Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mercredi 21 avril 2021
-
Vol. 45 N° 138
Étude détaillée du projet de loi n° 64, Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Caire, Éric
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Tanguay, Marc
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Lévesque, Mathieu
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Caire, Éric
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Caire, Éric
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Bachand, André
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Caire, Éric
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Lévesque, Mathieu
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Barrette, Gaétan
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Ouellet, Martin
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Bachand, André
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Caire, Éric
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Lévesque, Mathieu
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Barrette, Gaétan
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Caire, Éric
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Bachand, André
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Barrette, Gaétan
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Bachand, André
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Lévesque, Mathieu
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Bachand, André
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Lévesque, Mathieu
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Caire, Éric
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Barrette, Gaétan
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Bachand, André
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Lévesque, Mathieu
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Tanguay, Marc
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Caire, Éric
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Tanguay, Marc
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Barrette, Gaétan
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente-sept minutes)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Merci. Bon matin. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions ouverte.
Des voix
: ...
Le Président (M. Bachand) :S'il vous plaît! Merci. Avant de débuter les travaux de la
commission, je vous rappelle que le port du masque de procédure est obligatoire
en tout temps, hormis au moment de prendre la parole dans le cadre de nos
travaux.
La commission est réunie afin... de
poursuivre, pardon, l'étude détaillée du projet de loi n° 64,
Loi modernisant les dispositions législatives en matière de
protection de renseignements personnels.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Lavallée (Repentigny) est remplacée par M. Poulin
(Beauce-Sud); M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), par M. Barrette (La
Pinière); M. Zanetti (Jean-Lesage), par M. Nadeau-Dubois (Gouin);
Mme Hivon (Joliette), par M. Ouellet (René-Lévesque).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Je vous rappelle que l'étude des amendements visant à introduire les
articles 12.1 et 13.1 proposés par le député de René-Lévesque sont
suspendus. Nous avons également suspendu l'étude de l'amendement visant à
introduire l'article 36.1 proposé par le ministre et l'article 44 du
projet de loi.
Lors de l'ajournement de nos travaux, le
mercredi 14 avril, le ministre venait de faire la lecture de
l'article 49 du projet de loi. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: Oui,
merci, M. le Président. Bien, voilà, je pense que... Je ne me souviens pas, M.
le Président, là. Je vais être d'accord avec les collègues, il faut se remettre
dans le bain un peu. Est-ce que j'avais lu les notes explicatives, M. le
Président, là?
Le Président (M. Bachand) :
Oui.
M.
Caire
: Oui.
Bien, à ce moment-là, je vais être prêt à recevoir les commentaires de mes
collègues.
M. Tanguay
: ...le 49?
M.
Caire
: Oui,
oui, avec plaisir. Oui, je pense… effectivement. Vous me laisserez juste ajuster
mon écran. Hein, l'âge fait son oeuvre. Oui, alors, M. le Président,
l'article 49 se lit comme suit :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 134.2, des suivants :
«134.3. La commission et ses membres sont,
lorsqu'ils exercent les fonctions et les pouvoirs prévus à la présente section,
investis des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés
en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête (le chapitre C-37), sauf du
pouvoir d'ordonner l'emprisonnement.
«134.4. Les parties à une instance doivent
s'assurer que leurs démarches, les actes de procédure et les moyens de preuve
choisis sont, eu égard aux coûts et <au temps exigé...
M.
Caire
: ...
nommés
en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête (le chapitre C-37), sauf du
pouvoir d'ordonner l'emprisonnement.
«134.4. Les parties à une instance
doivent s'assurer que leurs démarches, les actes de procédure et les moyens de
preuve choisis sont, eu égard aux coûts et >au temps exigé,
proportionnés à la nature et à la complexité de l'affaire et à la finalité de
la demande.
«La commission doit faire de même dans la
gestion de chaque instance qui lui est confiée. Les mesures et les actes
qu'elle ordonne ou autorise doivent l'être dans le respect de ce principe de
proportionnalité, tout en tenant compte de la bonne administration de la
justice.»
Donc, M. le Président, l'article introduit
l'article 134.3 et 134.4 à la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels.
Cet article prévoit que la Commission
d'accès à l'information et ses membres sont, lorsqu'ils exercent les fonctions
et les pouvoirs prévus à la section III du chapitre IV de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels, investis des pouvoirs et de l'immunité des
commissaires nommés en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête.
Cet article prévoit que les parties à une
instance doivent s'assurer que leurs démarches, leurs actes de procédure et les
moyens de preuve choisis adhèrent au principe de la proportionnalité et que la
Commission d'accès à l'information doit faire de même dans la gestion de chaque
instance qui lui est confiée.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. On voit que, dans... À l'article 134.4 : «Les
parties [...] doivent s'assurer que leurs démarches, [leurs] actes…» On voit, c'est
tiré… c'est inspiré directement de l'article 2 du Code de procédure civile.
<«Les parties...» >L'article 2 du Code de procédure civile :
«Les parties…» Puis je voulais juste voir si la rédaction était tout à fait
identique. «Les parties qui s'engagent dans une procédure de prévention [...] le
font volontairement. [...]participer[...].
«Elles doivent, de même que les tiers
auxquels elles font appel, veiller à ce que les démarches qu'elles
entreprennent demeurent proportionnelles quant à leur coût et au temps exigé, à
la nature et à la complexité de leur différend.»
Est-ce qu'il y a eu des choix dans la
rédaction, conscients, qui ont retiré certains éléments de l'article 2
pour rédiger 134.4?
M.
Caire
: M. le
Président, avec le consentement des membres, je vais laisser
Me Miville-Deschênes répondre à cette question.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Me Miville-Deschênes, s'il vous plaît.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, il n'y a pas eu de retrait conscient, là, qui visait à adapter la règle,
là. <C'était... >On s'est inspirés, effectivement, de cette règle-là
pour mettre une règle tout à fait analogue, là, applicable à la Commission
d'accès à l'information.
Une voix : …
M. Tanguay
: Oui, puis,
pour... Vous avez raison, c'est l'article 18. L'article 18 du Code de
procédure civile — si Sophie peut lire 134.4 dans sa tête en même
temps : «Les parties à une instance doivent respecter le principe de proportionnalité et s'assurer que leurs démarches, [leurs]
actes de procédure, y compris le choix de contester oralement ou par écrit, et
les moyens de preuve choisis sont, eu égard aux coûts et au temps exigé,
proportionnés à la nature et à la complexité de l'affaire et la finalité [demandée].»
Puis on dit que «la commission doit <faire
de même dans...
M. Tanguay
: ...
proportionnalité
et s'assurer que leurs démarches, leurs actes de procédure, y compris le choix
de contester oralement ou par écrit, et les moyens de preuve choisis sont, eu
égard aux coûts et au temps exigé, proportionnés à la nature et à la complexité
de l'affaire et la finalité demandée.»
Puis on dit que «la commission doit
>faire de même dans la gestion de chaque instance qui lui est confiée.
Les mesures et les actes qu'elle ordonne [...] doivent [être] dans le respect
de ce principe...»
Non, je pense que c'est une bonne chose, M.
le Président. Et j'imagine que ça, ça n'existait pas dans la mouture actuelle
de la Loi d'accès.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Exact.
M. Tanguay
: C'est ça.
Non, je pense que c'est une bonne chose. Mais, quand on dit «les parties à une
instance», on parle ici du plaignant, une personne qui dépose une plainte, ou
une personne qui… en défense aussi, qui est poursuivie par la commission ne va
pas additionner les requêtes interlocutoires?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Juste un petit instant. En fait, on est dans la section juridictionnelle. Donc,
ce n'est pas la commission qui poursuit une personne, ça va être une personne
physique qui demande l'accès à un document. Puis là, bien, si l'accès est
refusé, bien, il va y avoir une révision devant la commission. Donc, ça va être
un débat entre un citoyen ou un organisme qui demande accès à des documents ou
à des renseignements personnels et un organisme public qui refuse généralement
l'accès.
M. Tanguay
: Et puis
c'est uniquement dans cette instance-là, qui implique la commission, que la
règle de 134.4 va s'appliquer?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, effectivement, parce que, si la commission poursuit au pénal, exemple, ça
va être devant un tribunal judiciaire qui est déjà assujetti à cette règle.
M. Tanguay
: O.K. C'est
bon. Merci.
Le Président (M. Bachand) :Merci. D'autres interventions sur l'article 49? S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 49 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
: Oui,
M. le Président. J'avais un amendement. Article 44, on avait un amendement
à apporter. Avec le consentement, on avait suspendu l'article, peut-être qu'on
pourrait y revenir, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a consentement pour retourner à 44?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Bachand) :Consentement. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: Bon,
vous me permettrez, M. le Président...
Une voix : ...
Le Président (M. Bachand) :
Non, il avait été suspendu.
Une voix : ...
Le Président (M. Bachand) :Oui.
M.
Caire
: Oui.
Juste m'assurer que j'ai bien l'amendement. Est-ce qu'il a été...
Une voix : …
M.
Caire
: Il a
été déposé? O.K. Parfait. Donc, je peux le lire.
Donc, M. le Président, à
l'article 95, dans le deuxième alinéa... Bien, en fait, l'amendement se...
Des voix : …
M.
Caire
: Ah!
on l'a dans le tableau? Bon, excusez-moi. Est-ce qu'on peut suspendre quelques
instants, M. le Président, là? Je veux juste être sûr que je fais la bonne
chose, là.
Le Président (M. Bachand) :
Parfait. Alors, on va suspendre <un petit moment. Merci.
(Suspension de la séance à
11 h 45)
M.
Caire
:
...est-ce
qu'on peut suspendre quelques instants, M. le Président, là?
Je veux juste être sûr que je fais la bonne chose, là.
Le Président (M.
Bachand) :
Parfait. Alors, on va suspendre >un
petit moment. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 45)
(Reprise à 11 h 46)
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. À l'ordre, s'il vous plaît! Après cette petite pause, M. le ministre,
vous avez la parole.
M.
Caire
: Oui.
Merci aux collègues pour leur compréhension. M. le Président, donc,
l'amendement se lit comme suit : Remplacer le premier alinéa de
l'article 127.1 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics
et sur la protection des renseignements personnels, proposé par
l'article 44 du projet de loi, par l'alinéa suivant :
«La commission peut, par une demande
péremptoire notifiée par tout mode approprié, exiger d'une personne, assujettie
ou non à la présente loi, dans le délai raisonnable qu'elle fixe, la production
de tout renseignement ou de tout document permettant de vérifier l'application
de la présente loi ou de ses règlements.»
Donc, évidemment, M. le Président, là, c'était
toute la notion de poste recommandée ou par signification en mains propres, là,
question qui avait été soulevée par le collègue de LaFontaine, notamment, là.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions sur l'amendement?
M. Tanguay
: Oui. Bien…
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Merci, M.
le Président. Alors, on accueille évidemment favorablement cet amendement qui,
effectivement, met au rancart, là, la «poste recommandée ou par signification»
par... et c'est remplacé par «notifiée par tout mode approprié».
Le reste de ce que je vois, là, à partir
d'«exiger», est-ce que... Il me semble qu'il est un peu plus long dans la
version originale. Est-ce qu'il a été modifié? «…exiger d'une personne,
assujettie…
M.
Caire
: Non.
Non, on a vraiment, là... C'est simplement remplacer le «par poste recommandée
ou par signification en mains propres».
M. Tanguay
: ...dans le
délai raisonnable qu'elle fixe, la production de tout renseignement ou de tout
document...» Ça fait qu'on a enlevé, évidemment, c'est pour ça qu'il est un peu
plus long, la réponse de la personne à laquelle on va exiger la production de
tout document. On a retiré la production par poste recommandée et par
signification là aussi. Là, on ne l'a pas remplacé. «…production de tout [...] document
permettant de vérifier l'application de la [...] de ses règlements.» Si on ne
l'a pas remplacé là… Parce qu'au début on le mettait aux deux places : la
demande, poste recommandée, signification, puis la réponse, poste recommandée, signification.
Là, on a dit : La demande... «La commission peut [...] une demande
péremptoire notifiée par tout mode approprié…» Donc, on doit dire : «…dans
le délai [...] qu'elle fixe, la production...» La production pourra se faire <par...
>n'importe comment?
M.
Caire
: Par
le mode approprié.
M. Tanguay
: En
calèche, en pigeon, en courriel…
M.
Caire
: C'est
ça.
M. Tanguay
: N'importe
quoi?
M.
Caire
: Par
le mode approprié, oui.
M. Tanguay
: Par le
mode approprié, O.K. Ça fait que, pour l'amendement, pour le premier, le 127.1,
ça me va, moi, M. le Président. Puis on pourra compléter le débat <sur le
reste...
M. Tanguay
: ...
dans
le délai qu'elle fixe, la production...» La production pourra se faire par...
n'importe comment?
M.
Caire
:
Par le mode approprié.
M. Tanguay
: En
calèche, en pigeon, en courriel…
M.
Caire
:
C'est ça.
M. Tanguay
:
N'importe quoi?
M.
Caire
:
Par le mode approprié, oui.
M. Tanguay
: Par le
mode approprié, O.K. Ça fait que, pour l'amendement, pour le premier, le 127.1,
ça me va, moi, M. le Président. Puis on pourra compléter le débat >sur
le reste.
Le Président (M. Bachand) :Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement
du ministre? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise
aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 44 est adopté. Donc, on revient
à 44 tel qu'amendé. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui.
Merci, M. le Président. Alors, je relisais donc le deuxième alinéa. Je pense
que c'est correct, là. Le 127.2, à 44 :
«La commission peut, lorsqu'un incident de
confidentialité est porté à son attention, ordonner à toute personne, après lui
avoir fourni l'occasion de présenter ses observations, l'application de toute
mesure visant à protéger les droits des personnes concernées qui leur sont
accordés par la présente loi, pour le...» O.K.
Donc, ici, on m'expliquait… «…l'application
de toute mesure visant à protéger les droits des personnes concernées…» C'est
quoi, le cas d'application ici? C'est un tiers qui serait sous-traitant à un
organisme ou... Parce que, visiblement, la personne à qui on ordonne quelque
chose est en possession de renseignements. Puis on parle des organismes publics
ici, là. Ce n'est pas le cas de Desjardins, là. On parle des organismes...
M.
Caire
: …de
toute mesure, hein? Là, c'est d'appliquer des mesures. On peut lui ordonner, compte
tenu du fait qu'on est... Il y a un incident de confidentialité. La commission
peut ordonner des mesures correctrices dans l'objectif de préserver les droits
des personnes qui seraient visées par l'incident de confidentialité.
• (11 h 50) •
M. Tanguay
: Autrement
dit, ça pourrait être un tiers. On s'est rendu compte qu'un tiers a… de bonne
foi ou de mauvaise foi, est en possession de renseignements personnels, puis il
n'a pas d'affaire à les avoir. La commission pourrait lui envoyer… dire :
Bon, bien là tu mets ça sous écrou. <Tu... >Puis elle pourrait
même lui dire : Tu me les ramènes puis tu détruis toutes les copies. Là,
on vise toute personne. Ça fait qu'on vise...
M.
Caire
:
Mettons, accidentellement, là, un organisme publie des renseignements
personnels sur son site Internet, et là on se dit : Hein? Que c'est que tu
fais, là? Donc là, la commission pourrait lui ordonner de... dire :
Écoute, là, tu enlèves ça de là, ça presse, parce que, là, il y a un incident
de confidentialité, puis tu es en train d'atteindre aux droits de la personne
qui est propriétaire de ces renseignements personnels là en les diffusant dans
un espace public, alors que tu n'as absolument pas le droit de faire ça. Donc
là, c'est de dire que la commission peut agir très rapidement en disant à l'organisme :
Tu prends les mesures suivantes pour corriger la situation.
M. Tanguay
: Oui.
«…est porté à son attention…» Et, la commission, est-ce qu'on veut lui donner
la possibilité... Parce que je ne voudrais pas qu'il y ait de débat
juridictionnel. La commission, en vertu du législateur, elle n'a pas le droit
de faire, exemple, de façon préventive... Ici, on <semble la confiner...
M. Tanguay
: …
est
porté à son attention…» Et, la commission, est-ce qu'on veut lui donner la
possibilité... Parce que je ne voudrais pas qu'il y ait de débat
juridictionnel. La commission, en vertu du législateur, elle n'a pas le droit
de faire, exemple, de façon préventive. Ici, on >semble la confiner à
«lorsqu'un incident de confidentialité est porté à son attention».
Autrement dit, elle peut faire ça, elle a
de larges pouvoirs de dire : Wo! Je t'ordonne de cesser de l'utiliser, de
le mettre sous écrou, de me le retourner, de le détruire. Elle peut ordonner
bien, bien des affaires, mais on la limite «lorsqu'un incident de
confidentialité est porté à son attention».
Alors, il pourrait y avoir un débat
d'avocats et d'avocates qui diraient : Bien, dans ce contexte-là, mon
client n'a pas à obtempérer, parce qu'elle est ultra petita, elle est ultra
vires. «…lorsqu'un incident de confidentialité est porté à son attention…» Il
n'y a pas d'incident de confidentialité matérialisé. Vous ne le faites <qu'en…
>que de façon préventive ou dans le contexte de vérification. À moins
que vous me disiez : Non, ça, il y a un autre article ailleurs.
M.
Caire
: Bien,
en fait, il y a des nouveaux pouvoirs qui échoient à la Commission d'accès à
l'information, notamment le pouvoir d'émettre des directives qui peuvent
travailler en prévention. Elle a évidemment, avec son volet surveillance, un
pouvoir d'audit où elle peut demander que des mesures soient prises pour se
conformer aux directives. Donc, elle a les pouvoirs, oui, elle a des pouvoirs
pour travailler en prévention. Donc, ici, on est vraiment… l'article vise
exclusivement ce qui sont ses pouvoirs au moment où elle constate… où on
constate un incident de confidentialité.
M. Tanguay
: Mon point,
vous l'avez compris?
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: On peut-tu
ajouter quelque chose comme «potentiel»? «…lorsqu'un incident de
confidentialité potentiel est porté à son attention…» Avéré ou potentiel, vous
comprenez? Là, il faut que ce soit avéré. «…lorsqu'un incident de
confidentialité», à lire et à interpréter «avéré». Il y a un incident de
confidentialité qui est porté à son attention. Moi, je dirais : «…lorsqu'un
incident de confidentialité, avéré ou potentiel, est porté à son attention», elle
peut débarquer puis dire : O.K., là, il y a un drapeau jaune, il n'y a pas
un drapeau rouge. J'aimerais ça qu'elle agisse sous drapeau rouge puis sous
drapeau jaune.
M.
Caire
: Oui,
bien, je vais laisser Me Miville-Deschênes compléter, mais il m'apparaît
que la commission a les moyens de travailler en prévention, là. Donc, déjà, ces
moyens-là, elle les a.
M. Tanguay
: O.K. Dans
quel article?
M.
Caire
: Cet
article-ci vise vraiment à préciser ses pouvoirs lorsqu'il y a un incident de
confidentialité, là, donc, parce que ce n'est pas exactement… ça ne sera pas
exactement la même façon de réagir en prévention qu'en réaction à une… bon, là,
je ne parlerai pas de cyberattaque, là, mais je vais dire, mettons, un incident
de confidentialité. Donc, il faut qu'elle puisse, dans l'urgence, ordonner des
choses, puis après ça on fera une réflexion. Dans le cas où on est en
prévention, on n'est pas dans le même niveau d'urgence, ou de nécessité, ou, tu
sais… Puis je vous signale aussi, M. le député, là, que, <tu sais, on
laisse…
M.
Caire
:
…donc il faut qu'elle puisse, dans l'urgence, ordonner des choses, puis après
ça on fera une réflexion. Dans le cas où on est en prévention, on n'est pas
dans le même niveau d'urgence, ou de nécessité, ou, tu sais… Puis je vous
signale aussi,
M. le député, là, que, >tu sais, on laisse l'espace
pour que l'organisme puisse faire preuve de ses… faire part, pardon, de ses
observations.
M. Tanguay
: En plus.
M.
Caire
: Mais
après coup. Parce que l'idée, c'est de dire : Écoute, moi, là, je veux
sécuriser les renseignements personnels, puis après ça on aura des débats sur :
Étaient-ils vraiment à risque? Est-ce que tu as vraiment pris les moyens? Pas
vraiment? Tu sais, toute la… comme vous le dites, là, les échanges, là, on fera
ça après. Mais là ce qu'on veut, c'est de dire : Là, la commission, là,
elle, elle constate un incident de confidentialité, elle t'ordonne de prendre
des mesures, puis après ça on va te laisser l'occasion de nous jaser de ce qui
s'est passé, puis tout.
M. Tanguay
: Oui, je
comprends. Je comprends, mais, si elle veut… Ça, c'est la
«Bush Doctrine», là, George W. Bush, «the preventive strike». Tu sais,
c'est la «Bush Doctrine». Autrement dit, on a un doute puis on débarque, là. Puis
on voit que ça n'a pas été très heureux dans l'histoire, là. Ferme la
parenthèse.
<Mais… >Question : Il y a-tu
un article à quelque part qui donne des pouvoirs, comparable à 127.2, dans un
contexte de : Ouf! Il a de l'air de quelque chose qui s'est passé de pas
orthodoxe? Je veux savoir. Et le ministre a raison. A fortiori, je serais prêt
à lui donner, lorsqu'il y a un potentiel d'incident, ce pouvoir-là, d'autant
plus que la personne à qui on va l'imposer va pouvoir dire : Non, non,
regarde, je fais mes représentations. Je ne l'ai pas, je ne l'ai jamais vu, je
ne sais pas de quoi tu parles. Alors, parfait. Vous comprenez?
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: Je ne sais
pas si… Ça doit exister ça, «preventive strike»?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, en fait, la commission peut <faire… >mener des enquêtes puis
des inspections. Puis, suite à l'enquête, elle peut émettre toute ordonnance,
là. C'est le 129, entre autres. Elle peut émettre toute ordonnance, là, pour qu'un
organisme prenne les mesures qu'elle juge appropriées.
Donc, s'il n'y a pas d'urgence, elle a des
pouvoirs d'enquête et d'ordonnance généraux. Là, évidemment, 127.22, c'était
dans le contexte d'urgence, parce qu'on est dans un incident de
confidentialité. Donc, c'est dans ce contexte-là qu'on a prévu un pouvoir
d'ordonnance sans que l'enquête soit terminée ou même, dans le deuxième alinéa,
sans que la personne soit entendue.
Puis je souligne que la définition d'un
incident de confidentialité… Dans le fond, si je retourne à l'article 63.7
de la Loi sur l'accès, qui a été adopté, là, avec l'article 14, bien, un
organisme public a des motifs de croire que s'est produit un incident de
confidentialité. Donc, aussitôt qu'il a des motifs de croire qu'il y a un
incident de confidentialité en vertu de la définition qu'on a mise, bien là
l'organisme doit respecter les exigences, là, des dispositions sur les
incidents de confidentialité puis, notamment, aviser la CAI puis les personnes
concernées, là, <si c'est… >s'il y a un certain risque, là, qui
est attendu.
Donc, même s'il n'est pas avéré, si
l'organisme a des motifs de croire qu'il y a un
incident, il doit aviser la CAI, puis là elle, elle a ces pouvoirs d'urgence
là. S'il n'y a pas d'urgence, elle a des pouvoirs généraux.
M. Tanguay
: Mais, dans
le contexte d'enquête, elle ne peut pas émettre des ordonnances. Elle fait
juste enquête, mais elle ne peut pas émettre d'ordonnance.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Elle peut émettre l'ordonnance à la fin de l'enquête.
M. Tanguay
: À la fin
de l'enquête, quand il y a <un incident d'avéré.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
Bien, en fait...
M.
Caire
: Pas
…
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
...
de croire qu'il y a un incident, il doit aviser la CAI, puis là elle,
elle a ces pouvoirs d'urgence là. S'il n'y a pas d'urgence, elle a des pouvoirs
généraux.
M. Tanguay
: Mais,
dans le contexte d'enquête, elle ne peut pas émettre des ordonnances. Elle fait
juste enquête, mais elle ne peut pas émettre d'ordonnance.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
Elle peut émettre l'ordonnance à la fin de
l'enquête.
M. Tanguay
: À la
fin de l'enquête, quand il y a >un incident d'avéré.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, en fait...
M.
Caire
: Pas nécessairement
s'il y a un incident, là. Le pouvoir d'enquête de la commission...
M. Tanguay
: Mais, en
vertu... C'est marqué où ça, qu'elle a ce pouvoir-là?
M.
Caire
: Oui,
non, mais je veux dire...
M. Tanguay
: Parce que
je lis 129 puis je ne vois pas ce pouvoir-là.
M.
Caire
: Elle
a un pouvoir général d'enquête. Mais ça, la CAI a toujours eu un pouvoir
d'enquête, là. Dans la loi actuelle, la CAI peut faire des enquêtes...
M. Tanguay
: Je vais
vous donner un exemple concret. Je vous donne un exemple concret.
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: Je n'irai
pas dans le détail, mais vous allez comprendre la... Il y a un organisme
public. Il y a fuite de renseignements personnels. L'organisme public, c'est
entre les mains d'un tiers privé. Puis là on dit : <C'est ce qu'on… >On
n'a pas la certitude, mais ça ne regarde pas bien, puis on présume que c'est
ça. Puis, dans les informations <que la commission... >dont la
commission dispose, ce tiers-là, là, il s'apprête à envoyer tous ces renseignements
personnels là aux États-Unis. Il s'apprête à les envoyer. Ce n'est pas encore
fait. Encore une fois, c'est des présomptions. Je n'ai pas de certitude, je ne
peux pas dire qu'il y a eu un incident. Ça veut dire que la commission, il va
falloir qu'elle prenne ses avocates et avocats, puis qu'elle aille en Cour
supérieure, puis qu'elle se fasse délivrer une injonction pour interdire à A…
une injonction, une Anton Piller, là, ou je ne sais pas quoi, pour interdire…
le cas échéant, ça va être rédigé de même, l'organisme privé à dénoncer ce
qu'il a, à communiquer puis, le cas échéant, à le garder sous écrou, à ne pas
le communiquer à quiconque dans un délai de 10 jours, et ainsi de suite.
C'est-tu ça qu'on veut, que la commission
soit obligée... Puis c'est correct. Je suis avocat. Moi, je vais vous dire, ça
prend bien le poids et contrepoids de nos tribunaux, puis la commission a déjà
assez de pouvoirs de même, j'aimerais ça que ça soit un tiers qui aille le
demander. Mais il va falloir que la commission... Puis c'est correct. De ce que
je vois, elle n'aura pas le pouvoir, elle, d'émettre une injonction, ça va être
une ordonnance, comme 127.2. C'est un choix. On va l'exiger à aller devant un
juge de la Cour supérieure. C'est peut-être ça qu'on veut.
M.
Caire
: Bien,
si on est dans l'urgence, non. Si on n'est pas dans l'urgence, oui. Mais moi… Vous
dites : C'est-tu ça qu'on veut?
M. Tanguay
: Bien, si
on est dans l'urgence, non, pourquoi? Même si on est dans l'urgence...
M.
Caire
: Bien,
parce que, là, ce que la commission peut faire...
M. Tanguay
: À quel
article?
M.
Caire
: Bien,
c'est l'article qu'on est en train d'étudier.
M. Tanguay
: C'est
parce qu'il n'y a pas d'incident. C'est ça, mon point. Je reviens au début,
début. «…lorsqu'un incident [...] est porté…»
M.
Caire
: Non,
non, mais «…lorsqu'un incident de confidentialité est porté à son attention,
ordonner à toute personne…» Elle a le pouvoir d'ordonner.
M. Tanguay
: Il faut
que l'incident soit avéré, alors qu'elle peut avoir juste des soupçons. Je
pense que la...
M.
Caire
: Mais
ça, c'est 63, là. C'est ce que Me Miville-Deschênes disait. Bien,
l'article 63, qu'on a adopté, dit : Si on a une présomption. Là,
on est dans : Le fait est avéré. 63, qui était l'article, quoi, 14…
Une voix
: ...
• (12 heures) •
M.
Caire
: …qui
est l'article 14 de cette loi-ci, disait : S'il y a une présomption.
Puis, en plus, dans l'état actuel du droit, la Commission d'accès à
l'information, elle a un pouvoir d'enquête, là. Elle peut ouvrir une enquête
actuellement, là.
Là, Me Miville-Deschênes va me
corriger. J'ai toujours dit : Si je dis des niaiseries, <corrigez-moi,
puis là...
>
12 h (version révisée)
<485
M.
Caire
: ...puis en plus, dans l'état actuel du droit, la
Commission
d'accès à l'information, elle a un pouvoir d'enquête, là. Elle peut ouvrir une
enquête
actuellement, là, là, mais Me Miville-Deschênes va me
corriger. J'ai
toujours dit : Si je dis des niaiseries, >corrigez-moi,
puis là je le vois lever la main, ça fait que j'ai peur un peu.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Non, bien, il n'y a pas de niaiserie, je veux juste... Tu sais, dans le fond,
il faut retourner au début de la chaîne. L'organisme, s'il a un motif de croire
qu'il y a un incident, il avise la commission. Donc, la commission, quand elle
est avisée, là elle peut agir. Donc, au début de la chaîne, l'incident n'a pas
besoin d'être avéré. C'est ce que je voulais ajouter.
M. Tanguay
: Je lis 63,
là. 63.7?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
63.7.
M. Tanguay
: Bon, s'il
y a un incident, l'organisme met tout en oeuvre pour limiter les dégâts puis en
avise la commission. La commission, deuxième : «Si l'incident présente un
risque [de] préjudice sérieux...» On a eu le débat là-dessus, je voulais
enlever ça, «préjudice sérieux», là. Moi, s'il y a un risque, moi, je pense
qu'il faudrait qu'il avise la commission, mais on ne refera pas le débat, on a
perdu ce combat-là. «...l'organisme doit, avec diligence, aviser la
commission.» La commission doit ordonner... «...à défaut de quoi[...]. Il peut
également aviser toute personne [...] diminuer ce risque [...] communiquant [des]
renseignements...» Une personne...
Mais je ne vois pas, à <160... à >63.7,
deuxième alinéa, le pouvoir de la commission d'émettre une ordonnance telle que
les conclusions d'une procédure que je vous lisais. Alors, moi, je reviens
là-dessus, puis c'est correct, c'est peut-être ça qu'on veut, mais la
commission, elle ne pourra pas ordonner, dans le contexte de 63.7... Puis qu'on
me détrompe si j'ai tort, là, on... je lis, là, je peux avoir tort, mais je
pense que la commission n'aura pas le pouvoir d'ordonner, dans le contexte de
63.7, à un tiers de : Tu me... je veux savoir, je veux connaître tous les
renseignements que tu as. Si d'aventure tu en as, je veux que tu ne les
communiques pas, aucun, à un tiers, papi, papi, papa. Je veux que tu me les
redonnes, je veux que tu détruises, et, si tu n'obtempères pas à cela, bien là
il y a outrage, je vais faire homologuer mes ordonnances. On l'a vu, ça. Je
pense que la commission ne pourrait même pas faire ça.
Le Président (M. Bachand) :
Me Miville-Deschênes.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, bien, écoute, je vais être obligé d'être en désaccord. En fait, les
articles 63.7, c'est les obligations des organismes publics. Donc,
l'organisme public doit aviser la commission puis prendre différentes mesures
dans le cas d'un incident de confidentialité. Les pouvoirs de la commission,
bien là on est dans les pouvoirs de la commission. 127.2, il lui donne un
pouvoir, au premier alinéa, d'agir sans avoir terminé son enquête, une sorte
d'ordonnance de sauvegarde, je dirais, là, parce qu'il n'a pas... Normalement,
il faut qu'il termine une enquête avant de rendre une ordonnance. Puis le
deuxième alinéa, il donne même l'occasion de rendre une ordonnance sans même
entendre, sans avoir donné l'occasion à la partie de présenter ses
observations.
Donc, je vais prendre un exemple. Mettons
qu'il y a un incident puis, effectivement, il y a un tiers qui a les
renseignements personnels, puis la commission va agir vite, bien, peut prendre
une ordonnance en vertu de 127.2 pour dire : Je vous interdis de
communiquer. Si l'organisme ou l'entreprise n'est pas d'accord, là, il devrait
faire appel à la Cour du Québec pour voir contre l'ordonnance. Puis là, par la
suite, après avoir donné l'occasion à l'entreprise de donner ses observations,
elle pourrait exiger, là, par une nouvelle ordonnance, la destruction des
renseignements, donc. Puis le non-respect d'une ordonnance, <bien là...
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
...ou
l'entreprise n'est pas d'accord, là, il devrait faire appel à la
Cour du Québec pour voir contre l'ordonnance. Puis là, par la suite, après
avoir donné l'occasion à l'entreprise de donner ses observations, elle pourrait
exiger, là, par une nouvelle ordonnance, la destruction des renseignements,
donc. Puis le non-respect d'une ordonnance, >bien là, effectivement, ça
peut être homologué comme un jugement de la Cour supérieure. Sinon, il y a également
des sanctions pénales, là, qui peuvent être...
M. Tanguay
:
<Je
vais vous conter... >Ce n'est pas un exemple, mais je vais vous conter
une réaction que j'aurais comme avocat, dans une autre vie, qui représentait
parfois la veuve et l'orphelin mais parfois de grandes corporations qui font
des affaires, brassent des affaires, des renseignements personnels, des gros
sous. Puis l'information, ça se transige à gauche puis à droite. Je n'ai pas
vécu ce cas-là, mais le réflexe d'avocat, mon client vient me voir : Eh! la
commission, ils veulent que l'on ne me transfère pas ces renseignements-là,
blablabla, puis que je vois que je peux challenger la juridiction de la commission
d'ordonner à mon client de ne pas disposer des biens qu'il prétend avoir, puis
que la commission n'est pas capable de faire la démonstration qu'elle est face
à un incident avéré de confidentialité, si elle prend ces ordonnances-là en
vertu de 127.2, je vous le dis, je vais le challenger, puis on va aller en cour
d'appel, puis on va aller haut.
