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Etude du projet de loi no 57
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs, s'il vous
plaît!
La commission permanente de la justice se réunit pour continuer
l'étude, article par article, du projet de loi no 57 intitulé:
Loi sur le Conseil de la sécurité publique et le service de
police de la Communauté urbaine de Montréal.
Les membres de la commission sont aujourd'hui: M. Alfred (Papineau), M.
Bédard (Chicoutimi), M. Blank (Saint-Louis), M. Burns (Maisonneuve), M.
Charbonneau (Verchères), M. Ciac-cia (Mont-Royal).
M. Lalonde: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. Pagé (Portneuf).
Le Président (M. Clair): M. Pagé (Portneuf), en
remplacement de M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Clair (Drummond), M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska), M. Rancourt (Saint-François), en remplacement de M.
Johnson (Anjou); M. Laberge (Jeanne-Mance), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Gravel (Limoilou), en remplacement de M.
Marois (Laporte); M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire), M.
Springate (Westmount), M. Tardif (Crémazie), M. Vaillancourt
(Jonquière).
Au moment où nous avons ajourné nos travaux hier, nous
avions adopté, à l'intérieur de l'article 1, les articles
196 à 205 inclusivement.
M. le ministre de la Justice.
Conseil de sécurité
M. Bédard: M. le Président, nous en étions
à l'article 206. Je sais que le député de
Marguerite-Bourgeoys, représentant de l'Opposition officielle, avait
énoncé certaines remarques concernant cet article. Je lui laisse
la parole.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Voici ma réaction à cet article. Le
fait qu'on redonne, en fait, la responsabilité de la chose
policière aux élus du Conseil de la Communauté urbaine de
Montréal, j'ai dit hier je m'étais déjà
exprimé auparavant tout mon accord avec cette façon
d'aborder le problème.
Si, en 1972, le conseil de sécurité avait
été constitué d'une façon différente
je ne veux pas re-venir sur la vieille histoire, il y avait probablement
d'excellentes raisons, je ne veux pas y revenir... Je sais, toutefois, que cela
n'a pas marché aussi bien qu'on le croyait à ce moment,
probablement. De toute façon, il y a une certaine maturité qui
s'est installée au Conseil de la Communauté urbaine de
Montréal. Je pense qu'il est bon de remettre aux élus la
responsabilité de ce service, qui est probablement le plus important
dans à peu près toute municipalité, au moins au point de
vue du budget, et qui concerne aussi la sécurité des gens.
Toutefois, je suis surpris de voir, à l'article 206, que si un
membre de ce nouveau conseil de sécurité, dont six membres sont
nommés par le Conseil de la Communauté urbaine lui-même, et
non par le gouvernement, fait défaut d'assister à trois
séances consécutives, voici que ce grave problème se
retrouve sur la table du Conseil des ministres à Québec. J'en
suis étonné. Il y a peut-être d'excellentes raisons, je
vais écouter le ministre, mais je trouve cela... et probablement
qu'il y a des raisons qui font que le ministre n'est pas très heureux
non plus de ce genre d'intervention. Je verrai ce qu'il a à dire. Il
reste que je trouve qu'en donnant d'une main la responsabilité au
conseil de sécurité et en la retenant de l'autre par une
espèce de tutelle passablement paternaliste, je trouve cela non pas
ridicule je ne suis pas rendu là mais tout
près.
C'est au moins exorbitant, disons, d'une administration provinciale
ordinaire que le lieutenant-gouverneur en conseil au moins si
c'était le ministre lui-même, ce serait un moindre mal. Je ne suis
pas sûr que ce serait acceptable, mais ce serait un moindre mal
que le Coneil des ministres en entier, qui administre un budget de $10
milliards à $12 milliards, doive dire: "M. Untel, vous avez fait
défaut d'assister à trois séances du conseil, on vous
donne une pénitence, ou on accepte votre excuse parce que la
première fois, vous étiez à un enterrement, la
deuxième fois, vous aviez le rhume"... Voyons! Il faut quand même
être sérieux! Remettons la responsabilité aux élus
locaux ou non. Je vais entendre le ministre et après cela, je
présenterai peut-être un amendement. Hier, j'avais dit que je n'en
présenterais pas, mais à force d'y penser toute la journée
et ce matin, le ridicule de cette situation me frappe de plus en plus.
Le Président (M. Clair): Avant de vous donner la parole,
M. le ministre, j'ai omis, tantôt, de mentionner que M. Gagnon
(Champlain) remplace M. Alfred (Papineau).
M. Bédard: M. le Président, je pourrais dire au
représentant de l'Opposition officielle que mon intention était
même d'aller plus loin, et on le verra dans le projet de loi, alors que
nous voulions donner aux élus la responsabilité de fixer le
traitement des membres du Conseil de sécurité publique. Or, des
représentations m'ont été faites de la part tant de la
ville de Montréal que des maires de banlieue, voulant que cette
rémunération devrait continuer d'être fixée par le
lieutenant-gouverneur. C'est à cet effet que j'apporterai un amendement
au projet de loi.
Cet article s'inscrit un peu dans la même ligne de pensée.
Maintenant, je dois dire que, concer-
nant la disposition et le contenu de la disposition, j'ai eu à
revoir des représentants de la communauté urbaine, tant du
côté de la ville de Montréal que des maires de banlieue, et
aucune représentation ne m'a été faite par rapport
à cet article, étant donné, j'imagine, qu'ils trouveraient
difficile la situation d'avoir à se prononcer sur le fait de relever ou
de ne pas relever de son emploi un de leurs collègues qui aurait
été affecté à ces responsabilités.
Je n'aurais aucune objection à ce que ce soit le ministre
plutôt que le lieutenant-gouverneur en conseil, si le représentant
de l'Opposition officielle veut apporter cet amenuisement. Je n'ai pas d'autres
explications à vous donner que celle que je n'ai eu de
représentation d'aucune façon de modifier cet article de quelque
manière que ce soit.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Concernant cet article, étant donné
que le gouvernement aura un représentant au conseil et étant
donné, également, que ce représentant sera probablement le
président du conseil, je pense qu'il y a déjà là un
représentant du gouvernement qui pourrait aider à statuer sur la
question d'avoir manqué trois séances consécutives. Par
là, je ne vois pas la nécessité de cet article.
M. Bédard: Sauf qu'il y a le danger de friction qu'on
déplace pour le situer à l'intérieur même des
membres du Conseil de sécurité. J'aurais certainement objection
à ce que le représentant du gouvernement, à
l'intérieur de la structure du Conseil de sécurité, soit
celui qui ait à statuer sur le sort de ses collègues, si la
situation que nous évoquons se présentait. Je pense que cela le
placerait dans une situation difficile de collaboration.
M. Fontaine: Si, par exemple, on permettait, dans un premier
temps, au conseil lui-même de statuer sur un tel cas, après trois
absences consécutives, et que le gouvernement ou le ministre gardait ce
pouvoir légalement, à la suite de cinq absences
consécutives?
M. Bédard: Pardon?
M. Fontaine: Lorsqu'un membre aurait omis d'assister à
trois séances consécutives, le conseil lui-même pourrait
décider de ce qu'il adviendrait de la personne en question. Si cette
absence se poursuivait pendant cinq séances consécutives,
à ce moment, ce serait le ministre qui déciderait de ce qu'il
adviendrait.
M. Bédard: Sauf que la nature humaine est la nature
humaine. Si, à l'intérieur de l'organisme lui-même du
Conseil de sécurité, on commence à donner des pouvoirs
pour statuer sur la continuation ou la non-continuation du mandat d'un des
membres, j'ai l'impression qu'il y a le danger qu'un des membres se fasse la
réflexion que ce sont des choses qui peuvent lui arriver, qu'il ne faut
pas être trop draconien.
Je dois vous dire que l'ensemble des représentations
étaient faites dans le but d'éviter que des membres
désintéressés à leurs fonctions n'empêchent
le fonctionnement efficace du Conseil de sécurité publique. Une
présomption de démission est créée par un membre
qui fait défaut d'assister à trois séances
consécutives sans motifs suffisants. Le gouvernement peut relever le
membre de son défaut. Serait-il plus expéditif de dire: "le
ministre de la Justice" je le laisse à votre considération
remet chacune de ces décisions à une décision de
l'ensemble du Conseil de la communauté urbaine avec les
mécanismes de fonctionnement qu'on lui connaît? C'est un autre
aspect du problème. Je dois dire, encore une fois, que je n'ai eu aucune
représentation qui apporte quelque amendement que ce soit à cet
article.
Le Président (M. Clair): Le député de
Sainte-Anne.
M. Lacoste: Au sujet de l'article 206, ce n'est quand même
pas la première fois que je vois cela dans les lois au niveau du
gouvernement. Je me souviens qu'au niveau scolaire cela existe. Dans les
commissions scolaires, lorsqu'un commissaire d'école ne se
présente pas à une assemblée de la commission scolaire
trois fois, il est simplement déchu. Je ne sais pas exactement par quel
mécanisme.
M. Fontaine: ... le lieutenant-gouverneur en conseil qui se
prononce...
M. Lacoste: Au niveau du conseil scolaire de l'île de
Montréal, c'est la même chose. Cela existe dans la loi du conseil
scolaire. Ce n'est quand même pas une première. Faire
défaut d'assister à trois séances consécutives,
cela existe probablement dans les cités et villes aussi, j'imagine.
Le Président (M. Clair): Le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, que ce ne soit pas une
première l'absence à trois séances consécutives et
qu'on se fonde là-dessus pour décider si quelqu'un est
intéressé, s'il doit continuer ou non dans ses fonctions,
d'accord, ce n'est peut-être pas une première. Si on a recours,
pour ce niveau de responsabilité, que ce soit scolaire ou municipal,
constamment au gouvernement pour rétablir le bien-fondé des
fonctions de celui qui a manqué trois séances
consécutives, à ce moment-là, ce n'est peut-être pas
une première. Si ce n'est pas une première, cela veut dire qu'on
fait des erreurs souvent. Si on continue à impliquer le gouvernement
central, provincial, dans les affaires locales, on va avoir un
désintéressement, une dépolitisation de nos gens pour
assumer des fonctions qui sont pourtant bien importantes, au niveau scolaire et
au niveau municipal.
J'ai entendu la suggestion du député de Nicolet-Yamaska.
Je suis d'accord avec le ministre
là-dessus, d'accorder au président le droit de dire
à un bonhomme avec qui il est appelé à travailler à
toutes les semaines: "La raison pour ton absence d'hier... Non, tu es
déchu". Je ne pense pas que cela soit désirable. Je pense que le
Conseil de sécurité est une commission, la loi le dit, les
articles 196 et 197, les deux nouveaux articles comme les anciens le disent.
C'est une commission de la communauté urbaine. L'institution par
exellence de la communauté urbaine est le conseil. C'est l'institution
la plus représentative. Il y a le comité exécutif, mais le
conseil compte le plus de représentants élus. Je ne pense pas que
même la suggestion voulant remplacer le lieutenant-gouverneur par le
ministre; à la réflexion, ce serait un moindre mal, mais cela
irait contre le principe que je défends. Remettons donc aux élus
locaux leurs responsabilités et ensuite on verra s'ils sont capables de
les assumer ou non. Le fait qu'on n'ait pas eu de représentations
là-dessus montre justement, peut-être, un
désintéressement politique. On dit: Ah! c'est Québec qui
va décider. Pourquoi ne pas l'essayer? Je sais que c'est au programme du
Parti québécois. C'est dans notre programme aussi en fait,
je pense que tous les partis je ne sais pas si l'Union Nationale l'a
aussi de décentraliser la grosse machine du gouvernement
provincial. Faisons donc confiance aux gens.
Je peux vous donner un exemple. J'avais suggéré la
nomination et le conseil des ministres l'avait nommé d'un
des membres de la Régie de la langue française quand on l'avait
mise sur pied. C'était un avocat de Montréal. Il a
été pris par des causes qui l'ont amené à
l'extérieur et il a manqué je ne sais combien de séances
au début. La première chose qui est arrivée, en revenant,
il m'a lui-même demandé de le remplacer.
Les gens sont décents. S'ils ne sont pas capables d'assumer leurs
fonctions, ils peuvent l'accepter à un moment donné, mais s'ils
s'aperçoivent qu'ils ne sont plus capables de les assumer, là,
comptons donc sur le bon sens et la décence des gens! Je fais confiance,
fondamentalement, qu'à tous les niveaux, les hommes et les femmes sont
capables de prendre soin d'eux si les institutions sont cohérentes. Un
article comme celui-là, c'est du paternalisme qui enlève du
sérieux à ce conseil de sécurité. Laissons donc au
Conseil de la communauté urbaine le soin de prendre ses
responsabilités! Ce ne sera pas facile de dire à un des membres
qu'on a choisis pour siéger à cette commission: "Ecoute, mon
vieux, cela fait trois séances consécutives que tu es absent et
d'après ce que je comprends, tout ce que tu as fait, c'est aller
préparer des élections. Alors, dehors!" Ce n'est pas facile. Mais
laissons-le donc prendre ses responsabilités! De toujours confier au Bon
Dieu, à Québec, les décisions difficiles, on a des
situations comme on en a actuellement au service de police de la
Communauté urbaine de Montréal. Là-dessus, je m'accorde
avec le député de Verchères, si on avait, en 1972
ce n'est pas un reproche que je fais à l'ancien gouvernement, de toute
façon, je n'en faisais pas partie mais si on avait fait
peut-être un peu plus confiance aux gens, si on avait un peu moins voulu
conserver la poigne de Québec sur le conseil de sécurité,
peut-être que les problèmes que nous avons actuellement ne
seraient pas aussi graves.
C'est pour cela, M. le Président, que je ne ferai pas de
proposition d'amendement. A moins que le ministre ne change d'idée
là-dessus, je vais devoir voter contre cet article.
Le Président (M. Clair): Le député de
Verchères.
M. Lacoste: Bien...
M. Charbonneau: Très rapidement, M. le Président,
seulement pour indiquer, à la suite de ce qui s'est dit et pour ne pas
prolonger inutilement la discussion sur cet article, qu'à mon sens, ce
n'est pas du paternalisme, c'est simplement une tâche assumée par
le gouvernement qui a la responsabilité de la sécurité
publique. Il doit s'assurer qu'il y aura de l'efficacité et du rendement
dans un organisme qui doit en avoir et qui n'en a pas eu suffisamment au cours
des dernières années. L'efficacité, c'est entre autres
demander à des gens de rendre compte de leurs gestes. Quelqu'un qui n'a
pas assisté à trois séances, n'a pas participé
à la vie du conseil de sécurité, je pense qu'il doit
rendre compte, et d'abord à l'autorité qui a la première
responsabilité d'assurer la sécurité publique de l'Etat,
c'est-à-dire au gouvernement.
M. Bédard: Je pense bien, M. le Président, que dans
un mouvement de confiance envers les élus, j'ai personnellement, avec le
projet de loi, indiqué très clairement ce désir de faire
confiance de plus en plus aux élus. Je pense que là-dessus
l'Opposition officielle et les oppositions sont d'accord avec l'esprit de ce
projet de loi qui est de remettre de plus en plus les responsabilités
entre les mains des élus. Concernant cet article particulier, il y
aurait peut-être lieu de le suspendre. Nous allons le suspendre pour
quelques minutes. Je vais voir jusqu'à quel point un amendement serait
possible. Il faut tenir compte de la personne qui est nommée par le
ministre de la Justice et par le lieutenant-gouverneur au Conseil de la
sécurité, tenir compte du fait que les traitements sont
fixés par le lieutenant-gouverneur. Nous allons le suspendre
momentanément.
M. Lalonde: Je suis d'accord qu'on le suspende. Je voulais
simplement avoir l'occasion de répondre quand même à la
préoccupation du député de Verchères. Rendre
compte, oui, sûrement, mais ce sur quoi j'insiste, c'est qu'on rende
compte à des élus de premier palier avant, sans cela on
enlève la confiance que les gens doivent avoir dans ces fonctions
électives à ces niveaux. Je pense que tous les partis sont
d'accord pour remettre...
Les réorganisations globales qu'on a eues, par exemple, dans
l'enseignement et ailleurs ont eu pour tendance de centraliser la
décision à
Québec et de faire perdre l'importance à ses fonctions
électives de premier niveau qui sont extrêmement importantes, qui
sont très près des gens. C'est dans ce sens que je suis d'accord
pour leur rendre compte, sûrement, mais aux premiers élus, et
j'accueille avec plaisir la suggestion du ministre de suspendre l'article.
M. Charbonneau: M. le Président, sans en faire un
dialogue, je suis d'accord avec le député de Marguerite-Bourgeoys
qu'il faut revaloriser le rôle des élus locaux; mais quand on
parle de sécurité publique, d'un organisme et sur un territoire
aussi important que celui de la communauté urbaine, je pense que c'est
d'abord au gouvernement, c'est l'Etat qui a la première
responsabilité d'assumer la sécurité publique, et c'est le
gouvernement qui dirige l'Etat qui doit d'abord assumer ces
responsabilités.
Le Président (M. Clair): Oui, M. le député
de Nicolet-Yamaska, mais il ne faudrait pas engager un débat puisqu'on
suspend l'étude de cet article.
M. Fontaine: Deux secondes, simplement pour dire que je suis
d'accord également pour suspendre cet article. Mais avant de le faire,
j'aurais peut-être une dernière suggestion à faire au
ministre et à ses légistes en disant que le premier palier de la
décision pourrait être laissé au Conseil de
sécurité lui-même, et que cette décision pourrait
être révisable par le ministre ou par le lieutenant-gouverneur en
conseil. C'est simplement une suggestion que je veux faire, vous en ferez ce
que vous voudrez.
Le Président (M. Clair): Nous passons immédiatement
à l'article 207. Le ministre de la Justice.
M. Bédard: M. le Président, quant à
l'article 207, la disposition a pour but de restreindre justement le
contrôle du gouvernement sur le Conseil de sécurité
publique, la fixation du traitement et des conditions de travail étaient
pour être déterminées par le lieutenant-gouverneur.
Cependant, je l'ai dit tout à l'heure, nous avons eu des
représentations tant de la part de la ville de Montréal que des
représentants de banlieue. On nous demande, au lieu du conseil, que ce
soit le lieutenant-gouverneur qui fixe le traitement et les autres conditions
de travail des membres du Conseil de sécurité publique
nommés suivant le premier paragraphe de l'article 199, et, à cet
égard, je veux présenter un amendement qui aurait pour but de
remplacer le mot "conseil" par "le lieutenant-gouverneur en conseil".
Le Président (M. Clair): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je pense qu'à
l'amendement que j'ai, il y a d'autres changements.
M. Bédard: Au complet, l'amendement se lirait comme suit:
"L'article 207 est remplacé par le suivant: Le lieutenant-gouverneur en
conseil fixe le traitement ou, s'il y a lieu, le traitement additionnel et les
autres conditions de travail du président et des autres membres du
Conseil de sécurité."
Le Président (M. Clair): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je déplore cette
situation si on se fonde sur les représentations qui ont
été faites au ministre de la Justice, des élus ne veulent
pas prendre leurs responsabilités jusqu'au bout d'autant plus que
l'on sait que c'est à même le budget de la Communauté
urbaine de Montréal que ces membres seront
rémunérés. Et lorsque les responsables de l'administration
de ce budget renoncent et demandent même à quelqu'un d'autre de
décider quel sera le niveau de traitement qui émarge à ce
budget, le niveau de traitement de membre d'une commission comme
celle-là, je trouve cela non seulement déplorable, même,
à un tel point, je trouve cela inacceptable.
Je comprends que le ministre de la Justice se sente un peu obligé
puisqu'il propose un amendement, qu'il se sente dans une situation où il
doive assumer une responsabilité que les autres ne veulent pas assumer,
mais j'aurais préféré que le ministre de la Justice leur
dise: Prenez vos responsabilités. Ils sont élus, ils seront
jugés s'ils ne prennent pas leurs responsabilités.
Le danger, naturellement, serait et je fais des hypothèses
peut-être qu'on les paie trop cher. Ils sont élus. Ils
seront jugés sur leurs actions. Ont-ils mal administré les fonds
publics en payant trop cher des membres de cette commission?
L'alternative, c'est qu'ils ne les paient pas assez cher, de
façon à enlever de l'intérêt et, indirectement,
à réduire l'action de ce conseil de sécurité.
Encore là, qu'ils prennent donc leurs responsabilités. Lorsque la
loi crée des fonctions bien déterminées, qui justifient un
traitement tel que des personnes pourront s'en occuper raisonnablement, je
pense que l'expérience est là, l'expérience commanderait
au conseil de sécurité de donner un traitement raisonnable, en
fonction des charges qu'on impose à ces gens.
J'ai beaucoup de compréhension à l'égard du
ministre car je sais qu'il est mis devant une situation où des gens ne
veulent pas assumer leurs responsabilités, mais quand même, je ne
peux accepter cela.
M. Bédard: Le représentant de l'Opposition
officielle, le député de Marguerite-Bourgeoys, a souvent les mots
"inacceptable" et "ridicule" à la bouche, pour qualifier quoi que ce
soit qui ne semble pas aller carrément dans son optique de
pensée. C'est son droit, mais il reste une chose. Au sujet de la
priorité, il y a un problème de fonctionnement à l'heure
actuelle. Ce projet de loi, je l'ai dit, n'a pas la prétention de
régler tous les problèmes, mais il constitue, en fait, un lot de
mesures immédiates pour régler une situation, pour
régler des problèmes qui, d'une façon tout à
fait particulière, empêchent un bon fonctionnement, entre autres,
la nécessité de clarifier les juridictions entre le conseil de
sécurité et le directeur du service de police.
