(Onze
heures trente et une minutes)
Le
Président (M. Bachand) :
À l'ordre,
s'il vous plaît! Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare
la séance de la Commission des institutions ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 14,
Loi modifiant diverses dispositions relatives à la sécurité publique et
édictant la Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues.
Avant de débuter, M.
le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel)
est remplacée par M. Gagnon (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Je vous rappelle que nous étudions le projet de loi n° 14 par sujets. Lors
de l'ajournement de nos travaux mardi, nous en étions à l'étude du sujet
no 5, intitulé Renforcement du système de déontologie policière. Nous
avions amorcé l'étude de l'article 33 du projet de loi. Donc,
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme
Maccarone : Pour revenir au débat que nous avons ouvert lors de la fin
de nos travaux mardi, j'avais posé des
questions en ce qui concerne les travaux du commissaire pour valider la
véracité des plaintes qui seront déposées pour mieux comprendre le processus, parce que, comme je dis, avec la
forte probabilité aujourd'hui... avec l'intelligence artificielle, puis tout ce que nous pouvons faire
avec ChatGPT, quelle garantie avons-nous que le commissaire va pouvoir
valider la véracité des plaintes et des signalements? Parce que je comprends
que c'est «selon les modalités qu'il détermine», mais eux aussi doivent avoir
une certaine... des travaux à faire pour augmenter leur capacité, eux aussi
devraient avoir des spécialistes en cybercriminalité. Par contre, si on
comprend qu'il y a du monde qui vont pouvoir faire toutes sortes d'affaires, ça
fait que... Quelles preuves avons-nous que ces affaires... telles affaires
seront prises en considération?
Le
Président (M. Bachand) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
...saisir le sens de votre
question, là. Est-ce que, là, vous... Le signalement... Là, vous me parlez, je
pense, du signalement, mais le signalement anonyme...
Mme
Maccarone : Oui, exactement.
M.
Bonnardel : ...versus la personne qui autorise que son signalement
soit divulgué, donc, sa preuve ou que ses éléments de preuve soient divulgués,
mais je ne vois pas le lien entre l'intelligence artificielle et la personne
qui s'exprime par elle-même sur sur un événement x et qui décide que sa preuve
et son identité soient dévoilées au service
de police versus le signalement anonyme où... Un signalement anonyme, bien,
c'est anonyme, comme plusieurs personnes font des signalements anonymes
au corps de police, comme si... même un policier pourrait faire un signalement anonyme sur un autre de ses collègues
pour un manquement au code de déontologie. Je veux juste saisir, là. Je
ne comprends pas le sens de votre question, là.
Mme
Maccarone : Quand nous avons terminé nos travaux mardi, on parlait,
oui, de l'anonymat des plaintes, puis nous
avons des préoccupations. On a jasé ensemble tout... les deux équipes pour
mieux comprendre comment ça va fonctionner. Encore une fois, ce n'est
pas une question d'être contre, mais une question de savoir comment toutes les
parties prenantes vont pouvoir... Exemple, un policier qui est le sujet d'un
signalement ou une plainte, si c'est fait à l'anonymat...
non... oui, si c'est fait à l'anonymat... comment, si c'est fait à l'anonymat, cette
personne va pouvoir venir se défendre?
Puis j'ajoute à ça...
Dans des circonstances où la plainte sera faite sous l'anonymat, comment est-ce
qu'on peut être rassuré que la plainte ou le signalement est fait... est aussi
vrai avec la... Dans notre société, aujourd'hui, on est dans le XXIe siècle, mettons, si c'est un vidéo, un vidéo qui
peut être fabriqué, fabriquer quelque chose qui n'est pas vrai... Je
pense que, probablement, tout le monde, on a entendu Pierre Arcand en ondes, à
un moment donné, chanter en italien, c'était
sa voix. Ça fait que comment est-ce que nous pouvons s'assurer que la véracité
des preuves qui vont être soumises,
si elles sont faites sous le couvert de l'anonymat, c'est vrai pour protéger
les personnes concernées aussi?
M. Bonnardel : Bien,
je veux juste corriger une chose. Là, vous avez dit : Plainte anonyme. Il
ne peut y avoir de plainte anonyme. Un signalement est anonyme. Il faut
faire la part des choses entre les deux.
Mme
Maccarone : Voilà, signalement.
M. Bonnardel :
Puis, comme je l'expliquais aux
collègues du deuxième... à la collègue de la deuxième opposition, je pense, avant-hier, c'est l'accumulation de ces
signalements ou de ces preuves possiblement anonymes qui vont démontrer si, oui
ou non, la commissaire va déposer... va débuter une enquête. Là, vous me
dites : L'intelligence artificielle... Si moi, je m'amusais à créer
une vidéo pour déclarer que la policière Maccarone a fait ça... C'est
l'accumulation de tout ça, là. La policière
Maccarone dit : Bien, regardez, là, j'ai un vidéo... Mettons que ce n'est
pas anonyme, mettons, moi, François, j'ai signé une déclaration où j'ai
dit : La policière Maccarone a fait ça, bien, nécessairement, je vais vous
questionner avant d'aller... avant de déposer la preuve pour savoir est-ce que
ce vidéo-là est véridique ou pas. C'est pour ça que c'est difficile de comprendre comment l'intelligence artificielle
pourrait changer le fardeau ou la preuve même vis-à-vis un policier. La commissaire est habile, en tout
cas, avec l'expérience qu'ils ont, pour définir ce qu'il y a de frivole, ce
qu'il n'y a pas de frivole, ce qui pourrait être faux, ce qui ne l'est pas.
Alors, dans tout ça,
je pense qu'il faut faire confiance au travail de la commissaire. Puis, comme
je le disais à la deuxième opposition avant-hier, on n'enlève rien, là.
Aujourd'hui, le signalement... Avant, n'importe qui pouvait porter plainte. N'importe qui pouvait porter
plainte, quelqu'un derrière sa télé disait : Moi, je ne suis pas content
de ce que je vois, là, de l'usage de la force de la part d'une policière ou
d'un policier, je porte plainte. Bien là, tu ne pourras pas porter
plainte qui va amener une enquête directe, mais tu vas amener un signalement,
et, si le signalement et cette accumulation de signalements donne 2 %,
3 %, 4 %, 5 %, fait que c'est un cumulatif, en plus, avec celle
ou celui qui était présent lors d'un événement, qui porte plainte, parce que,
là, maintenant, c'est celui qui va être directement impliqué ou ceux qui sont directement impliqués qui pourront porter
plainte, je pense que c'est l'accumulation de tout ça qui va amener une preuve tangible pour
possiblement, possiblement, peut-être, accuser ou non le policier ou la
policière.
Mme Maccarone :
C'est énormément de pouvoirs dans
les mains du commissaire. C'est un gros pouvoir décisionnel. Est-ce que c'est seulement l'accumulation, mettons, des
informations, des signalements qui va provoquer une enquête?
M.
Bonnardel : ...vous m'avez posé la question, et je vous disais :
Ça peut être une accumulation, comme ça peut
être une preuve. Un signalement anonyme, est-ce que c'est plausible? Peut-être.
Je ne suis pas commissaire, je ne suis pas dans le... je n'étudie pas
les signalements, puis les preuves, puis les plaintes qui sont faits, mais
est-ce qu'une pourrait amener le début d'une enquête? Possible. La seule
personne qui pourrait répondre à ça, c'est le jour où vous allez avoir la commissaire aux études de crédits pour lui poser
la question, mais... Là, moi, je vous donne des possibilités, mais c'est
certain qu'il y a de multiples situations qui pourraient amener la commissaire
à avoir trois signalements, deux anonymes, un pas anonyme, puis là, bien, c'est
la combinaison de tout ça qui fait que... parce que j'imagine mal comment tu peux juste signaler s'il n'y a pas de plainte,
mais, là encore, c'est mon analyse à moi, là, mon analyse à moi, là. Si tu signales, ça se peut
qu'il y ait eu une plainte, là, qui... en bonne et due forme, là, qui a été
préparée déjà par une situation x, y, z, là, qui a pu arriver dans un
parc entre un policier puis des citoyens.
Mme Maccarone :
J'ai beaucoup de respect pour les gens qui occupent ce poste de commissaire
parce que je ne peux même pas imaginer la
lourdeur de la tâche puis comment que c'est très difficile. On parle des
réputations de beaucoup de gens. On parle des validations des
informations. Ça fait que je comprends que ça se peut que c'est peut-être pas
une accumulation puis c'est pour ça que je pose des questions pour voir si
c'est une formation spécifique. On a parlé de formation ou on s'en vient... Je
ne sais pas, je commence à être mêlée dans tous les articles, ça se peut que ça s'en vienne, la formation, dans les articles
qui suivent, mais c'est pour ça que je soulève des préoccupations. Que ça soit
soulevé par les policiers ou la population aussi, la crainte, c'est que, s'il y
a quelque chose... Ça peut être quelque chose... un enregistrement vidéo, un enregistrement audio, puis on sait
aujourd'hui que ça, ça peut être faux, c'est juste ça.
• (11 h 40) •
Ça fait que, si c'est
basé uniquement... Si ce n'est pas de l'accumulation, mais si c'est le gros bon
sens du commissaire, que je comprends... Il ou elle souhaite faire son travail
comme il faut, mais j'ai entendu des histoires, juste hier, de gens qui travaillent sur l'aile parlementaire libérale,
où leurs parents ont reçu des appels, puis qu'ils pensaient vraiment que
c'étaient leurs petits-enfants. Ils ont besoin d'argent. Ils disent : Oui,
O.K. Ils raccrochent. Parce que c'est un avocat qui a appelé. Ils raccrochent,
puis, après ça, tout de suite après, c'est le petit-enfant qui appelle, qui pleure, qui est tout désorganisé. Si ce n'est pas
parce qu'ils ont pu rejoindre une autre personne, bien, il était pour rejoindre
cette personne pour donner de l'argent, puis
c'est du monde intelligent, c'est des avocats, c'est des juges, c'est n'importe
qui qui peut détourner de la réalité...
C'est pour ça que
je... Pour moi, la préoccupation que j'ai... Puis je ne dis pas que le ministre
n'a pas raison, puis je ne dis pas que le
commissaire n'a pas envie de faire son travail comme il faut, mais je
soulève... Quand on parle de l'anonymat, je pense qu'il faut aller vraiment au
fond de la question puis il faut être encore un petit peu plus préoccupé...
On ne veut pas empêcher les gens à
signaler... Puis c'est un très bon point, que ça se peut que c'est un policier.
Comme on a jasé tantôt, ça se peut que c'est un autre policier qui souhaite
signaler quelque chose sur un collègue. Évidemment, le couvert de
l'anonymat est essentiel. C'est très important, mais je me préoccupe aussi pour
les deux bords, tu sais, «you're not...
you're innocent until you're proven guilty». Ça fait que c'est un peu ça, le
principe de qu'est-ce qu'on va faire aussi pour protéger toutes les
parties prenantes.
M. Bonnardel : Vous
amenez un bon point, sauf que je fais... Vous l'avez dit, là, d'entrée de
jeu : Je fais confiance à l'expérience et aux multiples situations
que les commissaires ont vécues dans les dernières années pour mesurer la véracité ou non d'un... pas d'un texte, mais d'une
déclaration sur vidéo. Est-ce que le policier était vraiment présent lors
de cette... Tu sais, je pense qu'il y a de
multiples outils de contre-preuve qui sont... que le commissaire est capable de
faire, puis même le policier lui-même s'il est interpelé par une plainte
ou le début d'une enquête. Donc, là-dessus, oui, il faut être inquiet, mais je fais confiance... C'est vrai que les
technologies ou la technologie, aujourd'hui, que vous évoquez peut nous
amener à nous questionner, mais je pense qu'à la base, à la fin, l'expérience
des commissaires face à ces enjeux possibles vont nous permettre de déjouer,
s'il y a lieu, s'il y a lieu, le fait que de faux signalements pourraient être
émis.
Mme
Maccarone : Mais il faut être vigilant.
M.
Bonnardel : Oui, oui.
Mme
Maccarone : Il faut être vigilant. J'ai une question que je souhaite
poser, mais je pense que le ministre a déjà répondu quand on a parlé d'une
accumulation, puis, avec une accumulation, ça se peut qu'un signalement peut devenir une plainte. Le SPVM, dans leur mémoire
puis dans leurs préoccupations, il pose la question : «Est-ce qu'un nombre
important de signalements anonymes consignés
au registre pourraient avoir une incidence sur le traitement d'une plainte
éventuelle ou dans le déclenchement d'une enquête par le commissaire?» Est-ce
que la réponse à ça est oui?
M.
Bonnardel : Bien, ça, c'est plus la commissaire. Moi, je vous expose
ce qui pourrait peut-être arriver dans la tête de la personne ou de la
commissaire qui aurait étudié un nombre de signalements x versus la plainte, aussi, qui a peut-être été déposée pour débuter
possiblement une enquête ou juste des signalements qui pourraient amener
le déclenchement d'une enquête, sans
plainte. C'est cette combinaison de facteurs qui sont difficiles, pour moi,
d'évaluer, même pour vous, même pour tout le monde ici. Donc, il y a des cas de
figure, là. Il pourrait y en avoir... On pourrait en faire
10 différents qui pourraient amener une décision de la part de la
commissaire. Donc, ce serait peut-être une accumulation, d'un côté, pour la
preuve. Peut-être, de l'autre côté, comme je le disais tantôt, deux
signalements pourraient amener le début d'une enquête, avec une combinaison
d'une plainte ou pas de plainte du tout.
Mme
Maccarone : C'est du cas par cas.
M.
Bonnardel : Voilà.
Mme Maccarone :
O.K. Puis est-ce que le registre
garde tous les signalements? Parce qu'on a parlé du registre auparavant.
Le registre va garder tous les signalements?
M.
Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone :
C'est ça, exactement. Le sens de
la question, c'est : Même les signalements qui sont désignés
frivoles ou de mauvaise foi, est-ce que tout ça, ça va être gardé aussi?
M.
Bonnardel : Là, vous parlez du rapport que la commissaire va...
Mme
Maccarone : Du registre, pas du rapport. Ça fait que tout...
M.
Bonnardel : Bien, le registre qu'on va... Vous parlez des éléments que
nous allons recevoir, là?
Mme
Maccarone : Oui, mais, mettons, chaque fois, François fait une plainte
ou faisait un signalement, puis on détermine que... contre Jennifer, puis on
détermine que c'est frivole. Est-ce que ça, ça reste dans le registre?
M.
Bonnardel : Bien, ça reste dans le registre, oui, à moins qu'on me
corrige.
Mme
Maccarone : Est-ce que le registre garde tous les signalements, peu
importe le type de signalement, mettons, un
signalement qui est considéré fondé, qui peut peut-être devenir une enquête, et
même si c'est frivole, ça garde tout?
M.
Bonnardel : Oui.
Mme
Maccarone : O.K., puis ça, c'est pour une période de 12 mois?
C'est pour «à vie», c'est...
M. Bonnardel :
Oui, c'est ça, c'est la
commission comme telle qui va déterminer les modalités. Donc, est-ce que
c'est 12 mois, est-ce que ce sera 24, 36? C'est elle qui va déterminer les
modalités pour son registre.
Mme
Maccarone : S'il y a un changement de commissaire, ça peut changer les
modalités?
M.
Bonnardel : Bien, «ça peut changer les modalités»... Je pense
que le ou la commissaire qui détermine qu'on garde un registre sur 12,
24 ou 36 mois...
Mme Maccarone : C'est rare que je
vais dire ça, mais il me semble que ça prend un règlement.
M. Bonnardel : C'est ça, je pense
qu'il faut... Dans ce cas-ci, l'autonomie de la commissaire est importante.
Mme
Maccarone : Oui, mais pas juste le commissaire. C'est pour ça
que je dirais que je trouve, dans ce cas-ci, ça va être rare que je vais
le dire, qu'on n'a pas besoin de le voir en noir et blanc dans la loi, mais je
comprends la nécessité d'avoir de la
flexibilité de la part du gouvernement ou du ministère puis aussi du
commissaire, mais on n'aura pas une
responsabilité d'avoir quand même un règlement qui peut être assujetti suite à
une consultation du commissaire, mais que les parties prenantes
concernées, bien, elles peuvent être consultées pour le 45 jours.
M. Bonnardel : Ce serait surprenant,
puis encore un cas surprenant, que la commissaire dise : Moi, je garde un registre seulement pour 12 mois. Quand on
évalue dans un rapport annuel la situation de... des fois, deux ans, trois ans
en arrière, même, des fois, jusqu'à cinq ans... Je ne vous dis pas que la
commissaire va déterminer par elle-même qu'on garde ça sur une période de cinq ans, mais, si on veut être capables de
bien travailler puis de voir une situation, un cycle qui est bon ou qui
n'est pas bon, avec un nombre de signalements ou un nombre de plaintes, je
pense qu'il faut être capable de...
Mme Maccarone : Oui, mais c'est...
M. Bonnardel : Puis, aujourd'hui,
avec les... on est capables de garder 10 ans, 15 ans, 20 ans,
j'imagine, de statistiques, là, assez
facilement. Donc, puis là je parle pour moi, je ne vois pas en quoi la
commissaire, du jour au lendemain, elle dit : Bien, on efface tout
à chaque 12 mois, là. À peu près, selon moi, impossible.
Mme
Maccarone : Ce serait surprenant, mais possible. C'est ça,
l'affaire. C'est ça que je veux éviter. Puis je comprends la nécessité, encore
une fois, d'avoir de la flexibilité. Moi, ce que je veux éviter, c'est que
c'est la décision qui est prise...
M.
Bonnardel : ...amène un bon point. Le registre, il existe, il
y en a déjà un. Il y en a déjà un pour les plaintes. Là, on l'ajoute pour les
signalements. Donc, il faudrait... Je pourrais essayer d'aller chercher
l'information, là, avec la...
Mme Maccarone : ...actuel, est-ce
que c'est les plaintes depuis toujours qui sont là ou est-ce que ça...
M.
Bonnardel : On va aller vous chercher l'info, là, parce qu'on
n'invente pas un nouveau registre, là. Il est là, là, il existe déjà. Ça
fait qu'on l'adapte pour le signalement, c'est tout, là.
Mme Maccarone : ...c'est inscrit
dans la loi?
M.
Bonnardel : Oui, il
est là.
Mme
Maccarone : O.K. Puis, quand
nous allons ajouter les signalements, est-ce qu'on repart à zéro ou est-ce que
toutes les informations précédentes restent puis on ajoute...
M. Bonnardel : On ajoute.
Une voix : ...
M.
Bonnardel :
...réimposé par la loi d'accès à l'info, qui devrait être au minimum cinq ans.
Mme Maccarone : O.K, mais encore une
fois...
M.
Bonnardel :
Concernant...
Mme Maccarone : O.K., mais ce n'est
pas dans la loi. Ça, c'est le choix du commissaire.
M. Bonnardel : C'est la loi de
l'accès à l'info.
Mme Maccarone : La loi à l'accès à l'info
qui dit ça? Pourquoi qu'on ne fait pas référence à ça ici?
M. Bonnardel : On ne l'a jamais
fait. C'est déjà dans la loi. On ne l'a jamais fait parce que, bon, le texte,
il est juste ajouté, concernant les
signalements, mais c'était déjà de cette façon que les juristes amenaient le
libellé comme il est aujourd'hui, là.
Mme
Maccarone : C'est beau. Encore une fois, ce n'est pas une question
d'être contre. Je voulais juste vraiment vider la question. Je pense que
c'est... Il y a des gens qui suit les travaux, puis c'est important. C'est un
gros changement que nous sommes en train d'en débattre, puis il va y avoir un
impact beaucoup sur la société civile. Il va
y avoir un impact important pour nos corps policiers. Ça fait que je fais
confiance au commissaire, mais, je pense, aussi, c'est important, pour le commissaire qui suit nos travaux, de
comprendre aussi la complexité puis la sensibilité... C'est... Il y a
beaucoup de personnes qui sont... «bouleversés», ce n'est pas le bon mot, mais
ils sont inquiets. Ils sont inquiets, puis avec raison.
• (11 h 50) •
Ça va être important,
j'espère, dans la mesure du possible, dans ces travaux, qu'il va y avoir une
consultation de tout le monde pour mettre quelque chose sur pied qui répond aux
besoins de toutes les parties prenantes parce que c'est... Puis je salue la... du gouvernement de poursuivre avec cette
idée d'anonymat. C'est un mot très difficile, pour moi, de le dire, je ne sais pas pourquoi, mais je
soulève quand même des préoccupations. Je ne voudrais pas être la personne
concernée par le signalement ou la plainte, je me mets vraiment dans la place
de cette personne, vrai ou pas vrai, parce
que je peux imaginer comment c'est difficile, puis aussi pour la personne qui
place le... qui fait le signalement, parce que ça aussi... de la part de la victime présumée ou juste la personne
qui fait le signalement, ça aussi, ce n'est pas facile. Ça fait que
merci beaucoup pour les réponses, c'est apprécié.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur l'article 33? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 33 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M.
Bonnardel : On s'en va à l'article 34 : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 153, de ce qui suit :
«Conciliation des plaintes».
Commentaires :
L'article 34 du projet de loi propose d'introduire la
sous-section 2.1 dans la section II du chapitre I du titre IV de la loi après l'article 153 afin
d'y regrouper les dispositions concernant la conciliation des plaintes.
Le
Président (M. Bachand) : Ça va? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : C'est beau. Je n'ai pas de commentaire.
Le Président
(M. Bachand) : Ah! excusez-moi, désolé.
J'étais dans la lune.
Mme
Maccarone : C'est un excellent article, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : J'étais dans la
lune, ma faute. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : On s'en va à 39.
39.
L'article 168 de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement du paragraphe 1° par le suivant :
«1° la plainte ou le
signalement est frivole, vexatoire ou porté de mauvaise foi;»;
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Lorsque le
Commissaire, à la suite d'un signalement, refuse de tenir une enquête ou y met
fin, le dossier du policier concerné ne doit comporter aucune mention de ce
signalement.»
Commentaires :
L'article 39 du projet de loi propose de modifier le paragraphe 1° du
premier alinéa de l'article 168 de la loi en cohérence avec
l'article 25 du projet de loi qui propose de remplacer l'article 143
de la loi afin d'introduire le signalement.
Cet article propose
également de préciser que le dossier du policier concerné par un signalement ne
doit comporter aucune mention de ce dernier lorsque le Commissaire à la
déontologie policière, à la suite de celui-ci, refuse de tenir une enquête ou y
met fin.
Donc, on ajoute...
Dans le texte proposé, vous le voyez à gauche, là, on ajoute la portion du
signalement. Le reste du texte est pas mal,
oui, pas mal pareil. Sinon, on ajoute aussi plus bas le fait que, s'il n'y a
pas d'enquête, bien, que le policier concerné ne doit comporter aucune
mention de ce signalement.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : C'est juste une
demande générale que je souhaite faire, puis parce que j'adore la voix de notre ministre, moi, ça m'aide énormément... Dans
les autres commissions dont j'ai participé, le ministre lit aussi le texte proposé. Moi, ça m'aide beaucoup à suivre puis à comprendre.
Ça fait que je ne sais pas... Je fais la demande. Ce n'est pas... C'est aidant
pour moi parce que ce que je fais pendant que le ministre parle puis après
qu'il lit les commentaires, je lis le
texte proposé pour avoir le contexte. Ça fait que juste une demande que je
fais. Ça fait qu'avec votre permission je veux juste avoir un 10 secondes
pour faire la lecture.
Le
Président (M. Bachand) : Et je souligne
que la députée de Westmount—Saint-Louis
apprécie la voix du ministre. C'est ça?
Mme
Maccarone : Oui.
Le
Président (M. Bachand) : O.K. Alors, ça va
être officiellement dans le procès-verbal et puis...
Mme
Maccarone : Puis c'est pour ça que je souhaite qu'il lit le texte
proposé dans la mesure du possible parce que c'est aidant puis c'est
rafraîchissant d'entendre sa voix. Ça fait que...
Une voix : ...
Mme
Maccarone : Bien, je dirais que les questions que j'ai ici, c'est les
mêmes questions que j'avais précédemment, c'est... «Lorsque le commissaire, à
la suite d'un signalement, refuse de tenir une enquête ou y met fin, le dossier du policier concerné ne doit
comporter aucune mention de ce signalement.» Ça, c'est le commentaire que nous
avons entendu des groupes. Ça fait que... Mais on a établi dans nos derniers
échanges sur le 33 que le signalement demeure dans le registre. Ça fait
que, si ça demeure dans le registre, même si on met fin... même si c'est un
signalement frivole ou de mauvaise foi, il n'y aura pas d'impact sur le dossier
du policier concerné. Il n'y aura pas... Je pense que ça va être important
qu'on mette ça au clair, parce qu'eux, ils ont cette inquiétude, puis ça a été
soulevé par des groupes comme préoccupation.
M.