Moi, comme législateur, j'y vois une
faille qui va être exploitée. S'il n'y a pas d'incident avéré, c'est juste de
façon préventive, moi, je pense qu'elle ne peut pas, elle n'a pas juridiction. Il
faut qu'elle aille devant la Cour supérieure pour avoir une injonction pour
m'empêcher de faire ce que je veux avec les renseignements personnels que je
détiens, moi, selon moi, en toute légalité. On va se revoir devant le juge,
puis ça va plaider, ça va plaider, ça va plaider. Pourquoi ne pas ajouter :
«Lorsqu'un incident de confidentialité potentiel ou avéré — ou avéré ou
potentiel — est porté à son attention»?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
En fait, l'élément, c'est que la commission va être... Elle, elle ne jugera pas
à savoir est-ce que l'indicent est avéré, ou il y a-tu des preuves qu'il y a eu
un incident, ou... parce qu'elle va recevoir un signalement, dans le fond, de
l'organisme public ou de l'entreprise en vertu des deux lois, là, sur la
protection des renseignements personnels. Donc, elle va être informée par
l'entreprise, il y a incident de confidentialité, selon leurs critères, donc il
y a un motif de croire, pour cette entreprise-là ou l'organisme public, qu'il y
a un incident de confidentialité. Puis, à partir du moment où elle reçoit ce
signalement-là, là elle est investie des pouvoirs de 127.2. Donc là, il va y
avoir les contacts, évidemment, avec l'organisme public. Donc, elle, aussitôt
qu'elle est avisée, elle prend pour acquis qu'elle a ce pouvoir-là d'utiliser
une ordonnance, là, en cas d'urgence, là. Donc, voilà ce que j'avais à dire.
M. Tanguay
: Ce sera...
Quel serait le dommage d'ajouter «avéré ou potentiel», à part que d'ajouter un
peu de clarté puis de fermer la porte?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, ma préoccupation, en fait, c'est que la commission n'aura pas le rôle de
déterminer si l'incident est avéré ou pas, parce qu'elle, elle va être informée
que l'organisme pense qu'il y a des motifs de croire qu'il y a un incident puis,
suite à ça, elle va avoir <les...
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
...bien, ma
préoccupation, en fait, c'est que la
commission
n'aura pas le rôle de déterminer si l'incident est avéré ou pas, parce qu'elle,
elle va être informée que l'
organisme pense qu'
il y a des motifs
de croire qu'
il y a un incident, puis suite à ça elle va avoir >les
différents pouvoirs. Donc, je ne pense pas que ça fait mal, effectivement, là,
c'est juste que ça ne sera pas le rôle de la commission de déterminer : Ah!
est-ce que vraiment il y a... l'incident a été avéré, là?
M. Tanguay
: Mais
savez-vous quoi? Moi, je ne ferai pas l'amendement formel, puis je vais vous
dire en quel sens je ne ferai pas l'amendement formel. Parce que je pense que
ça serait une bonne chose que la commission se ramasse devant la Cour
supérieure puis qu'ils justifient la juridiction quant à ses ordonnances. Je
pense que la commission a déjà assez de pouvoirs.
Moi, j'y vois une faille, puis c'est
correct, je ne déposerai pas d'amendement formel. Je pense que la faille est là
puis je pense que ce n'est pas mauvais que la commission ait à se rapporter une
fois de temps en temps pour avoir des injonctions parce qu'elle est en mode
préventif, qu'elle se présente devant une juge ou un juge de la Cour supérieure
en son bureau parce qu'il y a urgence puis qu'ils plaideront que, non, non, il
y a un incident réel, puis ça va être le débat : Y a-t-il un incident réel
ou appréhendé? Puis, s'il est appréhendé, ça va... ils ont besoin de se prendre
un bon café, je crois. Alors, il y aura un débat, puis il y aura une décision,
puis il y aura une cour d'appel, puis il y aura... Ce n'est peut-être pas
mauvais, des poids et contrepoids dans notre société, je le dis de même, je le
dis de même, puis peut-être pas mauvais de ne pas le mettre puis que la
commission se rapporte.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 44 tel qu'amendé? M. le
député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, je
voulais juste comprendre le deuxième alinéa de 127.2 : «La personne visée
par une ordonnance sans qu'elle en ait été informée au préalable parce que, de
l'avis de la commission, il y a urgence ou danger de causer un préjudice
irréparable, peut, dans le délai indiqué dans l'ordonnance, présenter ses
observations...» C'était ma compréhension, je ne sais pas si vous avez pu
clarifier ça, là, comment une personne peut-elle présenter ses observations si
elle n'est pas informée d'une ordonnance?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
En fait, normalement, la commission va, avant de rendre l'ordonnance, ordonner
à toute personne, après lui avoir fourni... Ça fait qu'elle peut ordonner à une
personne... bien, l'informer, prendre ses observations, puis ensuite ordonner
ou elle peut ordonner directement. Je veux dire, je t'ordonne de ne pas
communiquer les renseignements, puis là, suite à ça, elle va prendre les
observations de la personne. Dans un cas d'urgence où, effectivement, un tiers
a les documents, les renseignements personnels, bien là elle pourrait ordonner
de ne pas communiquer sans... tu sais, de façon immédiate, là, puis, suite à ça,
prendre les observations. Puis là le tiers pourrait effectivement aller en
appel, là, s'il n'est pas d'accord avec cette ordonnance-là, là.
M. Tanguay
: Donc, la
personne visée par une ordonnance... visiblement, la personne qui est visée par
une ordonnance, elle vit sa vie, elle vit sa vinaigrette, puis, à un moment
donné, pouf! elle est informée d'une ordonnance. Ça, je reprends ça du... c'est
une expression chère au curé... au curé... au collègue de La Pinière, puis
je le salue.
M.
Caire
: ...de
La Pinière, ça...
M. Tanguay
: Le curé,
non, ce n'est pas le curé. Le collègue.
M.
Caire
: Il y
a <beaucoup de...
M. Tanguay
: ...la personne
qui est visée par une ordonnance, elle vit sa vie, elle vit sa vinaigrette,
puis à un moment donné, pouf! elle est informée d'une ordonnance. Ça, je
reprends ça du... c'est une expression chère au curé... au curé... au collègue
de
La Pinière, puis je le salue.
M.
Caire
:
...
de La Pinière, ça...
M. Tanguay
: Le
curé, non, ce n'est pas le curé. Le collègue.
M.
Caire
: Il
y a >beaucoup de qualificatifs qui me viennent en tête quand on parle du
collègue, mais certainement pas curé.
• (12 h 10) •
M. Tanguay
: Le
collègue de La Pinière. Alors, la personne visée a une ordonnance, elle va
le savoir. Donc, la personne est visée par une ordonnance, elle en est
informée. Et c'est juste le moment de «sans qu'elle en
ait été informée au préalable», c'est... Parce qu'on s'entend la personne
qui est visée par une ordonnance, elle va en être informée au moment 1,
O.K.? Puis là c'est le concept de «sans qu'elle en ait été informée au
préalable — parce qu'il y avait urgence — peut, dans le
délai[...], présenter ses observations». C'est juste le «sans qu'elle en ait
été informée au préalable». C'est-tu une pré-étape à une ordonnance, ça, d'être
informé au préalable, ou...
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, il y a comme deux types d'ordonnances, là. La commission a le choix de
rendre une ordonnance où elle donne l'occasion à la partie visée de présenter
ses observations ou, si elle juge qu'il y aurait un risque de préjudice, de
rendre une ordonnance immédiate, puis après d'entendre la personne, donc. Puis,
si je prends l'exemple d'un incident de confidentialité, elle pourrait rendre
une ordonnance immédiate pour dire : Tu ne communiques pas, mais rendre
une ordonnance de destruction après avoir appris les observations de la
personne, parce que, là, il n'y a pas urgence. L'urgence, c'est que les
renseignements ne soient pas communiqués à l'extérieur, mettons, de
l'entreprise ou du tiers qui les détient.
M. Tanguay
: C'est
juste dans la compréhension, là, on clarifie, là, puis c'est juste dans la
compréhension de texte : sujet, verbe, complément. «Sans qu'elle en ait
été informée au préalable», c'est comme si... Sans qu'elle ait été informée de
quoi? De l'ordonnance, alors que l'on devrait lire... Ce qu'on veut dire, là, à
127.2, c'est qu'avant qu'il y ait une ordonnance on va vous entendre. Une fois
qu'on vous a entendu, on émet l'ordonnance. À 127.2, deuxième alinéa, ce qu'on
dit, c'est qu'il va y avoir des cas où il y aura urgence, on va émettre
l'ordonnance et, après l'émission de l'ordonnance, on va vous entendre. Je
l'aurais dit de même.
Mais, tel que rédigé, «la personne visée
par une ordonnance sans qu'elle en ait été informée au préalable» de quoi? De
l'ordonnance? Non, de la possibilité qu'une ordonnance soit émise. C'est juste
que, rédigé comme ça, ça portait à confusion.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, je... La formulation aurait pu être plus précise, possiblement, là, mais
c'est effectivement l'objectif recherché, là, c'est la possibilité de ne pas
entendre la personne avant de rendre l'ordonnance.
M. Tanguay
: En
rédigeant, je pense, c'est toujours mieux de commencer par le temps et
l'espace, là. Le temps, là, c'est : Lorsqu'il y a urgence ou danger de
causer un préjudice irréparable, la commission peut émettre, sans consultation
préalable, une ordonnance et donner occasion, par la suite, à la personne visée
de faire valoir ses prétentions. Une fois que je vous conte l'histoire de même,
on a tout compris, mais là c'est comme si on fait du Proust. «Longtemps, je me
suis couché...» C'est quoi, la première phrase?
Une voix : ...
M. Tanguay
: Je ne sais
pas si on veut le réécrire. Il me <semble...
M. Tanguay
: ...par
la
suite, à la personne visée de faire valoir ses prétentions. Une fois que je
vous conte l'histoire de même, on a tout compris, mais là c'est comme si on
fait du Proust. «Longtemps, je me suis couché...» C'est quoi, la première
phrase?
Une voix : ...
M. Tanguay
: Je ne
sais pas si on veut le réécrire? Il me >semble que ça...
Une voix : ...
M. Tanguay
: Oui, Du
côté de chez Swann.
M.
Caire
: Je
pense qu'on pourrait faire un effort de synthèse.
M. Tanguay
: «Longtemps,
je me suis couché [tôt].» Quelque chose de même, là, la première phrase de
Proust.
M.
Caire
: Oui,
oui. Je vous avoue que j'aurais tendance à être d'accord sur le fait que, de la
manière que vous le dites, il me semble que je le comprends mieux. Je dis ça de
même.
M. Tanguay
: Oui, parce
que, la dernière fois, j'avais...
M.
Caire
: On
peut-tu suspendre quelques instants, M. le Président?
Le Président (M. Bachand) :
Oui, alors on va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 13)
(Reprise à 12 h 15)
Le Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous plaît! M. le ministre.
M.
Caire
: Bien,
M. le Président, il semble qu'il y ait consensus pour garder le libellé actuel,
mais il y aura, dans l'interprétation de la loi, l'argumentaire du député de
LaFontaine qui aura expliqué la finalité et avec lequel je suis en <parfaite...
(Reprise à 12 h 15
)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! M.
le ministre.
M.
Caire
:
Bien, M. le Président, il semble qu'il y ait consensus pour garder le libellé
actuel, mais il y aura, dans l'interprétation de la loi, l'argumentaire du
député de LaFontaine qui aura expliqué la finalité et avec lequel je suis en
>parfaite harmonie.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Je ne sais
pas si on peut mettre une note de bas de page à cet article-là et dire : «Veuillez
référer à l'argumentaire de...»
M.
Caire
: Au
député de LaFontaine, oui.
M. Tanguay
: Au député
de LaFontaine le 21 avril 2021, à 12 h 10.
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: Parce que
je l'ai dit il y a cinq minutes.
M.
Caire
: Exact,
à peu près, plus ou moins, le ou vers le.
M. Tanguay
: À peu près.
Puis avec un lien que le monde clique, puis là pouf!
M.
Caire
: Puis
là il y a votre prestation.
M. Tanguay
: Puis on
aura enlevé le bout sur le curé de La Pinière.
M.
Caire
:
Idéalement, oui, oui.
M. Tanguay
: C'est
beau, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Autres interventions sur l'article 44 tel qu'amendé? Donc, nous allons
procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
:
Abstention.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 44, tel qu'amendé, est adopté. Merci beaucoup.
M. le ministre, s'il vous plaît.
Une voix
: ...
M.
Caire
: Oui,
excusez-moi, M. le Président. Excusez, M. le Président.
Article 50 se lit comme suit :
L'article 136 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «mise à la poste» par «transmission».
Alors, M. le Président, il s'agit tout
simplement de modifier l'article pour enlever la notion de mise à la poste, ce
qui est cohérent avec ce qu'on vient de faire à l'article 44, pour parler
de transmission d'un avis informant d'une décision.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions?
M. Tanguay
: Oui.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: À 136, on
est à l'article 50, hein? C'est ça, M. le Président?
Le Président (M. Bachand) :
Oui.
M. Tanguay
: O.K., ça
va mieux, là, parce que je l'ai, le... «Un tiers ayant présenté des
observations conformément [...] peut, dans les 15 jours qui suivent la
date de la [transmission] de l'avis [...] demander à la commission...» O.K., O.K.
Sauf dans... O.K., c'est bon. Je pensais qu'il y avait une histoire de cachet
de la poste faisant foi puis qu'on avait changé «poste» par «transmission»,
mais il n'y a pas de... C'est : Dans les 15 jours qui suivent la
date, il transmet l'avis.
Est-ce qu'on devait préciser ici
«transmission par tout moyen», comme l'autre, on l'a fait, là, «par tout moyen»
ou ça n'ajouterait pas grand-chose? Il transmet comme il veut, dans le fond.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, bien là on voulait... Celui-là, ce n'est pas une demande péremptoire, là.
Donc, tant qu'il transmet, on est contents.
M. Tanguay
: «Sauf dans
le cas visé dans le premier alinéa[...], cette demande suspend l'exécution de
la décision…» O.K., c'est bon, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 50 est adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Caire
:
Article 51 : L'article 137 de cette loi est modifié par le
remplacement, <dans...
M.
Caire
: ...Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle,
M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc,
l'article 50 est
adopté.
Merci.
M. le ministre.
M.
Caire
:
Article 51 : L'article 137 de cette loi est modifié par le
remplacement, >dans le quatrième alinéa, de «courrier» par «…transmission
d'un écrit».
Alors, M. le Président, on est dans la
même lignée où on reste dans l'évacuation de la notion de courrier.
Le Président (M. Bachand) :Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Ça va.
Le Président (M. Bachand) :S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise
aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 51 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
: Oui, l'article 52
va probablement réjouir notre collègue puisqu'il se lit comme suit :
L'article 137.1 de cette loi est modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement, dans le texte en
anglais, de «applications» et «an application» par, respectivement, «requests»
et «a request», M. le Président;
b) par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante : «Elle peut aussi circonscrire la demande du requérant ou
prolonger le délai dans lequel l'organisme public doit répondre.»;
2° par le remplacement, dans le texte
anglais du deuxième alinéa, de «applications» par «requests»;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«<La demande de l'organisme public
doit [faire] — Pardon, M. le Président — >La
demande de l'organisme public doit être faite, à compter de la réception de la
dernière demande du requérant, dans le même délai que celui qui serait
applicable au traitement de la demande en vertu des articles 47 ou 98.»
M. le Président, donc, vous aurez compris
qu'il y a des ajustements à faire qui doivent être votés par la commission,
contrairement aux textes anglais, qui, eux, sont adoptés comme tels. Je ne sais
pas si nous aurons droit à un... Non, O.K.
• (12 h 20) •
M. Tanguay
: ...demande
générale.
M.
Caire
: Bien,
peut-être une petite tentation, mais non, non. Et voilà, M. le Président.
Et, pour le reste, l'article 137 de
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels est modifié... il est également modifié, pardon,
afin de prévoir que la Commission d'accès à l'information peut circonscrire la
demande d'un requérant ou prolonger le délai dans lequel le public doit y
répondre.
Enfin, il est modifié afin de prévoir le
délai dans lequel doit être faite la demande d'un organisme public en vertu de
cet article.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: On voit...
Juste pour la portion anglaise, ça sera mon unique commentaire, quand on parle
des articles... Là, on est dans la section juridictionnelle, section III,
là, l'article 135, on disait en français : «Une personne dont la
demande écrite a été refusée[...].
«Une personne qui [...] fait une
demande...» J'imagine qu'on lisait, dans la version anglaise de 135, «request»,
c'est pour ça, et <qu'«application»...
M. Tanguay
: ...
commentaire,
quand on parle des articles... Là, on est dans la section juridictionnelle,
section III, là, l'article 135, on disait en français : «Une
personne dont la demande écrite a été refusée...»; «Une personne qui fait une
demande...» J'imagine qu'on lisait, dans la version anglaise de 135, «request»,
c'est pour ça, et >qu'«application» est arrivé par erreur à 137.1 ou
qu'il y a réellement deux concepts, là, «application» puis «request», dans la
version anglaise?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, à 135, je vois qu'on parle de «request», effectivement, là, en anglais.
M. Tanguay
: O.K. Ça
fait que c'était un «glitch», là, si vous me permettez l'expression. C'était
«request» partout, sauf que, là... O.K.
Quand on dit, 137.1, je veux juste
comprendre : «La commission peut autoriser un organisme à ne pas tenir
compte [d'une demande].» Ça, autrement dit, c'est un citoyen, une citoyenne qui
adresse une demande à l'organisme public, et là c'est un peu la même logique
que dans l'accès à l'information. Vous pouvez donner l'accès à... refuser si ça
vous demande un travail de moine, là, pour faire le lien, tantôt, avec le curé.
M.
Caire
: ...le
caractère systématique.
M. Tanguay
: O.K., mais
l'organisme doit absolument être dédouané par la commission, hein? Il ne peut
pas prendre sur lui, l'organisme, de ne pas y donner suite, il doit réellement
aller chercher l'autorisation de la commission aussi, là.
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: Et :
«Elle peut aussi circonscrire — ça, c'est nouveau — la
demande du requérant ou prolonger le délai…» Alors, elle peut dire autre chose
que oui, non. Elle peut dire : Bien, regarde, donnez-lui les trois
dernières années...
M.
Caire
:
Donne-lui juste ça puis, au lieu d'avoir les 20 jours plus le délai, bien,
prends un 10, 15 jours de plus parce que c'est vraiment un travail plus
fastidieux qu'une demande... Donc, au lieu de dire carrément non, bien, c'est
«noui».
M. Tanguay
:
<«La
demande...» >À la fin, on ajoute : «La demande de l'organisme
public doit être faite, à compter de la réception de la dernière demande du
requérant, dans le même délai que celui qui serait applicable au traitement de
la demande en vertu [de] 47 [...] 98.» C'est-tu le 20 jours, ça, 47?
M.
Caire
: Il me
semble... C'est-tu le 20? Oui, c'est le 20 jours.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
20 jours plus 10 supplémentaires possibles.
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: Plus 10.
Puis 98 aussi, c'est 20 plus 10?
M.
Caire
: C'est
le plus 10, oui.
M. Tanguay
: O.K.
J'ouvre juste une parenthèse, là. Il y aura tout un débat par rapport à,
justement, revisiter la loi d'accès à l'information quant à la communication
des demandes de renseignements, là, les premiers articles de la loi. Il avait
été déposé, le projet de loi, en mai 2018, projet de loi n° 179.
J'imagine, le ministre, il en a pris connaissance. Je fais juste exprimer, M. le
Président, comme ça, je serai enregistré en micro, que nous aurions trouvé
pleinement justifié et important de faire cette réforme-là.
Je le sais qu'ici c'est les renseignements
personnels, ce n'est pas l'accès à l'information, mais je pense qu'on aurait pu...
Parce que ça aurait été une question de volonté plus que d'opportunité, parce
que, du temps d'Assemblée nationale, on aurait pu en consacrer. On laisse
beaucoup d'heures au bleu puis beaucoup d'heures... oui, la Commission des
institutions, là, elle siège beaucoup, là, là, là, depuis janvier, mais on
laisse beaucoup de temps... Puis je fais juste <l'exprimer...
M. Tanguay
: ...
je
pense qu'on aurait pu... Parce que ça aurait été une question de volonté plus
que d'opportunité, parce que, du temps d'Assemblée nationale, on aurait pu en
consacrer. On laisse beaucoup d'heures au bleu puis beaucoup d'heures... oui,
la Commission des institutions, là, elle siège beaucoup, là, là, là, depuis
janvier, mais on laisse beaucoup de temps... Puis je fais juste >l'exprimer,
qu'on aurait beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé que le gouvernement revienne
avec, peut-être, sa mouture du 179, mais qu'il le fasse.
M.
Caire
: Bien,
là-dessus, puis je veux dire, je vais donner écho à ce que le collègue dit, là,
<c'est...> dans la mesure où c'est humainement possible, j'en suis.
Je pense effectivement que le volet accès à l'information a aussi besoin d'être
revisité. Ceci étant dit, le volet protection des renseignements personnels, compte
tenu du contexte qu'on a connu dans les dernières années, nous semblait être
urgent.
Et la loi, dans sa mouture actuelle,
adresse pas mal de problématiques, là. Le collègue avait même pensé qu'on
aurait peut-être dû la scinder, là, pour faire des... plus segmentée. J'entends
ça, puis j'entends l'ouverture puis la volonté du collègue, puis je veux lui
dire qu'on s'inscrit dans la même volonté. Maintenant, si on avait rajouté, en
plus, le volet accès à l'information à l'actuel projet de loi, là, ça aurait
été un mastodonte épouvantable, là.
M. Tanguay
: Je
comprends très bien l'argument du ministre. Dernière question que j'aimerais
avoir son commentaire, nous aurions pu quand même et nous pourrions toujours...
La loi est ouverte, là, devant nous puis, je veux dire, elle va se refermer à
un moment donné, là. Plutôt que de repartir à zéro, on aurait pu et on pourrait
toujours, je le souligne au ministre, amender certains articles parmi les plus
litigieux et problématiques de l'accès à l'information.
Exemple, notamment ce qui était prévu dans
le n° 179, puis c'est le seul exemple que je vais
donner, je n'ai pas le terme exact, mais qui était de mettre dans la loi le
principe de l'accès à l'information. Le principe initial face à une demande d'accès
à l'information, c'est le droit du public d'avoir accès à l'information puis la
transparence. De mettre ce principe-là, ça aurait pu changer certaines analyses
puis certains paradigmes et de reviser certains articles.
Mon point : Le ministre est-il
totalement fermé à l'idée que ce que nous faisons-là, la loi est ouverte, je le
sais que ce n'est pas des renseignements personnels, mais qu'on pourrait
peut-être dire : Bien, savez-vous quoi? La loi est ouverte, là, on va
réfléchir parce qu'on a encore une couple de semaines à siéger ensemble,
semaines calendrier, pas semaines de temps de commission, on a l'intention
peut-être de donner un petit tour de vis là, là, là? Ça ne sera pas la réforme
souhaitée, mais au moins ça va être deux, trois petits coups de vis, là, ce
seraient <10, 12 articles... >huit, 10, 12 articles. Ça,
on pourrait faire ça, là.
M.
Caire
: Bien,
je ne suis pas totalement fermé, là, non, pas du tout. Je pense qu'à date les
collègues ont pu le constater, là, j'étais bien ouvert à la discussion. Si on
me demande ma préférence à moi, c'est sûr que je préférerais qu'on ait un texte
de loi qui nous permette de revoir la loi d'accès à l'information puis d'être
capables de considérer ça dans sa globalité.
Puis je dirais au collègue, en tout
respect, à mon avis, l'urgence, c'était vraiment la <PRP...
M.
Caire
:
...je
préférerais qu'on ait un texte de loi qui nous permette de revoir
la loi d'accès à l'information puis d'être capables de considérer ça dans sa
globalité.
Puis je dirais au collègue, en tout
respect, à mon avis, l'urgence, c'était vraiment la >PRP, compte tenu de
ce qu'on voit puis compte tenu aussi de l'impact. Parce que l'accès... Puis
comprenez-moi bien, M. le député, là, je ne suis pas en train de dire que l'accès
à l'information n'est pas quelque chose de très important, au contraire. Je
veux dire, cette loi-là a été adoptée dans l'objectif de rendre l'information
plus accessible. Si on met... Là, on met l'emphase sur la protection des renseignements
personnels avec les restrictions et les contraintes que ça sous-entend. Puis
des fois ça nous donne à penser que l'objectif de la loi, c'est de limiter la
transmission de l'information, ce qui est vrai pour les renseignements
personnels, mais ce qui n'est pas vrai pour les autres renseignements.
Mais, et c'est là où je lui dis, ma
préférence à moi serait de le faire à l'intérieur d'un texte de loi plus global,
parce qu'il y a beaucoup de notions, à mon humble avis, qui sont à revoir, notamment
la notion de renseignements personnels, parce que, dans un univers numérique, c'est
une notion qui fait plus ou moins de sens. Je m'explique. On est beaucoup plus,
maintenant, dans la définition de données à caractère confidentiel, par exemple
des données à caractère financier. On en parlait avec le député de Gouin, mes renseignements
de crédit, donc de ma carte de crédit, mes renseignements financiers, mes renseignements
bancaires, c'est des renseignements qui sont hautement sensibles. Les renseignements
sur un traitement que j'aurais pu recevoir ne sont pas nécessairement... de
façon individuelle, n'ont pas nécessairement ce même niveau d'intérêt et de sensibilité
là.
Donc, il y a des notions à revoir. Et
toute la notion d'accès à l'information, à mon avis, va être conditionnée par
ça, conditionnée par le fait de... Si on a une bonne catégorisation de
l'information, bien là on s'en va dans des notions, par exemple, de données
ouvertes. Et donc peut-on en arriver à la conclusion qu'une donnée non
sensible, non confidentielle devrait être, par défaut, une donnée ouverte, et
donc accessible à tous? Et donc toute la notion de demande d'accès à
l'information commence à être une notion qui est périmée, là, qui est périmée.
• (12 h 30) •
Et même, je vais aller plus loin que ça,
M. le député, toute la notion de renseignements personnels me concernant dans
un univers numérique, comment se fait-il que je n'ai pas un dossier citoyen sur
mon appareil mobile, que j'ouvre, sur lequel je m'identifie, m'authentifie de
façon sécuritaire et qui me donne accès automatiquement à l'ensemble des
informations, y compris les renseignements de nature personnelle et
confidentielle que le gouvernement détient sur moi? Donc, c'est...
Moi, j'en suis, de ce que dit le député de
LaFontaine, mais j'aimerais ça qu'on le voit dans une perspective plus large où
l'univers numérique n'est plus un univers de <soutien. Dans le temps...
>
12 h 30 (version révisée)
<485
M.
Caire
: ...les renseignements de nature
personnelle
et confidentielle que le
gouvernement détient sur moi. Donc, c'est...
Moi, j'en suis, de ce que dit
le
député de
LaFontaine, mais j'aimerais ça qu'on le voie dans une
perspective plus large où l'univers
numérique n'est plus un univers de >soutien.
Dans le temps, on parlait des technologies de l'information, on était en
soutien. Les technologies de l'information nous permettaient de faire ce qu'on
faisait au quotidien, mais à travers une machine qui le faisait plus vite. L'univers
numérique, c'est un univers en soi. C'est intrinsèquement lié. La donnée,
l'univers numérique sont intrinsèquement liés, ils sont de moins en moins
dissociables. Et donc, de plus en plus, le prisme avec lequel on va travailler l'information,
la donnée, bien, ce prisme-là, il va être le prisme du numérique.
Ça fait que, quand le député de LaFontaine
me dit : Bien, on pourrait peut-être apporter quelques modifications, peut-être
donner un petit tour de roue, moi, je n'ai pas d'objection, là. Je ne suis pas
hostile à ça, M. le député de LaFontaine, mais, si vous me posez la question
comme ministre délégué à la Transformation numérique, comme ministre
responsable de l'Accès à l'information et de la Protection des renseignements
personnels et comme citoyen, là, je pense que ce débat-là, j'aimerais mieux le
faire de façon plus large dans une perspective où il y a plusieurs concepts qui
sont à revoir.
Et la façon dont on va utiliser,
transmettre ou rendre accessible l'information est intrinsèquement conditionnée
par l'univers numérique. Et il va falloir, un jour, avoir ce débat-là et en
tenir compte, parce que je trouve que nous sommes très en retard par rapport à
ce qu'on pourrait faire puis par rapport à ce qu'on pourrait avoir comme
utilisation de l'information.
M. Tanguay
: Le
réflexe que j'ai... Puis je suis d'accord avec le ministre que ce qu'on fait là,
oui, il peut y avoir des impacts périphériques, mais, on s'entend, ce n'est pas
revoir l'accès à l'information lorsqu'elle est demandée. En application du
principe que le mieux est l'ennemi du bien, bien souvent, pas tout le temps,
mais, bien souvent, le mieux, oui, ce serait d'avoir une réforme globale. On
prend 179, on garde ça, on ne garde pas ça, on ajoute ça, ce serait le mieux.
Mais, si le mieux, c'est d'avoir cette
réforme-là... Il reste deux sessions parlementaires à part celle-ci, là. Le
ministre travaille-t-il sur une réforme? A-t-il l'intention d'en déposer une,
une réforme globale, et de nous permettre de l'adopter avant, dans le délai
imparti, soit deux sessions parlementaires?
M.
Caire
: Bien,
en fait, puis en tout respect pour le collègue, je n'ai pas la prétention d'être
le début et la fin de la loi d'accès à l'information dans le sens où, pour moi,
je pense que c'est un débat qui dépasse nos affiliations politiques. Puis je ne
pense pas que le législateur doive considérer ce débat-là en termes de :
Il reste tant de sessions parlementaires à la présente législature.
Au-delà de ça, il y a ici, autour de la
table, des élus qui avons tous... Puis je comprends, là, la règle
parlementaire, puis je comprends la composition de l'Assemblée, puis je
comprends tout ça, là, mais, au-delà de ça, là, je pense qu'il y a une
obligation, comme législateurs, de voir le Québec aujourd'hui, dans un an, dans
deux ans, dans 10 ans, dans 20 ans. J'aime beaucoup, dans ce <sens-là...
M.
Caire
: ...élus
qui avons tous... Puis je comprends, là, la règle parlementaire, puis je
comprends la composition de l'Assemblée, puis je comprends tout ça, là, mais,
au-delà de ça, là, je pense qu'il y a une obligation, comme législateurs, de
voir le Québec aujourd'hui, dans un an, dans deux ans, dans 10 ans, dans
20 ans. J'aime beaucoup, dans ce >sens-là, certaines interventions,
et je dis bien certaines interventions, que mon député... mon député, le député
de Gouin fait dans le sens où il dit... Non, désolé, je ne voulais pas vous
offenser, M. le député, mais ceci... Non, sérieusement, quand il dit :
Voyons cette loi-là pour dans 10, 20 et même 30 ans, bien, je suis dans
cette optique-là dans la mesure où c'est humainement possible de le faire.
Ceci étant dit, je suis d'accord avec le
député de LaFontaine, le mieux est l'ennemi du bien. Et ce que je dis et ce
qu'il propose ne sont pas mutuellement exclusifs. Donc, effectivement, si on
veut faire des aménagements raisonnables à la loi d'accès à l'information qui
sont consensuels dans le présent projet de loi, qu'il y a des amendements à
déposer dans ce sens-là, je suis tout à fait disposé à en prendre connaissance.
Puis, bien, évidemment, je me réserve le droit d'être d'accord ou non, là,
ainsi que mon collègue de Chapleau, j'en suis sûr, qui, dans le fond, a le
véritable contrôle de la situation, mais je ne suis pas hostile à l'idée, là.
Mais, en même temps, tu sais, on ne se
lancera pas dans une vaste réforme de l'accès à l'information à travers le
projet de loi n° 64. Donc, tu sais, s'il y a des
propositions intéressantes qui peuvent être mises en application, qui font
consensus des membres de la commission, je ne suis pas du tout fermé à l'idée
d'aller de l'avant avec ça, là.
M. Tanguay
: Deux
questions. Est-ce que le ministre a l'intention d'en déposer, des amendements
en ce sens-là, ou ce n'est pas son intention à l'heure où on se parle?
M.
Caire
: Moi,
je n'ai pas l'intention de le faire dans la perspective où mon intention était
plutôt de terminer 64, donc la PRP, et, avec les équipes du secrétariat, de
commencer à travailler sur une refonte de l'accès à l'information, et donc,
sans me fixer une limite de temps précise, là, de travailler sur cette
réforme-là.
D'ailleurs, quand j'ai pris mes fonctions,
c'est une des premières choses que j'ai dites aux collègues du secrétariat
d'accès à l'information, à savoir que, oui, là, maintenant, il y avait péril en
la demeure, il fallait travailler sur la PRP, mais il ne fallait pas oublier
l'accès à l'information, que c'est important. Et le collègue pourra valider, mais,
à cette même commission, j'ai dit et je répète que, si on fait une loi sur la
protection des renseignements personnels qui est à ce point contraignante que
les renseignements personnels ne peuvent pas circuler autant qu'ils le
devraient, on n'a pas fait notre job, là. Donc, même au niveau des
renseignements personnels, cette mobilité-là, cet accès-là, il doit exister,
parce qu'au final le résultat de tout ça, ce n'est pas juste une question de
transparence, c'est une question de service public.
Je veux dire, actuellement, là, la loi
fait en sorte qu'on transforme les citoyens en commis de l'État. On va se dire
les vraies affaires, là, je veux dire, un citoyen, là, qui fait affaire avec
l'État, la quantité d'informations qu'il doit fournir au <gouvernement...
M.
Caire
:
...le
résultat de tout ça, ce n'est pas juste une question de
transparence, c'est une question de service public.
Je veux dire, actuellement, là, la loi
fait en sorte qu'on transforme les citoyens en commis de l'État. On va se dire
les vraies affaires, là, je veux dire, un citoyen, là, qui fait affaire avec
l'État, la quantité d'informations qu'il doit fournir au >gouvernement
en demandant au gouvernement de lui donner les informations que le gouvernement
lui demande de fournir, c'est hallucinant, là. Puis ça, je veux dire, c'est une
maison des fous, là, maison des fous. Moi, je veux dire, je fais juste
l'expérience que j'ai d'inscrire mon fils du primaire au secondaire. Voyons! Tu
dis : C'est fou, là! Voyons! C'est quoi, ça? Ou alors une intervention
chirurgicale, et, là-dessus, je pense que le curé de La Pinière pourra
corroborer le fait que...
Des voix : ...
M.
Caire
: C'est
lui qui l'a dit.
Des voix : ...
M. Tanguay
: Je retire
mes propos, M. le Président.
M.
Caire
: Non,
mais, désolé, je dois appeler le collègue par son titre, donc le député de La Pinière.
Je vais m'autofaire un rappel au règlement, M. le Président.
Mais le collègue de La Pinière pourra
en témoigner, même, et il l'a fait avec beaucoup d'éloquence, ceci étant dit,
sur le fait que, même dans notre réseau de la santé, l'incapacité à l'information
de circuler est une hypothèque aux services à la population, et une hypothèque
majeure.
Donc, sur une autre tribune, oui, j'ai
l'intention d'agir à très, très, très court terme sur cette situation-là. Sur
la loi d'accès à l'information à proprement parler, oui, j'ai l'intention
d'agir mais, à ce moment-là, peut-être sur un horizon un peu plus étalé dans le
temps.
