Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 1 mai 2025
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Vol. 47 N° 113
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Sécurité publique
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Maccarone, Jennifer
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Bachand, André
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Nichols, Marie-Claude
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Bonnardel, François
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Maccarone, Jennifer
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Bachand, André
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Lemieux, Louis
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Lévesque, Mathieu
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Bonnardel, François
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Lemieux, Louis
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Bachand, André
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Paradis, Pascal
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Paradis, Pascal
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Maccarone, Jennifer
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Maccarone, Jennifer
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
11 h (version révisée)
(Onze heures dix-huit minutes)
Le Président (M.
Bachand) :
... (panne de son) ...Sécurité
publique pour l'exercice financier 2025‑2026. Une enveloppe de 4 h 15 min
a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par M. Lévesque
(Chapleau), et Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), par M. Gagnon
(Jonquière)...
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
La Secrétaire : ...et,
excusez-moi, Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion).
Discussion générale
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, comme
vous savez, nous allons procéder à une discussion générale par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de
ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit vers 16 h 30
cet après-midi.
Donc, on débute avec la députée de Westmount—Saint-Louis — bonjour — pour
une première période d'échange de 17 min 15 s. Mme la députée, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. le ministre. Bonjour à toute votre équipe. C'est un
plaisir d'être avec vous ce matin.
M. le ministre, je souhaite débuter en
vous demandant... La semaine dernière, on a eu une rare entrevue qui a été
accordée à Pascal Robidas de Radio-Canada, où la SQ a avoué craindre le cartel
Tren de Aragua du Vénézuela. Moi, je veux savoir : Est-ce que le ministre,
lui aussi, il est inquiet? Parce que c'est ça qui est évoqué dans l'article.
M. Bonnardel : Bien non, je
vous corrige, je n'ai pas dit que j'étais inquiet, j'ai dit que j'étais...
Mme Maccarone : Non, pas vous,
je parle que c'est ça qui était évoqué dans l'article, pas vous, vous n'êtes
pas cité.
M. Bonnardel : Ah oui! Oui, bien,
c'est un bon point. J'ai répondu publiquement qu'il fallait rester aux aguets
face à l'arrivée possible, possible — je dis bien «possible» — de
cartels due à une immigration légale ou illégale. Donc, ce que la Sûreté du
Québec... On a eu une rencontre, je vous ne le cache pas, là, une rencontre,
quelques jours... quelques heures suivant cette affirmation, pour mieux
connaître les tenants, aboutissants. De toute façon, on avait déjà un portrait.
Comme je l'ai déjà mentionné publiquement
aussi, de la part... de la part des... de l'agence frontalière, de la GRC, de
la Sûreté du Québec, sur les entrées illégales, légales pour les demandeurs d'asile,
grosso modo, donc, je vous dirais que, pour le moment, il n'y a rien qui nous
laisse croire, au Québec, qu'il y a des cartels comme tels, vénézuéliens
surtout, qui pourraient venir s'installer. Il n'y a rien qui nous laisse croire,
présentement, qu'il y a des cartels, comme je le mentionne, qui pourraient...
qui auraient traversé la frontière, comme telle, de façon légale ou illégale.
Donc, je peux vous confirmer aujourd'hui qu'on suit la situation avec la Sûreté
du Québec.
• (11 h 20) •
Mme Maccarone : Est-ce que
vous avez été au courant avant ou après l'article?
M. Bonnardel : Non, mais c'est
des questions... Vous savez, on a des statutaires assez régulièrement, avec la
Sûreté du Québec, donc on pose des questions adéquates. Puis, de toute façon,
le sujet de l'heure, depuis le mois de novembre dernier, est la protection de
la frontière, je pense que tout le monde est d'accord là-dessus.
Mme Maccarone : Ça fait que
ça, c'est avant ou après?
M. Bonnardel : Ah! mais j'ai
demandé une vérification suite à l'article, oui, oui, c'est certain...
Mme Maccarone : C'est suite à
l'article.
M. Bonnardel : ...mais des
sujets... c'est des sujets qui sont d'actualité pour nous, parce que la
protection de la frontière est immensément importante. Donc, vous m'avez déjà
entendu, là, je ne prendrais pas trois minutes, parce que vous avez posé une
question courte, mais vous connaissez la situation du secteur Swanton, que j'ai
déjà expliquée. Puis, si vous voulez approfondir la question, je vous
répondrai.
Mme Maccarone : Mais j'avoue,
quand on lit un article où la SQ évoque qu'eux sont inquiets, moi, je suis
inquiète, parce que c'est rare d'entendre une telle affaire de la SQ. Alors, je
sais que le sous-ministre adjoint, M. Dubé, il est avec nous. Moi, si vous
êtes prêt à lui accorder la parole, j'aimerais beaucoup lui entendre en ce qui
concerne les préoccupations, parce qu'on sait qu'on a peut-être 400 migrants
qui viennent d'ICE, des États-Unis. Alors, on a des grandes préoccupations, et
il est reconnu comme un expert, alors est-ce qu'on peut lui entendre en ce qui
concerne la suite des choses puis expliquer la situation?
M. Bonnardel : Écoutez, comme
je vous ai mentionné, ce que je vous affirme là vient de la bouche de la Sûreté
du Québec, donc il n'y a rien de neuf comme tel. L'affirmation que je vous
confirme, de la part de la Sûreté du Québec, c'est qu'il n'y a pas de cartel
installé au Québec. Maintenant, le terme le plus adéquat, je peux certainement le
dire, c'est qu'il faut rester aux aguets, il faut rester aux aguets. Le service
de renseignements est immensément important entre la Sûreté du Québec, la GRC,
la police nationale, le SCRS et, nécessairement, nos partenaires... nos
partenaires américains. Si vous voulez lui parler deux minutes, ça va me faire
plaisir de lui... de lui laisser la parole, à M. Dubé, pour qu'il vous
explique exactement ce que je viens de vous dire.
Mme Maccarone : Oui. Merci. Je
donne mon consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Alors, peut-être
de bien sûr vous identifier puis <débuter...
Le Président (M.
Bachand) : Consentement. Alors, peut-être, de bien sûr vous
identifier puis >débuter, s'il vous plaît.
M. Dubé (Benoit) : Bonjour.
Benoît Dubé, directeur général adjoint en fonctions des enquêtes criminelles.
Mme la députée, comme mentionné par le ministre, c'est exactement ça, on a
vigie sur ce groupe vénézuélien, mais c'est une vigie qu'on a, donc on récupère
les renseignements, mais on n'est pas en mode alerte présentement. C'est notre
travail, là, au niveau du renseignement, de s'assurer d'une vigie continue sur
des groupes qui pourraient s'installer au Québec, et ce n'est pas le cas de ce
groupe-là.
Mme Maccarone : Oui, mais
pourquoi vous êtes inquiets? Parce que vous l'avez évoqué deux fois dans
l'article. Puis, si je comprends bien, c'est très rare que vous-même, vous
accordez des entrevues. Alors, moi, je veux savoir pourquoi cette inquiétude.
M. Dubé (Benoit) : En
premier, ce n'est pas moi qui ai écrit le texte, c'est M. Robidas. Lors de
l'entrevue, ce qui a été parlé... on a parlé de trois cartels, dont le cartel
de Sinaloa et le cartel de Jalisco, et, ensuite de ça, on a parlé de Tren de
Aragua. Et ce n'est pas une question d'inquiétudes, c'est des choses qu'on a
sous surveillance, sous la vigie, mais je n'ai aucune inquiétude, pour
l'instant, à une installation au Québec, comme je vous dis.
Mme Maccarone : Ça fait que qu'est-ce
que la SQ a besoin pour faire face à ce risque?
M. Dubé (Benoit) : La Sûreté
du Québec, présentement, a tous les moyens nécessaires pour faire face à ce
risque-là.
Mme Maccarone : Ah oui? O.K.
Bon, bien, c'est une bonne nouvelle, parce que vous jugez d'abord que vous avez
assez de ressources et de budget. Parce qu'encore une fois ce n'est pas juste
une fois, c'est deux fois que ça a été lié... que ça a été cité, dans l'article,
que nous avons de quoi être inquiets. Parce que, quand Tren de Aragua... si eux,
ils viennent puis ils s'installent ici, bien là, on va faire face à beaucoup de
difficultés.
M. Bonnardel : Je pense que
les commentaires de la Sûreté du Québec, il faut les interpréter d'une manière
où ces groupes peuvent être violents, oui, et il faut être immensément
vigilants et aux aguets, comme je l'ai mentionné, suite à l'arrivée possible.
C'est sur cet aspect, je peux, je pense, le dire, que la Sûreté du Québec
disait : Bien, c'est des groupes qui ont malheureusement, dans d'autres
États américains ou dans leur propre pays... ont eu des méthodes qui étaient,
mettons, disons, différentes de ce qu'on a connu.
Mme Maccarone : O.K. Je doute
que nous avons ce que nous avons besoin pour faire face à ceci. Encore une
fois, je répète qu'on a quand même vu une baisse des effectifs, en termes de
lutte contre le crime organisé, en comparaison avec l'année passée. L'année
passée, on avait 357 effectifs, puis là on a une baisse de 345 puis on
sait qu'on envoie beaucoup de nos membres de la SQ partout dans la province
pour combler des lacunes. Alors, comment allons-nous faire, avec une baisse des
effectifs dédiés uniquement au crime organisé?
M. Bonnardel : Bien, si vous
voulez, je peux faire un préambule sur CENTAURE. Vous parlez des programmes...
pas des programmes, mais des équipes qui ont été mises en place pour contrer le
crime organisé; je vous dirais juste un bémol. D'entrée de jeu, là, puis
Mme Beausoleil pourrait le confirmer, on est... on suit ça, puis je suis
ça de mois en mois ou presque, de semaine en semaine, avec l'équipe de la
Sûreté du Québec, pour s'assurer est-ce que les postes à pourvoir, on les
remplit, est-ce qu'on est attractif du côté de la Sûreté du Québec. Puis je
vous dirais aujourd'hui que la réponse est plus que oui, à moins que ça ait
changé, dans les deux, trois dernières semaines. Si vous le permettez,
Mme Beausoleil pourra vous le confirmer, mais on est presque au plein
emploi, du côté de la Sûreté du Québec, on répond adéquatement aux opérations
terrain, à la protection de la population, dans le cadre de notre entente avec
les unions municipales, l'UMQ, la FQM, partout sur le territoire. Puis, si vous
le souhaitez, Mme Beausoleil peut vous le confirmer. Sinon, je vous
élaborerai deux, trois... pendant deux, trois minutes, les équipes qui...
Mme Maccarone : Deux, trois
minutes, c'est trop long, je n'ai pas assez de temps pour ça. Mais je souhaite
plus comprendre pourquoi qu'on a une baisse, d'abord, des effectifs pour le
crime organisé.
M. Bonnardel : Bien, vous
savez, le financement de CENTAURE, là, c'est équivalent d'à peu près
360 millions de dollars qui est une portion qui vient du fédéral puis
du... qui est, nécessairement, du gouvernement du Québec. On a une structure
nationale de lutte contre le crime organisé, on a l'Équipe intégrée de lutte
contre le trafic d'armes à feu, on a l'équipe d'enquête, dossiers meurtres et
disparitions, qui est liée au crime organisé, on a une équipe de dépistage des
armes à feu qui fonctionne très, très bien, l'équipe intégrée en
renseignements, que je souhaitais mettre en place pour être capable de colliger
toute l'information entre nos différents partenaires, l'équipe d'intervention
en crime organisé, la EICO Montréal, et je pourrais faire la nomenclature par
la suite, aussi, du côté de Montréal et la police de Québec...
Mme Maccarone : Je sais tout
ça, M. le ministre.
M. Bonnardel : Mais
là-dessus, un dernier point. La violence armée, on s'y est attaqués parce que
Montréal et Laval ont vécu des situations assez majeures, majeures, dans les
quatre dernières années. Il y a une baisse, les statistiques le démontrent, ce
n'est pas un combat gagné, puis il ne sera peut-être jamais gagné, mais il y a
une baisse de la violence armée, principalement sur l'ensemble du territoire
québécois et concrètement à Montréal.
Mme Maccarone : Sauf que moi,
ma question, c'est lié spécifiquement sur la baisse des effectifs en lien avec
le crime organisé.
M. Bonnardel : Voulez-vous
que Mme Beausoleil puisse prendre les...
Mme Maccarone : Allez-y,
Mme Beausoleil.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix :
<Consentement...
M. Bonnardel :
Voulez-vous
que Mme Beausoleil puisse prendre les...
Mme Maccarone :
Allez-y,
Mme Beausoleil.
Le Président (M.
Bachand) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : >Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :...Mme Beausoleil, s'il vous
plaît.
Mme Beausoleil (Johanne) : Bonjour.
Johanne Beausoleil, directrice générale de la Sûreté du Québec.
Alors, au niveau des effectifs auxquels
vous faites référence, on est toujours en mouvement, dans nos escouades, dans
nos équipes, dans notre lutte à la violence armée, dans notre lutte au crime
organisé. Donc, quand vous dites qu'il y a une baisse d'effectifs, nous, on a
quand même une hausse des effectifs, à la Sûreté, et quelquefois on va changer
les effectifs dans les différentes équipes. Donc, oui, il peut y avoir
certains... Par exemple, là, le SPVM va se retirer de certaines équipes
intégrées, mais il va s'intégrer dans une autre équipe, avec nous, soit la
lutte au proxénétisme, ou peu importe. Donc, on est quand même avec une hausse,
présentement, là. En date d'aujourd'hui, on a 48 effectifs supplémentaires
à ce qui nous est autorisé, du plein emploi théorique, à la Sûreté du Québec, donc,
c'est quand même important. On n'a pas de problème de recrutement, à la Sûreté...
Mme Maccarone : Merci, Mme Beausoleil.
C'est parce que vous ne répondez pas à ma question. Moi, ma question, c'est
vraiment pourquoi qu'on a une baisse spécifiquement en ce qui concerne les
effectifs pour le crime organisé.
Mme Beausoleil (Johanne) : C'est
au niveau des sûretés municipales, ce n'est pas au niveau de la Sûreté du
Québec. Quand une sûreté municipale, au lieu, par exemple... va nous
dire : Je retire une ressource sur mes quatre ressources, bien, à ce
moment-là, on a une ressource de moins. On regarde avec nos autres collègues,
voir si on peut intégrer une autre sûreté municipale ou intégrer quelqu'un de
la Sûreté du Québec sur nos escouades, mais il n'y a pas de baisse au niveau de
nos équipes.
Mme Maccarone : C'est ça qui
est évoqué dans les cahiers des crédits que nous avons reçus, c'est très clair
qu'on a eu quand même une baisse. Pour nous, on trouve que c'est important. En
ce qui concerne ce qu'on a lu, que ce soit avec les cartels, que ce soit, oui,
avec la montée des violences, les inquiétudes que nous faisions face avec le
crime organisé en général. Mais il y a... quand même important, comme baisse.
Mme Beausoleil (Johanne) : C'est
des sûretés municipales, ce n'est pas la Sûreté du Québec. Il n'y a pas moins
de ressources au sein des unités. Donc, quand on travaille en escouades, en
équipes mixtes, alors on modifie nos...
Mme Maccarone : C'est
parfait. Nous allons chercher le numéro pour vous, juste pour que ce soit
clair, mais on a quand même vu...
M. Bonnardel : Non, mais,
d'entrée de jeu, je prends 30 secondes de plus, quand on est... quand je
suis arrivé en poste, on a fait le tour de la situation, puis on a bien
remarqué que, si on continuait de former seulement, c'est particulier de le
dire ainsi, 650 recrues à l'École nationale de police, on n'allait pas
être capables de rencontrer les demandes ou les départs à la retraite,
principalement départs à la retraite, des différents corps de police. Donc,
l'augmentation à 1 000 a été... s'est faite rapidement, du côté de l'École
nationale de police, les investissements étaient à la hauteur de près de 60 millions de
dollars, puis aujourd'hui puis l'année passée, si je ne me trompe pas, on en a formé
près de 1 100. Donc, on répond adéquatement, pour les cinq prochaines
années, aux départs possibles de certaines policières, policiers qui
partiraient à la retraite, pour répondre aux besoins des différents corps de
police. Puis ça confirme que les... il y a de moins en moins, sinon plus de
postes à pourvoir à la SQ.
• (11 h 30) •
Mme Maccarone : J'ai, juste
pour votre gouverne, les questions des cahiers de l'année passée, c'était la
question 58, en comparaison avec la question 66 de cette année.
Alors, merci beaucoup, entre autres, à vos équipes qui ont rempli les cahiers
pour nous, je sais que c'est un travail de moine puis c'est grandement apprécié.
Mais on voit la baisse, parce qu'on sait que l'année passée, on était à 357,
puis là je parle uniquement de la SQ, puis maintenant on est à 345. Ça fait
qu'on ne parle pas des municipalités, là, on parle vraiment de SQ.
M. Bonnardel : Oui, mais
c'est ça, comme je vous disais, là, le partage... le partage des ressources,
l'implication de la Sûreté du Québec vis-à-vis les différentes équipes qui sont
en demande, soit par le partenariat que nous avons avec les partenaires
municipaux et nous-mêmes, le combat reste le même pour nous, puis toutes les
ressources possibles sont mises à profit pour combattre le crime organisé.
Mme Maccarone : On a toutes
les ressources, elles sont un peu rapatriées un peu partout. Parce qu'on peut
parler aussi un peu des municipalités. On a des maires qui sont pas mal
mécontents. On a une liste de maires mécontents qui s'allonge : cette
année, on avait Montréal, on avait Québec, on avait Laval, maintenant on a la
mairesse de Saguenay, le maire de Terrebonne. Eux, ils disent qu'ils ont besoin
d'aide. Puis je comprends qu'ils ont fait une demande, mais, au lieu de leur
envoyer de l'argent, on envoie des effectifs de la SQ. Le communiqué de presse
qui disait : «Les neuf enquêteurs de la SQ qui ont été envoyés...»
Pourquoi ne pas leur envoyer de l'argent qu'ils ont demandé pour être en mesure
de répondre à leurs besoins actuels du terrain?
M. Bonnardel : Bien, je vous
remercie pour la question, j'espérais l'avoir.
Mme Maccarone : Bienvenue.
M. Bonnardel : D'entrée de
jeu, le crime organisé, c'est sous le chapeau de la Sûreté du Québec, en
premier lieu, c'est sous le chapeau de la Sûreté du Québec. Oui, nos grands
corps de police, comme Montréal et Québec, Laval, Longueuil, sont en support,
indéniablement, avec la Sûreté du Québec, mais c'est la Sûreté qui chapeaute
ça. Quand des villes comme Québec, comme Saguenay, dernièrement, nous disent :
Bien là, nous, on a besoin de sommes additionnelles, ce n'est pas que ce n'est
pas leur combat, c'est leur combat, de contrer la <violence...
>
11 h 30 (version révisée)
<11
M.
Bonnardel :
...comme Saguenay, dernièrement, nous disent : Bien
là, nous, on a besoin de sommes additionnelles, ce n'est pas que ce n'est pas
leur combat, c'est leur combat, de contrer la >violence, mais la Sûreté
du Québec, le crime organisé, c'est elle qui le chapeaute.
Moi, les opérations quotidiennes, je ne
les finance pas. Puis la question, je l'ai déjà eue de vous, de l'autre côté,
de l'opposition. Je finance des programmes, des programmes pour supporter soit
la prévention ou la répression sur le terrain. Je prends 30 secondes de
plus.
Mme Maccarone : 30 secondes,
c'est trop long.
M. Bonnardel : Je vous l'ai
déjà dit, en question, ici. En 2018, on supportait à la hauteur de 16 millions de dollars,
annuellement, les différents corps de police. Aujourd'hui, on est à 112 millions.
Mme Maccarone : Sauf que vous
savez que, même si vous envoyez des effectifs de la SQ, c'est quand même l'argent,
c'est quand même l'argent des contribuables. C'est nous qui paient pour la SQ.
Chaque fois qu'on envoie un policier de la SQ, ça coûte quelque chose, surtout
si on parle de six mois, on parle de neuf enquêteurs, c'est de l'argent. Alors,
si on fait la comparaison...
Eux, leur demande, leurs besoins, c'est d'être
en mesure de gérer ça eux-mêmes, local, parce que leur mission puis leurs
besoins ne sont pas nécessairement les mêmes choses quand ils font des enquêtes
avec la SQ. Ils souhaitent avoir cette responsabilité. On peut travailler
ensemble avec la SQ, mais, chaque fois qu'on envoie des effectifs, c'est de l'argent.
Alors, pourquoi ne pas faire la
comparaison avec l'argent et leur envoyer ça, au lieu d'envoyer les bras de la
SQ? On sait qu'on fait face à un manque d'effectifs important aussi. La SQ, on
en a besoin ailleurs. Pourquoi faire ce choix-là?
M. Bonnardel : Bien là, il
faut comparer des pommes avec des pommes. Quand on envoie des effectifs d'enquête
spécialisés pour supporter un corps de police, il faut comprendre que l'équipe
régionale mixte est déjà en place au Saguenay. Il y a déjà un partenariat entre
le SPS, le Service de police de Saguenay, et l'ERM, principalement la Sûreté du
Québec. Quand il y a des situations un peu plus chaudes, je vais le dire ainsi,
dans certaines régions, il est normal, il est normal qu'on prenne acte de la
situation puis on envoie de l'aide. On a fait la même chose du côté de la Côte-Nord
voilà un an et demi déjà, où il y a un partenariat avec l'équipe régionale là-bas
et Uashat-Maliotenam, le corps de police autochtone, pour mettre en place une
équipe spécialisée pour contrer le crime.
Donc, je n'essaierai pas de vous dire que
tout est beau du côté de...
Mme Maccarone : Mais je ne
nie pas ça.
M. Bonnardel : Non, mais je
le sais. Je n'essaierai pas de vous dire que tout est beau au Saguenay, tout
est beau sur la Côte-Nord. On a un combat qui est sur l'ensemble du territoire
québécois. Mais je suis capable de vous identifier des...
Mme Maccarone : Je comprends.
M. Bonnardel : ...des zones
qui sont un peu plus chaudes.
Mme Maccarone : Sauf que leur
demande spécifique, c'est de ne pas avoir les membres de la SQ, c'est d'avoir l'argent...
M. Bonnardel : Oui, mais...
Mme Maccarone : ...pour gérer
la situation eux-mêmes. Puis, comme j'ai dit, ça représente quand même de l'argent
quand on envoie des bras de la SQ. Et, j'ajoute à ça, chaque fois qu'on envoie
des gens de la SQ, c'est qui qui gère les dossiers qu'eux ils étaient en train
de gérer? Toutes les enquêtes qui sont en place, c'est qui qui va gérer ça? Ça,
ça veut dire, tout le travail qu'eux sont en train de faire, on laisse ça de
côté parce qu'on a des besoins ailleurs. Au lieu de leur envoyer de l'argent,
on envoie des bras, puis c'est toutes les autres personnes qui vont souffrir,
les autres enquêtes qui vont être délaissées.
Le Président (M. Bachand) :
...
M. Bonnardel : 30 secondes?
Le seul corps de police qui est responsable du crime organisé de niveau 6,
c'est la Sûreté du Québec. Puis je répète très respectueusement pour ceux qui
nous écoutent : On ne financera pas les opérations quotidiennes des corps
de police municipale. Ce n'est pas notre travail. C'est...
Mme Maccarone : Ce n'est pas
juste la... Ce n'est pas juste ça.
M. Bonnardel : On ne
financera pas des corps de police municipale.
Mme Maccarone : C'est des cas
de violence aussi.
M. Bonnardel : C'est une
collaboration. C'est conjointement qu'on va être capables de combattre le
crime. C'est là que la Sûreté donne son aide dans les situations plus particulières,
où il y a besoin... où on a besoin d'aide.
Mme Maccarone : Puis le
partenariat est intéressant, mais ce n'est pas ça qu'ils souhaitent. Le maire
de Terrebonne vous a dit que, couper leur budget, ça leur fait très...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Merci beaucoup.
Avant de céder la parole au député de Laurier-Dorion,
j'aurais besoin d'un consentement. On a commencé avec trois minutes de retard,
ça fait qu'il faudrait allonger de trois minutes de plus. Alors, il y a
consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Alors, M. le
député de Laurier-Dorion, pour 17 min 15 s, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : ...M. le
Président. Bonjour, M. le ministre. Je salue également les députés, les
collègues députés ici présents, ainsi que l'équipe nombreuse du ministère de la
Sécurité publique. Merci beaucoup de participer à cet exercice très important.
Et on parle beaucoup, effectivement, de la
nécessité de la répression de la criminalité, mais, comme vous le savez, il y
a, en amont, la nécessité de la prévention. Vous le savez autant que moi, M. le
ministre, le Québec fait face à une hausse inquiétante de la criminalité chez
les jeunes, et, pour y répondre, récemment, vous avez annoncé une nouvelle
stratégie québécoise de lutte contre la criminalité, et assortie d'un
financement de 119 millions sur cinq ans, dont 12,2 millions pour 2025‑2026,
seulement 10 % du budget. Et vous avez dit que cette stratégie permettra
de financer plus efficacement des organismes communautaires travaillant en
prévention.
J'aimerais bien comprendre votre pensée, M.
le ministre : Qu'est-ce que ça veut dire, financer plus efficacement? Et
qu'est-ce qui est... qu'est-ce qui est amélioré par rapport à d'autres
initiatives que vous avez entreprises dans ce domaine?
M. Bonnardel : Bien, il y a
trois... il y a trois axes. Il y a l'action communautaire, il y a les <municipalités...
M. Bonnardel :
...il
y a trois... il y a trois axes. Il y a l'action communautaire, il y a les >municipalités
et il y a le défi qu'on a en répression, en prévention. Et j'ai ajouté aussi ce
qui était, je pense, important pour vous l'année passée, la portion gang de
rue. Donc, le plan québécois de la lutte contre la criminalité, là, on fait un
chiffre rond, 100 millions... 120 millions de dollars va être
disponible pour les cinq prochaines années justement pour combattre le crime,
s'assurer aussi d'avoir des opérations en prévention terrain. Grosso modo, je
vous l'ai déjà... j'ai déjà répondu, les sommes consacrées à la prévention... à
la répression varient, là, entre 35 % et 60 %, entre 40 % et
60 %, selon les différents programmes.
J'ai la volonté de continuer de cette
façon. Je n'ai pas la prétention de vous dire que tout est parfait, mais, avec
l'expérience qu'on a acquise au ministère dans les dernières années et la
situation que l'on voit, il est important, je pense que je suis à la même place
que vous, que la prévention, l'aide à l'action communautaire, la participation
sur le terrain pour aller, dès le jeune âge, sortir un jeune de la petite
criminalité à 14, 15, 16, 17 ans... On le voit, malheureusement. On en
voit moins, mais on en a vu quand même trop dans les derniers mois, sinon les
deux, trois dernières années. Malheureusement, on a vu un jeune, là, tiré à
Montréal, là, voilà quelques jours... quelques jours déjà, un jeune qui aurait...
qui aurait 16 ans, selon les informations, là.
Donc, l'action... pas privilégiée, mais
l'action préventive va être immensément importante dans les choix que nous
ferons avec les différents programmes pour que l'action communautaire soit
partie prenante des succès qu'on souhaite avoir pour sortir les jeunes de la
rue.
M. Fontecilla : Très bien, M.
le ministre. Écoutez, donc, si je comprends bien, une amélioration, c'est
l'inclusion du volet Gang de rue dans la stratégie québécoise de lutte contre
la criminalité. Et, vous le savez, M. le ministre, une des conditions d'un bon
financement qui produit des résultats en termes de prévention, là, c'est la
capacité de... c'est la stabilité dans le financement à long terme. Est-ce que
vous allez continuer à financer par projet? Et pourquoi ne pas financer les
organismes de prévention à la mission, ce qui donne véritablement une stabilité
aux organismes?
M. Bonnardel : C'est quelque
chose qu'on étudie positivement, votre réflexion. Donc, vous me voyez rire.
Alors, oui, c'est un souhait qui était... qui venait de différentes
associations, organismes et autres. Donc, on n'est pas prêts à vous l'annoncer
encore, mais dites-vous qu'on a été à l'écoute, à l'écoute. Puis, à la fin, à
la fin, c'est des programmes. Vous savez, on ne peut pas les financer sur
10 ans, on ne peut pas les financer sur 15 ans. Donc, quand on
finance des... quand on a un plan de match, plus souvent qu'autrement, c'est
sur trois et cinq ans. Mais on comprend la différence entre un projet... entre
le financement au projet, le financement à la mission. Donc, dites-vous qu'on
va... qu'on va répondre à ça.
M. Fontecilla : Est-ce qu'on
peut s'attendre à des nouvelles au cours de l'année 2025‑2026?
M. Bonnardel : Assurément.
• (11 h 40) •
M. Fontecilla : Assurément.
Très bien. On prend bien note.
Vous le savez, M. le ministre, une
stratégie de lutte à la criminalité ne peut réussir sans coordination des
principaux acteurs locaux, les écoles, la direction de la protection de la
jeunesse, les organismes communautaires et évidemment les familles. Pourtant,
on nous dit que... le terrain nous dit que cette coopération est pour... très
déficiente. Les organismes communautaires ont beaucoup de difficultés à
accéder... à faire un travail de prévention dans les écoles. Par exemple, les
familles se plaignent amèrement d'être laissées complètement de côté dans des
efforts de prévention. À ma connaissance, il n'y a aucun programme qui
s'adresse spécifiquement à épauler les parents, là, dans le travail auprès de
leurs jeunes en voie de... dans une dérive délinquante, là. Qu'est-ce que vous
faites pour assurer une véritable coordination entre tous ces acteurs-là?
M. Bonnardel : Bien, d'entrée
de jeu, il y a la ligne RENFORT, qui est disponible pour les familles qui
vivent des situations... particulières, pardon, désolantes, avec peut-être
leurs enfants ou non, suite à des situations, comme je l'ai mentionné.
Maintenant, les policiers et policières
sur le terrain, l'action communautaire passe aussi par le travail des
policiers. C'est une question que je pose à tous les corps de police,
principalement à la Sûreté du Québec, aussi dans les postes régionaux :
Quelle présence vous avez dans les écoles? Parce que la prévention, pour moi, puis
je pense que vous êtes à la même place que moi, est immensément importante pour
contrer le crime, pour parler aux jeunes, pour leur expliquer. L'action
communautaire est importante.
Le sujet comme tel ou la précision que
vous avez en me disant : Oui, M. le ministre, les parents, ceci, les
parents, cela, ce n'est pas que je n'ai pas cette information, mais je vous
dirais que le partenariat pour moi est immensément important entre l'action
communautaire et ce qu'ils voient eux-mêmes sur le terrain et aussi ce que les
policières, policiers qui sont dans les écoles, dans les différentes écoles
écoles semaine après semaine, sinon dans différentes écoles, de façon <quotidienne...
M. Bonnardel :
...dans
les différentes écoles semaine après semaine, sinon dans différentes écoles, de
façon >quotidienne ou presque, pour expliquer, contrer puis de faire de
la prévention. C'est le travail... C'est le travail qui est important à faire.
Puis, là-dessus, je reste convaincu qu'avec l'approche qu'on va mettre en place
dans ce plan de match sur cinq ans ça va être encore plus valorisé.
M. Fontecilla : Très bien, monsieur,
mais j'allais encore plus précisément, là. Je réitère, les organismes
communautaires en prévention se plaignent de la fermeture des écoles. Les
policiers y ont accès, évidemment, aux écoles, mais c'est différent, le travail
que peut faire un policier, d'un travailleur de rue dans une école. Les écoles
agissent comme des tours d'ivoire qui sont très fermées aux milieux locaux.
D'une part, qu'est-ce que vous allez faire pour ouvrir les écoles à leurs
communautés respectives, là? Voilà.
M. Bonnardel : Bien, c'est un
peu... C'est la première fois que je l'entends, là, de cette façon, là. Je suis
un peu surpris que vous me disiez que... Est-ce que c'est une directive des
centres de services à toutes les écoles du Québec? Ce serait à vérifier. C'est
une question qu'on prend... que je prends en note, que je prends en note parce
que...
M. Fontecilla : ...M. le
ministre. Est-ce que ce ne serait pas une culture, une culture de fermeture aux
acteurs du milieu... des milieux locaux, ce qui est plus difficile à changer?
M. Bonnardel : Non, mais, à
quelque part, je pense qu'on a démontré... puis là je fais un clin d'oeil
sur les équipes mixtes, entre l'action, les travailleurs sociaux, les policiers
qui sont sur le terrain pour contrer l'itinérance, la santé mentale, répondre
aux appels, je pense que l'approche communautaire... Je ne dis pas que les
policiers et policières ne font pas un bon travail dans les écoles. Ils sont
habitués. Plus souvent qu'autrement, c'est des policières, policiers qui ont
beaucoup d'expérience terrain, qui ont une approche excellente avec les jeunes.
Donc, je vais aller questionner. Je vais aller essayer de comprendre si votre
questionnement, votre raisonnement est vrai sur l'ensemble du territoire
québécois. Si c'est le cas, c'est à... c'est à surveiller. C'est à surveiller
puis à discuter avec mon collègue.
M. Fontecilla : Très bien.
Encore plus précisément sur la question des parents, là, vous m'avez parlé de
la ligne RENFORT, très bien, on applaudit, les parents qui ont des difficultés
peuvent appeler, c'est déjà un... c'est déjà un pas en avant, mais souvent les
parents hésitent à recourir à des lignes téléphoniques ou carrément à dénoncer leur
enfant, là, ce qui peut être perçu comme tel par les parents. Est-ce que vous
ne pensez pas... Et les parents ont émis la nécessité... entre autres, les
parents de Saint-Léonard, ont émis la nécessité de les impliquer par des
programmes, par des financements de concertation locale afin d'assurer des
milieux de vie éducatifs à leurs enfants, là. Est-ce que vous songez que ça
pourrait être une voie d'avenir?
M. Bonnardel : Bien, il y a
toujours... je suis pragmatique, à la base, il y a toujours matière à discuter,
à s'améliorer. Je vous fais un petit clin d'oeil sur ce qu'on m'informe, là,
sur le programme Prévention jeunesse, en 2024‑2025, c'est 2 625 000 $
qui ont été octroyés à 21 bénéficiaires, dans le cadre, justement, de
Prévention jeunesse.
Alors, c'est indéniable que ce combat
contre la violence et le crime organisé... Malheureusement, c'est souvent à 14,
15, 16, 17 ans qu'on réussit... on réussit à sortir quelqu'un de la petite
criminalité qui l'amène à la moyenne et à la grande. Puis c'est prouvé dans
d'autres pays, la prévention, c'est indéniable. Il faut... il faut s'y
attaquer. Donc, toute approche possible qui peut nous amener à cibler,
peut-être pas certaines écoles, mais certains quartiers... oui, peut-être
certaines écoles qui souhaiteraient une approche, je vais l'appeler mixte, je
vais l'appeler mixte, entre le travail des policiers puis l'action
communautaire combinés, qui pourrait... qui pourrait aider, c'est peut-être une
approche qui mériterait... qui mériterait... bien, pas qui mériterait mais qui
va mériter une discussion, une petite réflexion, là.
M. Fontecilla : Très bien. Et
vous savez, M. le ministre, que la prévention de la criminalité, chez les
jeunes en particulier, ça passe beaucoup, énormément par l'insertion
socioprofessionnelle de ces jeunes-là. Vous savez qu'il y a beaucoup de jeunes
qui quittent l'école, qui cherchent du travail, qui peuvent être tentés par
l'argent facile, on va le dire comme ça. Vous annoncez une stratégie québécoise
de lutte contre la criminalité, et c'est très bien, il y a des sommes qui sont
allouées, elles pourraient être, peut-être, améliorées, mais il y a un effort
là. Mais, d'autre part, votre gouvernement coupe dans les services
d'employabilité des jeunes. Dans mon comté, il y a des organismes, en
particulier l'organisme Emploi Jeunesse, qui est un organisme qui accompagne
les jeunes dans le processus d'insertion socioprofessionnelle.
Donc, ce que vous faites d'une main, vous
le défaites de l'autre. Est-ce que vous êtes conscient de cette
contradiction-là? Êtes-vous prêt à travailler auprès de vos collègues, là, de
votre gouvernement pour assurer une intervention cohérente auprès des jeunes,
là, et donc ne pas défaire ce que vous êtes en train de construire avec l'autre
main?
M. Bonnardel : Oui. Écoutez,
c'est... je ne veux pas répondre, là, pour mes collègues parce que je ne
connais pas tous les programmes par cœur, sauf que l'approche que l'on souhaite
au MSP, je vous le répète puis je prends une minute de plus encore, c'est une
approche où la prévention est partie prenante du <combat...
M. Bonnardel :
...la
prévention est partie prenante du >combat qu'on a. Donc, on ne va pas
lâcher prise. C'est un combat qui sera, comme je le disais, dans plusieurs
facteurs... pas qui ne sera jamais gagné, mais les statistiques le démontrent :
plus on va approcher le jeune à un âge x puis qu'on lui explique les tenants,
aboutissants, bien, on l'amène, on l'amène à sortir de la rue, on l'amène à
sortir de la petite criminalité qui l'amène malheureusement à des situations
plus souvent qu'autrement malheureuses.
L'approche des différents corps de police,
que soit Montréal, que ce soit Longueuil ou autre, il y a des approches
immensément bonnes présentement qui se font, mais je ne hais pas le fait que
vous ayez... vous m'ayez soulevé le fait, là, que l'approche communautaire
vis-à-vis des écoles est peut-être... peut-être pas la meilleure expérience
pour certaines écoles qui n'ont peut-être pas aimé ça, mais, à quelque part, ça
mérite une réflexion. Puis, pour moi, c'est mon travail d'être pragmatique,
puis d'aller comprendre, puis d'aller voir si on ne peut pas trouver des pistes
de solutions pour... Le financement est là, de notre côté. On va l'appuyer.
Mais, encore une fois, je le répète, je sais que vous êtes à la même place que
moi là-dessus.
M. Fontecilla : Je voudrais
vous entendre, M. le ministre, sur un fait bien... un dilemme bien précis.
Est-ce que vous pensez que l'inclusion socioprofessionnelle des jeunes, là,
plus âgés, là, que de 16, 17, 18 ans, là, améliore la sécurité publique?
