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Etude du projet de loi no 5
(Dix heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
La commission de la justice est réunie ce matin pour
étudier, article par article, le projet de loi no 5, Loi modifiant la
Loi sur la refonte des lois.
Les membres de la commission sont M. Alfred (Papineau), M. Bédard
(Chicoutimi), M. Blank (Saint-Louis), M. Charbonneau (Verchères); M.
Perron (Duplessis) remplace M. Clair (Drummond); M. Fontaine (Nicolet-Yamaska),
M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Vaillancourt (Jonquière).
Les intervenants sont M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Lavigne (Beauharnois), M.
Léger (Lafontaine), M. Marois (Laporte), M. Pagé (Portneuf), M.
Roy (Beauce-Sud) et M. Tardif (Crémazie).
Y a-t-il une proposition pour nommer un rapporteur?
M. Lalonde: Le député de Duplessis.
Le Président (M. Boucher): M. Perron, de Duplessis,
rapporteur?
M. Lalonde: De Sept-lles? M. Perron: Non. Duplessis. M.
Bédard: ... Duplessis.
M. Lalonde: C'est parce qu'on l'entend parler depuis
tantôt. Peut-être qu'il...
M. Perron: Pardon, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! A l'ordre, s'il vous plaît! M. le ministre.
Remarques préliminaires
M. Bédard: M. le Président, j'ai distribué
aux membres de la commission le contenu de deux amendements que nous voulons
apporter. Il y aura aussi un ou deux autres amendements visant, entre autres,
à permettre la publication, au moins annuellement peut-être
que je demanderai d'inscrire un amendement afin d'indiquer au moins une fois
par année pour permettre plus de souplesse et la même chose
pour les règlements.
Ce projet de loi modifie la Loi sur la refonte des lois afin de reporter
du 31 décembre 1975 au 31 décembre 1977 la date d'arrêt de
la refonte, ce qui signifie que les lois refondues du Québec incluraient
toutes les lois en vigueur au 31 décembre 1977.
Il permet de plus d'amorcer immédiatement le processus de la
refonte permanente pour éviter à l'utilisateur les
inconvénients de la recherche dans un supplément aux lois
refondues. Ainsi, quelque temps après la parution des lois refondues de
1977, la commission pourra fournir à l'utilisateur les lois refondues
jusqu'au 31 décembre 1978 et, par la suite, régulièrement,
fournir également des mises à jour.
Outre la refonte des lois, il est devenu nécessaire d'effectuer
aussi, dans les meilleurs délais, la refonte des textes
réglementaires depuis 1867. En effet, des demandes constantes sont
faites par divers milieux pour que les règlements, dont le volume
augmente continuellement, soient refondus et mis à jour de façon
permanente et officielle.
A titre d'exemple, en 1975, 690 textes de nature réglementaire
ont été publiés dans la Gazette officielle du
Québec, 726 en 1976 et 776 en 1977. Le présent projet propose
donc de confier la tâche de refondre les règlements à la
Commission de refonte des lois. Etant donné que l'on étend le
mandat de la commission à la refonte des règlements et qu'on la
rend permanente en lui confiant la mise à jour permanente des lois et
des règlements, il apparaît nécessaire, M. le
Président, de modifier légèrement sa structure, d'y
ajouter un membre et d'intégrer tous les employés à la
fonction publique.
Enfin, vu que, pour diverses raisons techniques, la commission a
commencé ses travaux plus de trois mois après la date
prévue à l'origine, et étant donné qu'il est
opportun de refondre aussi les lois en vigueur au 31 décembre 1977, il
est proposé de supprimer la date de remise des travaux de la refonte des
lois et de laisser au ministre de la Justice le soin de la déterminer.
Effectivement, les travaux de la commission sont présentement
terminés en ce qui concerne les 394 lois qui constitueront les lois
refondues 1977. Ces travaux seront transmis à l'Editeur officiel, qui
procédera il sont d'ailleurs déjà transmis
à la photocomposition et à l'impression d'ici septembre 1978,
date à laquelle les lois refondues 1977 devraient donc être
disponibles pour tous les usagers. Ce sont les quelques remarques que je
voulais faire avant de procéder à la discussion du projet de loi
article par article, à moins que les membres de l'Opposition aient des
remarques à faire.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, est-ce que vous avez des commentaires
préliminaires?
M. Lalonde: Je ne pense pas qu'il y ait eu une deuxième
lecture là-dessus.
M. Bédard: Non.
M. Lalonde: Alors, étant donné qu'on n'a pas eu
l'occasion d'exprimer notre opinion là-dessus, je voudrais, très
brièvement, exprimer notre satisfaction de voir le gouvernement mener de
l'avant un projet qui est sur le métier depuis quelques
années et dont le résultat est extrêmement utile
pour toute la population. Il faut dire que les avocats, là-dedans, ont
peut-être un conflit d'intérêts puisqu'au fond ce sont eux
et les professeurs, les étudiants, en droit surtout, qui utilisent ces
statuts refondus beaucoup plus que les autres, mais il reste que c'est un
instrument indispensable. Mon voisin me souligne que parfois les juges les
utilisent aussi. Je les avais oubliés, sûrement qu'ils sont ceux
qui en sont les plus nombreux utilisateurs.
