(Onze
heures trente-deux minutes)
La Présidente
(Mme Boivin Roy) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions ouverte.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Conseil exécutif des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil exécutif pour l'exercice financier 2025‑2026.
Une enveloppe de quatre heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est
remplacée par M. Poulin (Beauce-Sud); M. Morin
(Acadie) est remplacé par M. Tanguay (LaFontaine); et Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques) est remplacée par Mme Ghazal
(Mercier).
Conseil exécutif
La
Présidente (Mme Boivin Roy) : Très bien. Merci. Pour ce qui est du déroulement de la séance, nous
allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la
fin du temps qui leur est alloué, soit cet après-midi vers environ
18 heures.
Puisque
nous avons débuté nos travaux à 11 h 32... 11 h 31,
11 h 32, et qu'une période de 1 h 30 min doit être
consacrée à l'étude de ces crédits cet avant-midi, y a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà
de l'heure prévue, soit jusqu'à 13 h 02?
Des voix :
Consentement.
La
Présidente (Mme Boivin Roy) : Très bien. Merci beaucoup. Alors, nous serons stricts sur le temps
aujourd'hui. Lorsque vous me verrez faire ceci, c'est qu'il vous restera
une minute à votre intervention.
Discussion générale
Je
suis maintenant prête à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. M. le chef de l'opposition
officielle et député de LaFontaine, la parole est à vous.
M. Tanguay :
Combien de minutes, madame?
La Présidente
(Mme Boivin Roy) : Vous avez? 17 min 36 s.
M. Tanguay :
17 min 36 s. O.K. Merci beaucoup, Mme la Présidente, de présider
nos travaux, vous saluer, saluer la table,
saluer le premier ministre, les collègues de la banquette ministérielle et celles et ceux
qui accompagnent le premier ministre également, saluer les collègues de
l'opposition qui sont ici ce matin.
J'aimerais... Mais
merci à l'avance, Mme la Présidente, de faire respecter la règle de la proportionnalité
autant que faire se peut. Je ne m'attends
pas, si j'ai une question de cinq secondes, à une réponse de cinq secondes,
mais, autant que faire se peut, que la règle de la proportionnalité soit
respectée, puis je vous en remercie à l'avance.
J'aimerais poser au premier
ministre, Mme la Présidente, la question suivante. J'ai une source qui
m'informe que le conseil exécutif national
de la CAQ a travaillé sur des modalités visant à organiser, le cas échéant, un
congrès à la direction de la CAQ. Est-ce que le premier ministre
confirme cette information-là sur les modalités?
M. Legault :
Oui. Bonjour, Mme la Présidente. Je suis content d'être ici. Je veux saluer mes
collègues députés de la CAQ, je veux saluer les collègues députés de l'opposition.
Et,
bon, bien, pour répondre directement à la question, c'est la première fois que
j'entends parler du fait qu'il y a eu des
discussions concernant une course à la chefferie à la CAQ. Je suppose que,
comme dans tous les partis, il doit y avoir des règles qui sont fixées,
qui sont peut-être révisées, mais c'est la première fois que j'entends dire
que, récemment, on y a travaillé.
M. Tanguay :
Donc, le premier ministre, Mme la Présidente... Et je réfère à
l'article 27 de la constitution de la CAQ,
constitution permanente. L'article 27 de la constitution stipule que le
conseil exécutif national doit convoquer un congrès à la direction dans les six mois du poste vacant. Alors,
contrairement à nous, ça a pris deux ans et demi, vous, c'est six mois.
Et que la façon de procéder, c'est que le conseil exécutif national doit
prévoir les modalités.
Je
repose ma question : J'ai une source qui me confirme que le conseil
exécutif national a travaillé sur de telles modalités; le premier
ministre dit que lui, il n'est pas au courant?
M. Legault : Bien, Mme la Présidente, je me rappelle qu'il y a
eu un vote de confiance où j'avais eu 99 % d'appui. J'ai confirmé depuis
longtemps que je vais être candidat aux élections d'octobre 2026. Donc, je
pense que c'est...
M. Tanguay : Vous n'êtes
pas au courant?
M. Legault : Je ne suis pas au
courant, non.
M. Tanguay : Parfait. C'est ça, ma question, je voulais savoir
si vous étiez au courant. Donc, vous êtes sûr à 100 % que vous allez être
candidat aux prochaines élections? Vous n'allez rien nous annoncer cet été, là?
M. Legault : Je n'ai absolument rien
à annoncer ni cet été ni l'été prochain. Je serai candidat aux élections
d'octobre 2026.
M. Tanguay : Considérez-vous que
vous...
M. Legault : Est-ce que...
M. Tanguay : Pardon?
M.
Legault : Je ne sais pas si ça fait plaisir ou non au chef
de l'opposition officielle, mais c'est la situation, oui.
M. Tanguay : Considérez-vous que
vous méritez un troisième mandat comme premier ministre?
M. Legault : Écoutez, bien, je vais
profiter de l'occasion, là, sans prendre trop de temps, pour rappeler un peu
notre bilan de six ans, surtout en économie. Le chef de l'opposition officielle
sait que ma priorité des priorités, c'est
l'économie. Bon, on parle souvent de certains placements comme Northvolt, ou
Lion, ou d'autres placements qui ont
moins bien fonctionné. Je veux juste rappeler au chef de l'opposition
officielle que, depuis que je suis premier ministre, Investissement
Québec a investi 25 milliards de dollars dans des entreprises pour
des investissements totaux de 93 milliards.
C'est du jamais-vu. Et évidemment ce que ça veut dire, c'est qu'il y a des
centaines d'investissements qui ont eu du succès...
M. Tanguay : Mme la Présidente, je
vais revenir là-dessus.
M.
Legault : ...et,
quand on regarde la moyenne au bâton, bien, pour la première fois dans
l'histoire du Québec, on voit que, dans les six dernières années, le
Québec a mieux fait que l'Ontario et le reste du Canada en économie.
M. Tanguay : On va revenir
là-dessus, Mme la Présidente.
M. Legault : Donc, je pense qu'en
tout cas pour ce qui est de l'économie, oui, je suis fier de mon bilan.
M. Tanguay : On va revenir
là-dessus, Mme la Présidente, si vous le permettez. Le ministre de la Santé, en
décembre 2024, a dit à Tout le monde en
parle : Ce n'est pas dans mon intention de me représenter. Est-ce que
le premier ministre le confirme?
M. Legault : Bien, je pense que oui,
on a tous entendu que le ministre de la Santé ne serait pas candidat en octobre 2026. Par contre, il a réussi à...
commencé à mettre en place Santé Québec. Et on est dans des négociations pas
faciles avec les deux syndicats de médecins et, contrairement aux gouvernements
précédents, on ne va pas reculer, on ne va pas baisser les bras. C'est
nécessaire pour avoir un réseau efficace au Québec.
M. Tanguay : O.K. Mme la Présidente,
les élections municipales vont s'en venir cet automne, il y aura des candidats, fort probablement, au sein de votre
caucus. Vous vous attendez à combien de députés caquistes qui vont quitter,
cet automne, pour être candidats aux élections municipales?
M. Legault : Je n'ai aucune
confirmation ou indication que des candidats de la CAQ seront candidats aux
municipales cette année.
M.
Tanguay : Donc, vous n'avez aucune indication à l'effet
qu'un de vos députés serait candidat à des élections municipales?
M. Legault : Non.
M. Tanguay : Aucune discussion
là-dessus?
M. Legault : Non.
M. Tanguay : Rien?
O.K. HMR, Mme la Présidente. HMR, tout ce qui se passe à HMR, on en a reparlé
encore une fois ce matin en période de
questions, là, ça vous fâche-tu, des fois, M. le premier ministre, HMR, de voir
la décrépitude?
M. Legault : Bien,
ce qui me fâche, c'est de voir les années, les 15 années de négligence des
gouvernements libéraux. Quand on est arrivés, on a été pris avec ces
15 années de négligence, avec un rattrapage énorme à faire. Et je le rappelle, parce que les chiffres sont
clairs, quand les libéraux étaient au pouvoir, il se faisait 9 milliards
par année d'infrastructures; actuellement, on en fait 19 milliards
par année, donc plus du double. Quand les libéraux étaient là, il y avait 12 hôpitaux qui étaient en
rénovation, construction; actuellement, il y en a 38, établissements de santé
qui sont en rénovation ou en construction. Donc, oui, je suis assez
fâché de voir comment il y a eu de la négligence pendant les 15 années libérales puis que, même après
six ans et demi, malgré l'augmentation importante des budgets en
infrastructures, il y a encore du travail à faire à HMR et à d'autres
hôpitaux aussi au Québec.
• (11 h 40) •
M. Tanguay : Pourquoi le ministre de la Santé l'a promis deux
fois, en 2021 puis en 2023? La pépine était supposée être sur le terrain
en 2024. Pourquoi il l'a promis s'il n'avait pas l'argent?
M. Legault : Bon,
d'abord, le PQI, le Plan québécois des infrastructures, est sur 10 ans.
Actuellement, ce qu'on parle, c'est les travaux qui sont en réalisation pour
l'année 2025-2026. Donc, ce qui était annoncé, c'est pour le PQI, donc pour les 10 ans. Maintenant, on
ne peut pas tout faire en 2025-2026. Déjà, on est à 19 milliards, qui est
le double de ce qui se faisait dans le temps du Parti libéral. Donc, on
ne peut pas tout faire dans une année.
M. Tanguay : Vous
pouvez bien parler du Parti libéral du Québec, c'est votre septième année, puis
le 15 ans libéral, ça ne compte plus,
ça, les gens voient que... Tu sais, vous avez déposé votre septième budget,
vous avez promis HMR deux fois, à deux reprises. Là, pour vous, pourquoi
ce n'est pas une priorité quand on voit la décrépitude de ce qui se passe là? C'est une véritable honte, HMR.
Pourquoi vous ne le priorisez pas? Puis encore une fois, ce matin, on sent que
le ministre de la Santé, il est tout seul à plaider sa cause. Pourquoi vous ne
l'aidez pas? Il dit : Je ne peux pas croire qu'on ne trouvera pas de l'argent, 75 millions, pour
commencer le stationnement. Allez-vous l'épauler là-dedans? Il y a-tu
des travaux qui vont commencer cet été?
M. Legault : Bien,
j'aimerais que le chef de l'opposition officielle nous dise : Est-ce qu'il
nous suggère d'aller à plus que
19 milliards pour l'année 2025-2026? On sait que la cote du Québec a
été revue de AA moins à A plus. Donc,
je pense qu'il faut être prudent avant d'augmenter le 19 milliards. On a
des discussions avec le ministre des Finances.
Donc,
Mme la Présidente, idéalement, on voudrait commencer les travaux au moins dans
une dizaine d'hôpitaux au Québec, mais déjà il y a des travaux qui se font dans
38 hôpitaux. Et, à moins que le chef de l'opposition officielle ait
des suggestions à me faire, je ne pense pas qu'on doit reculer dans les
38 établissements où il y a des travaux qui se réalisent actuellement.
M. Tanguay : Est-ce
que je dois entendre, donc, que vous n'allez pas épauler le ministre de la
Santé, qui, ce matin, a fait un cri du coeur,
quant à moi, en disant : Je ne peux pas croire qu'on va trouver l'argent
pour le stationnement dans les prochaines semaines? Est-ce que vous allez
l'épauler à l'interne ou est-ce que vous êtes en train de dire que c'est
totalement impossible que les travaux commencent, HMR, cette année?
M. Legault : Bien, écoutez, on essaie de voir comment on peut
réaménager le 19 milliards, mais, pour l'instant, il n'est pas
question d'augmenter le 19 milliards.
M. Tanguay : Puis
est-ce qu'il est possible, donc, que vous ne trouviez pas de solution puis que
ça ne commence pas cette année, les travaux?
M. Legault : Bien, il y a des hôpitaux où les travaux sont
prévus pour commencer dans un an, dans deux ans. Donc, on ne peut pas commencer
plus que 38... actuellement, là, on ne peut pas commencer plus que
38 hôpitaux.
Il y a aussi, puis il
faut le rappeler, là... on a construit ou rénové des centaines d'écoles.
Pourquoi? Puis je sais que ça choque la
cheffe de Québec solidaire quand je dis ça, parce qu'on a ajouté
50 000 enfants de familles immigrantes qu'on doit éduquer,
qu'on doit envoyer à l'école, pour qui on doit mettre en place des
infrastructures.
On a des ponts qui
ont été négligés. Prenons le pont de l'Île-aux-Tourtes, on en parlait ce matin avec
l'ex-députée libérale de Vaudreuil, prenons le pont de l'île d'Orléans,
prenons... Il y a beaucoup d'infrastructures qui ont été négligées pendant les
15 années libérales, et je pense que, déjà, d'être à 19 milliards...
C'était 19 milliards pour 2024-2025,
c'est aussi 19 milliards pour 2025-2026, c'est plus que le double de ce
que faisaient les libéraux. Puis, même après six ans et demi, il y a
encore du rattrapage à faire pour la négligence des gouvernements libéraux qui
ont été là pendant 15 ans.
M. Tanguay : Si vous saviez comme ça ne me fait pas du tout mal
quand vous dites ça, «15 ans». Parce que les gens qui écoutent à la maison, là, les gens qui
meurent sur les listes d'attente parce que vous ne donnez pas les services, là,
ils s'en sacrent-tu, du 15 ans libéral, honnêtement. Ils voient
votre sept ans à vous.
Ma question est très
simple, je reviens là-dessus, puis ça se répond tout simplement, là, sans
passer par Paris, donc : HMR, il n'y
aura pas un cent pour HMR cette année, c'est ce que j'entends, ou il y a une
possibilité que vous trouviez à commencer les travaux cette année?
M.
Legault : Oui. Bien, contrairement à ce que vient de dire le
chef de l'opposition officielle, je ne pense pas que les Québécois s'en
sacrent, des montants qui sont investis en santé...
M. Tanguay : HMR.
M. Legault : ...parce que c'est leur
argent, c'est de l'argent qui est dur à gagner. Les impôts, malgré les baisses d'impôts qu'on a faites pour la classe
moyenne, continuent d'être élevés au Québec. Donc, je ne pense pas, contrairement
au chef de l'opposition officielle, que les Québécois s'en sacrent, des
investissements en santé.
M.
Tanguay : Rappel au règlement, Mme la Présidente, je n'ai
pas dit ça, vous déformez mes propos. Ils s'en sacrent quand vous nous accusez
d'être la source de tous vos problèmes. Ils s'en sacrent de vous entendre
dire : C'est la faute du 15 ans libéral. Ça, ils s'en sacrent pas
mal. Allez sur le terrain, ils veulent savoir ce que vous, vous allez faire.
Puis là HMR, ils vous écoutent :
550 000 Québécoises et Québécois, dont certains auraient pu mourir hier
sur la table d'opération. HMR, ma question est claire, ne revenez pas avec le
15 ans libéral, de grâce : HMR, oui ou non, des travaux cette année?
Si c'est impossible, soyez franc avec les Québécois puis dites-leur : HMR,
il n'y aura pas de travaux cette année.
M. Legault : Oui. Bien, Mme la
Présidente, je pense que, quand les Québécois voient un graphique comme celui-là, ils ne s'en sacrent pas, du fait qu'il y
a eu de la négligence pendant les années rouges. Ça a été vraiment de la négligence
au niveau des infrastructures. Regardez l'augmentation qu'on a vue depuis...
M. Tanguay : HMR.
M. Legault : ...depuis que la CAQ
est en place. Je le répète, Mme la Présidente, cette année, on est à 19,4. On va regarder les aménagements, les
réaménagements qu'on est capables de faire, mais, pour l'instant, on ne pense
pas qu'on peut aller à plus que 19,4. Donc, c'est malheureux qu'il y ait eu de
la négligence pendant les années libérales, mais, à un moment donné, il
y a une limite à la capacité de payer des Québécois.
M. Tanguay : Donc, Mme la
Présidente, c'est clair, là, le premier ministre, pour une fois, vient d'être
clair. Contrairement à ce que plaide, à matin... cri du coeur de son ministre
de la Santé, il n'y aura pas un cent pour HMR cette
année, il n'y aura pas de travaux qui vont se faire à HMR, puis on va continuer
de regarder ce triste épisode de la décrépitude. C'est clairement ce que
vient d'affirmer le premier ministre.
M. Legault : Mme la Présidente,
c'est faux. Vous avez entendu... m'avez entendu dire : On essaie de voir
comment on peut réaménager le 19,4 milliards. Ce n'est pas simple, parce
que ce qu'il faut dire, c'est qu'il faudrait faire moins de travaux dans
certaines infrastructures, plus dans d'autres. Donc, ce que je dis, c'est qu'on
est en train de voir comment on peut
réaménager le 19,4 milliards. Donc, ce que vient de dire le chef de
l'opposition officielle, ce n'est pas exact.
M.
Tanguay : Est-il conscient, le premier ministre, que chaque
année de retard, c'est un coût supplémentaire, un gaspillage de
300 millions pour HMR?
M.
Legault : Bien, il y a, à chaque année, ce qu'on appelle
l'inflation. Ça veut dire que, si on réalise des travaux l'année
prochaine au lieu de cette année, ils vont coûter plus cher à cause de
l'inflation. Donc, je pense que je comprends bien ce concept-là.
M.
Tanguay : Et, vous, ça ne vous dérange pas que, depuis la
première promesse, 2021, c'est 1,5 milliard de plus, juste pour
cette inflation-là, que ça va vous coûter?
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, je viens de vous montrer un graphique, là, qui est tellement parlant.
Regardez, si... Je vais reprendre les arguments du chef de l'opposition
officielle. Si, pendant les années rouges, il se serait fait plus
d'infrastructures, le coût aurait été moins élevé dans ces années-là que dans
les années actuelles, ne serait-ce qu'à cause de l'inflation. Donc, ce que
vient nous confirmer le chef de l'opposition officielle, c'est que, parce que
les libéraux ont été négligents pendant leurs années, ça nous coûte plus cher
actuellement.
M.
Tanguay : Sept ans. Sept ans, Mme la Présidente, tout le
monde comprend ça à la maison, ça ne vaut même pas la peine de répondre
à son 15 ans libéral. 15 ans libéral!
Mme la Présidente, est-il conscient, à cette
heure qu'il vient de fermer la porte à HMR pour cette année, là... la lettre qui a été signée par des dizaines et des
dizaines, des centaines et des centaines d'intervenants sur le terrain, de
citoyens, où on dit que le fait de repousser le projet met à risque la santé de
550 000 Québécoises et Québécois? Ça prend des
interventions immédiates. La population de l'est se sent trahie. Est-il
conscient que les gens considèrent qu'il les a trahis?
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, d'abord, je répète que, contrairement à ce que vient de dire
le chef de l'opposition officielle, je n'ai pas fermé la porte à réaménager les
budgets, entre autres pour en mettre un peu plus à HMR. Mais il reste que la CAQ, c'est un parti des régions. Les travaux
qui se font en réalisation actuellement à Dolbeau-Mistassini, à Québec, à l'Enfant-Jésus, à Trois-Rivières, à
Sherbrooke, à Gatineau, à Terrebonne, à Vaudreuil, à Saint-Bruno, à
Saint-Jean, à Châteauguay, pour nous, c'est important. Pour nous, c'est
important, les régions. Je comprends que le
Parti libéral est surreprésenté à Montréal, donc défend un projet de Montréal.
Pour nous, il doit y avoir une équité entre les régions et Montréal.
• (11 h 50) •
M. Tanguay : Est-ce que le premier ministre, c'est justement
parce qu'il a juste deux députés à Montréal qu'il ne fait pas HMR? Parce
qu'il vient de nous accuser d'être surreprésentés à Montréal. Faites-vous payer
les voteurs de l'île de Montréal parce qu'ils n'ont pas voté du bon bord?
M. Legault : Bon, d'abord, je veux préciser au chef de
l'opposition officielle qu'il se fait des travaux actuellement à
l'Hôpital de Verdun...
M. Tanguay : HMR.
M. Legault : ...à
l'Hôpital général juif, à l'Hôpital de Lachine, à l'Hôpital Fleury...
La Présidente (Mme
Boivin Roy) : Merci, M. le premier ministre...
M. Legault : ...à
l'Hôpital Santa Cabrini...
La Présidente (Mme
Boivin Roy) : Merci, M. le premier ministre. Alors, le temps est
écoulé. Nous allons maintenant entendre la cheffe du deuxième groupe
d'opposition et la députée de Mercier. Alors, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Tout d'abord, je veux commencer par saluer le
premier ministre, et son équipe, et aussi les collègues députés du
gouvernement, ainsi que les députés du... des oppositions qui sont ici pour cet
exercice important. C'est le premier auquel je participe pour le Conseil
exécutif et ça me fait vraiment plaisir de le faire et de poser des bonnes
questions au premier ministre. Donc, j'espère recevoir des bonnes réponses.
Premier sujet. En
début d'année, Amazon a fermé ses portes de façon sauvage en laissant sur le
carreau 4 000 travailleurs et
travailleuses simplement parce qu'ils ont voulu se syndiquer. C'est connu
partout à travers le monde, le préjugé antisyndical de la compagnie de
Jeff Bezos. Le Québec, on n'est pas une république de bananes. Comme peuple
fier, notre premier ministre ne peut pas laisser faire une compagnie qui a
traité notre monde de la sorte.
Maintenant, quand on
regarde les contrats qui existent entre le gouvernement et Amazon, non
seulement les ministères et les organismes achètent auprès d'Amazon, mais on a
aussi d'importants contrats en infonuagique estimés
à 170 millions de dollars. Ce n'est pas rien. Et ça, ça continue
malgré le traitement ignoble qui a été fait aux gens qui travaillent
chez Amazon. Le premier ministre a dit qu'il rêvait de se sevrer d'Amazon.
Au-delà du rêve et des souhaits du premier ministre, est-ce qu'il a fixé une
cible de réduction des contrats qu'on a avec Amazon?
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, pour une fois, on est d'accord, la cheffe de Québec
solidaire et moi, c'est inacceptable. Ça a été effectivement sauvage, la façon
dont Amazon a traité ses employés. Maintenant, le gouvernement a des contrats,
on doit respecter nos contrats. On n'est pas dans une république de bananes.
Par contre, il y a des contrats qui doivent
être renouvelés et des nouveaux contrats qui doivent être signés. Et l'objectif
que j'ai fixé au ministère du
Numérique, c'est qu'idéalement 100 %, entre autres, de l'infonuagique soit
fait au Québec avec des entreprises
québécoises. Donc, on a des discussions, actuellement, avec des entreprises
québécoises pour remplacer le plus possible Amazon.
Mme Ghazal :
Est-ce qu'il y a une échéance? Parce qu'il dit qu'il y a des contrats qui sont
à renouveler, donc j'imagine que... C'est
quoi, c'est la moitié des contrats qui sont à renouveler cette année, l'année
prochaine, dans cinq ans? Est-ce
qu'on peut avoir plus de spécifications de la part du premier ministre? Parce
que, sinon, ça reste juste un souhait.
M. Legault : Oui, bien, il est un peu tôt. Parce que j'ai
demandé, surtout depuis les menaces de Donald Trump, qu'on cesse de... le plus
vite possible de faire affaire avec des entreprises américaines dans le
numérique. Donc, on est en train
d'évaluer. Ce que j'ai demandé, c'est qu'on en fasse le plus possible. Donc, au
cours des prochains mois, je pourrai répondre de façon plus détaillée à
la question de la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Ghazal : Donc,
je comprends qu'il n'y a pas de cible?
M. Legault : Pas encore.
Mme
Ghazal : La cible, c'est le
plus possible, puis, un jour, on ne sait pas quand, 100 %, on ne fait plus
affaire avec Amazon, mais on ne sait pas si c'est cette année, dans cinq ans,
dans 20 ans. Ça, il n'y a pas de précision, on va avoir des
réponses plus tard. Donc, j'aurai l'occasion de reposer des questions là-dessus
au premier ministre.
Il y a aussi... Parce que ce qu'on a vu, c'est
un communiqué de la part du Conseil du trésor qui a simplement dit qu'il faudrait une signature supplémentaire.
Donc, on continue à faire affaire avec Amazon, mais là je comprends que les gens ne pourront plus signer, les gens en haut
des ministères et des organismes, signer quand il s'agit de faire affaire
avec Amazon. C'est terminé, ça?
M.
Legault : Effectivement, ce qui est... Bien, ce n'est pas...
à un moment donné, il faut qu'il y ait une alternative. Mais ce qu'on
veut s'assurer, c'est que tous les ministères fassent le maximum pour faire
affaire avec des entreprises québécoises.
Puis, pour s'assurer que cet objectif-là soit suivi, on demande que, quand
c'est signé avec une entreprise américaine,
il y ait en plus la signature obligatoire du Conseil du trésor qui va
rerevérifier que c'est bien impossible de faire affaire avec une
entreprise autre qu'américaine.
Mme Ghazal : Donc... Parce que je
comprends les souhaits puis les paroles que le ministre... que le premier ministre mentionne, mais ce qui est important,
c'est, si on veut être sérieux, hein, le premier ministre, c'est un comptable,
il a aussi... il aime ça travailler avec des tableaux de bord, il faut avoir
une cible, il faut avoir des objectifs. On a beaucoup parlé aussi... Là, il n'y en a pas vraiment de
précis, c'est un souhait, puis éventuellement on va faire notre possible, et
c'est possible de continuer à faire affaire avec des compagnies
américaines, dont Amazon, s'il n'y a pas de remplacement. C'est ce que j'entends. Je ne sens pas comme
quelque chose de très, très ferme de la part du premier ministre. Nous, à
Québec solidaire, on a proposé, par rapport
à l'achat local, d'avoir un quota, un quota, ce n'est pas juste un souhait, de 75 %.
C'est obligatoire. Que pense le premier ministre de cette proposition de Québec
solidaire, 75 %, un quota?
M.
Legault : Oui. Bien, j'aimerais voir les détails du calcul
de Québec solidaire. Je ne sais pas si ça s'applique pour la nourriture
dans nos hôpitaux, dans nos écoles, si ça s'applique pour le numérique. Est-ce
que le pourcentage est le même pour les aliments que pour le numérique? Il faut
voir, là, ce qui est disponible. Mais j'aimerais, si la chef de Québec
solidaire est d'accord avec ça, qu'elle nous partage ses calculs, ça pourrait
peut-être nous aider à accélérer notre travail.
Mme Ghazal : Bien, nous, à Québec
solidaire, on est une opposition qui fait des propositions, hein, et on en fait une. On pourrait fournir les calculs, je ne
sais pas si le premier ministre va les prendre. Maintenant, c'est le premier
ministre qui est au gouvernement, qui est à
la tête d'un gouvernement. Je lui demande s'il y a une cible pour Amazon, il
me dit qu'il n'y a pas de cible. J'aimerais, je souhaite, qu'un jour on fasse
notre possible, puis on ne sait pas si on va y arriver, c'est ce que j'entends.
Ce n'est pas très, très sérieux et rigoureux.
Après ça, quand on parle d'achat local, et là je
parle de tous les achats du gouvernement, c'est quand même un poids important,
tous les contrats, tous les achats, oui, par exemple, dans les cafeterias, que
ce soit dans les écoles, dans les... en
santé, et là nous, on propose 75 %. Si lui trouve que c'est beaucoup,
bien, c'est quoi, sa cible, c'est quoi, son quota? Pas une cible, un souhait pour y arriver, mais un quota. Ça
veut dire que ça devient une cible obligatoire qui doit être atteinte, avec un
plan d'action. Je n'ai pas entendu l'ombre d'un plan d'action pour l'achat
local, ça reste des slogans et des beaux souhaits. Est-ce qu'il y a une
cible, oui ou non?
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
d'abord, j'ai hâte de recevoir le détail des calculs de Québec solidaire,
vraiment hâte, là. Puis on est public ici, donc tout le monde est au courant,
là, que la cheffe de Québec solidaire va m'envoyer ses calculs, comment elle
arrive au 75 %.
Maintenant,
Mme la Présidente, si on parle d'abord des aliments, on a établi un tableau de
bord, on veut ajouter 1,5 milliard par année d'achats québécois
additionnels. Donc, il y a une cible de fixée, on va pouvoir la comparer avec
celle de Québec solidaire, donc voir...
nous, on est à 1,5 milliard pour les aliments, à combien Québec solidaire
évalue les achats québécois
additionnels qui pourraient être faits. Donc, très, très hâte, Mme la
Présidente, d'avoir les calculs, le détail des calculs du 75 % de
Québec solidaire.
Mme Ghazal : Moi, je n'ai pas de
cible, de la part du premier ministre. Nous, ici, on n'a pas des ministères, et
des organismes, puis une armée de fonctionnaires, là. Notre équipe, mes
fonctionnaires sont ici, ce n'est pas des fonctionnaires, on n'a pas tout ça.
Et on a fait une proposition, puis je pourrais très bien la proposer au premier
ministre, mais, moi, en ce moment, ce que
j'entends... je n'entends pas de quotas et de cibles en pourcentage pour
arriver à faire réellement de l'achat local pas juste un souhait puis
une... mais une vraie politique avec des cibles.
La même chose pour Amazon. Moi, pour Amazon, je
n'en reviens pas à quel point je sens beaucoup, beaucoup de mollesse dans la
volonté du premier ministre de mettre au pas cette compagnie qui ne s'est pas
gênée de traiter de la sorte nos employés. Si je résume bien, on a une
compagnie multimilliardaire qui appartient à un riche Américain
multimilliardaire, qui a mis à la porte nos travailleurs et travailleuses en
les traitant comme des moins que rien, et la
réponse du premier ministre, c'est de dire que lui aussi, il trouve ça
inacceptable, mais on va essayer de faire notre possible puis peut-être
que, plus tard, on va quand même continuer à faire affaire avec Amazon.
• (12 heures) •
Ça me fait penser à... Je vais aller à mon autre
sujet, sur les tarifs de Trump, justement. J'ai observé l'attitude du premier
ministre et je l'ai comparée à celle du premier ministre de l'Ontario. Hein, il
aime ça qu'on se compare avec le premier ministre... avec l'Ontario, que le Québec se compare
avec l'Ontario. Puis j'ai senti que c'était très mou dès le départ. Dès la
guerre tarifaire de Trump, avec ses menaces, il y avait quelque chose de très
mou. Il n'y a pas... Il a refusé
d'utiliser les leviers que nous avons au Québec, alors que, si je regarde Doug
Ford, il a brandi plusieurs menaces face
à Trump, de résilier le contrat avec StarLink, de couper l'hydroélectricité...
l'exportation d'électricité aux États-Unis, il était sur toutes les tribunes.
Je ne sais pas comment qualifier l'attitude du
premier ministre. J'ai... C'est comme une peur de déranger le monstre, comme une sorte de né pour un petit pain,
on ne veut pas trop le déranger. Pourtant, on a des leviers importants,
notamment notre hydroélectricité. Il n'y a pas juste Québec solidaire qui a
proposé de couper notre hydroélectricité, d'augmenter
les tarifs, mais il y a aussi Michael Sabia, donc le P.D.G. d'Hydro-Québec, qui a dit que, face à un intimidateur comme Donald Trump, il fallait aller... il fallait tout mettre sur la
table, jusqu'à couper notre hydroélectricité. Pourquoi est-ce que le premier ministre refuse d'utiliser
notre hydroélectricité comme levier de négociation avec Donald Trump?
M.
Legault : Bon, Mme la Présidente, d'abord, je veux revenir
sur la première question. Je répète que, concernant les aliments, on a des objectifs. On a
1 500 établissements, qui représentent 93 % de l'ensemble des
établissements qui se sont fixé une cible, puis la cible, ça donne
1,5 milliard de plus d'achats québécois. Encore une fois, j'ai hâte de
comparer avec la cible de Québec solidaire.
