(Dix
heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Bachand) : Bonjour, tout le monde. À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions ouverte.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Lois professionnelles des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil du
trésor et Administration gouvernementale pour l'exercice financier 2025‑2026.
Une enveloppe de 45 minutes a été allouée pour l'étude de ces
crédits.
Avant de débuter, M.
le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
• (10 h 30) •
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)
est remplacée par Mme Lachance
(Bellechasse) et Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques) est remplacée par M. Marissal
(Rosemont).
Lois professionnelles
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Donc, on va procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de
ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué.
Discussion générale
Donc, je suis
maintenant prêt à reconnaître une première intervention, soit celle de M. le
député de l'Acadie, de l'opposition officielle, pour une période de
13 min 33 s. M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci,
M. le Président. Alors, Mme la présidente du Conseil du trésor, les
fonctionnaires et collègues qui vous accompagnent, collègues de l'opposition,
j'aimerais, dans mon... Dans mes premières questions, M. le Président, savoir, et le bloc de questions va porter plus
spécifiquement sur l'Office des professions et son climat de travail,
combien il y a eu de départs ou arrêts de travail depuis avril 2024.
Mme LeBel : Dans
ma... Permettez-moi de prendre les premières minutes ou, en tout cas, quelques
secondes des premières minutes pour saluer... vous saluer, saluer les collègues
de l'opposition, saluer mes collègues qui vont m'accompagner. Puis ça va me donner l'occasion de vous présenter
justement la présidente de l'office, qui est Me Mélanie Hillinger, qui vient d'arriver en poste il y a, je
pense, quatre semaines? Quatre semaines. Alors, avec votre permission,
si vous voulez bien, compte tenu qu'il s'agit de questions qui portent sur
l'interne de l'office, bien, je vais lui passer la parole. Elle pourra
peut-être mieux vous répondre que moi.
Le
Président (M. Bachand) : Consentement?
M. Morin : Alors, M.
le Président, je préférerais que Mme
la ministre réponde à ces questions, s'il
vous plaît.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme LeBel : Bien,
je n'ai pas la réponse sous la main, là, du nombre de départs. Qu'est-ce que
vous avez demandé exactement?
M. Morin : J'ai
demandé combien il y avait eu de départs ou d'arrêts de travail à l'Office des
professions depuis avril 2024.
Mme LeBel : Parfait.
Bien, alors, je suis allée voir dans les renseignements. Je pense que ça
faisait partie de vos questions particulières. Donc, le taux de départs
volontaires correspond à 12 départs. On parle de démissions, retraites ou
de mutations. Des mutations, naturellement, c'est des gens qui changent de
poste, donc, qui... Et on parle de 12 départs, si je me fie à la question,
là, pour les années 2024‑2025. Donc, c'est la réponse la plus précise que
je peux vous donner à ce stade-ci, à moins que Mme Hillinger ait plus
d'information à vous fournir.
M. Morin : Est-ce
que vous pouvez confirmer que vous avez eu trois conseillers en ressources
humaines qui sont partis?
Mme
LeBel : Je n'ai pas de précision à mon niveau. Vous
comprendrez que c'est le niveau de gestion interne des ressources
humaines de l'office. Alors, si vous permettez que Mme Hillinger y
réponde, elle pourra y répondre, et je n'ai pas cette information sous la main.
M. Morin : Bien, vous savez, M. le
Président, c'est qu'il y a eu quand même un article dans le journal, de Mme Blais, en mars 2025, donc relativement
récent, qui parlait de la situation de favoritisme et de conflits d'intérêts
dans un organisme gouvernemental. On parle
de l'ex-présidente de l'Office des professions. Je comprends que madame
entre en poste, mais, M. le Président, c'est
quand même une information qui a été dans le domaine public. Alors, je
comprends que la ministre ne va pas s'intéresser au quotidien, mais, quand on a
un article comme ça et qu'on dénonce une situation, je pense que Mme la
ministre devrait être au courant puis devrait être capable de répondre, M. le
Président.
Mme LeBel : Oui. Bien là, je pense
qu'on va faire la différence entre le nombre de personnes, et le quotidien de
l'office, et les allégations auxquelles mon collègue vient de faire référence,
M. le Président, avec lesquelles je suis en mesure de faire des commentaires
sur le suivi qui a été effectué. Vous savez, au niveau de la... vers la fin de
l'été 2024, il y a eu, effectivement, je pense que c'est par le biais
d'une lettre anonyme, des allégations qui ont été véhiculées concernant, entre
autres, le climat à l'office et des allégations de, potentiellement, conflits
d'intérêts dans l'octroi de certains contrats. Il y avait également une
question de la gestion interne et du climat.
Donc, on a
naturellement été informés par voie de lettre anonyme. Je pense que cette même
lettre anonyme avait été aussi acheminée aux emplois supérieurs, mais,
si elle n'a pas été, là, par le biais de l'auteur anonyme, elle l'a été par le biais du cabinet qui a été... qui a avisé les
services d'emplois supérieurs. On parle d'un organisme qui est visé par
les emplois supérieurs. Donc, il y a eu
plusieurs demandes de vérification qui ont été faites auprès de plusieurs
organismes, dont la Commission de la fonction publique, qui a, elle aussi,
produit un rapport et certaines recommandations sur la gestion contractuelle à l'interne,
recommandations que nous avons demandé à l'office d'appliquer, que nous
accompagnons, l'office, pour
l'application de tout ça. Il y a une vérification faite par le secteur des
marchés publics, et ça, ça, c'est du ressort de mes responsabilités. Donc, il y
a eu une vérification qui a été faite par les marchés publics, et j'ai écrit, à ce moment-là, à la
présidente de l'office pour lui demander un plan d'action, plan pour
remettre en place, là, les appels d'offres et la façon dont les contrats de
l'office étaient octroyés. Donc, il y a des actions qui ont été prises, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Donc, justement, parlons
des contrats qui ont été attribués. Dans le système électronique d'appel
d'offres du gouvernement du Québec, j'ai retrouvé un contrat de gré à gré qui
aurait été octroyé en février 2024, notamment,
à Services Yves Salvail inc. Le contrat, le titre, c'était Accompagner
l'office dans le développement d'un plan de mise en oeuvre qui permettra notamment de cadrer et d'organiser
l'ensemble des activités nécessaires à la réalisation du projet de modernisation
du système professionnel. Ça a été attribué dans la classification Conseil
en gestion.
