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Etude des projets de loi nos 72, 77 et 260
(Onze heures trente-six minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission permanente de la justice s'est réunie pour
étudier, article par article, le projet de loi no 72, Loi concernant la
nomination des juges municipaux suppléants et modifiant la Loi des
poursuites sommaires, le projet de loi no 77, Loi modifiant la Loi des
tribunaux judiciaires et la Loi sur les jurés et le projet de loi
privé no 260, Loi relative à l'Association de bienfaisance et de
retraite des policiers de la Communauté urbaine de Montréal.
Les membres de la commission sont M. Alfred (Papineau), M. Bédard
(Chicoutimi), M. Blank (Saint-Louis), M. Burns (Maisonneuve), M. Charbonneau
(Verchères), M. Goldbloom (D'Arcy McGee) remplace M. Ciaccia
(Mont-Royal); M. Clair (Drummond), M. Grenier (Mégantic-Compton)
remplace M. Fontaine (Nicolet-Yamaska); M. Johnson (Anjou), M. Laberge
(Jeanne-Mance), M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M.
Marois (Laporte), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire), M.
Springate (Westmount), M. Godin (Mercier) remplace M. Tardif (Crémazie);
M. Vaillancourt (Jonquière).
Est-ce qu'il y a des suggestions pour un rapporteur? M. le
député de Drummond.
M. Alfred: M. le député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Lalonde: Avec enthousiasme.
Projet de loi 72
Le Président (M. Boucher): J'appelle donc le projet de loi
no 72, Loi concernant la nomination des juges municipaux suppléants et
modifiant la Loi des poursuites sommaires.
M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, nous n'avons pas
d'amendement au niveau de ce projet de loi. L'article 1 du projet de loi no 72
permet de supprimer l'obligation, pour le ministre de la Justice, de choisir
les juges municipaux suppléants parmi les juges municipaux
exerçant leurs fonctions dans le même district judiciaire.
Nous avons tenu à amener ce changement parce que cette exigence
qui était auparavant faite par la loi s'avère, dans bien des cas,
difficilement applicable lorsqu'il s'agit surtout de trouver un juge municipal
à la dernière minute. Le juge municipal qui procède
à la nomination d'un juge suppléant c'est bon de le noter
n'est pas soumis à des contraintes dans l'exercice de son choix.
Un juge municipal peut nommer un juge suppléant parmi les avocats en
exercice. Je pense qu'il est tout à fait normal, pour les motifs que
j'ai exprimés, qu'au moins le ministre de la Justice soit sur le
même pied qu'un juge municipal quand il s'agit de nommer un
remplaçant.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, si je comprends bien on est
à l'article premier. Dans les notes explicatives, le ministre dit que le
présent projet de loi simplifie les modalités de la nomination
d'un juge municipal suppléant par le ministre de la Justice. Dans
quelles mesures ce changement simplifie-t-il la procédure? Quel est le
changement exact?
M. Bédard: C'est que lorsqu'un juge municipal est absent,
la loi dit qu'un juge municipal peut nommer un avocat en exercice. Il n'est pas
obligé de choisir un juge municipal suppléant parmi ceux qui
exercent déjà leurs fonctions dans le même district
judiciaire. Nécessairement, comme je l'ai exprimé, quand il y a
des cas d'urgence, cela peut amener des difficultés à savoir
cette obligation pour le ministre de la Justice d'être obligé de
choisir un juge municipal suppléant parmi les juges municipaux qui
exercent déjà leurs fonctions dans ce même district; il
aurait la même latitude qu'un juge qui peut choisir un juge
suppléant parmi des avocats en exercice.
M. Lalonde: M. le Président, il semble que ce soit
simplement une correction pour faciliter la nomination de juges
municipaux...
M. Bédard: C'est leur idée.
M. Lalonde:... suppléants. On étend le bassin de
candidats au sous-paragraphe 4 à des avocats d'au moins cinq
années d'exercice. Même après trois années
d'exercice, on peut devenir éligible dans les cités et villes
dont la population est inférieure à 10 000 habitants.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Ce n'est pas un changement avec la
réalité.
M. Bédard: Disons que ce n'est pas un changement; cela
existe déjà comme tel.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'autres remarques, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Pour une information à l'article 4. Est-ce que
c'est vraiment le fait d'accepter qu'il peut être nommé
après seulement trois années d'expérience? Est-ce que
c'est vraiment un problème au niveau des petites localités parce
qu'il
est quand même appelé à juger des causes
importantes?
M. Bédard: Oui, un avocat qui a déjà trois
années d'exercice et de pratique est habilité à juger les
causes qui peuvent être reportées devant lui.
M. Grenier: Est-ce parce que c'est difficile de trouver un juge
ou si c'est parce que vous jugez qu'il est apte à être
nommé après trois années? Est-ce qu'il est difficile de
trouver un juge...
M. Bédard: Non, non, ce n'est pas seulement sur
l'aspect...
M. Grenier: ... dans les petites villes
généralement ce sont de jeunes avocats.
M. Bédard:... de la difficulté à trouver un
juge. C'est que généralement il s'agit de faire le choix
judicieux; un avocat avec trois ans d'exercice est normalement capable de juger
l'essentiel des causes qui peuvent être apportées devant cette
cour-là.
M. Grenier: Je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, quand même sur ce
point, sans vouloir en faire un long débat, il y a une distinction qui
est faite entre les grandes et les petites villes. Si l'argument du ministre
est qu'un avocat, après trois années d'expérience, est
capable d'occuper de telles fonctions, pourquoi pas dans les grandes villes
comme dans les petites?
M. Bédard: Comme je l'ai dit tout à l'heure, cela
reproduit ce qui était déjà exprimé dans la loi, et
qui n'a pas posé de problèmes jusqu'à maintenant. Je n'ai
pas jugé bon de faire d'amendements spécifiques sur ce qui
était déjà dans la loi, mais plutôt...
M. Goldbloom: On m'a dit...
M. Bédard: ... j'avais la préoccupation
d'améliorer un peu le mécanisme des nominations afin de pouvoir
procéder avec plus de célérité lorsque des cas
d'urgence se présentent.
M. Goldbloom: Le ministre ne dirait-il pas qu'un avocat est comme
un bon vin, qu'il s'améliore avec l'âge?
M. Bédard: C'est discutable.
Le Président (M. Boucher): Article 1 adopté?
M. Bédard: Je vous ferais quand même remarquer que
tout cela va être réexaminé avec la réforme des lois
municipales.
M. Grenier: Nous attendons encore.
M. Lalonde: Quelques mots en terminant. Il n'y a aucun doute
qu'il y a une raison, un motif pour réduire les exigences dans les
villes de 10 000 habitants et moins.
M. Bédard: ... avocats.
M. Lalonde: Sans cela on le ferait aussi pour les grandes villes.
Cela me paraît quand même assez justifiable, étant
donné qu'après quatre ans de droit et d'études et trois
ans de pratique, cela fait quand même sept ans de formation, on a au
moins le minimum pour exercer un bon jugement. Cela prend en fait beaucoup plus
de bon jugement que de connaissance. Mais il ne faut pas se le cacher, c'est
parce qu'il y en a moins dans les petites villes.
M. Bédard: Exactement.
M. Lalonde: C'est aussi bien de le dire.
M. Bédard: II faut tenir compte des circonstances.
Le Président (M. Boucher): L'article 1 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 2?
M. Bédard: L'article 2 concerne les poursuites sommaires.
Je pourrais faire les commentaires suivants: nous l'avons fait,
d'ailleurs, en deuxième lecture l'article 124 de la Loi des
poursuites sommaires a été édicté par le chapitre
II des lois de 1975, lorsque le législateur a
généralisé l'appel par procès de novo et par
exposé de cause devant la Cour supérieure. Le législateur
avait également prévu un appel à la Cour d'appel, sur
permission et portant sur une question de droit. Il semble qu'à cause
d'une erreur technique cet article soustrait l'application de la
deuxième et de la troisième partie de la loi. Par
conséquent, ceci a pour effet d'empêcher l'appel d'une
décidion rendue par un juge municipal, lorsqu'il exerce sa juridiction
dans l'application d'un règlement municipal.
L'abrogation de cet article, qui est prévue dans le projet de
loi, permettra d'accorder à une personne, qui commet une infraction
à un règlement municipal, les mêmes droits d'appel que ceux
dévolus à une personne qui commet une infraction à une
loi, ou encore à un règlement du Québec.
Je pense qu'il peut y avoir des cas où les parties ont
intérêt à ce que le droit d'appel, jusqu'à la plus
haute instance possible, leur soit accordé. Par exemple, il peut s'agir
d'une infraction à un règlement municipal empêchant
temporairement la démolition d'un immeuble constituant un bien culturel.
L'amende, dans un tel cas, peut même atteindre jusqu'à $25 000, ce
qui veut dire que des causes d'une importance majeure peuvent être
amenées devant cette cour et qu'en conséquence, il y a
lieu de permettre l'appel.
Il y a peut-être l'objection qu'on nous fera, prétendant
qu'on multipliera les procédures devant les cours, qu'on multipliera le
nombre de procès. Je voudrais quand même faire remarquer que,
puisque l'appel à la Cour d'appel ne peut être porté que
sur permission de cette cour, et que, sur une question de droit, le danger
d'encombrement des rôles est quasi inexistant.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je suis entièrement d'accord avec le ministre
là-dessus. Ce n'est pas moi qui vais lui reprocher de prévoir un
droit d'appel quand même assez limité sur les questions de droit
avec permission de la Cour d'appel, quand on sait que, de plus en plus dans le
développement de nos sociétés modernes et, probablement
dans l'avenir encore davantage, les municipalités seront appelées
à assumer des responsabilités de plus en plus grandes
vis-à-vis de leurs citoyens. Les citoyens seront donc appelés,
dans l'application des règlements municipaux, à être
affectés de plus en plus dans leurs activités par ces
règlements.
Donc, qu'on leur reconnaisse un droit d'appel à la Cour d'appel,
sur les questions de droit, c'est conforme, je pense, à une tradition.
Quant à nous de l'Opposition officielle, nous sommes entièrement
d'accord.
Le Président (M. Boucher): L'article 2 est-il
adopté?
M. Bédard: Cela dispose de ce projet de loi.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 3?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Le projet de loi
no 72, Loi concernant la nomination des juges municipaux suppléants et
modifiant la Loi des poursuites sommaires est donc adopté. Je prie le
rapporteur de faire rapport à l'Assemblée nationale, au nom des
membres de la commission.
Projet de loi no 77
J'appelle maintenant le projet de loi no 77, Loi modifiant la Loi des
tribunaux judiciaires et la Loi sur les jurés. M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, je ne sais pas si on a
porté à l'attention des membres de la commission les amendements
que nous voulons insérer dans ce projet de loi no 77.
Ce sont des amendements qui portent essentiellement sur une augmentation
du nombre de juges au niveau de la Cour d'appel, de la Cour supé-
rieure, par rapport à celui qui était spécifié dans
le projet de loi no 77.
M. Lalonde: Dois-je comprendre que l'article 1 actuel devient
l'article 4 dans vos modifications? Donc, les trois premiers articles seraient
complètement nouveaux.
M. Bédard: C'est cela. C'est l'essentiel...
M. Goldbloom: M. le Président, peut-être que je ne
comprends pas rapidement mais je vois ici, sur la feuille que le ministre nous
a remise ce matin, qu'à l'article 2, on lit: "L'article premier du
projet de loi est renuméroté article 3". Après cela, il y
a un article qui est inséré après l'article 3, qui est
essentiellement le texte que nous avons à l'article premier du texte
imprimé.
M. Bédard: C'est pour une raison strictement technique.
C'est que l'augmentation qui a été prévue dans le projet
de loi déposé, était conforme à la loi
fédérale. Maintenant, il faut ajouter un juge à la Cour
supérieure à même la réserve; il faut donc deux
articles distincts dont un entrera en vigueur le jour de sa sanction et
l'autre, qui porte le nombre à 110, un de plus, entrera en vigueur sur
proclamation.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article premier...
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait expliquer pourquoi on
a changé d'idée ici, actuellement, pourquoi on a ces
modifications?
M. Bédard: Au niveau de la Cour d'appel, on a une
modification à l'effet d'augmenter le nombre d'un juge et c'est suite
à des représentations qui nous ont été faites par
le juge en chef de la Cour d'appel. Egalement, étant donné la
situation qui fait que, dans le district de Montréal, les dossiers sont
passés de 1300 en 1970 à 2100 en 1977, ce qui représente
une augmentation plus que sensible et un volume de travail qui fait que, pour
assurer une meilleure célérité du processus judiciaire, un
processus judiciaire plus expéditif, il est nécessaire de
procéder au fait d'ajouter un juge. C'est essentiellement basé
sur le volume de travail au niveau de la cour.
M. Lalonde: M. le Président...
M. Bédard: C'était concernant la Cour d'appel.
M. Lalonde: ... c'est l'article premier, ça.
M. Bédard: Voulez-vous aller article par article...
M. Lalonde: S'il vous plaît, oui.
M. Bédard: ... ou d'une façon
générale?
M. Lalonde: Je pense qu'on peut se compren-
dre, M. le Président. Je comprends, à l'article premier,
que le personnel de la Cour d'appel est de seize juges.
M. Bédard: C'est cela, on l'augmente de quinze à
seize.
M. Lalonde: Si je comprends, on ajoute en outre au plus seize
juges surnuméraires, régis par la Loi sur les juges, statut du
Canada. Est-ce qu'il y a une augmentation ou si c'est le statu quo ici? C'est
la même augmentation? C'est un nombre égal de...
M. Bédard: Augmentation en proportion. Ce sont les
remarques que nous avons à faire, M. le Président.
M. Lalonde: II n'y a pas de problème, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article premier
est-il adopté?
M. Lalonde: Oui, adopté.
M. Bédard: L'article 2 en est un de concordance.
Le Président (M. Boucher): Article 2.
M. Lalonde: M. le Président, à l'article 2, est-ce
que le ministre peut nous dire quels sont les changements. On vient d'avoir
cela et on ne peut pas le comparer avec les lois. Il y en a cinq qui doivent
résider dans la ville de Québec et onze dans la ville de
Montréal. Qui gagne le nouveau juge?
M. Bédard: C'est le district de Montréal. M.
Lalonde: Le district de Montréal? M. Bédard: C'est le
district de Montréal.
M. Lalonde: Le district de Montréal passe de dix à
onze.
M. Bédard: C'est purement technique. L'article 7, qui
prévoit la répartition, parle des quinze juges. Alors, dans
l'amendement, on parle de seize juges mais l'effet de l'amendement, c'est que
le juge est ajouté au district de Montréal.
M. Lalonde: C'était ma question.
M. Bédard: C'est de concordance.
Le Président (M. Boucher): Article 2, adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 3, qui est l'article
premier du projet de loi.
M. Bédard: L'article 3, c'est l'article 21...
M. Lalonde: Je ne suis pas sûr qu'on se comprenne, M. le
Président. Si vous me permettez, les modifications au projet qui nous
ont été présentés par le ministre sont
numérotées. 1) Insérer les articles suivants après
la formule du décret; là, on a l'article premier et l'article 2;
ce qu'on vient d'adopter. On arrive à l'article 2; est-ce que c'est cela
qu'on regarde?
Le Président (M. Boucher): C'est cela. On arrive à
3...
M. Bédard: A 3.
Le Président (M. Boucher): ... qui est l'article premier
du projet de loi...
M. Grenier: II faudrait lire 3 au centre de la page; il n'est pas
indiqué.
M. Bédard: Tout simplement un renumérotage. Pour ce
qui est de l'article 3, il permet de modifier à nouveau le nombre de
juges de la Cour supérieure pour porter ce nombre à 110. Entre
autres, cette modification permettra de nommer un juge additionnel pour le
district de Québec où le volume des dossiers a augmenté de
1000. C'est l'essentiel de l'amendement qui est apporté à
l'article 3. Cela veut dire une augmentation de deux juges à la Cour
supérieure.
M. Goldbloom: Donc, le nombre est porté à 109 par
l'article 3 et à 110 par l'article 4.
M. Bédard: C'est cela.
M. Goldbloom: II entrera en vigueur ultérieurement sur
proclamation.
M. Bédard: C'est exactement cela, à cause des
ajustements qu'il faut faire avec le projet de loi fédéral.
M. Lalonde: Je présume que le ministère a
reçu des demandes répétées de la part de...
M. Bédard: ... demandes...
M. Lalonde: ... représentants de la Cour
supérieure, le juge en chef pour des...
M. Bédard: Vous avez très bien deviné.
M. Lalonde: ... juges additionnels. Est-ce que le ministre...
M. Bédard: Des demandes répétées et
constantes.
M. Lalonde: ... est satisfait, il croit que cela va
répondre à ces demandes?
M. Bédard: Oui. Cela répond exactement à la
demande qui nous est faite.
Le Président (M. Boucher): L'article 3 est-il
adopté, tel qu'amendé?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 2 qui
devient l'article 4...
M. Bédard: Vous me permettez une seconde?
M. Lalonde: L'article 2 qui devient l'article 4. Comment
pourrais-je comprendre cela? Vous êtes toujours à votre projet de
loi...
M. Goldbloom: ... Je m'excuse, M. le Président, ce n'est
par l'article 2 qui devient l'article 4; c'est un nouvel article 4.
Le Président (M. Boucher): L'article 3 ainsi
renuméroté. C'est vrai.
M. Lalonde: ... l'article 2 deviendrait l'article 5...
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 2 deviendrait
l'article 5.
M. Lalonde: ... me disent des voix.
Le Président (M. Boucher): Nouvel article 4...
M. Lalonde: Avouez, M. le Président, que cela fait quand
même assez...
M. Bédard: C'est technique.
M. Lalonde: ... étrange de voir dans un même projet
de loi deux articles qui se suivent dont l'un dit qu'on a 109 juges et l'autre
qui dit qu'on en a 110. Avec les explications de Me Jacobi tantôt, on a
compris que...
M. Bédard: Oui, Me Jacobi, qui a l'expérience de
certains projets de loi antérieurs, dit que cela a déjà
été fait en 1975.
M. Lalonde: Oui, si vous pensez qu'on peut réparer les
erreurs du passé comme cela...