Concernant Amazon, c'est arrivé il y a quelques
mois. Donc, on va faire ça dans l'ordre. On est en train de voir exactement qu'est-ce qui est faisable avec
des entreprises québécoises. Puis on va lui revenir. On ne pitchera pas des chiffres,
là, n'importe comment.
Maintenant, pour ce qui est de Doug Ford, mon
ami Doug Ford, bon, mon ami Doug Ford, bon, la cheffe de Québec solidaire dit
que je suis plus mou que Doug Ford. Bon, rappelons ce que Doug Ford a dit. Doug
Ford a dit : Je mets des tarifs sur mes
exportations d'électricité. Quelques jours plus tard, il a reculé, O.K.? J'ai
eu l'occasion d'en parler avec Michael Sabia. Il y a des contrats de signés
avec les États-Unis. Il faut... On n'est pas une république de bananes encore.
Il faut faire ça correctement. Je continue à dire qu'on n'exclut pas,
éventuellement, de mettre des tarifs sur nos
exportations d'électricité, mais je trouve que c'est plus intelligent, c'est
plus rationnel de faire les choses correctement plutôt que de reculer.
Donc, je comprends que la cheffe de Québec
solidaire appelle ça être mou. Moi, j'appelle ça être rationnel, pragmatique,
de faire les choses dans l'ordre. Donc, on n'exclut rien, mais on va faire ça
dans l'ordre.
Mme Ghazal : Je veux juste rappeler
au premier ministre que, si le premier ministre Doug Ford a reculé, c'est parce qu'en brandissant ses menaces il y a
eu, à ce moment-là, un recul aussi de tarifs sur les Trump... de Trump sur les tarifs. Et c'est à ce moment-là qu'il a
finalement dit : O.K., on ne va pas de l'avant. Ça fait qu'il a utilisé un
levier.
Le premier
ministre dit qu'il n'exclut pas, sauf que, pendant qu'on est là, pendant qu'on
attend, bien, il y a des emplois qui
sont en jeu, il y a des gens qui ont peur pour leur emploi. Et, à date, le
premier ministre, sa réponse jusqu'à maintenant...
il avait dit : On fait des contre-tarifs sur l'aluminium. Ça a été... Je
ne suis pas sûre que ça, ça va protéger les emplois puis les industries ici, au Québec. Au contraire, ça reste
dans cette attitude d'avoir peur un peu de déranger Donald Trump.
Ce qu'il y a eu comme aide de la part du
gouvernement dans le budget, de la part du premier ministre, c'est une aide pour les entreprises de
50 millions de dollars, là, pour une période de 12 mois. Est-ce
que le premier ministre a un plan
aussi pour s'assurer qu'il n'y ait aucune perte d'emploi? Parce que ce n'est
pas parce qu'il aide les entreprises que
l'argent va percoler s'il n'y a pas de condition pour s'assurer qu'il n'y ait
aucune perte d'emploi pour les entreprises qui vont être aidées.
M.
Legault : Oui. Bien, Mme la Présidente, d'abord, je veux
corriger la cheffe du deuxième groupe d'opposition. Je pense que c'est
important que les Québécois le sachent. Le Québec, actuellement, s'en sort
beaucoup mieux que l'Ontario. Je
dirais que les impacts pour l'Ontario sont 20, 25 fois plus élevés que les
impacts pour le Québec, entre autres à
cause de l'auto. Donc, quand elle dit que Doug Ford, sa stratégie a amené des
meilleurs résultats, c'est totalement faux. Je pense qu'il faut le préciser. Actuellement, le Québec est beaucoup
moins touché que l'Ontario par les tarifs de Donald Trump.
Maintenant,
tantôt, elle nous dit : Pourquoi on ne met pas des tarifs d'électricité?
Mais là elle nous dit : Ne mettons pas des tarifs sur l'aluminium
ou... Je veux juste savoir, là...
Mme Ghazal : Des contre-tarifs.
M. Legault : ...qu'est-ce qu'elle
propose exactement qu'on fasse de plus au Québec?
Mme Ghazal : Moi, j'ai posé une
question puis je n'ai pas eu de réponse. Il me reste très peu de temps. J'aimerais entendre le premier ministre. Souvent,
il veut aider les entreprises. Il y a 50 millions de dollars par...
des sommes d'aide, là, jusqu'à
50 millions de dollars par entreprise pour une période de
12 mois. Comment est-ce qu'il peut aider les travailleurs et
travailleuses, les gens qui ont peur de perdre leur emploi? Est-ce qu'il a un
plan pour aider les travailleurs et travailleuses
face aux menaces des tarifs de Trump? C'est lui, le premier ministre. C'est à
lui que je pose la question : Est-ce qu'il a un plan pour les
travailleurs, travailleuses pour les aider à...
La Présidente (Mme Boivin Roy) : ...
Mme
Ghazal : Oui. Parfait.
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Merci,
Mme la députée de Mercier, cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Alors, votre temps est écoulé.
Nous
allons maintenant reconnaître une autre intervention de la part du chef de
l'opposition officielle et député de LaFontaine. Alors, la parole est à
vous. Vous disposez à nouveau d'une période de 17 min 36 s.
M. Tanguay : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Puis,
juste de façon très, très constructive, j'aimerais ça, peut-être, que vous indiquiez au premier ministre
qu'il ne peut pas utiliser le terme «faux», qui est un terme à l'index. On ne peut pas dire ça, collègue. Merci. Mais il
peut dire que c'est inexact, par exemple, puis je pense qu'il ne s'en privera pas,
très clairement.
Pour continuer sur
les tarifs de Donald Trump, Mme la Présidente, le premier ministre est allé
affirmer le 12 février dernier à Washington, et je le cite, là, je le cite
au texte, là : «On est prêts à beaucoup de compromis dans l'aéronautique,
dans la forêt, peut-être dans la sécurité à long terme sur l'aluminium.»
Réitère-t-il cette déclaration-là ce matin?
M. Legault : Oui.
Bien, je suis content d'avoir la chance de répéter ce que... ce qu'on vise, le
Québec, dans nos négociations avec
M. Trump. D'abord, on a la chance, au Québec, d'avoir des produits qui
n'ont pas de remplaçants aux
États-Unis. Donc, ce n'est pas du tout la même situation que l'Ontario, où,
bien, il y a des usines d'autos à Détroit, il y en a Windsor, donc les
produits, à moyen terme, peuvent être remplacés.
Donc, prenons
l'exemple de l'aluminium. Plus de 60 % de l'aluminium qui est consommé par
les États-Unis viennent du Québec. Et il n'y
a pas d'autre endroit... en tout cas, aux États-Unis, ils ne sont pas capables
d'en faire plus qu'une dizaine de pour cent de leur propre aluminium.
Donc, qu'est-ce qui
est l'inquiétude de Donald Trump quand on regarde l'aluminium? C'est de dire...
Bon, on sait que les Chinois détiennent à
peu près 10 % des actions dans Rio
Tinto. Ils veulent s'assurer qu'un
jour le Québec ne dira pas : Il n'y en a plus, d'aluminium, pour
les États-Unis. Et je pense qu'on doit avoir des discussions, des négociations
avec M. Trump pour dire : Bien, écoutez, on pourrait prendre un
engagement à long terme de continuer à vous fournir de l'aluminium, si c'est
ça, votre inquiétude. Parce qu'il faut que M. Trump soit réaliste, s'il
voulait fabriquer plus d'aluminium aux États-Unis, ça lui prendrait de
l'électricité, ça lui prendrait de l'énergie qu'il n'a pas. Donc, je pense
qu'on a le gros bout du bâton, le Québec, je parle du Québec, là, pour négocier
avec les États-Unis.
Parlons de
l'aéronautique. Bien... Oui?
M. Tanguay : Donc, quand vous disiez «prêts à beaucoup de
compromis, peut-être dans la sécurité à long terme sur l'aluminium», le
compromis aluminium, en termes clairs et le plus court possible, c'est quoi, le
compromis, donc?
• (12 h 10) •
M. Legault : Bien,
le compromis, c'est de faire une entente à long terme. C'est de rassurer
M. Trump.
J'arrive avec
l'aéronautique. Si vous allez à Longueuil, vous allez voir des milliers
d'employés qualifiés chez Pratt & Whitney. Demain matin, Boeing
ou qui que ce soit aux États-Unis ne serait pas capable de remplacer ces emplois-là. Donc, je peux comprendre qu'il y a une
inquiétude aux États-Unis de dire : Qu'est-ce qui arrive si, demain
matin, Pratt & Whitney décide de faire affaire seulement avec
Airbus?
Donc, les inquiétudes
de Donald Trump à l'égard des produits québécois, ce n'est pas la même approche
qu'à l'égard de l'auto ou à l'égard d'autres
produits dans le reste du Canada. Nous, notre situation, on a le gros bout du bâton.
C'est que, contrairement à ce que dit M. Trump, il ne peut pas remplacer
nos produits.
Prenons la forêt.
M. Tanguay : Mais
juste... On va terminer là-dessus.
M. Legault : M. Trump ne peut pas planter des arbres puis
les faire pousser durant la prochaine fin de semaine. Donc, il y a une
situation qui est avantageuse pour le Québec et...
M. Tanguay : Pourquoi avoir utilisé le terme, donc, «compromis»
pour l'aéronautique et l'aluminium suite à votre explication?
M. Legault : Parce qu'il faut peut-être faire des compromis sur les
garanties à long terme d'approvisionnement...
M. Tanguay : S'engager
plus longtemps.
M. Legault : ...parce
que M. Trump peut se dire : Il arrive quoi dans cinq ans, dans
10 ans, dans 25 ans? Donc, bon,
nous, si c'est vendu à profit, bien, on est intéressés. On serait même
intéressés à augmenter, par exemple, notre production d'aluminium pour
les Américains. On sait qu'actuellement, pas plus tard qu'hier, M. Trump a
dit : On va enlever la taxe sur l'aluminium pour les autos parce que,
déjà, il y en a une sur les pièces d'autos. Donc, on voit les deux grands producteurs, GM et Ford, qui disent à
M. Trump : S'il vous plaît, laissez-nous entrer l'aluminium du
Québec, on en a besoin.
M.
Tanguay : Donc là, je comprends, Mme la Présidente, l'aspect
compromis, autrement dit de s'engager sur le
très long terme. Il faudrait voir, évidemment, à quelles conditions, parce que,
là, prendrait le sens... tout son sens le terme «compromis», à quelles
conditions. Donc, prêt à dire : Bon, bien, on va couper ton revient sur le
long terme.
En
a-t-il discuté, de cette stratégie-là, avec les acteurs de l'aluminium et de
l'aéronautique? Sont-ils dans le coup?
M. Legault : Bon, oui, j'en ai discuté avec les acteurs du
secteur de l'aluminium. Évidemment, les entreprises qui vendent de l'aluminium aux États-Unis
voudraient qu'on exclue totalement, éventuellement, de pouvoir mettre des tarifs
sur le prix vendu de l'aluminium aux États-Unis. On est dans une situation où
on a le gros bout du bâton.
Donc, les
négociations ne seront pas faciles avec M. Trump. Je peux comprendre que
les entreprises...
M. Tanguay :
Il laisse de l'argent.
M. Legault :
...qui sont toutes des entreprises étrangères, en passant, voudraient avoir le
contrôle total sur ce qu'ils ont le doit de
faire puis ce qu'ils n'ont pas le droit de faire aux États-Unis,
mais je pense que notre rôle, c'est de défendre le bien commun, c'est de
défendre les Québécois, de défendre les priorités des Québécois.
M. Tanguay : Donc,
un compromis à long terme, ça veut dire que, potentiellement, et ce serait le
cas parce que ça ferait partie de la
négociation, ce serait l'objet de la négociation, il laisserait, à long terme,
à moyen, long terme, de l'argent sur
la table. Autrement dit, il y aurait un petit peu moins de profits parce qu'il
y aurait un approvisionnement où le marché serait au même prix à ce
moment-là.
M. Legault : Ce
n'est pas tellement mon genre de laisser de l'argent sur la table, là. Donc...
M. Tanguay : Ah!
bien là, partez-moi pas là-dessus.
M. Legault : Bien
oui, partons là-dessus, là. Puis j'ai hâte qu'on en discute un petit peu, là,
de notre moyenne au bâton...
M. Tanguay : Non,
mais je ne suis pas sur le tableau, là.
M. Legault :
...qui n'a rien à voir avec les 15 années libérales.
M. Tanguay : Ah
oui! 15 ans.
M. Legault : On a battu la croissance économique du reste du
Canada puis de l'Ontario, ce que n'ont jamais fait les libéraux. Donc,
oui, partons là-dessus, sur les résultats économiques. Moi, je souhaite en
parler.
M. Tanguay : Mais
pourquoi «compromis»? Pourquoi utiliser le mot «compromis»?
M. Legault : Parce
qu'il y a effectivement des garanties qui pourraient être offertes aux
Américains qui seraient gagnant-gagnant.
Nous, on s'assurerait de vendre de l'aluminium à long terme, puis M. Trump
pourrait réduire ses inquiétudes sur ses approvisionnements en aluminium
à long terme. Donc, ce serait gagnant-gagnant.
M. Tanguay : Puis
comment ça s'orchestrerait? Parce que le Québec ne peut pas passer une loi
là-dessus. Ce serait contractuellement? Comment vous imaginez la suite des
choses?
M. Legault : Bien,
écoutez, là, d'abord, l'entente entre le Canada puis les États-Unis est prévue
pour être révisée l'année prochaine, en
2026. Moi et Mark Carney, on est tous les deux d'accord pour dire qu'on devrait
rapprocher cette négociation-là le plus vite possible parce que M. Trump,
actuellement, ne respecte pas l'entente entre le Canada puis les États-Unis.
Donc, regardons ce qu'on est capables de faire dans une nouvelle négociation.
Évidemment,
c'est une entente qui est entre le Canada et les États-Unis. On a demandé
d'avoir un représentant du Québec à la table. Puis évidemment on va
suivre ça de proche, surtout quand on parle d'aluminium, parce que c'est au
Québec que ça se passe.
M. Tanguay : Est-ce que... Et l'aéronautique, en avez-vous
parlé, le compromis, avec les acteurs de l'aéronautique?
M. Legault : Bien,
j'ai sûrement eu des discussions avec Éric Martel, le président de Bombardier.
On sait qu'une compagnie comme Bombardier,
comme CAE, comme Héroux font affaire et avec Boeing et avec Airbus, bon.
Nous, ça fait notre affaire de faire affaire avec Boeing, aux États-Unis, puis
avec Airbus en Europe. Ça fait moins l'affaire
de M. Trump, mais ce qu'il faut, c'est d'être capable de trouver un
compromis, donc être capable de continuer, idéalement, à faire affaire
avec les deux.
M. Tanguay :
Et quelle forme prendrait le compromis par rapport à l'aéronautique?
M. Legault : Bien, écoutez, là
il y a beaucoup de choses à...
M. Tanguay :
Exemple?
M. Legault : ...à discuter.
Actuellement, M. Trump voulait mettre un tarif sur la vente des avions,
des jets privés que vend Bombardier aux États-Unis.
Ça aurait été toute une claque pour Bombardier. Heureusement, M. Trump a
reculé là-dessus. Probablement qu'une des raisons pourquoi qu'il a reculé,
c'est qu'il savait que de se mettre le bras dans l'aéronautique, ce
n'est pas une bonne idée. Ce n'est pas une bonne idée, parce que c'est
important, ce qui se passe au Québec en
aéronautique. De la même façon qu'en Ontario, l'auto, c'est important, bien, au
Québec, on a à peu près la moitié des emplois en aéronautique puis on a
toute une expertise qui ne peut pas, demain matin, être remplacée par
M. Trump.
M. Tanguay : Mais je n'entends pas de compromis dans ce que
vous dites, là. J'essaie juste voir. Vous
dites : Ah! il y a beaucoup de
choses qui pourraient être sous le titre des compromis, mais je n'en vois pas,
là. Quels seraient les compromis dans l'aéronautique?
M. Legault : Je reviens à ce
que je disais tantôt, c'est ce qui s'applique à tous les secteurs, c'est de
dire : Je pense que, dans le cas du Québec, M. Trump voudrait
s'assurer, à long terme, qu'on continue d'envoyer des produits aux États-Unis.
Nous, ça fait notre affaire, en autant que ça soit payant puis qu'on fasse des
profits dessus.
Donc, que ça soit
en aéronautique, que ça soit en forêt, que ça soit en aluminium, je comprends
que les États-Unis ne peuvent
pas se passer du Québec. Donc, on est ouverts à des négociations. Ça peut
prendre plusieurs formes.
M. Tanguay : Puis
donnez-moi un exemple de compromis en aéronautique, un seul exemple.
M. Legault : Bien, un seul exemple, c'est de dire :
Est-ce qu'on peut dire à Boeing qui... Vous savez, certifier des pièces,
là, en aéronautique, ça peut prendre deux, trois ans. Donc, Boeing se dit :
Si moi, je ne reçois plus les pièces du
Québec, là, je suis dans le trouble pour deux, trois ans. Donc, ils veulent une
certaine assurance qu'on va continuer à approvisionner les États-Unis.
On est ouverts à ce genre de compromis, à ce genre de garanties, en autant que
ce soit payant pour nous autres.
M. Tanguay : Comment
vous allez vous assurer que les acteurs de l'industrie aluminium et
aéronautique soient toujours dans le coup, soient toujours, toujours dans le
coup des discussions que vous aurez?
M. Legault : Bien, on discute.
Et puis la ministre de l'Économie est en contact continuel avec les acteurs. Ça
ne veut pas dire qu'il ne va pas arriver des
situations où il y aura une différence entre ce que souhaitent les entreprises
puis ce qui est le mieux pour les citoyens
québécois. Donc, ce qui est important pour nous, c'est de protéger les emplois
au Québec. On n'est pas là pour protéger les
profits des entreprises, on est là pour protéger les emplois payants au Québec.
M. Tanguay : Forêt,
c'est la même chose, c'est l'approvisionnement à long terme, le compromis?
M. Legault : Absolument. Parce que, comme je le disais, oui,
ils ont commencé à faire... à planter puis à faire pousser des arbres aux États-Unis, mais ils ne pourraient
pas, demain matin, dire : Je n'ai plus de bois qui vient du Québec.
Donc, il faut comme les rassurer qu'on va continuer à leur vendre du bois.
M. Tanguay : Vous avez dit,
le 6 novembre, presque... il y a presque six mois, le 6 novembre dernier,
et je vous cite : «Je vais prochainement nommer un émissaire spécial de
haut niveau, donc quelqu'un de très connaissant, d'expérience.» Où en êtes-vous
quant à cette nomination-là?
M. Legault : Il y aura
quelqu'un. Là, les discussions ne sont pas commencées.
M. Tanguay : Ah non?
M. Legault : Là, on a un nouveau
premier ministre du Canada depuis deux jours. Deux jours ou un jour? Un jour. Deux jours. Et donc on va nommer
prochainement un représentant du Québec pour les négociations qui vont avoir
lieu aux États-Unis. J'espère que M. Trump... Je sais que M. Carney
et M. Trump se sont parlé hier. J'espère que M. Trump est ouvert à
commencer des négociations formelles. Si c'est le cas, on va annoncer notre
représentant.
• (12 h 20) •
M. Tanguay : Bien, parce
que la dernière fois que vous avez dit «prochainement», c'est il y a six mois.
Vous comprendrez que je suis un peu sceptique, là.
M. Legault : Oui, mais, je veux
dire, si...
M. Tanguay : On jase.
M. Legault : On jase. Si j'avais nommé quelqu'un il y a six mois,
j'aurais dû commencer à le payer il y a six mois. Donc, on a sauvé de
l'argent d'attendre pour le nommer. Je pense que...
M. Tanguay :
Ah! vous coupez réellement partout.
M. Legault : On n'arrête... On
n'arrête pas de sauver de l'argent.
M. Tanguay : Vous coupez
partout.
M. Legault : Oui, oui. Vous
avez raison.
M. Tanguay : Ça n'arrête
pas. Ça n'arrête pas.
M. Legault : Vous avez raison.
On gère de façon serrée, à notre gouvernement.
La Présidente (Mme Boivin Roy) :
M. le chef de l'opposition.
M. Tanguay : Oui?
La Présidente (Mme Boivin Roy) :
Je vous invite à vous rappeler l'article 35. Vous devez vous adresser à la
présidence. Et n'oubliez pas également, pour la captation, les fins de
captation du Journal des débats, alors on doit comprendre ce que vous
dites des deux côtés. Merci.
M. Tanguay : Merci. Il
reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Boivin Roy) :
3 min 52 s.
M. Tanguay : Parfait. Alors,
maintenant qu'on a établi que le premier ministre n'a pas nommé l'émissaire
parce qu'il voulait faire l'économie du salaire, même si je considère qu'il
aurait pu déjà, il ou elle, commencer à travailler
puis à discuter aux acteurs de la forêt, de l'aluminium et de l'aéronautique,
prochainement, là, et on a un premier ministre du Canada tout neuf, là,
prochainement, ça veut dire quand, ça? Parce qu'à un moment donné vous voulez aussi, d'un autre côté, avoir une entente
renégociée dans les meilleurs délais. Alors, prochainement, ce serait quand,
ça? Parce que... Puis vous avez dit que... vous avez donné un peu
d'informations, vous n'avez pas commencé réellement à discuter avec qui
que ce soit là-dessus, là.
M. Legault : Oui. Bien, Mme la
Présidente, d'abord, c'est important de dire : On n'attend pas d'avoir un
représentant pour commencer à travailler. Ça fait plusieurs mois qu'on est au
travail, incluant notre secrétaire général, avec toutes les équipes, secteur par
secteur, pour se préparer à une négociation éventuelle. C'est important, entre
autres, d'identifier quels sont les produits qui sont remplaçables par les États-Unis
puis quels sont les produits qui ne sont pas
remplaçables par les États-Unis. Ce n'est pas un... C'est vraiment un travail de
moine. C'est un travail qui n'est pas
simple. Mais, honnêtement, on n'attend pas d'avoir une personne. On a beaucoup
de personnes, actuellement, qui travaillent sur... à préparer cette
négociation.
M. Tanguay : Est-ce que vous êtes
fédéraliste?
M.
Legault : Je suis un nationaliste. Et on a bien défini, à la
CAQ, c'est quoi, un nationaliste, c'est le Québec d'abord, mais à
l'intérieur du Canada.
Pourquoi je
n'aime pas le mot «fédéraliste»? Parce que c'est associé à... au fonctionnement
actuel. Et, nous, ce qu'on souhaiterait, c'est plus de pouvoirs pour le
Québec, plus d'autonomie pour le Québec.
M.
Tanguay : Donc, pour ne pas vous mettre des mots dans la
bouche, mais pour bien comprendre ce que vous dites, donc vous dites que vous
n'aimez pas le mot «fédéraliste», alors jamais vous ne vous déclareriez être un
fédéraliste.
M.
Legault : Bien, je trouve que le mot «fédéraliste» est
associé à la situation actuelle. D'abord, au début, on parlait d'être
confédéralistes. C'est une confédération où il n'y aurait pas un gouvernement
qui est supérieur aux autres gouvernements,
entre autres au gouvernement des provinces. Je pense qu'on a des... chacun nos
champs de compétence. C'est important
que les gouvernements des provinces et le gouvernement fédéral respectent les
champs de compétence de chacun des gouvernements.
Donc, moi, je dis donc la nation québécoise
d'abord, mais, contrairement à Québec solidaire et surtout au Parti québécois,
qui veulent faire un référendum sur la souveraineté, nous, on pense que c'est
plus efficace de faire avancer la nation
québécoise à l'intérieur du Canada plutôt que d'attendre un référendum gagnant
avant de faire avancer.
M. Tanguay : S'il y avait un
référendum après-midi, est-ce que vous voteriez oui?
M. Legault : Aïe! Il est vraiment
dans les questions...
M. Tanguay : Bien, c'est
fondamental.
M.
Legault : Bien, écoutez, nous, on n'en veut pas, de référendum.
M. Tanguay : Mais
s'il y en avait un?
M. Legault : Je pense que ce serait la
pire affaire pour diviser les Québécois. Ce n'est pas le temps de diviser les
Québécois, c'est le temps de rassembler les Québécois, de travailler ensemble,
même, je dirais, de rassembler les Canadiens. Et ce qui... si
M. Trump a fait quelque chose de bon...
M. Tanguay :
Juste terminer là-dessus.
M. Legault :
...c'est qu'il a réussi à rassembler les Canadiens.
La Présidente (Mme
Boivin Roy) : Merci, M. le premier ministre.
M. Legault :
Et puis je ne parle pas seulement au hockey...
La Présidente (Mme
Boivin Roy) : Merci, M. le premier ministre.
M. Legault :
...je parle de façon...
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Merci,
M. le premier ministre. Alors, M. le chef de l'opposition, vous pourrez
revenir pour une dernière période...
M. Tanguay : ...
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Non.
Non. Nous allons continuer. Je suis maintenant prête à reconnaître, pour
une première intervention, le député de Camille-Laurin et chef du troisième
groupe d'opposition. Vous disposez d'une période de 15 min 38 s. Je
vous rappelle que la période dont vous disposez inclut à la fois les questions
et les réponses. Merci. La parole est à vous.
M. St-Pierre
Plamondon : Merci. Je viens d'entendre le chef de l'opposition
officielle poser une question très simple pour laquelle il n'y a pas eu de
réponse. La question m'intéresse. Donc, le chef de l'opposition officielle demande au premier ministre : S'il y avait un
référendum cet après-midi, est-ce que vous voteriez oui? Et j'ai entendu
la réponse la plus diffuse et
incompréhensible depuis longtemps. Donc, oui ou non? Je fais ça pour le Parti
libéral, bien sûr, là.
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, bien, on voit les deux
vieux partis qui rêvent de revenir au vieux débat. Pourtant, le chef actuel du Parti québécois avait dit, et je le cite : «L'approche souverainiste est quelque
peu infantilisante, voire harcelante, car elle repose sur le message
suivant : Vous n'avez pas compris, alors on va vous réexpliquer en boucle
jusqu'à ce que vous compreniez, comme si les Québécois n'étaient pas capables
de dire : Ce n'est pas ça, nos priorités actuellement.»
Donc,
Mme la Présidente, je sais que le chef du PQ a été longtemps un orphelin
politique. Maintenant, bon, il est de ceux qui blâment le chef du Bloc
québécois de ne pas avoir assez parlé du référendum sur la souveraineté.
M. St-Pierre Plamondon : Je demande une question,
oui ou non, là, donc, le temps étant limité. Puis moi, j'ai... Quand
même, le premier ministre a une longue carrière, là, donc je n'ai pas le temps
de faire toutes ses citations sur l'indépendance du Québec. Je demande juste
oui ou non, là. C'est la question du chef du Parti libéral. Oui ou non?
Une voix :
...
M. Legault : Oui. Bien, écoutez, je pense que les Québécois qui
nous écoutent, là, il y a une majorité, même les souverainistes
disent : On ne veut pas de référendum, on ne veut pas diviser les
Québécois.
Des voix :
...
M. Legault :
Et je veux citer à nouveau le chef du Parti québécois...
M. St-Pierre
Plamondon : Non, non, non. Il y a une proportionnalité, là, il y a une
proportionnalité.
M. Legault : ...il ne veut pas, mais je veux quand même le
citer, c'est très court. Il disait : «Alors que la mondialisation
continue de s'intensifier, je crois que les Québécois auraient tort de demeurer
divisés au sujet de la question nationale...
Des voix :
...
M.
Legault : ...tandis que des
questions plus fondamentales, telles que l'état de la langue française,
nécessitent d'urgence leur attention. Or, un rassemblement autour de la
langue française et de la spécificité culturelle québécoise ne peut fonctionner sous un gouvernement dédié au
souverainisme.» C'est lui qui disait ça, Mme la Présidente. Je suis d'accord
avec lui.
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Merci.
M. St-Pierre Plamondon : Mme la
Présidente, il y a une règle de proportionnalité et un rôle que vous devez
jouer. Si je pose une question par oui ou non et le premier ministre a
20 citations de 2014 pour remplir le temps, je m'attends à ce que vous
jouiez ce rôle-là parce que c'était oui ou non, la question. Donc, je vais...
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Je
vous entends. Je vous entends, M. le chef. Je vous... J'attends aussi à ce que vous répondiez à nos échanges qui sont en
cours et de ne pas solliciter vos collègues. Vous êtes le seul à pouvoir
poser des questions au premier ministre et à échanger avec nous aujourd'hui.
M. St-Pierre Plamondon : Je ne peux
pas. Je ne peux pas.
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Alors,
écoutez, je vous invite tous à vous calmer.
M. St-Pierre Plamondon : On est très
calmes.
La
Présidente (Mme Boivin Roy) : Mme la cheffe de la deuxième opposition, M. le
chef de l'opposition officielle, vous
avez eu déjà du temps pour parler. Je vous demanderais de ne pas commenter.
Nous avons de la difficulté à vous entendre. N'oubliez pas qu'il y a la
captation des débats.
Alors, M. le chef de la troisième opposition,
s'il vous plaît, reprendre.
M. St-Pierre Plamondon : Alors,
fiasco SAAQclic, 1,2 milliard de dollars dans un fiasco, et le
ministère ici présent, c'est celui du Conseil exécutif. On sait que le ministère ici présent a eu une mise à jour sur le
projet SAAQclic en
novembre 2022, donc trois mois avant le lancement catastrophique. On sait que
le député de La Peltrie a été renvoyé par
le premier ministre parce qu'il était au courant du fiasco avant que ça allait
se produire et qu'il n'a pas agi en temps et lieu. On sait qu'il a eu la présentation et qu'il n'a pas agi. La
réaction du premier ministre, ça a été de dire : Il ne peut pas
continuer comme ministre.
Évidemment, je me doute que le premier ministre
va répondre qu'il y a une commission d'enquête puis il faut laisser travailler
la commission d'enquête. Il y a eu un de ses prédécesseurs premiers ministres
qui disait ça souvent. Je sais qu'il n'aime
pas les comparaisons avec certains anciens premiers ministres, qu'il considère
comme une insulte, mais là je ne suis pas dans la commission d'enquête,
je suis dans la décision du premier ministre de démettre un ministre, alors que son directeur des relations
médias, Ewan Sauves, qui est ici présent, a dit, je cite, là : «Suivant la
chronologie, ce serait la même présentation et le même état des lieux» sur ce
que savait le ministère du premier ministre.
Donc, je pose une question très simple :
Dans quel monde imaginaire le secrétaire général et le Conseil exécutif
auraient été au courant d'un dossier de cette ampleur, c'est-à-dire
dépassements de coûts de 500 millions de dollars, une facture totale de 1,2 milliard pour
quelque chose qui ne fonctionne pas, tout ça sans qu'ils n'informent un seul
instant le premier ministre?
• (12 h 30) •
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
on vient d'entendre le chef du PQ dire «dans quel monde imaginaire». Je pense que, s'il y a quelqu'un qui vit dans un
monde imaginaire ici, c'est bien le chef du PQ, qui n'est plus orphelin
politique.
Maintenant,
concernant SAAQ, il y a effectivement des versions qui sont peut-être
différentes entre les personnes, et
c'est justement le mandat de la commission d'enquête publique d'entendre les
versions des différentes personnes, des différents ministres, des
différents dirigeants pour être capable de conclure sur qui savait quoi, quand.
Donc, laissons la commission d'enquête publique faire son travail.