M. Bédard: Je tiens à dire, M. le Président,
que je ne suis pas le voisin du député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Ce sont donc les seules remarques que nous avons
à faire. C'est maintenant que voit le jour une refonte permanente et non
seulement une refonte permanente, mais aussi une mise à jour permanente
des règlements, de la législation déléguée,
ce qui, avec l'importance que la législation
déléguée a prise en notre Québec moderne, est une
décision très bienvenue.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, c'est simplement pour dire
que nous attendions depuis longtemps cette refonte des lois. Je pense qu'elle
était demandée par tous les usagers de ces lois bien que le
public en général n'en fasse pas tellement usage; il y a quand
même certaines personnes qui les utilisent. C'était, bien
sûr, attendu depuis longtemps et absolument nécessaire.
Il y a également la question des règlements qui est
très importante. On va mettre à jour, par cette loi, tous les
règlements adoptés. Je pense que cela n'a jamais
été fait. C'est très important pour pouvoir s'y retrouver;
quand on avait à fouiller dans ces règlements, on pouvait se
retrouver avec sept ou huit amendements au même règlement.
C'était un fouillis indescriptible. Pour s'y retrouver, je pense que la
refonte des règlements va être une excellente chose pour faciliter
la consultation et aider tous ceux qui font usage de ces lois et de ces
règlements.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Nicolet-Yamaska. J'appelle donc l'article 1 du projet
de loi no 5.
M. le ministre.
Modification au titre de la loi
M. Bédard: M. le Président, à l'article 1,
il s'agit d'ajouter au titre de la loi "Loi sur la refonte des lois et des
règlements". Cet article est rendu nécessaire, étant
donné que le présent projet de loi étend le mandat de la
commission à la refonte également des règlements.
M. Lalonde: Adopté. M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 2.
M. Bédard: C'est un article de concordance avec l'article
1.
M. Lalonde: Adopté. M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 3.
M. Bédard: Cet article est également un article de
concordance où on ajoute le mot "règlements".
M. Lalonde: Adopté. M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 4.
M. Lalonde: Vous avez un amendement, je pense.
Commission de refonte des lois
M. Bédard: Oui, nous avons un amendement. Le texte du
projet de loi serait remplacé par le texte suivant je vais le
lire au long "La commission est formée d'au moins sept membres
dont un président et un vice-président nommés par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Un des membres doit être un
fonctionnaire du ministère des Communications représentant
l'Editeur officiel du Québec. Le quorum de la commission est de quatre
membres, dont le président, ou, en son absence, le
vice-président. En cas d'égalité des voix, le
président ou, en son absence, le vice-président, a une voix
prépondérante. En cas d'incapacité ou d'absence temporaire
d'un membre de la commission , le ministre de la Justice peut nommer une autre
personne pour le remplacer. ' Actuellement, la commission est formée de
six membres. Il s'agit d'en ajouter un. Etant donné que ce projet de loi
étend notamment le mandat de la commission à la refonte des
règlements et aussi entend rendre la commission permanente, il
apparaît nécessaire de modifier légèrement sa
structure et d'y ajouter un membre, puisque, au cours de 1976, trois
commissaires ont démission-sé.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je n'aurai que quelques
questions. Quels sont les membres actuels de la commission de la refonte? On
voit un légiste du ministère de la Justice, le greffier en loi de
la Législature, un représentant de l'Editeur et trois autres
personnes. Simplement pour renseigner la commission, qui sont-ils?
M. Bédard: A l'origine le légiste, Daniel Jaco-by,
était assisté du greffier en loi. Comme membres, il y avait
également Me Claude Rioux, et M.
Bruno Lalonde. Mais pour ce qui est du greffier en loi, de Me Claude
Rioux et de M. Bruno Lalonde, qui ont été affectés
à de nouvelles fonctions, ce sont les trois personnes dont parlait M.
Bédard tout à l'heure. Il y a Me Normand Naud qui est directeur
du service de jurimétrie chez l'Editeur officiel. Il y a Me Jean Alarie,
qui est directeur du bureau de la législation
déléguée. Il y a également M. Turmel, qui est un
ancien employé du bureau du greffier en loi.
Avec la nouvelle loi, on va pouvoir refaire la composition de la
commission. (10 h 30)
M. Lalonde: Merci. Je comprends que maintenant il n'y a plus les
contraintes de nommer un légiste du ministère, le greffier en
loi, etc. Ce sont simplement sept membres nommés par le
gouvernement.
On avait l'habitude de se référer au lieutenant-gouverneur
en conseil par les mots "le gouvernement", depuis quelque temps, dans nos lois.
Je ne sais pas si on est revenu à l'ancienne méthode. Pourquoi
revient-on à la description du gouvernement de cette façon?
M. Bédard: C'est parce que l'utilisation du mot
"gouvernement" est faite exclusivement dans les nouvelles lois. Dans les lois
actuelles amendées, on parle de lieutenant-gouverneur en conseil. Cette
loi a été adoptée en 1975. On parle déjà
dans d'autres articles du lieutenant-gouverneur en conseil. Pour la
cohérence du texte, on emploie encore dans ces lois
"lieutenant-gouverneur en conseil", mais, dans la refonte des lois, on a
modifié, pour l'ensemble de la législation, les mots
"lieutenant-gouverneur en conseil" par le mot "gouvernement".
M. Lalonde: Ah bon! Je vous remercie. Votre explication me
satisfait.