Je suis allé faire une recherche sur Internet,
M. le Président. Quand on trouve l'entreprise de monsieur, Services Yves Salvail inc., on dit que son secteur
d'activité, ce sont des services informatiques. Alors, pourquoi,
d'abord, un contrat de gré à gré? Est-ce
que... Pourquoi vous avez... Pourquoi l'office a embauché un service
d'informatique pour faire des
conseils en gestion, ce qui est écrit dans la classification du contrat? Est-ce
que c'est parce que l'office n'était pas capable de faire le plan de
mise en oeuvre? J'aimerais entendre Mme la ministre là-dessus, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme LeBel : Bon, encore une fois, M.
le Président, je vais offrir que Mme Hillinger réponde à la question et je
vais demander si mon collègue veut avoir des vraies réponses ou simplement
faire en sorte que je ne sois pas à même de répondre, alors que ce n'est pas au
niveau de mes responsabilités.
Ceci étant dit, ce qu'on me dit, parce que je
vais reprendre, là, je ne suis pas responsable des contrats qui sont attribués
par l'office. L'office est une organisation qui gère ses contrats. La
responsabilité que j'ai, tant comme responsable
de l'Office des professions... plutôt des lois professionnelles et non pas de
l'office, des lois professionnelles ou...
et, sous ma responsabilité du Conseil du trésor, des marchés publics, c'est de
m'assurer que les contrats sont bien accordés dans un cadre qui respecte
les lois et les règlements. C'est pour ça que, quand il y a eu des allégations
ou, à tout le moins, des enjeux soulevés par certaines informations et, entre
autres, confirmés par la Commission de la fonction publique, nous avons agi
pour nous assurer que l'office respectait les lois et les règlements en
vigueur.
Pour ce qui
est des contrats particuliers que l'office accorde, c'est l'office qui est la
mieux placée pour répondre de ces
contrats particuliers. Je n'ai pas procédé à l'appel d'offres. Je ne fais pas
les appels d'offres. Je m'assure que le cadre est respecté. Donc, si on
pense que le cadre n'a pas été respecté, c'est une chose. Si on veut connaître
la raison pour laquelle ce contrat-là a été accordé, je réfère à nouveau mon
collègue à Me Hillinger, qui pourra lui répondre sur la nature même du contrat.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député d'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le Président.
Ma compréhension, c'est qu'il n'y en a pas eu, d'appel d'offres, parce que
c'est un contrat de gré à gré. Est-ce que vous savez s'il y avait des liens
particuliers entre Mme Derome, l'ancienne présidente, et
M. Salvail?
Mme
LeBel : Bien, lors de la vérification de la Commission de
la fonction publique, je sais qu'il y a un lien qui a été vérifié, et c'était la fille, je pense, d'un
ami, mais rien dans ce contrat-là, à ma connaissance, n'a été soulevé de
telle sorte. Il n'y a rien qui a été porté à mon attention sur ce contrat-là.
M. Morin : O.K. Une fois que vous
avez obtenu ces informations-là concernant la fille, est-ce qu'il y a des
actes, des actions que vous avez prises pour aller plus loin dans ce
domaine-là? Ça semble être du favoritisme, de mon point de vue.
Mme LeBel : Bien, la commission l'a
conclu. Donc, je répète, nous avons... La commission a émis des recommandations
pour être capable de redresser la situation. Cette personne-là a été congédiée,
elle a quitté. La Commission de la fonction
publique a eu accès à l'ensemble de l'information. Il y a eu également un
accompagnement qui a été mis en place par le
Conseil du trésor lui-même. Donc, vous devez comprendre que j'ai le Secrétariat du Conseil du trésor
sous ma responsabilité et j'ai la responsabilité des lois professionnelles,
donc, non pas de l'office, mais l'office fait partie de ce cadre-là. Et,
sous ma responsabilité de... pure, si je dois dire, de présidente du Conseil du
trésor, j'ai demandé au SSMP,
sous-secrétariat des marchés publics, d'accompagner... d'aller vérifier et de
donner de l'accompagnement à l'office
pour s'assurer que les règles étaient respectées. Mais, je répète, sur ce
contrat-là particulier, à ma connaissance, en tout cas, à mon niveau, il
n'y a pas eu d'allégation de favoritisme. Et là je vais prendre deux minutes
mon chapeau de Conseil du trésor. Il n'est
pas interdit, dans les cadres et dans les lois, de faire des contrats de gré à
gré. Bon, tout dépend des circonstances, mais, je répète, dans ce
contrat-là, il n'y a pas eu d'allégations qui sont venues à ma connaissance.
• (10 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M.
Morin : Si vous permettez, effectivement, M. le Président,
ce n'est pas... ce n'est pas contre la loi de faire des contrats de gré à gré, mais, comme Mme la ministre
l'a dit, ça dépend des circonstances, et ici il y a des circonstances
qui, à mon avis, sont questionnables. Quand vous avez dit : La personne a
été congédiée, c'est l'ancienne présidente de l'office qui a été congédiée?
Mme LeBel : Non. La personne qui
était alléguée avoir été engagée par favoritisme, cette personne-là a été
congédiée suite au constat qui a été fait par... c'est une professionnelle, suite
au constat qui a été fait par... je pense, c'est suite au constat de la
Commission de la fonction publique. Il y a eu tellement d'événements et de
dates, et j'ai demandé... Naturellement, la
Commission de la fonction publique est indépendante, là, dans ses
vérifications. Un rapport est sorti,
mais on avait demandé... compte tenu des allégations de la lettre anonyme, là,
on avait demandé des vérifications puis un accompagnement du
secrétariat... du sous-secrétariat aux marchés publics.
Donc, la personne dont je fais mention est la
personne qui était... être alléguée celle avoir été engagée par favoritisme.
Elle a été congédiée suite au rapport. Il y a des recommandations de la
Commission de la fonction publique que
l'office doit mettre en place et qu'elle mettra en place, j'en suis certaine,
et il y a également un rapport de vérification
qui a été... que... Moi, j'annonce, là, à l'office, là, je pense que c'est au
début février, qu'en septembre, là, j'ai confié un mandat au sous-secrétariat, au SCT, celui que je vous parle,
que cette vérification-là a fait certains constats, certaines
recommandations, puis que j'ai transmis le rapport à l'office, puis je
m'attends à ce qu'il le mette en place.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le Président.