Je crois que, sur cet article 207, comme sur l'article 206, dont on a
parlé, ce ne sont pas des dispositions qui, d'ailleurs, existaient
auparavant, qui ont suscité des difficultés dans le
fonctionnement, jusqu'à maintenant. Je crois que la première
priorité est de faire en sorte de présenter un lot de mesures
immédiates qui répondent vraiment à un besoin, qu'il soit
exprimé par les circonstances elles-mêmes, ou exprimé par
les élus de la population de la Communauté urbaine de
Montréal.
Puisque le gouvernement se doit de prévenir, il ne peut faire
autrement que de tenir compte de représentations d'ailleurs, le
député de Marguerite-Bourgeoys les a très bien
énoncées qui font que des élus peuvent nous dire
que si on ne continue pas de faire fixer le traitement par le
lieutenant-gouverneur en conseil, il y a le danger que le traitement
fixé par un autre ordre de gouvernement soit nominal, de façon
telle que cela aurait pour effet de simplement rendre presque inefficace le
fonctionnement du Conseil de sécurité publique ou de
dévaluer la fonction de ceux qui sont appelés à
siéger au niveau du Conseil de sécurité publique. On ne
peut pas mettre cela de côté lorsqu'on doit prévenir des
dangers. C'est dans ce sens que je présente cet amendement. C'est pour
prévenir, parce qu'il faut être réaliste. C'est normal, et
le député de Marguerite-Bourgeoys le sait, il y a à
l'intérieur du conseil de la communauté, comme du comité
exécutif, des représentants qui sont d'accord avec le maintien du
conseil de sécurité, d'autres qui sont pour son abolition.
Il ne faut quand même pas être insensibles à des
représentations qui feraient qu'une disposition pourrait avoir comme
effet de dévaloriser le Conseil de sécurité publique,
puisque le gouvernement, dans le projet de loi, est d'accord avec son maintien.
Les représentations faites tant sur l'article 207 que 206 sont des
représentations de fond, dans le sens de remettre entre les mains des
élus le plus de responsabilités possible. Il ne faudrait quand
même pas oublier que nous avons dit que ce projet de loi, qui
représente des mesures immédiates, va être repensé
en fonction de représentations ou de recommandations qui vont être
faites par un groupe de travail de M. Saulnier, qui vont être
réétudiées dans le cadre d'une restructuration municipale
possible. Je parle des représentations qui ont du fondement faites tant
par les maires de banlieue que par les représentants de la ville de
Montréal. En assumant la responsabilité de prévenir tout
danger de dévaluation du Conseil de sécurité ou de son
fonctionnement, c'est dans cet esprit que je présente l'amendement.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je ne qualifierais pas d'inaccep- table cette
nouvelle formulation de l'article, quoique je trouve déplorable le fait
qu'on soit obligé d'agir ainsi. Mais, d'un autre côté, il
est toujours désagréable de se voter son propre salaire. On sait
que les députés de l'Assemblée nationale le font et on a
souvent à subir des critiques, mais on prend quand même nos
responsabilités. D'un autre côté, si les
municipalités ont demandé au ministre d'agir ainsi, je n'aurais
pas d'objection de principe là-dessus.
Le Président (M. Clair): L'article 207? M. Lalonde:
L'amendement?
M. Bédard: L'amendement est à l'effet de remplacer
l'article par celui que j'ai lu tout à l'heure.
M. Lalonde: Le mettez-vous aux voix?
M. Bédard: Oui.
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Clair): Alors, adopté sur
division, l'article 207 tel qu'amendé?
M. Lalonde: Avec l'amendement.
Le Président (M. Clair): L'article 207, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Clair): Adopté sur division, tel
qu'amendé. L'article 208?
M. Lalonde: Je n'ai pas de problème avec l'article 208. Ou
est-ce qu'on établit le quorum? Je le cherchais.
M. Bédard: C'est l'article 209 qui va régler ce
problème.
M. Lalonde: II n'est pas là, le quorum. M.
Bédard: L'article 208 est-il adopté?
Le Président (M. Clair): L'article 208 est-il
adopté?
M. Lalonde: Oui.
M. Bédard: L'article 209: "Les décisions du conseil
de sécurité sont prises à la majorité des voix. En
cas d'égalité des voix, le président a voix
prépondérante." La règle du quorum étant la
règle habituelle de la majorité, il n'est pas nécessaire
de la préciser. En vertu de la loi d'interprétation, l'article 59
explicite que, lorsqu'un acte doit être accompli par plus de deux
personnes, il peut l'être valablement par la majorité de ces
personnes, sauf les cas particuliers d'exception. L'article enlève
la
nécessité d'obtenir la voix du président pour
prendre une décision, mais conserve à ce dernier un vote
prépondérant. Encore là, c'est une disposition qui indique
l'intention du gouvernement d'avoir de moins en moins une présence
écrasante au niveau du Conseil de sécurité, en enlevant
justement ce droit de veto qui existait auparavant.
M. Lalonde: M. le Président, je suis totalement d'accord.
D'ailleurs, cela clarifie le texte actuel dont le veto à force d'avis
juridiques plus compliqués les uns que les autres, a été
contesté dans certains cas.
Je suis totalement d'accord avec cette façon d'aborder la
question de la majorité des voix. C'est normal que le président
ait une voix prépondérante, s'il y a égalité. Quant
au quorum si on se rabat sur la loi de l'interprétation, je n'ai pas
à faire de chicane là-dessus.
Le Président (M. Clair): L'article 209 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Bédard: M. le Président, je retiens
substantiellement les dispositions qui existaient déjà et qui
prévalent en cas d'absence temporaire ou d'incapacité temporaire
d'agir du président ou encore en cas de destitution, de
décès ou d'incapacité permanente d'agir du
président ou d'un autre membre du conseil de sécurité, on
prévoit que le remplacement s'effectue de la manière
prévue par les articles 199 ou 201.
M. Lalonde: Aussi longtemps que l'article 201 sera comme cela,
l'article 210 doit l'être. Aussi longtemps que le président sera
nommé par le lieutenant-gouverneur en conseil, son remplaçant le
sera aussi. Adopté.
Le Président (M. Clair): Article 210, adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Bédard: A l'article 211, nous avons un amendement
à présenter. Il aurait pour effet de remplacer le deuxième
alinéa de l'article 211 par le suivant: "Le conseil de
sécurité fixe les normes d'embauche et les conditions de travail
applicables aux membres de son personnel et aux secrétaires. Ces
personnes sont toutefois réputées être des fonctionnaires
et employés de la communauté. "
Cet amendement est apporté afin d'éviter toute confusion
qui aurait pu exister à l'effet de savoir si on parlait du personnel du
secrétaire ou des membres du personnel du conseil de
sécurité. C'est simplement aux fins de clarifier la
situation.
M. Lalonde: C'est excellent. D'ailleurs, à la lecture, on
se demandait si on parlait des membres du personnel du secrétaire;
c'était évident qu'on voulait parler du personnel du conseil.
M. Charbonneau: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: J'aurais juste un texte à lire, quelques
remarques, quelques commentaires qui m'ont été transmis par le
Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal. Je pense qu'à
la lecture de leur texte et à la lecture de l'article, la réponse
devient claire. Comme je voulais leur rendre justice, voici ce qu'ils disent:
"Le texte de cet article peut porter à confusion. Nous n'avons pas
d'objection à ce que le conseil de sécurité fixe les
normes d'embauche et les conditions du travail du secrétaire et des
autres personnes qui ne sont pas des salariés au sens du Code du
travail; cependant, nous croyons que les salariés au sens du Code du
travail doivent être des fonctionnaires de la CUM au même titre que
les autres employés de la CUM. Nous croyons que l'article devrait
être plus explicite en ce sens".
Je pense que lorsqu'on lit l'article "ces personnes sont toutefois
réputées être des fonctionnaires et employés de la
communauté", c'est suffisamment explicite. Je voulais que ces gens
sachent qu'on a tenu compte de leur appréciation.
M. Bédard: Par cet article, comme par le passé, le
conseil de sécurité publique nommera son secrétaire et
aura son personnel. Cependant, plutôt que de demander à la
Communauté urbaine de Montréal de lui fournir le personnel
nécessaire, le conseil de sécurité pourra procéder
directement à l'engagement et il déterminera les conditions de
travail. Pour toutes autres fins, le secrétaire et les membres du
personnel sont réputés être des employés de la
communauté. Les employés en place ne perdent donc pas de
bénéfices et ils continuent de participer à la caisse de
retraite comme le secrétaire. Quant au conseiller, la disposition
demeure la même.
M. Lalonde: Oui, c'est très bien. L'ancienne formule avait
créé des difficultés de fonctionnement du conseil de
sécurité qui n'avait pas d'autonomie quant à son
personnel. Je pense que c'est beaucoup plus facile de fonctionner de cette
manière par l'article 211. Adopté, quant à moi.
Le Président (M. Clair): Adopté tel
qu'amendé. Article 212.
M. Bédard: Je ne sais pas s'il y a des remarques.
M. Lalonde: J'attendais les remarques du ministre parce que c'est
un article de fond.
M. Bédard: Oui.
M. Lalonde: On commence dans la fonction du conseil de
sécurité.
M. Bédard: Je pourrais faire quelques commentaires sur cet
article. C'est assurément un des éléments importants de la
réforme envisagée. Il doit se lire avec les articles 213 et 214
qui définissent les fonctions du conseil de sécurité
publique ainsi qu'en regard des articles 229, 230 et 231 qui, eux, pour leur
part, indiquent les devoirs du directeur et ses fonctions.
Actuellement, c'est le conseil de sécurité publique qui,
en principe, est chargé du maintien de la paix, de la
sécurité, de la prévention des crimes et de l'application
des lois. Cette tâche, il la remplissait par le biais du service de
police. Comme il s'agit là en tout cas, personnellement, je le
crois de tâches qui sont proprement policières, elles sont,
comme dans le cas de la Sûreté du Québec, rattachées
au service de police. La fonction du conseil de sécurité
publique, comme elle est envisagée, est une fonction plus
générale d'orientation.
Enfin, le deuxième alinéa veut donner au Conseil de
sécurité publique une fonction nouvelle qui n'était du
ressort ni du Conseil de sécurité publique, ni du service de
police en permettant au Conseil de sécurité publique de canaliser
les commentaires ou les représentations que les citoyens pourraient
avoir à formuler en ce qui a trait au fonctionnement de l'ensemble du
service de police. Je pense que cette fonction pourra permettre au Conseil de
sécurité publique de mieux définir les objectifs du
service et de remplir ses autres fonctions aussi.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, c'est ici qu'on attaque
réellement l'élément important de cette réforme en
qualifiant les charges respectives du service de police et du Conseil de
sécurité qui, jusqu'à maintenant, contenait des
ambiguïtés importantes. Ce n'est pas tellement 212; 212 est
plutôt un article d'introduction, quoique le deuxième paragraphe
soit un peu plus de la littérature que de la loi, en ce sens qu'on le
charge de recevoir les commentaires ou les représentations de toute
personne. Cela ressemble je le dis sans malice à une
description de tâche de directeur de relations publiques.
Je trouve que c'est un commencement de clarification et c'est surtout
à 213 et aux articles suivants que j'aurai des questions à
poser.
M. Bédard: Je remarque que vous employez toujours des mots
extrêmes en disant toujours que c'est sans malice.
M. Lalonde: Ce n'est pas extrême.
M. Bédard: J'en tiens compte. Vous avez l'art de dire les
mots qui sont extrêmes tout en les amenuisant tout de suite, dans une
phrase qui suit.
M. Lalonde: Cela fait plusieurs mois que j'entends le premier
ministre nous parler toujours avec l'inflation verbale alors on ne peut faire
autrement que de prendre de mauvais tours.
M. Bédard: Dois-je comprendre que vous croyez être
atteint d'inflation verbale?
M. Lalonde: Pas encore. Je voudrais quand même dire
que...
M. Bédard: Je crains que vous ne vous
inquiétiez.
M. Lalonde: Je voudrais quand même dire que le
deuxième alinéa de 212 est une façon d'indiquer
c'est ainsi que je le prends la responsabilité de relations
publiques du conseil de faire le lien entre l'action policière
elle-même et la population, autrement dit, de recevoir les
représentations et d'y répondre.
M. Bédard: C'est pour permettre à la population
d'avoir un lieu privilégié où elle peut s'exprimer,
où elle peut exprimer ses points de vue concernant le fonctionnement du
service de police et où elle est certaine d'être entendue. C'est
loin d'être de la littérature. Tout article de loi peut être
de la littérature pour autant que ceux qui ont comme fonction de le
mettre en application y mettent les efforts ou non.
Je pense qu'au contraire, cela constitue un lieu
privilégié où la population peut faire état de ses
revendications.
M. Lalonde: J'aurais peut-être une question, M. le
Président, à moins que le député de Nicolet-Yamaska
ait quelque chose. J'y reviendrai après.
M. Fontaine: J'ai un mot à dire, M. le Président.
C'est, bien sûr, là un article de fond qui annonce et s'inscrit
dans la réforme annoncée par le ministre. Nous avions
déjà dit en deuxième lecture que nous étions en
faveur de cette réforme. Je n'ai pas de commentaires
supplémentaires à formuler là-dessus.
M. Bédard: On pourrait passer à 213, M. le
Président.
M. Lalonde: Alors...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: II reste un point que je voudrais demander au
ministre de clarifier. Dans le rapport Dagenais, une des trois principales
lignes de force d'une réforme proposée était justement de
préciser, déterminer des objectifs clairs. On disait dans le
texte: En participation avec l'état major la direction du service devra
déterminer des objectifs généraux qui définiront la
mission de l'organisation. De ceux-ci découleront une série
d'objectifs intermédiaires mesurables pour les dif-
férentes fonctions de l'organisation, ainsi que des
stratégies pour atteindre ceux-ci.
Au niveau des individus et des groupes de travail sous le contrôle
des superviseurs, des objectifs particuliers seront fixés.
Quand on parle ici de déterminer les objectifs du service de
police, si on regarde l'article 213, je pense que les responsabilités
sont bien précises, mais ne pourrait-il pas y avoir une certaine
ambiguïté dans la phrase: "Le Conseil de sécurité
chargé de déterminer les objectifs du service de police"? Je
pense que le directeur et l'Etat major, également, pourraient être
appelés à...
M. Bédard: C'est clair que cela se fera solidairement,
à la suite de discussions et de consultations appropriées. C'est
globalement.
Les représentations du public pourvu qu'il y en ait,
j'espère qu'il y en aura aussi portant des jugements de valeur sur
l'action policière peuvent constituer, encore là, des
éléments qui sont de nature à permettre au Conseil de
sécurité d'évaluer les objectifs du service de police.
M. Charbonneau: Cela n'empêche pas le directeur, ou l'Etat
major, de fixer...
Un des problèmes que nous avons eus au cours des récentes
années, c'est qu'on a, finalement, peu précisé d'objectifs
en termes de protection publique et de sécurité publique et de
lutte contre la criminalité. Jamais on n'a entendu parler l'Etat major
de la police de la CUM, le directeur, et j'ajouterais peut-être
même le Conseil de sécurité, sur des objectifs particuliers
qui sont reliés à la mission première, qui est une mission
de protection publique et de lutte contre la criminalité
également, la protection publique dépassant le concept de lutte
contre la criminalité.
Je voulais être convaincu que le directeur de police, avec cet
article, pourra toujours avec son Etat major, fixer des objectifs clairs en
termes de protection publique et de lutte contre la criminalité,
objectifs qui n'ont jamais vraiment été mis de l'avant, et qui
manquaient, finalement, dans le service, parce que c'est peut-être
l'âme dont on a besoin dans un service policier. Si on n'a pas d'objectif
clair, dans une organisation moderne, dans une entreprise... Et c'était
à un point tel qu'on a cru, à des époques, que l'objectif
était de faire le moins de temps supplémentaire, ou le plus de
rapports, ou le plus de choses qui pouvaient donner sur papier l'impression de
performances intéressantes, mais qui, dans la réalité, ne
rendaient absolument pas compte d'une véritable action de protection
publique, en termes d'efficacité.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, peut-être, avant
de continuer la discussion sur ces trois articles l'article 212 ne
semble pas poser de problèmes je voudrais revenir à
l'article 206.
Le Président (M. Clair): Avant de revenir à
l'article 206, sommes-nous prêts à adopter l'article 212?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Lalonde: Non, non, j'ai encore autre chose à l'article
212.
Les propos du député de Verchères sont très
pertinents, et je voudrais y réagir.
Le Président (M. Clair): Nous revenons à l'article
206. Nous suspendons l'article 212.
M. Bédard: L'article 206 serait modifié. Je
présenterai un amendement. Il est modifié: a) En enlevant la
partie de l'article qui suit l'expression "Conseil de sécurité",
dans la quatrième ligne. b) En ajoutant l'alinéa suivant: "Le
conseil peut, pour des motifs jugés suffisants, relever un membre qu'il
a nommé de son défaut; de même, le ministre de la Justice
peut relever de son défaut le membre nommé par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Lalonde: Je remercie beaucoup le ministre d'avoir
écouté les arguments de l'Opposition. Y aurait-il moyen de
mettre: "de son défaut", après "relever", au lieu de "relever un
membre qu'il a nommé de son défaut"? "Relever de son
défaut un membre qu'il a nommé", dans la même forme que la
deuxième partie de la phrase.
M. Bédard: C'est du légalisme. Cela va. M. le
Président, peut-on conclure qu'avec cet amendement, l'article 206 est
adopté?
M. Lalonde: Oui, M. le Président, avec mes remerciements,
quant à moi, au ministre de nous avoir écoutés et de nous
avoir entendus. Si on...
M. Bédard: C'est d'autant moins difficile que ça
correspond à ma manière de voir les choses.
M. Lalonde: ... nous avait écouté un peu plus
souvent à 81-A, M. le Président, je ne serais pas aussi heureux
d'être ici.
M. Bédard: Je n'ai pas relevé toutes les remarques
qui ont été faites lorsqu'à été
instituée la structure qu'on est en train de modifier, mais probablement
que, si le gouvernement d'alors avait écouté l'Opposition qui
était là, on ne serait pas obligé de la changer...
M. Lalonde: On n'a pas eu le temps à 41.
M. Bédard: Et probablement que, si vous nous aviez
toujours écoutés lorsque nous étions dans l'Opposition,
vous ne seriez peut-être pas à la place où vous êtes
présentement.
M. Lalonde: Mais on a quand même les mains libres. Vous
n'étiez pas là non plus en 1972, alors on a...
Le Président (M. Clair): L'article 206, tel que je vais
vous le lire, sera-t-il adopté, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys? L'article 206, tel que je vais le lire, pour les
fins du journal des Débats, sera-t-il adopté?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Clair): L'article 206 se lirait donc
comme suit, dans un premier paragraphe: "Un membre du Conseil de
sécurité est réputé avoir démissionné
s'il fait défaut d'assister à trois séances
consécutives du Conseil de sécurité."
L'alinéa suivant se lirait comme suit: "Le conseil peut, pour des
motifs jugés suffisants, relever de son défaut un membre qu'il a
nommé; de même, le ministre de la Justice peut relever de son
défaut le membre nommé par le lieutenant-gouverneur en
conseil."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Cet article est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bédard: M. le Président, non pas dans le but
d'éviter une longue discussion concernant l'article...
M. Lalonde: 212.
M. Bédard: ... 212... Mais je voudrais quand même
préciser que, lorsque nous parlons de déterminer des objectifs du
service de police, il est clair, dans notre esprit, qu'il s'agit des objectifs
généraux. Il ne s'agit pas de permettre au Conseil de
sécurité de s'insérer dans le déroulement quotidien
des activités ou des objectifs d'un service de police.
M. Lalonde: Alors, M. le Président...
M. Bédard: Mais ça permet... Je pense qu'il est
sain, â un moment donné, que les élus, puisqu'on leur donne
des responsabilités, aient l'occasion et le devoir de se pencher sur une
analyse en profondeur de l'ensemble de ce que devrait être un service de
police, de l'ensemble de ce que devrait être une lutte contre le crime
pour expliciter les objectifs généraux que nous spécifions
dans cet article.
Le Président (M. Clair): Le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, le premier alinéa
surtout de l'article 212 est extrêmement important. Je pense que les
propos du ministre et des autres membres de cette commission l'ont
souligné. Il reste que, vu que le but de ce projet de loi est justement
de clarifier la situation, on doit s'assurer qu'on la clarifie
réellement et, à ce propos-là, les remarques du
député de Verchères sont plutôt pertinentes. Est-ce
que c'est bien clair dans l'esprit de tous les législateurs ici. autour
de la table, que le Conseil de sécurité, et seul le Conseil de
sécurité, c'est-à-dire définitivement le Conseil de
sécurité va pouvoir déterminer les objectifs. Qu'est-ce
que ça veut dire? Est-ce que ça veut dire les priorités?
Est-ce que ça veut dire, par exemple, que le Conseil de
sécurité peut, de temps à autre, vu, par exemple, le
développement ou l'augmentation d'une sorte de crime, dire: Maintenant,
les priorités seront d'abord la lutte aux vols à main
armée? Est-ce que la lutte sera au commerce des stupéfiants? Par
exemple: Est-ce que c'est bien clair, dans l'esprit du ministre, que c'est la
responsabilité du Conseil de sécurité de prendre des
décisions comme celles-là et, ensuite, peut-être aussi de
décrire tout l'éventail de la lutte aux différents crimes
qu'on peut retrouver dans une société surtout à
caractère urbain comme l'agglomération montréalaise?