M. Tanguay
: Donc, pas
d'amendement en réflexion ponctuelle ici, dans le contexte du n° 64,
ça, j'ai compris ça.
M.
Caire
: Bien,
de ma part.
M. Tanguay
: De votre
part, je comprends. Puis je comprends votre invitation. Et, pour ce qui est
d'une réforme, votre n° 179, là, de mai 2018, est-ce
qu'elle est sérieusement en cours? Parce qu'il y a toujours des sujets
potentiels de législation pour un gouvernement de légiférer, mais est-ce que c'est
un dossier qui est très actif et est-ce qu'on peut s'attendre, exemple, lors de
la prochaine session, à un dépôt d'une réforme complète ou pas? La réponse peut
être non.
M.
Caire
: En
fait, puis je vais être très, très, très transparent, non, je ne suis pas très
actif présentement sur une refonte de l'accès à l'information. La raison est
fort simple, c'est que, d'abord, 64, au niveau de ce mandat-là, 64 occupe pas
mal de mon temps. J'ai une autre réforme qui est en préparation, comme je vous
l'ai dit, que je souhaite présenter à l'Assemblée nationale dans un délai très,
très, très court. On parle en termes de semaines, là, pour le présenter à l'Assemblée
nationale. Donc, ça aussi, ça a occupé pas mal de temps.
Mais il est de mon intention, lorsque le
temps me le permettra, donc quelque part cet automne, de m'asseoir avec les
équipes... Bien, évidemment, dans la mesure où 64 est adopté, là, je pense
qu'il faut y aller dans l'ordre, là, avant on va finir la PRP, mais il est de
mon intention de m'asseoir avec les équipes du... Et je vais me donner comme
point de départ... Puis ce n'est pas... Ceci étant dit, là, j'espère que personne
ne l'interprète comme une espèce de pression sur les collègues à adopter 64
plus ou moins rapidement. Je pense qu'on va bien. Les travaux vont <bien,
la...
M.
Caire
: ...on
va finir la PRPV, mais il est de mon intention de m'asseoir avec les équipes
du... Et je vais me donner comme point de départ... Puis ce n'est pas...
Ceci
étant dit, là, j'espère que
personne ne l'interprète comme une espèce de
pression sur les
collègues à adopter 64 plus ou moins
rapidement.
Je pense qu'on va bien, les travaux vont >bien, la collaboration est
bonne, tout le monde le fait de façon sérieuse, puis on avance à un rythme qui
est tout à fait correct, là, ceci étant dit.
Donc, je voulais être clair là-dessus,
mais, lorsque 64 sera adopté, oui, immédiatement après, pour moi, c'est le
signal de départ de commencer à regarder une refonte importante de la loi
d'accès à l'information avec les équipes. Puis là, bien, les collègues, ça,
j'avais déjà eu l'occasion de leur en parler, là, maintenant je vais juste le
préciser d'une façon plus claire.
M. Tanguay
: C'est
beau, M. le Président. Merci pour l'échange, merci.
• (12 h 40) •
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 52?
Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 52 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
: Oui,
M. le Président. L'article 53... (Interruption) ...excusez-moi, se lit
comme suit :
L'article 137.2 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Dans ces cas, la commission peut
interdire à une personne d'introduire une demande sans l'autorisation du
président de la commission et selon les conditions que celui-ci détermine. Elle
peut de la même manière interdire à une personne de présenter un acte de
procédure dans une instance déjà introduite.»
Donc, M. le Président,
l'article 137.2 de la loi sur l'accès aux organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels est modifié afin de prévoir qu'en cas
de demande frivole ou faite de mauvaise foi la Commission d'accès à
l'information peut interdire à une personne d'introduire une demande ou de
présenter un acte de procédure dans une instance déjà introduite sans
l'autorisation du président de la commission.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, en
droit civil on appelle ça les plaideurs quérulents. Autrement dit : C'est
correct, c'est assez, prenez une petite pause, faites-vous oublier une couple
de semaines, mois, et on vous déclare plaideur quérulent. Ça, c'est... Je ne
vous souhaite pas ça dans votre couple, là, ça veut dire que le dialogue...
M.
Caire
: Non,
ça ne va plus bien.
M. Tanguay
: Je ne
parle pas d'expérience, ceci dit, je tiens à vous rassurer.
M.
Caire
: Non,
non, non, ni moi non plus, malgré mes nombreuses pensions alimentaires.
M. Tanguay
: C'est bon,
M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 53? M. le député de Gouin,
s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Juste pour
comprendre, ça va être quoi, les balises? Parce que, bon, tu sais, je veux
dire, il y a... la quérulence existe, notamment dans ce domaine, puis c'est
correct qu'il y ait des règles pour qu'on s'assure que ça ne nuise pas au bon
fonctionnement de la commission. Là, on dit : La commission... Bon, la loi
disait déjà : «La commission peut refuser ou cesser d'examiner une affaire
si elle a des <motifs...
M. Nadeau-Dubois :
…notamment
dans ce domaine, puis c'est correct qu'il y ait des règles
pour qu'on s'assure que ça ne nuise pas au bon fonctionnement de la commission.
Là, on dit : La commission... Bon, la loi disait déjà : «La
commission peut refuser ou cesser d'examiner une affaire si elle a des >motifs
raisonnables de croire que la demande est frivole ou faite de
mauvaise foi», tout ça. Là, on vient dire qu'une personne pourrait se voir
interdire la possibilité de faire une nouvelle demande, si je comprends bien.
Est-ce que c'est pour toujours? Est-ce que c'est pour quelque temps? Est-ce que...
M.
Caire
: Me Miville-Deschênes.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, d'une part, la
commission, elle peut utiliser le pouvoir dans ces cas, c'est-à-dire si la
demande est frivole, faite de mauvaise foi ou n'est pas utile. Puis, dans ce
cas-là, bien, ça va être sauf avec l'autorisation du président. Donc, <il n'y a pas... >dans le projet de loi, il n'y a pas de délais qui sont prévus. C'est-à-dire
que la personne qui serait déclarée plaideur quérulent devrait, pour déposer
une nouvelle demande d'accès à l'information, exemple, devrait demander l'autorisation
au préalable du président de la Commission d'accès à
l'information, là.
M. Nadeau-Dubois : Puis ce serait en vertu d'un règlement interne de la commission? Dans
le fond, c'est quoi qui déterminerait qu'une personne qui a été, par exemple,
quérulente dans le passé, là... parce que, tu sais, on peut... Moi, il y a un
des dictons que j'aime beaucoup, c'est : Même une horloge arrêtée donne l'heure
juste deux fois par jour. Des fois, j'utilise ça pour dire qu'il m'arrive d'être
d'accord avec le député de LaFontaine,
mais c'est une blague, bien sûr, mais ce que je veux dire, c'est que, même
quelqu'un qui a été, mettons, dans le passé, de mauvaise foi ou quérulente
pourrait... tu sais, ça pourrait adonner qu'une de ses demandes, après un
certain temps, finalement, est légitime et de bonne foi puis est... peut être
jugée utile.
Parce qu'il ne faut pas non
plus mettre des gens dans... Tu sais, il ne faudrait pas arriver dans une
situation où on désigne quelqu'un comme persona non grata, puis là elle ne peut
plus jamais faire aucune demande sur aucun sujet, là. Puis je suis sûr que ce n'est
pas l'intention du ministre, mais, tu sais, <comment qu'on s'assure... >dans
la rédaction de cet article-là, comment est-ce qu'on s'assure qu'il y a quand
même certaines balises puis que la commission ne va pas discarter pour toujours
ou pour des très, très longues périodes de temps des personnes qui pourraient,
par ailleurs, avoir des demandes, une fois de temps en temps, légitimes, là?
M.
Caire
: Oui, bien, je pense qu'on est dans la continuité de ce qu'on a fait en
parlant... bien, en fait, de ce qui est déjà prévu à la loi, parce qu'on dit :
«[Quand il y] a des motifs raisonnables de croire que la demande est frivole ou
faite de mauvaise foi…» Cette disposition-là existe déjà dans la loi, donc,
déjà, la commission avait le pouvoir de refuser, là.
Ce qu'on fait, c'est
rajouter : «Dans [les] cas, la commission peut interdire à une personne
d'introduire une demande sans l'autorisation du président de la commission…» Donc,
on vient quand même ouvrir la porte au fait qu'il peut y avoir, comme
vous dites, cette notion-là de l'horloge qui donne l'heure deux fois par jour.
Donc, <la commission... >on rajoute, je dirais, la possibilité que
la commission puisse quand même analyser la demande puis dise : Bon, bien,
O.K., cette fois-là, tu sais, la loi de la moyenne joue, puis tu as <raison,
là...
M.
Caire
: ...
qu'il peut y avoir, comme vous dites, cette notion-là de
l'horloge qui donne l'heure deux fois par jour. Donc, la commission... on
rajoute, je dirais, la possibilité que la commission puisse quand même analyser
la demande puis dise : Bon, bien, O.K., cette fois-là, tu sais, la loi de
la moyenne joue, puis tu as >raison, là.
M. Nadeau-Dubois : Puis, en ce
moment à la commission, est-ce qu'il y a des gens qui ont été... je ne veux pas
dire bannis, là, mais, tu sais, qui ont été comme jugés comme quérulents puis
qui font en sorte que leurs demandes, systématiquement, sont toujours refusées?
C'est-tu des pratiques qui existent?
M.
Caire
: Je ne
pourrais pas répondre à cette question-là, là, compte tenu de l'indépendance de
la commission, là, ce n'est pas... Puis je ne sais pas si, dans les rapports de
la commission, ils font état de ça, là, mais, honnêtement...
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Je veux simplement dire que c'est une demande de la commission, d'avoir ce
pouvoir-là. Présentement, ils ne l'ont pas, donc ils peuvent, lors d'une
affaire, dire : Cette affaire-là, ce dossier-là est frivole, mais ils ne
peuvent pas dire à une personne... Tu sais, la personne peut déposer autant de
nouvelles demandes de révision qu'elle le désire, la commission n'a pas de
pouvoir pour l'empêcher.
M. Nadeau-Dubois : O.K., donc
c'est une... Donc, la commission, je comprends, constate qu'il y a comme des
abus puis a fait la demande au gouvernement de leur donner la possibilité de ne
plus entendre de nouvelles demandes de la part d'une personne. O.K. Donc, ça
répond à un problème qui existe.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: M. le
Président, je pense que c'est important pour moi de souligner que je ne suis
absolument pas en froid avec mon collègue de Gouin, avec son analogie, d'autant
plus qu'il s'est bien réservé de préciser qui de nous deux était, dans son
analogie, l'horloge arrêtée.
Des voix : ...
Le Président (M. Bachand) :
Merci.
M.
Caire
: Le
député de LaFontaine n'a aucune rancune, mais il a de la mémoire.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. D'autres interventions sur 53? Donc, nous allons procéder à sa
mise aux voix. Merci. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 53 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
: Oui, merci,
M. le Président. Article 54 : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 137.3, du suivant :
«137.4. La commission peut, à toute étape
de l'instance, utiliser un moyen technologique qui est disponible tant pour les
parties que pour elle-même. Elle peut ordonner qu'il soit utilisé par les
parties, même d'office. Elle peut aussi, si elle considère nécessaire, exiger,
malgré l'accord des parties, qu'une personne se présente physiquement à une
audience, à une conférence ou à un interrogatoire.»
Donc, l'article... cet article introduit
l'article 137.4 à la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics
et à la protection des renseignements personnels afin de marquer l'intégration
des technologies de l'information à toute étape d'une instance devant la Commission
d'accès à l'information. L'utilisation de ces technologies peut permettre
d'augmenter la qualité des services offerts, de diminuer les délais ainsi que
les coûts afférents.
La responsabilité de la commission dans la
gestion de l'instance justifie le fait qu'elle doit pouvoir ordonner
l'utilisation de ces techniques si elles sont disponibles tant pour les parties
que pour elle-même, malgré un refus de <l'une...
M.
Caire
: ...l'utilisation
de ces technologies peut permettre d'augmenter la qualité des services offerts,
de diminuer les délais ainsi que les coûts afférents. La responsabilité de la
commission dans la gestion de l'instance justifie le fait qu'elle doit pouvoir
ordonner l'utilisation de ces techniques si elles sont disponibles tant pour
les parties que pour elle-même malgré un refus de >l'une des deux
parties, ou encore requérir la présence d'une personne malgré l'accord des
parties de procéder par ces moyens si elle estime que cela est nécessaire et si
cet ordre est en accord avec le principe de la proportionnalité prévu au nouvel
article 134.4 de cette même loi.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? M. le député de LaFontaine, s'il
vous plaît.
M. Tanguay
: Oui.
Habeas corpus! Qu'on amène le corps! C'est le fun, on voit toutes nos notions
de droit de base. «Elle peut aussi, si elle le considère nécessaire, exiger,
malgré l'accord des parties, qu'une personne se présente physiquement à une
audience, à une conférence ou à un interrogatoire.» L'ordonnance devrait-elle
être homologuée, pour être exécutoire, par une cour de justice, la Cour
supérieure?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, ce n'est pas nécessaire, là. La commission, quand elle rend les
ordonnances, elle a le pouvoir puis des... Donc, si... En cas de non-respect de
l'ordonnance, là, elle pourrait soit la faire homologuer ou utiliser une
sanction pénale, là, mais, pour rendre l'ordonnance comme telle, les
ordonnances sont exécutoires sans égard à l'homologation par la Cour supérieure.
M. Tanguay
: O.K. Autrement
dit, si elle veut un outrage au tribunal, il faut qu'elle le fasse homologuer,
mais elle pourrait tout simplement décider de ne pas le faire homologuer et
d'imposer une pénalité, une amende.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
C'est ça.
M. Tanguay
: Ça, elle
aurait son pouvoir, là, de le faire, là. Donc, c'est un pouvoir qui est
nouveau. Elle peut aussi... Il est nouveau, mais, j'imagine, elle ne l'avait
pas, ce pouvoir-là. Ça, c'est carrément un pouvoir nouveau qu'on lui donne,
n'est-ce pas?
M.
Caire
: C'est
un nouvel article.
M. Tanguay
: Nouvel article,
mais, au-delà de ça, elle est... dans la pratique, elle ne l'avait pas. Dans la
loi, elle ne l'avait pas, donc, dans la pratique, elle ne l'avait pas. C'est
ça?
M.
Caire
: C'est
ça.
M. Tanguay
: «Elle peut
aussi, si elle le considère nécessaire, exiger, malgré l'accord des parties,
qu'une personne se présente physiquement à une audience, à une conférence ou à
un interrogatoire.» O.K. Et c'est elle qui... Un interrogatoire. Et c'est elle
qui va conduire l'audience? Donc, elle, elle va tenir des audiences? Elle a une
cour en direct?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
...déjà des audiences à titre de tribunal administratif à Montréal, Québec et
parfois en région.
• (12 h 50) •
M. Tanguay
: O.K. Et
ça, ça inclut, j'imagine, aussi, puis peut-être que c'est dans les articles qu'on
a vus, une ordonnance de la cour d'apporter tel, tel, tel document, là,
j'imagine.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, ça, c'est vraiment l'audience du tribunal administratif qui a lieu, mais
donc toutes les... l'ensemble de l'audience, là, s'il y a des demandes
particulières en cours d'audience, là.
M. Tanguay
: La commission
a déjà le droit, autrement dit, puis de façon préalable, pour bâtir le dossier,
le cas échéant, qui va finir devant l'audience, d'exiger tel document, tel document,
tel document. Ça, elle a ce pouvoir-là.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui.
M. Tanguay
: O.K. C'est
bon. Merci.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Donc, nous allons procéder à sa
mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du <groupe...
M. Tanguay
:
...a déjà le droit,
autrement dit, puis de façon préalable, pour bâtir
le dossier, le cas échéant, qui va finir devant l'audience, d'exiger tel
document,
tel
document, tel
document. Ça, elle a ce pouvoir-là.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
Oui.
M. Tanguay
:
O.K.
C'est bon. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du >groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 54 est adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Caire
: Merci,
M. le Président. Article 55 : L'article 139 de cette loi est
modifié par l'insertion, après «135,», de «136,».
Donc, l'article modifie l'article 139
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels afin de prévoir qu'un membre de la commission
peut, au nom de celle-ci, exercer seul le pouvoir de réviser une décision
suivant une demande faite en vertu de l'article 136 de cette loi.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: On ajoute
136 : «Un tiers...» Donc, on ajoute 136. Je sais qu'on est allés modifier
136 par l'article 50, mais on a juste changé «poste» par «transmission»,
là. Ça, ce n'est pas pour ça, mais on décide d'ajouter le pouvoir... Donc,
notre article 50 n'a pas de lien avec 55, mais un tiers... Donc, on ajoute
136 : «Un tiers ayant présenté des observations [...] de l'avis
l'informant de la décision de[...].
«Sauf dans [les] cas [visés], cette
demande suspend l'exécution...»
On dit, à 139, qu'on ajoute... «139. Un
membre de la commission peut, au nom de celle-ci, exercer seul les pouvoirs
prévus [à l'article].»
M.
Caire
: 137.1,
137.2, 142.1...
M. Tanguay
: Oui, c'est
ça. Puis 136...
M.
Caire
: Mais
on ajoute 136, qui est le pouvoir de révision.
M. Tanguay
: Mais je
veux juste voir... Demander à la commission... Je veux juste voir c'est quoi,
le pouvoir de 136.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
En fait, je pense qu'ici on corrige une lacune, là, parce que l'article 139
prévoit le pouvoir de délégation. Donc, un membre seul de la commission peut, là
on est dans la section juridictionnelle, agir à titre de juge administratif
puis rendre une décision, mais il y a deux sortes de demandes de révision, là.
Il y a des demandes de révision déposées par le citoyen qui s'est vu refuser l'accès
à un document ou à un renseignement personnel. Ça, c'est 135, puis 136, c'est
lorsque la demande d'accès vise un document d'un tiers, exemple, d'une
entreprise. Là, dans ce cas-là, il y a une procédure qui est prévue à la loi. On
est davantage dans l'accès à l'information.
La procédure prévoit que l'organisme
public doit informer, exemple, l'entreprise, dire : J'ai un document, je
veux avoir des observations puis, suite à ça, je vais prendre la décision si je
le rends accessible ou pas, je vais prendre la décision à qu'est-ce que je juge
que la restriction qui protège les renseignements des tiers s'applique.
Puis, pour ces demandes-là, bien, il n'y avait
pas le pouvoir en cas de demande de révision par un tiers parce que.... En
fait, je recule un petit instant. Si l'organisme public dit : O.K. J'ai
reçu ton avis puis moi, je pense que le document du tiers, de l'entreprise, est
accessible. Je vais l'envoyer au citoyen, je te donne 15 jours pour
réagir. C'est un peu le fonctionnement. Ça fait que le tiers, l'entreprise peut
dire : Ah! moi, je pense qu'il n'est pas accessible. Je vais aller devant
la Commission d'accès pour défendre à confidentialité de mon document. Ça fait
que, dans ce cas-là, lui, il utilise l'article 136, le <tiers...
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
...si
l'organisme public dit : O.K. J'ai reçu ton avis puis moi, je
pense que le document du tiers, de l'entreprise est accessible, je vais
l'envoyer au citoyen, je te donne 15 jours pour réagir. C'est un peu le
fonctionnement. Ça fait que le tiers, l'entreprise peut dire : Ah! moi, je
pense qu'il n'est pas accessible, je vais aller devant la Commission d'accès
pour défendre à confidentialité de mon document. Ça fait que, dans ce cas-là,
lui, il utilise l'article 136, le >tiers.
M. Tanguay
: Puis c'est
le pouvoir de révision, dans le fond, qui est donné.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
C'est le pouvoir de révision. Puis, actuellement dans les faits, la CAI le fait
déjà avec un juge seul, ça fait qu'on codifie une pratique ou on corrige une
lacune dans ce cas-là.
M. Tanguay
: Quand on
dit, 139, «un membre de la commission», c'est tout membre du personnel, ce
n'est pas un des membres qu'on vote aux deux tiers.
M.
Caire
: Non,
c'est les membres qu'on vote aux deux tiers.
M. Tanguay
: Oui?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Dans la loi, il y a une distinction, là. Quand on parle de membre tout court,
on parle des commissaires, tandis que, sinon, on va parler de membre du
personnel. C'est comme ça qu'elle est construite.
M. Tanguay
: O.K. C'est
ça. Je vois 138, «[le membre] du personnel de la commission», puis, 139, «un
membre de la commission».
Mais je viens de réaliser, peut-être que
j'aurais dû le réaliser depuis bien avant aujourd'hui, là, qu'un membre qu'on
vote aux deux tiers, moi, pour moi, c'était comme le conseil d'administration
général, là, tu sais, puis qui gérait ça, puis... mais là il se mouille, là,
dans le «day-to-day», là, il pourrait réviser une décision. Je pensais qu'il y
avait des commissaires, plusieurs commissaires, là, quelques dizaines, là,
au-delà du «board» du conseil d'administration, qui n'en est pas un, qu'on
nomme aux deux tiers, là.
M.
Caire
: Non,
non, ils prennent des dossiers puis...
M. Tanguay
: Ils
prennent des dossiers puis ils sont... ils décident, là.
M.
Caire
: Absolument,
oui, oui. Oui.
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce qu'il y a d'autres personnes, autres qu'eux, qui prennent des dossiers
puis qui décident? J'image que...
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Section juridictionnelle, c'est uniquement les commissaires nommés par l'Assemblée
nationale. Là, j'ai la liste quelque part, ils sont peut-être huit
actuellement, mais seuls eux peuvent rendre une décision, là, à titre de juges
administratifs.
M. Tanguay
: O.K. Parce
que, quand on pense, entre autres, à d'autres juges administratifs, comme la Régie
des alcools, des courses et des jeux, tu sais, ils ne sont pas nommés aux deux
tiers, tu sais, c'est des... ils ont leur juridiction. C'est juste... je viens
de réaliser ça, là. C'est un peu spécial, c'est un régime spécial, là. Moi, je
pensais que... c'était un conseil d'administration qu'on nomme, puis il gère.
Puis il y avait des... Régie des alcools, des courses et des jeux, c'est le
gouvernement qui nomme les régisseurs, puis ils décident : Votre permis
est suspendu 30 jours, telle amende, papi, papa, mais le «board» ne se
mêlait pas de ça, mais là je viens de réaliser que... Même, vous me confirmez
que toutes ces décisions-là juridictionnelles, c'est exclusivement ceux qui
sont votés aux deux tiers.
M.
Caire
: Oui,
oui.
M. Tanguay
: O.K.
J'aurai appris encore aujourd'hui.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 55? Donc, nous allons
procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 55 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
:
Article 56 : L'intitulé du chapitre V de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin, de «et contestation».
Donc, cet article modifie l'intitulé du
chapitre V de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et
sur la protection des renseignements personnels en raison des modifications à
ce chapitre effectuées par le projet de loi en ce qui concerne la contestation
des ordonnances prises par la section de surveillance de la Commission d'accès
à <l'information...
M.
Caire
:
...donc,
cet article modifie l'intitulé du chapitre V de la
Loi
sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels en raison des modifications à ce chapitre effectuées
par le projet de loi en ce qui concerne la contestation des ordonnances prises
par la section de surveillance de la Commission d'accès à >l'information.
Donc, c'est juste un ajustement d'intitulé.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 56 est adopté. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Caire
:
Article 57 : L'article 147 de cette loi est modifié :
1° par la suppression de «, y compris
une ordonnance de la commission rendue au terme d'une enquête,»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Elle peut aussi contester devant un juge
de la Cour du Québec une ordonnance prise par la section de surveillance de la commission.»
Donc, l'article 147 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels est modifié afin de prévoir qu'une ordonnance prise
par la section de surveillance de la Commission d'accès à l'information fasse
l'objet d'une contestation devant la Cour du Québec et non pas d'un appel.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui, on a
appris, lors de la dernière séance, qu'il y a des ordonnances, puis
corrigez-moi si j'ai tort, il y a des ordonnances qui se prennent tant dans la
section surveillance que dans la section juridictionnelle, n'est-ce pas? O.K.
Là, on ajoute ça. Est-ce qu'aussi, dans la section juridictionnelle, on peut
contester, devant un juge de la Cour du Québec, toute ordonnance prise? Puis
ça, c'est... ou on va l'amender plus loin?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, puis-je? En fait, c'est un peu l'objectif de ces modifications-là.
L'article 147 et suivants, c'est le droit d'appel qui s'applique aux deux.
C'est juridictionnel, surveillance, tu peux aller en Cour du Québec, mais là il
y a, dans le corpus législatif en général... Dans le fond, <l'appel... >l'objectif,
c'est de distinguer l'appel, qui est une voie de recours d'une décision d'un
organisme juridictionnel, donc section juridictionnelle de la commission, puis
la contestation, qui est le recours à l'encontre d'une décision d'un organisme
administratif.
Donc, c'est un peu ça, l'objectif. Il y a
eu un projet de loi n° 32, là, qui faisait la distinction.
Si tu fais appel d'une décision de la section juridictionnelle, c'est un appel.
Si tu fais appel d'une décision de la section surveillance, c'est une
contestation. Donc, tout l'objectif de l'article qu'on vient de voir puis des
suivants, c'est de distinguer la contestation de l'appel, mais, grosso modo,
c'est une question de termes utilisés, parce que, dans les deux cas, tu peux
aller devant la Cour du Québec, oui.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup.
Compte tenu de l'heure, je suspends les
travaux jusqu'à 14 h 30. Merci. Bon lunch. À tantôt.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h 30 (version révisée)
(Reprise à 14 h 43)
Le Président (M. Bachand) :
Bon après-midi. À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 64, Loi modernisant des dispositions législatives
en matière de protection des renseignements personnels.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous étions rendus à l'étude de l'article 57. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
:
Oui. Bien, M. le Président, je ne sais pas s'il y avait d'autres questions des
collègues concernant l'article 57. Sinon, personnellement, je suis prêt à
passer au vote.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions sur 57? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Abstention
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 57 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
:
Oui, merci, M. le Président. L'article 58 se lit comme suit :
L'article 149 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «date de la réception de la décision finale par les parties» par
«notification de la décision finale»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le recours en contestation d'une
ordonnance prise par la section de surveillance de la commission est déposé au
greffe de la Cour du Québec dans les 30 jours qui suivent la notification
de l'ordonnance et précise les questions qui devraient être examinées.»
Donc, l'article 149 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels est modifié afin de prévoir le délai pour déposer au
greffe de la Cour du Québec la contestation d'une ordonnance <prise
par...
M.
Caire
:
...dans les 30 jours qui suivent la notification de l'ordonnance et
précise les questions qui devraient être examinées.»
Donc, l'article 149 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels est modifié afin de prévoir le délai pour déposer au
greffe de la Cour du Québec la contestation d'une ordonnance >prise par
la section de surveillance de la Commission d'accès à l'information ainsi que
le contenu d'une telle contestation.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention sur 58, nous allons
procéder à sa mise aux voix. Merci. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 58 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
:
L'article 59, M. le Président, se lit comme suit :
L'article 150 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le dépôt du recours en contestation d'une
ordonnance prise par la section de surveillance de la commission ne suspend pas
l'exécution [d'une] ordonnance.»
Donc, l'article 150 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels est modifié afin de prévoir que l'exécution d'une
ordonnance n'est pas suspendue du fait d'une contestation.
Et, M. le Président, j'ai un amendement à
déposer, amendement qui se lit comme suit : Article 59 de la
loi 150 sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels. Ajouter, à la fin du premier alinéa
de l'article 150 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels, proposé par
l'article 59 du projet de loi, la phrase suivante :
«Toutefois, sur requête instruite et jugée
d'urgence, un juge de la Cour du Québec peut [...] ordonner autrement en raison
de l'urgence ou du risque d'un préjudice sérieux et irréparable.»
Cet ajout vise à permettre à la Cour du
Québec, lors de la contestation d'une ordonnance prise par la section de surveillance
de la Commission d'accès à l'information, de surseoir à l'exécution de cette
ordonnance en raison de l'urgence ou du risque d'un préjudice sérieux et
irréparable.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions sur l'amendement?
M. Barrette : Oui. J'ai
une question, là, sur l'amendement, là. Par rapport à avant, c'est le statu quo
ou c'est nouveau?
M.
Caire
:
Bien, je dirais que c'est nouveau dans le sens où...
M. Barrette : Il peut
suspendre.
M.
Caire
: Oui,
c'est ça, mais par un juge de la Cour du Québec.
M. Barrette : C'est ça.
Mais ça, c'est la partie qui vient compenser le fait qu'il n'y a pas de
suspension.
M.
Caire
:
C'est ça.
M. Barrette : Donc, il y
a des circonstances qui peuvent faire en sorte qu'il puisse y avoir suspension.
M.
Caire
:
Suspension.
M. Barrette : Les
conditions de suspension, est-ce que ça, c'est explicité en quelque part?
M.
Caire
:
Je vais... Pas à ma connaissance, mais je vais laisser
Me Miville-Deschênes compléter cette réponse.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Me Miville-Deschênes, s'il vous plaît.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Les conditions...
M. Barrette : J'ai
peut-être mal posé ma question. Les paramètres justifiant ladite suspension?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, en fait...
M. Barrette : Bien, ça
revient à la même affaire, là, mais...
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, mais, en fait, dans l'amendement, la suspension va être acceptée <s'il
y a un risque...
Le Président (M. Bachand) :
...
Me Miville-Deschênes, s'il vous plaît.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
Les conditions...
M. Barrette : J'ai
peut-être mal posé ma question. Les paramètres justifiant ladite suspension.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
Bien, en fait...
M. Barrette : Bien, ça
revient à la même affaire, là, mais...
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
Oui, mais, en fait, dans l'amendement, la
suspension va être acceptée >s'il y a un risque de préjudice sérieux ou
irréparable pour la personne en cas d'absence de... si l'ordonnance n'est pas
suspendue.
M. Barrette : Alors là, ça
veut dire que c'est la personne qui va à la cour qui va... qui doit, à ce
moment-là, exposer les raisons qui justifient... exposer son préjudice.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Qui justifieraient de suspendre l'ordonnance.
M. Barrette : Et là le
juge juge s'il y a vraiment préjudice.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : C'est ça.
M. Barrette : O.K.
Parfait. O.K.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à 59?
Donc, on est prêts pour sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 59 est adopté.
Donc, on revient à 59 tel qu'amendé.
Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise
aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 59, tel qu'amendé, est adopté. Merci.
M. le ministre, s'il vous plaît.
• (14 h 50) •
M.
Caire
: M.
le Président, article 60. L'article 151 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «contestée et les pièces de la contestation» par «dont il y a appel
et les pièces qui l'accompagnent»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La contestation d'une ordonnance prise
par la section de surveillance de la commission doit être signifiée à la
commission et, le cas échéant, aux autres parties, dans les 10 jours de
son dépôt au greffe de la Cour du Québec. Le secrétaire de la commission
transmet au greffe, pour tenir lieu de dossier conjoint, un exemplaire de
l'ordonnance contestée et les pièces qui l'accompagnent.»
Donc, M. le Président, l'article 151
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels est modifié afin de prévoir le délai de
signification de la contestation d'une ordonnance prise par la section de surveillance
de la Commission de l'accès à l'information.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui, mais
là c'est purement sémantique, là, puis c'est de la curiosité, là. Moi, quand
qu'on change des mots... Je rappellerai au ministre que, ce matin, on a eu une discussion
là-dessus. Puis ce qui est là est là, on ne le change pas. C'est usuel, c'est
ce qu'on a dit ce matin.
Alors là, actuellement, je comprends que,
dans la loi, là, on parle de contestation. Et là on fait un changement pour
parler d'appel. Alors, est-ce que, dans l'état actuel, là, avant qu'on dépose
le projet de loi, donc dans l'état où on conteste, est-ce que ça, c'est une
procédure juridiquement différente d'un appel?
M.
Caire
:
Ce que j'ai... Puis là je vous... Je vais <laisser Me Miville-Deschênes...
M. Barrette : ...Et là on
fait un changement pour parler d'appel. Alors,
est-ce que, dans l'état
actuel, là, avant qu'on dépose le
projet de loi, donc dans l'état où on
conteste,
est-ce que, ça, c'est une procédure juridiquement différente d'un
appel?
M.
Caire
:
Ce que j'ai... Puis là je vous... Je vais >laisser
Me Miville-Deschênes compléter, mais, quand il s'agit de la section
juridictionnelle, on parle d'un appel, quand il s'agit de la section de
surveillance, on parle d'une contestation. Et ça, ça vient en lien avec l'article
qu'on a... bien, certains articles qu'on a modifiés. Notamment, on a modifié
l'intitulé de l'article... du Chapitre V pour parler évidemment...
rajouter la notion de contestation, parce que, dépendamment de laquelle des
sections de la Commission d'accès à l'information qui est impliquée, on parlera
de la contestation ou d'un appel, mais, dans les deux cas, c'est en lien avec
des ordonnances qui auront été prises par l'une ou l'autre des sections.
M. Barrette : Je
comprends bien ça, là. Je remercie le ministre de sa précision, mais, M. le
Président, la question que je pose, là, sur le plan procédural, est-ce qu'il y
a une différence?
M.
Caire
:
J'ai compris qu'il n'y avait pas de différence sur le lien procédural.
M. Barrette : O.K. Ça a
le même poids juridique?
Le Président (M. Bachand) :
Me Miville-Deschênes.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Oui, oui, c'est... Il n'y a pas de différence, les
deux sont appelables à la Cour du Québec. Mais, rendu à la Cour du Québec, là,
il y a des procédures différentes parce qu'il y en a un que c'est un appel, l'autre,
c'est une contestation. Donc, les procédures applicables en Cour du Québec
peuvent diverger, mais, pour ce qui est de la Loi sur l'accès, il n'y a pas de
différences.
M. Barrette : O.K. Bien
là, c'est toujours une question de compréhension pour le citoyen, là, qui
regarde ça. Il y a une décision, là, et ainsi de suite, là. Je comprends que,
quand on parle d'appel, ça s'en va à la cour par définition. On est dans la
section juridique, appel, cour. O.K.? Maintenant, la partie contestation, elle,
elle n'existera plus.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, en fait, actuellement...
M. Barrette : En fait...
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Oui.
M. Barrette : M. le ministre,
je m'excuse d'interrompre Me Miville-Deschênes. Donc, ça veut dire, là,
qu'à partir de maintenant les... ça sera des appels, ça ne sera plus... On va
aller à la cour. Est-ce que je dois comprendre ça comme ça?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Oui. Dans tous les cas, on va aller en Cour du
Québec lorsqu'on veut se pourvoir ou à l'encontre d'une décision de la section
surveillance ou juridictionnelle. C'était le cas... C'est le cas aujourd'hui,
puis ça va encore être le cas.