Bonnardel : C'est clair, il n'y aura pas de signalement. Puis, de l'autre
côté, les registres, c'est une question de statistiques. C'est important de le
mentionner, pour les statistiques de la commissaire, de savoir, bien, où on s'en va puis est-ce que les décisions qu'on
prend sont les bonnes versus les preuves qui sont déposées. En tout cas,
une question de statistiques, mais, de l'autre côté, c'est important de
protéger le dossier du policier ou de la policière parce qu'il pourrait y avoir
des signalements frivoles. C'est pour ça qu'on le marque, «vexatoire ou porté
de mauvaise foi», là.
Mme Maccarone :
...confirmer qu'il n'y aura aucun
nom, il n'y aura aucun nom des policiers qui va paraître.
M.
Bonnardel : Aucun nom des policiers.
Mme
Maccarone : C'est bon, merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 39 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : On va à 40. Alors, 40 : L'article 169 de cette loi
est modifié :
1° par l'insertion,
après «avise», de «, le cas échéant,»;
2° par l'insertion,
après «l'objet de la plainte», de «ou d'une enquête tenue par le Commissaire»;
3° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Le commissaire avise
le directeur du corps de police concerné et le policier dont la conduite fait
l'objet du signalement de la décision qu'il rend en vertu de l'article 168
et des motifs de celle-ci. Il avise également la personne qui a formulé le signalement, lorsque son identité
est connue, de cette décision et, s'il le juge approprié, des motifs de celle-ci.»
Commentaires :
L'article 40 du projet de loi propose d'apporter des modifications au
premier alinéa de l'article 169 de la
loi en concordance avec les articles 25 et 41 du projet de loi, qui
proposent de remplacer les articles 143 et 170 de la loi pour prévoir notamment la notion de signalement et les
cas où une enquête est tenue par le Commissaire à la déontologie
policière.
Il propose également
de préciser les obligations du commissaire dans le cas d'un signalement
lorsqu'il rend une décision en vertu de l'article 168 de la loi tel que
modifié par l'article 39 du projet de loi. Donc, voilà.
Mme
Maccarone : Pourquoi c'est «le cas échéant», «le commissaire avise, le
cas échéant»?
M.
Bonnardel : ...débat de sémantique entre «le cas échéant» et «s'il y a
lieu».
Mme Maccarone : Pourquoi «s'il y a
lieu» ou «le cas échéant»?
M.
Bonnardel :
Bon, là, ça, c'est sûrement encore un...
Mme
Maccarone : Ça, c'est de peu
d'importance. Ce n'est pas une question de dire que je n'aime pas les mots,
mais c'est plus pour comprendre pourquoi «le
cas échéant» ou «s'il y a lieu», peu importe, pourquoi qu'on a besoin d'avoir
cet ajout.
M. Bonnardel : ...on avise le
plaignant, s'il y a lieu, hein? Non, non, mais c'est ça.
Mme Maccarone : On entend le
sous-ministre, hein? Ça fait que c'est bon, c'est comme en écho.
M. Bonnardel : Non, non, mais c'est
ça, mais c'est le libellé juridique.
Mme Maccarone : D'abord, pourquoi
qu'on ne l'utilise pas... Je comprends que... Si je comprends bien, c'est si, mettons, la plainte est anonyme, bien,
ça va être difficile d'aviser la personne concernée. C'est ça? O.K. Ça fait que, si on descend plus bas, je ne suis pas la
phrase, mais, dans le premier paragraphe, on continue puis on dit, après...
l'article 168 et des motifs de cette décision. Il informe encore le
plaignant... Mais pourquoi qu'on ne met pas «le cas échéant»? Parce que ça se
peut que la personne reste toujours anonyme, n'est-ce pas?
M. Bonnardel : Le cas pour une
plainte où le plaignant ne peut être anonyme, il faut faire la part des choses
entre le signalement qui, lui, peut être anonyme...
Mme Maccarone : Et dernière
question...
M. Bonnardel : Le premier alinéa,
c'est pour le plaignant, le deuxième, c'est pour le signalement...
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Le
signalant, oui.
Mme Maccarone : Oui, O.K., c'est ça,
«le cas échéant». Bien, d'abord, si le premier paragraphe, c'est uniquement
pour la plainte, «il informe alors le plaignant», encore une fois, je ne sais
pas, peut-être c'est moi qui est perplexe,
mais je ne comprends pas pourquoi qu'on n'ajouterait pas «le cas échéant» ici
parce qu'on parle uniquement du plaignant dans le premier
paragraphe : «Le commissaire avise, le cas échéant, le plaignant [du]
directeur du corps de police concerné, le
policier dont la conduite fait l'objet de la plainte ou d'une enquête tenue par
la Commissaire et, dans le cas d'une plainte relative à la conduite d'un
policier du Québec dans une autre province ou un territoire, l'autorité
compétente à laquelle la plainte a été adressée dans cette province ou ce
territoire de la décision qu'il aura en vertu de l'article 168 et des motifs
de cette décision. Il informe alors le plaignant — le cas échéant, non, pour être
conforme? — de
son droit de faire réviser cette décision en lui soumettant des faits ou des
éléments nouveaux...»
• (12 heures) •
M.
Bonnardel : La réponse à votre question, c'est que le
commissaire, maintenant, peut démarrer une enquête sans plainte. Donc,
il se peut que «le cas échéant», il n'y est pas. Voilà, c'est ça, la réponse.
Mme Maccarone : O.K. Puis dans le
deuxième... Merci. Puis dans le deuxième paragraphe, où on parle de signalement, je questionne pourquoi qu'on
dit : «S'il le juge approprié». Ça fait que : «Le Commissaire avise
le directeur du corps de police
concerné et le policier dont la conduite fait l'objet du signalement de la
décision qu'il rend en vertu de l'article 168 et des motifs de
celle-ci. Il avise également la personne qui a formulé le signalement, lorsque
son identité est connue, de cette décision et, s'il le juge approprié, des
motifs de celle-ci.»
Pourquoi «s'il le juge approprié»? Il me semble,
si quelqu'un fait un signalement, c'est parce qu'on a une responsabilité de
répondre, de faire suite ou donner cette information, mais là... Puis je vais
peindre un portrait : on a dit qu'on
présume qu'on va avoir beaucoup plus de signalements, puis on fait face à une
pénurie grave de main-d'oeuvre, ce serait beaucoup plus facile de
toujours juger approprié de ne pas partager toutes les informations parce que
c'est plus rapide, c'est plus efficace. Mais il me semble, les personnes
concernées, tout le monde, 100 % des cas, les gens vont vouloir avoir les motifs, ils vont vouloir comprendre, parce qu'on
ne fait pas cet exercice pour rien. Ça fait que je questionne :
pourquoi «le juge approprié»? Je ne sais pas si le ministre est d'avis avec moi,
mais je dirais, dans 100 % des cas, on
souhaite partager les motifs : on a décidé de poursuivre «parce que», on a
décidé de ne pas poursuivre «parce que».
M. Bonnardel : En réalité,
c'est une décision au cas par cas de la commissaire. Si... Suite aux motifs de
sa décision, là, elle n'est pas tenue d'en
informer la personne qui a formulé un signalement. Donc, c'est une situation au
cas par cas. C'est ça que... c'est ça qui est... que la commissaire
s'impose comme droit ou non.
Mme Maccarone : Alors,
je dirais que je suis en désaccord avec ça. Je trouve que... Puis je comprends
que c'est complexe, mais je soulève
des préoccupations que si on connaît l'identité de la personne, c'est parce que
cette personne a dévoilé son identité, ce n'est pas fait sous le couvert
de l'anonymat, c'est parce qu'il souhaite avoir un suivi. Ça fait
qu'il me semble, à 100 % des cas des personnes qui vont faire un
signalement, ils vont vouloir comprendre les motifs derrière les décisions qui
sont prises. Ça fait que je comprends que le commissaire décide... désire avoir
cette possibilité de choisir quand est-ce qu'ils vont partager, mais dans la
mesure du possible, pour la société civile, eux, ils souhaitent avoir une
réponse.
M. Bonnardel :
Bien, la réponse de la commissaire, c'est qu'il peut y avoir des
informations très sensibles. Et c'est à elle
de décider si oui ou non. C'est pour ça que je vous disais, là, qu'il lui
appartient d'en décider au cas par cas, là, selon les informations
sensibles que...
Mme Maccarone :
Oui, mais on peut lui faire confiance de partager les informations d'une
façon pour protéger ces informations qui sont sensibles, mais d'au moins... Tu
sais, on ne peut pas dire... Exemple, si je suis la personne qui fait un
signalement, puis je donne mon nom parce que je souhaite avoir un suivi, puis
là le commissaire dit : Bien non, bien,
dans le fond, ma décision est finale, puis... Bien, je veux comprendre pourquoi
«je ne souhaite pas vous dire»...
M. Bonnardel : J'imagine que la
commissaire est capable de donner amplement d'information au cas par cas, sans
aller précisément sur un cas plus sensible ou une situation plus sensible face
à la décision d'informer ou non, au cas par cas, le plaignant.
Mme Maccarone :
...un excellent point. Si on regarde la Loi sur le Protecteur du citoyen,
ils sont assujettis à beaucoup plus que nous, nous sommes en train ici, dans
cet article... Ça fait que pour les gens qui nous suivent, si on regarde dans
le Légis, la loi concernant le Protecteur du citoyen, l'article 19.2, ça
indique que «le Protecteur du citoyen doit, chaque fois qu'il refuse
d'intervenir ou met un terme à une intervention, aviser la personne ou le groupe
[concerné], lui en donner les motifs et, dans le cas du paragraphe 1° de
l'article 18, lui indiquer le recours à exercer».
Ça fait que... puis
j'ai assisté ce matin au rapport présenté par le Protecteur du citoyen, on peut
imaginer qu'eux aussi... puis on s'inspire, on a parlé de ça aussi mardi, on
s'inspire un peu de leur modèle pour les délais. Eux, ils sont assujettis à beaucoup
de plaintes très, très, très sensibles, souvent à l'intérieur, que ce soit
Sécurité publique, il y a eu une
présentation pour Sécurité publique, ce qui se passe dans le milieu carcéral,
par exemple, services sociaux, famille, éducation, mais quand même il y
a une responsabilité de partager...
M.
Bonnardel : Juste faire la part des choses, là, c'est que le
protecteur, le citoyen, ça l'implique face à une situation x, tandis qu'au
signalement, vous signalez quelque chose que vous n'êtes pas nécessairement
impliqué, là, vous n'êtes pas impliqué, là,
vous signalez un événement que vous avez vu. Peut-être que vous amenez un
élément de preuve, mais vous n'étiez pas impliqué dans la
situation x, là.
Mme
Maccarone : Mais c'est parce que le protecteur parle des groupes
intéressés, pas nécessairement la personne.
Puis en plus il parle de s'il refuse, ça fait que ça veut dire : Il n'y
aura pas d'implication de leur part, ils vont expliquer pourquoi qu'ils
n'iront pas vers l'avant avec une investigation, avec une enquête.
M. Bonnardel :
Oui, c'est ça. C'est un bon
point, là, je n'avais pas... On va en discuter aussi, là, de ces modalités, là,
dans...
Mme
Maccarone : Bien, si vous le souhaitez, moi, je n'ai aucun problème
qu'on suspende l'article puis que... on peut jaser, puis les équipes peut
creuser, puis qu'on peut... Nous, on avait des amendements de prêts, mais
honnêtement, M. le Président, ça ne me tente pas de déposer des amendements que
je sais qui vont faire... les équipes derrière le ministre vont dire : Oh!
c'est... on a besoin de retravailler ça. Je serais plus d'avis que si on peut
faire un travail ensemble, de trouver
quelque chose qui rejoint nos préoccupations, puis les arguments que nous
venons d'élaborer, puis les équipes
du ministre et le ministre lui-même. Je serais prête à suspendre, laisser les
gens travailler, puis revenir, puis continuer le débat sur les articles
qui suit.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. M.
le ministre.
M.
Bonnardel : Bien, je comprends les points de la députée. Les réponses
que je lui donne sont directement, directement de la commissaire qui nous donne
le pourquoi de cette... de ce cas précis, là, donc à la question ou
l'interrogation qu'elle a, «et, s'il le juge approprié, des motifs de
celle-ci». Alors, pour moi, il y a... il faut faire la part des choses entre le protecteur puis la commissaire, là, dû aux
informations sensibles qu'elle pourrait formuler face à une possible
enquête qui pourrait démarrer. Alors, voilà.
Mme
Maccarone : Puis je comprends que c'est le désir du commissaire. Puis
avec beaucoup de respect que j'ai pour elle, ce n'est pas elle qui est
ministre, ce n'est pas elle qui a le pouvoir décisionnel de changer la loi, ça
fait que je ne ferais pas un débat avec
elle. Je comprends sa préoccupation, mais je dirais qu'on ne peut pas tout
avoir non plus. Nous, nous sommes ici pour défendre les droits de nos
citoyens puis toutes les parties prenantes. Alors, je pense que le Protecteur du citoyen ne devrait pas être
assujetti à des règles qui sont plus élevées que le commissaire. Tous les deux
gèrent des cas qui sont très sensibles. Ça va être rassurant pour la
population. Je réitère que c'est quand même quelque chose qui est un nouveau
concept que nous sommes en train d'insérer. Il faut leur dire pourquoi.
Le Président (M. Bachand) : Merci.
M. le ministre.
Des voix :
...
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce que vous aimeriez qu'on
suspende quelques instants, M. le ministre?
On va suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 09)
(Reprise à 12 h 11)
Le Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, la commission reprend ses travaux. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : Oui. Donc, après les points, les interrogations de ma
collègue députée, là, on va suspendre l'article.
Je vais aller voir ce que je peux faire avec les juristes pour, peut-être,
m'assurer que les décisions prises... que la décision prise soit complète, soit complète face aux signalements que
la personne pourrait faire. Donc, je recommande de suspendre l'article
avec...
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a
consentement?
Des voix :
...
Mme
Maccarone : Consentement. Puis j'ai beaucoup de chocolats, ça fait que
c'est parfait.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, ça va être
utile durant la journée. Alors, l'article 40 est suspendu. M. le ministre,
pour la suite des choses.
M.
Bonnardel : O.K. Alors, 44. Donc : 44. L'article 175 de
cette loi est abrogé.
L'article 44
du projet de loi propose d'abroger l'article 175 de la loi afin de retirer
l'obligation au Commissaire à
la déontologie policière d'informer certaines personnes de sa décision de tenir
une enquête et de la progression de celle-ci.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis,
oui.
Mme Maccarone :
Oui, je comprends qu'on va
abroger, ça fait qu'évidemment je n'ai pas de questionnement en ce qui concerne les changements de texte, ça
fait que ce n'est pas sémantique. C'est plus qu'on avait quand même soulevé
le débat en ce qui concerne le temps pour rendre des décisions, puis on avait
parlé de 60, 90, ça fait que j'étais déçue de
voir qu'on avait quand même un 45 jours qui faisait partie... Je ne
l'avais pas lu auparavant, ça fait que j'étais déçue de voir qu'on avait quand même : «Au plus
tard dans les 45 jours suivant sa décision de tenir une enquête et par la
suite au besoin pendant la durée de celle-ci, le Commissaire avise par
écrit le plaignant, le policier dont la conduite fait l'objet...», mais là on
parle d'un délai qui va être plus long. Ça fait que c'était juste... je voulais
soulever que je pense que toutes les personnes concernées vont être déçues de
ça parce qu'on est en train d'ajouter des jours. Ça fait qu'on ne parle plus de
45, là, on parle de deux mois, puis on parle de faire des révisions, si je me
souviens bien, de faire des suivis chaque 90 jours.
Ça fait que, juste
pour dire, j'aurais voulu vraiment voir des dates inscrites. Je pense qu'on
n'aurait pas fait fausse route de mettre un peu de pression pour dire :
Nous aussi, nous avons des attentes. Ça fait qu'en espérant que les gens qui nous écoutent comprennent que toutes
les parties prenantes dans une enquête sont préoccupées, les deux bords,
ça fait que tout le monde souhaite avoir une résiliation de l'information plus
tôt que plus tard.
M.
Bonnardel : Le but, c'est d'être efficient.
Mme
Maccarone : Oui.
M.
Bonnardel : Ça, c'est... c'est ça, le but, pour ceux qui nous écoutent
et que la commissaire nous écoute.
Mme
Maccarone : Je sais, comme je dis, je sais, je sais que tout le monde
est là de la bonne volonté puis tout le monde souhaite ça. C'est juste que
j'étais surprise quand j'ai vu l'article puis j'ai dit : Ah! mon Dieu, on
avait le 45 jours, puis là c'est
carrément rayé partout dans la loi, on n'aura pas cette obligation de suivre un
cadre de jours de suivi. C'est quand même une mesure de protection pour
la population puis les personnes concernées. Ça fait qu'en espérant qu'au moins
ce qui sera écrit dans les règlements va être respecté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 44 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :
Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : On s'en va à
l'article 45, puisqu'on a suspendu 40, c'est ça.
45. L'article 176 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin, de la phrase suivante : «Lorsqu'il ne peut être remis dans ce délai, le Commissaire en avise par
écrit, le cas échéant, le plaignant, le policier concerné et le directeur du corps
de police dont ce dernier est membre.»
Commentaires : L'article 45 du projet
de loi propose de modifier l'article 176 de la loi afin de conférer au Commissaire à la déontologie policière
l'obligation d'aviser par écrit certaines personnes lorsque le rapport d'enquête
ne peut lui être remis dans un délai de six mois.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée, oui?
Oui, allez-y.
Mme Maccarone : O.K. Merci. Parce
qu'il y a beaucoup de gens, peut-être, qui auront des questions aujourd'hui,
mais je pense que c'est juste moi. M. le Président, merci. Je ne reviens pas
dans l'ajout à l'article, mais le début de l'article, encore une fois, pour
moi, le contexte de l'article en question est important. Ça fait que, dans le texte proposé, on débute avec : «Le rapport
d'enquête doit être remis au Commissaire dans un délai de six mois, à moins
que les circonstances exceptionnelles dont la démonstration doit être faite à
la satisfaction de celui-ci.» Pourquoi qu'on a besoin d'avoir cette possibilité
d'excéder le six mois?
M. Bonnardel : Ça, c'est déjà un
libellé du texte...
Mme Maccarone : Je sais.
M.
Bonnardel : ...qui
est repris. M. le sous-ministre.
Une voix : Ah! O.K., que je
continue? O.K. Oui, oui, excusez-moi, M. le ministre.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement
pour donner la parole au sous-ministre associé?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Bachand) :
Alors, peut-être, comme vous connaissez l'habitude, de vous identifier, bien
sûr, officiellement...
M. Morneau (Louis) : O.K. Louis
Morneau, sous-ministre associé aux affaires policières.
Bien, au fond, là, c'est déjà permis, hein, au
commissaire d'avoir des circonstances exceptionnelles puis, justement, dépasser son délai. Ça arrive, compte
tenu, justement, du volume, et tout ça, que ça dépasse. Là, ce qu'on amène
vraiment avec 176, c'est un geste de plus qui est demandé au commissaire, donc,
parce que, présentement, il n'y a pas d'information qui est donnée, là, au
plaignant, à savoir : Coudon, qu'est-ce qui arrive avec mon enquête?
Une voix : Pourquoi.
M. Morneau
(Louis) : Pourquoi, bien, c'est ça. Donc là, maintenant, le
commissaire serait obligé de dire : O.K., je n'ai pas le choix, il
faut que je continue, ça va... je vais dépasser la date. Ça fait qu'on pense
que c'est un élément de plus pour le plaignant, là.
Mme Maccarone : Je n'ai aucun
problème avec l'ajout de texte, c'est plus parce que, là, quand on parle d'un article puis on rouvre un article, on en
discute, puis je n'étais pas là voilà 25 ans, quand la première mouture de
cette loi a été adoptée, je voulais comprendre pourquoi qu'on en avait besoin,
parce que ça fait quand même 25 ans, ça fait qu'on peut dire... est-ce qu'on peut dire qu'un délai
au-delà de six mois, on n'a peut-être plus besoin de ça? Parce que c'est...
ça peut être superlong. Je comprends que c'est des circonstances
exceptionnelles, mais j'ai des craintes que, souvent, c'est subjectif. Moi, ma définition de «circonstances exceptionnelles»,
comme opposition officielle, vont être vastement différentes que ceux du gouvernement. Ça fait que, tu sais, c'est pour
ça, je questionne est-ce qu'on a vraiment besoin de ça aujourd'hui.
M. Bonnardel : C'est la proportion
d'enquêtes criminelles aussi qui fait que...
Mme Maccarone : ...
M. Morneau
(Louis) : Bien oui, c'est que lorsque... en même temps qu'il
y a un traitement, par le commissaire, d'une plainte, qu'il fait
enquête, s'il y a une enquête criminelle qui se passe en même temps, bien là,
l'enquête criminelle a préséance, donc la commissaire, elle doit attendre. Et
c'est ça qui a été... qui se fait depuis toujours. Puis,
à ce moment-là, elle n'a pas le choix, là, elle excède son six mois, là. Ça,
c'est un exemple qu'on voit assez régulièrement quand même.
Mme
Maccarone : Assez régulièrement.
M. Morneau
(Louis) : Bien, régulièrement dans les exceptions, tu sais.
Mme
Maccarone : Ça fait que, est-ce qu'on a beaucoup d'exceptions?
M. Morneau
(Louis) : Je crois que, dans nos statistiques, on a peut-être des
données.
M.
Bonnardel : ...qui dépassent six mois?
M. Morneau
(Louis) : Qui dépassent le six mois.
Mme
Maccarone : Oui.
M.
Bonnardel : À peu près le quart.
Mme
Maccarone : Le quart. Mon Dieu!
M.
Bonnardel : Bien, il y en a beaucoup... bien, il y en a là-dedans que
c'est dû aux enquêtes criminelles, là.
M. Morneau
(Louis) : C'est ça.
Mme
Maccarone : Pourquoi qu'on ne précise pas? Au lieu de dire : Dans
des circonstances exceptionnelles, bien, de dire : Puis dans les cas où on
a des cas... des enquêtes criminelles.
M. Morneau
(Louis) : Bien, il peut y avoir autre chose aussi, là.
M.
Bonnardel : Oui, c'est ça, il peut y avoir d'autres choses. Le terme
utilisé, je pense, consolide ou amène le raisonnement
de tout ce qui est... tout cas possible qui peut allonger, là, qui peut
allonger le six mois comme tel, là.
Mme
Maccarone : Un quart, c'est énorme, c'est vraiment, c'est vraiment
beaucoup. Puis ça, ça peut aller au-delà de six mois, jusqu'à 12 mois?
Est-ce qu'on a une moyenne?
M.
Bonnardel : Oui, c'est dans le rapport annuel, ça, mais on va aller
voir, on...
Mme
Maccarone : O.K. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Mme
Maccarone : ...juste pour comprendre. Encore une fois, je risque de
poser beaucoup de questions comme ça parce que comme on risque de ne pas faire
un débat sur la réforme de la Loi de la police pour un autre 25 ans, ça
fait que je pense que ça va être important de comprendre s'il y a autre moyen
aussi de bonifier. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 45? Sinon, est-ce
que l'article 45 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
• (12 h 20) •
M.
Bonnardel : Donc, 45... À 46.
46.
L'article 178 de cette loi est modifié :
1° dans le premier
alinéa :
a) par l'insertion,
après le paragraphe 1°, du suivant :
«1.1° ne pas donner suite à l'enquête tenue à la
suite d'un signalement, à son initiative ou à la demande du ministre, s'il
estime qu'il y a insuffisance de preuve;»;
b) par le
remplacement, dans le paragraphe 2°, de «Comité» par «Tribunal
administratif»;
2° par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «au paragraphe 1°» par «aux
paragraphes 1° et 1.1°».
Les
commentaires : L'article 46 du projet de loi propose de modifier
l'article 178 de loi en cohérence avec les modifications proposées
par les articles 25 et 41 du projet de loi qui proposent de remplacer les
articles 143 et 170 de la loi pour prévoir notamment la notion de
signalement et les cas où une enquête est tenue par le Commissaire à la
déontologie policière.
La deuxième modification est en
concordance avec l'article 51 du projet de loi remplaçant le nom du «Comité
de déontologie policière» par «Tribunal administratif de déontologie policière».
Et la troisième
modification est en concordance avec la première modification proposée par cet
article.
Donc,
voilà. Alors, le comité et le tribunal administratif, ça, je pense que tout le
monde comprend. Et on fait suite aussi aux possibilités où une enquête
est tenue par le Commissaire à la déontologie sans plainte aussi.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme
Maccarone : Lecture...
Le
Président (M. Bachand) : Oui.
Mme Maccarone :
Dans dans le paragraphe 1.1°,
pourquoi qu'on ne reflète pas ce qu'on dit pour les plaintes? Dans les
plaintes, en ce qui concerne les plaintes, on dit, et je vais lire au
début : «Lorsque l'enquête est complétée, le Commissaire procède à
l'examen du rapport. Il peut alors :
«1° rejeter la
plainte, s'il estime qu'elle n'est pas fondée en droit ou qu'elle est frivole
ou vexatoire, ou qu'il y a insuffisance de preuve.»