On a, depuis le dépôt de ce projet de loi, trouvé un
vice-président. Est-ce que le ministre pourrait expliquer pour quelle
raison? Au fond, c'est la seule raison d'être de l'amendement. La
proposition d'amendement dans le projet de loi no 5 parlait de sept membres,
dont un président. L'amendement que le ministre vient de nous lire
ajoute un vice-président.
M. Bédard: Tel que je l'ai exprimé tout à
I'heure, il s'ajoute un travail supplémentaire, étant
donné la refonte des règlements également. Nous voulons,
dans cette perspective, que le vice-président soit affecté d'une
façon peut-être plus particulière à orienter son
action vers la refonte des règlements.
M. Lalonde: Ah bon! Parce que, tantôt, le ministre avait
expliqué l'augmentation du nombre de membres de six à sept par
l'augmentation du boulot, mais...
M. Bédard: De travail.
M. Lalonde: ... quant au vice-président, il n'y avait pas
fait référence. C'est le vice-président qui aura comme
responsabilité particulière l'aspect de la législation
déléguée?
M. Bédard: Le président et le vice-président
se distribueront le travail, mais pour assurer une pleine efficacité,
une meilleure efficacité, je crois qu'il y aura avantage à ce que
soit le président ou le vice-président ait à s'occuper de
la législation ou des règlements d'une façon
prioritaire.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'autre question, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, j'aurais seulement une
question. Dans le dernier paragraphe, on dit que, s'il y a une absence ou une
incapacité, c est le ministre de la Justice qui nomme une autre personne
pour remplacer la personne en question. Pourquoi ne retournerait-on pas devant
le lieutenant-gouverneur en conseil pour une nouvelle nomination? Est-ce qu'il
y a des empêchements particuliers?
M. Bédard: Non, je vais vous dire bien sincèrement
qu'il n'y a pas d'empêchement. En fait, c'est seulement une question
d'"efficacité", je le dis entre guillemets, selon que vous pouvez
l'évaluer, étant donné que c'est pour remplacer quelqu'un
temporairement et que cela doit se faire le plus rapidement possible. A ce
moment, le ministre de la Justice procède à une nomination
temporaire. Lorsqu'il s'agit de nommer quelqu'un d'une façon permanente,
c'est le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Fontaine: Ces gens sont nommés pour combien de
temps?
M. Bédard: La loi n'en parlant pas, ils sont nommés
selon la discrétion du gouvernement.
M. Fontaine: Je n'ai pas d'objection de principe, mais je me
posais la question.
M. Bédard: D'accord.
M. Lalonde: M. le Président, je comprends que c'est assez
exceptionnel qu'on procède de cette façon, mais il ne s'agit pas
d'une commission dont le caractère d'indépendance doit être
absolument...
M. Bédard: Ce n'est pas quasi judiciaire.
M. Lalonde: II n'y a aucune fonction quasi judiciaire. Il y a des
fonctions très importantes. Naturellement, ces gens peuvent faire des
erreurs importantes dans la refonte des lois, parce que cette commission a le
pouvoir de changer des termes, de modifier, dans un certain sens,
jusqu'à une certaine mesure, le texte même qui a
déjà été
adopté et qui est dans nos lois. C'est une commission d'experts,
beaucoup plus qu'une commission qui est appelée a exercer...
M. Bédard: C'est un travail technique.
M. Lalonde: ... des fonctions, indépendamment du ministre.
Alors, je...
M. Bédard: Est-ce que cela irait pour l'article 2?
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 4,
adopté tel qu'amendé. Article 5?
M. Bédard: Cet article est devenu nécessaire,
étant donné que la commission elle-même devient permanente,
pour mettre à jour régulièrement et continuellement les
lois et les règlements. Le sous-ministre de la Justice exerce à
l'égard du personnel de la commission les pouvoirs que ladite loi
attribue au sous-chef d'un ministère, étant donné qu'on
prévoit dans la loi qu'il y a une intégration à la
fonction publique.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 6?
M. Bédard: Le mandat actuel de la commission
s'étend à la refonte des lois votées au 31 décembre
1975, il semble opportun et possible de prévoir dès maintenant
que l'on reporte la date d'arrêt de la refonte au 31 décembre
1977. De plus, il est préférable de laisser au ministre de la
Justice le soin de déterminer quelles lois d'un caractère
général et permanent ne doivent pas être incluses dans la
refonte. Il est possible, en effet, qu'il soit nécessaire d'exclure
d'autres lois que le Code civil et le Code municipal. Etant donné que la
refonte sera permanente, il sera toujours possible de refondre ces lois au
moment opportun. Je pourrais peut-être ajouter, par exemple, que la
commission n'a pas complété les études nécessaires
pour déterminer si le Code de procédure civile doit être
inclus dans la refonte elle-même.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde:... à l'article 6, j'ai seulement deux petits
problèmes, celui qui vient d'être mentionné ici, la
question de la désignation des lois d'un caractère
général par le ministre... Il me semble qu'on devrait au moins
indiquer un certain nombre de critères sur lesquels le ministre devra
s'appuyer pour désigner les lois à caractère
général et permanent qui ne seront pas refondues. On donne
actuellement une discrétion complète. Le ministre pourrait dire:
A partir de maintenant ou dans la prochaine refonte, la Loi de la
Législature ne sera pas refondue. C'est pourtant, je pense, le premier
chapitre...
M. Bédard: Ce serait très mal indiqué de la
part d'un ministre de la Justice de le faire.
