Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 7 mai 2025
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Vol. 47 N° 115
Étude des crédits budgétaires du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, volet Relations internationales et Francophonie
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Biron, Martine
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Biron, Martine
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Morin, André Albert
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Bachand, André
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Lemieux, Louis
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Bachand, André
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Biron, Martine
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Morin, André Albert
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Paradis, Pascal
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Morin, André Albert
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Bachand, André
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Biron, Martine
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Haytayan, Céline
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
des institutions ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Relations internationales et Francophonie des crédits budgétaires
du portefeuille Relations internationales et Francophonie pour l'exercice
financier 2025‑2026. Une enveloppe de 1 h 15 min a été
allouée pour l'étude de ces crédits.
Avant de débuter, M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. <Mme Massé...
Le Président (M.
Bachand) :
...y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui,
M. le Président. >Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques) est remplacée
par M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne).
Relations internationales et Francophonie
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Comme vous
savez, on procède à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de
ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué.
Discussion générale
Alors, on débute maintenant avec le député
de l'Acadie pour un premier bloc de 15 min 7 s. M. le député, s'il
vous plaît.
M. Morin : Bonjour, M. le
Président. Merci. Alors, Mme la ministre, bonjour. Bonjour à tous les collègues
qui vous accompagnent et qui sont ici avec vous ce matin. Je tiens à saluer
également les collègues de la banquette gouvernementale, bonjour, ainsi que le
collègue de la deuxième opposition.
Alors, sans plus tarder, débutons ces
crédits en relations internationales. Mme la ministre, vous connaissez la
situation, bien sûr. Je pense que notre relation... on peut affirmer que notre
relation avec les États-Unis d'Amérique ne sera plus jamais la même. Ça a un
impact sur les entreprises, ça a un impact sur notre capacité, évidemment,
notre économie. J'ai rappelé à plusieurs reprises qu'il est important de
diversifier les marchés pour l'économie du Québec, et donc, moi, je m'attendais
à ce qu'au budget il y ait une augmentation de votre budget. Mais, quand on
regarde le budget des dépenses, volume 1, la Stratégie de gestion des dépenses,
on note, à la page B.16, que votre budget du ministère des Relations
internationales et de la Francophonie diminue de 7,2 millions.
On dit que cette variation s'explique
principalement par la fin de mesures de budgets antérieurs. Est-ce que vous
pouvez nous en dire plus? Et comment vous allez faire pour être en mesure de
bien représenter le Québec à l'étranger alors que votre budget diminue?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
• (11 h 30) •
Mme Biron : Oui, bonjour.
D'abord, M. le député de l'Acadie, vous allez me donner une petite minute pour
que je puisse saluer tous les gens. Je suis bien ravie de vous retrouver à
nouveau pour les crédits des Relations internationales. J'en profite aussi pour
saluer le collègue de la deuxième opposition, le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
bonjour. Et aussi, je suis bien entourée par mes collègues le député de
Saint-Jean, le député de Vanier-Les Rivières, la députée de Laval-des-Rapides,
la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré et la députée de Vimont. Merci
beaucoup d'être là et de nous supporter dans cet exercice qui est quand même
important, où on peut rendre des comptes. C'est rare, en relations
internationales, qu'on a cette possibilité de pouvoir expliquer ce qu'on fait
sur le terrain.
J'en profite également pour remercier les
gens de mon cabinet, mais aussi les gens du ministère des Relations
internationales. Pour eux aussi, c'est un exercice complexe, laborieux. À voir
la grosseur de nos cahiers, des questions que vous avez posées, les partis
d'opposition, on voit que les équipes du ministère des Relations
internationales ont mis énormément d'efforts et je dirais même de passion dans
cet exercice-là parce que je travaille avec une équipe dédiée.
Maintenant, M. le député de l'Acadie, je
vais vous référer, en fait, à la page B.16 du... B.15, pardon, du budget
du Québec, et vous verrez que non seulement notre budget ne diminue pas, mais
qu'on a considéré largement la situation actuelle de la géopolitique dans le
monde. Notre budget, en fait, nous... une somme de 6 millions de
dollars a été prévue, un fonds de... au Fonds de suppléance afin de tenir
compte, justement, des mesures annoncées. Alors, notre budget se retrouve à peu
près stable à celui de l'année dernière. Et, à la page B.16, c'est bien
expliqué, là, c'est 6 millions dans le budget de cette année, l'année
prochaine et jusqu'en 2030, si bien qu'on se retrouve avec une somme
supplémentaire pour faire face à tous ces enjeux difficiles et complexes que la
géopolitique actuelle nous impose. Et c'est une somme, finalement, supplémentaire
de 30 millions de dollars.
Alors, notre budget est complètement en
phase avec d'abord nos demandes, mais plus que ça, avec la situation politique
actuelle et économique, mais aussi, il est à peu près stable avec ce que nous
avions l'année dernière.
M. Morin : Donc, ce qu'on
retrouve au volume 1 du Budget des dépenses, aux Renseignements
supplémentaires, à B.16, quand le gouvernement écrit que votre budget diminue
de 7,2 millions, donc il ne diminue pas, il augmente.
Mme Biron : Vous êtes à la
page B.16 du budget ou du...
M. Morin : Oui, B.16, volume
1, Budget de dépenses, Pour un Québec fort, Stratégie de <gestion
des dépenses...
>
11 h 30 (version révisée)
<19253
M.
Morin :
...budget de dépenses, Pour un Québec fort, Stratégie
de >
gestion des dépenses, dans les renseignements
supplémentaires. Moi, ça me dit ici : Le budget du ministre des Relations...
du ministère des Relations internationales diminue de 7,2 millions. C'est
dans ce document-ci.
Mme Biron : Bien, bon, oui,
vous êtes dans le document des crédits. Alors, oui, là, je n'ai pas la page
exacte parce que j'étais dans le budget…
M. Morin : B.16, la page.
Mme Biron : …mais, regardez,
le budget de base est de 128 millions de dollars, mais nous avons
reconduit une somme de 6 millions de dollars par année pour... jusqu'en
2030, si bien que le budget global du MRI pour cette année est de 144,2...
134,2 millions, si bien que c'est à peu près stable… à ce que nous avions
l'année dernière. Je vous dirais que c'est une diminution d'à peine 1 %
par rapport à l'année dernière, une diminution de 1,5 million de dollars.
Alors, je pense que nous sommes équipés pour pouvoir poursuivre.
Ce qui était très important, pour moi et
pour mes équipes, c'était de protéger le travail sur le terrain, et nous avons
34 bureaux dans 19 pays du monde, et nous envisageons, cette année, d'ouvrir
un bureau supplémentaire en Europe, si bien que nous aurons, et tout est
budgété, une vingtaine... 35 bureaux dans 20 pays du monde.
M. Morin : Mais vous admettez
avec moi, Mme la ministre, que c'est une diminution.
Mme Biron : Bien, on est dans
la marge d'erreur, M. le député de l'Acadie. Honnêtement, là, quand on est à
plus ou moins 1 %, je pense que c'est... J'appellerais ça une
diminution... J'appellerais ça un budget stable.
M. Morin : D'accord. Alors, bon,
moi, je vais plutôt parler d'une diminution, puis, si je vous ai bien entendue,
si j'ai bien entendu votre réponse, c'est ce que vous avez également indiqué.
Je vous remercie.
Maintenant, autre question. Dans le volume 2,
Budget de dépenses, Plans annuels de gestion des dépenses des ministères et
organismes, ce document, il est écrit, à la page 246, pour votre
ministère, avec la présentation du portefeuille : Attirer les talents dont
le Québec a besoin.
Votre ministère va intensifier son action,
c'est écrit, pour attirer des travailleurs étrangers afin de répondre aux
besoins spécifiques de l'économie québécoise. Il en fera de même auprès des
étudiants internationaux qui contribuent à la vitalité des villes, des régions
et des établissements d'enseignement.
Pourtant, Mme la ministre, votre collègue
le premier ministre crie sur tous les toits qu'il y a trop d'immigrants, ça
nuit au Québec, et qu'en plus le ministre de l'Immigration réduit les seuils
autant pour les travailleurs que pour les étudiants. Est-ce que vous vous
parlez au Conseil des ministres? Comment vous expliquez que vous, dans les
documents, c'est la mission de votre ministère, alors que d'autres ministères,
dont le premier ministre, disent exactement le contraire?
Mme Biron : Merci, M. l'Acadie.
Je pense que, dans le spécifique, ce serait intéressant pour vous de participer
aux crédits du ministre de l'Immigration, qui pourra vous expliquer dans le
détail ce qu'il fait. Actuellement, dans le réseau…
M. Morin : Bien, ça a été
fait, M. le Président, parce que je suis le porte-parole en matière d'immigration,
donc, et puis j'ai siégé aussi dans le projet de loi n° 74,
Mme la ministre. Donc, pour lui, c'est clair. Je lui ai posé un paquet de
questions là-dessus puis je suis en contact aussi avec les entreprises sur le
terrain. Donc, comment vous expliquez cette incohérence?
Mme Biron : Il n'y a aucune
incohérence dans le travail. Les délégations, nous avons environ 300 personnes
qui travaillent à l'étranger et à peu près l'équivalent au siège. Pour le
dossier d'immigration, ce sont... c'est le ministère de l'Immigration qui
déploie des ressources à l'étranger. Pour l'ensemble des portefeuilles et des
secteurs dans lesquels nous évoluons, c'est le MRI qui embauche ses employés.
Alors, l'immigration est une portion du travail de ce qui se fait à l'étranger.
Nous travaillons d'abord et avant tout à l'économie.