M. Bonnardel : Bien, toute
personne... toute personne qui malheureusement... Quand tu es dans la petite
criminalité à 14, 15, 16 ans, plus souvent qu'autrement, c'est parce que
tu es un décrocheur, plus souvent qu'autrement, tu as lâché l'école. Tu
cherches le gain facile, tu t'associes à des gangs, puis là, bien, tu avances
dans tout ça, puis on te fait faire, malheureusement, la sale job. La sale job,
on l'a vu à Frampton, si je ne me trompe pas, hein, c'est ça, Frampton, voilà
quelques mois déjà, où c'étaient des «kids», excusez, là, des «kids» de 15, 16
ans, là, qui allaient faire le sale travail. J'arrête ça là.
Donc, c'est là que l'action communautaire,
c'est là que le travail de prévention... je ne peux pas dénigrer ça, là. Je ne
peux pas dire : Ce n'est pas bon, c'est prouvé, quand cette approche-là,
vous le savez, quand cette approche-là nous amène à amener un jeune, à
17 ans ou à l'approche de l'âge adulte — même à 18 ans, tu
es encore un «kid» — donc l'accompagner ou accompagner ces jeunes
puis les amener. Puis, il y a des belles histoires à succès, qu'on soit à
Saint-Léonard, ou ailleurs dans l'est de Montréal, ou dans le nord de Montréal.
Donc, il faut continuer à les supporter. Mais c'est un combat que je comprends,
qui n'est pas simple pour eux. Mais le financement va être là pour les
supporter.
• (11 h 50) •
M. Fontecilla : Donc, je vous
demande, M. le ministre, là, de considérer sérieusement la possibilité de
considérer aussi l'insertion socioprofessionnelle. Et la coupure des programmes
d'insertion socioprofessionnelle contribue à l'insécurité publique, là. C'est
ça, le point central.
Mais j'aimerais vous aller... aller...
vous amener sur le terrain des jeunes contrevenants, là. On nous a informés sur
la fin, à toutes fins pratiques, là, de la garde discontinue pour les jeunes,
là, donc ce qui consiste... la garde en fin de semaine. Pendant la semaine, ils
sont chez eux, ils peuvent aller à l'école, etc. Et c'est très peu utilisé. Et
aujourd'hui, alors que les différents acteurs du milieu nous disent que la
garde discontinue est un excellent moyen pour envoyer un sérieux... un signal à
ces jeunes-là de ce qui peut leur arriver, là, s'ils continuent dans une...
dans une voie de la criminalité. Pourquoi avez-vous... Est-ce que ça existe?
Est-ce que c'est utilisé encore, la garde discontinue au Québec?
M. Bonnardel : Je pense que,
dans les crédits provisoires, vous étiez sur le même alignement de questions.
Ce n'est pas relié au MSP, c'est plus relié à la DPJ. Je peux essayer d'aller
chercher la réponse pour vous, mais ce n'est pas relié... ce n'est pas relié
aux crédits du ministère de la Sécurité publique, là.
M. Fontecilla : Mais vous
avez ouvert la porte. S'il y a un document qui existe sur l'utilisation de la
garde discontinue, c'est éminemment très utile, mais ça concerne aussi la sécurité
publique. C'est des programmes de prévention. La garde discontinue, elle peut
être considérée comme un programme de prévention, là.
M. Bonnardel : Bien, comme je
vous le mentionne, là, je ne veux pas commencer à discuter des crédits de mes
collègues, mes collègues dans d'autres ministères. On va se concentrer sur nos
crédits à nous, là, qui sont déjà immensément importants, là.
M. Fontecilla : Très bien, M.
le ministre. Mais est-ce que vous pourriez au moins me dire que... Vous savez,
l'action gouvernementale, elle est vaste, mais il faut, de ce qu'on appelle
l'intersectorialité, il faut éviter de travailler en silo le plus possible. Est-ce
que vous allez vous intéresser au moins à cet aspect-là? Vous allez consulter
vos collègues, là, services sociaux, sur cet aspect-là? Parce que ça fait
partie de la sécurité publique aussi, là.
M. Bonnardel : Ça va être
noté. Ça va être fait.
M. Fontecilla : Merci, M. le
ministre. Écoutez, dans les minutes qu'il me reste, j'aimerais aller sur la
question du... des interventions... des interventions policières en cas de
crise de santé mentale. Il y a une situation grave quand même, là. Le journal Le Devoir,
en 2021, a fait une compilation : 81 civils sont <décédés...
M. Fontecilla :
...une
situation grave quand même, là. Le journal
Le Devoir
,
en 2021, a fait une compilation : 81 civils sont >décédés à la
suite d'une intervention policière, dont 70 % de ces cas-là ont été
identifiés comme des personnes ayant des problématiques graves en santé
mentale. Et le coroner, à la suite de son enquête sur le décès de Pierre
Coriolan, a recommandé que le ministre enchâsse dans un règlement l'obligation
de requalification et de formation annuelle pour les policiers en matière de
désescalade et de communication tactique, là. Est-ce que vous avez agi sur ce domaine-là?
M. Bonnardel : Bien, agir...
Le Président (M.
Bachand) : ...
M.
Bonnardel
:
...oui, M. le Président... L'approche travailleurs sociaux, policiers sur le
terrain, je me souviens, M. Dagher me disait, voilà quelques mois déjà, il
dit : François, il n'y a jamais eu autant d'appels pour la santé mentale à
Montréal. Je ne pense pas que c'est une surprise si je vous le dis, là, que
c'est presque un appel sur deux, sinon deux appels sur trois. Puis le combat
qu'on s'est donné vient du fait que le policier, policière est formé à l'École
nationale de police, mais formé dans un ensemble, pas nécessairement prêt à
affronter des situations ou des cas d'itinérance, entre guillemets, et de santé
mentale. C'est là que...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
:
Bien, c'est là que l'approche des travailleurs sociaux et le financement des
travailleurs sociaux, l'accompagnement avec les policiers, policières fait ses
preuves sur le terrain présentement, autant du côté de la Sûreté du Québec que
des corps de police municipaux. Puis j'y reviendrai, si ça vous tente, au
prochain bloc.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, pour 17 min 24 s, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci. M. le ministre,
ça brasse plus que jamais dans nos établissements de détention, ça brasse entre
les détenus, mais aussi envers nos agents correctionnels. Évidemment, je pense
beaucoup à l'agent de l'établissement à Sorel-Tracy qui a survécu à une attaque
sauvage en décembre dernier. Moi, je souhaite savoir : Qu'est-ce qui a
changé depuis le 1er décembre à l'établissement de Sorel?
M. Bonnardel : Bien, il y a
différentes façons de faire qui ont... qui ont changé à Sorel, spécifiquement.
Mais, dans l'ensemble, je pense que c'est important puis je pense que vous
savez ce que je vais vous répondre, quand j'ai fait ma tournée de l'ensemble
des centres de détention, ou presque, là, ou presque, dans les deux dernières
années, je le dis très candidement, respectueusement, pour moi, c'était inégal.
Puis, quand j'ai expliqué la situation à mon sous-ministre, le sous-ministre
adjoint responsable des centres de détention, je leur ai dit : Qu'est-ce
qu'on a besoin, là, pour mieux sécuriser les centres de détention? Avoir une
approche forte pour contrer la livraison de drones, l'utilisation des
téléphones cellulaires à l'intérieur, les sanctions, exemples, administratives
qui sont... pas administratives, les sanctions qui sont données aux détenus,
exemple, pour celui qui a frappé l'agent de sécurité. Donc, c'est une approche
globale, un investissement de 36 millions de dollars qui a été fait
l'année passée. On est... Les cours grillagées, protéger les fenêtres pour ne
pas que la livraison se fasse.
Vous savez, je pourrais prendre trois
minutes, je ne le ferai pas, là, mais je veux juste vous dire que vous le
savez, je l'ai annoncé, je peux vous dire que, dans les prochaines semaines, il
y aura des annonces spécifiques pour confirmer les sommes que nous avons
annoncées mais surtout qu'est-ce qu'on va faire pour contrer l'arrivée de
drones, qu'est-ce qu'on va faire pour que les cellulaires ne fonctionnent pas
en dedans. Et voilà. Puis là... Continuez.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y a plus de personnel en place?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y a plus de personnel en place? Parce qu'on sait que ça fait partie des
difficultés qu'ils font face, entre autres. C'est la raison que l'agent a été
attaqué, il était tout seul.
M. Bonnardel : Bien, si vous
me permettez, là, je vais vous lire...
Mme Maccarone : Rapidement.
Moi, mes questions sont rapides.
M. Bonnardel : Oui. Réduire
la... bien, la capacité carcérale de 50 places jusqu'au 31 mars
dernier. Il y a eu des transferts vers d'autres établissements de détention. On
a procédé à la fermeture du secteur où l'incident est survenu. On a transféré
la responsabilité des gardiennages en milieu hospitalier, donc avec d'autres
établissements de santé comme tels. Puis on a supporté l'établissement dans le
déroulement des activités au palais de justice aussi pour... qui a été partagé
avec d'autres...
Mme Maccarone : Mais est-ce
qu'il y a plus de personnel en place?
M. Bonnardel : Mais... voilà.
Donc, c'est... Et les postes, bien, je vous dirais que, présentement, on est
à... par cœur, on est à 7,7 % de postes à pourvoir dans nos centres de
détention. Vous m'avez déjà posé une question au salon bleu, là on est au rouge
aujourd'hui, voilà quelques années ou un an, et je vous disais qu'on était
partis de 13 %... 12 %, 13 % pendant la pandémie. Ce fut extrêmement
difficile. Aujourd'hui, on est à 7,7 %. C'est un combat qu'on continue.
Les cohortes ne sont pas toutes complètes, mais on fait tout ce qu'on peut pour
être capable de s'assurer d'avoir des cohortes de 39 dans les différents
cégeps.
Mme Maccarone : Oui, mais on
va jaser de ça peut-être un peu plus tard. C'est juste parce que vous savez que
chaque fois qu'on fait un transfert de personnel d'un établissement à l'autre,
ça veut dire qu'on dépend des autres établissements. Ça cause des problèmes ailleurs,
ça fait que ce n'est pas une solution. J'ai compris que ça fait <partie...
Mme Maccarone :
...solution.
J'ai compris que ça fait >partie des choses... des décisions qui ont été
prises. À l'établissement de Roberval... Là, vous parlez de la surpopulation.
L'établissement de Roberval, on a lu, dans l'article du Quotidien... il
y a un agent qui dit : «C'est la première fois de ma carrière que je vois
des gens se choisir des postes abrutissants, plates à mort, pour être sûr au
moins de revenir à la maison en vie le soir.» Et on continue : «On se
ramasse avec une surpopulation de plusieurs autres prisons du Québec. Chaque
mercredi, il y a une soixantaine de détenus qui transigent entre nos murs. Ça
se remplit avec la scrap des autres établissements. Ça devient un beau paquet
de bonbons mélangés à gérer.» Alors, je souhaite savoir quelle mesure est-ce
que le ministre a mise en place pour éviter de déverser ces problèmes d'un
établissement vers l'autre.
M. Bonnardel : Écoutez, là,
c'est circonstanciel, dans une certaine mesure. Les policiers font leur
travail, ils arrêtent des bandits. On devient un prévenu puis, par la suite,
peut-être un détenu. Donc, le travail est fait par nos corps... nos différents
corps de police.
Moi, ce que je dis aux agents
correctionnels, puis je l'ai déjà dit ici : Je vais tout faire — puis
ils le savent — on va tout faire, nos équipes, pour assurer leur
sécurité à l'intérieur. Mais ça passe par quoi? Ça passe par une modernisation
des équipements, ça passe par des façons de faire, ou une organisation, ou une
amélioration continue qui est faite à l'intérieur de nos... à l'intérieur de
nos centres de détention. Donc, on est à quelques semaines, je vous dirais,
d'annoncer des bonnes nouvelles.
Et la sécurité des agents, bien, ça passe
par quoi? Ça passe par des livraisons qui ne fonctionnent pas parce qu'il n'y a
pas de pic qui rentre à l'intérieur, il n'y a pas de drogue qui rentre à
l'intérieur, il n'y a pas de cellulaire qui rentre à l'intérieur.
Mme Maccarone : Mais moi, je
parle de la surpopulation.
M. Bonnardel : Donc, c'est le
défi que j'ai pour sécuriser les centres de détention.
Mme Maccarone : Je souhaite
rester sur le sujet de surpopulation. Je comprends ce que vous dites, mais ce
n'est pas circonstanciel, c'est habituel qu'on a une surpopulation dans nos
établissements.
M. Bonnardel : On est à... On
est à 94 % de taux d'occupation présentement à l'intérieur.
Mme Maccarone : Et, l'année
passée, on a quand même eu de l'information... bien, qu'on a eu le... les
établissements de détention, on a eu le taux d'occupation, qui était très
clair, là, on a demandé la même question cette année, puis on s'est fait dire
qu'on ne fournissait pas cette information dans les crédits. Pourquoi que
c'était correct l'année passée mais pas correct cette année?
M. Bonnardel : Excusez, là, j'ai
peut-être mal saisi votre...
Mme Maccarone : L'année
passée, on a demandé d'avoir de l'information sur le taux d'occupation maximal
atteint par chaque établissement de détention. On l'a eu, l'année passée, par
établissement. Cette année, on a fait la demande, mais on s'est fait dire :
Non, on vous donne ça par région. Pourquoi? Pourquoi que c'était correct
l'année passée, mais pas cette année?
• (12 heures) •
M. Bonnardel : Je vais... Je
vais vérifier cette information. L'information que je vous donne, là, ce matin,
là, c'est qu'on est à 94 % de taux... de taux d'occupation.
Puis ce n'est pas anormal de faire des
transferts pour équilibrer la population carcérale. Ce n'est pas anormal, là.
Donc, on le fait... on le fait quand des situations particulières où il y a des
arrestations plus importantes qui se font dans une région x qui est attitrée à
un palais de justice puis à un centre de détention. Donc, il n'y a rien
d'anormal là-dedans, là
Mme Maccarone : Oui, sauf qu'à
tous les mercredis, à Roberval, on fait face à beaucoup de difficultés. Puis,
quand on a une surpopulation dans le milieu carcéral, non seulement que c'est
dangereux pour les incarcérés, mais c'est aussi très dangereux pour les agents
correctionnels, qui font face à un rehaussement de violence. Alors, nous
souhaitons savoir qu'est-ce que vous allez faire pour équilibrer ceci, pour
éviter de transférer un problème à l'autre établissement?
M. Bonnardel : C'est... La
réponse à votre question, je viens de l'avoir du sous-ministre, c'est une
question de sécurité.
Mme Maccarone : Une question
de sécurité.
M. Bonnardel : Sécurité.
C'est pour ça... c'est pour ça qu'on donne...
Mme Maccarone : On n'avait pas
de question de sécurité l'année passée?
M.
Bonnardel
: Bien
oui, cela peut évoluer, peut changer. Donc, l'information va se faire de façon
régionale et non par centre de détention...
Mme Maccarone : La sécurité de
qui?
M.
Bonnardel
:
...pour la suite, pour la suite... la suite des choses.
Donc, la réponse va rester la même.
Équilibrer la population carcérale, ce n'est pas nouveau, ça ne date pas de
voilà trois mois ni six mois, c'est toujours... ça a toujours été fait. Puis on
essaie d'équilibrer. Comme je l'ai mentionné, oui, il y a un taux d'occupation
de 94 %, présentement, dans nos centres de détention sur le territoire
québécois. Mon défi, c'est de leur donner, à tous nos agents, qui font un
travail incroyable, là...
Mme Maccarone : Où est-ce que
vous trouvez votre chiffre, M. le ministre?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme Maccarone : Où est-ce que
vous trouvez ce chiffre?
M. Bonnardel : Bien, des
équipes.
Mme Maccarone : Dans les
équipes, mais pas dans les cahiers de crédits, parce que nous, on n'a pas les
mêmes chiffres que vous. Moi, je peux vous dire que, l'Établissement Leclerc,
on a une capacité opérationnelle de 457, capacité moyenne de 519, établissement
de Montréal, capacité opérationnelle de 1 284, capacité moyenne de 1 459.
Québec, hommes et femmes, capacité opérationnelle de 670, mais la capacité
moyenne, c'est 761. Alors, c'est des exemples, mais il y a des dépassements
dans tous les établissements.
M. Bonnardel : Oui, mais
c'est une photo du moment, là. C'est une photo du moment, là, dans les centres
de détention, là.
Mme Maccarone : C'est une
photo du moment, mais on parle de taux d'occupation pour l'année. Puis, quand
on parle des régions, bien, ce n'est pas la même affaire.
M. Bonnardel : Oui, le
pourcentage que je viens de vous donner, là, c'est la question 171 que
vous avez posée.
Mme Maccarone : Oui, mais ce
n'est pas de ça que je parle. Moi, je parle vraiment de...
M. Bonnardel : Non, mais je
vous parle... je vous donne le pourcentage global sur l'ensemble... l'ensemble
des centres.
Mme Maccarone : Bon, je
répète que c'est important. Je souhaite savoir qu'est-ce que vous allez faire
pour <limiter...
>
12 h (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone :
...qu'est-ce que vous allez faire pour >limiter
les risques pour les détenus ainsi que pour les agents?
M. Bonnardel : Bien là, les
risques pour les détenus... Les risques pour les agents, oui, là, mais, les
agents, comme je vous ai mentionné, on a une approche que les agents et le
syndicat connaissent très, très bien. C'est un travail de longue haleine pour
être capable de trouver les meilleures technologies. Moi, avant toute chose,
là, c'est de donner des outils aux agents correctionnels pour leur dire :
Voici comment on fait, là, des rayons X ou des...
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, c'est une autre annonce qui s'en vient prochainement, des bonnes nouvelles
qui s'en viennent? Parce qu'on n'a rien qui se passe avant, mais ça s'en vient,
il faut qu'on soit patients.
M. Bonnardel : Bien, ça s'en
vient. Vous le savez, je ne suis pas patient de nature...
Mme Maccarone : Non, ça, je
sais.
M. Bonnardel : ...puis ils le
savent très bien, puis le cabinet n'est pas bien, bien patient non plus. Mais,
à quelque part, tu sais, là, on fait : O.K., où on s'en va? Comment on
avance? Comment on est capables de livrer? Cette technologie-là, est-ce qu'elle
fonctionne? Juste les brouilleurs d'ondes, Mme la députée, souvenez-vous, je
vous ai déjà répété, là, ça m'a pris presque huit mois à convaincre le fédéral
pour dire : On peut-tu avoir une exemption, on peut-tu avoir une exemption
le plus rapidement possible? On est la première législation, le premier État,
première province à avoir l'autorisation du fédéral pour être capable de faire
des tests. La GRC est venue, je l'ai déjà dit aussi, publiquement, la GRC est
venue...
Mme Maccarone : Puis ce n'est
déjà plus en fonction.
M. Bonnardel : ...puis la
suite s'en vient.
Mme Maccarone : Voilà. On a
beaucoup de choses qui s'en viennent, Florence, on est contentes, mais voilà, bien,
ce n'est déjà plus en fonction. Ce n'est pas les seuls établissements, là. Je
vous ai parlé de Roberval, etc., mais là on peut parler aussi de Sorel,
Roberval, mais ça brasse aussi à Québec : émeutes, murs de béton défoncés,
des agressions entre les détenus, des agressions envers les agents, un mirador
de moins pour surveiller des sorties dans la cour, un détecteur de drones qui
ne fonctionne pas, des drones, en voulez-vous en voilà, manque d'effectifs, il
y a une surpopulation, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'articles — on
a fait un débat de mercredi, en ce qui concerne ceci, juste sur les médias, en
ce qui concerne les établissements de Québec. Moi, je souhaite savoir : Est-ce
que le ministre a demandé d'avoir un état de situation en ce qui se passe au
Québec... à Québec?
M. Bonnardel : On a un état
de situation, je vous dirais, pas de façon quotidienne, mais hebdomadaire sur
tous les centres de détention sur le territoire québécois.
Mme Maccarone : Oui, mais je
parle uniquement de Québec.
M. Bonnardel : Oui, oui, mais
Québec, Montréal, Sept-Îles, tous les centres de détention, pour moi, sont
immensément importants. Oui, il y en a des plus gros où il y a des
problématiques x, où il y a une clientèle x dans ce centre de détention... dans
ces centres de détention, mais le combat que j'ai... À tous ceux qui nous
écoutent qui sont à Québec, qu'ils soient à Montréal, qu'ils soient à Hull, qu'ils
soient, peu importe, à Sherbrooke, c'est les outils que je vous ai promis. Bien,
vous allez les avoir. Des détecteurs de rayons X, des détecteurs corporels, des
brouilleurs...
Mme Maccarone : ...
M. Bonnardel : Non, non, mais
vous me dites : Pourquoi...
Mme Maccarone : Ma question
était simple : un état de situation.
M. Bonnardel : ...pourquoi on
se rend à ça? Parce que, malheureusement, il y a des armes par la livraison de
drones, des pics, ou autres, de la drogue, des téléphones cellulaires. On
continue d'opérer à l'intérieur. Je vous l'ai déjà dit, je n'accepte pas ça, je
n'accepterai jamais ça.
Mme Maccarone : Oui, mais ce
n'est pas ça, ma question...
M. Bonnardel : Donc, la
situation, les outils...
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre, merci. Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
ça, ma question. Ma question était très simple : Est-ce que vous avez fait
un état de situation? Est-ce qu'il y a un plan de match pour régler les
problèmes à Québec, en particulier cette prison qui fait face à beaucoup de
difficultés? Il se passe quoi?
M. Bonnardel : Bien, c'est
ça, dans les prochaines semaines, vous allez voir.
Mme Maccarone : Beaucoup,
dans les prochaines semaines!
M. Bonnardel : Bien, c'est la
même question, la même question que vous me posez, là.
Mme Maccarone : Vous demandez
beaucoup de patience de ma part, M. le ministre, puis beaucoup de confiance. Puis
nous, ce qu'on voit, c'est des coupures dans nos budgets, on voit beaucoup de
gaspillage d'argent de la part de la CAQ. Alors, j'espère que je vais être
agréablement surprise. Parce qu'à Québec on ne parle pas juste des besoins
financiers, on ne parle pas juste des besoins d'effectifs, on a aussi un climat
de travail, l'établissement de Québec qui a besoin d'être regardé. Il se passe
quelque chose là-bas. Votre ministère a réalisé une enquête sur le climat de
travail à l'établissement; moi, je souhaite savoir qu'est-ce qui a été fait en
lien avec cette enquête, c'est quoi, les conclusions.
M. Bonnardel : Bien, les
conclusions, à la base : l'organisation du travail, le fait qu'on avait
énormément de postes à pourvoir, le TSO, le travail supplémentaire. Ce n'est
pas une surprise pour vous, là.
Mme Maccarone : Non.
M. Bonnardel : Puis, le
raisonnement, je suis à la même place que vous. Quand on demande un état de
situation, bien, les agents nous disent : Êtes-vous capables de pourvoir
nos postes? Je fais une parenthèse : on est en situation de négociation,
aussi. Parenthèse fermée, je n'en dirai pas plus. Mais, outre ça, je dis quoi à
mes agents? Je leur ai dit puis je répète à tous ceux qui m'appellent ou qui m'écrivent :
Je vais vous donner les outils, on va former plus de cohortes. On a eu un
changement... Aïe! Vous le savez peut-être, on a eu un changement de direction,
aussi, depuis l'enquête. Mais on va donner tous les outils à ces agents pour
qu'ils puissent...
Mme Maccarone : Est-ce que
vous avez vu le <rapport...
M.
Bonnardel
:
...pour qu'ils puissent...
Mme Maccarone :
Est-ce
que vous avez vu le >rapport?
M. Bonnardel : Bien oui.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est le ministère qui l'a fait ou c'est une firme externe?
M. Bonnardel : Bien là,
c'est... quand on fait une enquête, on demande à nos équipes... à nos équipes
d'aller sur le terrain, d'aller voir ce qui s'est passé, là, puis de
questionner, puis de questionner les tenants et aboutissants de chaque
situation, mais...
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre s'engage à déposer une copie du rapport?
M. Bonnardel : Bien, je vais vérifier
si c'est possible de le déposer ou non, là, mais... Je vais vérifier.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y en a d'autres, enquêtes, qui sont en cours?
M. Bonnardel : Pas à ma
connaissance.
Mme Maccarone : Bien moi, je
souhaite un engagement clair d'avoir une copie de l'enquête, M. le Président.
M. Bonnardel : Non, non,
mais, je veux dire, s'il y a des suicides à l'intérieur ou ça... il peut y
avoir des enquêtes individuelles, mais pas d'enquête spécifique sur des centres,
à ma...
Mme Maccarone : Moi, je parle
du climat de travail, une enquête sur le climat de travail.
M. Bonnardel : Non, sur le
climat de travail, non, il n'y a pas d'enquête.
Mme Maccarone : Oui, il y a
une enquête.
M. Bonnardel : Bien, vous
dites «sur le climat de travail»?
Mme Maccarone : Sur le climat
de travail dans l'établissement de Québec, oui, il y a une enquête. On a fait
une demande à l'accès à l'information, vous avez refusé de nous donner une
copie de cette enquête.
M. Bonnardel : L'information
que j'ai, c'est non, mais je vais aller vérifier.
Mme Maccarone : «Le ministère
de la Sécurité publique a repéré les documents visés par votre demande.
Toutefois, nous sommes dans l'impossibilité de vous communiquer...» Puis la
demande, c'était d'avoir les documents suivant : L'Établissement de
détention de Québec, copie de toute enquête réalisée à l'Établissement de
détention de Québec sur le climat de travail. Ça fait qu'on sait que vous avez
ces documents, ça fait que je souhaite savoir si je peux avoir une copie.
M. Bonnardel : Je vais aller
vérifier. L'information que j'ai, c'est que...
Mme Maccarone : Parce que
c'est vous, l'employeur, ça fait que ça m'étonne que vous n'avez pas une copie
ou que vous n'êtes pas au courant de ceci.
M. Bonnardel : On va aller
vérifier l'information.
Mme Maccarone : Vous avez dit
que vous l'avez lu.
M. Bonnardel : On va aller
vérifier l'information.
Mme Maccarone : Ça fait que
vous ne l'avez pas lu, le document?
M. Bonnardel : On va aller...
Ce n'est pas le même document que je pensais que vous parliez, là. Ce n'est pas
la même chose.
Mme Maccarone : O.K. Moi, je
parle vraiment du document en ce qui concerne le climat de travail, parce que
ça représente beaucoup de difficultés pour les agents qui travaillent dans ce
milieu.
M. Bonnardel : On va aller
vérifier ça.
Mme Maccarone : Puis, si vous
voulez, je peux vous donner une copie de notre lettre, je peux la déposer, M.
le Président...
M. Bonnardel : Bien sûr.
Mme Maccarone : ...avec
grande joie pour aider les équipes à essayer de trouver leurs documents.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Donc, vous allez la faire parvenir par courriel à la
commission, s'il vous plaît? Merci beaucoup. Merci.
Mme Maccarone : En effet,
nous avons ceci. Puis aussitôt que vous le retracez, M. le ministre, est-ce que
vous vous engagez à nous donner une copie de ce rapport?
M. Bonnardel : Bien, je peux
vous donner de l'information live...
Mme Maccarone : Live? Vas-y!
M. Bonnardel : ...live, si on
peut vous dire. Bien, il n'y a pas d'enquête présentement. Ce que vous parlez,
peut-être, c'est avant nous, il y a eu une enquête qui a été faite...
Mme Maccarone : Qu'est-ce que
ça veut dire, «avant nous»?
M. Bonnardel : Bien, avant
nous, avant qu'on soit là, avant que je sois là. Donc, sur notre mandat, il n'y
a pas d'enquête spécifique sur le climat de travail. Donc, c'est anciennement,
là, ça date de 2019, la dernière.
Mme Maccarone : Non, nous, on
a quelque chose, puis c'est depuis 2020.
M. Bonnardel : En tout cas,
je vous donne l'information que j'ai là. Si je peux vous répondre plus
adéquatement en après-midi, je le ferai.
• (12 h 10) •
Mme Maccarone : Parce que
nous... Vous le savez, je parle beaucoup avec les agents en milieu
correctionnel, puis je peux vous dire qu'eux nous disent qu'il n'y a aucune
amélioration, les difficultés sont toujours en place. Ça fait que, si vous avez
fait une enquête en ce qui concerne le climat de travail... Les conditions de
travail sont très graves, alors ils se demandent pourquoi vous avez dépensé
tout cet argent. C'était du gaspillage parce qu'il n'y a rien qui s'est changé
sur le terrain. C'est pour ça que je me demande qu'est-ce que vous allez faire
pour améliorer les conditions de travail, spécifiquement à cet établissement.
Parce qu'on fait face aussi, comme vous le savez, à des difficultés de
recrutement puis de rétention, mais, si le climat de travail est pourri, il n'y
a personne qui ne va vouloir rester à cet établissement.
M. Bonnardel : Bien,
l'information que je peux vous redonner, c'est que, depuis l'enquête de 2019,
il y a eu un changement de direction, il n'y a pas rien eu d'autre depuis ce
temps, depuis cette époque, depuis les cinq, six dernières années.
Mme Maccarone : Il n'y a rien
d'amélioré depuis ce temps-là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de
Vaudreuil, pour 17 min 15 s, s'il vous plaît.
Mme Nichols : Merci beaucoup,
M. le Président. Bonjour, M. le ministre. Bonjour à l'ensemble de l'équipe qui
vous accompagne. C'est toujours impressionnant, là, les crédits en sécurité
publique, là, de voir tout le monde qui est là.
Bien, j'ai le privilège d'être indépendante
et représenter le comté de Vaudreuil, donc on va beaucoup se concentrer sur le
comté de Vaudreuil. Vous savez... bien, vous savez, M. le ministre, puis je le
sais que ça vous intéresse, le comté de Vaudreuil, là, à la période des
questions aujourd'hui, il y avait beaucoup d'effervescence en lien avec le
comté de Vaudreuil. Et le comté de Vaudreuil, c'est aussi la région de
Vaudreuil-Soulanges, là, c'est deux comtés, deux comtés en explosion... en
explosion démographique, c'est 23 municipalités. On est couverts,
évidemment, par la Sûreté du Québec, il y a un poste dans l'est puis un poste
dans l'ouest, dans <Soulanges...
Mme Nichols :
...
Québec, il y a un poste dans l'est puis un poste dans l'ouest, dans >Soulanges.
C'est une population... une population grandissante, c'est 166 000 de
population, c'est 12,3 % d'accroissement annuel, la population, donc c'est
très important. Beaucoup d'enjeux, évidemment, qui viennent avec ça. C'est le
fun, on a des enjeux intéressants, mais on a des enjeux aussi très préoccupants,
puis vous le savez, là, la sécurité publique est certainement, là, un enjeu qui
touche directement nos citoyens. Dans nos bureaux de comté, les appels, c'est
souvent en lien, entre autres, avec la sécurité publique.
Une belle collaboration, je vous dirais,
une belle collaboration, on a un nouveau capitaine qui a été nommé récemment,
Pascal Harvey, qu'on connaît, qui est déjà dans le milieu, a fait un superbon
travail en étroite collaboration avec les élus. Entre autres, on a un comité de
sécurité publique, à la MRC, puis d'ailleurs c'est avec... par cette
collaboration-là qu'on a déterminé les priorités locales 2025‑2026. Dans
les priorités locales... Les priorités locales sont assez importantes, là, je
vous en ferai, un peu plus tard, là, l'énumération, mais, dans les priorités
locales, il y en a tellement que je me dis que l'effectif... l'effectif, dans
le comté de Vaudreuil-Soulanges, c'est important. Je regardais les budgets de
l'année passée, on a trois effectifs en moins. Ce que je regarde, dans ce qui
s'en vient, ce que je comprends, c'est qu'il va y en avoir deux de moins qui
sont annoncés, là, dans les prochains budgets.
Bien, je veux savoir, je veux savoir vous
calculez ça comment, le besoin terrain. Parce qu'il y a un besoin terrain. Puis
là je sais que je prends pas mal de temps puis je vous laisserai autant de
temps pour les réponses, là. Mais les besoins terrain, là, vous le savez, on a...
Le pont de l'Île-aux-Tourtes, quand il est fermé, la SQ devient en... je vais
dire, en «backup», là, pour l'autoroute 20. On a beaucoup d'enjeux de
santé mentale, on a des enjeux d'itinérance qu'on n'avait pas avant, là.
Vaudreuil, c'est une région, mais il y a quand même un déplacement de Montréal
vers Vaudreuil, vers Soulanges. Ça fait 12 ans que je suis députée, je
n'avais... puis depuis 2009 que je suis en politique locale, là, je n'avais
jamais vu d'itinérance dans le comté de Vaudreuil, et il y en a de plus en
plus.
La santé mentale, vous l'avez sûrement vu,
là, l'année passée, il y a quelqu'un qui a attaqué sa mère, la mère est
décédée, mais c'est quelqu'un qui venait au bureau. Donc, la santé mentale,
important, évidemment, là, dans le comté de... dans le comté de Vaudreuil. Puis
il y a aussi beaucoup, puis je pourrais vous lire, là, des courriels de
citoyens... mais des vols à main armée, ce qu'on n'avait jamais vu dans le
comté, beaucoup de vols de chantiers. En tout cas, vous comprendrez que la
police est vraiment beaucoup interpelée.
On collabore, on collabore, évidemment,
là, avec nos policiers, on a des parrains, entre autres, là, les maires ont la
possibilité de travailler avec des parrains de la Sûreté du Québec. Mais, au
niveau des effectifs, puis c'est là que j'ai besoin de votre aide, là, M. le
ministre, là, qu'est-ce qu'on peut faire? Comment vous calculez ça puis
qu'est-ce qu'on peut faire pour continuer à avoir des effectifs plus
importants, du moins, pour le comté de Vaudreuil et Soulanges?
M. Bonnardel : C'est une
bonne question, Mme la députée. Elle a pris, quoi, trois, quatre minutes?
Est-ce que je peux prendre trois, quatre minutes... ou quatre minutes?
Mme Nichols : Oui, oui, j'ai
pris trois minutes. Vous pouvez y aller.
M. Bonnardel : O.K. On va
faire la genèse, un peu, de tout ça. On va partir avant notre arrivée, en 2018.
Le financement des corps de police, avec les ententes de l'UMQ et de la FQM, c'était
un partage, par cœur, de 53 % qui était payé par les municipalités,
47 % par le gouvernement, à l'époque. Quand on est arrivés en poste, on nous
a demandé... quand je dis «on nous», là, les associations municipales, UMQ, FQM
nous ont dit : Est-ce qu'on peut ramener ça à 50-50? C'est ce qu'on a fait,
grosso modo, à quelques dixièmes de pourcentage près.
Et, quand on est arrivés, ma collègue est
arrivée en poste, on a mis en place, en 2020, si je ne me trompe pas, M. le
sous-ministre... c'est ça, 2020, on a mis la mesure plancher-plafond en place.
Cette mesure plancher, le MPP en place était un plancher de 2 %, un
plafond de 7 %. Donc, l'entente qu'on avait, qu'on a avec les 1 043 municipalités
au Québec et les 3 445 policiers, aujourd'hui, était répartie, donc,
sur l'ensemble du territoire québécois, définie par une méthode que la Sûreté
du Québec elle-même définit, par cartes d'appel, niveaux de violence, crimes,
peu importe, là, je vous fais grâce... Puis si vous voulez qu'elle vous réponde
elle pourra vous l'expliquer. Donc, cette mesure plancher-plafond allait
prendre fin en 2024, en 2024, et les différentes municipalités...
Et, juste avant que ça prenne fin, c'est
là que la Sûreté du Québec aussi a fait une révision, si je peux le dire ainsi,
du partage, donc, du nombre d'enquêteurs, de policiers, policières terrain
entre les différentes MRC partout sur le territoire, municipalités partout sur
le territoire québécois, pour mieux répartir. Et selon... bien, je vais <utiliser...
M. Bonnardel :
...
répartir. Et selon
... bien, je vais >utiliser les cartes d'appel — ...pas
le niveau de criminalité, ce n'était pas le bon mot, là, mais l'évaluation que
la Sûreté en fait, disant : Bien, nous, exemple, dans Brome-Missisquoi,
MRC voisine, bien, ils ont perdu des... bien, pas perdu beaucoup, mais il y a
deux, si je ne me trompe pas, deux policiers autopatrouilles qui ont quitté,
trois enquêteurs de plus qui ont... qui sont arrivés pour compenser le fait
qu'il y avait besoin plus d'enquêtes, donc, c'est sur cette évaluation... Et le
fait aussi que, par la suite, quand le MPP a fini, la mesure plancher-plafond,
c'est là que la répartition allait se faire, et c'était entendu avec les unions
municipales que c'était la richesse municipale, la taxe foncière uniformisée
qui allait dicter le coût, le coût des différentes... de la police comme telle
pour les différentes MRC. Donc, c'est ça qui a défini le coût pour la suite des
choses.
Mme Nichols : Oui. La RFU, la
richesse foncière uniformisée, je comprends. Puis, ça, je comprends, en lien
avec les quotes-parts, là. Puis les quotes-parts... tu sais, la quote-part
de... Juste le comté de Vaudreuil, là, en quote-part, ce que paient les sept
municipalités du comté de Vaudreuil, là, ça fait que, là, je ne parle même pas
de la MRC, c'est 20 millions de dollars, là, leur quote-part,
annuellement, pour la Sûreté du Québec. Puis là j'y vais à peu près, là, mais
c'est quand même un gros morceau.
Je comprends ce que... je comprends ce que
vous me dites, mais je veux vraiment porter à votre attention que les besoins
de terrain doivent être évalués. Les besoins changent, les maires le soulèvent.
Tu sais, quand on... tantôt, là, ma collègue de Westmount—Saint-Louis parlait
que les maires ne sont pas contents, bien, c'est parce qu'il y a un ajustement
à faire, aussi. Les besoins changent, vous le voyez, là, ce n'est plus... La
santé mentale, je suis certaine, même, que, dans votre comté, vous en avez,
puis on n'en avait pas, si on revient 10 ans en arrière, ou, du moins, ce
n'était pas aussi connu. Ça fait que moi, j'ai besoin de me faire rassurer à
cet effet-là, à l'effet que les besoins terrain sont pris en compte quand on
détermine le nombre d'effectif. Ce n'est pas vrai qu'on a juste besoin de la
patrouille, qu'on a juste besoin de vérifier des stationnements ou que... C'est
plus que ça.
Puis j'y vais tout de suite avec une
sous-question : Est-ce qu'on peut réviser ça? Est-ce que ça se révise? Parce
qu'on parle de deux effectifs de moins, là. On en avait déjà trois de moins, là,
on parle de deux de moins. Alors que chez nous, la... on a une nouvelle école
secondaire, là, je pourrais vous parler de la criminalité qui a explosé, des
gangs, on a besoin de plus d'effectifs.