Il est très clair, naturellement, que le service de police est
responsable du maintien de la paix, de l'ordre et de la sécurité
publique dans le territoire de la communauté. Et ce que je viens de
lire, e'est l'article 205d actuel, qui est quand même une
responsabilité du Conseil de sécurité, alors que c'en est
aussi une du service de police. De là, l'ambiguïté qui
existait jusqu'à maintenant.
Il est bien clair que le service de police prévient ies crimes
ainsi que les infractions, en recherche les auteurs et les cite en justice.
Pour cela, je pense qu'il n'y a pas de problème et la remarque du
ministre aussi est extrêmement importante. Il ne faut pas que le Conseil
de sécurité se prenne pour le chef de police. Il ne faut pas
qu'il intervienne dans les opérations quotidiennes. Mais est-ce clair
aussi, dans l'esprit du ministre, que le Conseil de sécurité peut
décider aujourd'hui, par exemple, d'après la nouvelle loi, que
vous allez désormais mettre l'accent sur la lutte aux vols d'automobiles
dans tel quartier, par exemple?
Cela sera-t-il au ch'ef de police de décider cela ou au Conseil
de sécurité? J'aimerais peut-être entendre la version du
ministre pour être bien sûr qu'il ne reste aucune
ambiguïté dans notre esprit.
M. Bédard: Non. C'est très clair dans mon esprit.
C'est de déterminer des objectifs généraux et non pas
d'entrer dans les activités journalières, quotidiennes d'un corps
de police. Je pense qu'à partir du moment où d'ailleurs,
vous étiez d'accord que cela représentait un amendement
majeur on a décidé, par le projet de loi, de remettre entre
les mains du directeur du service de police de la fonction de maintenir,
l'ordre, la paix et la sécurité publique, je crois que c'est
cette responsabilité qui, auparavant, était entre les mains du
Conseil de sécurité publique qui a, en définitive,
amené les frictions qu'on connaît parce que ceci avait presque
comme effet de faire en sorte que le directeur du service de police
était presque seulement un gérant face au Conseil de
sécurité publique qui, à ce moment, avait le pouvoir du
maintien de l'ordre, de la sécurité qui se doit, à mon
humble opinion, d'être une responsabilité d'un directeur de
service de police.
M. Lalonde: Avant de passer... parce que j'aimerais quand
même m'étendre sur une question,
le ministre a dit: II est évident que les objectifs
généraux appartiennent au Conseil de sécurité, mais
il faudrait être bien sûr que c'est plus que simplement de dire au
service de police qu'il est responsable du maintien de la paix, de l'ordre et
de la sécurité publique. C'est un objectif général
pour un service de police. Il faudrait que cela soit plus que de dire
simplement: Vous, le service de police, devez prévenir les crimes ainsi
que les infractions. Vous devez en rechercher les auteurs et les citer en
justice. Et je lis l'article 205b, petit a) et petit b), et, sans aller dans
les opérations quotidiennes et vous impliquer, vous allez poursuivre tel
criminel ou vous allez faire telle enquête particulière ou vous
allez... Sans aller là, le ministre est-il d'accord que le Conseil de
sécurité puisse dire au service de police: A partir de telle
date, à cause de l'évolution de la criminalité, vous allez
faire un programme spécial pour mettre l'accent sur tel type de crimes?
Est-ce cela, au fond, déterminer les objectifs? Parce qu'il est
important pour la population de savoir qui va décider. Est-ce son
Conseil de sécurité? Sont-ce ses élus? Ou sera-ce
simplement le service de police?
M. Bédard: Les plus belles des structurés en
fait, on l'a déjà dit si les hommes qui y oeuvrent n'y
mettent pas un dialogue constant, n'ont aucune chance de réussir. Je
pense que même la détermination des objectifs
généraux de la part du Conseil de sécurité
publique, ne peut pas se faire sans une discussion, à mon sens, en
profondeur avec les autorités du service de police, sinon, je crois que
ce serait vraiment une attitude non responsable. Il faut quand même faire
confiance aux élus. Vous m'avez demandé de le faire. C'est dans
ce sens que je vois la portée de cet article.
Le Président (M. Clair): Le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Bédard: II ne faudra jamais oublier que la
responsabilité du maintien de l'ordre, de la paix et de la
sécurité publique est clairement la responsabilité du
directeur de service de police.
M. Lalonde: Ah oui! Cela, c'est important. Oui, d'accord, mais
quand on parle de déterminer les objectifs...
M. Bédard: Est-ce que vous verriez plus, je dirais...
M. Lalonde: Les priorités.
M. Bédard: Non, est-ce que vous seriez plus à
l'aise si on ajoutait les objectifs généraux pour que ce soit
vraiment...
M. Blank: Pour ma part, le mot "généraux "... Le
ministre devrait répéter le mot "généraux" trois ou
quatre fois et des objectifs plus détaillés,
"généraux" va élargir. Je ne sais pas si c'est conforme
à ce que mon collègue de Marguerite-Bourgeoys veut dire, mais
c'est au moins une amélioration.
M. Lalonde: Je ne suis pas sûr, M. le Président.
Mettons-nous dans la situation d'une hypothèse d'envergure plus simple,
une petite ville de 30 000 habitants, par exemple, qui n'a pas de conseil de
sécurité, et qui a un service de police où, tout à
coup, le maire ou le secrétaire de la municipalité reçoit
dans son bureau généralement c'est fait de façon
plus simple que dans ces grandes organisations comme la communauté
urbaine des plaintes et des plaintes, pour le même genre de crime,
le vol dans les maisons, par exemple. J'ai l'impression que le conseil
municipal va dire à son chef de police, à un moment donné,
parce qu'il n'y na pas de palier entre: Faites attention à cela. Cela
entre dans la responsabilité des élus de dire:
M. Bédard: Cela entre dans ce que j'appelle...
M. Lalonde: II y a tel type de criminalité qui augmente et
vous n'avez pas fait votre travail comme il faut. Ce n'est pas...
M. Charbonneau: Ce n'est pas parce qu'à un moment
donné vous avez dix plaintes ou vingt plaintes ou que vous êtes
inondé de plaintes que, dans la réalité, c'est vrai;
c'est-à-dire que la perception que peuvent avoir les élus, parce
qu'il y a plusieurs plaintes... Qu'effectivement, dans la
réalité, par exemple, il pourrait y avoir une augmentation des
vols par effraction dans un quartier. Il pourrait très bien
statistiquement et dans la réalité ne pas y avoir de... Parce
qu'un certain nombre de circonstances ont amené des gens à porter
des plaintes. Je veux dire que les élus fixent des objectifs
généraux qui, dans la réalité, ne sont
peut-être pas ce qu'ils devraient être, parce qu'ils n'ont pas la
connaissance quotidienne du phénomène.
M. Lalonde: De là la consultation nécessaire dont
le ministre parlait tantôt.
M. Bédard: Oui.
M. Lalonde: II reste que la décision finale, quelle sorte
de sécurité publique a-t-on? ce sont les élus qui doivent
la prendre. Sans cela, c'est un régime qui n'est pas
démocratique, comme celui qu'on veut avoir.
M. Bédard: II ne faut pas oublier qu'un directeur de
service de police responsable qui se rend compte du genre de situation qu'a
évoquée le député de Marguerite-Bourgeoys... Les
élus sont en droit de s'attendre que ce directeur de police saisisse la
situation et qu'en conséquence il oriente une action policière
précise pour y pallier.
M. Lalonde: Oui, ils sont sensibles à cela, les gens de
police sont généralement très sensibles à cela.
M. Bédard: S'il ne le fait pas, il est tout à fait
normal, en fait, que ceux qui ont à assumer les frais le paiement
de ceux qui ont pour mission de maintenir la paix et la sécurité
publique fassent leur travail.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'objection au libellé du premier
alinéa de l'article, sauf que je voulais savoir exactement ce que le
ministre avait dans la tête. Quant au'deuxième, une seule
question. Est-ce que cela veut dire que le service de police lui-même
n'aura plus à maintenir de service de relations publiques ou de
communications, je pense, comme on appelle?
M. Bédard: Je laisse cela entre les mains des élus.
Je ne crois pas que cela leur enlève cette nécessité.
Est-ce que cette relation publique, comme vous dites, prendra une autre
forme?
M. Charbonneau: Personnellement, je considère que si le
conseil de sécurité décide d'avoir un service de relations
publiques, cela ne devrait pas empêcher le service de police d'avoir le
sien et d'avoir un service de communications. Ce n'est pas aux hommes
politiques de dire comment la polioe travaille quotidiennement.
M. Lalonde: On dit: "II est chargé de recevoir les
commentaires et les représentations de toute personne à
l'égard de la sécurité publique". Cela avait l'air
exclusif.
Autrement dit, toute personne devait s'adresser au conseil de la
sécurité pour les plaintes, pour les représentations en ce
qui concerne... mais cela pourrait aussi bien aller au service de police.
M. Bédard: C'est cela, le conseil de
sécurité peut prévoir un mécanisme. Il achemine ses
revendications ou représentations.
M. Charbonneau: II y a d'ailleurs eu, à une époque,
un attaché de presse qui travaillait pour le conseil de
sécurité et qui avait, à côté de cela, un
service de relations publiques du service de police.
M. Lalonde: Oui, je sais que cela existe. Cela existe à la
Sûreté du Québec et cela existe dans les grands corps de
police.
M. Charbonneau: Cela existait au conseil de
sécurité.
M. Lalonde: Je voulais savoir si c'était une
nouveauté ce que vous vouliez faire, empêcher... Dans votre
intention, cela éliminait... C'est simplement ce que je voulais
savoir.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Clair): L'article 212 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'a-t-on amendé pour
ajouter "généraux"?
M. Lalonde: Non.
M. Fontaine: On le laisse comme cela.
Le Président (M. Clair): L'article 212 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté. M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 213?
M. Bédard: II y a d'abord des amendements à
apporter. Ce serait peut-être préférable de les apporter et
ensuite de discuter généralement de chacun de ces articles.
Alors, l'amendement serait le suivant: Les paragraphes a), f) et g) de
l'article 213 sont remplacés par les suivants: a) analyser au lieu
d'examiner.
M. Lalonde: C'est le même article, sauf que c'est
"analyser" au lieu d"'examiner".
M. Bédard: Oui, c'est cela. Pour les fins du journal des
Débats, je vais lire exactement les amendements. "Le conseil de
sécurité doit notamment: a) analyser le budget du service de
police et le soumettre, avec ou sans modifications, et accompagné de ses
recommandations, au secrétaire de la communauté pour approbation
par le conseil; f) déterminer les conditions de travail des membres du
personnel du service de police qui ne sont pas des salariés au sens du
Code du travail, et établir leur plan de retraite, régime de
rentes ou fonds de pension; g) s'assurer que le service de police a
l'équipement nécessaire pour l'exercice de ses fonctions.
M. Lalonde: Ah bon! Le mot "requis", je l'avais souligné
trois fois.
M. Bédard: Alors, cela va dans le sens des
représentations que vous vouliez faire. D'une façon
générale, c'est évident que cet article détermine
les fonctions que le conseil de sécurité publique devra assumer.
Concernant le paragraphe a), actuellement, le budget du service de police est
inclus au budget du Conseil de sécurité publique. Ce dernier n'a
aucune obligation de consulter le service de police, lequel n'est pas
directement impliqué dans l'élaboration de son propre budget et
le contrôle de ses dépenses. Le projet veut modifier cette
situation. D'une part, le budget du service de police sera
préparé par le directeur, puisque c'est celui-ci qui a la
meilleure connaissance globale des besoins du service. Cette
responsabilité, naturellement, qu'on donne au directeur du service de
police se retrouve consignée à l'article 231. C'est pour cela que
je disais qu'il faut étudier ces articles en relation avec les autres
que j'ai mentionnés tout à l'heure.
D'autre part, comme il s'agit de fonds publics, ce budget sera soumis
à l'examen du Conseil de sécurité publique. Le droit de
regard du Conseil de sécurité publique se conçoit comme un
examen préalable par certains membres de la
Communauté urbaine de Montréal, ayant, d'après
leurs fonctions, une certaine expertise des questions policières, avant
d'être soumis au conseil de la Communauté urbaine de
Montréal. A l'égard du budget, le Conseil de
sécurité publique pourra donc l'examinermaintenant, c'est
l'analyser et le soumettre en y apportant, oui ou non, certaines
modifications lorsque cela sera requis. Ce pouvoir de modification est
nécessaire vu que, par l'article 248, le budget de la CUM, dont le
budget du service fait partie, peut entrer en vigueur automatiquement. Il sera
difficilement acceptable que le seul acte du directeur quant à un budget
aussi important puisse lier la communauté urbaine sans avoir pu
être visé par les élus, préalablement.
La transmission au secrétaire de la communauté urbaine
sera accompagnée des recommandations du Conseil de
sécurité publique sur le budget. Si on continue, le paragraphe b)
stipule que le Conseil de sécurité doit déterminer le
montant des dépenses du service de police au-delà duquel son
approbation est requise pour que la dépense puisse être faite. Ce
paragraphe introduit une fonction de contrôle sur les dépenses;
ceci résulte de la division du budget et est souhaitable, compte tenu de
l'importance de ce budget et du coût important que certains besoins
peuvent entraîner. Il s'agit d'un contrôle similaire à celui
qui existe, par exemple, au niveau du gouvernement, par le biais du Conseil du
trésor.
Au paragraphe c), je n'ai pas de remarque spéciale à
faire.
Le paragraphe d) stipule que le conseil de sécurité
doit... Avant de continuer, est-ce que vous aimeriez mieux qu'on procède
par paragraphe ou si vous avez un point en particulier? Parce que je pourrais
continuer.
M. Lalonde: Non, je n'ai pas de point particulier, je pense que
tout est dans cet article. D'abord, un contrôle budgétaire, enfin,
l'injection de sa connaissance, de son expérience d'un contrôle
budgétaire faite par le conseil de la communauté au niveau de la
constitution du budget. Il y a le contrôle des dépenses à
b), le contrôle des effectifs à d) et le contrôle de
l'équipement à g). Je n'ai pas de suggestion. Je pense que tout y
est pour bien déterminer que le contrôle du conseil de
sécurité se fait au niveau du budget. Je suis totalement d'accord
pour impliquer le directeur du service de police dans la préparation du
budget. Cela devrait partir de là.
M. Bédard: Mais qu'il le présente...
M. Lalonde: Cela devrait partir de là comme on a au
gouvernement, quand on a établi en 1972 la nouvelle formule de
préparation des budgets... Autrefois, c'était le sous-ministre
qui préparait cela sur son bureau et actuellement les services
eux-mêmes sont impliqués dans la préparation des budgets.
C'est bien mieux pour impliquer...
M. Bédard: C'est préférable.
M. Lalonde: ...et valoriser les services. Je suis d'accord avec
cet article, mais en changeant le mot "requis " par "nécessaire" parce
qu'avec "requis" ou pourrait requérir n'importe quoi.
M. Bédard: C'est cela!
M. Fontaine: ...de représentation.
M. Bédard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le député de
Verchères, avant l'adoption.
M. Charbonneau: Encore une fois, je pense que la lecture des
articles me donne la réponse. En toute justice pour les gens qui ont
fait des représentations, je pense qu'on a tenu compte des remarques des
municipalités. Le Syndicat des fonctionnaires municipaux de
Montréal a fait certaines remarques que je voudrais seulement lire. Ce
sera très bref. "Il nous apparaît, disent-ils, qu'il y a une
possibilité de conflit entre l'article 213d et 213e et l'article 229a et
229b. D'une part, le Conseil de sécurité détermine le
nombre de fonctionnaires du service de police et approuve les normes d'embauche
et, d'autre part, le directeur est chargé de l'organisation, de
l'embauche et de la gestion du personnel. Cela nous semble des
responsabilités passablement similaires. Il faut ajouter à cela
que le secrétariat administratif de la Communauté urbaine de
Montréal agit comme bureau du personnel pour l'ensemble de la CUM et
qu'il a lui aussi la responsabilité de l'embauche et de la gestion du
personnel. Il ne faut pas, continue le syndicat, que le projet de loi
crée plus d'ambiguïté qu'il n'en a. Nous voulons qu'il soit
précisé dans le projet de loi à qui appartient
l'autorité en gestion de personnel clérical afin de pouvoir
trouver un interlocuteur valable pour solutionner les problèmes qui
peuvent survenir. Quant à nous, il ne fait pas de doute qu'il serait
plus logique que le secrétariat administratif de la Communauté
urbaine de Montréal soit responsable de la gestion du personnel. Cela
assurerait une plus grande mobilité et une gestion équitable de
tout le personnel.
M. Bédard: Adopté. Article 214?
Le Président (M. Clair): L'article 213 tel
qu'amendé, est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre a une réponse à
cette représentation? Est-ce que c'est clair dans son esprit. Qu'est-ce
que la gestion... Pour le reste, je pense que c'est assez clair que le service
de police fait l'embauche, mais le nombre de policiers est
déterminé par le budget et par le conseil de
sécurité.
M. Bédard: C'est cela!
M. Lalonde: Quant à la gestion du personnel, dans quelle
boîte est-ce que cela se fait? Est-ce que c'est au...
M. Bédard: C'est le directeur de police à
l'intérieur de son service.
M. Lalonde: C'est à l'intérieur du service de
police.
M. Bédard: C'est celai
Le Président (M. Clair): Article 214.
M. Bédard: L'article 214. "Le Conseil de
sécurité statue en matière disciplinaire sur
recommandation du directeur à l'égard des policiers qui ne sont
pas des salariés au sens du Code du travail sous réserve du droit
d'appel prévu par l'article 63 de la Loi de police".
Actuellement, le directeur décide des sanctions disciplinaires
à appliquer aux membres de l'état-major. Le Conseil de
sécurité publique agit comme premier niveau d'appel si la
décision entraîne la destitution ou une réduction de
traitement. C'est la situation. C'était la situation avec laquelle on
avait à vivre.
Le projet modifie cette situation. Le directeur ne prend pas la
décision disciplinaire mais il soumet une recommandation au Conseil de
sécurité publique qui prend alors la décision. Cette
modification peut, permettre d'éviter des situations de conflits entre
le directeur et son état-major ou entre le directeur et le Conseil de
sécurité publique qui n'est plus appelé à renverser
des décisions du directeur. Je pense qu'il sera alors plus facile au
Conseil de sécurité publique de jouer un rôle d'arbitre
à l'égard d'une recommandation faite par le directeur du service
de police. Là-dessus, je pense qu'il faut tenir compte qu'il y a toute
la différence du monde entre ce qui était la situation d'une
décision rendue par le directeur de police et qui, du jour au lendemain,
ne savait jamais si on allait renverser sa décision au niveau du Conseil
de sécurité publique, entre cette situation et le corps de cet
article qui permet, à mon sens, une discussion entre le directeur du
service et le Conseil de sécurité publique sur une recommandation
qu'aurait à faire le directeur du service de police.
M. Lalonde: La clarification est sûrement bienvenue, sauf
que je me demande si dans les faits, cela ne peut pas créer une
situation indésirable qui serait la suivante: Les membres de
l'état-major ou enfin les policiers qui ne sont pas des salariés
on vise surtout ce niveau auraient comme perception que
l'autorité du chef est un peu diminuée étant donné
que ce n'est pas lui qui a à décider dans leur question de
discipline et ils auraient peut-être tendance... ou cela peut ouvrir la
porte à des représentations au niveau politique, au niveau du
Conseil de sécurité, en ce qui concerne la discipline.
Je pose la question simplement.
M. Bédard: Je ne dis pas que ce danger n'existe pas.
Maintenant, dans la politique générale du projet de loi qui est
d'y aller par étape, si, à un certain moment, on s'apercevait que
le changement de situation que nous faisons ouvrait encore une porte au genre
de situations que vous avez évoqué, à ce moment, je pense
qu'il faudrait agir rapidement. Mais c'est peut-être un des articles
où se situe la nécessité de collaboration entre le Conseil
de sécurité et le directeur du service de police pour le bon
fonctionnement d'une structure qui a besoin qu'on collabore pour qu'on
réussisse.
M. Charbonneau: On pourrait ajouter également que c'est
peut-être un article qui vient à la suite de certaines situations
qui ont été vécues au cours des dernières
années, où finalement, on avait vraiment des chicanes de clans et
des guerres intestines au sein de l'état-major, et à un certain
moment, si le Conseil de sécurité avait eu un rôle plus
important à jouer dans ce domaine, peut-être qu'on aurait pu
éventuellement régler plus rapidement ces conflits qui ont
été je crois que le député de
Marguerite-Bourgeoys s'en souvient fort dramatiques, en termes humains
et en termes d'effet moral sur l'ensemble du service de police.
M. Lalonde: Oui, j'ai dit que je constatais une
amélioration dans la clarification. Autrement dit, au lieu d'avoir une
décision du directeur qui serait renversée par le Conseil, cela
serait, au pis, seulement une recommandation du directeur qui ne serait pas
acceptée par le Conseil. A ce point de vue, cela réduit le danger
de friction. Il reste que le directeur voit son autorité un peu
diminuée quant au maintien de la discipline dans son état-major
parce que ce n'est jamais lui qui prend la décision et c'est simplement
ce sur quoi j'attire l'attention du ministre.
Je suis prêt à l'adopter tel quel.
M. Bédard: Nous allons suivre de près l'application
de cet article.
M. Fontaine: J'imagine que lorsque le Conseil recevra des
représentations du chef de police qu'il tiendra nécessairement
compte de ces représentations et que par là, l'autorité du
chef de police ne sera pas tellement diminuée.
Le Président (M. Blank): Article 214. Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. Article 215?