M. Lalonde: Je sais, mais quand même jusqu'à
maintenant on désignait dans la loi les deux seules exceptions.
C'était le Code civil et le Code municipal. Je comprends qu'à
cause du caractère et de la permanence de la refonte on doive
prévoir d'autres situations, mais il me semble qu'on devrait, au moins
dans la loi, mettre les critères sur lesquels le ministre devra se
fonder pour dire: Telle loi d'ordre général ne sera pas refondue
parce que tel ou tel critère, que ce soit l'urgence, la
difficulté énorme de refonte ou, enfin... Au moins qu'on...
M. Bédard: Les critères... Il y a certaines lois
qui contiennent tellement de contradictions que pour rétablir l'ordre,
pour employer cette expression, il faudrait procéder par projets de loi
spéciaux. C est difficile d'émettre des critères au moment
où on parle.
A l'analyse des différentes lois du Québec, on s'est rendu
compte qu'il y avait plusieurs lois assez importantes pour lesquelles,
lorsqu'on faisait l'intégration des données juridiques de la
refonte, par exemple les omnibus et ces choses-là, cela posait de
sérieux problèmes, des contradictions et des incohérences.
Les lois, parfois, ont été adoptées trop rapidement.
La Commission de refonte n'a pas le mandat de changer le droit. Or,
plutôt que de refondre des lois avec des incohérences, à
cause d'omnibus ou de choses comme ça qui ne sont pas adaptables,
à ce moment-là on va demander aux ministères respectifs,
responsables de ces lois, de préparer des projets de loi spéciaux
pour rendre cohérentes leurs législations.
On a des problèmes, par exemple, avec les lois de
communautés. On a des problèmes avec la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal. Il y a eu plusieurs
problèmes juridiques là-dedans. La Loi sur l'évaluation
foncière aussi, qui a un omnibus, est extrêmement difficile
à interpréter et on s'est posé la question si, vraiment,
c'était le rôle de la commission d'adapter l'omnibus.
Enfin, ce sont des cas vraiment exceptionnels. Il y a d'autres choses
qui font qu'il y a certains problèmes. Par exemple, pour ce qui est du
Code de procédure civile, on a eu énormément de
discussions avec la magistrature et le Barreau qui ne seraient pas satisfaits
d'une véritable refonte, c'est-à-dire un changement de
numérotation du Code de procédure civile, étant
donné que c'est un outil qu'on utilise tous les jours et cela
dérangerait tout le monde, finalement.
Finalement, on vient d'avoir une entente avec la magistrature et le
Barreau pour qu'on procède à la refonte du Code de
procédure civile, mais avec
une modalité spéciale. Plutôt que de
renuméroter tout le code, on va avoir des décimales et ce code ne
sera pas modifié, quant aux numéros, tous les ans.
Finalement, on a toujours des accrochages en cours de route. On
travaille aussi dans des vieilles lois et on découvre,
évidemment, qu'il y a des choses absolument incohérentes et on ne
peut pas les refondre sans faire du droit incohérent finalement.
Alors, notre attitude en ce moment est de demander au ministère
sectoriel d'adopter des lois modificatives pour clarifier leur loi. On a des
omnibus qu'on n'est pas capable d'adapter et les omnibus, depuis environ dix
ans, c'est malheureusement la méthode de légiférer,
méthode qui devrait disparaître dans les prochaines années.
L'omnibus est la solution facile, mais cela pose énormément de
problèmes.
M. Lalonde: Je remercie Me Jacoby. Je pense qu'il vient de donner
des exemples, justement, très pertinents de critères qui
pourraient être suivis par le ministre de la Justice dans sa
désignation des lois qui ne seraient pas refondues. N'y aurait-il pas
moyen de les inclure dans le projet de loi? "... sauf celles
désignées par le ministre de la Justice..." dit le projet; je
n'ai pas de texte préparé. Je n'ai pas d'amendement à
proposer de façon formelle, mais, au moins, qu'on dise: à cause
des difficultés pratiques ou sur recommandation de la commission.
M. Bédard: ... pour cause d'incohérence.
Pardon?
M. Lalonde: Si on avait une recommandation motivée de la
commission, à ce moment, je serais satisfait.
M. Bédard: II me semble qu'un amendement dans ce sens
serait très bienvenu. Après entente...
M. Lalonde: J'imagine que ces demandes vont venir de la
commission et que les exemples que Me Jacoby vient de nous donner seraient
justement de...
M. Bédard: Pourrait-on passer cet article? Je vais faire
préparer un amendement qui serait dans le sens de celui qui appartient,
en fait, au député de Marguerite-Bourgeoys. Je pense que cela
répond à l'inquiétude...
Le Président (M. Boucher): Nous suspendons l'article 6 et
j'appelle l'article 7.
M. Fontaine: Adopté.
M. Bédard: II s'agit d'abroger l'article 7 de la Loi sur
la refonte des lois. Etant donné que la date d'arrêt des travaux
de la commission est le 31 décembre 1977 et qu'il sera possible alors
à la commission de fournir à l'utilisateur, quelque temps
après la parution des lois refondues de 1977, les lois refondues
jusqu'au 31 décembre 1978 et, par la suite, régulièrement,
des mises à jour, il devient superflu à la commission de
préparer un supplément aux lois refondues.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 8.