M. Bédard: Alors que mon vis-à-vis était...
M. Lalonde: Je veux le souligner simplement... M. Bédard:
... solliciteur général.
M. Lalonde: ... pour vous dire qu'on est conscient de l'aspect
bizarre et qu'on l'accepte avec...
M. Bédard: Vous êtes un peu condamnés
à ce que certaines ambiguïtés continuent.
M. Lalonde: ... la suggestion, si nécessaire; il n'y a pas
d'autre façon de le faire.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 4 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 2 du
projet de loi qui devient l'article 5?
M. Bédard: C'est un article qui est de concordance et qui
permettra de nommer un juge additionnel dans le district de Québec.
M. Grenier: Québec? M. Bédard: C'est
cela.
M. Lalonde: Un instant! On a un nouvel article 2 dans vos...
Le Président (M. Boucher): II y a un amendement à
l'article...
M. Lalonde: Oui, l'article 2 du projet de loi est
renuméroté article 5 et est remplacé par le suivant. On
met "remplacé comme suit"; si vous mettez "suivant", cela revient au
même.
M. Lalonde: Quels sont les changements dans le nouveau?
M. Bédard: Une question de technique.
M. Lalonde:... avec le 2 qu'on a dans le projet de loi? Pour ne
pas avoir à tout le lire. L'article 3, c'est la même chose, 3a,
3b.
M. Bédard: C'est qu'on spécifie, pour ce qui est
des nominations dans les districts de Saint-François et Bedford, que les
deux juges pourront être nommés avec résidence à
Sherbrooke, à Co-wansville ou dans les environs. Actuellement, il y a un
juge avec résidence à Sherbrooke et un juge...
M. Grenier: Le nombre de juges n'est pas modifié dans le
district de Saint-François?
M. Bédard: Non, non, il n'est pas modifié. A
l'heure actuelle, il y en a un qui a sa résidence à Sherbrooke et
un à Cowansville, d'après la loi. Cela permet une mobilité
au niveau de la fixation de la résidence des juges.
M. Lalonde: M. le Président, ma question était la
suivante: Quelles sont les raisons du changement entre le projet de loi et les
modifications qu'on apporte aujourd'hui? Je vois, par exemple, que le
sous-paragraphe a) est le même, c'est-à-dire qu'on remplace le
paragraphe troisième du premier alinéa de je vous fais
grâce du restepar le suivant et on reproduit, dans le
document qu'on vient de nous remettre, le même texte "Pour le
district de Saint-François, avec résidence dans la cité de
Sherbrooke ou dans le voisinage immédiat de cette cité, trois
juges". Ensuite, dans petit b), on avait: "par le remplacement du paragraphe 7e
du premier alinéa par le suivant" et ici, dans le nouveau document, on
dit: "par le remplacement du paragraphe 6e"; alors, on ajoute celui-là.
Le septième, on le retrouve un peu plus loin. Quelle est la raison de
cet ajout?
M. Bédard: La raison est purement technique. Etant
donné que ce sont des modifications à des articles du projet de
loi qui sont déjà assez techniques, pour minimiser les risques
d'erreurs au niveau de la transcription de ce qui a été
adopté, plutôt que de remplacer un paragraphe sans tenir compte
des autres, on a pensé qu'il était préférable de
remplacer toute la modification de façon à éviter les
erreurs. Mais le seul changement qui est apporté par le papillon, c'est
pour ce qui est du paragraphe b): par le remplacement du paragraphe 6e, les
districts de Saint-François et Bedford. Pour le reste, c'est identique
à ce qui est dans le projet de loi.
M. Lalonde: Vous confirmez ce que j'avais compris à la
comparaison. Maintenant, quelle est la raison de cet ajout, de ce nouveau
changement pour les districts, en fait, pour la résidence des juges des
districts de Saint-François et Bedford?
M. Bédard: Actuellement, le paragraphe 6 de l'article 27
de la Loi des tribunaux judiciaires prévoit que les deux juges de la
Cour supérieure, ayant une juridiction concurrente pour les districts de
Saint-François et de Bedford, doivent respecter les conditions suivantes
pour leur résidence, à savoir: l'un d'entre eux doit
nécessairement résider à Sherbrooke ou dans les environs,
c'est-à-dire dans le district de Saint-François; l'autre juge,
pour sa part, a la possibilité de résider à Sherbrooke ou
dans les environs, ou à Cowansville ou les environs, c'est-à-dire
dans le district judiciaire de Bedford.
M. Lalonde: C'est un...
M. Bédard: II n'existe pas de raisons particulières
pour que l'un de ces deux juges soit nécessairement de Sherbrooke ou des
environs. Il serait de beaucoup préférable que les deux juges
ayant une judidiction concurrente sur Saint-François et Bedford puissent
avoir leur résidence dans l'un ou l'autre de ces districts
judiciaires.
M. Latonde: Ils sont traités de façon égale
par le nouvel article.
M. Bédard: C'est cela. M. Lalonde: Cela va.
M. Bédard: Les avocats du district de Bedford ont fait des
représentations afin que la situation soit modifiée et que les
deux juges ayant une juridiction concurrente puissent résider a
Sherbrooke ou les environs, ou à Cowansville ou les environs.
M. Lalonde: Le nouvel alinéa...
M. Grenier: ... c'est des environs de Sherbrooke.
M. Bédard: Ne venez pas me parler de l'affaire.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: L'addition du nouveau paragraphe d) qui donne au
lieutenant-gouverneur en conseil le droit d'autoriser un juge à
résider, c'est nouveau?
M. Bédard: C'est nouveau, pour permettre justement une
meilleure flexibilité, afin qu'on n'ait pas continuellement, s'il y a
lieu d'accorder un droit de résidence, à procéder par des
amendements à la loi. A ce moment-là, le conseil des ministres
peut évaluer.
M. Lalonde: C'est d'ailleurs assez unique, dans toutes les
fonctions publiques, qu'on demande à une personne de résider dans
un endroit particulier alors que vous avez des hauts fonctionnaires, même
des ministres, qui ne résident pas à l'endroit où ils
exercent leurs fonctions. C'est la majorité, en fait. Je ne sais pas
d'où cela vient. Je ne suis pas en désaccord avec la proposition
de donner un peu plus de flexibilité.
M. Bédard: Je ne pourrais pas vous dire l'origine de cette
situation mais, chose certaine, cela ne semble pas satisfaire aux conditions ou
exigences actuelles; cela semble amener pas mal d'embêtements lorsqu'il
s'agit de procéder à des nominations. Je pense qu'il y a lieu
d'essayer d'aérer la situation.
M. Grenier: Avec la conclusion de cet article 5, je pense qu'ils
peuvent finir par rester où ils veulent, avec le consentement du
ministre et du juge en chef?
M. Bédard: II y a toujours le lieutenant-gouverneur, dans
l'article. Pour le lieu de résidence, il y a de nombreuses consultations
entre le juge en chef, le juge qui sera nommé et le ministre.
M. Grenier: J'avais cru que c'était le ministre seulement
avec le juge en chef, mais c'est le lieutenant-gouverneur en conseil. C'est
beaucoup plus large. Cela me va bien.
M. Lalonde: Ce n'est pas nécessairement beaucoup mieux
mais c'est beaucoup plus de monde.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 5 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté. M. Grenier: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 6.
M. Bédard: L'article 6 est de concordance. En fait, le
nouvel article 6.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 6, qui
remplace l'article 3.
M. Bédard: L'article 7. Est-ce qu'il y a des remarques?
C'est un article de concordance.
Le Président (M. Boucher): Sur l'article 6.
Nous en sommes à l'article 6.
M. Lalonde: Non, non, l'article 6 est nouveau.
M. Bédard: L'article 6 est de concordance quand
même, M. le Président.
M. Lalonde: Alors, j'aimerais qu'on l'explique parce que...
M. Bédard: D'accord.
M. Lalonde: ... on nous lance quelque chose de nouveau qui est
assez complexe, du moins dans la rédaction. Je voudrais savoir...
M. Bédard: C'est le moins qu'on puisse dire. C'est pour la
même raison qui a été soulignée tout à
l'heure, c'est qu'à cause du juge qui serait nommé dans le
district de Québec et qui serait puisé à même la
réserve du fédéral, il faut que cet article, sur la
répartition territoriale des juges, entre en vigueur sur proclamation.
Alors, on reprend le même article pour dire qu'il a déjà
été modifié par cette loi, et ainsi de suite. C'est
purement de concordance.
M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 7.
M. Lalonde: C'est l'ancien article 3.
Le Président (M. Boucher): Insérer l'article
suivant après l'article 7 ainsi renuméroté.
M. Bédard: Le nouvel article 7.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 7, c'est
l'article 4 du projet de loi?
Une Voix: Non, article 3.
Le Président (M. Boucher): L'article 3 du projet de loi
est renuméroté 7.
M. Bédard: Alors, l'essentiel de cette modification permet
d'augmenter de trois le nombre des juges des Sessions de la paix.
M. Lalonde: II faudra revenir à l'article 3 du projet de
loi, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Article 3 du projet de loi,
renuméroté 7. On revient à l'article 3 du projet de
loi.
M. Bédard: D'accord. Il n'y a pas d'amendement.
M. Lalonde: ... amendement à l'article 3.
M. Bédard: Non. En fait, la juridiction concurrente qu'on
attribue là, c'est une façon de permettre une meilleure
accessibilité à la justice à deux districts judiciaires
pour un certain nombre de municipalités situées près du
périmètre de ces districts; étant donné leur
situation géographique, il est opportun d'accorder une telle juridiction
sur les municipalités de la ville de Saint-Césaire, du village
d'Ange-Gardien et des paroisses de Saint-Ange-Gardien, Saint-Césaire et
Saint-Paul-d'Abbotsford, situées près du périmètre
des districts judiciaires de Bedford et de Saint-Hyacinthe.
Cette recommandation a été proposée par la
direction générale des greffes du ministère, après
consultation avec les autorités judiciaires en place.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, dans les notes explicatives,
dans le projet de loi original, on dit: L'article 4 augmente la pension des
juges admis à la retraite depuis le 1er janvier 1977.
M. Bédard: C'est l'article 3.
Le Président (M. Boucher): L'article 3,
renuméroté 7.
M. Grenier: D'accord, c'est l'ancien no 7.
M. Lalonde: M. le Président, sur l'article 3, dans quelle
mesure les populations de ces villages et paroisses, et aussi les villes, comme
la ville de Saint-Césaire, sont-elles affectées? Les
autorités judiciaires ont peut-être été
consultées, mais les populations ont-elles été
consultées? Autrement dit, un justiciable pourrait-il se voir
amené à fréquenter une cour autre que celle à
laquelle il est habitué, ou qui est plus près de son lieu de
résidence actuellement? Je comprends que ce n'est pas l'intention.
L'intention, c'est de rendre cela plus commode, mais est-ce que cela peut avoir
des conséquences différentes?
M. Bédard: Je ne crois pas que cela puisse avoir des
conséquences différentes. C'est essentiellement dans le but de
diminuer certaines distances.
M. Lalonde: Si M. Dorion veut venir s'asseoir avec nous.
M. Bédard: II s'agit justement de demandes qui ont
été faites par le Barreau de Bedford, par le truchement de leur
bâtonier, il y a déjà à peu près
deux ans. Ces demandes sont justifiées par les distances et les
facilités de communication.
Pour les gens des municipalités qui ont été
énumérées, il semble que, quant aux moyens de
communication, ce soit plus simple pour ces personnes de se rendre à
Granby plutôt qu'à Saint-Hyacinthe. A ce moment, en ajoutant une
juridiction concurrente, cela permet aux gens de faire un choix,
c'est-à-dire soit de se rendre à Saint-Hyacinthe, ou soit de se
rendre à Granby.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'autres questions, M. le
Président, je vous remercie.
Le Président (M. Boucher): L'article 3,
renuméroté 7, est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. On insère
après l'article 7 ainsi numéroté, un nouvel article,
l'article 8.
M. le ministre, sur l'article 8.
M. Bédard: Sur l'article 8, c'est la modification qui
permet d'augmenter de trois le nombre de juges des sessions. Entre autres, les
besoins se font sentir d'une façon très perceptible dans la
région de Montréal, soit à Joliette et à
Saint-Jérôme. Un troisième serait affecté dans la
région de Sherbrooke.
C'est l'essentiel de cette modification.
M. Lalonde: M. le Président, je pense que les explications
du ministre sont pertinentes. Je ne sais pas si c'est encore vrai aujourd'hui,
mais le district judiciaire de Montréal en matière criminelle
était le plus important du Canada, au niveau du nombre de causes, ce qui
en étonne plusieurs qui croyaient que le Toronto métropolitain
serait plus actif.
Je pense que cette augmentation de juges reflète ces
activités, tout en espérant que le ministère continuera
à accorder une attention particulière à l'administration.
Ce n'est pas seulement en augmentant le nombre de juges qu'on règle le
problème de l'administration et de l'efficacité, mais il faut
aussi s'assurer que l'organisation des cours soit améliorée
constamment.
Je n'ai pas d'autres commentaires.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 8 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Les articles 4,
5 et 6 du projet de loi sont renumérotés 9, 10 et 11. L'article
9.
M. Lalonde: C'est l'ancien article 4. Le Président (M.
Boucher): Oui.
M. Lalonde: C'est là qu'on augmente la pension des juges
admis à la retraite depuis le 1er janvier 1977.
M. Bédard: C'est-à-dire qu'on augmente la pension,
on rectifie surtout certaines anomalies qui s'étaient glissées
lors de la rédaction de la dernière loi concernant les pensions
des juges et l'augmentation des salaires des juges. Les juges municipaux de la
Cour de bien-être social, de la Cour provinciale et de la Cour des
sessions de la paix, et les juges des Cours municipales de Laval,
Montréal et Québec ont bénéficié d'une
augmentation de leur pension à partir de 1976 par une loi qui a
été adoptée par le gouvernement qui nous a
précédés; la pension s'établit maintenant, pour un
juge puîné, à $20 480. Ces dispositions législatives
de juin 1976 avaient un caractère temporaire car elles
prévoyaient s'appliquer aux juges qui étaient à la
retraite à la date de l'entrée en vigueur de la loi ou qui y
seraient admis avant le 1er janvier 1977. Ces dispositions devaient normalement
être remplacées à la session d'automne 1976
d'après ce qu'on nous a dit par une refonte complète de la
Loi des tribunaux judiciaires, incluant un nouveau régime de retraite
pour les juges. Maintenant, dans les circonstances, ces dispositions causent un
préjudice aux juges qui ont été admis à leur
retraite depuis le 1er janvier 1977 et qui doivent recevoir une pension
calculée selon les dispositions de l'article 91 et suivants de la Loi
des tribunaux judiciaires, c'est-à-dire une pension de l'ordre de $16
000 par rapport aux autres qui reçoivent $20 480. Il n'y a absolument
aucune justification au fait qu'à cause de la date de retraite des juges
faisant partie des mêmes cours, il y en ait certains qui aient une
pension d'environ $20 000 par rapport à d'autres qui ont $16 000.
Il importe donc, et c'est le terme qu'il faut employer, de
régulariser cette situation pour rendre uniforme le montant des pensions
des juges provinciaux.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ... en entendant les explications du ministre,
j'avais des échos d'un autre débat, il y a quelques
années. C'est drôle comme le pouvoir civilise, M. le
Président...
M. Bédard: Je sais qu'il n'y a pas de questions...
M. Lalonde: ... le pouvoir rend sage. C'est la seule bonne chose
qui est arrivée au Parti québécois, je pense,
c'est-à-dire d'être au pouvoir pendant un très court temps,
je l'espère.
M. Bédard: D'être devenu sage? M. Lalonde:
Cela les a civilisés. M. Bédard: D'être devenu
sage? M. Lalonde: Cela les a civilisés. Une Voix:
Adopté.
M. Lalonde: Cela me tenterait beaucoup de vous citerparce
que j'en ai des pages et des pages des passages du débat
où le ministre actuel de la Justice se révoltait contre les
augmentations qu'on avait accordées, à ce moment-là...
M. Bédard: II n'y a pas de question de
privilège...
M. Lalonde: ... contre le juge... Il n'y a pas de question de
privilège, M. le Président; c'est un cas où je ne peux pas
être interrompu. Je regrette, mais j'en ai trop à dire...
M. Bédard: Parce que cela ne vous dit pas...
M. Lalonde:... il ne faut quand même pas laisser passer
cela.
M. Bédard: C'est cela; faites-vous plaisir et on verra
après.
M. Lalonde: Là, je le fais avec le sourire parce que,
quand j'y pense, parfois, je n'ai pas le goût de sourire.
M. Bédard: Non, parce que j'aimerais que vous regardiez
mes interventions quand il a été question de l'augmentation de
salaire des juges et vous verriez qu'à ce moment-là, en principe,
je n'étais pas en désaccord, sauf que je disais très
clairement que cela devait s'inscrire dans une réforme globale; quand il
y aurait une réforme globale...
M. Lalonde: Ce qui vous a permis de voter contre quand même
et de faire partie d'un "filibuster"...
M. Bédard: Ecoutez, parce qu'il y avait un
élément...
M. Lalonde: ... et d'un vrai "filibuster" à part cela.
M. Bédard: ... parce qu'il y avait un
élément que je croyais important et qui est la réforme
globale.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Le ministre parle de réforme globale. J'ai
été appelé déjà à voter une loi, lors
de mon premier mandat entre 1966 et 1970, sur l'augmentation de salaire des
juges et j'ai l'impression que, plus cela change, plus c'est pareil. M.
Bellemare dirait: Other days, same ways. II y a toujours des
députés qui sortent de la Chambre et ne veulent pas voter.
M. Bédard: Si vous me le permettez, on va limiter la
question de l'augmentation de salaire des juges; on ne parle strictement que
des pensions...
M. Grenier: D'accord.
M. Bédard: ... pour le moment. On ne parle que de
régulariser.
M. Grenier: Oui, mais vous me permettrez quand même, parce
que vous êtes un gouvernement des plus transparents, de vous interroger
parce qu'en Chambre, on a rarement l'occasion de le faire. Est-ce que c'est
replacé? Je ne le sais pas, je vous le demande bien honnêtement;
et la Justice n'est pas mon secteur, vous le savez, vous en êtes
convaincu, surtout à m'entendre parler...