M. Bédard: Cela ne modifie pas la situation existante.
Le Président (M. Blank): Article 215. Adopté?
M. Lalonde: Malheureusement, oui. C'est une mauvaise habitude
qu'on a prise depuis quelques années.
M. Bédard: ... d'autre part, je pense que lorsqu'on
demande à certaines personnes d'assumer
des responsabilités tout à fait particulières,
où elles ont à trancher des débats, à rendre des
décisions qui pourraient les rendre susceptibles d'actions en justice,
il faut quand même leur assurer une certaine immunité sur cet
aspect particulier.
Le Président (M. Clair): Article 216? M. Bédard:
C'est dans la même ligne.
M. Lalonde: C'est dans la même ligne que l'article 215.
Adopté.
M. Bédard: La même chose pour l'article 217. M.
Lalonde: Article 217. Adopté.
Le Président (M. Clair): Article 216. Adopté.
Article 217. Adopté. 218.
M. Bédard: A l'article 218, j'aurais une modification qui
se lirait comme suit: "Le deuxième alinéa de l'article 218 est
remplacé par le suivant et je cite: II dépose en même temps
le budget du service de police, avec ou sans modification, ainsi que ses
recommandations à l'égard de ce budget ".
M. Fontaine: C'est de concordance avec l'article 213a?
M. Lalonde: C'est un cas où cela n'est pas
nécessaire, mais ce n'est pas tout à fait inutile.
M. Bédard: Pas tout à fait inutile.
M. Lalonde: Pas tout à fait inutile, parce qu'il me semble
que cela va sans dire qu'il dépose le budget, alors que, dans l'autre
article, on a dit qu'il donnait ses recommandations en même temps. Il
aurait fallu réellement vouloir se chicaner pour...
M. Bédard: On veut s'assurer que, s'il n'y a pas de
recommandation, cela soit très clair, dise qu'il n'y a pas de
recommandation particulière, et que, s'il y en a, c'est bien entendu, le
dépôt des deux se fait en même temps.
M. Lalonde: Tout se fait avant le 1er octobre, ce qui, à
l'article 218, ajoute une clarification à l'article 213a.
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 218 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bédard: A l'article 219, c'est textuellement la
même chose, sauf qu'il y a un changement au début de l'article. On
dit: "La communauté peut, par règlement, sur rapport du conseil
de la sécurité", au lieu du texte qui existait: "La
communauté peut et doit, au plus tard un an après l'entrée
en vigueur de la présente loi". C'était nécessaire,
lorsqu'on a adopté la loi dans le temps, mais l'année est
passée depuis l'adoption de la loi qu'on veut modifier. Alors, ce n'est
plus nécessaire maintenant.
M. Lalonde: Quand le ministre dit que c'est la même chose,
il veut dire que c'est la même chose que la loi actuelle, sauf cette
modification.
M. Bédard: Sauf cela.
Le Président (M. Clair): L'article 219 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 220?
M. Bédard: A l'article 220, il y a une modification. Je
lis: L'article 220 est modifié en ajoutant l'alinéa suivant: "Le
conseil de sécurité approuve et transmet à la
communauté les comptes à payer, ainsi que les documents relatifs
aux traitements et aux bénéfices sociaux payables aux membres de
son personnel et au secrétaire." On veut expliquer plus
précisément le mécanisme administratif qui va être
accepté pour l'application de l'article 220, qui prévoit que les
deniers requis pour le conseil de sécurité, on le sait, sont
payés par la communauté urbaine.
M. Lalonde: Excusez-moi, il y a peut-être une question. Ce
sont les comptes à payer pour les dépenses du conseil de
sécurité. Est-ce que cela comprend les dépenses du service
de police aussi? On a parlé de deux budgets: On a, à l'article
213, le budget du service de police et, à l'article 219...
M. Bédard: Ce sont les deniers requis pour l'application
de la présente section, qui ne concerne que le conseil de
sécurité. Il m'apparaît que c'est différent. En tout
cas, je vous le dis. C'est différent de...
M. Lalonde: Oui, mais j'ai un problème à comprendre
cela, parce qu'à l'article 213, on dit: "Le conseil de
sécurité doit, notamment, analyser le budget du service, le
soumettre, etc. Il fait lui-même son budget". A l'article 218, on dit
qu'il peut avoir, naturellement, des employés, etc. Est-ce que ce ne
serait pas plus clair de dire qu'on ne confie pas au conseil de
sécurité le soin de transmettre à la communauté les
comptes à payer du service de police?
M. Bédard: On me dit qu'il va y avoir une autre
disposition à ce sujet qui, autrement dit, enlèverait
l'ambiguïté possible...
M. Lalonde: A 238.
M. Bédard: ... soulevée par l'article 238. On peut
peut-être y aller tout de suite?
M. Lalonde: Non, cela va. M. Bédard: Cela va? M.
Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 220 tel
qu'amendé est adopté.
M. Fontaine: Adopté.
Service de police de la Communauté
M. Bédard: Alors, à l'article 221, c'est le texte
actuel.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Article 221, adopté.
M. Bédard: L'article 222, très clairement,
transfère au service de police des responsabilités qui
étaient auparavant dévolues au Conseil de sécurité
publique. Comme le prévoit l'article 222, le rôle du Conseil de
sécurité publique est de déterminer les objectifs du
service. Les fonctions prévues au nouvel article sont des fonctions qui
relèvent du service et s'effectuent sous le contrôle du directeur.
Je ne sais pas s'il y a des remarques spéciales. Premièrement, ce
qu'on a dit tout à l'heure, le service de police qui est chargé
sous l'autorité du directeur et dans le territoire de la
communauté, premièrement de maintenir la paix lors de la
sécurité publique, de prévenir le crime et les
infractions, chercher les auteurs et de les citer en justice, de veiller
à l'application des lois en vigueur au Québec, ainsi que des
règlements et résolutions et ordonnances de la communauté
et des municipalités.
C'est carrément une responsabilité qui est maintenant,
très clairement, entre les mains du directeur du service de police et
qui était auparavant entre les mains du Conseil de
sécurité publique, ce qui entraînait une grande partie des
difficultés dont nous avons déjà fait état.
Le Président (M. Clair): L'article 222?
M. Lalonde: A l'article 222, M. le Président, c'est la
contrepartie de la classification qu'on a commencé à faire
à l'article 213; est-ce que c'est complet?
M. Bédard: Non, cette clarification va continuer dans
d'autres articles.
M. Lalonde: En fait, c'est la question que je me pose: Est-ce que
c'est complet?
M. Charbonneau: En fait, si je comprends bien, c'est que, quand
on dit le service de police est chargé, sous l'autorité du
directeur, de maintenir la paix, l'ordre, les objectifs de base pour
répondre à ces exigences sont d'abord déterminés
par le directeur et le service et sont finalement présentés au
Conseil de la sécurité qui, en fonction de ses objectifs
généraux, les adopte.
M. Bédard: Le Conseil de la sécurité aura
à définir les objectifs généraux. C'est
évident que le directeur du service de police, en termes de
responsabilités, se doit d'être prêt à être
partie à la discussion de la façon la plus efficace possible,
avec tous les renseignements qu'il a en main.
Le Président (M. Clair): L'article 222 est-il
adopté?
M. Lalonde: Oui, parce qu'il faut aller un peu plus loin pour
compléter. Adopté, oui, selon les changements.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Bédard: L'article 223 proposé indique clairement
les personnes qui font partie du service et indique aussi la ligne
d'autorité qu'il était nécessaire de trancher une fois
pour toutes. Les dispositions qui étaient prévues au texte actuel
ne sont plus nécessaires, puisque, d'une part, l'intégration des
corps policiers est un fait accompli pour répondre aux deux
éléments de l'article que cela remplace, qui étaient dans
la loi précédente et, d'autre part, la
responsabilité de l'embauche et du service relèvera très
clairement du directeur.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Article 223, adopté.
Article 224?
M. Bédard: "Le lieutenant-directeur en conseil nomme le
directeur sur la recommandation du ministre de la Justice, lequel consulte
préalablement le comité exécutif et le Conseil de
sécurité. Le directeur entre en fonction à la date
fixée par l'acte de nomination, lequel est publié dans la Gazette
officielle du Québec sous les soins du ministre de la Justice.
M. Lalonde: Qu'est-ce que cela change?
M. Bédard: Comme par le passé, le gouvernement
nommera le directeur du service de police, mais plutôt que de le faire
après avoir reçu une recommandation du Conseil de
sécurité publique et une copie de l'avis du Conseil de la
communauté urbaine donné au Conseil de sécurité
publique, le gouvernement agira sous la recommandation du ministre qui prendra
l'initiative de la consultation; en fait, c'est un mécanisme beaucoup
moins lourd que celui qui existe présentement.
La consultation du Conseil de sécurité publique est une
chose normale puisque cet organisme est l'émanation du Conseil de la
communauté urbaine en matière policière et la consultation
du comité exécutif, je pense, se justifie aussi, compte tenu
qu'il s'agit d'un organisme important dans la communauté urbaine et
très représentatif des intérêts qui y
prévalent.
Quant à la nomination par le gouvernement, elle se justifie par
sa responsabilité en matière de sécurité publique
ainsi que par le fait que sa situation implique une plus grande
impartialité.
M. Lalonde: Ce n'est pas l'intention, M. le Président, du
gouvernement de remettre éventuellement la nomination du directeur du
service de police au Conseil de la communauté?
M. Bédard: Je n'enlève pas cette
éventualité, pour reprendre le terme employé par le
député de Marguerite-Bourgeoys. Je crois que, là-dessus,
nous allons quand même attendre des recommandations qui pourraient
être faites par le groupe de travail de M. Saulnier, de même que,
je l'ai déjà dit, des plans de restructuration municipale en
gestation, à l'heure actuelle, au niveau du ministère des
Affaires municipales.
M. Charbonneau: A moins, d'ailleurs, d'arguments franchement
convaincants, personnellement, je crois que c'est la responsabilité des
gens qui dirigent l'Etat de nommer le directeur d'un corps policier qui est
aussi important, finalement, que la police de l'Etat. Ce n'est pas une police
municipale de quinze personnes.
M. Lalonde: Cela fait plusieurs fois que le député
de Verchères mentionne la responsabilité de l'Etat quant au
maintien de la sécurité publique. Je ne conteste pas cela, mais
il reste qu'il faut être cohérent. Il est vrai que c'est un corps
de police considérable. En fait, c'est le plus considérable en
termes on en a parlé hier d'effectifs, de
responsabilité, de complexité de la situation, et de
criminalité à combattre, mais c'est quand même une
exception. C'est quand même le seul chef de police que le gouvernement
nomme.
M. Charbonneau: C'est la seule police régionale du
Québec finalement.
M. Lalonde: Oui, mais cela veut-il dire que le gouvernement
devrait nommer tous les chefs de police régionale éventuelle?
M. Charbonneau: Cela sera à discuter lors des...
M. Lalonde: Je ne suis pas sûr que cela soit une approche
que je recommanderais. Il reste que cela a été fait ainsi lors de
l'intégration pour mettre un peu plus d'autorité, de
volonté politique derrière cette intégration. La
communauté urbaine elle-même était jeune à ce
moment. C'est ce que la loi prévoit actuellement, et je suis d'accord
sur la clarification de consultation. C'est extrêmement complexe dans la
loi à l'heure actuelle, de sorte que quelqu'un pouvait, non pas saboter
volontairement, mais peut-être, par négligence, faire en sorte que
le mécanisme de consultation ne fonctionne pas, tandis qu'ici, c'est
assez clair.
Je voulais simplement poser la question. Est-ce l'intention...?
M. Bédard: Concernant le mécanisme de consultation,
je suis d'accord avec vous qu'il était extrêmement lourd et qu'il
fallait le rendre un peu moins complexe. Je ne sais pas ce qu'en pense
l'Opposition mais nous avions l'idée de le rendre encore moins complexe
en exigeant qu'il y ait avis du conseil de sécurité seulement,
qu'il y ait l'obligation de la part du ministre de la Justice de consulter
préalablement le conseil de sécurité. Nous y avons
ajouté la consultation du comité exécutif. Je ne sais pas
si cela alourdit plus qu'il ne faut, dans l'esprit de l'Opposition, le
mécanisme.
M. Blank: Comme le député de Marguerite-Bourgeoys a
dit, pour le moment, vous avez raison, mais à long terme, si on suit la
pensée du député de Verchères, l'Etat nommerait des
chefs de police régionale, etc. Il va arriver qu'on va changer le nom du
ministre de la Justice pour celui du ministre de l'Intérieur. C'est un
peu contre la pensée de ce côté de l'Atlantique. Chez
nous...
M. Bédard: Je ne ferai pas de remarques
particulières...
M. Blank: Si le ministre nous assure... Je ne dis pas temporaire
dans le sens de quelques mois, mais temporaire dans le sens... qu'on va
retourner à la population régionale le choix de...
M. Bédard: D'une façon générale, la
décision prise concernant le corps de police de la Communauté
urbaine de Montréal ne doit pas être considérée
comme un précédent qui sera suivi. Une discussion globale est
amorcée là-dessus. Je pense que, lorsque le groupe de travail de
M. Saulnier présentera ses recommandations, ceci permettra vraiment, ce
qui est nécessaire, une discussion élaborée sur l'ensemble
de ce qu'on appelle les fonctions policières et l'organisation
policière dans l'ensemble du Québec.
M. Charbonneau: D'ailleurs, l'intervention que j'ai faite ne se
voulait pas...
M. Bédard: Je pense que ce n'était pas l'esprit de
l'intervention...
M. Charbonneau: ... n'était pas de dire que,
dorénavant, si, éventuellement il y a des polices
régionales et selon la structure, ce seront nécessairement les
gens qui dirigent l'Etat qui auront cette responsabilité. Ce que je
voulais faire remarquer, c'est que, dans le cas actuel, d'une part, c'est une
police régionale qui est aussi importante que la police de l'Etat et,
deuxièmement, c'est la seule police régionale actuellement.
M. Lalonde: Oui, d'accord. J'ai eu l'occasion l'an dernier
d'aller visiter quelques corps de police européens. Ils ne sont pas tous
aussi centralisés qu'ils le sont en France, par exemple.
M. Charbonneau: Non.
M. Lalonde: Regardez la réorganisation régionale en
Angleterre. On conserve...
M. Charbonneau: Le modèle français n'est
peut-être pas le meilleur.
M. Lalonde: ... une autorité au niveau de la
région. Enfin, on est loin de l'article 224. Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 224 est-il
adopté? Adopté. Article 225.
M. Lalonde: C'est nouveau.
M. Bédard: Oui. Le directeur est nommé pour une
période n'excédant pas cinq ans. Son mandat peut être
renouvelé. "Malgré l'expiration de son mandat, le directeur
demeure en fonction jusqu'à ce qu'il soit nommé de nouveau ou
remplacé".
Actuellement, on le sait, le directeur remplit son mandat durant bonne
conduite et jusqu'à l'âge de la retraite fixé par le
Conseil de sécurité publique. Le directeur est donc soumis
à l'appréciation du Conseil de sécurité publique
qui peut demander une enquête sur sa conduite pour fins de destitution.
Le projet remplace ce terme indéterminé par un mandat d'une
durée maximale de cinq ans, mais fixée. Le directeur ainsi
nommé a donc, dès sa nomination, un terme précis dans
lequel son action s'inscrit et la possibilité, également, d'un
renouvellement, et je crois qu'il y a aussi cet amendement qui se fonde sur
l'appréciation d'une enquête qui a été faite et de
recommandations formulées par M. Dagenais, entre autres, qui a fait une
étude quand même très exhaustive.
M. Charbonneau: Un des trois...
M. Bédard:... et qui parlait d'un terme de trois ans;
également, en raison de la considération générale
qui fait que, je pense qu'après cinq ans, c'est normal qu'il y ait une
évaluation d'un poste de responsabilité aussj important que
celui-là.
M. Lalonde: ... précédent, je pense, M. le
Président, pour la nomination d'un directeur de police. C'est un
précédent, de le limiter à cinq ans.
M. Charbonneau: C'est un précédent qui devrait,
à l'avenir, être imité. Je pense que, si on regarde...
M. Lalonde: Je n'ai pas porté de jugement de
mérite, de valeur, mais je posais seulement la question, à savoir
que je crois que c'est un précédent. Il y a un problème,
c'est que, quand vous arrivez à une fin de carrière, vous pouvez,
plus facilement peut-être, trouver des gens qui seraient prêts
à une période limitée comme ça, mais, là
aussi, dans ce secteur, avec l'amélioration de la formation qu'on a vue
depuis une dizaine d'années, la Commission de police, etc., la
qualité et le niveau de formation des policiers qui ont aussi
augmenté beaucoup depuis la révolution tranquille, entre autres,
pas seulement à la Sûreté, mais aussi dans ies corps
policiers municipaux un peu plus considérables, vous avez beaucoup de
jeunes chefs de police, de plus en plus. Prenez à la Sûreté
du Québec, par exemple, M. Beaudoin a été nommé
là tout jeune. Cela ne veut pas dire qu'on doive sacrifier une
génération quant à des fonctions d'autorité et de
responsabilité, mais, quand même, est-ce que ça ne serait
pas de nature à décourager un jeune ou, enfin, à ne pas
encourager un jeune, le fait que ce soit limité comme ça?
M. Charbonneau: Oui, mais c'est renouvelable.
M. Bédard: Je ne crois pas.
M. Charbonneau: Le mandat est renouvelable.
M. Bédard: Cela peut peut-être même, pour les
jeunes, disons, sous cet angle, leur permettre d'avoir une ouverture possible.
Il y a également le fait que c'est un poste de toute première
responsabilité dont la limite ou la durée du mandat doit
être fixée non pas en fonction des fins de carrière, mais
en fonction de la sécurité publique surtout. Dans ce sens, je
pense que c'est normal de prévoir qu'il y ait la possibilité
d'une évaluation du travail fait par un chef de police après une
période de cinq ans.
M. Lalonde: M. le Président, c'est exactement le contraire
que je disais, c'est-à-dire que je pense que cette limite, si elle est
pour s'installer, serait de nature à s'appliquer plutôt dans des
fins de carrières que pour des jeunes.
Je pense aussi que ça ouvre la porte à une
possibilité d'intervention au niveau politique. Je ne peux pas nommer
des gros mots comme patronage, etc., mais il reste que l'immunité, la
permanence du chef de police, comme la permanence de nos hauts fonctionnaires,
de tous les fonctionnaires, mais surtout au niveau où l'influence
politique peut compter, cette permanence du directeur de police, durant bonne
conduite, comme les juges, comme ça l'est jusqu'à maintenant, est
un élément important pour éloigner cette
possibilité. Vous voyez le chef de police, qui est nommé pour
cinq ans, au bout de trois, quatre ans, s'il désire continuer, son
indépendance sera moins grande.
M. Bédard: II faut avoir confiance là, vraiment, au
sens des responsabilités que devrait avoir la personne qu'on nomme,
avoir confiance aussi au sens des responsabilités que doit avoir quelque
gouvernement que ce soit qui puisse avoir obligation d'assumer une
responsabilité de nomination, parce que l'autre situation qui fait que
des gens, avec tout le respect qu'on leur doit, sont nommés
jusqu'à la fin de leur carrière, vous admettrez avec moi que cela
peut créer de moyennes difficultés.
M. Lalonde: Cela peut créer des abus aussi.
M. Bédard: Cela crée aussi un état de
stabilité chez celui qui est nommé qui n'est pas propre à
l'orienter vers des actions novatrices, vers une stimulation.
M. Lalonde: Je rejoins le ministre là-dessus.
Personnellement, j'ai beaucoup plus de tendance à faire confiance
à une courte carrière, ce qu'on
appelle dans Le Choc du Futur, enfin, une de ces analyses de l'avenir,
"l'adocracy ' je pense, qu'on disait, un terme comme cela qui avait
été inventé, autrement dit, de confier une
responsabilité pour un temps à la personne, comme on dit dans le
langage de Shakespeare: "The right man for the right time" et ensuite, qu'on
fasse autre chose. Les abus que la permanence a créés sont
là.
Je pense que je vais me ranger à la suggestion du ministre, faire
le pari qu'il fait et lui souhaiter que cela donne des bons
résultats.
Le Président (M. Clair): L'article...
M. Bédard: Très rapidement, j'ai pensé
à cinq ans plutôt que trois ans parce qu'il me semble qu'il faut
donner un peu plus de trois ans si on veut permettre à un chef de police
qui a des idées de renouvellement et de changement et des
réformes à apporter d'avoir vraiment le temps de le faire et de
les rendre à terme.
Il y a également, comme on le dit, la possibilité de
renouveler son mandat pour cinq ans, ce qui donne une possibilité de dix
ans. A partir de ce moment, comme vous dites, parfois, la règle de
l'homme qu'il faut pour l'heure présente s'applique.
M. Lalonde: II y a peut-être une question qui me vient
à l'esprit. Le gouvernement ne penserait-il pas plus désirable de
se donner un peu de souplesse en ne mettant pas un terme exactement
précis de cinq ans, mais de cinq à dix ans, par exemple, si tout
à coup, l'homme qu'il faut, au moment où il le faut, dans des
négociations, préférerait six ans ou
préférerait sept ans? Enfin, pourquoi le gouvernement ne se
donnerait-il pas un peu plus de flexibilité?
M. Bédard: J'aurais peur que ce soit le genre de
flexibilité qui pourrait ouvrir la porte à des dangers que vous
avez mentionnés tout à l'heure. Il me semble qu'il est un peu
inclus à l'intérieur de la formulation de l'article, tel qu'il
existe.
