départies des
établissements et qu'elles voudraient, au fond, que l'institution
Monseigneur Guay cesse d'exister, parce qu'il n'y a plus d'institution
Monseigneur Guay, à toutes fins utiles, actuellement et qu'elles
voudraient se départir de leurs
responsabilités dans l'exploitation de l'Institution ou par
rapport à la succession de Mgr Guay, c'est là l'objet du projet
de loi.
Maintenant, je n'ai pas l'intention de parler du deuxième, ce
n'est pas moi qui le présente. Je parlerai seulement de celui-ci et je
laisserai les gens vous l'expliquer plus longuement. Comme vous le remarquerez
non pas dans les notes explicatives, mais dans les deux pages et demie de
préambule, c'est une oeuvre qui a duré plusieurs années.
Je pense bien que Me Larouche, M. Chabot et les représentants de la
congrégation des soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi
pourront expliquer encore mieux que moi le but du projet de loi qu'ils
présentent aujourd'hui.
Le Président (M. Filion): Me Larouche ou une personne qui
vous accompagne, Je vous inviterais à nous présenter votre point
de vue sur ce projet de loi.
Mme Larouche: Le projet de loi vise, dans un premier temps,
à dissoudre l'institution Monseigneur Guay et, dans un deuxième
temps, à ratifier certains actes qui sont intervenus entre la
congrégation et l'Institution Monseigneur Guay.
Le tout a commencé par une donation de Mgr Guay, en 1901,
où il demandait aux soeurs de bien vouloir constituer un hôpital
pour les pauvres et les vieillards. Ensuite, les soeurs ont, pendant plusieurs
années, continué l'oeuvre demandée par Mgr Guay. En 1982,
à la suite d'une décision ministérielle, l'institution a
été fermée et les soeurs, à ce moment-là, en
respect de l'acte de donation de Mgr Guay, ont retourné les biens, ont
demandé à l'archevêché de reprendre les biens en
1987. C'était prévu dans l'acte de donation de Mgr Guay que,
lorsque les soeurs décideraient de ne plus continuer l'oeuvre, elles
devaient retourner les biens à l'archevêché. Comme
l'institution avait été créée par une loi
privée, on la dissout par le même moyen.
Le Président (M. Filion): D'accord. Quand vous faites
allusion à une décision ministérielle, c'est une
décision du ministère des Affaires sociales?
Mme Larouche: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Filion): En 1982?
Mme Larouche: Oui, qui fermait l'institution en date du 15
décembre 1982.
Le Président (M. Filion): Et les biens ont
été retournés, à ce moment-là, à
l'archevêché?
Mme Larouche: En 1987.
Le Président (M. Filion): En 1987. Qu'est-ce qui s'est
passé entre 1982 et 1987?
Mme Larouche: Soeur Marcelle ou soeur Jeannine pourrait
l'expliquer.
Mme La pierre (Jeannine): II y a eu des tentatives de reprendre
différentes oeuvres d'accueil de groupes en fins de semaine. Il y avait
des essais pour essayer de trouver comment continuer l'oeuvre de Mgr Guay.
Quand on a vu qu'il n'y avait pas de possibilité pour nous, on a remis
les biens
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Marquette et adjoint parlementaire au ministre de la Justice.
M. Dauphin: SI j'ai bien compris, c'est effectivement le
ministère, qui s'appelait à l'époque le ministère
des Affaires sociales, qui a fermé l'institution?
Mme Lapierre: C'est ça.
M. Dauphin: Quelle était la raison principale?
Mme Lapierre: C'est qu'il y avait 17 centres d'accueil dans
Québec et on a voulu en faire 5. Alors, il y en a 5 qui ont dû
fermer.
Le Président (M. Filion): Est-ce que je dois comprendre,
Me Larouche ou M. le député de Lévis, que la partie
concernant les immeubles comme tels ne fait pas partie du projet de loi 245? Si
je comprends bien l'un des objectifs du projet de loi 245, c'est de
dissoudre...
Mme Larouche: Et aussi de ratifier certains titres.
Le Président (M. Filion): ...et également, vous
l'avez mentionné, de ratifier certains actes.
Mme Larouche: Oui.
Le Président (M. Filion): Dans quel but, la ratification
de certains actes?
Mme Larouche: En 1977 et en 1980, il y a eu deux actes de cession
en faveur de la congrégation des soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de
Chicoutimi par l'institution de certains terrains attenant à
l'Institution. Étant donné les dispositions de l'acte de
donation, on demande la ratification de cette vente. À ce
moment-là, ces biens avaient été cédés
à la congrégation parce qu'elle avait prêté des
sommes importantes à l'institution et c'était une façon de
la rembourser en partie des sommes importantes qu'elle avait
prêtées, un genre de compensation. Cela avait été
autorisé par Mgr Roy et par décret ministériel.
Le Président (M. Filion): Clarifier les titres
permettra quoi, Me Larouche?
Mme Larouche: S'il y avait des doutes par rapport à l'acte
de donation parce que dans l'acte de donation il était dit que les
soeurs ne pouvaient pas vendre les terrains autrement qu'à des fins...
L'argent devait servir aux fins de l'institution. Or, cela aurait pu apporter
un certain doute par rapport à cette vente, mais II a été
démontré que la congrégation avait prêté des
sommes très Importantes à l'institution. C'était une
façon de la rembourser en partie.
Le Président (M. Filion): Donc, pour clarifier au maximum,
en ce qui concerne d'abord la dissolution comme telle, est-ce que,
actuellement, il y a des activités qui sont faites par l'institution?
Non? Il n'y a aucune activité?
Mme Larouche: Non. L'institution a redonné tous les biens
à l'archevêché.
Le Président (M. Filion): D'accord. Alors, l'institution,
au moment où on se parle, Me Larouche, n'a strictement aucune autre
activité que celle de se maintenir...
Mme Larouche: C'est ça.
Le Président (M. Filion): ...évidemment, en
état jusqu'à l'adoption du projet de loi 245.
Mme Larouche: C'est ça.
Le Président (M. Filion): Premièrement.
Deuxièmement, la deuxième partie du projet de loi 245 vise
à corriger certains titres des lots, si je comprends bien, avoisinant
l'immeuble. C'est ça?
Mme Larouche: C'est ça.
Le Président (M. Filion): Mais le projet de loi 245 ne
contient aucune disposition de ces lots; il corrige uniquement les titres.
Mme Larouche: C'est ça, exactement.
Le Président (M. Filion): Alors, est-ce qu'il y a des
membres de la commission qui ont des questions à poser à Me
Larouche, ainsi qu'à soeur Grave), à soeur Lapierre et à
soeur Desbiens? Oui, M. le député de Marquette.
M. Dauphin: M. le Président, de toute façon, nous
avons un autre projet de loi tantôt, le projet de loi 282, et je pense
que nous aurons l'occasion d'entendre certains intéressés,
effectivement. Mais comme vous l'avez si bien mentionné tantôt, il
s'agit tout simplement, à ce stade-ci, d'annuler certaines clauses d'un
acte de donation d'immeubles relativement à l'usage des immeubles
donnés. Je pense que vous l'aviez quand même très bien
exposé. D'ailleurs, il y avait eu moult rencontres entre les procureurs
du ministère de la Justice et Me Larouche. De notre côté,
M. le Président, ça va bien.
Le Président (M. Filion): Est-ce que, parmi les personnes
qui sont devant nous, certaines voudraient ajouter quelque chose à ce
qui a été dit sur, encore une fois, le projet de loi 245 que nous
étudions? Nous allons étudier, par la suite, le projet de loi
282, mais là nous en sommes au projet de loi 245. Est-ce qu'il y a des
commentaires parmi les personnes qui sont devant nous?
Mme Larouche: Non, aucun.
Le Président (M. Filion): Non. Cela va. Donc, j'inviterais
maintenant les personnes, les intervenants qui pourraient avoir des
commentaires à faire valoir sur le projet de loi 245 à bien
vouloir prendre place également à la table des invités.
Vous pouvez vous asseoir et, en attendant, je vais donner la parole à M.
le député de Lévis.
M. Garon: Je pense qu'il serait bon de demander aux intervenants
si c'est sur le projet de loi 245 qu'ils veulent Intervenir ou sur le projet de
loi 282.
Le Président (M. Filion): Je pense que je l'ai bien
spécifié. Est-ce qu'il y a des interventions qui portent sur le
projet de loi 245, tout en sachant, bien sûr, qu'il y a peut-être
une partie de l'argumentation qui peut porter sur le projet de loi 282? Mais si
cette partie de l'argumentation nous aide à mieux comprendre le projet
de loi 245, elle est toujours bienvenue. Si vous voulez bien vous
identifier.
M. Taschereau (Georges): M. le Président, je vous remercie
de m'accorder la parole. Je suis Georges Taschereau, procureur de
l'Archevêque catholique romain de Québec et de M. le cardinal
Vachon. Nous avons demandé d'intervenir sur ce projet de loi pour une
seule fin: souligner que nous étions entièrement d'accord avec
les objets visés par le projet de loi.
Le Président (M. Filion): Me Taschereau, je m'excuse de
vous interrompre. Je comprends que vous êtes également
intéressé au projet de loi. À ce moment-là, est-ce
qu'on pourrait - on est dans une salle, il faut travailler avec ce qu'on a -
peut-être laisser deux places? Peut-être que Me Larouche avec un
représentant ou une représentante peuvent rester là, mais
on pourrait demander à nos invités de prendre place du
côté de la table des invités étant donné que,
pour siéger de ce côté-ci de la balustrade, il faut passer
le test démocratique.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dauphin: Malgré que, M. le Président,
cela augmente notre majorité.
Le Président (M. Filion): Oui, gardez le frisson
démocratique, M. le député de Marquette, cela peut changer
vite. Donc, Me Taschereau, je vous en prie, vous pouvez continuer votre
intervention.
M. Taschereau: Je vous remercie, M. le Président. Encore
une fois, le seul but de mon intervention est de souligner que
l'Archevêque catholique romain de Québec et M. le cardinal Vachon
sont entièrement d'accord avec les objets du projet de loi. Ce que
l'institution Monseigneur Guay a cédé à Mgr Vachon l'an
dernier, c'est le résidu des immeubles et, plus particulièrement,
le résidu sur lequel l'oeuvre spécifiquement était
exploitée. Nous étions bien conscients que certaines cessions
avaient été consenties par l'institution Monseigneur Guay
à la congrégation en 1977. Dans le cadre de la fiducie dont nous
devenions les titulaires, nous avons demandé à l'institution
Monseigneur Guay et à la congrégation de rendre compte, et nous
avons été entièrement satisfaits des comptes rendus. Nous
avons vite constaté que les sommes avancées par la
congrégation à l'institution Monseigneur Guay justifiaient
entièrement le remboursement de ces avances, au moyen de la cession de
terrains qui avait été effectuée
précédemment. Et, d'ailleurs, la valeur marchande de ces
terrains, après notre enquête, s'est avérée de
beaucoup inférieure, mais de beaucoup inférieure aux sommes qui
avaient été avancées au cours des années par la
congrégation. Évidemment, |e ne tiens pas compte, dans mes
remarques, de la générosité de la congrégation, une
générosité Incommensurable qui a duré tant
d'années. Nous sommes entièrement d'accord avec les objets du
projet de loi. Je vous remercie.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, Me Taschereau,
pour ces explications fort claires. Vous pouvez garder votre place, si vous le
désirez. Je demanderais à la personne qui est à votre
gauche de s'identifier, encore une fois, pour les fins du Journal des
débats et également pour se présenter aux membres de
la commission.
M. Dubé (Marcel): Je suis l'abbé Marcel
Dubé, aumônier à la maison provinciale des soeurs de la
Charité de Saint-Louis, à Lauzon.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Dubé: Je m'excuse, M. le Président, d'avoir
usurpé une place tout à l'heure; c'est que le droit canonique, en
plus, me défend de me présenter comme candidat.
Le Président (M. Filion): Ah oui!
M. Dubé: Je viens ici pour représenter la Maison
Iota, une oeuvre récente qui s'occupe actuellement de 40 Jeunes en
difficulté, une oeuvre susceptible de prolonger un peu dans le temps
l'oeuvre de l'institution Monseigneur Guay. (12 heures)
Mme Boulanger (Louise): Je suis Louise Boulanger, directrice de
la Maison Iota.
Le Président (M. Filion): Merci, madame. Est-ce que vous
pouvez nous exprimer votre point de vue sur le projet de loi 245?
M. Dubé: J'ai préparé un petit mémo,
sous forme de projet d'amendement. C'est au sujet de l'article 6...
Le Président (M. Filion): Du projet de loi 245?
M. Dubé: Non.
Le Président (M. Filion): Du projet de loi 282, que je
n'ai pas encore appelé.
M. Dubé: Excusez-moi, d'accord.
Le Président (M. Filion): Mais, dans la mesure où
vous croyez que ce que vous allez nous dire peut nous aider à mieux
saisir la portée du projet de loi 245, allez-y. S'il n'y a aucun rapport
avec le projet de loi 245, alors. .
Vous comprenez mon intervention. Si vous voulez
Intervenir maintenant, c'est donc dire qu'il y a un rapport pour vous.
Alors, allez-y.
M. Dubé: C'est plutôt concernant le projet de loi
245.
Le Président (M. Filion): Allez-y.
M. Dubé: D'accord.
Attendu que le produit de la vente des immeubles de l'institution
Monseigneur Guay ne dépassera probablement pas 1 000 000 $, si l'on
considère l'état actuel des bâtisses;
Attendu que, au remboursement des frais de conservation et
d'administration dus aux religieuses pour la période du 9 mars 1987 au
18 octobre 1988, s'ajoutera le remboursement des frais de conservation et
d'administration qui seront dus à l'Archevêché de
Québec ou à l'Archevêque catholique romain pour la
période du 18 octobre 1988 à la date de vente des immeubles et
que ces remboursements représenteront quelques centaines de milliers de
dollars;
Attendu que le produit de la vente pourra rapporter des
intérêts de l'ordre de 70 000 $ à 100 000 $ par an;
Attendu que ces intérêts représenteront une somme
relativement petite pour les personnes démunies de la
société, selon les termes du projet;
Attendu que l'institution Monseigneur Guay a
bénéficié de la générosité des gens
de la rive sud, surtout lors de la reconstruction de l'im-
meuble incendié en 1917,
Nous proposons que l'expression "des personnes démunies de la
société" soit remplacé par "des personnes démunies
de la rive sud".
Le Président (M. Filion): Excellent, je vous remercie, M.
l'aumônier. Je vous signale en passant que le projet de loi 245 ne touche
pas cet aspect de vos commentaires qui ' concernent plutôt le projet de
loi 282, comme vous l'avez mentionné, à l'article 6 plus
particulièrement. M. le député de Lévis?
M. Garon: Pour simplifier l'affaire, je pense qu'il faudrait
demander à tous les Intervenants qui sont Indiqués pour le projet
de loi 245 si c'est sur le projet de loi 245 ou sur le testament de Mgr Guay
qu'ils veulent Intervenir. J'ai l'impression que les intervenants qui sont
là ne veulent pas intervenir sur le projet de loi 245, mais plutôt
sur le projet de loi 282.
Le Président (M. Filion): Savez-vous ce qui me frappe le
plus, M. te député? La meilleure façon de le savoir, c'est
d'entendre les gens.
M. Garon: De le leur demander, oui.
Le Président (M. Filion): Et une fois qu'on les aura
entendus sur le projet de loi 245, si on s'aperçoit qu'il n'y a pas
d'opposant, ça va faciliter notre travail d'adoption.
M. Garon: Je suggère de le leur demander un par un.
Le Président (M. Filion): Je remercie M. l'aumônier
de son commentaire portant sur l'article 6 du projet de loi 282 et j'inviterais
les membres de la commission, s'ils sont d'accord avec cette façon de
faire, à poursuivre nos travaux sur le projet de loi 282.
M. Garon: Mais non.
Le Président (M. Filion): Oui, sur le projet de loi 282.
À ce moment-là on pourra, si on n'entend pas d'autre commentaire,
procéder à l'adoption, par la suite, de l'un ou des deux projets
de loi.
M. Garon: On serait mieux de finir le projet de loi 245 et,
après, de passer...
Le Président (M. Filion): C'est l'avis des membres de la
commission? Parce que je veux m'assurer qu'il n'y a pas de personnes dans la
salle qui ont des choses à dire sur le projet de loi 245. Les personnes
dans la salle ne sont peut-être pas toutes au courant des distinctions
qu'il y a entre les projets de loi 245 et 282. Nous, nous le savons, comme
membres de cette commission, mais peut-être que les gens qui sont ici
dans la salle ne le savent pas. Je ne voudrais surtout pas priver qui que ce
soit de son droit de s'exprimer à cette commission parlementaire parce
qu'il n'aurait pas compris la distinction entre le contenu de deux projets de
loi qui visent des objectifs différents, mais qui, entre vous et moi, M.
le député de Lévis, concernent quand même une
affaire semblable. C'est dans ce but, je pense, si les membres de la commission
partagent ce point de vue, que nous pourrions nous assurer que nous faisons
bien notre travail sur le projet de loi 245 en faisant notre travail sur tout
le dossier.
M. Leclerc: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Taschereau, qui est le parrain du projet de loi 282.
M. Leclerc: Justement. Écoutez, il y a une raison qui fait
que nous procédons par deux projets de loi. C'est effectivement pour des
raisons de clarté. Il me semble qu'on devrait peut-être
procéder à leur adoption et à leur étude un par un
- je vois le député de Lévis qui acquiesce - de sorte
qu'on procède de la façon la plus claire possible.
Le Président (M. Filion): Si ce sont les voeux des membres
de la commission, il n'y a pas de problème. Maintenant, je vous
remercie, M. l'aumônier. Madame, voulez-vous ajouter autre chose en ce
qui concerne le projet de loi 245? M. l'aumônier, la parole est à
vous.
M. Dubé: Oui. J'avais un autre amendement à
suggérer pour le deuxième paragraphe de l'article 7.
Le Président (M. Filion): Pardon?
M. Dubé: J'ai un amendement à proposer pour
l'article 7, deuxième paragraphe, du projet de loi 282.
M. Dauphin: M. le Président...
Le Président (M. Filion): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: Je m'excuse, M. l'aumônier. D'ailleurs, je vous
souhaite la bienvenue au nom du ministère de la Justice. Effectivement,
il s'agit de deux projets de loi. Je sais qu'il y en a un qui ne cause aucun
problème, où tout le monde s'entend, le projet de loi 245. Pour
le projet de loi 282, évidemment, on va avoir la chance de vous entendre
tantôt. Je pense, M. le Président, tel que vous en avez convenu
vous-même, qu'on pourrait procéder à l'étude du
projet de loi 245 article par article.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Dauphin: On vous entendra par la suite pour le second projet
de loi, sinon, on peut s'éterniser là-dessus.
Le Président (M. Filion): M. l'aumônier, vous
saisissez la différence entre le contenu du projet de loi 245 qui vise
la dissolution de l'institution et la correction de certains titres sans, pour
autant, affecter la disposition de quelque partie de l'actif que ce soit. Cela
va?
Madame, est-ce que vous vouliez ajouter quelque chose sur le projet de
loi 245?
Mme Boulanger: Non.
Le Président (M. Filion): Non. Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants dans la salle qui voudraient Intervenir sur le projet de loi 245?
Cela va? Alors, je vais donner la parole peut-être au
député de Marquette, adjoint parlementaire du ministre de la
Justice.
M. Dauphin: M. le Président, toujours sur le projet de loi
245, étant donné que nous avons quand même brossé un
tableau générai dudit projet de loi, entendu le
député parrain, entendu des questions de part et d'autre, je vais
vous demander d'appeler l'article 1.
Le Président (M. Filion): Votre point de vue, M. le
député de Marquette, correspond à l'ensemble des
discussions que nous avons eues.
M. Dauphin: Justement, à la suite des rencontres
intervenues entre nos procureurs et le procureur des invités, en ce qui
concerne le ministère de la Justice, il n'y a pas d'objection au
principe du projet de loi. Évidemment, le procureur de la
congrégation est d'accord avec les propositions que nous
suggérons. Alors, il y a accord sur le principe, mais modification
à la formulation de façon à mieux préciser la
description de certains lots concernés. Évidemment, il y aura un
amendement tantôt.
Une voix: D'accord.
M. Dauphin: M. le Président, au risque de me
répéter, le ministère de la Justice est d'accord pour que
nous procédions à l'adoption du projet de loi 245.
Étude détaillée
Le Président (M. Filion): D'accord. À ce moment-ci,
étant donné qu'il n'y a pas d'autre intervention sur le projet de
loi 245, j'appelle le préambule du projet de loi 245. Est ce qu'il y a
un amendement au préambule?
M. Dauphin: Non.
Le Président (M. Filion): D'accord. Donc, iI n'y a aucun
amendement au préambule. Est ce que le préambule est
adopté? M. Dauphin: Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 1 du projet
de loi.
M. Dauphin: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 2 du projet de loi.
M. Dauphin: Adopté, M. le Président. M.
Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 3 du projet
de loi.
M. Dauphin: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 4 du projet
de loi.
M. Dauphin: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 5 du projet de
loi?
M. Garon: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 6 du projet de
loi?
M. Garon: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 7 du projet de
loi?