M. Barrette : O.K. Bien,
c'est ça, ma compréhension. C'est le cas aujourd'hui, alors pourquoi on change
les termes?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien... Oui.
M. Barrette : Parce que,
ce matin, ce qui était usuel était usuel. Alors, je fais exprès, là.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien oui.
M. Barrette : Je zigonne.
Mais est-ce que... C'est la paranoïa politique, mais est-ce que, là, il y a quelque
chose que je ne vois pas?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, je fais un retour en arrière?
Des voix
: ...
Le Président (M. Bachand) :...Me Miville-Deschênes, s'il vous plaît.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Le projet de loi n° 32 a modifié la Loi sur les
tribunaux judiciaires pour faire cette distinction-là. On va dire... Lorsqu'il
y a des appels d'une décision juridictionnelle, mais quand ce n'est pas une
décision juridictionnelle, on parle de contestation, et les règles de procédure,
rendu à la Cour du Québec, sont différentes.
Donc, dans la suite de ce <projet de
loi là...
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
...a modifié la Loi sur les tribunaux
judiciaires pour faire cette distinction-là. On va dire... Lorsqu'
il y a
des appels d'une décision juridictionnelle, mais quand ce n'est pas une
décision juridictionnelle, on parle de contestation, et les
règles de
procédure, rendues à la Cour du Québec, sont différentes.
Donc, dans la suite de ce >projet
de loi là, de ces modifications-là, bien là on poursuit l'harmonisation. Donc,
on nous a demandé de poursuivre l'harmonisation de la Loi sur l'accès pour
faire la distinction entre l'appel, qui est vraiment une deuxième audience, et
la contestation, qui est une première audience devant un tribunal.
M. Barrette : Ah! c'est
intéressant. O.K. Donc, il y a une différence.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, oui, il y a une différence, mais ce que je
vous dis, c'est que, dans les deux cas, aujourd'hui, le citoyen
peut — puis là je vais mettre des guillemets à «appel» — <peut
>faire appel d'une décision de surveillance juridictionnelle et, après
la modification, il va encore pouvoir faire appel. Mais les règles de
procédure, rendu en Cour du Québec, sont différentes, effectivement.
M. Barrette : O.K. Donc,
la première, maintenant, ne pourra plus se faire?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : La première?
M. Barrette : La
contestation.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Oui, la contestation est possible d'une décision de
la section surveillance. C'est juste qu'actuellement on dit que c'est un appel
de la décision de la section surveillance. Dorénavant, on va dire : C'est
une contestation.
M. Barrette : O.K. Je
vois. Bien, toujours par curiosité, là, la procédure, rendu à la cour,
qu'est-ce qui fait la différence?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Là, je ne pourrais pas rapidement vous répondre en détail, là, parce que les...
M. Barrette : Est-ce
qu'il y a un fardeau supplémentaire pour l'appelant par rapport à la
contestation?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, il va avoir... Les règles de... vont être
différentes, les règles de procédure, mais aussi, de mémoire, là, la... comment
dire, ça va être un procès vraiment de nouveau quand c'est une décision de la
section surveillance, là. Tandis qu'en appel, quand c'est une décision en
appel, il y a une certaine déférence envers la décision du premier juge
administratif.
M. Barrette : O.K.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Donc, il y a des distinctions à ce niveau-là aussi,
là.
M. Barrette : O.K. Là,
là, vraiment, là, je pousse, et je pousse, et je pousse le bouchon
profondément. Je vois que le ministre est d'accord avec moi ou au moins il est
d'accord avec le sourire, c'est déjà ça. Est-ce que, M. le Président, dans le
cas de la contestation, ça peut se vivre par un citoyen ordinaire sans appui
juridique? Autrement dit, là, il y'en a-tu un des deux qu'on est obligé
d'engager des dépenses judiciaires avec un avocat, puis tout le reste, alors
qu'en appel... Et c'est sûr, ça, en appel, on ne peut pas aller à la Cour
d'appel de même, là, sans avoir l'appui des... en tout cas, sans être... sans
avoir vraiment mis les avocats dedans, là, c'est des sous. Peut-être que, là,
je me trompe, mais...
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, c'est sûr qu'on n'est jamais obligé d'être
représenté par avocat.
M. Barrette : Oui, mais...
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Dans un deuxième temps, souvent, l'appel d'une
décision de la section juridictionnelle, ça va être le... Bien, dans bien des
cas, le citoyen va se faire accorder un droit d'accès, puis l'organisme public
va être en désaccord. Donc, l'organisme public va aller en appel en Cour du
Québec pour dire : Je pense qu'il n'a pas le droit à l'accès à ce
document-là. Donc, effectivement, le citoyen peut, ou pas, engager un avocat.
Mais le fardeau va être davantage sur les épaules de l'organisme public qui
doit, comment dire, renverser la décision de première instance de la Commission
d'accès à l'information.
M. Barrette : O.K. Et
toujours, toujours, là, pour mettre les points sur les i, là, l'appel va être
en Cour du Québec, pas en Cour d'appel.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Non, non, en Cour du Québec. Oui, en Cour du Québec.
M. Barrette : Oui. O.K.
Parce que la Cour d'appel, un citoyen tout seul, on ne voit pas ça souvent.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Mais non, l'appel <est en Cour du...
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
...
sur les épaules de l'organisme
public qui doit, comment dire, renverser la décision de première instance de la
Commission d'accès à l'information.
M. Barrette : O.K. Et
toujours, toujours, là, pour mettre les points sur les i, là, l'appel va être
en Cour du Québec, pas en Cour d'appel.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
Non, non, en Cour du Québec, oui, en Cour du
Québec.
M. Barrette : Oui.
O.K. Parce que la Cour d'appel, un citoyen tout seul, on ne voit pas ça
souvent.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
Mais non, l'appel >est en Cour du Québec,
là, dans le cas des décisions de la Commission d'accès.
M. Barrette : O.K. Ça me
va, M. le Président, ça m'éclaire.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de La Pinière. Autres
interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 60 est adopté.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Oui. L'article 61 :
L'article 152 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«La contestation est régie par les règles
du Code de procédure civile applicables en première instance.»
Donc, l'article 152 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels est modifié afin de prévoir que la contestation est
par les règles du Code de procédure civile applicables en première instance.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Peut-être, M. le
Président, que j'ai lu trop vite, là, mais qu'est-ce qui vient de changer, là,
aujourd'hui?
M.
Caire
: C'est-à-dire
qu'on rajoute à l'article... En fait, l'article 152, initialement, disait :
«L'appel est régi par les articles 351 à 390 du Code de procédure civile
(chapitre C-25.01), compte tenu des adaptations nécessaires. Toutefois, les
parties ne sont pas tenues de déposer de mémoire de leurs prétentions.» Et là
on ajoute l'alinéa suivant : «La contestation est régie par les règles <du
Code civil... >du Code de procédure civile applicables en première
instance.» Donc, on vient préciser les règles applicables.
M. Barrette : Oui, mais
là il y a un bout que je ne comprends pas, là. Ce qu'on ajoute, là, c'est :
«La contestation est régie», mais elle était déjà dans 152.
M.
Caire
:
Non, mais là on rajoute...
M. Barrette : C'est moi
qui ne comprends pas, là. Mais le premier paragraphe... le premier alinéa du
152, là, ça dit que c'est régi par les articles 351 à 390 du Code de
procédure civile, là. C'est quoi, la... Qu'est-ce que la phrase vient ajouter à
l'existant, là?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Consentement?
M. Barrette : Ah! Nous,
on... Moi, je consens toujours à votre intervention, là.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : À l'article 351 à 390, c'est la procédure
applicable en appel. Donc... Puis là, bien, pour les décisions de surveillance,
bien, la procédure qui s'applique, c'est la procédure applicable en première
instance, puisque ce n'est pas l'appel d'une décision juridictionnelle. C'est
ça, un peu ça, la distinction.
M. Barrette : Ah! Ah bon!
Ah bon, ah bon, ah bon! O.K.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de La Pinière. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix sur l'article 61. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois :
Abstention.
• (15 heures) •
La Secrétaire
: M. Bachand
<(Richmond)...
>
15 h (version révisée)
<17859
Le Président (M. Bachand) :...s'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix sur
l'article 61.
Mme la secrétaire,
s'il
vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention.
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle,
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois :
Abstention.
La Secrétaire
:
M. Bachand >(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 61 est adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Caire
:
Article 62 : L'article 155 de cette loi est modifié dans le
premier alinéa :
1°
par la suppression, dans le paragraphe 3.1°, de «ces règles peuvent
prévoir la formation d'un comité chargé de soutenir l'organisme public dans
l'exercice de ses responsabilités et confier des fonctions à d'autres personnes
que le responsable de l'accès aux documents ou de la protection des
renseignements personnels;» ;
2° par l'insertion, après le paragraphe 3.1°,
des suivants :
«4° exclure un organisme public de
l'obligation de former le comité prévu à l'article 8.1 ou modifier les
obligations d'un organisme prévues à cet article en fonction de critères qu'il
définit;
«5° déterminer le contenu et les modalités
de la politique prévue à l'article 63.4;
«6° déterminer le contenu et les modalités
des avis prévus à l'article 63.7;
«6.1° déterminer la teneur du registre
prévu à l'article 63.10;».
Donc, M. le Président, l'article 55
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et de protection des
renseignements personnels est modifié en raison des nouveaux articles 8.1,
63.4, 63.7, 63.10 introduits par cette loi par le projet de loi.
Le Président (M. Bachand) :
Et je crois que vous avez un amendement.
M.
Caire
: Oui,
vous le croyez à bon escient, M. le Président, qui se lit comme suit : Au
paragraphe 2° de l'article 62 du projet de loi :
1° insérer, après le
paragraphe 4° proposé, le paragraphe suivant :
«4.1° déterminer le contenu et les
modalités des règles de gouvernance prévues à l'article 63.3;» ;
2° insérer, après le paragraphe 6.1°
proposé, le paragraphe suivant :
«6.2° aux fins de l'article 73,
déterminer les critères et les modalités applicables à l'anonymisation d'un
renseignement personnel;».
L'amendement vise à prévoir le pouvoir de...
le pouvoir réglementaire, pardon, en lien avec l'ajout de l'article 63.3
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels à l'effet de prévoir la possibilité pour le
gouvernement de déterminer le contenu et les modalités des règles de
gouvernance. Il vise également à prévoir le pouvoir réglementaire en lien avec
l'anonymisation d'un renseignement personnel.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions sur l'amendement? M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Au
paragraphe 4°... En fait, là, on est sur l'amendement, hein?
M.
Caire
:
Oui.
M. Nadeau-Dubois : Je
vais laisser... Ma question est sur l'article, en fait.
Le Président (M. Bachand) :
Donc, est-ce qu'il y aurait des questions spécifiques sur l'amendement pour
l'instant? Ça va? Alors, on va procéder à la mise aux voix de l'amendement.
Merci. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. <Donc, l'amendement est adopté...
Le Président (M. Bachand) :
...
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention.
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle,
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. >Donc, l'amendement est adopté. Donc, nous revenons à 62 tel
qu'amendé. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Merci, M. le Président. L'ajout du paragraphe 4°, je ne sais pas si le ministre
peut nous expliquer l'objectif exactement de cet ajout. On parle d'exclure un organisme
public de l'obligation de former un comité, prévue à 8.1. Peut-être juste nous
rappeler quel est le comité en question puis pourquoi on souhaite pouvoir
exclure un organisme de cette obligation-là.
M.
Caire
:
Parce qu'on avait, entre autres, mentionné qu'un organisme public pouvait
partager... En fait, il pourrait y avoir un comité, un tel comité dans un organisme
public qui pourrait desservir plus d'un organisme public. On a fait référence, entre
autres, à de plus petits organismes qui n'auraient peut-être pas, normalement,
l'infrastructure pour soutenir cette possibilité-là, et donc qu'il pourrait y
avoir, à ce moment-là, un partage de... Puis, si on revient à l'article qu'on a
discuté en tout début, on se disait qu'il y avait cette possibilité-là, qui
était aussi dans la constitution d'un comité, là, de desservir plus d'un organisme
public.
M. Nadeau-Dubois : Donc,
l'idée serait de dire... Parce que je ne sais pas si, en fait, pour être
honnête, si j'ai été présent au moment où l'article a été discuté, c'est la
raison pour laquelle je pose la question. Peut-être nous donner l'exemple d'un organisme
public qui serait trop petit pour former lui-même son comité puis qui pourrait
décider de...
M.
Caire
:
Oui. La référence qui avait été faite, c'est qu'est-ce qui arrive dans le cas,
par exemple, d'un ordre professionnel plus restreint ou d'une petite, très
petite municipalité, tu sais, genre municipalité de 250, 300 habitants,
là, avec des ressources très limitées. On se dit... Puis là justement on avait
eu la discussion de dire : Mais là vous allez obliger ces organismes-là à
avoir un tel comité, ce qui est une infrastructure peut-être un peu lourde à
supporter, compte tenu de leur situation. Et c'est là où on a dit : Bien,
écoutez, non, il pourrait y avoir un partage, à ce moment-là, de la ressource
entre différents organismes publics.
M. Nadeau-Dubois : Merci.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de La Pinière, s'il vous plaît.
M. Barrette : Oui. C'est
un peu dans le même ordre d'idées, là. Je n'ai pas été là... tout le monde le
sait, là, je n'ai pas pu être présent à chacune des séances de la commission. Maintenant,
à 8.1, j'étais là, à 8, j'étais là, alors... Puis je me rappelle de
l'argumentaire qui avait été évoqué à ce moment-là, la grosseur de l'organisation.
Maintenant, là, on est ailleurs. Alors, est-ce
que... Là, je comprends que le ministre nous dit clairement, de façon formelle,
que c'est le même argumentaire que précédemment. Donc, essentiellement, il y a
juste un critère. Est-ce qu'il y a d'autres critères que celui de... M. le
Président, le ministre a invoqué la lourdeur administrative qui viendrait si on
obligeait tous les <organismes publics...
M. Barrette : ...
c'est
le même argumentaire que précédemment. Donc, essentiellement, il y a juste un
critère. Est-ce qu'il y a d'autres critères que celui de... M. le Président, le
ministre a invoqué la lourdeur administrative qui viendrait si on obligeait
tous les >organismes publics à mettre en place ledit comité. C'est ça,
là, qu'on dit. Puis ça, je pense que ça tombe sous le sens. Le ministre prenait
comme exemple un ordre professionnel. Il y a des ordres professionnels qui ont
200 membres, là, 300 membres. C'est vrai que ça peut être lourd, à un
moment donné, par opposition à d'autres ordres professionnels qui ont
20 000 membres, on s'entend.
Maintenant, s'il y a l'argument de la
grosseur, c'est correct, mais il y en a-tu d'autres? Parce que, si tel était le
cas, on pourrait le mettre dans la loi, là.
M.
Caire
: Bien,
en fait, essentiellement, puis moi aussi, j'étais là à ce moment-là...
M. Barrette : Bien, j'imagine.
M.
Caire
:
Non, mais, sérieusement... Bien, en fait, ça revient, M. le député de
La Pinière, ça revient à la discussion qu'on avait eue où... Et là on
avait, avec le député de LaFontaine, on avait l'argument : Bon, est-ce
qu'on oblige quoi qu'il advienne ou est-ce qu'on exclut quoi qu'il advienne et
on laisse... Bon, puis là on s'est dit : Non, bien là la loi va faire
obligation d'avoir un tel comité, et le gouvernement va pouvoir, lui, par
règlement, exclure du fait, justement, que...
Bon, outre la capacité d'une organisation
à se doter ou non d'un tel comité, est-ce qu'il y a d'autres arguments?
Peut-être. Je vous dirais que celui qui me vient en tête le plus facilement est
celui-là. Et le fond de la discussion qu'on avait eue, c'est justement de se
laisser cette possibilité-là réglementaire de le faire parce qu'au moment où on
se parle on n'a peut-être pas l'ensemble des possibilités, mais d'avoir cette
possibilité réglementaire là nous permet d'avoir la souplesse d'exclure ou non
des organismes de mettre en place un tel comité. Et le pouvoir réglementaire
nous permet de nous adapter à des situations, qui se présenteront à nous, qu'on
n'avait justement pas prévues.
Donc là, aujourd'hui, on vient, dans le
fond, on vient amener cet article-là dans la même logique que cette discussion-là
qu'on a eue, là. Donc, je vous dirais qu'à la limite tous les arguments qu'on a
évoqués à ce moment-là prévalent pour cet article-là.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, là, j'aimerais ça que le ministre me rafraîchisse la mémoire, parce
que je ne m'en rappelle pas, il me semble que non. Parce que cet élément-là a
deux volets. Il y a l'exclusion de former un comité, ça, on comprend. Mais là
ce qui, il me semble, est un petit peu plus fatiguant, c'est la possibilité de
modifier les obligations d'un organisme prévues. Là, on n'est plus dans le
comité, on est dans les obligations de l'organisme prévues à cet article.
Là, je ne l'ai pas, là, le 8.1, là. Peut-être
que le ministre peut me rafraîchir la mémoire sur ce qu'il y avait <comme
obligations...
M. Barrette : ...
il
me semble, est un petit peu plus fatiguant, c'est la possibilité de modifier
les obligations d'un organisme prévues. Là, on n'est plus dans le comité, on
est dans les obligations de l'organisme prévues à cet article.
Là, je ne l'ai pas, là, le 8.1, là.
Peut-être que le ministre peut me rafraîchir la mémoire sur ce qu'il y avait >comme
obligations formelles à 8.1, parce que, si je lis bien cet alinéa-là, à 4°, c'est
deux volets. C'est le comité prévu à 8.1 et les obligations prévues à 8.1.
Page 3? On m'indique que ça serait à
la page 3, M. le Président. Je viens de m'y précipiter. Oui, alors là, les
obligations, c'est la même affaire, là, puis on peut modifier ça.
• (15 h 10) •
M.
Caire
:
Bien, en fait, les obligations, vous les retrouvez, là... Je peux... «Au sein
d'un organisme public, un comité sur l'accès à l'information et la protection
des renseignements personnels est chargé de le soutenir dans l'exercice de ses
responsabilités et dans l'exécution de ses obligations en vertu de la présente
loi. Ce comité exerce aussi les fonctions qui lui sont confiées par la présente
loi.»
Bon, là, il y a différents articles qui viennent
parler de ces fonctions-là. Il y a deux articles, notamment, là, qui sont plus
loin, qui viennent préciser les fonctions. Et là, dans le fond, ce que l'on dit
à l'article en question, c'est qu'on peut effectivement modifier... on donne
l'autorisation par règlement de modifier ces obligations-là, qui sont prévues à
la loi, toujours dans la même perspective que j'expliquais précédemment.
Là, je ne me souviens plus de mémoire, parce
que les deux articles en question, là, qui viennent préciser les... Me
Miville-Deschênes, là, qui viennent préciser les obligations du comité, là.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, oui, le comité a l'obligation d'approuver les
règles de gouvernance, ça, c'est sur 63.3, article 14 du projet de loi, puis
il y a des obligations lors d'une évaluation de facteurs relatifs à la vie
privée, 63.5 et 63.6, les deux principales obligations du comité en dehors de l'article 8.1,
là.
M. Barrette : Mais, quand
je regarde ça, là, ça donne une espèce d'impression... Parce que 8.1, c'est un article
cardinal de la loi, c'est un article majeur?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : On va dire
ça comme ça. Alors, ça veut dire qu'avec 62.4, là, on peut tailler la loi sur
mesure en fonction de l'organisme.
M.
Caire
:
Bien, c'est-à-dire que, oui, on peut s'adapter à la réalité de l'organisme,
mais on comprend qu'il y a une règle qui est établie, mais, oui, il y a des
modalités qui permettent de s'adapter à la réalité de l'organisme.
M. Barrette : Non, mais c'est
parce que, là, c'est l'adaptation de la loi au complet, là, sur mesure, avec...
Non, mais sur le plan technique, là, sur le plan purement technique, là, cet
amendement-là, là, donne la <possibilité d'adapter...
M.
Caire
: ...permettent
s'adapter à la réalité de l'organisme.
M. Barrette : Non,
mais c'est parce que, là, c'est l'adaptation de la loi au complet, là, sur
mesure, avec... Non, mais sur le plan technique, là, sur le plan purement
technique, là, cet amendement-là, là, donne la >possibilité d'adapter, en
tout cas, le coeur de la loi. Le 8.1, c'est un peu pas loin du coeur de la loi,
là. C'est les obligations.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, en fait, c'est les obligations du comité.
Donc, la possibilité, c'est d'adapter les obligations du comité. Donc, on ne
peut pas adapter les règles de protection, les limites à la communication, à la
collecte, etc., mais juste modifier les obligations du comité, notamment
d'approuver les règles de gouvernance ou de participer... Quand il y a un développement
technologique, il faut qu'ils soient consultés lors de l'évaluation de facteurs
relatifs à la vie privée. Donc, peut-être qu'ils pourraient ne pas être
consultés ou avoir un rôle différent. Donc, c'est uniquement, là, les fonctions
du comité. Je pense que c'est important de le mentionner.
M. Barrette : Bien, c'est...
Je suis d'accord. C'est important de le mentionner. Ça ne fait qu'appuyer sur
le fait que... Je comprends que ce n'est pas toute la loi, le 8.1, là, mais c'est
quand même la gouvernance de la gestion de la protection des renseignements. Ça
va jusqu'à un aspect technologique, là. C'est la gouvernance, là. Ça vient d'être
mentionné, là.
M.
Caire
: Oui,
mais on parle de déterminer les contenus et les modalités, on ne parle pas de
soustraire l'organisme à l'obligation d'avoir une politique de la gouvernance,
là, tu sais. Ce n'est pas... Il a l'obligation de le faire. On peut moduler un
peu ce qu'il va y avoir dedans, mais tu as quand même une obligation de le
faire.
M. Barrette : Bien, c'est-à-dire
que, quand on applique, là, quand on va, un jour, appliquer 62.4 — attendez
une minute, M. le Président, que j'y retourne, là — on va appliquer
une loi potentiellement en partie. Ça peut mener à ça.
M.
Caire
: Bien,
on va s'assurer d'avoir la souplesse de s'adapter à un organisme à qui on va
exiger des choses pour lesquelles la réalité fait en sorte que ce n'est pas
cohérent, là.
Là, on revient à ce qu'on disait. On
revient à ce qu'on disait puis on refait le débat de 8, 8.1 et suivants, là. On
se dit : Parfait, la loi fait obligation à un organisme public d'avoir un
comité sur la protection des renseignements personnels. Nous avons eu le débat
avec le député de LaFontaine, qui disait : Bien, voyons donc! Ça n'a pas
d'allure, il y a des ordres professionnels qui sont... qui n'ont presque pas de
membres. Il y a des municipalités qui sont microscopiques, et là on va leur
faire la même obligation que tout le monde.
Ça fait que, là, on dit : Bien non, c'est
vrai, la loi doit quand même pouvoir avoir une flexibilité, une souplesse.
Puis, dans le fond, c'est ce qu'on fait là. On ne dit pas : Vous n'avez
plus l'obligation d'avoir de politique ou de gouvernance en matière de protection
des renseignements personnels.
Parce que ça aussi, on a eu le débat avec le
député de La Pinière en disant : Bien non, parce que, si tu te fais
voler des renseignements personnels, que... Tu sais, la taille de l'entreprise
qui se fait voler des... ou l'organisme public, puisqu'ici on parle d'organisme
public, qui se fait voler des renseignements personnels, ça ne fait pas en
sorte que le renseignement personnel est moins volé puis que le dommage est
moins grand à la personne qui se fait voler ses renseignements <personnels.
Mais...
M.
Caire
: ...
le
député de
La Pinière en disant : Bien non,
parce que,
si tu te fais voler des renseignements
personnels, que... Tu sais, la
taille de
l'entreprise qui se fait voler des... ou
l'organisme
public,
puisqu'ici on parle d'organisme public, qui se fait voler des
renseignements personnels, ça ne fait pas en sorte que le renseignement
personnel est moins volé puis que le dommage est moins grand à la personne qui
se fait voler ses renseignements >personnels. Mais, par contre, il faut
quand même rester dans la cohérence puis il faut avoir une certaine souplesse.
Puis la ligne de fond, elle est tracée par les articles précédents. Mais là on
dit : On peut avoir cette souplesse-là puis l'adapter à la réalité de
certains organismes. Mais l'idée n'est pas d'appliquer la loi à géométrie
variable. L'idée, c'est d'avoir une souplesse dans l'application de la loi pour
s'ancrer dans des réalités qui sont différentes.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
le ministre fait de la poésie. Il est maintenant le Shakespeare de la politique.
M.
Caire
:
Nelligan.
M. Barrette : Hein, c'est ce
qu'il fait, là, c'est la phrase célèbre, là, «A rose by any other name», là. Je
veux dire, quand on soustrait, là, on peut bien appeler ça de la souplesse, on
peut bien appeler ça de la flexibilité puis on peut bien appeler ça comme on
voudra, là, mais c'est une soustraction. Il y a un total, là, qui est la loi,
là, et je ne suis pas contre la fameuse dite souplesse, j'étais en faveur, je
le suis encore, mais, à un moment donné, là, ça fait la deuxième fois qu'on
retrouve la possibilité de soustraire.
La Commission d'accès à l'information,
dans son mémoire, là, dans sa recommandation 37, c'était ça, son essence,
et on ne l'a pas réglé. Et là on est dans le juridictionnel. C'est fort, le
juridictionnel, ce n'est pas... On sait que le gouvernement, l'État, le
législateur et les avocats, ça ne parle pas pour ne rien dire, n'est-ce pas? Ça
parle pour nous mettre de la substance et agir en fonction de ce qui a été
substancié. Alors, quand la Commission d'accès à l'information nous dit à la recommandation 37,
je la lis : «La commission recommande de préciser à la Loi sur l'accès les
critères qui permettraient d'exclure un organisme public de l'obligation de
former un comité sur l'accès à l'information et la protection des
renseignements personnels — na, na, na, bon, et aussi — ou
qui permettraient de modifier ses obligations», moi, là, ce que je sollicite
auprès du ministre, c'est qu'on inscrive...
Je comprends la Commission d'accès à
l'information sur cet élément-là, et il me semble raisonnable de solliciter le
ministre pour qu'il inclue un critère à la loi tel que ça a été suggéré. Parce
que, là, sans critère, là, dans la loi... Bon, là, le ministre va me dire :
Ça va être dans le règlement. O.K. Mais un règlement, là, on sait ce que c'est,
un règlement, là, c'est plus... Hein, la vie est faite de même, c'est une
hiérarchie. Il y a la loi, il y a le règlement, il y a le monde ordinaire puis,
entre les deux, il y a des fonctionnaires. Puis c'est correct. Je ne dis pas ça
méchamment, là. Mais la loi, elle a une puissance, elle a une force. N'y a-t-il
pas lieu de mettre là au moins <un critère...
M. Barrette : ...
il
y a la loi, il y a le règlement, il y a le monde ordinaire puis, entre les
deux, il y a des fonctionnaires. Puis c'est correct, je ne dis pas ça
méchamment, là, mais la loi, elle a une puissance, elle a une force. N'y a-t-il
pas lieu de mettre là, au moins, >un critère? Si le ministre veut en mettre
deux, moi, je n'ai pas de problème.
M.
Caire
:
Oui. Non, bien... Bien, en fait, c'est parce que... Bien, on a eu cette
discussion-là, M. le Président. Puis, en fait, deux choses. Premièrement, sur l'argument
de base, on a dit : Exclure, oui, mais dans la capacité d'un organisme à
partager... à plus d'un organisme public à partager les services d'un comité, d'une
part.
D'autre part, on n'exclut pas que les organismes
aient à déterminer des contenus, des modalités et des politiques. On ne dit pas
qu'ils n'ont pas à s'inscrire au registre. On ne les exclut pas de ça. On dit :
On peut venir moduler ce que vous allez mettre là-dedans en fonction d'une
certaine réalité.
Ensuite, comme j'ai dit quand on a étudié <cet
article... >les articles précédents, des critères, on va les mettre dans
le règlement justement parce que ces critères-là, on veut avoir la capacité de
s'adapter à la réalité de l'application de la loi, l'objectif étant d'éviter,
autant que faire se peut, de soustraire des objectifs de ces obligations-là. C'est
l'intention du législateur, c'est l'intention, évidemment, du gouvernement, mais
ça amène... Pour moi, ça amène une capacité d'adaptation, le règlement, que la
loi n'a pas. Puis ça, là-dessus, je suis convaincu que le député de La Pinière
et moi, on va être d'accord, là. Donc, de la même façon que j'étais
plutôt partisan de garder ça par pouvoir réglementaire aux articles précédents,
par cohérence de mon propos, je demeure convaincu que, de façon réglementaire,
c'est encore la meilleure façon de procéder pour garder cette souplesse-là et
cette capacité à s'adapter aux cas qui pourront se présenter dans le futur.
• (15 h 20) •
Le Président (M. Bachand) :M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Je vais reprendre
l'exemple du ministre, qui est un bon exemple, qui était intéressant, puis c'est
vrai qu'on en avait parlé précédemment. C'est exactement l'exemple qu'il avait
pris, là. Il avait dit : Une petite ville, on ne peut pas lui demander
d'avoir une structure comme Montréal, ou Québec, ou Trois-Rivières, ou même Drummondville,
puis ne soyons pas sectaires sur le plan régional, ou Sept-Îles, Baie-Comeau,
Gaspé, ou Saguenay. Je pense, ce qui fait le tour du Québec. C'est important.
J'ai oublié la... J'ai oublié... Oui, mais là j'ai fait... Oui, bon, j'ai
oublié l'Outaouais, Gatineau. Alors, c'est correct, puis on s'entend là-dessus,
mais le ministre, encore maintenant, M. le Président, nous a dit, puis c'est ça
qu'on avait dit la dernière fois : Ils vont pouvoir se rassembler, par
exemple, et arriver à la même finalité. Bien, voilà le genre de phrase qui
serait intéressant. On peut exclure, tout en permettant une formule qui amène <au
même objectif...
M. Barrette : ...le
ministre,
encore
maintenant,
M. le Président, nous a dit, puis c'est ça
qu'on avait dit la dernière fois, ils vont pouvoir se rassembler,
par
exemple, et arriver à la même finalité. Bien, voilà le genre de phrase qui
serait intéressant. On peut exclure, tout en permettant une formule qui amène >au
même objectif.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le ministre.
M.
Caire
: Bien,
oui, mais, comme j'ai dit, tu sais, on a eu le débat à 8, 8.1.
M. Barrette : Ah! puis ça fait
du bien d'en parler.
M.
Caire
:
Oui, ça nous remet dedans. Mais... Et j'ai comme... Je n'ai pas changé de
conclusion, M. le Président, parce qu'ici on vient s'inscrire dans la même
lignée. Je pense que c'est encore... La meilleure option est encore
l'application ou le pouvoir réglementaire. Le pouvoir réglementaire vient
encadrer ces obligations-là mais ne vient pas soustraire des organismes publics
à leurs obligations. Parce que, bon, il y a le comité, mais il y a les autres
obligations qui sont faites et auxquelles les organismes publics ne sont pas
soustraits, mais qui viennent quand même nous assurer d'avoir la souplesse de
s'adapter aussi à la réalité des organismes en question.
M. Barrette : Bien là, M.
le Président, là, je ne peux pas être d'accord avec le ministre, là, parce que,
quand le ministre me dit «ne vient pas soustraire», c'est vrai puis ce n'est
pas vrai en même temps en ce sens que ce n'est pas écrit, dans le texte de loi,
que ça vient soustraire formellement, à partir de la première seconde, là, parce
que ça, c'est un article de potentialité. Ça veut dire qu'on pourrait faire
quelque chose, ce qui ne veut pas dire que la chose en question va être faite.
Alors, moi, mon argumentaire, il est basé exclusivement sur ce qui est... ce
qui va arriver potentiellement. Alors, c'est juste là-dessus. D'ailleurs, quand
la Commission d'accès à l'information recommande à sa recommandation 37 de
préciser, c'est en fonction de ça. Il n'y a personne qui accuse le ministre de
vouloir avoir des échappatoires. Il n'y a personne qui dit ça, là. Alors, par
contre, tout le monde serait sans doute d'avis, je pense, presque tout le
monde, pour mettre en place une balise minimale. Alors, si on mettait cette
balise-là, là, d'abord, ça ne nuirait pas à 8.1, qu'on a débattu précédemment.
Ça viendrait simplement, juridiquement, préciser ladite notion, là, d'exclusion
selon un critère x. C'est tout ce que ça fait.
M.
Caire
:
Bien, je peux juste réitérer ce que j'ai déjà dit. Je veux dire, l'article le
dit : «Exclure un organisme public de l'obligation de former [un] comité
prévu à l'article 8.1 ou modifier les obligations d'un organisme prévues à
cet article en fonction de critères qu'il définit.» Donc, il y a quand même une
obligation de définir des critères. Mais ces critères-là, ils sont déterminés
par règlement. Et je reviens à la discussion qu'on a eue, puis je reconnais la
cohérence du député de La Pinière, là, il est conséquent <avec
lui-même...
M.
Caire
:
... d'un organisme prévues à cet article en fonction de critères qu'il définit.
Donc, il y a quand même une obligation de définir des critères. Mais ces
critères-là, ils sont déterminés par règlement. Et je reviens à la discussion
qu'on a eue, puis je reconnais la cohérence du député de
La Pinière,
là, il est conséquent >avec lui-même, mais je vais essayer de suivre son
exemple et d'être conséquent avec moi-même. Je continue à penser que le pouvoir
réglementaire permet d'avoir une adaptation et une souplesse que la loi ne
permettra pas d'avoir et va nous permettre d'ancrer ce qu'on va faire dans la
réalité, dans la pratique de l'application de la loi.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de La Pinière.
M.
Caire
: Parce
qu'en fait, là... Puis, tu sais, si... M. le Président, si on s'installait
ensemble, là, puis qu'on faisait un brainstorm, on dirait : Oui, peut-être
que l'importance... quand je parle de l'importance, c'est en termes de taille,
là, pas en termes de névralgique, là, évidemment, mais, mettons, la taille de l'organisme
pourrait être un critère, mais, bon, ce critère, de toute façon, il est
évident, ce critère-là, donc, on peut penser, applicable en soi, mais c'est
beaucoup plus ce à quoi on ne pense pas, présentement, moi, qui... Puis je
reviens à ce que je disais ce matin concernant une déclaration du député de Gouin :
Cette loi-là, on ne va pas la réouvrir. Tu sais, l'histoire du Québec nous
prouve que, tu sais, la loi d'accès à l'information, protection des
renseignements personnels, on ouvre ça à toutes les quelques décennies, là.
Alors, ce pouvoir...
Une voix
: ...
M.