• (12 h 20) •
M. Bonnardel : Bien... Deux
minutes? À peu près? La réévaluation de la charge de travail va être... est
prévue pour 2026. Je reviens sur la mesure plancher-plafond, là, c'était, pour
plusieurs municipalités, très inégal, inégal à savoir que certains auraient dû
avoir une baisse de leur taux, de leur taux de facturation pour la police, puis
il y en a d'autres qui auraient dû payer plus que 7 %. Ça fait qu'à
l'époque le MPB convenait pour les associations municipales, mais ils nous on
dit : Le calcul doit changer. Puis, de toute façon, ça coûtait aussi une
somme assez considérable, à la fin, au gouvernement, puis ça devait être une
mesure qui devait coûter zéro pour le gouvernement. Donc, on leur a dit :
Aujourd'hui, bien, on passe sur cette fourchette qui était évaluée à la
richesse foncière uniformisée. Bien, aujourd'hui, il y a des municipalités sur
la Côte-Nord qui sont bien fières de voir que la facture a baissé de 8 %,
9 %, 10 %. Il y en a d'autres qui ont augmenté, oui. C'est très
factuel sur une photo 2025. L'augmentation, pour les prochaines années,
sera moindre, sera moindre, nécessairement.
Mais il faut comprendre que, quand vous me
dites ça... Il y en a certains qui me l'ont dit puis il y en a certains qui
n'étaient pas contents, puis je le comprends, mais je leur dis une chose :
La population, Mme la députée, augmente, au Québec, année après année. Il y a
un nombre de policiers x, 3 445, par cœur, 3 445, répartis sur
1 043 municipalités. Si les unions municipales ou les municipalités
veulent plus de policiers sur le terrain, c'est à eux de me le faire savoir. Il
y a une partie que moi, je peux vérifier, y répondre, puis il y a une partie
qui appartient aux unions municipales. Donc, quand il y en a qui me
disent : Oui, François, on veut des policiers de plus... Ah oui? Parlez à
vos associations, aux unions, puis dites-leur que vous voulez des policiers de
plus, puis l'évaluation sera faite par la suite.
Mme Nichols : Parfait. Merci.
Je suis pas mal certaine que les unions écoutent, la FQM, l'UMQ, puis je suis
pas mal certaine que le message va se rendre soit par moi soit par ma collègue
de Westmount—Saint-Louis, qui fera un plaisir de rapporter. Mais il y a un
problème au niveau, là, des quotes-parts, du calcul de la quote-part, là, ça,
c'est... Puis je le sais qu'on rouvre peut-être une canne de Pandore avec ça,
puis ce n'est pas là que je veux aller. Moi, la richesse foncière <uniformisée...
Mme Nichols :
...
richesse foncière >uniformisée, là, ce n'est pas nécessairement un
critère pour évaluer le taux de criminalité dans une région ou pas, là, mais,
bon... Bien, merci, merci pour les explications, puis il y aura évidemment, là,
des... il y aura évidemment des démarches qui seront entreprises.
Il ne me restait pas grand-temps, bien,
enfin, un petit six minutes, puis je veux que vous puissiez répondre aux
questions. Donc, je voulais vous amener, entre autres, sur les inondations et
la tempête Derby du 9 août dernier... bien, 9 août 2024. Bien,
vous le savez, là, le comté de Vaudreuil a été durement touché par les
inondations, en 2017, en 2019. La tempête Derby, c'est d'autre chose, c'est
220 millimètres de pluie, là, sur une courte période de 20 heures.
Pour les municipalités, ça a été terrible. Juste à Vaudreuil-Dorion, moi, j'ai
sept municipalités, juste la municipalité de Vaudreuil-Dorion, c'est 2450 résidences qui
ont été touchées par les pluies torrentielles. C'est à peu près 20 %,
25 % de la ville, là, qui a été... qui a été touchée. Et c'est 4000 appels qui ont
été... qui ont été logés au 9-1-1 durant cette... durant ce temps-là, en fait. Puis
après, c'est des tonnes de débris à ramasser, aussi, pour les municipalités.
Moi, je n'avais jamais vu... je n'avais jamais vu ma ville comme ça, du moins,
là. C'était vraiment terrible.
Suite à la tempête Derby, le premier
ministre, là, tout de suite après la tempête, il y a eu comme une petite... une
petite confusion. Parce que le premier ministre avait dit, entre autres... il
avait assuré, à ce moment-là, qu'il fallait... qu'il fallait se servir du gros
bon sens puis qu'il y aurait un programme, que, si c'étaient des refoulements
d'égout, bien, les refoulements d'égout, c'était à cause des inondations, ça
fait qu'il y aurait évidemment... on utiliserait le gros bon sens puis il y
aurait des programmes adéquats, ce qui ne s'est pas révélé. La Sécurité
publique est revenue en disant : Bon, on assure qu'on va avoir une
approche flexible. Moi, l'approche flexible, je la cherche encore. Parce que
Vaudreuil-Dorion, c'est... il y a eu 411 réclamations, 398 de refusées. Ça
fait que je me demandais : Dans ces cas-là, est-ce que vous prévoyez
élargir le programme ou, on va reparler de flexibilité, là, est-ce que vous
prévoyez ajuster le programme?
M.
Bonnardel
: Deux
minutes, à peu près? Bien, votre situation à Vaudreuil, vous avez été touchés
énormément, on le sait, dans les dernières années, là, c'est 10 245 réclamations
qui ont été demandées, qui ont été envoyées, au 31 janvier 2025, au
ministère. Il y a 32 millions qui ont été versés, à date, en lien avec cet
événement. Il y a énormément, énormément... plus de 80 % de ces demandes
ont été refusées, Mme la députée, parce que, je l'ai déjà dit, on ne va pas se
substituer aux assurances privées.
L'élargissement qu'on a fait, et c'était
la première fois qu'on le faisait, suite à cette tempête majeure, c'était la
cause mixte. La cause mixte, bien, si vous aviez un cours d'eau qui était près
de chez vous et qui a causé une problématique avec les infrastructures
souterraines de la ville, c'est là qu'on pouvait être partie prenante, malgré
le fait que vous soyez assuré du côté... du côté privé, que même l'aide gouvernementale
pourrait être... pourrait être bénéfique pour ces sinistrés. Donc, on a fait le
maximum pour être capables de répondre à ceux qui étaient touchés par une
problématique municipale et, de l'autre côté, par des cours d'eau qui étaient
limitrophes, limitrophes à leurs résidences. Donc, dans ce cas-ci, bien, on a
versé des sommes assez importantes. Donc, pour nous, le boulot a été fait.
On a bonifié le programme PGAF général
d'aide financière, voilà quelques... pas quelques années, quelques mois déjà,
pour être capable de répondre plus adéquatement à la situation des résidences
qui prennent plus de valeur, donc, on a bonifié cela. Alors, voilà, les causes
mixtes, je pense, ont répondu concrètement à ceux qui en avaient besoin.
Mme Nichols : Il y a aussi,
M. le ministre, là, il y a des... Puis là je comprends qu'il y a des
responsabilités partagées, dans tout ça, là, mais il y a des municipalités qui
ont des bâtiments publics, puis ils veulent protéger les bâtiments publics, les
bâtiments publics qui ont été touchés, là, oui, par les inondations, mais, oui
aussi, par les refoulements. Puis, soyons honnêtes, là, les refoulements sont
causés, entre autres, par les inondations, entre autres à Vaudreuil-Dorion,
parce que c'est sur le bord... sur le bord du lac, là. Mais à Vaudreuil-Dorion,
là, il y a une école secondaire, il y a une usine de filtration, il y a un
CHSLD. La ville demande, pour protéger ses bâtiments publics, la possibilité de
construire une digue. Je me demandais... Puis là je le sais que ce n'est pas
directement vous puis que c'est probablement ça que vous allez me répondre, là,
je le <comprends...
Mme Nichols :
...
répondre, là, je le >comprends, là. Mais vous vous parlez, là, quand
même, là, entre ministres, vous avez un conseil de ministres, vous vous parlez
entre vous, moi, ce que je m'attends, c'est que vous fassiez les
représentations pour aider. Parce qu'on s'entend, là, c'est des services aux
citoyens, en lien avec la sécurité publique, là, il y a quand même un lien
direct. Donc, moi, je sollicite votre appui pour faire les représentations, là,
à cet effet-là. Puis je vous vois hocher de la tête, là, ça fait qu'il doit
certainement y avoir une petite sensibilité...
M. Bonnardel : Non, mais,
vous avez... C'est une bonne question. Ce n'est pas dans ma cour, c'est
certain, mais, à quelque part, j'imagine... Puis là c'est parce que j'avais
plein de questions pour vous, si on était juste face à face, de l'autre côté...
Est-ce que la ville a déposé une demande du côté de l'Environnement? J'imagine
que oui. Bon, alors, suite à ça, bien, on vérifiera avec mon collègue pour la
suite des choses. Mais je comprends que les villes veulent répondre à
l'adaptation aux changements climatiques puis de s'assurer de préserver leurs
infrastructures publiques, là, je comprends ça.
Mme Nichols : Certainement,
ça me fera plaisir de vous faire un petit topo, si vous voulez, soit par écrit
soit après, justement, pour que vous puissiez faire les représentations
nécessaires au Conseil des ministres.
Le Président (M.
Bachand) :20 secondes, madame.
Merci.
Mme Nichols : 20 secondes?
Le comté de Vaudreuil est le plus beau comté au Québec. Je vous remercie, tout
le monde, d'avoir écouté les nombreux défis du comté. Merci.
Document déposé
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la députée.
Cela dit, nous avons reçu le document de la députée de Westmount—Saint-Louis, j'en
autorise le dépôt. Il est disponible sur Greffier. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
pour 17 min 8 s, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci. Les
drones, on l'a évoqué un peu, c'est rendu un véritable problème dans les
établissements. Les établissements de détention sont devenus des aérodromes. Je
ne sais pas, est-ce que le ministre sait comment on fait la détection de drones
pour les localiser? Est-ce qu'il sait?
M. Bonnardel : Bien...
Mme Maccarone : Sans avoir la
machine...
M. Bonnardel : Je vais parler
des technologies qui sont au centre de détention de Québec. Ça l'intéresse, là...
Mme Maccarone : Ah! bien, je
vais vous montrer c'est quoi, la technologie. Je suis prête, je peux vous
montrer live, là... O.K.
M. Bonnardel : Le problème
qu'on a avec le centre de détention de Québec, c'est qu'on avait trop de faux
positifs.
Mme Maccarone : Non, mais je
ne parle pas de ça. Moi, ma question, c'est : Est-ce que vous savez
comment ça fonctionne?
M. Bonnardel : Bien, je vous
écoute, donnez-moi un cours.
Mme Maccarone : O.K. Le jour
et le soir, on a deux façons de détecter. Le jour, on fait ça : Ah! je
pense que j'entends un, je pense que je vois un! Le soir, il fait noir, ça fait
que vous savez qu'est-ce qu'ils font? On baisse la fenêtre : Je pense que
j'entends quelque chose, je pense que j'entends quelque chose! Ça, c'est le
système de détection de drones dans nos établissements de détention. C'est
comme ça que ça fonctionne pour vrai. Je suis sérieuse.
M. le ministre, regardez qu'est-ce qui se
passe, là. La détection de drones, on a observation, on a la livraison puis on
a la saisie de colis. Ça monte, ça monte, ça monte. Moi, je souhaite savoir,
maintenant qu'on a celui... C'est vraiment bon, merci, Florence, tu fais
vraiment des excellents tableaux. Je souhaite savoir, maintenant qu'on a le
détecteur de drones qui n'est plus fonctionnel, que vous, vous avez approuvé,
puis maintenant on dit : Ah! bien, ce n'est plus bon, ça ne rejoint plus
nos critères, comment nous allons fonctionner? C'est quoi, les prochaines
étapes? Est-ce qu'il faut toujours faire ça à la mitaine avec nos yeux puis nos
oreilles?
M. Bonnardel : Bon, Mme la
députée, vous êtes drôle...
Mme Maccarone : Merci.
M. Bonnardel : ...mais ce
n'est pas comme ça que ça fonctionne.
Mme Maccarone : Ah! je vous
dis, je vous confirme. J'ai parlé avec des agents.
• (12 h 30) •
M. Bonnardel : Puis
premièrement, les systèmes qui sont là, c'est des systèmes qui datent un peu,
qui ont fait le travail, dans une certaine mesure, mais qui aujourd'hui ne
répondaient plus aux nouvelles technologies que nous souhaitions. De là mon
intervention, voilà quelques minutes déjà, qui vous disait : Mme la
députée, ça m'écoeure, tout comme vous, de voir, pas... bien oui, presque jour
après jour, dans les différents centres de détention du Québec — il y
en a qui sont plus problématiques que d'autres — ...de voir des
livraisons, ça m'écoeure royalement. Et c'est pour ça qu'on est allés chercher
des sommes au ministre des Finances, l'année passée, soit dit en passant, des
sommes record, record, pour le système carcéral. Et c'est là que, dans les
prochaines semaines, je vais vous annoncer les technologies qui ont été
choisies, parce que je ne veux plus de livraison, je ne veux plus d'utilisation
de cellulaires, je ne veux plus de pics en dedans, parce que je veux protéger
nos agents, nos hommes et nos femmes qui sont...
Mme Maccarone : Est-ce que ça
va être déployé dans tous les établissements?
M. Bonnardel : Tout va être
déployé sur un horizon x. Donc, vous comprendrez...
Mme Maccarone : Ça fait que
ce ne seraient plus des projets pilotes?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme Maccarone : Ce ne seraient
plus des projets pilotes?
M.
Bonnardel
:
Non, non, non, mais là...
Mme Maccarone : Ça va être
déployé partout, dans chacun des établissements?
M. Bonnardel : On est
patients, on est patients, mais vous savez, les technologies, là, il y en... on
en a testé, là. Juste pour les cellulaires, vous le savez, là, je vous l'ai
dit, ça m'a pris des mois pour convaincre le fédéral. On a eu l'autorisation du
côté de notre sous-ministre, on est parti avec ça, la GRC est venue sur le
terrain, dans un centre de détention, on a fait les tests. On analyse
maintenant de quelle façon... On va aussi souhaiter empêcher l'utilisation de
cellulaires à l'intérieur. Mais, je l'ai déjà dit, je le répète, on avait un
plan de match, ce plan de match là, les sommes sont conséquentes, on va le
dévoiler dans les prochaines semaines.
Mme Maccarone : Quand? Vous
dites «dans le temps». Quand? Est-ce que ça, c'est dans deux mois, dans six
mois, dans deux ans, dans cinq ans?
M.
Bonnardel
:
Avant la fin de la <session...
>
12 h 30 (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone :
...dans deux ans, dans cinq ans?
M. Bonnardel :
Avant
la fin de la >session.
Mme Maccarone : Avant la fin
de la session. Ça fait que, là, on parle de comme quatre semaines.
M. Bonnardel : Avant la fin
de la session.
Mme Maccarone : O.K., on va
regarder ça avec une grande attention parce que, comme on...
M. Bonnardel : Puis on ira
faire... Je vous amènerai avec moi, là.
Mme Maccarone : Puis ils vont
être livrés mais aussi en service? Parce qu'on sait qu'il y a plein de choses
qui sont livrées puis qui sont souvent juste laissées de côté puis pas mises à
l'oeuvre.
M. Bonnardel : Non, bien,
comme je vous l'ai expliqué, là, on va annoncer ce qui va être installé, les
technologies qui vont être installées, tout ce qui va nous permettre d'empêcher
la livraison par drone, l'utilisation de cellulaires future, où on en est
rendu, les équipements technologiques qu'on a ajoutés dans les centres de
détention. Voilà, je n'irai pas plus loin que ça.
Mme Maccarone : Ça fait que vous,
vous parlez de votre annonce, mais pas nécessairement le déploiement.
M. Bonnardel : Bien oui. Bien
oui. Bien, c'est sûr que ça va venir avec, là.
Mme Maccarone : Est-ce que
vous m'inviterez à votre annonce? Parce que je suis préoccupée par ça.
M. Bonnardel : Ça va venir
avec des dates précises, donc vous allez être...
Mme Maccarone : Mais est-ce
que je suis invitée à cette annonce-là?
M. Bonnardel : Vous allez
être contente, là, vous allez être contente.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Bien, je ne suis pas invitée, c'est... Pourquoi je ne suis pas invitée?
M. Bonnardel : Je vais tout
vous donner les informations le lendemain, vous allez voir.
Mme Maccarone : Bien, je
trouve très intéressant, ces annonces-là parce que...
M. Bonnardel : Je sais que ça
vous intéresse.
Mme Maccarone : ...comme je
regarde beaucoup vos données sur les services correctionnels, je trouve
intéressant... vous avez un nouveau tableau de bord que vous avez sorti puis
vous dites que, dans les établissements, on a fait le bilan d'une opération
majeure de fouille. C'est quoi, une fouille majeure? C'est quoi, ça?
M. Bonnardel : Une fouille
majeure?
Mme Maccarone : Oui.
M. Bonnardel : Bien, c'est
une fouille dans l'ensemble du centre de détention, à moins que ce soit...
Mme Maccarone : Puis c'est
différent que les autres fouilles que les agents correctionnels, eux, ils font
régulièrement?
M. Bonnardel : Bien, ça
dépend, s'il y a des secteurs ciblés parce qu'il y aurait eu une livraison, donc,
ça se peut qu'ils ferment une aile précise pour faire...
Mme Maccarone : Oui, mais ça,
c'est une fouille régulière.
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : Une fouille
majeure, c'est différent?
M. Bonnardel : Bien, la
fouille majeure, ça peut être une section complète de la prison, ça peut être
la prison au complet, je ne sais pas quel terme, spécifiquement, ils utilisent,
là.
Mme Maccarone : Les agents
correctionnels font des fouilles régulièrement, chaque fois qu'il y a un drone
qui livre un colis, puis on sait où c'est rendu, oui, ils vont fermer, ils vont
fouiller dans ce secteur. Ça, c'est une fouille régulière. Mais vous, vous
parlez... On a fait un... le bilan d'une opération majeure de fouille. Ça fait
que je souhaite savoir c'est quoi, la différence.
M. Bonnardel : Vous ne faites
pas la distinction entre saisie majeure ou fouille majeure, là?
Mme Maccarone : C'est votre
terminologie, «bilan d'opération majeure de fouille».
M. Bonnardel : Ah! bien, je
vais vous confirmer le... je vais vous confirmer la terminologie. À ma
connaissance, moi, il y a deux sortes de fouilles. S'il y a une majeure, elle
est plus importante qu'une fouille ciblée, ciblée dans une cellule ou dans une
aile, une aile spécifique. Mais vous comprendrez que s'il y a une livraison qui
est faite par drone dans un secteur x, ça me surprendrait qu'on ferme... qu'on
fouille la prison au complet, là, on va peut-être faire une fouille qu'on
pourrait identifier de majeure sur une aile complète pour être capable de
trouver... de trouver celui qui a reçu le colis.
Mme Maccarone : Suite à autre
fouille, vous envoyez des communiqués de presse où vous dites que, mettons, à Amos,
on a 49 000 $ de contrebande qui a été intercepté, 69 400 $
à Hull, 44 400 $ à Rimouski, 330 000 $ de contrebande que
nous avons intercepté à Montréal. Vous êtes fier de ça?
M. Bonnardel : Bien, je vous
ai déjà dit que je voulais être transparent puis donner les informations comme
telles. Donc, ça, la valeur que vous donnez, c'est la valeur à l'intérieur,
comme tel, du centre de détention, mais avec les équipements qu'on va installer
puis qu'on va avoir dans les prochains mois, les prochaines années pour
certains, bien, ça démontre le sérieux qu'on a dans tout ça.
Mme Maccarone : Oui, mais
vous n'avez pas répondu à ma question.
M. Bonnardel : Puis les
informations qu'on vous donne aujourd'hui, bien, je pense que c'est de la
transparence, purement et simplement, qui est... qui va, je pense, être bien
vue par tout le monde. Vous suivez ça de près, donc vous allez être capable...
vous allez être capable de...
Mme Maccarone : Oui, mais
vous n'avez pas répondu à ma question : Pourquoi faire tous ces
communiqués de presse pour annoncer à la population tout ce que vous avez
intercepté? C'est parce que...
M. Bonnardel : Bien, je pense
que c'est important de le faire.
Mme Maccarone : ...on est
fier de nos travaux?
M. Bonnardel : C'est de la
transparence. Nos agents, je pense que quand ils saisissent... Est-ce que la
police aussi fait ces... donne ces informations quand elle fait des saisies? Je
pense que oui. Alors, est-ce que les agents peuvent le faire à l'intérieur,
quand ils font des saisies importantes? Pourquoi pas?
Mme Maccarone : Puis toutes
ces saisies, est-ce qu'elles se sont faites à l'intérieur d'un mois, une
semaine, c'est chaque 48 heures? C'est quoi, l'étalement, entre ces
fouilles?
Une voix : ...
M. Bonnardel : Non, c'est ça,
c'est une information qui est factuelle à un moment x, là, ce n'est pas
une combinaison, ce n'est pas...
Mme Maccarone : Oui, mais
mettons le 330 000 $ à Montréal.
M. Bonnardel : Comment?
Mme Maccarone : Le 330 000 $
à Montréal, ça, c'était une fouille qu'on a... il a vu... il était mis en
œuvre, ça faisait un mois depuis qu'on n'a pas fait une fouille de même? Ça
fait que c'est... mon point, c'est que c'est quand même normal qu'on a attrapé
tout ce montant de contrebande.
M. Bonnardel : Bien, c'est
ça, 330 000 $, c'est une opération. Donc, je pense que c'est le fun
de voir que... quand nos agents font le travail puis qu'ils sont capables de
saisir. Je comprends votre <questionnement...
M. Bonnardel :
...nos
agents font le travail puis qu'ils sont capables de saisir.
Je comprends
votre >questionnement, là, c'est normal, mais, pour nous, il y a une
belle fierté, il y a une belle fierté de démontrer que, malheureusement ou heureusement,
on peut saisir aussi l'entrée... l'entrée de ces matières... ces matières,
drogues, outils, ou autres, puis de faire le travail qui... qui est donné, puis
ça va être encore mieux dans le futur.
Mme Maccarone : Oui,
exact, mais, c'est ça, je n'ai pas la même lecture que vous, M. le ministre. Je
ne serais pas fière d'évoquer tous ces chiffres-là. Pour moi, c'est la... c'est
la démonstration de tout ce qu'on a en place ne fonctionne pas. Si on peut
saisir tout ce montant de contrebande, c'est parce qu'on a un mosus de problème
dans nos établissements. Puis de faire ces annonces-là, ça a l'air vraiment de
quelque chose de «damage control» des relations publiques pour faire la
démonstration qu'on fait notre travail. Juste avant les crédits budgétaires, on
fait plein de communiqués de presse pour dire : Voilà comment que nous
sommes bons. On a sorti un tableau, un tableau de bord pour démontrer qu'on a
des données maintenant sur les services correctionnels, mais nous ne devons pas
être fiers, dans le fond, on devrait être gênés de ces chiffres-là. Vous n'êtes
pas gêné de savoir qu'on est en train de rattraper toute cette contrebande?
M.
Bonnardel
:
C'est votre prétention. Je pense que ceux qui nous...
Mme Maccarone : Bien, ce
n'est pas une prétention, je ne suis pas la seule personne qui pense ça.
M.
Bonnardel
:
Bien, écoutez, ceux qui nous écoutent aujourd'hui, puis les agents qui sont à
l'intérieur puis qui font le travail avec les groupes d'intervention, ou autres,
dans les différents centres de détention, bien... Malheureusement, je vais
faire un peu de politique, avec le peu d'investissements des anciens
gouvernements avant qu'on arrive, bien, aujourd'hui, on s'est ramassé... Puis
vous allez me dire : C'est facile. Oui, mais les investissements records
de 36 millions, n'importe qui aurait constaté la même chose que moi.
Alors, aujourd'hui, on se donne des outils, Mme la députée, je donne des outils
majeurs pour être capable de donner aux différents centres de détention des éléments,
des technologies innovantes qui vont permettre, justement... Puis savez-vous
quoi? À la fin, là, bien, on n'aura peut-être plus de communiqués de presse,
parce qu'il n'y en aura plus, de saisies, en dedans, parce qu'il n'y a plus
rien qui va rentrer en dedans.
Mme Maccarone : Oh! c'est
un engagement fort, M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Bien non, mais c'est ça.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme Maccarone : ...vous
le savez, M. le ministre, chaque fois qu'il y a un feu ça élève les tensions
dans le milieu carcéral pour les agents correctionnels avec les détenus. Puis
ça, il va y avoir un impact sur notre taux de rétention, sur la capacité de
faire du recrutement. Dans votre tableau de bord, vous parlez aussi de... on a
500 aspirants agents de services correctionnels qui ont entamé leur
formation. Combien de ces 56 ont complété puis qui ont un diplôme?
• (12 h 40) •
M.
Bonnardel
:
Par cœur, on en perd sûrement 10 %, 15 % des cohortes de 39. Il y en
a justement une qui a gradué à l'école... pas à l'école, au centre de détention
de Québec la semaine passée. Mais par coeur, je vous donnerai l'information,
mais je suis convaincu qu'on en perd...
Mme Maccarone : Moi, je
regarde votre tableau, votre tableau parle de 56.
M.
Bonnardel
:
...qu'on en perd 10 %, mais l'information que je vous ai donnée tantôt, on
réussit à s'améliorer, malgré tout ce qu'on a subi dans les dernières années. On
avait un taux à pourvoir qui était proche de 13 % en... pendant la
pandémie, puis aujourd'hui on est à 7,7 %. Donc, il y a de l'amélioration.
Mme Maccarone : Il y a
autre chose à améliorer, quand on parle du milieu carcéral puis la qualité de
travail de nos agents en milieu de détention parce qu'eux, vous le savez,
j'avais déposé une pétition en leur nom en ce qui concerne les vestes anti-pic.
On a eu pas loin de 4 000 personnes qui ont signé. Vous avez refusé
d'étudier la pétition. Vous avez voté contre en séance de travail. Puis ce que
vos collègues m'ont dit dans cette séance de travail, c'est parce que vous avez
évalué quatre types de vestes de protection et que des tests ont été faits avec
les agents dans certains établissements de détention. J'ai reçu aussi votre
réponse aujourd'hui à ma pétition qui évoque les mêmes affaires. Ça fait qu'on
a fait une demande à l'accès à l'information pour nous dire c'était quoi, les
résultats de ces tests. Puis vous savez quoi, qu'est-ce que j'ai eu comme
réponse, M. le ministre? Aucun test n'a été effectué à ce jour en établissement
de détention concernant les vestes de protection.
Que c'est que vous répondez à ça? C'est
leur demande. Ils nous ont demandé ça. Puis moi, je me suis fait flouer. Les
gens m'ont dit en séance de travail qu'on fait des tests, mais vous-même, vous
dites que ce n'est pas le cas.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Bien, la réponse est simple, juste... préambule, 15 secondes : le
taux de roulement chez nos ASC, présentement, est de 7 %. C'est un des
meilleurs taux au Québec, 7 %. Maintenant, on est dans un contexte de
négociation collective présentement, avec nos agents. Tout ce qu'on peut faire
pour améliorer la sécurité de nos agents... Puis je vous ai répondu, soit dit
en passant, parenthèse, là, on vous a répondu ce matin, je pense, à votre... à
votre, à la pétition, à la pétition comme telle, tout ce qu'on peut faire pour
sécuriser, donner des équipements, des outils additionnels à nos agents, on le
fera, on le fera. Donc, que ce soient les vestes pare-balles à réévaluer, que
ce soient les vestes <anti-pic...
M. Bonnardel :
...on
le fera, on le fera. Donc, que ce soient les vestes pare-balles à réévaluer,
que ce soient les vestes >anti-pic, ou autres, ou autres, on va le
faire. Je ne lésinerai pas sur tous les éléments de sécurité que je peux donner
à nos agents pour m'assurer qu'ils aient tous les outils en main.
Mme Maccarone : Est-ce que ça
veut dire que vous êtes prêt à étudier la pétition d'abord? Parce que c'est
leur demande, ça vient d'eux. Moi, j'étais la... j'ai parrainé la pétition. Ce
n'était pas mon idée, c'est leur idée. Vous avez voté contre, mais là vous êtes
en train de dire que vous êtes ouvert à regarder puis étudier la question. Ça
fait que pourquoi entendre... pourquoi ne pas entendre leur voix en commission?
M. Bonnardel : Mme la
députée, là, les commissions, elles sont souveraines. Moi, de l'autre côté, là,
au-delà de la pétition, qui est correcte, que vous aviez... que vous avez
déposée, moi, sur le terrain, les demandes, les analyses, c'était déjà...
c'était déjà demandé par les agents. Donc, en situation de négociation, je peux
comprendre tout ça. Puis on leur a dit : On va tout faire pour bien
évaluer comment on peut mieux vous protéger, vous donner des outils
technologiques importants dans tous les centres de détention, pour vous assurer
que le pouvoir, les éléments de force, là, bien, le déséquilibre que j'ai...
qu'on peut constater, dans une certaine mesure, entre les détenus puis les
agents, bien, soit rééquilibré puis à l'avantage des agents correctionnels.
Mme Maccarone : Merci. M. le
ministre, sur le temps supplémentaire obligatoire, je... vous savez sans doute
que cette année, en date du 31 janvier, puis ce n'est pas une année
complète, on est rendu à 50 000 heures de temps supplémentaire
obligatoire. Est-ce que vous trouvez ça normal?
M. Bonnardel : Oui. Je ne
dénigre pas le fait qu'il y a eu énormément de TSO depuis janvier. On s'en va
vers le bas. Alors...
Mme Maccarone : Qu'est-ce que
vous faites spécifiquement pour régler la situation?
M. Bonnardel : Bien,
qu'est-ce qu'on fait, il faut pourvoir les postes, il faut pourvoir les postes.
Ce n'est pas plus compliqué que ça. Ça me prend des cohortes pleines,
m'assurer, puis on le souhaite, que les cohortes soient complètes jusqu'à la
fin. Il faut pourvoir nos postes. Donc, c'est une théorie du petit pas, mais
chaque petit pas qu'on fait me permet d'améliorer puis d'ajouter un, deux,
trois... Les 39 ASC, centre de détention de Québec, vendredi dernier...
jeudi dernier, là, bien, c'est ça de plus, c'est ça de plus. Donc, ils le
savent, le syndicat le sait, on fait tout en notre pouvoir, on met toutes les
ressources, puis on fait du recrutement, on réorganise le travail, on s'assure
de rendre ce boulot le plus attractif possible, même si on sait que c'est un
travail qui n'est pas simple.
Mme Maccarone : Bien, ce
n'est pas facile, parce qu'entre autres le temps supplémentaire obligatoire, ça
amène des sanctions pour des personnes qui ne peuvent pas rester parce qu'ils
sont peut-être monoparental, puis ils se font dire à la dernière minute que :
Vous devez rester, puis, si vous ne restez pas, nous allons vous sanctionner.
Est-ce que ça, c'est quelque chose que vous allez corriger, dans les petits pas
que vous allez faire?
M. Bonnardel : Il y a des
situations particulières pour chaque centre de détention. Puis je sais que ce
n'est pas simple, là, je le sais, que ce n'est pas simple, mais je me suis
assuré, puis on s'est assuré d'être capable de répondre à toutes les demandes
des centres de détention en améliorant, donc, l'organisation du travail et
aussi de pourvoir le plus de postes possible dans les prochaines semaines puis
les prochains mois.
Mme Maccarone : ...l'année
passée, 112 démissions.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, M. le
député de Saint-Jean, pour le gouvernement, 17 min 15 s.
M. Lemieux : Merci beaucoup,
M. le Président. Je serai accompagné aussi du député de Chapleau parce qu'on a
choisi le même sujet, lui et moi. Ça tombe juste bien comme ça parce que,
depuis le 1er avril 2025, donc ça fait un mois tout juste, le monde a
changé, dans le monde de la sécurité civile, avec le projet de loi n° 50 qu'on avait adopté l'année
dernière. On a maintenant... Ah! je n'aime pas ça, les acronymes, je vais le
dire au long, la Réserve d'intervention d'urgence en sécurité civile, pour les
intimes, c'est le RIUSC, c'est 200 personnes pour intervenir sur le
terrain dans les situations de catastrophe.
On va demander au ministre, je dis «on»
parce qu'on est deux, deux sur ce sujet-là, on va demander au ministre des
questions très précises et très pointues, des questions de journaliste, M. le
ministre, parce que le journaliste que j'étais a couvert sa large part de feux
de forêt, d'inondations, de catastrophes, et j'ai donc été, pendant des
dizaines d'années, en contact avec les gens, sur le terrain, qui faisaient
essentiellement chez eux ce que, là, maintenant, ils vont peut-être avoir de
l'aide pour faire, mais quand, comment, pourquoi, combien, c'est tout ça qui
tient. Mais, si vous le permettez, à moins que vous ayez un petit mot
d'introduction, M. le ministre, le député de Chapleau, lui, il est content, lui
aussi, mais pour différentes raisons, parce que je n'ai pas eu d'expérience
terrain, depuis un mois, mais lui, il en a eu. Voulez-vous l'entendre tout de
suite ou vous voulez...
M. Bonnardel : Absolument.
M. Lemieux : Oui, M. le
député de... Excusez, M. le Président, si vous voulez demander au député de Chapleau,
s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Merci de votre gentillesse.
Alors, M. le député de Chapleau, s'il vous plaît.
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Et merci beaucoup au collègue de Saint-Jean. J'en
profite pour <saluer...
Le Président (M.
Bachand) :...
s'il vous plaît.
M. Lévesque (Chapleau) :
Merci
beaucoup, M. le Président. Et merci beaucoup au collègue de Saint-Jean. J'en
profite pour >saluer, en fait, le ministre, l'ensemble des équipes qui
sont... qui sont présentes, également les députés de l'opposition, les députés
de la banquette gouvernementale.
Puis merci au député de Saint-Jean de me
permettre d'intervenir sur ce point-là parce qu'effectivement la Réserve
d'intervention d'urgence en sécurité civile, c'est... c'est franchement,
franchement intéressant. Lorsqu'on... lorsque le ministre en a fait l'annonce,
je me suis dit : Voilà un bon... un pas dans la bonne direction,
particulièrement pour les citoyens de chez nous, à Gatineau, dans Chapleau. On
le sait, on a eu des inondations en 2017, en 2019. Et à l'époque, évidemment...
Puis toujours je souligne la grande solidarité des gens, des gens de chez moi
puis également leur résilience face à ça, particulièrement à Pointe-Gatineau et
dans le Vieux-Gatineau, où est-ce que de nombreuses résidences ont été... ont
été inondées. Et à l'époque, évidemment, mon bureau de comté avait accompagné
les sinistrés, et moi-même, et j'avais mis, en 2019, la main à la pâte. On
était allé sur le terrain, on avait fait des sacs de sable et on avait appuyé
les différents résidents, là, riverains de la rivière de Gatineau, la rivière
des Outaouais qui était... qui avait, en fait, débordé... débordé de son lit.
Et à l'époque, on avait eu besoin de faire appel à l'armée canadienne, en plus
des gens qui étaient là sur le terrain, M. le Président. Et je vois justement
d'un très bon œil la Réserve d'intervention d'urgence en sécurité civile. Non
seulement elle va pouvoir venir appuyer nos concitoyens qui en auront besoin à
ce moment-là, et je sais que ça aurait été très, très utile et apprécié, là,
autant que nous avions apprécié, évidemment, l'intervention de l'armée
canadienne, mais je pense que ça va être un ajout franchement intéressant pour
nos concitoyens.
Puis non seulement ça, parce qu'eux aussi,
évidemment, avaient mis la main à la pâte, mais, comme on dit toujours, plus on
est de personnes pour s'entraider, mieux... mieux ça peut... ça peut aller. Puis
pour la petite histoire, là, pour l'anecdote, j'avais également, à l'époque,
fait quelques sacs de sable et quelques interventions avec l'ancien premier
ministre du Canada, M. Trudeau, qui était, qui était venu à ce moment-là
avec les députés, députés fédéraux. Donc, si tout le monde met la main à la
pâte, puis également la Réserve d'intervention d'urgence en sécurité civile,
bien, ça devient très positif.
Puis je veux juste également souligner
qu'actuellement on surveille la crue des eaux, là, à Gatineau, particulièrement
dans les secteurs mentionnés du Vieux-Gatineau et de Pointe-Gatineau dans ma
circonscription. Et je réitère que je serai toujours présent et évidemment un
allié dans ces situations-là, là. Puis je félicite le ministre pour cette Réserve
d'intervention d'urgence en sécurité civile. Puis je repasserais peut-être la
parole à mon collègue de Saint-Jean, M. le Président. Merci.
Le Président
(M. Bachand) : M. le député Saint-Jean, s'il vous plaît.
M. Lemieux : Qui sera
toujours disponible parce qu'il est rendu bon dans les sacs de sable.
L'expérience, ça mène à tout. M. le ministre, en gros, c'est, quand il est
question de l'armée, à l'époque, que maintenant on va surtout entendre parler
du RIUSC.
• (12 h 50) •
M.
Bonnardel
:
Oui, bien, M. le Président, si vous permettez, je vais prendre juste deux
minutes avant de passer la parole à notre sous-ministre adjoint qui... associé
qui a fait un énorme travail, puis à toutes les équipes qui ont... qui ont mis
au monde la Réserve d'intervention d'urgence en sécurité civile. C'est notre
petit bébé qui a pris naissance voilà un mois déjà ou à peu près un mois. Puis
c'est venu d'où, la genèse de tout ça? C'est un travail, c'est un travail,
c'est un post-mortem qui a été fait quand on a eu notre saison 2023 qui
nous a touchés fortement, fortement. Souvenez-vous de la perte de nos deux
pompiers à Baie-Saint-Paul, quand il y a eu les inondations, les feux de forêt
qui ont été les feux les plus importants de l'histoire du Québec et en partie
celle du... celle du Canada.
Puis le post-mortem qui en a suivi,
souvenez-vous, l'armée est venue nous donner un coup de main, tout le monde,
beaucoup, beaucoup... il y a eu des évacuations qui ont touché, par coeur, près
de 20 000 personnes, près de 20 000 personnes pour les
feux, les feux de forêt. Puis à l'automne, suite à... suite à cette saison qui
a amené beaucoup de tragédies, mais où on a réussi grâce à... au
professionnalisme de toutes ces équipes SOPFEU sur le terrain, tous nos
partenaires internationaux, ou autres, les policiers, peu importe, grâce à leur
professionnalisme, on n'a aucune vie, aucune vie qui... on n'a perdu aucune
vie, aucune maison qui est passée au feu. Mais on s'est dit : Comment,
comment on peut mieux répondre à ces changements climatiques, à ces
catastrophes naturelles dans les prochaines années, sinon les prochains mois?