Le premier ministre, rappelez-vous, quand
il a formé son Conseil des ministres, en 2022, il avait deux grandes priorités,
d'abord, enrichir le Québec, et, deuxièmement, consolider et faire rayonner la
langue française. Chacun des ministres, dans son portefeuille, est parti avec
ces deux grandes priorités, et aux Relations internationales, c'est ce que nous
faisons, d'abord, en priorité, mettre en lien les entreprises du Québec à l'étranger,
et s'assurer d'augmenter nos exportations à l'étranger, et aussi, au niveau
culturel, travailler sur le rayonnement de la langue française et de sa
culture.
Pour ce qui est de l'immigration, c'est un
des aspects, mais <ce n'est...
Mme Biron :
...des
aspects, mais >ce n'est pas l'aspect… la priorité des relations
internationales à ce moment-ci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci, M. le
Président. Alors, Mme la ministre, vous... je suis certain que vous allez être
d'accord avec moi pour dire qu'il est important de bien gérer des fonds publics
et qu'il faut une rigueur budgétaire. J'ai quelques questions pour vous,
particulièrement en ce qui a trait au paiement de cartes de crédit dans votre
ministère. Par le biais de la loi sur l'accès à l'information, on a obtenu des
informations particulièrement de bureaux de votre ministère aux États-Unis, et
je pense, entre autres, aux bureaux à Boston et à Chicago. Donc, les cartes de
crédit de l'État ont été payées tellement en retard qu'évidemment vous avez dû
payer des frais d'intérêts, mais ce n'est pas... tout l'argent de l'État, c'est
important, ça doit être bien géré.
Alors, je vous donne quelques exemples. À
Boston, en retard, en décembre 2024, 117 $ de frais d'intérêts, toujours
en 2024, en mai, 144 $ de frais d'intérêts. En fait, pour le bureau de
Boston, c'est 662,66 $ que vous avez dû payer en frais d'intérêts parce
que les paiements n'étaient pas faits à temps. Mais, quand vous regardez le
bureau de Chicago, là, les retards et les frais d'intérêts sont plus élevés.
Vous avez, par exemple, en septembre 2024, 1 040 $ de frais d'intérêts
pour paiement en retard; vous avez, en août, 1 010,50 $, en mai, 1 261,50 $
de frais d'intérêts payés en trop, pour un total de 6 602 $. Et,
quand vous regardez après d'autres bureaux, notamment celui de New York, vous
avez payé, en septembre, 524 $ de frais d'intérêts en trop, en mars,
620 $. C'est la même chose pour Los Angeles, 988 $ et 931 $.
Donc, autant… Quand on additionne ça, là, ça
fait des milliers de dollars. Alors, j'aimerais savoir, d'abord, si vous êtes
au courant, deuxièmement, quelles sont les mesures que vous allez prendre pour
corriger la situation, parce qu'à mon avis les Québécois et les Québécoises n'ont
pas à payer ces frais-là, puis on parle de milliers de dollars. Puis je pense
que, pour l'État, chaque dollar est important.
• (11 h 40) •
Mme Biron : Vous avez raison,
M. le député de l'Acadie, les fonds publics, c'est important, et on a une
responsabilité de s'assurer qu'ils soient bien dépensés. Le cas spécifique qui
a été porté à mon attention est le cas de Chicago. C'est un cas… Puis j'y vais
de mémoire, parce que vous me rapportez quelque chose qui date de plus d'un an,
et c'était le cas d'un employé qui n'était plus à l'emploi du MRI, et on a eu
de la difficulté à récupérer la carte de crédit.
Alors, il y a des mécanismes qui ont été
mis en place à la suite de ce cas-là spécifique, et je m'assure que ça n'arrive
plus jamais. Et, quand j'ai rencontré mes chefs de poste en octobre dernier,
nous avons émis des directives très spécifiques, et chacun des chefs de poste à
l'étranger, dans chacune des représentations, dans chacun des 34 bureaux du
Québec à l'étranger, et je sors également du secteur des États-Unis, ont été
informés que ces mécanismes devaient être mis en place et que cette
situation-là ne devait pas se reproduire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Alors, M. le
Président, donc, vous nous dites qu'en plus c'était un employé qui n'était plus
à l'emploi, donc, qui avait gardé sa carte de crédit de l'État et il l'utilisait?
Mme Biron : Je n'ai pas le
fin détail. On pourra toujours vous le donner.
M. Morin : Oui, s'il vous
plaît, M. le Président.
Mme Biron : Là, maintenant, j'y
vais de mémoire, là, sur cette question-là, mais, comme je… parce que je pense
que c'était dans... ça fait au-dessus d'un an, là, cet épisode-là. Alors, c'est
certain que j'ai été profondément... J'aimerais préciser quand même une chose.
M. Morin : Oui, mais mon
temps file.
Mme Biron : Les journalistes
fouillent beaucoup sur les dépenses des Relations internationales, et ils le
font, et ils doivent le faire. Et, quand je suis arrivée en fonction, une des
choses que j'ai faites, c'est de m'assurer que l'information soit complète et
donnée. Je tiens à une <transparence à...
Mme Biron :
...à une
>transparence à l'ensemble du territoire, mais on a quand même
34 bureaux sur le territoire.Il y a une gestion à faire et il y a
des mécanismes et des directives qui sont mis en place.
M. Morin : Alors, M. le
Président, j'ai d'autres questions dans la même ligne.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, oui.
M. Morin : Moi, M. le
Président, j'espère que la ministre va être capable de transmettre à la
commission toutes les informations suite à ce qui a été fait, parce que, là, en
plus, on apprend ce matin que c'est un employé qui n'était plus à l'emploi de
l'État et qui a continué. Puis là on ne parle pas de 0,50 $ ou 2 $,
3 $, on parle de milliers de dollars. Quand vous dites que vous avez
corrigé la situation, Mme la ministre, je vous ferai remarquer qu'en...
Mme Biron : La personne
n'avait pas sa carte de crédit, là, je veux dire, on parle... Vous me parlez
d'intérêts, là.
M. Morin : Bien oui, mais
c'est parce qu'il ne l'a pas payée. Ils ont... Vous avez payé des intérêts
parce que, dans plusieurs mois, le solde n'a pas été payé. Et là vous me dites
que la personne n'était plus à l'emploi de l'État. Donc, il avait sa carte de
crédit puis il continuait à facturer l'État. Vous comprendrez que ça m'inquiète
au plus haut point. Donc là, je comprends que vous ne pouvez pas répondre à
toutes les questions, mais...
Mme Biron : Bien non, il ne
continuait pas... Il ne continuait pas à facturer l'État.
M. Morin : Et récemment, là,
21 février 2025, il y en a eu un autre pour 977 $, Mme la ministre.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, on s'attend
d'avoir l'information adressée à la commission. Merci beaucoup, M. le député de
l'Acadie. M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne pour 15 min 7 s,
s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Bonjour, Mme la ministre. Bonjour aux collègues. Bonjour à ceux
qui nous accompagnent aujourd'hui.
Mme la ministre, dans un article du
15 août dernier, Radio-Canada nous apprenait que l'armée israélienne
pourrait recevoir des munitions fabriquées au Québec. En effet, le contrat en
question, dont la valeur est estimée à 61,1 millions de dollars
américains, prévoit notamment la livraison à Israël de 50 000 obus de
mortier fabriqués par la société Général Dynamics, qui a son siège social et
son usine de munitions à Repentigny au Québec. La livraison de matériel est
prévue pour l'année 2026, selon les documents de l'administration américaine.
Depuis cette date, la cour internationale pénale a lancé des mandats d'arrêt
contre le président israélien et son ex-ministre de la Défense pour crimes de
guerre et crimes contre l'humanité. Le bilan, à ce jour, à Gaza, c'est 53 000 morts
et des milliers et des milliers de déplacés. C'est une catastrophe humanitaire
qui s'empire à tous les jours.
Alors, ma question à Mme la ministre :
En tant que ministre des Relations internationales du Québec, est-ce que ça
vous inquiète qu'on construise des armes au Québec qui vont servir à continuer
des exactions commises par un régime sous mandat d'arrêt de la cour
internationale pénale?
Mme Biron : Merci beaucoup,
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, pour cette question-là. Je pense qu'il
n'y a qu'une seule entreprise au Québec qui fait des munitions, mais le Québec
n'a pas le contrôle et le pouvoir de vendre des munitions, des bombes ou quoi
que ce soit de létal dans le monde entier, et ce qui se passe à Gaza me
préoccupe beaucoup. Je pense qu'il n'y a qu'un seul endroit où on peut se
placer, et c'est du côté des civils, et le bien-être des civils me préoccupe
autant à Gaza que pour les familles qui ont été éplorées et qui ont perdu des
proches dès le début de cette guerre terrible. Je pense que nous avons
travaillé, vous et moi, d'ailleurs, ensemble pour avoir une position commune
pour que l'Assemblée nationale parle d'une seule voix.
Et, pour revenir à la question de la
défense, il est hors de question que le Québec vende ou autorise des armes ou
arme un État ou un autre. Le Québec peut produire des moteurs d'avion, peut
produire... a des minéraux stratégiques qui peuvent servir à la fabrication de
produits de défense, mais le seul qui peut autoriser l'armement ou non d'un
État, c'est le gouvernement fédéral, et ils ont des règles d'éthique assez
pointues, et je vous dirais, là-dessus, M. le député, que nous n'avons même pas
de pouvoir d'influence à ce niveau-là. Les conditions sont extrêmement
strictes.
Le Président (M.
