(Onze
heures dix-huit minutes)
Le
Président (M. Bachand) :
...(panne
de son) ...Sécurité publique pour l'exercice financier 2025‑2026. Une
enveloppe de 4 h 15 min a été allouée pour l'étude de ces
crédits.
Avant de débuter, Mme
la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Asselin
(Vanier-Les Rivières) est remplacé par M. Lévesque (Chapleau), et Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel),
par M. Gagnon (Jonquière)...
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
La Secrétaire : ...et, excusez-moi, Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion).
Discussion générale
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Donc, comme vous savez, nous allons procéder à une
discussion générale par blocs d'environ 20 minutes, incluant les
questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la
fin du temps qui leur est alloué, soit vers 16 h 30 cet après-midi.
Donc,
on débute avec la députée de Westmount—Saint-Louis — bonjour — pour
une première période d'échange de 17 min 15 s. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme
Maccarone : Merci, M. le Président. Bonjour, M. le ministre. Bonjour à
toute votre équipe. C'est un plaisir d'être avec vous ce matin.
M. le ministre, je
souhaite débuter en vous demandant... La semaine dernière, on a eu une rare
entrevue qui a été accordée à Pascal Robidas de Radio-Canada, où la SQ a avoué
craindre le cartel Tren de Aragua du Vénézuela. Moi, je veux savoir :
Est-ce que le ministre, lui aussi, il est inquiet? Parce que c'est ça qui est
évoqué dans l'article.
M.
Bonnardel : Bien non, je vous corrige, je n'ai pas dit que j'étais
inquiet, j'ai dit que j'étais...
Mme Maccarone :
Non, pas vous, je parle que c'est
ça qui était évoqué dans l'article, pas vous, vous n'êtes pas cité.
M.
Bonnardel : Ah oui! Oui, bien, c'est un bon point. J'ai répondu
publiquement qu'il fallait rester aux aguets face à l'arrivée possible,
possible — je
dis bien «possible» — de
cartels due à une immigration légale ou illégale.
Donc, ce que la Sûreté du Québec... On a eu une rencontre, je vous ne le cache
pas, là, une rencontre, quelques jours...
quelques heures suivant cette affirmation, pour mieux connaître les tenants,
aboutissants. De toute façon, on avait déjà un portrait.
Comme
je l'ai déjà mentionné publiquement aussi, de la part... de la part des... de
l'agence frontalière, de la GRC, de
la Sûreté du Québec, sur les entrées illégales, légales pour les demandeurs
d'asile, grosso modo, donc, je vous dirais que, pour le moment, il n'y a rien qui nous laisse croire, au Québec,
qu'il y a des cartels comme tels, vénézuéliens surtout, qui pourraient
venir s'installer. Il n'y a rien qui nous laisse croire, présentement, qu'il y
a des cartels, comme je le mentionne, qui
pourraient... qui auraient traversé la frontière, comme telle, de façon légale
ou illégale. Donc, je peux vous confirmer aujourd'hui qu'on suit la
situation avec la Sûreté du Québec.
• (11 h 20) •
Mme
Maccarone : Est-ce que vous avez été au courant avant ou après
l'article?
M.
Bonnardel : Non, mais c'est des questions... Vous savez, on a des
statutaires assez régulièrement, avec la Sûreté du Québec, donc on pose des
questions adéquates. Puis, de toute façon, le sujet de l'heure, depuis le mois
de novembre dernier, est la protection de la frontière, je pense que tout le
monde est d'accord là-dessus.
Mme
Maccarone : Ça fait que ça, c'est avant ou après?
M.
Bonnardel : Ah! mais j'ai demandé une vérification suite à l'article,
oui, oui, c'est certain...
Mme
Maccarone : C'est suite à l'article.
M. Bonnardel :
...mais des sujets... c'est des
sujets qui sont d'actualité pour nous, parce que la protection de la frontière
est immensément importante. Donc, vous m'avez déjà entendu, là, je ne prendrais
pas trois minutes, parce que vous avez posé
une question courte, mais vous connaissez la situation du secteur Swanton, que
j'ai déjà expliquée. Puis, si vous voulez approfondir la question, je
vous répondrai.
Mme
Maccarone : Mais j'avoue, quand on lit un article où la SQ
évoque qu'eux sont inquiets, moi, je suis inquiète, parce que c'est rare d'entendre une telle affaire
de la SQ. Alors, je sais que le sous-ministre adjoint, M. Dubé, il est avec
nous. Moi, si vous êtes prêt à lui accorder
la parole, j'aimerais beaucoup lui entendre en ce qui concerne les préoccupations,
parce qu'on sait qu'on a peut-être
400 migrants qui viennent d'ICE, des États-Unis. Alors, on a des grandes
préoccupations, et il est reconnu comme un expert, alors est-ce qu'on
peut lui entendre en ce qui concerne la suite des choses puis expliquer la
situation?
M. Bonnardel : Écoutez, comme je
vous ai mentionné, ce que je vous affirme là vient de la bouche de la Sûreté du Québec, donc il n'y a rien de neuf comme
tel. L'affirmation que je vous confirme, de la part de la Sûreté du
Québec, c'est qu'il n'y a pas de cartel installé au Québec. Maintenant, le
terme le plus adéquat, je peux certainement le dire, c'est qu'il faut rester
aux aguets, il faut rester aux aguets. Le service de renseignements est
immensément important entre la Sûreté du Québec, la GRC, la police nationale,
le SCRS et, nécessairement, nos partenaires... nos partenaires américains. Si
vous voulez lui parler deux minutes, ça va me faire plaisir de lui... de lui
laisser la parole, à M. Dubé, pour qu'il vous explique exactement ce que
je viens de vous dire.
Mme Maccarone : Oui. Merci. Je donne
mon consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Bachand) :
Consentement. Alors, peut-être de bien sûr vous identifier puis débuter, s'il
vous plaît.
M. Dubé (Benoit) : Bonjour. Benoît
Dubé, directeur général adjoint en fonctions des enquêtes criminelles. Mme la députée, comme mentionné par le ministre,
c'est exactement ça, on a vigie sur ce groupe vénézuélien, mais c'est une vigie qu'on a, donc on récupère les
renseignements, mais on n'est pas en mode alerte présentement. C'est notre
travail, là, au niveau du
renseignement, de s'assurer d'une vigie continue sur des groupes qui pourraient
s'installer au Québec, et ce n'est pas le cas de ce groupe-là.
Mme
Maccarone : Oui, mais pourquoi vous êtes inquiets? Parce que
vous l'avez évoqué deux fois dans l'article. Puis, si je comprends bien, c'est très rare que vous-même, vous accordez
des entrevues. Alors, moi, je veux savoir pourquoi cette inquiétude.
M. Dubé
(Benoit) : En premier, ce
n'est pas moi qui ai écrit le texte, c'est M. Robidas. Lors de l'entrevue,
ce qui a été parlé... on a parlé de trois cartels, dont le cartel de Sinaloa et
le cartel de Jalisco, et, ensuite de ça, on a parlé de Tren de Aragua. Et ce n'est pas une question
d'inquiétudes, c'est des choses qu'on a sous surveillance, sous la vigie, mais
je n'ai aucune inquiétude, pour l'instant, à une installation au Québec, comme
je vous dis.
Mme Maccarone : Ça fait que qu'est-ce
que la SQ a besoin pour faire face à ce risque?
M. Dubé (Benoit) : La Sûreté du
Québec, présentement, a tous les moyens nécessaires pour faire face à ce
risque-là.
Mme
Maccarone : Ah oui? O.K. Bon, bien, c'est une bonne nouvelle,
parce que vous jugez d'abord que vous avez assez de ressources et de budget.
Parce qu'encore une fois ce n'est pas juste une fois, c'est deux fois que ça a été
lié... que ça a été cité, dans l'article,
que nous avons de quoi être inquiets. Parce que, quand Tren de Aragua... si
eux, ils viennent puis ils s'installent ici, bien là, on va faire face à
beaucoup de difficultés.
M.
Bonnardel : Je pense que les commentaires de la Sûreté du
Québec, il faut les interpréter d'une manière où ces groupes peuvent
être violents, oui, et il faut être immensément vigilants et aux aguets, comme
je l'ai mentionné, suite à l'arrivée
possible. C'est sur cet aspect, je peux, je pense, le dire, que la Sûreté du
Québec disait : Bien, c'est des groupes
qui ont malheureusement, dans d'autres États américains ou dans leur propre
pays... ont eu des méthodes qui étaient, mettons, disons, différentes de
ce qu'on a connu.
Mme Maccarone : O.K. Je doute que
nous avons ce que nous avons besoin pour faire face à ceci. Encore une fois, je
répète qu'on a quand même vu une baisse des effectifs, en termes de lutte
contre le crime organisé, en comparaison avec l'année passée. L'année passée,
on avait 357 effectifs, puis là on a une baisse de 345 puis on sait qu'on envoie beaucoup de nos membres de la SQ
partout dans la province pour combler des lacunes. Alors, comment
allons-nous faire, avec une baisse des effectifs dédiés uniquement au crime
organisé?
M. Bonnardel :
Bien, si vous voulez, je peux
faire un préambule sur CENTAURE. Vous parlez des programmes... pas des programmes, mais des équipes qui ont été
mises en place pour contrer le crime organisé; je vous dirais juste un
bémol. D'entrée de jeu, là, puis Mme Beausoleil pourrait le confirmer, on
est... on suit ça, puis je suis ça de mois en mois ou
presque, de semaine en semaine, avec l'équipe de la Sûreté du Québec, pour
s'assurer est-ce que les postes à pourvoir, on les remplit, est-ce qu'on est
attractif du côté de la Sûreté du Québec. Puis je vous dirais aujourd'hui que
la réponse est plus que oui, à moins que ça ait changé, dans les deux, trois
dernières semaines. Si vous le permettez, Mme Beausoleil
pourra vous le confirmer, mais on est presque au plein emploi, du côté de la
Sûreté du Québec, on répond adéquatement aux opérations terrain, à la
protection de la population, dans le cadre de notre entente avec les unions municipales, l'UMQ, la FQM, partout sur le
territoire. Puis, si vous le souhaitez, Mme Beausoleil peut vous le
confirmer. Sinon, je vous élaborerai deux, trois... pendant deux, trois
minutes, les équipes qui...
Mme Maccarone :
Deux, trois minutes, c'est trop
long, je n'ai pas assez de temps pour ça. Mais je souhaite plus comprendre
pourquoi qu'on a une baisse, d'abord, des effectifs pour le crime organisé.
M.
Bonnardel : Bien, vous savez, le financement de CENTAURE, là, c'est
équivalent d'à peu près 360 millions de
dollars qui est une portion qui vient du fédéral puis du... qui est,
nécessairement, du gouvernement du Québec. On a une structure nationale
de lutte contre le crime organisé, on a l'Équipe intégrée de lutte contre le
trafic d'armes à feu, on a l'équipe
d'enquête, dossiers meurtres et disparitions, qui est liée au crime organisé,
on a une équipe de dépistage des armes à feu qui fonctionne très, très bien,
l'équipe intégrée en renseignements, que je souhaitais mettre en place pour être capable de colliger
toute l'information entre nos différents partenaires, l'équipe d'intervention
en crime organisé, la EICO Montréal, et je pourrais faire la nomenclature par
la suite, aussi, du côté de Montréal et la police de Québec...
Mme
Maccarone : Je sais tout ça, M. le ministre.
M.
Bonnardel : Mais là-dessus, un dernier point. La violence armée, on
s'y est attaqués parce que Montréal et Laval ont vécu des situations assez
majeures, majeures, dans les quatre dernières années. Il y a une baisse, les statistiques le démontrent, ce n'est pas un combat
gagné, puis il ne sera peut-être jamais gagné, mais il y a une baisse de la
violence armée, principalement sur l'ensemble du territoire québécois et
concrètement à Montréal.
Mme Maccarone :
Sauf que moi, ma question, c'est
lié spécifiquement sur la baisse des effectifs en lien avec le crime
organisé.
M.
Bonnardel : Voulez-vous que Mme Beausoleil puisse prendre les...
Mme
Maccarone : Allez-y, Mme Beausoleil.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : ...Mme
Beausoleil, s'il vous plaît.
Mme Beausoleil
(Johanne) : Bonjour. Johanne Beausoleil, directrice générale de la
Sûreté du Québec.
Alors, au niveau des
effectifs auxquels vous faites référence, on est toujours en mouvement, dans
nos escouades, dans nos équipes, dans notre lutte à la violence armée, dans
notre lutte au crime organisé. Donc, quand vous dites qu'il y a une baisse
d'effectifs, nous, on a quand même une hausse des effectifs, à la Sûreté, et
quelquefois on va changer les effectifs dans
les différentes équipes. Donc, oui, il peut y avoir certains... Par exemple,
là, le SPVM va se retirer de certaines équipes intégrées, mais il va
s'intégrer dans une autre équipe, avec nous, soit la lutte au proxénétisme, ou
peu importe. Donc, on est quand même avec une hausse, présentement, là. En date
d'aujourd'hui, on a 48 effectifs
supplémentaires à ce qui nous est autorisé, du plein emploi théorique, à la
Sûreté du Québec, donc, c'est quand même important. On n'a pas de
problème de recrutement, à la Sûreté...
Mme
Maccarone : Merci, Mme Beausoleil. C'est parce que vous ne
répondez pas à ma question. Moi, ma
question, c'est vraiment pourquoi qu'on a une baisse spécifiquement en ce qui
concerne les effectifs pour le crime organisé.
Mme Beausoleil
(Johanne) : C'est au niveau des sûretés municipales, ce n'est pas au
niveau de la Sûreté du Québec. Quand une
sûreté municipale, au lieu, par exemple... va nous dire : Je retire une
ressource sur mes quatre ressources, bien, à ce moment-là, on a une
ressource de moins. On regarde avec nos autres collègues, voir si on peut
intégrer une autre sûreté municipale ou intégrer quelqu'un de la Sûreté du
Québec sur nos escouades, mais il n'y a pas de baisse au niveau de nos équipes.
Mme
Maccarone : C'est ça qui est évoqué dans les cahiers des crédits que
nous avons reçus, c'est très clair qu'on a eu quand même une baisse. Pour nous,
on trouve que c'est important. En ce qui concerne ce qu'on a lu, que ce soit avec les cartels, que ce soit, oui, avec
la montée des violences, les inquiétudes que nous faisions face avec le crime
organisé en général. Mais il y a... quand même important, comme baisse.
Mme
Beausoleil (Johanne) : C'est des sûretés municipales, ce n'est pas la
Sûreté du Québec. Il n'y a pas moins de ressources au sein des unités. Donc,
quand on travaille en escouades, en équipes mixtes, alors on modifie nos...
Mme Maccarone : C'est parfait. Nous
allons chercher le numéro pour vous, juste pour que ce soit clair, mais on a
quand même vu...
M. Bonnardel : Non, mais, d'entrée
de jeu, je prends 30 secondes de plus, quand on est... quand je suis
arrivé en poste, on a fait le tour de la situation, puis on a bien remarqué
que, si on continuait de former seulement, c'est particulier de le dire ainsi,
650 recrues à l'École nationale de police, on n'allait pas être capables
de rencontrer les demandes ou les départs à la retraite, principalement départs
à la retraite, des différents corps de police. Donc, l'augmentation à
1 000 a été... s'est faite rapidement, du côté de l'École nationale de
police, les investissements étaient à la
hauteur de près de 60 millions de dollars, puis aujourd'hui puis
l'année passée, si je ne me trompe pas, on en a formé près de 1 100. Donc,
on répond adéquatement, pour les cinq prochaines années, aux départs possibles
de certaines policières, policiers
qui partiraient à la retraite, pour répondre aux besoins des différents corps
de police. Puis ça confirme que les... il y a de moins en moins, sinon
plus de postes à pourvoir à la SQ.
• (11 h 30) •
Mme Maccarone : J'ai, juste pour
votre gouverne, les questions des cahiers de l'année passée, c'était la question 58, en comparaison avec la
question 66 de cette année. Alors, merci beaucoup, entre autres, à vos
équipes qui ont rempli les cahiers pour nous, je sais que c'est un
travail de moine puis c'est grandement apprécié. Mais on voit la baisse, parce qu'on sait que l'année passée, on
était à 357, puis là je parle uniquement de la SQ, puis maintenant on est à
345. Ça fait qu'on ne parle pas des municipalités, là, on parle vraiment de SQ.
M.
Bonnardel : Oui, mais c'est ça, comme je vous disais, là, le
partage... le partage des ressources, l'implication de la Sûreté du Québec vis-à-vis les différentes
équipes qui sont en demande, soit par le partenariat que nous avons avec
les partenaires municipaux et nous-mêmes, le
combat reste le même pour nous, puis toutes les ressources possibles sont
mises à profit pour combattre le crime organisé.
Mme
Maccarone : On a toutes les ressources, elles sont un peu
rapatriées un peu partout. Parce qu'on peut parler aussi un peu des
municipalités. On a des maires qui sont pas mal mécontents. On a une liste de
maires mécontents qui s'allonge : cette
année, on avait Montréal, on avait Québec, on avait Laval, maintenant on a la
mairesse de Saguenay, le maire de
Terrebonne. Eux, ils disent qu'ils ont besoin d'aide. Puis je comprends qu'ils
ont fait une demande, mais, au lieu de leur envoyer de l'argent, on
envoie des effectifs de la SQ. Le communiqué de presse qui disait : «Les
neuf enquêteurs de la SQ qui ont été
envoyés...» Pourquoi ne pas leur envoyer de l'argent qu'ils ont demandé pour
être en mesure de répondre à leurs besoins actuels du terrain?
M. Bonnardel : Bien, je vous
remercie pour la question, j'espérais l'avoir.
Mme Maccarone : Bienvenue.
M. Bonnardel : D'entrée de jeu, le
crime organisé, c'est sous le chapeau de la Sûreté du Québec, en premier lieu, c'est sous le chapeau de la Sûreté du
Québec. Oui, nos grands corps de police, comme Montréal et Québec, Laval,
Longueuil, sont en support, indéniablement, avec la Sûreté du Québec, mais
c'est la Sûreté qui chapeaute ça. Quand des
villes comme Québec, comme Saguenay, dernièrement, nous disent : Bien là,
nous, on a besoin de sommes additionnelles,
ce n'est pas que ce n'est pas leur combat, c'est leur combat, de contrer la
violence, mais la Sûreté du Québec, le crime organisé, c'est elle qui le
chapeaute.
Moi, les
opérations quotidiennes, je ne les finance pas. Puis la question, je l'ai déjà
eue de vous, de l'autre côté, de
l'opposition. Je finance des programmes, des programmes pour supporter soit la
prévention ou la répression sur le terrain. Je prends 30 secondes
de plus.
Mme Maccarone : 30 secondes,
c'est trop long.
M.
Bonnardel : Je vous l'ai déjà dit, en question, ici. En 2018,
on supportait à la hauteur de 16 millions de dollars,
annuellement, les différents corps de police. Aujourd'hui, on est à
112 millions.
Mme Maccarone : Sauf que vous savez
que, même si vous envoyez des effectifs de la SQ, c'est quand même l'argent,
c'est quand même l'argent des contribuables. C'est nous qui paient pour la SQ.
Chaque fois qu'on envoie un policier de la
SQ, ça coûte quelque chose, surtout si on parle de six mois, on parle de neuf
enquêteurs, c'est de l'argent. Alors, si on fait la comparaison...
Eux, leur
demande, leurs besoins, c'est d'être en mesure de gérer ça eux-mêmes, local,
parce que leur mission puis leurs
besoins ne sont pas nécessairement les mêmes choses quand ils font des enquêtes
avec la SQ. Ils souhaitent avoir cette responsabilité. On peut
travailler ensemble avec la SQ, mais, chaque fois qu'on envoie des effectifs,
c'est de l'argent.
Alors,
pourquoi ne pas faire la comparaison avec l'argent et leur envoyer ça, au lieu
d'envoyer les bras de la SQ? On sait
qu'on fait face à un manque d'effectifs important aussi. La SQ, on en a besoin
ailleurs. Pourquoi faire ce choix-là?
M. Bonnardel : Bien
là, il faut comparer des pommes avec des pommes. Quand on envoie des effectifs d'enquête spécialisés pour supporter un corps de
police, il faut comprendre que l'équipe régionale mixte est déjà en place au
Saguenay. Il y a déjà un partenariat entre le SPS, le Service de police de
Saguenay, et l'ERM, principalement la Sûreté du Québec. Quand il y a des
situations un peu plus chaudes, je vais le dire ainsi, dans certaines régions,
il est normal, il est normal qu'on prenne acte de la situation puis on envoie
de l'aide. On a fait la même chose du côté de la Côte-Nord voilà un an et demi
déjà, où il y a un partenariat avec l'équipe régionale là-bas et
Uashat-Maliotenam, le corps de police autochtone, pour mettre en place
une équipe spécialisée pour contrer le crime.
Donc, je n'essaierai pas de vous dire que tout
est beau du côté de...
Mme Maccarone : Mais je ne nie pas
ça.
M.
Bonnardel : Non, mais je le sais. Je n'essaierai pas de vous
dire que tout est beau au Saguenay, tout est beau sur la Côte-Nord.
On a un combat qui est sur l'ensemble du territoire québécois. Mais je suis
capable de vous identifier des...
Mme Maccarone : Je comprends.
M. Bonnardel : ...des zones qui sont
un peu plus chaudes.
Mme
Maccarone : Sauf que leur demande spécifique, c'est de ne pas
avoir les membres de la SQ, c'est d'avoir l'argent...
M. Bonnardel : Oui, mais...
Mme Maccarone : ...pour gérer la
situation eux-mêmes. Puis, comme j'ai dit, ça représente quand même de l'argent
quand on envoie des bras de la SQ. Et, j'ajoute à ça, chaque fois qu'on envoie
des gens de la SQ, c'est qui qui gère les
dossiers qu'eux ils étaient en train de gérer? Toutes les enquêtes qui sont en
place, c'est qui qui va gérer ça? Ça,
ça veut dire, tout le travail qu'eux sont en train de faire, on laisse ça de
côté parce qu'on a des besoins ailleurs. Au lieu de leur envoyer de
l'argent, on envoie des bras, puis c'est toutes les autres personnes qui vont
souffrir, les autres enquêtes qui vont être délaissées.
Le Président (M.
Bachand) :
...
M. Bonnardel : 30 secondes? Le
seul corps de police qui est responsable du crime organisé de niveau 6,
c'est la Sûreté du Québec. Puis je répète très respectueusement pour ceux qui
nous écoutent : On ne financera pas les opérations quotidiennes des corps
de police municipale. Ce n'est pas notre travail. C'est...
Mme Maccarone : Ce n'est pas juste
la... Ce n'est pas juste ça.
M. Bonnardel : On ne financera pas
des corps de police municipale.
Mme Maccarone : C'est des cas de
violence aussi.
M. Bonnardel : C'est une
collaboration. C'est conjointement qu'on va être capables de combattre le
crime. C'est là que la Sûreté donne son aide dans les situations plus
particulières, où il y a besoin... où on a besoin d'aide.
Mme
Maccarone : Puis le partenariat est intéressant, mais ce n'est
pas ça qu'ils souhaitent. Le maire de Terrebonne vous a dit que, couper
leur budget, ça leur fait très...
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Merci beaucoup.
Avant de
céder la parole au député de Laurier-Dorion, j'aurais besoin d'un consentement. On a commencé
avec trois minutes de retard, ça fait qu'il faudrait allonger de trois minutes
de plus. Alors, il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Bachand) :
Consentement. Alors, M. le député
de Laurier-Dorion, pour 17 min 15 s, s'il vous plaît.
M.
Fontecilla : ...M. le Président. Bonjour, M. le ministre. Je
salue également les députés, les collègues députés ici présents, ainsi
que l'équipe nombreuse du ministère de la Sécurité publique. Merci beaucoup de
participer à cet exercice très important.
Et on parle beaucoup, effectivement, de la
nécessité de la répression de la criminalité, mais, comme vous le savez, il y a, en amont, la nécessité de la prévention.
Vous le savez autant que moi, M. le ministre, le Québec fait face à une hausse inquiétante de la criminalité chez les
jeunes, et, pour y répondre, récemment, vous avez annoncé une nouvelle stratégie québécoise de lutte contre la criminalité, et
assortie d'un financement de 119 millions sur cinq ans, dont 12,2 millions pour 2025‑2026,
seulement 10 % du budget. Et vous avez dit que cette stratégie permettra
de financer plus efficacement des organismes communautaires travaillant
en prévention.
J'aimerais
bien comprendre votre pensée, M. le ministre : Qu'est-ce que ça veut dire,
financer plus efficacement? Et
qu'est-ce qui est... qu'est-ce qui est amélioré par rapport à d'autres
initiatives que vous avez entreprises dans ce domaine?
M. Bonnardel : Bien, il y a trois...
il y a trois axes. Il y a l'action communautaire, il y a les municipalités et
il y a le défi qu'on a en répression, en prévention. Et j'ai ajouté aussi ce
qui était, je pense, important pour vous l'année
passée, la portion gang de rue. Donc, le plan québécois de la lutte contre la
criminalité, là, on fait un chiffre rond, 100 millions... 120 millions de dollars va être disponible
pour les cinq prochaines années justement pour combattre le crime, s'assurer aussi d'avoir des opérations en prévention
terrain. Grosso modo, je vous l'ai déjà... j'ai déjà répondu, les sommes
consacrées à la prévention... à la répression varient, là, entre 35 % et
60 %, entre 40 % et 60 %, selon les différents programmes.
J'ai la
volonté de continuer de cette façon. Je n'ai pas la prétention de vous dire que
tout est parfait, mais, avec l'expérience qu'on a acquise au ministère
dans les dernières années et la situation que l'on voit, il est important, je pense que je suis à la même place que vous, que la
prévention, l'aide à l'action communautaire, la participation sur le terrain
pour aller, dès le jeune âge, sortir un
jeune de la petite criminalité à 14, 15, 16, 17 ans... On le voit,
malheureusement. On en voit moins, mais on en a vu quand même trop dans
les derniers mois, sinon les deux, trois dernières années. Malheureusement, on a vu un jeune, là, tiré à
Montréal, là, voilà quelques jours... quelques jours déjà, un jeune qui
aurait... qui aurait 16 ans, selon les informations, là.
Donc, l'action... pas privilégiée, mais l'action
préventive va être immensément importante dans les choix que nous ferons avec
les différents programmes pour que l'action communautaire soit partie prenante
des succès qu'on souhaite avoir pour sortir les jeunes de la rue.
M. Fontecilla : Très
bien, M. le ministre. Écoutez, donc, si je comprends bien, une amélioration,
c'est l'inclusion du volet Gang de rue dans la stratégie québécoise de lutte
contre la criminalité. Et, vous le savez, M. le ministre, une des
conditions d'un bon financement qui produit des résultats en termes de
prévention, là, c'est la capacité de... c'est la stabilité dans le financement à long terme. Est-ce que vous allez
continuer à financer par projet? Et pourquoi ne pas financer les
organismes de prévention à la mission, ce qui donne véritablement une stabilité
aux organismes?
M. Bonnardel : C'est quelque chose
qu'on étudie positivement, votre réflexion. Donc, vous me voyez rire. Alors, oui, c'est un souhait qui était... qui
venait de différentes associations, organismes et autres. Donc, on n'est pas
prêts à vous l'annoncer encore, mais dites-vous qu'on a été à l'écoute, à
l'écoute. Puis, à la fin, à la fin, c'est des programmes. Vous savez, on ne
peut pas les financer sur 10 ans, on ne peut pas les financer sur
15 ans. Donc, quand on finance des... quand on a un plan de match, plus souvent qu'autrement, c'est sur trois
et cinq ans. Mais on comprend la différence entre un projet... entre le financement au projet, le
financement à la mission. Donc, dites-vous qu'on va... qu'on va répondre à ça.
M. Fontecilla : Est-ce qu'on peut
s'attendre à des nouvelles au cours de l'année 2025‑2026?
M. Bonnardel : Assurément.
• (11 h 40) •
M. Fontecilla : Assurément. Très
bien. On prend bien note.
Vous le savez, M. le ministre, une stratégie de
lutte à la criminalité ne peut réussir sans coordination des principaux acteurs
locaux, les écoles, la direction de la protection de la jeunesse, les
organismes communautaires et évidemment les
familles. Pourtant, on nous dit que... le terrain nous dit que cette
coopération est pour... très déficiente. Les organismes communautaires ont beaucoup de difficultés à accéder... à
faire un travail de prévention dans les écoles. Par exemple, les familles se plaignent amèrement d'être laissées
complètement de côté dans des efforts de prévention. À ma connaissance,
il n'y a aucun programme qui s'adresse spécifiquement à épauler les parents,
là, dans le travail auprès de leurs jeunes
en voie de... dans une dérive délinquante, là. Qu'est-ce que vous faites pour
assurer une véritable coordination entre tous ces acteurs-là?
M.
Bonnardel : Bien, d'entrée de jeu, il y a la ligne RENFORT,
qui est disponible pour les familles qui vivent des situations... particulières, pardon, désolantes, avec peut-être
leurs enfants ou non, suite à des situations, comme je l'ai mentionné.
Maintenant, les policiers et policières sur le
terrain, l'action communautaire passe aussi par le travail des policiers. C'est une question que je pose à tous
les corps de police, principalement à la Sûreté du Québec, aussi dans
les postes régionaux : Quelle présence vous avez dans les écoles?
Parce que la prévention, pour moi, puis je pense que vous êtes à la même place que moi, est immensément importante pour
contrer le crime, pour parler aux jeunes, pour leur expliquer. L'action
communautaire est importante.
Le sujet
comme tel ou la précision que vous avez en me disant : Oui, M. le
ministre, les parents, ceci, les parents, cela, ce n'est pas que je n'ai
pas cette information, mais je vous dirais que le partenariat pour moi est
immensément important entre l'action
communautaire et ce qu'ils voient eux-mêmes sur le terrain et aussi ce que les
policières, policiers qui sont dans les écoles, dans les différentes écoles
écoles semaine après semaine, sinon dans différentes écoles, de façon quotidienne ou presque, pour expliquer, contrer puis de
faire de la prévention. C'est le travail... C'est le travail qui est important à faire. Puis, là-dessus, je reste
convaincu qu'avec l'approche qu'on va mettre en place dans ce plan de match sur
cinq ans ça va être encore plus valorisé.
M.
Fontecilla : Très bien, monsieur,
mais j'allais encore plus précisément,
là. Je réitère, les organismes communautaires en prévention se plaignent
de la fermeture des écoles. Les policiers y ont accès, évidemment, aux écoles, mais c'est différent, le travail que peut
faire un policier, d'un travailleur de rue dans une école. Les écoles agissent
comme des tours d'ivoire qui sont très
fermées aux milieux locaux. D'une part, qu'est-ce que vous allez faire pour
ouvrir les écoles à leurs communautés respectives, là? Voilà.
M. Bonnardel : Bien, c'est un peu...
C'est la première fois que je l'entends, là, de cette façon, là. Je suis un peu surpris que vous me disiez que... Est-ce que
c'est une directive des centres de services à toutes les écoles du Québec?
Ce serait à vérifier. C'est une question qu'on prend... que je prends en note,
que je prends en note parce que...
M.
Fontecilla : ...M. le ministre. Est-ce que ce ne serait pas
une culture, une culture de fermeture aux acteurs du milieu... des
milieux locaux, ce qui est plus difficile à changer?
M.
Bonnardel : Non, mais, à quelque part, je pense qu'on a
démontré... puis là je fais un clin d'oeil sur les équipes
mixtes, entre l'action, les travailleurs sociaux, les policiers qui sont sur le
terrain pour contrer l'itinérance, la santé mentale, répondre aux appels, je
pense que l'approche communautaire... Je ne dis pas que les policiers et
policières ne font pas un bon travail dans les écoles. Ils sont habitués. Plus
souvent qu'autrement, c'est des policières, policiers qui ont beaucoup d'expérience terrain, qui ont une
approche excellente avec les jeunes. Donc, je vais aller questionner. Je vais
aller essayer de comprendre si votre questionnement, votre raisonnement est
vrai sur l'ensemble du territoire québécois. Si c'est le cas, c'est à...
c'est à surveiller. C'est à surveiller puis à discuter avec mon collègue.
M.
Fontecilla : Très bien. Encore plus précisément sur la question
des parents, là, vous m'avez parlé de la ligne RENFORT, très bien, on
applaudit, les parents qui ont des difficultés peuvent appeler, c'est déjà
un... c'est déjà un pas en avant, mais
souvent les parents hésitent à recourir à des lignes téléphoniques ou carrément
à dénoncer leur enfant, là, ce qui peut être perçu comme tel par les parents.
Est-ce que vous ne pensez pas... Et les parents ont émis la nécessité...
entre autres, les parents de Saint-Léonard,
ont émis la nécessité de les impliquer par des programmes, par des financements
de concertation locale afin d'assurer des
milieux de vie éducatifs à leurs enfants, là. Est-ce que vous songez que ça
pourrait être une voie d'avenir?
M. Bonnardel : Bien, il y a
toujours... je suis pragmatique, à la base, il y a toujours matière à discuter,
à s'améliorer. Je vous fais un petit clin
d'oeil sur ce qu'on m'informe, là, sur le programme Prévention jeunesse, en 2024‑2025,
c'est 2 625 000 $ qui ont été octroyés à 21 bénéficiaires,
dans le cadre, justement, de Prévention jeunesse.
Alors, c'est indéniable que ce combat contre la
violence et le crime organisé... Malheureusement, c'est souvent à 14, 15, 16, 17 ans qu'on réussit... on réussit à sortir
quelqu'un de la petite criminalité qui l'amène à la moyenne et à la
grande. Puis c'est prouvé dans d'autres pays, la prévention, c'est indéniable.
Il faut... il faut s'y attaquer. Donc, toute approche possible qui peut nous
amener à cibler, peut-être pas certaines écoles, mais certains quartiers... oui, peut-être certaines écoles qui souhaiteraient
une approche, je vais l'appeler mixte, je vais l'appeler mixte, entre le travail des policiers puis l'action communautaire
combinés, qui pourrait... qui pourrait aider, c'est peut-être une approche qui
mériterait... qui mériterait... bien, pas qui mériterait mais qui va mériter
une discussion, une petite réflexion, là.
M. Fontecilla : Très bien. Et vous
savez, M. le ministre, que la prévention de la criminalité, chez les jeunes en particulier, ça passe beaucoup, énormément par
l'insertion socioprofessionnelle de ces jeunes-là. Vous savez qu'il y a beaucoup
de jeunes qui quittent l'école, qui cherchent du travail, qui peuvent être
tentés par l'argent facile, on va le dire
comme ça. Vous annoncez une stratégie québécoise de lutte contre la
criminalité, et c'est très bien, il y a des sommes qui sont allouées, elles pourraient être,
peut-être, améliorées, mais il y a un effort là. Mais, d'autre part, votre
gouvernement coupe dans les services
d'employabilité des jeunes. Dans mon comté, il y a des organismes, en
particulier l'organisme Emploi Jeunesse, qui est un organisme qui
accompagne les jeunes dans le processus d'insertion socioprofessionnelle.
Donc, ce que
vous faites d'une main, vous le défaites de l'autre. Est-ce que vous êtes
conscient de cette contradiction-là?
Êtes-vous prêt à travailler auprès de vos collègues, là, de votre gouvernement
pour assurer une intervention cohérente auprès des jeunes, là, et donc
ne pas défaire ce que vous êtes en train de construire avec l'autre main?
M.
Bonnardel : Oui. Écoutez, c'est... je ne veux pas répondre,
là, pour mes collègues parce que je ne connais pas tous les programmes
par coeur, sauf que l'approche que l'on souhaite au MSP, je vous le répète puis
je prends une minute de plus encore, c'est
une approche où la prévention est partie prenante du combat qu'on a. Donc, on
ne va pas lâcher prise. C'est un combat qui sera, comme je le disais,
dans plusieurs facteurs... pas qui ne sera jamais gagné, mais les statistiques le démontrent : plus on
va approcher le jeune à un âge x puis qu'on lui explique les tenants,
aboutissants, bien, on l'amène, on l'amène à sortir de la rue, on l'amène à
sortir de la petite criminalité qui l'amène malheureusement à des
situations plus souvent qu'autrement malheureuses.
L'approche des différents corps de police, que
soit Montréal, que ce soit Longueuil ou autre, il y a des approches immensément
bonnes présentement qui se font, mais je ne hais pas le fait que vous ayez...
vous m'ayez soulevé le
fait, là, que l'approche communautaire vis-à-vis des écoles est peut-être...
peut-être pas la meilleure expérience pour certaines écoles qui n'ont
peut-être pas aimé ça, mais, à quelque part, ça mérite une réflexion. Puis,
pour moi, c'est mon travail d'être pragmatique, puis d'aller comprendre, puis
d'aller voir si on ne peut pas trouver des pistes de solutions pour... Le
financement est là, de notre côté. On va l'appuyer. Mais, encore une fois, je
le répète, je sais que vous êtes à la même place que moi là-dessus.
M. Fontecilla : Je
voudrais vous entendre, M. le ministre, sur un fait bien... un dilemme bien
précis. Est-ce que vous pensez que l'inclusion socioprofessionnelle des
jeunes, là, plus âgés, là, que de 16, 17, 18 ans, là, améliore la sécurité
publique?
M. Bonnardel : Bien,
toute personne... toute personne qui malheureusement... Quand tu es dans la
petite criminalité à 14, 15,
16 ans, plus souvent qu'autrement, c'est parce que tu es un décrocheur,
plus souvent qu'autrement, tu as lâché l'école.
Tu cherches le gain facile, tu t'associes à des gangs, puis là, bien, tu
avances dans tout ça, puis on te fait faire, malheureusement, la sale job. La
sale job, on l'a vu à Frampton, si je ne me trompe pas, hein, c'est ça,
Frampton, voilà quelques mois déjà, où c'étaient des «kids», excusez,
là, des «kids» de 15, 16 ans, là, qui allaient faire le sale travail. J'arrête
ça là.