Puis c'est là qu'est venu le fait que la réserve pourrait... pourrait arriver
dans un laps de temps x, et où on permettrait donc aux municipalités qui
sont en situation de dernier recours, que ce soit pour du verglas, que ce soit
pour des vents violents, catastrophe x, y, bien, de faire appel à la Réserve
d'intervention d'urgence puis qu'on soit capable de déployer sur le... Là, j'arrête
parce que je veux laisser la parole à notre sous-ministre qui...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
:
Donc, c'est un peu... c'est un peu la <genèse...
M. Bonnardel :
...à
notre sous-ministre qui...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
:
Donc, c'est un peu... c'est
un peu la >genèse de tout ça qui nous
a amenés à faire cette belle annonce, voilà presque un mois déjà. Puis les
tenants et aboutissants, bien, Jean... pas Jean, notre sous-ministre pourra
vous l'expliquer. M. le député, je vous redonne la parole.
M. Lemieux : Bien, vous allez
voir, c'est des questions, puis ça va probablement vous donner la chance de
répondre à... et de dire tout ce que vous vouliez dire. Parce que c'est les
municipalités qui sont responsables des mesures d'urgence, une fois qu'il se
passe quelque chose chez eux, donc, quel est l'avantage d'avoir une réserve
d'intervention à nous plutôt que d'utiliser les Forces armées canadienne, quand
on le faisait, quand on n'était plus capable?
Une voix : ...
M. Lemieux : Ah oui! Demande
de consentement?
Le Président (M. Bachand) :
Oui, est-ce qu'il y aurait consentement pour que le sous-ministre prenne
parole? Consentement. Alors, M. le sous-ministre, peut-être d'abord vous
identifier, s'il vous plaît. Merci.
M. Savard (Jean) : Alors,
bonjour. Jean Savard, sous-ministre associé, Sécurité civile, Sécurité
incendie, ministère de la Sécurité publique.
Alors, merci pour la question. En fait,
l'avantage, c'est d'avoir beaucoup plus d'agilité sur le territoire pour
mobiliser les effectifs. Ça, c'est pour la réponse terrain efficace qu'on peut
amener lorsqu'un besoin se fait sentir, un dépassement de capacité au sein
d'une municipalité. Alors, comme vous l'avez dit, les municipalités sont les
premières responsables de la sécurité civile sur leur territoire. Il y a des
critères de mobilisation qui sont... qui sont développés, qui ont été
développés, qui ont été partagés auprès des municipalités, justement, pour que
la réserve puisse se mobiliser lorsqu'il y a vraiment une nécessité de
mobiliser. Et un avantage, c'est justement, en même temps, de s'assurer qu'on
maximise l'utilisation des talents au Québec en sécurité civile, parce qu'on en
a, des capacités, au Québec, en sécurité civile.
Maintenant, on a favorisé différentes
organisations, dès le début, qui avaient des capacités, disons, des capacités
qui ont déjà fait leurs preuves, notamment, ici, on parle de la SOPFEU, la
Croix-Rouge, l'association québécoise en recherche et sauvetage. Ce sont toutes
des organisations avec lesquelles on a travaillé.
La SOPFEU, bien entendu, suite aux feux de
2023, je pense qu'on n'a plus à la présenter pour l'ensemble des Québécois, là,
ils ont fait leurs preuves. C'est une organisation qui avait une grande volonté
aussi d'étendre leurs compétences, pas seulement dans l'aléa feu de forêt, mais
dans une approche tous risques. Ils ont des infrastructures, ils ont un bon
système de commandement qui permet d'être très efficace sur le terrain, qui
permet d'être une valeur ajoutée dès qu'on la mobilise. La Croix-Rouge, bien
entendu, une organisation qui est dédiée à la protection des plus vulnérables,
prendre soin des sinistrés. Et l'AQBRS, qui est une organisation avec laquelle
on avait des liens depuis de nombreuses années pour les volets recherche et
sauvetage, mais qui avait déjà fait ses preuves aussi dans différents
événements à travers le Québec.
Alors, ça nous... ça nous amène, d'avoir
ces différentes ressources qui sont déjà présentes sur le territoire québécois,
on a un grand territoire, mais avec ces organisations-là, on a quand même une
présence, des infrastructures sur l'ensemble du territoire québécois, ça fait
que ça nous amène aussi une meilleure rapidité d'exécution.
M. Lemieux : J'arrivais, vous
allez voir, on va s'en aller à la même place. Parce que les critères de mobilisation
pour la réserve, on sait comment ça se passe sur le terrain, ils ont besoin
d'aide, ils vous appellent à quel moment? Qu'est-ce que ça prend pour
déclencher le déploiement de la réserve? Qu'est-ce que vous devez vous faire
dire pour que le maire ait de l'aide ou la mairesse?
M. Savard (Jean) : Bon, ces
fameux critères là, comme je vous dis, qui ont été partagés aux municipalités
par l'ensemble de nos 12 directions régionales, là, dès le début avril,
c'est des critères qui sont très dynamiques, on s'entend, là, ce n'est pas
quelque chose qu'on va analyser des jours et des jours durant, parce qu'on veut
que lorsqu'il y a un besoin, qu'on puisse répondre rapidement et faire une
différence, avoir une valeur ajoutée auprès des municipalités. Alors, bien
entendu, il faut qu'il y ait un sinistre constaté sur le territoire. Il faut
que la municipalité ait mobilisé son organisation municipale de sécurité
civile, qu'elle ait avisé la direction régionale de sécurité civile. Vous
savez, ça, là, c'est des choses qui se font... c'est automatique, à chaque
sinistre, nos gens sont... même souvent en amont des sinistres, nos gens en sécurité
civile sont déjà auprès des municipalités, lorsqu'on sait qu'il y a un aléa...
souvent un aléa naturel qu'on prévoit arriver, que ce soient des grandes
quantités de pluies, de la submersion marine, ce sont tous des événements qu'on
est capable d'anticiper avec les connaissances qu'on a développées au fil des
années, là, en gestion des risques à travers le Québec.
M. Lemieux : Si je résume,
c'est : quand on appelait l'armée avant, là, on va appeler votre groupe,
c'est à ce moment-là, là, de...
M. Savard (Jean) : En fait,
quand on...
M. Lemieux : Donc, quand on
est accoté, on n'est plus capable, nos amis ne sont plus capables, les voisins
ne sont plus capables, c'est vous qu'on va appeler, mais vous le savez déjà,
dans le fond, qu'ils vont peut-être appeler.
M. Savard (Jean) : Disons
qu'on a mis la structure en place pour être capable d'anticiper cette
demande-là, comme vous le mentionnez.
M. Lemieux : O.K. Ça, c'est,
entre guillemets, tout inclus, la facture aussi ou, quand on va faire appel aux
services de la réserve, il y a des frais supplémentaires? Mais, dans le fond,
on a déjà... on a déjà l'aide de Québec pour nous aider à nous défendre quand
on est dans le trouble.
M. Savard (Jean) : En fait,
lorsqu'il y aura <mobilisation...
M. Savard (Jean) :
En
fait, lorsqu'il y aura >mobilisation de la réserve, c'est sûr que ça
vient avec une facture par la suite, facture qui, lorsque les municipalités...
lorsqu'il y a des sinistres au Québec, deviennent... peuvent faire une
réclamation auprès du gouvernement, lorsque le ministre met en oeuvre un arrêté
ministériel pour nos programmes d'aide financière. Et par la suite on pourra
soutenir les municipalités à couvrir cette facture-là à l'aide de nos
programmes, là, lors de sinistres.
M. Lemieux : Le ministre va
peut-être vouloir intervenir dans les deux prochaines questions, mais vous aussi,
monsieur, 200 intervenants, c'est assez, ça? Parce que, quand on avait
l'armée, on disait : Ah! il y en a, il y en a, il y en a, il n'y a pas de
trouble, ils vont en faire, des sacs de sable. Là, 200, êtes-vous capables de
faire les sacs de sable que les militaires faisaient?
M. Savard (Jean) : Bien, en
fait, pour le moment, c'est une première itération de la réserve à
200 intervenants. On vise à avoir une capacité de 1 000 intervenants
sur notre plan quinquennal qu'on se donnait. Mais, quand on dit 1 000,
c'est toujours que... il faut toujours se dire que dans... dans une
mobilisation, ce n'est pas toujours tout le monde et l'ensemble des réservistes
qui vont être... qui vont être mobilisables, qui vont être disponibles au moment
où il y a le sinistre. Et il peut y arriver... comme vous savez, les sinistres
de Montérégie, 2011, inondations en 2017, inondations en 2019, c'est des
sinistres qui s'étirent dans le temps. Alors, il faut être capable, nous, de
s'assurer une certaine profondeur pour être capable de répondre aux besoins des
municipalités, le cas échéant, donc on veut atteindre un bassin de... plus
grand que 200.
M. Lemieux : Je me suis,
entre guillemets, vanté, tantôt, en disant que j'avais couvert, comme journaliste,
plein de catastrophes. Ça m'a quand même appris une chose, c'est : on ne
se dit pas qu'on n'appellera jamais l'armée. Sauf que, si ça prend des
proportions... parce que vous venez de parler de, dans le temps, ça peut
s'étirer, la gravité peut être complexe. Dans le fond, ce qu'on se donne, c'est
une marge de manœuvre à nous autres. Et, quand on va appeler, si on appelle à
l'aide davantage, c'est parce qu'on va vraiment être rendu là, là.
M. Savard (Jean) : Tout à
fait. C'est... il est encore... l'armée demeure une... l'armée ou, je dirais,
le support fédéral demeure une possibilité. Au niveau des ressources humaines,
on risque de... avec la réserve, on devrait combler une bonne partie des
besoins, toutefois, mais il peut y arriver qu'on ait besoin de capacités
exceptionnelles, du transport par avion Hercules, ce type de choses là, que là,
bien, on va aller vers des ressources spécialisées, là, qui... que ce serait
notamment les Forces armées canadiennes.
M. Lemieux : Quand le
ministre a annoncé... je me souviens qu'il avait annoncé ça après l'adoption du
projet de loi, il a fait un appel pour avoir des volontaires, entre guillemets.
Mais déjà, vous avez pris, puis vous l'expliquiez tantôt, avec un autre
acronyme, là, l'AQBRS, l'Association québécoise des bénévoles en recherche et
sauvetage, c'est un des trois groupes, vous avez fait le choix stratégique de
dire : On va travailler avec des organismes qui font déjà essentiellement
tout ce qu'on va peut-être avoir besoin de faire ou l'essentiel de ce qu'on va
avoir besoin de faire. Ils travaillent, ils sont formés, les bénévoles que vous
avez été chercher, bien, pas les bénévoles, mais les volontaires que vous avez
été chercher, ils travaillent en collaboration avec, ils sont formés avec ces
gens-là ou ils font partie de ces gens-là de facto, les trois organismes?
• (13 heures) •
M. Savard (Jean) : En fait,
effectivement, lorsque M. le ministre a fait appel et... on a reçu rapidement,
quand même, beaucoup de... beaucoup d'offres de services, on a... on eu jusqu'à
200... 200 offres de services de gens qui vont être référés à l'AQBRS pour
joindre les rangs, pour assurer une certaine uniformité. Et, bien entendu, ces
gens-là, à l'automne, parce qu'on vient de faire une première session de camp,
vont être formés, sensibilisés sur la structure de sécurité civile, comment on
approche quand on... comment on se déploie lorsqu'il y a des sinistrés,
opération terrain, sacs de sable, digues, s'assurer aussi d'un certain aspect
de santé-sécurité au travail. On ne veut pas que les gens aillent se blesser
puis qu'ils ajoutent une certaine... une certaine problématique au sein des
municipalités où on va se déployer.
M. Lemieux : Pour terminer,
M. le ministre, je vous entendais parler de votre bébé qui a un mois tout
juste, là, mais que ça fait un an qu'il est en gestation, vous aviez l'air
soulagé. C'est comme si vous sentiez qu'il vous avait manqué quelque chose ou
vous n'aviez pas les mains attachées, mais vous n'aviez pas la capacité
d'action puis de déploiement que vous vouliez.
M. Bonnardel : Bien là, on
aura, en terminant, on aura toutes les ressources disponibles, la coordination
qui se fait par le ministère, les opérations terrain qui vont être coordonnées
grosso modo par la SOPFEU, nos membres de la réserve qui sont répartis partout
sur le territoire québécois et qui peuvent être intégrés dans une situation de
catastrophe naturelle sur un horizon de 24-48 heures sur le terrain. Soit
dit en passant, je fais un clin d'oeil, parce que j'invitais les gens, le
1er avril dernier, quand on a fait l'annonce, à s'inscrire, sauf que, là,
on a eu trop de monde. Là, si vous cherchez l'adresse sur le site, l'adresse
n'est plus là. On y revient en octobre parce que, là, il faut former ceux
qui... ceux qui ont... qui se sont inscrits. Donc, victimes de notre succès,
dans une certaine mesure. Mais l'objectif, comme on l'a mentionné, c'est d'en
arriver, d'ici cinq ans, à avoir 1 000 membres de cette réserve
qui vont nous supporter pour des catastrophes naturelles.
M. Lemieux : Ça coûte
combien, ça, M. le ministre?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M.
Bonnardel
: On
a eu des <investissements...
>
13 h (version révisée)
<17859
Le Président (M. Bachand) :
...M.
le ministre.
M. Bonnardel :
On a
eu des >investissements qui ont frôlé... qui ont frôlé 40...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
: 30,5,
c'est ça, 30,5.
M. Lemieux : Merci, M. le
ministre. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, merci à
vous tous et à toutes.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 heures pile. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 03)
13 h 30 (version révisée)
(Reprise à 13 h 59)
Le Président (M. Bachand) :
À l'ordre, tout le monde! Bonjour, bon après-midi.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité publique
pour l'exercice financier 2025‑2026.
Et on commence avec la députée de
Westmount, pour un bloc de 22 min 35 s, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Westmount—Saint-Louis,
M. le Président, c'est important de ne pas oublier le «Saint-Louis».
Le Président (M. Bachand) :
Ah! Westmount—Saint-Louis, excusez-moi.
Mme Maccarone : Oui, merci.
Le Président (M.
Bachand) :J'ai dit quoi, Westmount?
Mme Maccarone : Westmount,
oui. Westmount, c'est beau, mais Saint-Louis aussi, c'est beau. C'est le
centre-ville de Montréal.
Le Président (M. Bachand) :Désolé, pardon.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup. M. le ministre, je souhaite parler... le suivi du rapport de la CNESST
en lien avec le tragique décès de Maureen Breau. Je souhaite savoir, par la
suite, quels changements... Qu'est-ce qu'on a vu, dans le fond, depuis le décès
de Maureen Breau, les changements sur le terrain pour nos policiers?
• (14 heures) •
M.
Bonnardel
:
Bien, je peux vous donner comme information... Premièrement, vous le savez, on
a... Bien, je prends un peu plus de secondes que vous en avez prises pour votre
question, là. Je l'ai dit en Chambre, je me souviens, là, vous m'aviez posé... Vous
m'aviez posé une question, puis j'ai demandé rapidement à ce qu'il y ait une
discussion qui se fasse entre mon sous-ministre de la Justice... et, je me
souviens, il y avait les services sociaux, il y avait plusieurs partenaires
pour qu'on soit capables d'établir un plan de match, des lignes directrices, ce
n'est pas le bon mot, mais un plan de match précis pour être capables de
répondre possiblement, possiblement, au rapport de la coroner Kamel, qui a fait...
qui a... avec laquelle, heureusement, on est arrivés, pas pile poil, mais
presque, sur le principe de mettre en place des agents de liaison formés dans
tout le Québec pour être capables d'accompagner les décisions au CETM des... donc,
de ce... de la Commission d'examen des troubles mentaux.
Ce que je peux vous dire aujourd'hui, en
date d'aujourd'hui, il y a 12 suivis présentement sur le territoire. Donc,
il n'y en a pas beaucoup, mais il y en a d'autres, il y en a d'autres, depuis
que la loi a été été adoptée, donc, qui ont été suivis. Bien, l'approche, comme
je vous l'ai déjà mentionné, l'approche de renseignement que ces agents de
liaison peuvent... peuvent avoir avec les corps de police, les... oui, les
corps de police, c'est ça, et le renseignement aussi que l'agent de liaison
peut obtenir aussi de l'équipe médicale... Donc, j'arrête ça là, là, je vous
laisse continuer, mais...
Mme Maccarone : Mais qu'est-ce
qui a changé, pratico-pratique, mettons, depuis l'événement qui est survenu
avec le décès de Maureen Breau et maintenant? Aujourd'hui, un policier qui va
embarquer sur un P-38, on sait que c'est une personne avec un état mental
perturbé et on fait face à des difficultés. Puis aujourd'hui qu'est-ce qui a
changé, pratico-pratique, sur le terrain pour ces policiers?
M.
Bonnardel
:
Bien, c'est d'être capable... S'il travaille... Si, cette journée-là en
question, il travaille avec un... il est avec un TS, un travailleur social, oui
ou non, bien, il connaît...
Mme Maccarone : Mais on
n'en a pas partout.
M.
Bonnardel
:
Premièrement, malheureusement ou heureusement, quand on a un appel dans les
différents postes où on connaît notre... c'est drôle à dire, on connaît la
clientèle, donc, si on connaît la clientèle ou la personne qui devrait être de l'autre
côté de la porte, bien, on peut prévenir... on peut prévenir puis <communiquer...
>
14 h (version révisée)
<11
M.
Bonnardel :
...l'autre côté de la porte, bien, on peut prévenir...
on peut prévenir puis >communiquer avec l'agent de liaison si on a des
renseignements sur le CRPQ qui nous informent que cette personne-là a déjà été
amenée à cause d'un P-38 ou autre. Donc, c'est le renseignement qui va faire la
différence, à savoir qui on a... avec qui on a affaire, puis c'est là aussi,
par la bande, que le travail des TS est important quand on accompagne les
policiers et policières sur le terrain, puis ça, c'est un autre sujet que je
pourrais...
Mme Maccarone : Sauf qu'on n'a
pas des travailleurs sociaux partout puis on sait maintenant... même à
Louiseville, le travailleur social qui accompagnait les policiers n'est plus là,
a démissionné. Ça fait qu'on n'a plus même cette ressource. Alors, peut-être, il
n'y a pas grand-chose qui a changé, dans le fond, à Louiseville, mettons.
M. Bonnardel : Bien là, c'est
un peu exagéré de dire qu'il n'y a pas grand-chose qui a changé, là. Les
investissements... Oui, Louiseville a subi une tragédie avec la perte de la
policière... la tragédie de la policière Breau, mais, partout sur le territoire
québécois, le défi... Puis on vient de faire une annonce, on a annoncé des
sommes de 9 millions sur trois ans pour accompagner... pour mettre un
programme en place pour accompagner justement les différents corps de police
qui n'avaient pas... je ne veux pas dire, peut-être pas le bon mot, soutenu,
mais qui n'avaient pas, oui, voulu... voulu mettre en place les équipes... les équipes
mixtes.
Donc, dans ce cas-ci, bien, on a mis en
place un financement. On a donné le maximum aux services... aux services de
police municipaux qui n'ont pas participé la première fois. On leur donne le
maximum, qui est de 750 000 $ ou 650 000 $ par année, si je
ne me trompe, puis on a donné la moitié de ces sommes à ceux qui ont... qui y
participent pour une quatrième année, une quatrième année consécutive. Donc, il
y a des équipes mixtes qui ont été financées par le MSP. Il y a des équipes mixtes
qui ont été financées par les services sociaux. Il y en a du côté de la Sûreté
du Québec puis il y en a du côté des corps de police municipaux partout sur le
territoire ou à peu près, là.
Mme Maccarone : Le rapport de
suivi de Géhane Kamel qu'on... J'ai devant moi les réponses dans les crédits.
On vous a demandé... Par rapport aux recommandations, vous avez dit, mettons,
pour la recommandation 34 et la recommandation 35 : «Les
recommandations sont appliquées, mais avec des adaptations ou des mesures alternatives.»
C'est quoi, les adaptations ou les mesures alternatives?
M. Bonnardel : Il va falloir
que j'aille chercher les réponses à ces questions, Mme la députée, là. Je ne
les ai pas devant moi, à moins qu'on me les donne dans les prochaines minutes,
là. Si vous avez une autre question... Ça va me faire plaisir de vous donner
ces éléments de réponse, mais, par coeur, je ne peux pas... je ne peux pas savoir
toutes les réponses aux questions de l'opposition.
Mme Maccarone : C'est des questions
en lien avec la formation, puis la raison que je vous pose cette question, c'est
parce qu'on a vu même juste dernièrement, ça fait deux semaines, un dossier
dans La Presse, le 11 avril 2025 : «Moins de 15 % des
effectifs de la SQ ont reçu l'an dernier une nouvelle formation obligatoire qui
traite notamment à l'usage de la force. Selon les chiffres de l'organisation,
seuls 488 agents appelés à intervenir sur le terrain ont suivi la nouvelle
formation Maintien des compétences en intervention policière. Au total, 3 394 agents
et sergents y sont admissibles.» Comment le ministre explique ça?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, c'est une recommandation pas juste importante, immensément
importante, pour la requalification, que ce soit en matière d'armes à feu ou
agents... agents chimiques. J'ai émis une ligne directrice le 14 février
dernier. Je m'attends à ce que tous les corps de police au Québec suivent cette
ligne directrice. Si vous souhaitez que Mme Beausoleil vous explique le
plan de match, ça va me faire plaisir si vous le souhaitez, mais je vous dis
que, depuis le 14 février, il y a une ligne directrice spécifique qui fait
suite, donc, à la recommandation du rapport Kamel, et, là-dessus, il n'y aura
pas de laisser-aller.
Mme Maccarone : Oui, sauf que
j'ai des questions par rapport à ça aussi, mais «selon plusieurs sources — dans
le même article — la création de la nouvelle formation MCIP aurait
suscité la grogne auprès de plusieurs instructeurs en emploi de force. Certains
parmi eux jugeaient qu'elle n'était pas prête à être déployée, étant donné le
manque de locaux et de matériel adéquat et sécuritaire pour entraîner les
effectifs». Est-ce que les frustrations sont justifiées?
M. Bonnardel : Bien, écoutez,
je ne veux pas parler au nom de... Premièrement, j'ai été informé comme vous
des sources anonymes. Si vous souhaitez plus d'information et le plan de match
de Mme Beausoleil, ça me ferait plaisir...
Mme Maccarone : Mais est-ce
que vous pouvez au moins nous dire si on a assez de locaux ou de matériel
adéquat, sécuritaire pour entraîner les effectifs?
M. Bonnardel : Oui, bien,
juste de l'autre côté de l'école... l'École nationale de police, on vient d'acheter,
avec le financement qu'on leur avait donné, on vient d'acheter un séminaire,
justement, pour augmenter le nombre de pieds carrés sur le territoire... pas le
territoire, là, mais l'emplacement de l'École nationale de police. Donc, oui,
oui... Bien, on était en éternelle amélioration partout sur le territoire pour
s'assurer d'avoir des locaux que ce soit pour les armes à feu, ou autre, ou
autre, là.
Mme Maccarone : Oui, parce
que, quand on parle de la requalification de tir suite à votre annonce de la
ligne directrice pour la requalification des armes à feu, ça, concrètement, ça
exige que tous les policiers du corps de police soient requalifiés chaque année,
je comprends bien, c'est une excellente nouvelle. On est pour ça. On veut la <requalification...
Mme Maccarone :
...je
comprends bien, c'est une excellente nouvelle. On est pour ça. On veut la >requalification.
Lors du débat du projet de loi n° 14, on a parlé en masse de la formation.
La ligne a été annoncée le 14 février, mais est en vigueur depuis trois
semaines, depuis le 25 février. Pourtant, les impacts sont énormes sur les
corps de police, et particulièrement sur la SQ. Moi, je souhaite savoir
qu'est-ce qui arrive, admettons, le 1er janvier prochain, 2026, si les
policiers ne sont pas requalifiés.
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça, il y
a une période de grâce, premièrement, qui va être... qui est mise en place.
Maintenant, au-delà de tout ça, je vous le répète, il y a un plan de match qui
est en place. Je ne veux pas parler au nom des corps de police municipaux parce
qu'ils n'ont pas à être ici, mais ils vont suivre la ligne directrice, ça,
c'est sûr, sûr, sûr. Puis, de l'autre côté, bien, il y a un plan de match de la
Sûreté du Québec, si vous souhaitez l'entendre.
Mme Maccarone : Bien, vous
savez, le bilan des policiers qui sont requalifiés jusqu'au
31 janvier 2025, ce n'est pas fameux. C'est à peu près un policier
sur deux qui sont formés. Si je peux vous citer... Dans les requalifiés, on est
à seulement, au total de tous les chiffres, ça, c'est la question 135,
54 % qui sont requalifiés. Ça fait que vous avez espoir que tout le monde
sera requalifié d'ici 2026, parce que, s'ils ne sont pas requalifiés, ils
doivent retourner leur pistolet et leur badge.
M. Bonnardel : Bien, je n'ai
pas juste espoir, il le faut. Ce n'est pas compliqué.
Mme Maccarone : Mais la
preuve, c'est que ça ne fonctionne pas actuellement sur le terrain.
M. Bonnardel : Oui, mais là
c'est...
Mme Maccarone : Qu'est-ce que
vous allez faire dans les six prochains mois pour assurer que c'est le cas?
M. Bonnardel : Je vous l'ai
dit, il y a un plan de match du côté de la Sûreté du Québec. Il y a un plan de
match, assurément, du côté des grands corps de police de niveau 1, de
niveau 2, niveau 3, niveau 4. Donc, ils ont à s'adapter à cette
ligne directrice. C'est immensément important, puis il n'y a pas de retour en
arrière.
Mme Maccarone : Je me
souviens, lors du débat, le projet de loi n° 14, on a parlé encore de la
formation, puis j'étais assurée que la formation se ferait à l'intérieur d'un
an. Ce que je vois ici, que c'est faux, cette formation qui nous a été promise
en commission parlementaire, bien, ça n'a pas eu lieu. On sait que de la
majorité... mettons, arme à service, c'est seulement 69 % des policiers
qui sont formés. Puis, encore une fois, je sais qu'ils peuvent avoir une
dérogation de 45 jours. Donc, je souhaite savoir qu'est-ce qui arrive.
Est-ce que ça, ça veut dire... Un policier qui n'est pas qualifié d'ici le
1er janvier 2026 ou bien le 15 février, parce qu'il va avoir une
dérogation de 45 jours, il reste à la maison? Il va au poste de police
puis il reste dans un banc? Qu'est-ce qu'ils font?
• (14 h 10) •
M. Bonnardel : C'est ça, ils
ont une période d'un an pour se conformer, suivre la formation, c'est aussi
simple que cela. Alors, malgré la période, oui, de grâce, la ligne directrice
est formelle, il n'y a pas.. Il n'y aura pas de laisser-aller. Il faut se
conformer.
Mme Maccarone : Et, pour le
Taser, parce qu'on sait... Le Taser, on est seulement à 40 %, pour les
armes chimiques, c'est 18 %. C'est-tu la même chose?
M. Bonnardel : Oui, bien,
comme je vous l'ai mentionné tantôt, là, les agents... on appelle ça les agents
chimiques, là, oui, c'est la même chose.
Mme Maccarone : Qu'est-ce qui
arrive, mettons, un cas... un cas de BEI, un policier pas requalifié, on un cas
de BEI, qu'est-ce qui arrive avec ce policier parce qu'il n'est pas requalifié
ou il n'est pas qualifié? Qu'est-ce qui arrive dans ce cas-là, parce que...
M. Bonnardel : Bien là, s'il
était...
Mme Maccarone : Avec les
statistiques actuelles, je doute qu'on va avoir tout le monde formé.
M. Bonnardel : Écoutez, c'est
au service de police de s'assurer que ces policières et policiers sur le
terrain soient qualifiés, là. Moi, je ne peux pas... je n'ai pas une liste des
15 000 policiers au Québec en me disant : Un tel, un tel, un
tel... Mon rôle, c'est de faire un suivi, c'est de m'assurer que ce suivi soit
adéquat de la part du sous-ministre aussi puis de ses équipes.
Mme Maccarone : O.K., mais
c'est votre directive. C'est quoi, les mesures qui vont être déployées pour
assurer que tout le monde soit qualifié que ce soit avec le pistolet, avec le
Taser ou autres?
M. Bonnardel : Bien là, je
vous le répète, je ne peux pas parler au nom des corps... les 22 corps de
police... les 29 corps de police municipaux, mais je peux vous donner
l'occasion de questionner Mme Beausoleil deux minutes, si vous le
souhaitez. Si vous ne le souhaitez pas, ce n'est pas grave.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
nécessaire.
M. Bonnardel : Bien, c'est ça,
je vous répète juste que la Sûreté du Québec a un plan de match pour le faire.
La Sûreté du Québec n'a pas intérêt à ce que, du jour au lendemain, ils aient
100 policiers pas formés, là, qui soient obligés de remettre leur fusil
puis leur badge. Le défi, il est énorme, mais il est là, puis ils vont
devoir... ils vont devoir s'assurer que tout le monde soit formé en bonne et
due forme.
Mme Maccarone : Puis
qu'est-ce qui arrive si ce n'est pas le cas? Parce que, comme j'ai dit, je
répète, vous, vous répétez, moi aussi, je répète, ce n'est pas la première fois
que j'entends ça. On s'est fait dire que, d'ici un an, tout le monde va être
requalifié. Ça n'a pas eu lieu. Alors, vous me permettez de douter un peu que
tout le monde va se faire former quand on sait... même l'année passée, juste
avec l'arme de service, on n'a pas pu dépasser 69 %. Qu'est-ce qui a
changé dans votre <travail...
Mme Maccarone :
...on
n'a pas pu dépasser 69 %. Qu'est-ce qui a changé dans votre >travail?
C'est votre directive. Qu'est-ce qui a changé dans votre façon de travailler
pour s'assurer qu'on va dépasser le 69 % quand on fait face à une pénurie
d'effectifs? Ça fait qu'il faut libérer du monde pour faire cette formation.
Comment allez-vous faire? On a seulement deux salles de tir qui sont ouvertes.
M. Bonnardel : Bien, il y a
des salles de tir à Terrebonne. Il y a des salles de tir au nouveau quartier
général de Lévis. Il y en a qui sont utilisées par la Sûreté du Québec. Donc,
il y a des partenariats qui peuvent se faire entre les différents corps de
police, là. C'est à eux à définir leurs besoins à gauche puis à droite.
Maintenant, la ligne directrice est claire. Je ne peux pas... Ça fait quatre
fois que je le répète, la ligne directrice est claire. Alors, je ne peux pas
répondre au nom des 29 corps de police municipaux, mais je peux vous dire
que la Sûreté du Québec a un plan, puis que c'est parti. Ils doivent se
conformer.
Mme Maccarone : Puis vous
avez un plan pour remplacer les effectifs qui ne seront pas requalifiés?
M. Bonnardel : Bien, c'est la
responsabilité de notre corps de police national. C'est la responsabilité du
SPVQ. C'est la responsabilité du SPVM, du corps de police de Granby, de
Sherbrooke, de Magog. C'est à eux de s'assurer... Puis le suivi va être fait
nécessairement par nos équipes pour ne pas qu'on ait de surprise un mois avant,
deux mois avant, trois mois avant, là. C'est sérieux, là.
Mme Maccarone : Alors, ce que
le ministre dit, c'est : Arrangez-vous...
M. Bonnardel : Bien, je n'ai
pas dit : Arrangez-vous, là. J'ai dit : Moi, à quelque part, là,
j'émets une orientation...
Mme Maccarone : ...ce n'est
pas ma responsabilité, c'est à eux de le faire.
M. Bonnardel : Non, mais
j'émets une orientation puis une ligne directrice. Mon rôle, c'est de m'assurer,
avec les informations qu'on me donne : Bien, M. le ministre, on est rendus
à tant, on est rendus à tant. Alors, je ne pense pas que la Sûreté du Québec,
qui est notre corps de police national, demain matin, puis je le répète, a le
goût de nous dire lors du prochain statutaire : Bien, M. le ministre,
finalement, on a 1 200 policiers qui vont remettre leur arme dans un
mois.
Mme Maccarone : Oui, mais, M.
le ministre... parce que, comme je dis, c'est votre ligne directrice. C'est
votre mesure que vous êtes en train de déployer. C'est vous qui dites que vous
allez le faire, mais : Je ne suis pas là pour vous aider pour le faire, je
sais qu'est-ce qu'ils vont faire, la SQ, mais je ne sais pas qu'est-ce qu'ils
vont faire au niveau municipal, arrangez-vous, sauf sachez que vous devez être
qualifiés d'ici le 1er janvier, mais ça va prendre du temps
supplémentaire, mais ça va prendre des gens qui... Il va falloir quitter pour
aller être formé. On a seulement deux salles de tir qui sont ouvertes. Je sais
qu'on a une salle de tir mobile. Ça fait que vous me permettez de douter comment
que nous allons faire. Je souhaite savoir concrètement comment allez-vous
s'arranger.
M. Bonnardel : Bien, je vous
l'ai répété, le suivi va être fait par nos équipes. Il n'y a pas de surprise
pour les corps de police municipaux.
Mme Maccarone : C'est bon.
M. Bonnardel : Il n'y a pas
de surprise de la part de la Sûreté du Québec. Ils ont un plan de match. Ma
job, notre job, c'est d'assurer un suivi serré puis adéquat parce qu'il n'y a
personne qui a l'intention ici... puis qui souhaite voir, je ne sais pas, moi,
800, 1 000, 2 000 policiers qui remettent, demain matin, leur
arme parce qu'ils n'ont pas été formés. Je m'excuse, c'est un rôle... Ils ont
un rôle, ces gestionnaires et notre D.G., immensément important. Moi, je fais
le suivi. Moi, il y a une ligne, il y a une recommandation du coroner, il faut
suivre cette ligne directrice.
Mme Maccarone : Ça fait que,
dans 12 mois, quand on va être encore reconvoqués ici, au salon rouge,
pour refaire les crédits de 2026‑2027, moi, je vais sortir le tableau pour les
requalifications annuelles, puis ça va être marqué 100 % partout. C'est
ça, votre engagement?
M. Bonnardel : Bien, Mme la
députée, il faut que ce soit ça.
Mme Maccarone : O.K. On va
être prêts.
M. Bonnardel : Il faut que ça
soit ça, tu sais, c'est...
Mme Maccarone : Je vais être
prête pour vous poser la question, 100 %...
M. Bonnardel : Il faut que ça
soit ça.
Mme Maccarone : Bien, je vous
le souhaite, je vous le souhaite. Ce n'est pas une question de ne pas le
souhaiter, mais vous me permettez de douter, parce que la formation, on sait
que c'est le nerf de la guerre.
J'ai aussi des questions en ce qui
concerne la formation que je souhaite vous poser au nom du Regroupement des
maisons pour femmes victimes de violence conjugale. On sait que la Loi visant à
contrer le partage sans consentement d'images intimes a été améliorée, et la
protection et le soutien en matière civile des personnes victimes de violence
prévoit que les victimes pourront faire appel aux policiers si leur ex-conjoint
contrevient à une ordonnance de protection physique visant à les protéger. Ils
souhaitent savoir si les policiers ont été informés de cette nouvelle
disposition et s'ils ont reçu une formation adéquate pour comprendre les
spécificités.
M. Bonnardel : Je n'ai pas la
réponse à votre question spécifique. Je vais aller la chercher pour être
capable de vous la donner, j'espère, d'ici 16 h 30.
Mme Maccarone : O.K., mais,
pendant que vous êtes en train de faire les recherches à cette question, ils
ont une deuxième question. Le Comité d'examen des décès liés à la violence
conjugale a été mis sur pied au début de 2018. Depuis, il a produit trois
rapports. Faute de ressources suffisantes dédiées à ce mandat au Bureau du
coroner, le comité est incapable de produire un rapport à chaque année tel
qu'initialement prévu. De plus, les organisations qui <délèguent...
Mme Maccarone :
...les
organisations qui >délèguent les membres du comité ayant une expertise
en matière de violence conjugale doivent non seulement assumer leurs salaires
ou leurs honoraires, mais également leurs frais de déplacement, le cas échéant.
Ça fait qu'ils souhaitent savoir si le ministre s'attend à allouer plus de
budget au Comité d'examen des décès liés à la violence conjugale pour qu'il
soit doté du personnel pour faire ce travail.
M. Bonnardel : Bien, écoutez,
je ne peux pas m'engager ici, là. La question, je la reçois comme vous pour la
première fois. Si vous le souhaitez, je vous... Donnez-moi vos questions après
l'étude de crédits et je vais vous donner une réponse. Je vous enverrai une
réponse plus adéquate qui sera en CC pour vous.
Mme Maccarone : Vous parlez
pour la formation?
M. Bonnardel : Pour la... et
pour la... oui, oui, bien, pour les deux questions que vous venez de me poser,
là, je vous donnerai une réponse plus précise.
Mme Maccarone : Parfait, je
note l'engagement. Ils vont être contents d'avoir une réponse.
Je souhaite parler un peu du financement des
corps de police municipaux. On a touché un peu...
Le Président (M.
Bachand) :...la commission. C'est un
engagement que vous avez pris lors...
M. Bonnardel : Ah oui! Si
vous voulez, bien, à la commission.
Le Président (M.
Bachand) :Vu que ça a été pris en
engagement lors de la commission.
M. Bonnardel : Oui, oui, O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Désolé. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Il y a
quelques semaines, j'ai eu le plaisir d'assister au colloque sur le financement
des services policiers municipaux, le 20 mars. J'ai assisté, toute la
journée, à l'événement. Malheureusement, vous avez été absent. Dans les
derniers mois, les corps de police ont souvent demandé du financement à Québec
pour faire face à la montée de violence. On a parlé de le désaccord des maires,
mais, à chaque fois, le ministre répond en envoyant la SQ ou a refusé le
financement additionnel. On dit toujours que ce n'est pas à Québec de financer
les corps de police municipaux, mais la réalité a beaucoup changé sur le
terrain, puis il l'aurait su s'il aurait été présent au colloque. Je souhaite
savoir est-ce qu'on est rendus à un moment où nous devons revérifier le calcul.
Ça n'a pas été révisé depuis 2002, la façon que l'on finance pour une municipalité
puis le corps de police. Est-ce que c'est le temps de revoir ceci, réfléchir à
la question?
M. Bonnardel : Là, j'essaie
de vous suivre. Est-ce qu'on parle du financement des corps de police avec les
unions municipales du côté de la Sûreté du Québec?