Puis,
quand on fait l'ajout, dans 1.1°, on dit : «Ne pas donner suite à l'enquête
tenue à la suite d'un signalement, à son initiative ou à la demande du
ministre, s'il estime qu'il y a insuffisance de preuve», mais on ne parle pas
de si c'est... «n'est pas fondée en droit ou qu'elle est frivole ou vexatoire».
Mais, dans le paragraphe précédent, on parle d'insuffisance
de preuve, mais on est allés plus loin pour les plaintes, mais on n'y va pas
aussi loin avec le signalement.
Des voix : ...
Le
Président (M. Bachand) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui, c'est ça, le 1.1° fait
suite... fait suite à la possibilité, c'est pour ça qu'on ne parle pas de frivole,
c'est que la commissaire peut décider de
démarrer une enquête par elle-même, sans plainte. Alors, c'est pour ça que la
commissaire ne peut pas se déclarer elle-même... ne peut pas déclarer son
enquête frivole ou vexatoire.
Mme Maccarone :
Peut-être, c'est moi qui
comprends mal, mais je pensais qu'on ajoutait le 1.1° parce
qu'on ajoute la notion de signalement. Parce que le 1°, c'est de rejeter
la plainte, puis le 2°, c'est de ne pas donner suite à l'enquête suite à un
signalement. Mais on dit que s'il estime... exemple, dans le premier, «s'il
estime qu'elle n'est pas fondée en droit ou qu'elle est frivole ou vexatoire,
ou qu'il y a insuffisance de preuve», ça fait qu'on comprend pourquoi, dans son
enquête, quand c'est complété, ça va être indiqué pourquoi qu'on rejette. Mais,
quand on parle du signalement, on dit que
«s'il y a insuffisance de preuve», mais on ne dit pas que si ce n'est pas fondé
en droit ou si c'est frivole ou vexatoire.
Nous,
on a un amendement de prêt pour ça, M. le Président, on peut le déposer, si
vous souhaitez, à moins que...
Le
Président (M. Bachand) : Oui, parfait,
alors on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 24)
(Reprise à 12 h 27)
Le
Président (M. Bachand) :
À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M. le ministre.
M.
Bonnardel : Oui, M. le Président. Avant que ma collègue dépose son
amendement, on va juste donner une
explication plus juridique sur le pourquoi ou comment s'explique cet ajout dans
le texte, dans le texte proposé. Ça va peut-être nous amener à ne pas
déposer d'amendement, c'est selon. Alors, voilà. Mme la juriste.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, est-ce
qu'il y a consentement?
Mme
Maccarone : Je souhaite toujours être édifiée.
Le
Président (M. Bachand) : D'abord, vous
identifier, s'il vous plaît. Merci.
Mme Bugeaud-Fortin
(Geneviève) : Geneviève Bugeaud-Fortin, avocate, Direction des
affaires juridiques, Sécurité publique.
Donc, pourquoi on a
besoin de ça ici puis qu'on ne reprend pas les mêmes termes, c'est que là on
est lorsque l'enquête est complétée.
L'analyse du signalement, donc, c'est la commissaire qui va prendre sur elle de
faire l'enquête. Donc, la préanalyse, avant de se rendre à l'enquête, ça
va avoir déjà été fait sur le signalement. Donc, au départ, la commissaire va déjà avoir vérifié si le
signalement est frivole, sans fondement ou vexatoire, et, après ça, dans le
fond, elle va... si elle décide d'aller faire l'enquête, le
signalement... cette analyse-là est déjà faite.
Pour
ce qui est des deux autres choses, de sa propre «initiative ou à la demande du
ministre», elle ne pourra pas venir à la
conclusion que sa propre initiative est frivole ou que la demande du ministre
est frivole. Donc, c'est pour ça qu'on ne garde que s'il y a
insuffisance de preuve.
Mme Maccarone :
Je suis désolée, je ne suis pas,
je... Aucun problème que je comprends «à son initiative ou la demande du
ministre», mais c'est seulement s'il estime qu'il y a insuffisance de preuve,
mais pas s'il estime que c'est frivole ou si c'est vexatoire.
M. Bonnardel :
L'explication, c'est qu'on est à
la... on est à l'étape d'après enquête, là, l'enquête est terminée, pour aller
au tribunal, là. C'est de là que la commissaire ne peut pas se déclarer... ne
peut pas déclarer son enquête frivole, ou vexatoire, ou... C'est ça,
l'explication que je ne vous avais pas donnée, là, au début, là.
Mme Maccarone :
Bien, est-ce que
ça veut dire qu'elle peut changer de... ça peut changer en cours de route?
Est-ce que ça, c'est une possibilité?
M. Bonnardel :
...pas de sens, là, mais
l'enquête... n'oubliez pas, l'enquête est terminée, là. C'est ça, là, lorsque
l'enquête est complétée.
Mme Maccarone :
...je veux dire, c'est, mettons,
oui, décider d'aller en enquête puis, à la suite d'une enquête, réaliser après que c'était vexatoire, par exemple,
tu sais, que ce n'est pas nécessairement à cause d'insuffisance de preuve,
mais de dire que c'était vexatoire, puis c'est la raison qu'on ne poursuit pas.
M.
Bonnardel : Il faut faire la différence entre le point 1° et le
point 1.1°.
Mme
Maccarone : ...donner suite à l'enquête tenue à la suite d'un
signalement. Oui.
Une voix : ...
Mme
Maccarone : Oui, c'est ça, mais, pour moi, c'est...
M.
Bonnardel : ...rejeter la plainte à 1°, et là c'est l'enquête à 1.1°.
• (12 h 30) •
Mme
Maccarone : L'enquête sur un signalement, mais pas une enquête... pas
une plainte. Ça fait que je comprends le besoin
de l'ajouter parce qu'on ajoute la notion de signalement, mais, je ne sais pas,
je ne comprends pas, ce n'est pas
une... ça doit être moi qui ne comprends pas, ce n'est pas les explications.
Mais, moi, ce que je ne comprends pas, c'est parce qu'on parle de deux
choses différemment... différentes. Rejeter la plainte, oui, puis, pour moi, au
lieu de dire : «Ne pas donner suite à
l'enquête tenue à la suite d'un signalement», bien, je pourrais dire :
Rejeter le signalement, rejeter le
signalement à son initiative. Ça fait que c'est pour ça que je ne comprends pas
pourquoi qu'on n'a pas besoin d'avoir
le reste. Parce que, que ce soit à son... de son initiative ou à la demande du
ministre, oui, mais ça peut être au-delà de s'il y a insuffisance de
preuve.
Il
me semble qu'on peut décider de ne pas faire suite à une enquête tenue à la
suite d'un signalement parce qu'on dit que c'est frivole, c'est
vexatoire, pas uniquement parce qu'il y a insuffisance de preuve, parce qu'on
parle ici de signalement puis pas de plainte.
M. Bonnardel : Oui, mais «ne pas donner
suite à l'enquête tenue à la suite d'un signalement». Ne pas donner suite à l'enquête? Parce que l'enquête a démarré.
Alors, on ne donne pas suite. Et là c'est là, le principe ou le... que la juriste
nous explique, c'est qu'on ne peut pas dire... On a déjà démarré l'enquête, là.
C'est une insuffisance de preuves seulement qui nous amène à mettre fin à
cette... à cette enquête. Et on ne peut pas se déclarer nous-mêmes... la
commission ne peut pas se déclarer... Ça ne peut pas être vexatoire pour elle
ou frivole, parce que c'est elle qui l'a démarrée. Je ne sais pas si je suis
plus précis, là, mais... C'est ça, la différence entre le 1°, «rejeter la
plainte». On n'a pas démarré l'enquête, là. On rejette la plainte parce qu'elle
n'est pas fondée en droit, ou qu'elle est frivole, ou vexatoire, ou
insuffisante. On n'a pas... Là, la combinaison de tout ce cocktail-là est
plausible parce qu'on n'a pas commencé
l'enquête. On est à l'étape de la plainte. On rejette la plainte, contrairement
à l'enquête qui a déjà démarré.
Mme Maccarone :
Est-ce qu'on peut suspendre juste brièvement?
Le
Président (M. Bachand) :
Oui.
On va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise à 12 h 35)
Le
Président (M. Bachand) : Merci. À l'ordre. La
commission reprend ses travaux. Alors, interventions sur 46? Madame...
Ça va?
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. On a eu des explications hors micro qui m'ont
beaucoup aidée à comprendre.
Le Président
(M. Bachand) : Parfait. Merci
beaucoup. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : On s'en va à
l'article 50. L'intitulé de la section III du chapitre I et du
titre IV de cette loi est modifié par le remplacement de «Comité» par
«Tribunal administratif».
Commentaires : L'article 50 du projet
de loi propose de modifier l'intitulé de la section III du chapitre I
du titre IV de la loi afin que le nom
du «Comité de déontologie policière» soit remplacé par celui de «Tribunal
administratif de déontologie policière». Voilà.
Le Président (M. Bachand) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Le ministre,
sans doute, il sait que je vais aborder les préoccupations que nous avons
entendues en commission parlementaire puis on a aussi lues dans les mémoires
qui ont été déposés, entre autres, par le
SPVM mais aussi autres corps de police qui ont dit qu'ils sont sensibles à la
perception négative que pourraient avoir les policiers quant à la
nouvelle appellation Tribunal administratif de déontologie policière, mais,
comme maintenant c'est un tribunal, les questions que j'aurais, c'est :
Est-ce qu'il va y avoir un juge? Parce que, quand on utilise le mot «tribunal»,
pour suivre les autres instances, souvent on a un autre organigramme, une autre
structure qui change, ça fait qu'on change
de terminologie, puis c'est les... on se met dans la place des policiers quand
ils ont entendu ça, ça sonne vraiment juridique, c'est gros. Alors,
est-ce qu'on parle peut-être de changer la structure?
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Bonnardel : Non, mais c'est... la
distinction... Il faut comprendre que ça portait à confusion entre le comité de déontologie puis la Commissaire
à la déontologie, c'est pour ça qu'on
s'en va vers le terme «tribunal», pour distinguer les deux. Puis, oui,
ça... il y a d'autres tribunaux administratifs à vocation juridictionnelle qui
ont vu leur nom être remplacé, là, la Régie du logement, exemple, est devenue le Tribunal
administratif du logement, la Commission des lésions professionnelles est
devenue le Tribunal administratif du travail, l'Autorité des marchés financiers,
le Bureau de décision et révision de
l'autorité est devenu le tribunal administratif. Donc, on suit un peu cette
même lignée pour redonner confiance, redonner confiance à la population.
Mme Maccarone : Je sais que nous
avons des articles qui suivent où on va parler de la composition, alors
peut-être je pourrai poser mes questions plus tard, au lieu de juste dans le
titre. Je comprends le besoin d'avoir le changement,
mais je voulais quand même soulever qu'il y a du monde qui sont préoccupés un
peu, puis c'est normal, c'est un changement qui est sensible pour plusieurs
personnes parce qu'évidemment pour... Je comprends que ça porte confusion,
ça fait que je dirais que c'est important de
changer. Je pense que c'est même le seul, si je me trompe, c'est le seul
tribunal, dans le fond, qui porte le
nom de comité. Alors, je ne vois pas d'enjeu, mais je comprends que le
changement... chaque fois qu'on fait un changement, ça vient avec les
préoccupations, ça fait que je voulais tout simplement le soulever.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 50 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : Alors,
article 51 : L'article 194 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«Est [intitulé] le "Tribunal administratif
de déontologie policière".»;
2° par
le remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1° du
deuxième alinéa, de «Comité» par «Tribunal.».
Commentaires : L'article 51 du projet
de loi propose de remplacer le nom du «Comité de déontologie policière» par
celui de «Tribunal administratif de déontologie policière».
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre... Il y a d'autres interventions? Non. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 51 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Adopté Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : On
revient à 21, ce qui est un article de concordance. Alors : 21.
L'article 139 de cette loi est modifié :
1° par
l'insertion, après «plainte,», de «d'un signalement ou d'une enquête tenue par le
Commissaire,»;
2° par le
remplacement de «cette occasion» par «ces occasions»;
3° par le
remplacement de «comité de déontologie» par «Tribunal administratif de
déontologie policière.».
Commentaires :
L'article 21 du projet de loi propose d'abord de modifier
l'article 139 de la loi en concordance avec les modifications proposées par les articles 25 et 41 du
projet de loi aux articles 143 et 170 de la loi concernant la
possibilité pour toute personne de formuler au Commissaire à la déontologie
policière un signalement relatif à la conduite
d'un policier dans l'exercice de ses fonctions qui est susceptible de
constituer un acte dérogatoire au Code de déontologie des policiers du Québec et concernant l'enquête qui peut
être tenue par le commissaire de sa propre initiative ou à la demande du
ministre.
Il
propose également de le modifier en concordance avec l'article 51 du
projet de loi qui propose de remplacer le nom du «Comité de déontologie
policière» par «Tribunal administratif de déontologie policière».
• (12 h 40) •
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Juste prendre une petite seconde pour lire le texte
proposé, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : 21 est fait. 53. L'article 53 se lit comme
suit : L'article 196 de cette loi est modifié :
1° par
le remplacement, dans le premier alinéa, de «Comité est situé sur le territoire
de la Communauté urbaine de Québec» par «Tribunal est situé sur le
territoire de la Ville de Québec»;
2° par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant :
«Le
Tribunal peut siéger à tout endroit au Québec. Il peut tenir une audience à
distance par tout moyen permettant aux personnes de s'entendre et de se
voir en temps réel.»
Commentaires :
L'article 53 du projet de loi propose de modifier l'article 196 de la
loi en concordance avec l'article 51 du
projet de loi qui modifie l'article 194 de la loi afin de remplacer le nom
du «Comité de déontologie policière» par «Tribunal administratif de
déontologie policière».
Il
propose également de corriger une inexactitude : la Communauté urbaine de
Québec a été abolie en 2000 par la
Loi portant réforme de l'organisation territoriale municipale des régions
métropolitaines de Montréal, de Québec et de l'Outaouais et a été
remplacée par la ville de Québec. Une modification de concordance aurait dû
être apportée à l'époque, ce qui n'a pas été fait. La modification proposée
vise à corriger cette erreur.
Enfin,
il propose de modifier cet article afin de permettre au tribunal de tenir une
séance à distance par un moyen permettant aux personnes de s'entendre et de se
voir en temps réel. Cette disposition vise à assurer la pérennité des
moyens technologiques utilisés par le tribunal lors de la pandémie.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Bien, dans le fond, merci
pour les précisions, parce que j'avais... c'était bien, le commentaire, parce
que j'avais le questionnement de pourquoi qu'on remplace. Mais, quand on parle
de... «Le tribunal peut siéger à tout
endroit au Québec. Il peut tenir une audience à distance par tout moyen
permettant aux personnes de s'entendre et de se voir en temps réel»,
est-ce que le ministre peut juste... peut donner une explication? «Le tribunal
peut siéger à tout endroit au Québec», ça veut dire quoi, exactement,
pratico-pratique, sur le terrain? Peut-être...
M. Bonnardel :
Il peut choisir n'importe quel endroit ou il peut considérer...
Mme
Maccarone : Mais... C'est ça, mais on vient de dire que le tribunal
est situé sur le territoire de la ville de Québec.
M. Bonnardel :
Oui, c'est ça, c'est le siège
social ou place d'affaires, si je peux le dire ainsi. Puis il peut y avoir
un tribunal qui se déplace.
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Oui, c'est ça, c'est ça. Excusez, bon point. C'est que
c'était déjà le cas aussi avant, là, que le comité peut siéger à tout endroit
au Québec, là.
Mme Maccarone :
«Il peut tenir une audience à
distance par tout moyen permettant aux personnes de s'entendre et de se
voir en temps réel». Ça fait que c'est ça, on parle d'en ligne, on parle de
tous les moyens technologiques, on parle par téléphone. O.K.
M.
Bonnardel : ...et de s'entendre et de se voir en temps réel.
Mme Maccarone :
On ne parle pas de téléphone, on
parle... il faut qu'ils se voient. Ça
fait qu'il faut que ce soit, admettons,
FaceTime, ou Teams, ou Zoom, ou quelque chose de ce moyen. O.K. O.K., parfait,
merci.
Le
Président (M. Bachand) : Ça va? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 53 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M.
Bonnardel : On s'en va à 112, qui est un article de concordance... qui
est plutôt d'abroger, pardon. Alors, Règlement sur la preuve, la procédure et
la pratique du Comité de déontologie policière.
112
se lit comme suit : L'article 19 du Règlement sur la preuve, la
procédure et la pratique du Comité de déontologie policière
(chapitre P-13.1, r. 2.1) est abrogé.
Commentaires :
L'article 112 propose d'abroger l'article 19 du Règlement sur la
preuve, la procédure et la pratique du
Comité de déontologie policière en cohérence avec les modifications apportées à
l'article 196 de la Loi sur la police par l'article 53 du
projet de loi — que
nous venons de faire.
Le Président (M. Bachand) : Merci.Mme la députée. Ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 112 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M. Bonnardel :
On s'en va à 54, on revient à 54.
Alors, l'article 54 se lit comme suit : L'article 197 de cette
loi est modifié :
1° dans le
premier alinéa :
a) par le
remplacement de «Comité tient une séance» par «Tribunal tient une audience»;
b) par le
remplacement de «au Comité» par «au Tribunal».
2° par
le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «Comité ne peut tenir une séance»
par «Tribunal ne peut tenir une audience».
Et
commentaires : L'article 54 du projet de loi propose de modifier
l'article 197 de la loi en concordance avec
l'article 51 du projet de loi qui modifie l'article 194 de la loi
afin de remplacer le nom du «Comité de déontologie policière» par
«Tribunal administratif de déontologie policière».
Il
propose également de modifier cet article afin d'uniformiser la terminologie
des termes «séance» et «audience» utilisés dans le chapitre sur la
déontologie policière.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Mme la députée, ça va?
Mme
Maccarone : Oui.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 54 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M.
Bonnardel : Alors, article 55 : L'article 198 de cette
loi est remplacé par le suivant :
«198. Le Tribunal est
composé d'avocats admis au Barreau depuis au moins 10 ans.»
Commentaires :
L'article 55 du projet de loi propose de modifier l'article 198 de la
loi afin d'uniformiser le nombre d'années
d'inscription au Barreau nécessaire pour être nommés membres du Tribunal administratif de déontologie policière,
sans égard à leur nomination à temps plein ou à temps partiel.
Le
Président (M. Bachand) : Merci.Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Bien, j'ai quelques
questions. La première, c'est... Parce que, là, on remplace la phrase qui était
là avant l'article en question, on dit... antérieurement, c'était : «Le
Comité est composé d'avocats admis au Barreau
depuis au moins 10 ans pour les membres à temps plein et d'au moins
cinq ans pour les membres à temps partiel.» Ça fait que, là, ça
veut dire... On n'aura plus des personnes à temps partiel?
M.
Bonnardel : Oui, oui. On va le voir un petit peu. On va le voir.
Mme Maccarone : Mais
ça veut dire que tout le monde est assujetti maintenant, peu importe s'il est à
temps plein ou à temps partiel, il faut avoir notre 10 ans?
M.
Bonnardel : C'est ça.
Mme
Maccarone : Puis pourquoi qu'on utilise le mot «admis au Barreau» puis
pas «membre du Barreau»?
M.
Bonnardel : Sûrement...
Mme Maccarone :
Parce qu'il y a... Ça, c'est... (Interruption) Woups! Ça, ce n'est pas sémantique. Ça, il y a une différence, parce que, quand on est admis au
Barreau, on n'est pas nécessairement membre. Ça veut dire que ça peut être un avocat retraité, qui n'est plus membre du
Barreau, mais il était admis. Ça fait qu'est-ce qu'on... C'est une précision
que, selon moi... est importante.
M.
Bonnardel : C'est un terme qui était utilisé avant, qui est utilisé
encore aujourd'hui.
Mme
Maccarone : Bien, encore une fois, ça fait 25 ans. Puis c'est...
Pour vrai, ça, ce n'est pas sémantique, M.
le Président. Ce n'est vraiment pas la même affaire, «admis» puis «membre», là.
C'est vraiment différent. Ça se peut que M. le Président, il est admis,
mais il n'est pas membre.
Le
Président (M. Bachand) : Çase
peut.
Mme
Maccarone : Ça se peut.
Le Président (M. Bachand) : On peut être admis dans un parti politique, mais ne pas être membre.
C'est ça, non?
Mme
Maccarone : Voilà, exactement.
Le
Président (M. Bachand) : Ah! Voilà. Non,
non. Non, non. Non, ce n'est pas...
Alors, M. le
ministre, est-ce qu'on a des...
M.
Bonnardel : Bien, écoutez, j'ai...
Le
Président (M. Bachand) : Alors, on va
suspendre quelques instants.
M.
Bonnardel : On va suspendre parce que j'ai...
Le
Président (M. Bachand) : On va suspendre
quelques instants pour trouver la réponse. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 49)
(Reprise à 12 h 54)
Le Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux, mais,
compte tenu de l'heure, elle suspend ses dits travaux jusqu'à
14 heures cet après-midi. Bon lunch! À tantôt. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 55)
(Reprise à 14 h 02)
Le Président (M. Bachand) :
Bon après-midi. À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des
institutions reprend ses travaux. On
poursuit, donc... l'étude détaillée du projet de loi numéro n° 14, Loi modifiant diverses
dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi visant
à aider à retrouver des personnes disparues.
Lors
de la suspension de nos travaux, cet après-midi, nous étions à l'étude de
l'article 55. Alors, je ne sais pas, M. le ministre, peut-être, sur
l'article 55?
M.
Bonnardel : Bien, je pense que tout avait été dit de la part des
légistes, des juristes qui sont avec nous, là, concernant le texte proposé, là, qui est composé d'avocats admis au
Barreau depuis au moins 10 ans. Donc, c'était un débat sur le «admis» qui
était discuté ou émis par ma collègue. Alors, je ne sais pas si elle a d'autres
interrogations, là, mais...
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme
Maccarone : Oui. Dans le fond, à la pause, nous autres aussi, on a
fait nos vérifications puis on a compris que, «admis» et «membre», ça veut dire
la même chose. Puis comme les légistes ont partagé avec justesse, si on est
avocat, c'est ça, le mot qui est important. Voilà. Ça fait que ça nous va, en
termes de... pour le mot «admis».
Mais je voulais
savoir, de la part du gouvernement ou M. le ministre, s'il y avait une
considération... Parce qu'on parle de... «Le tribunal est composé d'avocats
admis au Barreau depuis au moins 10 ans.» Puis pourquoi pas les notaires? Le collègue du ministre, ministre de
la Justice, lui, il avait déposé son projet de loi n° 8,
qui a été adopté à l'Assemblée, la Loi
visant à améliorer l'efficacité et l'accessibilité de la justice, notamment en
favorisant la médiation et
l'arbitrage et en simplifiant la procédure civile à la Cour du Québec. Alors, on a des notaires qui peuvent maintenant
devenir juges. Ça fait qu'est-ce qu'on peut avoir des notaires qui peuvent
aussi devenir membres du tribunal?
M. Bonnardel :
Bien, ce n'est pas dans la loi.
On parle d'avocats depuis de nombreuses, nombreuses, nombreuses années.
Alors, il n'y a pas eu de demande de changement ou d'ajout possible pour ce qui
est des notaires. Donc, la commissaire,
elle, souhaite... n'a pas fait de demande non plus pour invoquer un manque
d'avocats, si c'était le cas, si c'était le cas, pour subvenir aux
besoins du tribunal. Alors, on va laisser la loi... pas la loi, le texte de loi
comme il est pour le moment.
Mme
Maccarone : Je le soulève comme mesure de cohérence avec son collègue
et avec les autres débats qui ont déjà eu
lieu à l'Assemblée. Ça fait qu'on trouvait que c'était juste. Puis je comprends
que ça ne faisait pas partie de qu'est-ce qu'on avait antérieurement,
mais comme la loi a été sanctionnée seulement en mars, ça fait que c'est un changement qui est assez récent, de donner la
permission aux notaires de devenir juges, aujourd'hui, on s'est dit :
Bien, peut-être, c'est juste, aussi,
si on veut ouvrir la porte pour devenir juge, qui est quand même un rôle
hyperimportant dans notre processus judiciaire et démocratique, bien,
pourquoi ne pas donner la possibilité?
Puis
une autre raison que je le soulève comme possibilité que peut-être nous devons
prendre en considération, peut-être on peut faire... le ministre peut
faire une vérification auprès de son collègue, pour voir, ou autres instances. C'est parce qu'on a des articles qui s'en
viennent, même celui tout de suite après, où on parle des précisions en termes de
la composition. Ça fait que, si on est prêts à penser que ça peut aussi être
des membres... des notaires, oui... Parce que,
là, on parle des autochtones, etc., puis je peux imaginer que des fois ça peut
être difficile de retracer la personne ciblée, parce que, là, on
commence à avoir des critères qui sont plus précis. Puis j'aurais des
questions, rendus là. Quand on parle
d'autochtones, bien, tu sais, j'aurai d'autres questions, mais, en tout cas,
c'était une recommandation qu'on avait.