Donc, c'est
là que l'action communautaire, c'est là que le travail de prévention... je ne
peux pas dénigrer ça, là. Je ne peux
pas dire : Ce n'est pas bon, c'est prouvé, quand cette approche-là, vous
le savez, quand cette approche-là nous amène à amener un jeune, à
17 ans ou à l'approche de l'âge adulte — même à 18 ans, tu es
encore un «kid» — donc
l'accompagner ou accompagner ces jeunes puis les amener. Puis, il y a des
belles histoires à succès, qu'on soit à Saint-Léonard,
ou ailleurs dans l'est de Montréal, ou dans le nord de Montréal. Donc, il faut
continuer à les supporter. Mais c'est
un combat que je comprends, qui n'est pas simple pour eux. Mais le financement
va être là pour les supporter.
• (11 h 50) •
M.
Fontecilla : Donc, je vous demande, M. le ministre, là, de
considérer sérieusement la possibilité de considérer aussi l'insertion socioprofessionnelle. Et la
coupure des programmes d'insertion socioprofessionnelle contribue à
l'insécurité publique, là. C'est ça, le point central.
Mais j'aimerais vous aller... aller... vous
amener sur le terrain des jeunes contrevenants, là. On nous a informés sur la
fin, à toutes fins pratiques, là, de la garde discontinue pour les jeunes, là,
donc ce qui consiste... la garde en fin de semaine. Pendant la semaine, ils
sont chez eux, ils peuvent aller à l'école, etc. Et c'est très peu utilisé. Et aujourd'hui, alors que les différents acteurs
du milieu nous disent que la garde discontinue est un excellent moyen pour
envoyer un sérieux... un signal à ces
jeunes-là de ce qui peut leur arriver, là, s'ils continuent dans une... dans
une voie de la criminalité. Pourquoi avez-vous... Est-ce que ça existe?
Est-ce que c'est utilisé encore, la garde discontinue au Québec?
M. Bonnardel : Je pense que, dans
les crédits provisoires, vous étiez sur le même alignement de questions. Ce n'est pas relié au MSP, c'est plus relié à la
DPJ. Je peux essayer d'aller chercher la réponse pour vous, mais ce n'est
pas relié... ce n'est pas relié aux crédits du ministère de la Sécurité
publique, là.
M. Fontecilla : Mais vous avez
ouvert la porte. S'il y a un document qui existe sur l'utilisation de la garde discontinue, c'est éminemment très utile, mais ça
concerne aussi la sécurité publique. C'est des programmes de prévention. La
garde discontinue, elle peut être considérée comme un programme de prévention,
là.
M.
Bonnardel : Bien, comme je vous le mentionne, là, je ne veux
pas commencer à discuter des crédits de mes collègues, mes collègues dans d'autres ministères. On va se concentrer
sur nos crédits à nous, là, qui sont déjà immensément importants, là.
M. Fontecilla : Très bien, M. le
ministre. Mais est-ce que vous pourriez au moins me dire que... Vous savez, l'action gouvernementale, elle est vaste, mais il
faut, de ce qu'on appelle l'intersectorialité, il faut éviter de travailler en
silo le plus possible. Est-ce que vous
allez vous intéresser au moins à cet aspect-là? Vous allez consulter vos
collègues, là, services sociaux, sur cet aspect-là? Parce que ça fait
partie de la sécurité publique aussi, là.
M. Bonnardel : Ça va être noté. Ça
va être fait.
M. Fontecilla : Merci,
M. le ministre. Écoutez, dans les minutes qu'il me reste, j'aimerais aller sur
la question du... des interventions... des interventions policières en
cas de crise de santé mentale. Il y a une situation grave quand même, là. Le
journal Le Devoir, en 2021, a fait une compilation : 81 civils
sont décédés à la suite d'une intervention policière,
dont 70 % de ces cas-là ont été identifiés comme des personnes ayant des
problématiques graves en santé mentale. Et le coroner, à la suite de son
enquête sur le décès de Pierre Coriolan, a recommandé que le ministre enchâsse
dans un règlement l'obligation de
requalification et de formation annuelle pour les policiers en matière de
désescalade et de communication tactique, là. Est-ce que vous avez agi sur
ce domaine-là?
M. Bonnardel : Bien, agir...
Le Président (M.
Bachand) : ...
M.
Bonnardel :
...oui, M. le Président... L'approche travailleurs sociaux, policiers sur le
terrain, je me souviens, M. Dagher me disait, voilà quelques mois déjà, il
dit : François, il n'y a jamais eu autant d'appels pour la santé mentale
à Montréal. Je ne pense pas que c'est une
surprise si je vous le dis, là, que c'est presque un appel sur deux, sinon deux
appels sur trois. Puis le combat
qu'on s'est donné vient du fait que le policier, policière est formé à l'École
nationale de police, mais formé dans
un ensemble, pas nécessairement prêt à affronter des situations ou des cas
d'itinérance, entre guillemets, et de santé mentale. C'est là que...
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Bien, c'est là que l'approche des travailleurs
sociaux et le financement des travailleurs sociaux, l'accompagnement
avec les policiers, policières fait ses preuves sur le terrain présentement,
autant du côté de la Sûreté du Québec que des corps de police municipaux. Puis
j'y reviendrai, si ça vous tente, au prochain bloc.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis, pour 17 min 24 s, s'il vous plaît.
Mme
Maccarone : Merci. M. le ministre, ça brasse plus que jamais
dans nos établissements de détention, ça brasse entre les détenus, mais aussi
envers nos agents correctionnels. Évidemment, je pense beaucoup à l'agent de
l'établissement à Sorel-Tracy qui a
survécu à une attaque sauvage en décembre dernier. Moi, je souhaite
savoir : Qu'est-ce qui a changé depuis le 1er décembre à
l'établissement de Sorel?
M.
Bonnardel : Bien, il y a différentes façons de faire qui
ont... qui ont changé à Sorel, spécifiquement. Mais, dans l'ensemble, je pense que c'est important puis
je pense que vous savez ce que je vais vous répondre, quand j'ai fait ma
tournée de l'ensemble des centres de détention, ou presque, là, ou presque,
dans les deux dernières années, je le dis
très candidement, respectueusement, pour moi, c'était inégal. Puis, quand j'ai
expliqué la situation à mon sous-ministre, le sous-ministre adjoint
responsable des centres de détention, je leur ai dit : Qu'est-ce qu'on a
besoin, là, pour mieux sécuriser les centres de détention? Avoir une approche
forte pour contrer la livraison de drones, l'utilisation des téléphones cellulaires à l'intérieur, les
sanctions, exemples, administratives qui sont... pas administratives, les
sanctions qui sont données aux
détenus, exemple, pour celui qui a frappé l'agent de sécurité. Donc, c'est une
approche globale, un investissement
de 36 millions de dollars qui a été fait l'année passée. On est...
Les cours grillagées, protéger les fenêtres pour ne pas que la livraison
se fasse.
Vous savez, je pourrais prendre trois minutes,
je ne le ferai pas, là, mais je veux juste vous dire que vous le savez, je l'ai annoncé, je peux vous dire que,
dans les prochaines semaines, il y aura des annonces spécifiques pour confirmer
les sommes que nous avons annoncées mais
surtout qu'est-ce qu'on va faire pour contrer l'arrivée de drones, qu'est-ce qu'on
va faire pour que les cellulaires ne fonctionnent pas en dedans. Et voilà. Puis
là... Continuez.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il y a
plus de personnel en place?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme
Maccarone : Est-ce qu'il y a plus de personnel en place? Parce
qu'on sait que ça fait partie des difficultés qu'ils font face, entre
autres. C'est la raison que l'agent a été attaqué, il était tout seul.
M. Bonnardel : Bien, si vous me
permettez, là, je vais vous lire...
Mme Maccarone : Rapidement. Moi, mes
questions sont rapides.
M.
Bonnardel : Oui. Réduire la... bien, la capacité carcérale de
50 places jusqu'au 31 mars dernier. Il y a eu des transferts vers
d'autres établissements de détention. On a procédé à la fermeture du secteur où
l'incident est survenu. On a transféré
la responsabilité des gardiennages en milieu hospitalier, donc avec d'autres
établissements de santé comme tels. Puis on a supporté l'établissement dans le
déroulement des activités au palais de justice aussi pour... qui a été partagé
avec d'autres...
Mme Maccarone : Mais est-ce qu'il y
a plus de personnel en place?
M. Bonnardel : Mais... voilà. Donc,
c'est... Et les postes, bien, je vous dirais que, présentement, on est à... par coeur, on est à 7,7 % de postes à
pourvoir dans nos centres de détention. Vous m'avez déjà posé une question au
salon bleu, là on est au rouge
aujourd'hui, voilà quelques années ou un an, et je vous disais qu'on était
partis de 13 %... 12 %, 13 % pendant la pandémie. Ce
fut extrêmement difficile. Aujourd'hui, on est à 7,7 %. C'est un combat
qu'on continue. Les cohortes ne sont pas toutes complètes, mais on fait tout ce
qu'on peut pour être capable de s'assurer d'avoir des cohortes de 39
dans les différents cégeps.
Mme
Maccarone : Oui, mais on va jaser de ça peut-être un peu plus
tard. C'est juste parce que vous savez que chaque fois qu'on fait un
transfert de personnel d'un établissement à l'autre, ça veut dire qu'on dépend
des autres établissements.
Ça cause des problèmes ailleurs, ça fait que ce n'est pas une solution. J'ai
compris que ça fait partie des choses... des décisions qui ont été
prises. À l'établissement de Roberval... Là, vous parlez de la surpopulation. L'établissement de Roberval, on a lu, dans
l'article du Quotidien... il y a un agent qui dit : «C'est la
première fois de ma carrière que je
vois des gens se choisir des postes abrutissants, plates à mort, pour être sûr
au moins de revenir à la maison en
vie le soir.» Et on continue : «On se ramasse avec une surpopulation de
plusieurs autres prisons du Québec. Chaque mercredi, il y a une
soixantaine de détenus qui transigent entre nos murs. Ça se remplit avec la
scrap des autres établissements. Ça devient
un beau paquet de bonbons mélangés à gérer.» Alors, je souhaite savoir quelle
mesure est-ce que le ministre a mise en place pour éviter de déverser
ces problèmes d'un établissement vers l'autre.
M.
Bonnardel : Écoutez, là, c'est circonstanciel, dans une
certaine mesure. Les policiers font leur travail, ils arrêtent des
bandits. On devient un prévenu puis, par la suite, peut-être un détenu. Donc,
le travail est fait par nos corps... nos différents corps de police.
Moi, ce que
je dis aux agents correctionnels, puis je l'ai déjà dit ici : Je vais tout
faire — puis
ils le savent — on
va tout faire, nos équipes, pour
assurer leur sécurité à l'intérieur. Mais ça passe par quoi? Ça passe par une
modernisation des équipements, ça
passe par des façons de faire, ou une organisation, ou une amélioration
continue qui est faite à l'intérieur de
nos... à l'intérieur de nos centres de détention. Donc, on est à quelques
semaines, je vous dirais, d'annoncer des bonnes nouvelles.
Et la sécurité des agents, bien, ça passe par
quoi? Ça passe par des livraisons qui ne fonctionnent pas parce qu'il n'y a pas de pic qui rentre à l'intérieur,
il n'y a pas de drogue qui rentre à l'intérieur, il n'y a pas de cellulaire qui
rentre à l'intérieur.
Mme Maccarone : Mais moi, je parle
de la surpopulation.
M. Bonnardel : Donc, c'est le défi
que j'ai pour sécuriser les centres de détention.
Mme
Maccarone : Je souhaite rester sur le sujet de surpopulation.
Je comprends ce que vous dites, mais ce n'est pas circonstanciel, c'est
habituel qu'on a une surpopulation dans nos établissements.
M. Bonnardel : On est à... On est à
94 % de taux d'occupation présentement à l'intérieur.
Mme
Maccarone : Et, l'année passée, on a quand même eu de
l'information... bien, qu'on a eu le... les établissements de détention, on a eu le taux d'occupation, qui était
très clair, là, on a demandé la même question cette année, puis on s'est
fait dire qu'on ne fournissait pas cette information dans les crédits. Pourquoi
que c'était correct l'année passée mais pas correct cette année?
M. Bonnardel : Excusez, là, j'ai
peut-être mal saisi votre...
Mme Maccarone : L'année passée, on a
demandé d'avoir de l'information sur le taux d'occupation maximal atteint par
chaque établissement de détention. On l'a eu, l'année passée, par
établissement. Cette année, on a fait la demande,
mais on s'est fait dire : Non, on vous donne ça par région. Pourquoi?
Pourquoi que c'était correct l'année passée, mais pas cette année?
• (12 heures) •
M. Bonnardel : Je vais... Je vais
vérifier cette information. L'information que je vous donne, là, ce matin, là,
c'est qu'on est à 94 % de taux... de taux d'occupation.
Puis ce n'est
pas anormal de faire des transferts pour équilibrer la population carcérale. Ce
n'est pas anormal, là. Donc, on le
fait... on le fait quand des situations particulières où il y a des
arrestations plus importantes qui se font dans une région x qui est attitrée à un palais de justice puis à un centre de
détention. Donc, il n'y a rien d'anormal là-dedans, là
Mme
Maccarone : Oui, sauf qu'à tous les mercredis, à Roberval, on
fait face à beaucoup de difficultés. Puis, quand on a une surpopulation dans le
milieu carcéral, non seulement que c'est dangereux pour les incarcérés, mais
c'est aussi très dangereux pour les agents
correctionnels, qui font face à un rehaussement de violence. Alors, nous souhaitons
savoir qu'est-ce que vous allez faire pour
équilibrer ceci, pour éviter de transférer un problème à l'autre établissement?
M.
Bonnardel : C'est... La réponse à votre question, je viens de
l'avoir du sous-ministre, c'est une question de sécurité.
Mme Maccarone : Une question de
sécurité.
M. Bonnardel : Sécurité. C'est pour
ça... c'est pour ça qu'on donne...
Mme Maccarone : On n'avait pas de
question de sécurité l'année passée?
M.
Bonnardel : Bien oui, cela peut évoluer, peut changer. Donc,
l'information va se faire de façon régionale et non par centre de
détention...
Mme Maccarone :
La sécurité de qui?
M.
Bonnardel : ...pour
la suite, pour la suite... la suite des choses.
Donc, la
réponse va rester la même. Équilibrer la population carcérale, ce n'est pas
nouveau, ça ne date pas de voilà trois mois ni six mois, c'est toujours... ça a
toujours été fait. Puis on essaie d'équilibrer. Comme je l'ai mentionné,
oui, il y a un taux d'occupation de
94 %, présentement, dans nos centres de détention sur le territoire
québécois. Mon défi, c'est de leur donner, à tous nos agents, qui font
un travail incroyable, là...
Mme Maccarone : Où est-ce que vous
trouvez votre chiffre, M. le ministre?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme Maccarone : Où est-ce que vous
trouvez ce chiffre?
M. Bonnardel : Bien, des équipes.
Mme
Maccarone : Dans les équipes, mais pas dans les cahiers de
crédits, parce que nous, on n'a pas les mêmes chiffres que vous. Moi, je peux
vous dire que, l'Établissement Leclerc, on a une capacité opérationnelle de
457, capacité moyenne de 519,
établissement de Montréal, capacité opérationnelle de 1 284, capacité
moyenne de 1 459. Québec, hommes et
femmes, capacité opérationnelle de 670, mais la capacité moyenne, c'est 761.
Alors, c'est des exemples, mais il y a des dépassements dans tous les
établissements.
M. Bonnardel : Oui, mais c'est une
photo du moment, là. C'est une photo du moment, là, dans les centres de
détention, là.
Mme
Maccarone : C'est une photo du moment, mais on parle de taux
d'occupation pour l'année. Puis, quand on parle des régions, bien, ce
n'est pas la même affaire.
M.
Bonnardel : Oui, le pourcentage que je viens de vous donner,
là, c'est la question 171 que vous avez posée.
Mme Maccarone : Oui, mais ce n'est
pas de ça que je parle. Moi, je parle vraiment de...
M.
Bonnardel : Non, mais je vous parle... je vous donne le
pourcentage global sur l'ensemble... l'ensemble des centres.
Mme
Maccarone : Bon, je répète que c'est important. Je souhaite
savoir qu'est-ce que vous allez faire pour limiter les risques pour les
détenus ainsi que pour les agents?
M.
Bonnardel : Bien là, les risques pour les détenus... Les
risques pour les agents, oui, là, mais, les agents, comme je vous ai mentionné,
on a une approche que les agents et le syndicat connaissent très, très bien.
C'est un travail de longue haleine
pour être capable de trouver les meilleures technologies. Moi, avant toute
chose, là, c'est de donner des outils aux agents correctionnels pour
leur dire : Voici comment on fait, là, des rayons X ou des...
Mme
Maccarone : Est-ce que ça, c'est une autre annonce qui s'en
vient prochainement, des bonnes nouvelles qui s'en viennent? Parce qu'on
n'a rien qui se passe avant, mais ça s'en vient, il faut qu'on soit patients.
M. Bonnardel : Bien, ça s'en vient.
Vous le savez, je ne suis pas patient de nature...
Mme Maccarone : Non, ça, je sais.
M.
Bonnardel : ...puis ils le savent très bien, puis le cabinet
n'est pas bien, bien patient non plus. Mais, à quelque part, tu sais, là, on fait : O.K., où on s'en
va? Comment on avance? Comment on est capables de livrer? Cette technologie-là,
est-ce qu'elle fonctionne? Juste les
brouilleurs d'ondes, Mme la députée, souvenez-vous, je vous ai déjà répété, là,
ça m'a pris presque huit mois à
convaincre le fédéral pour dire : On peut-tu avoir une exemption, on
peut-tu avoir une exemption le plus
rapidement possible? On est la première législation, le premier État, première
province à avoir l'autorisation du fédéral
pour être capable de faire des tests. La GRC est venue, je l'ai déjà dit aussi,
publiquement, la GRC est venue...
Mme Maccarone : Puis ce n'est déjà
plus en fonction.
M. Bonnardel : ...puis la suite s'en
vient.
Mme
Maccarone : Voilà. On a beaucoup de choses qui s'en viennent,
Florence, on est contentes, mais voilà, bien, ce n'est déjà plus en fonction. Ce n'est pas les seuls établissements,
là. Je vous ai parlé de Roberval, etc., mais là on peut parler aussi de Sorel, Roberval, mais ça brasse
aussi à Québec : émeutes, murs de béton défoncés, des agressions entre
les détenus, des
agressions envers les agents, un mirador de moins pour surveiller des sorties
dans la cour, un détecteur de drones qui ne fonctionne pas, des drones,
en voulez-vous en voilà, manque d'effectifs, il y a une surpopulation, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'articles — on
a fait un débat de mercredi, en ce qui concerne ceci, juste sur les médias,
en ce qui concerne les établissements de
Québec. Moi, je souhaite savoir : Est-ce que le ministre a demandé d'avoir
un état de situation en ce qui se passe au Québec... à Québec?
M. Bonnardel :
On a un état de situation, je
vous dirais, pas de façon quotidienne, mais hebdomadaire sur tous les
centres de détention sur le territoire québécois.
Mme
Maccarone : Oui, mais je parle uniquement de Québec.
M.
Bonnardel : Oui, oui, mais Québec, Montréal, Sept-Îles, tous les
centres de détention, pour moi, sont immensément importants. Oui, il y en a des
plus gros où il y a des problématiques x, où il y a une clientèle x dans ce
centre de détention... dans ces centres de détention, mais le combat que
j'ai... À tous ceux qui nous écoutent qui sont à Québec, qu'ils soient à Montréal, qu'ils soient à Hull, qu'ils soient,
peu importe, à Sherbrooke, c'est les outils que je vous ai promis. Bien,
vous allez les avoir. Des détecteurs de rayons X, des détecteurs corporels, des
brouilleurs...
Mme
Maccarone : ...
M.
Bonnardel : Non, non, mais vous me dites : Pourquoi...
Mme
Maccarone : Ma question était simple : un état de situation.
M. Bonnardel : ...pourquoi on se rend à ça? Parce que, malheureusement, il y a des
armes par la livraison de drones, des
pics, ou autres, de la drogue, des téléphones cellulaires. On continue d'opérer
à l'intérieur. Je vous l'ai déjà dit, je n'accepte pas ça, je
n'accepterai jamais ça.
Mme
Maccarone : Oui, mais ce n'est pas ça, ma question...
M.
Bonnardel : Donc, la situation, les outils...
Le
Président (M. Bachand) :
M. le
ministre, merci. Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Maccarone :
Ce n'est pas ça, ma question. Ma
question était très simple : Est-ce que vous avez fait un état de situation? Est-ce qu'il y a un plan de match
pour régler les problèmes à Québec, en particulier cette prison qui fait face
à beaucoup de difficultés? Il se passe quoi?
M.
Bonnardel : Bien, c'est ça, dans les prochaines semaines, vous allez
voir.
Mme
Maccarone : Beaucoup, dans les prochaines semaines!
M.
Bonnardel : Bien, c'est la même question, la même question que vous me
posez, là.
Mme Maccarone :
Vous demandez beaucoup de
patience de ma part, M. le ministre, puis beaucoup de confiance. Puis nous, ce qu'on voit, c'est des coupures dans
nos budgets, on voit beaucoup de gaspillage d'argent de la part de la CAQ. Alors, j'espère que je vais être agréablement
surprise. Parce qu'à Québec on ne parle pas juste des besoins financiers,
on ne parle pas juste des besoins
d'effectifs, on a aussi un climat de travail, l'établissement de Québec qui a
besoin d'être regardé. Il se passe
quelque chose là-bas. Votre ministère a réalisé une enquête sur le climat de
travail à l'établissement; moi, je souhaite savoir qu'est-ce qui a été
fait en lien avec cette enquête, c'est quoi, les conclusions.
M. Bonnardel :
Bien, les conclusions, à la
base : l'organisation du travail, le fait qu'on avait énormément de postes
à pourvoir, le TSO, le travail supplémentaire. Ce n'est pas une surprise pour
vous, là.
Mme
Maccarone : Non.
M. Bonnardel :
Puis, le raisonnement, je suis à
la même place que vous. Quand on demande un état de situation, bien, les agents nous disent : Êtes-vous
capables de pourvoir nos postes? Je fais une parenthèse : on est en
situation de négociation, aussi. Parenthèse fermée, je n'en dirai pas
plus. Mais, outre ça, je dis quoi à mes agents? Je leur ai dit puis je répète à tous ceux qui m'appellent ou qui
m'écrivent : Je vais vous donner les outils, on va former plus de
cohortes. On a eu un changement... Aïe! Vous le savez peut-être, on a eu un
changement de direction, aussi, depuis l'enquête. Mais on va donner tous
les outils à ces agents pour qu'ils puissent...
Mme
Maccarone : Est-ce que vous avez vu le rapport?
M. Bonnardel : Bien oui.
Mme Maccarone : Est-ce
que c'est le ministère qui l'a fait ou c'est une firme externe?
M. Bonnardel : Bien là, c'est...
quand on fait une enquête, on demande à nos équipes... à nos équipes d'aller sur le terrain, d'aller voir ce qui s'est passé,
là, puis de questionner, puis de questionner les tenants et aboutissants de
chaque situation, mais...
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre s'engage à déposer une copie du rapport?
M. Bonnardel : Bien, je vais
vérifier si c'est possible de le déposer ou non, là, mais... Je vais vérifier.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il y en a d'autres,
enquêtes, qui sont en cours?
M. Bonnardel : Pas à ma
connaissance.
Mme
Maccarone : Bien moi, je souhaite un engagement clair d'avoir
une copie de l'enquête, M. le Président.
M.
Bonnardel : Non, non, mais, je veux dire, s'il y a des
suicides à l'intérieur ou ça... il peut y avoir des enquêtes
individuelles, mais pas d'enquête spécifique sur des centres, à ma...
Mme Maccarone : Moi, je parle du
climat de travail, une enquête sur le climat de travail.
M. Bonnardel : Non, sur le climat de
travail, non, il n'y a pas d'enquête.
Mme Maccarone : Oui, il y a une
enquête.
M. Bonnardel : Bien, vous dites «sur
le climat de travail»?
Mme
Maccarone : Sur le climat de travail dans l'établissement de
Québec, oui, il y a une enquête. On a fait une demande à l'accès à
l'information, vous avez refusé de nous donner une copie de cette enquête.
M. Bonnardel : L'information que
j'ai, c'est non, mais je vais aller vérifier.
Mme Maccarone : «Le ministère de la
Sécurité publique a repéré les documents visés par votre demande. Toutefois, nous sommes dans l'impossibilité de
vous communiquer...» Puis la demande, c'était d'avoir les documents suivant : L'Établissement de détention de
Québec, copie de toute enquête réalisée à l'Établissement de détention de
Québec sur le climat de travail. Ça
fait qu'on sait que vous avez ces documents, ça fait que je souhaite savoir si
je peux avoir une copie.
M. Bonnardel : Je vais aller
vérifier. L'information que j'ai, c'est que...
Mme
Maccarone : Parce que c'est vous, l'employeur, ça fait que ça
m'étonne que vous n'avez pas une copie ou que vous n'êtes pas au courant
de ceci.
M. Bonnardel : On va aller vérifier
l'information.
Mme Maccarone : Vous avez dit que
vous l'avez lu.
M. Bonnardel : On va aller vérifier
l'information.
Mme Maccarone : Ça fait que vous ne
l'avez pas lu, le document?
M.
Bonnardel : On va aller... Ce n'est pas le même document que
je pensais que vous parliez, là. Ce n'est pas la même chose.
Mme Maccarone : O.K. Moi, je parle
vraiment du document en ce qui concerne le climat de travail, parce que ça
représente beaucoup de difficultés pour les agents qui travaillent dans ce
milieu.
M. Bonnardel : On va aller vérifier
ça.
Mme
Maccarone : Puis, si vous voulez, je peux vous donner une copie
de notre lettre, je peux la déposer, M. le Président...
M. Bonnardel : Bien sûr.
Mme Maccarone : ...avec grande joie
pour aider les équipes à essayer de trouver leurs documents.
Le Président (M. Bachand) : Merci.
Donc, vous allez la faire parvenir par courriel à la commission, s'il vous
plaît? Merci beaucoup. Merci.
Mme
Maccarone : En effet, nous avons ceci. Puis aussitôt que vous
le retracez, M. le ministre, est-ce que vous vous engagez à nous donner
une copie de ce rapport?
M. Bonnardel : Bien, je peux vous
donner de l'information live...
Mme Maccarone : Live? Vas-y!
M. Bonnardel : ...live, si on peut
vous dire. Bien, il n'y a pas d'enquête présentement. Ce que vous parlez,
peut-être, c'est avant nous, il y a eu une enquête qui a été faite...
Mme Maccarone : Qu'est-ce que ça
veut dire, «avant nous»?
M.
Bonnardel : Bien, avant nous, avant qu'on soit là, avant que
je sois là. Donc, sur notre mandat, il n'y a pas d'enquête spécifique
sur le climat de travail. Donc, c'est anciennement, là, ça date de 2019, la
dernière.
Mme Maccarone : Non, nous, on a
quelque chose, puis c'est depuis 2020.
M.
Bonnardel : En tout cas, je vous donne l'information que j'ai
là. Si je peux vous répondre plus adéquatement en après-midi, je le
ferai.
• (12 h 10) •
Mme
Maccarone : Parce que nous... Vous le savez, je parle beaucoup
avec les agents en milieu correctionnel, puis je peux vous dire qu'eux
nous disent qu'il n'y a aucune amélioration, les difficultés sont toujours en
place. Ça fait que, si vous avez fait une
enquête en ce qui concerne le climat de travail... Les conditions de travail
sont très graves, alors ils se
demandent pourquoi vous avez dépensé tout cet argent. C'était du gaspillage
parce qu'il n'y a rien qui s'est changé sur le terrain. C'est pour ça que je me
demande qu'est-ce que vous allez faire pour améliorer les conditions de travail, spécifiquement à cet établissement. Parce
qu'on fait face aussi, comme vous le savez, à des difficultés de recrutement
puis de rétention, mais, si le climat de travail est pourri, il n'y a personne
qui ne va vouloir rester à cet établissement.
M.
Bonnardel : Bien, l'information que je peux vous redonner,
c'est que, depuis l'enquête de 2019, il y a eu un changement de direction, il n'y a pas rien eu
d'autre depuis ce temps, depuis cette époque, depuis les cinq, six dernières années.
Mme Maccarone : Il n'y a rien
d'amélioré depuis ce temps-là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de
Vaudreuil, pour 17 min 15 s, s'il vous plaît.
Mme
Nichols : Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour, M. le ministre.
Bonjour à l'ensemble de l'équipe qui vous accompagne. C'est toujours
impressionnant, là, les crédits en sécurité publique, là, de voir tout le monde
qui est là.
Bien, j'ai le
privilège d'être indépendante et représenter le comté de Vaudreuil, donc on va
beaucoup se concentrer sur le comté
de Vaudreuil. Vous savez... bien, vous savez, M. le ministre, puis je le sais
que ça vous intéresse, le comté de Vaudreuil, là, à la période des
questions aujourd'hui, il y avait beaucoup d'effervescence en lien avec le
comté de Vaudreuil. Et le comté de
Vaudreuil, c'est aussi la région de Vaudreuil-Soulanges, là, c'est deux comtés,
deux comtés en explosion... en
explosion démographique, c'est 23 municipalités. On est couverts,
évidemment, par la Sûreté du Québec, il
y a un poste dans l'est puis un poste dans l'ouest, dans Soulanges. C'est une
population... une population grandissante, c'est 166 000 de
population, c'est 12,3 % d'accroissement annuel, la population, donc c'est
très important. Beaucoup d'enjeux, évidemment,
qui viennent avec ça. C'est le fun, on a des enjeux intéressants, mais on a des
enjeux aussi très préoccupants, puis vous le savez, là, la sécurité
publique est certainement, là, un enjeu qui touche directement nos citoyens.
Dans nos bureaux de comté, les appels, c'est souvent en lien, entre autres,
avec la sécurité publique.
Une belle collaboration, je vous dirais, une
belle collaboration, on a un nouveau capitaine qui a été nommé récemment, Pascal Harvey, qu'on connaît, qui est
déjà dans le milieu, a fait un superbon travail en étroite collaboration
avec les élus. Entre autres, on a un comité
de sécurité publique, à la MRC, puis d'ailleurs c'est avec... par cette
collaboration-là qu'on a déterminé
les priorités locales 2025‑2026. Dans les priorités locales... Les priorités
locales sont assez importantes, là,
je vous en ferai, un peu plus tard, là, l'énumération, mais, dans les priorités
locales, il y en a tellement que je me dis que l'effectif... l'effectif,
dans le comté de Vaudreuil-Soulanges, c'est important. Je regardais les budgets
de l'année passée, on a trois effectifs en
moins. Ce que je regarde, dans ce qui s'en vient, ce que je comprends, c'est
qu'il va y en avoir deux de moins qui sont annoncés, là, dans les
prochains budgets.
Bien, je veux savoir, je veux savoir vous
calculez ça comment, le besoin terrain. Parce qu'il y a un besoin terrain. Puis
là je sais que je prends pas mal de temps puis je vous laisserai autant de
temps pour les réponses, là. Mais les besoins terrain, là, vous le savez, on
a... Le pont de l'Île-aux-Tourtes, quand il est fermé, la SQ devient en... je vais dire, en «backup», là, pour
l'autoroute 20. On a beaucoup d'enjeux de santé mentale, on a des enjeux
d'itinérance qu'on n'avait pas avant, là. Vaudreuil, c'est une région,
mais il y a quand même un déplacement de Montréal vers Vaudreuil, vers Soulanges. Ça fait 12 ans que
je suis députée, je n'avais... puis depuis 2009 que je suis en politique
locale, là, je n'avais jamais vu d'itinérance dans le comté de
Vaudreuil, et il y en a de plus en plus.
La santé
mentale, vous l'avez sûrement vu, là, l'année passée, il y a quelqu'un qui a
attaqué sa mère, la mère est décédée, mais c'est quelqu'un qui venait au
bureau. Donc, la santé mentale, important, évidemment, là, dans le comté
de... dans le comté de Vaudreuil. Puis il y
a aussi beaucoup, puis je pourrais vous lire, là, des courriels de citoyens...
mais des vols à main armée, ce qu'on
n'avait jamais vu dans le comté, beaucoup de vols de chantiers. En tout cas,
vous comprendrez que la police est vraiment beaucoup interpelée.
On collabore, on collabore, évidemment, là, avec
nos policiers, on a des parrains, entre autres, là, les maires ont la possibilité de travailler avec des parrains
de la Sûreté du Québec. Mais, au niveau des effectifs, puis c'est là que j'ai
besoin de votre aide, là, M. le ministre, là, qu'est-ce qu'on peut faire?
Comment vous calculez ça puis qu'est-ce qu'on
peut faire pour continuer à avoir des effectifs plus importants, du moins, pour
le comté de Vaudreuil et Soulanges?
M.
Bonnardel : C'est une bonne question, Mme la députée. Elle a
pris, quoi, trois, quatre minutes? Est-ce que je peux prendre trois,
quatre minutes... ou quatre minutes?
Mme Nichols : Oui, oui, j'ai pris
trois minutes. Vous pouvez y aller.
M. Bonnardel : O.K. On va faire la
genèse, un peu, de tout ça. On va partir avant notre arrivée, en 2018. Le
financement des corps de police, avec les ententes de l'UMQ et de la FQM,
c'était un partage, par coeur, de 53 % qui
était payé par les municipalités, 47 % par le gouvernement, à l'époque.
Quand on est arrivés en poste, on nous a demandé... quand je dis «on nous», là, les associations
municipales, UMQ, FQM nous ont dit : Est-ce qu'on peut ramener ça à 50-50?
C'est ce qu'on a fait, grosso modo, à quelques dixièmes de pourcentage près.
Et, quand on est arrivés, ma collègue est
arrivée en poste, on a mis en place, en 2020, si je ne me trompe pas, M. le sous-ministre... c'est ça, 2020, on a mis la mesure
plancher-plafond en place. Cette mesure plancher, le MPP en place était un plancher de 2 %, un plafond de
7 %. Donc, l'entente qu'on avait, qu'on a avec les
1 043 municipalités au Québec et les
3 445 policiers, aujourd'hui, était répartie, donc, sur l'ensemble du
territoire québécois, définie par une méthode
que la Sûreté du Québec elle-même définit, par cartes d'appel, niveaux de
violence, crimes, peu importe, là, je vous fais grâce... Puis si vous
voulez qu'elle vous réponde elle pourra vous l'expliquer. Donc, cette mesure plancher-plafond
allait prendre fin en 2024, en 2024, et les différentes municipalités...
Et, juste
avant que ça prenne fin, c'est là que la Sûreté du Québec aussi a fait une
révision, si je peux le dire ainsi, du partage, donc, du nombre
d'enquêteurs, de policiers, policières terrain entre les différentes MRC
partout sur le territoire, municipalités partout sur le territoire québécois,
pour mieux répartir. Et selon... bien, je vais utiliser les cartes d'appel — ...pas
le niveau de criminalité, ce n'était pas le bon mot, là, mais l'évaluation que
la Sûreté en fait, disant : Bien, nous,
exemple, dans Brome-Missisquoi, MRC voisine, bien, ils ont perdu des... bien,
pas perdu beaucoup, mais il y a deux,
si je ne me trompe pas, deux policiers autopatrouilles qui ont quitté, trois
enquêteurs de plus qui ont... qui sont arrivés pour compenser le fait
qu'il y avait besoin plus d'enquêtes, donc, c'est sur cette évaluation... Et le
fait aussi que, par la suite, quand le MPP a fini, la mesure plancher-plafond,
c'est là que la répartition allait se faire, et
c'était entendu avec les unions municipales que c'était la richesse municipale,
la taxe foncière uniformisée qui allait dicter le coût, le coût des différentes... de la police comme telle pour
les différentes MRC. Donc, c'est ça qui a défini le coût pour la suite
des choses.
Mme Nichols : Oui. La RFU, la
richesse foncière uniformisée, je comprends. Puis, ça, je comprends, en lien avec les quotes-parts, là. Puis les
quotes-parts... tu sais, la quote-part de... Juste le comté de Vaudreuil, là,
en quote-part, ce que paient les sept municipalités du comté de
Vaudreuil, là, ça fait que, là, je ne parle même pas de la MRC, c'est 20 millions de dollars, là, leur
quote-part, annuellement, pour la Sûreté du Québec. Puis là j'y vais à peu
près, là, mais c'est quand même un gros morceau.
Je comprends ce que... je comprends ce que vous
me dites, mais je veux vraiment porter à votre attention que les besoins de terrain doivent être évalués. Les
besoins changent, les maires le soulèvent. Tu sais, quand on... tantôt, là, ma
collègue de Westmount—Saint-Louis
parlait que les maires ne sont pas contents, bien, c'est parce qu'il y a un ajustement à faire, aussi. Les besoins changent,
vous le voyez, là, ce n'est plus... La santé mentale, je suis certaine, même,
que, dans votre comté, vous en avez, puis on n'en avait pas, si on revient
10 ans en arrière, ou, du moins, ce n'était pas aussi connu. Ça fait que
moi, j'ai besoin de me faire rassurer à cet effet-là, à l'effet que les besoins
terrain sont pris en compte quand on
détermine le nombre d'effectif. Ce n'est pas vrai qu'on a juste besoin de la
patrouille, qu'on a juste besoin de vérifier des stationnements ou
que... C'est plus que ça.
Puis j'y vais tout de suite avec une sous-question :
Est-ce qu'on peut réviser ça? Est-ce que ça se révise? Parce qu'on parle de deux
effectifs de moins, là. On en avait déjà trois de moins, là, on parle de deux
de moins. Alors que chez nous, la...
on a une nouvelle école secondaire, là, je pourrais vous parler de la
criminalité qui a explosé, des gangs, on a besoin de plus d'effectifs.