M. Bédard: Le projet fait disparaître l'exception
prévue par le texte actuel puisque le supplément est
supprimé par l'article précédent.
Le Président (M. Boucher): Adopté? M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 9. (10 h 45)
M. Bédard: La loi actuelle prévoit que les travaux
de la commission concernant la refonte des lois doivent être remis au
ministre de la Justice au plus tard le 1er septembre 1977. Il s'agissait alors
des lois votées jusqu'au 31 décembre 1975. Or, cette date du 1er
septembre 1977 doit être reportée d'environ neuf mois pour les
raisons suivantes: premièrement, la commission n'a pu commencer son
travail avant octobre 1976, soit plus de trois mois après la date
prévue à l'origine. Ce retard est dû au fait que la
commission n'a pu obtenir avant cette date les employés
nécessaires à son fonctionnement. Une autre raison réside
dans le fait qu'au cours de l'année, je l'ai mentionné tout
à l'heure, trois commissaires ont démissionné. La
dernière raison est qu'il est opportun de refondre les lois en vigueur
jusqu'au 31 décembre 1977.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, quant à l'article 9,
je sais que dans la loi actuelle... C'est l'article 9 que nous...
M. Bédard: Qui amende l'article.
M. Lalonde: ... qui remplace l'article 10 de la loi.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Je sais que la loi actuelle prévoit une
certaine discrétion de la part du ministre quant à la date
à laquelle le rapport doit être fait, quoiqu'on dise dans la loi
qu'on amende que ce serait au plus tard le 1er septembre 1977 quant aux
résultats de ses travaux et quant aux autres, la table de concordance,
etc., le 31 décembre 1977. Dans l'amendement, on ne mentionne pas de
date du tout. On laisse beaucoup plus de flexibilité au ministre pour
déterminer les dates. De toute façon, étant donné
que ce ne sera plus permanent, ces dates vont se suivre. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire quelle est son intention quant à la prochaine
date?
M. Bédard: Comme le ministre le mentionnait, pour deux
raisons les travaux ont été retardés: d'abord, parce qu'on
a ajouté deux années à la refonte; d'autre part, parce
que, pour des raisons techniques, la commission a commencé à
siéger beaucoup plus tard que prévu.
Alors, finalement, le problème se pose quant aux dates,
uniquement quant aux lois refondues de 1977. Pour rester dans la
légalité, on propose de faire sauter la date, parce
qu'effectivement les travaux de la commission ont été remis
seulement depuis quelques jours au ministre de la Justice qui les a transmis
à l'Editeur officiel. Pour l'avenir, dans la mise à jour
permanente des lois, le problème ne se posera pas parce qu'en principe,
si le budget le permet, les lois seront refondues au fur et à mesure de
leur adoption par l'Assemblée nationale. Conséquemment, cet
article va devenir, à toutes fins utiles, inopérant pour la mise
à jour permanente.
M. Lalonde: Je vous remercie.
Le Président (M. Boucher): Article 9, adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 10.
M. Bédard: Cet article ne modifie le texte actuel que pour
l'année de la désignation des lois refondues. Il s'agit tout
simplement d'une concordance avec l'article 6. De plus, l'article permet au
lieutenant-gouverneur de fixer la date à compter de laquelle
l'édition sur feuilles mobiles aura force de loi. Cette dernière
édition sera l'outil de travail mis à la disposition de
l'utilisateur et qui pourra être facilement mis à jour vu qu'elle
sera justement sur feuilles mobiles.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: II y a une question évidente: Pourquoi les
Lois refondues du Québec 1977, maintenant que cela va être
permanent? D'ailleurs, la contradiction apparaît tout de suite puisque,
pour l'édition sur feuilles mobiles, on va les désigner seulement
sous le titre de Lois refondues du Québec.
M. Bédard: Oui.
M. Lalonde: En fait, c'est seulement une remarque.
M. Bédard: La question est la suivante: c'est qu'il faut
fixer dans le temps l'état du droit au moment où la refonte a
été faite, la première phase de la refonte.
Conséquemment, l'édition reliée va conserver la date de
1977. Quant à l'édition sur feuilles mobiles, comme ce sera une
mise à jour permanente, on n'a pas besoin de cette date, parce que ce
sera toujours l'état du droit au moment où on utilise le volume
de la refonte sur édition sur feuilles mobiles.
M. Lalonde: Alors, la deuxième question, pourquoi faire
une édition 1977, puisque vous l'accompagnez tout de suite d'une
édition sur feuilles mobiles dont la permanence va justement être
le titre principal?
M. Bédard: La raison en est une purement au niveau de la
recherche. Il est évident que, dans la majorité des cas,
l'utilisateur n'aura besoin que de l'édition sur feuilles mobiles pour
connaître l'état du droit au moment où on se parle.
Cependant, il arrive, par exemple dans des procès, que la cause d'action
soit reliée à du droit qui a été modifié par
la suite, donc à un droit antérieur. Donc, il faut,
historiquement toujours, avoir l'état du droit chaque année, ce
qui veut dire, par ailleurs, que, bien qu'on aura une mise à jour
permanente, il faudra quand même publier un recueil de lois annuel pour
connaître l'état du droit en 1977, en 1978, en 1979.
M. Lalonde: Chaque année, vous allez quand même
avoir ce recueil annuel.
M. Bédard: II y a quand même le volume. Sauf
qu'évidemment le tirage sera moins fort à cause de la mise
à jour permanente.