Mme Maccarone : Oui, parce
qu'on sait qu'ils reçoivent... Tu sais, on ne parle pas de 100 %. Les
policiers municipaux, c'est subventionné à peu près 50 % par Québec, mais
il y a quand même un déséquilibre. Ça fait qu'ils souhaitent savoir si on va
regarder le financement parce qu'on n'a pas vu un changement depuis 2002, puis
les municipalités, les policiers municipaux qui sont ici, entre autres, ils se
préoccupent de cette question parce que c'est un frein. On voit qu'on a
plusieurs demandes de municipalités pour avoir de l'aide. Alors, est-ce qu'on
est prêts à réévaluer le calcul?
• (14 h 20) •
M. Bonnardel : Bien, c'est un
peu une question similaire à ce que la collègue... sa collègue de
Vaudreuil-Soulanges a posé tantôt. Je vais faire un peu la genèse de tout ça,
là, je le fais plus rapidement.
Le Québec finançait... Les municipalités
finançaient 53 % des services de police de la Sûreté du Québec avant 2018.
On a ramené ça rapidement à 50-50 jusqu'en 2020 puis on a créé la mesure
plancher-plafond de 2020 à 2024. La mesure plancher-plafond, c'était un
plancher à 2 %, un plafond à 7 %, ça créait des inégalités et ça a amené,
vers la fin, 2023‑2024, un coût additionnel pour le gouvernement.
Les unions municipales ont été avisées que
cette formule MPP allait prendre fin, allait prendre fin juste avant qu'on
arrive avec la facturation qui est basée sur la richesse foncière uniformisée
et le coût d'un policier annuellement de la Sûreté du Québec. Bien, je l'ai
répété tantôt, il y a 3445 policiers
répartis dans 1043 municipalités
au Québec. Ce nombre est resté le même, légèrement augmenté suite au transfert
des corps de police municipaux de Thetford-Mines... je ne veux pas me mélanger,
Thetford Mines et le Mont-Tremblant, qui ont augmenté à 3445, et c'est avec ça
qu'on travaille. Donc, il y a des...
Mme Maccarone : Oui, mais, M.
le ministre...
M. Bonnardel : Avec les
nouvelles méthodes de calcul, bien, il y a des municipalités qui ont vu leur
facture baisser, il y en a d'autres qui l'ont vu augmenter parce que la
richesse foncière était plus élevée. Donc, c'est avec ça qu'on travaille. Et je
termine en vous disant vite, vite... Les unions, surtout la FQM, nous disent :
Oui, O.K., il faudrait peut-être revoir... on peut-tu revenir avec un MPP? On a
des formules de calcul...
Mme Maccarone : M. le
ministre, il me reste très peu de temps dans le bloc.
M. Bonnardel : Je reviendrai.
Mme Maccarone : Parce que,
vous savez, il y a quand même un écart très important parce que... pour les
municipalités ayant leur propre service de police... à l'ordre de 763 millions
en 2023. C'est nécessaire de corriger l'iniquité parce qu'on sait qu'il y a un
écart entre ceux qui sont financés par la SQ puis ceux qui sont financés au
niveau du municipal. Ça fait qu'il y a un écart à corriger, puis ça n'a pas été
fait depuis 2002. Ça fait que ce qu'ils souhaitent savoir, c'est un engagement
de votre part de revoir le calcul.
M. Bonnardel : Non, non, on
ne va pas se substituer au financement des opérations d'un corps de police
municipal.
Mme Maccarone : Ce n'est
pas...
M. Bonnardel : On n'ira pas
là.
Mme Maccarone : On ne demande
pas de se substituer, ce n'est pas ça, la question.
M. Bonnardel : Non, mais, je
veux dire, vous, dans votre préambule, tantôt, vous avez parlé vite, vite de
Saguenay, vous avez parlé de Saint-Jérôme, même de Québec, qui demandait des
sous, là, dans les deux dernières années. Moi, je l'ai déjà répété, on a des
programmes en place pour supporter la prévention et la répression du côté du <ministère...
M. Bonnardel :
...
programmes
en place pour supporter la prévention et la répression du côté du >ministère
de la Sécurité publique. C'est là-dessus qu'on va continuer de travailler.
Mme Maccarone : Les coûts ont
augmenté substantiellement.
Le Président (M.
Bachand) :Il y a consentement... Avant de
poursuivre, pardon, est-ce qu'il y a un consentement afin que M. Ste-Croix, de
Gaspé, remplace Mme Bourassa, de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, pour le reste
de la séance? Je voulais vous demander ça... Consentement. Merci. Alors, M. le
député Jean-Talon, pour 16 min 35 s, s'il vous plaît.
M. Paradis : Bonjour à tout
le monde qui est présent aujourd'hui, M. le ministre, salutations à ma
collègue.
M. le ministre, je commence par les
crédits et dépenses des portefeuilles, chapitre 20. Quand on regarde les
crédits qui sont alloués cette année par rapport à l'année dernière, on voit
des gels ou des diminutions, alors que les besoins sont croissants pour assurer
la sécurité de la population, je pense que vous l'admettez vous aussi, pour lutter
notamment contre la criminalité organisée, les armes à feu. Qu'est-ce qui se
passe avec nos crédits?
Donc, les crédits globaux passent de 2,54
à 2,2 milliards. Donc, c'est une baisse de 13,5 %. Quand on regarde
les crédits pour les affaires policières, je suis à la page 20.2, 20.7, moins
3,2 %, lutte contre la criminalité, moins 19 %, expertise
scientifique et médicolégale, moins 6,7 %, encadrement et surveillance,
moins 4,3 %, des coupes pour le Commissaire à la déontologie, le tribunal
administratif de la déontologie policière, la Régie des alcools, des courses et
des jeux, le Commissaire à la lutte contre la corruption, le Bureau des
enquêtes, etc. Fonds des services de police, qui assure l'équité du traitement
entre toutes les municipalités, moins 17 %. Qu'est-ce qui se passe?
M. Bonnardel : Bien, deux
minutes, peut-être, pour expliquer... Premièrement, ce n'est pas une nouvelle
question parce que la question avait été posée par la collègue de Westmount—Saint-Louis
lors des crédits provisoires.
Premièrement, la grosse, grosse différence
vient du fait que nous avons alloué... bien, qu'il y avait des sommes qui ont
été allouées aux sinistres de 2024‑2025, près de 160 millions de
dollars. Donc, en partant, il faut comprendre qu'on ne budgète pas, nous, des
catastrophes. S'il y a des catastrophes dans l'année, bien, les sommes viennent
du fonds consolidé, puis on alimente, donc, notre ministère pour payer les
sinistrés, les municipalités, donc, 160 millions, ou à peu près, là-dessus,
SOPFEU, un montant de 35 millions aussi qui a été versé là-dessus. Il y a
l'indexation des dépenses salariales, la rétroaction du côté de la Sûreté du
Québec. On parle d'à peu près 88 millions de dollars. Donc,
optimisation aussi des différents ministères.
Si on veut être plus précis, puis, si j'ai
encore 30, 40 secondes, je peux vous parler... Donc, bon, la gestion de
services correctionnels, on a une augmentation de 10 000 $, les
affaires policières, on a une diminution de 10 millions de dollars,
expertise scientifique et médicolégale, on a une diminution de 3 millions de
dollars, encadrement, surveillance, 3 millions de dollars. Donc, rien
de majeur, majeur, comme tel, du côté de notre ministère, pour ce qui est des
crédits de cette année.
M. Paradis : Oui, mais là,
bon, sur les problèmes, là, avec les... Les problèmes majeurs, là, que vous
avez parlé, là, sécurité civile et sécurité incendie, là, je comprends ça. Ça,
il y a une baisse importante, là, mais j'ai quand même nommé toute une série de
services où les crédits sont moindres, là, c'est les chiffres... C'est vos
crédits qui disent que c'est moins. Là, vous êtes en train de me dire que tout
le monde ici, là, quand ils ont reçu leur cahier cette année, là, ils ont dit :
«Attaboy»! vu la croissance des besoins puis la croissance des coûts, c'est
extraordinaire qu'on ait moins de crédits que l'année passée. C'est ça que vous
êtes en train de me dire?
M. Bonnardel : Bien, c'est de
la rétroaction. Majoritairement, les sommes que je vous ai mentionnées, là, les
petites différences qu'on a, c'est rétroaction des négociations collectives.
Alors, il n'y a pas de grosse somme majeure. La différence, je vous l'ai
mentionné, vient surtout des sinistres, la SOPFEU, l'indexation des conventions
collectives, je vous l'ai mentionné, l'équipe de sécurité civile, prévention de
la criminalité, différence de 12,2 à 10,4 millions, puis l'indexation des
dépenses, qui est un gros montant à la Sûreté du Québec, de 88 millions.
Donc, voilà, grosso modo, c'est tout
explicable. Il n'y a personne qui a vu... Que ce soit le Commissaire à la
déontologie, le Tribunal administratif, la Régie des alcools, le commissaire à
la lutte à la corruption, le BEI, il n'y a personne qui a vu de coupe majeure,
là, même, je pourrais vous dire que la RACJ, il y a une légère augmentation, commissaire
à la lutte à la corruption, il y a une augmentation, Bureau des enquêtes
indépendantes, il y a une légère augmentation. Donc... Excusez, je regarde
entre 2024‑2023. 2025‑2026, Commissaire à la déontologie, il y a augmentation...
légère aussi du côté du tribunal, Régie des alcools, c'est 300 000 $
de différence puis légère augmentation du côté du commissaire à la lutte à la
corruption aussi.
M. Paradis : Bon, alors donc
je comprends que, si on parle à chacun des services touchés, ils vont tous nous
dire qu'ils sont vraiment, vraiment très heureux de leur budget parce que vous
annoncez plein de bonnes nouvelles. Les chiffres, c'est des crédits de moins,
mais c'est des bonnes nouvelles.
Bon, prenons <Surveillance...
M. Paradis :
...des
crédits de moins, mais c'est des bonnes nouvelles.
Bon, prenons >Surveillance du
territoire, page 25, là, Surveillance du territoire, réduction des crédits
de 11 %. Je lis bien, là. Quand je regarde les crédits de cette année par
rapport à l'année dernière, là, je vois une grosse diminution, bon, puis là il
me semble qu'il y a des nouvelles responsabilités que vous avez octroyées
notamment à la frontière. Donc là, Surveillance du territoire, là, ça, ça veut
dire moins de crédits, mais plus d'autopatrouilles, plus de présence policière,
plus de présence aux frontières sur tout le territoire, dans toutes les municipalités.
C'est ça que ça veut dire?
M.
Bonnardel
:
Bien, premièrement, il y a plus de policiers sur le territoire québécois, du
côté de la Sûreté du Québec, que l'année passée parce qu'on forme plus de
policiers. Vous étiez... Excusez, vous n'avez pas entendu la réponse de...
bien, ma réponse, ce matin, en expliquant à la députée de Westmount—Saint-Louis
qu'on était presque au plein emploi, plein emploi, du côté de la Sûreté du
Québec. On est très attractifs. Donc, on répond aux besoins partout sur le
territoire. Maintenant, clin d'oeil aussi au nombre de policiers qui protègent
nos 1 043 municipalités au Québec, on est à 3 445. Certains nous
disent : On devrait en avoir plus. Bien, si la demande vient du côté des
unions municipales, elle sera nécessairement étudiée, mais, sur l'ensemble du
territoire, on répond amplement, amplement, présentement, aux besoins des
enquêteurs, des équipes régionales mixtes qu'on a sur le terrain, des
partenariats avec les équipes qu'on a du côté de la police de Montréal, de la
police de Québec ou autres.
M. Paradis : Bien, je vais
vous amener maintenant à un sujet connexe à celui qui a été abordé par ma
collègue de Westmount—Saint-Louis. Elle parlait de la qualification des
policiers pour le port des différentes armes qu'ils ont. Moi, je voudrais vous
parler des salles de tir parce que, là, vous me dites que tout va bien, puis on
a toutes les ressources, puis qu'il y a plus de policiers. Très bien. Ce qu'on
voit dans les renseignements particuliers de la Sûreté du Québec,
pages 103 et 105, c'est que... bon, évidemment, là, pour que les policiers
soient efficaces dans leur travail, il faut avoir des formations balistiques,
il faut avoir accès à des salles de tir. Donc, actuellement, selon les
renseignements, il y a des salles de tir qui sont ouvertes seulement à Québec
et Trois-Rivières, celle de Montréal est en travaux, celle de Sherbrooke a été
fermée par la CNESST et celles de Baie-Comeau, Rimouski, Rouyn-Noranda et
Saguenay sont fermées préventivement. Alors, quelle est la situation là-dessus
puis qu'est-ce que vous faites avec ça?
M.
Bonnardel
:
Il y a des salles de tir... Premièrement, la requalification... Les lignes
directrices déposées au mois de février, le 4 février, si je ne me trompe pas,
doivent être suivies. Donc, autant la Sûreté du Québec que les corps de police
municipaux, les 29, doivent s'assurer de qualifier aux agents chimiques, à
l'arme tous les policiers sur le territoire québécois.
Il y a un plan de match du côté de la
Sûreté du Québec. Il y a des quartiers généraux de police, que ce soit à Lévis,
si je ne me trompe pas, il y a même Terrebonne, qui ont des salles de tir
disponibles. C'est un défi pour la Sûreté du Québec, c'est un défi pour les
différents corps de police d'avoir des partenariats avec les différents corps
de police pour s'assurer que les salles de tir soient utilisées à leur maximum
puis de former tous les policiers.
Je l'ai dit tantôt, et je pense que vous
m'avez entendu, ce serait très particulier d'en arriver à cinq, six mois puis
qu'on nous dise : Bien, on n'y arrivera pas, on va avoir x nombre de
policiers... Il faut s'attendre à ce que ça soit 100 %, c'est l'objectif
que je souhaite, que je souhaite, d'ici un an, qui va répondre, donc, à cette
ligne directrice pour que tous nos policiers soient habiles à porter leurs
armes en bonne et due forme avec la requalification adéquate.
• (14 h 30) •
M. Paradis : Très bien, mais
est-ce que c'est vrai? Vous êtes d'accord avec ce qui est écrit, là, dans les
renseignements qu'on a obtenus, là, donc, Montréal, Sherbrooke, Baie-Comeau,
Rimouski, Rouyn-Noranda, Saguenay, on ne peut pas les utiliser actuellement, ça
fait qu'il reste seulement Québec et Trois-Rivières. Est-ce que, oui ou non,
c'est ça, la situation?
M.
Bonnardel
:
Non, il y en a plus que ça, là. Il y a des salles privées. Puis là je ne peux
pas toutes les nommer, mais il y en a une, exemple, à Granby. Il y en a une...
Il y en a des... Il y en a qui sont dans les quartiers généraux... quartiers
généraux de Terrebonne, que j'ai visités, de Lévis aussi. Alors, il y a des
champs de tir extérieurs. Il y a toutes les... Il y a des possibilités. Puis,
là-dessus, bien, si vous le souhaitez puis vous donnez deux minutes à Mme Beausoleil,
elle vous l'explique aussi. Tantôt, Mme la députée ne le souhaitait pas, mais
je vous le dis, qu'il y a un plan de match du côté de la Sûreté du Québec puis
un plan de match du côté des corps de police municipals.
M. Paradis : Malheureusement,
on n'a pas beaucoup de temps, là, mais est-ce qu'il y a des coûts additionnels,
là? Parce que vous dites : Des salles privées et d'autres salles. Donc,
est-ce qu'il faut payer des coûts additionnels pour avoir accès à ces
salles-là?
M.
Bonnardel
:
Bien ça, ça appartient... La requalification, ça appartient... C'est la gestion
interne des corps de police, c'est la gestion interne de la Sûreté du Québec de
répondre aux besoins, aux besoins de formation.
M. Paradis : Je comprends que
c'est de la gestion interne, mais je vous pose une question. Est-ce qu'à votre
connaissance il y a des coûts additionnels pour ça actuellement? Parce qu'à la
fin le budget, c'est vous qui êtes responsable, M. le ministre, là, on
s'entend.
M.
Bonnardel
:
Bien, il y a des coûts. Il y a des coûts qui sont évalués, là, à, selon ce que
je vois, là, 385 000 $, on fait un chiffre rond, là, 385 000 $.
M. Paradis : Bon, très bien.
Donc, tout va bien, selon vous, là, dans les salles de tir, même s'il y en a
encore les trois <quarts...
>
14 h 30 (version révisée)
<11
M.
Bonnardel :
...on fait un chiffre rond, là, 385 000
$.
M. Paradis :
Bon.
Très bien. Donc, tout va bien, selon vous, là, dans les salles de tir, même s'il
y en a encore les trois >quarts qui sont fermées actuellement.
Mais allons-y maintenant avec les
véhicules. Parce que, là, vous dites : Oui, tout va bien, on est en
plein-emploi. Donc, l'année passée, on voit, dans les... dans vos
renseignements particuliers aussi de la SQ, qu'il y avait 340 véhicules à
remplacer, et, cette année, on serait à 475 véhicules à remplacer. L'année
dernière, on avait 416 véhicules qui avaient plus de 200 000 kilomètres,
on est rendus à 445, tels véhicules. L'année dernière, 146 véhicules
faisaient l'objet d'un rappel, cette année, c'est 471 véhicules qui font l'objet
d'un rappel.
Donc là, en tout cas, tout à l'heure, moi,
j'ai vu qu'il y avait une coupe des crédits en surveillance du territoire.
Est-ce que vous allez me dire aussi que tout va bien avec les véhicules? Parce
que, là, moi, je vois une croissance des chiffres, mais pas dans le bon sens.
M. Bonnardel : Non, mais il y
a eu... je ne vous ne cache pas qu'il y a eu des difficultés. Puis je pense que
la question m'avait été posée aux premiers crédits, en 2022. On sortait d'une
pandémie. La difficulté d'obtenir les véhicules en bonne et due forme était
compliquée due aux puces électroniques. C'était surtout ça qui était... qui
était... De toute façon, tout le secteur automobile, secteur du camionnage et
sport, était... vivait... vivait la même situation. Donc, c'est un défi pour la
Sûreté du Québec.
Encore une fois, si vous le souhaitez, on
peut donner la parole pendant une minute ou deux à Mme Beausoleil pour qu'elle
vous explique le plan de match, mais le défi, au-delà de tout ça, c'est d'assurer...
c'est d'être capable de répondre, donc, aux modèles de véhicules, que ce soient
des Durango, que ce soient les Dodge Charger, les Ford Explorer. Donc, il y a
plusieurs appels d'offres puis de contrats à des prestataires, là, qui sont
en... qui ont été... qui ont été déposés dans les derniers mois, derniers jours
pour être capable de répondre aux besoins des corps de police.
M. Paradis : Bon, bien, je
suis content que vous rappeliez que ma collègue de Westmount—Saint-Louis vous
ait posé la question il y a quelques années parce que je suis certain que vous
lui avez dit la même chose, que vous aviez un plan puis que tout allait aller
bien. Mais là, moi, ce que je vois, par exemple, c'est, quand on regarde la
flotte de la SQ en service pour le grand quartier général qui dessert tout le
territoire, on est passés de 2 408 véhicules en service à 2 319.
Je vois des baisses également en Montérégie, en Estrie, au Centre-du-Québec.
Mais alors, c'est quoi, votre plan, là? Parce que, si vous avez dit ça à ma
collègue il y a quelques années, que vous alliez donner des véhicules à tout le
monde, puis que tout va bien, puis que, là, votre effectif est en croissance,
puis il y a aucune coupure de crédits malgré ce que vos chiffres disent, qu'est-ce
qui se passe avec... C'est quoi, votre plan, là, pour les véhicules?
M. Bonnardel : Bien,
rapidement, les chiffres que je peux vous donner, de la Sûreté du Québec, là,
il y en a 113 à recevoir sur les 180 commandés l'année passée. Il y en a 457
qui sont commandés pour 2025‑2026 qui sont à recevoir. Ça fait que ce n'est
pas... ce n'est pas une question, sincèrement, de budget, là, c'est de
disponibilité puis d'avoir les véhicules le plus rapidement possible.
M. Paradis : Oui, oui, mais c'est
parce que moi, j'essaie de...
M. Bonnardel : Maintenant...
Maintenant... Maintenant, je ne veux pas mettre la faute, là, sur la situation
économique entre les États-Unis et nous, mais il reste quand même que ça va
être compliqué, ça avec, là. Ça va être compliqué aussi, mais bon.
M. Paradis : Bon, bien, on a
ça. Parce que, moi, ce que j'essaie de voir, c'est la logique entre ce que vous
dites puis ce qu'il y a d'écrit dans vos documents. Puis, des fois, il n'y a
pas de mal, hein, à l'admettre, qu'on n'atteint pas tous les objectifs puis que
tout ne va pas si bien que ça. Parce que, là, toutes vos réponses, c'est que
tout va bien.
Bon, parlons maintenant des gilets
pare-balles. Parce qu'on est toujours dans ça, là, que ça va bien puis que tout
l'équipement est là. La collègue de Westmount—Saint-Louis a parlé déjà... a
déjà parlé de ça aussi, hein? Il y avait une pétition pour la sécurité des
agents correctionnels. Ça prend des gilets pare-balles dans les centres de
détention. Beaucoup de temps supplémentaire actuellement obligatoire pour les
agents correctionnels. Pour les patrouilleurs aussi, disposer d'un gilet, c'est
comme la base pour leur sécurité. Là, vous dites que tout va bien, mais là on
voit que, l'année passée, la SQ a acheté 1 911 gilets, puis là on
voit qu'il y en a seulement 255 cette année. Donc, est-ce que... est-ce que c'est
en lien avec tout ce que vous nous dites, là, qu'il y a une croissance puis qu'il
n'y a pas de coupure nulle part?
M. Bonnardel : Bien, ça, encore
une fois, c'est de l'administration interne. Il y a une date de début puis une
date de fin, là, entre l'utilisation d'une veste pare-balles en 2020, exemple,
puis qu'en 2025, cinq ans plus tard ou 10 ans plus tard, elle n'est plus
légale, entre guillemets, ou elle ne rencontre plus les normes. Donc, oui, ça
se peut qu'il y ait... il y ait eu un... il y a un nombre élevé qui a été
acheté l'année passée, il y en a un nombre moindre cette année parce qu'il y en
avait peut-être moins à remplacer.
Puis là je fais un autre clin d'oeil parce
que vous l'avez fait tantôt, bien, le clin d'oeil du côté des centres de
détention, avec les négociations qu'on a présentement avec nos partenaires des
agents des services correctionnels, bien, on est en train d'étudier aussi la veste
antipic, veste pare-balle. Donc, tout ça rentre en ligne de compte dans la
négociation qu'on a présentement avec eux.
M. Paradis : Très bien. Je
vous amène maintenant à des sujets plus particuliers. Lutte à l'exploitation
sexuelle. Les chiffres dans les renseignements de la SQ indiquent une
augmentation de 20 % des signalements en matière d'exploitation <sexuelle...
M. Paradis :
...en
matière d'exploitation >sexuelle. Or, dans vos crédits, on voit que les
sommes dévolues à la lutte à l'exploitation sexuelle ont baissé de 13,5 %.
Bon, j'imagine que vous allez me parler de la baisse du temps supplémentaire
puis peut-être des salaires, mais... Donc, plus de cas d'exploitation sexuelle,
moins de ressources, comment vous expliquez ça?
M. Bonnardel : Il y a des
sommes, M. le député, qui sont pour l'exploitation sexuelle des mineurs. Je ne
veux pas me tromper, là, c'est 150 millions de dollars sur cinq ans
qui avaient été... qui avaient été annoncés, avec des recommandations
spécifiques, des équipes dédiées pour la lutte contre le proxénétisme et
autres. Donc, là-dessus, c'est un partenariat autant avec la Sûreté du Québec
qu'avec notre partenaire du SPVM à Montréal, principalement, pour être capable de
combattre cette situation qui n'est jamais... qui n'est jamais très, très...
très, très le fun. Donc, il y a des partenariats, autant... aussi si loin que
nos partenaires... quand le Grand Prix... on nomme le Grand Prix, là, mais, quand
le Grand Prix arrive, on a des discussions avec nos partenaires touristiques
pour s'assurer aussi d'avoir des yeux et des oreilles sur le terrain, des
policiers, policières qui ne sont pas en uniforme qui sont sur le terrain
aussi. Donc, là-dessus, on fait tout en notre pouvoir pour être capable de
répondre à cette problématique. Il y a des organismes, aussi, qui sont
financés. Alors, j'y reviendrai.
M. Paradis : ...notamment de
la lutte au proxénétisme, mais je vois aussi une diminution des ressources pour
l'Escouade intégrée de lutte au proxénétisme, d'ailleurs, dont les membres sont
passés de 16 à 10. Pas de besoin... Au Québec, pas de sommes additionnelles
pour les besoins ponctuels. Même chose pour les agressions sexuelles. Les
statistiques...
Le Président (M.
Bachand) : Pour 20 secondes...
M. Bonnardel : Oui, bien,
rapidement, il y a certains membres du SPVM qui se sont retirés qui ont été
remplacés par ceux de la Sûreté du Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Un dernier commentaire? 10 secondes.
Ça va? Merci beaucoup.
Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
pour 22 min 30 s, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci. Juste
pour être claire, lors de notre dernier bloc, je sais que le ministre a dit
qu'il n'est pas prêt à revoir l'évaluation de comment que nous allons financer
les municipalités en ce qui concerne la sécurité publique, mais je veux juste
que ce soit clair pour les chiffres. Les municipalités desservies par la SQ ont
reçu des services de la SQ d'une valeur de 776 millions en 2023, mais
n'ont pas eu à payer que 338 millions, soit un financement de près de
50 % des coûts de leur service de police. Ça fait que c'est ça, l'écart
qu'ils souhaitent corriger parce que c'est le même service, mais il y a des
gens qui paient moins cher. Ça fait qu'ils souhaitent avoir une révision. Mais
je comprends que vous avez dit que ça ne fait pas partie de vos plans. Je vais
leur laisser mener la bataille.
• (14 h 40) •
Dans les deux dernières années, M. le
ministre, le coroner a déposé plusieurs rapports suite à des décès impliquant
l'alcool au volant. On a d'abord demandé d'analyser la possibilité d'abaisser
la limite d'alcool à 0,05 et ensuite on a demandé d'abaisser la limite à
imposer des sanctions administratives. Et, la semaine dernière, le coroner a
publié un autre rapport, et ce rapport est particulièrement troublant. La
police a arrêté un homme une heure avant qu'il ne tue deux... qu'il ne tue
un motocycliste. La police n'avait pas pu intervenir parce qu'il n'y avait pas
de sanction de 0,05. Le coroner dit que, si les sanctions administratives
comparables à celles existant ailleurs au pays avaient été en vigueur au Québec
en 2020, les policiers auraient pu procéder à la suspension immédiate du permis
de conduire et la saisie du véhicule lors de l'interception, ce qui aurait
permis d'éviter l'accident. Puisque nous avons la chance d'avoir le coroner
avec nous aujourd'hui, j'aimerais avoir son avis en ce qui concerne l'avis face
aux recommandations et la position du gouvernement.
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, la
réponse à ça, je l'ai déjà donnée. Comme ancien ministre des Transports, on me
l'avait déjà posée. On a fait le choix, on a fait le choix, voilà plusieurs
années au Québec, d'avoir des mesures coercitives plus importantes pour ce qui
est du point... bien, de la consommation d'alcool au volant, que ce soit...
c'est consommation zéro pour le permis de conduire des jeunes dès qu'ils ont un
nouveau permis. Même chose pour un ajout de classe. Même chose pour ceux qui
conduisent un taxi. Même chose pour ceux qui conduisent des autobus, des
autobus scolaires. Récidivistes de l'alcool au volant, l'antidémarreur
éthylométrique, c'est à vie. Véhicules lourds aussi, je l'avais oublié. Donc,
ce sont des mesures coercitives qui sont dans les plus sévères, mesures pénales
aussi immensément sévères.
Donc, on a fait ce choix. C'est vrai
que... Puis j'offre toutes mes pensées à la famille du disparu. Mais on a fait
le choix au Québec, donc, d'aller de ce côté. C'est ce qu'on va continuer de
faire pour être <capables...
M. Bonnardel :
...ce
qu'on va continuer de faire pour être >capables de s'assurer... Puis, je
dirais, le risque...
Mme Maccarone : Merci.
M.
Bonnardel
:
Oui. O.K. Je reviendrai.
Mme Maccarone : Merci. Mais,
juste en fin de semaine, il y avait deux adolescents qui ont été frappés par un
chauffard qui était... je ne sais pas s'il était au-dessus de la limite, mais
on a des preuves que le 0,05 a un effet pour réduire la consommation d'alcool.
Puis on est la seule province, le territoire au Canada qui n'applique pas le
0,05. Est-ce que ça veut dire que je ne peux pas avoir un entretien avec le
coroner pour avoir son avis?
M. Bonnardel : Bien, vous
avez la recommandation du coroner, ce n'est pas plus compliqué que ça...
Mme Maccarone : Ça fait que
vous refusez que je parle avec?
M. Bonnardel : ...la
recommandation du coroner.
Moi, je vous donne la position du
gouvernement. Je vous explique aussi que, bon an, mal an, on fait entre 18 000
et 21 000 opérations contre l'alcool sur le territoire québécois,
autant du côté de la Sûreté du Québec, des corps de police municipaux. Je
disais tantôt, juste avant de terminer, le risque zéro n'existe pas, mais le
bilan routier au Québec, grâce à ces décisions, s'améliore, s'améliore d'année
en année. On a de plus en plus... Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, on a de plus
en plus de véhicules sur la route, la population augmente, et le bilan
s'améliore. Quand on se compare aux années 70, on est loin, loin, loin de
ce qu'on vivait voilà une cinquantaine d'années.
Alors, le choix qu'on a fait, je le
répète, c'est d'avoir, donc, une consommation zéro alcool pour les nouveaux
conducteurs, consommation zéro alcool pour ceux qui font un ajout de classe,
pour ceux qui font camions lourds, autobus scolaires, taxis. Voilà.
Mme Maccarone : Oui, je vous
entends, mais ça reste que, dans les faits, on est la seule province ou
territoire qui n'applique pas le 0,05. Puis on sait que c'est la recommandation
de plusieurs partenaires, plusieurs gens qui sont ici, avec nous, au salon
rouge, aujourd'hui. C'est pour ça que j'aurais voulu parler avec le coroner, ça
fait partie des recommandations.
Vous, vous parlez de... on a autant
d'interventions, mais Le Soleil a publié un article inquiétant le
18 février dernier, qui disait que les policiers baissaient la garde face
à l'alcool au volant, et je cite l'article :
«Des patrouilleurs contraints d'ignorer
des conducteurs suspects. Des barrages routiers plus rares. Une surveillance
réduite à la sortie des bars. À travers le Québec, des policiers débordés par
des appels et ralentis par la lourdeur administrative témoignent d'un relâchement
de la lutte contre la conduite avec des facultés affaiblies.
«"La répression pour l'alcool au
volant, c'est devenu secondaire." En 10 ans, environ 4 000 conducteurs
de moins ont vu leur permis de conduire suspendu à la suite d'une infraction
liée à la conduite avec les facultés affaiblies.»
Comment est-ce que le ministre explique
ça? Puis est-ce que vous êtes inquiet?
M. Bonnardel : Je vais être
sincère avec vous, là, on n'a pas le droit de baisser les bras, on n'a vraiment
pas le droit de baisser les bras. S'il y a des corps de police municipale qui
nous écoutent, des gestionnaires, la Sûreté du Québec est là, ils sont là. Puis
je vous l'ai répété, bon an, mal an, là, c'est 18 000, 21 000 opérations
sur le terrain pour trouver ceux qui consomment de l'alcool. On est les plus
sévères, je vous dirais même, au Canada pour le zéro alcool, le zéro alcool.
Donc, les corps de police municipaux, la Sûreté
du Québec, puis je le dis en regardant la caméra, ils n'ont pas le droit de
baisser les bras. Il faut continuer d'avoir ces opérations terrain et de
s'assurer d'avoir... Bien, premièrement, les policiers sont là. Pas qu'il en
manque, je vous l'ai répété tantôt, on est presque au plein-emploi du côté de
la Sûreté du Québec. On forme de plus en plus de policières et de policiers
recrus à l'École nationale de police. Il n'y a aucune raison qu'on ne fasse pas
le travail.
Mme Maccarone : Pourquoi ne
pas leur équiper, d'abord? Je comprends que vous dites qu'on ne peut pas
baisser les bras, mais les faits sont là.
Dans le même article, on dit qu'«en neuf
ans la Sûreté du Québec a rapporté environ 1 140 infractions de moins
liées à la conduite avec des facultés affaiblies», parce qu'ils ont dit qu'il y
a la lourdeur administrative qui est trop pour eux. Puis ils souhaitent avoir
le 0,05 pour faire exactement ce que vous êtes en train de dire. Ça fait partie
des recommandations.
Ça fait qu'on ne doit pas baisser nos bras.
Pourquoi que vous ne leur équipez pas avec la manœuvre d'agir?
M. Bonnardel : Mais on ne peut
pas nécessairement faire une corrélation, là, parce qu'il y a de moins...
Mme Maccarone : Bien, c'est
la corrélation, M. le ministre.
M. Bonnardel : ...parce que,
vous savez, les règles qu'on a mises en place pour le zéro alcool pour nos
jeunes, en tout cas, dans mon entourage, je ne sais pas si c'est pareil pour
ceux qui sont avec nous, là, il y a de moins en moins de jeunes, surtout de jeunes,
qui consomment. Il y a de moins en moins de jeunes qui consomment, puis... qui
sont sensibilisés aux risques de l'alcool au volant. Je ne dis pas que, les
plus vieux, on ne faisait pas attention, là, mais il y a de moins en moins de
jeunes.
Donc, moi, je vois ma belle-fille, je vois
ses amis, je vois les chums qui partent puis que le conducteur désigné, c'est
réglé, là, c'est réglé. Donc, il n'y a pas nécessairement une <corrélation...
M. Bonnardel :
...conducteur
désigné, c'est réglé, là, c'est réglé. Donc, il n'y a pas nécessairement une >corrélation
à faire dû au fait qu'il y aurait, logiquement, moins de personnes qui ont
perdu leur permis.
Moi, je vous dis que les opérations
terrain sont subséquentes, sont importantes. Ils doivent continuer de l'être.
Et les policiers, policières doivent continuer d'être vigilants, en majuscules,
pour s'assurer d'arrêter ceux qui, malheureusement, continuent de croire que de
conduire en conduisant, c'est...
Mme Maccarone : ...ils
parlent. Ce n'est pas pour rien que toutes les autres provinces l'ont instauré
puis qu'ils l'ont mis en place. On est les seuls qui ne le met pas en place.
C'est parce qu'on sait que ça fonctionne. C'est la recommandation du coroner,
c'est la recommandation de la SQ, qui sont ici avec nous. Alors, je comprends
mal pourquoi nous, on ne va pas poursuivre.
L'avis de la SQ... On a déposé un projet
de loi, le Parti libéral du Québec, on a déposé un projet de loi pour venir
introduire des sanctions administratives lorsqu'une personne conduit avec le
0,05 alcool dans le sang. Le coroner a fait des recommandations à cet
effet. La SAAQ ont dit qu'ils sont prêts. Nous avons vérifié si la SQ avait
étudié la question. Puis, selon un document obtenu via l'accès à l'information,
la SQ croit que le Québec pourrait avoir une diminution de 10 à 14 collisions
annuelles, mortelles annuelles, dont quatre à six sur le territoire de la SQ,
de moins. Bien, qu'est-ce que vous répondez à ça? Est-ce que vous avez pris
connaissance des trois avis produits par la SQ en ce qui concerne l'alcool au
volant?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Comme je vous
l'ai dit, il y a eu des périodes où... je ne me souviens plus, en tout cas, il
y a un tableau, là, que j'ai vu voilà quelques mois déjà, qui démontrait les
opérations terrain entre les corps de police municipaux puis la Sûreté du
Québec. La Sûreté du Québec a été, bon, dans un moment où il y avait des moyens
de pression, donc on ne comptabilisait pas les opérations terrain. Mais ce que
je peux vous assurer, c'est que, dans les 10... huit, 10 dernières années,
les opérations terrain des corps de police municipaux et de la Sûreté du Québec
ont été importants. Est-ce qu'il y en a eu moins pendant la pandémie? Assurément.
Assurément. Il y avait moins de monde... Il n'y avait pas de monde sur nos
routes. Puis c'était... c'était, pendant deux ans, immensément... immensément
difficile.
Mme Maccarone : Est-ce que vous
avez pris connaissance? Est-ce que vous avez pris connaissance des trois avis?
M. Bonnardel : Bien, je suis
conscient, je suis conscient, mais je vous dis que la décision qu'on a prise,
c'est une décision où on a décidé d'être immensément sévères sur le zéro
alcool, sur le zéro alcool. Donc, à la fin, à la fin, même si vous me dites...
Coroner, oui, je comprends, le coroner a une recommandation. La Sûreté du
Québec peut nous dire une chose, les corps de police peuvent nous dire une
chose. La décision qu'on a prise, c'est celle d'aller au zéro alcool avec des
mesures coercitives plus fortes.
• (14 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée, s'il vous
plaît.
Mme Maccarone : Ma question
est simple : Est-ce que vous avez lu les avis, oui ou non?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme Maccarone : Est-ce que
vous avez lu les avis, oui ou non?
M. Bonnardel : Oui, oui. Oui,
mais, écoutez, tout ce qu'on me donne, tout ce qu'on me donne...
Mme Maccarone : Et est-ce que
vous êtes en accord, d'abord, avec les énoncés de la SQ?
M. Bonnardel : La question,
ce n'est pas d'être d'accord ou pas d'accord, c'est ce qu'on décide de mettre
en place comme gouvernement. Alors, moi, on m'anime d'information, là. On me
donne : Bien, voici ça, voici b, voici c. Qu'est-ce qu'on fait avec ça?
Alors, on a... on regarde. C'est une orientation nationale... bien,
«nationale», le Québec, pas le Canada, mais le Québec, puis on se dit :
Bien, comment on peut être meilleurs? Quelle décision on doit prendre pour
protéger la population puis s'assurer que le travail soit fait?
Mme Maccarone : ...recommandations
qui vous disent comment être meilleurs, il y a trois avis qui ont été produits
par la SQ, mais on cache les impacts et les recommandations. Ça fait que est-ce
que le ministre peut déposer les documents décaviardés?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre peut déposer les documents décaviardés? Parce que, si c'est sincère,
puis on souhaite améliorer les taux, puis avoir moins de décès, avoir moins
d'histoires comme on a entendu, en fin de semaine, des deux jeunes adolescents
qui ont été frappés par un chauffeur chaud, est-ce que... est-ce qu'on peut
avoir les documents décaviardés puis savoir c'est quoi, exactement, les
recommandations de la SQ puis aller vers l'avant pour le bien-être de toute la
société québécoise?