Bachand) :...s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Avez-vous
tenté ou non, Mme la ministre, de faire pression ou d'envoyer un mémo,
d'envoyer une communication à votre homologue fédéral pour lui dire qu'au
Québec, là, ça, ça ne passe pas? Parce qu'il y a 78,8 millions de
dollars pour des propulseurs d'artillerie. Le Canada a rompu sa promesse de ne
pas livrer des armes à Israël. Il y a un contrat militaire de 95 millions.
Je peux comprendre, là, que tout ça n'est pas nécessairement 100 % dans
vos mains, mais, en tant que ministre des Relations internationales, est-ce que
vous vous engagez ici à au moins communiquer la position du Québec à votre
homologue fédéral?
Mme Biron : Nous avons des
enjeux extrêmement importants au Québec. Nous avons des entreprises, des
citoyens qui sont dans une période extrêmement difficile avec la géopolitique
actuelle, et nous mettons énormément d'efforts, et c'est notre priorité de
protéger nos entreprises, de protéger nos citoyens et de s'assurer que
l'économie du <Québec circule...
Mme Biron :
...l'économie
du >Québec circule. Pour ce qui est des budgets de défense au sens
large, dans un contexte de la nouvelle administration américaine, il y a des
fonds, autant en Europe, au Canada, qui seront dégagés pour travailler sur la
défense. Il n'y a…
M. Cliche-Rivard : ...si vous
vous engagez auprès de votre collègue fédéral.
Mme Biron : Il n'y a pas... Je
n'ai pas de pouvoir et de...
M. Cliche-Rivard : ...une
lettre, une communication, une demande?
Le Président (M. Bachand) :
Mme la ministre.
Mme Biron : Bien, votre
question, elle est très pointue. L'idée, actuellement, c'est qu'en Europe, dans
un contexte actuel, international, et où...
M. Cliche-Rivard : ...il y a
la CPI qui poursuit un régime pour crimes de guerre et crimes contre
l'humanité. Le Québec produit des armes, des armes qui vont se destiner en
Israël. Et là vous me dites que vous refusez de faire pression, communication,
lettre, un coup de téléphone, à votre homologue fédéral, pour que ça cesse.
C'est ça, votre réponse, là?
Mme Biron : Le Québec n'a pas
le pouvoir et n'envoie aucune arme à l'étranger, quel que soit l'endroit dans
le monde où il y a un conflit. Ça passe par le gouvernement fédéral et c'est le
gouvernement fédéral qui détermine, selon ses règles d'éthique… et le Québec
n'a même pas un pouvoir d'influence. Les règles sont extrêmement précises, et
c'est contrôlé par Affaires mondiales Canada.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc, on
ne contrôle pas ce qu'on construit au Québec, M. le Président, et, encore pire,
on ne contrôle pas ce qui sort du Québec. On ne contrôle pas les milliers
d'obus qui vont se destiner à financer, ou à aider, ou à militariser un régime
poursuivi par la CPI. Puis, en plus de ça, vous refusez de décrocher le
téléphone pour contacter votre homologue fédéral. C'est bien noté.
La semaine dernière, Mme la ministre,
votre collègue à l'Économie soutenait que le secteur de la défense deviendrait
une priorité stratégique pour le Québec. Investissement Québec pourra désormais
investir l'argent des Québécois dans des projets militaires. Par contre, même
date, votre citation à Radio-Canada, vous mentionniez : «Le Québec ne va
pas se lancer dans l'armement.» Alors, qui il faut suivre, là, qui il faut
écouter, la ministre de l'Économie ou la ministre des Relations
internationales?
Le Président (M. Bachand) :
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Biron : Merci beaucoup.
D'abord, le gouvernement fédéral connaît les orientations du Québec à ce
niveau-là. Il y a actuellement, dans les mouvements de géopolitique actuelle,
une volonté des différents États du monde entier, en fait, membres de l'OTAN,
d'atteindre une dépense qui équivaut à 2 % de son PIB. Le Canada,
actuellement, est en bas de cette norme-là, je pense, 1,27 % ou 1,3 %,
en fait, et s'est donné des objectifs. En Europe, compte tenu de la nouvelle
géopolitique, il y a également beaucoup d'argent qui sera investi en défense.
Le Québec n'a pas le pouvoir de vendre des
balles, des bombes, des grenades, des fusils, des mitraillettes, des tanks. Mettez
ça comme vous voulez, mais le Québec a une expertise, notamment, en
aérospatiale, en drones, en intelligence artificielle, et dispose également de
différents produits, comme aluminium, acier, nickel, minéraux stratégiques et
critiques, et le gouvernement du Québec espère tirer sa part pour... dans cette
économie et dans ces dépenses qui auront lieu au cours des prochaines années.
L'Europe entend dégager des montants qui vont dépasser les 800 milliards d'euros
et il y a également différentes régions de l'Europe qui vont également dégager
des sommes colossales.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : ...que je
vous comprends, là, puis c'est ça, la position, puis c'est ça qu'Investissement
Québec va faire, puis c'est en phase avec votre collègue de l'Économie. Il n'y
aura pas d'investissement dans quelconque production d'armes. Ce n'est pas ça,
la vision du Québec. Là, j'entends que c'est ça que vous dites, là, il n'y aura
pas d'investissement, il n'y aura pas d'argent qui mènera à la production
d'armes. Est-ce que c'est ça, la position?
Mme Biron : On n'a pas le
pouvoir de distribuer de l'armement.
M. Cliche-Rivard : ...Mme la ministre,
là, c'est votre gouvernement.
Mme Biron : Le gouvernement
du Québec entend contribuer à l'effort d'armement et tirer son... en fait, à
l'argent qui sera dépensé en termes de défense. Il y aura énormément
d'investissements qui seront faits, et le Québec est équipé pour pouvoir tirer
son épingle du jeu et pouvoir jouer un rôle dans cet effort de défense à
travers le monde.
M. Cliche-Rivard : Vos propos
à Radio-Canada : «Le Québec ne va pas se lancer dans l'armement.» Je vous
ai demandé d'être précise là-dessus. Oui ou non, c'est vous qui dites la bonne
position ou c'est la ministre de l'Économie? Oui ou non, le Québec ne va pas se
lancer dans l'armement?
Mme Biron : Bien, dans les
discussions qu'on a eues, qui… et qui impliquent Investissement Québec, on a
été assez clairs et demandé que tout ce qui touche les armes controversées <soit
exclu...
Mme Biron :
...armes
controversées >soit exclu.
M. Cliche-Rivard : Est-ce
qu'on peut avoir ce détail-là? Est-ce que c'est public? Est-ce que vous pouvez
le déposer?
Mme Biron : Je pense que
c'est auprès de la ministre de l'Économie, là. Je pense que vous pourrez avoir
les réponses à ce niveau-là.
M. Cliche-Rivard : On fera
les suivis. Ce que j'entends, donc, c'est un engagement, de la part de la
ministre, que le Québec ne financera pas... Là, elle a utilisé le mot «controversé»,
là, le mot «arme». Pour moi, le mot... Je veux dire, on verra le fin détail,
mais on suivra ça de près, parce que, là, il y a... Ce n'est pas clair, entre
ce que vous dites puis Mme la ministre de l'Économie, avec tout le respect, là,
je... On va suivre ça de près.
Je vous pose une autre question. On sait
que vous avez été présente à l'investiture du président américain, Donald
Trump. On sait aussi que le président américain a récolté 239 millions de
dollars pour sa cérémonie d'investiture. Alors, j'aimerais savoir à combien se
chiffre le billet d'entrée pour la ministre du Québec, là, la ministre aux
Relations internationales, à un tel événement, où est-ce que vous vous
trouviez, combien ce séjour a coûté aux contribuables québécois et à quel ordre
a été fait le chèque. Est-ce que c'est un chèque qui est fait au fonds de
campagne de M. Trump ou si c'est à l'État américain?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Biron : C'est une petite
question sympathique, quand même. Non, non, le…
Une voix : …
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Jean, non,
mais, quand même, je l'ai entendu.
M. Lemieux : Je retire.
Le Président (M.
Bachand) :C'est retiré. Merci. Mme la
ministre.
Mme Biron : Non, le Québec
n'a pas fait de chèque à la campagne de M. Trump, en fait, aucun chèque au
parti… au Parti républicain ni au Parti démocrate, entendons-nous là-dessus. Le
gouvernement du Québec est invité à l'installation du nouveau président quel
qu'il soit, et d'autres ministres avant moi, des Relations internationales,
sont allés. La réception d'investissement a lieu à l'ambassade canadienne et le
privilège ou, en fait, l'accès qu'on peut avoir en participant à cette
réception-là, c'est que des centaines de personnes sont invitées, et il y a des
lobbys américains ainsi que les lobbys canadiens et québécois qui sont
présents.
Alors, moi, mon rôle... je n'ai pas été
invitée au Capitole. Je pense, la réception a eu lieu dehors cette année. Mais
moi, j'ai été invitée à l'ambassade canadienne et je pense que c'était
extrêmement important que le Québec soit présent, particulièrement pour cette
réception-là, pour pouvoir discuter avec les lobbys américains de l'aluminium,
les lobbys américains de l'acier, de l'aérospatiale, de l'alimentation, de
l'agriculture.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député.
M. Cliche-Rivard : ...canadienne,
il n'y a pas de billet d'entrée, là. Vous êtes la bienvenue dans l'ambassade
canadienne sans problème.
Mme Biron : Ils m'ont fait ça
gratuitement.
M. Cliche-Rivard : Génial!
Donc, on a le total du voyage? On sait combien ça a coûté aux contribuables
québécois?
Mme Biron : Est-ce que je le
sais? Oui, j'imagine, là, j'imagine.
M. Cliche-Rivard : ...à le
déposer?
Mme Biron : Bien, en tout
cas, c'est... Généralement, je m'arrange pour ne pas que ça coûte trop cher,
c'est-à-dire qu'on est quand même conscients que...