• (12 h 20) •
M. Bonnardel : Bien... Deux minutes?
À peu près? La réévaluation de la charge de travail va être... est prévue pour
2026. Je reviens sur la mesure plancher-plafond, là, c'était, pour plusieurs
municipalités, très inégal, inégal à savoir que certains auraient dû avoir une
baisse de leur taux, de leur taux de facturation pour la police, puis il y en a
d'autres qui auraient dû payer plus que 7 %. Ça fait qu'à l'époque le MPB
convenait pour les associations municipales, mais ils nous on dit : Le
calcul doit changer. Puis, de toute façon, ça coûtait aussi une somme assez considérable, à la fin, au gouvernement, puis ça devait être
une mesure qui devait coûter zéro pour le gouvernement. Donc, on leur a dit : Aujourd'hui, bien, on passe sur cette
fourchette qui était évaluée à la richesse foncière uniformisée. Bien, aujourd'hui, il y a des municipalités sur la
Côte-Nord qui sont bien fières de voir que la facture a baissé de 8 %,
9 %, 10 %. Il y en a d'autres qui ont augmenté, oui. C'est
très factuel sur une photo 2025. L'augmentation, pour les prochaines
années, sera moindre, sera moindre, nécessairement.
Mais il faut
comprendre que, quand vous me dites ça... Il y en a certains qui me l'ont dit
puis il y en a certains qui n'étaient
pas contents, puis je le comprends, mais je leur dis une chose : La
population, Mme la députée, augmente, au Québec, année après année. Il y
a un nombre de policiers x, 3 445, par coeur, 3 445, répartis sur
1 043 municipalités. Si les unions
municipales ou les municipalités veulent plus de policiers sur le terrain,
c'est à eux de me le faire savoir. Il y a une partie que moi, je peux
vérifier, y répondre, puis il y a une partie qui appartient aux unions
municipales. Donc, quand il y en a qui me disent : Oui, François, on veut
des policiers de plus... Ah oui? Parlez à vos associations, aux unions, puis dites-leur
que vous voulez des policiers de plus, puis l'évaluation sera faite par la
suite.
Mme Nichols : Parfait. Merci. Je
suis pas mal certaine que les unions écoutent, la FQM, l'UMQ, puis je suis pas
mal certaine que le message va se rendre soit par moi soit par ma collègue de Westmount—Saint-Louis,
qui fera un plaisir de rapporter. Mais il y a un problème au niveau, là, des
quotes-parts, du calcul de la quote-part, là, ça, c'est... Puis je le sais qu'on rouvre peut-être une canne de Pandore
avec ça, puis ce n'est pas là que je veux aller. Moi, la richesse
foncière uniformisée, là, ce n'est pas nécessairement un critère pour évaluer
le taux de criminalité dans une région ou
pas, là, mais, bon... Bien, merci, merci pour les explications, puis il y aura
évidemment, là, des... il y aura évidemment des démarches qui seront
entreprises.
Il ne me restait pas grand-temps, bien, enfin,
un petit six minutes, puis je veux que vous puissiez répondre aux questions.
Donc, je voulais vous amener, entre autres, sur les inondations et la tempête
Derby du 9 août dernier... bien,
9 août 2024. Bien, vous le savez, là, le comté de Vaudreuil a été
durement touché par les inondations, en 2017, en 2019. La tempête Derby, c'est d'autre chose, c'est 220 millimètres
de pluie, là, sur une courte période de 20 heures. Pour les municipalités, ça a été terrible. Juste à
Vaudreuil-Dorion, moi, j'ai sept municipalités, juste la municipalité de
Vaudreuil-Dorion, c'est 2 450 résidences qui ont été touchées par les
pluies torrentielles. C'est à peu près 20 %, 25 % de la ville, là,
qui a été... qui a été touchée. Et c'est 4 000 appels
qui ont été... qui ont été logés au 9-1-1 durant cette... durant ce
temps-là, en fait. Puis après, c'est des tonnes de débris à ramasser, aussi,
pour les municipalités. Moi, je n'avais jamais vu... je n'avais jamais vu ma
ville comme ça, du moins, là. C'était vraiment terrible.
Suite à la
tempête Derby, le premier ministre, là, tout de suite après la tempête, il y a
eu comme une petite... une petite confusion. Parce que le premier
ministre avait dit, entre autres... il avait assuré, à ce moment-là, qu'il
fallait... qu'il fallait se servir du gros bon sens puis qu'il y aurait un
programme, que, si c'étaient des refoulements d'égout, bien, les refoulements d'égout, c'était à cause des inondations, ça fait
qu'il y aurait évidemment... on utiliserait le gros bon sens puis il y aurait des programmes adéquats,
ce qui ne s'est pas révélé. La Sécurité publique est revenue en disant : Bon, on assure qu'on va avoir une approche
flexible. Moi, l'approche flexible, je la cherche encore. Parce que
Vaudreuil-Dorion, c'est... il y a eu 411 réclamations, 398 de refusées. Ça
fait que je me demandais : Dans ces cas-là, est-ce que vous prévoyez élargir le programme ou, on va reparler de
flexibilité, là, est-ce que vous prévoyez ajuster le programme?
M.
Bonnardel : Deux minutes, à peu près? Bien, votre situation à
Vaudreuil, vous avez été touchés énormément, on le sait, dans les
dernières années, là, c'est 10 245 réclamations qui ont été
demandées, qui ont été envoyées, au 31 janvier
2025, au ministère. Il y a 32 millions qui ont été versés, à date, en lien
avec cet événement. Il y a énormément, énormément...
plus de 80 % de ces demandes ont été refusées, Mme la députée, parce que,
je l'ai déjà dit, on ne va pas se substituer aux assurances privées.
L'élargissement
qu'on a fait, et c'était la première fois qu'on le faisait, suite à cette
tempête majeure, c'était la cause mixte. La cause mixte, bien, si vous
aviez un cours d'eau qui était près de chez vous et qui a causé une problématique avec les infrastructures
souterraines de la ville, c'est là qu'on pouvait être partie prenante, malgré
le fait que vous soyez assuré du
côté... du côté privé, que même l'aide gouvernementale pourrait être...
pourrait être bénéfique pour ces sinistrés. Donc, on a fait le maximum
pour être capables de répondre à ceux qui étaient touchés par une problématique municipale et, de l'autre côté, par
des cours d'eau qui étaient limitrophes, limitrophes à leurs résidences.
Donc, dans ce cas-ci, bien, on a versé des sommes assez importantes. Donc, pour
nous, le boulot a été fait.
On a bonifié le programme PGAF général d'aide
financière, voilà quelques... pas quelques années, quelques mois déjà, pour être capable de répondre plus
adéquatement à la situation des résidences qui prennent plus de valeur, donc,
on a bonifié cela. Alors, voilà, les causes mixtes, je pense, ont répondu
concrètement à ceux qui en avaient besoin.
Mme Nichols : Il y a aussi, M. le
ministre, là, il y a des... Puis là je comprends qu'il y a des responsabilités
partagées, dans tout ça, là, mais il y a des municipalités qui ont des
bâtiments publics, puis ils veulent protéger les bâtiments publics, les
bâtiments publics qui ont été touchés, là, oui, par les inondations, mais, oui
aussi, par les refoulements. Puis, soyons honnêtes, là, les refoulements sont
causés, entre autres, par les inondations, entre autres à Vaudreuil-Dorion,
parce que c'est sur le bord... sur le bord du lac, là. Mais à Vaudreuil-Dorion,
là, il y a une école secondaire, il y a une usine de filtration, il y a un
CHSLD. La ville demande, pour protéger ses bâtiments publics, la possibilité de construire une digue. Je me
demandais... Puis là je le sais que ce n'est pas directement vous puis que
c'est probablement ça que vous allez me répondre, là, je le comprends,
là. Mais vous vous parlez, là, quand même, là, entre ministres, vous avez un conseil de ministres, vous vous parlez
entre vous, moi, ce que je m'attends, c'est que vous fassiez
les représentations pour aider. Parce qu'on s'entend, là, c'est des services
aux citoyens, en lien avec la sécurité
publique, là, il y a quand même un lien direct. Donc, moi, je sollicite votre
appui pour faire les représentations, là, à cet effet-là. Puis je vous
vois hocher de la tête, là, ça fait qu'il doit certainement y avoir une petite
sensibilité...
M. Bonnardel : Non, mais, vous
avez... C'est une bonne question. Ce n'est pas dans ma cour, c'est certain, mais, à quelque part, j'imagine... Puis là c'est
parce que j'avais plein de questions pour vous, si on était juste face à face,
de l'autre côté... Est-ce que la ville a
déposé une demande du côté de l'Environnement? J'imagine que oui. Bon, alors, suite
à ça, bien, on vérifiera avec mon collègue pour la suite des choses. Mais je
comprends que les villes veulent répondre à
l'adaptation aux changements climatiques puis de s'assurer de préserver leurs
infrastructures publiques, là, je comprends ça.
Mme
Nichols : Certainement, ça me fera plaisir de vous faire un
petit topo, si vous voulez, soit par écrit soit après, justement, pour que vous
puissiez faire les représentations nécessaires au Conseil des ministres.
Le Président (M.
Bachand) : 20 secondes, madame.
Merci.
Mme Nichols : 20 secondes? Le
comté de Vaudreuil est le plus beau comté au Québec. Je vous remercie, tout le
monde, d'avoir écouté les nombreux défis du comté. Merci.
Document déposé
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, Mme la députée.
Cela dit, nous avons reçu le document de la députée
de Westmount—Saint-Louis, j'en autorise le dépôt. Il est disponible sur Greffier. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis,
pour 17 min 8 s, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci. Les drones,
on l'a évoqué un peu, c'est rendu un véritable problème dans les établissements. Les établissements de détention
sont devenus des aérodromes. Je ne sais pas, est-ce que le ministre sait
comment on fait la détection de drones pour les localiser? Est-ce qu'il sait?
M. Bonnardel : Bien...
Mme Maccarone : Sans avoir la
machine...
M.
Bonnardel : Je vais parler des technologies qui sont au centre
de détention de Québec. Ça l'intéresse, là...
Mme
Maccarone : Ah! bien, je vais vous montrer c'est quoi, la
technologie. Je suis prête, je peux vous montrer live, là... O.K.
M.
Bonnardel : Le problème qu'on a avec le centre de détention de
Québec, c'est qu'on avait trop de faux positifs.
Mme
Maccarone : Non, mais je ne
parle pas de ça. Moi, ma question, c'est : Est-ce que vous savez comment ça
fonctionne?
M. Bonnardel : Bien, je vous écoute,
donnez-moi un cours.
Mme Maccarone : O.K. Le jour et le
soir, on a deux façons de détecter. Le jour, on fait ça : Ah! je pense que
j'entends un, je pense que je vois un! Le soir, il fait noir, ça fait que vous
savez qu'est-ce qu'ils font? On baisse la
fenêtre : Je pense que j'entends quelque chose, je pense que j'entends
quelque chose! Ça, c'est le système de détection de drones dans nos
établissements de détention. C'est comme ça que ça fonctionne pour vrai. Je
suis sérieuse.
M. le ministre, regardez qu'est-ce qui se passe,
là. La détection de drones, on a observation, on a la livraison puis on a la
saisie de colis. Ça monte, ça monte, ça monte. Moi, je souhaite savoir,
maintenant qu'on a celui... C'est vraiment bon, merci, Florence, tu fais
vraiment des excellents tableaux. Je souhaite savoir, maintenant qu'on a le
détecteur de drones qui n'est plus fonctionnel, que vous, vous avez approuvé,
puis maintenant on dit : Ah! bien, ce n'est plus bon, ça ne rejoint plus
nos critères, comment nous allons fonctionner? C'est quoi, les prochaines
étapes? Est-ce qu'il faut toujours faire ça à la mitaine avec nos yeux puis nos
oreilles?
M. Bonnardel : Bon, Mme la députée,
vous êtes drôle...
Mme Maccarone : Merci.
M. Bonnardel : ...mais ce n'est pas
comme ça que ça fonctionne.
Mme Maccarone : Ah! je vous dis, je
vous confirme. J'ai parlé avec des agents.
• (12 h 30) •
M.
Bonnardel : Puis premièrement, les systèmes qui sont là, c'est des
systèmes qui datent un peu, qui ont fait le
travail, dans une certaine mesure, mais qui aujourd'hui ne répondaient plus aux
nouvelles technologies que nous souhaitions. De là mon intervention, voilà
quelques minutes déjà, qui vous disait : Mme la députée, ça m'écoeure,
tout comme vous, de voir, pas... bien oui, presque jour après jour, dans les différents
centres de détention du Québec — il y
en a qui sont plus problématiques que d'autres — ...de voir des livraisons, ça m'écoeure royalement.
Et c'est pour ça qu'on est allés chercher des sommes au ministre des Finances,
l'année passée, soit dit en passant, des sommes record, record, pour le système carcéral. Et c'est là que,
dans les prochaines semaines, je vais vous annoncer les technologies qui ont
été choisies, parce que je ne veux plus de livraison, je ne veux plus
d'utilisation de cellulaires, je ne veux plus de pics en dedans, parce
que je veux protéger nos agents, nos hommes et nos femmes qui sont...
Mme
Maccarone : Est-ce que ça va être déployé dans tous les
établissements?
M.
Bonnardel : Tout va être déployé sur un horizon x. Donc, vous
comprendrez...
Mme
Maccarone : Ça fait que ce ne seraient plus des projets pilotes?
M.
Bonnardel : Pardon?
Mme
Maccarone : Ce ne seraient plus des projets pilotes?
M.
Bonnardel :
Non, non, non, mais là...
Mme Maccarone :
Ça va être déployé partout, dans chacun des établissements?
M. Bonnardel :
On est patients, on est patients,
mais vous savez, les technologies, là, il y en... on en a testé, là.
Juste pour les cellulaires, vous le savez, là, je vous l'ai dit, ça m'a pris
des mois pour convaincre le fédéral. On a eu l'autorisation du côté de notre
sous-ministre, on est parti avec ça, la GRC est venue sur le terrain, dans un
centre de détention, on a fait les tests. On analyse maintenant de quelle
façon... On va aussi souhaiter empêcher l'utilisation de cellulaires à l'intérieur. Mais, je l'ai déjà dit,
je le répète, on avait un plan de match, ce plan de match là, les sommes sont conséquentes,
on va le dévoiler dans les prochaines semaines.
Mme Maccarone : Quand? Vous dites «dans
le temps». Quand? Est-ce que ça, c'est dans deux mois, dans six mois,
dans deux ans, dans cinq ans?
M.
Bonnardel :
Avant la fin de la session.
Mme Maccarone :
Avant la fin de la session. Ça fait que, là, on parle de comme quatre
semaines.
M.
Bonnardel : Avant la fin de la session.
Mme
Maccarone : O.K., on va regarder ça avec une grande attention parce
que, comme on...
M. Bonnardel :
Puis on ira faire... Je vous amènerai avec moi, là.
Mme Maccarone :
Puis ils vont être livrés mais
aussi en service? Parce qu'on sait qu'il y a plein de choses qui sont
livrées puis qui sont souvent juste laissées de côté puis pas mises à l'oeuvre.
M.
Bonnardel : Non, bien, comme je vous l'ai expliqué, là, on va annoncer
ce qui va être installé, les technologies qui vont être installées, tout ce qui
va nous permettre d'empêcher la livraison par drone, l'utilisation de
cellulaires future, où on en est rendu, les équipements technologiques qu'on a
ajoutés dans les centres de détention. Voilà, je n'irai pas plus loin que ça.
Mme
Maccarone : Ça fait que vous, vous parlez de votre annonce, mais pas
nécessairement le déploiement.
M.
Bonnardel : Bien oui. Bien oui. Bien, c'est sûr que ça va venir avec,
là.
Mme
Maccarone : Est-ce que vous m'inviterez à votre annonce? Parce que je
suis préoccupée par ça.
M.
Bonnardel : Ça va venir avec des dates précises, donc vous allez
être...
Mme
Maccarone : Mais est-ce que je suis invitée à cette annonce-là?
M.
Bonnardel : Vous allez être contente, là, vous allez être contente.
Mme Maccarone : O.K. Merci. Bien, je
ne suis pas invitée, c'est... Pourquoi je ne suis pas invitée?
M. Bonnardel : Je
vais tout vous donner les informations le lendemain, vous allez voir.
Mme Maccarone : Bien, je trouve très
intéressant, ces annonces-là parce que...
M. Bonnardel : Je sais que ça vous
intéresse.
Mme Maccarone : ...comme je regarde
beaucoup vos données sur les services correctionnels, je trouve intéressant... vous avez un nouveau tableau de
bord que vous avez sorti puis vous dites que, dans les établissements, on a
fait le bilan d'une opération majeure de fouille. C'est quoi, une fouille
majeure? C'est quoi, ça?
M. Bonnardel : Une fouille majeure?
Mme Maccarone : Oui.
M. Bonnardel : Bien, c'est une
fouille dans l'ensemble du centre de détention, à moins que ce soit...
Mme
Maccarone : Puis c'est différent que les autres fouilles que
les agents correctionnels, eux, ils font régulièrement?
M. Bonnardel : Bien,
ça dépend, s'il y a des secteurs ciblés parce qu'il y aurait eu une livraison,
donc, ça se peut qu'ils ferment une aile précise pour faire...
Mme Maccarone : Oui, mais ça, c'est
une fouille régulière.
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : Une fouille majeure,
c'est différent?
M.
Bonnardel : Bien, la fouille majeure, ça peut être une section
complète de la prison, ça peut être la prison au complet, je ne sais pas
quel terme, spécifiquement, ils utilisent, là.
Mme Maccarone : Les agents
correctionnels font des fouilles régulièrement, chaque fois qu'il y a un drone qui livre un colis, puis on sait où c'est rendu,
oui, ils vont fermer, ils vont fouiller dans ce secteur. Ça, c'est une fouille
régulière. Mais vous, vous parlez... On a fait un... le bilan d'une opération
majeure de fouille. Ça fait que je souhaite savoir c'est quoi, la différence.
M. Bonnardel : Vous ne faites pas la
distinction entre saisie majeure ou fouille majeure, là?
Mme Maccarone : C'est votre
terminologie, «bilan d'opération majeure de fouille».
M.
Bonnardel : Ah! bien, je vais vous confirmer le... je vais
vous confirmer la terminologie. À ma connaissance, moi, il y a deux
sortes de fouilles. S'il y a une majeure, elle est plus importante qu'une
fouille ciblée, ciblée dans une cellule ou dans une aile, une aile spécifique.
Mais vous comprendrez que s'il y a une livraison qui est faite par drone dans
un secteur x, ça me surprendrait qu'on ferme... qu'on fouille la prison au
complet, là, on va peut-être faire une fouille qu'on pourrait identifier de
majeure sur une aile complète pour être capable de trouver... de trouver celui
qui a reçu le colis.
Mme
Maccarone : Suite à autre fouille, vous envoyez des communiqués
de presse où vous dites que, mettons, à
Amos, on a 49 000 $ de contrebande qui a été intercepté, 69 400 $ à
Hull, 44 400 $ à Rimouski, 330 000 $ de
contrebande que nous avons intercepté à Montréal. Vous êtes fier de ça?
M.
Bonnardel : Bien, je vous ai déjà dit que je voulais être
transparent puis donner les informations comme telles. Donc, ça, la valeur que vous donnez, c'est la
valeur à l'intérieur, comme tel, du centre de détention, mais avec les équipements qu'on va installer puis qu'on va avoir
dans les prochains mois, les prochaines années pour certains, bien, ça
démontre le sérieux qu'on a dans tout ça.
Mme Maccarone : Oui, mais vous
n'avez pas répondu à ma question.
M.
Bonnardel : Puis les informations qu'on vous donne
aujourd'hui, bien, je pense que c'est de la transparence, purement et simplement, qui est... qui va, je
pense, être bien vue par tout le monde. Vous suivez ça de près, donc vous
allez être capable... vous allez être capable de...
Mme
Maccarone : Oui, mais vous n'avez pas répondu à ma
question : Pourquoi faire tous ces communiqués de presse pour
annoncer à la population tout ce que vous avez intercepté? C'est parce que...
M. Bonnardel : Bien,
je pense que c'est important de le faire.
Mme Maccarone : ...on est fier de
nos travaux?
M. Bonnardel : C'est de la
transparence. Nos agents, je pense que quand ils saisissent... Est-ce que la
police aussi fait ces... donne ces
informations quand elle fait des saisies? Je pense que oui. Alors, est-ce que
les agents peuvent le faire à l'intérieur, quand ils font des saisies
importantes? Pourquoi pas?
Mme Maccarone : Puis toutes ces
saisies, est-ce qu'elles se sont faites à l'intérieur d'un mois, une semaine,
c'est chaque 48 heures? C'est quoi, l'étalement, entre ces fouilles?
Une voix : ...
M. Bonnardel : Non, c'est ça, c'est
une information qui est factuelle à un moment x, là, ce n'est pas une
combinaison, ce n'est pas...
Mme Maccarone : Oui, mais mettons le
330 000 $ à Montréal.
M. Bonnardel : Comment?
Mme
Maccarone : Le 330 000 $ à Montréal, ça,
c'était une fouille qu'on a... il a vu... il était mis en oeuvre, ça faisait
un mois depuis qu'on n'a pas fait une fouille de même? Ça fait que c'est... mon
point, c'est que c'est quand même normal qu'on a attrapé tout ce montant de
contrebande.
M. Bonnardel : Bien, c'est ça,
330 000 $, c'est une opération. Donc, je pense que c'est le fun de
voir que... quand nos agents font le travail
puis qu'ils sont capables de saisir. Je
comprends votre questionnement,
là, c'est normal, mais, pour nous, il y a une belle fierté, il y a une
belle fierté de démontrer que, malheureusement ou heureusement, on peut saisir aussi l'entrée... l'entrée de ces
matières... ces matières, drogues, outils, ou autres, puis de faire le travail
qui... qui est donné, puis ça va être encore mieux dans le futur.
Mme Maccarone : Oui, exact, mais, c'est ça, je n'ai pas la même
lecture que vous, M. le ministre. Je ne serais pas fière d'évoquer tous
ces chiffres-là. Pour moi, c'est la... c'est la démonstration de tout ce qu'on
a en place ne fonctionne pas. Si on peut saisir tout ce montant de contrebande,
c'est parce qu'on a un mosus de problème dans nos établissements. Puis de faire
ces annonces-là, ça a l'air vraiment de quelque chose de «damage control» des
relations publiques pour faire la
démonstration qu'on fait notre travail. Juste avant les crédits budgétaires, on
fait plein de communiqués de presse pour dire : Voilà comment que
nous sommes bons. On a sorti un tableau, un tableau de bord pour démontrer
qu'on a des données maintenant sur les services correctionnels, mais nous ne
devons pas être fiers, dans le fond, on
devrait être gênés de ces chiffres-là. Vous n'êtes pas gêné de savoir qu'on est
en train de rattraper toute cette contrebande?
M. Bonnardel :
C'est votre prétention. Je pense que ceux qui nous...
Mme Maccarone : Bien, ce n'est
pas une prétention, je ne suis pas la seule personne qui pense ça.
M. Bonnardel : Bien, écoutez, ceux qui nous écoutent aujourd'hui, puis les agents qui sont à l'intérieur puis qui font le travail avec
les groupes d'intervention, ou autres, dans les différents centres de
détention, bien... Malheureusement, je vais faire un peu de politique, avec le
peu d'investissements des anciens gouvernements avant qu'on arrive,
bien, aujourd'hui, on s'est ramassé... Puis
vous allez me dire : C'est facile. Oui, mais les investissements records
de 36 millions, n'importe qui aurait constaté la même chose que
moi. Alors, aujourd'hui, on se donne des outils, Mme la députée, je donne des outils majeurs pour être capable de
donner aux différents centres de détention des éléments, des technologies
innovantes qui vont permettre, justement...
Puis savez-vous quoi? À la fin, là, bien, on n'aura peut-être plus de
communiqués de presse, parce qu'il n'y en aura plus, de saisies, en
dedans, parce qu'il n'y a plus rien qui va rentrer en dedans.
Mme Maccarone : Oh! c'est un
engagement fort, M. le ministre.
M. Bonnardel :
Bien non, mais c'est ça.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme Maccarone : ...vous le
savez, M. le ministre, chaque fois qu'il y a un feu ça élève les tensions dans
le milieu carcéral pour les agents
correctionnels avec les détenus. Puis ça, il va y avoir un impact sur notre
taux de rétention, sur la capacité de faire du recrutement. Dans votre
tableau de bord, vous parlez aussi de... on a 500 aspirants agents de
services correctionnels qui ont entamé leur formation. Combien de ces 56 ont
complété puis qui ont un diplôme?
• (12 h 40) •
M. Bonnardel : Par coeur, on en perd sûrement 10 %,
15 % des cohortes de 39. Il y en a justement une qui a gradué à l'école... pas à l'école, au centre de détention
de Québec la semaine passée. Mais par coeur, je vous donnerai
l'information, mais je suis convaincu qu'on en perd...
Mme Maccarone :
Moi, je regarde votre tableau, votre tableau parle de 56.
M. Bonnardel : ...qu'on en perd 10 %, mais l'information
que je vous ai donnée tantôt, on réussit à s'améliorer, malgré tout ce qu'on a subi dans les dernières
années. On avait un taux à pourvoir qui était proche de 13 % en... pendant
la pandémie, puis aujourd'hui on est à 7,7 %. Donc, il y a de
l'amélioration.
Mme Maccarone : Il y a autre chose à améliorer, quand on parle du
milieu carcéral puis la qualité de travail de nos agents en milieu de détention parce qu'eux, vous le savez,
j'avais déposé une pétition en leur nom en ce qui concerne les vestes
anti-pic. On a eu pas loin de 4 000 personnes qui ont signé. Vous
avez refusé d'étudier la pétition. Vous avez
voté contre en séance de travail. Puis ce que vos collègues m'ont dit dans
cette séance de travail, c'est parce que vous avez évalué quatre types de vestes de protection et que des tests ont
été faits avec les agents dans certains établissements de détention. J'ai reçu aussi votre réponse
aujourd'hui à ma pétition qui évoque les mêmes affaires. Ça fait qu'on a fait
une demande à l'accès à l'information pour
nous dire c'était quoi, les résultats de ces tests. Puis vous savez quoi,
qu'est-ce que j'ai eu comme réponse,
M. le ministre? Aucun test n'a été effectué à ce jour en établissement de
détention concernant les vestes de protection.
Que
c'est que vous répondez à ça? C'est leur demande. Ils nous ont demandé ça. Puis
moi, je me suis fait flouer. Les gens m'ont dit en séance de travail
qu'on fait des tests, mais vous-même, vous dites que ce n'est pas le cas.
Le
Président (M. Bachand) : M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, la réponse est simple, juste... préambule,
15 secondes : le taux de roulement chez nos ASC, présentement, est de 7 %. C'est un des
meilleurs taux au Québec, 7 %. Maintenant, on est dans un contexte de
négociation collective présentement, avec nos agents. Tout ce qu'on peut faire
pour améliorer la sécurité de nos agents... Puis je vous ai répondu,
soit dit en passant, parenthèse, là, on vous a répondu ce matin, je pense, à
votre... à votre, à la pétition, à la
pétition comme telle, tout ce qu'on peut faire pour sécuriser, donner des
équipements, des outils additionnels à nos agents, on le fera, on le fera. Donc, que ce soient les
vestes pare-balles à réévaluer, que ce soient les vestes anti-pic, ou autres, ou autres, on va le faire. Je ne lésinerai pas sur
tous les éléments de sécurité que je peux donner à nos agents pour m'assurer qu'ils
aient tous les outils en main.
Mme Maccarone :
Est-ce que ça veut dire que vous
êtes prêt à étudier la pétition d'abord? Parce que c'est leur demande,
ça vient d'eux. Moi, j'étais la... j'ai parrainé la pétition. Ce n'était pas
mon idée, c'est leur idée. Vous avez voté
contre, mais là vous êtes en train de dire que vous êtes ouvert à regarder puis
étudier la question. Ça fait que pourquoi entendre... pourquoi ne pas
entendre leur voix en commission?
M.
Bonnardel : Mme la députée, là, les commissions, elles sont
souveraines. Moi, de l'autre côté, là, au-delà de la pétition, qui est correcte, que vous aviez... que vous avez
déposée, moi, sur le terrain, les demandes, les analyses, c'était déjà... c'était déjà demandé par les
agents. Donc, en situation de négociation, je peux comprendre tout ça. Puis on
leur a dit : On va tout faire pour bien
évaluer comment on peut mieux vous protéger, vous donner des outils
technologiques importants dans tous les centres de détention, pour vous
assurer que le pouvoir, les éléments de force, là, bien, le déséquilibre que
j'ai... qu'on peut constater, dans une certaine mesure, entre les détenus puis
les agents, bien, soit rééquilibré puis à l'avantage des agents correctionnels.
Mme Maccarone :
Merci. M. le ministre, sur le
temps supplémentaire obligatoire, je... vous savez sans doute que cette
année, en date du 31 janvier, puis ce n'est pas une année complète, on est
rendu à 50 000 heures de temps supplémentaire obligatoire. Est-ce que
vous trouvez ça normal?
M. Bonnardel :
Oui. Je ne dénigre pas le fait qu'il
y a eu énormément de TSO depuis janvier. On s'en va vers le bas.
Alors...
Mme
Maccarone : Qu'est-ce que vous faites spécifiquement pour régler la
situation?
M.
Bonnardel : Bien, qu'est-ce qu'on fait, il faut pourvoir les postes,
il faut pourvoir les postes. Ce n'est pas plus
compliqué que ça. Ça me prend des cohortes pleines, m'assurer, puis on le
souhaite, que les cohortes soient complètes jusqu'à la fin. Il faut
pourvoir nos postes. Donc, c'est une théorie du petit pas, mais chaque petit
pas qu'on fait me permet d'améliorer puis
d'ajouter un, deux, trois... Les 39 ASC, centre de détention de Québec,
vendredi dernier... jeudi dernier,
là, bien, c'est ça de plus, c'est ça de plus. Donc, ils le savent, le syndicat
le sait, on fait tout en notre pouvoir, on met toutes les ressources,
puis on fait du recrutement, on réorganise le travail, on s'assure de rendre ce
boulot le plus attractif possible, même si on sait que c'est un travail qui
n'est pas simple.
Mme Maccarone : Bien, ce n'est pas
facile, parce qu'entre autres le temps supplémentaire obligatoire, ça amène des
sanctions pour des personnes qui ne peuvent pas rester parce qu'ils sont
peut-être monoparental, puis ils se font dire à la
dernière minute que : Vous devez rester, puis, si vous ne restez pas, nous
allons vous sanctionner. Est-ce que ça, c'est quelque chose que vous allez
corriger, dans les petits pas que vous allez faire?
M.
Bonnardel : Il y a des situations particulières pour chaque centre de
détention. Puis je sais que ce n'est pas
simple, là, je le sais, que ce n'est pas simple, mais je me suis assuré, puis
on s'est assuré d'être capable de répondre à toutes les demandes des centres de détention en améliorant, donc,
l'organisation du travail et aussi de pourvoir le plus de postes
possible dans les prochaines semaines puis les prochains mois.
Mme
Maccarone : ...l'année passée, 112 démissions.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Alors, M. le député de Saint-Jean, pour le gouvernement,
17 min 15 s.
M. Lemieux : Merci
beaucoup, M. le Président. Je serai accompagné aussi du député de Chapleau
parce qu'on a choisi le même sujet, lui et moi. Ça tombe juste bien comme ça
parce que, depuis le 1er avril 2025, donc ça fait un mois tout juste, le
monde a changé, dans le monde de la sécurité civile, avec le projet de loi n° 50 qu'on avait adopté l'année
dernière. On a maintenant... Ah! je n'aime pas ça, les acronymes, je vais le
dire au long, la Réserve d'intervention
d'urgence en sécurité civile, pour les intimes, c'est le RIUSC, c'est
200 personnes pour intervenir sur le terrain dans les situations de
catastrophe.
On
va demander au ministre, je dis «on» parce qu'on est deux, deux sur ce
sujet-là, on va demander au ministre des questions très précises et très
pointues, des questions de journaliste, M. le ministre, parce que le
journaliste que j'étais a couvert sa large
part de feux de forêt, d'inondations, de catastrophes, et j'ai donc été,
pendant des dizaines d'années, en
contact avec les gens, sur le terrain, qui faisaient essentiellement chez eux
ce que, là, maintenant, ils vont peut-être avoir de l'aide pour faire, mais
quand, comment, pourquoi, combien, c'est tout ça qui tient. Mais, si vous le
permettez, à moins que vous ayez un
petit mot d'introduction, M. le ministre, le député de Chapleau, lui, il est
content, lui aussi, mais pour différentes raisons, parce que je n'ai pas eu
d'expérience terrain, depuis un mois, mais lui, il en a eu. Voulez-vous
l'entendre tout de suite ou vous voulez...
M.
Bonnardel : Absolument.
M. Lemieux : Oui, M. le député de... Excusez, M. le Président,
si vous voulez demander au député de Chapleau,
s'il vous plaît.
Le
Président (M. Bachand) : Merci de votre
gentillesse. Alors, M. le député de Chapleau, s'il vous plaît.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup, M. le Président. Et merci beaucoup au
collègue de Saint-Jean. J'en profite pour
saluer, en fait, le ministre,
l'ensemble des équipes qui sont... qui sont présentes, également les députés
de l'opposition, les députés de la banquette gouvernementale.
Puis merci au député
de Saint-Jean de me permettre d'intervenir sur ce point-là parce
qu'effectivement la Réserve d'intervention
d'urgence en sécurité civile, c'est... c'est franchement, franchement
intéressant. Lorsqu'on... lorsque le ministre
en a fait l'annonce, je me suis dit : Voilà un bon... un pas dans la bonne
direction, particulièrement pour les citoyens
de chez nous, à Gatineau, dans Chapleau. On le sait, on a eu des inondations en
2017, en 2019. Et à l'époque, évidemment... Puis toujours je souligne la
grande solidarité des gens, des gens de chez moi puis également leur résilience face à ça, particulièrement à
Pointe-Gatineau et dans le Vieux-Gatineau, où est-ce que de nombreuses résidences
ont été... ont été inondées. Et à l'époque,
évidemment, mon bureau de comté avait accompagné les sinistrés, et moi-même,
et j'avais mis, en 2019, la main à la pâte. On était allé sur le terrain, on
avait fait des sacs de sable et on avait appuyé les différents résidents, là,
riverains de la rivière de Gatineau, la rivière des Outaouais qui était... qui
avait, en fait, débordé... débordé de son
lit. Et à l'époque, on avait eu besoin de faire appel à l'armée canadienne, en
plus des gens qui étaient là sur le terrain, M. le Président. Et je vois
justement d'un très bon oeil la Réserve d'intervention d'urgence en sécurité civile. Non seulement elle va pouvoir
venir appuyer nos concitoyens qui en auront besoin à ce moment-là, et je
sais que ça aurait été très, très utile et apprécié, là, autant que nous avions
apprécié, évidemment, l'intervention de l'armée canadienne, mais je pense que
ça va être un ajout franchement intéressant pour nos concitoyens.
Puis non seulement
ça, parce qu'eux aussi, évidemment, avaient mis la main à la pâte, mais, comme
on dit toujours, plus on est de personnes
pour s'entraider, mieux... mieux ça peut... ça peut aller. Puis pour la petite
histoire, là, pour l'anecdote, j'avais également, à l'époque, fait quelques
sacs de sable et quelques interventions avec l'ancien premier ministre
du Canada, M. Trudeau, qui était, qui était venu à ce moment-là avec les
députés, députés fédéraux. Donc, si tout le
monde met la main à la pâte, puis également la Réserve d'intervention d'urgence en sécurité
civile, bien, ça devient très positif.
Puis
je veux juste également souligner qu'actuellement on surveille la crue des
eaux, là, à Gatineau, particulièrement dans les secteurs mentionnés du
Vieux-Gatineau et de Pointe-Gatineau dans ma circonscription. Et je réitère que
je serai toujours présent et évidemment un allié dans ces situations-là, là.
Puis je félicite le ministre pour cette Réserve d'intervention d'urgence en sécurité civile. Puis je repasserais
peut-être la parole à mon collègue de Saint-Jean, M. le Président. Merci.
Le Président
(M. Bachand) : M. le député Saint-Jean, s'il vous plaît.
M. Lemieux : Qui sera toujours disponible parce qu'il est
rendu bon dans les sacs de sable. L'expérience, ça mène à tout. M. le ministre, en gros, c'est, quand il est
question de l'armée, à l'époque, que maintenant on va surtout entendre
parler du RIUSC.
• (12 h 50) •
M. Bonnardel : Oui, bien, M. le Président, si vous permettez, je vais prendre juste deux minutes avant de passer la parole à notre sous-ministre adjoint qui...
associé qui a fait un énorme travail, puis à toutes les équipes qui ont... qui
ont mis au monde la Réserve d'intervention d'urgence en sécurité civile. C'est
notre petit bébé qui a pris naissance voilà
un mois déjà ou à peu près un mois. Puis c'est venu d'où, la genèse de tout ça?
C'est un travail, c'est un travail, c'est un post-mortem qui a été fait quand
on a eu notre saison 2023 qui nous a touchés fortement, fortement.
Souvenez-vous de la perte de nos deux
pompiers à Baie-Saint-Paul, quand il y a eu les inondations, les feux de forêt
qui ont été les feux les plus importants de l'histoire du Québec et en
partie celle du... celle du Canada.
Puis le
post-mortem qui en a suivi, souvenez-vous, l'armée est venue nous donner un
coup de main, tout le monde, beaucoup,
beaucoup... il y a eu des évacuations qui ont touché, par coeur, près de
20 000 personnes, près de
20 000 personnes pour les feux, les feux de forêt. Puis à
l'automne, suite à... suite à cette saison qui a amené beaucoup de tragédies, mais où on a réussi grâce à... au
professionnalisme de toutes ces équipes SOPFEU sur le terrain, tous nos
partenaires internationaux, ou autres, les policiers, peu importe, grâce à leur
professionnalisme, on n'a aucune vie, aucune
vie qui... on n'a perdu aucune vie, aucune maison qui est passée au feu. Mais
on s'est dit : Comment, comment on
peut mieux répondre à ces changements climatiques, à ces catastrophes
naturelles dans les prochaines années, sinon les prochains mois? Puis c'est là qu'est venu le fait que la réserve
pourrait... pourrait arriver dans un laps de temps x, et où on permettrait donc aux municipalités qui sont en
situation de dernier recours, que ce soit pour du verglas, que ce soit pour des vents violents, catastrophe x, y,
bien, de faire appel à la Réserve d'intervention d'urgence puis qu'on soit
capable de déployer sur le... Là, j'arrête parce que je veux laisser la
parole à notre sous-ministre qui...