M. Bonnardel :
Oui, je comprends la réflexion, que mon collègue le Procureur général a émis
le fait que des notaires peuvent devenir juges, là. Mais la composition ou
la... la composition du comité pour le futur tribunal administratif sera
composée d'avocats, là, qui sont au moins membres de ce... du Barreau, admis au
Barreau depuis au moins 10 ans.
Mme Maccarone :
J'ai aussi eu le privilège de participer dans le débat pour le projet de
loi n° 11, l'aide médicale à mourir, les soins de fin
de vie, une loi qui a été adoptée, et, quand on parlait des demandes
anticipées, on peut faire une demande anticipée, remplir ce document fort
essentiel, évidemment, quand on souhaite poursuivre avec les critères qui
rejoignent la personne concernée pour poursuivre avec la prochaine étape dans
ce continuum de soins, on peut faire ça devant un notaire ainsi qu'un avocat ou
un médecin. Mais on avait eu le débat aussi, encore une fois, pour élargir le
bassin de possibilités du talent, des «top guns» si on veut, mais des personnes
concernées.
Ça fait qu'encore une
fois, pour être concordants avec les autres lois que nous avons adoptées
dernièrement, moi, je dirais que les
notaires sont compétents et amènent une expertise, surtout si on parle d'avoir
des précisions autour de la table. Ce n'est pas juste la loi n° 8, c'est aussi la loi n° 11.
Puis ça se peut, dans le futur, dans les autres lois que nous allons sanctionner puis adopter ici, que ce
soit unanimement ou non. Je sais que le Parti libéral avait soulevé des préoccupations
pour le 8, mais on avait voté en faveur, parce que c'est une question d'accès à
la justice. Ça fait que c'est quelque chose qui est intéressant.
Encore une fois, pas
une question de retarder nos travaux. Moi, je serais prête à suspendre
l'article, s'il faut, pendant qu'on fait des
vérifications pour voir s'il y avait une acceptabilité pour ceci, question de
concordance avec ce qui me... J'ai l'impression qu'on semble aller dans
cette direction et je ne veux pas rater une opportunité, parce qu'encore une
fois, si on attend un autre 25 ans avant d'ouvrir la loi, bien, on aura
manqué une occasion de faire cette modification. Puis on ne voudrait pas
rouvrir la loi juste pour ça non plus.
M. Bonnardel :
Oui, je comprends le questionnement possible de la députée. Il y a juste
des avocats qui sont partie... qui font
partie... des avocats, donc, admis au Barreau, qui font partie, donc de... qui
feront partie du futur tribunal administratif. Il y a moins d'une... il
y a moins d'une dizaine de ces avocats qui sont membres, qui sont membres de ce
tribunal. Je peux comprendre le raisonnement. Mais, à quelque part, il n'y a
pas de manque d'avocats, là, pour être capables de subvenir à la demi-douzaine,
demi-douzaines d'avocats, là, qui sont parties prenantes de ce tribunal. Donc, je ne vois pas l'avantage, là, d'ouvrir,
d'ouvrir l'article, là, pour inclure «notaire» dans tout ça. Si le tribunal
était composé, je ne sais pas, de 20,
25, 50 avocats et puis que, là, on... je pourrais me questionner. Mais à
une demi-douzaine ou à peu près, là, d'avocats, là, je ne pense pas
qu'on va avoir de la misère à... pour les 25 ou 50 prochaines années, à subvenir à ce... aux besoins, aux besoins que la
commissaire aurait pour faire le travail. Peut-être qu'un jour on se rendra
à huit, neuf, 10, peut-être qu'un jour, mais je ne pense pas qu'au Québec,
demain matin, on va manquer...
Mme Maccarone : ...demain?
M. Bonnardel :
...qu'on va manquer d'avocats.
Mme Maccarone : Ça ne se peut
pas?
M. Bonnardel : Non, je ne pense
pas.
Mme Maccarone : Bien, je
comprends. Puis pas parce que l'argument, il n'est pas bon. C'est, comme je dis
encore une fois, une question de concordance
avec ce qui me semble notre tendance que nous allons... que nous sommes
en train d'adopter ici, dans nos lois, que ce soit la loi n° 8,
que ce soit la loi n° 11, on commence à inclure les notaires au sein de ce type de tribunal, dans les
comités décisionnels, comme juges. Alors, on voyait ça comme peut-être une
avenue, une possibilité de leur inclure ici les notaires, mais je comprends que
le ministre, il n'a pas une ouverture pour
ceci. Mais, en termes de la composition, le nombre de personnes, le ministre
dit que c'est une demi-douzaine. Ça fait que c'est toujours six
personnes?
• (14 h 10) •
M. Bonnardel : ...qu'on me dit,
là.
Mme Maccarone : Ça fait que ça
peut varier?
M. Bonnardel : Bien, c'est selon... nécessairement, c'est selon
le nombre de causes. Si, demain matin, les causes augmentaient, pour des
raisons x, y, ce qu'on ne souhaiterait pas, nécessairement, ce qu'on ne
souhaiterait pas, bien, j'imagine que la commissaire pourra demander des
budgets additionnels pour un ou deux avocats additionnels, si c'était le cas,
si c'était le cas. Donc, on travaille quand même avec une équipe assez
restreinte, du côté de la commissaire. C'est pour ça que le besoin n'a jamais
été soulevé par la commissaire, que nous pourrions demander peut-être à des
notaires de faire partie de cette équipe du tribunal. Donc, le besoin n'est pas
là.
Mme Maccarone : Mais ils ne sont pas
limités, ils ne sont pas limités. Mettons, si on a besoin d'avoir 20, on peut
avoir 20?
M.
Bonnardel : Bien, encore une fois, il faut être capable de les
financer, si c'était le cas d'en avoir 20. Alors, la commissaire fait
une demande, comme elle le fait, là, pour les budgets de prévention, là, de
faire mieux connaître le rôle de la commissaire, le 2,8 millions, si je ne
me trompe pas, là, qu'on vous avait mentionné la semaine passée, sur cinq ans. Alors, ce serait la même chose, là.
Si elle décidait d'augmenter ses effectifs, là, pour des raisons x, dû à une
explosion, que je ne souhaite pas, alors,
bien, si c'était le cas, elle pourrait demander un ou deux avocats
additionnels, si besoin est, là.
Mme Maccarone : ...que ce soit clair.
On n'est pas limité, on peut augmenter le nombre, si on a besoin, comme on peut
avoir trois ou quatre, si c'est juste ça qu'on a besoin. Ça fait qu'on n'a pas
comme des membres permanents qui sont là, des gens qui... quelques personnes,
cinq ou six personnes qui sont là en permanence, pendant le cinq ans ou le 10 ans, mais toujours les
mêmes personnes? Puis je comprends qu'on peut ajouter. Ça fait qu'on a toujours
un minimum de cinq, on a toujours un minimum de six, on a toujours un...
M. Bonnardel : Bien là, ils sont
sept.
Mme Maccarone : Ça fait que c'est
toujours un minimum de sept?
M. Bonnardel : Ils sont sept. Si on
en perdait un ou une, bien là, on en nommerait une autre ou un autre.
Mme Maccarone : Mais on n'a pas
un... Mais le minimum, c'est sept, on a toujours besoin d'avoir sept?
M.
Bonnardel : C'est ça, là, on est à sept. Est-ce qu'on était
moins que ça avant, je ne le sais pas, là, il faudrait chercher les infos, là, mais là on est à sept avec
le fardeau... — bien,
le fardeau — le
nombre d'enquêtes qu'on a à... qu'ils ont à travailler, qu'elles ont à
travailler, là. Ça répond aux besoins comme tels.
Le Président (M.
Bachand) : ...députée de Westmount—Saint-Louis?
Oui, M. le ministre.
M. Bonnardel : Non, mais c'est ça,
on va en parler à 199 aussi, là.
Mme Maccarone : 199? Je comprends
que...
M. Bonnardel : Bien, l'autre page
suivante, là, à l'article 56.
Mme Maccarone : Oui, oui, 56, oui.
O.K.
M. Bonnardel : Excusez-moi,
l'article 56.
Mme Maccarone : Oui,
bien, j'avoue, c'est juste à part de nos travaux, quand j'ai regardé... Parce
que je comprends qu'on travaille par blocs, mais j'avoue, j'ai été
perturbée de voir... On a plusieurs articles, là, dans ce bloc, qui ont passé
dans le bloc du profilage racial, qu'à mon avis auront dû passer ici. Ou on
aura dû avoir un bloc juste pour le commissaire, ça aurait été peut-être plus
facile. Parce que, là, j'ai comme... on a adopté des articles où j'avais des
questionnements sur des articles que nous avons déjà adoptés, ils ont un impact
sur des articles qu'on a étudiés aujourd'hui.
C'était mêlant. Ça fait que juste la demande... Ça ne me dérange pas de
travailler par blocs, mais, s'il y a un moyen aussi de peut-être être un
petit peu plus ciblés, ça aidera. On est un binôme, on est une équipe de deux,
on fait notre possible.
M.
Bonnardel : On a tout fait pour être capables de rendre ça le plus
simple possible, là, on a fait...
Mme
Maccarone : Oui. Parce que sinon, ici, je peux voir comment on peut
juste continuer un après l'autre. Ça fait
que peut-être, des fois, ça va être plus facile de ne pas travailler par blocs,
juste pour avoir une cohérence, hein, pour ne pas manquer des
opportunités d'avoir des débats. Mais voilà. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. M. le
ministre.
M.
Bonnardel : 56. 56 se lit comme suit : L'article 199 de
cette loi est modifié :
1° par le
remplacement des premier et deuxième alinéas par le suivant :
«Le
gouvernement nomme les membres du tribunal à temps plein ou à temps partiel,
dont au moins un est membre d'une communauté autochtone afin d'agir
lorsqu'une enquête vise un policier autochtone, pour un mandat d'au plus cinq
ans et en fixe le nombre. Leur mandat peut être renouvelé.»;
2° par
le remplacement, dans le texte anglais du troisième alinéa, de «chairman of the
ethics committee» par «chair».
Commentaires :
L'article 56 du projet de loi propose de modifier l'article 199 de la
loi afin de permettre, un, que les membres du Tribunal administratif de
déontologie policière qui sont également membres d'une communauté autochtone
nommés pour agir lorsqu'une plainte vise un policier autochtone puissent être
nommés à temps plein, que l'ensemble des membres du tribunal puissent être
nommés à temps partiel.
Cet article propose
également de modifier le texte anglais de cet article en remplaçant le terme
«chairman» par «chair» afin d'assurer
l'uniformité de la traduction du terme «president» dans la Loi sur la police et
l'utilisation d'un terme non genré.
Alors, vous avez vu,
dans le texte proposé à gauche, là, qu'on enlevait les deux premiers
paragraphes pour mentionner, donc, que «le
gouvernement nomme les membres du Tribunal à temps plein ou à temps partiel,
dont au moins un est membre d'une
communauté autochtone — comme mentionné — afin
d'agir lorsqu'une enquête vise un policier autochtone, pour un mandat
d'au plus cinq ans et en fixe le nombre. Leur mandat peut être renouvelé.»
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui. Ça fait que, dans le fond, ce n'est pas nouveau
d'accueillir ou de souhaiter avoir un membre d'une communauté autochtone,
d'agir. Pourquoi uniquement cette communauté qui est visée?
M.
Bonnardel : Pardon?
Mme
Maccarone : Pourquoi uniquement cette communauté qui est visée? Si on
regarde les rapports qui ont sorti
dernièrement, non seulement du groupe de travail contre le racisme, du
gouvernement, le CDPDJ, OPCM, tous les rapports
qui ont été faits par des chercheurs, ils ciblent, oui, les communautés
autochtones, qui sont visées, malheureusement, plus souvent en termes
des interpellations, profilage racial, mais aussi les personnes des autres
minorités visibles, que ce soient des
communautés noires, des communautés arabes. Alors, pourquoi qu'on vise
uniquement autochtones, mais pas les autres communautés?
M.
Bonnardel : Est-ce que la députée peut juste me répéter sa question?
Mme
Maccarone : Oui. Si on regarde...
M. Bonnardel : ...les autres? Excusez. O.K.
Pourquoi il n'y a pas les autres? Bien, premièrement, il y a plusieurs nations. Il était important pour nous de
reconnaître ce fait. Et, dans ce fait, bien, de nommer un membre d'une
communauté autochtone afin d'agir lorsqu'un policier est visé, bien, je pense
que ça allait de soi pour répondre aussi, là, à ces nations, qui sont... qui devront... qui devraient être, pardon,
représentées par un des leurs, s'il y a une plainte visée à un de leurs
policiers. Et de l'autre côté, là, bien, votre question, c'est :
Est-ce que... Bien, la sous-question que j'aurais ou que... Est-ce qu'il y a
des minorités... J'imagine que vous souhaiteriez savoir s'il y a des minorités
visibles comme membres du futur tribunal administratif. C'est ce que je suis en
train de vérifier.
Mme Maccarone : O.K.
Parce que, dans le fond, la question... Je veux dire, c'est une bonne affaire,
évidemment, on est contents, ça fait
partie de nos engagements en termes de réconciliation, mais même que ça faisait
toujours partie, ça fait 25 ans.
Ça fait que je dirais que c'est une bonne chose, puis je salue qu'on va
continuer à avoir cette possibilité. Mais pourquoi uniquement la
communauté autochtone? Même, je disais... Est-ce qu'on dit... Est-ce
qu'«autochtone», c'est le mot qu'on devrait
utiliser? Est-ce qu'on devrait utiliser aussi «Inuit», parce qu'il y a des...
c'est une particularité? Juste une vérification que peut-être nous
pouvons... juste pour être assurés, là.
M.
Bonnardel : On me dit que ça inclut tout le monde.
Mme
Maccarone : Ça inclut? Mais pourquoi les personnes qui représentent
les autres communautés qui sont racisées...
M.
Bonnardel : Ça, c'est... La commissaire nous écoute, là.
Mme
Maccarone : Oui. Bonjour.
M. Bonnardel :
J'ai demandé une vérification, à
savoir s'il y a des minorités. Ça, c'est à la commissaire, je pense, et ses personnes, et ses employés aussi. Je ne
sais pas s'il y a des membres des communautés dans les employés aussi.
Donc,
quand on parle aussi d'accompagner lors d'un signalement ou lors d'une plainte,
on en parlait plus tôt, là, au début,
début, au printemps dernier, là, bien, c'est un peu tout ça, là. Puis certaines
minorités nous l'ont mentionné, me l'ont mentionné, jusqu'à quel point
ils n'avaient pas confiance, ils ont peu confiance, je vais le dire ainsi, là.
Donc, je pense que ça fait partie du
sentiment de confiance qui doit être rétabli entre certaines minorités, et la
commissaire, et ceux qui y sont... ceux qui sont parties prenantes de
recevoir ces plaintes, ou autres.
Puis je fais le lien,
là, je fais le lien entre les personnes qui sont victimes, les femmes qui sont
victimes d'agression, les tribunaux spécialisés, et donc je pense qu'on est
tous conscients qu'on doive faire un pas additionnel pour être capables de rassurer ces personnes puis de leur donner
confiance face à des possibles cas d'agression, ou d'abus, ou autres
qu'ils pourraient subir.
• (14 h 20) •
Mme
Maccarone : Je suis 100 % d'accord avec le ministre. Mais c'est
pour ça que je pose la question. Si on est prêts à énumérer puis de citer...
spécifier que nous avons besoin d'avoir un membre qui, évidemment, est avocat, parce que, pour être membre du tribunal, on dit,
on précise qu'il faut être avocat qui est aussi membre d'une communauté autochtone, bien, pourquoi ne pas ajouter aussi un
article qui dit que les membres du Tribunal
administratif de déontologie policière qui sont également membres d'une communauté, d'une
minorité visible, nommés pour agir lorsqu'une plainte vise un policier
d'une minorité visible, par exemple, puissent être nommés en temps plein?
Ça fait que je
soumets ça comme une possibilité que nous devons peut-être en débattre ici pour
voir s'il y a une ouverture. Parce que c'est
excellent, qu'on ajoute «autochtone», mais je pense qu'on devrait reprendre le
paragraphe, mais le reformuler pour les personnes racisées. Comme ça,
aussi, on... Je soumets qu'on n'a pas besoin de nommer les personnes noires,
les personnes arabes, les personnes chinoises, les communautés... minorités
visibles ou la bonne terminologie, de
valider avec le CDPDJ, eux, qu'est-ce qu'ils utilisent. Eux utilisent la
terminologie «minorités racisées». Ça fait que c'est une modification
que nous pouvons ajouter.
Et on n'en parle pas
beaucoup, mais je dirai que c'est la semaine d'en parler, mais pourquoi pas
aussi la communauté LGBT? Ça fait que le 2SLGBTQIA+, eux aussi. Puis c'est
quelque chose qui revient souvent, dans mes échanges
avec les membres de cette communauté, c'est : la formation des corps
policiers, souvent, est manquante. Ça fait que c'est un manque de
sensibilité envers cette population qui est souvent méconnue, qui représente
une très petite majorité, mais eux aussi
peuvent être inclus ici. C'est une façon pour nous aussi de tendre la main puis
de parler aussi de la diversité puis
inclusion de notre belle société québécoise, faire la démonstration qu'ici, là,
on a une ouverture pour tout ça puis on comprend qu'il y a des différences.
Ça fait qu'en tout
cas je soumets ça comme deux possibilités que moi, je verrais d'un très bon
oeil que nous pourrions avoir dans cet article en question.
M.
Bonnardel : Bien, je prends acte, je prends acte de votre... de vos
commentaires. C'est une très petite équipe,
là, très petite équipe, là. Quand je regarde l'organigramme, s'il est à jour ou
pas, là, ils sont... je vous disais sept, mais là j'en vois six, là,
j'en vois six. Donc, il y a une... Je sais que la commissaire, le tribunal ont
une... plus qu'une sensibilité face à la...
face à ça, cette possibilité, un jour, d'avoir des membres de minorités x. Et
là-dessus je leur laisse... je leur
fais amplement confiance, amplement confiance pour être capables de répondre à
cette particularité, si je peux le dire, respectueusement, ainsi.
Donc,
là-dessus, là-dessus, pour nous, ce qui est important, c'est qu'aujourd'hui on
puisse adopter le fait qu'on aura un membre d'une communauté autochtone,
lorsqu'une enquête vise un policier autochtone, et, de l'autre côté, pour
rassurer et rétablir des liens de confiance. Autant je sais que le travail de
la commissaire est important, et ils vont
répondre à ces attentes que nous avons et qu'eux ont aussi de mieux faire
connaître leur travail, de mieux rassurer, de ramener des éléments de confiance. Même chose aussi pour ce qui est
du tribunal. Mais il ne serait pas opportun, dû à la petitesse de l'équipe, aujourd'hui, de
s'imaginer, là, qu'on peut commencer à nommer pour tel, ou tel, ou tel...
L'équipe est trop petite.
Mais
je reste... comme je l'ai mentionné, mes paroles sont là, il faut que le
tribunal autant que, le commissaire, quand
ils ont à travailler avec ces gens, cette sensibilité soit partie prenante de
leur travail pour rassurer, pour rétablir certains éléments de confiance
qui ont été perdus avec certaines communautés dans le passé.
Mme Maccarone : J'entends le
ministre, mais je... Puis je comprends, encore une fois, je ne nie pas la bonne
volonté du commissaire, ce n'est pas ça qui est en jeu du tout, du tout. Mais
c'est une question d'adopter une loi qui est complète. Et, quand on parle de
profilage racial, quand on parle des communautés qui sont visées, on ne parle
pas uniquement de la communauté autochtone. Ça fait que, quand on parle du
profilage racial, qu'on ne nie pas, qu'on dit
est un phénomène, malheureusement, c'est quelque chose dont on souhaite mettre
fin, je ne peux pas imaginer qu'on va adopter cet article sans mettre en
place aussi...
Puis je comprends que les... on ne souhaite pas
avoir, peut-être, 20 personnes, ce n'est pas ça qu'on souhaite. Mais qu'on ajoute une personne de plus, deux
personnes de plus pour représenter les communautés visées, les communautés
racisées, on ne fait vraiment pas fausse
route. Là, ça veut dire que l'article en question est complet puis qu'on a
compris qu'il y a du profilage racial
qui existe. C'est un moyen, je pense, de reconnaître ceci, de travailler avec
les communautés.
Je salue qu'on continue avec un membre d'une
communauté autochtone, mais je pense que ça va être très important d'avoir
aussi un membre des communautés... des minorités visibles et aussi, évidemment,
j'ajoute encore 2SLGBTQIA+. Je l'ai
mentionné, mais j'aurais dû mentionner la Fondation Émergence, qui offre cette
formation, qui n'est pas sollicitée. Ils ont très peu de personnes qui
seraient disponibles pour suivre cette formation de sensibilité de la communauté 2SLGBTQIA+, hein, puis ils sont
souvent visés, ils sont marginalisés. C'est l'intersectionnalité, aussi, de
la communauté, ce n'est vraiment pas facile, mais...
Puis ça,
c'est peut-être plus difficile à entrer dans la loi, mais, certains, les
minorités visibles ou minorités racisées, ça, je pense qu'il y a vraiment un incontournable, on ne peut pas
manquer une opportunité d'avoir cette représentativité, maintenant que nous sommes en train de faire le
débat sur la loi, surtout si on n'a pas... on n'est pas limités de nombre
de commissaires.
M.
Bonnardel : Alors, ce que je propose, M. le Président, c'est
que je vérifie avec la commissaire... le tribunal, pardon, le tribunal
et mes équipes, puis on va voir ce qu'on peut faire. Puis on va suspendre
l'article pour le moment.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement? Merci. Alors,
l'article 56 est suspendu. M. le ministre, pour la suite des choses.
M. Bonnardel : Alors, on s'en va à
60.
60. L'article 217 de cette loi est remplacé
par le suivant :
«217. Le
greffier fait notifier la citation au policier qui en fait l'objet par tout
moyen permettant la preuve de la date de sa notification.
«Il transmet une copie de la citation au
plaignant.»
Commentaires :
L'article 60 du projet de loi propose de modifier l'article 217 de la
loi afin d'autoriser le greffier du Tribunal administratif de déontologie policière à notifier la citation au policier qui en fait
l'objet par tout moyen qui permet de constituer une preuve de la date de
notification de la citation.
Donc, ce que
ça veut dire, c'est : que ce soit un service de messagerie ou un moyen
de... un moyen technologique, c'est par ces moyens qu'on va transmettre,
donc, la notification ou la preuve comme telle, là, que...
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Excusez-moi, M. le
Président, c'est parce que je suis toujours en train de penser de notre article
précédent. Ça fait que, juste pendant que l'équipe du ministre est en train de
faire des vérifications, si vous me permettez,
je suis désolée, bien, juste... Parce que c'est suspendu, puis je ne veux
pas revenir là-dessus, ça fait que, pendant que nous sommes en train de
vérifier, on parle de faire une modification aussi dans l'anglais, de changer
«chairman of the ethics committee» à
«chair», juste, je questionne pourquoi qu'on utilise «chair», puis pas
«chairperson». C'est quelque chose
que moi, j'ai vu ailleurs, ça fait que je voulais juste avoir une précision
pendant que nous sommes en train de faire les validations.
Parce que,
comme... même, moi, dans mon ancienne vie, quand j'étais présidente, en
français, de ma commission scolaire ou de l'ACSAQ, j'étais toujours
«chairperson» et pas «chairman», qui est tout à fait logique, mais pas
«chair». Parce que, quand on fait de la
traduction, la raison qu'ils font ça, juste pour les gens qui nous écoutent,
c'est... Souvent, quand on fait la traduction ailleurs, c'est très
littéral, puis ça sort comme «chaise». Ça fait que, c'est drôle, mais, tu sais, c'était mon surnom, un peu, à ma commission
scolaire. «It was a joke», là, mais c'est parce que les gens m'appelaient
«la chaise». Parce que «chair», ce n'est pas
nécessairement la meilleure traduction. Ça fait que, voilà, désolée. Ça fait que
si on peut juste faire ces vérifications en même temps...
Ça fait que,
est-ce que le ministre peut juste expliquer pourquoi on a besoin de cet article
encore? Je suis désolée, je veux juste comprendre : «Le greffier fait
notifier la citation au policier qui en fait l'objet par tout moyen permettant
la preuve de la date
de sa notification», pour le commun des mortels, ça veut dire quoi,
pratico-pratique? Qu'est-ce que nous sommes en train de faire ici?
• (14 h 30) •
M.
Bonnardel : ...recommandée. Là, on s'en va par tout moyen
technologique ou service de messagerie, là, pour avoir une preuve, là,
du...
Mme
Maccarone : Ça fait que, mettons, par texte, par message texte
aussi, c'est un moyen, ou ça, c'est... on ne ferait pas ça?