Caire
:
Oui, au bas mot. Alors, ce pouvoir réglementaire là, pour moi, il assure d'avoir
une souplesse et une capacité d'adaptation que la loi ne permettra pas.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Dans les
échanges historiques que moi et le collègue, le ministre, on eut, je dis «historique»
parce que ça fait plusieurs années maintenant qu'on est assis un en face de l'autre,
il arrive souvent la situation actuelle, là. On s'entend sur le fond, mais on
ne s'entend pas sur la finalité. Quand le ministre me dit, là, comme il vient
de dire, là, qu'il veut avoir la souplesse parce que, parce que, parce que, j'en
suis. Je n'ai pas d'argument là-dessus. Je n'ai pas d'ostinage, là. Là où j'en
suis, moi, c'est le résultat final. Puis je vais donner un exemple de phrase,
là, qui va le... Qu'on puisse avoir un critère, deux critères, trois critères
qui vont être par règlement, le ministre ne veut pas mettre ça dans la loi.
O.K. Mettons qu'on ne le met pas dans la loi, mais il faudrait quand même que,
dans la loi, ça soit clair que les critères qui vont être établis vont viser la
finalité maximale de l'application de la loi.
O.K., parce que moi, là, je vais prendre l'exemple
que... Je reprends l'exemple de la municipalité, O.K.? On dit à une
municipalité qui est une petite MRC... Non, on dit une municipalité qui fait
partie d'une MRC, on lui dit : O.K., tu n'auras pas besoin d'un comité
puis d'avoir un serveur de ci, de ça, blablabla, mais tu vas t'organiser pour
fonctionner avec d'autres pour arriver à la même finalité de la loi. Par
exemple, je schématise, c'est là qu'est la <différence, le ministre...
M. Barrette : ...
fait
partie d'une MRC, on lui dit : O.K., tu n'auras pas besoin d'un comité
puis d'avoir un serveur de ci, de ça, blablabla, mais tu vas t'organiser pour
fonctionner avec d'autres pour arriver à la même finalité de la loi. Par
exemple, je schématise, c'est là qu'est la >différence. Le ministre veut
une finalité, veut, c'est-à-dire, une loi qui a la souplesse de s'adapter aux
cas, puis, à date, on n'a pas démontré quelconque autre cas qui nécessiterait
de faire des aménagements aux obligations et/ou d'exclusions à la loi. Et, à
chaque fois qu'on en parle, on se dit : Oui, mais on va vouloir quand même
arriver le plus possible à la même finalité. Bien, disons-le. Mettons-le dans
la loi.
M.
Caire
:
Comment?
M. Barrette : Bien, c'est-à-dire...
Bien, un peu comme je l'ai dit, là, je pense évidemment à chaud, là, actuellement,
là, c'est... Il faudrait, au moins, là, avoir soit une provision qui dit c'est
quoi les critères. Le ministre ne veut pas. Bien, O.K., si on le fait, bien, il
faut qu'à la fin il y ait la démonstration qu'on va au maximum de l'application
de la loi. L'exemple de la MRC, là, c'est parfait, le petit village. Le petit
village, là, lui, là, là... Moi, je regarde, là, j'ai une résidence secondaire,
là, dans un village. Là, je peux vous dire que c'est un village. Quand on va — je
suis déjà allé, d'ailleurs — <quand on va >à la réunion
du conseil municipal, là, il y a plus de monde en avant que dans la salle, là.
Remarque que c'est souvent le cas, là.
M.
Caire
:
Ça, c'est vrai même dans des villes.
M. Barrette : Ce n'est pas lié
à la grosseur, mais disons que ce qui est bon, là, c'est que le poste de
pompiers, l'hôtel de ville et les services publics sont dans...
M.
Caire
:
Dans la même bâtisse.
M. Barrette : ...la
grosseur d'un bungalow.
M.
Caire
: Ah! est
bonne. Mais, M. le Président...
M. Barrette : Mais mon point
ici, là, c'est que...
M.
Caire
:
Je comprends. Je comprends, mais c'est, puis là c'est peut-être naïf de ma
part, mais, pour moi, c'est évident que, quand on dit qu'il peut y avoir une
exclusion ou une modulation des obligations, que ça, ça doit se faire selon des
critères et que, bon, on laisse le pouvoir au gouvernement de définir les
critères, bien, c'est dans l'idée qu'il faut que ce soit l'exception. Il ne
faut pas que ce soit la règle.
Bon, le député de La Pinière me dit :
Oui, mais il faudrait que la loi soit spécifique sur le fait que cette
exclusion-là ou ces modulations-là doivent être des exceptions. Bon, bien, moi,
je pense que c'est évident dans la loi telle que rédigée. Le député de
La Pinière ne semble pas d'accord avec ça. Mais alors quelle formulation
pourrait-on utiliser pour que ce qui m'apparaît être une évidence devienne plus
évident? C'est un peu ça, mon questionnement.
• (15 h 30) •
M. Barrette : M. le
Président, premièrement, je n'ai pas prononcé ces phrases-là ni des phrases qui
allaient dans ce sens-là. Je n'ai jamais dit que... Je n'ai pas dit ça, moi,
là, là, qu'il fallait que... C'est bien évident que c'est des exceptions, là. C'est
une évidence. Moi, je me rallie à la position de la Commission d'accès à
l'information, qui, elle, dit : Mettez des critères. Quand la Commission
d'accès à l'information dit ça, comme d'autres <groupes, là, c'est parce...
>
15 h 30 (version révisée)
<15397
M.
Barrette : ...je n'ai pas dit ça moi, là, là, qu'il faudrait que...
C'est bien évident que c'est des exceptions, là, c'est une évidence. Moi, je me
rallie à la position de la
Commission d'accès à l'informationT, qui,
elle, dit : Mettez les critères. Quand la
Commission d'accès à
l'information dit ça, comme d'autres >groupes, là, c'est parce qu'ils
savent bien, là, que, dans l'histoire de nos lois ou de l'application de nos
lois, il y a eu parfois des décisions qui étaient plutôt intempestives. Bon, si
la Commission d'accès à l'information dit ça, c'est parce qu'elle a peur que ça
arrive, elle veut avoir un rempart, elle veut avoir... elle veut s'assurer que,
dans la loi, il n'y ait pas trop d'échappatoires, par son expérience.
M.
Caire
: Oui,
je comprends, mais, encore là...
M. Barrette : Le Barreau, de
mémoire, je pense qu'il a dit la même affaire, de mémoire.
M.
Caire
: Mais,
pour information du député de La Pinière, là, moi, j'ai l'article 156
sous les yeux : «Après avoir pris l'avis de la commission, le ministre
désigné publie à la Gazette officielle du Québec le texte d'un projet de
règlement avec [l'avis] qu'à l'expiration d'au moins quarante-cinq jours
suivant cette [...] sera soumis au gouvernement pour adoption.» Donc, la
commission, là, elle va être consultée sur le projet de règlement, là, donc
elle va être capable de donner un avis sur le projet de règlement, on va le
publier dans la Gazette officielle, évidemment, comme tous les
règlements, là.
Donc, il y a quand même... Ce n'est pas
des choses... Puis, je veux dire, je ne vais pas expliquer ça au député de
La Pinière, là, il a été au Conseil des ministres, il sait comment ça
marche, ce n'est pas des choses qui vont se faire en catimini, là, par le seul
gouvernement. Et, dans ce cas-ci, il y a le prisme... il faut que le règlement
passe quand même à travers le prisme de la Commission d'accès à l'information,
là.
Donc, tu sais, j'entends puis je pense que,
là-dessus, le collègue et moi, on est d'accord, on a tous les deux, moi,
actuellement, et lui, exercé une charge ministérielle. On sait, à un moment
donné, que la loi ne peut pas tout prévoir, ne peut pas penser à tout. Ça nous
prend cette souplesse-là, d'où l'idée des règlements et des règlements
d'application qui nous permettent d'avoir cette espèce de souplesse là dans
l'application des lois dont on est responsable. C'est un petit peu ça qui est
mon point.
Puis j'entends du député de
La Pinière qu'il est d'accord avec moi, là, ce n'est pas ça, l'enjeu, mais,
justement, ce règlement-là, en passant par le prisme de la Commission d'accès à
l'information, on vient un peu répondre à ses demandes, parce que, tu sais,
elle-même pourra établir, dans son opinion, sur quelle base elle juge ce qui
est à propos d'avoir des exclusions et/ou modulations dans ces obligations-là
qui sont faites, là.
M. Barrette : Je vais prendre
le ministre au mot. C'est vrai, j'ai été au Conseil des ministres et j'ai donc
vu, dès la première loge, des situations, parce qu'il y en aura toujours, de
gens, d'organisations, et ainsi de suite, qui veulent avoir une concession. Et,
à un moment donné, pour dire non, il faut pouvoir s'appuyer sur quelque chose.
D'ailleurs, c'est un principe que le
ministre, sûrement, comprend bien parce que ça fait un an que le gouvernement
se base sur la Santé publique pour prendre ses décisions. C'est la même <mécanique...
M. Barrette : ...et
ainsi
de suite, qui veulent avoir une concession. Et, à un moment donné, pour dire
non, il faut pouvoir s'appuyer sur quelque chose.
D'ailleurs, c'est un principe que le
ministre, sûrement, comprend bien parce que ça fait un an que le gouvernement
se base sur la Santé publique pour prendre ses décisions. C'est la même >mécanique,
c'est exactement la même mécanique, il y a une règle, là, et puis, bien là,
pour prendre des décisions, là, pour dire oui ou non à un gymnase ou à une
autre affaire, on s'appuie sur l'argument qui est à côté. Bien, le parallèle,
il est 100 % là.
Alors, quand il y a un critère, il y a un
critère. Les critères, ils servent à dire non. Les critères, en général, ne
servent pas à dire oui. Oui, ils peuvent servir à dire oui, là, mais en général
on s'en sert pour dire non. Parce que dire oui, c'est facile. Dire non, c'est
une autre affaire. Alors, les critères, ils servent à ça. Et, pour n'importe
quelle loi, là, il y a toujours une armée de gens... puis une armée, j'exagère
peut-être, là, mais il y a toujours un paquet de situations ou d'organisations
de gens qui viennent frapper à la porte du gouvernement puis disent : Oui,
mais moi. Et là, à un moment donné, il faut dire oui ou non. Alors, quand il y
a des critères, ça facilite l'affaire.
Et là on tombe aussi dans la politique des
choses, puis là je ne veux pas faire de diatribe partisane là-dessus, là, ce
n'est pas ça, mon objectif, là. L'objet, pour moi, là, c'est ce que j'ai dit,
là : Ou bien on met un critère, comme la CAI le demande, quelque... au
moins un esprit, là, dans les critères, là, ou bien donc on ajoute quelque
chose qui dit : Bien oui, mais, à la fin, là, il faudra que l'aménagement
respecte au maximum l'application de la loi. Ce n'est peut-être pas simple à
écrire, là. Je vois que vous avez une armée de gens avec vous qui peuvent
penser à ça, s'ils le souhaitent, mais c'est que c'est comme ça que je le vois,
là.
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre.
M.
Caire
: Bien,
je réitère, M. le Président... D'abord, sur la question des critères, alors, il
est prévu, à cet article, là, je veux dire, on le dit, là, qu'on peut exclure,
moduler, na, na, na, prévu en fonction de critères qu'il définit, «il» étant
évidemment le gouvernement. Et 56 nous dit : Après avoir pris l'avis de la
commission, le ministre va publier. Donc, la séquence, elle est simple : s'il
y a des exclusions et/ou des modulations à des obligations faites conformément
à l'article 8.1, ou 63.4, ou 63.7, ou 63.10, ça, ça doit se faire en
fonction de critères qui seront définis par le gouvernement et pour lesquels la
Commission d'accès à l'information sera consultée.
Donc, moi, je pense qu'on atteint la cible
avec cette façon de faire là, je pense qu'on atteint la cible que le député de
La Pinière nous... le drapeau qu'il soulève, là. Puis je pense que son
argument tient la route, là, mon point n'est pas là, mais je pense qu'on
remplit bien cette obligation-là d'avoir quelque chose d'objectif, un tiers
neutre, parce que la Commission d'accès à l'information, là-dedans, est un
tiers neutre, qui va évaluer le bien-fondé des critères qui seront établis par
le gouvernement.
Et, à partir de là, bien, on s'entend que
la Commission <d'accès à...
M.
Caire
: ...cette
obligation-là d'avoir quelque chose d'objectif, un tiers neutre, parce
que la Commission d'accès à l'information, là-dedans, est un tiers neutre, qui
va évaluer le bien-fondé des critères qui seront établis par le gouvernement.
Et, à partir de là, bien, on s'entend
que la Commission >d'accès à l'information, comme le gouvernement, mais,
à plus forte raison, le chien de garde de l'application de la loi, va très certainement
s'assurer du caractère restrictif des exclusions et/ou des modulations
d'obligation qui pourraient être faites, et donc des critères qui seront
établis dans l'objectif d'en arriver là. Donc, c'est pour ça que moi, je pense
que les remparts nécessaires, ils sont là, là, présentement, dans le libellé
actuel de la loi n° 64, mais de la loi existante. Parce que la loi
existante, elle a quand même, là, des dispositions qui prévoient certaines
obligations.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bien, je n'ai
pas d'autre commentaire, M. le Président, à cette étape-ci.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 62 tel qu'amendé? Donc, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Merci. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 62, tel qu'amendé, est adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: Oui, article 63,
M. le Président : L'article 156 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement de «désigné» par
«responsable de l'application de la présente loi»;
2° par le remplacement de «d'un projet de
règlement» par «de tout projet de règlement pris en vertu de la présente loi».
Donc, M. le Président, ça vient modifier
l'article 56, auquel je faisais référence, qui, lui-même, parlait du
ministre désigné, donc, qui sera maintenant le ministre responsable de
l'application de la loi, et qui faisait référence au texte d'un projet de
règlement pour dire : «[Du] texte de tout projet de règlement pris en
vertu de la présente loi…» Donc, on vient élargir... en fait, préciser, là, le
ministre qui est responsable de l'application de la loi et on vient élargir, je
pense, les pouvoirs de la commission sur la prise de règlements qui seraient
faits en vertu de 156.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 63 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
• (15 h 40) •
M.
Caire
: 64,
M. le Président : Les articles 158 à 162 de cette loi sont remplacés
par les suivants, donc :
«158. Commet une infraction et est
passible d'une amende de 1 000 $ à 10 000 $ dans le cas
d'une personne physique et de <3 000 $...
Le Président (M.
Bachand) : ...
adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Caire
:
64, M. le Président : Les articles 158 à 162 de cette loi sont
remplacés par les suivants — donc :
«158. Commet une infraction et est
passible d'une amende de 1 000 $ à 10 000 $ dans le cas
d'une personne physique et de >3 000 $ à 30 000 $
dans les autres cas quiconque :
«1° refuse ou entrave l'accès à un
document ou à un renseignement accessible en vertu de la loi, notamment en
détruisant, modifiant ou cachant le document ou en retardant indûment sa
communication;
«2° donne accès à un document dont la loi
ne permet pas l'accès ou auquel un organisme public, conformément à la loi,
refuse de donner accès;
«3° informe une personne de l'existence
d'un renseignement dont elle n'a pas le droit d'être informée en vertu de la
loi;
«4° entrave l'exercice des fonctions du
responsable de l'accès aux documents ou de la protection des renseignements
personnels;
«5° recueille ou utilise des
renseignements personnels en contravention [de] la loi;
«6° omet de déclarer, s'il est tenu de le
faire, un incident de confidentialité à la commission ou aux personnes
concernées;
«7° est en défaut de respecter les
conditions prévues à une entente conclue en application de
l'article 67.2.3.
«[Article] 159. Commet une infraction
et est passible d'une amende de 5 000 $ à 50 000 $ dans le
cas d'une personne physique et de 15 000 $ à 150 000 $ dans
les autres cas quiconque :
«1° communique des renseignements
personnels en contravention [de] la loi;
«2° procède ou tente de procéder à
l'identification d'une personne physique à partir [des] renseignements
dépersonnalisés sans l'autorisation de l'organisme public qui les détient ou à
partir de renseignements anonymisés;
«3° entrave le déroulement d'une enquête
ou d'une inspection de la commission ou l'instruction d'une demande par
celle-ci en lui communiquant des renseignements faux ou inexacts, ou en
omettant de lui communiquer des renseignements qu'elle requiert ou autrement;
«4° refuse ou néglige de se conformer,
dans le délai fixé, à une demande transmise en application de
l'article 127.1;
«5° contrevient à une ordonnance de la commission.»
M. le Président, je pense que j'ai des amendements.
Le Président (M. Bachand) :
Vous avez des amendements, effectivement.
M.
Caire
: Oui,
j'ai des amendements. En fait, je pense que les parlementaires ont compris l'objectif,
là, c'était d'augmenter les amendes et de ramener les critères d'infraction. Maintenant,
un amendement... Oui, oui, je sais, j'en ai trois. Troisième mot. Troisième
mot? Non, premier mot, trois phalanges, quatre... O.K., petite blague.
L'article 64, 158 sur Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels. À l'article 158 de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et à la <protection des...
M.
Caire
: ...troisième
mot.
Troisième mot? Non, premier mot... O.K. Petite blague.
L'article 64, 158 sur Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels : À l'article 158 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et à la >protection des renseignements
personnels, proposé par l'article 64 du projet de loi, remplacer le
paragraphe 5° par le paragraphe suivant :
«5° recueille, utilise, conserve ou
détruit des renseignements personnels en contravention de la loi;».
Alors, M. le Président, le remplacement du
paragraphe 5° vise à inclure les exigences reliées à la conservation et à
la destruction des renseignements personnels. Quiconque conserverait ou
détruirait un renseignement personnel en contravention pourrait être
sanctionné.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Donc, interventions sur l'amendement? M. le député de La Pinière, ça
va? Ça va pour les interventions, donc nous allons procéder à la mise aux voix
de l'amendement. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: J'ai
un autre amendement, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Oui, allez-y.
M.
Caire
: Donc,
l'article 159, cette fois, de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, proposé
par l'article 64 du projet de loi :
1° remplacer, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, «50 000 $» par «100 000 $»;
2° ajouter, à la fin, le paragraphe
suivant :
«6° ne prend pas les mesures de
sécurité propres à assurer la protection des renseignements personnels
conformément à l'article 63.1.»
Donc, M. le Président, le montant maximal
de la sanction pénale pour les personnes physiques passe de 50 000 $
à 100 000 $ afin d'assurer la cohérence avec un amendement prévu à
l'article 91 de la Loi sur la protection des renseignements personnels
dans le secteur privé proposé par l'article 151 de la loi.
Et l'ajout du paragraphe 6° vise à
prévoir une infraction pour le fait de ne pas avoir pris les mesures de
sécurité propres à assurer la protection des renseignements personnels
collectés, utilisés, communiqués, conservés ou détruits et qui sont
raisonnables compte tenu, notamment, de leur sensibilité, de la finalité de
leur utilisation, de leur quantité, et de leur répartition, et de leur support.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas... M. le député
de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Peut-être
juste nous dire qu'est-ce qui motive le ministre dans cette augmentation quand
même significative, là. On passe de 50 000 $ à 100 000 $,
donc potentiellement doubler. Pourquoi?
M.
Caire
: Bien,
comme indiqué, parce qu'on s'harmonise avec ce qu'on va faire au niveau du
secteur privé.
M. Nadeau-Dubois : O.K. Donc,
l'idée, c'est que les organismes publics aient les mêmes sanctions
administratives potentielles que dans le secteur privé.
M.
Caire
:
Voilà.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'amendement. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
<Pour...
M. Nadeau-Dubois : ...
aient
les mêmes sanctions administratives potentielles que dans le secteur privé.
M.
Caire
:
Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention.
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
>Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Caire
: Oui, M.
le Président, un dernier amendement : Ajouter, après l'article 159 de
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels, proposé par l'article 64 du projet de loi,
l'article suivant :
«160. Dans la détermination de la peine,
le juge tient notamment compte des facteurs suivants :
«1° la nature, la gravité, le caractère
répétitif [de] la durée de l'infraction;
«2° la sensibilité des renseignements
personnels concernés par l'infraction;
«3° le fait que le contrevenant ait agi
intentionnellement ou ait fait preuve de négligence ou d'insouciance;
«4° le caractère prévisible de
l'infraction ou le défaut d'avoir donné suite aux recommandations ou aux
avertissements visant à la prévenir;
«5° les tentatives du contrevenant de
dissimuler l'infraction ou son défaut de tenter d'en atténuer les conséquences;
«6° le fait que le contrevenant ait omis
de prendre des mesures raisonnables pour empêcher la perpétration de
l'infraction;
«7° le fait que le contrevenant, en
commettant l'infraction ou en omettant de prendre des mesures pour empêcher sa
perpétration, ait accru ses revenus ou ait réduit ses dépenses ou avait
l'intention de le faire<.>;
«8° le nombre de personnes concernées par
l'infraction et le risque de préjudice auquel ces personnes sont exposées;
«9° les mesures prises par le contrevenant
pour remédier à l'infraction ou en atténuer les conséquences;
«10° la compensation offerte par le
contrevenant, à titre de dédommagement, à toute personne concernée par
l'infraction.»
M. le Président, l'ajout de l'article 160
à la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels vise à prévoir les facteurs qu'un juge doit
considérer dans l'établissement d'une peine. Il s'agit de facteurs aggravants,
à l'exception des facteurs prévus aux paragraphes 9° et 10°.
Étant donné que le montant relié à une
infraction peut être élevé, ces facteurs permettront au juge de déterminer plus
clairement le montant approprié.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions sur l'amendement? M. le député de
La Pinière, s'il vous plaît.
M. Barrette : Oui, j'en ai
deux. Je vais commencer par le plus facile parce qu'il me surprend. Là, dans
les explications, là, le ministre nous a dit que les huit premiers étaient des
facteurs aggravants mais pas les deux derniers, j'ai peut-être mal compris,
mais parce que ça coûterait trop cher?
M.
Caire
: Non,
non, c'est parce que les mesures prises par le contrevenant pour remédier à
l'infraction ou en atténuer les conséquences, ce n'est pas aggravant, là. Tu <sais...
M. Barrette : ...le
ministre
nous a dit que les huit premiers étaient des facteurs aggravants mais pas les
deux derniers, j'ai
peut-être mal compris, mais
parce que ça
coûterait trop cher?
M.
Caire
:
Non, non, c'est
parce que les mesures prises par le contrevenant pour
remédier à l'infraction ou en atténuer les conséquences, ce n'est pas
aggravant, là. Tu >sais, si le contrevenant...
M. Barrette : Ça, je
comprends, mais... En fait, là où j'ai accroché, M. le Président, c'est quand
le ministre nous a dit : Parce que ça pourrait coûter très cher.
M.
Caire
: Bien,
on vient de parler de 100 000 $.
M. Barrette : Non, je...
Oui, mais pourquoi, si c'est aggravant, il ne faut pas... Je ne comprends pas
le sens de l'intervention. C'est comme de dire : Là, on a augmenté les
amendes, là, ça fait que c'est assez, là, s'il y a des facteurs aggravants,
trop, ça va coûter trop cher. J'ai peut-être mal compris.
M.
Caire
: Non,
non, non, c'est des guides qu'on met au juge parce que les montants sont
extrêmement... La peine maximale étant extrêmement substantielle, ça donne des
balises au juge pour dire : Bien, voici des critères sur lesquels vous
pouvez vous baser pour dire : Est-ce que je vais à la peine maximale?
Est-ce que je vais à la peine minimum? Est-ce que je vais entre les deux? C'est
des balises qui sont prévues par la loi pour guider le juge.
M. Barrette : Ce n'est pas
grave, j'ai peut-être mal compris ce que le... le sens de son propos, mais ce n'est
pas important, mais je comprends que ce n'est pas important, bon. Bien, c'est
important, mais ce n'est pas important que j'aie compris le sens de son propos,
bon.
Maintenant, là, par contre, cette
question-là est plus importante, là, pour moi, là. Dans les facteurs
aggravants, là, le deuxième, comment le juge va interpréter la sensibilité? Il
se base sur quoi?
M.
Caire
: Bien,
on a donné des définitions, là, à ce qu'est un...
M. Barrette : Je n'étais
probablement pas là, là, mais est-ce que le ministre peut me rappeler...
M.
Caire
: Je ne
me souviens plus de l'article. En fait, on avait même discuté avec le député de
Gouin, là, je... de mémoire, quel article... mais on a revu, en fait, la
définition d'un renseignement personnel et on a travaillé aussi sur la
définition de ce qu'est un renseignement sensible, là. Donc, il y a une
définition dans la loi.
• (15 h 50) •
M. Barrette : Donc, ça a
été fait, bon. Je ne veux pas refaire le débat, quoique c'est toujours bien plaisant,
là, mais je ne le referai pas. Donc, ça a été débattu et défini précédemment.
Alors, je n'ai pas de commentaire additionnel, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Au numéro 10°, là, qu'on va venir ajouter par amendement, on
dit que le juge va considérer la compensation offerte par le contrevenant à
titre de dédommagement. Juste pour bien comprendre, ça, on est dans une
situation où, donc, un organisme public serait en faute, s'expose à des
sanctions administratives, à des sanctions pécuniaires. Et là, dans la
détermination de quelle sera la pénalité pour l'organisme public, si, par
exemple, l'organisme public a déjà compensé les gens qui ont été victimes,
disons, par exemple, d'une fuite de données, là, c'est peut-être un des
exemples les plus... qui nous vient spontanément, si l'organisme a déjà <agi...
M. Nadeau-Dubois : ...et
là,
dans la détermination de quelle sera la pénalité pour l'organisme public, si,
par exemple, l'organisme public a déjà compensé les gens qui ont été victimes,
disons, par exemple, d'une fuite de données, là, c'est peut-être un des
exemples les plus... qui nous vient spontanément, si l'organisme a déjà >agi
pour offrir une compensation, par exemple, financière, ça pourrait venir
diminuer... en tout cas, ça serait... ça rentrerait en considération dans la
réflexion du juge pour peut-être diminuer la pénalité.
M.
Caire
: C'est
ça, oui. Bien, est-ce qu'on est plus dans le 15 000 $ ou on est plus
dans le 150 000 $, bien, ça, ça peut faire partie des facteurs qui
vont dire : Bon, bien, compte tenu de ce que vous avez mis en place pour
les gens qui ont pu subir un préjudice, on pourrait avoir un montant moins
élevé que si vous n'avez rien fait.
Mais, encore là, comprenons-nous bien, là,
ce n'est pas... le juge a encore la liberté de décider si, oui ou non, ce
facteur-là entre en ligne de compte ou non, là. Ce n'est pas une obligation de
dire : Bien, tu dois soustraire, là, ce n'est pas ce qu'on dit, là.
M. Nadeau-Dubois : Bien, quand
même, l'amendement dit : «…le juge tient <compte... tient >notamment
compte…» Donc, c'est... Il y a une obligation pour le juge de tenir compte de
ces facteurs-là, le juge...
M.
Caire
: Oui,
oui, tout à fait, d'en tenir compte, oui.
M. Nadeau-Dubois : Mais donc,
tu sais, ce n'est pas «peut en tenir compte», c'est «il doit en tenir compte»,
si je comprends bien. Débat classique de commission parlementaire, n'est-ce
pas?
M.
Caire
: Oui.
M. Nadeau-Dubois : «Peut» ou
«doit». Ici, je comprends que c'est plus un <«peut»... c'est plus un >«doit»
qu'un «peut». Ce n'est pas optionnel pour le juge, de tenir compte de ça.
M.
Caire
: Oui, non,
non, effectivement, vous avez raison, M. le député, il doit en tenir compte.
M. Nadeau-Dubois : O.K. Puis
qu'est-ce qui a... C'est drôle, je ne m'en allais pas là, mais c'est une bonne
question : Qu'est-ce qui a motivé le ministre à opter pour un... tu sais,
cette option-là, dans le fond, de donner cette obligation-là au juge de tenir
compte de ça? Pourquoi ne pas y être allé avec une formulation plus ouverte
pour lui donner la possibilité de le faire mais sans l'obliger à le faire?
M.
Caire
: Bien,
ça revient, M. le député de Gouin, à la conversation que nous avons eue
mercredi dernier où vous m'avez demandé si j'avais l'intention de reculer sur
la sévérité des sanctions. Je vous ai dit qu'il n'en était pas question. Ceci
étant, de fixer quand même des balises, qu'il y ait un caractère quand même
assez prévisible aux différentes situations suite à l'application de la loi, ça
nous apparaissait être un compromis juste et équitable. Donc, nous ne serons
pas moins sévères sur les peines, comme vous pouvez le constater, dans certains
cas nous allons même être plus sévères. Par contre, il y a des critères, il y a
des balises, il y a une prévisibilité autant en amont que si jamais vous devez
subir des sanctions, dans ce cas-ci, administratives ou pénales, là.
M. Nadeau-Dubois : O.K. Je ne
suis pas familier avec ces régimes-là, là, tu sais, de sanctions
administratives. Est-ce que c'est quelque chose qui est usuel, que <de...
M.
Caire
: ...autant
en amont que si jamais vous devez subir des sanctions, dans ce cas-ci,
administratives ou pénales, là.
M. Nadeau-Dubois :
O.K.
Je ne suis pas familier avec ces régimes-là, là, tu sais, de sanctions
administratives. Est-ce que c'est quelque chose qui est usuel, que >de
donner, comme ça, des directives au juge en lui donnant des critères dont il
doit tenir compte pour déterminer les sanctions?
M.
Caire
: Bien,
dans les régimes administratifs, je ne sais pas, là, je ne pourrais pas... Ce
n'est pas un précédent, que de mettre des critères et des balises, ça, je le
sais. Maintenant, au niveau des juges administratifs, là, je ne pourrais pas
vous répondre. Me Miville-Deschênes.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, il y a quelques autres lois, minimalement, là. C'est... Comme vous dites,
ce n'est pas un précédent où, dans le domaine pénal, il y a des facteurs
aggravants, comme ça, qui sont nommés, la Loi sur la qualité de
l'environnement, entre autres, puis il y en a d'autres aussi.
M. Nadeau-Dubois : O.K. Puis
est-ce que c'est toujours formulé comme ça, «tient compte», ou parfois c'est
plus ouvert comme formulation?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, je regardais en vous écoutant, justement, puis celles que j'ai vues, à
date, comme la Loi sur la qualité de l'environnement, c'est la même
formulation, là. C'est «tient compte des facteurs suivants», «notamment les
facteurs suivants».
M. Nadeau-Dubois : O.K. Puis,
pour ce qui est du paragraphe 10°, là, sur la compensation, est-ce que
c'est usuel, ça, dans un processus de sanctions pécuniaires comme ça, de tenir
compte des mesures qui ont déjà été prises, de compensation, pour déterminer la
sanction? Là-dessus, il y a-tu des précédents? C'est-tu usuel de faire ça?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Pas usuel, non. Est-ce qu'il y a des précédents? Je regarde, là, mais de tenir
compte de la compensation, je pense, c'est peut-être la première fois, là. Ce
n'est pas quelque chose de fréquent, c'est certain, je pense que c'est la
première fois, dans une liste de facteurs aggravants comme ça, qu'on met ce
critère-là.
M. Nadeau-Dubois : O.K. Bien,
c'est bon, ça alimente un peu ma... Ça alimente ma réflexion parce que, tu
sais, il ne... Tu sais, l'objectif des sanctions, c'est qu'elles soient
dissuasives, là. Je pense que c'est l'intention du ministre, là, puis c'est
pour ça qu'elles sont salées aussi, là, c'est pour que les gens se disent :
Oh! comme dit le ministre souvent, le party est fini, donc on va se tenir comme
il faut, pour ne pas être plus vulgaire, on va se tenir comme il faut, on va
faire les affaires comme il faut puis on va prendre soin des renseignements
personnels.
J'ai comme... Est-ce qu'il n'y a pas un
risque... Je vais le faire sous forme de question, parce que je n'en suis pas,
moi-même, 100 % convaincu, mais est-ce qu'il n'y a pas un risque qu'en
inscrivant ça il y ait... les organismes publics comprennent que, bien, si
jamais on fait une faute, il suffira de compenser très généreusement, et on va
s'en tirer? Est-ce qu'il n'y a pas un risque que ça crée une espèce de... tu
sais, comme qu'on vienne créer un désincitatif à l'incitatif qu'on essaie de
créer, surtout que ça ne semble pas exister beaucoup dans beaucoup d'autres
lois?
M.
Caire
: En
fait, je pense que non. Je vous dirais que c'est une disposition, puis je le
dis, là, sans... Moi,< je...> c'est une disposition à laquelle je
tiens. Je vous explique, M. le député. <Dans...
M. Nadeau-Dubois :
...désincitatif
à l'incitatif qu'on essaie de créer, surtout que ça ne
semble pas exister beaucoup dans beaucoup d'autres lois?
M.
Caire
: En
fait, je pense que non. Je vous dirais que c'est une disposition, puis je le
dis, là, sans... Moi, je... c'est une disposition à laquelle je tiens. Je vous
explique, M. le député. >Dans notre passé récent, et on aura cette discussion-là
aussi plus tard, là, mais, dans notre passé récent, on a eu cette espèce de
sentiment que les organismes qui faisaient face à des incidents de confidentialité
avaient plutôt tendance à se dédouaner. Donc, moi, au contraire... Bien, d'une
part, il faut comprendre que le juge en tient compte, mais ce n'est pas un
motif d'absolution, là, on s'entend. Il n'y a pas d'absolution parce que le
critère de compensation est rencontré, c'est quelque chose dont le juge doit
tenir compte. Donc, je veux être bien clair là-dessus, là, le juge n'a pas le
pouvoir de prononcer une absolution parce qu'il y a eu compensation, là, il
doit en tenir compte.
Deuxièmement, je pense que c'est un
incitatif aux organismes qui seront peut-être placés dans une situation
difficile de prendre leurs responsabilités par rapport aux individus qui auront
été victimes de cette situation-là, c'est-à-dire ceux qui auront vu leurs renseignements
personnels être mis dans une situation où ça ne devrait pas arriver. Et, au
contraire, je pense que l'organisme doit comprendre qu'il y aura évidemment
jugement et qu'il y aura sanction en conséquence. Mais, si la réflexion les
amène à dire : Bon, bien, écoute, on va prendre nos responsabilités, on va
s'occuper des individus, on va poser les gestes qui sont nécessaires... On peut
penser à un régime de protection du style Equifax, et compagnie, en français
idéalement et pour lesquels les individus seront protégés ou verront cette organisation-là
prendre ses responsabilités et les protéger encore une fois sans espérer une
absolution, parce qu'il n'y en aura pas, mais, au moins, moi, j'y vois, au
contraire, un incitatif à se responsabiliser par rapport à une situation
difficile, ce qui n'est peut-être pas le premier réflexe des organismes
actuellement.