M. Bonnardel : Bien là, il
faudrait le demander à la SQ, là. Ça, c'est des documents qui leur
appartiennent. Ce que je peux vous donner comme stats, c'est les arrestations
où vous dites...
Des voix : ...
M. Bonnardel : Bon, bien,
dossiers de capacité de conduite facultés affaiblies, là, on a quand même
augmenté, là, de 2021... 2020, même, à 2024, on est passés de 5 360 à
6 500.
Mme Maccarone : ...des
documents décaviardés. Est-ce que c'est possible? Vous avez dit que je peux me
référer à la SQ. Ça fait que est-ce que Mme Beausoleil peut me donner ces
documents?
M. Bonnardel : Bien, c'est
des documents qui sont... Assurément, s'ils ont été caviardés, c'est parce
qu'il y a des documents... il y a des informations qui sont... qui ne peuvent
pas être... qui ne peuvent pas être données... données comme telles aux élus, à
la population. Donc, si elle avait pu... si la Sûreté du Québec avait pu vous
les donner, elle vous les donnerait. S'ils ont été caviardés, c'est parce qu'on
ne peut pas le faire.
Mme Maccarone : C'est quand
même vous, le ministre. Puis votre collègue la ministre des Transports a quand
même décaviardé des documents pour la SAAQ. Ça fait qu'on a eu de l'information
de l'autre ministère. Alors, je ne comprends pas pourquoi que vous, vous n'avez
pas la même marge de manœuvre.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Bien, c'est ça.
L'information, je ne vous répéterai pas ce que je viens de dire là, là, vous
l'avez.
Mme Maccarone : Mais est-ce
que Mme Beausoleil peut nous répondre? C'est quoi, les <recommandations...
Mme Maccarone :
...Mme Beausoleil
peut nous répondre? C'est quoi, les >recommandations de la SQ en ce qui
concerne l'alcool au volant puis le 0,05?
M. Bonnardel : Je vous l'ai
répété : que l'information vienne de la SQ, vienne de Montréal, vienne de
Québec, vienne de Longueuil, Laval ou du coroner, moi, je...
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, c'est un non? Je ne peux pas avoir un entretien avec Mme Beausoleil
pour avoir son avis?
M. Bonnardel : Bien, tantôt,
je vous souhaitais que vous ayez une information, vous n'étiez pas trop
d'accord. Là, je vous dis, regardez, l'information qu'elle ne pouvait vous
donner, vous ne les aurez pas plus, vous ne les aurez pas plus. Donc, même si
je laisse la parole à Mme Beausoleil, vous ne pourrez pas les avoir.
Mme Maccarone : Ça fait que
vous êtes en train de dire que vous savez qu'est-ce qu'elle va répondre sans
même lui donner la parole?
M. Bonnardel : Bien, je vous
dis que, l'information, si vous aviez pu l'avoir, si ça a... si on avait pu
vous donner cette information sans que ce soit caviardé, bien, vous l'auriez.
Mme Maccarone : Bien, on va
tenter la chance, M. le ministre, elle est là.
M. Bonnardel : Bien,
regardez, on prend une minute. Je vous la donne.
Mme Maccarone : Je souhaite
savoir l'avis de la SQ en ce qui concerne l'alcool au volant puis le 0,05.
M.
Bonnardel
: Je
vous la donne. Allez-y.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme Beausoleil.
Mme Beausoleil (Johanne) : Merci.
Alors, pour le 0,05, l'avis de la Sûreté... Bien, en partant, on est conscients
que ça appartient au législateur de légiférer, donc on respecte les décisions
qui sont prises. On a regardé, effectivement, de l'étalonnage, ce qui se
faisait ailleurs, puis, vous avez raison, c'est le 0,05, avec des sanctions
administratives.
Par contre, ce qui est important aussi de
dire, c'est que les observations aux bilans routiers des autres provinces ont
stagné cinq ans ou six ans après l'adoption du 0,05. Donc, les changements sont
vraiment au début, mais après ça il n'y a plus de valeur ajoutée qui a été
significative au niveau des autres provinces.
Donc, on est allés dans des
recommandations, nous, de stratégie à long terme concernant la diversité de nos
actions sur le territoire, sur le réseau routier. On a quand même fait, cette
année, 8 863 barrages routiers. On a effectivement... nos équipes
sont sur le terrain, dans les bars. On est allés dans les bars plus que jamais
au cours de la dernière année.
Donc, le 0,05, c'est le législateur qui
prend la décision. Au niveau de la Sûreté, on est là pour appliquer. Ce qu'on
dit, c'est : Il peut y avoir un... C'est ça.
Mme Maccarone : ...j'ai très
peu de temps.
Mme Beausoleil (Johanne) : Aucun
problème.
Mme Maccarone : Mais est-ce
que vous accepterez, d'abord, de déposer le document décaviardé uniquement pour
les membres de la commission, d'abord?
Mme Beausoleil (Johanne) : S'il
a été caviardé, il y avait des raisons soit attitrées à la sécurité ou il y
avait des calculs manuels qui étaient nécessaires, donc on n'avait pas les
données non plus manuellement.
Mme Maccarone : Merci. Je
répète qu'il y a quand même la SAAQ qui a décaviardé de l'information qu'ils
ont partagée avec les élus pour être en mesure de savoir les positions.
L'alcool au volant... puis aussi le
ministère, on sait que le coroner s'est prononcé à plusieurs reprises. La SAAQ
est prête, la SQ a dit que ça va sauver des vies, puis le ministère de la
Sécurité publique dit qu'ils ne sont pas prêts à agir. Alors, nous... On refuse
l'accès aux documents. Moi, je veux savoir est-ce que le ministre est prêt
à au moins s'engager à regarder le 0,05, pour aller vers l'avant ou appeler le
projet de loi de mon collègue.
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, ce n'est pas nous, la sécurité routière, c'est le ministère des
Transports. Donc, c'est à la... ma collègue à vous... à répondre à cette
question.
Maintenant, la réponse que moi, je vous
donne, c'est la réponse du gouvernement. C'est une décision que même moi, quand
j'étais ministre des Transports, j'ai évoquée publiquement, plus d'une fois,
que je répète aujourd'hui. Ma collègue a répété la même chose que moi aussi, je
pense, à la question voilà une semaine ou deux déjà. On a pris la décision
d'avoir des mesures coercitives avec le zéro alcool, immensément sévères,
immensément sévères, puis c'est ça qui fait, aujourd'hui, qu'on a un bilan qui
est stable, mais qui s'améliore légèrement, légèrement, légèrement, avec le
nombre de véhicules en augmentation.
Mme Maccarone : On sait que
vous avez déjà eu une étude, puis il y a un document qui est sur votre bureau.
On souhaite avoir accès à ce document. On a fait une demande d'avoir les notes,
analyses, études et tout autre document produit par le ministère de la Sécurité
publique concernant la possibilité d'abaisser la limite à 0,05, et on s'est
fait dire qu'il y a un document qui était visé par notre demande. Toutefois, on
n'a pas accès à ce document parce que c'était destiné exclusivement pour le ministre.
Alors, est-ce que le ministre s'engage à partager ce document avec, au moins,
les membres de la commission pour comprendre c'est quoi, l'avis du ministère en
ce qui concerne le 0,05?
M. Bonnardel : Non, non, mais
c'est des documents à l'interne, ça, Mme la députée, là. Donc, bonne...
bien essayé, mais c'est notre document à l'interne.
Mme Maccarone : C'est un
document à l'interne, mais qui parle quand même... Vous, vous dites que ce
n'est pas votre <rôle...
Mme Maccarone :
...vous
dites que ce n'est pas votre >rôle, que c'est Transports, mais vous avez
quand même demandé un document, une enquête pour expliquer ça devrait être quoi,
la position du ministère de la Sécurité publique. Alors, vous avez quand même
une opinion. Vos employés, les fonctionnaires de votre ministère ont une
opinion. Ils vous ont fourni un document. Alors, c'est dommage qu'il y a ce
manque de transparence de partager de l'information parce que c'est quelque
chose qu'on sait très bien qui peut sauver des vies. On a des preuves de ça.
Il y a aussi... je souhaite savoir, le
comité de concertation. On sait qu'il y a un comité de concertation en matière
de capacité de conduite affaiblie. Est-ce que le gouvernement peut déposer les
recommandations au moins de ce comité?
M. Bonnardel : Ce n'est pas
un comité, ça, qui est au MTMD, ça?
Mme Maccarone : Non, c'est le
comité de concertation en matière de capacité de conduite affaiblie.
M.
Bonnardel
:
Au MSP?
Mme Maccarone :
Question 2 dans les renseignements particuliers.
M. Bonnardel : On siège
peut-être sur ce comité, mais ça ne veut pas dire que c'est notre comité, là.
Je vais aller quand même aux sources.
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
peut avoir une copie de ce document? Puis c'est les recommandations du comité.
M. Bonnardel : Bien, je vais
aller vérifier, mais je suis pas mal certain que c'est un comité sur lequel on
siège, mais pas mal sûr que c'est au ministère des Transports.
Mme Maccarone : Est-ce qu'on
a la réponse sur la diminution du nombre d'enquêteurs de la SQ? En passant, M.
le ministre, on avait posé, avant la pause, la question.
M. Bonnardel : Du nombre
d'enquêteurs de la SQ?
Mme Maccarone : Sur le... sur
le crime organisé. Non? O.K. On attend toujours.
M.
Bonnardel
:
Non.
Mme Maccarone : C'est parfait.
On va continuer, pas parce qu'on ne veut pas avoir, la réponse, M. le
Président, on attend toujours la réponse. Moi, je souhaite savoir, sur le
tableau de bord des projets informationnels dans la section de projets non
ciblés, on a quand même des projets pour la billetterie électronique et rapport
d'accidents. On a vu une explosion de coûts. On avait autorisé
4,7 millions puis, là, on est rendus à presque 5,3 millions. Même
chose pour la reconnaissance faciale et empreintes digitales. On avait autorisé
2,6, à peu près, millions puis, là, on est en explosion de coûts encore une
fois. Est-ce que ça, c'est quelque chose que vous suivez de près, M. le
ministre? Est-ce que vous savez qu'est-ce qui se passe?
• (15 heures) •
M. Bonnardel : Là, je pense
que vous parlez du projet de reconnaissance faciale, empreintes digitales.
Mme Maccarone : Mais aussi la
billetterie électronique et rapport d'accidents.
M. Bonnardel : Oui, mais il
était électronique. Bon, pour ce qui est du projet de reconnaissance faciale,
on me dit que les coûts sont respectés. On est quand même... oui, on est
légèrement en retard. On devrait livrer ce projet, si on me confirme... en tout
cas, qu'on m'a confirmé, d'ici le début de l'été, d'ici le début de l'été. Si vous
voulez de l'information additionnelle, je peux vous... demander à
Mme Beausoleil. Puis, du côté... du côté de... billets électroniques et
rapport d'accidents, on a une légère augmentation du coût aussi, qui est passé
de 4,6 millions à 5,2 millions, qui devait être terminé l'année
passée, mais il va être terminé, si tout va bien, en tout cas, ce qu'on me
donne comme information, en mars 2026.
Mme Maccarone : Est-ce qu'on
peut avoir de la mise à jour des coûts autorisés pour la reconnaissance
faciale? Parce qu'on a vu qu'il y avait un article qui avait sorti cette
semaine, mais on n'a pas les vrais chiffres.
M. Bonnardel : On me dit que
les coûts sont respectés, mais je peux vous sortir...
Mme Maccarone : Mais les
coûts d'aujourd'hui.
M. Bonnardel : ...je peux
vous sortir les chiffres aujourd'hui, là, d'ici la fin, là. C'est la SQ qui va
nous le donner, là.
Mme Maccarone : Parfait.Il
n'y a personne qui répond? C'est ça? On va attendre pour le chiffre. C'est bon.
La révision de la P-38, on est rendus où?
Ça fait deux ans, M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, ça,
c'est une bonne question, mais ce n'est pas dans notre cour, c'est du côté des
Services sociaux. Alors, je n'ai pas l'échéancier. L'année passée, je pense que
vous m'aviez posé la question. Selon ma connaissance, je pense que,
l'automne 2025, on devrait avoir... Je dis «je pense».
Mme Maccarone : Mais vous ne
trouvez pas que vous ne devez pas avoir un rôle important au sein de ce comité
puis l'examen, étant donné l'impact sur nos policiers? Je vois que le ministère
ne siège sur aucun comité pilote par le MSSS concernant la révision du P-38.
Pourquoi?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, on a émis nos recommandations, nos commentaires pour ce qui est
de P-38. Donc, même si on n'est pas partenaires assis à la table, notre parole
est importante pour la suite des choses. Puis on laisse notre collègue, mon
collègue des Services sociaux, préparer, donc, la suite des choses pour P-38.
Mme Maccarone : Est-ce que
vous pouvez déposer une copie de vos...
Le Président (M.
Bachand) :...député de Laurier-Dorion,
pour 14 min 51 s, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Je voudrais continuer sur le thème sur lequel on a fini ce matin, la
question de formation des corps policiers en cas d'intervention... lors des
interventions en cas de <santé...
>
15 h (version révisée)
<17953
M.
Fontecilla :
...de formation des corps policiers en cas d'intervention...
lors des interventions en cas de >santé mentale, le coroner Luc Malouin
recommandait déjà en 2022 que le ministre enchâsse dans un règlement l'obligation
de requalification et formation annuelle pour les policiers en matière de
désescalade et de communication tactique.
La question était très précisément :
Est-ce que vous avez enchâssé dans le règlement cette recommandation-là?
M. Bonnardel : Bien, chaque
corps de police, que ce soit la Sûreté du Québec ou les corps de police
municipaux ont le devoir de s'assurer de requalification. On en parlait tantôt
pour ce qui est du tir, pour ce qui est des agents chimiques. Donc, s'il y a requalification
à faire pour les corps de police pour spécifiquement des besoins x, y, z,
bien, c'est aux corps de police d'y répondre, d'y répondre spécifiquement, à la
Sûreté du Québec d'y répondre aussi. Si vous souhaitez une réponse, on peut
permettre une minute... une minute à Mme Beausoleil. C'est comme vous le
souhaitez. Sinon, ça...
Le
Président (M. Bachand) :Mme Beausoleil,
s'il vous plaît.
Mme Beausoleil (Johanne) : Vous
parlez de la formation en réponse à un état mental perturbé, donc, on a
80 % de notre personnel qui est formé. Et dans le plan, ce qui est prévu,
c'est qu'au 30 décembre l'ensemble de notre personnel, évidemment, ceux
qui sont actifs, là, pas ceux qui sont en absence quelconque, là, mais ceux qui
sont actifs seront formés.
M. Fontecilla : Très bien. C'est
parfait que la Sûreté du Québec ait procédé à mettre en place cette
recommandation-là. Mais la recommandation du coroner s'adresse spécifiquement
au ministre de la Sécurité publique, au règlement qui englobe l'ensemble des
corps... des corps policiers. Est-ce que vous entendez étendre cette
obligation-là à l'ensemble des corps policiers du Québec?
M. Bonnardel : Bien, je ne
peux pas répondre pour les corps de police... les corps de police municipaux,
là. Mais, si la Sûreté du Québec a 80 % de ses policiers qui sont formés,
je pourrais aller chercher l'information pour les corps de police municipaux
pour savoir si la majorité ou non ont participé, donc, à cette requalification
spécifique, donc, à ceux qui ont une problématique... bien, pour accompagner,
donc, les policiers dans le cas d'une intervention problématique avec l'état
mental perturbé, là.
M. Fontecilla : Donc, il y a
la qualification... Oui, j'accepte, si vous pourriez nous donner cette information-là,
quel est le pourcentage de corps de police du Québec qui ont procédé à
enchâsser cette obligation-là. Et il y a aussi la requalification. Est-ce que, dans
ce domaine-là, est-ce que la qualification est suivie de requalification
régulière sur ce domaine-là?
M. Bonnardel : Bien, sur le
même cas, là?
M. Fontecilla : Oui.
M. Bonnardel : Sur l'état
mental perturbé ou sur les armes?
M. Fontecilla : Sur le même
cas.
M. Bonnardel : Bien, sur le
même cas, là, donc c'est l'information que je vais aller chercher du côté des
corps de police municipaux. Vous avez la réponse de la Sûreté du Québec à la
hauteur de...
M. Fontecilla : Je pose la
question : Est-ce qu'il y a l'aspect requalification aussi, là, c'est-à-dire
le maintien des compétences?
Mme Beausoleil (Johanne) : Pas
au niveau du REMP. Par contre, vous la retrouvez sur certaines sessions de
sensibilisation sur différentes actions de désescalade dans le cadre de l'emploi
de la force. Mais le REMP n'a pas de requalification, la réponse à un état
mental perturbé.
M. Fontecilla : Très bien.
Merci, madame.
Le Président (M.
Bachand) :Vous allez vérifier, vous allez
transmettre l'information à la commission?
M. Bonnardel : Oui, pour la requalification
aussi et la qualification nécessaire...
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Merci.
M. Bonnardel : ...ou la
formation, devrais-je dire, pour ce point précis, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député, s'il vous
plaît.
M. Fontecilla : Est-ce que...
Puisque deux personnes sont décédées dans ces circonstances-là, des personnes
avec un état mental perturbé sont décédées depuis le début de l'année, ça ne
vous paraît pas important, M. le ministre, d'insister beaucoup sur cet
aspect-là de la formation des policiers et policières?
M. Bonnardel : Bien, chaque
cas est un cas immensément triste. La plupart du temps, quand il y a mort d'une
personne en présence d'un policier ou d'une policière, le Bureau des enquêtes
indépendantes va faire enquête, faire enquête sur la situation, va... va
vérifier si, je vais dire, le protocole ou les protocoles ont été suivis de A à
Z. Donc, là-dessus, là-dessus, c'est immensément, immensément triste quand des
situations comme celles-là arrivent, mais je peux vous assurer que, pour nous,
c'est... c'est immensément important.
Puis je fais le clin d'oeil que j'ai fait
juste avant le dîner, quand vous posiez une question sur l'accompagnement que
les policiers ont avec les travailleurs sociaux du côté de la Sûreté du Québec,
du côté... du côté des corps de police municipale, on a annoncé une somme de 9 millions
sur trois ans, là, voilà quelques semaines déjà, pour accompagner les nouveaux
corps de police qui n'y participaient pas, dont les corps de police
autochtones, qui sont parties prenantes, là, donc, maintenant, là, puis qui
souhaitent... qui ont compris... pas qui ont compris, qui ont vu les bienfaits,
les bienfaits de cet accompagnement avec les travailleurs sociaux dans... du
côté de la Sûreté du Québec, du côté des corps de police municipaux.
Donc, autant il y a eu du financement des
services sociaux, puis ça, je me souviens, c'était une cinquantaine de millions
dans la première année du mandat 2023, et le MSP met aussi des sommes
conséquentes. Donc, aujourd'hui, la majorité, sinon la <totalité...
M. Bonnardel :
...la
majorité, sinon la >totalité des corps de police autochtones ou presque,
les municipaux ont tous et toutes ou presque participé, donc, à cet accompagnement
de travailleur social sur le terrain, qui, ma foi, donne aujourd'hui des
résultats importants.
M. Fontecilla : Très bien. Est-ce
que vous avez inclus aussi cette obligation-là à... tel que proposé par le
rapport du coroner, les préposés du 9-1-1?
Une voix : ...
M. Bonnardel : O.K., la
formation pour les préposés du 9-1-1, je ne crois pas. Je ne veux pas
m'avancer, là, mais je ne...
M. Fontecilla : Pour les
personnes avec un état mental perturbé.
M. Bonnardel : Je ne crois
pas.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous pensez... parce que c'est une recommandation, est-ce que vous pensez
donner suite à cette recommandation-là qui date déjà depuis trois ans presque?
M. Bonnardel : Bien là, les
employés... il y a des employés du 9-1-1 qui viennent du côté de la Sûreté du
Québec, il y a les organisations ou les organismes sans but lucratif qui sont
financés par aussi les municipalités, donc ce serait à eux de vérifier si le besoin
est de formation additionnelle dans ce cas-ci. Mais sincèrement, j'ai... on n'a
pas eu... en tout cas, c'est à vérifier, là, mais ce n'est pas arrivé très
souvent, sinon pas du tout, où il y a eu d'occasions où le policier ou la
policière a été mal, je crois, mal informé face à une situation. Ces gens qui
sont au 9-1-1 ont une expérience plus souvent qu'autrement conséquente avec les
différentes situations. Je pense que vous le mesurez, vous le savez. Donc, à ma
connaissance, on n'a pas eu d'informations qui pourraient nous laisser croire
que la formation était inadéquate pour ceux qui répondent au 9-1-1 dans ce
cas-ci.
M. Fontecilla : Très bien. Mais
je vous rappelle, M. le ministre, que dans le cas de l'enquête du coroner de...
du décès de M. Pierre Coriolan, ça a été expressément nommé, mauvaise
communication et la nécessité, c'est une recommandation du coroner, de
former... de former les préposés du 9-1-1 dans les cas d'interventions auprès
des personnes avec un état mental perturbé. Est-ce que je comprends que, pour
vous, ce n'est pas nécessaire?
M. Bonnardel : Bien, ce n'est
pas que ce n'est pas nécessaire, je vais aller pousser la réflexion un petit
peu plus loin avec mes équipes dans les prochaines heures, juste pour voir si
on a eu des informations qui nous laissent croire que...
Une voix : ...
M. Bonnardel : Oui, c'était
surtout le... votre point mentionnait surtout la formation pour le déploiement
des formations de maintien des compétences pour les répartiteurs de la Sûreté
du Québec.
M. Fontecilla : C'est ça.
M. Bonnardel : Pas pour tout,
c'est ce qu'on... en tout cas, c'est ce qu'on m'indique, là.
• (15 h 10) •
M. Fontecilla : Ici, j'ai...
à la... les recommandations au ministre de la Sécurité publique du Québec,
d'ajouter dans les formations aux préposés du 9-1-1 des notions d'intervention
devant les personnes en crise ou dont l'état mental est perturbé, incluant des
notions de désescalade. Ça ne mentionne pas spécifiquement la Sûreté du Québec.
M. Bonnardel : Je vais aller
confirmer, je vais aller confirmer tout ça, mais, comme je vous l'ai dit, là...
M. Fontecilla : Tout à fait,
mais j'aimerais ça que...
M. Bonnardel : ...on ne
s'engage à rien, je ne m'engage à rien cet après-midi, mais c'est quand même,
c'est quand même...
M. Fontecilla : Si vous
pouvez nous...
M. Bonnardel : ...une
recommandation qui me... qui me titille, là.
M. Fontecilla : O.K., si vous
pouvez nous informer sur les... votre intention concernant ce sujet-là.
Écoutez, je vais aller du côté du bilan des enquêtes indépendantes. Depuis le
1er janvier dernier, 13 enquêtes ont été ouvertes, 10 personnes
sont décédées depuis le début de l'année. Dans la fin de semaine du
30 mars dernier, il y a... il y a quelques semaines, trois décès suite
à... dans une seule fin de semaine, suite à une intervention policière. Cela
affecte, évidemment, les proches, les communautés qui sont... dans lesquelles
vivent ces personnes sont aussi traumatisées. Et on a besoin de transparence
pour garder le lien de confiance envers les corps policiers, le principal
mécanisme étant le Bureau des enquêtes indépendantes, mais il y a des voix qui
critiquent le manque de transparence dans les communications publiques du
Bureau d'enquêtes indépendantes.
La Cour supérieure, dans le cas de Koray
Kevin Celik, en 2021, la Cour supérieure du Québec a jugé que le Bureau d'enquêtes
indépendantes avait manqué d'indépendance et d'impartialité en relayant, dans
son communiqué, uniquement la version policière des faits, en ignorant celle
des parents, pourtant témoins directs de l'intervention.
Est-ce que, M. le ministre, vous êtes prêt
à modifier le Règlement sur le déroulement des enquêtes afin d'obliger le
Bureau d'enquêtes indépendantes à publier des rapports d'enquête exhaustifs et
anonymisés, même lorsque le DPCP ne porte pas d'accusation?
M. Bonnardel : M. le député...
bien, premièrement, je veux saluer Mme Bishop. Ce sont ses premiers
crédits. Elle vient d'hériter des rênes du BEI. Si vous le souhaitez...
Une voix : Lundi.
M. Bonnardel : Lundi, oui,
c'est tout nouveau, tout chaud. Je vais lui laisser la parole, si vous le
souhaitez, deux minutes. Parce que ce qui est important pour moi, c'était de la
transparence, c'était de donner toute l'information possible face à ces
enquêtes. Vous m'avez déjà posé une question là-dessus dans les dernières
années, je vous ai répondu une chose. Vous me disiez : Oui, comment ça se
fait qu'il n'y a jamais d'accusation? Je crois sincèrement que... bien, je
crois sincèrement au travail <professionnel...
M. Bonnardel :
...Je
crois sincèrement que... bien, je crois sincèrement au travail >professionnel
que le BEI fait, l'indépendance du BEI. Et, quand ils font une analyse puis
qu'ils vérifient tous les protocoles reliés à une intervention d'une policière
ou d'un policier, bien, à la fin, si le travail a été bien fait, il a été bien
fait, heureusement ou malheureusement. J'arrête mon point là. Si vous voulez
une minute de plus pour Mme Bishop...
M. Fontecilla : Je suis tout
à fait disposé à lui donner quelques... quelques moments, très brièvement, mais
c'est une décision politique, avant tout, ce que je vous pose, c'est la
question de la transparence. Le Bureau d'enquêtes indépendantes applique la
loi. C'est très bien, ils sont très professionnels, mais ce n'est pas ça, ma
question, c'est la transparence, et ça, ça vous... ça vous revient à vous, M.
le ministre.
M. Bonnardel : Comme je l'ai
mentionné, tout ce qui peut être relié à des informations additionnelles que
nous pourrions donner, que nous pourrions donner, on va l'étudier, on va
l'étudier. Maintenant, Mme Bishop est en poste depuis quelques jours déjà.
Elle a des ambitions, elle veut amener le BEI à un autre niveau. Puis, si vous
le permettez, deux minutes, peut-être être capable de vous synthétiser...
M. Fontecilla : Écoutez, il
me reste très peu de minutes, là, moins d'une minute. J'ai une question
essentielle à vous poser et je vais vous parler des trois décès de la fin de
semaine du 30... 30 mars 2025. Il y a eu un cas, Abisay Cruz, survenu
le 30 mars. La famille demande une enquête publique. Est-ce que vous êtes
prêt à acquiescer à cette demande-là de la famille?
M. Bonnardel : Bien, ça,
c'est le Bureau du coroner qui peut nous émettre une décision si, oui ou non,
elle souhaite... elle souhaite une enquête.
M. Fontecilla : Ça vous
appartient à vous aussi comme décision.
M. Bonnardel : Oui, mais,
pour le moment, on n'a pas décidé de faire une enquête publique sur ce cas
précis.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous avez consulté le bureau... le Bureau du coroner sur la pertinence de
procéder à une enquête publique?
M. Bonnardel : On n'a pas
communiqué avec le Bureau du coroner pour ce cas précis.
M. Fontecilla : Et, si la
famille vous le demande, allez-vous le faire?
M. Bonnardel : Tout peut être
étudié quand on nous fait une demande précise.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous pourriez communiquer avec la famille pour voir c'est quoi, son... sa
volonté?
M. Bonnardel : On va certainement
prendre... Vous nous donnerez les informations après la... après l'étude des
crédits. J'imagine que vous les avez.
M. Fontecilla : S'il vous
plaît.
M. Bonnardel : Non, ça va
s'allumer tout seul, Mme Bishop.
M. Fontecilla : Sur la
transparence.
Mme Bishop (Brigitte) : Alors,
bonjour, M. le Président. M. le ministre, MM. et Mmes les députés, collègues.
À votre question, je dois vous avouer que
j'ai moi aussi suivi l'actualité. À l'époque, j'étais... je n'étais pas la
directrice du Bureau des enquêtes indépendantes.
Dans la préparation, justement, dans les
enjeux, là, qu'on voit à court terme, votre question sur la publicité de nos
rapports avec caviardage, je dois vous avouer que présentement, la façon que ça
fonctionne, c'est que, lorsque le rapport est clos, on met un sommaire. Ça, je
suis d'accord avec vous, je suis allé voir le site Internet, j'ai parlé à mes
gens, c'est ça qu'on fait.
Par contre, ce qu'on fait, c'est qu'on a
un... on a une section d'accompagnement des familles. Donc, les familles victimes,
les familles qui sont visées par ces... par ces gestes-là, la personne qui
décède, les parents de ces victimes-là, ces familles-là sont rencontrées par
notre bureau. Il est arrivé même qu'on va plus loin que divulguer un rapport,
on va leur montrer même, à leur demande, avec accompagnement... Là, on est en
train de développer, je vous promets que ça va... on va développer encore plus
grand parce le bureau rêve grand. Donc, on a des gens, on veut... on veut
accompagner avec des psychologues, des travailleurs sociaux parfois, quand on
parle de Premières Nations, avec des interprètes, mais on est allés jusqu'à
montrer les vidéos des événements. Donc, ça va plus que divulguer un rapport,
puis je pense que c'est ça, la mission du Bureau des enquêtes indépendantes, on
est collés sur le public, mais surtout sur les victimes. Donc, les gens qui
sont victimes, lorsque nos enquêtes sont terminées, elles ont accès à une
divulgation privée de l'ensemble des faits, et on va même jusqu'à, comme je
vous dis, à divulguer des choses que même certaines personnes, même certains
officiels, là, ici, n'ont pas accès.
M. Fontecilla : Je vous
remercie. Je vous remercie. Concrètement, M. le ministre, il y a... il y a un
manque de confiance envers le Bureau d'enquêtes indépendantes, et ça
n'appartient pas... ça ne concerne pas le professionnalisme des personnes qui y
travaillent, j'en suis convaincu, ils sont très professionnels, mais c'est
l'institution en tant que telle qui manque... qui subit un déficit de
confiance. Qu'est-ce que vous attendez pour renforcer la confiance du public
dans le Bureau d'enquêtes indépendantes?
M. Bonnardel : Ça, c'est le
défi que... que j'ai donné à Mme Bishop, que Mme Bishop a aussi, là.
C'est votre interprétation de signaler que certaines personnes n'ont pas
confiance au BEI. J'ai entièrement confiance au travail des professionnels qui
sont au BEI. J'ai entièrement confiance en Mme Bishop pour être capable...
Je ne veux même pas dire qu'ils ont... qu'ils ont perdu la confiance de la
population parce que, ça, c'est votre interprétation juste à vous, je la
comprends, face à des victimes qui ont émis des... qui souhaiteraient ou qui
auraient souhaité une décision différente. Ça, je comprends ça. Mais c'est son
devoir, c'est notre devoir de m'assurer... de s'assurer que la confiance est
partie prenante d'une <organisation...
M. Bonnardel :
...c'est
notre devoir de m'assurer... de s'assurer que la confiance est partie prenante
d'une >organisation aussi indépendante et aussi importante dans le rôle
qu'elles ont à jouer.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Merci beaucoup. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis, pour 22 min 22 s, s'il vous
plaît.
Mme Maccarone : Merci. M. le
ministre, je souhaite savoir s'il y a eu un suivi de la lettre de la ministre
des Transports qu'elle a envoyée à l'UPAC en ce qui concerne l'enquête de SAAQclic.
Ça fait deux mois depuis qu'elle a envoyé sa lettre, le 24 février, puis
elle a reçu une réponse positive de la commissaire intérim le 25 février.
M. Bonnardel : Bien, ça,
c'est de... Moi, je ne communique pas avec l'UPAC pour savoir s'il y a des
informations ou non, là. Je pense que vous vous doutez de ma réponse, là, il y
a un mur de Chine entre l'UPAC et moi-même. Donc...
Mme Maccarone : Mais
l'UPAC... le commissaire par intérim, il est avec nous, est-ce qu'on peut lui
poser la question?
M. Bonnardel : Me René.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Consentement. Oui, maître, veuillez vous présenter officiellement, s'il vous
plaît.
M. René (Éric) : Oui.
Bonjour. Éric René, Commissaire à la lutte contre la corruption par
intérim.
Alors, pour répondre à votre question, en
fait, comme le commissaire est une organisation indépendante et on ne commente
pas l'existence ou non de nos enquêtes. Alors, je vais m'abstenir de commenter
sur ce dossier.
Mme Maccarone : Mais est-ce
que vous pouvez au moins nous dire si vous êtes toujours en enquête? Parce que
votre lettre dit que vous êtes... «Nous effectuons en ce moment une analyse
complète de tous les éléments qui sont soulevés.» Est-ce que c'est toujours en
enquête ou est-ce que c'est complété?
M. Bonnardel : Si vous
permettez, Me René.
M. René (Éric) : Oui.
M. Bonnardel : Mme la
députée, vous comprendrez que c'est très délicat de questionner l'UPAC sur des
enquêtes ou non en cours. Je comprends que Me René a un mur de Chine entre
le politique et nous. Je ne veux pas que vous commenciez... on ne commencera
pas ici à...
Mme Maccarone : Moi, j'ai
parlé d'une analyse, M. le ministre.
M. Bonnardel : ...interroger
Me René juste pour le questionner sur est-ce qu'il y a enquête ou pas.
Même moi, je... jamais, jamais, jamais je ne communique avec l'UPAC pour les
questionner sur les situations x, y. Donc, je ne pense pas que c'est
adéquat aujourd'hui de commencer à questionner, en tout respect...
Mme Maccarone : Mais respectueusement,
M. le ministre, c'est votre collègue qui a envoyé une demande auprès de l'UPAC.
M. Bonnardel : Oui, mais...
Mme Maccarone : Puis on a une
copie de la lettre. Puis, moi, je voulais juste savoir, par rapport à
l'analyse, pas une enquête, est-ce que l'analyse est complétée.
M. Bonnardel : Allez-y, M. René,
si vous souhaitez répondre.
• (15 h 20) •
M. René (Éric) : Alors, je
vais réitérer que je ne vais pas commenter sur les démarches qu'on fait dans
nos dossiers.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
une enquête, je répète, ce n'est pas une enquête, ce qui est écrit dans la
lettre, c'est une analyse, mais merci pour la non-réponse.
Pour la RACJ, M. le ministre, la RACJ a
mandaté Ariane Fortin-Brochu pour faire un rapport sur les sports de combat.
Est-ce que le ministre peut déposer son rapport?
M. Bonnardel : On n'a pas
terminé encore. Ça, c'est une question que vous m'aviez posée. C'est suite à
Zapata, si je ne me trompe pas, là.
Mme Maccarone : Oui.
M. Bonnardel : Bon. Alors,
j'ai... je peux vous informer sur le fait que j'ai vu comme vous le rapport
d'enquête. J'ai vu comme vous l'enquête de l'émission Enquête. J'ai été
plus que troublé par les informations que les autorités médicales ont pu donner
aux autorités québécoises, pour ne pas nommer la RACJ ici, au Québec, pour que
le permis soit donné à cette dame pour qu'elle puisse boxer.
Maintenant, avant de vous dévoiler notre
plan de match, je vous l'avais dit, je pense, aux crédits provisoires, si ma
mémoire est bonne, on va, de mon côté, avec mon équipe, rencontrer les
principaux intervenants pour définir avec la RACJ le plan de match qui va être
dévoilé... qui va être dévoilé un peu plus tard.
Mme Maccarone : Merci. Mais,
moi, je voulais juste savoir si je pouvais avoir une copie du rapport.
M. Bonnardel : Non.
Mme Maccarone : Pourquoi?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, ce n'est pas terminé encore. L'analyse qu'on va faire, le plan de
match qu'on va dévoiler... pas l'accompagnement, mais les tenants et
aboutissants qu'on va mettre en place pour que...
Mme Maccarone : ...produit, pas
en production, mais le document produit par Mme Fortin-Brochu constitue
une ébauche du rapport d'évaluation des programmes qui est actuellement en
cours de rédaction. Ça fait que...
M. Bonnardel : On n'a pas
terminé, on n'a pas terminé notre travail encore, là. Comme je vous dis, il est
un peu prématuré, j'ai un travail...
Mme Maccarone : C'est qui qui
a payé pour... C'est qui qui a payé pour ce document, cette enquête de Mme Fortin-Brochu?
Est-ce que c'est le ministère?
M. Bonnardel : Si vous voulez
quelqu'un de la RACJ qui peut...
Mme Vien (Louise) : Bonjour.
Louise Vien. C'est... C'est la RACJ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, Mme Vien, oui.
Mme Vien (Louise) : Pardon?
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y. Bien, il fallait que
je demande le consentement. Donc, allez-y, s'il vous plaît.
Mme Vien (Louise) : Ah! d'accord.
Alors, c'est... effectivement, c'est la RACJ qui a payé le contrat de
Mme Ariane <Fortin-Brochu...
Mme Vien (Louise) : ...effectivement,
c'est la RACJ qui a payé le contrat de Mme Ariane >Fortin-Brochu.
Mme Maccarone : Merci. Merci
beaucoup. M. le ministre, dans les crédits provisoires, j'avais demandé au
ministre s'il s'engageait d'appliquer la recommandation 7 immédiatement,
c'est-à-dire exiger... l'examen radiologique précombat soit fait au Québec et,
malheureusement, je n'ai pas eu de réponse. Alors, est-ce que le ministre
s'engage à exiger rapidement que l'examen radiologique précombat soit fait au
Québec, pour éviter une autre malheureuse situation comme on a vu avec Mme Zapata?
M. Bonnardel : Bien, je
reviens à ma réponse de tantôt, la réponse, immédiatement, c'est non.
Maintenant, j'ai un travail à faire avec mes équipes pour être capable, dans
les prochaines semaines, de rencontrer les principaux intervenants, pour bien
comprendre les tenants et aboutissant de la situation que chacun, chacune vit,
pourrait vivre au Québec. Donc, le sport de combat, c'est la boxe comme on la
connaît, c'est le UFC, donc, tous les combats comme tels où il y a des dommages
à la tête qui peuvent être subis, donc...
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, c'est un oui?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, c'est un oui?
M. Bonnardel : Non, mais ce
que je veux vous dire, c'est que... La réponse je vous ai donnée : Non.
Mais laissez-moi faire mon travail, puis dans les prochaines semaines,
prochains mois, la RACJ pourra définir, par la suite, son plan, son orientation
spécifique, les recommandations du coroner. Mais il reste que, ce que je vous
ai déjà dit ici, c'était troublant de voir l'enquête qui a été faite par
Radio-Canada là-dessus.