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Donc, on va prendre l'engagement du dépôt.
Mme Biron : Je ne voyage pas
avec trop de monde et j'y vais en classe générale.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Mme Biron : On me dit que je
n'ai même pas couché à Washington. J'ai couché à Baltimore, justement, pour
économiser certains frais.
M. Cliche-Rivard : Donc, vous
pourrez juste déposer le détail, Mme la ministre. C'est bon?
Mme Biron : Si vous voulez des
détails, oui, je pense qu'on devrait être capables de vous fournir ça.
M. Cliche-Rivard : Parfait,
c'est beau. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait, merci, à la
commission. Merci. M. le député.
M. Cliche-Rivard : …Mme la
ministre, puis je vous remercie de répondre rapidement comme vous le faites. J'aimerais
savoir à combien de funérailles de dignitaires étrangers vous avez assisté
depuis le début de votre mandat.
Mme Biron : Un.
M. Cliche-Rivard : Lequel?
Mme Biron : Bien, est-ce
que... oui, c'est un chef d'État, le chef du Vatican.
M. Cliche-Rivard : Puis
pourquoi, là, c'était important pour vous d'être là précisément?
Mme Biron : Bien, je pense
que les Québécois... Je pense que la religion catholique a fait partie de
l'histoire moderne, a contribué à l'histoire moderne du Québec, et que les
Québécois sont attachés à leur patrimoine, à leur histoire. Il y avait
plusieurs chefs d'État qui étaient là, même des chefs d'États laïques. Alors,
je pense que cette présence-là a été appréciée des Québécois, en tout cas, si
je me fie à ce que j'ai entendu sur le terrain, parce que, quand je suis
revenue, je suis allée dans ma circonscription puis j'ai continué à faire du
terrain, et les gens étaient heureux qu'on soit là pour représenter le Québec
lors des funérailles du pape.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député,
s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : ...avec
égards, là, Mme la Présidente… M. le Président, que je trouve ça
particulièrement spécial, là, que <le Québec…
M. Cliche-Rivard :
...spécial,
là, que >le Québec… le seul événement, le seul... la seule cérémonie,
les seules funérailles auxquelles vous avez assisté, c'est… Dans un contexte,
là, où votre gouvernement se fait le porte-étendard d'une fameuse laïcité, là,
je trouve ça particulier. Combien ça a coûté, ça, à l'État québécois, votre…
Mme Biron : Mais pourquoi
est-ce que vous trouvez ça particulier? Parce que le président Macron, qui est
à la tête d'un...
M. Cliche-Rivard : Bon, je
vous pose... c'est moi qui vous pose des questions. C'est moi qui pose les
questions, M. le Président.
Mme Biron : Le président
Macron, qui est à la tête d'un état laïque, était là.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la présidente. Je voudrais savoir combien ça a coûté... Combien ça a coûté aux
contribuables?
Le Président (M.
Bachand) :J'ai une nouvelle à vous
annoncer. On ne vous entend pas. Alors donc, c'est une personne à la fois, s'il
vous plaît. Madame…
M. Cliche-Rivard : …en
période de crédits, avec égards, Mme la ministre.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député.
M. Cliche-Rivard : Combien ça
a coûté aux fonds publics québécois, votre présence et celle de la délégation
aux funérailles du pape?
Mme Biron : Écoutez, on se
donne rendez-vous aux crédits de l'année prochaine.
M. Cliche-Rivard : Non, non,
il me reste encore du temps. Vous allez répondre. C'est votre obligation.
Mme Biron : Oui, mais ça ne
fait pas partie des crédits de cette année, mais j'imagine que...
M. Cliche-Rivard : Donc, vous
ne voulez pas répondre aux parlementaires, Mme la ministre. C'est ce que je
comprends?
Le Président (M.
Bachand) :M. le député, on fait attention.
On fait attention.
M. Cliche-Rivard : ...très
ouvertement.
Le Président (M.
Bachand) :On doit prendre la parole…
M. Cliche-Rivard : Je vous
pose une question comme parlementaire.
Mme Biron : Je pense que je
ne les ai pas, les coûts, là, mais je peux vous dire que je suis allée, moi,
avec ma cheffe de cabinet. On a été là au plus...
M. Cliche-Rivard : Est-ce que
vous vous engagez à déposer les coûts, Mme la ministre?
Le Président (M.
Bachand) :Il reste 30 secondes.
Mme Biron : ...dans la
transparence, et on ne cachera pas ces coûts-là.
M. Cliche-Rivard : Donc, oui,
un engagement, ce sera…
Mme Biron : Bien, ça va
être... Là, c'est parce que je ne veux pas m'engager dans la semaine prochaine,
là, mais, je veux dire, ça va être diffusé...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, il n'y a pas d'engagement.
M. le député, il reste 17 secondes.
M. Cliche-Rivard : Vous en
parlez, là, sur le respect des réponses puis la reddition de comptes. Je note
qu'à peu près 60 % de nos questions n'ont pas été répondues. Donc, je vais
vous inviter à revoir ça, là. L'ensemble des questions sont pertinentes puis
60 % des questions des oppositions… de la deuxième opposition n'ont pas
été répondues. Donc, je vous inviterais à regarder votre cahier de crédits.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Merci beaucoup.
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît! Alors, M. le
député de l'Acadie pour 15 min 7 s, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Dans les renseignements généraux, les réponses que nous avons
obtenues, à l'opposition officielle, j'attire votre attention sur les
déplacements hors Québec dans le cadre de l'étude... C'est la... Je vais
essayer de vous retrouver la question, c'est un de neuf, c'est au début du
cahier. Il y a le ministre délégué à l'Économie qui s'est rendu au Consumer
Electronics Show, à Las Vegas, pour un montant de 6 465,30 $.
Est-ce que vous pouvez m'expliquer,
d'abord, la pertinence, et, deuxièmement, qu'est-ce que ça a rapporté pour le
Québec? Parce que, quand je le lisais, là, ce n'était pas évident pour moi.
• (12 heures) •
Mme Biron : Je peux
difficilement répondre pour le ministre délégué à l'Économie. Je pense que, si
vous voulez avoir ce détail-là, c'est à lui qu'il faudrait poser la question,
là. Moi, je vais répondre pour mes missions à moi, mais je pense que la
question doit être adressée à la bonne personne, si vous voulez avoir la bonne
réponse.
M. Morin : Sauf que… Si vous
permettez, M. le Président, c'est que l'information, on la retrouve dans vos
crédits, Mme la ministre. Alors, c'est comme ça que moi, comme député de
l'opposition, je suis alerté. Et vous n'avez peut-être pas la réponse ce matin,
mais est-ce que vous vous engagez à fournir à la commission une réponse
concernant ce déplacement-là au Consumer Electronics Show à Las Vegas?
Mme Biron : Ça va nous faire
plaisir de vous faire un suivi là-dessus, mais j'aimerais quand même vous
souligner une chose sur les missions...
Le Président (M. Bachand) :...à la commission. Merci beaucoup. Merci.
M. Morin : Parfait, excellent,
merci. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, Mme la ministre.
M. Morin : Autre question
pour Mme la ministre...
Le Président (M.
Bachand) :Peut-être juste, M. le député… Mme
la ministre, avez-vous quelque chose à rajouter rapidement sur ça?
Mme Biron : Oui. Je voudrais
juste vous souligner que les missions de tous les membres du Conseil des
ministres et fonctionnaires, en 2024‑2025, ont coûté un total de 806 000 $,
ce qui est en baisse par rapport à 2023‑2024 et en baisse par rapport à 2022‑2023.
Et les missions… Je dirais, dans la dernière année, compte tenu de la situation
géopolitique et de l'inquiétude des Québécois à l'égard de la situation
internationale, nous avons été très parcimonieux, et nous avons vraiment choisi
les missions les plus importantes, et, compte tenu de l'importance des fonds
publics, on a fait bien attention de se limiter au minimum.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Merci. Merci, M.
le Président. Alors, bien, justement, autre question sur un autre voyage,
celui-ci, c'est la ministre de l'Économie à Davos, en Suisse, pour un montant
de 47 166,45 $. Est-ce que vous pouvez m'en dire davantage? Évidemment,
il y a une <réunion annuelle au…
>
12 h (version révisée)
<19253
M.
Morin :
...est-ce que vous pouvez m'en dire davantage?
Évidemment, il y a une >réunion annuelle au forum économique. Qu'est-ce
que ça a rapporté pour le Québec? Êtes-vous au courant? Parce que, là, c'est
quand même une somme, quand on regarde l'ensemble des voyages, qui est beaucoup
plus élevée que les autres.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Biron : Ça me fait un peu
de peine parce que je suis obligée de vous répondre la même chose que tout à l'heure :
c'est à la ministre de l'Économie qu'il faut poser cette question-là. Ils
ont... Ils prennent leurs propres décisions, et c'est à elle qu'il faut poser
la question.
Le Président (M.
Bachand) : M. le...
M. Morin : Si vous permettez — merci,
M. le Président — comme je vous disais tout à l'heure, Mme la
ministre, c'est dans votre cahier de crédits qu'on a trouvé ces sommes-là et,
parmi tous les voyages, c'est le montant de loin qui est le plus important, ce
qui a d'ailleurs attiré mon attention. Alors, je comprends que vous vous
engagez envers la commission à fournir, éventuellement... Puis moi, ce qui m'intéresse
surtout, c'est les retombées de ça, qu'est-ce que ça a rapporté pour le Québec.
Maintenant, on va...
Le Président (M.
Bachand) : Vous avez... Est-ce que j'ai un engagement de la ministre
ou non?