M. Charbonneau: ...
M. Grenier: Est-ce que cela a été changé?
Est-ce que, maintenant, c'est statutaire? Est-ce que les juges ont des
augmentations statutaires dans leurs salaires?
M. Bédard: Non.
M. Grenier: Ce n'est pas encore réglé?
M. Bédard: Non.
M. Grenier: Et quand vous parlez de réforme globale,
ça englobe cela, c'est votre intention de faire cela, à un moment
donné.
M. Bédard: Oui.
M. Grenier: Je ne vous cache pas qu'on peut peut-être
ricaner un peu à l'occasion, chaque fois que la loi arrive, mais il me
semble que c'est le cas également des députés. Je pense
qu'il y a eu des changements importants qui ont été
apportés ces dernières années. Il me semble que cela
devrait donc être réglé, une fois pour toutes, pour qu'on
ne soit pas obligé de forcer ces députés à sortir
de la Chambre, de s'arranger pour ne pas être là, parce qu'il y en
a qui sont pour et d'autres qui sont contre.
N'y aurait-il pas moyen d'en arriver assez rapidement à
régler cela, de façon globale, et s'il y a des augmentations
à donner, qu'on les donne de façon statutaire. Cela peut
peut-être faire rire les gens du milieu mais je me pose la question qui
ressemble à celle que pas mal de monde se pose et même
peut-être plusieurs députés des deux côtés de
la Chambre se posent. Qu'on règle cela une fois pour toutes afin
d'arrêter de jeter du discrédit sur cette partie de la
société qui ne mérite peut-être pas qu'on se
gargarise de farces comme cela à peu près une fois par
année, sur ce secteur. Est-ce que, dans votre réforme globale,
vous envisagez...
M. Bédard: Définitivement, nous avons une
réflexion en profondeur sur l'ensemble de ce sujet. Personnellement, je
ne vois pas ce qui s'opposerait à ce que peut-être, dans l'avenir,
le traitement des juges ne soit pas obligatoirement voté par
l'Assemblée nationale, ce qui éviterait des débats qui,
souvent, ne touchent pas le fond même de la question. Sur l'ensemble de
la situation, au niveau des juges, nous sommes actuellement à
préparer un projet de réforme qui, je l'espère,
pourrait correspondre à la réalité.
M. Grenier: Pensez-vous que cette réforme peut arriver
avant la fin de votre mandat? On a des chances d'être appelé
à voter cela avant que votre mandat se termine? On vous fait bien
confiance parce que vous avez l'air d'un homme bien correct. Le fait qu'on ait
étudié ensemble ne vous a certainement pas nui. J'imagine que si
on en arrivait à cela, ce serait un gros point de réglé
puisque cela revient chaque année généralement à la
période des fêtes quand tout le monde se bouscule, et on se
dépêche à passer cela à la vitesse.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous avais
demandé la parole mais je pense que je vais laisser tomber mon droit de
parole. J'avais demandé au ministre si c'était une dissociation
rétroactive de ses cinq collègues d'alors...
M. Bédard: Non, M. le Président.
M. Goldbloom:... notamment de celui de Maisonneuve. On s'en
rappelle, c'était de vibrantes attaques contre tout ce régime et
maintenant que...
M. Grenier: II ne pouvait pas faire de choses comme cela,
lui?
M. Bédard: Ce n'est pas une dissension rétroactive.
Il faudrait regarder le projet de loi tel qu'il se présente. Je l'ai dit
tout à l'heure, il s'agit de régulariser une situation qui est
inacceptable, à savoir que des juges faisant partie d'une même
cour, tous nommés par le Québec, puissent, au niveau de la
pension, n'être pas sur un pied d'égalité. Je pense que ce
point se doit d'être régularisé. D'autre part,
conformément à ce que je disais lors de certains débats
qui ont eu lieu sur la question de l'augmentation du salaire des juges, le tout
doit s'inscrire, à mon sens, dans une réforme globale qui est
nécessaire et qui aura lieu.
M. Goldbloom: Je remercie le ministre de ses explications que
nous comprenions d'avance.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, simplement quelques mots
parce que je ne veux pas succomber à la même tentation à
laquelle a succombé le ministre quand il était
député de l'Opposition, c'est-à-dire de faire de la basse
exploitation politique avec la question des juges, de leur salaire ou de
leur...
M. Bédard: M. le Président, franchement, je
n'accepte pas.
M. Lalonde:... pension.
M. Bédard: II y a un bout à se faire plaisir mais
il faut rester dans une ligne juste.
M. Lalonde: Quand cela fait mal, c'est probablement parce que
c'est vrai.
M. Bédard: Non, non, cela ne fait pas mal, au
contraire.
M. Lalonde: Si cela ne fait pas mal, laissez-moi donc parler,
j'achève.
M. Bédard: Ce qui me fait mal, c'est de voir que
l'ex-solliciteur général ne prend même pas la peine de
regarder le contenu de l'intervention, dans le temps, du ministre de la
Justice. C'était très clair que nous nous opposions à
cette augmentation parce que, depuis bien longtemps, on nous avait promis une
réforme globale qui n'arrivait pas et que, encore une fois, à la
fin d'une session, on arrivait avec des augmentations.
M. Lalonde: Je n'ai même pas mentionné le contenu.
J'ai dit simplement que le Parti québécois avait fait de la basse
exploitation politique avec la question des juges il y a quelques
années. Je le répète, j'en suis convaincu, il a fait cela
pour des buts strictement électoraux. Il s'est servi des juges et se
servirait de n'importe qui. Cela, on le verra dans l'avenir. C'est vrai et si
cela fait mal, prenez votre leçon. Au moins...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Lalonde: ... ils se sont civilisés et se sont
aperçus qu'il fallait traiter les juges comme du monde ordinaire qui ont
besoin aussi de justice dans leurs fonctions, dans leurs conditions de travail
et conditions de salaire.
Il est évident que ce traitement différent des juges au
niveau des pensions doit cesser; dans ce but-là, nous sommes d'accord
avec l'article 7; mais nous nous souviendrons, M. le Président, nous
nous souviendrons...
M. Bédard: ...
M. Lalonde: ... lorsqu'il apportera sa réforme, M. le
Président, nous aurons encore d'autres échos à lui
remémorer.
M. Bédard: Je peux vous dire que les juges ont bien
confiance en leur ministre de la Justice, à l'effet que ce dernier va en
arriver à une réforme globale qui leur a été
promise depuis bien longtemps par bien des gouvernements. Mais ce sera une
réforme globale.
M. Lalonde: Je prends la parole du ministre à l'effet que
les juges ont confiance, pas parce que, notamment, je suis obligé
de...
M. Bédard: On verra quand la loi sera dépo-
M. Lalonde: ... d'avoir confiance au ministre, et j'entends aussi
des témoignages qui viennent d'ailleurs, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): L'article 4
renuméroté 9 est-il adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président... Le
Président (M. Boucher): Adopté.
M. Goldbloom:... il y a d'autres personnes qui, elles, ont le
droit de vote, qui n'ont pas la même confiance.
Le Président (M. Boucher): L'article 5
renuméroté 10?
M. Bédard: Peut-être qu'on en aura un de plus que...
quelqu'un qui a confiance en vous.
Le Président (M. Boucher): L'article 5
renuméroté 10?
M. Bédard: Vous serez du côté de la table de
l'Opposition.
M. Lalonde: Le député de D'Arcy McGee m'a fait
penser... M. le Président, si vous me le permettez. Pendant la
dernière campagne électorale, j'étais venu adresser la
parole aux procureurs de la Couronne qui n'avaient pas le droit de vote;
j'avais traité cela comme le geste le plus gratuit de ma campagne
électorale.
M. Bédard: Je suis allé m'adresser à eux
aussi.
Le Président (M. Boucher): Alors, M. le ministre...
l'article 5 renuméroté article 10?
M. Bédard: Concernant les jurés, je ne sais s'il y
a des questions spéciales de la part de l'Opposition. En deuxième
lecture, nous avions exprimé qu'à cause des trop grandes
distances à parcourir dans les districts judiciaires de Mingan, de
Gaspé, d'Abitibi, il convenait d'établir, comme par le
passé, la cause d'inhabilité à être juré pour
distance excessive. Cette modification va permettre aux shérifs de ces
districts judiciaires de ne pas être tenus d'assigner des personnes qui
habitent à plus de 40 milles du palais de justice ou de l'endroit
où peut siéger le tribunal lorsqu'il est autorisé à
siéger à un endroit autre que le chef-lieu. Toutefois, afin de
permettre aux autochtones d'être choisis comme jurés, lorsque
l'accusé est un Inuit, cette modification ne s'applique pas aux
territoires d'Abitibi, de Mistassini et du Nouveau-Québec; cette
exception, d'ailleurs, satisfait à l'entente qui est intervenue entre le
gouvernement et les Indiens sur ce chapitre-là.
Le Président (M. Boucher): L'article 5
renuméroté 10 est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 6
renuméroté 11?
M. Bédard: Actuellement, la Loi sur les jurés ne
protège pas contre le congédiement ou contre les modifications
à ces conditions de travail de l'employé qui s'absente
temporairement de son travail pour servir comme juré.
Dans les faits, en 1977, il nous a été rapporté que
des employés avaient été congédiés à
cause de leur présence comme jurés, à un procès.
Cette situation est définitivement injuste, si l'on considère que
la charge de juré est essentiellement et généralement
obligatoire et si l'on considère également que le citoyen qui est
appelé à être juré, joue un rôle, à ce
moment-là, important dans l'administration de la justice et qu'en aucune
façon il ne doit être l'objet de quelque préjudice que ce
soit au niveau de son travail ou de ses conditions de travail.
M. Lalonde: M. le Président, la question que je vais poser
est la suivante: Est-il réellement nécessaire de prévoir
un texte de loi, de faire une loi pour empêcher le congédiement;
il me semble que cela va de soi qu'un congédiement pour avoir
obéi à une loi serait illégal et que le Code civil
ce n'est pas une opinion légale que je veux donner ou que je demande
mais il m'apparaît que le Code civil devrait protéger?
M. Bédard: Je trouve qu'il y a des employeurs qui ne
semblent pas comprendre cela aussi clairement que cela et qui se premettent de
procéder à des congédiements, à des modifications
de conditions de travail et, à ce moment-là, occasionnent des
litiges, obligent l'employé à faire valoir ses droits. A partir
du moment ou c'est très spécifique, il n'y a sûrement pas
un employeur qui ne...
M. Charbonneau: Les textes de loi. M. Bédard: ...
le comprendra pas.
M. Goldbloom: M. le Président, d'autant plus qu'il y a des
enseignants syndiqués qui sont mis à l'amende pour avoir
respecté la loi.
M. Lalonde: Peut-être que le ministre voudrait
étendre l'article 6, justement, pour inclure les syndicats qui mettent
à l'amende leurs membres pour avoir obéi à la loi 23.
M. Bédard: N'avez-vous pas l'impression que vous
êtes en dehors du projet de loi?
M. Lalonde: Je pense que j'ai l'impression que le ministre
voudrait que l'on soit en dehors du projet de loi.
M. Bédard: Non, non, mais, effectivement...
M. Lalonde: Lui qui a retiré les plaintes en vertu de la
loi 23 et de la loi 253 alors que d'autres...
M. Bédard: ... je pense qu'il y a là un article...
Le Président (M. Boucher): A l'ordre!
M. Bédard: Je peux vous dire que je suis convaincu que
c'est une bonne décision.
Le Président (M. Boucher): Essayons de faire...
M. Lalonde: Le député de Verchères veut
faire une intervention...
Le Président (M. Boucher): A l'ordre!
M. Charbonneau: Si le monde voyait cela, il vomirait.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre!
M. Lalonde: M. le Président, question de règlement.
Le député de Verchères demande la parole et vous ne la lui
accordez pas.
Le Président (M. Boucher): II n'a pas demandé la
parole.
M. Lalonde: II se manifeste, j'ai entendu des bruits de son
côté. Il n'a pas demandé la parole? Il n'a pas
d'intervention brillante à faire?
M. Charbonneau: Les gens de mon comté vomiraient, s'ils
voyaient ce qui se passe à l'Assemblée nationale. C'est ce que
vous voulez savoir? Je vous le dis, cela m'écoeure.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre!
M. Lalonde: La bouche parle de l'abondance du coeur. J'ai compris
votre message.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît,
restons-en à l'article 6, renuméroté 11.
M. Bédard: J'ai l'impression qu'il est adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Lalonde: M. le Président, j'ai posé une question
sur la nécessité de cet article. Je ne veux pas faire de
discrimination mais est-ce que Me Ja-coby, avec la permission du ministre,
voudrait détailler là-dessus?
M. Bédard: Je vous signale qu'il y a des exemples au
niveau des saisies-arrêts. Le problème se pose essentiellement
pour des contrats de travail à période
indéterminée. Les gens ne sont pas là pour une
durée fixe et on profite cela s'est passé à
Montréal, dans quelques procès par jury de l'absence de
l'employé, parce qu'il était appelé à un jury, pour
le congédier. Même juridiquement, je ne veux pas donner une
opinion juridique ici ce n'est pas clair. Par ailleurs, on peut dire
que, dans le Code de procédure civile actuellement, en matière de
saisies-arrêts, il existe une disposition équivalente, qui
interdit également à un employeur, lorsqu'il y a eu une
saisie-arrêt de traitement, une saisie de salaire, de modifier les
conditions de travail ou de congédier l'employé.
Pourtant, cela devrait être clair pour l'employeur, mais on sent
le besoin de l'inclure.
M. Lalonde: D'accord, M. le Président. Je suis totalement
d'accord avec l'intention. Je voulais simplement savoir si c'était
vraiment nécessaire.
Le Président (M. Boucher): Article 6,
renuméroté 11, adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 7,
renuméroté 12, devient un nouvel article.
M. Bédard: C'est l'entrée en vigueur?
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 12 se lit
comme suit: "La présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction,
à l'exception des articles 1, 2, 4 et 6, qui entreront en vigueur
à la date qui sera fixée par proclamation du gouvernement".
Adopté?
M. Lalonde: J'espère que les références sont
exactes? Je ne peux pas vérifier. Ce sont bien les articles 1, 2, 4 et
6? Cela va.
Le Président (M. Boucher): Alors, le projet de loi no 67,
Loi modifiant la Loi des tribunaux judiciaires et la Loi sur les jurés,
est adopté tel qu'amendé. Je prie le rapporteur de faire rapport
à l'Assemblée nationale au nom de la commission.
Avec le consentement des membres, il y aurait lieu peut-être de
faire deux rapports: l'un pour les projets de loi publics et l'autre pour le
projet de loi privé qu'on va étudier, le projet de loi no
260.
M. Goldbloom: Consentement, M. le Président.
Une Voix: Accordé.
Projet de loi no 260
Le Président (M. Boucher): Adopté. J'appelle donc
le projet de loi privé no 260, Loi relative à l'Association de
bienfaisance et de retraite des policiers de la Communauté urbaine de
Montréal. Nous avons ce matin Me Michel Benoit, procureur de la
requérante, ainsi que d'autres personnes qui l'accompagnent.
M. Legault (Claude): Mon nom est Claude Le-gault, je suis
président de l'association.
Le Président (M. Boucher): Bon, M. Legault, est-ce que Me
Michel Benoît est là? Oui, et messieurs...
M. Meloche (Bruno): Me Bruno Meloche, représentant la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Legendre (Denis): Denis Legendre, je suis actuaire du
régime. Je représente la Communauté urbaine de
Montréal, et j'ai un mandat d'actuaire du régime qui entrera en
vigueur bientôt.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, le projet de loi est
présenté par le député de Verchères. Je lui
cède la parole.
M. Charbonneau: M. le Président, on m'a informé
qu'il y a des groupes de policiers qui sont plus ou moins satisfaits du projet
de loi privé, et qui auraient aimé obtenir certaines explications
ou se faire entendre. Je me demande si, avec le consentement de tout le monde,
sans qu'on formalise la commission et qu'on passe de nombreuses heures à
entendre des témoins, s'il n'y aurait pas lieu de permettre à ces
gens d'expliquer un peu leur point de vue, éventuellement, et
peut-être d'avoir des explications qui les satisferaient.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, le député de
Verchères n'a même pas à demander un consentement
spécial pour cela. Il me semble tout à fait normal que, s'il y a
des opinants qui sont favorables au projet de loi et s'il y en a d'autres dans
la salle qui ne le sont pas, qu'on les entende, pour connaître le pour et
le contre.
Le Président (M. Boucher): Me Legault.
M. Bédard: Si vous permettez, M. le Président,
personnellement, je n'ai aucune objection à procéder de telle
façon que ces opinants puissent être entendus. Maintenant, sur
l'ordre des travaux, vous pourriez peut-être nous donner une minute pour
s'entendre.
Le Président (M. Boucher): Pourrions-nous entendre M.
Legault d'abord, et après...
M. Bédard: Vous nous permettez une minute de
réflexion.
Le Président (M. Boucher): D'accord.
M. Grenier: Je pense bien que sur une étude article par
article, il serait normal que nous les entendions. Ce qu'ils auront à
faire comme recommandation portera certainement sur l'ensemble de la loi. Je
pense qu'il serait préférable qu'on les entende au départ,
avant de commencer à étudier les articles un par un.
Le Président (M. Boucher): Nous allons attendre la
décision de M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, nous allons
procéder dès le départ à l'audition de ces
personnes qui veulent se faire entendre. Ensuite, nous procéderons avec
l'association.
Le Président (M. Boucher): M. Legault, vous pouvez y
aller.
M. Charbonneau: Non. M. le Président, je pense qu'il y a
deux groupes, à moins qu'on m'ait mal informé, il y aurait le
groupe de M. Lafleur et le groupe de M. Lavigueur.
M. Bédard: II serait préférable d'entendre
leurs représentations maintenant, parce qu'après cela, nous
allons passer à l'étude article par article, et les membres de la
commission verront à tenir compte...
Le Président (M. Boucher): MM. Lafleur et Lavigueur, si
vous voulez prendre place à l'autre bout de la table.
M. Bédard: Je pense qu'il y aurait lieu de ne pas engager
de discussions plus qu'il ne le faut, avec ceux qui veulent faire des
représentations, parce que, après, nous allons procéder
article par article.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, sur la question, justement de
nos travaux, il m'apparaît que nous devions au moins nous réserver
la possibilité d'entendre ceux qui auraient des objections au moment
où les articles sur lesquels ils ont des objections seront
appelés aussi. Il ne faut pas les bâillonner.