Mme Maccarone : J'ai
l'impression que je dois être très patiente lors de ces crédits. Il y a
beaucoup de choses qui s'en vient.
M. Bonnardel : Mais c'est
correct, ça, c'est une belle vertu, ça, la patience.
Mme Maccarone : Je souhaite
savoir qu'est-ce qui se passe à la RACJ, 409 plaintes à la RACJ cette
année. Puis il y a même un inspecteur de la RACJ qui a fabriqué une fausse
plainte contre le restaurant Bières & Frites à Québec. C'est un
geste qui lui a valu une sanction disciplinaire et a entraîné le congédiement
d'une directrice qui l'a dénoncé. Combien, là-dessus, des fausses plaintes?
Parce qu'on a appris récemment aussi que l'inspecteur fabriquait ces fausses
plaintes. Ça fait que, est-ce qu'il y en a beaucoup?
M. Bonnardel : Bien, écoutez,
là, on est face à un dossier qui est judiciarisé, là, vous comprendrez que je
ne répondrai pas à cela.
Mme Maccarone : Mais, des
409... Est-ce que vous avez vérifié les 409 plaintes pour vérifier
qu'elles sont toutes des vraies plaintes ou est-ce qu'on peut présumer qu'à
l'intérieur des 409 on a d'autres fausses plaintes?
M. Bonnardel : Il n'y a rien
qui me laisse... qui m'indique qu'il y a eu d'autres fausses plaintes.
Mme Maccarone : Est-ce que le
dossier a été envoyé à l'UPAC pour vérification? Parce que c'est... on parle
quand même de l'argent, quand... on parle même...
M. Bonnardel : C'est un
dossier qui est judiciarisé.
Mme Maccarone : Un dossier
quoi?
M. Bonnardel : Judiciarisé.
Mme Maccarone : Est-ce que la
directrice qui a dénoncé la situation a été réengagée? Parce qu'on a su qu'elle
a été congédiée.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Pas à date, non.
Mme Maccarone : Non. Elle n'a
pas été réengagée. Ça fait que, chaque fois qu'on va dénoncer quelque chose,
est-ce qu'il va y avoir des représailles de cette manière?
M. Bonnardel : Chaque cas est
particulier.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y a d'autres situations comme celle-ci?
M. Bonnardel : Pas à ma
connaissance, non.
Mme Maccarone : Mais est-ce
que vous avez l'intention de réengager la lanceure d'alerte? Parce que c'est
quand même ça qu'elle a fait. On vient d'adopter une loi, dernièrement, pour la
protection de ces personnes. Je ne peux pas croire qu'elle a été congédiée
quand elle a soulevé qu'il y avait des fausses plaintes pour la protection d'une
entreprise.
M. Bonnardel : C'est ça.
C'est devant le Tribunal administratif, vous comprendrez que je ne peux pas
aller plus loin dans mes réponses, là.
Mme Maccarone : À la RACJ, le
29 janvier 2025 : Traumatisées au bingo par un inspecteur de la
Régie. Mais qu'est-ce qui se passe à la RACJ? Le grand patron est suspendu,
un inspecteur qui a été intimidé dans un bingo, on a des fausses plaintes, une
lanceure d'alerte qui se fait congédier. Je souhaite savoir qu'est-ce qui se
passe à la RACJ. Je présume que la population qui nous écoute aussi souhaite
savoir. C'est quand même nos impôts qui paient pour ça. Puis on sait qu'on fait
face à un déficit assez important. Est-ce que vous êtes préoccupé par cette
situation?
M. Bonnardel : Toujours
préoccupé par des situations comme celles-là. Puis je vais laisser Mme Vien
vous répondre.
Mme Maccarone : Mais, moi, je
souhaite savoir qu'est-ce que vous, vous allez faire pour régler la situation.
M. Bonnardel : Bien, écoutez,
présentement, il y a un intérim, il y a un cas qui est... qui est devant les...
qui est... que vous savez très bien, une suspension qui a été... qui a été
annoncée, voilà quelques mois, par les Emplois supérieurs. Donc, la suite, on
pourra l'évaluer face à cette décision ou la suite des choses pour cet... notre
ancien directeur général, et on évaluera la suite par la... par après.
Mme Maccarone : M. Dolbec
est toujours suspendu. Ça fait qu'on paie toujours pour M. Dolbec de
rester à la maison chez lui?
M. Bonnardel : Il est
toujours suspendu. C'est ça.
Mme Maccarone : C'est du beau
gaspillage d'argent des contribuables. Le manque de transparence à la RACJ,
est-ce que vous... inquiet de ça? La RACJ a reçu 187 demandes d'accès à
l'information de documents. Normalement, quand une demande d'accès à
l'information de documents est faite, les documents sont <déposés...
Mme Maccarone :
...reçu
187 demandes d'accès à l'information de documents. Normalement, quand une
demande d'accès à l'information de documents est faite, les documents sont >déposés
sur le site Web de l'organisation dans les jours suivant la transmission. C'est
ça qui est prévu dans la loi. Mais, sur les 187 demandes traitées par la
RACJ, vous savez combien qui sont disponibles sur le site Web : zéro.
Comment est-ce que le ministre explique ça?
M. Bonnardel : Non, mais ça,
c'est la Commission d'information... d'accès à l'information qui définit les
règles comme telles, donc la RACJ a à répondre, à ne pas répondre, selon la
demande, la demande spécifique qui est faite par vous, ou par un journaliste,
ou par quelqu'un de la population. Donc, ce n'est pas moi qui définis puis qui
décide si on répond ou on ne répond pas, là, vous le savez très, très bien.
Mme Maccarone : Non, non, ce
n'est pas ça, la question. Ils ont répondu. Je présume que... On sait qu'ils
ont répondu. On a fait des propres demandes nous-mêmes. Il y a
187 demandes d'accès à l'information qui ont été faites. La loi exige
qu'elles sont publiées sur le site Web, mais il y a zéro qui sont publiées.
Comment ça se fait?
M. Bonnardel : À la base,
s'ils ne sont pas sur le site puis ils devaient être sur le site, c'est
inacceptable.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est quoi, l'explication de ceci? Allez-y.
Le Président (M.
Bachand) : ...
Mme Vien (Louise) : Louise Vien.
Je ne peux pas répondre à l'ensemble de vos questions pour des raisons
évidentes. Concernant le bingo, vous parlez d'un article du Soleil, évidemment,
il y a toujours deux versions. Cette enquête-là, cette visite-là d'un
inspecteur faisait suite à une plainte. Je n'irai pas plus loin, là, mais il y
a deux côtés de la médaille. La version, là... Je n'ai pas eu la même version.
Ça, ça concerne le bingo.
D'autre part, concernant l'accès à
l'information, vous avez tout à fait raison, et le ministre a raison de dire :
C'est inacceptable. C'est vrai, c'est un fait, mais, oui, on a... on manque de
personnel. Il y a quelqu'un qui est parti, puis on a de la misère... on a été
débordés par les demandes d'accès, là. On en a vraiment beaucoup pour le peu de
personnel que nous... qui sont attribués à cette tâche-là. Ça fait qu'on est en
carence. Mais, oui, il va falloir les mettre dans les meilleurs délais. Vous
avez tout à fait raison. C'est inacceptable. On va y voir.
• (15 h 30) •
Mme Maccarone : Ça fait que,
M. le ministre, vous avez entendu, ils ont besoin des bras. Peut-être on peut
réengager la personne, l'inspecteur qu'on a congédié. Ils ont besoin d'aide. Sinon,
on ne peut pas avoir l'accès à l'information à jour sur le site Web.
M. Bonnardel : On va
s'assurer que ce soit sur le site.
Mme Maccarone : Est-ce que
vous allez envoyer quand même du main-d'oeuvre pour leur aider parce qu'ils ont
dit qu'ils font face à une pénurie?
M. Bonnardel : On va
s'assurer que ce soit sur le site. On peut toujours faire plus avec moins.
Mme Maccarone : Dans votre
ministère, il y a un employé du ministère de la Sécurité publique qui a empoché
18 000 $ grâce à un stratagème qui a été mis en place afin de
rémunérer pour le temps non travaillé. Un cadre du ministère de la Sécurité
publique a truqué un processus de sélection pour créer un poste pour un ami
afin de lui permettre de se joindre à son équipe. Et, dans le rapport d'enquête
de la Commission de la fonction publique, il est écrit : «Bien que cela ne
relève pas de sa compétence, la commission souligne que le vol de temps
pourrait également constituer une infraction prévue au Code criminel.» Est-ce
que le ministre a demandé à l'UPAC d'enquêter sur les pratiques de gestion de
son ministère?
M. Bonnardel : Si vous
souhaitez, Mme la députée, le sous-ministre peut répondre spécifiquement à
cette situation administrative désolante.
Mme Maccarone : Allez-y, monsieur.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a consentement? M. le sous-ministre, d'abord vous identifier,
s'il vous plaît.
M. Croteau (Marc) :Merci. Marc Croteau, je suis le sous-ministre au
ministère de la Sécurité publique.
Effectivement, aussitôt qu'on a su, au
mois d'octobre, qu'il y avait une enquête pour favoritisme au sein d'une
direction générale chez nous, deux personnes ont été retirées provisoirement de
leur poste à partir du début du mois d'octobre. Et on nous avait dit que le
rapport CFP arriverait quelques semaines après, donc possiblement milieu de
novembre, fin novembre, début décembre. Le rapport final est arrivé au mois de
février. Entre-temps, j'ai demandé une enquête interne à la Direction générale
des enquêtes... de l'audit et des enquêtes du ministère le 30 octobre, et
le tout a été déposé le 12 mars dernier.
Ce qui a été soulevé dans le rapport de la
CFP... Parce que ça touchait effectivement une direction générale chez nous
mais aussi, par rebond, une autre direction générale, celle des ressources
humaines. J'ai sorti le dossier pour l'analyse de notre ministère pour avoir
une vision la plus impartiale possible. Donc, j'ai demandé à l'équipe d'experts
des relations de travail du Trésor de faire l'analyse du dossier dans son
entièreté, dossier qui a été analysé par l'équipe du Trésor, analysé, d'abord,
le rapport de CFP, dans un deuxième temps, le rapport de l'enquête interne.
Dans un troisième élément, ça a été l'équité procédurale, c'est-à-dire la
rencontre des employés pour qu'ils puissent donner, ces employés-là qui sont
touchés par le <rapport...
>
15 h 30 (version révisée)
M. Croteau (Marc) :...qui sont touchés par le rapport, leur version des faits
et de me déposer des recommandations pour rencontrer les recommandations de la
CFP, qui étaient de mettre en place des mesures disciplinaires appropriées en
vertu des analyses qui sont faites autant par ce qui a été déposé par la CFP
que ce qui a été déposé par l'enquête interne...
Mme Maccarone : C'est quoi,
les mesures disciplinaires appropriées?
M. Croteau (Marc) :...et l'évaluation de l'équité interne. Et les gens ont été
rencontrés jeudi, il y a deux semaines, ils ont reçu leurs sanctions, et le
dossier... la reddition de comptes a été déposée au niveau de la Commission de
la fonction publique le 25 avril dernier.
Mme Maccarone : Ça, c'est
pour les deux cas, hein? Ça, c'est pour le 18 000 ainsi que...
M. Croteau (Marc) :Les trois cas, madame, les trois cas.
Mme Maccarone : Parfait.
M. Croteau (Marc) :Il y a deux cas qui ont été retirés provisoirement. Et, le
cas des heures supplémentaires, évidemment, après consultation des équipes qui
travaillent avec cette personne-là, il y a effectivement une anomalie dans l'enregistrement
des heures supplémentaires, des heures travaillées. Par contre, il y a eu une
décision et une recommandation, de la part du Trésor, que la mesure qui était
mise en place, c'était de ne pas poursuivre, parce qu'effectivement on n'a
pas... on ne peut pas prouver que les gens n'ont pas travaillé ces heures-là,
surtout avec les commentaires et les analyses qui ont été faits avec les gens
concernés.
Mme Maccarone : Mais c'était
quand même confirmé dans une conversation de Teams, puis la lanceure d'alerte a
fait face à des représailles. Comment ça se fait?
M. Croteau (Marc) :Bien, écoutez, comme je vous ai dit, pour sortir et s'assurer
qu'il y ait la plus grande impartialité dans l'annonce et dans... pas dans l'annonce,
mais dans l'enquête et les suites à donner, c'est les experts des relations de
travail du Conseil du trésor qui nous ont fait la recommandation, madame.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Dans le rapport annuel de gestion du ministère, M. le ministre, on voit qu'il y
a deux cas graves de mauvaise gestion au sein d'un organisme public, y compris
d'un abus d'autorité. Pouvez-vous nous expliquer qu'est-ce que c'est?
M. Bonnardel : Je vais devoir
aller chercher l'information, à moins que... Non, je vais devoir aller chercher
l'information et vous la donner d'ici la fin, à la commission.
Mme Maccarone : Parfait. Mais
est-ce que ça vous préoccupe, au moins? Parce qu'on sait que c'est quand même
quelque chose d'entendre ceci : «abus d'autorité», «mauvaise gestion»,
«cas grave».
M. Bonnardel : C'est toujours
préoccupant. Mais je vais aller chercher l'info.
Mme Maccarone : Merci. 9-1-1
en français. L'année passée, vous m'avez dit que vous étiez pour investiguer
pour le mettre à l'oeuvre. On sait tous, c'est très important. C'est
inacceptable que nous avons des Québécois et des Québécoises qui vont faire
appel au 9-1-1 et de... et ne pas être accompagnés en français, dans leur
langue maternelle. Est-ce que c'est réglé? Est-ce que vous avez eu des
communications avec le gouvernement fédéral pour régler ceci?
M. Bonnardel : Oui, on a
envoyé... Bien, premièrement, j'ai parlé à François-Philippe Champagne
là-dessus, déjà. On lui a envoyé, si je ne me trompe pas, une lettre qui était
signée juste par moi ou, je pense, mon collègue aux Relations canadiennes aussi.
Parce qu'il faut se souvenir, là, ceux qui ont des adresses IP, là, c'est là
que le 9-1-1 basculait vers des entités à l'extérieur du Québec, donc, où on
pouvait répondre en français. Donc, le fédéral... Sincèrement, je n'ai pas eu d'autre
information, ou de cas précis, ou de plainte, je vais le dire ainsi, là, de
gens qui ont été répondus en anglais. Est-ce que, bon, il y a encore des cas?
Peut-être, peut-être.
Mais sincèrement on a plus que mandaté, on
a informé le fédéral que cette situation n'était pas juste inadéquate,
inacceptable comme telle pour les francophones au Québec, là, qui ont besoin
que ce soit répondu comme tel, puis... C'est ça, il y a un comité là-dessus,
là, qui a été mis en place avec le CRTC, où on participe, depuis l'automne 2024,
donc, puis des recommandations, nécessairement, là, qui sont en cours de
rédaction puis qui devraient être transmises au CRTC, là, qui devraient déjà
être faites, parce que ça devait être terminé d'ici la fin de l'hiver 2025.
Mme Maccarone : Est-ce que
nous pouvons avoir une copie de leur rapport, lorsque c'est terminé?
M. Bonnardel : Je vais aller
vérifier. Bien, c'est une information qui va être envoyée au CRTC, là, mais je
vais vérifier si c'est possible de vous envoyer ça, là, s'il n'y a pas d'information
confidentielle ou autres là-dedans.
Mme Maccarone : Puis nous n'avons
pas les moyens de légiférer, de s'assurer que les compagnies cellulaires qui
offrent, évidemment, le service 9-1-1... de travailler uniquement avec des
sous-traitants ici, au Québec, pour s'assurer qu'on peut être desservis par les
francophones?
M. Bonnardel : Bien, c'est un
bon point, là. C'est juste qu'on est dans une fédération. Alors, tout ce qui
est ondes cellulaires... Bien, je reviens à nos prisons : <brouilleurs
d'ondes...
M. Bonnardel :
... dans
une fédération. Alors, tout ce qui est ondes cellulaires... Bien, je reviens à
nos prisons : >brouilleurs d'ondes... Je ne pouvais pas travailler
seul, je devais travailler avec l'autorisation du fédéral. Donc, c'est la même
chose pour les adresses IP, là, tu sais, c'est de juridiction fédérale, donc
là-dessus... Bien, il faut l'avouer, là, il n'y a pas eu une fermeture, là, il
n'y a pas eu une fin de non-recevoir, le ministre est concerné et a été très
réceptif dans sa réponse, puis là, bien, il y a une concertation entre le MSP
et notre partenaire fédéral, là, pour que le CRTC soit très, très sensibilisé à
la chose. Mais, comme je vous dis, présentement, là, je n'ai pas d'information
additionnelle qui m'indique que...
Mme Maccarone : Quel est l'échéancier?
M. Bonnardel : Ah! bien,
c'était aussi vite que cet hiver, là, que là, là.
Mme Maccarone : Bien, on
n'est plus en hiver, là.
M. Bonnardel : Non, mais, je
veux dire, fin de l'hiver 2025. Donc, je vais aller vous confirmer... je
vais essayer de vous confirmer si le document est final et s'il a été envoyé au
CRTC, là.
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
présume que c'est terminé?
M. Bonnardel : Je présume.
Mme Maccarone : Alors, on
attend impatiemment d'avoir une copie de ce document, parce que je pense qu'il
y a beaucoup de gens... Une personne, c'est une personne de trop à ne pas être
desservie, quand on fait un appel à 9-1-1.
Le registre des délinquants sexuels, vous
avez parlé de ça, on est rendus où? Ce n'est pas drôle, c'est un registre de
délinquants sexuels.
M. Bonnardel : Je la trouve
bonne, c'est une bonne question, ça, c'est une très bonne question.
Mme Maccarone : Toutes mes
questions sont des bonnes questions, M. le ministre.
M. Bonnardel : Celle-là est
encore meilleure. Non, non, mais, sincèrement, sincèrement, ça avance, ça
avance. C'est ça, je ne peux pas vous en donner plus.
Mme Maccarone : Bien là, M.
le ministre, ce n'est pas une bonne réponse. C'est une bonne question, mais
c'est une réponse pourrie. Ce n'est pas bon, ça.
M. Bonnardel : Oui, désolé de
ne pas...
Mme Maccarone : Je ne peux
pas dire «pourrie»?
M. Bonnardel : Vous savez,
regarde, je n'ai même pas... je n'ai même pas élevé le ton.
Mme Maccarone : C'est moins
bon...
Une voix : ...
Mme Maccarone : De mauvaise
qualité.
M. Bonnardel : Je le sais
qu'elle le faisait bon enfant, là.
Mme Maccarone : On a fait...
Encore une fois, on est très bons, elle est excellente, Florence, elle a fait
beaucoup de demandes à l'accès à l'information, ça fait qu'on sait que vous
êtes en train de travailler là-dessus. Est-ce que vous pouvez nous donner un
échéancier pour ceci? Je sais que je dois être très patiente, c'est une vertu,
mais là on s'attend à quand à voir ce registre? Puis est-ce que vous pouvez au
moins nous donner vos orientations? Est-ce que ça va être public? Est-ce que
vous avez une idée de quelles informations seront publiées sur ce registre?
Est-ce qu'on suit qu'est-ce qu'ils ont fait aux États-Unis? Comment est-ce
que... C'est quoi, vos orientations en ce qui concerne le registre?
M. Bonnardel : Ah! bien, vous
êtes très curieuse, Mme la députée, mais je ne peux pas vous donner
d'information pour le moment. Mais je vous dis que ça avance.
• (15 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député...
(panne de son) ...14 min 41 s, pardon. M. le député.
M. Fontecilla : Quel cadeau, M.
le Président! Merci, M. le Président. J'aimerais... je voudrais discuter avec
vous d'un vieux thème qu'on a souvent abordé, M. le ministre : la question
du profilage racial. Écoutez, on sait que, bien, il y a beaucoup de gens qui
disent que ça existe, mais, du point de vue institutionnel, on dirait que ça
n'existe pas.
Le 11 novembre dernier, un article du
Globe and Mail révélait des données troublantes sur les interpellations
policières à Québec. Les personnes racisées sont plus souvent interpelées par
la police. Les personnes noires, par exemple, sont interpelées presque deux
fois plus souvent que leur poids démographique ne le justifierait. Et un
jugement de la cour municipale de la ville de Québec, dans l'affaire Pacifique
Niyokwizera, a confirmé que son arrestation était... relevait du profilage
racial.
Concernant plus spécifiquement le Service
de police de la ville de Québec, on sait que le... ce service de police refuse
d'aller... de reconnaître qu'il y a du profilage racial et d'entamer n'importe
quelle étude ou démarche afin de savoir si ça existe, contrairement au service
de police de Montréal, qui a fait des recherches et qui ont abouti à la
conclusion que, oui, il y a du profilage racial. Est-ce que vous avez des...
est-ce que vous avez des outils pour inciter le service de police de Québec,
là, pour avancer dans la connaissance de ce phénomène-là qui est nié par le
service de police de Québec?
M. Bonnardel : Bien, on
devrait... Pour votre gouverne, juste avant, là, vous me posiez la question sur
la formation, tantôt, là, une des recommandations, sur les répartiteurs 9-1-1,
Sûreté du Québec, sur la formation pour la santé mentale, l'état mental
perturbé : 80 % des répartiteurs 9-1-1 qui sont formés.
M. Fontecilla : 9-1-1 de tous
les services...
M. Bonnardel : À la SQ, à la
SQ.
M. Fontecilla : De la SQ. Et
des autres services?
M. Bonnardel : Je n'ai pas
l'information encore, je n'ai pas l'information encore.
M. Fontecilla : Parfait. Ça
va arriver?
M. Bonnardel : Oui, on va
vous l'envoyer. Pour ce qui est... c'est une discussion qu'on a eue quand même
souvent, maintes et maintes fois, pendant le projet de loi n° 14, je lui
ai répondu plus d'une fois que c'était, pour moi, important qu'on soit <capables
de colliger...
M. Bonnardel :
...
répondu plus d'une fois que c'était, pour moi, important qu'on soit >capables
de colliger l'information avec les différents corps de police. C'est ce qu'on
est en train de faire. On devrait être capables de vous donner ces informations...
bien oui, c'est ça, on collige ces informations depuis les derniers mois ou à
peu près, là... pas depuis les derniers mois, depuis un an ou presque déjà.
Donc, on devrait, d'ici les prochains mois, être capables d'avoir un premier...
pas un premier rapport, mais une première analyse, première analyse sur les
informations qui ont été colligées.
Maintenant, je l'ai déjà mentionné, il y a
de la formation qui est donnée à l'École nationale de police. Les policières,
policiers sur le terrain font un travail qui n'est vraiment pas simple. Il n'y
a pas de... on ne stigmatise pas les communautés, là, quand on est policier,
policière, là. L'exemple, souvenez-vous, que je vous avais donné, c'est la
personne qui est dans un stationnement avec un sac à dos à 3 heures du
matin. Peu importe qui on est, ça se peut que la police nous pose une question,
à savoir: Qu'est-ce que vous faites dans un stationnement à 3 heures du
matin?
Donc, c'est un outil, c'est un outil,
d'interpeler, puis de s'assurer de sécuriser le quartier, puis de questionner.
C'est un outil, c'est un outil qui est important. Puis là-dessus je pense
sincèrement que cet outil, ça nous permet de sauver un cas de violence armée,
une personne qui perd la vie. Les policiers, aujourd'hui, bien... Je l'ai
mentionné, là, il y a les capsules de formation qui sont disponibles, les
policiers sont de plus en plus adaptés, adaptés à ces cas particuliers dans les
différentes communautés. C'est vrai qu'on peut nommer Montréal, on peut nommer
certaines situations qu'on a vécues dans certains quartiers. L'ouest de
Montréal est bien différent de l'est, du nord ou du sud, mais je pense qu'il
faut faire confiance au travail des policiers dans ce cas-ci.
M. Fontecilla : Tout à fait, et
on fait confiance au travail des policiers. Vous me sortez souvent l'exemple de
l'individu à 3 heures du matin dans un stationnement, qui pourrait être
interpelé. La question, c'est la pertinence, là. Mais est-ce qu'un jeune noir
dans un parc à 3 heures l'après-midi, qui porte un sac à dos... est-ce que
c'est pertinent de l'interpeler? Ma question...
M. Bonnardel : Non, mais
là...
M. Fontecilla : Donc, vous me
sortez un exemple, je vous sors un contre-exemple. Mais la question qui
m'intéresse, là, c'est que vous dites que vous êtes en train de colliger
l'information. Moi, je vous ai posé une question très spécifiquement par
rapport au service de police de Québec. Est-ce que... Quelle information
êtes-vous en train de colliger? Ça concerne tous les services de police du Québec?
Qu'est-ce que vous êtes en train de chercher, spécifiquement, M. le ministre?
M. Bonnardel : Bien, c'est
ça, c'est les interpellations comme telles. C'est ce qu'on avait défini dans le
projet de loi n° 14. Donc, on veut colliger pas juste
la raison pourquoi, là, pourquoi il y a eu... Bien, oui, que ce soit à 3 heures
de l'après-midi ou à 3 heures du matin, si le policier définit où
recherche un cas particulier, un citoyen de couleur, peu importe, ou non, bien,
si on cherche quelqu'un, qu'il faut l'interpeler, il faut l'interroger, donc...
Bien, on veut être capable de colliger est-ce qu'il y a des corps de police où
il y a plus d'interpellations que moins. C'est sûr qu'à Montréal la situation
va être bien différente du corps de police de Saguenay ou celui de Magog, là,
mais il est normal qu'on en aura plus, là, c'est bien... c'est bien logique,
là.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Est-ce que vous avez un échéancier concernant le fait de colliger des
informations?
M. Bonnardel : Non, on n'a
pas d'échéancier précis, mais je peux vous dire qu'on le collige depuis avril
de 2024, donc, on devrait être... Ça fait un an, là, on devrait être habiles à
présenter quelque chose, là, dans les prochains mois, là.
M. Fontecilla : Est-ce que tous
les corps policiers du Québec sont en mesure de vous fournir les informations
concernant les interpellations en général, là, hein, pas...
M. Bonnardel : Oui. En
général, je vous dirais que la majorité le font. Sûreté du Québec, on me
confirme que oui, on me confirme que oui, là. Donc, la majorité, oui.
M. Fontecilla : Dans le
temps, vous avez émis des directives. Est-ce que ces directives concernaient,
entre autres, les outils pour colliger cette information-là?
M. Bonnardel : C'est une
ligne directrice, ça.
M. Fontecilla : C'est ça. Les
lignes directrices, est-ce que ça concernait des outils pour colliger ces
informations-là?
M. Bonnardel : C'est ça, un
formulaire, un formulaire, là, en bonne et due forme qui devait être rempli par
le policier ou la policière sur le terrain.
M. Fontecilla : Donc, chaque
fois qu'un policier, laissez-moi comprendre, là, fait une interpellation sur la
rue, etc., doit... à la suite, doit colliger, inscrire des informations
concernant cette interpellation-là?
M. Bonnardel : Oui, oui,
c'est ça. Puis je me souviens, là, des réponses que je vous donnais, il faut...
il fallait que ce soit simple, là. On ne veut pas un bulletin de 14 pages,
là, il fallait que ça se fasse sur une page, une page, assez facilement, et
puis qu'on soit capable par la suite de travailler avec ça puis de voir les
interventions qui sont faites à gauche et à droite par les policiers sur le
territoire.
M. Fontecilla : Est-ce <que
cet effort-là...
M.
Bonnardel
:
...interventions qui sont faites à gauche et à droite par les policiers sur le
territoire.
M. Fontecilla :
Est-ce
>que cet effort-là qui... cette volonté-là qui traduit un effort concret
sur le terrain, ça s'est... est-ce que ça paraît aussi, en termes de formation
des futurs policiers?
M. Bonnardel : Bien, c'est
donné déjà... c'est déjà donné à l'École nationale de police, pour ce qui est
du profilage comme tel, donc ça fait partie... ça fait partie des formations
que le corps... pas le corps de police, mais que l'école donne.
M. Fontecilla : Très bien.
Écoutez, on a sorti quelques chiffres qui montrent, comme, une certaine
dissonance entre la perception du public et, comment dire, la réponse
institutionnelle, là, concernant les plaintes pour profilage racial au commissaire
des plaintes à la déontologie, là. En 2024-2025, il y a eu 213 des plaintes, 92 retenues,
13 qui ont été devant les tribunaux, zéro sanction. 2023-2024, 104 plaintes,
16 retenues, huit devant les tribunaux, zéro sanction. Donc, je vous parle de
la dissonance : d'une part, on a 317 plaintes, grosso modo, qui
rentrent dans le système, aucune n'a été retenue. Il y a 317 personnes qui
se disent victimes de profilage racial, mais le système dit : Il n'y en a
aucune. Est-ce que ça ne vous sonne pas des cloches, M. le ministre, là? Est-ce
que tout est bien? Il n'y a rien à faire? Est-ce que cette situation-là
n'est-elle pas de nature à augmenter la méfiance de la population envers les
corps policiers?
M. Bonnardel : Écoutez, je ne
veux pas statuer sur les cas de plaintes comme tels, mais c'est un tribunal, à
la fin, qui définit s'il y a des sanctions ou non. Ce n'est pas le
sous-ministre qui y siège, ce n'est pas le sous-ministre associé, ce n'est pas moi-même,
ce n'est pas... ce n'est pas un corps de police, à la fin, c'est un tribunal
indépendant. Donc, c'est difficile pour moi de vous dire : Écoutez, si le
tribunal indépendant définit qu'il n'y a pas matière à sanction... Je ne veux
même... Je n'ose même pas vous demander si vous avez confiance ou non, là.
J'espère que le système, de la façon qu'il est fait... Il est fait pour
recevoir ces plaintes. Le commissaire...
M. Fontecilla : J'ai tout à
fait confiance dans les tribunaux, M. le ministre.
M. Bonnardel : C'est ça, je
suis convaincu à ça. Mais il reste qu'à la fin...
• (15 h 50) •
M. Fontecilla : Je
constate.... Je constate qu'il y a 317 plaintes en deux ans; il n'y a
aucune qui a été retenue. Donc, c'est pour... en tout cas pour le commissaire
des plaintes à la déontologie, il n'y a pas de situation de profilage racial,
au Québec, zéro plainte, alors que d'un autre côté, il y a au moins 317 personnes
qui ont dit : J'ai été victime de profilage racial. Donc, il y a une
problématique, il me semble, qui est là et qui devrait intéresser le ministre.
M. Bonnardel : Chaque cas est
particulier, M. le député, vous le savez, là, je ne peux pas définir dans
quelle situation une personne se dit victime de profilage, ou... qu'il s'est
dit : Bien là, vous m'avez dit ceci, vous m'avez regardé de telle façon. Je
ne le sais pas. Donc, suite à ça, bien, la personne concernée porte plainte, il
y a enquête, il y a matière à enquête, qui va se faire ou non, il y a un
tribunal qui va se pencher là-dessus puis qui va définir si le policier ou la
policière est fautive. Donc, s'il y a zéro sanction à la fin, c'est parce que le
tribunal a défini que la plainte n'était pas... n'était pas... peut-être pas
assez forte.
M. Fontecilla : Peut-être pas
assez forte, vous le dites. Et j'aimerais aborder avec vous la question des
interpellations routières, là. On connaît que c'est un dossier de longue date
aussi. L'affaire est devant la Cour suprême. Je crois qu'aujourd'hui la Cour
suprême a accepté d'entendre la cause portée par votre gouvernement, là, qui
conteste deux décisions judiciaires, celle de la Cour supérieure, en 2022, et
puis de la Cour d'appel du Québec, en 2024, qui est la Cour suprême, en quelque
sorte, du Québec, là. Vous avez contesté la décision de suspendre l'article 636
du Code de la sécurité routière, là, qui, selon le système de justice
québécois, mène... vous me parliez de faire confiance aux tribunaux, mais deux
tribunaux qui ont conclu que l'article 636 mène à du profilage racial, ce
qui était très, très clairement établi par ces deux verdicts là. J'aimerais
bien comprendre. La Cour d'appel, vous dites que c'est suspendu partiellement,
l'application des jugements, là. Qu'est-ce que ça veut dire, exactement, M. le
ministre?
M. Bonnardel : Bien,
partiellement, c'est parce qu'on est capable de continuer d'interpeller
quelqu'un s'il y a matière... s'il y aurait matière... matière à, pas... oui,
consommation d'alcool par le conducteur, comme tel. Donc, 636 n'est plus
permis, comme tel, mais, s'il y a matière ou le policier prétend, peut
imaginer... oui, c'est ça, que la personne <consomme...
M. Bonnardel :
...
mais, s'il y a matière ou le policier prétend, peut imaginer... oui, c'est ça,
que la personne >consomme, il peut y avoir une interception comme telle
qui peut être faite.
M. Fontecilla : Donc, si on
se rappelle, 636 du Code de la...
M. Bonnardel : Et puis
j'oubliais les barrages, les barrages routiers.
M. Fontecilla : Et les
barrages. Mais les barrages s'appliquent pour tout le monde ou selon une
méthode habituelle : à chaque trois voitures, bien, voilà, vous êtes...
Donc, c'est impartial, en quelque sorte. Mais 636 accordait la possibilité
d'interpeler sans motif valable un conducteur de véhicule automobile, là, dans
le cas... s'il y a un soupçon de conduite en état d'ébriété, par exemple, ou surconsommation...
état d'ébriété. Bien là, il y a un motif valable : la personne, on
soupçonne, parce qu'elle zigzague, je ne sais pas, différents gestes... on
soupçonne qu'elle est en train de conduire en état d'ébriété, le motif est
valable. Mais le fond de la chose, là, c'est l'interception sans motif valable.
La question que je vous pose : Est-ce qu'en ce moment on est en mesure
d'interpeler une personne sans motif valable, au Québec, en vertu de l'article 636
du Code de la sécurité routière?
M. Bonnardel : Là,
présentement, si je ne me trompe pas, le jugement ne le permet pas. Si je ne me
trompe pas, là.
M. Fontecilla : Bien, je vous
pose la question, je... Est-ce que les policiers, en d'autres mots, doivent toujours
fournir...
M. Bonnardel : C'est ça, comme
je vous l'ai mentionné, les barrages...
M. Fontecilla : ...une raison
valable pour interpeler une personne?
M.
Bonnardel
: C'est
les interceptions pour les facultés affaiblies, les barrages, comme je vous
ai... comme je vous ai mentionné sont permis comme tels.
M. Fontecilla : Tout à fait.
M. Bonnardel : Mais il reste
que, je l'ai déjà dit publiquement puis je vous le répète, vous m'avez déjà
posé la question, pour moi, 636 est un outil, M. le député, immensément
important dans le travail des policiers. Je pense que c'est Pierre Brochet qui
avait démontré des statistiques. Je vous dis, à la fin, M. le député, très
respectueusement, si, grâce à 636, on est capables de sauver une vie parce que
le pif de la policière ou du policier, de dire : Je pense que ça mérite
une vérification, que ce soit le permis de conduire, les assurances, ou autres,
puis qu'on constate... qu'on constate une arme, peu importe, quelque chose, drogue
dans le véhicule — ...
Le Président (M.
Bachand) : ...
M.
Bonnardel
:
...ah! c'est terminé — puis qu'on sauve une vie, bien, on aura gagné.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup...
M. Fontecilla : Je retiens le
pif.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
pour 22 min 30 s.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Il y a plus de constables spéciaux dans les palais de justice, cette
année, c'est vraiment une bonne nouvelle, on est contents de constater ça. Nous
avons toutefois remarqué une hausse de près de 430 000 $ en contrats
au privé, dans un an. Ça fait qu'on a les chiffres de l'année passée, en
comparaison avec les chiffres de cette année. Comment est-ce que le ministre explique
cette hausse en ce qui concerne les constables?
M. Bonnardel : Parce qu'il y
a des... Bien, premièrement, je me réjouis de voir que vous vous réjouissez.
Mme Maccarone : Prenez-le
quand ça existe, oui.
M. Bonnardel : Non, non, je
le dis très, très gentiment. Je l'avais annoncé avec mon collègue, mon collègue
de la Justice, suite au cas d'un traducteur, si je ne me trompe... oui, un
traducteur, à Longueuil, qui avait été... qui avait été attaqué...
Mme Maccarone : À Longueuil.
M.
Bonnardel
:
...et que j'ai eu la chance de rencontrer par la suite. Puis on lui avait...
bien, on lui avait promis, on avait promis à tout le monde qu'on allait
faire... on allait mettre tous les efforts possibles pour former. Si je me
souviens, c'était près de 115 qu'on devait...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
: ...144,
qu'on devait former, puis on l'a fait.
Maintenant, avant d'en arriver à ça, on
n'avait pas eu le choix aussi, pour répondre à des besoins, je vais le dire, de
protection, vis-à-vis nos cours, vis-à-vis les salles de cours. Donc, il se
pouvait que, dans une salle, ce soit un agent de sécurité privé et il se
pouvait que ce soit un agent de la paix comme tel. Donc, on répartissait puis
on essayait de convenir puis de répondre aux différents besoins des rôles des
différents palais, des différents palais de justice, là, à chaque jour. Donc,
je ne vous cache pas que, pendant une période de temps, là, ça a été un travail
immensément fastidieux pour être capable de répondre, là, de répondre à tout
ça, là.
Mme Maccarone : Mais le but,
c'est d'engager, et former plus de constables spéciaux, puis éviter d'avoir
recours à des contrats privés. Parce que, là, c'est à la hausse, à presque
500 000 $.
M. Bonnardel : Non, non, je
ne vous le cache pas, les juges... le rôle, à chaque jour, des différents
palais de justice nous a amenés à devoir répondre, avec un calendrier précis,
avec soit des agences de sécurité privées soit nos agents comme tels. Puis
aujourd'hui, bien, je vous confirme, là, que tous les postes vacants, là, il en
restait 15, vont être comblés dans la cohorte du 30 avril... du 30 avril,
bien, qui se termine... du 30 avril 2025. Donc, oui, on n'a pas eu le
choix, on n'a pas eu le choix, pendant un certain laps de temps, de faire
affaire avec des partenaires, des partenaires privés.
Mme Maccarone : O.K. Le
ministre l'a évoqué, il s'est engagé à former 144 constables spéciaux au
cours de l'année. Il y en a 81 qui se sont formés, 36 <doivent...
Mme Maccarone :
...
engagé à former 144 constables spéciaux au cours de l'année. Il y en a 81
qui se sont formés, 36 >doivent finir leur formation d'une journée à
l'autre, si on comprend bien les chiffres. C'est un peu moins qui est prévu,
c'est 117 au lieu de 144. Ce qui me préoccupe, c'est que, le 81 qui a complété
leur formation, six... leur formation, six ont déjà démissionné. C'est quand
même particulier. Est-ce que le ministre est en mesure de nous expliquer
pourquoi?