Mme Biron : Oui, mais plus ça...
c'est parce que chaque mission a ses objectifs, et Davos, c'est quand même un
grand forum économique. Alors, elle est certainement capable d'expliquer. Elle
est tout aussi consciente que moi de la situation des... de la façon dont on
dépense l'argent public.
Alors, je pense qu'il faut faire attention
quand on fait des déclarations gratuites, là, en disant : Bien, ça, ça a coûté
plus cher. Mais peut-être qu'il y a de très bonnes raisons.
M. Morin : Bien là, écoutez, M.
le Président, là... Désolé, là, M. le Président...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, juste...
Mme Biron : Alors, si vous
voulez avoir les détails là-dessus...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, il faut prendre
la parole du député. Alors, il faut faire attention. Et je comprends qu'il n'y
a pas d'engagement de revenir à la commission avec la réponse de la ministre l'Économie.
Alors, M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Donc, maintenant, francophonie économique, il y a eu le Sommet de la
Francophonie. C'était en France, si mon souvenir est bon, c'était à
Villers-Cotterêts. Quels sont les engagements concrets, les réalisations qui
ont été pris par le Québec pour évidemment renforcer sa position dans le monde
au niveau de la Francophonie? Et est-ce qu'il y a des engagements ou des
marchés dans d'autres pays, au niveau économique, qui ont été ouverts ou qui
ont été discutés dans le cadre de ce sommet-là?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député.
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Biron : Merci beaucoup.
Ça, c'est... Écoutez, c'est très important, le travail qu'on a fait, le Québec,
au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie.
Pour le sommet de Paris, Villers-Cotterêts, c'étaient les deux endroits, j'étais
accompagnée avec le... du premier ministre... bien, en fait, j'accompagnais le
premier ministre, et le Québec a joué un rôle de leader dans ce virage
économique au sein de l'Organisation internationale de la
Francophonie. Nous avons d'ailleurs organisé plusieurs missions
économiques en parallèle, et c'est l'objectif, de faire davantage affaire avec
des gens du milieu de la Francophonie. Le Québec est une petite goutte d'eau
francophone entourée d'un océan d'anglophones. Alors, pour survivre et pour se
rendre plus fort, il faut renforcer nos échanges avec la Francophonie
internationale. C'est un marché substantiel, c'est un marché important.
L'année dernière... et d'ailleurs, lors du
sommet, il y avait, en marge de ce sommet, une mission économique, et je peux
vous dire que plusieurs entrepreneurs, dans la dernière année, québécoises... québécois,
plusieurs entrepreneurs québécois, ont découvert les vertus de la Francophonie
et de l'échange en francophonie. Plusieurs ont augmenté leurs échanges, et c'est
un grand succès. Et je pense qu'il faut continuer...
M. Morin : Oui. Alors, merci...
merci, M. le Président.
Mme Biron : ...à taper sur ce
clou-là.
M. Morin : Ma question, c'étaient
des engagements concrets ou des projets concrets qui ont mieux positionné le
Québec dans la Francophonie. Alors, ce que j'aimerais avoir de vous, Mme la
ministre, ce sont des cas concrets. Quel a été le résultat concret de ce
sommet?
Mme Biron : Bien, écoutez, je
vais... Il y a... Comme je vous le dis, il y a deux piliers à notre action. D'abord,
l'économie, et je peux vous nommer certaines entreprises québécoises qui ont
bénéficié du réseau francophone. Je pense à ComediHa!, par exemple, où le P.D.G.
fait de plus en plus affaire dans la francophonie et qui m'a dit : Vous
savez, moi, j'ai découvert la francophonie, c'est plaisant de travailler en
français, et j'ai augmenté mes échanges spécifiquement dans la Francophonie.
Je peux vous nommer d'autres entreprises du
même type, mais je veux également parler du pilier plus culturel, qu'est-ce qu'on
fait pour <notre...
Mme Biron :
...mais
je veux également parler du pilier plus culturel, qu'est-ce qu'on fait pour
>notre francophonie. Vous savez que nous travaillons très fort au sein
de l'UNESCO pour qu'on ajoute à la convention de 2005, qui a été adoptée par le
gouvernement libéral sur la diversité culturelle, nous travaillons très fort
pour qu'on adjoigne un protocole pour que cette convention-là puisse s'étendre
au numérique. Alors, il y a un travail important qui se fait du ministre de la
Culture, mais également du premier ministre. Et nous avons, lors de ce sommet,
invité les ministres de la Francophonie à venir au Québec au mois de mai, et ce
rassemblement des ministres de la Culture aura bel et bien lieu à Québec à
partir du 20 mai. Et nous avons, au moment où on se parle, une trentaine
de confirmations de ministres de la Culture, au niveau international, qui se
rendront dans la capitale nationale, à Québec, pour qu'on puisse discuter des
différents axes pour faire rayonner notre culture et la Francophonie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Merci. Merci, M.
le Président. Donc, j'ai écouté votre réponse, Mme la ministre, donc, je
comprends, il n'y a rien de concret pour le secteur de l'aluminium,
l'hydroélectricité, l'aéronautique, rien de concret qui a été signé ou négocié
à Paris dans le cadre de ce colloque ou de ce congrès.
J'ai une autre question pour vous, parce
que vous avez fait référence au numérique. Renseignements généraux, 10...
question 10, concernant l'hébergement de données en infonuagique pour
votre ministère : Ces données-là sont stockées où?
Mme Biron : Je ne sais pas.
M. Morin : Vous ne le savez
pas?
Mme Biron : Non.
M. Morin : Donc, vous ne
savez pas si les renseignements... Évidemment, votre ministère a des
renseignements sensibles. Est-ce qu'ils sont stockés dans un nuage au Canada,
au Québec, aux États-Unis? Qui a accès à ces données-là? Parce que vous
comprendrez qu'il en va de notre diplomatie internationale.
• (12 h 10) •
Mme Biron : M. le député, je
suis incapable de vous... de répondre à cette question-là.
M. Morin : D'accord. M. le
Président, je vais me tourner vers vous. Est-ce qu'on peut avoir un engagement
de Mme la ministre de nous fournir les renseignements?
Le Président (M.
Bachand) :C'est à la ministre de prendre
son engagement de fournir l'information ou pas.
Mme Biron : Bon, on me dit
que c'est... je ne peux pas m'engager à répondre à cette question-là, c'est une
information qui est gouvernementale. Je pense que vous pouvez vous adresser au
ministre de la Cybersécurité. Je pense que c'est là, que les données sont là.
Honnêtement, ce n'est pas la première question que j'ai sur ma liste, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
Mme Biron : Moi, je sais
qu'il y a des mesures de sécurité qui se prennent, parce que je le vois bien,
moi, dans mon univers personnel, là, mais je ne peux pas vous dire où les
données du ministère sont stockées.
M. Morin : Mais vous
comprenez, Mme la ministre... puis j'écoute votre réponse attentivement, là, vous
dites que ce n'est pas la première question sur votre liste, on a des
diplomates québécois, des fonctionnaires québécois qui voyagent aux États-Unis.
Et ce qu'on entend... hein, je n'ai pas passé les douanes américaines récemment
puis je n'ai pas l'intention de les passer dans un avenir rapproché non plus.
Ceci étant dit, on nous dit qu'il y aurait peut-être plus de contrôles, il y
aurait peut-être plus de fouilles dans des cellulaires de fonctionnaires.
Alors, quelles sont les mesures que vous
prenez pour vous assurer que, quand nos fonctionnaires voyagent et qu'ils
passent la frontière, il n'y a pas personne qui va prendre des renseignements
sensibles auxquels vous avez de besoin pour faire votre travail en matière de
relations internationales?
Mme Biron : Sincèrement, M.
le député de l'Acadie, il y a des mesures de sécurité importantes au
gouvernement, il y a des règles d'éthique, des façons de faire pour s'assurer
de protéger les renseignements sensibles au gouvernement, mais ce n'est pas mon
rayon, alors c'est extrêmement difficile pour moi de répondre à ces
questions-là. Je pense que votre question est bonne pour le MCN ou le MSP, mais
honnêtement, moi, aux Relations internationales, ce n'est pas la première
chose, là... On a des règles d'éthique sur les bons fonctionnements, sur les
bonnes habitudes et on les suit. Mais, bon, je pense qu'il y a des gens
beaucoup plus habilités que moi pour répondre à ces questions-là.
M. Morin : Mais, dans nos
délégations du Québec à l'étranger, la responsabilité qu'on a, que vous avez
des employés, c'est vous qui l'avez ou c'est un autre ministère?
Mme Biron : C'est moi qui
l'a.
M. Morin : C'est vous qui
l'avez. Donc, quand vos fonctionnaires, à <l'étranger...
M. Morin :
C'est
vous qui l'avez. Donc, quand vos fonctionnaires, à >l'étranger, se
promènent avec des appareils informatiques, forcément, quelles sont les mesures
que vous avez en place pour vous assurer que personne ne va être en mesure,
évidemment, d'avoir accès à ces données? Il me semble que ça relève de vous.
Alors, quelles sont les procédures que vous avez en place? Et est-ce qu'il y a
quelque chose qui a changé depuis l'élection du président américain?
Mme Biron : Il existe des
mesures, et nos délégués sont régulièrement formés sur les normes et les bonnes
habitudes, les bonnes pratiques pour s'assurer de protéger l'information qu'ils
stockent ou qu'ils ont en leur possession. Est-ce que je peux vous donner le
détail? Non. Je ne le connais pas, le fin détail, mais je sais qu'ils sont
formés régulièrement pour s'assurer de protéger les données.
