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Commission permanente de la justice
Etude des projets de loi nos 17, 33 et 52
Séance du mercredi 23 juin 1976 (Vingt-heures dix-huit
minutes)
M. Brisson (président de la commission permanente de la
justice): A l'ordre, messieurs!
La commission de la justice se réunit afin d'étudier les
projets de loi nos 17, 33 et 52.
M. Marchand (Laurier) remplace M. Bienvenue (Crémazie); M. Pilote
(Lac-Saint-Jean) remplace M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Ostiguy
(Verchères) remplace M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys); M. Gratton
(Gatineau) remplace M. Pagé (Portneuf) et M. Chagnon (Lévis)
remplace M. Springate (Sainte-Anne). On me suggère de nommer comme
rapporteur de cette commission l'honorable député d'Anjou. Est-ce
qu'il y aurait une objection?
M. Marchand: Le député de Maisonneuve...
M. Burns: Je propose le député de Laurier.
M. Marchand: Le député de Laurier n'est pas membre
de la commission, il est seulement là...
M. Burns: Alors, je propose \e député de
Lévis.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Laurier est membre de la commission ce soir.
M. Marchand: Je suis membre de la commission seulement ce soir.
Alors, je ne peux pas être rapporteur.
M. Burns: Alors, je propose le député de
Lévis.
Des Voix: Vote.
M. Chagnon: Le vote.
Le Président (M. Brisson): Etant donné qu'on m'a
proposé comme rapporteur le député d'Anjou, je mets donc
au vote la nomination du député d'Anjou.
M. Burns: Non, M. le Président. Vous avez deux choix: Le
député de Lévis et le député d'Anjou.
Le Président (M. Brisson): Oui, mais lorsqu'on vote on
vote oui ou non. Alors, en premier c'était le député
d'Anjou oui ou non. Si c'est non, après cela je nommerai...
M. Marchand: M. le Président, le député de
Lévis a un mot à dire.
M. Chagnon: C'est bien agréable cette invita- tion du
député de Maisonneuve, mais je dois décliner cette
proposition si charmante soit-elle.
M. Burns: Vous êtes bien gentil.
M. Gratton: Est-ce que je peux poser ma candidature?
Le Président (M. Brisson): Alors, le député
d'Anjou est nommé rapporteur de cette commission.
M. Burns: Non, M. le Président, je demanderais un
vote.
Le Président (M. Brisson): Que ceux qui sont en faveur de
la nomination du député d'Anjou comme rapporteur de cette
commission lèvent la main, s'il vous plaît.
M. Burns: Je vous demanderais, M. le Président, de
désigner les députés qui votent pour ou contre.
Le Président (M. Brisson): Alors, M. Bédard
(Chicoutimi)? Absent. M. Bellemare (Johnson)? Absent. M. Marchand
(Laurier)?
M. Marchand: Pour.
Le Président (M. Brisson): Pour. M. Burns
(Maisonneuve)?
M. Burns: Contre.
Le Président (M. Brisson): M. Pilote (Lac-Saint-Jean)?
M. Pilote: Pour.
Le Président (M. Brisson): M. Choquette (Outremont)?
Absent. M. Desjardins (Louis-Hébert)? Absent. M. Ostiguy
(Verchères)?
M. Ostiguy: Pour.
Le Président (M. Brisson): Pour. M. Levesque
(Bonaventure)?
M. Levesque: Pour.
Le Président (M. Brisson): M. Gratton (Gatineau)?
M. Gratton: Pour.
Le Président (M. Brisson): M. Perreault (Assomption)?
M. Perreault: Abstention.
M. Levesque: M. le Président, je vous arrête
à ce moment-ci parce que je pense que nous enfreignons le
règlement. Il a été convenu qu'on se rapportait au
président directement. C'est vous qui faites le rapport.
Le Président (M. Brisson): Oui, mais, étant
donné que j'ai...
M. Levesque: Si on prenait la procédure de la commission
plénière...
Le Président (M. Brisson): Ah! C'est le président
qui ferait le rapport.
M. Levesque: ... comme vient de me le représenter...
M. Burns: Vous voyez, M. le Président, j'ai eu la chance
de voter contre le député...
Le Président (M. Brisson): Ah! C'est un ordre de la
Chambre que le président fasse rapport et nomme le rapporteur.
M. Levesque: Merci.
Le Président (M. Brisson): Je remercie le ministre et nous
commençons par le numéro...
M. Levesque: 52, s'il vous plaît.
Projet de loi no 52
Le Président (M. Brisson): Projet de loi no 52, Loi pour
remédier aux pertes occasionnées par un incendie au palais de
justice de Québec. Article 1, adopté?
M. Burns: Non, M. le Président.
Le ministre pourrait peut-être nous donner, en dehors des
remarques qu'il a faites au niveau de la deuxième lecture, un certain
nombre de détails que je présume qu'il veut nous donner au niveau
de l'étude du projet de loi pour la commission.
M. Levesque: J'ai demandé justement à quelqu'un qui
est au fait de cet incendie de venir au cas où de telles questions
seraient posées.
Georges Lalonde, directeur des greffes au palais de Justice de
Québec.
Quelle est la question?
M. Burns: La question est l'origine du projet de loi, quelle
application pratique le ministre y voit, l'espèce de portrait
général de la situation qui sous-tend le projet de loi.
M. Levesque: Effectivement, le 14 et le 15 février
dernier, il y a eu un incendie au Palais de justice de Québec. On a
constaté, après décompte que 38 156 dossiers ont
été endommagés ou complètement détruits par
le feu ou par l'eau. Ces dossiers ont été reconstitués
sous ma supervision et de façon générale avec le
responsable qui était en charge. Jusqu'à maintenant, tous les
dossiers ont été reconstitués et, dans chaque dossier, il
y a un certificat qui certifie que ce dossier est conforme à l'original.
Evidemment...
M. Burns: Par qui le certificat...
M. Levesque: II est certifié par le greffier en titre,
l'officier responsable dans la constitution des dossiers. Effectivement, c'est
un certificat qui n'a pas de support juridique ou de support légal
à ce moment-ci, et c'est le sens de faire une loi pour donner toute la
valeur juridique à ce certificat.
M. Burns: Du côté civil, il n'y a pas eu de
problème. Du côté criminel, c'est l'origine de la loi,
quoi?
M. Levesque: Exact. Il y a eu le criminel proprement dit, le
statutaire, les perquisitions, ce sont les dossiers qui ont été
endommagés, aucun autre dossier civil. Ils n'étaient d'ailleurs
pas dans la même pièce. C'est la salle des dossiers attenante aux
greffes de la paix et de la couronne qui est un étage
complètement différent des greffes civils.
M. Burns: Bon. Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Article 1, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 2, adopté?
M. Burns: Un instant, M. le Président. Qui est l'officier
désigné par le ministre de la Justice, parmi le personnel des
greffes, pour établir et appliquer le plan de reconstitution des
dossiers?
M. Levesque: C'est moi, effectivement. M. Burns: Quel est
votre titre?
M. Levesque: Directeur régional des greffes et
protonotaires en titre de la Cour supérieure, greffier en titre des
Sessions de la paix.
M. Burns: Est-ce que la consultation avec le juge en chef du
tribunal a été faite?
M. Levesque: Oui, effectivement, cela a été
discuté avec M. le juge en chef Dumontier, qui est le juge en chef de la
Cour des sessions de la paix. A cette occasion, il a dû se faire
remplacer par un autre juge, parce qu'il était malade.
M. Burns: Quel est l'autre juge?
M. Levesque: C'est l'honorable juge Paul-Emile Fortin.
M. Burns: D'accord.
M. Levesque: ... qui a été désigné,
nommément, par lettre, par M. le juge en chef.
Le Président (M. Brisson): Article 2, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 3.
M. Burns: A l'article 3, M. le Président, on
nous dit qu'un dossier endommagé, détruit ou perdu est
reconstitué en utilisant notamment l'original du dossier qui peut
être lu mais ne peut être normalement manipulé...
J'aimerais avoir des détails sur le texte de cet article 3,
surtout quand on dit: ... la copie d'un acte de procédure, de la
transcription des notes sténographiques ou d'un autre document en la
possession du poursuivant ou de son procureur, le plumitif, les rôles
général ou quotidien, les notes du greffier-audiencier, ainsi que
les notes sténo-graphiques ou l'enregistrement mécanographique en
la possession du sténographe ou d'un préposé à
l'enregistrement mécanique. Tout cela doit aider à reconstituer
le dossier.
Est-ce que, selon l'expérience que vous avez actuellement, vous
êtes en mesure de dire que tous ces éléments sont tels que
vous êtes en mesure de reconstituer les dossiers?
M. Levesque: Evidemment, il y a des dossiers qui sont totalement
détruits et il y en a d'autres qui sont partiellement détruits.
C'est dans ce sens-là qu'on dit: mais ne peut être normalement
manipulé. Ce sont des dossiers qui tombent en poussière à
la première manipulation.
Donc, ces dossiers-là, on peut se servir d'un duplicateur une
seule fois pour les reproduire, mais on ne pourrait pas les manipuler
davantage. Dans certains cas, ils sont complètement détruits.
Quand on énumère ici les transcriptions des notes
sténographiques et des copies d'actes de procédure, au criminel,
par exemple, une copie de la plainte qui peut être
récupérée par la couronne, la copie des notes
sténographiques est toujours à la couronne, aussi.
Il y a aussi les notes des greffiers-audienciers que l'on prend en cour
quand on annote le rôle quotidien et on parle du rôle quotidien
général et des notes sténographiques et des notes des
greffiers-audienciers.
Tous ces éléments nous permettent de reproduire
effectivement le dossier de A à Z.
M. Burns: Vous êtes actuellement assuré de la
possibilité de reconstituer le dossier à toutes fins
pratiques.
M. Levesque: Cela a été fait. Ils sont tous
reconstitués.
M. Burns: Bon. C'est l'aspect juridique ou légal qu'on
entérine ce soir, tout simplement. D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 3, adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 4? Adopté.
M. Burns: Un instant. Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 5? Adopté.
M. Burns: Avez-vous des cas d'appel qui ont été,
d'une façon ou de l'autre, empêchés de fonctionner à
cause de ces dossiers?
M. Levesque: Non, parce que, il faut d'abord vous dire que les
plumitifs, qui n'étaient pas dans la même salle, la salle des
dossiers proprement dite, n'ont pas été endommagés par le
feu. Il a donc été facile de reconstituer, de savoir exactement
où nous en étions avec les dossiers. Tous les dossiers qui
devaient aller en appel ou étaient susceptibles d'aller en appel
n'étaient pas au même endroit. Ils n'ont pas du tout
été détruits par le feu.
M. Burns: Ah, il n'y a pas de problème quant à
l'appel.
M. Levesque: Ils n'ont pas été concernés du
tout par l'appel.
M. Burns: L'article 5, dans le fond, est là pour donner
une protection maximale et ne vise pas directement de problèmes
particuliers, si je comprends bien.
M. Levesque: Parce que ces articles peuvent servir. Un peu plus
loin, on verra que l'article 17 indique que c'est la procédure qu'on
suivra si des...
M. Burns: Si jamais cela arrive ailleurs. M. Levesque:
Oui, c'est cela.
M. Burns: C'est pour cela qu'on disait que c'était la loi
favorisant l'incendie des palais de justice.
M. Levesque: Je pense que...
M. Burns: Je ne le souhaite pas, M. le Président.
M. Levesque: Je pense que le protonotaire en a eu assez d'un.
M. Burns: Oui. D'ailleurs, je comprends tous les problèmes
que le protonotaire a pu avoir relativement à cet incendie. Je ne
souhaite pas que cela se représente ailleurs. A la blague, on pouvait
dire que c'était la loi favorisant les incendies dans les palais de
justice. Article 5, adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 5, adopté.
Article 6?
M. Burns: Article 6, je suis d'accord avec ce texte, mais j'ai un
certain nombre de réticences relativement au fait, entre autres, qu'on
impose des délais à des personnes qui ne sont absolument pas
responsables des problèmes qui sont causés par l'incendie en
question; entre autres, on nous dit que, s'il y a, dans le dossier, une erreur
ou une omission qui cause à une partie un préjudice
sérieux...
M. Levesque: Dernier alinéa.
M. Burns: Oui, d'accord. Une partie peut, pour motif raisonnable,
être relevée du défaut de respecter un délai
prévu par le présent article. Il reste quand même que je me
demande si on n'est pas en train d'encadrer, encore une fois, par des
phénomènes, parce que, si la possibilité de relever une
personne de délai prévu à l'article 6... si on n'est pas
en train de forcer cette personne à poser des gestes judiciaires, par
son procureur ou autrement, et de se retrouver, encore une fois, devant le
tribunal, alors que ce n'est pas du tout sa faute. Cela n'a rien à faire
avec sa décision, son omission ou quoi que ce soit.
M. Levesque: C'est normal qu'on indique un cadre dans lequel les
délais courent, etc., mais qu'on s'occupe qu'il n'y ait pas de
préjudice. Le dernier alinéa a été justement mis
là pour répondre à l'objection qui, autrement, serait bien
fondée du...
M. Burns: Une espèce de fourre-tout qui permet une
ouverture...
M. Levesque: Pour motif raisonnable.
M. Burns: D'accord.
M. Levesque: On ne peut pas être plus ouvert.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 6, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 7?
M. Burns: Article 7, adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 8?
M. Burns: Article 8, adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 9.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 10.
M. Burns: Je pense qu'à l'article 10, M. le
Président, on doit féliciter le ministre de la Justice de
proposer un tel amendement. C'est l'ouverture qui donne réponse à
la question que je posais à l'article 6 pour la suite,
c'est-à-dire pour la possibilité de réviser, à
toutes fins pratiques, une situation. En tout cas, je suis entièrement
d'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 10, adopté.
Article 11.
M. Burns: J'aimerais avoir, de la part du ministre, des
explications concernant l'article 11.