M. Charbonneau: Non, je ne pense pas.
M. Bédard: M. le Président, nous allons
arrêter de faire de la petite politique.
M. Lalonde: Le ministre ne m'écoutait même pas
pendant que je parlais.
M. Bédard: II n'est pas question de bâillonner qui
que ce soit.
M. Lalonde: A-t-il entendu ce que j'ai dit? M. Bédard:
Nous allons...
M. Lalonde: J'ai suggéré de nous réserver le
droit de réentendre ceux qui ont des oppositions aux articles, quand ces
articles seront appelés.
M. Bédard: Non. M. le Président, nous faisons quand
même une exception à la manière de procéder. Je
préférerais que M. le Président limite une période
à chacun de ceux qui veulent se faire entendre. Ensuite, nous
procéderons à la discussion article par article.
M. Charbonneau: D'autant plus que je suis informé, M. le
Président...
M. Bédard: S'il faut commencer à chaque article
à réentendre les groupes, nous n'en finirons pas.
M. Lalonde: M. le Président, je me réserve le droit
de vous demander, éventuellement, si, rendu à l'article sur
lequel un opposant a exprimé son opinion, qu'une suggestion est faite,
qu'il ne soit pas nécessairement assis, muet, dans le fond de la salle.
C'est tout ce que je veux faire. Qu'on puisse dire: Ecoutez, M. Lavigueur ou M.
Lafleur, vous avez dit telle chose, il me semble. Est-ce que vous êtes
d'accord avec la suggestion de l'ABRPM?
M. Bédard: Ce que je vous propose, c'est de vous ouvrir
les oreilles toutes grandes et d'écouter ce qu'ils ont à dire.
Lorsque nous discuterons article par article, vous n'aurez qu'à faire
l'effort de vous remémorer les remarques qu'ils ont faites et qui
peuvent concerner certains articles. On ne commencera pas le jeu de faire
revenir...
M. Lalonde: Comme cela, le ministre, d'avance, refuse de les
entendre?
M. Bédard: ... chaque groupe. Vous savez comment
procèdent les commissions parlementaires. Il faut quand même des
règles.
M. Lalonde: C'est un projet de loi que le ministre n'a même
pas voulu accepter de parrainer.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, avant de partir en
guerre, des gens m'ont informé que leurs remarques ne portaient pas
nécessairement sur certains articles, mais sur l'ensemble, et
peut-être des points qui ne seraient pas touchés.
M. Bédard: D'accord, on va les entendre.
M. Charbonneau: II serait peut-être
préférable de commencer par les entendre.
Le Président (M. Boucher): M. Lavigueur.
Représentant des retraités
M. Lavigueur (Roger): M. le Président, si vous permettez.
Je suis Roger Lavigueur; je viens ici comme membre de l'Association de
bienfaisance et de retraite, comme représentant des retraités,
dont jusqu'en 1969, j'étais le président. Je vais toucher
quelques points que nous n'avons pas pu obtenir. Je ne voudrais pas, par mes
remarques, retarder l'adoption du projet de loi no 260, pour la bonne et simple
raison que cela fait trop d'années que les policiers de Montréal
et de la Communauté urbaine de Montréal en attendent les
bénéfices. Je vais me rapporter directement aux articles et vous
dire où je suggère des améliorations. Je vais laisser
l'article 5 pour arriver à l'article 6, à la deuxième
ligne, où on dit: "elle a comme seul but". Je suggérerais qu'on
enlève le mot "seul" pour y mettre les mots "pour... l'administration
des régimes", et ajouter un addenda à la page 3, après les
mots "à cette administration... lui accor- der le droit de
négociation et aussi le droit de signer des ententes relativement aux
rentes".
Je vais vous expliquer la raison de ma suggestion. L'Association de
bienfaisance, depuis 1892 et jusqu'à ce jour, a toujours
négocié, même si elle n'était pas mandatée
par le Code du travail. C'est une permission, une entente que j'ai
signée moi-même, à la dernière convention, avec les
villes qui ont le fonds de pension, le rapport actuel. Je vais vous citer la
résolution 82, qui est une résolution venant des membres de
l'exécutif de la Fraternité des policiers de Montréal:
"D'entreprendre les démarches nécessaires auprès du
législateur pour faire amender le bill 281, qui a formé la
Communauté urbaine, afin de redonner à l'ABRPM c'est notre
association, dont nous sommes en train de changer le nom la
négociation du régime de retraite et ce, dès maintenant".
Cela a été adopté le 18 février 1975.
Les membres, le 24 octobre 1975, ont renouvelé, par une motion de
29 voix à 18, l'obligation, malgré que le Code du travail
donnait, comme par le passé, le droit au syndicat de nous
représenter, vu que le fonds de pension est une chose qui nous tient
à coeur, parce que ce n'est pas une chose qu'on veut voir aller comme
condition de travail dans le domaine public. C'est le seul critère de
sécurité qu'on a, c'est le point important. Dans le fonds de
pension, on a voulu garder, au fonds de pension, "actif spécial",
même si cet article l'a donné à un autre que le
négociateur. Le négociateur actuel, la fraternité, ne
représente que les membres actifs jusqu'à capitaine. Je suis
même fondateur de l'union. Nous, les retraités, ne sommes
actuellement pas représentés par la Fraternité parce que
nous sommes des retraités. Les officiers d'un grade supérieur
à capitaine, dans la police, ne sont pas retraités. Je vais
prendre une expression anglaise "divide to reign". On a calculé, depuis
1972, que le bill 281 n'a fait que diviser. Avez-vous déjà
pensé aux pauvres retraités qui ont une pension de $1300
actuellement? Quelle force ont-ils pour aller devant la ville de
Montréal et, maintenant, devant la communauté urbaine, pour
négocier? On n'a pas de pouvoir.
Dans la législation, vous dites que le seul but, c'est de
l'administrer. Dans le passé, quand on a commencé, comme
policiers, nous avions $900 000; actuellement, nous avons $150 millions. On
peut certainement faire autre chose que de la négociation, que de
l'administration. On a prouvé, dans le passé, qu'on était
capable d'administrer, et je vous demande ce droit, même si cela n'a pas
été demandé par le syndicat, je ne le blâme pas. Le
syndicat, messieurs, en plus de cela, lorsque j'ai quitté la
présidence, a présenté son président comme
président du fonds de pension, avec menace que, s'il n'était pas
élu, il démissionnerait.
Il a été écrasé par le plus gros vote. Les
membres l'ont mentionné maintes fois, ils ont peur que le syndicat
représenté... c'est une chose que je veux dire même si le
Code du travail ne le prévoit pas ou donne le droit, les membres de la
police de Montréal même malgré la négligence de la
fraternité à inclure, vous demandent que ce soit dans
notre règlement. Et moi je vous fais la demande d'étudier
cette possibilité, et on pourrait... L'exemple frappant que je vous ai
dit, d'avoir porté le fonds de $900 000 à $150 millions, prouve
que nous sommes capables de faire autre chose. C'est pour cela que je
suggère c'est un peu mon ancienne manière de dicter
qu'on ajoute ce droit de négociation à l'article 6.
A l'article 7, l'association actuellement donne le droit de vote aux
policiers en vertu d'une vieille coutume, si l'on peut dire. On a deux classes
de policiers à l'article 5: les membres actifs et les membres
retraités. Vous avez dans le nouveau bill 260 un nouveau changement. Les
retraités vont avoir le droit de voter pour le président, mais
n'auront pas le droit de voter pour les autres membres. Nous croyons que cette
méthode est discriminatoire; les membres du bureau de direction de notre
association n'ont certainement pas été écoutés
quand nous avons demandé que nos retraités aient le droit de vote
à tous les sièges. L'association a demandé à ses
retraités s'ils voulaient voter à tous les sièges; ces
derniers ont dit oui. Nous avons à Montréal une caisse
d'économie; j'en suis le président fondateur. Elle a donné
démocratiquement aux retraités le droit de voter à tous
les sièges.
Messieurs, je vous demande de ne pas laisser aux retraités le
seul droit de vote pour le président, mais aussi pour les autres
membres. Si vous maintenez ce que vous mentionnez dans le bill 260, je vous
demande de nous laisser le statu quo. Si vous regardez l'élément
politique, vous verrez que le pauvre gars qui sera candidat à une charge
de président ou une autre, s'il est en place, au moins 1000
retraités qui vont pouvoir voter pour lui, parce que, par le courrier,
les vieux retraités pourront voter chez eux et le pauvre candidat qui
sera moins connu aura le handicap d'avoir peut-être 1000 voix. Si vous
adoptez quelque chose, laissez-nous voter, faites en sorte que les
retraités votent seulement pour les retraités, non pas à
la présidence, ou donnez aux retraités le droit de voter.
Après tout, c'est nous qui avons fondé l'association. Donnez-nous
le droit à la démocratie, le parti au pouvoir dit, comme les
autres partis, qu'on veut démocratiser et corriger les erreurs. Or,
c'est une des erreurs à corriger.
M. Lalonde, je vais le citer, avant l'élection de 1976, avait
introduit le bill 41, qui, au paragraphe 2, de l'article 41, dit: "Le Conseil
de sécurité poursuit avec les municipalités et
l'Association de bienfaisance et de retraite de la police de Montréal,
les négociations nécessaires à l'unification des
régimes de rentes des policiers transférés à la
Communauté urbaine de Montréal, de façon à assurer
l'uniformité des bénéfices de retraite". Messieurs, c'est
ce qu'on a fait. Le président, qui est parti, a négocié et
a même quitté son siège. M. Lasnier a gardé son
siège de président, il s'est fait élire comme directeur
à la fraternité pour y demeurer pendant 115 jours et se retirer
de sa charge parce qu'il avait négocié cette chose.
Par la suite, le mandat a été donné à notre
association, avec entente avec la Fraternité, de négocier. Notre
président, M. Claude Legault, a négocié au nom de la
Fraternité. Messieurs, nous avons fait toute la négociation; nous
avons le personnel pour le faire et nous demandons, comme je vous l'ai dit tout
à l'heure en fait, vous allez exactement, même si ce n'est
pas dans le Code du travail, je le reconnais, je suis l'ancien président
que c'est eux autres qui ont le droit. C'est une chose spéciale
qu'on vous demande de faire; les gouvernements nous l'ont toujours
accordé. On vous demande de nous garder notre statu quo.
Si vous trouvez que je suis trop long, M. le Président,
j'achève. Nous avons aussi, dans le projet de loi actuel, ce que je
considère et j'ai attiré l'attention un danger assez
important. Nous avons une administration de $150 millions; nos actuaires disent
qu'en 1987 nous administrerons $500 millions et, en l'an 2000, $1 milliard.
Est-ce que vous avez, à votre connaissance, confié à des
membres élus par le peuple sans dire que ce sont des ignorants
le droit de se nommer des secrétaires et le droit de se nommer
des trésoriers par un vote populaire? Messieurs, c'est extrêmement
grave. J'ai vérifié moi-même auprès de la
Régie des rentes. On serait les premiers et je serais bien malheureux
qu'on soit les premiers à montrer au peuple, comment on doit se diriger.
On n'a pas d'affaire à prendre des "gamble" sur la finance; on doit
nommer les directeurs et on doit aller chercher des membres pour ces fonctions
parmi les directeurs.
Aussi pour l'assistant du trésorier et l'assistant. Je vous
demanderais aussi de changer le titre d'assistant. Actuellement, nous sommes
des administrateurs. Pourquoi y avoir laissé le mot "assistant"?
Personnellement, c'est très mauvais pour les membres qui sont dans le
bureau de direction; nous sommes des administrateurs. Vous savez bien que le
bureau de direction est remarqué à part cela. Quand les gens vont
venir voter pour ces gens, vous savez, ils vont lire
"assistant-trésorier" et vont dire: II est bien bon là. J'ai des
exemples, je ne voudrais pas mentionner de noms, ici, des membres du bureau de
direction. Là, le type le regarde: Est-il bon
assistant-trésorier? Pourrait-il être bon assistant? Non,
peut-être que non, mais c'est un maudit bon administrateur, en
général. Laissez donc "administrateur", comme par le passé
et nous, du bureau de direction, on choisira lequel pourra agir comme assistant
ou secrétaire. Parce qu'il y a aussi un danger. Quand on arrivera au
bureau de direction, si on frappe selon l'expression un
"buffalo", un têtu comme je peux l'être dans certaines affaires, il
va dire: J'ai été élu assistant-trésorier et vous
ne m'embarquerez pas secrétaire.
Un dernier point: Dans la loi, l'association a le droit de faire des
règlements et elle a le droit de faire toutes sortes d'affaires. Dans un
des règlements qui nous ont été remis, que vous n'avez pas
je peux vous dire une chose, sans accuser tout le monde à tort et
à travers, nous avons eu,
comme membre du bureau de l'Association de bienfaisance, très peu
de temps pour diriger, analyser et voir tout ce qui se passe; nous avons eu une
brique grosse comme cela à digérer dans l'espace pour faire une
indigestion il est dit: "Article 2.07: Destitution des membres du
conseil d'administration. Le conseil d'administration pourra destituer un
membre de son conseil sur un vote des deux tiers". A l'article 26 de nos
anciens règlements que j'ai négociés, nous avions au moins
une chose très importante la chose suivante: "Dans tous
les cas de suspension ou de destitution, l'administrateur et cela peut
s'appliquer aux membres aussi aura le droit d'appel à une
assemblée générale spéciale convoquée
à cet effet dans les 60 jours de la date de la suspension ou de la
destitution, ou à la prochaine assemblée générale
annuelle".
On vous demande d'ajouter un paragraphe spécial à
l'article 7, le paragraphe g) qui maintiendrait le droit démocratique du
membre expulsé. Je vais ajouter ceci: nous avons vécu ce temps
là; j'ai ici un membre qui siège à notre bureau de
direction et qui a été expulsé de la fraternité; il
est ici, s'il veut parler, il parlera tout à l'heure et je l'y invite.
Il a été réinstallé par ordre d'un juge de la Cour
supérieure; il est allé en procès contre son syndicat et
il a gagné. Avec le nouveau règlement, notre membre sera assis
entre deux chaises, et ce n'est pas tout le monde qui a l'argent pour aller
devant les tribunaux. Donnez-lui donc la même chance que par le
passé; on était assez démocratique dans mon temps, quand
j'étais président, du moins quand j'étais membre. On lui
donnait le droit d'appel.
Pourquoi annuler cela? Peut-être un oubli. J'accuse
peut-être, mais en tout cas, ce sont des points valables. Si vous voulez
me consulter, bien sûr, ce ne sont pas des préjudices, c'est
peut-être parce que nous avons peur, parce que nous n'avons pas
été plus consultés par la fraternité comme membre
administrateurs. N'oubliez pas qu'on va réduire. Si vous n'avez jamais
été administrateurs et si vous n'avez jamais vu du paquetage, si
vous pensez que, dans le service de la police ou dans les organisations, vous
êtes tous des membres qui ont fait de la politique, on en fait tous de la
politique, on a 7000 membres, et vous savez qu'il se fait des paquetages aux
conventions; vous savez tous aussi qu'il peut s'en faire des paquetages dans la
police pour éliminer des membres de notre bureau. Je vais vous donner un
exemple: Admettons que le bureau de direction ne soit pas satisfait de ce que
je fais aujourd'hui, parce que je ne lui en ai pas parlé. Je suis bien
placé, parce que je suis le représentant des retraités; il
y en a d'autres qui sont ici qui ont plus peur de parler que vous ne le croyez
et qui sont de mon avis. Messieurs, ceux qui sont ici devraient parler; c'est
drôle pour des policiers d'avoir peur. Quand on a fondé le
syndicat, c'était pour les empêcher d'avoir peur, M. le ministre
de la Justice. En 1977, les policiers ont encore peur. On devrait leur donner
ce droit. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Nous en sommes à l'heure
de la suspension.
M. Bédard: On pourrait peut-être finir les
auditions?
Le Président (M. Boucher): Est-ce que les membres sont
d'accord pour entendre M. Lafleur?
M. Bédard: On va recommencer un petit peu plus tard, mais
on aura le temps d'analyser les représentations qui auront
été faites en fonction de la discussion.
M. Lalonde: C'est qu'il passe une heure. J'ai un engagement
maintenant...
M. Bédard: Je crois que ce ne sera pas tellement long.
Est-ce que, M. Lafleur, vous avez...
M. Lafleur: ... je pourrais laisser parler M. Du-chesne avant
moi, s'il vous plaît.
M. Duchesne (Jean): Mon nom est Jean Du-chesne, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Un instant, s'il vous
plaît! M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: On passe assez rapidement à une demande de
consentement unanime pour dépasser une heure. Cela dépend du
temps, parce que tous ont des engagements. Est-ce que le ministre
suggère de recommencer plus tard cet après-midi?
M. Bédard: Oui, on recommencerait plus tard, en tenant
compte du temps qu'on aurait pris pour entendre les parties. Cela nous
permettrait, durant la période du repas, d'analyser chacune des
représentations qui ont été faites. Il ne semble pas que
ce soit très long, d'après monsieur...
M. Grenier: De toute façon, on doit être en Chambre,
à trois heures, à cause d'une déclaration
ministérielle. Le temps qu'on perd, on le perd sur l'heure du lunch avec
les caucus des partis qu'on doit avoir et je pense qu'on devrait s'entendre sur
le nombre de minutes...
M. Bédard: Un nombre de minutes peut-être, disons un
quart d'heure, donnons-nous un quart d'heure.
M. Lalonde: Je ne peux pas. Je regrette.
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas de consentement de
la part des membres.
M. Lalonde: Je regrette, si j'avais su à midi qu'on irait
à une heure et quart, j'aurais peut-être pu m'arranger, mais vous
arrivez à une heure moins deux minutes, alors qu'on ne sait pas si on ne
pourrait pas remettre cela à trois heures et quart. Je regrette.
