Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
mardi 16 mars 2021
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Vol. 45 N° 125
Étude détaillée du projet de loi n° 84, Loi visant à aider les personnes victimes d’infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Weil, Kathleen
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Weil, Kathleen
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Labrie, Christine
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Hivon, Véronique
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Tanguay, Marc
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Lévesque, Mathieu
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Jolin-Barrette, Simon
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Tanguay, Marc
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Hivon, Véronique
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Weil, Kathleen
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Weil, Kathleen
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Hivon, Véronique
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Labrie, Christine
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Jolin-Barrette, Simon
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Labrie, Christine
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Bachand, André
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Tanguay, Marc
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Hivon, Véronique
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Hivon, Véronique
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Labrie, Christine
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Tanguay, Marc
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Lévesque, Mathieu
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Weil, Kathleen
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Lévesque, Mathieu
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Labrie, Christine
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Hivon, Véronique
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Hivon, Véronique
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Weil, Kathleen
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Lévesque, Mathieu
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Tanguay, Marc
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Labrie, Christine
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Labrie, Christine
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Hivon, Véronique
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Labrie, Christine
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Hivon, Véronique
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Labrie, Christine
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Hivon, Véronique
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Weil, Kathleen
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures trente-sept minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
matin. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouverte.
Avant de débuter les travaux de la commission,
je vous rappelle que le port du masque de procédure est obligatoire en tout
temps, hormis au moment de prendre la parole dans le cadre de nos travaux.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 84, Loi visant
à aider les personnes victimes d'infractions criminelles et à favoriser leur
rétablissement.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par Mme Labrie
(Sherbrooke).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Lors de la suspension
de nos travaux le jeudi 11 mars 2021, il avait été convenu de
suspendre l'étude des articles 3 à 9 ainsi que l'amendement proposé par le
ministre visant à introduire l'article 29.1 du projet de loi.
Nos discussions portaient donc sur l'amendement
proposé par le député de LaFontaine à l'article 30 du projet de loi.
Cela dit, avant d'aller à l'article... à l'amendement,
pardon, le ministre aurait la parole. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bonjour,
M. le Président, bonjour, chers collègues.
Donc, M. le Président, en lien avec la
demande de la députée de Joliette de jeudi dernier dans le cadre de nos
discussions, elle nous avait demandé de fournir les amendements au projet de
loi que je pouvais déposer. Alors, c'est ce que je vais faire. On va les
transmettre au secrétariat de la commission, et ils vont être disponibles sur
Greffier, donc, les amendements à venir du projet de loi. Donc, il y en a beaucoup
qui sont de concordance, M. le Président. Alors, ils pourront être versés pour
les membres de la commission.
Également, à l'article 7, on retire l'article 7,
donc l'obligation de collaboration. Et je l'avais déjà dit à mon collègue de LaFontaine
que, dans le cadre de ses interventions, on allait retirer.
Donc, voici pour les amendements que j'ai
l'intention de déposer, M. le Président. Ils pourront être communiqués aux
collègues.
Également, M. le Président, on va déposer
sur le site Greffier deux cas, parce que, là, présentement, là, on est
dans la discussion par rapport aux aides financières, donc deux cas que
les équipes... et je tiens à remercier les équipes du ministère de la Justice
qui ont travaillé là-dessus en fin de semaine relativement à deux cas
fictifs qui peuvent démontrer les distinctions entre l'indemnisation, actuellement,
de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels, et désormais avec
une rente viagère, et désormais avec une somme forfaitaire.
Donc, vous allez voir le détail. On a pris
deux cas, <le cas... >le premier cas, d'une victime de 52 ans
qui subirait des blessures au niveau d'un traumatisme oculaire, la perte de
l'oeil <gauche puis une...
M. Jolin-Barrette :
...pour l'
indemnisation des victimes d'actes criminels, et désormais
avec une rente viagère, et désormais avec une somme forfaitaire.
Donc, vous allez voir le détail. On a
pris deux cas, le premier cas, d'une victime de 52 ans qui subirait
des blessures
au niveau d'un traumatisme oculaire, la perte de l'oeil >gauche
puis une cicatrice vicieuse au visage, qui sont des incapacités importantes,
là. On a mis une incapacité de 39 %, donc c'est assez élevé, là, c'est
dans le 3 % le plus élevé des victimes, dans les cas les plus graves.
Donc, vous allez voir, on a fait le comparatif entre les deux, la méthode de la
DGIVAC actuellement et avec le projet de loi n° 84.
Il faut le dire, la méthode de calcul qu'on va prendre avec le projet de loi n° 84, c'est la méthode de calcul que la Société de
l'assurance automobile du Québec a, présentement, donc, pour le calcul de la
somme forfaitaire. Également, donc, vous allez voir comment se calcule l'aide
financière pour le remplacement de revenu, donc le temporaire, l'indemnité
temporaire, dans les deux cas. Et par la suite le calcul pour la rente
viagère, combien ça donne avec... versus, pour la somme forfaitaire, le montant,
et donc les aides financières touchées en termes de somme forfaitaire par le projet
de loi n° 84.
• (9 h 40) •
Le deuxième cas d'exemple, M. le Président,
qu'on a, c'est une victime âgée de 25 ans qui est agressée sexuellement.
Donc, dans ce cas-ci, encore une fois, on fait le calcul au niveau de la
DGIVAC, le pourcentage d'incapacité, et, au niveau <n° 84, >du
projet de loi n° 84, l'indemnité qu'elle recevra en
vertu du nouveau projet de loi, de la nouvelle méthode de calcul, qui est le
calcul de la Société de l'assurance automobile du Québec.
Donc, on a essayé de prendre deux cas
types. C'est sûr que c'est difficile, il y a autant de cas d'exemples, qu'il
n'y a d'individus qui présentent leur demande à l'IVAC, <donc… >puis
ce n'est pas simple à calculer, à imaginer. Donc, on a essayé de faire oeuvre
utile pour les membres de la commission, tel que ça m'était demandé. Donc,
voici deux cas d'exemples pour discuter, et j'ai Me Geoffroy qui est
avec moi aujourd'hui, qui va pouvoir répondre, entre autres, aux questions
relativement au calcul, relativement à la somme forfaitaire et aux aides
financières. Alors, on souhaite, par là, donner des outils, M. le Président,
aux membres de la commission pour évaluer le tout.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le ministre.
Donc, aussitôt qu'on va recevoir les dossiers... On va d'abord commencer à
déposer les cas, les exemples de cas, parce qu'on est... en termes de
discussion. Donc, on va le mettre sur Greffier aussitôt qu'on va le recevoir,
et après ça, au fur et à mesure de la séance, on va déposer les amendements que
le ministre nous a fait parvenir.
Donc, on est sur l'amendement du député de
LaFontaine, mais le député de LaFontaine, malheureusement, n'avait plus de
temps sur son amendement. Interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce,
s'il vous plaît.
Mme Weil
: Oui. J'ai pu
regarder, donc, les échanges. Évidemment, c'est un sujet fort complexe, de
calcul actuariel, etc. Mais, si je résume, c'est qu'il y a un choix qui a été
fait par le gouvernement, donc il y a plus de victimes qui seront admissibles,
mais moins d'aide, globalement. Donc, ceux... Non? Alors, le <ministre...
Mme Weil
:
…évidemment, c'est un sujet fort complexe, de calcul actuariel, etc. Mais, si
je résume, c'est qu'il y a un choix qui a été fait par le
gouvernement,
donc il y a plus de victimes qui seront admissibles, mais moins d'aide,
globalement. Donc, ceux… Non? Alors, le >ministre me dit… il ne sait pas
qu'il y a moins d'aide pour certaines personnes qui ont une rente viagère,
actuellement, ou qui… deux personnes fictives… La rente viagère était
plus, il y avait plus de bénéfices avec la rente viagère, mais là on fait en
sorte que plus de personnes pourront être admissibles à un régime de
compensation. Est-ce que c'est un peu ça, là, essentiellement?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, je vous dirais non et oui. Oui et non, avec des nuances, parce que… Puis
c'est pour ça, là, qu'on a sorti deux cas fictifs, ça dépend de la
situation de la personne. C'est propre à chacun. Mais, dans le fond, ce qu'on
vient faire, c'est véritablement indemniser pour la blessure. La rente viagère,
la personne avait un montant… Bien, en fait, deux choses.
Commençons par le départ : dans le
fond, l'incapacité temporaire. Dans le fond, avec les amendements que je suis
venu apporter la semaine dernière, maintenant la personne va avoir 90 % de
son revenu et, même si elle sans revenu, à ce moment-là, elle va bénéficier de
90 % du salaire minimum durant une période de trois ans. La
distinction entre les deux régimes, c'est qu'auparavant, l'incapacité
temporaire, dans le fond, sous l'ancien régime, il n'y avait pas de limite de
temps. Désormais, c'est trois ans plus deux ans, donc cinq ans.
Ça, c'est pour le remplacement de revenu temporaire. À partir du moment où la
blessure, elle est évaluée, à partir du moment où elle est… on va utiliser le
terme «consolidée», cette blessure-là, dans le fond, à l'époque, avec
l'ancienne loi, la personne pouvait bénéficier d'une rente viagère si
l'indemnité qui lui était versée était de plus de 227 $ par mois. En bas
de 227 $ par mois, c'était un montant forfaitaire, en haut de 227 $,
c'était une rente viagère, donc la vie durant.
Désormais, ce qu'on fait, c'est qu<'on…>e
l'indemnisation n'est plus sur une rente viagère, elle est sur un montant
forfaitaire, et ce montant forfaitaire là, il est calculé en fonction des
paramètres et des barèmes de la Société d'assurance automobile du Québec, donc
le forfaitaire. Donc, il y a du forfaitaire à la SAAQ, il y a du forfaitaire à
la CNESST. Dans le fond, on met fin aux rentes viagères, c'était le dernier
régime à y avoir.
Et, en fonction de la question de la députée
de Notre-Dame-de-Grâce, parfois ça va être plus avantageux d'avoir le montant
forfaitaire, parfois la rente viagère pourrait être plus avantageuse, ou des
fois c'est le contraire. Ça dépend, c'est propre à la situation de chacune des
personnes, en termes financiers. Ça dépend de la durée de la vie de la
personne, ça dépend du pourcentage de calcul, il y a une multitude de cas
d'exemples. Mais le principe de base, avec la somme forfaitaire, c'est
d'indemniser la personne pour la blessure qu'elle subit tout de suite, pour
faire en sorte de lui donner les outils, de pouvoir réintégrer le plus possible
sa vie normale, on vient <l'indemniser…
M. Jolin-Barrette :
...de la
personne, ça dépend du pourcentage de calcul. Il y a une
multitude de cas d'
exemples. Mais le principe de base avec la somme
forfaitaire, c'est d'indemniser la
personne pour la blessure qu'elle
subit
tout de suite, pour faire en sorte de lui donner les outils, de
pouvoir réintégrer le plus possible sa vie normale, on vient >l'indemniser.
Et on a eu la discussion avec la députée
de Joliette, je crois, et le député de LaFontaine, pour savoir : Est-ce
que ça prend en compte l'âge de la personne au niveau de la somme forfaitaire?
La réponse à cette question-là, c'est non, on ne prenait pas en compte l'âge de
la personne non plus, au niveau de la rente viagère, non plus aussi. Donc, ça
ne rentre pas dans le calcul qui est effectué.
Donc, on va pouvoir voir, avec les deux tableaux
qu'on a déposés sur le site Greffier, des cas d'exemples qui ont été demandés
par la députée de Joliette, qu'on a rendus publics ce matin.
Le Président (M.
Bachand) : ...simplement vous que ces documents, effectivement,
sont sur Greffier dans docs distribués datés d'aujourd'hui, donc les deux exemples
sont là, les deux tableaux. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui. J'ai
écouté, donc, l'avocate du ministère de la Justice qui expliquait un peu la
formule qui est utilisée, puis en parlant de l'IRT, incapacité de retour au
travail. Donc, ça, c'est pour quelqu'un qui travaille, qui a eu sa blessure
alors qu'il était au travail. Ce n'est pas pour quelqu'un qui ne travaillait
pas ou qui avait peut-être des perspectives de travail. Donc, l'IRT<,
c'est vraiment...> s'applique juste à ceux qui sont au travail. C'est
ça?
M. Jolin-Barrette : Là, sur
la rente viagère?
Mme Weil
: Oui. Le
calcul qui a été expliqué par l'avocate, oui, madame devant moi.
M. Jolin-Barrette : C'est
bien ça, Me Geoffroy.
Mme Weil
: C'est ça. Donc,
ça, c'est pour quelqu'un qui est actuellement au travail. Mais quelqu'un qui
serait... Oui, c'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : Non.
Mme Weil
: Non, O.K.
M. Jolin-Barrette : Mais,
écoutez, peut-être, posez votre question, puis peut-être Me Geoffroy par
la suite.
Mme Weil
: Bien, c'est
juste de savoir. L'IRT, donc, ça fait partie de la formule de compensation.
Qu'est-ce que ça représente pour quelqu'un qui est au travail, quelqu'un qui
n'est pas au travail? Pourquoi cette formule qui est déjà utilisée… C'est ça,
la SAAQ qui l'utilise, l'IRT? Donc, c'est une formule qui est utilisée dans
d'autres régimes. C'est juste de comprendre l'impact de ça. Disons un jeune
qui sort de l'université avec plein de potentiel d'un travail très rémunéré
mais qui a, donc, justement, des séquelles, qui lui arrive un événement, qu'est-ce
que l'IRT fait dans ces différents profils, la personne qui est au travail avec
un bon salaire, quelqu'un qui est au travail avec un salaire minimum? Donc,
c'est juste de comprendre le concept.
M. Jolin-Barrette : Peut-être
juste avant, si je peux suggérer qu'on fasse référence au tableau que j'ai
déposé, comme ça, on va pouvoir suivre ensemble. Donc, si vous allez là, au cas
n° 1, là. Je ne sais pas si, pour la députée de
Notre-Dame-de-Grâce... Dans le fond, je vais juste laisser à la députée de
Notre-Dame-de-Grâce d'en avoir une <copie...
M. Jolin-Barrette :
...pour
la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Dans le fond,
je vais juste laisser le temps à
la députée de
Notre-Dame-de-Grâce
d'en avoir une >copie. Donc, ça retrouve, M. le Président, pour les gens
qui nous suivent à la maison, sur le site Greffier, donc à la Commission des
institutions.
Une voix : …
M. Jolin-Barrette : Oui.
Et donc sous les documents distribués, je crois.
Le Président (M.
Bachand) : ...
M. Jolin-Barrette :
Donc, on va y venir, moi aussi, M. le Président. Alors, cas types, donc
premier cas. Est-ce que la députée de Notre-Dame-de-Grâce l'a? O.K., parfait.
Donc, dans <le... >Exemple
de calcul d'une rente viagère par rapport au montant forfaitaire, donc,
dans le cas n° 1, vous avez la personne victime de
violence conjugale au 1er janvier 2019. L'âge de la personne victime,
52 ans, monoparentale avec deux enfants à charge. Statut au moment de
l'événement et base salariale : serveuse à temps plein, 30 000 $
brut, donc, la base salariale nette : 25 900,54 $. Les blessures
en lien avec l'événement : traumatisme oculaire, perte de l'oeil gauche,
cicatrice vicieuse au visage.
Donc, ensuite, on voit la méthode
d'évaluation du préjudice permanent, donc l'évaluation de la DGIVAC, là. Donc,
lorsqu'on est dans la colonne de gauche du tableau, c'est la loi actuelle.
Lorsqu'on est dans la colonne de droite, c'est le projet de loi n° 84.
Donc, c'est la distinction. Donc, au niveau de la DGIVAC, l'évaluation porte
sur l'incapacité permanente de la personne victime. Elle est évaluée en
pourcentage et peut être versée sous forme de rente mensuelle ou d'un capital.
Le projet de loi n° 84 : «Quant
aux séquelles permanentes, dans le projet de loi n° 84, l'évaluation porte
sur le préjudice non pécuniaire en présence de séquelles permanentes.»
Ensuite, on descend. Évaluation du
préjudice permanent. Donc, dans ce cas-ci, pour l'incapacité permanente, il y a
une perte de la vision d'un oeil avec ou sans énucléation. Et au niveau du
préjudice esthétique : défiguration avec ou sans atteinte osseuse <de
la... >et perte <de subsistance... >de substance. Donc, on
chiffre ça à 39 % pour le total de l'incapacité permanente.
• (9 h 50) •
Du côté du projet de loi n° 84, avec
le préjudice non pécuniaire, on arrive avec la fonction visuelle : perte
de l'oeil gauche, c'est 25 %, préjudice esthétique du visage, c'est
15 %. Ça, c'est les barèmes qui sont fixés par la SAAQ, le régime de la
SAAQ.
Donc, la méthode de calcul pour la rente
ou la somme forfaitaire. Bon, à gauche, la DGIVAC, ça, lorsqu'on parle de la
rente, c'est 90 % du salaire net fois le pourcentage de l'incapacité
permanente divisé par 12. Ça vous donne la rente au moment de l'événement.
Du côté du projet de loi n° 84, donc,
«pour l'aide financière palliant une perte de revenu, l'aide financière est
calculée sur 90 % du revenu annuel net.» Donc, ça, c'est le montant qui
est versé temporaire, trois ans, cinq ans, donc 90 % de votre
salaire net.
Ensuite, pour la somme forfaitaire, donc
là, on sort du temporaire, puis là on <arrive avec...
M. Jolin-Barrette :
...l'aide financière palliant une perte de revenu, l'aide financière est calculée
sur 90
% du revenu annuel net.» Donc, ça, c'est le montant qui est
versé temporaire, trois ans, cinq ans, donc 90 % de votre
salaire net.
Ensuite, pour la somme forfaitaire,
donc là, on sort du temporaire, puis là on >arrive avec <la
somme... >l'équivalent, dans le fond, de la rente viagère auparavant
avec la somme forfaitaire qu'on va verser. Donc, «pour la somme forfaitaire en
cas de séquelles permanentes, lorsque plusieurs pourcentages ont été déterminés,
un pourcentage global déterminé selon la méthode suivante, donc : un, le pourcentage
le plus élevé est appliqué sur 100 %; ensuite, le deuxième pourcentage le
plus élevé est appliqué sur le résidu, qui est la différence entre 100 %
et le pourcentage le plus élevé, donc, ça donne b %, si le pourcentage
obtenu a plus de deux décimales, seules les deux premières sont retenues
dans le deuxième et la deuxième est augmentée d'une unité si la troisième est
supérieure à quatre; trois, les autres pourcentages, en commençant par les plus
élevés, sont appliqués de la même façon sur les résidus successifs, si le pourcentage
obtenu a plus de deux décimales, seules les deux premières sont retenues
et la deuxième est augmentée d'une unité si la troisième est supérieure à
quatre; quatrièmement, les pourcentages ainsi calculés sont additionnés; donc,
cinq, le pourcentage global, c'est a % plus b % plus c % plus
autres, si le résultat a des décimales, il est arrondi au pourcentage entier
supérieur.»
Donc, quand on passe à l'autre page :
«Le montant forfaitaire accordé à la personne victime pour l'ensemble des
séquelles permanentes est le montant qui est obtenu en multipliant le pourcentage
déterminé par le montant maximal de 258 947 $, lequel montant maximal
est revalorisé annuellement.» Donc, la somme maximale au niveau du montant
forfaitaire, qui est augmenté annuellement, c'est 258 947 $. Donc, la
victime va avoir un pourcentage au niveau de la somme forfaitaire de cela.
Donc, si on prend le calcul, là, je
retourne à gauche, au niveau de la DGIVAC, en vertu du projet de loi actuel, donc,
dans le cas type qu'on avait, il s'agit de verser 39 % de séquelles
permanentes, il faudrait verser l'indemnité à la personne victime sous forme
d'une rente viagère. Donc, le premier cas : établir 90 % du net de la
base salariale retenue. Donc, la base salariale brute, c'était
30 000 $, la base salariale nette, 25 900 $. Donc,
90 % du net de la base salariale, c'est 23 310,49 $.
Étape 2, calcul de la rente au moment de l'événement
en janvier 2019 : 90 % du net fois le pourcentage d'incapacité
permanente divisé par 12, ça donne 23 310,49 $, fois 39 %,
divisé par 12, ça donne une rente mensuelle en 2019 de 757,59 $. Donc, la
rente mensuelle revalorisée en 2020, ça donne 771,98 $.
Et, troisièmement, le versement de
l'indemnité pour incapacité totale temporaire, donc la personne, entre le 2 janvier
2019 puis le 2 janvier 2020, c'est 23 310,49 $.
Bon, ce troisième point-là, c'est le
moment où je vous disais : Quand est-ce que la personne devient
consolidée? Donc, la personne, elle, ça lui a pris un an avant d'être
consolidée. Donc, durant ce moment-là, elle va avoir eu 23 310,49 $.
Et <après ça...
M. Jolin-Barrette :
...la personne, entre le 2 janvier 2019 puis le 2 janvier 2020, c'est
23 310,49
$.
Bon, ce troisième point-là, c'est le
moment où je vous disais : Quand est-ce que la personne devient
consolidée? Donc, la personne, elle, ça lui a pris un an avant d'être consolidé.
Donc, durant ce moment-là, elle va avoir eu 23 310,49 $. Et >après
ça, dans l'ancien régime, elle tombait sur la rente viagère à 771,98 $ par
mois. Ça, c'est pour l'ancien régime.
Donc, au total, là, vous voyez dans le
dernier carreau en bas, annuellement, la personne va bénéficier d'une rente de
9 263,76 $ versée <sur... >une fois par mois, donc sur
12 mois. Ça, dans le fond, dans ce cas type là de la personne de
52 ans qui est serveuse à temps plein à 30 000 $ de revenu, ça
lui donne son indemnité pour l'année, dans le fond, de remplacement de revenu.
Lorsqu'elle est évaluée par un professionnel puis elle est consolidée, on
établit sa rente, on établit sa blessure et ça lui donne ce montant-là.
Là, si on s'en va du côté du projet de loi
n° 84, on oublie la rente viagère puis on tombe avec
l'indemnité forfaitaire, donc un montant qui est versé. Donc, le premier point
en haut, pour l'aide financière palliant la perte de revenu, donc là, on est
dans le temporaire. Donc, ça, c'est la même chose : 90 % du net de la
base salariale. Donc, pour l'année, c'est 23 310,49 $. Donc, la
personne, avant d'être consolidée, ça lui a pris une année. Ça, ça ne change
pas, c'est la même chose.
Au niveau des séquelles permanentes, le
pourcentage le plus élevé est appliqué sur 100 %. Donc, on se souvient que
la personne avait perdu l'oeil gauche, donc<, ça fait... > c'est
la fonction visuelle qui est évaluée à 25 %. Donc, 100 % fois
25 %, ça donne 25 %.
Deuxièmement, le deuxième pourcentage le
plus élevé est appliqué sur le résidu qui est la différence entre 100 % et
le pourcentage le plus élevé. Donc, le préjudice esthétique du visage était de
15 % parce qu'il y avait une cicatrice vicieuse au visage, et là donc on
fait 100 % moins 25 %, ça égale 75 % fois 15 %. Ça donne
11,25 %. .
Ensuite, troisièmement, les pourcentages
calculés sont additionnés. Donc, 25 % plus 11,25 %, ça donne
36,25 %. Lorsque le résultat a des décimales, il est arrondi au pourcentage
entier supérieur, donc c'est arrondi à 37 %.
Donc, la somme forfaitaire maximum en 2020
était de 258 947 $. Elle doit être multipliée par le pourcentage
d'atteinte, donc 37 %. Donc, 258 947 $ fois 37 %, ça donne
95 810,39 $.
Donc, la personne, avec le nouveau régime,
va bénéficier d'une aide totale de 119 120,88 $ lorsqu'on inclut le
23 310,49 $, l'année où la personne avait du remplacement de revenu
temporaire. Et après ça, sa somme forfaitaire, c'est au montant de
95 810,39 $.
Donc, <quand vous faites... >quand
vous regardez les deux régimes, dans le fond, au niveau du remplacement de
revenu temporaire, c'est la même chose. Ensuite, la personne, sous l'ancien <régime...
M. Jolin-Barrette :
...la personne avait du
remplacement de revenu temporaire. Et après ça,
sa somme forfaitaire, c'est au montant de 95 810,39 $.
Donc, quand vous faites... quand vous
regardez les deux régimes,
dans le fond,
au niveau du
remplacement
de revenu temporaire, c'est
la même chose. Ensuite, la personne, sous
l'ancien >régime, avec la rente viagère, elle, elle avait une rente
viagère de 9 263,76 $. Et, de l'autre côté, au niveau de la somme
forfaitaire, elle va avoir une somme forfaitaire de 95 810,39 $ qui
va lui être versée à l'occasion d'un seul versement ou, si elle le souhaite,
sur une période allant jusqu'à 24 mois.
Ça fait que, ça, c'est le premier cas
d'exemple qu'on vous a donné. Le deuxième cas d'exemple, si vous permettez, M.
le Président, pour qu'on puisse vraiment avoir le portrait. Donc, dans le cas n° 2, quand on parle d'une personne victime d'agression
sexuelle au 1er janvier 2019, donc, la personne victime, elle était âgée
de 25 ans, sans enfant à charge. Le statut au moment de l'événement, elle
était caissière à temps partiel, et la base salariale, c'est
11 500 $. Si on ajuste la base de calcul ajustée au salaire minimum
en 2019, c'est 25 027,20 $. Donc, le revenu net : 21 150,54 $.
Donc, ça, c'est, exemple, le cas de
l'étudiante, O.K., qui travaillait à temps partiel. Malgré le fait qu'elle a un
revenu de 11 500 $, le 90 %, avec les amendements que je vous ai
soumis la semaine dernière pour attribuer un revenu, dans le fond, on donne
90 % du salaire minimum. C'est pour ça que son revenu net, il est calculé
avec un montant de 21 150,54 $, parce que, dans le fond, elle était à
temps partiel puis, dans le fond, on fait la base du 90 % du salaire
minimum. Donc, c'est plus généreux avec l'amendement qu'on apporte.
Donc, les blessures en lien avec l'événement
et complications suite à l'hospitalisation : un état de stress traumatique
avec trouble d'adaptation, dépression majeure secondaire au trouble
d'adaptation, agoraphobie, trouble anxieux. Donc, ensuite, on s'en va d'évaluation
du préjudice permanent. Ça, c'est la même chose que l'autre tableau.
Là, je vous amène à la section Évaluation
du préjudice permanent, pour la DGIVAC, l'incapacité permanente : «Groupe II
des névroses : l'intensité symptomatique de la névrose, quoique
d'ordinaire variable, oblige le sujet à un recours constant à des mesures
thérapeutiques soulageantes, à une modification de ses activités quotidiennes
conduisant à une réduction plus ou moins marquée de son rendement social et
personnel. Le syndrome peut s'accompagner de désordres psychophysiologiques
fonctionnels nécessitant un traitement symptomatique et occasionnant un arrêt intermittent
des activités régulières.» Donc, c'est évalué à 15 %.
Au niveau du projet de loi n° 84,
préjudice non pécuniaire :
«Fonction psychique : atteinte
cognitive modérée telle des difficultés d'attention, de mémoire et/ou
d'apprentissage, une diminution du jugement, souvent associée à de la
fatigabilité.
«L'atteinte est suffisamment suffisante
pour affecter l'exécution de tâches usuelles comme la planification des activités
de la vie domestique, repas, ménage, achats.
«Les difficultés vécues requièrent une réorganisation
du fonctionnement nécessitant une intervention d'une autre personne,
surveillance ou assistance : 35 %.»
• (10 heures) •
Donc, au niveau de la méthode de calcul,
c'est la même chose qu'on a dite tout à l'heure, 90 %...
10 h (version révisée)
M. Jolin-Barrette : ...suffisamment
suffisante pour affecter l'exécution de tâches usuelles comme la planification
des activités de la vie domestique (repas, ménage, achats).
«Les difficultés vécues requièrent une
réorganisation du fonctionnement nécessitant l'intervention d'une autre
personne (surveillance ou assistance).» 35 %.
Donc, au niveau de la méthode de calcul,
c'est la même chose qu'on a dite tout à l'heure, 90 % du net, fois le
pourcentage d'incapacité permanente, divisé par 12, pour la rente. De l'autre
côté, 90 % du revenu fixé par règlement, équivalent au salaire minimum, ça,
c'est pour votre temporaire. Ensuite, votre somme forfaitaire, c'est sur
258 947 $.
Donc là, si on va au calcul de la rente ou
de la somme forfaitaire, lorsque vous êtes dans la colonne de gauche avec la
DGIVAC, donc établir le 90 % du net de la base salariale retenue. Donc, la
base salariale brute, c'était 25 027,20 $, la base salariale nette,
c'était 21 150,54 $. Donc, 90 % de la base salariale, ça donne
19 035,49 $.
Deuxièmement, le calcul de la rente au
moment de l'événement, en janvier 2019, 90 % du salaire net, fois le
pourcentage d'incapacité permanente, divisé par 12, la rente au moment de
l'événement, ça donne 19 035,49 $, fois 15 %, divisé par 12, on
arrive avec une rente, en 2019, de 237,94 $, donc la rente mensuelle
revalorisée, en 2020, à 242,46 $.
Donc, le versement... troisièmement, son
versement de l'indemnité pour l'incapacité totale temporaire, si elle avait un
an avant d'être consolidée, elle a un montant de 19 035,49 $ pour la
première année, et, par la suite, à partir du moment où elle est consolidée,
elle a une rente mensuelle viagère de 242,46 $. Donc, annuellement, ça représente
une rente viagère de 2 909,52 $.
Du côté du projet de loi n° 84,
donc, pour l'aide financière sur l'incapacité temporaire, là, on arrive au même
montant de 19 035,49 $. Au niveau des séquelles permanentes, la somme
forfaitaire maximum, en 2020, était de 258 947 $, doit être
multipliée par le pourcentage d'atteinte, donc 258 947 $ fois
35 %, ça lui donne un montant de 90 631,45 $. Donc, la personne
bénéficierait du même montant temporaire, 19 035 $, mais pour ses
séquelles permanentes, elle bénéficierait d'un montant forfaitaire de
90 631,45 $.
Donc, c'est les deux méthodes de calcul.
Donc, vous avez le forfaitaire... bien, pardon, la rente viagère d'un côté, et
le forfaitaire de l'autre. Donc, au niveau du montant forfaitaire, c'est une
somme importante, dès le départ, qui peut être étalée sur 24 mois. Au
niveau de la rente viagère, la rente viagère va être plus basse, et tout
dépendamment de l'âge de la personne, tout dépendamment de ses conditions,
bien, parfois, ça va être plus avantageux... En réponse à la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, le forfaitaire va être plus avantageux parfois. Parfois,
ça va être la rente viagère qui va être plus avantageuse, tout dépendant des
circonstances associées au cas d'espèce.
Donc, on a essayé avec les deux cas, en
fin de semaine, de vous illustrer deux situations qui démontrent les deux côtés,
mais comme je vous <disais...
M. Jolin-Barrette :
...
le forfaitaire va être plus avantageux parfois. Parfois, ça va être
la rente viagère qui va être plus avantageuse, tout dépendant des circonstances
associées au cas d'espèce.
Donc, on a essayé avec les deux cas, en
fin de semaine, de vous illustrer deux situations qui démontrent les deux
côtés, mais comme je vous >disais, puis comme je le disais à la députée
de Joliette la semaine dernière, chaque cas est un cas d'espèce. Alors, il y a
autant... En fait, parmi toutes les victimes qu'on a à l'IVAC, tout varie, donc,
on… En tout cas, je tiens à remercier les équipes du ministère qui ont
travaillé là-dessus en fin de semaine pour sortir tout ça.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui. L'objectif...
À l'origine, quand le gouvernement a décidé de modifier le régime, quels
étaient les objectifs, les constats? En termes de politique publique, qu'est-ce
que vous cherchiez à faire, et les résultats que vous vouliez atteindre, tant,
je vous dirais, pour, bon, élargir, je comprends bien, puis surtout avec le
profil dont on a déjà parlé, des victimes d'exploitation sexuelle, etc., mais
au point de vue… ceux qui travaillent, qui travaillaient au moment de
l'incident, ceux qui ne travaillaient pas au moment de l'incident et l'âge, ces
facteurs-là? Mais c'est sûr que la comparaison entre les deux régimes, ce que
vous nous montrez là, c'est pour deux personnes qui travaillaient, mais...
Donc, je voulais juste voir l'objectif. Et si vous faisiez tous les cas de
figure, est-ce qu'il y a des gagnants et des perdants? Même s'il est… c'est peut-être
minimal, mais est-ce qu'il y a un régime qui, dans vos...
Et la sous-question, c'est lorsque vous
avez commencé à faire les travaux, c'est bien complexe, et en regardant
d'autres régimes du gouvernement du Québec, actuellement, qui fonctionnent
bien, est-ce que vous avez perçu, dans les scénarios que vous avez faits, qu'il
y a des situations où il y a, pas nécessairement des gagnants et des perdants,
mais des cas où c'est moins avantageux? Très honnêtement, là, très ouvertement,
dans les scénarios que vous avez faits, est-ce qu'il y en a où il y a un régime
qui est plus favorable que l'autre ou est-ce que c'est variable et...
M. Jolin-Barrette : Je vous
dirais, c'est très variable, ça dépend de la situation propre à chacun des
individus, mais l'objectif derrière la réforme, puis il ne faut pas regarder
juste «somme forfaitaire» puis «rente viagère», tout le régime de l'IVAC est
revu pour faire en sorte de placer la personne victime au centre, et son
entourage également. Donc, l'objectif est vraiment d'accompagner, dès le
départ, la personne qui est victime.
Et ce n'est pas uniquement une question
d'argent, parce qu'actuellement on voyait beaucoup de personnes qui voulaient
avoir accès et n'avaient pas accès parce que ce n'était pas considéré comme des
victimes directes. Donc, on modifie tout ça pour le rendre plus humain, puis pour
surtout changer le régime qui s'applique à la DGIVAC, pour vraiment accompagner
les victimes. C'est un changement de mentalité. Nous, l'objectif, c'est de
soutenir la victime pour qu'elle retrouve, le plus rapidement possible, le
cours normal de sa vie. Donc, tout est fait en sorte… puis c'est pour ça aussi
qu'on amène des aides pour les autres membres de la <famille...
M. Jolin-Barrette :
...
puis pour surtout changer le régime qui s'applique à la DGIVAC, pour
vraiment accompagner les victimes. C'est un changement de mentalité. Nous, l'objectif,
c'est de soutenir la victime pour qu'elle retrouve, le plus rapidement
possible, le cours normal de sa vie. Donc, tout est fait en sorte… puis c'est
pour ça aussi qu'on amène des aides pour les autres membres de la >famille,
pour qu'ils puissent soutenir également la personne qui est victime, eux-mêmes
vont être considérés comme des personnes victimes, mais ça va faire en sorte
aussi d'améliorer le noyau familial. Programme d'urgence aussi pour sortir la
personne victime… que le soutien psychologique soit donné dès le départ, sans
même avoir besoin que le dossier soit qualifié.
Ensuite, il y a des investissements qui
sont importants dans le projet de loi, on a rajouté un 10 millions
récurent la semaine dernière avec le fait de ramener le fait que les personnes
sans emploi ou en dessous du salaire minimum puissent bénéficier de 90 %
du salaire minimum. Et la majorité des demandes qui sont formulées à l'IVAC, ce
sont des gens avec de faibles revenus. Donc, avec l'amendement qu'on apporte,
ça va permettre de venir les accompagner puis de venir les soutenir ensuite
avec le versement de la somme forfaitaire.
Autre point aussi dans le régime, si on
veut qu'il puisse être soutenable financièrement sur le long terme... Et c'est
une préoccupation aussi que mes prédécesseurs avaient, notamment l'ancienne ministre
de la Justice, Mme Vallée aussi, qui a étudié en partie cette proposition
de réforme, et qui s'est continuée sous la députée de Champlain, et ça fait des
années et des années qu'on en discute, la preuve, c'est qu'à l'époque, en 1993,
le ministre de la Justice, Rémillard, avait également fait adopter un projet de
loi qui abolissait la rente viagère, mais ça va de pair aussi avec le fait de
pouvoir bien utiliser les sommes et de faire bénéficier à l'ensemble des
personnes victimes les aides financières aussi. Donc, on accompagne mieux.
Parfois, c'est plus avantageux. Parfois, sur le long terme, effectivement, il y
aura peut-être moins d'argent au bout de la ligne pour la personne victime qui
serait sur le régime des rentes viagères pendant 60 ans, effectivement,
mais il faut prendre le cas de la personne, comme dirait le député de
LaFontaine, in concreto, en fonction de sa situation.
Puis un des objectifs aussi, avec la somme
forfaitaire, c'est qu'une personne qui, supposons, est sans emploi va beaucoup
plus bénéficier de la somme forfaitaire que de la rente viagère, parce que si
vous étiez sans emploi, dans le fond, ce que la DGIVAC faisait, c'est qu'elle
vous attribuait un revenu de 90 % du salaire minimum, donc c'était ça,
votre base salariale qui était indemnisable. Or, là, nous, on n'est pas fondé
sur le revenu de la personne avec la somme forfaitaire, comme le fait la SAAQ,
on est basé sur le préjudice de la personne. Combien ça vaut, la perte d'un
oeil? Combien ça vaut, la cicatrice au visage? C'est ça qui est indemnisé, c'est
le préjudice permanent. Tandis que, sous l'ancien régime de la DGIVAC, bien,
dans le fond, avec 90 % du salaire minimum, votre rente était petite.
Mme Weil
: Juste une
question sur le calcul de ce <préjudice...
M. Jolin-Barrette :
…
Combien ça vaut, la cicatrice au visage? C'est ça qui est indemnisé, c'est
le préjudice permanent. Tandis que, sous l'ancien régime de la DGIVAC, bien,
dans le fond, avec 90 % du salaire minimum, votre rente était petite.
Mme Weil
: Juste une
question sur le calcul de ce >préjudice, est-ce que c'est un calcul
objectif… bien, objectif, qui est détaché des perspectives de la personne,
c'est-à-dire ce serait pour toute personne, on les met sur un pied d'égalité, c'est-à-dire
même si vous êtes extrêmement scolarisé puis que vous aviez un avenir extraordinaire
devant vous, mais que la perte d'un oeil fait en sorte que vous ne pourriez
plus… bon, un chirurgien, par exemple, ça ne tient pas compte ou ça tient
compte de ces perspectives?
M. Jolin-Barrette : Non, ça
ne tient pas…
Mme Weil
: Non, tout le
monde est sur…
• (10 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Tout le
monde est sur le même pied d'égalité, c'est un régime d'indemnisation qui est
public, qui est là pour aider la personne, mais ce n'est pas parce que vous
aviez un… dans le fond, avec la proposition qu'on fait, ce n'est pas parce que
vous étiez un doctorant en philosophie puis que vous enseignez à l'UQAM que
vous allez avoir un montant différent de la personne qui était avocat, ou
policier, ou caissier parce qu'on vient qualifier la blessure du préjudice
permanent.
Mme Weil
: Fonctionnel.
M. Jolin-Barrette :
Fonctionnel, c'est ça.
Mme Weil
: C'est-à-dire
comment vous allez pouvoir mener votre vie, je pense, la perte d'un oeil, c'est
un des meilleurs exemples parce que ça peut être très nuisible.
Maintenant, vous avez souvent… c'est sûr
que les gouvernements précédents, c'était beaucoup la crainte, d'abolir la
rente viagère, c'est sûr que… Je me rappelle des débats à l'époque, comment
remplacer ça? On savait que c'était le système le plus généreux et que… Donc,
vous, vous avez utilisé d'autres… vous avez regardé les autres régimes pour
voir à… basés sur les recommandations, aussi, des rapports qui ont été faits là-dessus.
M. Jolin-Barrette : Il y a le
rapport Lemieux.
Mme Weil
: Oui. Pour
harmoniser, donc, pour harmoniser les systèmes, donc les trois systèmes de
compensation, les calculs qui sont faits.
M. Jolin-Barrette : Mais, en
fait, le modèle que nous prenons sur la méthode de calcul, c'est celui de la Société
de l'assurance automobile du Québec. Donc, on va incorporer ce qui est fait à
la Société de l'assurance automobile du Québec dans le régime sur l'aide aux
personnes victimes d'infractions criminelles.
Mme Weil
: Et, entre
deux personnes qui ne travaillent pas, qui n'ont pas de salaire, entre les deux
systèmes, et comment ça se compare entre l'actuel et le nouveau qui est
proposé?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans
le fond, avec une personne qui ne travaille pas, dans le fond, elle va avoir la
rente minimale parce que ça va être 90 % du salaire minimum divisé par 12.
Mme Weil
: Jusqu'à
l'âge de 65 ou...
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, c'est la vie durant, donc… c'est ça, fois son pourcentage de capacité,
mais c'est jusqu'à 65 ans ou à vie?
Une voix : …
M. Jolin-Barrette : La vie
durant.
Mme Weil
: La vie
durant.
M. Jolin-Barrette : La vie <durant…
M. Jolin-Barrette :
…
du salaire minimum divisé par 12.
Mme Weil
: Jusqu'à
l'âge de 65 ou...
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, c'est la vie durant, donc… c'est ça, fois son pourcentage de
capacité, mais c'est jusqu'à 65 ans ou à vie?
Une voix : …
M. Jolin-Barrette :
La vie durant.
Mme Weil
: La vie
durant.
M. Jolin-Barrette :
La vie >durant. Et tandis qu'au niveau de la somme forfaitaire, à ce
moment-là, elle va bénéficier de la somme forfaitaire en intégralité,
présentement.
Mme Weil
: Et lequel
est le meilleur scénario pour une personne sans emploi? Quelles sont les
variables qui font…
M. Jolin-Barrette : Bien, je
vous dirais, dans les faits, ce qui arrive… une personne, là, qui est sous ce
que l'aide sociale lui offre, dans le fond, au niveau de sa rente, là, bien,
dans le fond, la personne ne touche jamais ce que la DGIVAC lui donne. Dans le
fond, la personne est sur le régime de solidarité sociale, donc, ultimement,
même si elle avait la rente de la DGIVAC, dans le fond, l'aide sociale… dans le
fond, si l'aide sociale était plus généreuse, ce qui était versé par la DGIVAC…
dans le fond, la personne bénéficiait du régime le plus avantageux, donc l'aide
sociale. Donc, dans les faits, la personne ne touchait pas la DGIVAC.
Mme Weil
: Donc, la
différence serait dans les sommes qui sont allouées pour les traitements, ou
par rapport à l'aide psychologique, etc., donc au-delà du salaire et des
revenus, on va… ça, c'est une différence entre les deux.
M. Jolin-Barrette : Oui. Puis
nous, notre objectif, là, c'est de réhabiliter la personne, de l'outiller, donc
de lui donner les professionnels auxquels elle a droit le plus rapidement
possible, et qu'elle puisse retrouver le cours de sa vie, donc la retourner sur
le marché du travail pour faire en sorte qu'elle puisse subvenir à ses besoins,
elle puisse réintégrer, dans la mesure du possible, une vie normale, puis, surtout,
l'accompagnement, exemple, l'aide psychologique, c'est la vie durant pour la
personne, la victime directe, mais ce qu'on fait, aussi, c'est qu'on élargit
l'ensemble des aides qui sont offertes aux autres personnes qui n'étaient pas
considérées comme des personnes victimes. Donc, le noyau familial de la
personne, les proches, la personne significative, ça, ce n'étaient pas des gens
qui avaient le droit à rien, et maintenant, ils vont en bénéficier également.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'aurais Mme la députée
de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Weil
: Merci.
Mme Labrie : Oui. J'ai quelques
questions, la première, qui va peut-être être plus courte, c'est le 258 947 $
qui est le montant… la somme forfaitaire maximum, par exemple, en 2020,
c'est… on parle de quel type de situation? 100 % d'atteinte, c'est pour
quel type de situation?
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Exemple,
à 258 000 $, on pourrait parler d'un bébé secoué qui a des séquelles
permanentes, à 100 %.
Mme Labrie : Donc, ce n'est
pas forcément le décès, là, c'est…
M. Jolin-Barrette : Non.
Bien, dans le fond, dans le cadre du <décès…
Le Président (M.
Bachand) :…
M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette :
Exemple, à 258 000 $, on pourrait parler d'un bébé secoué qui a des
séquelles permanentes, à 100 %.
Mme Labrie : Donc, ce n'est
pas forcément le décès, là, c'est…
M. Jolin-Barrette :
Non. Bien, dans le fond, dans le cadre du >décès, dans le fond, la personne
bénéficie… la personne décédée, elle ne bénéficie pas du montant forfaitaire,
c'est une indemnité de décès qui est versée à ses proches.
Mme Labrie : Ça fait que l'exemple
du bébé secoué, on pourrait considérer qu'il y a 100 % d'incapacité
permanente. Est-ce qu'il faudrait que cette personne-là soit «légume» ou… je
veux dire, qu'est-ce que ça veut dire?
M. Jolin-Barrette : En termes
de 100 %?
Mme Labrie : Une incapacité de
100 %, j'essaie de me figurer qu'est-ce que ça veut dire aux yeux du
régime. Puis là vous me dites que c'est la même chose pour la SAAQ, ou autre
chose, donc j'imagine qu'il y a des exemples qui existent, là.
M. Jolin-Barrette : Oui. Mais,
<c'est, >dans le fond, les incapacités en haut de 30 %,
35 %, c'est minimal, c'est, je pense, 3 % des cas… C'est-u ça?
Une voix
: …en 2018,
c'était comme 3 % des cas.
M. Jolin-Barrette : Oui, en
2018… 30 %? En haut de? En tout cas, environ, un peu plus que… autour de
30 % d'incapacité, puis c'était seulement 3 % des cas.
Mme Labrie : 30 % et
plus, c'est seulement 3 % des cas?
M. Jolin-Barrette : Et plus,
exactement.
Mme Labrie : Donc, la majorité
des victimes sont en dessous des deux exemples fixés ici.
M. Jolin-Barrette :
Exactement, donc la majorité des cas sont en dessous, sur l'incapacité
permanente.
Mme Labrie : La moyenne,
est-ce que vous avez une idée de la moyenne du pourcentage?
M. Jolin-Barrette : On va
faire sortir...
Mme Labrie : Parce que je
serais curieuse... J'apprécie de voir ces scénarios-là, mais là vous nous dites
que ce sont, en fait, des scénarios qui reposent sur des exemples de
pourcentages d'incapacité plutôt élevés.
M. Jolin-Barrette : Élevés,
élevés.
Mme Labrie : C'est intéressant
de les voir, mais j'aimerais ça voir peut-être un exemple similaire pour un
pourcentage d'atteinte plus représentatif de la majorité des cas de l'IVAC, là,
je serais curieuse de voir un scénario comme ça, puis là aussi puisque c'est…
3 %, c'est exceptionnel.
M. Jolin-Barrette : Parce que
là on vous les a faits élevés dans les cas où…
Mme Labrie : Ça répondait à un
besoin, mais…
M. Jolin-Barrette : Mais, ce
que je veux dire, c'est que, tu sais, des cas en haut de 30 %, ce n'est
pas la majorité des cas, donc c'est le minime, ça fait que, dans un cas minime,
ça représente ça, où la gravité de l'atteinte est très élevée.
Mme Labrie : Oui, mais,
justement, donc la majorité des victimes qui vont être indemnisées par l'IVAC
n'auront pas une atteinte aussi élevée.
M. Jolin-Barrette : Non.
Mme Labrie : Donc, moi, je
voudrais savoir, pour victimes plus moyennes, là, qui auraient eu une atteinte…
là, vous me direz c'est quel pourcentage d'atteinte la moyenne, mais j'aimerais
avoir accès à un calcul similaire pour un cas de figure plus près d'une victime
avec une atteinte moyenne. Là, ça, c'est quelque chose que j'aimerais voir
parce que… Bon, vraiment, j'apprécie voir ça, là, ça nous éclaire beaucoup,
mais, en même temps, on m'explique que c'est exceptionnel que les personnes
vont avoir accès à une indemnité aussi élevée.
M. Jolin-Barrette : Mais, c'est
dans les cas les plus graves, effectivement, ce n'est pas la majorité des cas.
Mme Labrie : Je comprends.
Puis mon autre question, j'ai une préoccupation parce qu'on sait que les
victimes… en tout cas, moi, il y a beaucoup de victimes, notamment d'agression
sexuelle, de violence <conjugale…
Mme Labrie : ...
que
les personnes vont avoir accès à une indemnité aussi élevée.
M. Jolin-Barrette :
Mais, c'est dans les cas les plus graves, effectivement, ce n'est pas la
majorité des cas.
Mme Labrie : Je comprends.
Puis mon autre question, j'ai une préoccupation parce qu'on sait que les
victimes… en tout cas, moi, il y a beaucoup de victimes, notamment d'agression
sexuelle, de violence >conjugale qui m'ont témoigné avoir eu, par
exemple, des problèmes importants d'organisation de leur vie après avoir été
victime, entre autres des problèmes de consommation, parfois d'alcool, parfois
de drogue. Donc, elles essayaient de s'en sortir de leur mieux. Mais je suis
préoccupée par le fait que plutôt qu'une rente mensuelle, on s'enligne vers un
régime qui va prévoir un montant qui va être versé en une seule fois à une
personne qui est dans un état, peut-être, de vulnérabilité encore, même si on
dit qu'elle est consolidée. Donc, je me demande est-ce que c'est possible
de prévoir des modalités de versement mensuel, après que le calcul a été fait,
là, tu sais, la somme forfaitaire, c'est tant, est-ce que c'est possible
d'envisager que ce soit étalé?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Bien, en fait, on l'a déjà prévu, à la demande de la personne, elle pourra le
faire sur une période de 24 mois.
Mme Labrie : Donc, à la
demande d'une victime, par exemple, le montant, ici, 90 000 $
pourrait être étalé sur 24 mois, ça, c'est le maximum.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Labrie : Puis qui va... C'est
l'IVAC elle-même qui va...