M. Lalonde: Je vous remercie.
Le Président (M. Boucher): Article 10. Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 11.
M. Bédard: Cet article est de concordance avec l'article 6
et l'article 10. De plus, cet article prévoit un mode de citation
spécial pour les lois édictées sur feuilles mobiles.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 12.
Mécanisme de mise à jour annuelle des
lois
M. Bédard: A l'article 12, étant donné que
la commission n'a plus le mandat de préparer un supplément au
droit refondu, mais d assurer plutôt la mise à jour permanente des
lois, ainsi que la refonte et la mise à jour permanente des
règlements, I'article 20 de la loi actuelle est remplacé par la
section suivante, et j'aurais deux amendements à proposer, que je n'ai
pas distribués, je m'en excuse.
M. Lalonde: Voulez-vous faire un "filibuster' ?
M. Bédard: Comme dans l'amiante. C est à I'article
21, qui se lirait comme suit: "L'Editeur officiel du Québec imprime et
publie, au moins annuellement, le texte de la mise à jour, seulement
dans l'édition sur feuilles mobiles des lois refon-
dues du Québec. "II s'agit d'insérer, après le mot
"publie", les mots "au moins annuellement". Le même amendement à
l'article 28 se lirait: "L'Editeur officiel du Québec imprime et publie
au moins deux fois par année le texte de la mise à jour".
Il s'agit, dans ce cas-là, des règlements. Alors, cet
amendement...
Le Président (M. Boucher): Quel article? 25? 28?
M. Bédard: Article 28, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Article 28. Publie au moins
deux fois par année?
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: A 25, cela irait mal. Cela serait au moins dans les
plus brefs délais.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que ces deux amendements
sont adoptés?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Est-ce que
l'article 12 est adopté?
M. Lalonde: A l'article 12, M. le Président, j'aurais une
question. La formulation du deuxième alinéa de l'article 21, "si
la technique de la feuille mobile", ce sont les termes employés. Pour un
profane, une feuille mobile, c'est une feuille mobile. La technique de la
feuille mobile, je ne sais pas ce que c'est.
M. Bédard:... il y en a un peu trop.
M. Lalonde: J'imagine qu'on veut dire que si la publication
surfeuilles mobiles exige une technique telle que... C'est cela qu'on veut
dire?
M. Bédard: Ce qu'on veut dire ici, c'est que si vous avez
une feuille mobile qui contient quatre articles et qu'un des articles a
été modifié par une loi modificative, évidemment,
il faut changer la feuille mobile. Pour qu'elle ait valeur officielle et
authentique, il faut donner la possibilité, législativement, de
reproduire les textes qui n'ont pas été modifiés.
M. Lalonde: Je compends la raison. C'est la formulation qui
m'apparaît...
M. Fontaine: Technique.
M. Lalonde: La technique de la feuille mobile, est-ce que c'est
une réalité que les profanes peuvent bien concevoir? Qu'est-ce
que la technique de la feuille mobile? Entre experts, il me semble que ce soit
très clair.
M. Bédard: II faudra essayer de trouver une explication
populaire. Mais je vous avoue que je n'en ai pas pour le moment.
M. Lalonde: Pour que le texte demeure cohérent et complet,
c'est ce qu'on veut dire. Ce n'est pas à cause de la technique de la
feuille mobile.
M. Bédard: Si vous n'avez pas objection, on va le
suspendre avant de l'adopter. Et si nous avons une idée lumineuse d'ici
la fin des travaux de la commission, on y reviendra.
Le Président (M. Boucher): Nous suspendons l'article 12.
Article 13.
M. Fontaine: Le paragraphe 2 de l'article 21. M.
Bédard: Le deuxième paragraphe.
M. Lalonde: On peut continuer d'étudier les autres, et on
les adoptera d'un coup.
Le Président (M. Boucher): On l'adoptera lorsqu'on
reviendra.
M. Lalonde: Oui. L'article 12 est presque la moitié de la
loi.
M. Bédard: L'article 13.
Le Président (M. Boucher): L'article 13.
M. Bédard: C'est un article de concordance.
M. Lalonde: On ne va pas aux articles 22, 23, 24?
M. Bédard: C'est comme vous voudrez.
M. Lalonde: C'est mieux, c'est la substance. C'est la seule
substance qu'il y a.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous désirez
adopter chacun de ces articles ou si vous désirez adopter l'article
12?
M. Bédard: A l'article 22, est-ce qu'il y a des
remarques?
Mise à jour des règlements
M. Lalonde: A l'article 22, non. A l'article 23, j'aurais une
remarque. Est-ce que, ailleurs, on a déjà défini
"règlements" de cette façon ou si c'est une nouvelle tentative de
définition de règlement, parce qu'on inclut les décrets,
les règles?
M. Bédard: C'est-à-dire qu'il y a actuellement,
dans la législation, notamment la loi sur les textes
réglementaires, au fédéral, la loi d'interprétation
des définitions du mot "règlement". Mais on s'est rendu compte
que ces définitions ne satisfont absolument personne.
Pour l'instant, on prend ce type de définition pour inclure des
documents à caractère réglementaire comme les ordonnances,
les décrets et les règles qu'on retrouve parfois dans la
législation.
Nous sommes en train de préparer une loi sur les textes
réglementaires et des experts essaient
d'identifier exactement ce que c'est qu'un texte réglementaire.