Donc, je pense qu'il faut qu'il y ait les
deux, il faut qu'il y ait le bâton, il faut qu'il y ait la carotte. Ici, encore
une fois, là, j'insiste, ce n'est pas une absolution mais un incitatif à se
responsabiliser quand un incident se produit.
M. Nadeau-Dubois : Puis, si je
comprends bien, ce critère-là, c'est seulement pour déterminer le montant
financier.
M.
Caire
: C'est
ça.
M. Nadeau-Dubois : Autrement
dit, le juge doit tenir compte de ce facteur-là quand vient le temps de dire ça
va vous coûter combien, non pas quand vient le temps de dire : Êtes-vous
responsable ou pas ou êtes-vous en contravention de la loi ou pas. Est-ce que
je comprends bien?
M.
Caire
: Oui, oui,
tout à fait.
• (16 heures) •
M. Nadeau-Dubois : Donc, le
fait que l'organisme public ait sorti le chéquier pour compenser tout le monde,
pour se faire pardonner, mettons, <disons-le bien simplement, ça
influence...
>
16 h (version révisée)
<16827
M.
Nadeau-Dubois : …quand vient le temps de dire ça va vous coûter
combien, non pas quand vient le temps de dire : Êtes-vous responsable ou
pas ou êtes-vous en contravention de la loi ou pas? Est-ce que je comprends
bien?
M.
Caire
:
Oui. Oui, tout à fait.
M. Nadeau-Dubois : Donc, le
fait que l'organisme public ait sorti le chéquier pour compenser tout le monde,
pour se faire pardonner, mettons, >disons-le bien simplement…
M.
Caire
: Oui,
c'est ça.
M. Nadeau-Dubois : …ça
n'influencera pas le juge dans sa détermination de : Il y a eu faute ou
pas ou il y a eu…
M.
Caire
: Des
faits, non. Ça, c'est factuel puis…
M. Nadeau-Dubois : …vous avez
respecté la loi ou pas. Ça, ça va être une chose.
M.
Caire
: C'est
ça.
M. Nadeau-Dubois : Puis le
critère n° 10…
M.
Caire
: Une
fois qu'on a établi les faits, quelles sont les conséquences, bon, bien là on
va tenir compte de l'ensemble des critères qui sont établis de 1° à 10°, donc
les facteurs aggravants, mais il y a aussi, il faut le dire, des… Donc, a
contrario, il y a des facteurs qui peuvent être atténuants, et les deux
derniers sont de cette nature.
M. Nadeau-Dubois : Puis, pour
le dire, mettons, très familièrement, là, pour que tout le monde comprenne bien,
si le juge était enclin à donner une sanction, disons, de 100 000 $,
et que, là, l'organisme public a déjà remboursé l'ensemble des gens <qui
ont été… >qui ont subi un préjudice, puis qu'au total ça lui a coûté
200 000 $, est-ce que le juge pourrait dire : Bien, dans ce
cas-là, je… Il y a quand même un minimum. Donc, il pourrait dire : Dans ce
cas-là, je vous donne…
M.
Caire
: Non,
c'est ça.
M. Nadeau-Dubois : Ça ne peut
pas… Ce que je veux dire, c'est…
M.
Caire
: Ça ne
peut pas être en bas de 15 000 $, là.
M. Nadeau-Dubois : …il ne peut
pas y avoir comme d'effet de soustraction, puis là, finalement, ça ne coûte
rien, là.
M.
Caire
: Non.
M. Nadeau-Dubois : Il y a un
minimum. Ça fait qu'il pourrait dire : <Je vais vous mettre… >Je
vais vous donner, par exemple, là, on jase, là, mais, tu sais, une amende,
disons, de 30 000 $ puisque ça vous a déjà coûté 200 000 $.
M.
Caire
: Oui,
c'est ça. C'est ça. Compte tenu de ce que vous avez fait… Encore une fois, il
n'y a pas d'absolution, les faits sont clairs, vous êtes en contravention, vous
n'avez pas assumé vos responsabilités, donc je vous condamne. Mais, au lieu de
vous condamner à 150 000 $, compte tenu de ce que vous avez fait, des
mesures que vous avez prises, de ce que ça vous a coûté, de la façon dont vous
avez géré la situation, la bonne foi dont vous avez fait preuve, ta, ta, ta, au
lieu d'être 150 000 $, bien, je vais vous donner 15 000 $.
Là, on parle, là.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le député de La Pinière, s'il vous plaît.
M. Barrette : J'aurais un
sous-amendement, M. le Président, à déposer, et il est déjà au Greffier, je
pense… et il est en chemin vers le Greffier.
Le Président (M. Bachand) :
Il est en chemin. Donc, on va suspendre quelques instants.
M. Barrette : En fait, il est
rendu, mais il est en chemin vers vos ordinateurs.
Le Président (M. Bachand) :
Donc, on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 02)
(Reprise à 16 h 07)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux.
M. le député…
Des voix : …
Le Président (M. Bachand) :S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le député de La Pinière,
s'il vous plaît.
M. Barrette : Oui, M. le
Président. Alors, l'amendement suivant… Je propose le sous-amendement suivant :
L'amendement ajoutant l'article 160 à la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, à
l'article 64 du projet de loi, est modifié par le retrait du paragraphe 10°.
Je comprends, M. le Président, que c'est
au grand désespoir du ministre que je propose cet amendement-là, mais je vais
établir les raisons pour lesquelles je propose ce sous-amendement-là. Je vais
commencer par citer, je dirais, abondamment… une seule fois suffira, mais ça a
été abondamment dit…
Une voix : …
M. Barrette : Ah! une question
de principe?
M.
Caire
: …je
vais vous expliquer, M. le député de La Pinière.
Le Président (M. Bachand) :Allez-y, M. le député de La Pinière.
M.
Caire
: Allez-y,
je vous écoute attentivement.
M. Barrette : Oui, O.K. O.K.
Alors, il a été dit, dans des débats précédents, je le comprends puis j'ai
aussi dit que je n'étais pas nécessairement d'accord, mais il a été dit, dans
des débats précédents, de la bouche du contentieux et du ministre, que des
«notamment», ça pouvait avoir comme conséquence de mener un juge à prendre des
décisions ou porter un jugement en fonction de ce qui est écrit dans les
«notamment». Ça a été dit dret de même. On ne veut pas mettre des «notamment»,
parce que, quand ça a été dit, je suggérais des «notamment», et on m'a dit :
Vous savez, quand on met un «notamment», là… mais c'est vrai que ça a été dit
comme ça, quand on met un «notamment», là, bien là ça entraîne une espèce de
biais. Ce n'était pas le mot, mais ça voulait dire ça. Ça amène le juge à
prendre en considération un facteur plus qu'un autre.
Alors, ici, on a un excellent amendement,
je le donne au ministre, je le reconnais, qui vient dire : Regardez, là,
pour nous, là, c'est tellement important ce projet de loi là que je vous
indique, M. le juge, qu'il y a, dans la loi, des facteurs que je considère
aggravants, dont la liste suivante. Alors, moi, à partir du moment, là, où on a
un article qui aggrave, il aggrave et il ne fait pas les deux. Ce n'est pas le
bien et le mal. Là, c'est le très bien, puis on ne met pas... ou le très mal,
là, ça dépend de comment on regarde la chose. On ne met pas un «notamment»
là-dedans qui donne le loisir <au ministre de…
M. Barrette : ...
qui
aggrave, il aggrave et il ne fait pas les deux. Ce n'est pas le bien et le mal.
Là, c'est le très bien, puis on ne met pas... ou le très mal, là, ça dépend de
comment on regarde la chose. On ne met pas un «notamment» là-dedans qui donne
le loisir >au ministre de prendre en considération que la faute, finalement,
là, O.K., elle est peut-être sérieuse, mais l'amende est trop chère, et puis, s'il
compense, bien, ça va être correct.
Bon, j'ai compris l'argumentaire,
l'échange qu'il y a eu… J'ai bien entendu, plutôt, et compris l'échange qu'on
vient d'avoir entre le ministre et le député de Gouin, que je comprends, que je
comprends et qui marcherait si, dans la vie, tout était correct. Et qu'est-ce
que je veux dire par «tout était correct»?
Et là je vais prendre une illustration, M.
le Président. Combien de fois avons-nous vu, dans le monde économique… Alors,
économique, je le dis au sens large, c'est public et privé en même temps. Combien
de fois n'avons-nous pas vu... non, non, avons-nous vu, plutôt, la situation où
l'organisation, qu'il soit public ou privé, se dise : «Big deal», on
paiera l'amende? Alors là, ça, ça veut dire que les gens considèrent que, même
s'il y avait compensation, même s'ils étaient pognés, l'amende qui est là, elle
ne fait pas peur, bon.
• (16 h 10) •
Là, la question qui se pose à la suite de
ça, là, ce n'est pas compliqué : Est-ce qu'il y a une donnée, M. le
Président, actuellement, qui fait en sorte que le niveau d'amende qui est
proposé et qui est beaucoup plus élevé que précédemment, je le reconnais, c'est
une bonne affaire, mais est-ce qu'on a une seule donnée qui nous dit :
Cette amende-là, là, elle fait assez peur, dans le sens où on peut mettre 10°?
Bien là, quand on met 10°, ça veut dire :
Hum, j'ai tellement monté mon amende, là, que je veux donner une porte de
sortie, je veux donner une souplesse, pour employer le terme qui est cher au
ministre. Mais on ne veut pas la donner au ministre, on veut la donner au juge.
C'est comme si on admettait que notre amende, là, n'était pas... Sa fonction
première, à l'amende, c'est la dissuasion. Alors, pour être dissuasif, il faut
qu'elle soit lourde, la peine. Puis d'aucuns pourraient dire : Pour être
vraiment dissuasive, il faut qu'elle soit très lourde.
Alors là, là, on vient de mettre le
contrevenant dans la situation où il va faire un calcul avec son avocat. Il va
arriver, là, puis il va dire : Bon, O.K., là, ça me coûte cher, là, mais
je vais donner une compensation. Et là ça va être des vases communicants. M. le
Président, c'est ça à la fin. Ce sont des vases communicants. On va voir un
juge, là, qui va recevoir une cause. On va <plaider devant...
M. Barrette : ...
avec
son avocat. Il va arriver, là, puis il va dire : Bon, O.K. Là, ça me coûte
cher, là, mais je vais donner une compensation. Et là ça va être des vases
communicants. M. le Président, c'est ça à la fin. Ce sont des vases
communicants. On va voir un juge, là, qui va recevoir une cause. On va >plaider
devant deux parties, là, et là il y a une amende qui est là. Mettons que c'est
une amende qui, à la fin, totalise 1 million de dollars, O.K., qui,
normalement, là, dans la vraie vie, là, devrait mener à une compensation de
500 000 $ par-dessus l'amende. Bien là, un juge va être obligé de
dire à cause de ça : Ah! oui, mais là il a 1 million d'amende puis il
propose de compenser pour 500 000 $, ça fait que je vais donner
500 000 $ d'amende. C'est ça qui va arriver. C'est une, pour moi,
évidence.
Deux choses. L'amende, elle est faite pour
dissuader. Qu'ils vivent avec. Qu'ils vivent avec. Et après ça il y aura
compensation. Alors là, là, ça, c'est doublement dissuasif. Il va y avoir une
jurisprudence. Il y aura des gens qui vont être pris, qui vont avoir payé une amende
très majorée, puis c'est très bien, puis elle pourrait l'être peut-être plus.
Et là ils vont être obligés de se dire, par la jurisprudence : «Boy»! Dans
telle cause, là, il a donné telle compensation, et là ça m'a coûté tant. Ça,
c'est dissuasif.
Là, on a une clause, 10°, qui est une
dilution de l'amende, parce que c'est des vases communicants. C'est des vases
communicants. Si on baisse l'amende par la compensation, on fait quelque chose
pour le contrevenant. C'est ça qu'on fait, on aide le contrevenant, alors que
l'amende, elle est faite pour faire peur. Et là je reviens à une question
que j'ai posée il y a quelques instants. On ne le sait pas, là... J'avais posé
la question suivante il y a quelques instants : Est-ce qu'on a une donnée
qui nous dit que ça, c'est dissuasif? Non, on n'a pas de donnée comme ça.
Moi, je l'ai vécu, là, je l'ai vécu dans
la Loi de la pharmacie, ces affaires-là, là. On les a montées, là. Il y a des
amendes qui sont passées de 10 000 $ à 1 million, parce que
c'est des grosses compagnies, puis j'étais bien content de l'avoir fait, mais
il n'en reste pas moins qu'encore aujourd'hui, là, j'ai un petit... Je me dis :
C'était-tu assez? Puis je peux vous dire que, quand j'ai fait passer ça, puis
je le dis parce que, des fois, on s'échange de même nos expériences
respectives, ce qu'on a fait, là, moi, j'aurais été plus haut dans les amendes
que j'ai mises en place, je serais allé plus haut. Le gouvernement m'a dit, à
ce moment-là, le contentieux, il nous a dit : Écoutez, à un moment donné,
il y a des limites à tout. Ce n'est pas une critique. À un moment donné, il y a
une cohérence dans les amendes, et patati, et patata, puis c'est correct,
j'accepte l'argument. Mais je serais allé plus.
Alors, moi, je postule qu'en général les
amendes, même majorées, ne sont peut-être pas à la hauteur que ça devrait être.
Et, avec une clause qui vient diluer la chose… Moi, je ne la vois pas,
celle-là, là.
Alors, voilà, c'est mon commentaire, M. le
Président. C'est mon opinion, je la défends, j'ai raison. Merci d'accepter <l'amendement…
>le sous-amendement, M. le ministre.
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: Bien,
je vais être honnête, M. le Président, là, je ne suis pas insensible aux
arguments du député de La Pinière, là. Mais <on jase, là...
M. Barrette : …c'est
mon
opinion, je la défends, j'ai raison. Merci d'accepter l'amendement… le
sous-amendement, M. le ministre.
Le Président (M.
Bachand) :
M. le ministre,
s'il
vous plaît.
M.
Caire
:
Bien, je vais être honnête,
M. le Président, là, je ne suis pas
insensible aux arguments du
député de
La Pinière, là. Mais
>on jase, là, est-ce qu'il ne pense pas qu'il y a quand même lieu, là…
Puis mettons-nous dans une situation où il
y a un incident de confidentialité, on a commis une erreur, j'ai envoyé de
l'information sensible, je suis vraiment désolé. Écoute, je vais vous abonner à
un programme Equifax, je… D'abord, j'avise les gens : Je vais vous abonner
à un… Ça n'enlève pas la faute, là, vous comprenez bien, là. Il y a une
plainte, puis on va devant le juge, puis le juge dit : Oui, il y a eu de
la négligence, puis vous avez diffusé une information, des feuillets avec plein
d'informations sensibles sur les citoyens, il y a un risque de préjudice grave,
blablabla, je vous condamne. Mais l'organisme a quand même, de lui-même… Puis
je le soumets au député de La Pinière. De lui-même, l'organisme a déjà
pris des mesures, a fait des démarches, il compense les personnes, il a agi
rapidement pour essayer d'atténuer les risques. Il y a un régime de protection
qui est mis en place pour 10 ans, ça va lui coûter un bras puis une jambe,
mais il se dit : Regarde, c'est mon erreur, c'est ma responsabilité, je
l'assume.
Je veux dire, ça, le député de
La Pinière ne pense pas qu'un juge devrait en tenir compte puis dire :
Bon, écoute, errare humanum est, je ne peux pas vous absoudre parce qu'il y a
faute, la loi ne me permet pas de vous absoudre, mais je peux quand même vous
dire : Bon, bien, je vais vous donner une solide tape sur les doigts, là,
mais je n'irai pas au maximum, parce que, compte tenu de ce que l'organisme
aura fait, bien, il y a déjà un aveu de culpabilité puis un acte de repentir?
Est-ce qu'on doit être aussi sévère avec
une organisation comme celle-là par rapport à une organisation qui aura répété
ses erreurs, c'est à répétition, qui aura caché de l'information, qui aura tout
simplement nié l'évidence puis essayé de s'en sortir en détruisant des preuves?
On peut-tu traiter ça de la même façon? Moi, je pense que non. Mais je dois
dire que le député n'a pas tort quand il dit qu'effectivement ça pourrait être
interprété : Du fait que vous avez déjà assez payé, ça va vous coûter
moins cher.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de La Pinière, s'il vous plaît.
M. Barrette : La réponse à ça,
M. le Président, elle est très simple. Me Miville-Deschênes me le
confirmera ou non. Dans le régime d'amendes qui est là, là, le juge n'a pas
l'obligation, devant <une faute, de donner…
M.
Caire
: ...
déjà
assez payé, ça va vous coûter moins cher.
Le Président (M.
Bachand) :
M. le député de La Pinière, s'il vous
plaît.
M. Barrette : La réponse à
ça, M. le Président, elle est très simple. Me Miville-Deschênes me le
confirmera ou non. Dans le régime d'amendes qui est là, là, le juge n'a pas
l'obligation, devant >une faute, de donner... Est-ce qu'il a l'obligation
d'aller au maximum de l'amende? Non. Voilà. Alors, la réponse, elle est là.
Ce que le ministre nous donne comme exemple,
il est correct. Ça sera au juge, devant la plaidoirie, de dire : Ça a été
une erreur de bonne foi, il y a eu une erreur de piton, quand on a fait
«enter», c'est allé à la mauvaise adresse, le «track record» de l'organisation
est absolument impeccable, l'organisation a admis que... puis elle pleure, elle
s'excuse, elle va... peu importe, là. Dans la situation de l'erreur de bonne
foi, le juge, là, est capable, sans 10°, sans 10°, de faire ça, et il va le
faire. Mais là, là, si on met 10°, là, on est dans la dilution, là. C'est écrit
tel quel, là. Il y a une dilution, là. Ce n'est pas compliqué, là, le juge,
là...
M.
Caire
:
Pourquoi on est absolument... C'est ce bout-là que je ne comprends pas.
Pourquoi?
• (16 h 20) •
M. Barrette : Bien, 10°, ce
que ça dit, là, c'est : Soyez moins sévère. Plus vous donnez d'argent,
mettons, là, au citoyen, à la personne lésée, puis plus vous devez le prendre
en considération dans votre punition. L'amende, elle est là pour être
dissuasive, pas pour permettre au contrevenant de faire des calculs en
prévision de. Le juge, sans le paragraphe 10°, sans ça, il peut faire tout
ce que le ministre a dit, tout. Mais là, là, si on oblige le ministre... pas le
ministre mais le juge à prendre en considération l'ampleur de la compensation
face à la condamnation, l'amende qui vient avec la condamnation, bien là c'est
un «trade-off», là, c'est un échange.
Ce que le ministre me donne comme exemple,
M. le Président, le juge peut le faire parce que c'est ça qui est écrit dans la
loi, c'est une amende jusqu'à, et il y a des facteurs aggravants. Dans les
facteurs aggravants, là, ce n'est pas fait pour être compensé, là. Le juge a le
pouvoir, dans ce que le ministre a déposé, de ne pas aller à l'amende maximale
en fonction de ce qui lui est plaidé et il a le devoir, avec cet amendement-là
sans le paragraphe 10°, de renchérir s'il y a des facteurs aggravants.
Point final. Il n'y a rien d'autre à dire. Ça n'a pas sa raison d'être. Je
comprends la logique du ministre, je la comprends, mais ce qu'il recherche par
10°, ils peuvent le faire à la plaidoirie, c'est comme ça, bien oui, alors que
l'article, l'amendement en question, là, que le ministre nous dépose, c'est un amendement
<d'aggravation. Le reste, là...
M. Barrette : ...recherche
par 10°, ils peuvent le faire à la plaidoirie. C'est comme ça. Bien oui. Alors
que l'article, l'
amendement en
question, là, que le
ministre
nous dépose, c'est un
amendement >d'aggravation. Le reste, là, c'est
tout faisable. Le juge est tout capable de faire ça.
Donc, pour moi, là… Même que <9°… >j'aurais
dû mettre 9° aussi, en plus. D'ailleurs, je vais sous-amender mon sous-amendement.
Je vais être obligé de l'enlever puis en remettre un. Il faudrait qu'on enlève
9° et 10°.
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M.
Caire
: Bien,
je vais demander une suspension, M. le Président. J'ai besoin...
M. Barrette : Moi aussi, M. le
Président. Je peux vous dire tout de suite que je vais retirer mon amendement
pour en remettre un pour rajouter 9°.
M.
Caire
: Wo!
Wo! Ça prend le consentement.
M. Barrette : Bien oui. Bien,
je veux dire, il va être battu, je vais en remettre un, ce n'est pas grave, là.
M.
Caire
: O.K.
D'accord. Bon…
Le Président (M. Bachand) :
Ça va? Alors, on suspend quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 40)
Le Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Merci beaucoup. Et merci aux techniciens d'avoir
réparé le petit trouble rapidement, merci beaucoup. Alors, M. le député de
La Pinière, s'il vous plaît.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, s'il y a consentement, je vais retirer mon sous-amendement à la
faveur d'un nouveau.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Une voix
: ...
M. Barrette : Alors, M. le
Président, je vais donc lire le nouveau sous-amendement : L'amendement
s'ajoutant à l'article 160 à la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, à
l'article 64 du projet de loi, est modifié par le retrait des
paragraphes 9° et 10°.
Alors, M. le Président, après le débat que
nous avons eu, il apparaissait logique, si le ministre est en faveur du
sous-amendement, pour les mêmes raisons, là, je ne referai pas le débat, ce n'est
pas utile, de retirer et 9° et 10°, parce que les deux ont le même impact et,
dans la plaidoirie que j'ai faite, ont la même nécessité d'être retirés.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions? M. le ministre
M.
Caire
: Oui,
M. le Président, s'il pouvait ne pas être enregistré le fait que je dois donner
raison au député de La Pinière, j'apprécierais, mais je dois dire que je
suis d'accord avec lui.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, je ne peux qu'insister, le ministre est d'accord avec moi.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : M. le
Président, avoir su, je ne me serais pas absenté quelques instants. Mon Dieu! Il
s'est passé des choses formidables en mon absence.
Peut-être pour ma gouverne, je comprends
que le sous-amendement va s'inscrire dans la continuité de la discussion qu'on
avait commencée quand j'ai dû m'absenter, peut-être m'expliquer qu'est-ce qui a...
Dans les arguments, je constate qu'ils étaient convaincants, du député de
La Pinière, qu'est-ce qui a fait évoluer le ministre sur cette
question-là?
M.
Caire
: Bien,
M. le Président, qu'il me soit permis de <laisser...
M. Nadeau-Dubois : ...dans
la
continuité de la discussion qu'on avait commencée quand j'ai dû m'absenter,
peut-être m'expliquer qu'est-ce qui a... Dans les arguments, je constate qu'ils
étaient convaincants, du député de La Pinière, qu'est-ce qui a fait
évoluer le ministre sur cette question-là?
M.
Caire
: Bien,
M. le Président, qu'il me soit permis de >laisser le député de
La Pinière, quand même... Parce que là, là, le député de Gouin me place
dans la situation où non seulement je donne raison au député de
La Pinière, mais en plus je dois défendre son amendement. Il y a toujours
bien des limites!
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Je passe. Non,
c'est une plaisanterie. Alors, M. le Président, <j'ai plaidé... >pour
le bénéfice du collègue de Gouin, j'ai plaidé que, sur l'argumentaire de la
compensation, la compensation, c'est un amenuisement de la sanction. Or, c'est
un amendement qui est un amendement de facteurs aggravants. Alors, si on se
rend à l'aggravation, on ne peut pas avoir un amenuisement des facteurs
aggravants.
Maintenant, pour pouvoir amenuiser un
jugement face à une situation qui est x ou y, on le fait avant. Alors, ça veut
dire qu'un juge qui, par exemple, a devant lui une cause où on a un organisme
public qui arrive puis il dit : Écoutez, M. le juge, j'ai fait ça de bonne
foi, mon dossier est impeccable, nous avons un historique impeccable, là, il y
a eu une erreur, comme je le disais précédemment, on a pesé sur «enter», c'est
allé à la mauvaise place, on vous demande de le prendre en considération, le
juge n'est pas obligé de donner la sanction maximale, il peut donner une
sanction inférieure, et c'est là que ça se passe. Alors, la compensation ou, du
moins, l'amenuisement de la sanction se fait avant.
Quand on est rendu à l'aggravation, là,
bien là c'est l'aggravation. Et là il n'y a pas de porte de sortie. Ce n'est
pas «do or die», c'est «die».
M.
Caire
: ...donc
les plaidoyers atténuants doivent être faits avant qu'on... Je dois dire que le
député de La Pinière... Je ne dirais pas qu'il a raison, je dirai qu'il
n'a pas tort.
M. Barrette : C'est correct.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Sinon, nous
allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle,
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, le sous-amendement est adopté. Donc, on revient à
l'amendement, tel qu'on vient de l'amender, sous-amendé. Alors, est-ce qu'il y
aura d'autres interventions?
M. Barrette : Juste une
seconde, M. le Président, je vais juste... Oui, sous-amendé. Je m'excuse. Non,
je n'ai pas d'intervention.
Le Président (M. Bachand) :
O.K. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise aux
voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons à 64 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Barrette : Juste une petite
seconde, M. le Président, là. J'aurais, <en effet...
La Secrétaire
: ...
formant
le gouvernement, M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Nous revenons à 64 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Barrette : Juste une
petite seconde, M. le Président, là. J'aurais, >en effet, quelques commentaires
à faire.
Le Président (M. Bachand) :
Oui, allez-y, M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors là,
comme je l'ai fait précédemment, là, je m'en remets... Je fais référence,
pardon, aux commentaires de la Commission d'accès à l'information, et ils ont
été étonnés, et je dois aller aussi un peu dans le même sens. Quand on regarde
dans les commentaires de la Commission d'accès à l'information, il y a, à un
moment donné, un item qu'eux appellent manques dans le projet de loi, O.K., et
ils font référence à deux éléments, dont un qui me titille beaucoup : le
manquement continu. Alors, je cite leur mémoire : «…préciser qu'un
manquement susceptible de donner lieu à l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire constitue un manquement distinct pour chaque jour
durant lequel il se poursuit.»
Bon, c'est sûr que l'amendement... C'est
sûr que le commentaire de la Commission d'accès à l'information arrive après l'amendement
qui vient d'être adopté, là... avant, plutôt, l'amendement qui vient d'être adopté,
les circonstances aggravantes. Ça, en soi, c'est quasiment une circonstance
aggravante, là, mais il y a quand même un fond, là-dedans, qui mérite d'être
débattu, là. C'est sûr que, si on veut être dissuasif à l'extrême, on peut
mettre une sanction pécuniaire, une amende qui soit importante, puis on peut le
multiplier par le nombre de jours où ça s'est passé. Je veux voir ce que le ministre
pense de ça.
M.
Caire
: Bien,
dans 160, le paragraphe 2°, pas... le paragraphe 1° : «1° la
nature, la gravité et le caractère répétitif et la durée de l'infraction.»
Donc, pour moi, on vient d'en faire une, considération aggravante. Je pense que
c'est correct, là.
M. Barrette : C'est correct.
Je voulais juste voir, là...
M.
Caire
: Oui,
oui, mais je pense que ça répond à la préoccupation de la Commission d'accès à
l'information.
M. Barrette : O.K. Et,
pour l'autre, bien, ça, on en a parlé tantôt, là, le registre public. Moi, ça
me va comme ça, mais peut-être que le ministre pourrait faire quelques
commentaires là-dessus, sur la constitution d'un registre public.
M.
Caire
: On
est où exactement? Excusez-moi, M. le député.
M. Barrette : Le mémoire
de la Commission d'accès à l'information quand qu'ils disent que, dans le
projet de loi, il manque... Eux autres, ils l'appellent registre public, là. Je
peux lire le...
M.
Caire
: Oui,
bien, en fait, il y a... Bien, il y a constitution par les organismes. Lorsqu'il
y a incident de confidentialité, il y a l'obligation de constituer un registre.
Il n'est pas public mais peut être transmis à la Commission d'accès à
l'information à sa demande. Puis il y avait-tu d'autres dispositions, là? Il y
avait celle-là, là, qui me vient en tête.
M. Barrette : ...je
comprends <bien...
M.
Caire
:
...lorsqu'il
y a incident de confidentialité, il y a l'obligation de
constituer un registre. Il n'est pas public mais peut être transmis à la
Commission d'accès à l'information à sa demande. Puis il y avait-u d'autres
dispositions, là? Il y avait celle-là, là, qui me vient en tête.
M. Barrette : ...je
comprends >bien, là on parle d'une infraction, ce n'est pas
automatiquement publié, mais c'est obligatoirement divulgué?
M.
Caire
: Oui,
exact. À la commission et aux personnes concernées.
M. Barrette : Ah! O.K.
M.
Caire
: Bien,
je vais laisser... Oui, non... Oups! Je pense que je ne m'en allais pas dans la
bonne direction, là. Ma conscience me dit que j'avais deux roues dans la
gravelle, là.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, il y a une distinction parce que chaque organisme public doit tenir un
registre des incidents de confidentialité, mais là ce que la commission
demandait, c'était un registre des sanctions administratives pécuniaires. Par
contre, là, on est dans le domaine pénal ici, là, on est dans le secteur
public, on est dans le domaine pénal, puis toute sanction pénale et poursuite
pénale est publique, là. C'est la justice, c'est public.
Donc, leur demande, ce que je me souviens,
c'est que ça vise davantage le régime de sanction administrative du secteur
privé, qui n'a pas de registre public, mais évidemment, pour toutes les
sanctions pénales, c'est quelque chose qui est public, là.
• (16 h 50) •
M. Nadeau-Dubois : Bien, bien
sûr, la justice étant publique, il va y avoir, quelque part dans les registres,
une trace des sanctions imposées par... disons aux organismes publics, mais ce
ne sera pas une information qui va être comme facilement consultable pour les
gens.
Moi, je trouvais également la recommandation
de la commission à propos, de s'assurer qu'il y ait un registre public relatif
aux sanctions administratives imposées par la commission, même si c'est... tu
sais, ne serait-ce que pour que les citoyens, citoyennes puissent savoir, tu
sais, est-ce qu'un organisme en particulier a déjà été l'objet d'une sanction.
C'est la CAI elle-même qui le recommande.
Puis l'argument de la CAI est un argument
quand même fort, là, c'est l'idée selon laquelle on est ici dans un régime de
protection de droits, là, puis d'un droit fondamental, celui à la vie privée.
Dans ce contexte-là, il me semble, c'est pertinent de rendre cette
information-là facilement accessible aux citoyens, citoyennes. Je ne sais pas,
il me semble que, sur ce genre d'affaires là, la transparence devrait être
favorisée, ça devrait être le maître mot. Je ne sais pas ce que le ministre en
pense. Même si c'est dans le secteur public, justement, si on le fait pour le
privé, je veux dire, pourquoi on ne le ferait pas pour le public?
M.
Caire
: Je
comprends. Je vais <laisser...
M. Nadeau-Dubois : ...la
transparence
devrait être favorisée, ça devrait être le maître mot. Je ne sais pas ce que le
ministre en pense. Même si c'est dans le secteur public, justement, si on le
fait pour le privé, je veux dire, pourquoi on ne le ferait pas pour le public?
M.
Caire
: Je
comprends. Je vais >laisser... Je sais que la demande de la CAI ne
concernait pas les organismes publics, si j'ai bien compris. Je vais laisser Me Miville-Deschênes.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, bien, la demande de la commission était davantage pour les sanctions
administratives pécuniaires qui, elles, ne sont pas devant... ce n'est pas une
audience, là, devant la Cour du Québec, là, dans le cas des sanctions
administratives pécuniaires qui est dans le secteur privé. Donc, pour ça, ils
voulaient avoir un registre pour que ce soit connu.
Dans le cas des sanctions pénales, c'est
quelque chose d'assez rare, là, une poursuite pénale. La commission, à ma
connaissance, elle n'a jamais poursuivi personne au pénal à date. Puis, si ça
arrive, c'est quelque chose qui est publicisé quand même, là, souvent il va y
avoir un communiqué de presse. <Quand... >Les autres
gouvernements, là, que ce soit en France ou même aux États-Unis, quand il y a
des poursuites pénales puis une condamnation, on en entend parler. Ça fait qu'à
ma connaissance il n'y a pas de registre, dans les lois du Québec, par rapport
aux sanctions pénales qui sont délivrées. Peut-être que je me trompe. Ça fait
que ce que je veux surtout soulever, c'est que, vraiment, la demande de la
commission visait le régime de sanctions administratives pécuniaires, là, qui
est dans le secteur privé.
M. Nadeau-Dubois : M. le
Président, en vertu de l'entente qui nous gouverne, je vais être obligé
d'interrompre cette conversation passionnante pour aller faire un vote au salon
bleu.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup.
Alors, on va suspendre quelques instants.
Merci beaucoup, M. le député.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
17 h (version révisée)
(Reprise à 17 h 01)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Merci. La commission reprend ses
travaux.
Une voix
: ...
Le Président (M. Bachand) :
Oui, on est revenus. Alors, interventions? On est toujours sur 64 tel
qu'amendé.
Des voix
: ...
M. Barrette : 64 tel
qu'amendé?
Le Président (M. Bachand) :
Oui.
M. Barrette : On n'est plus
sur... On a fait l'amendement, là?
Le Président (M. Bachand) :
Tout est fait.
M.
Caire
: ...
M. Barrette : Puis on l'a
adopté. Non, non, c'est juste que... bon. Alors, M. le Président... Non, c'est
plus loin. Le délai de prescription, c'est plus loin, hein? O.K. Ça va.
Des voix : …
M. Barrette : Oui, mais c'est
parce que... Oui, aussi. Oui, c'est ça.
Le Président (M. Bachand) :Ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, 64, tel qu'amendé, est adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Caire
: Oui, M.
le Président. L'article 65 : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 164, des suivants :
«164.1. En cas de récidive, les amendes
prévues à la présente section sont portées au double.
«164.2. Toute poursuite pénale doit être
intentée dans un délai de trois ans de la perpétration de l'infraction.»
Donc, M. le Président, on vient d'établir
le délai de prescription et le fait que la récidive conduit au double des
amendes prévues à la loi.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui. Alors, évidemment,
la question qui vient toujours avec un délai de prescription est la suivante :
Le compteur commence à compter quand?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
…au moment de la…
M.
Caire
: ...perpétration.
M. Barrette : Ce <qui
pose...
M. Barrette : ...la question
qui vient
toujours avec un délai de prescription est la suivante :
Le compteur commence à compter quand?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
…au moment de la…
M.
Caire
:
Perpétration.
M. Barrette : Ce >qui
pose évidemment un problème. Et ça, c'est un autre élément qui est soulevé par
la Commission d'accès à l'information. Mais, en fait, n'importe qui, là… <C'est
comme... >Ça, c'est comme un réflexe : délai de prescription,
compteur. Et puis après ça, <c'est… >bien, il me semble que ça
devrait être quand on prend connaissance du crime, entre guillemets, puisqu'on
est dans la perpétration. C'est rare qu'on perprète...