M. St-Pierre Plamondon : Donc, on
entend de la réponse du premier ministre, Mme la Présidente, que ce serait normal
que tout le monde ici était au courant du dossier SAAQclic et de la catastrophe
en devenir, sauf le premier ministre, dans quel cas, étant donné qu'il a agi
pour le ministre qui était en charge et qui n'a pas été diligent, je pose la
question : Qui, dans son ministère, a été congédié ou a eu une quelconque
sanction suite à cette faute grave d'omettre d'informer le premier ministre
d'un fiasco de cette ampleur?
M. Legault : Oui, je sais que le
chef du PQ n'a pas confiance en beaucoup de personnes, mais je veux lui dire
que je n'étais pas au courant, et, bien, la commission va démontrer ça, je
n'étais pas au courant. Donc, le chef du PQ, il dit : Ce n'est pas vrai.
Bon, bien, écoutez, s'il n'y a pas confiance au juge Gallant, il n'a pas
confiance au chef du Bloc, il n'a pas confiance en moi, en qui a-t-il
confiance?
M. St-Pierre Plamondon : Donc,
j'entends, Mme la Présidente, que le premier ministre avait confiance en tout
ce monde-là dans son ministère qui lui a caché un scandale d'une ampleur de
1,2 milliard de dollars.
La
Présidente (Mme Boivin Roy) : ...troisième groupe d'opposition, je
vous rappelle le lexique. Vous le connaissez très bien. C'est le même lexique
qui nous occupe pendant la période des questions. Retirez votre mot.
M. St-Pierre
Plamondon : Je reformule. Le premier ministre est le seul ici qui
n'était pas au courant d'un dépassement de coût de 500 millions de
dollars, ce qui veut dire que toutes les personnes ici, de son ministère, ont omis de l'informer, et ça veut dire que, malgré
cette omission grave et malgré la dilapidation de fonds publics pour des
centaines de millions de dollars, personne ici n'a eu une quelconque sanction.
C'est ce que je viens de comprendre, Mme la Présidente. Je laisse le premier
ministre préciser sa pensée, si jamais j'ai mal compris.
M. Legault : Bien,
écoutez, moi, je trouve ça extraordinaire que le chef du PQ, là... Bon, je vais
faire attention à ce que je dis pour rester
parlementaire, mais là il vient de nous dire : Moi, je sais qu'il y a des
personnes autour du premier ministre... savaient... Tu sais, lui, il
sait ça. Tu sais, smatte pas à peu près, lui, il sait ça, il est capable de
confirmer qu'il y a du monde autour de moi qui savait. Je vais le laisser dans
son pays imaginaire.
M. St-Pierre Plamondon :
En fait, Mme la Présidente, je faisais référence à la déclaration de son
propre directeur des communications. Je vais poser une autre question dans la
même lignée. Donc, il y a une commission d'enquête
dans le cadre duquel le gouvernement, le premier ministre, choisit lui-même le
juge qui va présider, et ce juge, donc,
n'a pas fait l'objet d'une consultation, là. Cette nomination n'a pas fait
l'objet d'une consultation, et une problématique soulevée par toutes les oppositions, c'est que le juge choisi par le
gouvernement a... est une connaissance quand même proche d'une des
ministres qui sera vraisemblablement l'objet de l'enquête.
On
apprend maintenant que le directeur des enquêtes qui est choisi par ce juge,
M. Robert Pigeon, donc celui qui sera en charge d'enquêter sur les
membres de ce gouvernement, sur les ministres et leurs actions ou leurs
omissions, était un conseiller stratégique
du ministre de la Sécurité publique, qui n'est nul autre que l'ancien ministre
des Transports. Comment? Par un contrat de gré à gré, en 2022, avec
l'actuel ministre des Transports, l'ancienne ministre de la Sécurité publique.
Alors, ce qui se
passe, Mme la Présidente, c'est qu'un proche collaborateur du gouvernement est
nommé comme enquêteur pour enquêter sur le gouvernement. Il est nommé par qui?
Par le juge qui a des connaissances très proches
dans le gouvernement. C'est tellement une situation d'apparence de conflit
d'intérêts, je dirais même de conflit d'intérêts
parce qu'il y a bel et bien un contrat, que, dans son contrat, il y a un
engagement de confidentialité qui l'empêche de parler de ce contrat-là.
Donc, je veux juste
savoir : Est-ce que le premier ministre était au courant personnellement
de cette situation, d'un conseiller stratégique du gouvernement qui devient
enquêteur sur le gouvernement?
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, on a nommé le juge Denis Gallant, qui a occupé des fonctions
importantes à la ville de Montréal. Est-ce que le chef du PQ est en train de
nous dire : Il n'a pas fait un bon travail à la ville de Montréal? Il a aussi occupé des fonctions importantes à l'Autorité des marchés publics. Là, il est en train de nous dire : Non, non, non, il n'y a pas
l'expérience, ce n'est pas correct. Pour ce qui est des nominations en dessous du
juge Gallant, c'est le juge Gallant... puis, non, je n'étais pas au courant de
qui il choisissait puis qui il a choisi. Donc, je l'ai appris dans les
journaux, pareil comme tout le monde.
M. St-Pierre
Plamondon : Je veux parler de l'enthousiasme du premier ministre suite
à l'élection du nouveau... du premier
ministre du Canada Mark Carney. Premièrement, durant toute l'ère Trudeau, le
premier ministre du Québec a fait des demandes, des demandes qu'il
jugeait vitales. Il a même dit que c'était une question de survie de la nation que d'obtenir les pleins pouvoirs en
immigration. Et donc, question très simple pour commencer, est-ce que le
premier ministre a l'intention de réitérer formellement sa demande au premier
ministre Mark Carney?
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, le chef du Parti québécois, pendant un bon bout de temps,
s'est un peu moqué de moi quand je disais de fermer le chemin Roxham. On se
souvient tous, Jean-François Lisée avait même proposé
de mettre des arbustes pour fermer le chemin, mais le chef du PQ disait :
Bien non, jamais Justin Trudeau ne va accepter de fermer Roxham. Il a fermé
Roxham. Ensuite, le chef du PQ s'est moqué de nous quand on a demandé que, pour
les Mexicains, il y ait des visas qui
soient mis en place pour... puis ça a réduit... ça a été fait par Justin
Trudeau, ça a réduit.
Maintenant, quelle
est la priorité? Est-ce que c'est mieux de convaincre le fédéral de réduire de
moitié le nombre d'immigrants temporaires ou
d'attendre d'avoir un référendum gagnant sur la souveraineté du Québec? Bien,
je respecte le choix du chef du PQ de dire : C'est plus efficace de
fonctionner par un référendum gagnant.
M. St-Pierre Plamondon : Non, j'aimerais revenir
sur la question. La question, elle est simple. Est-ce qu'il a
l'intention de refaire une demande qu'il juge vitale pour la survie de la
nation? Est-ce qu'il va redemander au premier
ministre Carney, parce qu'il avait fait la demande à Justin Trudeau, pour les
pleins pouvoirs à l'immigration, oui ou non? Donc, c'est assez simple et
très concis.
M. Legault : Oui,
on va continuer de faire les demandes qu'on a déjà faites au gouvernement
fédéral, mais la priorité à court terme, l'urgence, c'est de réduire de moitié
le nombre d'immigrants temporaires.
M. St-Pierre Plamondon : Très bien.
Merci pour une réponse claire. Est-ce que vous allez le faire à la prochaine
rencontre avec Mark Carney?
M. Legault : La
priorité à court terme, c'est de réduire de moitié le nombre d'immigrants
temporaires contrôlés par le gouvernement fédéral.
M. St-Pierre Plamondon : Très bien, je comprends,
mais est-ce que ça veut dire, votre non-réponse, que la survie de la
nation, ce n'est pas une priorité en ce moment?
M. Legault : Je
pense que la meilleure façon de travailler à la survie de la nation, c'est de
réduire de moitié le nombre d'immigrants temporaires.
M. St-Pierre
Plamondon : Exactement, c'est pour ça que je demande, Mme la
Présidente : Est-ce que, lors de la
prochaine rencontre, vu que c'est une question de survie de la nation pour le
premier ministre... est-ce qu'il va refaire cette demande-là
formellement, oui ou non?
M. Legault : On
fera cette demande-là comme, entre autres, le respect aussi des champs de
compétence du Québec, mais actuellement, à très court terme, il y a deux
priorités, l'économie... Je sais que le chef du PQ n'est pas content que le chef du Bloc ait offert sa
collaboration à Mark Carney. Moi, je veux travailler sur l'économie et je veux
travailler à réduire de moitié le nombre d'immigrants temporaires.
M. St-Pierre Plamondon : Très bien. Bien, parlant
d'économie, je note l'enthousiasme, là, du premier ministre quant à Mark
Carney, et il a même dit qu'ils étaient sur la même longueur d'onde, mais je
note également que, pendant les sept dernières années où c'était Justin
Trudeau à la tête du Canada, le premier ministre s'est plaint très souvent de
plein de dossiers qui n'avançaient pas, notamment la gestion des finances
publiques à l'échelle fédérale.
Or,
on sait que, dans cette campagne-là, Mark Carney a annoncé vouloir aller plus
loin en termes d'endettement à chaque année. Il y a plusieurs citations en ce
sens-là. Donc, je suis surpris du changement de ton pour un programme qui est, en fait, plus axé sur l'endettement, axé
sur l'endettement au point où est-ce que le Canada est en risque de décote.
Donc, ce ne serait pas suffisant que le contribuable québécois paie pour la
décote du Québec, on se dirige maintenant vers la décote du fédéral.
Donc, ma question au
premier ministre, qui est sur la même longueur d'onde que Mark Carney :
Est-ce qu'il est à l'aise avec le niveau de
dépenses des libéraux depuis 10 ans et est-ce qu'il est à l'aise avec un
niveau de dépenses encore plus élevé, donc un endettement plus élevé,
sous Mark Carney?
• (12 h 40) •
M. Legault : Oui,
Mme la Présidente. Bien, je ne sais pas s'il parle encore à Yves-François
Blanchet, mais il devrait lui demander de poser ces questions-là, là, ce serait
plus au Parlement à Ottawa à poser ces questions-là. Bien, Mme la Présidente, moi, je suis content que Mark Carney veuille
investir plus en infrastructures, plus en défense. Puis il est même allé visiter Bombardier, une
belle compagnie québécoise, en disant : On pourrait effectivement donner des
contrats additionnels. Davie, il s'en est fait sous Justin Trudeau, mais on
pourrait faire des brise-glace puis des bateaux additionnels. Il parle aussi,
en énergie puis en minéraux critiques, d'investir. Je pense, ce serait très bon
pour créer des emplois de qualité au Québec.
Ce que je comprends, c'est que le chef du PQ n'est pas d'accord que Mark Carney
investisse dans les priorités économiques, dans les projets économiques du
Québec.
M. St-Pierre
Plamondon : Combien de temps... combien de temps qu'il reste?
La Présidente (Mme
Boivin Roy) : 16 secondes.
M. St-Pierre
Plamondon : Donc, je ne veux pas qu'on me reproche de ne pas utiliser
tout le temps, mais je pense que, malheureusement, c'est tout le temps dont on
dispose. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Boivin Roy) : Merci à vous. Six secondes, c'est comme vous voulez.
Merci à vous. Alors, M. le chef de l'opposition officielle, vous avez à nouveau
17 min 36 s. La parole est à vous.
M. Tanguay : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. La commission Gallant, je vais lui poser une
question sur le budget, ça va coûter combien, ça?
M. Legault : Je
n'ai pas cette information-là. On va essayer de voir s'il y a un estimé qui a
été fait.
M. Tanguay : Parfait,
oui, si on pouvait l'avoir... si on l'a d'ici la fin de nos échanges...
Une voix : ...
M. Legault : O.K.
On me parle d'un maximum de 4 à 5 millions.
M. Tanguay : Maximum
de 4 à 5. SAAQclic, SAAQclic, SAAQclic, le rapport de la VG a été rendu public le 20 février dernier, donc il y a à peu près...
presque deux mois et demi, 20 février dernier. Qu'est-ce que vous avez
fait, comme premier ministre... Mme la
Présidente, qu'est-ce que le premier ministre a fait pour s'assurer d'un suivi
rigoureux de ce scandale-là?
M.
Legault : Oui, bien, Mme la Présidente, d'abord, c'est
important de rappeler qu'on a changé le président... puis qu'on a changé
le président, qui est maintenant une présidente du conseil d'administration.
Donc, on s'assure, avec ces personnes-là, parce que c'est quand même une
société d'État, que les services soient donnés aux citoyens de façon efficace.
M.
Tanguay : Qu'a fait le premier ministre, Mme la Présidente,
pour s'assurer que les dépassements de coûts allaient être plafonnés? À
partir du moment où la VG a dit : C'est 1,1 milliard, puis ça, c'est
un estimé, ça va aller plus haut, qu'est-ce
qu'il a exigé de ses ministres ou qu'est-ce qu'il a fait, lui, pour s'assurer
qu'on ne va pas regarder le problème grossir de jour en jour, là?
M. Legault : Oui, bien, j'ai déjà eu
l'occasion de dire au chef de l'opposition officielle qu'il devrait être
prudent quand il parle d'un coût de développement de 1,1 milliard. Ce
n'est pas la version des dirigeants de la SAAQ
et c'est le rôle, c'est le travail du commissaire Gallant d'aller au fond des
choses pour bien comprendre quel est le dépassement réel dans le projet
SAAQclic.
M.
Tanguay : Donc, le premier ministre a raison de dire que
c'est la version des dirigeants de la SAAQ, mais ce n'est pas la version
de la VG. Donc, préfère-t-il croire les dirigeants de la SAAQ plutôt que la VG?
M.
Legault : Bien, je préfère faire confiance au juge Gallant,
qui va aller fouiller les deux versions puis de voir laquelle est la
plus proche de la vérité.
M. Tanguay : Pourquoi ça a pris
l'AMP, l'Autorité des marchés publics, pour dire : Faites une suspension
du contrat, vous n'avez mis aucun garde-fou? Pourquoi vous ne l'avez pas fait,
vous?
M. Legault : Bien, c'est d'abord
nous qui avons demandé à faire affaire avec l'Autorité des marchés publics. C'est sûr que l'AMP a des pouvoirs qu'on n'a pas,
et il y a des discussions qui se poursuivent entre la direction de la SAAQ
et l'AMP pour voir si on applique ou non ce qui est proposé par l'AMP.
M. Tanguay : Et, Mme la Présidente,
à combien ces services... son gouvernement estime le coût du projet SAAQclic?
M. Legault : C'est la question, Mme
la Présidente, là, qui va être fouillée par le juge Gallant et son équipe. Donc, je vais attendre, moi, d'avoir le résultat
puis le rapport de la commission d'enquête publique avant de répondre à cette
question-là.
M. Tanguay : Mais le juge Gallant
n'est pas substitut à l'action du gouvernement qui est là, de vérifier que chaque dollar est pleinement investi, là. Il y a
des choses qui se paient, il y a des services qui se paient, là,
actuellement, là. Quel garde-fou le premier ministre s'est assuré de mettre en
place pour que ce qui se dépense dans SAAQclic, ce soit doublement vérifié par
ces services?
M. Legault : Oui, bien, écoutez, il
y a une ministre qui est responsable de la SAAQ. Il y a un ministre qui est
responsable du numérique. Je pense, c'est leur responsabilité de suivre les
projets de la SAAQ puis les autres projets informatiques qui sont dans d'autres
ministères ou d'autres sociétés d'État.
M.
Tanguay : Et qu'est-ce qu'il... Qu'est-ce que la ministre
lui dit quant à la suivi... quant au suivi qu'elle fait du projet
SAAQclic? Est-ce qu'elle lui dit que c'est sous contrôle?
M. Legault : Je ne suis pas au
courant de ce qu'elle a dit exactement.
M. Tanguay : Je parle de lui, sa
conversation qu'il aurait eue avec sa ministre. Est-ce qu'il est au courant?
Est-ce que sa ministre l'a rassuré en disant : Faites-vous-en pas, c'est
sous contrôle?
M.
Legault : Bien, écoutez, je pense qu'elle a fait ce qu'il y
avait à faire, puis elle continue de faire ce qu'il y avait à faire.
M. Tanguay : Donc, je comprends que
vous n'avez pas demandé à la ministre actuelle des Transports si le projet
SAAQclic, qui continue, dans l'avenir, à évoluer, si c'était finalement sous
contrôle.
M. Legault : Bien, c'est sa
responsabilité de faire le suivi de tout ce qui se passe dans son ministère,
dans les sociétés d'État qui sont en dessous d'elle. Donc, ça fait partie de
son travail.
M.
Tanguay : O.K., mais je vous ai posé... Mme la Présidente,
j'ai posé énormément de questions au premier ministre là-dessus. Pourquoi,
pourquoi il n'a pas posé la question, Mme la Présidente? C'est important, tout
le monde ne parle que de ça depuis les derniers mois.
M.
Legault : Bon, je sais que c'est un sujet dont parle beaucoup le chef
de l'opposition officielle. Est-ce qu'on parle de ça dans tous les autobus au
Québec? Bon, il faudrait voir, mais je pense que la ministre fait son travail
et j'ai confiance en elle.
M. Tanguay : Mme
la Présidente, le premier ministre ne trouve-t-il pas qu'il fait très peu de
cas d'un projet qui va coûter des centaines de millions, qui est hors de
contrôle, et qu'il n'a pas eu de conversation avec sa ministre quant à une prise de contrôle du fameux projet?
Puis ce n'est pas Gallant qui va regarder ça pour l'avenir, là, c'est elle qui
gère.
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, on a demandé à l'AMP de regarder le dossier. Effectivement,
il y a une commission d'enquête publique. On
a changé la présidente du conseil d'administration, puis Dominique Savoie,
c'était la secrétaire générale du gouvernement. Donc, j'ai confiance en elle
pour qu'elle s'assure que tout est bien fait.
M. Tanguay : Puis Dominique Savoie est allée dire qu'elle
n'était pas d'accord avec les conclusions de la VG. Comment le premier
ministre a-t-il reçu ça?
M. Legault : Bien, écoutez, ça vient
justement peut-être renforcer l'importance d'avoir la commission d'enquête
publique pour voir, là, quelle est la vérité.
M. Tanguay : Bien,
le premier ministre est parfaitement conscient que la commission d'enquête
publique regarde le passé, mais, pour ce qui
est du présent et de l'avenir, c'est sous la responsabilité de sa ministre des
Transports, et a-t-il eu une
conversation avec sa ministre du Transport pour lui dire : Là, finalement,
là, la fuite, là, de l'argent, là, dans
SAAQclic, il y a-tu un contrôle là-dessus? Puis il me dit qu'il n'a pas eu de
conversation avec sa ministre là-dessus.
M. Legault : Bien,
écoutez, j'ai eu des conversations générales sur la SAAQ, suite à ce qui s'est
passé, avec la ministre puis j'ai confiance que la ministre fait tout ce qui
est en son possible pour s'assurer que ce soit bien géré.
M. Tanguay : Mais
pas plus que ça? Il ne s'est pas fait remettre un rapport?
M. Legault : Bien,
pas plus que ça, j'ai... Écoutez, je pense qu'il y a du travail qui se fait par
la ministre puis je m'attends à ce que tous les ministres gèrent de façon
efficace les fonds publics.
M. Tanguay : Mais sa responsabilité de premier ministre va
au-delà de : Je m'attends que... C'est un scandale financier. On parle de plus de 1 milliard de
dollars, puis le premier ministre ne s'est pas assuré — l'argent
des Québécoises et Québécois, durement gagné — ne
s'est pas assuré que la ministre ait une véritable prise de contrôle du projet SAAQclic? Pourquoi il ne l'a pas convoqué? Pourquoi
il n'y a pas eu une rencontre de travail avec elle pour s'en assurer?
C'est sa responsabilité.
M. Legault : Bon,
d'abord, je rappelle que la SAAQ, c'est une société d'État. J'appelle... Je
rappelle que j'ai nommé l'ex-secrétaire générale, Dominique Savoie, qui a une
énorme expérience en gestion, en gouvernance comme présidente du conseil
d'administration de la SAAQ. Donc, je pense que les gestes ont été posés pour
bien s'assurer qu'à l'avenir tout soit géré de façon efficace puis qu'il y ait
transparence auprès des élus, entre autres.
• (12 h 50) •
M. Tanguay : À
part faire confiance, est-ce qu'il a eu un plan d'action qui lui a été présenté
par rapport à l'avenir de SAAQclic?
M. Legault : Écoutez, moi, je fais confiance à Mme Savoie.
Je fais confiance à la ministre. Donc, je leur laisse gérer les façons
de faire.
M. Tanguay : Vous
avez été obligé de démettre votre ministre de la Cybersécurité et du Numérique,
et vous avez vu vos deux autres ministres
du... des Transports impliqués dans SAAQclic, et aujourd'hui vous réaffirmez
qu'à tout ce beau monde-là vous leur faites toujours confiance?
M. Legault : Oui, je leur fais confiance. Ils m'ont dit qu'ils
n'étaient pas au courant, puis je n'ai aucune raison de croire qu'ils ne
disent pas la vérité.
M. Tanguay : Puis, pour l'avenir, pour s'assurer qu'on arrête
de gaspiller l'argent des Québécois dans SAAQclic, qu'est-ce que vous
avez fait?
M. Legault : Bien,
écoutez, les ministres ont une responsabilité de bien gérer les fonds publics
dans leur ministère, dans leur réseau, dans les sociétés d'État, puis j'ai
confiance qu'ils vont bien faire leur travail. Maintenant, il semble qu'il y a eu un problème de transparence
à la SAAQ. On a changé le président. On a changé la présidente du
conseil d'administration. Je pense qu'on a fait ce qui devait être fait.
M. Tanguay : Pourquoi
vous avez congédié, alors, le ministre de la Cybersécurité et du Numérique?
M. Legault : Écoutez, je pense qu'à
répétition il y avait des questions qui amenaient, comment je dirais, une
distraction, mais j'ai confiance qu'il a fait ce qu'il pouvait pendant qu'il
était là.
M.
Tanguay : Donc, n'eût été de cette distraction-là, le
ministre de l'époque, Cybersécurité et Numérique, serait toujours en
poste?
M.
Legault : Bien, si, effectivement, il y avait moins de
distraction de la part des oppositions et des journalistes... Moi, je pense
qu'il a bien fait son travail.
M.
Tanguay : Il a bien fait son travail? Si d'aventure vous
étiez réélu, est-ce qu'il était totalement exclu qu'il serait...
pourrait être nommé, encore une fois, ministre ailleurs?
M. Legault : Écoutez, je n'ai pas
commencé à penser à mon prochain Conseil des ministres, là. J'ai hâte d'entendre... Bien, ça ne sera plus lui, là, mais
le Parti libéral, tu sais, vous êtes rendus à votre neuvième année, à votre
10e année. J'ai hâte d'entendre ça, mais, honnêtement, je n'ai pas encore
pensé puis je n'ai pas encore le nom de tous les candidats, candidates,
là. On parle à des gens bien intéressants, là, bien qualifiés, bien
expérimentés, mais je n'ai pas encore toute
la liste des candidats, candidates à l'élection d'octobre 2026. Donc, tant que
je n'aurai pas ça, là, puis tant
qu'on n'aura pas les résultats de l'élection d'octobre 2026, je pense, ça
serait prématuré de commencer à travailler sur le prochain Conseil des
ministres.
M.
Tanguay : Donc, vous étiez, n'eût été la distraction,
satisfait du travail de l'ex-ministre de la Cybersécurité et du
Numérique?
M. Legault :
Oui.
M.
Tanguay :
Wow! Vous étiez satisfait du travail du ministre, de l'ex-ministre,
Cybersécurité et Numérique. Vous étiez parfaitement conscient que lui,
il faisait un travail extraordinaire, puis, n'eût été de la simple distraction,
de la friture sur la ligne, il serait encore ministre aujourd'hui?
M. Legault : Écoutez, j'ai confiance
qu'il a fait un bon travail.
M.
Tanguay :Et
ça, c'est votre étalon de mesure pour la confiance que vous accordez à tous vos
ministres, y incluant l'ex-ministre des Transports et l'actuelle
ministre des Transports?
M. Legault : Écoutez, je pense que,
quand on regarde l'équipe qu'on a au gouvernement, là, je regarde les trois partis en face de moi, là, je pense qu'il
n'y a un pas une équipe de l'opposition qui arriverait à la cheville de notre équipe.
M.
Tanguay : À la cheville de l'incompétence, effectivement. Comment
qualifiez-vous un ministre de la Santé qui, face aux dépassements de coûts en
informatique, à Santé Québec, de plus de 100 millions de dollars,
dit : C'est raisonnable dans les circonstances? Trouvez-vous que
nous, on va à la cheville de ce ministre-là?
M. Legault : Bien, écoutez, je pense
que le fait que le chef par intérim du Parti libéral dise, puis j'ai entendu ça
ce matin, là, que notre ministre de la Santé n'est pas bon... Moi, je pense que
c'est quelqu'un qui a une expérience de
gestion énorme. C'est un défi qui est énorme, et je ne vois pas personne, dans
les trois partis d'opposition, qui pourrait arriver à la cheville de
notre ministre de la Santé.
M. Tanguay : Bien, merci, M. le
premier ministre.
M. Legault : Ça fait plaisir.
M. Tanguay : C'est tout un
compliment que vous venez de nous faire quand on se compare, parce que moi,
j'aimerais vous entendre là-dessus. Il est où le chef, Mme la Présidente, de la
CAQ, le chef de la CAQ qui dit : On va ramener
la rigueur dans la gestion des fonds publics quand il vient faire l'ode du
ministre de la Santé? La Presse, 21 mars dernier, Informatique à Santé Québec : des
dépassements de coûts de plus de 100 millions de dollars.
L'actuel ministre de la Santé, dont
vient faire l'éloge le premier ministre, en mêlée de presse, le ministre de la
Santé a soutenu : «Ces dépassements sont raisonnables dans les
circonstances.»
M.
Legault : Mme la Présidente, j'aimerais que le chef de
l'opposition officielle me nomme un député actuel du Parti libéral qui
pourrait faire mieux que l'actuel ministre de la Santé, juste un.
M. Tanguay : Bien, je pourrais vous
en nommer 19.
M.
Legault : O.K., bien, qu'il m'en nomme un.
M. Tanguay : Le
caucus au grand complet.
M. Legault : O.K.
M. Tanguay : Oui,
le caucus au grand complet, parce qu'il n'y en a aucun, député libéral, qui
aurait dit qu'un dépassement coût de 100 millions de dollars, Mme la
Présidente, c'est raisonnable. Vous n'entendrez jamais un député libéral de la banquette, ici, de l'opposition officielle...
Les 19 auraient dit : C'est déraisonnable, on va y voir. Là, je viens de poser des questions au premier
ministre sur SAAQclic. Ça continue à grossir, ce problème-là. Ça grossit
aussi sous leur gouverne, tout est beau. Le ministre... Le député de La Peltrie
serait encore ministre s'il n'y avait pas eu la friture sur la ligne parce
qu'il le trouve bon. Puis là, avec ce bon jugement là de premier ministre, bon
père de famille, Mme la Présidente, il dit
que le ministre de la Santé, il est tout à fait en contrôle de la situation
puis il a raison de dire qu'un dépassement de coût de 100 millions,
c'est tout à fait raisonnable.
M. Legault : Mme
la Présidente, bon, je pourrais parler de la commission Charbonneau longtemps.
Quand on parle des projets informatiques,
que ce soit au privé ou au public, il y a régulièrement des dépassements de
coûts. C'est compliqué de contrôler le coût d'un projet informatique
parce qu'il y a toujours du travail qui doit être fait pour améliorer le système. C'est vrai dans le privé,
c'est vrai dans le public. Puis je trouve que le chef de l'opposition
officielle est complètement à côté de ses pompes avec son jugement sur
l'actuel ministre de la Santé.
M. Tanguay : Ça, je donne raison au premier ministre, on
diffère d'opinion grandement, lui et moi, là-dessus.
Autre article, Des
«irrégularités» dans le tableau de bord. Ça lui appartient, lui. Jamais,
dans une compagnie privée, puis il a déjà eu des compagnies, jamais on ne
tolérerait que les budgets soient défoncés systématiquement. Dans le fameux
tableau de bord, il est dit qu'il y a trois, Mme la Présidente, stratégies
observées, puis on l'a vu dans la SAAQ, dans SAAQclic, puis là, Santé Québec,
100 millions, c'est raisonnable, Mme la Présidente, fractionner les
projets, utiliser des opérations courantes comme financement et des mesures à
jour... des mises à jour incomplètes. Donc,
lui, il est premier ministre, il dit : Arrêtez de nous accuser de
gaspiller, on ne gaspille pas. Qu'est-ce qu'il fait, lui, pour s'assurer
que les tableaux de bord en matière d'informatique soient rigoureusement... le
suivi de ce qui se passe sur le terrain, parce qu'on parle de centaines de
millions de dollars?
M. Legault : Oui,
Mme la Présidente, l'actuel ministre de la Santé a mis en place une série
d'indicateurs de performance, des tableaux
de bord, qu'il continue d'ajuster. On ne peut pas comparer avec le gouvernement
libéral parce qu'il n'y en avait pas, de tableau de bord. Donc, il ne
peut pas dire : On les a ajustés, il y avait des erreurs dedans. Il n'y en avait pas, de tableau de bord. Donc, Mme la
Présidente, je pense qu'on est en train de rendre le réseau imputable, enfin imputable, les gestionnaires imputables,
puis, maintenant, bien, il faut aussi que nos médecins soient imputables.
M. Tanguay : Mme
la Présidente, ce n'est pas la question.
M. Legault : Puis, pour ça, on a besoin de négocier avec les
deux syndicats de médecins puis on ne baissera pas les bras comme l'a
fait le gouvernement libéral avant nous.
M. Tanguay : Bien, Mme la Présidente, Mme la Présidente, le
premier ministre vient de faire ode aux tableaux de bord, les tableaux de bord sont au vert. Les tableaux de bord ne
disent pas la vérité. Les articles se multiplient là-dessus. C'est ça, l'administration du premier ministre,
Mme la Présidente, où on regarde le gaspillage éhonté, matin, midi, soir, des
centaines de millions de dollars. Puis il y a l'actuel ministre de la Santé qui
dit : 100 millions de dépassements de coûts pour l'informatique en santé, c'est raisonnable. C'est révoltant,
Mme la Présidente. Ce n'est pas raisonnable, c'est révoltant. C'est l'argent
durement gagné des Québécoises et des Québécois. Puis, en ce sens-là, Mme la
Présidente, on peut voir que le premier ministre, lui, ne fait pas son
travail.
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Alors,
maintenant, je suis prête à reconnaître la députée de Laval-des-Rapides. Vous
disposez d'une période de 3 min 55 s.
• (13 heures) •
Mme Haytayan :
Merci, Mme la Présidente. Mes
salutations à M. le premier ministre, à ses équipes au MCE, au CPM, aux
collègues de la banquette gouvernementale et aux députés de l'opposition.
L'énergie et les
sources d'énergie sont toujours d'actualité et vont le rester, Mme la
Présidente. Une tournée sur la planification
énergétique est justement en cours dans toutes les régions du Québec actuellement,
depuis la mi-mars. C'est l'occasion
d'échanger sur les options de consommation, notamment l'économie d'énergie, et
d'approvisionnement, dans une
perspective toujours de transition énergétique, afin de pouvoir élaborer
ensuite un PGIRE, soit un plan de gestion intégrée des ressources
énergétiques, qui est, doit-on dire, la pièce maîtresse du p.l. n° 69, du projet de loi n° 69.
Alors, Mme la
Présidente, ma question pour M. le premier ministre : Dans la mesure où
Hydro-Québec doit investir massivement dans ses infrastructures afin de
rencontrer nos besoins énergétiques, comment pouvons-nous diversifier nos
sources d'énergie?