M. Garon: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 8 du projet
de loi.
M. Garon: Adoptez-vous ça avant les
annexes9
Le Président (M. Filion): On va adopter les annexes. Donc,
vous déposez un amendement. L'amendement se lit comme suit: L'annexe F
de
la loi... Est-ce que l'annexe A est adoptée? M. Dauphin:
Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'annexe B? M. Dauphin:
Adopté. M. Garon: Adopté. Le Président (M.
Filion): Annexe C? M. Dauphin: Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Filion): Annexe D?
M. Dauphin: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Annexe E?
M. Dauphin: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'annexe F pour
laquelle il y a un amendement.
M. Dauphin: M. le Président, il s'agit d'un amendement
à l'annexe F. Cette modification a pour but de mieux préciser la
description des lots concernés. Cette modification permet, M. le
Président, d'éviter un conflit entre le présent projet de
loi et le projet de loi qui suivra, soit le projet de loi 282 proposé
par l'Archevêque de Québec, dans lequel il sera question des lots
15-3-1 et 16-3-1.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Marquette, dans la même foulée peut-être, pour les fins du
Journal des débats, est-ce que vous pourriez lire
l'amendement?
M. Dauphin: Avec plaisir, M. le Président. L'annexe F de
la Loi concernant l'institution Monseigneur Guay et la congrégation des
soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi est modifiée: 1°
par l'Insertion, à la fin du paragraphe 1°, de ce qui suit: ",sauf
à distraire le lot 1 de la subdivision du lot 3 de la subdivision du lot
originaire 15 (15-3-1)"; 2° par l'insertion, à la fin du paragraphe
2°, de ce qui suit: ",sauf à distraire le lot 1 de la subdivision du
lot 3 de la subdivision du lot originaire 16 (16-3-1) "
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté? M. le député de Lévis.
M. Garon: Quand le représentant du ministère de la
Justice nous dit que c'est pour avoir une correspondance avec le projet de loi
282, est-ce qu'il peut nous dire pourquoi il veut distraire ces parties de
lots?
M. Dauphin: Si vous me le permettez, M. le Président, je
vais demander à Me Pleau de donner l'explication.
Le Président (M. Filion): Oui. Me Pleau, si vous voulez
bien vous identifier pour les fins du Journal des débats.
M. Pleau (Yves): Yves Pleau, du ministère de la Justice.
Lorsque le projet de loi a été présenté, l'article
3 prévoyait la validation des titres entre l'institution et la
congrégation des soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil. Or, le titre de la
congrégation ne porte pas sur ces deux lots puisque ce sont les deux
lots sur lesquels l'institut est construit comme tel. Donc, c'est un oubli;
à l'annexe F on a oublié de distraire ces deux lots.
M. Garon: Cela correspond aux annexes C et D qui indiquent que
l'immeuble est construit sur ces lots?
M. Pleau: C'est ça.
M. Garon: D'accord. Adopté.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que
l'annexe F, telle qu'amendée, est adoptée?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que
l'article 8 est adopté?
M. Dauphin: Oui.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'annexe G est
adoptée?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 8.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 8 du projet de loi est
adopté.
M. Garon: Adopté. Le préambule.
Le Président (M. Filion): il a déjà
été adopté, M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est habituellement adopté à la
fin.
Le Président (M. Filion): Oui, c'est ça. On l'a
adopté avant. J'appelle le titre du projet de loi.
M. Garon: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est ce que le projet de loi, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Donc, M. le
député de Lévis, votre projet de loi est adopté. Je
voudrais remercier les intervenants qui, je crois comprendre, vont
peut-être garder leur place pour l'étude du projet de loi suivant.
(12 h 15)
Projet de loi 282
J'appelle Immédiatement le projet de loi 282, Loi concernant
l'Institution Monseigneur Guay et l'Archevêque catholique romain de
Québec. Voilà, même s'il y a plusieurs groupes
d'intervenants, nous allons tous vous entendre, soyez sans crainte. Donc, vous
pouvez prendre place. Si on ne trouve pas suffisamment de sièges, on
verra à vous remplacer à tour de rôie ou, même,
peut-être qu'on pourrait ajouter certains sièges à cette
banquette. Cela se fait difficilement. Je comprends qu'il n'y a pas
suffisamment de places à la table des invités. Soyez sans
crainte, ceux qui n'ont pas pris place, nous allons voir à vous
remplacer lors de nos travaux, au fur et à mesure que nous avancerons,
selon les besoins. Ne vous éloignez pas.
Le projet de loi 282 est présenté par M. te
député de Taschereau et je voudrais lui demander de bien vouloir
nous faire quelques remarques préliminaires sur le projet de loi dont il
est le parrain.
Remarques préliminaires
M. Leclerc: Merci, M. le Président. Je voudrais souhaiter
la bienvenue au procureur de l'Archevêché de Québec ainsi
qu'aux représentants du Séminaire de Québec. Il me fait
plaisir de parrainer le projet de loi privé 282, Loi concernant
l'Institution Monseigneur Guay et l'Archevêque catholique romain de
Québec. Très brièvement, ce projet de loi propose de
remplacer la personne de l'Archevêque catholique de Québec par la
corporation de l'Archevêque catholique de Québec dans les
volontés de Mgr Guay. Il propose également d'exclure le
Séminaire de Québec, cela à sa demande, du processus de
cession du bâtiment. Enfin, il prévoit un certain nombre de
dispositions quant à ce qu'il sera possible de faire avec les produits
d'une disposition par les fiduciaires qui seront la corporation de
l'Archevêque catholique de Québec. De toute façon, nous
allons permettre aux experts de nous expliquer sur le plan plus technique la
portée du projet de loi 282.
La Président (M. Filion): Uniquement parce qu'il y avait
un peu de bruit, je vous ai mal entendu et peut être qu'il y en a
d'autres. Voulez-vous juste répéter les deux premiers objectifs
du projet de loi 282?
M. Leclerc: Oui. Un des objectifs principaux est de remplacer la
personne même de l'Archevêque par la corporation de
l'Archevêque catholique romain de Québec, et d'exclure le
Séminaire de Québec, cela à sa demande, du processus de
cession du bâtiment.
Le Président (M. Filion): Cela va. Est-ce que je pourrais
demander aux personnes qui sont devant nous de bien vouloir s'identifier?
M. Taschereau: Oui, M. le Président. Je me suis
déjà identifié, mais de nouveau, pour les fins du
Journal des débats, je suis Georges Taschereau, procureur de M.
le cardinal Vachon et de l'Archevêque catholique romain de Québec.
Je suis accompagné ce matin de Mgr Paul Nicole, vicaire
général à l'Archevêché de Québec; il
est à ma gauche. Je suis également accompagné de M.
l'abbé Jacques Saint-Michel, chancelier de l'Archevêché de
Québec. Je suis également accompagné de M. l'abbé
Louis Dugal, procureur général du Séminaire de
Québec et membre du Collège des consultants de l'Archevêque
de Québec. Je suis également accompagné de M. le juge
Louis-Philippe Bouchard, membre du Conseil des affaires économiques de
l'Archevêché de Québec; enfin, de M. Robert de Coster,
également membre du Conseil des affaires économiques de
l'Archevêché de Québec.
Le projet de loi 282, qui est étudié ce matin en
commission, a pour cause l'acte de donation de 1901 qui a déjà
été porté à votre attention. Aux termes de l'acte
de donation, il était stipulé que, si la communauté ou la
corporation, qui serait un jour formée pour poursuivre l'oeuvre voulue
par Mgr Guay, devenait dans l'incapacité de poursuivre l'oeuvre, les
biens meubles et immeubles qui foraient partie de la corporation ou de la
fiducie, seraient vendus par deux personnes nommées par
l'Archevêque de Québec ou ses successeurs après que les
biens lui eurent été remis par l'Institution Monseigneur Guay. Le
prix de vente devait être déposé au Séminaire de
Québec, capitalisé, et l'intérêt annuel de ce
capital devait servir au soutien des pauvres de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis.
Or, comme nous l'avons appris tout à l'heure, le 18 octobre 1988,
l'institution Monseigneur Guay a cédé à M. le cardinal
Vachon, en
sa qualité d'Archevêque de Québec, mais
personnellement, les Immeubles qui demeuraient dans le patrimoine de
l'institution Monseigneur Guay et qui avaient fait l'objet de la donation de
1901. Dans les faits, cependant, M. le Cardinal Vachon n'a pas
administré l'immeuble jusqu'à maintenant puisque c'est
l'Archevêque catholique romain de Québec, comme corporation, qui a
organisé l'achat, qui a avancé les sommes requises pour effectuer
l'achat, qui a, depuis l'acquisition, assumé toutes les dépenses
d'entretien et de maintien de l'immeuble. Le premier objet du projet de loi
vise donc à ratifier ce qui, dans les faits, existe déjà
ou à consacrer ce qui existe déjà dans les faits en
transférant la responsabilité des Immeubles à
l'Archevêque catholique romain de Québec, c'est-à-dire
à la corporation, avec effet rétroactif au 18 octobre, date de la
cession. C'est donc le premier objectif de la loi.
Le deuxième objectif de la loi, c'est de faire en sorte que
l'Archevêque catholique romain de Québec, la corporation, soit
chargé de l'administration de l'Immeuble et de sa disposition suivant la
volonté de Mgr Guay. Ce qu'on disait dans l'acte de donation, c'est que
l'immeuble devrait être vendu par deux personnes nommées par le
susdit Archevêque de Québec. On voit mal comment
l'Archevêque de Québec se départissant des biens, celui-ci
continuerait d'assumer les responsabilités qui lui ont été
confiées et qui découlent de cette première tâche.
Alors, on remet les biens à l'Archevêque catholique romain de
Québec et on confie à l'Archevêque catholique romain de
Québec la responsabilité de mettre l'immeuble en vente.
Il y a un troisième objet à la loi. Je pense que dans
l'ordre logique on doit en parler ici, même s'il est d'une Importance,
disons, tout à fait spéciale. C'est que, parmi les biens qui ont
été cédés à l'Archevêque ou à
M. le cardinal Vachon, il y a des biens qui doivent servir à des fins
liturgiques. Compte tenu du caractère spécial de ces biens, on
demande, dans un premier temps, que ces biens soient remis à
l'Archevêque catholique romain de Québec et que ce dernier les
conserve afin qu'ils servent à des fins liturgiques.
Dans l'ordre logique, après ça, il y a la disposition des
biens. Mgr Guay voulait que les biens immeubles, soient vendus par deux
personnes. Donc, c'est l'Archevêque catholique romain de Québec
qui s'en chargerait si le projet de loi était adopté tel que
déposé à l'Assemblée nationale. Pour ce qui est de
l'administration des sommes qui proviendraient de la vente, ce qui est
stipulé à l'acte de donation, c'est que ce serait, comme Je l'ai
dit il y a quelques instants, déposé au Séminaire de
Québec. Or, compte tenu de la situation qui prévaut aujourd'hui,
en 1989, des plus grandes difficultés que ça représente
pour le séminaire d'administrer cette somme, le Séminaire de
Québec a informé l'Archevêque catholique romain de
Québec qu'il se voyait dans l'obligation de refuser cette charge
d'administrer le produit de la vente éventuelle des biens de
l'institution Monseigneur Guay. Pour corriger cette lacune, le quatrième
objet du projet de loi vise à permettre à l'Archevêque
catholique romain de Québec de conserver le produit de la vente à
la place du Séminaire de Québec, afin de l'utiliser à
certaines fins.
Suivant les fins auxquelles ce serait utilisé, c'est que, suivant
l'acte de donation, on disait que l'intérêt annuel du capital
serait employé au soutien des pauvres de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis. Au moment de la préparation du projet de
loi, certaines difficultés se sont présentées. Au
départ, je souligne que, quand on parle d'une fiducie, et nous sommes en
présence d'une fiducie - le mot "fiducie" vient du latin fiducia qui
signifie confiance - il faut comprendre qu'un fiduciaire a le devoir d'agir
à la poursuite des objectifs visés par la fiducie et par le
constituant de la fiducie.
La difficulté pratique dans laquelle on se trouvait au moment de
la rédaction du projet de loi, c'est que, aujourd'hui, il y a une
très grande régionalisation des oeuvres de charité, ce qui
n'existait pas en 1901, de sorte qu'on disait: Si on donne à une oeuvre
qui agit sur une base régionale, on sait que les gens de tel endroit et
les gens de tel autre endroit comme les gens de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis vont en profiter. Cela posait un problème
d'administration. On se demandait comment on pourrait contrôler
ça. Ça présentait une difficulté à ce
niveau.
La deuxième difficulté, c'est lorsqu'on utilisait
l'expression "au soutien des pauvres de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis". La notion de "pauvres" a probablement une
connotation différente en 1989 de celle qu'elle avait en 1901. On
pouvait se poser des questions. Est-ce que ça ne devrait pas être
un peu plus général, tout en gardant à l'esprit que le
fiduciaire agit dans l'intérêt et pour le bénéfice
de la fiducie? Pour cette raison, nous avions choisi de suggérer une
expression générale, soit "les personnes démunies de la
société". Après avoir consulté les membres de
l'Archevêché et les personnes responsables, on en vient à
la conclusion qu'on est mieux de garder, dans les mots, ce qui a
été prévu par Mgr Guay. Lorsque le temps viendra, on
suggérera que l'article 6 du projet de loi soit amendé de
façon que les sommes qui proviendront de la vente des immeubles soient
utilisées "au soutien des pauvres de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis." On fera face aux difficultés
administratives que ça comportera, mais il n'y a pas de problème
parce que l'objectif demeurera le même.
Il faudrait souligner, M. le Président, je m'excuse, que c'est
exactement la même terminologie qui est utilisée dans l'acte de
donation.
Le Président (M. Filion): D'accord. (12 h 30)
M. Taschereau: Un dernier point que
j'aimerais souligner - c'est secondaire, en ce sens que ça ne
change pas les principes de l'acte de donation - c'est qu'il y a certaines
choses que nous demandons de plus par le projet de loi. Entre mars 1987 et
octobre 1988, l'Institution Monseigneur Guay a assuré le maintien des
Immeubles, des biens qu'elle avait sous son contrôle. Aujourd'hui, ces
biens ne sont plus sous son contrôle, lis sont sous le contrôle de
l'Archevêque catholique romain de Québec. La corporation est
dissoute. Un jour, lorsque les biens seront vendus, il y aura un certain
montant que l'Archevêque catholique romain de Québec voudra
rembourser à la communauté, soit les frais de maintien de
l'immeuble entre mars 1987 et octobre 1988, également, des choses
secondaires, les frais de l'adoption de la loi, les frais d'acquisition des
Immeubles par l'Archevêque catholique romain de Québec.
Voilà.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants? M. le député de Marquette, adjoint
parlementaire du ministre de la Justice.
M. Dauphin: Si vous me le permettez, M. le Président. Me
Taschereau, vous nous avez fait part, tantôt, de certaines
difficultés relatives à la distribution des revenus si,
effectivement, nous maintenions l'expression aux "pauvres de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis". Vous suggériez, si J'ai bien saisi, que
ce soit distribué aux démunis de la société
plutôt que, tel que le prévoyait l'acte, aux "pauvres de la
paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis". Quelle difficulté
voyez-vous?
Le Président (M. Marcil): Me Taschereau.
M. Taschereau: Je veux être bien compris. Nous revenons
à la lettre de l'acte de donation. J'ai évoqué, tout
à l'heure, la question de la régionalisation. On se dit qu'une
fiducie est faite pour dépenser son argent, dépenser ses revenus
pour les fins auxquelles elle est destinée. On s'est dit: Si jamais on
manque d'oeuvres locales de la paroisse elle-même, qu'est-ce qu'on fait?
L'objectif demeure le même. Nous avons une obligation de confiance, une
obligation de fiduciaire. Nous allons administrer les sommes dans l'esprit et
dans la lettre de ce qui était voulu par Mgr Guay.
Le Président (M. Filion): Finalement, ce que vous
suggérez sera concrétisé dans un amendement à
l'article 6 du projet de loi.
M. Taschereau: Exact.
Le Président (M. Filion): Je ne sais pas si l'amendement
est prêt, de ce côté de la table, Me Tachereau...
M. Taschereau: Oui, allez-y!
Le Président (M. Filion): j'ai compris, de votre
Intervention, que ce que vous suggériez était un amendement
à l'article 6 pour qu'une fois les remboursements effectués le
résidu du prix de vente soit utilisé dans le cadre de l'esprit et
de la lettre du testament, à savoir pour les "pauvres de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis", sauf erreur.
M. Taschereau: M. le Président, c'est exact. J'ai
même un projet d'amendement; je puis vous le remettre
Immédiatement. Je croyais que c'était plus tard que ça
devait être fait.
Le Président (M. Filion): Étant donné que
c'est quand même un point important du projet de loi, effectivement, vous
pourriez peut-être le transmettre aux légistes du ministère
de la Justice, qui accompagnent l'adjoint parlementaire du ministre de la
Justice, pour qu'ils puissent en prendre connaissance.
Pendant que tout ça se fait, je vais en profiter pour
résumer, et vous me corrigerez, les six objectifs du projet de loi. Le
premier, c'est de remplacer la personne même qui était
visée, l'Archevêque, par la corporation. C'est bien ça? Le
deuxième, j'aimerais que vous me l'expliquiez de façon sommaire.
J'ai peur de ne pas l'avoir très bien saisi.
M. Taschereau: Le deuxième, c'est... Une voix: Le
Séminaire de Québec?
Le Président (M. Filion): Le Séminaire de
Québec, c'est le quatrième; le troisième, c'étaient
les fins liturgiques.
M. Taschereau: C'est ça. La corporation remplace
l'individu, avec effet rétroactrf au 18 octobre. Deuxièmement,
plutôt que de faire en sorte que deux personnes nommées par
l'Archevêque de Québec vendent l'immeuble, c'est la corporation de
l'Archevêque catholique romain de Québec qui le fera.
Le Président (M. Filion): Cela découle un peu du
premier objectif.
M. Taschereau: Oui.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Taschereau: Cela va. Troisièmement, les biens
destinés à des fins liturgiques sont retenus par la corporation
pour servir à des fins liturgiques.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Taschereau: Quatrièmement, plutôt que de
déposer les sommes d'argent au Séminaire de Québec, c'est
la corporation qui les administrera.
Le Président (M. Filion): Je vous arrête là.
Vous avez mentionné que le séminaire était peu
désireux, qu'il avait fait part de sa volonté de ne pas servir,
en quelque sorte, de dépositaire. Est-ce qu'il y a un
représentant du séminaire ici? Oui. Alors, |'almerais
peut-être vous entendre là-dessus.
M. Dugal (Louis): Oui, M. le Président. Je suis
l'abbé Louis Dugal, procureur du Séminaire de Québec.
J'hésite toujours à dire ce mot en cette salle, car "procureur"
est un vieux mot français qui chez nous veut dire responsable de
l'administration financière et qui n'a aucune connotation au plan
juridique. Excusez-moi.
Le Président (M. Filion): C'est une bonne chose.
M. Dugal: Je dois vous dire que la question a été
longuement étudiée à notre conseil d'administration et que
le séminaire, en 1988 et en 1989, n'est plus le Séminaire de
Québec du début du siècle. D'ailleurs, nous sommes
déjà venus Ici pour d'autres projets de loi où on a
apporté des modifications, d'abord, à notre loi de base. Nous
avons dû aussi, il y a à peine deux ans, nous départir,
bien à regret, de notre oeuvre du Petit Séminaire de
Québec. Nous avons apporté beaucoup d'autres modifications, de
sorte que notre administration, présentement, ne se sent pas capable,
compte tenu du personnel que le séminaire possède, d'assumer la
responsabilité d'administrer cette fiducie. Et après étude
à deux séances du conseil, nous avons signifié à
l'Archevêque catholique romain, par mode de résolution de notre
conseil d'administration, que nous n'étions pas en mesure d'assumer
cette responsabilité.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie. Est-ce qu'on a
une copie de cette résolution? Est-ce que vous avez entre les mains une
copie de cette résolution? Il serait peut-être bon de la
déposer pour confirmer la volonté du séminaire de ne pas
exercer ce rôle, compte tenu de sa vocation moderne, actuelle, devrais-je
dire. Cela va. Document déposé sous la cote D-1, une lettre du
supérieur général du Séminaire de Québec, M.
Louis-Joseph Lépine, qui est très explicite sur la
résolution unanime de ne pas accepter de recevoir et d'administrer le
capital provenant de la vente des biens meubles et immeubles de l'institution
Monseigneur Guay. Je vous remercie, M. l'abbé.
Continuons ensemble, Me Taschereau. Le cinquième point concernait
la disposition du résidu sur lequel vous annoncez, en quelque sorte,
votre intention de nous suggérer un amendement à l'article 6.
L'amendement est, d'ailleurs, distribué autour de la table, on
l'étudiera tantôt. Le sixième point concernait, Je pense,
des dépenses d'entretien qui avait été faites.
M. Taschereau: C'est ça, les frais d'entretien entre mars
1987 et octobre 1988. Ce sont, évidemment, des frais de la fiducie. Nous
voulons avoir la permission d'indemniser la congrégation de ces sommes,
puisque l'institution Monseigneur Guay n'existera plus à compter de la
sanction de la loi. D'accord?