M.
Caire
: Perpétrue...
M. Barrette : …que nous
perpétrons — bien, c'est un verbe, là, «perpétrer» — que
nous perpétrons des bons coups, quoique, c'est vrai, on peut faire un bon coup,
là, mais mettons qu'en général c'est associé à un mauvais coup. Alors, le délai
de prescription, il me semble que le compteur, ça devrait être spécifié dans la
loi que c'est quand ça vient... quand c'est révélé à l'univers. Vous pouvez
choisir votre terminologie, mais...
Une voix : …
M. Barrette : Je sais qu'on
pourrait enlever quelques consonnes, et ça ferait autre chose, mais nous ne les
enlèverons pas. Alors, est-ce que…
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Barrette : Bien, je veux
dire, même les enfants ne peuvent pas être offusqués de ça quand ils nous
écoutent.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, Me Miville-Deschênes, le ministre vous a marqué du doigt, alors...
du bon doigt. Allez-y.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, écoutez, nous… Là, c'est sûr que, dans cette disposition-là, normalement,
le Code de procédure pénale prévoit un délai d'un an à compter de cet événement,
puis là on l'a allongé à trois ans. Dans le fond, l'effet de l'article en
question, c'est d'allonger le délai à trois ans.
Le Président (M. Bachand) :
J'avais le député de Gouin, je crois. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Oui. La CAI
propose cinq ans plutôt que trois. Que pense le ministre de la recommandation
de la CAI et pourquoi avoir choisi trois plutôt que cinq?
M.
Caire
: Bien,
sur le délai de trois ans, je ne sais pas, on a-tu... J'imagine que c'est
standard pour ce type d'infraction là.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Trois ans, oui.
M.
Caire
: Parce
qu'il faut quand même avoir une certaine cohérence avec les législations de
même nature.
M. Nadeau-Dubois : O.K. La CAI
fait valoir que... appelons ça la prescription, là, c'est ça, grosso modo,
devrait être la même pour toutes les infractions prévues à différentes lois
sectorielles qui sont confiées à la commission, notamment... Pardon. En fait,
je vais lire le mémoire, là : «…cette prescription devrait être la même
pour toutes les infractions prévues à différentes lois sectorielles confiant à
la commission <la fonction...
M. Nadeau-Dubois : …devrait
être la même pour toutes les infractions prévues à différentes lois
sectorielles qui sont confiées à la
commission,
notamment...
Pardon. En fait, je vais lire le mémoire, là : «…cette prescription
devrait être la même pour toutes les infractions prévues à différentes lois
sectorielles confiant à la
commission >la fonction de veiller au
respect de la protection des renseignements visés par ces lois, fonction liée
au pouvoir de faire enquête.» Et là la CAI fait allusion à la Loi concernant le
partage de certains renseignements de santé dans laquelle, si je comprends
bien, la prescription est de seulement un an. Donc, ce que semble dire la CAI,
c'est souhaiter une uniformisation, mais vers le haut, vers cinq ans. La Loi
sur la qualité de l'environnement prévoit cinq ans de délai. On est dans un
autre domaine.
Puis je vais me permettre une petite
anecdote, M. le Président, parce que, des fois dans le domaine des renseignements
personnels, il peut se passer pas mal de temps avant l'acte et le fait de s'en
rendre compte puis de pouvoir prendre les moyens nécessaires. Divulgation, coup
de théâtre, M. le Président, puis le ministre va comprendre pourquoi je suis
souvent en commission malgré mon horaire chargé, j'ai été victime moi-même d'un
vol d'identité il n'y a pas si longtemps puis je l'ai su il y a quelques
semaines, et on m'a informé que les actes… mon identité avait été fraudée en
2018. En enquêtant, l'enquêteur a découvert que c'était en 2018, et je m'en
suis rendu compte seulement cette année. Ça faisait plus de trois ans, donc.
Puis j'utilise mon exemple personnel pour
faire la démonstration que, des fois, ça peut être long avant qu'on s'en rende
compte. Ce n'est pas comme un dégât d'eau, là. Tu le sais tout de suite, là, ça
te coule sur la tête ou sur la tête des voisins. Dans le cas d'une fuite de renseignements
personnels, ça peut prendre bien du temps avant de s'en rendre compte, notamment
parce que, des fois, il n'y a pas un préjudice tout de suite, tu sais, les
informations peuvent se ramasser entre les mains de fraudeurs qui vont
transiger, puis ça peut rester sur le «dark Web» pendant très longtemps puis
être acheté après ça plusieurs années plus tard, puis là, bang! on se rend compte
qu'il y a eu fuite, puis là, bang! on se rend compte qu'il y a eu préjudice,
puis <ça fait beaucoup plus de… >ça fait beaucoup plus que trois ans
qu'il peut y avoir eu infraction de la part d'un organisme public.
Donc, de manière très rigoureuse, là, en
me basant sur mon expérience personnelle, mais de manière encore plus
rigoureuse, en me basant sur la recommandation de la commission, il me semble
que cinq ans, dans le nouvel environnement numérique qui est le nôtre,
permettaient de protéger plus de gens, puis de s'assurer que les gens sont bien
protégés, et que la commission a le temps de récolter la preuve. Ça peut
prendre plusieurs années, ça peut être long. Pourquoi ne pas se donner cinq ans?
La commission dit : C'est d'ailleurs cinq ans dans la Loi sur la qualité <de
l'environnement…
M. Nadeau-Dubois : …puis de
s'assurer que les gens sont bien protégés et que la commission a le temps de
récolter la preuve. Ça peut prendre plusieurs années, ça peut être long.
Pourquoi ne pas se donner cinq ans? La commission dit : C'est d'ailleurs
cinq ans dans la
Loi sur la qualité >de l'environnement.
Je ne sais pas ce qu'en pense le ministre.
Il me semble, ça a bien du bon sens de viser un peu plus de temps pour protéger
un peu plus de monde.
M.
Caire
: En
fait, ça…
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
• (17 h 10) •
M.
Caire
: Bien
oui, je ne peux pas être en désaccord avec mon collègue de Gouin. <Est-ce
qu'on… >Est-ce que c'est de rallonger le délai ou de garder le délai qui
est là mais de faire partir le compteur… Parce que j'entends aussi les
arguments du député de La Pinière. Puis <est-ce que c'est… >est-ce
qu'on doit partir le délai au moment où il y a connaissance des faits?
Parce que, dans le fond, là, si je fais une
espèce d'amalgame entre ce que le député de La Pinière et le député de
Gouin disent, le député de Gouin dit : Ça peut prendre du temps avant de
ressortir, puis le député de La Pinière dit : Bien, si je n'ai pas
connaissance des faits, comment voulez-vous que je prenne action si je n'ai pas
connaissance de ce qui s'est passé? Ça fait qu'en faisant une espèce de fusion
des deux points de vue, peut-être qu'on pourrait dire : Au moment où on a
connaissance des faits, il y a un délai de trois ans. Parce que, du moment où
tu es au courant, là, ça te donne trois ans pour agir, là. C'est que, là, tu es
quand même dans un délai plus que raisonnable, là, mais tu ne peux pas agir si
tu n'as pas connaissance de ce qui s'est passé. <Donc… >Puis je
reprends l'exemple de mon collègue de Gouin. Au moment où lui, il a eu
connaissance des faits, bien là ça lui donne quand même trois ans pour poser
des actions, ce qui est quand même un délai plus que raisonnable, là.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de La Pinière.
M. Barrette : …ou bien c'est
la connaissance ou bien c'est cinq ans. <Si je prends… >Si on
reprend l'exemple du député de Gouin, là, qui est un exemple personnel, qui est
très approprié, ça veut dire qu'il est prescrit aujourd'hui.
M.
Caire
: Oui,
c'est ça.
M. Barrette : Là…
M.
Caire
: Bien,
c'est pour ça, moi, j'irais plus sur la connaissance des faits, parce que cinq
ans ne veut pas dire… Tu sais, là, ça… Bon, je ne sais pas dans quelles
circonstances c'est arrivé dans le cas du collègue de Gouin, mais ça veut dire
que, même si je mets cinq ans, ça ne veut pas dire que je vais en avoir
connaissance avant cinq ans. Alors que, tu sais, dans le fond, du moment où tu
es conscient que c'est arrivé, bien là tu as x nombre d'années, trois ans pour
agir, puis là tu dis : Là, écoute, tu avais trois ans pour agir, tu le
savais, tu n'as rien fait. Regarde, on passe à un autre appel. Mais il faut que
tu le saches.
Moi, ça, je pense qu'effectivement,
là-dessus, j'aurais tendance à être assez ouvert à l'idée, là. Si les collègues
veulent en faire un amendement, M. le Président, moi, je ne serais pas hostile
à ça du tout.
M. Barrette : Bien, ça va être
un ou l'autre. On pourra suspendre, là, pour décider lequel des deux qu'on
fait, là.
Le Président (M. Bachand) :
Mais…
M. Barrette : Juste faire un
commentaire amusant, là…
Le Président (M. Bachand) :
Oui.
M. Barrette : …<qui
n'est pas… >qui n'a rien à voir, mais c'est assez intéressant, parce que,
dans le réseau public, là, comme, par exemple, en santé, là, pour les hôpitaux,
les médecins, les dentistes, là, tout le monde, là, dans le monde de la santé,
là, les ordres professionnels exigent qu'on garde les documents dans un dossier
inactif pendant cinq ans. Ça fait que le cinq ans, il ne sort pas de nulle part
dans une <certaine mesure…
M. Barrette : ...
en
santé, là, pour les hôpitaux, les médecins, les dentistes, là, tout le monde,
là, dans le monde de la santé, là, les ordres professionnels exigent qu'on
garde les documents dans un dossier inactif pendant cinq ans. Ça fait que le
cinq ans, il ne sort pas de nulle part, dans une >certaine mesure. On
doit les garder cinq ans. Moi, dans la catégorie, là… dans l'esprit de
l'harmonisation, je comprends que ça ne s'applique pas parfaitement, mais le
cinq ans, il y a comme une harmonisation là-dedans. Je le vois comme ça.
Maintenant, oublions ce que je viens de
dire, parce que ce n'est pas nécessairement pertinent à la chose, mais là,
bien, peut-être qu'on pourrait suspendre pour décider lequel amendement <qu'on
dépense... >qu'on dépose.
Le Président (M. Bachand) :Justement, il y avait le député de Gouin qui avait demandé la
parole, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien,
tu sais, on peut en discuter entre nous. La commission, qui est bien placée
pour connaître les délais dont elle a besoin pour mener à terme ces
poursuites-là, nous dit, et je cite : «Un délai de cinq ans offre le temps
requis afin de recueillir la preuve nécessaire pour établir les éléments constitutifs
de l'infraction, compte tenu des contraintes et délais auxquels la commission
doit faire face dans la recherche de cette preuve.» Bon.
M.
Caire
: Mais
le point de départ reste la perpétration.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Et, dans sa recommandation 42, elle dit : «…cinq ans de la
perpétration de l'infraction…» Moi, je vais déposer l'amendement qui va dans ce
sens-là.
M.
Caire
: Oui,
oui, bien, ça peut être ça, là. Je ne suis pas...
M. Nadeau-Dubois : On
pourra en discuter. C'est peut-être... Le ministre dira que c'est un sophisme
d'appel à l'autorité, là, mais, dans la mesure où la commission, qui connaît
bien la situation, nous dit qu'elle, elle est à l'aise avec ça, moi, je me sers
de ça comme guide puis je dépose l'amendement. Puis on pourra en discuter avec
le collègue de La Pinière aussi puis voir sur quoi on aboutit finalement,
mais on pourrait commencer par ça, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Juste
réitérer que la commission, si elle va dans le cinq ans, bien, elle va aussi
dans le compteur à partir de la connaissance.
M.
Caire
: Bien,
ça, ça m'apparaît... Moi, je trouve... Là, on est excessifs. Tu as connaissance
des faits...
M. Barrette : Bien, la...
M.
Caire
:
...puis tu prends cinq ans pour te réveiller, là, c'est long longtemps, là.
M. Barrette : Pour lire
le texte, là, c'est : «L'augmentation du délai de prescription à un
minimum de trois ans, en fonction du point de départ retenu, serait souhaitable.»
À ce sujet, le point de départ de la prescription, elle demande que ça soit lié
au montant où la connaissance du manquement est apparue, là.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Juste
pour le bien de nos travaux, est-ce que le collègue pourrait nous dire la page
du mémoire à laquelle il se réfère?
M. Barrette : À la
page 58.
M.
Caire
: Bien,
moi, j'aurais un préjugé favorable, de toute façon, pour la connaissance de la
perpétration puis...
M. Barrette : Bien,
suspendons deux minutes.
M.
Caire
: Oui. Parce
qu'à ma connaissance...
Le Président (M. Bachand) :
D'accord. On va juste...
O.K. On va suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
(Reprise à 17 h 19)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M.
le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui. M. le
Président, je vais déposer un amendement. Donc, amendement, donc, à l'article 65 :
Modifier l'article 164.2 proposé par l'article 65 du projet de loi
par le remplacement de «trois» par «cinq».
Le Président (M. Bachand) :…interventions?
M. Nadeau-Dubois : Pour donner
suite à la recommandation en cette matière de la Commission d'accès à
l'information, s'assurer qu'on protège le plus de gens le mieux possible, voilà
mon intention.
• (17 h 20) •
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Mais, M. le
Président, comme ça m'est venu à l'esprit précédemment, pour vraiment, vraiment,
vraiment être purs dans nos actions, compte tenu de nos intentions, cet amendement-là
ne devrait-il pas être sous-amendé en disant : Oui, dans la mesure où on
en a pris connaissance à l'intérieur des cinq ans? Auquel cas, on a un délai
qui se rajoute.
M.
Caire
: Je
suis à l'aise à suivre la recommandation de la Commission d'accès à
l'information et de donner mon appui à l'amendement tel que libellé par le député
de Gouin. Et je citerai le député de LaFontaine : Le mieux est l'ennemi du
bien.
M. Barrette : Oui, c'est vrai.
C'est moi qui lui ai appris ça.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions...
M. Barrette : Mais est-ce que
je dois comprendre, M. le Président, que le ministre n'est pas d'accord avec un
sous-amendement?
M.
Caire
: Je
pense que, dans la forme actuelle, les attentes de la CAI sont comblées, et, de ce fait, je le suis aussi.
M. Barrette : Ah! je ne
voudrais certainement pas vider le ministre, il est comblé.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Nadeau-Dubois <(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour
...
M.
Caire
: …
comblées,
et, de ce fait, je le suis aussi.
M. Barrette : Ah! je ne
voudrais certainement pas vider le ministre, il est comblé.
Le Président (M.
Bachand) :
Merci beaucoup. Alors, nous allons procéder à
la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Nadeau-Dubois >(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 65 est adopté. Donc, on revient
à 65 tel qu'amendé. Y a-t-il d'autres interventions? Ça va? Alors donc, nous
allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 65, tel qu'amendé, est adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: Oui,
merci, M. le Président. L'article <67 se lit comme… >66 se
lit comme suit :
L'article 167 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «200 $» par «1 000 $».
Alors, l'article 67 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels est modifié afin de rehausser les montants de
dommages-intérêts punitifs qu'il prévoit.
Et, M. le Président, j'ai un amendement.
Donc, l'amendement, qui se lirait comme suit :Remplacer l'article 66 du projet de loi
par le suivant. Donc :
66. L'article 167 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«167. Lorsqu'une atteinte illicite à un
droit reconnu par le chapitre III cause un préjudice et que cette atteinte
est intentionnelle ou résulte d'une faute lourde, le tribunal accorde [un
dommage-intérêt punitif] d'au moins 1 000 $.»
Alors, M. le Président, l'amendement vise
à ce que le recours prévu à cet article soit soumis aux règles générales de la
responsabilité civile.
Le Président (M. Bachand) :
Donc, interventions sur l'amendement? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : J'en ai deux,
trois, M. le Président, c'est… Bon, là, c'est vraiment un point de
compréhension légale. C'est quoi, ça, une atteinte illicite?
Le Président (M. Bachand) :
Me Miville-Deschênes.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Je craignais cette question, mais, en fait, l'atteinte illicite, c'est dans la
charte, là, principalement, là, que ce terme-là est utilisé.
M. Barrette : La charte?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Dans la charte québécoise.
M. Barrette : La charte de?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
La charte des droits et libertés du Québec.
M. Barrette : Ah oui? Ah bon!
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, pour dire, quand il y a une atteinte illicite, il y a un recours qui est
prévu, <atteinte… >puis ils utilisent le mot «illicite» parce
qu'il peut y avoir une atteinte… Tu sais, il y a des droits qui sont, comment
dire, modulés, là. Donc, il peut y avoir une atteinte à un droit, mais ce n'est
pas illicite parce que le droit permet, exemple, la discrimination sur l'âge
dans certaines circonstances. Donc, c'est pour ça que le terme «illicite» est
dans la charte.
Puis là, bien, je pense que c'est en
partie historique parce que, quand cet article-là a été adopté, on est <dans
les mêmes… des mêmes… >à la même époque. Puis, puisque la loi sur la
protection des renseignements personnels et sur l'accès à l'information vise à
protéger un droit fondamental, le droit à la vie privée, bien, le terme
«illicite» a été maintenu, là.
Donc, une <atteinte illicite…
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
…je pense que c'est en partie historique
parce que, quand cet article-là a été adopté, on est dans les mêmes… des mêmes…
à la même époque. Puis, puisque la loi sur la protection des renseignements personnels
et sur l'accès à l'information vise à protéger un droit fondamental, le droit à
la vie privée, bien, le terme «illicite» a été maintenu, là.
Donc, une >atteinte illicite,
c'est une atteinte qui n'a pas de… tu ne peux pas justifier l'atteinte, il n'y
a aucune justification.
M. Barrette : Est-ce que
Me Miville-Deschênes va être vexé si je lui dis que je ne suis pas sûr que
j'aie tout compris? Mais là, M. le Président, ce n'est pas tant que je ne suis
pas sûr que j'aie tout compris que ça vient remplacer 167. Puis là moi, je suis
obligé de faire un amalgame, là, une transposition que je n'ai probablement pas
le droit de faire, mais «illicite», ça ne veut pas dire «intentionnelle»?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Non.
M. Barrette : Bon, même si ce
n'est pas clair, clair… mais c'est correct, là. Bon, ce n'est pas grave. Maintenant,
il y avait… 167, c'était quelque chose d'aggravant en soi, c'est intentionnel.
En tout cas, ce n'est peut-être pas aggravant, mais c'est un niveau de sévérité
plus grand. C'est correct? Bon, alors là, le «intentionnelle», donc, disparaît
pour être remplacé par «illicite»?
M.
Caire
: Bien,
en fait, «illicite» est déjà dans la loi.
M. Barrette : Ah! non, il est
là, il y a le…
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Ah! oui, il est là…
M. Barrette : Il est là.
M.
Caire
:
«Illicite», il est déjà là.
M. Barrette : Alors, il faut
que l'atteinte illicite soit intentionnelle?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, une atteinte… <Lorsqu'il y a… >Dans le corpus législatif,
incluant dans la charte, lorsqu'il y a une atteinte à un droit fondamental, on
parle d'atteinte illicite.
M. Barrette : Ça fait que,
quand c'est intentionnel, c'est automatiquement illicite?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Non, non, non. Une atteinte à un droit fondamental, le terme qu'ils utilisent
dans la… <c'est… >puis là, puisque le droit à la vie privée, c'est
un droit fondamental, c'est l'adjectif «illicite», mais ça n'a pas de lien.
L'atteinte intentionnelle, là, c'est là lorsqu'il y avait une intention de
porter atteinte, c'est là qu'il y a des dispositions particulières,
c'est-à-dire un montant minimal de dommage qui est accordé.
M. Barrette : O.K. Bien, je
vais reformuler mon commentaire à ce moment-là parce que, là, à 167 nouveau,
là, le nouveau 167, c'est l'atteinte illicite qui est intentionnelle. Ce n'est
pas un «ou», c'est un «et». Ça veut dire que l'atteinte intentionnelle, elle,
toute seule, pas illicite, n'est plus sanctionnée?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, ici, on est dans le domaine… Toute atteinte… Parce qu'ici on module le
droit… le recours civil de la personne. Donc, moi, si je suis victime d'une
atteinte, peu importe l'existence ou non de cet article, je peux intenter un
recours civil pour dire : <J'ai un dommage… >Tu as fait une
faute, j'ai un dommage, il y a un lien entre les deux, je veux avoir une
réparation. L'effet de cet article-là, c'était de moduler le recours civil,
puis, dans ce cas-là, dans le fond, <avec… >l'amendement, ce qu'il
fait, c'est... on dit : Si l'atteinte est intentionnelle, le dommage est
minimal 1 000 $. Ça ne peut pas…
M. Barrette : Bien non, parce
que c'est illicite et intentionnel.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, mais c'est le caractère intentionnel qui fait en
sorte qu'il y a un dommage minimum.
M. Barrette : Bien, ce n'est
pas comme ça que je le lis, là. Encore une fois, <je… >c'est clair
que je fais de la pratique illégale du droit, là, mais, s'il y a une chose que
j'ai apprise, là, dans ma <pratique illégale, c'est le «et», et le «ou»,
puis le…
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
...oui,
mais c'est le caractère intentionnel qui fait en sorte qu'il y a
un dommage minimum.
M. Barrette : Bien, ce
n'est pas comme ça que je le lis, là. Encore une fois, je… c'est clair que je
fais de la pratique illégale du droit, là, mais, s'il y a une chose que j'ai
apprise, là, dans ma >pratique illégale, c'est le «et» et le «ou» puis
le «doit», puis «peut», puis «notamment». Ça fait que ça, là, c'est…
M.
Caire
:
Surtout le «notamment».
M. Barrette : C'est comme en
programmation. C'est «loop», «if» puis «then», puis tout ça, là. C'est pareil.
Non, mais le ministre comprend très bien ce que je veux dire, là. Il y a des
phrases clés en programmation, il y a des arguments clés... pas des arguments, il
y a des ordres, là, des commandes clés. C'est ça, le bon mot. En droit, il y a
la même affaire. Je ne veux pas dire que les avocats vont être remplacés par
des ordinateurs, là, ce n'est pas ça que je veux dire. Mais là c'est un «et». Ça
fait que ça vient comme enlever du spectre juridique l'«intentionnelle» tout
nu.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, c'est-à-dire qu'il y a deux conditions. Pour qu'il y ait un dommage
punitif d'au moins 1 000 $, il faut qu'il y ait une atteinte
illicite, mais le mot-clé, c'est «atteinte», et qu'elle soit intentionnelle.
M. Barrette : Bien, c'est ça,
ça fait que l'atteinte qui n'est pas illicite puis qui est intentionnelle, elle
ne passe pas le test.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, en fait, c'est que l'atteinte va être illicite parce qu'elle ne sera pas
permise par la loi, il n'y a aucune justification. Si je communique un
renseignement puis j'ai le droit, peut-être qu'on pourrait prétendre qu'il y a
une atteinte, mais elle n'est pas illicite parce que j'ai une permission de
communiquer un renseignement personnel.
M. Barrette : O.K. Ça veut
dire qu'«illicite» veut juste dire «illégale»?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, le «illicite», il ne rajoute pas grand-chose, de mon humble avis.
M. Barrette : Je ne sais pas,
moi… O.K. Donc, est-ce que je dois comprendre qu'«illicite», c'est un synonyme
d'«illégale»?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
C'est comme ça que je le comprends.
M. Barrette : Bon, ce sera
inscrit dans nos mémoires, dans nos archives.
Maintenant, là, je vais poser une question
assez amusante, là. Qu'est-ce qu'on visait comme coefficient quand on a voulu
passer de 200 $ à 1 000 $? Parce que 200 $, là, en dollars
constants, à 2 % d'inflation, là, c'est 441 $ aujourd'hui. Là, on
vient juste de doubler la sanction d'avant. Peut-être qu'on aurait dû mettre,
je ne sais pas, moi, 2 000 $.
M.
Caire
: Non,
mais il y a une cohérence avec ce qu'on a fait ailleurs aussi, là.
M. Barrette : Bien, cohérence,
je veux dire… C'est pour ça que je pose la question, là. <Je comprends
que… >Dans les explications, là, je comprends que ça fait depuis 1982
que ça n'a pas bougé, là, ce montant-là. Ça veut dire que, dans les faits, là, le
doubler, c'est ça qu'on vise?
M.
Caire
: Bien
là, on fait…
M. Barrette : J'imagine que
vous vouliez plus.
M.
Caire
: On
passe de 200 $ à 1 000 $.
M. Barrette : Bien non, <on
passe… >en dollars constants, là, on passe, avec l'inflation, de
441 $ à 1 000 $. Je vous dis ça de même. Ça fait que le
1 000 $, là, dans l'esprit de 1982, ce n'est pas beaucoup plus.
M.
Caire
: Oui,
non, mais, par rapport à ce qu'on fait ailleurs, par rapport à ce qu'on a dans
les sanctions, je veux dire, il y a une cohérence, là.
• (17 h 30) •
M. Barrette : Mais est-ce que
le ministre… Mais là, M. le Président, là, je le prends, là, vraiment
mathématiquement, là, c'est vraiment d'un rationnel total, là. Oui, M. le
ministre, le ministre peut… M. le Président, il peut faire le calcul. Alors,
tout ce que je dis, là, moi, je suis <d'accord avec…
>
17 h 30 (version révisée)
<485
M.
Caire
:
...sanction, je veux dire,
il y a une certaine...
Il y a une
cohérence, là. Mais...
M. Barrette : Mais
ce
que le
ministre... Mais là,
M. le Président, là, je le prends,
là,
vraiment mathématiquement, là. C'est
vraiment d'un rationnel
total, là. Oui,
M. le ministre a pris... Le
ministre,
M.
le Président, il peut faire le calcul. Alors, tout ce que je dis, là, moi, je
suis >d'accord avec le mouvement, l'augmentation. Je suis d'accord, mais,
compte tenu du fait qu'on voulait l'augmenter de 200 $ à
1 000 $, ça a l'air spectaculaire, mais, en réalité, c'est juste le
double.
M.
Caire
:
Oui, mais je veux juste attirer l'attention du député sur le fait qu'on dit que
les «dommages-intérêts punitifs d'au moins». Donc, c'est un seuil minimum.
M. Barrette : Bien, justement.
Puis je comprends, mais...
M.
Caire
:
On veut juste dire qu'aujourd'hui ça, c'est le minimum où on peut aller.
M. Barrette : Je comprends,
mais, quand on regarde notre... Aujourd'hui, il y a une démarche intellectuelle
qui a été faite par le ministre et son équipe. Ils ont dit : C'est bien
trop bas. D'ailleurs, c'est le propre de toutes nos amendes, là, elles
devraient toutes... Ça devrait être automatiquement indexé, mais ce n'est pas
le cas. D'ailleurs, je suggère une loi. Tiens, je vais faire une loi là-dessus,
tiens, que toutes les... un projet de loi. Toutes les amendes sont indexées. Ce
serait tellement plus simple. En passant, là, on pourrait aussi indexer
certaines choses, comme les coûts de certaines fournitures médicales pour le
monde, là, plutôt que de les laisser, pendant 25 ans, plancher, puis là ça
prend une nouvelle loi. Bref, en tout cas, bref, éditorial. Ça devrait être
indexé.
Alors, juste pour la discussion, à
200 $, du côté du ministère, on a conclu que ce n'était pas assez, on a
voulu l'augmenter. Est-ce que, vraiment... Puis là on arrive avec un chiffre de
200 $ à 1 000 $. Ça a l'air beaucoup, mais c'est à peu près le
double. Il me semble que ce n'est pas beaucoup. Peut-être qu'on pourrait mettre
2 000 $, et ça, ça aurait de l'impact. Ça serait plus dans l'esprit
de ce que le ministre veut faire.
M.
Caire
:
Comme je dis, M. le Président, c'est un minimum, puis on garde une cohérence par
rapport à ce qu'on fait ailleurs aussi, là.
M. Barrette : O.K. Bien, M.
le Président, nous allons proposer un amendement qui va être très simple. Je
peux le dire tout de suite, d'ailleurs.
Le Président (M. Bachand) :
Un sous-amendement, M. le député.
M. Barrette : Un sous-amendement,
pardon. Je m'excuse. Merci, M. le Président, de m'avoir rappelé à l'ordre. Est-ce
que, M. le Président, vous souhaitez qu'on attende que le libellé arrive ou on
y va de même?
Le Président (M. Bachand) :Est-ce que le libellé va arriver rapidement?
M. Barrette : M. le Président,
les...
Le Président (M. Bachand) :
Non? On peut suspendre quelques instants. Mais est-ce qu'il y a d'autres questions
sur l'ensemble de l'article, qui est quand même très court?
M. Barrette : Non.
Le Président (M. Bachand) :
Alors donc on pourra procéder rapidement à sa disposition après avoir reçu le sous-amendement
du ministre...
M. Barrette : Très bien.
Le Président (M. Bachand) :
...du député. Merci. Alors, on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 33)
(Reprise à 17 h 43)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M.
le député de La Pinière, s'il vous plaît.
M. Barrette : Oui. Alors,
M. le Président, je propose le sous-amendement suivant :
L'amendement à l'article 66 du projet
de loi est modifié par le remplacement de «1 000» par «1 500».
Alors, M. le Président, ainsi, l'article...
l'amendement se lirait ainsi :
«Lorsqu'une atteinte illicite à un droit
reconnu par le chapitre III cause un préjudice et que cette atteinte est
intentionnelle ou résulte d'une faute lourde, le tribunal accorde des
dommages-intérêts punitifs d'au moins 1 500 $.»
Pourquoi? Alors, M. le Président, je vais
reprendre des propos qu'a tenus le ministre précédemment. Et je pense que c'est
important de mettre les choses en perspective et dans le bon contexte.
Je reconnais et félicite le ministre pour
avoir fait en sorte que, dans son projet de loi, il y ait un régime
contemporain, je dirais, pas mal à jour, approprié d'amendes, de sanctions
pénales, ce genre de choses là. C'est une chose qui est non seulement
souhaitable, il y aurait dû en avoir avant. Il y en a maintenant, et c'est
parfait comme ça.
Bon, maintenant, M. le Président, ça, ce
dont je viens de parler, qui n'existait pas vraiment avant ou, du moins,
certainement pas de façon aussi complète et qui est rendu là aujourd'hui, ça, c'est
un univers en soi. Pourquoi? Parce que, juridiquement, on parle de manquement à
une loi, et il y a des amendes... des sanctions par manquement. Ça, c'est, si
vous me le permettez, M. le Président, c'est action-réaction : a induit b.
Et ce qui induit la sanction, c'est un manquement à la loi, aux provisions de
la loi.
Ce dont on parle ici aujourd'hui, M. le
Président, c'est un autre univers, qui est celui des dommages punitifs. M. le
Président, des dommages punitifs, là, dans notre corpus législatif, il y en a
très peu. C'est chose courante dans le droit américain. <C'est courant...
M. Barrette : ... de la
loi.
Ce dont on parle ici, aujourd'hui, M.
le Président, c'est un autre univers, qui est celui des dommages punitifs. M.
le Président, des dommages punitifs, là, dans notre corpus législatif, il y en
a très peu. C'est chose courante dans le droit américain. >C'est courant.
Vous pouvez être poursuivi, là, pour un dommage de 10 000 $, et je
n'exagère pas, puis avoir des dommages punitifs de 1 million de dollars. C'est
comme ça que ça marche aux États-Unis. Vous êtes sanctionné pour une faute qui
est prévue à la loi. Dans le monde médical, c'est comme ça. Vous avez une
erreur médicale qui vous donne un dommage de tant, et la compensation est de y,
mais s'ajoutent des dommages punitifs. On punit l'individu.
Je vous opère, là, sur le bout du doigt.
Vous avez une cicatrice, ce n'est pas beau, puis vous êtes mannequin des mains.
Puis là, bien là, c'est plate, vous ne pouvez plus gagner votre vie avec des
photos de vos ongles. Vous avez un dommage reconnu comme étant de tant de
milliers de dollars, lié à la cicatrice, qui est toute petite, mais ça va
arriver. Mais c'est tellement, tellement... Mettons que ça a été fait avec
négligence, là. Bang! Il y a un dommage punitif de 1 million de dollars.
Ça, là, c'est vu, vu, vu et revu. Et, dans notre corpus législatif, on n'a pas
ça.
En 1982, l'État, le gouvernement, le
législateur, là, je ne sais pas qui était là à l'époque, a choisi d'introduire
un dommage punitif dans le cas d'une faute intentionnelle qui touche les droits
d'un individu. Ce n'est pas la même affaire. Puis, comme le ministre disait
avant qu'on aille en suspension, comment on peut... Comment on peut lier ça,
là? Il n'y a pas de dommage identifié. Ce n'est pas le dommage qui est le
déclencheur, c'est une atteinte aux droits. C'est ça qui est le déclencheur de
la punition. Le législateur a dit : Ça, ça doit être puni. Bon.
Là, on arrive aujourd'hui... Puis je le
répète, là, ça, c'est un univers séparé de celui des amendes qui viennent des
infractions à la loi. Bon, là, on arrive, là, ici puis on dit : Bon, le
dommage punitif, qui est quelque chose d'exceptionnel dans notre droit, bien,
200 $, ce n'est pas assez, on l'augmente. Bon, 200 $ à 2 % par
année, là, après 40 ans, là, c'est 440 $. Ça fait que ce n'est pas
une grosse augmentation.
Et moi, je propose qu'il y ait une
augmentation, non pas exagérée, raisonnable. Tu sais, on a voulu la faire
passer de 200 $ à 1 000 $, c'est cinq fois plus. Moi, je propose
de la... même pas tripler, là, deux virgule quelque, là, et de l'amener là. Moi,
ça m'apparaît raisonnable, cohérent, logique avec toute la démarche qui est
faite actuellement. Voilà, c'est tout.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions?
M.
Caire
:
Oui.
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre.
M.
Caire
:
M. le Président, bien, écoutez, cette fois, je ne peux pas être d'accord avec
le député de La Pinière. Et je vous explique.
D'abord, il ne s'agit pas d'augmenter
l'amende, il s'agit d'harmoniser le dommage punitif aux amendes. On vient de voter
l'article 64, qui amène l'article 158. L'article 158 dit :
«Commet une infraction et est passible d'une amende de 1 000 $ à
10 000 $», et blablabla, et, bon, on a fait ce débat-là, M. le
Président. Donc là, <ce qu'on...
M.