M. Jolin-Barrette : Bien, dans
le fond, c'est des déboursés progressifs, donc la victime peut renoncer à
avoir, supposons, le 95 000 $ en un seul versement, un seul moment,
et donc l'IVAC va le verser en 24 versements.
Mme Labrie : O.K.
M. Jolin-Barrette : Puis ce
qui est la même chose au niveau de la SAAQ, c'est ça? Le versement sur 24 mois,
la SAAQ fait ça?
Une voix
: …
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
donc c'est possible, à la SAAQ, sauf qu'il y a peu de personnes victimes de la
route qui le prennent sur 24 mois, la majorité le prennent... la grande majorité
le prend sur un seul versement.
Mme Labrie : O.K. Puis est-ce
que le ministre me confirme, parce que je ne suis pas sûre d'avoir lu son
expression faciale, est-ce que vous allez nous en fournir un exemple de scénario
pour une victime qui serait plus avec une atteinte moyenne, là, par rapport aux
dossiers de l'IVAC?
M. Jolin-Barrette : Bien oui.
Une voix : …
M. Jolin-Barrette : O.K.
Donc, on me dit qu'on est en train de faire la recherche puis travailler
là-dessus pour avoir un cas diminué, en termes d'incapacité, mais il faut, puis
je l'ai dit dès le départ, là, il faut juste comprendre, il y a autant de
cas... bien, il y a autant de situations qu'il y a de personnes victimes, ça
fait que, tu sais, on essaie de vous donner des cas d'exemple, là, mais ce que
je veux dire, tu sais...
• (10 h 20) •
Mme Labrie : Je comprends
qu'il n'y a pas deux exemples pareils, mais c'est juste... je ne voudrais pas
être induite en erreur en regardant ça puis en me disant : O.K., ça
ressemble à ça, les montants que les victimes de l'IVAC vont recevoir. Puisqu'on
nous dit que c'est exceptionnel qu'il y ait ce niveau d'atteinte là, je préfère
avoir quelque chose qui serait un cas moyen en termes de montant.
M. Jolin-Barrette : La
commande est passée.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Oui.
Merci beaucoup, j'apprécie grandement, donc, que nous ayons des exemples
concrets. Pour nous, que ça ne fait pas des semaines et des semaines qui
travaillons sur la réforme, ça illustre concrètement les distinctions.
J'avais <juste...
M. Jolin-Barrette :
...La commande est passée.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Mme la députée de
Joliette.
Mme
Hivon
:
Oui.
Merci beaucoup, j'apprécie grandement, donc, que nous ayons des
exemples
concrets. Pour nous, que ça ne fait pas des semaines et des semaines qui
travaillons sur la réforme, ça illustre concrètement les distinctions.
J'avais >juste une question, c'est
par rapport... je ne suis pas une spécialiste de tous les régimes, là, donc par
rapport au régime de la SAAQ puis de la CSST, en fait, le ministre nous dit
souvent : La somme forfaitaire, c'est la même réalité que ce qu'on vit
dans les autres régimes. Mais, en même temps, il y a des distinctions importantes
auxquelles il a fait référence lui-même la semaine dernière en parlant notamment
de l'âge, jusqu'à l'âge de la retraite, par exemple, qui était l'horizon, tout
ça.
Donc, j'aimerais juste ça que le ministre,
parce qu'on a entendu certains témoins nous dire que ça devrait être
parfaitement harmonisé, d'autres au contraire, mais quelles sont les
différences qui demeurent entre la réforme dans le projet de loi n° 84, et
la SAAQ, et la CNESST?
M. Jolin-Barrette : Bien, un
des points, exemple, pour la... Supposons qu'on parle de remplacement de revenu
temporaire, dans le fond, dans le régime de la SAAQ et dans le régime de la
CNESST, dans le fond, c'est... le remplacement de revenu est jusqu'à 65, 68 ans
environ, donc ça, c'est une différence, mais c'est des caisses d'assurance
aussi, donc ils viennent pallier la perte de revenu à ce montant-là, puis, eux,
ils ont un forfaitaire, comme nous, on a le forfaitaire. Nous, le remplacement
de revenu temporaire, jusqu'à tant d'être consolidé, c'est trois ans plus deux
ans, cinq ans. Donc, ça, c'est la différence majeure.
Le régime de la CNESST vise à compenser la
perte d'un gain… dans le fond, c'est la personne qui travaillait. Le régime qu'on
a avec l'IVAC, c'est un régime de solidarité sociale, il y a un événement
fortuit qui arrive à la personne, et donc l'État est là, vient pour l'aider à
retrouver le cours normal de sa vie. Donc, c'est les distinctions majeures
qu'il y a entre les régimes.
Mme
Hivon
: Parce
que c'est ça, je pense que c'est important de vraiment clarifier, parce que le ministre
réfère souvent au fait que le forfaitaire, c'est la même réalité que les autres
régimes, ce qui est vrai, mais il y a une différence majeure, et le ministre
vient de la noter, là, c'est que, dans les autres régimes, le remplacement de
revenu va s'étaler jusqu'à ce qui est prévu comme la fin d'une vie active au
travail de 65 à 68 ans.
M. Jolin-Barrette : ...dans
le fond, jusqu'à 65 ans, c'est 90 % du revenu à la fois pour la SAAQ
et pour la CNESST. Entre 65 puis 68 ans, à la SAAQ, il y a une réduction
de 25 % par année. Puis, à la CNESST, c'est 25 % par année plus le
début du versement de la rente de retraite viagère de Retraite Québec sans pénalité.
Puis, après 68 ans, la <SAAQ...
M. Jolin-Barrette :
…
la SAAQ et pour la CNESST. Entre 65 puis 68 ans, à la SAAQ, il y a
une réduction de 25 % par année. Puis, à la CNESST, c'est 25 % par
année plus le début du versement de la rente de retraite viagère de Retraite
Québec sans pénalité. Puis, après 68 ans, la >SAAQ, c'est zéro qui
est versé, puis pour la CNESST, c'est la rente viagère de Retraite Québec.
Mme
Hivon
: O.K.
C'est ça. Donc, il faut juste garder à l'esprit que les régimes demeurent quand
même très différents, je comprends tout à fait les explications du ministre, ils
ne sont pas financés de la même manière, ce n'est pas le même type de régime,
mais il faut juste faire attention, je pense, de ne pas laisser entendre qu'on
vient se coller à ces régimes-là, on vient s'y coller pour l'aspect forfaitaire,
mais pas du tout pour la question du remplacement de revenu. Donc, c'est
important, là, parce que les victimes d'actes criminels n'auront pas la même,
du tout, réalité, là, en termes d'indemnisation de remplacement de revenu.
Donc, comme on l'a débattu et on l'a vu
longtemps jeudi dernier, il va y avoir une période de trois ans ou de cinq ans
où ils vont avoir une première indemnisation avant d'être consolidés, puis là ensuite
on embarque dans la somme forfaitaire, mais, dans les autres régimes, les deux
vivent en parallèle et plus longtemps parce que ça va jusqu'à 68 ans.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ce qu'il faut dire, c'est que la distinction par rapport à ça, c'est que ce
n'est pas le même agent payeur non plus. Dans le fond, ce n'est pas le même
type de régime, de la façon…
Mme
Hivon
:
C'est ce que j'ai dit.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
mais…
Mme
Hivon
: Ça
fait que je comprends que le ministre répète ça.
M. Jolin-Barrette : …juste
pour vous illustrer, à la SAAQ, ils ont donné 1,1 milliard pour 27 000 bénéficiaires,
alors que nous à l'IVAC, c'était 150 millions pour 9 000 bénéficiaires,
donc c'est… la capacité au niveau de la caisse de la SAAQ, elle est beaucoup
plus grande. Nous, on rajoute de l'argent dans le régime de l'IVAC, tu sais,
193 millions sur cinq ans plus le 10 millions récurrent que je
rajoute avec l'attribution de revenu pour les personnes qui sont sans emploi, donc
c'est beaucoup d'argent de tous les Québécois. Alors, c'est sûr que ce n'est
pas la même, même chose que la SAAQ, mais, au niveau des calculs, au niveau du
montant du calcul avec la SAAQ, c'est la même chose.
Mme
Hivon
:
C'est ça, mais là je ne suis pas dans le débat sur le fond, et la philosophie,
et les justifications du ministre, là, je suis juste sur les faits. Donc, on
peut débattre de tout ça aussi, là, d'un point de vue de la… les fondements
mêmes du régime, les objectifs du régime, la philosophie du régime, là, il y a
une réalité là, j'en… Mais, moi, je veux juste qu'on se comprenne, là,
factuellement, ce qui se ressemble et ce qui est différent, parce que, si les
gens nous suivent… Et puis, moi, dans les débuts de l'analyse du projet de loi,
j'avais une certaine confusion par rapport à tout ça, parce que j'entendais… je
trouvais des messages contradictoires qui nous disaient : Maintenant, on
se colle sur le régime de la SAAQ. Mais, dans le <fond…
Mme
Hivon
:
...
ce qui se ressemble et ce qui est différent, parce que, si les gens
nous suivent… Et puis, moi, dans les débuts de l'analyse du projet de loi,
j'avais une certaine confusion par rapport à tout ça, parce que j'entendais… je
trouvais des messages contradictoires qui nous disaient : Maintenant, on
se colle sur le régime de la SAAQ. Mais, dans le >fond, on se colle pour
une partie de la réalité de l'IVAC qui est la question du forfaitaire, mais on
est très, très différents sur toute l'autre question, ça fait que je pense que
c'est juste important à dire, ce n'est pas du copier-coller du tout, les
régimes demeurent quand même très, très différents.
Merci. Moi, à ce moment-ci, c'était juste
ça que je voulais voir clarifié.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Parce que je vous rappelle qu'on est sur l'amendement du député de LaFontaine.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement du député de LaFontaine?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme
la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay
(LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. On revient à l'article 30. M.
le député de LaFontaine.
M. Tanguay
:
Enfin, M. le Président, heureux de vous parler.
Le Président (M. Bachand) :
Je pensais à vous...
M. Tanguay
: Bon
matin, bon matin. Merci au ministre pour les deux cas. Très intéressant. J'aimerais
savoir, M. le ministre, d'abord, pour ce qui est du calcul, vous dites... vous
nous faites référence à deux... à un règlement de la Société de l'assurance
automobile du Québec, est-ce qu'il s'agit du règlement A-25, r. 11,
ou A-25, r. 7, ou un autre?
M. Jolin-Barrette : Ça
ne sera pas bien long, M. le Président.
M. Tanguay
: Et donc
vous nous invitez... c'est bien ça, hein, c'est le cas... pas de la CNESST,
mais de l'assurance automobile, le règlement auquel vous nous invitez à...
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'assurance automobile.
M. Tanguay
: O.K.
Alors, lorsque vous l'aurez, si vous pouvez nous le dire. Tout ça, là, les deux
cas, tels que rédigés... puis on voit, à un moment donné, qu'il y a du langage
juridique, puis, après ça, on tombe dans les exemples tangibles, puis c'est là
où je vois la lumière, tout ça, dans le fond, ça va être la base de son règlement,
son règlement, là, la structure du règlement, là, introduction, développement
en trois points puis conclusion du roman règlement, il est là, dans le fond, c'est
ça, le règlement.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
M. Tanguay
: O.K.
Cas un, si la dame de 52 ans, elle avait 25 ans, ça changerait-u de
quoi sur le p.l. n° 84?
M. Jolin-Barrette : Non.
C'est... En réponse à votre question, c'est le règlement r. 10.
M. Tanguay
: r.
10.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Je
n'en avais même pas un des deux bons. Ça fait que je vais demander à Sophie de
nous envoyer le A-25, r.10. Merci beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Pour
la somme forfaitaire, donc, que la personne ait 25 ans ou 52 ans, ça
ne change rien sur la somme forfaitaire.
M. Tanguay
: O.K.
Donc, autrement dit, dans le cas un, la page 2, les deux dernières cases,
qu'elle ait 25 ans, si je change cette donnée-là dans la machine, ça ne
changera pas dans les deux cases, ça va être les mêmes totaux à la fin.
• (10 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Ça
va être les mêmes...
10 h 30 (version révisée)
M. Jolin-Barrette : …ça ne
change rien sur la somme forfaitaire.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
autrement dit, dans le cas 1, la page 2, les deux dernières cases,
qu'elle ait 25 ans… Si je change cette donnée-là dans la machine, ça ne
changera pas dans les deux cases, ça va être les mêmes totaux à la fin.
M. Jolin-Barrette : Ça va
être les mêmes totaux à la fin.
M. Tanguay
: O.K. Sauf
que, dans la case de gauche, si la dame — on lui souhaite une longue
vie — elle vit jusqu'à 80 ans, par exemple, bien là, de
25 ans jusqu'à 65, sous réserve de la discussion que le ministre a eue un
peu plus tôt, il y a un changement à 65 jusqu'à 68, puis après ça, c'est RRQ. Mais
de 25 ans jusqu'à 65, donc pendant 40 ans, elle va avoir la rente
annuelle qui va représenter 9 263,76 $, c'est bien ça?
M. Jolin-Barrette :
Effectivement.
M. Tanguay
: Et, dans
le projet de loi n° 84, qu'elle ait 25 ans, elle n'aura pas, évidemment,
parce que c'est le cas actuel, 40 fois 9 263 $, mais elle va
recevoir un montant total pareil de 119 000 $.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: O.K. Le ministre
concède-t-il qu'il y a là, pour une personne, une énorme différence financière?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, comme je le disais, ça dépend de la situation de la personne aussi. Puis
là, dans les cas qu'on a mis, c'est des cas avec un pourcentage d'incapacité
qui est très élevé. Donc, nécessairement, ça fait en sorte que la rente, elle
est plus élevée aussi, donc la rente viagère de la personne dans l'exemple
qu'on a donné.
Donc, si on prenait un autre cas, supposons
un cas moyen, fort probablement que la rente annuelle va être plus petite
aussi, donc… Mais c'est sûr que, si vous êtes indemnisé à 18 ans puis que
vous avez une rente la vie durant, <fort probablement, >et que
vous êtes en bonne santé, fort probablement que la rente viagère, ultimement,
sur le long, long terme, va être plus avantageuse. La réponse à cette
question-là, c'est oui. Par contre, le montant au niveau de la somme
forfaitaire, c'est un montant qui est important aussi et qui permet à la
personne de se réhabiliter rapidement. Puis on vient compenser son préjudice
tout de suite, le préjudice que la personne a subi.
M. Tanguay
: O.K. En
quoi la somme forfaitaire, dans l'exemple, le cas 1 mais à 25 ans<,
en quoi>… puis on prend les mêmes chiffres, parce que ça existe, là,
39 % ou 40 % de l'autre côté, en quoi… J'ai 25 ans, jusqu'à 65,
pendant 40 ans, j'aurai un revenu minimum garanti, je l'appelle de même,
entre guillemets, de 9 263 $ pendant 40 ans. En quoi, d'avoir
119 000 $, ce serait mieux, pour moi, pour reprendre le contrôle de
ma vie, plutôt que d'avoir cette assurance-là pendant toute ma vie active,
d'avoir ce 9 000 $ là récurrent? En quoi 119 000 $, pouf,
c'est mieux?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est préférable, parce que, dans le fond, vous vous retrouvez à avoir subi un
coup du sort. Puis là, pour retourner vers une vie normale, pour faire la
transition, c'est préférable d'avoir l'argent à court terme pour vous
réorienter. Puis l'autre point aussi, c'est que, supposons que vous n'aviez pas
d'emploi <ou vous étiez sur…
M. Jolin-Barrette :
…bien, c'est préférable, parce que,
dans le fond, vous vous retrouvez à
avoir subi un coup du sort. Puis là, pour retourner vers une vie normale, pour
faire la transition, c'est préférable d'avoir l'argent à court terme pour vous
réorienter. Puis l'autre point aussi, c'est que, supposons que vous n'aviez pas
d'emploi >ou vous étiez sur le régime de la solidarité sociale… Il ne
faut pas oublier qu'actuellement les gens n'y touchaient pas, à la rente de la
DGIVAC. Dans le fond, là, c'était noyé dans le régime de la solidarité sociale.
Ça fait que, même si vous aviez votre rente, vous ne bénéficiez pas…
M. Tanguay
: Autrement
dit, c'était coupé sur l'aide… L'aide sociale était coupée d'autant.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
M. Tanguay
: O.K. Llà,
vous changez ça?
M. Jolin-Barrette : Et là,
nous, avec la somme forfaitaire, et on le verra éventuellement, on vise à faire
en sorte que… Et on aura l'occasion de l'étudier dans le cadre du projet de
loi, fort probablement par un amendement, de…
M. Tanguay
: Qui est
déjà déposé, vous les avez déposés ce matin.
M. Jolin-Barrette : Pas
celui-là...
M. Tanguay
: Ah! petit
cachottier!
M. Jolin-Barrette : ...pas
celui-là, pas celui-là. Mais…
M. Tanguay
: Mais, ce
matin, je le dis avec un sourire dans la voix, M. le Président, quand le
ministre a dit : Je dépose des amendements en liasse. Il y en a… Vous
n'avez pas dit «substantiels», «beaucoup», mais ça me laissait dire, O.K., qui sont
de concordance. J'ai dit : Ah! c'est...
M. Jolin-Barrette : J'ai dit
notamment, j'ai dit notamment de concordance.
M. Tanguay
: ...la
substance, la substantifique moelle que l'on veut.
M. Jolin-Barrette : J'ai dit
notamment de concordance.
M. Tanguay
: Mais quand
vous dites ça, ça me fait… O.K. On va aller voir, là. Mais est-ce que la
majorité sont de concordance?
M. Jolin-Barrette : La
plupart…
M. Tanguay
:
Ah! c'est bon! «I rest my case». C'est bon.
M. Jolin-Barrette : …mais <il
y en a… >il y en a des amendements qui sont sur le fond. Mais ce que
j'ai fait, en fait, ce matin, de bonne foi, suite à la demande de la députée de
Joliette, j'ai rendu les amendements que je pouvais rendre disponibles, à ce
stade-ci, de l'étude du projet de loi, mais…
M. Tanguay
: Puis vous
aviez dit que vous étiez en discussion, je me rappelle, avec, entre autres, vos
collègues du Revenu par rapport à l'imposition… Parce qu'aujourd'hui, c'est ça,
autrement dit, dans le régime actuel, si vous êtes sur l'aide sociale et que
vous avez une rente viagère, votre aide sociale est diminuée d'autant de votre
rente viagère. Alors, les deux s'annulent. Alors, bravo! Mais là vous nous
annoncez que ça va être possible, il s'agit juste de rédiger l'amendement puis,
à un moment donné, pouf, vous allez faire notre journée.
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est mon souhait que, dans le cadre du projet de loi n° 84, la somme
forfaitaire qui va être versée soit exclue du calcul de l'aide sociale. Donc,
une personne qui recevrait des prestations de dernier recours, d'aide sociale
ou de solidarité sociale — je crois qu'il faut dire — et
qui se verrait donner un montant forfaitaire, dans le fond, dans ce cas-là, la
somme forfaitaire serait protégée.
M. Tanguay
: O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc, je
suis en train de travailler là-dessus, et c'est mon intention d'aller dans ce
sens-là.
M. Tanguay
: Mais ça se
peut que vous ne soyez pas capable techniquement, que ça soit dans un autre
projet de loi. C'est ce que je lis entre les lignes.
M. Jolin-Barrette : Non, je
vous dirais : Restez sur les lignes.
M. Tanguay
: O.K. Ça
fait qu'on va attendre ça. C'est intéressant, et... Donc, ça, c'est la somme
forfaitaire, dans ce cas-ci, 119 000 $. <Ce serait... >Donc,
est-ce que je dois comprendre que ce serait non imposable?
M. Jolin-Barrette : C'est 95 000 $.
Dans le fond, là, dans le cas 1, là, le premier... le 119 000 $,
ça inclut le 23 310,49 $, qui est <l'aide de remplacement…
M. Tanguay
: ...c
'est
intéressant, et... Donc, ça, c'est la somme forfaitaire, dans ce cas-ci,
119 000 $. Ce serait... Donc, est-ce que je dois comprendre que ce
serait non imposable?
M. Jolin-Barrette :
C'est 95 000 $. Dans le fond, là, dans le cas 1, là, le premier...
le 119 000 $, ça inclut le 23 310,49 $, qui est >l'aide
de remplacement temporaire. Donc, la personne, elle, ça lui prend un an pour
être consolidée, donc elle a ce montant-là de 23 310 $, et sa somme
forfaitaire, c'est 95 810,39 $.
M. Tanguay
: O.K.
Durant... Le 23 000 $, c'est bon, parce qu'on parle de la
compréhension. Le 23 310 $, on voit que c'est pour le temps... une
année pour être consolidée, ça, c'est pour pallier à la perte de revenus.
M. Jolin-Barrette :
Temporaire.
M. Tanguay
: Ça, le 23 000 $,
ici, ne lui serait pas donné en une seule fois, j'imagine, il serait distillé
mensuellement.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, pour l'indemnité de remplacement de revenu, c'est versé aux deux
semaines.
M. Tanguay
: O.K. C'est
versé aux deux semaines. Ça, juste pour bien comprendre, si la personne était
sur l'aide sociale, ce versement-là aussi, aux deux semaines, l'intention du ministre,
c'est de faire en sorte qu'il ne vienne pas diminuer d'autant l'aide sociale,
donc qu'il ne soit pas calculé dans le revenu, cette portion-là.
M. Jolin-Barrette : Non, dans
le fond, ça, le régime de l'aide sociale s'applique.
M. Tanguay
: Ça veut
dire que ça va être diminué d'autant.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
comme c'est le cas actuellement.
M. Tanguay
: Oui,
exact, mais on voulait changer le cas, actuellement.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, l'enjeu, là, c'est que c'est un régime de solidarité sociale, comme celui
de l'IVAC aussi, c'est un régime de solidarité sociale. Donc, la personne qui
se retrouve à recevoir une rente ou un remplacement de revenu... Parce que, dans
le fond, on vient attribuer un revenu à quelqu'un qui n'a pas de revenu. Donc,
la personne qui est déjà sur l'aide sociale va bénéficier du régime le plus
généreux entre les deux.
M. Tanguay
: Donc, et
le régime le plus généreux... Je ne sais pas si à 23 310 $ sur
12 mois, c'est plus généreux que l'aide sociale. Probablement, hein?
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
dépend, il faut calculer les enfants à charge, il faut calculer est-ce que,
supposons, un des enfants a un handicap. Tu sais, il y a tout ça à prendre en
considération.
M. Tanguay
: O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc, si
on faisait ce que le député de LaFontaine propose, ça voudrait dire que la
personne sur l'aide sociale serait plus avantagée que la personne qui travaille
au salaire minimum. Tu sais, dans l'exemple qui est donné, là, supposons, là,
que vous protégiez la somme qui est versée par la DGIVAC, en termes d'indemnité
de remplacement de revenu pour la personne qui est sur l'aide sociale, si elle
avait son chèque d'aide sociale plus ça, elle recevrait plus que la personne
qui travaille 40 heures au salaire minimum...
M. Tanguay
: C'est sûr.
M. Jolin-Barrette : ...ce qui
n'est pas logique, là.
M. Tanguay
: Et, par
contre, on… Le ministre le confirme, que ce sera le plus généreux des deux
montants. Vite comme ça, 23 310 $ divisé par 12, ça fait 1 942 $.
Je pense que ça, ce serait plus, entre guillemets, généreux que l'aide sociale,
pour une femme avec deux enfants à charge, mais il faudra peut-être le
vérifier, <le cas...
M. Tanguay
: …et, par
contre, on… Le ministre le confirme, que ce sera le plus généreux des deux
montants. Vite comme ça, 23 310 $ divisé par 12, ça fait
1 942 $. Je pense que ça, ce serait plus, entre guillemets, généreux
que l'aide sociale, pour une femme avec deux enfants à charge, mais il faudra
peut-être le vérifier, >le cas échéant. Mais vous me confirmez que c'est
déjà prévu dans le projet de loi n° 84, ou ça sera un amendement qui fera
en sorte qu'elle obtiendra le plus généreux des deux montants, ou c'est déjà la
situation, actuellement?
M. Jolin-Barrette : Je crois
que c'est déjà la situation… C'est déjà la situation actuellement.
M. Tanguay
: O.K. Et le
119 120 $… En passant, et ça, c'est imposable, c'est pleinement
imposable, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Quoi
donc, là?
M. Tanguay
: Le 23 310 $,
c'est du revenu imposable.
• (10 h 40) •
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : On va vérifier.
Juste pour vous dire, exemple, l'indemnité de remplacement de revenu pour
quelqu'un, là, qui est sur le régime de la SAAQ, lui aussi, si la personne
était sur l'aide sociale, lui aussi, il y a compensation entre les deux.
M. Tanguay
: Je
comprends. Je comprends. Je pense qu'on nous dit que ce n'est pas imposable.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas imposable.
M. Tanguay
: Ce n'est
pas imposable, O.K. Le 95 000 $…
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas imposable en haut du 15 000 $…
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : On va suspendre
une seconde, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Oui. On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 41)
(Reprise à 10 h 42)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! M.
le ministre, <s'il vous plaît...
(Reprise à
10 h 42)
Le Président (M.
Bachand) :
À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le ministre, >s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, M.
le Président, loin de moi d'être un fiscaliste, alors j'ai besoin d'aide
là-dessus. Alors, c'est calculé sur le revenu net, donc les charges fiscales
sont déjà imposées. Dans le calcul qui est donné, dans la rente qui est donnée
de remplacement de revenu, les charges ont déjà été imposées. C'est pour ça que
c'est calculé sur 90 % du net qui est versé. Dans le cas d'exemple, là,
quand vous prenez la page 2, là, supposons, le cas n°1, là, vous
aviez la base un, base salariale brute, 30 000 $, base salariale
nette, 25 954 $. Donc, voyez-vous, les charges fiscales ont déjà été
enlevées, et donc on donne 90 % du net de la base salariale, donc
23 310,49 $. Donc, les charges fiscales ont déjà été ponctionnées
avant le versement.
Donc, dans le calcul pour établir la rente
temporaire, là, l'indemnité de remplacement de revenu temporaire, les charges
fiscales, elles ont déjà été calculées en amont. Donc, pour établir le montant
qui est versé à la personne, il n'y a pas d'impôt parce que l'impôt a déjà été
prélevé auparavant.
M. Tanguay
: O.K. Autrement
dit, par fiction du calcul, on dit que l'impôt... le gouvernement s'est payé,
entre guillemets, de 30 000 $ à25 900 $, mais la personne
va quand même recevoir un revenu annuel de 23 310 $. Mais vous me
dites que, dans sa déclaration d'impôt, elle va déclarer un revenu de
23 310 $.
M. Jolin-Barrette : C'est
exonéré.
M. Tanguay
: C'est
exonéré d'impôt, il n'y aura pas d'impôt qui va être perçu là-dessus.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Par l'État québécois, pas par le gouvernement.
M. Tanguay
: Fédéral.
M. Jolin-Barrette : Non, par
l'État québécois.
M. Tanguay
: Par l'État
québécois.
M. Jolin-Barrette : Parce que
vous avez dit «le gouvernement se paie», c'est l'État.
M. Tanguay
: Oui. Oui.
M. Jolin-Barrette : Ça inclut
le député de LaFontaine, c'est ça que je voulais dire.
M. Tanguay
: Oui.
Repartez-moi pas là-dessus.
M. Jolin-Barrette : Non, on
sait que le député de LaFontaine contribue généreusement aux finances de l'État
québécois.
M. Tanguay
: C'est ça, dans
la mesure de mes moyens. O.K. Parfait. Et le 95 800 $, lui, il sera
reçu, <en... >vous aviez dit en plusieurs versements ou en un seul
versement?
M. Jolin-Barrette : C'est au
choix de la personne victime, soit qu'elle le reçoit en un seul versement ou
elle peut décider de le recevoir sur une période s'étalant jusqu'à
24 mois.
M. Tanguay
: O.K. À ce
moment-là, on fait tout simplement un calcul, 95 810 $ divisé par 24,
un 24e à chaque mois.
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
ça.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'il y a de l'impôt qui est payé là-dessus, si je décide de l'avoir en un seul
montant de 95 000 $?
M. Jolin-Barrette : Non. Dans
le fond, la somme forfaitaire n'est pas assujettie à de l'imposition. Dans le
fond, c'est un montant... ce n'est pas du revenu, là, c'est une somme
forfaitaire exonérée.
M. Tanguay
: O.K. Mais
si la personne le place, puis c'est là que je vais arrêter au niveau de
l'analyse fiscale de la chose, si la personne le place, les revenus de
placement, eux, seront imposables?
M. Jolin-Barrette : Oui. Oui.
M. Tanguay
: O.K. Ça,
c'est une chose. <Parfait...
M. Jolin-Barrette :
…forfaitaire exonérée.
M. Tanguay
:
O.K.
Mais si la
personne le place, puis c'est là que je vais arrêter au
niveau de l'analyse fiscale de la chose, si la personne le place, les revenus
de placement, eux, seront imposables?
M. Jolin-Barrette :
Oui. Oui.
M. Tanguay
: O.K.
Ça, c'est une chose. >Parfait. Quand on dit, je reviens toujours au
cas 1, la colonne de gauche, première page, cas 1, méthode
d'évaluation du préjudice permanent, on dit — la DGIVAC — <on
dit >: «L'évaluation porte sur l'incapacité permanente de la
personne victime. Elle est évaluée en pourcentage et peut être versée sous
forme de rente mensuelle ou d'un capital.» Alors, dans le cas actuel, quand on
dit «ou d'un capital», on réfère à quoi?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, je ne sais pas si vous vous souvenez, la dernière séance, jeudi…
M. Tanguay
: Oui, 227.
M. Jolin-Barrette : …oui,
dans le fond, si la rente est de moins de 227 $, c'est un capital qui va
être donné, c'est une somme forfaitaire.
M. Tanguay
: O.K. Parfait.
Puis juste pour fermer la porte, au niveau de l'imposition, ce dont on a
discuté pour le 23 000 $ et, au niveau de l'imposition toujours, ce
dont on a discuté en vertu de 95 000 $, c'est la même situation
actuelle ou ça va nécessiter des amendements législatifs? C'est le cas actuellement,
tout ce qu'on a dit sur ces deux… quant à l'imposition, n'est-ce pas?
M. Jolin-Barrette : Le 23 000 $,
il est déjà exonéré, parce que la base de calcul, il est déjà là. Pour ce qui
est du 95 000 $, on n'a pas besoin d'amendement.
M. Tanguay
: Ça va être
déjà prévu.
M. Jolin-Barrette : La
discussion que nous aurons plus tard dans le cadre de l'étude du projet de loi,
c'est relativement à l'exonération par rapport à l'aide sociale.
M. Tanguay
: O.K. Parfait.
La colonne de droite, p.l. 84 , quant aux séquelles permanentes, dans
le projet de loi n° 84, l'évaluation porte sur le préjudice non pécuniaire
en présente de séquelles permanentes. Pouvez-vous m'expliquer la différence
entre l'incapacité permanente versus le préjudice non pécuniaire?
M. Jolin-Barrette :
Me Geoffroy, je peux-tu vous demander de l'expliquer?
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a un consentement...
M. Tanguay
:
Me Geoffroy, oui
Le Président (M.
Bachand) : …pour que Me Geoffroy participe?
Me Geoffroy, s'il vous plaît. Consentement. Oui, allez-y.
Mme Geoffroy (Catherine) :
Oui, en fait, Catherine Geoffroy, avocate au ministère de la Justice. En fait,
le préjudice non pécuniaire, ça inclut la perte de la jouissance de la vie qui
n'est pas actuellement évaluée dans le cadre du régime de la DGIVAC.
M. Tanguay
: O.K. Perte
de jouissance de la vie. Pourquoi mon…O.K. Je le sais qu'on veut copier, on
veut se référer à la façon, à la logique de l'assurance automobile. Mais perte
de jouissance de la vie versus incapacité permanente... Donc, perte de
jouissance de la vie, ça, vous référez... vous dites, c'est le préjudice non
pécuniaire, c'est ça?
Mme Geoffroy (Catherine) :
Oui, c'est ça. C'est inclus. Ça fait partie, dans le fond, des évaluations.
M. Tanguay
: O.K. puis
pourquoi on devait le qualifier de non pécuniaire? Parce qu'à la fin on est
dans le pécunier, là, beaucoup, là, <à la fin, >on va compenser
ça, on dit «pertes non
pécuniaires», pourquoi? Est-ce que c'est parce qu'on veut clairement faire une
coupure avec le système de la rente viagère qui vise à remplacer un revenu, puis
là, dans le fond, on vise à remplacer une perte non pécuniaire? Est-ce que
c'est ça, la logique?
M. Jolin-Barrette : Un des
objectifs, c'est de faire en sorte... Dans le fond, le revenu de la personne <n'est
pas…
M. Tanguay
: ...
on
veut clairement faire une coupure avec le système de la rente viagère qui vise
à remplacer un revenu, puis là, dans le fond, on vise à remplacer une perte non
pécuniaire? Est-ce que c'est ça, la logique?
M. Jolin-Barrette :
Un des objectifs, c'est de faire en sorte... Dans le fond, le revenu de la
personne >n'est pas considéré. C'est vraiment son préjudice qu'elle
subit qui va être indemnisé. Donc, ça découle de cette logique-là, mais nos
spécialistes vont pouvoir nous renseigner davantage sur la formule...
Mme Geoffroy (Catherine) :
Oui. Je m'excuse. Merci. En fait, bien, c'est ça, <en fait, >la
perte pour le préjudice non pécunier, c'est que ce n'est pas du salaire, là,
qu'on vient indemniser, donc c'est l'ensemble, c'est la perte de la jouissance
de la vie, c'est les séquelles. Donc, ce n'est pas un montant qu'on vient
indemniser.
M. Tanguay
: O.K.
Et par des calculs que, peut-être là... bon, d'un côté, c'est 39 %, de
l'autre, c'est 40 %. Donc, les régimes ont leur logique interne, mais
comment on peut... Est-ce que cette différence-là, on va la voir dans à peu
près tous les dossiers, puis est-ce qu'elle sera toujours de cet ordre-là, où
il pourrait y avoir une différence de plus de 1 % à ce niveau-là?
M. Jolin-Barrette : Oui,
ça dépend de la grille qui est en vigueur, donc on le voit dans le cas n° 2. Dans le cas n° 2, il y a une différence importante
entre les deux au niveau de la grille. Donc, à ce moment-là, c'est en fonction
de la grille, combien c'est établi en fonction de la réglementation au niveau
de la SAAQ. Si vous voulez compléter, là.
Mme Geoffroy
(Catherine) : Si je peux juste apporter une
précision. En fait, actuellement dans le régime de l'IVAC, le barème qui est
utilisé, il est plus subjectif parce que c'est des fourchettes. Donc,
si, par exemple, on a une blessure, bien là, ça va être entre 5 %, par
exemple, et 15 %, tandis que le barème qui va être utilisé, dans le
nouveau projet de loi, il est plus précis, il est plus complet, puis il est
plus objectif.
M. Tanguay
: O.K.
Cette grille-là, elle est jointe, j'imagine, au règlement A-25, r. 10. J'imagine,
c'est la même grille.
M. Jolin-Barrette :
Bien, oui, c'est la même grille. Est-ce qu'elle est jointe au règlement? Oui,
la réponse, c'est oui, puis...
• (10 h 50) •
M. Tanguay
: Elle
est jointe au règlement et... O.K. Là, on a deux qui, par hasard, sont plus
généreux sur le 84. Mais j'imagine qu'il y aura des cas aussi qui vont être
moins généreux en termes de pourcentage... ou vous me dites : Non, non,
non, on passe à la vitesse grand V, puis là on va avoir, dans tous les cas, une
générosité systémique.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Dans le fond, ça dépend de chaque cas. Donc, à votre affirmation, oui, ça se
peut. Mais le critère important, c'est que les barèmes qui étaient... <les
barèmes... >les barèmes qui...
M. Tanguay
:
Oui.
M. Jolin-Barrette : Je
pensais à...
M. Tanguay
: Vous
êtes déjà fatigué. La semaine commence.
M. Jolin-Barrette : Oui,
oui. Non, grosse fin de semaine, là
M. Tanguay
: Ah
oui! En confinement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
oui, oui, on travaille fort, là, pour vous préparer tout ça.
M. Tanguay
: Les
barèmes sont différents.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais c'est parce que je pensais à poteau <puis poteau...
M. Tanguay
: …o
ui.
M. Jolin-Barrette :
Je pensais à...
M. Tanguay
:
Vous êtes déjà fatigué. La semaine commence.
M. Jolin-Barrette :
Oui, oui. Non, grosse fin de semaine, là
M. Tanguay
: Ah
oui! En confinement.
M. Jolin-Barrette :
Oui, oui, oui, on travaille fort, là, pour vous préparer tout ça.
M. Tanguay
:
Les barèmes sont différents.
M. Jolin-Barrette :
Oui, mais c'est parce que je pensais à poteau >puis poteau…
M. Tanguay
: «Photo»,
«photo».
M. Jolin-Barrette : Oui,
«baleine», vous connaissez, dépendamment d'où on vient. Donc…
M. Tanguay
: Les
barèmes sont plus généreux, vous dites, mais dans les cas... ils vont être
moins généreux.
M. Jolin-Barrette : Non. Ça
dépend de chacune des situations. Mais juste vous dire, c'est aussi au niveau
de la subjectivité de la chose. Avec la Loi sur les accidents de travail, dans
le fond, le régime de l'IVAC, il se basait sur l'ancienne loi de la Loi sur les
accidents de travail, pas la LATMP, mais l'ancienne loi en matière d'accidents
de travail des années 30. Alors, c'est l'évaluateur, le décideur
administratif qui, pour la même séquelle permanente, jouit d'une plus grande
fourchette.
Donc, exemple, sur l'évaluation psychique,
ça peut varier, tandis que là, c'est plus défini, c'est plus prévisible aussi.
Donc, ce qu'on me dit, là, c'est que l'ancien barème était quand même complexe
et désuet.
M. Tanguay
: O.K. Et, à
l'heure actuelle, sur la… Nous, on va aller prendre la grille du A-25,
r. 10, assurance automobile, puis on va faire copier-coller, là. On va
avoir la même grille. C'est bien ça. À l'heure actuelle, pour ce qui est des
accidents de travail, est-ce que c'est aussi la même grille, très précisément?
M. Jolin-Barrette : Non, on
me dit que ce n'est pas la même grille. Ils ont leur propre grille ou...
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Donc,
dans… à la LATMP, ils ont leurs propres barèmes.
M. Tanguay
: O.K. Et
est-ce qu'il y a, peut-être que oui, peut-être que non, je n'ai pas la réponse,
est-ce qu'il y a justification à ce qu'il n'y ait pas la même grille entre
assurance automobile puis accidents de travail? Parce que ce n'est pas la même
chose, où on dit : Bien non, quand vous avez la perte de l'oeil gauche<…
vous avez la perte de l'oeil gauche>, que ce soit dans l'un des
trois régimes, où on dit : Non, il y a une approche différente par
rapport à la réinsertion au travail versus la capacité de conduire ou pas, et
ainsi de suite, là. Il y a-tu une logique? Sinon, s'il n'y a pas réellement de
distinction, pourquoi n'aurions-nous pas la même grille, là? Je pose la
question, je ne fais pas de jugement, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
crois que le barème de la LATMP, il est collé sur la réalité des travailleurs,
là, puis, tandis qu'à la SAAQ puis à l'IVAC, la clientèle, elle est différente.
Dans le fond, à la SAAQ puis à l'IVAC, vous avez toutes sortes de… ce n'est pas
une clientèle de travailleurs, nécessairement. Dans le fond, vous avez une
variété, une beaucoup plus grande variété d'individus qui bénéficient du régime
de la SAAQ que du régime de l'IVAC. Puis ce n'est pas des travailleurs,
nécessairement, comme à la CSST, où c'est tous des travailleurs. Donc, c'est
pas mal, ça.
Puis, au niveau de la LATMP, c'est
vraiment plus le médecin qui est mis de l'avant, tandis que là, on a davantage
des… qui est spécialisé en accident de travail et qui fait en sorte que <l'analyse…
M. Jolin-Barrette :
...nécessairement, comme à la CSST, où c'est tous des travailleurs. Donc, c'est
pas mal, ça.
Puis, au niveau de la LATMP, c'est
vraiment plus le médecin qui est mis de l'avant, tandis que là, on a davantage
des… qui est spécialisé en accident de travail et qui fait en sorte que >l'analyse
n'est pas la même.
M. Tanguay
:
Diriez-vous que, pour les accidents de travail, on n'indemnise moins sur le
régime actuel, par exemple, les dommages psychiques que, là, on ne le fait pour
l'IVAC?
M. Jolin-Barrette : Ça, je ne
peux pas vous dire...
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : On me dit
qu'ils ont aussi une section de dommages psychiques, mais...
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on indemnise moins via cette section-là?
M. Jolin-Barrette : Ça, je ne
pourrais pas vous dire.
M. Tanguay
: Parce que
j'essaie de comprendre... Vous comprenez mon point. Si on se dit : Ce
n'est pas la même chose, accident de travail, accident de la route, IVAC, puis
je le conçois, j'aimerais qu'on discute de ces distinctions-là. Et pourquoi, à
la fin, on décide de se coller, IVAC avec accident de la route? C'est juste, la
philosophie de cela, moi, je me dis, c'est un peu court, peut-être, ce serait
mon réflexe, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, la
philosophie, c'est que les deux... les types de clientèle sont plus similaires
avec celui de la SAAQ puis celui de l'IVAC.
M. Tanguay
: Pourquoi?
M. Jolin-Barrette : C'est un événement
fortuit qui arrive comme un coup du sort, comme un coup de dé. Ça peut arriver
à tout le monde. Tandis que, dans le régime de la CNESST, c'est un régime basé
sur le travail, basé sur des tâches, un accident de travail, un événement
propre au milieu de travail ou l'environnement. Il est certainement régi
davantage que dans les deux autres situations.
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce que c'est possible — puis je ne veux pas occasionner trop de
travail, mais juste pour le cas 1 — est-ce que ce serait
possible d'avoir le cas 1 de la dame de 52 ans, deux enfants à
charge, serveuse à temps plein, 30 000 $, appliqué à c'était un
accident de travail, son incapacité à 39 %, perte vision d'un oeil et
préjudice esthétique? Est-ce qu'on pourrait d'ici... quand ce sera disponible,
là, sans faire en sorte que les gens travaillent tous les soirs cette semaine,
d'avoir le cas 1 appliqué à un accident de travail, exactement les mêmes
choses, mais c'est arrivé sur les lieux de son travail?
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va pouvoir demander à la CNESST qu'ils nous donnent un coup de main.
M. Tanguay
: Comme ça,
si on peut l'avoir sur le cas 1, appliqué accident de travail et aussi
accident de la route, ça pourrait nous aider à voir les différences dans la
description. Je pense que ce serait utile, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
va faire la demande.
M. Tanguay
: Parfait.
Merci beaucoup. Pourcentage... Alors, page 1, cas 1, en bas à droite,
là, méthode de calcul de la rente ou de la somme forfaitaire. Perte de l'aide
financière palliant une perte de revenus, ça, vous le calculez dans l'exemple
pour une année. Donc, vous dites que, dans ce cas-là, la consolidation, ce sera
fait dans un an. Ça pourra aller jusqu'à trois ans, ça, qu'elle reçoive
l'équivalent de 23 300 $, ça pourrait aller jusqu'à trois ans.
M. Jolin-Barrette : Même
cinq ans.
M. Tanguay
:
<Même
cinq ans...
M. Tanguay
: ...
une
perte de revenus, ça, vous le calculez dans l'exemple pour une année. Donc,
vous dites que, dans ce cas-là, la consolidation, ce sera fait dans un an. Ça
pourra aller jusqu'à trois ans, ça, qu'elle reçoive l'équivalent de
23 300 $, ça pourrait aller jusqu'à trois ans.
M. Jolin-Barrette :
Même cinq ans.
M. Tanguay
: >Même
cinq ans. Et c'est là où on a un cas tangible, d'où l'importance et la
pertinence du cas. Vous disiez... M. le Président, le ministre disait que, pour
la quatrième et la cinquième année, le deux ans, je voulais savoir, mais
quelles sont les différences? Est-ce qu'on reporte la même logique pour la
quatrième, cinquième année? Là, il semblait y avoir des choses qu'on n'avait
plus, là, pour la quatrième et cinquième année.
M. Jolin-Barrette :
Bien, dans le fond, pour la personne qui était en emploi, là, dans le fond, pour
la réorienter dans sa carrière, dans le fond, on va lui faire suivre une
réorientation professionnelle, de l'accompagnement, un orienteur, tout ça, des
démarches, dans le fond, qui vont appeler la personne à l'amener vers un retour
vers le marché du travail.
M. Tanguay
:
Uniquement l'année quatre et cinq, ça?
M. Jolin-Barrette :
Est-ce que c'est offert les autres années?
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette :
Alors... Juste une courte suspension, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Alors, on va suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 59)
11 h (version révisée)
(Reprise à 11 h 03)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend
ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Donc,
en réponse à la question du député de LaFontaine, pour le deux ans
supplémentaire, dans le fond, au niveau des aides, là, qui peuvent être
données, c'est à l'article 51 du projet de loi. Donc, on parle d'obtention
de services d'évaluation et des possibilités professionnelles, du retour aux
études secondaires en formation professionnelle, ou aux études postsecondaires,
ou le commencement de telles études, de la formation professionnelle,
l'obtention d'une aide de recherche à l'emploi, de l'obtention d'une aide
financière supplémentaire palliant une perte de revenu, l'adaptation d'un poste
de travail ou de tout autre équipement utilisé dans le cadre d'un travail, d'un
déménagement près d'un nouveau lieu de travail.
Donc, ce sont des aides qui vont pouvoir
être offertes dans le cadre du deux ans supplémentaire qui peut être donné
relativement à ces sommes-là. Et donc, durant ce temps-là, la personne va
bénéficier du 23 310, 49 $.
M. Tanguay
: Il y a un
coût à ça pour l'État.
M. Jolin-Barrette : Oui, il y
a un coût à ça pour l'État, parce que l'objectif, pour l'État, c'est de faire
en sorte de pouvoir accompagner la personne de retour sur le marché du travail.
Donc, le principe général, c'est trois ans de remplacement de revenu, mais
aussi on peut ajouter deux années pour faire en sorte de réorienter la
personne, pour l'accompagner, pour… L'objectif de base, le fil conducteur,
c'est toujours faire en sorte que la personne puisse retrouver le cours d'une
vie normale.
M. Tanguay
: O.K. <La
première année qu'elle reçoit, la personne… >Prenons le cas où elle sera
consolidée dans cinq ans. La première année, elle va recevoir, dans le
cas 1, 23 310 $. Dans la quatrième et la cinquième année aussi,
donc elle va recevoir le même montant. Il ne sera pas amputé, ce montant-là,
n'est-ce pas?
M. Jolin-Barrette : Non. Tant
qu'elle bénéficie du deux ans de réorientation, de réinsertion
professionnelle, elle va bénéficier du 23 310, 49 $.
M. Tanguay
: O.K. À
part 51 puis l'aide qu'il lui est donné, est-ce qu'il y a d'autres choses qui
va changer pour sa quatrième et cinquième année, en plus ou en moins?
M. Jolin-Barrette : Non,
bien, elle bénéficie toujours du soutien psychologique d'une façon illimitée.
Dans le fond, la victime directe, là, elle bénéficie toujours, sa vie durant,
du soutien psychologique. Dans les autres aides, est-ce qu'il y a des choses
qui changent?
M. Tanguay
: En plus ou
en moins?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
En matière de réadaptation physique, supposons qu'elle a été blessée, ça, ça
continue, ça demeure aussi, donc…
M. Tanguay
: Il n'y a
rien réellement qui est ajouté où enlevé, si ce n'est que l'on ajoute 51,
l'aide pour la réinsertion.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
c'est ça. Le deux ans, c'est justement pour ça. Dans le fond, c'est :
les mesures de réinsertion font en sorte que ça vous donne droit à bénéficier
pour un deux ans supplémentaire du revenu.
M. Tanguay
: Nonobstant
le fait qu'il y a un coût pour l'État, il ne serait pas judicieux de commencer
cette aide-là, à 51, dès l'année 1?
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
dépend de la situation de la personne. Le but, là, c'est que… Tu sais,
supposons que la personne, là, est en dépression majeure suite à l'infraction
criminelle, et qu'elle n'est pas dans un <état pour…
M. Tanguay
: ...il ne
serait pas judicieux de commencer cette aide-là, à 51, dès l'année 1?
M. Jolin-Barrette :
Bien, ça dépend de la
situation de la personne. Le but, là, c'est que...
Tu sais, supposons que la personne, là, est en dépression majeure suite à l'
infraction
criminelle, et qu'elle n'est pas dans un >état pour entamer ces
démarches-là, on ne lui donnera pas tout de suite, on va attendre qu'elle soit
apte à recevoir. Mais, tu sais, si c'est une blessure physique, supposons, la
conséquence, la perte d'un bras associée à l'infraction criminelle, puis que
son mental est là, puis elle est à la maison, mais elle est en rétablissement
de sa blessure physique, oui, ça va pouvoir lui être donné.
M. Tanguay
: Ça va
pouvoir lui être donné même si elle est dans l'année 1, 2 ou 3?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
51 n'est pas limité à quatrième et cinquième années?
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: O.K. Et
qui va déterminer... on fera le débat à 51, mais qui va déterminer : O.K.,
vous pouvez appliquer? Puis c'est la personne qui va décider de dire :
Bien, j'aimerais ça pouvoir avoir de l'aide pour la réinsertion. Puis j'imagine
qu'elle va le notifier à l'IVAC. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, dans le fond, aussi... Puis, dans le fond, dès que la blessure médicale
est réparée ou est en cours de réparation, ça va donner droit à la réinsertion.