Donc, autre contrat qui a été accordé de gré à gré, c'est un contrat pour
procéder à une analyse approfondie de la gestion de Fonds d'études notariales
constitué par la Chambre des notaires.
Mme LeBel : Un seul contrat...
M. Morin : Un contrat de gré à gré
pour des conseils en gestion. La valeur totale du contrat, c'est
75 000 $. Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi ce contrat-là a
été donné? Et que se passe-t-il avec le Fonds d'études notariales? Parce que, quand on regarde à qui le contrat a été donné,
MNP, c'est une société qui fait des audits en particulier, et pourquoi
un contrat de gré à gré? Parce qu'il y a plusieurs firmes qui sont capables de
faire des audits.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme LeBel : Il est de gré à gré
parce qu'il est en bas du seuil qui permet de le faire. Je peux vous donner,
par contre, un peu plus d'historique sur le Fonds d'études notariales. Je pense
que... et le contrat a pris place dans le cadre de... Et là je cherche pour
avoir la bonne, la bonne séquence des choses. Le contrat a pris place, là, dans
le cadre de ce fonds... de cet examen-là du Fonds d'études notariales que j'ai
demandé à l'office. Donc, il y a eu, vous vous souviendrez, plusieurs allégations
dans les journaux à une certaine époque. Est-ce que vous pourriez peut-être me
donner juste la séquence pour que je puisse la donner de façon adéquate à mon
collègue? Il y a eu, à une certaine époque,
des allégations, là, qui circulaient dans La Presse, je pense que c'est en 2022 dans La Presse,
qui rapporte que la Chambre des
notaires, là, cumulerait des fonds par le biais du Fonds d'études notariales et
qui mettait en doute l'utilisation de
ces fonds-là par la Chambre des notaires. Il y a eu, bon, plusieurs, plusieurs
appels de journaux, plusieurs allégations, et ce n'était pas la première
fois, de toute façon, qu'on en entendait parler.
Le Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup. M. le député de Rosemont pour une période de
9 min 2 s, s'il vous plaît.
M. Marissal :
Oui, merci. Merci, M. le
Président. Bonjour, d'abord, content de vous revoir. Bonjour à Mme la ministre, et votre équipe, et les collègues de
l'opposition. Juste pour clore le précédent chapitre qui a secoué l'Office des professions du Québec,
Mme Derome, je comprends qu'elle a démissionné. Est-ce qu'elle est partie
avec une indemnité?
Mme LeBel : Elle
est... Elle a démissionné. Donc, je ne connais pas la nature exacte de son
contrat, mais elle doit, j'imagine, bénéficier
des indemnités qui sont afférentes à une démission, le cas échéant. Et le
Secrétariat des emplois supérieurs
sera plus à même de vous répondre sur cette question-là. Moi, je ne me suis pas
occupée de cette question-là. Il y a
eu effectivement plusieurs allégations, dont celle qu'on a commencé à discuter
avec mon collègue de l'Acadie, là, sur...
Bon, il y a eu une lettre anonyme qui a été... au courant de l'été 2024,
je ne veux pas me tromper dans les dates, là, 2024. On a demandé
plusieurs vérifications, et plusieurs entités ont été sollicitées, donc,
Protecteur du citoyen, service... secrétariat des emplois supérieurs,
Commission de la fonction publique, parce qu'il y avait une multitude d'enjeux, là, qui étaient allégués dans cette
lettre-là. Donc, nous, proprement, on a envoyé les informations
nécessaires aux entités qui sont chargées de faire les diverses vérifications
dans les différents domaines, et je pense que c'est en février — je
n'ai pas la date, je l'ai quelque part, mais je pourrais vous la trouver — 2025
où il y a eu une lettre des différents syndicats alléguant un climat toxique.
Je reprends leurs mots.
M. Marissal :
Non, mais je veux juste savoir... J'ai suivi l'histoire, là, puis je suis
sûr que tout a été...
Mme LeBel : O.K.,
mais, pour le contrat particulier de Mme Derome, ce seront les emplois
supérieurs qui pourront vous répondre, mais, si elle avait des clauses
particulières sur une démission dans son contrat, bien, le contrat a dû être
respecté, là.
Le Président
(M. Bachand) : Député de Rosemont.
M.
Marissal : Merci, M. le
Président. Mais est-ce qu'il ne s'agit pas... Je comprends que c'est une
démission, là, ce n'est pas un congédiement. Donc, on ne peut pas parler d'un
congédiement pour cause.
Mme LeBel : Non,
c'est une démission.
M. Marissal :
Une démission pour cause, ça ne fait pas pareil?
Mme LeBel :
Bien, c'est une démission, elle a démissionné.
M. Marissal :
O.K. Est-ce que Mme Hillinger... Bonjour, maître.
Bonjour, d'abord. Bonjour, bienvenue, bonne chance. Est-ce que vous en
savez un peu plus sur le départ de votre prédécesseure?
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y aurait consentement?
M. Marissal :
Bien sûr.
Le
Président (M. Bachand) : Il y a consentement. Alors, oui,
allez-y. D'abord, vous identifier, s'il vous plaît. Merci.
Mme Hillinger (Mélanie) : Oui, bonjour, Mélanie
Hillinger, présidente de l'Office des professions du Québec. Merci, Mme
la ministre. Bonjour, MM. les députés.
En ce qui concerne la
démission de Mme Derome, j'ai appris les informations via les médias, à
l'instar de bon nombre d'entre vous. Ce que je peux vous dire, pour avoir été
au Conseil exécutif, c'est que, dans les conditions de travail des titulaires
d'emplois supérieurs, il y a effectivement des clauses, dont la démission, et
l'allocation de transition qui est prévue
n'est versée que lorsque la personne a complété l'entièreté de son mandat.
Donc, dans le contexte, étant donné qu'il s'agit d'une volonté de sa
part de quitter en cours de mandat, normalement, selon l'application des conditions applicables aux titulaires d'emplois
supérieurs, il ne devrait pas y avoir d'allocation de transition de
versée, mais, comme Mme la ministre l'a mentionné, c'est vraiment le Conseil
exécutif qui pourrait vous le confirmer.
M. Marissal :
Contre-vérifier avec les emplois supérieurs, O.K., je comprends. Bien, merci
pour la réponse. Mme la ministre, M. Rodrigue, lui, qui n'a fait qu'un
tour...
Mme LeBel : Juste
répéter parce que j'ai mal entendu la première partie.
M. Marissal :
M. Rodrigue, qui n'a fait qu'un tour, est-il toujours dans le giron
gouvernemental?