M. Bonnardel : Je ne pense pas que
le message texte est un moyen légal, à ma connaissance, là. Un courriel le sera, parce qu'il y a le nom, il y a pas mal
toutes les infos, signature, et tout, là. Le texte, oui, tu sais que ça vient
de telle personne, là, mais... À moins que le...
Mme Maccarone : Parce qu'on
l'ajoute, ici : «Il transmet une copie de la citation au plaignant.» Ça
aussi, c'est nouveau. Pourquoi qu'on n'avait pas ça avant, puis là, maintenant,
on l'ajoute?
M. Bonnardel : Oui, c'est sûr que je
dirais que ça va de soi, là, qu'on... Ça va de soi, là.
Mme Maccarone : ...non, c'est
juste... juste de comprendre. Là, encore une fois, je ne suis pas contre, M. le
Président, mais je veux juste comprendre est-ce que... Ça veut dire, dans le
passé, le plaignant n'avait pas de copie?
M. Bonnardel : Exact, si je suis...
oui.
Mme
Maccarone : «Le greffier fait notifier la citation au policier
qui en fait l'objet par tout moyen permettant la preuve de la date de sa notification.» Ça, c'est parfait. Mais là on
dit : «Il transmet une copie de la citation au plaignant.»
M. Bonnardel : Le juriste va venir
vous l'expliquer, si vous le souhaitez, là.
Mme Maccarone : Oui. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, il y a consentement?
Bien sûr. Alors, vous allez d'abord vous identifier, s'il vous plaît. Merci
beaucoup.
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Bonjour,
Anne-Marie Cloutier, Direction des affaires juridiques, ministère de la
Sécurité publique.
En fait, actuellement, ce qui est prévu, c'est
que ça peut être fait par poste recommandée, mais c'est un peu restrictif. Tu sais, quand l'article a été adopté,
bien, en 2000, c'était un peu le seul moyen qui existait pour, tu sais,
s'assurer que la personne ait bel et bien reçu la notification, mais,
maintenant, ça... on peut s'assurer... tu sais, ça peut être fait par un moyen technologique, mais en autant qu'on
soit capable de démontrer que la personne a bel et bien reçu le, tu sais...
Donc, ça pourrait être fait, par exemple, par texto si on est capable de
prouver que la personne, elle a bien... mais, tu sais, ce ne se fera pas
par texto, mais... ou par courriel, tu sais, si on est en mesure de démontrer
qu'elle a bien reçu le courriel.
Donc, actuellement, je dirais qu'on modifie les
dispositions quand on le peut pour miser sur... Plutôt que de miser sur un moyen en particulier comme on le
faisait avant, poste recommandée, on mise sur, tu sais, la finalité. Dans le
fond, la finalité, c'est de s'assurer que la personne a bel et bien reçu la
notification, pour que ça évolue dans le temps
puis que ça soit juridiquement neutre. Ça veut dire que, s'il y a des nouveaux
moyens technologiques qui se... tu sais, qui sont créés, et puis qu'on est capable de faire la preuve, dans le
fond, que la personne a bel et bien reçu la notification...
Mme Maccarone : C'est très clair.
Merci. Mais la question que j'avais, c'était pour le deuxième paragraphe qui
dit : «Il transmet une copie de la citation au plaignant.» Ça, c'est
nouveau, on n'avait pas ça dans l'article 217 de la loi actuelle que nous
sommes en train de modifier. Ça fait que... est-ce que ça veut dire que le
plaignant, dans la mouture de la loi actuelle, ne reçoit pas de copie, ça fait
qu'eux... il ne le sait pas, qu'est-ce qu'il se passe en termes de citation, ça fait que c'est une nouveauté?
Puis, dans le fond, pourquoi on fait ça, si c'est le cas? Mais... Peut-être,
c'est moi qui saisis mal, mais j'interprète : Ce n'était pas là
avant, puis là on le met.
Mme
Cloutier (Anne-Marie) : Bien non, c'était déjà là avant parce qu'avant on
avait «et une copie à la personne qui a adressé la plainte en vertu de
l'article 143». Donc, on a scindé. Dans le fond, on a scindé en... on a
divisé, tu sais, les idées, là. Donc, on
parle du moyen, puis ensuite on s'assure, ce n'est pas du droit nouveau, là, on
s'assure que la personne...
Maintenant, on l'appelle «plaignant» partout au lieu de «la personne qui a fait
la plainte», là, mais c'est la... c'est plus de la linguistique que...
mais ce n'est pas nouveau.
Mme
Maccarone : C'est très bien. Merci, c'est clair. Je présume
que ça veut dire qu'on aura aussi des épargnes parce que, si on fait tout ça
par courriel... tu sais, ça doit être plus facile que dans la poste, moins de
vérifications. Ça fait que ça aussi, les moyens technologiques, c'est
une bonne chose. Merci.
Le Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 60 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : Donc, 60 est adopté. On s'en va à 61.
L'article 61 se lit comme suit : L'article 220 de cette loi
est remplacé par le suivant :
«220. Sur réception de la déclaration ou à
l'expiration du délai pour la produire, le président fixe la date et le lieu de l'audience ou, si elle est tenue à
distance, le moyen utilisé pour la tenir. Le greffier en donne un avis aux
parties au moins 30 jours avant
la date fixée pour cette audience par tout moyen permettant la preuve de la
date de la réception de l'avis.»
Commentaires :
L'article 61 du projet de loi propose de modifier l'article 220 de la
loi en concordance avec les modifications proposées par l'article 53 du projet
de loi qui modifie l'article 196 de la loi permettant qu'une audience
soit tenue à distance. Il est aussi en cohérence avec l'article 60 du
projet de loi qui modifie l'article 217 de la loi afin de permettre la notification de la citation au
policier par tout moyen permettant la preuve de la date de sa notification. Il
apporte enfin une correction pour
tenir compte du fait qu'une déclaration n'est pas toujours produite et pour
permettre au greffier du Tribunal administratif de déontologie
policière, dans ce cas, de fixer la date et le lieu de l'audience ou le moyen
utilisé pour la tenir.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça, c'est le
président du tribunal, pas le président du comité éthique, c'est ça?
M. Bonnardel : Oui, le président.
Oui, c'est ça, oui.
Mme
Maccarone : Le président du tribunal. O.K. Ça fait que...
Parce que, quand... puis juste pour être concordants avec l'anglais, quand on
fait le... est-ce qu'on a une modification aussi à faire dans la version
anglaise pour le président?
M. Bonnardel : Pas pour ce... Non,
pas pour celle-là, pas pour celle-là.
Mme Maccarone : Ça fait qu'ici on...
c'est déjà «chair», si c'est ça qui est là, ou «chairperson», ce n'est pas
«chairman»?
Des voix : ...
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Bonjour.
Mme Maccarone : Rebonjour.
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Anne-Marie
Cloutier, avocate à la Direction des affaires juridiques.
En fait, le projet de loi... Les dispositions,
elles sont traduites. Le projet de loi est écrit en français, puis il y a une version anglaise qui est faite de façon
simultanée. Donc, pour cette disposition-là, c'est... tu sais, la traduction,
elle a été faite au fur et à mesure.
Dans les modifications dont on parle tantôt, tu
sais, on... dont on a parlé tantôt, c'est parce qu'il y a eu une décision... il y a une... pas une décision... La
communauté anglophone, antérieurement, se plaignait de la traduction des textes
juridiques au Québec, donc il y avait des recours judiciaires qui avaient été
entrepris, mais, finalement, il y a eu une
entente, puis le gouvernement s'est engagé, au fur et à mesure qu'il modifiait
les lois, qu'il ouvrait les lois, chacune des lois, à réviser le texte
anglais de toutes les dispositions.
Donc, même si on ne modifie pas une disposition
comme telle dans le projet de loi sur lequel on travaille, la loi est quand
même... La Loi sur la police, elle a toute été révisée pour s'assurer que
l'anglais soit revu puis soit vraiment cohérent avec le texte français et
cohérent aussi avec l'ensemble du corpus législatif.
Donc, tantôt, la modification qui était... qui
est proposée pour «chair», «chairman» par «chair», c'est qu'il y a une révision
des textes qui est faite de façon constante. Et c'est une modification qui a
été... qui nous a été demandée par le Conseil exécutif, dans ce cadre-là, donc
c'est pour ça que c'est le terme «chair» qui a été proposé, parce que c'est...
Dans les lois, actuellement, c'est le... c'est ce terme-là qui est retenu, dans
ce cadre-là, puis surtout qu'il recherche aussi à choisir des termes non
genrés, là, aussi, tu sais, des termes le plus neutre possible.
Donc, tu sais, c'est pour ça, je fais un recul,
là, mais c'est pour vous expliquer la façon dont on fonctionne, actuellement.
Mme Maccarone : Parfait. Merci
beaucoup.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. D'autres interventions sur
61? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 61
est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel :
Alors, on s'en va à 62. L'article 62
se lit comme suit : L'article 222 de cette loi est modifié par
le remplacement de «Comité ne peut ajourner
une séance» par «Tribunal ne peut ajourner» une séance... «une audience»,
pardon.
Commentaires :
L'article 62 du projet de loi propose de modifier l'article 222 de la
loi en concordance avec l'article 51 du
projet de loi qui modifie l'article 194 de la loi afin de remplacer le nom
du «Comité de déontologie policière» par «Tribunal administratif de
déontologie policière».
Il
propose également de modifier cet article afin d'uniformiser la terminologie
des termes utilisés dans le chapitre sur la déontologie policière en
remplaçant le terme «séance» par le terme «audience».
Donc,
dans le texte proposé, bien, vous voyez la différence, là, c'est seulement
sur : «Le comité ne peut ajourner une séance» par «Tribunal ne peut
ajourner une audience».
• (14 h 40) •
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Mme
Maccarone : ...séance qui est écrit... C'est «séanceque». Est-ce que
ça, c'est un mot ou est-ce que c'est deux mots ensemble? Parce que, si
c'est un mot, ça me prend une définition.
M.
Bonnardel : C'est une coquille, là, je pense.
Mme
Maccarone : C'est une coquille. C'est bon.
M.
Bonnardel : Je pense que c'est une coquille, oui.
Mme Maccarone :
Je suis rassurée. Parce que je
dis : Bon, bien, ça va être un nouveau mot que je dois écrire pour
Florence, pour notre lexique, mais... voilà. O.K. Merci.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M.
Bonnardel :
Donc, 62, on s'en va à 63. Donc, l'article 63 se lit comme suit :
L'article 231 de cette loi est remplacé par le suivant :
«Le
président, après consultation des membres du Tribunal, peut prendre une
directive afin d'assurer la saine gestion des instances et de veiller à
leur bon déroulement. Le cas échéant, il la rend publique.
«Un
membre peut également, à tout moment, prendre les mesures qu'il estime
nécessaires à la gestion de l'instance, notamment ordonner que soit communiqué avant l'audience toute procédure,
toute preuve documentaire, tout rapport ou toute information. En outre, il peut convoquer — ...
il peut convoquer... oui — les
parties à une conférence de gestion ou à une conférence préparatoire.»
Commentaires :
L'article 63 du projet de loi propose de remplacer l'article 231 de
la loi pour permettre au président de
prendre une directive afin d'assurer la saine gestion des instances et de
veiller à leur bon déroulement. Le cas échéant, il doit la rendre
publique.
Cet
article permet aussi à un membre du Tribunal administratif de déontologie
policière de prendre les mesures qu'il estime nécessaires à la gestion
de l'instance. Il peut aussi convoquer les parties à une conférence de gestion
ou à une conférence préparatoire.
Donc,
grosso modo, ce que ça veut dire, c'est d'accélérer les travaux et de rendre
disponible la totalité des documents entre les différentes parties pour
ne pas retarder la séance ou les séances futures.
Mme
Maccarone : ...aujourd'hui?
M.
Bonnardel :
Bien, concrètement, c'est...
M.
Morneau (Louis) : ...
Le
Président (M. Bachand) : M. le
sous-ministre?
M.
Bonnardel :
Bien, M. le sous-ministre, oui.
Le
Président (M. Bachand) : M. le sous-ministre... oui, allez-y.
M.
Morneau (Louis) : O.K. Bien, dans les faits, là, il y en a quand
même, des directives, puis qui sont émises par le Comité de déontologie, le tribunal, le futur tribunal, mais ce n'était
pas écrit dans la loi comme tel. Et, dans le fond, l'idée, c'est d'officialiser ça dans la loi. Donc, autrement dit,
le président gère son tribunal, il veut être efficient. Il y a des
façons de fonctionner avec des directives, c'est juste que ce n'était pas écrit
dans la loi comme tel. Et là, en le précisant, ça devient plus officiel, puis
toujours dans un objectif d'être clair et puis aussi d'être efficace.
Mme
Maccarone : Sauf qu'on donne plus de pouvoirs au président,
parce que, là, on dit que le président peut prendre une directive. Ça
fait que... Ça veut dire, aujourd'hui, il n'a pas le droit de faire ça?
M. Morneau (Louis) : Bien, non, ce
n'est pas qu'il n'a pas le droit. C'est que, là, on le met dans...
Mme Maccarone : Excusez-moi.
M. Bonnardel : Là, on le met dans la
loi.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait qu'il
le faisait, mais il n'avait pas le droit de le faire.
M.
Bonnardel : C'est un peu dans un contexte, comme je disais,
là, de saine gestion, d'accélération des travaux, s'assurer que les
documents soient fournis à temps. Voilà.
Des voix :
...
M. Morneau
(Louis) : Oui, c'est ça. Tu sais, ce n'était pas illégal,
là, ce n'est pas illégal, qu'est-ce qu'il fait. C'est que ce n'est pas
contraignant comme tel présentement.
Mme
Maccarone : O.K.
Puis «il la rend publique», comment ces informations sont publiques? Moi, je
peux les consulter, ça? Pour voir ces informations, je vais où?
M.
Bonnardel : Bien, s'il prend une décision après consultation
des membres du tribunal, c'est rendre disponible rapidement une preuve,
une preuve x, ou tel document, ou...
Mme Maccarone : Le public peut le
voir. Ça fait que... Est-ce que c'est... Eux, ils ont un site Web?
M.
Bonnardel : Bien, c'est sa décision qu'il rend publique, ce
n'est pas les documents, là. On peut prendre... C'est... excuse, ce
n'est pas la décision, la directive, la directive qu'il rend publique, là.
Mme
Maccarone : Mais il rend publique, ça fait qu'on... Si le
public souhaite consulter puis savoir c'était quoi, la décision, ils...
comment est-ce qu'ils peuvent avoir accès à cette information-là?
M. Bonnardel : Sur le site Internet.
Mme Maccarone : Le site Internet du
tribunal.
M. Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone : O.K. Puis, quand on
parle de : «Un membre peut également, à tout moment, prendre les mesures qu'il estime nécessaires à la gestion de
l'instance, notamment ordonner que soit communiqué avant l'audience
toute procédure, toute preuve documentaire, tout rapport ou toute information.
En outre, il peut convoquer les parties à
une conférence de gestion ou à une conférence préparatoire», ça, c'est quelque
chose qui est un nouveau pouvoir? Parce qu'avant on parlait uniquement
du président, puis là on dit au président qu'il peut déposer des directives,
mais là on parle aussi des membres qui vont avoir plus de pouvoir.
M.
Bonnardel : C'est la même réponse que le sous-ministre vous
avait donnée tantôt, là, c'est qu'on pouvait le faire, mais ce n'était pas contraignant. Donc, on l'ajoute pour
accélérer le processus des travaux dans le cadre des futures audiences,
là.
Mme
Maccarone : Est-ce que... Parce que ça se faisait avant.
Est-ce qu'il y avait du monde qui contestait, par exemple, qui disait :
Bien non, vous n'avez pas le droit, ça fait que...
M. Bonnardel : ...
Mme
Maccarone : Je comprends que ce n'est pas illégal, mais du
monde qui contestait pour dire : Votre directive, là...
M. Bonnardel : Ça pouvait ne pas
être présent, pas apporter tel document, retarder les travaux, peu importe.
Mme
Maccarone : Puis le ministre, il dit : C'est un moyen
d'être plus efficace, plus efficient, réduire les délais.
Habituellement, ça prend combien de temps? Maintenant, aujourd'hui, ça prend
combien de temps?
M. Bonnardel : Ah! Bien, c'est dans
tout le processus de A à Z, qui fait que, si la moyenne, je pense que je lui
donnais... On était... Dans les quatre dernières, on a varié entre... je
ne veux pas me mêler, là, c'est entre 150 puis 250 jours. Avec ça, bien, on rend ça plus contraignant pour les
deux parties. Donc, c'est s'assurer que, quand... si vous êtes
demandé à une conférence de gestion ou une conférence préparatoire, bien là,
vous amenez vos documents, vous partagez les
documents puis vous vous assurez que, la prochaine, vous ayez tout en main pour
ne pas retarder le processus, le processus devant le tribunal, là.
Mme Maccarone : Le but, c'est de
s'améliorer de... le 150 à 250 jours.
M. Bonnardel : Bien, c'est de
réduire, c'est certain, là, les délais, là, oui.
Mme
Maccarone : Ça fait que ça veut dire... Exemple, on est
ensemble encore, c'est le mois d'avril, mai, on est en crédits budgétaires,
puis je demande la question, je dis : Est-ce qu'on s'est amélioré, du 150
à 250 jours? M. le ministre va dire : Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Nous sommes rendus à 100 à 125 jours.
M. Bonnardel : Bien, je vais le
souhaiter, d'être capable de vous donner cette réponse. Mais je pense qu'on se
donne 12 mois, là, par la suite, là. Donc, le temps de mettre tout ça en
place, on va peut-être être capable de...
Mme Maccarone : Ah! bien, on va être
là encore.
M. Bonnardel : Oui, oui, on va
peut-être être capable de surveiller ça, pour les crédits de...
Mme Maccarone : On le note, 2025.
M. Bonnardel : ...les crédits de
2025, là, oui, oui.
Mme
Maccarone : O.K. Bien, c'est ça qu'on vise. Ça fait que, dans
le fond, quand je vous pose la question aux crédits 2025...
M. Bonnardel : On devrait être
capable de voir une amélioration. On va le souhaiter, en tout cas.
Mme Maccarone : C'est bon. Merci.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 63 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Bonnardel : On s'en
va à 67. Alors, 67 : L'article 236 de cette loi est modifié, dans le
premier alinéa :
1° par le remplacement de «Comité» par
«Tribunal»;
2° par le remplacement de «poste
recommandée» par «tout moyen permettant la preuve de sa notification».
Et le
commentaire : L'article 67 du projet de loi propose de modifier
l'article 236 de la loi en concordance avec l'article 51 du
projet de loi qui remplace le nom du «Comité de déontologie policière» par
«Tribunal administratif de déontologie policière».
Il propose également de modifier cet article
afin de permettre au greffier de notifier la décision du tribunal aux parties, au directeur de police du corps de
police dont relève le policier concerné et à la personne qui a formulé une
plainte par tout moyen susceptible de lui
permettre de constituer une preuve de la date de notification de la décision,
en concordance avec la modification proposée par l'article 60 du
projet de loi à l'article 217 de la loi.
Donc, dans le texte proposé à votre gauche, vous
voyez qu'on enlève «Comité» par «Tribunal» et «poste recommandée» par «tout
moyen permettant la preuve de sa notification».
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'aurais dû poser la
question avant, mais ça revient encore. Ça fait que, par curiosité, quand on dit : «Lorsque la décision concerne
la conduite d'un policier du Québec dans une autre province ou un [autre] territoire
du Canada, le Commissaire transmet copie de cette décision dans les meilleurs
délais [de] l'autorité à laquelle la plainte
a été adressée dans cette province ou ce territoire», on a combien de ces
instances? Est-ce que... Ça, c'est quelque chose qui... On dit : C'est
vraiment rare? C'est 1 % des cas, c'est... Parce qu'on fait une mention,
ça fait qu'évidemment on sait que ça arrive, mais on parle de combien de
cas?
• (14 h 50) •
Des
voix : ...
M.
Bonnardel : Ça doit être marginal, là. Mais, si vous voulez la
réponse, je vais essayer d'aller la chercher.
Mme
Maccarone : Mais on peut continuer, mais je serais curieuse juste
d'avoir la réponse dès que vous l'avez, si
vous pourriez partager avec nous. Je trouve ça très intéressant qu'on a besoin
de le garder, ça fait que c'est des choses qui arrivent, évidemment,
en... puis ça continue à réarriver. J'espère que c'est mineur puis marginal,
mais je serais curieuse de savoir c'est quoi, les statistiques de ça.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Autres
interventions sur 67? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 67 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M. Bonnardel :
Donc, 68 : L'article 238 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«238.
Toute décision finale du Tribunal peut faire l'objet d'un appel devant la Cour
du Québec, sur permission de l'un de
ses juges, lorsque la question en jeu en est une qui devrait être soumise à
cette cour. Toutefois, si une sanction doit
être imposée, la décision ne peut faire l'objet d'une demande pour permission
d'appeler que lorsque la sanction est imposée.»
Commentaires :
L'article 68 du projet de loi propose de remplacer l'article 238 de
la loi afin de substituer l'appel de plein droit devant la Cour du
Québec de toute décision finale rendue par le Tribunal administratif de
déontologie policière par un appel sur permission et établit le critère pour se
faire.
Donc,
dans le texte modifié, entre ce qui est en rouge et ce qui est en vert, ce
qu'il faut comprendre, c'est... ce qui est ajouté, là, puis qui est
différent, c'est : «sur permission de l'un de ses juges».
Mme Maccarone :
Mon réflexe, c'est : «Ish».
Je... Ça me rend un peu mal à l'aise. Je dois comprendre pourquoi qu'on a besoin d'avoir cette modification. J'ai
l'impression que nous sommes en train de limiter des droits des personnes
concernées. C'est quoi, la réponse à ça? Nous ne devons pas se préoccuper de ça
comme enjeu?
M.
Bonnardel : Bien, il faut faire a distinction entre le tribunal et les
ordres professionnels. Les ordres professionnels, il n'y en a pas, du côté des
policiers. S'il y a une plainte qui est apportée ou il y a un début d'enquête,
on s'en va devant le tribunal. La majorité de ces tribunaux ont un appel sur
permission, pas un appel de plein droit. Si
vous êtes devant votre ordre professionnel, devant vos pairs, là, il y a un
appel de plein droit qui peut être demandé, appelé, je vais le dire
ainsi, je ne sais pas si c'est les bons mots, «appelé», mais ces ordres
professionnels n'existent pas pour les corps
de police. Donc, aujourd'hui, ils auront... ils auraient la permission de
demander à un juge d'aller, donc, en appel de permission, au-delà d'un appel de plein droit, qui n'est... qui est
donné à un ordre professionnel la majorité du temps, sinon la totalité
du temps parce qu'on se rend par la suite devant le Tribunal des professions.
Alors,
je ne sais pas si vous distinguez, là, la... entre ordres professionnels,
vérification de plaintes par vos pairs versus tribunaux. Alors, c'est
ça, la...
Mme
Maccarone : Collège des médecins, là, tu sais.
M. Bonnardel :
Et, à la fin, aussi, c'est une
recommandation du comité de consultation sur la réalité policière.
Mme Maccarone :
Puis pour... Bien, c'est-à-dire, on a plein de questions aussi, je... ce qui sort aussi des mémoires. Ça
fait que, je pense, ça va être important de répondre à ceci : Mais
pourquoi un appel sur permission seulement?
M.
Bonnardel : Qu'est-ce que vous voulez dire?
Mme
Maccarone : Bien, ici...
M.
Bonnardel : Parce qu'en réalité c'est que tu... Le policier avec son
équipe, s'il considère qu'il peut gagner un appel sur permission pour contester
la décision du tribunal administratif de la déontologie policière, c'est à sa
nouvelle équipe... bien, pas sa nouvelle... à son équipe de préparer une cause
pour démontrer que la décision qui a été
prise par le tribunal ne répond pas à ce qu'eux souhaitaient. Nécessairement,
si tu t'en vas... si tu demandes un appel sur permission, c'est parce que t'es déçu de la décision puis tu vas
amener des éléments additionnels qui vont convaincre un juge de donner
cette permission d'aller en appel.
Mme Maccarone :
Oui, mais c'est parce que, là, on
mise sur le jugement de très peu de personnes. J'ai vraiment l'impression que
nous sommes en train de limiter les droits. C'est nouveau, là, appel sur
permission seulement, tu sais, c'est... Moi, je peux imaginer, je me
mets dans la place de ces personnes, tu sais, si... C'est clair, si la personne
trouve que ce n'est pas justifié, bien, le droit de recours, là, c'est quand
même important, mais là on est en train de limiter tout ça.
M.