M. Bédard: On ne peut pas vous forcer.
Le Président (M. Boucher): Alors, à trois heures et
quart. Comme il n'y a pas consentement, nous devons suspendre jusqu'à
trois heures ou trois heures et quart, compte tenu du temps que
l'Assemblée nationale consacrera à la déclaration
ministérielle.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
Reprise de la séance à 15 h 35
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
A la suspension, à 13 heures, nous en étions au projet de
loi no 260. M. Duchesne devait prendre la parole. M. Duchesne.
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais tout simplement une
remarque à faire. Si les membres de la commission avaient des questions
à poser à M. Lavigueur, je pense que ce serait dans l'ordre,
étant donné qu'il a fait sa représentation. Normalement,
dans de telles circonstances, on permet aux membres de la commission de poser
des questions pour avoir des éclaircissements.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il consentement de la
part des membres pour contre-interroger les gens?
M. Bédard: Pourvu que vous vous limitiez dans le temps, M.
le Président, parce que et je pense que c'était assez
normal nous avons entendu les parties qui voulaient s'exprimer.
M. Charbonneau: Je pourrais suggérer au
député de Marguerite-Bourgeoys d'attendre que,
éventuellement, les représentants de la fraternité ou les
administrateurs du régime viennent se faire entendre. Nous aurons la
contrepartie. Si, éventuellement, après cela, il y a des
explications à demander à un ou à l'autre, on pourra le
faire.
M. Lalonde: Cela rejoint la demande que j'avais faite, ce matin,
qu'on puisse éventuellement demander des éclaircissements
à M. Lavigueur ou à M. Lafleur, après avoir entendu tout
le monde.
M. Charbonneau: Si on commence tout de suite...
M. Lalonde: Je n'ai pas de questions particulières, mais
je voudrais tout simplement qu'on ne donne pas l'impression qu'on renonce
à un droit de leur parler.
Le Président (M. Boucher): M. Duchesne.
Représentant de policiers
mis à la retraite à la suite de
blessures
M. Duchesne (Jean): Je représente un groupe de policiers
qui ont été radiés des cadres du service de la police
à la suite de blessures. Je suis leur porte-parole. En somme, nous nous
opposons à l'acceptation du projet de loi no 260, parce que, s'il est
adopté, le fonds de pension pourra mettre en vigueur le règlement
de régime des rentes de l'Association de bienfaisance et de retraite des
policiers de la Communauté urbaine de Montréal, qui a
été accepté dernièrement entre la Communauté
urbaine et la fraternité.
Nous ne nous opposons pas au règlement en entier, mais seulement
à ce qui a trait aux blessés
en devoir, à la section de l'invalidité professionnelle.
Lors des pourparlers et durant les assemblées qui ont
précédé et qui ont contribué à formuler ce
règlement, de la documentation avait été fournie aux
policiers, expliquant ce que serait leur rente d'invalidité à
insérer dans le nouveau protocole d'entente.
Dans la documentation qui a été fournie aux membres, on a
toujours mentionné que la rente d'invalidité irait jusqu'à
60 ans, 80% du salaire indexé. On a pris soin d'expliquer ce
qu'était le salaire, ce qui veut dire que le salaire, comme tel, est le
salaire lors de notre départ, c'est-à-dire lorsqu'on est
radié des cadres. A 60 ans, c'est le maximum de 80% du salaire final
indexé. On voit une différence entre le salaire et le salaire
final. Le salaire final est pour les trois années
précédant la mise à la retraite.
Toute documentation fournie aux membres a toujours été
présentée de cette façon. Lorsque le protocole d'entente a
été signé et qu'on en a pris connaissance, il n'y avait
aucune possibilité d'obtenir le protocole d'entente avant qu'il n'ait
été accepté. Maintenant, on nous dit qu'il y a une
légère différence dans l'interprétation des 80% de
notre salaire. On nous dit que les montants qu'on reçoit de la
Commission des accidents du travail, la rente d'invalidité pour
incapacité physique, intégrité physique, seront
calculés dans nos 80%. Nous nous opposons à ce que les montants
qui nous sont versés par la Commission des accidents du travail figurent
dans le calcul de notre rente, en vertu d'une lettre qui nous est parvenue du
juge Robert Sauvé, de la Commission des accidents du travail, qui nous
dit que la philosophie de la loi actuelle repose sur le principe que la
compensation vient réparer une perte d'intégrité physique
à la suite d'un accident et n'a rien à voir avec le revenu que la
victime peut retirer après coup. C'est pourquoi cette compensation n'est
pas taxable, et n'entre pas dans le calcul de la rente de retraite
versée par le régime public.
Donc, ce qui a été accepté par les membres lors de
l'assemblée était que notre rente était portée de
60% à 80% de notre salaire et on s'objecte à ce que les montants
qui nous sont versés et qui nous seront toujours versés par la
CAT viennent maintenant compléter le système de calcul de notre
rente. Autrement dit, on prend la rente qu'on recevait anciennement et on
ajoute les sommes de la CAT pour en arriver à 80%. Ceci vient à
l'encon-tre de toute la documentation qui a été
présentée aux membres pour accepter le protocole d'entente. Si le
projet de loi est accepté tel quel, à ce moment nous n'avons plus
aucun recours et pour ce qui est du fonds de pension, il va falloir mettre en
vigueur l'entente qui est survenue entre la ville et le fonds de pension. Je
vous remercie.
Le Président (M. Boucher): Merci M. Du-chesne. M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je voudrais poser une
question à M. Duchesne. Est-ce que vous pourriez nous dire à quel
article en particulier cette demande s'applique à l'effet que les indem-
nités qui seraient versées, c'est-à-dire en vertu de la
Loi sur les accidents du travail, ne soient pas en réduction des
bénéfices du régime de retraite?
M. Duchesne: J'ai ici j'en ai pris connaissance seulement
ce matin l'annexe D du règlement du régime des rentes de
l'Association de bienfaisance et de la retraite de la police de
Montréal. A l'article 609, on dit: "Le montant annuel de la rente de
retraite payable en vertu de l'article 601 à un retraité pour
cause d'invalidité professionnelle, est modifié, si
nécessaire, pour que la somme résultant du montant de cette rente
et celui des autres prestations ne soit pas inférieure à 60% du
salaire du policier lors de son invalidité professionnelle ni
supérieure à 100% de son salaire." Maintenant, on prend soin
d'expliquer à l'article 105 par "autres prestations" et on dit: "Que
l'équivalent actuariel de toute indemnité ou de toute rente
payable par la ville de Montréal en vertu du régime des rentes du
Québec, de la Loi de police et de la Loi des accidents du travail,
excluant l'indemnité payable pour une incapacité de moins de
10%."
M. Bédard: Avant que l'entente n'intervienne entre la CUM
et la Fraternité des policiers, vous avez fait valoir ces points de vue
auprès de votre association?
M. Duchesne: On ne l'a pas fait valoir parce que cela n'a jamais
été discuté. Toute la documentation a été
fournie par le fonds de pension et par la Fraternité, même s'il y
a eu un référendum qui a été tenu par le service de
la police à la suite des discussions. Encore ici, on y voit la demande;
ce référendum a été préparé par le
fonds de pension de façon à éclairer les policiers lorsque
le vote serait tenu, parce qu'il y avait beaucoup de dissidence.
Le Président (M. Boucher): Nous suspendons les travaux; il
y a un vote à l'Assemblée nationale. Nous reviendrons dans 15
à 20 minutes au maximum.
(Suspension de la séance à 15 h 44)
Reprise de la séance à 16 h 10
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Je veux simplement préciser qu'il y a un changement parmi les
membres. M. Cordeau (Saint-Hyacinthe) remplace M. Grenier
(Mégantic-Compton).
A la suspension, M. Duchesne avait la parole. Maintenant, je prierais
les intervenants de s'en tenir quand même au projet de loi, sans
nécessairement rediscuter des clauses de l'entente intervenue entre la
Communauté urbaine de Montréal et la Fraternité des
policiers. M. Duchesne.
M. Duchesne (Jean): Puis-je répondre à la question
du ministre de la Justice?
Les membres ne se sont pas opposés, pour la simple raison que
dans toute la documentation qui a été fournie on ne voyait en
aucun endroit où il était indiqué que les montants de la
CAT seraient inclus dans le calcul de la rente.
Etant donné que plusieurs membres n'étaient pas d'accord,
nous avons décidé de tenir un référendum et le
fonds de pension a fait parvenir de la documentation aux membres, pour les
informer, les éclairer sur la façon de voter.
A la quatrième demande, qui concerne l'invalidité
professionnelle, on dit: protection en cas d'invalidité en service. Les
membres demandaient que la rente actuelle, équivalant à 60% du
salaire final de la dernière année, soit indexée au
coût de la vie. C'est la demande qui avait été faite par
les membres. Le résultat est que la rente de 60% du salaire est
passée à 80% du salaire. De plus, cette rente est indexée
à 100% du coût de la vie.
En aucun endroit il n'est mentionné que les montants provenant de
la CAT seront inclus dans le calcul de la rente. C'est pour cette raison que
les membres n'ont pas voté. Personnellement, je suis allé au
bureau du fonds de pension à maintes reprises, pour m'enquérir
où on en était rendu dans les négociations et jamais on ne
m'a mentionné, en aucun temps, que la rente en provenance de la CAT
serait incluse dans le calcul de notre rente.
Si vous me permettez encore ceci. Où nous ne sommes pas d'accord,
c'est que le policier qui continue à travailler, qui a tout de
même été blessé, qui a un taux d'incapacité
inférieur au nôtre, soit 12%, 14% ou 16% d'incapacité,
reçoit 100% de son salaire et il reçoit la rente de la CAT en
plus. Quand il prendra sa retraite, il continuera à recevoir 80% de son
salaire, si son temps est fait, plus sa rente de la CAT qui ne sera pas incluse
dans sa rente. Et parce que, malheureusement, nous avons été
victimes d'accidents et que nous avons été radiés des
cadres ce qui a été accepté par les membres, c'est
80% de notre salaire lors de notre départ, de notre mise à la
retraite on nous dit que le montant de la CAT sera indexé dans le
calcul de notre fonds de pension.
Le Président (M. Boucher): M. Lafleur.
M. Lafleur (Jean): Je vais tenter d'être le plus bref
possible. Mon nom est Lafleur, je suis un ex-policier de la CUM retraité
à la suite de blessures en devoir. Le projet de loi no 260 accorde le
droit de fonctionner au fonds de pension des policiers de la CUM. De ce fait,
il accorde le droit de mettre en application un protocole d'entente
signé entre les représentants des policiers de la CUM et le
conseil de sécurité de la Communauté urbaine de
Montréal.
Notre opposition tient au fait que ce protocole n'est pas conforme au
résumé qui fut présenté aux membres pour
acceptation. Si le fonds de pension obtient le droit de s'autogérer sans
qu'il y ait eu modification au protocole d'entente, le blessé en devoir
retraité sera lésé dans ses droits, car, en
première instance, on demande aux membres d'accepter un
résumé du protocole accordant 80% du dernier salaire gagné
aux blessés retraités. Et, par la suite, on les avise qu'à
l'intérieur de ces 80% sont incluses les compensations provenant de la
CAT.
La protestation des pensionnaires blessés en devoir contre le
projet de loi no 260 est due à trois raisons principales. La
première raison: Le protocole d'entente fut signé et
accepté par les représentants de la Fraternité des
policiers de la CUM, avant son approbation par les membres. En effet, le
protocole fut signé le 8 mai 1975, mais les membres ne l'ont
accepté qu'après avoir reçu un résumé
daté du 21 mai 1975. Inutile de vous dire que ce résumé
omettait certains points capitaux facilitant ainsi son approbation par les
membres.
Deuxième objection: Le protocole original n'est pas conforme au
résumé accepté par les membres. Troisièmement, la
compensation provenant de la CAT, comme le juge Robert Sauvé,
président de la CAT, nous le laissait savoir, vient réparer une
perte d'intégrité physique et n'a rien à voir avec le
revenu que la victime peut retirer après coup. C'est pourquoi cette
compensation n'est pas taxable et n'entre pas dans le calcul de la rente de
retraite versée par le régime public. Il ne s'agit pas d'un
revenu, mais d'une réparation financière. Elle ne devrait pas
être calculée ou incluse dans les 80% du dernier salaire
gagné qui fut accepté par les représentants de la
fraternité.
En conclusion, nous demandons que le bill 260 soit rejeté tant et
aussi longtemps que le protocole ne sera pas modifié et nous demandons
aussi que les mots "prestations d'invalidité" soient rayés du
protocole; "prestations d'invalidité" et "les prestations payables" par
la Loi des accidents du travail. Nous considérons, messieurs, que le
sort des retraités pour cause d'invalidité est entre vos mains.
Je vous remercie.
Le Président (M. Boucher): Merci M. Lafleur. M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: II y a une chose qui me chi-cote un petit peu;
c'est que finalement ce que vous nous dites, ce que vous dites aux
législateurs à qui est présenté un projet de loi
privée, n'adoptez pas ce projet de loi parce que nous autres, on
conteste la façon dont cela a fonctionné dans la structure
syndicale et au niveau du membership. Je me pose la question: Est-ce que cela
n'aurait pas été préférable de mener la bataille
à ce niveau plutôt que de demander aux législateurs de
régler un problème qui aurait dû être
réglé à l'intérieur des structures syndicales ou
des représentations.
M. Lafleur: Au moment où on aurait dû le faire, on
n'avait pas la documentation nécessaire pour le faire.
M. Charbonneau: N'existe-t-il pas des recours qui vous donnent la
possibilité d'aller devant l'assemblée générale ou
demander une assemblée ou des explications?
M. Lafleur: J'ai l'impression que les recours seraient
extrêmement limités si le bill était accepté par...
dans le moment. Si le bill est accepté tel quel, ce serait...
M. Ducharme: En vertu du bill 260, à l'article 5, section
b, en tant que membre de l'association, je signale à l'assemblée
que nous croyons qu'il y a eu des irrégularités dans les ententes
qui sont intervenues entre le fonds de pension de la Fraternité des
policiers et le Conseil de la sécurité publique.
M. Springate: Nous avons la juridiction de changer une entente
qui a été signée par les membres de la fraternité
ou la direction de la fraternité et les gens de la CUM...
M. Lafleur: Conseil de sécurité.
M. Springate: ... et du Conseil de sécurité de la
ville de Montréal. C'est une question que je me pose. Je pense que leurs
droits sont bien fondés, mais est-ce que...
M. Bédard: Sauf qu'il y a des explications qui seront
données un peu plus tard sur les points qui ont été
soulevés. Maintenant, il est évident qu'il y a eu une entente
depuis sept ans, au-delà de 7 ans, négociée...
M. Lafleur: Depuis mai 1975.
M. Bédard: Depuis mai 1975? On nous a dit que cela
traînait depuis 1972, alors... qui a été signée
entre les autorités de la communauté urbaine et la
Fraternité des policiers. A partir de ce moment-là, si c'est
clair que c'est le protocole d'entente qui lie des parties, et qu'à
partir du moment où on va changer des clauses, où on va
s'aventurer à changer la moindre clause à l'intérieur de
cette entente, à ce moment-là, on vient en contradiction avec la
volonté des parties qui ont signé cette entente.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une question
à poser. Lors du vote pour ratifier la signature de l'entente, le vote
qui a été pris le 21 mai 1975, quel pourcentage des membres
appartenant à l'association ont voté au mois de mai 1975?
M. Lafleur: Pour répondre à cette question, M.
Legault probablement ou M. Masse.
M. Bédard: On peut demander à M. Legault qui...
M. Cordeau: Peut-être, mais ce serait pour savoir, à
un moment donné, si c'est l'assemblée qui a accepté la
majorité des membres, bien...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que les membres
seraient...
M. Bédard: Je comprends très bien votre question,
mais probablement que M. Legault serait en mesure de vous donner ces
réponses.
Le Président (M. Boucher): ... prêts à
entendre M. Legault? M. Legault?
M. Bédard: S'il n'y a pas d'autres
présentations.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît. ...
Représentant de l'Association de bienfaisance
et de retraite des policiers de la CUM
M. Legault (Claude): Disponible à vos questions,
messieurs. Si vous me le permettez, avant de répondre à vos
questions, messieurs, j'aimerais vous faire part de certaines modifications que
nous voudrions vous suggérer au projet de loi, tel qu'il a
été présenté en première lecture.
Suite, comme vous le savez maintenant, à une entente qui a
été négociée entre la Fraternité des
policiers de la CUM et la Communauté urbaine de Montréal, nous
avons présenté une demande de modification de la loi relative
à l'Association de bienfaisance et de retraite de la police de
Montréal pour pouvoir dorénavant conclure, administrer et
terminer ce qui court depuis 1972, soit cette négociation de
l'uniformisation des régimes de rentes de la CUM. Ce projet de loi,
jusqu'à la dernière minute, a fait l'objet de discussions avec
différents paliers d'autorités, soit le Conseil de
sécurité, la Communauté urbaine de Montréal, la
ville de Montréal et l'Association de bienfaisance et de retraite. Le
tout était dirigé par la Fraternité des policiers de la
CUM, car, comme on vous l'a mentionné tantôt dans le protocole
d'entente qui a été signé le 8 mai 1975, à
l'article 22 du protocole, il était dit que la Fraternité et le
Conseil de sécurité s'entendaient pour modifier la Loi de
l'ABRPM.
Alors, c'est donc sur cet accord qu'ils ont ensemble conclu une entente
signée qui a été déposée auprès du
gouvernement et dont nous voudrions maintenant vous souligner quelques petits
changements qu'il y aurait lieu d'apporter.
M. Charbonneau: Dans l'entente ou dans le projet de loi?
M. Legault: Dans le projet de loi 260. A l'article 4, nous vous
demandons de retrancher le deuxième alinéa.
M. Bédard: Si vous me le permettez, peut-être que
pour procéder correctement, nous allons procéder article par
article.
M. Legault: D'accord.
M. Bédard: Puis, lorsque nous arriverons à un
article où vous avez un amendement nouveau à
présenter, vous nous en ferez part.
M. Legault: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Bédard: Maintenant, avant de commencer l'étude
article par article, il y avait quelques questions, entre autres, une qui
était, je crois, très importante, à savoir: Si cela a
été soumis aux membres, si cela a été
accepté, etc.
M. Cordeau: D'après le pourcentage des membres en
règle qui ont ratifié l'entente par leur vote le 21 mai 1975.