Mais, tu sais, l'objectif, c'est toujours
de prendre en compte... Tu sais, le régime de l'IVAC, l'objectif, ce n'est pas
de laisser les gens sans soutien, chez eux, à attendre, avec une rente
temporaire. L'objectif, c'est de dire : Nous, on prend les victimes dès le
départ. C'est pour ça qu'on offre un programme d'urgence, c'est pour ça qu'on
offre du soutien psychologique dès le départ. C'est d'en faire un membre actif
de la société, au niveau de la socialisation, au niveau de retrouver le plus
possible la vie que vous aviez avant le coup du sort de l'infraction
criminelle. C'est ça, l'objectif. Ça fait que, bien entendu, notre objectif,
c'est, dès le moment où la personne va se sentir mieux puis va être capable de
le faire, bien, de lui donner les outils pour...
M. Tanguay
: ...c'est
ça, appliqué à son cas à elle, si elle est prête, après un an et demi,
deux ans, trois ans, quatre ans...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
pour les accompagner.
M. Tanguay
: Donc,
pourquoi faire cette distinction-là, trois ans, quatrième ou cinquième
année, si on se rend compte que, substantiellement, la personne a accès aux
mêmes avantages?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
principe de base, c'est que le remplacement de revenu est à trois ans.
Donc, ce qu'on dit, c'est que, si vous arrivez au bout du trois ans, puis
que, là, supposons, vous êtes consolidé ou vous atteignez votre plateau
thérapeutique...
M. Tanguay
:
...consolidé, puis ma situation n'a pas changé? Donc, j'arrive au bout de trois ans,
oui?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
si vous n'êtes pas capable d'avoir de la réinsertion professionnelle, à ce
moment-là, vous n'êtes pas prêt, dans le fond, votre aide financière palliant
la perte de revenus temporaire, c'est un maximum de trois ans. Puis, par
la suite, à partir du moment où vous allez être prêt à réintégrer, là, on va
pouvoir réactiver le deux ans supplémentaire.
M. Tanguay
: Qu'est-ce
que vous voulez dire? Après trois ans, je n'ai plus mon
23 000 $?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
temporaire, c'est trois ans, 23 000 $, possibilité...
M. Tanguay
: O.K. Mais
là on disait que, si madame, sa situation n'a pas changé, là, moi, j'étais sous
l'impression que la quatrième année aussi, elle avait son 23 000 $.
M. Jolin-Barrette : Oui, elle
a son...
M. Tanguay
: Mais ce
n'est pas automatique.
M. Jolin-Barrette : Non, ce
n'est pas automatique. Parce que, dans le fond, pour pouvoir <bénéficier...
M. Jolin-Barrette :
...bien, le temporaire, c'est trois ans, 23
000 $,
possibilité...
M. Tanguay
: Mais là
on disait que, si madame, sa situation n'a pas changé, là, moi, mais j'étais
sous l'impression que la quatrième année aussi, elle avait son 23 000 $.
M. Jolin-Barrette :
Oui, elle a son...
M. Tanguay
: Mais ce
n'est pas automatique.
M. Jolin-Barrette :
Non, ce n'est pas automatique. Parce que, dans le fond, pour pouvoir >bénéficier
du 23 000 $, là, l'année 4, 5, là, il faut que vous soyez en
mesure justement de faire de la réinsertion professionnelle.
M. Tanguay
: O.K.
M. Jolin-Barrette : Si vous
n'avez pas été du tout consolidé, si vous n'êtes pas en mesure d'avoir, vous ne
bénéficiez pas de l'aide de réinsertion professionnelle parce que vous n'êtes
pas en mesure d'y participer.
M. Tanguay
: O.K. Mais,
si je ne suis pas consolidé, mais que je suis en mesure d'y participer, ça va
être une condition pour toucher mon 23 000 $ que d'y participer.
M. Jolin-Barrette : Non. Non.
• (11 h 10) •
M. Tanguay
: Non? Je
vais pouvoir continuer à toucher mon 23 000 $ même si je suis apte à
participer à un programme de réinsertion, puis je décide, je ne le fais pas,
puis je ne suis pas consolidé, là, toujours, là? Moi, je pense que les deux
sont liés.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, dans le fond, là, l'objectif, là, c'est... La base, c'est que la personne
puisse retourner travailler. Mais, si... Dans le fond, il faut que la victime
aussi, elle ne soit pas...
M. Tanguay : …
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, le principe du remplacement de revenu, c'est que vous n'êtes pas capable
de travailler, O.K.? Donc, on vous donne le 23 000 $ année 1, 2,
3 parce que vous n'êtes pas capable de travailler. Mais la majorité du temps,
les gens vont être à l'intérieur de ce délai-là.
Le deux ans supplémentaire ou durant
la période, c'est pour dire : Bien, O.K., je deviens consolidé, supposons.
Supposons, après un an, je suis consolidé. Donc, je reçois mon forfaitaire,
sauf que ce que je faisais avant, je ne suis plus capable de le faire précisément,
donc je vais bénéficier, pendant deux ans, d'un remplacement de 23 000 $
encore, et en plus d'aide pour me réorienter, ou suivre un cours, ou faire des
études, justement pour que je puisse retrouver une vie normale.
M. Tanguay
: O.K. Je
trouve ça intéressant parce que, là, je comprends des choses que je ne
comprenais pas. Je peux recevoir mon forfaitaire sans être consolidé?
M. Jolin-Barrette : Non, il
faut que vous soyez consolidé.
M. Tanguay
: C'est ça.
Parce que, l'exemple que vous venez de dire, vous venez de dire : Vous
recevez votre forfaitaire, par la suite vous continuez de recevoir le 23 000 $
l'autre bord du forfaitaire.
M. Jolin-Barrette : Oui, pour
la période de deux ans de réinsertion professionnelle. Dans le fond, là,
votre remplacement de revenu, c'est maximum trois ans.
M. Tanguay
: Oui. Mais
je pensais que le consolidé faisait en sorte que je n'étais plus éligible à la
quatrième, cinquième année.
M. Jolin-Barrette : Non. Vous
en bénéficiez. Le fait que vous soyez consolidé, vous arrêtez de bénéficier du
premier trois ans, O.K.? Le remplacement de revenu temporaire, la
consolidation y met fin. Donc, moi, je ne pouvais pas travailler dû à la
blessure, supposons, à cause... Puis là je n'ai pas ma consolidation, je
bénéficie du remplacement de revenu. À partir du moment où je suis consolidé,
je reçois mon montant forfaitaire, ça veut dire, j'ai atteint mon <plateau...
M. Jolin-Barrette :
…y met fin. Donc, moi, je ne pouvais pas travailler dû à la blessure,
supposons, à cause… Puis là je n'ai pas ma consolidation, je bénéficie du
remplacement
de revenu. À partir du moment où je suis consolidé, je reçois mon montant
forfaitaire, ça veut dire, j'ai atteint mon >plateau thérapeutique, puis
on sait c'est quoi, ma blessure, on me verse un montant forfaitaire. Partant de
là, si, pour intégrer le marché du travail, j'ai certaines limitations qui font
en sorte que je vais aller me réorienter, donc j'ai ma blessure, j'en suis
conscient, j'ai été évalué, je reçois mon forfaitaire, mais là, pour une
période de deux ans supplémentaires, vous allez être sur le programme de
réinsertion professionnelle, et là on va prendre votre revenu de 23 000 $
puis on va le verser sur les années 4 et 5.
M. Tanguay
: O.K. Même
cas, mais je suis consolidé, mettons, après un an, j'ai mon forfaitaire de
95 000 $, j'ai eu mon 23 000 $, mais là j'ai toujours de la
difficulté à la réinsertion, puis tout ça. Quelle est la différence entre mon
année future, potentiellement, deux, trois et quatre, cinq? Est-ce qu'à deux,
trois j'ai les mêmes possibilités, avantages que si j'étais à quatre, cinq?
M. Jolin-Barrette : Oui. Dans
le fond, vous avez été consolidé, donc là, si vous rentrez dans les critères de
réinsertion professionnelle, vous allez bénéficier de cette aide.
M. Tanguay
: Et on va
calculer le même montant, ce sera les mêmes calculs, indépendamment du
versement du 95 000 $, ça va être les mêmes calculs, ça va être le
même 23 000 $.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Ce
calcul-là, est-ce qu'il pourrait se changer avec ma situation ou, le jour 1,
quand il a été calculé, il est immuable?
M. Jolin-Barrette : Non, je
crois que ça reste le même montant.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : O.K.
C'est ça. Si la personne fait un retour progressif au travail, à ce moment-là,
c'est déduit du 23 000 $.
M. Tanguay
: D'autant,
ça fait que le revenu qu'elle va chercher, c'est déduit d'autant, si elle fait
un 15 heures-semaine, par exemple.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
exactement.
M. Tanguay
: O.K. Et
son impôt sera-t-il le même, ce sera non imposable même pour la portion du 15 heures?
M. Jolin-Barrette : Les mêmes
déductions.
M. Tanguay
: O.K. Et la
personne qui veut participer doit quand même démontrer… Une fois que je suis
consolidé, dans le fond, mon dossier est fermé, entre guillemets, théoriquement,
une fois que je suis consolidé, j'ai possibilité de remplacement de revenu
pendant trois ans. Mais, si je suis consolidé après un an, j'ai mon
95 000 $ puis j'ai eu mon 23 000 $, normalement, mon
dossier va se fermer automatiquement, il faut que je sois proactif pour
dire : Bien, moi, je ne suis toujours pas en emploi, j'ai besoin que vous
continuiez avec le 23 000 $.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
ça, ça va être offert par l'IVAC. L'agent qui va suivre le dossier de la
personne va vérifier est-ce que la personne a besoin de ces aides-là, on va lui
offrir.
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce que c'est la même logique à l'assurance automobile? Autrement dit, trois ans,
quatrième, cinquième année, tout ce qu'on vient de dire là, est-ce que c'est la
même logique avec la Loi sur l'assurance automobile?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
remplacement de revenu peut être jusqu'à 65 ans, 68 ans…
M. Tanguay
: Ah! c'est
ça. Bien oui, c'est ça, c'est la grosse chance.
M. Jolin-Barrette : …donc ce
n'est pas la même chose.
M. Tanguay
: Ce n'est
pas du tout la même chose. O.K. Je comprends.
On continue dans le <cas…
M. Tanguay
:
...autrement dit, trois ans, quatrième, cinquième année, tout ce qu'on
vient de dire là,
est-ce que c'est la même logique avec la Loi sur
l'assurance automobile?
M. Jolin-Barrette :
Bien, le
remplacement de revenu peut être
jusqu'à 65 ans,
68 ans.
M. Tanguay
:
Ah!
c'est ça. Bien oui,
c'est ça, c'est la grosse chance.
M. Jolin-Barrette :
…donc ce n'est pas la même chose.
M. Tanguay
: Ce
n'est pas du tout la même chose.
O.K.
Je comprends.
On continue dans le >cas 1.
Ça, c'est la logique, je comprends, là, la première page, là : «Un pourcentage
global est déterminé». Puis là, écoutez, il y avait du texte fiscaliste, mais
on le voyait à la page 2, là, puis je le comprenais en voyant les
chiffres, mais cette logique d'«un pourcentage global est déterminé», c'est la
même chose pour l'assurance automobile qu'on veut appliquer ici, à l'IVAC, c'est
ça, hein? Le 100 % moins le 25 % égale 65 %.
M. Jolin-Barrette : Oui,
ça, c'est la formule de la SAAQ.
M. Tanguay
: O.K.,
pour en arriver à un pourcentage.
J'en suis à la page 2. Donc, à la
réponse du ministre, «séquelles permanentes», à droite, là, page 2, un,
deux, trois, là, tous ces savants calculs là, c'est dans le R-25, c'est dans le
règlement de r. 10, là, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: O.K.
On dit plus bas : «La somme forfaitaire maximum… 2020 est de
258 947 $». D'où vient ce montant-là? La somme forfaitaire, elle
est... 100 %, là, du forfaitaire potentiel, c'est 258 000 $. Il
vient d'où, ce montant-là?
M. Jolin-Barrette : Il
vient du r. 10?
M. Tanguay
:
Probablement pas, non.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette :
O.K. Dans le fond, c'est dans la Loi sur la Société de l'assurance automobile
du Québec. Le montant maximal était de 175 000 $, qui a été fixé au
début des années 2000, là. Donc, c'est un montant annuel qui a été
revalorisé annuellement.
M. Tanguay
:
O.K. Et, juste pour comprendre, dans la logique de la Loi de l'assurance
automobile, c'est parce qu'il y a des paiements forfaitaires aussi qui sont
possibles?
M. Jolin-Barrette :
Oui.
M. Tanguay
:
En plus du viager... ce n'est pas un viager…
M. Jolin-Barrette :
Non.
M. Tanguay
:
…mais vous avez quelque chose jusqu'à 65 ans pareil, non? Mais il peut y
avoir des forfaitaires quand même?
M. Jolin-Barrette :
Dans le fond, il y a des forfaitaires à la SAAQ. Puis nous, notre forfaitaire,
c'est la même chose qu'à la SAAQ. À la SAAQ, ce qu'il y a, dans le fond, c'est
du remplacement de revenu...
M. Tanguay
:
Jusqu'à 65 ans.
M. Jolin-Barrette :
...jusqu'à 65 ans. Eux, c'est jusqu'à 65 ans. Nous, c'est trois ans.
Donc, d'où la nuance. Mais la caisse d'assurance-emploi... pardon, la caisse de
la SAAQ, il y a 13 milliards environ dedans, <ça fait que... >puis
ils paient 1 milliard par année, là, en indemnités. Ça fait qu'eux, dans
le fond, quand vous regardez les deux régimes, là, eux, pour le
remplacement de revenu, c'est jusqu'à 65 ans, 68 ans, ça diminue.
Nous, c'est trois ans de remplacement de revenu plus le deux ans.
Pour la somme forfaitaire, c'est la même chose.
M. Tanguay
:
O.K. Donc, le 258 947 $, c'est le même montant pour la Loi sur
l'assurance automobile.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça. C'était 175 000 $ indexé.
M. Tanguay
:
Et il était indexé automatiquement, en vertu, là, des dispositions <législatives.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça.
M. Tanguay
:
O.K. Le…
M. Jolin-Barrette :
...c'est trois ans de
remplacement de revenu plus le deux ans.
Pour la somme forfaitaire, c'est la même chose.
M. Tanguay
:
O.K.
Donc, le 258
947 $, c'est le même montant que la Loi sur
l'assurance automobile.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça. C'était 175
000 $ indexé.
M. Tanguay
: Et il
est indexé automatiquement, en vertu, là, des dispositions >législatives.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: O.K. Le
régime de l'IVAC, ça ne sera pas une caisse de 13 milliards, ça va être à
même le fonds consolidé. Donc, le fonds consolidé va payer à l'IVAC ce qu'en
vertu <des lois... >de la loi et des règlements il est dû à
monsieur ou à madame. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
En fait, c'est les crédits du ministère de la Justice.
M. Tanguay
: Crédits du
ministère de la Justice. Alors, il y aura du un pour un.
M. Jolin-Barrette : Donc,
oui, le fonds consolidé, crédits du ministère de la Justice.
M. Tanguay
: Ce sera du
un pour un. Ce sera selon ce que les personnes, les milliers de personnes ont
droit. Ça coûte tant cette année, bien ça coûte tant, il n'y a pas de ni ci ni
ça, là. Je veux dire, il n'y a pas... Vous avez<… >, je dis
n'importe quoi, <vous avez, >cette année, 100 millions, puis arrangez-vous
avec ça. Ça sera en puisant à même le fonds consolidé.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Ça fait que, si une année, on a vraiment beaucoup plus de victimes, ça va
coûter plus cher au trésor québécois.
M. Tanguay
: Puis, si
on veut resserrer, bien, il va falloir changer la loi ou les règlements.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Bon. Donc...
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
on me glisse à l'oreille, et c'est une bonne intervention de M. Ferland, que,
dans les autres juridictions canadiennes, dans le fond, c'est une caisse. Dans
le fond, c'est le montant... Cette année, on a 20 millions pour les
victimes puis c'est 20 millions. Cette année, on a 50 millions, c'est
50 millions. Puis comme on dit en bon québécois, c'est un «split pot».
Ça fait que, dans le fond, si vous passez
dedans, vous bénéficiez de ça, mais il y a ce montant-là pour les victimes,
tandis que nous, à l'IVAC, avec le n° 84, c'est différent. Dans le fond, nous,
on dit, on vient détailler toutes les catégories de victimes, donc la victime
qui subit l'infraction, le proche, la personne significative, l'entourage de la
victime, donc chacune des personnes devient qualifiée à titre de victime puis
chacune des personnes va avoir des aides, financières qui vont lui être
données, que ça soit forfaitaire, que ça soit indemnité de décès, que ça soit
aide financière, soutien psychologique, aide financière, réinsertion
professionnelle, tout le kit. Et donc, moi, quand je vais m'adresser à l'IVAC,
à titre de personne victime, que ce soit directe ou à titre de personne victime
proche, j'ai droit à ce qui est offert, pas en fonction du montant, là. Ça fait
que, dans le fond, des années, ça va monter, des années, ça va diminuer, en
fonction du nombre de victimes.
• (11 h 20) •
M. Tanguay
: Deux questions,
M. le Président : une petite puis une grosse, grosse, grosse question qui s'en
vient.
M. Jolin-Barrette : Puis c'est
pour ça qu'on rajoute 203 millions.
M. Tanguay
: Mais la
grosse question s'en vient. Là, il y a une petite question de compréhension…
M. Jolin-Barrette :
J'aimerais mieux la grosse en premier.
M. Tanguay
: Non, c'est
parce que c'est le punch final.
M. Jolin-Barrette : C'est
comme un crescendo.
M. Tanguay
: La petite
question... Pardon?
M. Jolin-Barrette : C'est
comme un crescendo.
M. Tanguay
: Un crescendo.
La petite question, M. le Président, page 2 du cas, à gauche, là, la loi
actuelle, là, dans le point 2, à la fin, on dit : «Rente mensuelle
revalorisée en 2020». Juste pour ma culture, «revalorisée», ça veut dire <indexée?...
M. Tanguay
: ...punch
final.
M. Jolin-Barrette :
C'est comme un crescendo.
M. Tanguay
: La petite
question... Pardon?
M. Jolin-Barrette :
C'est comme un crescendo.
M. Tanguay
: Un crescendo.
La petite
question,
M. le Président, page 2 du cas, à
gauche, là, la loi actuelle, là, dans le point 2, à la fin, on dit :
«Rente mensuelle revalorisée en 2020». Juste pour ma culture, «revalorisée»,
ça veut dire >indexée?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: O.K. Ça,
c'était la petite question.
La grosse question. Ça, c'est le fruit de
la réflexion du ministre quant au régime qu'il nous propose avec le projet de
loi n° 84. Ça, c'est calqué sur le règlement R-25… règlement
de la loi n° 25, r. 10, puis c'est un cas très tangible, appliqué. Donc, le règlement
du ministre, là, il est prêt?
M. Jolin-Barrette : S'il est
prêt, le règlement?
M. Tanguay
: Oui.
M. Jolin-Barrette : Non, il
n'est pas encore prêt. C'est en discussion aussi en fonction de ce qui va être
décidé par les parlementaires dans cette commission. Donc, on va ajuster les règlements
en fonction.
M. Tanguay
: O.K. À la
lumière du projet de loi n° 84 qui est déposé, il y a
déjà une ébauche. À la lumière du projet de loi n° 84,
il est prêt, son règlement, là.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est un travail en continu.
M. Tanguay
: Ça ne se
peut pas qu'il ne soit pas prêt, jamais je ne laisserais dire, M. le Président,
que le ministre n'est pas prêt. Jamais.
M. Jolin-Barrette : C'est un
travail en continu.
M. Tanguay
: O.K. Question :
En toute honnêteté, le ministre a-t-il déjà connaissance que… Dans son projet
de règlement basé sur le n° 84, tel que rédigé, qui
est prêt, son projet de règlement, qui est là puis qui va évoluer selon nos
amendements, a-t-il, en toute honnêteté, déjà conscience et connaissance qu'il
va y avoir des éléments distincts de ce règlement IVAC là versus le règlement, r.
10, d'assurance automobile? Que, sous cet aspect-là, on a regardé ça, mais,
pour l'IVAC, on va faire différemment que l'assurance automobile sous cet
angle-là, sous cet angle-là, sous cet angle-là?
Parce qu'une fois qu'on dit qu'on pompe,
on pompe ça du fonds consolidé, il y a probablement des portes dans le
règlement IVAC du ministre qui est prêt qui sont déjà... qui s'alignent pour se
fermer. A-t-il conscience et connaissance de certains éléments?
M. Jolin-Barrette : Bien, substantiellement,
c'est le même règlement. Est-ce qu'il y a certaines différences...
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Oui. Ce
qu'on me dit, c'est que c'est substantiellement le même, entre le n° 84 et celui de la SAAQ.
M. Tanguay
:
O.K. Et est-ce qu'il y a des portes que le ministre a demandé qu'elles soient
fermées dans le règlement proposé, ce qui sera le règlement de l'IVAC? Est-ce
que le ministre a demandé : Bien, ça, par contre, on va fermer cette
porte-là, là, parce que ça coûterait trop cher, par exemple ? Puis ce
n'est pas un jugement de...
M. Jolin-Barrette : Non, je n'ai pas demandé de fermer de porte.
M. Tanguay
: O.K.
Alors, j'invite, M. le Président... Une fois qu'on a tout dit ça, que c'est
substantiellement le même règlement qu'on applique — mais qu'on
aimerait lire — si le ministre, dans cette candeur récente, pourrait
nous produire ça, ce serait réellement apprécié.
M. Jolin-Barrette : Est-ce
que j'ai entendu «récente», <M. le Président?
M. Tanguay
: Oui...
M. Tanguay
: …M. le
Président… Une fois qu'on a tout dit ça, que c'est substantiellement le même
règlement qu'on applique, mais qu'on aimerait lire, si le ministre, dans cette
candeur récente, pourrait nous produire ça, ce serait réellement apprécié.
M. Jolin-Barrette :
Est-ce que j'ai entendu «récente», >M. le Président?
M. Tanguay
: Oui. À ce
niveau-là, c'est récent. À ce niveau-là, c'est récent, et je le salue. C'est un
positif, c'est un plus.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, M. le Président, j'ai toujours fait preuve d'une grande candeur, sans
être candide.
M. Tanguay
: Candide…
Alors, possibilité d'avoir le projet de règlement à ce stade-ci, qui pourrait
être amendé parce qu'il découle de la loi, bien évidemment, là?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, je vais y réfléchir.
M. Tanguay
: Ah!
M. Jolin-Barrette : Mais je
trouve que c'est beaucoup d'indications qu'on donne en fonction du règlement,
puis en plus on va voir dans la loi chacune des modalités qui vont être
appliquées.
M. Tanguay
: O.K. Je
veux laisser les collègues s'inscrire…
M. Jolin-Barrette : Je veux
juste dire, M. le Président, aussi, là, on a donné la semaine dernière, là, le
tableau des aides financières qui sera traduit en langage juridique dans le
règlement également, pour chacune des catégories de personnes victimes.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Joliette, s'il vous plaît.
Mme
Hivon
: Oui,
c'est juste un tout petit point de clarification. C'est que, la semaine
dernière, j'avais cru comprendre que mes questions sur les règlements, que le
ministre avait acquiescé à nous les déposer sous forme de documents de travail,
et là, il dit au collègue qu'il va y réfléchir. Ça fait que je veux juste être
sûre qu'on n'a pas un recul par rapport aux documents réglementaires qui vont
nous être déposés.
M. Jolin-Barrette : Non, la
semaine dernière, je n'ai pas dit que j'allais déposer les règlements. Vous
m'avez demandé de déposer les règlements, puis j'ai dit que j'allais y
réfléchir puis voir ce que je pouvais faire. Mais je n'ai pas dit : Oui,
je vais déposer les règlements.
Mme
Hivon
: Il
me semble que vous avez dit que vous déposeriez les documents de travail. Non?
M. Jolin-Barrette : Non.
Mme
Hivon
:
Bien, je vais y retourner, lire ça. Je m'étais enthousiasmée trop vite, il faut
croire, mais, en tout cas, je réitère que…
M. Jolin-Barrette : Ah! oui.
Les intentions réglementaires, oui, puis c'est ce que je fais depuis le début,
mais je n'ai pas dit que j'allais déposer les règlements, ni le projet de
règlement.
Mme
Hivon
: Moi,
j'avais compris pas le règlement, parce qu'on… puis on avait eu un échange,
puis j'avais dit que je comprends que le règlement, comme tel, ça suit un
certain formalisme et… mais que, sous forme de document de travail, le ministre
pourrait nous déposer le travail qui est bien amorcé sur ces enjeux-là, parce
que c'est extrêmement difficile de débattre de tout ça sans avoir le détail, la
hauteur, et tout ça, là. Donc là, on a deux cas, mais ça serait très,
très, très important de voir ça. Et j'avais compris, M. le Président, que le
ministre avait dit oui à déposer des documents de travail. Mais bon, je vais
retourner voir si… et puis… C'est pour ça que je sentais un recul, mais je
comprends que…
M. Jolin-Barrette : Pas du
tout, M. le Président, et je trouve que c'est même des avancées, on répond à ce
que la députée de Joliette nous a demandé jeudi, les amendements, des cas
particuliers. On a travaillé tout le week-end, là-dessus, les équipes, alors…
Mme
Hivon
: Je
veux dire, un recul dans l'intention qui avait été manifestée, de ma
compréhension.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
pourra aller…
Mme
Hivon
:
Donc, je réitère, dans le même sens que le collègue de LaFontaine, que je pense
que ce serait vraiment important.
M. Jolin-Barrette : Bien,
j'en prends note, M. le Président, mais, pour être clair, je ne prends pas
d'engagement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. <Interventions? Mme la…
Mme
Hivon
:
...un recul dans l'intention qui avait été manifestée, de ma compréhension.
M. Jolin-Barrette :
Bien, on pourrait aller...
Mme
Hivon
:
Donc, je réitère, dans le même sens que le
collègue de
LaFontaine,
que je pense que ce serait
vraiment important.
M. Jolin-Barrette :
Bien, j'en prends note,
M. le Président, mais, pour être clair, je ne
prends pas
d'engagement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. >Interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui. Merci,
M. le Président. Dans l'accompagnement, je pense qu'on va y revenir peut-être,
sur la question des droits, etc., ou dans un autre article, mais c'est un système,
bien, comme tout système de ce genre, complexe, très complexe. Et il y a un
changement de système. Bon, pour les nouveaux arrivés, ce n'est pas grave,
c'est un nouveau système, mais on... Dans l'accompagnement que le gouvernement
souhaite accorder, donner aux victimes… Et on voit qu'il y a des profils
d'expertise très différents, que ce soit l'intégration à l'emploi, par rapport
à la santé, etc. Parce que cet accompagnement, on...
Bien, la question est : Est-ce que le
ministre voit des différences dans la... pas la lourdeur, mais la complexité de
l'accompagnement que devra fournir l'organisation, et au point de vue des ressources
humaines? Parce qu'on... Il y a des périodes. Bon, il y a le trois ans, ensuite,
ah, il y a un changement vers le cinq ans. Donc, tantôt le ministre
parlait de la personne qui est en charge du dossier… devra donc être proactive,
j'imagine. Donc, j'essaie de voir au point de vue des ressources humaines les
différences entre les deux systèmes. Et c'est peut-être... Peut-être ça va
venir plus tard dans le, mais ça... dans le projet de loi, soit dans l'aspect
des droits soit dans le règlement. Mais moi, ce que je constate, c'est qu'il y aura
nécessairement une transformation de l'administration qui devra administrer.
Et ce n'est peut-être pas maintenant, là,
qu'on en parle, mais j'aurais voulu voir comment le ministre voit ça. Parce que
déjà il y a eu un article tout récemment sur la lourdeur, la lenteur du système
actuel. Et comment faire en sorte que ça soit un système efficace, rapide,
capable de faire les suivis avec une multidisciplinarité aussi, parce qu'on le
voit dans les programmes de soutien qu'on souhaite donner? Et est-ce qu'à des
moments donnés il y a dans l'administration publique... Je pense à
l'intégration à l'emploi notamment, parce qu'on veut... La vision derrière ça,
c'est de faire en sorte que la personne puisse trouver un beau parcours dans sa
vie, puisse continuer son parcours de vie.
Donc, déjà là, c'est une multitude de
possibilités. Est-ce que ces personnes pourraient naviguer à quelque part
d'autre dans le réseau ou ce sera toujours l'administration de l'IVAC qui sera
en charge? Par exemple, le ministère de l'Emploi qui a beaucoup, beaucoup de
programmes. Est-ce qu'une personne pourrait se retrouver, donc, référée dans ce
système-là, où il y a des expertises?
• (11 h 30) •
M. Jolin-Barrette :
Bien, la réponse à cette question-là, c'est oui. Dans le fond, l'IVAC, c'est un
régime étatique, mais on va bénéficier de l'ensemble de la force de l'État
québécois pour accompagner la personne. Alors, l'IVAC, c'est un régime
d'indemnisation...
11 h 30 (version révisée)
Mme Weil
: …là où il y a
des expertises?
M. Jolin-Barrette : Bien, la
réponse à cette question-là, c'est oui. Dans le fond, l'IVAC, c'est un régime
étatique, mais on va bénéficier de l'ensemble de la force de l'État québécois
pour accompagner la personne. Alors, l'IVAC, c'est un régime d'indemnisation, on
va apporter le soutien, l'accompagnement, mais ce n'est pas l'IVAC, supposons,
qui fournit les psychologues, supposons, le soutien psychologique, alors on…
l'IVAC paie, accompagne la personne. Il y a un changement de culture à la
Direction de l'indemnisation des victimes d'actes criminels aussi qui va être
fait, parce que, contrairement à ce que c'est la situation actuellement, où ça
relève de la CNESST, maintenant ça va relever du ministère de la Justice, donc
on va encadrer ça par le biais d'une entente de services où le client, c'est le
ministère de la Justice. Donc, on va mettre certains standards, certaines
balises au niveau du service à la clientèle, je vous donne un exemple, à la
SAAQ, là, l'agent qui s'occupe de votre dossier, généralement c'est le même
tout le long, là, dans la mesure du possible, bien, ça, c'est quelque chose que
je vais vouloir changer à la DIVAC, je vais vouloir que la personne, l'agent
suive le dossier de la personne victime pour ne pas que la personne victime ait
à refaire toujours les mêmes démarches.
Donc, oui, la personne va bénéficier du soutien
de l'État, des programmes de réinsertion, tout ça, et, comme je le dis,
l'objectif de la réforme, c'est de faire en sorte d'outiller le plus possible
la personne victime pour retrouver sa vie normale. Alors, on va se coordonner,
bien entendu, puis on va accompagner la personne le plus possible.
Mme Weil
: Est-ce que
ça, on le verra dans des règlements éventuellement, ou est-ce qu'on le verra
dans la loi, les principes mêmes de ce changement de culture? Parce que c'est
bien important parce que, ça, ça revient quand même assez souvent, pas avec
toutes les instances gouvernementales, mais là on a vu tout récemment, parce
qu'on parle beaucoup de l'IVAC ces temps-ci, des délais épouvantables, donc, et
donc il y a des gens qui perdent confiance finalement dans le système, qui sont
découragés.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est ça. Bien, dans le fond, au début de la loi, là, que nous étudions
présentement, le projet de loi n° 84, on a déjà la
substance, l'aide, l'accompagnement des victimes d'infractions criminelles, donc
on l'a déjà, puis, dans le fond, dans les modalités d'exercice, comment ça va
se traduire, bien, ça va être par le biais de l'entente de service avec la
Direction de l'indemnisation des victimes d'actes criminels. On va déterminer qu'est-ce
qu'on veut, quel accompagnement, puis, exemple, avec Emploi-Québec, les gens
qui travaillent là déjà sont formés en matière de services à la clientèle avec
des gens qui ont des traumas aussi, des traumatismes aussi, donc ils sont bien
outillés aussi pour accompagner les personnes.
Mais, oui, à la question de la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, on va travailler en équipe avec l'ensemble des
intervenants, mais le changement de philosophie à l'IVAC, il est en marche avec
le projet de loi n° 84 parce qu'on les a entendues,
les critiques, des nombreuses personnes victimes, puis il faut changer les
façons de faire les choses, puis on va les changer. Et ça fait part notamment
du fait que, quand vous vous retrouviez à présenter une demande puis vous
n'étiez pas une victime directe, présentement, bien, l'agent au bout de la
ligne, il vous disait : Bien non, vous n'êtes pas une personne victime en
fonction de la loi que j'ai <devant…
M. Jolin-Barrette :
…
des nombreuses personnes victimes, puis il faut changer les façons de
faire les choses, puis on va les changer. Et ça fait part notamment du fait
que, quand vous vous retrouviez à présenter une demande puis vous n'étiez pas
une victime directe, présentement, bien, l'agent au bout de la ligne, il vous
disait : Bien non, vous n'êtes pas une personne victime en fonction de la
loi que j'ai >devant moi, là. Pas parce que ça faisait plaisir à l'agent
de la DIVAC de dire : Vous n'êtes pas admissible, là. Mais en fonction des
outils législatifs qui étaient devant lui, il ne pouvait pas reconnaître la
victime indirecte, c'était ça la loi. Ça fait que là, qu'est-ce que ça
entraînait? On a vu des cas où il y a des gens qui allaient devant les tribunaux
pour obtenir de l'aide, ils allaient en révision puis c'est pour ça qu'ils se
disaient, ils se battaient contre l'IVAC.
Mon objectif, là, ce n'est pas que les
personnes victimes, désormais, se battre contre l'IVAC, c'est qu'on les
accompagne, mais ça fait part du changement législatif qu'on est en train de
faire présentement, justement, pour faire en sorte que, quand vous être un
proche ou une personne qui est une personne significative, vous subissez
vous-même un traumatisme dû à l'infraction qui a été commise à l'endroit de la
personne victime, donc c'est tout ce changement-là.
Donc, c'est sûr qu'avec le changement
législatif en mettant la personne au coeur du processus, la personne victime,
ça change le paradigme, là, donc… Tu sais, toutes nouvelles aides qu'on offre
pour l'entourage, ça amène des changements. Juste le fait d'être considérée
comme une personne victime qui n'est pas la victime directe, ça change beaucoup
de choses. Donc, ça, c'est vraiment un changement de mentalité.
Mme Weil
: Ça va être
clé, hein, en fait, ça va être clé parce que, pour que ce soit une avancée, c'est
de faire en sorte qu'il y ait un système fluide, réactif, proactif. Donc, ça va
être tout un changement de culture, oui, une tâche assez importante.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Le Président (M. Bachand) :
Mme la députée Joliette, s'il vous plaît.
Mme
Hivon
:
Bien, puisqu'on est sur ce sujet-là, je veux juste réitérer au ministre quelque
chose que j'ai déjà dit, c'est l'importance de la formation des agents de
l'IVAC. Donc, j'espère qu'il est pleinement conscient que ça ne veut pas dire
juste être formé pour bien interpréter la loi, mais ça veut dire être
formé d'un point de vue psychosocial sur le traumatisme de victimes d'acte
criminel, parce que ce n'est pas dans le travail régulier d'un agent
administratif d'être confronté aux types de traumatismes qui peuvent être vécus,
et je suis convaincue que c'est une étape fondamentale pour rebâtir la
confiance entre les citoyens et le système de justice, mais la question de
l'IVAC et les services de l'IVAC, c'est que les agents soient formés sur les
traumatismes vécus par les victimes, notamment d'agression sexuelle, de
violence sexuelle, mais les victimes d'acte criminel de manière générale. Ça
fait que je veux vraiment le dire parce que, malheureusement, dans le projet de
loi, il n'y a pas de poignée pour ça, et peut-être qu'on va en rediscuter quand
on va revenir plus tard à la question des droits qui sont reconnus dans le
projet de loi, dans ce chapitre-là, mais je <pense…
Mme
Hivon
:
...
de manière générale. Ça fait que je veux vraiment le dire parce que, malheureusement,
dans le projet de loi, il n'y a pas de poignée pour ça, et peut-être qu'on va
en rediscuter quand on va revenir plus tard à la question des droits qui sont
reconnus dans le projet de loi, dans ce chapitre-là, mais je >pense que
c'est vraiment fondamental qu'il y ait un virage costaud, pour prendre un terme
que le ministre aime bien utiliser, en lien avec les services qui sont donnés
aux victimes.
Encore hier, j'ai été contactée par une
victime, puis c'est incroyable, donc, je ne rentrerai pas dans les détails de ce
qui est difficile à vivre, outre les délais, outre le fait de remplir ces
demandes, que ce soit extrêmement complexe, ça l'est pour tout le monde, puis
quand tu es en plus en choc, tu viens de vivre un acte criminel, c'est extrêmement
difficile. Donc, bref, je veux juste réitérer, je pense qu'il y a des gens de
très bonne foi, mais qu'on doit outiller et accompagner les gens avec de la
formation à l'IVAC, comme on doit le faire ailleurs, mais très certainement que
c'est une demande urgente que je fais au ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, M.
le Président, je suis entièrement d'accord, puis ça va faire partie des
éléments qui vont être avec l'entente de services avec la DGIVAC, puis ça fait
part, dans le fond, de l'ensemble du système de justice aussi où on a besoin de
formation supplémentaire pour tous les acteurs, et je pense que le fait qu'une
personne victime d'infraction criminelle, lorsqu'elle va s'adresser à l'IVAC,
elle puisse bénéficier d'une personne qui a la sensibilité et qui a subi les formations
en accompagnement, je pense que c'est une bonne chose, puis c'est dans le sens
où est-ce que je souhaite aller.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. J'aimerais entendre le ministre en réaction au
communiqué de presse qui a été émis aujourd'hui même, communiqué de presse
commun signé par des organismes, dont plusieurs, sinon la totalité des organismes,
on les a entendus en auditions, on parle des signataires, les groupes
signataires, l'Alliance des maisons d'hébergement de 2e étape pour femmes
et enfants victimes de violence conjugale, l'Association des juristes
progressistes, l'Association québécoise Plaidoyer-Victimes, le Centre pour les
victimes d'agression sexuelle de Montréal, Concertation des luttes contre
l'exploitation sexuelle, Fédération des maisons d'hébergement pour femmes,
Front commun des personnes assistées sociales du Québec, Groupe d'aide et
d'information sur le harcèlement sexuel au travail, Mouvement contre le viol et
l'inceste, Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale,
Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte contre les agressions à
caractère sexuel et, pour terminer la liste des groupes, Services juridiques
communautaires de Pointe-Saint-Charles et Petite-Bourgogne. Trois individus,
Éric Boudreault, nous connaissons Me Marc Bellemare et Me Manuel Johnson,
sont les signataires.
Et j'aimerais vous citer un extrait, M. le
Président, dans le communiqué de presse, on dit, sous le chapitre Trois
éléments à surveiller à propos des aides financières, sous le sous-titre Une
limite de trois ans injustifiable, on peut dire, on peut voir la citation
suivante : «Il est largement reconnu que, pour reprendre le <cours...
M. Tanguay
: ...dans
le communiqué de presse, on dit, sous le chapitre Trois éléments à
surveiller à propos des aides financières, sous le sous-titre Une limite
de trois ans injustifiable, on peut dire, on peut voir la citation suivante :
«Il est largement reconnu que, pour reprendre le >cours de leur vie, les
victimes ont besoin de temps et ce temps, tout comme la guérison, ne peut être
prescrit dans une loi sans pénaliser de multiples victimes. La loi doit prévoir
un régime qui s'adapte aux circonstances du crime et de son impact évalué par
la victime et son médecin traitant le cas échéant.» Et ça, c'est une
déclaration de Stéphanie Tremblay du RQCALACS.
«Par ailleurs, le Protecteur du citoyen a
recommandé — je lis toujours le mémoire... le communiqué de presse,
M. le Président — Par ailleurs, le Protecteur du citoyen a
recommandé, dans son mémoire présenté à la Commission des institutions, que
le — et la citation débute — “projet de loi n° 84 soit
modifié afin de ne pas comporter de période maximale de versement de l'aide
financière palliant à une perte de revenu et que celle-ci soit versée jusqu'à
la consolidation de l'état de la victime” : le ministre inscrira-t-il — fermer
les guillemets — le ministre inscrira-t-il dans sa loi ce que le
Protecteur du citoyen identifie comme un recul des droits des victimes?»
J'aimerais entendre le ministre sur cet
extrait du communiqué de presse.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Bachand) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, M. le Président, je prends connaissance à l'instant du communiqué, le
communiqué ne nous a pas été envoyé, M. le Président, alors, ce que je note
cependant, M. le Président, c'est que, la semaine dernière, j'ai déposé des
amendements relativement au fait d'attribuer un revenu temporaire à des
personnes qui sont sans revenu, sans emploi, et ça répond beaucoup à ce que les
groupes avaient demandé, M. le Président, et ça, M. le Président, c'est
10 millions de dollars... environ 10 millions de dollars
supplémentaires annuellement qu'on ajoute dans la réforme.
Vous savez, M. le Président, la réforme
qu'on fait pour l'IVAC, c'est une réforme ambitieuse, depuis le début de la
commission, j'ai apporté des ajustements ou des amendements à la réforme en
fonction des commentaires des groupes, M. le Président, que ça soit sur la
scène brûlante, que ça soit, M. le Président, sur la faute lourde en matière
d'agression sexuelle, que ça soit également, justement, sur l'aide financière
palliant à une perte de revenu.
Et je l'ai expliqué aussi, le régime va
venir faire en sorte de soutenir beaucoup plus de personnes qui sont victimes,
beaucoup plus de personnes, les proches, soutien psychologique, reconnaissance
des personnes victimes qui entourent la victime qui subit l'infraction
criminelle. On fait en sorte, M. le Président, d'aider beaucoup plus de gens,
de mieux soutenir aussi la personne victime, de mieux l'accompagner, c'est un
changement, M. le Président. Et je pense que le gouvernement du Québec est
pleinement engagé, et la démonstration de ça, c'est que ça... c'est un
investissement, M. le Président, de 10 millions supplémentaires. Donc, on
passe d'une situation qui va faire en sorte, annuellement, avec la mesure que
j'ai annoncée la semaine dernière, d'avoir 10 millions de plus
annuellement pour attribuer des revenus. Une clientèle, M. le Président, qui
est majoritairement <féminine...
M. Jolin-Barrette :
...démonstration de ça, c'est que ça... c'est un investissement, M. le
Président, de 10 millions supplémentaires. Donc, on passe d'une situation
qui va faire en sorte, annuellement, avec la mesure que j'ai annoncée la
semaine dernière, d'avoir 10 millions de plus annuellement pour attribuer
des revenus. Une clientèle, M. le Président, qui est majoritairement >féminine
à l'IVAC. On a un très grand souci de faire en sorte de pouvoir outiller les
personnes.
Alors, entre la réforme que j'ai proposée
au mois de décembre puis ce que j'ai proposé la semaine dernière, c'est une
nette avancée, je crois que les groupes le reconnaissent. Je comprends que les
groupes souhaiteraient que ça soit sans limites de temps, M. le Président,
l'aide palliant la perte de revenu temporaire, j'en suis conscient, je le
comprends, mais on travaille, M. le Président, avec des ressources qui sont à
la fois limitées, et je vous dirais, M. le Président, que jamais un gouvernement
ne va avoir autant investi pour les personnes victimes, puis ça, quand vous
regardez les chiffres, ils sont là, M. le Président. Alors, moi, j'ai fait le maximum,
M. le Président, pour les personnes victimes, il faut rester conscient qu'avec l'argent
supplémentaire qu'on met… on était déjà le régime le plus généreux au Canada, lorsque
vous additionnez tous les régimes d'indemnisation, M. le Président, à travers
le Canada, le Québec en donne plus que tous les régimes réunis. Là, on rajoute
de l'argent, j'ai rajouté 10 millions la semaine dernière par année.
Alors, je comprends la demande, M. le
Président, mais je veux juste être transparent, clair et honnête, on ne peut
pas donner suite, vous savez, le Québec est en pleine pandémie, M. le Président,
on s'en va vers un déficit qui est fort important, alors je fais mon maximum
pour les personnes victimes, et sachez que c'est pour ça que j'écoute les
collègues des oppositions, j'écoute les groupes, et c'est pour ça que... Et je
vous dirais que ce n'est pas simple, M. le Président, d'aller chercher 10 millions
supplémentaires récurrents par année au bénéfice des personnes victimes, mais
on l'a fait parce qu'on a entendu les victimes, on a entendu les groupes de
victimes, et je vais continuer, d'ici la fin des travaux de la commission, à
agir dans ce sens-là pour donner le plus d'outils aux personnes victimes
d'infractions criminelles. Et c'est un combat pour moi de faire en sorte vraiment
qu'on soit le plus adapté possible, que l'État québécois puisse soutenir le
plus possible, accompagner les victimes le plus possible, mais, M. le Président,
il faut dire une chose aussi, c'est que cette réforme-là, on l'a attendue
durant des années, M. le Président, elle n'a pas été faite, le gouvernement a
le courage de le faire parce que… bien entendu, est-ce qu'il y a des pistes d'amélioration?
Oui, mais il faut y aller avec la réalité aussi des choses dans laquelle nous
vivons.
Puis je veux juste insister, M. le
Président, sur un élément qui est fort important par rapport à l'IVAC et par
rapport à la réforme qu'on a faite, j'ai décidé de la déposer au mois de
décembre dernier, M. le Président, et je suis arrivé en fonction au mois de
juin, donc ça s'est fait dans un délai assez court, et j'en ai fait une
priorité puis je l'ai priorisé aussi, M. le Président, justement pour faire en
sorte que les personnes victimes qui ne se retrouvent pas sur la liste actuellement
puissent bénéficier du régime, que la notion de personne victime soit élargie
pour bénéficier du soutien psychologique.
Et, à chaque jour qui passe, M. le <Président...
M. Jolin-Barrette :
...et j'en ai fait une priorité puis je l'ai priorisé aussi,
M. le
Président,
justement pour
faire en sorte que les personnes
victimes qui ne se retrouvent pas sur la liste
actuellement puissent
bénéficier du régime, que la notion de personne victime soit élargie pour
bénéficier du soutien psychologique.
Et, à chaque jour qui passe,
M.
le >Président, que le projet de loi n'est pas adopté, c'est des victimes
potentielles qui ne bénéficient pas de l'aide et de l'accompagnement de l'État.
Ça, je pense, c'est important de le dire, M. le Président, plus on retardera l'entrée
en vigueur du projet de loi, puis ça a des conséquences malheureuses sur des personnes
victimes qui pourraient être admissibles avec la réforme, qui ne le sont pas présentement.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Est-ce que
le ministre considère qu'on retarde l'adoption du projet de loi?
M. Jolin-Barrette : Ah non! pas
du tout, M. le Président, on étudie le projet de loi. Tout ce que je dis, c'est
que plus, M. le Président, on tarde avant d'adopter le projet de loi… puis je
ne vise pas personne, M. le Président, mais ce que je dis, c'est qu'on
travaille d'une façon qui permet la collaboration, qui permet de faire en sorte
d'étudier les articles, et je suis dans une disposition où je souhaite répondre
le mieux possible et au meilleur de mes connaissances aux collègues des oppositions.
Cela étant dit, M. le Président, il faut toujours
garder à l'esprit que chaque jour qui passe que le projet de loi n'est pas adopté,
c'est qu'il y a des victimes d'infraction criminelle qui ne sont pas
indemnisées.
M. Tanguay
: Je suis
conscient de ça, on est conscients de ça, et j'inviterais le ministre,
lorsqu'il dira : Bien, ça, c'est de la redite, M. le député de LaFontaine,
puis ça, ça fait trois, quatre, cinq fois qu'on vous le dit. Moi, je pense que
chaque minute qu'on passe sera des minutes d'analyse excessivement importantes
pour que l'on comprenne ce sur quoi on va voter, M. le Président, parce que,
quand vous nous appelez à voter, on dit : Pour, contre ou abstention. Puis
surtout, au-delà du vote que l'on va passer, c'est s'assurer que tout le monde
comprenne, notamment les personnes qui vont appliquer l'IVAC, les
administrateurs, administratrices, mais comprennent quelle est l'intention du
législateur. Alors, c'est toujours important que le test routier, entre
guillemets, se fasse ici, à ce niveau-là.
Puis le ministre dit : Chaque jour
que l'on passe... Chaque jour qui passe et que le projet de loi n° 84 n'est
pas adopté, il y a des gens qui ne seront pas indemnisés. Bien, on ne refera
pas la genèse du fait qu'il a été effectivement déposé à la fin à la deuxième
année du mandat, puis on n'ira pas là-dessus parce que ça va bien, mais, je
veux dire, il a été déposé le 10 décembre, puis là on travaille, je pense,
puis on ne peut pas aller plus vite que ça avec les auditions, puis les
reproches qui ont été faits de dire : Bien, ça va trop vite. Puis ça, ce n'est
pas juste les oppositions qui le disent, c'est notamment les victimes.
Le ministre dit : C'est un choix. Puis
je l'entends, puis il l'a dit, c'est un choix, il parle du contexte financier,
des finances publiques difficiles, et que c'est pris à même le fonds consolidé,
ce n'est pas une caisse autofinancée comme le régime accident du travail et
accident de la route.
Les deux cas que le ministre nous a
donnés, à première vue, feraient en sorte que... Puis je me demande, là, les
cas, est-ce qu'ils sont significatifs? Parce qu'à première vue le ministre dit :
La rente viagère, c'est ce qui coûte le plus cher au régime. Puis dernière
statistique, on était rendu à 42, 43 millions annuellement, mais, dans les
deux cas qu'il nous a donnés, <force...
M. Tanguay
: ...que...
Puis je me demande, là, les cas,
est-ce qu'ils sont significatifs? Parce
qu'à première vue le ministre dit : La rente viagère, c'est ce qui coûte
le plus cher au régime. Puis dernière statistique, on était rendu à 42,
43 millions annuellement, mais, dans les deux cas qu'il nous a donnés,
>force est de constater que le cas n° 1,
la dame reçoit 23 000 $, dans les deux systèmes, la première année, et,
après ça, à 52 ans, elle aurait une rente annuelle de 9 000 $,
mais elle va avoir un forfaitaire de 95 000 $. Alors, à sa face même,
là, on pourrait dire : Bien, coudon, c'est plus généreux, entre
guillemets, ce cas-là, entre guillemets.