Bonnardel : Bien, on ne limite rien parce qu'il y en a qui sont sans
appel, même. Là, on a un appel qui est possible sur permission, là. Il faut
faire la distinction. On n'enlève pas un droit au complet, là, en disant :
Bien, suite à la décision du tribunal, c'est terminé, puis vous vivez... c'est
une décision finale. Ce n'est pas le cas, là. Si la partie qui est la partie du
policier ou policière dit : Bien là, nous, on n'est pas d'accord avec la
décision du tribunal comme telle, puis on...
avec les éléments nouveaux qu'on souhaite apporter devant le juge, bien,
l'appel de permission pourrait être octroyé. Donc, ce n'est pas un
appel... ce n'est pas une décision... il faut faire la distinction, ce n'est
pas une décision finale du tribunal. Les
policiers, si c'était le cas, ont toujours la possibilité de demander à un
juge, donc, la permission d'aller en appel avec des éléments
additionnels.
Mme
Maccarone : Oui, sauf que... Oui. Le droit de l'appel prévu au Code
des professions prévoit un appel en plein droit. Ça fait que, tu sais, on a des
possibilités ailleurs qu'on n'aura pas ici. Là, c'est... ça va être si les gens
décident si on a le droit d'y aller. Tu sais, c'est une question en jeu qui
devrait être à soumise peut-être à cette cour. Tu sais, c'est : Pourquoi eux, ils prendront la décision? Pourquoi
on ne leur donnerait pas la possibilité, toujours, d'aller en appel
s'ils souhaitent?
M.
Bonnardel : Bien, premièrement, il faut faire la distinction entre un
avocat, ou un notaire, ou un ordre professionnel versus un policier, une
policière, là, ce n'est pas du tout la même... Donc, on enlève, aujourd'hui...
on n'enlève pas la possibilité aux
policiers, aux policières de demander d'aller en appel s'ils le souhaitent.
L'outil est là, là, comme dans d'autres tribunaux présentement. Donc,
l'appel, le plein droit est donné. Quand vous avez une décision de la part d'un ordre professionnel pour un
avocat, un notaire, ou autres, vous allez devant le tribunal de la profession
parce que vous avez automatiquement obtenu un appel de plein droit face à votre
ordre professionnel. Puis vous me corrigez si je me trompe, là.
Mme
Maccarone : ...pour moi, c'est de comprendre qu'est-ce qui ne marche
pas actuellement. Tu sais, qu'est-ce qui ne marche pas actuellement qu'on ne
peut pas donner ce plein droit d'aller en appel?
Des voix : ...
M.
Bonnardel : Oui, oui, mais c'est ça, il y a un nombre élevé, c'est
certain, il y a un nombre élevé de... bien,
premièrement, d'appels qui sont... de décisions qui sont en appel de plein
droit présentement, qui sont maintenus. Donc, aujourd'hui, on n'enlève
aucun outil spécifique outre le fait que cette permission sera toujours
possible de la part du... de l'équipe... pas
de l'équipe, mais des avocats qui représentent les policiers. Je ne sais pas si
vous voulez une analyse juridique, là. Je pense que j'utilise les bons
exemples, là, mais...
Mme Maccarone :
...mais, si c'est une question de
réduire le fardeau devant le tribunal, je trouve que c'est triste, qu'on
va limiter les droits des personnes pour éviter des longs délais puis parce
qu'on a trop de personnes devant le tribunal.
Tu sais, il me semble, on devrait corriger ça de l'autre côté puis d'ajouter
des juges, ajouter des commissaires, ajouter des personnes qui peuvent
être là pour entendre les personnes qui souhaitent aller en appel au lieu de
dire : Mais vous, vous n'avez pas le
droit de faire parce que, dans le fond, on a trop de cas. Pour moi, ce n'est
pas un argument acceptable. J'espère que ce n'est pas le cas, parce que,
si c'est ça, bien, on est en train d'envoyer un message assez particulier à ces personnes que, bien, vous, vous
aurez moins de droits parce qu'on a... notre système est achalandé, là. Tu
sais, c'est... Il faut corriger de l'autre bord, ce n'est pas ici qu'on doit
corriger.
• (15 heures) •
M.
Bonnardel : Bien, comme je l'ai mentionné, comme je l'ai mentionné
tantôt, là, il faut faire la distinction entre les ordres professionnels qui
existent pour les avocats et les notaires, exemple, mais qui n'existent pas
pour les policiers, les policières.
Dans le cas d'un
ordre professionnel, si on vous trouve coupable, on va le dire ainsi, là, d'un
abus x face à votre code, automatiquement vous avez un appel de plein
droit, automatiquement, puis là vous vous rendez devant le Tribunal des
professions, puis là lui va rendre une décision, une décision finale par la
suite. Mais là on est déjà devant le tribunal. Le policier, lui, il n'a pas
passé devant son ordre, il n'en existe pas, d'ordre. Il se rend devant le tribunal, puis, devant le tribunal, on lui dit
aujourd'hui : Bien, si, face à la décision qui a été prise, tu considères
qu'il y a abus ou il y a preuves
additionnelles qui peuvent être émises pour démontrer que l'appel peut être
entendu, bien, c'est un juge qui va
le définir. Puis, ce juge-là, bien, si les documents puis la preuve fait foi de
la permission, bien, ça va être donné, là.
Mme
Maccarone : Oui, bien, c'est ça, j'ai un malaise parce que, là, on...
ce n'est pas petit comme changement. «Toute
décision finale du Comité faisant suite au dépôt d'une citation peut faire
l'objet d'un appel devant un juge de la Cour du Québec.» Là, ça change :
«Toute décision finale du Tribunal — correct — peut
faire l'objet d'un appel devant la Cour du Québec, sur permission de
l'un de ses juges...»
M.
Bonnardel : C'est ça. C'est ça, la nouveauté, oui, «sur permission de
l'un de ses juges».
Mme
Maccarone : Oui, mais...
M. Bonnardel : Comme
ça se fait dans d'autres tribunaux, là, bien, sinon la totalité des autres
tribunaux administratifs, là, exemple, le
logement ou autre, même chose. On n'a pas réinventé, là, un processus, là,
c'est un processus qui existe déjà, là.
Mme
Maccarone : Oui, bien, c'est une contrainte assez importante,
très importante. Je ne nie pas que c'est... je... Même si on était en train de
débattre d'un autre projet de loi puis on parle d'un autre tribunal, j'aurais
quand même les mêmes préoccupations.
Mais ici, c'est parce qu'on est en train de poser quelque chose qui n'était pas
là avant puis on parle quand même beaucoup des cas qui sont
hypersensibles, des cas qui peut changer la vie des personnes, de toutes les personnes concernées. Je trouve que c'est gros
de dire que ça se peut, parce que le juge décide que vous, vous n'allez pas aller en appel devant la Cour du Québec, je ne
vous donne pas la permission. C'est... moi, je pense que tout le monde devrait avoir la possibilité de se défendre. Ça,
c'est... Parce que, de toute façon, l'appel peut être rejeté, tu sais, l'appel
peut être rejeté. Mais l'accès à la justice, les droits de toute la société
civile, tous les citoyens devraient être égaux. On ne peut pas limiter
des droits des personnes. Parce que, là, on parle d'un tribunal, c'est... J'ai
un gros malaise que nous sommes en train de
vraiment limiter les droits à avoir accès à la justice, même si c'est refusé,
parce que, tu sais, c'est... avant même d'être entendu, on est en train
de vous dire non. Ça sonne...
M. Bonnardel : Il
faut faire attention, là, on n'enlève pas des droits, là, on n'enlève pas des
droits. Premièrement, c'est une
recommandation, réalité policière, recommandation 1. Deuxièmement, il se
pourrait très bien qu'on se reparle dans trois ans aux crédits de...
dans deux ans, aux crédits de 2025, puis que la totalité des appels sur
permission a été donnée, bien, je dis la totalité, peut-être pas, mais ça se
peut que 90 % des appels... Si c'était le cas, bien, le tribunal pourrait se questionner sur son... pas son
travail, mais sur les décisions qui ont été prises. Si le juge considère qu'il
y a un appel parce qu'il y a un motif de x, y, z, c'est l'équipe de
l'avocat qui vont déterminer... Puis c'est le juge, là, c'est la cour, là, ce
n'est pas le tribunal, lui, qui dit : Non, non, moi, j'ai rendu ma
décision, basta! c'est fini, puis on n'en parle
plus. Policier, policière peut très bien dire : Bien, non, non, là-dessus,
moi, je suis persuadé que vous avez erré sur tel, tel, tel truc. Et là, bien,
vous bonifiez... vous allez bonifier vos documents, votre preuve, puis c'est le
juge, c'est le juge qui va déterminer.
Donc, ce
n'est pas un appel final... je veux dire, ce n'est pas une décision finale,
pardon, sur le tribunal qui fait : Bien, c'est terminé, voici le jugement final, vous avez toujours la
possibilité d'aller demander... Puis, statistiquement, on le verra dans deux ans, trois ans, quatre ans,
est-ce que la moitié de ces cas seront permis ou plus que ça. Je n'ai pas les statistiques pour les autres tribunaux, là, mais
c'est certain, c'est certain que ça va être utilisé, ça, j'en suis convaincu.
Mme Maccarone : J'ai l'impression
que ça donne beaucoup de pouvoir aussi au commissaire. Est-ce que c'est quelque chose qui est déjà utilisé, mettons,
pour empêcher des gens d'aller en appel actuellement? Actuellement,
est-ce que c'est quelque chose...
M.
Bonnardel : ...juste corriger ce que vous venez de dire, là,
il n'y a pas de pouvoir additionnel à la commissaire, là.
Mme Maccarone : Mais le commissaire
ne fait pas partie de cette discussion, mettons, de dire : On va aller en
appel? Ils ne sont pas consultés?
M. Bonnardel : Non, non, non, c'est
vraiment suite à la décision du tribunal que, là, l'équipe des avocats vont définir devant la Cour du Québec si la
décision ou si les personnes ont... la décision qui a été donnée, les personnes
ont erré face... quand je dis «erré», là, ça peut être... peu importe le terme
que vous utilisez, là, que la décision n'est pas, pour tel ou tel vice de
procédure, ou preuve, ou autre, ou autre, qui pourrait être émis ou écrit par
l'équipe, l'équipe d'avocats du policier, en
disant : Bien là, là-dessus, ça, ça ne tient pas la route, ça, ça ne tient
pas la route. Voici, M. le juge, pourquoi qu'on vous demande un appel
sur permission, parce qu'on considère que la décision finale ou les arguments, l'argumentaire ne tiennent pas la
route pour telle ou telle raison. C'est là que le juge va dire : Bien,
vous avez raison, venez... revenez
devant la cour à telle date avec tous les documents, on reconvoque la
partie du tribunal, puis c'est là que ça va se décider devant la Cour du
Québec, là.
Mme Maccarone : Ne devons-nous pas
avoir besoin de ça de toute façon? Parce qu'avec les modifications que nous sommes en train d'adopter ici, dans cette
loi, le commissaire va avoir assez de pouvoir pour dire : Regarde, ça,
c'est frivole, ça, c'est non fondé. Ça fait que, dans le fond, on espère, on
estime, on présume qu'on va avoir moins d'enquêtes ou de plaintes qui vont poursuivre, qui vont être non fondées
parce que ça va être... Ça fait que, rendu là, on... je présume que la majorité des plaintes puis des
enquêtes sont fondées... des arguments, parce que le commissaire, déjà, a
beaucoup de pouvoir de mettre de côté tout ce qui est considéré...
M.
Bonnardel : Bien, justement, le commissaire a ce pouvoir, on
l'a voté, on l'a adopté déjà, a ce pouvoir de dire : Un signalement
peut être frivole, peut être vexatoire, peu importe, puis je ne pousse pas plus
loin ma... mon enquête ou je n'ouvre pas du
tout d'enquête. C'est la... Oui, ça, c'est le pouvoir de la commissaire de
dire : C'est frivole, c'est vexatoire, les éléments de preuve ne
sont pas bons, je ne vais pas plus loin puis je ne touche pas à ça.
Mais c'est certain que, si je démarre une
enquête suite à une plainte, à un événement x dans un parc, parce que le policier Bonnardel a abusé de son pouvoir
face à... je ne sais pas, moi, à deux personnes, puis ils étaient six dans
le parc, puis il y en a quatre des six qui portent plainte, il y a une enquête
qui est ouverte, là, moi, il faut que je me défende, puis, si ça a été filmé en plus, bien là,
ça peut être encore plus compliqué, puis là, oups!, il y a un signalement
parce que, là, c'est passé sur les réseaux sociaux. L'accumulation de tout ça
fait que, bon, j'ai... je suis peut-être coupable, là, face à cet abus de
pouvoir, mais la commissaire, elle, c'est des faits qu'elle a devant elle, là,
c'est des preuves qu'elle a devant elle. Par la suite, le tribunal prend acte
de ça, suite à l'enquête, et prend une décision.
Bon, bien là, si c'est complètement noir, à la
fin, il se peut que l'appel sur permission d'un juge ne soit pas permis parce
qu'il n'y a pas d'éléments nouveaux, pas d'éléments nouveaux qui font que le
juge peut dire : Bien, le tribunal n'a pas erré dans la décision ou les
éléments étaient bons pour ça, bons pour ça, bons pour ça. À moins que la
décision soit mauvaise puis que, là, l'effet contraire, là, l'effet contraire,
je suis capable de démontrer que tel élément
n'était pas bon, ça, c'était frivole, que la... les... ceux qui ont porté
plainte, bien, non, lui n'était pas là, ce n'est pas vrai, en tout cas,
peu importe, là. Là, je pourrais imager plein, plein de choses.
Ça fait que je pense que vous comprenez qu'à la
fin l'équipe, l'équipe du policier, de la policière, vont déterminer si ça vaut
la peine d'aller... puis demander un appel sur permission. Ça dépend... ça va
dépendre de la décision finale du tribunal, qui, selon les éléments de preuve
qu'elle aura devant elle, avec soit un signalement, ou pas de signalement, ou
juste des plaintes comme telles qui font démarrer une enquête, bien là, ce sera
la décision finale qui va faire foi de tout et, par la suite, bien, d'un appel
ou non.
Mme Maccarone : Combien de fois
est-ce que les gens sont allés en appel?
M. Bonnardel : ...les statistiques,
M. le sous-ministre?
M. Morneau (Louis) : Oui. O.K.
Alors, si je prends l'exemple de 2021‑2022, la partie policière serait allée en
appel 12 fois sur 17 pour... ça veut dire 70 %, un peu plus que
70 %. Le commissaire, lui, il est allé aussi en appel, mais dans un
dossier sur 17; 7 %.
Mme Maccarone : ...juste répéter.
M. Morneau (Louis) : Oui. Bon, donc
je reviens à 2021‑2022, du 1er avril au 31 mars, on a la partie
policière qui est allée 12 fois sur 17, ça veut dire un peu plus que
70 % des fois, tandis que le commissaire, lui aussi, il est allé en appel
mais dans un cas sur 17 seulement. Donc, ça, c'est un chiffre qu'on a ici, là.
M. Bonnardel : Pour 2021‑2022.
M. Morneau (Louis) : C'est ça.
Mme Maccarone : Puis, pour ceux qui
sont allés en appel, mettons le 12 ou même le un, le juge a jugé en faveur du
plaignant?
M. Bonnardel : ...là, on n'a pas
la... L'avez-vous, cette statistique?
• (15 h 10) •
M. Morneau
(Louis) : Bien, dans le fond, j'ai des données, là, au cours
de la dernière année, là, l'ensemble des décisions du comité ont été
intégralement retenues en appel. Mais, si on regarde au cours des
10 dernières années, il y a eu environ un tiers des décisions du
comité qui n'ont pas été maintenues intégralement en appel. Ça veut dire, donc,
en partie ou totalement. Donc, si, par
exemple, on avait l'appel sur permission, bien, ça ne tomberait pas
nécessairement à zéro, là, hein? Vous
comprenez que lorsque la... si la partie policière va en appel de la décision
du tribunal de déontologie policière, ce qu'on appelle présentement le comité,
s'ils vont en appel avec permission, bien là, il faut qu'ils aillent
devant le juge de la Cour du Québec et évoquent les motifs.
Donc, ils ont
une petite démonstration à faire, je vais le dire comme ça, des motifs. Si, par
exemple, c'est... il y aurait une...
pas une juridiction, mais une jurisprudence contradictoire, donc, s'il y a ça,
puis ils font... ils expliquent ça, il y a des chances qu'ils soient
accueillis à la Cour du Québec s'il y a une question de principe. Tandis que
présentement, quand on est avec l'appel de plein droit, c'est... ils n'ont pas
de démonstration à faire... déposent, on recommence le dossier au complet à la
Cour du Québec. Donc, c'était ça, la différence. C'est plus balisé. Ça ne les
empêchera pas... ça ne leur empêchera pas de démontrer les motifs pertinents
pour... s'il y a un appel à faire.
M. Bonnardel : Puis deux fois
sur trois, on maintient la décision.
Mme Maccarone : Puis
le commissaire, eux, ils ont... Suite à ces appels, est-ce que le commissaire
s'est opposé à ça?
M. Bonnardel : Une fois.
Mme Maccarone : Ça fait que le
commissaire s'est opposé juste une fois.
M. Bonnardel : Bien, une fois,
une fois, il a souhaité aller en appel.
Mme Maccarone : Sur le 12.
M. Bonnardel :
Une fois sur 17.
Mme Maccarone :
Une fois sur 17.
M. Bonnardel :
Oui. 12 fois sur 17, la partie policière est allée en appel.
Mme Maccarone :
Oui.
M. Bonnardel :
Une fois sur 17, c'est la commissaire elle-même.
Mme Maccarone : Mais est-ce que le
commissaire s'est opposé les 12 fois que la partie policière sont allés en
appel?
M. Bonnardel :
Je n'ai pas ça.
Des voix : ...
M. Bonnardel :
On dit qu'elle maintient sa position devant la cour.
Mme Maccarone :
O.K. Je réitère, j'ai beaucoup de respect pour les arguments qui sont déjà
partagés, mais j'avoue, j'ai un malaise. Je trouve, encore une fois, qu'un
droit, c'est un droit, c'est un droit. Un droit, ça devrait s'appliquer à toute
notre société, puis qu'on ne peut pas limiter les droits, que ce soit aller en
appel si... même si on est un voleur, un
bandit, on aura droit à l'appel. Alors, je comprends qu'on veut avoir un
système qui est plus efficient, plus efficace, mais je trouve que ce
n'est pas le moyen d'y arriver. Moi, je pense qu'avoir le droit à aller en
appel est fondamental.
M. Bonnardel : Comme je l'ai mentionné,
là, le droit à l'appel est toujours là, là. Le droit à l'appel est toujours là.
M. le sous-ministre l'a mentionné, il
y a 12 fois sur... 70 % des cas où la décision... deux tiers de ces
décisions qui sont restées la même,
sont restées la même décision qui n'a pas été changée face à cet appel de plein
droit. Maintenant, l'appel sera
toujours permis. Il faut faire la distinction entre les ordres professionnels
de certains corps de métiers, là... professionnels,
pardon, donc avocat ou notaire, versus les policiers. Et il y a des tribunaux
qui ne permettent même pas, même pas l'appel, l'appel sur permission.
Alors, aujourd'hui,
on... l'ajout important dans l'article 238 du texte proposé, c'est «sur
permission de l'un de ses juges». Comme j'ai expliqué, là, deux, trois fois,
là, avant, là, c'est selon les éléments de preuve ou la capacité à prouver que
ces éléments de preuve portaient préjudice ou peuvent nous amener à prouver que
l'appel, l'appel sur permission serait important pour renverser la décision,
parce que c'est toujours ça qui est le but, à la fin, là, c'est de renverser la
décision. Bien, ça va être le juge qui va le déterminer, là.
Mme Maccarone :
Puis avec beaucoup de respect, ce que j'entends du ministre, c'est que,
dans le fond, le système fonctionne. À quelque part, on n'a pas besoin
d'ajouter des limitations, parce que c'est un argument qui dit que les gens
peuvent aller en appel puis qu'il y a deux tiers qui n'ont pas... renversé
comme décisions. Je me mets à la place du tiers où la décision a été renversée.
M. Bonnardel :
Ils vont... qu'ils vont justement pouvoir amener les éléments et demander
au juge d'aller en appel sur permission.
Mme Maccarone :
Mais ça rajoute un obstacle. C'est juste que maintenant, il faut que le
juge me dise : Oui, je peux. Ce n'est pas : Je peux. Ça fait que
c'est ça que je trouve...
M. Bonnardel :
Je pense que rendu là, rendu là, quand tu considères que tu n'es pas
coupable, tu vas prendre tous les outils
possibles. Puis les outils, ils sont là. Les outils, ils sont là pour demander
au... pour renverser la décision du
tribunal. Pour ce tiers, où il y a une décision renversée, bien, je reste
convaincu que, si on se reparle dans deux ans, les statistiques, on risque de
les avoir, là, peut-être plus sur un horizon de trois à cinq ans, mais on
va les avoir, puis on va pouvoir évaluer les statistiques entre
aujourd'hui versus ceux qui auront demandé. À la fin, à la fin, le tribunal va peut-être, tu sais, pour des décisions x, va
peut-être se rendre compte que ses méthodes de travail ou ses façons de faire
auront à être ou devront être en amélioration continue.
Tu sais, je redonne
un exemple, si, encore sur 17 cas, l'année prochaine, le juge donne
17 autorisations d'aller en appel sur permission, bien là, quand ton
travail comme tel, au tribunal, là, c'est de te questionner avec les éléments de preuve que tu as apportés, je pense
que c'est... Puis, ce que je peux dire, c'est de l'efficience, assurément,
dans ce cas-ci. Mais le tiers de ces décisions qui ont été renversées, bien,
l'équipe ou la partie de l'équipe du policier, avec ses avocats, vont faire la même chose, vont dire : Non, non,
on s'en va là, puis on se... puis ça prendra une journée de plus ou une
demi-journée pour témoigner pour amener la preuve additionnelle, ils vont le
faire, ils vont le faire.
Mme Maccarone : Peut-être c'est parce
que je suis moins optimiste. Je ne sais pas. Encore une fois, je me mets dans
la place de la personne qui souhaite aller en appel. Après un six à
12 mois d'enquête qui a été très difficile pour tout
le monde concerné, incluant le commissaire, c'est quelque chose qui peut être
très émotionnel, qui est en lien avec le
profilage racial ou autre cause, puis cette personne est déjà découragée, puis
on est en train de mettre un autre frein dans ce qui devrait être un
processus ouvert à tous et à toutes d'être en mesure d'aller en appel.
On... moi, je
souhaite déposer un amendement. Je comprends que ça se peut que le gouvernement
va voter contre, mais on a l'intention de déposer un amendement, M. le
Président, ça fait que, si on peut juste suspendre pour quelques
minutes...
Le Président (M.
Bachand) : Ça va. On va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 18)
(Reprise à 15 h 34)
Le
Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme
Maccarone : Oui. Alors, je propose un amendement à
l'article 68. L'article 238, proposé à l'article 68 du
projet de loi, est modifié par :
1° la suppression des mots «, sur permission de
l'un de ses juges,»;
2° le remplacement des mots «d'une demande pour
permission d'appeler» par les mots «d'un appel».
Alors, l'article se lira ainsi :
L'article 238 de cette loi est remplacé par le suivant :
«Toute décision finale du tribunal peut faire
l'objet d'un appel devant la Cour du Québec lorsque la question en jeu [...]
est une qui devrait être soumise à cette cour. Toutefois, si une sanction doit
être imposée, la décision ne peut faire l'objet d'un appel que lorsque la
sanction est imposée.»
Alors, pour revenir un peu sur l'échange que
nous venons d'avoir, M. le Président, comme j'avais mentionné avant, un droit, c'est un droit, c'est un droit,
et j'ai l'impression que ce que nous sommes en train de faire, c'est de remplacer
le processus d'appel en plein droit devant la Cour du Québec avec une décision
finale du comité, puis ça, sur appel de
permission. Je ne pense pas que c'est la meilleure façon de poursuivre dans ce
processus. Je ne suis pas la seule personne, évidemment, comme j'ai dit, je
sais que le ministre et son équipe ont lu les mémoires, puis on a entendu les
gens qui sont venus en audition.
Si on lit le mémoire de fraternité des policiers
du Québec, eux, ils ont dit, en ce qui concerne l'article 68 : «D'autre part, la fraternité s'interroge à savoir
pourquoi devrait-on discriminer les policiers, au Québec, alors que, pour
les autres professions, les comités de discipline peuvent voir leurs décisions
portées en appel devant le Tribunal des professions sans qu'une permission ne
soit nécessaire.
«Soulignons par ailleurs que l'article 247,
tel qu'il existe actuellement dans la loi, prévoit qu'un juge de la Cour du
Québec peut, sur demande, rejeter sommairement un appel qu'il juge abusif ou
dilatoire ou l'assujettir aux conditions
qu'il détermine. Il s'agit donc d'un mécanisme permettant à un juge de rejeter
sommairement une procédure qui, à sa face même, serait abusive ou sans
aucun fondement.»