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Donc,
c'est un peu... c'est un peu la genèse de tout ça qui nous a amenés à faire
cette belle annonce, voilà presque un mois
déjà. Puis les tenants et aboutissants, bien, Jean... pas Jean, notre
sous-ministre pourra vous l'expliquer. M. le député, je vous redonne la
parole.
M. Lemieux : Bien, vous allez voir,
c'est des questions, puis ça va probablement vous donner la chance de répondre à... et de dire tout ce que vous vouliez dire.
Parce que c'est les municipalités qui sont responsables des mesures d'urgence, une fois qu'il se passe quelque chose
chez eux, donc, quel est l'avantage d'avoir une réserve d'intervention à
nous plutôt que d'utiliser les Forces armées canadienne, quand on le faisait,
quand on n'était plus capable?
Une voix : ...
M. Lemieux : Ah oui! Demande de
consentement?
Le
Président (M. Bachand) :
Oui, est-ce qu'il y aurait consentement pour que le sous-ministre prenne parole? Consentement. Alors, M. le sous-ministre, peut-être
d'abord vous identifier, s'il vous plaît. Merci.
M. Savard
(Jean) : Alors, bonjour. Jean Savard, sous-ministre associé, Sécurité civile, Sécurité incendie, ministère de la
Sécurité publique.
Alors, merci
pour la question. En fait, l'avantage, c'est d'avoir beaucoup plus d'agilité
sur le territoire pour mobiliser les
effectifs. Ça, c'est pour la réponse terrain efficace qu'on peut amener
lorsqu'un besoin se fait sentir, un dépassement de capacité au sein d'une
municipalité. Alors, comme vous l'avez dit, les municipalités sont les
premières responsables de la sécurité civile sur leur territoire. Il y a
des critères de mobilisation qui sont... qui sont développés, qui ont été développés, qui ont été partagés auprès des
municipalités, justement, pour que la réserve puisse se mobiliser lorsqu'il y a
vraiment une nécessité de mobiliser. Et un avantage, c'est justement, en
même temps, de s'assurer qu'on maximise l'utilisation des talents au Québec en
sécurité civile, parce qu'on en a, des capacités, au Québec, en sécurité
civile.
Maintenant,
on a favorisé différentes organisations, dès le début, qui avaient des
capacités, disons, des capacités qui ont déjà fait leurs preuves,
notamment, ici, on parle de la SOPFEU, la Croix-Rouge, l'association québécoise
en recherche et sauvetage. Ce sont toutes des organisations avec lesquelles on
a travaillé.
La SOPFEU, bien entendu, suite aux feux de 2023,
je pense qu'on n'a plus à la présenter pour l'ensemble des Québécois, là, ils
ont fait leurs preuves. C'est une organisation qui avait une grande volonté
aussi d'étendre leurs compétences, pas seulement dans l'aléa feu de forêt, mais
dans une approche tous risques. Ils ont des infrastructures, ils ont un bon système de commandement qui permet
d'être très efficace sur le terrain, qui permet d'être une valeur ajoutée
dès qu'on la mobilise. La Croix-Rouge, bien
entendu, une organisation qui est dédiée à la protection des plus vulnérables,
prendre soin des sinistrés. Et l'AQBRS, qui
est une organisation avec laquelle on avait des liens depuis de nombreuses
années pour les volets recherche et
sauvetage, mais qui avait déjà fait ses preuves aussi dans différents
événements à travers le Québec.
Alors, ça nous... ça nous amène, d'avoir ces
différentes ressources qui sont déjà présentes sur le territoire québécois, on a un grand territoire, mais avec ces
organisations-là, on a quand même une présence, des infrastructures sur
l'ensemble du territoire québécois, ça fait que ça nous amène aussi une
meilleure rapidité d'exécution.
M. Lemieux : J'arrivais,
vous allez voir, on va s'en aller à la même place. Parce que les critères de
mobilisation pour la réserve, on sait comment ça se passe sur le
terrain, ils ont besoin d'aide, ils vous appellent à quel moment? Qu'est-ce que ça prend pour déclencher le
déploiement de la réserve? Qu'est-ce que vous devez vous faire dire pour que le
maire ait de l'aide ou la mairesse?
M. Savard
(Jean) : Bon, ces fameux critères là, comme je vous dis, qui ont été
partagés aux municipalités par l'ensemble de
nos 12 directions régionales, là, dès le début avril, c'est des critères
qui sont très dynamiques, on s'entend, là,
ce n'est pas quelque chose qu'on va analyser des jours et des jours durant, parce
qu'on veut que lorsqu'il y a un besoin, qu'on puisse répondre rapidement et faire une différence, avoir une
valeur ajoutée auprès des municipalités. Alors, bien entendu, il faut
qu'il y ait un sinistre constaté sur le territoire. Il faut que la municipalité
ait mobilisé son organisation municipale de sécurité civile, qu'elle ait avisé
la direction régionale de sécurité civile. Vous savez, ça, là, c'est des choses qui se font... c'est automatique, à chaque
sinistre, nos gens sont... même souvent en amont des sinistres, nos gens
en sécurité civile sont déjà auprès des
municipalités, lorsqu'on sait qu'il y a un aléa... souvent un aléa naturel
qu'on prévoit arriver, que ce soient des grandes quantités de pluies, de la
submersion marine, ce sont tous des événements qu'on est capable d'anticiper avec les connaissances
qu'on a développées au fil des années, là, en gestion des risques à travers
le Québec.
M. Lemieux : Si
je résume, c'est : quand on appelait l'armée avant, là, on va appeler
votre groupe, c'est à ce moment-là, là, de...
M. Savard
(Jean) : En fait, quand on...
M.
Lemieux : Donc, quand on est
accoté, on n'est plus capable, nos amis ne sont plus capables, les voisins ne
sont plus capables, c'est vous qu'on va appeler, mais vous le savez déjà, dans
le fond, qu'ils vont peut-être appeler.
M. Savard
(Jean) : Disons qu'on a mis la structure en place pour être capable
d'anticiper cette demande-là, comme vous le mentionnez.
M. Lemieux : O.K.
Ça, c'est, entre guillemets, tout inclus, la facture aussi ou, quand on va
faire appel aux services de la réserve, il y
a des frais supplémentaires? Mais, dans le fond, on a déjà... on a déjà l'aide
de Québec pour nous aider à nous défendre quand on est dans le trouble.
M. Savard (Jean) : En fait, lorsqu'il y aura
mobilisation de la réserve, c'est sûr que ça vient avec une facture par la
suite, facture qui, lorsque les municipalités... lorsqu'il y a des sinistres au
Québec, deviennent... peuvent faire une réclamation auprès du gouvernement, lorsque le ministre met en oeuvre un
arrêté ministériel pour nos programmes d'aide financière. Et par la suite on pourra soutenir les municipalités à
couvrir cette facture-là à l'aide de nos programmes, là, lors de
sinistres.
M. Lemieux : Le
ministre va peut-être vouloir intervenir dans les deux prochaines questions,
mais vous aussi, monsieur,
200 intervenants, c'est assez, ça? Parce que, quand on avait l'armée, on
disait : Ah! il y en a, il y en a, il y en a, il n'y a pas de trouble, ils
vont en faire, des sacs de sable. Là, 200, êtes-vous capables de faire les sacs
de sable que les militaires faisaient?
M. Savard (Jean) : Bien,
en fait, pour le moment, c'est une première itération de la réserve à
200 intervenants. On vise à
avoir une capacité de 1 000 intervenants sur notre plan quinquennal
qu'on se donnait. Mais, quand on dit 1 000, c'est toujours que... il faut
toujours se dire que dans... dans une mobilisation, ce n'est pas toujours tout
le monde et l'ensemble des réservistes qui vont être... qui vont être
mobilisables, qui vont être disponibles au moment où il y a le sinistre. Et il
peut y arriver... comme vous savez, les sinistres de Montérégie, 2011,
inondations en 2017, inondations en 2019, c'est des sinistres qui s'étirent
dans le temps. Alors, il faut être capable, nous, de s'assurer une certaine profondeur pour être capable de répondre aux
besoins des municipalités, le cas échéant, donc on veut atteindre un bassin
de... plus grand que 200.
M. Lemieux : Je
me suis, entre guillemets, vanté, tantôt, en disant que j'avais couvert, comme
journaliste, plein de catastrophes. Ça m'a
quand même appris une chose, c'est : on ne se dit pas qu'on n'appellera
jamais l'armée. Sauf que, si ça prend
des proportions... parce que vous venez de parler de, dans le temps, ça peut
s'étirer, la gravité peut être
complexe. Dans le fond, ce qu'on se donne, c'est une marge de manoeuvre à nous
autres. Et, quand on va appeler, si on appelle à l'aide davantage, c'est
parce qu'on va vraiment être rendu là, là.
M. Savard
(Jean) : Tout à fait. C'est... il est encore... l'armée demeure une...
l'armée ou, je dirais, le support fédéral
demeure une possibilité. Au niveau des ressources humaines, on risque de...
avec la réserve, on devrait combler une bonne partie des besoins, toutefois,
mais il peut y arriver qu'on ait besoin de capacités exceptionnelles, du transport
par avion Hercules, ce type de choses là,
que là, bien, on va aller vers des ressources spécialisées, là, qui... que ce
serait notamment les Forces armées canadiennes.
M. Lemieux : Quand
le ministre a annoncé... je me souviens qu'il avait annoncé ça après l'adoption
du projet de loi, il a fait un appel pour
avoir des volontaires, entre guillemets. Mais déjà, vous avez pris, puis vous
l'expliquiez tantôt, avec un autre
acronyme, là, l'AQBRS, l'Association québécoise des bénévoles en recherche et
sauvetage, c'est un des trois
groupes, vous avez fait le choix stratégique de dire : On va travailler
avec des organismes qui font déjà essentiellement tout ce qu'on va
peut-être avoir besoin de faire ou l'essentiel de ce qu'on va avoir besoin de
faire. Ils travaillent, ils sont formés, les
bénévoles que vous avez été chercher, bien, pas les bénévoles, mais les
volontaires que vous avez été chercher, ils travaillent en collaboration avec,
ils sont formés avec ces gens-là ou ils font partie de ces gens-là
de facto, les trois organismes?
• (13 heures) •
M. Savard (Jean) : En fait,
effectivement, lorsque M. le ministre a fait appel et... on a reçu rapidement, quand même, beaucoup de... beaucoup d'offres de
services, on a... on eu jusqu'à 200... 200 offres de services de gens qui
vont être référés à l'AQBRS pour joindre les
rangs, pour assurer une certaine uniformité. Et, bien entendu, ces gens-là, à
l'automne, parce qu'on vient de faire une première session de camp, vont être
formés, sensibilisés sur la structure de sécurité civile, comment on
approche quand on... comment on se déploie lorsqu'il y a des sinistrés,
opération terrain, sacs de sable, digues,
s'assurer aussi d'un certain aspect de santé-sécurité au travail. On ne veut
pas que les gens aillent se blesser
puis qu'ils ajoutent une certaine... une certaine problématique au sein des
municipalités où on va se déployer.
M.
Lemieux : Pour terminer, M. le ministre, je vous entendais
parler de votre bébé qui a un mois tout juste, là, mais que ça fait un an qu'il est en gestation,
vous aviez l'air soulagé. C'est comme si vous sentiez qu'il vous avait manqué
quelque chose ou vous n'aviez pas les mains
attachées, mais vous n'aviez pas la capacité d'action puis de déploiement
que vous vouliez.
M. Bonnardel : Bien là, on aura, en
terminant, on aura toutes les ressources disponibles, la coordination qui se fait par le ministère, les opérations terrain
qui vont être coordonnées grosso modo par la SOPFEU, nos membres de la
réserve qui sont répartis partout sur le territoire québécois et qui peuvent
être intégrés dans une situation de catastrophe naturelle sur un horizon de
24-48 heures sur le terrain. Soit dit en passant, je fais un clin d'oeil,
parce que j'invitais les gens, le 1er avril dernier, quand on a fait
l'annonce, à s'inscrire, sauf que, là, on a eu trop de monde. Là, si vous cherchez l'adresse sur le site, l'adresse
n'est plus là. On y revient en octobre parce que, là, il faut former ceux qui...
ceux qui ont... qui se sont inscrits. Donc,
victimes de notre succès, dans une certaine mesure. Mais l'objectif, comme on
l'a mentionné, c'est d'en arriver, d'ici
cinq ans, à avoir 1 000 membres de cette réserve qui vont nous
supporter pour des catastrophes naturelles.
M. Lemieux : Ça coûte combien, ça,
M. le ministre?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre.
M.
Bonnardel : On a eu
des investissements qui ont frôlé... qui ont frôlé 40...
Une voix : ...
M.
Bonnardel : 30,5,
c'est ça, 30,5.
M. Lemieux : Merci, M. le ministre.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Alors, merci à
vous tous et à toutes.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 14 heures pile. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 03)
(Reprise à 13 h 59)
Le Président
(M. Bachand) :
À l'ordre, tout
le monde! Bonjour, bon après-midi.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude des crédits budgétaires du portefeuille
Sécurité publique pour l'exercice financier 2025‑2026.
Et on commence avec la députée de Westmount,
pour un bloc de 22 min 35 s, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Westmount—Saint-Louis, M. le Président, c'est important de ne pas oublier le «Saint-Louis».
Le Président
(M. Bachand) : Ah! Westmount—Saint-Louis, excusez-moi.
Mme Maccarone : Oui, merci.
Le Président (M.
Bachand) : J'ai dit quoi, Westmount?
Mme Maccarone : Westmount, oui. Westmount, c'est beau, mais
Saint-Louis aussi, c'est beau. C'est le centre-ville de Montréal.
Le
Président (M. Bachand) : Désolé, pardon.
Mme Maccarone : Merci beaucoup. M. le ministre, je souhaite
parler... le suivi du rapport de la CNESST en lien avec le tragique décès de
Maureen Breau. Je souhaite savoir, par la suite, quels changements... Qu'est-ce
qu'on a vu, dans le fond, depuis le décès de Maureen Breau, les
changements sur le terrain pour nos policiers?
• (14 heures) •
M. Bonnardel :
Bien, je peux vous donner comme information... Premièrement, vous le savez, on
a... Bien, je prends un peu plus de secondes
que vous en avez prises pour votre question, là. Je l'ai dit en Chambre, je me
souviens, là, vous m'aviez posé...
Vous m'aviez posé une question, puis j'ai demandé rapidement à ce qu'il y ait
une discussion qui se fasse entre mon
sous-ministre de la Justice... et, je me souviens, il y avait
les services sociaux, il y avait plusieurs partenaires pour qu'on soit
capables d'établir un plan de match, des lignes directrices, ce n'est pas le
bon mot, mais un plan de match précis pour
être capables de répondre possiblement, possiblement, au rapport de la coroner
Kamel, qui a fait... qui a... avec laquelle, heureusement, on est arrivés, pas
pile poil, mais presque, sur le principe de mettre en place des agents de liaison formés dans tout le Québec pour
être capables d'accompagner les décisions au CETM des... donc, de ce...
de la Commission d'examen des troubles mentaux.
Ce que je peux vous
dire aujourd'hui, en date d'aujourd'hui, il y a 12 suivis présentement sur
le territoire. Donc, il n'y en a pas
beaucoup, mais il y en a d'autres, il y en a d'autres, depuis que la loi a été
été adoptée, donc, qui ont été
suivis. Bien, l'approche, comme je vous l'ai déjà mentionné, l'approche de
renseignement que ces agents de liaison peuvent... peuvent avoir avec les corps de police, les... oui, les corps
de police, c'est ça, et le renseignement aussi que l'agent de liaison
peut obtenir aussi de l'équipe médicale... Donc, j'arrête ça là, là, je vous
laisse continuer, mais...
Mme Maccarone : Mais qu'est-ce qui a changé, pratico-pratique,
mettons, depuis l'événement qui est survenu avec le décès de Maureen Breau et
maintenant? Aujourd'hui, un policier qui va embarquer sur un P-38, on sait
que c'est une personne avec un état mental
perturbé et on fait face à des difficultés. Puis aujourd'hui qu'est-ce qui a
changé, pratico-pratique, sur le terrain pour ces policiers?
M.
Bonnardel : Bien,
c'est d'être capable... S'il travaille... Si, cette journée-là en question, il
travaille avec un... il est avec un TS, un travailleur social, oui ou
non, bien, il connaît...
Mme Maccarone :
Mais on n'en a pas partout.
M. Bonnardel :
Premièrement, malheureusement ou heureusement, quand on a un appel dans les
différents postes où on connaît notre...
c'est drôle à dire, on connaît la clientèle, donc, si on connaît la clientèle
ou la personne qui devrait être de l'autre côté de la porte, bien, on
peut prévenir... on peut prévenir puis communiquer avec l'agent de liaison si
on a des renseignements sur le CRPQ qui nous informent que cette personne-là a
déjà été amenée à cause d'un P-38 ou autre.
Donc, c'est le renseignement qui va faire la différence, à savoir qui on a...
avec qui on a affaire, puis c'est là aussi, par la bande, que le travail
des TS est important quand on accompagne les policiers et policières sur le
terrain, puis ça, c'est un autre sujet que je pourrais...
Mme
Maccarone : Sauf qu'on n'a pas des travailleurs sociaux partout puis
on sait maintenant... même à Louiseville, le
travailleur social qui accompagnait les policiers n'est plus là, a démissionné.
Ça fait qu'on n'a plus même cette ressource. Alors, peut-être, il n'y a
pas grand-chose qui a changé, dans le fond, à Louiseville, mettons.
M.
Bonnardel : Bien là, c'est un peu exagéré de dire qu'il n'y a pas
grand-chose qui a changé, là. Les investissements... Oui, Louiseville a subi
une tragédie avec la perte de la policière... la tragédie de la policière
Breau, mais, partout sur le territoire
québécois, le défi... Puis on vient de faire une annonce, on a annoncé des
sommes de 9 millions sur trois
ans pour accompagner... pour mettre un programme en place pour accompagner
justement les différents corps de
police qui n'avaient pas... je ne veux pas dire, peut-être pas le bon mot,
soutenu, mais qui n'avaient pas, oui, voulu... voulu mettre en place les
équipes... les équipes mixtes.
Donc,
dans ce cas-ci, bien, on a mis en place un financement. On a donné le maximum
aux services... aux services de police municipaux qui n'ont pas
participé la première fois. On leur donne le maximum, qui est de
750 000 $ ou 650 000 $
par année, si je ne me trompe, puis on a donné la moitié de ces sommes à ceux
qui ont... qui y participent pour une quatrième année, une quatrième
année consécutive. Donc, il y a des équipes mixtes qui ont été financées par le
MSP. Il y a des équipes mixtes qui ont été
financées par les services sociaux. Il y en a du côté de la Sûreté du Québec
puis il y en a du côté des corps de police municipaux partout sur le
territoire ou à peu près, là.
Mme Maccarone :
Le rapport de suivi de Géhane
Kamel qu'on... J'ai devant moi les réponses dans les crédits. On vous a
demandé... Par rapport aux recommandations, vous avez dit, mettons, pour la
recommandation 34 et la recommandation 35 :
«Les recommandations sont appliquées, mais avec des adaptations ou des mesures
alternatives.» C'est quoi, les adaptations ou les mesures alternatives?
M. Bonnardel : Il
va falloir que j'aille chercher les réponses à ces questions, Mme la députée,
là. Je ne les ai pas devant moi, à moins qu'on me les donne dans les prochaines
minutes, là. Si vous avez une autre question... Ça va me faire plaisir de vous donner ces éléments de réponse, mais, par
coeur, je ne peux pas... je ne peux pas savoir toutes les réponses aux
questions de l'opposition.
Mme Maccarone : C'est des questions
en lien avec la formation, puis la raison que je vous pose cette question,
c'est parce qu'on a vu même juste dernièrement, ça fait deux semaines, un
dossier dans La Presse, le 11 avril
2025 : «Moins de 15 % des effectifs de la SQ ont reçu l'an dernier
une nouvelle formation obligatoire qui traite notamment à l'usage de la force. Selon les chiffres de l'organisation,
seuls 488 agents appelés à intervenir sur le terrain ont suivi la nouvelle formation Maintien des
compétences en intervention policière. Au total, 3 394 agents et
sergents y sont admissibles.» Comment le ministre explique ça?
M.
Bonnardel : Bien, premièrement, c'est une recommandation pas
juste importante, immensément importante, pour la requalification, que ce soit
en matière d'armes à feu ou agents... agents chimiques. J'ai émis une ligne
directrice le 14 février dernier. Je m'attends à ce que tous les corps de
police au Québec suivent cette ligne directrice. Si vous souhaitez que Mme Beausoleil vous explique le
plan de match, ça va me faire plaisir si vous le souhaitez, mais je vous
dis que, depuis le 14 février, il y a
une ligne directrice spécifique qui fait suite, donc, à la recommandation du
rapport Kamel, et, là-dessus, il n'y aura pas de laisser-aller.
Mme
Maccarone : Oui, sauf que j'ai des questions par rapport à ça
aussi, mais «selon plusieurs sources — dans
le même article — la
création de la nouvelle formation MCIP aurait suscité la grogne auprès de
plusieurs instructeurs en emploi de
force. Certains parmi eux jugeaient qu'elle n'était pas prête à être déployée,
étant donné le manque de locaux et de matériel adéquat et sécuritaire
pour entraîner les effectifs». Est-ce que les frustrations sont justifiées?
M.
Bonnardel : Bien, écoutez, je ne veux pas parler au nom de...
Premièrement, j'ai été informé comme vous des sources anonymes. Si vous souhaitez plus d'information et le plan de
match de Mme Beausoleil, ça me ferait plaisir...
Mme
Maccarone : Mais est-ce que vous pouvez au moins nous dire si
on a assez de locaux ou de matériel adéquat, sécuritaire pour entraîner
les effectifs?
M. Bonnardel : Oui, bien, juste de
l'autre côté de l'école... l'École nationale de police, on vient d'acheter, avec le financement qu'on leur avait donné, on
vient d'acheter un séminaire, justement, pour augmenter le nombre de pieds carrés sur le territoire... pas le
territoire, là, mais l'emplacement de l'École nationale de police. Donc, oui,
oui... Bien, on était en éternelle
amélioration partout sur le territoire pour s'assurer d'avoir des locaux que ce
soit pour les armes à feu, ou autre, ou autre, là.
Mme
Maccarone : Oui, parce que, quand on parle de la
requalification de tir suite à votre annonce de la ligne directrice pour
la requalification des armes à feu, ça, concrètement, ça exige que tous les
policiers du corps de police soient requalifiés chaque année, je comprends
bien, c'est une excellente nouvelle. On est pour ça. On veut la
requalification. Lors du débat du projet de loi n° 14, on a parlé en masse
de la formation. La ligne a été annoncée le 14 février,
mais est en vigueur depuis trois semaines, depuis le 25 février. Pourtant,
les impacts sont énormes sur les corps de
police, et particulièrement sur la SQ. Moi, je souhaite savoir qu'est-ce qui
arrive, admettons, le 1er janvier prochain, 2026, si les policiers
ne sont pas requalifiés.
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça, il y a une
période de grâce, premièrement, qui va être... qui est mise en place. Maintenant,
au-delà de tout ça, je vous le répète, il y a un plan de match qui est en
place. Je ne veux pas parler au nom des
corps de police municipaux parce qu'ils n'ont pas à être ici, mais ils vont
suivre la ligne directrice, ça, c'est sûr, sûr, sûr. Puis, de l'autre
côté, bien, il y a un plan de match de la Sûreté du Québec, si vous souhaitez
l'entendre.
Mme Maccarone : Bien, vous savez, le
bilan des policiers qui sont requalifiés jusqu'au 31 janvier 2025, ce
n'est pas fameux. C'est à peu près un policier
sur deux qui sont formés. Si je peux vous citer... Dans les requalifiés, on est
à seulement, au total de tous les chiffres, ça, c'est la question 135,
54 % qui sont requalifiés. Ça fait que vous avez espoir que tout le
monde sera requalifié d'ici 2026, parce que, s'ils ne sont pas requalifiés, ils
doivent retourner leur pistolet et leur badge.
M. Bonnardel : Bien, je n'ai pas
juste espoir, il le faut. Ce n'est pas compliqué.
Mme Maccarone : Mais la preuve,
c'est que ça ne fonctionne pas actuellement sur le terrain.
M. Bonnardel : Oui, mais là c'est...
Mme Maccarone : Qu'est-ce que vous
allez faire dans les six prochains mois pour assurer que c'est le cas?
M. Bonnardel : Je
vous l'ai dit, il y a un plan de match du côté de la Sûreté du Québec. Il y a
un plan de match, assurément, du côté des grands corps de police de
niveau 1, de niveau 2, niveau 3, niveau 4. Donc, ils ont à
s'adapter à cette ligne directrice. C'est immensément important, puis il n'y a
pas de retour en arrière.
Mme
Maccarone : Je me souviens, lors du débat, le projet de loi
n° 14, on a parlé encore de la formation, puis j'étais assurée que la formation se ferait à l'intérieur d'un an.
Ce que je vois ici, que c'est faux, cette formation qui nous a été
promise en commission parlementaire, bien, ça n'a pas eu lieu. On sait que de
la majorité... mettons, arme à service, c'est seulement 69 % des policiers
qui sont formés. Puis, encore une fois, je sais qu'ils peuvent avoir une dérogation de 45 jours. Donc, je souhaite
savoir qu'est-ce qui arrive. Est-ce que ça, ça veut dire... Un policier qui
n'est pas qualifié d'ici le 1er janvier 2026 ou bien le
15 février, parce qu'il va avoir une dérogation de 45 jours, il reste
à la maison? Il va au poste de police puis il reste dans un banc? Qu'est-ce
qu'ils font?
• (14 h 10) •
M.
Bonnardel : C'est ça, ils ont une période d'un an pour se conformer,
suivre la formation, c'est aussi simple que
cela. Alors, malgré la période, oui, de grâce, la ligne directrice est formelle,
il n'y a pas.. Il n'y aura pas de laisser-aller. Il faut se conformer.
Mme
Maccarone : Et, pour le Taser, parce qu'on sait... Le Taser, on est
seulement à 40 %, pour les armes chimiques, c'est 18 %. C'est-tu la
même chose?
M. Bonnardel : Oui, bien, comme je vous l'ai mentionné tantôt, là,
les agents... on appelle ça les agents chimiques, là, oui, c'est la même
chose.
Mme
Maccarone : Qu'est-ce qui arrive, mettons, un cas... un cas de BEI, un
policier pas requalifié, on un cas de BEI, qu'est-ce qui arrive avec ce
policier parce qu'il n'est pas requalifié ou il n'est pas qualifié? Qu'est-ce
qui arrive dans ce cas-là, parce que...
M.
Bonnardel : Bien là, s'il était...
Mme
Maccarone : Avec les statistiques actuelles, je doute qu'on va avoir
tout le monde formé.
M.
Bonnardel : Écoutez, c'est au service de police de s'assurer que ces
policières et policiers sur le terrain soient qualifiés, là. Moi, je ne peux
pas... je n'ai pas une liste des 15 000 policiers au Québec en me
disant : Un tel, un tel, un tel... Mon
rôle, c'est de faire un suivi, c'est de m'assurer que ce suivi soit adéquat de
la part du sous-ministre aussi puis de ses équipes.
Mme Maccarone :
O.K., mais c'est votre directive.
C'est quoi, les mesures qui vont être déployées pour assurer que tout le
monde soit qualifié que ce soit avec le pistolet, avec le Taser ou autres?
M. Bonnardel :
Bien là, je vous le répète, je ne
peux pas parler au nom des corps... les 22 corps de police... les 29 corps de police municipaux, mais je peux
vous donner l'occasion de questionner Mme Beausoleil deux minutes, si vous
le souhaitez. Si vous ne le souhaitez pas, ce n'est pas grave.
Mme
Maccarone : Ce n'est pas nécessaire.
M.
Bonnardel : Bien, c'est ça, je vous répète juste que la Sûreté du
Québec a un plan de match pour le faire. La Sûreté du Québec n'a pas intérêt à
ce que, du jour au lendemain, ils aient 100 policiers pas formés, là, qui
soient obligés de remettre leur fusil puis
leur badge. Le défi, il est énorme, mais il est là, puis ils vont devoir... ils
vont devoir s'assurer que tout le monde soit formé en bonne et due
forme.
Mme
Maccarone : Puis qu'est-ce qui arrive si ce n'est pas le cas? Parce
que, comme j'ai dit, je répète, vous, vous
répétez, moi aussi, je répète, ce n'est pas la première fois que j'entends ça.
On s'est fait dire que, d'ici un an, tout le monde va être requalifié. Ça n'a pas eu lieu. Alors, vous me
permettez de douter un peu que tout le monde va se faire former quand on sait... même l'année passée, juste
avec l'arme de service, on n'a pas pu dépasser 69 %. Qu'est-ce qui a
changé dans votre travail? C'est votre directive. Qu'est-ce qui a changé dans
votre façon de travailler pour s'assurer qu'on
va dépasser le 69 % quand on fait face à une pénurie d'effectifs? Ça fait
qu'il faut libérer du monde pour faire cette formation. Comment
allez-vous faire? On a seulement deux salles de tir qui sont ouvertes.
M. Bonnardel :
Bien, il y a des salles de tir à
Terrebonne. Il y a des salles de tir au nouveau quartier général de
Lévis. Il y en a qui sont utilisées par la Sûreté du Québec. Donc, il y a des
partenariats qui peuvent se faire entre les différents corps de police, là.
C'est à eux à définir leurs besoins à gauche puis à droite. Maintenant, la
ligne directrice est claire. Je ne peux
pas... Ça fait quatre fois que je le répète, la ligne directrice est claire.
Alors, je ne peux pas répondre au nom
des 29 corps de police municipaux, mais je peux vous dire que la Sûreté du
Québec a un plan, puis que c'est parti. Ils doivent se conformer.
Mme Maccarone : Puis vous avez un
plan pour remplacer les effectifs qui ne seront pas requalifiés?
M.
Bonnardel : Bien, c'est la responsabilité de notre corps de
police national. C'est la responsabilité du SPVQ. C'est la responsabilité du SPVM, du corps de
police de Granby, de Sherbrooke, de Magog. C'est à eux de s'assurer... Puis le
suivi va être fait nécessairement par nos équipes pour ne pas qu'on ait de
surprise un mois avant, deux mois avant, trois mois avant, là. C'est sérieux,
là.
Mme Maccarone : Alors, ce que le
ministre dit, c'est : Arrangez-vous...
M.
Bonnardel : Bien, je n'ai pas dit : Arrangez-vous, là.
J'ai dit : Moi, à quelque part, là, j'émets une orientation...
Mme Maccarone : ...ce n'est pas ma
responsabilité, c'est à eux de le faire.
M.
Bonnardel : Non, mais j'émets une orientation puis une ligne
directrice. Mon rôle, c'est de m'assurer, avec les informations qu'on me
donne : Bien, M. le ministre, on est rendus à tant, on est rendus à tant.
Alors, je ne pense pas que la Sûreté du Québec, qui est notre corps de police
national, demain matin, puis je le répète, a le goût de nous dire lors du prochain statutaire : Bien, M.
le ministre, finalement, on a 1 200 policiers qui vont remettre leur
arme dans un mois.
Mme
Maccarone : Oui, mais, M. le ministre... parce que, comme je
dis, c'est votre ligne directrice. C'est votre mesure que vous êtes en train de
déployer. C'est vous qui dites que vous allez le faire, mais : Je ne suis
pas là pour vous aider pour le faire, je sais qu'est-ce qu'ils vont faire, la
SQ, mais je ne sais pas qu'est-ce qu'ils vont faire au niveau municipal,
arrangez-vous, sauf sachez que vous devez être qualifiés d'ici le
1er janvier, mais ça va prendre du temps supplémentaire,
mais ça va prendre des gens qui... Il va falloir quitter pour aller être formé.
On a seulement deux salles de tir qui
sont ouvertes. Je sais qu'on a une salle de tir mobile. Ça fait que vous me
permettez de douter comment que nous allons faire. Je souhaite savoir
concrètement comment allez-vous s'arranger.
M.
Bonnardel : Bien, je vous l'ai répété, le suivi va être fait
par nos équipes. Il n'y a pas de surprise pour les corps de police
municipaux.
Mme Maccarone : C'est bon.
M.
Bonnardel : Il n'y a pas de surprise de la part de la Sûreté
du Québec. Ils ont un plan de match. Ma job, notre job, c'est d'assurer un suivi serré puis adéquat parce
qu'il n'y a personne qui a l'intention ici... puis qui souhaite voir, je
ne sais pas, moi, 800, 1 000, 2 000 policiers qui remettent,
demain matin, leur arme parce qu'ils n'ont pas été formés. Je m'excuse, c'est un rôle... Ils ont un rôle, ces
gestionnaires et notre D.G., immensément important. Moi, je fais le suivi.
Moi, il y a une ligne, il y a une recommandation du coroner, il faut suivre
cette ligne directrice.
Mme
Maccarone : Ça fait que, dans 12 mois, quand on va être
encore reconvoqués ici, au salon rouge, pour refaire les crédits de 2026‑2027, moi, je vais sortir
le tableau pour les requalifications annuelles, puis ça va être marqué
100 % partout. C'est ça, votre engagement?
M. Bonnardel : Bien, Mme la députée,
il faut que ce soit ça.
Mme Maccarone : O.K. On va être
prêts.
M. Bonnardel : Il faut que ça soit
ça, tu sais, c'est...
Mme Maccarone : Je vais être prête
pour vous poser la question, 100 %...
M. Bonnardel : Il faut que ça soit
ça.
Mme Maccarone : Bien,
je vous le souhaite, je vous le souhaite. Ce n'est pas une question de ne pas
le souhaiter, mais vous me permettez de douter, parce que la formation,
on sait que c'est le nerf de la guerre.
J'ai aussi des questions en ce qui concerne la
formation que je souhaite vous poser au nom du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence
conjugale. On sait que la Loi visant à contrer le partage sans consentement
d'images intimes a été améliorée, et la
protection et le soutien en matière civile des personnes victimes de violence
prévoit que les victimes pourront
faire appel aux policiers si leur ex-conjoint contrevient à une ordonnance de
protection physique visant à les
protéger. Ils souhaitent savoir si les policiers ont été informés de cette
nouvelle disposition et s'ils ont reçu une formation adéquate pour
comprendre les spécificités.
M.
Bonnardel : Je n'ai pas la réponse à votre question
spécifique. Je vais aller la chercher pour être capable de vous la
donner, j'espère, d'ici 16 h 30.
Mme Maccarone : O.K., mais, pendant
que vous êtes en train de faire les recherches à cette question, ils ont une deuxième question. Le Comité d'examen des
décès liés à la violence conjugale a été mis sur pied au début de 2018. Depuis, il a produit trois rapports. Faute de ressources
suffisantes dédiées à ce mandat au Bureau
du coroner, le comité est incapable de produire un rapport à chaque
année tel qu'initialement prévu. De plus, les organisations qui délèguent
les membres du comité ayant une expertise en matière de violence conjugale
doivent non seulement assumer leurs salaires
ou leurs honoraires, mais également leurs frais de déplacement, le cas échéant.
Ça fait qu'ils souhaitent savoir si le ministre s'attend à allouer plus de
budget au Comité d'examen des décès liés à la violence conjugale pour qu'il soit
doté du personnel pour faire ce travail.
M.
Bonnardel : Bien, écoutez, je ne peux pas m'engager ici, là. La
question, je la reçois comme vous pour la première
fois. Si vous le souhaitez, je vous... Donnez-moi vos questions après l'étude
de crédits et je vais vous donner une réponse. Je vous enverrai une
réponse plus adéquate qui sera en CC pour vous.
Mme
Maccarone : Vous parlez pour la formation?
M. Bonnardel :
Pour la... et pour la... oui,
oui, bien, pour les deux questions que vous venez de me poser, là, je vous
donnerai une réponse plus précise.
Mme
Maccarone : Parfait, je note l'engagement. Ils vont être contents
d'avoir une réponse.
Je souhaite parler un
peu du financement des corps de police municipaux. On a touché un peu...
Le
Président (M. Bachand) : ...la commission.
C'est un engagement que vous avez pris lors...
M.
Bonnardel : Ah oui! Si vous voulez, bien, à la commission.
Le
Président (M. Bachand) : Vu que ça a été
pris en engagement lors de la commission.
M.
Bonnardel : Oui, oui, O.K.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Désolé.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui. Il y a quelques semaines, j'ai eu le plaisir
d'assister au colloque sur le financement des
services policiers municipaux, le 20 mars. J'ai assisté, toute la journée,
à l'événement. Malheureusement, vous avez été absent. Dans les derniers
mois, les corps de police ont souvent demandé du financement à Québec pour
faire face à la montée de violence. On a
parlé de le désaccord des maires, mais, à chaque fois, le ministre répond en
envoyant la SQ ou a refusé le financement additionnel. On dit toujours
que ce n'est pas à Québec de financer les corps de police municipaux, mais la
réalité a beaucoup changé sur le terrain, puis il l'aurait su s'il aurait été
présent au colloque. Je souhaite savoir
est-ce qu'on est rendus à un moment où nous devons revérifier le calcul. Ça n'a
pas été révisé depuis 2002, la façon
que l'on finance pour une municipalité puis le corps de police. Est-ce que
c'est le temps de revoir ceci, réfléchir à la question?
M. Bonnardel :
Là, j'essaie de vous suivre.
Est-ce qu'on parle du financement des corps de police avec les unions
municipales du côté de la Sûreté du Québec?
Mme
Maccarone : Oui, parce qu'on sait qu'ils reçoivent... Tu sais, on ne
parle pas de 100 %. Les policiers municipaux, c'est subventionné à peu
près 50 % par Québec, mais il y a quand même un déséquilibre. Ça fait
qu'ils souhaitent savoir si on va regarder
le financement parce qu'on n'a pas vu un changement depuis 2002, puis les
municipalités, les policiers
municipaux qui sont ici, entre autres, ils se préoccupent de cette question
parce que c'est un frein. On voit qu'on a plusieurs demandes de municipalités
pour avoir de l'aide. Alors, est-ce qu'on est prêts à réévaluer le calcul?