M. Legault : Oui,
bien, je voudrais d'abord remercier la députée de Laval-des-Rapides, qui fait
un travail exceptionnel,
actuellement, avec certains ministres, donc, puis qui nous parle aujourd'hui
d'énergie, parce qu'effectivement c'est
un bon sujet, parce que l'énergie, c'est l'avenir, et le choix qu'on a fait, de
doubler la capacité d'Hydro-Québec,
c'est un choix visionnaire,
visionnaire parce que non seulement c'est de l'énergie qui est propre, mais en
plus c'est de l'énergie qui est moins
chère que des alternatives, par exemple, comme le nucléaire, sur lequel
travaille l'Ontario, sur lequel travaille la France, sur lequel
travaillent beaucoup de pays.
Et, bien, il y a
plusieurs façons de doubler la capacité d'Hydro-Québec. Il y a le rehaussement
des barrages. Donc, on est en train de
négocier, de discuter, entre autres, avec les Cris autour de La Grande puis
avec les Innus sur la Côte-Nord pour rehausser les barrages, donc
rehausser les centrales et être capables, donc, d'avoir plus d'électricité. Il y a tout l'éolien, puis l'éolien, ça a déjà
été... Je dirais, il n'y a pas plus tard que sept, huit ans, c'était très
coûteux, mais le prix a beaucoup
baissé, de l'éolien. C'est sûr que c'est de l'énergie qui est intermittente,
donc doit être jumelée avec des barrages qui ont une batterie naturelle
à cause de l'eau.
Et,
bien, faut-il rappeler ma grande fierté d'avoir renégocié avec Terre-Neuve? On
sait qu'on avait un plan puis on
avait un contrat qui était très avantageux jusqu'en 2041, mais, quand on sait
qu'un barrage, ça peut prendre 10, 15 ans, 2041, c'est très
bientôt. Et on a réussi à non seulement renouveler le contrat, mais à
s'entendre pour rehausser les centrales de Churchill Falls et faire un nouveau
projet qui s'appelle Gull Island. Au total, ça va augmenter de 50 % la
capacité qui nous est fournie par Terre-Neuve.
La Présidente (Mme
Boivin Roy) : Merci, M. le premier ministre.
M. Legault : Merci.
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Alors,
compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
15 h 30.
(Suspension de la séance à
13 h 03)
(Reprise à 15 h 30)
Le Président (M. Bachand) : Bon après-midi, tout le monde, très content de vous retrouver. Alors, on
reprend nos travaux.
Je vous rappelle que
la commission est réunie afin de poursuivre l'étude du volet Conseil exécutif
des crédits budgétaires du portefeuille Conseil exécutif pour l'exercice
financier 2025‑2026.
Alors,
maintenant, ça me fait plaisir de céder la parole au chef de l'opposition
officielle pour un bloc de 23 minutes. M. le chef de l'opposition
officielle, s'il vous plaît.
M. Tanguay :
Merci beaucoup, M. le Président. Heureux de vous retrouver.
J'aimerais maintenant
référer le premier ministre, pour compléter... suite et fin de la discussion
que nous avions eue avant la pause du dîner,
on a vu qu'informatique... Et là j'ai en main l'article de Radio-Canada du
21 mars dernier, de Daniel
Boily, Informatique à Santé Québec : des dépassements de coûts de plus
de 100 millions de dollars. On voit dans cet article-là que le
ministre de la Santé a soutenu que ces dépassements de coûts étaient raisonnables
dans les circonstances. J'ai interpelé le premier ministre. Il m'a dit que le
ministre de la Santé était raisonnable de penser que le dépassement de
100 millions était raisonnable. Dans cet article-là, on voit que la
P.D.G., la «top gun», Mme Biron, a dit...
et je cite l'article : «Mme Biron n'a pas écarté la possibilité que
le dépassement des coûts excède le 100 millions de
dollars.» Question au premier ministre : À partir de combien, au-dessus du
100 millions de dépassement, ça ne sera plus raisonnable?
M. Legault : Oui,
bien, bonjour, M. le Président, content de vous voir.
Bon,
d'abord, mise à jour sur le projet dont on parle, le projet informatique à la
santé, un projet de 265 millions. Actuellement, au moment où on se
parle, le dépassement est évalué à 41 millions, donc, pas à
100 millions, mais à 41 millions. Maintenant, M. le Président, comme
je l'expliquais ce matin, que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur public, les projets en informatique ont
souvent des dépassements de coûts. C'est difficile, quand on fait affaire avec
des gens de l'extérieur qui, parfois, ont une partie du contrat qui est à...
sur une base horaire, de bien maîtriser le coût du dossier.
Évidemment, on
souhaite toujours puis on vise toujours à ce qu'il n'y ait pas de dépassement,
mais qu'il y ait un dépassement de coûts de
41 millions... Quand on sait que l'estimé avait été fait, quand même, à
l'avance, donc, il y a de l'inflation aussi qui s'ajoute, donc, et une
certaine surchauffe, il faut le dire, un peu comme dans la construction, le secteur informatique, beaucoup de demande,
donc, les prix augmentent, donc, oui, il y a un dépassement de
41 millions. Ce n'est pas idéal, mais je pense que ça reste quand
même sous contrôle.
Le
Président (M. Bachand) : M. le chef de
l'opposition officielle.
M. Tanguay : Est-ce que le premier
ministre peut m'expliquer comment un dépassement de coûts peut être à la fois
sous contrôle et pas idéal?
M.
Legault : Bien, écoutez, j'invite le chef de l'opposition
officielle à aller voir plusieurs exemples dans plusieurs grandes entreprises privées, dans plusieurs grandes
organisations publiques. Il y a souvent, malheureusement, des dépassements
de coûts quand on fait des projets informatiques. Bon, un dépassement de coût
de 41 millions, selon le ministre de la
Santé, bon, il faut comprendre qu'au fur et à mesure qu'avance un projet,
parfois, il est bonifié aussi. Donc, je
pense que, quand même, quand on regarde le budget total du ministère, le budget
total pour les projets informatiques, je pense qu'on reste à l'intérieur
des budgets.
M.
Tanguay : Parfait, 41 millions, dossier santé
numérique. À combien le premier ministre peut-il informer le bon peuple du dépassement de coûts, toujours en
santé, quant au système d'information des finances, de l'approvisionnement
et des ressources humaines? Combien de
dépassement de coûts dans ce dossier numérique santé là aussi?
M.
Legault : Oui, bien, dans le dossier des finances, on peut
dire qu'effectivement — ça
a été public — il
y a eu un dépassement de coûts importants, là. On parle d'un dépassement
de coûts de 228 millions.
M. Tanguay : Est-ce que c'est
raisonnable?
M. Legault : C'est beaucoup. Non,
c'est... c'est plus que raisonnable, là, c'est irraisonnable.
M. Tanguay : Qu'est-ce que vous avez
fait quand vous l'avez appris?
M. Legault : Bien, je pense que
c'est le ministre des Finances qui s'occupe des systèmes d'information aux
finances. Donc, c'est Santé Québec et le Numérique qui ont pris les mesures qui
étaient appropriées.
M. Tanguay : O.K. Vous savez, en
gestion, quand c'est la responsabilité de plusieurs personnes, c'est la
responsabilité de personne. On le sait, ça.
M. Legault : Oui.
M. Tanguay : Vous m'en avez nommé
trois, là, qui étaient responsables, les finances, Santé Québec puis
Cybersécurité et Numérique. Puis moi, j'aurais le goût de vous ajouter
là-dedans comme responsable, ultimement. Alors, qui est responsable de faire le
suivi?
M. Legault : Bien, je pense qu'en
bout de ligne le ou la responsable, c'est le ministère qui est concerné. Donc,
dans ce cas-ci, c'est Santé Québec.
M. Tanguay : O.K. Pourquoi le
ministre de la Santé disait, lui, que ces dépassements-là, puis il incluait
tout ce dont on vient de penser, c'était raisonnable dans les circonstances?
M. Legault : Bien, il faut voir
est-ce que les projets ont évolué depuis le moment où il y a eu un estimé.
Depuis le moment où on a donné des estimés du coût total, est-ce qu'il y a eu
des ajouts qui ont été faits? Là, je n'ai malheureusement pas cette
information-là.
M. Tanguay : Parce que ces
informations-là sont en date du 21 mars, donc il y a à peu près une
quarantaine de jours. Mon point, M. le
Président, c'est qu'on voit des dizaines, pour ne pas dire des centaines de
millions de dollars de dépassements
de coûts, puis on a de la misère à trouver c'est qui qui est responsable. Quel
est le rôle de Santé Québec là-dedans?
M. Legault : Bien, ce sont les
responsables. En bout de ligne, c'est Santé Québec, mais on sait qu'il y a eu une transition du ministère de la Santé à Santé
Québec. Je sais que Santé Québec a embauché un nouveau responsable pour les systèmes informatiques, quelqu'un qui a
de l'expérience, une bonne expérience. Donc, il va continuer d'y avoir un suivi, mais je pense que le ministre de la
Santé, quand ces projets-là étaient au ministère de la Santé, faisait un suivi adéquat.
M. Tanguay : Puis il a arrêté quand
de le faire?
M. Legault : Bien, ça s'est fait
dans les dernières semaines, les derniers mois, le transfert du ministère de la
Santé vers Santé Québec.
M.
Tanguay : Est-ce que le ministère des Finances, comme vous
l'avez affirmé un peu plus tôt, a un mot à dire là-dedans?
M. Legault : Bien, écoutez, étant
donné que c'est un système d'information des finances, sûrement qu'ils ont eu un oeil à jeter là-dessus, surtout pour
bien s'assurer qu'il y avait toutes les informations qui sont nécessaires pour
le ministère des Finances.
M. Tanguay : Voyez-vous,
M. le premier ministre, M. le Président, vous dites : Sûrement que le
ministre des Finances a un oeil à jeter
là-dessus. Mais vous, comme premier ministre, vous êtes le garant final des
deniers publics puis vous ne le savez pas.
M. Legault : Oui, M. le Président,
on a un budget de plus d'une centaine de milliards. Évidemment qu'il y a un suivi qui se fait même sur une base mensuelle,
encore plus serré sur une base trimestrielle. On suit autant les dépenses
de fonctionnement que les dépenses d'infrastructures. C'est aussi le rôle de la
présidente du Conseil du trésor de faire ce
suivi-là. Évidemment, c'est un réseau qui est complexe, le réseau de la santé.
Donc, il y a effectivement un suivi qui se fait par moi, mais
essentiellement ça se fait d'abord par les gens qui sont responsables à la
Santé dans ce cas-ci.
M. Tanguay : Le ministère de la
Cybersécurité et du Numérique a une responsabilité. Santé Québec a une
responsabilité. Le ministre de la Santé du Québec a une responsabilité. Le
ministre des Finances et les Finances ont une
responsabilité. Et la présidente du Conseil du trésor a une responsabilité. De
tous ceux que je vous ai nommés, je n'ai pas le sentiment, y incluant le premier ministre, M. le Président, qu'il
n'y a personne qui n'a jamais pris ses responsabilités. Et là on a devant nous des cas patents,
41 millions de gaspillés en extras, en dépassements coûts, et
228 millions de gaspillés. Là, on est rendus, là, à vue de nez, à
près de 300 millions, puis je n'ai toujours pas mis la main sur le
responsable. Moi, je pense qu'il est devant moi, le responsable.
M. Legault : Bon, d'abord, je ne
sais pas où le chef de l'opposition officielle prend son information pour dire que c'est de l'argent qui a été gaspillé. Il
ne sait même pas si le projet informatique a été bonifié en cours de route.
Donc, si j'étais à sa place, je serais un peu prudent avant de faire des
grosses affirmations comme ça. Maintenant, en gestion, il y a deux sortes de postes. Il y a des postes de conseillers,
là, qu'on appelle, en anglais, staff, et il y a des postes «line», donc, qui sont directement responsables.
Donc, en bout de ligne, celui qui est directement responsable, c'est le poste
«line». Donc, dans ce cas-ci, c'est le ministre de la Santé.
• (15 h 40) •
M. Tanguay : Et en avez-vous parlé?
On parle, à vue de nez, de 300 millions de dépassements de coûts. Lui
avez-vous posé la question : Coudon, qu'est-ce qui se passe dans ton
ministère?
M. Legault : Oui, bien, je pense
qu'il y a des discussions qui ont lieu avec les ministères importants, comme je
le disais, sur une base mensuelle, sur une base trimestrielle, sur l'ensemble
des dépenses de fonctionnement par rapport au budget, sur l'ensemble du PQI par
rapport au budget d'infrastructures. Donc, c'est sur cette base-là qu'on regarde la situation. Évidemment, les besoins
augmentent rapidement, en particulier en santé. On a plus de gens. Il y a un
vieillissement de la population. Il y a des ressources humaines. On a ajouté
beaucoup de personnes, entre autres, dans le réseau de la santé.
Donc, quand on parle d'un système d'information
sur les finances, bien, évidemment, quand on ajoute autant de personnes qu'on
en ajoute, ça veut dire que, dans ce cas-ci, on a ajouté
57 000 employés équivalents temps plein dans le réseau de la santé, bien, ça amène des défis additionnels pour
ce qui est de suivre le système d'information des finances, de l'approvisionnement puis des
ressources humaines. Donc, c'est quand même une augmentation importante. On est
passés de 233 000 employés, dans le réseau de la santé, à
291 000 personnes qui donnent des services.
M. Tanguay : Le ministre émet une hypothèse. Plus tôt, il a émis
une autre hypothèse en disant : Peut-être que les systèmes ont été
bonifiés. C'est quoi, la réponse?
M. Legault : Bien, il faudrait... Là, écoutez, je n'ai pas
devant moi la réponse à cette question-là, mais on pourrait poser la
question au ministre de la Santé.
M. Tanguay : Merci. À
partir de combien vous allez vous intéresser...
M. Legault : Bien, écoutez, on
essaie de suivre les budgets totaux de chacun des ministères. Jusqu'à l'année
dernière, on a réussi à contenir les dépenses à l'intérieur des budgets.
L'année dernière, il y a eu une augmentation importante des dépenses par
rapport au budget. On a demandé au ministère de la Santé de faire... de mieux
contrôler, donc, de réduire certaines
dépenses. Évidemment, ce n'est pas toujours facile de faire des prévisions.
Prenez juste le temps supplémentaire, bien, on a réussi à réduire de
façon importante l'utilisation de main-d'oeuvre indépendante. Bon, de l'autre côté, bien, il y a du temps supplémentaire
qui fluctue sur les employés réguliers. Donc, c'est l'ensemble du portrait
qu'il faut regarder.
M. Tanguay : Diriez-vous
que les coûts dont on parle, vous m'avez mentionné 41 millions d'extras,
de coûts supplémentaires, 228 millions de coûts supplémentaires, ça vient
forcément expliquer une partie des dépassements budgétaires dans le système de santé? Êtes-vous d'accord avec moi
là-dessus, que, forcément, ça vient faire une pression à la hausse dans
les dépassements de coûts que vous avez mentionnés dans les budgets de santé?
M. Legault : Bon non, je ne suis pas d'accord avec le chef de
l'opposition officielle. On parle d'infrastructures. Donc, quand je
parlais, tantôt, des dépassements au niveau des dépenses de fonctionnement,
bien, évidemment, les infrastructures, c'est
autre chose. Donc, ce n'est pas une explication pour le dépassement dans les
dépenses de fonctionnement.
M. Tanguay :
Justin Lawarée, professeur adjoint à l'École nationale d'administration
publique, en entrevue avec Le Journal
le 23 décembre dernier, parlait de mauvaise gestion, et je le cite :
«Quand un projet passe, par exemple, de 50 millions à 200 millions,
soit il y a une mauvaise gestion, une mauvaise analyse de l'infrastructure ou
encore on ne s'est pas rendu compte de l'ampleur de la dimension
organisationnelle qu'il représentait. Les projets informatiques ne sont pas juste des logiciels. Il faut aussi
prendre en compte la gestion du changement, la formation des employés, etc.»
Le premier ministre considère-t-il que, sous son administration, l'État est en
contrôle et gère bien?
M. Legault : Bon, d'abord, ce
qu'il est important de dire, c'est que les chiffres dont on parle, que ça soit
le 40 millions ou le 200 millions,
ce sont des estimés de dépassements des prochaines années. Donc, ce n'est pas
de l'argent qui est encore dépensé.
Donc, il y a encore moyen de resserrer ces programmes-là. Maintenant, quand on
regarde, et puis je vois où veut en
venir le chef de l'opposition officielle, pourquoi a-t-on un déficit
actuellement, essentiellement parce qu'on a augmenté de plus de
50 % les dépenses en santé et en éducation. Pourquoi? Parce qu'on a voulu,
entre autres, revoir les salaires des
enseignants, revoir aussi l'aide qui est donnée aux enseignants, ce qu'on
appelle les aides à la classe. On a, en fait, augmenté la masse
salariale, dans la dernière négociation, de plus de 25 % en santé et en
éducation. Donc, c'est ce qui explique essentiellement le déficit qu'on a, plus
les agences de notation font le même exercice pour les infrastructures.
M. Tanguay : Ça, vous
aurez compris qu'on va revenir, là, sur la décote du Québec. Toujours dans
l'article du 23 décembre 2024 de
Gabriel Côté, du Journal, on dit : «La transition vers Santé Québec
s'avère très onéreuse, alors que le
rapatriement des données administratives des divers établissements du réseau
coûtera 430 millions, soit 228 millions de plus que ce qui
était initialement prévu.» Coudon, Santé Québec, ça aura-tu valu la peine?
M. Legault : Oui. Donc, on parle
toujours du même projet, là.
M. Tanguay : Oui, mais, une
fois qu'on l'explique...
M. Legault : Donc, ce n'est pas un
nouveau dossier. Donc, le dépassement dont on parle, de 200 millions,
c'est un estimé à terme. Donc, il n'y a pas encore eu de dépassement de
dépensé. Et, bon, pour ce qui est de Santé Québec,
je pense, c'est une suggestion qui a été reprise par plusieurs personnes,
Michel Clair, Gaétan Barrette, beaucoup de gens qui connaissent bien le réseau de la santé, qui pensent que c'est
important de créer une espèce d'Hydro-Santé, donc, une agence qui vient
gérer, de façon très imputable, le réseau de la santé.
M. Tanguay : Mais ne reconnaît-il
pas que, si lui et moi, nous gérions, cet après-midi, une entreprise, on aurait
créé une division supplémentaire à l'interne et nous aurions... parce que le
228 millions s'explique, puis les gens vont comprendre à la maison. Le
228 millions d'extras, c'est un contrat qui coûtera, à la fin,
430 millions. C'est pourquoi, à
l'interne, c'est le rapatriement des données administratives des divers
établissements du réseau. Trouve-t-il que, là, on sert la population,
services de première ligne, ou les gens, ils n'ont pas les services? Est-ce que
c'est ça, la priorité?
M. Legault : Bon, d'abord, je le
répète, le 228 millions de dépassement n'est pas encore dépensé.
M. Tanguay : Il va falloir le
payer.
M. Legault : Donc, il y a un estimé,
dans les années à venir, qu'il pourrait y avoir un dépassement comme il y a
souvent dans des systèmes informatiques, dépassement qui serait amorti sur un
certain nombre d'années. Donc, il faut regarder ça sur plusieurs années.
M. Tanguay : Alors, le premier
ministre est-il d'accord de constater, et ce qu'il dit, c'est : Ça se fait
partout, c'est l'enjeu partout, qu'il
n'a pas le contrôle des grands projets? Il n'a pas le contrôle des grands
projets informatiques. Que fait-il pour s'assurer, avec un tableau de
bord clair... Ce matin, on avait des questions. Le tableau de bord n'était pas
à jour ou il était trop facile de le contourner. Que fait-il pour s'assurer que
ce soit le cas?
M. Legault : Oui, bien, d'abord, je
trouve ça un peu spécial que le chef par intérim du Parti libéral parle des
ajustements à faire sur le tableau de bord, parce que, quand on avait un
gouvernement libéral, il n'y en avait tout simplement pas, de tableau de bord.
Donc, on n'avait vraiment aucune idée où on s'en allait. On naviguait à vue
dans le brouillard. Donc, au moins, on est en train de mettre en place un
tableau de bord avec plusieurs indicateurs de performance. Donc, on évolue dans
le bon sens, vers une gestion plus efficace.
M. Tanguay : Diriez-vous que vos
tableaux de bord ont évité et aidé à éviter le fiasco SAAQclic dans les sept
dernières années?
M. Legault : Oui, bien, je reviens
sur les systèmes informatiques. Actuellement, il y a 216 projets qui sont
actifs, il y en a 188 qui sont «on budget», donc qui sont au vert, il y en a 14
qui sont au jaune et 14 qui sont au rouge. Donc,
évidemment, on surveille les 14 jaunes et les 14 rouges, mais il faut
quand même noter qu'il y en a 188 qui vont bien,
qui sont... qui respectent leur budget. Puis, au total, on parle de projets qui
totalisent 2,5 milliards, qui vont être faits sur une durée moyenne de
55 mois, donc, et il faut comprendre, là, que les projets qui auront des
dépassements, bien, seront amortis sur un
certain nombre d'années. Donc, quand on calcule tout ça, on voit quand même que
la situation est sous contrôle.
• (15 h 50) •
M. Tanguay : À combien, puisqu'il a toutes les données, les
28 projets hors budget, à combien on évalue, en million de dollars, le hors budget? Ça ne
se peut pas qu'il n'ait pas la donnée.
M. Legault : Oui,
je n'ai pas cette information-là.
M. Tanguay : Il me semble que c'est central sur ce qu'on jase.
Est-ce que ça l'intéresserait de l'avoir? Est-ce qu'il aimerait ça l'avoir?
Est-ce que vous pouvez nous donner l'information? Pouvez-vous la demander qu'on
nous la donne?
M. Legault : Oui,
bien, je pense que, si on fouille comme il le faut sur le site, là, c'est de
l'information qui est déjà publique. Je n'ai
juste pas le temps d'aller fouiller dans le détail, mais je pense qu'on a le
détail déjà sur le site. Donc, si l'équipe du chef de l'opposition
officielle fait un petit peu de travail, je pense qu'ils pourraient être
capables de sortir les données pour chacun des projets.
M. Tanguay : Bien là, si vous me demandez de faire le travail
du gouvernement, je vous dirais : Tassez-vous, je vais prendre la place du gouvernement, puis on
va gérer le Québec, là. Mais vous, comme premier ministre, vous dites...
vous avez dit, à raison... parce qu'il y a
beaucoup d'argent, 2,5 milliards, puis il y en a 28 qui sont hors budget,
puis vous ne savez pas combien de centaines de millions ça représente?
M. Legault : Bien,
on peut le sortir, là, mais, au total, au total, ce n'est pas un coût, là, qui
est important.
M. Tanguay : O.K.
28 avril, vous parliez des tableaux de bord. Donc, on a établi que les tableaux
de bord, en sept ans, n'ont pas empêché SAAQclic. On est d'accord que le
tableau de bord ne permet pas au premier ministre du Québec après-midi, à
15 h 52, de nous dire, les 24 projets qui sont hors budget,
combien de centaines de millions de dollars
on parle de plus à payer pour la même patente qu'on avait de signée. Puis, les
tableaux de bord, jugement très sévère, publié le 28 avril, un
article de Charles-Éric Blais-Poulin dans La Presse, où — je
sais que, M. le Président, «maquiller»,
c'est un mot qu'on ne peut pas utiliser — «l'état
d'avancement des chantiers informatiques du gouvernement, aux yeux de la
population, une pratique courante, selon un ancien employé du ministère de la
Cybersécurité et du Numérique qui s'est confié à La Presse». En lisant
ça, le premier ministre, qu'a-t-il pensé et qu'a-t-il fait?
M. Legault : Oui,
bien, le chef de l'opposition officielle parle du projet SAAQclic. Je lui
rappelle que c'est un contrat qui a été donné par le gouvernement libéral, et
c'est au moment où le contrat est donné qu'il faut mettre des balises pour
s'assurer autant que c'est possible qu'il n'y aura pas des dépassements de
coûts importants. Donc, le problème, s'il y en a un, bien, il a été créé par le
gouvernement libéral, là, il faut quand même le dire, dans le dossier SAAQclic. Bon, il y a d'autres dossiers, depuis ce
temps-là, qui ont été donnés par notre gouvernement, mais le dossier SAAQclic,
ça part d'abord du gouvernement libéral.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Mme la députée de Mercier, s'il vous plaît, pour
16 min 11 s, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Je veux
parler de santé, maintenant, avec le premier ministre. J'aimerais savoir
si le premier ministre trouve important d'investir en prévention en santé.
M. Legault : Oui,
absolument. D'ailleurs, il y a une politique qui est en vigueur sur la
prévention en santé, et, on le sait, plus on
investit en santé, plus, à moyen terme, on peut réduire les dépenses en santé.
Donc, on continue de le faire. Il y a
des centaines de millions qui s'investissent à chaque année. Je sais que les
gens, comme le Dr Arruda, qui est maintenant en charge de la prévention,
souhaiteraient qu'on en mette plus, mais le défi qu'on a, c'est de trouver
un équilibre entre les services qu'on donne
aux patients puis les investissements qu'on fait en prévention. Donc, évidemment,
on souhaiterait être capables d'en mettre plus, mais, actuellement, c'est
difficile.
Mme Ghazal : O.K.
Donc, je comprends que le ministre... le premier ministre est d'accord que
c'est important d'investir en santé, et donc il reconnaît que, quand on
investit en santé, ça permet à l'État de faire des économies.
M. Legault : Oui,
absolument, puis c'est vrai, entre autres, pour le sport. On a beaucoup investi
dans le sport depuis six ans, et je pense
que ça a un impact non seulement sur la santé, mais aussi sur la réussite
scolaire. Donc, on est vraiment gagnants quand on investit dans le
sport.
Mme Ghazal : C'est ça, donc, la
prévention, c'est très, très large, c'est la santé publique, le sport chez les
jeunes, etc. Est-ce que le premier ministre est d'accord avec moi que la
contraception est une mesure de prévention, la contraception pour la santé
reproductive des femmes?
M.
Legault : Oui, absolument.
Mme Ghazal : C'est
une mesure de prévention?
M. Legault : Oui.
Mme Ghazal : Et, comme c'est une mesure de prévention, est-ce
qu'il est d'accord avec moi que, si le gouvernement
investissait et rendait la contraception gratuite pour les femmes, ça
permettrait de faire des économies?
M. Legault : Effectivement, je pense, c'est quelque chose qu'il
faut regarder. Le Québec, depuis plusieurs années, est en retard sur des pays comme la France. Et
donc c'est quelque chose qu'il faudrait regarder, effectivement, puis c'est
quelque chose qu'on regarde.
Mme Ghazal : Très
bien. Moi, j'ai déjà posé la question au premier ministre à la fin de l'automne
dernier. Il m'avait dit que le fait de
rendre la contraception gratuite était une bonne idée. Là, on est rendus
presque au mois de mai. Il me dit qu'on le regarde. Est-ce qu'il a un
échéancier? Bien, premièrement, est-ce qu'il s'engage, donc, à rendre la
contraception gratuite éventuellement?
M. Legault : Bien,
écoutez, je pense, c'est d'abord la responsabilité du ministre de la Santé de
choisir les priorités en santé, mais je pense que c'est quelque chose qui doit
être considéré. Mais, comme peut se l'imaginer la cheffe du deuxième groupe d'opposition, il y a beaucoup, beaucoup,
beaucoup de demandes en santé puis en services sociaux, que ça soit
l'itinérance que ça soit les jeunes. Donc, même en prévention, il y a beaucoup,
beaucoup de demandes, mais c'est une demande, effectivement, qui doit être
considérée.
Mme Ghazal : Bien, c'est important que le premier ministre soit
sensibilisé un peu plus pourquoi c'est important que lui aussi demande à
ce que ce soit une priorité, parce que, oui, il y a beaucoup de demandes, mais
on ne peut pas prendre la contraception
comme parmi toutes les autres demandes, c'est une demande parmi tant... parmi
tant d'autres, parce que... Est-ce
que vous savez c'est quoi, la première, première barrière qui fait que les
femmes, et surtout les jeunes femmes, n'utilisent pas la contraception,
et donc sont à risque d'avoir des grossesses non désirées?
M. Legault : Oui, bien, je pense qu'il y en a deux, grandes
raisons, un, l'information, je pense que, malheureusement, il y a encore des gens qui ne savent pas que ça existe,
les nouveaux moyens de contraception, puis, bon, il y a une barrière financière
sûrement aussi parce que les nouveaux moyens de contraception coûtent plus
cher.
Mme Ghazal : Exact. Donc, le coût, c'est la barrière principale
à l'utilisation de la contraception. Est-ce que le premier ministre sait, les
jeunes de moins de 25 ans, c'est quoi, la proportion des jeunes femmes de
moins de 25 ans qui ne veulent pas tomber enceinte, mais qui
n'utilisent pas de contraception à cause de son coût?
M. Legault : Je
n'ai pas le chiffre. Je n'ai pas tous ces chiffres-là en tête, là, mais,
malheureusement, c'est probablement élevé, oui.
Mme Ghazal : Oui,
bien, c'est le quart, le quart des jeunes femmes, et ça, ce que ça veut dire,
c'est que ces jeunes femmes là, qui n'utilisent pas la contraception, sont à
risque, donc, de tomber enceintes et de devoir, après ça, avoir un avortement,
ce qui fait que c'est mauvais pour elles. C'est aussi des coûts supplémentaires
pour le système de santé. Moi, j'ai déposé une pétition à l'Assemblée nationale
de... qui a recueilli près de 100 000 signatures de Québécois et
Québécoises qui demandent à ce que la contraception soit gratuite. Je viens de
dire au premier ministre que la première
barrière, c'est le coût, et le premier ministre lui-même a reconnu que la
contraception est une mesure de prévention, et faire de la prévention
permet de faire des économies. Donc, pourquoi le premier ministre ne s'engage
pas à en parler avec le ministre de la Santé pour en faire une priorité?
M. Legault : Bien, je m'engage à ce qu'on en parle avec...
qu'on en reparle, parce qu'on en a déjà parlé, avec le ministre de la Santé.
Mme Ghazal : O.K., mais est-ce que... J'aimerais entendre une
échéance. Est-ce que l'année prochaine, quand on va être assis ici pour
les crédits, est-ce que cet engagement-là va être rempli?
M. Legault : Je ne suis pas en mesure, là, aujourd'hui, de
prendre cet engagement-là. Comme je le disais, il y a beaucoup de
priorités en santé, puis je veux laisser une certaine marge de manoeuvre au
ministre de la Santé.
• (16 heures) •
Mme Ghazal : Je ne sens pas le... Il dit qu'il s'engage à en
parler. Il trouve que c'est important. En ce moment, il y a beaucoup,
beaucoup de reculs des droits des femmes, notamment aux États-Unis, ailleurs.
Il faut faire attention ici. Moi, j'aimerais
ça demander au premier ministre, sur une échelle de un à 10, les droits des
femmes, c'est quoi, le niveau d'importance, une échelle de un à 10,
qu'il accorde pour les droits des femmes.
M. Legault : Bien, proche de 10,
probablement.
Mme
Ghazal : Vous n'avez pas l'air... Le premier ministre n'a pas l'air
sûr.
M. Legault : Non, non, bien, écoutez, d'abord, on doit se
réjouir, au Québec, là, quand on se compare, surtout avec les États-Unis
de Donald Trump, sur l'accessibilité des services. Et, moi, une de mes grandes
fiertés, c'est toutes les maisons d'hébergement qu'on a mises en place pour
aider les femmes qui sont victimes de harcèlement, de violence. Donc, on a investi
beaucoup puis on va continuer d'investir.