Le deuxième cas, la personne, la dame,
dans le régime actuel puis dans le régime 84, elle recevrait, l'année, 19 000 $,
puis, par la suite... elle a 25 ans, si elle se rend jusqu'à 65 ans,
elle a 40 fois, donc de 25 ans à 65 ans, il y a 40 ans, annuellement,
elle recevrait 2 900 $ multiplié par 40 ans, ça ferait
116 000 $. Puis là, dans le cas qui nous est présenté, elle
recevrait tout de suite, pas dans 40 ans, échelonné, elle recevrait
90 000 $, pas 116 000 $, mais recevoir 90 000 $ aujourd'hui,
certains pourraient dire : Bien, si c'est placé, elle pourrait avoir des
revenus, et ainsi de suite.
Mon point, c'est que : Est-ce que les
cas qui sont devant nous... puis je n'attaque pas la bonne foi du ministre, il
est de bonne foi, mais est-ce qu'ils sont réellement représentatifs? Parce que
les deux cas qui nous sont donnés, certains pourraient dire : Bien, ce n'est
pas avec des cas de même qu'on viendrait diminuer la pression monétaire sur les
fonds publics parce qu'il y aura donc visiblement des cas où ce sera nettement
moins intéressant.
Le Président
(M. Bachand) : M. le ministre.
M. Tanguay
: Je ne sais
pas s'il comprend mon angle de question, là.
M. Jolin-Barrette : Bien,
comme je l'ai dit, M. le Président, dans toutes les circonstances, il y a
autant de cas d'exemple qu'il y a de personnes victimes, mais, juste au niveau
de la compréhension, là, dans le fond, là, les rentes qui sont versées au
régime de l'IVAC, là, les rentes viagères, là, les gens, ça ne constitue pas un
remplacement de revenu important. Dans le fond, avec les sommes qui sont
versées, ça ne fait pas en sorte que les personnes victimes vivent avec ça
nécessairement parce que les montants ne sont pas nécessairement substantiels
en termes de rente viagère.
M. Tanguay
: Mais il y
en a plusieurs qui vont vivre de ça aussi. Aussi peu soient-ils, il y en a qui
se contentent de ce peu-là.
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
n'est pas avec 6 000 $ ou avec 9 000 $ annuellement que les
gens vivent là-dessus aussi. Puis il ne faut pas oublier que les personnes qui
sont sur l'aide... sur la solidarité sociale, le régime de dernier recours
aussi se font... dans le fond, ils tombent sur le régime de l'aide sociale,
puis que la rente de la DGIVAC, ils n'en bénéficient pas parce qu'il faut
qu'ils la remboursent aussi. Alors, moi, je crois plutôt qu'avec le régime
forfaitaire, on va donner l'argent aux gens, la somme éventuellement sera
protégée pour faire en sorte que la personne puisse retrouver le cours de leur
vie, mais, tout au long du processus, je peux vous assurer, M. le Président,
qu'on est en contact avec les groupes, on les écoute, on écoute les personnes
victimes aussi, et, comme dans toute <réforme...
M. Jolin-Barrette :
...
qu'avec le régime forfaitaire, on va donner l'argent aux gens, la
somme éventuellement sera protégée pour faire en sorte que la personne puisse
retrouver le cours de leur vie, mais, tout au long du processus, je peux vous
assurer, M. le Président, qu'on est en contact avec les groupes, on les écoute,
on écoute les personnes victimes aussi, et, comme dans toute >réforme, il
y a des choix à faire, M. le Président, mais, ultimement, lorsqu'on regarde
l'oeuvre du projet de loi n° 84, c'est beaucoup mieux pour les personnes victimes.
Et je comprends les inquiétudes, je comprends les appréhensions, je
comprends que c'est un nouveau système puis qu'il va y avoir de l'ajustement, ça, j'en suis conscient, puis c'est pour ça qu'on va faire le plus possiblel'accompagnement des personnes victimes pour, justement, que ça réponde... Mais il y a une nécessité, pour les personnes victimes et pour l'État québécois, d'améliorer le système de l'IVAC, puis, avec ce qu'on
propose, c'est une nette amélioration, M. le Président, entre ce qu'il y avait
avant puis ce qu'il va y avoir maintenant.
M. Tanguay
:
C'est important, à ce stade-ci... Puis je veux permettre au ministre de
répondre, entre autres, à Me Manuel Johnson, puis je vais reciter, sur le point
précis qu'il soulève, un extrait du communiqué de presse de ce matin, sous le
chapitre... le titre : Les prestataires de l'aide sociale encore
pénalisés. Et je cite le communiqué de presse, M. le Président, puis j'aimerais
donner l'occasion au ministre de répondre notamment à Me Johnson : «Depuis
plusieurs années, de nombreux groupes et individus dénoncent le fait que des
victimes voient leurs prestations d'aide sociale réduites lorsqu'elles
reçoivent des indemnités de l'IVAC. Pour Me Manuel Johnson — ouvrez les guillemets — "déduire
les montants compensatoires de l'IVAC aux prestataires d'aide sociale revient à
nier leur statut de victime ainsi que leur droit à la guérison. En 2019, la
Cour supérieure qualifiait cette situation d'injustice sociale et appelait le
législateur à y remédier. Il s'agit d'une discrimination envers les
prestataires d'aide financière de dernier recours et envers les femmes au sens
de l'article 10 de la Charte québécoise qui découle de [l'interdiction]
entre les deux régimes et le projet de loi n° 84... de l'interaction — pardon — entre les deux régimes et le
projet de loi n° 84 pourrait y remédier puisqu'il modifie déjà la Loi sur
l'aide aux personnes et aux familles."» Fin de la citation.
Alors, j'aimerais... De un,
c'est important, parce qu'ils ne sont pas là autour de la
table, mais ils ont émis un communiqué de presse ce matin, de le citer en nos travaux, M. le Président, je pense que c'est tout à
fait pertinent, puis de donner l'occasion à Me Johnson, peut-être, d'avoir une
réponse, à son cri du coeur, de la part du ministre, là.
• (11 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Bien, en fait, comme je l'ai dit ce matin, dans le fond, ça, c'est le
régime actuel. C'est le régime actuel, où l'aide sociale et l'IVAC viennent
faire en sorte que la personne... la rente de l'IVAC doit être remboursée au
régime de solidarité sociale. Puis, comme je l'ai dit, avec l'indemnité
forfaitaire, la somme forfaitaire, il est de mon intention de faire en sorte
que la somme forfaitaire soit exonérée, donc que ce ne soit pas pris dans le
calcul de l'aide sociale, mais, comme je l'ai dit ce matin, on aura des
discussions sur les travaux de la commission, éventuellement, mais c'est mon
intention de faire en sorte que les bénéficiaires de l'aide sociale puissent
conserver leur montant forfaitaire.
M. Tanguay
:
Mais les sommes forfaitaires étaient déjà exonérées, sur le système actuel?
M. Jolin-Barrette : Non, elles n'étaient pas exonérées.
M. Tanguay
:
Pas exonérées. Est-ce qu'elles sont <exonérées...
M. Jolin-Barrette :
…
sociale, mais, comme je l'ai dit ce matin, on aura des
discussions sur les travaux de la commission, éventuellement, mais c'est mon
intention de faire en sorte que les bénéficiaires de l'aide sociale puissent conserver
leur montant forfaitaire.
M. Tanguay
:
Mais les sommes forfaitaires étaient déjà exonérées, sur le système actuel?
M. Jolin-Barrette :
Non, elles n'étaient pas exonérées.
M. Tanguay
:
Pas exonérées. Est-ce qu'elles sont >exonérées
sur le régime… les deux autres régimes, automobile et travail?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, non, c'est considéré comme un avoir liquide, donc ce n'est pas exonéré.
M. Tanguay
: Ce n'est
pas exonéré. Donc l'IVAC, ça va être exonéré, mais pas pour les deux autres
régimes?
M. Jolin-Barrette : Bien, ça,
je ne peux pas vous parler des deux autres régimes, là, moi, je travaille avec
l'IVAC, mais, moi, ce que je peux vous dire, c'est que, pour moi, c'est extrêmement
important de faire en sorte que les personnes victimes à l'IVAC qui sont sur
l'aide sociale puissent bénéficier d'une exonération par rapport à la somme
forfaitaire qui leur est versée.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
ça, ça va être fait. Donc, ça, c'est notamment l'élément de réponse à Me Johnson,
mais, pour ce…
M. Jolin-Barrette : Et ça,
c'est une autre avancée significative entre la situation actuellement puis la
situation projet de loi n° 84. Voyez-vous, donc, lorsqu'il y a des
sorties, des communiqués comme ça, des groupes, bien entendu, ils font valoir
des points légitimes, mais, de l'autre côté, il y a beaucoup d'autres choses
qui vont être données et pensées pour les personnes victimes, pour améliorer leur
situation, donc il faut toujours avoir ça en tête aussi avec le projet de loi
n° 84. Puis, je le réitère, quand vous regardez le projet de loi
n° 84, c'est une avancée significative et majeure au bénéfice des victimes
juste par la contribution financière de l'État québécois en termes d'aide et
d'accompagnement aux victimes.
M. Tanguay
: Par
contre, et c'est ce à quoi aussi faisait référence Me Johnson, la portion
remplacement de revenu, elle, ne sera pas… va être déduite d'autant sur l'aide
sociale, puis ça participait de l'autre aspect de son point aussi, là. Puis le
point majeur… C'est ça son point majeur.
M. Jolin-Barrette : Bien…
Oui, c'est le régime actuel, c'est déduit actuellement.
M. Tanguay
: O.K. Autre
citation. Personne qui a le droit de citer ici… Une personne qui a le droit de
citer. «[Premièrement] si aucune modification — je cite le communiqué
de presse — si aucune modification n'est apportée au projet de loi du
ministre [Jolin-Barrette], les victimes n'auront droit à des aides financières
de remplacement de revenu que pour une durée maximale de trois ans alors que la
loi actuelle ne trace aucune limite de temps — on ouvre les
guillemets — "incontestablement, le projet de loi n° 84
poussera à la faillite et à la misère des milliers de victimes et leur famille.
Le ministre ne peut pas prétendre améliorer leur condition et du même souffle
mettre fin brusquement à leur remplacement de revenus après 3 ans alors
que leur invalidité perdure. Il s'agit d'un recul majeur qui ne connaît pas de
précédent au Québec depuis plus d'un demi-siècle" — fin de la
citation, et le communiqué de presse se termine — s'insurge Me Marc
Bellemare».
Alors, par ma voix, Me Marc Bellemare se
sera exprimé ici, et j'aimerais savoir ce que le ministre lui répond, là, parce
qu'il l'interpelle ce matin, là, pas plus tard que ce matin, là.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, on a eu l'occasion, en commission parlementaire, d'avoir des échanges
avec Marc Bellemare, quoi ajouter d'autre? Le député de LaFontaine a été témoin
des échanges, la question est de se poser est-ce que Marc Bellemare peut <reconnaître...
M. Jolin-Barrette :
…
Bien, écoutez, on a eu l'occasion, en commission parlementaire, d'avoir
des échanges avec Marc Bellemare, quoi ajouter d'autre? Le député de LaFontaine
a été témoin des échanges, la question est de se poser est-ce que Marc
Bellemare peut >reconnaître qu'il y a plus de 200 millions
supplémentaires qui sont versés au bénéfice des victimes dans la réforme de
l'IVAC, qu'il y a des avancées significatives dans le projet de loi de l'IVAC,
dans le projet de loi n° 84? Je pense que tout le monde autour de la table
se rend compte qu'il y a des avancées significatives, reste à savoir si Marc
Bellemare a l'honnêteté de reconnaître ce genre de choses, ça lui appartient.
Je pense qu'en tant qu'ancien élu de l'Assemblée nationale puis ancien ministre
de la Justice, il devrait penser à l'intérêt public, il devrait penser à
l'intérêt des victimes, il devrait considérer que, le projet de loi n° 84,
ça constitue un meilleur accompagnement pour les victimes, mais, à partir de ce
moment-là, M. le Président, chaque personne se gouverne comme elle le souhaite,
chaque personne fait ses sorties comme elle le souhaite, est-ce que c'est au
bénéfice des victimes? Je le questionne, mais, M. le Président, je ne suis pas
tributaire des choix d'une personne qui décide de faire ce qu'elle fait dans
les médias.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. M. le député, rapidement.
M. Tanguay
: Oui,
rapidement, puis on aura le… Au retour de nos travaux, cet après-midi, M. le
Président, on aura l'occasion de toucher le dernier aspect du communiqué de
presse par rapport à la réglementation, par rapport à la rédaction de ce qui
sera prévu dans les règlements.
À ce stade-ci, parce qu'il nous reste à
peine deux minutes, dans l'article 30, on voit… puis c'est une question
qui peut être répondue dans le peu de temps qu'il nous reste, sinon on
poursuivra cet après-midi, on voit la nomenclature des articles 10 et 11,
autrement dit, puis là on pourrait faire l'analyse, là, toutes les catégories
de victimes à l'article 10 et les catégories spécifiques à
l'article 11, est-ce qu'elles ont toutes voix au chapitre à
l'article 30, ou il y en a certaines qui ne sont pas là?
M. Jolin-Barrette : Je crois
que c'est sensiblement les mêmes qui sont présentes, on me corrigera, est-ce
que toutes les victimes prévues à l'article 10 et 11 bénéficient du régime
de l'article 30?
Une voix
: …
M. Jolin-Barrette : Oui, si
vous voulez, on va faire la comparaison, mais c'est sensiblement les mêmes.
M. Tanguay
: O.K. Ça
fait que…
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Sur ce, j'ajourne les travaux, je suspends les travaux
quelques… jusqu'en début d'après-midi. Merci.
(Suspension de la séance à 12 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 25)
Le Président (M.
Bachand) : Bon après-midi à tout le monde. La Commission des
institutions reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 84, Loi visant à aider les personnes victimes
d'infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement. Lors de la
suspension de nos travaux ce matin, nous étions à l'étude de l'article 30.
Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui.
Je ne sais pas, je pense que le ministre devait vérifier une des questions que
nous avions posées. Je ne sais pas s'il a obtenu la réponse. Je ne me rappelle
plus de la question. Ça fait que je ne sais pas s'il se rappelle de la
question.
M. Jolin-Barrette :
C'est dur, M. le Président, de répondre à une question que le collègue ne se
souvient plus de la question qu'il posait, mais si ça lui revient.
M. Tanguay
: Oui,
je l'ai posée. Là, vous deviez faire des vérifications.
Une voix
: ...
M. Tanguay
: Non,
non, ce n'était pas ça. Ce n'était pas ça. C'est bon, M. le Président. Il n'y a
pas d'autre intervention. On va être prêt à voter.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 30? Mme la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui. Moi,
j'ai une intervention sur l'article 30. Le troisième paragraphe, on parle
d'un enfant majeur qui est décédé en raison de la perpétration d'un acte
criminel contre cet enfant, seulement si ce dernier au moment de son décès
n'avait aucun conjoint, blablabla. Donc, je me pose des questions là-dessus,
parce qu'on peut facilement imaginer une situation où le parent d'un enfant
majeur qui est décédé avait cet enfant majeur comme proche aidant. Et donc,
même si le parent lui-même ne subvenait pas aux besoins de l'enfant, si
l'enfant, lui, subvenait partiellement aux besoins du parent ou était son
proche aidant, ça peut avoir un impact majeur sur le parent de cet enfant
majeur là.
Donc, je me questionne sur les raisons
pour lesquelles on a choisi de limiter le versement d'une somme forfaitaire <pour
les parents...
Mme Labrie : …
l'enfant,
lui, subvenait partiellement aux besoins du parent ou était son proche aidant,
ça peut avoir un impact majeur sur le parent de cet enfant majeur là.
Donc, je me questionne sur les raisons
pour lesquelles on a choisi de limiter le versement d'une somme forfaitaire
>pour les parents d'un enfant majeur seulement à certains types de
situation bien spécifiques et non à l'ensemble des parents d'enfant majeur.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, là, si je comprends bien la question de la députée de Sherbrooke,
là, quand on prend 30 : «Les personnes victimes qualifiées suivantes sont,
conformément au règlement du gouvernement et sous réserve de l'article 31,
admissibles au versement d'une somme forfaitaire.» Donc, on parle de ceux qui
vont pouvoir bénéficier d'un montant forfaitaire.
À, 3°, on dit : «Le parent d'un
enfant majeur qui est décédé en raison de la perpétration d'infractions
criminelles contre cet enfant si ce dernier, au moment de son décès, n'a aucun
conjoint ni aucun enfant ou, malgré qu'il ait un conjoint ou un enfant, ce
parent subvenait à plus de 50 % de ses besoins.»
Ça veut dire que le parent… Dans le fond,
un enfant majeur qui décède en raison de la perpétration d'infractions
criminelles, qui n'a pas de conjoint puis qui n'a aucun enfant… Attendez :
«Le parent d'un enfant majeur qui est décédé en raison de la perpétration
d'infractions criminelles contre cet enfant si ce dernier, au moment de son
décès, n'a aucun conjoint ni aucun enfant à charge.» Ça fait que, dans le fond,
premièrement, on dit, la somme forfaitaire elle s'en va aux enfants ou au
conjoint. Après ça, le parent de l'enfant majeur peut avoir la somme, «ou malgré
qu'il ait un conjoint ou un enfant, ce parent subvenait à plus de 50 % de
ses besoins».
Donc, même s'il y a un conjoint ou des
enfants, si le parent de l'enfant majeur qui décède, il était à charge, donc il
subvenait à plus de 50 % des besoins, il va être admissible à avoir une
aide forfaitaire… une somme forfaitaire.
Mme Labrie : Oui. Je ne
comprends juste pas la logique de dire : On va indemniser le parent d'un
enfant, si l'enfant est décédé, seulement si le parent subvenait aux besoins de
l'enfant.
M. Jolin-Barrette : Bien,
parce que l'enfant, il est majeur. Je donne un exemple. Dans le fond, moi,
supposons, moi, je décède. O.K. Je ne suis plus à charge de mes parents. O.K. <Si…
>Dans le fond, mes parents vont pouvoir recevoir une somme forfaitaire
si je n'avais pas de conjoint puis si je n'avais pas d'enfant, ça, c'est le
principe de base. Donc, le parent va pouvoir en bénéficier, d'une somme
forfaitaire. Mais avant on paie le conjoint, la conjointe, et on paie les
enfants, parce qu'au niveau du noyau familial la personne qui va bénéficier de
la somme forfaitaire, c'est la personne qui en a le plus besoin, donc conjoints
plus les enfants. Après ça, par contre, si jamais mon parent contribuait à
hauteur de… dans le fond, si j'étais à charge, là, à ce moment-là, il va
pouvoir bénéficier de la somme forfaitaire.
Dans le fond, l'article 30, là, ça
dit… ça ne dit pas que toutes ces personnes-là vont avoir des sommes
forfaitaires, ça dit qu'ils sont admissibles à avoir des sommes
forfaitaires…
15 h 30 (version révisée)
M. Jolin-Barrette : ...si jamais
mon parent contribuait à hauteur de... dans le fond, si j'étais à charge, là, à
ce moment-là, il va pouvoir bénéficier de la somme forfaitaire. Dans le fond,
l'article 30, là, <ça dit... >ça ne ne dit pas que toutes ces
personnes-là vont avoir des sommes forfaitaires, ça dit qu'elles sont
admissibles à avoir des sommes forfaitaires. Mais, en cas d'indemnité de décès,
on n'indemnise pas tout le monde, on va le voir un petit peu plus loin, là. Dans
le fond, généralement, en premier, c'est les enfants, le conjoint, puis par la
suite, en l'absence, là ça va s'en aller aux parents pour l'indemnité de décès.
Mme Labrie : C'est juste que
je ne comprends pas en vertu de quelle logique on dit... on va parler de l'exemple
d'une situation où la personne n'a aucun conjoint ni aucun enfant, elle décède.
Cette personne-là, si ses parents subvenaient à ses besoins et donc lui
versaient de l'argent ou toute autre forme d'aide, ils vont obtenir une...
M. Jolin-Barrette : Si elle
était à charge.
Mme Labrie : ...ils pourraient
obtenir une somme forfaitaire. Mais si c'était le contraire, si, par exemple,
c'est moi qui décède, je n'avais pas de conjoint, pas d'enfant, j'étais proche
aidante de ma mère, et c'est moi qui décède suite à un acte criminel, bien, à
ce moment-là, je n'étais pas à la charge de ma mère, mais donc elle ne sera
pas... elle ne pourra pas avoir l'indemnité forfaitaire.
M. Jolin-Barrette : Oui, sous
réserve que vous n'avez pas de conjoint ou d'enfant. Dans le fond, là, vous...
Mme Labrie : J'ai bien compris
que, s'il y avait un conjoint ou un enfant, c'est eux qui vont l'avoir,
l'indemnité forfaitaire.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
Mme Labrie : Moi, la question
que je pose, c'est : En vertu de quelle logique, dans une situation où il
n'y a ni conjoint ni enfant, on limite la somme forfaitaire seulement aux
parents d'un enfant qui était adulte mais qui était encore à leur charge?
Pourquoi, en l'absence d'enfant ou de conjoint, ce ne serait pas...
M. Jolin-Barrette : Non, il
va en bénéficier. Dans le fond, le principe, là, c'est que le parent d'un
enfant majeur va bénéficier d'une somme forfaitaire, O.K. — ça, c'est
le principe — sauf s'il y a des enfants ou un conjoint. Mais ça,
c'est l'exception, O.K. Vous me suivez? Si l'enfant était à charge, par contre,
là le parent va quand même en bénéficier, va quand même avoir une indemnité
forfaitaire. Ça fait que situation 1, là...
Mme Labrie : Donc, si je
comprends bien ce que le ministre me dit, dans le fond, un parent d'enfant
majeur décédé, il va avoir accès à une indemnité... à une somme forfaitaire si
son enfant...
M. Jolin-Barrette : S'il est
à charge... Dans le fond, là, prenons un cas fictif, là. Supposons, là, papa X,
là, a un enfant qui a 19 ans, O.K. Puis papa X s'occupait... Dans le
fond, l'enfant de 19 ans, là, X, était à charge de papa X, O.K., à
plus de 50 %, sauf que l'enfant de 19 ans avait un bébé Y, O.K.
Bon. L'enfant de 19 ans décède, O.K. On est dans le cas où papa X <s'occupait...
M. Jolin-Barrette :
…
l'enfant de 19 ans, là, X, était à charge de papa X, O.K., à
plus de 50 %, sauf que l'enfant de 19 ans avait un bébé Y, O.K.
Bon. L'enfant de 19 ans décède, O.K. On est dans le cas où papa X
>s'occupait à… subvenait à 50 % de l'enfant de 19 ans, X.
Malgré le fait qu'il y a un enfant, le papa X va bénéficier d'une
indemnité forfaitaire. C'est ça. Oui.
Mme Labrie : Moi, ce que je
veux savoir, c'est qu'une personne ait des enfants à charge ou pas, si elle est
adulte…
M. Jolin-Barrette : Juste un
point. L'enfant à charge, dont on parle, là, c'est la personne qui décède.
Est-ce qu'elle, elle était à charge?
Mme Labrie : Oui.
M. Jolin-Barrette : Dans
votre exemple, là, c'est, supposons, vous, vous êtes l'aidante naturelle, mais
vous étiez à la charge de votre parent, malgré le fait que vous avez des… que
la personne a des enfants.
Mme Labrie : Moi, l'exemple
que je veux soumettre au ministre, c'est une situation dans laquelle je ne suis
pas à charge, du tout, de mes parents. Je suis une adulte autonome
financièrement, je ne suis pas à la charge de personne. Mais moi, j'ai la
charge de mes parents et je décède suite à un acte criminel. Est-ce que mes
parents vont avoir accès à une somme forfaitaire?
M. Jolin-Barrette : Vont
avoir une somme forfaitaire, oui, si vous, vous n'avez pas d'enfant, puis vous
n'avez pas de conjoint, parce qu'on veut prioriser le noyau familial.
Mme Labrie : O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Autres interventions sur l'article 30?
M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui.
Merci, M. le Président. C'est ça, la question, ça me revient à la mémoire,
là. Le ministre devait vérifier s'il y avait des gens qui n'étaient pas
couverts par l'article 30, en regard de l'article 10 et 11… des
articles 10 et 11.
M. Jolin-Barrette : Oui, donc
les personnes admissibles à la somme forfaitaire. Les personnes de
l'article 10 qui ne reçoivent pas de somme forfaitaire en vertu de
l'article 30 sont des proches ou des témoins. Mais les autres personnes
que les victimes directes ne sont admissibles qu'à la somme forfaitaire à cause
d'un décès.
M. Tanguay
: Dans le
tableau que le ministre nous a communiqué, on voit que les victimes directes,
de même que les parents d'un enfant mineur ou majeur, peuvent obtenir une somme
forfaitaire, pas uniquement dans le cas du décès de l'enfant, mais également
que l'enfant mineur ou majeur soit blessé. Il peut avoir une somme forfaitaire,
sauf… Non. Excusez-moi. Ça prend, même… C'est l'enfant majeur décédé, somme
forfaitaire du parent, enfant mineur décédé mais pas blessé… Mais, autrement
dit, les sommes forfaitaires ne seront pas données aux parents d'un enfant
blessé, n'est-ce pas...
M. Jolin-Barrette :
Effectivement.
M. Tanguay
: ...mais
elles vont être données à l'enfant d'un parent décédé. Donc, il y a un choix
qui est fait. Est-ce que c'est l'état de fait à l'heure… Bien là, vous allez me
dire : On élargit, alors... <malgré la…
M. Tanguay
: …ne
seront pas données aux parents d'un enfant blessé, n'est-ce pas...
M. Jolin-Barrette :
Effectivement.
M. Tanguay
: ...mais
elles vont être données à l'enfant d'un parent décédé. Donc, il y a un choix
qui est fait. Est-ce que c'est l'état de fait à l'heure… Bien là, vous allez me
dire : On élargit, alors... >malgré la jurisprudence, là. Donc, ça,
c'est un choix qui est fait, le parent d'un enfant blessé n'a pas de somme
forfaitaire.
M. Jolin-Barrette : Non.
Puis, je vous donne un exemple, là. Entre le régime actuel, là, actuellement,
la personne qui recevait une indemnité de décès, c'était seulement le parent d'un
enfant à charge décédé qui était indemnisé. Là, avec l'exemple que je donnais,
dans le fond, même si vous n'êtes plus à charge, le parent va avoir une
indemnité de décès, le parent d'un enfant majeur.
M. Tanguay
: Décédé.
M. Jolin-Barrette : Je donne
un exemple. Supposons, moi, je n'avais pas d'enfant, pas de conjoint, je
décède, par acte criminel, actuellement, mes parents, ils n'ont rien, parce que
je ne suis pas à charge, je suis autonome, donc je n'avais rien. Là, ce qu'on
change avec la loi, c'est que, si je décède, mes parents vont avoir une
indemnité de décès, si je n'ai pas autre noyau familial.
Dans le fond, l'indemnité de décès,
désormais, elle est plus large, elle est plus généreuse, parce qu'on dit :
Bon, bien quand la personne décède par acte criminel, on regarde à qui est
donnée l'indemnité de décès, prioritairement, la famille proche, proche, proche,
conjoints, enfants. Après ça, s'il n'y a pas présence de conjoint, enfant, on
fait un peu comme dans les successions, là, dans le Code civil, là. Dans le
fond… Puis le conjoint, on s'entend, marié, là, mais ça, on aura un autre
débat.
M. Tanguay
: Quand?
M. Jolin-Barrette : Bien,
quand? Quand je vais pouvoir aller travailler sur la réforme du droit de la
famille, donc après la réforme de l'IVAC, la réforme du droit de la famille. Puis
je sens que je vais retrouver le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Puis entre
les deux… Oui. Puis entre les deux, vous savez ce qu'on va passer?
M. Jolin-Barrette : Qu'est-ce
qu'on va faire?
M. Tanguay
: Le 39,
mode de scrutin, on va le passer entre les deux, parce que là, la «steam», elle
monte dans la chaudière.
M. Jolin-Barrette : Mais si
c'est la suggestion du député de LaFontaine, mais je croyais qu'il n'était pas
en faveur du projet de loi n° 39.
M. Tanguay
: Ah! mais
je suis toujours prêt au débat, toujours prêt au débat. On va voter contre, mais
toujours prêt au débat, mais il faut qu'il soit appelé.
M. Jolin-Barrette : O.K.
M. Tanguay
: O.K. On
referme la parenthèse, mais si…
M. Jolin-Barrette : O.K. Mais
juste là-dessus, M. le Président, je veux juste savoir, dans ma planification,
est-ce que ça va être un long débat ou un court débat pour le 39?
M. Tanguay
: Bien, un
débat qui va impliquer tout près de 500 articles, 227 plus 169.
M. Jolin-Barrette : C'est beaucoup
d'articles.
M. Tanguay
: C'est…
juste de les lire, ça prend des jours. Je dis ça, je ne dis rien, là.
M. Jolin-Barrette : Juste
vous dire que, pour considération pour notre président de la CI, il ne faudrait
pas trop…
M. Tanguay
: Lui en
demander. Bien, il est capable, il est fort.
M. Jolin-Barrette : Bien, lui
dire à l'avance, M. le Président, lui dire à l'avance que…
M. Tanguay
: Son
agenda.
M. Jolin-Barrette : Est
chargé.
M. Tanguay
: Il y a des
proches du président qui ont mis sa photo sur une pinte de lait pour le
retrouver, parce qu'il est toujours à Québec. Mais, ceci dit, bien, nous,
évidemment, on ne s'en plaindra pas. Quelle joie qui se renouvelle à toutes les
semaines, <que de croiser notre…
M. Jolin-Barrette :
…lui dire à l'avance, M. le Président, lui dire à l'avance que…
M. Tanguay
: Son
agenda.
M. Jolin-Barrette :
Est chargé.
M. Tanguay
: Il y a
des proches du président qui ont mis sa photo sur une pinte de lait pour le
retrouver, parce qu'il est
toujours à Québec. Mais, ceci dit, bien,
nous, évidemment, on ne s'en plaindra pas. Quelle joie qui se renouvelle à
toutes les semaines, >,que de croiser notre président.
M. Jolin-Barrette : Oui, je
suis d'accord.
M. Tanguay
: Oui, c'est
ça.
Le Président (M.
Bachand) : Je vous rappelle qu'on est sur l'article…
M. Tanguay
: Oui, oui,
oui, M. le Président. On peut quand même vous vanter un peu, vous le méritez.
Votre exemple est bon. Cependant, c'est si vos parents… dans la mesure où vos
parents subvenaient à 50 % de vos besoins.
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que, dans le fond, si vos parents subvenaient à 50 % de vos besoins,
malgré le fait que vous avez des enfants ou que vous avez des conjoints, ils
vont pouvoir bénéficier de l'indemnité forfaitaire.
• (15 h 40) •
M. Tanguay
: O.K. Parce
que «parent d'un enfant majeur décédé», il a le droit… Donc, c'était votre
exemple. Vous n'avez pas de conjoint, pas d'enfant, vous décédez, vos parents
auront une somme forfaitaire, somme forfaitaire en cas de décès, si pas de
conjoint ou d'enfant, ou si conjoint ou enfant, le parent subvenait à 50 %
de ses besoins. Ah! O.K. Alors, s'il y a conjoint et enfant, il faut à ce
moment-là qu'il y ait 50 % des besoins.
M. Jolin-Barrette : Pour être
admissible.
M. Tanguay
: Mais, s'il
n'y a pas enfant et conjoint, il n'y a pas la règle du 50 %.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Donc, c'est une avancée comparativement à aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui,
dans l'IVAC, le parent d'un enfant majeur décédé était seulement indemnisé si
son enfant majeur était à charge.
M. Tanguay
: O.K. Et,
dans la nomenclature, c'est un peu ça, ma question quand on s'est quitté, on
voit que 10 et 11, c'est un effet miroir, 10 étant dans un contexte
d'intervention civique, diriez-vous. Donc, dans 11, c'est dans un contexte
d'intervention civique, diriez-vous que, tel qu'on le voit dans le tableau... Parce
que le tableau est dans le contexte de l'article 10, mais c'est miroir.
Dans le contexte de l'article 11, on aurait les mêmes catégories, tout
simplement.
M. Jolin-Barrette : 10 et 11
également, donc oui, l'intervenant aussi.
M. Tanguay
: Il n'y en
a pas moins, à quelque part à 11, par rapport à ce que quelqu'un d'autre a, que
ce soit un enfant conjoint ou… O.K. Et vous me permettrez, M. le Président...
Le Président (M.
Bachand) : Oui.
M. Tanguay
: ...j'aimerais
retrouver… On va retrouver le… Il y avait un dernier élément que je voulais
citer. Ce matin, on a eu l'occasion de citer le communiqué de presse — peux-tu
me le renvoyer, Sophie — de nos... des organismes. Il y avait une
dernière section, dont je vous avais annoncé la lecture, M. le Président, qui
était…
M. Jolin-Barrette :
Le député de LaFontaine a oublié de lire, au début du
communiqué de presse, il y a un passage qui est positif par rapport aux
amendements que j'ai déposés.
M. Tanguay
: Oui, mais
ce passage-là, je l'ai complètement éludé, là, vous me connaissez.
M. Jolin-Barrette : Je
voudrais juste le souligner aux membres de la commission.
M. Tanguay
:
Voulez-vous le lire?
M. Jolin-Barrette : Non, mais,
écoutez, je pense que ça me ferait plaisir si le député de LaFontaine le
lisait.
M. Tanguay
:
<Ah!
…
M. Jolin-Barrette :
…l
e député de LaFontaine a oublié de lire, au début du communiqué de
presse, il y a un passage qui est positif par rapport aux amendements que j'ai
déposés.
M. Tanguay
: Oui,
mais ce passage-là, je l'ai complètement éludé, là, vous me connaissez.
M. Jolin-Barrette :
Je voudrais juste le souligner aux membres de la commission.
M. Tanguay
:
Voulez-vous le lire?
M. Jolin-Barrette :
Non, mais, écoutez, je pense que ça me ferait plaisir si le député de
LaFontaine le lisait.
M. Tanguay
: >Ah!
premier paragraphe?
M. Jolin-Barrette : Bien, je
ne sais pas si c'est le premier paragraphe, mais il y a des bons mots.
M. Tanguay
: Des amendements
bienvenus, deuxième paragraphe : «Les modifications, au projet de loi
n° 84, annoncées par le ministre font écho à l'une des recommandations
majeures que les groupes avaient exprimées lors de leurs différentes
représentations auprès du ministre.»
Citation : «Nous nous expliquions mal
comment le projet de loi pouvait limiter ainsi les indemnités financières
récurrentes aux personnes bénéficiant d'un lien d'emploi. Nous savons que
38 % des femmes en hébergement d'urgence et 86 % des femmes en
hébergement de deuxième étape n'ont pas de lien d'emploi à leur admission, le
plus souvent du fait de la violence conjugale. Sans les amendements proposés
par le ministre, ces femmes auraient été discriminées pour les prestations, par
le fait même, des actes criminels qu'elles subissent, explique Gaëlle Fedida,
coordonnatrice aux dossiers politiques à l'Alliance MH2.»
«Nous sommes fières — la
citation se poursuit — d'avoir réalisé les représentations
nécessaires qui ont mené aux amendements annoncés et saluons l'écoute, dont a
fait preuve le ministère — le ministre — <le
ministère >sur cet enjeu. Nous espérons maintenant que cette écoute se
reflétera dans l'ensemble de nos revendications, ajoute Stéphanie Tremblay.»
M. Jolin-Barrette : …M. le
Président.
M. Tanguay
: Je vais
arrêter là, M. le Président, parce que là… Bon. Ça, c'est les fleurs.
Maintenant, on va continuer, il restait un petit bout du pot, M. le Président.
Mais il devait avoir une erreur, parce qu'ils ont dit ici, «écoute dont a fait
preuve le ministère.» C'est le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, c'est un travail d'équipe, M. le Président, et l'ensemble des gens qui
m'accompagnent, les gens qui sont également au ministère de la Justice, tout le
monde travaille très fort pour avoir le meilleur projet de loi possible.
M. Tanguay
: Bravo,
bravo, bravo! Prestations, ça, on en avait parlé. Il y avait la présence d'un
comité, dont les juristes progressistes... auquel les juristes progressistes
avaient fait écho : «Appel à l'action. Le projet de loi n° 84
présente de réelles avancées pour nombre de victimes, mais le rétrécissement de
l'accès aux indemnisations pour les victimes les plus vulnérables nous
préoccupe grandement... et suivra avec grand intérêt les travaux.» Je vais vous
retrouver, M. le Président, la citation d'un comité qui avait été demandé par
les juristes progressistes.
«Les indemnités seront-elles suffisantes?
Les articles du projet de loi n° 84 qui portent sur les différentes aides
financières et programmes actuels auxquels les victimes auront droit restent
très imprécis. On propose de s'en remettre à des règlements pour fixer les
montants et les modalités d'indemnisation. Or, la réglementation permet, certes,
une plus grande flexibilité qui bénéficie parfois aux victimes, mais quelles
garanties avons-nous que les montants qui seront établis ultérieurement par
règlement permettront de répondre adéquatement aux besoins des victimes?
L'Association des juristes progressistes recommandait, dans son mémoire
présenté devant la <Commission des institutions...
M. Tanguay
: ...o
r,
la réglementation permet, certes, une plus grande flexibilité qui bénéficie
parfois aux victimes, mais quelles garanties avons-nous que les montants qui
seront établis ultérieurement par règlement permettront de répondre
adéquatement aux besoins des victimes? L'Association des juristes progressistes
recommandait, dans son mémoire présenté devant la >Commission des
institutions — on ouvre les guillemets — "d'établir, à
l'aide d'un comité d'experts composé notamment d'actuaires, de psychologues et
d'intervenants et intervenantes psychosociaux, des balises de principe pour
encadrer les indemnités qui seront déterminées par règlement".» Fin de la
citation.
Pourrons-nous assister bientôt, M. le
Président, à l'annonce d'un tel comité?
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : En fait,
ce que je comprends, ce qui est demandé, c'est la création d'un comité pour
rédiger le règlement.
M. Tanguay
: Oui.
M. Jolin-Barrette : Alors,
nous, on va rédiger le règlement. Très certainement, on va consulter les
différents groupes, mais... Puis, vous savez, le processus réglementaire, donc
il y a une prépublication et ensuite il y a une édiction. Donc, on va consulter
les gens en prévision, une fois que le projet de loi va être adopté pour le
cadre réglementaire. C'est mon intention de consulter...
M. Tanguay
: Puis on
pourra, en tout cas... Oui.
M. Jolin-Barrette : Mais, encore,
faut-il aussi dire, dans les délais réglementaires, à partir du moment où il y
a la sanction de la loi, bien, il y a les règlements qui doivent être
prépubliés, ensuite qui doivent faire l'objet de consultations publiques dans
la Gazette officielle, et ensuite doivent retourner au Conseil des
ministres pour l'édiction.
Donc, c'est pour ça, lorsque je parlais de
l'importance du projet de loi aussi en termes d'adoption, il y a des délais à
respecter pour faire en sorte que le projet de loi rentre en vigueur.
M. Tanguay
: Et les
délais seront ceux de l'adoption de la réglementation, ne seront pas ceux de
l'adoption de la loi, je veux dire, c'est quand les règlements, évidemment,
seront terminés.
M. Jolin-Barrette : Le projet
de loi va être sanctionné. Puis ensuite, pour que ça puisse se tenir, il faut
faire en sorte qu'il y ait des règlements pour faire en sorte que le projet de
loi vive, donc, notamment au niveau des aides, donc d'où l'importance d'adopter
les règlements.
M. Tanguay
: Alors, à
ce moment-là, on réitère, puis je pense que le ministre a dit qu'il était en
réflexion, par rapport au fait de déposer les projets de règlement... ou si ça
peut se faire. Ça, vous n'êtes pas en réflexion là-dessus?
M. Jolin-Barrette : En fait,
ce que j'ai dit, puis on a fait revérifier ce que j'ai dit à la députée de
Joliette jeudi dernier, puis j'ai dit qu'on allait... que je vais informer,
mais je n'ai pas pris l'engagement de déposer des projets de règlement. Mais
l'information que j'ai de disponible, je vais répondre à vos questions en lien
avec ça, mais je n'ai pas l'intention de déposer les projets de règlement.
M. Tanguay
: O.K. Et
dernière question, M. le Président. Je ne sais pas si le ministre a pu
vérifier. Vous savez, le cas 1 appliqué à la SAAQ et à la CNESST, quand
pourrions-nous, croit-il, avoir le...
M. Jolin-Barrette : Bien,
probablement jeudi, là, parce qu'il faut que les équipes contactent les
différentes entités pour sortir les comparatifs.
M. Tanguay
: O.K. Juste
question de légistique, quand on dit, au début de 30 : «Les personnes
victimes qualifiées suivantes sont, conformément au règlement du gouvernement
et sous réserve de l'article 31, admissibles au versement d'une somme
forfaitaire», et, à la fin, on dit : «Une personne victime admissible a
droit à la somme forfaitaire établie conformément au règlement du gouvernement,
selon les conditions, les normes, les montants et les modalités qui y sont
prescrits», est-ce que ça aurait été <nécessaire de...
M. Tanguay
: ...
de
l'article 31, admissibles au versement d'une somme forfaitaire», et, à la
fin, on dit : «Une personne victime admissible a droit à la somme
forfaitaire établie conformément au règlement du gouvernement, selon les
conditions, les normes, les montants et les modalités qui y sont prescrits»,
est-ce que ça aurait été >nécessaire de mettre ça? Je ne le sais pas.
C'est clair qu'il y a beaucoup de choses qui vont se décider, là, dans le règlement,
là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais ça fait référence au règlement. Ça m'apparaît conforme.
M. Tanguay
:
...petite redondance, mais... C'est beau pour moi, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Dans le
fond, en m'expliquant la logique du troisième paragraphe tout à l'heure, le ministre
m'a amené d'autres questions. Dans le fond, je comprends que l'enveloppe, elle
est fermée, c'est un montant qui est fixe, et donc on veut le distribuer aux
membres de la famille, aux proches de la personne décédée. Est-ce que ça veut
dire, par exemple, que <si... >quand on parle «l'enfant du parent
qui est décédé», si <, par exemple, >une personne avait
cinq enfants, les cinq enfants vont se partager l'enveloppe à cinq, alors que,
dans une autre famille, où il y avait juste un enfant, l'enfant unique va se
partager... bien, il va... l'ensemble de l'enveloppe? Est-ce que c'est ce que
ça veut dire, ou chacun des enfants aura droit à la pleine somme, comme s'il
était enfant unique?
(Consultation)
Mme Labrie : Parce que je
comprenais, tantôt, de la logique qu'on me disait : On va privilégier la
cellule familiale la plus rapprochée, donc soit le conjoint ou les enfants. Et
donc, s'il n'y en a pas, là les parents vont pouvoir avoir accès. Mais, s'il y
avait plusieurs enfants, je veux savoir si ça implique qu'ils vont avoir droit
à une somme forfaitaire moindre puisqu'ils sont d'une famille nombreuse.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, lorsque vous avez plus d'un enfant, donc chaque enfant a droit à son
montant, et la somme forfaitaire n'est pas partageable entre les enfants. Donc,
<la somme forfaitaire prévue>... dans le fond, il va y avoir une
annexe, et la somme forfaitaire est prévue selon l'annexe, selon l'âge des
enfants au moment du décès. Donc, <il va y avoir... >les enfants
vont avoir leur somme forfaitaire indépendamment les uns des autres.
• (15 h 50) •
Mme Labrie : Est-ce que
ça voudrait dire que si... bien, si... Postulons que les enfants n'auront pas
le même âge, là, disons que les enfants n'ont pas le même âge, donc ils
n'auront pas nécessairement droit à la même somme forfaitaire, si, par exemple,
certains des enfants sont majeurs, certains sont mineurs, ils n'auront pas
droit à la même somme?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Ils n'auront pas <le même montant...
Mme Labrie : ...e
st-ce
que ça voudrait dire que si... bien, si... Postulons que les enfants n'auront
pas le même âge, là, disons que les enfants n'ont pas le même âge, donc ils
n'auront pas
nécessairement droit à la même somme forfaitaire, si,
par
exemple, certains des enfants sont majeurs, certains sont mineurs, ils n'auront
pas droit à la même somme?
M. Jolin-Barrette :
Exactement. Ils n'auront pas >le même montant.
Mme Labrie : Est-ce qu'on peut
avoir un ordre de grandeur de la différence de ces montants-là ou...
M. Jolin-Barrette : Oui. Dans
le fond, là, c'est en fonction de la catégorie d'âge. Donc, peu importe le
nombre d'enfants que vous avez, les montants forfaitaires pour décès sont en
fonction de l'âge de l'enfant, individualisés, non pas en fonction du nombre
d'enfants dans la famille. Donc, exemple, à titre d'exemple, pour un enfant de
cinq ans, la somme, c'est 44 846 $, puis un enfant de 12 ans,
c'est 41 259 $.
Mme Labrie : Donc, plus
l'enfant est jeune, plus la somme est élevée, c'est ce que je comprends?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Donc, les sommes sont entre 35 075 $ et 64 618 $ pour
l'indemnité de décès.
Mme Labrie : Et ça, c'est
l'âge... Le dernier chiffre, est-ce que c'est l'âge d'un enfant mineur ou
majeur?
M. Jolin-Barrette : Non. Dans
ces cas-là, c'est des enfants mineurs. Donc, le 64 618 $, j'imagine
que c'est l'enfant d'un an, là, ou... Oui, c'est l'enfant qui est moins d'un
an.
Mme Labrie : Puis le 30 quelques
mille, on parle d'un enfant...
M. Jolin-Barrette : J'imagine
que c'est l'enfant de 18 ans... 16 ans et plus.
Mme Labrie : 16 ans et
plus, sans limite d'âge?
M. Jolin-Barrette : Jusqu'à
la majorité.
Mme Labrie : O.K.
(Consultation)
Mme Labrie : Mais là j'entends
le ministre dire «majeur à charge», il n'est pas ici question d'un enfant... tu
sais, il n'y a pas de nuance ici, là. L'enfant d'un parent qui est décédé, il
n'est pas question ici que cet enfant-là devait être à charge ou devait être mineur
ou majeur, là, on parle de tous les enfants?
M. Jolin-Barrette : Donc, le
majeur aussi a le droit à 35 075 $, il n'a pas besoin d'être à
charge, c'est ça? Il n'a pas besoin d'être à charge. Donc, le montant
d'indemnité de décès pour 18 ans et plus, c'est 35 075 $, pour
l'indemnité de décès. Donc, l'enfant mineur, le plus jeune, moins d'un an,
c'est 64 618 $, puis ça décline jusqu'à aller à 35 000 $.
Mme Labrie : Ça, c'est pour le
nouveau régime. Puis, si on parle du régime actuel, ça ressemblait à quoi?
M. Jolin-Barrette : Le régime
actuel<, donc>... Donc, la situation actuelle, <c'était une
rente...
Mme Labrie : ...
si on
parle du régime actuel, ça ressemblait à quoi?
M. Jolin-Barrette :
Le régime actuel, donc... Donc, la situation actuelle, >c'était une
rente au niveau du salaire, donc... C'est, ça. La méthode de la DGIVAC était
calculée en fonction du nombre de personnes à charge. Donc, si vous prenez
l'exemple... C'est ça. Maintenant, vous avez une somme forfaitaire pour les
enfants, donc préétablie, chacun des enfants va avoir sa somme forfaitaire en
fonction de son âge. Pour ce qui est de la DGIVAC, c'était 90 % du salaire
net fois le pourcentage en fonction du nombre de personnes à charge, divisé par
12. Ça donnait une rente mensuelle partageable. La rente était en fonction du
salaire de la personne décédée.
Donc, s'il y avait une personne, ça
donnait... une personne à charge, c'était 55 % du salaire fois... c'est
ça, 55 % du salaire; deux personnes à charge, c'était 65 %; trois
personnes, 70 %; quatre, 75 %; puis cinq, 80 %.
Mme Labrie : Donc, si j'avais,
par exemple, cinq enfants dans l'ancien régime, ils se partageaient 80 %
du salaire que je faisais comme rente.
M. Jolin-Barrette : C'était
90 % du salaire net fois 80 %, divisé par 12.
Mme Labrie : O.K. Donc, la
différence principale entre les deux régimes, là, c'est notamment que ça va
être individualisé, puis qu'ils n'auront pas à se partager le montant, alors
qu'auparavant ils se partageaient un montant.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
Mme Labrie : Donc, ça va. O.K.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Autres interventions? Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Oui,
merci, M. le Président. Je vous écoutais en même temps que j'étais dans une
conférence téléphonique tout à l'heure. Donc, j'essayais de faire deux choses à
la fois, ça fait que je voudrais juste être sûre à une question que le député
de LaFontaine, il me semble, a posée. Entre l'article 30 et puis la liste
des personnes aux articles 10 et 11, si je comprends bien, la différence
entre une personne qui est reconnue victime comme principe...
M. Jolin-Barrette : Juste
vous interrompre une seconde, juste pour apporter un complément d'information...
Mme
Hivon
: Oui.
M. Jolin-Barrette : ...puis,
avec la DGIVAC, dans le fond, avec le régime actuel, pour l'indemnité de décès,
dans le fond, ça allait jusqu'à 18 ans ou jusqu'à 25 ans. Donc, après
25 ans, il n'y avait plus rien. Donc, nous, on poursuit ça. Dans le fond,
le forfaitaire couvre même si vous êtes plus âgé, que vous n'êtes plus à
charge. Ça, c'est un élément important de bonification aussi, je voulais juste
l'apporter.
Mme Labrie : Donc, si tous les
enfants sont majeurs, ils vont quand même tous recevoir quelque chose, mais ça
va être le plus faible montant, là, de ceux que vous avez nommés.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
sous réserve du noyau familial.
Mme Labrie : Mais tous les
enfants vont faire partie du noyau familial.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
supposons qu'on est dans le cas où vous avez un conjoint, le conjoint aussi est
calculé. Puis si c'est un conjoint <qui est majeur...