• (14 h 20) •
M. Bonnardel :
Bien, c'est un peu une question
similaire à ce que la collègue... sa collègue de Vaudreuil-Soulanges a
posé tantôt. Je vais faire un peu la genèse de tout ça, là, je le fais plus
rapidement.
Le Québec
finançait... Les municipalités finançaient 53 % des services de police de
la Sûreté du Québec avant 2018. On a ramené
ça rapidement à 50-50 jusqu'en 2020 puis on a créé la mesure plancher-plafond
de 2020 à 2024. La mesure
plancher-plafond, c'était un plancher à 2 %, un plafond à 7 %, ça
créait des inégalités et ça a amené, vers la fin, 2023‑2024, un coût
additionnel pour le gouvernement.
Les unions
municipales ont été avisées que cette formule MPP allait prendre fin, allait
prendre fin juste avant qu'on arrive avec la
facturation qui est basée sur la richesse foncière uniformisée et le coût d'un
policier annuellement de la Sûreté du Québec. Bien, je l'ai répété
tantôt, il y a 3 445 policiers
répartis dans 1 043 municipalités
au Québec. Ce nombre est resté le même,
légèrement augmenté suite au transfert des corps de police municipaux de
Thetford-Mines... je ne veux pas me mélanger, Thetford Mines et le
Mont-Tremblant, qui ont augmenté à 3 445,
et c'est avec ça qu'on travaille.
Donc, il y a des...
Mme
Maccarone : Oui, mais, M. le ministre...
M. Bonnardel : Avec les nouvelles
méthodes de calcul, bien, il y a des municipalités qui ont vu leur facture
baisser, il y en a d'autres qui l'ont vu augmenter parce que la richesse
foncière était plus élevée. Donc, c'est avec ça qu'on travaille. Et je termine en vous disant
vite, vite... Les unions, surtout la FQM, nous disent : Oui, O.K., il
faudrait peut-être revoir... on peut-tu revenir avec un MPP? On a des
formules de calcul...
Mme
Maccarone : M. le ministre, il me reste très peu de temps dans le
bloc.
M.
Bonnardel : Je reviendrai.
Mme
Maccarone : Parce que, vous savez, il y a quand même un écart très
important parce que... pour les municipalités
ayant leur propre service de police... à l'ordre de 763 millions en 2023.
C'est nécessaire de corriger l'iniquité parce qu'on sait qu'il y a un
écart entre ceux qui sont financés par la SQ puis ceux qui sont financés au
niveau du municipal. Ça fait qu'il y a un écart à corriger, puis ça n'a pas été
fait depuis 2002. Ça fait que ce qu'ils souhaitent savoir, c'est un engagement
de votre part de revoir le calcul.
M. Bonnardel :
Non, non, on ne va pas se
substituer au financement des opérations d'un corps de police municipal.
Mme
Maccarone : Ce n'est pas...
M.
Bonnardel : On n'ira pas là.
Mme
Maccarone : On ne demande pas de se substituer, ce n'est pas ça, la
question.
M. Bonnardel :
Non, mais, je veux dire, vous,
dans votre préambule, tantôt, vous avez parlé vite, vite de Saguenay,
vous avez parlé de Saint-Jérôme, même de Québec, qui demandait des sous, là,
dans les deux dernières années. Moi, je l'ai
déjà répété, on a des programmes en place pour supporter la prévention et la
répression du côté du ministère de la Sécurité publique. C'est là-dessus
qu'on va continuer de travailler.
Mme
Maccarone : Les coûts ont augmenté substantiellement.
Le Président (M. Bachand) : Il y a consentement... Avant de poursuivre, pardon,
est-ce qu'il y a un consentement afin
que M. Ste-Croix, de Gaspé, remplace Mme Bourassa, de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, pour le reste de la séance? Je
voulais vous demander ça... Consentement. Merci. Alors, M. le député
Jean-Talon, pour 16 min 35 s, s'il vous plaît.
M. Paradis : Bonjour
à tout le monde qui est présent aujourd'hui, M. le ministre, salutations à ma
collègue.
M. le ministre, je commence par les crédits et
dépenses des portefeuilles, chapitre 20. Quand on regarde les crédits qui
sont alloués cette année par rapport à l'année dernière, on voit des gels ou
des diminutions, alors que les besoins sont croissants pour assurer la sécurité de la population, je pense que vous
l'admettez vous aussi, pour lutter notamment contre la criminalité
organisée, les armes à feu. Qu'est-ce qui se passe avec nos crédits?
Donc, les crédits
globaux passent de 2,54 à 2,2 milliards. Donc, c'est une baisse de
13,5 %. Quand on regarde les crédits pour les affaires policières, je suis
à la page 20.2, 20.7, moins 3,2 %, lutte contre la criminalité, moins 19 %, expertise scientifique et
médicolégale, moins 6,7 %, encadrement et surveillance, moins 4,3 %,
des coupes pour le Commissaire à la déontologie, le tribunal
administratif de la déontologie policière, la Régie des alcools, des courses et des jeux, le Commissaire à la lutte
contre la corruption, le Bureau des
enquêtes, etc. Fonds des services de police, qui assure l'équité du
traitement entre toutes les municipalités, moins 17 %. Qu'est-ce qui se
passe?
M. Bonnardel :
Bien, deux minutes, peut-être,
pour expliquer... Premièrement, ce n'est pas une nouvelle question parce
que la question avait été posée par la collègue de Westmount—Saint-Louis
lors des crédits provisoires.
Premièrement,
la grosse, grosse différence vient du fait que nous avons alloué... bien, qu'il
y avait des sommes qui ont été allouées aux sinistres de 2024‑2025,
près de 160 millions de dollars. Donc, en partant, il faut comprendre
qu'on ne budgète pas, nous, des
catastrophes. S'il y a des catastrophes dans l'année, bien, les sommes viennent
du fonds consolidé, puis on alimente,
donc, notre ministère pour payer les sinistrés, les municipalités, donc,
160 millions, ou à peu près, là-dessus, SOPFEU, un montant de
35 millions aussi qui a été versé là-dessus. Il y a l'indexation des
dépenses salariales, la rétroaction du côté
de la Sûreté du Québec. On parle d'à peu près 88 millions de dollars.
Donc, optimisation aussi des différents ministères.
Si on veut être plus
précis, puis, si j'ai encore 30, 40 secondes, je peux vous parler... Donc,
bon, la gestion de services correctionnels,
on a une augmentation de 10 000 $, les affaires policières, on a une
diminution de 10 millions de dollars,
expertise scientifique et médicolégale, on a une diminution de 3 millions de
dollars, encadrement, surveillance, 3 millions de
dollars. Donc, rien de majeur, majeur, comme tel, du côté de notre ministère,
pour ce qui est des crédits de cette année.
M. Paradis : Oui,
mais là, bon, sur les problèmes, là, avec les... Les problèmes majeurs, là, que
vous avez parlé, là, sécurité civile et
sécurité incendie, là, je comprends ça. Ça, il y a une baisse importante, là,
mais j'ai quand même nommé toute une série de services où les crédits
sont moindres, là, c'est les chiffres... C'est vos crédits qui disent que c'est moins. Là, vous êtes en train de me dire que
tout le monde ici, là, quand ils ont reçu leur cahier cette année, là, ils ont
dit : «Attaboy»! vu la croissance des
besoins puis la croissance des coûts, c'est extraordinaire qu'on ait moins de
crédits que l'année passée. C'est ça que vous êtes en train de me dire?
M. Bonnardel : Bien,
c'est de la rétroaction. Majoritairement, les sommes que je vous ai
mentionnées, là, les petites différences
qu'on a, c'est rétroaction des négociations collectives. Alors, il n'y a pas de
grosse somme majeure. La différence,
je vous l'ai mentionné, vient surtout des sinistres, la SOPFEU, l'indexation
des conventions collectives, je vous l'ai mentionné, l'équipe de
sécurité civile, prévention de la criminalité, différence de 12,2 à
10,4 millions, puis l'indexation des dépenses, qui est un gros montant à
la Sûreté du Québec, de 88 millions.
Donc, voilà, grosso modo, c'est tout explicable.
Il n'y a personne qui a vu... Que ce soit le Commissaire à la déontologie, le
Tribunal administratif, la Régie des alcools, le commissaire à la lutte à la
corruption, le BEI, il n'y a personne qui a vu de coupe majeure, là, même, je
pourrais vous dire que la RACJ, il y a une légère augmentation, commissaire à
la lutte à la corruption, il y a une augmentation, Bureau des enquêtes
indépendantes, il y a une légère augmentation.
Donc... Excusez, je regarde entre 2024‑2023. 2025‑2026, Commissaire à la déontologie, il y a
augmentation... légère aussi du côté du tribunal, Régie des alcools,
c'est 300 000 $ de différence puis légère augmentation du côté du
commissaire à la lutte à la corruption aussi.
M.
Paradis : Bon, alors donc je comprends que, si on parle à
chacun des services touchés, ils vont tous nous dire qu'ils sont vraiment, vraiment très heureux de
leur budget parce que vous annoncez plein de bonnes nouvelles. Les chiffres,
c'est des crédits de moins, mais c'est des bonnes nouvelles.
Bon, prenons
Surveillance du territoire, page 25, là, Surveillance du territoire,
réduction des crédits de 11 %. Je lis
bien, là. Quand je regarde les crédits de cette année par rapport à l'année
dernière, là, je vois une grosse diminution, bon, puis là il me semble
qu'il y a des nouvelles responsabilités que vous avez octroyées notamment à la
frontière. Donc là, Surveillance du
territoire, là, ça, ça veut dire moins de crédits, mais plus d'autopatrouilles,
plus de présence policière, plus de
présence aux frontières sur tout le territoire, dans toutes les municipalités. C'est ça que ça veut dire?
M.
Bonnardel : Bien,
premièrement, il y a plus de policiers sur le territoire québécois, du côté de
la Sûreté du Québec, que l'année passée parce qu'on forme plus de policiers.
Vous étiez... Excusez, vous n'avez pas entendu la réponse de... bien, ma
réponse, ce matin, en expliquant à la députée de Westmount—Saint-Louis
qu'on était presque au plein emploi, plein
emploi, du côté de la Sûreté du Québec. On est très attractifs. Donc, on répond
aux besoins partout sur le territoire. Maintenant, clin d'oeil aussi au
nombre de policiers qui protègent nos 1 043 municipalités au Québec,
on est à 3 445. Certains nous disent : On devrait en avoir plus.
Bien, si la demande vient du côté des unions municipales, elle sera
nécessairement étudiée, mais, sur l'ensemble du territoire, on répond
amplement, amplement, présentement, aux besoins des enquêteurs, des équipes
régionales mixtes qu'on a sur le terrain, des partenariats avec les équipes
qu'on a du côté de la police de Montréal, de la police de Québec ou autres.
M. Paradis : Bien, je vais vous
amener maintenant à un sujet connexe à celui qui a été abordé par ma collègue
de Westmount—Saint-Louis.
Elle parlait de la qualification des policiers pour le port des différentes
armes qu'ils ont. Moi, je voudrais vous
parler des salles de tir parce que, là, vous me dites que tout va bien, puis on
a toutes les ressources, puis qu'il y a plus de policiers. Très bien. Ce
qu'on voit dans les renseignements particuliers de la Sûreté du Québec, pages 103 et 105, c'est que...
bon, évidemment, là,
pour que les policiers soient
efficaces dans leur travail, il faut
avoir des formations balistiques, il faut avoir accès à des salles de tir.
Donc, actuellement, selon les renseignements, il y a des salles de tir
qui sont ouvertes seulement à Québec et Trois-Rivières, celle de Montréal est
en travaux, celle de Sherbrooke a été fermée
par la CNESST et celles de Baie-Comeau, Rimouski, Rouyn-Noranda et Saguenay
sont fermées préventivement. Alors, quelle est la situation là-dessus
puis qu'est-ce que vous faites avec ça?
M.
Bonnardel : Il y a
des salles de tir... Premièrement, la requalification... Les lignes directrices
déposées au mois de février, le 4 février,
si je ne me trompe pas, doivent être suivies. Donc, autant la Sûreté du Québec
que les corps de police municipaux,
les 29, doivent s'assurer de qualifier aux agents chimiques, à l'arme tous les
policiers sur le territoire québécois.
Il y a un
plan de match du côté de la Sûreté du Québec. Il y a des quartiers généraux de
police, que ce soit à Lévis, si je ne me trompe pas, il y a même
Terrebonne, qui ont des salles de tir disponibles. C'est un défi pour la Sûreté
du Québec, c'est un défi pour les différents
corps de police d'avoir des partenariats avec les différents corps de police
pour s'assurer que les salles de tir soient utilisées à leur maximum
puis de former tous les policiers.
Je l'ai dit tantôt, et je pense que vous m'avez
entendu, ce serait très particulier d'en arriver à cinq, six mois puis qu'on nous dise : Bien, on n'y arrivera
pas, on va avoir x nombre de policiers... Il faut s'attendre à ce que ça soit
100 %, c'est l'objectif que je souhaite, que je souhaite, d'ici un an, qui
va répondre, donc, à cette ligne directrice pour que tous nos policiers
soient habiles à porter leurs armes en bonne et due forme avec la
requalification adéquate.
• (14 h 30) •
M. Paradis : Très bien, mais est-ce
que c'est vrai? Vous êtes d'accord avec ce qui est écrit, là, dans les renseignements qu'on a obtenus, là, donc,
Montréal, Sherbrooke, Baie-Comeau, Rimouski, Rouyn-Noranda, Saguenay, on ne
peut pas les utiliser actuellement, ça
fait qu'il reste seulement Québec et
Trois-Rivières. Est-ce que, oui ou non, c'est ça, la situation?
M.
Bonnardel : Non, il
y en a plus que ça, là. Il y a des salles privées. Puis là je ne peux pas
toutes les nommer, mais il y en a une,
exemple, à Granby. Il y en a une... Il y en a des... Il y en a qui sont dans
les quartiers généraux... quartiers
généraux de Terrebonne, que j'ai visités, de Lévis aussi. Alors, il y a des
champs de tir extérieurs. Il y a toutes les... Il y a des possibilités. Puis, là-dessus, bien, si vous le
souhaitez puis vous donnez deux minutes à Mme Beausoleil, elle vous l'explique
aussi. Tantôt, Mme la députée ne le souhaitait pas, mais je vous le dis, qu'il
y a un plan de match du côté de la Sûreté du Québec puis un plan de
match du côté des corps de police municipals.
M.
Paradis : Malheureusement,
on n'a pas beaucoup de temps, là, mais est-ce qu'il y a des coûts additionnels,
là? Parce que vous dites : Des
salles privées et d'autres salles. Donc, est-ce qu'il faut payer des coûts
additionnels pour avoir accès à ces salles-là?
M.
Bonnardel : Bien ça, ça appartient... La requalification, ça
appartient... C'est la gestion interne des corps de police, c'est la
gestion interne de la Sûreté du Québec de répondre aux besoins, aux besoins de
formation.
M. Paradis : Je comprends que c'est
de la gestion interne, mais je vous pose une question. Est-ce qu'à votre connaissance il y a des coûts additionnels pour ça
actuellement? Parce qu'à la fin le budget, c'est vous qui êtes responsable, M.
le ministre, là, on s'entend.
M.
Bonnardel : Bien, il y a des coûts. Il y a des coûts qui sont
évalués, là, à, selon ce que je vois, là, 385 000 $, on fait un chiffre rond, là,
385 000 $.
M.
Paradis : Bon, très bien.
Donc, tout va bien, selon vous, là, dans les salles de tir, même s'il y en a
encore les trois quarts qui sont fermées actuellement.
Mais allons-y
maintenant avec les véhicules. Parce que, là, vous dites : Oui, tout va
bien, on est en plein-emploi. Donc,
l'année passée, on voit, dans les... dans vos renseignements particuliers aussi
de la SQ, qu'il y avait 340 véhicules à remplacer, et, cette année,
on serait à 475 véhicules à remplacer. L'année dernière, on avait
416 véhicules qui avaient plus de
200 000 kilomètres, on est rendus à 445, tels véhicules. L'année
dernière, 146 véhicules faisaient l'objet d'un rappel, cette année,
c'est 471 véhicules qui font l'objet d'un rappel.
Donc là, en
tout cas, tout à l'heure, moi, j'ai vu qu'il y avait une coupe des crédits en
surveillance du territoire. Est-ce que vous allez me dire aussi que tout
va bien avec les véhicules? Parce que, là, moi, je vois une croissance des
chiffres, mais pas dans le bon sens.
M. Bonnardel : Non, mais il y a
eu... je ne vous ne cache pas qu'il y a eu des difficultés. Puis je pense que
la question m'avait été posée aux premiers crédits, en 2022. On sortait d'une
pandémie. La difficulté d'obtenir les véhicules
en bonne et due forme était compliquée due aux puces électroniques. C'était
surtout ça qui était... qui était... De toute façon, tout le secteur
automobile, secteur du camionnage et sport, était... vivait... vivait la même
situation. Donc, c'est un défi pour la Sûreté du Québec.
Encore une
fois, si vous le souhaitez, on peut donner la parole pendant une minute ou deux
à Mme Beausoleil pour qu'elle
vous explique le plan de match, mais le défi, au-delà de tout ça, c'est
d'assurer... c'est d'être capable de répondre, donc, aux modèles de véhicules,
que ce soient des Durango, que ce soient les Dodge Charger, les Ford
Explorer. Donc, il y a plusieurs appels d'offres puis de contrats à des
prestataires, là, qui sont en... qui ont été... qui ont été déposés dans les derniers mois, derniers jours pour être
capable de répondre aux besoins des corps de police.
M. Paradis : Bon, bien, je suis
content que vous rappeliez que ma collègue de Westmount—Saint-Louis vous ait posé la question il y a quelques années
parce que je suis certain que vous lui avez dit la même chose, que vous aviez un plan puis que tout allait aller bien.
Mais là, moi, ce que je vois, par exemple, c'est, quand on regarde la flotte
de la SQ en service pour le grand quartier général qui dessert tout le
territoire, on est passés de 2 408 véhicules en service à 2 319. Je vois des baisses
également en Montérégie, en Estrie, au Centre-du-Québec. Mais alors, c'est quoi, votre plan, là? Parce que, si vous avez dit ça à ma collègue
il y a quelques années, que vous alliez donner des véhicules à tout le monde,
puis que tout va bien, puis que, là, votre effectif est en croissance, puis il
y a aucune coupure de crédits malgré ce que vos chiffres disent,
qu'est-ce qui se passe avec... C'est quoi, votre plan, là, pour les véhicules?
M. Bonnardel : Bien, rapidement, les
chiffres que je peux vous donner, de la Sûreté du Québec, là, il y en a 113 à
recevoir sur les 180 commandés l'année passée. Il y en a 457 qui sont commandés
pour 2025‑2026 qui sont à recevoir. Ça fait
que ce n'est pas... ce n'est pas une question, sincèrement, de budget, là,
c'est de disponibilité puis d'avoir les véhicules le plus rapidement
possible.
M. Paradis : Oui, oui, mais c'est
parce que moi, j'essaie de...
M. Bonnardel : Maintenant...
Maintenant... Maintenant, je ne veux pas mettre la faute, là, sur la situation
économique entre les États-Unis et nous, mais il reste quand même que ça va
être compliqué, ça avec, là. Ça va être compliqué aussi, mais bon.
M. Paradis : Bon, bien, on a ça.
Parce que, moi, ce que j'essaie de voir, c'est la logique entre ce que vous dites puis ce qu'il y a d'écrit dans vos documents.
Puis, des fois, il n'y a pas de mal, hein, à l'admettre, qu'on n'atteint
pas tous les objectifs puis que tout ne va pas si bien que ça. Parce que, là,
toutes vos réponses, c'est que tout va bien.
Bon, parlons maintenant des gilets pare-balles.
Parce qu'on est toujours dans ça, là, que ça va bien puis que tout l'équipement est là. La collègue de Westmount—Saint-Louis a parlé déjà... a déjà parlé de ça aussi, hein? Il y avait une pétition pour la sécurité des agents correctionnels. Ça
prend des gilets pare-balles dans les centres de détention. Beaucoup de temps supplémentaire actuellement
obligatoire pour les agents correctionnels. Pour les patrouilleurs aussi, disposer d'un gilet, c'est comme la base pour leur
sécurité. Là, vous dites que tout va bien, mais là on voit que, l'année passée, la SQ a acheté 1 911 gilets,
puis là on voit qu'il y en a seulement 255 cette année. Donc, est-ce que...
est-ce que c'est en lien avec tout ce que vous nous dites, là, qu'il y a
une croissance puis qu'il n'y a pas de coupure nulle part?
M.
Bonnardel : Bien, ça, encore une fois, c'est de
l'administration interne. Il y a une date de début puis une date de fin, là,
entre l'utilisation d'une veste pare-balles en 2020, exemple, puis qu'en 2025,
cinq ans plus tard ou 10 ans plus tard,
elle n'est plus légale, entre guillemets, ou elle ne rencontre plus les normes.
Donc, oui, ça se peut qu'il y ait... il y ait eu un... il y a un nombre élevé
qui a été acheté l'année passée, il y en a un nombre moindre cette année parce
qu'il y en avait peut-être moins à remplacer.
Puis là je fais un autre clin d'oeil parce que
vous l'avez fait tantôt, bien, le clin d'oeil du côté des centres de détention, avec les négociations qu'on a
présentement avec nos partenaires des agents des services correctionnels, bien,
on est en train d'étudier aussi la
veste antipic, veste pare-balle. Donc, tout ça rentre en ligne de compte dans
la négociation qu'on a présentement avec eux.
M.
Paradis : Très bien. Je vous amène maintenant à des sujets
plus particuliers. Lutte à l'exploitation sexuelle. Les chiffres dans les
renseignements de la SQ indiquent une augmentation de 20 % des
signalements en matière d'exploitation sexuelle. Or, dans vos crédits, on voit
que les sommes dévolues à la lutte à l'exploitation sexuelle ont baissé de 13,5 %. Bon, j'imagine que vous allez me
parler de la baisse du temps supplémentaire puis peut-être des salaires,
mais... Donc, plus de cas d'exploitation sexuelle, moins de ressources,
comment vous expliquez ça?
M.
Bonnardel : Il y a des sommes, M. le député, qui sont pour
l'exploitation sexuelle des mineurs. Je ne veux pas me tromper, là,
c'est 150 millions de dollars sur cinq ans qui avaient été... qui
avaient été annoncés, avec des recommandations spécifiques, des équipes dédiées
pour la lutte contre le proxénétisme et autres. Donc, là-dessus, c'est un partenariat autant avec la Sûreté du Québec qu'avec notre partenaire du SPVM à Montréal, principalement, pour être
capable de combattre cette situation qui n'est jamais... qui n'est jamais très,
très... très, très le fun. Donc, il y a des partenariats, autant... aussi si
loin que nos partenaires... quand le Grand Prix... on nomme le Grand Prix, là,
mais, quand le Grand Prix arrive, on a des discussions avec nos
partenaires touristiques pour s'assurer aussi d'avoir des yeux et des oreilles sur le terrain, des policiers, policières
qui ne sont pas en uniforme qui sont sur le terrain aussi. Donc, là-dessus,
on fait tout en notre pouvoir pour être
capable de répondre à cette problématique. Il y a des organismes, aussi,
qui sont financés. Alors, j'y reviendrai.
M. Paradis : ...notamment de la
lutte au proxénétisme, mais je vois aussi une diminution des ressources pour l'Escouade intégrée de lutte au proxénétisme,
d'ailleurs, dont les membres sont passés de 16 à 10. Pas de besoin... Au Québec,
pas de sommes additionnelles pour les besoins ponctuels. Même chose pour les
agressions sexuelles. Les statistiques...
Le Président (M.
Bachand) : Pour 20 secondes...
M.
Bonnardel : Oui, bien, rapidement, il y a certains membres du
SPVM qui se sont retirés qui ont été remplacés par ceux de la Sûreté du
Québec.
Le Président (M.
Bachand) : Un dernier commentaire?
10 secondes. Ça va? Merci beaucoup.
Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
pour 22 min 30 s, s'il vous plaît.
Mme
Maccarone : Merci. Juste pour être claire, lors de notre
dernier bloc, je sais que le ministre a dit qu'il n'est pas prêt à
revoir l'évaluation de comment que nous allons financer les municipalités en ce
qui concerne la sécurité publique, mais je veux juste que ce soit clair pour les
chiffres. Les municipalités desservies par la SQ ont reçu des services de la SQ d'une valeur de
776 millions en 2023, mais n'ont pas eu à payer que 338 millions,
soit un financement de près de
50 % des coûts de leur service de police. Ça fait que c'est ça, l'écart
qu'ils souhaitent corriger parce que c'est le même service, mais il y a des gens qui paient moins cher. Ça fait qu'ils
souhaitent avoir une révision. Mais je comprends que vous avez dit que
ça ne fait pas partie de vos plans. Je vais leur laisser mener la bataille.
• (14 h 40) •
Dans les deux dernières années, M. le ministre,
le coroner a déposé plusieurs rapports suite à des décès impliquant l'alcool au
volant. On a d'abord demandé d'analyser la possibilité d'abaisser la limite
d'alcool à 0,05 et ensuite on a demandé
d'abaisser la limite à imposer des sanctions administratives. Et, la semaine
dernière, le coroner a publié un
autre rapport, et ce rapport est particulièrement troublant. La police a arrêté
un homme une heure avant qu'il ne
tue deux... qu'il ne tue un motocycliste. La police n'avait pas pu intervenir
parce qu'il n'y avait pas de sanction de 0,05. Le coroner dit que, si les sanctions administratives comparables à
celles existant ailleurs au pays avaient été en vigueur au Québec en 2020, les
policiers auraient pu procéder à la suspension immédiate du permis de conduire
et la saisie du véhicule lors de l'interception, ce qui aurait permis d'éviter
l'accident. Puisque nous avons la chance d'avoir le coroner avec nous aujourd'hui, j'aimerais avoir son avis
en ce qui concerne l'avis face aux recommandations et la position du gouvernement.
Le Président (M. Bachand) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Bien, la réponse à ça, je l'ai
déjà donnée. Comme ancien ministre des Transports, on me l'avait déjà posée. On a fait le choix, on a fait le
choix, voilà plusieurs années au Québec, d'avoir des mesures coercitives plus importantes pour ce qui est du point... bien, de
la consommation d'alcool au volant, que ce soit... c'est consommation zéro
pour le permis de conduire des jeunes dès
qu'ils ont un nouveau permis. Même chose pour un ajout de classe. Même chose
pour ceux qui conduisent un taxi. Même chose
pour ceux qui conduisent des autobus, des autobus scolaires. Récidivistes
de l'alcool au volant, l'antidémarreur
éthylométrique, c'est à vie. Véhicules lourds aussi, je l'avais oublié. Donc,
ce sont des mesures coercitives qui sont dans les plus sévères, mesures
pénales aussi immensément sévères.
Donc,
on a fait ce choix. C'est vrai que... Puis j'offre toutes mes pensées à la
famille du disparu. Mais on a fait le choix au Québec, donc, d'aller de ce
côté. C'est ce qu'on va continuer de faire pour être capables de s'assurer...
Puis, je dirais, le risque...
Mme
Maccarone : Merci.
M.
Bonnardel :
Oui. O.K. Je reviendrai.
Mme Maccarone :
Merci. Mais, juste en fin de
semaine, il y avait deux adolescents qui ont été frappés par un chauffard
qui était... je ne sais pas s'il était au-dessus de la limite, mais on a des
preuves que le 0,05 a un effet pour réduire
la consommation d'alcool. Puis on est la seule province, le territoire au
Canada qui n'applique pas le 0,05. Est-ce que ça veut dire que je ne
peux pas avoir un entretien avec le coroner pour avoir son avis?
M. Bonnardel :
Bien, vous avez la recommandation du coroner, ce n'est pas plus compliqué
que ça...
Mme
Maccarone : Ça fait que vous refusez que je parle avec?
M.
Bonnardel : ...la recommandation du coroner.
Moi, je vous donne la
position du gouvernement. Je vous explique aussi que, bon an, mal an, on fait
entre 18 000 et
21 000 opérations contre l'alcool sur le territoire québécois, autant
du côté de la Sûreté du Québec, des corps de police municipaux. Je disais tantôt, juste avant de terminer, le risque
zéro n'existe pas, mais le bilan routier au Québec, grâce à ces décisions, s'améliore, s'améliore
d'année en année. On a de plus en plus... Qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
on a de plus en plus de véhicules sur la
route, la population augmente, et le bilan s'améliore. Quand on se compare aux
années 70, on est loin, loin, loin de ce qu'on vivait voilà une
cinquantaine d'années.
Alors,
le choix qu'on a fait, je le répète, c'est d'avoir, donc, une consommation zéro
alcool pour les nouveaux conducteurs,
consommation zéro alcool pour ceux qui font un ajout de classe, pour ceux qui
font camions lourds, autobus scolaires, taxis. Voilà.
Mme Maccarone :
Oui, je vous entends, mais ça
reste que, dans les faits, on est la seule province ou territoire qui n'applique
pas le 0,05. Puis on sait que c'est la recommandation de plusieurs partenaires,
plusieurs gens qui sont ici, avec nous, au salon rouge, aujourd'hui.
C'est pour ça que j'aurais voulu parler avec le coroner, ça fait partie des
recommandations.
Vous,
vous parlez de... on a autant d'interventions, mais Le Soleil a publié un article inquiétant le 18 février dernier, qui
disait que les policiers baissaient la garde face à l'alcool au volant, et je
cite l'article :
«Des
patrouilleurs contraints d'ignorer des conducteurs suspects. Des barrages
routiers plus rares. Une surveillance réduite à la sortie des bars. À
travers le Québec, des policiers débordés par des appels et ralentis par la
lourdeur administrative témoignent d'un relâchement de la lutte contre la
conduite avec des facultés affaiblies.
«"La répression
pour l'alcool au volant, c'est devenu secondaire." En 10 ans, environ
4 000 conducteurs de moins ont vu
leur permis de conduire suspendu à la suite d'une infraction liée à la conduite
avec les facultés affaiblies.»
Comment est-ce que le
ministre explique ça? Puis est-ce que vous êtes inquiet?
M.
Bonnardel : Je vais être sincère avec vous, là, on n'a pas le droit de
baisser les bras, on n'a vraiment pas le droit de baisser les bras. S'il y a
des corps de police municipale qui nous écoutent, des gestionnaires, la Sûreté
du Québec est là, ils sont là. Puis je vous l'ai répété, bon an, mal an, là,
c'est 18 000, 21 000 opérations sur le terrain pour
trouver ceux qui consomment de l'alcool. On est
les plus sévères, je vous dirais même, au Canada pour le zéro alcool, le
zéro alcool.
Donc,
les corps de police municipaux, la Sûreté
du Québec, puis je le dis en
regardant la caméra, ils n'ont pas le droit de baisser les bras. Il faut
continuer d'avoir ces opérations terrain et de s'assurer d'avoir... Bien,
premièrement, les policiers sont là. Pas qu'il en manque, je vous l'ai
répété tantôt, on est presque au plein-emploi du côté de la Sûreté du Québec. On forme de plus en plus de policières et de policiers recrus à
l'École nationale de police. Il n'y a aucune raison qu'on ne fasse pas
le travail.
Mme Maccarone :
Pourquoi ne pas leur équiper,
d'abord? Je comprends que vous dites qu'on ne peut pas baisser les bras,
mais les faits sont là.
Dans le même
article, on dit qu'«en neuf ans la Sûreté
du Québec a rapporté environ
1 140 infractions de moins liées à la conduite avec des facultés
affaiblies», parce qu'ils ont dit qu'il y a la lourdeur administrative qui est
trop pour eux. Puis ils
souhaitent avoir le 0,05 pour faire exactement ce que vous êtes en train de
dire. Ça fait partie des recommandations.
Ça fait qu'on ne doit pas baisser nos bras.
Pourquoi que vous ne leur équipez pas avec la manoeuvre d'agir?
M. Bonnardel : Mais on ne peut pas
nécessairement faire une corrélation, là, parce qu'il y a de moins...
Mme Maccarone : Bien, c'est la
corrélation, M. le ministre.
M.
Bonnardel : ...parce que, vous savez, les règles qu'on a mises
en place pour le zéro alcool pour nos jeunes, en tout cas, dans mon entourage, je ne sais pas si c'est pareil
pour ceux qui sont avec nous, là, il y a de moins en moins de jeunes, surtout
de jeunes, qui consomment. Il y a de moins en moins de jeunes qui consomment,
puis... qui sont sensibilisés aux risques de
l'alcool au volant. Je ne dis pas que, les plus vieux, on ne faisait pas
attention, là, mais il y a de moins en moins de jeunes.
Donc, moi, je
vois ma belle-fille, je vois ses amis, je vois les chums qui partent puis que
le conducteur désigné, c'est réglé,
là, c'est réglé. Donc, il n'y a pas nécessairement une corrélation à faire dû
au fait qu'il y aurait, logiquement, moins de personnes qui ont perdu
leur permis.
Moi, je vous
dis que les opérations terrain sont subséquentes, sont importantes. Ils doivent
continuer de l'être. Et les policiers,
policières doivent continuer d'être vigilants, en majuscules, pour s'assurer
d'arrêter ceux qui, malheureusement, continuent de croire que de
conduire en conduisant, c'est...
Mme Maccarone : ...ils parlent. Ce
n'est pas pour rien que toutes les autres provinces l'ont instauré puis qu'ils l'ont mis en place. On est les seuls qui ne
le met pas en place. C'est parce qu'on sait que ça fonctionne. C'est la recommandation du coroner, c'est la recommandation
de la SQ, qui sont ici avec nous. Alors, je comprends mal pourquoi nous,
on ne va pas poursuivre.
L'avis de la
SQ... On a déposé un projet de loi, le Parti
libéral du Québec, on a déposé un
projet de loi pour venir introduire des sanctions administratives
lorsqu'une personne conduit avec le 0,05 alcool dans le sang. Le coroner a
fait des recommandations à cet effet. La SAAQ ont dit qu'ils sont prêts. Nous
avons vérifié si la SQ avait étudié la question. Puis, selon un document obtenu
via l'accès à l'information, la SQ croit que le Québec pourrait avoir une diminution de 10 à 14 collisions annuelles,
mortelles annuelles, dont quatre à six sur le territoire de la SQ, de moins.
Bien, qu'est-ce que vous répondez à ça? Est-ce que vous avez pris
connaissance des trois avis produits par la SQ en ce qui concerne l'alcool au
volant?
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M.
Bonnardel : Comme je vous l'ai dit, il y a eu des périodes
où... je ne me souviens plus, en tout cas, il y a un tableau, là, que j'ai vu voilà quelques mois déjà,
qui démontrait les opérations terrain entre les corps de police municipaux
puis la Sûreté du Québec. La Sûreté du Québec a été, bon, dans un moment où il y avait des moyens de pression, donc
on ne comptabilisait pas les opérations
terrain. Mais ce que je peux vous assurer, c'est que, dans les 10... huit,
10 dernières années, les opérations terrain des corps de police
municipaux et de la Sûreté du Québec ont été importants. Est-ce qu'il y en a eu
moins pendant la pandémie? Assurément. Assurément. Il y avait moins de monde...
Il n'y avait pas de monde sur nos routes. Puis c'était... c'était, pendant deux
ans, immensément... immensément difficile.
Mme
Maccarone : Est-ce que
vous avez pris connaissance? Est-ce que vous avez pris connaissance des trois
avis?
M. Bonnardel : Bien, je suis
conscient, je suis conscient, mais je vous dis que la décision qu'on a prise,
c'est une décision où on a décidé d'être immensément sévères sur le zéro
alcool, sur le zéro alcool. Donc, à la fin, à la fin, même si vous me dites...
Coroner, oui, je comprends, le coroner a une recommandation. La Sûreté du
Québec peut nous dire une chose, les corps de police peuvent nous dire une
chose. La décision qu'on a prise, c'est celle d'aller au zéro alcool avec des
mesures coercitives plus fortes.
• (14 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée, s'il vous
plaît.
Mme Maccarone : Ma question est
simple : Est-ce que vous avez lu les avis, oui ou non?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme Maccarone : Est-ce que vous avez
lu les avis, oui ou non?
M. Bonnardel : Oui, oui. Oui, mais,
écoutez, tout ce qu'on me donne, tout ce qu'on me donne...
Mme Maccarone : Et est-ce que vous
êtes en accord, d'abord, avec les énoncés de la SQ?
M. Bonnardel : La question, ce n'est
pas d'être d'accord ou pas d'accord, c'est ce qu'on décide de mettre en place comme gouvernement. Alors, moi, on m'anime
d'information, là. On me donne : Bien, voici ça, voici b, voici c. Qu'est-ce qu'on fait avec ça? Alors, on a... on regarde.
C'est une orientation nationale... bien, «nationale», le Québec, pas le Canada, mais le Québec, puis on se
dit : Bien, comment on peut être meilleurs? Quelle décision on doit prendre
pour protéger la population puis s'assurer que le travail soit fait?
Mme Maccarone : ...recommandations
qui vous disent comment être meilleurs, il y a trois avis qui ont été produits
par la SQ, mais on cache les impacts et les recommandations. Ça fait que est-ce
que le ministre peut déposer les documents décaviardés?
M. Bonnardel : Pardon?
Mme
Maccarone : Est-ce que le ministre peut déposer les documents
décaviardés? Parce que, si c'est sincère, puis on souhaite améliorer les taux, puis avoir moins de décès, avoir
moins d'histoires comme on a entendu, en fin de semaine, des deux jeunes
adolescents qui ont été frappés par un chauffeur chaud, est-ce que... est-ce
qu'on peut avoir les documents décaviardés
puis savoir c'est quoi, exactement, les recommandations de la SQ puis aller
vers l'avant pour le bien-être de toute la société québécoise?
M.
Bonnardel : Bien là, il faudrait le demander à la SQ, là. Ça,
c'est des documents qui leur appartiennent. Ce que je peux vous donner
comme stats, c'est les arrestations où vous dites...