Mme Ghazal : Bien, le premier ministre dit qu'il est fier, au
Québec, il y a eu des avancées, mais malheureusement, pour la
contraception, nous ne sommes pas précurseurs. En fait, le Québec a du retard. Donc,
si le premier ministre me dit que la
question des droits des femmes et l'égalité entre les femmes et les hommes,
c'est une priorité, ce n'était pas clair si c'était 10, mais c'était
proche, peut-être neuf, neuf et demi, je ne le sais pas, je vais le laisser le
dire. Si c'est une priorité qui est
importante, bien, il faudrait qu'on soit précurseurs, et, malheureusement, on a
du retard. Est-ce que le premier ministre sait quelles autres provinces
dans le Canada offrent déjà la contraception gratuite et universelle?
M. Legault : Oui, bien, je pense que c'est un dossier qu'il
faut regarder dans l'ensemble. Il y a la contraception, mais il y a aussi les moyens d'avorter à la maison
ou à l'hôpital. Donc, quand on se compare avec les autres provinces, il faut
garder de la contraception jusqu'aux moyens d'avortement. Mais c'est vrai qu'on
a un retard à rattraper de ce côté-là.
Mme Ghazal : En Colombie-Britannique, ils ont un programme qui a été instauré en 2023,
et ce programme-là, parce que le gouvernement
cherche des moyens aussi de faire des économies, bien, rendre la contraception
gratuite permet de faire des économies. Dès la deuxième année, le coût
qui a été dépensé par la Colombie-Britannique, on est rendu à coût nul. C'est-à-dire qu'ils ont investi un montant d'argent
sur trois ans, c'est 39,7 millions, mais déjà, dès la première
année, ils sont... dès la deuxième année, ils sont rentrés dans leur argent.
Donc, pour parler en
langage de comptable, le retour sur investissement dans... pour la
contraception est extrêmement rapide. Il n'y a pas d'autre projet qui permet de
faire autant d'économies aussi rapidement que celui de rendre la contraception
gratuite. Donc, je ne m'explique pas pourquoi est-ce qu'on attend encore au
Québec. Il y a la Colombie-Britannique, le Manitoba, l'Île-du-Prince-Édouard, et,
au Québec, c'est encore en réflexion et ce n'est pas sûr qu'on va
l'avoir, la contraception gratuite pour les femmes. Je ne me l'explique pas.
M. Legault : O.K. Bien, d'abord, je suis certain que la cheffe
du deuxième groupe d'opposition est au courant, mais, déjà, c'est gratuit, la
contraception, pour les femmes de moins de 18 ans puis pour les femmes qui
sont sur l'aide sociale, de moins de 25 ans. Je suppose qu'elle
était au courant de ça.
Mme Ghazal : Bien,
les personnes...
M. Legault : Est-ce
qu'elle était au courant?
Mme Ghazal : Attendez, ce n'est pas 100 % gratuit, il faut
faire attention. Les personnes qui sont couvertes par la RAMQ, pour
certains types de contraception, certains types, pas tous les types de
contraception, il y a une franchise de 22 $ par mois, puis après ça il
faut débourser 32 % du coût de la contraception. Mais ce qu'il est très
important de comprendre, c'est qu'il n'y a pas un seul moyen de contraception.
Souvent, on pense que c'est la pilule, mais il y a des femmes qui prennent la pilule depuis très, très jeune, et ça ne
fonctionne pas pour elles. Soit elles ont des grossesses non désirées, soit, par exemple, elles ont des
problèmes de santé mentale, elles font des dépressions, et il faut qu'elles prennent des antidépresseurs parce qu'elles
n'utilisent pas la contraception qui répond à leurs besoins. Donc, par exemple,
il y a le stérilet, il y a le diaphragme...
stérilet de cuivre, diaphragme, spermicide, il y a d'autres types de
contraception qui ne sont pas remboursés.
M. Legault : Oui.
Oui, bien, écoutez, je vais vérifier, là. Moi, ce qu'on me disait, c'est que
c'était gratuit pour les filles de moins de 18 ans et pour les femmes de
moins de 25 ans, pour celles qui sont aux études et celles qui sont sur l'aide sociale. Maintenant, c'est
intéressant, ce que dit la cheffe du deuxième groupe d'opposition, puis il y a
même des économies à faire, donc c'est gagnant pour les femmes, gagnant
pour l'État, donc c'est quelque chose qu'il faut regarder.
Mme Ghazal : Puis
non seulement ce n'est pas gratuit pour tout le monde... Parce qu'il y a des
jeunes qui sont sur les assurances de leurs parents, donc, quand ces jeunes-là
sont sur les assurances de leurs parents, elles ne peuvent pas être avec les
assurances publiques, les médicaments publics, et elles ne vont pas utiliser la
contraception, pour une question de confidentialité, parce que, pour toutes sortes
de raisons, elles ne veulent pas que leurs parents le sachent, qu'elles en
prennent, et donc elles ne l'utilisent pas. C'est d'autant plus de jeunes
femmes qui sont à risque d'avoir des grossesses non désirées, et ça a des
impacts énormes pour elles, pour leur famille et aussi pour l'État.
M. Legault : Oui.
Bien, écoutez, ce que je regarde, là, c'est que ce serait gratuit pour les
filles de 18 ans et moins puis les filles de 25 ans et moins qui sont
aux études et sur l'aide sociale. Maintenant, ce que...
Mme Ghazal : Sauf si elles ont des
assurances, sauf si elles ont des assurances privées.
M. Legault : Pardon?
Le Président (M.
Bachand) : Allez-y.
M. Legault : Pardon?
Le Président (M.
Bachand) : Continuez.
M. Legault : Continuer? Oui, bien,
c'est ça, là, est-ce qu'il devrait y avoir une exception quand c'est les
assurances des parents puis que les jeunes filles ne veulent pas le dire à
leurs parents? Je pense, c'est quelque chose d'intéressant qu'il faut regarder.
Mme Ghazal : Bien, écoutez,
moi, j'aime beaucoup l'ouverture du premier ministre puis j'en profite pour le
sensibiliser un peu plus à la question pour que, quand il va avoir des
discussions avec le ministre de la Santé et la ministre de la Condition féminine, il puisse être éclairé sur le sujet.
C'est très important de ne pas commencer à vouloir, puis ça, c'est ce que la ministre de la Condition
féminine m'a dit... il faut juste y aller de façon ciblée. C'est très important
que ça soit universel pour toutes les femmes, parce que souvent, quand
on met en place un programme, de vouloir discriminer
à qui on le donne, à qui on ne le donne pas, ça finit par avoir des coûts
administratifs beaucoup plus élevés que les économies qu'on pensait faire.
Je l'invite fortement à regarder ce qui se
passe, malheureusement, ailleurs au Canada. Je trouve ça dommage, je ne sais
pas s'il est d'accord avec moi, s'il trouve ça dommage, qu'on n'ait pas été les
précurseurs, nous qui aimons nous définir
comme une société qui est en accord avec l'égalité entre les femmes et les
hommes. Donc, est-ce qu'il trouve ça dommage qu'on n'ait pas été les
précurseurs et qu'on soit aussi en retard?
M. Legault : Oui, bien,
écoutez, c'est un dossier, comme je dis, que j'ai déjà discuté non seulement
avec le ministre de la Santé, même avec la ministre de la Condition féminine.
C'est un dossier qui tient beaucoup à coeur à la
ministre de la Condition féminine. Puis la cheffe du deuxième groupe
d'opposition a raison, dans la plupart des dossiers, quand il s'agit
d'égalité hommes-femmes, on est en avance sur les autres provinces. Donc, il y
a peut-être, dans ce dossier-là, une exception qu'il faut peut-être corriger.
Mme Ghazal : Oui, puis ce n'est
pas une petite exception, c'est quand même énorme. Il y a eu à peu près
400 médecins qui ont signé une lettre pour dire qu'il faut, au Québec,
rendre la contraception gratuite. Il y a une médecin
avec qui j'ai parlé qui m'a dit que rendre la contraception gratuite pour toutes
les femmes de façon universelle, ça change la vie des femmes. Et, à
l'époque où il y a des reculs des droits des femmes, on ne veut pas uniquement
se rappeler du passé, du droit de vote puis
des gains qui ont été faits dans le passé, il faut aussi avoir des bonnes
nouvelles pour les femmes, parce que c'est très, très rare.
Et je rappelle au premier ministre,
100 000 signatures pour une pétition à l'Assemblée nationale, ça,
c'est tout un consensus, donc c'est... J'espère que la prochaine fois que je
vais... En fait, ça va être très prochainement, j'ai déjà annoncé que j'allais déposer un projet de loi pour rendre la
contraception gratuite. Est-ce que le premier ministre, face à son
ouverture, s'engage à étudier ce projet de loi là et qu'on travaille en collaboration
ensemble pour l'égalité et les droits des femmes?
M. Legault : Bien, ce que j'ai
déjà dit, c'est que je m'engage à en parler avec le ministre de la Santé, avec
la ministre de la Condition féminine. On va regarder ça sérieusement.
Mme Ghazal : Il y a beaucoup,
beaucoup... il y a les 100 000 personnes qui ont signé, il y a
beaucoup de gens qui regardent ça, la
fédération québécoise pour le planning des naissances, c'est un dossier
extrêmement important. Oui, il y a eu des choses importantes qui ont été
faites pour l'avortement, mais la contraception, ce n'est pas juste un dossier
mineur parmi d'autres en prévention et en santé, c'est majeur, c'est très
important. Et j'ai hâte de déposer le projet de loi puis de voir la réception
du premier ministre après avoir discuté avec ses collègues.
M. Legault : Parfait.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. M. le chef de
l'opposition officielle, pour 23 minutes, s'il vous plaît.
M. Tanguay :
23 minutes. Merci beaucoup, M. le Président. On va parler de finances
publiques, de budget, du déficit record. Je
sais que le premier ministre n'aime pas ça quand je dis «record»; c'est quand
même 13,6 milliards de dollars.
Petite question rapide. Vous vous... Il se rappellera, le premier ministre, M.
le Président, qu'il avait dit l'an passé, à l'époque que le déficit
était à 11 milliards, il avait dit que c'était raisonnable. Considère-t-il
que le déficit de 13,6 milliards de dollars, aujourd'hui, est aussi
raisonnable?
• (16 h 10) •
M. Legault : Oui. M. le
Président, évidemment, il n'y a aucun gouvernement, puis moi le premier, qui souhaite avoir un déficit. Donc, ce qu'il faut
regarder, c'est pourquoi on a un déficit. Et, je l'ai dit, essentiellement, il
y a deux raisons : un, on a
investi comme jamais en santé puis en éducation puis, deux, on a baissé les
impôts de la classe moyenne. Donc, c'est sûr que,
si on fait des coupures, puis là on ne parle pas d'enlever un peu de
bureaucratie, là, on parle d'un déficit
d'une dizaine de milliards, donc il faut être capable de voir : Est-ce
qu'on veut couper dans les services en
santé et en éducation, comme l'a fait le gouvernement libéral lors de son
dernier mandat, ou est-ce qu'on veut augmenter les impôts, mettre en place toutes sortes de taxes, là, sur les services
de garde, et autres, comme a fait le dernier gouvernement libéral? Nous,
on pense qu'on est capables, sur cinq ans, de ramener l'équilibre budgétaire.
M. Tanguay :
Est ce qu'il trouve que son déficit de 13,6 milliards est raisonnable?
M. Legault : Bien, écoutez, je n'aime pas ce mot-là, je trouve
qu'un déficit c'est toujours trop gros, donc soyons prudents avec ce mot-là.
C'est un déficit, malheureusement, qui est nécessaire à cause du rattrapage
qu'il y avait à faire, autant du côté
de la santé et de l'éducation que du côté du portefeuille des Québécois. Il y
avait une urgence d'agir dans ces deux dossiers-là, puis ça nous amène
un déficit de 11,4 milliards.
M. Tanguay : Est
ce que le premier ministre considère... est-ce que le premier ministre
considère que les Québécoises et Québécois ont de meilleurs services
aujourd'hui comparativement à il y a sept ans?
M. Legault : Bon,
là, on s'embarque dans quelque chose qui est gros, entre autres, et on n'a pas
le choix que de parler d'immigration
temporaire. Depuis deux ans, on est passé de 300 000 immigrants
temporaires à 600 000. C'est certain que les
600 000 personnes ont besoin de services en éducation, on parle de
50 000 enfants, des besoins en santé,
des besoins en logement, entre autres, logements abordables, puis on a mis des
milliards en logement abordable, donc
c'est certain que ça a un impact sur les finances publiques, donc, puis ça a un
impact sur les services qui sont donnés à la population. En plus, bien, on a eu la pandémie qui a retardé à peu
près tous les gouvernements dans toutes les juridictions, et on est dans une
situation aussi où on doit absolument régler avec les médecins de famille pour
avoir une première ligne forte.
Actuellement, il y a la moitié des Québécois qui vont à l'urgence pour soigner
un petit bobo parce qu'ils n'ont pas de médecin de famille ou ils n'ont
pas accès à un GMF.
M. Tanguay : Est-ce
que le premier ministre... Comment qualifierait-il ça, là, ses trois principaux
problèmes depuis qu'il est premier ministre?
Donc, pandémie, immigration, Trump, comment qu'il qualifierait ces trois
éléments-là?
M. Legault : Bien,
écoutez, la pandémie, ça a eu un impact sur tous les services. On a perdu des
employés, on a été obligés de réembaucher, donc reprendre l'expérience. Quand
on regarde l'immigration, c'est certain que 600 000 personnes
de plus, on l'a vu, là, le Québec est passé de 8,4 millions d'habitants à
9 millions d'habitants, donc ça a un impact de quelques pourcents sur les
budgets. Quand on regarde le déficit, actuellement, c'est 1,8 % du PIB.
Donc, quand on regarde les pays européens, quand on regarde les États-Unis,
quand on regarde ailleurs, on peut dire que
c'est... bon, puis je n'aime pas le mot «raisonnable», mais ça reste quand même
un déficit qu'il est possible de résorber sur un certain nombre d'années puis qui était nécessaire. On avait un
rattrapage à faire en santé, en éducation, on a embauché
100 000 employés de plus en santé puis en éducation.
M. Tanguay : Le
premier ministre croit-il toujours à son plan de retour à l'équilibre
budgétaire sur cinq ans?
M. Legault : Absolument,
oui.
M. Tanguay : Est-ce que le premier ministre va déposer, dans
les prochains mois, via son ministre des Finances, une mise à jour de
son plan de retour à l'équilibre budgétaire?
M. Legault : Bien,
écoutez, il y a une chose de changée... en fait, deux, trois choses de
changées, il y en a une qui est négative,
qui est le gain en capital, que M. Carney a décidé, finalement, de changer
d'idée, mais il y a d'autres mesures
où c'est dans l'autre sens. Donc, le ministre des Finances me disait que son
plan est toujours pertinent, donc qu'on prévoit toujours, d'ici
2029-2030, atteindre l'équilibre budgétaire.
M. Tanguay : À
combien il l'évalue? Moi, j'ai 1,5 milliard de dollars sur cinq ans,
le gain en capital, dont 800 millions cette année. Ce sont les chiffres
exacts, ça?
M. Legault : Je
pense que c'est un bon ordre de grandeur.
M. Tanguay : Oui.
Quels sont les autres éléments aussi auxquels il faisait référence qui ont...
qui viennent...
Des voix : ...
M. Legault : On
va les sortir, là, donnez-nous quelques minutes, là.
M. Tanguay : O.K. Et le premier ministre, là, a dit, M. le
Président, il y avait le gain en capital qui avait changé... Qu'est-ce
qui a changé? Il y avait deux autres exemples de choses que...
M. Legault : C'est
ça, là, qu'on est en train de sortir. Il y a des écarts qui sont dans l'autre
sens, qui viennent annuler cette perte, là, due au gain en capital.
M. Tanguay : Donc, vous dites qu'il
y a des écarts qui vont aller dans l'autre sens, qui vont faire en sorte que la
perte du gain de capital, de revenus escomptés, est épongée par des revenus
additionnels qui iraient...
M. Legault : Oui. Oui.
M. Tanguay : J'ai bien hâte de voir
quels seraient ces revenus additionnels.
M. Legault : On est en train de les
sortir.
M.
Tanguay : Vous allez nous les sortir? Oui, si vous pouvez
nous les sortir avant la fin, s'il vous plaît, de la séance.
M. Legault : Oui.
M. Tanguay : Pourquoi le ministre
des Finances a dit, après la décote, qu'il allait mettre à jour... à 98.5, Patrick Lagacé, il a dit, à l'entrevue du vendredi
matin... il a dit qu'il allait mettre à jour son plan de retour à l'équilibre
budgétaire parce que, là, il s'est fait taper sur les doigts par Standard &
Poor's?
M. Legault : Bien, écoutez, on a été
quand même conservateurs dans le budget 2025-2026. Il y a une provision
pour éventualité, de 2 milliards, qui est là pour — et puis là ça me rappelle
un peu les écarts dans le sens contraire — de
2 milliards pour la situation économique. On se rappelle que, dans la
fabrication du budget 2025-2026, le ministre des Finances a pris
pour hypothèse qu'il y aurait des tarifs, en moyenne, de 10 % sur tous les
produits. Or, actuellement, avec les tarifs
qui sont en place, on parle plutôt d'une moyenne d'environ 6 % de tarifs.
Donc, il y aura des gains sur les revenus par rapport à ce qui était prévu, si
M. Trump ne change pas d'idée, là, mais aussi si notre provision de
2 milliards n'est pas complètement utilisée. C'est quand même beaucoup,
là, une provision de 2 milliards.
M. Tanguay : Est-ce que le premier
ministre a été surpris par la décote?
M. Legault : Plus ou moins, parce
que le PQI, donc le plan d'infrastructures, qui est passé de 9 milliards à
19 milliards, c'est beaucoup, c'est
beaucoup. Et le ministre des Finances nous avait dit : Il y a un risque de
décote si on augmente le montant des infrastructures. Par contre, quand
on regarde l'état de nos hôpitaux, de nos écoles, c'était nécessaire de faire cet investissement-là pour
offrir des services de qualité. Et, deuxièmement, c'est un bon moyen de prévenir le ralentissement économique qu'on peut
peut-être voir venir avec M. Trump, en remplaçant des investissements
privés. On le voit, actuellement, à cause de
l'incertitude, il y a moins d'investissements privés, bien, de remplacer ça par
des investissements publics qui viennent du PQI... Mais évidemment il y a des
agences comme S&P qui n'ont pas aimé cette augmentation du plan des
infrastructures.
M.
Tanguay : Est-ce que le premier ministre ne serait également
pas tout à fait surpris si les autres, Fitch, DBRS, Moody's, emboîtaient
le pas et décotaient le Québec?
M. Legault : Bien, écoutez, on
espère que non.
M. Tanguay : Mais c'est possible.
M.
Legault : Je le sais que le ministre des Finances est à New
York, actuellement, je sais qu'il a des discussions avec une des agences. Mais on espère et on pense
qu'on devrait être corrects pour au moins certaines agences, qu'il n'y
ait pas de changement, donc qu'on reste à AA moins, plutôt que d'aller à A
plus.
M. Tanguay : Quelle est cette
agence?
M. Legault : Je n'ai pas les noms
puis je ne les dévoilerais pas, si je les avais.
M. Tanguay : Ça valait la peine de
poser la question quand même.
M. Legault : Oui, bien oui, c'est
une bonne question.
M.
Tanguay : Un gars s'essaie. Mais vous avez dit, pour
S&P, que vous étiez surpris, oui et non, plus ou moins... Bien, c'est ça, mais c'est la même chose qui
s'applique aux autres, vous ne seriez pas surpris, dû au choix que vous dites
dans le PQI, là, vous ne seriez pas à ce point-là... vous ne tomberiez pas en
bas de votre chaise tant que ça, là.
• (16 h 20) •
M. Legault : Bien, pour moi, il y a
une différence entre des dépenses de fonctionnement puis des dépenses
d'infrastructures. Je sais que M. Carney aussi fait la différence
maintenant.
M. Tanguay : C'est
là où c'est la «bromance», là.
M. Legault : Oui, c'est rendu mon
ami.
M. Tanguay : Ah oui?
M. Legault : Oui, c'est vrai. On
pense pareil. Et, non, sans blague...
M. Tanguay : Mais lui, il dit qu'il
est fédéraliste, par exemple.
M. Legault : Sans blague, je pense
qu'il y a une différence entre dire : Je dépense, par exemple, en santé,
en embauchant plus de monde, puis : Je
dépense pour des infrastructures qui vont durer 25, 30, 40 ans. Pour moi,
il y a une différence entre les deux,
surtout dans un contexte où il y a comme... Les investissements privés, là, les
investissements des entreprises sont sur pause depuis quelques mois, puisque
les entreprises attendent de voir ce qui va se passer avec M. Trump. Donc, de venir remplacer... Je
pense que c'est une théorie valable, en économie, de dire : On remplace des
investissements privés temporairement. On
l'a fait juste pour trois ans, pas pour 10 ans, pour trois ans, on a
augmenté ça à 19 milliards. Je pense que c'est raisonnable. Mais,
bon, S&P a moins aimé ce choix-là.
M.
Tanguay : O.K. À part celle dont on n'a pas le nom, là, l'agence
de cotation, les autres vont-elles être rencontrées par le ministre des
Finances à brève échéance?
M.
Legault : Je pense que, d'ici le mois de juin, c'est prévu
qu'elles soient toutes rencontrées. Je pense que c'est dans les
habitudes...
M. Tanguay : Mais là je
vous...
M. Legault : ...c'est dans les
habitudes du ministre des Finances de les rencontrer, là, en mai, juin.
M.
Tanguay : Il y a des premiers ministres dans le passé, c'est
historique, là, qui aussi participaient à de telles rencontres.
Avez-vous l'intention d'embarquer dans la danse?
M. Legault : Je fais confiance au
ministre des Finances et je ne pense pas qu'il y a péril en la demeure. On est quand même à A plus. Ce n'est pas idéal, on
aurait aimé ça rester à AA moins, mais, en même temps, ce qui me rassure,
c'est qu'il y a quelques semaines on a fait
une émission d'obligations, puis il n'y a pas eu de changement dans le taux
d'intérêt. Donc, c'est quand même... Parce
que ceux qui achètent des obligations sont différents des agences de notation.
Je pense qu'en bout de ligne ce qui est le
plus important, c'est ceux qui achètent des obligations, puis ceux qui achètent
des obligations, bien, ils nous ont donné comme un bon bulletin en
disant : On ne change pas le taux d'intérêt.
M.
Tanguay : Est-ce que vous diriez que vous êtes en train de
faire une sorte de relativisation, vous relativisez l'importance des
agences de cotation?
M. Legault : Non, je ne dis pas ça,
là. Je prends ça au sérieux et je prends ça au sérieux, le fait qu'on a un déficit de 11,4 milliards. On vise à le
résorber d'ici cinq ans, c'est important de le faire, et il y a une question
d'équité envers les générations. Mais, en même temps, on ne peut pas
sous-investir, entre autres en éducation. On a, depuis qu'on est au pouvoir,
investi dans des centaines, je pèse bien mes mots, là, des centaines d'écoles
et on est en train de continuer à investir dans plus de 150 écoles.
Je pense qu'on doit ça à nos enfants.
M.
Tanguay : Ça me fait penser, hier, je ne sais pas si vous
avez vu la vidéo de ma collègue de Jeanne-Mance—Viger
qui questionnait le ministre des Infrastructures, là, quand elle lui
parlait : Depuis que vous êtes au pouvoir, il y a eu combien de projets routiers? Puis il a dit :
Ah! il y en a eu des milliers et des milliers, voyons, collègue! Il y en a eu
des centaines, attendez, je vais vous donner le chiffre. Puis c'était
40. J'avais comme l'impression d'entendre le collègue des Infrastrsutures.
M. Legault : Bien non, je...
M. Tanguay : Je ne sais pas
si vous l'avez vue. Ma question, c'est...
M. Legault : Non, je n'ai pas vu...
M. Tanguay : Vous ne l'avez pas vue?
Aïe! Vous irez voir ça.
M.
Legault : Non, malheureusement, là, je n'ai pas le temps de
regarder les vidéos des députés de l'opposition, là.
M. Tanguay : Pas vrai! Bien, nous,
on a regardé... D'ailleurs, vous n'avez pas fait de podcast cette année?
M. Legault : Non,
non, non.
M. Tanguay : Parce que le monde, il
ne regardait pas non plus les vôtres?
M.
Legault : Bien, il n'y en avait pas beaucoup puis, en tout
cas, pas assez pour le temps que je consacrais à ça. Mais je n'exclus
pas d'en refaire.
M. Tanguay : Ah!O.K. Bien,
j'espère, parce que...
M.
Legault : Oui, parce qu'on m'a dit beaucoup de compliments,
là. Entre autres, sur le podcast avec Lucien Bouchard, là, j'ai eu
beaucoup, beaucoup de compliments sur ce podcast-là.
M. Tanguay : Oui. Bien, je vais
laisser le temps à votre équipe de regarder ça. J'espère que vous allez rentabiliser ce qui semble avoir été un
investissement, dans les crédits, dans les renseignements généraux, à la page 6.9.
Parce qu'il y a toujours bien une caméra qui
a été acquise, imaginez-vous donc, M. le premier ministre, pour
19 999 $. Il y a une caméra qui a été achetée...
M. Legault : O.K., donc, vous, vous
trouvez que c'est un 19 000 $ mal investi?
M. Tanguay : Bien, si vous n'en
tournez pas, de podcasts!
M. Legault : Ah! bien, on tourne des
vidéos quand même, là, on tourne des vidéos.
M. Tanguay : Avec la caméra?
M. Legault : Oui, oui, oui.
M. Tanguay : Donc, je voulais
savoir...
M.
Legault : Je vous invite à aller sur ma page Facebook, il y
en a beaucoup, de vidéos. Il y en avait une hier, d'ailleurs, pour mes réactions à l'élection de
M. Carney. Donc, je vous invite à aller sur ma page Facebook. J'invite aussi
tous les Québécois qui nous écoutent à aller sur ma page Facebook.
M.
Tanguay : Alors, on peut se faire une entente? Si je vais
écouter votre vidéo, allez-vous écouter la vidéo de ma collègue de Jeanne-Mance—Viger sur
les infrastructures?
M. Legault : Je ne suis pas certain.
M. Tanguay : Ah! pourtant, on l'a
payée, la caméra, 20 000 $, pour votre vidéo.
M. Legault : Donc, le Parti libéral
a investi 20 000 $...
M. Tanguay : Non, vous avez investi
20 000 $ pour
une nouvelle caméra dans vos crédits.
M. Legault : Et combien ça a coûté,
la caméra pour votre députée?
M.
Tanguay : Zéro, parce qu'elle est allée sur le site de
l'Assemblée nationale. C'est déjà payé. C'est-tu pas beau?
M. Legault : Donc, vous voulez me
dire que le Parti libéral du Québec n'a aucun appareil vidéo?
M. Tanguay : On n'a pas acheté une
caméra à 20 000 $.
M. Legault : O.K. O.K. Donc, le
Parti libéral du Québec n'a aucune caméra?
M. Tanguay : Bien, le Parti libéral
du Québec a...
M. Legault : Je suis surpris, là. Il
me semble qu'on en avait dans le temps de M. Charest, de
M. Couillard. Donc, ça a été jeté aux poubelles depuis...
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mais je sais très bien que
nous avons des caméras ici, au salon rouge. Alors, on va continuer en
respectant les différents temps. M. le chef de l'opposition officielle, s'il
vous plaît.
M. Tanguay : Les fonds du
Parti libéral du Québec ne sont pas des fonds publics, contrairement au Conseil
exécutif. C'est ça, la distinction. J'aimerais... Et puis, on n'a pas chargé ça
à l'État.
J'aimerais, M. le
Président, poursuivre sur le budget. Tantôt, le premier ministre a dit, là,
tantôt, le premier ministre a dit qu'il
n'allait pas couper en santé. Puis je pense que, il me corrigera si j'ai tort,
c'est en mars, à peu près, 2024, il avait dit : Jamais je ne
couperai en santé. Le premier ministre avait dit ça puis il me fait signe que
oui, puis c'est toujours ce qu'il prétend
aujourd'hui. Le 20 février dernier, Tommy Chouinard, La Presse,
faisait état des propos tenus par le
ministre de la Santé, et je le cite, là, ministre de la Santé, je le
cite : «Voulez-vous savoir c'est quoi, des vraies coupures? Ça veut
dire 3 % d'augmentation à chaque année. C'est en dessous des coûts de
système.»
Alors, en février, le 20, fin février dernier,
le ministre de la Santé établissait la ligne, que des vraies coupures, c'était 3 % d'augmentation du budget chaque
année. Et on apprend que, dans le budget de la santé, ça ne s'invente pas, cette année, c'est 3 % d'augmentation en
santé. Donc, selon la définition du ministre de la Santé, c'est des coupures.
Et, pire que ça, M. le Président,
l'an prochain, ce n'est pas 3 %, ce sera 2 %. Est-il d'accord avec
son ministre de la Santé, qui gère ce budget-là, que c'est des coupures?
M. Legault : Bon...
Une voix : ...
M. Legault : Oui, c'est beau? Bon,
d'abord, beaucoup de précisions sur ce qui vient d'être dit par le chef de l'opposition officielle. D'abord, je l'invite à
aller voir à la page C.5, on voit que depuis qu'on est en poste, depuis 2018,
la moyenne de l'augmentation du budget de la santé a été de 7,3 % par
année. 7,3 % par année. Maintenant, pourquoi les coûts de systèmes sont
plus bas en 2025-2026? Parce qu'on n'a prévu aucune augmentation de salaire
pour les médecins. Donc, autant les omni que
les spécialistes, on n'a prévu aucune augmentation de salaire. Pour l'année
prochaine, pour 2026-2027, on a prévu aussi des gains d'efficacité. Donc,
je pense que le chef de l'opposition officielle va être d'accord avec moi qu'il
y a de la bureaucratie à couper puis que c'est possible de ne pas couper dans
les services tout en augmentant le budget de 2 % ou 3 %, comme c'est
prévu dans les deux prochaines années.
M. Tanguay : Donc, si je suis le
raisonnement du premier ministre, parce que les médecins n'auront pas
d'augmentation salariale, parce qu'il va y avoir des gains d'efficacité, il
peut se permettre d'être en dessous des coûts de
système, à 3 %. Ces deux éléments-là vont éponger le manque à gagner
d'être à 3 % en dessous des coûts de système, c'est ça?
M. Legault : Absolument.
M. Tanguay : Puis ça représente
combien en millions, ça?
M.
Legault : Écoutez, les médecins ont une rémunération d'à peu
près 8 milliards par année. Donc, habituellement, on a une augmentation d'à peu près 2 %,
2 %, 3 %. Donc, 2 %, 3 % de 8 milliards, là, ça va
donner à peu près le chiffre. Pour ce
qui est des gains d'efficacité, on prévoit, si je me souviens bien, 500 ou
600 millions de gains d'efficacité. Donc, on devrait même être
capables d'améliorer les services.
• (16 h 30) •
M. Tanguay : Dans les 5 à
6 millions de gains d'efficacité, est-ce qu'il compte sur, donc, Santé Québec
pour réaliser ça?