M. Levesque: L'article permet au ministre de dispenser l'officier
de reconstituer de façon automatique les dossiers qui n'ont aucun
intérêt, parce que ne pouvant apporter dans l'avenir aucun
problème. Tel serait le cas d'un dossier qui ne poserait aucun
problème de récidive ou de pardon ou d'un dossier portant sur une
personne décédée, etc.
L'officier dressera un inventaire des amendes qu'il pourrait rester
à percevoir. Il est peu probable, par ailleurs, que cet inventaire serve
jamais puisque les amendes qui n'ont pas été perçues ne le
seront pas plus dans l'avenir généralement. C'est ce genre de
choses...
M. Burns: Mais le fait que le ministre de la Justice puisse
autoriser l'officier à ne pas reconstituer un dossier qui porte sur une
infraction à une loi du Québec, ça m'apparaît
comme...
M. Levesque: Seulement s'il y a une partie... M. Burns:
... une...
M. Levesque: Non, s'il y a une partie, il y a un
intérêt, évidemment, tout de suite...
M. Burns: Oui.
M. Levesque: II va l'obtenir. Il n'y a aucun
intérêt.
M. Burns: Quelle est la méthode de publicité ou de
publication de cette affaire à l'endroit des parties concernées?
Est-ce qu'il y en a?
M. Levesque: Est-ce qu'il y en a?
M. Burns: Comment vais-je savoir si je suis visé par un
dossier qu'on va laisser tomber?
M. Levesque: Comme me l'indique Me Dorion, il s'agit souvent de
questions pénales, par exemple, le Code de la route. C'est le cas qui me
vient à l'esprit, où le dossier est fermé, où
l'amende est payée. Il n'y a d'intérêt pour personne
à reconstituer ce dossier.
M. Burns: Oui, mais dans le cas, par exemple...
M. Levesque: S'il y a une partie intéressée
à le reconstituer, on le fera.
M. Burns: Je vous cite le cas, par exemple, où quelqu'un a
été accusé de dépasser la limite de 70 milles
à l'heure et se retrouve, avec la possibilité à 83 milles
à l'heure, de perdre, je pense, trois points.
M. Levesque: II n'a qu'à le demander.
M. Burns: Oui, mais comment saura-t-on qu'on a mis de
côté le dossier ou non?
M. Levesque: S'il n'en entend plus parler, tant mieux pour lui.
Il n'entend plus parler de rien.
M. Burns: Oui, mais, par contre, cette personne va
peut-être croire encore qu'elle est assujettie à ce dossier.
M. Levesque: Y a-t-il de tels cas? Il n'y a aucun cas dans le
moment.
M. Burns: Alors, pourquoi parle-t-on à ce moment des
infractions à une loi du Québec? Y a-t-il des lois
particulières visées par cela?
M. Levesque: C'est probablement pour éviter le criminel.
C'est simplement pour s'en tenir au statutaire et au pénal.
M. Burns: Quelles lois statutaires et quelles lois pénales
du Québec?
M. Levesque: Chasse et pêche, j'imagine, et le Code de la
route.
M. Burns: Peut-on avoir une idée de...?
M. Levesque: Je n'ai pas reconstitué les dossiers
moi-même, le Code de la route et la Société des
Alcools.
M. Burns: On vient de parler du Code de la route et on me dit
qu'il n'y en a pas.
M. Levesque: C'est-à-dire que cela pourrait
éventuellement... Ces problèmes pourraient surgir parce qu'on
s'adresse au statutaire du Québec, en fait; actuellement, il n'y a eu
aucun problème qui a surgi en ce qui concerne ceci, mais,
éventuellement...
M. Burns: Mais les dossiers du côté statutaire et du
côté des lois du Québec, quels sont-ils ou de quelles
catégories sont ces infractions?
M. Levesque: En ce qui a trait au statutaire, les trois
dernières années n'ont pas été touchées du
tout par les dossiers. Tous les dossiers actifs du statutaire n'étaient
pas dans le même édifice, mais dans un autre édifice, dans
l'annexe du palais de justice au 32 de la rue Saint-Louis. Donc, c'est à
partir des causes plus vieilles de trois ans, qui étaient tous des
dossiers terminés, en fait et, à l'occasion, il restait des
amendes à percevoir.
M. Burns: Dans te fond, les gestes qu'il y a à poser sont
administratifs surtout actuellement.
M. Levesque: C'est exact. M. Burns: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Brisson): Article 11. Adopté.
Article 12.
M. Burns: Comment envisagez-vous, M. le ministre, l'application
de l'article 12?
M. Levesque: Cet article permet à l'officier d'attester
l'impossibilité de reconstituer un dossier et en élimine les
effets préjudiciables pour les personnes autres que le poursuivant.
Ainsi, un accusé pourra plaider autrefois acquit ou autrefois convict,
même si rien au dossier n'indique qu'un jugement a été
rendu dans la mesure où ce qui reste du dossier ou une preuve quelconque
ne vienne pas contredire manifestement ce plaidoyer. C'est pas mal...
M. Burns: Oui, d'accord.
Le Président (M. Brisson): Adopté?
M. Burns: Adopté. Article 13 adopté aussi.
Le Président (M. Brisson): Article 13 adopté.
Article 14?
M. Burns: Article 14. A l'article 14, je me pose des questions
sur l'aspect discrétionnaire qui est remis entre les mains du ministre.
Le ministre peut, après l'expiration d'un délai de cinq ans,
suivant la reconstitution du dossier endommagé, autoriser la destruction
du dossier. Le peu...
M. Levesque: On m'indique que la procédure prévue
s'assimile de très près à celle prescrite par la loi de la
preuve photographique de document et, dans nos propres statuts, les statuts
refondus du Québec 1964, chapitre 280, c'est là qu'on s'est
inspiré. Vous voulez changer le délai?
M. Burns: Non, je ne veux pas changer le délai. C'est de
savoir comment le ministre va exercer sa discrétion.
M. Levesque: En principe, cet article vise essentiellement les
dossiers qui peuvent être lus, mais ne sont pas manipulables. Cela
demande des précautions très particulières pour les
conserver.
M. Burns: Des dossiers qui sont passés dans...
M. Levesque: Qui sont brûlés.
Qui peuvent tomber en poussière.
Qui ont été d'ailleurs reconstitués. C'est le tas
de cendres qui restent.
Et le tas de cendre, on prend les moyens pour que quand même
pendant cinq ans on puisse les garder de façon à ce que, s'il y a
des contestations dans ce délai, on puisse vérifier avec
l'original.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 14, adopté?
M. Burns: D'accord, adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 15?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 16?
M. Burns: C'est la rétroactivité au 14
février. C'est la date de l'incendie, je présume.
M. Levesque: Oui, c'est cela. C'est la nuit du 14 au 15.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson ): Adopté.
M. Levesque: Et pour cette dernière, c'est la même
procédure dans les cas similaires.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 16, adopté.
Article 17?
M. Burns: Article 17, adopté. Article 18, je me demande
simplement pourquoi le lieutenant-gouverneur se réserve la
possibilité de mettre en vigueur la loi à la date qu'il fixera
par proclamation.
M. Levesque: On ne savait pas exactement à quel moment on
terminerait les opérations de reconstitution. Or, on vient d'apprendre
que les opérations sont terminées.
M. Burns: Alors, il y aura peut-être un amendement, le jour
de sa sanction, au lieu de la proclamation. Le député de Laurier
m'en veut ce soir.
Le Président (M. Brisson): Le projet de loi entrera en
vigueur le jour de sa sanction.
M. Marchand: C'est le député de Saint-Henri, c'est
pas pareil.
M. Burns: C'est le député d'Anjou peut-être
qui veut voter.
M. Tardif: Non, c'est en mon nom... pour que je vote contre.
M. Burns: M. le Président, je propose formellement...
Le Président (M. Brisson): Article 10. Adopté.
M. Burns:... pour donner les amendements au député
d'Anjou, que l'article 18 soit modifié pour qu'on le lise de la
façon suivante: La présente loi entrera en vigueur à la
date de sa sanction.
Le Président (M. Brisson): A la date ou le jour de sa
sanction?
M. Burns: Le jour de sa sanction.
Le Président (M. Brisson): Entre en vigueur...
M. Burns: Entre en vigueur...
M. Levesque: Le jour de sa sanction.
Le Président (M. Brisson): Cet amendement est
adopté?
M. Levesque: Adopté.
M. Burns: Est-ce que vous voulez avoir un vote, M. le
Président?
Le Président (M. Brisson): ... adopté tel
qu'amendé?
M. Burns: Cela n'a pas pris.
Le Président (M. Brisson): Le projet de loi no 52 est
adopté avec un amendement. Numéro...
M. Levesque: 17.
Projet de loi no 17
Le Président (M. Brisson): Projet de loi no 17, Loi sur la
refonte des lois. Article 1.
M. Burns: Je n'ai, M. le Président, relativement à
cette loi, qu'une seule remarque. Comme tout le monde le sait, nous aurons
très bientôt à vivre, des gens sont d'accord, il y en a qui
ne sont pas d'accord, avec le système métrique. Je me demande
jusqu'à quel point on a attaché de l'importance à la
refonte des lois par rapport à l'utilisation, j'ose dire l'immixtion du
système métrique dans notre façon de fonctionner. Je
voudrais tout simplement que lors de la refonte des lois, nous utilisions la
possibilité de se référer au système
métrique. Je me demande si le ministre de la Justice a pensé
à ce problème.
M. Levesque: J'y ai pensé et même on me l'a
rappelé très récemment du côté de
l'Opposition.
M. Burns: C'est la deuxième fois d'ailleurs qu'on vous en
parle. Une fois en privé...
M. Levesque: Et j'ai consulté mes experts qui me
rappellent qu'il y a un comité qui a été mis sur pied, le
comité Métri-Québec, qui a justement pour fonction de voir
à la conversion dans toute la législation
québécoise en système métrique. Peut-être que
cela va prendre quelques années, quatre ans m'a-t-on laissé
entendre? Peut-être que Me Jacoby pourrait compléter et expliciter
davantage.
Effectivement, le comité Métri-Québec existe depuis
deux ans je pense. Il s'agit d'un comité interministériel. Ce
comité délègue à la justice, c'est-à-dire
crée un sous-comité à la justice pour convertir
spécifiquement la législation et les règlements.
Maintenant, cela se passe sur une période d'environ quatre ans pour
s'ajuster sur le fédéral puisque la conversion au système
métrique va se faire par secteur. Ce qu'on prévoit pour les
quatre prochaines années, chaque fois qu'un secteur sera modifée
dans l'ensemble du Canada, il y a aussi la coordination avec les autres
provinces, on aura un bill omnibus qui va modifier les lois du
secteur en particulier ainsi que les règlements du secteur. C'est
dans quatre ans qu'on devrait avoir bouclé la boucle.
M. Burns: Dans la refonte elle-même, est-ce qu'on est
préoccupé d'ajuster la législation, parce qu'à tout
bout de champ, on devra chiffrer la législation, on devra, selon les
termes mêmes de l'honorable juge Pigeon, chiffrer un certain nombre de
choses, dans la législation. Est-ce qu'on tient compte de la
possibilité que, d'ici très peu, une refonte de la loi va
être désuète si on ne s'adapte pas au système
métrique?
M. Levesque: Ce qui va se produire, si, pendant la période
pendant laquelle la refonte va se faire, il y a des secteurs pour lesquels on
fait la conversion sur l'ensemble du Canada, on va vraisemblablement le faire
par le biais de la refonte des lois. Mais on ne pourra pas toucher aux secteurs
pour lesquels il n'y aura pas eu d'accord avant que l'opération soit
acceptée par tout le monde,
Ce qui fait que, par le biais des bills omnibus dont je parlais tout
à l'heure, on fera des amendements...
La refonte qui devient...
M. Burns: Progressive.
M. Levesque: II y a moins de problèmes que si elle
était faite pour dix ou quinze ans, comme cela a été fait
dans le passé.
M. Burns: Mais, dans les faits, c'est la question que je me pose,
à quel moment les nouvelles lois vont-elles être adoptées
avec...
M. Levesque: Ah!
M. Burns: Ah! C'est un petit problème.
M. Levesque: A mesure que des secteurs seront
réglés...
M. Burns: Oui.
M. Levesque: ... dans tout le Canada, immédiatement
après, on va légiférer...
M. Burns: On donne quand même à la Commission de
refonte des lois, un mandat et peut-être que, pendant ce temps-là,
on va continuer à commettre des péchés mortels, si on peut
dire, au niveau de l'utilisation du système métrique, par rapport
au système actuel.
M. Levesque: Dès qu'il y aura un accord intervenu, par
exemple, pour convertir le système métrique dans le domaine de la
construction du bâtiment, à partir de ce moment-là, toutes
les lois et les règlements du Québec vont adopter le
système métrique.
Ce qu'on ne peut pas faire, c'est de dire d'avance quand cela va se
produire. Il y a des échéanciers qui ont été
fixés et sur lesquels il y a des négociations entre le
fédéral et les différentes provinces, pour que cela se
fasse par secteurs. On est obligé de suivre l'échéancier
qui sera adopté à un moment donné, parce que tout
n'entrera pas en vigueur en même temps. On est donc dépendant de
l'entente plus globale entre les provinces que le fédéral.
Mais dès qu'il y aura une entente sur un secteur, à ce
moment-là, on va procéder immédiatement en
législation, pour utiliser le système métrique, ce qui
fait qu'évidemment, pendant la période transitoire, il y aura des
lois qui auront le système métrique et d'autres lois qui auront
le système actuel. On peut difficilement l'éviter. On a eu la
même expérience en Australie et on a été
obligé de procéder comme cela.
M. Burns: II n'y a pas un danger, pendant une période de
temps, que personne ne se comprenne véritablement?
M. Levesque: Le problème que l'on retrouve, ce n'est pas
un problème propre à la législation. Cela va être
dans tous les secteurs. Les ménagères qui vont acheter un kilo de
farine plutôt que deux livres et demie de farine auront le même
problème. Ce problème d'adaptation se transpose
nécessairement en législation, on ne peut pas
l'éviter.
M. Burns: C'est plus grave, vous allez admettre, Me Jacoby,
qu'à un moment donné, on rate une recette à la maison ou
qu'on se retrouve à ne pas respecter un minimum ou un maximum de vitesse
sur une route ou quoi que ce soit.