M. Jolin-Barrette :
...c'est ça, sous réserve du noyau familial.
Mme Labrie : Mais tous les
enfants vont faire partie du noyau familial.
M. Jolin-Barrette :
Oui, mais supposons qu'on est dans le cas où vous avez un conjoint, le conjoint
aussi est calculé. Puis si c'est un conjoint >qui est majeur... C'est-tu
ça?
Une voix
: ...
M. Jolin-Barrette : Non.
Ce que je veux dire, quand tout le monde est majeur, là, dans le fond, l'indemnité
de décès va être chacun des enfants majeurs d'un majeur qui est décédé...
Une voix
: ...
M. Jolin-Barrette : Ils
vont recevoir le montant. C'est ça. Bon, ça ne change rien. Tous ceux qui sont
majeurs vont avoir le montant. Les enfants majeurs vont avoir le montant. C'est
ça. C'est ça, la distinction parce qu'avant c'était jusqu'à 25 ans.
Mme Labrie : Et s'ils ont
un père qui est aussi de la cellule familiale immédiate...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Labrie : ...ils
n'auront pas un montant plus petit, parce que le père touche aussi un montant
forfaitaire, ça ne va rien changer pour eux.
M. Jolin-Barrette : Non.
Une voix
: ...
M. Jolin-Barrette : Les
enfants. Non, ça ne change pas le montant, les enfants. Puis là, je reviens sur
l'IVAC actuel. Actuellement, dans le fond, le premier 55 % du revenu
n'était pas pour les enfants, le premier, là, était pour le conjoint. Donc,
après ça, la personne supplémentaire, tantôt je vous ai dit deux personnes à
charge, donc entre le 55 % puis le 65 %, l'autre 10 %, lui,
revenait à l'enfant. Donc, le conjoint était calculé là-dedans. Mais je
m'excuse, là, je voulais juste apporter ces points-là.
Mme
Hivon
:
Il n'y a pas de problème. Donc, je voulais comparer articles 10 et 11 qui
viennent donc donner le statut de personne victime et ouverture à une aide
financière. Mais on sait qu'il y a différents types d'aide financière, et donc
l'article 30 qui, lui, vient donner ouverture à la somme forfaitaire.
Alors, je voulais juste être bien certaine que la différence entre les
personnes qui se qualifient de manière générale pour l'aide financière et
celles qui se qualifient pour la somme forfaitaire, globalement, c'est celles
qui sont touchées, soit elles-mêmes directement, c'est celles-là qui vont avoir
droit à la somme forfaitaire, ou les autres, les conjoints, les enfants, les
proches essentiellement quand il y a un décès.
Et je voudrais donc que le ministre vienne
spécifier les personnes, donc, clairement, qui ont droit à des aides
financières, mais qui n'ont pas droit à la somme forfaitaire, juste pour que ce
soit bien clair.
M. Jolin-Barrette :
Bien, dans le fond, 10 et 11, c'est la même chose qui est reprise à 30. Dans le
fond, la personne... La somme forfaitaire, elle est pour la personne qui subit
l'infraction. Puis pour les autres, son entourage, la somme forfaitaire va être
là lorsqu'il y a décès. C'est ça.
Mme
Hivon
:
…donc, voilà. Donc, il n'y aura jamais d'autres sommes forfaitaires pour des
tiers, des proches, des parents, des frères et soeurs, des enfants, des
conjoints s'il n'y a pas décès. Par exemple, ma conjointe...
M. Jolin-Barrette :
Bien... Non, mais...
• (16 heures) •
Mme
Hivon
:
...vit un acte criminel extrêmement grave. Elle est complètement paraplégique à
la suite…
16 h (version révisée)
Mme
Hivon
:
...proches, des parents, des frères et soeurs, des enfants, des conjoints s'il
n'y a pas décès.
M. Jolin-Barrette :
Bien... Non, mais...
Mme
Hivon
:
Par exemple, ma conjointe vit un acte criminel extrêmement grave. Elle est complètement
paraplégique à la suite de l'accident, elle va être indemnisée avec une somme
forfaitaire. Mais moi, comme conjoint, je n'aurai pas d'autre aide, même si
cette personne-là... je vais avoir de l'aide psychologique ou je vais avoir de
l'aide financière, mais je n'aurai pas de somme financière forfaitaire même si,
par exemple, cette personne-là m'aidait beaucoup, ou tout ça. Je veux dire,
c'est le décès qui va faire en sorte que, comme conjoint, je puisse avoir une
somme forfaitaire, aucune autre circonstance.
M. Jolin-Barrette : Oui.
La somme forfaitaire, c'est uniquement pour la personne victime directement, ou
sinon les proches ou le témoin. C'est ça. Donc, les proches des personnes
blessées, il n'y a pas de somme forfaitaire.
Mme
Hivon
:
Non, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Par
contre, si vous êtes un témoin, là, à ce moment-là, vous pouvez avoir de l'aide
de remplacement de revenu, de l'aide financière palliant à la perte de revenus.
Mme
Hivon
:
Parfait. Et est-ce que...
M. Jolin-Barrette : Le
parent d'un enfant mineur blessé, lui aussi, il a une aide financière palliant
à une perte de revenus.
Mme
Hivon
:
C'est ça, parfait, jamais de somme forfaitaire.
Et est-ce que le ministre... parce qu'il
n'a toujours pas déposé les documents de travail qui nous donneraient les
indications de ses règlements. Donc, est-ce qu'il peut nous indiquer les
différences, c'est-à-dire en termes de hauteur de somme forfaitaire dans le
calcul selon qu'on est la personne elle-même versus le parent, versus l'enfant,
versus le conjoint, une personne à charge? Donc, toute sa liste de
l'article 30, j'imagine évidemment qu'il y a une gradation ou il n'y en a
pas. Et c'est ce que j'aimerais savoir. J'aimerais qu'il nous indique les
différences dans les calculs selon les catégories.
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, supposons pour l'enfant d'un parent, ça, on le disait tantôt, ça
varie entre 30 075 $ et 64 618 $. Le conjoint, ça varie
entre... bien, la personne à charge, c'est la même chose, entre
30 075 $ et 64 618 $. Après ça...
Mme
Hivon
:
Le conjoint.
M. Jolin-Barrette : Le
conjoint… attendez juste un instant.
Mme
Hivon
:
Ça a l'air vraiment intéressant, les documents que le ministre a. En tout cas,
M. le Président, s'il pouvait les déposer, on aurait une discussion beaucoup
plus transparente, en profondeur, éclairée. Donc, je réitère ma demande.
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, pour le <conjoint…
Mme
Hivon
: …a.
E
n tout cas, M. le Président, s'il pouvait les déposer, on aurait une
discussion
beaucoup plus transparente, en profondeur, éclairée. Donc, je
réitère ma demande.
Le Président (M.
Bachand) :
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette :
Oui. Donc, pour le >conjoint…
Mme
Hivon
: En
fait, s'il peut les prendre, là, <un par… >paragraphe par
paragraphe, ça serait vraiment aidant. La personne qui subit une atteinte, ça
va de combien à combien? Le parent d'un enfant mineur qui est décédé? Je veux
dire, si on pouvait avoir les indications, ça nous permettrait de voir la
hauteur de l'indemnité forfaitaire puis la proportion par rapport à la personne
elle-même.
M. Jolin-Barrette : O.K. Donc :
le parent d'un enfant mineur décédé, c'est 59 189 $ qui est
partageable entre les deux parents; le parent d'un enfant majeur décédé qui a
un conjoint ou des enfants, c'est 59 189 $ s'il subvenait à 50 %
des besoins de l'enfant; le parent d'un enfant majeur décédé, si l'enfant
n'avait ni conjoint ni enfant, c'est 59 189 $; puis l'enfant majeur
d'un parent décédé, c'est 35 075 $; puis, dans le fond, le mineur, ça
partait à 64 618 $.
Mme
Hivon
: Ça,
c'est le parent d'un enfant mineur ou c'est l'enfant mineur?
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est l'enfant mineur. Si son parent décède, c'est entre 64 118 $ et
35 075 $ à 16 ans et plus.
Mme
Hivon
:
Parfait. Puis le premier alinéa, la personne qui subit une atteinte à son
intégrité, ça peut aller de combien à combien, la personne elle-même?
M. Jolin-Barrette : La somme
forfaitaire? Jusqu'au maximum, à 258 247 $.
Mme
Hivon
:
Parfait.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je veux savoir…
Je veux juste me le faire confirmer, là, je pense bien que la réponse va être
oui. Mais tout ça, c'est cumulable? Disons… Tout à l'heure, on me disait,
exemple, là, le montant le plus élevé, là, 258 000 $, on me donnait
l'exemple d'un bébé secoué. Disons une situation extrêmement tragique où la
mère de cet enfant-là, elle décède de violence conjugale, le bébé est secoué.
Lui, il va avoir lui-même subi un crime, il va aussi être l'enfant d'un parent
décédé suite d'un crime. Il va avoir droit au cumul de sa propre indemnité à
lui comme victime, bébé secoué, puis il va avoir aussi accès à la somme
forfaitaire comme enfant d'un parent tué lors d'un acte criminel? Ça
s'additionne?
Le Président (M. Bachand) :
<M. le ministre, s'il vous plaît…
Mme Labrie : ...à la somme
forfaitaire comme enfant d'un parent tué lors d'un
acte criminel? Ça
s'additionne?
Le Président (M.
Bachand) :>M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors,
oui, c'est cumulable parce qu'il est dans deux dossiers distincts. Dans le
fond, à la fois il est une personne victime, donc qui a subi une infraction,
puis après ça, il se retrouve comme proche dans l'autre dossier du parent qui
est décédé.
Mme Labrie : C'est la réponse
que j'attendais. Tout à l'heure, le ministre m'a confirmé que les enfants d'une
même famille n'auraient pas à se diviser les montants, là, auxquels ils
pourraient avoir droit, que ça va être calculé individuellement. Mais après il
a dit à ma collègue de Joliette que, pour les parents, par contre, ce serait
partageable. Pourquoi c'est partageable pour les parents?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans
le fond, c'est un montant global. Donc, dans le fond, le parent d'un enfant
mineur décédé, c'est 59 189 $, donc c'est entre les deux parents.
Donc, s'il y a un seul parent qui le prend, c'est 59 000 $, sinon
c'est partageable entre les deux.
Mme Labrie : Mais pourquoi on
décide de le faire partageable pour les parents et pas pour les... Bien, en
fait, moi, je préférerais que ce ne soit pas partageable, là, j'apprécie que ce
ne le soit pas pour les enfants, je ne comprends pas pourquoi ça l'est pour les
parents.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est différent, parce que, dans le fond, lorsqu'un enfant décède, les parents,
eux, ils travaillent, eux, ils ont des revenus. L'enfant, lui, qui décède, qui
est un enfant mineur, lui, il se retrouve en situation de... il n'a pas de... son
parent n'est plus là pour subvenir à ses besoins, donc chacun des enfants a sa
somme. C'est la logique derrière ça.
Mme Labrie : Mais il peut y
avoir un des parents qui ne travaillait pas, puis là il va avoir la moitié de
la somme, puis c'est partageable.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
avant il n'y avait pas rien, dans le fond, le parent d'un enfant majeur, lui,
il n'avait pas d'indemnité en haut de 25 ans, puis là...
Mme Labrie : Avant, dans
l'ancien régime.
M. Jolin-Barrette : Dans
l'ancien régime.
Mme Labrie : Je comprends ça,
mais là, puisqu'on en instaure un nouveau, je ne comprends pas pourquoi on
décide de la faire partageable et pourquoi on ne prévoit pas simplement le
montant pour chacun des parents, qui ne serait pas partageable. Parce que, là,
il va y avoir des situations, par exemple... le ministre vient de... Tu sais,
disons un couple, un des deux travaille, l'autre pas, ils vont avoir chacun la
moitié du montant, là, sans égard au fait qu'il y en a un qui a un revenu, puis
l'autre pas. Donc, moi, je ne sais pas, je ne suis pas à l'aise avec le fait
qu'on rende ça partageable pour les parents. Je pense que ce serait plus
cohérent, plus logique de le prévoir en fonction de chaque individu. Je ne sais
pas, je...
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, les paramètres, tu sais, c'est ceux de la Société de l'assurance
automobile du Québec, puis l'objectif est de faire en sorte que la famille soit
indemnisée. Donc là, à ce moment-là, c'est entre les deux parents que
c'est partageable. C'est les deux parents de l'enfant qui <décède...
Mme Labrie : …Je ne sais pas,
je…
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, les paramètres, tu sais, c'est ceux de la
Société de
l'assurance automobile du Québec, puis l'objectif est de faire en sorte que la
famille soit indemnisée. Donc là,
à ce moment-là, c'est entre les deux parents
que c'est partageable, tu sais, les deux parents de l'enfant qui >décède.
Mme Labrie : Oui, bien, ça ne
change rien. Bien, moi, je souhaite quand même que les deux parents y
aient accès mais simplement qu'on prévoie un montant pour chacun d'eux, des
enveloppes distinctes.
Des
voix : …
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
C'est un bon point qui est soulevé par M. Ferland. Dans le fond, avec un
montant de 59 189 $, c'est plus que si c'était individualisé. Dans le
fond, là, si on mettait à 30 000 $, là, chacun… Mais, dans le fond,
supposons qu'il n'y a qu'un seul parent, le qu'un seul parent va pouvoir aller
chercher le 59 000 $ total. Tandis que, si on met individualisé, à ce
moment-là, ça voudrait dire qu'on le mettrait à 30 000 $ chacun, c'est-à-dire,
il ne pourrait pas aller bénéficier de la partie de l'autre si l'autre parent
n'est pas là.
• (16 h 10) •
Exemple, dans une situation, il y a un
abandon, où l'autre parent, il n'est pas là, à ce moment-là, ça va bénéficier
au parent survivant de son enfant, qui, lui, va ramasser le 59 000 $
plutôt que de ramasser 30 000 $ quelques.
Mme Labrie : O.K. Il y aurait quand
même moyen de corriger ça en prévoyant des montants différents si la personne
était la seule à charge.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
l'autre point qui est important aussi, si jamais le parent est agresseur de…
qui a commis l'infraction criminelle, supposons qu'il a assassiné l'enfant,
bien, à ce moment-là, l'autre parent va ramasser sa partie.
Mme Labrie : Bien, j'espère.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
ce que je veux dire, c'est que, dans le régime que vous proposez, s'il y avait
des montants prédéfinis, supposons à 30 000 $ chacun, tu sais, que
l'aide financière est de 60 000 $, en cas de décès, pour les parents
puis que, là, c'est chacun a 30 000 $, bien là, s'il y en a un qui
est décédé… s'il y en a un qui commet l'infraction à l'endroit de l'enfant, à
ce moment-là, l'autre parent, il a juste 30 000 $. Tandis que, là,
avec le régime qu'on a, il va pouvoir avoir 60 000 $.
Mme Labrie : O.K. Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Puisque le ministre dit que c'est le système actuel à la SAAQ, c'est ça que je
comprends, <ça veut dire qu'il y a… J>je réfléchis, là, je pense
que c'est un débat intéressant, ça veut dire qu'à partir du moment où il y a
deux parents qui ont toujours l'autorité parentale, qu'ils aient la garde
ou non, qu'il y en ait un qui voit son enfant une semaine par année versus
l'autre, 51 semaines, il n'y a pas de distinction, il n'y a rien qui est
prévu pour un partage équitable de la somme. Je fais juste m'imaginer les
débats et les enjeux qu'il doit y avoir à l'intérieur de certaines familles, de
certains ex-couples ou…
M. Jolin-Barrette : Mais actuellement
le montant, quand vous avez un enfant à charge qui décède, c'est
13 000 $ partageable, dans le <régime actuel…
Mme
Hivon
:
...les débats et les enjeux qu'il doit y avoir
à l'intérieur de
certaines familles, de certains ex-couples ou...
M. Jolin-Barrette :
Mais
actuellement le montant, quand vous avez un enfant à charge qui
décède, c'est 13
000 $ partageable, dans le >régime
actuel. Donc, on passe de 13 000 $ à 59 189 $. Donc, c'est
40 000 $ de plus.
Mme
Hivon
:
Puis, avec la SAAQ, c'est quoi, le montant?
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre…
M. Jolin-Barrette : ...le
montant de 59 189 $, c'est le montant de la SAAQ actuellement.
Mme
Hivon
:
O.K., c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Puis
nous, dans le régime de l'IVAC qu'on avait... bien, qu'on a là, avant la
réforme, c'est 13 518 $.
Mme
Hivon
:
Oui, avec quelques avancées jurisprudentielles, ceci dit, qui ont fait évoluer
les choses. Puis là on arrive avec un régime où, pour cet aspect-là, on se
colle à la SAAQ, mais on abolit les rentes viagères. Puis je pense que c'est
juste important de ramener ça, parce qu'il y a des choix qui sont faits.
Donc, quand le ministre dit ça, oui, c'est
vrai que, pour cet aspect-là, c'est mieux que la loi actuelle. Mais, ceci dit,
si on peut corriger quelque chose qui, peut-être... je ne le sais pas, là,
j'étais curieuse de savoir si, en ce moment, dans les régimes qui existent, il
y avait eu des enjeux et des litiges par rapport à ça, parce que je peux
imaginer qu'on n'est pas dans la même logique. À partir du moment où les deux parents
sont toujours vivants puis les deux ne sont pas déchus de l'autorité parentale,
qu'ils aient la garde ou non, qu'ils aient la charge ou non de leurs enfants,
on présume que la somme va être divisée en deux.
M. Jolin-Barrette :
Bien, on me dit qu'il n'y a pas d'enjeu actuellement à la SAAQ relativement au
partage de la somme. Puis, dans le fond, quand les deux parents ont
l'autorité parentale, nous, on est là pour offrir le montant. Donc, ce n'est
pas au législateur à dire : Vous allez avoir tant en fonction de. Tu sais,
c'est la perte d'un enfant, qui est propre dans chaque famille, là. Donc, on
laisse la latitude à ce qu'il soit partageable ou non.
Mme
Hivon
:
Et donc le montant est remis... Je veux dire, dans le régime, il va être remis
en disant... On se comprend, là, les couples divorcées, l'État va diviser la
somme en deux puis va faire un chèque de la somme forfaitaire moitié à la mère,
moitié au père, par exemple?
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais ils vont s'informer à savoir si les conjoints veulent avoir la somme.
Mme
Hivon
:
Oui. Je pense que la réponse va être souvent oui, là.
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est propre à chaque individu, là. Ce que je veux dire, dans chacune des
familles, ça se peut que...
Mme
Hivon
:
Oui, il peut y avoir des exceptions, mais je pense qu'en général on peut
s'attendre à ce qu'effectivement ça va être divisé en deux.
M. Jolin-Barrette : Ça
dépend des revenus des gens, ça dépend de la situation propre. Dans chaque
famille, c'est <différent...
M. Jolin-Barrette :
...ça se peut que...
Mme
Hivon
:
Oui, il peut y avoir des exceptions, mais je pense qu'en général on peut
s'attendre à ce qu'effectivement ça va être divisé en deux.
M. Jolin-Barrette :
Ça dépend des revenus des gens, ça dépend de la situation propre. Dans chaque
famille, c'est >différent.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Sherbrooke, s'il
vous plaît.
Mme Labrie : Je reste sur la
division du montant. C'est le ministère qui va faire les chèques, là, qui va
faire les deux chèques égaux, là. Moi, en fait, ce qui me préoccupe
là-dedans, c'est la situation où on enverrait le montant, l'ensemble, là, de
l'enveloppe pour... qui est partageable entre les parents, qu'on l'enverrait...
En fait, on va l'envoyer à qui puis comment qu'on va être certain que ça va
être bien partagé entre les parents? Moi, c'est ça qui me préoccupe. On
pourrait imaginer des situations où un chèque qui est envoyé en disant :
Bien, partagez-vous ça, c'est ce à quoi vous avez droit comme parent, puis
finalement une des deux personnes s'accapare l'essentiel du montant, là.
M. Jolin-Barrette : Non, bien
entendu, c'est vérifié. Ça doit être à la DGIVAC que...
Des
voix : …
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est ça, c'est la DGIVAC. Dans le fond, le parent s'adresse à l'IVAC, dans un
premier temps, pour avoir sa part. Ensuite, la DGIVAC contacte l'autre parent
pour savoir s'il veut bénéficier de sa partie. Si... à partir du moment où il y
a une renonciation, la DGIVAC contacte le parent, l'autre parent original pour lui
verser la seconde partie de la somme.
Mme Labrie : Parce que, là, le
ministre a répondu à ma collègue que, si les deux parents étaient
divorcés, par exemple… on ne parlera pas des situations où ils sont séparés
parce qu'on n'a pas clarifié ça encore, mais, disons, ils sont divorcés, on lui
a répondu, à ma collègue de Joliette, que, bien là, il y a deux chèques
qui seraient envoyés. Dans la situation où ils ne le sont pas, où ils vivent
encore ensemble...
M. Jolin-Barrette : Mais il
faut présenter la demande.
Mme Labrie : Je comprends
qu'il faut présenter la demande, ça, c'est sûr. J'ai compris qu'il faut
présenter la demande. Mais, je veux dire, une fois que les deux ont présenté la
demande, les deux ont confirmé qu'ils voulaient la somme forfaitaire, on lui a
dit, à ma collègue, que, s'ils étaient divorcés, les parents, ils recevraient
chacun un chèque, que c'est le ministère qui s'occuperait de séparer ça. S'ils
ne le sont pas, est-ce qu'il y en a juste un qui peut être envoyé ou, dans tous
les cas, on va séparer le montant, puis on va envoyer à chacun des deux parents
le montant auquel il a droit?
M. Jolin-Barrette : Non, il
faut qu'il fasse sa demande. Dans le fond...
Mme Labrie : Je le sais qu'il
faut qu'il fasse sa demande. Disons qu'ils l'ont faite, là.
M. Jolin-Barrette : Oui. Les
deux parents ont fait leur demande...
Mme Labrie : Oui.
M. Jolin-Barrette : ...donc
chacun va recevoir leur part.
Mme Labrie : Ils n'auront pas
un versement pour les deux qu'ils vont devoir s'arranger avec ensemble.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
c'est en fonction de chacun des parents, à moins qu'il y ait renonciation de la
part d'un des parents. Là, à ce moment-là, ça va s'en aller à l'autre parent.
Mme Labrie : O.K.
M. Jolin-Barrette : Et sous
réserve que la personne est admissible à recevoir l'aide financière. Donc, exemple,
si c'est le parent qui a assassiné <l'enfant, lui, il n'a pas...
Mme Labrie : …qui vont
devoir s'arranger avec ensemble.
M. Jolin-Barrette :
Non, non, c'est
en fonction de chacun des parents, à moins qu'il y ait
renonciation de la part d'un des parents. Là, à
ce moment-là, ça va s'en
aller à l'autre parent.
Mme Labrie :
O.K.
M. Jolin-Barrette :
Et sous réserve que la
personne est admissible à recevoir l'aide
financière. Donc,
exemple, si c'est le parent qui a assassiné >l'enfant,
lui, il n'y a pas le droit à l'indemnité forfaitaire. Ça va s'en aller à
l'autre parent.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Puis… sur ce même sujet-là, pour bien comprendre, quand le ministre dit :
Il faut évidemment qu'il ait fait la demande. Admettons que juste le père a
fait la demande, et donc vous n'avez pas de demande de la mère, mais il y a une
mère… vient le moment de donner la somme forfaitaire aux parents de l'enfant
décédé, vous allez le donner entièrement au père ou vous allez vérifier? Quand
vous dites : Il ne faut pas qu'il y ait eu renonciation, est-ce que, de
manière proactive, l'IVAC, la DGIVAC va vérifier?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans
le fond, il y a un suivi du dossier pour savoir si la personne veut, mais, au
bout de trois ans de la demande, si l'autre parent ne s'est pas manifesté,
à ce moment-là, la somme est versée à l'autre parent.
Mme
Hivon
: O.K.
Ça fait que moi, je suis, mettons, la mère. Trois mois après le décès, je
fais une demande. Le père ne se manifeste pas. Vous procédez, vous me donnez ma
part du montant.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme
Hivon
: O.K.,
puis, au bout de trois ans, le père ne s'est toujours pas manifesté, je
vais avoir l'autre moitié du montant.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme
Hivon
: O.K.
Est-ce que, pendant l'intervalle, l'IVAC fait des démarches formelles auprès du
père pour savoir s'il veut faire une demande, s'il veut se qualifier ou, si personne
ne lève la main, on n'intervient pas pour lui donner son droit? Puisqu'on sait
qu'il y a un père, admettons. Dans les demandes, j'imagine qu'on connaît l'état
de la situation.
• (16 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Non, il
n'y a pas de démarches qui sont faites <à partir… >tant que la personne
n'a pas déposé sa demande, parce qu'il y a une notion de confidentialité des
dossiers. Donc, ce n'est pas la DGIVAC qui amorce les choses, c'est la personne
qu'il faut qu'elle présente sa demande à l'IVAC.
Mme
Hivon
: O.K.
Si la personne se réveille six mois trop tard, c'est tant pis, l'autre
partie de la somme a été donnée au premier parent qui avait reçu la moitié de
la somme. C'est bien ça?
Des voix
: …
M. Jolin-Barrette : Donc, <si
la personne… >on l'a vu avec la prescription, là, si la personne
a des motifs raisonnables d'expliquer pourquoi elle est hors délai, la somme
lui sera versée.
Mme
Hivon
: O.K.
Donc, pendant combien de temps, l'IVAC va retenir la somme? Parce qu'on se
comprend qu'il y a une incapacité d'agir pour arriver six ans après le
décès…
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, c'est le délai pour déposer sa demande?
Mme
Hivon
: Oui.
M. Jolin-Barrette : O.K.,
donc ça va être trois ans. Donc, à ce trois ans-là, la <personne…
Mme
Hivon
:
…combien de temps, l'IVAC va retenir la somme? Parce qu'on se comprend qu'il y
a une incapacité d'agir pour arriver six ans après le décès…
M. Jolin-Barrette :
Dans le fond, c'est le délai pour déposer sa demande?
Mme
Hivon
:
Oui.
M. Jolin-Barrette :
O.K., donc ça va être trois ans. Donc, à ce trois ans-là, la >personne
va présenter sa demande. Dans le fond… excusez-moi.
Mme
Hivon
: Elle
l'a fait.
M. Jolin-Barrette : Si la
personne n'a pas présenté sa demande, la somme… l'indemnité de décès totale,
l'autre 30 000 $, va être versée à l'autre parent. Si, après six ans,
l'autre personne se réveille et qu'il y avait des motifs raisonnables, à ce
moment-là, on va lui verser sa part aussi.
Mme
Hivon
: Mais
on n'ira pas retirer…
M. Jolin-Barrette : Non, on
n'ira pas retirer l'autre partie.
Mme
Hivon
: O.K.
En aucune circonstance.
M. Jolin-Barrette : C'est ce
qu'on me dit.
Mme
Hivon
: O.K.
Ça serait important. C'est bon. O.K.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui. Dans
cette lignée-là, très courte, le ministre avait fait écho, et ça, je pense
qu'on n'a pas besoin d'y retourner, de l'insaisissabilité de telles sommes. Je
pense que c'est les articles 694 et suivants du Code de procédure civile. Donc,
ça, ça demeure insaisissable et incessible, également?
M. Jolin-Barrette : Je crois
que oui.
Des
voix : …
M. Jolin-Barrette : O.K.
C'est ça. C'est l'article 29.1 qu'on a déposé, mais qu'on n'a pas encore adopté,
considérant le fait qu'on allait faire les aides financières, puis ensuite on
va y revenir.
M. Tanguay
: O.K. C'est
bon. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Abstention.
La Secrétaire
: M.
Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'article 30 est adopté.
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 31,
M. le Président.
«En plus des conditions prévues par le
règlement du gouvernement, une personne victime mentionnée au paragraphe 1°
ou 7° du premier alinéa de l'article 30 est admissible au versement d'une
somme forfaitaire lorsqu'une évaluation de santé démontre :
«1° qu'elle subit un préjudice consistant
en une perte de jouissance de la vie, des douleurs, des souffrances psychiques
ou d'autres inconvénients subis à cause de la perpétration d'une infraction
criminelle à son égard ou consistant en des atteintes d'ordre fonctionnel ou
esthétique causées par la perpétration de cette infraction;
«2° qu'elle subit des séquelles
permanentes laissées par ce préjudice.
«Une personne victime mentionnée à l'un
des autres paragraphes du premier alinéa de l'article 30 a droit au
versement d'une somme forfaitaire en raison du décès de la personne mentionnée
à ces paragraphes.»
Les commentaires. Cette disposition
prescrit que, pour la personne victime qui subit une atteinte à son intégrité,
elle doit obtenir une évaluation de santé qui démontre le préjudice qu'elle
subit et les séquelles qui en découlent. Ce préjudice inclut la perte de
jouissance de la vie, les douleurs et les souffrances ainsi que les séquelles
et les atteintes d'ordre fonctionnel ou esthétique.
Quant aux autres bénéficiaires admissibles
au versement de la somme forfaitaire lors du <décès…
M. Jolin-Barrette :
...
personne victime qui subit une atteinte à son intégrité, elle doit
obtenir une évaluation de santé qui démontre le préjudice qu'elle subit et les
séquelles qui en découlent. Ce préjudice inclut la perte de jouissance de la
vie, les douleurs et les souffrances ainsi que les séquelles et les atteintes
d'ordre fonctionnel ou esthétique.
Quant aux autres bénéficiaires
admissibles au versement de la somme forfaitaire lors du >décès d'une
personne victime, ils auraient droit à une somme forfaitaire pour décès.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui.
Alors, si je comprends bien, dans l'article 31, on parle de la même somme
forfaitaire à laquelle l'article 30 réfère, sauf qu'on précise que, dans
les cas des paragraphes 1° à 7°, là, ça va prendre une évaluation de
santé, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : 1° ou 7°.
1° ou 7°.
M. Tanguay
: Ah! 1° ou
7°. O.K.
M. Jolin-Barrette : Oui, 1°
ou 7°, parce que c'est la personne qui subit l'infraction. Donc, la personne
qui subit l'infraction, pour estimer son atteinte, il faut que la DGIVAC sache
à combien elle est évaluée. Puis 7°, c'est l'intervenant, donc c'est la
personne en vertu de 11, là, l'intervenant, donc, qui subit l'infraction
criminelle... bien, qui subit le dommage dans son intervention pour faire
empêcher une infraction criminelle. Donc, c'est la personne qui reçoit le coup,
supposons.
M. Tanguay
: Et, dans
le cas où la personne n'est pas décédée, qui est victime directe et qui a une
évaluation de santé, le tiers, le tiers de façon large tel que définit par
l'article 10, là, le parent, doit, par ricochet aussi, j'imagine... Est-ce
que cette évaluation de santé là sera pertinente ou pas pour le tiers qui vise
à être indemnisé ou ça va être le tiers, qui, non, non, non, lui va être évalué
psychologiquement in concreto dans son cas à lui, là, indépendamment des
séquelles subies par la victime au premier titre, là?
M. Jolin-Barrette : Le
tiers...
M. Tanguay
:
C'est-à-dire le parent d'un enfant blessé. L'enfant blessé, en vertu de 31, va
avoir une évaluation de santé. Excusez-moi... L'enfant blessé, la victime. La
victime, qui est par ailleurs l'enfant d'un parent qui va être indemnisé par
ricochet, là.
M. Jolin-Barrette : Attendez.
Revenons-là. Dans le fond, les personnes qui sont évaluées sont celles qui ont
droit à la somme forfaitaire. Les deux seuls qui ont droit à la somme
forfaitaire basée sur la blessure, ce sont la victime directe qui subit l'infraction
criminelle et l'intervenant. Donc, l'intervenant, c'est celui qui empêche une
infraction criminelle, là, puis qui est blessé à cette occasion-là.
Pour les autres, c'est des indemnités
forfaitaires en cas de décès. Donc, il n'y a pas d'évaluation parce qu'ils
n'ont pas d'indemnité forfaitaire si la personne, elle est blessée.
Là où le parent d'un enfant mineur a de
l'argent en remplacement de revenu, c'est quand l'enfant mineur est blessé.
Exemple, mon enfant mineur se fait agresser sexuellement, ça a des impacts sur
ma capacité à <travailler...
M. Jolin-Barrette :
…Là où le parent d'un enfant mineur a de l'argent en remplacement de revenu,
c'est quand l'enfant mineur est blessé. Exemple, mon enfant mineur se fait
agresser sexuellement, ça a des impacts sur ma capacité à >travailler
parce que je dois aller à des rendez-vous, je suis le pilier de la famille, le
support, tout ça.
Alors, moi, j'ai une indemnité de
remplacement de revenu, mais je n'ai pas de somme forfaitaire due à la blessure
de l'enfant mineur. La somme forfaitaire que je vais avoir, c'est s'il y a
décès. Donc, c'est la victime dite directe ou l'intervenant direct qui, lui, a
une somme forfaitaire.
M. Tanguay
: Et la
perte de revenus du parent d'un enfant mineur blessé sera sujette aux trois ans?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Et est-ce
que la quatrième et la cinquième année, comme on a vu ce matin, pourraient
s'appliquer aussi?
M. Jolin-Barrette : Je crois
que oui.
Des
voix : …
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: C'est
trois ans?
M. Jolin-Barrette : C'est
trois ans, exactement.
M. Tanguay
: Et la
perte de revenus…
M. Jolin-Barrette : Par
contre, le témoin, lui, l'a. Donc, le témoin, lui, a une aide financière
palliant la perte de revenus pour deux ans et, lui, il a la réorientation.
M. Tanguay
: Vous
dites : «Deux ans»?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Ce n'est
pas trois ans?
M. Jolin-Barrette : C'est
trois ans pour la victime, c'est deux ans pour le témoin.
M. Tanguay
: Deux ans
pour le témoin. C'est juste la victime, étant le parent d'un enfant, dans notre
exemple, mineur blessé, c'est la victime ici, là, c'est trois ans.
M. Jolin-Barrette : Lui, le
parent, c'est trois ans…
Des
voix : …
M. Jolin-Barrette : …la
question, c'est : Le parent d'un enfant mineur blessé, lui, pour son
remplacement de revenu, quelle est la durée de temps?
M. Tanguay
: Exact,
exact.
Des
voix : …
Le Président (M. Bachand) : M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : O.K. Donc,
c'est ça. Bon. Ramenons les choses, là. Le parent d'un enfant mineur décédé,
c'est trois ans de remplacement de revenu. Donc, l'enfant décède, c'est
trois ans. Ce parent-là d'un enfant mineur décédé a de l'aide financière
pour la réinsertion professionnelle, O.K.? Si c'est le parent d'un enfant
mineur blessé, le remplacement de la perte de revenus, c'est deux ans,
puis il y a de l'aide financière également pour la réinsertion professionnelle.
M. Tanguay
: Ah! O.K.
Donc, un deux ans qui s'ajouterait à ce deux ans-là. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: O.K. Et le
témoin, lui, a-t-il droit à de la réinsertion aussi? Oui.
M. Jolin-Barrette : Oui. Le
témoin, lui, c'est deux ans palliant la perte de revenus et <la
réinsertion… >aide financière pour la réinsertion professionnelle
également.
• (16 h 30) •
M. Tanguay
: O.K. Juste
pour les notes, donc, est-ce qu'on…
16 h 30 (version révisée)
M. Tanguay
: …c'est ça?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: O.K. Et le
témoin, lui, a-t-il droit à la réinsertion aussi? Oui.
M. Jolin-Barrette : Oui. Le
témoin, lui, c'est deux ans palliant la perte de revenus et la
réinsertion… aide financière pour la réinsertion professionnelle également.
M. Tanguay
: O.K. Juste
pour les notes donc, est-ce qu'on peut avoir les articles où l'on voit cela?
Prenons l'exemple, là, le dernier exemple, là, l'aide financière palliant en
perte de revenus pour le témoin, deux ans plus deux ans. Je ne sais
pas si on peut nous indiquer les articles dans le projet de loi n° 84.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Comme ça,
on va l'indiquer dans le tableau qui nous a été fourni. Puis c'est un peu… Au
Barreau, quand on a un examen en droit civil puis qu'on peut annoter notre
code, on fait les renvois.
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est l'article 42.
M. Tanguay
: 42, pour
le témoin, deux ans.
M. Jolin-Barrette : 42 et 51.
M. Tanguay
: Dans le
cas de témoins, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui. Ça,
c'est-tu pour les témoins ou c'est…
Une voix
: …
M. Jolin-Barrette : Pour le
parent aussi, pour le témoin et le parent.
M. Tanguay
: Pour le
parent aussi. O.K. Parfait. Donc, 31, là, l'objectif de 31, pour 1° ou 7°,
c'est de dire : Bien, ils seront sujets à une évaluation de santé, tout
simplement. Puis on répète un peu, là, dernier alinéa, là… Dans le fond, <c'est…
>l'objectif de 31, c'est de préciser que pour les 1°
et 7°, c'est l'évaluation de santé.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, c'est ça. Dans le fond, il faut l'évaluer pour indemniser adéquatement,
avec la somme forfaitaire, la personne qui est victime.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Écoutez, je
pense qu'on touche à nombre de sujets plusieurs fois, différents angles,
dépendant de l'article, etc., donc je reviens… On en a sûrement discuté, mais
c'est concernant l'article 31. C'est le Regroupement des maisons pour
femmes victimes de violence conjugale. Alors, je vais juste réitérer leurs
questions parce que je pense que beaucoup de groupes nous écoutent pour savoir…
pour avoir, justement, les réponses. Alors, comment seront évaluées les
souffrances psychiques courantes chez nombre de femmes victimes de violence
conjugale? Reconnaîtra-t-on…
Alors, je reprends. <Comment… >Donc,
c'est le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale :
Comment seront évaluées les souffrances psychiques courantes chez nombre de
femmes victimes de violence conjugale? Reconnaîtra-t-on les atteintes d'ordre
fonctionnel encore sous-estimées chez celles qui ont subi un traumatisme
crânien qui, tout en étant courant chez nombre d'entre elles, est encore peu
diagnostiqué? Les experts chargés d'évaluer les souffrances psychiques et les
séquelles permanentes, elles aussi souvent psychiques, <seront-ils formés
pour…
Mme Weil
: ...encore
sous-estimées chez celles qui ont subi un traumatisme crânien qui, tout en
étant courant chez nombre d'entre elles, est encore peu diagnostiqué? Les
experts chargés d'évaluer les souffrances psychiques et les séquelles
permanentes, elles aussi souvent psychiques, >seront-ils formés pour en
faire une appréciation juste. — et finalement — Le montant
de la somme forfaitaire sera-t-il significatif et permettra-t-il aux victimes
de poursuivre leur vie de manière décente?»
Donc, c'est par rapport à l'article 1
que ces questions ont été posées. Je pense que ça pourrait être posé très généralement,
mais par respect pour leur intervention, on n'en avait pas parlé trop, trop,
sauf qu'on avait parlé de formation et, ici, on parle de formation très
technique. Alors, elles parlent de traumatismes crâniens peu diagnostiqués puis
souffrances psychiques, parce qu'on en parle dans l'article 31. Alors,
c'est une question très technique à quelque part, là.
M. Jolin-Barrette : Mais,
en fait, là, la personne victime, là, qui a subi l'infraction criminelle, elle
est évaluée. Donc, dans le fond...
Mme Weil
: Bien,
c'est ça, la question. Elles disent souvent, c'est sous-évalué. Alors, avec
cette vision du gouvernement et élargissement, je pense que la question, c'est vraiment
comment devons... pouvons-nous aller plus loin pour comprendre ces phénomènes
qui, jusqu'à date, ont été sous-estimés? C'est un peu la question de... Et
c'est le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
Donc, elles sont expertes en la matière, là.
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est ça, M. le Président. Je ne sais pas si... La députée de Notre-Dame-de-Grâce,
tout à l'heure, on a eu un petit peu la discussion, avant le dîner, relativement
au fait que lorsqu'on avait les deux cas, là, qu'on a présentés, là, je vous
disais, dans le fond, avec l'ancienne... Dans le fond, l'IVAC faisait référence
à la Loi sur les accidents du travail, donc l'ancienne loi de 1930. Puis le
décideur administratif puis l'évaluateur avaient une beaucoup plus grande
discrétion pour fixer le pourcentage, tandis que là, avec le régime de la SAAQ,
il y a des balises beaucoup plus claires, puis l'analyse est plus objective.
Donc, ça pourra notamment répondre au questionnement.
Mme Weil
: Bien,
sauf que je pense que la portée de leur question, c'est plus le phénomène de
violence conjugale et les types de problème psychique qui sont, jusqu'à date,
sous-évalués. Donc, c'est moins...
M. Jolin-Barrette :
Bien, c'est parce que, dans le fond...
Mme Weil
:
...mathématique que le débat qu'on avait ce matin, là, qui était plus...
M. Jolin-Barrette : Mais
ce que je veux dire, c'est que l'analyse était beaucoup plus subjective dans
l'ancien régime, donc dans le régime qu'on avait actuellement. Mais c'est sûr
que les blessures psychiques sont prises en compte et sont évaluées
adéquatement. Donc... Puis aussi l'autre point, c'est qu'avec la proposition
qu'on fait, c'est que c'est sans limites, le nombre de suivis psychologiques.
Dans le fond, c'est la vie durant pour le soutien psychologique et... bien, en
fait, le soutien psychique, psychosocial. C'est ça.
Mme Weil
: Bien,
je pense que ce qu'ils veulent...
M. Jolin-Barrette :
Psychosocial et psychologique, c'est illimité.
Mme Weil
: ...je
pense qu'ils veulent une assurance que ces phénomènes qui ont, jusqu'à date,
été sous-évalués, et c'est tous dans ce contexte de violence conjugale. Et donc
on en parle d'ailleurs dans le projet de loi, on rajoute cette notion. Je pense
que le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
veulent être rassurées que la vision du gouvernement, <c'est justement
de...
Mme Weil
: …
sous-évalués,
et c'est tous dans ce contexte de violence conjugale. Et donc on en parle
d'ailleurs dans le projet de loi, on rajoute cette notion. Je pense que le
Regroupement des maisons pour femmes victimes de
violence conjugale
veulent être rassurées que la vision du gouvernement, >c'est justement
de mieux comprendre, mieux évaluer, qui est même une expertise qui se développe
au sein de l'équipe même, en élargissant vis-à-vis ce phénomène. Il y a
d'autres questions qu'ils posent, là, mais, moi, c'est comme ça que je vois la
question. Elle n'est pas vraiment mathématique, elle est vraiment au point de
vue évaluation et expertise en évaluation d'un phénomène qui est sous-évalué.
Donc…
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, dans le fond…
Mme Weil
: C'est dans
la formation, c'est dans la…
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
dans l'analyse qui est faite, dans le fond, ils vont prendre la personne dans
sa globalité et ils vont évaluer le préjudice. Mais c'est sûr que les experts, dans
le fond, qui font les évaluations, je suis d'accord avec vous, doivent prendre
en considération les éléments qui ont un impact avec les infractions
criminelles puis les dommages associés à la violence conjugale. Donc, oui, les
experts qui font l'évaluation, ça fait partie, mais je suis sensible à ce qui
est dit par la fédération.
Mme Weil
: C'est ça,
alors…
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est ça, dans le fond, ça va être évalué au niveau du préjudice de la personne.
Mme Weil
: Mais c'est
ça, donc je pense qu'on parle vraiment d'une formation plus pointue de
personnes avec des experts dans le domaine. Donc, dans ce cas-là, ces
personnes-là seraient référées? Juste pour comprendre le processus, parce qu'on
rajoute cette dimension de violence conjugale dans le projet de loi, qui est
une bonne chose. Et donc les conséquences aussi, c'est qu'on aura… on devra
développer une appréciation plus profonde du phénomène et des compensations
justes. Ça aussi, ça fait partie de la question. Donc, est-ce que le ministre
nous dit un peu, comme on a parlé ce matin, quand on parlait... c'est la
députée de Joliette, je crois, qui parlait justement de ces formations. Ils les
renvoient, donc finalement, à d'autres experts dans le grand réseau, parce
qu'il n'y aura pas nécessairement une équipe d'évaluation au sein de…
M. Jolin-Barrette : C'est
parce que… <pour… >Dans le fond, M. le Président, pour établir le
préjudice de la personne, là, c'est une évaluation médicale, là. Ce n'est pas
la personne à la DGIVAC qui dit : Vous, monsieur, madame, votre préjudice
est tant, voici la somme forfaitaire. Non, ils sont évalués par un médecin…
Mme Weil
: Mais ce que
je comprends de la question, c'est qu'ils ne veulent pas que ça soit, comment
dire… Si ça a été sous-évalué jusqu'à date, c'est que ces médecins, qui font
ces évaluations, n'ont pas l'expertise dans ce domaine. C'est ça, la portée de
la question. Je pense qu'ils veulent être rassurés en reconnaissant des
phénomènes… Ce n'est pas des phénomènes… Ce n'est pas nouveau, mais c'est
nouveau que ça soit dans une loi. Donc, que la conséquence de ça, c'est qu'on
s'assure que les équipes professionnelles médicales seront en mesure de bien
comprendre l'enjeu. Je pense que c'est vraiment ça qui va... Ça, c'est une des
questions qu'elles posent. Donc, <je pense que les…
Mme Weil
: ...dans
une loi. Donc, que la conséquence de ça, c'est qu'on s'assure que les équipes
professionnelles médicales seront en mesure de bien comprendre l'enjeu. Je
pense, c'est vraiment ça qui va... Ça, c'est une des questions qu'elles posent.
Donc, >je pense que les groupes cherchent l'assurance du ministre qu'on
prend cette nuance et...
M. Jolin-Barrette : Je suis tout
à fait d'accord avec ça. Et d'ailleurs, dans le rapport d'évaluation, on va
pouvoir prendre en compte le rapport d'un ergothérapeute en santé mentale, les
rapports des gens qui vont suivre la personne pour évaluer le véritable
préjudice qui va être en lien avec la violence conjugale ou la violence
sexuelle.
Mme Weil
: M. le
Président, est-ce que j'ai le temps de poser...
Le Président (M.
Bachand) : Allez-y, allez-y, oui.
Mme Weil
: Une autre
sous-question qu'ils ont, la loi est muette... on en a peut-être parlé : «La
loi est muette sur le statut qu'aura une somme forfaitaire pour les personnes
assistées sociales — on a touché à cette question. Cette somme
serait-elle considérée comme un actif qui les privera du bénéfice des
prestations de la solidarité sociale? On en a déjà... mais peut-être pour
avoir...
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, en fait, ce matin, j'ai eu l'occasion de dire : On va pouvoir en
discuter, ultérieurement...
Mme Weil
: Dans un
autre article.
M. Jolin-Barrette : ...mais
moi, c'est mon intention de faire en sorte que les bénéficiaires d'aide sociale
ne soient pas pénalisés par le versement de la somme forfaitaire.
• (16 h 40) •
Mme Weil
: Très bien.
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 31. Mme
la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme
Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M.
Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'article 31 est adopté. Merci
beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 32, dans la section II, sur l'établissement des versements
de la somme forfaitaire. Article 32 : «Le gouvernement prévoit, par
règlement, la méthode d'établissement de la somme forfaitaire. Cette somme peut
varier selon les personnes victimes ou selon tout autre critère que détermine
le gouvernement.
«Les montants considérés pour
l'établissement de la somme forfaitaire sont ceux en vigueur à la date de cet
établissement.»
Donc, le commentaire. Cette disposition
habilite le gouvernement à décréter par règlement la façon d'établir la somme
forfaitaire. Elle prescrit... aux fins de l'établissement de celle-ci, on
tiendra compte des montants en vigueur au moment de cet établissement, et non
pas des montants qui étaient en vigueur au moment de la perpétration de
l'infraction ou à tout autre moment entre la perpétration et l'établissement de
la somme.
Ça signifie, entre autres, M. le Président,
là, que les montants, ce n'est pas au moment de la perpétration, mais ça veut
dire c'est le montant au moment de la réclamation, ce qui est plus avantageux.
Donc, exemple, tu sais, avec la prescription... l'absence de... en fait,
l'abolition de la prescription que nous mettons pour une infraction de nature
sexuelle... Donc, à partir d'agression sexuelle, supposons, le projet de loi
serait sanctionné, comme mardi le 23 mars, O.K. Puis là les délais d'entrée
en vigueur... Supposons, l'infraction arrive en 2022... l'agression sexuelle,
bien, ça veut dire que le montant forfaitaire associé ne serait pas... dans le
fond, le montant versé en somme forfaitaire ne sera pas, en mars 2022,
pour la <méthode de calcul...
M. Jolin-Barrette :
...sanctionné, comme mardi le 23 mars,
O.K. Puis là les délais
d'entrée
en vigueur... Supposons, l'infraction arrive en 2022... l'
agression
sexuelle, bien, ça veut dire que le montant forfaitaire associé ne serait
pas...
dans le fond, le montant versé en somme forfaitaire ne sera pas,
en mars 2022, pour la >méthode de calcul si la personne réclame... dans
le fond, présente sa demande à l'IVAC 10 ans plus tard, ça ne sera pas le
montant de 2022, ça va être le montant de 2032, qui va être versé à la personne
victime.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Ça, à
l'article 32, par contre, là le ministre nous explique des choses qui ne
sont comme pas écrites. Par contre, les montants considérés, dans
l'établissement, sont ceux en vigueur à la date de cet établissement. Donc, <c'est
au moment... >la méthode d'établissement de la somme forfaitaire, donc
comme l'a dit le ministre, c'est au moment où le dossier est analysé. Les
montants considérés sont aussi en vigueur à la date de cet établissement.
Donc, au moment où le dossier,
indépendamment effectivement — puis là je le rephrase dans mes mots,
mais le ministre va confirmer ma compréhension — que l'acte ait eu
lieu il y a un an, cinq ans, puis ça peut même... et c'est imprescriptible,
alors ça pourrait aller jusqu'au 1er mars 1972, c'est les
montants du moment de l'établissement, donc du moment où le dossier est évalué.
C'est ça?