M. Legault : Bien, en... Bon, un des
postes qui est très important, c'est le temps supplémentaire puis la main-d'oeuvre indépendante. Ça coûte très cher, la
main-d'oeuvre indépendante. Ça coûte très cher, le temps supplémentaire. Ce qui a été convenu, dans la
dernière négociation de convention collective avec les infirmières, c'est qu'on
peut enfin déplacer les infirmières d'un département à l'autre, même d'un
établissement à l'autre, donc on va être capables d'avoir une utilisation plus
optimale. Parce qu'on se retrouvait, dans l'ancienne formule des libéraux,
parfois, à avoir trop d'employés le
mercredi de jour, mais il nous en manquait la nuit puis la fin de semaine. Donc
là, on va être capables d'avoir une utilisation plus optimale.
M.
Tanguay : Et sur quoi escompte-t-il baisser de 3 %, qui
est déjà en dessous des coûts de système, pour se rendre, l'an prochain,
à 2 %? Sur quoi escompte-t-il...
M.
Legault : C'est ce que je viens de dire, c'est deux
choses : les salaires des médecins et les gains d'efficacité.
M. Tanguay : Mais là, on s'entend,
si les salaires des médecins, à zéro cette année, lui permettent de rester à 3 %, et les gains d'efficacité... Forcément,
si vous restez à zéro quant à l'augmentation des salaires du médecin dans...
l'an prochain, il va falloir... pour passer
de 3 % à 2 %, il va falloir que vous ayez une augmentation encore plus forte des gains d'efficacité, là.
M. Legault : Ou cette année, même
avec le trois, on va être capable d'améliorer les services, et, l'année
prochaine, les gains d'efficacité vont être plus grands.
M. Tanguay : Vous dites, même cette
année, avec le trois, vous seriez capable.
M.
Legault : On va être capable de réduire, entre autres, les listes
d'attente. Oui.
M. Tanguay : Mais les gains d'efficacité, on parle... en termes
de coût, ça va se traduire comment, ça? Ça va venir d'où, ces gains-là?
M. Legault : Bien, je viens de l'expliquer, entre autres,
beaucoup du temps supplémentaire puis de la main-d'oeuvre indépendante qui coûte très cher. Puis on est en
train, comme le disait le ministre de la Santé, de se sevrer de cette
main-d'oeuvre.
M. Tanguay : Ne reconnaît-il pas que, jusqu'à maintenant... ça
fait longtemps qu'il en parle, puis il a été incapable de livrer.
Pourquoi il livrerait cette année, quant à cela?
M. Legault : Bien,
parce qu'on a signé les conventions collectives avec les infirmières en
décembre 2024. Donc, depuis le mois de
janvier 2025, cette année, on peut enfin déplacer les infirmières. Je sais
que Québec solidaire était sur les lignes de piquetage pour défendre les
syndicats qui ne voulaient pas nous donner cette flexibilité-là, mais on a
résisté à Québec solidaire puis on a réussi à faire ce gain-là avec le syndicat
des infirmières.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
député de Beauce-Sud, pour 11 min 26 s, s'il vous plaît.
M. Poulin : Merci
beaucoup, M. le Président. J'ai également ma collègue députée de Vimont avec
qui je vais partager le temps.
Deux éléments que je
souhaite échanger aujourd'hui avec le premier ministre. Tout d'abord,
évidemment, la situation des tarifs, parce
que ce n'est plus qu'une menace, ce qui se passe, évidemment, avec Donald
Trump. Le premier ministre est venu
chez nous il y a quelques semaines. La Beauce est durement frappée, évidemment,
par les tarifs acier, aluminium, ce qui est en dehors de l'ACEUM, et
évidemment l'incertitude économique, mais aussi et surtout les contre-tarifs
qui sont mis en place par le gouvernement fédéral.
À
tous les lundis, vendredis, je rencontre des entrepreneurs, on fait des Teams
avec eux lorsqu'on est à Québec. Les contre-tarifs font actuellement très mal à
plusieurs entreprises québécoises. Le premier ministre a d'ailleurs été
actif dès la nomination de Mark Carney pour lui dire clairement qu'on devait
regarder le tout.
J'ai
des entreprises chez nous qui ont obtenu, d'ailleurs, des contrats
gouvernementaux, je pense, entre autres, à l'Hôpital de Vaudreuil, c'est chez nous qu'on fabrique les cuisines. Eh
bien, là, avec les matières premières, contre-tarifs, sur un contrat de 9 millions, c'est
500 000 $ de contre-tarifs qu'on doit payer. Alors, c'est extrêmement
difficile pour nos entreprises présentement, et cette incertitude-là
fait mal.
Alors,
ce que je souhaite entendre tout d'abord du premier ministre, c'est... Je
sais qu'il va rencontrer prochainement le
premier ministre du Canada, les premiers ministres des autres provinces, sur
cette notion de codes, sur cette notion de contre-tarifs qui est
également extrêmement difficile.
Et,
puisque je veux laisser du temps à la députée de Vimont, je vais tout de suite
aller à mon deuxième sujet, ça concerne des millions et des millions de
Québécois, et c'est, bien entendu, le prix de l'essence. Comme gouvernement,
on s'y est intéressé. Moi, depuis juin 2023, j'ai dénoncé les marges de
profit en Beauce, qui étaient plus élevées qu'ailleurs.
D'ailleurs, aujourd'hui, là, il est à 1,57 $ en Beauce, c'est à 1,45 $
à certains endroits au Québec. Alors, on est encore parmi les plus
élevés, c'est inacceptable, on le dit, on le dénonce.
Et là ce n'est pas un
enjeu de taxes, c'est un enjeu de marges de profit. C'est important de le
signifier parce que deux rapports de la Régie de l'énergie, en 2024, sont venus
nous démontrer qu'effectivement les marges de profit avaient augmenté, Québec, Chaudière-Appalaches,
Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord. Et une des notions qui a été recommandée,
notamment par CAA-Québec, notamment par la Fédération canadienne des
contribuables, notamment par Robert Clark, que nous avons mandaté, c'est
l'abolition du prix plancher.
Puis c'est important
d'en parler, parce qu'on n'a pas encore eu l'appui des oppositions. On va
déposer les amendements dans les deux prochaines semaines pour souhaiter une
mise en vigueur l'été prochain. Mais, en 1997, il y avait, M. le premier ministre, 5 059 essenceries au
Québec. Aujourd'hui, il y en a 2 779. Alors, le prix plancher n'a
pas empêché les fermetures de stations d'essence au Québec. D'ailleurs, on
était la seule province, avec l'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse, à
avoir un prix plancher. On ne retrouve pas ça ailleurs au Québec.
Et avec le temps,
malgré tout, et c'est pour démontrer à quel point il y a des Québécois en
région qui ont une auto à essence et qui vont continuer d'en avoir dans les
prochaines années, c'est une réalité qui est importante, et il faut le mentionner, il y avait
7 585 litres d'essence vendus en 1997, on est, en 2022, 8 316 litres.
Alors, il y a même une augmentation du litre d'essence vendu, 85 % est
géré par un centre de prix, plus de 75 % de l'essence, dans le top cinq,
là, est vendu par les mêmes bannières, M. le Président.
Alors,
on n'est plus dans un marché de libre concurrence, de libre marché, et c'est ce
qu'on veut recommander, appuyé par
des experts, et c'est ce qu'on veut mettre en place dans les prochaines
semaines. On est humble, on ne dit pas qu'on
va voir la différence à la pompe du
jour au lendemain, mais on pense que
le libre marché, la libre concurrence, ça peut être des bonnes nouvelles
pour la réduction des marges de profit.
Alors, je conclurai,
économie, évidemment, contre-tarifs, et en ce qui a trait également à une
réalité que beaucoup de Québécois ont et qu'ils auront encore dans les
prochaines années d'avoir un véhicule à essence. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le premier
ministre, s'il vous plaît.
M.
Legault : Oui. Bien, je veux d'abord remercier le député de
Beauce-Sud, en même temps le féliciter pour le
comité qu'il a mis en place pour suivre les tarifs dans sa région. On sait que
la Beauce, c'est proche des États-Unis. Donc, il y a beaucoup
d'entreprises qui font affaire avec les États-Unis.
Bon, parlons un peu
des tarifs. D'abord, jusqu'à présent, je le disais tantôt, on a été
relativement épargné sur les tarifs. Le ministre des Finances avait évalué,
avait fait une provision pour 10 % de tarifs en moyenne. Ce qu'on a actuellement, c'est essentiellement sur
l'aluminium et l'acier. L'Ontario est beaucoup plus touché parce qu'il y a aussi
l'auto qui est touchée. Bon, nous, on a des pièces d'auto, mais on est moins
touchés.
Parlons des
contre-tarifs. On a demandé au gouvernement fédéral que les contre-tarifs
soient juste sur des produits de
consommation remplaçables, donc d'éviter d'avoir des contre-tarifs sur des
intrants. Puis j'ai eu l'occasion, quand
je suis allé dans son comté, de parler avec des compagnies comme Canam, comme
Manac, comme Pomerleau, la filiale qui s'appelle comment, qui fait des
meubles...
Une voix : ...
M. Legault : ...Beaubois.
Et donc on fait très attention de ce côté-là.
Rapidement, sur le
prix de l'essence, bien, plusieurs choses. D'abord, on a demandé à la Régie de
l'énergie d'en faire beaucoup plus pour
suivre les marges d'une région à l'autre, parce qu'il y a... effectivement, il
semble y avoir des abus dans
certaines régions. Puis on a aussi demandé d'enlever le prix plancher parce
que, bon, on veut permettre aux entreprises qui ont le goût, dans une région,
d'être très agressives puis de baisser les prix, bien, de le faire. Donc,
c'est un peu spécial qu'on dit : On met un prix minimum pour l'essence,
là. Donc, on veut enlever ça.
Bon, il y a toute la
question aussi de la taxe carbone qui a été enlevée sur le consommateur, mais
pas sur l'industriel. Nous, on en a une
équivalente, via le marché du carbone sur l'industriel. On attend de voir ce
que le nouveau premier ministre, M. Carney, va faire, mais on doit
être compétitif avec le prix de l'essence qu'on a dans les autres provinces. Donc, là-dessus, on devrait avoir des
nouvelles d'ici le budget, on pense que le budget va être publié d'ici un mois
ou deux à Ottawa, puis de s'ajuster pour être compétitif.
M. Poulin : Merci
beaucoup.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de
Vimont, s'il vous plaît.
Mme
Schmaltz : Parfait. Merci, M. le Président. Alors, dans un contexte
économique marqué par l'inflation, la hausse
du coût de la vie, les défis financiers rencontrés par de nombreuses familles,
il est impératif que le gouvernement agisse
concrètement pour alléger le fardeau fiscal des citoyens. Depuis sa création,
la Coalition avenir Québec a toujours affirmé sa volonté de remettre de
l'argent dans le portefeuille des Québécois. Cette promesse repose sur une
vision claire, celle d'un État efficace,
responsable et au service des contribuables, qui respecte la capacité de payer
des familles, des travailleurs et des
aînés. Alors que certains prônent plus d'impôt, la CAQ mise sur la liberté
économique, la croissance et la dignité financière de chaque Québécois.
Alors, M. le premier
ministre, j'ai deux petites questions, avec le temps qu'il nous reste, la
première étant : Pourquoi est-il essentiel de remettre de l'argent dans le
portefeuille des Québécois aujourd'hui? Deuxième question : Quels gestes
concrets le gouvernement peut-il poser pour réduire la pression financière sur
les familles?
• (16 h 40) •
M. Legault : Oui.
Bien, merci. Je veux remercier la députée de Vimont. Elle touche à un sujet qui
est très important pour la CAQ depuis sa fondation, aider le portefeuille des
Québécois, parce que, malheureusement, les Québécois
sont surtaxés quand on se compare avec nos voisins. Donc, c'est important
d'enlever de la pression pour avoir un incitatif à travailler, pour
avoir un peu de marge de manoeuvre, entre autres pour ceux qui ont une famille.
Depuis qu'on est au
pouvoir, on a baissé le fardeau fiscal de 7 milliards. 7 milliards.
Qu'est-ce qu'on a fait? Les gestes les plus importants, d'abord, on a baissé
les impôts de la classe moyenne. Là, ça a touché 4,6 millions de
Québécois. Donc, si on enlève les enfants, sur 9 millions, ça a touché pas
mal tout le monde.
Ensuite, qu'est-ce
qu'on a fait? Pour nos aînés, 70 ans et plus, on a donné un crédit d'impôt
de 2 000 $. C'est beaucoup
d'argent. C'est 1,8 milliard que ça nous coûte. Donc, c'est beaucoup
d'argent qu'on a investi, mais ces gens-là ne travaillent plus, n'ont pas la chance d'aller chercher, entre autres,
l'équivalent de l'inflation. Donc, deuxième geste, le 2 000 $
pour les aînés.
Troisième
geste, les allocations familiales. On a augmenté les allocations familiales de
800 millions de dollars. C'est beaucoup. Ensuite, on a baissé les
taxes scolaires pour à peu près 1 milliard de dollars. On a annulé la taxe
familiale libérale. Rappelez-vous, les
services de garde. Si on gagnait un certain montant, là, puis ça touchait même
la classe moyenne, il y avait une taxe libérale à payer. On l'a enlevée.
Ça a donné 200 millions de dollars.
Bon, des gestes qu'on
a posés aussi qui ont touché le portefeuille puis qui ont été appréciés, c'est
tous les tarifs de stationnement, que ce
soit dans les CHSLD, les hôpitaux. Souvent, il y a des personnes qui allaient
visiter un proche qui est à l'hôpital, puis ils étaient près... ils
étaient obligés de débourser des montants importants. Donc, on a réduit les
tarifs de stationnement. Les lunettes pour les enfants, c'était une autre
promesse qu'on a remplie.
Donc, il y a une liste de gestes qu'on a posés. On
a aussi limité les tarifs qui sont chargés par le gouvernement à 3 %, incluant
les tarifs d'Hydro-Québec. Si on n'avait rien fait, il y aurait eu des
augmentations de plus de 3 % par Hydro-Québec. Or, on a posé des gestes
pour limiter à 3 % les augmentations de tarifs résidentiels. C'est
important de le dire, là, ça ne
touche pas les entreprises qui ont eu des augmentations un peu plus grandes,
mais c'était important pour nous de limiter ces tarifs-là.
Donc,
évidemment, une de mes grandes fiertés, puis, hein, j'en profite pour le
montrer régulièrement, c'est que, depuis qu'on est là, le revenu disponible
après impôt puis après inflation au Canada, dans le reste du Canada, ça a augmenté
de 4,8 %, alors qu'au Québec le revenu disponible des Québécois après
impôt, après inflation, a augmenté de 8,8 %. Donc, c'est presque le double
de l'augmentation dans le reste du Canada, c'est du jamais-vu au Québec. Non
seulement le salaire, mais les impôts, l'inflation, on a mieux fait que le
reste du Canada.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup, M. le premier
ministre. M. le chef de l'opposition officielle, pour 23 minutes,
s'il vous plaît.
M.
Tanguay : Merci beaucoup, M. le Président. Le premier
ministre a parlé récemment de l'efficacité de l'État. Il a dit : Il y a trop d'organismes, trop de
services administratifs qui pourraient être fusionnés, il faut faire le ménage,
et c'est mes priorités. Qu'entend-il par «il faut faire le ménage»?
Qu'est-ce qu'il va faire?
M. Legault : Oui. Bien, j'ai demandé
à chacun des ministres de regarder les différents organismes, est-ce qu'on peut
fusionner des organismes. Il y a des ministères où on peut agir davantage.
Parlons d'environnement. Je ne parle pas de réduire les normes, je parle de
réduire les délais puis réduire la paperasse. Et il y a une opportunité
exceptionnelle actuellement. Ce qu'on discute entre les provinces, c'est qu'on
ait les mêmes normes à travers le Canada. Donc, être capable, même chose en
agriculture, que, si on vend une saucisse en Alberta, bien, qu'on puisse vendre
cette saucisse-là au Québec. Ça a l'air simple, mais en agriculture, en
environnement, on a du travail à faire. Il y
a malheureusement au Québec trop de paperasse. Donc, on est en train de voir.
On n'est pas en train de dire qu'on va
aller chercher 10 ou 11 milliards pour effacer le déficit, mais on pense
qu'on est capable d'aller chercher des centaines de millions en
économisant sur la paperasse, la bureaucratie.
M.
Tanguay : Donc, au niveau inter... échange commercial
interprovincial. Mais à l'interne, dans l'État québécois, pourquoi ne
pas l'avoir fait avant?
M.
Legault : Bien, on l'a fait en partie, on a éliminé
5 000 postes, 5 000 ETC dans la bureaucratie, mais on
voit... Puis là c'est important, puis je sais qu'on a déjà eu cette
discussion-là, oui, il y a les réseaux, réseau de la santé, réseau de
l'éducation, c'est là, essentiellement, qu'il y a eu les augmentations d'ETC.
Mais il faut comprendre aussi, quand le chef de l'opposition dit : Il y a
eu une augmentation de 11 900, bien, il y a des ingénieurs. Est-ce qu'on aurait
dû engager des ingénieurs de plus au ministère des Transports plutôt que de
donner ce travail-là au privé pour surveiller le privé? Nous, on pense, c'était
une bonne idée. Même chose avec les policiers puis les gens qui accompagnent
les policiers. Donc, de ce côté-là, ce n'est pas dans un réseau, mais on pense
que c'est dans le 11 900, puis c'était nécessaire.
Même chose avec tout le personnel qui s'occupe de contrer la violence
conjugale. Même chose du côté de l'immigration.
N'oublions pas, l'immigration, je le disais tantôt, on est passé de
300 000 à 600 000 immigrants temporaires. Bien,
évidemment, pour suivre tout ça, il a fallu avoir du personnel de plus, qui est
dans le 11 900.
M.
Tanguay : Quand il est arrivé au pouvoir, les ETC,
équivalents, donc, temps complets, étaient à 68 000 — j'arrondis — puis
là ils sont rendus à 80 000, à peu près, là, j'arrondis. Quel est son
objectif? «Il faut faire le ménage, c'est une de mes priorités.» Il
voudrait-tu le baisser? À combien? À combien voudrait-il baisser le 80 000
d'ETC?
M. Legault : Bien, on est en train
de regarder, justement, dans le 11 900, quels sont ceux, là, qui sont
vraiment dans la paperasse, dans la bureaucratie. Évidemment, on ne veut pas
réduire le nombre de policiers, on ne veut pas réduire le nombre de ressources
pour contrer la violence conjugale. On ne peut pas, pour l'instant, tant que le fédéral n'agit pas, réduire le personnel en
immigration. Donc, on est en train, ministère par ministère, de regarder ce qu'on
est capable de faire dans la prochaine année pour réduire de quelques centaines
de millions les coûts qui sont associés à la fonction publique.
M. Tanguay : Quand on parle de
quelques centaines de millions, à cette échelle-là, c'est quelques milliers,
là, de fonctionnaires, là. Alors, le premier ministre fait oui de la tête.
Alors, pour cette année, quel serait son objectif? Parce qu'il le sait aussi bien que moi, on ne peut pas améliorer ce
qu'on ne mesure pas. Alors, c'est quoi, son objectif dans le prochain
12 mois?
M. Legault : Oui. Bien, écoutez,
d'abord, il faut savoir qu'on a gelé l'embauche. Donc, on calcule que, par
attrition... Bon, ce qui arrive actuellement, c'est qu'un ministère qui veut
embaucher une personne pour remplacer quelqu'un
qui a pris sa retraite doit avoir une permission spéciale. S'il n'y a aucune
permission spéciale qui est donnée, on
parle d'environ 2 000 personnes dans la fonction publique qui vont
prendre leur retraite, qu'on ne remplacerait pas. Donc, c'est autour de
2 000, dans le fond, ce qu'on vise.
M. Tanguay : Pour cette année, sauf
exception, mais ça va être très, très exceptionnel, là.
M. Legault : Oui.
M. Tanguay : Donc, des départs à la
retraite qui ne seront pas remplacés.
M.
Legault : Exact.
M. Tanguay : L'objectif,
c'est de passer de 80 000 à 78 000-ish cette année en termes d'ETC.
M. Legault : De
combien?
M. Tanguay : D'ETC, entre 80 000 à 78 000,
à peu près, cette année, là, de réduire de 2 000 les ETC, l'équivalent.
M. Legault : Oui,
dans ce coin-là, oui.
M. Tanguay : O.K.
Ça, c'est cette année, pas plus, pas moins, 2 000, et uniquement...
M. Legault : J'aimerais
être capable d'en faire plus, là, mais bon.
M. Tanguay : Et
uniquement sur les départs à la retraite? Il n'y a pas d'autre contexte?
M. Legault : Oui, départs à la retraite, et on a ajouté aussi
les occasionnels, les occasionnels, là, qui peuvent être... pas
remplacés, finalement.
M. Tanguay : Pas remplacés. Ça, occasionnel, le poste... le
poste serait fermé. Est-ce que... Et vous l'évaluez à combien, les
postes occasionnels qui pourraient être fermés?
M. Legault : Il
n'y a pas de chiffre actuellement d'évalué là-dessus.
M. Tanguay : Mais
c'est en... la commande est passée à tous les ministères de vous revenir
avec...
M. Legault : Oui,
au secrétaire général, entre autres, qui est à côté de moi, là.
• (16 h 50) •
M. Tanguay : Directeur
parlementaire du budget.
M. Legault : Oui.
M. Tanguay :
Vous êtes pour.
M. Legault :
Oui.
M. Tanguay : Quand est-ce qu'on va en avoir un, là? Mon
collègue leader de l'opposition officielle, que vous aimez beaucoup, beaucoup,
beaucoup, a déposé un projet de loi. On pourrait-tu en avoir un, directeur
parlementaire du budget? Il me semble qu'il nous aiderait à y voir plus
clair.
M. Legault : Bien,
je suis content que le dossier soit apporté, là, parce que les gens voient ça
de l'extérieur et, peut-être, ne connaissent
pas notre fonction publique. Mais ce qui est important de comprendre, c'est...
D'abord, on a une excellente fonction
publique, là. Quand on regarde les gens aux Finances, il y en a beaucoup, des
fonctionnaires, aux Finances, qui
étaient là sous les gouvernements libéraux. Moi, je leur fais confiance. Je ne
pense pas que c'est des gens qui vont faire des flignes-flagnes, là.
C'est bien fait, bien tenu, les finances du gouvernement.
Par-dessus ça, il y a
la Vérificatrice générale, maintenant c'est un Vérificateur général qui est là
par intérim. C'est un groupe de comptables agréés. Qu'est-ce qu'on peut
demander de mieux qu'un groupe de comptables agréés pour vérifier, pour
vérifier les chiffres du ministère des Finances?
Bon, est-ce que,
par-dessus ça, on veut ajouter un directeur parlementaire du budget? Bon, déjà,
avant les... puis on l'a fait dans la dernière campagne électorale, avant la
campagne électorale, on demande à la Vérificatrice générale de réviser les
prévisions de l'année en cours. Donc, est-ce qu'on a besoin d'une deuxième
équipe de comptables agréés pour créer un nouveau département du directeur
parlementaire du budget?
Il y a quelques
minutes, on parlait de dire : Il faudrait réduire la fonction publique.
Puis c'est là qu'on voit, tellement facile
de dire : Augmentons la fonction publique, ajoutons du staff pour le
directeur parlementaire du budget, alors qu'on a déjà du personnel
compétent aux Finances puis à la Vérificatrice générale.
M. Tanguay : Comment qualifieriez-vous les gens qui pensent le
contraire de ce que vous dites, qui pensent que c'est une bonne idée
d'en avoir un, directeur parlementaire du budget? Des dépensiers?
M. Legault : Oui,
bien, je demanderais...
M. Tanguay : Parce
que moi, je trouve, c'est une bonne idée.
M. Legault : ...pourquoi vous n'avez
pas confiance dans l'équipe du ministère des Finances? Pourquoi vous n'avez pas
confiance dans l'équipe du Vérificateur général? C'est, comme on dit en
anglais, «nice to have». Ça serait le fun d'avoir une
équipe du directeur parlementaire du budget, mais ça coûte de l'argent. Et,
bien, on ne peut pas, d'un côté, parler de
la bouche puis, après, dire le contraire, de dire : Il faudrait réduire la
fonction publique, mais il faudrait ajouter des gens dans la fonction
publique. On ne peut pas dire une chose et son contraire.
M. Tanguay : Mais
vous êtes sévère quand vous dites ça.
M. Legault : Bien,
envers vous, envers le chef de l'opposition officielle?
M. Tanguay : Envers
ceux qui pensent comme ça.
M. Legault : Bien,
j'essaie de comprendre, là.
M. Tanguay : O.K.
M. Legault : Mais je me dis : Dans un monde idéal, oui,
mais ça coûte de l'argent, c'est plus de monde dans la fonction
publique.
M. Tanguay : Je
vais faire une citation.
M. Legault : Pardon?
M. Tanguay : Je
vais vous citer quelqu'un.
M. Legault : Oui.
M.
Tanguay : «Pour ce
qui est du directeur parlementaire du budget, nous avons toujours été pour.
Nous sommes pour, nous serons pour.» Citation du ministre des Finances
actuel il y a 12 mois.
M. Legault : Je ne l'ai pas avec moi, là, mais je pourrais vous
faire la même citation qui a été faite par quelqu'un du Parti libéral du
Québec, puis, quand le Parti libéral du Québec était au gouvernement, ils ne
l'ont pas fait. Ça fait que... bon.
M. Tanguay : Ça
fait que vous ne le faites pas plus.
M. Legault : Bien,
écoutez...
M. Tanguay : Ça
va bien.
M. Legault : ...écoutez, est-ce que ça nous tente actuellement
d'augmenter le nombre de postes dans la fonction publique, alors que, comme vous le disiez tantôt, on l'a augmenté de
11 900? Moi, j'avoue, là, que mon enthousiasme est plus pour
réduire que pour augmenter le nombre de fonctionnaires.
M. Tanguay : Alors,
ce qu'on va faire, nous, on va faire une belle petite vidéo, mettre ça sur les
réseaux, puis on va l'envoyer au ministre des Finances. Comme ça, on va avoir
une vue de plus, puis il va être mis au courant que, contrairement à ce qu'il disait il y a moins de 12 mois, bien,
ça ne se ferait pas puis que ça ne tient pas la route. Mais c'est le
ministre des Finances.
M. Legault : Donc,
vous avez... Donc, le Parti libéral a une caméra, si vous allez faire une
vidéo.
M. Tanguay : Non,
il y a quelque chose que vous n'avez pas compris, les débats sont...
M. Legault : Non?
Moi, je vais faire ça?
M. Tanguay : Les
débats sont télévisés.
M.
Legault :
O.K.,
O.K., O.K.
M. Tanguay : Alors,
on prend les extraits.
M. Legault : O.K.
M. Tanguay : Pas besoin d'acheter de caméra à
20 000 $, comme on le voit dans les crédits, là, surtout que... pas
fait de podcast.
M. Legault : Eh! que vous êtes
économe, hein?
M.
Tanguay : Hein?
M. Legault : Donc,
vous... franchement, là, on a trouvé 20 000 $.
M. Tanguay : Oui.
M. Legault : O.K.
On avait combien à trouver? 11,4 milliards, hein, de déficit, oui?
M. Tanguay : Bien,
par chez nous, à...
M.
Legault : On avance, on
avance, on... Il nous reste encore combien? Une heure? Peut-être en trouver
d'autres.
M. Tanguay : Vous connaissez le vieil adage que tous les
Québécoises et Québécois connaissent, hein : C'est avec des cents
qu'on fait des piastres.
M. Legault : Bien
oui, vous avez raison.
M. Tanguay : Puis c'est avec des piastres qu'on fait des
100 piastres. Moi, j'ai été élevé de même. Alors, on va continuer
à... Oui.
M. Legault : Donc,
est-ce que vous oubliez ça, là, de créer des postes avec le directeur
parlementaire du budget ou vous...
M. Tanguay : Directeur
parlementaire... Oui.
M. Legault : Parce que, là, le 20 000 $ va y passer
rapidement, là, si on crée un directeur parlementaire du budget.
M. Tanguay : Je
reprends la balle au bond.
M. Legault : Oui.
M. Tanguay : Si
nous avions eu un directeur parlementaire du budget, il aurait eu pour mandat,
ce que n'a pas le ministère des Finances, il aurait eu pour mandat, ce que n'a
pas la Vérificatrice générale, de faire une analyse d'opportunité économique
d'un projet comme Northvolt. Ça aurait tombé en plein dans son mandat. S'il
nous avait fait économiser 710 millions
de dollars, je pense qu'il aurait justifié l'investissement. Parce qu'un
directeur parlementaire du budget aurait pu nous dire : N'allez pas
là, ça ne tient pas la route. Parce qu'il y a un directeur parlementaire du
budget à Ottawa qui avait déposé un rapport puis qui disait : Ce n'est pas
les mêmes prévisions budgétaires.
La
maison mère, le 270 millions... Confirmez-vous que le 270 millions
qu'on a envoyé à la maison mère, il est parti, on le met à zéro, il
n'existe plus?
M. Legault : Bon,
bien, d'abord, je veux faire une précision, là, parce que, bon, peut-être que
le chef de l'opposition officielle connaît
mal le rôle du Vérificateur général, mais je dirais que, s'il y a quelqu'un qui peut
se faire donner un mandat d'analyser un projet comme Northvolt, c'est
beaucoup plus le Vérificateur général que le directeur parlementaire du budget.
Donc, première chose que je tiens à dire.
Maintenant, parlons
un peu de Northvolt. D'abord, c'est important, là, qu'on s'entende sur quelques
chiffres. Quand je suis arrivé, en 2018,
j'ai demandé à Investissement Québec d'augmenter ses interventions auprès des
entreprises, les augmenter. Et
Investissement Québec a augmenté de 81 % ses interventions. Depuis 2018,
Investissement Québec a investi dans des entreprises 25 milliards pour
permettre de réaliser des projets de 93 milliards. Donc, 25 milliards
investis par Investissement Québec. 93
moins 25, ça donne 68 milliards investis par le secteur privé, donc,
des centaines et des centaines d'investissements qui ont été rentables.
Malheureusement, sur
les centaines d'investissements, il y en a où on a perdu de l'argent. Ce n'est
pas nouveau, là. On se rappellera que le gouvernement
libéral avait perdu plus de 1 milliard dans Bombardier. Rappelez-vous ça.
Dans le dossier de Northvolt, la perte est exactement de 267 millions
canadiens. Et savez-vous quoi? Il y a d'autres entreprises dans la filière batterie qui sont à Bécancour, qui
remplissent le parc industriel de Bécancour, entre autres des compagnies comme GM qui poursuivent leur
développement, qui créent des emplois, qui amènent des revenus additionnels.
Donc, oui, sur 93 milliards d'investissements, il y a eu quelques pertes.
Mais
je rappelle mes chiffres, M. le Président, quand on regarde la moyenne au bâton
depuis six ans, en économie, le
Québec a mieux fait que le reste du Canada. Ça veut dire, il y a eu beaucoup
plus de dossiers positifs que de dossiers négatifs. Mais je comprends,
quand on est dans l'opposition...
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
M. Legault :
...on se contente de parler des dossiers négatifs.
Le Président
(M. Bachand) : M. le chef de l'opposition officielle.
M. Tanguay :
Est-ce que le premier ministre était présent à toutes les annonces
d'Investissement Québec? Northvolt, c'est une pierre d'angle. Northvolt, c'est
la boussole. C'est un peu le HMR en santé. Northvolt, c'est la boussole de
l'économie sous la CAQ. Vous aviez dit, en septembre 2023 : «C'est
historique.» Vous étiez là, là, je me rappelle le beau grand sourire. Il y a
une belle vidéo qui a dû se tourner là, là, avec la caméra de 20 000 $,
à laquelle on va ajouter le
267 millions. Alors là, déjà là, on aurait économisé
267 020 000 $. Ça va bien, la journée n'est pas finie.