M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Clair): L'article 225 est-il
adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 226.
M. Bédard: C'est un article qui, effectivement, rend
également plus simple le mode de destitution.
M. Lalonde: II ressemble beaucoup à l'article actuel.
M. Bédard: Oui, c'est cela, mais qui quand même
allège un peu la formule de destitution et il me semble qu'il y aurait
peut-être lieu de l'alléger encore plus.
M. Charbonneau: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Le député de
Verchères.
M. Charbonneau: En lisant cet article, je me pose une question.
"... doit préalablement prendre avis du Conseil de
sécurité qui, à cette fin, doit tenir une enquête et
une audition". Compte tenu de la composition maintenant du Conseil de
sécurité et des responsabilités et des pouvoirs qu'on lui
a donnés et des moyens également, je me demande s'il ne serait
pas préférable tout simplement de retenir "... qui, à
cette fin, doit tenir une audition..." et si le conseil le juge opportun, fait
une demande au ministre de la Justice qui, lui aura recours à la
Commission de police pour faire l'enquête car, celle-ci est
équipée pour faire l'enquête. C'est l'organisme,
d'ailleurs, dans notre structure policière et de sécurité
publique, qui doit enquêter sur ce genre de...
M. Lalonde: C'est préférable.
M, Bédard: Je ne sais pas comment on le formulerait,
mais...
M. Lalonde: C'est préférable de recourir à
la Commission de police. L'équipement est là. Le "know-how" est
là.
M. Bédard: Parce que l'idée d'enquête... Il y
a aussi le fait qu'on doit tenir compte dans ce sens, cela peut
être allégé; il s'agirait de trouver la formule du
fait qu'on nomme pour cinq ans. Ce n'est quand même pas à vie. Je
pense qu'il y a lieu d'alléger la procédure de destitution.
Le Président (M. Clair): On pourrait peut-être
suspendre l'étude de l'article 226 pour quelques minutes.
M. Bédard: D'accord. Suspendons-le et nous allons essayer
de trouver une formulation qui, il me semble, répondrait aux vues tant
du gouvernement que de l'Opposition.
Le Président (M. Clair): J'appelle immédiatement
l'article 227.
M. Bédard: Cet article remplit un vide qui existait dans
la loi actuelle. Dans le cas d'absence ou d'incapacité temporaire, le
remplacement est effectué par le Conseil de sécurité
publique, compte tenu qu'il peut être plus facile pour celui-ci d'agir
rapidement dans une situation...
M. Lalonde: Vous le remplacez, là. Il n'y a pas un
amendement à l'article 227?
M. Bédard: Oui.
M. Lalonde: Parce qu'il dit exactement le contraire de ce que
vous venez de dire.
M. Bédard: Je m'excuse.
M. Lalonde: En bon avocat que vous êtes, vous allez
sûrement trouver un argument contraire.
M. Charbonneau: Venant de la bouche d'un avocat, c'est
édifiant.
M. Bédard: Alors, le deuxième alinéa de
l'article 227 serait remplacé par le suivant: "En cas d'absence
temporaire ou d'incapacité temporaire d'agir du directeur, le
lieutenant-gouverneur en conseil, sur la recommandation du ministre de la
Justice, désigne une personne pour exercer temporairement les fonctions
du directeur".
M. Lalonde: J'ai hâte de voir l'argument. J'attends.
M. Bédard: L'argument, à la lecture même de
l'amendement, cela s'inscrit plus dans la logique du projet de loi comme tel,
avec les articles...
M. Lalonde: C'est l'argument. C'est le bon argument.
M. Bédard: Comme j'aime à être logique ou
à essayer d'avoir une logique qui se tient à l'intérieur
de l'esprit global d'un projet de loi, à ce moment, je crois que
l'amendement s'inscrit dans cet ordre.
M. Lalonde: D'accord.
Le Président (M. Clair): L'article 227 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Lalonde: Oui, adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté tel
qu'amendé. Article 228.
M. Bédard: L'article 228 reprend les dispositions
actuelles.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Article 228, adopté.
Article 229.
M. Bédard: C'est une concordance nécessaire avec
les articles où l'on définissait les pouvoirs du Conseil de
sécurité. Le directeur est chargé de la direction, de
l'administration, de l'organisation du service de police; il est chargé
de l'embauche et de la gestion du personnel du service, ce qui n'empêche
pas le Conseil de sécurité d'être responsable, de fixer les
effectifs d'une façon globale. Egalement, cet article fait obligation au
directeur du service de procurer au service de police les armes, les
équipements, les vêtements et toute autre chose nécessaire
à l'exécution des fonctions assumées par le service de
police. Autrement dit, c'est le directeur lui-même qui fait les
réquisitions au niveau du service des achats.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre voit une ambiguïté
entre l'article 213g, qui donne au Conseil de sécurité le devoir
d'assurer que le service de police a tout l'équipement nécessaire
on a changé avec cette fonction du directeur qui est de
procurer les armes et l'équipement? Il y a déjà eu des
ambiguïtés jusqu'à maintenant; qui procurait quoi? Cela a
donné lieu à des frictions jusqu'à maintenant. Il faudrait
être bien sûr qu'on s'entend pour savoir où commencent les
responsabilités de l'un et où se terminent les
responsabilités de l'autre.
Le Président (M. Clair): Le ministre de la Justice. Le
député de Verchères.
M. Charbonneau: Si je comprends bien, j'ai l'impression que le
paragraphe g), c'est la responsabilité du Conseil de
sécurité; en termes budgétaires, c'est s'assurer les fonds
nécessaires pour que le service de police soit équipé et
qu'il puisse exercer ses fonctions avec cet équipement, alors que, dans
l'autre cas, c'est au directeur de police à choisir, par exemple, le
type d'équipement en fonction du budget qui lui a été
alloué. Est-ce qu'on va prendre des balles de plomb ou des balles de fer
et quel type d'équipement, quelle est la valeur?
Je pense que cela est laissé à la discrétion du
directeur de police, qui, lui, éventuellement présente ses
demandes au Conseil de sécurité qui a la responsabilité de
s'assurer que les policiers ont l'équipement nécessaire.
M. Lalonde: Ce que je veux clarifier, c'est qui décide,
qui fait les réquisitions.
M. Bédard: Je l'ai dit, tout à l'heure, c'est
très clair. C'est le directeur qui fait les réquisitions. Je
pense que cela avait besoin d'être clarifié. L'autre article qui
concerne le Conseil de sécurité donne l'obligation au Conseil de
sécurité de voir d'une façon générale, avec
son pouvoir de surveillance, à ce que tout cela fonctionne
correctement.
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: ... je comprends bien l'argument du ministre et je
suis d'accord avec lui, mais c'est parce que ce n'est pas indiqué dans
le projet de loi, même si le ministre le dit.
M. Bédard: Si on allait à l'article 10, je pense
qu'on trouverait peut-être la réponse.
L'article 10 stipule ceci si on se permet de le lire: "Pour
l'application du paragraphe c de l'article 229 de la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal (...), le Conseil de
sécurité de la Communauté urbaine de Montréal
fournit au service de police de la communauté, à la demande du
directeur..." Je pense que cela clarifie. Ce n'est pas à la demande du
Conseil de sécurité; c'est à la demande du directeur. Il
reste, quand même, qu'il
faut que le Conseil de sécurité ait l'obligation
d'être le défenseur aussi du service de police, quand c'est
nécessaire, et qu'il voie à ce que les demandes qui sont
acheminées par le directeur du service de police soient reçues et
que tout fonctionne avec célérité.
M. Fontaine: A ce moment, est-ce qu'il faudrait
interpréter le paragraphe g) de l'article 213 comme voulant dire que si,
par exemple, le directeur du service de police ne s'assure pas que le service a
l'équipement nécessaire, ce serait au Conseil de
sécurité de voir à ce que le service ait
l'équipement nécessaire?
Le député de Verchères a dit que le Conseil de
sécurité s'occuperait du budget.
M. Bédard: Mais là, il faut faire confiance que le
directeur du service, ayant assumé cette responsabilité, va avoir
à coeur d'orienter vers le service des achats les réquisitions
nécessaires pour...
M. Fontaine: Justement le cas pourrait se présenter
où, par exemple, le Conseil de sécurité voudrait insister
sur une catégorie de crimes et où le directeur dirait: Ce n'est
pas nécessaire d'insister là-dessus. Il ne s'assurerait pas
d'avoir l'équipement nécessaire pour le faire.
M. Bédard: Lorsqu'on parle d'équipement, on parle
quand même de choses bien précises qui sont les armes,
l'équipement, les vêtements, toute autre chose nécessaire
à l'exécution des fonctions.
M. Lalonde: Remarquez, M. le ministre, que...
M. Bédard: Je crois que c'est quand même assez
limité.
M. Lalonde: Si on ajoute l'article 10 à l'article 229, je
pense que c'est assez clair que c'est le directeur qui fait la demande au
Conseil de sécurité, mais c'est l'article 213g) qui crée
une ambiguïté. Est-ce qu'il est nécessaire?
Qu'est-ce qu'il va faire le Conseil de sécurité
j'aimerais cela avoir un exemple pour s'assurer? Parce que c'est cela le
mot, "s'assurer". Qu'est-ce que cela contient comme gestes?
M. Bédard: S'il y avait des difficultés qui se
présentaient pour le directeur qui achemine des réquisitions au
niveau du service des achats, je pense qu'à ce moment le Conseil de
sécurité vient à la rescousse du directeur pour faire en
sorte d'aplanir les difficultés qui peuvent se présenter.
M. Fontaine: M. le Président, si vous me le
permettez...
M. Bédard: Le Conseil de sécurité, on ne
doit pas toujours le placer seulement dans la position d'être le juge du
service de police. Quand même, il a aussi une tâche qui est celle
d'être le défenseur du service de police, quand c'est
nécessaire.
M. Fontaine: Est-ce que par l'article g) on ne voudrait pas
plutôt dire que le Conseil de sécurité doit répondre
aux demandes du directeur de police concernant l'équipement.
M. Bédard: Je m'excuse. J'avais deux personnes qui me
parlaient en même temps.
M. Fontaine: Est-ce que le paragraphe g) de l'article 213 ne
voudrait pas plutôt dire que le Conseil de sécurité doit
s'assurer de répondre aux demandes ou aux réquisitions du chef de
police.
M. Bédard: Je trouve que ce sont deux ordres de
responsabilités quand même différentes, à des
paliers différents, pour un même objectif, celui de voir à
ce que le service de police ait l'équipement nécessaire, requis
pour le bon exercice du service. Ce n'est pas un article essentiel. Le
paragraphe g) que nous avons adopté au niveau du conseil de
sécurité n'est pas un article essentiel.
M. Charbonneau: Le paragraphe g), d'ailleurs, avec la remarque du
député de Marguerite-Bourgeoys, c'est de s'assurer que le service
de police... d'une certaine façon, c'est la responsabilité du
directeur qui est définie par l'article 29c), et avec l'article 10, on a
la précision.
M. Lalonde: On a la précision. Maintenant, l'article 10
dit: Le Conseil de sécurité de la Communauté urbaine de
Montréal fournit au service de police de la communauté, à
la demande du directeur, donc la réquisition est faite par le directeur,
donc, c'est le directeur qui détermine quelle sorte de pantalon, quelle
sorte de souliers, et quelle marque, et il n'y aura plus les querelles qu'on a
vues entre le Conseil de sécurité et le service, à savoir
qui décide quelle sorte de vêtements on achète. C'est donc
la réquisition, à la demande du directeur, des armes, de
l'équipement, des vêtements et toutes choses nécessaires
à l'exécution des fonctions assumées par ce service
jusqu'à la création par le Conseil de la Communauté
urbaine de Montréal d'un service des achats de la communauté, et,
selon que le décide le Conseil de sécurité. Cela veut donc
dire qu'on continue à passer par le service des achats du service de
sécurité.
M. Bédard: Du service de sécurité. Pour la
bonne raison qu'il n'y a pas encore de service des achats de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Lalonde: De la communauté.
M. Bédard: II y a seulement un service des achats de la
ville.
M. Lalonde: Oui. Le service des achats de la ville de
Montréal, mais le Conseil de sécurité passe par le service
des achats de la ville de Montréal ou bien il a établi son propre
service d'achats.
M. Bédard: II a son propre service d'achats.
M. Lalonde: C'est vrai. Les derniers mots, selon que le
décide le Conseil de sécurité, est-ce que cela veut dire
que le Conseil de sécurité peut décider de passer par un
autre service des achats ou bien s'il peut décider de refuser les
réquisitions et d'en faire lui-même? Je ne veux pas qu'on remette
et qu'on...
M. Bédard: Je comprends la préoccupation du
député de Marguerite-Bourgeoys, qui tient à ce qu'on
élimine toutes les possibilités de...
M. Lalonde: On sait que, dans les faits, ce sont ces petits
détails qui créent des situations souvent difficiles. Alors,
aussi bien les mettre clairement dans la loi.
M. Bédard: Comme il y a plusieurs articles
concernés, au moins trois articles, qui sont en relation les uns avec
les autres, nous pourrions peut-être nous accorder quelques instants de
réflexion, avant de continuer.
M. Lalonde: Sûrement, M. le Président. Si le
ministre préfère qu'on suspende...
M. Bédard: Oui, on va le suspendre et on continuera.
Le Président (M. Clair): Alors, nous suspendons
l'étude de l'article 229. J'appelle l'article 230.
M. Bédard: Je ne sais pas s'il y a des remarques.
M. Lalonde: Au moins tous les deux mois, ce qui a
été fait actuellement, c'est comme cela?
M. Bédard: Non. Il y aurait un amendement à
l'article 230, avant de passer à la discussion générale.
Nous sommes à l'article 230. L'amendement se lirait comme suit: Le
paragraphe b) de l'article 230 est remplacé par le suivant: "b) fournir
au Conseil de sécurité tous les renseignements nécessaires
à l'exercice de ses fonctions."
C'est une clarification importante, parce que l'article, tel que
libellé, pouvait, par extension, permettre au Conseil de
sécurité, peut-être...
M. Lalonde: De demander les pronostics de la
température.
M. Bédard: Oui, et peut-être d'aller jusqu'à
s'insérer dans ce qu'on appelle des enquêtes particulières
dans le fonctionnement quotidien du service. Alors, avec cela, c'est
très clair.
M. Lalonde: Pour revenir au paragraphe a), on dit: "Au moins tous
les deux mois" pour le rapport des activités. Est-ce nouveau? Quelle est
la fréquence des rapports actuels?
M. Bédard: Dans l'état qui existait...
M. Lalonde: C'est de la haute fréquence?
M. Charbonneau: Je pense que ce n'est même pas
déterminé.
M. Lalonde: Ils ne sont pas sur la même longueur d'onde,
alors, ils ne peuvent pas avoir de fréquence.
M. Bédard: Tenant compte des relations de M. L'Ecuyer et
de M. Daignault, la difficulté, à vous dire très
précisément...
M. Lalonde: A ce moment, mon autre question: Est-ce que le
ministre s'est enquis auprès du directeur actuel ou du service actuel,
à savoir s'il est capable, s'il faut mettre sur pied d'autres programmes
pour fournir ce rapport tous les deux mois, parce que souvent, dans les lois,
on exige des rapports et tout à coup on s'aperçoit que c'est
beaucoup plus complexe qu'on pense.
M. Bédard: Cela ne semble vraiment pas poser de
difficultés.
M. Charbonneau: Cela va obliger, d'ailleurs, une rigueur...
M. Lalonde: Bien oui, je suis d'accord. Je veux savoir si
ça exige d'autres dépenses, tout simplement.
M. Bédard: Cela va être l'occasion d'une discussion
assez élargie entre le Conseil de sécurité et le directeur
du service de police. Cela va être l'occasion qui va permettre au Conseil
de sécurité de voir ou de vérifier si le directeur de
police agit à l'intérieur de son budget. Je crois que c'est de
nature, en tout cas, à améliorer les relations entre le directeur
du service de police et le Conseil de sécurité.
Le Président (M. Clair): Le député de
Verchères.
M. Charbonneau: J'aurais une question à poser au ministre.
Est-ce qu'il pourrait nous indiquer pourquoi il n'avait pas retenu
également une des suggestions du rapport Dagenais qui indiquait trois
prérequis préliminaires indispensables à toute
réforme, et le dernier de ces prérequis était une
disposition législative obligeant le directeur à rendre compte
publiquement, chaque année, devant les élus de la
communauté urbaine, de tous les aspects de son administration?
Personnellement, à première vue, ça me
souriait...
M. Bédard: Oui, à première vue, ça me
semble très valable, mais, étant donné l'esprit de ce
projet de loi, qui est quand même de procéder par étape en
tenant compte d'un mécanisme qui est déjà en place, et que
nous avons accepté de garder le Conseil de sécurité, en
redéfinissant ses fonctions... Je crois que ça pourrait faire
l'objet d'une discussion approfondie lorsqu'on procédera...
M. Charbonneau: Dans ce cas-là, est-ce que...
M. Bédard: ... à une autre étape...
M. Charbonneau: Est-ce que, dans ce cas-là juste
comme précision le Conseil de sécurité... Je ne
sais pas s'il y a un autre article qui prévoit qu'au moins une fois par
année, il ait à présenter un rapport public des
activités du...
M. Bédard: Bien, je pense que lorsqu'il a à
discuter du budget qu'il présente à la communauté urbaine,
avec ses modifications, c'est certainement une occasion d'une discussion en
profondeur de l'ensemble du service avec le président du Conseil de
sécurité.
M. Charbonneau: C'est parce que je me demande si, finalement, il
n'y aurait pas lieu d'amener les services de police de la communauté
urbaine à faire un peu ce que la Sûreté du Québec
fait, c'est-à-dire présenter annuellement un rapport public,
complet, qui est même publié dans la revue de la
Sûreté du Québec ordinairement et qui est accessible
à beaucoup de gens.
M. Bédard: La loi n'empêche pas non plus, je dirais,
le directeur du service de police de publier un rapport qui soit soumis
à l'attention de l'ensemble de la population.
M. Charbonneau: Parce que j'ai l'impression que les gens de la
Communauté urbaine de Montréal comprendraient peut-être un
peu plus les difficultés du travail des gens qui sont chargés de
leur sécurité et si, au moins une fois par année, et
publiquement, on faisait le tour de la question.
Le Président (M. Clair): L'article 229, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Lalonde: On n'est pas à l'article 229, excusez-moi. Il
a été suspendu.
Le Président (M. Clair): Excusez, l'article 230.
M. Lalonde: J'ai une autre question, si les questions du
député de Verchères sont terminées, c'est le
sous-paragraphe c). Je comprends la préoccupation et je suppose que
ça existe dans la loi actuelle.
M. Bédard: Cela existait dans le sens que le ministre de
la Justice demandait... C'est-à-dire que cette responsabilité
était entre les mains du président du Conseil de
sécurité publique.
M. Lalonde: Maintenant, vous la mettez entre les mains du
directeur.
M. Bédard: Elle est transférée au niveau du
directeur, puisque celui-ci, à plus forte raison des circonstances, avec
les modifications qu'on apporte, est mieux placé que le Conseil de
sécurité publique pour connaître les situations à
fond et en faire rapport, et je pense bien que je n'ai pas à expliciter
sur le fait que le ministre de la Justice est obligé de répondre,
en Chambre, à bien des questions qui peuvent concerner, entre autres, un
cas aussi imposant que celui du service de police de Montréal, et qu'il
est tout à fait dans l'ordre que cette disposition soit
insérée.
M. Lalonde: Oui, je ne la conteste pas du tout. Je pense que la
courte expérience que j'ai eue dans ce secteur m'indique assez
clairement qu'il doit y avoir une certaine ligne de communication entre le
ministère de la Justice et un service de police aussi stratégique
.
Je voudrais simplement m'assurer que ces rapports circonstanciés
sur les situations perturbatrices de l'ordre, etc..., que cela ne soit pas
exclusif au ministre de la Justice. Autrement dit, que cela ne soit pas une
façon de passer à côté des élus locaux du
Conseil de sécurité d'abord, et tout le reste.
M. Bédard: Je pense que ce danger est écarté
du fait que, lorsque le directeur du service de police a à rendre
compte, tel que stipulé...
M. Lalonde: Tous les deux mois.
M. Bédard: ...au premier paragraphe, tous les deux mois au
Conseil de sécurité, il me semble que c'est l'occasion
privilégiée pour les membres du Conseil de
sécurité, les élus, de prendre les informations qu'ils
jugent dans l'intérêt public de demander au directeur du service
de police.
M. Lalonde: Une deuxième question. Elle touche un peu au
libellé parce que ce dernier suggère que le directeur doit,
à son initiative, soumettre au ministre de la Justice tout rapport
circonstancié. A ce moment, il faudrait qu'il envoie presque tous les
rapports qui concernent les situations perturbatrices de l'ordre. Cela comprend
tout genre de criminalité avec violence, perturbant la paix et la
sécurité publique ou, relativement à la situation de la
criminalité, il faudrait presque que le directeur prenne le
téléphone à 17 heures tous les soirs pour dire au
ministre: Voici ce qui s'est passé aujourd'hui.
N'est-ce pas l'intention du gouvernement d'exiger du directeur, à
la demande du ministre de la Justice... Qu'est-ce qui arrive dans de telles
situations? C'est important que cette ligne existe.
M. Bédard: Oui. Peut-être que le libellé peut
créer une obligation quand même assez... Au niveau de la
portée, le directeur du service de police...
M. Lalonde: Si on disait à sa demande... M.
Bédard: On peut suspendre là-dessus.