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Taschereau: Également, acquitter certaines sommes,
comme les dépenses d'administration de la fiducie, c'est-à-dire
les frais d'entretien auxquels doit faire face l'Archevêque catholique
romain de Québec jusqu'à la vente des immeubles, les frais
d'acquisition et les frais reliés à la présente loi.
Enfin, il y a un septième objectif dont il devrait être fait
mention. Il s'agit d'un transfert fait par M. le cardinal Vachon à
l'Archevêque catholique romain de Québec. Il n'y a pas
d'exonération spécifiquement prévue à la Loi
autorisant les municipalités à percevoir un droit sur les
mutations immobilières, à cet égard. C'est assez curieux.
Dans la loi, on parle d'une fiducie de "common law", d'un transfert à
une fiducie de "common law", mais, fondamentalement, c'est le patrimoine de la
fiducie qui continue. Il y a un changement de titulaire de ce même
patrimoine et on ne prévoit pas d'exonération. C'est pourquoi on
demande que l'Archevêque catholique romain de Québec soit
exonéré du paiement du droit de mutation.
À ce sujet, je vous souligne également que la ville de
Lauzon a été informée de la présentation du
présent projet de loi et du fait que l'Archevêque catholique
romain de Québec voulait demander d'être exonéré du
paiement du droit de mutation.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a des questions
des membres de cette commission? M. le député de
Lévis.
M. Garon: Concernant l'amendement proposé pour dire: "au
soutien des pauvres de la paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis"...
M. Dauphin: Continuez, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Non, ça ne me fait rien que vous parliez, mais
j'aime autant attendre que vous ayez fini.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ma première question concerne l'amendement. On
dit: "au soutien des pauvres de la paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis".
Remarquez bien que je n'étais pas vieux, à ce moment-là,
mais, au moment du testament de Mgr Guay, je
pense que la paroisse n'avait pas la même délimitation
qu'aujourd'hui. Je pense bien qu'il serait bon de faire référence
au testament pour dire que c'est au soutien de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis, selon le territoire qu'elle couvrait au moment du
testament.
M. Taschereau: Nous sommes entièrement d'accord avec
ça. C'est exactement ce qu'on veut.
M. Garon: Si on parle, dans le projet de loi, de la paroisse
aujourd'hui, ce n'est pas la même chose du tout.
Le Président (M. Filion): C'est que le territoire est
modifié et qu'il peut y avoir des appellations différentes. C'est
ça?
M. Garon: Non, c'est parce qu'il y avait beaucoup moins de
population dans ce temps là. Aujourd'hui, les territoires ont
été subdivisés. Je ne sais pas combien la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis couvre de paroisses. Les gens de Lauzon vont
peut-être pouvoir nous le dire, tout à l'heure, encore mieux. Cela
couvre maintenant, je pense, plus d'une paroisse. Au moment du testament de Mgr
Guay, ce dernier faisait référence à un territoire qui
était le territoire de sa paroisse, mais, aujourd'hui, tel
qu'énoncé, je ne suis pas convaincu que ça ferait
référence au même territoire.
Le Président (M. Filion): Me Taschereau.
M. Taschereau: Voici, nous ne pouvons pas mettre de
côté la volonté de Mgr Guay. Faute de laisser à
l'Archevêque catholique romain de Québec le soin d'utiliser le bon
véhicule ou quoi que ce soit, iI faut s'en remettre à la lettre.
À ce moment-là, il est bon de préciser que c'est la
paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis, la paroisse ecclésiastique de
Saint-Joseph-de-Lévis, dans ses limites de 1901. Il faudrait
peut-être le préciser, à ce moment-là. On s'en remet
à la donation. On colle à la donation.
M. Garon: Mais, ce n'est pas écrit.
Le Président (M. Filion): C'est bien. Merci, Me
Taschereau. M. le député de Lévis, voulez-vous... Non,
ça va.
M. Garon: Je pense qu'il serait bon de l'indiquer. (12 h 45)
Le Président (M. Filion): Oui. Écoutez, M. le
député de Lévis, encore une fois, c'est une suggestion que
nous avons reçue, qui prend une forme écrite d'amendement. Bien
sûr, l'amendement doit venir des membres de la commission. Je pense que
Me Taschereau exprime la volonté des personnes qui sont devant nous.
Oui, M. le député de Marquette.
M. Dauphin: M. le Président, c'est sur la même
question que le député de Lévis. Avec l'aide,
évidemment, des légistes du ministère, qui m'accompagnent
aujourd'hui et qui suivent le dossier depuis le début, Me Pleau et Me
Bergeron, que vous connaissez, je pense, il y avait deux possibilités
d'amendement sur lesquelles on aimerait peut-être vous entendre. La
première possibilité d'amendement a été la
suivante, entre guillemets: Que l'article 6 soit remplacé par ceci: les
revenus au soutien des personnes désignées dans la clause
reproduite à l'annexe C du projet de loi privé, que vous avez
à l'annexe C du projet de loi privé. Ça couvrirait
peut-être les vues que vous avez exprimées tantôt.
M. Garon: C'est bon.
M. Taschereau: Auriez-vous l'amabilité de le
répéter, s'il vous plaît?
M. Dauphin: L'article 6 serait modifié par le remplacement
des quatrième et cinquième lignes par ce qui suit: les revenus au
soutien des personnes désignées à la clause reproduite
à l'annexe C.
M. Taschereau: Plutôt que: "au bénéfice des
personnes démunies de la société". C'est ça.
Exactement. Si on fait référence aux personnes visées
à l'annexe C, on fait référence aux personnes
désignées dans l'acte de donation. Est-ce que c'est
ça?
Une voix: On aimerait mieux que ce soit dans l'article.
M. Taschereau: Évidemment. Écoutez, la question
qu'on se pose c'est: Pourquoi faire référence à une annexe
plutôt que de le mentionner à l'article 6?
M. Dauphin: Le mentionner directement.
M. Taschereau: C'est une question de méthode, mais...
M. Garon: Pour que les gens soient plus heureux dans la paroisse
de Saint-Joseph-de-Lévis, l'article C devrait mentionner que c'est aux
pauvres de la paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis, même si on dit,
après: tel qu'indiqué à l'annexe C ou tel que
mentionné à l'annexe C. Mais si, dans l'article 6, on retrouve
"au soutien des pauvres de la paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis", je
pense que les gens vont se sentir plus heureux.
M. Taschereau: II est important qu'on dise: dans les limites de
1901.
Le Président (M. Filion): Je pense que le point est
très bien marqué. Les territoires ont évolué et,
d'après ce que vous avez dit tantôt,
vous voulez respecter la lettre et l'esprit, donc, couvrir les personnes
démunies qui se trouvent actuellement sur le territoire qui avait
été décrit, en 1901, d'une certaine façon et qui
pourrait être décrit d'une autre façon.
M. Dauphin: Un autre point intéressant, ici - d'ailleurs,
les légistes ont fait des recherches avec l'aide d'intervenants -
l'abbé Proulx, président de la Société historique
de la rive sud de Québec, en arrivait à ces délimitations,
faisant référence à la notion de paroisse de 1901,
à l'article 6 de la loi. les revenus au bénéfice des
pauvres de la ville de Lauzon et de la paroisse de
Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy, selon les limites de cette ville et
de cette paroisse telles qu'elles existent... Et, évidemment, indiquer
l'entrée en vigueur de la présente loi. Les recherches ont
été faites et, à la société historique, ils
en arrivent à cette délimitation.
M. Garon: C'est la ville de Lauzon et...
Le Président (M. Filion): Me Taschereau.
M. Taschereau: Écoutez, c'est là le
problème: on va à rencontre de la volonté de Mgr
Guay...
Le Président (M. Filion): Parce que le territoire
complet...
M. Taschereau: ...si on dépasse. Il faut s'en tenir aux
limites de la paroisse, en 1901. J'entends la paroisse ecclésiastique,
évidemment.
Le Président (M. Filion): On parle de la paroisse
ecclésiastique. En deux mots, l'intention de tout le monde, ici, est
claire. On veut couvrir les personnes sur un territoire, mais il s'agit de bien
le décrire dans le projet de loi pour qu'il corresponde à la
réalité de 1989.
M. Taschereau: De la paroisse ecclésiatique de
Saint-Joseph-de-Lévis, dans ses limites de 1901.
Le Président (M. Filion): Je crois comprendre de tout
ça qu'il y a un certain travail à être fait par les
légistes. M. le député de Marquette, voulez-vous ajouter
autre chose sur le projet de loi? Parce qu'il y a certains intervenants que je
voudrais entendre.
M. Garon: Je comprends ce que Me Tashereau veut dire, au fond.
C'est que la ville de Lauzon peut évoluer. Vous mentionnez la ville de
Lauzon, dans votre texte?
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Garon: La ville de Lauzon, déjà, n'existe plus,
parce qu'il y a une fusion Lévis-Lauzon.
Cela n'existe déjà plus. Je comprends que ce à quoi
fait référence Me Tashereau, c'est au testament de Mgr Guay, sans
se référer à un territoire défini, au moment du
testament. Mgr Guay n'est pas mort en 1901, mais en 1922. Est-ce que le
testament s'applique au moment où l'acte notarié a
été fait, en 1901, ou au moment de sa mort?
M. Taschereau: Ce n'est pas un testament, c'est une donation.
Comme c'est le cas lors de la création de toute fiducie, il y a
dessaisissement final au moment de la donation.
M. Garon: Ah, bon, ça marche.
Le Président (M. Filion): Au moment de
l'exécution?
M. Taschereau: Non, au moment de la signature, au moment du
transfert.
Le Président (M. Filion): Au moment de la signature de la
donation; donc, il faut vraiment retourner à 1901.
M. Garon: Oui.
M. Dauphin: On m'informe, M. le Président, qu'on serait
prêts à rejoindre votre position. Par contre, il risque d'y avoir
des problèmes d'interprétation, à un moment
donné.
M. Taschereau: Des problèmes d'interprétation?
M. Dauphin: Sur le territoire.
M. Taschereau: C'est pour ça qu'au départ on a
été plus général. On se disait: II y a la
réalité moderne, la régionalisation, il y a les
changements de limites, etc. Finalement, fiducia, encore une fois, signifie
confiance; il faut que l'on respecte la volonté de Mgr Guay.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On a fouillé cette question et on
préférait "paroisse ecclésiastique". Dans ce
temps-là, on parlait des municipalités de paroisses; est-ce que,
dans le testament de Mgr Guay, on fait référence à la
paroisse ecclésiastique ou à la paroisse
Saint-Joseph-de-Lévis telle qu'elle existait sur le plan municipal? Si
on veut vraiment respecter la lettre du testament...
Le Président (M. Filion): C'est une donation, ce n'est pas
un testament.
M. Garon: ...de la donation... Quand on faisait
référence, à ce moment-là, à la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis, est-ce que c'était la paroisse
ecclésiastique ou la paroisse civile? Est-
ce qu'elles se confondaient? Est-ce que ça veut dire quelque
chose de différent?
La Président (M. Filion): Que dit
précisément l'acte de donation?
M. Taschereau: On parle de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis. On a ici un élément important, dans
la loi constituant en corporation - je vous remercie, M. Bouchard -
l'hôpital Guay de Saint-Joseph-de-Lévis, dans le préambule,
on dit qu'il avait fait donation de tous ses biens meubles et Immeubles - on
fait référence à Mgr Guay - le 21 décembre 1901,
à l'Institut des soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi,
corps politique dont le siège corporatif est fixé dans la ville
de Chicoutimi, comté de Chicoutimi, pour la fondation d'un hôpital
dans sa paroisse natale, Saint-Joseph-de-Lévis, comté de
Lévis. On se réfère à la paroisse
ecclésiastique.
M. Dauphin: Si vous me le permettez, M. le Président, je
demanderais à Me Yves Pleau, légiste au ministère de la
Justice, de prendre la parole.
M. Pleau: Pour répondre à la question du
député de Lévis, du côté juridique, je pense
qu'il faut interpréter aussi la paroisse ecclésiastique.
Pourquoi? Parce que Mgr Guay parle de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis. Or, le cadastre, dans le temps, ce n'était
pas Saint-Joseph-de-Lévis; c'était tout simplement le cadastre de
la paroisse de Saint-Joseph. Donc, il n'y avait pas de lien avec
Saint-Joseph-de-Lévis, alors que la paroisse municipale était
Saint-Joseph-de-Pointe-Lévy. Je pense que, juridiquement, vous avez
raison de l'interpréter dans le sens de paroisse
ecclésiastique.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Marquette, vouliez-vous intervenir sur d'autres éléments du
projet de loi?
M. Dauphin: Juste un instant.
Le Président (M. Filion): Oui, je vous en prie. Me
Taschereau.
M. Taschereau: Le dernier point, c'est que Mgr Guay, il ne faut
pas l'oublier, était curé de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis.
Le Président (M. Filion): Donc, il y a des bonnes chances
que son intention... Comme on prêche encore mieux pour sa propre
paroisse...
M. Garon: II faut savoir que le bas clergé a toujours
été reconnu comme ayant un certain chauvinisme local. Il n'est
pas sûr que le haut clergé avait la même
réputation.
Le Président (M. Filion): Me Taschereau, pendant que M.
Dauphin consulte les légistes, j'aurais peut-être une question
à vous poser sur les frais, le sixième point. Est-ce que ces
montants sont déterminés? Ce sont des sommes précises, en
tout cas, relativement précises?
M. Taschereau: Les frais de maintien? Le Président (M.
Filion): Oui.
M. Taschereau: Tout est comptabilisé,
évidemment.
Le Président (M. Filion): Tout est
comptabilisé.
M. Taschereau: Aimeriez-vous avoir des Informations?
Le Président (M. Filion): Approximativement, on parle de
quoi? Monseigneur.
M. Nicole (Paul): Actuellement, nous sommes rendus à 63
000 $.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Nicole: II y a les frais de gardiennage aussi, actuellement.
C'est sept jours par semaine et 24 heures par jour. Alors, ce n'est pas un
individu. La garde est confiée à la compagnie Sécur,
à Lévis. C'est cette compagnie qui fait le gardiennage et qui
surveille. Il y a l'entretien, s'il y a quelques bris. La partie des
religieuses, je ne le sais pas. Je pense bien que, pour 1987, c'est à
peu près 40 000 $ ou 45 000 $, entre 40 000 $ et 45 000 $.
Le Président (M. Filion): D'accord. De toute façon,
on parle de sommes relativement importantes et qui, surtout si la situation
n'est pas clarifiée, risquent de croître. Je pense que nous
pourrions, à cette étape de nos travaux, entendre les autres
personnes Intéressées par le projet de loi 282. Nous
approcherons, à ce moment-là, de l'heure de la suspension que, de
toute façon, nous allons dépasser un peu, si les membres sont
d'accord. M. le député de Lévis, ça va, on peut
continuer au-delà de 13 heures? On a tous beaucoup de choses,
aujourd'hui, notamment, à cette commission.
M. Garon: Je pense que l'idéal serait peut-être
d'entendre les intervenants.
Le Président (M. Filion): C'est ce que je disais.
M. Garon: S'il y a un moment de réflexion d'ici à
ce qu'on reprenne, cet après-midi, les gens du ministère de la
Justice et les gens qui proposent le projet de loi privé pourraient
regarder pour trouver des formes de rédaction.
Le Président (M. Filion): Voici ce que je suggère.
D'abord, nous vous remercions. Nous allons entendre les intervenants. Durant la
suspension qui suivra, je vous inviterais à garder le contact avec les
représentants du ministère de la Justice pour bien ficeler le
projet de loi, dans le cas où il devrait être adopté.
J'inviterais toutes les autres personnes intéressées au projet de
loi 282 à bien vouloir prendre place à la table des
invités pour nous faire part de leurs commentaires sur ce projet de loi.
Oui, Me Taschereau.
M. Taschereau: Je m'excuse. La Communauté urbaine de
Québec doit soumettre un projet de loi, cet après-midi, et je la
représenterai. L'autre représentant de la Communauté, qui
est ici, se demandait à quelle heure la séance reprendrait cet
après-midi.
Le Président (M. Filion): À 15 heures M.
Taschereau: À 15 heures? Le Président (M. Filion):
À 15 heures. Voilà. M. Taschereau: Parfait
Le Président (M. Filion): Le député de
Marquette me signale que lui aussi a un projet de loi prévu à 15
heures, de sorte que, si les membres sont d'accord, nous reprendrons nos
travaux à 15 h 30.
M. Taschereau: Merci.
Le Président (M. Filion): D'accord. Est-ce que d'autres
personnes désirent prendre la parole sur le projet de loi 282? M.
l'abbé, que nous avons entendu tantôt sur le projet de loi 245,
rebienvenue. (13 heures)
M. Dubé: Alors, j'ai aussi été curé,
peut-être le seul dans cette assemblée qui l'ait
été, et j'essaie de me mettre à la place du curé ou
des curés de la paroisse, selon le territoire d'autrefois. Cela fait
trois curés, d'après moi, Sainte-Bernadette, Saint-Joseph de
Lauzon et Saint-Antoine-de-Bienville. Je ne connais pas la Loi sur les
fabriques par coeur, mais je me rappelle les formulaires de rapports financiers
qu'on devait remplir chaque année. La fabrique est elle-même une
institution de charité. Elle ne fait pas la charité. Il n'y a pas
de colonne prévue dans le rapport pour ça. Maintenant, dans
chaque paroisse, il y a une Société Saint-Vincent-de-Paul. Alors,
je suis un peu étonné de voir, au deuxième paragraphe,
qu'il est question de "confier la distribution des revenus produits par ce
capital à des fabriques". Il n'y a pas de conseil de supervision pour
les fabriques dans chaque région. Cela pourrait être une source de
conflits.
Pour les corporations religieuses, toujours au deuxième
paragraphe de l'article 7, on dit: "confier... à des corporations
religieuses". Si le Séminaire de Québec a refusé par
manque de personnel, ce n'est pas sûr que le Collège de
Lévis ou d'autres corporations de communautés religieuses,
à ma connaissance, acceptent ça. C'est plus vraisemblable que ce
soit des organismes sans but lucratif dotés ou non de la
personnalité morale, de la rive sud toujours. Merci.
Le Président {M. Filion): Je dois comprendre, M.
l'abbé, vous me corrigerez, que vous attirez notre attention sur
l'article 7 du projet de loi et, en particulier, sur son deuxième
alinéa.
M. Dubé: C'est ça. J'avais même une
proposition d'amendement à formuler. Le deuxième paragraphe de
l'article 7 pourrait être simplement ceci: "II peut confier la
distribution des revenus produits par ce capital à des organismes sans
but lucratif de la rive sud dotés ou non de la personnalité
morale." Il y en a.
Le Président (M. Filion): Je pense que l'amendement que
vous proposez est conséquent avec vos propos.
M. Dubé: Oui.
Le Président (M. Filion): Maintenant, je dois comprendre
que les commentaires que vous avez faits tantôt, à l'occasion de
l'étude du projet de loi 245, sont un peu caducs compte tenu de la
nouvelle expression de volonté signalée par nos premiers
intervenants, Me Taschereau et les personnes qui l'accompagnaient.
M. Dubé: Cela va sûrement plaire à tous les
gens de la rive sud.
Le Président (M. Filion): Voilà!
M. Dubé: L'aluminerie n'était pas bâtie
à Lauzon, on ne l'a pas donnée à Deschambault.
L'institution Monseigneur Guay était à Lauzon.
Le Président (M. Filion): Cela va. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Oui, est-ce que vous pourriez vous identifier?
M. Turgeon (Raymond): Je suis Raymond Turgeon, avocat. Je
représente certains groupes de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis que je n'énumérerai pas parce qu'ils
sont nombreux. Je ne serai pas long non plus puisque j'ai entendu de Me
Taschereau une réponse qu'on venait chercher ici, à savoir que
les volontés de Mgr Guay soient bien respectées. Par contre, je
dois souligner que je comprends mal que Me Taschereau énonce ces propos
maintenant, alors que le but de la loi anticipée était de
défaire les volontés de Mgr Guay. Mais, à tout
événement,
|e suis d'accord avec l'aumônier dont j'oublie le nom dans le
moment...
Le Président (M. Filion): L'abbé Dubé, je
crois.
M. Turgeon: ...pour que, afin de concorder encore une fois avec
Me Taschereau, les montants provenant de la vente des biens de Mgr Guay
anciennement soient administrés par un organisme sans but lucratif et de
la rive sud. Encore une fois, j'avais préparé une plus longue
allocution, mais, étant donné les propos de Me Taschereau, je
n'ai pas d'autre chose à dire après avoir souligné ces
deux éléments. Notre souhait, c'est que les fonds soient
administrés par un organisme sans but lucratif de la rive sud. Pour la
suite, je laisse la parole à un de mes collègues qui est venu
appuyer, dans le même sens, les gens de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis.
Je n'ai pas analysé mot à mot l'amendement qu'on
proposera, mais il faudrait que tous les amendements ou que tous les articles
du projet de loi concordent entre eux pour qu'il n'y ait pas de contradiction.