Vous aviez dit : «...pour des journées comme ça que je fais de la
politique. Une grande journée pour l'économie du Québec.» Vous vous étiez
littéralement lié économiquement. Vous avez dit... c'était votre vision
économique.
Aujourd'hui,
aujourd'hui, sachant ce que vous savez, là, aujourd'hui, là, l'évidence, là,
est-ce que vous resigneriez Northvolt?
• (17 heures) •
M. Legault : Bon, regardez, là,
ça, c'est comme le gars, le lundi matin, qui dit : Il aurait dû y aller
avec un jeu au sol hier dans la game. C'est facile, après, de dire : Ah!
ces centaines de dossiers là, vous auriez dû les faire, mais ces trois
dossiers-là, vous n'auriez pas dû les faire.
Quand le chef de l'opposition officielle
dit : J'étais là pour Northvolt, j'étais là aussi pour Kraft Nordic. Il
doit connaître Michel Filion de Chantiers Chibougamau, qui a fait... on a
fait une belle annonce avec Kraft Nordic. J'étais là aussi quand on a annoncé à
Bécancour Ultium CAM, qui fait aussi des batteries pour véhicules
électriques, puis ça fonctionne très bien.
Donc, j'étais là aussi. Cascades, j'étais là. Kruger, j'étais là. Continuons.
Metro, la Davie. Davie, j'étais là, à la Davie. On va faire des
brise-glaces. On a relancé Davie. J'ai fait, même, deux annonces avec Davie à
Lévis. C'est pour ça que ça va prendre un troisième lien, d'ailleurs, entre
Lévis et Québec.
M. Tanguay : Ah! je... ne me partez pas sur le troisième lien,
puis je ne vais pas vous partir sur le troisième lien. J'ouvre une parenthèse.
J'ouvre une parenthèse. Question toute simple, le troisième lien, à la
prochaine élection, est-ce que vous allez le repromettre?
M. Legault : Bien, il est déjà actuellement
en marche.
M. Tanguay : Ah oui!
M. Legault : Oui, oui, il est déjà
en marche. D'ailleurs...
M. Tanguay : Il est rendu où?
M. Legault : Bien, écoutez, la
ministre des Transports met ça à jour régulièrement.
M. Tanguay : Ah oui, hein?
M. Legault : Oui. Donc, le projet
avance, oui.
M. Tanguay : Avance à pas de géant?
M.
Legault : Oui, bien, écoutez, ce qu'on ne sait pas, à pas de
géant, c'est si le Parti libéral est pour ou contre. Ça dépend de qui va
être chef du Parti libéral, mais il y a des candidats du Parti libéral qui sont
pour, il y a des candidats qui sont contre.
Ce n'est pas clair au Parti libéral. Ça se chicane presque autant qu'entre le
PQ puis le Bloc québécois.
M.
Tanguay : Alors, est-ce que le premier ministre promet
aujourd'hui, oui ou non, qu'il va livrer le troisième lien, oui ou non?
M. Legault : Bien, on l'a déjà dit.
Donc, il n'y a rien de changé, oui, absolument, et le dossier avance.
M. Tanguay : Vous allez le
livrer?
M. Legault : On va bientôt annoncer
le corridor dans lequel ça va se faire.
M. Tanguay : Il va coûter combien?
M. Legault : Bien, on n'est pas
encore rendus là. On n'est pas encore rendus là, mais on avance, on avance.
M. Tanguay : Est-ce que, peu importe
le prix, vous le faites?
M.
Legault : Bien, vous avez remarqué, M. le Président, qu'on
ne parle plus des investissements d'Investissement Québec parce que le chef de l'opposition
officielle s'est fait boucher en se faisant dire : Bien, on a investi
93 milliards. Puis là il me parle d'une perte de 200 millions.
Ce n'est pas sérieux, M. le Président.
M. Tanguay : On va y revenir.
M. Legault :
Donc là, il a changé de sujet. Il est sur le troisième lien. Il n'est pas
capable de nous dire s'il est pour ou s'il est contre. Bien au contraire, on ne
le sait pas, le Parti libéral, s'il est pour ou contre le troisième lien. Nous,
on est pour.
M. Tanguay : Investissement Québec,
on va y revenir. Vous m'avez parlé vous-même du troisième lien. On va revenir
avec Northvolt. Alors, aujourd'hui, il vient de réitérer qu'il promet le
troisième lien. Il n'est pas capable de dire combien ça va coûter. Ma question,
toute simple, parce que les gens l'écoutent : Est-ce qu'il va promettre le
troisième lien, peu importe le coût, peu importe ce que ça coûte?
M. Legault : Il est en planification
actuellement dans le PQI. Donc, il est là, oui.
M. Tanguay : Combien il va coûter?
M. Legault : On n'a pas encore ce
chiffre-là, malheureusement.
M. Tanguay : Je lui pose ma
question, puis il pourrait être un sain gestionnaire en disant : Non, non,
non, il y a toujours bien une limite. Est-ce qu'il y a une limite pour livrer
le troisième lien?
M. Legault : Le Parti libéral ne
sait même pas s'il est d'accord ou non avec le troisième lien.
M. Tanguay : Vous comprenez... Mais
là, M. le Président, le premier ministre...
M. Legault : On part de loin dans
votre cas, là.
M. Tanguay : ...ne répond pas à ma
question. Est-ce que le troisième lien...
M. Legault : Bien, le chef de
l'opposition officielle non plus. Est-ce que vous êtes pour ou contre le
troisième lien?
M.
Tanguay : Alors, le premier ministre, je lui repose ma
question puis je le sens embarrassé, là, embarrassé. Est-ce qu'il promet
le troisième lien, peu importe ce que ça va coûter?
M. Legault : Écoutez... hein?
Une voix : ...
M. Legault : Ça marche, il est en
marche. Il est en marche, le troisième lien, là.
M. Tanguay : Bien, s'il est en
marche, on doit savoir combien...
M.
Legault : Il est en planification. Donc, on va éventuellement
avoir le coût. Je ne l'ai pas actuellement, oui.
M. Tanguay : Vous ne l'avez pas,
mais il est en marche?
M. Legault : Oui.
M. Tanguay : On l'entend?
M. Legault : Oui.
M. Tanguay : Il s'approche?
M. Legault : Oui. Ce qu'on n'entend
pas, c'est le Parti libéral. Est-ce que le Parti libéral est pour ou contre?
Ça, on ne l'entend pas.
M. Tanguay : Alors, le troisième
lien...
M.
Legault : On sait que Québec solidaire est contre. Ça, c'est
clair, Québec solidaire est contre. Le Parti libéral, ça dépend qui va
être chef.
M. Tanguay : Je repose ma question,
c'est la cinquième fois. Est-ce que le troisième lien, il le promet? Puis le troisième
lien, il est en marche... Le troisième lien est en marche.
M. Legault : On va le faire, le
troisième lien. On va le faire, le troisième lien.
M.
Tanguay : Peu importe le prix?
M. Legault : Bien, moi, j'ai posé cinq fois la question puis je
ne sais même pas si le Parti libéral est pour ou contre.
M. Tanguay : Peu
importe le prix, vous promettez de faire le troisième lien?
M. Legault : Est-ce
que le Parti libéral est pour ou contre? Nous, on est pour.
M. Tanguay : Alors,
bon peuple, le premier ministre promet le troisième lien.
M. Legault :
Bon peuple!
M. Tanguay :
Faites-vous-en pas, ça coûtera ce que ça voudra. Il leur promettra pour une
troisième fois s'il — si, si, si — se
présente aux prochaines élections. Je reviens sur Northvolt. Vous vouliez qu'on
parle d'Investissement Québec.
M. Legault : Non,
mais, M. le Président...
M. Tanguay :
Je reviens sur Northvolt.
M. Legault :
...M. le Président, je veux quand même apporter une précision, là. Je veux être
très, très clair, je serai candidat en octobre 2026. Je ne sais pas si le
député de LaFontaine va être là, mais moi, je vais être là. Il n'est pas sûr
s'il va être là. Ça va dépendre du chef.
M. Tanguay :
Oui, je vais être là, oui, je suis candidat. Je vais être candidat.
M. Legault :
Est-ce que le chef va le garder comme leader ou non? On ne sait le pas, oui.
Le
Président (M. Bachand) : M. le chef de l'opposition officielle.
M. Tanguay :
Alors...
Une voix :
...
M. Tanguay : C'est
ça, c'est ça, on sent des relents de chef de l'opposition officielle, mais,
comme premier ministre, on l'a perdu, ça, le chef de l'opposition, bien, il
n'était pas à l'opposition officielle, chef de l'opposition, qui, à l'époque,
s'indignait sur les dépassements de coûts. Puis le collègue de Saint-Jérôme en
avait beaucoup à dire là-dessus cette semaine, hein? Le collègue de
Saint-Jérôme ne reconnaît plus du tout, du tout la Coalition avenir Québec.
C'est ce qui l'a fait quitter. On a des citations, M. le Président, du chef de
la Coalition avenir Québec, quand il était
dans l'opposition, où, là, c'était épouvantable, les dépassements de coûts. Il
allait avoir une économie... Il allait faire en sorte... Je me rappelle,
il critiquait Pauline Marois sur 1,6 milliard de déficit puis il lui
disait : Quand est-ce que vous allez
voir les agences de crédit? Il déchirait sa chemise. Là, ce n'est pas
1,6 milliard, c'est 13,6 milliards. Il est où, donc, le chef de la
Coalition avenir Québec qui, à l'époque dans l'opposition, promettait de
remettre de la rigueur, madame... M. le Président, qui promettait
également qu'on ait les meilleurs services?
Et là il s'est marié
avec un projet qui s'appelle Northvolt, Northvolt, M. le Président, et
j'aimerais savoir où va-t-il aller chercher les investissements qui manquent
dans Northvolt. La maison mère n'est plus là, et sa ministre de l'Économie a
dit : Tout va dépendre des investisseurs ou pas. Et Cerruti, à l'époque,
avait dit que l'argent, il faut qu'il vienne d'ici, au Canada. Northvolt,
va-t-il y avoir des investisseurs?
M. Legault : Oui.
M. le Président, grâce à Investissement Québec, depuis que je suis là, il s'est
investi 93 milliards de dollars au Québec, 93 milliards de
dollars. La grande grande, grande majorité des dossiers, ça a été des succès. Il y a 267 millions sur les
93 milliards qui, malheureusement, pour l'instant, vont être perdus dans
Northvolt.
M. Tanguay : Parfait.
Maintenant, là, on parle de Northvolt, 267 millions oubliés, parfait. Là,
il y avait le terrain, 240 millions, puis il y avait la Caisse de dépôt,
200 millions. Mon point, la maison mère n'est plus là pour investir. Ça
prend, puis la ministre de l'Économie le disait, des investisseurs locaux, puis
elle le disait avec Cerruti à l'époque. Mon point, ces investisseurs-là, est-ce
qu'ils vont se pointer? Parce que c'est déterminant pour l'autre
440 millions. Quelles indications a-t-il à fournir?
M. Legault : Bien, écoutez, c'est un peu confidentiel. Il y a
des gens qui sont intéressés à investir dans Northvolt sur la Rive-Sud
de Montréal.
M. Tanguay : Ah
oui?
M. Legault : Maintenant,
pour ce qui est de la Suède, la compagnie mère, c'est des grandes usines qui
sont, là, disponibles. Encore là, il y a des
entreprises qui sont intéressées. Il y avait des joueurs importants, comme
Morgan Stanley, qui étaient dans le dossier. Moi, je souhaite que ça marche,
comme les dossiers de batterie à Bécancour, comme Volta à Granby. On est en
train de développer la filière batterie pour les véhicules électriques. Moi,
j'y crois. Le chef de l'opposition officielle ne croit pas aux véhicules
électriques. Je pense qu'il fait une erreur.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la cheffe
du deuxième groupe d'opposition, pour 16 min 11 s, s'il vous
plaît.
Mme Ghazal : Très bien, merci
beaucoup, M. le Président. J'écoutais la conversation entre la députée de
Vimont et le premier ministre, puis le premier ministre disait à quel point
c'était important pour lui, le portefeuille des Québécois. Justement, je veux
lui parler du portefeuille des Québécois parce que c'est extrêmement important
pour Québec solidaire, il y a... surtout le portefeuille des Québécois, en tout
cas, notamment ceux qui sont locataires. Il y
a 40 % de locataires au Québec. Depuis le temps qu'on lui pose la
question, peut-être que le premier ministre, maintenant, a la réponse. Quand il est arrivé au gouvernement en octobre
2018, j'aimerais savoir c'était quoi, le prix moyen d'un logement avec
deux chambres, à peu près. Maintenant, il est habitué, là, à cet exercice.
• (17 h 10) •
M.
Legault : Oui, madame... M. le Président, j'ai joué dans le
film. Je sais que la cheffe de Québec solidaire essaie de reprendre...
Mme Ghazal : Il n'y a pas de piège.
M. Legault : ...les tounes de
l'ancienne cocheffe de Québec solidaire. Ce qui est important... Puis on a une
différence dans la façon de penser sur les
loyers. Bon, d'abord, c'est important de rappeler qu'on a augmenté l'aide
sociale pour les personnes qui ont
des contraintes de plus de 50 %. Nous, on pense qu'il faut mettre de
l'argent dans le portefeuille, pas aller dire aux propriétaires : Arrêtez
d'être propriétaires, on va mettre un plafond sur les hausses de loyer,
même si vos taxes municipales ont augmenté de 10 %, on ne vous permettra
pas d'augmenter vos loyers. Ce n'est pas une
bonne idée. C'est l'approche de Québec solidaire. De la façon qu'ils
fonctionnent, bien, il n'y en aura plus, de propriétaires.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Mme la députée de Mercier, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui, bien, je vais
faire le portrait pour informer le premier ministre. En octobre 2018, le prix moyen d'un logement avec deux chambres était de
775 $. Donc, c'était à l'arrivée du gouvernement de la CAQ. Le prix moyen
en octobre 2024, pour le même logement, pour deux chambres, c'est
1 131 $. Ça, c'est une augmentation de 46 %. Donc, les loyers ont augmenté, depuis l'arrivée de la CAQ, de
46 %. Puis, en 2025, si on regarde jusqu'à la fin de l'année, là,
ça va être 50 % d'augmentation depuis l'arrivée de la CAQ. C'est ça, le
résultat pour les locataires du Québec. Donc, ils n'ont pas plus d'argent dans
leurs poches avec des loyers qui explosent de cette façon-là.
Moi, je vais poser une question toute simple au
premier ministre, mais en fait ce n'est pas ma question. Moi aussi, j'ai des
réseaux sociaux. J'ai dit aux Québécois et Québécoises que j'allais avoir un
face à face avec le premier ministre pour questionner les décisions du premier
ministre, et c'est Bruno, j'ai eu plein, plein, plein de suggestions de
questions, Bruno qui me dit, et je le cite : «Comment est-ce que le
gouvernement de la CAQ va résoudre le problème des loyers inabordables pour la
classe moyenne?»
M. Legault : O.K., bon, d'abord,
effectivement, je suis content, on a les mêmes chiffres. Donc, au Québec, en octobre 2018, quand on est arrivés, le coût du
loyer moyen pour un quatre et demie, c'était 775 $. En octobre 2024,
donc six ans plus tard, c'est 1 131 $. C'est une augmentation de
6,5 % par année.
Donc, M. le Président, on se retrouve dans une
situation où les propriétaires qui ont ces logements-là ont vu leurs coûts augmenter. Et j'aimerais que la cheffe
du deuxième groupe d'opposition m'explique, là... Prenons la hausse de
6,5 %, prenons un exemple, si les taxes municipales augmentent de
10 %, si Québec solidaire dit : Nous, on limite la hausse à 3 %,
est-ce qu'elle pense qu'il va y avoir beaucoup de propriétaires dans quelques
années si elle dit aux propriétaires :
Je vous oblige à perdre de l'argent à chaque année parce que, s'il y a une
augmentation de vos coûts, vous ne
pouvez pas augmenter vos loyers? J'essaie de comprendre comment elle peut
forcer des propriétaires à ne pas passer leur augmentation de coût aux
locataires. Comment elle va faire ça?
Mme
Ghazal : Premièrement, M. le Président, c'est moi qui pose
des questions au premier ministre du Québec. C'est lui qui est le premier
ministre. Moi, j'aimerais ça, quand je lui parle de locataires, lui demander
comment est-ce que les locataires vont faire... Eux, ils n'ont pas vu
leurs augmentations de salaire de 50 % depuis l'arrivée de la CAQ et ils voient leurs loyers augmenter de 50 %.
Comment est-ce que ces gens-là vont faire pour y arriver? Pourquoi c'est aux locataires
d'assumer les coûts des propriétaires?
M.
Legault : Oui, bien, je le rappelle, M. le Président, depuis
qu'on est là, en moyenne, puis je suis d'accord de dire qu'il faut être
toujours prudent avec la moyenne, mais, en moyenne, après impôt, après
inflation, on a eu une augmentation qui est le double au Québec de ce qu'on a
vu dans le reste du Canada. Si on prend les gens qui sont sur l'aide sociale, on a
augmenté l'aide sociale, pour ceux et celles qui ont des contraintes, de plus
de 50 %. Bien, je le sais, qu'elle ne veut pas que je lui pose des
questions, mais j'essaie juste de comprendre. Elle nous dit : Comment vous
voulez que le locataire paie pour une
augmentation, disons, de plus que 3 %? Bien, si elle est capable de
m'expliquer... Le propriétaire, là, qui reçoit son compte de taxes, de
Valérie à Montréal, là, mettons que ça augmente de plus que 3 %, ils font
quoi? Ils font des pertes? Ils vont chercher l'argent où, les propriétaires?
Mme Ghazal : Je
n'en reviens pas. À chaque fois que je lui parle des locataires, il me parle des
propriétaires. Qu'est-ce... et les locataires, ils vont aller chercher leur
argent où, eux autres?
M. Legault : Bien,
j'aurais le goût de dire : C'est au gouvernement, avec des mesures pour
augmenter l'aide sociale, pour être capable
d'augmenter les salaires, pour être capable de réduire les impôts, pour être
capable de donner un 2 000 $ net d'impôt aux personnes de
70 ans et plus... c'est comme ça qu'on va les aider à payer leurs loyers,
ce n'est pas en disant aux propriétaires : Vous allez vous étouffer avec
des pertes. Si on avait l'approche de Québec solidaire,
sur quelques années, il ne resterait plus de propriétaires. Il n'y a plus
personne, avec Québec solidaire, qui voudrait être propriétaire. Donc,
je comprends qu'elle me parle des locataires, mais, pour ce qui est des... pour
qu'il y ait des locataires, il faut qu'il y ait des propriétaires qui louent
leurs logements.
Mme Ghazal : Il
y a 40 % de locataires. Toutes ces personnes-là ne sont pas sur l'aide
sociale ou à extrêmement faibles revenus, mais ces gens-là, ils n'ont pas vu
leurs revenus augmenter aussi rapidement que le coût des loyers. Est-ce que le
premier ministre, qui me parle toujours des propriétaires quand je lui parle
des locataires... Il a l'air très inquiet pour le sort des propriétaires, les
Henry Zavriyev et toutes ces personnes-là qui ont énormément de loyers. Il a
l'air bien, bien inquiet pour leur sort, beaucoup plus que pour les locataires.
Est-ce qu'il trouve que le marché locatif est équilibré entre les locataires et
les propriétaires en ce moment?
M. Legault : Il manque de propriétaires. La réponse, c'est
qu'il manque de propriétaires, il manque de logements. Puis,
heureusement, on n'a pas Québec solidaire au pouvoir, parce qu'il y en aurait
encore moins, de propriétaires. Il y en aurait encore moins, de propriétaires.
Il nous manque de propriétaires, et là Québec solidaire nous dit : Je vais
aller faire la vie dure aux propriétaires, je vais aller leur dire : Si
vos coûts augmentent, vous n'avez pas le droit d'augmenter vos loyers. C'est la
police de Québec solidaire qui dit : Défendu d'augmenter les loyers. La
façon de régler le problème, c'est
d'augmenter les salaires. Les salaires, au Québec, ont augmenté plus vite que
dans le reste du Canada. C'est comme ça qu'on va les aider à payer leurs
loyers, mais ça nous prend plus de propriétaires, pas moins de propriétaires.
Mme Ghazal : Donc,
je comprends, le premier ministre n'a pas répondu à la question de Bruno, parce
que Bruno, lui, il n'a pas vu, visiblement,
son loyer augmenter de 50 % depuis... son salaire augmenter depuis... de
50 % depuis l'arrivée de la CAQ. Et le premier ministre, lui, il a
choisi son camp, c'est les spéculateurs immobiliers, qui réno-évincent des
gens, qui les mettent à la porte. Il y a une concentration du nombre de
logements par propriétaire. Les gros, gros
propriétaires qui font la vie dure aux locataires, c'est le camp qui a été
choisi par le premier ministre. Je n'ai pas eu une seule réponse de comment est-ce qu'il va aider les
locataires, sauf, de façon extrêmement détournée, quelques personnes, et
pas les 40 % de locataires, ça, c'est clair.
Une autre personne
qui a choisi son camp puis qui, dans les... avec les décisions qu'elle prend,
elle n'est pas en train d'aider les
locataires, c'est la ministre de l'Habitation. Elle a dit fièrement : Ça
fait 40 ans qu'on n'a pas changé le calcul du TAL, qui définit, qui
donne un indice d'augmentation des loyers. Bien, elle n'aurait pas dû y
toucher. Vraiment, je ne sais pas pourquoi elle s'est précipitée à le faire.
Dans
Le Devoir, il y a eu un tableau qui montre, avec la... la situation
actuelle, l'indice actuel qui était à réviser, qui n'était pas très bon,
les augmentations de loyer depuis 15 ans et les augmentations de loyer avec le
calcul de... le nouveau calcul de la
ministre de l'Habitation, et c'est énorme, c'est beaucoup plus. Avec l'ancienne
méthode, là, c'est... sur
15 ans, c'est 23,8 % d'augmentation. Avec la méthode de la ministre
de l'Habitation, c'est 38,2 % d'augmentation. Est-ce que le premier
ministre pense que c'est comme ça qu'il va régler la crise du logement?
M. Legault : Bon,
quand j'écoute la cheffe de Québec solidaire, c'est comme si tous les
propriétaires, puis je reprends ses mots, étaient des gros, gros spéculateurs
immobiliers. Ce n'est pas vrai, ça.
Mme Ghazal :
Je ne parle pas de ça.
M. Legault :
La grande majorité des propriétaires, c'est du bon monde. C'est du bon monde
qui essaie d'augmenter leurs loyers en fonction de leurs augmentations de
coûts, et c'est ça qu'essaie de faire la ministre de l'Habitation, d'avoir un
calcul du TAL qui reflète, qui reflète, l'augmentation du coût. On ne peut pas,
comme ça, dire : On va augmenter les
loyers selon l'augmentation des salaires du locataire. Écoutez, là, ce n'est
pas comme ça que ça marche dans la vie. Ce n'est pas comme ça que ça
marche dans la vie. Il faut essayer de dire : On peut augmenter les loyers du même montant qu'il y a eu une
augmentation du coût, pas en fonction de l'augmentation de salaire de chaque
locataire. Ça ne marche pas, votre affaire.
• (17 h 20) •
Mme
Ghazal : Donc, en résumé, c'est aux locataires de payer
pour les coûts des propriétaires s'ils augmentent, et le gouvernement,
lui, il laisse faire l'offre et la demande et il s'en lave les mains. Nous, à
Québec solidaire, on est... On a une proposition. Il y a
un projet de loi qui a été déposé par mon collègue le député de Laurier-Dorion
qui donne du pouvoir à la ministre pour une
situation exceptionnelle, exceptionnelle, d'avoir une façon de contrôler les
loyers pour ne pas que d'autres
personnes les plus... les gens les plus vulnérables se retrouvent à la rue,
avec l'explosion de l'itinérance, puis les gens qui sont en train de
travailler à temps plein, d'être locataires et d'être obligés d'aller dans les
banques alimentaires. C'est l'appauvrissement des locataires que le gouvernement
veut.
Pour
le prochain sujet, je veux parler de la... des jeunes, de la pauvreté chez les
jeunes. Il y a près d'un étudiant sur deux qui souffre d'insécurité
alimentaire. Les étudiants représentent 14 % des gens qui fréquentent les
banques alimentaires. On vient de parler de
l'explosion des coûts des loyers. Avec la crise du logement, avec l'insécurité
alimentaire qui augmente, le gouvernement a décidé de ne pas rémunérer
les stages. Est-ce qu'il trouve que c'est normal que les stagiaires ne soient pas rémunérés, surtout les
stagiaires dans l'enseignement où plus de 80 % sont des femmes? Est-ce
qu'il trouve ça normal?
M. Legault : Bien,
M. le Président, moi, j'aimerais ça que les stages des étudiants soient payés,
j'aimerais ça, O.K.? Donc, on est tous
d'accord là-dessus. Maintenant, il y a un coût d'attaché à ça. On a le système
de prêts et bourses le plus généreux, je pense, au monde, au Québec, au
monde, et on se retrouve dans une situation où, bien, Québec solidaire nous
dit : Il faut en faire plus. On est tous d'accord avec ça. Moi, j'aimerais
ça être capable de voir de l'argent qui
pleut du ciel, et puis qu'on soit capables d'en donner plus à tout le monde.
J'aimerais ça, mais j'aimerais ça, pour une fois, que la cheffe de
Québec solidaire nous dise où elle prendrait l'argent. Là, elle nous a fait une
grosse annonce, la semaine passée, en disant : Si on taxe plus les riches,
on va pouvoir effacer le déficit. Pas exact, on a un déficit de
11 milliards, puis elle nous a trouvés pour 3 milliards de revenus
des méchants riches. Donc, on trouve où l'autre
8 milliards pour effacer le déficit? Puis, maintenant, on trouve où
l'argent pour en donner encore plus aux étudiants? On prend où cet
argent-là?
Mme Ghazal : Bien,
j'ai la réponse. Le premier ministre a décidé de prendre cet argent-là dans les
poches des étudiants, entre autres, puisqu'il refuse de payer pour les stages.
Les stages, là, dans le privé, dans les entreprises privées, par exemple, en génie, en physique, où c'est une majorité
d'hommes qui travaillent, c'est souvent des étudiants hommes, bien, le gouvernement donne des crédits
d'impôt pour encourager les employeurs à payer ces stages. Ça, comment
ça se fait qu'il trouve l'argent pour les stages au privé puis, quand il s'agit
des stages pour des gens qui vont travailler
dans les services publics, dont plus de 80 %, c'est des femmes dans le
secteur de l'enseignement, là, tout d'un
coup, il n'a pas d'argent parce qu'il a un déficit? Pourquoi est-ce qu'il fait
payer les femmes qui veulent travailler, les étudiantes qui veulent
travailler dans nos services publics? Pourquoi est-ce qu'il veut les faire
payer pour son déficit à lui?
M. Legault : Bon, là, la cheffe de Québec solidaire nous
dit : Il y a des entreprises privées qui paient des stages, O.K.,
puis le gouvernement devrait payer les stages dans le secteur public.
Mme Ghazal :
Non, non, il donne des crédits d'impôt.
M.
Legault : C'est ça, parce
qu'en éducation, en santé, ce serait le gouvernement. Bien, moi, j'en suis, là,
j'aimerais ça. On prend l'argent où?
Mme Ghazal : Bien,
le... bien, O.K., c'est lui, le premier ministre, mais je vais répondre à la
question. Il y a eu la coupe... On a... Vous avez coupé les bourses
Perspective. L'argent s'en va où? Est-ce que c'est possible que cet argent-là,
qui a été récupéré, soit donné pour payer les stages?
M. Legault : Bien,
la raison pour quoi...
Mme Ghazal : J'essaie
de trouver des solutions au premier ministre.
M. Legault : Bien
oui. Bien, moi aussi, moi aussi, puis j'aimerais ça avoir des solutions, mais
les bourses Perspective, on les a arrêtées d'abord parce que ça ne donnait pas
beaucoup de résultats puis parce qu'on pensait que c'était mieux de mettre
l'argent ailleurs en éducation. Donc, on a embauché des aides à la classe. On a
embauché des orthophonistes pour aider les enfants qui ont des difficultés. On
pensait que c'était mieux d'investir l'argent là. Mais la cheffe de Québec solidaire n'a toujours pas donné de réponse. Où
prend-on l'argent pour que le gouvernement paie les stages dans le
secteur public?
Mme Ghazal : Certainement
pas en appauvrissant les étudiants qui souffrent d'insécurité alimentaire. Un
étudiant sur deux va dans les banques alimentaires. Il y a une crise du
logement. Je lui ai fait une proposition, les multimillionnaires, puis il
décide de refuser puis d'aller voir les locataires et les étudiants. C'est
vraiment dommage pour l'avenir du Québec.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Rapidement, M. le premier ministre, oui.
M. Legault : Bien, rapidement, elle
m'a donné une solution de 3 milliards pour un déficit de
11 milliards, j'attends la suite. Ah! la suite s'en vient, c'était la
première étape, j'ai hâte.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le chef
de l'opposition officielle, pour 21 min 2 s.
M. Tanguay : Excusez-moi, M. le
Président, pour...
Le Président (M.
Bachand) : 21 min 2 s.
M. Tanguay : 21, O.K., merci
beaucoup. Ça tire déjà à sa fin. On va s'ennuyer. Northvolt, j'aimerais ça clore Norhtvolt, parce que c'est important,
Northvolt. Donc, 267 millions perdus, le terrain, 240 millions, il
est toujours là, puis CDPQ, 200 millions, il est toujours là. Donc,
440 millions qui est déjà... est toujours dans Northvolt quand on
met de côté le 267 millions qui a été perdu. Le premier ministre a dit un
peu plus tôt... Puis je comprends qu'il ne peut pas divulguer des renseignements confidentiels parce que ça relève
d'entreprises privées, économie, tout ça. Il y a des secrets
commerciaux, mais le premier ministre a confirmé un peu plus tôt, puis
j'aimerais ça savoir ce qu'il peut nous dire là-dessus,
qu'il y avait un intérêt à quelque part pour avoir des investisseurs pour
relancer Northvolt à Québec. C'est bien ça?
M. Legault : Oui.
M.
Tanguay : O.K. Est-ce que le premier ministre
est optimiste que, cette année, ça bouge, il y ait une relance?
M. Legault : Bien, je suis toujours
prudent, M. le Président. Tant que ce n'est pas confirmé, j'aime mieux jouer
avec un scénario prudent. Mais ce qui est important de répéter, puis je vais le
répéter autant de fois que ça prendra, grâce
à Investissement Québec, on a provoqué des investissements de
93 milliards, des centaines de dossiers ont été... avec succès, ont
créé des emplois, ont amené des revenus, des retombées. Maintenant, on a perdu
260 millions dans le dossier de Northvolt. Quand même que le Parti libéral
me parlerait... Tu sais, je voudrais lui rappeler que, dans Bombardier, eux
autres, ils ont perdu plus que 1 milliard. Il y a des dossiers... qu'on
perd de l'argent actuellement, qui avaient été signés par le Parti libéral.
Donc, tous les gouvernements prennent des risques. C'est vrai que nous, on a
fait plus de dossiers. On a augmenté de 81 % les interventions
d'Investissement Québec puis, grâce à ça, on a battu le reste du Canada, ce que
le gouvernement libéral n'a jamais réussi à faire.