M. Lalonde: Avant de suspendre, pourrais-je suggérer:...
soumettre au ministre de la Justice, entre virgules, à sa demande, pour
que cet article ne soit pas interprété par le directeur comme une
obligation de faire un rapport quotidien ou hebdomadaire directement au
ministre de la Justice, alors que ce n'est pas l'intention.
M. Bédard: Oui, sauf que seulement mettre "... à la
demande du ministre de la Justice...", cela peut ne pas être suffisant
parce qu'il peut y avoir des cas graves qui doivent être soumis à
la connaissance du ministre de la Justice. Il est évident que si le
ministre n'est pas au courant, il ne peut quand même pas faire la demande
de renseignements ou de...
M. Charbonneau: ... notamment dans le domaine de la
sécurité d'Etat, c'est-à-dire la police de la
Communauté urbaine de Montréal a une escouade antiterroriste, par
exemple, qui complique le travail de la Sûreté du Québec.
Les implications dépassent le territoire de la Communauté urbaine
de Montréal. Si le ministre de la Justice n'est pas informé de
certaines situations...
M. Lalonde: Je comprends cela. J'admets cela, mais le langage
utilisé quand on dit "... rapport circonstancié sur les
situations perturbatrices de l'ordre, de la paix et de la
sécurité publique ou relativement à la situation de la
criminalité...", criminalité, c'est toutes sortes de crimes.
M. Bédard: Oui, mais la situation quand même globale
de la criminalité. A mesure que je relis l'article, en tenant compte du
fait qu'il ne faut pas aller trop loin non plus, il ne faut pas aller à
l'autre extrême au niveau des amendements, il reste que c'est quand
même assez circonstancié, généralement. "...
soumettre au ministre de la Justice tout rapport circonstancié sur..."
pas n'importe quoi "... les situations perturbatrices de
l'ordre..." je pense que c'est important "... de la paix et de la
sécurité publique ou relativement à la situation de la
criminalité..."
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: L'Union Nationale étant toujours positive,
j'aurais une suggestion à apporter au ministre de la Justice. Si le
texte pouvait se lire comme suit: "... soumettre de sa propre initiative au
ministre de la Justice ou à la demande du ministre de la Justice tout
rapport circonstancié...", etc.
M. Bédard: On revient pas mal à la situation
actuelle.
M. Lalonde: Cela revient au même.
Préférez-vous suspendre l'article?
M. Bédard: Je pense que c'est le genre d'article qui
reproduit ce qui existe déjà. C'est au contact des relations
habituelles qu'il y a entre le ministre de la Justice et le directeur du
service de police que peut se situer le plus équitablement possible
l'exercice de cet article et de cette obligation.
M. Lalonde: C'est d'ailleurs le même langage que tient
l'article 205d, sous-paragraphe k). Cependant, c'était une
responsabilité du Conseil de sécurité. Alors, puisque cela
n'a pas créé de problèmes dans le passé, on peut
continuer avec ce langage.
M. Bédard: Personnellement, non seulement je vais
peut-être, mais je vais voir à ce qu'il soit un peu plus
suivi.
M. Lalonde: Plus suivi? Cela avait été très
bien suivi dans le passé, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 230, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Lalonde: C'est la règle d'apartheid à la
sécurité.
M. Bédard: ... en est la preuve.
M. Lalonde: Aussitôt que le Conseil de la
sécurité a été au courant de la PLQ, on a fait une
enquête qui a donné lieu aux poursuites que vous avez sues.
M. Bédard: On ne fera pas une longue discussion
là-dessus.
M. Lalonde: Je pourrais vous parler longtemps de la PLQ.
Le Président (M. Clair): Sur l'article 230, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Bédard: Je suis convaincu qu'on aura l'occasion d'en
parler longtemps.
M. Fontaine: M. le Président, je voudrais juste ajouter un
mot concernant le paragraphe a). Je suis particulièrement heureux de
cette disposition parce qu'en deuxième lecture, vous vous le rappellerez
sans doute, j'étais intervenu. J'avais parlé de la question des
finances du service de police. Cet article va sans doute permettre, au moins,
au Conseil de sécurité, de pouvoir suivre de près les
finances et de pouvoir ajuster son tir au fur et à mesure que
l'année se déroulera. C'est une bonne chose.
M. Bédard: C'est exactement dans ce sens que s'oriente
l'application de l'article.
Le Président (M. Clair): L'article 230, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Fontaine: Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 231?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bédard: Très bien 231. 232?
Le Président (M. Clair): L'article 231 est adopté.
L'article 232?
M. Bédard: C'est substantiellement la même chose que
ce qui existait.
M. Lalonde: II y a un amendement apparemment dans ce coin.
Le Président (M. Clair): 231...
M. Lalonde: II y avait un amendement à l'article 231 pour
changer le mot "examen" par le mot "analyse".
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Clair): Juste un instant!
M. Fontaine: C'est conséquent avec l'amendement à
213.
M. Bédard: L'amendement que j'aurais... Sommes-nous
à l'article 232?
Le Président (M. Clair): Nous sommes à l'article
231. Il y a un amendement.
M. Bédard: Ah! bon, voilà. En concordance avec un
changement qu'on a déjà fait dans un autre article. L'amendement
à l'article 231 serait remplacé par le suivant: "Le directeur
prépare le budget annuel du service de la police et le soumet pour
analyse au Conseil de la sécurité avant le 1er septembre pour
chaque année".
M. Lalonde: C'est le premier alinéa, n'est-ce pas?
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Clair): L'article 231, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Bédard: A l'article 232, il y aurait un amendement.
M. Fontaine: Je m'excuse, mais, à l'article 231, c'est
indiqué au paragraphe h). Vous dites que l'article 231 est
remplacé par le suivant.
M. Lalonde: II faut faire attention à l'alinéa.
M. Fontaine: Oui, il y a un deuxième alinéa.
M. Lalonde: C'est le premier alinéa de l'article 231 qui
est remplacé et non pas tout l'article.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Heureusement que l'Opposition est là.
M. Bédard: II faut bien qu'elle serve à quelque
chose d'utile de temps en temps.
M. Fontaine: Régulièrement.
Le Président (M. Clair): L'article 232.
M. Bédard: A l'article 232, il y aura un amendement qui
sera le suivant: le deuxième alinéa de l'article 232 est
remplacé par le suivant: "Malgré les articles 93, 94 et 95, ils
ne peuvent être destitués que par le Conseil de
sécurité agissant sur la recommandation du directeur à la
manière prévue par l'article 63 de la Loi de police."
Le fait de cet article, c'est de laisser un droit d'appel à la
commission de police.
M. Charbonneau: C'est le Conseil de sécurité qui
prend la décision, mais les gens d'état-major peuvent en appeler
à la commission de police.
M. Lalonde: Au fond, là-dedans, on adopte une formule un
peu différente que pour le chef. Pour le directeur on a dit que le
Conseil de sécurité n'a pas besoin de faire enquête, on va
aller à la Commission de police. Du moins, c'est suspendu, mais c'est
dans ce sens qu'on se dirigeait. Pour les membres d'état-major, enfin
ceux qui ne sont pas des salariés au sens du Code du Travail, votre
proposition, telle qu'elle est là, à l'article 232,
c'était qu'ils ne pouvaient être destitués que par la
Commission de police.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Mais là vous suggérez un amendement:
"qui ne pourrait être destitué que par le Conseil de
sécurité."
M. Charbonneau: Le problème dans cela, c'est que
l'enquête qui...
M. Lalonde: J'aimerais que le ministre excusez-moi
réponde.
M. Bédard: Je vais le faire, une seconde.
M. Lalonde: Parce que là, on change la Commission de
police par le Conseil de sécurité et vous semblez ne pas enlever
le droit d'appel qu'il y avait à la Commission de police.
M. Bédard: C'est cela. Là, c'est le Conseil de
sécurité qui statuerait, qui aurait à rendre une
décision. Il y aura un appel possible à la Commission de
police.
M. Lalonde: L'appel existe en vertu de quelle disposition?
M. Bédard: De la Loi de police.
M. Lalonde: Je veux être bien sûr qu'on ne
l'échappe pas.
M. Bédard: Non, on ne l'échappe pas.
Le Président (M. Clair): L'article 232, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bédard: D'ailleurs, c'est prévu dans l'article
lui-même, agissant sur la recommandation du directeur, à la
manière prévue par l'article 63 de la Commission de police.
M. Lalonde: De la Loi de police... M. Bédard: De la Loi de
police.
M. Lalonde: ...et qui est parce que je n'ai pas cette loi
avec moi actuellement l'article qui crée le droit d'appel.
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Clair): L'article 232, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 233.
M. Bédard: A l'article 233, nous avons, je crois, un
amendement aux fins de clarification. Des représentations, en
deuxième lecture, ont été faites par le
représentant de l'Union Nationale...
M. Lalonde: II faut bien que cela serve à quelque chose,
comme vous disiez tantôt.
M. Bédard: C'est pour cela qu'on va être longtemps
au pouvoir, parce que vous avez, pour une fois, un gouvernement qui
écoute et, si c'est dans...
M. Lalonde: C'est plus rapide, mais, si vous suivez seulement les
décisions de l'Opposition, à un moment donné, on va
élire l'Opposition.
M. Bédard: Si ce sont des représentations qui nous
semblent logiques, constructives, nous n'avons aucune objection à y
donner suite.
M. Charbonneau: On répond à vos voeux facilement.
Si on avait retardé l'étude du projet de loi de deux ou trois
mois...
M. Bédard: L'article 233 serait remplacé par le
suivant: "Un comité de négociation est institué pour
négocier, sous l'autorité et au nom du comité
exécutif, toute convention collective de travail et tout plan de
retraite, régime de rentes ou fonds de pension des policiers du service
de police, Le comité de négociation est formé d'un membre
du comité exécutif qui est le seul responsable de la
négociation; un membre du Conseil de sécurité publique et
un représentant du directeur du service de police font également
partie du comité à titre de conseillers. Une décision du
comité de négociation approuvée par le comité
exécutif lie le conseil".
Il fallait établir très clairement une autorité
d'une façon très précise; je l'ai dit tout à
l'heure, des remarques dans ce sens avaient été faites par le
représentant de l'Union Nationale...
M. Fontaine: A première vue, M. le Président, cela
me paraît conforme aux représentations...
M. Bédard: ...le député de Nicolet-Yamaska;
il y a également eu d'autres représentations.
M. Lalonde: Au fond, vous ne changez pas la constitution du
comité de négociation; c'est toujours un membre du comité
exécutif qui est toujours assisté d'un membre du Conseil de
sécurité et d'un représentant du directeur au lieu
du service, maintenant, c'est du directeur mais vous dites bien
clairement que seul le membre du comité exécutif est responsable
de la négociation, qu'il n'y a pas une autorité
tricéphale, avec des risques de dilution.
M. Bédard: Oui.
M. Laionde: Bon, cela va.
M. Bédard: ...
M. Fontaine: M. le député de Marguerite-Bourgeoys a
toujours les bons mots...tricéphale!
Le Président (M. Lacoste): L'article 233...
M. Bédard: Autrement dit, ce n'est pas un triumvirat, mais
c'est quelqu'un qui est assisté par les personnes
mentionnées.
Le Président (M. Lacoste): L'article 233 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté, M. le Président. A
l'article 234 nous aurions une modification, M. le Président...
M. Lalonde: Un instant, excusez-moi. Le deuxième
paragraphe de 233 est aussi modifié, n'est-ce pas? "Une décision
du comité de négociation...
M. Bédard: Oui, il est modifié; l'article 233 est
remplacé par celui que j'ai lu tout à l'heure.
M. Lalonde: Oui, mais on n'a pas parlé de la modification
du deuxième alinéa.
M. Bédard: Une décision du comité de
négociation approuvée par le comité exécutif lie le
conseil.
M. Lalonde: Oui, avant, c'était un peu vague: "agissant
dans le cadre du mandat qui lui est confié". Oui, ça va.
M. Charbonneau: Sinon, ce ne sera pas un cadeau pour
négocier.
M. Lalonde: Oui, ça peut être contesté,
à savoir si vous n'êtes pas dans le mandat.
Le Président (M. Lacoste): D'accord, l'article 233 est
adopté tel qu'amendé.
M. Bédard: C'est cela. A l'article 234, M. le
Président, j'ai un amendement qui serait le suivant: Le deuxième
alinéa de l'article 234 est remplacé par le suivant: "Les
conditions de travail des autres policiers de même que leur plan de
retraite, régime de rentes ou fonds de pension sont établis
suivant l'article 233." Cet amendement a pour effet de biffer ce qui
était ajouté, soit que c'était soumis à
l'approbation du conseil. Il s'agit d'une concordance avec l'article 233.
M. Fontaine: Adopté.
M. Lalonde: Oui, parce qu'une fois que cela sera approuvé
par le comité exécutif, on n'aura plus besoin de l'approbation du
conseil. Cela lie le conseil.
M. Bédard: C'est cela. M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Lacoste): L'article 234, tel
qu'amendé?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 235?
M. Bédard: L'article 235 serait retiré, M. le
Président.
M. Lalonde: Pour quelle raison?
M. Bédard: Parce qu'à l'article 213 on a mis tout
le personnel du service du Conseil de sécurité publique. On a
réglé le problème à l'article 213 avec la
modification qu'on y a apportée.
M. Lalonde: D'accord. Cela va.
M. Fontaine: J'aurais quelque chose là-dessus. Cela
répond un peu à la demande du Syndicat des fonctionnaires
municipaux qui se posaient un certain nombre de questions. En le retirant, je
pense que cela... Les trois points que le syndicat des fonctionnaires...
Le Président (M. Lacoste): Article 235, retiré.
M. Bédard: M. le Président, on pourrait revenir
à l'article 226, suite à la discussion que nous avons eue sur les
possibilités d'amendement. Nous essayons de trouver un libellé
qui tienne compte de la discussion. La modification de cet article se lirait
comme suit: "L'article 226 est modifié: a) en remplaçant aux
septième et huitième lignes les mots "doit tenir une
enquête ou une audition " par les suivants: "Entendre le directeur". b)
en ajoutant l'alinéa suivant: Le ministre de la Justice peut, s'il le
juge nécessaire, demander à la Commission de police de faire
enquête avant de soumettre sa recommandation.
M. Lalonde: M. le Président, c'est dans la ligne de ce
qu'on a discuté tantôt, c'est-à-dire qu'on implique la
Commission de police. Mais, par mesure de prudence, ne devrait-on pas impliquer
de toute façon la Commission de police, et non pas simplement au choix
du ministre, pour la protection du ministre? Si la Commission de police est
impliquée, pourquoi conserver l'implication du Conseil de
sécurité? Cela me semble être la portée des
remarques que le député de Verchères a faites
tantôt. Pourquoi impliquer le conseil de sécurité dans une
enquête ou entendre... Dans les faits, cela va. Il va falloir qu'il y ait
une enquête. Il va falloir ramasser des faits, arriver avec des
témoins ou des rapports...
M. Bédard: Sauf qu'il y a quand même une
différence de taille entre l'obligation d'entendre et l'obligation de
faire enquête.
M. Charbonneau: ... on a entendu, c'était
intéressant.
M. Bédard: Juridiquement, c'est très
différent. Il me semble que c'est assez normal que le Conseil de
sécurité entende le directeur. Ensuite, on s'en remet au niveau
de la Commission de police.
M. Lalonde: Si le ministre le juge utile, cela m'apparaît
lourd. Parce qu'au fond, de quelle situation veut-on prendre soin? C'est d'une
possibilité de destitution du directeur, donc, une matière grave.
On a donc quelque chose à reprocher au directeur.
Il y a des faits qui sont venus à la connaissance de quelqu'un,
soit des journalistes ou des policiers publics ou privés.
M. Bédard: Quand on a quelque chose d'important à
reprocher au directeur, il ne faut pas nécessairement que cela se situe
simplement sur l'aspect possibilité de plainte au criminel, etc. Cela
peut être même au niveau de la conduite. Pas seulement cela, il y a
aussi le plan administratif.
M. Lalonde: L'incompétence, par exemple. Je me demande si
on n'est pas en train de faire un mécanisme un peu lourd.
M. Charbonneau: On parle du Conseil de sécurité de
donner un avis, on l'assouplit en disant: Cet avis ne sera pas sorti d'une
enquête, mais simplement d'une audition du directeur et, par ailleurs,
s'il y a une enquête, elle sera menée par l'organisme qui
normalement fait ce genre d'enquête.
M. Lalonde: Cela va, d'accord. C'est seulement un avis et il faut
qu'il entende le directeur, ce n'est pas une enquête.
M. Charbonneau: C'est cela.
M. Bédard: Après cette audition, je pense que le
ministre de la Justice peut être assez bien placé, s'il le juge
à propos...
M. Lalonde: Déterminer s'il faut aller à la
Commission de police.
M. Bédard: ... s'il y a lieu de faire une recommandation
à la Commission de police.
Le Président (M. Lacoste): L'article 226 est adopté
tel qu'amendé. On revient à l'article 236.
M. Lalonde: M. le Président, avant de procéder
à l'article 236...
M. Bédard: A l'article 236, nous avons une
modification.
M. Lalonde: ... y aurait-il d'autres articles qu'on a
suspendus?
M. Bédard: L'article 229.
M. Lalonde: II ne reste que l'article 229.
M. Bédard: Quant à la question du service des
achats, on y reviendra tout à l'heure. A l'article 236, il y a un
amendement que je vais lire, M. le Président. "L'article 236 est
modifié en ajoutant les alinéas suivants: Le
lieutenant-gouverneur en conseil peut, s'il le juge opportun, fixer un
délai au Conseil de sécurité pour lui soumettre une
recommandation sur l'un des sujets visés dans le premier alinéa,
il peut procéder à l'adoption d'un règlement si le Conseil
de sécurité omet de soumettre sa recommandation dans le
délai ainsi fixé. Le lieutenant-gouverneur en conseil peut
accepter, modifier ou rejeter une recommandation qui lui est soumise par le
Conseil de sécurité." Ce serait tout.
Le Président (M. Lacoste): L'article 236 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Lalonde: Oui, je pense que c'est sage. Sans cela, dans le
passé, on a vu des recommandations qui ne venaient jamais, il faut
donner le pouvoir d'agir.
M. Bédard: Ou quelques avis qui auraient pu être
susceptibles d'être discutés.
M. Fontaine: Est-ce qu'on va numéroter ces
alinéas?
M. Bédard: Vous avez un ministre de la Justice sage.
M. Lalonde: Vous avez une Opposition très sage, aussi.
M. Fontaine: M. le Président, va-t-on numéroter ces
alinéas qu'on vient d'ajouter?
M. Lalonde: Non, c'est un deuxième alinéa.
Cela se trouve à être un deuxième alinéa qui
vient après j), qui n'est pas numéroté.
M. Bédard: II n'y a pas de numérotation.
M. Lalonde: Le premier alinéa commence à l'article
236 et cela va jusqu'à j) inclusivement.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Lacoste): D'accord. L'article 236 est
adopté tel qu'amendé.
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Lacoste): L'article 237.
M. Bédard: Cet article complète tout simplement le
précédent. Tous les règlements adoptés en vertu de
l'article 236 sont en vigueur.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 237 est
adopté.
M. Bédard: A l'article 238, il y a une modification qui
est la suivante: "L'article 238 est modifié en ajoutant l'alinéa
suivant: Le directeur approuve et transmet à la communauté les
comptes à payer ainsi que les documents relatifs aux traitements et aux
bénéfices soiaux payables aux membres du personnel du service. Il
transmet en même temps copie de ses comptes et documents au Conseil de
sécurité."
M. Lalonde: C'est le pendant de l'autre.
M. Bédard: C'est aux fins d'expliciter très
clairement la technique de paiement.
M. Lalonde: Cela va!
Le Président (M. Lacoste): L'article 238 est adopté
tel qu'amendé.
M. Charbonneau: On pourrait peut-être passer à
l'article 229, paragraphe I.
M. Lalonde: Etes-vous prêts?
M. Bédard: Une seconde. C'est prêt, l'article 229.
Continuons.
M. Charbonneau: On pourrait peut-être continuer en
attendant.
M. Bédard: II y a l'article 2. Nous ne sommes pas
prêts. Il y aurait une modification à l'article 247. Au lieu de
"toute recommandation du comité exécutif à ce sujet" il
faudrait remplacer "à ce sujet" par "sur ces sujets".
M. Lalonde: Oui, d'accord.
M. Bédard: L'essentiel du contenu de l'article
et des modifications sont des modifications de concordance qui sont
rendues nécessaires parce qu'il y a une division très nette entre
le budget du Conseil de sécurité publique et le budget du service
de police.
M. Lalonde: Est-ce que les dates changent? Non? Le 1er octobre,
ce sont les budgets du service de police et du conseil de
sécurité qui sont transmis au secrétaire au plus tard le
1er octobre avec les recommandations, etc.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: II faut que ce soit déposé au plus tard
le 15 octobre. C'est le budget de la communauté, à ce
moment-là. C'est envoyé immédiatement tous ces
budgets, les trois, ceux de la communauté, du service de police et du
conseil aux membres avec les recommandations du comité
exécutif.
M. Bédard: C'est cela, avec les recommandations.
M. Lalonde: C'est cela.
Le Président (M. Lacoste): Article 2, adopté tel
qu'amendé?
M. Lalonde: Oui. M. Fontaine: Adopté.
M. Bédard: Dans l'article 2, il y avait l'article
248...
M. Lalonde: Article 3. On est rendu à l'article 3. Ce
n'est pas l'article 3 qui est amendé.
M. Bédard: Non, une seconde. L'article 3 est
modifié par l'insertion de l'article suivant et je cite 5a.