M. Legault: Le vote a eu lieu, je crois, en juillet...
M. Cordeau: Oui, enfin...
M. Legault: ... le protocole avait été signé
le 8 mai...
M. Cordeau: Oui.
M. Legault: ... Il va sans dire que c'était un dirigeant
de l'association qui était autre que moi, à l'époque.
L'entente a été approuvée à environ entre 67% et
70%; le pourcentage précis, je ne l'ai pas, mais environ ce
pourcentage.
M. Cordeau: Des membres présents à
l'assemblée ou des membres faisant partie du syndicat?
M. Legault (Claude): C'est-à-dire tous les membres de
l'association; c'est plus que les membres du syndicat. Cela comprend
l'état-major, non, vous allez m'excuser, à l'époque cela a
été accepté par les membres du syndicat puisque
c'était le syndicat qui avait négocié. Et ce pourcentage,
on me remet un rapport ici, je m'excuse, c'est 65.10% en faveur, 34.77% ont
refusé, et 0.13% avaient annulé leur bulletin, sur 3819 bulletins
retournés.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il reste un
élément de la question du député de Saint-Hyacinthe
qui n'a pas encore reçu sa réponse. Pour rendre cette question
simple, combien de membres avaient le droit de voter et combien ont
effectivement voté au total? Pour ou contre, ce n'est plus la question,
vous avez donné ces chiffres. Mais sur le nombre total de membres,
combien ont exercé leur droit de vote?
M. Legault: II y a eu 5178 bulletins envoyés; 3819
bulletins retournés; pour: 2486; contre: 1328.
M. Goldbloom: En chiffres ronds, ce sont les trois quarts qui se
sont exprimés.
M. Legault: C'est exact.
M. Goldbloom: D'accord. M. le Président, un dernier point,
parce que je suis d'accord avec le ministre que nous devrions aborder
l'étude article par article. Je suis également d'accord avec lui
qu'il serait extrêmement dangereux que nous essayions, à cette
table, de toucher à l'entente comme telle. Il me semble, par contre, que
là où des problèmes, qui ont été
soulevés par les divers intervenants, peuvent trouver leur reflet dans
les articles du projet de loi et peuvent peut-être trouver une solution
dans une modification quelconque, nous devrions écouter les
intéressés, afin d'être éclairés, d'avoir
l'éclairage de notre lanterne là-dessus.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères.
M. Bédard: Les questions qui ont été
soulevées tout à l'heure par ceux qui vous ont
précédés, avez-vous des choses à dire?
M. Legault: En autant que je suis concerné au sujet de ces
interventions, je ne voudrais faire un débat entre nous. Je pense que je
suis ici en tant que représentant de l'Association de bienfaisance et de
retraite. M. Masse est également dans la salle, en tant que
représentant de la Fraternité des policiers. Je ne voudrais pas
personnaliser entre individus un débat qui, à votre niveau,
devrait peut-être se limiter au projet de loi.
Je ne sais pas quels sont les points auxquels vous voudriez que je
réponde.
M. Charbonneau: J'ai quelques questions précises, qui
pourraient peut-être nous "permettre de voir l'envers de la
médaille. Quand on nous parlait tantôt de possibilité
d'avoir un droit d'appel quant à la destitution des membres qui serait
imposée ou décrétée par les deux tiers des membres
du conseil d'administration, avez-vous un commentaire à formuler?
M. Legault: Sur ce point, comme le disait le député
de D'Arcy McGee, nous retournons au niveau des règlements. Ce n'est pas
contenu dans la loi comme telle, mais, par contre, pour satisfaire à
votre question, si jamais, par la conduite réellement
répréhensible d'un individu à l'intérieur du
conseil d'administration, dû au fait que ce conseil d'administration est
un conseil de cogestion, où siègent l'employeur et les
représentants des employés, nous voulons, dans le but d'amener
tout le monde à travailler dans une vraie collégialité,
assurer à ces gens de la partie de l'employeur une pleine
sécurité que tout le monde agira d'une façon
professionnelle.
C'est pour cette raison que nous croyons qu'il est nécessaire que
le conseil ait des pouvoirs de ne pas accepter à la table du conseil
d'administration des personnes qui auraient une conduite
répréhensible. A ce moment, il faut donc qu'il ait les
pouvoirs, lui également, et non pas laisser les pouvoirs
seulement aux gens qui ont eu le droit de vote, d'imposer qui que ce soit, peu
importe sa façon de se conduire. J'entends, à ce moment, que le
conseil d'administration devrait normalement et obligatoirement agir à
l'intérieur de la loi; il ne pourrait pas démettre de ses
fonctions une personne du conseil au-dessus de la loi. Tout le monde a toujours
des recours devant les tribunaux et on sait que c'est très difficile
d'amener une personne à sortir d'un conseil d'administration. Si jamais
cela arrivait, le règlement, tel qu'il est stipulé actuellement,
est peut-être plus démocratique que simplement de retourner devant
une salle convoquée à cet effet.
Convoquer une assemblée pour agir en appel de la décision
d'un Conseil d'administration... Actuellement le quorum est de 25 à nos
assemblées, donc, il pourrait y avoir 28 personnes qui
décideraient au-dessus du Conseil d'administration et obligeraient le
conseil à garder cette personne-là. Ce que le règlement
dit maintenant, c'est que, advenant le cas où les deux tiers des membres
du conseil se prononceraient pour démettre une personne et ceci
légalement, il y aurait donc une nouvelle élection. Et cette
élection se ferait par la poste; cela laisserait le droit à tous
les membres de l'association de se prononcer à nouveau et d'agir, si
vous voulez, en appel de cette décision du Conseil d'administration. Le
Conseil d'administration ne peut que faire une chose, en démettant une
personne: c'est d'appeler une nouvelle élection. On se dit, à ce
moment-là, ce bonhomme sera retourné aux suffrages universels;
tout le monde alors pourra se prononcer, non pas seulement un petit groupe
d'individus de 25, 30 ou 40 qui pourraient défaire une décision
prise dans la légalité par un Conseil d'administration.
C'est dans ce but-là que le règlement a été
rédigé et c'est non pas pour satisfaire les caprices d'individus
qui n'aimeraient pas la personnalité d'un individu qui serait
nommé au Conseil d'administration. C'est justement pour donner plus de
sécurité et plus d'homogénéité à ce
conseil.
M. Charbonneau: II y aurait peut-être deux ou trois autres
questions, mais je pense qu'on pourra y revenir à l'article 7, parce que
cela concernait les intervenants, cela concernait l'article 7.
Le Président (M. Boucher):... M. le député
de Verchères. J'appelle donc l'article premier.
M. Bédard: J'aimerais savoir si vous pouvez nous apporter
une réponse, une contrepartie à ce qui a été
explicité tout à l'heure par M. Duchesne concernant les
prestations de la Commission des accidents du travail.
M. Legault: D'accord. Voici, M. le Président, c'est quand
même très complexe. Je vais essayer avec des mots de vous
expliquer des chiffres et des calculs; ce n'est pas facile à exprimer de
cette façon. L'intervention de mes collègues, MM. La-fleur et
Duchesne, se situe dans la prétention que les explications, à
l'époque de la votation, n'ont pas été suffisamment
claires. De là à savoir: Est-ce que les informations ont
été suffisamment claires? Est-ce que cela n'a pas
été perçu de la bonne façon? Est-ce que cela a
été fait dans le but de leurrer les gens? Tout cela, je pense,
que ça ne sert à rien d'essayer de déterminer ce que les
gens voulaient et pensaient. Si on s'en tient seulement au calcul comme tel, on
revient aujourd'hui...
M. Bédard: Je ne veux pas faire le procès, à
savoir: Comment cela s'est passé au terme d'acceptation? Ce que je veux,
c'est...
M. Legault: Non, non, d'accord, je ne voudrais pas tomber de
l'autre côté, mais seulement dans le calcul comme tel. C'est que
la lettre de M. le Président de la CAT, adressée au ministre
Jacques Couture, disait bien: "Si la prétention des policiers
s'avérait exacte, je devrais m'inscrire en faux contre ce qui a
été dit dans le régime". Mais, effectivement, ce
n'était pas tout à fait clair. Le régime ne dit pas que le
policier recevra 80% moins sa CAT. Le régime de rentes, actuellement,
dit ceci: Le policier qui sera blessé lorsqu'il sera de garde recevra sa
rente accumulée, la rente qu'il s'est lui-même réellement
gagnée, recevra les autres prestations, peu importe d'où elles
viendront, et si jamais l'addition de sa rente à lui, des rentes
versées par l'Etat, s'avéraient être inférieures
à 80%, un supplément de rentes, un peu comparable au
supplément de revenu garanti, sera ajouté pour atteindre 80%.
M. Bédard: ...
M. Legault: C'est-à-dire que dans le cas d'un policier qui
se blesserait alors qu'il a accumulé 70% de rentes au régime, la
CAT lui verserait un pourcentage qui serait l'équivalent de 20% de son
plein salaire; cela lui donnerait 90%. Il n'aurait donc aucun supplément
de rentes de versé.
M. Charbonneau: II peut avoir plus que 80% finalement.
M. Legault: II peut avoir plus que 80%. M. Cordeau: 80%,
c'est un minimum.
M. Legault: 80% est un minimum, et il y a un supplément
qui est ajouté à la rente accumulée pour atteindre le
minimum de 80% indexé au coût de la vie.
M. Bédard: II ne peut pas avoir plus que 100% de son
salaire.
M. Legault: II ne peut pas avoir plus que 100% du salaire.
Etude article par article
Le Président (M. Boucher): Ceci étant dit, passons
à l'étude du projet de loi article par article et j'appelle
l'article premier. M. le ministre.
M. Bédard: L'article premier, M. le Président,
énumère les lois qui sont remplacées par le projet. Cet
article stipule aussi que l'existence de l'association n'est pas
interrompue.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 2?
M. Bédard: L'article 2. Cet article-là modifie le
nom de l'association; le nom est actuellement "Association de bienfaisance et
de retraite de la police de Montréal". Mais compte tenu du fait que tous
les policiers de la Communauté urbaine de Montréal seront membres
de l'association, puisque le régime de rentes des policiers de la
Communauté urbaine de Montréal couvrira tous les policiers, le
nouveau nom reflète cette réalité.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 3.
M. Bédard: L'article 3 stipule que le siège social
de l'association sera désormais non plus dans le territoire de la ville
de Montréal, mais dans celui de la Communauté urbaine de
Montréal. Cet article est nécessairement de concordance avec
l'article 2.
M. Goldbloom: Je pense que c'est un territoire suffisamment
large.
M. Bédard: Oui.
M. Charbonneau: II y a encore des terrains vacants.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Bédard: II y a suffisamment de problèmes
à l'intérieur; on ne pense pas à l'agrandir pour le
moment.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Bédard: ... ou le séparer à nouveau par
blocs.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Article 4. Il y a un amendement
apporté qui dit de retrancher le deuxième alinéa.
M. Bédard: Je pourrais peut-être donner certaines
explications et on pourra enchaîner avec l'amendement. La loi actuelle de
l'association ne lui permet actuellement d'administrer que le régime
connu sous le nom de Régime de rentes de l'association de bienfaisance
et de retraite de la police de Montréal.
Selon l'entente intervenue le 2 décembre 1977, l'association
devra administrer le régime connu sous le nom de Régime de rentes
des policiers de la Communauté urbaine de Montréal, ce que
consacre l'article 4.
L'article 4 indique l'objet de l'association qui est d'administrer ces
régimes, conformément à la Loi des régimes
supplémentaires de rentes du Québec. Le deuxième
alinéa de l'article 4 vise à permettre à l'association
d'établir une caisse commune et d'y déposer les actifs des
caisses de retraite de chacun des régimes. Cette caisse commune est
gérée selon les normes prévues par la Loi des
régimes supplémentaires de rentes. La Régie des rentes du
Québec a d'ailleurs été consultée sur cet aspect du
projet et également sur un amendement qu'on veut y apporter.
M. Legault: C'est exact, M. le Président. J'aimerais vous
faire part qu'il serait de l'avis de toutes les parties concernées de
retrancher le deuxième alinéa qui retrouve toute sa portée
à l'article 6b iii). Il y avait donc une redondance et on
préférerait vous suggérer d'enlever le deuxième
alinéa de l'article 6.
M. Bédard: Nous n'avons définitivement pas
d'objection, parce que lorsqu'on va à l'article 6, on y voit une
répétition textuelle.
M. Goldbloom: M. le Président, je constate que dans ce
deuxième alinéa de l'article 4, il y a essentiellement deux
éléments. Il y a l'établissement d'une caisse commune et
cela se retrouve effectivement à l'article 6.
Il y a aussi le fait que la gestion de cette caisse commune devrait se
faire en vertu de la Loi des régimes supplémentaires de
rentes.
Est-ce que nous pouvons comprendre que malgré le fait de rayer ce
deuxième alinéa, que l'administration, la gestion, se feraient
quand même suivant les exigences de cette loi?
M. Bédard: C'est exact. On retrouve également ce
deuxième principe à l'article 6.
M. Charbonneau: ... réinvestir les fonds et valeurs dans
cette caisse commune de même que leurs fruits et revenus,
conformément à la Loi des régimes supplémentaires
de rentes.
M. Goldbloom: Merci.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement voulant
retrancher le deuxième alinéa est adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 4
adopté tel qu'amendé?
M. Cordeau: Pardon, M. le Président. A quel endroit, dans
le projet de loi, retrouve-t-on "l'association est tenue de gérer cette
caisse commune et d'effectuer..."?
M. Bédard: ... stipule: investir et réinvestir les
fonds.
M. Cordeau: A quel article?
M. Charbonneau: A l'article 6b iii).
M. Cordeau: Parfait. Merci.
Le Président (M. Boucher): L'article 4 adopté tel
qu'amendé?
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Article 5?
M. Bédard: Cet article indique quels sont les membres de
l'association. Ainsi, tous les policiers du service de police de la
Communauté urbaine de Montréal sont membres de l'association, et
ceci, afin de refléter la réalité de l'intégration
en 1972 des forces policières de l'île de Montréal au sein
de la Communauté urbaine de Montréal.
De plus, les personnes qui ont quitté le service de la police de
la ville de Montréal, ou de la CUM, et qui ont droit à une rente,
en vertu des régimes administrés par l'association, sont
également des membres. On le stipule d'une façon claire et
nette.
Le Président (M. Boucher): M. Legault, est-ce que vous
avez des commentaires?
M. Legault: Je n'ai aucun commentaire à faire à cet
article.
Le Président (M. Boucher): Aucun commentaire. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: II est proposé, M. le Président, de
retrancher le mot "et" entre les deux alinéas. On laisse le mot
"et"?
M. Bédard: On laisse le mot.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est
rejeté.
M. Bédard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Article 5, adopté tel
quel.
Rôle de fiduciaire de l'association
M. Bédard: L'article 6 précise que l'association
est une corporation et qu'elle n'a qu'un objet, soit celui d'administrer les
régimes de rentes visés par la loi. Ceci s'inscrit dans le cadre
de la refonte de la loi et consacre le rôle de fiduciaire de
l'association.
Le paragraphe b) énumère certains pouvoirs de
l'association. Les dispositions du sous-paragraphe iii) du paragraphe b), comme
celles du deuxième alinéa de l'article 4 maintenant disparu,
satisfont aux exigences de la Régie des rentes en assujettissant
l'association, les régimes, les caisses respectives et la caisse commune
aux pouvoirs de surveillance et de contrôle de la Régie des
rentes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Avant le début de nos auditions, le ministre
nous a demandé de garder en mémoire les points qui seraient
soulevés par les divers intervenants. Il me semble, de mémoire,
que M. Lavigueur s'était opposé au mot "seul" qui se trouve
à la deuxième ligne de l'article. Il a dit, en quelque sorte,
que, si l'on décrète que l'association n'a qu'un seul objet et
que cet objet est l'administration des régimes de rentes, on
enlève à cette association l'objet de négocier.
Je ne voudrais pas mal citer M. Lavigueur...
M. Bédard: C'est exactement le contenu des
représentations qui ont été faites par M. Lavigueur.
Peut-être y aurait-il lieu que M. Legault nous fasse part de sa vision
des choses?
M. Legault: Je voudrais plutôt vous répéter
les visions des personnes qui ont été vues à ce sujet.
C'est un domaine qui regarde principalement le syndicat. Je peux vous dire que,
à la suite des modifications qui ont été apportées
par l'article 35 de la loi 281 des lois de 1971, c'est vrai que c'est à
cette époque qu'on a vu que la fraternité avait pour rôle
de négocier l'uniformisation des régimes de rentes. Il va sans
dire qu'actuellement, comme je vous l'ai dit tantôt, tout ceci fait
partie d'une entente qui a été négociée entre la
fraternité et l'employeur.
Pour autant que je suis concerné, je suis satisfait qu'on nous
dise que nous avons comme seul but d'administrer. Nous croyons qu'il est
peut-être nécessaire, même préférable de
situer chacun des organismes dans son rôle véritable, celui
d'administrateur et celui qui a à voir aux conditions de travail.
Là-dessus, cela ne me regarde pas plus qu'il le faut et je pense que, si
vous avez des questions è poser à ceux qui sont chargés
directement des représentations à faire, à la suite de ce
qu'on appelait la motion 82, par laquelle les membres avaient demandé
que des représentations soient faites au gouvernement... J'ai
été informé des représentations qui avaient
été faites, autant au gouvernement antérieur qu'au
gouvernement présent. A ce moment-là, les résultats des
représentations ont dû satisfaire à la motion 82.
Aujourd'hui, on arrive avec cela. A ce moment-là, si le syndicat comme
tel a des explications à vous fournir, vous pouvez lui en faire
demande.
M. Charbonneau: Peut-être qu'on pourrait demander au
président de la fraternité s'il y avait des...
M. Masse (Gilles): Gilles Masse, président de la
Fraternité des policiers de la CUM. Je dois vous dire que la motion 82,
c'est une motion que je connais bien parce qu'à ce moment-là,
j'étais dans la salle et c'est moi qui l'avais proposée.
Je vais prendre simplement une minute pour vous faire l'historique du
problème qui se pose. C'est qu'à la suite de l'intégration
des forces policières, on a constaté qu'il y avait eu un
amendement à la loi 281 qui donnait à la fraternité le
pouvoir de négocier les rentes de ses membres, pouvoir qui,
traditionnellement, depuis 1892, avait toujours appartenu à notre
Association de bienfaisance et de retraite, c'est-à-dire l'ABRPM.