M. Bonnardel : Non, là, c'est
un peu trop précis comme question, je n'ai pas la réponse. Peut-être que... Bien,
j'ose une réponse, là, peut-être que le travail n'était pas celui ou celui à...
lequel la personne s'attendait. Donc, ce n'est pas que c'est normal, je dirais,
là, mais, dans ce cas précis, c'est quand même un boulot pas simple non plus, il
y a une clientèle particulière, particulière dans les différents palais de
justice, donc...
Mme Maccarone : Un rôle très
important.
M. Bonnardel : Ça ne devait
pas être peut-être pour tout le monde, donc j'ose prétendre que c'est dû à ça.
Mme Maccarone : Oui, mais on
a de la chance de les avoir. Je ne sais pas s'ils sont ici, je ne les vois pas,
là, mais on a de la chance de les avoir ici aussi, à l'Assemblée nationale, on est
chanceux de les avoir. Je sais qu'ils sont là. Souvent, c'est la première
personne qu'on voit, la journée, quand il fait très noir, quand on rentre ici,
à l'Assemblée et souvent c'est la dernière personne qu'on voit quand on quitte.
Mais c'est quand même préoccupant parce qu'on sait tous, c'est un rôle très
important.
Un autre élément qui est préoccupant, ce
sont les arrêts de travail et les démissions en ce qui concerne ces constables.
Cette année, 35 constables ont démissionné; l'an dernier, on avait
33 démissions. Il y a 373 constables au Québec. Là, on parle des
édifices gouvernementaux ainsi que les palais de justice. C'est 10 % de
démissions, c'est beaucoup. Est-ce que vous avez fait une enquête pour
comprendre pourquoi on a autant de démissions, tu sais, une entrevue de départ,
pour être mieux équipés quand on va engager du monde puis savoir c'est quoi,
les préoccupations sur le terrain?
M. Bonnardel : Non, c'est ça,
les raisons que je peux vous donner... Bien, on m'informe, là, que ce soit... certaines
personnes qui n'aimaient pas être constables, bon, qui retournent à leur ancien
travail — c'est un peu ce que je vous donnais comme réponse tantôt,
je n'étais pas trop loin; démission à la suite d'un congé de maladie qu'on a eu;
on a eu aussi un congé sans solde, congé de maternité, nouvelle opportunité,
changement de carrière, difficulté pour la conciliation travail-famille,
absence de possibilité d'avancement à l'interne, pour certains. Donc, c'étaient
les réponses qu'on avait...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
: Et
les retraites, les retraites, qui sont parties prenantes aussi. Donc...
• (16 heures) •
Mme Maccarone : Oui, mais un
congé de maternité, ce n'est pas une démission, là, c'est un arrêt de travail.
M. Bonnardel : Non, mais il y
en a qui prennent ce congé puis qui ne reviennent pas, c'est ça que...
Mme Maccarone : O.K., je
comprends. Aussi, pour l'achat de matériel pour les constables spéciaux, il y a
un demi-million qui était investi cette année pour les constables. Comme il y a
eu plus de constables, est-ce que les sommes qui sont investies visent l'achat
de matériaux pour les nouveaux constables ou est-ce qu'il y a des sommes qui
sont prévues pour autres matériaux qui sont essentiels pour faire leur travail?
M. Bonnardel : Bien, on ne
compte pas les sommes. Si on ajoute 112, 140, 120 constables spéciaux, on
va dépenser les sommes conséquentes pour les habiller, pour les protéger. Donc,
je n'ai pas un budget x, en me disant : Bien, si je dépasse le budget, on
arrête ça à 80 ou 90. Non, non, on a un objectif qu'on a défini avec les
juges... bien, pas les juges, mais tout le protocole de protection, là, des
différents palais de justice. Donc, pour moi, c'est sine qua non, il faut
équiper ces personnes.
Mme Maccarone : Puis dans
l'équipement, les matériaux que vous avez achetés, est-ce qu'il y a des radios?
Est-ce qu'il y a un contrat pour les radios, à l'intérieur de tout ça? Parce
qu'on le sait, c'est une difficulté, un problème qu'eux, ils ont évoqué depuis
un petit bout. Les constables spéciaux qui travaillent surtout dans nos palais
de justice ne sont pas en mesure de se communiquer entre nous d'un étage à
l'autre, quand un est dans le sous-sol, l'autre est au troisième étage. Ça fait
partie des difficultés de sécurité, entre autres, surtout quand on va déplacer
les détenus. Alors, est-ce que ça, ça fait partie des achats?
M. Bonnardel : Je ne veux pas
prétendre qu'ils ont tous la radio, mais je vous dirais que c'est un outil
immensément important. Donc, je ne connais pas le protocole, dans les palais de
justice, si c'est un sur deux, ou un sur trois, ou, peu importe, s'il y en a
qui sortent, un qui doit l'avoir ou non, là, mais, veux veux pas, la radio ou
l'information qu'on a à partager suite à un incident dans une salle...
Mme Maccarone : Mais
pouvez-vous nous dire si le contrat de radios a été effectué, dernièrement,
pour le remplacement des équipements qui sont désuets, non fonctionnels?
M. Bonnardel : Oui, on me
confirme qu'il y a un rehaussement des infrastructures de communication, là, mais
je ne connais juste pas le protocole comme tel.
Mme Maccarone : Un
rehaussement de combien?
M.
Bonnardel
:
Je vais aller... parce que vous me titillez aussi, là, je suis curieux de
savoir combien de constables dans les palais sont équipés de la radio comme
telle.
Mme Maccarone : O.K.. Oui,
fonctionnelle, exactement, parce qu'ils ont des radios, mais ce n'est pas tout
fonctionnel. Autre chose qui a piqué notre intérêt, M. le ministre...
16 h (version révisée)
M. Bonnardel : ...la radio
comme telle.
Mme Maccarone : Oui,
fonctionnelle, exactement, parce qu'ils ont des radios, mais ce n'est pas tout
fonctionnel. Autre chose qui a piqué notre intérêt, M. le ministre, quand on
regardait les cahiers, c'est les fax dans les prisons. On marche encore aux fax
dans les prisons. Est-ce que vous le savez? Les recommandations du coroner au
ministère de la Sécurité publique, il y a un an, le 16 mai, c'était de
peut-être changer ce processus, de revoir le processus de transmission par
télécopieur, mais on voit que c'est toujours là. Est-ce qu'il y a toujours des
fax dans les établissements de détention?
M. Bonnardel : Il y en a
encore. Tout m'indique qu'on en a encore quelques-uns.
Mme Maccarone : C'est 2025, M.
le ministre. La CAQ a dit : On va mettre fin aux fax.
M. Bonnardel : Oui. Non, on
n'est pas... Oui, on est en 2025, hein?
Mme Maccarone : C'est une
promesse rompue?
M. Bonnardel : Non, non, mais,
encore une fois, vous me titillez fortement, là, avec les fax. On va aller
vérifier.
Mme Maccarone : J'aime ça, je
titille le ministre.
M. Bonnardel : Oui, je vais
aller chercher l'info, là. Non, mais je vais aller les chercher puis je vais
les enlever, les fax.
Mme Maccarone : Oui, bien, j'ai
hâte, j'ai hâte de savoir la réponse. C'est noté qu'on va avoir une réponse puis
un suivi en ce qui concerne les fax dans le milieu carcéral.
Je veux… Je souhaite aussi vous remercier,
M. le ministre, vous pourrez le marquer dans votre calendrier, pour le dossier
des répartiteurs. Vous le savez, que je me suis levée plusieurs fois, au salon
bleu, au salon rouge, pour poser des questions à… pour parler de la reclassification
de leur catégorie de travail, et je sais que, dernièrement, ça a été fait.
Alors, souvent, les gens, ils se demandent ça sert à quoi, les oppositions,
mais ça apporte la voix, souvent, des personnes qui ont de la misère à être écoutées,
ça fait que… mais je voulais vous remercier parce que je sais que c'est un
dossier qui est clos, et je suis très contente pour eux, puis je pense qu'eux
aussi sont heureux d'avoir ce changement, probablement la SQ aussi parce que ça
faisait partie de leurs préoccupations.
Lutte contre le terrorisme, M. le ministre.
Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a une augmentation des risques
liés au terrorisme?
M. Bonnardel : J'ai rencontré
les services de renseignement canadiens voilà quelques semaines. C'est mon rôle.
C'est mon rôle aussi, avec la Sûreté du Québec, de m'assurer que le
renseignement qu'on pourrait obtenir entre le SCRS, la GRC, la Sûreté du Québec,
des partenaires américains ou autres, rien nous... bien, je veux dire, on n'est
pas à l'abri, mais, si vous me posez la question, là, présentement, à 4 h 05,
vous me dites : Est-ce qu'il y a des dangers, est-ce qu'il y a des
possibilités...
Mme Maccarone : Pas le
danger, une augmentation.
M. Bonnardel : Augmentation? Au
Québec, non.
Mme Maccarone : O.K., parce que
les sommes ont diminué, quand même… des investissements. Quand on a regardé les
cahiers 2023‑2024, il y a eu une baisse quand même assez importante avec 2024‑2025.
Ça fait qu'on se questionnait pourquoi, parce que c'est 500 000 $ de
moins pour la lutte contre le terrorisme, mais là vous êtes en train de dire
que c'est parce qu'on est moins inquiets, le risque a diminué.
M. Bonnardel : Bien, c'est un
suivi... Si vous me permettez une minute ou une minute à Mme Beausoleil,
elle va vous l'expliquer.
Mme Maccarone : 30 secondes,
Mme Beausoleil. Il me reste seulement 12 minutes.
Mme Beausoleil (Johanne) : Ça
va être rapide. C'est parce que c'est le budget réellement dépensé versus la
projection. C'est tout simplement ça.
Mme Maccarone : O.K., merci, c'est
clair. Le suivi du rapport sur la Commission spéciale sur l'exploitation
sexuelle des mineurs, il y a quand même la recommandation n° 9
qui est non réalisée. Alors, je souhaitais savoir pourquoi que vous avez laissé
tomber cette recommandation.
M. Bonnardel : Il va falloir que
j'aille la chercher, la 9.
Mme Maccarone : C'est la
campagne de sensibilisation spécifiquement aux portes d'entrée, sortie des aéroports,
des postes-frontières, s'adressant à tous les voyageurs, leur statut.
M. Bonnardel : C'est encore
en... Si je ne me trompe pas, c'était en négo avec le fédéral. C'était le
fédéral qui était… qui devait être un partenaire avec nous là-dessus. Je ne
veux pas me tromper, là, je n'irai pas plus loin dans ma réponse, là, mais je
pense qu'on avait une fin de non-recevoir.
Mme Maccarone : Ah oui?
M.
Bonnardel
: Je
pense, parce que c'était pendant la pandémie, là, puis...
Mme Maccarone : Mais, non réalisé,
ça ne veut pas dire que ce n'est pas sur votre radar. Vous avez l'intention de
poursuivre…
M.
Bonnardel
: Bien,
écoutez...
Mme Maccarone : Parce qu'en
fait nous, on peut faire quelque chose ici, de notre côté.
M. Bonnardel : Pour le moment,
laissez-moi... laissez-moi attaquer ça…
Mme Maccarone : J'ai beaucoup
de patience. Je dois être vraiment patiente, mais…
M. Bonnardel : Bien, je vais
aller vous chercher précisément l'élément de réponse, là, je ne veux pas...
Mme Maccarone : O.K. Bien,
pendant que vous êtes en train de faire les recherches, je constate qu'on a
vraiment une absence de stratégie nationale ici, pour notre province, de lutte
contre la traite des personnes au Québec. Est-ce que vous constatez la même
affaire?
M. Bonnardel : Bien, écoutez,
là, on a eu... Ça a été quand même une discussion avec notre partenaire fédéral
pour ce qui est de... quand on parle de traverses illégales hors postes
frontaliers. Il y a eu <des cas, malheureusement...
M. Bonnardel :
...
il
y a eu >des cas, malheureusement, malheureusement, qu'on a vus du côté
de la Sûreté du Québec, mais ce n'est pas une situation... Encore une fois, si
vous voulez une réponse de monsieur… Mme Beausoleil ou M. Dubé, ça me
ferait plaisir qu'il puisse y répondre, mais, encore une fois, on ne voit pas
d'augmentation ou de...
Mme Maccarone : Bien,
peut-être que vous ne voyez pas d'augmentation, mais on ne voit pas
nécessairement une diminution non plus. Il y a plusieurs organismes qui se
regroupent maintenant parce qu'on voit que ça reste un fléau. Ça reste quand
même un enjeu pour nous. On n'a même pas une définition. Je ne sais pas si vous
avez une définition de c'est quoi, la traite de personnes, parce que ça aussi,
ça n'existe pas ici, pour nous. Ça fait que c'est difficile à déterminer un cas
versus un autre, ça fait que… Est-ce qu'il y a une ouverture de poursuivre avec
ce type de mandat?
M.
Bonnardel
:
Bien, c'est certain, c'est certain, on ne laissera jamais tomber des situations
qui pourraient amener une traite. Donc, une personne qui est... Tu sais, la définition
de «traite», vous... la vôtre peut être aussi bonne que la mienne, là, on prend
une personne et on la vend pour x.
Mme Maccarone : Et c'est
pour ça qu'on a besoin de la législation.
M.
Bonnardel
:
C'est ça qui est difficile à définir vis-à-vis la... vis-à-vis la loi, mais,
encore une fois, si vous le souhaitez, une minute ou deux, là, une minute pour
Mme Beausoleil, on peut peut-être...
Mme Maccarone : Bien, la
question est politique. La question n'est pas nécessairement technique, terrain.
M.
Bonnardel
:
Non, mais, pour moi, c'est un combat. C'est un combat qui est aussi important
que l'exploitation sexuelle des mineurs.
Mme Maccarone : Oui, mais
c'est parce que, comme je dis puis je répète, on a vraiment une absence de
stratégie nationale. On n'a pas de définition ici, au Québec. Il y a de
l'endettement forcé. On le sait, pour un fait, que ça existe. Il y a des stratégies
de contrôle des proxénètes. Est-ce qu'on a des solutions qui sont déployées
actuellement pour le… protégeons de ces victimes?
M.
Bonnardel
:
Bien, ce sera à étudier, ce sera à étudier dans le futur pour pouvoir définir
si on a besoin d'étendre encore plus fortement ou de financer encore plus
fortement ce cas précis comme vous l'avez mentionné.
• (16 h 10) •
Mme Maccarone : Parfait.
Bien, c'est un sujet qui est important pour moi. Ça fait que j'ai l'intention
de revenir là-dessus. Ça fait que, si on a des suivis ou quelque chose que nous
pouvons faire, je serais très curieuse et très intéressée de poursuivre avec de
l'information.
Le projet de loi n° 66… Ça va faire
cinq ans depuis que le projet de loi n° 66 a été adopté. C'étaient tous des
projets urgents, c'était superimportant. On a poursuivi le... Tout a été arrêté
ici, à l'Assemblée, mais on voit qu'il y a plusieurs projets de loi qui sont
morts, pour jouer sur le terme, mais la morgue, à Montréal, qui faisait partie
du projet de loi n° 66, est-ce que ce projet est mort? On est rendus où?
M.
Bonnardel
:
Non, ce projet n'est pas mort. C'est bon que vous me le… m'en parliez parce
que, justement, je lisais le dossier là-dessus… là-dessus hier, puis, par cœur,
grosso modo, il y a des investissements en termes de maintien d'actifs qui vont
être faits… qui sont faits puis qui vont être faits dans les prochaines années,
avant que la solution soit établie définitivement, pour augmenter la capacité
ou la reconstruction ou non, donc, du nombre de places qui sont prévues, à la
hauteur de 258 dépouilles. Le coût estimé du projet, je pense que vous l'avez,
on parle de 100 millions de dollars. L'état du projet est en planification
pour le moment. Donc...
Mme Maccarone : Ça fait
que c'est toujours en planification?
M.
Bonnardel
:
C'est ça.
Mme Maccarone : Parce que
c'est ça, la réponse qu'on a eue à notre question 229. Ça fait que ce
n'est pas réalisé, on est en planification. Ça fait que les dépouilles sont
toujours un peu partout dans les salons?
M.
Bonnardel
:
Non, on ne peut pas dire ça de cette manière, là. Je suis allé visiter, quand
même, la morgue, là.
Mme Maccarone : Bien,
nous aussi.
M.
Bonnardel
:
Vous aussi, là, c'est… bon, comme je vous l'ai dit, là, il y a un défi de
maintien d'actifs.
Mme Maccarone : On
travaille fort, M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Bien, ça, je n'en doute pas. Il y a un déficit de maintien... pas un déficit,
il y a un défi de maintien d'actifs important pour la morgue. Il faut
s'assurer, là, de faire les réparations adéquates comme partout au Québec. Donc,
on suit le dossier de près, puis ça suit son cours.
Mme Maccarone : O.K., sécurité
incendie, le coroner recommande de nommer un commissaire national aux incendies.
Est-ce que le ministre a l'intention de poursuivre… C'est quoi, votre avis sur
ce sujet?
M.
Bonnardel
:
Non, on n'a pas l'intention de nommer un commissaire pour le moment, donc…
Mme Maccarone : Pourquoi?
M.
Bonnardel
:
Bien non, on n'a pas l'intention. Premièrement, on a... suite aux décès
malheureux, malheureux, l'année passée ou… oui, voilà deux ans déjà, là, suite
aux inondations, il y a des recommandations, sauvetage nautique, qui sont
applicables maintenant dans les différents corps de services incendie sur le
territoire québécois. Il y a une réforme aussi qui va être... La loi aussi doit
être, un jour, revue. Donc, on y travaille. Présentement, vous le savez, je
pense, je vous l'ai...
Mme Maccarone : On va avoir
un projet de loi qui va être déposé?
M.
Bonnardel
:
Non, bien, pas à court terme, mais, je vous l'ai dit, là, il y a un travail
aussi qui doit être fait pour l'attractivité du <travail des...
M. Bonnardel :
...l'attractivité
du >travail des pompiers, le nombre de services de sécurité incendie au
Québec, je l'ai déjà dit, qui, pour moi, sont trop élevés. Je pense que les...
pas je pense, les municipalités le savent parce que je leur ai déjà mentionné,
il faut qu'on soit capables de fusionner certains corps ou certains services de
sécurité incendie au Québec dans les prochains mois, les prochaines années, c'est
indéniable. On ne peut pas avoir au-dessus de 600 SSI au Québec présentement,
là, ça... Personnellement, ça ne tient pas la route.
Mme Maccarone : Ça me désole
de savoir qu'on ne va pas poursuivre avec cette recommandation. Vous connaissez
sans doute le nom de Marco Héroux. C'est un pompier qui nous envoie énormément
d'informations. Il est très préoccupé par rapport à la santé et sécurité des
pompiers, entre autres à Drummond, puis ça fait partie des enjeux qu'il nous a
envoyés, et j'étais contente de voir que c'était quelque chose qui a été relevé
par le commissaire... par le coroner parce que je trouve que c'est quelque
chose que nous pouvons au moins regarder. J'entends le ministre, mais…
En tout cas, j'ai plusieurs autres sujets,
M. le ministre, à aborder avec vous. Il me reste seulement quatre minutes. Vous
avez évoqué, en 2023, que nous allons poursuivre avec un projet de loi sur la
cyberintimidation. Nous sommes rendus où avec ça? Est-ce qu'on va avoir le
plaisir d'être en commission ensemble pour débattre d'un projet de loi?
M. Bonnardel : Bien, ça,
c'est... On y travaille, on y travaille fortement. C'est toujours sur la
planche, la planche à dessin. Je l'ai déjà mentionné, la cyberintimidation, plusieurs
personnes, jeunes, moins jeunes, vivent... vivent, malheureusement, cette
intimidation. Qu'on ait 15 ans, qu'on ait 50 ans, qu'on ait
75 ans, sur les réseaux sociaux, on voit jusqu'à quel point ça peut
être... ça peut être... ça peut être difficile de... sur les réseaux, avec
certains personnages x...
Mme Maccarone : Mais un
projet de loi…
M. Bonnardel : Bien oui, je
vous l'ai mentionné, on y travaille puis on a toujours l'intention de déposer
un projet de loi d'ici la fin du mandat.
Mme Maccarone : Oui, mais,
dans les renseignements particuliers du ministère, question n° 2,
on apprend qu'il y a un comité qui a été formé en 2022, sans doute après votre
déclaration dans les crédits de 2022‑2023, pour échanger sur les éventuelles
mesures législatives. Il y a eu seulement une rencontre, le 19 juin 2023.
Ça fait que vous dites que c'est une priorité puis c'est quelque chose qui s'en
vient, mais il y a eu seulement une rencontre, puis, depuis, rien, puis ça va
faire presque deux ans. Alors, est-ce que c'est vrai que nous devons attendre
après le dépôt d'un projet de loi?
M. Bonnardel : On est... On
est avancés. On a du travail de fait. Puis maintenant…
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
y a eu d'autres rencontres depuis les cahiers?
M. Bonnardel : Non, non,
mais, je veux dire, moi, c'est mon équipe puis moi-même qui suivent ce dossier.
Donc, là-dessus, je peux vous dire qu'on n'a pas abandonné ce combat.
Mme Maccarone : Oui, mais,
vous constatez comme moi, une seule rencontre le 19 juin 2023, une seule
rencontre…
M. Bonnardel : Oui, mais ça,
c'est nos équipes à l'interne qui travaillent ça, Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui, je
comprends. Je dois travailler ma patience, c'est ça, encore une fois?
M. Bonnardel : C'est une
vertu.
Mme Maccarone : Oui, une
vertu que vous dites, vous-même, que vous ne partagez pas.
M. Bonnardel : Je ne suis pas
patient moi non plus.
Mme Maccarone : Voilà. M. le
ministre, l'omerta dans les prisons, je vous ai invité, lors des crédits
provisoires, de m'asseoir avec moi, sans votre équipe, avec tout le respect que
j'ai pour vous tous ici, sans votre équipe, de m'asseoir... de s'asseoir avec
un agent d'un milieu correctionnel, et moi si vous voulez, pour jaser de la
réalité de nos prisons, parce qu'ils ont peur de dénoncer, puis, on le sait
pour un fait, on a les preuves, quand ils dénoncent, quand ils sortent sur la
place publique pour dire juste un like à un post, bien, ils se font
sanctionner, il y a des pénalités qui suivent. Alors, est-ce que vous acceptez
d'avoir cette rencontre? On peut le planifier ici, en l'enceinte de
l'Assemblée, tranquilles, pour écouter vraiment la réalité des agents
correctionnels.
M. Bonnardel : Bien, votre
idée, Mme la députée, est très bonne. C'est drôle parce qu'à chaque fois que je
parle des agents correctionnels je reçois des courriels, à chaque fois, puis je
vous ai déjà dit : Il n'y en a pas, d'omerta, Les gens peuvent s'exprimer,
puis la preuve de ça, c'est que les gens qui m'écrivent, ces agents qui
m'écrivent, bien, je lis leurs commentaires, puis on les rencontre, ces
personnes, on les rencontre, là. Vous n'êtes pas la seule, là, moi, je suis
intéressé de comprendre ce qui se travaille sur le terrain, puis on est
toujours dans un processus. C'est cliché, l'amélioration continue, là, mais
c'est mon rôle de m'assurer que ces agents aient tous les éléments en termes
d'organisation de travail, de fierté de porter l'uniforme, d'éléments
technologiques qu'on va ajouter dans les prisons.
Mme Maccarone : Bien, si vous
acceptez… Je comprends que vous recevez des courriels. Moi, les messages que je
reçois ne sont peut-être pas aussi roses que les vôtres.
M. Bonnardel : Bien, je ne
vous dis pas... Bien, au contraire, non, attention, ce n'est pas... on me
lance…
Mme Maccarone : Alors, je
vais vous texter, puis on va établir une date, mais on établit une date
ensemble?
M. Bonnardel : Ce n'est pas
des fleurs que je reçois tout le temps, là.
Le Président (M.
Bachand) :Je cède maintenant la parole au
député de Chapleau, s'il vous plaît.
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, bien heureux de vous retrouver cet après-midi,
retrouver également tous les collègues, le ministre, l'ensemble de <son
équipe...
M. Lévesque (Chapleau) :
...l'ensemble
de >son équipe, collègues des oppositions, collègues de la banquette
gouvernementale.
Peut-être une petite confidence pour vous,
entre vous et moi, M. le Président. Je suis bien heureux de pouvoir revenir
faire des crédits et un peu de commissions. Avec le rôle que j'ai en tant que
leader adjoint du gouvernement, je fais plus de salon rouge, et les
commissions, bien, ça me manquait un petit peu. Donc, bien heureux d'être ici,
là, avec vous et l'ensemble des équipes.
On l'a effleuré tout à l'heure, puis j'aimerais
peut-être y revenir, là, pour cet après-midi, en terminant ce bloc, sur le Bureau
des enquêtes indépendantes. Je vais vouloir pouvoir m'entretenir avec Mme
Brigitte Bishop tout à l'heure, là. Donc, comme vous le savez, M. le Président,
le 16 avril dernier, le Conseil des ministres a procédé à la nomination d'une
nouvelle directrice du Bureau des enquêtes indépendantes. Donc, bravo pour
votre nomination, madame. On le sait, là, l'organisme a eu des défis qui lui
sont propres, notamment en matière de perception. Certaines personnes ont
soulevé des questions par rapport à l'indépendance puis le sentiment de
confiance du public et des policiers face à ce bureau d'enquête.
C'est vraiment tous des éléments, là, que
la nouvelle dirigeante... que vous allez devoir, là, garder en tête lorsque
vous allez, là, évidemment, prendre la direction du bureau. Le choix du
gouvernement s'est justement arrêté sur Mme Brigitte Bishop, qui était l'ancienne
inspectrice générale de la ville de Montréal puis une ancienne procureure aux
poursuites criminelles et pénales. Et donc, assurément, Mme Bishop a un C.V.,
là, très intéressant pour ce poste. Puis ma première question, c'est justement
de savoir... l'entendre sur sa vision du BEI en lien justement avec l'expérience
passée qu'elle a, que vous avez, là, si vous me permettez.
Mme Bishop (Brigitte) : Bien,
merci beaucoup.
M. Lévesque (Chapleau) : Je
vous en prie.
Mme Bishop (Brigitte) : Bien,
premièrement, c'est ça, au niveau de ma vision, on en a parlé tantôt, même les
oppositions en ont parlé, qu'il y avait un enjeu de perception du bureau, donc,
au départ, pour moi, ça va être de vraiment maintenir puis renforcer la
confiance du public envers les institutions policières. Ça, c'est fondamental,
c'est un pilier, le bureau. Le Bureau des enquêtes indépendantes, c'est leur
but. Le but, c'est non seulement de faire la lumière, mais c'est de donner l'heure
juste. Les gens, ce qu'ils veulent, c'est l'heure juste. Quand un événement
malheureux arrive, que ce soit le décès d'une personne ou des blessures graves
suite à une action policière, les gens veulent savoir qu'est-ce qui s'est passé
pour vrai, et, ça, moi, ça, je peux vous dire que c'est ce qu'on va faire.
• (16 h 20) •
Mon parcours m'a toujours amenée vers ça.
Je suis une procureure de la Couronne. J'ai été procureure pendant, disons, un
peu moins de 30 ans, là. Je ne veux pas me vieillir non plus, mais je ne veux
pas me rajeunir. Mais j'ai eu à prendre des décisions fondamentales. Les
dossiers dans lesquels j'ai occupé... J'ai eu une carrière vraiment
extraordinaire et j'ai pu... À chaque fois qu'il y avait des crises sociales, j'étais
un procureur qui était en avant.
Donc, j'étais dans l'équipe spéciale de
lutte contre les stupéfiants dans les années 90, quand on a eu tous nos
problèmes d'importation. J'ai ensuite été dans les premières nommées dans l'équipe
de lutte contre les motards criminalisés dans la guerre des motards. Donc, j'ai
fait tous ces dossiers-là. J'ai été… Dans le printemps 2001, j'étais dans le comité
qui ont bâti le Centre judiciaire Gouin. Donc, j'ai beaucoup travaillé, comme
procureure, à maintenir et à restaurer parfois la confiance du public dans les
institutions. Donc, j'ai toujours fait ça.
Parallèlement à ça, j'ai aussi, à force de
dossiers, à force de rencontres, à force de persévérance… j'ai su gagner la
confiance également des policiers. Ça, je trouve ça important, parce qu'on
parle beaucoup de la confiance du public, puis c'est majeur, mais les
policiers, pour moi, c'est important aussi. Un policier qui va sur une
intervention, il a une fraction de seconde, il est dans le feu de l'action, il
faut qu'il prenne une décision, cette décision-là, c'est pour nous protéger et
se protéger aussi, mais nous protéger. Quand il y a une personne en détresse,
le but c'est d'assurer la sécurité du public. Donc, ce policier-là prend une
décision. Cette décision-là, s'il n'a pas confiance en un bureau comme le mien,
s'il pense qu'on ne lui donnera pas l'heure juste, s'il pense qu'il va être
jugé avant de façon arbitraire, ça peut être un risque et pour nous, et pour
lui, et ça, pour moi, c'est aussi fondamental. Ça fait que la confiance à aller
chercher, pour moi, elle est des deux côtés. Donc, ça, c'est dans mes
objectifs.
On parlait de la perception. Bien, c'est
sûr qu'au niveau des perceptions, ce que je veux changer, et d'ailleurs on a eu
une question tantôt là-dessus, c'est les fameux dossiers, quand le BEI… Le BEI
a l'obligation de déposer ses dossiers au DPCP. La perception que les gens ont,
c'est : lorsqu'un dossier est déposé, c'est une dénonciation, c'est une
demande d'intenter. C'est comme ça qu'on fonctionne. J'ai des policiers autour
de moi, là, un dossier déposé au DPCP, c'est pour que le DPCP, le procureur
évalue la preuve pour déposer des accusations. Ce n'est pas le cas quand le BEI
dépose un dossier.
Donc, quand un dossier est fermé, ce n'est
pas un échec, c'est parce qu'il n'y avait pas matière à accusation. Mais donc,
moi, ce que je veux faire, puis ce que j'ai proposé, puis ce que je propose, c'est...
et j'ai rencontré mon équipe lundi, je suis arrivée en poste lundi, mais je les
ai déjà embarqués, là, bien, ils sont déjà embarqués, bien, c'est qu'il va
falloir <pousser là-dessus...
Mme Bishop (Brigitte) :
...il
va falloir >pousser là-dessus. C'est que, là, les gens ont l'impression
que ça finit là, puis on fait juste ouvrir des dossiers, on les ferme, puis
c'est tout. On va pousser… Je veux exploiter un article dans notre loi, qui est
l'article 89.26, qui est le pouvoir de recommandation. Donc, à un certain
moment, lorsqu'un dossier n'est pas autorisé par le DPCP, bien, il y a
peut-être des bonnes pratiques à en tirer, il y a peut-être quelque chose à
aller voir. Qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi? Qu'est-ce qu'on aurait pu
faire de mieux? Pourquoi est-ce qu'on a dû intervenir? Et ça, ce serait, je
pense, une façon d'optimiser notre travail aussi.
Ces recommandations-là, bien, on les
rendra, on fera... on agira, on établir un système, ce qui m'amène à vous
parler de mon expérience d'inspectrice générale. J'ai abusé du pouvoir de
recommandation comme inspectrice générale à la ville de Montréal. Je faisais
des rapports publics. Une fois que ma preuve est colligée, pour moi,
l'indépendance de mon bureau n'est pas en jeu, et, à ce moment-là, j'allais
rencontrer les directions, les gens concernés, et leur parler de
recommandations. Moi, les recommandations que j'ai faites, je ne fais pas des
recommandations pour le plaisir. Je veux qu'elles soient faisables, efficientes
et efficaces.
Donc, suite à ça, je publiais des
recommandations, mais qui dit recommandations dit reddition de comptes. Donc,
tantôt, je vous entendais, depuis ce matin, quand on parlait des qualifications
policières, ou du profilage, ou des choses comme ça, si ça arrivait qu'on
constatait des choses comme ça, on pourrait faire, par exemple, une
recommandation d'insister davantage sur une certaine... dans la formation sur
le profilage, sur certains éléments pour que les gens... parce qu'on constate
que c'est peut-être ça qui est un... qui demande un petit ajustement auprès des
policiers. Donc, c'est vraiment là-dedans que je... C'est vers ça que je veux
aller. Puis, comme je vous dis, je veux vraiment planter le clou qu'on va
donner l'heure juste. On est là pour ça.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
bien, je prendrais peut-être la balle au bond, M. le Président, si vous me
permettez, là, justement, sur les policiers. Vous savez, là, qu'ils font un
travail extrêmement difficile puis surtout très important pour nos communautés.
Souvent, ils sont appelés à réagir à des situations qui, vraiment, sortent
sorte de l'ordinaire et pour lesquelles ils doivent prendre des décisions
rapidement, extrêmement rapidement, là.
Puis peut-être vous en avez parlé, vous
l'avez effleuré, en fait, votre vision, au sens large, du travail policier,
mais également comment faire en sorte qu'il y ait davantage de confiance du
public envers les policiers, peut-être… Par expérience, moi, tout récemment, je
suis allé dans ma circonscription. Nous avions une activité au centre… au
centre jeunesse, au centre avec les jeunes qui viennent le soir après l'école,
puis les policiers sont venus nous voir, et, justement, il y a eu une belle
interaction, donc, pour aider les jeunes, et ainsi de suite, puis peut-être
qu'on pourrait laisser madame aller avec sa vision.
Mme Bishop (Brigitte) : Merci
beaucoup. Bien, c'est ça, ça, au niveau de la confiance du public, ça va aller
beaucoup avec aussi la visibilité du bureau. Et je veux qu'on parle d'un plan…
d'un plan de communication, mais la communication, je ne veux pas juste aller
sur le site Internet. Je vous regarde parce qu'on en a parlé, mais ce que je
voudrais faire, moi, c'est aller voir les autres ministères, puis il faut que
le BEI soit connu des gens qui pourraient bénéficier ou qui pourraient être
dans des situations où ils auraient affaire à notre bureau.
Donc, j'aimerais cogner la porte à
différentes... On a déjà présentement un agent de liaison pour les affaires...
pour les Premières Nations et les Innus. Donc, à ce moment-là, ça, c'est
déjà... On est déjà en... Écoutez, ça roule, parce que la personne a été nommée
en décembre, hier, on avait une rencontre avec la sénatrice Audette pour
justement voir comment travailler davantage, là, dans les… avec les Premières
Nations. On a ça.
Par contre, au niveau de la population en
général, moi, je pense que la meilleure voie est la voie la plus économique,
parce qu'il faut quand même être responsable, c'est d'aller voir les
ministères. Donc, j'aimerais aller… aller me chercher des partenariats avec les
ministères, que ce soit Immigration, que ce soit la Santé. La Santé, on a des
cas où... Justement, on a des cas de santé mentale, bien, peut-être aller faire
des partenariats avec eux pour leur expliquer ce qu'on fait puis peut-être
avoir un canal de communication un peu plus efficient.
Donc, ça, c'est l'exemple de communication
que je voudrais faire pour aller chercher la population. Vous avez parlé de
centres jeunesse. Bien, on a malheureusement des... deux jeunes qui ont perdu
la... un jeune qui a perdu la vie, un qui a été blessé, bien, peut-être,
justement, aller les voir puis expliquer le BEI pour que les gens aient
confiance en nous, puis, comme je vous dis, c'est fondamental. Le BEI, c'est la
pierre angulaire de la confiance du public envers les institutions policières,
selon moi.
M. Lévesque (Chapleau) : M.
le Président, peut-être m'indiquer sur… le temps qui nous reste.
Le Président (M. Bachand) :
Une minute.
M. Lévesque (Chapleau) : Une
minute? Eh mon Dieu! Bien, d'abord… bien, deux questions en une, là, disons,
assez rapidement, pour un petit 30 secondes, d'abord, la transition, si ça
se passe bien, là, au BEI pour vous, puis également le moral des troupes. Lorsqu'on
prend une nouvelle organisation en main, parfois, les troupes… les ajustements
qu'il y a à faire, il y a à avoir. Comment vous percevez, là, l'ensemble de l'œuvre,
pour un petit 30 secondes?
Mme Bishop (Brigitte) : Bien,
oui, 30 secondes, bien, écoutez, au niveau de la mobilisation, je peux
vous dire que je suis agréablement surprise. C'est des gens qui sont
professionnels, qui sont vraiment engagés, dédiés. Je les ai rencontrés. J'ai
commencé lundi, là, ça fait que j'ai rencontré tout le monde à date et je leur
ai dit qu'on allait faire... justement, comme je vous dis, ce que je vous <explique...
Mme Bishop (Brigitte) :
...je
vous >explique, comme plan d'action, ils le savent. J'ai... Je reçois
des tonnes d'idées, des tonnes… Ils sont engagés, ces gens-là, ils veulent
aller plus loin, ils veulent... ce qu'ils veulent, c'est vraiment, comme je
vous dis, donner l'heure juste. Ils veulent que ce soit clair. Le p.l. n° 14 nous a donné... a cristallisé un peu le pouvoir du
BEI en disant que notre but, c'était de mettre la lumière sur les enquêtes, et,
ça, on l'enfonce, ce clou-là, puis c'est ça qu'ils veulent faire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
Mme Bishop (Brigitte) : Ça
fait que c'est une équipe vraiment extraordinaire.
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Le temps alloué
à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité publique étant
presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Est-ce que le programme 1, intitulé
Direction et administration, est adopté? Sur division, adopté sur division.
Le programme 2, intitulé Services de la
Sûreté du Québec, est-il adopté? Adopté sur division.
Est-ce que le programme 3, intitulé
Gestion du système correctionnel, est adopté? Adopté sur division.
Le programme 4, intitulé Affaires
policières, est-il adopté? Adopté sur division.
Le programme 5, Expertise scientifique et
médicolégale, est-il adopté? Adopté sur division.
Le programme 6, intitulé Encadrement et
surveillance, est-il adopté? Adopté sur division.
Le programme 7, intitulé Sécurité civile
et sécurité incendie, est-il adopté? Adopté sur division.
Et finalement l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Sécurité publique pour l'exercice financier 2025‑2026
est-il adopté? Adopté sur division.
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi 6 mai à 9 h 45, où elle va
entreprendre l'étude du volet Affaires autochtones des crédits budgétaires du
portefeuille Conseil exécutif. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 16 h 29)