Une Voix: Non, non, non.
M. Bédard: Non?
M. Lalonde: C'est à l'article 5.
Une Voix: L'article 3 n'est pas amendé, il est
correct.
M. Bédard: II est abrogé.
M. Lalonde: Alors le ministre peut-il nous dire à quoi
sert cette abrogation?
M. Bédard: Les explications...
M. Lalonde: C'est de la concordance?
M. Bédard: C'est parce que cet article était
nécessaire; il avait été conçu de manière
transitoire et en rapport avec une situation d'intégration des services
de police municipaux. Il ne pouvait s'appliquer que par référence
à des articles abrogés en 1971, à savoir les articles 217
et 218, et à des articles que le projet ne reprend pas, les articles
229, 230 et 231. Le secrétaire général de la CUM, M.
Gérard Duhamel, nous a confirmé que cet article n'est plus
appliqué depuis 1974 et qu'il est devenu désuet.
Le Président (M. Lacoste): L'article 3 est-il
adopté?
M. Lalonde: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président.
On dit, dans les notes explicatives, que les articles 2 à 5 sont
de concordance, mais là, on concorde beaucoup si on élimine des
articles en vigueur actuellement tout simplement parce qu'ils ne sont plus
appliqués. Est-ce que ce sont les articles 229, 230 et 231 ceux
que vous venez de mentionner de la Loi sur le Conseil de
sécurité publique?
M. Bédard: Les articles 229, 230 et 231 sont des
dispositions qui prévoyaient comment on allait calculer les
dépenses des services de police dans les municipalités.
M. Lalonde: Mon problème, M. le Président, c'est
que je ne vois pas 229, 230 et 231 dans l'article 3. On est en train
d'étudier l'article 3, à la page 13. On dit l'article 248 e).
M. Bédard: II se trouve à être
remplacé par la section VIII.
M. Lalonde: Etant donné que vous avez dit que la section
VIII est remplacée par la présente, c'est possible que, par
l'effet de ce remplacement, les articles 229, 230 et 231 tombent. Je vous
remercie de nous en avoir avisés. Mais ce n'est pas ce que l'article 3
dit, à moins que je lise mal.
Est-ce que je peux faire une suggestion, à ce stade-ci,
étant donné...
M. Bédard: ...
M. Lalonde: J'aurais espéré que cela se termine
avant treize heures, mais il reste quand même quelques articles qui ont
été suspendus, cela me surprendrait qu'on termine avant treize
heures. Etant donné qu'on est dans une période...
M. Bédard: Si on s'accordait un quart d'heure de
plus...
M. Lalonde: Malheureusement, je ne peux pas. Je suis d'autant
plus sincère que, si on ne termine pas à treize heures, je vais
être obligé de revenir ici, alors que je suis attendu à une
autre Commission parlementaire à 16 h 30.
NI. Bédard: Etant donné certaines représentations
qu'on m'a faites sur la nécessité d'une adoption le plus
rapidement possible, et étant donné certaines réunions qui
doivent avoir lieu à Montréal, la semaine prochaine, afin qu'on
puisse mettre en application le projet de loi le plus rapide-
ment possible, j'aurais peut-être à demander la
collaboration...
M. Lalonde: Oui, à 18 heures, cela va être
adopté.
M. Bédard: ... de l'Opposition au niveau de la
troisième lecture et du rapport qui doit se faire.
M. Lalonde: Aussi. Je ne suis pas le leader de l'Opposition
officielle et je ne sais pas si ces règles pourraient être
violées, mais quant à moi...
M. Bédard: Parce qu'on a des échéances.
M. Lalonde: ... j'aimerais qu'on accorde un peu plus que sept ou
huit minutes à la question de l'entente, dont je n'ai pas eu de copie
encore soit dit en passant mais j'aimerais en faire une demande
formelle au ministre. Je pense que le ministre a été distrait;
à moins que je l'aie reçue et que je ne l'aie pas vue sur mon
bureau.
M. Bédard: Normalement, j'avais demandé que ce soit
déposé en Chambre, dans un premier temps, et qu'elle vous soit
acheminée dès que vous m'en auriez fait la demande...
M. Lalonde: On m'avait dit qu'elle serait déposée
en Chambre après...
M. Bédard: Je vois que vous l'avez entre les mains.
M. Lalonde: Je l'ai là. Maintenant, je vais pouvoir
l'examiner. Est-ce que le ministre a l'intention de demander au leader du
gouvernement qu'on siège après les travaux de la Chambre, les
affaires du jour?
M. Bédard: Oui. Je vous ai parlé de délais
relativement à la reprise des négociations, relativement aussi
à l'application de ce projet de loi qui doit se faire rapidement, si on
ne veut pas continuer dans un climat d'incertitude.
M. Lalonde: Vous pouvez compter sur nous pour être
là cet après-midi, sauf que, quant à moi, je ne peux pas
aller plus loin que treize heures, il est 12 h 55...
M. Bédard: On pourrait s'entendre au niveau du rapport de
la commission à l'Assemblée nationale et de la troisième
lecture.
M. Fontaine: Le ministre peut compter sur notre collaboration et
je pense qu'on serait capable de finir pour 18 heures, certainement.
M. Lalonde: Oui.
M. Charbonneau: Même avant, on doit retourner à
l'autre commission.
Le Président (M. Clair): D'accord, la commission
parlementaire de la justice est ajournée sine die.
(Fin de la séance à 12 h 54)
Reprise de la séance à 16 h 30
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente de la justice est réunie pour continuer
l'étude article par article du projet de loi no 57, intitulé Loi
sur le Conseil de sécurité publique et le service de police de la
Communauté urbaine de Montréal.
Les membres de la commission pour aujourd'hui sont: M. Gagnon
(Champlain) en remplacement de M. Alfred (Papineau); M. Bédard
(Chicoutimi), M. Blank (Saint-Louis), M. Burns (Maisonneuve), M. Charbonneau
(Verchères), M. Pagé (Portneuf) en remplacement de M. Ciaccia
(Mont-Royal); M. Clair (Drummond), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Rancourt
(Saint-François) en remplacement de M. Johnson (Anjou); M. La-berge
(Jeanne-Mance), M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M.
Gravel (Limoilou), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire), M.
Springate (Westmount), M. Tardif (Crémazie), M. Vaillancourt
(Jonquière).
Au moment où les travaux de la commission ont été
suspendus, à 13 heures aujourd'hui, la commission en était rendue
à l'étude de l'article 3 de ce projet de loi. Je donne
immédiatement la parole au ministre de la Justice sur l'article 3 du
projet de loi.
Je souligne aux membres de la commission que l'étude de l'article
229 est toujours suspendue pour l'instant, au cas où vous seriez
prêt pour les amendements.
M. Lalonde: Pourrait-on en prendre soin quand on va arriver
à l'article 10?
M. Bédard: Oui.
M. Lalonde: A l'article 3, on enlève l'article 248e.
M. Bédard: C'est cela. Les renseignements, je vais les
donner de la façon la plus explicite possible; c'est que l'article 248e
de la Loi de la Communauté urbaine de Montréal avait pour effet
d'établir un mode de répartition entre les municipalités
de la CUM relativement aux dépenses autorisées de leur service de
police.
L'objet de l'article est accompli depuis que l'intégration des
services de police municipaux au service de la police de la Communauté
urbaine est terminée. Cet article, qui concerne les dispositions
financières, se réfère aux articles 229, 230 et 231 de la
Loi de la CUM.
Or, les nouveaux articles 229, 230 et 231 édictés par
l'article 1 du projet n'ont plus aucun rapport avec les anciens articles 229,
230 et 231 et, compte tenu de la nouvelle structure budgétaire du
Conseil de sécurité publique et du service de police, la
substance de ces articles n'a pas été reprise.
Il nous fallait revoir cet article qui n'aurait eu aucune concordance
avec les nouveaux articles et, comme il n'avait plus d'application, il est
nécessaire, pour établir la concordance avec les nouveaux
articles 196 à 238, d'abroger, de procé-
der à l'abrogation qui est contenue au niveau de l'article 3, qui
a pour effet d'abroger l'article 248e.
Le Président (M. Clair): L'article 3...
M. Lalonde: M. le Président, si je comprends bien,
l'ancien article 229 enjoignait à chaque municipalité de tenir
une comptabilité séparée des dépenses
autorisées qu'elle encourt pour son service de police.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Ce n'est plus le cas étant donné
l'intégration. Article 3, adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 3 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (NI. Clair): Adopté. L'article 4?
M. Bédard: L'article 4. La modification est rendue
nécessaire en raison de la distinction, de la division des budgets du
Conseil de sécurité publique et du service de police. Le virement
de fonds, dans le budget de service de police, doit requérir l'accord du
Conseil de sécurité publique.
Une telle disposition est en accord avec les responsabilités du
Conseil de sécurité publique à l'égard du budget du
service, notamment sur le contrôle des dépenses il s'agit
de référer à l'article 213, paragraphe b .
M. Lalonde: Pour le premier alinéa, je n'ai pas de
problèmes. Pour le deuxième, on dit: "Un virement de fonds
visé dans le premier alinéa requiert l'approbation du conseil."
Comment se fait-il qu'on ait besoin? Parce que le deuxième alinéa
réfère au premier alinéa. Et dans le premier alinéa
on parle de deux sortes de virements de fonds, un serait effectué dans
le budget du conseil de sécurité et l'autre serait
effectué dans le budget du service de police. Premièrement, on
dit qu'aucun virement de fonds n'est effectué dans le budget du conseil
de sécurité sauf à son initiative au conseil et on dit
"aucun virement de fonds ne peut être effectué dans le budget du
service de police sans l'accord du conseil de sécurité". Et dans
le deuxième alinéa on dit "un virement de fonds visé dans
le premier alinéa, c'est-à-dire..."
M. Bédard: Le conseil de la CUM. Dans le deuxième
alinéa.
M. Lalonde: Cela veut dire que pour un virement de fonds dans le
budget du service de police, il va falloir le consentement du conseil de
sécurité et du conseil de la CUM? Est-ce là votre
intention?
M. Bédard: Cette règle s'appliquait, cette
règle était déjà dans l'article, dans la loi
actuelle.
M. Lalonde: Je comprends, parce que les budgets n'étaient
pas divisés. Cela ne vous apparait-il pas trop lourd qu'un virement de
fonds, j'imagine d'une catégorie à une autre, dans le budget du
service de police, qui requiert déjà, d'après le premier
alinéa, l'accord du conseil de sécurité, vous ne trouvez
pas cela trop lourd que cela requière aussi l'accord du conseil de la
communauté urbaine? Si c'est l'intention!
M. Bédard: Quand il s'agit de fonds, on essaie d'y aller
avec le plus de prudence possible. Maintenant, il faudrait quand même
remarquer que le conseil peut déléguer au comité
exécutif, par règlement, l'approbation d'un virement de fonds,
en-deçà d'un moment déterminé par ce
règlement. Je pense bien qu'à ce moment-là la souplesse
peut venir d'une entente entre le conseil de la communauté et le
comité exécutif.
M. Lalonde: Je vais vous offrir une analogie. Un virement de
fonds dans le budget d'un ministère ne pourrait sauf si c'est en
des sous-catégories, je ne me souviens plus exactement ne
pourrait être fait qu'avec l'approbation du Conseil du trésor.
Alors que si on appliquait par analogie votre approche, il faudrait en plus
l'approbation du Conseil des ministres. Cela m'apparaît un peu lourd
étant donné que le Conseil de sécurité est en
quelque sorte le Conseil du trésor du service de police, parce qu'il
surveille l'application de son budget. Il me semble que cela serait suffisant
de laisser le virement de fonds dans le budget du service de police assujetti
à l'approbation du Conseil de sécurité et non pas du
conseil de la communauté. Enfin, c'est une suggestion.
M. Bédard: C'est une suggestion qui vaut la peine
d'être analysée. Vous dites que c'est la même
procédure dans tous les services de la communauté. Je ne voudrais
pas avoir l'air d'oeuvrer à l'intérieur d'un secteur qui n'est
pas de ma pleine responsabilité.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article est adopté.
L'article 5?
M. Lalonde: L'article 5 dit que "352", qu'est-ce que cela dit
"352"?
M. Bédard: C'est: "Le conseil de sécurité
publique doit déterminer et transmettre au comité
exécutif, avant le 1er octobre, ses prévisions budgétaires
pour le prochain exercice financier."
M. Lalonde: C'est fait par...
M. Bédard: D'ailleurs cet article n'a jamais
été appliqué, à ce on me dit. Par ailleurs, il
contredit, en quelque sorte, l'article 240 de la loi qui prévoit que le
budget pour le prochain exercice financier sera déposé le 1er
octobre.
Le Président (M. Clair): L'article 5 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 6?
M. Bédard: M. le Président, je voudrais ajouter
à l'article 5 un amendement qui serait l'article 5a) qui se lirait comme
suit: Le projet est modifié par l'insertion de l'article suivant, 5a),
et je cite: "L'article 358 de ladite loi remplacé par l'article 38 du
chapitre 90 des lois de 1971 et modifié par l'article 16 du chapitre 93
des lois de 1971 par l'article 29 du chapitre 73 des lois de 1972 et par
l'article 48 du chapitre 82 des lois de 1974 est de nouveau modifié par
l'abrogation du quatrième alinéa".
M. Lalonde: C'est très éloquent! J'ai compris!
C'est limpide! Pourriez-vous nous expliquer ce que cela fait maintenant?
M. Bédard: Le commun des mortels peut trouver assez aride
la signification de cet amendement. Les explications sont les suivantes:
L'article 358 de la Loi de la communauté urbaine prévoit que les
avantages sociaux qu'un fonctionnaire ou qu'un employé de la CUM a
accumulés dans un fonds de pension ou un régime de rentes de
divers organismes, tels que le gouvernement du Québec, une
municipalité, une commission scolaire, l'Hydro-Québec, etc.,
peuvent être transférés au régime établi par
la Communauté urbaine de Montréal.
Cette règle vaut également si un fonctionnaire de la CUM
passe au service d'un des organismes nommés.
L'article prévoit également que la CUM peut faire des
ententes avec le gouvernement, les municipalités et autres organismes
relativement au paiement des avantages sociaux.
Or, en 1971, lorsqu'on a adopté la loi créant le service
de police et intégrant les services policiers municipaux, on a
ajouté à l'article un quatrième alinéa qui dit, et
je cite: "Le présent article ne s'applique pas aux policiers
transférés à la communauté en vertu du chapitre 93
des lois de 1971". Cette disposition avait été demandée
à l'époque par les représentants des policiers qui
prévoyaient alors négocier l'intégration des
différents régimes de retraites.
L'article 35 de la loi de 1971 prévoyait à cet effet que
le Conseil de sécurité publique négocierait avec la
Fraternité des policiers de Montréal l'unification des
régimes. Cette unification des régimes de retraite serait chose
quasi terminée et l'exception prévue par l'article 358 ne serait
plus nécessaire. Il semble d'ailleurs souhaitable que cette disposition
soit abrogée pour faciliter les intégrations, les transferts
d'avantages sociaux entre régimes et les ententes qui doivent intervenir
entre la CUM et les municipalités quant au paiement des avantages
sociaux.
M. Lalonde: Je n'aurais qu'une question. La Fraternité des
policiers de la CUM est-elle d'accord?
M. Bédard: Oui, elle est d'accord.
M. Lalonde: Elle est d'accord. M. Bédard: Oui.
M. Lalonde: Parce que cela peut... M. Bédard: La
communauté aussi.
M. Lalonde: Oui. La communauté aussi. Au fond, c'est pour
protéger les policiers. Les avantages qu'ils avaient...
M. Bédard: La Fraternité est d'accord. M.
Lalonde:... en vertu d'autres régimes.
M. Bédard: J'irais même jusqu'à dire que ce
sont eux qui l'ont demandé.
M. Lalonde: Parce que cela peut devenir un obstacle,
éventuellement. Cela va. Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 5a) est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 6.
M. Lalonde: Concernant l'article 6, j'ai eu l'occasion de
parcourir la convention du 22 juin 1977 devant le notaire Jean-Paul Langlois.
C'est, en fait, pour les articles 6 à 9. Le ministre pourrait-il nous
expliquer, très brièvement, simplement, l'effet de cette
convention?
M. Bédard: Cet article, comme les trois suivants, font
suite à une entente intervenue entre la ville de Montréal et
l'Association de bienfaisance et de retraite de la police de Montréal
l'ABRPM. La modification de l'article est rendue
nécessaire par le fait de la liquidation des engagements de la ville
à l'égard de ses anciens policiers, alors que l'article actuel
répond à un régime de continuité.
Je pourrais peut-être expliquer plus que cela en donnant
l'exposé de la situation. Je sais que c'est un contrat qui est quand
même assez...
M. Lalonde: C'est extrêmement important pour les policiers,
surtout pour les veuves des policiers.
M. Bédard: L'ABRPM comme exposé de la
situation administre, comme on le sait, le régime de retraite
créé à l'origine pour les policiers de la ville de
Montréal. Le service de police de la ville a été
intégré au service de police de la CUM le 1er janvier 1972. La
CUM n'assume pas d'obligation quant au régime à l'égard
des avantages consentis avant le 1er janvier 1972. La ville de Montréal
demeure donc responsable, premièrement, des paiements aux policiers qui
ont pris leur retraite avant le 1er janvier 1972; deuxièmement, des
rentes différées dues à ces anciens policiers;
troisièmement, d'une partie de la rente qui sera payée aux
policiers de la CUM qui étaient à son service avant
l'intégration, eu égard au nombre d'années de service
à la ville quand je parle de la ville, c'est de la ville de
Montréal et au niveau de crédit de rente qui sera
applicable lors de la retraite.
Pour parfaire ses obligations, la ville a conclu une entente avec
l'ABRPM et elle liquide ses engagements sur une période de cinquante
ans, soit depuis le 1er janvier 1976 au 31 décembre de l'an 2025.
L'entente prévoit l'ajustement de certaines rentes et la révision
actuarielle périodique des engagements. L'entente fait suite à un
vieux contentieux entre la ville de Montréal et l'ABRPM, entente dont
les points principaux peuvent se résumer ainsi:
Premièrement, la ville n'a jamais pu vraiment satisfaire aux
normes de solvabilité. Des règlements ont modifié ses
règles à son égard en 1966 et 1968 et en 1970 et 1971.
Deux dispositions législatives sont intervenues en regard de
cette situation, l'une pour exempter la ville de payer ses contributions durant
une année, l'autre pour lui permettre d'augmenter ses cotisations au
régime.
L'ABRPM a demandé des ajustements aux pensions en cours de
régime. L'ABRPM a, vers 1971-1972, modifié sa méthode
actuarielle et a ainsi démontré des déficits. En
février 1973, l'ABRPM a pris action contre la ville pour l'obliger
à verser $5,5 millions pour être ajoutés au capital du
régime, de manière à éviter l'augmentation du
déficit actuariel. La ville soutenait que le déficit
n'était pas réel, mais provoqué par la méthode de
calcul. Elle se portait demandeur reconventionnel pour un demi-million à
l'égard duquel l'ABRPM a confessé jugement.
Le procès eut lieu le 29 avril 1974 et, avant la fin de
l'audition, l'ABRPM avait porté la réclamation à
près de $30 millions. Un jugement est intervenu le 13 juin 1974
reconnaissant la créance de l'ABRPM valable pour environ $3,5 millions.
Les deux parties se sont portées en appel. Après l'inscription en
appel, des négociations ont débuté entre les parties pour
régler le litige. Des projets de contrat furent rétablis à
la fin de 1975, mais ne furent pas acceptés. Un accord est finalement
intervenu le 21 avril 1977 et c'est cet accord qui est reproduit à
l'intérieur des trois articles concernés.
Il y aurait peut-être même...
M. Lalonde: L'accord est reproduit dans la convention qui exige
une législation.
M. Bédard: C'est cela, une législation.
M. Lalonde: Les pensions je pense que c'est l'ABRPM qui a
réclamé, depuis longtemps, l'augmentation des pensions aux veuves
des policiers, surtout des policiers qui étaient morts en service
sont-elles couvertes par cette convention?
M. Bédard: Dans le contrat, il y a des ajustements
à cet égard.
M. Lalonde: II y a des ajustements pour cela. Donc, l'ABRPM est
satisfaite à ce point de vue-là.
M. Bédard: Elles ont signé toutes les deux, les
deux parties ont signé.
M. Lalonde: Je voudrais savoir si cela couvrait aussi tout le
régime de retraite des policiers. Mais il y avait aussi ces
réclamations, depuis plusieurs années, qui attendaient le
règlement principal.
M. Bédard: II y a une clause qui en fait état et
les deux parties, je pense bien, doivent être relativement satisfaites,
puisqu'elles ont signé.
M. Lalonde: Quant à moi, les articles 6, 7, 8 et 9 sont
adoptés.
Le Président (M. Clair): L'article 6, adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 7?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 8 est
adopté. L'article 9?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Bédard: II y a une technique législative qui a
été portée à notre attention et qui concerne les
articles 10, 11 et 12, puisque ces articles, en plus du contenu qu'on y voit,
ont pour effet de modifier certains autres articles ou de voir à
l'application d'autres articles, tel que l'article 224. Il nous a
été indiqué de procéder à un amendement
où on retrouve l'essentiel des articles 10, 11, 12, mais dans un ordre
différent. Si vous me permettez, je pourrais faire...
M. Fontaine: Je pense que cet article touche l'article 229 qu'on
a suspendu.
M. Bédard: Cet article 10 dont on parlait, qu'on devait
étudier en relation avec l'article 229 devient, par l'amendement que je
vais apporter, l'article 12. Alors, on y reviendra à ce moment.