Et c'est la même chose pour moi et pour
mon équipe au cabinet. Tout le monde se promène avec des données sensibles, et
on est bien conscients de ça. Ce n'est pas propre aux relations internationales,
c'est un effort qui est gouvernemental. Et tout le monde, quel que soit son
niveau, doit pouvoir protéger des informations sensibles. Et il y a des mesures
en place, des moyens, des bonnes pratiques que nous suivons le plus possible à
la lettre.
M. Morin : Je vous
remercie, M. le Président.
Maintenant, j'ai quelques questions
relativement à l'office de la jeunesse. Si j'ai bien lu, dans le budget, il est
mentionné qu'au cours des prochains mois le gouvernement transformera la
gouvernance de l'offre de services en matière de mobilité internationale des
jeunes en intégrant les activités de l'office au sein du ministère des
Relations internationales et de la Francophonie. Quelles sont les raisons qui
motivent cette réorganisation structurelle?
Le Président
(M. Bachand) :Rapidement, Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme Biron : C'est
important, par moment, de faire du ménage. Il y a des pratiques qui durent
depuis très longtemps, et, des fois, on veut simplifier les choses et même les
améliorer. Et, dans ce cas-ci, c'est justement de simplifier la structure
administrative et de bonifier l'offre. Ce programme-là permet à des jeunes de
faire des stages intéressants et importants.
Moi, j'aimerais qu'on aille plus loin, et
c'est exactement dans cette optique-là que nous pensons que c'est le temps de
simplifier les structures administratives et d'avoir un meilleur contrôle sur
ce qui se fait pour en faire plus et pour permettre aux jeunes de profiter de
ces programmes-là de façon plus importante.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup, Mme la
ministre. M. le député de Jean-Talon pour 4 min 55 s, s'il vous
plaît.
M. Paradis : Bonjour à
vous et à toute votre équipe. Vous êtes, en quelque sorte, Mme la ministre, la
cheffe de la diplomatie québécoise. J'imagine que le premier ministre, avant de
proposer une stratégie face aux États-Unis, consulte votre ministère, vous
consulte, vous. J'aimerais savoir si vous êtes d'accord avec la stratégie de
notre premier ministre, qui est de négocier immédiatement l'ACEUM et de
commencer en faisant des grosses concessions pour l'aéronautique, le bois et
l'aluminium. Qu'est-ce que notre diplomatie québécoise pense de ça?
Le Président (M. Bachand) :Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Biron : C'est
extrêmement difficile pour les entreprises du Québec et même pour les citoyens,
actuellement, de vivre avec les déclarations de l'administration Trump.
L'incertitude, c'est notre pire ennemi. Les entreprises au Québec sont capables
de vivre avec des tarifs ou avec des mesures. Je pense que le Québec... Depuis
le temps que Québec fait affaire avec les Américains, on est... on a vécu
plusieurs mesures protectionnistes et on a su négocier. Mais actuellement on
est dans une situation d'imprévisibilité, et l'impression qu'on a, à ce
moment-ci, c'est que, si on révise l'accord de libre-échange rapidement, et
qu'on se donne un cadre, et que le président américain ainsi que le Mexique,
qu'on s'entend tous sur les règles et les données...
Le Président
(M. Bachand) : Merci. M. le député de Jean-Talon.
Mme Biron : ...on va réussir à
amener un peu plus de stabilité dans le système.
M. Paradis : C'est drôle
parce que, quand je pose cette question-là, depuis des semaines, je n'ai jamais
de réponse. Je ne l'ai pas de la ministre de l'Économie puis je ne l'ai pas de
votre part. Je ne vous parle pas des déclarations de Donald Trump, je vous
parle des déclarations du premier ministre du Québec, qui, selon le Parti
québécois, crée lui-même de l'incertitude en disant à Washington que sa
première... son premier objectif, c'est de faire des grosses concessions dans
le bois, l'aluminium et l'aéronautique. Et, en plus, il menace notre secteur de
l'aluminium d'une surtaxe.
Qu'est-ce que notre diplomatie québécoise
pense de cette stratégie? Est-ce que vous êtes d'accord? Est-ce que nos
représentants à Washington sont en train de parler actuellement <de...
M. Paradis :
...d'accord?
Est-ce que nos représentants à Washington sont en train de parler actuellement
>de grosses concessions du Québec dans le bois, l'aluminium et
l'aéronautique?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Biron : Notre objectif,
c'est de protéger les intérêts du Québec, de s'assurer que nos secteurs soient
protégés et que nos relations avec nos voisins américains soient bonnes.
Actuellement, plusieurs ministres, et moi-même, et le premier ministre avons
occupé le territoire américain. Nous avons d'ailleurs déployé plus d'effectifs
pour s'assurer qu'on puisse faire la diplomatie nécessaire. Mais nous
protégeons nos secteurs et nous voulons négocier rapidement pour amener un
climat de stabilité et pouvoir poursuivre nos relations avec les Américains qui
le souhaitent, M. le député.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Il nous reste
peu de temps. Vous dites : Il faut protéger. Est-ce que, pour vous, la
protection du secteur du bois, de l'aluminium et de l'aéronautique passe par
l'offre faite au gouvernement américain, à Donald Trump, de faire des grosses
concessions dans ces trois secteurs-là? C'est ce que notre premier ministre a
dit, un.
Et deuxièmement, est-ce que vous êtes
d'accord avec moi que, la dernière fois, l'ACEUM, ça a pris trois ans et demi à
négocier, et Donald Trump a mené une guerre tarifaire avec ses partenaires avec
qui il négociait à l'époque, donc que ce n'est pas nécessairement ça qui ramène
de la stabilité? Est-ce que vous êtes d'accord avec moi que c'est ça qui s'est
passé lors de la négociation de l'ACEUM?
Mme Biron : Ce qui est
important, M. le député, c'est d'avoir un cadre de référence pour nos
entreprises et pour nos citoyens. Et quand moi, je vais aux États-Unis, je
rencontre des entrepreneurs, et il y a beaucoup de gens qui veulent continuer à
travailler avec nous. Dans tous les secteurs, l'aérospatiale, l'aéronautique,
en... dans le secteur de l'aluminium, de l'acier, il y a un intérêt important.
Je pense que ce qu'il faut faire, c'est stabiliser notre situation, et nous
travaillons... Le Québec fait son travail. Le premier ministre du Canada
revient des États-Unis. Il y a une rencontre, d'ailleurs, avec les provinces,
et le premier ministre du Québec doit y participer ce midi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Il reste 40 secondes.
M. le député de Jean-Talon.
Mme Biron : Alors...
Le Président (M.
Bachand) :Excusez-moi, Mme la ministre.
Il reste 40 secondes. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Pouvez-vous nous
confirmer aujourd'hui que nos représentants dans les délégations du Québec aux États-Unis
ne sont pas, actuellement, en train d'offrir des grosses concessions pour le
bois, l'aéronautique et l'aluminium, contrairement à ce que le premier ministre
a dit? Pouvez-vous nous confirmer qu'actuellement il n'y a... ce n'est pas ça
qu'on fait?
• (12 h 20) •
Mme Biron : Actuellement, nos
représentants, nos chefs de poste aux États-Unis — nous en avons neuf — font
des efforts importants de diplomatie pour protéger le Québec contre les tarifs
qui sont imposés actuellement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député
d'Acadie pour 13 min 26 s, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Maintenant, j'aimerais attirer votre attention, Mme la ministre,
dans le cahier des renseignements particuliers de l'opposition officielle, à la
question RP-12. Donc, on avait demandé, en ventilation détaillée par postes
budgétaires, les dépenses. Il y a des représentations du Québec à l'étranger.
Il y a Philadelphie. Je comprends que c'est 5,9 milliers de dollars, si je
lis bien. Cependant, quand on regarde à la question RP-13, sur les effectifs
par catégorie, et qu'on regarde les bureaux aux États-Unis, Philadelphie n'est
pas là. Alors, c'est ce que... c'est parce qu'on n'a pas d'antenne, pas de
bureau, pas rien? Et comment, à ce moment-là, on explique cette dépense pour
Philadelphie en lien avec les représentations du Québec à l'étranger?
Mme Biron : Bien, vous avez
raison, M. le député de l'Acadie, nous avons procédé à un redéploiement de nos
effectifs et de nos bureaux aux États-Unis. Le bureau de Philadelphie... en
fait, le bureau, c'était une antenne, et cette antenne-là était inactive.
Alors, on a décidé... on a fait un choix, on a redéployé notre action, en fait,
aux États-Unis. On a rajouté 14 effectifs, au cours de la dernière année, aux
États-Unis et nous avons ouvert un bureau à Seattle. L'objectif... Bien, c'est
le siège social de Costco, Microsoft, Amazon, alors nous estimions que c'était
beaucoup plus rentable d'ouvrir un bureau à Seattle.
Et je souhaitais également, dans le
contexte de la géopolitique actuelle, m'assurer qu'on ait plus de force de
frappe dans la capitale, à Washington D.C., mais également à Miami, en Floride,
qui est un fief républicain maintenant. Nous étions déployés notamment en
Californie et un peu partout aux États-Unis, mais nous n'avions pas de bureau
important à Miami. Alors, nous avons rehaussé le bureau de Miami au niveau de
délégations et nous avons également <rehaussé...
Mme Biron :
...et
nous avons également >rehaussé le bureau de Washington D.C. au niveau de
délégation.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député d'Acadie.