Puis on peut aussi référer au mémoire de la
fédération des policiers municipaux. Eux, ils font référence aux articles 68, 64 et 30 du projet de loi, mais
ils disent : «Ces trois modifications ont pour effet de créer un régime de
droit déontologique particulier pour
les policiers, comparativement à d'autres professions exercées au Québec. Ces
modifications minent le moral des
policiers et policières sur le terrain et s'ajoutent aux multiples situations
qui provoquent le désengagement maintenant bien documenté.» Puis, dans
le fond, je pense que c'est ça que nous devons se préoccuper, c'est cet effet
de désengagement. C'est les mêmes arguments que nous venons de partager. Même
un bandit aura droit à aller en appel sans
avoir la permission d'un juge. C'est la restriction des droits de la personne,
puis en ce que... ici, les personnes qu'on parle, c'est les policiers
puis les policières du Québec. Je ne pense pas qu'on peut être limitatif de
cette façon.
Puis je
remercie le ministre et son équipe pour les statistiques qu'ils nous ont
fournies. Puis, oui, en effet, dans deux ans, on aura l'occasion d'en
jaser encore une fois. Parce que, quand on parle de 12 sur 17 puis on dit qu'un
tiers, dans le fond, eux, ils ont gagné leur appel, bien, c'est un tiers, c'est
quatre personnes que leur vie est totalement changée.
Je ne pense pas qu'on peut décourager les gens d'aller en appel. C'est majeur.
Je ne peux même pas imaginer c'est quoi, les raisons pour lesquelles les
décisions ont été renversées, du comité, mais je peux imaginer que ça peut être
en lien avec toutes sortes de motifs
variés : le non-respect du droit d'être entendu, la preuve qui n'a pas été
considérée ou ignorée, la mauvaise interprétation ou application d'une
disposition juridique du Code criminel ou de la charte des droits. Alors, ça va être difficile, s'ils n'ont pas cet accès libre
d'aller en appel, de s'assurer que... Si cette permission n'est pas là,
bien, on est vraiment en train de limiter les droits de ces personnes.
Je pense... Moi, je fais confiance aussi au
commissaire, le commissaire, de s'assurer que les enquêtes... Dans le fond, on souhaite que les enquêtes ne nous
amènent pas à avoir des cas d'appel, parce qu'on souhaite s'assurer que toutes les enquêtes sont bien fondées et que les gens ont
fait leurs travaux avant qu'on y arrive, à ce point-là. Mais je comprends aussi
le désir de vouloir se défendre, puis surtout si on se sent que nos droits
n'ont pas été respectés. Alors, voilà les arguments, fondements,
derrière l'amendement que je viens de partager avec les membres de la
commission, M. le Président. Je pense
qu'encore une fois on ne veut pas décourager nos policiers, on ne veut pas
qu'ils se soient désengagés. Je ne sais même pas c'est quoi, le... Parce
qu'aussi, dans l'article en question... Ou je peux revenir à l'article, mais
j'aurai autres questions pour le ministre.
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Interventions? M. le ministre.
M.
Bonnardel : Court commentaire, M. le Président. Il y a
quelques nuances, il y a quelques faits qui doivent être rectifiés dans
ce que la ministre... pas la ministre, la députée a lu.
Mme Maccarone : ...ministre, un
jour.
• (15 h 40) •
M.
Bonnardel : Je vous le souhaite, un jour, je vous le souhaite.
Il faut faire une distinction. Vous avez dit tantôt qu'il y avait... que les
conseils de discipline, on pouvait aller en appel de plein droit. C'est vrai,
c'est vrai. Mais le tribunal de déontologie policière, ce n'est pas un
comité de discipline, ce n'est pas un comité de discipline. Donc, ce n'est pas
un calque, là, ce n'est pas la même chose du tout. Donc, oui, vous êtes devant
vos pairs face à un conseil de discipline.
Il n'existe pas de conseil de discipline pour les policiers. Donc, quand il y a
un début d'enquête, on s'en va devant le tribunal, le tribunal de la
déontologie policière.
Puis vous dites : Un accès libre, on limite
les droits. On ne limite rien. En 2021‑2022, il y a
cinq cas où la décision a été renversée, cinq sur 17, cinq sur 17 où l'appel de
plein droit s'est fait et le jugement a été renversé face à la décision
initiale du comité de déontologie. Bien, aujourd'hui, si on prend, exemple,
qu'il y aurait encore cinq cas en 2023... en
2024‑2025, quand la loi sera effective, bien, ces personnes
accusées vont pouvoir, selon la décision qui a été prise par le
tribunal, qui ne répond pas nécessairement à la volonté que la personne accusée
souhaiterait... bien, s'il y a des éléments nouveaux qui sont apportés, ce
droit est toujours là. Il faut comprendre qu'il y a des tribunaux
administratifs où il n'y a pas d'appel sur permission — pas
plein droit, là, sur permission — il n'y en a même pas. Là où il y en a un,
un appel sur permission : devant la Cour du Québec, sur permission de l'un
des juges. Donc, ces cinq cas, là, bien, ils
vont retourner, c'est sûr qu'ils vont retourner. Ils vont préparer une preuve
additionnelle, ils vont démontrer que le tribunal a erré sur telle, ou
telle, ou telle preuve qui a été déposée, et c'est le juge qui va définir si, oui ou non, la décision doit être renversée, ou permettre,
avant d'être renversée, permettre, donc, d'aller en appel comme tel.
Alors, il n'y
a pas de... Vous avez dit : Un accès libre limité. C'est faux, là. La
personne va pouvoir demander à la Cour du Québec de renverser l'appel,
c'est ce qu'elle souhaite, là, d'aller devant cette cour et d'émettre, donc,
avec des preuves additionnelles, le fait que la décision qui a été prise par le
tribunal ne tient pas la route. Il y en a eu cinq
sur 17 qui ont gagné ça, en 2021‑2022, cinq sur 17. Puis c'est cinq qu'on ne voudrait
pas, là, tu sais, on croit... Puis j'ai confiance au travail des
policiers puis j'espère juste, juste que, dans trois ans, quatre ans, les
statistiques vont nous amener à pas 17 par année, à deux par année puis à zéro,
un jour, à zéro, un jour. Je le souhaite, je le souhaite. Mais, aujourd'hui, on ne limite rien, on n'enlève
rien. Cette possibilité de demander un appel sur permission va toujours exister pour la partie policière, va toujours
exister. Donc, il faut faire la distinction entre un... pas un tribunal, mais
l'ordre professionnel versus le
Tribunal administratif de la déontologie policière, qui sont deux entités
complètement différentes.
Donc, et à la fin, je termine avec ça, le CCRP,
Comité consultatif sur la réalité policière, ont demandé, dans une de leurs recommandations, de remplacer l'appel
de plein droit par un appel sur permission devant la Cour du Québec. On
obtempère puis on va de l'avant, mais toujours en disant, aujourd'hui, que la
partie policière ne perd rien pour défendre...
si on prend l'exemple de ces cinq, en 2021‑2022, de demander à un juge de renverser la décision
et... d'aller en appel avant de renverser cette décision, pardon. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Je
ne sais pas si la décision a été unanime, pour le CCRP, mais, encore une fois,
si on lit les mémoires, on voit que ce n'est certainement pas une
décision qui est unanime au sein de nos corps policiers.
Puis évidemment je suis en désaccord avec le
ministre, moi, je trouve que ce n'est pas vrai qu'on n'est pas en train d'enlever rien. Moi, de la façon que je lis
l'article en question... Puis c'est pour ça qu'on a déposé cet amendement,
c'est parce qu'on est en train d'enlever des
choses, on est en train de dire : Ça prend la permission, chose qui
n'était pas là avant. Puis, si je me mets à la place... mettons, une personne
qui fait un crime, là, qui est reconnue coupable, est-ce qu'eux ils
doivent avoir la permission d'un juge d'aller en appel? Tu sais, pour moi,
c'est du non-sens, on est en train...
Puis sérieusement, oui, j'ai parlé de
désengagement, mais, si on amène ça à n'importe quelle personne, ça peut être le parcours des combattants. Tu sais,
les gens, ici, me connaissent, je suis maman de deux enfants avec des besoins
particuliers, je sais c'est quoi, être... le parcours des combattants. On ne
veut pas ajouter un autre frein, dans un processus, pour des personnes qui sont déjà découragées, qui
ont déjà utilisé leur temps, leurs ressources, que ce soient financières
ou autres, tous leurs amis, tous les collègues. Puis là on est en train de
mettre un autre frein dans un processus, pour eux,
qu'ils disent : C'est clair, moi, là, je veux aller en appel. Je le lis de
cette façon. Je comprends que ce n'est pas la façon que le ministre, il
voit le processus. Moi, je me mets vraiment en place de la personne concernée
qui souhaite aller en appel. On est en train de mettre un bâton dans les roues
d'être en mesure de poursuivre.
On espère que, toutes les personnes qui lèvent
la main et qui disent : Je souhaite aller en appel, le juge va dire oui. Parce que je comprends que le gouvernement ne
va pas être convaincu par mes arguments. Ça fait que j'espère que ce sera
le cas. J'espère que ce que le ministre, il dit, est vrai, que, chaque fois que
quelqu'un lève la main, puis il va devant un juge, puis il dit : Je
souhaite avoir la permission d'aller en appel, qu'ils vont avoir des arguments
bien fondés puis que ça va être difficile, pour le juge, à dire non. Mais
permettez-moi d'avoir des inquiétudes, que, dans des cas, ça peut arriver que le juge va dire : Non, je suis en
désaccord, je ne vous laisse pas aller en appel. Mais, encore une fois, un criminel reconnu coupable, lui, il
aura droit à aller en appel, on a le droit d'aller en appel, puis il n'a pas
besoin d'avoir la permission d'un juge.
Ça
fait que j'espère que ça serait le cas chaque fois puis j'espère... Oui, encore
une fois, là où je rejoins le ministre, c'est : on espère ne pas avoir des
gens qui vont en appel, parce qu'on espère avoir moins d'enquêtes. Alors, on espère avoir un commissaire qui n'aura pas
d'emploi, tu sais, on espère avoir moins de commissaires parce qu'on a moins
d'enquêtes, on a moins de plaintes, on a moins de signalements. C'est ça qu'on
espère, tout le monde souhaite la même
chose, je rejoins le ministre 100 % là-dessus. Mais, dans les cas où on
est face à la réalité du terrain d'aujourd'hui, je ne pense pas qu'on peut mettre des bâtons dans les roues des gens
d'avoir accès à la justice. Un droit, c'est un droit, c'est un droit.
M.
Bonnardel : Justement, justement, ce que vous dites est erroné, on
n'enlève pas un droit. Parce que, ces cinq personnes, ces cinq personnes, là,
qui ont eu une décision renversée, là, je vous confirme une chose, s'il y en a
encore cinq, en 2023‑2024, les cinq, c'est certain que, s'ils considèrent que
l'ancien comité, qui devient le tribunal, a erré dans sa décision parce que les
éléments de preuve ceci et cela ne concordaient pas pour des décisions ou des
analyses x, y, je vous confirme que ces cinq vont dire : On prépare, la
gang, un argument additionnel pour demander l'autorisation à un juge d'aller en
appel. C'est certain qu'ils vont le faire, c'est certain, certain, certain
qu'ils vont le faire. Puis là on parle de
cinq cas au Québec en 2021‑2022. J'espère que ça va être un en 2023‑2024.
J'espère que ça va être zéro en 2024‑2025. On ne le sait pas. Je le
souhaite. Mais on n'enlève aucun droit, aucun droit.
Puis
on ne peut pas parler de faire un... donner l'exemple d'un criminel face à un
policier, là. Il faut faire attention, là, vous faites... mélangez le criminel
qui peut demander d'aller en appel... Le juge va devoir, lui aussi, dire :
Oui, je vous octroie le fait d'aller en appel. Donc, c'est... je pense
qu'il faut faire attention, là, de comparer des criminels avec un policier
accusé d'abus ou autres, là, peu importe, peu importe. Ça peut être très grave,
j'en conviens, mais, à la fin, on n'enlève aucun
droit. Et je le répète, ces cinq, où ils ont vu... qui ont vu leur décision
renversée vont faire la même chose, avec le même, même article de loi
aujourd'hui. Mais ils vont devoir bâtir un argumentaire pour se dire : Je
me rends devant le juge pour défendre mon
intégrité, mes compétences, en me disant que le tribunal a erré. C'est ça qu'ils
vont faire, et ils vont tous le faire.
Mme
Maccarone : Je changerais de terminologie, d'abord : on ajoute
des obstacles qu'autres personnes n'auront pas. C'est quand même ça. Quelqu'un
qui est reconnu coupable devant le tribunal aura droit à un recours d'appel sans permission. Un policier qui est
reconnu coupable devant le tribunal, qui souhaite aller en appel, lui, il a
besoin d'avoir la permission du juge.
M.
Bonnardel : ...M. le Président : «La permission d'appeler est
accordée par un juge de la Cour d'appel lorsque
celui-ci considère que la question en jeu en est une qui doit être soumise à la
cour...» Là, vous parlez d'un criminel. Il faut qu'il demande la
permission lui aussi, là. Il ne peut pas... Il ne peut pas juste dire : Je
m'en vais en appel parce que je m'en vais en
appel. Ça prend une permission d'un juge, là. Il n'y a pas de différence entre
le criminel X versus ce qu'on dit
aujourd'hui, là, pour ce qui est du... de l'appel sur permission d'un policier,
là, qui considère être bafoué dans la décision finale du tribunal, là.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée.
• (15 h 50) •
Mme Maccarone :
Oui, bien, je pense, c'est une question
d'interprétation, parce que moi, je ne le vois vraiment pas de cette façon.
Avant, la façon que c'était écrit, l'article 238 : «Toute décision
finale du Comité faisant suite au dépôt d'une citation peut faire
l'objet d'un appel devant un juge de la Cour du Québec.» Là, maintenant, ce
n'est plus ça. Si on garde «comité» mais là
on change pour «tribunal» : «Toute décision finale du Tribunal peut faire
l'objet d'un appel devant la Cour du
Québec, sur permission de l'un de ses juges...» C'est un changement, c'est...
on est en train d'ajouter un
obstacle. Ça, c'est quelque chose... ce n'est pas tout le monde qui a cet
obstacle. Ça fait que, quand je fais la référence ou la comparaison avec
n'importe qui, qui est devant une cour, on n'a pas cet obstacle, ce n'est pas
la même chose. Ça fait que je...
Mais,
encore une fois, j'ai beaucoup de respect pour les arguments du ministre, je
comprends qu'on va être en désaccord. Moi, je vois ça vraiment comme un frein
puis je trouve que c'est injuste de dire que ça prend une permission
supplémentaire pour décider d'aller en appel. Je pense qu'on devrait se baser
aussi... On dit qu'on devrait avoir confiance
au commissaire, mais je pense qu'on devrait aussi avoir confiance dans le
policier ou policière qui décide aussi à aller en appel. C'est du gros
bon sens pour tout le monde.
Tu sais, si on pense
que cette mesure a pour objectif de maximiser... Puis ça, ça vient du document
que nous avons reçu du gouvernement. Eux,
ils disent que «cette mesure a pour objectif de maximiser les ressources du
commissaire à la déontologie. Comme l'appel sur permission lui
demanderait moins de temps et de travail qu'un appel de plein droit, si sa permission d'en appeler s'est
refusée, elle diminuerait donc les coûts de chacune des parties.» Ça fait que
je comprends que c'est ça que le gouvernement souhaite avoir, c'est leur
document. Puis il dit : «De plus, cette mesure vise le désengorgement des tribunaux en favorisant l'efficience de
l'administration de la justice et de la réduction des délais de
conclusion des dossiers de déontologie.»
Encore une fois, je
réitère, je pense qu'on devrait travailler de l'autre côté. Si on a besoin
d'ajouter des ressources pour les tribunaux, c'est ça que nous devons faire. Ce
n'est pas la place où nous devons se priver puis chercher des épargnes. Tu
sais, je comprends qu'on veut désengorger, je comprends, j'entends ce qui est
écrit dans le document du gouvernement, ça
coûte trop cher, puis on veut libérer des ressources pour le commissaire. Mais,
il me semble, ce n'est pas ici que
nous ne devons pas être généreux dans notre budget, parce que c'est l'accès à
la justice, puis tout le monde a droit plein d'être entendu.
M. Bonnardel : ...dernier
commentaire, M. le Président. Si on avait suivi la logique de certains
tribunaux administratifs comme le Tribunal administratif du travail ou la Commission
municipale du Québec, il n'y en aurait même
pas, c'est une décision finale, il n'y aurait même pas d'appel sur
permission : décision finale. Là, je vous aurais dit : On est raides un peu, on est raides un peu.
Tribunaux administratifs, cour municipale, Tribunal administratif du travail, c'est terminé, décision est
donnée, terminé. Là, sur les cinq cas, il y en aura peut-être six cette année,
il y en aura peut-être deux dans deux ans, on dit : Si vous considérez que
cette décision bafoue vos droits face aux arguments de preuves qui ont été
dévoilés par le nouveau tribunal, préparez vos arguments, vous avez x nombres
de temps pour vous rendre devant un juge de
la Cour du Québec pour faire valoir vos droits d'aller chercher une permission,
de porter votre cause en appel. Ce n'est pas fini, là, ce n'est pas
fini.
Puis je vous l'ai répété, ces cinq cas, là, si
cela avait existé voilà deux, trois ans, là, ils l'auraient fait, ils l'auraient fait. Puis ils vont le refaire, si
c'est encore, malheureusement, le cas. Parce que je n'en souhaite pas, des cas,
mais il y en aura peut-être. J'en souhaite le moins possible, des cas de
déonto, mais ils vont le faire, parce qu'on ne leur a pas enlevé complètement ce droit, comme vous le dites
indirectement. On n'enlève pas les droits, là, c'est là, là. Parce qu'il
y a certains tribunaux administratifs, je le répète, c'est final et sans appel,
final et sans appel, ce qui n'est pas le cas présentement. Puis je répète, le
Comité consultatif sur la réalité policière nous a demandé de mettre cette
recommandation dans le projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) : ...
Mme Maccarone : Oui. C'est... Merci.
Mais je souhaite dire : Oui, je suis en accord, puis je comprends, puis j'espère que ça aurait été le cas. Mais c'est
parce que je n'ai vraiment aucune idée, je ne peux pas dire que, oui, c'est
vrai que les cinq cas, c'est sûr et
certain, ils auront fait des cas d'appel. Si, mettons, c'était ce qui était
proposé par le gouvernement,
aujourd'hui, puis il était en place pendant que ces personnes voulaient aller
en appel, ce n'est pas vous, M. le ministre, puis ce n'est pas moi qui
prendrons cette décision, dans le fond, c'est le juge.
Puis je ne peux pas me mettre à la place du juge
pour dire que, ah! oui, c'est sûr et certain, le juge aurait dit oui. Je n'ai pas cette prescience, je n'ai pas une
boule en cristal, «I don't have ESP». Je ne peux même pas imaginer, parce que
je n'ai aussi pas ces informations. Ça fait que je ne présume pas que ce serait
le cas. Moi, je présume toujours la possibilité du contraire. J'espère que ce
serait le cas, mais je présume qu'il va y avoir des possibilités que ce ne sera
pas le cas. D'où l'amendement que j'ai
déposé. Je pense qu'on devrait se méfier de cette possibilité aussi, parce que
c'est une loi qui s'applique «at
large», pour tout le monde. C'est une loi qui devrait protéger tout le monde.
C'est une loi qui devrait être appliquée équitablement pour tout le
monde.
Puis, si je retourne, pour les raisons que nous
avons cette modification de l'article 238 de la loi, dans notre
article 68, la raison qu'on le modifiait, selon le gouvernement, c'est
important, puis peut-être c'est ça qui ne me rejoint
pas aussi, je trouve qu'on fait fausse route, les raisons de vouloir mettre en
place cet article puis les modifications proposées au texte actuel.
Puis, encore une fois, je réitère, c'est le document que nous avons reçu du
gouvernement : «Cette mesure a pour objectif de maximiser les ressources
du commissaire à la déontologie. Comme l'appel sur permission lui demanderait
moins de temps et de travail qu'un appel de plein droit, si sa permission d'en
appeler était refusée, elle diminuerait donc les coûts de chacune des parties.
De plus, cette mesure vise le désengorgement des tribunaux en favorisant
l'efficience de l'administration de la justice et la réduction des délais de
conclusion des dossiers de déontologie.»
Ça fait que, respectueusement...
Une voix : ...
Mme Maccarone : Bien oui, oui pour
le désengorgement, tout à fait, mais pas de cette manière. Oui pour sauver des
sous, mais pas de cette manière. Oui pour la saine gestion de fonds, mais pas
de cette manière. Pour moi, je trouve qu'on
s'attaque à la mauvaise place. On devrait ajouter des effectifs, on devrait
avoir plus de juges, on devrait avoir plus de constables spéciaux qui sont là
dans nos cours pour assurer l'accès à la justice. Je le vois de l'autre côté.
Puis, au lieu de mettre des freins puis des
difficultés pour des personnes d'aller en appel, parce que ce serait le moyen
de maximiser les ressources, je pense que ce n'est pas ici que nous devons
aussi penser à sauver des sous. Moi, je
pense que c'est ici que nous devons investir, investir pour... à long terme, en
espérant que, dans un futur rapproché, comme le ministre l'a dit... Puis
je suis 100 % d'accord pour avoir moins d'enquêtes, pour avoir moins de
plaintes, pour avoir moins de signalements, pour avoir la nécessité d'avoir
moins de commissaires. Parce qu'on n'a pas besoin d'avoir ce poste autant, parce que, dans le fond, les choses vont très
bien, les gens ont eu accès à une excellente formation, le taux de
violence a baissé, tu sais, tout dans un... Un monde parfait, c'est ce que tout
le monde souhaite. Puis je comprends le sens de qu'est-ce que nous sommes en
train de faire, mais évidemment, M. le Président, je ne peux pas voter en
faveur de ça. Fondamentalement, je trouve qu'on fait fausse route.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? Mme la
députée.
Mme Maccarone : ...appel nominal,
s'il vous plaît, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Oui, bien sûr. Merci. On va passer à la mise aux
voix par appel nominal. M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
Le
Secrétaire : M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Haytayan (Laval-des-Rapides)?
Mme
Haytayan : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme
Bourassa : Contre.
Le
Secrétaire : M. Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
Le
Secrétaire : M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le
Secrétaire : M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. On revient à
l'article 68. Interventions sur 68? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
C'est les mêmes arguments que je
viens d'aborder, M. le Président, pour mon amendement, je ne pense pas que c'est nécessaire de les répéter.
Mais je vais demander quand même un vote par appel nominal pour cet
article. Merci.
• (16 heures) •
Le Président (M. Bachand) : Merci. Donc, on va procéder à la mise aux voix de l'article 68. M.
le secrétaire, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Haytayan (Laval-des-Rapides)?
Mme
Haytayan : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme
Bourassa : Pour.
Le
Secrétaire : M. Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Contre.
Le
Secrétaire : Et M. Bachand (Richmond)?
Le
Président (M. Bachand) : Abstention. Donc,
l'article 68 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : On s'en va à l'article 70. Il se lit comme
suit : L'article 241 de cette loi est remplacé par le suivant :
«241. Toute
personne partie à une instance devant le Tribunal peut présenter, à la Cour du
Québec, une demande pour permission d'appeler de toute décision finale du
Tribunal.»
L'article 70
du projet de loi propose donc de modifier l'article 241 de la loi en
concordance avec les modifications proposées
par l'article 68 du projet de loi qui remplace l'article 238 de la
loi qui substitue l'appel de plein droit par un appel sur permission.
Donc, c'est ce qu'on vient de faire.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Je comprends que c'est de la concordance, mais on change beaucoup
de terminologie, parce qu'avant c'était : «Toute personne partie à une
instance devant le Comité peut interjeter appel de toute décision finale du
Comité devant un juge de la Cour du Québec.» Puis là on change : «Toute
personne partie à une instance devant le
Tribunal peut présenter, à la Cour du Québec, une demande pour permission...»
Bien, je comprends la permission parce qu'on vient d'adopter l'article
précédant, «de toute décision». Mais pourquoi qu'on change maintenant?
C'est : «peut interjeter», puis là on dit : «peut présenter». Est-ce
qu'il y a une raison pour ce changement de terminologie?
M.
Bonnardel : Je vais aller vous chercher la raison juridique de cette...
M. le sous-ministre.
Le
Président (M. Bachand) :
M. le
sous-ministre... oui.
M. Morneau (Louis) : Oui. Bien, «interjeter»,
c'est un automatisme, c'est ça que ça veut dire du côté juridique,
tandis que «présenter», bien, il présente, et après ça il y a une décision.
Mme
Maccarone : Excusez-moi, pouvez-vous répéter? Ma fille, elle vient de
se faire voler son téléphone, ça fait que je suis un peu préoccupée.
M. Morneau (Louis) : Oh!oui,
certainement. «Interjeter», là, ça fait référence à un automatisme. Donc,
puisque c'était l'appel de plein droit, là, c'était automatique, alors, tandis
que, là, c'est «présenté», puis la cour décide...