M. Levesque: C'est exact, mais, par contre, nous allons prendre
toutes les précautions voulues pour que la conversion soit faite avec
toutes les garanties qu'il faut. Ce qu'on envisage, c'est que les
ministères, c'est que cela parte des ministères, qu'ils
proposent, qu'ils fassent eux-mêmes la conversion, mais le comité
de la justice qui sera formé de légistes et de
spécialistes de la conversion va contrôler toutes les conversions
qui ont été faites, va pouvoir uniformiser, enlever les
décimales, par exemple, va régler les conflits qui peuvent
exister entre un ministère... S'il y a un ministère, par exemple,
qui voulait garder les décimales et l'autre ne le voulait pas, le
comité en question pourra juger en dernier ressort, pour qu'il y ait
uniformité et verra à ce que, lorsqu'il y a eu accord sur un
secteur, toutes les lois affectées par ce secteur soient
modifiées en conséquence.
M. Burns: Bon. D'accord.
Le Président (M. Brisson): Le député
d'Anjou.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais féliciter
le ministre de la Justice d'avoir présenté le projet de loi en
question. J'avais suggéré à son
prédécesseur, il y a plus de deux ans, de procéder
à la refonte des lois du Québec, mais rien n'avait
été fait depuis lors. Dans ma communication auprès de
l'ancien ministre de la Justice, je lui avais sug-
géré de faire en sorte qu'une édition à
feuilles mobiles des lois refondues soit disponible et je vois qu'on a
donné suite à cette suggestion.
Je ne prétends pas que c'est parce que je l'avais
suggéré que l'édition à feuilles mobiles est
possible maintenant, grâce au projet de loi, mais je tiens à
féliciter le ministre à cet égard.
Le ministre reconnaîtra avec moi que les lois refondues vont
constituer un outil utile pour tous ceux qui ont à consulter les lois.
D'autre part, je pense que le ministre reconnaîtra que, de nos jours,
nous recourons de plus en plus à la réglementation. Vers 1973,
nous avions reçu, en dix volumes, les règlements d'application
des lois et, à ma connaissance, les règlements en question
devaient être suivis de mises à jour annuelles, ce qui n'a pas
été fait.
Actuellement, les dix volumes à feuilles mobiles que nous avons
dans nos dossiers sont, à toutes fins pratiques, inutilisables.
Même si c'est une question qui n'est pas comprise dans le projet de loi,
je voudrais savoir de la part du ministre s'il a l'intention de confier
à la commission le mandat de refondre, pour ainsi dire, les
règlements nombreux que nous avons adoptés depuis un certain
nombre d'années.
Le travail qui avait été effectué à
l'époque, je pense que c'était par Me Barbe, était un
travail excellent, mais les dix bouquins en question à feuilles mobiles
sont maintenant inutilisables pour ainsi dire. Je pense que, même si on a
des lois refondues qui vont constituer un outil de travail pour tous ceux qui
ont à s'en servir je pense, entre autres, aux avocats il y
a une partie de notre travail qui sera toujours plus difficile du fait que nous
devons chercher un peu partout, à des endroits différents, les
règlements qui sont en vigueur et qui découlent des lois que
l'Assemblée nationale a adoptées.
J'en fais la suggestion au ministre. Peut-être devrait-on ajouter
ce mandat à la commission ou peut-être devrait-on prévoir
une procédure qui fera que les règlements d'application des lois
seront refondus pour qu'on puisse les utiliser sans difficulté.
M. Levesque: Je tiens à remercier le député
d'Anjou de l'intérêt qu'il manifeste dans ce projet de loi, mais
je dois également rappeler à la commission que ce n'est pas la
première fois que le député d'Anjou manifeste de
l'intérêt dans les activités du ministère de la
Justice. Je suis très heureux que tous nos collègues c'est
d'une façon égoïste que je dis cela ne
m'écrivent pas aussi souvent pour me suggérer toutes sortes
d'amendements aux lois de la province, particulièrement dans
l'administration de la justice. Je dois lui rendre justice tout de même
et dire qu'il manifeste un grand intérêt de ce côté,
en particulier.
Quant à la question de la législation
déléguée, il y a eu, évidemment, un travail
extrêmement important fait sous la direction de Me Barbe. Je dois,
cependant, sans vouloir être négatif, souligner que ce travail
était parfait le jour où il a été publié. Il
devient un instrument dangereux entre les mains de ceux qui s'en servent
quelques jours ou quel- ques semaines plus tard, lorsque l'on sait le volume de
réglementations qui sont produites régulièrement. Il
faudrait qu'il y ait une mise à jour presque constante pour que
réellement ce soit un instrument de travail réellement sûr.
Si on veut utiliser cet instrument, il faut avoir à ses
côtés la Gazette officielle pour voir s'il n'y a pas eu de
changement depuis la publication. Pour le moment, nous nous occupons de la
refonte des lois. Nous avons l'intention, la même équipe a
l'intention de procéder, avec ceux qui s'occupent de la
législation déléguée, à une mise à
jour. Ce sont nos projets à court terme.
Il est possible que nous puissions rendre cet instrument plus efficace,
si nous réussissons à utiliser l'ordinateur davantage, afin que
cette mise à jour soit un peu permanente et continuelle et qu'il ne se
passe pas de retard comme celui que nous avons depuis la publication de cette
consolidation. On comprendra que, même si c'est en dix volumes ou douze
volumes, c'est un travail extrêmement ardu, difficile et où on
doit souligner l'importance de la contribution de ceux qui l'ont
préparé, mais, en même temps, on doit malheureusement dire
que, peu de temps après la publication, c'est devenu un instrument
dangereux dans un sens, s'il était entre des mains inexpertes, si vous
voulez, parce qu'il y a déjà des amendements ou de nouvelles
réglementations qui ont été édictées depuis
la publication de ces volumes. Alors, il faut une mise à jour constante.
Nous avons l'intention de faire la mise à jour le plus tôt
possible, mais nous avons également l'intention de trouver un
mécanisme qui rendra cet instrument de travail plus sûr, plus
efficace.
M. Tardif: Sans vouloir prolonger le débat, je sais qu'en
matière fiscale, nous avons trois volumes à feuilles mobiles.
Nous ne recevons les modifications aux règlements que deux ou trois fois
par année. Alors, on reçoit une feuille sur laquelle c'est
indiqué: Retirer la page 28 à la page 40 et remplacer par les
nouvelles pages 28 à 40. On peut se tenir à jour en effectuant
les changements à deux ou trois reprises par année. C'est
peut-être la façon qu'on devrait suivre...
M. Levesque: A condition que vous receviez votre courrier
régulièrement, sans problème, et que vous soyez
présent à ce moment, et qu'il n'y ait pas d'erreur de
destination, que cela prenne le côté de la poubelle plutôt
que le côté de votre pupitre. Autrement dit, c'est pour cela que
je dis que c'est un instrument dangereux dans des mains inexpertes ou encore,
si on n'apporte pas une attention particulière aux changements à
mesure qu'ils se présentent. C'est cela que nous cherchons, un
mécanisme qui rendra l'instrument plus sûr.
M. Burns: M. le ministre, avant l'adoption de l'article 1...
M. Perreault: J'avais demandé la parole.
Le Président (M. Brisson): Pardon? Le député
de L'Assomption.
M. Perreault: M. le Président, M. le ministre, cela fait
plusieurs fois que je reviens à la charge là-dessus. Pour les
députés, est-ce qu'il ne serait pas possible que cette commission
je vois que son existence doit se terminer le 31 décembre 1977
soit plus permanente de façon à opérer
continuellement une refonte des lois qu'on adopte, une mise à jour des
lois qu'on adopte de façon que les députés aient une
refonte des lois qu'on adopte en Chambre chaque année?
M. Levesque: C'est justement ce que nous allons faire...
M. Perreault: II y a beaucoup de lois qui sont adoptées
dans une année. Pensez aux députés qui ne sont pas avocats
et qui ont à travailler là-dedans. Cela devient très
ardu.
M. Levesque: Mais justement, le projet de loi, au lieu de faire
comme on faisait autrefois... Disons que la dernière refonte a eu lieu
en 1964, la refonte qui a eu lieu avant celle-là eut lieu en 1941, si ma
mémoire est fidèle. Evidemment, pour celui qui n'est pas avocat,
et même pour un avocat, quelquefois, c'est difficile, parce qu'il faut
faire presque le résumé de ce qui s'est passé depuis pour
chacune des lois. A ce moment, il fallait avoir les Statuts de 1941 ou de 1964,
selon le cas, et voir ensuite ce qui s'était passé depuis, et
pour cela, il fallait consulter l'index et voir en quelle année il y
avait eu des amendements et essayer de tout rapiécer cela. Ce que nous
proposons ici, c'est une refonte constante, permanente. Je pense que cela
répond exactement aux préoccupations du député de
L'Assomption.
M. Perreault: Oui, mais quand le travail sera terminé en
1977, les lois qui seront adoptées à l'automne 1977, dans combien
de temps en aurons-nous la copie refondue?
M. Levesque: Nous gardons une équipe en place pour
ça.
M. Perreault: Vous voulez me dire que si des lois sont
adoptées au mois d'octobre 1977, peu de temps après, dans
quelques mois, nous aurons une copie refondue de la loi? C'est cela que vous
voulez dire?
M. Levesque: C'est ça. Nous espérons atteindre cet
objectif.
M. Perreault: Nous aurons une mise à jour des lois...
M. Levesque: En tout cas, mes gens me disent cela. J'attends pour
voir si cela va être exactement comme cela, mais j'ai bon espoir...
M. Perreault: Parce que...
M. Levesque:... qu'avec l'aide de l'ordinateur, ce sera
possible.
M. Perreault: Je me souviens, lorsqu'on a adopté les lois
des corporations...
M. Levesque: Je ne fais pas de promesse. Je dis que nous
allons... Je fais confiance à ceux qui me proposent cette
méthode, et nous allons voir comment elle va procéder. Nous
serons encore ici, d'ailleurs, en 1977. Nous verrons, en 1978...
M. Burns: Vous avez beaucoup d'espoir. Vous croyez à des
choses incroyables.
M. Perreault: Si je comprends bien, lorsque vous adoptez une loi
"X", dans quelques mois, on pourra avoir une copie refondue...
M. Levesque: Lorsque nous adopterons une loi, autrement dit, pour
modifier une loi antécédente, nous aurons normalement la loi
consolidée avec ses amendements dans les mois qui suivent.
M. Perreault: Merveilleux!
M. Levesque: J'ai dit que c'est ce qu'on m'avait proposé.
C'est pour cela que c'est inscrit comme ceci dans ce projet de loi.
J'espère que cela va se réaliser. Mais nous verrons.
M. Perreault: M. le ministre, vous aurez réalisé
beaucoup pour les députés si vous réussissez cela.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Lafontaine, non, de Maisonneuve.
M. Burns: Merci de me ramener chez moi.
M. le Président, cette première refonte,
éventuellement, je comprends qu'elle va se fake
régulièrement, vous l'attendez quand? A quelle date?
M. Levesque: On m'informe...
M. Burns: Que vous êtes prudent, M. le ministre!
M. Levesque: Oui, je suis prudent. Je m'engage seulement...
M. Burns: Remarquez que celui qui vous donne les conseils
là-dessus, j'ai une confiance absolue en lui, mais...
M. Levesque: On m'informe qu'on se propose de terminer le travail
pour la fin de 1977.
M. Perreault: C'est marqué dans la loi.
M. Burns: Non, ce n'est pas indiqué aussi clairement que
ça. Oui? Cela va être fait, réglé?
M. Levesque: Le député de Maisonneuve est aussi
circonspect et prudent que je le suis.
M. Burns: Oui.
Le Président (M. Brisson): Donc, les articles 1 à
26 Inclusivement...
M. Burns: Je dois soumettre au ministre l'article 10...
M. Levesque: Etait...
M. Burns: ... le résultat de ses travaux au plus tard le
1er septembre 1977, et je regarde ce qui se passe habituellement.
M. Levesque: Pensez à l'Office de révision du code
civil...
M. Burns: Oui, je pense, entre autres, à la réforme
de la carte électorale. Je pense à la nomination du Protecteur du
citoyen...
M. Levesque: Non, non...
M. Burns: Non, mais c'est une série de choses...
M. Levesque: Restons dans le même domaine, dans le
même genre de travaux, parce qu'il faut bien admettre... Je pense bien
que le député de Maisonneuve sera le premier à admettre
avec moi que, quand il y a révision du Code civil, lorsqu'on parle de la
refonte des lois, on parle de sommes considérables.
M. Burns: Des travaux importants. D'accord.
M. Levesque: On ne peut pas commander cela du jour au
lendemain.
M. Burns: Je voudrais savoir si vous croyez que dès le
mois de septembre 1977, on sera en mesure d'avoir un premier jet, un premier
travail, le résultat des travaux de la commission.
M. Levesque: Est-ce que son nom est inscrit?
M. Burns: Non. C'est toujours le ministre qui parle, lorsque Me
Jacoby parle. C'est malheureux pour Me Jacoby.
M. Levesque: Alors, je vais vous dire une chose. Me Jacoby vient
de me faire part que s'il a indiqué lui-même dans le projet de loi
qu'il a préparé, à ma demande, ces dates, c'est qu'il les
croit réalistes.
M. Burns: Je peux vous dire que, de toute façon, on va
être au pouvoir, à ce moment, et que nous considérons Me
Jacoby comme un élément très important de la
législation. Sans doute que je puis même lui assurer sa
sécurité d'emploi dès ce soir.
Le Président (M. Brisson): Au moins, il y en aura un qui
ne sera pas changé!
M. Levesque: J'aime autant ne pas commenter ce genre de
déclaration qui probablement ré- chauffe le coeur du
député de Maisonneuve plus que celui de Me Jacoby.
M. Burns: On ne le sait pas.
Le Président (M. Brisson): Articles 1 à 26
inclusivement. Adopté?
M. Burns: Article 1. Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 1. Adopté.
Article 2.