Mme LeBel : Il est retourné à
l'emploi précédent quand... Il a été, bon, vous le savez, nommé un mercredi,
là, parce que les nominations se font un mercredi, et, le lendemain, compte
tenu des circonstances qui découlaient, là, de toute, je vais dire, la saga SAAQclic, qui est toujours
en cours, mais qui... bon, il y avait l'enquête à l'AMP, bon, tout ça,
il a préféré se retirer le lendemain matin et il est retourné dans ses
anciennes fonctions, là, qui étaient... Je pense, présentement, il est... Je ne
sais pas où il est, honnêtement.
Une voix : ...
Mme
LeBel : Le Secrétariat des
emplois supérieurs s'en occupe, mais il est retourné dans ses anciennes
fonctions. Je pourrai vous trouver l'information, c'est simplement parce que je
ne l'ai pas sur le bout des doigts, là.
M.
Marissal : O.K.,
super. Le temps file. Il me reste essentiellement deux ou trois sujets, là.
D'abord, peut-être, Me Hillinger, vous héritez d'une organisation... en
tout cas, vous arrivez à la tête d'une organisation qui a été pas mal secouée
par plusieurs problèmes. Je ne vous l'apprends pas, là. Qu'est-ce que vous avez
fait dans les premiers jours de votre mandat
puis maintenant pour rétablir... Là, rapidement, faites-moi pas le plan au
complet parce qu'on va brûler les six
minutes qui me restent, là, mais qu'est-ce que vous avez fait dans l'ordre pour
rétablir l'ordre, justement?
Mme
Hillinger (Mélanie) : Oui. Alors, quand je suis arrivée, j'ai fait un
premier tour de roue pour rencontrer mes équipes, être capable
d'identifier les principaux enjeux qui étaient rencontrés. À l'instar des
autres organisations, de façon générale,
toute organisation a des défis. On avait effectivement des enjeux de surcharge
de travail en lien notamment au nombre de demandes qui rentrent à
l'office, des enjeux peut-être au niveau des canaux de communication qui
n'assuraient pas la meilleure fluidité dans les informations et qui pouvaient
amener aussi une certaine démobilisation du
personnel. On a des enjeux aussi de délais inhérents au traitement des nombreux
dossiers et, je vous dirais, des enjeux, comme Mme la ministre les a
exposés tout à l'heure, au niveau de la gestion contractuelle, financière,
humaine.
Alors, on a déjà commencé à établir un plan
d'action concret avec des étapes, je vous dirais, séquencées pour reprendre tout ce qui s'appelle traitement
réglementaire, demande d'encadrement, actualisation des lois. Donc, on
veut reprendre sans restriction tout le volet que le législateur nous confie.
Au niveau des contrats, tous les contrats sont actuellement scrutés pour nous
assurer de respecter les encadrements applicables. On a défini des lignes de
conduite. Du côté, effectivement, du rapport
annuel de gestion, il y a déjà un plan d'action qui est mis en place pour que
le rapport soit, encore une fois,
déposé dans les délais prescrits suivant le calendrier réglementaire. Et, du
côté, effectivement, là, je vous
dirais, de la gouvernance de l'office, on parle beaucoup de modernisation du
système professionnel, mais l'office doit
être au coeur de cette modernisation-là, et on a à réviser et renouveler nos
façons de faire. Donc, j'ai initié une tournée auprès des partenaires
pour comprendre les besoins, être capable, effectivement, de vous revenir avec
éventuellement quelque chose qui est réaliste et réalisable.
• (10 h 50) •
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de Rosemont, s'il vous plaît.
M. Marissal : Très bien, madame...
Me Hillinger. On va suivre ça de près. Mme la ministre, rapidement, là, il me
reste peut-être le temps pour un sujet. Je ne parle pas assez fort, hein, ou
c'est... Non, c'est moi. Non, je ne parle pas fort en général.
Les vétérinaires, les vétérinaires, on en a
parlé ici. Je ne vous referai pas le topo, je n'ai pas le temps, mais ce que
vous m'aviez dit essentiellement ici en période des questions, c'est que
l'ordre a, en ce moment, tout en main, eux disent non. On va faire court, là.
Moi, je me suis entretenu avec eux. Vos équipes s'entretiennent avec eux. Eux disent : Non, parce que nous, on vise les
vétérinaires, pas les propriétaires, souvent étrangers, et parfois étranges, et
assez loin aussi de la gestion comme...
Alors, l'ordre voudrait avoir les moyens d'aller
au-delà de simplement leurs membres, les gens de l'ordre, qui sont souvent victimes eux-mêmes de pratiques
douteuses. Alors, moi, je vous soumets qu'il y a une distance entre ce
que vous dites et ce qu'ils disent. Je ne dis pas que vous avez tort. Je dis
juste qu'eux disent qu'ils n'ont pas ce qu'il faut et ils en sont désolés. On
peut-tu trouver une façon de régler ce problème-là? Parce qu'il y a des clients
qui se font avoir puis il y a des vétérinaires qui ne sont pas heureux.
Mme LeBel : J'ai le même constat que
vous sur ce qui se passe sur le terrain. Je ne parle pas de l'ordre, je parle des clients, des patients, si on veut, là,
les propriétaires de patients, donc, même constat, sauf que je suis en
total désaccord avec l'ordre. Je pense que
l'ordre doit faire ce qu'il a à faire et assumer son travail, ce qui ne veut
pas dire qu'on ne regarde pas, dans le cadre de la modernisation, si on
n'est pas capables d'ouvrir et d'avoir d'autres outils pour permettre aux
ordres... parce que ce n'est pas un fait qui est unique à l'ordre des
vétérinaires, d'avoir, aux ordres, une meilleure capacité d'intervention. Ceci
étant dit, ça ne dispense pas l'ordre de faire son travail, et c'est le
vétérinaire, j'en demeure convaincue comme professionnelle moi-même, qui est
responsable de l'environnement dans lequel il travaille. D'ailleurs, dans le
dernier projet de loi, 67, je pense, qu'on a fait ensemble, le numéro...
M. Marissal : Oui, 67.
Mme LeBel : ...on a mis, entre autres, la possibilité de faire
des OBNL justement pour permettre aux vétérinaires d'exercer dans un
climat ou dans un environnement qui permet d'offrir des services encore plus
abordables à la population. Donc, je demeure convaincue de ma position.