L'abbé a parlé du deuxième paragraphe de l'article 7, mais
iI y a aussi le préambule, justement à la page 5, où on
voulait faire assumer par l'Archevêque romain les pouvoirs d'administrer
les montants d'argent provenant de la vente. Alors, il faudrait aussi que ce
soft ajusté pour concourir à ce que nous proposons, nous les
Intervenants, soit que ce soit un organisme de la rive sud qui se charge de
gérer et d'administrer les revenus. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, Me Turgeon, de
ces précisions. Je demanderais à la personne qui est à
votre gauche de s'identifier.
M. Bouchard (Jean-Claude): Bonjour. Jean-Claude Bouchard,
représentant du conseil de ville de Lauzon et représentant aussi
d'un groupe d'organismes sans but lucratif de la rive sud de Lauzon. Comme mon
confrère, M. Turgeon, le disait tout à l'heure, on a
été surpris de la modification qui a été
demandée au projet de loi. Toutefois, on s'était
préparé une Intervention, et, si vous me permettez de prendre
quelques minutes de votre temps, je vais vous en faire part.
Mon Intervention portera sur deux volets. Le premier, c'est la position
d'organismes sans but lucratif sur le projet de loi 245 et principalement sur
la quatrième partie où on stipule que l'utilisation des biens est
à la discrétion de Mgr Vachon. Le deuxième volet, c'est
une modification qu'on suggère visant à respecter la teneur de
l'acte de donation de Mgr Guay. Je m'en voudrais de ne pas vous
référer à cet acte, parce qu'à l'article 9 du
projet de loi on s'apprête à le radier.
Si vous me le permettez, je dois vous dire que, face à ce projet,
nous ne pouvons que demander des modifications. En effet, le respect des
dernières volontés de Mgr Guay nous apparaît capital. Ce
dernier a oeuvré, dès 1901, au service des plus démunis de
notre société. Il y avait trois buts principaux quand Mgr Guay a
décidé d'enclencher le processus: le premier était de
fonder à Saint-Joseph-de-Lévis un hôpital pour recevoir les
pauvres, âgés et infirmes; le deuxième but était
d'instituer, pour le soutien des pauvres, vieillards et infirmes de la paroisse
de Saint-Joseph, un hôpital où ils seraient nourris, reçus,
entretenus et traités gratuitement; le troisième, dans le but
d'avoir des revenus, c'était la possibilité d'avoir des
pensionnaires, d'élever des enfants orphelins et d'y établir une
école ménagère de filles. C'est ce que Mgr Guay avait dit
dans son acte de donation. De plus, dans le même acte, on stipulait qu'il
était impossible pour les religieuses de vendre, d'hypothéquer ou
de se servir des biens ou immeubles à d'autres fins que celles ci-haut
mentionnées. Je pense, M. le Président, que c'est là
l'essence même sur laquelle il faut s'appuyer, de sorte que ces sommes
d'argent soient retenues pour continuer à perpétuer l'oeuvre de
Mgr Guay.
Il y a deux raisons importantes à ça. Quand on a
Instauré cet hôpital, les religieuses qui s'en sont
occupées par la suite ont fait un excellent travail. Toutefois, nous,
comme représentants des organismes, on dit: II faut que cela continue.
Ce projet de loi, actuellement, est loin de reconnaître - toujours le
temps avant la modification qu'on vient de nous proposer - les désirs de
Mgr Guay. Advenant la fermeture de l'hôpital, il y avait une clause,
toujours dans l'acte de donation, qui permettait de remettre les biens entre
les mains, à l'époque, de Mgr Bégin qui, lui, les
confierait à d'autres religieuses qui auraient pour charge de continuer
l'oeuvre. C'est donc ce qu'on exige.
Ce n'est pas la première fois qu'on entrave la volonté de
Mgr Guay. Tout à l'heure, lors de l'étude du projet de loi 245,
on a effleuré la fermeture de l'institution Monseigneur Guay au cours de
l'année 1982. Notre député de Lévis étant
à l'époque membre du gouvernement, on se rappellera que, dans un
effort de rationalisation, il y avait eu retrait des budgets à cette
institution, budgets qui, à l'époque, représentaient un
coût de fonctionnement d'à peu près 1 200 000 $ On nous a
retiré ces 1 200 000 $, à l'époque, et on a formé
deux petits foyers de groupes sur la rive sud. Puis, soudainement, les deux
petits foyers de groupes ont disparu un par un et on a drainé l'argent
vers d'autres milieux. C'est ce qu'on veut éviter, M. le
Président, cette fois-ci, qu'encore une fois on aille jusqu'à
drainer les résidus de la vente dans d'autres milieux.
On est d'accord avec l'amendement proposé; toutefois, on
apprécierait grandement que, dans le projet de loi, on nous parle un peu
de la mécanique, à savoir comment on fera en sorte
que ce soit vraiment les pauvres et les démunis de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis qui bénéficient de ce qu'il restera
de ces ventes. Pour avoir pris des informations, iI semblerait que ce
bâtiment est à vendre pour une somme d'environ 1 200 000 $, mais
ça va probablement se vendre en bas de ça. Toutefois, dans le
même secteur, il y a des terres qui, tout dernièrement, auraient
pu être en vente pour l'implantation d'une industrie à grand
gabarit, vente qui aurait probablement atteint des sommes aussi importantes que
celles de Laval, pour ne pas les mentionner.
On voudrait qu'on prévoie, dans le projet de loi, la
création d'un organisme qui pourrait chapeauter les différents
organismes sans but lucratif de la rive sud qui oeuvrent auprès des
démunis. M. Turgeon faisait état des différents appuis
qu'on avait. Je vais me faire le porte-parole de ces gens et vous en citer
quelques-uns: les Chevaliers de Colomb, le Centre d'entraide regroupement et
solidarité, le centre de bénévolat
Lévis-métro, l'Entraide et partage rive sud inc, la Jonction pour
Elle, la Caisse populaire de Lauzon, la Fabrique Sainte-Bernadette, la Fabrique
Saint-Joseph de Lauzon, le presbytère de Bienville, PHARS, personnes
handicapées autonomes de la rive sud, ainsi que la ville de Lauzon.
Pour ces raisons, M. le Président, je demande que le projet de
loi soft modifié afin d'inclure un processus qui mettrait en branle une
corporation sans but lucratif qui pourrait gérer les revenus
d'intérêts de la vente et les distribuer de façon que les
organismes oeuvrant dans le milieu, tant auprès des personnes
handicapées que des gens dans le besoin, soient vraiment
représentés. Merci beaucoup.
Le Président (M. Filion): M. Bouchard, si je comprends
bien, vous aviez à nous faire part de deux ordres de
préoccupations. Le premier ordre de préoccupations est, en
quelque sorte, un peu comme je le disais tantôt, caduc, compte tenu de
l'expression de la volonté des Intervenants. Vous me corrigerez si je me
trompe. Le deuxième ordre concerne une mécanique, pour vous,
d'administration et de distribution des deniers résiduels de la vente.
C'est bien ça?
M. Bouchard (Jean-Claude): C'est exact.
Le Président (M. Filion): Est ce qu'il y a des
interventions? Oui. M. de Coster.
M. de Coster (Robert): M. le Président, Mgr Guay, dans son
acte de donation, a fait confiance à l'Archevêque de
Québec. Je pense qu'on doit maintenir cette volonté de Mgr Guay
et continuer à faire confiance et à respecter l'Archevêque
de Québec.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, M. de Coster.
Me Turgeon, vous vouliez ajouter quelque chose?
M. Turgeon: Simplement un point de vue peut-être technique.
Quant à la désignation de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis, je ne suis ni en accord, ni en désaccord
avec la proposition d'ajouter l'épithète ecclésiastique
parce que je ne suis pas au courant si, effectivement, ça
coïnciderait. Je suggère que la désignation reste telle que
mentionnée dans l'acte de Mgr Guay de 1901, ce qui réglerait le
cas. On analysera peut-être plus tard ce que ça signifie, mais il
n'y aura rien de changé, tandis qu'on prend un risque si paroisse
ecclésiastique est différent de paroisse sans
épithète, on ne respecterait pas alors la volonté de Mgr
Guay.
Le Président (M. Filion): D'accord. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Me Larouche.
Mme Larouche: Au nom de la congrégation, ce qu'on a
à dire, c'est que, du moment que les volontés de Mgr Guay sont
respectées et que les habitants de Lauzon continuent à profiter
de l'oeuvre, on est en accord avec la présentation du projet de loi.
Le Président (M. Filion): D'accord. M. le
député de Marquette, M. l'adjoint parlementaire.
M. Dauphin: Si vous me le permettez, tout ce que j'ai à
ajouter, à ce moment-ci, c'est que, comme vous allez devoir suspendre
bientôt, je suggérerais que Me Taschereau ou d'autres personnes
puissent s'asseoir avec Me Pleau et Me Bergeron afin de s'entendre sur un
libellé pour qu'à la reprise de nos travaux, à 15 h 30, ce
soit le plus clair possible.
Le Président (M. Filion): II m'apparaît
également qu'il existe, en tout cas on verra, un solide consensus autant
chez les intervenants que, me semble-t-il, autour de cette table, quant
à la volonté de respecter l'intention de Mgr Guay qui s'est
porté donateur dans un acte de donation.
M. Bouchard, j'aurais peut-être une question. Vous parlez d'une
mécanique, etc. D'un côté, vous nous dites que c'est
important de respecter la volonté, mais la volonté comprenait
aussi l'institution d'un mécanisme basé sur la confiance, comme
on le retrouve très souvent dans ce type de donation ou de testament. Je
suis donc un peu surpris de voir, entre vos deux ordres de
préoccupations, ce qui m'apparaît être une contradiction,
parce que, si on veut respecter l'expression de Mgr Guay, il faudrait le faire
jusqu'au bout et, à ce moment-là, également, c'est ce que
prévoit le projet de loi, faire confiance à l'institution qu'a
choisi de privilégier Mgr Guay pour l'exécution de sa
volonté.
M. Bouchard (Jean-Claude): À ce moment-là, ce
devrait être le séminaire, M. le Président.
La Président (M. Filion): Oui. Vous avez pris
connaissance, je pense, de la résolution qui a été
déposée par le conseil d'administration, sauf erreur, du
séminaire. En tout cas, on en a une copie ici. Cela va. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Il y avait une personne qui avait communiqué
avec le secrétariat des commissions parlementaires, M.
Paul-Eugène Samson. Je ne sais pas s'il est dans la salle. SI vous
êtes dans la salle, est-ce que je dois considérer que vous ne
sentez pas le besoin de vous faire entendre?
M. Samson (Paul-Eugène): Je vais laisser la parole aux
autres.
La Président (M. Filion): Cela va. Est ce qu'il y a
d'autres personnes qui voudraient apporter leur point de vue avant que nous
suspendions nos travaux jusqu'à 15 h 30? Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Ce que je suggérerais, moi, si c'est possible,
remarquez bien, c'est qu'à l'heure du midi - je ne sais pas si les gens
sont tous pris - les gens se rencontrent. Parce que Mgr Guay faisait confiance
à l'Archevêque, il voulait que ce soit Mgr Bégin, mais le
séminaire ne veut pas en prendre la charge et on ne parte plus de
l'Archevêque, maintenant, mais de la corporation. Les gens aimeraient que
ce soient des gens de la rive sud, mais s'il y avait un groupe consultatif de
l'Archevêque ou de la corporation, peut-être que tout le monde
serait heureux. Je vous suggérerais de vous rencontrer à l'heure
du midi pour peut-être trouver une formule. Ça se déroule
bien actuellement, mais j'ai l'impression que, s'il y avait des ajustements
dont vous pourriez discuter ensemble, tout le monde pourrait être content
et ce serait une bonne chose.
La Président (M. Filion): Oui, Me Taschereau.
M. Taschereau: Alors, c'est, tout de même,
déjà prévu dans le projet de loi, à l'article 7,
que l'Archevêque catholique romain de Québec "peut confier la
distribution des revenus produits par ce capital à des fabriques,
à des corporations religieuses constituées ou non en vertu de la
Loi sur les corporations religieuses ou à des organismes sans but
lucratif dotés ou non de la personnalité morale." Pour le reste,
la position de l'Archevêque est de dire qu'il a été Investi
d'une tâche de confiance et qu'il entend continuer à assumer cette
tâche de confiance qui lui a été confiée.
La Président (M. Filion): Cela va? Il n'y a pas d'autres
interventions? Alors, nos travaux sont donc suspendus jusqu'à 15 h
30.
(Suspension de la séance à 13 h 18)
(Reprise à 16 h 2)
La Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des Institutions reprend ses travaux. Nous en
étions à l'étude du projet de loi 282. Je demanderais
à la secrétaire d'annoncer les remplacements.
La Secrétaire: M. Godin (Mercier) est remplacé par
Mme Juneau (Johnson) et M. Sirros
(Laurier) par Mme Dionne (Kamouraska-Témiscouata).
Le Président (M. Filion): Avant la suspension du
dîner, nous avions entendu les intervenants relativement au projet de loi
282. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants qui désirent se faire
entendre sur le projet de loi 282? Non? Je vais donc donner la parole à
M. le député de Marquette, adjoint parlementaire du ministre de
la Justice.
M. Dauphin: Merci, M. le Président. Tout d'abord,
j'aimerais m'excuser pour mon retard; c'est que j'avais un autre projet de loi
à défendre dans une autre commission.
Effectivement, nous avions suspendu nos travaux pour le dîner,
avec entente à savoir que les parties pourraient se rencontrer,
c'est-à-dire les légistes du ministère, ainsi que Me
Taschereau et d'autres personnes. Je viens d'arriver et je ne suis pas au
courant du résultat comme tel. Alors, on aurait peut-être une
question: Me Taschereau, est-ce qu'on a le résultat des
négociations de tantôt?
M. Taschereau: M. le Président, est-ce que c'est à
moi d'en informer la commission?
Le Président (M. Filion): Vous pouvez nous en informer.
Ici, à la différence des tribunaux, iI n'y a pas beaucoup de
formalisme.
M. Taschereau: D'accord, mais c'est toujours commode de savoir
à qui on a affaire. Ce n'est pas la première fois avec vous, et
c'est toujours un plaisir.
Le Président (M. Filion): Soyez à l'aise, continuez
d'être à l'aise.
M. Taschereau: Voici le premier amendement dont nous sommes
convenus. C'est un amendement au préambule. Je vous réfère
à la page 4 du projet de loi et, plus particulièrement, au
quatrième alinéa, celui qui commence par les mots: "Qu'il est
juste et raisonnable". À la cinquième ligne, on fait
référence à la possibilité que "l'Archevêque
catholique romain de Québec puisse rembourser l'institution Monseigneur
Guay ou la congrégation des soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de
Chicoutimi des frais d'administration et de conservation de ses biens". On
a
utilisé le possessif, mais je crois qu'il serait plus opportun
d'utiliser le démonstratif, compte tenu du contexte.
Le Président (M. Filion): Allons-y plutôt sur le
sens des amendements.
M. Taschereau: Ah, bon. D'accord. Le premier amendement est un
amendement de forme.
Le Président (M. Filion): Technique.
M. Taschereau: Si on va aux amendements de fond, je vous
réfère plus particulièrement à l'article 6, celui
qui concerne les fins pour lesquelles les fonds de la fiducie seront
utilisés. On propose que les revenus soient utilisés au soutien
des pauvres de la paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis, telle que cette
paroisse existait le 29 décembre 1901, date de réception de
l'acte enregistré au bureau de la division d'enregistrement de
Lévis sous le numéro 39839." Alors, on maintient le principe de
la donation, dans l'esprit et dans le texte.
Deuxièmement, à l'article 7. Cet article traite
actuellement de deux sujets: d'une part, de la possibilité pour
l'Archevêque de confier l'administration à des tiers et, d'autre
part, de la possibilité pour l'Archevêque de confier la
distribution à des tiers. On veut en faire deux articles. Le premier,
l'article 7, traiterait de la possibilité pour l'Archevêque de
confier à des tiers l'administration de tout ou partie du capital. Si
l'Archevêque administre lui même le capital, ce qui était
prévu au départ, c'est qu'il avait droit à une
rémunération raisonnable. Suivant la modification
proposée, on dirait maintenant ceci: L'Archevêque peut confier
l'administration à des tiers et leur payer une
rémunération raisonnable, mais si l'Archevêque assume
lui-même l'administration, il aura droit à une
rémunération maximale de 3,5 % par année des revenus, je
dis bien des revenus. Ce serait l'article 7.
À l'article 7.1, on traiterait de la possibilité pour
l'Archevêque de confier la distribution des revenus à des tiers et
on tiendrait compte d'une remarque qui a été faite ce matin, en
disant que, pour distribuer les revenus, l'Archevêque pourrait demander
la formation non seulement d'une corporation conformément à la
partie III de la Loi sur les compagnies, mais également d'une
corporation conformément à la Loi sur tes évêques
catholiques romains, puisque cette loi permet à un Archevêque de
constituer des corporations à des fins telles que prévues ici au
projet de loi.
Le Président (M. Filion): À l'article 8, ce serait
de la concordance.
M. Taschereau: Exactement.
Le Président (M. Filion): Donc, compte tenu de
l'orientation que prendra ce projet de loi, est-ce qu'il y a des questions ou
des commentaires? M. le député de Lévis.
M. Garon: Concernant la corporation pour s'occuper de la
distribution, est-ce qu'on indiquera que la corporation devra être
formée de gens provenant du territoire où seront
distribuées les biens, de la paroisse Saint-Joseph-de-Lévis, que
ce seront des gens qui viennent de ce coin?
M. Taschereau: M. le Président, nous nous en tenons au
principe qui est énoncé à la donation. Mgr Guay, dans
l'acte de donation, n'a pas évoqué cette possibilité. Je
crois, encore une fois, que Mgr Guay a confié une tâche de
confiance, tant à la congrégation qu'à l'Archevêque,
et nous ne croyons pas nécessaire de spécifier quoi que ce soit
sur cette question.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires, questions ou interventions?
M. Dauphin: Le seul commentaire, M. le Président, c'est
que je vois que les pourparlers ont donné de bons résultats. S'il
n'y a pas d'autres demandes d'intervention, on pourrait appeler le
préambule.
M. Garon: Je pense qu'on pourrait commencer le préambule
et, après ça, lire chacun des articles.
Le Président (M. Filion): Lire chacun des articles? Vous
pouvez les lire à voix...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Filion): On a tous un projet de loi
devant nous. Vous ne voulez pas qu'on lise tout ça?
M. Garon: Non, je ne dis pas de lire le préambule; je
parle seulement des articles qu'on va voter.
M. Dauphin: Peut-être les étudier un par un sans,
nécessairement, tous les lire.
Étude détaillée
Le Président (M. Filion): On va les étudier un par
un. Allons-y avec le préambule, d'abord. Donc, j'appelle le
préambule du projet de loi 282.
M. Dauphin: Pour lequel il y a un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le
député
de Marquette.
M. Dauphin: Qui dit ceci. Le préambule de la Loi
concernant l'institution Monseigneur Guay et l'Archevêque catholique
romain de Québec est modifié par le remplacement, à la
cinquième ligne du neuvième alinéa...
Le Président (M. Filion): Aidez-nous un petit peu, le
neuvième alinéa, juste pour vous suivre.
M. Dauphin: ...du mot "ses" par le mot "ces". C'est une erreur
d'orthographe, tout simplement.
Le Président (M. Filion): C'est à la page 4.
À quel alinéa de la page 4?
Une voix: L'avant-dernier.
M. Dauphin: A la cinquième ligne.
Le Président (M. Filion): À la cinquième
ligne.
M. Dauphin: C'est une erreur d'orthographe: "de ces biens".
Le Président (M. Filion): Voilà!
M. Dauphin: Alors, on met "ces" au lieu de "ses".
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que le
préambule du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dauphin: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Alors, j'appelle l'article 1 du
projet de loi.
M. Dauphin: Pas de commentaires, M. le Président.
M. Garon: Pas de problème.
Le Président (M. Filion): Donc, l'article 1 est
adopté. J'appelle l'article 2 du projet de loi.
M. Dauphin: Pas de commentaires. M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Filion): C'est le changement dont on
parlait tantôt, dans les premiers objectifs du projet de loi. Donc,
l'article 2 est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 3. Encore une fois, ça rejoint le troisième objectif,
je pense, que nous avions identifié, à savoir les biens
destinés à des fins liturgiques.
M. Dauphin: C'est ça.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Dans la succession, simplement pour que ce soit clair
pour tout le monde, il y a des biens liturgiques et des biens qui ne sont pas
liturgiques, c'est-à-dire qu'il y a des - je ne me rappelle pas les
biens - genres d'appareils pour fumer la pipe qu'il y avait dans ce
temps-là, des tabatières en argent, des biens comme ça.
Qu'en arrive-t-il? Comment cela va-t-il marcher? Il y a des bien liturgiques et
des biens non liturgiques qui sont des biens personnels, si vous voulez.
Plutôt que les gens se posent la question, j'aime autant vous le
demander.
M. Taschereau: Nous avons l'inventaire. La congrégation
qui s'occupait de l'oeuvre n'a Jamais vécu dans un grand luxe. Ce sont
strictement des objets à des fins de culte, des crucifix, des
chandeliers. M. le député de Lévis, j'aimerais
peut-être céder la parole à Mgr Nicole qui serait plus en
mesure de répondre à votre question.
Le Président (M. Filion): Monseigneur.
M. Garon: On voit qu'il y a des croix en bois, des
bénitiers. .