M. Burns: A l'article 2, vous avez une commission qui est
formée alors qu'un légiste du ministère de la Justice doit
en faire partie...
M. Levesque: ... accepté.
M. Burns: Non. Un instant... assisté du greffier en loi de
la Législature, d'un représentant de l'Editeur officiel et de
trois autres membres. Je voudrais savoir quels sont ces trois autres membres,
peut-être pas nommément.
M. Levesque: Cela sera trois fonctionnaires.
M. Burns: Trois fonctionnaires. Vous ne pensez pas, par exemple,
utiliser des personnes de l'extérieur?
M. Levesque: Oui, dans le personnel qui sera retenu par la
commission, nous avons l'intention d'avoir recours à des contractuels,
particulièrement...
M. Burns: Plus précisément, qu'est-ce que vous avez
en vue? Je ne demande pas les noms. Je demande quelle catégorie de
personnes seront utilisées.
M. Levesque: Au niveau de la commission elle-même, en
principe, les membres de la commission seront tous des légistes du
gouvernement et le représentant de l'Editeur officiel est aussi un
légiste qui s'occupe de toute la partie informatique chez l'Editeur
officiel.
M. Burns: Oui.
M. Levesque: Et si les membres ne sont pas de l'extérieur,
c'est justement pour tenter de hâter les travaux. Quant au personnel qui
servira de support à la commission, il s'agira d'engager principalement
des conseillers juridiques avec certaines qualités particulières
dont l'esprit méthodique, dont le travail sera continuellement
supervisé par la commission.
M. Burns: Oui. Vous avez bien raison.
M. Levesque: Actuellement d'ailleurs, on est assez avancé
parce que toutes les lois incluant celles de 1975 ou en tout cas jusqu'à
la demi de 1975, sont déjà emmaganisées sur
ordinateur.
Pour toutes ces lois, il reste à faire toutes les
vérifications de nature juridique. C'est pour cela que le
délai qui paraît quand même court, il faut dire que c'est le
support électronique qui nous permettrait de réaliser
l'objectif.
M. Burns: Mais n'y a-t-il pas de personnes de secteurs
particuliers que vous visez par les trois autres membres de la commission de
refonte des lois?
M. Levesque: Vous voulez dire trois personnes
nommément?
M. Burns: Je veux dire, par exemple, le Barreau. Le Barreau
sera-t-il consulté?
M. Levesque: Les trois autres membres sont des
fonctionnaires.
M. Burns: Je comprends, par exemple, que le légiste du
ministère de la Justice sera un fonctionnaire. Je comprends que le
greffier en loi...
M. Levesque: Nous avons à l'esprit également les
autres légistes. Par exemple, le légiste du ministère de
la Justice. Vous avez ensuite le greffier adjoint en loi de la
Législature qui est Me Dufour...
M. Burns: Oui.
M. Levesque: ... un représentant de l'Editeur officiel.
Cela fait trois, et nous songeons, en particulier, à Me Claude Rioux et
à d'autres légistes qui s'occupent particulièrement de
législation gouvernementale.
Il n'est pas question de gens de l'extérieur.
M. Burns: II n'est pas question de gens de
l'extérieur.
M. Levesque: Pas pour le moment. Dans mon esprit, à
l'heure actuelle... Cela peut changer.
M. Burns: Non, c'est cela que je voudrais savoir, quelle
était l'optique du texte.
M. Levesque: C'est cela qui est prévu pour le moment. Si
on a besoin des gens de l'extérieur, l'article 4 nous permettra d'y
recourir.
Le Président (M. Brisson): Article 2, adopté?
M. Burns: Article 2, adopté.
M. Levesque: Jusqu'à l'article 5.
Le Président (M. Brisson): Article 3, adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Levesque: Les articles 4 et 5, adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 4, adopté?
M. Burns: Non.
M. Levesque: Le personnel aux articles 4 et 5, ce sont les
spécialistes que nous retrouvons à l'article 5.
M. Burns: Article 4, adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 5?
M. Burns: A l'article 5, à toutes fins pratiques, vous
recourez à des conseils de l'extérieur, mais ce ne sont pas des
membres de la commission de refonte.
M. Levesque: Non.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 6?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 7?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 8?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 9?
M. Burns: J'aimerais avoir les commentaires du ministre
relativement à l'article 9, là où on nous dit que la
commission, pour mener à bonne fin l'exécution de son mandat,
peut requérir des ministères et organismes du gouvernement, ainsi
que de l'Assemblée nationale, tout renseignement ou document que leur
loi n'interdit pas de communiquer. J'aimerais avoir un commentaire de la part
du ministre.
M. Levesque: C'est-à-dire que c'est une indication aux
ministères de coopérer avec la commission.
M. Burns: Oui, mais qu'est-ce que cela veut dire: Des documents
que leur loi organique n'interdit pas de communiquer?
M. Levesque: Si, dans leur loi organique...
M. Burns: Par exemple, le ministère du Revenu?
M. Levesque: Oui.
M. Burns: Oui, je comprends cela. A part cela, qu'est-ce qu'il y
a?
M. Levesque: On a voulu protéger la confidentialité
de certains dossiers.
Autrement dit, si on avait dit qu'on pouvait aller chercher n'importe
quel document pertinent pour les buts recherchés par ce projet de loi,
peut-être que cela aurait inquiété certains
ministères sur des documents qu'ils n'ont pas d'affaire à
transmettre. Autrement dit, l'exemple donné par le député
de Maisonneuve est excellent, le ministère du Revenu est couvert. Il
pourrait s'opposer tout de suite.
M. Burns: Dans ce cas-là, c'était bien
évident. C'est pour couvrir tout, mais sans viser
particulièrement... D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 9, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 10?
M. Burns: On a parlé tout à l'heure de l'article
10. On souhaite que ce soit vrai, parce que la refonte des lois, comme tout le
monde le sait, cela arrive à peu près tous les quinze ans ou tous
les vingt ans. Je pense que c'est particulièrement important que cela
arrive maintenant. Comme je le mentionnais cet après-midi, j'ai
nettement l'impression qu'une recherche en matière légale, en
matière juridique, comporte beaucoup plus de difficultés
actuellement, parce que nous n'avons pas en main tous les documents et que,
pour véritablement savoir ce que nous devons représenter devant
les tribunaux, je parle de ceux qui, éventuellement, ont affaire devant
les tribunaux, on se retrouve avec une recherche très souvent ardue,
compliquée, difficile, parce qu'on est obligé de remonter
actuellement à la source de la loi qui est comptabilisée, si vous
voulez, à partir de 1964. Alors que cela arrive en 1977, ce rapport, je
souhaiterais que, tout au moins dans l'année qui suivra, le gouvernement
dont je ferai partie sera en mesure de faire rapport et je souhaite que les
fonctionnaires actuels y voient très sérieusement pour qu'on
puisse l'utiliser à ce moment-là.
M. Levesque: Si cela fait du bien au député de
Maisonneuve de se raconter cette chanson-là, je vais le laisser faire.
J'aime cela les gens heureux.
M. Marchand: Le député de Maisonneuve dit toujours
qu'il ne se représente pas; qu'est-ce qui arrive?
M. Burns: II ne faut pas prendre vos désirs...
M. Levesque: C'est vrai...
M. Marchand: Ce sont des intentions...
M. Levesque: ...le député du Lac Saint-Jean avait
une bonne question parce que peut-être que ça explique l'optimisme
du député de Maisonneuve, s'il change de camp, comme il dit, il y
a de bonnes possibilités qu'il soit nommé membre du
gouvernement.
M. Burns: Vous voulez dire que, si je me présente PNP,
j'ai des chances d'être...
M. Ostiguy: Evidemment, je peux en faire partie comme il en fait
partie actuellement.
M. Burns: Vous direz ça à Jérôme.
L'article 10, adopté, en souhaitant quand même que le délai
qui nous est imposé soit véritablement respecté.
M. Levesque: Je l'espère bien. D'ailleurs, le
député de l'Assomption soulignait tout à l'heure
l'importance pour les députés d'avoir ces droits
consolidés et ce n'est pas tellement important pour les
députés, mais combien de personnes, dans tout le Québec et
même ailleurs, en dehors des frontières du Québec, ont
à recourir à nos lois et présentement cela n'est pas, je
crois, une situation qui soit certainement idéale, au contraire.
J'espère bien qu'avec ce projet de loi que je propose aujourd'hui
à la Chambre, que nous allons avoir le résultat escompté,
particulièrement à l'article 10 comme le député de
Maisonneuve vient de le souligner.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 10. Adopté.
Article 11?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 12?
Adopté.
M. Burns: Un instant. Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 13?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 14?
M. Burns: Ce ne sera pas long, M. le ministre, on y retourne en
Chambre, vous et moi. Adopté, l'article 14, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Article 15. Adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 16?
M. Burns: Vous adoptez le sigle L.R.Q., 1975 pour les lois
refondues. Est-ce que vous pensez que c'est réaliste? Parce qu'on parle
d'un rapport dont le résultat sera donné en 1977. Remarquez que
c'est du gratouillage que je fais, je demande un détail, mais je veux
tout simplement savoir si, à un moment donné, en 1977, on ne sera
pas obligé d'amender la loi pour dire que ce n'est pas L.R.Q., 1975,
ça va être... excusez, 1976.
M. Levesque: Cela pourrait être 1976.
M. Burns: Oui, cela pourrait être L.R.Q., 1977,
cela pourrait être L.R.Q., 1978, parce que je n'ai pas
l'impression que, le résultat du rapport de la commission étant
déposé le 1er septembre 1977, on puisse adopter, de façon
intelligente une somme, une bulle complète des lois du Québec en
1977. Mais là, je ne sais pas pourquoi...
M. Levesque: C'est parce qu'on n'utilisera que jusqu'en
1975...
C'est-à-dire qu'il faut arrêter la refonte, mais, pour la
période transitoire, si on fait comme au fédéral, on va
avoir des suppléments qui seront sensés faire partie des lois
refondues. Pour toute la période transitoire, les lois qui auront
été votées entre-temps vont être incluses dans les
lois refondues mais dans les suppléments, et, pour les lois nouvelles,
cela va toujours référer; même une loi qui est
adoptée en ce moment, à cette époque-ci, sera dans les
lois refondues de 1975, mais dans le supplément no 1.
M. Burns: Mais pourquoi, puisqu'on adopte la loi,
aujourd'hui on est le 23 juin 1976 ne pas utiliser l'année
1976, parce qu'il y a eu un certain nombre de lois, il n'y en a pas beaucoup,
je ne peux pas dire, et le leader du gouvernement s'en plaint
régulièrement d'ailleurs, il n'y a pas eu
énormément de lois qui ont été adoptées
jusqu'à maintenant, en 1976. Pourquoi ne pas utiliser L.R.Q. 1976?
M. Levesque: C'est pour inclure, à ce moment-là,
toutes les lois qui seront adoptées en 1976. Si on inclut dans le bloc,
des lois refondues, cela nous oblige encore à attendre jusqu'en
décembre 1976, jusqu'en janvier 1977, avant de nous arrêter. Ce
qu'on veut faire, c'est arrêter au 31 décembre 1975. On met le
point final à cela et, en même temps, on incorpore les lois
nouvelles dans les suppléments. C'est pour des raisons de technique
très complète qu'on est obligés de procéder comme
cela.
M. Burns: Je comprends, cela va. Article 16, adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 16, adopté.
Article 17?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 18?
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 19?
M. Burns: Oui, d'accord. L'article 19, cela va.
Le Président (M. Brisson): Article 20?
M. Burns: Oui, cela va.
Le Président (M. Brisson): Article 21?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 22, adopté
également?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 23?
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 24?
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 25?
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 26?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Donc, la commission a
adopté sans amendement le projet de loi no 17 intitulé Loi sur la
refonte des lois.
Projet de loi no 33
Le Président (M. Brisson): Projet de loi no 33, Loi sur
les jurés. Article 1.
M. Burns: Avant de toucher à l'article 1, M. le
Président, je pose simplement une question. Vraiment, je voudrais que le
ministre de la Justice comprenne cela comme une question et non pas comme une
façon d'argumenter.
Nous avons reçu beaucoup de représentations,
particulièrement pour les populations autochtones qui sont partiellement
visées par ce projet de loi dans les secteurs de l'Abitibi, Mistassini
et du Nouveau-Québec.
Je dois vous dire d'abord et je pense que notre vote de deuxième
lecture a été significatif. Nous sommes d'accord avec le projet
de loi. Cependant, nous croyons que le projet de loi ne rend pas justice comme
tel aux populations autochtones, si on veut véritablement élargir
le système de jury.
Le projet de loi stipule entre autres qu'un jury est soit
français, soit anglais, soit mixte, à 50/50, et on prévoit
que, dans les districts judiciaires où on retrouve des populations
autochtones, c'est le but de mon propos, c'est-à-dire les endroits
mentionnés précédemment, Abitibi, Mistassini et le
Nouveau-Québec, on peut avoir des candidats jurés autochtones,
s'il s'agit de juger un autochtone.
Si le but du procès par jury est d'obtenir un jugement par les
pairs de l'accusé, je crois que les populations autochtones, plus que
tout autre groupe ethnique, doivent faire l'objet d'une garantie
spéciale qui aurait pour effet d'assurer à un autochtone
d'être jugé par ses pairs, selon les moeurs et coutumes, et
même selon leur langue.
C'est peut-être beaucoup demander au ministre de la Justice, c'est
peut-être soulever un problème auquel il ne croit pas avoir
actuellement une solution. C'est peut-être soulever un
problème
qu'il considère insoluble. Si c'est le cas, j'aimerais que le
ministre nous en fasse part.
Mais en ce qui me concerne, M. le Président, je crois que le
projet de loi devrait prévoir qu'un jury est soit français, soit
anglais, ou encore autochtone, ou encore mixte.
Quant au reste, M. le Président, je suis prêt à
entendre les arguments du ministre et voir exactement comment il entend mettre
en application la loi avec cette nouvelle approche.
M. Levesque: Je félicite le député de
Maisonneuve de son intérêt pour les autochtones. C'est ce
même intérêt qui nous a poussés à apporter des
amendements les touchant dans ce projet que nous avons à
l'étude.