D'ailleurs, l'office travaille présentement avec l'ordre pour l'accompagner,
pour l'aider à déployer ces outils, mais je peux vous dire qu'on continue
également la réflexion dans le cadre de la modernisation
pour voir est-ce qu'on peut, pour tous les ordres professionnels, voir une
meilleure capacité, dans ce genre de circonstance là, d'intervention, mais il
faut passer par la base, les outils présents.
Le Président
(M. Bachand) : 15 secondes, M. le
député.
M. Marissal : Bien, il y a des vétérinaires qui se font dire par leur propriétaire,
une multinationale, là, par exemple : Un traitement de poux, c'est
1 000 $. Ils n'ont pas le choix parce que, s'ilsne le font
pas, ils se font taper sur les doigts par leur propriétaire. Alors, l'ordre n'a
pas action sur les propriétaires.
Mme LeBel : ...a
action sur le vétérinaire.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup, M. le député de Rosemont. Alors, M. le député de Jean-Talon,
pour 2 min 56 s, s'il vous plaît.
M. Paradis : Une
crise interne sans précédent, avec des allégations de harcèlement psychologique,
un déficit record de
1,6 million de dollars sur un budget d'environ 14 millions,
c'est 11 % du budget en dépassements et une livraison du rapport annuel en retard, à l'encontre des
obligations que vous avez face à l'Assemblée nationale de déposer. Est-ce
qu'il y a un lien entre ces trois éléments-là?
Mme LeBel : Bien,
je vais parler du 1,6 million. Le 1,6 million découle du rapport
Chamberland, qui a été demandé avec les... dans le cadre des négociations avec
LANEQ, là, pour voir comment on pouvait revoir, je pense que c'est 2020‑2023, la rémunération. Et donc l'office n'avait pas
dans ses coffres les sommes nécessaires pour ajuster la rémunération de
ses avocats. Donc, le 1,5 million est lié à ça. Pour le reste, on peut
peut-être y voir certains liens, effectivement.
Mme Hillinger a fait la nomenclature des choses qu'il y avait à mettre en
place. Donc, oui, il peut y avoir certains liens, mais je pense que
l'office est bien sur les rails pour la suite.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
député de Jean-Talon.
M. Paradis : Et
donc pourquoi vous avez déposé votre rapport avec un retard sur vos obligations
légales?
Mme LeBel : Bon,
j'ai... Bien, je ne veux pas tout remettre sur les épaules de l'office. J'ai
déposé le rapport le lendemain de la réception à mon bureau, donc, et on a eu
plusieurs échanges avec l'office pour avoir le rapport en temps opportun, mais je pense que, comme
Mme Hillinger l'a mentionné, il y avait, nécessairement, on l'a vu, des
enjeux à l'interne qui ont nécessairement dû
impacter, là, sur le dépôt du rapport et le reste des choses. Mais je suis bien
confiante qu'avec Me Hillinger les choses sont bien en main pour la suite des
choses.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
Jean-Talon.
M. Paradis :
On voit, dans les contrats qui ont été accordés par l'office, un contrat avec
Alia Conseil pour la collecte de données afin d'analyser le climat
organisationnel au sein de l'Office des professions du Québec,
12 000 $. Est-ce que vous avez pris connaissance de ce rapport-là?
Pourriez-vous nous dire il est daté de quand?
Mme LeBel : Moi personnellement, là, je n'en ai pas pris
connaissance, mais peut-être que mes équipes en ont pris connaissance, mais ce n'est pas un contrat
que nous avons donné, là. C'est un contrat qui a été donné par l'office...
M. Paradis :
Par l'office?
Mme LeBel :
...oui, et qui fait partie de la gestion dont on vient de parler, et qui
découle de tout ce qu'on vient de dire, lettre anonyme, lettre des syndicats,
mais moi, personnellement, je n'ai pas eu connaissance du rapport et j'essaie
en deux minutes... Si j'ai la réponse d'ici la fin, je vous la fournis dans une
autre...
M. Paradis : Sur
la date?
Mme LeBel : Sur
la date...
M. Paradis : La
date du rapport?
Mme LeBel : La
date du rapport, si j'ai la réponse, je vous la fournis.
M. Paradis : Très bien. Vous avez été alertée à quel moment,
vous, des problèmes internes au sein de l'office?
Mme LeBel : Bien,
j'ai mentionné qu'au cours de l'été 2024, si je ne me trompe pas, on a eu
une lettre anonyme qui n'était pas nécessairement sur un climat toxique, mais qui
donnait plusieurs enjeux, cette lettre a même été publiée, si je me rappelle
bien, dans les journaux, et c'est en février 2025, début février 2025, qu'il y
a eu une lettre plus précise de trois syndicats, je pense, à mon cabinet, sur
le climat toxique. Là, on était dans un autre degré.
Le Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup. M. le député de l'Acadie, pour 13 min 33 s, s'il vous
plaît.
M. Morin : Alors, merci, M. le Président. Alors, je vais
continuer dans la même veine avec l'office. Les informations que moi,
j'ai pu obtenir : départs de directeurs dans les services administratifs,
départs de conseillers en ressources humaines, départs de spécialistes,
d'experts en santé mentale, donc, un nombre important d'employés qui ont quitté ou qui sont en arrêt de travail. Ça ne
va pas à l'office. Ma question est la suivante, et j'apprécierais une
réponse quand même relativement brève :
C'est quoi, l'état, maintenant, de la situation à l'office? Quel est l'état des
employés? Comment vont-ils? Parce que ça m'inquiète au plus haut point.
Mme LeBel : Bon,
vous avez fait un constat que nous faisons. Je vais juste répondre rapidement,
rapport sur le climat organisationnel de
l'office, mars 2024, c'est sur le... «on record», sur l'enregistrement. Donc,
on a eu état, comme je vous le dis, depuis 2024, fin de l'été 2024,
d'enjeux à l'office, qui se sont culminés par, entre autres, la lettre en février 2025. Nous avons pris action aux
différentes étapes. Et, jusqu'à la démission de Mme Derome, que nous
avons acceptée, et la nomination de madame... de Me Hillinger, qui a fait état
d'un climat amélioré, il y a plusieurs actions qui ont été prises. Elle est
mieux à même de vous parler des actions à l'interne. Moi, je peux vous parler
de mes demandes à l'externe.