Le Président (M. Filion): J'avais dit Monseigneur. Alors,
M. le député de Lévis.
M. Garon:...mais en même temps une tabatière en or,
une tabatière en argent, une bague en or, etc. C'est pour ça que
je me pose cette question, parce que les gens vont se demander ça,
éventuellement.
Le Président (M. Filion): Monseigneur.
M. Nicole: Ce qu'on appelle des biens pour des fins liturgiques,
c'est le mobilier qu'il y a dans la chapelle. Il y a là une chapelle, II
reste des bancs, un ambon, un autel, un chemin de croix et un petit orgue.
Alors, cela va rester à l'Archevêque de Québec qui s'en
servira pour des paroisses pauvres, dos paroisses qui en auront besoin, parfois
ces objets sont donnés à des missionnaires. Cela sert toujours
pour les pau-
vres. Maintenant, quant à l'autre question de M. le
député, il y a des biens qui ont été remis à
la congrégation des religieuses et nous en avons d'autres chez nous
actuellement. Mais lesquels exactement, quand on parle de tabatières, de
choses comme ça? La croix pectorale a été remise, mais je
n'ai pas la liste ici, à savoir comment cela a été
partagé.
Le Président (M. Filion): Comment ce "sera"
partagé, finalement, si je comprends bien. Est-ce que le partage a eu
lieu? Je ne le pense pas.
M. Nicole: II y a un certain partage qui a été
fait, oui.
Le Président (M. Filion): Oui a déjà
été fait.
M. Nicole: II y a des choses... Mais tout le mobilier liturgique
est resté dans la chapelle tel quel, parce qu'on ne sait pas qui
achètera ça. Si c'est une maison pour les personnes
âgées, elles seraient peut-être heureuses d'avoir une
chapelle avec le mobilier; alors tout restera là. Quant aux objets
profanes, si on peut dire, une tabatière en or, je ne sais pas si c'est
chez nous. Peut-être que, du côté de la congrégation,
ils pourraient dire ce qu'ils ont reçu. Vous n'avez rien reçu?
(16 h 15)
Le Président (M. Filion): D'accord. Me Taschereau.
M. Nicole: Alors, c'est chez nous.
M. Taschereau: Peut-être pour vous éclairer un petit
peu, il ne faudrait pas oublier qu'au premier alinéa de l'article 3 on
se réfère de façon spécifique aux "biens
destinés à des fins liturgiques", alors qu'au deuxième
alinéa, on se réfère au "résidu des biens". On ne
se réfère pas exclusivement aux immeubles, mais au "résidu
des biens", de sorte que le premier alinéa a une portée
très limitative.
Le Président (M. Filion): Ça va. M. le
député de Lévis?
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: C'était tout simplement pour poser une question
que les gens se posent. II y a eu des articles dans les journaux. Il y en aura
sans doute d'autres. Ils se demandent quels sont les biens liturgiques et quels
sont les biens non liturgiques, et ce qui arrive aux biens qui ne sont pas
liturgiques. Je comprends que les gens ne s'attendent pas que les biens
liturgiques soient fondus pour les vendre après, parce que la valeur des
biens en soi est importante. Mais il y a beaucoup de biens non liturgiques.
C'est pour ça que j'ai posé la question pour le public, pour que
les gens qui se poseraient des questions disent: Voici ce qui a
été dit à la commission parlementaire.
Le Président (M. Filion): D'accord. Est-ce que l'article 3
est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 4 du projet de loi.
M. Dauphin: Le ministère de la Justice recommande son
adoption.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 5 du projet de loi.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Ça va, M. le
député de Lévis? J'appelle l'article 6 du projet de
loi.
M. Dauphin: Auquel il y a un amendement, M. le
Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Marquette.
M. Dauphin: ...dont je fais la lecture immédiatement.
L'article 6 est modifié par le remplacement des quatrième et
cinquième lignes par ce qui suit: "les revenus au soutien des pauvres de
la paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis, telle que cette paroisse existait
le 29 décembre 1901, date de réception de l'acte
enregistré au bureau de la division d'enregistrement de Lévis
sous le numéro 39839."
Le Président (M. Filion): Voilà! Cet amendement
donne suite aux discussions qui ont eu lieu cet avant-midi. Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que
l'article 6, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait en avoir un exemplaire?
Le Président (M. Filion): Oui, sûrement, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ça va.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a des
commentaires ou des questions? Non, cela va! L'amendement est donc
adopté. L'article 6, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 7 et je comprends qu'il y a un amendement.
M. Dauphin: Oui, M. le Président. L'article 7 est
remplacé par les suivants, c'est-à-dire qu'il va y avoir un ajout
des articles 7 et 7.1. "7. L'Archevêque catholique romain de
Québec peut confier l'administration de tout ou partie du capital de la
fiducie visée par la présente loi à une ou plusieurs
sociétés de fiducie auxquelles s'applique la Loi sur les
sociétés de fiducie et les sociétés
d'épargne (1987, chapitre 95), et convenir avec elles d'une
rémunération raisonnable. "S'il assume lui-même
l'administration de tout ou partie du capital de cette fiducie, il a droit
à une rémunération maximale de 3,5 % par année des
revenus produits par les biens sous son administration."
Et on ajoute l'article 7.1 qui se lit comme suit: "L'Archevêque
catholique romain de Québec peut confier la distribution des revenus
produits par le capital de cette fiducie à des fabriques, à des
corporations religieuses constituées ou non en vertu de la Loi sur les
corporations religieuses (L.R.Q., chapitre C-71) ou à des organismes
sans but lucratif dotés ou non de la personnalité morale. "Pour
distribuer ces revenus, il peut également demander la formation d'une
corporation conformément à la partie III de la Loi sur les
compagnies, (L.R.Q., chapitre C-38), ou à la Loi sur les
évêques catholiques romains (L.R.Q., chapitre E-17)."
Cet amendement fait suite aux discussions de ce midi entre les
légistes du ministère et nos invités.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: J'aimerais mieux qu'on étudie, d'abord,
l'article 7 et, ensuite, l'article 7.1.
Le Président (M. Filion): Voilà! Allez- y.
M. Garon: Une question à l'article 7. Quand on dit qu'il a
droit à une rémunération maximale de 3,5 % par
année, de quelle façon avez-vous fixé 3,5 %?
M. Taschereau: Je vais vous expliquer le principe, M. le
député, là-dessus. Lorsque nous avons rédigé
le projet de loi, j'ai traité cette question comme Je l'aurais fait si
vous étiez venu me voir à mon bureau pour la rédaction
d'un testament ou d'une donation qui aurait des conséquences sur un
grand nombre d'années. Il faut toujours prévoir ce qui peut
arriver. Je vous dirai qu'au moment où je vous parle l'Archevêque
catholique romain de Québec n'a absolument pas l'intention de demander
une rémunération, sauf que, si les circonstances changeaient
à l'avenir, que ce soit dans cinq ans, dans dix ans ou dans vingt ans,
on veut éviter de revenir devant l'Assemblée nationale pour
traiter de cette question. Alors, ce qui se fait en pratique privée, on
parle d'une rémunération raisonnable. Cependant, comme ce projet
de loi a tout de même des incidences publiques nous en avons
discuté avec les gens du ministère de la Justice et nous sommes
convenus que 3,5 %, ça aurait du bon sens. En définitive, cela
représente ce qui est exigé par des compagnies de fiducie, mais
abstraction faite de tout ce qui peut être portion profit, de tout ce qui
peut être portion revenu net. Cela tient compte exclusivement de la
portion dépenses qui peuvent être assumées pour du
personnel, de la papeterie, des choses comme ça. Alors, c'est pour
ça, 3,5 % sur les revenus. Supposons un capital de 500 000 $, supposons
des revenus de 50 000 $, on arrive à 1700 $. C'est pour un grand nombre
d'années et cela a été fait un peu de façon
hypothétique.
M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Filion): L'article 7 1
M. Garon: Encore une fois, je pose des questions comme
représentant de citoyens.
M. Taschereau: Vous faites bien.
M. Garon: Je ne pose pas nécessairement des questions pour
moi-même, mais pour que les réponses soient enregistrées.
On dit: L'Archevêque catholique romain peut confier la distribution des
revenus produits par le capital de cette fiducie à des fabriques,
à des corporations religieuses ou à des organismes sans but
lucratif. Alors, quand vous dites à des fabriques, c'est pour que la
fabrique les distribue aux pauvres?
M. Taschereau: Évidemment. C'est ça. Le principe de
l'article 6 demeure. Il faut toujours que ce soit pour les pauvres de la
paroisse de Saint-Joseph de Lévis. Alors, imaginons qu'une partie des
revenus est remise à la Société Saint-Vincent-de-Paul ou
à une paroisse, il faudrait que ce soit aux mêmes fins, que
ça serve pour les pauvres de la paroisse de
Saint-Joseph-de-Lévis, telle qu'elle existait en 1901.
M. Garon: Au fond, l'objet, c'est à l'article 6. Ceux qui
vont l'administrer, c'est à l'article 7 et ceux qui pourraient s'occuper
de la distribution des montants d'argent produits ..
M. Taschereau: Oui.
M. Garon: ...seraient, selon l'article 7.1, les organismes
mentionnés à l'article 7.1...
M. Taschereau: C'est ça.
M. Garon: ...et l'article donne une marge de manoeuvre quand on
dit "ou à des organismes sans but lucratif dotés ou non de la
personnalité morale".
M. Taschereau: C'est ça. Vous savez, comme pour toute
fondation, il faudra un jour rendre des comptes à l'égard de ce
fonds-ci. Dans le cadre de la révision du Code civil, on prévoit
que des comptes devront être rendus - et on présume que ça
va être accepté - par toute fondation au Curateur public, de sorte
que, si l'Archevêque catholique romain de Québec confie ces sommes
ou partie de ces sommes, à des fins de charité, à des
tiers, il devra s'assurer que ça serve aux fins prévues à
l'article 6.
M. Garon: Ça va.
Le Président (M. Filion): Ça va, M. le
député de Lévis? Le nouvel article 7, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Dauphin: II y a un amendement, M. le Président.
L'article 8 est modifié: 1° par la suppression, à la
deuxième ligne du premier alinéa, des mots "aux frais
d'administration ou". À la deuxième ligne de l'article 8, on se
trouve à supprimer les mots "aux frais d'administration ou"; cela se
lira comme suit: "Si les revenus produits par le capital de la fiducie
visée par la présente loi sont inférieurs à 20 000
$" et le reste du paragraphe.
Le Président (M. Filion): Ça va?
M. Dauphin: II y a également une modification de
concordance par le remplacement, à la sixième ligne du premier
alinéa, de ce qui suit: "à l'article 7", par ce qui suit: "aux
articles 6 et 7.1." C'est tout simplement de concordance, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): II y a certains chiffres qui ont
été évoqués ce matin et même tout à
l'heure en ce qui concerne la valeur du capital de cette fiducie. Me
Taschereau, est-ce que vous êtes en mesure de nous donner certaines
indications quant à la valeur du capital qui sera administré par
la fiducie?
M. Taschereau: Oui. Sur cette question,
J'aimerais peut-être céder la parole à M. de Coster,
si vous le permettez.
Le Président (M. Filion): M. de Coster, la parole est
à vous.
M. de Coster: À ce moment-ci, le montant est
imprécis, parce qu'il s'agit de la vente d'une propriété
qui est assez difficile à évaluer à l'heure actuelle. Des
chiffres ont été mentionnés au cours de l'avant-midi: 1
000 000 $, 1 500 000 $. Alors, ça peut aller de 500 000 $ à 1 500
000 $, mais ce serait plutôt entre 500 000 $ et 1 000 000 $, moins de 1
000 000 $. Alors, c'est, effectivement, la valeur qui, à l'heure
actuelle, est adjugée à cette propriété. Ça
comprend la bâtisse et les terrains qui sont impliqués.
Le Président (M. Filion): De sorte qu'il est peu probable
que les revenus produits par ce capital soient inférieurs à 20
000 $, dans un avenir connu, dans une économie prévisible.
M. de Coster: Oui, c'est exact. C'est peu probable.
Le Président (M. Filion): Ça va. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Oui, M. le député de Lévis.
M. Garon: Juste pour des fins historiques. Mgr Guay avait mis
combien d'argent dans sa donation, en 1901?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Taschereau: II faudrait consulter les oracles. Les soeurs ne
le savent pas; nous ne le savons pas. Ce n'était pas grand-chose, vous
savez.
M. Garon: C'est ce que je pense. C'est parce que je ne voulais
pas qu'on reste avec l'impression que Mgr Guay avait laissé 1 000 000 $.
Ha, ha, ha!
Une voix: Non.
M. de Coster: Je pense qu'on peut dire que l'administration de la
communauté a été saine parce que non seulement on se
retrouve aujourd'hui avec cette propriété-là et les
terrains qui l'environnent, mais il y a aussi les propriétés qui
ont été transférées à la communauté
en compensation de services rendus.
M. Bouchard (Louis-Philippe): Une vache, un cheval et beaucoup de
foin au sens propre du mot.
Le Président (M. Filion): Cela va. L'amendement est
adopté.
M. Garon: Adopté.
La Présidant (M. Filion): L'article 8, tel
qu'amendé, est-Il adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 9 est-il
adopté?
M. Dauphin: Avez-vous besoin d'explications, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Oui, j'aimerais cela.
M. Dauphin: Effectivement, la question est pertinente. C'est
à la demande du ministère de la Justice que nos invités
ont ajouté l'article 9. Je demanderais à ce stade-ci à Me
Pleau d'en donner l'explication.
M. Pleau: Pour le premier alinéa, je pense que cela ne
crée pas de problème. Au deuxième alinéa, on
demande au législateur de radier la charge, c'est-à-dire la
condition que les revenus soient versés aux pauvres de
Saint-Joseph-de-Lévis. Pourquoi demande-ton la radiation? C'est parce
que la charge de verser des revenus aux pauvres est maintenant prévue
dans la loi. On l'a vu tout à l'heure à l'article 6. Or, si on ne
la radiait pas sur l'immeuble - c'est une charge réelle - en vendant
l'Immeuble, il serait toujours affecté de cette charge-là,
même si c'est un tiers qui l'acquiert. Donc, pour éviter ce
problème-là, on le prévoit tout de suite; sinon, l'an
prochain, il y aura un autre projet de loi demandant de radier cette
chose-là. Mais, de toute façon, la loi reconnaît cette
charge-là à l'article 6.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'annexe A du projet de loi.
M. Dauphin: Pas de commentaires.
M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Filion): L'annexe B?
M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Filion): L'annexe C?
M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 10.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle le
titre du projet de loi.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Avant d'appeler
le projet de loi tel qu'amendé, M. le député de Marquette,
pourriez-vous faire une motion de renumérotation?
M. Dauphin: Effectivement, M. le Président, je fais une
motion de renumérotation.
Le Président (M. Filion): Cela va. Motion adoptée.
J'appelle le projet de loi 282, tel qu'amendé.
M. Dauphin: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Voilà!
Évidemment, ce projet de loi doit être étudié en
troisième lecture, ce qui aura lieu probablement dans les heures ou dans
les jours suivants, en Chambre.
Je voudrais profiter quand même de l'occasion pour remercier tous
les intervenants qui ont bien voulu se déplacer pour nous faire entendre
leur point de vue. Évidemment, sans les commentaires des parties, il
serait Impossible pour les parlementaires que nous sommes de nous faire une
opinion sur des projets de loi qui concernent des situations privées. En
ce sens-là, je voudrais remercier particulièrement Monseigneur,
ainsi que M. l'abbé, Me Taschereau, M. de Coster. Nous avons
également entendu Me Bouchard, si ma mémoire est bonne, et
d'autres intervenants. Je les remercie.
M. Dauphin: Au même titre que le président de notre
commission, j'aimerais également remercier toutes les personnes qui sont
venues se faire entendre et les remercier aussi de leur patience cet
après-midi.
Le Président (M. Filion): Je suis convaincu que si Mgr
Guay nous entendait, il serait quand même heureux du travail
effectué par les élus du peuple.
M. de Coster: Je pense qu'on peut, au nom de l'Archevêque,
transmettre ses remerciements les plus sincères à tous les
députés parce qu'il a un souci très profond
d'équité, un souci très profond envers les pauvres en
général et, dans ce cas-ci, les pauvres de la paroisse de
Saint-Joseph. Merci.
M. Taschereau: Merci.
Le Président (M. Filion): Merci, Me Taschereau. Donc, nous
pouvons procéder à l'appel du projet de loi 281, Loi concernant
certains immeubles faisant partie du parc industriel de
Saint-Augustin-de-Desmaures et j'Inviterais les intervenants à bien
vouloir prendre place.
Nous allons suspendre nos travaux pour une minute.
(Suspension de la séance à 16 h 36)
(Reprise à 16 h 40)
Projet de loi 281
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Cette commission est prête à reprendre ses travaux en ce
qui concerne le projet de loi 281, Loi concernant certains immeubles faisant
partie du parc industriel de Saint-Augustin-de-Desmaures. M. le
député de La Peltrie m'avait avisé qu'il avait des
engagements parlementaires ailleurs, à l'Assemblée nationale.
C'est ce qui explique son absence lors de l'étude du projet de loi qu'il
parraine. Cependant, je crois reconnaître, à la table des
invités, une personne que cette commission connaît
déjà, Me Georges Taschereau. Je lui demanderais de bien vouloir
nous présenter la personne qui l'accompagne et, par la suite, nous faire
part de ses commentaires relativement à ce projet de loi 281.
Remarques préliminaires
M. Taschereau: Merci encore, M. le Président. Cet
après-midi, |e suis accompagné de Me Denis Saint-Martin, qui est
le secrétaire de la Communauté urbaine de Québec, la
pétitionnaire ou la requérante pour les fins du projet de
loi.
Succinctement, voici ce dont il s'agit, M. le Président. Comme
vous le savez, il y a ici, tout près de Québec, le parc
industriel de la Communauté urbaine de Québec et il est
situé à Saint-Augustin-de-Desmaures. Il doit, sous peu,
être cédé à la municipalité ou à la
ville de Saint-Augustin, à la suite de l'adoption récente d'une
loi qui transfère aux municipalités la responsabilité des
parcs industriels.
La Communauté urbaine de Québec a acquis ou a voulu
acquérir, au départ, les immeubles formant le parc Industriel,
par voie d'expropriation. Elle a . enregistré contre les Immeubles
formant le parc, en mai 1971, des avis d'expropriation. À la suite de
l'enregistrement des avis d'expropriation, la Communauté urbaine de
Québec a procédé à des opérations
cadastrales: premièrement, elle a procédé à des
opérations de subdivision cadastrale et, deuxièmement, elle a
annulé des lots et les a remplacés par de nouveaux lots.
Postérieurement à ces opérations cadastrales, la
Communauté urbaine de Québec a effectué un
règlement avec les expropriés, règlement à
l'amiable. À la suite de ce règlement, elle a
procédé à l'acquisition des terrains formant le parc, par
voie d'actes de vente signés devant notaire. Or, en ce qui concerne les
désignations stipulées aux actes de vente devant notaire, qui ont
été reçus au cours de la période de 1972-1973 - ce
qui est mentionné plus spécifiquement dans le projet de loi - les
immeubles acquis ont été désignés de la même
façon que sur les avis d'expropriation, sans tenir compte des
opérations cadastrales effectuées subséquemment du chef de
la Communauté urbaine de Québec. C'est ce qui a
créé la difficulté.
Au Code civil, on prévoit que, lorsqu'on fait une subdivision
cadastrale, on peut procéder à l'enregistrement d'un titre
postérieur sur l'immeuble subdivisé par le truchement d'un avis
cadastral. Un avis cadastral est un document unilatéral dans lequel une
partie déclare: Voici, aux termes de tel acte, j'ai acquis tel immeuble.
L'immeuble est désigné de telle façon, il aurait dû
être désigné de telle autre façon. C'est un document
unilatéral.
À l'égard des subdivisions effectuées par la
Communauté urbaine, à la suite de l'enregistrement des avis
d'expropriation, il n'y avait donc pas de problème. Là où
il y avait un problème, c'est que la Communauté urbaine a
redivisé le territoire. Je ne sais pas si vous avez une idée de
la façon dont le cadastre est constitué, c'est que vous avez des
terres qui partent du fleuve et qui montent vers le nord. Si vous regardez
ça sur une carte, c'est étroit et très long. C'est
divisé par des chemins de rang. Ce que la Communauté urbaine de
Québec a fait, c'est qu'elle a annulé des lots qui avaient une
figure effilée, rectangulaire, du sud au nord, et elle en a fait des
nouveaux lots, de configuration totalement différente, les nouveaux lots
englobant des parties de plusieurs lots antérieurs.
Contrairement à ce qui existait dans le cas des subdivisions
cadastrales, la Communauté urbaine de Québec ne pouvait pas
corriger cette anomalie par le truchement d'avis cadastraux unilatéraux,
parce que l'utilisation de l'avis cadastral à cette fin, lorsqu'il
s'agit d'un lot annulé, n'a pas de support juridique, ni dans le Code
civil ni dans la Loi sur le cadastre. Cette question a fait l'objet de
discussions entre le ministère de la Justice et nous. Finalement, il y
avait plusieurs façons de tenter de corriger la situation. Nous en
sommes venus à la conclusion que la façon la plus efficace
était par l'adoption d'une loi privée, loi privée qui
suivrait le nouvel enregistrement des actes de vente de 1972 et 1973 au moyen
de bordereaux.