D'abord, nous nous assurons qu'il y ait une possibilité pour les
autochtones d'être sur la liste des jurés, premièrement. On
verra, dans le projet de loi, que nous avons pris certaines dispositions.
Même, on sait que le projet de loi fait en sorte que les jurés
soient pris à même les listes électorales. C'est ce qu'il y
a de nouveau, de principal dans ce projet de loi.
Afin de nous assurer qu'il n'y ait personne d'oublié, parce que
ce ne sont pas tous les Inuit et les Cris, par exemple, qui se retrouvent sur
les listes électorales, là, on permet d'utiliser ce qu'on appelle
le registre de la population pour les Inuit et les listes de bandes pour les
Indiens. Ces listes s'ajoutent aux listes électorales.
C'est un élément nouveau où on veut s'assurer que
ces gens soient sur le même pied que les Blancs pour la confection des
listes de jurés. On ne peut pas demander non plus que les listes soient
exclusivement autochtones, parce qu'il y a des Blancs qui sont dans leur
territoire aussi. Nous voulons que les autochtones soient sur le même
pied que les Blancs, premièrement.
Deuxièmement, je tiens à souligner à l'honorable
député de Maisonneuve et à la commission que nous nous
référons à l'entente précise qui a
été prise avec les Indiens et les Inuit et
particulièrement à l'article 18.0.19 de la convention qui dit
ceci: "Les dispositions du Code de procédure civile, du Code criminel et
la Loi sur la preuve au Canada seront modifiées si cela s'avère
nécessaire pour être adaptées aux circonstances, us et
coutumes et modes de vie des Cris et répondre aux difficultés des
districts judiciaires d'Abitibi, particulièrement pour les cas où
le défendeur ou l'accusé est Cri. Les amendements seront
adaptés de façon à permettre aux Cris d'agir à
titre de juré, même si ces personnes ne sont pas habilitées
à servir comme juré, conformément aux lois et
règlements applicables, même s'il ne parlent ni le français
ni l'anglais."
C'est ce que nous avons ici et nous avons même une disposition, si
ma mémoire est fidèle, qui touche l'interprétation. C'est
l'article 44 qui dit qu'un Indien ou un Inuk, même s'il ne parle pas
couramment le français ou l'anglais, peut servir comme juré si
l'accusé est un Indien ou un Inuk. Cela traduit exactement l'entente que
nous avons eue avec eux.
Le Président (M. Brisson): La séance est suspendue
pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 29)
Reprise de la séance à 21 h 30
M. Brisson (président de la commission permanente de la
justice): A l'ordre, messieurs! Article 1, adopté?
M. Levesque: Pour terminer mon intervention à la question
du député de Maisonneuve, je dirai que, lorsque j'ai parlé
de l'entente à l'article 18.0.19 qui concernait les Cris, j'aurais pu
également ajouter qu'à l'article 20.0.22 de la même
convention avec les Inuit, on lisait spécifiquement: "Des amendements
seront adoptés de façon à permettre aux Inuit, dans les
cas où le défendeur ou l'accusé est un Inuk, d'agir
à titre de juré conformément aux lois et règlements
applicables, même s'il ne parle ni le français, ni l'anglais
couramment." Comme je l'ai mentionné, cette convention est reproduite
textuellement dans le projet de loi que nous avons devant nous. D'autant plus
que nous avons été un peu plus loin parce qu'on parlait des Cris
pour les Indiens. Là, nous avons rendu le terme général,
les Indiens, et non pas seulement pour les Cris. Nous avons même
été un peu plus loin que la convention avec eux ne le
demandait.
M. Burns: D'accord. La deuxième question que j'ai à
poser au ministre sur le projet de loi no 33 est relative à l'annonce
qu'il a faite lui-même cet après-midi en Chambre quant à la
disparition qu'il envisage, j'imagine que c'est un amendement quelque part dans
la loi, des procès par jury au civil.
M. Levesque: Je pense que...
Abolition du procès par jury civil
M. Burns: Je dois dire au ministre tout de suite qu'il s'agit
là d'une mesure qui nous est amenée à la dernière
minute. Je ne suis pas certain si je pourrais être d'emblée
d'accord avec cette suggestion de la part du ministre. Je me demande même
si le ministre ne devrait pas, c'est une suggestion que je lui fais, garder
pendant un certain temps cette réforme qu'il envisage, quitte à
ce qu'on puisse la décanter chacun de notre côté, revoir
l'utilité ou la non-utilité ou l'à-propos ou le
non-à-propos d'une telle mesure. Comme il ne s'agit pas là d'une
mesure à caractère particulièrement urgent, je me demande
si on n'aurait pas avantage tous, des deux côtés de la table,
à tout simplement mettre cela sur la glace et à réexaminer
toute la situation. C'est une suggestion que je fais au ministre en me disant
qu'à ce stade, je ne suis pas prêt à accepter la suggestion
qu'il nous fait d'abolir carrément le système de procès
par
jury au civil. Je prends un exemple, M. le ministre, qui, en soi, sur le
plan politique, m'est tout à fait défavorable.
M. Levesque: Alors, M. le Président...
M. Burns: Excusez-moi, M. le ministre, j'attendais que vous ayez
fini de consulter vos adjoints.
M. Levesque: Non, je suis à les convaincre.
M. Burns: Oui. Je peux prendre un exemple qui, à toutes
fins pratiques, sur le plan politique, m'est tout à fait
défavorable. C'est le cas de M. Jean-Denis Bachand, qui a
été poursuivi récemment, pas récemment, mais depuis
l'élection de 1973, par l'ex-député de Johnson, M. Boutin,
et qui, récemment, s'est vu imposer un montant de
dommages-intérêts à payer à M. Boutin de l'ordre de
$8000. Je pense que c'est peut-être la première fois au
Québec que vous avez un montant de dommages pour diffamation de cet
ordre d'importance.
Peu importe le cas, peu importe le fait qu'il s'agisse de protagonistes
liés à deux partis politiques différents et peu importe
que ce se soit passé à l'intérieur d'une campagne
électorale, je pense que dans ce cas, nous avons vu des pairs de M.
Bachand et de M. Boutin je ne me prononce pas du tout sur la cause,
parce que les délais d'appel ne sont pas encore terminés
se prononcer sur un phénomène que, depuis des années, des
juges n'osent même pas régler, et je pense, par exemple, si on
retourne... Peut-être que l'ex-ministre de la Justice, le
député d'Outremont, a des cas encore plus vivants que ceux que je
peux citer à ce sujet. Sans soute que l'actuel ministre de la Justice en
a aussi à l'esprit qui sont encore plus exacts que ceux que je pourrais
citer.
Je me souviens, par exemple, de poursuites faites par Me Pacifique
Plante et Me Jean Drapeau, malheureusement maintenant notre maire à
Montréal, mais, en tout cas, on est obligé de le subir et on le
subit comme on peut... Je me souviens, M. le Président, de poursuites
à l'endroit de l'ex-directeur de la police de Montréal, un M.
Langlois, qui, à l'occasion de la poursuite qui avait été
intentée par Me Plante et Me Drapeau, avait tout simplement
plaidé qu'il avait fait cela dans l'ordre normal ou l'exécution
normale de ses fonctions. Finalement, la Cour supérieure, si je me
rappelle bien, avait accordé un montant, je pense, très ridicule
de $1000 ou de $2000 dans chacun des cas de Me Plante et de Me Drapeau.
On se souvient également de la poursuite qui avait
été intentée contre l'actuel ministre de l'Education, M.
Jean Bienvenue, par M. Antonio Flamand. Je pense que le montant qui avait
été accordé, je ne crois pas me tromper en parlant, encore
une fois, d'une somme qui jouait aux environs de $2000.
Vous aviez une décision qui a été rendue par jury
récemment, et, dans un cas, sans me prononcer sur la valeur de la
décision, sans me prononcer sur le fond des faits qui a opposé M.
Bachand et M. Boutin, vous avez quand même un tribunal où un jury
s'est prononcé sur une somme tout à fait nouvelle. On n'est pas
habitué à entendre parler de sommes en dommages de l'ordre de
$8000 dans des cas de diffamation, parce que souvent, les cas de diffamation
sont uniquement, purement et simplement des dommages a caractère de
prestige. Avant d'abolir le jury civil, avant de mettre de côté
cette institution de se faire juger, en matière civile, par nos pairs,
je pense que le ministre devrait y songer deux fois.
Je lui suggère je ne ferai pas de batailles qui vont durer
deux ou trois jours là-dessus d'y songer à deux reprises
avant de poser ce geste, même si le ministre peut me dire que, depuis
quelques années c'est un fait, j'y concours on ne se sert
pas aussi souvent des jurys, en matière civile.
Mais je pense que cela serait un geste précipité,
malgré toutes les recommandations qu'il a pu recevoir de part et
d'autre, et je pense qu'on devrait y songer à deux fois avant d'abolir
le jury en matière civile. C'est uniquement à ce niveau...
M. Levesque: Je tiens simplement à dire au
député de Maisonneuve que je ne puis souscrire à sa
préoccupation, mais je ne suis pas autant convaincu qu'il ne faille par
mettre fin, à ce moment-ci, à une institution qui, à mon
sens, n'a plus sa raison d'être.
Je tiendrais simplement à rappeler également, sur le plan
pratique, qui si on regarde le projet de loi actuel, nous voyons, à
l'article 52: "La présente loi remplace la loi des jurés".
Or, il faut bien comprendre qu'à ce moment, si on garde dans le
Code de procédure civile la possibilité de procéder par
jury, à ce moment, tout ce projet de loi qui ne touche que des
procès au criminel ne tiendrait pas. C'est la loi entière qui
devrait être refaite, simplement sur le plan purement pratique.
Troisièmement, je tiendrais à donner des statistiques sur
les dizaines de milliers de causes au civil qu'il y a dans le
Québec.
M. Burns: Je l'admets.
M. Levesque: En 1973, il y en a eu une dans le district de
Saint-François, par jury, trois dans le district de Québec et une
dans le district de Rimouski.
Regardons en 1975: une à Saint-Jérôme, une à
Trois-Rivières, une à Rimouski, une à Québec, et
c'est très coûteux.
Alors, je ne vois pas réellement, si les dizaines et les dizaines
et les dizaines de milliers d'autres causes ont procédé
autrement, que l'on garde cette institution.
D'ailleurs, le Barreau a été consulté...
M. Burns: Bon! C'est cela. C'est la question.
M. Levesque: ... et j'ai été inspiré, en
particulier je veux rendre témoignage à mon
prédécesseur qui avait préparé...
M. Burns: Par le livre blanc.
M. Levesque: ... un travail extraordinairement important dans le
domaine de la justice par la publication de son livre blanc. J'ai
été également inspiré par ce livre blanc et
peut-être le député d'Outremont voudra-t-il confirmer ce
que je dis là. Je ne veux pas parler en son nom. Je ne veux pas lui
enlever les droits d'auteur.
M. Burns: Avant que le député d'Outremont
n'intervienne, je sais qu'il a sans doute beaucoup de choses à dire
là-dessus, quand vous me dites que vous avez consulté le Barreau,
avez-vous une opinion écrite à ce sujet? Ce n'est pas que je ne
prenne pas votre parole...
M. Levesque: Je dois dire que cela a été fait avant
que je sois nommé ministre de la Justice...
M. Burns: Oui.
M. Levesque:... mais on m'assure et je sais que mes
conseillers, particulièrement, Me Jacoby, qui préside ces
réunions qu'on appelle le MJB ou le MBJ je ne sais jamais
comment... le MJB, la Magistrature, la Justice et le Barreau ce
comité conjoint...
M. Burns: C'est là qu'on décide des augmentations
de salaire des juges.
M. Levesque: Non. Il n'est jamais question de cela.
M. Burns: Non?
M. Levesque: Non. Il n'est jamais question de cela.
M. Burns: D'accord.
M. Levesque: Et on m'informe qu'il y a à peine deux mois,
le comité a été consulté à nouveau et que
son avis...
M. Burns: II est toujours d'accord pour l'abolition.
M. Levesque: II est toujours d'accord pour l'abolition.
Le Président (M. Brisson): Le député
d'Outremont.
M. Choquette: M. le Président, je voudrais ajouter au
débat qui s'est engagé entre le député de
Maisonneuve et le ministre de la Justice quelques propos qui me semblent
pertinents sur la suggestion faite par le ministre de la Justice d'abolir,
définitivement le procès par jury civil.
Je pense qu'on avait, dès les années 1960, au moment de la
réforme du Code de procédure civile qui était intervenue
dans ces années, réduit le nombre de jurés civils de douze
à six.
A quoi correspondait cette mesure? Etait-ce parce que l'institution
était en voie de disparaître et qu'on a choisi de la faire
disparaître par étapes?
Cela est une possibilité. Je sais que les commissaires qui
avaient été chargés de la révision du Code de
procédure civile à l'époque avaient
considéré la question et, après avoir
délibéré, en étaient arrivés à la
conclusion de maintenir l'institution du jury civil malgré que,
même à cette époque, c'est-à-dire il y a environ une
dizaine d'années, on voyait qu'il y avait de moins en moins de
procès par jury civil. Depuis les amendements apportés au Code de
procédure civile qui, comme je le disais tout à l'heure, ont
réduit le nombre de jurés requis de douze à six, il y a
encore moins de procès par jury civil.
Je parle du jury civil parce que, quand j'étais avocat, j'ai
beaucoup pratiqué devant les jurys civils. C'était un forum
idéal pour les causes d'accidents d'automobiles, spécialement
lorsqu'il s'agissait de représenter les demandeurs qui voulaient avoir
des indemnités qui étaient conformes à des critères
de justice qui commençaient à se manifester à cette
époque. Les juges eux-mêmes retardaient dans leur évolution
et c'est ainsi que beaucoup d'avocats, pour obtenir des indemnités
convenables pour leurs clients, utilisaient le jury civil. Mais, depuis ce
temps, il y a eu une évolution énorme devant la Cour
supérieure et les autres tribunaux et les indemnités
accordées aux parties demanderesses sont beaucoup plus
considérables, à tel point qu'aujourd'hui, il est rare que les
avocats sentent le besoin d'employer la procédure compliquée d'un
procès par jury civil et c'est ce qui explique, en fait, qu'il y en ait
si peu maintenant.