Lorsque les études seront terminées, parce que c'est très
difficile cela a l'air de rien, on sait tous ce que c'est, mais pour les
définir, c'est très compliqué on pourra prendre la
définition à laquelle on aura abouti et la remplacer dans
l'article 23.
M. Lalonde: J'aurais seulement une question. Compte tenu du fait
que vos études ne sont pas terminées, est-ce que vous avez quand
même l'intention de restreindre la signification de règlements
à ce qui est adopté par le gouvernement comparativement à
ce qui peut être décrété par un ministre?
M. Bédard: Dans les études actuelles, on s'est
rendu compte qu'il y avait beaucoup de textes de nature réglementaire
qui n'étaient pas nécessairement adoptés seulement par le
gouvernement. On trouve des lois, par exemple, où c'est le ministre
responsable de la loi qui peut émettre des directives. Dans d'autres
lois, c'est le ministre qui peut adopter des règlements. Dans d'autres
lois, ce sont les organismes qui peuvent adopter des règlements. On est
en train d'examiner la possibilité de comprendre dans la notion de texte
réglementaire tout document de cette nature, parce que ces textes, ces
documents juridiques ont la même force et la même valeur qu'un
texte approuvé ou adopté par le gouvernement.
C'est à l'étude en relation avec la loi sur les textes
réglementaires.
M. Lalonde: Je vous remercie.
M. Bédard: Ce sont des explications...
M. Lalonde: Au fond, ce que vous recherchez, dans une
édition quelconque, non pas dans un sens péjoratif...
M. Bédard: De bonne qualité.
M. Lalonde: ... que tout ce qui peut affecter la population dans
ses comportements, dans ce qu'elle doit faire se retrouve là, que ce
soit adopté par un ministre ou par un gouvernement.
M. Bédard: Je pense que les explications données
par M. Jacoby montrent jusqu'à quel point il y avait un besoin de
cohérence.
M. Lalonde: Article 24...
Le Président (M. Boucher): Article 24...
M. Bédard: Article 25?
M. Lalonde: II n'y a pas de problème.
M. Bédard: Article 26. Article 27. A l'article 28, on y
reviendra, mais il y a eu l'amendement que nous avons proposé. Article
29.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on est prêt
à adopter l'article 12 ou est-ce qu'on le suspend?
M. Bédard: On va le suspendre, suite aux
représentations qui ont été faites tout à
l'heure.
Le Président (M. Boucher): Article 13?
M. Bédard: C'est un article de concordance. Il s'agit tout
simplement d'un renumérotage de la section IV par la section VI.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 14?
M. Bédard: Cet article prévoit les moyens
financiers nécessaires à l'application de la loi. A cet
égard, la mise à jour permanente des lois va nécessiter
pour sa préparation un budget annuel d'environ $100 000. La refonte des
règlements va commander pour sa préparation un budget total de
$810 000, c'est-à-dire un montant qui s'échelonne sur une
période de trois ans. Ensuite, la mise à jour permanente des
règlements va nécessiter un budget annuel de $175 000 environ.
(11 heures)
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Lalonde: Adopté. Le Président (M. Boucher):
Article 15? M. Bédard: C'est un article de concordance. M.
Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 16?
M. Lalonde: Adopté, c'est indispensable. M.
Bédard: Oui.
Le Président (M. Boucher): A l'article 17, il y a un
amendement.
M. Bédard: Une seconde, M. le Président. A
l'article 16, nous aurions un amendement qui aurait pour effet de remplacer
à la fin de l'article 16 les mots "de la présente loi " par les
mots "du présent article "; parce qu'on va changer l'article 17 un peu
plus tard.
M. Fontaine: Parce que vous changez l'article 17?
M. Lalonde: Oui, d'accord.
M. Bédard: L'équipe de travail de la commission, on
l'a dit tout à l'heure, est composée, à
l'heure actuelle, de douze juristes, de deux techniciennes en
informatique et de trois secrétaires. De ces dix-sept employés,
dix sont affectés au service juridique de la commission, et sept sont
prêtés au service jurimétrique de l'Editeur officiel du
Québec. Etant donné qu'on propose de donner à la refonte
un caractère permanent, il est justifié d'intégrer ces
employés dans la fonction publique. Ils auront à travailler
continuellement ensemble.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Lalonde: Adopté. M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 16, adopté tel
qu'amendé.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 17?
M. Bédard: A l'article 17, il y a un amendement. L'article
se lirait comme suit: La présente loi entrera en vigueur à la
date qui sera fixée par proclamation du gouvernement, à
l'exception... si on veut être cohérent, il faudrait parler du
lieutenant-gouverneur...
M. Lalonde: C'est dans cette loi-ci?
M. Bédard: La présente loi entrera en vigueur
à la date qui sera fixée par proclamation du gouvernement,
à l'exception des dispositions exclues par cette proclamation,
lesquelles entreront en vigueur en tout ou en partie à toute date
ultérieure qui pourra être fixée par proclamation du
gouvernement.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté? Article 17,
adopté tel qu'amendé.
M. Lalonde: Tel qu'amendé, adopté.
M. Bédard: II s'agirait de revenir à l'article 12
maintenant.
M. Lalonde: On avait suspendu l'article 6.
Le Président (M. Boucher): Oui. On revient à
l'article 6 ou à l'article 12?