Caire
:
...
le dommage punitif aux amendes. On vient de voter l'article 64,
qui amène l'article 158. L'article 158 dit : «Commet une
infraction et est passible d'une amende de 1 000 $ à
10 000 $», et blablabla, et, bon, on a fait ce débat-là, M. le
Président. Donc là, >ce qu'on souhaite, c'est... Là, il y a amende en
cas de faute, et le régime de sanctions punitives, de dommages-intérêts
punitifs, pour reprendre les mots, on ne l'a pas amené, là, il existait déjà,
là. Il était à 200 $, mais il vivait tout seul dans son univers.
Maintenant, et je remercie le député de
La Pinière pour ses bons mots, avec le projet de loi n° 64, on amène
un régime où il va y avoir des amendes, où il va y avoir des sanctions
administratives pécuniaires, où il va y avoir des sanctions pénales. Donc, ce
qu'on vient faire, c'est harmoniser ce qui existait déjà dans la précédente
loi, c'est-à-dire des dommages-intérêts punitifs. On vient les harmoniser à ce
qu'on a fait et, je viens de vous le dire, là, on met une amende de
1 000 $ à 3 000 $... oui, c'est ça, de 1 000 $ à
10 000 $, pardon, dans l'article précédent. On harmonise les dommages
punitifs. Donc, pour ces raisons-là, je ne pourrai pas donner suite à
l'amendement du député de La Pinière.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui. J'ai
un commentaire additionnel. Je suis content que, dans l'argumentaire du
ministre, il y ait la phrase suivante : C'est tout seul dans son coin.
C'est exactement mon argument. Il vient de nous dire, là, que l'article punitif
qui est là depuis 1982, là, c'est quelque chose qui vit tout seul. C'est
exactement mon argument.
Alors, comme c'est un univers séparé, on
n'harmonise pas des univers. On harmonise des choses du côté pénal, là. Du côté
des amendes, ce qu'on fait, c'est qu'on harmonise dans le monde des punitions
pénales. Puis c'est ça que le gouvernement fait. Quand j'étais là, c'est ça qu'on
faisait. Puis ça ne devrait pas être nécessaire, mais c'est comme ça que ça se
vit. Ça, ce n'est pas une critique, c'est juste un constat.
Alors, c'est un deuxième univers. Dans
l'univers dans lequel on est, oui, ça vit tout seul. Mais, comme on a souhaité
l'augmenter, moi, j'ai trouvé simplement que l'augmentation aurait pu être, un,
plus grande, 1 000 $ à 1 500 $. Le 441 $ que vaut
aujourd'hui le 200 $ de 1982, je pense que c'est une bonne augmentation,
là. Ce n'est pas astronomique, mais c'est raisonnable.
Maintenant, j'ai fait ma plaidoirie. Libre
au ministre de céder à l'évidence. Je ne lui en voudrai pas de céder, je trouve
que c'est correct. Et puis on va passer au vote, à moins que mon collègue de
Gouin ait des commentaires à faire.
• (17 h 50) •
M. Nadeau-Dubois : M. le
Président, tout a été dit, mais je pense, moi aussi, que l'humilité est une
qualité et non un défaut.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Donc, si je comprends bien, il n'y a pas d'intervention. Donc,
nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle,
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour,
évidemment.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Contre, évidemment.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
<Abstention...
Le Président (M. Bachand) :...
Donc, nous allons procéder à
la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle,
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour,
évidemment.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Contre, évidemment.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
>Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté.
Donc, on revient à l'amendement du ministre. Interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 66 est adopté. Donc, on revient
à 66 tel qu'amendé. Autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette... (La Pinière),
pardon.
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :Abstention. Donc, l'article 66, tel qu'amendé, est adopté.
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Oui. Merci, M. le Président. Donc, l'article 67.
L'article 171 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le présent article ne s'applique pas aux
communications de renseignements personnels effectuées en vertu des
dispositions de la section II.1 du chapitre III.»
Et j'ai un amendement, M. le Président,
qui se lit comme suit : Retirer l'article 67 du projet de loi.
Donc, cet amendement vise à supprimer
l'article 67 du projet de loi en raison de la suppression par amendement
de la section II.1, «Gestionnaire de renseignements personnels», qui a été
introduite à la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels, l'article 27 du projet de loi.
Donc, j'avais expliqué aux collègues que toute cette section-là, nous la
retirions de l'actuel projet de loi pour éventuellement reparler de ce
concept-là sur une autre tribune dont j'aurai l'occasion, dans les prochaines
heures, de discuter avec le député de La Pinière, mais pour lequel je ne
peux pas le faire maintenant parce qu'il s'agit, M. le Président, d'un projet
de loi qui n'est pas encore déposé à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :Abstention. Donc, l'article 67 est donc supprimé. Merci.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Article 68 : L'article 174 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans le deuxième alinéa et après «consulter», de «la section de
surveillance de».
M. le Président, l'article 174 de la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels est modifié afin de préciser que c'est la section de
surveillance de la Commission de l'accès à l'information qui conseille le
ministre en vertu de cet article.
Le Président (M. Bachand) :
<Interventions...
M.
Caire
: ...la
section de surveillance de».
M. le Président, l'article 174 de
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels est modifié afin de préciser que c'est la section
de surveillance de la Commission de l'accès à l'information qui conseille le
ministre en vertu de cet article.
Le Président (M. Bachand) :>Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 68 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
:
L'article 69 : L'article 179 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «2011», par «2026».
M. le Président, l'article 179 de la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels est modifié afin de prévoir que le prochain rapport
annuel de la Commission d'accès à l'information sera produit en 2026. Cela
permettra à la commission d'évaluer l'impact des modifications apportées par le
présent projet de loi.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions sur l'article 69? M. le
député de La Pinière.
M. Barrette : Pourquoi, il
faut mettre... Ça veut dire qu'à tous les cinq ans il faut refaire une loi?
M.
Caire
:
Non, non, non. C'est juste qu'on l'adopte maintenant, et là on vient fixer le
fait que le prochain rapport... Parce que, normalement, la commission devrait
déposer...
M. Barrette : ...tous les
cinq ans. O.K. Non, excusez-moi.
M.
Caire
:
Oui, c'est ça.
M. Barrette : J'ai mal
lu. J'ai mal lu ma... Excusez-moi, c'est...
M.
Caire
:
Parce qu'elle devrait déposer cette année, mais là, compte tenu qu'on change la
loi, on lui dit : Woups! On va te permettre de le faire en 2026.
M. Barrette : C'est
correct. J'avais mal lu, M. le Président. Mon erreur.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 69 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
:
Article 70 : L'article 44 de la Loi sur l'administration
financière (chapitre A-6.001) est abrogé.
Donc, l'article 44 de la Loi sur l'administration
financière est abrogé en raison de l'abrogation des articles 68.1 et 70 de
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et la protection des
renseignements personnels effectuée par le projet de loi ainsi qu'en raison du
fait que le nouvel article 67 de cette loi s'applique à la communication
prévue à l'article 36 de la Loi sur l'administration financière en tant
que communication expressément prévue par la loi. C'est clair, non?
M. Barrette : C'est
clair.
M.
Caire
: Voilà.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Sinon, nous allons procéder à la mise aux
voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, la... l'article 70, pardon, est adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Oui. M. le Président, les prochains articles touchent la <Loi sur
l'administration...
La Secrétaire
: ...parlementaire
formant le gouvernement, M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de
l'opposition officielle, M. Barrette (
La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, la... l'article 70, pardon, est adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Oui. M. le Président, les prochains articles touchent la >Loi sur
l'administration fiscale.
Donc, l'article 71 :
L'article 31.1.7 de la Loi sur l'administration fiscale
(chapitre A-6.002) est abrogé.
Donc, M. le Président,
l'article 31.1.7 de Loi sur l'administration fiscale est abrogé en raison
de l'abrogation des articles 68.1 et 70 de Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels
effectuée par le projet de loi ainsi qu'en raison du fait que le nouvel
article 67 de cette loi s'applique aux communications numériques à
l'article 31.1.7 de la Loi sur l'administration fiscale en tant que
communication expressément prévue à la loi. Donc, c'est des articles de
concordance.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 71 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
: Article 72 :
L'article 69.0.0.10 de cette loi est modifié par l'insertion, après
«prévus à», de «la section II.1 du chapitre III de cette loi et à».
L'article 69.0.0.10 de la Loi sur l'administration
fiscale est modifié en raison de la section II.2, «Gestionnaire de renseignements
personnels», introduite au chapitre III de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels de cette loi.
Donc, M. le Président, j'ai un amendement,
en cohérence avec ce que nous venons de dire, qui se lit comme suit :
Retirer l'article 72 du projet de loi.
Compte tenu du fait que cette notion a été
retirée du projet de loi, il avait été prévu de l'introduire dans la Loi sur l'administration
fiscale. Et maintenant nous devons retirer cet article-là parce qu'il n'est
plus nécessaire de le faire.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
M. Barrette : Ah!
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Barrette : Je suis
flushé.
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
Désolée, je ne vous avais pas vu.
Des voix : ...
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 72 est donc supprimé. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
• (18 heures) •
M.
Caire
: Article 73 :
L'article 69.8 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
dernier alinéa, de «, 68, 68.1 et 70» par «[...]68».
Donc, l'article 69.8 de la Loi sur l'administration
fiscale est modifié en raison de l'abrogation des articles <68.1 et
70...
>
18 h (version révisée)
<485
M.
Caire
: ...73. L'article 69.8 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «, 68, 68.1 et 70» par «68».
Donc,
l'article 69.8 de la
Loi sur l'administration fiscale est modifié en raison de l'abrogation des
articles >68.1
et 70 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels effectuée par le projet de loi.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à sa mise
aux voix. Merci. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 73 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
: L'article 74 :
L'article 71 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «, 68, 68.1 et 70» par «[...]68».
M. le Président, c'est la même chose que précédemment,
des articles de concordances.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 74 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
: 75.
L'article 65.0.2 de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29)
est modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le suivant :
«Cette entente est transmise à la Commission
d'accès à l'information et entre en vigueur 30 jours après sa réception
par celle-ci.»
Donc, l'article 65.0.2 de la Loi sur
l'assurance maladie est modifié en raison de l'abrogation de l'article 70
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels effectuée par le projet de loi.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Nadeau-Dubois
(Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 75 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire
:
Article 76, M. le Président : L'article 67 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, après le troisième
alinéa, du suivant<... (Interruption) ...pardon> :
«Il n'interdit pas non plus de révéler un
renseignement obtenu par la régie à un organisme public désigné suivant
l'article 70.3 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics
et sur la protection des renseignements personnels (chapitre A-2.1).»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «autorisée par la Commission d'accès à l'information à» par «ou à un
organisme pour qu'il puisse, conformément à l'article 67.2.1 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels,».
M. le <Président...
M.
Caire
:
...A-2.1).»;
2° par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «autorisée par la
Commission d'accès à l'information
à» par «ou à un organisme pour qu'il puisse, conformément à
l'article 67.2.1 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels,».
M. le >Président,
l'article 67 de la Loi sur l'assurance maladie est modifié en raison du
nouvel article 67.2.1 introduit par le projet de loi. Il est également
modifié en raison de la section II.1, «Gestionnaire du renseignement
personnel», introduit au chapitre III de la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels,
chapitre A-2.1, par le projet de loi.
Donc, M. le Président, vous comprendrez
que j'ai un amendement. Donc : Remplacer l'article 76 du projet de
loi par le suivant :
76. L'article 67 de la loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «autorisée par la Commission d'accès à l'information à» par «ou à un
organisme pour qu'il puisse, conformément aux articles 67.2.1 à 67.2.3 de
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels,»;
2° par l'insertion, après le
13e alinéa, du suivant :
«Il n'interdit pas non plus de
communiquer, conformément aux conditions et formalités prévues par la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels, au Commissaire à la santé et au bien-être, [des]
renseignements nécessaires à l'exercice de ses fonctions en application de la
Loi sur le Commissaire à la santé et au bien-être (chapitre C-32.1.1).»
M. le Président, la modification au
neuvième alinéa vise à préciser que la communication à des fins de recherche
doit s'effectuer conformément aux articles 67.2.1 à 67.2.3 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels et non seulement à l'article 67.2.1. Ceci permet
notamment d'assurer une cohérence dans les éléments que doivent fournir les
chercheurs, en plus de s'assurer que les communications sont encadrées par une
entente écrite, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions? M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois :
Peut-être nous rappeler quelles étaient les dispositions à 67.2.1 et 67.2.3.
M.
Caire
: Oui.
(Consultation)
M. Nadeau-Dubois :
Puisque c'est l'objet de l'amendement...
M.
Caire
: C'est
à l'article...
Une voix : ...
M.
Caire
:
L'article 23. Ça ne sera pas long, M. le député, je m'y rends avec toute
la célérité que vous me connaissez. Bien, c'est ça, c'est tous les articles qu'on
a amenés sur l'encadrement... article 23 qu'on a adopté, sur
l'encadrement, comment des renseignements personnels peuvent être communiqués
lorsqu'on parle de projets de recherche ou de fins statistiques. Donc, c'est de
s'assurer, là, d'avoir une <cohérence...
M.
Caire
: ...qu'on
a amenés sur l'encadrement... article 23 qu'on a adopté, sur
l'encadrement, comment des renseignements personnels peuvent être communiqués
lorsqu'on parle de projets de recherche ou de fins statistiques. Donc, c'est de
s'assurer, là, d'avoir une >cohérence avec la Loi sur l'assurance
maladie, donc tout le volet qui va encadrer la RAMQ, nécessairement.
M. Nadeau-Dubois : À 67.2.1,
c'était la liste des critères qui permettaient de communiquer des
renseignements...
M.
Caire
: ...que
devait contenir l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée, 67.2.1.
67.2.2 : «La personne ou l'organisme qui souhaite utiliser des renseignements
personnels à des fins d'étude, de recherche ou de production statistique doit...»
Donc, c'est ses obligations. Puis 67.2.3... Bon, cette loi est modifiée par le
remplacement du premier... Là, c'était de la concordance. Puis dans tous les
cadres de l'entente : «L'organisme public qui communique [un renseignement
personnel] conformément à l'article 67.2.1 doit préalablement conclure <une
entente... >avec la personne ou l'organisme à qui il les transmet, une
entente stipulant notamment que...» Donc, c'est tout l'encadrement de
l'entente.
M. Nadeau-Dubois : Donc, on
vient juste calquer dans la Loi sur l'assurance maladie...
M.
Caire
: Bien,
on vient mettre ça en cohérence avec la loi sur la...
M. Nadeau-Dubois : On vient
faire la référence, pour s'assurer que ce qui a été prévu à 67.1 et suivants...
M.
Caire
: C'est
ça, que c'est respecté dans ce contexte-là.
M. Nadeau-Dubois : ...ce soit
en fonction de ces modalités-là qu'on communique des renseignements personnels
dans la Loi sur l'assurance maladie.
M.
Caire
:
Voilà.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M.
le Président.
M. Barrette : M. le Président,
là, je vais vous demander une suspension parce que, bien honnêtement, là, il y
a des échanges que je n'ai pas suivis puis, dans la documentation, je ne suis
pas sûr d'avoir été à la bonne place. Et, comme cet élément-là m'apparaît
potentiellement important, j'aimerais ça, faire le point. On peut le faire en
suspension avec le ministre, là.
M.
Caire
: Sans
problème.
Le Président (M. Bachand) :
On est d'accord?
Alors, on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 08)
(Reprise à 18 h 12)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M.
le député de La Pinière, s'il vous plaît.
M. Barrette : Alors, merci, M.
le Président, d'avoir accepté de suspendre quelques instants, là. Alors, je
veux ici insister sur une chose, et il y a une conséquence à ça, et vous allez
comprendre la question. 67.2.1 à 67.2.3, on s'entend que ça traite des
modalités d'accès pour un chercheur, n'est-ce pas? Pas autre <chose...
M. Barrette : ...il
y
a une conséquence à ça, et vous allez comprendre la
question. 67.2.1 à
67.2.3, on s'entend que ça traite des modalités d'accès pour un chercheur,
n'est-ce pas? Pas autre >chose.
M.
Caire
: On
inclut la production de statistiques. Donc, si, par «chercheur», on étire ça à
la...
M. Barrette : Oui. Bon.
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Alors là,
j'aimerais bien comprendre quelle est l'étendue, dans l'esprit du ministre... Parce
que je ne sais... je ne pense pas que c'est dans la loi. Comme je l'ai dit précédemment,
M. le Président, je n'ai pas été là tout le temps, j'ai peut-être manqué des
bouts. En fait, j'ai manqué des bouts. Alors, peut-être que ça a été traité. Si
tel est le cas, il faudra me le rappeler. Puis je m'en excuse, de faire perdre
ce temps-là, mais ça ne sera pas du temps perdu.
La commissaire, c'est une autre affaire. La
ou le commissaire, ce n'est pas nécessairement dans la même catégorie qu'un
chercheur. Alors, ce texte-là, de la manière qu'il est écrit, de la manière que
je le lis, c'est comme si la commissaire allait avoir accès à plus qu'un
chercheur ou à moins, mais c'est ça, mon point, là, ici, là. Qu'est-ce qui a
été établi comme étant accessible dans certaines données, notamment en santé,
notamment en santé, pour les chercheurs dans 67.2.1. à 67.2.3? Est-ce que,
d'abord, ça a été établi? Et comment ça se transpose à la commissaire?
M.
Caire
: Je ne
comprends pas la question, là. Pourquoi... En quoi ça se transpose à la
commissaire?
M. Barrette : Bien, c'est ça
que je veux savoir.
M.
Caire
: Bien,
c'est parce que...
M. Barrette : Un chercheur,
là...
M.
Caire
: C'est
parce qu'anciennement la commissaire autorisait. Maintenant...
M. Barrette : Moi, je parle de
la Commissaire à la santé et au bien-être, là, je ne parle pas de la
commissaire d'accès à l'information, là.
M.
Caire
: O.K.
Excusez. Oui, alors, si on parle de la Commissaire à la santé...
M. Barrette : Et je vais être
très précis dans ma question, très précis. Quand qu'un chercheur, là, fait de
la recherche, signe des documents, fait ci, fait ça, il n'y a rien d'anonymisé.
À la limite, là, on a accès à tout, là, tout, tout, tout.
M.
Caire
: Ce n'est
pas exactement comme ça qu'on a adopté 67.
M. Barrette : C'est la raison
pour laquelle je pose la question.
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Dans le... Parce
que là, la commissaire, là, je ne pense pas qu'elle ait besoin d'avoir... je ne
pense pas que ça soit normal qu'elle ait accès, puis je vais prendre mon
exemple personnel, à mon dossier clinique. Je ne pense pas. Le chercheur, lui,
va l'avoir. Aujourd'hui, là, c'est comme ça que ça marche.
Alors là, j'aimerais bien ça, là, que les
choses soient bien établies. Moi, quand je regarde 67.2.1, là, à 67.2.3, c'est
la procédure, les formulaires, et ainsi de suite, ce n'est pas le contenu. Et
là je fais... Bien, débattons-en, là, puis précisons les choses. C'est une
chose que d'avoir accès à <mon...
M. Barrette : ...
soient bien établies. Moi, quand je regarde 67.2.1, là, à 67.2.3, c'est la
procédure, les formulaires, et ainsi de suite, ce n'est pas le contenu. Et là
je fais... Bien, débattons-en, là, puis précisons les choses. C'est une chose
que d'avoir accès à >mon rapport d'impôt, ce qui ne me dérange pas,
bien, si c'est confidentiel, évidemment, c'est une autre... puis de faire des statistiques,
là. Moi, ça ne me dérange pas, là, que l'Institut de la statistique du Québec,
là, fasse des croisements, là, entre des données de santé puis des données
fiscales. Pas de problème avec ça, moi. Au contraire, ça devrait se faire, aucun
problème avec ça.
Mais là, là, à un moment donné, il y a une
limite, là, où... Puis j'aimerais savoir quelle est la limite, parce que la Commissaire
à la santé et au bien-être, là, moi, je ne la vois pas comme un chercheur.
M.
Caire
: O.K.
Bien, d'abord, je vais apporter quelques précisions sur ce qui a été dit par le
collègue. 67.2.1 et 67.2.2...
M. Barrette : 67.2.3.
M.
Caire
: Bien,
67.2.3, c'est les ententes, c'est les protocoles d'entente, mais 67.2.1, c'est
toute la dépersonnalisation des données, c'est quel type de donnée peut être...
On parle de renseignements personnels, là, je dis données, là, mais je vais me
remettre dans... Donc, tous les renseignements personnels qui peuvent être communiqués
à des fins de recherche, sous quelle forme et exclusivement les renseignements
qui sont nécessaires à la recherche, qui doivent être dépersonnalisés, pour
lesquels demander le consentement des individus serait déraisonnable, bon, il y
a une série de conditions comme ça, là. Je regarde Me Miville-Deschênes,
qui me regarde avec des yeux, je ne suis pas trop sûr.
Mais, tu sais, il y a... C'est ça, on ne
prend pas l'ensemble du dossier médical d'un individu puis le transférer au
chercheur, là. Justement, ce n'est pas ça qui est prescrit dans 67.2.1. Puis il
y a des évaluations des... une obligation de faire une évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée avant de transmettre les renseignements. Donc, il y a
une série d'obligations, puis on s'assure de circonscrire la transmission des renseignements
personnels à ce qui est strictement nécessaire au protocole de recherche tel
qu'il a été présenté. Donc, il faut comprendre que c'est ce contexte-là que
67.2.1, 67.2.2 vient paramétrer. Puis 67.2.3 vient prescrire ce que doit
inclure l'entente entre le fournisseur de renseignements personnels et le
chercheur au sens chercheur, recherche et statistiques.
Donc, ici, ce qu'on vient ajouter, c'est
que, dans le cas de, bien, actuellement, la Commissaire à la santé, pour les
fins de l'exercice de ses fonctions, <elle peut... >selon les
paramètres qui <ont...
M.
Caire
: ...recherche
et
statistiques.
Donc, ici, ce qu'on vient ajouter,
c'est que, dans le cas de, bien,
actuellement, la
Commissaire à
la santé, pour les fins de l'exercice de ses fonctions, elle peut... selon les
paramètres qui >ont été établis dans les articles 67.2.1, 67.2.2 et
67.2.3, elle peut aussi bénéficier de renseignements mais toujours en fonction
de ce que la loi qui constitue le Commissaire à la santé lui permet de faire.
Donc, ce n'est pas de dire : On lui
donne un statut supérieur aux chercheurs, mais il est de fait, dans les
fonctions de la Commissaire à la santé, de faire des éléments ou de produire
des éléments d'analyse, de recherche et, en fonction de ça, des rapports et des
recommandations. Donc, oui, il y a un volet recherche dans la mission de la Commissaire
à la santé, il y a même un volet enquête, là, comme on peut le voir
actuellement. Et donc, dans ce sens-là, <il est logique... >je
dirais, au même titre qu'un chercheur ou que quelqu'un qui produit des statistiques,
compte tenu de sa mission, il est logique qu'elle puisse aussi avoir accès à
des renseignements personnels.
Mais on ne fait pas ça n'importe comment,
puis il n'est pas question que la Commissaire à la santé ait accès à l'ensemble
de mon dossier parce que c'est son bon plaisir. Il y a quand même des
paramètres très stricts qui sont fixés aux paragraphes que j'ai précédemment
cités.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de La Pinière.
• (18 h 20) •
M. Barrette : Alors là,
M. le Président, là, je pense qu'on va voir... peut-être, c'est possible
qu'on s'engage dans une longue discussion qui ne se terminera pas aujourd'hui,
là. Puis je vais vous expliquer pourquoi, là. La fonction de Commissaire à la
santé et au bien-être, là, elle existait, là, elle a été transférée à l'INESSS,
elle est revenue à un individu, mais elle existait. Et moi, je peux vous dire,
M. le Président, expérience à l'appui, que la commissaire ou le
commissaire, cette fonction-là, il y a un certain niveau de renseignement qui
était limité. Moi, je peux vous...
Je vais vous donner un exemple pratique,
là. Un des excellents rapports qui a été fait, puis je l'ai dit publiquement
dans le passé, c'est celui sur la fécondation in vitro. Pour avoir fait ce
rapport-là avec la qualité qu'il avait, ce n'est pas parce qu'ils ont eu accès
à des données de la RAMQ, c'est parce qu'ils ont parlé à des médecins. Moi, je
me rappelle, j'étais à la FMSQ à l'époque et tous les travers de cette
fonction-là, je les connaissais par mes membres. Et on a pu indiquer à la
commissaire : Allez interviewer telle personne, telle personne, telle
personne. Et ils ont eu, disons, le tableau précis de ce qui se faisait sur le
terrain. Et je ne commenterai pas plus, vous n'avez qu'à lire le rapport pour
voir comment qu'il y avait des originalités, on va dire ça comme ça. Ça, ces
données-là, elle les aurait vues si elle avait accès à certaines <données...
M. Barrette : ...
personne. Et ils ont eu, disons, le tableau précis de ce qui se faisait sur le
terrain. Et je ne commenterai pas plus, vous n'avez qu'à lire le rapport pour
voir comment qu'il y avait des originalités, on va dire ça comme ça. Ça, ces
données-là, elle les aurait vues si elle avait accès à certaines >données.
Alors, moi, à moins que la loi ait changé,
puis là la question, je la pose, à moins que la loi sur le/la commissaire,
l'institution du Commissaire à la santé et au bien-être ait changé, je ne suis
pas sûr qu'ils ont... Et là est-ce qu'on vient de changer quelque chose? Moi,
M. le Président, là, je vais vouloir, avant d'aller plus loin, cette réponse-là :
Est-ce qu'il y a eu un changement dans a loi? J'aimerais qu'on m'établisse, là,
pour cet amendement-là, qu'est-ce que la Loi sur le Commissaire à la santé et
au bien-être prévoit comme accès. Venons-nous... Allons-nous... Parce que, là,
ce qui est écrit ici, là, c'est parce que ça peut aller très loin.
Ce que ça dit... Parce que moi, je ne sais
pas quelle est la portée du «conformément aux conditions et formalités prévues
par la loi». C'est-tu juste des documents de non-divulgation, de confidentialité,
ainsi de suite? Moi, là, j'aimerais avoir des réponses très précises sur ce sur
quoi peut avoir accès le commissaire. Parce que de la manière que c'est écrit,
là, <on pourrait... >puis peut-être que je le fais à tort, on
pourrait conclure que le commissaire a accès à tout.
M.
Caire
: Bien,
en fait...
M. Barrette : Je sais qu'on va
me dire que non, là, mais j'aimerais ça avoir la preuve.
M.
Caire
: Bien,
en fait, la preuve, elle est dans les articles qu'on a mentionnés précédemment,
M. le Président, parce que, bon, ce que... Parce qu'initialement... Puis l'argument
du collègue de La Pinière pourrait nous... penser que c'était la chose à
faire dans le sens où il nous dit lui-même : La Commissaire à la santé et
au bien-être n'est pas un chercheur, et donc on ne peut pas lui donner des
prérogatives comme on donne aux chercheurs. Mais la Commissaire à la santé et
au bien-être, dans ses fonctions, elle va produire des éléments qui relèvent de
la recherche mais peut-être pas au sens d'un protocole de recherche comme je
cherche une nouvelle molécule ou je cherche... bon, mais il y a quand même une
recherche, bon, sur l'efficacité des mesures, sur le bien-être de la population,
sur l'état de santé. Donc, dans ses fonctions, elle a besoin de ces
renseignements-là, de ces informations-là pour assurer la mission qui est prévue
par la loi.
Donc, ce que la loi dit, dans le fond, c'est
que cette loi-ci n'interdit pas de communiquer conformément aux formalités
prévues par la Loi d'accès aux documents des organismes publics... Bon, en
fait, on fait référence... à ce moment-là, on dit : O.K. On va transmettre
les renseignements nécessaires à la fonction de Commissaire à la santé et au
bien-être, mais, à ce moment-là, on va vous soumettre <aux...
M.
Caire
: ...n'interdit
pas de communiquer conformément aux formalités prévues par la Loi d'accès aux
documents des organismes publics... Bon, en fait, on fait référence... à ce
moment-là, on dit : O.K. On va transmettre les renseignements nécessaires
à la fonction de Commissaire à la santé et au bien-être, mais, à ce moment-là,
on va vous soumettre >aux articles 67.2.1, 67.2.2 et 67.2.3. Et
donc il y aura, pour la commissaire, l'obligation de faire une évaluation des
facteurs relatifs à la vie privée dans l'utilisation des renseignements
personnels selon les critères. Il y aura une entente qui sera signée sur
comment elle va utiliser ces renseignements-là, à quelles fins, ta, ta, ta.
Alors, dans le fond, c'est de la
soumettre, de lui dire : Oui, tu vas y avoir accès, mais on va mettre le
même cadre qu'on mettrait pour un chercheur ou pour un statisticien. Puis je
vais...
Le Président (M. Bachand) :...sur la même question, parce qu'il reste peu de temps, j'aurais
le député de Gouin sur la question, oui.
M.
Caire
: Mais
je... M. le Président, avec...
M. Nadeau-Dubois : Mais, juste
pour être sûr, puis on...
Le Président (M. Bachand) :
S'il vous plaît!
M.
Caire
:
Parce que, quand Me Miville-Deschênes lève la
main, d'habitude, c'est une bonne idée de...
M. Nadeau-Dubois : Bien, ça va
peut-être... Il pourra peut-être répondre, justement. Parce que ce que vient de
dire le ministre, là... Il y a deux parties à l'amendement. La première partie
de l'amendement vient faire une allusion à 67.1 et suivants. La deuxième partie
de l'amendement, là, qui est plus loin, là, qui est au 13e alinéa, là, en
fait, après le 13e alinéa, ça ne mentionne pas spécifiquement 67.2.1 et
suivants. C'est un libellé très général qui dit «les conditions et formalités
prévues par la loi».
M.
Caire
: Oui.
M. Nadeau-Dubois : Donc, c'est
beaucoup plus vague et général, le ministre en conviendra, que la première
partie de son amendement où là on vient spécifiquement cibler certains
articles, là, alors que le ministre vient de répondre au député de
La Pinière : Ne vous inquiétez pas, tout ça est balisé dans 67.2.1 et
suivants. Je ne suis pas certain que c'est le cas, puis peut-être que Me Miville-Deschênes
peut nous informer sur cette question.
Le Président (M. Bachand) :
Mais, juste avant, le député de La Pinière. Après ça, ça serait Me Miville-Deschênes,
oui.
M. Barrette : M. le Président,
nous ne pourrons pas, dans les cinq minutes qu'il nous reste, là, vider ce
sujet-là, c'est impossible, parce qu'il va falloir que vous reveniez à la
prochaine séance pour établir ce qui est permis dans le cadre de la loi sur le
ou la commissaire et de voir la différence avec maintenant. Moi, là, je veux
voir et entendre ça. Vous ne pourrez pas le faire, là, maintenant, là, on n'a
pas le temps de faire le tour de ça, c'est un petit peu trop compliqué. Par
contre, on a le temps de se préparer pour la prochaine séance, qui risque
d'arriver la semaine prochaine, théoriquement. Je dirais, c'est un risque mais
calculé.
Des voix : ...
M. Barrette : Alors, moi, ce
que je souhaite, là... Peut-être après, là, mais, en tout cas, je souhaite que,
pour débattre de...
M.
Caire
: Il y
a quelque chose qui me dit que, la semaine prochaine, on va se voir, mais sur
d'autres sujets.
M. Barrette : Je souhaite que,
pour débattre de ce sujet-là, nous ayons une compréhension détaillée de ce qui
est actuellement permis à l'institution du Commissaire à la santé et au
bien-être et de faire la comparaison avec ce qui est prévu pour les chercheurs.
Je suis convaincu que ce n'est pas la même affaire. Je ne souhaite pas <faire
de...
M. Barrette : ...détaillée
de
ce qu'il est actuellement permis à l'institution du Commissaire à la santé et
au bien-être et de faire la comparaison avec ce qui est prévu pour les
chercheurs. Je suis convaincu que ce n'est pas la même affaire. Je ne souhaite
pas >faire de précédent. Et actuellement, là, vous ne pouvez pas me
répondre à ça, là. Puis ce n'est pas une critique, là, je demande juste qu'il y
ait une réflexion détaillée, qu'on l'expose, qu'on vienne ici et qu'on prenne
le temps de la faire.
Alors, moi, M. le Président, à ce
moment-ci, je vous suggère ou propose de suspendre l'étude de l'amendement en
question pour qu'on puisse y revenir en pleine connaissance de cause et avec le
temps nécessaire pour le faire.
Le Président (M. Bachand) :
J'avais Me Miville-Deschênes. M. le ministre?
M.
Caire
: ...on
reviendra. Non, je vais me ranger à la suggestion du collègue. On reviendra
dans une séance...
M. Barrette : Ultérieure.
M.
Caire
: ...ultérieure.
Merci.
Le Président (M. Bachand) :
Donc, il y a consentement pour suspendre l'amendement? Consentement pour
suspendre l'étude de l'article?
M.
Caire
: On
peut même suspendre les travaux, M. le Président.
M. Barrette : C'est une
excellente idée.
Le Président (M. Bachand) :
On ne peut pas suspendre les travaux tout de suite. Ça ne sera pas tellement
long, M. le ministre. Alors, M. le ministre...
M. Barrette : Est-ce que vous
voulez que je demande une suspension pour faire un amendement?
Une voix : ...
Le Président (M. Bachand) :
Oui, c'est ça, l'amendement et l'article.
Une voix
: ...
Le Président (M. Bachand) :
Oui, c'est ça. Alors, M. le ministre.
M.
Caire
:
Alors, M. le Président, l'article 77 : L'article 45 de la Loi
concernant le cadre juridique des technologies de l'information — la
loi préférée de mon collègue de LaFontaine — (chapitre C-1.1) est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant :
«La création d'une banque de
caractéristiques ou de mesures biométriques doit être divulguée à la Commission
d'accès à l'information avec diligence, au plus tard 60 jours avant sa
mise en service.»
Donc, M. le Président, je pense que c'est
assez clair, là, il y a déjà une obligation, dans la loi, de le divulguer à la Commission
d'accès à l'information. Maintenant, on donne un délai plus grand à la commission
pour que celle-ci puisse faire le travail et tous les pouvoirs qui sont prévus
à cette excellente loi et qui sont ceux de la Commission d'accès à
l'information.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y aurait des courtes interventions?
M. Tanguay
: ...intervention.
Voulez-vous me partir ou vous voulez suspendre?
Le Président (M. Bachand) :
Non. Alors, cela dit, monsieur...
M.
Caire
: Non,
c'est correct. C'est correct, parce que vous allez...
M. Tanguay
: Parce que
j'ai ici en main un rapport dont on va parler.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, cela dit, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine
die.
Merci beaucoup, tout le monde. Bonne
soirée.
(Fin de la séance à 18 h 30)