Le député de Maisonneuve, avec beaucoup de justesse, a mon
sens, a indiqué, a mis le doigt sur un des problèmes, à
mon sens, dans le fonctionnement des tribunaux à l'heure actuelle; c'est
le caractère extrêmement minable des indemnités qui sont
données aux parties qui sont victimes de libelle et de diffamation. Le
mal que ces gens reprochent à la jurisprudence ne se corrigera pas par
le maintien de l'institution du jury civil, mais par une indication que le
législateur devrait donner, dans le Code civil lui-même, au sujet
de l'établissement des dommages qui devraient être donnés
aux personnes qui sont victimes de libelle et de diffamation. La jurisprudence
québécoise a été très mesquine à
l'égard des victimes de la diffamation et du libelle dans le
passé et cela se continue et je pense que soit prochainement, soit
à l'occasion de la révision du Code civil, il faudra apporter aux
articles qui concernent la diffamation et le libelle des modifications qui
feront que les victimes d'atteintes à leur réputation,
d'atteintes injustifiées à leur réputation, puissent
obtenir une indemnité convenable. Actuellement, cela ne vaut presque pas
la peine d'engager un procès pour diffamation ou libelle. On sait que
les frais d'avocats étant ce qu'ils sont, cela fait qu'en fait,
l'indemnité représente rarement une compensation une fois qu'on a
été obligé de payer tout ce que comportent les frais
d'administration de la justice.
M. le Président, je voudrais très succinctement conclure
que je favorise, pour ma part, l'abo-
lition du jury civil, qui m'apparaît une institution qui ne
correspond plus aux besoins actuels du Québec. Je sais que la situation
n'est peut-être pas la même dans d'autres provinces, parce que
là, dans d'autres provinces, on sait que le jury civil a quand
même gardé beaucoup la faveur, mais, au Québec, cela n'est
pas le cas à cause des raisons que j'ai mentionnées. Pour ce qui
est des objections qu'on signale à l'égard de la jurisprudence en
ce qui concerne la diffamation et le libelle, je suggère fortement au
ministre de la Justice, qui m'écoute à ce moment-ci, de songer
à des amendements appropriés au Code civil pour que les victimes
de diffamation et de libelle ne se trouvent pas devant des jugements
complètement insignifiants qui font qu'aujourd'hui, les gens n'osent
plus exercer de recours sauf dans de très rares circonstances.
M. Levesque: D'abord, je remercie le député
d'Outremont de convenir avec nous de l'importance d'abolir le procès par
jury au civil. Je prends note de sa suggestion. Cependant, je crois qu'il est
important de souligner que, dans notre Code civil, présentement, il y a
tous les éléments nécessaires pour, à mon sens,
donner suite à une action pour libelle diffamatoire.
Le problème semble venir de la difficulté de faire la
preuve de dommages. Parce qu'on comprendra que, même si l'acte
reproché est peut-être très désagréable et
très malvenu, il est quelquefois difficile de faire la preuve d'un
dommage réellement subi par la victime et de le traduire en termes
pécuniaires. C'est cela qui est la difficulté.
M. Choquette: II y a deux difficultés, à mon
sens...
M. Levesque: Enfin, il y a celle-là.
M. Choquette:... il y a celle-là. En fait, une victime de
libelle et diffamation peut rarement démontrer une perte
pécuniaire immédiate, mais elle peut démontrer un dommage
moral important. C'est le dommage, l'estimation du dommage moral que la
jurisprudence a toujours apprécié d'une manière
extrêmement mesquine. A ce moment-ci, si le législateur veut, par
certains amendements, indiquer que les dommages moraux s'apprécient
d'une façon un peu plus généreuse que cela n'a
été le cas, je suis sûr que les cours de justice vont
suivre la ligne de conduite qui va lui être donnée par le
législateur. Il y a un deuxième...
M. Levesque: Rien n'empêche le juge, aujourd'hui, à
l'aide des dispositions du code civil, 1053 et suivants, de pouvoir
trouver...
M. Choquette: Excepté la Cour d'appel qui va se fonder sur
la jurisprudence. Supposons par exemple...
M. Levesque: On est mal parti.
M. Choquette: On est mal parti et c'est la rai- son qui explique
qu'il y a une telle différence entre les indemnités
accordées au Québec et celles qui sont accordées aux
Etats-Unis. Je ne peux pas dire qu'il faut suivre aveuglément l'exemple
américain, parce que là encore, il peut y avoir de
l'exagération dans l'autre sens. Mais, à mon sens, je crois que
le temps est venu d'apporter des correctifs au code civil, justement pour
justifier une nouvelle lancée de la jurisprudence qui donnerait plus
justice aux victimes de libelle et de diffamation. J'ajouterai un autre
facteur, c'est que la loi de la presse actuelle fait que les journaux peuvent
probablement dire n'importe quoi contre n'importe quel citoyen et s'en tirer
sans aucun risque d'être poursuivis devant les tribunaux. Parce qu'en
vertu de la loi de la presse actuelle, la victime de propos ou écrits
diffamatoires ou libelleux est obligée, avant d'exercer son recours pour
des dommages moraux, de demander la rétractation. Il est très
facile pour les journaux, en vertu de la loi de la presse actuelle qui est
très ancienne et très mal faite, d'écrire un semblant de
rétractation disant qu'ils ont reçu une lettre du
député de Maisonneuve ou du ministre de la Justice ou du
député d'Outremont et ils impriment cela pour ce que cela vaut.
Cela a l'air de valoir une rétractation et, au fond, c'est simplement
ajouté à l'injure originaire.
Je dis ceci, il faudrait regarder de façon très
approfondie les dispositions actuelles de la loi de la presse pour
éviter que les journaux aient un statut spécial que ne
possède aucun autre citoyen dans le Québec, même pas...
M. Burns: Sinon les députés.
M. Choquette: Sinon les députés, mais là, il
y a des raisons d'ordre public qui commandent que nous ayons une liberté
absolue de discussion en Chambre. Là, il y a d'autres impératifs.
Mais les postes de télévision ne bénéficient pas de
la loi de la presse, les postes de radio n'ont pas du tout les mêmes
avantages. Pourquoi les journaux auraient-ils un statut spécial par
rapport aux autres media d'information? Juste poser la question, je pense que
c'est répondre que la Loi de la presse est désuète.
D'ailleurs, si le ministre de la Justice consulte le livre blanc qui a
été publié à l'époque et qui
représentait la politique du gouvernement, je crois qu'il retrouvera,
malgré que je ne l'ai pas à la mémoire à ce
moment-ci, des suggestions à l'effet de revoir les dispositions
concernant la presse en général, qui feraient en somme, avec des
amendements appropriés au Code civil, que là on serait beaucoup
plus prudent dans les propos qu'on peut imprimer ou diffuser sur le compte de
personnes.
M. Burns: Est-ce que le minitre peut nous dire à quel
endroit il entend insérer cet amendement relativement aux jurys
civils?
M. Levesque: Le député a reçu, comme les
autres membres de la commission...
M. Burns: Je viens de le voir, je m'excuse, je ne l'avais pas
vu.
M. Levesque: "Insérer après l'article 52 du projet
de loi les suivants", et là, on voit que c'est là que se trouvent
les amendements suggérés au Code de procédure.
M. Bums: Vous avez d'autres modifications?
M. Levesque: J'aurais présenté cet amendement
à l'intérieur des autres amendements que nous préparons
présentement pour le Code de procédure civile, mais comme nous ne
le faisons pas à cette époque-ci de la session et comme il
était nécessaire, pour les fins de la présente loi, de le
faire, je présente cet amendement à l'intérieur du
présent projet de loi. J'aime beaucoup mieux modifier le Code de
procédure civile dans une loi qui touche le Code de procédure
civile et non pas dans une autre loi. J'essaie toujours d'éviter
cela.
M. Burns: Je suis obligé de vous dire, M. le ministre, que
je réprouve la méthode selon laquelle vous nous amenez un
amendement substantiel comme celui-là, c'est-à-dire après
avoir déposé le projet de loi, après nous avoir permis
d'examiner le projet de loi, les détails du projet de loi, après
même que nous nous soyons prononcés en faveur du projet de
loi.
M. Levesque: Je regrette, je l'ai mentionné tout à
l'heure, il y a un instant. D'autant plus que je croyais pouvoir, durant cette
première partie de la session, présenter un projet de loi avec
d'autres amendements du Code de procédure civile et j'avais inclus cela
dans les amendements au Code de procédure civile.
Comme je ne peux pas, à ce moment-ci, présenter ce projet
de loi, je suis obligé de procéder ainsi. Mais je crois que le
député a raison de dire que, peut-être, on aurait dû
le faire en même temps. Mais les circonstances sont telles que je doive
le faire à ce moment-ci.
M. Burns: D'accord.
M. Choquette: Qu'est-ce qui a empêché le ministre de
la Justice de présenter des amendements au Code de procédure
civile?
M. Levesque: C'est une bonne question.
M. Choquette: Car il y a longtemps qu'ils sont
préparés.
M. Levesque: L'ancienne.
M. Choquette: Cela fait longtemps que Me Ja-coby se penche sur
ces amendements.
M. Levesque: II se penche tous les jours. L'ancien ministre de la
Justice sait, et, comme leader du gouvernement, je sais il sait ce que
je veux dire que des projets de lois doivent être changés,
quelquefois, à la toute dernière minute. Nous recevons des
représentants à gauche et à droite et il y a une quinzaine
de projets de loi qui sont dans les ateliers du ministère
présentement...
M. Choquette: Qui sont "stallés" quelque part.
M. Levesque: Je pense bien qu'à l'automne, nous allons
pouvoir débloquer au moins les plus importants de ces projets de loi,
entre autres, l'organisation des tribunaux judiciaires, qui est, comme le
député peut l'imaginer, une brique assez importante et qui a des
conséquences telles que j'aimerais terminer mes consultations avant de
procéder.
M. Choquette: C'est normal. Si on avait procédé
avec autant de prudence dans le système de l'éducation.
Le Président (M. Brisson): Est-ce qu'il y a un
amendement?
M. Burns: II y a un amendement à l'article 1.
Le Président (M. Brisson): Ajouter, à la fin de
l'article 1, l'alinéa suivant: Les fonctions attribuées au
shérif en vertu de la présente loi peuvent être
exercées par l'adjoint du shérif.
M. Levesque: On ajoute...
M. Burns: Simplement au point de vue technique
législative, pourquoi ajoutez-vous cela à la fin de l'article 1?
C'est l'article des définitions.
M. Levesque: On m'indique qu'on ne pouvait pas le dire autrement,
de la façon que l'article a été commencé, "dans la
présente loi, on entend par..."
M. Burns: Le shérif n'est même pas...
M. Levesque: On aurait décrit "shérif" en disant:
"shérif veut également dire shérif adjoint", quelque chose
comme cela.
M. Burns: Oui, mais c'est parce que je trouve cela bizarre comme
technique législative. C'est un énoncé de faits, avec des
conséquences légales qu'on met dans un article de
définition, alors que la définition principale ne s'y retrouve
même pas, c'est-à-dire que la définition de "shérif"
n'est même pas là.
M. Levesque: Nos légistes ont pensé qu'il
s'agissait là d'une disposition qui s'apparentait aux
définitions. C'est pour cela qu'on l'a mis dans l'article 1. Il n'y a
pas d'objection, si on trouve un autre endroit plus approprié. Je ne
tiens pas... On peut faire un article 1a), mais cela va changer tout le
numérotage.
M. Burns: Vous pouvez peut-être faire un article 2, parler
du shérif dans l'article 2, parce qu'on ne parle pas du shérif
non plus, malgré que tout le monde qui a recours à cette loi, je
pense, connaît les fonctions du shérif.
M. Levesque: On commence à l'article 6.
M. Levesque: Oui, c'est justement la confection du rôle qui
fait que c'est complètement changé. C'était basé
sur des qualités foncières autrefois et c'était le
secrétaire-trésorier de la municipalité qui faisait
parvenir à l'officier spécial dont on parle dans la loi originale
la liste des gens qui étaient au rôle d'évaluation etc., et
c'est parmi ces gens que se faisait le choix.
La façon de faire le choix aussi est changée. Il y a un
mécanisme ici qui est fondé sur le nombre des sections de vote
qu'il y a dans un district électoral, ce qui est complètement
contraire à l'ancienne méthode, qui était basée sur
le rôle municipal. Ensuite, il y a la question de la majorité pour
l'âge des jurés, il y a toute la question des autochtones. Nous
avons pensé qu'il y avait tellement de modifications qu'on était
aussi bien de refondre la loi.
Il y a également une question de distance du palais de justice,
de quarante milles, qui était là originalement. Il y a tellement
de changements qu'il a paru préférable de refondre la loi.
M. Choquette: Très bien.
Le Président (M. Brisson): Article 2 devenu article 3,
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 3 devenu article 4?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 4 devenu article 5?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 5 devenu
article 6, il y a un amendement.
M. Burns: II y a un amendement.
Le Président (M. Brisson): Ajouter après le premier
alinéa l'alinéa suivant: "Le conjoint d'un juge d'une Cour
fédérale, provinciale ou municipale est aussi inhabile à
servir comme juré."
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté.
M. Burns: Quant à moi, M. le Président, vous pouvez
aller à l'article 10 devenu article 11.
Le Président (M. Brisson): Article 6 devenu article 7,
adopté. Article 7 devenu article 8, adopté. Article 8 devenu
article 9, adopté. Article 9 devenu article 10, adopté.
Article 10 devenu 11, il y a un amendement: Remplacer l'article par le
suivant: "Le shérif dresse un tableau chaque fois qu'il est tenu
d'assigner un jury."
M. Burns: Oui, mais ce n'est pas cela que je dis, M. le ministre.
Je ne dis pas que vous ne parlez pas du shérif.
M. Levesque: On ne le définit pas, il est défini
dans d'autres lois de la province.