M. Tanguay : Parfait. Ça fait qu'il
va reconnaître qu'on ne sera pas d'accord là-dessus, mais il a fait son point,
puis merci, M. le Président, on lui a laissé le temps de rererefaire son point.
Là, j'ai des questions très précises sur
Northvolt parce qu'on peut en parler quand même, de Northvolt. Il y a
440 millions d'argent des Québécois d'investi là-dedans. Donc, je
comprends qu'il ne peut pas nous donner des détails, mais qu'il confirme qu'il
y a un intérêt d'investisseurs. À ma
question : Y a-t-il possibilité qu'il y ait une relance, qu'on soit fixés
cette année, pour Northvolt ou pas... Est-ce que c'est une possibilité?
M. Legault : C'est une possibilité.
M. Tanguay : O.K. Est-ce que... Puis
il va m'aider à comprendre. Est-ce que l'on doit absolument mettre de côté le fait que ce ne serait pas la technologie
Northvolt, considérant que la maison mère a fait faillite, a les propriétés
intellectuelles, et que ce n'est pas la
maison mère propriétaire de cela qui viendrait implanter la technologie Northvolt?
Est-ce qu'on peut raisonnablement penser que ce ne sera pas la technologie
Northvolt?
M. Legault : Bien, on pourrait poser
la même question à propos du lithium GM, GM, la compagnie GM, qui est à
Bécancour. C'est une technologie qui va évoluer, comme la technologie de
Northvolt va évoluer. On regarde les Chinois,
qui avancent rapidement dans la filière batterie, et je pense que ce serait une
erreur d'écouter le Parti libéral puis d'arrêter d'investir dans la
filière batterie.
M. Tanguay : O.K., ça, je comprends,
on l'a déjà entendu, ça, mais ma question, c'est : Est-ce qu'on doit
exclure la possibilité que ce soit la technologie Northvolt? Pour avoir fait
des dossiers de faillite, la propriété intellectuelle,
la maison mère qui ne va pas l'opérer, est-ce qu'on doit d'emblée exclure que
ce ne sera pas la... ça va être quelqu'un d'autre, ça ne sera pas la
technologie Northvolt?
M. Legault : Bien, je pense que, M.
le Président, les deux possibilités sont sur la table. Il pourrait y avoir un repreneur qui garde la technologie Norhvolt puis
il pourrait y avoir un repreneur qui reprend les actifs qui sont là avec
une technologie qui est un peu différente de celle qu'avait Northvolt.
• (17 h 30) •
M.
Tanguay : O.K. Est-ce que le premier ministre exclut
totalement, au moment où on se parle, que la destination de ce
terrain-là et de ce qui a été fait, ça n'ira pas à une autre industrie que
celle des batteries? Est-ce que le premier ministre
exclut ça totalement? C'est : Oubliez ça, là, tant que le gouvernement va
avoir des intérêts là-dedans, ça va être pour des batteries puis pas
rien d'autre?
M. Legault : Il ne faut rien
exclure. On n'exclut pas que ce soit pour des batteries, mais on n'exclut pas
non plus... C'est un terrain qui est très
bien placé, proche de Montréal. On n'exclut pas... Il pourrait y avoir des
entreprises intéressées à avoir le terrain pour une entreprise
manufacturière dans un autre secteur.
M.
Tanguay : Ce n'est pas... ce n'est pas à exclure. Puis ce n'est pas à
exclure que, dans ce scénario-là, on pourrait le savoir cette année aussi.
M. Legault : Il
ne faut pas exclure... Je n'exclus rien.
M. Tanguay : O.K. Dans ce qui était proposé, donc, puis là vous
me voyez venir, puis j'ai ouvert la porte pour sa réponse que je présume
qu'il va me faire, sur les mégawatts qui sont réservés pour Northvolt,
354 mégawatts, en ce sens-là, le
séquençage, on en a parlé beaucoup, du séquençage, je veux dire, bien, on va en
prendre une partie puis on va la redistribuer en attendant que...
considérant cela, j'imagine que sa réponse serait de dire : Bien, on ne va
pas toucher à ce 354 mégawatts là, parce que, si d'aventure ça se règle,
on va en avoir de besoin. Est-ce que l'on doit conclure ça?
M. Legault : Moi,
si j'étais le Parti libéral, là, hé! que je ne poserais pas ces questions-là!
Parce que quand on est arrivés, en 2018, on jetait aux poubelles de
l'électricité parce qu'il nous manquait de projets d'entreprise.
M. Tanguay :
Mais ce n'est pas ça, la question.
M.
Legault : Actuellement, on a
trop de projets d'entreprise pour l'électricité, qui est toujours là et qu'on
veut doubler, d'ailleurs.
Donc,
M. le Président, évidemment que, si cette électricité n'est pas utilisée pour le
projet Northvolth, il y a plein d'entreprises qui voudraient l'avoir.
M. Tanguay : Et,
ça, on... il est possible qu'on soit fixés cette année là-dessus.
M. Legault : Bien,
ça bouge de mois en mois, puis ça va bouger de mois en mois pendant les
prochaines années. Puis on prévoit augmenter, doubler la capacité d'Hydro-Québec.
On a signé une entente extraordinaire avec Terre-Neuve où on augmente la
capacité que va nous fournir Terre-Neuve de 50 %. Donc, au fur et à mesure
que ça va rentrer, il y a des projets
d'éolien qui avancent très bien qui vont être disponibles dans quelques années.
Donc, tout ça, c'est une planification qui se fait avec Hydro-Québec.
M. Tanguay : Parfait. Est-ce qu'aujourd'hui, oui ou non...
est-ce que le premier ministre resignerait l'entente avec Northvolt?
M. Legault : Écoutez, c'est comme le «Monday quarterback».
C'est tellement facile de dire : J'ai signé des ententes avec des
centaines d'entreprises. Est-ce que vous signeriez avec les gagnants puis vous
ne signeriez pas avec les perdants? Tellement facile. Quand on signe
juste des gagnants, là, ça, ça veut dire qu'on ne fait pas notre job, comme les libéraux qui ne faisaient pas leur job.
Il n'y en avait pas, de projet. Quand je suis arrivé, je pense qu'il y avait
peut-être deux ou trois projets. On en a des centaines actuellement.
Donc, je ne vois pas,
là, c'est quoi, l'idée de dire par après, tellement facile, par après :
Ah! si vous saviez le résultat, est-ce que
vous feriez juste les gagnants? Tu sais, est-ce que vous gageriez sur le
Canadien? Vous allez être meilleur pour me répondre à ça demain que ce
soir.
M. Tanguay : Je suis très... très serein, moi, M. le Président.
Je comprends que ça vient le chercher, le piquer au vif. Je déduis donc de ma question... la réponse
qui m'a été offerte par le premier ministre, c'est qu'il ne resignerait pas
Northvolt aujourd'hui, parce qu'il fait la
distinction entre les gagnants et les perdants. Puis Northvolt, ce serait un
perdant.
M. Legault : Je
n'ai pas dit ça. Parce que moi, j'y crois, à la filière batterie. J'y crois, à
la filière batterie. Puis ce qu'on a fait, c'est qu'on a signé avec une dizaine
d'entreprises pour la batterie de véhicules électriques en sachant très bien
qu'il y aurait des gagnants, qu'il y aurait des perdants. Mais actuellement il
reste plus de gagnants que de perdants. Et on est gagnants parce qu'on a du
lithium. On a les minéraux critiques pour faire ces batteries de véhicules
électriques. Et je pense que le Parti libéral fait une erreur de mettre de côté
la filière batterie de véhicules électriques. Je l'invite, là, il le connaît
peut-être, à en parler avec François-Philippe Champagne, avec ses amis au gouvernement libéral du Canada. Eux autres, ils y
croient, à la filière batterie. Lui, ici, là, le chef par intérim du Parti libéral du Québec, il n'y croit pas.
Il n'y croit pas? Bien, c'est son choix.
M. Tanguay : Bien,
tabarnouche! Le premier ministre, il est... il est fâché.
M. Legault :
Je ne suis pas fâché. Pantoute.
M. Tanguay :
Non? Northvolt, il est dans la catégorie des perdants, c'est ça?
M. Legault : Écoutez,
on a choisi une dizaine d'entreprises. Pourquoi le chef de l'opposition
officielle ne me parle pas des centaines d'entreprises qui ont eu du succès?
M. Tanguay :
O.K. J'ai ma réponse.
M.
Legault : Air Liquide,
EcoPro... Lithion Technologies, Nano One, Nemaska Lithium, Nouveau Monde
graphite. Pourquoi il ne me parle pas
de Volta? Pourquoi il ne me parle pas des succès? Il me parle juste d'un
dossier qui n'a pas été dans la direction qu'on aurait souhaitée.
M. Tanguay : Qui n'était pas un
succès. Donc, j'ai ma réponse.
M. le
Président, j'aimerais savoir du premier ministre, on a vu... il y a presque
18 mois, Hydro-Québec déposait, en novembre 2023, un plan d'action 2035, et là il y avait la
nécessité d'aller chercher l'équivalent de 8 000,
9 000 mégawatts en puissance. Est-ce que ce plan, qui date de
presque un an et demi... sera-t-il mis à jour?
M.
Legault : Hydro-Québec travaille continuellement à mettre à jour ses projets. On discute, je
dirais, au moins une fois par mois
avec le... avec Michael Sabia, le président d'Hydro-Québec, sur
l'avancement des négociations avec les Cris
pour un rehaussement des centrales à La Grande, pour un rehaussement des
centrales Manic sur la Côte-Nord avec les
Innus, sur des projets éoliens. On avance aussi puis on espère être capables de
commencer le projet du rehaussement de Churchill Falls puis de la création de
Gull Island, dans le Labrador, avec Terre-Neuve. Donc, tous ces projets-là sont
mis à jour régulièrement.
De l'autre
côté, bien, on a trop de projets d'entreprise, contrairement au Parti libéral,
qui n'en avait pas. Ils n'en avaient pas de projets d'entreprise, les
libéraux.
M. Tanguay : Je veux juste dire au premier ministre qu'il ne perde pas patience. Ça achève, là. Ça achève, là. Il
reste 10 minutes.
Peut-il demander... Va-t-il demander à Hydro-Québec
de rendre publique une mise à jour du plan qui date d'à peu près un an et demi, le plan 2035? Ça, c'est en 2023. On
parlait sur 12 ans. Là, on est en 2025 puis on parle sur 10 ans.
Justement, il cite plein d'éléments nouveaux. On aurait... et on le sollicite,
nous, on le demande : Va-t-il... Est-il ouvert à ce qu'Hydro-Québec nous
redépose une mise à jour, après un an et demi, du plan 2035?
M. Legault : On est ouverts à ce que... Bien, d'abord, Hydro-Québec va venir pendant les crédits, donc il aura l'occasion de poser la
question directement au président d'Hydro-Québec, qui travaille très fort
actuellement sur les projets. Il travaille
aussi sur une mise à jour. Je n'ai pas de date fixée pour une mise à jour, mais
sûrement qu'éventuellement il va y avoir une mise à jour.
M. Tanguay : O.K. À
combien le premier ministre évalue-t-il la capacité d'obtenir des mégawatts
pour des nouveaux projets dans les prochaines années?
M. Legault : Bien, c'est une
question complexe. Comme je le disais, on regarde ça année par année. Et on a
beaucoup de projets, autant dans le rehaussement des centrales, que dans
l'éolien, qu'à Terre-Neuve. Et, bon, il y a des
fenêtres, là. Ça... Ce n'est pas, de façon très claire, fixé, à quel moment ça
va commencer, mais on a un échéancier sur un grand nombre d'années.
M. Tanguay : Est-ce que
le premier ministre s'engage... Parce qu'on avait vu, avec M. Fitzgibbon,
là, deux... deux octrois. Fin 2023,
premier octroi, 956 mégawatts, des données des mégawatts à des projets,
et, sur 11 projets, il n'y en
avait aucun qui était détenu en majorité au Québec. Et le deuxième octroi, juin
2024, sur 600 mégawatts, il y en avait un sur 11 qui était détenu
en majorité.
Donc, sur 2023‑2024, les deux octrois de
mégawatts, 22 projets, un seul était détenu en majorité au Québec. Mon but, ce n'est pas de l'accuser. Mon but, c'est
de savoir : Est-ce que le premier ministre reconnaît qu'il faut donner
un coup de barre pour que ce soit Québec d'abord, dans l'avenir, pour l'octroi
de mégawatts?
M. Legault : Bien, M. le Président, s'il y en a un, ici, qui
est d'accord pour favoriser les entreprises québécoises, c'est bien moi.
Mais prenons une compagnie comme Alouette, qui est importante à Sept-Îles. Ce
n'est pas une entreprise québécoise. Est-ce qu'il pense qu'on ne devrait plus
lui donner d'électricité? Même chose avec Rio Tinto. Même chose avec ArcelorMittal. Est-ce
qu'il pense qu'avec ArcelorMittal on
devrait arrêter de leur donner des mégawatts? Je pense que ce qu'il faut regarder aussi, c'est les retombées pour les
régions. Ces entreprises-là sont essentielles pour les emplois bien
payés en région.
Donc, je
trouve ça un peu spécial que le Parti libéral est maintenant contre les
entreprises qui ne sont pas québécoises.
• (17 h 40) •
M. Tanguay : Trouve-t-il
normal que, sur les 22 projets octroyés, il y en avait juste un sur 22 qui
allait à des entreprises détenues majoritairement par des Québécois? Autrement
dit, qu'il n'y en avait pas plus que ça qui tenait la route pour des entreprises québécoises? C'est-tu normal pour lui?
Moi, je pense que c'est un constat qui ne rend pas justice à nos
entrepreneurs québécois qui en ont fait, des demandes.
M. Legault : Bien, écoutez, à
tous les lundis, le secrétaire général, qui est ici, me donne une liste des
projets qu'on appelle dans le pipeline, là,
dans l'oléoduc, puis des projets qui s'en viennent. Il y a une liste pour les
entreprises québécoises puis il y a une liste pour
les entreprises qui ne sont pas québécoises. J'aimerais ça, en avoir plus, des entreprises québécoises. Si le chef de
l'opposition officielle connaît des entreprises québécoises qui ont des
projets, bien, qu'il me les envoie. On n'en refusera aucun.
M. Tanguay : O.K. Je veux juste être sûr de bien comprendre la
réponse du premier ministre : Le premier
ministre dit qu'il n'a pas suffisamment de projets d'entreprises
québécoises?
M. Legault : Bien, des projets qui ont des retombées
importantes, des emplois importants, des nouveaux emplois, il n'y en a
pas assez.
M. Tanguay :
Il y en a plus qui viennent de l'étranger, hors Québec, que des entreprises
québécoises?
M. Legault : Dans les entreprises qui nous demandent des
mégawatts, il y en a plus qui viennent de l'extérieur du Québec.
M. Tanguay : Et
vous en auriez accordé davantage aux entreprises québécoises si vous aviez eu
de meilleurs projets.
M. Legault : C'est
toujours... On favorise toujours, en partant, les entreprises québécoises.
M. Tanguay : Qu'est-ce
que vous dites, donc, aux entrepreneurs québécois qui n'auraient pas soumis
suffisamment de projets intéressants?
M. Legault : Bien,
je leur dis : Soumettez plus de projets.
M. Tanguay : Intéressant.
M. Legault : Je
répète ça, là, à toutes les tribunes où je vais : Déposez-nous des
projets, essayez-nous, et puis pas juste pour les mégawatts, mais aussi pour
l'aide d'Investissement Québec. Ça a fonctionné quand même relativement bien : 93 milliards de projets
qu'on a faits depuis qu'on est au gouvernement avec Investissement Québec. C'est... On ne parlera pas du Parti
libéral, là, c'est ridicule, ce qui a été fait pendant les 15 années
libérales avec les entreprises, incluant les entreprises québécoises.
M. Tanguay : Ça
achève. Ça achève. Partez-moi pas...
M. Legault : Ah!
il y a eu Bombardier. On a perdu 1 milliard, là. Oui. C'est vrai.
M. Tanguay : Je
ne vais pas vous repartir là-dessus, puis repartez-moi pas sur Northvolt.
J'ai
une question, et il reste quelques minutes, alors quelques minutes m'obligent à
changer le sujet. Renseignements particuliers, page 6.1,
renseignements particuliers, services de soutien auprès du premier ministre et du Conseil des ministres, le nombre et le
pourcentage d'employés permanents. Alors, le nombre d'employés permanents
au soutien auprès du premier ministre et du Conseil exécutif a augmenté, dans
la dernière année, de 169. Il est passé de
1 040 à 1 209. Pourquoi avoir, dans les 12 derniers mois, engagé
169 personnes de plus pour travailler auprès de vous et du Conseil
exécutif?
M. Legault : Bien,
on va avoir la réponse, là. Est-ce que c'est Internet haute vitesse? Est-ce que
c'est...
M. Tanguay : Internet
haute vitesse?
M. Legault : Oui, il y a des dossiers comme ça, là, qu'on
ajoute au gouvernement, au MCE. Donc, on va trouver les réponses.
M. Tanguay :
Si vous pouvez...
M. Legault :
Peut-être qu'il a une autre question, mais, pendant...
M. Tanguay :
Oui, oui, oui. Je vais...
M. Legault :
Donnez-moi quelques minutes, puis on avoir la réponse exacte sur les
1 209.
M. Tanguay : Puis, si on ne l'a pas... Exact. Donc, on est
passés de 1 040 à 1 209, 169 de plus. Puis, si on ne l'a pas parce
que le temps file, peut-être, si on peut avoir l'engagement de le fournir au
secrétariat ultérieurement. Autrement dit, ils viennent d'où, les 169?
Et, question
tout à fait similaire, le... Ici, on parle de la masse salariale. Ça, c'est
la... Renseignements particuliers, 18.1, la page. L'effectif total et le
budget total du Secrétariat à la communication gouvernementale, incluant la
masse salariale, ça, ça a eu une augmentation de
14 millions. C'est quand même beaucoup en 12 mois. On est passés de 52 millions à 66 millions pour le
Secrétariat à la communication gouvernementale. J'aimerais, sous le même
engagement, peut-être, qu'on puisse nous envoyer l'affaire.
M. Legault : Oui.
M. Tanguay : Également... Il nous
reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) : Il reste 2 min 11 s.
M.
Tanguay : 2 min 11 s. Il n'y a pas de petit
montant. J'aimerais savoir... page 6.6 des Renseignements généraux,
il y a une dépense de 7 869 $,
7 869 $ pour Débosselage d'Auteuil, services de réparation et d'entretien
d'automobile. J'aimerais savoir quelle voiture a été poquée puis
pourquoi c'est le gouvernement qui a payé le débosselage.
M. Legault : On va vous donner
l'information.
M. Tanguay : Merci.
M. Legault : Mais je peux vous
assurer que ma voiture n'a pas été poquée.
M. Tanguay : C'est bon. J'ai ici,
regardez donc, la caméra. On peut-tu avoir l'acquisition de la caméra?
Page 6.9, 20 000 $. On pourrait-tu savoir les précisions sur
c'est quoi, cette caméra-là? Surtout qu'on nous informe, page 9.1, que,
«pour 2024-2025, aucun épisode n'a été enregistré», aucun épisode, bon.
Alors, M. le Président, également page 6.3,
sous le même engagement, il y a eu Archives Iron Mountain, 11 300 $ pour services de destruction et
d'entreposage. J'aimerais savoir, services de destruction et d'entreposage pour
11 300 $, qu'est-ce qu'on a
détruit et/ou entreposé sous le... Si le premier ministre peut s'engager à nous
communiquer le détail, s'il vous plaît.
M. Legault :
O.K. Oui. J'ai
une réponse pour le débosselage. Il y a eu effectivement une employée qui a
fait un accident de voiture avec une voiture louée lors d'un déplacement sur la
Côte-Nord. Et, comme le gouvernement s'autoassure, bien, le MCE a payé la
facture de débosselage de 7 869 $.
M. Tanguay : O.K.
Le Président (M.
Bachand) : M. le chef de l'opposition
officielle, 20 secondes.
M.
Tanguay : C'est déjà la fin, M. le Président. Alors, je
tiens quand même à remercier le premier ministre, là, à remercier celles
et ceux qui l'accompagnent. Et on va continuer de faire notre job d'opposition
officielle. C'est notre job, de poser les questions. Alors, voilà. Bonne
soirée, bon match, «go, Habs, go!»
M. Legault :
«Go, Habs, go!»
Le Président (M.
Bachand) : Allez, les Canadiens! Bon, cela
dit...
M. Tanguay : ...
Le Président (M.
Bachand) : Non, non. Alors, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
s'il vous plaît. Merci.
Mme Boivin Roy : Merci, M. le
Président. Alors, bonjour, M. le premier ministre. Dans un contexte
d'incertitude économique, même dans un contexte de guerre économique où
plusieurs de nos entreprises font face à des
défis, la question de l'achat local et de la fabrication de produits québécois,
sans oublier la question de l'autonomie alimentaire du Québec, bien, le
tout, finalement, prend une importance particulièrement... particulière et
significative au moment où on se parle. Favoriser l'achat local, c'est non
seulement appuyer nos entrepreneurs, mais c'est aussi reconnaître la richesse
dans notre savoir-faire, c'est aussi renforcer nos régions et contribuer à une
économie plus résiliente.
Alors, il faut continuer de renverser la
tendance des dernières décennies. Il faut casser ce vieux réflexe d'acheter des produits ou des services à
l'étranger quand on est capables d'en faire tout autant au Québec. C'est encore
plus important dans le contexte actuel, et on a entendu vos propos à cet égard
au cours des derniers mois.
Alors, bien
que le gouvernement, déjà, a posé certains gestes en ce sens, de quelle façon,
M. le premier ministre, comptez-vous continuer à soutenir les
initiatives favorisant l'achat de produits québécois?
M. Legault : Oui. Bien, je veux
remercier la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Ça m'a pris du temps avant de bien maîtriser, hein, le nom de son comté. Anjou—Louis-Riel.
Et donc je veux lui dire que, bon, déjà avant l'arrivée de M. Trump, on
priorisait l'achat local. On se souviendra que le ministre de l'Agriculture a
lancé un programme de stratégie d'achat local dans nos
réseaux, ça veut dire dans nos écoles, dans nos hôpitaux, pour augmenter les
achats de nourriture de 1,5 milliard, puis il est en bonne marche pour
atteindre son objectif.
Ce qu'il a fait aussi pour être capable de nous
aider, c'est de mettre en place un programme pour les serres, parce qu'on sait
on a un hiver au Québec, c'est plus difficile, l'hiver. On importe plus de
nourriture de l'extérieur l'hiver que l'été. Donc, on a mis en place, avec Hydro-Québec,
un programme. On a réussi à presque doubler. On a augmenté de 88 hectares.
Je sais qu'il y a des gens qui disent : C'est quoi ça, un hectare? On me
dit que c'est à peu près une centaine de
terrains de soccer qu'on a ajoutés dans les serres pour être capable de
produire, en hiver, des fruits, des légumes qu'on distribue un petit peu
partout.
On a mis
aussi un label, une appellation Produit du Québec qu'on donne aux différents
produits. Il y a maintenant 85 000 produits qui sont étiquetés
Produit du Québec.
Et là on est
en train, suite à l'arrivée de M. Trump, de mettre en place des programmes
additionnels, des programmes pour les entreprises qui veulent ajouter
aux achats locaux.
On a aussi,
avec la présidente du Conseil du
trésor, favorisé les entreprises
locales, les compagnies, entre autres, québécoises dans les appels d'offres. On
a mis une pénalité qui peut atteindre jusqu'à 25 % pour les entreprises
américaines qui soumissionnent dans nos appels d'offres pour... un peu comme
représailles à l'égard de ce que fait M. Trump. Puis, en même temps, bien,
ça favorise nos entreprises.
Et je sais que la ministre de l'Économie aussi
regarde, secteur par secteur, quels sont les domaines où on a mis des contre-tarifs. Ça veut dire qu'on a augmenté
de 25 % le prix des importations de produits américains. Bien, ça donne une marge de manoeuvre aux entreprises
québécoises pour compétitionner les produits qu'on importe actuellement des États-Unis.
Donc, on est en train de le faire pas seulement dans le secteur alimentaire,
mais dans tous les secteurs.
Mme Boivin Roy : Merci.
• (17 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Saint-Jean,
s'il vous plaît.
M.
Lemieux : Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour, tout le
monde. Ça a l'air que je suis le dernier. Ne lâchez pas, on achève.
M. le premier
ministre, vous venez de dire trois fois en deux minutes : Depuis l'arrivée
de M. Trump. On en a beaucoup,
peut-être trop, parlé à un moment donné, parce que ça s'est mis à bouger, mais
le fait est que, moi, ça m'a fait plaisir
qu'on commence à se dire qu'il va falloir s'ajuster à l'avenir, pas seulement
régler le problème, si c'était 10 %, 25 % un mois, deux mois, six mois, mais qu'il fallait saisir
l'opportunité de se réinventer. Et vous avez parlé énormément de l'économie,
qu'il fallait se contempler à l'avenir et s'organiser pour aller faire ce qu'on
a à faire en économie à l'avenir.
Il y a trois semaines, un mois peut-être
maintenant, quand vous étiez en Allemagne, vous alliez faire un peu, beaucoup
de... de reconnaissance, oui, en aéronautique, mais le mot «défense»
retroussait régulièrement dans vos conversations et dans vos réponses. Chez
nous, ça a eu un effet boeuf, parce que ça fait quatre ans et demi que je parle d'un projet de zone d'innovation en sécurité
civile, publique et défense dans le Haut-Richelieu, et le fait est qu'on
n'aura pas de zone d'innovation pour x, y raisons, mais qu'il y a eu énormément
de travail de fait et qu'il y a déjà, on va dire, un noyau dur en défense. Et
là on attend et on est excités parce qu'on se dit : Aïe! Voilà une
proposition... aéronautique, oui, vous avez parlé, ce matin, de brise-glaces,
oui, mais ça ne s'arrête pas là. Ça va nous prendre une stratégie, ça va nous prendre plein de choses pour parler de défense à
l'avenir. C'est loin d'être... C'était peut-être un mot au lexique pendant un certain temps, mais dans la
nouvelle géopolitique, dans la nouvelle économie, c'est gagnant-gagnant,
comme dirait l'autre.
Le Président (M.
Bachand) : ...
M.
Legault : Oui. Bien, je veux remercier le député de
Saint-Jean parce que, bon, il sait que c'est un sujet qui m'intéresse
beaucoup. J'ai commencé à parler, je pense, depuis plusieurs mois, d'une
nouvelle économie du Québec. J'étais content
quand j'ai lu la plateforme de Mark Carney. Il utilise les mêmes mots,
«nouvelle économie», puis il est pas mal dans les mêmes secteurs que
moi. Puis j'ai eu l'occasion de le rencontrer, d'en parler avec lui.
Avant de parler de défense, il faut se parler
d'énergie, il faut se parler d'intelligence artificielle, il faut se parler d'énergie, toutes sortes de formes
d'énergie. Puis je suis content, là...
j'invite d'ailleurs tout le monde à
aller lire, peut-être qu'ils ne l'ont pas fait encore, la plateforme du
Parti libéral du Canada, puis on voit, là, l'énergie, la défense,
l'intelligence artificielle, donc des secteurs...
Puis les minéraux critiques. On parlait tantôt
de la filière batterie, bien, il y a plein de secteurs. Entre autres, il y a des projets, là, sur ce qu'on appelle des
terres rares. Puis, bon, vous le savez, les terres rares, ce n'est pas des
terres, c'est des minéraux. Mais il y
a plein de secteurs, le zinc, le nickel, le graphite, où il y a de la demande
des entreprises, entre autres pour la défense. Et c'est vrai des États-Unis,
mais c'est vrai aussi de l'Europe.
Et c'est là qu'on doit avoir une approche qui
est différente. On a été habitués d'envoyer 70 % de nos exportations aux États-Unis.
Puis peu importe les décisions que prendra Donald Trump au cours des prochains
mois, au cours des prochaines années, il ne faut plus jamais se retrouver dans
la situation dans laquelle on s'est retrouvés au cours des derniers mois,
d'être aussi dépendants des décisions de M. Trump.
Puis effectivement j'ai été... Bon, vous savez,
l'Allemagne, première guerre, deuxième guerre, ce n'est pas un naturel pour
l'Allemagne de parler de défense, mais l'Europe, incluant l'Allemagne, ont
convenu d'investir 800 milliards d'euros en
défense. Donc, évidemment, il y a un défi, il y a un défi d'être capable de
trouver l'expertise, entre autres dans le secteur aéronautique. Puis, bon, j'ai
eu l'occasion d'en parler avec Éric Martel, le président de Bombardier. Il y a une ouverture, entre autres, à transformer
l'avion Global pour en faire un avion militaire.
Chez Davie, bien, écoutez, on a réussi, là...
puis je regarde mon ami le secrétaire général qui est au côté de moi, on a fait
tout un coup, là. On pourrait parler de la plus-value qui s'est accumulée
depuis qu'on a acheté une compagnie, un chantier naval en Finlande, à Helsinki.
Hein, c'est ça? Donc, c'était à Helsinki. Ça nous a donné accès à une expertise pour construire des
brise-glaces qui ont été construits dans les dernières années pour les Russes.
Mais c'est une entreprise qu'on a réussi à acheter, de prendre cette
expertise-là, de l'amener à Lévis, chez Davie, puis d'être en avance sur les Américains. On a actuellement un meilleur
brise-glace, qui est plus avancé que n'importe quoi qui se retrouve aux États-Unis. Donc, ça rend jaloux même
M. Trump. Mais ça offre une perspective intéressante.
Évidemment, quand on parle de défense, on parle
beaucoup d'argent de l'État. Et c'est comme ça partout dans le monde. J'ai vu
que M. Carney veut augmenter de façon très importante les investissements
en défense. Bien, il y a une belle
opportunité. M. Carney est même venu visiter Bombardier puis a dit :
Quelle belle opportunité d'investir en défense ici!
Il n'y a pas juste les navires et les avions, il
y a aussi toute l'intelligence artificielle puis les technologies de
l'information. On a même eu, à un moment donné, des remarques qui étaient un
peu négatives sur le dossier CGI. Vous
savez, il y a des revues qui se font sur les entreprises cotées en bourse, puis
c'est une belle grande entreprise qu'on a. CGI fait affaire avec la défense américaine. Et là, bien, il y a des
analystes qui disent : Est-ce que CGI pourrait perdre ces
contrats-là? Bien, je parlais avec les gens de CGI en leur disant : Ne
mettez pas tous vos oeufs dans ce panier-là. Regardez l'Europe.
Et, bien
évidemment, l'Europe, on a nos amis français. Notre ministre des Affaires
internationales était à Rome pour les
funérailles du pape, a eu l'occasion de rencontrer M. et Mme Macron, ils
se sont parlé un peu. Il y a effectivement une opportunité extraordinaire
en défense et il y a des entreprises comme Safran, pour les nommer, qui veulent
venir investir au Québec.
Donc, nous, on n'est, contrairement au Parti
libéral, pas contre les entreprises étrangères qui veulent venir au Québec. On
est très ouverts à ça, créer des emplois de qualité.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, M. le premier
ministre.
Alors, cela
dit, le temps alloué à l'étude du volet Conseil exécutif des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil exécutif
étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des
crédits.
Adoption des crédits
Est-ce que le programme 1, intitulé Cabinet
du lieutenant-gouverneur, est adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Bachand) :
Adopté sur division. Est-ce que
le programme 2, intitulé Services de soutien auprès du premier
ministre et du Conseil exécutif, est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Adopté sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose des réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au jeudi 1er mai, à
11 h 15, où elle va entreprendre l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Sécurité publique.
Merci. Belle soirée. Merci beaucoup. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 59)