A la suite de la loi 281, il y a eu des problèmes syndicaux
je ne les énumérerai pasentre l'Association de
bienfaisance et de retraite et le syndicat. Il y a eu piétinement
à l'intérieur des négociations. On est ici aujourd'hui en
1977 avec un projet de loi qui concerne un régime de rente qui devrait
être en vigueur depuis le 1er janvier 1972. Je n'ai pas besoin de vous
dire que les négociations n'ont pas fonctionné exactement comme
elles auraient dû. La négociation, suite à la loi 81,
était la responsabilité de la Fraternité, mais devant le
piétinement... J'étais, à ce moment, participant dans la
salle. C'est moi qui ai fait la proposition de la motion 82, à savoir
redonner à l'ABRPM, c'est-à-dire notre association, la
responsabilité de négocier notre fonds de pension. Je dois vous
dire qu'à ce moment la Fraternité avait d'autres avantages
sociaux et d'autres augmentations de salaire à négocier pour ses
membres.
Cette motion voulait faire des pressions sur le gouvernement afin qu'il
amende et change la loi 281 pour redonner ainsi à l'ABRPM le pouvoir de
négocier ce qu'on appelle communément le fonds de pension. Ces
pressions ont été faites. Entre-temps, je suis devenu
président de la Fraternité. J'ai fait ces pressions. Dans le
projet de loi 41, il avait été inscrit que, après la
négociation du régime de rente uniforme, le pouvoir de
négocier les avantages pour les policiers reviendrait à l'ABRPM
ou comme, on l'appellera quand la loi sera votée, à
l'ABRPCUM.
Comme vous le savez, il y a eu un changement de gouvernement et la loi
41 a été amendée. Il y a eu d'autres rencontres. La partie
patronale s'est opposée à ce qu'il y ait pour les policiers de la
CUM deux syndicats, un qui négocie les avantages au niveau des rentes,
et l'autre qui négocie les avantages au niveau de la convention
collective de travail, étant donné que le Code du travail
détermine très clairement que les rentes font partie des
avantages sociaux, de la convention collective, comme dans tous les syndicats.
Le syndicat s'est rangé à cette argumentation, et de la partie
patronale et du gouvernement, à savoir qu'il ne devait y avoir à
la Fraternité des policiers de la CUM qu'un syndicat
accrédité en vertu du Code du travail, comme nous avons
revendiqué à maintes reprises de n'avoir qu'un patron avec qui
négocier.
Je ne sais pas si cela vous donne des explications sur la situation qui
se produit. Effectivement, la motion 82 visait à redonner à
l'ABRPM le pouvoir de négocier. Je dois vous dire qu'on a compris qu'il
existait un conflit d'intérêts chez un syndicat qui revendiquait
contre un patron un certain nombre d'avantages sociaux et qui administrait
conjointement avec ce même patron un certain nombre de fonds qui
permettent aux em- ployés qui ne sont pas tous syndiqués... Il y
a des membres de l'état-major qui ne sont pas syndiqués. Il y a
des pensionnaires qui ne sont pas membres actifs. Il existe là un
conflit d'intérêts et une contradiction. C'est la raison pour
laquelle nous nous sommes pliés à ce fait et que nous acceptons
que le seul responsable pour la police de la CUM de la négociation, et
du salaire et des avantages sociaux, de tous les avantages sociaux, y compris
les rentes devant être versées à la suite de la retraite,
ce soit le syndicat. Nous considérons l'ABRPM ou, plus tard, l'ABRPCUM,
comme une espèce de fiducie qui, avec le patron, administre ces
fonds.
Le Président (M. Lacoste): Le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Moi, si je comprends bien l'intervention, M. le
Président, j'aurais peut-être le goût de dire à M.
Lavigueur que le débat qu'il veut faire aujourd'hui aurait
peut-être dû être fait au niveau de la fraternité,
c'est-à-dire que les policiers s'entendent entre eux pour savoir s'ils
veulent avoir deux unités de négociation ou deux agents
négociateurs ou un. A partir du moment où des gens qui,
légalement parlant, ont été mandatés et ont pris
des décisions et que ces décisions ont été
entérinées, je vois difficilement comment nous, ici, on pourrait
éventuellement revenir en arrière et décider que le texte
de loi qui nous est proposé pourrait être modifié.
M. Lavigueur: ... très bien. Sans aller beaucoup plus
loin, ils disent toujours, dans une maladie, qu'on peut avoir un remède
et ici, moi, je veux qu'on soit représenté. On dit toujours: Les
savants législateurs. Si vous voulez nous couvrir, nonobstant que le
Code du travail donne à la fraternité le droit de
représenter jusqu'à capitaine, qu'il soit spécifié
dans la loi que la fraternité aura, pour un cas, des rentes, le droit de
représenter les retraités et aussi les membres qui sont plus haut
que le grade de capitaine, pour qu'on ait au moins la force de frappe du
mouvement syndical que nous avons créé, qu'on ne soit pas devant
un employeur excessivement puissant et nous, on n'a pas d'argent. On aurait une
association qui serait mandatée pour administrer. Vous savez
qu'administrer... On va nous arriver: Est-ce qu'on a le droit de
dépenser de l'argent d'administrateurs pour aller chercher des... On va
être assis entre deux chaises. Ce ne sont pas seulement les vieux
retraités. Les nouveaux retraités de la communauté
urbaine, où les situez-vous? Le mandat de la fraternité est
limité à capitaine et même pas ses retraités.
M. Charbonneau: Faisons l'hypothèse qu'on est d'accord
avec vous. Comment des législateurs ou des députés
pourraient-ils décider à la place des membres d'un syndicat de
donner plus de pouvoir alors qu'eux-mêmes n'ont pas cru bon de s'en
donner, pour toutes sortes de raisons? On pourrait, à la limite, penser
que les syndiqués auraient dû se garder ces pouvoirs, mais est-ce
que, finalement, ce ne serait pas ce qu'on nous repro-
che souvent, à savoir prendre la place du syndicat ou des
syndiqués et décider, à leur place, des choses qui,
d'abord, sont de leur responsabilité, de leur juridiction?
M. Lavigueur: M. le député, si vous me permettez,
c'est entendu qu'on ne voudrait peut-être pas, mais, une chance
qu'aujourd'hui, on est devant vous. On pourrait peut-être avoir de la
partie de la fraternité, peut-être une décision de leur
part, je ne fais pas... j'ai été là-dedans... Mais
j'aimerais bien savoir s'ils aimeraient nous représenter. On veut avoir
quelqu'un qui a de la puissance pour nos retraités. On veut, nous aussi,
avoir des rentes indexées, comme vous allez en avoir, des rentes
indexées. On n'a pas d'indexation pour les policiers jusqu'à...
Pensez-vous qu'on va en avoir? On n'aura jamais d'indexation. Je vais avoir 62
ans, et la seule augmentation de pension que je vais avoir, je vais l'avoir
quand j'aurai 65 ans. On veut avoir une force de frappe. S'ils n'ont pas
d'objection, les anciens syndiqués, c'est bien de valeur. On a
été pensionnés, on a pris notre retraite. On voudrait,
s'il y a possibilité, qu'on dise dans le texte que la fraternité
ou n'importe quoi, mettez quelqu'un, aura le droit de nous représenter.
Cela va nous satisfaire. On ne sera pas assis entre deux chaises.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, si je comprends bien et,
évidemment, je voudrais bien comprendre, il y a, derrière cette
discussion, un problème qui se retrouvera à l'article suivant
où il s'agira de la constitution du conseil d'administration.
Si j'ai bien compris ce que M. Lavigueur disait plus tôt
aujourd'hui, le syndicat, qui est appelé à négocier
présentement, représente les membres actifs jusqu'au rang de
capitaine, mais là n'est pas le point que je veux souligner. Si j'ai
bien compris l'argumentation de M. Lavigueur ce matin, c'était que voici
un régime de retraite, un régime de retraite, c'est pour les
retraités, et il ne trouvait pas la représentation des
retraités eux-mêmes suffisante au conseil d'administration.
Est-ce que, par extension c'est ce que je voudrais comprendre
M. Lavigueur est en train de nous dire que, si le syndicat qui est
appelé à négocier, je laisse de côté, pour
l'instant, le problème qui est de taille; que la loi, que l'on appelle
Loi 41, a été adoptée avec d'autres conditions de
négociations...
M. Bédard: N'a pas été adoptée, elle
était restée en plan.
M. Goldbloom: N'a pas été adoptée, mais il y
a eu quand même, à un certain niveau, une entente selon laquelle
c'est la fraternité qui fait la négociation. Est-ce que c'est
là le problème que vous placez devant nous, M. Lavigueur? Que les
retraités n'ont pas voix au chapitre, n'ont pas leur
représentation?
M. Lavigueur: N'ont pas de puissance. Actuellement, nous avons un
retraité malgré que je ne dois pas critiquer le bureau de
direction et de défense et quand est arrivée la
négociation, devant la communauté urbaine, le président du
temps, M. L'Ecuyer, suite aux demandes, en a parlé à la
fraternité; on a fait des interventions et on a dit, c'est bien
regrettable mais les retraités ne sont pas des membres, ils sont des
membres de la communauté urbaine, mais ce sont des anciens policiers de
Montréal. Le président m'a dit: Arrête de nous attaquer, on
n'a pas de mandat. Nous avions notre petit groupe et, depuis 1969 j'ai
signé la dernière entente en 1969 on n'a pas encore la
décision finale pour augmenter les rentes de nos policiers, qui sont de
$1300, et les porter à $2000.
Nos policiers attendent. C'est plus bas que ce que vous donnez aux
assistés sociaux. Donc, on a très peu de force; il a fallu faire
des démarches auprès du gouvernement précédent, il
a fallu faire des pressions politiques, il a fallu aller voir tous les
députés pour tâcher de sortir nos retraités de leur
milieu; pourquoi? Parce qu'on avait une association et on était
divisé. En fait, on était divisé, eux n'avaient pas le
droit de nous représenter; les membres de l'état-major de la
police étaient seuls dans une association professionnelle et nous, les
retraités, nous étions seuls.
Nous, on a dit: Notre arme de combat on a des mafias mais
nous, on s'est bâti un syndicat. On l'a créé en 1943
j'en ai été le fondateur pour avoir une arme, mais,
drôle d'affaire, cela nous a coupé le cou. Maintenant, on est
retraité, comme les futurs retraités, qui n'ont pas de forte
représentation et, avec le nouveau plan, vous allez donner
l'administration. L'administration, ça va être la
négociation, et qui va faire la négociation pour nous? On va
demeurer assis entre deux chaises. On est aussi bien de crever. C'est
regrettable, on s'est battu, on a un mouvement social extraordinaire et on est
les premières victimes, on n'a personne pour nous défendre
après s'être battus si longtemps.
M. Masse: Je ne sais pas, M. le Président, si je dois
même faire une réplique à ces commentaires. C'est un
débat que je considère... Si j'étais président, je
rappellerais quelqu'un à l'ordre et je pense que...
M. Goldbloom: Ne donnez pas d'instruction au président, il
le sait bien.
M. Masse: C'est un débat qui est complètement en
dehors du problème. Quand le député de Verchères
disait, tout à l'heure, laissons les policiers décider s'ils vont
avoir une, deux ou trois unités de négociation, je dois vous dire
que la loi est très claire sur le problème et qu'il y a une
unité de négociation et qu'effectivement, c'est bien malheureux,
mais, dans notre société, c'est comme cela, les gens qui sont en
minorité et je pense à nos retraités qui sont en
minorité même s'ils avaient le pouvoir de négocier
leur régime de retraite, ils n'auraient pas d'outil pour le faire.
L'outil, l'instrument le plus important pour négocier des rentes
pour les policiers, c'est le syndicat. C'est pour cela qu'on se soumet à
la loi et qu'on est d'accord avec elle parce que c'est une loi qui est
intelligente et qu'elle donne aux travailleurs qui sont les mieux
organisés, qui ont le meilleur groupe et qui sont les plus puissants,
qui ont le plus d'arguments, le plus d'outils pour se battre, le pouvoir de
négocier.
En tant que président du syndicat et je peux vous dire que
tout le conseil de direction de la fraternité des policiers était
unanime sur le sujet j'ai mandaté le président de l'ABRPM,
Claude Legault et son exécutif, pour négocier, à notre
place, le régime de rente qui vous est aujourd'hui soumis. Si M. Legault
en ressent le besoin, je le laisserai vous donner des informations plus
techniques sur le sujet, mais, personnellement, je pense qu'on
s'écarte...
M. Lavigueur: M. le Président, seulement un point. Si j'ai
soulevé, tout à l'heure, une politique de réforme
ce n'est pas un débat je n'ai pas demandé au
président de déclarer n'importe quoi, mais je vais vous dire:
Nous, les retraités, nous cherchons quelqu'un avec de la force; si vous
êtes capables... En fait, je retirerais mes paroles. Je les retire d'une
façon, si vous êtes capables de me donner les pouvoirs d'avoir de
la force de frappe.
M. Charbonneau: Je voudrais vous poser une question, M.
Lavigueur. Est-ce que finalement, comme vous êtes des anciens policiers
pensionnés du service de police, est-ce que ce n'est pas encore le
syndicat qui devrait être votre force de frappe?
M. Lavigueur: On est en train de regarder les textes.
M. Charbonneau: Et si vous considérez, comme
pensionné, que votre syndicat ne fait pas suffisamment pour vous,
peut-être que vous pouvez vous organiser avec votre syndicat pour
qu'il...
M. Lavigueur: On aimerait bien, s'il y avait possibilité
de le mettre dans un document, parce que si vous vous placiez dans ce que la
fraternité ou...
M. Charbonneau: Mais pourquoi est-ce que ce serait aux
législateurs et aux gens qui font la loi d'amener un syndicat à
avoir une autre politique ou une autre façon de considérer une
partie de ses membres ou de ses anciens effectifs?
M. Lavigueur: Bien honnêtement, je ne crois pas que le
syndicat pourrait... Je l'espère, parce qu'en fait, ils sont seulement
nos successeurs, mais on cherche un moyen. Si vous êtes capables de
l'imposer, c'est préférable à la négociation car
c'est toute une "job" de représentation avec eux. On est un petit groupe
minoritaire, on est un paquet de vieux pour négocier.
M. Bédard: Ce n'est peut-être pas au niveau de la
loi qu'il faut trouver le moyen de l'imposer. C'est peut-être au niveau
je ne sais pas si je peux employer le terme d'un dialogue plus
poussé ou d'une expertise plus poussée entre les retraités
et le syndicat afin d'orienter leurs préoccupations vers celles que vous
nous avez exprimées à juste titre aujourd'hui.
M. Lavigueur: On les rencontrera et on invoquera le Code du
travail pour tâcher de leur faire obtenir un pouvoir spécial pour
représenter les retraités et additionner cela à leur
mandat.
M. Legault: M. le Président, peut-être pour
éclairer la commission, il me fera plaisir de vous faire parvenir,
aussitôt qu'on en aura reçu copie dans les jours qui viennent, un
jugement de la cour de la Saskatchewan qui décrète que les
membres à la retraite d'un syndicat, qui étaient
protégés par un régime de rentes, ont la même
protection qu'un travailleur qui serait encore en service et que les
mécanismes d'arbitrage peuvent s'appliquer et devraient s'appliquer dans
le cas d'un retraité qui aurait des revendications à faire contre
son régime de rentes. C'est un nouvel élément à
apporter et peut-être à retenir dans une refonte du Code du
travail. Peut-être que cela pourrait se situer à ce
niveau-là. Une personne, par exemple, par analogie, qui est
remerciée de ses services, n'est plus membre du syndicat et pourtant le
syndicat peut quand même la représenter comme une personne qui
avait des droits pendant qu'elle travaillait. Ce principe pourrait
peut-être être reconduit et donner plus de pouvoirs à des
gens à la retraite afin qu'ils soient encore représentés
pleinement par leur syndicat. Mais comme vous venez de le dire, je pense que
peut-être le débat ne se situe pas au bon endroit. Quant à
moi, j'ai de la difficulté à l'insérer à
l'intérieur de ce projet de loi. Mais c'est entendu que notre
intérêt, principalement chez nous où on ne s'occupe que de
gens à la retraite, est complètement en faveur, si on peut
employer l'expression "avoir un préjugé favorable" des
retraités. Alors, je pense que c'est en plein notre cas.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que l'association qui
sera mandatée après l'acceptation de ce projet de loi a
l'intention de faire des représentations afin d'améliorer le
régime de pension des cadres, qui est de $1500, donc tout à fait
dérisoire, je pense bien, afin de... Parce que cette association qui va
être mandatée, est-ce que vous avez l'intention de faire des
pressions afin de travailler à l'améliorer de ce fonds de pension
qui est réellement dérisoire aujourd'hui?
M. Legault: En 1971, des négociations ont
été entamées pour améliorer les rentes en cours de
paiement, les gens qui avaient déjà quitté. Cela s'est
réglé le 21 avril dernier et on attend l'autorisation du service
des assurances pour augmenter les rentes. Même cette augmentation va
porter les
rentes de $1300 à $2000 ou de $2000 à $2600. Cela reste
encore des montants inférieurs à ce qui devrait être
versé. C'est bien entendu qu'on doit attendre que ceci soit
terminé pour entreprendre toute autre démarche.
M. Lavigueur: M. le ministre, avant de terminer, si vous me
permettez, je suis assez tenace. M. le député, vous venez de
soulever quelque chose. Donnez-nous donc, pas seulement le pouvoir
d'administration, donnez le pouvoir de négociation à notre
association pour les retraités actuels. Là, vous donnez
l'administration, donnez-nous les pouvoirs à l'association, de
négocier pour les retraités actuels et les membres, oui.
M. Bédard: Ce sera plutôt dans une modification des
lois du travail qu'on pourra envisager ça, mais je vous dis bien
sincèrement que je verrais difficilement qu'on puisse donner ce mandat
par la loi.