M. Burns: Oui, mais vous donnez à son adjoint, des
fonctions qu'il n'exerce pas en son absence et vous mentionnez cela à
l'article 1. En tout cas, écoutez, je ne fais pas un gros baratin
là-dessus. Je trouve cela assez anormal comme technique
législative.
M. Levesque: Ce n'est pas idéal, quant à moi, mais
il n'y a aucun préjudice qui va résulter de cela.
M. Burns: Sinon une loi mal faite.
M. Levesque: Je n'ai pas d'objection à en faire un article
2, si cela peut faire plaisir au député.
M. Burns: Cela me ferait davantage plaisir.
M. Levesque: Dans les définitions, sous la section I, nous
garderons l'article 1 tel quel et nous ajouterons un article 2 qui se lira:
"Les fonctions attribuées au shérif en vertu de la
présente loi peuvent être exercées par l'adjoint du
shérif."
M. Burns: D'accord.
M. Levesque: La section II commencera par l'article 3.
M. Burns: D'accord, tous les autres numéros seront
reportés.
M. Levesque: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Article 1, adopté?
M. Burns: Adopté. Article 2...
Le Président (M. Brisson): Article 2, tel que
proposé?
M. Burns: Adopté. Le Président (M. Brisson):
Adopté. M. Burns: Article 2 devenu article 3. Le Président
(M. Brisson): Section II.
M. Choquette: Je voudrais poser une question, si on me le
permet.
Le Président (M. Brisson): Oui.
M. Choquette: Je voudrais demander au ministre de la Justice ce
qui a nécessité une refonte de la Loi des jurés, parce
qu'il ne paraît pas y avoir tellement d'amendements
d'apportés...
M. Burns: C'est parce que vous avez...
M. Levesque: On a décrit, on a défini.
M. Burns: ... défini que l'adjoint pouvait...
M. Levesque: Faire le travail.
M. Burns: ... faire le travail. D'accord. Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 11
devenu 12, adopté?
M. Burns: Oui, adopté, M. le Président. En ce qui
me concerne, vous pouvez aller jusqu'à l'article 45 devenu 46.
Le Président (M. Brisson): Alors, les anciens
numéros: Article 12, adopté. Article 13, adopté. Article
14, adopté. Article 15, adopté. Article 16, adopté.
Article 17, adopté. Article 18, adopté.
M. Burns: Vous avez la nouvelle numérotation?
Le Président (M. Brisson): Oui, j'appelle selon l'ancienne
numérotation.
M. Burns: D'accord. Cela varie d'un chiffre.
Le Président (M. Brisson): Evidemment, cela avancera d'un
chiffre. Article 19, adopté. Article 20, adopté. Article 21,
adopté. Article 22, adopté. Article 23, adopté. Article
24, adopté. Article 25, adopté. Article 26, adopté.
Article 27, adopté. Article 28, adopté. Article 29,
adopté. Article 30, adopté. Article 31, adopté. Article
32, adopté. Article 33, adopté. Article 34, adopté.
Article 35, adopté. Article 36, adopté. Article 37,
adopté. Article 38, adopté. Article 39, adopté. Article
40, adopté. Article 41, adopté. Article 42, adopté.
Article 43, adopté. Article 44, adopté. Article 45 devenu 46,
adopté aussi?
M. Burns: A l'article 45 devenu 46, je voudrais simplement savoir
du rapport du ministre, particulièrement quant au paragraphe a),
lorsqu'on y dit que le lieutenant-gouverneur en conseil peut, par
règlement, déterminer les indemnités des allocations des
jurés, s'il envisage actuellement de modifier les allocations et les
indemnités accordées aux jurés.
M. Levesque: L'indemnité pour perte de temps payable au
juré qui est en disponibilité ou le candidat juré est
présentement de $10 par jour ou partie de jour. L'indemnité
payable au juré membre qui a été choisi comme membre d'un
jury est de $25 par jour.
M. Burns: Vous ne pensez pas que c'est réaliste,
toujours?
M. Levesque: Cette indemnité est réduite à
$12.50 par demi-journée et une indemnité de $12.50 est
accordée au juré lorsqu'il y a séance du soir. Si les
délibérations en soirée se poursuivent jusqu'au jour
suivant, l'indemnité est de $25. C'est la situation actuelle.
M. Burns: Oui. Quand vous êtes rendu avec un salaire
minimum de $165 dans la Fonction publique...
M. Levesque: Prenons d'abord l'indemnité qui est payable
aux candidats jurés, mes officiers me suggèrent, j'ai une
recommandation devant moi pour augmenter à $25 par jour, pour ceux qui
attendent. Présentement, l'allocation pour les repas, j'avais
oublié de vous le mentionner, c'était, pour le déjeuner,
$1.50, le dîner, $2.75...
M. Burns: Je leur souhaite bonne chance de manger avec cela
à Montréal...
M. Levesque: ... et le souper, $3.75. M. Burns: ...
même à Québec.
M. Levesque: J'ai devant moi des suggestions de porter le
déjeuner à $2.50, le dîner à $4.50 et le souper
à $6.
M. Burns: C'est déjà beaucoup mieux.
M. Levesque: Pour le coucher, le juré a actuellement droit
à $15 par soir, excluant la taxe, et cela peut être jusqu'à
$20 sur pièce justificative. Là encore, j'ai une suggestion selon
laquelle on uniformiserait le tout à $25, excluant la taxe.
M. Burns: Cela va se faire par règlement?
M. Levesque: C'est cela que l'article 45 nous permet de
faire.
M. Burns: Oui, d'accord! Mais par règlement que vous vous
apprêtez à adopter?
M. Levesque: Non, mais je vais vous dire... M. Burns:
D'accord!
M. Levesque: Finalement, le juré qui utilise son
automobile pour se rendre au palais de justice a droit à $0.10 du mille
parcouru. Là encore, la suggestion que j'ai devant moi, c'est de porter
cette allocation à $0.15. Ces chiffres, qui me sont soumis, je n'ai pas
encore eu l'occasion de les approuver, ni de les étudier suffisamment,
et j'ai l'intention de faire une suggestion au Conseil du trésor, mais
je n'ai pas suffisamment d'argent dans mon budget, à l'heure actuelle,
pour me permettre de donner suite à ces suggestions. Mais j'ai
l'intention de le faire dès que les sommes seront mises à ma
disposition. Je crois, moi-même, que ce n'est pas réaliste.
M. Ostiguy: Grosso modo, ça serait quoi comme budget?
M. Levesque: C'est une bonne question, mais on n'est pas à
l'étude des crédits.
M. Ostiguy: Non.
M. Levesque: Nous n'avons pas apporté nos...
M. Ostiguy: J'ai dit grosso modo.
M. Levesque: Grosso modo, on m'indique que ces dépenses
sont de l'ordre de $800 000, mais on ne veut pas avancer de chiffres.
Peut-être que lors de l'étude des crédits, on aura
les chiffres plus exacts.
Le Président (M. Brisson): Les articles 45 et 46 sont-ils
adoptés?
M. Burns: Non. Avant de les adopter, je voudrais tout simplement
savoir, outre le fait, comme le ministre de la Justice vient de le dire, qu'il
n'a pas actuellement les disponibilités pour mettre en application cette
nouvelle réglementation, quand pense-t-il être en mesure d'en
arriver à quelque chose de concret à cet effet?
M. Levesque: J'espère pouvoir l'obtenir dans mon prochain
budget. Comme tout ministre, sachant qu'il y a des améliorations
à apporter...
M. Burns: Que voulez-vous dire par votre prochain budget?
Voulez-vous dire le budget actuel qui n'a pas encore été
examiné au niveau des crédits?
M. Levesque: On a commencé à utiliser ce budget
grâce aux lois qui ont été adoptées.
M. Burns: Les trois quarts...
M. Levesque: Non. Le quart. Cela veut dire que l'année
financière est en marche et que je doive budgétiser selon ce
budget qui est imprimé depuis déjà quelques mois. Comme
nous allons nous revoir en septembre pour faire nos prévisions pour le
prochain exercice financier, j'espère qu'en septembre, on m'accordera
suffisamment de fonds pour que je puisse répondre aux suggestions que
viennent de me faire mes collaborateurs.
M. Burns: Durant l'année financière en cours...
M. Levesque: ... c'est assez difficile à moins d'un budget
supplémentaire.
M. Burns: Parce que vous savez, pour quelqu'un qui souvent est
obligé d'aller passer la journée, simplement parce que son nom a
été tiré au sort, et recevoir $10 pour cela, je pense
qu'il y a quelque chose qui ne va pas; malgré que, dans certains cas, il
y a des conventions collectives qui protègent les droits des individus,
mais je ne pense pas que cela soit la majorité des cas. Cela
m'apparaît comme particulièrement difficile de demander à
des citoyens...
Je trouve que l'institution du jury est à ce point importante
qu'il nous est nécessaire d'aider nos concitoyens...
M. Levesque: Vous comprendrez que cela fait seulement dix mois
que je suis au ministère de la Justice. Je ne voudrais pas prendre la
responsabilité de choses qui sont presque historiques. On n'a jamais
suffisamment payé dans le passé, à mon sens, les
jurés, et même avec les recommandations...
M. Burns: Ce n'est pas à ce niveau d'ailleurs... M.
Levesque: ... qui nous sont faites... M. Burns: Ce n'est
déjà pas énorme. M. Levesque: Ce n'est
déjà pas énorme.
M. Burns: Non. Il y aurait peut-être une façon
beaucoup plus flexible et peut-être beaucoup plus difficile au point de
vue administratif, mais...
M. Levesque: Quelquefois, on peut penser que faire un changement
comme cela, ce n'est pas trop grave.
C'est peut-être une question de $5000 à $10 000.
D'après les chiffres qu'on me fournit avec plus de précision,
d'après les calculs, l'augmentation coûterait et seulement
l'augmentation proposée, non pas celle que j'aurais ou que le
député de Maisonneuve a à l'esprit, est de $609
801.53.
M. Burns: C'est précis cela.
M. Ostiguy: Ce n'est pas grosso modo cela.
M. Burns: Ce n'est pas grosso modo.
M. Levesque: Je ne sais pas où les trois sous sont...
M. Burns: Mais, par contre, M. le ministre, je pense qu'il faut
se rendre compte de l'importance de l'institution du jury. Il faut se rendre
compte aussi que les personnes qui sont appelées à agir comme
jurés, il me semble qu'on doit, autant que possible, ne pas les inciter
à utiliser l'article 4 devenu 5 de la loi, c'est-à-dire les
exemptions en tentant de les forcer et en tenant de les prolonger. Dans ce
sens, je pense que c'est dans le rôle de l'Etat de convaincre nos
concitoyens que cette institution est importante, qu'elle doit être
maintenue et, pour les aider à agir comme tel, il me semble qu'on doit
au moins voir à ce qu'il y ait le moins de perte possible sur le plan
financier.
M. Levesque: Je pense que nous nous entendons très bien
là-dessus. La seule chose c'est que je n'ai pas les fonds.
M. Burns: Une question de disponibilités. M. Levesque:
Pour le moment.
M. Choquette: On attire mon attention sur le fait qu'on vient de
commencer la deuxième lecture de la Loi modifiant la loi de police, la
Loi des commissions d'enquête et d'autres dispositions
législatives, c'est-à-dire le projet de loi no 41.
M. Levesque: Oui, mais il ne s'agit, à ce
moment-là, que du discours du proposeur. Il y aura ajournement des
débats immédiatement.
M. Burns: Dès que je pourrai sortir d'ici j'irai le
proposer.
M. Choquette: C'est pour cela que je voudrais aller
écouter le proposeur.
M. Levesque: D'accord. Mais on termine dans...
M. Burns: On termine dans deux secondes. Alors, M. le
Président, je prends vos réponses, je les note, et on verra
à vous surveiller de près.
Le Président (M. Brisson): Donc, l'article 45, qui devient
46, adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 46, devenu 47,
adopté.
M. Burns: Vous pouvez aller, M. le Président,
jusqu'à l'article 53, devenu 54.
Le Président (M. Brisson): Articles 48, 49...
M. Levesque: Seulement, je voudrais bien que l'amendement que je
propose, après l'article 52...
Le Président (M. Brisson): ...50. Article 52, oui. Article
51, adopté?
M. Burns: Oui, c'est pour cela que je dis: Allez jusqu'à
53.
Le Président (M. Brisson): Article 52 également
adopté.
M. Burns: Oui. Article 53 également.
Le Président (M. Brisson): Insérer, après
l'article 52 devenu l'article 53, l'article suivant qui deviendrait l'article
54 au lieu de 53, tel que mentionné, "L'article 44a du Code de
procédure civile, édicté par l'article 5 du chapitre 83
des lois de 1975, est modifié par le remplacement du paragraphe 1 par le
suivant: Toute demande, contestée ou non, pour réunion d'actions,
cautionnement, assignation d'un témoin en vertu de l'article 282,
production ou projet de pièces, examen médical,
précisions, amendement, substitution de procureur, nomination d'un
praticien et pour être relevé du défaut ou pour cesser
d'occuper; et sur".
M. Burns: M. le ministre, j'espère qu'on ne m'en tiendra
pas rigueur. Etant donné qu'il s'agit là d'un amendement que vous
nous avez remis ce soir, par voie de conséquence, je n'ai pas eu
l'occasion de vérifier la corrélation entre l'amendement que vous
proposez et le texte actuel de la législation; j'aimerais quand
même que vous nous disiez de quoi il s'agit.
M. Levesque: C'est simplement pour enlever le mot procès
par jury qu'on répète...
M. Burns: Dans tout cela.
M. Levesque:... dans tout cela.
M. Burns: D'accord, c'est-à-dire d'accord, je comprends
votre explication. Je veux cependant que vous inscriviez ma dissidence.
Le Président (M. Brisson): Adopté sur division,
avec dissidence du député de Maisonneuve.
M. Levesque: Article 54, on dit qu'il n'y a pas de procès
par jury pour la couronne.
M. Burns: Là, cela réapparaissait clair. Encore une
fois, M. le Président...