Des voix : ...
M.
Bonnardel : Bon, bien, dossiers de capacité de conduite
facultés affaiblies, là, on a quand même augmenté, là, de 2021... 2020,
même, à 2024, on est passés de 5 360 à 6 500.
Mme
Maccarone : ...des documents décaviardés. Est-ce que c'est possible?
Vous avez dit que je peux me référer à la SQ. Ça fait que est-ce que Mme
Beausoleil peut me donner ces documents?
M.
Bonnardel : Bien, c'est des documents qui sont... Assurément,
s'ils ont été caviardés, c'est parce qu'il y a des documents... il y a des
informations qui sont... qui ne peuvent pas être... qui ne peuvent pas être
données... données comme telles aux
élus, à la population. Donc, si elle avait pu... si la Sûreté du Québec avait pu vous les donner, elle vous les donnerait. S'ils ont été
caviardés, c'est parce qu'on ne peut pas le faire.
Mme
Maccarone : C'est quand même vous, le ministre. Puis votre
collègue la ministre des Transports a quand même décaviardé des
documents pour la SAAQ. Ça fait qu'on a eu de l'information de l'autre
ministère. Alors, je ne comprends pas pourquoi que vous, vous n'avez pas la
même marge de manoeuvre.
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Bien, c'est ça. L'information, je ne vous
répéterai pas ce que je viens de dire là, là, vous l'avez.
Mme
Maccarone : Mais est-ce que Mme Beausoleil peut nous
répondre? C'est quoi, les recommandations de la SQ en ce qui concerne
l'alcool au volant puis le 0,05?
M.
Bonnardel : Je vous l'ai répété : que l'information
vienne de la SQ, vienne de Montréal, vienne de Québec, vienne de
Longueuil, Laval ou du coroner, moi, je...
Mme
Maccarone : Est-ce que ça, c'est un non? Je ne peux pas avoir
un entretien avec Mme Beausoleil pour avoir son avis?
M.
Bonnardel : Bien, tantôt, je vous souhaitais que vous ayez une
information, vous n'étiez pas trop d'accord. Là, je vous dis, regardez, l'information qu'elle ne pouvait vous donner,
vous ne les aurez pas plus, vous ne les aurez pas plus. Donc, même si je
laisse la parole à Mme Beausoleil, vous ne pourrez pas les avoir.
Mme
Maccarone : Ça fait que vous êtes en train de dire que vous
savez qu'est-ce qu'elle va répondre sans même lui donner la parole?
M.
Bonnardel : Bien, je vous dis que, l'information, si vous
aviez pu l'avoir, si ça a... si on avait pu vous donner cette
information sans que ce soit caviardé, bien, vous l'auriez.
Mme Maccarone : Bien, on va tenter
la chance, M. le ministre, elle est là.
M. Bonnardel : Bien, regardez, on
prend une minute. Je vous la donne.
Mme Maccarone : Je souhaite savoir
l'avis de la SQ en ce qui concerne l'alcool au volant puis le 0,05.
M.
Bonnardel :
Je vous la donne. Allez-y.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Mme Beausoleil.
Mme
Beausoleil (Johanne) : Merci. Alors, pour le 0,05, l'avis de la Sûreté...
Bien, en partant, on est conscients que
ça appartient au législateur de légiférer, donc on respecte les décisions qui
sont prises. On a regardé, effectivement, de l'étalonnage, ce qui se faisait
ailleurs, puis, vous avez raison, c'est le 0,05, avec des sanctions
administratives.
Par contre,
ce qui est important aussi de dire, c'est que les observations aux bilans
routiers des autres provinces ont stagné cinq ans ou six ans après
l'adoption du 0,05. Donc, les changements sont vraiment au début, mais après ça
il n'y a plus de valeur ajoutée qui a été significative au niveau des autres
provinces.
Donc, on est
allés dans des recommandations, nous, de stratégie à long terme concernant la
diversité de nos actions sur le
territoire, sur le réseau routier. On a quand même fait, cette année,
8 863 barrages routiers. On a effectivement... nos équipes
sont sur le terrain, dans les bars. On est allés dans les bars plus que jamais
au cours de la dernière année.
Donc, le
0,05, c'est le législateur qui prend la décision. Au niveau de la Sûreté, on
est là pour appliquer. Ce qu'on dit, c'est : Il peut y avoir un...
C'est ça.
Mme Maccarone : ...j'ai très peu de
temps.
Mme Beausoleil (Johanne) : Aucun
problème.
Mme
Maccarone : Mais est-ce que vous accepterez, d'abord, de
déposer le document décaviardé uniquement pour les membres de la
commission, d'abord?
Mme
Beausoleil (Johanne) : S'il a été caviardé, il y avait des raisons soit
attitrées à la sécurité ou il y avait des calculs manuels qui étaient
nécessaires, donc on n'avait pas les données non plus manuellement.
Mme
Maccarone : Merci. Je répète qu'il y a quand même la SAAQ qui
a décaviardé de l'information qu'ils ont partagée avec les élus pour
être en mesure de savoir les positions.
L'alcool au
volant... puis aussi le ministère, on sait que le coroner s'est prononcé à
plusieurs reprises. La SAAQ est
prête, la SQ a dit que ça va sauver des vies, puis le ministère de la Sécurité
publique dit qu'ils ne sont pas prêts à agir. Alors, nous... On refuse l'accès aux documents. Moi, je veux
savoir est-ce que le ministre est prêt à au moins s'engager à
regarder le 0,05, pour aller vers l'avant ou appeler le projet de loi de mon
collègue.
M.
Bonnardel : Bien, premièrement, ce n'est pas nous, la sécurité
routière, c'est le ministère des Transports. Donc, c'est à la... ma
collègue à vous... à répondre à cette question.
Maintenant, la réponse que moi, je vous donne,
c'est la réponse du gouvernement. C'est une décision que même moi, quand j'étais ministre des Transports,
j'ai évoquée publiquement, plus d'une fois, que je répète aujourd'hui.
Ma collègue a répété la même chose que moi aussi, je pense, à la question voilà
une semaine ou deux déjà. On a pris la
décision d'avoir des mesures coercitives avec le zéro alcool, immensément
sévères, immensément sévères, puis c'est ça qui fait, aujourd'hui, qu'on a un
bilan qui est stable, mais qui s'améliore légèrement, légèrement, légèrement,
avec le nombre de véhicules en augmentation.
Mme
Maccarone : On sait que vous avez déjà eu une étude, puis il y
a un document qui est sur votre bureau. On souhaite avoir accès à ce
document. On a fait une demande d'avoir les notes, analyses, études et tout
autre document produit par le ministère de
la Sécurité publique concernant la possibilité d'abaisser la limite à 0,05, et
on s'est fait dire qu'il y a un document qui était visé par notre
demande. Toutefois, on n'a pas accès à ce document parce que c'était destiné exclusivement pour le ministre. Alors,
est-ce que le ministre s'engage à partager ce document avec, au moins,
les membres de la commission pour comprendre c'est quoi, l'avis du ministère en
ce qui concerne le 0,05?
M.
Bonnardel : Non, non, mais c'est des documents à l'interne,
ça, Mme la députée, là. Donc, bonne... bien essayé, mais c'est
notre document à l'interne.
Mme
Maccarone : C'est un document à l'interne, mais qui parle
quand même... Vous, vous dites que ce n'est pas votre rôle, que c'est Transports, mais vous avez quand même demandé
un document, une enquête pour expliquer ça devrait être quoi, la
position du ministère de la Sécurité publique. Alors, vous avez quand même une
opinion. Vos employés, les fonctionnaires de
votre ministère ont une opinion. Ils vous ont fourni un document. Alors, c'est
dommage qu'il y a ce manque de
transparence de partager de l'information parce que c'est quelque chose qu'on
sait très bien qui peut sauver des vies. On a des preuves de ça.
Il y a
aussi... je souhaite savoir, le comité de concertation. On sait qu'il y a un
comité de concertation en matière de capacité de conduite affaiblie. Est-ce que
le gouvernement peut déposer les recommandations au moins de ce comité?
M. Bonnardel : Ce n'est pas un
comité, ça, qui est au MTMD, ça?
Mme
Maccarone : Non, c'est le comité de concertation en matière de capacité
de conduite affaiblie.
M.
Bonnardel :
Au MSP?
Mme
Maccarone : Question 2 dans les renseignements particuliers.
M. Bonnardel :
On siège peut-être sur ce comité,
mais ça ne veut pas dire que c'est notre comité, là. Je vais aller quand
même aux sources.
Mme Maccarone :
Ça fait qu'on peut avoir une
copie de ce document? Puis c'est les recommandations du comité.
M. Bonnardel : Bien, je vais aller
vérifier, mais je suis pas mal certain que c'est un comité sur lequel on siège,
mais pas mal sûr que c'est au ministère des Transports.
Mme Maccarone :
Est-ce qu'on a la réponse sur la
diminution du nombre d'enquêteurs de la SQ? En passant, M. le ministre,
on avait posé, avant la pause, la question.
M.
Bonnardel : Du nombre d'enquêteurs de la SQ?
Mme
Maccarone : Sur le... sur le crime organisé. Non? O.K. On attend
toujours.
M.
Bonnardel :
Non.
Mme
Maccarone : C'est parfait.
On va continuer, pas parce qu'on ne veut pas avoir, la réponse, M. le
Président, on attend toujours la réponse. Moi, je souhaite savoir, sur
le tableau de bord des projets informationnels dans la section de projets non ciblés, on a quand même des projets pour la
billetterie électronique et rapport d'accidents. On a vu une explosion de coûts. On avait autorisé
4,7 millions puis, là, on est rendus à presque 5,3 millions. Même
chose pour la reconnaissance faciale et empreintes digitales. On avait autorisé
2,6, à peu près, millions puis, là, on est en explosion de coûts encore une fois. Est-ce que ça, c'est
quelque chose que vous suivez de près, M. le ministre? Est-ce que vous savez qu'est-ce
qui se passe?
• (15 heures) •
M. Bonnardel :
Là, je pense que vous parlez du projet de reconnaissance faciale,
empreintes digitales.
Mme
Maccarone : Mais aussi la billetterie électronique et rapport
d'accidents.
M.
Bonnardel : Oui, mais il était électronique. Bon, pour ce qui est du projet
de reconnaissance faciale, on me dit que les
coûts sont respectés. On est quand même... oui, on est légèrement en retard. On
devrait livrer ce projet, si on me confirme... en tout cas, qu'on m'a
confirmé, d'ici le début de l'été, d'ici le début de l'été. Si vous voulez de l'information additionnelle, je peux vous...
demander à Mme Beausoleil. Puis, du côté... du côté de... billets
électroniques et rapport d'accidents,
on a une légère augmentation du coût aussi, qui est passé de 4,6 millions
à 5,2 millions, qui devait être
terminé l'année passée, mais il va être terminé, si tout va bien, en tout cas,
ce qu'on me donne comme information, en mars 2026.
Mme Maccarone :
Est-ce qu'on peut avoir de la
mise à jour des coûts autorisés pour la reconnaissance faciale? Parce
qu'on a vu qu'il y avait un article qui avait sorti cette semaine, mais on n'a
pas les vrais chiffres.
M.
Bonnardel : On me dit que les coûts sont respectés, mais je peux vous
sortir...
Mme
Maccarone : Mais les coûts d'aujourd'hui.
M.
Bonnardel : ...je peux vous sortir les chiffres aujourd'hui, là, d'ici
la fin, là. C'est la SQ qui va nous le donner, là.
Mme
Maccarone : Parfait.Il n'y a personne qui répond? C'est ça? On
va attendre pour le chiffre. C'est bon.
La révision de la
P-38, on est rendus où? Ça fait deux ans, M. le ministre.
M. Bonnardel :
Bien, ça, c'est une bonne
question, mais ce n'est pas dans notre cour, c'est du côté des Services sociaux. Alors, je n'ai pas l'échéancier. L'année
passée, je pense que vous m'aviez posé la question. Selon ma connaissance, je
pense que, l'automne 2025, on devrait avoir... Je dis «je pense».
Mme
Maccarone : Mais vous ne trouvez pas que vous ne devez pas avoir un
rôle important au sein de ce comité puis
l'examen, étant donné l'impact sur nos policiers? Je vois que le ministère ne
siège sur aucun comité pilote par le MSSS concernant la révision du
P-38. Pourquoi?
M.
Bonnardel : Bien, premièrement, on a émis nos recommandations, nos
commentaires pour ce qui est de P-38. Donc,
même si on n'est pas partenaires assis à la table, notre parole est importante
pour la suite des choses. Puis on laisse notre collègue, mon collègue
des Services sociaux, préparer, donc, la suite des choses pour P-38.
Mme
Maccarone : Est-ce que vous pouvez déposer une copie de vos...
Le
Président (M. Bachand) : ...député de Laurier-Dorion,
pour 14 min 51 s, s'il vous plaît.
M.
Fontecilla : Merci, M. le Président. Je voudrais continuer sur le
thème sur lequel on a fini ce matin, la question de formation des corps
policiers en cas d'intervention... lors des interventions en cas de santé
mentale, le coroner Luc Malouin recommandait déjà en 2022 que le ministre
enchâsse dans un règlement l'obligation de requalification et formation
annuelle pour les policiers en matière de désescalade et de communication
tactique.
La
question était très précisément : Est-ce que vous avez enchâssé dans le
règlement cette recommandation-là?
M. Bonnardel :
Bien, chaque corps de police, que
ce soit la Sûreté du Québec ou les corps de police municipaux ont le
devoir de s'assurer de requalification. On en parlait tantôt pour ce qui est du
tir, pour ce qui est des agents chimiques.
Donc, s'il y a requalification à faire pour les corps de police pour
spécifiquement des besoins x, y, z, bien, c'est aux corps de police d'y répondre, d'y répondre spécifiquement, à
la Sûreté du Québec d'y répondre aussi. Si vous souhaitez une réponse, on peut permettre une minute... une minute à
Mme Beausoleil. C'est comme vous le souhaitez. Sinon, ça...
Le Président (M. Bachand) : Mme Beausoleil,
s'il vous plaît.
Mme Beausoleil
(Johanne) : Vous parlez de la formation en réponse à un état mental
perturbé, donc, on a 80 % de notre personnel qui est formé. Et dans le
plan, ce qui est prévu, c'est qu'au 30 décembre l'ensemble de notre personnel, évidemment, ceux qui sont actifs, là,
pas ceux qui sont en absence quelconque, là, mais ceux qui sont actifs
seront formés.
M.
Fontecilla : Très bien. C'est parfait que la Sûreté du Québec ait
procédé à mettre en place cette recommandation-là.
Mais la recommandation du coroner s'adresse spécifiquement au ministre de la
Sécurité publique, au règlement qui
englobe l'ensemble des corps... des corps policiers. Est-ce que vous entendez
étendre cette obligation-là à l'ensemble des corps policiers du Québec?
M.
Bonnardel : Bien, je ne peux pas répondre pour les corps de police...
les corps de police municipaux, là. Mais, si
la Sûreté du Québec a 80 % de ses policiers qui sont formés, je pourrais
aller chercher l'information pour les corps de police municipaux pour savoir si la majorité ou non ont participé,
donc, à cette requalification spécifique, donc, à ceux qui ont une problématique... bien, pour
accompagner, donc, les policiers dans le cas d'une intervention problématique
avec l'état mental perturbé, là.
M. Fontecilla :
Donc, il y a la qualification...
Oui, j'accepte, si vous pourriez nous donner cette information-là, quel
est le pourcentage de corps de police du Québec qui ont procédé à enchâsser
cette obligation-là. Et il y a aussi la requalification. Est-ce que, dans ce
domaine-là, est-ce que la qualification est suivie de requalification régulière
sur ce domaine-là?
M.
Bonnardel : Bien, sur le même cas, là?
M. Fontecilla :
Oui.
M.
Bonnardel : Sur l'état mental perturbé ou sur les armes?
M.
Fontecilla : Sur le même cas.
M. Bonnardel :
Bien, sur le même cas, là, donc
c'est l'information que je vais aller chercher du côté des corps de
police municipaux. Vous avez la réponse de la Sûreté du Québec à la hauteur
de...
M.
Fontecilla : Je pose la question : Est-ce qu'il y a l'aspect
requalification aussi, là, c'est-à-dire le maintien des compétences?
Mme Beausoleil
(Johanne) : Pas au niveau du REMP. Par contre, vous la retrouvez sur
certaines sessions de sensibilisation sur
différentes actions de désescalade dans le cadre de l'emploi de la force. Mais
le REMP n'a pas de requalification, la réponse à un état mental
perturbé.
M. Fontecilla :
Très bien. Merci, madame.
Le Président (M.
Bachand) : Vous allez vérifier, vous allez
transmettre l'information à la commission?
M.
Bonnardel : Oui, pour la requalification aussi et la qualification nécessaire...
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. Merci.
M.
Bonnardel : ...ou la formation, devrais-je dire, pour ce point précis,
là.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
député, s'il vous plaît.
M.
Fontecilla : Est-ce que... Puisque deux personnes sont décédées dans
ces circonstances-là, des personnes avec un
état mental perturbé sont décédées depuis le début de l'année, ça ne vous
paraît pas important, M. le ministre, d'insister beaucoup sur cet
aspect-là de la formation des policiers et policières?
M.
Bonnardel : Bien, chaque cas est un cas immensément triste. La plupart
du temps, quand il y a mort d'une personne en présence d'un policier ou d'une
policière, le Bureau des enquêtes indépendantes va faire enquête, faire enquête sur la situation, va... va vérifier
si, je vais dire, le protocole ou les protocoles ont été suivis de A à Z. Donc,
là-dessus, là-dessus, c'est immensément,
immensément triste quand des situations comme celles-là arrivent, mais je peux
vous assurer que, pour nous, c'est... c'est immensément important.
Puis je fais le clin d'oeil que j'ai fait juste
avant le dîner, quand vous posiez une question sur l'accompagnement que
les policiers ont avec les travailleurs sociaux du côté de la Sûreté du Québec,
du côté... du côté des corps de police municipale, on a annoncé une somme de
9 millions sur trois ans, là, voilà quelques semaines déjà, pour
accompagner les nouveaux corps de police qui n'y participaient pas, dont les
corps de police autochtones, qui sont parties
prenantes, là, donc, maintenant, là, puis qui souhaitent... qui ont compris...
pas qui ont compris, qui ont vu les
bienfaits, les bienfaits de cet accompagnement avec les travailleurs sociaux
dans... du côté de la Sûreté du Québec, du côté des corps de police
municipaux.
Donc,
autant il y a eu du financement des services sociaux, puis ça, je me souviens,
c'était une cinquantaine de millions dans la première année du
mandat 2023, et le MSP met aussi des sommes conséquentes. Donc, aujourd'hui,
la majorité, sinon la totalité des corps de police autochtones ou presque, les
municipaux ont tous et toutes ou presque participé, donc, à cet accompagnement
de travailleur social sur le terrain, qui, ma foi, donne aujourd'hui des
résultats importants.
M. Fontecilla :
Très bien. Est-ce que vous avez inclus aussi cette
obligation-là à... tel que proposé par le rapport du coroner, les
préposés du 9-1-1?
Une voix :
...
M.
Bonnardel : O.K., la formation pour les préposés du 9-1-1, je ne crois
pas. Je ne veux pas m'avancer, là, mais je ne...
M.
Fontecilla : Pour les personnes avec un état mental perturbé.
M.
Bonnardel : Je ne crois pas.
M.
Fontecilla : Est-ce que vous pensez... parce que c'est une
recommandation, est-ce que vous pensez donner suite à cette recommandation-là
qui date déjà depuis trois ans presque?
M.
Bonnardel : Bien là, les employés... il y a des employés du 9-1-1 qui
viennent du côté de la Sûreté du Québec, il
y a les organisations ou les organismes sans but lucratif qui sont financés par
aussi les municipalités, donc ce serait
à eux de vérifier si le besoin est de formation additionnelle dans ce cas-ci.
Mais sincèrement, j'ai... on n'a pas eu... en tout cas, c'est à
vérifier, là, mais ce n'est pas arrivé très souvent, sinon pas du tout, où il y
a eu d'occasions où le policier ou la policière a été mal, je crois, mal
informé face à une situation. Ces gens qui sont au 9-1-1 ont une expérience plus souvent qu'autrement conséquente
avec les différentes situations. Je pense que vous le mesurez, vous le savez. Donc, à ma connaissance, on n'a pas eu
d'informations qui pourraient nous laisser croire que la formation était
inadéquate pour ceux qui répondent au 9-1-1 dans ce cas-ci.
M. Fontecilla :
Très bien. Mais je vous rappelle, M. le ministre, que dans le cas de
l'enquête du coroner de... du décès de M. Pierre Coriolan, ça a été
expressément nommé, mauvaise communication et la nécessité, c'est une
recommandation du coroner, de former... de former les préposés du 9-1-1 dans
les cas d'interventions auprès des personnes avec un état mental perturbé.
Est-ce que je comprends que, pour vous, ce n'est pas nécessaire?
M. Bonnardel :
Bien, ce n'est pas que ce n'est
pas nécessaire, je vais aller pousser la réflexion un petit peu plus loin avec mes équipes dans les prochaines heures,
juste pour voir si on a eu des informations qui nous laissent croire que...
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Oui, c'était surtout le... votre point mentionnait surtout
la formation pour le déploiement des formations de maintien des compétences
pour les répartiteurs de la Sûreté du Québec.
M.
Fontecilla : C'est ça.
M.
Bonnardel : Pas pour tout, c'est ce qu'on... en tout cas, c'est ce
qu'on m'indique, là.
• (15 h 10) •
M. Fontecilla :
Ici, j'ai... à la... les
recommandations au ministre de la Sécurité publique du Québec, d'ajouter
dans les formations aux préposés du 9-1-1 des
notions d'intervention devant les personnes en crise ou dont l'état mental est
perturbé, incluant des notions de désescalade. Ça ne mentionne pas
spécifiquement la Sûreté du Québec.
M.
Bonnardel : Je vais aller confirmer, je vais aller confirmer tout ça,
mais, comme je vous l'ai dit, là...
M.
Fontecilla : Tout à fait, mais j'aimerais ça que...
M. Bonnardel :
...on ne s'engage à rien, je ne
m'engage à rien cet après-midi, mais c'est quand même, c'est quand même...
M. Fontecilla :
Si vous pouvez nous...
M.
Bonnardel : ...une recommandation qui me... qui me titille, là.
M.
Fontecilla : O.K., si vous pouvez nous informer sur les... votre
intention concernant ce sujet-là. Écoutez, je vais aller du côté du bilan des
enquêtes indépendantes. Depuis le 1er janvier dernier, 13 enquêtes
ont été ouvertes, 10 personnes sont
décédées depuis le début de l'année. Dans la fin de semaine du 30 mars
dernier, il y a... il y a quelques semaines,
trois décès suite à... dans une seule fin de semaine, suite à une intervention
policière. Cela affecte, évidemment, les
proches, les communautés qui sont... dans lesquelles vivent ces personnes sont
aussi traumatisées. Et on a besoin de transparence pour garder le lien
de confiance envers les corps policiers, le principal mécanisme étant le Bureau
des enquêtes indépendantes, mais il y a des voix qui critiquent le manque de
transparence dans les communications publiques du Bureau d'enquêtes
indépendantes.
La Cour supérieure,
dans le cas de Koray Kevin Celik, en 2021, la Cour supérieure du Québec a jugé
que le Bureau d'enquêtes indépendantes avait manqué d'indépendance et
d'impartialité en relayant, dans son communiqué, uniquement la version
policière des faits, en ignorant celle des parents, pourtant témoins directs de
l'intervention.
Est-ce
que, M. le ministre, vous êtes prêt à modifier le Règlement sur le déroulement
des enquêtes afin d'obliger le Bureau
d'enquêtes indépendantes à publier des rapports d'enquête exhaustifs et
anonymisés, même lorsque le DPCP ne porte pas d'accusation?
M. Bonnardel :
M. le député... bien,
premièrement, je veux saluer Mme Bishop. Ce sont ses premiers crédits. Elle
vient d'hériter des rênes du BEI. Si vous le souhaitez...
Une voix : Lundi.
M.
Bonnardel : Lundi, oui, c'est tout nouveau, tout chaud. Je vais lui
laisser la parole, si vous le souhaitez, deux
minutes. Parce que ce qui est important pour moi, c'était de la transparence,
c'était de donner toute l'information possible
face à ces enquêtes. Vous m'avez déjà posé une question là-dessus dans les
dernières années, je vous ai répondu une
chose. Vous me disiez : Oui, comment ça se fait qu'il n'y a jamais
d'accusation? Je crois sincèrement que... bien, je crois sincèrement au
travail professionnel que le BEI fait, l'indépendance du BEI. Et, quand ils
font une analyse puis qu'ils vérifient tous
les protocoles reliés à une intervention d'une policière ou d'un policier,
bien, à la fin, si le travail a été bien
fait, il a été bien fait, heureusement ou malheureusement. J'arrête mon point
là. Si vous voulez une minute de plus pour Mme Bishop...
M.
Fontecilla : Je suis tout à fait disposé à lui donner quelques...
quelques moments, très brièvement, mais c'est
une décision politique, avant tout, ce que je vous pose, c'est la question de
la transparence. Le Bureau d'enquêtes indépendantes applique la loi.
C'est très bien, ils sont très professionnels, mais ce n'est pas ça, ma
question, c'est la transparence, et ça, ça vous... ça vous revient à vous, M.
le ministre.
M.
Bonnardel : Comme je l'ai mentionné, tout ce qui peut être relié à des
informations additionnelles que nous
pourrions donner, que nous pourrions donner, on va l'étudier, on va l'étudier.
Maintenant, Mme Bishop est en poste depuis quelques jours déjà. Elle a des ambitions, elle veut amener le
BEI à un autre niveau. Puis, si vous le permettez, deux minutes,
peut-être être capable de vous synthétiser...
M.
Fontecilla : Écoutez, il me reste très peu de minutes, là, moins d'une
minute. J'ai une question essentielle à vous
poser et je vais vous parler des trois décès de la fin de semaine du 30...
30 mars 2025. Il y a eu un cas, Abisay Cruz, survenu le 30 mars. La famille demande une
enquête publique. Est-ce que vous êtes prêt à acquiescer à cette
demande-là de la famille?
M.
Bonnardel : Bien, ça, c'est le Bureau du coroner qui peut nous émettre
une décision si, oui ou non, elle souhaite... elle souhaite une enquête.
M.
Fontecilla : Ça vous appartient à vous aussi comme décision.
M. Bonnardel :
Oui, mais, pour le moment, on n'a
pas décidé de faire une enquête publique sur ce cas précis.
M. Fontecilla :
Est-ce que vous avez consulté le
bureau... le Bureau du coroner sur la pertinence de procéder à une enquête
publique?
M.
Bonnardel : On n'a pas communiqué avec le Bureau du coroner pour ce
cas précis.
M.
Fontecilla : Et, si la famille vous le demande, allez-vous le faire?
M.
Bonnardel : Tout peut être étudié quand on nous fait une demande
précise.
M. Fontecilla :
Est-ce que vous pourriez
communiquer avec la famille pour voir c'est quoi, son... sa volonté?
M. Bonnardel :
On va certainement prendre... Vous nous donnerez les informations après la... après
l'étude des crédits. J'imagine que vous les avez.
M.
Fontecilla : S'il vous plaît.
M.
Bonnardel : Non, ça va s'allumer tout seul, Mme Bishop.
M.
Fontecilla : Sur la transparence.
Mme Bishop (Brigitte) : Alors, bonjour, M. le
Président. M. le ministre, MM. et Mmes les députés, collègues.
À votre question, je
dois vous avouer que j'ai moi aussi suivi l'actualité. À l'époque, j'étais...
je n'étais pas la directrice du Bureau des enquêtes indépendantes.
Dans la préparation,
justement, dans les enjeux, là, qu'on voit à court terme, votre question sur la
publicité de nos rapports avec caviardage, je dois vous avouer que
présentement, la façon que ça fonctionne, c'est que, lorsque le rapport est clos, on met un sommaire. Ça, je suis
d'accord avec vous, je suis allé voir le site Internet, j'ai parlé à mes gens, c'est
ça qu'on fait.
Par
contre, ce qu'on fait, c'est qu'on a un... on a une section d'accompagnement
des familles. Donc, les familles victimes,
les familles qui sont visées par ces... par ces gestes-là, la personne qui
décède, les parents de ces victimes-là, ces familles-là sont rencontrées
par notre bureau. Il est arrivé même qu'on va plus loin que divulguer un
rapport, on va leur montrer même, à leur demande,
avec accompagnement... Là, on est en train de développer, je vous promets que
ça va... on va développer encore plus grand
parce le bureau rêve grand. Donc, on a des gens, on veut... on veut accompagner
avec des psychologues, des travailleurs
sociaux parfois, quand on parle de Premières Nations, avec des interprètes, mais
on est allés jusqu'à montrer les vidéos des événements. Donc, ça va plus que
divulguer un rapport, puis je pense que c'est
ça, la mission du Bureau des enquêtes indépendantes, on est collés sur le
public, mais surtout sur les victimes. Donc, les gens qui sont victimes, lorsque nos enquêtes sont terminées, elles
ont accès à une divulgation privée de l'ensemble des faits, et on va même jusqu'à, comme je vous dis, à divulguer des
choses que même certaines personnes, même certains officiels, là, ici,
n'ont pas accès.
M. Fontecilla :
Je vous remercie. Je vous
remercie. Concrètement, M. le ministre, il y a... il y a un manque de confiance
envers le Bureau d'enquêtes indépendantes, et ça n'appartient pas... ça ne
concerne pas le professionnalisme des personnes qui y travaillent, j'en suis
convaincu, ils sont très professionnels, mais c'est l'institution en tant que
telle qui manque... qui subit un déficit de confiance. Qu'est-ce que
vous attendez pour renforcer la confiance du public dans le Bureau d'enquêtes
indépendantes?
M.
Bonnardel : Ça, c'est le défi que... que j'ai donné à Mme Bishop,
que Mme Bishop a aussi, là. C'est votre interprétation de signaler que
certaines personnes n'ont pas confiance au BEI. J'ai entièrement confiance au
travail des professionnels qui sont au BEI. J'ai entièrement confiance en
Mme Bishop pour être capable... Je ne veux même pas dire qu'ils ont...
qu'ils ont perdu la confiance de la population parce que, ça, c'est votre
interprétation juste à vous, je la comprends, face à des victimes qui ont émis
des... qui souhaiteraient ou qui auraient souhaité une décision différente. Ça,
je comprends ça. Mais c'est son devoir, c'est notre devoir de m'assurer... de
s'assurer que la confiance est partie
prenante d'une organisation aussi indépendante et aussi importante
dans le rôle qu'elles ont à jouer.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Merci
beaucoup. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, pour 22 min 22 s,
s'il vous plaît.
Mme
Maccarone : Merci. M. le ministre, je souhaite savoir s'il y a eu un
suivi de la lettre de la ministre des Transports qu'elle a envoyée à l'UPAC en
ce qui concerne l'enquête de SAAQclic. Ça fait deux mois depuis qu'elle a
envoyé sa lettre, le 24 février, puis elle a reçu une réponse positive de
la commissaire intérim le 25 février.
M. Bonnardel :
Bien, ça, c'est de... Moi, je ne
communique pas avec l'UPAC pour savoir s'il y a des informations ou non, là. Je pense que vous vous doutez de ma
réponse, là, il y a un mur de Chine entre l'UPAC et moi-même. Donc...
Mme Maccarone :
Mais l'UPAC... le commissaire par
intérim, il est avec nous, est-ce qu'on peut lui poser la question?
M.
Bonnardel : Me René.
Le Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. Oui, maître, veuillez vous
présenter officiellement, s'il vous plaît.
M. René
(Éric) : Oui. Bonjour. Éric René, Commissaire à la lutte contre
la corruption par intérim.
Alors,
pour répondre à votre question, en fait, comme le commissaire est une
organisation indépendante et on ne commente pas l'existence ou non de
nos enquêtes. Alors, je vais m'abstenir de commenter sur ce dossier.
Mme
Maccarone : Mais est-ce que vous pouvez au moins nous dire si vous
êtes toujours en enquête? Parce que votre
lettre dit que vous êtes... «Nous effectuons en ce moment une analyse complète
de tous les éléments qui sont soulevés.» Est-ce que c'est toujours en
enquête ou est-ce que c'est complété?
M.
Bonnardel : Si vous permettez, Me René.
M. René
(Éric) : Oui.
M.
Bonnardel : Mme la députée, vous comprendrez que c'est très délicat de
questionner l'UPAC sur des enquêtes ou non
en cours. Je comprends que Me René a un mur de Chine entre le politique et
nous. Je ne veux pas que vous commenciez... on ne commencera pas ici
à...
Mme
Maccarone : Moi, j'ai parlé d'une analyse, M. le ministre.
M.
Bonnardel : ...interroger Me René juste pour le questionner sur est-ce
qu'il y a enquête ou pas. Même moi, je...
jamais, jamais, jamais je ne communique avec l'UPAC pour les questionner sur
les situations x, y. Donc, je ne pense pas que c'est adéquat
aujourd'hui de commencer à questionner, en tout respect...
Mme
Maccarone : Mais respectueusement, M. le ministre, c'est votre
collègue qui a envoyé une demande auprès de l'UPAC.
M.
Bonnardel : Oui, mais...
Mme Maccarone :
Puis on a une copie de la lettre.
Puis, moi, je voulais juste savoir, par rapport à l'analyse, pas une
enquête, est-ce que l'analyse est complétée.
M.
Bonnardel : Allez-y, M. René, si vous souhaitez répondre.
• (15 h 20) •
M. René (Éric) : Alors, je vais réitérer
que je ne vais pas commenter sur les démarches qu'on fait dans nos dossiers.
Mme Maccarone :
Ce n'est pas une enquête, je
répète, ce n'est pas une enquête, ce qui est écrit dans la lettre, c'est
une analyse, mais merci pour la non-réponse.
Pour la RACJ, M. le
ministre, la RACJ a mandaté Ariane Fortin-Brochu pour faire un rapport sur les
sports de combat. Est-ce que le ministre peut déposer son rapport?
M. Bonnardel :
On n'a pas terminé encore. Ça,
c'est une question que vous m'aviez posée. C'est suite à Zapata, si je
ne me trompe pas, là.
Mme
Maccarone : Oui.
M.
Bonnardel : Bon. Alors, j'ai... je peux vous informer sur le fait que
j'ai vu comme vous le rapport d'enquête. J'ai vu comme vous l'enquête de l'émission
Enquête. J'ai été plus que troublé par les informations que les
autorités médicales ont pu donner aux autorités québécoises, pour ne pas nommer
la RACJ ici, au Québec, pour que le permis soit donné à cette dame pour qu'elle
puisse boxer.
Maintenant,
avant de vous dévoiler notre plan de match, je vous l'avais dit, je pense, aux
crédits provisoires, si ma mémoire est bonne, on va, de mon côté, avec mon
équipe, rencontrer les principaux intervenants pour définir avec la RACJ le
plan de match qui va être dévoilé... qui va être dévoilé un peu plus tard.
Mme
Maccarone : Merci. Mais, moi, je voulais juste savoir si je pouvais
avoir une copie du rapport.
M.
Bonnardel : Non.
Mme
Maccarone : Pourquoi?
M.
Bonnardel : Bien, premièrement, ce n'est pas terminé encore. L'analyse
qu'on va faire, le plan de match qu'on va dévoiler... pas l'accompagnement,
mais les tenants et aboutissants qu'on va mettre en place pour que...
Mme Maccarone :
...produit, pas en production,
mais le document produit par Mme Fortin-Brochu constitue une ébauche
du rapport d'évaluation des programmes qui est actuellement en cours de
rédaction. Ça fait que...
M. Bonnardel :
On n'a pas terminé, on n'a pas
terminé notre travail encore, là. Comme je vous dis, il est un peu
prématuré, j'ai un travail...
Mme
Maccarone : C'est qui qui a payé pour... C'est qui qui a payé pour ce
document, cette enquête de Mme Fortin-Brochu? Est-ce que c'est le
ministère?
M.
Bonnardel : Si vous voulez quelqu'un de la RACJ qui peut...
Mme Vien
(Louise) : Bonjour. Louise Vien. C'est... C'est la RACJ...
Le
Président (M. Bachand) : Oui,
Mme Vien, oui.
Mme Vien
(Louise) : Pardon?
Le Président (M. Bachand) : Allez-y. Bien, il fallait que je demande le consentement. Donc, allez-y,
s'il vous plaît.
Mme Vien
(Louise) : Ah! d'accord. Alors, c'est... effectivement, c'est la RACJ
qui a payé le contrat de Mme Ariane Fortin-Brochu.
Mme Maccarone :
Merci. Merci beaucoup. M. le ministre,
dans les crédits provisoires, j'avais demandé au ministre s'il s'engageait d'appliquer la
recommandation 7 immédiatement, c'est-à-dire exiger... l'examen
radiologique précombat soit fait au Québec et, malheureusement, je n'ai
pas eu de réponse. Alors, est-ce que le ministre s'engage à exiger rapidement que l'examen radiologique précombat
soit fait au Québec, pour éviter une autre malheureuse situation comme
on a vu avec Mme Zapata?
M.
Bonnardel : Bien, je reviens à ma réponse de tantôt, la réponse,
immédiatement, c'est non. Maintenant, j'ai un travail à faire avec mes équipes
pour être capable, dans les prochaines semaines, de rencontrer les principaux
intervenants, pour bien comprendre les tenants et aboutissant de la situation
que chacun, chacune vit, pourrait vivre au
Québec. Donc, le sport de combat, c'est la boxe comme on la connaît, c'est le
UFC, donc, tous les combats comme tels où il y a des dommages à la tête
qui peuvent être subis, donc...
Mme
Maccarone : Est-ce que ça, c'est un oui?
M.
Bonnardel : Pardon?
Mme
Maccarone : Est-ce que ça, c'est un oui?
M.
Bonnardel : Non, mais ce que je veux vous dire, c'est que... La
réponse je vous ai donnée : Non. Mais laissez-moi
faire mon travail, puis dans les prochaines semaines, prochains mois, la RACJ
pourra définir, par la suite, son plan, son orientation spécifique, les
recommandations du coroner. Mais il reste que, ce que je vous ai déjà dit ici,
c'était troublant de voir l'enquête qui a été faite par Radio-Canada là-dessus.