Je précise. Dans le Code civil, on prévoit deux modes
d'enregistrement: le premier, l'enregistrement au long, par le
dépôt d'une copie de l'acte au bureau d'enregistrement; le second,
au moyen d'un bordereau qui résume le document qu'on veut enregistrer.
La loi stipule que, lorsque le bordereau est fait par acte notarié, il
peut faire mention de la désignation officielle du lot ou de l'Immeuble
dont l'acte fait l'objet, même si cette désignation ne se retrouve
pas à l'acte. Or,
ce que la Communauté urbaine de Québec a fait, elle a
confié à un notaire la préparation de bordereaux
notariés dans lesquels, sommairement, on a dit: Voici, en 1972 ou en
1973, la Communauté urbaine de Québec a acquis un immeuble qui
était décrit à l'acte de telle façon. Au moment
où l'acte a été signé, la désignation
officielle de cet Immeuble était telle, et on a demandé dans ces
bordereaux au registrateur d'enregistrer les actes de vente de 1972 et 1973,
contre les Immeubles tels que désignés officiellement, comme
suite aux opérations cadastrales effectuées par la
Communauté urbaine de Québec.
Des doutes se sont élevés sur la validité de ce
procédé, même avant qu'on y procède. Si on a
procédé de la sorte, c'est qu'on se disait: En enregistrant des
bordereaux comportant les nouvelles désignations officielles, ça
facilitera, ça permettra aux examinateurs de titres, dans le futur, sur
le parc de la Communauté urbaine de Québec, de faire le lien
entre les anciens et les nouveaux Immeubles, ou entre les anciens et les
nouveaux lots.
Par ailleurs, des compagnies, entre autres une compagnie qui vient
d'acquérir un immeuble d'une grande étendue dans le parc de la
Communauté urbaine de Québec, a manifesté des doutes sur
la procédure utilisée et a demandé, avant
d'acquérir l'Immeuble, que des mesures soient prises par la
Communauté urbaine de Québec afin de corriger
définitivement la situation, en toute sécurité pour
l'avenir.
Autre facteur qui a décidé la Communauté urbaine de
Québec à se présenter devant vous, c'est que, comme je le
disais tout à l'heure, le parc Industriel doit être
cédé à la ville de Saint-Augustin, et cette
dernière, également, a demandé que la situation soit
corrigée de façon totale et définitive avant que soit
complétée cette acquisition.
Ce que nous demandons au législateur de corriger, c'est une
situation qui perdure depuis 1972 et 1973, qui a causé de multiples
inconvénients à la Communauté urbaine de Québec,
qui a retardé certaines acquisitions, qui pourrait, à l'avenir,
causer des problèmes à la Communauté urbaine de
Québec et, éventuellement à la ville de Saint-Augustin.
L'objet du projet de loi est de valider l'enregistrement par bordereau
récemment fait de tous les actes de vente auxquels je faisais
référence tout à l'heure; deuxièmement,
d'établir qu'il y a concordance entre l'objet des immeubles vendus aux
termes des actes et les objets tels que décrits dans les bordereaux, qui
sont les nouvelles désignations officielles.
Ce sont essentiellement, M. le Président, les buts visés
par le projet de loi qui est devant vous, cet après-midi.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, Me Taschereau.
M. le député de Marquette et adjoint parlementaire au ministre de
la Justice.
M. Dauphin: Merci, M. le Président. Juste quelques
remarques préliminaires. Il s'agit, comme vous avez pu le constater,
d'un projet de loi hautement technique, même si l'enregistrement par
bordereau se fait couramment. Il s'agit, par ce projet de loi,
d'éliminer tout doute possible quant aux titres de
propriété. Connaissant l'Importance de ce projet de loi
privé, connaissant personnellement aussi les terrains en cause, le
ministère de la Justice, ayant eu de bonnes discussions avec nos
invités, n'y voit aucune objection de principe. Cependant, il y a
certains amendements que nous allons présenter tantôt, amendements
qui ont fait l'objet de discussion avec nos invités. Nous serons en
mesure de les présenter en temps et lieu. En ce qui nous concerne,
après discussion avec les légistes du ministère, nous en
recommandons l'adoption.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député de Marquette. De mon côté, je me creuse les
méninges depuis tantôt pour essayer de trouver des parties qui
pourraient être lésées par ce qu'on est en train de faire,
et je n'en trouve pas. Vous me corrigerez, Me Taschereau, il s'agit de corriger
des enregistrements et de faire en sorte, comme vous l'avez bien
mentionné, que cela corresponde au résultat obtenu avec les
transactions qui ont effectivement eu lieu. Je vous pose quand même la
question: Est-ce que, directement ou indirectement, partiellement ou
totalement, par la bande, d'une façon ou d'une autre, il pourrait y
avoir, avec le projet de loi, quelque partie que ce soit, privée ou
publique, qui subisse ou puisse subir quelque préjudice que ce soit, peu
importe la nature de ce préjudice?
M. Taschereau: Pour moi, M. le Président, c'est
impossible, et je vais vous expliquer pourquoi. Le problème en est un
d'opposabilité aux tiers. Pour autant que l'objet de chacune des ventes
est concerné, il n'y a pas de problème. Je peux vous vendre un
immeuble borné par la table qui est ici, la table qui est là et
la table qui est là, et on est toujours capables de déterminer ce
qui a fait l'objet de la vente. Pour autant que les parties avec lesquelles la
Communauté urbaine de Québec a transigé, en 1972 et 1973,
sont concernées, II ne peut |amais être question qu'elles soient
lésées, puisque l'objet, même s'il n'était pas
déterminé dans chacun des actes suivant la désignation
officielle, était déterminé par la référence
à une description qui a déjà existé. L'objet est
certain. Le seul problème en est un d'opposabilité aux tiers.
Est-ce que le titre de la Communauté urbaine de Québec est
opposable à un tiers qui aurait enregistré, avant elle, sur
l'immeuble de la subdivision, le nouveau lot? C'est ça, le
problème. S'il est question, sur le projet de loi, de dire qu'il y a une
adéquation entre l'objet vendu à chacune des ventes et les
désignations qui apparaissent sur les bordereaux, je dirai que c'est aux
seules fins de faciliter la tâche pour les examinateurs de titres,
à l'avenir.
À toutes fins utiles, les désignations sont très
claires, ce sont les titres de 1972 et 1973.
Le Président (M. Filion): Les avis ont été
publiés conformément aux règles. Est-ce qu'il y a eu
manifestation, encore une fois, sous une forme ou sous une autre d'une
opposition ou une forme d'opposition au projet de loi? M. Saint-Martin,
peut-être.
M. Saint-Martin (Denis): C'est une situation qu'on souhaite voir
corrigée et qui est souhaitée vivement par les industriels du
parc industriel. Cela cause des embêtements. Je veux juste vous parler de
la vente dont Me Taschereau parlait, tout à l'heure. C'est une
entreprise qui acquiert plus que 1 600 000 pieds carrés de terrain.
Lorsque son notaire s'en va au bureau d'enregistrement, il regarde l'index aux
immeubles pour le lot concerné, on se rend compte qu'on n'apparaît
jamais comme étant propriétaire de ce terrain, alors
qu'effectivement on l'a acheté. Il faut faire beaucoup de
subtilités pour être capable de retracer l'acte original, le
mettre en superposition avec les nouvelles descriptions. Bref, ça
demande un travail énorme.
Autre chose, c'est que de plus en plus, nous te croyons, d'entreprises
étrangères vont venir s'établir dans le parc Industriel.
L'entreprise en question, dont je vous ai parlé, c'est Glaverbec qui
avait ses conseillers juridiques ici, au Canada, mais qui avait
également ses conseillers Juridiques dans son pays d'origine. Le fait
qu'un notaire puisse certifier une recherche de titre, organisés comme
nous l'étions, ils l'ont mis fortement en doute. Non pas que,
physiquement, la parcelle de terrain ne nous appartenait pas, sauf qu'eux aussi
avaient un financement de plus de 200 000 000 $ à faire. Les compagnies
de financement ont besoin de se garantir également quant aux titres. Ce
que je peux vous dire, c'est qu'il y a également des entreprises qui
parlent de faire de l'expansion. Je parte de Michelin, je parle de Carterpilar.
Il est vraiment souhaitable que ce problème soit réglé une
fois pour toutes. Il y a divergence d'opinions, comme on le disait tout
à l'heure, entre certains légistes sur le fait que le bordereau
règle le problème définitivement ou ne le règle
pas.
Le Président (M. Filion): II n'y a pas de doute que le
projet de loi va régler des problèmes. Il n'y a pas de doute non
plus que, quand on consent des prêts garantis pour un montant qui
dépasse 100 000 000 $, on aime bien avoir des titres clairs. Je reviens
à ma question: Est-ce qu'il y a eu, à la Communauté
urbaine de Québec, quelque forme d'opposants ou d'opposition au projet
de loi?
M. Saint-Martin: Aucune opposition.
M. Dauphin: M. Jacques, qui est du bureau du greffier en droit de
l'Assemblée nationale, nous indiquait qu'il n'y a eu aucune opposition
ou intervention.
Le Président (M. Filion): Aucune intervention non
plus.
Dernière question qui me restait. On dirait que je voulais avoir
la réponse avant de vous la poser. J'aimerais bien que vous n'en fassiez
pas... Comment se fait-il que cela a été fait de cette
façon, à l'époque?
M. Saint-Martin: En 1971 et 1972?
Le Président (M. Filion): Oui. Qu'une erreur comme
celle-là ait pu...
M. Saint-Martin: Absolument. Le notaire qui a instrumenté
pour les actes s'est servi des descriptions qui apparaissaient aux
procédures d'expropriation. Effectivement, il a pu enregistrer ces actes
parce qu'il demeurait encore des parcelles de lot. À titre d'exemple, la
communauté acquérait une partie du lot 160 qui se trouvait,
disons, au nord de la route principale. Subsistait encore une partie du lot
160, au sud de la route principale. Si ce lot 160 avait été
complètement annulé par le dépôt du nouveau
cadastre, à ce moment-là, le registrateur n'aurait pas pu
enregistrer et on s'en serait vite rendu compte. Ce qui s'est passé,
c'est qu'étant donné qu'il substitait encore des parties de lot
et tenant compte des moyens que les registrateurs avaient, dans ce
temps-là, pour contrôler un peu le processus des parties de lot,
c'est comme ça que le notaire du temps, le notaire Duval, a
réussi, sûrement de bonne foi, à enregistrer les actes.
Pendant un certain temps, je dois le dire, on n'a pas eu de problème
avec ça jusqu'à ce que, à un moment donné, une
filiale de la couronne fédérale acquière un Immeuble dans
le parc industriel pour en faire un certain dépôt. C'est là
qu'ils ont exigé qu'on fasse les corrections de titre. Ce qu'on a fait,
c'est qu'on a été obligé de reprocéder à une
vente entre les anciens vendeurs et la Communauté urbaine de
Québec. Et lorsqu'on - passez-moi l'expression - réveille des
morts, on a de drôles de surprises. Cela a pris presque un an, parce
qu'on a affaire à des gens très âgés, ne l'oublions
pas. C'étaient des cultivateurs qui, dans le temps, avaient aux
alentours de 55 ou 60 ans et, 12, 13 ou 14 ans après, on leur dit:
Écoute, il faudrait que tu ailles chez le notaire signer ça. Ce
n'est plus la même chose. (17 heures)
On a fait un relevé pour voir s'il était possible de
retracer les anciens propriétaires; 20 % sont des personnes interdites
ou non en vertu de la loi, mais dont les biens sont gérés par des
curateurs, et d'autres personnes sont décédées, donc, ce
sont des successions et tout ça; il y a des successions,
là-dedans, qui sont complètement fermées, soit dit en
passant. Il aurait fallu, pour procéder comme on l'a fait
dans le premier cas, enclencher un processus absolument
énorme.
Le Président (M. Filion): Cela va. Est-ce qu'il y a
d'autres questions? J'appelle le préambule du projet de loi 281.
M. Dauphin: C'est exactement ça, auquel il y a un
amendement, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui. M. le député
de Marquette.
Étude détaillée
M. Dauphin: Le préambule de la Loi concernant certains
immeubles faisant partie du parc Industriel de Salnt-Augustin-de-Desmaures est
modifié par l'Insertion, après le douzième alinéa,
du suivant...
Le Président (M. Filion): Le douzième, c'est le
dernier, je suppose?
M. Dauphin: Ce n'est pas numéroté. Le
Président (M. Filion): Cela va.
M. Dauphin: "Que certains de ces bordereaux ont fait l'objet de
rectifications constatées sur un acte reçu devant notaire le 6
juin 1989 et enregistré le lendemain au bureau de la division
d'enregistrement de Portneuf sous le numéro 321696;"
Comme commentaire à cet amendement, c'est que cette modification
est de concordance par rapport à la modification à l'annexe.
La Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement au
préambule est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Le
préambule, tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article
1 du projet de loi. Est-ce que ça va?
M. Dauphin: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Filion): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2 du projet de loi.
M. Dauphin: Adopté.
La Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 3 du projet de loi.
M. Dauphin: Adopté.
La Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'annexe A du projet de loi.
M. Dauphin: À laquelle il y a un amendement substantiel,
M. le Président. Est-ce que nous devons lire l'amendement, M. le
secrétaire? LaSecrétaire: Non, ce n'est pas
nécessaire.
La Président (M. Filion): On peut le déposer.
La Secrétaire: Oui, vous pouvez le déposer. La
Président (M. Filion): D'accord.
M. Dauphin: C'est un amendement qui porte sur sept
paragraphes.
Le Président (M. Filion): Sept paragraphes.
M. Dauphin: Le commentaire est le suivant: Cette modification
à la loi tient compte des modifications aux bordereaux destinés
à corriger des erreurs de transcription qui se sont glissées lors
de la rédaction de ces documents.
Le Président (M. Filion): Voilà. Comme le
mentionne le député de Marquette, c'est une série de
corrections de numéros. Est-ce que l'amendement à l'annexe A est
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Vous en avez pris
connaissance, Me Taschereau, bien sûr? J'appelle l'annexe B.
M. Dauphin: A laquelle il y a un autre amendement, M. le
Président. La version française de l'annexe B de la Loi
concernant certains immeubles faisant partie du parc industriel de
Salnt-Augustin-de-Desmaures est modifiée par le remplacement, à
la quatorzième ligne de la liste des lots, du numéro 554-4-1 par
le numéro 550-4-1.
Cette modification a pour but de corriger une erreur de transcription
qui s'est glissée lors de la confection de la liste des lots.
Le Président (M. Filion): Cela va. Est ce que l'amendement
est adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que
l'annexe B, telle qu'amendée, est adoptée?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 4 du projet de loi.
M. Dauphin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle le
titre du projet de loi.
M. Dauphin: Adopté.
La Président (M. Filion): J'appelle le projet de loi, tel
qu'amendé.
M. Dauphin: Adopté.
La Président (M. Filion): Adopté. Voilà qui
devrait satisfaire les notaires des créanciers hypothécaires les
plus exigeants. Donc, le projet de loi 281 est adopté, tel
qu'amendé.
M. Saint-Martin: Merci.
Le Président (M. Filion): Merci, Me Taschereau. Merci, M.
Saint-Martin.
M. Taschereau: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Filion): On pourrait peut-être
suspendre 30 secondes.
Projet de loi 229
On pourrait Inviter les intervenants au projet de loi 229, Loi
concernant la succession de Morris Wexler, à prendre place à la
table.
Donc, cette commission poursuit sa séance et ses travaux avec le
projet de loi 229, Loi concernant la succession de Morris Wexler. Je
demanderais aux intervenants, qui sont devant nous, de bien vouloir se
présenter.
M. Iversen (Stuart): Je suis Stuart Iversen, avocat pour le Trust
Royal. Voici M. David Snow, M. Peter O'Reilly et Mme Maureen Orr, tous du Trust
Royal, aussi, Mme Milstein, fille de M. Morris Wexler, exécutrice
testamentaire et bénéficiaire du revenu. Mme Schehrer-Harris est
aussi exécutrice testamentaire et bénéficiaire
éventuelle du revenu du testament.
Le Président (M. Filion): Cela va. Le projet de loi est
parrainé par Mme la députée de Jacques-Cartier. SI elle le
désire, elle peut nous faire quelques commentaires préliminaires
sur le projet de loi.
Remarques préliminaires
Mme Dougherty: M. le Président, il me fait plaisir de
présenter, pour la deuxième fois, le projet de loi 229, Loi
concernant la succession de Morris Wexler, et de souhaiter la bienvenue
à Me Iversen qui est Ici pour représenter les fiduciaires de la
succession de M. Wexler décédé en 1956. J'aimerais
également accueillir les représentants du Royal Trust et de la
famille Wexler.
Brièvement, le but de ce projet de loi est d'enlever la
restriction concernant le pouvoir de réinvestissement imposé dans
le testament de M. Wexler afin que les fiduciaires puissent administrer de
façon responsable les biens des fiducies. Les exigences du testament
indiquent que les réinvestissements doivent être faits dans les
obligations d'épargne du Canada, ce qui rend impossible la protection du
pouvoir d'achat de la succession. Les conditions financières ont
radicalement changé depuis 1956 et M. Wexler n'avait aucun moyen de
savoir que tel serait le cas. Par conséquent, le projet de loi demande
que les fiduciaires soient munis des pouvoirs de réinvestissement
nécessaires pour administrer les fiducies dans le meilleur
intérêt des enfants et petits-enfants du testateur qui
perçoivent les revenus ainsi que des arrière-petits-enfants qui
se partageront éventuellement le capital.
M. le Président, les discussions qui ont eu lieu en commission
parlementaire en juin dernier ont été suspendues à la
suggestion de Me Herbert Marx, alors ministre de la Justice, qui disait ceci,
et je cite le Journal des débats du 16 juin 1988: "M. le
Président, après discussion entre les membres de la commission et
avec les avocats et les membres du Trust Royal, nous pensons que ce serait
souhaitable de suspendre l'étude de ce projet de loi et de le reprendre
en temps et lieu. Entre-temps, nous allons demander à nos
légistes de continuer à examiner le projet avec les avocats du
dossier pour le Trust Royal."
Aujourd'hui, on m'informe que le réexamen de ce projet de loi,
tel que requis, est complété. Donc, grâce à la
coopération des responsables au ministère, un amendement a
été rédigé afin de contrer les réticences
exprimées en commission parlementaire il y a un an. Je laisse aux
experts le soin de donneer l'explication de la portée de l'amendement
qui sera proposé. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Merci, Mme la
députée de Jacques-Cartier. Me Iversen, voulez-vous, à
votre tour, nous expliquer les grandes lignes du contenu du projet de loi?
M. Iversen: Oui. Merci. M. le Président et membres de la
commission, comme Mme Dougherty l'a bien expliqué, à ta suite de
la réticence exprimée par le ministre, l'honorable Herbert Marx,
pendant les discussions de la commission en juin dernier, les légistes
du ministère de la Justice et nous-mêmes avons fait deux choses en
vue de nous permettre de revenir à la commission. D'abord, comme le
ministère l'a demandé, nous avons obtenu les consentements en
propre forme, à savoir sous forme d'affidavits de tous les
bénéficiaires et fiduciaires de la fiducie testamentaire de
Morris Wexler. Le ministère a des copies des affidavits et j'aimerais
déposer les originaux que j'ai ici aujourd'hui.
De plus, deux membres de la famille Wexler, Mme Faye Wexler-Milstein et
Mme Rona Schehrer-Harris, sont venus aujourd'hui à Québec,
à la commission, pour signifier fortement leur consentement au projet de
loi. Mme Milstein est l'une des deux enfants encore vivants de Morris Wexler;
elle est exécutrice et fiduciaire et bénéficiaire des
revenus de la fiducie; elle demeure à Montréal. Mme
Schehrer-Harris vient
de la Suisse, elle est aussi exécutrice et fiduciaire
testamentaire. Elle sera une bénéficiaire des revenus à la
mort de sa mère, Mme Esther Erlick, de Floride, États-Unis. (17 h
15)
Deuxièmement, les légistes et nous-mêmes sommes
maintenant en accord, je pense, concernant la substance du projet de loi 229.
En juin dernier, le ministère a exprimé l'opinion que ce n'est
plus la politique de Québec d'amender les fiducies testamentaires, sauf
s'il y a quelque chose dans le testament manifestement déraisonnable.
Or, la raison de ce point de vue est que, grâce au projet de loi 20, Loi
portant réforme au Code civil du Québec du droit des personnes,
des successions et des biens, il sera du devoir des cours, et non plus de
l'Assemblée nationale, d'amender les fiducies testamentaires et inter
vivos, mais seulement quand ledit projet de loi entrera en vigueur.