M. Bédard: L'amendement qui répondrait à la
suggestion faite par le député de Marguerite-Bourgeoys pourrait
se faire comme suit, en ajoutant un deuxième alinéa qui se lirait
ainsi: "Les lois ne sont ainsi désignées que sur recommandation
de la commission." Est-ce que cela va?
M. Lalonde: Avant d'aller au deuxième alinéa, je
comprends que cet amendement va être un deuxième alinéa,
j'avais dit que j'avais deux problèmes à l'article 6.
C'était le premier...
M. Bédard: Vous voulez faire amender le deuxième
alinéa?
M. Lalonde: Le deuxième problème, en fait, est
illustré par l'amendement du ministre, à l'article 17. C'est
l'emploi des mots "les lois en vigueur", "la commission a pour mandat de
refondre les lois en vigueur le 31 décembre 1977". Alors que
jusqu'à maintenant, on parlait des lois votées, on pourrait
peut-être parler des lois sanctionnées au 31 décembre 1977,
mais depuis l'introduction de la méthode illustrée par l'article
17, à savoir que certaines lois n'entrent en vigueur qu'à des
moments différents par proclamation. Il pourrait arriver qu'au 31
décembre 1977 vous ayez les articles 1, 32, 47 et 68 de telle loi qui
sont en vigueur, et les autres... Cela fait drôle, c'est assez
spécial dans la refonte, d'avoir seulement ces articles.
M. Bédard: On pourrait vous donner certaines
explications.
En fait, suivant les normes qui ont été établies
par la commission, dès qu'il y a un article d'une loi qui va devenir en
vigueur, ce serait considéré comme une loi en vigueur, donc cette
loi sera reproduite dans les lois refondues, mais avec des mentions
spéciales indiquant que telle partie de la loi n'est pas en vigueur. Par
ailleurs, les lois qui ne sont pas mises en vigueur, et on en retrouve dans les
statuts des lois qui sont là depuis des années et qui n'ont
jamais été proclamées, il n'y a pas d'intérêt
pour l'utilisateur d'avoir cela dans son cahier, qui est censé
représenter l'état du droit en vigueur. C'est pour cette raison
que les lois qui ne seront pas du tout, ni partiellement, ni totalement mises
en vigueur, ne paraîtront pas dans la mise à jour des lois.
M. Lalonde: Mais pour celles qui sont partiellement en vigueur
à la date donnée, ça va paraître...
M. Bédard: C'est ça.
M. Lalonde: ... et seulement les articles en vigueur vont
paraître.
M. Bédard: Non, tout va paraître pour la bonne
compréhension des textes, mais il va y avoir...
M. Lalonde: Ah bon! Cela va.
M. Bédard: ... une indication que telle partie n'est pas
en vigueur.
M. Lalonde: De toute façon, je pense que c'est
compréhensible. Je vous remercie.
M. Bédard: C'est ça.
Le Président (M. Boucher): L'article 6 est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 6 adopté tel
qu'amendé.
M. Bédard: L'article 6 au complet est adopté.
A l'article 12, il s'agirait de remplacer, au deuxième
alinéa de l'article 21, les mots "technique de la" par "publication
sur", et l'article se lirait comme suit: "Lorsqu'il imprime une modification
à une loi, il peut imprimer de nouveau une partie de la loi qui n'est
pas touchée par la modification, si la publication sur feuille mobile le
rend nécessaire".
M. Lalonde: II me semble que c'est plus vrai.
M. Bédard: C'est très constructif de la part de
l'Opposition.
Le Président (M. Boucher): Remplacer le mot "technique"
par "la publication"... Cet amendement est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bédard: Une seconde, M. le Président.
M. le Président, il y aurait un autre amendement à faire
à l'article 24, pour être conséquent avec l'esprit de
l'amendement que nous avons apporté par l'inclusion d'un deuxième
alinéa à l'article 6, qui touchait le pouvoir
discrétionnaire du ministre.
Le Président (M. Boucher): Je m'excuse, M. le ministre.
Vous revenez à l'article 6?
M. Bédard: Non.
M. Perron: 24.
M. Bédard: L'article 12.
Le Président (M. Boucher): On est à l'article
12.
M. Lalonde: 12, je n'avais pas vu ça.
M. Bédard: Cet amendement aurait pour but
d'insérer, après le mot "justice ", "suite à une
recommandation de la commission".
M. Lalonde: Cela va.
M. Bédard: Ce serait la même discrétion
conditionnée du ministre pour les lois comme pour les
règlements.
M. Lalonde: Cela me rassure.
M. Bédard: C'est toujours bon de prendre les avis de
l'Opposition.
M. Lalonde: C'est pour le successeur du ministre actuel,
naturellement.
M. Bédard: Merci!
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Fontaine: II y a des chefs de parti qui prennent beaucoup
d'avis aussi.
M. Lalonde: C'est parce que je prépare la succession du
ministre actuel le plus rapidement possible.
M. Bédard: Ah! On a le droit de rêver!
Le Président (M. Boucher): Cet amendement est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 12 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Fontaine: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Le projet de loi
no 5, Loi modifiant la loi sur la refonte des lois, est adopté tel
qu'amendé, et je prie le rapporteur de la commissin de faire rapport
à l'Assemblée nationale.
M. le ministre, est-ce que vous avez d'autres commentaires?
M. Bédard: Pas d'autres commentaires. On vous remercie, M.
le Président.
Le Président (M. Boucher): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 9)