M. Jolin-Barrette :
C'est ça.
Le Président
(M. Bachand) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que
c'est prévu par le ministre de prévoir, dans son règlement, que ça va être
indexé, ces montants-là, parce que...
(Interruption)
Mme Labrie : Excusez-moi, ça
m'a déconcentrée. Je veux juste savoir si c'est prévu dans le règlement du
ministre.
M. Jolin-Barrette :
...en voulez-vous?
Mme Labrie : Non merci,
ça va. Je souhaite au ministre une bonne collation. J'ai hâte de voir ce qu'il
va faire avec son Ficello.
Donc, je veux savoir si c'est prévu, dans
son projet de règlement, que les montants vont être indexés ou si on risque de
se retrouver éventuellement avec un règlement qui n'aurait pas été mis à jour
depuis un certain temps, et donc que les sommes seraient désuètes.
M. Jolin-Barrette : Dans
le règlement? Oui, les sommes seront indexées dans le règlement, donc ce n'est
pas... elles vont être revalorisées, donc indexées. Ça va être prévu.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Oui. Alors, quand nous demandons au ministre de déposer ses projets de règlement,
c'est exactement pour le style de libellé plutôt flou que l'on voit à l'article 32.
Donc, j'aimerais savoir quelle va être la méthode d'établissement de la somme
forfaitaire. Donc, c'est, j'imagine, les calculs qu'on a vus dans les exemples
qu'il nous a donnés. Est-ce qu'il y a d'autres éléments qu'on n'a pas vus dans
les cas qu'il nous a soumis pour l'établissement, donc la méthode d'établissement?
Et par ailleurs, dans la deuxième phrase,
on dit : «Cette somme peut varier selon les personnes victimes ou selon tout
autre critère que détermine le gouvernement.» Et moi, j'ai un gros problème à
ce qu'on n'écrive pas, dans la loi, quels sont ces autres critères possibles. Parce
que c'est une chose que les calculs, que la hauteur des montants, que les
éléments très techniques comme ça soient prévus par règlement, mais ça en est
une autre que les critères mêmes ne soient pas connus dans la loi.
Donc, est-ce que le ministre peut nous
dire quels sont ces autres critères et pourquoi ne pas les mettre dans la loi?
M. Jolin-Barrette :
Mais, dans le fond, <on va...
Mme
Hivon
: …des
montants, que les éléments très
techniques comme ça soient prévus par
règlement, mais ça en est une autre que les critères mêmes ne soient pas connus
dans la loi.
Donc, est-ce que le ministre peut nous
dire quels sont ces autres critères et pourquoi ne pas les mettre dans la loi?
M. Jolin-Barrette :
Mais, dans le fond, ><on va reprendre… >le projet de règlement,
là, qu'on a l'intention de faire cheminer, on va reprendre le Règlement sur
l'indemnité forfaitaire pour préjudice non pécuniaire de la Loi sur l'assurance
automobile du Québec, quant aux mécanismes et aux sommes versées pour les séquelles
physiques et psychologiques.
Donc, la méthode, elle est déjà là. Pour
ce qui est des… Votre deuxième question c'était sur?
Mme
Hivon
:
Juste pour rester sur la méthode, est-ce qu'il y a des éléments supplémentaires,
par rapport à la méthode, donc ,de calcul, qui n'apparaissent pas dans
l'exemple avec les différentes modalités qui nous ont été fournies dans le
document du ministre ce matin?
M. Jolin-Barrette : Mais,
exemple, le partage.
Mme
Hivon
: Oui.
M. Jolin-Barrette : Ce qu'on
a discuté tout à l'heure, le partage entre les deux.
Mme
Hivon
:
Parfait. Quoi d'autre?
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre
M. Jolin-Barrette : En fait,
on me dit non, mais c'est la même méthode que la SAAQ. Donc, à part les
modalités, supposons, de partage, c'est les mêmes modalités que dans le
règlement sur la SAAQ.
Mme
Hivon
: Et,
ça, je comprends, mais pour, nous ,comprendre c'est quoi, les modalités, c'est essentiellement
ce qu'on a vu être présenté dans les cas de figure que nous a soumis le
ministre ce matin, en disant, par exemple : On établit à 90 % tous
ces… O.K.
M. Jolin-Barrette :
Exactement, c'est le détail.
Mme
Hivon
:
Parfait. Mon autre question, c'était qu'à la fin du premier alinéa on
dit : «Cette somme peut varier selon les personnes victimes — ça,
on l'a vu tantôt quand le ministre nous a donné un aperçu — ou selon
tout autre critère que détermine le gouvernement.» Quels sont ces autres
critères? Et pourquoi on ne les met pas dans la loi? Parce que moi, je pense
que d'«autres critères», pour une question de prévisibilité et de sécurité
juridique, ils doivent être dans la loi.
M. Jolin-Barrette : Mais
l'habilitation est là pour faire en sorte de fixer ces critères-là, supposons,
notamment, par rapport aux enfants, par rapport à la somme des enfants, chacun
des enfants a chacun sa somme. Ça fait que, ça, c'est un des critères. C'est
globalement ça, là.
Mme
Hivon
:
Bien, je pense que ce serait… Je comprends que la nature d'une méthode
d'établissement, là, de la somme forfaitaire, c'est d'un niveau assez technique
pour que ce soit de nature réglementaire, mais les critères sur lesquels on va
asseoir le calcul, le partage, les montants, ça, je pense que c'est <de
la nature…
Mme
Hivon
:
...
la nature d'une méthode d'établissement, là, de la somme forfaitaire,
c'est d'un niveau assez technique pour que ce soit de nature réglementaire,
mais les critères sur lesquels on va asseoir le calcul, le partage, les
montants, ça, je pense que c'est >de la nature d'une loi. Et donc je
soumets au ministre que ces critères-là devraient apparaître dans la loi.
Déjà qu'on légifère sans rien voir de ce
sur quoi on légifère parce qu'on n'a pas les règlements, puis le coeur du
détail et des montants, tout est déterminé par règlement, les critères, qui
semblent déjà clairs dans la tête du ministre, devraient être inscrits dans la
loi, on saurait sur quels critères le règlement va être établi. Là, non
seulement on n'a pas les détails des modalités, mais on n'a même pas les
critères qui pourraient venir dans la loi maintenant, où le ministre... dans
deux ans, ou un autre ministre, dans cinq ans, de changer des critères, puis il
aurait totalement l'habilitation en vertu de l'article 32, ce qui n'est
pas très rassurant quand on légifère.
M. Jolin-Barrette : Mais
généralement ça arrive souvent que c'est par règlement, donc au niveau des
critères. Mais moi, dans le fond, ce que je vous dis, c'est que, dans le fond,
c'est en fonction de ce qu'il y a dans le règlement de la SAAQ. Donc, on ne
peut pas ramener tout ce qu'il y a dans le règlement au niveau de la loi, ça prend
une certaine flexibilité. Puis aussi, dans le fond, si jamais il y avait des
modifications réglementaires, elles seraient assujetties à la prépublication, à
la consultation, et puis tout ça.
• (16 h 50) •
Mme
Hivon
: Mais
je ne demande pas, M. le Président, de ramener tout ce qui est dans le
règlement dans la loi, je demande qu'on énumère les critères. C'est quoi, les
critères? Il peut me dire : C'est les critères de la SAAQ. Moi, je ne l'ai
pas, là, je vais aller le chercher, le règlement de la SAAQ, mais il y a des
critères. Est-ce qu'il y en a deux, il y en a cinq, il y en a 10? Si, au moins,
dans la loi, on a l'énumération des critères sur lesquels on se base pour
établir tout ça, bien, on a, au moins, dans une loi qui est stable, ce sur quoi
on va se baser pour faire le règlement. Sinon, c'est vraiment un chèque en
blanc, parce que le ministre peut changer les montants, changer la méthode,
changer les critères, mais les critères, ça devrait être quelque chose quand
même qui est stable puis sur quoi on peut se pencher.
M. Jolin-Barrette : Vous
voyez, dans le régime de la Société de l'assurance automobile du Québec, outre
le fait qu'il y a le montant qui est prévu dans la loi, le 175 000 $
qui est revalorisé jusqu'à 258 000 $, le reste se retrouve dans le
règlement, sur la méthode d'établissement.
Mme
Hivon
: Oui.
Ici, <on n'a pas... >on n'a pas ça. Puis le ministre peut faire
mieux parce qu'on fait le travail maintenant avec le régime de l'IVAC. Donc,
pourquoi il ne veut pas mettre les critères? Est-ce qu'il peut, au moins, nous
dire c'est quoi, les critères?
M. Jolin-Barrette : Mais les
critères, c'est le mode d'établissement, notamment également le partage.
Mme
Hivon
: Ça
ne peut pas être le mode d'établissement puisqu'on a les deux termes dans le
paragraphe. Dans la première ligne, on parle «la méthode d'établissement», puis
ensuite on dit que <«ça peut varier...
M. Jolin-Barrette :
...m
ais
les critères, c'est le mode d'établissement, notamment également le partage.
Mme
Hivon
:
Ça ne peut pas être le mode d'établissement puisqu'on a les deux termes dans le
paragraphe. Dans la première ligne, on parle «la méthode d'établissement», puis
ensuite on dit que >«ça peut varier selon les personnes ou selon tout
autre critère». Donc, j'imagine que c'est deux notions différentes. Ça fait que
moi, c'est ça que je veux savoir, la méthode d'établissement, je comprends,
c'est dans la première ligne, mais les critères, c'est quoi, les critères?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous avez notamment les types d'indemnité... les types de personne victime qui
vont pouvoir bénéficier de quoi, qui sont en annexe du règlement, notamment, de
la SAAQ. Donc, ce sont des modalités, les critères de ceux qui seront
admissibles aussi.
Mme
Hivon
: Mais
si c'était ça, avec égard, M. le ministre, on dirait simplement : «Cette
somme peut varier selon les personnes victimes.» Point. Donc, ça, c'est déjà
écrit. Mais là on se donne une porte ouverte en disant «ou selon tout autre
critère que détermine le gouvernement». Si ce n'est pas nécessaire,
enlevons ça, puis au moins on va savoir de quoi on parle. Il y a une méthode d'établissement,
puis ça peut varier selon les personnes victimes, puis ça, on le comprend, mais
«selon tout autre critère», il n'y a rien de clair, puis c'est un peu
inquiétant pour la suite.
M. Jolin-Barrette : Mais,
entre autres, on pourrait donner comme exemple qu'on pourrait décider de donner
aux enfants la somme qui revient au conjoint, s'il n'y a pas de conjoint, donc
dans les critères. Donc, ça, ça pourrait être établi par règlement au niveau
des critères.
Mme
Hivon
: Puis
ça, c'est le seul exemple qu'a en tête le ministre comme critère?
M. Jolin-Barrette : La
méthode de calcul pour le partage de la somme forfaitaire de décès lorsqu'il
n'y a pas de conjoint survivant. Donc, il y a différents cas de figure qui
pourraient être détaillés dans le règlement.
Mme
Hivon
:
Bien, en tout cas, moi, je trouve qu'il y a juste un exemple qui nous est
donné, c'est en lien avec le partage, puis je ne vois pas pourquoi on ne
l'écrit pas tout simplement dans la loi.
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'il peut avoir d'autres modalités qui feraient en sorte de mettre certains
critères auxquels je ne pense pas présentement.
Mme
Hivon
:
Bien, c'est ça. Puis le ministre a tellement pensé à tout que j'imagine qu'il y
aurait pensé. Puis donc...
M. Jolin-Barrette : Ah! bien,
ce n'est pas ma prétention de penser à tout, vous savez, il y a toujours plein
de situations, M. le Président, qui existent, et surtout ça permet de faire
certains ajustements. D'ailleurs, l'ancien régime, c'était une des
problématiques où est-ce que c'était tellement fixe que ça amenait des
incohérences, puis il fallait qu'il donne des directives. Puis tout le monde a
réclamé la réforme de l'IVAC justement pour amener de la souplesse. Donc là, on
a de la souplesse.
Mme
Hivon
:
Mais, M. le Président, moi, ce qui m'inquiète avec ce libellé-là, c'est que la
méthode d'établissement, c'est très large, je veux dire, on va venir déterminer
par règlement la méthode d'établissement. Ça fait qu'on se comprend que, si le
ministre dit : Il y a aussi l'aspect du partage, puis qu'il estime que ce
n'est pas compris dans la notion de méthode d'établissement, <mais qu'il
mette...
Mme
Hivon
: …m
ais,
M. le Président, moi, ce qui m'inquiète avec ce libellé-là, c'est que la
méthode d'établissement, c'est très large, je veux dire, on va venir déterminer
par règlement la méthode d'établissement. Ça fait qu'on se comprend que, si le
ministre dit : Il y a aussi l'aspect du partage, puis qu'il estime que ce
n'est pas compris dans la notion de méthode d'établissement, >,mais
qu'il mette «la méthode d'établissement de la somme forfaitaire ou de son
partage», puis on comprend ça. Puis après : «Cette somme peut varier selon
les personnes victimes», bon, ça, ça va.
Mais moi, ce qui m'inquiète, là, c'est que,
déjà, on fait des changements majeurs, qu'on n'a pas les projets de règlement
devant nos yeux, puis là, en plus, on donne un chèque blanc pour tout autre
critère que le ministre pourrait décider dans six mois, dans un an,
pour changer les choses. Il pourrait changer les choses du tout au tout avec la
formulation qui est là, puis on n'aurait aucun contrôle là-dessus. Il y aurait
une prépublication. Il pourrait aller de l'avant tout seul. Donc, c'est sûr que
je ne trouve pas que ça donne une grande sécurité, surtout quand on voit
combien il y a beaucoup de groupes inquiets qui ont encore émis, aujourd'hui,
un communiqué, qui sont très inquiets du changement des choses, qu'on n'a plus
de rente viagère.
Puis là le ministre nous dit : Tout
autre critère, je veux me laisser cette porte ouverte là. Moi, aujourd'hui, je
ne vous dirai pas vers où je m'en vais. Je veux avoir tout autre critère, toute
autre possibilité. Bien, je pense que, quand il était dans l'opposition, là, il
aurait fait une bataille rangée pour ne pas laisser cette porte ouverte là,
puis savoir c'est quoi, qu'il a en tête. Puis, s'il n'y a rien d'autre en tête,
bien, justement, précisons-le.
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans un premier temps, le règlement ne peut pas venir modifier la loi, les critères
de la loi sont là. L'autre point, c'est que ça pourrait être, exemple, les
critères d'évaluation des séquelles dans le cadre du barème.
Mme
Hivon
: De?
Pardon?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, dans les critères d'évaluation, ça pourrait être, entre autres, les
critères d'évaluation des séquelles, donc qui pourraient être augmentés ou ils
pourraient être modifiés.
Mme
Hivon
:
Mais, tout ça, c'est dans la méthode d'établissement puis c'est déjà écrit dans
l'article, ça fait que je…
M. Jolin-Barrette : Non, mais
il y a la méthode d'établissement du revenu, mais il y a aussi les critères
associés à l'aide aussi. Donc, la méthode d'établissement, c'est la façon que
c'est calculé. Au niveau des critères, ça va venir déterminer quel est le
pourcentage, supposons, quelle est la grille, ces éléments-là, ça, c'est les
critères.
Mme
Hivon
: En
tout cas, moi, je suis très inconfortable, M. le Président, à ce qu'on n'ait
pas le détail dans la loi, pas des calculs, pas de toutes les données, mais des
catégories de critère qui vont servir à établir les sommes. Je pense que c'est
la base.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre. Ça va? M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay
: Juste pour
faire écho à ce que la collègue de Joliette mentionne puis pour donner un
exemple tangible. Ce qui aurait pu très bien être mis dans la loi puis ce qui
aurait pu faire l'objet de nos débats... Je prends l'article 3 du
règlement 10, qui est le maître modèle, le Règlement sur l'indemnité
forfaitaire pour préjudice non pécuniaire <de la loi... >découlant
de la Loi sur l'assurance automobile. L'article 3 du règlement précise une
chose qui serait très bien venue comme article de loi. À l'article 3 :
«Toute séquelle <d'ordre fonctionnel ou…
M. Tanguay
: ...j
e
prends l'article 3 du règlement 10, qui est le maître modèle, le
Règlement sur l'indemnité forfaitaire pour préjudice non pécuniaire de la
loi... découlant de la Loi sur l'assurance automobile. L'article 3 du
règlement précise une chose qui serait très bien venue comme article de loi. À
l'article 3 : «Toute séquelle >d'ordre fonctionnel ou
esthétique est considérée comme permanente lorsque les examens réalisés et les
connaissances médicales reconnues ne permettent pas de prévoir, à court ou
moyen terme, une amélioration ou détérioration notable de l'état de la
victime.»
Ça, c'est des principes généraux. Ça
participe des critères. Et nous aurions très bien pu l'ajouter, cet article-là,
et d'autres. Lorsqu'on parle de la valeur accordée à une catégorie incluse dans
l'annexe I, là, peut-être qu'on est rendus trop dans le précis par rapport à un
texte de loi, mais ça, c'est un exemple très tangible que je voulais, M. le
Président, vous soumettre, qui aurait très bien pu faire l'objet d'un débat
entre nous : Bien, c'est quoi... Là, on détermine que la prévision, c'est
court, moyen terme — ah bon — comme séquelle permanente, et
ainsi de suite. «Amélioration ou détérioration notable», que veut dire
«notable»? Ça, on ne fera pas ce débat-là. Alors, c'est un exemple tangible qui
n'aurait pas... qui aurait pu participer de la nature d'une loi, mais qu'on ne
fera pas ici, qui sera mis dans un règlement et qui aura des impacts.
Alors, je voulais juste donne cet exemple
très tangible là qui fait écho, encore une fois, au communiqué de presse de ce
matin où l'on dit : Faites attention, parce qu'il y a beaucoup trop de
choses qui vont être dites dans le règlement. Ça a été mentionné lors des
auditions et c'est répété ici tout simplement, M. le Président. Alors, voilà.
Le Président (M.
Bachand) :...Interventions? Mme la
députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Bien, je pense, en effet, que le ministre se réclame du régime de la SAAQ, mais
il va moins dans le détail que la loi par rapport à ce qu'il prévoit comme mécanisme
d'indemnisation, donc autant le montant, l'exemple que vient de donner le
député, puis là je suis en train de le parcourir. Alors, j'essaie de
comprendre pourquoi s'éloigner de ça puis ne pas être plus transparent dans sa
loi puis encadrer correctement pour qu'on sache où on s'en va, surtout parce
qu'on est aux premiers balbutiements de sa réforme, puis qui devrait vouloir
créer de la confiance et de l'adhésion, et non pas de la crainte puis de la
suspicion par rapport à ce qui pourrait s'en venir dans les règlements qu'on ne
voit pas, qu'on ne sait pas.
Donc, s'il veut nous déposer les projets
de règlement, ça va être un élément qui va pouvoir sécuriser puis faire preuve
de transparence. Mais pourquoi il va moins loin que la loi d'indemnisation de
la SAAQ...
M. Jolin-Barrette :
Bien, on ne va pas moins loin, puis dans...
Mme
Hivon
:
...dans sa transparence?
M. Jolin-Barrette :
Bien, je pense qu'on est très transparents, M. le Président, puis c'est
ironique, parce qu'en auditions on nous disait : Aïe! C'est vraiment trop
gros, la loi, c'est compliqué, et tout ça. Alors là, vous voulez qu'on rajoute
des éléments dans la loi, alors que ça va être prévu par règlement.
• (17 heures) •
Mais je peux vous assurer, M. le
Président, que ce qu'on va faire, c'est qu'on va établir les critères en
conformité avec le r. 10 de la Loi sur l'assurance automobile pour faire
en sorte de bien indemniser les gens puis d'avoir les modalités, les...
17 h (version révisée)
M. Jolin-Barrette : …vous voulez
qu'on rajoute des éléments dans la loi alors que ça va être prévu par règlement.
Mais, je peux vous assurer, M. le Président, que ce qu'on va faire, c'est
qu'on va établir les critères en conformité avec le r.10 de la Loi sur
l'assurance automobile pour faire en sorte de bien indemniser les gens puis
d'avoir les modalités, les méthodes de calcul, les critères qui vont permettre
d'avoir l'indemnité forfaitaire, mais je comprends, M. le Président, qu'on
ne s'entendra pas sur ce point-là, mes collègues et moi.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Donc, je comprends qu'on n'a toujours pas les documents de travail
réglementaires, le ministre ne veut pas les inscrire dans la loi, ces autres
critères, donc est-ce qu'il peut au moins nous dire, au micro, à ce jour, en
date du 16 mars, quels sont, selon lui, les autres critères qui vont
apparaître dans son règlement? Il nous a dit le partage ou les modalités de
partage, moi, je pensais que ça se référait à la méthode d'établissement, mais peut-être
que c'est méthodes d'établissement et de partage, puis quoi d'autre?
M. Jolin-Barrette : Les
critères d'évaluation des séquelles, donc, notamment, donc… ou peut-être
certains critères, qui pourraient être aussi à l'avantage des personnes
victimes, que je n'ai pas en tête présentement.
Mme
Hivon
:
Aucune idée en tête, mais juste évaluation des séquelles, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Les
critères pour l'évaluation des séquelles.
Mme
Hivon
: Oui.
O.K. Puis pourquoi on ne l'écrit pas, ça, «selon tout autre critère, notamment
pour l'évaluation des séquelles»? Je veux dire…
M. Jolin-Barrette : Les
modalités pour le versement, également, de la somme pour décès, les critères
pour le versement de la somme… Dans le fond, dans toutes les lois, il y a le
pouvoir habilitant, donc, qui est dans la loi, puis ensuite, il y a le
règlement, donc… Et le règlement est sujet à une prépublication et ensuite est
sujet à une édiction, donc tout est transparent. Et puis, depuis que la
législation a cours, c'est… les choses sont de cette façon-là, surtout…
Mme
Hivon
:
Bien, M. le Président, il y a de la législation…
M. Jolin-Barrette : Bien,
surtout qu'il faut avoir la flexibilité et l'agilité de pouvoir s'ajuster. Vous
l'avez vu, dans l'ancien régime, dans la loi actuelle, c'était rigide, rigide,
rigide, puis ils ont… personne n'a modifié la loi pendant 35 ans, puis ça
a créé des situations qui n'avaient pas de sens. Alors, on a le principe
général dans la loi, puis les modalités, les critères vont être développés par
règlement, comme ça se fait dans de multiples lois qui sont adoptées par l'Assemblée
nationale du Québec, mais je comprends ce que me dit la députée de Joliette, la
députée de Joliette dit : Tout devrait être dans la loi puis rien dans le
règlement.
Mme
Hivon
: Ce
n'est pas du tout ce que je dis, ça fait que le ministre ne devrait pas mettre
des mots…
M. Jolin-Barrette : En gros,
c'est, pas mal, ça.
Mme
Hivon
: Non,
je dis qu'on devrait avoir les critères…
M. Jolin-Barrette : On me dit :
Ce n'est pas transparent…
Mme
Hivon
: J'ai
dit que ça manquait de transparence.
M. Jolin-Barrette : Vous
savez, j'essaie de donner les explications, M. le Président, en toute
bonne foi, puis je sais que la députée de Joliette les comprend, mais la
disposition va rester ainsi.
Mme
Hivon
: O.K.
Je ne veux juste pas, M. le Président, qu'on mette des mots dans ma bouche
comme si je ne comprenais pas la différence entre une loi puis un règlement, ça
fait quelques années que je fais de la législation puis j'ai compris ça. Je
pense que le ministre, aussi, comprend la différence.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, M. le Président, comme jeudi dernier, je n'ai pas dit que j'allais
déposer les projets de règlement, contrairement à ce que la députée de Joliette
a dit ce matin, on a fait <vérifier…
M. Jolin-Barrette :
...la disposition va rester ainsi.
Mme
Hivon
:
O.K. Je ne veux juste pas, M. le Président, qu'on mette des mots dans ma
bouche comme si je ne comprenais pas la différence entre une loi puis un
règlement, ça fait quelques années que je fais de la législation puis j'ai
compris ça. Je pense que le ministre, aussi, comprend la différence.
M. Jolin-Barrette :
Oui. Bien, M. le Président, comme jeudi dernier, je n'ai pas dit que
j'allais déposer les projets de règlement, contrairement à ce que la députée de
Joliette a dit ce matin, on a fait >vérifier, donc, ça va dans les deux
sens, M. le Président.
Mme
Hivon
: Oui.
Alors, je veux juste spécifier qu'il y a des lois qui ont beaucoup plus de
détails dans la loi et qui font preuve d'un plus grand degré de prévisibilité
et de transparence, c'est un choix, c'est un choix du ministre, c'est un choix
du gouvernement, c'est un choix du législateur... qu'on en débat. Et je pense
qu'il n'y a personne ici qui a dit qu'on voulait mettre le règlement avec
toutes les modalités, avec les niveaux de remplacement de revenu, avec les
montants forfaitaires dans la loi, mais, bien honnêtement, des lois où on
énumère les bases sur lesquelles des règlements vont être élaborés, il y en a beaucoup.
Donc, ici, d'avoir mis quels sont les
critères, notamment, qu'on a en tête en ce moment pour établir tout ça, oui, ça
aurait été un facteur de transparence qui aurait pu rassurer les groupes qui
sont inquiets par rapport à la réforme, qui se demandent comment tout ça va
vivre parce que ce sont des changements très importants. Le ministre fait un
autre choix, c'est son choix, mais, nous, c'est notre devoir, je pense, comme législateurs,
parce qu'on fait une loi, d'essayer d'avoir le plus d'informations, de détails
et de transparence.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Intervention? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: ...parce que
je trouve le... C'est dur à comprendre, 32, mais c'est très technique, dans le
sens que... Oui, ce serait bien d'avoir un «notamment». Les critères qu'on va
aller chercher, c'est sur la méthode, c'est bien ça? La méthode d'établissement...
c'est-à-dire le règlement va aller sur la méthode de calcul et d'établissement
de la somme forfaitaire, plus que le profil ou... c'est ça, le mot-clé. «Le gouvernement
prévoit, par règlement, la méthode d'établissement…», donc selon... Vous avez
donné l'exemple de la SAAQ, qui est quand même assez technique, on est vraiment
dans le très technique, ici, quand on parle de méthode.
M. Jolin-Barrette : …comme je
le disais, oui, et ça peut toucher le partage, ça peut toucher les critères d'évaluation
des séquelles, les modalités, les critères de modalités pour le versement de la
somme pour décès.
Mme Weil
: Donc, c'est
plus que méthode. Méthode, nature, tu sais, c'est peut-être là qu'il faut...
que le règlement va plus loin que juste la méthode, mais aussi sur...
M. Jolin-Barrette : C'est les
critères.
Mme Weil
: ...le
statut, la relation de la personne avec, bon... Donc, notamment la méthode,
donc le règlement va aller notamment sur la méthode. Je trouve que la
formulation de l'article n'est pas super claire, c'est beaucoup plus large que
juste sur la méthode, donc, le règlement va toucher d'autres dimensions, c'est
bien ça? Par règlement... Il n'y a pas moyen de rajouter un mot qui montre que
c'est plus large que juste la méthode? D'ailleurs, parce qu'on... le premier...
<Donc...
Mme Weil
: ...c'est
beaucoup
plus large que juste sur la méthode, donc, le
règlement va toucher
d'autres dimensions, c'est bien ça? Par
règlement... Il n'y a pas moyen
de rajouter un mot qui montre que c'est plus large que juste la méthode?
D'ailleurs, parce qu'on... le premier... >Donc, «Cette somme peut varier
selon les personnes victimes...», là… Les deux phrases ne vont pas ensemble, en
tout cas, c'est ce que je trouve, là. La première phrase est très technique,
«méthode d'établissement», et la deuxième phrase, on arrive sur «la personne
victime», donc c'est très vaste. En tout cas, s'il n'y a pas moyen d'être un
peu plus, comment dire, complet, précis, parce que c'est plus que la méthode, c'est
le statut, c'est d'autres dimensions, le règlement va toucher plus largement.
Donc...
M. Jolin-Barrette : ...ça
vise le versement...
Mme Weil
: Mais ce n'est
pas une méthode, ça.
M. Jolin-Barrette : Mais je n'ai
pas dit que c'était une méthode.
Mme Weil
: Oui, mais le
mot est «méthode».
M. Jolin-Barrette : «Le gouvernement
prévoit, par règlement, la méthode d'établissement de la somme forfaitaire — point».
Mme Weil
: Oui.
M. Jolin-Barrette : «Cette
somme peut varier selon les personnes victimes — donc, la nature des
individus — ou selon tout autre critère que détermine le gouvernement».
Mme Weil
: Mais le règlement
touche la méthode.
M. Jolin-Barrette : Ou la
méthode d'établissement, et, ensuite, on dit : «Cette somme peut varier
selon les personnes victimes ou selon tout autre critère déterminé par le
gouvernement».
Mme Weil
: Donc, on va
toucher...
M. Jolin-Barrette : Dans les
critères, c'est notamment le partage, c'est notamment le versement, c'est tout
autre critère pour l'obtention de la somme.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 32? S'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pours
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Contre.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 32 est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 33 :
«La somme forfaitaire est établie après qu'une évaluation de santé confirme les
séquelles des préjudices pour lesquelles il n'y a aucune possibilité
d'amélioration significative ou que le décès est constaté ou présumé.
«Malgré le premier alinéa, la somme
forfaitaire peut, conformément au règlement, inclure un montant couvrant une
perte de jouissance de la vie, des douleurs, des souffrances psychiques ou
d'autres inconvénients qui sont temporaires.»
Cette disposition prescrit que la somme
forfaitaire serait établie dès que la confirmation de santé est établie dès que
l'évaluation de santé confirmerait la permanence des séquelles. En d'autres
termes, l'évaluation de santé ferait état de la consolidation médicale des
blessures. Toutefois, cette somme pourrait inclure un montant pour des
séquelles temporaires, soit une somme forfaitaire pour blessure.
Les dispositions prescrites par règlement,
dans le <cas...
M. Jolin-Barrette :
…est établie dès que l'évaluation de santé confirmerait la permanence des
séquelles. En d'autres termes, l'évaluation de santé ferait état de la
consolidation médicale des blessures. Toutefois, cette somme pourrait inclure
un montant pour des séquelles temporaires, soit une somme forfaitaire pour
blessure.
Les dispositions prescrites par
règlement, dans le >cas d'une somme forfaitaire relative au décès, que
celle-ci serait établie dès que ce décès serait constaté par un certificat ou
qu'il serait présumé conformément aux dispositions proposées précédemment qui
prévoient qu'est présumée décédée une personne disparue dans des circonstances
qui permettent de croire que sa disparition découle de la perpétration d'une
infraction criminelle.
Donc, c'est ça. Donc, à la suite de
l'évaluation qui confirme les séquelles, il y a une somme forfaitaire qui est
versée et, juste en complément, on a eu la discussion l'autre fois, je ne me
souviens plus avec qui, mais, dans le fond, s'il y a une aggravation du
préjudice dû à la blessure, bien, il y a réévaluation, par la suite, pour payer
la différence.
• (17 h 10) •
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: À
l'article 35.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: «La somme
forfaitaire est établie…», ça, ça l'est, la consolidation. Je m'étais fait un
acronyme, M. le Président, parce que moi aussi, j'aime ça faire… en créer, des
acronymes, on aime ça être créateurs. Ça, c'était le e.s.c.s., l'évaluation de
santé confirmant les séquelles, qui confirme les séquelles. Finalement, mon
acronyme, il est… On va continuer consolidation. Ça fait que ça l'est, ça, la
consolidation. «La somme forfaitaire est établie après qu'une évaluation de
santé confirme les séquelles des préjudices pour lesquels il n'y a aucune
possibilité d'amélioration significative ou que le [débat] est constaté ou
présumé».
On va avoir de la suite dans les idées, je
prends donc l'article 3 du r.10, en matière d'accidents de la route, on
dit : «3. Toute séquelle d'ordre fonctionnel ou esthétique est considérée
comme permanente lorsque les examens réalisés et les connaissances médicales
reconnues ne permettent pas de prévoir, à court ou moyen terme, une
amélioration ou détérioration notable de l'état de la victime.»
Est-ce que cet article 3 là du
règlement r.10, sécurité routière, est tout à fait pertinent, et est-ce
qu'on retrouvera, dans le règlement, ce même article-là pour nous aider à
comprendre le premier alinéa de 33?
M. Jolin-Barrette : La
réponse à cette question, c'est oui.
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce qu'on peut avoir le débat, à ce moment-là, à court ou moyen terme,
qu'est-ce qu'on entend par «à court ou moyen terme»?
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire à court ou à moyen terme quand la…
M. Tanguay
: De
l'article 3, «ne permettent pas de prévoir». Autrement dit, ça prend une
certaine permanence qui ne permet pas de prévoir, à court ou moyen terme, un
changement — amélioration ou
détérioration, on va appeler ça un changement. Ça
veut dire quoi, dans un contexte médical, à court ou moyen terme?
M. Jolin-Barrette : Donc, c'est
que l'équipe de santé ne prévoit pas d'amélioration selon les connaissances
médicales.
M. Tanguay
: C'est vos
notes personnelles, ça?
M. Jolin-Barrette : C'est les
<notes…
M. Tanguay
: …amélioration
ou détérioration, on va appeler ça un changement
.
Ça veut dire quoi, dans un contexte médical, à court ou moyen terme?
M. Jolin-Barrette :
Donc, c'est que l'équipe de santé ne prévoit pas d'amélioration selon les connaissances
médicales.
M. Tanguay
: C'est
vos notes personnelles, ça?
M. Jolin-Barrette :
C'est les >notes…
M. Tanguay
: De Teams?
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
exactement.
M. Tanguay
:
Pouvez-vous répéter, s'il vous plaît?
M. Jolin-Barrette : Donc, c'est
lorsque l'équipe de santé, les personnes qui évaluent la blessure… où est-ce qu'ils
ne prévoient pas d'amélioration selon les connaissances médicales.
M. Tanguay
: Selon les
connaissances médicales, mais…
M. Jolin-Barrette : Donc, dans
le fond, selon la médecine, là, selon l'agent… le médecin qui évalue, il
constate que la personne n'aura pas d'amélioration significative à court, à
moyen terme, donc il va pouvoir le consolider.
M. Tanguay
:
Amélioration ou détérioration, ça peut aller dans les deux cas aussi.
M. Jolin-Barrette : …ou
détérioration.
M. Tanguay
: A
fortiori, je dirais même la détérioration parce que, là, il faudrait indemniser
davantage, mais on verra l'article 35 plus tard. Donc, mais à court
et moyen terme, c'est aujourd'hui les connaissances médicales nous disent que,
normalement, il n'y aura pas de changement, mais, à court ou moyen terme, c'est
quoi, c'est une semaine, c'est six mois, c'est… parce qu'on parle du temps, à
ce moment-là, là.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Mais, ce
qu'on me dit, c'est qu'il n'y a pas de dates qui sont délimitées, de temps
délimité, mais c'est selon l'expertise du professionnel de la santé en fonction
de son expertise de spécialiste, donc, qui va juger de la personne pour voir
est-ce que la personne est sur un plateau de consolidation, est-ce que… comme
la courbe, là, est-ce qu'on est sur un plateau?
M. Tanguay
: Oui, qu'on
veut… on ne fera pas le geste de l'aplatir.
Le ministre se rappelle-t-il d'un
commentaire que j'avais noté, puis j'avais dit : On y reviendra à 33. Je n'avais
pas dit l'article parce que je ne le connaissais pas, mais j'avais dit :
On y reviendra. Mais là, c'est là qu'on y revient, où il avait dit… J'avais dit :
Écoutez, avez-vous la certitude à 100 % que dans 100 % des cas, la
consolidation pourra être très faisable dans les trois ans? Puis le ministre m'avait
dit, je paraphrase, là : Il y a des cas où ça ne pourra pas être possible,
là. Je veux dire, on ne peut pas, médicalement, prétendre à 100 % dans les
trois ans. Donc, il réitère son commentaire?
M. Jolin-Barrette :
Effectivement, dans le fond, il y a des gens qui ne seront pas consolidés à l'intérieur
de trois ans. La grande majorité des gens sont consolidés à l'intérieur de
trois ans, mais c'est propre à chacun des individus en fonction de chacune des
blessures qui leur est propre.
M. Tanguay
: O.K. La
consolidation, est-ce qu'elle peut survenir à l'intérieur du délai de quatre,
cinq ans ou, là, je me mélange, la consolidation, il faut qu'elle sorte dans
les trois ans?
M. Jolin-Barrette : Non, la
consolidation peut survenir plus tardivement que dans les trois ans.
M. Tanguay
: Ah oui?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Elle peut
venir plus tard que dans les trois ans, il n'y a pas de limite à ça? Parce que
qui dit consolidation, dit somme forfaitaire finale qui va vous être
versée.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
M. Tanguay
: Alors, il
ne faut pas aller trop vite, mais on a hâte d'avoir une consolidation aussi. Il
y a équilibre là, alors.
M. Jolin-Barrette : La
personne qui se retrouve sur un plateau va pouvoir être consolidée, mais c'est
possible que la situation de la personne se dégrade <davantage…
M. Tanguay
: ...il
n'y a pas de limite à ça? Parce que qui dit consolidation, dit somme
forfaitaire finale qui va vous être versée.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
M. Tanguay
: Alors,
il ne faut pas aller trop vite, mais on a hâte d'avoir une consolidation aussi.
Il y a équilibre là, alors.
M. Jolin-Barrette :
La personne qui se retrouve sur un plateau va pouvoir être consolidée, mais c'est
possible que la situation de la personne se dégrade >davantage par la
suite, et là, à ce moment-là, il y aura une forme de réévaluation à 35 pour lui
donner l'autre versement rattaché à la somme forfaitaire, une réévaluation.
M. Tanguay
: O.K.
M. Jolin-Barrette :
Mais, dans le fond, il faut juste comprendre que la consolidation est propre à
chaque personne en fonction de sa situation.
M. Tanguay
: Mais
elle n'est pas... Puis vous nous dites qu'elle n'est pas obligée d'arriver dans
les trois ans?
M. Jolin-Barrette : Non,
elle n'est pas obligée d'être dans les trois ans.
M. Tanguay
: Pour
la somme forfaitaire, la personne, indépendamment... Puis là je fais mon
analyse indépendamment de l'indemnisation pour perte de revenu, qui est une
autre chose.
M. Jolin-Barrette :
Hum-hum.
M. Tanguay
:
Alors, dans un dossier, pour pourrez jusqu'à quatrième, cinquième année, avoir
une indemnisation pour perte de revenu avec la participation à l'insertion, et
tout ça, mais la personne... puis je vois que l'article fait en sorte que...
Est-ce que... c'est ça, temporaire. «Malgré le premier alinéa, la somme
forfaitaire peut, conformément au règlement, inclure un montant couvrant une
perte de jouissance...», donc on va lui donner un temporaire, même s'il n'est
pas consolidé, avec le deuxième alinéa, mais je tombe un peu des nues parce
que, dans ma tête, j'avais compris qu'il devait y avoir consolidation dans les
trois ans.
M. Jolin-Barrette : Non,
ce n'est pas nécessaire.
M. Tanguay
: Donc,
elle pourrait avoir lieu dans 10 ans, dans 15 ans, la consolidation?
M. Jolin-Barrette :
Effectivement. Ce n'est pas souhaitable, parce qu'on veut que la personne
puisse bénéficier des aides tout de suite, puis elle va maintenir les autres
aides, là, l'aide psychologique, l'accompagnement, tout ça, elle va bénéficier
de ça en continu, là, mais, au niveau de la somme forfaitaire, au niveau de son
montant de consolidation, la majorité des cas arrive à l'intérieur de trois
ans, mais il pourrait arriver qu'elle ne sera pas consolidée à l'intérieur de
trois ans.
M. Tanguay
: Et c'est
là, M. le Président, où, dans le deuxième alinéa, puis c'est correct, je veux
dire, on ne demandera pas à un professionnel de la santé, par fiction de la loi :
Bien, tu consolides aujourd'hui parce que c'est la date anniversaire, que ça
soit trois, quatre, cinq, 10 ans. Donc, on comprend cet aspect-là. Donc, d'où
l'importance, dans le deuxième alinéa, que le temporaire soit large, et
libéral, et généreux, là. Le temporaire qui va vous permettre de prétendre plus
qu'un 30 %, 50 % de ce qui pourrait être le final, là, d'avoir un
temporaire parce qu'on dit : «Malgré le premier alinéa, la somme
forfaitaire peut — mais ça, encore
une fois — conformément au
règlement, inclure un montant couvrant une perte de jouissance de la vie…». Le
«peut» m'inquiète un petit peu ici, je pense que, malgré le premier alinéa, la
somme forfaitaire devrait nécessairement inclure une partie du forfaitaire
temporaire, là, c'est la lecture que le ministre en fait, qu'à partir de quel
moment on va dire : O.K. On envoie du temporaire? Le temporaire va arriver
quand, autrement dit, s'il n'y a pas de consolidation?
M. Jolin-Barrette :
Bien, sur un même événement, il peut y avoir plusieurs consolidations. Dans le
fond, vous pouvez avoir... être consolidé sur votre préjudice physique, exemple,
vous perdez votre <bras...
M. Tanguay
: …
on
va dire : O.K. On envoie du temporaire? Le temporaire va arriver quand,
autrement dit, s'il n'y a pas de consolidation?
M. Jolin-Barrette :
Bien, sur un même événement, il peut y avoir plusieurs consolidations. Dans le
fond, vous pouvez avoir... être consolidé sur votre préjudice physique,
exemple, vous perdez votre >bras, il n'est plus là, là, tu sais, ça, c'est
le plus simple, c'est au niveau psychologique que ça peut être un peu plus long,
dans certains cas.
M. Tanguay
: «Inclure
un montant couvrant — c'est ça, puis
— une perte de jouissance de la vie, des
douleurs, des souffrances psychiques ou d'autres inconvénients qui sont temporaires».
Donc, votre exemple du bras, c'est de dire : Ça ne sera pas temporaire,
ça, c'est permanent. Alors, l'indemnité pour le bras sera donnée entièrement
là, mais, le reste, ça participe d'une évolution qui pourrait être physique
aussi, là.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, là, dans le deuxième alinéa, là, ce que ça dit, là : «Malgré le
premier alinéa, la somme forfaitaire peut, conformément au règlement, inclure
un montant pour une perte de jouissance de la vie, des douleurs, des
souffrances psychiques ou d'autres inconvénients qui sont temporaires.» Ça veut
dire, dans l'évaluation, là, qui est faite, là, au niveau de votre montant
forfaitaire, ça n'a pas besoin, dans l'argent qui vous est donné, dans le fond,
on va pouvoir prendre en considération la perte de jouissance qui est
temporaire, qui est pour une durée limitée de temps. Dans le fond, vous allez
avoir votre perte de jouissance pour la vie… supposons dans votre montant, là,
qui est calculé, supposons que vous avez la perte de votre bras, bien, ça, c'est
pris en considération dans le calcul, vous n'avez pas votre bras pour le reste
de votre vie, donc, ça, c'est une perte de jouissance permanente, mais, dans
d'autres circonstances, avec la blessure que vous ayez, ça se peut que vous
ayez une perte de jouissance qui est temporaire, puis, par la suite, vous allez
retrouver cette jouissance à la suite de la consolidation de votre blessure
aussi. Donc, ce que dit le règlement, c'est que ça dit : Pour la période
qui est temporaire, vous avez ces événements-là, ça peut être calculé aussi.
M. Tanguay
: O.K. Est-ce
qu'il y a un endroit qui dit, dans la loi, que le forfaitaire, je vais
l'appeler de même, là, le forfaitaire temporaire, autrement dit, une portion qu'on
vous donne, mais sujette à réévaluation, est-ce qu'il y a quelque part dans la
loi qui dit qu'une évaluation qui ne sera pas finale, là, ce n'est pas la
consolidation finale, mais une évaluation, dans le contexte du deuxième alinéa,
d'une somme forfaitaire temporaire doit se faire avec diligence, doit se faire
quand même… tu sais, que ça ne prenne pas, pour avoir mon temporaire,
six mois, un an, un an et demi, là.
• (17 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Pour
avoir le permanent?
M. Tanguay
: Pardon?
M. Jolin-Barrette : Pour
avoir le permanent, pas le temporaire.
M. Tanguay
: Bien, moi,
j'en suis au temporaire. Pour avoir le permanent, je comprends que le permanent
pourrait arriver dans 10 ans, là, c'est-à-dire le forfaitaire final sur
la… lorsque la… la consolidation finale, je parle, la consolidation finale peut
arriver dans 10 ans. Mon point, c'est qu'il peut y avoir une évaluation,
qui est une demi-consolidation, d'une incapacité qui pourrait évoluer qui
donnerait droit à une somme forfaitaire, ça fait que le deuxième alinéa, c'est
le forfaitaire temporaire, on vous donne un montant, mais on ne peut pas fermer
le dossier parce que ça va évaluer… évoluer, pardon, vous comprenez, vous me
suivez?
M. Jolin-Barrette : Bien, je
vous donne un exemple, là, supposons, vous avez le bras <cassé…
M. Tanguay
: …
d'une
incapacité qui pourrait évoluer qui donnerait droit à une somme forfaitaire, ça
fait que le deuxième alinéa, c'est le forfaitaire temporaire, on vous donne un
montant, mais on ne peut pas fermer le dossier parce que ça va évaluer…
évoluer, pardon, vous comprenez, vous me suivez?
M. Jolin-Barrette :
Bien, je vous donne un exemple, là, supposons, vous avez le bras >cassé,
le deuxième alinéa dit : Dans le fond, votre bras, il va se ressouder, là,
il va être réparé. Bien, dans le fond, pour la période de temps où vous aviez
le bras cassé, vous avez eu une période de jouissance là-dedans… de perte de
jouissance, mais votre bras, il va revenir correct. Mais donc ce que ça dit,
l'alinéa deux, c'est qu'on peut prendre en considération le fait que, pendant
que vous avez eu le bras cassé, vous avez eu une perte de jouissance, donc ça
peut être ajouté à la somme forfaitaire, ça peut être compris dans la somme
forfaitaire pour la perte de jouissance que vous avez eue pendant la perte de
votre bras cassé.
M. Tanguay
: Prenons
l'exemple de souffrance psychique, ça, ce n'est pas comme le bras cassé, coupé,
là, souffrance psychique, mon point… dans le fond, il est plus simple, là, mon
point, c'est que je viens m'inscrire à l'IVAC, victime d'acte criminel, je veux
être consolidé : Oui, mais vous ne pouvez pas être consolidé tout de
suite, ça va prendre, mettons, cinq ans, 10 ans,
peu importe.
M. Jolin-Barrette : Bien, la
majorité des dossiers sont en bas de trois ans, là.
M. Tanguay
: En bas de
trois ans. Mais les souffrances psychiques : Oui, vous aurez droit à
quelque chose, visiblement, mais on ne sait pas à combien. On va vous donner une
aide temporaire, quitte à la parfaire, et on va la parfaire plus tard, vous me
suivez?
M. Jolin-Barrette : Sur le
forfaitaire?
M. Tanguay
: Sur le
forfaitaire.
M. Jolin-Barrette : Non, le
forfaitaire arrive à un moment où est-ce que vous avez atteint un plateau qui
peut comprendre le temporaire, la perte de jouissance que vous avez vécue, exemple,
votre bataille de taverne, vous avez eu un traumatisme psychologique, vous en
faites une dépression suite à cet événement-là, bien, la dépression, c'est une
dépression, je ne sais pas, là, d'une année, O.K., donc, dans le forfaitaire
qui va vous être donné, supposons que vous êtes consolidé après deux ans, bien,
ils vont prendre en considération que pendant cette année-là, vous avez eu une
perte de jouissance attachée à votre dépression, donc, qui est un dommage
psychique, et donc ça va être calculé dans votre forfaitaire.
M. Tanguay
: O.K.
M. Jolin-Barrette : Parce que,
dans le fond, cette blessure-là psychologique, elle est temporaire dans le
temps, vous allez… vous guérissez de cette dépression-là puis vous revenez dans
votre état antérieur, supposons, donc vous n'avez plus de séquelles permanentes
associées à cette dépression-là au moment de donner votre forfaitaire.
M. Tanguay
: O.K. C'est
peut-être parce que je comprenais mal les concepts, mais la somme forfaitaire,
qui est un paiement final ou global, peut comprendre du temporaire, mais, moi,
je le lisais à l'envers, je me disais : J'ai différentes séquelles
physiques et psychiques qui évoluent, mais j'ai droit à un montant d'argent, je
peux-tu avoir, si on pense que, ça, ça va être un dossier finalement que ça va
finir — je dis n'importe quoi — à 20 000 $, mais,
dans l'intervalle, quand ça va finir en bas de trois ans à 20 000 $,
incluant le permanent puis le temporaire, dans deux ans, mettons,
20 000 $, je peux-tu rapidement, là, avec diligence, avoir un
5 000 $, un 10 000 $, quelque chose qui me permet… Et ça,
c'est prévu où?
M. Jolin-Barrette : Non, il
n'y a qu'un <seul…
M. Tanguay
: …
ça
va finir — je dis n'importe quoi — à 20 000 $,
mais, dans l'intervalle, quand ça va finir en bas de trois ans à
20 000 $, incluant le permanent puis le temporaire, dans deux ans,
mettons, 20 000 $, je peux-tu rapidement, là, avec diligence, avoir
un 5 000 $, un 10 000 $, quelque chose qui me permet… Et
ça, c'est prévu où?
M. Jolin-Barrette :
Non, il n'y a qu'un >seul montant forfaitaire qui vous est versé. Il n'y
a pas des déboursés progressifs, si je peux dire.
M. Tanguay
: Non?
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est un seul, un seul…
M. Tanguay
: Parce que
je suis pénalisé, à ce moment-là, si mon cas évolue, je suis pénalisé, ça va
être autant de délais pour voir l'argent.
M. Jolin-Barrette : Mais, dans
le fond, c'est lorsque vous atteignez le plateau, dans le fond…
M. Tanguay
: Mais si je
n'atteins pas le plateau?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous allez atteindre un certain plateau à un moment donné.