Dans le projet de loi 229, avant l'amendement qui est proposé
aujourd'hui, l'effet de la loi aurait été d'élargir les
pouvoirs d'investissement des exécuteurs et fiduciaires comme
disposition permanente. Or, l'amendement au projet de loi qui est
proposé aujourd'hui est dans le sens que le pouvoir d'investissement
sera élargi comme disposition transitoire seulement jusqu'à un an
après l'entrée en vigueur du projet de loi 20 ou dans le cas
où les exécuteurs et fiduciaires auraient intenté un
recours selon l'article 1333 du Code civil du Québec qui accorde des
pouvoirs aux cours d'amender des fiducies en vue d'obtenir des pouvoirs
d'investissement accordés par les articles 1380 à 1385 du Code
civil du Québec.
Si le recours judiciaire est rejeté ou n'est accepté qu'en
partie, les exécuteurs et fiduciaires pourront conserver les
investissements effectués en vertu du projet de loi 229, mais ils ne
pourront les remplacer que par des placements autorisés, soit en vertu
du testament de Morris Wexler, soft en vertu du jugement de la cour.
J'aimerais dire, mesdames et messieurs, que les exécuteurs et
fiduciaires et bénéficiaires sont en accord avec cet amendement
qui sera proposé. Ils comprennent que son effet est de faire du projet
de loi 229 une mesure transitoire, mais ils croient qu'il est absolument
nécessaire d'amender les pouvoirs d'investissement maintenant avant
l'entrée en vigueur du projet de loi 20 qui ne sera pas en vigueur
avant, j'entends, 1992 ou 1993. Cela complète mon exposé.
Merci.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie. Y a-t-il des
questions ou des interventions? Oui, M. le député de Marquette et
adjoint parlementaire au ministre de la Justice.
M. Dauphin: Merci, M. le Président. Lors de la session de
juin dernier, le ministre de la Justice d'alors, M. Marx, député
de D'Arcy McGee, avait justement suggéré que les légistes
du ministère ainsi que les avocats et les intervenants au dossier du
projet de loi puissent en arriver à une solution puisque, à
l'époque, le ministère s'opposait au principe, sauf
évidemment si les pouvoirs ne sont augmentés qu'à court
terme, c'est-à-dire jusqu'à un an suivant l'entrée en
vigueur du nouveau Code civil relativement aux biens.
Quant à la décision pour le long terme, alors qu'il sera
prévu un mécanisme dans le nouveau Code civil, les
intéressés pourront recourir au tribunal pour faire statuer sur
la demande de modification au testament.
Effectivement, le ministère de la Justice s'est entendu avec les
intéressés et l'amendement qui sera proposé tantôt
fera en sorte que le projet de loi pourra être adopté, en ce qui
nous concerne.
Le Président (M. Filion): Ça va.
M. Dauphin: Maintenant, je n'ai pas du question
particulière puisque l'amendement parle par lui-même. Des
commentaires suivront, à la suite du dépôt de
l'amendement.
Le Président (M. Filion): Je n'ai pas de commentaires
particuliers, non plus. Il y aura des gens ici qui seront
intéressés à l'entrée en vigueur du Code civil; pas
seulement les juristes. Ça va. Donc, nous sommes en mesure d'appeler, M.
le député, l'article 1 du projet de loi.
Étude détaillée
M. Dauphin: Le préambule, d'abord, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Oui, le préambule du
projet de loi.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 1 du projet de loi.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Il y a un
amendement à l'article pour introduire l'article 1.1.
M. Dauphin: Effectivement. Je vais le lire, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Dauphin: La Loi concernant la succession de Morris Wexler est
modifiée par l'Insertion, après l'article 1, du suivant:
"L'article 1 cesse d'avoir effet un an après l'entrée en vigueur
do l'article 1333 du Code civil du Québec, édicté par
l'article 2 de la Loi portant réforme au Code civil du Québec du
droit des personnes, des successions et des biens (1987, c. 18) ou, dans le cas
où les fiduciaires auraient intenté un recours
judiciaire en vue d'obtenir les pouvoirs d'administration
accordés par les articles 1380 à 1385 de ce code, le
quinzième jour suivant la date à laquelle le jugement sera devenu
exécutoire. "Si le recours judiciaire est rejeté ou n'est
accepté qu'en partie, les fiduciaires pourront conserver les placements
effectués en vertu de l'article 1, mais ils ne pourront les remplacer
que par des placements autorisés soit en vertu du testament, soit en
vertu du jugement."
Cet article représente une solution de compromis. Dans
l'immédiat, il permet aux fiduciaires de la succession de Morris Wexler
de se départir des actions qu'ils détiennent puisque, au moins,
dans une certaine mesure, ils pourront acheter d'autres actions en
remplacement. Puisque l'une des deux fiducies qu'ils administrent est
composée uniquement d'obligations, cet article leur permet d'en
diversifier la composition en y introduisant des actions jusqu'à
concurrence de 30 % en valeurs. Cependant, la décision relative au
pouvoir à long terme sera prise par le tribunal conformément
à l'article 1333 du Code civil du Québec.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie, M. le
député de Marquette. Ce ne sera pas long, juste une
vérification. Je relisais également nos débats de juin
1988 alors que j'avais eu le privilège de siéger à cette
commission avec le député de D'Arcy McGee lorsque nous avions
étudié un projet de loi concernant la succession de M. Wexler. Je
pense que l'amendement présenté par le député de
Marquette permet quand même de concilier toutes les préoccupations
du législateur. Il y avait une volonté exprimée par M.
Wexler qui se limitait, à l'époque, aux obligations du
gouvernement du Canada, si on se souvient bien. Ici, l'article 1 du projet de
loi, qui sera en vigueur jusqu'à un an après l'entrée en
vigueur de l'article 1333 du Code civil du Québec, fait
référence à l'article 981o du Code civil. Le nouveau
régime sera celui contenu au Code civil du Québec lorsqu'il
entrera en vigueur.
Tout cela m'apparaît conforme aux contraintes vécues par la
succession de M. Wexler et également conforme à notre
préoccupation de respecter la volonté du défunt. En ce
sens-là, l'amendement apporté par le député de
Marquette nous convient fort bien. Donc, l'amendement est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 2 du projet de loi.
M. Dauphin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle le
titre du projet de loi.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Je vous invite à faire
une motion de renumérotation.
M. Dauphin: Ceci dit, ceci fait, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Cela va. La motion est-elle
adoptée?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle le
projet de loi 229 tel qu'amendé.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Merci à
tous les intervenants.
M. Dauphin: Merci beaucoup pour votre patience.
Le Président (M. Filion): Voilà. Merci, Mme la
députée de Jacques-Cartier. Nous allons suspendre une minute, le
temps de demander aux intervenants dans le projet de loi 275, Loi concernant
les testaments de Charles Jodoin et de Sophranie Beauchamp, de bien vouloir
s'approcher. En ce qui concerne le projet de loi 272, il sera entendu a la
suite de l'audition du projet de loi 275 que nous ferons maintenant.
(Suspension de la séance à 17 h 27)
(Reprise à 17 h 29)
Projet de loi 275
Le Président (M. Marcil): La commission reprend ses
travaux. Nous allons étudier le projet de loi 275, Loi concernant les
testaments de Charles Jodoin et de Sophranie Beauchamp.
J'aimerais d'abord vous souhaiter la bienvenue à cette commission
parlementaire. Je demanderais à Me Daniel Chénard de
présenter les personnes qui l'accompagnent.
M. Chénard (Daniel): M. le Président, à ma
droite, Me Jules Prévost; à mon extrême droite, M. Jacques
Nantel; à ma gauche, le notaire André Robitaille,
l'exécuteur testamentaire de la succession qui porte le titre du projet
de loi... Excusez-moi, c'est le notaire responsable de l'administration de la
succession, et, à mon extrême gauche, l'un des deux
exécuteurs testamentaires, M. Yves Jodoin.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, Me Daniel
Chénard. Maintenant, je vais entendre le parrain de ce projet de loi, le
député de Taillon et président de cette commission
parlementaire.
Remarques préliminaires
M. Filion: Je vous remercie, M. le Président. Je vais
laisser à Me Chénard le soin d'y aller en longueur selon la
tradition. Il faut retenir que Sophranie Beauchamp est
décédée en 1918, que Charles Jodoln est
décédé en 1924 et que, dans les deux cas, Us ont
créé dans leur succession des substitutions en faveur d'enfants
à naître. Cette création de substitutions qui s'est
prolongée en quelque sorte dans le temps a été
ponctuée, dans bien des cas, d'actions en déshérence et
d'autres incidents. Nous nous retrouvons aujourd'hui en 1989, soit quelque 65
ans après le décès du père, qui est
décédé après la mère. Premièrement,
les héritiers n'ont toujours rien touché de cette succession et,
deuxièmement, un terrain qui appartenait aux parties, qui est
situé à Boucherville, est toujours vicié, si l'on veut,
contient un vice qui fait en sorte que les transactions sur ce terrain sont
rendues difficiles, sinon impossibles à cause de cette saga de
substitutions et d'actions en déshérence. Il est à
souligner que les parties qui sont devant nous présentes se sont
prévalues des dispositions de nos lois ordinaires, donc du Code civil et
du Code de procédure civile, pour se présenter en Cour
supérieure afin d'obtenir les redressements appropriés sur ce
titre. Un jugement a été rendu, mais même cette
démarche judiciaire est demeurée, si l'on veut, imparfaite quant
au titre lui-même. C'est pourquoi le projet de loi 275 est
présenté aujourd'hui pour corriger ce vice.
Ceci étant dit, je vais demander à Me Chénard de
nous faire part plus à fond du contenu du projet de loi 275. Je vous
remercie.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le
député de Taillon. Je vais entendre Me Daniel Chénard.
M. Chénard: Merci, M. le Président. Comme l'a
mentionné M. le député de Taillon, essentiellement le
problème juridique qui est présent ici est posé par un
problème institué par des substitutions. Ces substitutions,
d'après nos auteurs, d'après les recherches que j'ai pu
effectuer, avaient nécessité plus de 200 Interventions
législatives par projets de loi privé. J'ai trouvé cette
référence statistique dans une étude de Me Venne, Le droit
civil français, le livre souvenir de 1934. Donc, en moins de 70 ans, les
substitutions ont créé la nécessité de plus de 200
interventions législatives de la nature de celle que nous
réclamons aujourd'hui.
Dans le présent cas, il n'y a pas simplement une, mais plusieurs
substitutions. La famille Beauchamp-Jodoin avait déjà une
substitution créée par le codicille de Charles Jodoin,
l'ascendant de Sophranle Beauchamp. Il y a eu des substitutions
créées par le père de Sophranie Beauchamp et II y en a eu
cinq au minimum qui ont été créées par des
descendants subséquents.
L'enchevêtrement des substitutions, ainsi que des clauses de
déshérence, et des particularités à plus d'une
soixantaine de testaments ont rendu Impossible la détermination, d'une
manière exacte et précise, des personnes propriétaires de
ce terrain, de telle manière qu'il y a eu des tentatives, comme le
mentionnait M. le député de Taillon, de recourir aux tribunaux.
Il y a eu effectivement un jugement prononcé par la Cour
supérieure, mais qui, finalement, créait un problème
additionnel en ce sens qu'on octroyait le droit à des exécuteurs
testamentaires de vendre un terrain alors qu'il n'est pas sûr, en droit
québécois, que ce droit peut être accordé par voie
judiciaire. Donc, il y a eu une tentative - je pense que ça respecte un
peu l'esprit qui règne ici à cette commission - de la part des
parties de solutionner ce problème par d'autres moyens - les personnes
qui m'accompagnent, notamment, le notaire André Robitaille, à ma
gauche, pourra vous donner des détails plus précis
là-dessus - pour donner un titre clair à ce terrain d'une
superficie de 300 000 pieds carrés, situé dans le coeur de la
ville de Boucherville, un terrain vacant dont l'évaluation municipale
est, je crois, en deçà de 400 000 $. Ce terrain ne peut
être nécessairement placé dans le commerce en raison des
difficultés juridiques qui sont créées par l'existence de
ces substitutions et également par les enchevêtrements de clauses
testamentaires qu'a mentionnés le député de Taillon
tantôt.
Il y a une chose importante à mentionner. Ce terrain a
déjà fait l'objet d'une analyse, pendant trois ans, par des
conseillers juridiques de la compagnie Shell Canada. Si vous me le permettez,
après avoir fait cette étude, les conseillers juridiques de Shell
Canada disaient ceci: "Comme vous pouvez le constater, cette transaction est en
cours depuis déjà trois ans. Nos aviseurs légaux nous
informent que les titres de la propriété de la succession Charles
Jodoin ne peuvent être éclaircis à leur satisfaction et,
par conséquent, leurs recherches dans cette transaction sont
terminées. Il est regrettable de vous aviser que cette transaction est
annulée par Shell Canada. On vous demande de retourner le montant du
dépôt de 10 000 $ par chèque visé dans les plus
brefs délais."
Après une étude exhaustive, il y a eu un verdict
posé par des conseillers juridiques de Shell Canada. Il y a eu
également d'autres examens qui ont été faits par d'autres
firmes de notaires qui sont arrivées au même constat.
Sur le plan de l'information juridique concernant les jugements, une des
décisions de la Cour suprême du Canada dans l'affaire dame
Mariette Denis-Cossette et Yves Germain, une décision de 1982 qu'on peut
retracer dans "Rapports de la Cour suprême", à la page 751,
indique que le jugement de juridiction gracieuse, dont fait partie la
catégorie du jugement que nous avons ici dans le présent cas, ne
peut pas avoir force de chose jugée, de telle manière qu'il
pourrait être contesté par des personnes qui pourraient
prétendre que ce Jugement ne peut leur être opposable. C'est donc
afin de souligner la fragilité de ce jugement qui a été
rendu, surtout concernant cette décision unanime de la Cour
suprême qui a été rendue par M. le juge Jean Beetz.
Les informations chronologiques indiquent que, depuis l'ouverture de ces
successions de 1918 et 1924, il y a eu, bien sûr, de nombreux
héritiers qui n'ont pas pu toucher leur part de ces successions.
Plusieurs de ces personnes - dont M. Jodoin qui est ici comme exécuteur
testamentaire, peut-être de la troisième génération
- pourront vous confirmer que les personnes qui sont affectées par cette
demande sont d'accord, qu'il n'y a eu aucune forme d'opposition et qu'au
surplus nous avons pris des mesures exceptionnelles de publicité afin de
rejoindre près d'une soixantaine de personnes que nous croyons en mesure
d'être Intéressées par le présent projet. M. Jodoin
m'informait, ce matin, qu'il n'a reçu aucune opposition, au contraire,
un grand nombre des personnes intéressées par la présente
démarche ont hâte qu'elle soit réglée afin, bien
sûr, de pouvoir toucher des sommes d'argent qu'on leur a annoncées
et qui pourraient leur être distribuées alors qu'elles ne savaient
même pas qu'elles pourraient, un jour, toucher des sommes d'argent de
cette succession. Donc, il y a eu une étude exhaustive des personnes
directement et indirectement intéressées par la présente
démarche et iI y a un consentement unanime, du moins une absence totale
d'opposition, à cette démarche. Plusieurs tentatives ont
été effectuées par des firmes d'avocats pour tenter de
solutionner le présent problème. Il apparaît évident
au groupe de professionnels qui ont examiné ce dossier que seule une
intervention législative pourrait solutionner cet imbroglio juridique.
Ce sont, en gros, les principales informations que j'avais à vous
livrer.
Il y a un problème de titre qui est certain et complexe, un
problème de titre qui ne peut être réglé par
d'autres voies que la voie législative. Il s'agit d'une Intervention
législative qui reçoit le concours de toutes les personnes qui
ont été avisées de cette mesure. Il s'agit d'une
façon de régler une succession qui, par une institution juridique
qui est la substitution, a été placée sur une voie
d'évitement. Cette mesure pourrait bénéficier à un
grand nombre de personnes qui pourraient enfin toucher leur part de succession
et certaines de ces personnes sont fort âgées, en raison de la
lenteur de l'évolution de ce dossier.
Si les membres de cette commission ont des questions plus
particulières concernant l'administration de la succession, le notaire
André Robitaille, à ma gauche, se fera sans doute un plaisir de
vous donner ces informations. Je vous remercie.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup,
Me Daniel Chénard: Je vais reconnaître M. le
député de Marquette, adjoint parlementaire au ministre de la
Justice.
M. Dauphin: Merci beaucoup, M. le Président. D'abord, je
vous souhaite la bienvenue. Je sais qu'il y a eu des pourparlers avec les
légistes et les Intervenants ce midi. Lors de la vente, la
procédure relative aux mineurs n'a pas été
respectée, ni plus ni moins. Quelle en est l'explication? Comment a
été découvert ce nouveau venu?
M. Robitaille (André): À l'époque où
on a réalisé la vente, c'est-à-dire à
l'époque où on a préalablement adressé une
requête au tribunal pour se faire autoriser à vendre, on n'avait
pas d'exécuteur testamentaire et les héritiers n'étaient
pas tous connus. Tout ce qu'on a fait, c'est qu'on a nommé des
exécuteurs testamen- taires, on leur a fait autoriser la vente, on leur
a fait conférer le pouvoir de vendre ces im meubles, et on a
laissé au tribunal le soin de déterminer à quelles
conditions ça devrait se faire. Le tribunal n'a pas jugé bon
d'exiger que toutes les formalités relatives aux ventes de biens de
mineurs ou d'incapables soient respec- tées pour la bonne et simple
raison qu'à cette époque on n'avait aucune espèce
d'idée qu'il y aurait des mineurs en place. Toutes les personnes avec
lesquelles on transigeait étaient fort âgées et, si elles
décédaient, elles étaient remplacées par des
enfants qui étaient aussi d'un âge assez avancé. La plupart
des héritiers, en tout cas il y en a beaucoup qui ont dans les 70 ans
avancés.
Ainsi, à ce moment-là, ce mineur n'était pas
intéressé par la succession. Lorsqu'on a présenté
la requête, c'est son grand-père qui devait hériter, mais
son grand-père est décédé quelque temps auparavant.
Lorsque son grand-père est décédé, il a
laissé un testament qui a fait l'objet d'une contestation. Ce testament
a été annulé par la suite par un jugement du tribunal. Or,
donc, notre homme décédait sans testament; c'est l'épouse
qui héritait d'un tiers et les enfants des deux tiers. Les enfants du
grand-père étaient au nombre de dix dont un de ces dix enfants
était prédécédé laissant lui-même
trois enfants dont un était mineur, de là notre mineur. À
cette époque, il n'y avait pas de mineur dans le portrait. Il est apparu
plus tard à la suite de l'annulation du testament du grand-père,
à la suite du prédécès de son père et
à la suite de la renonciation de sa mère. C'est le genre de
problème qui se complique toujours de cette façon. Il n'y avait
pas de mineur à cette époque.
M. Dauphin: D'accord, merci. Combien y a-t-il d'héritiers
actuellement?
M. Robitaille: II y en a à peu près 60 au moment
où on se parle. Il y en a beaucoup qui sont d'un âge
avancé. J'ai reçu un avis, il y a
quelques |ours, m'informant qu'une des personnes était
décédée, sauf que cette personne a déjà
signé un consentement au partage qu'on propose à tout le
monde.
M. Dauphin: L'autre question que je voulais vous poser, c'est:
Auriez-vous une explication, à savoir comment il se fait que la
signature de toutes les personnes ne réglerait pas le problème en
question?
M. Robitaille: Si on réunissait les 60 personnes et qu'on
les faisait signer, ça pourrait couvrir une partie du problème.
Ça ne couvrirait que la partie du problème relative au fait que
le tribunal avait la capacité ou non d'autoriser les exécuteurs
à vendre. Ça pourrait rectifier cette partie du problème,
sauf que, même si tous les héritiers signalent une approbation ou
une rectification de l'acte de vente, ça ne viendrait pas rectifier les
titres. Comme disait Me Chénard, il y a un enchevêtrement de
substitutions dans ces dossiers avec un paquet de clauses de
déshérence. Il faut se rappeler aussi qu'une des raisons
principales pour lesquelles ces successions ne se sont pas
réglées depuis 1918 et 1924, c'est que non seulement il n'y avait
pas consensus dans la famille, mais on devrait même dire que la famille
était en chicane. Chacun se poursuivait. Si on regarde l'ensemble des
substitutions qui existent dans les testaments et l'ensemble des clauses de
déshérence, il est à peu près impossible de
déterminer avec certitude absolue qui sont véritablement les
héritiers. On sait que ça fait partie de ce groupe, mais moi,
comme notaire, je ne garantirais jamais une hypothèque de quelques
millions de dollars qui va sûrement atterrir sur cet Immeuble un beau
jour. C'est effectivement ce qui s'est passé dans la
réalité des choses. Lorsque les acquéreurs ont
essayé de mettre une hypothèque là-dessus, leur notaire a
dit: Les titres ne sont pas clairs à notre satisfaction et la seule
façon de les clarifier, c'est d'obtenir un projet de loi privé.
J'en suis moi-même venu à la même conclusion dès le
début lorsqu'on a reçu le dossier de la succession. C'est
également la conclusion des conseillers juridiques de Shell Canada qui
ont étudié ce dossier-là pendant trois ans et qui,
même avec le concours de tous les héritiers, se sont dits d'avis
que les titres ne seraient jamais clairs à leur satisfaction, à
moins, probablement, d'obtenir un projet de loi privé. Tout le monde en
est venu à la même conclusion que, sans un projet de loi
privé, ces titres ne seront jamais clairs.
Le Président (M. Marcil): Ça va? M. Dauphin:
Pas d'autres questions.