M. Morin : Parfait. Merci, M.
le Président. Autre question, cette fois-ci dans les Renseignements généraux,
la question 09, je reviens à l'infonuagique, qui est la modernisation des
systèmes informatiques. Alors, on a demandé, pour chaque projet de
développement informatique, le nom, la nature, l'échéancier, les firmes
associées au développement... Et donc les réponses qu'on a reçues pour a, b, d,
e, f, g, h et i, donc les questions a, le nom du projet, la nature du projet,
les plus récentes évaluations; f, les coûts engendrés; g, l'estimation des
coûts; et i, le pourcentage de réalisation à ce jour, ce que vous nous
répondez, c'est d'aller voir sur le tableau de bord en ressources
informationnelles à l'adresse suivante.
Quand on est allé voir à l'adresse, et je
ne sais pas si vous l'avez vu, mais, le tableau de bord, tout ce que ça dit,
c'est : Projets actifs: 211; coût total: 2,4 milliards; durée:
55 mois. C'est tout. Et moi, j'avais des questions, comme député de
l'opposition officielle, là-dessus. Quand je vais voir le tableau de bord, non
seulement ça ne répond pas aux questions, mais la référence que vous nous
faites ne nous aide pas.
Alors, est-ce que, Mme la ministre, vous
pouvez, vous et votre ministère, vous engager à répondre à ces questions-là
pour nous et ne pas nous référer au tableau de bord, qui, avec respect, ne dit
rien?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre.
Mme Biron : Bon, écoutez, ça
me blesse un peu que vous posiez ces questions-là parce qu'on a quand même
34 bureaux dans 19 pays, et il se fait beaucoup de choses au niveau
international. Le Québec a un des réseaux internationaux pour un gouvernement
infranational le plus puissant dans le monde, puis vous me demandez des
questions sur la sécurité informatique. C'est certain que c'est important, la
sécurité informatique, puis le MCN est en mesure de nous fournir les outils
nécessaires. Et je peux vous dire que moi, personnellement, ainsi que mon
équipe, on est constamment... on met à jour nos outils de travail, mais...
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Merci beaucoup. M. le député d'Acadie. M.
le député de l'Acadie.
Mme Biron : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît, Mme la
ministre. M. le député d'Acadie.
M. Morin : Si vous me
permettez, M. le Président, c'est que ce n'est pas moi qui a répondu ça, M. le
Président, c'est le ministère de madame. Alors, de deux choses l'une : ou
bien on répond comme il faut, parce que nous, ça nous intéresse... Mais,
écoutez, ce n'est pas moi qui a répondu ça, là, c'est le gouvernement. Alors,
moi, maintenant, j'aimerais ça que le gouvernement m'informe de cette
question-là, que j'estime pertinente et légitime, que nous avons posée. Ce
n'est pas plus compliqué que ça, M. le Président. Alors, j'espère que Mme la
ministre et son ministère vont être capables de nous transmettre ces
informations-là.
Maintenant, M. le Président, j'attire
également l'attention de Mme la ministre dans les renseignements particuliers,
la question 24. Alors, on demandait une copie du calendrier des activités
du ministère et de la ministre pour 2024‑2025, les activités prévues : Préciser
les événements internationaux auxquels la ministre a participé ou...
participeront directement. La réponse que nous obtenons, M. le Président, c'est :
«La réponse à cette question est non pertinente à l'étude des crédits.» On
parle de relations internationales.
Moi, j'aurais des questions à poser à Mme
la ministre sur ce qu'elle a fait. Mme la ministre nous parlait de l'importance
de notre réseau diplomatique. Je le crois, je sais que ces gens-là travaillent
fort, mais qu'on nous réponde que c'est non pertinent à l'étude des crédits,
sincèrement, je ne le comprends pas.
Alors, est-ce qu'on peut me donner, s'il
vous plaît, M. le Président, des renseignements supplémentaires?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Biron : O.K. Vous voulez
savoir les activités, un aperçu de mon agenda?
M. Morin : Oui. Votre
copie... bien, les événements internationaux auxquels vous avez participé ainsi
que des membres du conseil exécutif, des membres de votre ministère, puis
qu'est-ce que ça a rapporté pour le Québec.
Mme Biron : Bien, écoutez, ça
va me faire un énorme plaisir de vous déposer ça. Honnêtement, non seulement,
moi, je participe à différents événements, mais, bon, vous avez mentionné
quelques ministres aussi, mais aussi nos délégués, ils occupent le terrain
amplement et ils n'en manquent pas beaucoup.
Alors, moi, je pense qu'on peut vous... Je
suis un peu étonnée, là, que vous n'ayez pas cette information-là, parce que
moi, mon agenda, il est public, puis le détail de mes missions, c'est public. <Puis...
Mme Biron :
...parce
que moi, mon agenda, il est public, puis le détail de mes missions, c'est
public. >Puis honnêtement, je m'assure qu'on remplisse très bien les
agendas. Alors, on va vous donner tout ça, là...
M. Morin : Très bien, parce
que...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, vous faites un engagement
vis-à-vis la commission. Merci beaucoup.
Mme Biron : Bien oui.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Autre question, dans les renseignements particuliers de l'opposition
officielle, à la question RP-38, dans notre cahier, on voulait savoir, pour 2024‑2025,
l'état d'avancement concernant les échanges économiques avec les autres pays,
notamment l'objectif de doubler les exportations avec la France. Et vous vous
rappellerez, M. le Président, si mon souvenir est bon, c'était un engagement du
premier ministre de faire en sorte que nos délégations à l'étranger aient un
volet plus économique. Alors, on demande ça parce que c'est important, puis
moi, je voudrais en discuter avec la ministre. On nous répond : «La
réponse à cette question est non pertinente à l'étude des crédits.» Et j'avoue,
Mme la ministre, avec respect, je ne comprends pas, parce qu'il me semble que,
s'il y a quelque chose de pertinent, c'est celle-là. Et on nous a répondu ça à
plusieurs reprises.
Mme Biron : ...je vais vous
répondre avec un grand plaisir.
M. Morin : Très bien. Excellent.
Je vous écoute.
Mme Biron : Bon, d'abord, les
échanges économiques du Québec à l'international, c'est
250 milliards de dollars. J'arrondis pour fins de discussion. Vous me
pardonnerez sur les détails, mais on pourra... Si vous voulez aller dans les
détails, on trouvera bien le moyen de s'organiser. 250 milliards de
dollars, la moitié de ces échanges-là, au-dessus de 125 milliards de
dollars, c'est avec les Américains. Pour ce qui est des exportations, ça a été
beaucoup plus important, pour deux raisons, je vous dirais, essentiellement à
cause de la guerre en Ukraine, qui a fait que l'économie en Europe s'est
contractée et que le vent était doux et chaud pour les échanges avec les
États-Unis. Alors, nous avons augmenté nos exportations aux États-Unis. La
situation actuelle nous fait réviser notre posture et fait réviser aussi la
posture des Européens.
Alors, l'année dernière, les échanges avec
l'Europe, spécifiquement, ont tourné autour de 40,3 milliards de dollars, en
hausse de 6,4 %. Alors, c'est un travail qui évolue. Maintenant que la
circonstance géopolitique est en changement, les priorités que nous avons,
c'est de diversifier nos échanges. Alors, nous avons comme priorités de
travailler d'abord au Canada, mais en Europe également. Et je le disais un peu
plus tôt, l'Union européenne va faire un effort important en termes de défense.
Et nous, nous avons nos entrées dans plusieurs régions en Europe et nous avons
l'intention d'insister. Et déjà le travail a commencé à ce niveau-là, et on
espère ouvrir un nouveau bureau en Europe au cours de la prochaine année et de
pouvoir continuer à avoir des échanges en augmentation.
• (12 h 30) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : D'ailleurs, quand
vous parlez du nouveau bureau, est-ce que vous référez à celui de Stockholm?
Mme Biron : Oui, je réfère
effectivement à celui de Stockholm. Le bureau, il est budgété dans le dernier
budget. Ça va se faire... et, c'est prévu, on n'aura pas besoin de fonds
supplémentaires pour installer ce bureau-là.
M. Morin : Bien, parce que,
justement, dans le cahier des crédits, quand on a posé des questions... et vous
irez voir, sur le bureau de Stockholm, on nous a répondu qu'il y a plusieurs
informations qui n'étaient pas disponibles et on a... vous avez invoqué des
dispositions de la loi sur l'accès à l'information, et pourtant c'est dans la
sphère publique, vous l'avez dit dans une conférence. Donc, là aussi, j'ai eu
un peu de difficulté à avoir de l'info, mais qu'importe.
Réponse 43 dans notre crédit... dans
notre cahier de crédits, on a posé une question sur les missions virtuelles
réalisées en 2024‑2025. Vous répondez ou votre ministère répond : «Aucune
mission virtuelle n'a été effectuée.» Pourtant, quand on va voir les réponses à
la question 21 dans le même cahier, on parle de réunions du Bureau de Conférence
des ministres, et là c'est virtuel, on nous parle de sessions du Conseil
permanent de la Francophonie, c'est virtuel. Donc, comment vous expliquez cette
différence ou cette distinction?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Biron : O.K. Bien,
d'abord, je veux vous féliciter, M. le député de l'Acadie, pour vos questions
parce que vous avez... vous vous en tenez à votre cahier, puis c'est la
première fois, depuis que je fais des crédits, depuis que je suis en fonction
en 2022, que les questions que vous posez, c'est... que vous avez posées au
ministère, vous les reprenez.
M. Morin : Sauf que mon temps
file, M. le Président.
Mme Biron : Alors, c'est un
travail qui n'est pas vain.
Maintenant, pour répondre à votre question
sur les missions virtuelles, c'est que nous, une mission, c'est quand on se
déplace à l'étranger, tandis que, quand on a une rencontre virtuelle, c'est
beaucoup plus une réunion.
M. Morin : D'accord.
Mme Biron : Parce qu'on n'est
pas là du matin jusqu'au soir et on ne réseaute pas, puis etc. Alors...