Donc,
j'ai demandé qu'on prenne action. J'ai demandé qu'on fasse une analyse du
climat. J'ai demandé qu'on trouve des solutions. Je me suis occupée de
la gestion contractuelle non pas de chacun des contrats, mais de la... de
m'assurer que la gestion contractuelle était saine, rigoureuse et selon le
cadre établi. Et, avec la nomination de madame... de Me Hillinger, il y a des
choses aussi qui ont été mises en place depuis quatre semaines. Si vous voulez
l'entendre, elle est disponible pour plus de détails.
M. Morin : Oui. Alors, je vous remercie. Le rapport qui a été
obtenu, est-ce que vous pouvez nous le déposer?
Mme LeBel : Je
vais faire des vérifications avant de m'engager de le déposer. Si je peux le
déposer, je le ferai. Si je ne peux pas, j'expliquerai pourquoi.
M. Morin : Très
bien. Je vous remercie. Alors, M. le Président, oui, je consentirais à entendre
la présidente de l'office maintenant. Et vous comprendrez que je vais avoir
d'autres questions pour la ministre, là, mais il y a une série de dossiers à
l'office qui n'ont pas avancé du tout, puis, vous le savez mieux que moi, les
ordres professionnels, bien, c'est pour la
protection du public. Alors, vous comprendrez mon inquiétude. La situation qui
a été décrite à l'office, climat
tendu, toxique, harcèlement, mettez-en, là, quelles sont les mesures concrètes
que vous avez prises, rapidement? Quel
est l'état des employés maintenant? Est-ce que ça va mieux? Avez-vous procédé à
des embauches? Et est-ce que ce climat-là a fait en sorte qu'il y a une
série de dossiers qui n'ont pas avancé? Rapidement, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Bachand) : Juste rappeler
que, s'il y a dépôt de document, ce sera envoyé à la commission et partagé aux
membres. Maître, s'il vous plaît.
Mme Hillinger
(Mélanie) : Oui. Alors, brièvement, quand je suis rentrée à l'office,
je n'ai pas senti de climat toxique. J'ai vu
qu'il y avait des gens effectivement qui étaient fragilisés par rapport aux
récents événements, mais j'ai plutôt
rencontré une équipe d'aplomb, d'expertise, qui avait envie de porter la
mission de l'office et de se projeter vers l'avant. Oui, au niveau du
traitement réglementaire, il y a des délais, effectivement, qui ont été pris.
Rapidement, on s'est assis et on est en
train d'élaborer un plan d'action pour peut-être mettre les équipes sur des
dossiers particuliers et faire en sorte que, selon des types de
réglementations, à titre d'exemple, il puisse y avoir des blitz qui soient
effectivement réalisés pour qu'on puisse sortir les dossiers rapidement. Ça
prend l'adhésion des gens. Il faut les impliquer, mais je peux vous dire que je
sens une mobilisation certaine de l'équipe qui est actuellement a la tâche pour
qu'on puisse rapidement informer ledit plan aux ordres professionnels avec un
échéancier de réalisation.
• (11 heures) •
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Je
vous remercie. Merci, maître. Maintenant, pour Mme la ministre, j'aimerais
qu'on revienne au Fonds d'études notariales. Il y a un audit et, quand on suit
l'évolution des contrats, il y a eu, entre autres, un avenant où on dit : «Analyse nécessite d'investiguer davantage
certaines opérations.» C'est dans le système électronique d'appel
d'offres du gouvernement du Québec, dans le contrat de gré à gré. Est-ce que le
rapport est complété? Est-ce que l'analyse est complétée? Est-ce qu'il y a des
choses anormales qui ont été trouvées?
Mme LeBel : Bien,
effectivement, là, j'expliquais tantôt... Puis je vais continuer un petit peu
rapidement la nomenclature parce que c'est
important, même si vous voulez que je réponde rapidement, qu'on comprenne la
séquence pour que ma réponse se cadre dans
ce contexte-là. Donc, effectivement, moi, j'ai mandaté l'office, là,
d'effectuer, suite aux allégations
qui circulaient dans les journaux, dans les médias... parce que, bon, une
allégation, ce n'est pas parce qu'elle est
dans les journaux qu'elle va s'avérer être exacte ou non. Donc, c'est la même
chose pour le climat toxique. On constatait que c'est plus une question de meilleure organisation du travail, plus
qu'une question de climat toxique, mais il y avait des impacts, quand
même, il y a des enjeux, quand même, qui découlent de ça.
Donc, j'ai demandé à
l'office, moi, de mener une analyse de la gestion du fonds. L'office a tenu...
a jugé bon de s'allier une expertise, naturellement, parce que ce sont des
éléments particuliers, un fonds... le fonds notarial, là, qui
a dû être... qui a dû être examiné, et il y a eu... Effectivement, pour le
Fonds d'études notariales, il y a eu certains constats
qui ont été faits suite à ça, et, bon, ce qu'on disait un peu dans... la firme
nous mentionnait, c'est qu'il y avait peut-être,
pour l'utilisation du Fonds d'études notariales, certains manques de critères
d'utilisation du fonds, je dirais, et certains fonds qui semblaient être
utilisés de façon plus ambiguë, donc, mais ça revient à un manque de critères
d'utilisation, manque de critères transparents d'utilisation du fonds.
Ça
fait que ce que j'ai fait, moi, suite à ces constats-là, qui est une première
analyse, j'ai demandé à l'office de nommer
un accompagnateur pour mettre en place un plan d'action puis voir... qu'on
clarifie les rôles et responsabilités de la Chambre des notaires versus
la gestion du Fonds d'études notariales. Il semble aussi y avoir une confusion
dans la gouvernance entre les deux. Donc,
revoir la gouvernance du fonds, renforcer les mécanismes de contrôle financier
puis évaluer, au final, si c'est important de le faire, l'opportunité de
modifier la Loi sur le notariat et le Règlement sur le Fonds d'études
notariales. Donc, les premiers constats étaient de voir à clarifier tout ça, et
on a demandé de nommer un accompagnateur.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député
d'Acadie.
M. Morin : Merci,
M. le Président. Avez-vous obtenu un rapport écrit et est-ce que vous pouvez le
partager avec la commission?
Mme LeBel : Je ne peux pas partager... Je ne partagerai pas ce
rapport-là. Je verrai si je peux rendre publics certains constats et
recommandations. Il y a quand même des choses qui, pour l'instant, demeurent à
vérifier, et je pense qu'il faut continuer d'aller jusqu'au bout du mécanisme,
mais je vais voir si je peux peut-être en partager les constats et les recommandations. Donc, je vais, encore une
fois, M. le Président, faire des vérifications. Je ne m'engage pas à le
faire, mais je m'engage à vérifier la possibilité de le faire et, si c'est le
cas, de faire un retour à la commission sur faire ou ne pas faire... et, sinon,
pourquoi.