Le Président (M. Marcil): S'il n'y a pas d'autres
questions, je vais appeler... Oui, Me Filion.
M. Filion: Une précision. Me Chénard a
souligné tantôt que les héritiers rejoignables,
identifiables - parce qu'ils ne le sont pas tous - avaient fait l'objet d'un
mode de publicité spéciale. De quelle façon a t on
avisé ces personnes du projet de loi qui est présenté
devant nous aujourd'hui?
M. Chénard: En plus des mesures de publication dans le
journal La Presse, ce qui a été fait selon les règles, et
dans The Gazette, des avis ont été signifiés, avec le
projet de loi, aux exécuteurs testamentaires, c'est-à-dire
d'abord à M. Yves Jodoin et à M. Raoul Jodoin. Ensuite, une liste
des personnes dans cet enchevêtrement de descendants et
d'héritiers avait été préparée par le
notaire Robitaille et, à ces personnes, une copie de l'avis et du projet
de loi a été envoyée par courrier certifié, je
crois. Cette documenta tion a été déposée
auprès du ministère de la Justice. C'est comme cela que toutes
les personnes ont été informées et que nous avons pu, par
l'exécuteur testamentaire, qui est ici présent aujourd'hui,
savoir qu'il n'y avait pas d'opposition. Beaucoup de personnes d'ailleurs ont
communiqué avec M. Jodoin, et son téléphone n'a pas
dérougi, à la suite de ces avis, des personnes qui voulaient
enfin savoir si c'était pour se régler.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, Me
Chénard. À ce moment-ci, compte tenu du fait que tout est clair,
les explications étant bien comprises de part et d'autre, je vais
appeler le préambule. Le préambule est-il adopté?
M. Dauphin: Juste une autre précision, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Une autre ques-tion, oui.
M. Dauphin: On m'informe qu'on vous a fait parvenir les
amendements que le ministère de la Justice a l'intention de
proposer.
M. Chénard: Oui, c'est cela.
M. Dauphin: On n'a pas eu de commentaires de votre part.
M. Chénard: Non, cela va.
M. Dauphin: Est-ce que cela va?
M. Chénard: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Est ce que je pourrais
avoir ces amendements?
M. Dauphin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): II y a trois amendements. C'est
cela? Il y en a un au
préambule; ensuite, à l'article 1 et, également,
à l'annexe. Il y a une annexe. C'est cela?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Marcil): C'est aussi clair que cela.
Donc, j'appelle le préambule pour lequel il y a un amendement.
Étude détaillée
M. Dauphin: Oui, M. le Président. On parle quand
même d'un amendement de quatre pages. Mme la secrétaire, faut-il
lire tout cela ou si on le dépose tout simplement?
Le Président (M. Marcil): Si vous voulez. Non? Donc, vous
êtes d'accord avec l'amendement?
M. Dauphin: Avez-vous les amendements en votre possession?
M. Chénard: Oui, ça va.
M. Dauphin: Oui. M. le député de Taillon?
M. Filion: Oui, cela va. Je les ai en ma possession et je pense
qu'il n'est pas nécessaire d'en faire la lecture...
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: ...si on peut s'en exempter. Oui.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'amendement est
adopté.
M. Dauphin: Adopté. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Le préambule, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle maintenant l'article 1 pour
lequel il y a également un amendement.
M. Dauphin: Oui, M. le Président. L'article 1 est
remplacé par le suivant. Est-ce que vous nous faites...
Le Président (M. Marcil): ...grâce de la
lecture?
M. Dauphin: ...grâce de la lecture?
Le Président (M. Marcil): Oui, s'il est bien compris de
tout le monde, s'il n'y a pas de questions.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Cela va. L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
La Président (M. Marcil): L'article 1 est adopté,
tel qu'amendé? Maintenant, j'appelle l'article 2. Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 3?
M. Dauphin: Je crois qu'avant d'adopter l'article 3, il faut
procéder avec l'annexe.
M. Filion: C'est l'annexe, ça.
Le Président (M. Marcil): C'est une annexe. Je m'excuse.
C'est l'annexe à l'article 1 que vous avez entre les mains.
M. Dauphin: Avec un projet d'amendement de trois pages.
Le Président (M. Marcil): De trois pages. M. Filion:
C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que c'est clair pour tout
le monde?
M. Dauphin: Le commentaire, peut-être, M. le
Président, sur l'annexe.
Le Président (M. Marcil): Oui, allez-y.
M. Dauphin: Cette modification a pour but de permettre que
l'enregistrement d'une copie conforme de la présente loi soit
porté à l'index des immeubles pour le lot 27 du cadastre du
village de Boucherville.
Le Président (M. Marcil): Adopté? M. Filion:
Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3.
M. Dauphin: Adopté. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'annexe est
adoptée. Le titre du projet de loi est adopté.
M. Dauphin: Adopté. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Le projet de loi est
adopté, tel qu'amendé.
M. Dauphin: Adopté.
M. Filion: Adopté, tel qu'amendé.
Le Président (M. Mardi): Bien. Nous vous remercions. Je
vais peut-être laisser le dernier commentaire à l'adjoint
parlementaire au ministre.
M. Dauphin: L'avant-dernier, parce que je suis certain que le
député de Taillon...
Le Président (M. Marcil): Sûrement.
M. Dauphin: ...parrain dudit projet de loi, voudra terminer, pas
nécessairement cotte séance, mais avec ce groupe
d'Invités. Je n'ai qu'à vous remercier, d'abord, de votre
patience et, deuxièmement, pour toutes les explications et vous
souhaiter un bon retour. Je remercie aussi les légistes du
ministère de la Justice qui ont fait un excellent travail dans ce projet
de loi.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le
député de Marquette. M. le député de Taillon.
M. Filion: Je voudrais, bien sûr, remercier Me
Chénard et les personnes qui l'accompagnent, mais je voudrais souligner,
dans ce dossier comme dans beaucoup de dossiers, M. le Président, le
travail des légistes du ministère de la Justice. Souvent - cela
ne s'applique pas seulement à ce cas-ci en particulier - de façon
générale, on dit: Les légistes suivent leurs dossiers de
très près, ils sont très minutieux, et je pense que c'est
là, finalement, une exigence pour la qualité des projets de loi
que nous adoptons lors de ces séances d'étude de projets de loi
privés. Je voudrais donc profiter de l'occasion où je suis le
parrain d'un projet de loi - c'est seulement la deuxième occasion, je
pense - pour les remercier plus particulièrement et les inciter à
continuer ce travail minutieux de vigilance et de vérification du
contenu des projets de loi que nous étudions.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le
député de Taillon. À mon tour, je vous remercie de vous
être présentés. On vous souhaite un bon voyage de retour.
Nous allons suspendre pour quelques minutes.
M. Chénard: Merci, M. le Président. (Suspension de
la séance à 17 h 51 ) (Reprise à 19 h 9)
Projet de loi 272
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. Nous appelons le projet de loi 272.
Les personnes intéressées peuvent prendre place à
l'avant.
Les membres de cette commission ont pris connaissance du contenu du
projet de loi 272 et ont eu l'occasion de discuter avec certaines des personnes
intéressées par le projet de loi 272 et également avec les
légistes du ministère de la Justice sur le contenu du projet de
loi. Bref, ont également discuté entre eux Mme la
députée de Johnson, le parrain du projet de loi, M. le
député de Sherbrooke, M. Dauphin, l'adjoint parlementaire au
ministre de la Justice, ainsi que celui qui vous parle. Nous avons
examiné l'ensemble du projet de loi. Deux ordres de préoccupation
retiennent notre attention. Premièrement, les membres de cette
commission auraient aimé être saisis de la volonté des
Stewards - stuart, devrais-je peut-être prononcer, pour être plus
exact - d'une façon expresse. Deuxièment, les membres de cette
commission ont constaté que le projet de loi 272 soulevait des
Interrogations, notamment chez une partie de la population de la
municipalité d'Ulverton et chez la municipalité également,
ce qui a donné lieu à une série de discussions qui ont eu
lieu aux mois de mai et juin avant l'audition du présent projet de loi.
Les membres de cette commission sont d'avis que toutes les parties
intéressées devraient dialoguer davantage entre elles pour,
d'abord, cerner leurs besoins, désirs ou souhaits respectifs et,
deuxièmement, tenter de comprendre la position des autres parties
à ce projet de loi, bref, favoriser la poursuite du dialogue qui s'est
amorcé déjà depuis quelques semaines autour du projet de
loi 272.
Or, compte tenu de ces deux ordres de préoccupation, les membres
de cette commission suggèrent de suspendre - il ne s'agit pas de rejeter
- l'étude du projet de loi 272 avec la possibilité - je tiens
à le souligner clairement - de revenir devant cette Assemblée
nationale dès la prochaine session, qui pourrait avoir lieu à
l'intérieur d'une autre Législature, et, entre-temps, incitent
les parties à dialoguer entre elles. Encore une fois, ce projet de loi
d'intérêt privé pourra recevoir de nouveau, si
nécessaire. . Je pense bien que ça va être
nécessaire parce qu'il s'agit d'une succession qui est un petit peu
bloquée par la volonté de la testatrice qui avait prohibé
toute vente, non seulement de la maison, mais également d'un terrain.
Alors, c'est une prohibition que les membres de la commission évaluent
comme étant déjà passablement restrictive. Donc, il
pourrait y avoir nécessité d'ouvrir, en quelque sorte, le
testament de Mme Dunkerley.
Mais, dans l'état actuel du dossier, les membres de cette
commission ne sont pas prêts à procéder actuellement
à son adoption ayant trop de points d'interrogation, d'Incertitudes et,
surtout, ayant constaté un échange de vues entre les membres de
la congrégation notamment, les Stewards on sait qu'il existe un ministre
itinérant du culte, etc. - les fiduciaires, bien
sûr, la municipalité et tout groupe qui pourrait avoir un
intérêt à l'utilisation de certains espaces du terrain qui
est concerné. Donc, je voudrais remercier toutes les parties
intéressées de leur patience. Oui, M. le député de
Sherbrooke.
M. Hamel: Je ne sais pas si Me Fournier aurait quelque chose
à souligner là-dessus ou si les commentaires sont exclus.
Le Président (M. Filion): D'accord, je terminais. De toute
façon, je termine là-dessus. Alors, ça va. Si d'autres
veulent Intervenir...
M. Hamel: D'accord. Ce que je voulais souligner, c'est que je
veux qu'on enregistre ma dissidence sur cette décision, tout
simplement.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: Je pense que M. le président de la commission
a assez bien résumé ce qui a été l'objet de nos
conversations et discussions tantôt entre les membres de cette
commission. Le procureur au dossier est Me Fournier. C'est sûr que pour
un procureur ou même pour un parrain - je l'ai vécu; ça
fait huit ans que je suis ici - on cherche toujours à avoir gain de
cause.
Maintenant, ce qu'on a rendu comme décision, ce n'est pas une
acceptation ou un refus. Étant donné l'ensemble des questions
posées, qu'on se posait même, que des gens aient des droits, ou
même apparence, ou croiraient avoir des droits, je pense que, comme
législateur et comme député, il n'est pas toujours facile
de prendre certaines décisions. Alors, considérant que les
Stewards n'ont pas exprimé leur volonté clairement au moyen d'une
résolution, parce que la résolution que nous avons en notre
possession parle de donner une partie de terrain à la
municipalité, la municipalité étant absente, je ne
voudrais pas que ce soit interprété comme de l'arrogance ou de
l'arbitraire, bien au contraire, mais on veut être informés
davantage.
M. Fournier (Pierre): Vous permettez, M. le Président?
Le Président (M. Filion): Certainement.
M. Fournier: Pierre Fournier. Est-ce qu'on vous a Informés
qu'il existe un consentement au dossier qui s'appelle "Consentement à un
projet de loi privé concernant la successsion de Cora Frances
Dunkerley"? Il est là. C'est écrit: "Les soussignés ont
été avisés de la présentation d'un projet de loi",
et c'est signé par The Stewards de l'Église unie d'Ulverton, par
Donald Smith.
M. Dauphin: J'ai effectivement devant mol le consentement
à un projet de loi privé. C'est une question
d'interprétation toujours. Vous pourriez revenir à la charge.
Mais on aurait préféré que les soussignés puissent
exprimer leur consentement et que les soussignés puissent signer.
M. Fournier: Que je sache, toute corporation, normalement, signe
par son... Si je comprends bien votre explication, vous auriez
préféré avoir les trois ou quatre signatures?
M. Dauphin: On dit toujours qu'une corporation parle par
résolution.
M. Fournier: Bien oui. Les soussignés ont
été avisés de la présentation d'un projet.
M. Richard (Maurice): Pardon, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Monsieur, pouvez-vous vous
Identifier?
M. Richard (Maurice): Oui, je suis Maurice Richard, des
coopératives d'Ulverton, et antagoniste, si on veut, à ce projet
de loi, porte-paroie de l'opposition. On a consulté, nous aussi, des
membres de la congrégation de l'Église unie. On est munis d'une
pétition qu'on dépose aujourd'hui. On s'est efforcés
d'avoir des signataires de l'Église unie. Il y a même une personne
qui est membre du comité des Stewards de l'Église unie, Mme
Pauline Smith.
Ces gens ont reçu une information qui, quant à nous, est
peut-être un peu biaisée, dans le sens que la vache à lait
était tarie et que tout ce qu'on avait à attendre de ça,
c'étaient des factures. Alors, je pense qu'il peut y avoir de la
controverse. Je ne suis pas sûr de l'unanimité de la corporation,
de la fabrique de l'Église unie quant à cette acceptation.
M. Fournier: Si je comprends bien, ce que vous aimeriez, c'est
vous assurer que c'est les Stewards et que tous les Stewards signent la
résolution. C'est ça?
M. Dauphin: Au début, vous dites: "Les soussignés"
mais il y en a juste un qui signe en bas, et on m'informe qu'un des Stewards a
signé contre la pétition. Alors, on aimerait être mieux
éclairés. Comme je vous le disais tantôt, à
l'automne on revient. On parle de quatre à cinq . mois de délai.
Nous, comme législateurs, comme députés, on veut avoir la
meilleure information possible. S'il y a possibilité d'avoir des gens de
la municipalité, tant mieux; ça va aider votre dossier. C'est ce
qu'on veut dire. Mais on ne rejette pas votre cause, autrement dit.
M. Fournier: Non, non, je comprends.
M. Dauphin: Sans faire de jeu de mots. On veut être mieux
éclairés, on veut que les gens s'assoient, s'entendent, se
parlent et, à l'au-
tomne, on revient avec cela.
M. Fournier: Si je comprends bien, il n'y a pas de frais
additionnels de réimpression ou quoi que ce soit.
M. Dauphin: Non.
Le Président (M. Filion): On ne statue pas sur les frais.
M. Richard, vouliez-vous ajouter quelque chose?
M. Richard (Maurice): Oui. On a mentionné la
municipalité. J'aimerais porter à votre attention une
résolution qui a été acceptée à
l'unanimité par la corporation municipale d'Ulverton qui prend
clairement position face à cette succession Dunkerley. Je ne sais pas si
on vous en a donné une copie, mais c'est assez clair.
M. Dauphin: Oui.
M. Richard (Maurice): Je pense que la position...
M. Dauphin: Je pense qu'on se comprend pour qu'à l'automne
les gens soient ici et qu'on soit le mieux éclairés possible.
Le Président (M. Filion): C'est cela.
M. Dauphin: Ce n'est pas à nous, selon moi, au risque de
me tromper, de jouer à l'arbitre Ici, cet après-midi.
Le Président (M. Filion): Voilà.
M. Richard (Maurice): Est-ce à dire que vous souhaitez la
présence des membres du conseil municipal d'Ulverton?
M. Dauphin: Oui.
Le Président (M. Filion): Des membres et, surtout,
n'oubliez pas la deuxième partie de notre ordre de préoccupation.
D'abord, on n'est pas une cour de justice, d'aucune façon.
L'Assemblée nationale, parfois, règle certains litiges de nature
privée entre des parties, dans certaines circonstances qui sont tout
à fait exceptionnelles. Mais, lorsqu'elle le fait, elle le fait, surtout
lorsqu'il y a des opposants à un projet de loi privé, comme c'est
le cas maintenant, après avoir suscité entre les proposeurs et
les opposants une communication, un dialogue, une concertation presque, un
échange de renseignements, etc. On n'est pas ici pour trancher. Vous
savez, des votes sur un projet de loi privé, moi, je n'ai jamais vu
cela; le député de Marquette, non plus. Ce n'est pas comme cela
que ça fonctionne. Alors, dans ce sens-là, il ne faut pas oublier
cette espèce d'invitation à essayer de trouver ensemble une
solution équitable et à nous la présenter puisque,
semble-t- il, de toute façon, nous devrons ouvrir le testament. Mais ce
qu'a dit le député de Marquette et ce que je reprends dans
l'état actuel des choses, moi non plus - et je le dis très
honnêtement et cela fait environ 50 projets de loi privés que
j'étudie ici - je n'ai pas du tout l'éclairage suffisant pour
arriver à trancher. S'il y en a qui l'ont, tant mieux pour eux, mais
moi, je ne l'ai pas, d'aucune façon. C'est pour cela qu'on lance cette
invitation.
Donc, nos travaux sont ajournés... Oui, M. le
député.
M. Dauphin: Seulement un dernier point, Me Fournier. À
d'autres sessions - d'ailleurs, les membres de la commission sont ici pour en
témoigner - il est arrivé régulièrement que l'on
suspende dos projets de loi privés justement pour tenter de trouver une
meilleure entente ou un meilleur éclairage. Je n'aimerais pas que vous
preniez cela comme une défaite aujourd'hui.
M. Fournier: Non.
M. Dauphin: On suspend tout simplement en raison des points bien
précis qu'on vous a énumérés tantôt.
M. Fournier: Non, c'est seulement que je voyais venir l'hiver et
je m'inquiétais, parce que tous les édifices concernés ont
besoin de... En tout cas, on va travailler avec votre décision, on va
faire le nécessaire et on reviendra au mois de...
M. Dauphin: Avant l'hiver.
Le Président (M. Filion): Merci.
M. Dauphin: Merci.
Le Président (M. Filion): Oui, Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Si vous me permettez, M. le Président, avant
que l'on termine les travaux. Je voudrais aussi remercier personnellement les
gens des deux positions. Je pense qu'il faut qu'on se rassoit pour en
connaître davantage. Je suis tout à fait en accord avec la
décision que vous venez de prendre.
Je voudrais simplement ajouter une chose. Compte tenu du fait que mon
collègue, M. Filion, en est à sa dernière ou l'une de ses
dernières présidences à la commission, qu'il ne se
représentera pas, vous me permettrez de le saluer et de le remercier
pour l'excellent travail, je pense, qu'il a fait à la commission et
comme collègue à l'Assemblée nationale. M. Filion a
été un député fort apprécié de
l'ensemble des parlementaires. Je voudrais lui offrir de très bons voeux
à l'occasion de cette nouvelle voie qu'il va choisir.
Le Président (M. Filion): Merci, Mme la
députée de Johnson. Mme la députée, vous
allez me faire rougir, quelque chose que je ne fais pas souvent.
Mme Bleau: Je pense que vous savez d'avance ce que je vais vous
dire, parce que j'ai une franchise qui est souvent exubérante. Je pense
que je vous ai bien fait connaître les sentiments de respect et de
confiance que j'ai toujours eus comme membre de la commission des institutions.
Alors, je me joins à votre collègue et c'est avec grand coeur que
je le fais. Vous allez certainement nous manquer. J'ai beaucoup appris et je
pense bien que, de ce côté-ci, on apprend avec nos
collègues, mais on apprend souvent aussi de l'autre côté.
De vous, j'ai beaucoup appris et je vous souhaite la meilleure chance du monde
dans votre nouvelle carrière.
Le Président (M. Filion): Merci.
M. Dauphin: Si vous me permettez, M. le Président, parce
que j'ai droit à 20 minutes. Je pense que je peux parler au nom de nos
autres collègues qui sont absents ce soir. Claude Filion a
été non seulement un excellent député - peu importe
l'appartenance politique - mais aussi un excellent président de
commission parlementaire. Il a toujours su - je pense que ce soir en a
été un autre bel exemple - rallier l'ensemble des
députés des deux groupes parlementaires à l'ensemble des
décisions qu'il a eu à prendre ou que nous avons eu à
prendre. Je profite de cette ouverture, non pas du testament, mais de cette
ouverture à l'endroit de M. Filion pour lui dire bien sincèrement
que moi aussi, même si ça fait huit ans que je suis
député, j'ai beaucoup appris avec Claude Filion à cette
commission.
Le Président (M. Filion): Merci, et je dois vous dire que
c'est tout à fait réciproque. J'ai eu un plaisir certain à
travailler avec vous tous et vous toutes durant ces années en commission
parlementaire. Mais ce n'est pas encore fini, on ne sait pas...
M. Dauphin: Les légistes ne peuvent pas parler, mais je
suis persuadé qu'ils sont d'accord avec nous, et j'aimerais aussi les
féliciter pour leur magnifique travail pour la journée
d'aujourd'hui.
Le Président (M. Filion): Moi aussi, je voudrais les
remercier. Merci aux intervenants et à mes collègues. Nos travaux
sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 19 h 27)