M. Lalonde: Si vous permettez, M. le Président. L'article
10 qu'on nous propose en amendement est fort différent de l'article 10
qu'on a dans le projet de loi. Il semble couvrir une situation
différente.
Le Président (M. Clair): L'article 10 devient l'article
12.
M. Lalonde: Ah bon! On retrouve l'article 10 actuel dans
l'article 12.
Le Président (M. Clair): II y a une insertion
déjà...
M. Lalonde: Très bien.
M. Bédard: L'article 11 va rester ce qu'il est, mais
l'article 10 devient l'article 12 et l'article 12 devient l'article 10.
M. Lalonde: Et l'article 10 est un nouvel article
complètement?
M. Bédard: C'est l'ancien article 12, modifié,
cependant.
On me dit que du point de vue technique législative, étant
donné qu'on parle de l'application de certains articles en fonction de
l'amélioration du processus législatif et de la qualité,
cela serait plus indiqué.
Bon. Les articles 10 à 12 du projet seraient remplacés par
les suivants. C'est la meilleure manière de se bien comprendre et on
verra que la substance de ces articles se retrouve dans les articles qui
étaient déjà inscrits dans le projet de loi.
Alors, je cite: Les articles 10 à 12 du projet sont
remplacés par les suivants, l'article 10 sera le suivant: "Dès
l'entrée en vigueur des articles 199 et 201 de la Loi de la
communauté urbaine de Montréal édictée par
l'article 1 de la présente loi, le mandat du président et des
autres membres du Conseil de sécurité publique de la
Communauté urbaine de Montréal, en fonction à cette date,
se termine. Ces personnes continuent cependant d'agir jusqu'à ce qu'il
soit procédé à la nomination des membres et du
président du Conseil de sécurité publique suivant ces
mêmes articles, 199 et 201."
M. Lalonde: C'est beaucoup plus propre comme cela.
M. Bédard: Oui. C'est plus... Et en même temps, cela
nous donne le délai nécessaire pour prévoir les
changements.
M. Lalonde: Bon.
Le Président (M. Clair): L'article 10 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 11.
M. Bédard: L'article 11 serait le suivant et je cite:
"Pour l'application de l'article 224 de la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal édictée par l'article 1 de la présente
loi, si le Conseil de sécurité n'est pas formé lors de la
procédure de nomination du directeur, le ministre de la Justice consulte
d'une part, les membres du comité exécutif de la ville de
Montréal et d'autre part, les cinq autres membres du comité
exécutif de la Communauté urbaine de Montréal."
M. Lalonde: Ce que vous avez changé, c'est l'appellation
de la loi, au fond, à laquelle on réfère. Cela va.
Le Président (M. Clair): L'article 11 est-il
adopté?
M. Bédard: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Clair): Tel qu'amendé, oui,
effectivement. Adopté tel qu'amendé.
M. Bédard: II y aurait un autre article, l'article 11a qui
se lirait comme suit on l'avait d'ailleurs annoncé et je
cite: "Le directeur du service de police de la Communauté urbaine de
Montréal en fonction le jour de l'entrée en vigueur de l'article
224 de la Loi de la Communauté urbaine de Montréal
édictée par l'article 1 de la présente loi, cesse
d'occuper cette fonction dès que le directeur du service de police de la
Communauté urbaine de Montréal nommé suivant ce même
article 224, entre en fonction."
M. Lalonde: C'est conforme à la lettre, oui?
M. Bédard: A la lettre; on va y ajouter une autre lettre
que j'ai reçue aujourd'hui même et qui...
M. Lalonde: Oui?
M. Bédard: Une seconde. Je ne l'ai pas en main. C'est une
lettre venant du directeur du service de police de la Communauté urbaine
de Montréal, M. René Daigneault datée du 11
août 1977 et qui se lit comme suit: "M. le ministre, je
réfère aux lettres des 12 juillet et 9 août. Les conditions
articulées dans ces deux lettres ayant été
réalisées, je me rends à votre demande en
présentant ma démission qui prendra effet, pour assurer une
continuité dans la direction de service de police de la
Communauté urbaine de Montréal, le jour où le projet de
loi no 57 sera sanctionné, la loi proclamée et que mon successeur
entrera en fonction. Il est nettement entendu que la présente lettre ne
saurait constituer en aucune façon une renonciation aux droits et
privilèges qui se rattachent à ma fonction. Veuillez
agréer, M. le ministre, mes salutations très distinguées.
M. René Daigneault, directeur du service de police.
M. Lalonde: En réponse à une question du
député de Nicolet-Yamaska, hier matin, le ministre a dit, M. le
Président, que M. Daigneault n'avait réclamé aucune
compensation financière pour sa démission. Des journaux ont
rapporté que cela avait coûté tant pour M. L'Ecuyer et que
cela n'avait rien coûté pour M. Daigneault. Est-ce qu'il serait
quand même, en toute justice, possible de dire, si c'est exact, que M.
Daigneault a quand même atteint un statut de retraite et qu'il va
être largement compensé en fonction des dispositions du
régime de pension et de retraite?
M. Bédard: Je crois même pouvoir dire que ce qu'il
reçoit, en vertu du régime de retraite, représente, plus
les journées de maladie accumulées, autant, sinon plus, que le
salaire qu'il a à l'heure actuelle.
M. Lalonde: C'est considérable. Je voulais seulement
rétablir cela, parce que, de la façon que c'était
présenté, c'est comme si un avait été...
M. Bédard: Ce sont des droits qui lui sont redevables en
fonction...
M. Lalonde:... alors que M. L'Ecuyer, en toute justice, avait
laissé une fonction, pour prendre une autre fonction temporaire, cinq
ans, et qu'il n'y avait pas de régime de retraite attaché
à cette fonction.
M. Charbonneau: ... les journalistes.
M. Lalonde: C'est vrai que la réponse, quand même,
donnait à penser que M. Daigneault nous faisait une faveur. Je ne veux
pas lui reprocher la pension qu'il a sûrement largement gagnée,
comme tout autre policier, mais il faudrait quand même que ce soit...
M. Bédard: II avait quand même 37 ans de
service.
M. Lalonde: 37 ans de service.
M. Bédard: Je n'ai pas l'intention de commenter l'article
de journal dont on fait état, parce que j'ai déjà
amplement explicité que les négociations, en ce qui a trait
à la compensation à donner à M. L'Ecuyer, étaient
quand même basées sur deux critères que j'ai
mentionnés hier, à savoir l'abrègement de son mandat et
une promesse de pension qui avait lui été faite, dans le temps,
par le premier ministre qui se retrouvait à l'intérieur de la loi
41 dont l'analyse quantitative avait été faite. Ce n'est jamais
facile de régler un problème d'homme, quand il s'y ajoute un
problème de négociation. Je pense que mon collègue de
l'Opposition sait que cela ne rend pas la chose plus facile, mais que les
évaluations faites en fonction de ces critères ont donné
le résultat qui me semble juste et raisonnable.
J'ajouterais un autre élément. Je croyais
nécessaire d'en arriver à un montant forfaitaire plutôt
qu'à la reconnaissance d'un fonds de pension par la présente loi,
parce que je n'accepte pas le principe de voter un fonds de pension à un
individu qui a eu à occuper une fonction ou qui a occupé une
fonction temporairement. Je ne voulais pas créer de
précédent.
M. Lalonde: Article 11a, adopté, quant à moi.
Le Président (M. Clair): Ceci dit, l'article 11a est
adopté.
M. Bédard: L'article 12.
M. Lalonde: C'est l'ancien article 10.
M. Bédard: C'est cela, il a été
amendé, je crois. C'est l'ancien article 10 modifié qui se lirait
comme suit: "Pour l'application du paragraphe c) de l'arti- cle 229 de la Loi
de la Communauté urbaine de Montréal édictée par
l'article 1 de la présente loi, le Conseil de sécurité de
la Communauté urbaine de Montréal fournit au service de police de
la communauté, à la demande du directeur, l'équipement et
toute chose nécessaire à l'exécution des fonctions
assumées par ce service jusqu'à ce que, de l'avis du Conseil de
sécurité, le Conseil de la Communauté urbaine de
Montréal crée un service des achats de la communauté qui
ne soit apte à accomplir cette tâche."
C'est très clairement en fonction d'un avis du Conseil de
sécurité et en fonction d'un critère, c'est-à-dire
qu'il y ait un service des achats de la communauté qui sont apte
à accomplir cette tâche. Je pense que cela règle la
question de l'article 229 dont on avait parlé
précédemment...
M. Lalonde: C'est plus clair.
M. Bédard: ... qu'on pourrait adopter tel que
rédigé, étant donné ce nouvel article.
M. Lalonde: Oui, alors, article 229, adopté tel que
rédigé.
Le Président (M. Clair): L'article 229, inclus dans
l'article 1, en fait, du projet de loi, est adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 12, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bédard: Tel qu'amendé est adopté. M.
Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 12a. M.
Lalonde: II y a deux autres...
M. Bédard: II y a deux autres amendements qui seraient 12a
et 12b. L'article 12a se lirait comme suit: Le gouvernement octroie une
indemnité dont il fixe le montant au président du Conseil de
sécurité publique de la Communauté urbaine de
Montréal qui occupe ce poste à la date du dépôt de
la présente loi, lorsque le mandat de celui-ci se termine avant ou lors
de l'entrée en vigueur de l'article 10 de la présente loi. C'est
conséquent à...
M. Lalonde: C'est pour couvrir le cas de M. L'Ecuyer?
M. Bédard: Exactement.
M. Lalonde: Maintenant, quand vous dites: "lorsque le mandat de
celui-ci se termine avant il ne s'est pas terminé encore ou
lors de l'entrée en vigueur", d'après ce que j'ai pu comprendre,
il va se terminer seulement un peu plus tard.
M. Bédard: Oui, je pense qu'il y aurait avan-
tage à dire: "lorsque le mandat de celui-ci se termine".
M. Lalonde: Oui, parce qu'il ne pourrait entrer ni dans une
catégorie ni dans l'autre.
M. Bédard: Oui, et on a un article qui prévoit
même qu'il peut y avoir une extension en attendant que les autres membres
soient nommés.
M. Lalonde: Un autre amendement.
M. Bédard: Tout simplement que l'amendement, au lieu de se
lire tel que je l'ai lu, que l'article 12a se lise comme ceci: "Le gouvernement
octroie une indemnité dont il fixe le montant au président du
Conseil de sécurité publique de la Communauté urbaine de
Montréal qui occupe ce poste à la date du dépôt de
la présente loi, lorsque le mandat de celui-ci se termine".
M. Lalonde: Avez-vous besoin de cet article pour payer? Vous
n'avez aucune autre disposition législative qui vous permet de
régler un contentieux avec un ancien...
M. Bédard: C'est justement pour régler un
contentieux possible, parce que, normalement, c'est à la
Communauté urbaine de Montréal...
M. Lalonde: C'est le gouvernement qui le paie?
M. Bédard: ... à ce moment, si on veut
régler une situation rapidement...
M. Lalonde: C'est le gouvernement qui va le payer?
M. Bédard: ... qui ne donne pas lieu à d'amples
discussions au niveau d'autres autorités...
M. Lalonde: Comme contribuable de la Communauté urbaine de
Montréal, je n'ai pas d'objection à ce que ce soient tous les
contribuables de Québec qui fournissent l'indemnité.
Le Président (M. Clair): L'article 12a...
M. Bédard: Je suis convaincu que cela va éviter des
discussions, en tout cas.
Le Président (M. Clair):... tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Fontaine: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
M. Bédard: L'article 12b se lirait comme suit: "Le
gouvernement peut, dans une proclamation édictée suivant
l'article 13 de la présente loi, indiquer les dispositions des articles
196 à 241 a de la Loi de la Communauté urbaine de Montréal
qui sont remplacées par la mise en vigueur d'une disposition
prévue par les articles 196 à 238 de ladite loi telle
qu'édictée par l'article 1 de la présente loi". Cela se
lit avec l'article 13.
M. Lalonde: En lisant l'article 13, tantôt, j'ai vu que
vous vous étiez conservé le pouvoir comme gouvernement de le
faire entrer en vigueur à la place... Ce qui arrive, dans des cas
compliqués comme cela...
M. Bédard: Oui, parce que je pense qu'il y a besoin de
certains articles... Certaines responsabilités nécessitent de la
part du gouvernement un suivi continuel et aussi une analyse, solidairement
avec le Conseil de sécurité et le directeur du service, aux fins
de déterminer quand ces transferts de responsabilités peuvent se
faire le plus rapidement possible et le plus efficacement possible.
M. Lalonde: Donc, je ne suis pas en désaccord avec le
principe dans cette façon de procéder. Il arrive qu'on l'ait fait
dans d'autres lois quand il y avait une période de transition à
traverser. Je me demande même si c'est nécessaire. Je veux pousser
ma question parce que l'article 13 est bien clair: "La présente loi
entrera en vigueur à la date fixée par la proclamation du
gouvernement à l'exception des dispositions exclues par cette
proclamation, lesquelles entreront en vigueur à toute date
ultérieure".
M. Bédard: Cela ajoute la permission d'indiquer
très précisément les dispositions qui sont
remplacées. Je suis convaincu que cela peut éviter des litiges.
On n'est jamais trop sûrs.
M. Lalonde: Ce sont les dispositions des articles 196 à
241a de la Loi de la communauté urbaine qui sont remplacées par
la mise en vigueur...
M. Bédard: D'une disposition prévue par les
articles 196 à 238 de la présente loi, lesquelles dispositions
196 à 238 sont édictées en vertu de l'article 1 de la
présente loi.
M. Lalonde: Alors, telles qu'édictées par l'article
1, d'accord.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Si cela peut vous aider, mais cela me paraît
lourd un peu comme technique législative. Il me semblait que l'article
13 était suffisant, mais je ne suis pas un expert-légiste. C'est
simplement que, par oreille, cela ne me paraît pas nécessaire.
Vous avez des experts plus compétents que moi là-dessus.
M. Bédard: Parfois, on aime mieux un texte lourd, mais
sûr, qu'un texte léger, mais dangereux, qui peut susciter des
litiges.
M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 12b,
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Bédard: A l'article 13...
Le Président (M. Clair): Article 13?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 13 est
adopté.
M. Bédard: M. le Président, est-ce qu'il y a des
articles en suspens, pour être bien prudents?
Le Président (M. Clair): Non. Si vous permettez une courte
vérification.
M. Bédard: Je ne crois pas.
M. Lalonde: Est-ce qu'il faut adopter le titre? On peut ajourner,
mais avant que le ministre ne remercie l'Opposition officielle, à moins
qu'il ne veuille le faire maintenant, je vais le laisser faire...
M. Bédard: Je tiens à réitérer mes
remerciements à l'endroit de l'Opposition officielle et du
représentant de l'Union Nationale pour la collaboration que j'ai pu
considérer comme acquise tout au long de l'étude de ce projet de
loi. Il n'y a pas de doute qu'un accord unanime est de nature à
constituer un élément de sécurité, plus le fait que
nous avons procédé, je pense, à certaines clarifications
des articles déjà existants. Certains amendements ont pour effet,
non pas de changer l'orientation fondamentale, mais d'améliorer de
façon générale le projet de loi.
Je réitère cette collaboration des oppositions j'en
formule le souhait elle devra se continuer au niveau des personnes qui
auront à occuper des postes de responsabilités en fonction de
l'application de la présente loi. C'est ma conviction que cette
réforme peut être menée à bien, comme bien d'autres
réformes d'ailleurs, à condition que les hommes qui y oeuvrent
soient animés du désir qu'elle réussisse, fondée
sur une coopération de tous les instants. Ce sont les remarques que
j'avais à faire.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je vais assurer le ministre
et le gouvernement de notre collaboration lorsque des dispositions positives
comme celles-ci seront proposées. Je voudrais remercier aussi le
ministre, en particulier, de son ouverture dans l'examen de cette loi. A
d'autres endroits, à ce moment, on est un peu plus hermétique,
c'est plus difficile. Cela m'a semblé un peu un congé de venir
ici à cette commission de la justice après avoir passé un
mois et demi à la commission de l'éducation sur le bill 1 et sur
le bill 101.
M. Bédard: Peut-être que vos amendements sont plus
positifs. L'attitude est sûrement...
M. Lalonde: Pourtant, les amendements qu'on fait ici et qu'on
faisait là-bas, quoique vous allez déclarer que je vais à
l'encontre du règlement, M. le Président, sont inspirés
par la même approche libérale. Plus sérieusement, le
ministre peut être assuré de notre collaboration, notre
contribution la plus positive lorsque, et je l'invite à le faire, il
aura d'autres dispositions, lui et son gouvernement, peut-être à
d'autres paliers ou d'autres collègues pour améliorer le
fonctionnement de la Communauté urbaine de Montréal
là, je me déguise en député qui est
représentant des électeurs de cette communauté, en faisant
ces propos qui a beaucoup de difficulté à fonctionner, qui
est une grosse machine, assez lourde, et en particulier le Conseil de
sécurité du service de police. C'est cette collaboration qu'il a
vue en nous et celui qui vous parle, en particulier, est inspiré par ce
désir d'apporter le plus possible d'assistance à
l'amélioration de ces mécanismes pour qu'ils fonctionnent comme
il faut. Quant aux nominations qu'il fera, s'il fait des bonnes nominations,
nous serons tout à fait d'accord. Je vous remercie.
Le Président (M. Clair): Merci. Le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je voudrais seulement ajouter quelques mots, M. le
Président. Bien sûr, nous assurons le ministre de notre
collaboration dans tout projet de loi positif qu'il pourra apporter. Nous lui
apporterons également notre collaboration lorsque ce sera le temps de
nommer les nouvelles personnes en place. Nous espérons que ce projet de
loi aura un effet positif, tant dans l'application pratique du
côté des hommes qui seront nommés, du côté
administratif et également du côté de la structure, pour
qu'on puisse assainir les finances de cette police qui est actuellement fort
coûteuse.
M. Charbonneau: ... de la police à Montréal. Il y a
des chicanes.
Le Président (M. Clair): Personnellement je remercie tous
les membres de cette commission pour leur modération et leur
collaboration.
M. Bédard: Je m'excuse, M. le Président, je sais
qu'officieusement cela a été fait, mais dans une ligne de
coopération, je voudrais rappeler aux représentants de
l'Opposition qu'il y a certaines urgences que nous avons devant nous qui font
que l'état d'incertitude n'est jamais profitable à qui que ce
soit et n'aide jamais une situation.
M. Lalonde: C'est vous qui parlez d'incertitude. Ce n'est pas
nous.
M. Bédard: Mais non, un état d'incertitude, un
changement législatif crée toujours quand même...
M. Charbonneau: On est certain qu'ils vont le savoir.
M. Bédard: ... une certaine attente, si vous ne voulez pas
employer le mot incertitude. Puisque
vous avez été d'accord avec le côté positif
de l'ensemble du projet de loi, il y a avantage à ce qu'il soit
appliqué le plus rapidement possible. Nous avons deux urgences; par
exemple, que la continuation des négociations qui est annoncée
pour le 15 ou le 16 août, je crois, puisse reprendre avec un
comité tel que constitué par la présente loi, et
également le fait que je suis informé qu'il y a une
réunion du conseil de la Communauté urbaine dès jeudi de
la semaine prochaine, ce qui veut dire que si nous avions la chance, la
collaboration de pouvoir procéder demain au rapport de la commission,
à l'adoption, la prise en considération du rapport et la
troisième lecture, ceci permettrait que dès la prochaine
réunion du conseil de la Communauté urbaine on puisse
procéder à la nomination des personnes qui devront assumer des
responsabilités au niveau du nouveau Conseil de
sécurité.
M. Lalonde: M. le Président, comme je l'ai indiqué
au ministre avant cette séance, je devrai consulter le leader de
l'Opposition officielle quant à la troisième lecture pour le
même jour. Je sais que les leaders de l'Opposition officielle qui se
succèdent enfin dans le passé n'aimaient pas
procéder à l'adoption de la troisième lecture le jour du
dépôt, de la prise en considération du rapport. J'ignore
pour quelle raison, il semble qu'on doive se donner un peu de temps...
M. Bédard: Se donner un répit.
M. Lalonde: Oui, de se donner un peu de temps pour
préparer nos longs discours en troisième lecture.
Quant à moi, je n'ai pas d'objection de principe, et j'en profite
pour inviter le ministre, parce que ces dispositions que, dans nos meilleures
inspirations, on trouve brillantes et merveilleuses, souvent, à
l'expérience, on s'aperçoit qu'il y en a qui ne fonctionnent pas.
Ce genre de loi devrait revenir régulièrement devant la Chambre
pour un rajeunissement. J'invite le ministre à le faire et je lui offre
chaque fois la collaboration de l'Opposition officielle.
Le Président (M. Clair): Le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Quant à l'adoption du projet de loi, en
troisième lecture, avec le rapport de la commission, je pense que, de
mon côté, je peux assurer le ministre que j'ai peut-être
plus d'influence auprès du leader qu'auprès de mon
collègue de Marguerite-Bourgeoys et je peux l'assurer que je vais le
faire.
M. Lalonde: II va peut-être vous embarquer un peu plus.
M. Bédard: C'est important de s'embarquer parfois, je vous
assure que...
Le Président (M. Clair): Y a-t-il d'autres
interventions?
La commission permanente de la justice termine ici l'étude,
article par article, du projet de loi no 57 intitulé Loi sur le Conseil
de sécurité publique et le service de police de la
Communauté urbaine de Montréal, après avoir adopté
tous les articles de ce projet de loi avec amendements. Merci.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 16)