M. Morin : D'accord.
Merci, M. le Président. Donc, j'ai une série de questions maintenant sur
différentes demandes d'ordres professionnels. Vous vous rappellerez, si mon
souvenir est bon, Mme la ministre, l'an dernier, on avait parlé de la question des ostéopathes qui voudraient avoir un ordre
professionnel. Vous avez probablement lu dans les journaux un article du
journal Le Soleil, en avril 2025, Mort d'un AVC après une visite chez
l'ostéopathe. Est-ce qu'il y a des
modifications, des avancements, des changements qui ont été faits? Compte tenu
de l'importance pour la protection du
public, est-ce que ce dossier-là a cheminé? Sinon, est-ce que le climat à
l'office a fait en sorte justement qu'il y a eu tellement de retard
qu'il n'a pas cheminé?
Mme LeBel : Bon,
premièrement, je reviens au fait qu'il n'y a pas de climat toxique. Ce que
constate Mme Hillinger et ce qui a été constaté, c'est plutôt, je dirais,
je vais le dire dans mes mots, un manque d'organisation ou une meilleure... une mauvaise organisation du travail. Là, ce sont
mes propres mots à moi. Donc, mettre en place une meilleure organisation
du travail et de mieux mobiliser les équipes, je pense que c'est ce qu'on a mis
comme constat.
Maintenant, oui, les
ostéopathes, c'est important. Il y a un avis positif de l'office. C'est le
déclencheur pour être capable de mettre en place un ordre professionnel. Mettre
en place un ordre professionnel peut vouloir dire aussi intégrer à un autre
ordre professionnel. Je pense qu'il faut que ce soit très clair que, dans la
modernisation qu'on fait, la simplification, ajouter des ordres professionnels,
ce n'est pas l'objectif, mais encadrer des professionnels par le biais du
système professionnel, ce l'est et, pour les ostéopathes, c'est avéré.
Vous vous
souviendrez, si je me... Je pense que c'était vous la dernière fois, quand...
où on était ensemble. Vous vous souviendrez
qu'on parlait de formation, hein? C'est un peu l'oeuf et la poule, on ne peut
pas mettre en place un ordre
professionnel s'il n'y a pas une formation adéquate. Et il y a eu des avancées,
là, sur la création de programmes. Ce n'est pas à point, je dirais que
ce n'est pas mûr, mais il y a eu beaucoup d'avancées sur la création de programmes. Et, en parallèle, il n'y a pas eu
d'impact sur ce qui se passait à l'office. En parallèle, l'office a cheminé
avec d'autres ordres professionnels que je ne nommerai pas, pour l'instant,
parce qu'on est en discussion pour voir sur des capacités d'intégration, mais
il y a des discussions pour faire cheminer. Donc, oui, le dossier progresse
dans ce sens-là, vers l'encadrement des ostéopathes.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
M. le député d'Acadie.
M. Morin : ...alors,
autre question, relativement aux chimistes. On en a parlé l'an passé également,
il y a une question de protection du public.
On l'avait... je l'avais évoqué, il y a des matériaux, des objets qui sont
stockés qui peuvent représenter des dangers. Il n'y a pas de
chimistes... ils n'ont pas la capacité d'attester comment certains matériaux
dangereux devraient être entreposés. On me dit que, depuis décembre 2023, il
n'y a aucune amélioration dans leur dossier. Alors, j'aimerais savoir, M. le
Président, ce qu'il en est. Ça m'apparaît excessivement important.
Mme LeBel : ...les chimistes, à l'instar de beaucoup d'autres
ordres professionnels, ont comme objectif de voir moderniser leur loi professionnelle pour mieux, je
dirais, exercer leur profession et surtout mieux... au final, c'est l'objectif
de tout le monde, de mieux protéger la population. Donc, on a... dans le cadre
du chantier de modernisation, on regarde également toutes les lois professionnelles, mais on ne fera pas les lois
une par une pour chacun des ordres professionnels, on l'a dit d'entrée
de jeu. J'ai rencontré les 46 ordres professionnels qui encadrent
55 professions, je pense, je ne me souviens jamais...
Une voix : ...
Mme LeBel : ...55 professions. Je
leur ai dit qu'on allait travailler sur la modernisation de chacune de leurs lois. Les chimistes en sont un. Donc, on continue
à avancer dans le cadre de la modernisation et... Parce qu'il y aura
d'autres choses à voir dans l'encadrement de
ça, il y a la gouvernance, il y a les syndics, il y a les champs de pratique,
les champs d'exercice. Donc, on
regarde tout ça, ça progresse, mais ça progresse dans le cadre de la réflexion
sur la modernisation des ordres... pas des ordres professionnels, mais
du...
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député d'Acadie.
M.
Morin : ...avec un autre ordre professionnel, les
biologistes et les microbiologistes. Vous vous rappellerez, en février 2024, j'ai posé une question sur
l'avancement du processus de traitement des demandes, et c'est une question
qui avait été inscrite au feuilleton. Moi,
on m'a dit que ce dossier-là n'avance pas. Est-ce que vous pouvez m'expliquer
pourquoi?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme LeBel : Oui. Bon, ça, c'est les
géologues. Les microbiologistes...
Une voix : ...
Mme
LeBel : Oui. Excusez, c'est
parce que là, c'est tellement précis, votre question, que je veux vous
fournir une réponse précise, là.
M. Morin : Oui, alors, écoutez, il y
avait un problème aussi de contrats avec l'ancienne présidente de l'office puis
les géologues. Peut-être qu'on pourra...
Mme LeBel : Ce que l'office est en
train de faire, là, pour répondre rapidement, là, parce que je veux...
M. Morin : Oui, oui, rapidement,
parce qu'il me reste quelques secondes.
Mme LeBel : Les biologistes et
microbiologistes, on est en train de... l'office est en train de procéder à
l'avis d'opportunité pour faire ses
recommandations sur un encadrement des biologistes et... Je vais y aller très
simplement, là, c'est ça, la conclusion.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député d'Acadie,
rapidement.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie. Il me reste quelques secondes. Nous n'avons pas reçu de réponses à
nos questions particulières, alors j'aimerais savoir si vous vous...