M. Lavigueur: M. le ministre, personnellement...
M. Bédard: Maintenant, je pense que les revendications que
vous avez fait valoir aujourd'hui sur la situation qui vous est faite à
vous et à vos semblables sont de nature à faire
réfléchir qui de droit pour qu'ils orientent leurs efforts en
fonction d'améliorer justement cette situation que vous avez
signalée.
M. Lavigueur: M. le ministre, si vous me garantissez que le mot
administration va nous permettre, les administrateurs, de poser d'autres gestes
pour obtenir d'autres améliorations à compter de 1977, si le mot
administration nous permet de le faire, tant mieux. Mais si le mot
administration ne nous le permet pas, il n'y a pas de fraternité qui
négocie pour nous, il n'y a personne qui nous représente. On va
être pire qu'on était avant.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee, vous avez demandé la parole?
M. Goldbloom: M. le Président, un dernier mot, je pense
que cette discussion n'a quand même pas été inutile, loin
de là. C'est la valeur des commissions parlementaires qui permettent
d'exposer publiquement des problèmes. Il y a ici des problèmes
humains qui ont été soulignés. M. Legault, tout à
l'heure, a cité une jurisprudence intéressante qui pourra ouvrir
une certaine porte à une amélioration de la situation. Je pense
qu'il a été très utile que nous ayons pu écouter
cette discussion.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Etant donné que, la semaine passée,
nous avons étudié le projet de loi 200 concernant la ville de
Montréal et que, pour les membres retraités du conseil,
spécialement ceux qui ont fait partie de l'exécutif, leur fonds
de pen- sion a été augmenté, peut-être vont-ils
être mieux disposés maintenant à négocier avec la
fraternité pour localiser un feu, la situation.
M. Legault: Je suis content de votre remarque, M. le
député.
M. Bédard: Article 6, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): L'article 6 est-il
adopté? Article 7.
Composition du conseil d'administration
M. Bédard: L'article 7 prévoit la composition du
conseil d'administration de l'association, au paragraphe a), la durée du
mandat des membres, paragraphe b), leur remplacement, paragraphes c) et d). Il
prévoit également, à cet article, une période
transitoire pendant laquelle les administrateurs élus de l'association
demeurent en fonction. Dans les six mois suivant l'adoption de la loi, une
assemblée générale des membres de l'association devra
être tenue dans le but d'élire les sept membres du conseil
d'administration qui doivent être élus; les cinq autres membres
devront être nommés dans les vingt jours de l'entrée en
vigueur de la loi par le comité exécutif de la CUM.
M. Charbonneau: Pour qu'on ne puisse pas dire après qu'on
a escamoté les choses; il y avait M. Lavigueur qui avait parlé ce
matin de deux ou trois questions à propos de l'article 7, notamment la
précision des titres d'une part et, deuxièmement, le droit de
vote des retraités et la représentation. Peut-être que M.
Legault pourrait nous expliquer pourquoi cela a été placé
comme ça plutôt qu'autrement, pourquoi on a choisi cette
façon de procéder?
M. Legault: Avec votre permission, M. le Président, je
voudrais bien répondre à M. le député de
Verchères, mais je voudrais savoir si, avant, vous
préférez avoir les modifications qu'on voudrait vous
suggérer à l'article 7 immédiatement après, si la
question subsiste encore.
M. Bédard: De manière à pouvoir discuter sur
l'article tel qu'amendé.
M. Legault: A l'article 7, paragraphe c), premier alinéa,
à la cinquième ligne, il faudrait retrancher les mots "même
si cette majorité ne constitue pas quorum". A la sixième ligne,
remplacer le mot "d'élire" par les mots "de choisir". A la
septième ligne, remplacer le mot "élue", par le mot "choisie". A
la neuvième ligne, remplacer les mots "élue doit être
choisie" par les mots "choisie doit l'être".
Le premier alinéa du paragraphe c) se lirait désormais
comme suit: "En cas d'une vacance parmi les membres du conseil d'administration
mentionnés au sous-paragraphe i ii ou iii du paragraphe a) pour quelque
cause que ce soit, les membres du conseil d'administration alors en fonction,
par le vote de la majorité d'entre eux, ont
le pouvoir, en tout temps, et de temps à autre, de choisir toute
autre personne afin de combler une telle vacance, et toute personne ainsi
choisie demeure en fonction jusqu'à la fin du mandat du membre ainsi
remplacé. La personne ainsi choisie doit l'être parmi les membres
de l'association visés au paragraphe a) ou b) de l'article 5, selon que
le membre ainsi remplacé avait été élu par l'une ou
l'autre catégorie de membres, sauf s'il s'agit du président,
auquel cas il doit être choisi parmi les membres de l'association
visés au paragraphe a de l'article 5.
Egalement à l'article 7, au paragraphe c), au troisième
alinéa, remplacer l'alinéa par le suivant: "Toute personne ainsi
choisie ou élue en remplacement d'un membre du conseil d'administration
ainsi remplacé occupe, dès qu'elle a été choisie ou
élue, le poste d'officier que le membre remplacé occupait."
A l'article 7, paragraphe e), remplacer le mot "dix" par le mot "vingt".
A cause de la période des fêtes, il y aurait peut-être
difficulté d'agir à ce moment-là dans le délai qui
nous restreint.
M. Bédard: Vous allez être en vacances. Je suppose
qu'on va avoir une période des Fêtes tranquille!
M. Masse: On va avoir trois ou quatre petits problèmes
à régler.
M. Legault: Je vous le garantis!
Le Président (M. Boucher): Ces amendements proposés
à l'article 7 sont-ils adoptés? Adopté?
M. Charbonneau: M. Legault peut-il maintenant, peut-être,
juste nous expliquer pourquoi ils ont choisi la façon d'élire,
c'est-à-dire un membre de l'association visé au paragraphe b) et
cinq membres de l'association au paragraphe a); autrement dit cinq choisis dans
le groupe des actifs et un dans le groupe des pensionnés et, comme M.
Lavigueur le disait ce matin, on n'a pas cru bon de donner plus de
représentation aux pensionnés ou plus de pouvoir
d'élection?
M. Legault: D'accord. Sur ce point je peux vous dire que
d'abord j'ai l'impression que je me répète quelque peu le
tout a fait l'objet d'entente entre les parties et le tout a également
fait l'objet d'entente à notre niveau. Je tiens à vous affirmer
ceci publiquement. Voici cette raison. Anciennement, les retraités
n'avaient droit de vote que pour le membre retraité. Dans le but de leur
donner un droit au chapitre plus étendu, il a été entendu
entre les parties que les policiers retraités auraient le droit de voter
pour le président, de sorte que le président soit vu par les
policiers retraités comme étant la personne qui représente
également leurs intérêts, et non pas, dû au fait
qu'il vient et qu'il est choisi parmi les membres actifs, qu'il soit seulement
élu par les membres actifs.
S'il fallait retenir la suggestion de permettre aux policiers
retraités de voter pour tous les mem- bres actifs, il faudrait donc, par
analogie, permettre à tous les membres actifs de voter pour les membres
retraités. A ce moment-là, quelle serait la force des policiers
retraités qui, actuellement, sont en minorité dû au nombre
des policiers actifs? Les policiers retraités pourraient désirer
voir une certaine personnalité, un type d'individu les
représenter, alors que l'ensemble des membres actifs pourraient prendre
un type qui vient à peine d'accéder à la retraite,
étant plus connu, ou pour toutes sortes d'autres intérêts,
et choisir ce membre, ce qui serait finalement la volonté de tous les
membres et faisant donc perdre pour autant la qualité de la
représentativité des policiers retraités. On doit
également tenir compte que, actuellement, il y a peut-être un
pourcentage de 20% de policiers qui sont à la retraite, comparativement
aux membres actifs. La caisse de retraite pourrait, dans quelques
annéesl'actuaire pourrait certainement nous fournir une projection
à l'oeil et nous dire que dans vingt ou vingt-cinq ans on
pourrait arriver avec une représentativité de 50-50.
Si, à ce moment-là plus de personnes devaient
représenter les retraités, c'est peut-être une chose qui
serait à voir dans ce temps-là, mais actuellement pour le nombre
de policiers retraités qu'il y a, nous croyons qu'il est sage de
protéger la qualité de la représentativité du
retraité et c'est pour cette raison que nous croyons opportun que les
membres actifs aient à s'exprimer pour les membres actifs, les membres
retraités pour les membres retraités, et que l'ensemble des
membres puissent s'exprimer à la présidence.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, avez-vous
quelque chose à ajouter?
M. Bédard: Non, je n'ai pas autre chose à
ajouter.
Le Président (M. Boucher): L'article 7 adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, une dernière
question. C'est peut-être Me Meloche qui voudrait me répondre? Le
conseil d'administration sera composé de douze personnes, dont cinq
nommées par résolution du comité exécutif de la
Communauté urbaine de Montréal. Est-ce que cette
répartition, cinq du côté patronal et sept du
côté syndical, a fait l'objet d'une entente?
M. Meloche: II y a eu entente là-dessus et cette
composition reflète la situation antérieure de l'ancien conseil
d'administration. Il y a une entente de la communauté pour qu'elle ait
une représentation minoritaire, mais dans le cadre des dispositions que
vous allez voir un peu plus loin, l'association a consenti des droits de veto
sur les règlements de l'association.
M. Goldbloom: Mais si je comprends bien, le point de vue du
côté patronal, le point de vue de la communauté urbaine n'a
pas été exprimé d'une
façon absolument unanime, parce qu'il y a des
municipalités qui ne semblent pas d'accord avec cette
répartition.
M. Legault: A notre niveau, je pense que ce qu'on a pu percevoir,
c'est que la majorité a exprimé sa volonté et, à la
table de négociation, l'employeur a mentionné qu'il était
d'accord avec cette entente-là.
M. Goldbloom: Si ce que nous avons devant les yeux a fait l'objet
d'une entente, je n'ai pas autre chose à ajouter.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Juste un dernier point, je pense qu'on avait
couvert toutes les représentations qui ont été faites
devant nous. C'est M. Lavi-gueur, concernant le paragraphe f) de l'article 7,
qui s'est posé la question à savoir pourquoi ne pas simplement
élire des administrateurs et laisser au bureau d'administration le soin
de choisir entre eux les différents postes à combler? Avez-vous
une remarque à formuler?
M. Legault: Sur ce point, cela a été
négocié avec la partie patronale, soumis aux membres du conseil
d'administration, que j'ai le privilège de diriger actuellement, et tout
le monde s'est entendu sur ce point. La principale difficulté à
la suggestion que vous formulez, c'est, qu'advenant que tout le monde serait
élu comme administrateur, quel serait le pouvoir de forcer un de ces
individus à agir comme trésorier ou comme secrétaire? Si
tout le monde refusait, après l'élection, de se voir attribuer
une fonction plus accablante que celle d'administrateur? Il y aurait donc
difficulté et il faudrait donc donner un pouvoir absolu à une des
personnes en autorité, soit au président, de les désigner
s'il n'y avait pas entente. On dit donc qu'à ce moment-là nous
croyons que le membership, les membres qui ont à se prononcer sont
suffisamment instruits de l'importance qu'il y a à choisir des
administrateurs qui ont une compétence.
M. Lavigueur mentionnait ce matin l'importance des fonds qui seront
accumulés, dû aux principes de capitalisation qui sont maintenant
reconnus par les réglementations de la Régie des rentes. Ces
fonds-là exigent que les gens qui viendront se présenter à
des postes puissent présenter une image de compétence.
Le Président (M. Boucher): L'article 7, tel
qu'amendé, est-il adopté? Adopté.
M. Bédard: L'article 8 prévoit, au paragraphe a),
que les pouvoirs de l'association doivent être exercés par
le-conseil d'administration et que le quorum est de sept personnes dont cinq
membres élus. Le paragraphe b) donne suite à l'entente du 2
décembre 1977 aux termes de laquelle l'association s'est engagée
à adopter certaines mesures réglementaires dont
premièrement un règlement relatif aux placements prévoyant
l'établissement de la caisse commune visée à l'article 4
et la mise sur pied d'un comité ayant pour objet l'élaboration
des politiques de placement, sauf en matière de prêt
hypothécaire aux membres.
Deuxièmement, un règlement relatif à la
constitution d'un comité médical qui agira dans le cadre du
régime de rentes mentionné à l'article 4.
Troisièmement, un règlement prévoyant le
remplacement du règlement de régime de rentes de l'Association de
bienfaisance et de retraite de la police de Montréal. Le remplacement de
ce règlement est nécessaire, d'une part, afin de préciser
la signification de certaines dispositions du règlement actuel et,
d'autre part, est nécessaire afin de faire cesser, au 31 décembre
1977, l'accumulation de crédits de rentes en vertu du règlement
actuel et, enfin, pour prévoir le partage des coûts du
régime visé par ce règlement entre la ville de
Montréal pour la période antérieure au 1er janvier 1972 et
la Communauté urbaine de Montréal pour la période
postérieure à cette date-là.
Les paragraphes c) et d), prévoient les modalités
d'entrée en vigueur des dispositions réglementaires
adoptées par l'association. Ainsi, les règlements de
l'association sont soumis à l'approbation du Comité
exécutif de la CUM de même qu'à l'approbation de
l'Assemblée générale des membres, sauf, dans ce dernier
cas, qu'un règlement peut avoir effet jusqu'à une prochaine
assemblée des membres. L'approbation des membres n'est pas requise
à l'égard des règlements de régie interne
adoptés dans les quinze jours de l'entrée en vigueur de la loi ou
des règlements mentionnés au paragraphe b).
Le Président (M. Boucher): M. Legault.
M. Legault: Si vous me le permettez, il y a certaines
modifications que je voudrais suggérer. A l'article 8, au paragraphe b),
à la deuxième ligne, remplacer le mot "quinze" par le mot
"trente". Egalement au sous-paragraphe i), remplacer les trois dernières
lignes par ce qui suit: "des placements de la catégorie de ceux
visés à l'article 6.21 du règlement adopté sous
l'autorité de la Loi du régime supplémentaire de rentes."
Egalement à l'article 8, paragraphe d, treizième ligne, remplacer
le mot "quinze" par le mot "trente".
Le Président (M. Boucher): Est-ce que ces amendements
proposés sont adoptés?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 8, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Bédard: L'amendement au paragraphe i), c'est tout
simplement afin d'être plus précis, par rapport au régime
de rentes.
M. Legault: C'est exact. C'est justement ce qui se retrouvait
dans le premier projet, à la première lecture du projet 260. Dans
le but d'être plus précis, nous préférions
référer au règlement.
Le Président (M. Boucher): L'article 9?
M. Bédard: Cet article contient des dispositions
transitoires quant au règlement et aux officiers de l'association.
Le Président (M. Boucher): L'article 9 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
10?
M. Bédard: L'article 10 prévoit des
modalités d'entrée en vigueur du règlement pourvoyant au
remplacement du règlement actuel de l'ABRPM, déjà
prévu au sous-paragraphe 3i du paragraphe b) de l'article 8. Comme ce
règlement concerne la ville de Montréal, le consentement de
celle-ci est requis.
Le Président (M. Boucher): L'article 10 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
11?
M. Bédard: L'acte visé par l'article 11 a pour but,
entre autres, la liquidation des engagements de la ville de Montréal
envers le régime des rentes... C'est une modification?
M. Legault: II y aurait une modification, M. le
Président.
M. Bédard: ... mais c'est même vu en fait...
M. Goldbloom: ... la même chose.
M. Bédard: Allez-y donc.
Le Président (M. Boucher): M. Legault.
M. Legault: Ce serait de remplacer l'article par le suivan
t c'est un peu inverser ce qui est déjà écrit
là. L'article se lirait: "Les livres que l'association doit tenir
doivent être examinés au moins une fois par exercice financier par
le ou les vérificateurs que le Comité exécutif de la
Communauté urbaine de Montréal désigne à
l'association. Le présent article ne porte pas atteinte aux droits de
regard d'inspection et de vérification du vérificateur de la
ville de Montréal, tel qu'établi dans l'acte intervenu le 22 juin
1977 entre la ville de Montréal et l'association, et reçu devant
Me Jean-Paul Langlois, notaire à Montréal, sous le numéro
9053 des minutes de son répertoire". C'est plus clair comme cela.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 11,
tel qu'amendé, est adopté. L'article 12?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Le projet de loi
260, Loi relative à l'Association de bienfaisance et de retraite des
policiers de la Communauté urbaine de Montréal est donc
adopté, et je prie le rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale au nom des membres de la commission. M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: Si vous me le permettez, c'est le premier projet
de loi que je présente; je voudrais simplement remercier M. Lavigueur
je n'en demandais pas tant M. Lafleur et M. Du-chesne.
Peut-être qu'ils ont l'impression qu'ils n'ont pas obtenu gain de cause,
mais je pense que les points qu'ils ont amenés ici ont permis, à
mon sens, de préciser la portée du projet de loi.
M. Lavigueur: M. le député, je peux vous assurer
que ce n'est pas la première fois qu'on va à un semblant de
guerre...
M. Charbonneau: Je suis bien heureux de vous entendre dire que
c'est un semblant de guerre...
M. Bédard: Vous aviez précisé que
l'essentiel de vos remarques n'était pas dans le but de faire retarder
l'adoption...
M. Lavigueur: Je sais que les gens qui représentent la
fraternité...
M. Bédard: Cela fait longtemps que ça traîne
comme problème.
M. Lavigueur: ... au fonds de pension ne sont pas idiots. Je suis
content de l'avoir dit ici devant le Parlement. Cela va certainement avoir plus
d'influence... Espérons que les deux tiers du vote...
M. Bédard: Cela me fait plaisir de vous entendre.
M. Lavigueur: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Alors, M. Legault.
M. Legault: Avec votre permission, je désire, M. le
Président, remercier les membres de cette commission de nous avoir
reçus, nous avoir écoutés, nous avoir entendus et d'avoir
accédé aux demandes qui vous étaient soumises comme
amendements qui vous ont été proposés un peu à la
dernière minute. Je vous remercie, messieurs.
Le Président (M. Boucher): Comme Président,
au nom de tous les membres de la commission, je remercie les gens de la
fraternité et des anciens retraités. Je considère que la
commission ajourne ses travaux sine die.
M. Bédard: On a accepté avec plaisir et on
espère que la main qui reçoit aujourd'hui sera capable de donner
aussi de temps en temps.
M. Masse: Pardon? M. le Président.
(Fin de la séance à 17 h 27)