Le Président (M. Brisson): Article 54, adopté?
M. Burns: ... l'article 54 devenu l'article 55...
Le Président (M. Brisson): "L'article 94i dudit Code,
édicté par l'article 5 du chapitre 21 des lois de 1965 (2e
session), est abrogé".
M. Burns: Je vous demanderais, M. le Président, d'inscrire
également ma dissidence.
Le Président (M. Brisson): Adopté sur
division...
M. Burns: Je suis très conservateur pour ces choses.
Le Président (M. Brisson): Article 55: "Le chapitre
deuxième, du Titre cinquième du Livre deuxième dudit Code,
comprenant les articles 332 à 381, est abrogé".
M. Burns: Encore là, M. le Président, l'article 55
devenu l'article 56, je vous demanderais d'inscrire ma dissidence.
Le Président (M. Brisson): Ces deux articles sont
adoptés sur division.
M. Levesque: Avec le numérotage...
Le Président (M. Brisson): Avec le nouveau
numérotage, évidemment. Article 55 proposé, devenu
l'article 56, remplacer l'article 55 par le suivant... Oui?
M. Levesque: M. le Président, je proposerais... M.
Burns: Le jour de sa sanction.
M. Levesque: Non, juste avant le premier article qui parle de la
proclamation. Après le nouvel article 56; on est rendu là?
M. Burns: Oui.
M. Levesque: L'article 57. Les articles 54, 55 et 56 de la
présente loi ne s'appliquent pas à une cause instruite devant
juge et jury qui est pendante à la date de l'entrée en vigueur de
ces articles. Les dispositions qui l'abrogent continuent de s'appliquer
à cette cause.
M. Burns: C'est un minimum de décence.
M. Levesque: Oui. Cela tient compte partiellement de la
préoccupation de l'honorable député de Maisonneuve.
M. Burns: Oui, partiellement, très partiellement.
M. Levesque: Un prix de consolation.
Le Président (M. Brisson): Cela deviendrait, dans votre
liste d'amendements, après e), si je comprends bien...
M. Burns: Je m'en vais chez nous avec une lampe.
Le Président (M. Brisson): Après votre liste
d'amendements, cela deviendrait, après e), l'article 55, devenu
l'article 56?
M. Levesque: Avant e).
Le Président (M. Brisson): L'article 54 est devenu
l'article 55; l'article 55 est devenu l'article 56...
M. Levesque: L'article 55 devient l'article 58.
M. Burns: II y en a deux. L'article 55 va devenir l'article 57.
Mais, jusqu'à l'article 55...
M. Levesque: C'est-à-dire qu'on a ajouté un article
au début...
M. Burns: Oui.
M. Levesque: L'article 2. Ensuite, on ajouté les articles
53, 54 et 55.
M. Burns: Oui.
M. Levesque: Cela fait trois autres articles, plus celui qu'on
vient d'ajouter, l'article 57.
M. Burns: Oui, vous avez raison.
M. Levesque: On va arriver à l'article 60 comme dernier
article.
Le Président (M. Brisson): Le nouvel article s'appelle
l'article 57: "Les articles 54, 55 et 56 de la présente loi ne
s'appliquent pas à une cause qui est instruite devant juge et jury qui
est pendante à la date de l'entrée en vigueur de ces articles.
Les dispositions qu'ils abrogent continuent de s'appliquer à cette
cause." Adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Levesque: Ensuite, l'article 53 devient le nouvel article
58.
Le Président (M. Brisson): L'article 53 devient l'article
58, oui.
M. Burns: Je m'excuse, je ne vous suis pas.
M. Levesque: L'article 52 est devenu l'article 53, à cause
du premier article du début...
M. Burns: Oui.
M. Levesque: Juste après cela, on met les nouveaux
articles 54, 55, 56 et 57.
M. Burns: D'accord, vous avez raison.
M. Levesque: L'article 53 devient l'article 58. L'article 54
devient l'article 59.
Le Président (M. Brisson): L'article 53 du projet de loi
présenté devient l'article 58. Adopté?
M. Burns: Non, M. le Président. On nous dit que les
articles 2, 3, 5, 13, 18, 29 et 36 ont possiblement été
modifiés en cours de route et prennent effet malgré la charte des
droits et libertés de la personne. C'est peut-être l'occasion
rêvée pour demander au ministre de la Justice quand la charte des
droits et libertés de la personne va être effectivement mise en
vigueur. Comme tout le monde le sait, cette loi je regrette le
départ du député d'Outremont qui a
été adoptée avec tambours et trompettes à
l'Assemblée nationale, l'année dernière, n'est même
pas en vigueur actuellement, sauf pour la toute petite et infime partie qui
concerne la formation de la Commission des droits de la personne
elle-même.
Je me demande si...
M. Levesque: Je réponds en deux façons.
Premièrement, nous avons passé un arrêté...
M. Burns: Remarquez que c'est une question que je pourrais vous
poser a l'étude des crédits.
M. Levesque: Nous avons passé un arrêté en
conseil décrétant que les articles je ne me rappelle pas
des numéros qui avaient été réservés,
entreraient en vigueur le 28 juin, c'est-à-dire lundi prochain. C'est
fait.
M. Burns: Qu'est-ce que cela veut dire? Ce sont les articles
concernant les droits fondamentaux eux-mêmes.
M. Levesque: Oui. Il y aura une exception cependant dans le cas
de discrimination pour sexe ou statut civil dans le domaine des avantages
sociaux. Il y a un comité qui a été formé pour
faire rapport là-dessus, parce qu'il y a certaines dispositions dans
certaines lois particulières touchant les
avantages sociaux qui créent nécessairement une
discrimination, qui n'est pas nécessairement mauvaise mais qui existe.
On a mis sur pied un comité pour faire l'examen de cela. Le
comité n'a pas encore fait rapport. Nous allons déposer un projet
de loi, lundi, qui va modifier l'article 97 de la charte, justement en
attendant que le comité puisse faire rapport, parce qu'autrement, s'il
n'y avait pas ce projet de loi, s'il n'était pas déposé et
si toute la charte incluant l'article 97 entrait en vigueur, il y aurait
possiblement des problèmes très sérieux qui en
résulteraient.
Mais, à part l'article 97, relativement aux avantages sociaux,
tout le reste des articles qui n'étaient pas entrés en vigueur
lors de l'adoption de la loi, entrent en vigueur le 28 juin,
c'est-à-dire lundi prochain.
M. Burns: D'accord. C'est une bonne nouvelle. A l'article 53
devenu 58... est-ce cela?
Le Président (M. Brisson): C'est exact.
M. Burns: Si je comprends bien, l'exclusion qu'on fait des
dispositions de la charte des droits et libertés de la personne est
basée sur des dispositions discriminatoires, je le dis au sens du mot,
qui apparaissent dans la loi sur l'inhabilité à siéger,
à l'article 2, l'incapacité, ou l'exemption, etc., et les
phénomènes linguistiques qui apparaissent dans la loi. Si je
comprends bien, c'est cela.
M. Levesque: C'est cela.
M. Burns: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Article 57, adopté.
Article 54 devenu 59, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 55 devenu 60,
remplacé par le suivant...
M. Burns: Ah! J'espère.
Le Président (M. Brisson): La présente loi entrera
en vigueur à la date qui sera fixée par proclamation du
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Burns: Pourquoi ne serait-ce pas en vigueur, sauf quelques
articles? Je comprends que certains articles ne puissent être mis en
vigueur immédiatement, mais pourquoi ne pourrait-on pas mettre en
vigueur la loi au moment...
M. Levesque: C'est une question technique.
M. Burns: ...de sa sanction, le jour de sa sanction selon
l'habitude de...
M. Levesque: Je vais répondre que c'est une question
technique.
M. Burns: D'accord. Je me demande si le fait de laisser à
la proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil la mise en vigueur de cette
loi, on ne manque pas tout simplement le bateau, quitte à mettre de
côté des articles qui ne sont pas possibles ou, au sujet desquels
il n'est pas possible de faire la mise en application dès
maintenant?
M. Levesque: Voici, on m'indique que, premièrement, on ne
savait pas à quel moment la loi serait adoptée et
sanctionnée. Deuxièmement, on vise le 1er septembre.
Troisièmement...
M. Burns: Pourquoi ne le dit-on pas...
M. Levesque: C'est la question à laquelle on vient de
répondre. Bien que toutes les intentions soient pures...
M. Burns: Bonnes.
M. Levesque: ...et bonnes, on veut se garder une certaine marge
de manoeuvre, mais on essaie de le faire pour le 1er septembre.
M. Burns: Vous savez, M. le ministre...
M. Levesque: II y a des formules à changer, il y a des
fonctionnaires dans toute la province...
M. Burns: Oui. Il y a une chose qui me déplaît plus
que n'importe quoi. Je suis peut-être rendu un vieux parlementaire
à cet égard...
M. Levesque: C'est de voir des choses indécises.
M. Burns: ...c'est de voir la mise en vigueur d'une loi par voie
de proclamation. Ce n'est pas parce que je pense que,
délibérément, le lieutenant-gouverneur en conseil va
retarder la mise en application d'une loi.
M. Levesque: Non, au contraire. Dès demain, on commence
à procéder à donner les instructions et à les
diffuser partout dans la province.
M. Burns: Oui, mais pourquoi ne pas mettre une date fixe? A moins
qu'on me dise...
Ecoutez, j'ai vécu des lois comme la Loi de l'expropriation,
l'ancien bill 88, je pense. Je crois qu'il s'appelait 88, et il n'est pas
encore en vigueur actuellement. J'ai vécu l'année
dernière, le projet de loi no 50, la Loi des droits et libertés
de la personne. Le ministre me répond aujourd'hui sur un
problème, je pense, fondamental. Je suis toujours malheureux d'accepter
l'adoption d'un projet de loi qui va entrer en vigueur sur proclamation, ou
encore, de façon très floue, à une certaine date. Je
préfère l'honnêteté législative de dire: On
ne peut pas mettre en vigueur telle et telle disposition de la
législation, et on va la mettre en vigueur, elle, sur proclamation,
c'est-à-dire l'article untel, l'article untel, l'article untel. Je
préfère encore aussi l'autre méthode qui pourrait
être de dire: Le présent projet de loi va entrer en vigueur le 1er
sep-
tembre 1976. Là, au moins, on sait à quoi s'en tenir.
Autrement, et ça, je pense, c'est un poids de moins sur les
épaules de l'Exécutif de l'Assemblée nationale ou du
gouvernement, si vous voulez, ou, parlons-en, du cabinet des ministres, c'est
un poids de moins que vous auriez sur vos épaules en disant: C'est le
1er septembre que cette loi va entrer en vigueur...
M. Levesque: Je voudrais bien souscrire à la thèse
du député de Maisonneuve, s'il n'y avait que quelques articles
qui pouvaient entrer en vigueur à sa proclamation; je serais d'accord
avec lui, mais c'est dans le sens de la loi dans ce cas-ci.
Deuxièmement, on m'indique qu'il y a des procès aux assises qui
vont commencer en septembre, mais, à cause des avis et de la
procédure qui a été suivie jusqu'à maintenant, les
premiers vont procéder avec l'ancienne loi et ne peuvent pas
procéder avec celle-ci. D'autres procès, un peu plus tard
à l'automne, vont procéder avec celle-ci, et c'est difficile,
à ce moment-ci, d'établir une date précise.
M. Burns: Mais on l'a fait lors du dernier amendement à la
Loi des jurés, lorsque nous avons je n'aime pas l'expression
"permettre" constaté que les femmes pouvaient faire partie des
jurys. On l'a fait de cette façon, on a mis une date pour permettre
l'ajustement, tant au niveau des rôles d'évaluation qui servaient
de base pour le recrutement de jurés, tant à l'égard du
fait qu'il y avait une modification importante, le fait que les femmes et les
non-propriétaires pouvaient devenir membres de jurys.
Il me semble que dans ce cas aussi, on pourrait trouver une date
réaliste et une fois cette date trouvée, qu'on la mette en
application.
M. Levesque: J'aime autant... Je comprends les
préoccupations du député de Maisonneuve, mais je ne veux
pas faire d'erreur qui serait réellement coûteuse.
M. Burns: D'accord.
M. Levesque: Pourrait-on...?
M. Burns: C'est-à-dire, d'accord... Je ne suis pas
d'accord avec vous. Je veux tout simplement inscrire ma dissidence sur le texte
de cet article, mais je comprends les raisons pour lesquelles le ministre ne
veut pas accéder à ma demande.
M. Levesque: J'ai essayé. J'ai fait des efforts de
dernière minute, mais je n'ose pas.
M. Burns: Je l'ai vu travailler.
Le Président (M. Brisson): Article 60. Adopté?
M. Burns: Avec ma dissidence, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Sur division.
M. Levesque: Pourrais-je demander à la commission si elle
est d'accord pour qu'on confie au secrétariat des commissions le soin de
faire les concordances quant à la numérotation des articles
auxquels on fait des renvois?
M. Burns: Oui, je suis entièrement d'accord. M.
Levesque: C'est très technique, mais...
M. Burns: II faudrait que le texte final soit tout simplement une
concordance des ajustements que nous avons faits. Par exemple, l'ajout du
paragraphe d) qui a changé, qui a décalé tous les
numéros.
M. Levesque: Et lorsqu'on fait un renvoi dans un des autres
articles, évidemment, il faut faire la concordance.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Le projet de loi no 33 est
adopté avec amendements, sur division.
M. Levesque: Je remercie, M. le Président... M. Burns:
C'est-à-dire que le projet de loi...
Le Président (M. Brisson): ... sur division de certains
amendements.
M. Burns: Je suis prêt à adopter le projet de loi,
à être pour l'adoption, sauf que je voudrais que les endroits
où j'ai signalé ma dissidence soient constatés tout
simplement.
M. Levesque: Partiel.
M. Burns: C'est cela, mais je suis quand même d'accord sur
l'adoption du projet de loi.
M. Levesque: M. le Président, je voudrais vous remercier
et remercier les membres de la commission de leur collaboration.
M. Burns: Merci, M. le ministre.
(Fin de la séance à 22 h 34)