Mme LeBel : ...au mauvais ministère.
Si vous les aviez adressées au Secrétariat du Conseil du trésor, vous les
auriez eues.
M. Morin : Oui, sauf que le
ministère nous a dit que ça avait été envoyé chez vous et que ce serait répondu
par votre ministère. Avez-vous reçu la correspondance?
Mme LeBel : Alors, on le fera... on
le fera pour la suite. Mais on n'a pas reçu cette demande-là de façon
officielle pour... à mon niveau, là. Mais on va... on va... Acheminez-les-nous
à nouveau, puis on va y répondre.
M. Morin : Oui? Parfait. Merci.
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député
de... Non, c'est la députée de Bellechasse, pour 4 min 57 s. Mme
la députée, s'il vous plaît.
• (11 h 10) •
Mme Lachance : Merci, M. le
Président. D'abord, salutations à ma collègue et son équipe, bonjour aux collègues de l'opposition. Mme la ministre, je
vais vous... pardon, je vais vous entretenir sur le chantier de
modernisation que vous aviez entrepris. Mais
d'abord permettez-moi peut-être, pour le bien des gens qui pourraient nous
écouter, de camper, parce que, vous
l'avez mentionné il y a quelques instants, c'est 55 professions qui sont
sous la garde de l'office, ce qui est
encadré par 46 ordres professionnels, et qui regroupent
422 000 professionnels. Donc, c'est extrêmement important.
Après 50 ans de
création, vous vous êtes lancé l'objectif de lancer un chantier de
modernisation. Donc, en mai 2023, vous avez
lancé ce chantier et, évidemment, avec un seul objectif, celui de permettre une
modernisation, en gardant bien en tête la confiance du public et la
protection du public, mais en voulant offrir aux ordres professionnels une plus
grande souplesse réglementaire pour permettre, évidemment, de bien s'accommoder
de leur profession, pour être encore plus agiles et performants. Donc, à ce
moment-là, vous avez lancé un chantier qui se déclinait en trois volets, Mme la présidente, donc :
l'allègement réglementaire pour permettre aux ordres professionnels
d'adopter certains
règlements, pour leur donner de la souplesse; la modernisation du Code des professions, mais aussi, dans une perspective d'agilité, et vous le savez
comment c'est important pour moi, l'agilité, l'élargissement des professions.
Donc, suite à cette
démarche là, dès juin... pardon, dès septembre 2024, vous avez lancé
officiellement des consultations pour
entendre tous les ordres professionnels et même la population. Et, très
rapidement, cette consultation a, entre
autres, conduit au dépôt, en juin 2024, du projet de loi n° 67 modifiant
le Code des professions pour modernisation du système professionnel en
visant l'élargissement de certaines pratiques professionnelles dans le domaine
de la santé et des services sociaux. Donc, tout ça avait pour but de permettre
aux professionnels québécois de contribuer réellement à la hauteur de leurs
compétences et de leurs connaissances. Donc, vous disiez que c'était une
première, cette loi, c'était une première étape nécessaire au chantier de
modernisation avec un souhait très, très, très significatif de pouvoir
contribuer à l'amélioration des services pour la population dans la vie de nos
gens.
Donc, ça voulait dire
encore plus de pouvoirs pour les pharmaciens, pour le renouvellement des
ordonnances, entre autres choses, pour des
prescriptions dans le cadre de médicaments où on a des maladies qui sont déjà
diagnostiquées, des nouveaux permis pour permettre aux 46 ordres
d'accorder de nouveaux types de permis ou des permis très restrictifs pour pouvoir accroître le nombre de
professionnels et ainsi, évidemment, soutenir davantage les services à
la population. Vous avez élargi aussi en
santé mentale, vous avez aussi permis de mettre en place des services plus
abordables. Donc, dans ce projet de loi là, ça marquait évidemment une étape
extrêmement importante dans la modernisation du système professionnel que vous
aviez annoncée en mai 2023.
Donc, j'en viens à ma
question, M. le Président. J'aimerais que ma collègue présidente du Conseil du
trésor puisse développer davantage, d'abord, sur les effets du chantier, ce que
le chantier a conduit à améliorer puis qu'on peut ressentir actuellement, mais
aussi dans les suites qui pourraient être données dans ce chantier-là.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. 1 min 5 s.
Mme LeBel : Oui. Bien, je vais essayer très rapidement, M.
le... — M.
le commissaire! — M.
le Président. Merci. Effectivement, ce chantier là a plusieurs
objectifs, hein, des objectifs à plus court terme, court étant relatif, là, mais à plus
court terme d'élargir certaines professions pour améliorer la première ligne,
entre autres en santé. Mais on n'est pas fermés à regarder comment on peut élargir certaines professions aussi
pour donner, dans d'autres domaines, plus de services à la population, toujours dans le respect de ce
que les ordres professionnels doivent faire et de la protection du
public.
Il y a aussi toute la
question de la modernisation du Code des professions, de certaines lois
professionnelles, dont on a eu l'occasion...
entre autres, celle des chimistes, on en a parlé avec mon collègue. Parce qu'il
y a des lois qui datent de plus de 30 ans, 40 ans dans
certains cas, et le système professionnel a 50 ans. Il faut regarder aussi
toute la gouvernance du système professionnel. On travaille aussi avec le CIQ,
à qui on a donné des mandats de nous faire des recommandations, le CIQ qui
regroupe tous les autres professionnels.
Donc, oui, je suis très fière du projet de loi
n° 67, qui a donné des avancées, plus d'agilité au sein des services
professionnels pour donner plus de permis. Et c'est encore plus patent
dans ce qu'on vit présentement avec notre voisin du Sud, là...
Le
Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup, Mme la ministre...
Mme LeBel :
...sur la mobilité de la main-d'oeuvre.
Le
Président (M. Bachand) : Le temps alloué à...
Mme LeBel :
Donc, je pense qu'on avance.
Le
Président (M. Bachand) : ...l'étude du volet Lois
professionnelles des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et Administration
gouvernementale étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise
aux voix.
Adoption des crédits
Est-ce que le
programme 3, intitulé Commission de la fonction publique, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté sur division.
Documents déposés
En terminant, je
dépose des réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Et,
compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 11 h 30, où elle va entreprendre l'étude du volet
Relations canadiennes des crédits budgétaires du portefeuille Conseil exécutif.
À tantôt. Merci.
(Fin de la séance à 11 h 15)