Mme Maccarone :
Parce que ce n'est plus automatique, maintenant, parce que,
là, c'est une permission, puis tout ça.
M. Morneau
(Louis) : C'est ça.
Mme
Maccarone : O.K. Parfait. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 70 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Bonnardel : 69 se lit comme suit : L'article 239 de cette
loi est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «Comité»
par «Tribunal».
2° par la
suppression, dans le texte anglais du deuxième alinéa, de «of the ethics
committee».
3° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «l'imposition de la sanction arrêtée
par le Comité» par «l'exécution de la sanction et, le cas échéant, de la mesure
imposée par le Tribunal».
L'article 69 du
projet de loi propose de modifier l'article 239 de la loi en concordance
avec l'article 51 du projet de loi qui remplace le nom du «Comité de
déontologie policière» par «Tribunal administratif de déontologie policière» de même qu'avec l'article 65 du
projet de loi qui propose de modifier l'article 234 de la loi afin
d'accorder au tribunal le pouvoir d'imposer une mesure additionnelle. Cet
article corrige également une erreur linguistique.
Cet article propose
également une modification au texte anglais de la loi en concordance avec le
changement de nom du comité.
Alors, voilà,
c'est... vous voyez les changements dans le texte proposé entre comité et
tribunal, l'imposition de la sanction arrêtée par le comité et par l'exécution
de la sanction et, le cas échéant, de la mesure imposée par le tribunal puis la
portion anglaise qui est enlevée.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Cela dit, je vais suspendre quelques instants. Merci. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
16 h 04)
(Reprise
à 16 h 07)
Le Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Donc, le
ministre vient de faire la lecture de l'article 69. Donc,
interventions sur 69? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Non, c'est clair. Je pense que la
seule question... Bien, dans le fond, j'avais la question, mais, après la lecture de... dit le texte proposé, je
comprends pourquoi qu'on est en train... Au moins, dans la section anglaise, on
est en train d'enlever une redondance. Je présume, c'est pour ça qu'on supprime
le «of the ethics committee», parce que...
on ne dit pas pourquoi dans le commentaire. Dans le commentaire, on dit qu'on
propose une modification, mais, je présume, c'est juste parce que c'est
redondant, parce que, dans le paragraphe, le premier paragraphe de 239, en anglais, on dit : «The decision of the ethics
committee». Alors, c'est pour ça qu'on n'a pas besoin de l'avoir, je présume.
Voilà. Ça fait que... pour être conforme. C'était la question que j'avais,
mais, après la lecture, c'est clair. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 69 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : Là, on va à 71. Je n'en ai pas oublié? Non. 71, c'est ça.
Alors : L'article 243 de cette loi est remplacé par le suivant :
«La demande pour
permission d'appeler doit être faite au greffe de la Cour du Québec du district
judiciaire dans lequel le Tribunal a entendu l'affaire en première instance et
être accompagnée d'une copie de la décision et des pièces de la contestation,
si elles ne sont pas reproduites dans la décision.
«La demande,
accompagnée d'un avis de présentation, doit être signifiée à l'autre partie, au
directeur du corps de police dont relève le
policier concerné, au Tribunal et à la personne qui a formulé la plainte et
produite au greffe de la Cour. Elle doit préciser les conclusions
recherchées et le demandeur doit y énoncer sommairement les moyens qu'il
prévoit utiliser.
«Elle
doit être faite dans les 30 jours de la décision. Ce délai ne peut être
prolongé que si la partie démontre qu'elle était dans l'impossibilité
d'agir.
«De la même manière et dans les 30 jours de la
signification de la demande, l'intimé peut former un appel incident.»
Commentaires :
L'article 71 du projet de loi propose de remplacer l'article 243 de
la loi afin de prévoir la procédure et les modalités applicables à
l'appel sur permission d'une décision finale du Tribunal administratif de déontologie
policière, notamment le lieu où la demande doit être présentée, les personnes
auxquelles cette demande doit être signifiée, son contenu ainsi que le
délai pour la présenter.
Il
propose également de modifier cet article... (Interruption) ...pardon, en
concordance avec l'article 51 du projet de loi qui propose de remplacer le
nom du «Comité de déontologie policière» par «Tribunal administratif de
déontologie policière».
Donc,
la portion proposée à gauche qui est celle qu'on enlève en rouge. Tout ce qui
est écrit en vert vient des textes de
référence de la Loi sur la justice administrative et sur le Tribunal administratif du logement. Donc, je vous dirais que c'est du
copier-coller.
• (16 h 10) •
Mme
Maccarone : Je veux juste lire juste pour...
M.
Bonnardel :
Oui.
Mme
Maccarone : Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée,
oui, allez-y.
Mme Maccarone :
Est-ce que ça veut dire ici que
maintenant on a deux étapes? Je veux juste bien comprendre. Parce que,
dans le texte actuel, on dit que «l'appel est formé par le dépôt, dans les
30 jours qui suivent la réception de la décision du Comité par l'appelant», mais là, maintenant, nous sommes en
train de dire : «La demande pour permission d'appeler doit être faite
au greffe...» Ça fait que, là, on fait la demande, puis après ça est-ce qu'il
faut aller une deuxième fois? Tu sais, parce
que, là, la première étape, c'est la demande de permission, puis après ça c'est
une autre étape à suivre.
M.
Bonnardel : En tout cas, à moins que la juriste me corrige, là, c'est
une seule étape.
Mme Cloutier
(Anne-Marie) : Bien, c'est-à-dire qu'avant l'appel était formé... Dès
le dépôt de la demande d'appel, c'était formé, tandis que, là, c'est sûr qu'il
y a une étape. Il faut qu'il y ait une demande d'appel, puis là la demande
d'appel va être étudiée. Et, ensuite de ça, si l'appel est autorisé, l'appel va
être entendu.
Mme Maccarone : Mais il n'y aura pas
un autre 30 jours de délai pour aller... Parce que, maintenant, on a
accepté d'aller en appel, ça fait qu'est-ce que ça veut dire que...
Mme Cloutier (Anne-Marie) : Puis
après ça elle va être inscrite au rôle, puis l'appel va être entendu, comme
ça se passe devant les tribunaux judiciaires ou tous les tribunaux, là,
c'est-à-dire qu'il y a une première étape où il nous faut une date pour être
entendu. Tu sais, on présente la demande d'inscription en appel, puis après ça,
bien là, évidemment, il y a... cette demande-là doit être évaluée. Puis, si on
accepte, si le tribunal accepte, tu sais, autorise l'appel, dans le fond, c'est le bon terme, donc là il va y avoir...
l'appel va être inscrit au rôle, dans le fond, puis éventuellement
l'appel va être entendu.
Mme
Maccarone : Puis, quand on dit... la dernière phrase, parce que, là,
on dit : «Elle doit être faite dans les 30 jours de la décision.» Ça
fait que ça, c'est... on... Ça fait que, dans le fond, ça ne serait pas plus
long parce que c'est le même délai. Ce délai ne peut être prolongé, à moins
qu'on ait démontré pourquoi.
Et : «De la même
manière et dans les 30 jours de la signification de la demande, l'intimé
peut former un appel incident», ça aussi, c'est nouveau. Qu'est-ce que ça veut
dire? Là, on est en train de dire que vous avez le droit de faire quoi
exactement? Un appel incident?
Mme Cloutier
(Anne-Marie) : C'est-à-dire que la personne qui va en appel est
l'appelant, O.K., mais... Mettons, si le
policier va en appel, lui, il est appelant, mais là la commissaire va être...
si elle a un moyen d'appel à faire valoir, elle va avoir un délai pour
faire valoir son appel incident.
M.
Bonnardel : C'est ça. C'est ça, appel incident, c'est une autre
personne.
Mme
Maccarone : Ça fait que ça, c'est... Le commissaire, c'est l'intimé.
Mme Cloutier
(Anne-Marie) : Dans le fond, c'est l'intimé, c'est ça. Il
deviendrait... Dans le cadre de l'appel, là,
on l'appellerait l'intimé parce que, là, il est appelé, il n'est pas... ce
n'est pas lui qui initie, donc il est intimé, mais il pourrait faire
valoir... il pourrait former un appel incident.
Mme Maccarone :
Mais pourquoi que ce n'était pas
là avant? Parce qu'il y avait quand même des gens qui sont allés en
appel, on avait...
Mme Cloutier
(Anne-Marie) : Parce que c'était un appel automatique.
Mme Maccarone :
C'était automatique, O.K. O.K.
Merci, c'est très clair. Je suis désolée si je pose des questions juridiques.
Merci.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 71 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M.
Bonnardel : Donc, 72 se lit comme suit : L'article 244 de
cette loi est abrogé.
Commentaires :
L'article 72 du projet de loi propose d'abroger l'article 244 de la
loi. Cette modification est en concordance avec la modification apportée par
l'article 71 du projet de loi à l'article 243 de la loi qui propose
de prévoir la procédure et les modalités applicables à l'appel sur permission
d'une décision finale rendue par le Tribunal administratif de déontologie
policière.
Donc, c'est en lien
avec ce qu'on vient de faire à l'article 71.
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Interventions?
Mme
Maccarone : Oui, c'est juste parce que je veux bien comprendre le
processus. Ça fait que, là, si je comprends
bien... Parce que ce qu'on vient de faire dans le 71 : on a 30 jours,
on fait le dépôt pour avoir la permission. Si c'est oui, on n'a pas à
poursuivre avec autre étape... Mettons que c'est oui, puis là ça va déjà... là,
c'est tout de suite enregistré. Mais on n'a
pas besoin de signifier aux parties, au directeur de corps de police, au comité
de la personne qui a adressé la plainte? Ça, on n'a plus besoin de faire
ça?
M. Bonnardel :
Bien, parce que ça, c'était
l'appel de plein droit qui dictait cet article avant. Corrigez-moi, là, mais
l'appel...
Mme Maccarone :
Mais, quand on fait, mettons, d'abord...
M.
Bonnardel : On va demander à une juriste.
Mme Maccarone : Pendant que vous
êtes en train de déplacer, d'abord, ça veut dire, dans le 243, on n'a pas à
aviser tout ce monde-là. Ça fait qu'on n'a pas à aviser, mettons, le directeur
de corps de police que j'ai fait une demande de
permission, je n'ai pas à aviser la personne à qui j'ai adressé la plainte,
j'ai... Toutes ces parties, je n'ai pas besoin d'aviser ces parties, même si
c'est parce que je dois... je demande la permission d'aller en appel?
M.
Bonnardel : Bien, elle va... ça va être mieux de sa bouche que moi.
Mme Bugeaud-Fortin
(Geneviève) : C'est prévu à l'article qu'on vient juste d'adopter, au
deuxième alinéa. C'est juste un déplacement.
M.
Bonnardel : ...244, mais 243 est là.
Mme
Maccarone : «La demande, accompagnée d'un [...], doit être signifiée à
l'autre partie, au directeur de corps de police...» O.K. O.K., O.K., merci.
M.
Bonnardel : Désolé de cette... Désolé.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Mme
Maccarone : Ils devront tous rester avec nous à la table. C'est quand
même le salon rouge, on a plein de sièges. Il y a beaucoup de places de mon
côté.
Le
Président (M. Bachand) : Puis il reste du
chocolat.
Mme
Maccarone : Oui.
Le Président (M. Bachand) : O.K. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 72
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M. Bonnardel :
Donc, 72 est fait, on s'en va à
73 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 244, du
suivant :
«244.1.
La demande pour permission d'appeler ne suspend pas l'exécution de la décision
du Tribunal. Toutefois, un juge de la
Cour du Québec peut, sur demande, en suspendre l'exécution si le demandeur
démontre qu'il lui en résulterait un préjudice grave et qu'il a produit
une demande pour permission d'appeler.»
L'article 73
du projet de loi propose d'introduire le nouvel article 244.1 à la loi
afin de prévoir que la demande pour
permission d'appeler ne suspend pas l'exécution de la décision du Tribunal administratif de déontologie policière.
Il
confère cependant au juge de la Cour du Québec le pouvoir d'en suspendre
l'exécution sur demande, si le demandeur démontre qu'il lui en
résulterait un préjudice grave.
Donc,
avant, sur l'appel de plein droit, vous comprenez que la décision était
suspendue automatiquement, et là, bien, c'est un juge qui pourrait, si
demande est de... le suspendre, pardon, l'exécution, donc, du jugement du
tribunal administratif.
Mme
Maccarone : Quel est le délai entre la décision puis la sanction?
Parce que, là, je présume, ici, on parle de
la décision du tribunal. Exemple : vous, vous êtes assujetti à, je ne sais
pas, quelques... des heures communautaires, bénévolat, je ne sais pas.
Mais est-ce qu'il y a un long délai entre la décision puis la sanction? La
raison de la question, c'est... J'essaie de voir...
M.
Bonnardel : Écoutez, c'est juste... Ça dépend du juge, là, ça dépend
de la sanction. Ça peut peut-être prendre
10 jours, cinq jours, là. Là, c'est aléatoire, là. Je ne veux pas
vous induire... puis dire des bêtises, là, mais ça dépend du juge. J'ose
croire des fois que ça ne dépasse pas...
Une voix :
...
M.
Bonnardel :
C'est ça, ça peut être sur le banc comme ça peut prendre 30 jours, si...
Mme
Maccarone : Oui, mais là je parle du... On parle du tribunal, non?, la
décision du tribunal. Ça fait que le tribunal, dans le fond, ce qu'on est en
train de dire, «ne suspend pas»...
M.
Bonnardel : Ah! le tribunal administratif.
Mme
Maccarone : Ça fait que c'est leur décision. Mais le temps entre la
décision puis la sanction qu'eux, ils déterminent, s'il y a une sanction, parce
que...
M. Bonnardel : Maintenant,
s'il y a sanction du tribunal, il y a décision du tribunal, puis vous vous
rendez, à l'intérieur de deux semaines, devant le juge, qui a permis donc
l'appel sur permission, et que vous demandez en même temps de suspendre
l'exécution du Tribunal administratif de déonto, c'est automatique, là. Vous me
suivez? Entre la décision du Tribunal
administratif de déonto, vous êtes coupable de x, vous dites : Moi, je ne
suis pas d'accord avec la décision, peu importe, vous vous rendez devant
le juge pour l'appel sur permission et vous demandez en plus de suspendre l'exécution, le juge peut l'octroyer
si les preuves sont... démontrent, comme on le dit ici, là, que ça pourrait
porter un préjudice grave.
• (16 h 20) •
Mme Maccarone : Le juge peut, mais
ça se peut que le juge ne va pas... Mais la demande pour permission d'appeler
ne suspend pas l'exécution, à moins que le juge dise oui?
M. Bonnardel : Voilà.
Mme
Maccarone : Je comprends. Je souhaite savoir le délai, parce
que, si... Encore une fois, on parle uniquement des cas rares, on espère, des
gens qui vont aller en appel. Est-ce qu'on est en train d'ajouter le temps
d'attente? Parce qu'il y a une attente entre la décision puis la
sanction.
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M. Bonnardel : C'est ça, c'est entre
la décision du tribunal puis la... bien, la... Exemple, s'il y a suspension du
policier, cette suspension pourrait durer une semaine, pourrait durer
deux semaines, selon la rapidité à laquelle le juge va y répondre, là.
C'est ça qui est difficile pour nous de... On ne peut pas vous donner un
horizon de temps, là, c'est selon. Si la partie qui veut se défendre avec
l'équipe du policier est rapide, ils peuvent demander, en dedans de
72 heures, d'être entendus, puis de voir si le juge va permettre la
permission d'aller en appel, et là... et là, en plus, de demander la
suspension, donc, pour préjudice grave pour des raisons x, y, là.
Mme
Maccarone : Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe? Aujourd'hui,
mettons, parce que si quelqu'un qui dit... décide, bien, je souhaite aller
en appel, je n'ai pas besoin de la permission, je vais en appel.
M. Bonnardel : La décision est
suspendue automatiquement. L'appel de plein droit suspend la décision
automatiquement.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait que...
mais... Ça fait que l'exécution n'est...
M. Bonnardel : Ça fait que la
différence d'aujourd'hui...
Mme Maccarone : Maintenant, on est
en train de dire que c'est la même chose, à moins que le juge dise...
M. Bonnardel : Voilà.
Mme
Maccarone : Mais le juge, aujourd'hui, il n'a pas le droit de
prendre cette décision. Il me semble que oui.
M. Bonnardel : S'il y a une demande
de la partie policière.
Mme Maccarone : Oui, qui doit être
dans tous les cas, 100 % des cas. Je ne peux même pas imaginer, si je vais en appel, de dire : Bien, je vais quand
même poursuivre avec la décision du tribunal de suspendre ma paie ou... Tu
sais, tout le monde va dire : Je
souhaite que ça ne soit pas le cas. D'abord, pourquoi qu'on a besoin d'avoir
cet article? Parce qu'il me semble, dans 100 % des cas, les gens
vont demander...
M. Bonnardel : Bien, on n'a pas le
choix parce qu'il y a une différence entre l'appel de plein droit, où la suspension est automatique... et là elle ne l'est
pas, avec l'appel sur permission. Lors de la décision du tribunal, vous avez
une suspension, exemple, et là c'est le juge
qui va déterminer, une semaine, deux semaines, trois jours
après, si demande est, de suspendre la décision du tribunal.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 73 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : 74. Les
articles 245 et 246 de la loi sont remplacés par les suivants :
«245.
Si la demande pour permission d'appeler est accordée, le jugement qui autorise
l'appel tient lieu de l'inscription en appel.
«Le greffier
de la Cour du Québec transmet sans délai copie de ce jugement au Tribunal, aux
parties ainsi qu'à leur avocat, au directeur du corps de police dont relève le
policier concerné et à la personne qui a formulé la plainte.
«À la
réception de ce jugement, le greffier du tribunal transmet au greffier de la
Cour du Québec le dossier de l'affaire et toutes les pièces qui s'y
rapportent.
«246. Sauf si l'exécution provisoire est
ordonnée, l'appel suspend l'exécution de la décision du Tribunal.»
Commentaires : L'article 74 du projet
de loi propose de remplacer les articles 245 et 246 de la loi relatifs à
l'autorisation de l'appel d'une décision finale du Tribunal administratif de
déontologie policière et à l'exécution de la décision du tribunal pendant
l'appel.
Donc là,
est-ce qu'il faut que je relise, M. le Président, les mêmes articles aux
pages 175 et 177? À moins que... Ah! je pense que oui. Alors, à la
page 175...
Mme
Maccarone : Excusez-moi, M. le Président, c'est juste que,
dans nos cahiers, on est un peu mêlés parce qu'on a...
Le Président (M.
Bachand) : Oui, bien, c'est ça qu'on va...
On va démêler ça.
Mme Maccarone : ...74 plusieurs
fois, puis ce n'est pas la même chose sur toutes les pages.
M.
Bonnardel : C'est ça, c'est qu'après ces pages-là c'est un
article à la fois qu'on... Donc, c'est pour ça. Je ne sais pas si vous
l'avez, là. Tout de suite après 74, on revient à 74, mais c'est seulement 245,
et après c'est 246.
Mme
Maccarone : Ça fait qu'on... Quand on adopte le 74, on
l'adopte dans son entièreté ou on fait deux... C'est séparé, c'est ça?
M. Bonnardel : Mais on peut le
travailler...
Mme Maccarone : Ça fait que, dans le
fond, moi, je regarde le 161, 163.
M. Bonnardel : C'est ça. Ça fait
qu'on peut travailler 245 puis l'adopter, puis 246 après. C'est comme vous
voulez, là, honnêtement, là.
Mme Maccarone : O.K. Non, c'est
correct. C'est juste que j'étais... on n'avait pas le même page, puis on se
questionnait.
M. Bonnardel : Ça fait qu'on peut
juste faire 245 là, si vous voulez, là puis...
Le
Président (M. Bachand) :
Donc, pour l'étude, mais, à ce
moment-là, on va adopter, après ça, 74 dans son ensemble. On ne vote pas pour 245 ni 246, mais on peut les étudier de
façon séparément, par exemple, ça, il n'y a aucun souci là-dessus.
Mme Maccarone : Alinéa par alinéa,
paragraphe par paragraphe, c'est ça?
Le
Président (M. Bachand) : Oui, ça, l'article 255, là... 245. O.K., alors
on y va sur... Informations sur 245 — informations... — interventions?
Pardon.
Mme Maccarone : Oui, moi, je
souhaite savoir, juste par curiosité, si un policier purge une sanction ou suit
une mesure qui est ensuite annulée d'un appel, comment est-ce que lui, il
serait compensé. Tu sais, si, par exemple, la
sanction... Parce qu'on parle encore des sanctions, comme on vient de parler
dans le 73, on dit que l'exécution de la décision du tribunal, là, ce
n'est pas suspendu, à moins que le juge dise : Oui, je vous donne la
permission. Ça fait qu'on continue, la
demande de permission est appelée, mais je suis curieuse de savoir si un
policier, mettons, doit suivre une
mesure comme : on annule sa paie, comment est-ce que lui... puis là
l'appel a été retenu, puis... Dans le fond, est-ce que lui... Il serait
compensé comment?
M.
Bonnardel : Bien, je vous donne un exemple, là, si je vous
comprends bien, là. Il y a un tribunal... Le Tribunal administratif de
la déonto a dit : Suspension 30 jours. Je ne suis pas content, je
demande rapidement, en dedans de 48 heures, si le... l'appel sur
permission. À la 72e heure, j'ai le... Puis j'ai demandé l'appel sur
permission puis j'ai demandé aussi, là, que le préjudice grave, là, que la
sanction soit suspendue. Donc, le juge pourrait octroyer, donner sa décision, bien, à la quatrième journée, après
que le tribunal l'ait donnée. Et là on va en appel, préjudice grave, la
sanction est levée, donc la paie revient... Il y a eu un quatre jours, il
y a eu un quatre jours où il n'a pas été rémunéré, puis là je ne
sais pas comment ça fonctionne avec le syndicat, si le syndicat a...
Mme Maccarone : Seulement si le juge
dit oui, parce qu'on vient de dire que...
M. Bonnardel : C'est
ça. Corrigez-moi, là, mais c'est...
Une voix : ...
M.
Bonnardel : C'est
ça. C'est ça. Donc, c'est le juge qui va définir s'il y a un préjudice. Je ne
sais pas, moi, monsieur est séparé puis il a une pension à payer, ça se peut
très, très bien qu'il dise : Bien, oui, c'est un préjudice, vos enfants, c'est important, vous devez payer
votre pension, donc on vous redonne votre paie. Ça se peut qu'il y ait un quatre jours...
Mme Maccarone : ...
M. Bonnardel : Hein?
Mme Maccarone : C'est lui qui est
remboursé.
M. Bonnardel : Non, mais c'est ça,
c'est que, là, il y a un quatre jours où il n'a pas eu de salaire, donc...
Là, je ne connais pas les ententes entre les syndicats versus leurs policiers
dans des cas déontologiques comme ça. Est-ce qu'il y a...
Une voix : ...
M.
Bonnardel :
C'est-tu un sans solde? C'est-tu avec solde? Je...
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Ce qu'il y a dans la convention collective, oui,
c'est ça, il y a des éléments qui font que, bien, après tant de jours,
si tu es suspendu, bien, c'est nous autres qui te paient. Là, je n'ai pas ces
informations-là.
Mme
Maccarone : Ça fait le gouvernement n'a pas une part de
responsabilité dans ça. Parce que, là, on parle du commissaire puis tout
ce processus-là. Ça fait que ce n'est pas le gouvernement qui rembourse?
M. Bonnardel : Non, non, non, c'est
la convention collective ou c'est le corps de police municipale.
Mme Maccarone : Ça fait que c'est la
municipalité, ça fait que c'est l'employeur.
M. Bonnardel : L'employeur, selon
les conventions. Là, je ne connais pas les conventions, là.
Mme
Maccarone : Oui. O.K. O.K., intéressant. Je n'aurais pas pensé
que ça irait sous la responsabilité d'une municipalité. Moi, j'aurais
pensé que... Je ne sais pas, pour moi, c'était logique de penser que le
commissaire doit avoir... tu sais, ou le
gouvernement a une part de responsabilité dans tout ça étant donné que c'est
une décision qui relève d'eux, puis
c'est à cause de cette décision... Dans le fond, ce n'est pas la municipalité
qui est responsable de tout ça, «right»?, c'est... Eux, dans le fond, ils ne font même pas partie du processus. Ça
fait que je trouve... j'aurais trouvé que c'est plus logique, que le gouvernement est responsable de
ça, parce que, dans le fond, le commissaire relève du gouvernement, puis
c'est une décision du commissaire qui était maintenant renversée, là. En tout
cas, pour moi, c'était logique. Je suis
surprise. En espérant que ça ne représente pas beaucoup de sous, parce que les
municipalités, souvent, ils nous disent, là, ils n'ont pas beaucoup...
ils n'ont pas beaucoup de budget.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup.
Sur ce, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Bon séjour en circonscription. À bientôt!
(Fin de la séance à 16 h 30)