M. Tanguay
: Ça prend…
M. Jolin-Barrette : Mais, dès
le départ, on vous donne de l'aide immédiate, là, en soutien psychologique, en
tout ça, mais vous allez l'atteindre le plateau, votre professionnel va faire
un suivi avec vous, puis là, à ce moment-là... Le principe de base, là, c'est
comme le député de LaFontaine l'a dit, ce qui est indemnisable, par la somme
forfaitaire, c'est les séquelles permanentes, physiques et psychologiques, comme
on a vu, tantôt, dans les cas, mais, avec ça, le deuxième alinéa de
l'article 33 dit : Dans la somme forfaitaire, vous allez pouvoir être
indemnisé aussi pour une perte de jouissance de la vie que vous avez eue de
façon temporaire. Donc ça va être pris en compte dans le calcul, mais vous
n'avez pas de déboursés progressifs pour dire : Mais là j'ai une perte de
jouissance immédiate, comme dans l'année, donc je veux avoir un montant
forfaitaire en avance.
M. Tanguay
: O.K. En
droit, une somme est payable au moment où elle est due, là. Je me dis que, mon
temporaire, si ça dure… Mon bras cassé qui se guérit en six mois, psychique, ça
va mieux après huit mois, et ainsi de suite, il me semble qu'on devrait avoir
un régime qui permette une partie de montant qui soit déboursé dès que le
temporaire est fini et qui sera considéré au final en disant : Bien, vous
avez déjà reçu 6 000 $ à tel, tel titre temporaire dans les
10 premiers mois. Là, on est deux ans, le dossier est terminé. Finalement
consolidé, on inclut tout ça, c'est 20 000 $, vous avez déjà eu… reçu
6, on vous donne la balance, 14 000 $. Moi, je pensais que c'était de
même.
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est un montant.
M. Tanguay
: On ne
pourrait pas faire ça de même? Il me semble que ça serait bien, les gens… Parce
que, mon plateau, vous comprenez, mon plateau, si ça me prend deux ans et demi
à l'atteindre, mon plateau, ce n'est pas de ma faute, mais je ne verrai pas la
couleur de l'argent.
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est difficile d'évaluer quand vous êtes en cours de situation, pour évaluer
véritablement votre perte de jouissance en attendant.
M. Tanguay
: Oui, mais
il y a des choses indemnisables qui étaient temporaires, qui sont terminées,
là, qui pourraient être payables maintenant, là.
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est difficile à évaluer, il faut regarder le portrait global.
Le Président (M. Bachand) :J'aurais la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui. Je trouve
que l'article est vraiment rédigé principalement pour des blessures physiques,
j'ai de la misère à voir comment ça va s'appliquer concrètement pour des
blessures d'ordre psychologique parce que là, ce qu'on dit, c'est que la somme
forfaitaire, elle est établie après, c'est très clair, c'est seulement après
qu'il y a une évaluation de santé qui confirme que les séquelles, bon, il n'y a
pas de possibilité d'amélioration <significative…
Mme Labrie : ...
de la
misère à voir comment ça va s'appliquer concrètement pour des blessures d'ordre
psychologique parce que là, ce qu'on dit, c'est que la somme forfaitaire, elle
est établie après, c'est très clair, c'est seulement après qu'il y a une
évaluation de santé qui confirme que les séquelles, bon, il n'y a pas de
possibilité d'amélioration >significative. Bon, dans l'exemple d'une
dépression, on peut envisager qu'un professionnel de la santé mentale
identifierait qu'il va y avoir éventuellement une amélioration de la situation
de la personne, mais il y a des choses pour lesquelles ce n'est pas si évident
que ça, choc post-traumatique par exemple, je veux dire, il y a plein de
situations qu'on peut imaginer où ça ne sera pas évident pour un professionnel,
comme un psychologue par exemple, de dire qu'il n'envisage aucune possibilité
d'amélioration significative. Et puis même, on peut même penser qu'il y a peut-être
des professionnels qui ne voudront pas écrire ça dans le dossier parce que ça
pourrait nuire au rétablissement de la personne, tu sais, si un spécialiste lui
dit : Il n'y a aucune possibilité d'amélioration significative de votre
état psychologique en lien avec ce que vous avez vécu. Mettre ça par écrit, ça
donne peu d'espoir de rétablissement, je vais dire ça comme ça.
Ça fait que je trouve que ce n'est pas
approprié, je comprends l'esprit, là, mais je trouve que ce n'est pas approprié
pour la question des blessures psychiques. Donc, je ne le sais pas, c'est un commentaire
que je fais, là, je n'ai pas de piste de solution pour l'instant, mais, moi, ça
m'inquiète, et je me demande s'il n'y aurait pas des situations où, finalement,
le moment ne viendra jamais pour une victime d'avoir accès à la somme
forfaitaire, parce qu'il n'y a aucun moment où il y a un professionnel de la
santé qui est prêt à écrire dans son dossier qu'il ne voit aucune amélioration
significative possible de son état.
M. Jolin-Barrette : Non, mais,
la personne, là, dans le fond, là, le professionnel, là, qui évalue, que ça
soit physique ou psychique, là, dans le fond, ils vont constater. Ça se peut
que la personne décline tout le temps, là, mais ça se peut aussi qu'elle ait un
plateau, là, pour dire : La personne, elle est stable. Donc là, ils vont
lui donner, je ne le sais pas, là, 5 %, là, mais, par la suite, dans le
fond, l'article 35 vient faire en sorte que la personne va toujours
pouvoir faire réévaluer sa situation si sa situation s'aggrave, donc c'est
comme un cran de sécurité pour faire en sorte que la personne puisse se faire
évaluer pour qu'elle puisse avoir l'indemnité à laquelle elle a droit.
Donc, l'objectif, c'est de faire en sorte
d'aider la victime, puis, tu sais, l'aide psychologique est offerte la vie
durant, remboursement pour la victime directe, donc, l'idée, c'est toujours de
l'accompagner dans sa réhabilitation. Puis je ne sais pas si vous vous
souvenez, mais les groupes, ce qu'ils disaient beaucoup, c'est :
L'accompagnement, le soutien. Donc, il y a le financier, mais c'est beaucoup
aussi dans les choses pour guérir.
• (17 h 30) •
Mme Labrie : Tout à fait, puis
c'est ce à quoi je m'attends de la réforme parce que c'est ce que le ministre
nous a dit que l'aide psychologique soit offerte très rapidement, puis je vois
bien que, plus tard, il y a un article qui prévoit que ça peut être modifié, mais
le fait que ce soit inscrit, que la somme forfaitaire, on y a accès seulement
après qu'on ait eu une évaluation formelle...
17 h 30 (version révisée)
Mme Labrie : ...Tout à fait.
Puis c'est ce à quoi je m'attends de la réforme, parce que c'est ce que le ministre
nous a dit, que l'aide psychologique soit offerte très rapidement. Puis je vois
bien que, plus tard, il y a un article qui prévoit que ça peut être modifié.
Mais le fait que ce soit inscrit que la
somme forfaitaire, on y a accès seulement après qu'on ait eu une évaluation
formelle qui confirme qu'il n'y a pas de possibilité d'amélioration
significative, moi, je trouve qu'un article comme ça, ça s'utilise plutôt bien
pour des blessures physiques, mais plutôt mal pour des blessures d'ordre
psychologique, pour lesquels c'est plutôt difficile, là, même pour un
professionnel d'expérience, d'évaluer qu'on est sur un plateau, là, ou combien
de temps ça va prendre. Donc, moi, ce que je me demande, c'est si ça ne va pas
reporter indéfiniment, finalement, le moment où des victimes qui… dont les
blessures sont principalement d'ordre psychologique, le moment où elles vont
avoir accès à la somme forfaitaire.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
déjà, dans le régime de l'IVAC, la majorité des victimes sont consolidées à
l'intérieur de trois ans. Puis on parle qu'il y a beaucoup de cas
d'agression sexuelle, de voie de fait. Donc, la majorité des victimes sont
consolidées.
Mme Labrie : C'est formulé
comme ça en ce moment? C'est déjà comme ça que c'est formulé dans le régime
actuel?
M. Jolin-Barrette : Au niveau
de la disposition... Bien, c'est parce que ce n'est pas une somme forfaitaire actuellement,
c'est une rente viagère. Est-ce que... Dans la LIVAC, c'est écrit de quelle
façon pour établir la rente viagère? On va vérifier.
Mme Labrie : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Joliette, s'il
vous plaît.
Mme
Hivon
: Merci,
M. le Président. Pour bien comprendre la question du deuxième alinéa, qui
termine avec «d'autres inconvénients qui sont temporaires». Quand je l'ai lu la
première fois dans les explications du ministre, je pensais que c'était une
notion que, même quand on allait consolider, puis donc te donner ton
forfaitaire, il y avait certaines de tes séquelles qui étaient considérées
comme temporaires et donc qui avaient une date de fin prévisible. Mais est-ce
que je comprends que ce à quoi ça fait référence, en tout temps, ici, quand on
va avoir passé le stade de la consolidation puis qu'on va octroyer le
forfaitaire, ça va être des inconvénients qui ont été temporaires et dont on va
tenir compte a posteriori en établissant le forfaitaire?
Donc, ma question, si ce n'est pas clair,
c'est : Est-ce qu'on parle uniquement d'inconvénients, de souffrances qui
ont été temporaires ou ils peuvent toujours exister, mais on sait qu'il y a une
date de fin? Je ne sais pas comment, là, par une science qui m'échapperait à
l'heure où on se parle. Parce qu'auquel cas, si c'est juste le passé, je ne
pense pas qu'on devrait écrire «qui sont temporaires», on devrait écrire «qui
ont été temporaires».
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Dans le fond, la séquelle temporaire, dans le fond, c'est avant le préjudice
permanent parce que, dans le fond, c'est la blessure, elle ne se poursuit pas,
donc il y a une fin à la blessure. Donc, on est en train de vérifier est-ce
qu'il y a des séquelles qui ont une <fin dans...
M. Jolin-Barrette :
...C'est ça. D
ans le fond, la séquelle temporaire,
dans le fond,
c'est avant le préjudice permanent
parce que,
dans le fond, c'est
la blessure, elle ne se poursuit pas, donc
il y a une fin à la blessure.
Donc, on est en train de vérifier
est-ce qu'il y a des séquelles qui ont
une >fin dans le temps. C'est ce qu'on est en train de vérifier.
Mais, à première vue, ce qu'on me dit,
c'est que le temporaire, il est... parce que c'est un moment dans le temps
où... il prend fin, et donc ça ne constitue pas un préjudice permanent. Donc,
un coup qu'il est... Le consolidé est là pour faire en sorte de venir indemniser
sur le permanent. Donc, la séquelle qui est temporaire, <qui a été... >qui
aurait été pour un moment précis, à ce moment-là, c'est lorsqu'il n'y a pas de
conséquence, donc c'est évalué à 0 %.
Mme
Hivon
:
Donc, le forfaitaire vient compenser la perte permanente, évidemment, la
séquelle permanente.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça.
Mme
Hivon
:
Et là on est rendu au stade de la consolidation, donc on sait ce qui va être
permanent, normalement. O.K. C'est ce qui fait qu'on peut être rendu à ce
stade-là et établir la somme forfaitaire.
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve de : s'il y a une aggravation, là, on peut revenir.
Mme
Hivon
:
Exact, où on va refaire. Oui.
Mais là le ministre nous arrive avec
quelque chose qu'on n'avait pas vu, c'est-à-dire que le forfaitaire peut quand
même venir tenir compte d'inconvénients, de perte de jouissance, de séquelles
qui ont été temporaires.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça.
Mme
Hivon
:
O.K. Parce que, par exemple, pendant un an, je n'ai pas pu me lever de mon lit,
mais là maintenant je me lève de mon lit, je suis guérie. O.K.
M. Jolin-Barrette : Ou
le bras cassé.
Mme
Hivon
:
Ou le bras cassé. Bien, moi, je soumets au ministre que, si c'est ça puis qu'il
n'y a pas le cas de figure que je lui soumets, là, que, quand on a passé le
stade de la consolidation, il pourrait encore y avoir des préjudices
temporaires, mais dont on voit la fin, là, mais on parle vraiment de préjudices
passés qu'on veut reconnaître, bien, je ne pense pas qu'on devrait écrire «qui
sont temporaires». Parce que, quand moi, je lis ça... Je pense qu'on devrait
écrire «qui ont été temporaires» parce qu'on tient compte de quelque chose qui
a eu lieu dans le passé, puis, au moment où on établit notre somme forfaitaire,
on dit : O.K., mais, l'année passée, il avait le bras cassé pendant tant
de mois, ça lui a fait une perte de jouissance dont on veut tenir compte. Mais
de la manière que c'est libellé là, moi, je vous le dis, je l'ai vraiment
interprété comme : qui sont temporaires, mais on voit une date de fin.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre.
(Consultation)
Le Président (M. Bachand) :
<M.
le ministre.
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) :>M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, au
lieu de… Dans le fond, la question de la députée de Joliette, là, c'est que, dans
le deuxième alinéa, est-ce qu'on ne devrait pas indiquer, au lieu de dire
«qui sont temporaires», «qui ont été temporaires», donc le mettre au passé.
Donc, la question, c'est ça : Est-ce
que ça fait en sorte qu'on couvre des situations… Dans le fond, dans tous les
cas, lorsqu'on consolide, on tombe à zéro, et, qu'on se retrouve dans une
situation où le préjudice permanent, on remet les compteurs à zéro, puis on
dit : C'est ça, vos séquelles permanentes, donc vous n'avez plus de
séquelles temporaires. Et là vous vous retrouvez dans une situation où, s'il y
a aggravation de votre préjudice, on revient, mais ça devient de l'incapacité
permanente.
Donc, il n'y a pas de cas de situation
temporaire après la consolidation, c'est vraiment le temporaire qui a été
avant. Donc, la question, c'est de savoir : Est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu d'écrire «qui ont été temporaires» plutôt que «qui sont temporaires»? Il
n'y a pas d'enjeu si vous voulez qu'on fasse l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée Joliette.
Mme
Hivon
: Oui,
bien, ce n'est pas tant… Je pense que ce serait souhaitable pour clarifier le
sens de l'alinéa.
M. Jolin-Barrette : O.K.,
bien, on va faire l'amendement.
Mme
Hivon
: Si,
effectivement, on répond à ma question de base que, rendu à ce stade-là, on ne
sera jamais face à un préjudice temporaire dont on prévoit la fin, mais qu'on
va vraiment être juste, comme le ministre l'a bien résumé, dans des situations
temporaires, mais qui ont pris fin au moment où on donne l'indemnité
forfaitaire.
M. Jolin-Barrette : O.K., on
va le modifier.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: De ce que
je comprends, c'est que le programme d'aide en situation d'urgence, 81, là, ça
ne s'applique pas ici, là. Autrement dit, il n'y a pas, à ce chapitre 33
là, une aide… pas d'urgence, mais un premier versement dans le contexte ici, là.
M. Jolin-Barrette : Non, dans
le fond, l'aide d'urgence, c'est l'aide d'urgence qui est versée nonobstant à
toute demande de qualification. Dans le fond, la personne est dans un milieu
toxique, elle appelle : J'ai besoin d'aide. C'est…
M. Tanguay
: C'est ça. Relocalisation,
puis tout ça, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Puis ça
ne rentre pas dans les sommes qui nous sont versées dans la somme forfaitaire.
M. Tanguay
: Ne
pourrions-nous pas, puis c'était mon point un peu plus tôt, avoir un amendement
à 33, deuxième alinéa, qui dirait que… puis ça pourrait même être prévu par
règlement, là, les modalités, là, mais que… ça pourrait être encadré par
règlement, les modalités, mais que l'on prévoit que, ce qui n'est pas le cas
là, l'inconvénient qui aura été temporaire est payable, même si le dossier
n'est pas consolidé puis que le forfaitaire final n'est pas établi. <Autrement
dit…
M. Tanguay
:
...et ça pourrait être encadré par
règlement, les modalités, mais que
l'on prévoit que, ce qui n'est pas, là, l'inconvénient qui aura été temporaire
est payable, même si le dossier n'est pas consolidé puis que le forfaitaire
final n'est pas établi. >Autrement dit... Puis il pourrait avoir un règlement
qui dit : Bien, si c'est un inconvénient temporaire, si c'est un montant
de moins, je dis n'importe quoi, de 500 $, un peu notre 227, la logique, à
un moment donné, là, si c'est quelque chose de substantiel, le bras cassé,
alité un an, tout ça, c'est du temporaire, mais que ça me soit payé quand le
temporaire est fini, encadré par règlement, on ne va pas envoyer un chèque de
50 $, là, même si la consolidation finale arrivera plus tard, parce que
mon plateau va arriver dans deux ans suivant la fin de mon alitement d'un
an. Donc, dans trois ans, le final puis, là, le forfaitaire.
Autrement dit, je reviens au principe, une
somme est exigible quand elle est due, exigible au sens où, bravo,
collectivement, on a un système d'indemnisation des victimes qui serait le plus
généreux et qui sera toujours le plus généreux au Canada. Mais quand même je
l'utilise, le terme «exigible» quand il est dû. Je veux dire, j'ai fini mon
temporaire. J'ai eu les deux bras cassés, j'ai été alité pendant un an.
Vous dites : O.K., ça, honnêtement, ça vaut, je dis n'importe quoi, ça
vaut 8 000 $ ou 15 000 $, mais sachez que, quand vous aurez
votre plateau dans deux ans, vous pourrez mettre la main là-dessus. Vous
comprenez?
• (17 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Oui,
je comprends. Je comprends, mais par...
M. Tanguay
:
J'encadrerais par règlement. Alors, vous pourriez dire : On ne va pas
faire, encore une fois, du temporaire qui vaut 112 $ puis un temporaire de
500 $, on ne va pas envoyer des chèques, mais quelque chose qui pourrait
être un plancher. Il pourrait avoir d'autres critères aussi, mais que ce soit
payable.
M. Jolin-Barrette : Je
dois vous suggérer une suspension, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, on va suspendre quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 17 h 41)
>
(Reprise à 17 h 50)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Alors, l'amendement du ministre est sur
Greffier. M. le ministre, s'il vous plaît, pour l'amendement.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bon.
Le Président (M.
Bachand) : Peut-être en faire la lecture.
M. Jolin-Barrette : Ah! bien,
je n'étais pas sur… Bien, si vous voulez, je peux faire… En fait, je voulais
juste répondre au député de LaFontaine en premier, si vous permettez,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Pas de problème. Mais <juste… >je
voulais juste informer les membres de la commission que l'amendement est sur
Greffier. Merci.
M. Jolin-Barrette : Bon, pour
le temporaire, pourquoi est-ce qu'on ne fait pas des déboursés progressifs?
Pour pouvoir bénéficier du temporaire, il faut qu'au moment du versement <forfaitaire…
Le Président (M.
Bachand) : ...commission que l'
amendement est sur
Greffier. Merci.
M. Jolin-Barrette :
Bon, pour le temporaire, pourquoi
est-ce qu'on ne fait pas des déboursés
progressifs? Pour pouvoir bénéficier du temporaire, il faut qu'au moment du
versement >forfaitaire pour votre préjudice permanent vous soyez à
0 % de séquelles par rapport à une blessure. Sinon, vous êtes indemnisé de
façon permanente. Donc, aujourd'hui arrive ma blessure, mon événement. Dans un an,
je deviens consolidé. À l'évaluation de la consolidation, si je n'ai pas de
séquelle permanente... supposons, on va prendre mon bras cassé ou on va prendre
ma dépression. Prenons le cas <psychologique... >psychique.
L'événement survient, j'ai six mois de dépression, puis, au bout de
l'année où je suis consolidé physiquement, j'avais une blessure physique,
supposons, puis une blessure psychique, la dépression, à ce moment-là, mon côté
psychique est réglé, je n'ai aucune conséquence, je n'ai aucune séquelle de
l'événement, donc je suis à 0 %.
Donc, à ce moment-là, je vais pouvoir
recevoir une perte de jouissance dans mon forfaitaire. Le montant du
forfaitaire payé... je vais pouvoir avoir, dans ma somme forfaitaire, un
montant qui couvre la perte de jouissance temporaire qui est survenue dans le
premier six mois de ma dépression. Et là ce montant-là, il est classé en
catégories, en quatre catégories, a, b, c, d... oui, bon, quatre catégories
qui vont de 0 $ à 1 400 $ pour le préjudice perte de jouissance
temporaire que vous avez eu. Il est classé par catégorie, O.K.? Donc là, je
vais pouvoir bénéficier du temporaire, 0 $ à 1 400 $. C'est
comme ça avec la SAAQ.
Si, par contre, j'ai subi une blessure
psychologique, la dépression, supposons, se poursuit, je deviens consolidé et,
à la date de la consolidation, j'ai des séquelles permanentes associées à cette
dépression-là, supposons, je ne sais pas, là, 2 %, 3 % par rapport à
mon fonctionnement, là, je vais être indemnisé au niveau de ma somme
forfaitaire parce que j'ai un préjudice permanent associé à ça. Donc, je ne
serai pas indemnisé pour le temporaire, parce que ça ne sera pas du temporaire,
ça va être du permanent. Donc, c'est pour ça qu'il n'y a pas de décaissement
progressif, parce que votre temporaire, s'il n'y a pas de séquelle permanente,
il va être évalué au moment de la consolidation, puis c'est un montant entre
0 $ puis 1 400 $.
M. Tanguay
: O.K. Là…
mais peut-être la collègue de Joliette, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Juste un petit point très technique. Ça veut donc dire qu'au moment de la
consolidation ce qui a été <temporaire va être...
M. Jolin-Barrette :
…pas de séquelle permanente, il va être évalué au moment de la consolidation,
puis c'est un montant entre 0 $ puis 1 400 $.
M. Tanguay
: O.K.
Là… mais il y a
peut-être la collègue de
Joliette,
M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :
Mme la députée de
Joliette.
Mme
Hivon
:
Juste un petit point très technique. Ça veut donc dire qu'au moment de la
consolidation ce qui a été >temporaire va être inclus pour le volet
temporaire. Mais, si votre séquelle psychologique, trois mois après l'événement,
aurait été évaluée à 15 % mais qu'au bout de la période, je ne sais pas,
de deux ans où la consolidation arrive elle est évaluée à 3 %, on ne
tiendra pas compte du fait qu'il y a eu un moment où elle était beaucoup plus
aiguë, beaucoup plus importante dans le forfaitaire qui va vous être donné…
M. Jolin-Barrette : Un des
objectifs du régime, notamment à travers la réadaptation, l'aide psychologique,
tout ça, c'est de diminuer le plus possible la blessure. Donc, c'est le cas…
supposons qu'on l'applique avec le bras cassé. Supposons, ça se peut que vous
vous cassez le bras, puis vous commencez tout de suite la réadaptation, puis
vous améliorez la situation, puis vous n'avez plus aucune conséquence. Donc, la
réparation de la blessure se fait en continu.
C'est pour ça que c'est classé, tout ça…
même chose pour le soutien psychologique. Au départ de la blessure de soutien
psychologique, temporairement, au moment de l'événement, vous êtes traumatisé,
mais là vous avez dès le départ du soutien psychologique, donc la blessure
temporaire diminue, et vous arrivez, supposons, à zéro après une année.
Donc, c'est pour ça que l'évaluation, elle
est faite en fonction de certaines classes, certaines catégories, puis ça va
jusqu'à un montant de 1 400 $. Parce que c'est difficile d'évaluer
votre blessure temporaire comment elle évolue dans le temps parce qu'elle
s'améliore, cette blessure-là. Bien, elle s'améliore ou elle diminue, là. Je
veux dire qu'elle va tendre vers l'amélioration de votre situation, que ça soit
par le biais de la réadaptation physique ou ça soit par le biais de la
réadaptation psychique.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions?
Mme
Hivon
:
Pendant…
Le Président (M.
Bachand) : Oui, madame…
Mme
Hivon
:
Puis, pendant ce temps-là, donc, comme on l'a vu, ce que vous avez, c'est de
l'aide palliant la perte de revenus. C'est…
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme
Hivon
:
C'est ça. Puis, dès qu'on tombe dans la consolidation puis la somme
forfaitaire, ça cède le pas à cette somme-là forfaitaire avec l'aide
psychologique qui peut être maintenue, puis tout ça.
M. Jolin-Barrette : Et l'aide
de… on l'a vue tout à l'heure aussi…
Mme
Hivon
: De
réinsertion.
M. Jolin-Barrette : L'aide de
réinsertion.
Mme
Hivon
:
C'est ça.
M. Jolin-Barrette : Donc,
votre montant que vous aviez comme aide de remplacement de revenu, il peut être
prolongé pour deux ans, les années 4 et 5.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Ce que… bon.
Ce qu'on réalise, c'est que, dans le projet de loi n° 84, l'indemnité
temporaire de remplacement de revenu <va terminer… >terminera lors
de la consolidation.
M. Jolin-Barrette :
Pouvez-vous juste répéter?
M. Tanguay
: Avec le
84, l'indemnité temporaire de remplacement de revenu terminera avec la
consolidation.
M. Jolin-Barrette : Oui, sous
réserve de l'aide pour la réinsertion professionnelle, qui va être le même
montant que l'aide de remplacement de revenu.
M. Tanguay
: O.K.
L'aide pour la <réinsertion…
M. Tanguay
: …Avec le
84, l'indemnité temporaire de remplacement de revenu terminera avec la
consolidation.
M. Jolin-Barrette :
Oui, sous réserve de l'aide pour la réinsertion professionnelle, qui va être le
même montant que l'aide de remplacement de revenu.
M. Tanguay
:
O.K.
L'aide pour la >réinsertion professionnelle — on regardait ça
tantôt avec la collègue de Joliette — c'est 51, 52. Oui, en tout cas,
c'est ça, là, je peux… c'est ça, c'est les deux articles, réinsertion
professionnelle.
La somme forfaitaire n'a pas vocation de
remplacer une indemnité de perte de revenus, n'est-ce pas?
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: Bon.
Pourquoi on lie les deux, à ce moment-là, pourquoi j'aurais… Quelle serait la
logique d'avoir une indemnité temporaire< qui pourrait… > pour
remplacement de revenu qui pourrait durer jusqu'à trois ans? Après trois ans,
je suis consolidé, et, si j'avais été… donc, j'aurais bénéficié d'indemnité
temporaire de remplacement de revenu pendant trois ans. À trois ans,
je suis consolidé, j'ai eu cet argent-là, mais j'ai été consolidé après trois ans.
Et, si je suis consolidé après un an, je perds, entre guillemets, les deux autres
années de remplacement de perte de revenus, alors que la somme forfaitaire n'a
pas prétention de remplacer le revenu. Vous comprenez? C'est comme si on liait
deux choses qui, par définition, on ne lie pas, parce que le forfaitaire,
ce n'est pas du remplacement de revenu. Tant que vous n'avez pas le forfaitaire
consolidé, vous avez du remplacement de revenu, qui pourrait se rendre pendant
trois ans mais qui pourrait arrêter après un an. Vous comprenez?
Donc, on lie les deux quand on dit :
Faites attention, parce que, quand le consolidé va tomber, oubliez ça, vous
n'aurez plus de remplacement de revenu, alors que j'aurais pu, peut-être, y
avoir droit encore pendant deux ans, parce qu'on a dit : Bon, bien,
le plateau n'est pas atteint. Mais on remplace ça, entre guillemets, on le
remplace, parce que, boum, le forfaitaire arrive, consolidé, on le remplace,
parce que vous n'avez plus d'indemnité de revenu, mais on dit que le consolidé
va faire le travail, mais on dit que <le consolidé ne va pas… >le
forfaitaire ne va pas inclure une évaluation pour perte de revenus. Vous
comprenez? Je vais… C'est comme si on essayait de rentrer un carré dans un
cercle, pour moi, ça ne marche pas.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est des aides financières distinctes. Dans le fond, c'est parce que le
principe de base, c'est que le remplacement de revenu, il est là en attente du
moment où vous allez être consolidé. Dans le fond, le rôle de l'État québécois
est de vous indemniser à hauteur de votre blessure que vous avez subie.
M. Tanguay
: Puis ce
n'est pas dans tous les cas que vous allez avoir un remplacement de revenu,
ceci dit.
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que, dans le fond, là, ça se peut, là, que…
M. Tanguay
: Séquelle
physique, mais je continue à travailler. Oui, oui.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
vous avez une séquelle physique ou même une séquelle psychologique, sauf que
vous pouvez continuer à vaquer à vos occupations aussi.
M. Tanguay
: Donc, pas
de perte de revenus : pas de compensation.
• (18 heures) •
M. Jolin-Barrette : Pas de…
Exactement. Ça se peut que vous continuez vos activités normales. Il faut que
la personne… elle doit être incapable d'exercer son emploi. Donc, ce n'est pas
dans tous les cas que vous allez avoir du remplacement de revenu. Tu sais, le
souhait que nous avons, c'est vraiment de faire en sorte d'accompagner la
personne le plus rapidement possible pour qu'elle puisse avoir sa vie normale.
Donc, on veut qu'elle continue à travailler, la…
18 h (version révisée)
M. Jolin-Barrette : ...vos
activités normales. Il faut que la personne... elle doit être incapable
d'exercer son emploi. Donc, ce n'est pas dans tous les cas que vous allez avoir
du remplacement de revenu. Tu sais, le souhait que nous avons, c'est vraiment
de faire en sorte d'accompagner la personne le plus rapidement possible pour
qu'elle puisse avoir sa vie normale. Donc, on veut qu'elle continue à
travailler, la personne, là.
M. Tanguay
: Mais vous
comprenez que, si je suis incapacité de travailler mais, quand arrive... quand
tombe le forfaitaire, là, <je suis toujours... >le
lendemain du forfaitaire, je suis toujours dans l'incapacité de travailler, mais
le forfaitaire n'a pas prétention de compenser ma perte de revenus. Vous
comprenez? Ça fait que c'est là où je dis que ça ne fitte pas.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
le régime de l'IVAC n'est pas... L'objectif n'est pas un régime de remplacement
de revenu, c'est un régime d'indemnisation par rapport à la blessure que vous
avez subi, puis on vise à faire en sorte que vous puissiez avoir les outils
pour retrouver votre vie. Donc, c'est la société qui dit : Voici, vous
avez été victime d'un coup du sort, d'une infraction criminelle, alors voici,
on vous indemnise parce que le geste, il est hautement répréhensible, vous avez
vécu des conséquences de ça. Voici le montant qu'on vous donne comme somme
forfaitaire en raison de la nature de votre préjudice, de votre atteinte,
voici, et on offre du soutien à travers tout ça, différentes aides pour vous
accompagner puis vous soutenir relativement à l'événement malheureux qui vous
est survenu.
M. Tanguay
: Autrement
dit, j'avais un emploi, je faisais 100 000 $ par année, indemnisation...
j'ai eu un acte criminel, j'ai perdu un oeil, <je ne peux plus, >dans
ma catégorie d'emploi, je ne peux plus faire cet emploi-là, ça me prend mes
deux yeux… le forfaitaire va arriver. J'ai mon plateau, forfaitaire
arrive. Dans le forfaitaire, on dit que socialement on vous donne un montant
d'argent global pour vous aider à reprendre contrôle de votre vie puis à vous
trouver un autre emploi. Vous ne pourrez plus jamais avoir cet emploi-là qui
était rémunéré à 100 000 $ par année, ce qui fait en sorte que vous
étiez dans le top de ce qui est...
M. Jolin-Barrette : Comme?
M. Tanguay
: ...mais
vous allez vous trouver un emploi, peut-être, à 45 000 $ par année,
puis la somme forfaitaire va vous aider à reprendre contrôle de votre vie. Ce n'est
pas du remplacement de revenu, ce n'est pas du viager, mais donc c'est de même
qu'il faut le voir, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
la rente viagère n'avait pas pour objectif de remplacer le revenu non plus.
M. Tanguay
: Bien, en
proportion de l'incapacité, oui, là, comme on l'a vu dans le cas, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
parce qu'il n'y a personne qui vivait avec ça, là.
M. Tanguay
: Oui, mais
ça compensait une partie de perte de revenus, donc, si moi, je sais que mon
incapacité physique n'est pas directement proportionnelle à mon manque à gagner
salarial. Je peux perdre un oeil ou avoir une perte de capacité physique de 39 %,
mais avoir subi une perte salariale parce que je suis passé de 100 000 $
à 45 000 $, de 65 %… d'un 55 %.
M. Jolin-Barrette : Mais oui,
sauf que c'est pour ça aussi qu'on prévoit le cumul des recours, pour faire en
sorte que la perte… l'indemnisation à l'IVAC plus votre recours en matière
civile, où vous pouvez aller chercher la différence. Donc, ce qu'on vise, c'est
à faire en sorte que les gens qui ont commis des infractions criminelles, ils
paient aussi.
M. Tanguay
: Oui, oui.
Je ne referai pas le débat, parce qu'il y aurait de la redite, mais on a déjà
tout dit ça, là, parce que le ministre aussi avait mis des bémols par rapport
au fait que ça ne sera pas systématique, là. Oui, il va y avoir des recours
civils pour la personne, mais pour l'État…
M. Jolin-Barrette : Non, mais
je <parle…
M. Jolin-Barrette :
…commis des infractions criminelles, ils paient aussi.
M. Tanguay
: Oui,
oui. Je ne referai pas le débat, parce qu'il y aurait de la redite, mais on a
déjà
tout dit ça, là, parce que le ministre aussi avait mis des bémols par rapport
au fait que ça ne sera pas systématique, là. Oui, il va y avoir des recours
civils pour la personne, mais pour l'État…
M. Jolin-Barrette :
Non, mais je >parle de la personne comme partie civile.
M. Tanguay
: Oui, c'est
ça, partie civile. Je reviens donc à mon point. Une fois qu'on a tout compris
ça, qu'est-ce qui empêcherait, pour le… parce que je peux obtenir quelque chose
pour mes deux bras cassés puis mon alitement pendant six mois. J'ai
été alité, <j'aurais… >je pourrais être compensé à cela. Qu'est-ce
qui empêcherait de ne pas avoir... sans dire que c'est la somme forfaitaire
finale après consolidation, d'avoir… un peu sous la logique de 81, ce
n'est pas d'urgence, mais une compensation partielle du temporaire qui est
terminé dans l'intervalle? Qu'est-ce qui nous empêcherait d'avoir cela?
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que… bien, il faut que la personne soit consolidée puis qu'il y ait
0 % de séquelle parce que…
M. Tanguay
: O.K. Ça
fait qu'il faut voir les séquelles permanentes. Si j'ai été 100 % de mon
temps alité pendant six mois, à la fin, je n'aurais rien de ça.
M. Jolin-Barrette : Non, bien,
ça dépend, avez-vous une… Dans le fond, le critère, c'est avez-vous une
séquelle…
M. Tanguay
: C'est les
séquelles permanentes, ce n'est pas les…
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
M. Tanguay
: Ça fait
que mon bras cassé, là, ça ne sera jamais une séquelle permanente, je n'aurai
jamais rien pour ça, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, peut-être.
Peut-être que votre bras cassé, dans le fond, s'il ne ressoude pas…
M. Tanguay
: Mais s'il
n'y a pas de séquelle?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est ça, là, vous allez avoir perte de jouissance pour le temporaire parce
qu'avec votre bras c'était votre bras avec lequel vous mangiez.
M. Tanguay
: Oui. Mais
là, si c'est revenu à 100 %, je n'ai pas de séquelle, j'aurai quand même
quelque chose, même si ce n'est pas…
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que vous avez eu une perte temporaire.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
je reviens à ma question. <Pourquoi, q>Quand la perte temporaire<
est… >, elle est matérialisée, elle est terminée, pourquoi ne
pourrions-nous pas avoir un mécanisme prévu par règlement qui fait en sorte
qu'on pourrait donner cette portion-là?
M. Jolin-Barrette : Parce que
c'est dur à voir, si elle est consolidée ou non. Parce que, supposons que vous
allez en physiothérapie puis que ça s'étale sur plusieurs mois, votre
incapacité temporaire, votre perte de jouissance temporaire, elle est modulable
dans le temps.
M. Tanguay
: Oui.
Après, on peut s'ajuster. Ça peut être pire, ça peut être moins bien, mais on
pourrait s'ajuster, mais au moins j'aurais un montant. Vous comprenez? Parce
que, si ça dure trois ans, je n'aurai rien, là, tu sais. Alors, me faire
indemniser pour perte de jouissance parce que je n'ai pas mangé de mon bras
pendant six mois, trois ans après, je veux dire, c'est tel que tel,
là, je veux dire, c'est…
M. Jolin-Barrette : Oui. Mais
il y a un tableau qui est établi, au bout, au moment de la consolidation, pour
votre temporaire, entre 0 $ puis 1 400 $.
M. Tanguay
: Ce
montant-là, 0 $, 1 400 $, là, c'est-tu le règlement r. 10
ou c'est le règlement qu'on n'a pas vu?
M. Jolin-Barrette : Si c'est
dans le règlement r. 10? O.K. On vérifie.
M. Tanguay
: On vérifie
dans quel des deux règlements, le règlement publié puis le règlement
confidentiel.
M. Jolin-Barrette : Quel règlement
confidentiel?
M. Tanguay
: Celui qui
n'est pas publié puis qui va nous être communiqué en temps et lieu, là, que
vous réfléchissez.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
c'est dans le règlement de la Société d'assurance automobile.
Une voix
: …
M. Tanguay
: C'est sur
le dossier qui est sur votre table, là, que c'est marqué Projet, là, que
je vois d'ici, là, M. le Président. La <caméra peut-elle…
M. Tanguay
: …puis le
règlement confidentiel.
M. Jolin-Barrette :
Quel règlement confidentiel?
M. Tanguay
: Celui
qui n'est pas publié puis qui va nous être communiqué en temps et lieu, là, que
vous réfléchissez.
M. Jolin-Barrette :
Non, non, c'est dans le règlement de la
Société de l'assurance automobile.
M. Tanguay
: C'est
sur le dossier qui est sur votre table, là, que c'est marqué Projet, là,
que je vois d'ici, là, M. le Président. La >caméra peut-elle?
M. Jolin-Barrette : Je ne
penserais pas.
M. Tanguay
: Donc, on
pourra peut-être y aller, je ne sais pas si les collègues ont d'autres
questions, il y avait un amendement, mais je reviens avec mon… je reviens, mais
je ne suis pas convaincu, puis, M. le ministre, vous me suivez, là, je ne suis
pas convaincu que, quand même, on ne pourrait pas donner, quitte à parfaire par
la suite, une portion de ce qui, nécessairement, sera payable parce que le
temporaire est terminé. Tu sais, vous comprenez, on…
M. Jolin-Barrette : Je
comprends tout ça, mais…
M. Tanguay
: La seule
raison que vous donnez c'est : Bien, ça va alourdir administrativement.
Mais la personne, si elle peut avoir un chèque après six mois plutôt qu'un
gros chèque après trois ans… J'aimerais mieux avoir un montant après
six mois, vous comprenez?
M. Jolin-Barrette : Mais ce
que je veux dire, à partir du moment où la perte… pas la perte, la
consolidation est faite, supposons, sur le préjudice physique, puis vous êtes à
0 %, vous allez l'avoir. Vous n'êtes pas obligé d'attendre trois ans.
Les séquelles psychologiques puis les séquelles physiques n'ont pas besoin d'être
consolidées en même temps.
Dans le fond, là, vous allez pouvoir faire
consolider votre blessure physique avant la consolidation de la blessure
psychologique. Donc, vous allez pouvoir avoir une partie du montant déjà
versée.
M. Tanguay
: Ah! sur le
physique? Ah! je pensais qu'il n'y avait qu'une seule consolidation.
M. Jolin-Barrette : Non, vous
pouvez consolider le physique avant le…
M. Tanguay
: Ah! C'est
marqué où?
M. Jolin-Barrette : C'est le
principe…
(Consultation)
Le Président (M. Bachand) : M. le ministre
M.
Jolin-Barrette : C'est ça. Donc, dans le fond, M. le Président, ce n'est
pas écrit qu'on peut verser le montant à chaque fois, mais c'est ce qui arrive.
À partir du moment où vous avez une blessure qui est consolidée, là, à ce
moment-là, vous pouvez recevoir le forfaitaire par rapport à ce montant-là.
M.
Tanguay
: O.K. ce n'est pas marqué dans la loi? Parce que, si
ce n'est pas marqué, ça n'existe pas.
M.
Jolin-Barrette : Bien non, mais c'est parce que votre blessure
physique, là, elle est consolidée.
M.
Tanguay
: Moi, je pensais qu'il n'y avait qu'une seule
consolidation pour l'entièreté de mon dossier.
M.
Jolin-Barrette : Non, vous pouvez être consolidé pour la blessure
physique, puis par la suite la blessure psychique.
M.
Tanguay
: O.K. Mais, quand on dit à 33 : «…les séquelles
des préjudices…», ça couvre nécessairement les physiques et les psychiques.
M.
Jolin-Barrette : Bien, vous pouvez avoir plusieurs séquelles
physiques, plusieurs séquelles psychologiques.
M.
Tanguay
: Mais il y a une seule date de consolidation, tel que
rédigé à 33, pour toutes les séquelles. Donc, qui dit une seule date de
consolidation pour toutes les séquelles, ça veut dire que je ne peux pas
saucissonner physiques et psychiques.
M.
Jolin-Barrette : Bien non…
Le Président (M. Bachand) :J'ai
la députée de Sherbrooke et Joliette. Sur le même <dossier. Oui...
M. Jolin-Barrette :
...plusieurs séquelles psychologiques.
M. Tanguay
:
Mais
il y a une seule date de consolidation, tel que rédigé à 33, pour
toutes les séquelles. Donc, qui dit une seule date de consolidation pour toutes
les séquelles, ça veut dire que je ne peux pas saucissonner physiques et
psychiques.
M. Jolin-Barrette :
Bien non...
Le Président (M.
Bachand) :J'ai la
députée de
Sherbrooke
et
Joliette. Sur le même >dossier. Oui.
M. Jolin-Barrette : J'ai
juste un point, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Oui.
M. Jolin-Barrette : À 33, là,
il n'y a pas de date, là. «La somme forfaitaire est établie après qu'une évaluation
de santé confirme les séquelles des préjudices pour lesquelles il n'y a aucune possibilité
d'amélioration significative ou que le décès est constaté ou présumé.» Donc, à
partir du moment où votre bras, vous ne l'avez plus, là, vous pouvez être
consolidé là-dessus.
M. Tanguay
: Puis
je vais avoir un paiement sur le bras, puis le psychique va venir après. Est-ce
qu'on pourrait le dire? Parce que ce n'était pas du tout la lecture que j'en
avais. Je ne sais pas si on peut préparer un amendement pour le dire que... je
ne sais pas comment on le dirait, parce que, là, on a fait deux catégories,
le psychique et le physique.
• (18 h 10) •
M. Jolin-Barrette :
Bien... Non, mais ce que je veux dire, là, ça peut être... même à l'intérieur
du physique, bien, vous pouvez être consolidé par rapport à une blessure
physique x, là, puis le reste de votre corps, il a d'autres... qui n'est
pas encore consolidé aussi.
M. Tanguay
: Je...
En tout cas, je...
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Sherbrooke et Mme la députée de Joliette par
après, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui. Là,
moi, je pensais que je suivais, mais je ne comprends plus, là.
Tantôt, on nous a présenté un document
avec des exemples types de calculs de sommes forfaitaires. Puis là il y avait
toute une formule mathématique, là, qui reposait sur <la... >une espèce
de calcul avec les différents pourcentages d'atteinte selon les différentes
séquelles. Par exemple, on nous disait... je prends le premier exemple, là.
Fonctions visuelles, c'est 25 %. Préjudices esthétiques du visage, c'est
15 %. Bon. Puis là il y en avait juste deux, mais il y avait tout un
calcul.
Là, le ministre nous dit : Ah! non, dès
qu'une blessure est consolidée, on peut faire la demande. Ça fait que, là, moi,
disons, j'ai été battue, j'ai un traumatisme crânien, le nez cassé, un bras
cassé, toutes sortes d'autres affaires. À chaque fois que j'ai une de mes
blessures qui est guérie, là, je peux faire la demande pour dire : Ah!
bien là, mon nez, c'est consolidé. Ah! bien là, mon bras, là, c'est consolidé.
Puis là je vais faire la demande à chaque fois séparément?
Ce n'est pas ça qu'on nous a présenté
tantôt dans le document. Dans le document, on nous parlait de toute une
formule, là, qui tient compte de l'assemblage des différents pourcentages
d'atteinte selon les différentes blessures, consolidées, j'imagine.
Donc, je ne comprends pas pourquoi, là, on
nous dit : Ah! bien, chaque fois qu'un volet, là, est consolidé, là, puis
la personne peut faire une demande de somme forfaitaire par rapport à cette
blessure-là. Pour moi, c'est très, très contradictoire avec ce qui nous a été
présenté d'emblée au début de la journée avec la formule de calcul. Ça fait que
je ne suis plus du tout, là.
M. Jolin-Barrette :
Bien, ce n'est pas contradictoire, c'est parce que vous nous avez demandé d'illustrer
un modèle. C'est ce qu'on a fait avec un cas type.
Mais, dans le fond, là, ce que je vous
dis, c'est à l'avantage de la victime, c'est la même formule qui est appliquée
pour les différents cas. La formule de calcul ne change pas, même si ce n'est pas
consolidé au même moment. Donc, la personne qui voudrait recevoir son indemnité
tout de suite, elle peut la consolider tout de suite. Supposons, votre
préjudice, votre bras, vous ne l'avez plus. Donc, ça fait en sorte que la
victime en bénéficie plus rapidement. L'idée de cela, c'est <d'indemniser
la...
M. Jolin-Barrette :
...ce
n'est pas consolidé au même moment. Donc, la
personne qui
voudrait recevoir son indemnité
tout de suite, elle peut la consolider
tout
de suite. Supposons, votre préjudice, votre bras, vous ne l'avez plus, donc ça
fait en sorte que la victime en bénéficie plus
rapidement. L'idée de
cela, c'est >d'indemniser la personne rattachée à ça.
L'autre point aussi, c'est que les barèmes
sont divisés en unités fonctionnelles qui sont évaluées distinctement. Donc,
ils regardent dans le tableau combien est-ce que le préjudice est évalué puis
ils peuvent vous verser la somme. Ça fait que la question, c'est, au niveau du
temporaire, dans le fond, vous n'avez pas besoin d'attendre d'avoir la
blessure, supposons, psychique consolidée avant de pouvoir avoir votre montant
forfaitaire pour votre physique, c'est le sens.
Mme Labrie : Je vais avoir
besoin de plus d'explications, là. Parce qu'ici ça dit, on va reprendre
l'exemple, là, c'est le premier, là, O.K. : «Séquelles permanentes :
le pourcentage le plus élevé est appliqué sur 100 %.» Donc, fonction
visuelle : 25 %. C'est écrit, 100 % fois 25 % est 25 %,
bon. Là, le deuxième point, préjudices sur l'esthétique du visage :
15 %. Ça fait que, là, on fait 100 % moins 25 %, ça, c'est celui
de la fonction visuelle, égale 75 % fois 15 %, ça, c'est le deuxième,
égale 11,25 %. Puis là il additionne ça, puis là il calcule le résultat de
tout ça, puis là ça donnait 37 %, puis là la somme forfaitaire était
établie en fonction du 37 %. Ça fait que, définitivement, on tenait compte
des différents pourcentages des différentes atteintes.
Moi, là, ce n'est pas ma spécialité, ce
genre de calcul là, mais j'aimerais ça qu'on me démontre s'il y a une
différence entre le fait qu'on le fasse à deux moments différents. Par exemple,
la fonction visuelle, on constate l'atteinte à un moment, puis là, plus tard, à
un autre moment ou même avant, disons avant, le préjudice esthétique au visage,
ça, bien là, après que les points de suture sont faits, disons, c'est consolidé
à l'intérieur de quelques semaines. Je veux qu'on me fasse la démonstration
qu'il n'y a absolument aucune différence pour le calcul entre faire les
demandes de somme forfaitaire séparément pour chacune des blessures ou le faire
tout ensemble. Mais là ce que je vois, moi, c'est que le calcul, il vient
multiplier des choses ensemble, là.
M. Jolin-Barrette : Peut-être
juste pour vous illustrer, là, vous faites une seule demande à l'IVAC, mais, au
fur et à mesure que vos séquelles sont évaluées, il peut y avoir des
consolidations progressives. Mais je vais céder la parole à Me Ghorayeb,
qui va pouvoir vous expliquer de façon plus détaillée.
Le Président (M. Bachand) :…vous présentez, s'il vous plaît. Merci.
M. Ghorayeb (Serge) : Serge
Ghorayeb, du ministère de la Justice. Bonjour.
Alors, en fait, la méthode de
détermination des séquelles permanentes en fonction du barème de la SAAQ,
exemple, fonctionne donc par unités fonctionnelles, si vous voulez, par cycles
anatomiques. Et donc, à partir du moment où la personne va faire une demande
pour une somme forfaitaire pour séquelles, bien, c'est sûr cette demande-là
ouvre la voie à <l'analyse de...
M. Ghorayeb (Serge) :
…fonctionne donc par unités fonctionnelles, si vous voulez, par cycles
anatomiques. Et donc, à partir du moment où la personne va faire une demande
pour une somme forfaitaire pour séquelles, bien, c'est sûr que cette demande-là
ouvre la voie à >l'analyse de toutes les unités fonctionnelles qui
pourraient être atteintes. Et, à ce moment-là, par exemple, si j'ai mon bras
qui est atteint et ma jambe qui est atteinte, mais que mon bras guérit plus
vite que ma jambe, bien, rien n'empêche qu'on évalue les séquelles permanentes
pour l'unité fonctionnelle de mon bras. Elle n'est pas écrite comme ça, mais l'unité
fonctionnelle du déplacement et maintien du membre supérieur gauche, par
exemple, bien, rien n'empêcherait de pouvoir déterminer le pourcentage
d'atteinte de séquelles permanentes à ce bras-là et de ne pas attendre que la
jambe guérisse aussi. Et, à partir du moment où la jambe va guérir, bien, il
pourrait y avoir une autre décision sur la jambe qui va venir compléter le
versement de la somme forfaitaire.