Mme
Maccarone : J'ai l'impression que je dois être très patiente lors de
ces crédits. Il y a beaucoup de choses qui s'en vient.
M.
Bonnardel : Mais c'est correct, ça, c'est une belle vertu, ça, la
patience.
Mme Maccarone : Je souhaite savoir
qu'est-ce qui se passe à la RACJ, 409 plaintes à la RACJ cette année. Puis
il y a même un inspecteur de la RACJ qui a fabriqué une fausse plainte contre
le restaurant Bières & Frites à Québec.
C'est un geste qui lui a valu une sanction disciplinaire et a entraîné le
congédiement d'une directrice qui l'a dénoncé. Combien, là-dessus, des fausses
plaintes? Parce qu'on a appris récemment aussi que l'inspecteur fabriquait ces
fausses plaintes. Ça fait que, est-ce qu'il y en a beaucoup?
M. Bonnardel : Bien, écoutez, là, on
est face à un dossier qui est judiciarisé, là, vous comprendrez que je ne
répondrai pas à cela.
Mme Maccarone : Mais, des 409...
Est-ce que vous avez vérifié les 409 plaintes pour vérifier qu'elles sont
toutes des vraies plaintes ou est-ce qu'on peut présumer qu'à l'intérieur des
409 on a d'autres fausses plaintes?
M. Bonnardel : Il n'y a rien qui me
laisse... qui m'indique qu'il y a eu d'autres fausses plaintes.
Mme Maccarone : Est-ce que le
dossier a été envoyé à l'UPAC pour vérification? Parce que c'est... on parle
quand même de l'argent, quand... on parle même...
M. Bonnardel : C'est un dossier qui
est judiciarisé.
Mme Maccarone : Un dossier quoi?
M. Bonnardel : Judiciarisé.
Mme
Maccarone : Est-ce que la directrice qui a dénoncé la
situation a été réengagée? Parce qu'on a su qu'elle a été congédiée.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Pas à date, non.
Mme
Maccarone : Non. Elle n'a pas été réengagée. Ça fait que,
chaque fois qu'on va dénoncer quelque chose, est-ce qu'il va y avoir des
représailles de cette manière?
M. Bonnardel : Chaque cas est
particulier.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il y a
d'autres situations comme celle-ci?
M. Bonnardel : Pas à ma
connaissance, non.
Mme Maccarone : Mais est-ce que vous
avez l'intention de réengager la lanceure d'alerte? Parce que c'est quand même ça qu'elle a fait. On vient d'adopter
une loi, dernièrement, pour la protection de ces personnes. Je ne peux pas croire qu'elle a été congédiée quand elle a
soulevé qu'il y avait des fausses plaintes pour la protection d'une entreprise.
M. Bonnardel : C'est
ça. C'est devant le Tribunal administratif, vous comprendrez que je ne peux pas
aller plus loin dans mes réponses, là.
Mme Maccarone : À la RACJ, le
29 janvier 2025 : Traumatisées au bingo par un inspecteur de la
Régie. Mais qu'est-ce qui se passe à la RACJ? Le grand patron est suspendu,
un inspecteur qui a été intimidé dans un bingo, on a des fausses plaintes, une lanceure d'alerte qui se fait congédier.
Je souhaite savoir qu'est-ce qui se passe à la RACJ. Je présume que la population qui nous écoute aussi
souhaite savoir. C'est quand même nos impôts qui paient pour ça. Puis on
sait qu'on fait face à un déficit assez important. Est-ce que vous êtes
préoccupé par cette situation?
M. Bonnardel : Toujours préoccupé
par des situations comme celles-là. Puis je vais laisser Mme Vien vous
répondre.
Mme Maccarone : Mais, moi, je
souhaite savoir qu'est-ce que vous, vous allez faire pour régler la situation.
M.
Bonnardel : Bien, écoutez, présentement, il y a un intérim, il
y a un cas qui est... qui est devant les... qui est... que vous savez très
bien, une suspension qui a été... qui a été annoncée, voilà quelques mois, par
les Emplois supérieurs. Donc, la
suite, on pourra l'évaluer face à cette décision ou la suite des choses pour
cet... notre ancien directeur général, et on évaluera la suite par la...
par après.
Mme
Maccarone : M. Dolbec est toujours suspendu. Ça fait
qu'on paie toujours pour M. Dolbec de rester à la maison chez lui?
M. Bonnardel : Il est toujours
suspendu. C'est ça.
Mme Maccarone : C'est
du beau gaspillage d'argent des contribuables. Le manque de transparence à la
RACJ, est-ce que vous... inquiet de
ça? La RACJ a reçu 187 demandes d'accès à l'information de documents.
Normalement, quand une demande
d'accès à l'information de documents est faite, les documents sont déposés sur
le site Web de l'organisation dans les jours suivant la transmission.
C'est ça qui est prévu dans la loi. Mais, sur les 187 demandes traitées
par la RACJ, vous savez combien qui sont disponibles sur le site Web :
zéro. Comment est-ce que le ministre explique ça?
M.
Bonnardel : Non, mais ça, c'est la Commission d'information... d'accès
à l'information qui définit les règles comme
telles, donc la RACJ a à répondre, à ne pas répondre, selon la demande, la
demande spécifique qui est faite par
vous, ou par un journaliste, ou par quelqu'un de la population. Donc, ce n'est
pas moi qui définis puis qui décide si on répond ou on ne répond pas,
là, vous le savez très, très bien.
Mme Maccarone :
Non, non, ce n'est pas ça, la
question. Ils ont répondu. Je présume que... On sait qu'ils ont répondu.
On a fait des propres demandes nous-mêmes. Il y a 187 demandes d'accès à
l'information qui ont été faites. La loi exige qu'elles sont publiées sur le
site Web, mais il y a zéro qui sont publiées. Comment ça se fait?
M.
Bonnardel : À la base, s'ils ne sont pas sur le site puis ils devaient
être sur le site, c'est inacceptable.
Mme
Maccarone : Ça fait que c'est quoi, l'explication de ceci? Allez-y.
Le
Président (M. Bachand) : ...
Mme Vien
(Louise) : Louise Vien. Je ne peux pas répondre à l'ensemble de
vos questions pour des raisons évidentes. Concernant le bingo, vous parlez d'un
article du Soleil, évidemment, il y a toujours deux versions. Cette enquête-là, cette visite-là d'un inspecteur
faisait suite à une plainte. Je n'irai pas plus loin, là, mais il y a deux
côtés de la médaille. La version, là... Je n'ai pas eu la même version.
Ça, ça concerne le bingo.
D'autre part,
concernant l'accès à l'information, vous avez tout à fait raison, et le
ministre a raison de dire : C'est inacceptable. C'est vrai, c'est un fait,
mais, oui, on a... on manque de personnel. Il y a quelqu'un qui est parti, puis on a de la misère... on a été débordés par
les demandes d'accès, là. On en a vraiment beaucoup pour le peu de personnel
que nous... qui sont attribués à cette tâche-là. Ça fait qu'on est en carence.
Mais, oui, il va falloir les mettre dans les meilleurs délais. Vous avez tout à
fait raison. C'est inacceptable. On va y voir.
• (15 h 30) •
Mme
Maccarone : Ça fait que, M. le ministre, vous avez entendu, ils ont
besoin des bras. Peut-être on peut réengager la personne, l'inspecteur qu'on a
congédié. Ils ont besoin d'aide. Sinon, on ne peut pas avoir l'accès à
l'information à jour sur le site Web.
M. Bonnardel :
On va s'assurer que ce soit sur le site.
Mme Maccarone :
Est-ce que vous allez envoyer
quand même du main-d'oeuvre pour leur aider parce qu'ils ont dit qu'ils
font face à une pénurie?
M.
Bonnardel : On va s'assurer que ce soit sur le site. On peut toujours
faire plus avec moins.
Mme
Maccarone : Dans votre ministère, il y a un employé du ministère de la
Sécurité publique qui a empoché
18 000 $ grâce à un stratagème qui a été mis en place afin de
rémunérer pour le temps non travaillé. Un cadre du ministère de la Sécurité publique a truqué un
processus de sélection pour créer un poste pour un ami afin de lui permettre
de se joindre à son équipe. Et, dans le
rapport d'enquête de la Commission de
la fonction publique, il est écrit :
«Bien que cela ne relève pas de sa compétence, la commission souligne
que le vol de temps pourrait également constituer une infraction prévue au Code
criminel.» Est-ce que le ministre a demandé à l'UPAC d'enquêter sur les
pratiques de gestion de son ministère?
M. Bonnardel :
Si vous souhaitez, Mme la
députée, le sous-ministre peut répondre spécifiquement à cette situation
administrative désolante.
Mme
Maccarone : Allez-y, monsieur.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement? M. le
sous-ministre, d'abord vous identifier, s'il vous plaît.
M.
Croteau (Marc) : Merci. Marc Croteau,
je suis le sous-ministre au ministère de la Sécurité publique.
Effectivement,
aussitôt qu'on a su, au mois d'octobre, qu'il y avait une enquête pour
favoritisme au sein d'une direction générale chez nous, deux personnes ont été
retirées provisoirement de leur poste à partir du début du mois d'octobre. Et
on nous avait dit que le rapport CFP arriverait quelques semaines après, donc
possiblement milieu de novembre, fin
novembre, début décembre. Le rapport final est arrivé au mois de février.
Entre-temps, j'ai demandé une enquête interne à la Direction générale
des enquêtes... de l'audit et des enquêtes du ministère le 30 octobre, et
le tout a été déposé le 12 mars dernier.
Ce
qui a été soulevé dans le rapport de la CFP... Parce que ça touchait
effectivement une direction générale chez nous mais aussi, par rebond, une autre direction générale, celle des
ressources humaines. J'ai sorti le dossier pour l'analyse de notre
ministère pour avoir une vision la plus impartiale possible. Donc, j'ai demandé
à l'équipe d'experts des relations de
travail du Trésor de faire l'analyse du dossier dans son entièreté, dossier qui
a été analysé par l'équipe du Trésor, analysé,
d'abord, le rapport de CFP, dans un deuxième temps, le rapport de l'enquête
interne. Dans un troisième élément, ça a été l'équité procédurale, c'est-à-dire
la rencontre des employés pour qu'ils puissent donner, ces employés-là qui sont
touchés par le rapport, leur version des
faits et de me déposer des recommandations pour rencontrer les recommandations de
la CFP, qui étaient de mettre en place des mesures disciplinaires appropriées
en vertu des analyses qui sont faites autant par ce qui a été déposé par la CFP
que ce qui a été déposé par l'enquête interne...
Mme Maccarone : C'est quoi, les
mesures disciplinaires appropriées?
M.
Croteau (Marc) : ...et l'évaluation de l'équité interne. Et les
gens ont été rencontrés jeudi, il y a deux semaines, ils ont reçu leurs sanctions, et le dossier... la
reddition de comptes a été déposée au niveau de la Commission de la fonction publique le
25 avril dernier.
Mme Maccarone : Ça, c'est pour les
deux cas, hein? Ça, c'est pour le 18 000 ainsi que...
M. Croteau (Marc) : Les trois cas, madame, les trois cas.
Mme Maccarone : Parfait.
M.
Croteau (Marc) : Il y a deux cas qui ont été retirés
provisoirement. Et, le cas des heures supplémentaires, évidemment, après
consultation des équipes qui travaillent avec cette personne-là, il y a
effectivement une anomalie dans l'enregistrement des heures supplémentaires,
des heures travaillées. Par contre, il y a eu une décision et une
recommandation, de la part du Trésor, que la mesure qui était mise en place,
c'était de ne pas poursuivre, parce qu'effectivement on n'a pas... on ne peut
pas prouver que les gens n'ont pas travaillé ces heures-là, surtout avec les
commentaires et les analyses qui ont été faits avec les gens concernés.
Mme
Maccarone : Mais c'était quand même confirmé dans une
conversation de Teams, puis la lanceure d'alerte a fait face à des
représailles. Comment ça se fait?
M. Croteau (Marc) : Bien, écoutez, comme je vous ai dit, pour sortir et
s'assurer qu'il y ait la plus grande impartialité
dans l'annonce et dans... pas dans l'annonce, mais dans l'enquête et les suites
à donner, c'est les experts des relations de travail du Conseil du
trésor qui nous ont fait la recommandation, madame.
Mme Maccarone : O.K. Merci. Dans le
rapport annuel de gestion du ministère, M. le ministre, on voit qu'il y a deux cas graves de mauvaise gestion au sein
d'un organisme public, y compris d'un abus d'autorité. Pouvez-vous nous
expliquer qu'est-ce que c'est?
M. Bonnardel : Je vais devoir aller
chercher l'information, à moins que... Non, je vais devoir aller chercher
l'information et vous la donner d'ici la fin, à la commission.
Mme Maccarone : Parfait. Mais est-ce
que ça vous préoccupe, au moins? Parce qu'on sait que c'est quand même quelque
chose d'entendre ceci : «abus d'autorité», «mauvaise gestion», «cas
grave».
M. Bonnardel : C'est toujours
préoccupant. Mais je vais aller chercher l'info.
Mme
Maccarone : Merci. 9-1-1 en français. L'année passée, vous
m'avez dit que vous étiez pour investiguer pour le mettre à l'oeuvre. On sait
tous, c'est très important. C'est inacceptable que nous avons des Québécois et
des Québécoises qui vont faire appel au
9-1-1 et de... et ne pas être accompagnés en français, dans leur langue
maternelle. Est-ce que c'est réglé? Est-ce que vous avez eu des
communications avec le gouvernement fédéral pour régler ceci?
M.
Bonnardel : Oui, on a envoyé... Bien, premièrement, j'ai parlé
à François-Philippe Champagne là-dessus, déjà. On lui a envoyé, si je ne
me trompe pas, une lettre qui était signée juste par moi ou, je pense, mon
collègue aux Relations canadiennes aussi.
Parce qu'il faut se souvenir, là, ceux qui ont des adresses IP, là, c'est là
que le 9-1-1 basculait vers des entités à l'extérieur du Québec, donc, où on
pouvait répondre en français. Donc, le fédéral... Sincèrement, je n'ai pas eu d'autre information, ou de cas précis, ou
de plainte, je vais le dire ainsi, là, de gens qui ont été répondus en anglais.
Est-ce que, bon, il y a encore des cas? Peut-être, peut-être.
Mais sincèrement on a plus que mandaté, on a
informé le fédéral que cette situation n'était pas juste inadéquate, inacceptable comme telle pour les
francophones au Québec, là, qui ont besoin que ce soit répondu comme
tel, puis... C'est ça, il y a un comité là-dessus, là, qui a été mis en place
avec le CRTC, où on participe, depuis l'automne 2024,
donc, puis des recommandations, nécessairement, là, qui sont en cours de
rédaction puis qui devraient être
transmises au CRTC, là, qui devraient déjà être faites, parce que ça devait
être terminé d'ici la fin de l'hiver 2025.
Mme
Maccarone : Est-ce que nous pouvons avoir une copie de leur rapport,
lorsque c'est terminé?
M. Bonnardel :
Je vais aller vérifier. Bien,
c'est une information qui va être envoyée au CRTC, là, mais je vais
vérifier si c'est possible de vous envoyer ça, là, s'il n'y a pas d'information
confidentielle ou autres là-dedans.
Mme Maccarone :
Puis nous n'avons pas les moyens
de légiférer, de s'assurer que les compagnies cellulaires qui offrent, évidemment, le service 9-1-1...
de travailler uniquement avec des sous-traitants ici, au Québec, pour s'assurer
qu'on peut être desservis par les francophones?
M.
Bonnardel : Bien, c'est un bon point, là. C'est juste qu'on est dans
une fédération. Alors, tout ce qui est ondes
cellulaires... Bien, je reviens à nos prisons : brouilleurs d'ondes, je ne
pouvais pas travailler seul, je devais travailler avec l'autorisation du
fédéral. Donc, c'est la même chose pour les adresses IP, là, tu sais, c'est de
juridiction fédérale, donc
là-dessus... Bien, il faut l'avouer, là, il n'y a pas eu une fermeture, là, il
n'y a pas eu une fin de non-recevoir, le ministre est concerné et a été
très réceptif dans sa réponse, puis là, bien, il y a une concertation entre le
MSP et notre partenaire fédéral, là, pour
que le CRTC soit très, très sensibilisé à la chose. Mais, comme je vous dis,
présentement, là, je n'ai pas d'information additionnelle qui m'indique
que...
Mme
Maccarone : Quel est l'échéancier?
M.
Bonnardel : Ah! bien, c'était aussi vite que cet hiver, là, que là,
là.
Mme
Maccarone : Bien, on n'est plus en hiver, là.
M. Bonnardel :
Non, mais, je veux dire, fin de
l'hiver 2025. Donc, je vais aller vous confirmer... je vais essayer
de vous confirmer si le document est final et s'il a été envoyé au CRTC, là.
Mme
Maccarone : Ça fait qu'on présume que c'est terminé?
M.
Bonnardel : Je présume.
Mme
Maccarone : Alors, on attend impatiemment d'avoir une copie de ce
document, parce que je pense qu'il y a
beaucoup de gens... Une personne, c'est une personne de trop à ne pas être
desservie, quand on fait un appel à 9-1-1.
Le
registre des délinquants sexuels, vous avez parlé de ça, on est rendus où? Ce
n'est pas drôle, c'est un registre de délinquants sexuels.
M.
Bonnardel : Je la trouve bonne, c'est une bonne question, ça, c'est une
très bonne question.
Mme
Maccarone : Toutes mes questions sont des bonnes questions, M. le
ministre.
M. Bonnardel :
Celle-là est encore meilleure.
Non, non, mais, sincèrement, sincèrement, ça avance, ça avance. C'est
ça, je ne peux pas vous en donner plus.
Mme Maccarone :
Bien là, M. le ministre, ce n'est
pas une bonne réponse. C'est une bonne question, mais c'est une réponse
pourrie. Ce n'est pas bon, ça.
M.
Bonnardel : Oui, désolé de ne pas...
Mme
Maccarone : Je ne peux pas dire «pourrie»?
M.
Bonnardel : Vous savez, regarde, je n'ai même pas... je n'ai même pas
élevé le ton.
Mme
Maccarone : C'est moins bon...
Une voix :
...
Mme
Maccarone : De mauvaise qualité.
M.
Bonnardel : Je le sais qu'elle le faisait bon enfant, là.
Mme Maccarone :
On a fait... Encore une fois, on
est très bons, elle est excellente, Florence, elle a fait beaucoup de demandes à l'accès à l'information, ça fait
qu'on sait que vous êtes en train de travailler là-dessus. Est-ce que vous
pouvez nous donner un échéancier pour ceci? Je sais que je dois être très
patiente, c'est une vertu, mais là on s'attend à quand à voir ce registre? Puis est-ce que vous pouvez au moins nous
donner vos orientations? Est-ce que ça va être public? Est-ce que vous avez une idée de quelles
informations seront publiées sur ce registre? Est-ce qu'on suit qu'est-ce
qu'ils ont fait aux États-Unis? Comment est-ce que... C'est quoi, vos
orientations en ce qui concerne le registre?
M. Bonnardel : Ah!
bien, vous êtes très curieuse, Mme la députée, mais je ne peux pas vous donner
d'information pour le moment. Mais je vous dis que ça avance.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. M. le député... (panne de son) ...14 min 41 s,
pardon. M. le député.
M.
Fontecilla : Quel cadeau, M. le Président! Merci, M. le
Président. J'aimerais... je voudrais discuter avec vous d'un vieux thème qu'on a souvent abordé, M. le ministre : la
question du profilage racial. Écoutez, on sait que, bien, il y a
beaucoup de gens qui disent que ça existe, mais, du point de vue
institutionnel, on dirait que ça n'existe pas.
Le 11 novembre
dernier, un article du Globe and Mail révélait des données troublantes
sur les interpellations policières à Québec. Les personnes racisées sont plus
souvent interpelées par la police. Les personnes noires, par exemple, sont interpelées presque deux fois plus
souvent que leur poids démographique ne le justifierait. Et un jugement de la cour municipale de la ville de Québec, dans
l'affaire Pacifique Niyokwizera, a confirmé que son arrestation était... relevait
du profilage racial.
Concernant
plus spécifiquement le Service de
police de la ville de Québec, on sait
que le... ce service de police refuse d'aller... de reconnaître qu'il y
a du profilage racial et d'entamer n'importe quelle étude ou démarche afin de savoir si ça existe, contrairement au service de
police de Montréal, qui a fait des recherches et qui ont abouti à la conclusion
que, oui, il y a du profilage racial. Est-ce que vous avez des outils pour
inciter le service de police de Québec, là, pour avancer dans la connaissance
de ce phénomène-là qui est nié par le service de police de Québec?
M.
Bonnardel : Bien, on devrait... Pour votre gouverne, juste avant, là,
vous me posiez la question sur la formation,
tantôt, là, une des recommandations, sur les répartiteurs 9-1-1, Sûreté du
Québec, sur la formation pour la santé mentale, l'état mental
perturbé : 80 % des répartiteurs 9-1-1 qui sont formés.
M.
Fontecilla : 9-1-1 de tous les services...
M.
Bonnardel : À la SQ, à la SQ.
M.
Fontecilla : De la SQ. Et des autres services?
M.
Bonnardel : Je n'ai pas l'information encore, je n'ai pas
l'information encore.
M. Fontecilla :
Parfait. Ça va arriver?
M.
Bonnardel : Oui, on va vous l'envoyer. Pour ce qui est... c'est une
discussion qu'on a eue quand même souvent,
maintes et maintes fois, pendant le projet de loi n° 14, je lui ai répondu
plus d'une fois que c'était, pour moi, important qu'on soit capables de
colliger l'information avec les différents corps de police. C'est ce qu'on est
en train de faire. On devrait être capables
de vous donner ces informations... bien oui, c'est ça, on collige ces
informations depuis les derniers mois
ou à peu près, là... pas depuis les derniers mois, depuis un an ou presque
déjà. Donc, on devrait, d'ici les prochains mois, être capables d'avoir
un premier... pas un premier rapport, mais une première analyse, première
analyse sur les informations qui ont été colligées.
Maintenant,
je l'ai déjà mentionné, il y a de la formation qui est donnée à l'École
nationale de police. Les policières, policiers sur le terrain font un travail
qui n'est vraiment pas simple. Il n'y a pas de... on ne stigmatise pas les
communautés, là, quand on est policier,
policière, là. L'exemple, souvenez-vous, que je vous avais donné, c'est la
personne qui est dans un
stationnement avec un sac à dos à 3 heures du matin. Peu importe qui on
est, ça se peut que la police nous pose une question, à savoir:
Qu'est-ce que vous faites dans un stationnement à 3 heures du matin?
Donc, c'est un outil,
c'est un outil, d'interpeler, puis de s'assurer de sécuriser le quartier, puis
de questionner. C'est un outil, c'est un outil qui est important. Puis
là-dessus je pense sincèrement que cet outil, ça nous permet de sauver un cas de violence armée, une personne qui
perd la vie. Les policiers, aujourd'hui, bien... Je l'ai mentionné, là,
il y a les capsules de formation qui sont disponibles,
les policiers sont de plus en plus adaptés, adaptés à ces cas particuliers
dans les différentes communautés. C'est vrai qu'on peut nommer Montréal, on
peut nommer certaines situations qu'on a
vécues dans certains quartiers. L'ouest de Montréal est bien différent de
l'est, du nord ou du sud, mais je pense qu'il faut faire confiance au
travail des policiers dans ce cas-ci.
M.
Fontecilla : Tout à fait, et on fait confiance au travail des
policiers. Vous me sortez souvent l'exemple de l'individu à 3 heures du
matin dans un stationnement, qui pourrait être interpelé. La question, c'est la
pertinence, là. Mais est-ce qu'un jeune noir
dans un parc à 3 heures l'après-midi, qui porte un sac à dos... est-ce que
c'est pertinent de l'interpeler? Ma question...
M.
Bonnardel : Non, mais là...
M. Fontecilla :
Donc, vous me sortez un exemple,
je vous sors un contre-exemple. Mais la question qui m'intéresse, là, c'est que
vous dites que vous êtes en train de colliger l'information. Moi, je vous ai
posé une question très spécifiquement par rapport au service de police
de Québec. Est-ce que... Quelle information êtes-vous en train de colliger? Ça concerne tous les services de police
du Québec? Qu'est-ce que vous êtes en train de chercher, spécifiquement,
M. le ministre?
M. Bonnardel : Bien,
c'est ça, c'est les interpellations comme telles. C'est ce qu'on avait défini
dans le projet de loi n° 14. Donc, on veut
colliger pas juste la raison pourquoi, là, pourquoi il y a eu... Bien, oui, que
ce soit à 3 heures de l'après-midi ou à
3 heures du matin, si le policier définit où recherche un cas particulier,
un citoyen de couleur, peu importe, ou non, bien, si on cherche
quelqu'un, qu'il faut l'interpeler, il faut l'interroger, donc... Bien, on veut
être capable de colliger est-ce qu'il y a des corps de police où il y a plus d'interpellations que moins.
C'est sûr qu'à Montréal la situation
va être bien différente du corps de police de Saguenay ou celui de Magog, là,
mais il est normal qu'on en aura plus, là, c'est bien... c'est bien
logique, là.
M. Fontecilla :
Tout à fait. Est-ce que vous avez
un échéancier concernant le fait de colliger des informations?
M. Bonnardel :
Non, on n'a pas d'échéancier
précis, mais je peux vous dire qu'on le collige depuis avril de 2024, donc, on devrait être... Ça fait un an, là, on
devrait être habiles à présenter quelque chose, là, dans les prochains mois, là.
M. Fontecilla :
Est-ce que tous les corps
policiers du Québec sont en mesure de vous fournir les informations
concernant les interpellations en général, là, hein, pas...
M. Bonnardel :
Oui. En général, je vous dirais
que la majorité le font. Sûreté du Québec, on me confirme que oui, on me
confirme que oui, là. Donc, la majorité, oui.
M. Fontecilla :
Dans le temps, vous avez émis des
directives. Est-ce que ces directives concernaient, entre autres, les
outils pour colliger cette information-là?
M.
Bonnardel : C'est une ligne directrice, ça.
M. Fontecilla :
C'est ça. Les lignes directrices,
est-ce que ça concernait des outils pour colliger ces informations-là?
M. Bonnardel :
C'est ça, un formulaire, un
formulaire, là, en bonne et due forme qui devait être rempli par le policier
ou la policière sur le terrain.
M. Fontecilla :
Donc, chaque fois qu'un policier,
laissez-moi comprendre, là, fait une interpellation sur la rue, etc.,
doit... à la suite, doit colliger, inscrire des informations concernant cette
interpellation-là?
M.
Bonnardel : Oui, oui, c'est ça. Puis je me souviens, là, des réponses
que je vous donnais, il faut... il fallait
que ce soit simple, là. On ne veut pas un bulletin de 14 pages, là, il
fallait que ça se fasse sur une page, une page, assez facilement, et puis qu'on soit capable par la suite de travailler
avec ça puis de voir les interventions qui sont faites à gauche et à
droite par les policiers sur le territoire.
M. Fontecilla :
Est-ce que cet effort-là qui...
cette volonté-là qui traduit un effort concret sur le terrain, ça s'est... est-ce
que ça paraît aussi, en termes de formation des futurs policiers?
M. Bonnardel :
Bien, c'est donné déjà... c'est
déjà donné à l'École nationale de police, pour ce qui est du profilage comme tel, donc ça fait partie... ça fait partie
des formations que le corps... pas le corps de police, mais que l'école donne.
M.
Fontecilla : Très bien. Écoutez, on a sorti quelques chiffres qui
montrent comme une certaine dissonance entre
la perception du public et, comment dire, la réponse institutionnelle, là,
concernant les plaintes pour profilage racial au commissaire des
plaintes à la déontologie, là. En 2024‑2025, il y a eu 213 des plaintes,
92 retenues, 13 qui ont été devant les
tribunaux, zéro sanction. 2023‑2024, 104 plaintes, 16 retenues, huit devant les
tribunaux, zéro sanction. Donc, je vous parle de la dissonance :
d'une part, on a 317 plaintes, grosso modo, qui rentrent dans le système,
aucune n'a été retenue. Il y a 317 personnes qui se disent victimes de
profilage racial, mais le système dit : Il n'y en a aucune. Est-ce que ça ne vous sonne pas des cloches, M. le
ministre, là? Est-ce que tout est bien? Il n'y a rien à faire? Est-ce que cette
situation-là n'est-elle pas de nature à augmenter la méfiance de la population
envers les corps policiers?
M.
Bonnardel : Écoutez, je ne veux pas statuer sur les cas de plaintes
comme tels, mais c'est un tribunal, à la fin, qui définit s'il y a des
sanctions ou non. Ce n'est pas le sous-ministre qui y siège, ce n'est pas le
sous-ministre associé, ce n'est pas moi-même, ce n'est pas... ce n'est pas un
corps de police, à la fin, c'est un tribunal indépendant. Donc, c'est difficile pour moi de vous dire :
Écoutez, si le tribunal indépendant définit qu'il n'y a pas matière à
sanction... Je ne veux même... Je
n'ose même pas vous demander si vous avez confiance ou non, là. J'espère que le
système, de la façon qu'il est fait... Il est fait pour recevoir ces
plaintes. Le commissaire...
M.
Fontecilla : J'ai tout à fait confiance dans les tribunaux, M. le
ministre.
M.
Bonnardel : C'est ça, je suis convaincu à ça. Mais il reste qu'à la
fin...
• (15 h 50) •
M.
Fontecilla : Je constate... Je constate qu'il y a
317 plaintes en deux ans; il n'y a aucune qui a été retenue. Donc, c'est pour... en tout cas pour le commissaire des
plaintes à la déontologie, il n'y a pas de situation de profilage racial, au Québec, zéro plainte, alors que, d'un autre côté, il y a au
moins 317 personnes qui ont dit : J'ai été victime de profilage
racial. Donc, il y a une problématique, il me semble, qui est là et qui devrait
intéresser le ministre.
M. Bonnardel : Chaque cas est
particulier, M. le député, vous le savez, là, je ne peux pas définir dans
quelle situation une personne se dit victime de profilage, ou... qu'il s'est
dit : Bien là, vous m'avez dit ceci, vous m'avez regardé de telle façon. Je ne le sais pas. Donc, suite à ça, bien, la
personne concernée porte plainte, il y a enquête, il y a matière à enquête, qui
va se faire ou non, il y a un tribunal qui va se pencher là-dessus puis qui va
définir si le policier ou la policière est fautive. Donc, s'il y a zéro
sanction à la fin, c'est parce que le tribunal a défini que la plainte n'était
pas... n'était pas... peut-être pas assez forte.
M. Fontecilla : Peut-être pas assez
forte, vous le dites. Et j'aimerais aborder avec vous la question des interpellations routières, là. On connaît que
c'est un dossier de longue date aussi. L'affaire est devant la Cour suprême.
Je crois qu'aujourd'hui la Cour suprême a accepté d'entendre la cause portée
par votre gouvernement, là, qui conteste deux
décisions judiciaires, celle de la Cour supérieure, en 2022, et puis de la Cour
d'appel du Québec, en 2024, qui est la Cour suprême, en quelque sorte,
du Québec, là. Vous avez contesté la décision de suspendre l'article 636
du Code de la sécurité routière, là, qui, selon le système de justice
québécois, mène... vous me parliez de faire confiance aux tribunaux, mais deux
tribunaux qui ont conclu que l'article 636 mène à du profilage racial, ce
qui était très, très clairement établi par
ces deux verdicts là. J'aimerais bien comprendre. La Cour d'appel, vous dites que c'est suspendu partiellement, l'application des
jugements, là. Qu'est-ce que ça veut dire, exactement, M. le ministre?
M.
Bonnardel : Bien, partiellement, c'est parce qu'on est capable
de continuer d'interpeler quelqu'un s'il y a matière... s'il y aurait matière... matière à, pas... oui, consommation
d'alcool par le conducteur, comme tel. Donc, 636 n'est plus permis, comme tel, mais, s'il y a matière ou
le policier prétend, peut imaginer... oui, c'est ça, que la personne consomme,
il peut y avoir une interception comme telle qui peut être faite.
M. Fontecilla : Donc, si on se
rappelle, 636 du Code de la...
M. Bonnardel : Et puis j'oubliais
les barrages, les barrages routiers.
M.
Fontecilla : Et les barrages. Mais les barrages s'appliquent
pour tout le monde ou selon une méthode habituelle : à chaque trois
voitures, bien, voilà, vous êtes... Donc, c'est impartial, en quelque sorte.
Mais 636 accordait la possibilité d'interpeler sans motif valable un
conducteur de véhicule automobile, là, dans le cas... s'il y a un soupçon de conduite en état d'ébriété, par exemple, ou
surconsommation... état d'ébriété. Bien là, il y a un motif valable : la
personne, on soupçonne, parce qu'elle zigzague, je ne sais pas,
différents gestes... on soupçonne qu'elle est en train de conduire en état
d'ébriété, le motif est valable. Mais le fond de la chose, là, c'est
l'interception sans motif valable. La question que je vous pose : Est-ce qu'en ce moment on est en mesure
d'interpeler une personne sans motif valable, au Québec, en vertu de
l'article 636 du Code de la sécurité routière?
M.
Bonnardel : Là, présentement, si je ne me trompe pas, le
jugement ne le permet pas. Si je ne me trompe pas, là.
M.
Fontecilla : Bien, je vous pose la question, je... Est-ce que
les policiers, en d'autres mots, doivent toujours fournir...
M. Bonnardel : C'est ça, comme je
vous l'ai mentionné, les barrages...
M. Fontecilla : ...une raison
valable pour interpeler une personne?
M.
Bonnardel : C'est les interceptions pour les facultés affaiblies, les
barrages, comme je vous ai... comme je vous ai mentionné, sont permis
comme tels.
M. Fontecilla : Tout à fait.
M. Bonnardel : Mais il reste que, je
l'ai déjà dit publiquement puis je vous le répète, vous m'avez déjà posé la question, pour moi, 636 est un outil, M. le
député, immensément important dans le travail des policiers. Je pense que c'est
Pierre Brochet qui avait démontré des statistiques. Je vous dis, à la fin, M.
le député, très respectueusement, si, grâce à 636, on est capables de
sauver une vie parce que le pif de la policière ou du policier, de dire :
Je pense que ça mérite une vérification, que
ce soit le permis de conduire, les assurances, ou autres, puis qu'on
constate... qu'on constate une arme, peu importe, quelque chose, drogue
dans le véhicule...
Le Président (M.
Bachand) : ...
M.
Bonnardel : ... — ah!
c'est terminé — puis
qu'on sauve une vie, bien, on aura gagné.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup.
M. Fontecilla :
Je retiens le pif.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, pour
22 min 30 s.
Mme
Maccarone : Merci, M. le Président. Il y a plus de constables
spéciaux dans les palais de justice, cette année, c'est vraiment une
bonne nouvelle, on est contents de constater ça. Nous avons toutefois remarqué
une hausse de près de 430 000 $ en
contrats au privé, dans un an. Ça fait qu'on a les chiffres de l'année passée,
en comparaison avec les chiffres de cette année. Comment est-ce que le
ministre explique cette hausse en ce qui concerne les constables?
M. Bonnardel : Parce qu'il y a
des... Bien, premièrement, je me réjouis de voir que vous vous réjouissez.
Mme Maccarone : Prenez-le quand ça
existe, oui.
M. Bonnardel : Non, non, je le dis
très, très gentiment. Je l'avais annoncé avec mon collègue, mon collègue de la Justice, suite au cas d'un traducteur, si je
ne me trompe... oui, un traducteur, à Longueuil, qui avait été... qui avait
été attaqué...
Mme Maccarone : À Longueuil.
M.
Bonnardel : ...et que j'ai eu la chance de rencontrer par la
suite. Puis on lui avait... bien, on lui avait promis, on avait promis à tout
le monde qu'on allait faire... on allait mettre tous les efforts possibles pour
former. Si je me souviens, c'était près de 115 qu'on devait...
Une voix : ...
M.
Bonnardel : ...144,
qu'on devait former, puis on l'a fait.
Maintenant,
avant d'en arriver à ça, on n'avait pas eu le choix aussi pour répondre à des
besoins, je vais le dire, de protection, vis-à-vis nos cours, vis-à-vis
les salles de cours. Donc, il se pouvait que, dans une salle, ce soit un agent de
sécurité privé et il se pouvait que ce soit un agent de la paix comme tel.
Donc, on répartissait puis on essayait de convenir puis de répondre aux
différents besoins des rôles des différents palais, des différents palais de
justice, là, à chaque jour. Donc, je ne vous
cache pas que, pendant une période de temps, là, ça a été un travail
immensément fastidieux pour être capable de répondre, là, de répondre à
tout ça, là.
Mme Maccarone : Mais le but, c'est
d'engager, et former plus de constables spéciaux, puis éviter d'avoir recours à
des contrats privés. Parce que, là, c'est à la hausse, à presque
500 000 $.
M. Bonnardel : Non, non, je ne vous
le cache pas, les juges... le rôle, à chaque jour, des différents palais de
justice nous a amenés à devoir répondre, avec un calendrier précis, avec soit
des agences de sécurité privées soit nos agents comme tels. Puis aujourd'hui,
bien, je vous confirme, là, que tous les postes vacants, là, il en restait 15,
vont être comblés dans la cohorte du 30 avril... du 30 avril, bien,
qui se termine... du 30 avril 2025. Donc, oui, on n'a pas eu le choix, on
n'a pas eu le choix, pendant un certain laps de temps, de faire affaire avec
des partenaires, des partenaires privés.
Mme Maccarone : O.K. Le ministre l'a
évoqué, il s'est engagé à former 144 constables spéciaux au cours de l'année. Il y en a 81 qui se sont formés, 36
doivent finir leur formation d'une journée à l'autre, si on comprend bien
les chiffres. C'est un peu moins qui est prévu, c'est 117 au lieu de 144. Ce
qui me préoccupe, c'est que, le 81 qui a complété leur formation, six... leur
formation, six ont déjà démissionné. C'est quand même particulier. Est-ce que
le ministre est en mesure de nous expliquer pourquoi?