M. Morin : Merci, M. le
Président. Mon temps file.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. M. le <député,
oui. Il reste une minute...
>
12 h 30 (version révisée)
<17859
Le Président (M. Bachand) : Oui, M. le >député,
il reste une minute.
M. Morin : Vous vous
souviendrez, l'an passé, je vous avais posé plusieurs questions relativement à
l'état de santé de vos employés, particulièrement en lien avec ce qui s'était
passé au bureau à Houston, si mon mémoire est… si ma mémoire est bonne. Quel
est l'état de la santé de vos employés maintenant? Quelles sont les mesures que
vous avez prises pour vous assurer qu'ils sont en bonne santé? On parlait, à ce
moment-là, dans les journaux, de toxicité. Et, en terminant, comment vont les
rénovations au bureau à Paris?
Le Président (M. Bachand) :
35 secondes.
Mme Biron : Les rénovations
au bureau de Paris sont complétées, le bureau a été ouvert, et ça s'est fait
dans les temps et dans les budgets alloués. Alors, j'ai une grande fierté parce
que c'est un beau bureau. C'est notre premier bureau, alors le bureau est
ouvert, et j'invite tous les Québécois qui veulent passer par le bureau de
Pergolèse d'y aller. Alors, ça, c'est réglé.
Pour ce qui est de l'état de santé des
employés du réseau à l'étranger, c'est… il y a un travail de surveillance
constant à faire, c'est…
Le Président (M.
Bachand) :C'est tout le temps qu'on a. Je
dois céder… je vais céder la parole à la députée de Laval-des-Rapides pour 8 min 17 s,
s'il vous plaît. Merci, M. le député de l'Acadie.
Mme Haytayan : Merci, M. le
Président. Salutations à la ministre, à ses équipes, cabinet, MRIF, collègues
de la banquette gouvernementale, députés des oppositions.
Mme la ministre, sur l'UE, depuis que l'administration
Trump est au pouvoir, en janvier 2025, le Québec conçoit plus que jamais l'importance,
évidemment, de diversifier ses partenariats à l'étranger. En mars 2024,
vous avez signé une lettre d'intention pour joindre le Comité européen des
régions de l'UE, de l'Union européenne. Est-ce que vous pouvez nous dire où
nous en sommes présentement? Aussi, quel est l'avantage de joindre ce comité
des régions de l'UE?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Biron : Merci beaucoup
pour cette question-là parce que c'est un dossier qui me rend très fière. On a
fait un débriefing, un vendredi après-midi, quelques personnes au sein du
cabinet, il y a au-dessus d'un an, et on se demandait comment est-ce qu'on
pourrait faire plus en Europe. Et on se disait : Est-ce qu'on serait
capable de rentrer dans l'Union européenne? Évidemment, on fabulait un peu, parce
que le Québec est quand même un État infranational, et l'Union européenne, ce
sont des États proprement dits. Et on a passé la fin de semaine là-dessus. Moi-même,
je me suis mise sur le téléphone puis j'ai un conseiller de mon cabinet aussi
qui s'est mis sur le téléphone durant la fin de semaine, et le lundi, on avait
découvert que le comité des régions de l'Union européenne existait.
Alors, le comité des régions de l'Union
européenne, c'est 658 régions et villes de l'Europe situées dans les 27 pays
de l'Union européenne. Nous avons, nous, six bureaux actuellement et, comme j'ai
dit tout à l'heure, nous espérons en ouvrir un septième. Mais, en étant membre
du comité des régions, ça nous donne accès à plus d'une région, alors ça nous
donne accès à toutes ces régions-là.
Alors, nous avons commencé les démarches
et nous avons, bien avant l'élection de l'administration Trump et bien avant
que l'Union européenne commence à… que le Canada commence à réfléchir aux liens
qu'il pourrait avoir avec l'Union européenne, nous avons signé une lettre d'intention.
Quand je suis allée en Belgique, le mois
dernier, j'ai eu des rencontres, en fait, avec des représentants, notamment de
la Wallonie qui est membre de… du comité des régions. La Wallonie, c'est l'équivalent
d'un gouvernement infranational de la Belgique. Et eux-mêmes, en Wallonie, ils disposeront...
ils vont dégager 1 milliard d'euros qu'ils vont dédier essentiellement à
la défense. Et nos liens sont excellents. Moi, je connais très bien le ministre
des Finances de la Wallonie. Alors, il y a un intérêt de travailler avec le
Québec.
Dans la journée, cette même journée là, j'ai
rencontré la nouvelle présidente du comité des régions de l'Union européenne,
et le contact a extrêmement bien passé. Alors, nous voulons passer de cette
lettre d'intention à une entente en bonne et due forme et qui nous donnera
accès… évidemment, j'espère participer à une de leurs activités pour pouvoir
présenter le Québec aux différentes régions de l'Union européenne et expliquer
ce que nous avons à offrir. Mais nous voyons un potentiel énorme d'échanges
économiques, qui nous permettra d'avancer... comme je disais, on est autour de
40 milliards d'échanges par année avec l'Europe, et l'objectif, c'est d'augmenter.
Alors, c'est... ce sont des nouveaux
marchés, c'est une nouvelle diplomatie que nous allons <explorer…
Mme Biron :
...ce
sont des nouveaux marchés, c'est une nouvelle diplomatie que nous allons >explorer,
et nous avons ce qu'il faut sur le terrain pour pouvoir travailler davantage
avec différentes régions de l'Europe.
Mme Haytayan : Merci, Mme
la ministre. Sur les États-Unis, maintenant, bon, on connaît l'incertitude au
sud de la frontière depuis janvier 2025. Celle-ci entraîne des
répercussions sur l'échiquier mondial, géopolitique mondial. Quel est le rôle
des représentations du Québec aux États-Unis depuis que le président Donald
Trump est au pouvoir? Aussi, pouvez-vous nous dire ce que vous faites vraiment
au quotidien avec ces représentations pour éviter que les tarifs ne soient
imposés au Québec, au Canada?
Mme Biron : Bien, merci
beaucoup. Encore là, je pense que le ministère des Relations internationales du
Québec a bien préparé le terrain à l'arrivée de la nouvelle administration.
C'est sûr que les déclarations du président Trump ont été... ont bouleversé, je
pense, les citoyens du Québec, et c'est normal qu'on ait été en état de choc
parce que ça fait tellement longtemps qu'on fait affaire avec les Américains. Ils
ont toujours été des amis chers, malgré, des fois, une petite route un peu plus
tumultueuse, mais on a toujours réussi à bien s'entendre. Les déclarations et
les tarifs du président Trump nous ont mis dans une dynamique où notre
relation, elle est moins un partenariat mais beaucoup plus transactionnelle, alors
nous devons nous préparer à cette situation-là.
Cela dit, dans les différents États
américains, nous avons nos entrées et nous faisons du travail avec bien...
plusieurs entreprises et plusieurs partenaires, tant du milieu académique que
culturel. Et on sent sur le terrain qu'on veut continuer à travailler avec le
Québec. Alors, pour nous, il est important parce que, quoi qu'il arrive, il y
aura un avant et un après Trump. Alors, il fallait se préparer pour que notre
principal partenaire économique, on puisse continuer à travailler librement et
bien, parce que, quoi qu'il arrive, les États-Unis demeureront notre principal
partenaire économique. L'idée, c'est de diminuer notre dépendance, et c'est
fort possible de le faire.
Alors, il y a presque un an, avant que le
gouvernement Trump soit élu, on a revu notre réseau. On s'est rendu compte, par
exemple, qu'en Chine il y avait moins de choses à faire, que la géopolitique
avait créé une situation où les Québécois, par exemple, en Chine, qui
travaillaient déjà en Chine, continuent à travailler, mais que ça ne faisait
pas la file aux frontières pour aller investir en Chine. Alors, on a diminué
notre empreinte, tout en demeurant présents sur le territoire chinois, parce
que c'est un partenaire quand même important du Québec. C'est le troisième
partenaire économique du Québec. Puis je compare des pommes et des oranges
parce que le premier, je pense, c'est New York, l'État de New York, le
deuxième, la région de Chicago, et le troisième, c'est la Chine, là. Alors, il
faut faire attention de la façon que je le dis, mais on fait quand même encore
beaucoup d'échanges avec les Chinois, mais on a diminué notre empreinte pour
être capables de renforcer d'autres régions, et notamment les États-Unis.
• (12 h 40) •
Et il y avait certaines inégalités sur le
territoire américain, et on a lissé notre travail. Nous avons rajouté
14 ressources aux États-Unis, ouvert un bureau à Seattle. Nous avons
également rehaussé le bureau de Miami en délégation et surtout rehaussé le
bureau de Washington, D.C. en délégation. Et ça, pour moi, c'est extrêmement
important que notre... que notre travail économique se fasse, mais que notre
travail de diplomatie politique soit intensifié. Alors, on doit voir venir les
règlements, les lois, les projets. Alors, c'est dans ce sens-là que nous avons
fait notre travail sur le territoire américain.
Adoption des crédits
Le Président
(M. Bachand) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Le temps
alloué à l'étude du volet Relations internationales et Francophonie des crédits
budgétaires du portefeuille Relations internationales et Francophonie étant
presque écoulé, nous allons maintenant procéder à leur mise aux voix.
Le programme 1, intitulé Direction et
administration, est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté, sur division. Le
programme 2, intitulé Affaires internationales, est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président
(M. Bachand) :Sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 17 heures, où elle va entreprendre l'étude du
volet Relations avec les Québécois d'expression anglaise des crédits
budgétaires du portefeuille Finances. Merci. Bon après-midi.
(Fin de la séance à 12
h
43)