C'est sûr qu'idéalement ce serait d'évaluer
toutes les unités fonctionnelles en même temps, mais, si c'est possible de le
faire unité fonctionnelle par unité fonctionnelle, le barème prévoit cette possibilité-là.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Sherbrooke, peut-être? Oui.
Mme Labrie : Mais comment ils
vont le calculer si ce n'est pas en même temps? Parce que, là, ici, il y a une
multiplication qui est faite entre le premier puis le deuxième préjudice. Ça va
donner quoi s'il y a juste un préjudice calculé à la fois?
M. Ghorayeb (Serge) : En fait,
je vais vous donner un exemple. On va prendre l'exemple du cas pratique que,
un, vous avez la perte de la fonction de l'oeil qui est établie à 25 %<
si je… >, si ma mémoire ne me fait pas défaut.
Mme Labrie : Oui, c'est ça.
M. Ghorayeb (Serge) : Et le
préjudice esthétique qui est établi à 15 %. Alors, c'est juste pour donner
le cas concrètement. Alors, à ce moment-là, ici, mettons qu'on verse le
préjudice esthétique d'abord parce qu'il est inférieur, là, c'est juste pour
vous donner l'exemple, bien, on va lui verser le 15 % complet puisque ça
va être le seul pourcentage applicable dans la formule mathématique, il n'y
aura pas encore de calcul de résidus successifs.
Si, ultérieurement, vient un pourcentage
plus élevé, le 25 % de la perte de l'oeil qui est confirmé, donc qui est
consolidé, à ce moment-là, c'est sûr qu'il va y avoir un ajustement, et on va
appliquer la formule mathématique des résidus successifs, et ultimement la
personne va recevoir la formule que vous voyez dans le cas pratique. Donc, on
va appliquer la méthode du calcul du résidu successif, et ça va donner le
37 % quand même, et on va verser la différence du montant qui n'a pas
encore été versé à la personne victime.
Mme Labrie : Donc, vous allez
aller chaque fois chercher le pourcentage pour l'inclure dans la formule?
M. Ghorayeb (Serge) : Oui, en
fait, ce qu'il faut voir, c'est que le barème prend la personne dans son
ensemble, donc la personne, c'est 100 %, donc n'importe quelle personne
qui entre dans le régime, c'est un 100 %. Et ensuite, à chaque fois qu'il
y a une séquelle permanente qui s'ajoute, malheureusement, à son dossier, bien,
à ce moment-là, la formule mathématique va s'ajuster en ajoutant la variable du
pourcentage, donc le pourcentage a, b, c, et ultimement c'est le montant
global qui va être versé moins ce qui a déjà été <versé…
M. Ghorayeb (Serge) : ...un
100
%. Et ensuite, à chaque fois qu'il y a une séquelle permanente
qui s'ajoute malheureusement à son dossier, bien, à ce moment-là, la formule
mathématique va s'ajuster en ajoutant la variable du pourcentage, donc le
pourcentage a, b, c, et ultimement c'est le montant global qui va être
versé moins ce qui a déjà été >versé.
Mme Labrie : Et il n'y
aura aucune circonstance où, finalement, on aura versé trop d'argent à la
personne par rapport au pourcentage global, finalement, d'atteinte.
M. Ghorayeb (Serge) :
Non. Effectivement, la formule mathématique empêche ce genre de situation là
puisque le montant forfaitaire ne sera versé que lorsque, l'unité
fonctionnelle, on pourra déterminer une séquelle permanente. Donc, il n'y aura
pas de possibilité d'amélioration ou de détérioration à court ou moyen terme.
Le Président (M. Bachand) :
Mme la députée de Joliette, s'il vous plaît.
Mme
Hivon
:
Oui. Je suis exactement dans les mêmes eaux, là. Je veux juste être certaine
que... Parce que moi, j'avais compris tantôt qu'on partait, dans le fond, dans
le calcul de la séquelle la plus importante. Donc, on partait, mettons, avec
notre 25 %, on faisait 100 fois 25 %, puis ensuite, pour notre
deuxième séquelle, on faisait 100 moins 25 %, puis on faisait notre calcul
comme ça. Mais là, évidemment, comme vous l'avez très bien expliqué, on
pourrait commencer, par exemple, parce que la cicatrice au visage est
consolidée avant, et donc elle est à 15 %. Et là, ce que vous nous dites,
c'est que<... >, même si après on a les autres étapes, puis qu'en
théorie, là, on va faire 100 fois 15 %, puis ensuite on va faire 100
moins 15 %<, qu'>, au bout du compte il n'y aura jamais de
différence négative pour le bénéficiaire.
M. Ghorayeb (Serge) :
Donc, en fait... Non, c'est ça. La différence négative ne serait pas possible
parce qu'en fait ce qu'on va venir faire, c'est que l'information va rester au
dossier de la personne victime. Alors, à ce moment-là, on va juste venir
réajuster la formule mathématique en plaçant le pourcentage le plus élevé
d'abord et en versant la différence à la personne victime. Donc, la formule du
calcul des résidus successifs a été établie pour éviter ce genre de situation
là et aussi pour prendre donc en considération la perte de jouissance
cumulative d'une même atteinte, d'une atteinte à l'autre.
Mme
Hivon
:
O.K. Ça fait que, dans le fond, vous allez comme réajuster a posteriori ce qui
aurait été le calcul si vous étiez parti de la séquelle la plus importante.
Puis, au bout du compte, je veux dire, la personne va être indemnisée à la même
hauteur, en fait, avoir la somme forfaitaire à la même hauteur.
• (18 h 20) •
M. Ghorayeb (Serge) :
Exactement.
Mme
Hivon
:
Qu'importe l'ordre dans lequel ses demandes arrivent.
M. Ghorayeb (Serge) :
Exactement. Ça, c'est dans la situation où il y aurait une consolidation
progressive, oui.
Mme
Hivon
:
Oui, tout à fait. Puis, dans la situation où il y a une consolidation
progressive, vu que, dans les cas où il y a eu une indemnité de remplacement de
revenu, tant que la consolidation ne se fait pas... parce que la personne ne
pouvait plus travailler ou partiellement ne plus travailler, est-ce qu'on
arrête de lui donner dès lors qu'il y a une partie qui est consolidée, même si
la totale consolidation n'est pas faite, ou si ça continue à <cohabiter
tant que la...
Mme
Hivon
:
...ne fait pas... parce que la
personne ne pouvait plus travailler ou
partiellement ne plus travailler,
est-ce qu'on arrête de lui donner, dès
lors qu'
il y a une partie qui est consolidée, même si la totale
consolidation n'est pas faite, ou si ça continue à >cohabiter tant que
la consolidation complète n'est pas faite?
M. Ghorayeb (Serge) : Donc, en
fait, il faut voir ça comme vraiment deux aides distinctes. Donc, tant que
dure l'incapacité, ce sera l'aide qui pallie aux revenus, selon les paramètres
qui sont prévus, là, dans le projet de loi. Et, pour les séquelles permanentes,
le fait que... par exemple, le bras, encore une fois, s'il y a des séquelles
permanentes au bras mais qui n'ont pas d'impact sur la capacité, bien, ça
n'aura pas d'impact sur l'aide palliant à la perte de revenus, par exemple.
Donc, le fait de verser une partie de la somme forfaitaire à laquelle aurait
droit la personne victime n'aura pas nécessairement un impact sur le versement
de l'autre aide qui est l'aide palliant à la perte de revenus.
Mme
Hivon
: O.K.
Mais juste pour être archicertaine une autre fois, une fois que la
consolidation complète est faite, là, la question de l'incapacité reliée au
revenu, ça, ça cède le pas à notre forfaitaire, puis il va y avoir d'autres
aides qui vont continuer à pouvoir être là, l'aide psychologique, puis tout ça.
Mais celle-là sur le revenu, elle cède le pas au forfaitaire une fois que tout
est consolidé.
M. Ghorayeb (Serge) : Donc, si
la consolidation détermine également qu'il y a fin d'incapacité, ça va
entraîner la fin de l'aide palliant à la perte de revenus. Mais, si une
incapacité demeure, l'aide palliant à la perte de revenus étant indépendante de
la somme forfaitaire pour séquelle, elle pourrait être continuée selon les
paramètres prévus au projet de loi.
Mme
Hivon
: Puis
ça, c'est-à-dire qu'elle pourrait continuer jusqu'à une période supplémentaire
de deux ans. Est-ce que c'est ça que j'ai compris?
M. Ghorayeb (Serge) : En fait,
non, elle serait dans le premier paramètre de trois ans, par exemple, et,
si elle répond aux autres critères pour avoir le deux ans supplémentaire,
si l'incapacité se poursuit, elle pourrait répondre, donc, et obtenir cette
aide-là.
Mme
Hivon
:
Parfait. Merci.
Le Président (M. Bachand) :Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: ...suspension,
le temps de déposer un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Oui. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Avant de
faire ça, est-ce qu'on pourrait régler l'amendement qui est en cours?
M. Tanguay
: C'est
parce qu'il viendrait avant, logiquement, avec le «qui sont», là, «ont été». Il
a été envoyé, je ne sais pas si, le secrétariat, vous l'avez. Il est déjà
rédigé.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 24)
>
(Reprise à 18 h 25)
Le Président (M. Bachand) :
Alors, s'il vous plaît, la commission reprend ses travaux. M. le député de LaFontaine,
s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, l'amendement est sur Greffier et fait suite
aux... qu'on a eues avec le ministre. Puis peut-être que, là, avec les
explications, on pourra nous dire le contexte dans lequel ça pourrait
s'inscrire, ou pas, selon le choix du ministre. Amendement. Article 33 :
Ajouter le troisième alinéa suivant :
«Avant qu'une évaluation de santé
confirmant les séquelles des préjudices ne soit établie et conformément au
règlement, une somme peut être versée afin de couvrir les inconvénients
temporaires.»
Autrement dit… Puis là, si j'ai bien
compris, mais on me détrompera si j'ai mal compris, on viendrait peut-être, en
quelque sorte, mettre en mots ce qui n'apparaît pas encore dans la loi et qui
peut se faire à titre de consolidation pour des préjudices qui sont consolidés,
mais qui ne participent pas de la somme forfaitaire finale, totale, qui aura
été versée ou qui sera versée. <Mais donc… >Puis l'amendement, je
l'ai rédigé comme ça, je veux dire, je ne suis pas chauvin quant à la
rédaction, ça pourrait être amélioré bien évidemment, mais c'est l'idée ici.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Mais,
comme j'ai dit, M. le Président, la somme va être versée au moment de la
consolidation, qui sera à zéro. Donc, c'est là qu'on va évaluer est-ce que
c'est temporaire ou non, donc pas en cours de route.
M. Tanguay
: Mais
est-ce qu'on a compris, M. le Président, avec l'échange qui a eu, puis on était
en train de rédiger l'amendement avec la… quand l'échange avec la collègue de Joliette
et de Sherbrooke et monsieur, que des <sommes pourront être…
M. Jolin-Barrette :
…de la consolidation, qui sera à zéro. Donc, c'est là qu'on va
évaluer
est-ce que c'est temporaire ou non, donc pas en cours de route.
M. Tanguay
: Mais
est-ce qu'on a compris, M. le Président, avec l'échange qui a eu, puis on est
en train de rédiger l'amendement avec la… quand l'échange avec la collègue de
Joliette et de Sherbrooke et monsieur, que des >sommes pourront être
payées pour chaque préjudice qui aura été cristallisé, qui ont été... donc, des
sommes si mon bras... Mettons, je ne suis pas consolidé, grave agression, mais
mon bras, de façon permanente, il est consolidé, j'aurai toujours un 10 %
de perte de capacité, 10 %, mais le reste du corps ne l'est pas, je
pourrais avoir mon argent pour mon bras. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui, la
somme forfaitaire pour votre bras. Mais, si vous avez une perte de 10 %,
vous n'avez pas droit à du temporaire pour la perte de jouissance de votre
bras.
M. Tanguay
: Non, non,
ça va être du permanent qui va être payé puis qui va être visiblement plus
généreux que si ça avait été temporaire, de toute façon.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Tout à fait.
M. Tanguay
: C'est ça. <Est-ce
que... >Le ministre voit qu'on est quand même attentifs et lecteurs du
projet de loi. Il a vu qu'on est un peu tombé des nues quand on a réalisé qu'il
pouvait y avoir à la pièce, tant que c'est consolidé, il pouvait y avoir
différents éléments. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, si ce n'est pas cet
amendement-là, que ce soit dit et précisé dans la loi, là? Parce que moi,
quand… tel que je lis : La somme forfaitaire établie par une évaluation. Il
y a une unicité dans l'approche de la rédaction du 33 qui ne me faisait pas et
qui nous ne faisait pas visiblement déduire qu'on pouvait y aller par portion,
tant que c'était pérennisé comme préjudice.
M. Jolin-Barrette : Bien,
pour moi, c'est assez clair. Puis surtout, dans le fond, le régime, la demande,
il n'y a qu'une seule demande qui est faite, mais l'agent au dossier va suivre
le dossier avec la personne. Donc, les rapports vont suivre, donc la personne
qui va être chargée avec le dossier va pouvoir suivre avec la personne.
M. Tanguay
: Oui, mais,
à ce moment-là, elle pourrait dire... elle pourrait lui objecter : Bien,
ça, ça sera <dans ton final… >dans ton forfaitaire au final.
M. Jolin-Barrette : Non. Dans
le fond, l'objectif est d'indemniser adéquatement les personnes. Donc, l'agent
va être là pour renseigner adéquatement la personne victime. Il n'y a aucun
intérêt pour l'État de retenir le paiement d'une somme forfaitaire, là. L'idée,
c'est d'indemniser, de bien indemniser la personne victime.
M. Tanguay
: O.K. Quand
on dit «la somme forfaitaire», c'est un forfaitaire qui pourrait être juste
pour mon bras, puis j'aurais un forfaitaire pour l'ensemble du reste, là.
M. Jolin-Barrette :
Exactement, comme Me Ghorayeb l'a expliqué tout à l'heure.
• (18 h 30) •
M. Tanguay
: O.K. Parce
que je faisais d'autres choses en même temps. Mais, une… tel que rédigé, je vous
le dis, mais si le ministre l'a dit dans le micro… mais tel que rédigé... Puis
la somme forfaitaire s'entend, dans le langage courant, comme étant globale. On
couvre tout, c'est une somme forfaitaire. Ne devrions-nous pas marquer :
La somme forfaitaire est établie après qu'une évaluation de santé confirme la
ou les séquelles d'un préjudice pour lesquelles il n'y a aucune possibilité
d'amélioration…
18 h 30 (version révisée)
M. Tanguay
: ...global,
on couvre tout, c'est une somme forfaitaire. Ne devrions-nous pas
marquer : «La somme forfaitaire est établie après qu' une évaluation
de santé confirme la ou les séquelles d'un préjudice pour lesquelles il n'y a
aucune possibilité d'amélioration.»? Parce que, pour moi, il y a une unicité de
la somme forfaitaire qui est nécessairement globale, surtout dans le deuxième
alinéa, on dit que la forfaitaire, elle peut inclure tout, ça, ça, ça, qui
aurait pu être temporaire.
M. Jolin-Barrette : Moi, je suis
à l'aise, M. le Président avec le libellé de l'article 33.
M. Tanguay
: Alors,
j'ai dit ce que j'avais à dire, M. le Président, sur mon... sur notre amendement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions sur l'amendement du député de LaFontaine?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme
la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay
(LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
La Secrétaire : Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire : Mme Hivon
(Joliette)?
Mme Hivon : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Merci.
Interventions sur l'article 33?
M. Jolin-Barrette : J'aurais
un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :Oui, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette :
Donc : Dans le deuxième alinéa de l'article 33 du projet de loi,
remplacer «qui sont temporaires» par «qui ont été temporaires», suite à l'intervention
du député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Mme la
députée de Joliette.
M. Jolin-Barrette :
Excusez-moi, de Joliette.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Petite question :
Pourquoi on n'utilise pas l'imparfait, «qui étaient temporaires»? «Ils étaient
temporaires jusqu'à tant que...» Le «ont été», je trouve ça bizarre. C'est vraiment
les légistes qui peuvent répondre à ça. Ils étaient temporaires, ils ne le sont
plus.
Une voix : C'est que «ont été
temporaires», c'est fini. Donc, c'est le passé composé qu'on utilise. «Ils
étaient temporaires», ça suppose que ça dure dans le temps passé.
Mme Weil
: Ça a duré
dans le temps passé, justement. Quand on regarde l'explication de
l'imparfait... Alors, je pense, c'est vraiment dans les mains de ceux qui
s'occupent de ces choses-là.
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez,
si on veut céder la parole à Me Dumas-Legendre, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement?
Une voix : Oui.
Le Président (M.
Bachand) : ...Me Dumas-Legendre, s'il vous plaît.
Mme Dumas-Legendre
(Hélène) : Oui, Hélène Dumas-Legendre, je suis avocate légiste
au ministère de la Justice.
Je pense que le passé composé fait le
travail, étant donné que la séquelle temporaire s'est terminée dans le temps,
et c'est parce qu'elle s'est terminée dans le temps, justement, qu'on fait le
versement pour cette séquelle temporaire là.
Mme Weil
: C'est rare
qu'on voit le passé composé dans la législation, par rapport à un événement, parce
que... comment dire, l'incapacité ou la souffrance, perte de jouissance, c'est quand
même... ça a duré un certain temps dans le passé. Là, c'est fini. En tout cas,
j'ai trouvé... ça sonnait mal pour moi, le passé
composé, mais je vous fais confiance, c'est votre métier.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'autre intervention… M. le député de Joliette...
Mme
Hivon
:
…passé composé.
Le Président (M.
Bachand) :...Mme la députée de Joliette,
pardon.
Mme
Hivon
: J'ai
dit : Je suis en faveur du passé composé.
Le Président (M.
Bachand) : Ah! O.K. Parfait. Merci. Alors, on va procéder à la
mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour, <contre...
Mme Weil
: …le passé
composé, mais je vous fais confiance, c'est votre métier.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'autre intervention… M. le député de Joliette...
Mme
Hivon
:
…passé composé.
Le Président (M.
Bachand) : ...Mme la députée de Joliette, pardon.
Mme
Hivon
:
J'ai dit : Je suis en faveur du passé composé.
Le Président (M.
Bachand) : Ah! O.K. Parfait. Merci. Alors, on va procéder à la
mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, >contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 33
est adopté. Nous revenons maintenant à l'article 33 tel qu'amendé.
Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: J'essaie
de trouver, là...puis je n'ai pas la réponse, là, mais le ministre voit, là, le
quiproquo que ça a créé chez des collègues des oppositions, là. J'essaie de
trouver s'il n'y a pas moyen de revirer ça de bord puis de dire : «Après
qu'une évaluation de santé confirme les séquelles d'un préjudice de façon
permanente, une somme forfaitaire y est établie.» Parce qu'on veut une somme
forfaitaire pour mon incapacité sur mon bras de 10 %, on veut une somme
forfaitaire là-dessus. Je ne sais pas s'il y aurait moyen de le rédiger
autrement, parce que, tel que rédigé, pour moi, «forfaitaire» s'interprète
comme étant la seule… la somme globale que vous aurez à la fin du processus,
d'où toutes nos interventions, là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions?
M. Tanguay
: Après quelque
chose, M. le Président… «Après qu'une évaluation de santé confirme les
séquelles des préjudices pour lesquelles il n'y a aucune possibilité d'amélioration
significative, une somme forfaitaire est établie quant auxdites séquelles.»
M. Jolin-Barrette : Bien, M.
le Président, pour faire avancer le tout, là, si on écrit : «Avant qu'une évaluation
de santé confirmant les séquelles des préjudices ne soit établie, conformément
au règlement, une somme peut être versée afin de couvrir les inconvénients
temporaires.» Dans ça, c'est «qui sont temporaires». Vous, vous êtes sur le
premier alinéa, vous voulez dire, «le ou la… confirme le ou la séquelle».
M. Tanguay
: «Après
qu'une évaluation de santé confirme le ou la séquelle des préjudices»...
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Bon. Ce
qu'on me dit, c'est qu'on pourrait mettre «séquelle» au singulier, donc ça
atteindrait l'objectif recherché.
M. Tanguay
: Puis,
plutôt que mettre «la somme forfaitaire», on peut-tu mettre «une somme
forfaitaire»? Là, ça nous aiderait dans l'interprétation, parce que, quand on
dit «la», c'est comme s'il n'y en avait qu'une seule.
M. Jolin-Barrette : Non, parce
qu'il y a une somme pour… Il n'y a qu'une seule somme forfaitaire.
M. Tanguay
: Mais, pour
mon bras, j'en ai une, par contre.
M. Jolin-Barrette : C'est
une… Dans le fond, c'est la somme forfaitaire globale, mais on va pouvoir vous
verser des montants de la somme forfaitaire. Il y a une seule somme forfaitaire
qui est versée <globalement…
M. Tanguay
: …quand
on dit «la», c'est comme
s'il n'y en avait qu'une seule.
M. Jolin-Barrette :
Non,
parce qu'il y a une somme pour… I
l n'y a qu'une seule somme
forfaitaire.
M. Tanguay
: Mais,
pour mon bras, j'en ai une,
par contre.
M. Jolin-Barrette :
C'est une…
Dans le fond, c'est la somme forfaitaire globale, mais on va
pouvoir vous verser des montants de la somme forfaitaire. Il y a une seule
somme forfaitaire qui est versée >globalement, mais vous allez… vous
allez avoir une partie de cette somme forfaitaire là qui est versée.
M. Tanguay
: Ça, c'était
le but de mon amendement. Est-ce qu'on peut… Donc, si ma rédaction n'était pas
bonne, ou pas jugée satisfaisante...Tout ou partie d'une somme forfaitaire
peut, le cas échéant, être versée même avant la consolidation finale.
Le Président (M.
Bachand) : En attendant, j'aurais la députée de Sherbrooke, s'il
vous plaît, sur le même sujet.
Mme Labrie : Oui, c'était sur
le même sujet. En fait, j'appuie mon collègue, là. Je pense que, pour moi,
c'est une surprise que le ministre nous dise qu'on puisse y aller une blessure
consolidée à la fois, là, pour demander ces… des parties de somme forfaitaire,
je vais le dire comme ça. Donc, ce n'est pas clair du tout, là, dans la façon
dont c'est formulé. Il faut trouver une façon de l'inscrire. Si le ministre ne
veut pas changer la somme forfaitaire au début, on pourrait dire «une indemnité
forfaitaire est établie après qu'une évaluation de santé confirme la ou les
séquelles des préjudices». Il faut que ce soit clair pour les victimes qu'elles
peuvent demander ça, une blessure consolidée à la fois, et qu'elles ne se
fermeront jamais la porte à faire la demande pour d'autres blessures, une fois
qu'une première demande a été déposée.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, la
somme forfaitaire, là, c'est la somme globale qui est versée. La personne, là,
au niveau des modalités de versement, on va pouvoir le faire, puis ça, il n'y a
pas d'enjeu rattaché à ça, puis ça se fait de cette façon-là, au niveau de la
SAAQ, puis ça va se faire comme ça avec l'IVAC.
Mme Labrie : Mais ce n'est pas
ça que j'ai dit. Je ne mets pas en doute ce que le ministre veut faire, c'est
juste que, quand on lit ça, pour moi, on ne voit pas du tout, tel que c'est
écrit en ce moment, que c'est possible de demander ça, une blessure consolidée
à la fois, et qu'éventuellement il y aura un total de sommes forfaitaires. Je
veux qu'on l'écrive d'une manière que les victimes vont comprendre, que chacune
des blessures, une fois qu'elle est consolidée, elles peuvent faire la demande
d'une partie de ce qui sera, éventuellement, une somme forfaitaire pour, par
exemple, bon, le nez cassé est consolidé, O.K., on y va. Plus tard, le bras
cassé est consolidé, O.K., on y va. Plus tard, c'est le traumatisme crânien, O.K.,
on y va.
Puis éventuellement il y aura une somme
forfaitaire, mais là, en ce moment, ce n'est pas clair que c'est possible de
faire ça. Ça porte à croire qu'il faut attendre que tout soit consolidé, ce qui
va priver les victimes d'une partie de la somme forfaitaire qui pourrait être
versée plus tôt. Et l'autre inconvénient, c'est que ça pourrait laisser croire
à une victime qu'une fois qu'elle a fait sa demande, si jamais il y a d'autres
choses qui se consolident, il va être trop tard, donc… Ce qui ne sera pas le
cas, là, le ministre me dit que ça ne sera pas le cas, donc… clairement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bon, M.
le Président. Moi, je ne trouve pas ça nécessaire, mais on va travailler sur un
libellé pour satisfaire les collègues des oppositions. En attendant, je vous
propose de faire les autres questions, si vous en avez sur 33, sinon de
suspendre 33, le temps qu'on rédige l'amendement, puis d'aller <à 34…
Mme Labrie : ...clairement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette :
Bon, M. le Président. Moi, je ne trouve pas ça nécessaire, mais on va
travailler sur un libellé pour satisfaire les collègues des oppositions. En
attendant, je vous propose de faire les autres questions, si vous en avez sur
33, sinon de suspendre 33, le temps qu'on rédige l'amendement, puis d'aller
>à 34.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Sherbrooke...
Mme Labrie : Bien, moi, je
n'ai pas eu ma réponse à la question que j'avais posée plus tôt, là. Le ministre
me disait que c'est déjà... que ça ne posait pas problème, le fait que la somme
est établie après qu'il y ait une évaluation de santé qui confirme qu'il n'y a
pas de possibilité d'amélioration significative. Je lui disais que ça
m'inquiétait pour les enjeux psychiques. Il me disait que, pour lui, il n'y
avait pas d'enjeu, parce que c'était déjà comme ça qu'on faisait, en ce moment,
pour les rentes viagères. Et donc moi, je voulais savoir comment c'était
formulé actuellement dans la loi, puis il m'avait dit qu'il allait regarder ça.
Je ne l'ai pas entendu.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : ...la question
de la députée de Sherbrooke, c'est : Comment est-ce que c'est formulé actuellement
dans la loi, sur la méthode de calcul...
• (18 h 40) •
Mme Labrie : Parce que, si
j'ai bien compris le ministre, il m'a dit : C'est déjà comme ça, en ce moment,
le fait qu'il faut qu'il y ait une évaluation qui dit qu'il n'y a aucune possibilité
d'amélioration, c'est comme ça qu'on calcule la rente viagère.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas le libellé actuel.
Mme Labrie : C'est ça qu'il
m'a dit. Donc, je veux savoir c'est quoi, le libellé actuel, pour voir si, effectivement,
c'est applicable. Puis en même temps, ça ne nous dira pas si ça brime certaines
victimes d'avoir accès à ça, en ce moment, non plus, là.
Le Président (M. Bachand) :
Merci.
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Donc, on
est en train de continuer de vérifier. Mais actuellement, là, dans le règlement
sur le barème des déficits anatomophysiologiques, qui est créé par la Loi sur
les accidents de travail, parce qu'on se souvient, là...
Mme Labrie : Mais ça, ce n'est
pas psychique, anatomophysiologique.
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
comprend le psychique.
Mme Labrie : Ça le comprend? O.K.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, on se souvient, là, la loi... L'IVAC fait référence à la Loi sur les
accidents de travail de 1930, des années 30, qui... cette loi-là détaille des règlements.
Donc, on fait un bond de deux... tout ça. Donc, on définit, à l'article 1 du règlement,
un déficit anatomophysiologique, «les séquelles d'une lésion établies
médicalement causant une atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'un
accidenté, y compris du préjudice esthétique». Et là on est en train de
vérifier sur la notion qu'il n'y a pas d'amélioration significative. Ça fait
qu'on est en train de compléter la recherche. Mais le début de la réponse, il
est là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée <de Joliette...
M. Jolin-Barrette :
...causant une atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'un accidenté, y
compris du préjudice esthétique». Et là on est en train de vérifier sur la
notion qu'il n'y a pas d'amélioration significative. Ça fait qu'on est en train
de compléter la recherche. Mais le début de la réponse, il est là.
Le Président (M.
Bachand) :
Mme la députée >de
Joliette, s'il vous plaît.
Mme
Hivon
: Oui.
C'était juste sur l'amendement que le ministre va préparer, pour être plus
fidèle à la réalité, donc, de la consolidation qui peut se faire par morceau ou
globalement. Je pense que ce serait bien aussi, mais j'imagine que c'est ça que
vous avez en tête, là, <mais >de référer nommément au fait que ça
peut se faire à... que ça peut être établi à un ou plusieurs moments, donc...
C'est parce qu'il y a un élément ou plusieurs éléments, mais je pense juste
que, pour une fin de clarté, pour la lisibilité de la loi, ce serait bien que
ce soit dit clairement, que ça peut être à un ou plusieurs moments.
M. Jolin-Barrette : D'accord.
Donc, on...
Mme
Hivon
:
C'était juste ça quand on était dans l'autre débat.
M. Jolin-Barrette : J'écoute
la suggestion, et elle est communiquée aux gens qui m'accompagnent au niveau de
la rédaction.
Mme
Hivon
:
Exact.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Je vais
risquer une rédaction, mais vous le prendrez en délibéré, là :«Une
séquelle des préjudices pour laquelle il n'y a aucune possibilité
d'amélioration significative peut, conformément au règlement, faire l'objet
d'un versement.» Donc, on a une séquelle qui est permanente, ce n'est pas de
même que c'est dit, ça veut dire qu'il n'y a aucune possibilité, donc qui est
permanente, conformément à ce qu'on va encadrer par règlement, faire l'objet
d'un versement. Là, on peut ajouter autre chose, là, mais je lance ça à votre
bonne réflexion, là, pour votre délibéré. Ça, c'est comme en cour civile, un
projet de jugement. Un projet de jugement, il est déjà tout rédigé, signé
puis...
M. Jolin-Barrette : Bien, je
ne voudrais pas intervenir dans la séparation des pouvoirs.
M. Tanguay
: Non, ça,
je le sais que vous êtes défenseur jaloux de la séparation des pouvoirs de
l'indépendance judiciaire.
M. Jolin-Barrette : Tout à
fait.
Le Président (M.
Bachand) : Autres interventions sur l'article 33 tel
qu'amendé?
M. Tanguay
: Bien, on
va le suspendre, je pense, c'est ça?
Le Président (M.
Bachand) :S'il y a consentement, on va
suspendre...
M. Tanguay
: Juste
avant de le suspendre, juste de compréhension, puis ça, il peut répondre tout
de suite, pour le 33, ce sera fait. L'article 73 de la loi... Parce que
j'ai comparé 73 de la Loi sur l'assurance automobile, on parle de compenser des
séquelles d'ordre fonctionnel ou esthétique. Est-ce que, tel que rédigé, parce
qu'on en qualifie beaucoup, on inclut, le cas échéant, une indemnisation de
séquelles d'ordre fonctionnel ou esthétique, est-ce que c'est inclus dans les
mots choisis ici?
M. Jolin-Barrette : Où? À 73
ou à...
M. Tanguay
: À 73 de la
loi sur... bien, 73 de la Loi sur l'assurance automobile énumère les types de
séquelle, et «d'ordre fonctionnel et esthétique», je ne les retrouve pas dans
33. Alors, moi, probablement que «fonctionnel» est déjà de facto inclut, mais
il faudrait juste m'indiquer où, mais...
M. Jolin-Barrette : ...«séquelles
des préjudices», donc ça couvre toutes les séquelles.
M. Tanguay
: Donc,
«esthétique» aussi. L'IVAC pourrait, le cas échéant, indemniser <des
séquelles...
M. Tanguay
: …
et
esthétique», je ne les retrouve pas dans 33. Alors, moi, probablement que
«fonctionnel» est déjà de facto inclut, mais il faudrait juste m'indiquer où,
mais...
M. Jolin-Barrette :
...«séquelles des préjudices», donc ça couvre toutes les séquelles.
M. Tanguay
: Donc,
«esthétique» aussi. L'IVAC pourrait, le cas échéant, indemniser >des
séquelles esthétiques?
M. Jolin-Barrette : La
réponse, c'est oui.
M. Tanguay
:O.K. C'est inclus.
M. Jolin-Barrette : Et, dans
le fond, dans l'exemple qu'on vous a donné ce matin… dans le cas d'exemple,
c'était justement une cicatrice.
M. Tanguay
: O.K. Mais
c'est parce que je ne le lisais pas là. Ça fait que, des fois, il y a
l'intention du législateur dans le cas de ce matin, mais on ne le retrouvait
pas là.
M. Jolin-Barrette : Mais on
est cohérents, on est cohérents. Puis tout est dans le R-10 de la Loi sur
l'assurance automobile du Québec.
M. Tanguay
: Vous m'en
voyez rassuré.
Le Président (M.
Bachand) : Autres interventions? Sinon, avec votre
consentement, on va suspendre l'article 33 tel qu'amendé. Consentement?
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. M.
le Président, à l'article 34 : «La somme forfaitaire est versée après
son établissement.
«À la demande d'une personne victime
admissible, la somme forfaitaire peut lui être versée sur une période de temps
de 12 ou de 24 mois, sous forme de versements périodiques égaux qui
correspondent ensemble au montant de l'indemnité forfaitaire augmentée d'un
intérêt déterminé par un règlement du gouvernement. Les modalités de ce
versement sont prévues par ce règlement.»
Donc, cette disposition prévoit que la
somme forfaitaire serait versée dès… après son établissement. Au choix de la personne
victime admissible, le versement de cette somme pourrait être étalé sur une
période de 12 ou de 24 mois. La disposition habilite le gouvernement à
décréter les modalités de cet étalement de même que l'intérêt applicable à
celui-ci.
Et je vais avoir un amendement, M. le
Président. Donc : Remplacer, dans le deuxième alinéa de l'article 34
du projet de loi, «l'indemnité forfaitaire augmentée» par «la somme forfaitaire
augmentée».
Donc, l'amendement corrige une erreur qui s'est
glissée au moment de la rédaction de la disposition. Alors, voici l'article,
tel que modifié :
«La somme forfaitaire est versée après son
établissement.
«À la demande d'une personne victime
admissible, la somme forfaitaire peut lui être versée sur une période de temps
de 12 ou de 24 mois, sous forme de versements périodiques égaux qui
correspondent ensemble au montant de la somme forfaitaire augmentée d'un
intérêt déterminé par un règlement du gouvernement. Les modalités de ce
versement sont prévues par ce règlement.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. L'amendement
est sur Greffier. Interventions sur l'amendement? Est-ce que… <S'il n'y a
pas d'autre intervention… >S'il n'y a pas d'intervention sur l'amendement,
nous allons procéder à sa mise aux voix. Madame la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme
Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M.
Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 34
est adopté. Nous sommes maintenant à la discussion sur 34 tel qu'amendé. M. le
député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui. Donc,
je comprends bien. Ça, je ne l'avais pas compris, mais là je le comprends, là.
Donc, si vous… vous êtes victime, vous avez le droit à une somme forfaitaire,
vous dites : O.K. Je veux, sur l'année ou sur deux
ans, je veux donc 12 paiements mensuels ou 24 paiements mensuels,
sera ajouté un intérêt, donc je vais collecter un intérêt en plus. C'est ça
qu'il faut comprendre, tu sais, ça sera payé, cet intérêt-là, à la victime.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est un intérêt <qui est payé…
M. Tanguay
: ...ou
sur deux ans, je veux donc 12 paiements mensuels ou 24 paiements
mensuels, sera ajouté un intérêt, donc je vais collecter un intérêt en plus.
C'est ça qu'il faut comprendre, tu sais, ça sera payé, cet intérêt-là, à la
victime.
M. Jolin-Barrette :
Oui, c'est un intérêt >qui est payé, là. Dans le fond, il y a la somme
forfaitaire puis, sur 24 mois, il y a sa somme forfaitaire plus l'intérêt.
M. Tanguay
: O.K. Est-ce
qu'il y a... Parce qu'on dit que c'est déterminé par règlement. Bon, entre
autres, il y a l'intérêt judiciaire qui est fixé par règlement. Est-ce qu'il
n'existe pas déjà un règlement sur les sommes payables par l'État qui font
l'objet de tel intérêt?
M. Jolin-Barrette : Ça serait
en vertu de l'article 28 de la Loi sur l'administration fiscale.
M. Tanguay
: O.K. C'est
ça. Parce qu'une fois que vous changez ça, tout le reste s'ajuste, là. Donc,
les forfaitaires augmentés, d'intérêt... Parce qu'on dit «déterminé par un
règlement du gouvernement», ce n'est pas l'intérêt à ce moment-là?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
on va prendre le taux applicable qui va être fixé en vertu du deuxième alinéa
de l'article 28 de la Loi sur l'administration fiscale. Donc, pour...
entre le 1er octobre 2020 et se terminant le 31 décembre 2020,
le taux était à 1,4 %.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
quand on dit «déterminé par un règlement du gouvernement», c'est le fameux
règlement pris en vertu de l'article 28 de la loi.
M. Jolin-Barrette : On va y
faire référence.
M. Tanguay
: O.K. Ce
n'est pas un règlement que vous avez rédigé, c'est réellement, là... Pardon?
Vous dites faire référence, c'est ce à quoi ça fait référence?
M. Jolin-Barrette : C'est ce
à quoi on va faire référence. «À la demande d'une personne victime...»
M. Tanguay
: Parce
qu'on dit après ça : «Les modalités de ce versement sont prévues par ce
règlement.» Pas sûr que le règlement de l'article 28 du taux d'intérêt va
prévoir ça.
M. Jolin-Barrette : «...sous
forme de versements périodiques égaux qui correspondent ensemble au montant de
l'indemnité forfaitaire augmentée d'un intérêt déterminé par un règlement du
gouvernement.» Donc, est-ce que c'est un règlement qui est déterminé par nous ou
on fait référence à 28?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
O.K. Notre règlement va référer à l'article 28 de la Loi sur
l'administration fiscale.
M. Tanguay
: O.K. Ça
fait qu'on dit deux fois «règlement», mais c'est le même règlement, c'est le
vôtre. Puis <on ne va pas faire référence>... La première fois
qu'on dit «règlement», on ne fait pas référence au règlement pris en vertu de
l'article 28. C'est votre règlement qui va référer au règlement de
l'article 28, c'est le même règlement.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
• (18 h 50) •
M. Tanguay
: O.K. Et la
personne a le choix d'une période de temps de 12 ou 24 mois. Donc, c'est à
prendre ou à laisser, vous avez un choix, trois options : somme
forfaitaire payable tout de suite, ou voulez-vous 12 paiements, ou
voulez-vous 24 paiements? La personne ne pourra pas dire : Je vais en
prendre 16, je vais en prendre 18, je vais en prendre... Non, non. C'est ça.
O.K.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, ça va être
présenté clairement comme ça, les différentes options à la victime. Bon. Elle
va recevoir, par exemple, une lettre ou une notification à son dossier qui lui
dit : On a calculé votre somme forfaitaire. Puis là on va lui demander de
choisir entre les options ou elle va devoir savoir que c'est possible et le
demander si elle veut que ce soit versé en plusieurs versements?
M. Jolin-Barrette : On va lui
dire.
Mme Labrie : Merci.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de LaFontaine, oui.
M. Tanguay
: Pendant
que le ministre réfléchit...
Le Président (M.
Bachand) :J'aurais la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît.
Mme Weil
: Oui, juste
deux questions, une question qui touche le Protecteur du citoyen. Mais avant,
pourquoi est-ce qu'on dit <«par un règlement du...
Mme Labrie : …
possible
et le demander si elle veut que ce soit versé en plusieurs versements?
M. Jolin-Barrette :
On va lui dire.
Mme Labrie : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :
M. le député de LaFontaine, oui.
M. Tanguay
: Pendant
que le ministre réfléchit...
Le Président (M.
Bachand) :
J'aurais la députée de Notre-Dame-de-Grâce,
s'il vous plaît.
Mme Weil
: Oui,
juste deux questions, une question qui touche le Protecteur du citoyen. Mais
avant, pourquoi est-ce qu'on dit >«par un règlement du gouvernement»?
Normalement, on dit toujours «par règlement», partout dans la loi. Est-ce qu'il
y a un sens spécifique à «par un règlement du gouvernement»? Parce que, partout
dans la loi<, on parle>… du projet de loi, on parle de «par
règlement», c'est évident que c'est le gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est le règlement, «par règlement».
Mme Weil
: «Par
règlement», hein? Je voulais avoir l'opinion du ministre, par rapport à la
recommandation du Protecteur du citoyen, concernant l'article 34, que
l'article 34 du projet de loi n° 84 soit modifié afin que la victime
puisse choisir de recevoir la somme forfaitaire selon l'une de ces
trois options, en capital, versement unique, en versements périodiques
pendant 12 mois, en versements périodiques pendant 24 mois. Quelle
était votre opinion de cette recommandation de la Protectrice du citoyen?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est ça qui est prévu dans l'article 34. Dans le fond, c'est prévu que…
Mme Weil
: Ah! mais pourquoi,
qu'elle recommande, alors?
M. Jolin-Barrette : Ah! ça,
je ne le sais pas.
Mme Weil
: Est-ce qu'il
n'y a pas eu d'amendement, entre-temps... ou plus clair, peut-être?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, <on a fait… >bien, on a fait l'amendement pour… On a
remplacé «indemnité» par «somme» parce qu'il y avait une petite coquille, là.
Mais, dans le fond, c'est déjà prévu, là, nous, que ça soit… soit la somme en
un seul versement, en 12 ou en 24.
Mme Weil
: En capital,
12 mois ou 24 mois. O.K. Oui, c'est qu'on l'offre«aussi, que
l'article «…avec la victime… puisse choisir de recevoir, selon l'une de ces
trois options. C'est ça, la différence, hein?
Une voix
: …
Mme Weil
: Je n'entends
pas.
(Consultation)
Mme Weil
: Oui, au lieu
que ce soit de facto, qu'on l'informe qu'elle a le choix.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va l'informer qu'elle a le choix. Dans le fond, là, c'est des modalités qui
sont offertes à elle, donc l'agent va l'informer.
Mme Weil
: Donc, ça
fait partie de l'accompagnement dans le processus.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est sûr, la personne, on va lui dire : Voulez-vous recevoir votre somme
en un seul versement, en 12 ou en 24? Mais il faut que la personne le
verbalise, là. Nous, <on ne peut pas lui… >on ne peut pas
dire : On va vous payer en 24 versements si la personne ne dit
pas : Je veux l'avoir en 24 versements.
Mme Weil
: C'est ça.
Donc, ce qu'elle dit, dans son mémoire, c'est que «Alors que la situation
personnelle de la victime peut l'inciter à opter pour une formule plutôt qu'une
autre, le Protecteur du citoyen estime que l'information qui lui est transmise
par la DGIVAC doit présenter les deux possibilités et donner le choix
plutôt que d'offrir le versement unique et d'imposer à la personne, le cas
échéant, la démarche de demander la rente étalée <sur 12 ou 24 mois...
Mme Weil
: …le
Protecteur
du citoyen estime que l'information qui lui est transmise par la DGIVAC doit
présenter les deux possibilités et donner le choix plutôt que d'offrir le
versement unique et d'imposer à la personne, le cas échéant, la démarche de
demander la rente étalée >sur 12 ou 24 mois.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre
Mme Weil
: Juste de
voir la…
M. Jolin-Barrette : Mais je
pense qu'on dit la même chose, M. le Président.
Mme Weil
: Donc… en
tout cas, à tout le moins, dans l'information qu'on transmet, qu'on va
transmettre, que ça soit clair que la victime ait ce choix.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. D'autres interventions sur 34 tel
qu'amendé? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Moi, je
réalise, parce que, tu sais, quand on disait, M. le Président, <quand on
disait >que les personnes sur l'aide sociale, il y a une compensation
qui est opérée, vous ne pouvez pas avoir le double. C'est là où une personne
sur l'aide sociale, on va fortement lui dire : Prenez la somme forfaitaire,
parce qu'on va vous saucissonner ça en 24 paiements, puis ça va équivaloir
avec votre aide sociale. Vous allez finir avec un gros zéro. Donc, fort
probablement qu'on va dire à la personne : Prenez la somme forfaitaire.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: Vous allez
me dire : C'est une chose différente. Ça, ce n'est pas imposable, donc ça
ne sera pas déductible. La forfaitaire divisée en 24 paiements ne viendra
pas d'autant diminuer l'aide sociale. O.K. c'est la perte de revenus qui
faisait ça. C'est bon.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 34…
M. Tanguay
: C'est bon
de poser les questions puis de faire les réponses en même temps.
Le Président (M.
Bachand) : …34 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention., nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'article 34, tel qu'amendé,
est adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, avec votre permission, je reviendrais à l'article 33 pour
l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement?
M. Tanguay
:
Consentement
Le Président (M.
Bachand) : Consentement. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, je
vais vous lire l'amendement, M. le Président, qui a été versé à Greffier, je
crois.
Le Président (M.
Bachand) : Il n'est pas encore sur Greffier, il s'en vient.
M. Jolin-Barrette : Ah donc,
ça ne sera pas bien long, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Sur Greffier. Merci.
M. Jolin-Barrette : Donc, on
est dans amendements à quoi, èa venir? Ah! vous voyez, ça ne s'affiche pas.
Le Président (M.
Bachand) : Rafraîchir, comme on suggère. Faites rafraîchir.
M. Jolin-Barrette : Ah, je
croyais que c'était une suggestion d'aller me rafraîchir, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Non, non, pas du tout, pas du tout. Même pas à près
de 19 heures.
M. Jolin-Barrette : Ça va.
Donc, M. le Président : À l'article 33 du projet de loi, insérer,
après le premier alinéa, l'alinéa suivant : «Dans le cas d'une somme
forfaitaire pour les séquelles des préjudices, l'établissement se fait pour
chaque séquelle après que l'évaluation <de santé…
M. Jolin-Barrette :
...je
croyais que c'était une suggestion d'aller me rafraîchir, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :
Non, non, pas du tout, pas du tout. Même pas
à près de 19 heures.
M. Jolin-Barrette :
Ça va. Donc, M. le Président : À l'article 33 du projet de loi,
insérer, après le premier alinéa, l'alinéa suivant : «Dans le cas d'une
somme forfaitaire pour les séquelles des préjudices, l'établissement se fait
pour chaque séquelle après que l'évaluation de santé >ait confirmé
l'impossibilité d'améliorer de — pardon — ait confirmé
l'impossibilité d'amélioration de celle-ci.»
Donc, on viendrait dire... on viendrait
répondre à la préoccupation. Donc, quand qu'on dit :«Dans le cas d'une
somme forfaitaire pour les séquelles des préjudices, l'établissement se fait
pour chaque séquelle après que l'évaluation >de santé ait confirmé
l'impossibilité d'amélioration de celle-ci». On vient segmenter le tout.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: C'est
correct, là, je veux dire, mais je trouve ça, c'est drôlement... Puis, je veux
dire, je suis passé maître dans l'art de rédiger de drôles d'amendement, mais
je trouve qu'il est drôlement... Donc, je ne fais pas de reproche à personne.
Mais «dans le cas d'une somme forfaitaire pour les séquelles des préjudices,
l'établissement se fait pour chaque séquelle, l'établissement d'une...»,
«l'établissement», on parle de l'établissement d'une somme forfaitaire.
M. Jolin-Barrette : Mais il y
a une... Il faut garder à l'esprit qu'il y a une somme globale.
M. Tanguay
: Oui.
«L'établissement se fait pour chaque séquelle après que l'évaluation de santé
ait confirmé l'impossibilité d'amélioration de celle-ci.» Mais on ne vient pas
dire, à ce moment-là, que, le cas échéant, à ce moment-là, l'établissement,
pour chaque séquelle qui est pérenne, va faire l'objet d'un versement ou peut,
selon le règlement, faire l'objet d'un versement. C'est la partie importante.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
dans les faits, c'est ce qui arrive, c'est ce qui peut arriver. C'est déjà le
mode de fonctionnement.
M. Tanguay
: Parce que
l'amendement, on voulait, je pense... moi, c'est mon amendement, je voulais que
ça soit payable.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, avec le pont avec 34, à 34, on dit que la somme, elle est versée :
«La somme forfaitaire est versée après son établissement.» Donc, quand vous
lisez 33 et 34 ensemble, on y arrive.
M. Tanguay
: «Dans le
cas d'une somme forfaitaire pour les séquelles des préjudices, l'établissement
se fait...
M. Jolin-Barrette : ...pour
chaque séquelle.
M. Tanguay
: ...pour
chaque séquelle...
M. Jolin-Barrette : Puis là,
quand vous allez à 34 : «La somme forfaitaire est versée après son
établissement.»
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Sherbrooke,
s'il vous plaît.
Mme Labrie : Je pense que ça
met une petite confusion de parler de somme, parce que, comme le ministre l'a
dit tantôt, la somme, ça va être à la fin, quand il n'y aura plus
d'établissement à faire pour différentes séquelles. Ça fait que là, je... Même
à l'article 34 qu'on vient de voter, là, quand ça dit : «La somme
forfaitaire est versée après son établissement», mais ce n'est pas tant la
somme, ça peut aussi être une partie de la somme forfaitaire. C'est de ça dont
on discutait tantôt. Là, ici, encore, on écrit : «Dans le cas d'une somme
forfaitaire», blablabla, mais c'est comme si c'était l'ensemble, alors que le
ministre a bien dit que, pour lui, la somme, c'est comme à la fin, là, quand on
aura pris en compte...
M. Jolin-Barrette : La somme,
en soi, c'est la finalité, mais en cours de route, il y aura des déboursés
progressifs. Alors, avec l'amendement, on essaie de clarifier le tout. Puis,
quand on lit 33 et 34 ensemble, ça fait en sorte que les sommes vont pouvoir
être versées en cours de route.
• (19 heures) •
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses...
19 h (version révisée)
M. Jolin-Barrette : ...la
somme, en soi, c'est la finalité, mais, en cours de route, il y aura les
déboursés progressifs. Alors, avec l'amendement, on essaie de clarifier le tout,
puis quand on lit 33 et 34 ensembles, ça fait en sorte que les sommes vont
pouvoir être versées en cours de route.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 19 heures)