M.
Bonnardel : Non, là, c'est un peu trop précis comme question,
je n'ai pas la réponse. Peut-être que... Bien, j'ose une réponse, là,
peut-être que le travail n'était pas celui ou celui à... lequel la personne
s'attendait. Donc, ce n'est pas que c'est
normal, je dirais, là, mais, dans ce cas précis, c'est quand même un boulot pas
simple non plus, il y a une clientèle particulière, particulière dans
les différents palais de justice, donc...
Mme Maccarone : Un rôle très
important.
M. Bonnardel : Ça ne devait pas être
peut-être pour tout le monde, donc j'ose prétendre que c'est dû à ça.
Mme Maccarone : Oui, mais on a de la
chance de les avoir. Je ne sais pas s'ils sont ici, je ne les vois pas, là, mais on a de la chance de les avoir ici aussi, à
l'Assemblée nationale, on est chanceux de les avoir. Je sais qu'ils sont là.
Souvent, c'est la première personne qu'on voit, la journée, quand il fait très
noir, quand on rentre ici, à l'Assemblée et
souvent c'est la dernière personne qu'on voit quand on quitte. Mais c'est quand
même préoccupant parce qu'on sait tous, c'est un rôle très important.
Un autre élément qui est préoccupant, ce sont
les arrêts de travail et les démissions en ce qui concerne ces constables. Cette année, 35 constables ont démissionné;
l'an dernier, on avait 33 démissions. Il y a 373 constables au Québec. Là, on parle des édifices gouvernementaux
ainsi que les palais de justice. C'est 10 % de démissions, c'est beaucoup.
Est-ce que vous avez fait une enquête pour
comprendre pourquoi on a autant de démissions, tu sais, une entrevue de départ,
pour être mieux équipés quand on va engager du monde puis savoir c'est
quoi, les préoccupations sur le terrain?
M. Bonnardel :
Non, c'est ça, les raisons que je
peux vous donner... Bien, on m'informe, là, que ce soit... certaines
personnes qui n'aimaient pas être constables, bon, qui retournent à leur ancien
travail — c'est
un peu ce que je vous donnais comme réponse
tantôt, je n'étais pas trop loin; démission à la suite d'un congé de maladie
qu'on a eu; on a eu aussi un congé
sans solde, congé de maternité, nouvelle opportunité, changement de carrière,
difficulté pour la conciliation travail-famille,
absence de possibilité d'avancement à l'interne, pour certains. Donc, c'étaient
les réponses qu'on avait...
Une voix :
...
M.
Bonnardel :
Et les retraites, les retraites, qui sont parties prenantes aussi. Donc...
• (16 heures) •
Mme Maccarone :
Oui, mais un congé de maternité, ce n'est pas une démission, là, c'est un
arrêt de travail.
M.
Bonnardel : Non, mais il y en a qui prennent ce congé puis qui ne
reviennent pas, c'est ça que...
Mme
Maccarone : O.K., je comprends. Aussi, pour l'achat de matériel pour
les constables spéciaux, il y a un demi-million qui était investi cette année
pour les constables. Comme il y a eu plus de constables, est-ce que les sommes qui sont investies visent l'achat de
matériaux pour les nouveaux constables ou est-ce qu'il y a des sommes qui
sont prévues pour autres matériaux qui sont essentiels pour faire leur travail?
M.
Bonnardel : Bien, on ne compte pas les sommes. Si on ajoute 112, 140,
120 constables spéciaux, on va dépenser
les sommes conséquentes pour les habiller, pour les protéger. Donc, je n'ai pas
un budget x, en me disant : Bien, si je dépasse le budget, on
arrête ça à 80 ou 90. Non, non, on a un objectif qu'on a défini avec les
juges... bien, pas les juges, mais tout le
protocole de protection, là, des différents palais de justice. Donc, pour moi,
c'est sine qua non, il faut équiper ces personnes.
Mme
Maccarone : Puis dans l'équipement, les matériaux que vous avez
achetés, est-ce qu'il y a des radios? Est-ce
qu'il y a un contrat pour les radios, à l'intérieur de tout ça? Parce qu'on le
sait, c'est une difficulté, un problème qu'eux, ils ont évoqué depuis un
petit bout. Les constables spéciaux qui travaillent surtout dans nos palais de
justice ne sont pas en mesure de se communiquer entre nous d'un étage à
l'autre, quand un est dans le sous-sol, l'autre est au troisième étage. Ça fait partie des difficultés de sécurité, entre
autres, surtout quand on va déplacer les détenus. Alors, est-ce que ça,
ça fait partie des achats?
M.
Bonnardel : Je ne veux pas prétendre qu'ils ont tous la radio, mais je
vous dirais que c'est un outil immensément
important. Donc, je ne connais pas le protocole, dans les palais de justice, si
c'est un sur deux, ou un sur trois,
ou, peu importe, s'il y en a qui sortent, un qui doit l'avoir ou non, là, mais,
veux veux pas, la radio ou l'information qu'on a à partager suite à un
incident dans une salle...
Mme
Maccarone : Mais pouvez-vous nous dire si le contrat de radios a été
effectué, dernièrement, pour le remplacement des équipements qui sont désuets,
non fonctionnels?
M.
Bonnardel : Oui, on me confirme qu'il y a un rehaussement des
infrastructures de communication, là, mais je ne connais juste pas le protocole
comme tel.
Mme Maccarone :
Un rehaussement de combien?
M.
Bonnardel :
Je vais aller... parce que vous me titillez aussi, là, je suis curieux de
savoir combien de constables dans les palais sont équipés de la radio comme
telle.
Mme
Maccarone : O.K., oui, fonctionnelle, exactement, parce qu'ils ont des
radios, mais ce n'est pas tout fonctionnel. Autre chose qui a piqué notre
intérêt, M. le ministre, quand on regardait les cahiers, c'est les fax dans les
prisons. On marche encore aux fax dans les
prisons. Est-ce que vous le savez? Les recommandations du coroner au ministère
de la Sécurité publique, il y a un an, le 16 mai, c'était de peut-être
changer ce processus, de revoir le processus de transmission par télécopieur, mais on voit que c'est toujours là. Est-ce
qu'il y a toujours des fax dans les établissements de détention?
M.
Bonnardel : Il y en a encore. Tout m'indique qu'on en a encore
quelques-uns.
Mme
Maccarone : C'est 2025, M. le ministre. La CAQ a dit : On va
mettre fin aux fax.
M. Bonnardel : Oui. Non, on n'est
pas... Oui, on est en 2025, hein?
Mme
Maccarone : C'est une promesse rompue?
M. Bonnardel :
Non, non, mais, encore une fois,
vous me titillez fortement, là, avec les fax. On va aller vérifier.
Mme Maccarone :
J'aime ça, je titille le ministre.
M. Bonnardel :
Oui, je vais aller chercher
l'info, là. Non, mais je vais aller les chercher puis je vais les enlever,
les fax.
Mme Maccarone :
Oui, bien, j'ai hâte, j'ai hâte
de savoir la réponse. C'est noté qu'on va avoir une réponse puis un
suivi en ce qui concerne les fax dans le milieu carcéral.
Je veux... Je
souhaite aussi vous remercier, M. le ministre, vous pourrez le marquer dans
votre calendrier, pour le dossier des répartiteurs. Vous le savez, que je me
suis levée plusieurs fois, au salon bleu, au salon rouge, pour poser des questions à... pour parler de la
reclassification de leur catégorie de travail, et je sais que, dernièrement, ça
a été fait. Alors, souvent, les gens, ils se demandent ça sert à quoi,
les oppositions, mais ça apporte la voix, souvent, des personnes qui ont de la misère à être écoutées, ça fait que... mais je
voulais vous remercier parce que je sais que c'est un dossier qui est
clos, et je suis très contente pour eux, puis je pense qu'eux aussi sont
heureux d'avoir ce changement, probablement la SQ aussi parce que ça faisait
partie de leurs préoccupations.
Lutte
contre le terrorisme, M. le ministre. Est-ce que le ministre peut nous dire
s'il y a une augmentation des risques liés au terrorisme?
M.
Bonnardel : J'ai rencontré les services de renseignement canadiens
voilà quelques semaines. C'est mon rôle. C'est mon rôle aussi, avec la Sûreté
du Québec, de m'assurer que le renseignement qu'on pourrait obtenir entre le SCRS, la GRC, la Sûreté du Québec, des
partenaires américains ou autres, rien nous... bien, je veux dire, on n'est pas
à l'abri, mais, si vous me posez la question, là, présentement, à
4 h 05, vous me dites : Est-ce qu'il y a des dangers, est-ce
qu'il y a des possibilités...
Mme
Maccarone : Pas le danger, une augmentation.
M.
Bonnardel : Augmentation? Au Québec, non.
Mme
Maccarone : O.K., parce que les sommes ont diminué, quand même, des
investissements. Quand on a regardé les cahiers 2023‑2024, il y a eu une
baisse quand même assez importante avec 2024‑2025. Ça fait qu'on se questionnait pourquoi, parce que c'est
500 000 $ de moins pour la lutte contre le terrorisme, mais là vous
êtes en train de dire que c'est parce qu'on est moins inquiets, le
risque a diminué.
M. Bonnardel :
Bien, c'est un suivi... Si vous
me permettez une minute ou une minute à Mme Beausoleil, elle va
vous l'expliquer.
Mme
Maccarone : 30 secondes, Mme Beausoleil. Il me reste
seulement 12 minutes.
Mme Beausoleil
(Johanne) : Ça va être rapide. C'est parce que c'est le budget
réellement dépensé versus la projection. C'est tout simplement ça.
Mme
Maccarone : O.K., merci, c'est clair. Le suivi du rapport sur la Commission
spéciale sur l'exploitation sexuelle des
mineurs, il y a quand même la
recommandation n° 9 qui est non réalisée. Alors, je souhaitais
savoir pourquoi que vous avez laissé tomber cette recommandation.
M.
Bonnardel : Il va falloir que j'aille la chercher, la 9.
Mme Maccarone :
C'est la campagne de
sensibilisation spécifiquement aux portes d'entrée, sortie des aéroports, des
postes-frontière, s'adressant à tous les voyageurs, leur statut.
M.
Bonnardel : C'est encore en... Si je ne me trompe pas, c'était en négo
avec le fédéral. C'était le fédéral qui
était... qui devait être un partenaire avec nous là-dessus. Je ne veux pas me
tromper, là, je n'irai pas plus loin dans ma réponse, là, mais je pense
qu'on avait une fin de non-recevoir.
Mme
Maccarone : Ah oui?
M.
Bonnardel :
Je pense, parce que c'était pendant la pandémie, là, puis...
Mme Maccarone :
Mais, non réalisé, ça ne veut pas
dire que ce n'est pas sur votre radar. Vous avez l'intention de
poursuivre...
M.
Bonnardel : Bien,
écoutez...
Mme Maccarone :
Parce qu'en fait nous, on peut faire quelque chose ici, de notre côté.
M. Bonnardel : Pour le moment,
laissez-moi... laissez-moi attaquer ça...
Mme Maccarone : J'ai beaucoup de
patience. Je dois être vraiment patiente, mais...
M. Bonnardel : Bien, je vais aller
vous chercher précisément l'élément de réponse, là, je ne veux pas...
Mme Maccarone : O.K. Bien, pendant
que vous êtes en train de faire les recherches, je constate qu'on a vraiment une absence de stratégie nationale ici,
pour notre province, de lutte contre la traite des personnes au Québec. Est-ce
que vous constatez la même affaire?
M.
Bonnardel : Bien, écoutez, là, on a eu... Ça a été quand même
une discussion avec notre partenaire fédéral pour ce qui est de... quand
on parle de traverses illégales hors postes frontaliers. Il y a eu des cas,
malheureusement, malheureusement, qu'on a vus du côté de la Sûreté du Québec,
mais ce n'est pas une situation... Encore une fois, si vous voulez une réponse de monsieur... Mme Beausoleil ou
M. Dubé, ça me ferait plaisir qu'il puisse y répondre, mais, encore
une fois, on ne voit pas d'augmentation ou de...
Mme Maccarone : Bien, peut-être que vous ne voyez pas
d'augmentation, mais on ne voit pas nécessairement une diminution non
plus. Il y a plusieurs organismes qui se regroupent maintenant parce qu'on voit
que ça reste un fléau. Ça reste quand même
un enjeu pour nous. On n'a même pas une définition. Je ne sais pas si vous avez
une définition de c'est quoi, la traite de personnes, parce que ça aussi, ça
n'existe pas ici, pour nous. Ça fait
que c'est difficile à déterminer
un cas versus un autre, ça fait que... Est-ce qu'il y a une ouverture de
poursuivre avec ce type de mandat?
M. Bonnardel :
Bien, c'est certain, c'est certain, on ne laissera jamais tomber des situations
qui pourraient amener une traite. Donc, une
personne qui est... Tu sais, la définition
de «traite», vous... la vôtre peut
être aussi bonne que la mienne, là, on prend une personne et on la vend
pour x.
Mme Maccarone : Et c'est pour
ça qu'on a besoin de la législation.
M. Bonnardel : C'est ça qui est difficile à définir vis-à-vis
la... vis-à-vis la loi, mais, encore une fois, si vous le souhaitez,
une minute ou deux, là, une minute pour Mme Beausoleil, on peut peut-être...
Mme Maccarone : Bien, la
question est politique. La question n'est pas nécessairement technique, terrain.
M. Bonnardel : Non, mais, pour moi, c'est un combat. C'est un
combat qui est aussi important que l'exploitation sexuelle des mineurs.
Mme Maccarone : Oui, mais c'est
parce que, comme je dis puis je répète, on a vraiment une absence de stratégie nationale. On n'a pas de définition ici,
au Québec. Il y a de l'endettement forcé. On le sait, pour un fait, que ça
existe. Il y a des stratégies de contrôle
des proxénètes. Est-ce qu'on a des solutions qui sont déployées
actuellement pour le... protégeons de ces victimes?
M. Bonnardel : Bien, ce sera à étudier, ce sera à étudier dans
le futur pour pouvoir définir si on a besoin d'étendre encore plus
fortement ou de financer encore plus fortement ce cas précis comme vous l'avez
mentionné.
• (16 h 10) •
Mme Maccarone : Parfait. Bien,
c'est un sujet qui est important pour moi. Ça fait que j'ai l'intention de
revenir là-dessus. Ça fait que, si on a des suivis ou quelque chose que nous
pouvons faire, je serais très curieuse et très intéressée de poursuivre avec de
l'information.
Le projet de loi n° 66... Ça va faire cinq
ans depuis que le projet de loi n° 66 a été adopté. C'étaient tous des projets
urgents, c'était superimportant. On a poursuivi le... Tout a été arrêté ici, à
l'Assemblée, mais on voit qu'il y a plusieurs
projets de loi qui sont morts, pour jouer sur le terme, mais la morgue, à Montréal,
qui faisait partie du projet de loi n° 66, est-ce que ce projet est
mort? On est rendus où?
M. Bonnardel :
Non, ce projet n'est pas mort. C'est bon que vous me le... m'en parliez parce
que, justement, je lisais le dossier là-dessus... là-dessus hier, puis, par
coeur, grosso modo, il y a des investissements en termes de maintien d'actifs
qui vont être faits... qui sont faits puis qui vont être faits dans les
prochaines années, avant que la solution
soit établie définitivement, pour augmenter la capacité ou la reconstruction ou
non, donc, du nombre de places qui
sont prévues, à la hauteur de 258 dépouilles. Le coût estimé du projet, je
pense que vous l'avez, on parle de 100 millions de dollars. L'état
du projet est en planification pour le moment. Donc...
Mme Maccarone : Ça fait que c'est
toujours en planification?
M. Bonnardel :
C'est ça.
Mme Maccarone : Parce
que c'est ça, la réponse qu'on a eue
à notre question 229. Ça fait
que ce n'est pas réalisé, on
est en planification. Ça fait que les dépouilles sont toujours un peu partout
dans les salons?
M. Bonnardel : Non, on ne peut pas dire ça de cette manière, là.
Je suis allé visiter, quand même, la morgue, là.
Mme Maccarone :
Bien, nous aussi.
M. Bonnardel :
Vous aussi, là, c'est... bon, comme je vous l'ai dit, là, il y a un défi de
maintien d'actifs.
Mme Maccarone :
On travaille fort, M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, ça, je n'en doute pas. Il y a un déficit de
maintien... pas un déficit, il y a un défi de maintien d'actifs important pour la morgue. Il faut s'assurer,
là, de faire les réparations adéquates comme partout au Québec. Donc, on suit
le dossier de près, puis ça suit son cours.
Mme Maccarone :
O.K., sécurité incendie, le coroner recommande de nommer un commissaire
national aux incendies. Est-ce que le ministre a l'intention de poursuivre...
C'est quoi, votre avis sur ce sujet?
M. Bonnardel :
Non, on n'a pas l'intention de nommer un commissaire pour le moment, donc...
Mme Maccarone :
Pourquoi?
M. Bonnardel : Bien non, on n'a pas l'intention. Premièrement,
on a... suite aux décès malheureux, malheureux, l'année passée ou... oui, voilà
deux ans déjà, là, suite aux inondations, il y a des recommandations, sauvetage
nautique, qui sont applicables maintenant dans les différents corps de services
incendie sur le territoire québécois. Il y a une réforme aussi qui va être... La loi aussi doit être, un jour, revue.
Donc, on y travaille. Présentement, vous le savez, je pense, je vous
l'ai...
Mme Maccarone :
On va avoir un projet de loi qui va être déposé?
M. Bonnardel :
Non, bien, pas à court terme, mais, je vous l'ai dit, là, il y a un travail
aussi qui doit être fait pour l'attractivité du travail des pompiers, le nombre
de services de sécurité incendie au Québec, je l'ai déjà dit, qui, pour moi,
sont trop élevés. Je pense que les... pas je pense, les municipalités le savent
parce que je leur ai déjà mentionné, il faut qu'on soit capables de fusionner
certains corps ou certains services de sécurité incendie au Québec dans les prochains mois, les prochaines années,
c'est indéniable. On ne peut pas avoir au-dessus de 600 SSI au Québec
présentement, là, ça... Personnellement, ça ne tient pas la route.
Mme
Maccarone : Ça me désole de savoir qu'on ne va pas poursuivre avec
cette recommandation. Vous connaissez sans doute le nom de Marco Héroux. C'est
un pompier qui nous envoie énormément d'informations. Il est très préoccupé par rapport à la santé et
sécurité des pompiers, entre autres à Drummond, puis ça fait partie des enjeux
qu'il nous a envoyés, et j'étais contente de voir que c'était quelque chose qui
a été relevé par le commissaire... par le coroner
parce que je trouve que c'est quelque chose que nous pouvons au moins regarder.
J'entends le ministre, mais...
En
tout cas, j'ai plusieurs autres sujets, M. le ministre, à aborder avec vous. Il
me reste seulement quatre minutes. Vous avez évoqué, en 2023, que nous
allons poursuivre avec un projet de loi sur la cyberintimidation. Nous sommes
rendus où avec ça? Est-ce qu'on va avoir le plaisir d'être en commission
ensemble pour débattre d'un projet de loi?
M. Bonnardel :
Bien, ça, c'est... On y
travaille, on y travaille fortement. C'est toujours sur la planche, la planche
à dessin. Je l'ai déjà mentionné, la cyberintimidation, plusieurs personnes,
jeunes, moins jeunes, vivent... vivent, malheureusement,
cette intimidation. Qu'on ait 15 ans, qu'on ait 50 ans, qu'on ait
75 ans, sur les réseaux sociaux, on voit jusqu'à quel point ça peut
être... ça peut être difficile de... sur les réseaux, avec certains personnages
x...
Mme
Maccarone : Mais un projet de loi...
M. Bonnardel :
Bien oui, je vous l'ai mentionné,
on y travaille puis on a toujours l'intention de déposer un projet de
loi d'ici la fin du mandat.
Mme
Maccarone : Oui, mais, dans les renseignements particuliers du
ministère, question n° 2, on apprend qu'il y a un comité qui a été formé en 2022, sans
doute après votre déclaration dans les crédits de 2022‑2023,
pour échanger sur les éventuelles mesures législatives. Il y a eu
seulement une rencontre, le 19 juin 2023. Ça fait que vous dites que c'est une priorité puis c'est quelque chose qui
s'en vient, mais il y a eu seulement une rencontre, puis, depuis, rien, puis ça
va faire presque deux ans. Alors, est-ce que c'est vrai que nous devons
attendre après le dépôt d'un projet de loi?
M.
Bonnardel : On est... On est avancés. On a du travail de fait. Puis maintenant...
Mme Maccarone : Ça fait qu'il y a eu
d'autres rencontres depuis les cahiers?
M.
Bonnardel : Non, non, mais, je veux dire, moi, c'est mon équipe puis
moi-même qui suivent ce dossier. Donc, là-dessus, je peux vous dire qu'on n'a
pas abandonné ce combat.
Mme
Maccarone : Oui, mais, vous constatez comme moi, une seule rencontre
le 19 juin 2023, une seule rencontre...
M.
Bonnardel : Oui, mais ça, c'est nos équipes à l'interne qui
travaillent ça, Mme la députée.
Mme
Maccarone : Oui, je comprends. Je dois travailler ma patience, c'est
ça, encore une fois?
M.
Bonnardel : C'est une vertu.
Mme
Maccarone : Oui, une vertu que vous dites, vous-même, que vous ne
partagez pas.
M.
Bonnardel : Je ne suis pas patient moi non plus.
Mme Maccarone :
Voilà. M. le ministre, l'omerta
dans les prisons, je vous ai invité, lors des crédits provisoires, de
m'asseoir avec moi, sans votre équipe, avec tout le respect que j'ai pour vous
tous ici, sans votre équipe, de m'asseoir...
de s'asseoir avec un agent d'un milieu correctionnel, et moi si vous voulez,
pour jaser de la réalité de nos prisons, parce qu'ils ont peur de dénoncer, puis, on le sait pour un fait, on a
les preuves, quand ils dénoncent, quand ils sortent sur la place publique pour
dire juste un like à un post, bien, ils se font sanctionner, il y a des
pénalités qui suivent. Alors, est-ce
que vous acceptez d'avoir cette rencontre? On peut le planifier ici, en
l'enceinte de l'Assemblée, tranquilles, pour écouter vraiment la réalité
des agents correctionnels.
M.
Bonnardel : Bien, votre idée, Mme la députée, est très bonne. C'est
drôle parce qu'à chaque fois que je parle
des agents correctionnels je reçois des courriels, à chaque fois, puis je vous
ai déjà dit : Il n'y en a pas, d'omerta. Les gens peuvent s'exprimer, puis
la preuve de ça, c'est que les gens qui m'écrivent, ces agents qui m'écrivent,
bien, je lis leurs commentaires, puis on les
rencontre, ces personnes, on les rencontre, là. Vous n'êtes pas la seule, là,
moi, je suis intéressé de comprendre
ce qui se travaille sur le terrain, puis on est toujours dans un processus.
C'est cliché, l'amélioration continue,
là, mais c'est mon rôle de m'assurer que ces agents aient tous les éléments en
termes d'organisation de travail, de fierté de porter l'uniforme,
d'éléments technologiques qu'on va ajouter dans les prisons.
Mme Maccarone : Bien, si vous acceptez...
Je comprends que vous recevez des courriels. Moi, les messages que je
reçois ne sont peut-être pas aussi roses que les vôtres.
M. Bonnardel :
Bien, je ne vous dis pas... Bien, au contraire, non, attention, ce n'est
pas... on me lance...
Mme
Maccarone : Alors, je vais vous texter, puis on va établir une date,
mais on établit une date ensemble?
M.
Bonnardel : Ce n'est pas des fleurs que je reçois tout le temps, là.
Le
Président (M. Bachand) : Je cède
maintenant la parole au député de Chapleau, s'il vous plaît.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, bien heureux de
vous retrouver cet après-midi, retrouver également tous les collègues, le
ministre, l'ensemble de son équipe, collègues des oppositions, collègues de la
banquette gouvernementale.
Peut-être une petite
confidence pour vous, entre vous et moi, M. le Président. Je suis bien heureux
de pouvoir revenir faire des crédits et un peu de commissions. Avec le rôle que
j'ai en tant que leader adjoint du gouvernement, je fais plus de salon rouge, et les commissions, bien, ça me manquait un
petit peu. Donc, bien heureux d'être ici, là, avec vous et l'ensemble
des équipes.
On l'a effleuré tout
à l'heure, puis j'aimerais peut-être y revenir, là, pour cet après-midi, en
terminant ce bloc, sur le Bureau des enquêtes indépendantes. Je vais vouloir
pouvoir m'entretenir avec Mme Brigitte Bishop tout à l'heure, là. Donc,
comme vous le savez, M. le Président, le 16 avril dernier, le Conseil des
ministres a procédé à la nomination d'une nouvelle directrice du Bureau des
enquêtes indépendantes. Donc, bravo pour votre nomination, madame. On le sait, là, l'organisme a eu des défis
qui lui sont propres, notamment en matière de perception. Certaines
personnes ont soulevé des questions par rapport à l'indépendance puis le
sentiment de confiance du public et des policiers face à ce bureau d'enquête.
C'est vraiment tous
des éléments, là, que la nouvelle dirigeante... que vous allez devoir, là,
garder en tête lorsque vous allez, là, évidemment, prendre la direction du
bureau. Le choix du gouvernement s'est justement arrêté sur Mme Brigitte Bishop, qui était l'ancienne inspectrice générale
de la ville de Montréal puis une ancienne procureure aux poursuites
criminelles et pénales. Et donc, assurément, Mme Bishop a un C.V., là,
très intéressant pour ce poste. Puis ma
première question, c'est justement de savoir... l'entendre sur sa vision du BEI
en lien, justement, avec l'expérience passée qu'elle a, que vous avez,
là, si vous me permettez.
Mme Bishop (Brigitte) : Bien, merci
beaucoup.
M.
Lévesque (Chapleau) : Je vous en prie.
Mme Bishop
(Brigitte) : Bien, premièrement, c'est ça, au niveau de ma vision, on
en a parlé tantôt, même les oppositions en ont parlé, qu'il y avait un enjeu de
perception du bureau, donc, au départ, pour moi, ça va être de vraiment maintenir puis renforcer la confiance du
public envers les institutions policières. Ça, c'est fondamental, c'est
un pilier, le bureau. Le Bureau des enquêtes indépendantes, c'est leur but. Le
but, c'est non seulement de faire la lumière, mais c'est de donner l'heure
juste. Les gens, ce qu'ils veulent, c'est l'heure juste. Quand un événement malheureux arrive, que ce soit le décès d'une
personne ou des blessures graves suite à une action policière, les gens veulent
savoir qu'est-ce qui s'est passé pour vrai, et, ça, moi, ça, je peux vous dire
que c'est ce qu'on va faire.
• (16 h 20) •
Mon parcours m'a
toujours amenée vers ça. Je suis une procureure de la Couronne. J'ai été
procureure pendant, disons, un peu moins de 30 ans, là. Je ne veux pas me
vieillir non plus, mais je ne veux pas me rajeunir. Mais j'ai eu à prendre des décisions fondamentales. Les dossiers dans
lesquels j'ai occupé... J'ai eu une carrière vraiment extraordinaire et
j'ai pu... À chaque fois qu'il y avait des crises sociales, j'étais un
procureur qui était en avant.
Donc, j'étais dans
l'équipe spéciale de lutte contre les stupéfiants dans les années 90,
quand on a eu tous nos problèmes
d'importation. J'ai ensuite été dans les premières nommées dans l'équipe de
lutte contre les motards criminalisés dans
la guerre des motards. Donc, j'ai fait tous ces dossiers-là. J'ai été... Dans
le printemps 2001, j'étais dans le comité qui ont bâti le Centre judiciaire Gouin. Donc, j'ai
beaucoup travaillé, comme procureure, à maintenir et à restaurer parfois
la confiance du public dans les institutions. Donc, j'ai toujours fait ça.
Parallèlement à ça,
j'ai aussi, à force de dossiers, à force de rencontres, à force de
persévérance... j'ai su gagner la confiance
également des policiers. Ça, je trouve ça important, parce qu'on parle beaucoup
de la confiance du public, puis c'est majeur, mais les policiers, pour
moi, c'est important aussi. Un policier qui va sur une intervention, il a une fraction de seconde, il est dans le feu
de l'action, il faut qu'il prenne une décision, cette décision-là, c'est pour
nous protéger et se protéger aussi, mais nous protéger. Quand il y a une
personne en détresse, le but c'est d'assurer la sécurité du public. Donc, ce policier-là prend une décision. Cette
décision-là, s'il n'a pas confiance en un bureau comme le mien, s'il
pense qu'on ne lui donnera pas l'heure juste, s'il pense qu'il va être jugé
avant de façon arbitraire, ça peut être un
risque et pour nous, et pour lui, et ça, pour moi, c'est aussi fondamental. Ça
fait que la confiance à aller chercher, pour moi, elle est des deux
côtés. Donc, ça, c'est dans mes objectifs.
On parlait de la
perception. Bien, c'est sûr qu'au niveau des perceptions, ce que je veux
changer, et d'ailleurs on a eu une question tantôt là-dessus, c'est les fameux
dossiers, quand le BEI... Le BEI a l'obligation de déposer ses dossiers au
DPCP. La perception que les gens ont, c'est : lorsqu'un dossier est
déposé, c'est une dénonciation, c'est une
demande d'intenter. C'est comme ça qu'on fonctionne. J'ai des policiers autour
de moi, là, un dossier déposé au DPCP, c'est pour que le DPCP, le
procureur évalue la preuve pour déposer des accusations. Ce n'est pas le cas
quand le BEI dépose un dossier.
Donc, quand un
dossier est fermé, ce n'est pas un échec, c'est parce qu'il n'y avait pas
matière à accusation. Mais donc, moi, ce que
je veux faire, puis ce que j'ai proposé, puis ce que je propose, c'est... et
j'ai rencontré mon équipe lundi, je
suis arrivée en poste lundi, mais je les ai déjà embarqués, là, bien, ils sont
déjà embarqués, bien, c'est qu'il va falloir pousser là-dessus. C'est
que, là, les gens ont l'impression que ça finit là, puis on fait juste ouvrir
des dossiers, on les ferme, puis c'est tout. On va pousser... Je veux exploiter
un article dans notre loi, qui est l'article 89.26, qui est le pouvoir de recommandation. Donc, à un certain
moment, lorsqu'un dossier n'est pas autorisé par le DPCP, bien, il y a peut-être des bonnes pratiques à en tirer, il y a
peut-être quelque chose à aller voir. Qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi? Qu'est-ce
qu'on aurait pu faire de mieux? Pourquoi est-ce qu'on a dû intervenir? Et ça,
ce serait, je pense, une façon d'optimiser notre travail aussi.
Ces
recommandations-là, bien, on les rendra, on fera... on agira, on va établir un
système, ce qui m'amène à vous parler
de mon expérience d'inspectrice générale. J'ai abusé du pouvoir de
recommandation comme inspectrice générale à la ville de Montréal. Je
faisais des rapports publics. Une fois que ma preuve est colligée, pour moi,
l'indépendance de mon bureau n'est pas en
jeu, et, à ce moment-là, j'allais rencontrer les directions, les gens
concernés, et leur parler de recommandations.
Moi, les recommandations que j'ai faites, je ne fais pas des recommandations
pour le plaisir. Je veux qu'elles soient faisables, efficientes et
efficaces.
Donc, suite à ça, je
publiais des recommandations, mais qui dit recommandations dit reddition de
comptes. Donc, tantôt, je vous entendais,
depuis ce matin, quand on parlait des qualifications policières, ou du
profilage, ou des choses comme ça, si
ça arrivait qu'on constatait des choses comme ça, on pourrait faire, par
exemple, une recommandation d'insister davantage sur une certaine...
dans la formation sur le profilage, sur certains éléments pour que les gens... parce qu'on constate que c'est peut-être ça qui
est un... qui demande un petit ajustement auprès des policiers. Donc, c'est
vraiment là-dedans que je... C'est vers ça que je veux aller. Puis, comme je
vous dis, je veux vraiment planter le clou qu'on va donner l'heure juste. On
est là pour ça.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, bien, je prendrais peut-être la balle au bond, M. le
Président, si vous me permettez, là, justement, sur les policiers. Vous savez,
là, qu'ils font un travail extrêmement difficile puis surtout très important
pour nos communautés. Souvent, ils sont appelés à réagir à des situations qui,
vraiment, sortent sorte de l'ordinaire et pour lesquelles ils doivent prendre
des décisions rapidement, extrêmement rapidement, là.
Puis peut-être vous
en avez parlé, vous l'avez effleuré, en fait, votre vision, au sens large, du
travail policier, mais également comment
faire en sorte qu'il y ait davantage de confiance du public envers les
policiers, peut-être... Par expérience, moi, tout
récemment, je suis allé dans ma circonscription. Nous avions une activité au
centre... au centre jeunesse, au centre avec
les jeunes qui viennent le soir après l'école, puis les policiers sont venus
nous voir, et, justement, il y a eu
une belle interaction, donc, pour aider les jeunes, et ainsi de suite, puis
peut-être qu'on pourrait laisser madame aller avec sa vision.
Mme Bishop
(Brigitte) : Merci beaucoup. Bien, c'est ça, ça, au niveau de la
confiance du public, ça va aller beaucoup avec aussi la visibilité du bureau.
Et je veux qu'on parle d'un plan... d'un plan de communication, mais la
communication, je ne veux pas juste aller sur le site Internet. Je vous regarde
parce qu'on en a parlé, mais ce que je voudrais faire, moi, c'est aller voir
les autres ministères, puis il faut que le BEI soit connu des gens qui
pourraient bénéficier ou qui pourraient être dans des situations où ils
auraient affaire à notre bureau.
Donc, j'aimerais cogner
la porte à différentes... On a déjà présentement un agent de liaison pour les
affaires... pour les Premières Nations et
les Innus. Donc, à ce moment-là, ça, c'est déjà... On est déjà en... Écoutez,
ça roule, parce que la personne a été
nommée en décembre, hier, on avait une rencontre avec la sénatrice Audette pour
justement voir comment travailler davantage, là, dans les... avec les
Premières Nations. On a ça.
Par contre, au niveau
de la population en général, moi, je pense que la meilleure voie est la voie la
plus économique, parce qu'il faut quand même être responsable, c'est d'aller
voir les ministères. Donc, j'aimerais aller... aller me chercher des
partenariats avec les ministères, que ce soit Immigration, que ce soit la
Santé. La Santé, on a des cas où...
Justement, on a des cas de santé mentale, bien, peut-être aller faire des
partenariats avec eux pour leur expliquer ce qu'on fait puis peut-être
avoir un canal de communication un peu plus efficient.
Donc, ça, c'est
l'exemple de communication que je voudrais faire pour aller chercher la
population. Vous avez parlé de centres jeunesse. Bien, on a malheureusement
des... deux jeunes qui ont perdu la... un jeune qui a perdu la vie, un qui a été blessé, bien, peut-être,
justement, aller les voir puis expliquer le BEI pour que les gens aient
confiance en nous, puis, comme je
vous dis, c'est fondamental. Le BEI, c'est la pierre angulaire de la confiance
du public envers les institutions policières, selon moi.
M. Lévesque
(Chapleau) : M. le Président, peut-être m'indiquer sur... le temps qui
nous reste.
Le
Président (M. Bachand) : Une minute.
M. Lévesque
(Chapleau) : Une minute? Eh mon Dieu! Bien, d'abord... bien, deux
questions en une, là, disons, assez
rapidement, pour un petit 30 secondes, d'abord, la transition, si ça se
passe bien, là, au BEI pour vous, puis également le moral des troupes.
Lorsqu'on prend une nouvelle organisation en main, parfois, les troupes... les
ajustements qu'il y a à faire, il y a à avoir. Comment vous percevez, là,
l'ensemble de l'oeuvre, pour un petit 30 secondes?
Mme Bishop
(Brigitte) : Bien, oui, 30 secondes, bien, écoutez, au niveau de
la mobilisation, je peux vous dire que je
suis agréablement surprise. C'est des gens qui sont professionnels, qui sont
vraiment engagés, dédiés. Je les ai
rencontrés. J'ai commencé lundi, là, ça fait que j'ai rencontré tout le monde à
date et je leur ai dit qu'on allait faire... justement, comme je vous
dis, ce que je vous explique, comme plan d'action, ils le savent. J'ai... Je
reçois des tonnes d'idées, des tonnes... Ils
sont engagés, ces gens-là, ils veulent aller plus loin, ils veulent... ce
qu'ils veulent, c'est vraiment, comme
je vous dis, donner l'heure juste. Ils veulent que ce soit clair. Le p.l. n° 14 nous a donné... a cristallisé un peu le pouvoir du BEI en disant que notre but, c'était de
mettre la lumière sur les enquêtes, et, ça, on l'enfonce, ce clou-là, puis c'est
ça qu'ils veulent faire.
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Mme Bishop
(Brigitte) : Ça fait que c'est une équipe vraiment extraordinaire.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup.
Adoption des crédits
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Le temps alloué à l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Sécurité publique étant presque écoulé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Est-ce
que le programme 1, intitulé Direction et administration, est adopté? Sur
division, adopté sur division.
Le programme 2,
intitulé Services de la Sûreté du Québec, est-il adopté? Adopté sur division.
Est-ce que le
programme 3, intitulé Gestion du système correctionnel, est adopté? Adopté
sur division.
Le programme 4,
intitulé Affaires policières, est-il adopté? Adopté sur division.
Le programme 5,
Expertise scientifique et médicolégale, est-il adopté? Adopté sur division.
Le programme 6,
intitulé Encadrement et surveillance, est-il adopté? Adopté sur division.
Le programme 7,
intitulé Sécurité civile et sécurité incendie, est-il adopté? Adopté sur division.
Et
finalement l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité publique
pour l'exercice financier 2025‑2026 est-il adopté? Adopté sur
division.
Documents
déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mardi 6 mai à
9 h 45, où elle va entreprendre l'étude du volet Affaires autochtones
des crédits budgétaires du portefeuille Conseil exécutif. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 16 h 29)